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Full text of "Revue celtique"

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Prof.  Or.  ïh.  BAAOEh 


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Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


littp://www.arcliive.org/details/revueceltique26pari 


REVUE   CELTIQUE 


TOME  XXVI 


CHARTRES.    —   IMPRIMERIE   DURAND,    RUE   FULBERT. 


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^\  FONDÉE  r      J 

yfc.       ^^  PAR  V"^^    ^ 

^^  H.     GAIDOZ  \  f\ 

■V^  PUIU.II^E    SOU-    LA    DIRECTION  DE  Vl 


H.    D  A  Fi  BOIS    DE    JU  BAIN  VILLE 

Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Col:ège  de  France 

AVEC    I.E    CONCOUR!>    DE 

E.  ERNAULT  J.   LOTH  G.   DOTTIN 

Professeur  à  l'Université       Doyen  de  la  Faculté  des        Professeur  à  l'Université 
de  Poitiers  Lettres  de  Rennes  de  Rennes 

ET    DE    PLUSIEURS    SAVANTS    DES    ILES    BRI  lANNI'^JES    ET    DU    CONIINENT 


Tome  XXVI 


^  Dr.  Th.SAAD^R 


d    igu 


PARIS  (2O 

LIBRAIRIE    EMILE     BOUILLON,    ÉDITEUR 

67,    RUE  DE    RICHELIEU,    AU    PREMIER 
1905 


581480 


TABLE   DES   MATIERES 

CONTENUES 

DANS  LE  TOME  XXVI 


Pages. 

ARTICLES  D&FOND  ET  MÉLANGES 

Reste  de  prononciation  vieille-brittonique  en  vannetais,  par  J.  Loth.  .  i 
The  Colloquy   of  the  two  Sages,  Immaccallam   in  dà  ihuarad,  par 

Whitley  Stokes 4 

Sur  l'étymologie  bretonne,  suite,  par  É.  Ernault 65,  113,  520 

Aljm  comme  second  terme  en  vieux  breton,  par  J.  Loth 95 

Le  mystère  breton  de  saint  Crépin  et  de  saint  Crépinien,  suite,  par 

Victor  Tourneur 96,  200,  290 

Le  soi-disant  mot  gaulois  XoOyo;,  par  A.  Holder 129 

Adventure  of  St.  Columba's  Clerics,  par  Whitley  Stokes (1  ]o\ 

Les  dieux  celtiques  à  forme  d'animaux,  par  H.  d'A.  de  J 19J 

Études  comiques,  par  J.  Loth 218 

Les  victimes  immolées  par  les  constructeurs  pour  assurer  la  solidité 

des  édifices,  par  H.  d'A.  de  J 289 

Les  Druides,  notions  générales,  par  H.  d'A.  de  J 359 

Three  Legends  from  Brussel  Manuscripts 560 

Kinarfichchit,  par  F.-N.  Robinson 378 

Mélanges,  par  J.  Loth 380 

Morten,  Murten,  Moridunum,  par  H.  d'A.  de  J 383 

Un  fragment  grec  transcrit  en  lettres  latines  par  un  Irlandais  au  viii« 

siècle  ou  au  ix',  par  H.  d'A.  de  J 384 


BIBLIOGRAPHIE 

Les  commencements  du  christianisme  en  Pologne  et  la  mission  irlan- 
daise, article  de  M.  L.  Léger 389 


VI 


Table  des  matières. 


CHRONIQUE 


AlUn  (J.  Komilly),  Ccltic  art  in  pa- 

^an  and  Christian  Times,  iSS. 
Anwyl    (F..),    Prolcgomena    to    the 

Study  of  old  weish  Poetry,  :-]o. 
Barrau-Dilligo  et  Poupardin,  Cartu- 

lairc    de    Saint-Vincent- de-Lucq, 

271. 
Blanchet  (Adrien).  Traité  des  mon- 
naies gauloises,  1  78. 
Borrel.  Matronac  Saivennae,  272. 
Bugge  (Alexandcr),  Caithréim  Cella- 

chain   Caisil,   On   the   Fomorians 

and  the  Norsemen,  190. 
Bury  (J.-B.).  The  Life  of  St.  Patrick. 

590. 
Callegari  (W.),  F^tude  sur  Pythéas, 

184. 
Carmichael    (Alexander),     Deirdirc, 

268. 
Dinneen  (Rev    Patrick  S.),  Focléir 

gaedhilge  agus  bearla.  179. 
P'erguson  (Lady  Samuel),  sa  mort, 

171. 
Gould  (The   Rev.  S.    Baring),  The 

Life  of  saint  Germanus  by  Cons- 

tantius,  271 . 
Gwennou  (Charles),  Le  vin  du  rec- 
teur de  Coatascorn,  181. 
Holder(Alfred),  Altceltischer  Sprach- 

schatz,  seizième  livraison,  272. 
Huli  (Miss  Eleanor),  Pagan  Ireland. 

'75- 
lllustratcd   Guide    to   the    northern. 

western  and  southern  Islands  and 

Coasts  of  Ireland,  18}. 
Ihm,    article   sur    les    Druides  chez 

Pauly-Wissova,   Real-encyclopae- 

die,  187. 


Knox    (Hubert-Thomas),    Notes   on 

the  early  History  of  the  diocèses  of 

Tuam.  Killala  and  Achonry,  182. 
Lcite  de  Vasconcellos  (J.).  ReligiOes 

da  Lusitania,  {90. 
Maclagan  (Robert  Craig).  The  Perth 

Incident  of  1 596  from  a  Folklore 

Point  of  View,  182. 
Mac  Sweeney  (Patrick  M.),  éditeur  du 

Caithréim  Conghail  CLiireinghnigh, 

172. 
Meyer(Kuno).  Càin  Adamnâin,  176. 
Midy  (René).  Le  vin  du  recteur  de 

Coatascorn.   181. 
Newell  (William  Wells).  William  of 

Malmesbury  on  the   Antiquity  of 

Glastonbury.  188. 
Passy  (L.).  La  ville  de  Gisors,  271. 
Poupardin  et  Barrau-Dihigo,  Cartu- 

laire     de     Saint-\'incent-de-Lucq, 

271. 
Reinach  (Salomon),  Apollo,  histoire 

générale  des  Arts  plastiques,  176. 

—  Cultes,  mythes  et  religions,  1 80. 
Rhys  (J.).  Studies  in  early  irish  His- 
tory, 184.  —  Early  Britain,  ;<:  édi- 
tion, 189.  —  The  origin  of  the 
welsh  englyn  and  kindred  Mètres, 

'77- 

Roger  (M.),  éditeur  de  VAis  Malsa- 
chani  et  auteur  d'une  étude  sur 
L'enseignement  des  lettres  classi- 
ques d'.Ausone  à  Alcuin,  287. 

Strachan  (J.),  professeur  de  celtique 
à  l'Université  de  Manchester,  172. 

—  Contributions  to  the   History 
of  middle  irish   Declension,    191. 

—  Old  irish  Paradigms,  390. 


Table  lies  matières. 


vil 


Thomas  (Antoine).  Nouveaux  essais 

de  philologie  française,   185. 
Wade-Kvans  (A.-W  ),  Peniarth  ms. 

57,  fo^  61 A-76  B,  271. 
Wardle  (George- V),  The  Holy  Grail, 

270. 
VVatson  (W.-J.),   Place   Names   of 

Ross  and  Cromarty,  17^. 
VVhite  (Newport  J.-D.),  auteur  d'une 


édition  nouvelle  de  la  Confession  de 
saint  Patrice  et  de  sa  Lettre  à  Coro- 
ticus,  174,  283. 

Windisch  (Ernst)  dans  la  2'^  édition 
du  Grundriss  der  romanischen  Phi- 
lologie de  M.  Groeber,  187. 

Zimmer  (H.),  membre  de  l'Académie 
royale  de  Prusse,  112. 


PÉRIODIQUES 


Analecta  Bollandiana,  283. 
Annales  de  Bretagne,  276. 
Beitraege  zur  kunde  der  indo-germa- 

nischen  Sprachen,  281. 
Boletin  de  la   Real  Academia  de  la 

Historia,  277. 
Bulletin  archéologique  du  comité  des 

travaux  historiques,  282. 
Bulletin  de  la  Société  nationale  des 

antiquaires  de  France,  280. 
Celtic  Review,  275. 
Eriu,  273. 


Hermine,  277. 

Indogermanische  Forschungen,  281. 

Journal  of  the  Royal  Society  of  Anti- 

quaries  of  Ireland,  275,  cf.  183. 
L'Anthropologie,  280. 
Revue  des  études  anciennes,  27.8. 
Revue  des  traditions  populaires,  280. 
Revue  épigraphique,  282. 
The  irish  ecclesiastical  Record,  282. 
Zeitschrift  fur  celtische    Philologie, 

281. 


CORRESPONDANCE,  par  Salomon  Reinach,  286. 

ERRATA.  588,  auquel  il  faut  ajouter,  p.   190,  ligne  8,  au  lieu  de  Saphus, 
lisez  Sophus,  et  p.  27;,  1.   5,  au  lieu  Je  L.,  lisez  S. 

TABLE,  par  E.  Ekxallt,  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  t.  XXVI 
de  la  Revue  Celtique,  p.  443. 


TABLE,  par  P.  Le  Nestour,  des  volumes  XIX-XXIV  de  la  Revue  Celtique. 
Première  partie.  Index  alphabétique,  p.  i*-36*. 


RESTE  DE  PRONONCIATION 
VIEILLE-BRITTONIQUE  EN  VANNETAIS 


Un  des  traits  frappants  de  la  prononciation  des  dialectes 
gaéliques,  c'est  la  distinction  très  nette  des  gutturales  et  des 
palatales,  suivant  le  caractère  réel  et  primitif  de  la  voyelle  sui- 
vante. Si  on  écrivait,  par  exemple,  coirce,  avoine,  phonétique- 
ment, on  aurait  cerce.  A  l'œil,  il  semblerait  qu'il  ne  doit  y  avoir 
aucune  différence  entre  les  deux  c.  Or,  le  premier  est  nette- 
ment guttural  et  le  second  palatal:  kerkje  (j'emploie  kj-  pour 
marquer  une  forte  palatalisation).  L'orthographe  étymologique 
coirce  =  korkio-  justifie  et  explique  cette  prononciation.  En 
réalité,  le  premier  e  dans  la  prononciation  est  une  fausse  pala- 
tale. Il  semble  qu'il  ne  reste  plus  rien  de  cet  état  de  choses  en 
gallois  ni  en  breton.  L'analogie  et  le  temps  paraissent  avoir 
tout  nivelé.  Or,  je  viens  d'en  découvrir  des  traces  certaines  en 
vannetais.  En  juin  dernier,  fusant  lire  des  vers  bretons  vanne- 
tais  à  un  étudiant,  M.  l'abbé  Le  Bayon,  de  Pluvigner,  près 
Auray  (Morbihan),  poète  et  écrivain  breton  des  plus  remar- 
quables, je  fus  frappé  de  la  façon  dont  il  prononçait  le  mot 
kerc'h,  avoine.  Je  lui  fis  répéter  le  mot  plusieurs  fois  et  toujours 
avec  le  même  résultat.  Il  prononçait  nettement  kor  avec  un  k 
parfiiitement  guttural.  Le  fait  est  d'autant  plus  significatif  que 
le  vannetais  est  de  tous  les  dialectes  celui  qui  palatalise  le  plus. 
Le  groupe  ki-,  h-,  pour  une  oreille  qui  n'est  pas  très  exercée, 
produit  l'impression  de  t'si-,  :\e-.  C'est  exactement  la  pronon- 
ciation irlandaise:  e  de  kerc'h  est  une  fausse  palatale.  Ce  qui  a 
contribué  à  sauver  ici  l'ancienne  prononciation,  c'est  certaine- 
ment le  peu  d'énergie  de  la  spirante  gutturale  dans  le  groupe 
Revut  Ciluqut,  XWI.  i 


2  J.  Luth. 

-rc'h:  clic  ;i  niciiic  absûlunicnt  disparu  à  Pluvigncr  dans  ce  mot 
(en  comique  moderne,  le  même  phénomène  s'est  produit). 
Autrement,  la  voyelle  de  kôr  fût  arrivée  sous  l'influence  de  -rc'h 
à  e  ouvert,  ce  qui  eût  probablement  entraîné  la  palatalisation 
ou  l'eût  rendue  plus  rapide.  J'ai  prié  M.  Le  Bayon  de  faire  une 
étude  sur  tous  les  mots  de  son  dialecte  commençant  par  ke-. 
Peut-être  v  en  a-t-il  d'autres.  Il  ressort  nettement  de  ce  fait  : 
I"  que  le  jeu  des  gutturales  et  palatales  devant  les  voyelles 
infectées  a  existé  et  subsisté  probablement  assez  longtemps, 
régulièrement,  en  vieux-brittonique;  2°  que  les  voyelles  infec- 
tées ont  eu,  suivant  leur  nature,  un  timbre  fort  différent  du 
timbre  actuel  et  beaucoup  plus  de  variété. 

Les  deux  agents  d'unification  en  cette  matière  sont  le  temps 
et  l'analogie.  L'accent  également  influe.  Par  exemple,  presque 
partout,  en  vannetais,  on  prononce  g  initial,  fortement  palatal 
dans  le  groupe  gen-,  get-  avec  -h  pronom-suffixe  : 

gjenein,  avec  moi, 

gjetô  ou  gjelou,  avec  lui, 

gjeti,  avec  elle,  etc. 

Et  cependant,  il  est  sûr  que  si,  en  moyen-breton,  ge-  dans 
genein  était  palatal,  getou,  gcti  remontent  à  gantoii,  genti.  Or, 
à  Sauzon  (Belle-îsle),  on  prononce  encore  gjenein-,  mais  on 
dit  geleô,  geti,  gelc  (avec  eux),  avec  mw  g  nettement  guttural. 
Ailleurs,  en  bas-vannetais,  par  exemple,  l'analogie  et  le  temps 
ont  foit  leur  œuvre.  La  place  de  l'accent  importe  aussi.  En 
voici  un  exemple.  En  bas-vannetais  le  mot  caer,  village,  ville, 
se  prononce  kèr  avec  k  et,  en  construction,^  guttural:  e  kèr, 
en  ville;  d'er  gêr,  à  la  maison  (cf.,  pour  le  sens,  gallois  tref, 
ville,  a  dref,  à  la  maison).  Si,  au  contraire,  caer  entre  en  com- 
position, comme  dans  tant  de  noms  de  lieux,  on  le  prononce 
kjer-  :  Kjer-strat,  Kjer-wen  (caer-zven),  etc.  Le  mot  kêr  =  caer 
=  cair,  cadr,  beau,  a  encore,  en  vannetais,  k  guttural. 

Pour  les  autres  consonnes,  la  même  chose  a  dû  se  produire. 
A  Cléguerec,  comme  en  irlandais,  m  évoluant  en  spirante  labiale, 
devient  v  devant  une  voyelle  palatale,  lu  devant  une  gutturale  : 
er  l'erc'h,  la  fille;  er  ivam  (mam),  la  mère. 

En  bas-vannetais,  le  léonard  hvn,  chaud,  haut-vannetais 
lue>n,  gallois  Iwym  a  pour  correspondant  kjoni. 


Reste  de  prononciation  rieillr  brittonique  en  rannctais.  ] 

Si  je  ne  nie  trompe,  c'est  un  reste  de  hi  prontmeiaticm  en 
vieux-celtique,  à  une  époque  où  la  diphtongaison  de  ei  en  -oe- 
n'avait  pas  eu  lieu.  Après,  en  ert'et,  la  palatalisation  est  impos- 
sible. Le  bas-vannetais  n'a  pas  passé  par  le  degré  liiciii  du  haut- 
vannetais. 

J.  LoTii. 


THH  CeM.LOQ.UY  OF  THE  TWO  SAGES 


Thirtccn  copies  of  the  Iinnincallaui  in  dà  Thiiaraâ  (or  Thuar), 
commonly  called  «  thc  Dialogue  (or  ColloqLiy)  of  the  two 
Sages  »,  arc  mcntioned  in  the  Essai  d'un  catalogue  de  la  litté- 
rature épique  de  l'Irlande,  p.  5.  Of  thèse,  two  belong  to  the 
I2th  century,  one  to  the  i4th,  and  the  rest  to  the  i5th  and 
subséquent  centuries.  The  présent  édition  is  based  on  the  three 
oldest  copies,  viz. 

L,  the  copy  in  the  Book  of  Lcinstcr,  pp.  186,  187,  r88, 
where  it  breaks  ofF  imperfectly  in  the  middle  of  §  233. 

R,  the  copy  in  RawHnson  B.  502,  a  ms.  in  the  Bodleian, 
fo.  60^2 — 62'' 2; 

Y,  the  copy  in  the  Yellow  Book  of  Lecan,  cols.  549-569, 
pp.  24i''-25i*'  of  the  facsimile. 

Some  account  of  this  curious  and  difficult  pièce  of  an- 
cient  Gaelic  literature  lias  been  given  bv  O'Curry,  Lectures, 
pp.  383-385,  Manners  and  Citstonis,  IL  20,  III,  315,  and 
by  Atkinson,  Booh  of  Lcinster,  Contents,  pp.  47,  48.  On  the 
dcath  of  Adnac,  the  chief-poct  of  Ulster  in  the  reign  of 
Conchobar  mac  Nessa,  his  officiai  robe  was  conferred  on 
Ferchertne,  a  famous  elderly  bard.  Adnae's  voung  and 
beardless  son,  Néde,  who  was  then  studying  in  Scotland  under 
Eochu  Echbél,  heard  thèse  tidings  from  a  sca-wave  and  pro- 
ceeded  to  Emain  to  claini  the  robe.  At  the  instigation  of 
Briccriu  Poison-tongue,  and  in  the  temporary  absence  of  Fer- 
chertne, Néde  donned  the  poet's  robe,  fixed  a  beard  of  grass 
on  his  lace,  and  sat  down  in  the  poet's  chair.  Shortly  afterwards 
Ferchertne  returned,  and  addressed  tiie  voung  man  indignantlv  : 
«  Who  is  this  poet,  a  poct  round  whom  lies  the  rcbc  with  its 


The  Collo<]u\  of  thr  tnv  Sages.  5 

splendeur,  whose  beard  is  forged  of  grass  ?  »  Néde  replies  re- 
spectfullv  that  he  had  been  a  pupil  of  a  renowned  master. 
Ferchertne  then  asks  whence  he  had  corne.  Néde  answers  with 
a  string  of  kennings,  and  puts  a  likc  question  to  Ferchertne. 
Ferchertne  replies  with  a  similar  string,  and  then  demands 
Néde's  namc.  Néde  answers  with  ten  more  kennings.  «  And 
thou  »,  he  asks,  «  O  my  senior,  what  is  thy  name  ?  »  Six 
kennings  are  given  in  answer,  and  then  Ferchertne  asks  what 
art  the  lad  practises.  The  answer  is  a  séries  of  metaphors 
drawn  froni  an  Irish  poet's'  life  in  the  early  Middle-Ages.  A 
like  question  to  Ferchertne  produces  a  like  reply,  much  of 
which  is  obscure.  Each  then  asks  the  other  whither  he  is  going 
and  where  he  has  gone.  The  answers  are  in  the  secret  poetic 
language,  the  meaning  ot  which  can  often  only  beguessed'. 
The  poets  then  ask  each  othcr  :  «  Whosc  son  art  thou  ?  » 
Evasive  riddling answers  are  given.  Ferchertne  then  seeks  news 
ot  the  condition  of  Ireland.  Néde  replies  with  the  cheerful 
optimism  of  youth,  and  in  turn  rcquests  Ferchertne  for  his 
tidings.  Ferchertne  then,  with  an  old  man's  pessimism,  fore- 
tells  ail  manner  of  physical  and  moral  evils,  including  the 
raids  of  the  vikings  on  Ireland  and  the  decay  of  religion,  art, 
poetry  and  virtue  in  a  country  ruined  by  invasion  and  inter- 
tribal strife.  The  birth  of  Antichrist  is  prophesied,  and  the 
perishing  of  the  world.  «  Knowest  thou  »,  says  Ferchertne 
at  last,  «  who  is  above  thee?  »  «  God  and  Ferchertne  »,  is  the 
substance  of  the  answer.  Néde  then  gives  up  the  poet's  robe 
to  Ferchertne,  rises  from  the  poet's  chair,  and  is  about  to 
cast  himself  at  the  old  man's  feet,  when  Ferchertne  stays  him, 
and  bestows  a  crowd  of  blessings  on  the  youth.  The  pièce 
ends  with  reciprocal  blessings  from  Néde,  and  his  acknow- 
ledgment  of  Ferchertne  as  his  second  father. 

As  to  the  date  of  the  composition  of  the  Iiiiinacallain,  it 
seems  from  the  language-  to  hâve  been  written  in  the  tenth 
century.  But  ail  that  can  be  said  with  certainty  is  that  it  was 
composed  after  the  vikings  (who  are  called  «  the  men  of  the 
black  spears  »,  «  the  fair  stammerers  »)  had  commenced  their 

I.  Cf.  the  coUoquy  ot  Cùchulainn  and  Hmcr  in  the  Tochmarc  Emiic. 


6  Whitley  Stokcs. 

raids  on  Ireland,  and  before  the  vocabulary  callcd  Cormac's 
Glossary  and  thc  commentary  on  the  Senchas  Môr  had  been 
compilcd.  Thus  in  Cormac's  Glossary  thc  Immacallam  is  cited 
by  name  at  thc  articles  coth  and  Tethra  ;  and  the  following 
words,  apparently  taken  from  our  pièce,  occur  with  trifling 
variations  in  the  same  vocabulary  :  ndba  othnoc,  huas,  briamon 
smethraific,  caill  crinmon,  creth,  coic,  cel  «  death  »,  colomna  àis, 
dulhcbcrn,  dcJ,  druchta  dea,  félmac,  Jàlh,  imscing,  moth,  noc,  on 
tréith  (:=  tore  Ircilh),  tout,  riss,  simind,  tugen,  uinchi  etba,  ucht 
n-osnae.  Thcn  in  the  commentary  on  x.\\q  Senchas  Môr  {\\:[r\. 
432,  fo.  2^1  =  Ancient  Laws,  I,  18)  \ve  hâve: 

On  Liair  dona  ronuc  Aimirgin  Glungel  ctihreith  i  n-Ere  robu 
la  filedu  anaen//r  \)reil\\Qxnr\us  cusin  Imacallaim  in  da  Tuar 
i  n-Emain  Mâche  .i.  Fc/ceirtne  til/  7  Nede  n-\ac  Adnae  mie 
Uithir  imun  tugain  suad  bui  ac  Adna  mac  Uithir.  Ba  dorcha 
iWdii  in  labrad  ro  labairset  na  'àVid  isin  fuigell  sin  ;  7  nir'  bu  reill 
donaib  rtathib  in  brethcmn/<5  ron-ucsat. 

«  From  the  time,  then,  that  Amergin  Whiteknee  passed  the 
hrst  sentence  in  Ireland,  judicature  belonged  to  the  poets  alone, 
until  the  Colloqu}  in  Emain  Mâcha  of  the  two  Sages,  namely, 
Ferchertne  the  poet  and  Néde  son  of  Adnae,  son  of  Uther, 
concerning  the  sage's  robe  which  Adnae,  son  of  Uther,  pos- 
scssed.  Obscure,  indeed,  was  the  language  which  the  poets 
spake  in  that  discussion,  and  the  judgment  which  they  passed 
was  not  clear  to  the  lords.  » 

L.  R,  and  Y  are,  accordingly,  provided  with  numerous 
Middle-Irish  glosses,  some  absurd  or  needless,  others  here- 
inafter  printed,  as  really  throwàng  light  on  the  obscurities 
above  referred  to. 

A  Word,  in  conclusion,  as  to  the  interlocutors.  Three  poets 
named  Ferchertne'  are  mentioned  in  Irish  books:  first,  thc 
poet  of  Labraid  Lorc,  thrice  named  in  the  taie  of  the  Destruc- 
lion  of  Dind  Rig,  Celt.  Zeitschr.,  III,  pp.  4,  6:  secondly,  the 
poet  of  Cii-roi,  and  alleged  author  of  the  Amra  Conrôi,  whosc 


I.  A  fourth,  Ferchertne  mac  Athglô,  is  mentioned  in  the  dindsenchas  of 
Loch  Dergdeirc,  Rn<.  Cell.,  XV,  461.  But  this  seems  a  mistake  for  Athirne, 
Rn:  Celtique,  VIII,  48. 


Thr  Collo<]n\  of  thc  Uvo  Saii^cs.  7 

tragical  suicide  in  avenging  his  master's  betrayal  is  described 
by  Keating  and  in  the  Revue  Celtique,  XV,  449;  and,  thirdly, 
Fcrchertne  mac  Glais,  the  poet  of  Concliobar  mac  Nessa, 
whose  colloquy  with  Néde  son  of  Adnac  is  thc  siibjcct  ol  thc 
Immacallam.  As  to  Néde,  his  adultery  with  his  uncle  Caier's 
wife,  his  satire  on  Caier,  and  his  subséquent  career,  are  they 
net  set  forth  in  Cormac's  Glossary  (YBL.  col.  47),  s.  v.  gaire^  ? 
Professer  Strachan  bas  most  kindly  read  a  proof  of  this  paper, 
and  made  many  corrections  and  valuable  suggestions.  For  the 
mistakes  that  doubtless  still  remain  in  the  tentative  translation 
and  in  the  glossarv,  I  alone  am  answerable. 


I.  see  Tbree  Irish  Glossarics,  London,   1862,  pp.   xxxvi-xl,  where  the 
tragic  taie  is  printed  and  translated. 


w.  s. 

Camberley,  25  January  1903. 


Whitley  Stokes. 


IMMACALLAM  IX  DA  THUARAD 

(Lebar  Laignech,  iSd*.) 

I.  Adna  m<7(-Uth/Wir'  de  thuath^z/T'Ôlnecmacht,  oWiini  hEr^'»» 
i  n-ccsi  7  i'iliikcht.  Atacomnaic  mac  hisidG-  .i.  Néde  [mac 
Adnai  i?.]  Luid  iar«m  in  mac  sin  do  tbglaim  écsi  i  n-Albain^ 
co  Eochu  Echbél,  7  ro  bùi  i  farrad  Echach  cor'bo  colach  i  n-ccsi  4. 

IL  Luid  laa  and  in  gilla  co  mbùi  ior  bru  mara,  ar  bâ  baile 
fallsigthe  éicsi  dog/r's  lasna  filedu  for  bru  us(7>.  Co  cuala  in 
gilla  fog»r  isin  tuind  .i.  càrns  cainiuda  7  torsi,  7  bd  irignad 
leis^.  Rola  iar«m  in  gilla  bricht  forsin  tuind,  co  ro  fallsiged  dô 
cid  rom-bôi/.  Co  târfas  dô  iarsain  con'id  ac  cainiud  a  athar 
[iarna  ecaib,  R]  ro  bûi  in  tond,  7  co  tucad  a  thuignech  do 
Ferch^z-tne  file,  7  ro  gab  ollamnns  i  n-inad  a  athar-som  .i. 
Adnai  ^. 


III.  Luid  iarn;//  in  gilla9  dia  thaig  7  adfét  dia  aite  .i.  do 
Echaui.  Ocus  asbt'rt  s/Je  fris  :  eirg  do[t]  tir  i  fecht-sa  :  ni  thalla 
adar  n-ècsi  ar  ndis'°  i  n-oen-bale,  uair  fcrosnâi  th  'eicsi  duit  it 
oWam  ar  eolas". 

1 .  Uthir  R.  Uithir  Y. 

2.  la  suide  R.  laisidhe  Y. 

5.  R  inscris  :  coGruibne  n-ecess  7  co  Crechduile  7  co  liEochaid  nEchbel. 
Luid  iarum  in  gilla. 

4.  co  hEochaid  nEch/v/  co  ro  t'ogla//w  lai.ss  co  mba  heolac/;  i  n-ecsi,  R. 

5.  or  mara  un  usn  chena  R.  Ar  bru  mara  no  uissci,  co  gcualaigh  an  gillc 
.i.  Neidhc  in  fogw  isin  toinn.  Y. 

6.  insin  R 

7.  imbui  R. 

8.  Co  tarfas  do  coeniud  a  athar  iarna  ccaib  7  a  tliuinccli  do  thabairt  do 
Ferchertne  7  ollamnas  hErenn  do  gabail  do,  R. 

9.  om.  R. 

10.  adar  n  ollownas  A',  arda  n-ollaninai7.'/  i'. 

1 1 .  Uair  forosna  t'eicsi  duitsiu  at  allani  i  fechtsa  ar  eolas  A'. 


The  Collo(]uy  of  thr  two  Sages. 


THE  COLLOQ.UY  OF  THE  TWO  SAGES 

(Book  of  Leinster,  p.   iSo*} 

I.  Adnae,  son  of  Uthider,  of"  the  tribcs  of  Connaught,  was 
the  ollavc  of  Irekind  in  science  and  poetry.  He  had  a  son,  to 
wit,  Néde.  Now  that  son  went  to  learn  science  in  Scotland, 
unto  Eochu  Echbél  (Horsemouth)  '  ;  and  he  stayed  along  with 
Eochu  until  he  was  skilled  in  science. 

II.  One  day  the  lad  fared  forth  till  he  was  on  the  brink  ot 
the  sea,  —  for  the  poets  deenied  that  on  the  brink  of  water 
it  was  ahvays  a  place  of  révélation  ot  science.  He  heard  a 
Sound  in  the  wave,  to  wit,  a  chant  of  wailing  and  sadness-, 
and  it  seemed  strange  to  hiin.  So  the  lad  cast  a'spell  upon  the 
wave,  that  it  might  reveal  to  him  what  the  matter  was.  And 
thereafter  it  was  declared  to  him  that  the  wave  was  bewailing 
his  father  Adnae,  after  his  death,  and  that  Adnae's  robe  had 
been  given  to  Ferchertne  the  poet  >,  who  had  taken  the  oUave- 
ship  in  place  of  Néde's  father. 

III.  Then  the  lad  went  to  his  house  and  tells  (ail  this)  to 
his  tutor,  that  is,  to  Eochu.  And  Eochu  said  to  him:  «  Get 
thee  to  thy  coùntry  now.  Our  tw^o  sciences  hâve  no  room  in 
one  place  ;  for  thy  science  shews  clearly  to  thee  that  thou  art 
an  ollave  in  knowledse  ». 


1.  Also.  according  to  R,  to  Gruibne  ecess  and  to  Crechduile. 

2.  Cf.  LB.  jSb)):  h.xhen  Caindech  :  cid  chan«.s;  in  tond.  Asbert  Colnni 
cille  :  do  mM«tersa  bôi  i  ngabud  anallana  (ors'md  fairgi  co  «-cpilt-  ocn  dib 
«  Said  Cainnech  :  what  isthe  wave  singing?  Said  Colum cille:  tliy  hoiisc- 
hold  was  in  péril  hitherto  on  the  sea,  so  that  one  of  them  pcrished  ». 

;.  son  of  Glas,  son  of  Ross,  son  of  Rudraige,  Y. 


lo  lW//7/<v  Stokrs. 

IV.  Luid  ïaruiii  Ncide  reme'  7  a  thri^  brathir  leis  .i.  Lu- 
gaid,  Cairpr^,  Cruttine.  Docuridar  bolc  belce  dôib  far'  cona'ir. 
AsbtTt  fer  dib  :  cid  dia  n-apar  bolc  helce  (i.  bélchéo)  ?  Uair  na 
fetatar-»  lotar  fc/-  culu  >  co  Echaid  co  mbdtar  mis  aice^.  Lotar 
(or  conïir  doridisi/.  Docuridar  simind  doib.  Asb^rt  fer  dib:  cid 
dia  n-apar  scmind  (.i.  seim  co  hind).  Uair  na  fetatar^,  lotar 
(or  culu  co  a  n-aiti9.  Doc//mlat '"  ûad  i  "  cind  mis  aile.  Docu- 
ridar gass'-  sanais  doib.  Uair  na  fctatar  cid  dia  nep^/r  gas 
sanais^^  (.i.  a  sianas)  tiagait  for  culu  co  Echaid,  co  mbatar  mis 
aile  aca'-^. 


y.  O  ro  ictha  dôib  trà  a  cesta  documlaiset'5  do  Chind  Tire, 
7  luid  iarsin  do  Rind  Snôc.  Doc^^mlaiset  iar/<m  a  Purt  Rig  dar 
fairgi  corra-gab^^  '^  ir-Rind  Roiss  :  assaide  ïor  Semniu,  ior 
Latharnu,  (or  Mag  Line,  for  Ollarbai,  for  TulaigRoisc,  (or  Ard 
Slébe,  for  Crâib  Telcha^',  for  Mag  n-Ercaite,  for  Banna,  iar  n- 
Uact//r,  for  Gle'nd  Riga,  for  Tuaihaih  hUn  riiBresail,  for  Ard 
Sailech  fris'raitcr  Ard  Mâcha  indiu,  for  Sidbruig  na  hEmna  ^^. 


\'I.  IS  àmlaid  da//o  doc/niilai  in  m^;c,  7  craeb  airgdide  uaso, 
uair  issed  no  bid  uasna  hanrothaib.  Craeb  ôir  im;«orro  uasna 


1.  Doluid  lArtim  N'ede  do  saigid  a  thire  R. 

2.  na  tri  R. 

3.  ar  in  R. 

4.  cia  ret  in  belce.  Ni  tîtatar  iar;i»t  R. 

5.  arculu  R. 

6.  oca  R. 

7.  Lotar  a  co»/air  dordiis  (sic)  R. 

8.  cia  ret  in  siminn.  Ni  fetatar  da«c»  R. 

9.  conaiti  R. 

10.  DocHmlaiset  R. 

1 1 .  cm.  R. 

12.  gassan  R. 

15.  ni  ba  soirthi  Ico  dàiio  Anisin  R. 

14.  oca  R. 

15.  Roictha  tra  a  cesta  dôib.  Doc»mlai  iar^/m  Xede  R. 

16.  congabsat  R. 

17.  croeb  taulcha  R. 

18.  for  sithbruig  Emna  Mâcha  R. 


Thr  CollOijii\  of  thr  Dro  Sages.  l  l 

IV.  So  Néde  fared  fonvard,  and  witli  him  his  three  Bro- 
thers, namely,  Lugaid,  Cairbre,  Cruttinc.  A  boli^  hclcc  («  puff- 
ball  »)  chanced  (to  meet)  them  on  the  path.  Said  one  of  them  : 
«  Why  is  it  called  bolg  bélce?  »  Since  they  knew  not,  they 
went  back  to  Eochu  and  remaincd  a  month  with  him.  Again 
they  farcd  on  the  path.  A  simiiid  («  rush  »)  chanced  to  meet 
them.  Since  they  knew  not  (why  it  was  so  called),  they  went 
back  to  their  tutor.  At  the  end  of  another  month  they  set  ont 
(again)  from  him.  A  gass  sanais  («  sprig  of  sanicle»?)  chan- 
ced (to  meet)  them.  Since  they  knew  not  why  it  was  called 
gass  sanais,  they  return  to  Eochu  and  remained  another  month 
with  him. 

V.  Now  when  their  questions  had  been  solved  for  them, 
they  proceeded  to  Cantire,  and  he  afterwards  went  to  Rind 
Snôc.  Then  from  Port  Rig  they  passed  over  the  sea  till  they 
landed  at  Rind  Roisc  :  thence  over  Semne  %  over  Latharna-, 
over  Mag  Line5,  over  Oliarba  ^,  over  Tulach  Roisc,  over  Ard 
slébe,  over  Craeb  Selcha5,  over  Mag  Ercaite,  over  the  (river) 
Bann,  along  Uachtar,  over  Glenn  Rige  ^,  over  the  Districts  of 
the  Hi'ii  Bresail",  over  Ard  Sailech  ^,  which  today  is  called 
Armagh,  over  the  Elfmound  of  Emain9, 

VI.  Thus  then  went  the  youth,  with  a  silvern  branch  above 
him;  for  this  is  what  used  to  be  above  the  anruths^^:  a  branch 


1.  the  ancient  name  of  Island-Magec  in  the  countv  of  Antrim,  Four 
Masters,  A.  M.  2859,  note  i. 

2.  now  Larne,  in  the  same  countv. 

5.  in  Dalaradia,  a  territory  in  the  ea.st  of  Ulster. 

4.  now  the  Lame  water,  according  to  O'Donovan. 

5.  now  probably  Crewc,  near  Glenavy,  co.  Antrim,  O'Don, 

6.  now  Glenree,  the  vallev  of  the  Newry  river,  O'Don. 

7.  a  territory  in  the  county  of  Armagh,  O'Don. 

8.  see  Trip.  Life,  p.  472,  1.  25. 

9.  now  the  Navan  fort,  near  the  city  of  Armagh. 
10.  the  second  grade  of  poets,  Cormac's  Globsary. 


I  2  Whitley  Stokrs.. 

oWatunaih.   Cracb   umai   \\n]i)iorro   no    h\d    R]    uasna    f[\cdaib 
archena. 

VII.  Doc/nnlat  iar//m  dochum  Emna  }Aacbae.  Docuridar 
dam">  Bric/'iu  doib  f()rsind  [t'iaithchc.  Asb^rt-saide  friu  dia  tuc- 
tais  a  lôg  d(3  ropad  Ncdc  bad  ollrt;;/  hEn;/;/  ',  t/'iana  chomairlc 
7  t/'iana  impidc.  DobtTt  Neide  lenid  corcra  do,  cona  c//intuch 
oir  7  argrt/7-.  Asbcrt  Bricriu  ris  dula  co  ro  suidcd  i  n-inud  > 
o\\a)ua}i,  7  asbtvt  riss  ba  marb  Herch<'/'tni.  Ocus  ba  liand  bai- 
s/Je, fri  Emain  atuaid  oc  tuidccht^  écsi  dia  écsinib. 

VIII.  Ociis  asbr/'t  da;/o  Bric/'iu  ni  gcib  hr  amulchach  oWain- 
nacht^  i  n-Emiiin  Mâcha,  ar  ba  ndidenta  som  ardi  n-aisi.  Gsibais 
Ncidc  hin  a  duirn  dond  [t]e6r,  7  focheirt  bricht  fair,  comd  ed 
domnuined  cach  ba  ulcha  bai  fair^.  Ociis  luid  co  //dessid  i 
cathâir  oWanuin  7  gaba/V  a  thugnig  inime.  T/i  datha  na  tugnigi 
.i.  tugi  do  ittib  en  ligel  ar  medôn  :  frosbrccht/ad  tindruine  ior 
ind  leitli  ichtarach  dianectair,  7  ti)/dath  fo/orda  ior  ind  Icith 
uachtarach  7. 


IX.  Luid  Bricriu  iarsain  ^  co  Ferchf/tni  7  :ishen  ris:  Ba 
dirsan  [duit  R],  a  Yerchertni,  do  chor  a  hollomnacht9  indiu  ! 
Ro  gab  fer  (k  airmitnech  [amulchach  R.]  oWamnacht  i  n-Emuin. 
Ba  lond  Ferchertiie  f/'is/(/e'°,  ocus  luid  is'tech  rigda",  co  mbâi 
fo/'sin  irlar  '-  7  a  lam  ff/'sin  gabail  '>.  Coiïid  and  asbert:  Ciasu  file. 
f/7/M. 


1.  7  asbtvt  sede  iViu  dobi'Mais log  do 7  ropad Ncide bad  ollin»  i  n-Emain  R. 

2.  R  omits  this  sentence. 

S.  dola  dô  co  sessad  hi  suide  R. 

4.  ic  tichtain  R. 

5.  hollawmas  R. 

b.  t:o;»bad  ulche  beth  fair  R. 

7.  Tri  datha  na  tuinige  .i.  tuigi  do  ettaeib  en,  tind  ar  medon  7  fordath 
tindruine  for  in  ieith  ichtaraig  7  fordatli  fo/orda  (or  ind  leith  huachtaraig  R. 

8.  colcic  R. 

9.  hollamnas  R. 

10.  suidi  V. 

11.  isin  tech  R. 

12.  for  sind  lar  R. 

15.  gabuii  R.  tuirid,  H.  5.  18,  p    545'. 
14.  Co»id  ann  asidbi';t:  Ciaso  fili  fili  R. 


The  CoUoqny  of  tlie  tivo  Sages.  i  J 

of  gold  abovc  thc  ollaves  :  a  brandi  of  coppcr  over  thc  rcst  of 
the  poets. 

VII.  Then  they  go  towards  Emain  Machae.  And  Bricriu' 
chances  (to  meet)  them  on  the  green.  He  said  to  them  that  if 
they  woLild  givc  him  his  guerdon  -  Nédc  would,  through  his 
advicc  and  intercession,  bccomc  the  oUavc  of  Irchind.  So  Nédc 
gave  him  a  purple  tunic,  with  its  adornment  of  gold  and 
silver,  and  Bricriu  told  him  to  go  and  sit  in  the  ollave's  place. 
He  also  said  that  Ferchertnc  was  dead,  while  (in  fact)  he  was 
then  to  the  north  of  Emain,  leading(?)  wisdom  to  his  pupils. 

Mil.  And  then  Bricriu  said:  «  No  beardless  man  reçoives 
the  ollaveship  in  Emain  Machae  »,  —  for  Nède  was  infantine 
(leg.  boyish)  as  regards  âge.  Néde  takes  his  handful  of  grass, 
ând  casts  a  spcll  upon  it,  so  that  every  onc  would  suppose  it 
was  a  beard  that  was  on  him>.  And  he  went  and  satdown  on 
the  ollave's  chair,  and  took  his  robe  around  him.  Three  were 
the  colours  of  thc  robe,  to  wit,  a  covcring  of  bright  birds' 
feathcrs  in  the  middle  :  a  showery  spcckling  of  findruinc  on 
the  lowcr  half  outside,  and  a  golden  colour  on  thc  upper 
halff. 

IX.  Thereafter  Bricriu  went  to  Ferchertnc  and  said  to  him  : 
«  It  were  sad,  O  Ferchertnc,  that  thou  shouldst  bc  put  out  of 
the  ollaveship  todav  !  A  voung  honourablc  man  has  taken  the 
ollaveship  in  Emain.  » 

Thereat  Ferchertnc  was  wroth,  and  he  entered  thc  palace, 
and  stood  on  thc  floor  with  his  hand  on  the  beam.  So  that 
therc  hc  said  :  «  Who  is  this  poct,  a  poct  »,  etc. 


1.  Bricriu  Xemthenga(«  Poison-tongue  »).  See  as  to  him  FleJ  Bricrenn, 
Irische  Texte,  i. 

2.  Or  «  the  price  of  it  ». 

5.  Compare  the  stories  of  Cûcliulainn's  beard  of  grass  (LU.  74''),  and  of 
the  false  beards  of  wool,  whicli  the  voung  Ulaid  tied  to  their  faces,  Ir. 
Texte,  III,  588. 

4.  Compare  Cormac's  Glossary,  s.  v.  tit^eii  :  «  it  is  of  skins  of  birds  white 
and  many-coloured  that  thc  poet's  toga  is  made  from  the  girdle  downwards, 
and  of  mallards'  necks  and  crests  from  the  girdle  upwards  to  the  ncck  » 


14  Whitley  Stokes. 

X.  Loc  tra  donc!  iininacall^//w  sea  '  Emain  Mâcha.  Amscr 
da;;()  di  amser  Conchobair  maie  Ncssa.  Ptvsa  da;/o  Ncdc  mac 
Adiiai  de  CUonnachlaih,  iiô  is  de  Thuathaib  dé  Donaiin  -  dô, 
■\mail  atb<'/r>  issind  Immacalh?/';;;  :  Mr/c-sa  Dana,  Dân  mac 
Osmenta  ~c.  vcus  Ferf/;c/7;/(' tîli  do  Ultaib  i.  (p.  i86''|  Tucaita 
denma  .i.  tuignech^  Adnai  do  thabairt  do  ïr^rcbcrtni  6  Meidb 
7  ()  Ai//Il  iar  w-cc  Adnai.  Co  tanic  Neide  mac  Adiidi  a  hAlpain, 
:\mail  atrubrammar'^,  co  hEmain,  co  ;/dessid  i  cathair  oll^iwa;;, 
co  toracht  ¥crchcrtnt'  istech,  7  co  n-cpcn  ic  tascin  Nédi  : 


1.  Ciasii  hli,  tîli  imma  li[g]  tugen  cona  llî"? 

2.  dodonairb*^  iar  cetul  chreth 

3.  la  dêcim  felmûc 

4.  fér  des  rogi'einde9 

5.  i  n-airm  "^  chreth''  chetail.  Ciasu  file,  file  neit'-? 

6.  Ni  chualacuic'5  n-inne'4  m^nVr  Adnai 

7.  Ni  chuala  co  solmtis''> 

8.  Mell  suide  dar  ninu  Néde. 

9.  Kad  n-onorda  inso  atbcrt '^  Ncilc  tVi  Vercbcrliic  : 
I.  ehuiaiii-sc  R.  2.  Donann  R. 


)■ 


asbiTt  fein  A'. 

4.  R  ailiis  :  in  sui. 
).  tuinech  R. 

6.  Co  tanic  Xcide  a  liAlbain  iar  foglaini  eicse  o  Eocliaid  FclilvV,  conid  iar 
tichtain  do  a  liAlbain  dochuaid  R.  daig  olc  lais  an  ollamnacht  fuair  |Fcr- 
chertné]  o  Meidb  7  Ailill  nech  oilo  dia  saigid  7  asbert  Neidhi  narbuo  coir 
oWatnnacht  a  athar  do  taba/Vt  doneoch  iiUc  Y. 

7.  om.  R.  y. 

5.  donairb  R.  Y. 

9.  rogrinde  O'Dav.  no.  759,  rogrinni  R.  rogrc'ind  L.  teir  deis  rogrind  Y. 

10.  airb  L.  Y.  airm  R. 

1 1 .  cread  R. 

12.  ciasa  file  fil  in  neit  Y. 
I  ^.  cuich  L.  cuic  R.   Y . 

14.  ninde  V.  inni  L.  inni  R. 

1  j.  solmais  H.  co  solmis  .i.  co  tis  solani  oca  R. 

ib.  roraidc  R.  roraid  V. 


The  Collo^uy  of  tlie  two  Sages.  1 5 

X.  Now  thc  place  of  tliis  Colloquy  is  Emain  Machae.  And 
the  time  of  it  is  the  time  of  Conchobar  Mac  Nessa.  Thc 
author,  then,  is  Néde  son  of  Adnae  of  Connaught  —  or  hc 
is  of  the  Tuatha  dé  Danann,  as  he  says  in  the  Colloquy 
(§§  129,  130)  «  I  am  the  son  of  Dân  («  Poetry  »),  Dân  son 
of  Osmenad  («  Scrutiny  »),  etc.  —  and  Ferchertne  the  poet  of 
Ulster.  The  cause  of  composing  it  is  that  after  Adnae's  death 
his  robe  was  conferred  on  Ferciiertne  by  Medb  and  Ailill'.  So 
Adnae's  son,  Néde,  came  out  of  Scotland,  (as  \ve  hâve  said), 
to Emain,  and  sat on  the  ollave's  chair;  and  Ferchertne entered 
the  house,  and  said  on  seeing  Néde  : 

1.  Who  is  this  poet,  a  poet  round  whom  lies  the  robe  with 
its  splendour, 

2.  who  would  display  himself  after  chanting  poetry  ?- 

3.  According  to  what  I  sec,  (he  is  only)  a  pupiP. 

4.  Of  grass  is  the  arrangement  of  his  great  beard^. 

5 .  In  the  place  for  chanting  poetry  "!,  who  is  this  poet,  a  con- 
tentions poet  ? 

6.  I  never  heard  thc  secret  of  thc  scnsc  of  Adnae's  son  : 

7.  I  never  heard  of  him  with  ready  knowledge. 

8.  A  mistake,  by  (my)  lettcrs^,  is  Néde's  scat  ! 

9.  This  is  an  honoritîc  speech  which  Ncdc  uttcred  to 
Ferchertne  : 


1.  Presumablv  during  thc  tcmporary  SLiprcmacy  of  Connaught  over 
Ulster,  when  queen  Medb  invaded  the  latter  province. 

2.  .i.  dodonasbénand  iar  cantain  a  ai  .i.  a  eicsi  L. 

5.  is  amlaid  atchiim  [ataciim  R.]  conid  mac  foglamma  L.  R.  «  'tis  thus 
I  see  him,  that  he  is  a  son  of  learning  ». 

4.  is  de  ra  orddaig  a  greind,  dond  [t|eôr  L.  «  thereof  lie  has  arranged 
his  beard,  of  the  grass  ». 

5.  in  bah  ata  a[c]  cantain  a  écsi  L.  «  in  the  stead  in  which  he  is  reci- 
ting  his  wisdom  ».  in  baie  i  ta  ic  cantain  a  ai  R. 

6.  one  of  the  two  glosses  on  this  paragraph  in  L  is  :  dar  mo  littre,  is 
melta  Nede  don  tsuide  i  ndessid  .i.  suide  i  cathâir  ind  olloman  «  by  my 
letters  !  Néde  is  deceived  by  the  scat  in  whicii  hc  has  sat,  i.  c.  sittiiig  in  tiic 
chair  of  the  ollave  ». 


i6  Whilley  Stokes. 

[dIXIT   NÏiI)K| 

10.  Arsan',  a  inmo  sruith,  sûi  coisc  car/;  sûi^. 

1 1 .  sûi  ceci)  ainb  aise  5 

12.  arsecha4  riasiu  ro  rtastar  [fcirg  frind  i'J  cia  aise  cia  sûg. 

13.  fochen  cid  sathchialb  sûthc 

14.  séiin  anim  ocnait  mani  chiastar'^  ceird. 

15.  ciiig  mal 

16.  mithadbait,  iiiitharfaid". 

17.  domairb/V  tiad  tath  cor-rubcc^. 

18.  rosclai  délai  fir  muaid  méinig'^ 

I  DIXIT  I-ERCHERTNe] 

19.  Ceist,  a  gillai  foreitail,  ean  dodcehadsu '°  ? 

|respo\dit  néde] 

20.  Ni  ansa  :  a  sail^'  sûad, 

21.  a  eommur  gâise, 

22.  a  forbthib  fio -, 

1.  arsean  R.  Arsan  V. 

2.  socoisg  cacli  sai  Y. 

5.  anim  aise  L.  anbaisc  R.  sai  gach  ainim  aisg  Y. 

4.  asecha  L.  arsecha  R.  arseacha  Y. 

5.  sâithchiall  R.  saithciall  Y. 

6.  munab  ciastur  Y.  mani  ciastar  R. 

7.  mithadbaith  mitarfaidh  Y.  mitadbuit,  mithartaid  R. 

8.  corubeicc  R.  (cjorbam  beag  )'. 

9.  muaith  miiinig  R.  and  R  adds  :  Muad  a  sccha  st'i/e,  (.i.  maith  ani  ro 
seich  Sfdc)  cia  aise,  (.i.  becaisc)  cia  sug,  (.i.  cia  sug  asci  more  tbgebc  lo- 
ronn)  fochen  cid  sathchiall  suthc,  ut  supra  interpretatur.  Roseala  deala  fir 
nuad  masinidh  1'. 

10.  sic  R.  dodechadais  L.  dodechaidsu  H.  dodechadha/i"  Y. 

11.  assail  R.  a  sail  suadh  .i.  i  coimider/;/  tsala  in  tsuadh  Y. 

12.  a  foirbthe  fio  .i.  nsin  baie  i  fail  firbithe  in  mathiwa  R.  a  foirbiili  ioa  V. 


The  Colloquy  of  the  two  Sages,  17 


SAID  XEDE 

10.  An  ancicnt  one,  O  mv  senior,  cverv  s.ige  is  a  corrcc- 
tive  sage  ' . 

11.  A  sage  is  the.reproach  ot  every  ignorant  person-. 

12.  (But)  before  he  knows  wrath  against  us  he  should  sec 
what  reproach,  what  (evil)  sap  (is  in  us)  5. 

13.  Wclcome  is  even  the  piercing  sensé  of  wisdom. 

14.  Slight  is  the  hlemish  of  a  voung  man,  unless  his  art  be 
(rightly)  questioned-f. 

15.  Step,  chief  (a  more  huvful  \vay)>- 

16.  Thou  shewest  badly,  thou  hast  shewn  hadly. 

17.  Thou  yieldest  to  me  vcry  meagrely  the  food  of  Icarning*^. 

18.  I  hâve  drained  the  dug  of  a  man  goodlv,  trcasurous". 


SAID    ri-RCHERTN'r: 

19.  A  question,  O  instructing  hid,  whencc  hast  tliou  corne  ? 

NÉDF.    ANSWF.RKD 

20.  Not  hard  (to  say)  :  from  the  heel  of  a  sage, 

21.  from  a  confluence  of  wisdom, 

22.  from  perfections  of  goodness, 

1.  .i.  is  sùtliemail  tccosc  cerh  su.id  L.  A.  suitlicninil  tecnsc  car/j  suad  R. 

2.  .i.  dlcgair  de  ^iiid  aise  cccb  aneolaig,  L.  A.  dlegar  do  suid  aise  cach 
aneolaig  R. 

5.  .i.  dena  ar  solcgad  riasiu  dognc  tcirg  rind  cia  aise  (i.  becaisc),  cia 
sûg  .i.  cia  sùg  aisci  mori  togcbi  fonn,  L. 

4.  Is  ctrom  nô  is  bec  ind  anim  do  neocli  a  bitli  ôc  menip  cesti  (or  a  ela- 
dain  L.  «  light  or  small  the  blemish  to  any  onc  is  his  being  voung,  unless 
there  bea  question  as  to  his  science.    » 

5.  .i.ccmnig,  a  uasail,  innas  as  dHgtIiechu,  L.  «  step,  tliou  noble,  in  a 
manner  more  lawful  ». 

6.  or  if  \ve  take/arf  as  the  prep.,  and  for  corriibec  read  coiha  becc,  translate 
«  thou  humblest  me  before  knowlcdge  that  I  may  be  small  ». 

7.  .i.  ro  denusa  sini  ind  lir  maith  moinig  ic  a  rabatar  niôini  na  hecisi 
.i.  Ech«  L.  «  I  hâve  sucked  the  tcat  ofthe  good  treasurous  man,  who  had 
the  treasures  of  wisdom,  i.  e.  Eochu  (Echbéi)  ». 

Revue  Celtique,  XXV]  2 


i8  ll7/;//<7  Stokes. 

23.  al-liiacliair  throgaiii  ', 

24.  a  caillib- crinmond  >, 
23.  a  CLiardaib  âne 4, 

26.  as[a)miJctar 5  fir  iar  fcbaib, 

27.  i  forcant;ar^M'irinne7, 

28.  i  tunethar^  gô,  ' 

29.  i  fcgaiter  datba, 

30.  i  niiigtcr'^  dfina. 

51.   Os  tiissu,  a  mmo  sriiith,  can  dollod '°  ? 

[respoxdit  ferchrrtni:] 

32.  Ni  ansa.  iar  colomnaib  aise", 

33.  iar  srotbaib  Galion'-, 

34.  iar  sid  mnâ  Necbtâin, 

35.  iar  rig  mnâ  Nuadat, 

36.  iar  futhiur  gr^'nc'', 

37.  iar  n -ad bai  êscai, 

38.  iar  srinci  '•♦  ôic. 

39.   Ctsi,  a  gillai  tbrcitail,  cia  th\iinm-siu  ? 


1.  throgan  L.  troghain  V.  troguin  .i.  dorooig  a  fuin  .i.  ainm  do  tliurc- 
bail  deirg  na  grc'ne  isin  matain  R. 

2.  nô  a  coUaib  R.  .i.  na  .ix.  ciiil!  inna  Segsa.  it  0  so  a  n-anmann  :  Sali, 
Fall,  Fufall,  Finnani,  Fonnam,  Foludell,[Fot"uighcll  )'.),  Cru,  Crinnani, 
(Crinniann  Y.\,  Criianblae  R. 

3.  a  calloib  crcthmond  V. 

4.  â  cuairtibh  aine  V. 

5.  assamidar  R.  asmidhither  Y. 

6.  forcanar  R.  fourchanar  Y. 

7.  fior  Y. 

8.  funither  R.  fuinighter  Y. 

g.  innuigtcr  R.  anuaigighter  V. 

10.  doloutsa  y. 

11.  ais  /?.  gcoulamnaip  aise  )'. 

12.  gaoilioin  V. 

13.  iar  fuithir  grene  .i.  iar  ndagthir  inna  ai  (.i.  inna  eicsi)  grianda  .i. 
celum  de  quo  uenit  anima,  et  terra  de  qua  iienit  corpus  R. 

14.  srincni  R.  srincne  Y. 


The  Colloquy  of  the  Uvo  Sages  1 9 

23.  h'om  brightness  of  sunrise, 

24.  from  the  hazels  of  poetic  art', 

25.  from  circuits  of  splendeur, 

26.  out  of  which  they  measurc  truth  according  to  excel- 
lences -, 

27.  in  which  righteousness  is  taught, 

28.  in  which  talsehood  sets 3, 

29.  in  which  colours  are  seen4, 

30.  in  which  poenis  are  freshened. 

31.  And  thou,  O  my  senior,  whence  hast  thou  corne? 

FERCHERTNE    ANSWERED 

32.  Not  hard  (to  say)  :  along  the  columns  of  âge  5, 

33.  along  the  streams  of  Galion  (Leinster)^, 

34.  along  the  elfmound  of  Nechtan's  wife^, 

35.  along  the  forearm  of  Niiada's  wife*'^, 

36.  along  the  land  of  the  sun  (science), 

37.  along  the  dvvelling  of  the  moon9, 

38.  along  the  young  one's  navcl-string  ■". 

39.  A  question,  O  instructing  lad,  what  is  thy  namc  ? 

1.  .i.  a  nôi  collaib  na  Scgsa  L.  «from  the  nine  hazels  of  the  Segais  »  (i. 
e.  the  mound  from  which  the  river  Boyne  rises,  Rev.  CelL,  XV,  457). 

2.  .i.  doreir  a  n-eolais  R.  a  according  to  their  i<no\vledge  ». 

3.  .1.  i  fescrigend  gô  L.  «  in  which  falschood  grows  towards  evcning  » 
(vesperascit). 

4.  find  im-moltar,  dub  i  n-aerthar  L.  «  white  when  he  is  praised,  black 
when  he  is  satirised  »,  7  brccc  hi  fuacarar  R.  «  and  speckled  when  hc  is 
proclaimed  ». 

5.  .i.  iar  colomnaib  se  ;ies  [secht  n-aessa  R]  m  duine  L.  i.  c.  the  six  âges 
of  a  human  bcing,  Corm.  Gl. 

6.  especially  the  Boyno,  at  whose  source  grew  the  hazels  of  poetic  in- 
spiration, atib-seom  sruth  imniais  na  ecsa  esse  R.  «  he  quafl'ed  thercout  the 
stream  of  inspiration  of  knowledge  ». 

7.  i.  e.  the  Boyne.  Bôand  was  the  wifc  of  Nechtân  son  of  Labraid  :  see 
her  legend,  Rev.  Celt.,  XV,  315,  which  omits  to  mention  tiiat  shc  com- 
mitted  adultery  with  the  Dagda. 

8.  another  poetic  name  for  the  Boyne.  Nuada  Necht  was  (according  to 
L)  the  name  of  a  Leinstcr  poct.  Nuada  Necht  seems  an  alias  for  Nechtdn  ? 

9.  i.  rofitir  in  n-adba  i  mbi  in  t-ésca  il-lo  7  in  grian  i  n  aidchi  L  «  he 
knows  the  place  where  the  moon  is  in  the  day  and  the  sun  in  the  night  ». 

10.  the  beginnings  of  knowledge. 


20  Wliitlcy  Stokes. 

[respondit  xédk] 

40.  Ni  ansii.  Robec.  Ronior.  Rothct.  Rochtot. 

.)  I .   |p.  187^]  Rosre  tened, 

.\2.  Tcne  fetii, 

4^.   FogroU  sêse  ', 

44.   Sopor  somma, 

43 .   Slocreth  ddna-, 

46.   Droncht';Jach  co  teinm  :i  tein. 

47.  Os  tussii,  a  mmo  srtiilh,  ci.i  do  ainm-siu?  ? 

[rKSPOXDIT    FERCHF.RTN'i:] 

48.  Ni  ansa  :  Ncssu  cèlaib, 

49.  Cur  >  fethach^'  foaisnis  frcisnis'^, 

)0.  Fochmorc  toruis7, 

)  I.  Fithe  cerda, 

52.  Comrar  dana, 

5^.  Dranim  de  muir^, 

)4.  Cest,  a  gilk/  fd/citail,  cia  dan  dognisiii  ? 


1.  scisse  R.  foghrall  seise  Y. 

2.  Sloicreth  (creth  .i.  ai)  (.iana  .i.  slaiJiin   ai  mo  Jana  R.   sloichreath 
dana  Y.  Slocrech  dana  L. 

^.  cia  thainnisiu  R. 
.}.  caur  R.  cur  Y. 
S.  feithech  V. 

6.  frisneis  R.  freisneis  Y. 

7.  fociimorcc  foruis  .i.  ata  fis  ftvidncch  oaim  dia   nad   locliniaircider 
ini   R.    fochmarc  forais  V. 

8.  dr(amm)  do  mur  Y. 


The  Collotjiiy  of  thc  two  Sages. 


21 


NLDE    AXSWHRS 

40.  Not  hard  (to  say)  :  Vcry-sm.ill ',  Vcry-grciit -,  Vlmt- 
bright(?)S  Very-hard4. 

4 1 .  Angriness  of  fire, 

42.  Pire  of  speech  >, 

43.  Noise  of  knowledge, 

44.  Well  of  wealth^, 

45 .  Sword  ot  song, 

46.  Straiglu-artistic  with  bittcrness  (?)  ont  ot  hi'c7. 

47.   And  thoLi,  O  my  senior,  what  is  ihy  name  ? 


THRCHHRTXH    .WSWERS 

48.  Not  hard  (to  say)  :  Nearest  in  omens. 

49.  Explanatory  champion  for  dcchiration,  (for)  interro- 
gatory. 

50.  Inquiry  of  science, 

5 1 .  Weft  of  art  ^, 

52.  Casket  of  poetry9, 

53.  Abundance  from  a  sea'". 

54.  A    question,    O   instructing   lad,   \.'hat  art  dost   thou 
practise  ? 


i  péTsaind  L.  R.  «  iii  pcrsoii  ».   .i.  in  aes  K. 

i  n-colas  L.  «  in  knowledge  ». 

rothaitnid  uaimse  no  reid  inim  cttail  niad  guide  R. 

rochotutc  riécin  V.  air  L.  <f  verv  hard  is  heatcompulsion  upon  hini  ». 

loscud  inna  ai  .i.  focol  co  «-inidergad  insin  R. 

6.  .i.  am  topur  û'  /j-iniinud  eolais  L.   R.   «   I  am  a  wcll  with  abun- 
dance of  knowledge  »>. 

7.  .i.  co  tenmnech  ami//  tenid  L.  «  bitterly  likc  tire  ». 

8.  .i.  dluthaim  eladain  L.  elathain  R.  «  1  condense  science  ». 

9.  .i.  comctaim  dân  R.  «  I  préserve  poetry  ». 

10.   .i.   is  dirini  in  muir-se  na  liecsi  L.   «   multitudinous  is    this  sea  of 
knowledge  ». 


2  2  Whitlcy  Slokcs. 


KKSPONDIT   NhDI- 

5).  Ni  tiiisii:  romna'  rossa, 

)6.  riiul-  tcola, 

37.  lonoch  '  tcilc, 

58.  loscnad  anbli, 

59.  ahram  creth, 

60.  cluith4  do  thùr, 

61.  tochmarc  fâth^, 

62.  cerd  cach  rhbel, 

63.  bruud  n-immais^, 

64.  iiDScothud  n-insci, 

65.  inisciiig  bic", 

66.  bùar^  bi'iad, 

67.  sruth  tail, 

68.  forcital  n-imda9, 

69.  ail  n'g  risi  rêdc. 

70.   Os  t//.fsu,  a  mmo  sntilh,  cia  dan  dognisiu 


RESPONDIT    FHRCHERTNH 

71.  Ni  ansa:  foram  cotaith '°, 


1.  roaiiiad  R.  ruamna  Y. 

2.  rindu  Y. 

5.  fonah  ('j/VJ  /?.  fonach  Y. 

4.  cloith  /^.  clouth  Y. 

5.  /^  and  y  insert  forcath  cilair  And  /^  lias  the  gloss   .i.  (orcital  inti  bis 
(or  cloine.  Xô  forcital  celair  ar  cacli  n-aneolach. 

6.  imbais  R.  imbrugli  nimpuis  V. 

7.  mbicc  Y. 

8.  buair  R.  buar  Y. 

9.  forcedal  nimda  .i.  foglaim  d'eigsinibh  Y. 
10.  foraini  cothaith  R.  foruim  couthaig  Y. 


Tlw  CollO(]u\  c{  thc  tno  Sagr<:. 


NEDE    ANSWERS 


55.  Not  haal  to  say  :  reddcning  a  countenancc  ' 

56.  picrcing  flesh -, 

57.  tingeing  bashtulness, . 

58.  tossing  away  shamelessness-, 

59.  tbstering  poctry, 

60.  to  searching  tor  fanic, 

61 .  wooing  science, 

62.  art  for  every  mouth, 
6y  difFusing3  knowledge, 

64.  stripping  speech +, 

65.  in  a  little  room >', 

66.  a  sage's  caitle*^, 

67.  a  stream  ol'science? 

68.  abundant  teacliing, 

69.  smooth  taies,  the  deliglu  of  kings. 

70.  And  thoLi,  O  niy  senior,  what  art  dost  iboii  practise  ? 


•  I-HRCHERT\E    ANSWERS 

71.   hunting  for  support  S, 

1.  by  satire  or  by  praisc. 

2.  .i.  nemnari  oc  cungid  ncich  L.  «  having  no  shamc  in  making  dc- 
mands  ».  .i.  faebur  a  aire  hi  feoil  àmail  rind  dond  iir  naclia  tincann  R.  the 
edge  of  satire,  like  a  point  in  flesh,  for  liini  that  does  not  respond  (to  my 
poems). 

3.  Hterally  «  breaking  up  ».  .i.  scaiHd  immad  rofessa  do  chàch  L. 
«  he  scattcrs  abundance  of  science  to  everyone  ».  scaehiid  immaid  sofis 
do  chach  R. 

4.  rcnioving  nodosities  froni  bis  compositions  .i.  |is)  séini  scoithes  a 
indsci  cona  bit  faidb  furri.  L. 

).  .i.  biini  il-lepaid  immalie  fri  rig  L.  «  I  ani  wont  to  be  in  bed  along 
with  a  king  ». 

6.  explained  as  «  Httle  or  big  pocnis  for  whicii  cows  arc  given  to  a 
sage  rt  .i.  airchethi  beca  ara  tabraitcr  bac  do  suid  A'. 

7.  .i.  aiste  imda  no  immad  na  liecsi  L.  «  many  mètres,  or  the  abun- 
dance of  science  ».  nô  fâl  gotha  caich,  iiô  is  [s|ruith  i  n-Inis  1-ail  A'. 

8.  .i.  do  chungid  seoit  7  biid  I,.  K.  «  to  ask  for  treasure  and  tbod  ». 


2  «  Whitlry  Stokes. 

72.  costud  sida, 

73.  srethad  '  lairne, 

74.  fochoid  -  ocnôc  ', 

75.  noiid  ccrJa, 

76.  cossair  oc  rig, 

77.  liascad  Boiniie  ', 

78.  briamonî  smethrach'\ 

79.  |p.  187^'Jsciath  Aith/nii', 

80.  crraiiid  nais^  a  sruth  huais v 

81 .  barand  '"  immais, 

82.  aicdc  mi'/nnan, 

83.  minairbc  ccrd"  ; 

84.  costud  réiP-, 

85 .  rissi  ruada, 
S6.  roLit  noithe  '% 

87.  némain  i  '^  fothud, 

88.  furiiid')  tath  iar  natli '^\ 


DIXIT   FERCHERTNE 

89.  G's/,  a  gillrt/  îorciuul,  cid  tbtlaimt/;t'rsu '7  ? 


1.  srctha  R.  L. 

2.  focliaid  R. 

3.  Ibchatu  occnae  V. 

4.  riasgad  mpoindi  )'. 

5.  briamoin  A'. 

6.  brimon  snietrach  Y. 

7.  atlieirnc  R.  trc  sgiath  aithirne  }'. 
S.  ais  R.  eirand  nais  Y. 

9.  buas  R.  but  see  infra  §  284.  Y  omits  a  bcforc  snilh. 

10.  barann  R.  barand  Y. 

1 1.  ccarda  Y.  cerd  R. 

12.  costadh  reill  Y. 

13.  roud  nouithe  )'. 

14.  om.  R.  nemhaind  a  fothadh  Y. 

15.  fuiriredh  .i.  rith  foa  .i.  fotsrethnaigtcr  sooid  damh  ar  nio  fath  .i.  ar 
m'aisti  no  ar  mo  foglaim  Y. 

16.  R  omits  iar  nath. 

17.  cidh  folaimtersa  Y. 


The  Colloquy  of  the  two  Sages.  2  5 

72.  cstablishing  pc.ice, 

73.  arranging  a  troop', 

74.  tribulation  of  vouiig  nicn-, 

75.  cclcbrating  art, 

76.  a  pallct  with  a  king>, 

77.  ...  ing  thc  Boyne-<, 

78.  hriiuiioii  siiictrach>, 

79.  thc  shielJ  of  Athirne^, 

80.  a  sharc  of  new  wisdoiii  lioiii  tlic  sticam  ot  science 7 

8 1 .  fury  of  inspiration, 

82.  structure  of  niind^, 
8^.  art  of  small  pocnis, 

84.  clear  arrangement, 

85.  ruddy  taies "^^j 

86.  a  celebrated  road  '^' 

87.  a  pearl  in  setting  (?)  " 

88.  succouring  sciences  alter  a  pueni. 


FERCIIHRTNE    SA  10 

89.  «  A  question,  O  instructing  lad,  wliat  is  it  that  thou 
undertakest  ?  » 

1.  i.  e.  regulating  bis  relinuc  when  seekiug  hospitality. 

2.  i.  e.  with  the  king  (Conchobar  mac  Ncssa),  whose  poct  he  was. 

3.  being  a  king's  bedfcllow, 

4.  as  the  source  of  poetic  inspiration,  .i.  inscc  ind  immais  docing  iar 
riiBoind  i.  ro  fûiscim  na  cnu  docuridar  Boann  .i.  cnoe  ind  immais  R.  «  thc 
nuts  of  inspiration  ». 

5.  sce  the  glossary. 

6.  the  infamous  satirist,  whose  «  shicld  »  was  der  y  gldm  dkcnd  7  ailgcs. 
«  satire  and  extempore  lampoon  and  importunity  ». 

7.  .i.  is  uais  ind  rann  fil  ocwm  ar  imbud  mo  dagtessa  .i.  ollawnas  A'. 
"  noble  is  the  share  that  I  hâve,  torthe  abundance  of  my  good  knowledge, 
i.  e.  the  ollaveship  ». 

8.  .i.  doréir  menman  càich  nommolaim  L.  nodmolrtn;î  Y .  c  according 
tothe  mind  of  every  one  whom  I  praise  ». 

9.  warlike  stories. 

10.  .i.  aurdarcaigim  aiste  iar  setaib  dligid  R.  «  I  glorify  poetry  according 
to  the  paths  of  law  ».  So  Greek  art  is,  according  to  Dr  Butcher  (Harvard 
Lectures),  «  triomphant  art,  but  art  in  obédience  to  law  ». 

11.  .i.  is  gilithir  nemaind  ani  fothaigim  R.  «  what  I  found  is  as  bright  as 
a  pearl  ». 


26  Whitlcy  Slokcs. 


[kkspondit  ni';dk] 

90.  Ni  niisci  :  i  mmag  n-aesa', 

91 .  i  sliab  n-6ited, 

92.  i  fiadnch  n-aise-, 

93.  il-luna  thréith  \ 

94.  i  n-|adbaij-*  n-othrai   |lcg.  othnaij, 

95.  et/V  othain  7  accnn  5 

96.  et/>  cath  7  a  t'uath  ^\ 

97.  et/V  triiinu  Tethrach, 

98.  et/V  sostu  siloin, 

99.  et/V  sruthu  iuil. 

100.   ps  t//.vsu,  a  mmo  sriiith,  cid  tot-laiiiu/AV'  so  ? 


[  RESPOXDIT    1-EKCIIHRT\L  | 

100.  i  sliab  rig/aid", 

ICI.  i  commuin^  fdth, 

102.  i  fuirhriii  aesa  iiâil*^, 

103.  i  nucht  n-osnai, 

104.  i  n-inbf/'  raithe'", 

105.  i  n-ôenach  tuirc  thréith  ", 

1.  immaig  naessa  R.  a  magh  n-aosa  Y. 

2.  i  fidaf/;  nais  R.  a  fiodhach  naise  Y. 

3.  a  luna  treith  Y. 

4.  sic  R.  with  tlie  gloss  .i.  i  n-adbac  u-uath  tuinnc  .i.  i  n-adba  ure  7 
cloche,  quia  fit  huath  .i.  ùr  7  onn  .i.  cloch.  inadhpa  iiotno  Y. 

5.  acenn  .i.  tene  R.  achend  L.  aceand  Y. 

6.  R  fo.  61^2,  inserts  :  et/>  fid  7  a  foit  .i.  eu>  fîd  7  a  duilli.  No  et/r  lîd  7 
a  irascothad.  Nô  dano  et/r  fid  7  tech  .i.  conara cttv  imda  7  aridi  (in  marg.) 
.i.  et/r  na  gradu  Hatha  batar  occa.  So  Y  :  i  itir  hdli  7  a  duille  .i.  it/r  a  fith 
7  a  inisgothadh,  no  donc  itir  fidh  7  ateach  .i.  tonair  idir  \mi1a  7  airighi  .i. 
eolus  fcisin. 

7.  na  ngrad  A',  a  sliab  ngraidh   Y. 
S.  commun  K,  comain  Y. 

9.  i  fuithriu  asail  .i.  i  ndagthir  ind  aesa  luiasail  R.  a  fiiitlirc  asail  .i.  a 
fothir  in  feasa  uill  .i.  uasail  .i.  an  aosa  iuil  Y. 

10.  an  inpir  raith  V. 

11.  i  noenuch  tliuirc  thréith  L.  in  ocnacli  tuirc  treith  R.  an  aonach  tuirc 
treith  Y. 


Tlic  Colloijuy  of  tlir  tuv  Sages. 


NiiDF  .\ns\vi:rs 


90.   Not  hard  (to  sa\)  :  (to  go)  iiuo  thc  plain  ot  âge, 

91.  inio  thc  moLintain  of  yoiith, 

92.  iiito  the  hunting  of  âge, 

95.  into  foJlowing  a  king  '  (death  ?), 

94.  into  an  abode  ot  clay, 

95.  between  candie  and  tire-, 

96.  between  battle  and  its  horror>, 

97.  aniong  the  mighty  men  ot  Tethra-J 

98.  among  thc  stations  ot... 

99.  among  tlie  streams  ot  knowledgc. 

100.   And  thou,  O  my  sage,  what  is  it  that  Ihou  undeiiakcst  ? 


FERCIIKKTNH    ANSWERS 

100.  (to  go)  into  the  mountain  oi  rank  ; 

10 1.  into  the  communion  of  sciences, 

102.  into  the  hmds  of  the  men  of  knowledge, 

103.  into  the  breast  of  poetic  revision, 

104.  into  the  in  ver  of  bounties  5  ; 

105 .  into  the  f^iir  of  the  king's  boar^  : 


1.  .i.  hi  lenmain  ind  rig  .i.  i  ng/ianan  rig  R. 

2.  eter  in  n-adnacul  7  in  mcsrugud  L.  «  between  burial  and  judgment». 

3.  .i.  sidiigud  CUT  lucht  in  chatha  1.  «  making  peace  between  bellige- 
rents  ».  7  is  hed  is  liuath  isin  chath  .i.  na  hairm.  ni  bi  ecla  form  im  dân 
amfl/  bis  i  cath  R.  «  and  this  is  the  liorror  in  battle,  tiie  weapons.  There  is 
no  fear  on  me  in  (practising)  my  art  as  there  is  in  battle  ». 

.    4.  .1.  ainm  rig  Fomore  «  name  of  a  king  of  the  Fomorians  ». 

5.  in  inber  rathe  .i.  in  inber  ind  ratha  .i.  i  noliamnas  R. 

6.  À.  i  n-oenach  maie  ind  rig  .i.  cluim  7  cholcid  7rl.  L.  «  into  thefair  of 
the  king's  son,  i.  e.  down  and  qiiilts  ».  See  Corm.  s.  v.  orc  tn'ith,  where 
the  articles  at  this  fair  are  given  as  «  food  and  precious  raiment,  down 
and  quilts,  aie  and  fleshmeat,  dranghtmen  and  draughtboards,  horses  and 
chariots,  greyhounds  and  playthings  bcsides  ». 


28  Whiticy  Stokes. 

io6.   i  t'ocliataid  ter  nai', 

107.   i  lami  folcrbad  fal-  romiaJ. 


loS.  G'/s/,  a  o\\hii  iorùiiiil,  cii.i  clionar  dollodbu  î  ? 


[respondit  nédi;| 

109.  Ni  ansa  :  l'('/'  clar  liiid  tcssa  >, 

1 10.  ior  ul  ')  trcith, 

111.  ior  iidrad  n-ais^\ 

112.  îor  drumni  daim  inn  air. 

113.  [p.  187-J,  ft'/' soilsi"  samluain^, 

114.  ior  maethla^  matha, 

115.  îor  driic[l-!]tu  '°  dea, 

1 16.  [or  unce  "  n-ctha, 

117.  ior  ath  11-uamain, 

118.  ior^-  sliastai  sadbai'5. 

119.   Os  t/<ssu,  a  mmo  sruitli,  cisi  chonar  dollodsu'»? 


KHSPOXDIT    rERCIlIiKTNL 

120.   Ni  ansa:  Ut  cchlaini  Loga, 

I.  hi  focliotuJ  1er  nai  .i.  is  fo  chataid  na  fer  nua  .i.  na  rig  nua.  no  na 
sciath  l'erna  R.  a  fochata  fcrna  Y. 
1.  lan  R.  L\\  Y. 
;.  cisi  conar  doludsu  R.  cise  conair  dolouts  i'. 

4.  R  iiiserts  :  for  colptha  nuadat  .i.  coss  fri  coiss  lasin  rig  hi  tech  midchuarta. 
Y  inserts  :  for  clarcun  nibise  .i.  deidhi  .1.  clar  da  les  .i.  in  locc  asa  teid  a 
naidhe  .i.  in  niaclog.  for  colpta  nuadhad. 

5.  cûl  L.  ul  Y.  k. 

6.  naes  R.  for  fidhradh  nais  Y. 

7.  sorchi  R.  soirci  Y. 

8.  samlaam  L.  samluain  R.   Y. 

9.  moethla  R.  maothla  V. 

10.  druchta  Y.  druchtu  A'. 

1 1 .  unci  R.  uince  Y. 

12.  fo  i^.  for  y. 

15.  sliastaiph  sadhpa  Y. 
14.  dolludsu  R.  dolotsa  Y. 


The  Colloquy  of  ihc  Uro  Sages.  29 

106.  into  liie  sniall  respect  of  new  nien  : 

107.  into  thc  slopes  of  dcath  (wherein  is)  abundance  of 


ovcM  h  on  ours. 

108.  A  question,  O  instructing  lad,  what  is  thc  path  tliou 
hast  come  ? 

\ÉDE    ANSWERS 

109.  Not  hard  (to  say)  :  on  the  white  plain  of  knowledge, 
iio.  on  a  king's  beard  '  : 

111.  on  a  wood  of  âge  : 

112.  on  tlie  back  of  the  ploughing-ox-  : 

113.  on  the  Hght  of  a  summer-moon  >  : 

1 14.  on  goodlv  cheeses  (mast  and  fruit)  *: 
II),  on  dews  ofa  goddess  (corn  and  milk5) 

116.  on  scarcity  of  corn  : 

117.  on  a  ford  (?)  of  fear*^: 

1x8.  on  the  thighs  of  a  goodly  abode. 

119.  And  thou,  O  mv  senior,  on  what  path  hast  thon  come  ? 


PERCHF.RTNE  ."WSWERS 

120.   Not  hard  (to  say)  :  on  Lugh\s  horserod  (?)' 


1.  .i.  ulchi  fri  ulchi  frisin  rig,  iiô  i  frith  cetfaid  dia  imdae  R. 

2.  .i.  mo  dân  trén  R.  «  my  vigorous  art  ». 

3.  is  mt-'wic  intan  bis  cain  donviacb  luan  alaind  ina  diaid  R.  «  often  whcn 
Sunday  is  fine  a  beautiful  Monday  is  after  it  ». 

4.  né  na  secht  n-asti  R.  «  or  the  seven  mctres  ». 

5.  .i.  ith  7  blicht  .i.  ceneili  forcetail,  H.  3.  18. 

6.  .i.  for  in  n-âi  n-âith  is  uamon  la  câch  .i.  iiid  ecsi  L.  «  on  thc  sliarp  ai  of 
which  every  one  is  afraid,  i.  e.  the  science  <>. 

7.  .i.  is  e  Lug  arrànic  oenach  7  Hathroit  7  echl(//if  L.  «  it  is  Lugh  that 
invented  a  fair  and  a  bail  and  a  horsewhip  ».  As  to  him  see  more  in  Rev. 
Celt.,  XII,  127,  where  his  three  inventions  are  said  to  bc  draughts,  ballplay 
and  horsemanship. 


Whiticy  Stokes. 

12  1.  (or  luani  ban  maeth ', 

122.  (or  toit  feda, 

123.  i'or  ccnd  ngai-, 

124.  (or  fuan  n-argit, 

125.  (or  creitt  cen  tbnnad', 

126.  (or  fonnad  cen  cliuH, 

127.  (or  t;i  anfessa^  M<//c  ind  Oc 


128.  CcisI,  a  gillrt/  f();Td'/ail,  cia  doaisiu  mr/c  ? 


RESPOXDIT    NEDE 

129.  Ni  rt//w  :  nwcsa  Dana, 

30.  Dân  mac  Osm£»ta, 

31.  Osmenad''  mac  Imràti, 

32.  IMradud  mac  Rôtis, 
35.  Rotîs  mac  Fochmairc,  '  ^^ 

34.  Foclimorc  mac  Rochmairc, 

35.  Rochniorc  mac  Rotessa, 

36.  Refis  mac  Rociiuind, 

37.  Rochond  mac  Ergnai, 

38.  Ergna  mac  Ecnai, 

39.  Ecna  m:7c  na  tri  nOea^  liDâna^, 

140.   [p.  188' 10]  Os  ta^su,  ammosruith,  cia  doaisiu  [mac]  ? 

1.  for  luani  liiban  mbaeth  .i.  for  lonloingiu  ban,  «d  chiche  ban  rodiul  L. 
for  lunu  ban  maeth  .i.  (or  lônlaige  ban  moeth  no  maith  rogenar,  110  cichi 
ban  rodiul  R.  for  luaineban  mbaoth  .i.  for  lonUiinge»;  ban  nibaoth  rogenair 
Y.  Herc  R  inscris  :  (or  brosna  brigi  (?)  .i.  for  feirtsi  carpait  no  airm. 

2.  catha  R.  Y. 

3.  .i.  eich  cen  charpait,  nô  for  creit  in  dana  L.  iorcreit  À.  cich  no  sceith 
in  dana  cen  fonnad  .i.  cen  carput  R. 

4.  gan  chil  Y.  gan  chiol,  O'Cl.  s.  v.  fonnadh  .i.  carpad  .i.  for  carput  cen 
chloene  R.  .i.  for  carpat  cen  chlàine  L. 

5.  triun  fis  R.  tri  hainbeasaiph  Y.  tri  hanfcsaib,  H.  3.  18. 

6.  osmenta  R.  Y. 

7.  ndee  V. 

8.  is  aire  btres  Nede  a  genelach  sunn  cosin  luchtsa,  ar  is  ocu  ro  bui 
suithi  na  heics[e":  co  comlan.  A  dual»y  aese  atbt'iVNede  to;;id  mac  cei7;diib 
seo  diarale,  ar  is  he  in  t-athair  lais  inti  his  i  remthechtas,  7  is  hc  in  n\ac 
inti  bis  i  tiarmôrthecht  iartain  R. 


The  Colloquy  of  thc  Uvo  Sages.  5 1 

121.  on  thc  hreasts  of  soft  women  : 

122.  on  thc  hair  of  a  wood  : 

123.  on  the  hcad  of  a  spear  : 

124.  on  a  gosvn  of  silver  : 

125.  on  a  chariot-frame  without  a  tyrc  (?)  : 

126.  on  a  tvrc  without  a  chariot  : 

127.  on  thc  tlircc  ignorances  ot  thc  Mac  ind  Oc'. 

128.   And  thoLi,  O  instructing  lad,  of  whoni  art  thou  son? 

\ÈDE    ANSWERS 

•129.  Not  hard  (to  say)  :  I  am  son  of  Poetry, 

130.  Poetry  son  ofScrutiny, 

131.  Scrutinv  son  of  Méditation, 

132.  Méditation  son  of  Lore, 

133.  Lore  son  ofEnquiry, 

134.  Enquiry  son  of  Investigation, 

135.  Investigation  son  of  Great-Knowledge, 

136.  Great-Knowledge  son  of  Great-Sense, 

137.  Great-Sense  son  of  Understanding, 

138.  Understanding  son  of  Wisdom, 

139.  Wisdom,  son  of  the  three  gods  of  Poetry^. 

140.  And  thou,  O  my  senior,  whose  son  art  thou  ? 


1.  .i.  ni  fitir  cuin  atbelafd]  7  cia  haided  nombfVad  7  cia  fot  forsa  n-enelad. 
Nù  fot  geni  7  fô/  bais  7  (fôtl  adnacuil  L.  «  he  knew  not  when  hc  would 
die,  and  what  death  would  carry  hini  ofF  and  on  what  sod  hc  would  die. 
Or  sod  of  birth  and  sod  of  death  and  sod  of  burial.  »  As  to  the  Mac  ind  Oc 
sce  more  in  Rev.  Cclt.,  XII,  127  and  LL.  166^22, ^245b42. 

2.  tri  maie  Brigti  banfili  .i.  Brian  7  luchar  7  Uar,  t/i  maie  Brcssi  nifliV 
Eladan,  7  Brigit  baniilc,  ingen  in  Dagdai  Môir  rig  Hertv;;;  a  mmAlhair 
L.  «  three  sons  of  Brigit  the  poetess,  namcly,  Brian  and  luchar  and  Uar,  tiircc 
sons  of  Bres  son  of  Elathu  ;  and  Brigit  the  poetess,  daughter  of  the  Dagda 
Môr,  king  of  Ireiand,  was  their  mother  ■>. 


^2  Whitley  Stokes. 

RESPONDIT    FERCHERTNE 

141.  Ni  arisa  :  macsa  fir  ro  bùi,  nad  ro  gcnair, 

i.}2.  aradnacht^  i  mbrû  a  matliar, 

143.  ro  basted  iarna  écaib, 

144.  arannâisc^  a  chêtgnûis  [cel]', 

145.  cctlabrad  cech  bi, 

146.  iachtad  cech  mairb, 

147.  Ailm  irard^  a  ainm. 

14S.   G'/s/,  a  gillai  iorcitail,  in  hlct  sccla  latsu  ? 

[respondit  néde] 

149.  Filet  ccin.  sccla  mathi, 
150.   muir  thoirthcch  >, 
1)1.  tracht  ruirtlicch, 
1)2.  tibit^  lîdraid, 
153.   techait'  rtdlaind, 


?■ 


adraJnacht  R.  ro  h3.ôinacht  Y. 
arranaisc  R.  arnaisg  Y.  arnaisc  L. 
ccl  R.  cil  Y. 


4.  alm  aurard  R.  ailm  iiraid  Y 

5.  thourthach  V. 

6.  tibit  R.  Y.  tibid  L. 

7.  tcclnait  L,  techait  R.  Y. 


The  Colloquy  of  the  two  Sage 


FHRCHERTXE    ANSWERS 


141.  Not  harJ  (ro  say)  :  I  am  son  of  thc   man   who   lias 
been  and  was  not  born  '  : 

142.  lie  bas  becn  buricd  in  bis  motber's  wonib-: 

143.  be  bas  been  baptized  after  deatb  >  : 

144.  bis  first  présence 4,  deatb,  betrotbed  bini  : 

145.  tlie  first  utterance  of  every  living  one5  : 

146.  the  cry  of  every  dead  one^: 

147.  lofty  A  is  bis  name7. 

148.   A  question,  O  instructing  lad,  liast  tliou  tidings  ? 


NEDE    ANSWERS 


149.  Tbere  are  indeed  :  good  tidings  : 

150.  sea  fruitful^, 

151.  strand  ovcrrun'^, 

152.  woods  sniile  ^^, 

153.  wooden  blades  flee  ", 


1.  .i.  Adaim  «  of  Adam  ».  .i.  ar  ni  genemain  ro  bui  do  Adam,  acht  a 
chruthath  don  cetharduil  R.  «  for  there  was  no  birtli  to  Adam,  but  his  for- 
mation from  tlie  four  éléments  ». 

2.  .i.  i  talmain  «  in  the  earth  ». 

3.  .i.  i  césad  Crût  «  in  Christ's  Passion  ». 

4.  .i.  is  é  cétgnuisdocliuaid,  i  mbâs  peccaid  L.  «  tliis  is  the  lirst  présence 
to  which  he  went,  into  death  by  sin.  » 

5.  .i.  j  L. 

6.  .i.  ach  [leg.  â)  L. 

7.  .i.  isuasal  7  is  ardaainm  .i.  aihii  .1.  Adam  L.  «  noble  and  high  is  his 
name  »,  i.  e.  A.  i.  e.  Adam. 

8.  im  hiasc  [7  im  duilisg  Y)  L.  «  as  to  fish  and  dulse  ». 

9.  .i.  ro  (irthach  do  longaib  7  barcaib.  L. 

10.  .i.  bolga  in  blatha  L.  «  the  buds  (?)  of  the  blossom  ». 

11.  .i.  tiagait  ass  na  lannaco  f(  .i.  in  gentlecht  L.  «  thc  blades  with  poison 
départ,  i.  e.  the  heathenism  (magie)  ».  See  Rcv.  Celt.,  XII,  440,  and  the 
Acallam  na  Senôrach  4928  n.  Were  they  divining  rods  ?  or  planchettes? 

Revue  Cdliquc,  XXVI.  3 


M 


Whiiley  Sîokes. 


54- 
55- 
56. 

57- 
58. 

59- 
60. 
6r. 
62. 
63. 
64. 
65. 
66. 
67. 
68. 
69. 
70. 

71- 
72. 


fccliait  oblaind, 
asait  ithgoirt, 
ili  bcthamain  \ 
bith  sorclii, 
sid  subach^, 
sani  sogar  3, 
sluaig  rathaig, 
rig  griandai, 
gais 4  adamrai  5, 
ecblraid^  cath, 
cach  dia  chcird  ", 
lîr  do  gail^, 
grés  for  9  mnâ, 
munbrec  laith  '°, 
mûin[i]  gafit, 
laith  lan, 
lâii  caJ;"  ccrdd, 
câin  car/;  fô  '^, 
fô  car/;"  scél. 
scela  mathe  '5. 


174.   Os  tussu,  a  mmo  sruitii,  in  filet  scela  latso? 


1.  ilc  bethamain  (.i.  beich)  .i.  is  ilarda  soniain  isin  biih  R.  ilc  beithou- 
main  .i.  imad  maine  bech  etc.  Y.  ili  bccha  maini  L. 

2.  subadh  .i.  (aWid  Y. 
3.-  sogor  R.  sothar  Y. 

4.  gaise  R. 

5.  rig  grianda  (.i.  righ  soluida)  gais  adhamra  Y. 

6.  cachtro  Y. 

7.  Hère  Y  itiserls  ceas  for  faillie  .i.  ni  foigenait. 

8.  sic  R.  dfogail  L. 

9.  fri  R.  for  Y. 

10.   miiin  bric  laith  .i.  latir  g?ega  i  iiimradaittT  R.  riiuinpreclait  .i.  hxihar 
grega  an  imriatliuor  eicli  Y. 
i  I.  cech  R. 

12.  fou  y.  R  omits  fo  hère,  and  begins  tlie  next  paragraph  whh  J'o  fo, 
glossed  bv  is  viaith,  is  itiaith. 

13.  maithi  R. 


Tlu-  CoUoquy  of  the  two  Sages.  J5 

154.  fruit-trccs  ilourish  (?)' 

155.  corntields  grow, 

156.  bce  swamrs  are  manv, 

157.  a  radiant  world, 

158.  happy  pcace, 

159.  kindly  summer, 

160.  armics  with  pay, 

161.  sunny  kings, 

162.  wondroLis  wisdom, 

163.  battle  goes  away, 

164.  cvery  onc  to  his  (own)  art-, 

165.  men  to  valeur  5, 

166.  ncedlcwork  for  womcn, 

167 

168.  trcasures  laugh -t, 

169.  valour  abundant, 

170.  evcry- art  is  complote, 

171.  fliir  every  good  man, 

172.  good  cvery  tiding, 

173.  tidings  good. 

174.  And  thou,  O  m}-  senior,  hast  thon  tidings  ? 


1.  .i.  ablanna  7  corp  Crist  «  consecrated  Hosts  and  Christ's  Body  »  L. 
But  in  thc  margin  of  R:  [a|bla  ubla:  and  }'  glosscs  oplainJ  by  .i.  abla  7 
upla  «  applctrecs  and  applcs  »,  no  fighlîth  co  maith  na  hii  ada  hâobda  7  ada 
lainne  la  nech.  Xo  is  d'ablannoiph  cht'//a  10  raid  .i.  do  corp  Christ. 

2.  .i.  (or  a  eladain  ndhgthig  L.  «  on  his  lawful  craft  ». 

5     .i.  do  dcnam  gaiscid  «  to  pcrform  valour  ».  .i.  biaid  galsged  Y. 
4.   .i.  gàirfit  mûinc  dona  (\\edaib  darcenn  a  n-aistc  K.  «   treasures  will 
laugh  to  the  poets  because  of  thdr  mètres  ». 


56  Wintlty  Siokes. 


Ri:SPOXniT    FF.RCHERTNE 

175.  Filet  ccin  sccla  uatha,  olc  amser  bith-bias',  i  mbiat^ 
ilc  ccniia,  i  mbiat-  uate  enig[e],  arbebat  5  bi  ba[n]messu4 

176.  biaid  bûar  in  domain  ditlioraid. 

177.  dichrechnaigfit  5  fir  fcile. 

178.  friscichset  midaig  niornathc^. 

179.  biat'olcafir.  biat"  nati  rig.  |p.  188'']  biat"  ileanflatha. 

180.  bit  dala^  athisi9.  bit  ainmecli  cech  duni. 

181.  dobebat  iar  cuirriuch  carpait. 

182.  fo/zmelat  nâmait  Nîallmaigc. 

183.  ni  ain'°  fir  febais  ". 

184.  fessait/V'^  im  chella  cathasa. 

185.  bid  furside  cech  dân  '^ 

186.  bid  furglide  cech  ^4  gô. 

187.  Ragaid')  cech  oen  assa  richt  la  uaill  7  dimmwi.  avia 
fogcntar  feb '^^  na  hacs,  na  cnech,  na  hordan,  na  dân,  na 
ft'/'cital. 

1 88.  forbrisrtder  cech  trebar  ■". 


1.  anibith  bias  Y. 

2.  i  nibat  K. 

3.  arbebat  R.  arbebait  L.  arbebliait  Y. 

4.  banmessa  R.  pi  banmesa  }'. 

5.  dithrechnaigtit  fir  fêle  .i.  nâre,  no  bith  cen  enech  /?.|diciethnaigh  fer 

fciie  y. 

6.  nlorflathi  R.  mourflauthu    Y. 

7.  bit  R.  pitat  Y. 

8.  dala  R. 

9.  pitat  tresoigh  ouig  pit  ile  anllaitlie.  pitit  raithig  rig.  bid  toia  atiiise. 
pid  grescu  gala  Y. 

10.  nia»«  L.  ni  ain  R. 

11.  febaib  L.  febais  R.  feabais  Y. 

12.  fechsaither  Y. 

13.  câcb  lidan  R.  cacli  dan  Y. 

14.  ont.  R. 

15.  regaid  R.  raghaidh  Y. 

16.  feib  i". 

17.  câch  t/ebair  R.  treabar  Y. 


i 


The  Colloijuy  of  îhc  Uvo  Sages.  57 


riiRCIlKRTXE    ANSWKRS 

175.  1  havc  indeed  :  tidings  terrible:  evil  the  tinic  which 
will  always  he  :  wherein  chiefs  will  be  many,  wherein  honours 
will  be  few  :  the  living  will  quash  fair  judgments '. 

176.  The  cattle  of  the  world  will  be  barren. 

177.  Men  will  cast  oft'modesty. 

178.  The  champions  of  great  lords  will  go. 

179.  Men  will  be  bad  :  (lawful)  kings  ^n  ill  be  tew  -  :  usurpers 
will  be  many. 

180.  Disgrâces  will  be  crowds  :  every  man  will  be  blc- 
mished. 

181.  Chariots  will  perish  along  the  race-course. 

182.  Foes  will  consume  Niall's  plains  >. 

183.  Truth  will  not  safeguard  wealth  4  (excellence?) 

184.  Sentries  round  churches  will  be  fought  5. 

185.  Every  art  will  be  buffoonery. 

186.  Every  falsehood  will  be  chosen. 

187.  Everyone  will  pass  out  of  his  (proper)  state  through 
pride  and  arrogance,  so  that  ncither  rank  nor  (old)  âge,  nor 
honour,  nor  dignity,  nor  art^,  nor  instruction  will  be  served. 

188.  Every  skilful  person  will  be  broken/. 


.     I.   .i.  cpelait  na  licneclanna  o  na  hcoaib  iar  firmcisscmnacht  R. 

2.  A.  iarna  ndligud  K. 

3.  .i.  Ériu  R.  «  Ircland  ». 

4.  .i.  nib  hanacol  do  neoch  a  firinnc  no  a  thathclius  A'.  «  his  riglitcous- 
ness  or  his  wcahh(?)  will  be  no  protection  to  anyonc  ». 

5.  .i.  fichfît/V  catha  ic  cosnam  na  cell  R. 

6.  .i.  im  filidccht  R. 

7.  .1.  gabail  a  eillc  ond  acs  dimai'ncch  L.  c  seizure  of  his  cattle  by  the 
moneyless  iolk  ». 


58  ll7;///o'  Stokcs. 

189.  bid  paiipr/'  ctrh  ri  '. 

190.  dimicnighder  ccch  sdcr.  rc)»iitastar-  cech  docrî.  cona 
adcrthar-»  dia  na  dune. 

191.  dobcbat  flathi  î  ria  n-Anûalhib  la  fursmalta  fer  ndubga[e] 

192.  dobaidiirher  c/ctem, 

193.  rofuasnabthar  adbarta^, 

194.  focichsiter  solaig7, 

195.  docichlittT  cella^, 

196.  ftvloscfiter  ecailsi9, 

197.  artassaigfité^r  culi  cessachtaig '°, 

198.  ardibdaba"  dochell  blatha, 

199.  art[6]itsat'2  toraid '3  [tria]  audbretha'», 

200.  adbeba'5  cacli  a  chôi '^. 

201.  focichret'"  for  collaib  coin  congah,  co  tossnôfa '^  cach 
(or  a  daim  tria '9  duba  7  dibi  7  dothchernas^". 

202.  attacli-^  lidaidbri--  7  dibi  7  dothchfrnais-3  fri  diaid 
in  domain  dedenaig. 

1.  cacb  pauper  bid  ri  R.  pid  paiper  gach  rig  Y. 

2.  conhuastar  R.  ronutostour  Y. 

5.  R  iitserts:  a'HadraibttT  dea  na  nduine. 
4.  hadhrabthar  Y.  [ajdraibther  R. 

).   .i.  dWglhecha  L.  dlightocha  Y. 

6.  rofuasnaibtt'r  aparta  .i.  idbarta  R.  forfuasnaighfithear  udbarta  Y. 

7.  fociclisithear  solaidh  Y. 

8.  docichlaighter  cealla   Y.   d.   diibchlaid  ccalse,  Ciin  Adamnàhi,   éd. 
K.  Meyer  §  43. 

9.  artastoightcr  cagalsa  Y. 

10.  cesachtaib  R. 

11.  sic  R.  airdibada  L.  ardidba  Y. 

12.  artitsat  R.  artidsit  i'.  artisat  L. 
15.  torai«d  L.  toraid  R.  Y. 

14.  audubrctha  R.  udbreatha  )'. 

15.  arbcba /?    arbeaba  i'. 

16.  a  gcae  geiniridh  Y.  Cf.  tothôetsat  LU.  gît'  25. 

17.  focichret /^.  fochichrad  )'.  forcichret  L. 

18.  cotosnafa  R.  co  tasnafe  Y.  codasnafa,  H.  3.  18,  leg.  co-to-snadfe? 

19.  la  R.  Y. 

20.  R  om.  7  dothchernas  R. 

21.  athach  R.  atouch  Y. 

22.  naidbri  R.  ndaibri  L. 
25.  doithchernsa  R. 


Tlic  Collo<]ii\  of  llic  tnv  Sagn.  59 

189.  Evcry  king  will  be  a  pauper. 

190.  Every  noble  will  becontemned  :  every  baseborn  will  be 
set  up,  so  tlîat  neither  God  norman  will  be  worshipped. 

191.  (Lawful)  princes  will  perish  before  usurpers  by  the 
oppressions  '  (?)  of  the  men  of  the  black  spears, 

192.  Belief  will  be  destroyed. 

193.  Offerings  will  be  distiirbed. 

194.  Floors  will  be  gone  undcr  (by  housebreakers)  -. 

195.  Cells  will  be  undermined. 
19e.   Churches  will  bc  burnt. 

197.  Niggardly  storerooms  will  be  laid  waste. 

198.  Inhospitality  will  destroy  flo\vers5. 

199.  Through  false  judgments  fruits  will  falH. 

200.  His  path  (in  winter  to  his  hospitaliers)  will  perish  for 
every  one  '. 

201.  Houhds  will  inBict  conflicts  on  bodies,  so  that  every 
one  will ...  upon  his  following  ^  through  darkness  and  grudge 
and  niggardliness. 

202.  At  the  end  of  the  final  world  (there  will  be)  a  refuge 
to  poverty  and  stinginess  and  grudging7. 


1.  .i.  la  fo/'fomailt  no  la  liannd//Vc(/  na  bhfcr  og  u  nibi  doua  gati  (.luba 
.i.  Gain.  y. 

2.  .i.  ccimnigfidir  fo  sailgih  inna  (n)ccias  do  gait  cssi|b|  K.  «  thcrc  will 
be  stepping  under  the  floors  of  the  churches  to  steal  ont  of  theni  ». 

3.  .i.  mess  7  torud  L.  «  mast  and  fruit  >■>. 

4.  .i.  toetsat  ass  na  toraid  triasna  gubretha  R.  «  the  fruits  will  fall  there- 
out  through  the  false  judgments  ».  Strachan  would  bring  uriilsal  Iront  ar- 
lonn^iiii,  and  translate  «  Fruits  (by  their  decay)  will  bear  witness  to  false 
judgments  ». 

5.  .i.  epelaid  o  chach  a  choe  gaimraid  R.  .i.  a  chuaird  gemrid  (or  a 
doercheli  .i.  for  a  doérbiatachu.  ar  ni  biat  aci  biataig  tria  olc  na  hanisireZ,. 
«  his  winter-circuit  to  his  base-tenants,  i.  e.  to  his  base-hospitaliers,  for 
owing  to  the  badness  of  the  time  he  will  hâve  no  hospitaliers  ». 

6.  .i.  soifid  cac/;  for  a  daim  dia  marbad,  R. 

7.  .i.  rachaid  cach  i  mu'migin  a  doadbuir  R.  À.  rachaidh  cach  a  muinighin 
a  doadbazV,  no  rachaidh  cach  a  muinighin  a  ndaidb/i  7  a  ndoc^nnsa  a  nderedh 
an  domhain  Y. 


40  Whitley  Stokes. 

203.  dâhi  ilc  Oi  acs  ccrd '. 

204.  t'ocliiura-  câch  cainte  do  châniud  dar  a  chend. 

205.  dob('Va  cach  crich  5  fiv  araile. 

206.  cchtrannfaid  fcUe-*  {or  car/;  dind,  roz/nach  ain  lepaid  na 
luge. 

207.  Icnfiiid  5  cach  a  chomaithech,  co  mera^  cach  bratha/r 
araile. 

208.  gcnaid  cach  a  choimthechtaid  7  di  chomol  7  comlongud, 
canna  bia  tir  na  cncch  na  hanim  ^  and. 

209.  imm/^Tcredfaifet  duth[ch]ernai9  [ar  a  lin.  R\. 

210.  imm//macrfat  anflathi '°  la  anfeth  cach  dLiba[i]. 

21  r.  doirtfitfT"  g/'ada.  dorromnaibter  ^-  clerchechta.  dimic- 

nigtitf/'  suid. 

212.  sôifit  ceôil  co  bachlachu. 

213.  sôifid  fiannas  i  cella  7  i  cleirchiu. 

214.  sôitithir^'  ecna  i  ssdib[b]retha'4j 

215.  soifid  dWged  flatha  ior  t^clais  ^5. 

216.  sôifid  annach  i  corraib  bachall. 

217.  soitîd  cech^^  lanamnas  i  n-adaltras 


1 .  cerda  Y.  cerd  L,  K. 

2.  fochiurd  .i.  cennaigfid /?.  fochiuchra  Y.  fociuchra,  H.  3.  18. 
5.  crichi  R.  crith  Y. 

4.  fcille  y.  fêle  L.  feilli,  H.  3.  18. 

5.  genfaid  L.  lenfaid  R.  lenfaidh  Y.  sic  R.  genfaid  R. 

6.  sic  R.  mairfid  L.  mairne  Y. 

7.  choemtechtaid  R.  caoimtivhta  V. 

8.  lîr  n-enecli  no  anma  R.  cona  biaidh  fir  noinigh  na  nanma  aund  Y. 

9.  iniHJcrefafet  Y.  immwjcreitfet  doitcherna  .i.  nos  craidfet  dochethernai 
nô  drochthigernae  R. 

10.  0;;;.  R. 

11.  dofoirtfitcr  g/ada  .i.  tuisliud  R.  dofoirtlîdha  ngradha  Y. 
12    doroninaibtf/'  R.  dorrownaibt'/t  L.  diromnaibttv  Y. 

13.  soifidir  R.  soifiitithcr  (sic)  Y.  saifithcr  L. 

14.  soibrechta  }'.  soebbretha  R. 

15.  doling  ûnitb  fo  ecaL/,  R.  soiffidh  dligf^  flatha  for  ccailsib  .i.  ratli  7 
foghnam  don  tuaith  on  eclais,  Y. 

16.  OUI.  R. 


The  Colloqny  of  tlic  /iro  Sagrs.  41 

203.  Many  controvcrsic's  (will  thcre  he)  with  artists. 

204.  Evcrv  onc  will  biiv  a  lampooncr  to  lampoon  on  his 
behalf. 

20).   Rvcry  onc  will  impose  a  limit  on  anothcr'. 

206.  On  every  hilltop  treachery-  will  advcnturc,  so  that 
neither  bed  5  nor  oath  will  protect, 

207.  Every  one  will  hurt  his  neighbour  :  so  that  every  bro- 
ther  will  betray  anoiher. 

208.  Every  one  will  slay  his  companion  at  drinking-toge- 
ther  and  eating-together,  so  that  there  will  be  neither  truth  nor 
honour  nor  soûl  there. 

209.  niggards  will  shrivel(?)  one  another  fortheir  nuniber. 

210.  usLirpers  will  satirise  one  another  with  storm  of  every 
darknèss. 

211.  Ranks  will  be  spilt  :  clericisms  will  be  forgotten  : 
sages  will  be  despised. 

2T2.  Music  will  turn  unto  boors. 

213.  Championship  will  turn  to  cells  and  clerics. 

214.  Wisdom  will  be  turned  into  false  judgnients  t. 
21).  A  lord's  law  >  w^ill  turn  upon  the  Church. 

216.  Evil  will  pass  into  the  points  of  croziers  ^. 

217.  Every  sexual  connexion  will  turn  into  adultcry/. 


1.  .i.  ar  dochill  R.  «  for  inliospitalitv  ». 

2.  .i.  hrecâirccht  (.i.  tuislc)  7  deisnierecht  air: 

C\cirech  ag  hrcgâirecht  blaith 
do'\n{\der  a  ngnimnrr/  graid, 
oWani  ccn  eolfor  a  du 
soilid  ceol  co  bacli|lacli]u,  Y. 

3.  .i.  fellfaid  cach  for  i[njti  bias  (or  a  lepaid  R. 

4.  .i.  gebtliair  ciall  cconassR.  «  an  improper  sensé  will  bc  takcn  tliere- 
out  ». 

5.  .1.  rath  7  lognam  don  tuaith  «  rent  and  service  to  the  laity  ». 

6.  .i.  i  n-aes  graid  7  i  clcrchu  archena  R. 

7.  .i.  irréib  aurgairthib  7  fri  ninaib  fer  R. 


4  2  Wliitley  Stokcs. 

2i8.  soiliJ  roi'uiU  (.i.  sechtair)  [p.  i88']  ocus  roimtholtu  '  i 
uKiwccu  aithcch  [onis  bachlach  A*.    Fj~ 

219.  sôiHd  rodibi  7  rodoclicll  7  rocliessaclu  i  côairti-,  co 
mku  duba>  a  n-dana-i. 

220.  sôifîd  rodruine  i  n-6nmite5  7  athchcssa^,  co"sailfitcr 
etaige^  cen  liga  [nô  cen  imdenma  R]. 

221.  soiftd  esbretha  [7  iîngala  R\  ir-rigu  7  tigtrnii. 

222.  sôitid  digaire  7  rosire9  i  minr;;main  ccch  dune,  a);zna 
fogenat  mogaid  na '°  c/zmala  a  comdcdii,  ronna  ccchlat  n'g 
[na  tigerna  itge  a  tiiath  R]  nach  a  cocerta,  i"o;/na  coistifet"  ind 
airchinnig  f/ia  manchu  7  a  mmunu'ra,  conn:\  todéma  '-  in  cisaige 
craie  a  dlig/i/  dia  flaith,  connu  togéna  in  manach  dia  d'ûuis 
[a  ecclais  7  a  apaid  lidligthcch  R],  conix  fodema  in  ben  brcthir 
a  cétniLint/re  uaste'3,  conna.  fogenat  maie  7'-^  ingena  a  n-atlirc 
nach  a  mmâthre,  coiia  urërsct  felm<7/c  a  hthirhre. 


223.  Sôitid  càch  a  dan  i  sâibfo/'cital  7  i  saibintliucht  do 
chungid  derscaigthe  dia  fithithir,  corop  niaith  lasin  sosar'î 
bith  ina  suidiu '^  7  a  sinser  uas,  a  chind.  auia  ba  imder- 
gad  lasin  rig  ;/()  lassin  tigt'rna  ragas^"  do  sainôl  uô  sainithe^*^ 
arbelaib  a  chele  fodrigena,   nô  arbelaib  a  dâmi  7  a  thascuir 

1.  sic  R.  roimtohhu  L.  roimtoltan  .i.  ar  meiiôn  Y. 

2.  côraidi  L.  coairte  R.  coairrte  Y. 

3.  combat  aurdubai  R.  conibtar  duba  L.  comdar  duba  i'. 

4.  andana  i'.  ananai  L. 

5.  oin.  R.  oinmide  )'. 

6.  athchessa  R.  atchessa  L.  aithchcasa  Y. 

7.  cona  R.  Y. 

8.  ctguda  R.  etoighc  Y. 

9.  rosuiri  R.  roisirc  Y. 

10.  mogha  nait  Y. 

11.  coitsifidh  y. 

12.  fodcna  L.  fodema  Y. 

15.  huasu  R.  uais  Y. 
14.  na  R. 

I  ).  osar  R.  sosar  Y. 

16.  suide  R.  tsuidhe  Y. 

17.  regas  R.  radias  Y. 

18.  7  sainhithi  R. 


The  Colloijuy  of  thc  two  Saors.  4? 

218.  Great  pride  and  grcat  frcc-will  will  turn  iiito  the  sons 
of  peasants  and  churls. 

219.  Grcat  niggardise  and  grcat  inhospitality  andgreat  penu- 
riousness  will  turn  into  landholdcrs ',  so  that  their  poems - 
will  bc  dark. 

220.  Grcat  skill  in  cmbroidery  will  pass  to  fools  and 
harlots,  so  that  garments  will  be  expected  without  colours. 

22  1.  Wrong  JLidgnients  will  pass  into  kings  and  lords. 

222.  Undutitulncss  and  anger  will  pass  into  every  one's 
niind,  so  that  neither  bondslavcs  nor  handmaids  will  serve 
their  masters?;  so  that  neither  kings  nor  lords  will  hear  the 
prayers  of  their  tribes  or  their  judgments  ;  so  that  the  ercnaghs4 
will  not  listen  to  their  tenants  and  their  communities  ;  so  that 
the  triburary  will  not  endure  (to  pay)  compensation  to  his  lord 
for  his  due  >  ;  so  that  the  ecclesiastical  tenant  will  not  serve  from 
his  property  hischurch  and  his  lawful  abbot^';  so  that  thc  wife 
will  not  endure  hcr  iirst-husband's  word  over  her;  so  that  sons 
and  daughters  will  not  serve  their  fathers  or  their  mothers  ;  so 
that  pupils  will  not  rise  up(respectfully)  before  their  tcachers/. 

223.  Every  one  will  turn  his  art  into  false  teaching  and 
flilse  intelligence,  to  seek  to  surpass  his  teacher;  so  that 
the  junior  may  like  to  be  seated  while  his  senior  is  above 
his  head  (standing);  so  that  it  will  be  no  shame  with  king  or 
lord  who  shall  go  to  spécial  eating  or   spécial   drinking    in 


1.  .i.    i   mbrugaidib  ccn    cluitliim   ccn   tid:iacul  L.    «   into   landholdcrs 
witliout  spending,  without  gifting  ». 

2.  .i.  a  ndùana  7  a  ndrccht[a]  7  a  n-admolta  R.  «  their  songs  and  their 
stories  and  their  eulogies  ». 

5.   .i.  a  tigern»  7  a  nihanùgernii  «  their  lords  and  their  ladies  ». 

4.  managers  ofchurch  lands. 

5.  .i.  a  biad  daorraith  Y. 

6.  .i.  im  dechinadaib  7  primitib  «  as  regards  tithes  and  firstfruits  ». 

7.  .i.  connu  riaraigfet  na  descipuil  nô  na  mcic  (ogluiiiiiiic  a  magistridc  nâ 
a  féthaithre  .i.  aithre  lethaigthi  na  ai  R. 


44  Whitlcy  Stokrs. 

dodisia  ',  cona  ha-  imdergad  lasin  fer  trebtha  bith  '  ic  loiigud 
iar  n-iadad-*  a  thaige  frisin  fir  ccrdda  ivnas  a  ainech  7 
a  anmaiii  ar  '  bratt  7  ar  ^  biad,  consàïk^  cdch  a  ôil  7  fria 
clicilc  oc  sainôl  7  oc  sainithe^,  collinfa9  rosant  car/;  nduine, 
co  rirfc  in  fer  uallach  a  cncch  7  a  anmain  ar  16g  ôensc/'i- 
puil'o. 


224.  Dichrcchnaigtîther  ^^  fêle,  dinsémtair '- popuil.  dibdab- 
tair  flathi'3.  dinsémtair^-  gradai,  digradaigtider  domnacli, 
diromnaibter  littre.  dichlannaigfitiT  fil/V/. 

225.  forbuascaigfider  firinni.  forosnaibuv  gùbretha  [la  han- 
flaithi  Y]  in  domain  dedenaig.  fc)/loscfitf;' torthi'4  iarna  tadbsiu 
la  tola  n-echtrand  7  daescarsludg '5. 

226.  biaid  furlucht  fdr  car/;  briiig. 

227.  brogfliiUT  cricha  ir-roilbi  '6. 

228.  bid  romajï  car/;  rofid.  bid  rofid  car/;  roma^. 

229.  arfogëna  cach  lin  a  munt/;e. 

230.  ticfciit  iarsein  tedmand  ili  anchde'7,  at[li]cha  ^^  ellma 


1.  do  disidhe  Y.  dodisia  R.  leg.  do-d-sia?  Strachan. 

2.  connabi  R.   Y  omits  bilh  ic  loii(;iid. 
5.  bias  R. 

4.  R.  om.  iar-n. 

5.  ara  R.  ar  brot  et  biadli  )". 

6.  dosoife  R. 

7.  ooil  R.  oil  Y. 

«S.  sainithi  R.  sainighte  Y . 

9.  dolinfa  R.   Y. 

10.  ar  oenlog  scipuil  R.  ar  aonlogli  sgrepaiU  Y. 

11.  dithrechnaigfitcr  A'.  ditrothn«/>hth.T  Y. 

12.  dinsibtcr  R.  dinsitlicr,  dinsight^r  Y. 

15.  dibdaibter  tlatha  R.  dibuithf;r  flaithe  Y. 
14.  forloisgfithiv  toradh   Y. 

I).  doescarsluaig  R.  daosgursl/(fl^  Y. 

16.  proglifuith  crich  a  roilbe  Y. 

17.  ticfat  iarsaiii  tedmann  hili  ancridi  R. 
iS.  athcha  R.  uathucha  .i.  ainbtine  Y. 


The  Colloqiiy  of  the  iwo  Sages.  45 

front  of  his  coniradc  wlio  will  serve  him,  or  in  front  ot 
his  retinue  and  his  conipany  which  will  corne  to  him  ;  so 
that  there  will  be  no  shamc  with  a  farmer  who  is  eating 
after  closing  his  house  against  the  artist  who  sells  his  honour 
and  his  soûl  for  a  cloak  and  for  food:  so  that  every  onc  at 
spécial  eating  and  spécial  drinking  will  turn  his  cheek  to  his 
comrade;  so  that  greed  will  hll  every  human  being  :  so  that 
the  proLid  man  will  sell  his  honour  and  his  soûl  for  the  price 
of  one  scruple. 

224.  Modesty  «will  be  cast  otf  :  folks  will  be  contemned  : 
lords  will  be  destroyed  :  ranks  will  be  despised  :  Sunday 
will  be  degraded  :  letters  will  be  forgotten  "  :  poets  will  not 
be  produced-. 

225.  Righteousness  will  be  renioved  :  filse  judgmenls  will 
be  manifested  by  the  usurpers  of  the  final  world  :  fruits  after 
appearing  will  be  burnt  up'  by  a  Hood  of  outlanders^  and 
rabble  '. 

226.  On  every  territory  will  be  an  excessive  number^. 

227.  Districts  will  be  extended  into  uplands. 

228.  Every  forest  will  become  a  great  plain  :  every  great 
plain  will  become  a  forest. 

229.  Every  one  will  slave  with  ail  his  fimily  7. 

230.  Thereafter  will  corne  many  hurtful  diseases  :  sudden, 


1.  .i.  saebcliiall  cssib  «  a  falsc  meaning  ont  ol  thcm  ».  no  cin  a  tathu- 
gud  Y. 

2.  coim  biat  fiiid  ctcr,  acht  baird  taiituni  «  so  that  therc  will  be  110  poets 
at  ail,  but  only  rliymers  ». 

3.  .i.  teine  saignein  no  brisfiih  Y. 

4.  .i.  Gall  y. 

5.  .i.  Goill  7  Gaoid//  Y. 

6.  .i.  roimurcad  daoi«t;  ag  breith  aima  for  gach  baile  Y  «  a  superabun- 
daiice  of  nien  bringing  herds  on  every  homestead  ». 

7.  Cf.  Ri  sàer  rodosàs  cogle  Noe  lin  a  maintirc,  Sait.  2541-2. 


46  Wliitley  Stokes. 

uathmard,  locluiit  |la  R]  bl[o]edmaiid  '  c/and. 

231.  gaini  diillcch -,  sani  dubach,  fochimiinc  cen  messu, 
crracli  ccn  blathu. 

232.  marta  la  iiuna. 

233.  tedmand  (or  ccthraib'.  bcdcaclia ',  [l\a\vl.  B.  502, 
fo.  62'^  2]  scamaclia,  boara,  conialla,  milliuda,  cnuicc, 
crithclia. 

23^1.  frithi  ccn  torbai,  foilgc  ccn  nioenc,  niorniathi  ccn 
docnc. 

235.  CLimsunnud  fiansa. 

236.  fiiUa  for  cthaib. 

237.  éithchecha  5. 

238.  cocerta  co  feirg. 

239.  tonnad  tri  la  7  tcora^  n-aidchc  for  da  trian  doinc. 

240.  trian  na  plag  hi  sein  ïor  mila  mara  7  fidbaidc. 

241.  Ticfat  iarsin  scchi  riiblia(/;^z  iar  ligubai/. 

242.  iarmibebat  blatha. 

243.  biaid  gol  car/;  clethi. 

244.  connielat  echtrainn  hÉiennmag. 

245.  arfoichlifet  lir  fini. 

246.  friscich^  comrac  im  Chndmchaill9, 

247.  coniuratar '°  guit  bain. 

248.  [fo.  62^1]  conbcrat  dia  n-aithi-c[ib]  ingcna. 


1.  bleadhmaidm  Y.  blcdmann  R. 

2.  gaim  duilcch  K.  gam  duillcch  Y. 

3.  cethru  R. 

4.  Hère  L  ends. 

>.  eitseachta  ce/i  gallra  can  a  imfoigse  etseclitu  no  etcecha  Y. 

6.  sic  Y.  tri  R. 

7.  .i.  iarsin  gubai  remonn  R.  '<  after  the  aforcsaid  lamentation  ». 

8.  friscu/cli  L.  friscàh  .i.  cicliist^jr  Y. 

9.  chnamchailli  R.  chnamcaill  V. 

10.  conortutur  Y.  conaurartar  .i.  c.iin  oirgfitir  R. 


The  Colloqny  of  thc  two  Sages.  47 

awful  tempcsts:  lightning  with  cries  of  trces  (struck  bv  tluin- 
derbolts). 

231.  winter  IcatV,  suninicr  glooiii}',  autunin  without  crops, 
spring  witliout  floweis. 

232.  Mortality  with  famine. 

233.  Diseuses  on    cattle  :   Ih'di^dii.ni   (staggcrs  ?),   scaimicha, 
nuirrains,  dropsies,  luillitida,  lumps',  agues. 

234.  Estrays   without  profit-:    hiding-phices  without  trea- 
SLires:  great  goods  without  men  (to  consume  them  5). 

235.  Extinction  of  championship  ». 

236.  Failure  on  cornhelds. 

237.  Perjurers. 

238.  Judgments  with  angcr. 

239.  A  death  of  three  days  and  tliree  nights  on  two  thirds 
of  human  beings. 

240.  A  third  ùf  those  phigues  on  beasts  of  sea  and  forest. 

241.  Then  will  come  seven  years  after  lamentation. 

242.  Flo\yers  will  perish. 

243.  In  every  house  there  will  be  wailing. 

244.  Outlanders>  will  consume  thc  plain  of  Erin. 

245.  iVIen  will  tend  men  6. 

246.  A  conflict  will  go  round  Cnâmchoill/. 

247.  Pair  stammerers^  will  be  slain. 

248.  Daughters  will  conceive  to  their  fathers9. 


1.  .i.  i  mbraigdib  R.  «  in  necks  ». 

2.  .i.  cen  cliuit  frithi  doiiti  fos-geib  R. 

3.  .i.  na  mathii/isa  mora  7  ni  bia  ncch  dia  cathim  R. 

4.  .i.  erchra  for  fiannas  nô  for  fiannaib,  ut  fuit  Find  R.  |cum  suis]. 

5.  .i.  gaill  R.  «  foreigners  »,  i.  e.  the  vikings. 

6.  .i.  biaid  cech  fer  i  fochill  araiie,  R.  «  every  man  will  bc  attending  ano- 
ther  ». 

7.  .i.  firscuichfid  in  Roth  Raniach  co  mbia  i  comrichtain  frisin  Cnamchaill 
R.  «  the  Rowing  VVheel  will  proceed  until  it  will  be  in  contact  with 
Cnânicliaill.  »  See  asto  this  wheel  and  Cnâmchoill /^(jf.  Celt.,  XVI,  62,65. 

8.  the  fair-haired  Norsemen? 

9.  .i.  bertait  ingena  clainn  dia  n-aithrib  R.  «  daughters  will  bear  chil- 
dren  to  their  fathers.  » 


48  Whitley  Stoke^. 

249.  confirfet[ar]  im  chlotha  congala. 

250.  conhisaigtithiT '  im  arda^  Insi  iathtiiaigi '. 

251.  mcbais  trcthan  dar  CM'h  tir  la  aittreib  Tiri  Tarrigere. 

2)2.  dolciclidcr  hEriu  .uii.  liibliad^^/  ria  mbrâtli. 

255.  brônfaid  iar  n-âraib. 

254.  Tictat  iarsain  airde  geine  Ancrisi, 

235.  gignitir-i  in  cach  thuaith  toraitiiair, 

256.  tosoifet  fria  sruthti  sruthlinne  >, 

257.  suifid  aicde  i  n-ôrdathu^, 

258.  suifid  usc^  i  finblassLi, 

259.  suifid  antrenna  i  n-ôglanna, 

260.  soifid  môna  hi  scothsemmair, 

261.  forloiscfitir  et/V  slcbib  sathemain. 

262.  arfuirset  tuli  mara  on  trath  co  arailc". 


263.  Ticfait  iarsain  .uii.  [m]bliad««  dorciia. 

264.  docêlat  lêsbaire  nime  ^. 

265.  la  dibad  in  donuiin  docichsct  i  mbeolu  brâtlia9. 

266.  bid  brâth,  a  meicc  ;  mora  scela,  scela   huatha,  olcc 
aniser. 

267.  Ferchertne  di.xit  :  Ccst,   in  fetarsu,  a  bic,  môir,  a  nw/c 
Adnai,  cia  fil  hùasut  ? 


1.  sic  Y.  otii.  R. 

2.  darda  R.  ardu  }'. 

3.  Y  inscris:   laithfithtr  cath^j  et  tw;gaulii  ar  beloiph  na  n-uasi»/ oc  a 
mbiat  na  clotha. 

4.  gignider  /,. 

S-   .i.  impaifit  a  linne  et^r  na  sruthu  in  aigid  aicnid  A'. 

6.  .i.   dath  oir  l'or  in  cac  cch  R.   «  colour  of  gold  on  horse  dung  .i. 
dath  oir  for  c(ac)c  na  n-ech  Y. 

7.  cen  tuile.  Atsoifidh  neulu  ind  aeraibh  do  ciseat  a  saethoibh  slan  crech- 
touib  Y, 

8.  .i.  grian  7  esca  «  sun  and  moon  »  R. 

9.  liibratha  R. 


The  Collotjity  of  thc  two  Sages.  49 

249.  Contcsts  will  be  fouglit  round  famous  places ^ 

250.  Tiiere  will  be  désolation  round  thc  heights  of  the  Isle 
of  meadowy  plains. 

251.  The  sea  will  break  over  every  country  at  inhabiting 
the  Land  of  Promise  2. 

251.  Ireland  will  be  left  seven  years  before  thc  Judgmcnt5. 

253.  It  will  be  mournful  after  slaughters. 

254.  Thereafter  will  corne  the  signs  of  Antichrist's  birth. 

255.  In  every  tribe  monsters^  will  be  born. 

256.  Strcampools  will  turn  against  streams. 

257.  Horsedung  (?)  will  turn  into  gold-colours. 

258.  Water  will  turn  into  tastes  of  wine. 

259.  Mountains  will  turn  into  perfect  lands. 

260.  Bogs  will  turn  into  flowcry  clovcr. 

261.  Swarms  of  bées  will  be  burnt  among  uplands. 

262.  The  floodtides  of  thc  sca   will  dclay  from  one  day  to 
another. 

263.  Thereafter  seven  dark  years  will  come. 

264.  They  will  hide  the  lamps  of  heaven. 

265.  At  the  perishing  ofthc  world  they  will  go  into    the 
présence  of  the  Judgmcnt. 

266.  It  will  be  thejudgment,  my  son.  Grcat  tidings,  awful 
tidings,  an  evil  timc  ! 

267.  Said  Ferchcrtne  :  Knowest   thou,   O  little  (in   âge), 
great  (in  knowledge),  O  son  of  Adnae,  who  is  above  thcc  ? 


1.  such  as  Emain,  Tcmair  Çl'ara)  and  Alcnn,  A'. 

2.  .i.  intan  bas  focus  do  aithrcib  in  tire  tairngértliair  doua  noemaib 
R.  «  wlien  it  will  be  ncar  to  inhabit  the  land  which  is  promised  to  the 
saints  ». 

3.  That  the  sea  will  come  over  Ireland  seven  years  before  Doonisdav, 
see  the  Tripartite  Life,  pp.  117,  331,  477. 

4.  .i.  dachennaig  R.  «  two-headed  ones  ». 

Rcvut  Celtique,  XXVI.  4 


jo  Wintley  Stokes. 


[respondit  nédf.] 

268.  Ni  iDise.  fetar  nio  Dia  dcilcch. 
26^.  ici  il  r  mo  xits  tfiithi, 

270.  ïetar  mo  choll  creth, 

271.  ïclar  mo  Dia  trcn, 

272.  icliir  roi'ili  hiith  Fcrcheirdnc. 

273.  Slechtoig  an  gilla  do  iar/////.  Lasin  fochard  Neidhc  fri 
F^/certne  in  tuighen  filedh  do  chur  de,  7  adrec/;/  asin  suidhe 
^\ed  a  roibe  die  teilg///<^/  fo  chosoip  Feircrrtne,  co  n-cilvrt 
YercennQ  '  :  Y. 


274.  Fosaigtlie-,  a  bic,  môir,  meic  Adnai  5... 
[fo.  62'*2]  Ferchertne  dixit  :  Fosaigthi  /ra,   a  fili  moir  .i. 
n-eokj-,  a  mniz  Adnai4... 


275.  robat  mochta  indôcbaithe>, 

276.  robac  clothach  cumtachta  la  duini  ocus  Dia, 


277.  rob  comrar  dâna, 

278.  rop  doe  rig, 


1.  For  tliis  paragraph  R  lias  only  :  slechtaid  in  gilla  dosiim.  et  dixit  Fcr- 
c\\ertna. 

2.  Fosaigthi  R. 

^.  thirteen  obscure  paragraphs  arc  hère  omitted. 

4.  nine  paragraphs  arc  hère  omitted. 

j.  innocbaigthi  R. 

6.  seven  paragraphs  omitted. 


The  Colloijuy  of  tlie  two  Sages.  5 1 


\liDE    AXSWIIKS 


268.  Easv  (to  say).  I  know  my  God  créative. 

269.  I  know  my  wisest  of  propbets. 

270.  I  know  my  hazel  ot  poetry  ^ 

271.  I  know  my  mighty  God. 

272.  I  know  that  Ferchertne  isagrcat  poetandaprophct. 

273.  The  lad  then  kneels  to  him.  Thereat  Nédc  tlings  to 
Ferchertne  the  poet's  robe,  which  he  put  from  him,  and  he 
rose  ont  of  the  poet's  seat,  wherein  he  was,  to  cast  himself 
under  Ferchertne's  feet.  Thereupon  Ferchertne  said  : 


DIXIT    FERCHERTNE 

274.  Stay-,  O  Httlc  (in  âge),  grcat  (in  knowledgc),  son  of 
Adnae  ! 


DIXIT    FERCHERTNE 

275.  Said  Ferchertne:  Stay  then,  thou  poct  great,  to  wit,  in 
science,  O  son  of  Adnae  !  mayst  thou  he  magnified  (and) 
glorified  ! 

276.  mayst  thou  be  famous  (and)  adorned  in  the  opinion 
of  man  and  God  ! 

277.  mayst  thou  be  a  casket  of  poetry  5  ! 

278.  mayst  thou  be  a  kings  arm4! 

1.  See  p.  15,  note  5. 

2.  .i.  na  heirg  i  takw  ni  as  mo,  ar  bai  in  talam  ic  aslugud  ar  in  n-anhu- 
malloit  dorigni  dond  oUam  cen  eirgi  remi  7  in  fih'  inna  sessam  «  for  the 
earth  wasswallowing  him  because  o(  the  discourtesy  with  which  he  trcated 
the  ollave  in  not  rising  up  before  him  while  the  poet  was  standing  »  R. 

3.  .i.  robat  cometaid  don  dan  R.  «  mayst  thou  be  a  keeper  of  poetry  «. 

4.  .i.  robbe  for  iaim  rig  R.  «  mayst  thou  be  at  a  idng's  hand  ». 


5  2  Wliitley  Sto/ies. 

279.  ropo  ail  olloman, 

280.  roba  orddan  nEmna. 

281.  ropo  airddiu  câch, 


NEDE    DIXIT 

282.  IMnuisbé  fadcin  fon  oen  garmaim  ^  crann  n-ocnbona^, 
bid  onme  moth  cen  clioscrad'. 

283.  comrar  dâna, 

284.  airbcrtad  naiss4,  is  etargna   in   aes  f()/'bthe.  atliair  la 
mac.  mac  la  aihair. 

285.  tri  aitliir  lêgait/V  ann  .i.  athair  acssc,  athair  collaide, 
athair  forcitail. 

286.  nad  mair  mo  athair  collaide. 

287.  nad  fail  mo  aite  [leg.  athair]  forcitail  hi  frecnarcus. 

288.  is  tLi[sa]  mo  athair  âisse. 

289.  Atadomu  ind  imbc. 
Imm//,sbe  tadcin'. 

FINIT.  AMEN. 


1.  .i.  corabuis  fcin  .i.  fo  inunnus  in  garma  gaire  dimsa  R.  «  undcr  the 
samcncss  of  the  title  by  which  thou  caJlest  me  »  be  buidein  l'on  aongar- 
maim  .i.  co  rabas  fon  ininn«5  na  agarr)«<;  ma  goire  [leg.  na  garma  goirij 
damsa  Y. 

2.  .i.  ii]sa[t|trén-sii  sonir(t]  it  illdanaib  ama/  c;ann  n-oenbona  fo  a  hil- 
gescaib  R.  «  thou  art  mightv  and  strong  in  thy  many  arts,  Hke  a  tree  of 
one  butt  beneath  its  manv  branches  ». 

3.  bid  amlaidso  ccn  discailiud  .i.  a  d,în  Ferchertni,  R. 

4.  A.  is  airbf/tach  isind  liss  nua  A'. 

5. -For  §  289  Y  has:  addoniam  (.i.  no  da  admuim)  dombe,  iosaigthe. 
(osaielbe.  finit. 


Tlic  Collo<ju\  of  the  tno  Sages.  5  3 

279.  mayst  thou  be  a  rock  of  ollaves  '  ! 

280.  mayst  thou  bc  the  glory  of  Eiiiaiii  ! 

281.  mavst  thou  be  hiizher  than  everv  one  ! 


SAID    NI- DE 

21S2 .   Mavst  thou  ihyself  bc  so  (?)  under  the  sanic  title!  a  tree  of 
one  butt  :  he  is  at  thesamc  time  a  maie  (?)  without  destruction. 
283  .  a  casket  of  poetry  : 

284.  an  expression  of  ncw  wisdom  :  he  is  the  intellect  ot 
the  perfect  folk  :  f-ither  by  son  :  son  by  tather. 

285.  Three  fathers  are  read  of  thercin -,  to  wit,  a  father  in 
âge,  a  fleshly  fiither,  a  flither  of  teaching. 

286.  My  fleshly  f;uher'  remains  not. 

287.  My  father  of  teaching^  is  not  in  présence. 

288.  'Tis  Ihflii  art  my  father  in  âge  k 

289.  I  acknowledge  thee  as  such(?) 
Mayst  thou  thyself  be  it(?) 

IT  ENDETH.  AMEN. 


1.  .i.  ropot  samaigthi  i  n-oliamnas  anii;/ ail  anscuichthi  K-  «  mayst  thou 
be  placed  in  ollaveship  like  an  immovcable  rock  ». 

2.  i  curp  fo/citail.i.  isin  scriptûir /i^.  «  in  the  body  of  instruction,  i.  e.  in 
the  Scripture  ». 

j.  Adnae,  who  was  dead. 

4.  Eochu  Eclibél,  who  rcniained  in  Scotland. 

5.  in  right  of  scnioritv. 


0» 


54  Wliitley  Stoka. 


GLOSSARY 

[The  bare  arable  numerals  refer  to  the  paragraphs  of  the  Acallam  :  the  roman  numerah 
to  the  paragraphs  of  the  Irish  introduction.] 

accnd,  c)),J}re  (misspelt  achend  L),  *ad-cend-,  cogn.  vvith  Lat.  accenJo,  in- 

cendo,  siic-cendo,  Cvmr.  caiin  «  brightness  »,  root  (s)kait(] . 
adar-n,  III,  our  tuv. 
adbarta,  195,  aparta  R.  ojferings. 
ad-beba,  200,  it  u'ill  pcrisb. 

ad-lamu  /  acknmckdge,  atadomu,  289,  for  ad-dot-damu  1  acknowledge  thee. 
adradtiacht,  142  R.  for  adronacht  was  Intried,  prçt.  pass.  sg.  3  of  adnacini. 
ad-riug  I  rise  iip.  with  infixed  pron.  /  arise,  t-pret.  sg.  3  adrecht  (=;  ad- 

d-recht),  273. 
aicde,  82,  structure,  fabric.  In  2 5 7  aicde  borsedung  seems  (if  tlie  gloss  be  right) 

founded  on  Old  Fr.  haque,  hack,  nag. 
ail  olloman,  279,  rock  of  ollaves. 
ail,  69,  pkasure,  delight. 

ailm,  147,  the  letter  A,  hère  standing  for  Adam, 
ainb  (from  an-fd  nescius,  insciens),  gen.  ainb,  u,  pi.  n.  ainbi  (gl.  nescia), 

Ml.  51  =  14. 
ain-ble,  74,  shaiiiekssness  (an- fêle),  ainbhic  .i.   uinféilc  no  olcas,  O'Cl. 
ainmech,  180,  blemished,  deriv.  of  aniiii. 
airbe,  .i.  ainm  aisde,  O'Cl.  v.  min-airbe. 
airbertad,  284,  expression  ?  airbertad  naiss  .i.  is  airbertach  isind  liss  nua  R. 

airbheart  .i.  tuigsi  no  ciall,  O'Cl. 
airm,  5  (misspelt  airh)  place,  in  airb  .i.  in  bali  L.  pi.  armand,  LU.  i34l'38. 
aise,  II,  12,  reproach.  A.  imdheargadh,  O'Cl. 

am-ukhach,  viii,  ix,  beardiess.  Côir  Anmann,  245,  Ir.  Texte,  III,  388. 
ancride,  230,  hurtj'iil. 
Ancrist,  254,  Anlichrist.  aintecriost  )'. 
an-feth,  ace.  sg.,  210;  stonii;  also  anjud,  aiijuth. 
an-fiss  igiiorauce,  pi.  ace.  anfessa  127. 

an-flaith  usurper,  tyraut,  pi.  n.  anflathe,  210.  anliatha,  179,  dat.anflathib,  191. 
an-humalloit  inhuinility,  discourtesy,  274  note. 

znxrtnn  mouutain,  pi.  n.  antrenna,  239, ./.  naslebi/^.  antrend,  MeyerContribb. 
aparta,  193  R.  v.  adbarta. 

ar-bebat,  the\  u'illquash,  175.  cf.  adbeba,  200,  dobebat,  181. 
ar-dibdaim  I  deslroy.  b-fut.  sg.  3  ardibdaba,  198. 
ar-érgim,  see  uréirset. 

ar-fàssaigim  (-iur?)  /  lay  u-aste.  b-fut.  pi.  3.  arfàssaigfiter,  197. 
ar-foichlim  /  tend,  fut.  arfoichlifet,  243.  v.  fochell. 
ar-fuirigim  I  delay,  s-fut.  pi.  3,  arfuirset,  .i.  fuirgebait /^.  262. 
arsan,  10,  a  senior:  hcncc  arsanta  «  old  »,  Meyer,  Contribb. 
ar-secha,  12,  thou  shouldst  see?  glossed  in  L  by  dena  ar  solégad.  root  seq. 

Goth.  saihiiiin,  Germ.  sehen  ? 


Tbc  Collotjuy  of  thr  Uvo  Sages.  5  ^ 

ar-tôitsat,  199,  redupl.  s-fut.  pi.  5  of  artuitim  I  Jalî.  But  the  right  reading 

may  be  artitsat,  froni  artongim,  whence  urtoingeas,  Laws  V.  454. 
atadomu,  289,  see  addamu. 
ath,  leg.  àth/on/ ?  sg.  ace.  ath  n-uamain,  117. 
athchessa,   220,   batlots:    aitlicheasa    .i.  aithcliiosaidhc    .i.    nicirdrcacha, 

O'Cl.  sg.  aithchess  fem.  oi'iiitbtxh. 
attach,  202,  refuge. 

aud-bretha  (aith-bretha),  i>^<:),fijlse  jiidgnietils. 
aurard,  v.  irard. 
aur-dubae,  219  /?.  obscur  il  y? 

bân-mess,  a  fair  judgment,  ace.  pi.  banmcssu,  173. 
barann,  81  R.  fury,  bara  .i.  fearg,  O'Cl 
bechamain,  bethamain,  156,  becs. 
bedgach  some  kind  of  caille- disease,  pi.  bedgacha  253. 
bess,  gen.  bise  109  Ytuoiiib,  perhaps  cogn.  with  Gr.  [iaaTa.foj. 
bith-biu  lamalivays,  près.  ind.  sg.  3  rel.  bithbias,  175. 
*blâedni  a  cry,  ace.  pi.  bl[â]edmann,  250.  Cognate  with  blaodh  À.  gairiii, 

O'Cl.  «  a  shout  «,  «  a  calling  »,  O'Br.  Cymr.  bloedd. 
bolg  (bolc)  bélce,  iv,puffball.  bolca  belcheo,  YBL.  316b.  Rev.  Celt.,  XXIIl, 

416. 
briamon  smetrach,  78,  a  deadly  opération  peribrmed  by  poets  on  those  who 

refused  their  demands,  see  Corm.  Gl.  s.  v.  brî,  Corm.Tr.,  p.  22.  .i.  bri 

[.i.]  briathar  7  mon  clés  .i.  clés  briatharda  sin  dognitis  ind  iWid  À.  cenélc 

nemthiw^a  insin  .i.  smitt  a  cliiasi  do  gabj/7  (p.  187'^  2|   inna  lâim;  anw/ 

nâ  fil  cnàim  andsin  is  3.m\aid  na  lîl  enech  iiô  nert  aconti  ccnaiges  in 

fileL. 
brog-,  227.  V.  mrôg-. 

brônaim  /  am  vwiinifiil,  b-fut.  sg.  5.   brônfiiid,  235  :  dcnom.  oi  brôn. 
brosna  brige,  121  R,  fuel  of  inigbt  ? 
brûud,  63,  crusbing,  breaking  up. 
buais,  80.  The  glossators  seem  to  regard  it  as  the  gen.  sg.  of  buas  «  poctie 

science  »  ;  but  this  would  be  buaisse.  Corm.  Possibly  thcre  vvas  a  masc. 

or  neut.  buas. 
cathas  zvatcb,  seulincl,  pi.  cathasa,  184.  cathais  .i.  faire  no  faircachras,  O'Cl. 

iar  cathais  na  haidche  LU.  69a.  cotlaid  acht  far  cathais  YBL.   50^8,  et 

V.  Meyer,  Contribb.,  325. 
-cechlat,  222,  redupl.  fut.  pi.  3  of  rocluiniur. 

cel,  144,  dealb.  ceal  .i.  bas,  O'Cl.  cf.  O.  N.  Hel  the  death-goddess. 
cél  onien,  propbecy,  pi.  dat.  célaib,  48. 
cenn  catha,  123  R.  lit.  head  of  baille. 
cét-gnuis,  144,  Jirsl-sighl  ? 
cét-labrad,  145,  firsl-ulterance. 
-ciastar,  m,  subj.  pass.  sg.  3  o(  céisliin  «  I  question  »  ?  mani  chiastar  ceird 

is  glossed  in  L.  by  menip  cesli  for  a  eJadain. 
ciaso,  I,  5,  for  cia  inso?  îc7x)  (is)  this  ?  Strachaii,  Ériu,  I,  p.  8. 
cilair,  61  /?,  gen.  sg.  of  *cilar  uroiigdoer  ? 
cing  mal,  15,  glossed  in  L.  by  cémnig  a  uasail  intias  as  dliglhechu.  cing  .i. 


^6  Whitli-y  Stokcs. 

céimnigh  no  siubhail,  O'Cl.  impcrat.  sg.   2  of  cengim  «  I  stcp,  cognate 

with  Skr.  khanjati,  OHG.  hinchan. 
ci'ssaige,  222.  a  tribittary.  deriv.  oi cis,  a  loan  from  Lat.  ceusiis. 
clârcn  bise,  109  i'.  the  Ulth-  board  of  the  luomb,  the  placenta? 
clcthe  roof,  honse,  gen.  car/;  clethi,  243.  .i.  cich  tigi  R. 
cloth, /(/»/(',  gen.  sg.  cliiith,  60.  À.  clu,  O'Cl.  Hencc  clothach,  276. 
CnJmchoill,  2\6,  now  Cleghile  near  the  town  of  Tipperary. 
cnocc  liiiiip,  pi.  cnuicc,  lumps,  in  or  on  nccksor  gullcts,  a  cattlc-diseasc,  233. 
coairt  hindhohier,  ace.  pi.  -i,  219. 
cocerx  jiidc^iut'iit,  pi.  cocerta,  222,  258. 
c6i,  200,  path,  cài  no  caoi  .i.  slighc  no  conair,  O'Cl. 
coimthechtaid,  208,  companion. 
coU  crcth,  270,  ha:(el  of  poetry? 

colomna  aise,  32  «  cohnnns  of  at^'e  »,  the  six  stages  of  iiuman  lifc,  Corm. 
comlongud,  208,  eatiiig  logcther. 
commuin  coiiiinttuion.  ace.  sg.,  loi. 
commiir,   21,  dat.    sg.-,   of  combor,  comnior    tueetiiig-phice,   confluence.  A 

comniur  gdise  is  glossed  in  L  b y  (7^///  bailc  atd  coniinnnad  ua  gdise. 
com-61,  208,  driiiking  togelher. 
conirar  dàna,  277,  283,  caskct  of  poeliy. 

con-berim  l conceive a  child ,  fut.  pi.  3  combérat,  248.  Cf.  conibart,  coinipert. 
con-fàsaigim  I désolai e.  b-fut.  pass.  sg.  5,  confasaigfither,  250. 
con-ferini  /  combat,  b-fut.   pass.   pi.   3.    confirfetar,    249.   But   V  hère  has 

confithfilher ,  leg.  conjicbfîter,  b-fut.  pass.  pi.  3  of  confichini. 
con-melim  I  consume,  fut.  pi.  3  con-mêlat,  182,  244. 
con-orgim,  I slay.  fut.  pass.  pi.  3.  coniuraiar,  247.  Cf.  fritamni-iurat.  Ml.  35-^. 
côrus  caeniuda,  11.  a  chant  of  wailiug. 
con-utangim  /  build  up,  crect,  s-ftit.  pass.   conulastar,  190.    .i.  turcébthar 

LL.  187b  17. 
cossair,  76,  bed,  pallct,  liltcr. 

costud  arrangement}  costud  sida,  72,  costud  réil,  84. 
cotossnôfa,  cotosnafa  201  :  analysis  and  meaning  unknown. 
cothad  support,  gen.  sg.  cothaid,  71,  colhadb  «  a  support  a  preserving,  a  pro- 
tection», O'Br.  coth  .i.  biadh,  cothadh  .i.  caomhna,  O'Cl. 
cret  F.  the  body  or  frame  of  a.  chariot,  ace.  creitt,  125. 
cri^xh' poetry,  gen.  sg.,  2,  5,  59,  270.  ereath  .i.  âoi  no  ealadha,  O'Cl. 
crinmonn,  24,  poetic  art,  caill  crinmon  Corm.   cuill  crinnioind,  Dinds.  of 

Sinann,  Rev.  Celt.,  XV,  456,  No.  59. 
crithach  ague,  pi.  crithcha,  233.  .i.  crithgalar  R. 
cuic,  6,  myslery,  secret,  cuig  .i.  eomuirle,  Corm.  Tr.,  48,  coic  .i.  comairle, 

H.  3.  18,  p.  ôéb.  coic  .i.  rùn  O'Cl.  ni  cuala  cuie  nuin,  Three  Ir.  Gl., 

XXXIX;  from  *kudki,  cognate  with  Gr.  /.aJOw? 
cuirreeh  a  lei'el  plain,  a  racecourse,  dat.  cuirriuch,  181. 
cul  (cnM)  chariot  ace,  126.  Corm.  Tr.  39. 

cumsunnud,  253,  eumsannadh  Y.  decay}  cf.  Ags.  si'indan,  Kbg.  sclncimien  ? 
daidbre,  202.  povertv.  opp.  to  saidbre. 
dam  (gen.  daim)  ind  air,  1 12,  ploughing  ox. 


Thr  CollOijiiy  of  thc  two  Saga.  57 

déccim,  J,  /.wv,  encl.  of  docccini  (di-cn-kes-).  v.  n.  dcicsin   (Icg.  Jcicsiu) 

.i.faiscin,  O'CI. 
del  teat,  diig,  .i.  sine  b6,  Corm.  .xcc.  pi.  délai,  18,  gen.  sg.  delà,  .i.  uithi, 

Dinds.  of  Carn  hûi  Ncit.  Cf.  Lax.  j claie,  Gr.  OrJ^aTo. 
des,  4,  arrangement,  .i.  ordugud,  O'Dav.,  no.  759.  oogn.  with  Oii;:. 
-dibdabtair,  224,  encl.  fut.  pass.  pi.  3  o(  do-bâdim. 
dibe,  201,  stiiiginess,  dibi,  YBL.  417^57,  v.  rodibo.  dibhe  .i.  dcaLi,  diuhadli 

no  doiclie.ill,  O'CI. 
di-chhinnaigim  1  fail  tobegct,  -fiter,  224. 
di-chrechiiaigim  /  t:(i5/  off,  dL'inolior-fit,  177,  dichrcchnaigfilhcr,  224.  cog- 

nate  with  docrechaim  molior.  Ml.  47J  15,  68--"  11. 
digaire,  222,  undulifiihiess} 

di-gradaigim  I  dégrade,  b-fut.  pass.  sg.  3.  -fidcr,  224. 
d\-micn\g\m  {-ur})  I  conte  mil,  t-fut.  pass.  ■  fiter,  211.  Cf.   dinioccini  dispicio. 
dînsemim,  I  despise,  fut.  pass.  pi.  3,  dinsémtair,  224.  verbal  noun  dinseniad. 

LB.    I22t'. 

di-thoraid,  176,  barren. 

do-airbedim  l  slieiv,  subj.  sg.  3,  do-don-airb,  2. 

do-airberim,  /  yield  to,  près.  ind.  sg.  2,  do-m-airbir,  17. 

do-ai-siu,  128,  140,  art  thou.  ai  =  Gr.  v.,  Skr.  dsi? 

do-bJdim  l  destroy,  extingiiish,  fut.   dobâidfider,  192,   -dibdaibter.  co  iido-r- 

badad  Wb.  27»  21.  do-r-  r-bad,  LU.  97a  23,  v.  ardibdaim. 
do-bebat,  181,  igi,  peribunt. 

do-celini  I conceal,  bide,  fut.  pi.  3.  docclat,  264,  .1.  diclilebait  A'. 
do-cengini,  I  step,  redupl.  s-fut.  pi.  3,  docichsct,  263  .i.  do  ceimniglct  R. 
dochell  inhospiiality,  198. 

do-cladim  I  dig  tip,  docichlaither,  193,  dochéltair. 
do-don-airb2  .i.  do  donarbénand  L. 
doe  rig,  278,  a  king's  forearm. 

do-Iéicim  /  reliiiqiiish,  prêt.  pass.  sg.  3  dolciclidcr,  252. 
do-ling,  assails,  attacks,  215  /^. 
donairb,  .i.  donaspenann  K.  v.  doairbcdid. 
doromnaim  I forge t,  /'-fut.    pi.    3   doromnaibtcr,  211.    diromnaibter,    224 

(leg.  do-), 
do-sôaim  /  tnrn  on,  b-fut.  pi.  3  tosoifet,  256. 

dothchcrnas,  201.  niggurdise,  gen.  dothchernais,  202.  v.  Corm.  and  0"C1. 
dramm,  53,  abiindance,  dram  .i.  iomad,  O'CI. 
dron-cherdach,  46,  straight  (and)  arlistic.  dron  .i.  direch  nodaingcn,  O'Dav. 

no-  735- 
druimne,  F.  ridge,  back,  ace.  drumni,  112.  pi.  n.  nôi  ndruinini  Fél.2  158. 

deriv.  o(  druim  cogn.  with  Lat.  dorsuiu. 
druchta  dea,    115,  lit.  deivs  of  agoddess,  a  kenning  explaincd  by  .i.  liith  7 

blicht,  corn  and  milk,  Corm. 
duba,  201.  darkness.  deriv.  of  dub  dark. 
dub-gae  a  black  spear,  pi.  gen.  dub-ga[c],  191. 
dùicch,  268,  créative. 
dullcch,  231,  kafy,  v.  ibchmainc. 


5  s  Whiticy  Siokes. 

dutlichern a niggard, a cburl,  Corni.  Gl . ,  pi.  duthchernai ,  209.  sec dothchernas. 
c'chlaim,  ace.  sg.,  120,  horserod  ? 
echtraim  1  go  oui,  près.  ind.  sg.  3  echtraid,  163. 
cchtrann  stranger,  pi.  n.  echtrainn,  244.  gen.  cchtrand,  225. 
echtrannaim  l  s;ooHt,  I advenlitre,  b-fut.  sg.  5,  cchtrannfaid,  206. 
écsi'ne,  a  pupil  iii  science,  pi.  dat.  écsinib,  vu. 

cithchech,  pi.  eithchecha,  2'^'j,perjiirets,  liais,  pi.  dat.  éithchechaib  Wb.  aS^é. 
eol  knowledge,  LL.  152'' 9  .i.  eolas  O'Cl.  (who  bas  also  iiil  .i.  colas),  gen. 
sg.  iuil,99,  iûil,  102.  O.  Ir.  èola,  Strachan,  Èrii(,  I,  1 1.  ace.  col.  206  note. 
Ercnn-mag,  244.  Ireland. 
erraind,  80,  a  large  share. 
cs-hrcth  f aise  jiidgiiieiil,  pi.  esbrctha,  221.  in  marg.  sacbbrctha  K. 

1.  fal  romiad,  107,  abuiidauce  of  great  honoiirs,  fàl  .i.  iomad,  O'Cl. 

2.  fàl,  gen.  fail,  67,  learning,  science,  O'R. 

falla,  236,  fallu  .i.  roba,  Y.  failiire  ?  ioundud  on  Lat.  fallere}  O'Clcry's  l'alla 

.i.  follamhnughadh  regimen  is  a  différent  word. 
fin,  (T  slope,  pi.  ace.  fânu,  107. 

fith  learning,  science  .i.  foglaim,  Corm    dat.  17,  gen.  pi.  fath,  61,  88. 
feb,  187,  rank  ?  pi.  dat.  febaib,  26. 
febais,  183,  ace.  sg.  excellence. 
fcchait,  154,  perhaps  for  *fegait  they  groiv}  b-fut.  fightith,  i)4  1'.  d.  Ir. 

fèr  «  grass  «(ex  *vegro),  Lat.  aiigeo,  Goth.  aiikan. 
felle,  206,  treacbery. 
Iclmae,  3,  disciple,  pupil,  Corm.  fcalnihac   .i.    mac   foglama,  O'Cl.   pi.    n. 

felmaic,  222. 
fer  eerdda,  artisa;i.  fer  trcbtha,/(z;/«t'r,  225. 
fessaitir,  184,  v.  fichim. 

lcscrigim(gl.  vesperasco),  Sg.  i46''7,  près.  ind.  sg.  5,  hifeiserigend,  28  note, 
fetar  /  know,  fut.  (for  subj.)  sg.  3  rofiastar  12,  :=  ru  fiastar  Ml.  1 1 1'=  3. 
fcth,  féth  .i.  Joi  no  ealadha,  O'Cl.  learning}  gen.  feith,  42,  root  vet. 
fethaeh,  59,  oralorical  ?  explanatory  ?  deriv.  o(feth. 
fiad,  17,  fiadh  .i.  biadh  «  food  »,  O'Cl.  But  in    17  it  is  probably  the  prcp. 

Jiad  «  before  ». 
liadach,  92,  aec.  sg.  biniling  ? 
fiannas,  213,  cbainpionship,  gen.  fiansa,  235. 
fichim,  I  figbt,  fut.  pass.  pi.  3  fessaiter,  184. 
fidlann  some  ma^^ical  implement  of  tuood,  pi.  n.  fidlaind,  135:  sce  Rev.  Celt., 

XII,  440. 
fidrad  ivoods?  dai.  fidrad  iii,  pi.  n.  hdraid,  132. 
liiet  148,  149,  175,  Ibev  are,  a  Middle-Irish  formation  iromfeil,  fil  «  voici  » 

(Sarauw  Rev.  cell.  XVII.  277). 
(ix^-hhss  iL'ine-taste,  pi.  ace.  finblassu,  258. 
fmdruine  vui.  perh.  ivbite  bron:^c. 
tîo    22,  gen.  sg.  of  fiu.  good,  goodness. 

fithithir,  tiitor,  dat.  223  (corruptly  fithir,  O'CL),  pi.  ace.  fithithre,  222. 
fitlie,  51,  xveft,  root  c'7. 
fo,  171,  l-j2,good.  fô  .i.  maith,  O'Cl. 


Tlw  Colloijuy  of  thr  two  Sages.  59 

fo-aisneis,  65.  liltlc  déclaration  (bv  a  plaintitF).  .i.  o  fiur  adgair  R. 

fo-cengim  /  step  iimler,  s-i'm.  pass.  pi.  5,  focichsiter,  194. 

fochaid,  fochoid,  74,  Irihnlatioii. 

fo-cerdaim,  I  inflic l,  redupl.  fut.  pi.  5  focichrct  201. 

fo-chatu,  74  note  5,  ace.  fochataid,  106,  liitle  respect! 

fochmuine,  231,  auttitnn.  .i.  céidgheimhreadh,  O'Cl. 

fochmorc,  50,  courling.  fochmarc  .i.  fiarfiiighidh,  O'Cl.  froni  fo-com-arc  : 

cf.  tochmarc  from  to-com-arc. 
fo-crenim  l  reivard,  redupl.   fut.  sg.  3  fo-chiura,   204.  verbal  noun  fochric. 
fogroU,  43,  great  )ioise,  foghrall  .i.  foghar  môr  O'Cl.  as  if  from  fogur  -f-  oll. 
folach  a  hiding-place  (caché),  pi.  11.  foilge,  254. 

folamiur  //wiv  in  hainl,  I  undertake.  With  infixed  pron.  of  sg.  2  fotlaimthcr  so, 
100,  fo-t-laimther  su,  89,  thou  Iakest  on  tbyself.  In  ihe  Tripartite  Life/o/a- 
madair  seiims  to  mean  «  he  desires  »,  folaniastar  «  lie  desired  »  ;  and  in  tlic 
extracts  from  that  Life  in  H.  3.  18,  folamustar  is  glossed  by  ro  sandtaigestar. 
folerbad,  107,  dcalh.  foilearbhadh  .i.  bas,  O'Cl. 
folt  feda,  122.  96  R.  hair  of  a  ivood,  leaves. 
fonoch,  fonige,  57,  washing  sUghtly  (cf.  uTrovirtu),  tingeing. 
fonnad,    125,  126,   maving}  (fonnadh  .i.  foghluasacht  no  siubhal,  O'Cl.), 

the  tyre  of  a  wheel,  a  chariot  ? 
foram,  ~i,pursuing?  hunting  ?  îvomfo-rêini?,  foram  n-én  fawling .  gen.  buaid 

foraim,  LL.  59,  1.  26. 
forbthib,  22,  dat.  pi.  of  a  noun  cogn.  wixh  forbe  «  perfectio  ». 
for-buascaigim  (Icg.    for-fuasnaigim  ?)  /  remove,  distnrh  ?  kn.    pass.  sg.  3, 

-fider,  225. 
forcath,  61  R.  teaching:  cogn.  with  forcanim,  forcetal. 
fordath,  viii.  great  colour. 

for-fuasnaim  (leg.  fofuasnaim  ?),  I  disliirh  195  Y. 
for-loiscim  I  consinneiuith  fire,  fut.  pass.  forloiscfiter,  196,  225,  261. 
for-lucht,  226,  an  excessive  population. 
forosnaim,  1  illumine,  nianifest,  près.  ind.  sg.  3  forosnâi,  m,  fut.  pass.  fo- 

rosnaibter,  225. 
forus  htioïuledge  (foras  .i.  firlios,  O'CL),  gen.  foruis,  50. 
foscnad,  58,  lossing  away,  verbal  noun  oî  foscannaini,  f-a-scannat,  Ml.  63'^'I7. 
fossaigur  /  rest,  imper,  sg.  2.  fosaigthe,  274. 
fothud,  87,  dat.  sg.  fouuding,  setting  ? 
fris-cengim  I  go.  s-fut.  sg.  3  friscich  246,  pi.  3  friscichset,  178,  LU.  89-'44. 

V.  supra,  cing  mal,  fo-cengim. 
frisneis,  freisneis,  49,  interrogation  (by  a  défendant),  .i.   o  fiur  adgairther 
R.  cf.  frisneidith   «   interrogator  »,   Laws,   IV,  354,  23  ;   356,  20,  wherc 
it  dénotes  the  penultimate  grade  of  scientists. 
frithi,  234,  waifs,  estrays,  findings,  Ir.  Texte  111  541. 
fros-brechtrad,  viii.  shozcer-speckling. 

(umuT  lend,  ^d  sg.  funethar,  28.  i  funelbar gô  is  glossed  in  L  by  ifescrigendgù. 
furgiide,  186,  forglide,  chosen,  deriv.  of  forglu  choice. 
furiud,  88,  succour  (fo-riuth  ?). 
furside,  185,  buffoonery. 


6o  Wlutlcy  Stokcs. 

fursmalt  (for-ess-niah ?),  meaning  obscure,  pi.  ace.  fursnialta,  191,  is  glos- 

sed  by  fo/foniailt,  R.  Y. 
fullicr  liitui,  dat.  futhiur,  36.  pi.  ace.  fuitliriu,  102. 
gabul  F.  bi'ain,  dal.  sg.  gabail,  i.\. 
gainiur  }  ain  boni,  redupl.  fut.  pi.  5.  gignitir,  255. 
gass  sanais,  iv,  a  sprig  of  sanicle  ?  gasana  sanais,  Rev.   Cclt.,   XXIIl,   |i6. 

gas  .i.  geg,  0"C1. 
gnûis  ace.   sg.,    144,  counlenatice,   explained  as  hasard,  danger  by  0'13r., 

who  seenis  to  hâve  misread  gûais  as  gnûis. 
got  bân  a  faii(haired)  stainmerer,  pi.  n.  guit  bain,  247. 
iachtad,  146,  a  cryiiig,  verbal  noun  of  iachtaim. 
iarmi-bcbat,  242.  Ihey  ivill  prrish  aflenvards. 
iatlimag,  a  iiieado-cvv  plain,  pi.  gen.  iathniaige,  250.  fonenaig  Herenn  iath-  • 

maigc,  Niiiine's  Praj-er,  Thés.  pal.  hib.  II,  ^22.  iath  .i.  fearann,  O'Cl. 
im-credbaini  /  iiiutitally  shrivel  iip,  b-fut.  pi.   3,  immus-crcdfLiifct,  209.  cf. 

cain  in  crand  na  credba  corp  YBL,  \2^\ 
imm-àeraim  1  tniititally  satiiisc,  b-fut.  pi.  3  inimus-aerfat,  210. 
inimus  science,  inspiration  (imb-huss).  gen.  immais,  65.' 
inimus-bé  fadéin,  282,  inaysl  thon  thyselj  he  so  ?  .i.  co  rabuis  féin  A*,  imbé 

289,  cf.  im-tha  so  is,  nimtha  uot  so  is. 
imscothud,  64,  slripping  off. 

indber  raithe,  104,  esluary  of  hounties,  a  kenning  for  ollaveship. 
ind-ôcbaini  I glorifv,  indôcbaithc,  275.  verbal  noun  indocbal,   innôgbhail, 

O'Cl. 
irard,  147,  aurard  R.  very  high,  lofly. 
ith-gon  cor njicld,  pi.  n.  hithgoirt,  155. 
la,  5,glossedinLby  is  amlaid,  «  it  is  thus  >■>,  and  foilowcd  byan  enclitic  verb. 

Can  it  be  cognate  with  lelh,  Lat.  htus,  one  side  or  half  reseniblingthe  other? 
laith,  169,  isglossed  h\- flalhius  u.  lordship  «  But  cf.  laith  .i.  gaisccd,  LL.  377''. 
lénaim  I  hurl,  nvnnd,  b-fut.  sg.  3  lénfaid,  207. 

lésbaire  nime,  264,  lights  of  heavcn  .i.  grian  7  csca  R.   «  sun  and  nioon  ». 
If,  i,  splen  Jour.  Cvn^r.  Wwv  colon  r. 
ligim  /  lie,  près.  ind.  sg.  3,  -lig,  i.  root  leg. 
lig  colour,  gen.  liga,  244. 

lin  a  muintere  229.  lit.  with  the  coniplcnient  of  bis  honsehold. 
Ion  bip,  ace.  pi.  lunu,  121  R. 

lûaehair,  23,  splendor,  brigbtncss,  O'R.  luchair,  O'Br. 
lùan  inoon,  gen.  lûain,  v.  samluan. 
luane,  121,  ace.  pi.  of  luan  .i.  cieh,  Lee.  Voe.  505  (Cclt.  Areh  .1.  57).  a 

stem  in  s,  apparcntly. 
Lug,  gen.  Loga,  120. 
luna,  93,  ace.  sg.  said  to  niean  folloicing. 
Mace  ind  Oc,  127,  Son  of  tbe  (Iwo)  Youug  Ones. 
maccloc,  109  Y,  luomb,  lit.  cbild-phce. 
niaethla  matha,  ace.   pi.,  114,  lit.  «  good  checses  »,  a  kenning  glosscd  by 

nicas  7  loradb  «  mast  and  fruit  »  O'Cl. 
mairnim  I  beiray,  fut.  sg.  3,  niera,  207. 


The  Colloqny  of  tlw  two  Sages.  6i 

mal,  15,  chit-f.  Cymr.  iiiacl,  fiom  "iiiaglo  . 

marta,  232,  riiorlalilY.  Hence  wartaiiach  «  deadly  »,  Laws,  IV,  6. 

mebais,  251,  etc.,  for  memais,  5d  sg.  rcdiipl.  s-fiit.  of  niaidim  /  hrcal;. 

niell,  8,  déception,  error. 

mesrugud,  95,  gloss.  adjudication,  the  Jiidgmenl. 

mess  viast,  acorn,  pi.  ace.  messu,  231.  Cj-mr.,  Corn,  dicsoi. 

midach  champion,  pi.  n.  midaig,  178. 

midiur  I  measure,  prcs.  ind.  pi.  3  midetar  26,  perf.  sg.  i  midar  26  A'. 

milliud  soine  cattle-diseasc,  pi.  milliuda,  233.  Corm.  and  O'Cl.  bring  mil- 

liud  from  mi-silliiid.  R  glosscs  milliuda  by  niiiilliiida  .i.  a  Iccitnfor  a  seirthib. 
min-airbe,  83,  small poems.  .i-  t;ireca  Y. 
mi-thadbait,  16,  tijoti  appcarest  hadly,  is  glossed  in  L  by  mithaidhsin,  as  if  it 

werc  a  noun.  But  tadbait  is  the  encl.  of  doadbil,  Sg.  15932. 
mi-tharfaid,  6,  tJmi  hast  appearcd  badly  (ta-r-fliid,  leg.  ta-r-fod,  ex  to-ad-ro- 

bad)  is  glossed  in  L  by  ocus  is  mithasselbad  0  chianaib  doralais  form. 
mochta,  275,  inagnifwd. 

môinech  treasurous,  gen.  sg.  niôinig,  18.  deriv.  of  main,  môin. 
môr-flaith  agréât  lord,  pi.  ace.  morflathi,  178. 
môr-mathi,  234,  great  goods. 

moth  282,  vieiubriini  virile,  Corni.  cogn.  with  Lat.  mûto,  inûtoiiiuin. 
mrogaim,  brogaim  I  extend,  brogfaitir,- 227. 
muad  good,  gen.  sg.  m.  muaid,  18.  muadh  .i.  maith,  O'Cl. 
mûini  treasures,  pi.  ot  nioin  ^=  Lat.  niiinus,  mociius,  168. 
munbrcc  laith,  167,  meaning  obscure. 
nais,  80,  naiss,  gen.  sg.  is  explaincd  in  R.  as  neiu,  ox  fresh,  ivisdoiu:  sec  air- 

bertad. 
nath,  88,  a  hind  of  poem  :  glossed  hy  filidecht.  Thés.  pal.  hib.  II,  348. 
néit,  5,  an  adj.  perhaps  cognate  with   nêit  «   battle   »,  fili  ncit,   j.  But  doi 

neit  is  glossed  in  R  62^,  by  diiine  co  ii-etail  iiiôir. 
némain,  87,  a  pearl?  cogn.  with  iiéinÇd.  onyx)  Sg.  ii3''i,  pi.  dat.  ncman- 

daib  and  the  adj.  iieinainuicb  (Nith  néniannach,  LL.  8^). 
Niall-maige,  182,  NiaU-plaiiis,  Irelaïul. 
nin  a  letter,  pi.  ace.  ninu,  8,  especially  the  lettcr  ;;,  Corm.  Tr.  126,  O'Dav. 

1286.  nion  .i.  litir  O'Cl. 
née  a  human  beiiig,  in  thecompd  ôcnoe,  7.^.  noo  .i.  duinc,  Rev.  Celt.,  XIII, 

226. 
nôidenta,  vili  (ms.  naidonla),  infatiliiie,  from  nôiditi  ;  but   in  vni  it   must 

mean  «  boyish  ». 
nôithc,  86,  cekbraled,  part.  pass.  oim'iim. 

nôud,  75,  célébration,  no-udh  cearda  .i.  erdhcarcaighim  caladha,  O'Cl. 
nùigim  I  make  new,  I  freshen,  pi.  3  près.  pass.  nuigter,  30. 
oblaind,  i')4,  friiillrees}  appletrees  and  apples,  according  to  Y.  cogn".  with 

uball  ? 
àcnsA  youngling ,  slripling,  gen.  ocnait,  14. 
ôcnoc  a  young  inan,  pi.  gen.  74. 
ollamnacht,  ix,  ollamnas,  11,  104  note,  ollaveship. 
onme  282,  at  tl}e  same  time.  Fél.  Octobcr  2,  12,  fôn  ûinme  LU.  77*28. 


62  Whitley  Stokes. 

onmite,  220,  foolishness.  deriv.  of  onmit. 

ond,  onn  .i.  clocli  stone  94  note  =:  Lat.  pondus. 

onurda,  9,  ix,  hoiiorijic. 

ooil,  6il,  223, /dU'.  a  ôile  .i.  a  di  leacain.  H.  3.  18,  p.  565». 

6T-àiX\\  gold-colour,  pi.  ace.  ôrdathu,  257. 

osnicnad,  sntilinv.  gcn.  osmenta,  130,  131.  ucht  n-osnae  .i.  uclit  osmenta, 

Corm. 
osnae,  see  osmenad  and  ucht  n-osiiae. 
othain,  95,  candie.  O'Dav.  no.  1323. 
othnac,  othrae?  gen.  94.  adba  othnoe,  Corm. 
pauper,  189,  .i.  bocht,  O'Cl.  froni  Lat.  paupcr,  Hencc paupcrân,  Fél.  Ocng. 

Ep.  408. 
plâg  7,  plagne,  gen.  pi.  phig,  240. 

r.id,  9,  a  speech,  is  neiitcr,  as  the  transported  n  in  rdd  n-onôrda  shows. 
r3.û\Ac\i  having  wages,  pi.   nom.    msc.   rathaig,  160:   derived   {xom  ralh  .\. 

tuarastal,  O'Cl.  pi.  gen.  raithe  104. 
riascad,  77,  meaning  obscure:  seems  cogn.  with  riascaire,  Laws,  IV,  344, 

6;  but  the  meaning  of  this  is  equallv  obscure. 
richt  187,  forni:  cf.  téit  cech  duine  assa  richt  choir,  Eriu  I,  218. 
rind,  56,  leg.  rindad? 
riss  taie,  pi.  n.  rissi,  85,  Corm.  Tr.  144. 
ro-bat,  275,  276,  viayst  thon  he. 
ro-chessacht,  219,  great  penuriousuess. 
ro-chmorc,  135   (ro-com-arc),  f^;ra/  inquiry,  investigation,  gen.  rochmairc, 

134. 
ro-chond,  i^j,  great  sensé,  gen.  rochuind,  136. 
ro-chtot  (*ex  ro-chatut),  40,  very  hard. 
ro-dibe,  219,  great  niggardise.  see  di'be  supra, 
ro-dochell,  219,  great  inhospitality. 
ro-druine,  220,  great  skill  in  emhroidery. 
ro-tid,  228,  a  great  wood,  a  forest.  gen.  sg.  rôida,  Thés.  pal.  hib.,  II,  290, 

1.  II.  for  rofeda. 
ro-fili  272,  a  great  poet. 
ro-fis,  133,  1^6,  great  knowledge,  gen.  rofis,  rofessa,  152,  1 3 5 .  Ruad  rofessa 

.1.  nomen  in  Dagda,  Corm. 
ro-fuasnaim  (leg.  fofuasnaim  ?)  /  distnrh,  b-fut.  pass.  rofuasnabthar,  193. 
ro-grenn  a  great  hcard,  gen.  sg.  rogrinne,  4. 
roilbe  (from  roslébe?),  a  great  upland,  pi.  ace.  roilbi.  227. 
ro-immarcad,  super abundance,  226  note. 

ro-imtholtu,  218,  great  free-u'ill,  wH/ulness    imtlioltu,  Br.  da  Derga  20. 
ro-mag,  228,  a  great  plain. 
ro-miad,  107,  gen.  pi.  of  great  honours. 
romna  reddening.  leg.  rômnad,  rûamnad?  romna  rossa.  S)  :  cf.  ruamni  ais 

.i.  liass  7  buidetu,  Corm. 
ro-sant,  223,  a  great  longing,  greed. 
rosre,  41,  angriness,  ace.  sg.  roisri,  Ml.  2)^q,  ex  rosire,  222,  deriv.  of  rosir 

Tri  p.  44''65,  roisir  .i.  feargach,  O'Cl. 


The  Collo(juy  of  the  tuo  Sages.  6j 

ro-suiri,  222  R.  a  niistake  for  ro  rire? 

ro-thet,  40,  very  bright  ? 

Roth  ramach  246  n.  ihe  Rcmùiig  WheeK  which  is  to  roll  over  Europe  before 

Doomsdav  ;  see  O'Curry's  L<'t7«rc.s-,  and  Rev.  Celt.,  XVI,  62. 
ro-ûall,  2 1 8,  ^;vfl/ />;7i/<'. 

rout,  86,  a  road  .i.  rosét,  Corm.  froni  Fr.  route. 
ruirthech,  151  (ro-rethech),  ovemiu,  crouded  ?  vmxlhcch  rian,   Rcv.  CcIt., 

XX,  258. 
rus  ^  ro-fis,  269  and  O'Cl. 

xuss  couutenance,  O'Dav.  nos.   1336,   1343,  gcn.  rossa,  )>. 
sadbai,  gen.  (so-adbai),  118,  a  goodiy  abode. 
sCnh-brcth,  faJse  jiidgment,  pi.  ace.  -a,  214. 

sâib-forcital,  22^,  false  teaching.  s.iib-intliucht,  22'^,  falsc  intelligence. 
sâil  dat.  sg.  20,  dat.  sg.  of  sdl  «  licel  ».  a  sail  suad  .i.  a  comaitecht  suad, 

L.  R  ;  but  see  ihe  gloss  in  Y. 
sàilim  I  expect  ?  h-iat.  pass.  pi.  5  sàilfitL'r,  220. 
sain-61,  223,  spécial  drinking. 
sain-ithe,  225,  spécial  eating. 

sâith-chiall,  i},piercingsense,pe)ietration,  intellect  ?Orhomsdth.\.  biad,  Corm. 
sam-luan  summer-inoon,  gen.  samluain,  115. 
sathemain,    261,    meaning    obscure,   glossed    in    R   bv    na   soetha    main. 

saitheanihain  .i.  saithc  beach  a  sicann  of  bées,  O'Cl. 
scamach  a  kind  of  caltle-disease,  pi.  -a,  225,  et  v.  O'Dav.  no.  291. 
scoth-semmair,  ace.  sg.,  260,  floirery  clover. 
seis  (séis?)  kn&iuledge,  gen.  sC-se,  43. 
selai,  18,  where  ro  selai  délai,  is  glossed  in  L  b\'  ro  denusa  sini  «  I  hâve 

sucked  the  teat  ». 
sessad,  VII  R,  pastsubj.  sg.  3ofsuidim,better5t'5jY(/ :  cf.  nosessed.  Ml.  I55»i5. 
siloin.  sg.  gen.,  98,  meaning  obscure, 
simind,  iv,  a  rush. 
sliastai  sadbai,  118,  ace.  pi.  literally  «  thighs  of  a  goodiy  abode  »  —  an 

obscure  kenning  for  some  part  of  a  house. 
slocreth,  45  «  sword  »  ?  sloigreadh,  slaighre,  O'Br. 
so-fégad,  seeiiig  well.  v.  supra,  s.  v.  arsecha. 
sogar,  159,  <:/;gÉ;;/«/ .'' opposite  oi  dogar  «  sad  »:  or /f/z/^f/j?  compound  of 

gor  «  pious  »  and  the  prefix  so  ? 
sol,  pi.  n.  solaig,  1^4,  Jloors,  dat.  soilgib  Ml.  44':  13,  cogn.  with  Lat.  ^0///»/ 

trom  *svoluvi  and  Germ.  sclnuelle  from  *swalia-.  In  the  nom.   sg.  fol  .i. 

bond,  Lee.  Voeab.  554,  ace.  sg.  fol aig,  Rev.  Celt.,  IX,  458,  the  initial 

sv  has  become/,  as  \n  far-n,  fet,  fiur,  etc. 
solmis,  solmiis,  7,  ex  *solam-fis  ready  knoïvledge} 
somma,  44,  weallh,  soma  .i.  soni  àoi  .i.  saidhbreas  ealadhna,  O'Cl. 
sopur,  44,  a  well.  sopar  .i.   tobar,  sopar  soma  .i.  tobar  go  n-iomad  colais, 

O'Cl. 
sorche,  157,  hright  fso-riche),  brighlness,  for  sorchi,   115  /?.  sorcha  .i.  solas 

O'Cl. 
srethad,  73,  act  of  arrangiug,  verbal  noun  oi  srethaivi. 


64  Whilley  Stokes. 

srcthugud,  90,  v.  n.  of  srctliaigim  I  airançe. 

srincc,  srincne,  38,  .i.  nomen  alicuius  partis  paruae  quae  sit  in  ore  infantis 

in  utero  inatris,  cuius  nomen  est  srinci,  L,  .i.  pars  parua  quae  sit  in 

labiis  infantis  in  utero  matris  R.  the  umbilical  chorJ  (froni  *streiigiiia  ?). 

sringne,  O'Cl. 
srutli  lind,  streanipool,  pi.  sruthlinne,  256. 

sùg,  i2,fromLat..j;7n<5:ntJi/io^isglossedin  L  byciasùgaisci  morifogebiform. 
tascor,   a  compaiiy,   gen.  tascuir,    225.    O'Dav.    nos.    1501,    1606,  toscur 

Brocc.  11.  28. 
teinm,  46,  hitterness? 
tcn  fire,  dat.  tein  46.  Fiacc's  hymn  48. 
tet(tét?),  meaning  obscure  v.  ro-thet. 
Tethra,  name  of  a  king  of  the  Fomori,  gen.  Tethrach,  97. 
tichtu  écsi,  vu  R.  tuidecht  ccsi,  vu  L.  seenis  to  means  //jt'  comiiig  (or  the 

giiiding)  of  science. 
tir  tarngeri  lit.  «  Latid  of  Promise  »,  heaveti,  gen.  tire  t.  251. 
tonnad,  239,  deatb,  .i.  neimh  «  poison  »,  O'Cl.  dat.  tonnud,  Fél.  Oeng. 

Ep.  552. 
torathar  a  vionsler,  pi.  nom.  toraithair,  leg.  toratliair,  225. 
tore  tréith  a  king's  soji  (lit.  a  king's  boar),  gen.   tuirc  thréith,    105  :   this  is 

orc  tréith  in  Corm.  and  O'Cl. 
tosôifet,  256,  see  dosôim. 

trebar,  188,  a  wise  or  skilftiJ person,  treabhar  .i.  glic  no  crionna,  O'Cl. 
trethan,  251,  sea.  Corm.,  treathan  .i.  fairrge,  O'Cl. 
triath  king,  gen.  tréith,  93,  105,  iio,  triath  .i.  ri,  O'Cl. 
trogan  sunrise,  gen.  sg.  trogain.  25.  troghain  .i.  turgbhdil  greine,  O'Cl. 

Irogein,  Corm. 
tûarad,  gen.  duai,  occurs  onlv  in  the  title,  and  seems  Iktc  to  mean  sage 

or  poel.  A  shorter  form,  tinir,  is  found  in  the  Laws,  I.  18.  It  may  be  the 

same  word  (used  metaphoricallv)  as  tùarad,  which  Windisch  (Ir.  Texte, 

III,  548).  explains  doubtfullv  as  a  room  undcr  the  roof  in  which  trea- 

sures  were  kept. 
tugen,  I.  robe,  Corm.  tuignech,  II,  tuinech  R. 
tuidecht  écsi  dia  écsinib,  vu,  the  coming  Q)  of  wisdom  to  his  pupils. 
tùr,  60,  searching  for.  .1.  sgrûdadh,  O'Cl. 
ûasut,  267,  abave  thee. 

ûate,  ijg,  fewness.  a  contraction  o(  lia t hâte,  Ascoli,  Gloss.  cxxxi. 
uath  .i.  ûr  cïay,  94  n. 
ucht  n-osnae,  103,  explained  by  Cormac  as  the  place  wlicre  a  poet  scruti- 

nises  his  composition, 
ul,  iio,  beard,  compd  ul-îota,  ultada  long-beard,  Ir.  Texte,  III,  356.  d.  Skr. 

piilaka,  Gr.  TwjX-.yy;;,  Gall.  Tri-ulalti,  Mazpo-foYwv;;. 
unche  etha,  116,  scarcity  ofcoru,  uinchi  etha,  Corm. 
-urérset,  ?.22,  (for  uagreirset  Y)  -airersct,  enci.  fut.  pi.  3  of  arérgim. 

Wliitlcy  Stokes. 


SUR    L'ÉTYMOLOGIE    BRETONNE 

(Suite.) 


—  Le  V.  franc,  porec,  porree,  poiree  est  défini  par  Godefroy  : 
«  porreau,  légume  en  général  »  ;  «  potage  aux  porreaux,  potage 
en  général,  plat  de  légumes  hachés  »  ;  il  a,  entre  autres  exem- 
ples :  «  De  prinsault  apportèrent  la  belle  poree  avec  le  beau 
lart  »,  et  cite  dans  les  patois  actuels  porée  «  plat  de  choux  hachés 
accommodés  au  beurre  »  (Tournaisis),  etc.  Cf.  aussi  le  dicton 
du  xvi"  siècle  donné  par  L.  Larchey,  Nos  vieux  proverbes,  Paris, 
1886,  p.  180: 

«  Femme  lescheresse  (frivole), 
Ne  fera  porrée  (soupe)  épais'se.  » 

Il  est  possible  que  le  mot  ait  été  employé  en  ce  sens  par 
Noël  du  Fail;  cf.  le  proverbe  «  cela  s'en  est  allé  en  brouet 
d'andouille  »  (est  venu  à  néant,  n'a  abouti  à  rien),  Littré; 
remarquons  pourtant  chez  ce  dernier  l'exemple  du  xvi*^  siècle 
«  un  chapon  aux  poireaux  ».  D'ailleurs  le  bret.  pourren  a  pu 
élargir  son  sens  propre,  à  l'imitation  du  français.  Dans  le  pays 
de  Tréguier,  on  cuit  quelquefois  une  andouille  dans  la  soupe. 

Le  van.  glas-poure  très  vert  l'A.  exprime  la  même  compa- 
raison que  le  vieux  franc.  «  vert  comme  un  porrel  »  (God., 
Complément^ . 

Revue  Celtique,  XXVI.  5 


66  E.  Ernauli. 


XL.  —  SARRA,  OUARELL  ;  KERTERI,  KERNEZ, 
DIGAR,  OUER,  KIR  ;  KÉR  ;  OUI  ;  -NEZ,  BOU- 
NEAHEIN  ;  OERNIDÎGUEZ,  QUERAOÛEGUEZ, 
OERAOÛEZ  ;  -EGEZ,  -IGEH,  -IGIAH  ;  -EZ  ;  BU- 
HEDOC,  BUHEZOCO,  BUHÈC  :  -ECAT ;  -AOU- ; 
LICAOÛER;  OERAOUÈR. 

1 .  La  plupart  des  exemples  du  changement  dVr  en  ar  cités 
plus  haut,  XVIII,  §  5-9,  sont  des  emprunts  au  français.  On 
peut  y  ajouter  en  mo}'.  bret.  :  serraff  et  sarra  fermer,  Gloss., 
599,  mod.  serra,  sarra  Gr.,  van,  cherrein,  charrein,  sairrein 
ramasser,  cueillir,  fermer  Châl.,  franc,  serrer;  querell  et  quarell 
querelle,  dans  le  Doctrinal,  querell  et  careJJ ,  Gloss.,  522,  van. 
karel  ;  voir  plus  loin,  LVIII,  §  i. 

2.  Le  radical  celtique  kar  ami,  parent  (qui  devient  ker-  au 
plur.  kcrent,  etc.)  a  pu  se  mélanger  avec  le  mot  d'origine  romane, 
bret.  moy.  qiier,  cher,  chéri,  précieux,  dans  les  formes  modernes 
qiiertri  cherté  Châl.  7ns,  van.  et  tréc.  kerleri,  ailleurs  carier i 
P.  Maunoir,  Gloss.,  549;  bret.  moy.  et  mod.  qiienn\  cherté; 
pitié,  mod.  di^erne:^  cruel  Trd,  etc.  ;  dii^cr}h\  eo  oc'b  e  and,  il 
est  dur  envers  ses  gens  Mil.  ins,  léon.  eiiu  dcn  dii^cnie:;^  oii~  e 
boan  un  homme  qui  n'épargne  pas  sa  peine,  abbé  Caer  ; 
digarne-  sanguinaire,  du  Rusquec,  Gloss.,  549,  167,  cf.  bret. 
moy.  dicar  cruel,  écrit  aujourd'hui  digar. 

Grég.  donne  même  comme  suranné  l'adj.  qar  cher,  aimé 
tendrement.  Ce  renseignement,  à  coup  inexact  pour  la  forme 
graphique,  est  par  ailleurs  peu  probable.  Il  doit  tenir  à  une 
décomposition  arbitraire  de  di^ar,  comme  le  prétendu  mot 
«  ancien  »  «  kar,  s.  m.  »  de  Troude,  qui  le  traduit  «  amour, 
affection  »,  en  renvoyant  à  digar  (indiqué  à  tort  comme  spé- 
cialement trécorois). 

3 .  La  langue  moderne  a  qêr  cher,  de  grande  valeur  ;  (vendre) 
chèrement;  cher,  aimé  tendrement  Gr.,  qui  donne  en  van.  qer 
dans  ce  dernier  sens  seulement.  Le  dict.  de  l'A.  distingue  que're 
«  cher,  bien-aimé  »  de  quirt'  cher,  de  grande  valeur;  chère- 


Sur  Vf'.lymologie  bretonne.  67 

ment.  Aujourd'luii  ce  dialecte  n'emploie  guère  que  /'//•,  et  seu- 
lement au  second  sens. 

La  répartition  indiquée  par  Cillart  entre  les  doublets  kér  et 
/•//•  a  son  pendant  dans  l'emploi  du  nom  /a'Vpour  la  ville  et  kir 
pour  la  maison,  à  Sarzeau  ;  fait  signalé  dans  ma  brochure:  De 
l' urgence  d'une  exploration  pJrilologiqiie  en  Basse-Bretagne,  p.  6. 

Un  autre  cas  semblable  se  présente  dans  la  conjugaison  van- 
netaise  du  verbe  être.  Ce  dialecte  a  perdu  la  forme  oa  il  était, 
et  l'a  remplacée  pin  oé,  qui,  ailleurs,  signitie  il  fut;  ce  dernier 
sens  est  rendu  par  oé  het,  il  avait  été.  Mais  on  trouve  aussi, 
dans  les  documents  anciens  de  ce  dialecte,  oui  il  fut,  ce  qui 
n'est  qu'une  variante  de  oé  (cf.  Rev.  Celt.,  III,  50,  etc.). 

4.  Une  autre  particularité  de  quer,  c'est  la  variété  des  noms 
abstraits  qui  en  dérivent. 

Un  seul  est  attesté  en  moy.  bret.,  c'est  (/iiernc:^,  qu'on  a  vu 
§  2.  Ce  suffixe  est  étudié,  Gloss.,  520,  521;  j'en  ai  trouvé 
depuis  une  trace  en  van.  dans  honneahein,  bouncahein  rassasier 
jusqu'au  dégoût,  de  *bohneah  =:  *boch-nac:{  satiété,  voir  Notes 
d'éiym.,  n°'  84,  85. 

En  haute  Cornouaille,  comme  me  l'apprend  M.  Vallée,  on 
dit  eur  blave:^  a  gerne  une  année  de  cherté.  Cette  forme  irrégu- 
liére  doit  venir  de  l'influence  du  mot  Kernc  Cornouaille;  cf. 
Rev.  celt.,  XV,  352. 

5.  Après  qerne:;^,  Grég.  donne  pour  «  chereté  »  :  qeniidigiie:;^, 
qeraoiiegue~,  qeraoïïe:;^,  et  en  van.  qertcry. 

Qernidigue- doit  son  n  à  qerne:(^;  Pel.  donne  la  variante /yt- 
nedighei,  et  aussi  kerne^ighe:;^  ;  cf.  Gloss.,  549,  etc. 

Nous  avons  vu,  §  2,  qertery,  qui  n'est  pas  spécial  au  van.  : 
on  trouve  en  ce  dialecte  kerteri,  kertri  et  keltri  cherté,  disette, 
mais  chez  le  P.  Maunoir  carteri  id.,  en  tréc.  kerteri  id.,  en  petit 
tréc.  kertri  paresse  (de  faire  une  chose),  indolence,  d'où  kertrius 
qui  a  de  la  paresse,  de  l'indolence  (cf.  plus  haut,  II,  §  7; 
Gloss.,  377). 

6.  Qeraoileguei,  chez  Pel.  keroiieghe^,  est  queraoilegnc::^  d^ns  le 
Nomenclator,  p.  52;  qeraoile:(  en  doit  être  une  sorte  d'abrévia- 
tion, cf.  galloudege^  et  gallonde:^  puissance.  La  finale  -egiie^  est 
dérivée  de  formes  en  -ek,  qui  subsistent  d'ordinaire:  kiriek  et 
kiriegei  cause  d'un  mal,  faute  Gloss.,  557;  moy.  bret.  nafnec. 


68  £.  Ernaiilt. 

mod.  naouneh  affamé,  )mounege^(\an.  nannegel))  famine,  faim, 
cherté  438;  tavahtek  indigent,  pauvre  (en  van.  goulu,  glou- 
ton, avide),  iavahtege:^^  pauvreté  683  ;  de  même  pour  amiou- 
dege:;^  connaissance  48,  ialvoiulegei  valeur  675  (bret.  moy.  et 
mod.  talvoiidec  utile);  galloudegc:;^,  van.  galloudigeh  puissance 
251,  252,  huanege:;^  colère  86,  kiigere^  paresse  369,  iiege^^  mé- 
nage 693  ;  bret.  moy.  et  mod.  goaJJcguc:;^  négligence,  cf.  Gloss., 
264;  bnhe::egne:{^  vie  Maun.,  bubeghe^  vie,  temps  et  durée  de  la 
vie,  «  dans  un  vieux  Casuiste  Breton  Biiheieghe::^,  la  vie,  de 
quoi  vivre,  la  subsistance  »  Pel.  ;  hnhé:;egue7^  f.  vie,  temps  de 
la  vie  Gr.,  van.  bnhéguiah  f.  pi.  eu  le  temps  de  la  vie  ;  (chercher 
sa)  vie;  animation,  viviiication  l'A.,  g:[\\.  bucheddogaeth  cours 
de  la  vie,  bret.  bi{he:;ocq,  biihe:;ccq  vital  Gr.,  hubêc  vivant,  vital, 
buhxc  vivifiant  l'A.,  bco-biie:{ocq ,  bco-biihcsccq,  van.  beû-buhccq 
vif,  plein  de  vie  Gr.,  beio-biihe^:c  Pel.,  v.  bret.  Buhedoc. 

Cependant  la  forme  en  -ck  manque  quelquefois:  moy.  br. 
dcrcadegiic:^^  convenance,  de  dereal  convenable,  d'où  aussi  dcrea- 
decat  convenir,  cf.  d'autres  dérivations  en  -ecat,  Gloss.,  285, 
dereadègiie:;^  manière  convenable,  politesse,  ain^ercadcgm^  impo- 
litesse Gr.  ;  mod.  léiiléguc^  timidité  de  lent  timide  Gr.,  moy. 
br.  lent;  van.  intanhidguiah  f.  veuvage  de  iuliDi  veuf,  fém. 
intanouéss  l'A. 

Oiieraoïicgue::^  parait  plus  isolé  par  sa  syllabe  -non-.  Cela  rap- 
pelle en  moy.  bret.  auel  corn-ou-ec  vent  d'occident,  mod. 
cornaouhq  id.,  van.  carnéhuein  encuirasser,  Gloss.,  120,  98  ; 
guen-OH-ec  qui  a  une  grande  bouche  297,  mod.  guenaoi'teq  Gr., 
da:^r-oii-iff,  darh-oii-yff  pleurer  148,  mod.  dacraoïiï,  \.\\\.  dareiïein 
Gr.,  etc.,  tirés  d'anciens  thèmes  en  //,  et  les  cas  plus  nombreux 
comme  darnouet,  darnaonet  mis  en  pièces,  cf.  Gloss.,  145,  mod. 
penuaoïû  g\xr\Qr,  peunaouére:;^  action  de  glaner,  du  pluriel /)<7/;w// 
têtes,  épis,  474;  mais  dans  tout  ceci  le  simple  est  un  nom. 
Cependant  l'adj.  moy.  br.  lie,  mod.  lieq  impudique,  sensuel,  fiiit 
licaoiii  «  cageoUer  une  fille  »,  licaouï  «  compter  des  douceurs, 
des  fleurettes  au  sexe  »  Gr.,  licaouein  enjôler  Ch.  nis,  licaoiier 
cajoleur,  licaouër  doucereux,  flatteur,  qui  dit  des  fleurettes  aux 
dames,  licaouëre:;^  pi.  on  douceur,  flatterie,  lieaonen'~  cajolerie, 
lasciveté  Gr.  ;  ce  qui  peut  être  imité  de  quelque  dérivé  de  plu- 
riel, ci.  ober  chouraon  da  etir  bugel  faire  des  caresses  pour  amuser 


Sur  rùymologic  bretonne.  69 

un  petit  cntvint  Trd.  Nous  avons  dimsqernoiier  p\.  yen  «  enché- 
risseur, celui  qui  enchérit  les  denrées  »  Gr.,  un  indice  d'un 
verbe  *(jerLiotii  h'nc  enchérir,  rendre  les  choses  chères;  cf.  van. 
nêhuicu  nouveautés  (dans  ime  tenue)  =  ailleurs  traou  iiàkx 
choses  nouvelles,  Gloss.,  445. 


XLI.  —STERKAFF,  SUSTARNN,  GOUZER,  GOUSEL, 
GOUSTELLET,  STEARNA  ;  TREDEARX ;  SFER- 
NEG;  CARNOU,  CORN,  CORNAL,  TREGARNI, 
TREGERNI,  BOÇZIGUERNI ,  DISKORNI ,  Dl- 
GORXA. 

1.  Une  seconde  catégorie  de  mots  changeant  cr  en  ar  com- 
prend (XYIII,  §  8,  9)  des  termes  celtiques  où  la  lettre  suivante 
est  n.  Je  n'y  ai  pas  compris  la  fomille  du  moy.  bret.  steniaff 
atteler,  part,  slernel  et  slanicl  (XVIII,  §  10;  Gloss.,  651);  ici 
il  y  avait  possibilité  de  combinaisons  entre  trois  éléments  dis- 
tincts :  celtique *i'/<T-«-^  cf.  irl.  fo-sernaini  j'étends;  celt.  *star-n-, 
cf.  gall.  ^ît'rt-M/'/M/ j'étends;  lat.  stcr-n-,  d'où  star-ii-,  ci.  moy. 
br.  suslanin  siège  (d'un  juge),  du  lat.  sitbslermrc. 

Le  composé  celtique  *vo-sl(e)r-  a  donné  en  bret.  '^s^oiiser,  iroii- 
~cr,  çoiiscl,goiiicl  m.  litière  (sous  les  animaux),  \r\.fosair,  etc., 
Gloss.,  290.  Les  mots  tréc.  gousicllet  (blé)  mis  en  meules, 
gOHstelal  f.  grosse  pelote  (de  laine),  etc.,  bas  Trég.  gouslcl  f. 
meule,  tas  {blou:^^,  de  paille),  i^onslelli  mettre  en  tas,  en  bas 
Goello  koiislel  f.  tas  que  l'on  fait  sur  le  champ,  ou  mo3'ette 
(distinct  de  groac'hel,  le  tas  que  Ton  fait  sur  l'aire),  housleli 
mettre  en  tas,  pelotonner,  kouslelad  neud  pelote  de  fil,  expli- 
qués autrement,  Gloss.,  289,  peuvent  bien  représenter  une 
variante  du  même  mot,  gou-slel-,  intermédiaire  entre  (^oit-sel  et 
ster-naff;  Vn  du  gall.  gicasarn  montre  un  autre  effet  de  l'in- 
fluence du  verbe  sur  le  nom.  Cette  langue  a  la  même  varia- 
tion dans  le  simple:  sarn  litière,  yslarn  bât,  selle  de  cheval. 
Cf.  en  van.  la  double  forme  slevi  et  san  palais  de  la  bouche, 
Gloss.,  649,  650. 

2.  Le  bret.   mod.  a  stenut,  slania,  slearna   atteler;  slœni, 


70  E.  Ernault. 

starn,  steani  (ar  c'hesecq)  «  harnois,  équipage  de  chevaux  pour 
tirer  »  Gr.  Les  formes  avec  ca  proviennent  du  mélange  des 
deux  autres,  cf.  Gloss.,  358,  1.  4-8. 

3.  Tredcarn  tiers  Gr,,  Pel.,  et  peuareani  Maun.,  pévareiirn 
Gr.  quart,  à  côté  de  tredeni  Pel.,  Gloss.,  712,  462,  doivent 
s'expliquer  différemment  :  tredearn  est  une  sorte  de  compromis 
entre  trcdcraun  et  îredern,  lequel  vient  de  hederen,  cf.  tréc. 
oferen,  ovcrn  messe;  mcrcn,  mcni  collation;  bret.  moy,  et  mod. 
arciii,  anii  airain;  pet.  tréc.  kerl  des  noix  de  terre,  de*kerel  = 
kéler,  Gloss.,  113  ;  kerl  belette,  haut  cornou.  karcl^  (van.  carel, 
léon.  caërell,  ca:;;_rell  Gr.,  moy.  br.  ca:(rell\  etc.,  Gloss.,  287. 
De  même  pevarcarn  est  sans  doute  *pcvarern  mêlé  avec  pcvarc- 
-rann. 

M.  l'abbé  Le  Guyader,  recteur  de  Lanvénégen,  m'a  signalé 
une  forme  vannetaire  en  dredan  le  tiers,  où  le  second  r  a 
disparu;  cette  forme  est  aux  variantes  terdrann,  ierdcrann  dans 
le  même  rapport  que  predl  à  perdri,  perderi  (II,  §  7). 

4.  Le  gaul.  Sparnacum  paraît  voisin  du  bret.  sperneg,  van. 
spernêc  lieu  abondant  en  épines,  Gloss.,  641  ;  mais  il  n'est  pas 
sûr  que  la  racine  y  soit  au  même  degré  (cf.  §  i). 

5.  L'idée  de  «  dur,  sec,  comme  la  corne  »  est  la  seule  qui 
se  montre  dans  les  mots  étudiés  à  Tart.  carnou  sabots  (des 
chevaux),  Gloss.,  97,  98,  où  Va  est  constant.  Mais  il  y  a  un 
composé  qui  présente  l'idée  de  bruit,  comme  dans  le  mo\-.  bret. 
cornn  cor,  trompette,  mod.  corn  pi.  ou  cor,  trompette  de  chas- 
seur, cornai,  van.  cornein,  cornai  donner  du  cor,  sonner  du  cor 
Gr.,  et  où  Va  du  gaulois  -/.xp-nl  trompette  alterne  avec  e:  c'est 
trcgarni,  tregerni  v.  n.  faire  un  bruit  éclatant,  comme  la  mer 
qui  se  brise;  trci^crn  f.  bruit  éclatant  de  la  mer  sur  les  rochers, 
selon  Troude,  qui  donne  le  verbe  comme  cornouaillais.  Milin 
a  barré  les  mots  «  de  la  mer  sur  les  rochers  »  et  ajouté  : 
«  éclat  sonore,  répercussion,  ce  mot  s'applique  surtout  au  bruit 
du  tonnerre  et  du  clairon  »  ;  «  iregcrnus  adj.  qui  fait  un  bruit 
éclatant,  comme  la  foudre  lorsqu'elle  se  répercute  dans  les  mon- 


I.  Ce  sous-dialecte  contracte  ae  en  a  :  eno  t  savai  diskrapera:^  il  y  eut  un 
sauve-qui-peut  (ab.  Besco);  birai^  ''t'gi'et,  chagrin,  hirasiii  plein  de  regret 
(Meliaf). 


Sur  l'Etymologie  bretonne.  7 1 

tagnes  et  les  vallées;  comme  le  bruit  du  canon  ou  le  son  des 
cloches,  en  trous  tregcniiis  a  ra  ar  nieiiesioii  tan  pa  :^islo>ikoiil  tan, 
dour  ha  ludii  incsk  <:  incsk  t'//~  a  ^alonn  an  douar  ».  On  lit  dans 
le  poc'me  Ari^ad  Abervrac'l)  du  même  auteur,  Quimper,  1868  : 
ken  na  dregern,  si  bien  que  (le  bois)  retentit  (du  bruit  des  cors), 
p.  4  ;  t regarni,  résonner  (il  s'agit  de  cloches),  14  ;  retentir  (d'un 
champ  de  bataille),  20;  a  dregartie,  retentissait,  25  ;  e  tregarne, 
29.  M.  du  Rusq.  donne  tregarni,  trégerni,  résonner,  trégern  i, 
bruit  éclatant  (en  comparant  t^sw).  Il  est  possible  que  la  con- 
jugaison ait  été  d'abord  trégerni  part,  tregarnet.  M.  Vallée 
m'apprend  que  trégerni  est  courant  en  Léon,  et  compris,  mais 
non  employé  en  Tréguier. 

Ue  se  présente  sans  variante  dans  bo:;jguerni  e  benn  da  ur  re 
faire  une  bosse  à  la  tète  de  quelqu'un,  boç'iigucrni  bossuer  (la 
vaisselle)  Gr.,  bosigernet  ounn  bct  on  m'a  fait  une  bosse  à  la 
tête  Trd,  boç::{iguern  pi.  ou  bosse  à  la  tête,  bosse  à  la  vaisselle 
Gr.,  cf.  Gloss.,  72,  formation  d'ailleurs  peu  claire;  de  bos  -\- 
*digenii  écorner  ?  Grég.  donne  discorni  écorner,  bioc'l)  discornet 
vache  à  qui  on  a  rompu  les  deux  cornes;  bcuclj  discorn  vache 
qui  n'a  aucune  corne;  inean  discornet  pierre  écornée;  Troude 
digorna  dépasser  en  marchant  le  coin  {ann  ti  de  la  maison)  ; 
on  lit  en  van.  disscornein  écorner  une  bête,  nieindisscornétt  pierre 
écornée  l'A.  ;  petit  tréc.  digorniari  écorner,  adoucir  les  an- 
gles, etc.,  cf.  Gloss.,  157;  Etudes  d'étyni.  bref.,  XVIII,  §  6. 


XLII.  —  ENEBARZ  ;  PARZ,  PERZ  ;  CAMPARS. 

I.  Une  troisième  catégorie  de  mots  où  er  se  change  en  ar 
est  représentée,  XVIII,  §  7,  par  le  seul  mot  enebar^  douaire 
(bret.  moy.  et  mod.)  =  v.  bret.  cnepuuert(h) .  Je  doute,  à  pré- 
sent, qu'ici  la  phonétique  soit  seule  en  jeu.  En  effet,  l'échange 
entre  er^  et  ar^  ne  se  montre  par  ailleurs  que  dans  deux  cas  : 

tréc.  c'hoerÂin,  léon.  c'hoar:(in  rire;  mais  ce  dernier  a  pris  la 
voyelle  de  c'hoar^ann  je  ris,  etc.,  Gloss.,  327; 

bret.  moy.  et  mod.  per^  et  par:^  part;  mais  il  y  avait  là  à 
l'origine  deux  mots  différents,  l'un  latin,  l'autre  celtique,  qui 
se  sont  enchevêtrés  dans  une  confusion  inextricable,  cf.  Gloss., 


7  2  £■  Ernaiilt. 

463,  464,  481,  162  :  ainsi  le  van.  dehcairh  m.  contingence  l'A. 
répond  dans  un  autre  dialecte  à  dibar:(  choisir  Gr.,  gall.  dybar- 
ihu  séparer,  cf.  v.  bret.  guparlh  gl.  reniota.  Du  reste,  le  mot 
celtique  pouvait  déjà  présenter  régulièrement  cette  alternance 
dans  des  formes  voisines  (cf.  irl.  -sccrl^,  comme  nous  l'avons 
vu  plus  haut  pour  stcrnajf,  gall.  sarnu. 

2.  Il  est  probable  que  encpitiierl(b)  n'est  devenu  t';7(V'r7/';(  que 
sous  l'influence  de  par:{,  part,  portion,  dont  l'idée  est  très  voi- 
sine: Grég.  donne  à  enebaix  pi-  ou,  outre  le  sens  de  douaire, 
celui  de  «  champart,  droit  seigneurial  »,  mot  qu'il  traduit  aussi 
campars,  caiiipani,  champars,  champard  m.,  en  ajoutant:  «  en 
latin,  canipi  pars  »  ;  il  a  encore  :  «  champarter,  lever  la  dixième, 
la  treizième,  ou,  la  quinzième  gerbe  dans  la  moisson  de  ses 
tenanciers  »  chainpardi,  canipardi,  caniparsi  ;  eneba}\i  \  «  cham- 
parteur,  commis  pour  lever  le  droit,  etc.  »  campartcr  pi.  'lérxcii, 
chaniparsonr  pi.  yen,  enebarser  pi.  -ixéryen  ;  «  douairière  »  etie- 
bar:(erès  pi.  -resed  ;  «  douer,  assigner  le  douaire  à  une  femme  » 
enebar^i.  Il  décompose  enebai^en  «  anep-har^  soutien  »,  tout 
en  renvoyant  à  «  don,  ou  présent  de  noces,  fait  à  la  fiancée  pour 
sa...  virginité...  »  e.iep-guerc'b  ^\.  enebou-i^iiërc'h  ;  autre  défor- 
mation de  enepuuerl(h)  sous  l'influence  de  guerc'h  vierge. 

La  forme  vannetaise  camparss  m.  «  champart...  ce  droit  est 
l'onzième  gerbe  »  l'A.,  montre  que  toutes  les  variantes  de  ce 
mot  viennent  du  français. 


XLIII.  —  DILARCH,  LERCH  ;  KAZERCH, 
KAZARCH,  ERC'H,  EARCH. 

I.  On  trouve  en  bret.  moy.  adilarch  C  a  et  adilercb  G  b 
après,  par  derrière;  car  lerch  après,  rime  à  querch-at,  B  292*. 
J'ai  rapproché,  au  Dicl.  e'Iyni.,  la  prononciation  de  Sarzeau 
arlarh;  mais  celle-ci  peut  être  une  réduction  de  arliarh,  qui 
se  dit  à  Saint-Gildas  de  Rhuys  et  qui  vient  de  arlerh ,  cf.  à 
Sarzeau  tniarb  fllle  =  vierc'b;  (ag)  i  hiarb  (de)  sa  part  =e 
beri,  etc.  ReiK  CeJt.,  III,  48,  51. 

Une  trace  certaine  de  -dilarcb  se  montre  dans  un  manuscrit 


Sur  rfUymologic  hirtonnc.  7; 

en  vers  trécorois,  intitulé  «  )"  giiirioné  »  que  m'a  communiqué 
M.  Vallée  et  qui  a  dû  être  composé  pendant  la  Convention, 
dont  il  est  parlé  p.  11.  On  lit  à  la  p.  10: 

Mil  lira  so  voar  an  douar  a  trêo  commun  avoaldj 
Na  eiict  quel  0  c'ijompren.  CIjom  a  ra  0  tiiaclj 
Da  r'ijoud  pcnos  êo  crouct  a  formel  pch  lui. 
An  natur  c  licus  niiret  ar  secret  évit-ti. 

Ici  clhmi  a  ra  0  tiiaclj  da  c'boud  veut  dire  «  il  vous  reste  à 
savoir,  vous  êtes  incapable  de  savoir  »  ;  il  faut  entendre  ho 
tiiarc'h,  qui  d'ailleurs  est  indiqué  par  la  rime  (avoaich  assez, 
prononcé  avoaic'h  et  souvent  en  tréc.  avoarc'li). 

Ainsi  le  bret.  moy.  et  mod.  présente  une  forme  dilarch,  à 
côté  de  dilerc'h  dont  le  vocalisme  est  plus  fréquent  (tréc.  diler- 
c'hah  rester  en  arrière,  hésiter;  traîner  en  longueur;  cf.  Gloss., 
V.  dilerc'h,  goulerchi}.  Y  a-t-il  eu  changement  d'e  en  a  ?  Ce  n'est 
pas  prouvé.  Le  comique  a  aussi  dellarch  en  arrière  en  même 
temps  que  lerch  (et  /v/r/;)  trace  (gall.  Ilyry,  llwriu  direction, 
irl.  lorg  trace;  M.  Bezzenberger  a  comparé  le  bas-allem.  lurken 
traîner  les  pieds). 

2.  Quaserch  la  grêle,  mol  attesté  une  seule  fois  en  moy. 
br.,  est  dans  le  Komenclator  casarch,  Gloss.,  523  ;  Grég.  donne 
ca:(arc'h  m.  et  ca:{cerc'h,  où  il  voit  «  cra^-earc'h,  neige  cuite, 
neige  durcie  »  ;  Troude  ha:{arc'h  et  ka:(erc'h  m.  grêle,  ka^arc'het 
(champ)  grêlé,  abîmé  par  la  grêle,  kaxarchux_,  ka::^erc'huz^  sujet 
à  amener  de  la  grêle.  Le  comique  a  heser,  le  gall.  cesair,  l'irl. 
cessair.  Le  ch  a  été  ajouté  sous  l'influence  du  nom  de  la  neige, 
moy.  br.  erch,  d'où  erchaff  neiger,  Gloss.,  219.  Ce  mot  est  chez 
le  P.  Grég.  earc'h,  xrh,  van.  irh,  ëérh,  d'où  souberc'h  neige  fon- 
due; earc'hus,  œrchus,  van.  eerhus  {\.e\n\is)  neigeux;  Pel. 
donne  seulement  erc'h,  R'^'  vis.  erc'h,  v.  n.  erc'hi  neiger;  Le 
Gon.  erc'h,  m.,erc'ha,  erc'hi  neiger  (inusitités  selon  Trd.),  adj. 
erc'hu^,  Châl.  eerh,  éerh,  irh;  l'A.  eérh,  irh  m.,  adj.  eerhéc, 
eerhuss;  Mil.  ms.  porte:  «  labousik  an  erc'h,  cul  labou:(  gri:^ 
d'e^han  eul  lost  gzuenn  hag  hir  (L  de  Batz)  »  ;  «  labousik  an  erc'h, 
d'e^han  er  c'houioug  wenn,  el  lost  hirr  gant  pluennou  giuenn 
(L  de  Batz)  »  (le  petit  oiseau  de  la   neige,  oiseau  gris,  au 


74  ^'-  ErfiMilt. 

COU  blanc  et  a  longue  queue  blanche).  On  dit  en  Trég.  erc'h, 
en  Van.  crh,  earh  m.,  à  Sarzcau  inrh,  Rcv.  Celt.,  III,  56  ;  à 
Pontivy  icrh  (et  mierh  lïlle,  mais  ar  me  Icrh  après  moi). 

Il  est  possible  que  le  second  a  de  ka:{iuc'h  soit  dû  à  l'in- 
fluence du  premier;  cette  assimilation  est  fréquente,  cf.  Gloss., 
3  10;  voir  XLIX,  §  2. 

La  forme  earc'h  neige,  qui  ne  semble  ni  ancienne  ni  bien 
répandue,  a  peut-être  été  inspirée  par  un  intermédiaire  *ka^earc'h, 
de  même  nature  que  slearna,  etc.  (XLI,  §  2,  3).  Le  comique  a 
iich,  et,  le  gall.  cira,  eiry  id.  =  *eri^ ;  le  bret.  n'oblige  pas  à 
poser,  en  vieux  brittonique,  une  variante  *arg  qui  pourrait 
répondre  à  l'irl.  nrg  goutte. 


XLIV.   —   BERBOELLIC,   BARBOELLICO  ;  BERLOBl, 
BARLOBI  ;  TREKOBIET. 

1 .  Le  mot  berr  court  donne  lieu  à  plusieurs  composés  comme 
moy.  br.  berrhoa^ly  courte  vie,  mod.  bcrrweJel  myope,  tréc. 
berlero  chaussettes  (bas  courts),  cf.  Gloss.,  58,  59;  un  seul  pré- 
sente des  variantes  en  bar-.  C'est  berboellic  volage  Maun.,  ber- 
boHlicq  Pel.,  barboëllicq,  berboëllicq  inconstant,  berboeU,  barbocll, 
/'rt;7w7//V/Vz/t'~  inconstance,  divnrboel!  Çcspr'ii)  solide  Gr.,  berboell 
m.  inconstance,  légèreté,  étourderie  Gon.,  berboellic  inquiet, 
Châl.  iiis  ;  à  Coadout  barbolig  un  peu  ivre  (M.  Y.  Le  Moal), 
à  Carnoet  barbellik  papillon  (M.  Jaffrennou).  Il  est  clair  pour- 
tant que  ces  mots  répondent  au  gall.  byrbiuyll  esprit  léger, 
byrbwyllig  étourdi.  Mais  je  crois  qu'il  y  a  eu  influence  de  la 
particule  romane  ber-,  bar-,  qui  se  trouve,  entre  autres,  dans  un 
mot  de  sens  voisin,  van.  berlobi,  barlobi  délire,  rêverie,  voir 
Études  à' et  y  m.  bret.,  XXIII,  §  9. 

2.  A  ces  derniers  mots  il  faut  comparer,  je  crois,  le  haut 
cornouaillais  trenobiet  étourdi,  effrayé  (ab.  Besco),  par  dissi- 
milation  pour  *tre-lobiet.  Pour  la  composition,  cf.  en  ein  dre- 
chala  se  préoccuper  (cité  plus  haut,  IX,  §  2)  ;  irelachi  s'impa- 
tienter, van.  trelatein,  terlatein  affoler,  Gloss.,  714,  715,  Kotes 
d'étyin.,   10,  11,  13  (\',  §  9,  15),  etc.  Voir  le  suiv. 


Sur  rPjymologie  bretonne.  75 


XLV.    —     TRAUELLET,    TRÈVELLE  ;    TREÛELET 
TRESUELAT;  TREUSVIRAN. 


1.  J'ai  séparé  à  tort,  au  Dict.  c'tym.,  le  moy.  bret.  Irauell  et 
traueill  an  roncel  travail  à  chevaux  de  irauell  peine,  tourment; 
travail,  soin;  cf.  Kœrting^,  9635,  9636. 

2,  Au  contraire,  j'aurais  pu  distinguer  de  trauell  travailler 
(angl.  travail')  et  voyager  (J  208,  angl.  travel)  le  verbe  qui  a 
donné  trauellet  troublé,  égaré  N  315,  tréc.  ma  trêvelle  e  :(aou- 
lagat  (tellement)  que  ses  yeux  étaient  éblouis  Gloss.  jii. 

Ce  second  sens  peut  être,  en  effet,  une  application  figurée 
du  mot  van,  treiiekt(cc  cocher  nous  a)  versés;  (notre  carrosse 
a)  versé  Châl.  iiis.  Ceci  est  expliqué,  Gloss.,  ji^,  comme  répon- 
dant à  trehoUia  verser,  troc'holia  chavirer  =  *trcchocliajf.  Mais 
on  attendrait  *trehoeki  ;  et  il  faut  tenir  compte  de  veller  v.  a.  et 
n.  verser,  retourner,  renverser;  la  voiture  a  vcUé,  Jossier,  Dict. 
des  patois  de  l'Yonne  (où  le  mot  est  tiré  du  lat.  vellerc^. 

Le  van.  tresuelat  ruminer  l'A.,  qui  ne  se  ramène  phonéti- 
quement à  aucun  de  ses  synonymes  bretons  connus,  et  que 
j'ai  proposé  de  tirer  de  *treus-choelat  {Notes  d'étyni.,  137-139), 
peut  être  à  treiielet  comme  le  petit  tréc.  treu^^variet  troublé, 
épouvanté  au  van.  treuariet  é  il  a  perdu  l'esprit  Ch.  ms. 

A  côté  des  autres  formes  de  ce  dernier  mot  citées  Gloss., 
717  :  trevaliet,  travaiiet,  il  y  a  encore  ireveliet,  qui  se  rapproche 
davantage  de  trauellet,  etc.  ;  mais  je  crois  que  les  points  de 
départ  sont  différents.  Sur  la  dissimilation  du  second  /-  dans 
cette  série,  cf.  Gloss.,  572,  etc.  M.  Vallée  me  signale  en  outre 
en  tréc.  traoïiailhat  tourner  comme  une  girouette  et  au  fig. 
varier,  mot  recueilli  par  M.  Even  ;  et  warian  être  dans  une 
grande  colère,  à  Coadout  (Y.  Le  Moal).  Ce  dernier  a  employé 
tarvoueliad  c\vx'c\ci:\<:x ,  pari,  d'un  homme  ivre,  Kroa:{^ar  Vreloned, 
25  septembre  1904,  p.  i,  col.  2. 

2.  Le  tréc.  treusviroh  sortir  des  limites,  dévier,  est  encore 
un  autre  mot,  dont  la  première  partie  est  breionisée  :  cf.  en 
Vendée  Irevirae,  /rmm/culbuter,  renverser,  tourner  et  retourner 


76  l''.  liiihvilt. 

une  chose,  Lalanne,  tm'irer  renverser,  retourner,  trevirc-crapatiJ 
surnom  donné  au  mauvais  laboureur,  Favre,  etc. 


XLVI.  —  PREDIRI,  PLHDERI. 

Pel.  se  demande  «  si  c'est  sérieusement  que  l'on  nomme 
en  Léon  Mantcl  Prediri,  manteau  d'inquiétudes  un  grand  linge 
que  le  Prêtre  met  sur  les  Epoux,  lorsqu'il  fait  les  mariages  »  ; 
on  lit  eur  vanlel  a  plcderi,  Mélusuic,  VII,  i86;  cf.  plus  haut, 
II,  §  7.  J'ai  soupçonné  dans  cette  expression,  Gloss.,  510,  une 
déformation  moqueuse  du  radical  de  priciiele:(,  van.  priedereah 
mariage. 

L'hypothèse  n'est  pas  nécessaire:  cf.  ce  passage  de  M.  Cha- 
piseau,  Le  folk-lore  de  la  Beance  et  du  Perche,  Paris,  1902,  II, 
124,  125  :  «  On  appelait  abrifou,  ou  couvre-fou,  le  poêle  que 
l'on  tenait  suspendu  au-dessus  de  la  tête  des  mariés,  pendant 
la  consécration  nuptiale.  » 

XLMI.  —  SJREVODEK ;  SAVODELL,  SAVADEK, 
SAÙADEN,  SAVADENKA. 

1.  Na  pebe:;^  strevoden,  quel  pêle-mêle!  se  dit  à  Châteaulin 
{Breurie^  Vreiz)-  Ce  mot  doit  être  un  mélange  de  *strei'adeii 
et  *streiuoden,  ce  dernier  venant  de  *strewadeu  par  un  change- 
ment phonétique  étudié  i?^'!'.  Celt.,  XVI,  223.  La  racine  est 
le  verbe  vannetais  sircucni,  slreaùein,  slreahein  éparpiller,  cor- 
nouaillais  siréet  (yeux)  hagards,  H.  de  la  Villemarqué,  sirci 
répandre,  éparpiller,  Trd,  etc.,  Gloss.,  662. 

2.  La  même  transformation  vocalique  est  admise,  Métn. 
Soc.  ling.,  X,  344,  pour  savodell  f.  pi.  ou  botte  de  lin  après  l'ar- 
rachage, Trd,  r=  *sau'adell  de  sao,  sav  état  de  ce  qui  est  debout. 
Ceci  est  confirmé  par  le  léon.  savadcn  pi.  -nnou  moyette  ;  en 
haut  Léon,  moyette  ordinaire  formée  de  gerbes  debout;  en 
haute  Cornouaille,  moyette  de  blé  noir,  d'où  savadenna  mettre 
en  moyettes;  M.  l'abbé  Buléon  me  signale  aussi  en  van.  de 
Pontivy  saiiaden  gerbe  de  blé  noir. 


Sur  Vf'Aymologie  bretonne.  77 

XLMII.  —  HORELL,  OUROUL,  OURLIK,  HORELLA, 
HORJELLA,  DICHORELL,  DICHORELLA  ;  C'HOARI 
C'HROLL;  PABOREL;  DOTUAL. 

1.  On  trouve  en  moy.  bret.  bord I  !  en  au  jeu  de  la  soûle. 
Grég.  donne  c'hoary  horcll  «  crossement,  jeu  de  la  crosse  en 
hyver  pour  s'échaufter  »  ;  horelladur  id.,  horeU  pi.  ()//  «  la  balle 
du  crossement  »;  horellat  pi.  et  crosser,  jouer  à  la  crosse, 
horeller  pi.  -Uryen  crosseur  ;  Troudc  horcll  m.  pi.  ou  balle  pour 
jouer  à  la  crosse;  c'hoari  aiin  horell  jeu  de  la  crosse;  jouer  à  ce 
jeu,  etc.  On  dit  en  van.  /AVt'/jeu  de  la  crosse,  et  bille  servant  à 
ce  jeu.  En  Léon,  horell  désigne  la  boule;  on  crie  horell!  quand 
elle  arrive  au  but  (ab.  Caer). 

Mil.  uis  donne  ouroul !  cri  au  jeu  de  la  crosse;  j'ai  comparé, 
Mém.  Soc.  ling.,  XI,  97,  98,  ourlik,  interjection  que  l'on  associe 
à  l'arrivée  du  chariot  de  la  Mort  (Sauvé,  Prov.  910),  et  horel 
cri  pour  mettre  son  adversaire  en  garde  ÇBar:^a:;^  Brei:{,  219). 
On  lit  dans  Le  Folk-lore  de  la  Beauce  et  du  Perche,  II,  42-46  : 
«  Jeu  de  la  Got...  Les  joueurs  se  munissent  d'une  boule  et  de 
chacun  un  bâton...  Lorsque  le  trimeux,  ou  l'un  des  trimeux, 
parvient  à  faire  pénétrer  la  got...  dans  la  grand'mère,...  chacun 
s'écrie:  oiirli,  ourli,  ourli.  ».  M.  Chapiseau  suppose  que  cela 
vient  de  au  relais,  au  se  prononçant  ou  dans  le  Perche.  Il  est 
plus  naturel  de  comparer  les  mots  bretons. 

2.  Le  Lexique  regarde  horella,  vaciller  comme  moins  bien 
conservé  que  horjella  «  qui  accuse  la  dér[ivation]  irrégulière  et 
corrompue  de  rempr[untj  fr.  horloi^e  (à  cause  de  l'oscillation 
du  pendule)  ».  Mais  le  moy.  bret.  présente  seulement  horelhij], 
horellat  vaciller,  horelladur,  horrelladur  «  croUemeht  ».  La 
langue  moderne,  à  côté  de  or^ellus  branlant  (par  ^  doux)  Nom. 
179,  a  en  van.  horgcllat,  horgcllein  (par  ^^"^  dur)  secouer,  ébranler, 
s'agiter,  branler,  trembler,  et  selon  Grég.  horiqellat  ;  le  y  paraît 
venir  du  synonyme  heja,  van.  hejc(l  secouer,  cf.  Èpenihèse,  9, 
10  (§  II).  L'histoire  du  bret.  moy.  horoloig,  mod.  horolach, 
n'offre  aucun  point  de  contact  appréciable  avec  celle  de  horella, 
voir  Notes  d'étym.,  9,  10  (V,  §  7). 


y 8  /^.  F.rnaiilt. 

Il  est  probable  que  horellajf  a  la  même  origine  que  /;o/y//; 
cf.  tréc.  </o//<i//  ballotter,  bouleverser,  de  dotu,  synonyme  de 
horell  {hai  dota;  c'hoari  dotu).  Puisque  l'anglais  to  hiirl,  au 
moyen  âge  hiirtle,  semble  récent,  il  est  possible  qu'il  vienne 
d'un  mot  celtique  apparenté  à  horell;  Pel.  compare,  non  sans 
vraisemblance,  le  gall.  cJnvareJ  javelot.  Cf.  Etudes  d'etym.,  80 
(XLVIII,  §  1).      ^ 

3 .  Roussel  DIS  donne  en  trois  articles  qui  se  suivent  :  «  horell. 
but  où  les  joueurs  de  crosse  font  parvenir  la  petite  boule  de 
bois  ou  une  pierre  qui  sert  au  jeu  de  la  crosse.  Lorsqu'elle  y 
est  rendue,  on  cric  :  orell.  Ce  jeu  se  nomme  choari-do-lu,  jouer 
à  votre  côté,  ou  grossai,  jouer  ;i  la  crosse.  Dichorella  se  dit 
lorsqu'un  des  joueurs  fait  partir  la  boule  dun  coup  de  crosse 
le  mieux  appliqué  quil  peut  dune  petite  élévation  qu'on  nomme  : 
an  dkhorell.  »  «  horella  rendre  la  boule  de  bois  ou  bille  au  but 
convenu  a  coup  de  crosse  on  crie  souvent  à  ce  jeu  :  do-tu  pe 
va^at,  à  votre  côté,  ou  avoir  un  coup  de  bâton.  »  «  horgella, 
branler  chanceler  être  prêt  à  tomber  »  ;  et  par  ailleurs  : 
«  erella  v  :  orella,  orgella,  chanceler,  être  chancelant  et  prêt  a 
tomber  »  ;  «  orell  v  :  horel  »  ;  «  orgellat,  chanceler,  hocher  »  ; 
«  dichorella  »  (sans  traduction  et  hors  de  sa  place  alphabétique, 
après  «  digocha  décocher  »)  ;  «  dotu  jeu  des  jeunes  garçons  que 
nous  appelions  en  français  jeu  de  la  crosse.  C'hoari  dotu  jouer 
a  la  crosse.  Dotu  est  pour  doh-tu  d'ho-tu  a  votre  côté.  Ceux  qui 
jouent  a  ce  jeu  crient  souvent  d'ho  tu,  à  votre  coté,  de  votre 
côté.  Chaque  joueur  ne  devant  fraper  le  petit  morceau  de 
bois  que  Ion  fait  aller  dun  bout  a  l'autre  quil  ne  soit  tourné 
de  son  côté,  y  ayant  deux  bandes  qui  jouent  lune  contre  l'au- 
tre. » 

L'explication  du  cri  par  Pel.  se  ressent  trop  de  ses  préoccu- 
pations étymologiques  :  «  On  pose  cette  bille  sur  une  petite 
élévation  prête  à  en  tomber,  et  l'un  des  joueurs  la  fait  partir 
d'un  coup  de  crosse  le  mieux  appliqué  qu'il  peut,  en  criant  tort 
Horell  Horell;  c'est-à-dire  qu'elle  ne  tient  plus  à  rien,  qu'elle 
a  été  si  chancelante,  ou  si  peu  stable,  qu'il  lui  a  été  fort  aisé 
de  la  faire  sauter.  » 

Dichorella  se  dit  au  figuré  dans  dichorella  c  heiin  da  uuan  bennag 
battre  quelqu'un  {Breurie:;^  Vrei~),  littéralement  lui  déplacer  la 


Sur  l'Êtymologie  bretonne.  79 

tête  par  un  coup  violent.  Ceci  doit  venir  de  *disorcUa  pour 
*dis-horeUa . 

Un  autre  composé  de  ce  mot  est,  d'après  Roussel  cité  par 
Pel.,  tiiit-orell  «  tout  ce  qui  est  prêt  à  tomber...  ces  deux  paroles 
signifient  coup  "pour  ébranler  ».  Pahorcl  f.  :  «  rei  er  hahorcl 
donner  un  coup  bien  appliqué  »  Mil.  ms  est  plutôt  parent  de 
l'argot  rochois  tahorcn  coup,  Rcv.  CcU .,  XV,  359,  peut-être  ^wcc 
mélange  de  pahor  chardonneret. 

4.  La  BiritriCy  Firi:^  signale  un  autre  nom  du  jeu  de  crosse  : 
choari  c'hroll.  Il  peut  venir  de  *c'boari  (a)r  c'hroU,  cf.  Études 
d'étym.  brd.,  66,  6j  {n"'  XXXI,  XXXI  bisy,  cf.  v.  fr.  croUe 
ébranlement,  secousse. 

On  dit  à  Pontivy  hoari  kros  ;  sur  ce  mot,  voir  Et.  d'étym., 
5  5  (XXI,  §8). 


XLIX.  —  KOLC'H,  KOLO;  BOLCH;  TOLCHAD; 

DALCHER,    DALEER,    DALCHAR,   DALCHERIEN, 

DALCHIDI  ;  BARR-SKUBEROU. 

1.  Coh'h  donné  comme  synonyme  de  colo  paille.  Nom.,  57, 
est  expliqué  comme  venant  de  *colf,  Gloss.,  113,  378,  cf.  Notes 
d'étym.,  99,  109,  ri6,  122.  Il  convient  d'ajouter  que  le  passage 
a  été  facilité  par  le  mot  de  sens  voisin  bolclj  cosse  de  lin  Gloss., 
73  ;  polc'hcn  pi.  polc'h,  holc'hen  pi.  bolc'h  cosse  de  lin,  bolc'hcii 
pi.  boJcl)  gousse  de  lin,  dcmç:^il  var  ar  bolc'h  danser  sur  le  lin 
pour  l'égousser,  tcniia  ar  bolc'h  égousscr  du  lin  Gr.,  van.  dibol- 
hein  éboguer,  ôter  l'enveloppe  des  châtaignes  (ab.  Le  Guya- 
der).  Suivant  une  observation  de  M.  l'abbé  Biler,  on  appelle 
en  Goello  kolcl)  l'enveloppe  du  lin  sans  la  graine,  et  bolc'h  la 
graine  avec  l'enveloppe. 

Il  faut  noter  aussi  le  tréc.  tolc'had  brins  qui  sortent  des 
oreillers  de  balle,  lorsque  cette  balle  est  vieille  (syn.  de  marc'ho 
pell),  Even;  cf.  van.  lolgueenn  î.  pi.  tolguatt  éhogue,  didolgueen- 
nein  éboguer  l'A.,  à  Sarzeau  dolien  quisten  coque  de  châtaigne, 
dolien  cjueneilen  coque  de  noix,  selon  Ch.  ms. 

2.  Un  changement  inverse  (cf.  Gloss.,  377,  378)  paraît  se 


8o  E.  Eiihiult. 

produire  entre  ihih'her  support,  notaninicnt,  en  basse  Cor- 
nouaillc  (Châteauncuf  du  Faou),  le  support  sur  lequel  on  met 
l'écuelle  à  fiiire  les  crêpes,  et  dâljèr  id.,  mot  traduit,  avec  un 
signe  de  doute,  «  table  de  nuit  »  dans  les  Soniou  Brci:^-I:;^cl, 
II,  i66  (Chanson  de  la  soupe  au  lait).  Ici  encore,  la  phonétique 
a  pu  être  aidée  par  l'association  des  idées  :  cf.  tvéc.  pofer  pot  de 
fer,  marmite  Gloss.,  568.  Sur  un  quiproquo  entre  melved  et 
merc'hed,  voir  Mélusine,  V,  188. 

On  dit  aussi  dalc'har,  par  assimilation  vocalique,  cf.  plus 
haut,  XLIII,  §  2.  Le  suffixe  est  celui  des  noms  d'agent,  qui 
sert  en  même  temps  pour  les  instruments;  cf.  tréc.  dak'hericn 
parrain  et  marraine  (ceux  qui  tiennent  l'enfant  aux  fonts  bap- 
tismaux), à  Carnoet  =^  dalchidi,  delchidi,  à  Plounévez  Moëdec 
et  Belle-Isle  (V'allée).  On  peut  comparer  scnhcr  balayeur  Gloss., 
6r6,  à  côté  de  harr-shuber  branche  pour  balayer,  balai,  plur. 
en  bas  Très,  harr-shuhcrou . 


L.  —  DERCH ;  DALC'H;  GWERCH ;  POURC'HENN, 
NOAZ  PIDIBOULCH  ;  IMBOURCH,  IMBOURC'HI ; 
MA  lOULC'H. 


1.  A  l'article  derch,  Gloss.,  151,  152,  il  convient  d'ajouter 
les  formes  suivantes  :  tréc.  a  :ierc'h  (être)  à  pic,  perpendiculaire 
(Even)  ;  haut  corn,  hoat  dek'h  bois  dur,  an  delch  le  cœur  du 
chêne  (ab.  Perrot).  VI  a  pu  s'introduire  ici  par  analogie  avec 
le  verbe  derc'hel,  dissimilé  de  dek'hel  :  cf.  pet.  tréc.  dclc'h  hrago 
et  derch  hrago,  un  peu  d'embonpoint,  de  quoi  retenir  les 
culottes,  au  lieu  de  dalc'h;  on  dit  en  Trég.,  par  exemple, 
n'eus  kel  a  dalc'h  en  e  ^ioiihar,  il  n'y  a  pas  de  force  dans  ses 
jambes,  elles  ne  peuvent  se  soutenir. 

2.  Je  ne  vois  par  ailleurs  de  changement  d'er  en  el 
devant  c'h  que  dans  le  haut  tréc.  givelc'h  vierge  (adj.),  où 
il  s'expliquerait  également  par  l'analogie:  cf.  giuelc'hi  laver, 
giuclc'h  lave,  il  lave;  il  ne  passe  pas  au  dérivé  g-werc'he:^  une 
vierge. 


Sur  rf'Aymologie  bretonne.  8 1 

J\ii  entendu  autrctois,  dans  une  chanson  trécoroise,  l'expres- 
sion yclc'h  d'cur  bclck,  qui  est  soit  une  combinaison  de  yculc'h 
et  de  serc'h,  au  sens  de  ce  dernier,  soit  une  simple  variante 
de  yeulc'h,  avec  le  sens  de  «  fiancée  à  un  clerc  qui  est  devenu 
prêtre  ». 

3.  Nous  avons  vu  (n*^  XXVI)  que  xchIc'Ij  est  une  forme 
trécoroise  de  yourc'h  chevreuil,  qui  est  devenu  aussi  wiilc'h 
fille  aimant  la  danse,  etc. 

Un-fait  semblable  se  montre  dans  le  h.  tréc.  iioa:^  pidiboulc'h 
tout  à  fait  nu,  cf.  noa^  pilh,  }ioa:y-pourh,  //(W~  pilh  poiirc'h,  noaz^ 
pilh-dihiiilh,  id.,  diboiircho,  dibourc'ha  dépouiller,  pourcha 
pouiller,  vêtir  un  habit,  pourc'b  m.  partie  d'un  habit,  de  quoi 
se  couvrir  Gr.  Ici  le  phénomène  est  plus  ancien  :  le  moy.  br. 
pourchen  mèche,  qu'on  ne  saurait  séparer  de  pourc'b,  est  dans 
le  Nomenclator  poukhat,  Gloss.,  509.  Grég.  donne  poule  henn 
pi.  ou  Qipourc'henn  p\. pourc'had  mèche  de  chandelle  (non  allu- 
mée), scJœrigenu  ur  bourc'henn  lumignon;  Châl.  ms  ur  borhcii 
goleu  alhimet  id.,  etc.  L'r  doit  être  antérieur  :  j'avais  rapproché 
l'irl.  cuilc  roseau,  cuilce  toile,  M.  Stern  compare  avec  plus  de 
vraisemblance  l'irl.  cuirce  nœud,  gaél.  cuircinn  coiffure  {Ziscbr. 
f.  ce! t.  PbiJoL,  III,  442).  Voir  mon  Dictionnaire  breton-français 
du  dialecte  de  Vannes,  v.  porbcn,  porrad. 

4.  Mil.  ms  donne  «  inibourc'b,  s.  m.,  pi.  iinbourc'bou,  re- 
cherche, enquête,  perquisition,  examen,  fouille  »  ;  «  imbour- 
chi,  v.  act.  et  neutre,  fouiller,  fureter,  examiner,  rechercher  et 
de  plus  guérir  ».  Cette  dernière  acception  ne  viendrait-elle  pas 
d'une  mauvaise  lecture  d'une  note  portant  «  quérir  »  ?  Le  mot 
rappelle  le  van.  imboulgein,  instiguer,  synonyme  de  soliteiu 
(solliciter),  Châl.  nu  :=  fr.  * em- bouger  ;  mais  ceci  ferait  attendre 
*imboulch  par  cb  français.  Faut-il  supposer  une  provenance 
directe  de  *im-bull(i)care,  cf.  prov.  bolegar  ? 

5.  Ma  ioulc'h  banne  pas  une  seule  goutte,  Gloss.,  406,  vient 
de  7nar  ioul  par  métathèsc,  avec  confusion  des  sons  r  et  c'b, 
cf.  Epentbése,  15  (§  18);  aucun  mot  breton  ne  finit  en  //'.  Deux 
phénomènes  du  même  genre  ont  lieu  dans  (ur  voue:()  'oa  dili 
a  bec'bet,  Gwer^iou  Brei^^I^el,  I,  266,  au  lieu  a  oa  deliberel  (une 
voix  qui  était  délibérée,  ferme),  ibid.,  II,  r68,  cf.  Études  van- 
netaises,  30. 

Revue  CeUicjue,  XXVI.  .  6 


82  ^.  F.rnault. 


LI.  —  Langaj  kemexèr;  GOUAM  ;  MISOX,  MISOUX  ; 
KACHEL;  LAGAD  MARH  ;  ME  JOKDR  KUR- 
DE N  ;  GUILHEU;  OLIÉR,  OLIÉRIG  ;  ALANIG, 
AEANÎK;  KOLAZ  ;  PERODIC  ;  KOURAUJ);  GOR- 
NI:Z,  GOARXÉZ. 

1.  M.  l'abbé  P.  Le  Golf,  Tan  des  auteurs  de  la  Grammaire 
vannelaise  et  des  Exercices,  livres  si  précieux  pour  l'étude  de  ce 
dialecte  breton,  avait  bien  voulu  me  signaler,  parmi  d'autres 
importantes  additions  à  foire  à  mon  Dictionnaire  vannetais-fran- 
çais,  l'expression  langaj^  kenienér  (langage  de  tailleur),  pour  dire 
«  argot  ».  Je  lui  exprimai,  à  ce  propos,  mon  regret  de  n'avoir 
pu  obtenir  le  moindre  spécimen  de  la  langue  mystérieuse  que 
les  tailleurs  de  Bretagne  parlent,  dit-on,  entre  eux.  Peu  après, 
mon  aimable  collaborateur  m'indiquait  quelques  mots  et 
expressions  appartenant  au  jargon  des  tailleurs  vannetais,  de 
la  région  de  Locminé.  Puis  il  me  faisait  parvenir  une  liste 
plus  ample  de  mots  et  de  phrases  recueillis  par  M.  Donerh, 
vicaire  de  Languidic.  Au  mois  de  septembre  dernier,  il  me 
mena  chez  son  frère,  M.  l'abbé  Henri  Le  Goff;  celui-ci  me 
donna  d'autres  renseignements  relatifs  au  langaj  kenienér  à  PIu- 
méliau,  renseignements  qu'il  a  bien  voulu  compléter  encore 
dans  la  suite.  Je  ne  saurais  trop  les  remercier  tous  de  m'avoir 
si  obligeamment  fourni  la  matière  des  études  qui  suivent,  sur 
une  langue  conventionnelle  intéressante,  et  qui  est  en  voie 
de  disparition  rapide. 

2.  Voici  les  expressions  données  par  M.  P.  Le  Gofl  : 
pien  cidre  ;  piart  e  Tclaul  vous  êtes  ivre  ; 

er  hûurau  hou  telou  le  maître  vous  tancera,  er  goninielleii  hou 
teloii,  la  maîtresse  vous  tancera  ; 

graîi  er  siér  pomme  de  terre  ; 

ttr  mison  gorné:;^  un  joli  garçon,  //;■  niison  kach  un  vilain  gar- 
çon, nr  visoncl  gorné:^  une  jolie  tille. 

I .  Je  garde  l'orthographe  vannctaise  :  mi  et  on  ont  le  son  nasal  à  la  fin 
des  mots  et  devant  les  consonnes,  sauf  n. 


Sur  l'P.tymologif  bretonne.  8  ^ 

Il  remarque  que  le  mot  niisoii  garçon  se  dit  aussi  parfois  dans 
le  langage  commun  :  (/('//  é  hou  iiiison  g(iioh  ?  votre  garçon  est-il 
venu  avec  vous  ?  et  rapporte  à  kach  vilain  l'expression  de  Baud 
koh  kachcl  personne  bonne  à  rien,  sans  adresse  ni  activité. 

Enfin  il  signale  comme  du  langage  commun,  mais  pouvant 
provenir  du  langaj  kenienér  :  lagad  iiiarb  (œil  de  cheval)  =  cinq 
francs;  me  iondr  kordcn  (mon  oncle  la  corde),  gendarme; 
Gnilhcn  (Guillaume),  loup  ;  Oliér  (Olivier),  coq  ;  KoJa:^^  (Nico- 
las), renard  (^AJanik^  serait  plus  particulier  au  jargon  des  tail- 
leurs). 

3.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  anciennement  attesté  dans  tout  ceci, 
c'est  er  ^onmelkn  la  maîtresse,  cf.  goevi,  gonimel  femme,  maî- 
tresse de  maison  dans  la  liste  de  M.  Donerh.  Gommellen  dérive, 
à  la  façon  bretonne,  de  gommel  ^=  gwammel  femme  mariée, 
mère,  femme,  plur.  gimmele~et,  dans  l'argot  trécorois  des  chif- 
fonniers et -couvreurs  de  La  Roche-Derrien,  voir  Rn'.  Cclt., 
VII,  44;  IX,  370,  371;  XIV,  271  ;XV,  339,  340;  XVI,  213, 
2T),  217.  Goeni  répond  au  sim^At  goam,  goiiain  «  la  femme, 
parlant  d'une  femme  mariée,  en  termes  de  mépris  ou  de  rail- 
lerif  »  ;  «  la  temme  fera  carillon.  Gouain  a  ray  trous,  giïarn  a 
yello  drcist-penn.  (Hors  ces  expressions,  et  semblables,  le  mot 
de,  gouaiu,  n'a  plus  d'usage  que  dans  l'argot,  où  il  signifie, 
femme.)  »  Grég.  ;  le  Nomcnclator  a  gouam  neue:^  eureugcl  la 
nouvelle  mariée,  p.  12,  et  gouam  paillarde,  p.  327;  Roussel 
ms  porte  :  «  gwam.  Se  dit  dune  femme  de  ménage.  Terme  bas 
familier  dont  un  homme  se  sert  parlant  de  sa  femme  »  ;  cet 
article  manque  au  dictionnaire  de  D.  Le  Pelletier.  M.  du 
Rusquec  tire  à  tort  goamm,  givamm  femme  mariée  de  giuo-  et 
mamm  mère;  M.  d'Arbois  de  Jubainville  a  montré,  Rcv.  Cell., 
n,  141,  que  ce  mot  vient  de  *vambâ  =  gothique  vamba  «  ven- 
ter, utérus  ».  Voir  Gloss.,  264,  265.  On  attendrait  plutôt, 
avec  l'article,  er  *hommellen,  mais  la  mutation  douce  du  g  n'a 
pas  toujours  lieu  en  vannetais;  M.  Donerh  donne,  du  reste, 
er  hommel  la  maîtresse  de  maison.  La  prononciation  koumel, 
komel,  attestée  par  M.  H.  Le  Gofi",  s'explique  par  cette  ambi- 
guïté du  0'^  qui  peut  être  la  mutation  faible  d'un  ^;  cf.  aussi  tréc. 
goustel  et  koustel,  XLI,  §  r,  et  Mém.  Soc.  ling.,  X,  342,  343. 

4.  M  son  garçon,  d'où  le  fém.  //;-  visonel  une  fille,  est  traduit 


84  ^-  F-rnauU. 

«  cnflint  »  avec  plur.  niisoned,  par  M.  Donerh,  «  petit  enfant, 
fils,  garçon,  plur.  misoniiaj  »  par  M.  H.  Le  Golf,  et  a  pénétré 
dans  le  langage  commun.  C'est  le  mot  de  l'argot  rocliois 
minson  mauvais;  mal  portant;  mal;  non;  d'où  minsoner 
pingre,  imbécile,  ni itisonares  sotte,  miùsonajo  mauvaises  actions, 
offenses,  minsonel  fâché,  minsonardi,  -tiein  taire  des  bêtises, 
ofîenser,  mihsonardaj  chose  mauvaise,  une  bête  en  général, 
niinsoiiardoi  femme  laide,  sans  soins,  Rev.  Ccll.,  VII,  46; 
XIII,  353  ;  XIV,  268-270,  272,  274,  276,  280,  282;  XV,  340, 
344,  356;  XVI,  213,  215-217;  de  l'argot  français  idi  iiiitiçon 
d'artifaille  un  petit  morceau  de  pain,  cf.  marseillais  minçoun 
un  peu  mince,  assez  mince,  grêle,  svelte,  Mistral.  Ce  mot 
est  aussi  entré  dans  le  breton  de  Léon,  où  Milin  ms  signale 
inisoun,  mison  adj.  et  subst.  méchant,  polisson,  garnement, 
espiègle,  pari,  des  jeunes  enfants;  voir  mes  Notes  d'étyni.  brel., 
14,  15  (n"  6).  M.  Even  a  aussi  recueilli  en  tréc.  l'expression 
c'hoarl  mison  jouer  mal. 

5.  A  kach  vilain,  d'où  à  Baud  hoh  kachel,  personne  bonne 
à  rien,  sans  adresse  ni  activité,  se  rapportent  ces  notes  de 
M.  Donerh:  kach  mauvais,  méchant;  ur  ^achcl  une  mauvaise 
fille,  une  personne  hardie;  hachot  mauvais  garçon;  kachcri  f. 
mauvaises  gens:  ur  vaden  niisoned  kacheri  une  troupe  d'entants 
méchants.  M.  H.  Le  G.  donne  kach  mauvais,  kachaud  mé- 
chant, kachel  méchante. 

Ces  mots  sont,  je  crois,  de  la  famille  du  tranç.  cacher:  cf. 
cache  adj.  qui  fait  des  cachotteries,  «  jamais  j'n'ai  vu  queuqu'un 
d'si  cache  que  vous  »,  Jaubert,  Gloss.  du  centre  de  la  France; 
franc,  cacherie  (soin  de  se  cacher,  Littré),  cachotterie;  bret.  coa- 
chet  (homme)  caché,  dissimulé  Grég.,  van.  lagad  koachet  regard 
sournois,  Gloss.,  176.  Le  v.  franc,  avait  aussi  cachons  cachottier, 
sournois  God. 

6.  Lagad  marh  (œil  de  cheval),  pièce  de  cinq  francs  est  une 
expression  analogue  à  lagad  ijen  (œil  de  bœuf)  id.  en  argot 
rochois,  lagad  ejon  en  petit  Tréguier,  lagad  ejen  en  Léon,  de 
l'ancien  argot  français  ^/7  Jt' ^«'///id.,  Lucien  Rigaud,  Diction- 
naire d'argot  moderne,  Paris,  1881  ;  cf.  le  fourbesque  ou  argot 
italien  occhio  ou  lampante  di  civetta  (œil  de  chouette),  écu, 
ducat,  Francisque-Michel,  Études  de  philologie  comparée  sur  Far- 


Sur  rËtynwlogir  bretonne.  85 

got,  Paris,  1856,  p.  430,  431  ;  voir  Rcv.  Cclt.,  VII,  45  ;  XIV, 
273. 

7.  L'expression  nw  ioinir  kordcii  (mon  oncle  la  corde),  gen- 
darme, se  trouve  deux  fois  au  singulier  dans  une  chanson 
recueillie  à  Guéméné-sur-Scorff  et  publiée  par  M.  Loth,  Rcv. 
Celt.,  VII:  me  yont  karden  (lisez  kordeii),  me  yont  korden,  p. 
193;  plur.  me  yoiitoïc  korden,  p.  194.  On  peut  comparer  en 
argot  français:  ivicle,  concierge  de  prison,  F.  Michel  (fém. 
onclesse,  L.  Rigaud),  marchand  de  lacets  gendarme,  F.  Mich.  ; 
gendarme  à  la  poursuite  d'un  voleur,  L.  ^\g.;  passe- lacet  s, 
gendarme  Aristide  Bruant,  Dictionnaire  français-argot,  Paris, 
1901,  etc.  ;  argot  rochois  ma  ponton  Jah  (mon  oncle  Jean),  le 
diable,  Rev.  Celt.,  XV,  353. 

8.  Gnilheu,  nom  du  loup,  est  déjà  dans  le  dictionnaire  fran 
çais-vannetais  de  Cillart  qui  donne,  p.  vu,  giiillcu  comme  du 
mauvais  breton  usité  à  Ambon  (district  de  Vannes)  au  lieu  de 
bleye  loup.  L'argot  rochois  a  de  même  Giuilhoïk,  cf.  Rev.  Celt., 
VII,  44.  Le  P.  Grégoire  traduit  «  loup  »  hlei':^,  van.  hley,  puis 
guilhou,  giiïlhaouicq  ;  à  «  jeune  loup  »,  il  ajoute  que  «  burles- 
quement,  on  dit  :  guïlhaouïcq  ar  blei^^  »  ;  à  «  Guillaume  »  on 
lit  :  «  Guillaume  est  le  nom  burlesque  du  loup  et  vieux-guil- 
laume,  celui  du  diable.  Guïlhaoïi,  ha  guïlhaouïcq  a  rear  eus  ar 
blei^,  hac  an  diaul  a  chalvér  guïlhou-go^  »  ;  à  Alain  :  (on  donne 
le  nom)  «  de  Guillaume,  au  Loup  :  gïlillou  ar  blei^^.  gHillaoiiic 
ar  Blei^  ».  Le  Gonidec  dit  de  giuilou,  giailaou  m.  pi.  giuiXaoïied 
par  /  mouillé  :  «  C'est  un  nom  que  les  Bretons  donnent  au 
loup,  par  superstition  »,  et  il  y  voit  avec  raison  le  correspon- 
dant du  franc.  Guillaume,  cf.  Gloss.,  305.  La  superstition  sup- 
posée est  sans  doute  celle  dont  parle  D.  Le  Pelletier,  v.  louss, 
à  propos  d'une  autre  bête,  le  blaireau  :  «  on  n'ose  la  nommer 
par  son  nom...,  de  crainte  que  s'entendant  nommer,  elle  ne 
vienne  faire  du  mal,  comme  étant  appelée  »  ;  cf.  v.  câe^rell. 
Mais  on  joint  souvent  au  sobriquet  le  vrai  nom.  Troude  dit 
que  Gu'illaouik  est  «  un  des  noms  que  les  poètes  ont  donné 
au  loup  »,  et  cite  l'expression  Gunllaouik  ar  blei:(^.  Mil.  ms 
porte  aussi  Laou  ar  Blci:;^.  On  lit  en  cornouaillais  Guillaou-  ar 
Blei^  et  Guillaou,  Bar~a:^  Brei::^  202.  M.  du  Rusquec  a  :  Giuillou 
m.   nom   donné  au  loup.  On  dit  de  même  en  haut  breton 


86  E.  Ernauit. 

Glaiimc,  et  Glaumc  le  Leu,  P.  Scbillot,  Traditions  et  supcrst.  de 
la  Haute-Bretagne,  II,  105-106.  Voir  Rev.  Celt.,  XtV,  220. 

9.  D.  Le  Pt'l.  donne  gwillou  goclan,  grande  mauve  ;  de 
même  Le  Gonidec,  qui  écrit  gwilou  (par  /  mouillé).  Roussel 
VIS  porte  :  «  oriou,  guelan,  guillou  oiseau  de  mer.  grande 
mauve  ».  Peut-être  y  a-t-il  là  un  mélange  des  deux  autres 
noms,  oriou  et  giuelan;  cf.  Gloss.,  453. 

10.  Oliér  coq  se  dit  aussi  en  argot  de  la  Roche  :  Olier,  Rev. 
Celt.,  XV,  355.  Le  diminutif  oZ/VV/V  désigne  en  vannetais  le 
rouge-gorge. 

11.  Al  a  nig  comme  nom  du  renard  est  bien  connu  hors  de 
Vannes.  Grég.  porte  :  «  Petit  Alain.  Alanic.  (c'est  aussi  le  nom 
qu'on  donne  au  Renard:  Alanic  al  loiiarn...)  »;  Troude  : 
«  Alanik...  s'employe  en  poésie  pour  désigner  le  renard  »  ; 
M.  du  Rusqucc:  «  renard...  alanik  m.  pi.  alaniged,  de  lan, 
nom  propre  AUain  »  ;  puis  dans  son  second  livre  :  «  alanik 
sm.  Nom  donné  par  les  chasseurs  au  renard  »,  où  il  sépare  à 
tort  le  mot  du  nom  propre  Alanik,  diminutif  d'.^/rt»  Alain,  en 
y  voyant  le  v.  franc,  alan  gros  dogue.  Cf.  Alanic  ar  louarn, 
de  Goësbriand,  Fables,  1836,  p.   15;  Bar:(a^  Brei:{,  120,  etc. 

M.  Vallée  m'a  appris  qu'en  Cornouaille  on  dit  alanik,  pi. 
alaniget  rouge-gorge;  on  dit  aussi  Alanik  jave-ru,  ou  Alanik 
kof-ru  (=  le  petit  Alain  à  gorge  rouge). 

12.  Je  ne  trouve  point  par  ailleurs  Kola::^  au  sens  de  renard. 
Le  Catholicon  donne  simplement  Nicholas,  Nicolas  Nicolas  ; 
Grég.  a  Nicolas,  Colas  Nicolas,  dim.  Nicolasicq,  Colasicq, 
Colaïcq;  J.  Moal,  Supplém.,  17:  léon.  Nikola:(,  Kola:{,  tréc.  et 
cornouaillais  Kola  ;  dim.  Kola:^ik,  Kolaik  ;  cf.  Gloss.,  ^{46. 
M.  Donerh  dit  qu'une  seule  personne  a  donné  pour  Kolas  le 
sens  de  coq. 

13.  Un  autre  sobriquet  vannetais  du  renard  est  perodic,  que 
le  dict.  de  l'A.  donne,  p.  vu,  comme  du  «  mauvais  breton  » 
usité  à  Pluvigner.  Ce  doit  être  le  nom  propre  Perrodic  (dérivé 
breton  de  Perrot),  Gloss.,  486  ;  cf.  haut  breton  Pierre  le  Renard, 
Sébillot,  Trad.  et  sup.,  II,  116. 

14.  Les  autres  mots  énumérés  ci-dessus  (§  2)  semblent  spé- 
ciaux au  langaj  kemenér.  Peut-être  gran  er  stér  pomme  de 
terre  est-il  littéralement  a  grains  de  la  rivière  »,  avec  jeu  de 


Sur  rEtymologic  bretonne.  87 

mots  par  à  peu  prcs  entre  stcr  et  le  franc,  terre  (cf.  argot  rochois 
terk  terre,  Ra'.  Celt.,  XV',  351,  361). 

Er  boiirau  est  écrit  par  M.  H.  Le  Goff  kouraut,  koiirand, 
maître  de  maison,  mari,  fém.  kouranten  femme,  épouse;  je  ne 
sais  si  c'est  le  même  mot  que  coiirean,  employé  par  l'auteur 
de  Guionvac'h,  Paris,  1835,  p.  12:  «  la  lune  tombait  dans  le 
coureau  de  Croix  »,  et  expliqué  par  lui,  p.  362  :  «  bras  de  mer 
compris  entre  une  île  de  forme  alongée  et  la  pleine  mer  ». 

Gortiéy^  joli,  est  écrit  par  W.  Le  G.  goarné::^  beau,  bon  ;  cf. 
argot  roch.  gourd  bon,  bien  Rev.  Celt.,  VII,  43  ? 

Je  ne  vois,  par  ailleurs,  d'origine  probable  que  pour  pieu  et 
piart,  que  nous  allons  étudier. 


LU.    —   Langaj   kemenér  :    PI,    PIEN,    PIART;   -EN  ; 

BAKEN,    PAUFEN,    VREN,    VRENNEK,    BRIE, 

■      TABLEN,   HARTEN,  LANCHEN,   TARTENN-EK, 

EOK  ;  EANDEN,    EANARD,    CHANARD,    FAN- 

EAX  ;  JUDENNEIN. 

1.  A  pien  cidre,  piarl  ivre  (t*.  Le  Gotf)  il  faut  ajouter:^/ 
m.  cidre,  boisson,  piennek  ivre,  piennour  ivrogne,  piennouré:^ 
ivrognesse  (H.  Le  GofT)  ;  pi  cidre,  piard,  piardoitr  ivrogne, 
piardein  s'enivrer  (Donerh).  Ces  mots  manquent  à  l'argot 
rochois.  Ils  viennent  de  l'argot  français,  qui  a:  pie  f.  boisson, 
pic  fantoche  cidre;  piardc  f.  boisson,  picr  boire,  G.  Delesalle, 
Dict.  argol-franç.  et  franc. -argot,  Paris,  1896;  pie  f.  vin,  pier 
boire  F.  Michel  (qui  remarque  que  ce  verbe,  «  donné  à  l'argot 
par  Bouchet  et  Oudin,  faisait  autrefois  partie  de  notre  langue 
populaire,  »  et  qui  cite,  p.  440,  pio  vin  en  argot  espagnol). 
A.  Bruant  donne  comme  d'ancien  argot  ^/V  et  piarde  boisson. 
Cf.  pia  boire,  dans  les  Alpes,  piaire  grand  buveur.  Mistral; 
V.  franc,  pie,  pye  f.  action  de  boire,  boisson  God.,  etc.;  on 
connaît  encore  l'expression  «  humer  le  piot  »,  employée 
par  Rabelais  (Gargantua,  I,  7). 

2.  Nous  avons  vu  plus  haut,  dans  gommcllen  de  goniniel, 
femme,  maîtresse  de  maison,  la  même  dérivation  que  dans 


88  £.  Ernatilt. 

pien  de  pi.  En  voici  d'autres  exemples  (les  mots  cités  désormais 
sont  recueillis  par  M.  Donerh,  sauf  indication  contraire): 

hakcn  tabac,  bakemin  fumer  H.  Le  G.,  de  *tabaken  avec  apo- 
cope (cf.  van.  iahaquein  «  petuner  »  Ch.  nis),  comme  dans 
vrcn,  vrcnnck,  adj.  pauvre  H.  Le  G.  de  *pauvren  d'où  aussi 
paiifcn  un  pauvre  H.  Le  G.  (cf.  argot  roch.  Ide:^  crêpes  du  fr. 
galettes,  etc.  Gloss.,  326),  voir  LVIII,  §  i; 

brif(.,  et  brifen  f.  repas  Don.,  brifein  manger,  brijein  pi  boire 
du  cidre  K.  Le  G.,  argot  rochois  brif  pain,  pet.  trécorois  brif 
morceau,  ce  qu'on  mange,  du  v.  fr.  brife,  resté  en  picard,  Rcv. 
Cclt.,  VII,  42;  XIV,  278;  argot  franc,  briffe  pain  Dclvau, 
Delesalle,  Bruant,  gras-double;  nourriture,  L.  Rigaud;  briffer 
manger,  «  depuis  longtemps,  ce  mot  est  populaire  »,  F.  Mi- 
chel, cf.  v.  franc,  briffcrie  gloutonnerie,  briffant,  brifaiil  glouton 
God.,  marseillais  hrifa,  bifra  bâfrer,  manger  goulûment,  brifo 
f.  bâfre,  mangerie,  Mistr.,  etc.  ; 

tahlen  f.  table  :  é  ma  er  vrif  ou  cr  vrijen  ar  en  dablen,  le  repas 
est  sur  la  table  Don.,  ar  dablen  sur  la  table  H.  Le  G.,  argot 
rochois  tnblcn   id.,  en  van.   tableau,  image,  Rcv.   Cclt.,  XV, 

359; 

harten  habit,  cf.  rochois  hard  hardes,  vêtements,  Rev.  Celt., 
XVI,  232,  M.  H.  Le  G.  a  halbeu,  habeii  hardes,  pour  *  ha  l  de  11, 
avec  mélange  du  fr.  habit; 

lanch,  lanchen  eau  Don.,  lanchen  eau,  pluie  H.  Le  G.,  de 
l'argot  fr.  lance,  ance,  fourbesque  len^a  F.  Mich.,  etc.  (pour 
l'échange  des  sons ç  et  ch,  cf.  planche  et  piencc  vin,  F.  Mich.); 
voir  XLI,  §  I  ; 

liten  lit,  nuitcn  nuit  Don.,  H.  Le  G.;  bcuren  beurre,  filen 
fil,  frèden  le  troid,  krepen  crêpe,  nosen  noce,  scrvaten  servante, 
siièf en.  so\ï,  lartennek  qui  est  en  retard  Qartè:^  tard),  H.  Le  G. 

3.  Dans  fok,  fogcn  feu  Don.,fogen  \à.,  Joqennek  fier,  orgueil 
leux  H.  Le  G.,  la  gutturale  provient  peut-être  d'une  forme  du 
midi,  cf.  foc,  fioc,  ftioc,  etc.,  Mistr. 

4.  Fan  et  fanden  beurre  Don.,  fandaut  H.  Le  G.  viennent 
de  l'argot  iranç.  fondant  id.  F.  Mich.,  etc.,  cf.  Rev.  Celt.,  XV, 
342,  343  ;  la  correspondance  parait  avoir  été  troublée  par  l'in- 
fluence de  quelque  autre  mot. 

Cette  syllabe  se  retrouve  dans  chelch  fanard  lait  doux  ;  fanard 


Sur  l'Étymologie  bretonne.  89 

chat  Don.,  fcnard,  chanard  H.  Le  G.,  qui  doivent  tenir  à  la 
même  tamille  (chose,  bête  onctueuse). 

Faufan  veillée  semble  différent;  cf.  le  normand /a»/7^^;z(T, 
poitevin  Janfouincr  bégayer,  parler  peu  distinctement  par  suite 
d'un  vice  de  conformation  de  la  langue  ou  du  palais  (de  Cham- 
bure,  Gloss.  du  Morvaii,  v.  faiifoiiine)  ?  Déliées  ou  non,  les 
langues  ne  restent  pas  inactives  pendant  une  veillée. 

F.  Michel  donne  fanfouiner  priser,  fanfouineur  priseur,  mais 
fonjé,  fonfièrc  tabatière;  L.  Rigaud  fanfe  et  fonficre;  Delesalle 
fanfe,  fanjîcre;  ce  dernier  voit  dans  fanfouiner  une  onomatopée 
imitant  l'aspiration  du  tabac.  M.  Bruant  a,  entre  autres  tra- 
ductions de  «  tabatière  »  :  fanfe,  fauficre,  fanfouine,  fauve,  faujc, 
fauffe,  fausse,  fauve,  fonfe,  fonfière;  il  donne,  d'autre  part,  yi'/^/- 
nard  insinuant.  Il  y  a  donc  eu  échange  entre  les  sons  an  et 
on;  ci.  le  rapport  de  fand-en  à  fond-ant.  Quant  à  la  variante 
chanard,  elle  rappelle  chouine  tabac  à  priser  Delesalle. 

5.  Le  suffixe  en  paraît  encore  dans  mokenein  se  moquer, 
niokenour  moqueur,  fém.  niokeneré:^^,  de  mok  moquerie  Don. 
Çmoken  moquerie,  fêtein  mokcn  se  moquer,  mokenour  moqueur 
H.  Le  G.)  ;  jiidennein  mentir,  juden-  nour  menteur,  fém.  juden- 
neré:(,  cf.  bret.  juda:^i  trahir,  agir  en  traître  J.  Moal,  argot 
franc,  judasser  exnhtdiSSQX  pour  tromper  F.  Mich.,  trahir,  judas- 
serie  trahison  Bruant,  etc.,  cf.  Rev.  Celt.,  XIV,  286  ;  XV,  355. 
Sur  une  autre  expression  où  entre  le  nom  de  Judas,  en  argot 
de  la  Roche,  voir  Rev.  Celt.,  XV,  345. 


LUI.   —  Langaj   kemen'Ér:   PETEN  ;  ROUf,    ROUfEN  ; 

MEILHEN,  MILHEN  ;  KLAK,  KLAGEN, 

STLAPEN;   KOSTENOUR  ;  LUCHENNEREZED  ; 

GRAIENNEIN. 

I.  Voici  d'autres  mots  où  paraît  la  syllabe  en  :  meilhcn, 
niilhen,  jeune  fille;  klak  adj.  sale,  klagen  personne  sale;  gourien 
bouillie  (grouien  H.  Le  G.)  ;  peten  femme  de  mauvaise  vie  ; 
rouj,  roujen  honte. 

Peten  n'a  pas  le  suffixe  breton,  mais  vient  du  franc,  -ain,  car 


c'est  une  variante  du  van.  piiteen,  gasi-piiteen,  pi.  putcncd  Grég., 
piitcne  pi.  pHlâié^ett  l'A.,  et".  Kpj—âv.x,  II,  312;  III,  280. 

2.  ^om/,  roujen  honte  Don.,  rou^eu  id.,  rou~i'Jc  honteux 
H.  Le  G.  viennent  du  franc,  rouge,  qui  a  donné  à  l'argot 
rochois  l'adjectif  de  même  sens  rouch,  Rev.  Celt.,  XIV,  271. 
Le  Jangaj  hemenér  en  a  tiré  l'adj.  composé  dirouj  effronté  (qui 
ne  rougit  pas)  :  pckn  dirouj. 

3.  Meilhen,  milhen  hllc,  ressemble  à  l'argot  franc,  mille 
femme,  fîlle.  M.  Bruant  donne  mille,  femme,  comme  propre  à 
l'ancien  argot.  Le  dictionnaire  de  Godefroy  traduit  mille  «  pros- 
tituée »,  mais  n'en  cite  que  deux  exemples  argotiques  du 
xvi'^  siècle.  F.  Michel  regarde  comme  certain  que  l'origine  de 
l'expression  est  la  locution  proverbiale  «  être  l'amant  des  onze 
mille  vierges  »,  où  le  dernier  mot  se  supprimait  autrefois.  Si 
cette  étymologie  est  exacre,  1'/  ne  devait  pas  être  mouillé;  mais 
l'explication  est  loin  de  s'imposer.  Je  tiens  aussi  pour  fortuite 
la  ressemblance  du  bret.  mil-gast  que  Grég.  traduit  de  la  même 
façon  que gast-puteen,  double  p...,  voir  Etudes  d'étym.  bret.,  51 
(XX,  14).  G.  Bouchet,  dans  ses  Serécs  (III,  129,  éd.  Roybet) 
explique  ce  mot  mille  avec  d'autres  expressions  du  «  iargon  » 
«  des  mattois  »,  comme  «  picr  de  lance  »,  boire  de  l'eau.  Je 
crois  que  F.  Michel  a  vu  à  tort  une  allusion  à  ce  mot,  dans  un 
autre  passage  (I,  i  r8,  Roybet  =  f.  64  v.  de  l'ancienne  édition, 
Poitiers,  1585)  où  l'expression  «  entendant  le  iargon  »  est 
appliquée  à  un  dialogue  badin  sans  mélange  d'argot;  ici  mil 
veut  dire  seulement  «  mille  »  :  c'est  la  réponse  à  une  équi- 
voque semblable  à  celle  du  Gascon  qui  voulait  faire  croire 
qu'une  fille  à  marier  avait  «  mille  écus  dans  lé  coffre  ». 

Un  autre  rapprochement  possible  avec  meilhen,  milhen  est 
celui  de  meilk  m.  pis  de  vache;  grosse  et  vilaine  femme, 
Vendée  (Lalanne,  Gloss.  du  patois  poitevin)  ;  L.  Favre,  Gloss. 
du  Poitou,  de  la  Saintonge  et  de  l'Aunis,  fait  ce  mot  féminin, 
sans  doute  avec  raison. 

Il  faut  encore  signaler  l'argot  rochois  bilhes,  vilhes,  pi.  bilhe::^et 
fille,  paysanne,  sœur,  femme,  Rev.  Celt.,  VII,  42;  XIV,  268, 
269,  272,  276;  XV,  340,  345  ;  XVI,  212,  216.  Je  l'ai  tiré  du 
franc,  fille,  mais  sans  trouver  d'autre  exemple  de  la  même 
altération  initiale.  On  peut  donc  regarder /'///;<'-<'/  comme  tenant 


Sur  rÉt\moloi;it'  bretonne  91 

lieu  de  *iiiill.k\cd,  pur  suite  d'une  analogie  assez  fréquente,  le 
V  étant  à  la  fois  la  mutation  faible  de  b  et  de  ;;/  :  cf.  argot  rochois 
vach  vache,  car  vachc::en  une  vache,  d'où  plur.  hachezet,  Rcv. 
Celt.,  XIV,  276  ;  XV,  344;  voir  aussi  348;  XVI,  217;  Gloss., 
429. 

4.  Klak  sale,  d'où  klagen  personne  sale  Don.  doit  être  une 
sorte  d'onomatopée,  comme  aussi  stlapen  la  gale  H.  Le  G., 
cf.  hret.  strak  bruit  éclatant,  en  van.  boue,  crotte,  en  cor- 
nouaillais  adj.,  «  se  dit  d'une  fille  ou  femme  à  la  mode  »  Trd, 
Gloss.,  656,  657;  claque  femme  nonchalante,  qui  se  fatigue 
aisément,  Dict.  rouchi-français,  2^  éd.,  1826,  etc.  Cette  syllabe, 
qui  a  donné  en  argot  rochois  klakes  bouillie,  a  dans  l'argot 
français  beaucoup  d'applications  diverses.  Voir  L.  Rigaud, 
p.  100;  Notes  d'étym.  hret.,  200-202,  etc. 

5.  Gourioi,  grouien,  veut  dire,  dans  le  van.  ordinaire,  «  ra- 
cine »  ;  peut-être  y  a-t-il  eu  mélange  de  ce  mot  avec  un  *bou- 
lien  tiré  du  franc,  bouillie. 

M.  H.  Le  Goffa  recueilli  les  expressions  grouien  ront  bouillie 
de  mil  (grain),  grouien  fliiijadeii  bouillie  de  mil  (farine); 
grouien  sil  bouillie  d'avoine,  grouien  gornek  bouillie  de  blé 
noir;  la  première  est  composée  de  ronl  rond;  la  troisième 
imite  le  bret.  youd  silet  ;  la  dernière  contient  l'adj.  kornek  cornu, 
anguleux. 

M.  Donerh  m'a  signalé  :  gourien  milioh  bouillie  de  mil  (sans 
doute  plaisanterie  sur  milioh  linot  l'A.,  dérivé  de  méll  mil, 
Gloss.,  402):  gourien  voén  bouillie  d'avoine  (mélange  du  fr. 
avoine  et  du  van.  moén,  voén  mince  ?);  gourien  fortu  bouillie  de 
blé  noir  (d'après  le  fr.  tortu  et  le  van.  gunehtu  ?)  ;  gourien  chelch 
bouillie  au  lait. 

6.  Autres  dérivés  par  -en-  :  kostenour  paresseux;  luchcnnerc:{cd 
yeux  (Juchet  c  luchenneréxed :  é  ia  de  biochein  regardez  ses  yeux; 
il  va  dormir  Don.,  lucheré:^ed  M.  Le  G.)  ;  graiennein  gourman- 
der,  gronder. 

Kostenour  dérive  du  van.  kosten  côte  du  corps.  Cela  rappelle 
côtes  en  long  paresseux  F.  Mich.,  avoir  les  côtes  en  long  ne  pas 
aimer  le  travail  L.  Rig.  ;  mais  le  rapport  des  idées  peut  être 
différent.  M.  du  Rusquec  donne  koste:{ennet  mis  de  côté. 

Luchenneré^ed  yeux,  vient  de  lucbein  regarder,  voir,  qui  est 


92  /■'.  l-'.nuuill. 

le  van.  luchein  luire  l'A.  ;  cf.  argot  franc,  reluil  œil,  dont 
F.  Michel  cite  un  synonyme  trivial  reluismit.  L'autre  mot  d'ar- 
got louchant  (Bruant)  n'a  rien  à  faire  ici,  mais  luchcn\ed  a 
pu  être  altéré  d'après  le  van.  luchcnncin  bercer.  Cf.  les  mé- 
langes de  mots  signalés  en  argot  rochois,  Rev.  Celt.,  XV, 
361,  362. 

Graiennein  vient  peut-être  de  graillonner  cracher  ;  écrire, 
parler  Delesalle  ;  converser  à  haute  voix,  en  prison,  d'une 
fenêtre,  d'une  cour  à  l'autre,  F.  Mich,,  etc. 


LIV.  —  Laxgaj  kemenér  :  PIOCHEISJ,  PIOCHEIN  , 
MEL,  MELLIOCH  ;  REZITEN  ;  DITEIN  ;  EE- 
TEIN;  PEUSFETOUR;  G'ER  FEUS  TUEL  ;  BE- 
SAF,  PESMELLEK,   PES  ;  SITEIN,  'GONÉSET. 

1 .  Piochen  f.  sommeil  est  dérivé  du  verbe  piochein  dormir 
Don.,  piorjeiu  id.,  dihiorjein  se  réveiller  H.  Le  G.,  et.  l'argot 
franc,  piausser  se  coucher,  variante  de  pioncer  et  de  piauler 
dormir  Rig.  Selon  F.  Mich.  s.  v.  pioncer,  «  dans  l'arrondisse- 
ment de  Bayeux  on  se  sert  de  piaucé  pour  dire  couché,  et  dans 
la  vallée  d'Auge  se  piausser  pour  se  iiieltre  au  lit  ».  Poiir  le  trai- 
tement du  ç,  cf.  lanch  de  lame  eau  (XXXIX,  §  2).  La  syllabe 
och  est,  d'ailleurs,  assez  fréquente  en  argot.  Cf.  niel  et  tnel- 
lioch  argent  Don.,  mel  H.  Le  G.,  probablement  du  franc,  maille; 
en  petit  Trég.  monoch  monnaie  par  plaisanterie;  argot  fr. 
gourdoche,  cinq  (rancs,  hredoche,  broche  centime  Bruant  ;//ork 
bourse,  argot  esp.  sacocha  poche  F.  Michel,  etc. 

2.  Re:(iten  pi.  re^it  crêpe  peut  venir  aussi  d'un  verbe  *reii- 
tein  =  redire.  Pour  le  sens,  cf.  argot  rochois  esplikasion  tolinier 
(explication  de  tableaux),  crêpes,  par  allusion  aux  tableaux  ou 
images  allégoriques  qu'on  explique  dans  les  églises  bretonnes 
pendant  les  retraites,  Rev.  Celt.,  III,  246-248;  XVI,  226;  cf. 
ce  passage  de  la  brochure  Monsieur  l'abbé  Le  Gouve...  et  Mon- 
sieur l'abbé  Le  Diot,  par  R.  P.  Yves  de  Plouharnel,  Ploermel, 
1895,  p.  82:  «  Parmi  les  sermons  de  missions  [en  vannetais, 
laissés  manuscrits  par  M.  Le  Diot]  il  en  est...  qui  portent  le 
titre  général  d'Explication  des  tableaux.  Cette  explication...  a 


Sur  rP.tMiioloi^ic  bretonne.  ■  93 

plus  de  cent  pages  ».  La  plaisanterie  rochoise  rappelle  la  figure 
qui  fiiit,  inversement,  appeler  tartine  un  «  long  couplet  de 
prose  ou  de  vers  »,  dans  le  jargon  des  comédiens,  un  «  long, 
filandreux  et  soporifique  article  politique  »  dans  le  jargon  des 
journalistes,  L.  Rig,  etc.,  cf.  Sarcey,  Le  mot  et  la  chose,  y  éd., 
1890,  p.  211  :  «  On  dit  à  cela  que  ce  sont  des  hommes  d'es- 
prit qui  rient  les  premiers  des  tartines  qu'ils  livrent  comme 
pâture  à  la  foule  imbécile.  Je  n'en  sais,  ma  foi,  rien.  » 

*Re:;^itein  serait  composé  de  ditein,  dire  Don.,  H.  Le  G., 
qui  dérive  du  participe  français  dit;  de  même  fetein  faire  Don., 
H,  Le  G.,  de  fait.  Cf.  van.  refœdein,  rcfaidein  refaire  la  viande 
sur  le  gril,  la  faire  revenir  l'A.,  argot  rochois  vanduin  vendre, 
etc.,  Gloss.,  244,  571. 

3.  Pcusfetour,  peusfeter  fainéant,  contient  un  dérivé  comme 
le  van.  torfeioiir  malfaiteur,  cf.  Gloss.,  699  ;  Notes  d'étyin., 
n°  106,  §  2,  etc. 

La  première  syllabe  peus-  rend  l'idée  de  -néant  ;  cf.  g'er  veus 
tuel  sans  toile  de  tnel  toile  Çg'  est  une  variante  familière  du 
van.  get  avec);  er  heus  ou  er  veus  met  sans  argent  Don.,  er  bes 
viel  ou  pes  inel  id.,  er  bes peh  sans  pain,  etc.  H.  Le  G. 

Ceci  rappelle  le  van.  pesluek  maladroit,  dont  j'ai  expliqué  le 
préfixe  par  le  roman  bes-,  Rev.  Celt.,  XXI,  143.  Il  a  pu  se 
mêler  à  mes-,  cf.  moy.  bret.  mesfectouryen  malfaiteurs,  ce  qui 
aiderait  à  rendre  compte  de  veus-.  M.  Berthou  écrit  en  tréc. 
meustaol  mauvais  coup. 

D'autre  part,  cette  forme  pens-  met  en  péril  mon  explication 
de  pes-  par  bes-,  car  un  tel  changement  d'initiale  ne  se  montre 
qu'en  vannetais,  et  il  est  tentant  d'assimiler  ce  peus-  au  mot 
non  vannetais  peus  presque,  assez,  passablement,  demi,  en 
terme  de  mépris  :  ^m5  niaro  presque  mon,  peus-foll  demi-fou, 
pi.  ed  folâtre,  ober  e  beus-Joll  folâtrer,  peus-follénte^,  pi.  ou  folâ- 
trerie,  peus-mad  passablement,  peus  enoret  assez  honoré,  peus 
qempen  assez  propre,  peus  evet  assez  bu,  peus-douçx_  douceâtre, 
doucereux,  peus-douç^tcq  doucet,  doucette,  peus-du  noirâtre, 
peus-velenn  jaunâtre,  peus-giienn  blanchâtre,  peus-dall  à  demi 
axeuglc,  peus-losqet  demi-brùlé,  peus-chri^tenn  à  demi  chrétien, 
peus-devod  demi-dévot,  peus-digentil  demi-gentilhomme,  peiis- 
la:{et  à  demi  tué,  peus-veo  demi-vif  Gr.  ;  peû:(  varô  presque  mort, 


ç)4  l^--  ErnauU. 

peû^-vad  passable,  assez  bon  Le  Gon.  ;  a  vané  peiii-war-iûn  (il) 
restait  presque  à  jeun,  ms.  Conibcau,  II,  2,  etc.  Pestuck  peut 
contenir  le  correspondant  vannetais  de  ce  peus-,  qui  lui-même 
s'expliquerait  par  le  nioy.  bret.  peux,  peu:;^  élargi  ;  cf.  haut 
cornou.  dispeu:^ct  défait,  amaigri,  les  traits  tirés  (ab.  Besco)  ? 

4.  Des  composés  de /'^i-, /)t'5  donnés  par  M.  H.  Le  G.  sont: 
/v^a/"  ignorance  dans  henneh  :;o  /;^jrt/^7;7  il  nesait  rien  encore, 
pesaf  ignorant,  pcsajaj  gens  ignorants,  de  savein  =  fr.  savoir; 
pcjibouick  qui  n'a  pas  le  bon  sens,  drolatique,  de  siboutek  qui  a 
de  l'esprit,  dérivé  de  sibout  esprit,  bon  sens  (=:  van.  chiboiitt 
piquette,  hors  de  van.  ober  chibondoii  faire  des  manières,  etc., 
Rev.  Ccll.,  XXI,  146,  147);  pcsmellek  qui  se  trouve  sans 
argent,  de  mellek  qui  a  de  l'argent;  pesleuch  aveugle,  de 
Juchein  voir. 

Pcs  est  aussi  une  négation  répondant  au  fr.  pas,  ne  pas, 
H.  Le  G.,  cf.  van.  pas  non  ;  de  là  encore  cr  besen  rien  H.  Le  G. 

5.  Sitcin  médire,  d'où  sitoiir  médisant,  fém.  siieré:;^  Don., 
n'a,  je  crois,  rien  à  faire  avec  dilein  :  c'est  plutôt  le  franc, 
citer;  cf.  v.  franc,  réciter,  rechetier  rapporter,  tréc  restau,  voir 
Notes  d'étym.,  89  (n°  60).  M.  IL  Le  G.  ne  donne  à  sitein  que 
les  sens  de  défaire  et  rater;  sitein  iiicl  dépenser  de  l'argent, 
jalohieii  sitet  gilets  manques.  On  trouverait  plus  naturel  de 
passer  de  «  déchirer,  gâter  »  à  «  médire  »  ;  en  fait,  le  passage 
inverse  se  montre  dans  le  tréc.  difam,  difom  abîmer  (ses  habits), 
haut  cornou.  difam  salir,  au  propre  et  au  fig.,  difam  eur  piac'b 
violer;  cf.  visaich...  diffamet  visage  souillé  (de  crachats)  Doctr. 
150;  de  même  en  v.  franc.  (Gloss.,  165),  cL  morvandeau 
diffamer  déchirer,  mettre  en  lambeaux,  etc.,  voir  de  Cham- 
bure,  s,  v. 

6.  'Gonésel  ket  ne  connaissez-vous  pas  suppose  un  inf.  *koué- 
scin,  tiré  du  radical  du  fr.  connaissant,  etc. 

E.  Ernault. 
(A  suivre). 


-A  TAM  COMME  SECOND  TERME 
EN  VIEUX  BRETON 


On  comprend  des  formes  comme  Riatam  =  Rigotamos,  \ 
cause  de  la  situation  particulière  de  o  précédé  d'une  spirante  et 
d'une  voyelle.  Le  même  phénomène  se  remarque  dans  Briavael, 
nom  complet  de  Sainî-Brioc,  dans  le  pays  de  Galles  =  Brigo- 
maglos.  On  comprend  également  a  pour  o  dans  des  formes  de 
transition  comme  Catamani  pour  Catuniani  {Inscr.  Brit.  Christ.), 
à  une  époque  plus  ancienne.  En  revanche,  a  me  paraît  inexpli- 
cable dans  des  noms  comme  Conalaiii,  Uuoratam,  Rumalani 
(cart.  de  Redon;  v.  Chrestom.  brct.,  p.  120),  si  on  considère 
a  comme  représentant  de  0-  final  du  premier  thème  (*Cinio- 
iatiios).  Il  me  semble  sûr  que  ces  noms  sont  à  décomposer  en  : 
Con-alLiiu,  Uuor-alani,  Rinii-atajii.  A  ta  m  est  le  gallois  adaf, 
main,  mot  employé  surtout  en  gallois  ancien  :  Aneurin, 
Gododin,  v.  528  : 

mal  brwvn  yt  g\vyd\"nt  rac  y  adaf 
«  Comme  des  joncs,  ils  tombaient  devant  sa  main.  » 

Ce  mot  indiquait  sans  doute  la  main  déployée:  v.  h.  ail. 
faciain  (Brugm.,  Gr.,  II,  164),  niaiii  =  *patniina:  la  main 
étendue. 

Pour  le  premier  a,  cf.  allanoc,  ailé,  adar,  oiseau. 

J.    LOTH. 


LE  MYSTÈRE  BRETON 
DE  SAINT  CRÉPIN  ET  DE  SAINT  CRHPINIEN 


SUITE    DU    TEXTE 


Sent 


Crcpin  et  Crepinian  âaus  leurs  boutlique  avec  des  souillier. 

Les  marchant  entre  a  droit.  LE  PREMIER  marchant /Jar/^. 
Chettu  marchadouryen  ary  choas  do  '  coellet 
770     (e)uit  prenan  bottoo^.     Besan  o  ch-eus  re  vroet  ? 

CREPINIAN  douant  des  souillier  et  ditte  : 

Ya  sur,  otrone,  re  vras  a  re  vian 

a  so  labouret  prop     a  mat  da  bep  vnan. 

LE   2C   MARCHAND 

Me  so  den  libéral',     a  n-o  chipottin  quet. 
Ma  sroat  so  daouseg  poent,     chettu  ase  eur  scoet. 
775     Ar  marchât  so  fasil     ag  eset  da  gompren  : 

eur  reall  da  pep  poent,     me  na  rin-quet  ouspen. 


Contant  on  ves  ase,  a  goel  marchât  so  quen. 
O  peso  diguene,     mar  cuittet  o  lesen, 
mar  bet  obéissant     d-ar  pes  a  liuirin  : 
780     cridy  en  Jésus  Christ,     mab  ar  voerches  Vary, 
disquenet  ves  an  effeuit  on  rediman 
ag  euit  effasin     pechet  on  tat  qucntan. 
Lusifer  beach  ail,     ar  chentan  en  elle, 
drema  cho-a  releuuet     en  vhellan  degré. 


I.  Ms.  da. 


LE  MYSTÈRE  BRETON 
DE  SAINT  CRÉPIN  ET  DE  SAINT  CRHPINIEN 


SUITE    DE    LA    TRADUCTION 


Scène. 


Crêpin  et  Crêpinien  dans  leurs  boutiques  avec  des  soulier: 

Les  marchands  entrent  à  droite,  le  premier  marchand  parle. 
Voici  des  marchands  arrivés  encore  pour  vous  voir, 
pour  acheter  des  souliers.  En  avez-vous  de  faits  ? 

CRÊPINIEN  donne  des  souliers  et  dit  : 

Oui,  certes,  messieurs,  de  grands  et  de  petits 

qui  sont  proprement  travaillés  et  bons  pour  tout  le  monde. 

LE    2e    MARCHAND 

Je  suis  un  homme  généreux  et  ne  vous  marchanderai  pas. 
Ma  pointure  est  de  douze;  voilà  un  écu. 
Le  marché  est  facile  et  aisé  à  comprendre  : 
un  réal  par  point,  je  ne  donnerai  pas  plus. 

CRÉPIN 

J'en  suis  content  et  c'est  un  meilleur  marché  même. 
Vous  (les)  aurez  de  moi  si  vous  quittez  votre  religion, 
si  vous  obéissez  à  ce  que  je  vous  dirai  : 
croyez  en  Jésus-Christ,  fils  de  la  Vierge  Marie, 
descendu  du  ciel  pour  nous  racheter, 
et  pour  effacer  le  péché  de  notre  premier  père. 
Lucifer,  autrefois  le  premier  des  anges, 
parce  qu'il  était  élevé  au  plus  haut  degré, 

2.  botoo,  probablement  variante  de  hotoio,  paires  de  souliers. 

Revue  Celtique,  XXVI .  7 


c)8  Victor  Tourneur. 

785     a  gomeras  quemcnt     dimes  a  vanitte 
qucn  a  songe  desan     oa  egall  da  Doue. 
An  archcll  glorius,     ar  prins  Sant  Michael, 
en  discnras  buan     diuoar  e  dron  vliell 
en  flastras  en  yfern,     en  creis  an  abimo, 

790     ag  eur  légion  vras     deus  e  gompaignono. 
Breman  e  choel  erfat     penos  es-omp  crouct 
ebars  en  resamblans     on  saluer  biniguet, 
pehiny  so  vn  doue     disling  en  try  ferson, 
tat,  mab  a  speret  glan,     leun  a  berfection, 

795     ag  o  choellet  penos     es-omp  oll  destiner 
fo  14     da  bosedy  ar  gloar     piny  en  deus  collet, 

en  deus  bet  ynuantet     nompr  bras  a  doueo, 
da  abusin  an  dut     gant  e  faous  leseno, 
d-o  sennan  en  yfern     da  vettan,  da  lisquin. 

800     jMalerus  och  serten     mar  deut  d-o  adorin. 
duittcct  och-idolo     a  deuet  anese  ; 
credet  perfettamant     ebars  er  guir  Doue, 
en  deus  crouet  ar  bet     dre  brouidans  diuin, 
vn  doue  éternel     nen  defo  quet  a  fin. 

LE    5e    M.\RCHAND 

805     A  caeran  gras  eo  dimp     besan  anaueset 
ar  guir  doue  éternel,     dign  da  vesan  caret. 
N-or  boa  sonch  na  preder     neinert  prenan  botto, 
p-on  neus  anaueset     Doue,  on  guir  otro. 
Biniguet  a  veso     ar  momet  ag  an  n-eur 

Sic     ma  s-och  deut  da  Soixon     da  exers  o  micher. 

Collet  a  voamp  serten,     breman  e  choellomp  se, 
en  fot  na  anaffoamp  '     lesen  ar  guir  Doue. 

CREPINIAN 

Homan  ar  guirione^  a  so  dimp  discleryet, 
scriuet  en  on  chalon,     a  n-e  hancoaomp  quet. 

815     A  mar  o  cli-eus  amser,     me  o  pet  d-am  seleou, 
a  me  ^a^gomso  dach     ves  eur  misier  pe  daou. 
On  tat  quentan  Adam,     o  tisobeissan 
d-ar  gourchemen  piny     a  voa  roet  desan, 
a  so  ocasion     ma  rencomp  oll  meruel, 

820     ag  e  voamp  condamnet     d-ar  poannio  éternel, 
quen  a  voa  don  saluer,     eill  ferson  an  Dreindet, 
dont  d-enem  yncarny     er  voerches  viniguet. 
Neuse,  pa  voe  ganet    Jésus  Christ  on  saluer 
er  quer  a  Vettelem,     en  eur  cbraouig  dister, 

I.   atiaffoamp,  nous  connaissions.  Voy.  Reine  CeJtique,  XI,   p.  465-466. 


Le  Mystère  de  saint  Crcpin  et  de  saint  Crépinien.  99 

en  conçut  tant  de  vanité 

qu'il  pensait  être  l'égal  de  Dieu. 

L'archange  glorieux,  le  prince  saint  Michel, 

l'abattit  promptement  de  son  trône  élevé, 

l'écrasa  dans  l'enfer,  au  milieu  des  abîmes, 

avec  une  troupe  nombreuse  de  ses  compagnons. 

Maintenant  il  voit  bien  que  nous  sommes  créés 

à  la  ressemblance  de  notre  Sauveur  béni, 

qui  est  un  dieu  distinct  en  trois  personnes  : 

le  père,  le  fils  et  le  Saint  Esprit  plein  de  perfection, 

et  en  voyant  que  nous  sommes  tous  destinés 

à  posséder  la  gloire  qu'il  a  perdue, 

il  a  inventé  un  grand  nombre  de  dieux, 

pour  tromper  les  gens  avec  ses  fausses  religions, 

pour  les  attirer  en  enfer  près  de  lui,  pour  brûler. 

Vous  êtes  malheureux,  certes,  si  vous  les  adorez. 

Quittez  vos  idoles  et  brûlez-les. 

Croyez  sincèrement  au  vrai  Dieu 

qui  a  créé  le  monde  par  sa  Providence  divine, 

un  dieu  éternel  qui  n'aura  pas  de  fin. 

LE    3e    MARCHAND 

Ah  !  quelle  belle  grâce  c'est  pour  nous  d'avoir  connu 

le  vrai  dieu  éternel  digne  d'être  aimé. 

Nous  ne  songions  et  n'avions  souci  que  d'acheter  des  souliers, 

quand  nous  avons  connu  Dieu  notre  vrai  seigneur. 

Bénis  soient  le  moment  et  l'heure 

que  vous  êtes  venus  à  Soissons  exercer  votre  métier. 

Nous  étions  certainement  perdus  ;  maintenant,  nous  le  vovons, 

faute  de  ne  pas  connaître  la  religion  du  vrai  Dieu. 

CRÉPINIEN 

C'est  là  la  vérité  qui  nous  a  été  révélée, 

écrite  dans  notre  cœur;  et  nous  ne  l'oublierons  pas. 

Et,  si  vous  avez  du  temps,  je  vous  prie  de  m'écouter, 

et  je  vous  parlerai  d'un  mystère  ou  de  deux. 

Notre  premier  père,  Adam,  en  désobéissant 

à  l'ordre  qui  lui  avait  été  donné, 

est  cause  que  nous  devons  mourir  tous, 

et  que  nous  étions  condamnés  aux  peines  éternelles, 

si  notre  sauveur,  deuxième  personne  de  la  Trinité, 

n'était  pas  venu  s'incarner  dans  la  vierge  bénie. 

Alors,  quand  fut  né  Jésus-Christ  notre  sauveur 

dans  la  ville  de  Betléem,  dans  une  pauvre  petite  étabie, 

?..  On  attendrait  virione. 


100  Victor  Tourneur. 

82)     c-tisqiicnas  timat     an  elle  mes  an  efi, 

da  ganan  melody     a  gloar  d-c  vajeste. 

Triscg  de  d-ar  goude  i,     cur  stereden  brillant 

enem  aparisaff^     ebars  en  Oriant. 

Try  roue  p-e  goeljont  quen  caer  a  lugucrny, 
850     a  yes  da  Vetelem  euit  en  adorin. 
fo  i^  vo     Vn  try  bla  a  tregont     e  seo  bet  er  bet  nian 

a  soufr  poannio  garo     euit  on  rediman. 

D-an  termen  se  enta,     e  oa  bet  comeret, 

voar  mené  Caluary     e  oe  bet  crusifiet. 
835     Pa  dcsedas  Yesus     crusifiet  er  groas, 

c  heclipsas  an  eoll,     an  douar  a  grenas, 

ar  vein  enem  fraillas     en  lies  a  andret, 

da  discoe  a  oa  Doue     a  voa  crusifiet. 

Da  ben  trv  de  goude,     enem  resusittas 
840     en  form  a  yardiner     enem  aparissas, 

ma  chômas  voar  ar  bet     daou  vguent  de  goude, 

gant  e  oll  ebestel     d-o  chonfirman  er  5  fe  : 

pignal  eure  en  eff    a  vene  Oliuet, 

dirag  e  ebestel  ag  e  vam  biniguet. 
845     Quement  gredo  desan     a  ymitto  e  boannio, 

a  veso  euurus     vn  de  bars  er  yoayo. 

Ragse,  me  o  suply,     credet  en  guir  Doue, 

evurus  vet  gantan,     vn  de  <e>-bars  en  cfF. 

LE   PREMIER    MARCHANT 

Biniguet  da  vo  (a)n  n-eur     ma  s-och  deut  d-ar  vro  man, 
830     nin  so  yluminet     gant  o  comso  breman. 
\     O  vesan     anaueset  4     breman  ar  guir  Doue, 
ny  rey  on  badey,     a  heuillo  ar  guir  fe. 
Breman  on  neus  cleuet,     vue  anaueset, 
tromplcsono  S  Satan     ag  e  lesen  pecheté. 

LE    2e   MARCHANT 

8))     Cleuet  on  n-eus  breman  ar  mister  glorius 
an  yncarnasion     on  redemptor  Yesus. 
Yesus,  dre  on  charet,     so  deut  voar  ar  bet  man, 
conseuet  er  voerches  dre  chras  ar  speret  glan, 
ag  anduret  ar  maro     balamor  d-ar  pechet. 

860     Renonsomp  d-an  diaoul     d-e  lesen  miliguet. 

LE    5«    MARCHANT 

o  peguen  abuset  eo  an  dut  a  viscoas, 


1.  Expression  rare. 

2.  On  attendrait  aparisas,  au  lieu  de  apai isafj. 

3.  t'rje,  ms.  ar  fe. 


Le  Mystère  dr  saint  Crcpin  et  dr  saint  Cicpinien. 

les  anges  descendirent  prompteinent  du  ciel 

pour  chanter  louange  et  gloire  à  sa  majesté. 

Treize  jours  plus  tard,  une  étoile  brillante 

se  montra  à  l'Orient. 

Trois  rois,  en  la  voyant  briller  si  belle, 

allèrent  à  Bethléem  pour  l'adorer. 

Pendant  trente  et  un  ans,  il  a  été  en  ce  monde, 

souffrant  des  peines  dures  pour  nous  racheter. 

Après  ce  terme  donc,  il  fut  pris, 

sur  le  mont  Calvaire,  il  fut  crucifié. 

Quand  Jésus  mourut  crucifié  en  croix, 

le  soleil  s'éclipsa,  la  terre  trembla, 

les  pierres  se  fendirent  en  maint  endroit, 

pour  montrer  que  c'était  Dieu  qui  était  crucifié. 

Trois  jours  après  il  se  ressuscita, 

il  se  montra  sous  la  forme  d'un  jardinier, 

si  bien  qu'il  resta  sur  la  terre  quarante  jours  après  cela, 

avec  tous  ses  apôtres  pour  les  confirmer  dans  la  foi  ; 

il  monta  au  ciel  du  Mont  des  Oliviers, 

devant  ses  apôtres  et  sa  mère  bénie. 

Quiconque  croit  en  lui  et  imitera  ses  souflfrances, 

sera  un  jour  heureux  dans  les  délices. 

C'est  pourquoi,  je  vous  en  supplie,  croyez  au  vrai  Dieu, 

vous  serez  heureux  avec  lui  un  jour  dans  le  ciel. 

LE    PREMIER    MARCHAND 

Bénie  soit  l'heure  où  vous  êtes  venus  dans  ce  pays. 
Nous  sommes  maintenant  éclairés  par  vos  paroles. 
Avant  maintenant  appris  à  connaître  le  vrai  dieu, 
nous  nous  ferons  baptiser  et  suivrons  la  vraie  foi. 
Maintenant  nous  avons  entendu  et  appris  à  connaître 
les  tromperies  de  Satan  et  sa  doctrine  de  péché. 

LE    2e    MARCHAND 

Nous  avons  entendu  maintenant  le  mystère  glorieux 
de  l'incarnation  de  Jésus  notre  rédempteur. 
Jésus,  pour  l'amour  de  nous,  est  venu  en  ce  monde, 
conçu  dans  la  Vierge  par  la  grâce  du  Saint  Esprit, 
et  il  a  enduré  la  mort  à  cause  des  péchés. 
Renonçons  au  diable  et  à  sa  religion  maudite. 

LE    3e   MARCHAND 

O  combien  les  hommes  sont  trompés  depuis  toujours  ! 


4.  Le  premier  hémistiche  a  une  syllabe  de  trop.  Prononcez  an(a)veset? 

5.  Iromplesono.  Cf.  Eni.  Ernault,  Glossaire  du  Moyen  Breton,  p.  634. 

6.  pechel,  ms.  pochet. 


I  0  2  Victor  Touinrur. 

on  ligne  arog  dimp,     a  ny  yiie,  siuoas! 

Guellct  pcgiien  lies     a  doue  so  er  bet  ; 

vn  nombr  bras  a  ador     ar  loar  ag  ar  stcret, 

fo  15     865     oU  e  sint  abuset 

nen  deus  nemcrt  vn  Doue  so[cr]o(uer  ar  bct  m|an; 
en  a  gomant  pcp  tra     cn(eff  a     voar  douar), 
en  a  gomant  an  eoll  |ag  yuc  al  loar). 


fo  15  LE  DEUXIÈME  PROLOGUE 

Assamble  onorabl,  compaignones... 
870     Me  a  so  digaset  eue!  ambassadeur 
abeurs  an  actoret,  cuit  o  suplian 
da  vesan  atantif  andurant  '  an  ag  man. 

Marche 

Ma  delchet  ar  siîans,  chuy  a  voello  breman 
an  tourmant  ar  martir     dîmes  an  daou  sant  man. 
875     pehini  a  rer  de     abeurs  Maximian, 

vn  den  cri,  ynumen.     seruiger  da  Satan. 

*  Marche 

Breman,  compaignones,     e  teuy  en-o  presans 
Maximien,  den  cry     carguet  a  violans  ; 
dont  ra  d-ober  conseill     buan  a,  diligeant, 
880     balamor  da  Crepin     a  da  Crepinian. 

Marche 

Qis  a  ra  messager,     hep  ober  complimant, 
bette  Rectiouare^,     buan  a  diligeant, 
euit  ober  desan     o  recherge  5  bars  en  quer, 
a  da  ober  commer     pront  an  daou  guereer. 

Marche 

885     Rectiouare  a  ra     e  diligeanso  pront 

euit  o  rechenchin     bars  er  guer  a  Soixon. 


I.  andurant  pourvu  durant,  avec  eu  pléonastique.  Cf.  Em.  Ernault,  Glos- 
saire tttoyen  breton,  p.  502. 


Le  Mystère  de  saint  Crcpin  et  de  saint  Crcpinicn.  lo: 

notre  lignée  jusqu'à  nous,  et  nous  aussi,  hélas! 
Voyez  combien  de  dicjx  il  y  a  au  monde  : 
beaucoup  adorent  la  lune  et  les  étoiles  ; 

tous  sont  trompés 

Il  n'y  a  qu'un  Dieu  qui  est  le  créateur  de  ce  monde  ; 

c'est  lui  qui  commande  à  toute  chose  au  ciel  et  sur  la  terre  ; 

c'est  lui  qui  commande  au  soleil  et  à  la  lune. 


LE  DEUXIÈME  PROLOGUE 


Assemblée  honorable,  compagnie... 
je  suis  envoyé  comme  ambassadeur 
de  la  part  des  acteurs,  pour  vous  prier 
d'être  attentifs  pendant  cet  acte-ci. 

Marche 

Si  vous  gardez  le  silence,  vous  verrez  maintenant, 
le  supplice  et  le  martyr  de  ces  deux  saints 
qu'on  leur  inflige  de  la  part  de  Maximien, 
un  homme  cruel,  inhumain,  serviteur  de  Satan. 

Marche 

Maintenant,  compagnons,  viendra  en  votre  présence 
Maximien,  homme  cruel  plein  de  violence. 
Il  tient  conseil  promptement  et  diligemment 
à  propos  de  Crépin  et  de  Crépinien. 

Marche 

Il  envoie  un  messager  sans  faire  de  compliment 

à  Rictiovaire,  en  toute  hâte, 

pour  lui  faire  rechercher  en  ville, 

et  faire  prendre  promptement  les  deux  cordonniers. 

Marche 

Rictiovaire  fait  toute  diligence 

pour  les  rechercher  dans  la  ville  de  Soissons. 


2.  Reclionare.  cinq  syllabes. 

3.  l'e  final  de  recherge  indique  simplement  que  Ic^^  est  doux. 


I04  Victor  Tourneur. 

Corner  ra  harcheryen     cuit  monet  gantan, 
lia  gonicrct  Crepin,     c  vreur  Crcpinian. 

Marche 

Xcuse  Rectiouare     pan  ym  bet  comcrct, 
890     o  (Jies     d-an  ampcreur     (c)Liit  bout  ynteroget. 
Ania  respont  Crepin     d-an  ympalacr  cruel, 
Qucnt  vit  cuittat  Jésus,     ve  goel  gante  merucl. 

Marche 

Maximian  arach,     ag  a  ya  en  coler 

o  voellet     ynt  troet     gant  Jésus  on  salver 

fo  15  \°     895  ma  vo     con 

da  laquât 

Marche 

comand. 

o  filat 

mes  na 

900     e  teu  o  ba Doue. 

Marche 

Neuse  comander  d-e    corner  o  chonteillo 
da  seuel  coreo     a  het  gant  o  chorfo  ; 
mes,  euit  quementse,     na  reont  cas  ar  bet, 
nemert  rentan  grasso     d-on  saluer  biniguet. 

Marche 

90s     N'euse  e  cornant  choas,     an  den  lach  ag  yndign, 
stagan  e<n>-o  cherchen     choas  pep  a  vin  niilin. 
o  strinquan  er  renier     pinv  voa  meurbet  don  ; 
ma  seuont  voar  ar  vein     a  donet  da  Soixon. 

Marche 

Distaget  oent  neuse     dious  ar  vein  milin, 
910     a  lacat  oar  an  tan     en  mesq  plom  da  virvin. 
Canan  reont  neuse     da  Doue  nielody, 
ar  salme  Domine     Deiis  meus  yn  te  sperauy. 

Marche 

Mes  Rectiouare     neuse  gant  e  eston 
nem  laqua  da  sellet     ebars  er  choderon  ; 
91  j     dimes  ar  plom  fontet     e  teu  eur  strinquaden. 
ag  a  greuf  eur  lagat     desan  bars  en  e  ben. 

Marche 


Lr  Mystère  ik  saint  Crcpin  et  de  saint  Crcpinicn.  105 

Il  prend  des  archers  pour  aller  avec  lui 
s'emparer  de  Crépin  et  de  son  frère  Crcpinien. 

Marche 

Alors  Rictiovaire,  quand  ils  ont  été  pris, 

les  amène  à  l'empereur  pour  être  interrogés. 

Ici,  Crépin  répond  au  cruel  empereur, 

que  plutôt  que  de  quitter  Jésus,  ils  aimeront  mieux  mourir. 

Marche 

Maximen  enrage  et  entre  en  colère 

de  voir  qu'ils  sont  du  parti  de  Jésus  notre  sauveur. 


Marche 


Marche 

Alors  on  leur  commande  de  prendre  leurs  couteaux 
pour  couper  des  courroies  tout  le  long  de  leurs  corps. 
Mais  ils  n'en  font  aucun  cas, 
ils  se  bornent  à  rendre  grâces  à  notre  Sauveur  béni. 

Marche 

Alors,  l'homme  lâche  et  indigne  commande  encore 
de  leur  mettre  au  cou  à  chacun  une  pierre  de  moulin, 
de  les  jeter  dans  la  rivière  qui  était  très  profonde. 
Mais  ils  montent  sur  les  pierres  et  viennent  à  Soissons. 

Marche 

Ils  sont  détachés  alors  des  pierres  de  moulin, 
et  mis  sur  le  feu  pour  bouillir  parmi  le  plomb. 
Ils  chantent  alors  les  louanges  de  Dieu, 
le  psaume  Domine  Deus  meus  in  te  speravi. 


Marche 


Mais  Rictiovaire,  alors,  étonné, 
se  met  à  regarder  dans  le  chaudron  ; 
un  jet  sort  du  plomb  fondu, 
et  lui  crève  un  œil  dans  la  tête. 


Marche 


lo6  Victor  Tourneur. 

Comandin  ra  ncuse     o  laquât  da  viruin 
en  eur  choderoii  ail     en  nicsq  coiibl  a  rousin  ; 
ma  voent  tenet  cr  mes     gant  daou  ell  vcs  an  eff 
920     bars  en  confusion     da  Rectiouarc. 

Marche 

Dimcs  ar  choderon,     pan  ynt  bet  diliurct, 
Rcctiouare  neuse,     euel  dcn  essanset, 
gant  arach  a  fury,     a  gant  confusion, 
cncni  doU  voar  e  ben     ebars  er  choderon. 

Marche 

925     Cas  a  rer  messager     buan  a  diligeant, 
cuit  cas  ar  chello     d-ar  pnns  Maximian. 
f°   16     An  dirantet(a)laqua     an  daou  sant  er  prison, 
da  chortos  cat  respont     o  chondamnasion. 

Marche 

Pan  ynt  bet  laqueet     neuse  bars  er  prison, 
930     e  stouont  d-an  daoulin     da  ober  oraison  ; 
donet  a  ra  daou  ell     adare  mes  an  eff, 
euit  o  chonsolin     dimes  abeurs  Doue. 

Marche 

Antîn,  compaignones,     mo  suply  ag  o  pet 
da  dont  d-am  vscusin     gant  cur  galon  parfct: 
95s     me  va  da  finissan,     ma  vo  represantct 

dirasoch  poent  a  poent     ar  pus  a  m-eus  laret. 

Senne  a  droit. 

Maximian  ;  Calligo,  /^r  page  ;  Olblattin,  2*  page  ;  Trinité,  i»-''  prins  ; 
Abontus,  2^  prins  ;  Cayaset,  ^^  prins  ;  Albauius,  4^  prins,  entre 
a  gauche. 

MAXIMIAN  parle. 
O  Doue  Jupiiter,  ag  Apollon  yue, 
ary  so  christennien     er  vro  man  adare  ; 
o  choellet  quement  se     a  creuuan  gant  eston, 
9^)0     ag  o  cleuet  e  heus     er  guer  man  a  Soixon, 
daou  a  so  diguiset     en  res  '  quereeryen, 
ag  a  distro  ma  fobl     bars  er  Icsen  gristen  ; 
voar  sin  -  goersan  bottoo  >,     e  hinstruont  anc 

1.  en  res,  sous  forme  de  cf.  Em.  Ernault,  Glossaire  mo\en  breton,  p.  567- 

2.  voar  sin,  sous  prétexte  de  (^sin,  du  latin  signa),  cf.  Hm.  Ernault,  Glas- 


Le  Mystère  de  saint  Crcpin  et  Jr  saint  Crêpinien.  107 

Il  comni.mdc  alors  do  les  mettre  bouillir 
dans  un  autre  chaudron,  dans  de  l'iuiile  et  de  la  résine, 
si  bien  qu'ils  furent  tirés  dehors  par  deux  anges  du  ciel, 
à  la  confusion  de  Rictiovaire. 

Marche 

Quand  ils  ont  été  délivrés  du  chaudron, 

alors,  Rictiovaire,  comme  un  fou, 

de  rage,  de  colère  et  de  confusion, 

se  jette  la  tète  la  première  dans  le  chaudron. 

Marche 

On  envoie  un  messager  prompt  et  diligent 

pour  porter  la  nouvelle  au  prince  Maximien. 

Les  bourreaux  mettent  les  deux  saints  en  prison, 

en  attendant  d'avoir  la  réponse  de  leur  condamnation. 

Marche 

Quand  ils  ont  été  mis  alors  en  prison, 
ils  tombent  à  genoux  pour  prier  ; 
deux  anges  viennent  de  nouveau  du  ciel, 
pour  les  consoler  de  la  part  de  Dieu. 

Marche 

Enfin,  compagnons,  je  vous  supplie  et  vous  demande 

de  m'excuser  de  tout  cœur. 

Je  finis  pour  que  soit  représenté 

devant  vous  point  par  point  ce  que  j'ai  dit. 

Scène  à  droite. 

Maximien  ;  Calligo,  i'^'^  page  ;  Olblaltin,  2^  page.  Trinité,  i"  prince; 
Abontus,  2e  prince  ;  Cajaset,  }<^  prince  ;  Albanins,  4^  prince,  entrent 
à  gauche. 

.MAXIMIEN  parle. 
O  Dieu  Jupiter,  et  Apollon  aussi, 
des  chrétiens  sont  encore  arrivés  en  ce  pays. 
En  voyant  cela,  je  crève  de  douleur, 
et  en  entendant  qu'il  y  (en)  a  dans  cette  ville  de  Soissons, 
deux  qui  sont  déguisés  en  cordonniers, 
et  qui  détournent  mon  peuple  vers  la  foi  chrétienne. 
Sous  prétexte  de  vendre  des  souliers,  ils  l'instruisent 

saire  moyen  breton,  p.  62S. 

5.  boltoo  ne  peut-être  ici  pour  boloio.  Le  troisième  0  est  de  trop. 


io8  Victor  Tourneur. 

(Ja  cuittat  ma  Icsen,  a  cridin  d-o  doue. 
945     Discsperin  a  ran     o     chocllet  quenient  se, 
rag  ma  reoiit  d-ar  bobl     cridin  en  o  doue. 

LE   PRINS   TRIULTE 

Penos,  priiis  puissant,  possibl     vc     e-ue  den 
ebars  en-o  ch-ampir  en  despet  dach  o  ren  ? 
Chuy  ar  puissantan     a  quement  se  cr  bet  ! 
950    gant  Deoclctian     chuy  a  so  releuuct  '. 
Chuy  a  ell  punissan  dre  o  comandcmcnt 
ncp  na  oboiso  dach  -,     ar  lesen  ni-o  po  choanl. 

MAXIMI.^N 

Estonet  on  meurbet     o  songeall  quement  man  : 
nie  eo  an  ympalaer     hanuoet  Maximian  ; 
955     me  ?     septr  a  ma  churun     a  m-eus  bet  reseuet 
digani  Deocletian     ampereur  redouttet. 
Ma  puissans  so  bras     a  ma  autorittc, 
f°  16  \°     Quement  na  gredo  dy,     a  goUo  o  bue. 

LE   PRIKS    .^BONTUS 

Ampereur  puissant,  mat  eo  sur  o  propos 
960     Chuy  a  so  eur  monarq     a  ell  cat  o  repos. 

Chuy  neus  cals  a  prinset     a  so  meurbet  vaillant, 
a  so  en-o  seruich     dan  n-eur     m-o  peso  choant. 
Comandet  pa  gueret,     ma  monarq  redouttet, 
nin  a  excciitto     quement  a  ordronet. 

MAXIML\X 

965     Nen  d-eo  quct  hep  reson     es-o-me  redouttet  : 
vn  nombr  a  brouinso     assur  ameus  domptet 
Ma  ampir  voa  bian     cn-e  chomansamant, 
me  meus  v  ogmantet     dre  ma  chourach  vaillant. 
Pa  gleuet  ma  gueruel     Hercule  Maximian, 

970     a  crene  ar  Golesct     gant  eston  a  gant  doan  ; 
pa  gomansis  combat,     me  choneas  quentan 
Paris,  Bourdel,  Toulous     a  castel  Montoban, 
Languedog  a  Sascon,     Bourges  a  Rousillon. 
a  neuse,  e  campis     voar  ar  guer  a  Léon. 


I.  chuy  a  so  releuuct.  Ce  mot  se  rencontre  dans  le  Doctrinal  par  deux  fois 
avec  des  acceptions  diflférentes  :  p.  126,  Ar  inoyennou  gvella  evit  eu  an  relevy 
eux  a  pep  seurt  pèchet.  et  p.  67,  An  oïl  christeuien...  a  our  penos  ar  verc'hes 
glorius  Mary  o've:;a  bet  destinel  à  pep  éternité  da  ve^a  Maiii  da  Doue  ha  penos  er 
qualité  relevet-sé  Doue  en  em  servicha  ane^i.  De  ce  dernier  passage,  il  semblerait 
qu'il  faille  traduire  ici  :  avec  Dioclétien,  vous  occupez  un  rang  élevé.  Mais, 
quelques  vers  plus  loin,  Maximien  dit  lui-même  :  ma  septr  a  ma  churun  a 


Le  Mystère  de  saint  Crcpin  et  de  saint  Crépinien.  109 

à  quitter  ma  religion  et  à  croire  à  leur  tiieu. 
Je  suis  désespéré  quand  je  vois  cela, 
car  ils  font  croire  le  peuple  à  leur  dieu. 

LE   PRINCE   TRIULTE 

Comment,  puissant  prince,  serait-il  possible  qu'il  v  ait  quelqu'un 

dans  votre  empire  vivant  malgré  vous  ? 

Vous,  le  plus  puissant  de  ceux  qui  sont  au  monde, 

avec  Dioctétien,  vous  êtes  au  rang  suprême. 

Vous  pouvez  punir  par  vos  ordres 

quiconque  n'obéira  pas  à  la  doctrine  que  vous  voudrez. 


Je  suis  bien  frappé  en  pensant  à  cela. 

Je  suis  l'empereur  appelé  Maximien. 

J'ai  reçu  mon  sceptre  et  ma  couronne 

de  Dioclétien,  un  empereur  redouté. 

Ma  puissance  et  mon  autorité  sont  grandes  ; 

quiconque  ne  me  croira  pas  perdra  la  vie. 

LE   PRINCE   .^BONTUS 

Puissant  empereur,  vos  paroles  sont  certes  justes. 
Vous  êtes  un  monarque  qui  peut  avoir  son  repos. 
Vous  avez  beaucoup  de  princes  qui  sont  très  vaillants 
qui  sont  à  votre  service  au  moment  où  vous  le  désirez. 
Commandez  quand  vous  voudrez,  mon  roi  redouté, 
nous  exécuterons  tout  ce  que  vous  ordonnerez. 

MAXIMIEN 

Ce  n'est  pas  sans  raison  que  je  suis  redouté  : 

j'ai  dompté,  vraiment,  un  grand  nombre  de  provinces. 

Mon  empire  était  petit  dans  ses  commencements. 

Je  l'ai  augmenté  par  mon  vaillant  courage. 

A  entendre  que  je  m'appelle  Maximien  Hercule, 

les  Gaulois  trembleraient  d'émoi  et  de  crainte. 

Q.uand  je  commençai  à  combattre,  je  gagnai  d'abord 

Paris,  Bordeaux,  Toulouse  et  le  château  de  Montauban, 

Languedoc  et  Gascogne,  Bourges  et  Roussillon, 

et  alors,  je  campai  dans  la  ville  de  Lyon, 


))i-eus  bel  reseitet  iligant  Deocletian,  ampereur  redouttet.  Il  paraît  ressortir  de  ce 
passage  que  releuuet  pourrait  avoir  ici  une  autre  acception  encore  :  celle  de 
relever  de  quelqu'un,  au  sens  féodal  de  l'expression.  Le  sens  général  semble 
réclamer  la  première  traduction  proposée. 

2.  nep  na  obéir 0  dacb  ar  lesen  iii-o  pochoanl  doit  probablement  être  corrigé 
en  lu'p  lia  obeiro  ()  syïï.)  dar  lesen  m-opo  choant. 

j.   .\u  lieu  de  ma,  peut-être  par  influence  de  Ve  de  septr. 


I  lo  Victor  Tourneur. 

97)     Perugor.  Saintonge,     Lorainc    ag  Anjou, 
Oleron  a  Bayone,     Piquardy  a  Pocttou, 
an  oll  duclieo  man     a  m-eus  bet  coiiqucret  : 
ma  s-on  breman  nionarq     voar  an  oll  Goleset. 

CALLIGO,  \^r  page. 
Monarq  bras,  puissant,     biscoas  na  voe  hiny 
980     en  mesq  ar  Goleset     quer  redouttet  a  chuy. 
Puissant  och  serten     dre  chras  on  douco, 
da  vcsan  conqueret     quement  a  ducheo. 

MAXIMIAN 

Jupiter,  Apolon  a  Mercure  yue, 
dach  e  tougan  respet     a  pep  fidellitte. 

985     Breman,  ar  Goleset     a  renquo  o  caret, 
duement  n-o  respeto,     a  veso  punisset. 
Nep  na  gonsidero     ar  buissans,  ar  gloar 
o  cheus  aquisittet     dre  oll  voar  an  douar, 
quement  na  gredo  quet     e  s-ochu  galloudus 

990     dreist  an  oll  doueo,     me  o  rento  rento  confus  ; 
a  posipl  ve  eur  oes     na     deufen-quet  en  pen 
da  distrugean  eur  oes     lesen  ar  gristenien. 
Me  a  meus  massacret     vn  nombr  bras  a  nese. 
Choas  o  liquin  dar  maro     pan  ariuin  gante, 
(o  17     993     Entre  areman  oll,     a  voa  pemp  anese 
a  oa  re     auurtet     da  gridin  d-o  doue  : 
Q.uintin  a  Lusian,     Rufien,  Valaire, 
ag  vn  ail  voa  hanuet  ar  vaillant  Eugène. 
Mar  caryent  ma  chridin,     e  vije  cuittet 
1000     an  tourmancho  cruel     o  deus  bel  anduret, 
a  ma  vigent  bet  fur,     me  bije  int  rentet 
ar  re  yminantan     en  mesq  ma  oll  brinset. 
Nombr  a  dignitteo     em  boa  ofFret  dese  ; 
o  disprisan  a  rent,     ober  goab  anese. 

OLBLATIN,   2°  page. 

100)     Vertuus  eo  o  toue,  ma  monarq  souueren, 
puissant  och  yue,     bepret  e  teut  en  pen 
mes  o  ch-adversouryen,  ma  monarq  redouttet, 
en  quement  antrepris     och-eus  antreprenet. 
A  mar  carvent  sentin,     cridin  d-o  toueo, 

loio     en  defoa  exantet     nombr  bras  a  dourmancho. 


Le  Mystère  de  saint  Crcpin  et  de  saint  Crépinicn. 

Pcrigord,  Saintonge,  Lorraine  et  Anjou, 

Oléron  et  Bavonne,  Picardie  et  Poitou, 

tous  ces  duchés,  je  les  ai  conquis  ; 

si  bien  que  je  suis  maintenant  le  souverain  de  tous  les  Gaulois. 

CALLIGO,   i"  page. 
Grand  et  puissant  monarque,  jamais  personne  ne  fut 
parmi  les  Gaulois  aussi  redouté  que  vous. 
Vous  êtes  certainement  puissant  par  la  grâce  de  nos  dieux 
pour  avoir  conquis  tant  de  duchés. 

M.\XIMIEN 

Jupiter,  Apollon  et  Mercure  aussi, 

je  vous  porte  respect  et  entière  fidélité. 

Maintenant,  les  Gaulois  doivent  vous  respecter. 

Quiconque  ne  vous  respectera  pas  sera  puni. 

Tous  ceux  qui  ne  considèrent  pas  la  puissance,  la  gloire 

que  vous  avez  acquise  partout  sur  la  terre, 

tous  ceux  qui  ne  croiront  pas  que  vous  êtes  puissant 

par-dessus  tous  les  dieux,  je  les  rendrai  confus. 

Serait-il  bien  possible  que  je  ne  vienne  pas  à  bout 

de  détruire  une  fois  la  religion  des  chrétiens  ? 

J'en  ai  massacré  un  grand  nombre  ; 

J'en  mettrai  encore  à  mort  quand  j'arriverai  sur  eux. 

Parmi  tous  ceux-ci,  il  y  en  avait  cinq 

qui  étaient  très  obstinés  à  croire  à  leur  dieu  : 

Quentin  et  Lucien,  Rufien,  Valère, 

et  un  autre  qui  était  appelé  le  vaillant  Eugène. 

S'ils  avaient  voulu  me  croire,  on  aurait  évité 

les  supplices  cruels  qu'ils  ont  endurés 

et  s'ils  avaient  été  sages,  je  les  aurais  rendus 

les  plus  éminents  de  tous  mes  princes. 

Je  leur  avais  offert  nombre  de  dignités  ; 

ils  les  méprisaient  et  s'en  moquaient. 

OLBLATIN,   2e  pU^e. 

Votre  dieu  est  puissant,  mon  roi  souverain, 

vous  êtes  puissant  aussi;  toujours  vous  venez  à  bout 

de  vos  adversaires,  monarque  redouté, 

dans  toute  entreprise  que  vous  avez  tentée. 

Et  s'ils  avaient  voulu  obéir,  croire  à  vos  dieux, 

on  aurait  épargné  un  grand  nombre  de  supplices. 


Victor  Tourneur. 
(A  suivre.) 


AVERTISSEMENT 


Le  directeur  Je  la  Revue  Celtique,  retenu  au  lit  depuis  plus  de  deux  mois 
par  une  indisposition,  est  oblige  de  renvoyer  au  numéro  d'avril  la  chronique 
et  les  périodiques.  Il  se  borne  aux  annonces  suivantes  : 

I 

Le  50  juin  dernier,  en  une  séance  publique  de  l'Académie  royale  des 
sciences  de  Prusse,  M.  Zimmera  été  installé  comme  membre  de  cette  compa- 
gnie savante.  Dans  un  intéressant  discours  qui  forme  trois  pages  des  comptes 
rendus,  il  a  exposé  l'importance  des  études  celtiques,  et  il  a  raconté  leur 
histoire  pendant  le  siècle  qui  vient  de  finir  ;  il  a  insisté  avec  raison  sur  la 
valeur  considérable  de  la  Gramtimtica  celtica  due  à  C.  Zeuss.  Quelques  per- 
sonnes regrettent  qu'il  n'ait  pas  signalé  en  quelques  lignes  les  améliorations 
introduites  dans  l'œuvre  de  Zeuss  par  Ebel,  quand  ce  savant,  dont  la  mort 
prématurée  a  été  si  regrettable,  a  donné  la  seconde  édition  de  la  Grammatka 
celtica, 

II 

Est  arrive  au  bureau  de  la  Revue  Celtique  :  Keltische  Sprache  von  Ernst 
WiNDiscu,  savant  mémoire  extrait  du  tome  I^""^  2'  édition  de  Grôber, 
Grundriss,  Strasbourg,  Trùbner,  1904,  in-S",  34  pages. 

Y  sont  aussi  parvenus  les  ouvrages  suivants  : 

Hubert  Thom.\s  Knox,  Notes  ou  the  early  History  of  the  Diocesei  0/ 
Tuam,  Killala  and  Achomy,  Dublin,  Hodges,  Figgis  and  Co.,  in-8,  1904, 
XVI-410  pages. 

Salomox  Rein.ach,  Apollo.  Histoire  générale  des  arts  plastiques,  Paris, 
Hachette,  1904,  in-i6,  348  pages. 

Salomox  Rein.\ch,  Cultes,  mythes  et  religions,  tome  I<=%  Paris,  Leroux, 
1905, in-8",  467  pages. 

Au  même  bureau  sont  venues  sans  indication  d'auteur  les  feuilles  l,  m 
d'un  dictionnaire  géographique  irlandais,  in-4",  à  2  colonnes  qui  paraît  être 
une  oeuvre  savante.  On  désirerait  connaître  le  titre  de  cet  ouvrage  et 
savoir  quels  en  sont  l'auteur  et  l'éditeur. 

Paris,  le  20  janvier  iqoj. 

H.  d'Arbois  de  Jub.mn'ville. 


Le  Propriétaire- Gérant  :  Veuve  E.  Bouillon. 


Chartres.  —  Imprimerie  Durand,  rue  Fulbert 


SUR    L^ÉTYMOLOGIE    BRETONNE 

(Suite.) 


LV.  —  Langaj  kemenér  :  -JRD,  PETARD,  KOKARD  , 
GIN,  GINIARD;  RIARDEIN ;  RICHAUD,  PIRAUT; 
PO  USA  UD ,  TA  EL  A  UD  ;  ERIK  A  UTEIN ,  PENO  T- 
TEU,  RACHEBUS  ;  BREKEZ  ,  BREKAD  ;  KAP  , 
KAPON;  JALONIEU,  POKELIN. 

1.  Les  autres  dérivations  du  même  argot  ont  peu  d'origi- 
nalité. Nous  avons  vu  -ard  d^ns  fana  rd  chat;  piard  ivrogne; 
il  faut  ajouter:  gin,  giniard  diable;  hokard  œuf,  pi.  kokarded, 
kokardigeu  ;  pétard  tète  Don.,  et  les  verbes  rinrdein  rire,  joardein 
jouer  H.  Le  G.,  du  fr. 

Pétard  est  l'argot  franc,  pétard  derrière  F.  Mich.,  Deles., 
Rig.,  Bruant,  etc.  ;  le  changement  de  sens  a  été  facilité  par 
l'équivoque  du  bret.  pen  qui  veut  dire  «  tête  »  et  «  bout  »  ;  ce 
qui  fait  que  par  plaisanterie  on  appelle  en  Tréguier  la  tête 
ar  pen  hoeta  «  le  bout  par  où  l'on  mange  »  ;  et  l'autre  partie 
du  corps  lukann  pen-pi^non,  la  lucarne  du  bout  du  pignon  ; 
cf.  Kp--izix,  VI,  43  ;  VIII,  288. 

2.  Kokard  œuf,  pi.  ed,  igeu  vient  de  coquard  œuf,  dans  l'argot 
des  enfants,  Delvau,  Dict.  de  la  langue  verte,  éd.  Fustier  ;  av^r, 
Duez,  1678  (Rolland,  Eaime  popul.,  VI,  10);  cf.  la  forme  plus 
répandue  coco,  dans  le  midi  coucoiin  Mistr.,  etc. 

3.  Gin,  giniard  diable  sont  inséparables  de  qinard  que  le 
P.  Grégoire  donne  comme  l'un  des  noms  burlesques  du  diable, 
et  que  J.  Moal  écrit  kinard.  J'ai  comparé  le  v.  fr.  (juin,  singe,  etc., 

Rivue  Celtique,  XXV J.  8 


114  E.  Ernaiilt. 

Méliisine,  VI,  65  ;  voir  aussi  plus  haut,  n°^  XXXI-XXXIII. 
L'ancien  argot  franc.  g}i)iel  (et  glier,  i^Ik'ct  F.  Mich.,  ^iiielicl 
Delcs.,  etc.)  est  différent.  M.  H.  Le  G.  donne  gin,  kinton 
diable.  —  Voir  jaUharden,  LX,  §  i. 

4.  Dans  ricbaud  riche,  nous  avons  une  autre  terminaison, 
sur  laquelle  on  peut  voir  Rev.  Cclt.,  XVI,  220-224;  cf.  plus 
haut,  LI,  §  5 . 

Pilant  père  est  peut-être  une  déformation  analogue  du  mot 
français.  Cf.  aussi  kouraut,  LI,  §  14. 

Pousaud  goulu  H.  Le  G.  paraît  venir  du  fr.  pourceau. 

Taflaud  gourmand  H.  Le  G.  est  le  même,  sauf  le  suffixe, 
que  le  van.  tafleg  m.  gourmand,  celui  qui  essaie  de  manger 
vite,  au  risque  de  se  brûler  le  palais  ;  mot  que  m'a  appris 
M.  l'abbé  Buléon. 

Frikauîein  frire,  fricasser  H.  Le  G.  rappelle  le  fr.  fricoter; 
frelettein  id.  H.  Le  G.  doit  aussi  dériver  de  frire. 

Peuotteu  pièces  de  monnaie  H.  Le  G.  rappelle  la  finale  de 
:(o:^tte  argent  Bruant,  etc. 

5.  Rachebus  prêtre  vient  de  rasihus  tout  près,  tout  contre, 
au  ras,  dans  l'argot  du  peuple,  Delv.,  v.  {ï.  faire  rasihus  raser 
God.,  Couipléin.;  dans  le  Midi  heure  à  rasihus  boire  à  rasades, 
Mistr.,  argot  fr.  la  veuve  Rasihus,  guillotine  Deles.  ;  cf.  rasé, 
ratichon  prêtre  F.  Mich.,  ra-{is  Deles.,  rase  Bruant,  etc.  ;  argot 
rochois  raton,  Rev.  Celt.,  VII,  48;  XVI,  215.  Sur  la  termi- 
naison latine  -ihus  en  breton,  voir  Éludes  d'etym.,  67  (n°  XXXI 
bis). 

6.  Le  rapport  de  breke^  poche,  à  brekad  pochée,  foit  soupçon- 
ner dans  -^^  la  terminaison  -es  d'un  pluriel  français;  le  mot  doit 
être  le  haut  breton  briques  culotte,  d'où  le  petit  tréc.  hrike:{en 
jambe  d'un  pantalon;  voir  Noies  d'étyiii.,  n°  105,  §  i,  5  ;  cf. 
van.  de  Pluméliau  hrekeu  culottes.  Le  mot  hacreusc  f.  poche 
(français  populaire,  qui  viendrait  de  basse  et  creuse)  selon  Deles. 
doit  être  différent.  M.  H.  Le  G.  donne  fragouseu  et  feké:^eu 
culottes,  mots  qui  peuvent  être  des  déformations  de  *bragc:;eu. 

7.  La  dérivation  paraît  encore  intéressée  dans  le  cas  de  kap 
et  kapou  jeune  homme;  er  hapon  sen  ::^ou  ur  hach  ce  garçon  est 
méchant.  Mais  il  est  probable  qu'ils  viennent  respectivement 
des  mots  d'argot  franc,  cap  surveillant  du  bagne,  et  capon  filou. 


Sur  rEtymologic  bretonne.  1 1 5 

Lorédan  Larcliey,  Dictionnaire...  de  l'argot  parisien;  dans  le 
Midi  eapo  libertin,  débauché,  chenapan,  et  capoiin  fripon,  polis- 
son, gueux,  coquin,  vaurien,  iMistr.  ;  capon  membre  de  l'une 
des  catégories  du  compagnonnage  argotique,  F.  Mich.;  capon 
écrivain  Le  jargon  on  langage  de  l'argot  réformé,  nouv.  éd., 
Épinal,  p.  8,  d.  33  :  «  capons,  sont  les  écrivains  de  la  tripe- 
rie »,  etc. 

8.  Jalonieii  gilets,  pokelin  pochette  H.  Le  G.   semblent  les 
mots  franc.,  avec  changement  de  suffixe. 


LVI.  —  Laxgaj  kemenér:  ELTIS ;  GOUS,  HOUS ; 

KROÉZ;  JI,  JINS;  CHALEZ,  CHELCH  ;  HUILEIN  ; 

VILAJ;  FRED ;  BONN;  CHEMIZ ;  JOUR. 

1.  Parmi  les  autres  mots  de  ce  jargon  qui  se  retrouvent  à 
la  lois  dans  l'argot  de  la  Roche  et  dans  l'argot  français,  le 
plus  important  est  ellis  pain  Don.,  herté;^  H.  Le  G.,  roch. 
ellris,  eltri:^,  ellresen,  e}tre:;en,  eltreso,  de  l'argot  fr.  artis,  etc., 
Rev.  Celt.,  VII,  43  ;  XIV,  271,  273  ;  XV,  344  ;  XVI,  213.  On 
voit  que  le  langaj  kemenér  est  plus  près  de  l'origine  que  le 
tunodo;  1'/'  a  dû  être  ajouté  par  celui-ci  sous  l'influence  de 
l'autre  liquide  /,  cf.  moy.  bret.  goultenn,  goultrenn  (anon  de 
taureau,  léon.  benltrin  bulletin,  etc.,  L'épenthése  des  liquides  en 
bret.,  38  (§  47),  et  n'a  rien  à  faire  avec  la  terminaison  du 
fourbesque  artibrio  et  de  l'argot  espagnol  artifara  (F.  Mich., 
17,  425).  Les  deux  argots  bretons  sont  également  archaïques, 
en  ce  qu'ils  ne  présentent  pas  l'agglutination  de  1'/  initiale, 
qui  a  prévalu  dans  l'argot  franc.  :  artie,  artif,  arton  (et  arlois, 
artiffe  Deles.)  ont  été  remplacés  p^r  lartie,  lartif,  lartille,  larton 
(Bruant).  M.  Mistral  ôionnt  artoun,  fl!;'/o?<  (auvergnat,  rouergat 
et  vivarais)  pain  grossier,  en  style  familier. 

2.  Il  faut  ajouter  ,j^o«^^  bous  nourriture,  housein  se  nourrir, 
manger,  housein  gotis  manger  sa  nourriture,  argot  roch.  c'housa, 
c'housan  manger,  c'housach,  cusacb  aliment,  nourriture,  ouser 
mangeur,  Rev.  Celt.,  VII,  42;  XIV,  268,  275;  XV,  344; 
XVI,  215,  218,  de  gousser  manger,  que  Bouchet  attribue  à 


M  6  E.  Ernaiilt. 

l'argot  et  F.  Michel  à  l'ancienne  langue  populaire  ;  mot  aujour- 
d'hui inusité,  Bruant.  L'initiale  régulière  gou-,  partiellement 
gardée  par  le  langaj  kemcncr,  a  été  remplacée  en  tunodo  par 
deux  formes  de  sa  mutation  fiiible  :  c'1)ou-  et  on-  (ce  dernier 
avec  l'article  ati). 

3.  Un  mot  mieux  conservé  aussi  par  l'argot  vannetais  est 
kroc^  m.  maison  :  seïlet  peh  sort  krot\,  voyez  quelle  maison  ;  cr 
veilbeti  ag  er  hroé:{^  e  :^yu  ur  gachel  la  fille  de  la  maison  est  mau- 
vaise; d'ur  hroé:(^  ni  (il  vient)  chez  nous  Don.,  er  hroi%  er  hoé^ 
la  maison  H.  Le  G.  ;  les  Rochois  ont  généralisé  la  forme 
c'hoiu\,  pi.  c'houéjo,  de  l'argot  fr.  creux,  anciennement  crues,  cf. 
van.  krouis  creux  adj.,  krouisen  creux  (d'un  arbre),  retraite 
(d'un  chat-huant);  Rev.  Celt.,  VII,  42;  XIV,  278;  XV,  340, 
341,  359;  XVI,  213,  216,  218,  argot  fr.  creux  logis  Deles., 
maison,  logis  quelconque,  «  les  voyous  anglais  disent  de 
même  ken,  apocope  de  kennel  »  (trou,  terrier)  Delv.  ;  dans  le 
Midi  croso,  croueso  (marseill.)  f.  creux,  cavité  d'arbre,  trou, 
terrier,  repaire,  grotte  Mistral. 

Aucun  radical  ne  commençant  en  breton  par  c'br-,  la  chute 
de  Vr  est  une  conséquence  naturelle  de  la  généralisation  de 
(ar)  *chroue:{  =  argot  van.  er  /;;w':^.  Notons  cependant  que  ar 
c'houe^  pourrait  reproduire  aussi  un  autre  type  ancien,  M.  Bruant 
donnant  comme  vieil  argot  couès  et  coys  maison  (ces  mots 
manquent  à  F.  Michel,  L.  Rig.,  etc.). 

4.  Les  pronoms  se  remplacent  par  le  substantif  de  sens  vague 
ji:  g'i  ji  avec  lui,  piennek  hou  chi  vous  êtes  ivre  H.  Le  G.  ;  é 
ma  er  biochen  get  hou  chi  vous  avez  sommeil,  hou  chi  hui  dé  ket 
ur  bachot?  n'étes-vous  pas  méchant;  on  dit  aussi  er  ji  sen  :^ou 
un  luniour,  c'est  un  voleur,  luchet  er  ji  sen  voyez  cette  personne  ; 
plur.  .<•;■;/('«  sen  et  er  jins  sen  ces  gens-là,  termes  de  mépris  : 
er  jieu  soi  :^ou  kacheri  ces  personnes  sont  méchantes;  het  e  :;^ou 
jins  c  farcin,  il  vient  du  monde.  Nous  avons  là  le  correspondant 
du  rochois  jes  dans  ma  jes,  me  jccb  moi,  bon  jes,  cm  jes,  ont 
je::^,  oui  jejo,  oui  jecho  nous,  ho  ches  vous,  cf.  argot  tr.  vos  is, 
fourbesque  vosiriso  vous,  argot  des  peigneurs  de  chanvre  du 
haut  Jura  ton:;j  toi,  /;/t)»;^/  je,  moi,  etc.,  Rev.  Celt.,  VII,  44; 
XIV,  269,  270;  XV,  341.  L'argot  vannetais  a  mêlé  ce  mot  avec 
le  franc.  gens.Jinj  homme  p\.  jinjcd  H.  Le  G.  a  pu  aussi  subir 


Sur  rPjymologie  bretonne.  1 17 

l'influence  du  mot  siinrc,  cf.  Rev.  Cclt.,  III,  51.  Voir  encore 
LX,  §6. 

5.  D'autres  mots,  communs  aux  deux  argots  de  Bretagne, 
doivent  avoir  une  origine  différente. 

Chah\,  chclch  lait  ;  chclch  Janard  lait  doux  ;  goiiricit  chclch 
bouillie  au  lait  Don.,  jal,  jclé:{  lait,  jelichaù  potage  de  lait  caillé 
(de  jelé:^et  fr.  chaud,  en  van.  Jch  berùei)  H.  Le  G.,  =  roch. 
jarlas,  jarles  du  nom  Charles  ?  Rev.  Celt.,  XIV,  273  ;  XV, 
362.  Il  est  possible  que  Vr  du  rochois  ait  été  ajouté.  La  res- 
semblance avec  hx  lait  doit  être  trompeuse,  ce  mot  étant  en 
van.  le  ah. 

6.  Huilein  voler,  huilour  voleur  Don.,  H.  Le  G.,  corres- 
pondent à  l'argot  rochois  c'houila,  chonilah  travailler,  c'honiler 
pi.  ien  travailleur,  mercenaire,  serviteur,  c'houil  travail,  Rev. 
Q//.,  VII,  42;  XIV,  272;  XV,  338;  XVI,  213,  en  bret. 
c'houilia  fouiller;  voir  Notes  d'étym.,  87,  88  (n°  58). 

7.  Tiirnein  voler,  tuniour  voleur  paraissent  venir  de  Tancien 
argot  fr.  tuner  mendier,  tuncur  mendiant  F.  Mich.,  Bruant, 
d'où  rochois  tuuodi  parler  l'argot  de  la  Roche,  tunodo  argot, 
propos  en  argot  rochois,  bret.  tun,  espièglerie,  tour  d'adresse, 
ruse,  tuna  gagner  par  ruse  et  subtilité  Pel.,  etc.,  voir  Rev.  Celt., 
XIV,  282;  XV,  338,  339,  346;  XVI,  216,  218,  220,  223. 
L'addition  de  Vr  a  pu  se  produire  d'abord  dans  *tunour,  cf. 
Epenthèse,  36,  §  44. 

8.  Vilaj  ville  H.  Le  G.  vient  du  fr.  village,  cf.  roch.  vilach 
la  ville,  La  Roche-Derrien,  Rev.  Celt.,  VII,  50. 

9.  Fred  froid  diffère  du  roch.  froa  en  ce  qu'il  représente  le 
fém.  froide;  cf.  Rev.  Celt.,  XIV,  271  ;  XVI,  232. 

10.  Bonn  bon  Don.  (à  côté  de  bon  H.  Le  G.)  parait  être 
dans  le  même  cas;  le  rochois  n'a  que  bonbon  ognon,  en  bret. 
bonbon,  Rev.  Celt.,  XVI,  231.  On  dit  en  petit  tréc,  boiln, 
comme  interjection: 

Alo,  bonn  ! 
Tri  'lansal,  pevar  'sohn  ! 

Allons!  bon!  Trois  qui  dansent,  quatre  qui  font  de  la  mu- 
sique ! 

10.  Chenii^  chemise  Don.  =  roch.  chemis,  voir  Rev.  Cell.^ 


1 18  E.  Ernaiilt. 

XVI,  232;  jour  jour,  Ion  long  H.  Le  G.  =  roch.  id.  Rev. 
CeJt.,  XIV,  273;  XVI,  215,  233;  voir  plus  loin,  LX,  §  i. 
Le  pet.  tréc.  a  l'expression  rein  jour  d'hi  choef  «  donner  du 
jour  à  sa  coiffe  »,  l'ouvrir  largement. 


LVII.  —  Laxgaj  kemenér:   TRUCH,   TREK,  ABIN, 
DAF,  PAFEN,  FOIGNEIN,  INTERMEIN. 

Parmi  les  mots  du  Jaiigaj  kemenér  qui  manquent  au 
rochois,  il  y  en  a  d'origine  argotique.  Ce  sont: 

trnch  mendiant,  pauvre,  cf.  bret.  truchen  gueuse,  coureuse 
Pel.,  argot  fr.  i ruche itx  gueux,  etc.,  Rev.  Celt.,  XIV,  289; 

trek  pi.  ed  mendiant,  pauvre,  cf.  argot  fr.  truc  manière  de 
voler,  pet.  tréc.  trui  manière  de  s'y  prendre,  Rev.  Celt.,  XV, 
367  (et  argot  fr.  triquet  mouchard,  Deles.  ?)  ; 

ahin  chien;  homme  chiche  Don.,  albin  chien  H.  Le  G.,  cf. 
argot  fr.  babi>i,  h.ippin,  huhin  chien,  happine  chienne,  habiner, 
bappiner  mordre  Deles.,  etc.  L.  Larchey  voit  dans  ce  mot  un 
dérivé  de  happer;  pour  l'emploi  figuré,  cf.  chien  pour  avare, 
Deles.,  etc.  ;  sur  l'addition  de  /  dans  albin,  on  peut  voir  Epen- 

thése,  33,  §  41; 

intermein  comprendre,  cf.  argot  fr.  enterver  Deles.,  mot 
suranné,  remplacé  par  entraver  (Bruant)  ; 

foigmin  se  fâcher  H.  Le  G.,  cf.  argot  fr.  fogner  aller  à  la 
selle,  V.  fr.  fongner  gronder,  faire  la  mine,  Fr.  Michel  168; 

daf  peur,  cf.  argot  fr.  laffe  m.  id.  «  pour  taffetas,...  du  bruit 
que  fait  cette  étoffe,  sorte  de  frou-frou,  de  frisson,  qui  a  fait 
le  mot  frousse  »  Deles.,  taf  m.,  tafferie,  taffetas  id.  «  d'une 
expression  proverbiale  ainsi  rapportée  par  Oudin:  Les  fesses  luy 
font  taf  taf  ou  le  cul  lui  fait  tif  taf...  il  tremble  de  peur,  » 
Delv.  ;  tafe,  tafferie,  taffetas  id.  «  de  l'allemand  taffen  ».  L. 
Larchey  (je  ne  trouve  pas  ce  dernier  dans  Sachs- Villatte,  qui 
donne  au  Supplément  îrAï\ç.  taf-taf  m.  synonyme  de  taf);  taf, 
individu  qui  a  peur  de  son  ombre  Virm.  Daf  vient  de  *en  daf, 
mutation  de  *taf  féni.  ;  c'est  le  genre  du  mot  dans  le  Midi  : 
M.  Mistral  donne  (en  le  tirant  de  -xo:;)  tafo  (tiifo,  tùf)  f. 
frayeur,  dans  les  Alpes;  avé  tafo,  ave  la  tafo,  avoir  peur;  fifo- 


Sur  VÉtymologie  bretonne.  i  19 

tafo,  ///-/il/ (dauphinois)  m.  et  f.  tic-tac,  Ion  cor  me  fai  tijo-tafo, 
le  cœur  me  bat;  quand  sa  lifo-tafo  loii  pren,  quand  sa  marotte 
le  prend.  M.  H.  Le  G.  donne  pafen  peur,  /)rt/t'w/c  peureux,  ce 
qui  doit  être  un  autre  onomatopée,  cf.  argot  fr.  pafixYc,  paf- 
fcr  enivrer  L.  Rig.,  etc. 


LVIII.  —  Langaj  kemenér  :  BLAKCHEIN ,  FOR, 
GAGNEIN ,  KRELLEIN  ,  PAÙITÉ  ,  POBITÉ  , 
AOTED,  KROKAND,  KOUTREIN,  KOUTRERÉZ, 
MINK,   MÉNDARD. 


I.  D'autres  mots  non  employés  à  La  Roche  sont  pris  au 
français  : 

blanchein  ne  rien  faire,  être  au  repos,  blanchotir  ^d].  pares- 
seux H.  Le  G.,  cf.  fr.  blanchir  (dans  l'argot  des  journalistes, 
faire  des  lignes  très  courtes  Deles.);  ctrc  voué  au  blanc  «  se 
dit,  dans  l'argot  des  faubouriens,  d'un  apprenti  qui  n'aime  pas 
à  travailler...  »  Delvau,  cf.  rochois  blaîich  blanc,  Rev.  Celt., 
XIV,  271; 

chèckein  gous  mendier  (chercher  sa  nourriture,  bret.  klask 
boed)  H.  Le  G.,  sur  les  représentants  bretons  de  ce  mot  fran- 
çais, voir  Rev.  Celt.,  XII,  418;  Études  vannetaises,  p.  49 
(III,  22); 

for  très,  après  l'adj.  H.  Le  G.,  du  ir.  fort  (le  van.  emploie  ad 
même  sens  forh,  avant  l'adj.)  :  piennek  for  très  ivre,  pesafor  très 
ignorant  (le  rochois  a /or  comme  adj.,  Rev.  Celt.,  XVI,  232); 

gagnein  gagner  H.  Le  G.,  cf.  bret.  moy.  et  mod.  gaign 
charogne;  proie  (des  chiens),  etc.,  Gloss.,  251  ; 

kourein  courir  H.  Le  G.  ; 

krellcin  gronder  H.  Le  G.,  du  fr.  quereller,  cf.  plus  haut, 
XL,  §  I  ; 

manier  mains  H.  Le  G.,  avec  un  «f  gardé  exceptionnellement, 
d.gerhiéretgarhicrhaits,Ztschr.  f.cell.Philol.,1,  233,234,  236; 

paùité,  pobité  pauvreté  H.  Le  G.,  cf.  paufen  pauvre  LU,  §  2; 

pleurein  pleurer  H.  Le  G.  ; 


120  E.  Ernaiilt. 

portein  porter  H.  Le  G.,  cf.  Gloss.,  505  ; 

er  rien  rien  H.  Le  G.  ; 

sifet  oui  H.  Le  G.,  du  fr.  si  fait  ; 

sou  s.  soûl,  (son)  content  :  ni  e  housoii  hiir  son  nous  mange- 
rons notre  content  ; 

tonbcin  tomber  H.  Le  G.  ; 

trouvein  trouver  H.  Le  G.,  cf.  tréc.  trouve  enfant,  surtout 
enflmt  naturel,  du  fr.  trouvé,  Kpj-Txo'.a,  VI,  67; 

vandcinvcnàxQ  H.  Le  G.,  cf.  roch.  vahduih,  Gloss.,  571; 

~euet  des  œufs  H.  Le  G.,  on  peut  comparer  ~t>//  vous,  de 
vous  autres,  dans  le  parler  nègre  des  Antilles  (Faidherbe,  Revue 
Scientifique,  26  janv.  1884,  p.  106). 

Juan  ignorant  H.  Le  G.  semble  être  le  fr,  chouan. 

2.  Aoted  hôtes,  clients  H.  Le  G.  a  changé  ô  en  ao,  ces 
deux  sons  alternent  parfois  dans  les  sous-dialectes  vannetais. 
Ce  doit  être  le  même  mot  que  ijaiid  homme,  pi.  hauted 
H.  Le  G. 

3.  Krohand  m.  pi.  ed  richard,  du  fr.  croquant,  est  déjà  signalé 
par  Grég.  :  «  dans  le  bas  Van.  ils  disent...  crocqant.  p.  crocquanted. 
crocqant  bras,  crocqanted  vras.  termes  qui  sont  injurieux  ail- 
leurs ».  En  petit  Trég.  krokahn  se  dit  d'un  riche  paysan. 
M.  Vallée  m'apprend  que  krokaîit  existe  aussi  en  Goello;  c'est 
une  sorte  de  sobriquet,  spécialement  dans  krokanted  Louargat, 
les  riches  cultivateurs  de  Louargat. 

3.  Koutrein  coudre  H.  Le  G.,  koutrcr  Don.,  H.  Le  G.  pi. 
koutrerion  couturier,  tailleur,  koutreré:{  couturière  Don.,  koutri- 
^ion  tailleurs,  koutrcTiXinghrt  H.  Le  G.,  vient  d'un  v.  fr.  coutre, 
resté  dans  le  patois  de  Guernesej^  ;  d'où  le  morvandeau  coutrére 
couturière;  A.  Darmesteter  a  expliqué,  Rev.  critique,  1880, 
II,  89,  coudre,  cosdre,  par  le  lat.  populaire  cosverc,  et  coutre, 
*costre,  par  *cosere,  en  rappelant  tordre  =  torkvcre  à  côté  de 
chartre  =  carcerem. 

4.  Mink  faim  peut  venir  du  fr.  manque;  cf.  petit  tréc.  fôt, 
id.,  du  fr.  faute.  Cependant  M.  H.  Le  G.  donne  méndard 
faim,  mendard  de  vrifein  besoin  de  manger,  qui  rappelle  plu- 
tôt le  van.  mihtard,  mitard  froid,  froidure,  mot  burlesque 
(Grég.).  En  petit  Trég.  paourahté  pauvreté  veut  dire  aussi 
froid. 


Sur  rÉtymologic  bretonne.  i  2 1 


LIX.  —  Langajkemenér:  FAREIN  ÉN  DAS  ;  BUZEN, 
BARK,  TAKONNEU,  GROH,  SKOSEIN,  DOUL- 
MEIX,   TALPEIN. 

1.  Farci)!  venir:  tir  rachebus  é  fa  rein  un  prùtre  vient  Don., 
aller,  donner,  porter  (j?i  à  boire;  farciii  inel  payer)  H.  Le  G., 
est,  je  crois,  le  haut  hxQl.farer,  qui  paraît  se  rattacher  à  l'angl. 
io  fare. 

2.  Farein  en  das  fuir;  mettre  en  fuite  H.  Le  G.,  s'en  aller, 
er  homrnel  far't  en  das  la  maîtresse  de  maison  est  partie  Don., 
contient  l'argot  franc,  dache,  déformation  de  diable,  plutôt  que 
le  singulier  d'un  nom  fém.  *tas  espace  d'où  le  plur.  un  taieu 
am:(ér,  ou  simplement  nn  fa:^eii  il  y  a  longtemps  (à  Baud), 
voir  Epenthèse,  12,  §  15  :  cf.  envoyer  à  dache,  envoyer  au  diable, 
envoyer  promener  Rig.,  Delv.,  et  la  rime  de  das  en  ach, 
LX,  §  2. 

3.  Bii-:^en,  bnjcn  travail,  kach  vic^en  mauvais  travail,  bujei- 
gnein,  bu:^eignein  travailler  ferme  Don.,  rappellent  le  haut  bret. 
busotter,  s'amuser  h.  des  riens;  mais  l'origine  doit  être  le  fr. 
besogne:  M.  H.  Le  G.  donne  be^oign  m.  travail. 

4.  Bark  écuelle,  barkad  écuellée,  est  le  bret.  bark  barque, 
d'origine  française,  détourné  de  sa  signification,  cf.  rochois 
batimaiicho  vagot  ou  hoal  «  bâtiments  de  bois  »,  sabots,  voir 
Rev.  Celt.,  XIV,  277;  Sauvé,  864  :  Boutaouer  koad  a  ra  bepret 
Listri  da  gas  tiid  da  gachet. 

5 .  Pod  pot,  a  pris  le  sens  de  ventre,  derrière  ;  de  là  charj-i- 
bod  (pour  *karg-é-gov),  gourmand,  glouton  qui  charge,  remplit 
son  ventre. 

6.  Takonneu  boutons  H.  Le  G.  =  van.  takoneu  pièces  pour 
racommoder. 

7.  Groh  viande  Don.,  H.  Le  G.  (cf.  grahin,  LX,  §  i)  est 
sans  doute  le  van.  groh  grotte;  cf.  le  fr.  viande  creuse. 

8.  Skosein  tuer,  mourir,  skosel  e  il  est  mort,  er  skos  la  mort 
Don.,  skosein  mourir  H.  Le  G.,  sont  inséparables  de  l'expres- 
sion signalée  par  Grég.  mônet  a  ra  da  scoçt^  «  cet  homme  dépérit 


122  Ë.  Ernaiilt. 

à  vue  d'oeil,  sans  espérance  de  retour...  parce  qu'ancienne- 
ment les  Bretons  qui  alloient  en  Ecosse  pour  aider  les  Ecos- 
sois  à  se  défendre  contre  leurs  ennemis,  y  perissoient  tous, 
sans  qu'il  en  revint  aucun  »  ;  à  Saint-Mayeux  et  da  Skos  réduit 
à  sa  plus  simple  expression,  ou  à  rien,  Gloss.,  609.  Grég. 
renvoie  à  viciUot,  qu'il  traduit  da::^co':{^  pi.  ed  et  a::^co^  pi.  ed, 
mais  l'autre  étymologie  ainsi  suggérée  est  incompatible  avec 
la  forme  vannetaise  skosein,  ce  dialecte  prononçant  koh,  koiih 
et  koiioh  vieux. 

9.  Douhnein  se  fâcher  H.  Le  G.  doit  tenir  au  van.  dolmet 
(bois)  pourri,  devenu  mou  comme  de  la  mie  de  pain. 

10.  Talpein  vomir  H.  Le  G.  =  van.  talpein  crever  l'A.;  se 
dit  aujourd'hui  d'un  abcès,  ou  d'une  bète  qui  meurt.  Bullet  en 
rapproche,  peut-être  avec  raison,  le  franc-comtois  taper  crever 
(en  Saône-et-Loire  faire  du  bruit,  éclater  Fertiault,  en  mor- 
vandeau crever  avec  ou  sans  bruit,  de  Chambure  v.  tapereai,  etc., 
tr.  tapage).  De  Chambure  rapporte  le  morvandeau  talipon,  talpon 
tapon,  tas,  masse  confuse  à  la  même  origine  que  taper,  en  com- 
parant le  normand  taponner,  tamponner  tapoter,  à  Rennes  tam- 
ponner toucher  à  tout,  etc.  (cf.  Kœrting-,  9317,  9371,  9374)- 
Il  a  aussi  le  v.  n.  détaiipencr  «  se  dit  d'un  animal  à  l'agonie 
dont  les  membres,  surtout  les  pattes,  s'agitent  convulsive- 
ment »,  qu'il  tire  du  nom  de  la  taupe,  mais  qui  pourrait  bien 
être  un  indice  d'une  variante  française  talp-  de  l'onomatopée 
allemande  :[appeln. 


LX.  —  Laxgaj  kemexér  :  CHOUR,  GARDEFRÊZ, 
GARIX,  OURI,  HUITENBOUr,  KOULIÉR,  LOGE- 
JOUR,  LOUPEIN,  SELPEIK. 

I.  Voici  d'autres  mots  d'origine  diverse  et  parfois  obscure. 

hèten  ou  bJèten  crêpes  H .  Le  G . 

r/;fl//;' vilain,  malpropre,  r/v/zr/Vw  malpropreté  H.  Le  G.,  cf. 
pet.  tréc.  choulou,  choulon  gés  femme  sans  soin,  aux  habits  en 
désordre  {Rev.  Celt.,  IV,  150)? 

gardefrCy^  épithète  ironique  et  injurieuse  à  celui  qui  regarde 


Sur  rEtymologie  bretonne.  i  25 

un  autre  travailler,  au  risque  de  le  gêner  H.  Le  G.,  la  pre- 
mière partie  de  ce  mot  paraît  être  le  franc,  garde. 

gcirin  pi.  ed  poule;  combinaison  de  iar  avec  le  nom  propre 
franc.  Guérin  ? 

gedik  petits  enfants  H.  Le  G. 

houri,  ouri  homme;  cf.  pet.  tréc.  ouristal  original,  drôle 
d'homme  ?  On  lit  l'expression  injurieuse  horistal  fall !  dans 
Trajcdi  Moy^es,  183. 

huitenbout  eau-de-vie;  rappelle  d'un  côté  le  pet.  tréc.  c'houis- 
tantin  philtre  amoureux,  de  l'autre  le  van.  chiboiid  piquette, 
boisson  de  marc. 

jelip  soupe,  jelip  lanch  ou  jelip  lanchen  soupe  d'eau  Don., 
jalip,  jelip  soupe,  jalibarden  grahin  soupe  de  viande,  jalibarden 
verlinjcn  soupe  de  lait  doux,  jalibarden  kalchen  soupe  de  lait 
doux  coupé  d'eau  (van.  poiitacli)  H.  Le  G. 

kojan  poux,  kojannek  pouilleux  H,  Le  G. 

kouliér,  koultier  agriculteur  H.  Le  G.,  cf.  haut  bret.  couyer 
paysan,  mot  presque  injurieux,  bret.  kouer,  etc.,  voir  Rev.  Celt., 
XIV, 283,  284? 

lai  if oén  eau-de-y'ie  H.  Le  G. 

logejour  paresseux;  M.  Donerh  y  voit  un  sobriquet  =  *long 
é  jour  le  jour  est  long,  ce  qui  est  confirmé  par  ce  dicton  de 
tailleur  qu'a  recueilli  M.  H.  Le  Gofî": 

Pesgroh,  pesrnellek, 
Lon  jour  ha  tartennek. 

(Je  n'ai  eu)  ni  viande,  ni  argent,  (mais),  longue  journée  et 
(rentrée)  tardive.  Voir  LVI,  §  10. 

loupein  battre  de  quelques  coups  H.  Le  G.,  cf.  cornou.  lopa 
frapper  fort  Trd,  Mil.  uis  ajoute:  «  et  avec  bruit,  frapper  dur, 
donner  des  coups,  lopa  gant  un  hor^,  lopa  a  daoliou  dourn,  a 
daoliou  ba:^  »  (frapper  avec  un  maillet,  frapper  à  coups  de  poing, 
à  coups  de  bâton)  ;  «  lop  s.  m.  peu  usité,  application  d'un  coup 
bien  envoyé  »  ;  M.  du  Rusq.  donne  lopa  frapper  très  fort, 
lopadek  m.  coups  fortement  appliqués,  loper  pi.  -érien  frappeur 
(en  comparant  le  v.  bret.  lan  main,  qui  est  différent;  lopadek 
doit  aussi  être  féminin)  ;  cela  a  l'air  d'une  onomatopée,  cf. 


124  ^-  £'"'"' Z^- 

argot  fr.  flaupée,  floppée,  passage  àflaupe  volée  de  coups  Bruant, 
Ûaiipcr,  floppcr  battre  Deles. 

uiatikein  marier  H.  Le  G. 

tnilfré^  ou  mifréx^  (mot  indécent)  H.  Le  G. 

néad  pL  eu  verre  H.  Le  G. 

pechu,  pesicu  petit  H.  Le  G. 

potisoiir  jeune  homme  fier,  cf.  poslicheur  trompeur,  menteur 
Deles.,  «  quand,  dans  un  atelier  de  composition,  un  compa- 
gnon raconte  une  histoire  à  dormir  debout,  on  lui  crie:  A 
Chaillot  le  poslicheur  »  Virm.  ? 

purénad  m.  chopine  H.  Le  G. 

sai  oui  (cf.  sijet  ?). 

selpein  malmener  H.  Le  G.,  cf.  ^elbenn  cheville,  entrave  pour 
attacher  les  vaches,  à  Plusquellec,  Rev.  Celt.,  IV,  170  ? 

2.  Plus  heureux  que  pour  le  tumdo  de  La  Roche,  je  puis 
donner  du  langaj  kemcnér  quelques  textes  populaires  de  forme 
arrêtée.  Voici  un  fragment  de  chanson  recueilli  par  M.  Donerh  : 

Kapon  hach  er  gachcri 

Za  d'er  fanfan  d'hur  hn\'::^-}ii. 

Far  en  das,  kapon,  kapon; 
Far  en  das,  kapon  kacb. 

h  ha  er  goutrerion  d'er  hroé~, 
Hag  er  beus  niel  en  ou  breké:^. 

Far  en  das,  etc. 

De  mauvais  gars  parmi  les  plus  mauvais 
Viennent  à  la  veillée  chez  nous. 

Allez-vous-en,  les  gars,  les  gars; 
Allez-vous-en,  les  mauvais  gars. 

Les  tailleurs  rentrent  au  logis 
Sans  argent  dans  leur  poche. 

Allez-vous-en,  etc. 

La  première  strophe  et  le  refrain  ont  kapon  et  far  au  singu- 
lier, tandis  que  l'autre  emploie  au  pluriel  er  goutrerion. 

Cela  rappelle  le  te  qui  sert  en  petit  Tréguier  au  tutoiement 


Sur  rÉtymologic  bretonne.  125 

collectif,  signalé  Gloss.,  683,  avec  un  exemple  semblable  de 
Balzac,  auquel  il  taut  comparer  ce  passage  de  H.  Monnicr,  au 
chapitre  xvii  des  Mémoires  de  Monsieur  Pniiihoiiinie  (Paris,  1892, 
p.  191):  «  Brunet  représentait  admirablement  un  type  perdu 
aujourd'hui,  le  tvpe  naïf.  Il  était  de  la  famille  du  créateur  des 
Cassandresau  Vaudeville,  de  ce  Chapelle  qui  disait  à  ses  nièces  : 
—  Mes  enfants,  viens  ici.  —  Venez  ici,  voulez-vous  dire.  — 
Du  tout;  si  je  ne  vous  tutoyais  pas,  peut-être  me  croiriez-vous 
fâché  contre  vous  et  je  suis  bien  trop  heureux  de  vous  voir.  » 
3.  M.  H.  Le  Goff  m'a  fourni  ces  couplets  qui  roulent  en 
partie  sur  un  thème  voisin  de  la  chanson  précédente  : 

Er  visonnel  ag  er  hroé:^^  men 
Zoii  bet  inatiket  ér  jour  men  ; 
Er  jour  men  é  ma  matiket 
Hag  ur  hapon  kach  hi  des  bel. 
La  fille  de  cette  maison  a  été  mariée  aujourd'hui;  aujour- 
d'hui elle  a  été  mariée,  et  elle  a  eu  un  méchant  homme. 

Étréxph  hiti  arli:^anted 
N'droiivet  ket  bon  grouien  gornek, 
Grouien  gornek  ha  grouien  rond 
E  vé  faret  d'er  goutri^ion. 
Vous  autres,  ouvriers,  vous  n'aimez  pas  la  bouillie  de  mil; 
la  bouillie  de  mil  ou  d'avoine  que  l'on  donne  aux  tailleurs. 

Er  vomel  'taré  'oé  tarle^, 
Hag  hi  hé  des  faret  jelé:{  ; 
Hag  er  bes  peh,  hag  er  bes  pi 
E  ^ou  bet  faret  de  me  ji. 

La  femme  disait  qu'il  était  tard,  et  elle  a  servi  du  lait;  et 
pas  de  pain,  et  pas  de  cidre  on  ne  m'a  donné. 

Faret  en  das,  kapon,  kapon  ; 
Faret  en  das,  kapon  kach. 
Er  bes  nul  é  me  folcelin 
E  vo  faret  birùikin. 

Allez  au  diable,  garçon,  garçon,   allez  au   diable,  garçon 
méchant.  Dans  ma  poche  on  ne  mettra  jamais  d'argent. 


126  /^-  F-rnaiilt. 

Mal  vo  dibiorjein  ha  fèlcin  er  he:ioign  ! 
Touchant  e  vo  nuilen,  é  vo  fctct  er  hesen 
Hag  cr  vomel  e  :;jio  e  vo  fctet  er  rien. 

îl  est  temps  de  se  réveiller  et  de  faire  le  travail  !  Bientôt  il 
sera  nuit,  pas  d'ouvrage  ne  sera  fait  et  la  femme  dira  qu'on 
n'a  fait  rien. 

4.  Autre  formule  riméc,  trouvée  par  M.  Doncrh  : 

'Gonèset  ket  Mari  Farel 

'Des  fetet  chemin  g'er  veustuel  ? 

Ne  connaissez-vous  pas  Marie  Farel,  qui  a  fait  une  chemise 
sans  toile  ? 

5.  Phrases,  en  prose,  communiquées  par  M.  Donerh  :  Er 
houirér  é  fa  rein  ag  é  hroé:<^  e  ~//  d'é  vison  :  E  men  fa  rein  de  vn:^'i- 
onein?  É  gap  e  ::jt  :  D'er  vrif  honn.  Le  tailleur  sortant  de  sa 
maison  dit  à  son  fils  :  Où  aller  travailler  ?  Son  garçon  dit  :  Au 
bon  repas.  Ici  la  mutation  f' /î;w:;;  est  irrégulière  (pour  f  ^nv';;;), 
ce  qui  rappelle  la  généralisation  de  c'h  initial  en  rochois. 

Er  fins  sen  housa  gons  honn  hag  er  gouirerion  kach  gous  ces 
gens-là  mangent  de  bonne  nourriture  et  les  tailleurs  de  mau- 
vaise nourriture.  Housa  est  conjugué  sur  les  thèmes  en  a  d'après 
un  abus  assez  fréquent  en  bas  van. 

6.  Phrases  fournies  par  M.  H.  Le  Goff:  Er  gomel  ag  er  hoé^ 
men  e  :^ou  è  fètein  hcten  ; pes  vou  faret  d'hun  jieu  ni.  La  femme  de 
cette  maison  est  à  faire  des  crêpes;  on  ne  nous  en  donnera  pas. 

Faret  ^on  bet  néadeu  pi  ar  dablen,  mes  pes  groh.  On  a  mis  des 
verres  de  cidre  sur  la  table,  mais  pas  de  viande. 

Faret  d'er  liten  de  biorjein,  allez  au  lit  dormir  ;  faret  fètein 
fogen,  allez  faire  du  feu. 

En  haud  se  ^ou  kach  i  ji,  cet  homme  est  méchant  ;  fètcî  nio- 
ken  aji  er goutri^ion,  moquez-vous  des  tailleurs;  m  jinj pobité 
é  chèchein  gous,  un  mendiant  qui  cherche  son  pain. 

Bèten  freletted  hag  ur  purcnad  pi  de  ket  kach  d'er  houtrér  des 
crêpes  frites  et  une  chopine  de  cidre  ne  sont  pas  mauvaises 
pour  le  tailleur. 


Sur  l'Êtymologie  bretonne.  1 27 

Grouit'ii  jal,  ha  jal gctûn{\  Melrand),  bouillie  fliitc  et  mangée 
avec  du  lait. 

Pes  hcuren  ar  dahJcn,  pcs  mel,  pes  bahen  éin  fohcJin  pas  de 
beurre  sur  la  table,  pas  d'argent,  pas  de  tabac  dans  ma  poche. 

Er  vowel  se  :{ou  goanié:(  get  habeu  goarnéi  cette  femme  est 
belle  avec  de  beaux  habits  ;  /.'/  drouv  goarné:;^  er  Jatifoén  elle  aime 
l'eau-de-vie. 

7.  Bloniq,  l'habile  argoticr  rochois  cité  Rev.  Celt.,  XV,  338, 
m'a  fait,  en  breton  de  Tréguier,  un  récit  populaire  qu'il  m'a 
redit  ensuite  dans  son  tunodo.  Je  donne  ici  cette  dernière 
rédaction,  avec  un  simple  spécimen  de  la  première,  qui  est 
l'original,  comme  le  montrent,  entre  autres,  les  deux  vers 
intercalés.  Les  mots  soulignés  sont  de  l'argot  rochois. 

Gand  pesort  oa  groet  touer  mein  glaz  ?  Gant  mallozo  Doue 
ha  babous  chas  klaii... 

Ar  c'bouilerien  paludeno  a  zo  groet  gaiîd  lurono  Manuel  ha 
babous  ^/7/b»«t'/  mal  ai  ;  hag  ar  jardin  zo  bet  groet  gand  l'rai- 
lurgner.  Bos.  Oa  zaiit  Per  tremen  'buo  goiirdajen,  hag  e  tivra- 
mes  i  giilol  ;  hag  e  tunikes  da  Faniiel  :  —  «  Ma  'm  ijem  bet 
eur  :^ardin,  'n  ije  chouilet  ma  c'hulot  d'em  jes  »  —  «  Voar  ar 
beo:^,  'me  Manuel,  ha  brema-zoiïn  \ou gourdajenet  ».  —  Neuze 
'aries  gaiid  eur  bern  vreoi  turgner  hag  e  roes  eun  daboren  d'eaii 
gaiid  e  bif,  o  tunikaù  d'i  jes  : 

—  «  Zav  alèse,  bern  koc'h  gwis, 
Gafid  eur  vesken  war  da  vis  !  »  — 

Hag  e  savez  eur  :[ardiu  ahane,  hag  eur  c'hourdajen  war  i  bao; 
ha  'velse  oa  groet  ar  -ardin. 

Les  couvreurs  ont  été  faits  avec  des  jurons  de  Dieu  et  de  la 
bave  de  chiens  enragés;  et  le  tailleur  a  été  fait  avec  de  la  fiente 
de  truie.  Oui.  Saint  Pierre  passait  une  barrière  de  champ  ^,  et 
il  déchira  sa  culotte;  et  il  dit  à  Dieu  :  «  —  Si  nous  avions 
eu  un  tailleur,  il  m'aurait  arrangé  ma  culotte  ».  —  «  Vatou- 

I.  En  trécorois  eur  c'hkud;  le  rochois  gourdajen  veut  dire  tout  ce  qu'on 
veut,  cf.  Rev.  Celt.,  XV,  538  ;  plus  loin  il  désigne  un  dé. 


I2S  E.  Ernault. 

jours',  dit  Dieu,  bientôt  elle  va  être  raccommodée  ».  —  Alors 
il  arriva  près  d'un  tas  de  fiente  de  truie,  et  il  lui  donna  un 
coup  avec  son  pied,  en  lui  disant  : 

—  «  Lève-toi  de  là,  tas  de  fiente  de  truie, 
Avec  un  dé  sur  ton  doigt  !  » 

Et  il  se  leva  de  là  un  tailleur,  et  un  dé  sur  son  doigt  ;  et  c'est 
ainsi  que  fut  fait  le  tailleur. 

Il  devait  y  avoir  quelque  historiette  du  même  genre  pour 
expliquer  l'origine  attribuée  aux  couvreurs  par  le  commen- 
cement de  ce  facétieux  récit  des  argotiers  de  La  Roche.  Ceux- 
ci  sont  eux-mêmes  couvreurs  ou  chiffonniers;  ils  ne  sont  pas 
en  rapports  avec  les  tailleurs  Morbihannais  dont  nous  venons 
d'étudier  le  curieux  jargon. 

I .  Tréc.  kc^  ivar  râk  bol»  éd. 

E.  Ernault. 
(A  suivre). 


LE  MOT  SOI-DISANT  GAULOIS  Aouyo,'. 


Je  crois  avoir  à  peu  près  trouvé  l'explication  de  Xcuyo:  par 
•Aopxl  dans  Pseudo-Plutarque,  De  fliiuiis,  6,  4.  Serait-ce  uJitcus 
(italien,  dialecte  piémontais  o/of/;)  «  hibou  »,  cf.  Servius, 
Comm.  in  Fergilii  Biic,  8,  55  :  Vlulae  aues,  x-b  Tcii  oaoajuî'.v, 
id  est  a  fletu  nominatae  [quas  uulgus  ulucos  uocant]  ?  Cette 
interpolation  n'est  pas  encore  connue  par  Philargyrius  ni  par 
Isidore,  Etyin.,  12,  7,  38.  Mais  les  gloses  offrent  par  exemple: 
Gl.  L.  3,  17,  55,  89,  60:  '0X0 A'jvw"' 5  uluccus;  435,  G6:  'OX:- 
A3Y:r,  ululugus  ;  571,  29  :  Olilicon,  uluccus;  cf.  sanscrit  ûluka. 
Corbeau,  il  est  vrai,  n'est  pas  hibou,  mais  le  passage  d'un  sens 
à  l'autre  est  expliqué  par  le  verbe  otSkSiivi  «  pousser  des  cris 
aigus  ». 

Alfred  HoLDER. 

L'explication  du  premier  terme  du  nom  de  L3'on  par  un 
thème  \zr(z-  n'a  été  possible  qu'à  l'époque  où  la  seconde 
voyelle  de  ce  nom  de  ville  étant  tombée,  Aouyo'j-ooyvsv,  en 
caractères  latins,  Liigu-diuiuni,  était  devenu  Asjv-cîjvcv,  Lug- 
dunum,  et  où  l'on  avait  en  général  perdu  le  souvenir  du  second 
u  de  ce  mot,  n  dont,  au  ii*-'  siècle  de  notre  ère,  Dion  Cassius 
constatait  l'ancienne  existence  et  la  suppression  récente. 

H.  d'A.  de  J. 


Revue  Celtique,  XXVI. 


THE  ADVEXTUKK  OP  St.  COLUMBA'S  CLERICS 


The  text  ot  tlie  following  taie  is  taken  from  columns  707- 
715  of  thc  Yellow  Book  of  Lecan,  a  fourteenth-century  ms.  in 
the  librarv  of  Trinity  Collège,  Dublin.  It  is  based  on  the  same 
event  as  the  Foxage  of  Sficdgus  ami  Mac  riagla,  the  prose  of 
which  is  published  in  the  Revue  Celtique,  t.  IX,  pp.  14-24.  But 
it  difïers  in  many  détails,  and  incorporâtes  an  abridged  version 
of  the  Vision  of  Adanmâti,  Ir.  Te.xte,  I,  169-196. 

This  text  was  edited  with  a  German  translation,  by  Professor 
Thurnevsen,in  1904  on  the  occasion  of  the  birthday  of  the 
Rector  Magnificentissimus  of  his  Univcrsity'.  Unfortunately 
he  had  for  his  source  only  the  exécrable  f;icsimile  of  the  Yellow 
Book,  edited  by  Dr  Atkinson  in  1896.  The  neccssary  resuit  is 
that  Thurnevsen's  édition  is  deformed  by  several  textual  mis- 
takes  and  omissions,  some,  but  not  ail,  of  which  are  corrected 
in  the  Zcitschrijt  Jïir  celtische  Philologie,  \,  418-420. 

Considering  the  defects  of  his  source,  Thurneysen's  transla- 
tion is  wonderfuUy  accurate  and  complète.  He  has,  however, 
omitted  to  render  the  abridgment  of  the  Vision  of  Adamnàn  — 
his  reason  being  that  I  had  published,  in  1870,  an  English 
version  of  that  pièce  as  it  stands  in  lAwr  ua  huidrc-.  In  Celtic 
matters  such  courteous  generosity  is  so  unusual  as  to  deserve 


1.  Programm  zur  Feier  des  Geburtstags  seiner  kôniglichen  Hoheit  des 
Grosslierzogs  Friedrich  des  durchlauchtigsten  Rector  magnificentissimus 
der  Albert -Ludwigs-Univcrsitàt  zu  Frciburg  i.  Br.  Halle  a.  S.  Druck  von 
Ehrhardt  Karras,  1904. 

2.  This  version  has  been  twicereprinted,  once  in  Fraser's  Maga-^iiu  for 
February  1871,  and  again  in  the  late  .Miss  Margaret  Stokes'  Three  Motiths  in 
the Forests  oj France,  London,  1895,  pp.  266-279. 


The  Adventure  of  St.  Coliimlhi's  Clcrics.  i }  t 

spécial  acknowledgmcnt.  My  version  has  no  literary  merit; 
but  it  may  interest  students  of  Celtic  eschatology,  and  I  hâve 
pointed  out  in.  the  footnotes  some  of  the  coincidences  of  tlie 
Vision  with  tlie  Divina  Cointncdia  and  the  Koran. 

Tlie  ten  quatrains  at  the  end  ot  our  taie  are  part  of  the  long 
poem  (76  stanzas)  incorporated  in  the  Voyai^e  of  Snedgus  and 
Mac  riagla,  YBL.  cols.  592-595.  The  mètre  of  this  poem  is 
dechnad  cuniaisc^,  each  line  containing  twelve  syllables  and 
ending  in  a  disyllabic  rhyme.  As  to  the  date  of  its  composition 
(probably  the  tenth  century)  see  Zimmer,  Zeitschr.f.  deiitsches 
Alterlbiini,  xxxiii,  211,  Thurneysen,  op.  cit.,  6,  and  O'Curry, 
Lectures  on  the  MS .  Materials  of  Ancicnt  Irish  History,  p.   361. 

W.  S. 

I.  Sec  Mittçjirische  Verslehrcn,  Irische  Texte,  III,  8,  40,  74-78,  152. 


l  32  Wliitley  Stokes. 


ECHTi^A  CLERECH  CUOLUIM  CILL£"  ANDSO  SIS 

(YBL.  col.  707,  Facsiniile  86''29.) 


1.  Antan  tanic  derid^  rigi  7  aimsiri  do  Domnall  mac  Aeda 
mil  Ainmireach,  d'  airdng  Ere»»,  dorigni  timna  dia  rigi  7  da 
ferann  her  a.  da  mac  .i.  Fiachu  7  Donnchad.  Ro  ainmnigh 
airdrigi  Ercnn  do  Donnch^i  7  tanaisttr/;/  Ercnu  7  a  saermacam- 
nacht  d'Fiachaig  -,  7  ftTann  rigdamnflf/;/a  .i.  Fir  Rois  7 
Mugd/.//ni  Maigen,  air  ni  bid  rig  Ereiin  diles  aqu  sidi,  ar  is 
ead  donidis,  a  rig  duthaich  fein  do  marbad.  Con:id  airesin 
d//j-radd  da  mac  .i.  d'  Fiachaig^,  da  fogn/<m  o  Themraig  co 
hOileach. 

2.  O  ra  siar/;/  Fiach<7  do  saighidh  an  ftvaind  sin  ro  thinoilsead 
lucbtan  îcrà'md  chuigi  7  ro  raid  riu:  Tuc^/d,  ar  se,  bar  rigi  7 
bar  tig('/n;/j-  damsa,  7  dcntar  dûine,  7  tôraindtrr  ratha  7  son- 
daigi  lib  damsa  7  tigi  mora  7  grianain.  Dogenam  sin,  ar  siad, 
ocus  ni  dt'/nad  sin  acaind  dar  tig^rnaib  fen  in  saethar  sin,  acht 
a  marbad  dognimis.  Dongnethr  na  saetiiair  mora  sin,  7  do- 
c«;-dis  cru  7  fuil  a  craidi  tara  mbclaib  iar  scis  na  hoibri. 


3.  Dorign(vf  oirechtus  accu  laa  n-acn  ann,  7  bad^;-  da  righ- 
damna  da  rigaib  duitchib  fen  araird  acu  .i.  Diarmuid  Olmar 
7  Ailill,  7  ro  raidsf/  side:  measa  daib  ém,  arsiad,  in  ri  comai- 
thech'  ut  fuil  foraib  andam-ni,  ar  ni  tardsad  ar  n-aithri-ne  no 
ar  seanaithre  dochraidi  mar  so  foraib,  cia  ro  marbsabar  iad 
fos. 


1.  Ms.  deng. 

2.  Ms.  fiachaid. 

3.  Ms.  comaigthech. 


Tlic  Aih'cnîurf  of  St.  Coliimbas  Claies.  i  ]  ] 


THE  ADVENTURE  OF  St  COLUMBA'S  CLERICS 
HERE  BELOW 


1.  When  the  end  of  kingship  ;ind  lifetime  came  to  the 
overking  of  Ireland,  to  DomnalP  son  of  Aed,  son  of  Ainmire, 
he  hequcathed  his  realm  and  his  land  between  his  two  sons, 
Fiacha  and  Donnchad.  He  left  the  overlordship  of  Ireland  to 
Donnchad,  and  the  tanistry  of  Ireland  and  its  «  noble  boyhood  » 
to  Fiacha,  and  (also)  the  land  of  the  crown-princedom,  to 
\vit,  FirRois-  and  Mugdoirn  Maigen3,  for  they  had  no  pro- 
per  Irish  king  :  for  this  is  what  those  clans  used  to  do,  kill 
their  own  proper  sovran.  Wherefore  Domnall  gave  them  to 
his  son  Fiacha,  to  serve  him  from  Tara  even  unto  Ailech4, 

2.  When  Fiacha  came  to  that  land  the  country-folk  gathered 
to  him,  and  hc  said  to  them:  «  Give  up  your  realm  and  your 
lordship  to  me,  and  let  forts  be  built,  and  let  raths  be  marked 
out  by  you  for  me,  and  palisades,  and  great  mansions,  and  sol- 
lars.  »  «  We  will  do  that»,  they  say  ;  «  though  never  has  such 
work  been  done  by  us  for  our  own  lords,  but  we  used  to  kill 
them.  »  They  wrought  those  great  works,  and  aftcr  the  wea- 
riness  of  the  toil  they  would  put  the  gore  and  blood  of  their 
hearts  over  their  lips. 

3.  Now  one  day  there  an  assenîbly  was  held  by  them,  and 
présent  with  them  were  two  crown-princes  of  their  own  native 
lords,  to  wit,  Diarmait  Olmar  and  Ailill.  And  thèse  said: 
«  Truly  yon  neighbouring  lord  who  is  over  you  is  worsc  for 
you  than  we  are.  For  neither  our  fathers  nor  our  grandsircs 
inflicted  hardship  like  this,  ahhough  ye  continually  slew  them. 

1.  ob.  A.  D.  797,  mentioned  in  Fél.  Oeng.  prol.  221. 

2.  in  the  south  of  Airgéill  (Oriel)  the  présent  couiities  ol  Louth, 
Armagh  and  Monaghan. 

3.  the  barony  of  Cremorne,  co.  Monaghan. 

4.  a  fort  in  Donegal  near  Lough  Swilly,  now  called  Grcenan  Ely 
(Grianan  Ailigh). 


1  ^4  Whiîley  Stokes. 

4.  Dorignc/ar  maithi  na  hairer/;/a  comairli  arsin  .i.  Fiaclia 
[p.  Syl  do  niarbad,  7  nirbo  chian  a  haitlili  na  comairli  co 
torachl  Fiacha  isan  oircr/;/,  7  adconncatar  ag  allaid  '  secco,  7 
ro  Iccseadar  a  conu  fris,  7  dachuadar  fein  a  ndcagaid  a  con, 
7  ro  flicsad  Fiachrt/^  a  aenwr  isan  aeirer/;/,  7  ro  fcllsad  in  lucht 
sin  fair,  7  ro  marbsad  hé,  7  dochuadar  a  haithli  a  n-cchta  ar 
comairgi  Ronain  Find  7  Maine  mnic  Neill,  a[r]  rob  iad  sain 
ardcomairgi  Ereiin  intan  sin. 

5,  Arsin  tra  adchualaid  Dondchad  mac  Domnaill  inni  sin 
.1.  a  brathair  do  marbad  d'  Ft'raib  Roiss  7  do  Mugdornaib 
Maig^»,  7  ro  thinoil  Donnchr/J  morthinol  mor  foch^7oir,  7 
dachuaid  ina  ndiaid  do  sbarLig«d  a  comairgi  sin,  7  ro  raids^/ 
na  comairgi  fris:  Nachar-sâraig^,  ar  siad,  ar  dann^r-saraige  ni 
ni  bia  comairgi  a  n-Er/«n  iarsin.  As  ed  dob^ram-ni  duid,  a 
n-ebera  Colum  cille  mac  VcïdVimthe  fuil  a  n-I.  Gcbad-sa  sin,  ar 
Donnchad,  7  ro  oentaigset  ime-sin,  7  adnagat  tcr/;/a  maroen 
co  Hi,  7  indisit  a  scela  o  thus  co  d^read  do.  Ocus  a  as  i  breath 
rue  ColuDi  cille  annsin  .i.  tri  fichit  &r  7  tri  ïiclnt  bean  doncoch 
is  fcrr  cruth  7  cenel  ro  bad  ac  dcnam  ind  echta,  cona  cloind  7 
cona  ccfhri,  do  chiir  ior  muir  7  ïor  fairgi  duna  tairgidis  aris 
docum  n-En'//H  co  brath.  Ociis  aduhain  in  ftvann  ima  ndernad 
mac  rig  Ereiiii  do  marbad  a  tiiob^/rt  do  Patrie  dogrés  co  mbf/h 
aca  fognam. 


6.  Doronta  longa  7  luglibarca  leo,  7  dochuadar  ior  miiir  7 
for  fairgi  trc  comairli  Coliiini  cille.  Ocus  dochuadar  da  dalta  do 
Cohim  cille  leo  for  m///r  .i.  Snedg//5  7  Mac  rhguih,  7  as  iad 
sin  ro  la  Coluin  cille  isa  fiadnaise  anall.  O  ro  siachtadar  edh 
cian  a  crislach  mara  ro  imposeadar  na  clerig  dochtim  n-Erenn 
aris  rtmici  bail  a  roibi  Donnch^^,  7  ar  loracbîCLm  doib  ro 
indseadar  a  scela  don  righ  7  ro  thimainsed  celebrad  dô. 


1.  Ms.  ad  allaig. 

2.  Ms.  Nacharsaraid. 

3.  bctier  Mac  riagla  «  son  of  (monastic)  rulc  ». 


Tlw  Adrentiirc  of  Si.  Coliimhas  Clcrics.  i  ^s 

4.  Then  tlie  gentry  of  the  assembly  formeJ  a  plan  to  kill 
Fiacha.  Not  long  afterwards  Fiacha  entered  the  assembly,  and 
lîis  men  saw  a  stag  passing  them,  and  loosed  their  hounds 
against  it.  They  themselves  wcnt  aftcr  the  hounds,  Icaving 
Fiacha  alone  in  the  assembly.  Then  those  gentry  betrayed  hini 
and  killcd  him,  and  after  the  murdcr  they  went  to  the  safeguard 
of  Ronan  the  Pair'  and  Maine  son  of  Niall-  (of  the  Ninc 
Hostages),  for  those  were  then  the  chief  protectors  in  Ireland. 

5.  Thereafter  then  Donnchad  son  of  Domnall  heard  of  that, 
namely,  that  his  brothcr  was  killcd  by  the  Mcn  of  Ross  and 
the  Mugdoirn  of  Maigen.  So  Donnchad  forthwith  gathered  a 
mighty  gathering,  and  marched  after  them  to  violate  their 
safcguards.  And  the  protectors  said  to  him  :  «  Do  not  outrage 
us  »,  they  say,  «  for  if  thou  do  so  there  will  be  no  safeguard 
in  Ireland  thereafter.  But  this  \ve  will  grant  thee,  what 
Columkill,  son  of  Feidlimid,  who  is  in  Hi5,  will  déclare  ». 
«  I  will  accept  that,  says  Donnchad.  And  they  agreed  thereon, 
and  together  they  send  envoys  to  Hi,  and  tell  Columkill  their 
tidings  from  beginning  to  end.  This  is  the  judgnïent  that 
Columkill  then  delivered  :  That  three  score  men  and  three 
score  women,  the  best  in  shape  and  race,  who  had  been 
committing  the  murder,  should  be  put,  with  their  children 
and  their  cattle,  on  the  sea  and  on  the  main,  so  that  they  should 
never  come  again  to  Ireland.  And  he  said  that  the  land  for 
which  the  king  of  Erin's  son  had  been  donc  to  death  should  be 
granted  to  Patrick-*  for  ever,  so  that  it  might  be  serving  him. 

6.  Vessels  and  boats  were  built  by  them,  and  by  Columkill's 
counsel  they  went  to  sea  and  main.  And  two  of  Columkill's 
pupils  went  with  them  to  sea,  namely  Snedgus  and  Mac  Riagail  ; 
and  'tis  those  that  Columkill  had  sent  as  witnesses.  After  they 
had  gone  a  long  way  into  the  lap  of  the  sea,  the  clerics  turned 
again  towards  Ireland  to  the  place  where  Donnchad  dwelt;  and 
when  they  arrived  they  told  the  king  their  tidings,  and  bade 
him  farewell. 

1.  This  saint's  day  is  May  22. 

2.  ob.  A.  D.  440. 

3.  the  illustrious  island  now  callcd  lona. 

4.  i.  e.  to  the  sec  of  Armagh,  of  which  St.  Patrick  was  the  lirst  bishop. 


I  ^6  Whitley  Stokes. 

7.  IS  annsin  ro  raid  in  ri  friu  :  Airiscd  co  tisad  dered  erraig 
7  tosach  in  tsamraid,  7  ergid  aindsin  do  bar  tig.  Doronsad  na 
clerich  in  comairli  sin,  7  ro  airisedar  amail  adubj/rt  in  ri  f/iu, 
7  ro  hindlaicid  co  Dairi  iad,  7  tucad  recles  doib  ann,  7  biad 
on  rig  doib  conigi  sin  co  tanic  dard  crraich  7  tosarh  samraid'. 

8.  Ro  thimainsead  celebrad  don  rig,  7  tucsat  a  c//rach  (or 
miiir  7  ïor  fairgi,  7  ro  impo  gaeth  for  in  seol,  7  ro  timairgid  o 
Eriim  siarthuaid-  du  in  ro  taispenad  mor  d'  ingantaib,  7  ro 
badar  co  ceann  tri  la  7  tri  n-aidchi  ic  fascn//m  in  mara,  to 
tanic  fallscad  itad  doib.  Ocus  isscad  ro  duisig  asa  coliad  iad, 
fuaim  in  c«raig  risin  tracht,  7  ro  gabsad  oilen  fcrglas  fonntait- 
neniach  7  sruth  lachtmilis  leamnac/;/a  tara  lar,  7  atibsed  dig 
caciia  fir  de,  7  ro  beannaJ;/sadar3  an  t-oilen,  7  ni  fuaradar 
ann  neach  no  aicilldis,  7  ro  laisead  a  cnrach  (or  niuir  7  (or 
fairçi. 


'&* 


9.  Leicem  as  ar  n-imram,  ar  siad,  acbt  in  chonalr  heras  ar 
cwrach  sind  cheana,  7  denam  abstanaid  7  aine,  7  leicem  ar 
n-imram  a  Icth  de,  7  teigeam,  ar  siad,  dar  lebartonnaib  na 
dileann. 

10.  Ocus  adnaidead  co  ceann  tri  la  7  t;i  a-aidche,  antan 
adchonncadar  ailen  7  inisi  uathii.  Suaire  em  in  t-ailen  sin, 
air  is  amlaid  ro  bai,  7  crann  duilleach  dosmor  dathalaind  and, 
7  sonnach  airgdidi  dar  a  lar  a  medon  na  hindsi,  7  cora  t'iresc 
a  certmedon  na  hindsi,  7  stiall  ar  capar  d'airged  'gil  a  n- 
imthacmaiig  na  corad.  Ba  comme/  rc  colptaig  mhlindnc  cech 
bradan  [col.  709,  p.  87'']  taebalaind  tairrgcl  bacthlemnech 
ballchorcra  no  chindf^h  suas  frisin  coraid^  IS  derh,  ar  siad,  is 
municr  Dé  bis  annsa  n-oilf»  sa;  7  caithem,  ar  siad,  ni  don 
iasc,  7  b^ram  lind.  Ocus  rucsad  ni  don  iasc  leo,  7  batar  dcnus 
ann  .i.  teora  la  7  teora  aidchi. 


1.  Ms.  samraig,  the  o-  corrected  to  d. 

2.  Ms.  siarthuaig. 

3.  leg.  bennachsadar? 

4.  Ms.  coraich. 


The  Adrcnture  of  St.  Columba'f  Clerics.  1 37 

7.  Then  said  thc  king  to  them  :  «  Stay  till  the  end  of  spring 
and  thc  bcginning  ot  the  sommer  shall  corne,  and  go  then  to 
your  home.  »  The  clerics  acted  on  that  counsel,  and  stayed 
as  the  king  told  them;  and  they  were  brought  to  Derry  %  and 
a  cell  was  given  tothem  there,  and  food  from  the  king,  until 
the  end  of  spring  came  and  the  beginning  of  summer. 

8.  They  bade  farewell  to  the  king,  and  set  their  curragh  on 
sea  and  on  main  ;  and  the  wind  turned  against  their  course, 
and  they  were  driven  from  Irehind  to  the  north-west,  where 
many  marvels  were  shewn  ;  and  to  the  end  of  three  days  and 
three  nights  they  were  striving  with  the  sea,  till  a  burning  of 
thirst  came  to  them.  And  this  is  what  awakened  them  from 
their  sleep,  the  grating  of  the  curragh  against  the  strand.  They 
landed  on  an  island  with  green  grass  and  a  beautiful  soil,  and 
over  the  midst  thercof  a  milk-sweet  stream  of  new  milk. 
Thereof  they  quaffed  a  drink  for  each  of  them,  and  they 
blessed  the  island.  They  found  there  no  one  with  whom  they 
could  converse,  and  they  launched  their  boat  on  sea  and  main. 

9.  V  Let  us  quit  our  voyaging  »,  say  they,  «  save  the  path 
that  our  curragh  will  take  us;  and  let  us  practisc  abstinence  and 
fasting  and  leave  our  voyaging  to  God;  and  let  us  go  »,  they 
say,  «  over  the  long  waves  of  the  flood  ». 

10.  And  they  wait  till  the  end  of  three  days  and  three  nights, 
when  they  sighted  an  isle  and  island.  Pleasant  indeed  was  that 
isle,  for  thus  it  was  :  with  a  tree  therein  leafy,  bushy,  beautifully 
coloured,  and  a  silvery  palisade  over  its  plain  in  the  middle  of 
the  island,  and  in  its  centre  a  salmon-weir,  with  a  wainscot  of 
bright  silver  encompassing  the  weir.  As  big  as  a  year-old  heifer 
was  every  fair-sided,  bright-bellied,  madly-leaping,  purple- 
spotted  salmon  that  used  to  spring  up  against  the  weir. 
«  Surely  »,  say  they,  «  it  is  God's  household  that  abides  in 
this  isle,  so  let  us  eat  somewhat  of  the  fish  and  take  it  with 
us  ».  And  they  took  with  them  somewhat  of  the  fish,  and  they 
were  a  while  there,  to  wit,  three  days  and  three  nights. 

I.  now  Londonderry. 


158  Whitley  Stokes. 

ir.  IS  annsin  docuadar  'na  curach.  ïor  muir  j  (or  fairrgi  7 
dar  kbarthonnaib  na  dileann,  co  facadar  a  cind  tri  la  7  tri 
n-aidchi  aiicn  7  indsi  uathu,  7  is  amlaid  ro  bai  in  t-ailen  sin, 
7  daine  and  7  cind  chat  forro  7  curpa  daine  accu.  Ocus  ro  gob 
ecla  7  uaman  mor  na  clerig,  7  dochuadar  re  taeb  na  hindsi,  7 
d«5rala  iad  an  ailen  aiii,  7  adchonncadar  clerech  ara  cind  isan 
traig  co  casail  ngil  ime  fora  cind,  7  ro  beannachsad  do,  7  do 
bennaig  seam  doib-seam,  7  ro  fiarfaigf/ar '  de:  Cuich  thusa, 
ar  siat,  7  can  do  cenél.  Ro  frecair  in  cleireach  iad.  Do  &raib 
Erind  dam,  ar  se,  7  lucht  c;/raich  tangamar-ni  conigi  seo,  7 
\cth  an  oilcn-sa  do  chosnamar  ar  eigin  risna  Caitciiennaib,  7 
marb  uili  lucht  in  ch«raich  acht  misi  am  aenur,  7  ticid  limsa 
7  fogebthai  aigidhcr/;/-  tri  la  7  tri  n-aidchi  d'  fin  7  do  chruith- 
necht  7  d'  iasc.  Ocus  do  bat^r  annsin  risin  rc  sin. 


12.  Cclcbraid  iarsin  do  na  clerchib,  7  tiagaid  do  shaighid  a 
c«raig,  7  adnaghad  5  a  c//rach  ïor  muir  7  for  fairgi  7  for  na 
lebarthonnaib  na  dileann,  7  a  n-ucht  anfoid  7  acian-tuindi4. 
Co  focadar  iar  scis  n-imrama  oilen  uaithib,  7  is  amlaid  ro  bai 
in  t-ailen,  7  oenchrann  mileta  mor  ann,  7  cret  aircid  aici, 
7  duilleanna  ôir  fair,  7  ro  It'/h  a  barr  ar  an  ailen  uili.  Ocus 
is  amlaid  ro  ba  in  crann  sin,  7  cach  lam  7  cach  geg  ro  bai  as 
amach  lomnân  d'  enaib  co  n-eitib  airgid.  Ocus  c:itha\r  a  muUach 
an  craind,  7  en  mor  inti,  7  cend  oir  forsan  eon  sin,  7  eitida^ 
airgid  foir,  7  is  ed  ro  chanadh  in  t-en  o  maidin  co  tert,  cacha 
ndt'rna  Dia  do  maith  re  tuistin  a  dul,  7  o  thert  co  medhon  lai 
scela  geni  7  baist^da  Maie  De  7  a  cserghi  7  a  adnacoil,  7  ro 
indisead  o  trath  nona  amach  scela  lai  bratha. 


n.  An  uair  do  cluintis  na  heoin  sin  uili  do  chroitis  a  n- 


1.  Ms.  rofiarfaid<:/ar. 

2.  Ms.  aidighec/;/. 

3.  Ms.  adnadhad. 

4.  Ms.  acain  tuindi. 

5.  Ms.  eitiga. 


The  Adrenturc  of  St.  Coliimba's  Clerics.  1 39 

1 1.  Thcreaficr  thcy  went  in  rhcir  boat  to  sea  and  main,  and 
over  tlie  long  waves  of  the  flood,  till,  at  the  end  of  tliree  days 
and  threc  nights,  thcy  sighted  an  isle  and  isiand.  Thus  was 
ihat  isle,  with  men  therein  having  heads  of  cats  and  bodies 
of  human  beings.  And  fear  and  great  dread  seized  tiie  clerics, 
so  they  coasted  the  isiand  and  went  to  another  isle,  and  there 
beheld  a  cleric  wcaring  on  his  head  a  bright  chasuble  and 
(coming)  to  meet  them  on  the  strand.  They  saluted  him  and 
he  saluted  them,  and  the}-  asked  him  :  «  Who  art  thou  ?  »  say 
they,  «  and  whence  is  thy  kindred  ?  »  The  cleric  answered 
them  :  «  Of  the  men  of  Ireland  am  I,  and  as  the  crew  of  a 
boat  we  came  hither.  Half  the  isiand  we  conquered  perforée 
from  the  Cat-heads',  and  ail  the  boat's  crew  is  dead  save  only 
me.  But  come  with  me  and  for  three  days  and  three  nights  ye 
will  get  guesiing  of  wine  and  wheatand  tish.  »  And  they  abode 
there  for  that  space  of  time. 

12.  Thereafter  they  bid  farewell  to  the  cleric,  and  go  to 
their  boat,  and  set  their  boat  on  sea  and  main  and  on  the  long 
waves  of  the  flood,  and  in  the  breast  of  storm  and  ocean- 
billow.  And  after  weariness  of  voyaging  they  sighted  an  isle. 
Thus  was  the  isle  :  with  a  single  great  and  stately  tree  therein, 
having  a  frame  of  silver  and  golden  leaves  upon  it,  and  its 
summit  spread  over  the  whole  isle.  And  thus  was  that  tree, 
with  every  branch  and  every  bough  that  it  put  forth  quite  full 
of  birds  with  wings  of  silver.  In  the  top  of  the  tree  was  a 
throne  with  a  great  bird  thereon,  and  on  that  bird  a  head  of 
gold  and  wings  of  silver.  And  what  the  bird  used  to  sing  was, 
from  matins  to  tierce,  ail  the  good  that  God  wrought  before 
the  création  of  His  éléments,  and,  from  tierce  to  midday, 
tidings  of  the  birth  and  baptism  of  the  Son  of  God,  and  His 
résurrection  and  burial,  and,  from  none  onward,  tidings  of 
the  Day  of  Judgment. 

13.  When  the  birds  (on  the  branches)  used  to  hear  ail  that. 


I.  A  Cattchenn,  king  of  the  Cattchinn,  is  mentioned  in  LL.  152-14  and 
in  Cath  Finntraga,  1.  10. 


140  Whitlry  Stokes. 

eiteda  7  do  leicdis  frasa  fola  [as]  a  n-eitib  i[c]  cloistecht  in  sccl 
sin.  Arsin  ro  estidar  na  clerig  risin  ceol  ro  chansad  na  hcoin. 
Do  Icced  iarsin  duilleannoir  CLictuanuas  don  crann,  7  10  folaig 
in  duilleann  iad,  7  ba  samalta  i  re  croiccnn  doim  riata.  Bciridii 
lib  sin,  ar  in  t-en,  7  tabraid  ar  altoir  Coluim  cille  ar  rochtain 
co  Hi.  ISsead  immorro  bai  'sin  duillind,  scel  in  rigthigi  7 
rciunien  nime,  7  in  tsosaid  ainglidi^  7  ifrinn.  Conad  ann 
dochuaid  uathu.  Ar  n-crgi  nach  flicadar  an  inis  7  in  bili  nait 
na  heoin,  7  ro  dechsad  in  duilleann  7  in  scel  ro  bai  indti  .i. 
scel  m//;/tm  nime  7  in  righ  uasail  fein,  7  ri. 


14.  Ociis  tainic  anfad  mor  doib  iarsin,  7  ro  hr/arscarad  a 
n-anmanna  rena  corpaib,  7  rucad  iad  iarsin  do  dcchain  nime 
7  itirnd,  amail  ro  thaisbean[ad]  dona  hapstalaib. 

15.  IS  cad  am  ct'7-tir  a  rangadar  .i.  tir  na  naem  .i.  tir 
shuthach,  solwjda,  airegda,  ecsam^//,  ingantach  ann  ;  co  casraib 
lin  gil  umpu,  co  culpataib  glegelaib  osa  cendaib.  Noeim  airthir 
in  domain  a  n-a'necht  ior  le'uh  a  n-airth(T  tiri  na  naem.  Naim 
mnhiiir  a  n-iarthar^  in  tiri  <:^7na.  Naim  ihuaisc/rt  in  domain  7 
a  desc/rt  'na  n-airec/;/aib  tes  7  tuaid^.  Cach  oen  fil  a  tir  na 
naem  is  comfog//5  do  estecht  na  ceol  7  indithmigw^  inna 
luingeî  a  ûlet  .ix.  nsirada  nime. 


16.  An  dara  fecht  di(///  dana  nacmaib  canaid  ceol  adam- 
rai[g]thi  ic  molad  [col.  710,  p.  88^]  De.  in  fecht  aile  iiiiniorro 
cstid  re  ceol  miiimcn   nime,   uair  ni  dlegaid  na  naeim  ach 


1.  Ms.  anairlhar. 

2.  Ms.  tuaig. 

3.  Ms.  indithmig^/  in  luindi. 


Tlie  Aihcnturc  of  St.  Cohimba's  Clcrics.  141 

they  shook  thcir  wings  and  Ict  tliereout  showers  of  blood, 
hearkcning  to  that  story  ^  Thcreafter  the  clerics  listened  to  the 
melody  which  the  birds  sang,  and  then  a  a  leaf  of  gold  was 
given  down  to  them  from  the  tree,  and  the  leaf  hid  them,  and 
it  was  Hke  the  hide  ot  a  trained  ox.  «  Take  that  with  you  », 
says  the  bird,  «  and  after  getting  to  Hi,  put  it  on  Columkill's 
altar  ».  Now  this  is  what  was  (inscribcd)  on  the  leaf,  the 
story  of  the  palace  and  the  household  of  heaven,  and  of  the 
angelic  station  and  of  hell.  Thereupon  the  bird  left  them.  After 
rising,  they  saw  not  the  island,  nor  the  tree,  nor  the  birds; 
but  they  beheld  the  leaf  and  the  story  that  was  on  it,  namely, 
the  story  of  the  household  of  heaven  and  of  the  noble  King 
Himself,  and  so  forth. 

14.  And  after  that  there  befel  them  a  great  storm,  and  their 
soûls  were  severed  from  their  bodies,  and  then  they  were 
taken  to  behold  heaven  and  hell,  as  hath  been  displayed  to 
the  apostles. 

1 5 .  Now  this  is  the  first  land  to  which  they  came,  to  wit, 
the  Land  of  the  Saints  —  a  land  fruitful,  radiant,  noble,  di- 
verse, marvellous  there,  (the  saints)  with  chasubles  of  bright 
linen  about  them,  with  hoods  pure  white  above  their  heads^. 
The  saints  of  the  east  of  the  world  in  an  assembly  apart  in 
the  east  of  the  Land  of  the  Saints.  The  saints  of  the  west  of 
the  same  land,  The  saints  of  the  north  of  the  world  and 
(those)  of  its  south  in  their  assemblies  south  and  north. 
Whoever  is  in  the  Land  of  the  Saints  is  ni2;h  unto  the  hcarins 
of  the  mélodies  and  the  contemplation  of  the  vessel  wherein 
are  the  nine  ranks  of  heaven  >. 

16.  As  to  the  saints,  again,  at  one  time  they  sing  marvellous 
music,  a-praising  God  :  at  another,  they  listen  to  the  music  of 
the  household  of  heaven,  for  the  saints  claim  nought  save  to 

1.  So  when  Elijah  tells  the  soûls  of  the  righteous  («  in  shapes  like  pure- 
white  birds  »)  of  hcU  and  Doomsday,  «  they  beat  their  wings  against  their 
bodies,  so  that  streams  of  blood  corne  out  of  them  »,  LU.  31''  n 

2.  Cf.  «vestietur  vestimentis  albis»,  «  amicti  stolis  albis  »,  Apoc.  III,  5, 
vii,  9. 

3.  Seraphim,  Cherubim,Thrones  :  Dominions, Virtues,  Povvcrs  :  Principa- 
lities,  Archangels,  Angels,  the  celestial  hierarciiy  of  the  pseudo-Dionysiirs  the 
Areopagitc.  Cymr.  nav gradneiv,  Skene,  Four  AucientBooksofWales,  II,  14. 


142  Whitley  Stokes. 

estecht  in  cheoil  sin  7  indithmig/<d  na  sollsi  diadha  7  a  sas^d 
don  boltnug//d  fil  a  tir  na  nacm. 

17.  Ata  flaith  adanira  d'idu  ar  gnuis  doib  uaithib  sairrdes,  7 
fiai  glainide  etiirru.  Urdam  orda  ris  andes,  7  is  t/it  sin  do 
clîitis  fuath  7  fosc[ug]ad  ^  muintiri  nime.  Ni  fuil  imtnorro  fiai 
na  temel  iier  muintir  nime  [7  inna  nôemu  LU.  27**],  acht  atait 
a  soillsi  7  a  frecnar^^^  doib  i\-\eth  riu  son  dogrés.  Circul  tend- 
tide-di^wfon  tir  sin  imocuairt,  7  cach  ann  7  as,  7  ni  ur- 
choidi^henn  dona  firenaib. 


18.  Na  da  apstal  dec  imvwrro,  7  Muiri  Ogh  a  n-aircf/;/  for 
\eth  imon  Comdid  cumachtAch.  Uasalaithraig  7  faidhi  7  desci 
buil  Isu  i  comhibcMJ'  na  n-abstal.  Ataid  d'iiJu  araili  naemogha 
do  des  Muiii  7  re  ciana  et^rru.  Naidhin  7  m^caim  umpu 
focuairt,  7  ceol  énlaithi  muimen  nime  ica  n-airfidcd  tria  bithu 
sir.  Buidhni  ana  athluma  d'  ainglib  comider/;/a  na  n-anmand 
ac  umaloid  7  ac  timthirecht  itir  na  hairer/?/aib  sin  i  fiadnasi 
in  3  rig  dogr^'s.  Ni  tualaing  nech  isin  bith  [frecnairc-sea]  tua- 
r/vicbail  na  n-airecht  sin  amail  ataid  iar  fir. 

19.  Na  buidne  7  na  hairef/;/a  d'idu  fuikt  a  tir  na  naem  bid 
isin  morgloir  [sin]  co  mordail  bratha  isna  sostaib  7  isna  liinadaib 
a  mbiad  ac  dechain  gnuisi  De  cen  fiai,  cen  forscdth  et«rru  tre 
bithu  sir. 

20.  Cidh  mor  innnorroj  cid  adbulin  taitnem  7  in  shoinmighi 
7  in  tsoillsi  fil  a  tir  na  naim,  is  aidbli  fo  mili  in  cruth4  fil  i 
maig  munien  nemi  .i.  im  righsuidhe^  in  Coimdheadh  fen.  IS 
amlaid  inwwrro  ata  in  rigsuide^  sin,  imar  chatair  c/midachta 


1.  foscugud  LU.  27''i6. 

2.  Ms.  circhul  tendtigi. 
5.  Ms.  is  iad  uasin. 

4.  ind  etrochta  LU.  27t58. 

5.  Ms.  righsuighe. 

6.  Ms.  rigshuigi. 


Tlw  Advcntiire  of  St.  Columba's  Clcrics.  14^ 

listen  to  that  music  anJ  to  contemplate  the  divine  radiance, 
and  to  sate  tiiemselves  with  the  odour  which  is  in  the  Land 
of  the  Saints. 

17.  There  is,  moreover,  a  wondrous  realm  facing  thcm  on 
the  south-east,  with  a  veil  of  crystal  between  them  and  it.  To 
the  south  thereof  is  a  golden  porch,  and  through  that  they 
perceive  the  form  and  séparation  of  the  household  of  heaven. 
Howbeit  there  is  neither  veil  nor  darkness  between  the  house- 
hold of  heaven  and  the  saints,  but  they  are  always  in  radiance 
and  in  the  saints'  présence  on  the  side  over  against  them.  A 
fiery  circle,  furthermore,  round  about  that  land,  and  andthere- 
into  and  thereout  (fares)  cvcry  onc,  and  it  doth  no  hurt  to 
the  righteous. 

18.  The  twelve  Apostles,  however,  and  Mary  the  Virgin 
in  one  assemblv  apart  around  the  mighty  Lord.  Patriarchs  and 
prophets  and  disciples  of  Jésus  ancar  to  the  Apostles.  Other 
holy  virgins  are  on  Mary's  right  hand,  with  long  spaces 
between  them.  Infints  and  children  ail  around  them,  and  the 
music  of  the  birds  of  the  heavenly  household  cnrapturing 
them  forever.Bright,  active  bands  of  the  soûls' guardian-angels 
in  lowliness  and  tendance  amoug  those  assemblies  in  the 
présence  of  the  King  always.  Yea,  no  one  in  this  présent 
world  could  set  forth  those  assemblies  as  of  a  truth  they  are  ! 

19.  The  troops  and  the  assemblies,  there,  that  are  in  the 
Land  of  the  Saints  are  in  that  great  glory  until  the  Great  Meeting 
of  Doom,  in  the  stations  and  in  the  places  wherein  they  shall 
abide  beholding  God's  countenance,  without  veil,  without 
shadow  between  them  for  ever  and  ever. 

20.  But  though  great  and  though  vast  are  the  sheen  and  the 
happiness  and  the  radiance  that  are  in  the  Land  of  the  Saints, 
vaster  a  thousand  timcs  is  the  shape  thatis  inthe  plain  ol  the 
household  of  heaven,  around  the  throne  of  the  Lord  Himself. 


144  Whitley  Slokrs. 

co  ceithri  colamnnib  do  lig  logniair  fai.  Ccn  co  hclh  d'  airfided 
do  ncoch  achi  co'iccIaI  comcubaid  na  CLthri  colaman  sin  ro  bo 
leôr  do  gloir  7  do  aibnis.  Tri  hcoin  innnorro  airegdha'  isin 
cathair  a  fiadhnaisi  in  righ  [7  a  mcnma  ina  ndulcmain  tria 
bithu,  issc  sin  a  ndan,  LU.  28^ |.  Celcbraid  d'uln  na  hocht  tratha 
togaidhe  ic  moladli  7  ic  adamra[gu]dh  in  Coimdcadli,  co 
clasch^'tal  archaingil  iar  tiachtain  doib  fai.  O  na  hcnaib  7  o  na 
harchainglib-  tindsceadal  in  ceoiU,  7  frccraid  muinicr  nime  uili 
ittT  naemu  7  naemogha  iarsin. 


21.  StLiag4  d^rmair  os  cind  in  Choimdead^,  ina^  chathair 
rigda  am^n'//  chathbarr  cumdachda,  nâ  amail  mind  rig,  7  da 
faicdis  ruisc  daenda  no  legtaidis  focMoir.  Tri  cressa  ina  mor- 
tliimchell  cuirru  7  in  sluagh.  Se  mile  [do  milcdaib,  LU.  20''i3J 
co  /idelbaib  ech  7  en  umon  cathraich  tendtidi^  ar  lasad  can 
forcend  can  crich. 

22.  Aisnes  lanini  in  Chomded9  cum^f/;/aigh  fil  isin  righsui- 
dhi  '°  sin  ni  tliig  do  neoch  achl  mine  dcrnad  fen,  116  mina 
dernad  muinter  (?)  nime.  Ar  ni  indisfea  neach  a  bruth  7  a 
brig  7  a  dfrgi  7  a  roshoillsi  7  a  ainis  7  a  aibin[n]i//^,  a  chunn- 
lar/;/  7  a  cobsaidecht  7  imad  a  aingel  7  a  archaingel  ag  cantain 
ciuil  do,  7  timthiridi"  imda  chuigi  7  uadh  co  n-aithescaib 
cwmraib  do  gach  biiidhin  ^-  iar  n-uair  .i.  a  mine  7  a  rochen[n]sa 
ri  araiiib  7  a  ainmine  7  a  roacairbe  re  lucht  ele  dib. 


I. 

Ms.  aireddha. 

2. 

Ms.  inserts  ic. 

5- 

Ms.  sceoil. 

4- 

Ms.  sduad. 

5- 

Ms.  choimdeag. 

6. 

Ms.  imar. 

7- 

Ms.  nô  anifl//. 

8. 

Ms.  tendtigi. 

9- 

Ms.  umon  {intcrliued  a  fil)  coimdi 

10. 

Ms.  righsLiighi. 

II. 

Ms.  timthirigi. 

12. 

Ms.  buighin. 

The  Adrentiirc  of  St .  Coliimba's  Clerics.  145 

Thus,  thcn,  is  that  throne  :  likc  a  canopied  chair  with  four 
columns  of  precious  stone  bcneath  it.  Yea,  though  one  should 
hâve  no  rapture  save  the  liariiionious  singing  together  of  those 
four  columns,  it  were  cnough  to  him  of  glory  and  dclight. 
Three  noble  Birds  on  the  throne  in  front  of  the  King  with 
their  minds  on  their  Creator  for  ever,  tbat  is  their  art.  They 
celebrate  the  eight  choice  canonical  hours,  praising  and  magni- 
fying  the  Lord,  with  quiring  of  archangels  after  coming  to 
them  thercunder.  From  the  birds  and  froni  the  archangels  is 
the  beginning  of  the  music,  and  thereafter  ail  the  household 
of  heaven,  both  saints  and  holy  virgins,  answer. 

21.  A  vast  arch  above  the  Lord  on  His  royal  throne,  like 
an  adorned  (?)  helmet,  or  like  a  king's  diadem.  It  human  eyes 
saw  it  they  would  melt  away  at  once.  Three  zones'  ail  around 
Him  between  them  and  the  host.  Six  thousands  of  thousands 
with  shapes  of  horses  and  birds  around  the  fiery  throne  a-fla- 
ming  without  end,  without  limit. 

22.  Then  to  tell  of  themighty  Lord  who  is  on  the  royal  sent 
cometh  not  unto  an}'-  one  unless  He  Himself  should  do  it,  or 
unless  the  household  of  heaven  should  do  it.  For  none  will 
relate  His  ardour  and  His  strcngth  and  His  redness^,  and 
his  exceeding  radiance  and  His  splendour  and  His  delightful- 
ness,  His  munificence  and  his  firmness,  and  the  multitude  of 
His  angels  and  archangels  chanting  music  to  Him,  and  the 
many  servants  coming  to  Him,  and  going  from  Him  with 
brief  messages  to  every  troop  in  turn  :  His  smoothness  and 
great  gentleness  to  some  and  His  roughness  and  great 
harshness  to  others  of  them. 


1 .  Cf.  the  tre  gui  di  trc  colon'  of  the  Divina  Comniedia,  Par.  xxxiii,  1 16, 
which  are  supposcd  to  symbolize  the  three  Persons  of  the  Trinity.  See 
Tozer,  English  Coiinitentarv,  p.  627. 

2.  symbolizing  divine  love,  créative  power,  royalty. 

Revue  CcUiquc,  XXVI.  10 


146  Whitley  Stokes. 

23 .  Da  mbc/h  nech  tra  aca  sirfcgad  urne  anoir  7  aniar,  anwes 
7  atuaid  '  fogebad  do  cach  \elh  a  aiged  airegda  sôillsi  na  in 
grian.  Ni  taicfed  delb  daena  fair  do  chind  na  do  chois,  acbt  na 
dluim  di'irg  tcndtidi  -  for  iasad  fon  mbith  7  cach  (or  crith  7  (or 
uamain  roimc.  IS  lomnan  do  soillsi  neni  7  ta\am  7  ruithean 
^mail  retiaind  rig  ina  morthimcill.  T/i  mile  ceol  n-cxamail 
cacha  henchlaisi  til  a  claisc^'/al  miiintirc  ninic.  Bindi  na  ceol  in 
domuin  cach  aencheol  (oleth  dibsen. 


24.  An  cathair  iarcmi  a  fil  in  rigsuidhi5  sin  is  amlaid4  ata, 
ocus  .Liii.  mi'iir  glainide  coili  n-eitib  examlaib  ina  timchell  : 
airdi  cach  mur  araile.  Lebend  imniorro  7  fonn  ichtair  na 
cathrach  do  gloine  gel. 

25.  [col.  711,  p.  SS'']  Muint^rromin  rocheandais  can  esbaid 
cacha  maithisa  orra,  7  as  iad  aitrebaid  in  cathraig  sin,  naeim 
7  ailithrigh  duthrachtaig  do  Dhia.  A  n-ecor  7  a  coïugiid  is 
doilig  a  fis  cindw^  ordaighid,  ar  ni  fuil  druim  m  slis  nech  rc 
chele  dib,  ach  is  amlaid  ro  chôraigî  c//mnr/;/a  in  Choimdeadh, 
7  gnuis  re  gnuis  ina  sreathaib  comardaib  morthimcill  in 
righsuidhi^,  co  n-aini».s"  7  co  n-aibnis,  7  a  n-aigthi7  uili  fri 
Dia. 

26.  Grand  caingil  do  glaine  ittrcach  da  chlais,  co^  c«mdach 
airgid  7  oir  fair.  Tri  lega  logmara  à.\du  co  foghar  bldith  9 
bind,  co  mbindi  ceol  im  cach  da  clais,  7  a  \elhc  uachwrach 
inalocharnaib  ar  lasadh.  Secht'''  mile  aingil  a  ndelbaib  (prim-) 
caennel  ic  soillsig//d  na  cathrach  'na  timchell.  Sccht  rmie  aile" 
na  timchill  inacertmedon  ic  Iasad  ^^  tria  bithu  sir  imon  cathraig 


1.  Ms.  atuaig. 

2.  Ms-.  tendtigi. 

3.  Ms.  rigsuighi. 

4.  Ms.  amlaig. 

5.  Ms.  rochoraid. 

6.  Ms.  righshuighi. 

7.  Ms.  anaitlîi. 

8.  Ms.  do. 

9.  Ms.  blath. 

10.  Ms.  se. 

11.  Ms.  inserts  na  timchill. 

12.  Ms.  Lisaid. 


Tbe  Aiirenturc  of  St.  Coliimha's  Clerics.  147 

23.  If  anyonc  wcre  ahvays  gazing  at  Him,  from  cast  and 
from  west,  from  south  and  from  north,  he  would  lînd  on  every 
side  God's  glorious  face,  more  radiant  than  the  sun.  Yea,  he 
would  not  see  on  Him  a  human  form  of  head  or  of  foot,  but 
as  a  red  Hery  mass  a-tlaming  throughout  thc  world,  and  every 
onc  in  trembling  and  terror  bcfore  him.  AU-fuU  of  (His)  hght 
are  heaven  and  earth,  and  radiance  Hke  a  royal  star  ail  around 
him.  Three  thousand  divers  mélodies  of  every  choir  that  is  in 
the  quiring  of  the  household  of  heaven.  Sweeter  than  thc  music 
of  the  world  is  every  single  melody  of  them  apart. 

24.  The  City,  then,  wherein  is  that  throne,  thus  it  is  :  and 
seven  cr3'stal  ramparts  with  their  various  wings  "  around  them. 
Loftier  is  each  wall  than  anothcr.  The  platform  and  the  base 
of  the  lower  part  of  the  City  is  of  bright  crystal. 

25.  A  household  very  meek,  very  gentle,  lacking  no  good 
thing  upon  them,  and  'tis  they  that  inhabit  that  City,  saints 
and  pilgrims  devotcd  to  God.  Their  array  and  their  ranging, 
it  is  hard  to  know  how  it  happened,  for  there  is  not  a  back  or 
a  side  of  any  one  of  them  towards  another.  But  it  is  thus  that 
the  power  of  the  Lord  has  adjusted  them,  face  to  face  in  their 
ranks  equally  high  ail  round  the  throne,  with  splendour  and 
delight,  and  their  faces  ail  towards  God. 

26.  A  chancel-rail  of  crystal  between  every  two  choirs, 
with  a  covcring  of  silver  and  gold  thereon.  Three  precious 
stones,  too,  with  a  soft  melodious  sound,  with  thc  swcctncss 
of  music  at  every  two  choirs,  and  their  upper  halves  as  flam- 
beaux aflame.  Seven  thousand  angcls  in  the  shapes  of  chief 
flambeaux  irradiating  the  city  round  about.  Seven  thousand 
others  in  its  very  midst^  flaming  forever  round  the  royal  city. 
The  men  of  (ail)  the  world,  in  one  place,  though  they  be 


1.  Ms.  eilib,  but  LU.  has  dalhaib  «  colours  ». 

2.  certmedân,  Dantc's  drilto  ineno. 


148  Whitley  Stokes. 

rigda.  Fir  domain  a  n-acnbaili  cid  ad  linmara  nos-foirfed  do 
biud  ^  boltnugz/d  chind  ocnchoindli  dona  coindlib. 

27.  IS  amlaid^  d\du  attait  na  sluaigh-si  7  na  hairer/;/a  7 
aingil  coniidcr/;/a  ic  umaloid  don  anim.  Fiai  tenfJ  7  fiai  d' oigrcd 
a  phmdon/jT  na  cathrach  'na  tiadnaisi,  7  as  iad  i[cj  comthuar- 
gain  cind  ar  chind  t;ia  bithu  sir.  Fogor  na  fiai  sin  d'idu  i[c] 
comriachtain  i[t]cluintei'  ton  mbith.  Sil  Adhaim  da  cluindis  in 
fog///"  sin  nos-gcbad  ecla  7  crith  7  omun  reme.  At  toirrsig  7 
at  buaidcrtha3  na  pccaig  icon  fogur  sin.  Mad  i  leth  immorro  re 
miiiinir  niDic  ni  cluinter  don  garbthoraind  ach  hin  becc4  [do- 
raith,  7  binnithir  cach  ceôl  atacomnaic  LU.  28''3o]. 

28.  [IS  adbul  iarom  7  is  ingnad  fria  innisin  sudigud  inna 
cat/;;'ach  sin,  ar  is  bec  di  môr  ani  ro  innisemar  dia  hordaib 
écsamlaib  7  dia  ingantaib.  IS  andam  trà  lasin  n-anmain  iar 
comgnais  7  comattrib  na  colla  cona.  sûan  7  cona  sddaile  7  cona 
saire,  cona  sôinmige  insaigid  7  dula  co  rigsuide  in  Dûleman. 
acbt  mani  dig  le  heolchu  aingel,  ar  is  docomail  drém  na  .uii. 
nime.  ar  ni  assu  nach  ai  araili  dib.  ar  itàt  Jtf  dorais  chôemtechta 
arcind  in  chiniudadôenna  corrice  in  richcd  LU.  28*31-39]  Ro 
suidhigcdî  d'idii  cometaid  7  doirseoraig  o  muiulir  nwic  do 
cornet  cacha  dorais  dib  sin.  Michel  archaingel  7  da  oigh  'na 
farrad  co  flescaib  iarnaidib^  ina  n-ochtaib  do  shraighlt'^^h  7 
do  esarcain  na  p^'cthach,  7  do  cc/chesad  na  p^cthach  sin. 

29.  Doïus  immorro  nime  [tdnaisi]  7  Uirial  archaingil  ar  sin, 
7  da  oig  'na  forrud  co  sraiglrJ  na  pecthach  da[ra]  ngnuisib 
Ro  SLiidiged/  sruth  tentide^  co  fcvlasair  fair  a  fiadhnaisi  na 
ndorw^.  Da  aingil  ingairi  in  srotha  sin,  7  is  e  in  sruth  sin 
dearb/ij  7  nighis  anmanna  naem  do  chudrumad  cinad.  Ro 


1.  Ms.  biug. 

2.  jMs.  amlaig. 

3.  Ms.  re  med  a  toirrsi  7  dobuaidertha. 

4.  Ms.  lin  bec.  Hère  half  a  linc  is  left  vacant.  The  passages  in  brackets 
are  from  LU.  28^. 

5.  Ms.  Rosuighided. 

6.  Ms.  iarnaigib. 

7.  Ms.  Rosuigideg. 

8.  Ms.  tentigi. 


The  Adventurc  of  St.  Columba's  Clerics.  149 

numerous,  the  odour  of  the  top  of  one  of  thèse  flambeaux 
would  sLiffice  them  with  food. 

27.  Thus,  then,  are  thèse  hosts,  and  the  assembhes  and  a 
guardian  angel  attending  on  the  soûl.  A  veil  of  fire  and  a  veil 
of  ice  in  the  chief  gateway  of  the  Cit)'  before  them,  and  they 
a-clashing  top  agahist  top  for  ever  and  ever.  The  noise  of  those 
veils  coming  together  is  heard  throughout  the  world.  Adam's 
race,  if  they  heard  that  noise,  fear  and  trembHng  and  terror 
would  seize  them  before  it.  Sad  and  troubled  are  the  sinners 
at  that  noise;  but  if  it  be  on  the  side  towards  the  household 
of  heaven,  nought  is  heard  of  the  rough  thundcr  save  full 
little  onlv,  and  sweet  as  every  melody  that  exists. 

28.  Great  then,  and  it  is  a  marvel  to  tell  it,  the  position 
of  that  City,  for  «  little  of  much  »  is  what  we  hâve  told  of  its 
divers  orders  and  marvels.  Rare  therefore  is  it  for  the  soûl, 
after  commune  and  dwelling  with  the  body,  and  its  sleep  and 
its  ease,  with  its  freedom  and  its  happincss,  to  advance  and  go 
to  the  Creator's  throne  unless  she  fare  with  the  guidance  ot 
angels.  For  hard  it  is  to  climb  the  seven  heavens',  since  not 
easier  is  one  of  them  than  another.  For  there  are  six  gâtes  of 
guardianship  before  the  human  race  up  to  the  Kingdom.  A 
doorward,  moreover,  and  a  guardian  from  heaven's  household 
to  protect  each  of  thèse  gâtes.  Michael  the  archangel  and  two 
virgins  by  him  with  iron  rods  in  their  laps  to  scourge  and  to 
beat  the  sinners;  and  to  cause  the  fîrstsuffering  of  those  sinners. 

29.  The  gâte,  in  sooth,  of  the  second  heaven,  Uriel-  the 
archangel  is  for  that,  and  two  virgins  by  him,  scourging  the 
sinners  over  their  faces.  Before  that  gâte  hath  bccn  set  a  fiery 
river  with  a  great  flame  thcreon.  Two  angels  tending  that 
stream,  and  ibat  is  the  strcam  which  tries  and  washes  the  soûls 


1.  so  Ocngus  calls  Christ  «  the  Lord  of  scvcn  heavcns   »,  and  sec  the 
Koran,  sura  xxiii,  88. 

2.  an  archangel  mentioned  in  4  Esdr.  4,   36. 


I  jo  Whitley  Stokcs. 

suidhighciKlh  '  d\ilii  annsin  tobar  taitn<'wnch  co  mblath  7  co 
mboltnugud  do  didhnad-  anmann  [innafirén  LU.  29-'].  Ingrin- 
did  inunorro  7  loiscid  anmand  na  pecthach,  7  ni  dingbann  ni 
dib,  acht  is  îmWcd  pêne  imfuilnges. 

30.  Sornd  itncd  ar  las^d  a  ndor//j-  in  très  nime  dog/TS.  Da 
;/////  àéc  CLibad  \scd  tet  an  lasair  an-airdi.  Tiagait  à'xdu  anmand 
na  fircn  tresin  sorn  sin  la  prapad  sûla.  F/n"ighu'/-  ann  na  p^'cc- 
thaiglî  5  co  ceann  da  hViadan  dec,  conàs-heir  iarsin  in  c/<mar/;/u 
cwsin  cethramad  ï\àorus,  7  is  amlaid^  diJw  ata  sin,  7  srutii 
tendtide  5  ann  àmail  in  sruth  romaind.  Mur  luaigi  for  lasad  and, 
If/hi  a  theni  fria  da  m//i  àcc  [tomsithir  LU.  29^28].  Tiagiiaid 
<\\dii  anmann  na  fircn  tairis  foch<?/oir,  7  fastothar  anmann  na 
p(?ctach  îr'i  re  da  hMadan  àéc  i  troge  7  i  toidern/mi^,  ronas-p^r 
aingil  in  chaemther/;/a  co  àorus  in  cowcdh.  nimc  iad. 


31.  0  cil  s  sïuxh.  tentide/  (Xxdu  aici  sein,  ad)l  isccsamail^  lie 
risna  srothaib  aile,  uair  ata  saebchoiri  a  mcdon  in  t[s];otha  sin, 
7  impoit  imacuairt  anmann  na  pec[thjach  7  fostaidh  co  ceann 
da  hMadan  dec,  7  soichid9  immorro  na  fireoin  tairiss  cen  shae- 
ihur.  Antan  ininiorro  is  mithig  fuaslug^d  na  pecthach,  bcnaid 
di^«  an  t-aingil  in  sruth  co  flesc  duir  co  n  aicnead  lecdha,  7 
tocbaid  na  hanmanna  suas  do  chind  na  flesci.  Bmdh  d'uiit 
Michel  na  hanmann  co  dor//.f  in  sesed  nime.  Ni  hairmithear '° 
d]dti  pian  annsin.  Teid  dldii  Michel  co  haingil  na  T/inoide  co 
taisbenand  na  himmaniia  a  fiadnaisi  in  Duileaman. 


I. 

Ms.  Rosuighidhcadh. 

2. 

Ms.  dighnad. 

3- 

Ms.  pecaigh. 

4- 

Ms.  amlaig. 

)• 

Ms.  tendtigi. 

6. 

Ms.  tuigern»m  with  of  corrcctcd  to  d. 

7- 

Ms.  tentigi. 

.S. 

Ms.  ecasmail. 

9- 

Ms.  soithid. 

10. 

Ms.  hairmidUiear. 

Thr  Adventiirc  of  St.  Columba's  Clcrics.  1 5 1 

of  the  saints  from  an  equal  wcight  of  guilt.  Thcre,  too,  lias 
been  set  a  shining  well,  with  bloom  and  odour,  to  comfort 
the  soûls  of  the  righteous.  But  it  persécutes  and  burns  the  soûls 
of  the  sinners;  and  takes  nothing  from  them,  but  it  is  an 
increase  of  pain  which  it  causes. 

.  30.  A  furnace  of  fire,  flaming  continualh^  hefore  the  third 
heaven.Twelve  thousand  cubits  the  flame  reaches  aloft.  Then 
the  soûls  of  the  righteous  fare  through  that  furnace  in  the 
twinkling  of  an  eye.  The  sinners  are  deiayed  there  till  the  end 
of  tNvelve  years,  and  thereafter  the  Power  takes  them  to  the 
fourth  gâte.  Thus,  then,  it  is,  withafiery  river  there  like  the 
river  aforesaid.  A  blazing  (?)  rampart  a-flame  there,  the  breadth 
of  its  fire  is  measured  at  twelve  miles.  Then  the  soûls  of  the 
righteous  pass  over  it  at  once,  but  the  soûls  of  the  sinners  are 
detained  for  the  space  of  twelve  years  in  wretchedness  and  in 
punishment,  till  the  guardian  angel  takes  them  to  the  gâte  of 
the  fifth  heaven. 

31.  And  there  is  a  fiery  river  there  also,  but  it  is  différent 
from  the  other  rivers  :  for  there  is  a  whirlpool  in  tlie  midst 
of  that  river,  and  it  whirls  the  soûls  of  the  sinners  round  and 
round  ^,  and  detains  them  to  the  end  of  twelve  years.  But  the 
righteous  pass  over  it  without  labour.  When  afterwards  it  is 
time  to  release  the  sinners,  the  angel  smites  the  river  with  a 
hard  rod  of  a  stony  nature,  and  raises  the  soûls  up  at  the  end 
of  the  rod.  Then  Michael  bears  the  soûls  to  the  gâte  of  the 
sixth  heaven.  No  pain  or  punishment  is  reckoned  for  the  soûls 
in  that  gâte;  but  they  are  illumined  there  b}^  the  light  and 
the  radiance  of  precious  stones.  Then  Michael  goes  to  the 
angel  of  the  Trinity  and  displays  the  soûls  in  the  présence  of 
the  Creator. 


I.  Cf.  the  Divina  Commcdia,  Inf.,  VIT,  22:  Corne  fa  1'  onda  là  sovra 
Cariddi,  Chi  si  frange  con  quclla  in  cui  s'intoppa,  etc.,  and  Verg.  Acn., 
VI.  Sjo. 


I  j2  Whitley  Stokes, 

32.  As  adbul  tra  7  is  diairmidi  lailti  m/////UTi  nimc  7  an 
[Co]imdcd  fcn  rc  lianma;maib  na  fircn.  Madh  '  anfiréii  [col. 
p.  89"]  iiiiinorro  [ind  anim  LU.  29''8]  fogebainmine  7  agairbe 
on  Choimdi[d]  cumacbtach,  7  adcir  re  hainglib  nime:  Tairn- 
gith-  lib  na  hanmanna  sa,  a  aingli  n//;/e,  il-laim  Luitsitir  a 
fudomain  ifrind  dog;vs. 


'&' 


33.  Scarthar  annsin  an  ainim  [thrûag-sin  LU.  29^13]  re 
frccnarc//5  gnusi  De.  IS  annsin  lecid  seon  osnad  mor  osaird 
ac  tocht  a  n-ifrinn  iar  faicsin  gloiri  7  aibni//5a  muinterc  De 
nime.  [Is  and  scarthair  (ri  comairge  inna  n-arcaingcl  lasa  tànic 
doch//m  nimi.  Is  andsin  da)io  slucit  na  da  draic  déc  'thentide 
cach  anmain  d'éis  a  cèle,  co  curend  iiadi  in  draic  inichtarach  i 
ngin  Diabail'].  Is  annsin  fogeib  comslaintius3  cach  uilc  a 
n-ifrinn. 

34.  [O  ro  foillsig  thra  aingel  in  choimtechta  do  anmanaib 
na  clérech  na  fisi  sea  flatha  nimi  7  cétimthûsa  cecha  hanma 
iar  techt  assa  curp,  ros-fuc  leis  iat4  iarsin  d'insaigid  iflîrn 
inichtaraig  co  «-immud  a  pian  7  a  riag  7  a  thod^rnam]  4. 

35.  [Is  é  iarom  cétna  tir  coso  rânic,  tir  ndub  ndôthidc  'se 
folom  foUscide  cen  pein  and  etir.  Glend  lan  di  thenid  fris 
anall.  Lassar  dermàr  and,  co  teit  dar  a  oraib  for  cech  leth.  Dub 
a  khtur,  dcrg  a  medôn  7  a  uachtor.  Ocht  mbiastai  and,  a  sùli 
anw/  bruthu  tentidi5  LU.  29'',  27-32].  Oc u s  drochàd  dermair 
anddarinnglennipiantarna  pecaigsin,  7gebidon  urcoaraile,  7 
isell  achind  7  ard  a  medhon.  [Tri  slôig  oc  airimimirt  tcchta  thairis, 


1.  Ms.  Magh. 

2.  Ms.  Tiiir;/gich. 

3.  Ms.  coni{laithi//i. 

4.  Tlic  passage  in  brackcts  is  froni  LU.  29^23,  witli  the  substitution 
of  do  ainuanaib  na  clérech  for  do  aiiiihiin  Adoiiniaii,  and  of  ial  for  /;/'. 

5.  Cf.  the  Altus  Prosator,  Lib.  Hymn.,  cd.  Todd,  p.  217:  Nulli  vidctur 
dubium  in  imis  cssc  infcrnum,  Ubi  habentur  tcncbrae,  vernies  ac  dirae 
bestiae. 


The  AdvcnUire  of  Si .  Cohimba's  Clerics.  1 5  ^ 

32.  Vast,  thcn,  and  sumless  is  the  wclcome  of  the  Hou- 
sehold of  lieaven  and  of  the  Lord  Himself  to  the  soûls  of 
the  righteous.  If,  however,  the  soûl  he  unrighteous  she  get- 
teth  roughiiess  and  bitterness  from  the  mighty  Lord,  and 
He  says  to  the  angels  of  heaven  :  «  Drag  away,  O  heaven's 
angels,  thèse  soûls  into  the  hands  of  Lucifer,  in  the  depth  of 
Hell  for  ever  ^  !  » 

33.  Then  that  wretched  soûl  is  severed  from  the  présence 
of  God's  countenance.  Then  too  she  utters  aloud  the  groan 
that  is  heavier  than  any  groan  at  entering  hell  after  seeing  the 
glory  and  delight  ofthe  household  of  the  God  of  heaven.  It 
is  there  she  is  severed  from  the  safekeeping  of  the  archangels 
with  whom  she  came  to  heaven.  Then,  too,  the  twelve  fiery 
dragons  swallow  every  soûl,  each  after  the  other,  so  that  the 
undermost  dragon  voids  him  into  the  Devil's  mouth  - .  'Tis 
then  she  receives  all-fulness  of  every  evil  in  hell. 

34.  So  when  the  guardian  angel  had  shewn  to  the  soûls 
of  the  clerics  thèse  visions  of-the  kingdom  of  heaven,  and  the 
first  adventures  of  every  soûl  after  coming  out  of  her  body, 
thereafter  he  bore  them  with  him  to  the  lower  hell  with  the 
multitude  of  its  pains  and  its  tortures  and  its  punishments. 

35 .  Now  this  is  the  tirst  land  to  which  he  came  :  a  land  black 
and  burnt,  bare  and  seared,  without  any  torture  therein.  A 
glen  full  of  tire  on  the  hither  side  of  it,  a  vast  flame  there 
which  cornes  over  its  border  on  every  side.  Black  is  its  lower 
part,  red  its  middle  and  its  upper  part.  Eight  monsters  there, 
with  their  eyes  like  fiery  gledes.  And  a  vast  bridge  there  is 
over  the  glen  wherein  those  sinners  are  punished.  It  stretches 
from  one  brink  to  the  other  :  its  ends  are  low  and  its  middle 

1.  Cf.  tlie  Koran,  sura  xliv,  47  :  Seize  ye  him  and  drag  him  into  the  niid- 
fire. 

2.  Cf.  Old-Euglish  Homilies,  ist  ser.  251  :  draken...  the  forswolheth  ham 
ihal,  ant  speoweth  ham  eft  ut  biuoren  ant  bihinden.  So  in  tlie  Hgyptian 
Ritual  (chap.  15)  the  great  serpent  Apap  devoiirs  the  soûls.  And  the  Phi- 
bionites  «  taught  that  each  soûl  when  it  left  the  world  was  stopped  by 
the  archons  and  powers  who  ruled  the  régions  to  which  it  came.  If  it 
possesstd  the  secret  of  knowledge  it  passed  safely  through  their  dominions. 
If  not,  it  was  swallowed  up  by  the  great  dragon,  and  after  a  time  of 
punishment  passing  through  its  tail  was  sent  back  again  to  the  world  », 
Dictionary  of  Christian  Biography,  s.  v.  Caulacau. 


1 54  Whitley  Stokes. 

7  ni  huli  rosagat.  Slôg  dib,  is  Icthan  dôib  in  drochct  o  thiis 
co  dered,  co  roichet  ôgsldn  cen  uamun,  cen  imecla  tarsin 
nglcnd  tcntide.  Slôg  aile  dawo  oc  d  insaigid,  cael  dôib  ar  thus 
lie,  lethan  \mniorro  fo  deôid,  co  rochet  iarom  amlaid-sin  tarsin 
nglcnd  cctna  iar  môrgabud.  In  slôg  dedenach  immorro,  lethan 
dôib  ar  ihiis  in  drochet,  côel  7  cùmung  fô  deôid,  co  tuitet  dia 
medon  isin  nglcnd  ngaibthech  cétna  i  mbrdgtib  na  n-ocht 
mbiast  mbruthach  l'it  ferait  a  n-aittreb isin  glind.  LU.  2^^-^o^.] 


36.  [Is  iat  lucht  diar'bo  soirb  in  sét  sain,  des  ôige,  des  atrige 
1ère,  des  dergmartra  dutf/;;-]achtaige  do  Dia.  Is  i  datio  fairend 
diar'bo  chumuc  ar  ihiis  7  diar'bo  lethan  fo  deôid  iarsin  in  sét, 
drem  timaircittr  ar  ecin  do  denatn  thole  Dé,  7  soit  a  n-écin 
iarsin  i  toltanche  fognoma  do  Dia.  Is  dôib  immorro  ro  bo  lethan 
ar  thiis  in  drochet  7  diar'bo  chumung  fo  deôid,  dona  pectha- 
caib,  ftwtiiaset  fri  forcetol  bréthre  Dé  7  nd  comaillet  iarna 
clostin  LU.  30^]. 


37.  [Atdt  dam  slôig  dimôra  i  ndichumung  hi  traig  na  pêne 
SLithaine  risin  tir  n-etordorcha  anall.  Cachranûair  trdgid  in 
pian  dib,  in  n-ùair  aile  tic  ^  thairsiu.  Is  iat  iarom  filet  amlaid 
sin,  in  lucht  dianid  comthrom  a  maith  7  a  n-olc.  Ocus  isin  lô 
brdtha  midfid/V  etarro,  7  badfid  a  maith  a  n-olc  isind  lô  sin, 
7  bertair  iarsin  do  phurt  bethad  i  ïrecnircus  Dé  tria  bithu  sir. 
LU.  3o\] 


38.  Ata  drem  aile  ann  i  comfoc/<5  don  lucht  sin,  7  is  adhbul 
a  pian.  IS  amlaidh^  immorro  ataid,  i  cuibreach  do  cholamnaib 
tentidi5,  7  muir  iened  umpu  conuigi  a  smeacha,  7  slab/'ada 


1.  sic  LU.  The  facsimilc  lias  do,  pcrpcram. 

2.  Ms.  amlaigh. 

3.  Ms.  tentigi. 


The  Advcntiirc  of  Si.  Columba's  Clerics.  1 5  5 

is  higli.  Thive  hauts  are  preparing  to  wcnd  across  it,  and  not 
ail  pas.s.  For  a  liost  of  them  broad  is  the  bridge  from  beginning 
to  end,  so  that  they  flire  all-safc,  without  terror,  without 
dread,  over  the  fiery  gltn.  For  another  host  making  towards 
it,  narrow  it  is  at  the  beginning,  but  broad  at  tlie  end,  so 
that  afterwards  they  thus  farc  over  the  same  glen  after  great 
péril.  But  for  the  last  host  the  bridge  is  broad  at  the  beginning, 
narrow  and  strait  at  the  end,  so  that  they  fliU  from  the  middle 
thereof  into  the  same  valley  perilous,  into  the  throats  of  the 
eight  burning  monsters  there  who  make  their  abode  in  the 
glen  ^ 

36.  Thèse  are  the  people  for  whom  that  way  was  easy  : 
folk  of  chastity,  folk  of  devout  pénitence,  folk  of  red  mar- 
tyrdom^  willingly  suffered  for  God.  Thèse  then  are  ihe  crew  for 
whom  the  way  was  narrow  at  the  beginning  and  for  whom 
thereafter  it  w\as  broad  at  the  end  :  the  many  who  are 
constrained  perforée  to  do  God's  will,  and  afterwards  turn 
their  compulsion  into  willingness  to  serve  God.  But  they  for 
whom  the  bridge  was  broad  at  the  beginning  and  narrow  at 
the  end  are  the  sinners  wdio  listen  to  the  preaching  of  God's 
Word  and  after  hearing  fulfil  it  not. 

37.  Now  there  are  huge  hosts  in  weakness  on  the  strand 
of  the  Eternal  Pain,  at  the  hither  side  of  the  lightless  land. 
Every  second  hour  the  pain  ebbs  from  them,  the  other  hour  it 
cornes  over  them.  They,  there,  who  are  in  this  wise  are  the 
people  whose  good  and  whose  evil  are  equal.  And  on  Doomsday 
it  will  be  judged  between  thèse,  and  their  good  shall  on  that 
day  quench  their  evil,  and  thereafter  they  will  be  borne  to  the 
Harbour  of  Life  in  the  présence  of  God  for  ever  and  ever. 

38.  Another  crowd  there  is  in  the  neighbourhood  of  that 
folk,  and  their  pain  is  vast.  Thus  then  are  they  :  tied  to  fiery 
pillars  and  sea  of  fire  around  them  up  to  their  chins  :  fiery 


1 .  This  bridgehas  been  compared  with  the  Chinvatô  pereius  of  the  Avesta, 
the  bridge  over  GioU  across  which  Hermôdr  rode  to  rescue  Baldr  from 
Hel,  the  bridge  in  Frate  Alberico's  vision  citcd  in  Longfellow's  version  of 
the  Divine  Conicdy,  London,  1867,  p.  235.  Sce  too  Greg.  Turon.,  IV,  13. 

2.  As  to  red  marts'rdom,  white  martyrdoni  and  green  martyrdom,  sce  thç 
Cambray  homily,  Thés.  pal.  bib.,  II,  247. 


1 5  6  Whitley  Stokes. 

tentidi  ima  medon.  7  fo  dclbaib  naithrcch.  Lasaid  [a  ngnî/^si 
LU.  30"]  osin  pein  sin,  7  as  iad  ata  'sa  pen-sin  .i.  fingalaig  7  aes 
aidmillti  ccailsi  De,  7  airchindich  etrocair  doniad  [dona  ind- 
masaib  LU.  30^']  sealba  sainredcha  seoch  aidlignechaib'  in 
Clîoimdead. 

39.  Atait  d'uiti  sluaig  mora  ann  ina  scsam  dogré's  il-lathachaib 
duba  amuigi  a  cresa.  Cochaill  gerra  aigreta  umpu,  7  ni  thairis^/ 
tria  bithu  acht  na  cresa  ica  \oscad  ker  uacht  7  tes.  Sluaigh 
demna  ina  morthimchell,  7  pluie  tiientidhi-  ina  lamaib  ica 
mbualad  ina  ceannaib,  7  siat  ac  s/rthachar  friii,  7  a  n-aigthi 
uili  fo  thuaidh3,  7  gaeth  garb  goirt  ina  firedan  dogrés.  Frosa 
d^rga  tentidi  4  ac  fearthain  orro,  7  ni  cumgaid  a  n-imgabail, 
acht  a  fularig>  tria  bithu  ig  cai  7  ic  toirrsi. 


40.  Aroih  dib  [7  sruama  tened  i  tollaib  a  ngn/Î5se.  AraiU 
LU.  30-'']  cloithi  tened  triana  cendaib.  Asiat  iar//m  fuilet  isin 
pen-sin,  gadaige  7  ethgig^  7  aes  braith  7  ecnaigh  7  slaid  7 
creiche,  7  breithemain  goacha  7  aes  cosn?nna,  mna  upthar/;a 
7  canti  7  dib^rgaig  7  fir  leigind  pntchnin  eris. 

41.  Ata  drong  aiU  mor  ann  a  n-indsib  i  medon  mara  tened, 
muir  airgdidi^  umpu  da  n-ahnsanaib.  [Fairend  trâ  sin  dogniat 
trocairecendichill,  7  biirardide  Lf/.  3o''4,5j  ilacsain7  indethi- 
din  a  collai  co  crich  bais,  7  no[s]cobrat  a  n-almsana  a  medon 
mara  tenead  co  brath,  7  foet/r  co  port  mbeathad  iar  mbrath. 

42.  Ata  drong  aile  ann,  7  casla  derga  tentide9  co  Iar  impu, 
7  adcluinter  a  ngrith  7  a  ngair  fon  mbith.  Drong  aili  do  dcm- 


1.  Ms.  sealba  ar  scanrachalb  seoch  dligcheanachaib. 

2.  Ms.  thentighi. 

3.  MS.  thuaigh. 

4.  Ms.  tentigi. 

5.  Hcrc  tlic  dot  ovcr/ indicates  cclipsis,  not  aspiration. 

6.  Ms.  ctliig. 

7.  Ms.  ptchait. 

8.  Ms.  airgdigi. 

9.  Ms.  tente. 


Thr  Adrcniiirc  of  St.  Coliimba's  Clcrics.  1 57 

chains  about  thcir  waists  in  shapc  of  serpents  :  their  faces  blaze 
above  that  pain.  They  who  are  in  tliat  pain  are  parricides  and 
destroyers  of  God's  Church,  and  merciless  managers  ofchurch- 
property  who  make  of  tlie  wealths  possessions  for  themselves 
rather  than  for  the  needy  of  the  Lord. 

39.  Yea,  great  hosts  are  therc,  standing  always  in  black 
mires  as  fiir  as  their  girdles.  Short  icy  cowls  around  them, 
and  they  never  rest,  but  the  girdles  are  burning  them  both 
in  cold  and  beat.  Hosts  of  fiends  ail  around  them,  with  fiery 
maces  ^  in  their  hands,  beating  them  -  on  their  heads,  and  they 
in  continuai  strife  with  the  fiends.  Ail  their  faces  to  the  north, 
and  a  wind  rough,  bittcr,  right  into  their  foreheads  aKvays. 
Red  fiery  showers  pouring  on  them^^  and  thcv  cannot  avoid 
them,  but  hâve  to  endure  them  for  ever  in  weeping  and 
lamenting. 

40.  Some  of  them  with  streams  of  fire  in  the  holes  of  their 
flices.  Others  with  nails  of  fire  through  their  heads.  Now 
those  who  arein  that  pain  are  thieves  and  perjurers  and  traitors, 
and  blasphemers  and  robbers  and  raiders,  and  fiilse  judges  and 
wranglers  and  witches,  and  lampooners  and  rebels  and  readcrs 
who  preach  heresy. 

41.  Another  great  multitude  is  there  in  islands  amid  a  sea 
of  fire.  Silvery  ramparts  around  them  of  their  alms.  Now  that 
host  are  they  who  do  merey  without  neglect,  and  yet  abide 
in  laxity  and  lust  of  their  bodies  to  the  limit  of  death,  and 
their  alms  help  them  in  the  midst  of  the  fire  till  Doom,  and 
after  Doom  they  are  sent  to  the  Harbour  of  Life. 

42.  Another  troop  is  there,  with  red  fiery  cloaks  around 
them  to  the  ground^.  Their  trembling  and  their  crying  are 


1.  Cf.  the  meaîles  istelet  of  the  Old  EngUsh  Homilies,  ist  ser.  255  and  the 
«  maces  of  iron  »  of  the  Koran,  sura  XXII,  21. 

2.  Cf.  the  Divina  Commedia  Inf.,  XVIII,  35  : 

Vidi  démon  cornuti  con  gran  ferze, 
chi  H  battean  crudclmente  di  rétro. 

3.  Cf.  Ps.  XI,  7,  and  Div.  Comm.  Inf.  XIV,  28  : 

Sopra  tutto  il  sabbion  d'un  cader  lento 
piovean  di  foco  dilatate  falde. 

4.  «  But  for  those  who  havedisbelieved  garmcnts  of  tire  shall  be  eut  out  », 
Koran,  sura,  XXII,  20. 


158  Whitley  Stokes. 

naib'  \c  a  fz/rmuchud  7  coin  brena  Icthoma  ina  lamaib  ic  a 
fr/rail  forro  do  caithem.  Rotha  drrga  tentidear  sirlasrtd  -  fo  mbrai- 
gdib,  7  bertir  5  suasiadco  firmamint  [cacli  ra  n-ùan  LU.  jo*",  13] 
Icict/V  sis  i  fudomain  ifrind  in  fccht  aili.  As  iad  ata  isin  pcn  sin 
.i.  aes  graid  [tairmideochatdra  ngnida,  7  fûathcraibdig,  7  bré- 
caire  brécait  7  sacbait  na  sluagu,  7  gabait  (orro  ferta  7  mirbaile 
nach  fétat  do  dcnam  dôib4]. 


43.  Dream  d^rmar  aile  ann  sair  siar  cen  tairiseam  dôib  ar 
lecaib  tenlidib?,  [oc  cathugud  fn  slûagaib  na  ndemna.  At  lir 
turim  thra  frassa  na  saiget  ior  dérglasad  dôib  ona  demnaib. 
Tiagait]  ^  'na  rith  can  t/frbrod,  cen  tairisem,  co  roiched 
dublocha  ifrind  dia  mbadhudh  7  do  badhudli  na  saighf/  tend- 
tide"  indtib.  IS  truagh  na  gairi  7  na  golghairi  doniad  pecthaig^ 
a  n-uisqib  [sin,  aris  tormach  pêne  ros-td dôib,  LU.  3o''27,28]. 
As  iad  ata  'san  pen  sin  .i.  cerda  7  ceannaige  7  cirniaire 
esinraca,  7  breith(e)main  gûbrcathacha  7  righa  ec/'aibtheacha 
7  airchindig  claenai  colacha  7  mna  adalt;'acha9. 

44.  Berair  d\du  iadsin  la  prap^d  sul(a)  triasin  n-ordam '° 
n-orda7  triasin  fial[nglainide,LU.  3  i\i]  cotir  nanaem.  Isindti 
sen  rucad  iadson  ar  ndulo  a  corpaib.  O  ro  gabadar  iarzmi  ceill 
for  anad  7  ar  tairiseam  isin  tir  sin  adchualadar  in  guth  ainglecda 
'ga  rad  :  Eirgid  aris  cusna  corpaib  c//na  asa  tangabar  [col.  713 
=  p.  89'']  7  indisig  a  ndalaib  7  a  n-airer/;/aib  fochraici  nime 
7  piana  if/inn.  Ocus  doronsad  amlaid  sin,  7  tuc£(d  iad  co  a 
curach,  7  tangad^r  iarsin  chachai;;  (?)  sin,  7  tegaid  co  hanbann 
rompu,  7  ni  facadar  in  ten/if. 

I.  M5.  dainib.  2.  Ms.  firla^d.  5.  Ms.  berthi. 

4.  For  the  words  in  brackets  (taken  from  LU.3o''i5-i7)  YBL.  has  only 
tairimtheachtana  7  fuath  crabaig  forro. 

5.  Ms.  tentigib. 

6.  For  the  words  in  brackets  (takcn  from  LU.  301^22-24)  YBL.  bas  only 
7  siad. 

7.  Ms.  tcndtigi.  8.  Ms.  pecaig. 

9.  the  ad-  nuin.  rec.  The  Yellow  Book  abridgnient  has  nothing  corres- 
ponding  to  LU.  30^^32-3  i-'i  5. 

10.  Ms.  nordan. 


The  Adrcnturc  of  St.  Columba's  Clerics.  159 

heard  throiighout  theworld.  Another  troop  of  démons  stifling 
tliem,  and  with  stinking  lialf-raw  dogs  in  their  hands  com- 
manding  the  sinners  to  consume  (them).  Red  tiery  wheels 
flaming  forever  under  their  necks.  Thèy  are  taken  up  to  the 
firmament  every  second  hour  :  they  are  cast  down  to  the  depth 
of  hell  the  other  hour.  They  who  are  in  that  pain  are  men 
ordained  who  hâve  transgressed  their  orders,  and  hypocrites, 
and  Hars  who  lie  and  befool  the  crow-ds,  and  take  the  crédit 
of  wonders  and  miracles  which  they  cannot  do  for  them. 

43 .  Another  vast  crowd  there,  hither  and  thither,  without 
standing  still,  over  the  fiery  flagstones,  fighting  against  the 
hosts  of  the  fiends.  Many  to  count  then  are  the  showers  of 
arrows  red-flaming  (shot)  at  them  from  the  démons.  They  go 
running,  without  ceasing,  without  resting  till  they  reach  the 
black  loughs  of  hell  to  drown  themselves  and  to  quench  the 
fiery  arrows  therein.  Piteous  are  the  cries  and  the  lamenta- 
tions which  the  sinners  make  in  those  waters,  for  it  is  an 
increase  of  pain  that  they  hâve  therein.  Now  they  that  are  in 
that  pain  are  dishonest  artisans  and  fullers  and  chapmen,  false- 
judging  judges,  impious  kings,  wrongful  incestuous  managers 
of  church-property,  and  adultérons  women. 

44.  Then  in  the  twinkling  of  eye  those  (the  soûls  of  the 
clerics)  are  borne  through  the  golden  portico  and  through  the 
crystalline  veil  to  the  Land  of  the  Saints,  into  which  they  were 
first  taken  after  coming  out  of  their  bodies.  So  when  they 
expected  to  remain  and  abide  in  that  land  they  heard  the 
angelic  voice  saying  to  them  :  «  Go  back  to  the  same  bodies 
out  of  which  ye  hâve  come,  and  déclare  in  meetings  and 
assemblies  the  rewards  of  heaven  and  punishments  of  hell.  » 
Thus  they  did,  and  they  were  brought  to  their  boat,  and  they 
came  afterwards...  and  go  forward  feebly,  and  they  saw  not 
the  fire. 


i6o  Whitlry  Stokes. 

45.  Ocus  tangadar  ar  lebarthonnaib  na  dilind,  7  adchonn- 
cadar  inis  alaind,  7  croind  duillcclia  dosmora  dathailli  inti,  7 
as  anilaidh'  ro  badar  na  c/'oind,  7  siad  lomnan  do  mil,  7  loch 
ïor  lar  na  hindsi  7  se  lomnan  do  mairgrec  7  do  Iccaib  logm^ï/aib, 
7  a  lan  indti  do  luibib  boladhmaraib  'san  ailen-sa  archeana. 
Adchondcadar  daine  dimora  drochcumtha  inti.  Ocus  is  amlaid 
ro  badar,  7  monga  ech  fortho,  7  cind  chon  ïono  fos,  7  corpa 
duine  accu. 

46.  OcNS  tangadar  iarsin  doch;/m  na  hindsi,  7  rus-gab  ecla 
7  imomon  mor  iad  risna  dainib  ingantacha  anaichindti  adconn- 
cadar.  Badflr  cairrgi  7  dresa  dilgnecha  druimnecha  lan  do 
smeraib,  7  fidbaid  alaind  examail  lan  do  mes  7  do  chinel  cacha 
toraidh,  7  dogobadar  son  ar  a  cnuasach  7  ar  a  caitheam,  7 
dochuadar  as  iarsin  intan  ro  bo  lor  leo  ar'  thinoladar  do  mes 
an  ailein  7  na  hindsi. 

47.  Adchonncadar  iar  scis  n-imrama  arachind  isan  chaen- 
tracht  clerech  sruithgel  sidamaf//  co  casail  lind  ime,  7  bean- 
naighidh  cach  da  cheli  dib,  7  fiarfaighid  ^  scela  da  chele.  Ocus 
fiarfaighis  5  dib  :  can  asa  tangabar,  7  do  indisedar  do  a  n-imthw^ 
o  x.hus  co  deread,  7  ro  indseadar  coiiad  a  hErind  tangadar  7  co 
ro  badar  re  ré  ciana  ar  muir  7  ar  morfairrgi  for  m^rugwd  o 
cach  ailen  alaind  ingantach  da  chele.  Anaid  sund,  ar  se,  7 
fogebthai  oilithri  7  digidhef/;/4  sunn,  7  dogebthâi  iasc  7  fin  7 
cruithneaJ;/.  Ocus  dochuadar  les,  7  badar  tri  la  7  tri  haidchi 
isan  indsi,  7  ro  timnadar  celebrad  iartain,  7  dochuadar  da 
saighid  a  cwraig,  7  tucsad  a  curach  iarsin  a  muincind  mara. 


48.  Ocus  dorochair  a  codlad  forro  iarsin,  7  as  ed  ro  duisig 
iad,  tuaim  in  cwraich  risin  tracht.  Do  ergedar  iarsin  7  adchon- 
ncad^y  ailen  uaithib,  7  adchonncadar  na  gurtu  aipchi  ac  tuigi 
an  oilen,  7  adchonncadar  na  meithli  do  dainib  graindi  co 
cendaib  mue  ortha,  co  corpaib  daine,  7  adchonncadar  uathu 
in  c//rach  ac  f;TscnMm  dia  saidiidh.  Ro  "absad  m»/rmesoga 


1.  Ms.  anilaigh. 

2.  Ms.  fiarfaidhid. 
5.  Ms.  fiarfaidhis. 
4.  Ms.  aidighec/j/. 


Tlw  Adirtiture  of  St.  Columba's  Clerics.  1 6  i 

45.  And  they  came  on  tlie  long  waves  of  the  flood,  and 
beheld  a  heautiful  island,  Nvhei'ein  were  trees  leafy,  bushy, 
beautifully  coloured;  and  thus  were  the  trees,  ail  full  of  honey, 
and  a  lake  in  the  midst  of  the  island,  ail  full  of  pearl  and  pre- 
cious  stones,  and  the  rest  of  the  island  full  of  odorous  plants. 
They  beheld  huge,  misshapen  men  therein,  and  thus  they 
were:  with  the  mânes  of  horses  upon  them,  and  the  heads 
of  hounds,  and  the  bodies  of  human  beings. 

46.  They  afterwards  landed  on  the  island,  and  fear  and  great 
terrorseized  them  at  the  wondrous  unknown  men  whom  they 
beheld.  There  were  crags  and  thorny  bending  brambles  full 
of  blackberries,  and  a  wood  beautiful  and  excellent,  full  of 
mast  and  of  evcry  kinJ  of  fruit.  They  fell  to  gathering  nnd 
eating  them,  and  then  they  went  away,  whcn  their  collection 
of  the  mast  of  the  isle  and  island  seemed  to  them  sufficient. 

47.  After  weariness  of  voyaging  they  saw  on  the  fair  strand, 
coming  to  meet  them,  a  cleric  old,  grey  and  peaceful,  with  a 
white  chasuble  about  him.  Each  of  them  saintes  the  other  and 
asks  for  tidings.  And  he  asked  them  :  «  Whence  hâve  ye 
come  ?  »  and  they  told  him  their  story  from  beginning  to  end. 
They  said  that  they  hadcome  out  of  Ireland,  and  that  they  had 
been  a  long  while  wandering  on  the  sea  and  the  mighty  main 
from  one  beautiful,  wondrous  island  to  another.  «  Abide  hère  », 
quoth  he,  «  and  ye  shall  find  pilgrimage  and  hospitality,  and 
ye  shall  get  fish  and  wine  and  wheat  ».  So  they  went  with 
him,  and  for  three  days  and  three  nights  afterwards  they  were 
in  the  island;  and  (then)  they  wentto  their  boat,  and  brought 
it  afterwards  on  the  surflice  of  the  sea. 

48.  After  that  their  sleep  fell  upon  them,  and  this  is  what 
woke  them,  the  noise  of  the  boat  against  the  strand.  Then  they 
arose  and  beheld  an  island,  and  perceived  the  ripe  cornfields 
clothing  the  island,  and  the  bands  of  hideous  men,  with  the 
heads  ot  swine  upon  them,  and  the  bodies  of  human  beings, 
who  beheld  the  boat  striving  to  reach  them.  They  took  from 


Revue  CdtiqturXXVT~  1 1 


i62  Whitley  Stokes. 

mor.i  do  lar  7  ro  dibraigsed  uaithib  in  c«rach,  7  ro  airigsed 
lucht  in  cz/raich  in  dihrug/<d  sin.  Ro  inipaidhsead  in  curach 
uaitiiib  do  thaib  thiri.  Tangadar  na  daine  grana  ud  anuas  don 
tir  isan  f'airrgi  7  a  cind  suas.  A  muiincr  Coluini  cille,  ar  siad, 
na  ticidh  chucaind,  doig  is  do  shil  Chaim  nô  Gain  miscathaig 
duind,  ar  siad,  7  ni  liaitrcb  aile  fuile  acaind  acht  bith  isan 
m?//V-sea,  7  in  t-ailen-sa  acaind  'ca  threbad. 

49.  Tangadar  seochu  arsin  na  cleirig,  7  vus  seolsad  a  cziracli 
ar  fairrgi  7  ar  lebarthonnaib  an  aicen,  7  ro  badar  co  cendtrom 
toirrsseach  n-uathbasach  n-ocamlach,  cor'  caiseadar  frasa  der, 
cor'ba  fliucli  blai  7  bruindi  doib.  Ocus  ro  badar  ac  imrad 
Cohiim  cille  co  menic,  7  ro  imposed  risna  salmaib  iarsin  do 
chantain  7  do  gabail. 

50.  Nir'bo  chian  doib  co  facadar  ailen  7  co  cualadar  in  lon- 
gaire  7  mna  ac  sianan  isinn  ailen,  7  do  deachadar  [col.  714 
=  p.  9^]  chucu  do  thaib  in  cz/raich,  7  as  ead  ro  chansad  .i. 
Sen  De'  donfe,  Mac  Maire  ronfela.  Canaig  duind  sin  fos,  a 
mna,  ar  siad,  uair  is  bind  lind  sin,  7  as  e  ceol  7  orghan  7 
sianorgan  ban  Ercnn  sin.  Ro  fregairsed  na  mna  doib  iarsin  7 
adubradar  riu  :  Taidsi  lind  anunn,  ar  siad,  co  teg  in  rig,  7 
aicillig  in  ri  ann. 

5 1.  Dochuadar  ar  oen  chae  risna  mnaib  iarsin  conici  bail  a 
roibi  in  ri,  7  ro  fear  in  ri  fiiilti  friu,  7  roharfliigh-  doib.  Canasa 
tancabar  7  can  bar  cenel  ?  Do  muintir  Coluim  cille  sind,  ar 
siad,  7  do  ïeraih  Erend  duind,  7  a  hErm»  tangamar. 

An  feadabar,  ar  se,  ca  lin  mac  as  beo  do  Domnall  mac  Aeda  ? 

Ni  beo,  ar  siad,  acht  oenmac  .i.  Donnchad,  7  ro  marbsad 
Fir  Rois  an  m^c  aile  .i.  Fiacha,  7  as  annsa  lindi  an  drem  ris 
torchair  .i.  Diarmaid  Olmar  7  Ailill,  7  ni  fedamar  an  ndil  o 
sin,  ar  siad. 


1.  After  de  there  seems  an. 

2.  Ms.  fiarfaidli. 


The  Adrcntiirc  of  St.  Çolumba's  Clerics.  165 

the  ground  grcat  sea-acorns  and  cast  them  at  the  curragh  ;  and 
the  crcw  of  the  curragh  obscrved  that  casting,  and  stcered 
the  boat  along  the  cjast.  Yon  hideous  mcn  came  down 
from  the  land  into  the  sea  up  to  their  heads.  «  O  household 
of  Columkill  »,  say  they,  «  conie  not  to  us,  for  \ve  are  of  the 
race  of  Ham  ■  (or  of  Gain),  the  accursed,  and  we  hâve  no  othcr 
dwelUng  than  being  in  this  sea,  and  this  isle  we  hâve  to  cul- 
tivate.  » 

49.  Thereafter  the  clerics  came  past  them,  and  steered  their 
boat  on  the  sea  and  the  long  waves  of  the  océan.  And  they 
were  heavy-headed,  sad,  horrible,  disheartened  (?)  ;  and  they 
wept  showers  of  tears,  so  that  their  shirts  and  breasts  became 
wet.  And  oftcn  were  they  thinking  of  Columkill,  and  after 
that  they  turned  to  chanting  and  singing  psalms. 

50.  It  was  not  long  till  they  saw  an  isle,  and  heard  the 
blackbird-song  and  on  the  isle  women  singing,  who  came 
towards  them  beside  the  curragh.  This  is  what  they  sang: 
«  May  God's  blessing  guide  us,  inay  the  Son  of  Mary  envelop  us  ^  !  » 
«  Sing  more  for  us,  O  women  !  »  say  the  clerics,  «  for  that  we 
deem  melodious,  and  that  is  the  music  and  the  instrument  and 
the  song  of  the  women  of  Erin.  »  The  women  then  answered 
them  and  said  :  «  Come  over  with  us  to  the  palace  and  there 
hâve  speech  with  the  king.  » 

51.  Then  they  went  along  with  the  women  to  the  place 
w'here  the  king  was,  and  he  made  them  welcome,  and  asked 
them  :  «  Whence  hâve  ye  come,  and  what  isyour  kindred-.  » 
«  Of  Columkill's  community  are  we  »,  they  reply,  je  and  of 
the  men  of  Ireland  ;  and  out  of  Ireland  we  hâve  come  ». 

«  Know  ye  »,  saith  he,  «  how  many  sonsof  Domnall  mac 
Aeda  are  alive  ?  » 

«  Only  one  »,  they  answer,  «  is  alive;  and  the  Men  of  Ross 
killed  the  other  son,  Fiacha;  and  dear  to  us  are  they  by  whom 
he  fell,  even  Diarmait  Ôlmar  and  Ailill  ;  and  we  know  not 
their  fate  since  then.  » 


1.  Cam  filius  maledictus,  videns  et  ridens  patrem  Noc,  Nennius,  cd. 
Mommsen,  §  i  >i. 

2.  see  Colman's  hymn,  liiie  i,  Thés.  pal.  hib.,  II,  299. 


164  Whitley  Stokes. 

As  fir  in  sccl,  a  ckirchiu,  ar  in  ri,  7  sindi  in  lucht  sin  ro 
marb  mac  in  righ,  7  atamaid  sund  cen  ais  ccn  uvchra  ft?/-aind, 
7  bemaid  co  brath  co  ti  Eli  7  Enoc  don  chath  re  hAinticm/ ', 
7  is  Ico  sin  rachmaid  don  chath,  7  is  maracn  riu  sin  fogcbam 
bas,  7  is  amlaid  atamaid  sunn,  co  t/illsib  oir  7  airgid  ftvaind. 
Ocus  da  roisti  co  hEriivi  aris  indisig  doib  ataad  da  loch  sunn 
.i.  loch  tened  7  loch  usq//i,  7  mana  beth  Martain  7  P^/ric 
doroiscd  cach  loch  dib  dar  Erinn  o  chianaib. 


52.  IS  sceli  hnd,  ar  siad,  na  clcrich,  nach  faicem  Eli  7 
Enoc  co  ro  aicillmis  iad. 

Nocho  faigbithi  sin,  ar  in  ri-,  uair  (atat)  iat  a  n-araili  loc 
diamair  co  tisad  do  cathugud  rc  hAinticr/5/. 

53.  'Arsin  ro  gobsad  na  cleirig  lam  ar  imdeacht,  7  aduba(rt 
in  ri)  riu  :  Airisig  sund  inar  tarradni  cor...  uair  ni  fuaramar-ni 
o  thancamar  ...  er...  gairdi  ...  o  thancabar-si  chucaind. 

54.  Ociis  ni  r'anadar  na  clerig  it^r,  7  is  amlaid  ro  bai  in 
t-ailen,  7  tibra  thibruchthach  'na  dor//^',  7  dochuadar  na  ckirich 
inti  da  fothruc//d,  7  amail  rob  ail  doib  ittT  thés  7  uacht  is 
amlaid  ro  bai  doib  c,  7  in  braen  fleochaid  do  f^vad  ann  as  ed 
no  gabad  isin  tibraid. 

55.  Ba...  iar//m  7  is  ed  lodadar  do  tegdais  ind  rig.  Ba 
noemda  in  tegdais  7  ba  noemda  botha  inti.  Ba  hamra  a  hin- 
dell,  ar  bai  cet  ndoriis  fw/rri,  7  fer  graid  {or  cach  ndoruss  oc 
idbairt  cuirp  Cm/,  7  bai  slogh  mor  oc  dechsain  na  hidp//rta 
do  mnaib  7  feraib...  clerig  isin  tech,  7  bendachais  cach  dib 
dacheli,  7  dolotrtr  iaram  in  slog  mor  sin  do  laim  oc  ind  aifrend, 
etir  mnai  7  fir. 

56.  Dailtir  fin  forro  iarsin,  7  atWn  in  ri  fi-isna  clerchiu: 


1.  More  as  to  Elijah,  Enoch  and  Antichrist,  Fcl.  Oeng.  Sep.  29,  Lebore 
Brecc  31335,  LL.  280-^3,  YBL.  120^25.  As  to  Antichrist  see  also  Wb, 
26^8  and  Rev.  Celt.,  XXVI,  48. 

2.  Ms.  ar  siad. 


The  Aiivcniiire  of  St.  Columha's  Clerics.  165 

«  Truc  is  thc  taie,  O  clerics  »,  says  the  king;  «  and  wc 
are  thc  folk  that  killcd  the  king's  son  ;  and  we  are  hère  without 
âge,  without  decay  upon  us,  and  we  shall  abide  till  Doom, 
tillElijahand  Enoch  corne  to  the  battle  with  Antichrist^  With 
them  we  shall  go  to  the  battle,  and  together  with  thcm  wc 
shall  die;  andthus  weare  hère,  with  tresses,  ofgold  and  silver 
upon  us.  And  if  ye  get  again  to  Ireland,  tell  them  that 
two  lakes  are  hcre,  a  lakc  of  lire  and  a  lake  of  watcr  :  and  if 
Martin  -  and  Patrick  wcrc  not,  each  ot  thcse  lakcs  would  long 
ago  hâve  come  over  Ireland.  » 

52.  «  'Tis  a  misery  for  us  »,  say  the  clerics,  «  that  we  do 
not  sec  Elijah  and  Enoch,  so  that  we  may  converse  with 
them.  » 

«  Ye  cannot  hâve  that  »,  says  the  king,  «  for  they  are  in 
a  certain  secret  place,  until  they  corne  to  fight  with  Anti- 
christ. » 

53.  Thcreafter  the  clerics  prepared  to  départ, Imd  the  king 
said  to  them  :  «  Tarry  hère  with  us  that...  for  since  wc  came... 
plcasantcr...  since  ye  came  to  us.  » 

54.  And  the  clerics  did  not  stay  at  ail,  and  thus  was  the 
isle,  with  a  gushing  well  at  its  entrancc  ;  and  the  clerics  went 
into  it  to  bathe,  and  just  as  they  liked,  whether  beat  or  cold, 
thus  it  was  for  them?.  And  thc  rain-water  that  poured  thcre 
was  kept  in  the  wcll. 

55.  Then  was...  and  they  went  to  thc  house  of  thc  king. 
Hallowcd  was  that  house,  and  hallowed  were  the  booths  the- 
rein.  Wondrous  was  its  equipment,  for  there  were  a  hundrcd 
doors  to  it,  and  a  pricst  at  every  door  offering  Christ's  Body  ; 
and  thcre  was  a  grcat  host  of  men  and  womcn  beholding  thc 
oblation.  The  clerics  (entcrcd)  thc  house,  and  each  of  thcm 
salutcd  thc  othcr;  and  thcn  tliat  grcat  host,  both  mcn  and 
womcn,  went  to  communion  at  the  mass. 

56.  Thcreafter  winc  is  dcalt  to  them,  and  the  king  said  to 

1.  Accordin2;  to  the  Révélation  of  John  (Apocalypses  A pocr y pbae  cd.  Tis- 
chendorf,  p.  76),  Antichiist  will  kill  tlieni  at  the  altar  (àveÀsi'  ajroj;  È-'i  to 
0-j7'.aiTrJ:'.ov)  for  havino  shewn  him  ta  be  a  liar  and  a  deceiver. 

2.  i.  e.  St  Martin  oiTours. 

5.  see  Nennius,  éd.  Mommsen,  j  6j. 


i66  Whitley  Stokes. 

Apraid,  ar  se,  fria  firu  insi  liErenn  dosfil  digala  mora  foraib. 
Dosnicfot  allmaraig  dar  muir  7  trcbait  (co  leth)  ina  hinsi,  7 
gabait  forbais  foraib,  7  ïsed  doheir  doib  in  digail  sin,  a  meit 
dobd'rat  eslis  for  timna  nDe  7  fora  forcctoi.  Mi  (or  biiadain 
ataithi  for  fairrgi,  7  rosesaid  imslan,  7  (indisid  bar  scéla)  co 
feraib  Ereiin. 


[col.   717,  p.   90b.] 

57.    Mac  De  decis  ar[a]seta     samtha  tuile 
cen  gabad  ngarg  \otar  in  ailen     ard  aili. 

Huasal  tegdais  dia  ndorala     uaisli  trehaib, 
i  mbi  in  ri  find  co  feraib     ocus  [fjeuaib. 

Cet  do  dorsib  asa  tochaib     tarcad  solas, 

altoir  chain  chair  ocus  fer  graid     for  cech  ncorHJ. 

Daltir  foraib  fin  a  l('5/raib     luchraib  mathglond, 
feraib  sceo  ninaib  \otar  do  laim     oc  in  afriund  '. 

Eprid  fri  shiag  insi  Erenn     iar  for  coraib, 
anso  gnimaib  ',  dofuil  digail     Fiadat  foraib. 

Fir  a  longaib  loechrad  co  ngaib,     cin  chuit  irsi, 
bid  mor  in  plag,  trebait  co  leth     Iar  a  n-insi. 

Eslis  for  timna  rig  nime,     mesa  gnimaib, 
ni  luath  a  thoir,  ised  dob«V     doib  in  digail. 

Mi  for  biiadain  for  for  setaib,     samad  gnimaig  -, 
o  nob-rahi  tondgar  mara     medraig  milaig. 

Bid  ferr  lindc  bid  diar  scelaib     a  n-adfedid 
briathraib  beodaib,  basaib  banaib,     cosaib  s(nédib). 

Ateoch  Patrie  ocus  Henoc     ocus  Heli  > 

cen  nach  toirse  5  rombe  nem  iar     soilse  snedc  4. 

FINIT. 


1.  Ms.  ofriund. 

2.  Ms.  gnimaid. 

3.  Ms.  toirsi. 

4.  Ms.  snedc  soilse. 


The  Adventure  of  St.  Coliimlni's  Clerics.  167 

tlie  clerics:  «  Say  »,  quoth  hc,  «  to  the  men  of  thc  island  of 
Erinthat  great  punishments  are  impendingon  them.  Foreigners 
will  corne  to  them  over  the  sea  and  inhabit  as  much  as  half 
the  island,  and  will  lay  siège  to  them.  And  this  is  what  brings 
that  punishment  upon  them,  the  extent  to  which  they  neglect 
the  commandments  of  God  and  His  teaching.  A  month  and  a 
year  are  ye  at  sea,  and  ye  will  arrive  safely,  and  tell  your 
tidings  to  the  men  of  Ireland.  ». 


57.    God's  Son  looked  on  their  wavs  :  gatherings  of  floods  : 
without  rough  danger  they  entered  another  lofty  isle. 

A  noble  mansion  if  thou  corne  to  it,  noblest  of  dwellings, 
wherein  is  a  fair  king  with  men  and  with  treasures. 

A  hundred  doors  eut  of  its  sides  :  bright  assembly  with  apologies, 
a  fair  just  aliar  and  a  priest  at  every  door. 

Wine  is  dealt  to  them  out  of  vessels  :  with  the  lustres  of  good  deeds, 
men  and  women  go  to  communion  at  the  mass. 

«  Say  ye  to  the  host  of  Erin's  island,  after  your  circuits  — 
hardest  of  deeds  !  that  the  Lord's  vengeance  is  coming  upon  them. 

«  Men  in  ships,  warriors  with  spears  ',  without  any  faith,  — 
great  will  the  plague  be  —  inhabit  half  the  soil  of  their  island. 

«  Neglect  of  the  King  of  heaven's  commands  —  worst  of  deeds  —  [you.  » 
not  swift  is  the  blâme  thereof —  'tis  that  which  inflicts  punishment  on 

A  year  and  a  month  (will  ye  be)  on  vour  ways  —  a  doer's  congrega- 
sincethe  wave-roaroftheglad,  monsterful  sea  came  to  you.        ftion  — 

\Ve  should  prefer  that  what  ye  tell  should  be  of  our  tidings, 
with  living  words,  with  white  hands,  with  swift  feet. 

I  beseech  Patrick  and  Enoch  and  Elijah 

that  I  may  hâve  heavcn  without  sadness,  after  swiftness  of  light. 

IT  ENDETH. 


I.  Cf.  the  Colloquy  of  the  Two  Sages,   §    191,   Rev.   Celt.,  XXVI,  38, 
where  the  vikings  are  called  «  the  men  of  the  black  spears  »  (dubga). 


i68  Whiiley  Stokcs. 


GLOSSARIAL  INDEX 


(The  bare  nuinbers  refer  to  the  paragraphs  of  the  text.) 

abstanaid,  9,  borrowed  from  Lat.  ahstiucutia. 

acian-tonn  occan-wave,  gen.  sg.  acian-tuindi,  12,  see  Meyer  Contribb.  s.  v. 

acian. 
acli,  16,  25,  27,  for  acht,  Ir.  Texte,  IV,  375. 
adnaided,  10,  perhaps  for  adnethat  thcy  expcct,   they  ivait,  ad-ro-ne[th]estar 

(gl.  sustenuit),  Wb.  4'=3  5,  arroneestar,  Ml.  50^8. 
aicillig  see  indisig  infra. 
airiniimirt  act  of  prcparing  :  So  in  LB.  141-^20  :  Intan  tra  bôi  Hiruat  oc  aru- 

niimirt  marbtha  na  macraide. 
allmarach /c)/'(7^«tT,  pi.  nom.  allmaraig  56;  almurach  Côir  Aumann  243. 
anbann  (an-fann),  44,feeb}e.  anbann  LB.  I4ia,anfann  Bor.  anfand  LL.  207". 
ar  infixed  pers.  pron.  of  ist  pi.  nach-ar-sàraig,  5. 
ard-chomairce,  4,  high  safegiiani. 

bail  place,  ace.  sg.  6,  50,  Mer.  Uilix,  a  sister-form  of  baile. 
bàeth-lemnech,  10,  madly-kapiug. 

ball-chorcra,  10,  piirple-spotled,  bail  «  spot»,  hence  ballda  spotted,  Maccongl. 
braen  fleochaid,  54,  rain,  broen  aimsire  (gl.  imber). 
câen-tracht,  47,  a  fair  straud. 
cait  chenn  cat-hcad,  cattchend  LL.  132^41,  pi.  dat.  caitchennaib,  1 1  :  cf.  cind 

chat,  1 1 . 
canaig  see  indisig. 
capar,  from  Lat.    caprio,  whence    Cymr.  ccihren   «  rafter  »,    Corn,   kchcr 

(gl.  tigiim),  O.  Bret.  cepriou  (gl.  laquearibus),  see  stiall  ar  chapar. 
casai  =  from  Lat.  casula,  sg.  dat.  casail,    11,  pi.  dat.  casraib  (for  caslaib), 

cenn-tromm,  49,  heavy-headed. 

cloistecht,  13,  acl  ofbearing,  clostin,  36. 

cnûasach,  46,  act  of  gathering,  gen.  cnuasaig  Ann.  Ult.  1498. 

cret  aircid,  12,  cret  bezeichnct  wohl  das  ganze  Gerûste  von  Stamm  und 

Asten  (Thurneysen). 
crislach  lap,  ace.  sg.  6,  sg.  dat.  7  crisluch  (gl.  grcmioque)  MI.  93^22,  pi. 

dat.  i  crislaigib  na  cath,  LL.  ?39-'. 
crutli,  20,  corresponds  with  the  elrochta  of  LU.  and  may  be  cognate  with 

cruth  c^c\\  crôda  7  cach  nderg,  Corm.  s.  v.  cruthnecht.  For  the  spiritual 

significance  of  redness  see  §§  22,  23. 


The  AdvciUurc  of  St.  Coliimha's  Clerics.  169 

cuibreach.  58,  l'or  cuim-rcch,  chain,  fetter. 

cuiiiuc,  }b,  for  cuniung  wa/;i>u',  slender.  Hence  acmucc  very-slenâer  (=  ad- 

cumuc),  O'Dav.  no.  28. 
dath-àlaind,  10,  beaulifully  colotired,  pi.  dathailli,  45. 
dechain,  14,  dat.  sg.  iict  of  hohing  (gen.  dcchana,  Laws  I,  234).  But  dech- 

sain,  55. 
di-dirmide,  52,  couiitkss,  suinicss. 
di'l,  5 !,/(//(;:  is  é  a  ndil  LL.  45*20,  ni  faccimse  a  di'l  o  sein  imniach,  Rev. 

Celt.,  XIII,  78,  diol  .i.  crioch,  O'Cl. 
doirseoraig,  28,  perhaps  a  mistake  for  doirseôri  doorkeepers. 
dosmor,   10,  hiishy,  pi.   dosmora,  45,  deriv.  of  dossate  cognate  with  Lat. 

du(s)uiii5. 
droch-cumtha,  45,  vùssbapcii,  cummaim  /  shape,  Mac  Cong.  and  Strachan 

Sait.,  6. 
duillech,  45,  leajy,  LL.  188^". 
fallscad,  9,  for  foiscad,  a  biiriiing,  verbal  noun  of  foloscaim,  part.  pass. 

follscide. 
fascnum,  8,48,  for  ascnam,  strvviiig  for,  ex  *ad-co-sinm. 
fastothar,    50,  is  detaincd,    fostaidh,    31,  detains,    for  astotar,  astaid,  and 

thèse  from  -astaim,  encl.  of  adsuidim. 
(thgood,  pi.  dat.  feuaib.  57,  ace.  feba  Fiacc's  h.  24. 
fellaim  /  act  treacherously,  Ibetray,  prêt.  pi.  3  rofellsad  4. 
fér-glas,  8,  green-grassed. 

fi'r-iasc  sahuon,  lit.  véritable  fish,  fir-esc,  10,  dat.  iasc,  10. 
fo-cuairt,  18  =  fo,  corresponds  with  do  cach  and  LU.  facuairt  LB. 
fonn,  24,  a  hase,  fonn-taitnemach.  8,  haviiig  a  heatitiful  soi]  (fonn  from  Lat. 

fiiiidus). 
foscugud,  17,  division?  séparation? 
gabaim  céill  I  hope,  I  expect,  prêt.  pi.  3  ro  gabadar  céill,  44.  Cf.  gaibid  side 

céil  for  bâas,  he  expects  death  Wb.  9-13. 
gabaim  lâim  ar,  53.  /  mahe  ready,  prépare. 
gni'mach  active,  deedftil,  gen.  gnimaig,  57. 
gôach  niendacious,  pi.  gôacha,  40. 
imar  20  (aspirating),  like,  for  immar,  sembr. 
immomun,  46,  exceeding  fear. 
indisig,  44,  51,  2d  pi.  imperative  of  indisim  «  I  relate,  I  déclare  «  So  canaig, 

50,  aicilUg,  50.  The  person-ending  -ig  shews  that  tlie  copyist  was  a 

Munstv.'rman. 
hindlaicid,  7,  prêt.  pass.  pi.  5   of  indlaicim  Ibring  for   idnaclim?  Or  is  ro 

hindlaicid  for  ro  thindlaicit  ?  from   tindlaicim,  which    may  be  a   conta- 
mination of  tidnacaini  and    lidlacaiin,  as   to  which  see  Zimmer,   Kuhn's 

Zeitschr.,  XXX,  67. 
lacht-milis,  8,  milk-stueet. 
lâm  (chrainn)  the  hranch,  or  bottgh,  of  a  Iree. 
lebar-thonn  a  long  wave,  pi.  dat.  lebarthonnaib,  8,  11,  49. 
lon-gaire  literally  a  blackbird's  langh  :    cf.   fom-chain  16id  luin,    Thés.  pal. 

hib.,  II,  290  ba  bind  gair  coille  loinche  (vox  sylvae  mcrulosac),  Corm. 


170  Whitley  Stokes. 

luaigi,  30,  leg.  luaichc/dwc  ?  cogn.  with  Itix,  logi.  etc. 

lucliraib,  59,  pi.  dat.  of  luchair  brightness. 

lug-barc  a  small  barque,  pi.  dat.  lugbarcaib,  6.  Uig  cogn.  with  I-It/J;,  Skr. 

h'ghii,  Lat.  levis,  and  barc  froni  Low  Lat.  barca. 
mairgrec,  45,  pearl,  from  Lat.  viargarita,  with  change  of  t.  to  c. 
math-glond,  57,  a  good  ileed,  compounded  of  tnath  a  sister-form  of  >Ma//A(pl. 

maithi,  4),  and  glond  .i.  gniomh,  O'Cl. 
milcta,  12,  lit.  soldierly,  hère  stately. 
mi-scathach  nccursed.  gen.  sg.   in   miscathaig,    48.    Dcriv.   of  viiscaith  «  a 

curse  »,  Corm.  Tr.,  107. 
môr-fairge,  47,  a  great  sea  (the  high  seas?). 
m6r-thin6l,  5,  a  great  galhering. 
mu\r-mQs6g  sea-acorn,  pi.  -a  48,  measôg  «  acorn  «. 
nait,  nait,  13,  nor  are  they. 

ocamlach,  49,  perhaps  cogn.  with  ong,  Corm.  Tr.,  34? 
oilithre,  4,  lodging  given  to  a  pilgrim,  lit.  pilgriwagc,  but  hère  perhaps  the 

temporary  support  of  a  pilgrim. 
ôlmar,  5,51,  bibtilotts  ?  deriv.  of  61,  O.  Ir.  60I  u  potus  »,  dat.  oui  Ml.  94'-'i2. 
6s-aird,  53,  adv.  aloud,  osârd  O'Don.  Gr.  268. 
pecach  for  peccthach,  sinful,  pi.  n.  pecaig,  27,  30,  35. 
prapad  sùla,  30,  44,  tivinkling  of  an  eye  =  brafad  sûla. 
riata  (of  an  ox),  trained,  broken-in,  gen.  doim  riata,  14  ^  daim  ri'atai  LL. 

2761540. 
ri'gdamnacht,  i,  crawn-priuccdoui. 
sair-macamnacht,  i,  Edelknappenthum  (Thurneysen).  This  i-.  À;v.,  seems 

a  technical  name  for  some  office  filled  by  the  overking's  heir. 
samtlia  tuile,  54,  lit.  coiigregalions  of  floods,  where  samlha,  pi.  oî  samad,  57, 

gen.  sauitha,  is  a  deriv.  oi  sain.  =  Gr.  â'j.a,  as  to  which  see  Kretschmer, 

K.  Z.,  XXXIX,  549. 
scéle,   52,  misery,  scelle  .i.  truaighe,  O'Cl.,  perhaps  cogn.  with  c;zc').).to, 

ay.eXsTOî,  etc. 
seolaim  /  sail  ?  I  steer  ?,  rus-seolsad,  49. 
sîanan,   50,  some  kind  of  song,  deriv.  of  sîan  .i.  glôr,   O'Cl.    «  a  sweci 

plaintive  song  »  O'Currv,  Lectures,  334. 
smér  blackberry,  pi.  dat.  smeraib,  46.  Cymr.  vmyar. 
snéid  swift,  pi.  dat.  snédib,  57:  cf.  Mail  seachlainn  Sionna  snedhe  F.  M., 

860,  where  snedhe  rhymes  with  Ere. 
stiall  ar  chapar,   10,  u'ainscot  ;   better  sltall  ar  chapur,   LU.    121*37.  i/w// 
«  plank^>  brrowed  from  L.u.  astella,  as  Cymr.  astell.  Corn,  astel,  (rom  astilla. 
tâeb-âlaind,  10,  having  a  beautiful  side. 
tairr-gei,  10,  bright-bellied. 
tânaistecht,  i,  the  office  of  tani'st. 
tibruchtach,  54,  bubbling,  spoutiug,  gushiug. 
torachtain,  6,  act  of  arriving. 

Whitley  Stokes. 


CHRONIQUE 


SOMMAIRE  :  I.  Mort  de  Lady  Samuel  Ferguson.  —  II.  Chaire  de  celtique  à  l'Univer- 
sité de  Manchester.  —  III.  Cathréim  Conghail  Clfiireinghnigh  publié  par  Patrick  M. 
Mac  Sweeney.  —  IV.  Pagan  Ireland,  par  Miss  Eleanor  Hull.  —  V.  Libri  sancti 
Patricii,  édités  par  Newport  J.  D.  White.  —  VI.  W.  J.  Watson,  Place  Names  of 
Ross  and  Cromarty.  -^  VII.  Salomon  Reinach,  Apollo.  —  VIII.  Kuno  Meyer,  Cdin 
Adammiin.  —  IX.  John  Rhys,  origines  de  la  versification  galloise.  —  X.  Adrien 
Blanchet,  Traité  des  monnaies  gauloises.  —  XI.  Patricks.  Dineen,  Foclnir  Gaedhilge. 

—  XII.  Salomon  Reinach,  Cultes,  mythes  et  religions.  —  XIII.  René  Midy  et 
Charles  Gwennou,  Le  vin  du  recteur  de  Coatascorn.  —  XIV.  Hubert  Thomas  Knox, 
Notes  on  the  carly  History  of  the  diocèses  of  Tuam,  Killala  and  Achonry.  —  XV. 
Robert  Craic  Maclagan,  The  Perth  Incident  of  i  ^96  from  a  Folklore  Point  of  View. 

—  XVI.  Guide  archéologique  sur  les  côtes  d'Irlande.  —  XVII.  V.  Callegari,  Pythéas. 

—  XVIII.  J.  Rhvs,  Studies  in  early  irish  History.  —  XIX.  Antoine  Thomas,  Nouveaux 
essais  de  philologie  française.  —  XX.  Ihm,  Les  druides  dans  Pauli-Wissowa,  Real- 
encyclopaedie.  —  XXI.  E.  Windisch,  Article  sur  les  Celtes  dans  Gr<)ber,  Grundriss 
der  romanischen  Philologie,  t.  I,  2°  édition.  —  XXII,  J.  romilly  Allen,  Celîic  Art 
in  pagan  and  Christian  Times.  —  XXlll.  William  Wells  Newell,  William  of 
Malmesbury  on  the  Antiquity  of  Glastonbury.  —  XXIV.  Rhys,  Early  Britain.  — 
PosTscRiPTUM.  I.  Cathréim  Cellachain  Caisiî  et  On  the  Fomorians  and  Norsemen,  by 
Duald  Mac  Firbis,  textes  irlandais  publiés  par  alexander  Bcgge.  —  11.  J.  Stra- 
chan,  Contributions  îo  the  History  of  middle  irish  Declension. 

I 

Le  8  mars  dernier,  V Athenacum  annonçait  la  mort  de  lady  Sainucl  Fer- 
guson, décédée  trois  jours  auparavant,  dans  la  matinée  du  dimanclie  5,  à 
l'âge  de  quatre-vingt-un  an.  Depuis  le  9  aoiit  1886,  elle  était  veuve  de  sir 
Samuel  Ferguson  qu'elle  avait  épousé  en  1848  et  qui,  en  1867,  était  devenu 
Deptity  keepcr  of  the  Public  Record  Office,  c'est-à-dire  délégué  à  la  conservation 
des  archives  publiques  d'Irlande  à  Dublin.  Sir  Samuel  Ferguson,  au  moment 
de  sa  mort,  était  depuis  quatre  ans  président  de  l'Académie  royale  d'Irlande, 
titre  qu'il  devait  à  ses  ouvrages  sur  l'histoire  d'Irlande,  comme  il  a  été  dit 
dans  la  Rame  Celtique,  t.  VII,  p.  441,  442  ;  cf.  t.  III,  p.  482  ;  t.  V,  p.  504. 

Lady  Samuel  Ferguson,  née  Mary  Catherine  Guiness,  appartenait  au 
petit  groupe  des  femmes  distinguées  qui  se  sont  occupées  si  brillamment  d'é- 
tudes celtiques  au  xix^  siècle  et  au  commencement  du  xx^.  Les  lecteurs  de 
la  Revue  Celtique  connaissent  les  noms  de  Margaret  Stokcs,  d'Eleanor  Hull, 
de  Lady  .\ugusta  Gregory,  d'Ella  Carmichael.  A  Lady  Samuel  Ferguson 
on  doit  un  volume  petit  in-80  de  xn-503  pages  intitulé  :  The  Slory  of  the  Irish 
hefore  the  Conquest,  from  the  mythical  Period  ta  the  Invasion  under  Slronghoiu, 


172  Chronique. 

qui  a  paru  à  Londres  en  1868,  et  dont  une  seconde  édition  a  été  publiée  à 
Dublin  en  1891. 

Pendant  le  séjour  que  j'ai  fait  à  Dublin  en  1881,  Lady  Samuel  Ferguson 
avait  encore  son  mari.  Leur  maison  est  une  de  celles  où  j'ai  été  le  plus  gra- 
cieusement accueilli.  Elle  est  aujourd'hui  fermée  pour  toujours  ! 

II 

L'Université  de  Manchester  vient  d'ajouter  le  celtique  aux  nombreux 
sujets  d'enseignement  qu'elle  met  à  la  disposition  de  ses  élèves.  Outre  la 
chaire  de  grec,  le  professeur  Strachan  est  chargé  d'une  conférence  de  celtique 
et  à  ce  titre  il  fera  deux  cours,  l'un  d'irlandais,  l'autre  de  gallois,  ce  qui  ne 
l'a  pas  empêché,  en  avril  1903,  de  professer  pendant  quinze  jours  à  Dublin 
dans  la  School  of  Irish  Learniiig  où  ses  élèves  lui  donnent,  paraît-il,  grande 
satisfaction. 

III 

Le  goût  du  roman  historique  a  existé  dans  tous  les  temps  ;  on  le  constate 
dès  l'époque  reculée  où  furent  composées  l'Iliade  et  l'Odyssée,  on  le  retrouve 
au  moyen  âge,  par  exemple,  avec  le  succès  de  la  chanson  de  Roland,  et,  à 
une  date  plus  récente,  il  a  été  exploité  notamment  en  Angleterre  par  Walter 
Scot  et  en  France  par  Alexandre  Dumas.  Les  Irlandais  ont  comme  les  autres 
peuples  leurs  romans  historiques  et  ce  genre  très  ancien  chez  eux  a  persisté 
au  xviiie  siècle,  comme  l'atteste  par  exemple  le  Poème  d'Ossian  dans  la 
terre  de  ceux  qui  sont  toujours  jeunes,  Laoidh  Oisin  i  Tir  n-an  ôg,  composé 
par  Michel  Comyn  vers  l'an  1750  et  dont  le  texte  irlandais  a  eu  dans  le  siècle 
dernier  trois  éditions  ' .  M.  Joyce  en  a  donné  la  traduction  anglaise  dans  les 
éditions  de  ses  Old  ccltic  Romances. 

Un  autre  roman  historique  irlandais,  inédit  jusqu'ici  et  composé  soit  dans 
la  seconde  moitié  du  XYi^  siècle,  soit  dans  la  première  moitié  du  xviF,  vient 
d'être  publié  peur  V Irish  Texts  Society,  par  M.  Patrick  M.  Mac  Sweeney, 
fils  du  sympathique  Assistant  Lihrarian  de  l'Académie  rovale  d'Irlande  et 
aujourd'hui  professeur  de  littérature  moderne  dans  l'HoIy  Cross  Collège, 
Clonliffe,  Dublin.  Le  titre  est  Caithrèim  Conghaiî  CLiircinghnigh  «  Course 
belliqueuse  de  Congal  Clâireinghneach  ».  Suivant  les  Annales  des  quatre 
maîtres,  Congal  Cljireinghneacli  aurait  été  roi  suprême  d'Irlande  de  l'an  du 
monde  5017  à  l'an  du  monde  5031,  soit  de  l'an  185  à  l'an  169  avant  J.-C.  -. 
Son  règne  est  mentionné  dans  les  Fhiithiiisa  Ereiid  3. 

Le  roman  anonyme  qui  prétend  concerner  ce  personnage  se  divise  en 
cinq  parties  :  une  seule,  la  dernière,  paraît  avoir  pour  point  de  départ  un 
récit  légendaire  plus  ancien  que  l'auteur  moderne,  c'est  la  destruction  de 
Briiighcn  Boirche.  Bniighcn  Boirche  semble  être  la  même  localité  que  Calhair 

ï.  Douglas  Hyde,  A  literary  History  of  Ireland,  p.  601. 

2.  Édition  d'O'Donovan,  t.  I,  p.  86-87. 

3.  Livre  de  Leinstor,  p.  55,  col.  i,  ligne  53. 


Chronicjiie.  17^ 

Boirchc  dont  la  destruction  était  le  sujet  d'une  pièce  aujourdliui  perdue, 
mais  dont  le  titre,  Urgain  calhracJi  Boirche,  nous  a  été  conservé  par  les  listes 
de  composition  épiques  irlandaises  dont  une  a  été  transcrite  au  xii^  siècle 
dans  le  livre  de  Leinster  '.  Les  quatre  premières  parties  du  roman  paraissent 
être  en  totalité  l'œuvre  de  l'auteur  anonyme  qui  vivait  aux  environs  de 
l'année  1600. 

Cet  auteur  n'était  pas  fort  au  courant  de  la  vieille  littérature  de  l'Irlande. 
D'Art  oenjer  qui,  suivant  les  Q.uatre  Maîtres,  régna  de  l'an  166  à  l'an  195 
de  notre  ère  -,  il  fait  un  contemporain  de  Congal  Claireingneach  dont  le 
règne  est  antérieur  de  plus  de  trois  siècles.  Il  donne  pour  père  à  son  Art 
oenfer  le  roi  breton  Arthur  qui  fut  en  l'an  516  de  notre  ère  vainqueur  des 
Anglo-Saxons  dans  le  heUum  Badonis  3  et  qui  se  trouve  ainsi  transféré  du  vi>= 
siècle  après  J.-C.  au  ii^  siècle  avant  J.-C.  Citons  encore  Fergus  mac  Lcite  et 
Eochaid  Salbuidequi,  suivant  Tigernach4,  furent  contemporains  de  l'em- 
pereur Auguste,  mort  l'an  14  de  notre  ère  et  qui,  d'après  notre  roman- 
cier, auraient  vécu  au  second  siècle  avant  J.-C. 

Son  œuvre  n'en  est  pas  moins  un  monument  très  important  de  l'histoire 
littéraire  de  l'Irlande.  L'éditeur  l'a  accompagné  d'une  bonne  traduction  et 
d'une  importante  introduction  grammaticale. 

IV 

Pagan  Ireland  par  Miss  Eleanor  Hull  S  est  un  volume  intéressant,  facile  à 
lire  et  qui,  en  général,  atteste  chez  l'auteur  une  connaissance  suffisante  du 
sujet.  Voici  cependant  quelques  critiques  de  détail. 

Ainsi,  p.  33,  la  division  de  l'Irlande  en  cinq  provinces,  si  bien  donnée 
par  Kcatingé  et  par  Miss  Eleanor  Hull,  p.  211,  n'est  pas  exactement  expo- 
sée :  Meath  n'était  pas  une  des  cinq  provinces.  P.  70,  on  lit  qu'à  l'époque 
payenne  TÉcosse  s'appelait  Alha  :  Scotland  then  called  Alba  ;  or,  Alba, 
aux  temps  anciens  dont  il  s'agit,  était  le  nom  de  la  Grande-Bretagne  tout 
entière.  Suivant  Miss  Eleanor  Hull,  p.  84,  il  n'y  a  pas  de  preuve  que  les 
Irlandais  pavens  crussent  à  l'immortalité  de  l'âme  :  je  serais  curieux  de 
savoir  ce  qu'est,  suivant  elle,  la  terre  des  vivants  où  Condia,  enlevé  par 
une  fée,  devait  se  montrer  dans  les  assemblées  de  ses  ancêtres  entouré  de 
visages  connus  et  bien  chers  7. 


1.  Essai  d'un  catalogue  de  la  lillcrature  épique  de  l'Irlande,  p.  CLV,  32,  33, 

176,  1.77- 

2.  Edition  d'O'Donovan,  t.  I,  p.  106-109;  cf.  Flathiusa  Erend,  dans   le 
Livre  de  Leinster,  p.  24,  col.  i,  1.  15. 

3.  Annales  Camhriae,  éditées  par  John  Williams  ab  Ithel,  p.  4. 

4.  Edition  donnée  par  Whitlcy  Stokes,  Revue  Celtique,  t.  XVI,  p.  404. 

5.  Londres,  David  Xutt,  petit  in-18,  xvi-228  pages. 

6.  Traduction  d'O'Mahony,  New  York,  1866,  p.  84-85  ;  édition  Comyn, 
Londres,  1901,  t.  I,  p.  106-107. 

7.  Echtra  Condia  chez  Windisch,  A'ur;(^^/aii/£  irische  Grammatik,'ç>.    120, 


174  Chronique. 

Il  est  enfin  difficile  d'admettre  avec  Miss  Eleanor  Hull,  p.  227  et  228, 
que  le  roi  Niall  aux  neuf  otages,  étant  à  la  tête  d'une  armée  irlandaise  sur 
les  bords  de  la  Loire,  y  ait  été  assassiné  en  405,  et  qu'en  428  Dathi,  son 
successeur,  ait  été  tué  d'un  coup  de  tonnerre  sur  les  Alpes  au  moment  où 
il  se  préparait  à  passer  en  Italie  '. 

Suivant  le  vieux  traité  intitulé  Flathiusa  2,  Niall  est  mort  en  Grande- 
Bretagne  sur  les  côtes  de  la  Manche  î.  C'est  aussi  la  doctrine  des  Annales 
des  quatre  maîtres  4  ;  il  n'y  a  pas  à  tenir  compte  de  la  doctrine  de  Keating 
qui  met  en  Gaule,  sur  les  bords  de  la  Loire,  l'assassinat  de  Niall  i.  Keating 
nous  mor.tre  aussi  Dathi  faisant  la  conquête  de  la  Gaule  et  tué  d'un  coup 
de  foudre  prés  des  Alpes  6;  il  faut  lire  sur  une  montagne  de  Grande-Bre- 
tagne?. En  405,  le  faible  Honorius  était  empereur  d'Occident,  mais  il  avait 
pour  tuteur  Stilicon;  si  ce  dernier  avait  laissé  une  armée  irlandaise  pénétrer 
en  Gaule  jusqu'aux  rives  de  la  Loire,  les  historiens  romains  en  auraient 
parlé.  En  428,  l'empereur  d'Occident  était  Valentinien  III  sous  la  tutelle  de 
sa  mère  ;  alors  l'empire  était  fort  mal  gouverné,  mais  il  est  invraisemblable 
qu'à  cette  date  une  armée  irlandaise  ait  pu  traverser  la  Gaule  et  atteindre 
les  Alpes  sans  que  ce  fait  ait  été  signalé  par  les  historiens  continentaux. 
Il  ne  faut  pas  confondre  un  roi  irlandais  mort  en  428  avec  le  roi  breton 
Riotimusou  Riotamus  appelé  en  Gaule  par  l'empereur  Anthemius,  468-472. 


L'excellente  édition  de  la  confession  de  saint  Patrice  et  de  sa  lettre  à 
Coroticus,  donnée  par  M.  Whitley  Stokes  dans  le  précieux  recueil  qu'il  a 
publié  sous  le  titre  de  The  triparlitc  Life  of  Patrick  est  faite  d'après  deux 
manuscrits  :  le  Livre  d'Armagh,  ix^  siècle,  qui  appartient  au  collège  de  la 
Trinité  de  Dublin,  et  le  manuscrit  Cottonien  Nero  Ei,  du  Musée  britan- 
nique, xii«=  siècle.  M.  Newport  J.  D.  White  a  eu  la  très  bonne  idée  de  col- 
lationner  l'édition  de  M.  Whitley  Stokes  avec  les  manuscrits  dont  M.  Whitley 
Stokes  n'a  pas  fait  usage  8.  C'est  un  travail  pénible  qui  peut  quelquefois 
mener  à  d'importants  résultats  et  qu'une  revue  d'érudition  doit  toujours 

1.  Ce  sont  les  dates  données  pour  la  mort  de  ces  rois  par  les  Annales  des 
quatre  maîtres,  édition  O'Donovan,  t.  I,  p.  126-129. 

2.  Livre  de  Leinster,  p.  24,  col.  i,  1.  37-58. 

3.  Niall  Nôigialliach,  XXVI,  co-xoxchair  la  Eochaid  mac  Ennae  Ctndselaig 
ic  muir  Icht. 

4.  Edition  O'Donovan,  t.  I,  p.  126-127. 

5.  Traduction  d'O'Mahony,  New-York,  1866,  p.  590. 

6.  Traduction  d'O'Mahony,  p.  596. 

7.  Nathi  XXIll,  con-erbailt  ic  Sieib  Elpa  iar  na  béim  o-thenid  saignén. 
Flathiusa,  Livre  de  Leinster,  p.  24,  col.  i,  1.  39,  40;  cf.  Annales  des  quatre 
maîtres,  édition  d'O'Donavan,  t.  I,  p.  128-129. 

8.  Proceedings  of  the  royal  irish  Academy,  volume  XXV,  section  C, 
no  7.  —  Newport  J.  D.  White,  Libri  sancti  Patricii,  The  latin  wrilings  of 
st.  Patrick,  Dublin,  1905,  p.  201-526. 


Chroni(]iie.  175 

encourager.  Les  mss.  que  M.  White  a  employés,  outre  les  deux  dont 
M.  Whitley  Stokes  a  fait  usage,  sont  au  nombre  de  quatre,  savoir: 

10  Bibliothèque  de  la  ville  d'Arras,  n»  450,  xii'  siècle,  manuscrit  dont  la 
leçon  a  été  reproduite  en  166S  par  les  Bollandistes,  t.  II  des  Acta  sauctorinn 
martii. 

2°  Bibliothèque  Bodléienne  d'Oxford,  Fcll  \  xii=  siècle  commençant. 

30  Bibliothèque  Bodléienne  d'Oxford,  Fell  4  xi^  siècle  finissant. 

40  Bibliothèque  de  la  ville  de  Rouen,  n"  1391,  xi=  ou  xii^  siècle. 

C'est  par  un  Bollandiste,  le  P.  Hippolyte  Delehaye,  que  M.  White  a 
appris  l'existence  du  ms.  de  Rouen.  Il  est  malheureux  qu'étant  en  relations 
avec  les  savants  religieux  de  Bruxelles,  il  n'en  ait  pas  profité  pour  apprendre 
d'eux  qu'il  y  a  sur  le  continent  deux  manuscrits  contenant  la  Coiifessio,  tous 
deux  plus  anciens  que  les  quatre  étudiés  par  lui  ;  nous  venons  de  voir  l'in- 
dication de  ces  manuscrits  dans  les  Anahcla  BoUandiaua,  t.  XXIV,  fascicule 
II,  p.  295,  sous  la  signature  du  P.  Albert  Poncelet  ;  ce  sont  le  ms.  14 
d'Angers,  i.x^  siècle  (Molinier,  Catalogue  général  des  inss.  des  départements, 
t.  XXXI,  1898,  p.  195)  et  le  ms.  latin  17626  de  la  Bibliothèque  nationale  de 
Paris,  x«  siècle  (Catahgus  codicum  hagiographicorum  latinoriim  anliquiontm 
saeciilo  XVI,  qui  asservantur  in  bibliotheca  parisiensi,  t.  III,  1893,  p.  'joS). 

M.  White  ferait  bien  d'étudier  ces  manuscrits  qui  pourraient  peut-être, 
surtout  le  nis.  d'Angers,  lui  fournir  la  matière  d'un  utile  supplément  à  sa 
publication.  Du  reste,  je  ne  me  rends  pas  bien  compte  de  ce  que  cette 
publication  ajoute  d'important  à  l'édition  de  M.  Whitley  Stokes,  dont  elle 
me  semble  surtout  confirmer  l'exactitude. 

VI 

M.  W.  J.  Watson,  recteur  de  l'Académie  royale  d'Inverness,  vient  de 
publier  en  un  volume  une  étude  sur  les  noms  de  lieu  d'une  des  régions 
septentrionales  de  l'Ecosse,  le  comté  de  Ross  et  Cromarty  '.  Une  double 
difficulté  que  présentait  ce  travail  provenait  d'abord  de  la  présence  de  trois 
éléments  linguistiques:  1°  gaélique;  2°  picte  ;  3°  Scandinave;  ensuite  de  la 
date  récente  des  textes  où  les  noms  primitifs  n'apparaissent  que  bien  déformés. 

La  plupart  des  noms  de  lieu  celtiques  de  ce  comté  n'offrent  pas  un  carac- 
tère d'antiquité  qui  caractérise  un  grand  nombre  des  noms  de  lieu  de  la 
Gaule:  adjectif  ou  complément  déterminatif  placé  dans  les  composés  avant 
le  substantif  déterminé. 

Cependant  MuUovy  serait,  suppose  l'auteur,  p.  xlviii  et  83,  un  ancien 
*Molto-magos;  Morvich,  p.  171,  nous  oflfrirait  la  forme  moderne  d'un  pri- 
mitif Morz-wwç'O^  :  de  même  Findon,  p.  116,  s'expliquerait  par  un  celtique 
Uindo-diinon,  etc.  Parmi  les  noms  en  acli,  nous  signalons,  p.  132,  Beaiinach, 
à  comparer  au  Lacus  Benacus  de  la  Gaule  cisalpine,  Culach,  p.  109,  «  l'en- 
droit situé  derrière  ». 

I.  Place-Names  of  Ross  and  Cromarty,  Londres,  David  Nutt,  in-8",  1904, 
LXXXvi-302  pages. 


1 76  Chroniciue. 

M.  Watson,  p.  xiii  et  xlv-liu,  se  range  au  nombre  des  érudits  qui  croient 
que  les  Plctes  sont  des  Celtes  du  rameau  brittonique. 

VII 

Un  des  plus  séduisants  volumes  qui  aient  paru  en  ces  derniers  temps  est 
celui  de  M.  Salomon  Reinach,  APOLLO,  histoire  gc'iiàak  des  arts  plastiques, 
professée  en  1^02-1  ç)o^  à  l'Ecole  du  Louvre  '.  Grâce  aux  nombreuses  planches 
c'est  un  vrai  musée.  Malheureusement  les  Celtes  n'y  tiennent  pas  beaucoup 
de  place.  L'art  des  cavernes  à  l'époque  quaternaire  dans  les  départements  de 
la  Dordogne  et  des  Hautes-Pyrénées,  p.  3-6,  les  monuments  mégalithiques 
de  France  et  d'Angleterre,  p.  10-13,  sont  antérieurs  à  la  période  celtique; 
les  guerriers  gaulois  des  pages  66  et  67  sont  des  oeuvres  d'artistes  grecs. 
Les  seuls  monuments  de  l'art  celtique  que  M.  S.  Reinach  ait  cru  pouvoir 
admettre  dans  son  beau  livre  sont  au  nombre  de  trois,  savoir  :  deux  minia- 
tures de  manuscrits  irlandais  (Livre  de  Durrow  et  Livre  de  Kells),  p.  117, 
118,  et  ia  châsse  fabriquée  pour  servir  d'abri  à  la  cloche  de  Saint-Patrice, 
p.  525.  Les  monuments  égyptiens,  grecs  et  romains,  ceux  du  moyen  âge, 
de  la  renaissance  et  des  temps  modernes  remplissent  presque  seuls  la  collec- 
tion artistique  que  nous  offre  le  livre  de  M.  S.  Reinach  ;  de  l'art  des  Gaulois 
pas  mention,  ces  grands  guerriers  n'étaient  donc  que  des  barbares  au  point 
de  vue  de  l'esthétique.  Est-ce  bien  la  solution  définitive? 

VIII 

M.  Kuno  Mever,  le  savant  professeur  de  Liverpool  vient  de  publier  dans 
les  Anecdota  oxonieiisia  un  texte  moyen  irlandais  intéressant  intitulé  Càin 
Adatnnjin,  c'est-à-dire  «  loi  d'Adaninân  ».  Il  s'agit  d'une  disposition  légis- 
lative votée  en  une  grande  assemblée  irlandaise  vers  la  fin  du  vue  siècle  2, 
probablement  en  696,  sur  la  proposition  d'Adamnân,  abbé  d'Iova,  ou, 
comme  on  dit  vulgairement,  d'Iona  en  Ecosse.  L'objet  de  cette  loi  était  de 
dispenser  les  femmes  du  service  de  guerre,  à  condition  probablement  d'aban- 
donner à  leurs  collatéraux  la  moitié  de  leurs  biens  3. 

Le  texte  publié  par  M.  Kuno  Meyer  est  probablement  postérieur  d'environ 
deux  siècles  à  l'événement;  or,  la  pieuse  imagination  des  moines  aidant,  le 
récit  s'est  orné  de  miracles  qui  ne  peuvent  être  historiques,  tels  que  la 
résurrection  d'une  femme  décapitée  ;  on  v  voit  aussi  la  peinture  imaginaire 
d'une  armée  irlandaise  où  les  femmes,  portant  chacune  leur  enfant,  un  sac 
de  provisions  et  leurs  armes,  marchaient  au  premier  rang,  poussées  à  coups 

1.  Paris,  Hachette,  in-80,  xi-336  pages,  601  figures  intercalées  dans  le 
texte. 

2.  En  693,  Chronicon  Scotorum,  p.  112  ;  en  696,  Armais  of  Irelatid,  Three 
fraç^ments,  publiés  par  O'Donovan,  p.  96,  97;  Annales  d'Ulster,  p.  146; 
cf.  Annales  de  Tigernach,  publiées  par  Whitley  Stokes,  Revue  Celtique, 
t.  XVII,  p.  215  ;  Felire  Oenguso,  édité  par  le  même,  p.  CXLVI,  cxlvii. 

3.  Din  techlugad,  dans  Ancient  Lan's  of  Ireland,  t.  IV,  p.  40,  1.  13-17. 


Chronique.  177 

de  bâtons  par  leurs  maris  en  sûreté  au  second  rang  de  la  troupe.  Le  princi- 
pal intérêt  du  texte  consiste  dans  la  nomenclature  des  principaux  person- 
nages présents  à  l'assemblée  réformatrice  de  696.  Cette  liste  avait  été  pro- 
bablement conservée  dans  les  archives  de  l'abbaye  d'Iova. 

Une  bonne  traduction  anglaise,  des  notes  et  des  index  complètent  cette 
édition  qui  fait  grand  honneur  à  M.  Kuno  Meyer. 

IX 

M.  J.  Loth  a  consacré  à  une  étude  sur  la  métrique  galloise  les  tomes  IX, 
X  et  XI  du  Cours  de  littérature  celtique.  M.  John  Rhys  vient  de  publier  un 
savant  travail  sur  les  origines  de  la  versification  galloise  qui  lui  semble 
dériver  du  dernier  état  de  la  versification  latine,  telle  qu'on  la  trouve  dans 
les  œuvres  de  Commodien  dont  le  principal  et  le  plus  ancien  ouvrage,  le 
Carmen  apologelicuiii,  date  de  l'année  249  '  où  la  mort  de  l'empereur  Phi- 
lippe eut  pour  résultat  l'avènement  de  Déce.  Les  hexamètres  de  Conmiodien 
nous  transportent  bien  loin  de  ceux  de  Virgile  et  d'Ovide  :  ce  sont  des  êtres 
hybrides  qui  doivent  leur  existence  à  la  fois  à  l'accent  et  à  la  quantité,  en  ce 
sens  qu'aux  deux  derniers  pieds  il  y  a  toujours  accord  de  l'ictus  et  de  l'ac- 
cent, ainsi  : 

Quis  poterit  unum  proprie  Deum  nôsse  caelôrum. 

est  le  premier  vers  du  Carmen  apoîogeticum. 

Suivant  M.  Rhys,  il  faut  expliquer  de  même  plusieurs  épitaphes  latines 
de  la  Grande-Bretagne,  par  exemple  : 

Seruator  fidei  patriaeque  sémper  amùtor 
Hic  Paulinus  iacet  cultor  pientissimus  aéqui. 

L'érudit  professeur  est  peut-être  un  peu  hardi  dans  sa  prétention  de 
scander  de  pareils  vers,  mais  l'auteur  a  dû  les  scander. 

Il  reproduit,  p.  57  et  suivantes,  des  épitaphes  composées  de  deux  penta- 
mètres ;  mais  ce  qui  mériterait  d'être  signalé  d'abord,  ce  sont  les  trois  épi- 
taphes des  pages  2-4,  5-6,  31,  composées  chacune  de  deux  hexamètres, 
j'entends  de  vers  hexamètres  fabriqués  suivant  la  méthode  de  Commodien. 
Il  y  a  là  concordance  avec  le  système  du  poète  chrétien  qui,  suivant  l'obser- 
vation de  M.  Wilhelm  Meyer  2,  recherche  le  groupement  par  deux  vers,  ce 
que  le  savant  allemand  appelle  Paargeseti  «  loi  de  la  paire  «  : 

Errabam  ignarus  spatians,  spe  captus  inani, 
Dum  furor  aetatis  primas  me  portabat  in  auras. 

Plus  eram  quam  palea  levior;  quasi  centum  inessent 
In  umeris  capita,  sic  praeceps  quocumque  ferebar''. 


1.  Teu;îel-Schvabe,  Geschichte  der  roemiscben  Literatur,  )£  édition,  p.  971. 

2.  Abamlluugen  der  phUosophisb-hislorischen  Klasse  der  koeniglicheii  bayeris- 
chen  Académie  der  Wisseiischaften,  t.  XVII  (\HS6),  p.  281,  304.  Cf.  le  Corpus 
scriptorim  ecclesiasticorum  de  Vienne,  t.  XV,  par  Bernhard  Dombart,  p.  xx. 

5.  Corpus  scriptorum  ecclesiasticorum,  t.  XV,  p.  114. 

Rivut  Celtique,  XXVI  12 


178  Chroni(]uc. 

Ce  n'est  pas  le  distique  classique  composé  de  deux  vers  inégaux,  l'un 
hexamètre,  l'autre  pentamètre  et  dont  Ovide  a  fait  un  si  grand  usage  : 

Arma  gravi  numéro  violentaque  bella  parabam 
Edere,  materia  conveniente  modis'. 

Au  lieu  de  cela  c'est  un  distique  populaire  où  les  deux  vers  ont  chacun 
le  même  nombre  de  pieds,  soit  six,  nous  en  avons  donné  des  exemples,  soit 
cinq: 

Cata  I  inanna  |  rex,  —  Sapien  |  tissi  |  mus. 
Opina  I  tissi  |  mus  —  Omni  |  um  re  |  gum  2. 

Cette  prosodie  vaut  celle  de  Commodicn. 

Il  y  a  quelques  points  sur  lesquels  nous  ne  partageons  pas  la  manière  de 
voir  du  savant  professeur  d'Oxford,  par  exemple  sur  la  place  de  l'accent 
dans  certains  mots.  Ainsi  le  génitif  D//w//oo-é;;;;  porterait,  suivant  lui,  l'accent 
sur  l'antépénultième  comme  Durôcasses  et  comme  Rotôiiiagiis.  Mais  tandis 
que  Durôcasses  et  Rolô)iiagus,  conservant  la  syllabe  accentuée  à  l'époque 
romaine,  ont  donné  en  français  Dreux  et  Rouen  5,  les  composés  dont  -i;euos 
était  le  second  terme  n'ont  jamais  gardé  en  gallois  la  syllabe  antépénultième. 
Ainsi,  dans  le  Liber  Laitdaveiisis,  Aiiaiigen,  Catgeti,  Cougeu,  Giienigen, 
GiiicJgen  ou  Guedgen,  Giieilhgen,  Milgen,  Morgeu,  et  dans  les  Annales  Cam- 
hriac,  Urbgen  (aiino  626),  ont  tous  perdu  la  vovelle  qui  précédait  immédia- 
tement ^c«  ^=  genos,  Anaugen  par  exemple  suppose  un  'Çir\m\X\{*Auauo-gcms 
et  non  *Aitaiio-genos. 

En  revanche,  au  chapitre  xi,  se  trouvent  des  observations  très  intéres- 
santes sur  les  morceaux  poétiques  irlandais,  si  hérissés  de  difficultés  qui, 
dans  les  manuscrits,  sont  désignés  sous  le  nom  de  Retoiic.  M.  Rh.ys  y  signale 
des  vers  qui  représentent  exactement  le  second  hémistiche  du  pentamètre 
classique. 

Ce  savant  travail  forme  le  volume  XVIIl  du  Cxnnnrodor^. 


X 

Le  Traité  des  monnaies  gauloises  de  M.  Adrien  Blanchet,  deux  volumes 
in-80,  v-6)0  pages  avec  562  figures  intercalées  dans  le  texte,  et  trois  planches 
contenant  en  outre  50  autres  ligures,  Paris,  Leroux,  1905,  est,  semble-t-il, 
destiné  à  faire  époque  dans  l'histoire  de  la  numismatique  celtique.  L'auteur, 
quand  il  s'agit  d'attribuer  une  monnaie  à  un  peuple  déterminé,  se  fonde 
avec  raison  sur  la  fréquence  des  trouvailles  de  cette  monnaie  dans  le  terri- 
toire de  ce  peuple.  Ainsi,  p.  76,  il  rejette  l'hypothèse  que  la  monnaie  qui 
ofTre  la  légende  AFHA  doive,  pour  cette  raison,  être  attribuée  à  Sens,  Age- 

1.  Amores,  1.  \,  v.  1-2. 

2.  y  Cymmrodor,  t.  XVIH,  p.  47. 

3.  Au  moyen  âge  Drôcas  et  Rodômus. 

4.  y  Cymmrodor,  The  Magazine  of  the  honourable  Society  of  Cymmro- 
dorion.  London,  64,  Chancery  Lane,  1905,  in-80,  vni-185  pages. 


Chronique.  1 79 

« 

diiiciiin.  Il  cvitc  de  s'aventurer  Jans  des  commentaires  linguistiques  liazardés 
comme  ont  fait  tant  d'autres  numismatistes. 

Son  livre  se  divise  en  dix-neuf  chapitres  auxquels  s'ajoutent  trois  appen- 
dices. Une  partie  de  ces  vingt-deux  sections  traite  de  sujets  propres  certai- 
nement à  intéresser  les  numismatistes,  mais  qui  pourront  laisser  les  histo- 
riens un  peu  froids,  tel  est  le  relevé  du  prix  actuel  des  monnaies  gauloises, 
p.  618-62).  Mais  d'autres  sections  concernent  des  questions  dont  l'impor- 
tance historique  est  considérable,  tels  le  chapitre  v  qui  donne  la  liste  alpha- 
bétique des  légendes  monétaires,  le  chapitre  vi  qui  concerne  les  divers  types 
des  monnaies  celtiques  et  où  est  agitée  la  question  de  savoir  si  dans  les 
bustes  représentés  sur  ces  monnaies  on  doit  reconnaître  des  dieux  ou  des 
portraits  de  personnages  vivants  au  moment  de  la  frappe  des  monnaies. 
Nous  citerons  aussi  les  chapitres  vu  à  x  où  il  est  question  des  types  grecs 
et  romains  imités  par  les  monnayeurs  celtiques,  les  chapitres  x  à  xvii  et  xix, 
XX  donnent  le  classement  géographique  des  monnaies  celtiques  réparties  dans 
l'ordre  de  dix  gr.mdes  régions  :  vallée  du  Rhône,  Sud-Ouest  de  la  Gaule, 
Ouest  de  la  Gaule,  Armorique,  Nord-Ouest,  Nord,  Nord-Est,  Est  et  centre 
de  la  Gaule,  Europe  centrale,  Ile  de  Bretagne.  Dans  chacune  de  ces  régions 
l'auteur  cherche  à  distinguer  les  peuples  auxquels  chacune  des  monnaies 
peut  être  attribuée. 

Voici  deux  critiques  : 

M.  Blanchet  a  écrit  avec  raison,  p.  147,  165,  Fetrucorii  et,  p.  134,  Pctnt- 
cori;  pourquoi,  p.  281,  la  mauvaise  leçon  Petrocorii  par  0  et  non  u  à  la  finale 
du  premier  terme? 

Il  n'est  pas  exact  de  dire,  p.  89,  que  les  groupes  xt  et  et  s'équivalent  : 
xt  =  cht  est  la  bonne  leçon,  et  a  été  la  prononciation  des  Romains  qui  ne 
pouvaient  tirer  de  leur  gosier  le  ch  gaulois.  Il  y  a  des  Français  qui  prononcent 
s  le  ih  anglais;  on  ne  doit  pas  en  conclure  que  //;  et  s  soient  équivalents; 
cf.  d  barré  et  son  soi-disant  équivalent  s.  Enfin  je  regrette  l'absence  d'un 
index  alphabétique  des  mots  inscrits  sur  les  monnaies  ;  j'aurais  voulu  cet 
index  avec  renvoi  à  toutes  les  pages  où  ces  mots  sont  mentionnés. 

XI 

Le  dictionnaire  irlandais  anglais  Foclôir  gacdhilge  agiis  [sax-jbcarla  '  du 
Rev.  Patrick  S.  Dinneen  a  sur  celui  d'O'Brien  et  surtout  sur  celui  d'O'Reilly  2 
une  grande  supériorité,  c'est  qu'il  indique  toujours  le  genre  des  substantifs 
et  qu'en  donnant,  soit  quelques  cas  de  ch.icun  d'eux,  soit  même  seulement 
le  génitif,  il  met  le  lecteur  en  état  de  déterminer  la  déclinaison  à  laquelle 
chaque  substantif  appartient.  Exemple,  l'article  eeann  «  tête  »  commence 
ainsi  chez  le  Rev.  Dinneen  :  Ceann,  g.  cinn,  d.  cionn,  pi.  cinn,  poet.  ceanna, 
m.  a  head,  etc.  Or,  O'Brien  donne  seulement  Ceann,  thc  head,  etc.,  sans 

1.  Londres,  David  Nutt,  petit  in-8,  xvi-803  pages. 

2.  Je  cite  ces  livres  d'après  les  éditions  princeps,  Paris,  1768,  Dublin, 
1818. 


i8o  Chroni(}iic. 

parler  ni  du  genre  ni  d'un  seul  cas  ;  O'Reilly,  un  peu  moins  bref,  a  imprimé 
ceann  s.  m.  a  hcad,  etc.  Pour  le  verbe  on  peut  multiplier  les  observations 
analogues.  Ainsi  du  verbe  tigim  «  je  viens  »  ',  le  Rev.  Dinneen  indique 
l'infinitif  tencht,  plus  le  parfait  thâinig  dont  O'Brien  et  O'Reilly  ne  parlent 
que  dans  un  article  spécial  qu'il  faut  aller  chercher  à  son  ordre  alphabétique. 
La  commission  de  VIrish  Te.xts  Society  composée  de  MM.  Douglas  Hyde, 
Daniel  Mescal  et  de  Miss  lileanor  Hull,  était  beaucoup  plus  compétente  que 
moi.  Elle  approuve  le  travail  du  Rev.  Dinneen.  Je  crois  pouvoir,  sans  me 
compromettre,  me  ranger  à  l'avis  de  cette  commission. 

XII 

Sous  le  titre  de  Culles,  mythes  et  religions,  tome  h'^^,  M.  Salomon  Reinach 
a  réuni  trente-cinq  mémoires  qui  tous  attestent  beaucoup  de  science  et  de 
talent,  sont  en  même  temps  fort  instructifs  à  mon  avis,  quoique  je  ne  partage 
pas  toujours  la  manière  de  voir  de  mon  très  savant  et  plus  encore  aimable 
confrère.  Ces  mémoires  nous  font  presque  tous  remonter  aux  périodes 
les  plus  anciennes  de  l'histoire.  Plusieurs  concernent  les  Gaulois.  Un,  par 
exemple,  le  n"  XV,  concerne  la  théorie  druidique  de  l'immortalité  de  l'âme 
et  le  sens  des  mots  orbis  aliiis  chez  Lucain,  Pharsak,  I,  454-458.  Le  poète 
latin,  parlant  des  druides,  dit  : 

Vobis  auctoribus  umbrae 
Non  tacitas  Erebi  sedes  Ditisque  profundi 
Pallida  régna  petunt,  régit  idem  spiritus  artus 
Orbe  alio. 

Orbis  alius  veut  dire  «  une  autre  partie  du  monde  »,  celle  qu'Homère 
dans  rOdvssée  appelle  'Hâj-jiov  -ioio'j,  Hésiode,  dans  les  Œuvres  et  les 
jours,  May-â.^wv  vf,ao'..  Les  Irlandais  payens  se  la  figuraient  là  où  plus  tard 
on  a  découvert  l'Amérique.  Nous  signalerons  aussi  comme  particulièrement 
importante  l'étude  sur  les  dieux  celtiques  à  forme  d'animaux  (Mémoire  III), 
celles  qui  concernent  SuccUits  et  Xanto-svella  (Mémoires  XVIII  et  XXII), 
Taruos  Trigaranus  (Mémoire  XIX).  Citons  encore  le  mémoire  XXI  sur 
Esumopas  Cmisticiis.  De  ces  savants  travaux,  je  ne  ferai  que  l'éloge. 

Mais  il  y  a  quelques  points  sur  qui  je  ne  puis  admettre  la  doctrine  de  l'érudit 
et  ingénieux  auteur.  Le  mémoire  XII,  «  L'art  plastique  en  Gaule  et  le 
druidisme  »,  est  de  tout  point  contraire  à  mes  idées.  Le  savant  auteur  pose 
en  principe  que  les  monuments  figurés  sont  très  rares  dans  la  Gaule  celtique. 
Que  fait-il  des  monnaies?  Il  parle  lui-même,  p.  67,  des  sangliers  représentés 
sur  les  monnaies  gauloises  et  des  sangliers  servant  d'enseignes  dans  les 


1.  Cf.  Windisch,  Irische  Texte,  1. 1,  p.  822,  au  mot  ticcitn  ;  Whitley  Stokes, 
Urkeltischer  Spracbschati,  p.  5 1  ;  Ascoli,  Glossario  deW  atitico  irlaiidese,  p.  cm  ; 
cf.  p.  civ  où  est  l'infinitif  lecbl^=teacht  qui,  suivant  Whitley  Stokes,  p.  124, 
se  rattache  à  tiagu,  tiagaim. 

2.  Paris,  Leroux,  1905,  in-8",  vii-468. 


Chronique.  i8i 

armées  gauloises  '.  D'autre  part,  je  ne  puis  admettre  avec  lui  qu'en  Gaule 
le  druidismc  ait  précédé  les  Gaulois.  A  l'époque  où  écrivait  Jules  César,  les 
druides  étaient  en  Gaule  une  importation  récente,  venue  de  Grande-Bre- 
tagne :  Disciplina  in  Brilannia  rcpcrhi  alqiic  inâc  in  Galliani  translata-.  Les 
druides  raisonnaient  en  général  sur  les  divinités  celtiques,  mais  ils  ne  les 
ont  pas  plus  inventées  que  Pytliagore  n"a  inventé  les  dieux  grecs.  Tentâtes, 
Esus  et  Tarants  ne  sont  pas  plus  des  divinités  druidiques  que  le  dieu  des 
chrétiens  n'est  une  divinité  jésuitique  parce  que  les  Jésuites  ont  enseigné 
son  existence. 

Le  texte  de  Lucain  étudié  dans  le  mémoire  XVII  ne  prouve  pas  que 
Tentâtes,  Esus  et  Taranis  étaient  des  divinités  spéciales  à  la  Gaule  septen- 
trionale. Lucain  a  écrit  : 

Et  tune  tonie  Ligur,  quondam  per  colla  décore 
Crinibus  effusis  toti  praelate  comatae. 
Et  quibus  immitis  placatur  sanguine  dire 
Teutates,  horrensque  feris  altaribus  Esus, 
Et  Taranis  scylhicae  non  mitior  ara  Dianae  ^. 

Ce  texte  prouve  seulement  que  les  Ligures  n'adoraient  ni  Tentâtes,  ni 
Esns,  ni  Taranis  et  laisse  sans  solution  la  question  de  savoir  dans  quelle 
partie  de  la  Gaule  ces  dieux  recevaient  des  Gaulois  un  culte. 

Je  ne  suis  pas  convaincu  de  l'origine  fabuleuse  des  vierges  de  Sena  (mé- 
moire XVI). 

Quant  aux  autres  mémoires  de  M.  Reinach,  sans  en  contester  la  valeur 
qui  est  considérable,  je  crois  qu'il  exagère  beaucoup  l'importance  de  la  reli- 
gion chej;  les  peuples  primitifs.  Le  besoin  de  vivre  devait  passer  avant  tout. 
J'ai  beaucoup  entendu  citer  l'axiome  :  Non  in  solo  pane  vivit  hovio,  sed  in 
omni  verbo  qnod  procedit  de  ore  Dei  4,  je  le  crois  vrai  ;  mais  il  y  en  a  un  autre 
vrai  aussi  :  Oporlet  vivere,  deinde  philosophari  et  theologizare.  Cela  n'em- 
pêche pas  le  volume  de  M.  Reinach  ne  soit  plein  de  science  et  je  crois 
avoir  eu  grand  profit  à  le  lire. 

XIII 

Un  livre  beaucoup  moins  sérieux  est  celui  que  MM.  René  Midy  et  Charles 
Gwennou  ont  intitulé  Le  vin  du  recteur  de  Coatascorn  en  Basse-Bretagne.  La 
Basse-Bretagne  n'est  pas  un  pays  producteur  de  vin  comme  la  Bourgogne 
et  le  Bordelais.  Cependant  un  curé  breton  avait  dans  le  jardin  de  son  pres- 
bytère un  pied  de  vigne  dont  il  tirait  tous  les  ans  quelques  litres  de  mauvais 
vin,  il  en  servit  un  jour  un  verre  à  son  évêque  qui  le  but  en  faisant  une 

1.  Des  Gaulois  nous  n'avons  pas  de  sculptures  sur  pierre  antérieures  à  la 
domination  romaine.  C'est  que  les  Gaulois,  ne  bâtissant  qu'en  bois  leurs 
maisons,  ne  savaient  pas  tailler  la  pierre. 

2.  De  hello  gallico,  1.  VI,  c.  \j,,1  \\. 

3.  Pharsale,  1.  I,  vers  442-416. 

4.  Saint  Mathieu,  IV,  4. 


i82  Chronique. 

affreuse  grimace.  Un  jour  quelques  bretons  se  trouvant  à  Paris  dans  un 
grand  café  dont  le  patron  prétendait  pouvoir  fournir  du  vin  de  tous  les  crus 
possibles,  imaginèrent  de  lui  demander  du  vin  de  Coatascorn,  il  se  fit 
donner  ce  nom  par  écrit  et  leur  envoya  immédiatement  une  bouteille  ainsi 
étiquetée,  elle  contenait  un  vin  excellent!  Sur  ce  grave  sujet,  M.  Midv  a 
écrit  un  poème  français  que  M.  Gwennou  a  traduit  en  vers  bretons.  Ce  poème 
occupe  46  pages.  Comme  texte  breton  il  est  intéressant  pour  les  celtistes, 
ainsi  que  la  préface  de  M.  Le  Braz.  Du  reste  du  volume  qui  a  277  pages 
nous  n'avons  rien  à  dire. 


XIV 

Nous  arrivons  à  un  sujet  plus  grave  avec  le  livre  de  M.  Hubert  Thomas 
Knox  :  Noies  on  the  early  Histoiy  of  Ihe  Diocèses  of  7  tiam,  Kilhila  and  Achonry  2. 
C'est  une  histoire  de  la  province  ecclésiastique  de  Tuam  depuis  les  origines 
jusqu'au.^  premières  années  du  xviie  siècle.  Le  dernier  archevêque  mentionné 
est  William  O'Donnell,  ce  prélat  protestant  qui  en  1602  publia  la  traduction 
irlandaise  du  Nouveau  Testament.  M.  H.  Th.  Knox  commence  par  une 
longue  étude  sur  la  vie  et  l'œuvre  de  saint  Patrice,  59  pages.  C'est  un 
recueil  de  dissertations  très  sérieusement  conduites,  mais  d'où  ne  résulte 
guère  autre  chose  que  le  doute.  Suit  l'histoire  de  la  période  abbatiale  sans 
diocèses  organisés.  Vient  enfin  l'histoire  des  diocèses  de  Tuam,  Mayo, 
Amaghdown,  Killala  et  Achonry.  L'auteur  parle,  non  seulement  des  arche- 
vêques et  des  évêques,  mais  aussi  des  chapitres,  des  paroisses,  des  abbayes 
et  des  maisons  religieuses  de  divers  ordres,  enfin  des  églises,  des  puits  sacrés, 
des  croix  monumentales,  etc.  Le  volume  se  termine  par  un  index  alphabé- 
tique où  l'on  peut  relever  quelques  noms  de  lieux  composés  dont  la  forme 
atteste  l'antiquité,  tels  Ael-niagh  au  gén'iùi  Ail-niai\^e,  Enech-duii  plus  tard 
Annaghdoivn ,  Find-nutg,  Ralh-niag  plus  tard  Radviog. 

Dans  la  pensée  de  Fauteur,  son  livre  doit  servir  de  complément  à  celui 
de  M.  O.  J.  Bourke,  «  Historv  of  the  catholic  Archbishops  of  Tuam  ». 

XV 

M.  Robert  Craig  Maclagan,  vient  de  faire  paraître  un  volume  intitulé: 
TJk  Perth  Incident  of  i^ç)6  from  a  Folk-lorc  Point  of  Vieiv  ' .  L'incident  de 
1596  consista  en  ceci;  deux  clans  écossais  étaient  en  guerre  depuis  long- 
temps ;  on  convint  de  mettre  fin  à  cette  guerre  par  un  combat  auquel 
devaient  prendre  part  en  présence  du  roi  trente  guerriers  de  chacun  des  deux 
clans.  La  bataille  eut  lieu  et  se  termina  quand,  sur  les  trente  guerriers  d'un 
clan,  vingt-neuf  furent  morts,  un  seul  survivait;  il  restait  en  vie  onze  guer- 

1.  Dublin,  Hodges,  Figgis  and  Co,  1904,  in-S",  xvi-409  pages  et  une 
carte. 

2.  Edimbourg  et  Londres,  William  Blackwood  ar.d  sons,  in-80,  viii-403 
pages,  1903. 


Chronique.  18? 

riers  de  l'autre  clan  qui  par  conséquent  était  vainqueur.  Le  fameux  combat 
des  trois  Horaces  et  des  trois  Curiaces  n'est  qu'un  dixième  de  ce  combat 
écossais,  auquel  en  conséquence  M.  Maclagan  a  consacré  un  gros  volume. 

Il  se  défie  de  la  linguistique.  La  vieille  plaisanterie  sur  la  médiocre  valeur 
étymologique  des  voyelles  et  des  consonnes  doit  être  prise  au  sérieux  (p.  3); 
la  preuve  en  est,  dit-il,  qu'en  irlandais, /(T  «  homme  »  est  prononcé  faar 
etben  «  femme  »,  ba)iii,  comme  O'Curry  l'enseigne  (p.  5).  A  la  linguistique, 
M.  Maclagan  préfère  le  Folklore  et  nous  devons  à  cette  préférence  de  très 
jolies  découvertes  que  n'a  pas  faites  M.  Macbain  dans  son  Etyiiwlos;ical 
Diciionary  of  the  gaelic  Langiiagc.  Ainsi,  p.  165,  neamh  «  ciel  »,  en  gallois 
nef  =  *nemos,  est  le  même  mot  que  le  latin  nauis.  M.  Maclagan  ne  peut 
comprendre,  p.  227,  que  M.  Whitley  Stokes  considère  l'irlandais  orc  comme 
identique  au  latin  porciis  ;  pourquoi  les  linguistes  ont-ils  imaginé  la  loi  de 
la  chute  du  p  initial  en  celtique?  P.  289,  il  dit  que  le  nom  d'homme 
^ilbe  dérive  d'ail  «  pierre  ».  Les  linguistes  qui  disent  que  le  génitif  tïail 
est  aikch  =  *a]ekos  n'ont  qu'à  se  taire. 

La  perle  se  trouve  p.  78.  Les  numismatistes  connaissent  la  légende  moné- 
taire de  Grande-Bretagne  tasciovani  cvnobelixi  f.  Ils  considèrent  F 
comme  l'initiale  de  fiUi  et  traduisent  «  monnaie  de  Tasciovanos,  fils  de 
Cunobelinos  ».  Cette  doctrine  a  pénétré  chez  J.  Rhys,  Celtic  Britahi,  3e  édi- 
tion, p.  26.  Elle  est  absurde  :  F  est  l'abréviation  de  l'irlandais  fir,  pluriel  de 
fer,  fiar  «  homme  »  et  la  légende  dont  il  s'agit  veut  dire  «  monnaie  de 
«  Cunobeline,  conducteur  des  hommes  ».  Telle  est  la  doctrine  nouvelle 
qu'enseigne  M.  Maclagan. 

11  y  a  de  tout  dans  son  livre.  Je  n'ai  pu  comprendre  quel  ordre  il  suit 
ni  quel  rapport  il  peut  y  avoir  entre  ce  combat  écossais  de  trente  contre 
trente  et  Carausius,  Columba,  Patrice,  Partholon,  Lug  et  tant  d'autres 
personnages  historiques  ou  légendaires  dont  il  parle.  J'ai  vainement  cherché 
dans  son  livre  un  rapprochement  entre  le  combat  écossais  des  trente  en 
1596  et  celui  qui  s'était  livré  en  Bretagne  quarante-cinq  ans  plus  tôt,  en 
1551,  entre  trente  anglais  et  trente  bretons  dont  Jean  de  Beaumanoir  '.  La 
concordance  entre  les  chiffres  des  combattants  n'est  peut-être  pas  l'effet  du 
hasard. 

XVI 

La  Société  royale  des  Antiquaires  d'Irlande  vient  de  faire  paraître  un  guide 
archéologique  sur  les  côtes  Nord-Ouest  et  Sud  de  l'Irlande  et  sur  les  îles 
voisines-.  Cet  intéressant  volume,  résultat  de  la  collaboration  de  plusieurs 
archéologues,  est  orné  de  plus  de  cent  figures  représentant  des  plans  de 
forteresses,  des  vues  d'églises  et  de  châteaux,  la  plupart  en  ruines,  des  croix 

1.  Sur  ce  combat,  voir  D.  Morice,  Histoire  de  Bretagne,  t.  I,  p.  280-282  ; 
Levot,  Biographie  bretonne,  t.  I,  p.  69-70  ;  La  Borderie,  Histoire  de  Bretagne, 
t.  III,  p.  509-529. 

2.  Illustratcd  guide  to  the  northern,  western,  and  southern  Islands  and 
Costs  of  Ireland.  Dublin,  Hodges,  Figgis  and  Ce,  in-8",  1905,  xv-172  pages. 


184  Chroniijuc. 

monumentales,  des  hcrmitages  monastiques,  etc.  Il  y  a  là  des  constructions 
qui  remontent  à  1  origine  du  christianisme  irlandais.  Là  où  le  bois  manquait 
les  Irlandais  de  cette  époque  étaient  obligés,  contrairement  à  leur  habitude, 
de  bâtir  en  pierre  des  édifices  fort  modestes,  mais  qui  subsistent  encore, 
tandis  que  les  grands  palais  de  bois  ont  tous  depuis  longtemps  disparu. 

XVII 

M.  V.  Callegari  a  réuni  en  une  brochure  de  87  pages  trois  articles  publiés 
par  lui  dans  les  tomes  VII,  VIII  et  IX  de  la  Revista  cli  Storia  autica  sur  le 
célèbre  vovageur  Pythéas  de  Marseille.  C'est  un  résumé  aussi  exact  et  aussi 
complet  que  possible  de  ce  qu'ont  écrit  sur  Pythéas  tous  les  auteurs  quel- 
conques tant  anciens  que  modernes  jusques  et  y  compris  l'année  1903. 
Parmi  les  passages  d'écrivains  que  cite  M.  Callegari,  il  y  en  a  qu'il  aurait 
aussi  bien  fait  de  ne  pas  lire.  A  quoi  bon  par  exemple  nous  apprendre, 
p.  72,  que  suivant  Leibniz  il  y  a  une  racine  sanscrite  da  de  laquelle  dérivent 
les  noms  du  Tanaïs  (aujourd'hui  Don),  du  Danube,  du  Dnieper,  du 
Dniester?  Il  me  cite,  c'est  fort  aimable,  mais  c'était  bien  inutile,  puisque 
mes  doctrines  sur  Pythéas  sont  empruntées  à  Mùilenhoff  ;  p.  37,  il  dit  que 
j'admets  l'opinion  de  Cluvier,  il  aurait  dû  dire  de  Mùilenhoff;  je  n'ai  jamais, 
hélas  !  trouvé  le  temps  de  lire  les  œuvres  de  Cluvier,  tant  pis  pour  moi  ! 

M.  Callegari  nous  a  donné  un  recueil  de  notes  très  complet  qui  pourra 
être  utile  aux  futurs  historiens  de  Pythéas,  mais  son  mémoire  n'est  pas 
l'histoire  du  célèbre  navigateur. 


XVIII 

M.  J.  Rhys  a  fait  tirer  à  part,  sous  le  titre  de  Sludies  in  early  irish  Hislory, 
un  savant  mémoire  qu'il  a  inséré  dans  le  tome  le""  jgs  Proceeditigs  ofthe  British 
Acadcviy.  Il  s'agit  de  la  lecture  et  de  l'interprétation  d'une  inscription  irlan- 
daise écrite  mi-partie  en  lettres  ogamiqucs  et  en  capitales  latines  qui  se 
trouve  à  Killeen  Cormac  au  comté  de  Kildare  en  Leinster.  Il  a  été  déjà 
question  de  cette  inscription  dans  la  Revue  Celtique,  dont  le  t.  III,  p.  454- 
457,  contient  un  article  sur  ce  monument  par  John  Francis  Shearman, 
auteur  des  Loca  Patricidua.  A  cet  article,  M.  Gaidoz  a  ajouté  une  préface  où 
il  exprime  ses  doutes  sur  l'authenticité  de  l'inscription. 

M.  J.  Rhys,  qui  l'a  été  visiter  en  1902  et  qui  est  si  compétent  en  fait 
d'inscriptions  ogamiques,  ne  partage  pas  ces  doutes  ;  il  lit  la  partie  ogamique 
Ovanos  avi  Jvacaltos,  et  la  partie  en  capitales  latines  ivvere  drvvides.  11 
traduit  le  tout  «  [tombe)  d'Ovanus,  petit-fils  d'Ivacatus,  druide  d'Irlande  ». 
Ovanus  aurait  été  un  homonvme  de  Oan,  supérieur  du  couvent  d'Eigg, 
mort  en  724  '.  Ivacatus  serait  un  composé  de  deux  termes  dont  le  premier, 
iva  =  eva,  serait  identique  à  l'irlandais  eo  «  if  »,  par  extension  «  lance  », 


I.  Aunals  of  Lis  ter,  t.  I,  p.  176. 


Chronique.  i8^ 

et  dans  le  second  desquels  on  devrait  reconnaître  l'irlandais  cath  «  bataille  ». 
Ivacatus  signifierait  donc  «  celui  qui  combat  avec  une  lance  ».  Au  génitif 
Ifacatûs  on  pourrait  comparer  le  wac  Eochada  des  généalogies  qui  se  trou- 
vent au  Livre  de  Leinsier,  p.  352,  col.  4;  p.  554,  col.  2;  p.  335,  col.  8; 
p.  359,  col.  I. 

Dans  la  partie  écrite  en  capitales  latines  et  qu'il  faudrait  Ync  Inveredruvides, 
on  reconnaîtrait  deux  génitifs  singuliers  s'accordant  avec  Ovanos  ;  on 
peut  corriger  Iiiverae  dniidis.  Le  doucle  v  de  drvvides  =^  druvides  pour 
druidis  peut  être  mis  en  regard  du  pvveri  pour  ptieri  d'une  inscription  du 
pays  de  Galles  qui  date  du  \l^  ou  du  vue  siècle  '.  On  traduirait  «  druide 
d'Irlande  ».  L'Irlande  avait  deux  noms:  Iiivera,  d'où  le  grec  Ispi  vf^ao;, 
qu'Avienus  a  traduit  par  Sacra  instila,  et  hiverna,  d'où  le  grec  'iHovr;.  Sur 
la  première  de  ces  expressions,  il  y  a  un  article  savant  et  spirituel  de 
M.  Gaidoz  dans  la  Revue  Celtique,  t.  II,  p.  352-361. 

C'est  par  hiverna  qu'il  faudrait,  croit  M.  Rhys,  expliquer  le  premier 
terme  du  nom  du  langage  obscur  dit  iarn-hélra  et  dont  M.  Thurneysen  s'est 
savamment  occupé  dans  la  Revue  Celtique,  t.  XIII,  p.  267-274.  M.  Thur- 
neysen traduit  «  langue  de  fer  »  ;  M.  Rhys  propose  «  langue  irlandaise 
primitive  ».  Cette  langue  aurait  originairement  été  celle  des  'loûspvoi  ou 
'louc'pvio;  2  qui  sont  les  Eriiai  des  textes  historiques  irlandais.  Elle  aurait 
précédé  celle  des  Gôidels  ou  Scots  d'où  provient  l'Irlandais  moderne.  L'Ir- 
landais ancien  a  été  imposé  par  une  invasion  conquérante  à  la  population 
primitive,  non  celtique,  c'est-à-dire  aux  luerni,  hiernii. 

Je  suis  tout  disposé  à  admettre  que  Ernai  représente  le  primitif  'louspv'.o;, 
mais  je  ne  puis  comprendre  que  iarn  soit  la  forme  irlandaise  d'un  primitif 
hiuerna  ;  le  celtique  primitif  iounkos,  en  breton  iaouank,  est  devenu  en  vieil 
irlandais  ôac  avec  chute  des  deux  consonnes,  (  initial  et  u  médial  5.  Les 
deux  voyelles  initiales  à'iarn  ne  peuvent  s'expliquer,  ce  me  semble,  que  par 
une  voyelle  initiale  (',  ce  qui  est  mon  opinion,  ou  par  le  groupe  isa. 

Le  mémoire  de  M.  Rhvs  est  plein  de  science.  On  y  voit  partout  percer 
la  préoccupation  qui  le  suit  dans  la  plupart  de  ses  travaux,  c'est  de  trouver 
les  traces  linguistiques  de  la  population  qui  a  précédé  les  Celtes  dans  les  Iles 
Britanniques  ;  on  peut  considérer  comme  certain  a  priori  que  ces  traces 
doivent  exister,  comme  celles  du  gaulois  dans  le  dialecte  latin  qu'est  le 
français.  On  ne  peut  donc  qu'applaudir  à  ces  recherches  de  M.  Rhys,  quand 
même  on  les  croirait  en  certains  cas  infructueuses. 

XIX 

Les  Nouveaux  essais  de  philologie  française  de  M.  Antoine  Thomas  4  con- 

1.  Hùbner,  htsc-riptiones  Britanniae  christianae ,  n°  34,  cf.  p.  xx  ;  Rhys, 
Lectures  on  welsh  Philology,  seconde  édition,  p.  381. 

2.  Ptolémée,  1.  II,  c.  2,  §  6,  édition  donnée  chez  Didot  pour  C.  Mùller, 
t.  I,  p.  78,  1.  6  et  note. 

3.  Brugmann,  Grundriss,  2^  édition,  t.  I,  p.  261,  281,  327. 

4.  Paris,  Bouillon,  1905,  petit  in-S»,  xii,  416  pages,  prix  8  francs. 


1 86  Chronique. 

tiennent,  pages  34-62,  un  chapitre  intitulé  :  Notes  critiques  sur  la  toponymie 
gauloise  et  gallo-romaine.  Ce  chapitre  est  divisé  en  trente-huit  paragraphes 
traitant  chacun  d'un  mot,  quelques-uns  de  deux  mots.  Tous  sont  intéres- 
sants. Certains  nous  ont,  à  tort  ou  à  raison,  semblé  plus  que  les  autres 
dignes  de  l'attention  des  celtistes.  Tels  sont  Arlempde,  Haute-Loire,  et 
Arlinde,  mieux  Arlende,  Gard,  qui  seraient  d'anciens  *Anieinclutn  ;  Autoire, 
Lot,  et  Le  Toy-Viam,  Corrèzc,  en  1085  Altoire  r^  AUodiiriim\  Bozelat, 
Creuse,  plus  anciennement  Balezat  =  Bazelac  ;=  *BuIatiacus  ;  Blaudeix, 
Creuse,  =  *Blaudiscus  ;  DouUens,  Somme,  =^  Doriiiiiciim  et  non  Donincum, 
mauvaise  leçon  ;  Gorce,  nom  de  village  qui  se  trouve  dans  seize  départe- 
ments de  la  France  et  qui  parait  tenir  lieu  d'un  primitif  fo;7/rt,  dérivé  d'un 
celtique  *gortos  identique  au  substantif  masculin  irlandais  gort,  génitif 
gtiirl  «  champ  »  et  «  jardin  »,  le  même  mot  que  le  latin  hortus  et  que  le 
grec  /ooTo;  ;  Indrois  =  Angeriscus,  affluent  de  l'Indre,  Anger  ;  Loudun, 
Vienne,  =  Laticidiiiitiin;  Néoux,  Creuse,  au  moyen  âge  Neom,  Nehom  = 
Novioiiiagtis. 

Il  y  a  un  point  sur  lequel  j'ai  été  et  reste  en  désaccord  avec  mon  savant 
confrère.  Il  tire  ambassade  directement  du  gaulois  amhachtos.  Je  ne  puis 
l'admettre.  Ambassade  est  le  féminin  du  participe  passé  d'un  verbe  bas-latin 
aiiihactiarc  qui  contient  un  ï,  or,  cet  i  fait  défaut  dans  amhachtos.  Amhactiare 
est  la  forme  latinisée  du  verbe  que  Vulfîla  a  écrit  ar.dbahtjau,  mais  qu'il 
aurait  dû  noter  ambahtjan  et  par  lequel  il  traduit  le  verbe  o'.x/.oveTv,  c'est  un 
dérivé  du  substantif  neutre  abstrait  andbahli-,  oia/.ov-a,  AE'.TO'jsyîa,  mieux 
orthographié  dans  le  vieux  haut  allemand  auibabli  et  ampabti  «  fonction  »  ' 
dont  le  thème  est  ambahtia-.  Le  verbe  et  le  substantif  neutre  abstrait  sont 
dérivés  d'un  nom  d'agent  ambaht  en  gothique  andbabts  ==  "ambahtas,  le 
même  mot  que  le  substantif  ambachlos  des  Gaulois  auxquels  les  Germains 
l'ont  emprunté  2.  Les  Romains  n'avaient  pas  dans  leur  alphabet  la  gutturale 
spirante  ch,  pas  plus  que  ne  la  possèdent  aujourd'hui  les  Français  ni  les 
Anglais.  Comme  ces  deux  peuples  modernes  ils  ont  eu  deux  solutions  de  la 
difficulté  :  ou  supprimer  la  lettre  malencontreuse  ou  la  remplacer  par  une 
autre  lettre  ;  c'est  ainsi  que  les  Français  prononcent  Clovis  ou  Louis  suivant 
les  dates  le  nom  propre  mérovingien  Chhdovechas.  De  même  les  Anglais 
prononcent  f,  legh  -^  ch  de  roiigh  «  rude  »,  et  suppriment  celui  du  nom 
propre  Brougham.  Voilà  comment  le  gaulois  Ambachlos  a  donné  dans  les 
textes  latins  Aiiibatos,  cf.  Louis,  Brougham,  et  Ambactos,  cf.  Clovis,  roiigh. 
Ainsi  je  persiste  à  croire  qu'Ambatia  «  Amboise  »  s'explique  par  un  gen- 
tilice  romain  Ambaliiis  d'Aiiibalus  qui  est  lui  même  une  détormation  du 
gaulois  ambachlos.  Le  groupe  cl  est  étranger  au  celtique  comme  au  ger- 
manique qui  exigent  cht. 

1.  Oskar  Sjhade,  Altdeulsches  IFoertcrhiich,  2'-"  édition,  p.  15;  Graff, 
AlthochdcnlscbiT  Sprachschat^,  t.  III,  p.  2 5-27. 

2.  Voir  Thurncys<in,  Kello-roin.iiiischt:s,  30,  cf.  Paul,  Grundriss  der  ger- 
maiiischcn  Philologie,  t.  I,  p.  505,  et  Kluge,  Etymologisck'S  Wœrtcibuch,  ^<^ 
édition,  p.  12,  au  mot  amt. 


Chronique.  187 


XX 

Le  dixième  demi-volume  de  Pauly  Wissowa,  Real-Eiicyclojnwilie,  contient, 
col.  1730-1737,  im  article  érudit  de  M.  Ihm  sur  les  Druides. 

XXI 

Dans  la  première  édition  du  Grundriss  der  romanischn  Philologie,  t.  !<:'■, 
1887-1888,  M.  Gustav  Groeber  avait  inséré,  p.  283-312,  un  savant  mémoire 
dû  à  M.  Ernst  Windisch  et  qui  traite  de  la  langue  celtique  pour  finalement 
rechercher  ses  relations  avec  le  latin  et  son  influence  sur  les  langues 
romanes.  Il  a  été  rendu  compte  de  cet  article  en  1887,  dans  le  tome  VIII, 
p.  178-180  de  la  Revue  Celtique.  Dans  la  nouvelle  édition  du  Grundriss  ce 
travail  de  M.  Windisch,  remanié  par  l'auteur,  occupe  quatre  pages  de  plus, 
il  va  de  la  page  572  à  la  page  404.  La  bibliographie  est  complétée  par 
l'indication  des  livres  et  des  mémoires  publiés  depuis  1887  et  il  s'y  trouve 
diverses  modifications  qui  en  sont  la  conséquence.  Ce  résumé  est  excellent, 
comme  tout  ce  qu'écrit  M.  Windisch,  il  y  a  cependant  quelques  points  de 
détails  sur  lesquels  je  ne  partage  pas  l'avis  du  savant  auteur.  Je  vais  en 
donner  des  exemples.  Le  lecteur  pensera  sans  doute  que  j'ai  tort  et  que 
M.  Windisch  a  raison.  Je  parlerai  tout  de  même. 

Le  datif  singulier  des  thèmes  en  0,  qui  est  d  en  latin,  w  en  grec,  est  ;/  en 
gaulois,  exemples:  AUsanu  (Holder,  I,  94),  Anvalomiacu  (Holder,  I,  164). 
Donc,  dans  les  syllabes  finales,  le  gaulois  comme  l'irlandais  changeait  en  u 
long  l'o  long  '  :  donc  on  disait  en  gaulois  *birU  «  je  porte  »  =  irlandais 
-biur,  la  forme  gauloise  n'était  pas  *bcrô,  comme  le  croit  M.  Windisch, 
p.  394.  L'identité  du  gaulois  gnâtos  avec  le  latin  \g\nahts,  p.  393,  ne  me 
paraît  pas  démontrée  ;  je  préférerais  rapprocher  gnâtos  de  l'irlandais  gnâlh 
«  connu  »,  «  habitué  »  et  du  gallois  gnaivd  «  habituel  »,  «  usuel  »,  «  habi- 
tude »,  «  coutume  ».  L'ô  long  accentué  devient  à  long  en  celtique.  L'irlan- 
dais gnith,  le  gallois  gnaivd  sont  le  même  mot  que  le  grec  yvojTo;,  en  latin 
nôtus  ï . 

Je  ne  saisis  pas  la  raison  pour  laquelle  M.  Windisch  rejette  sur  le  terme 
gaulois  duras  (dans  les  textes  latins  -durus,  -durwn),  la  doctrine  de  Zeuss 
(Grammatica  celiica,  2^  édition,  p.  24)  qui  croit  1'»  long  quoique  posttonique 
cf.  Bïtùriges  avec  un  /  long  quoique  également  posttonique. 

Je  persiste  à  croire  que  les  Gaulois,  qui  conservaient  Vs  final  au  nominatif 
singulier,  comme  plusieurs  exemples  l'établissent  et  connue  l'exigent  les 
lois  de  permutation  de  la  consonne  initiale  dans  les  langues  néo-celtiques, 
n'ont  pu  perdre  cette  lettre  au  datif  pluriel;  par  conséquent,  suivant  moi, 

1.  Cf.  Brugmann,  Grundriss,  I,  2e  édition,  p.  150,  et  Curtius-Windisch, 
Grundiuege  der  griechiscben  Etymologie,  5e  édition,  p.  299. 

2.  Brugmann.  ibidem  ;  cf.  Curtius-Windisch,  Grund-^iiege  der  griechischeu 
Etymologie,  5»;  édition,  p.  178,  179. 


1 88  Chronique. 

jiarpp.Ço  va;j.a'ji'.y.aÇo,  p.  391,  no  pcut-ctrc  gaulois  et  appartient  au  latin 
vulgaire  ou  à  un  dialecte  italien  quelconque. 

Je  considère  Isarno-dori,  p.  391,  comme  une  basse  leçon  pour  Isarno- 
thiri,  génitif  d'isarno-diirus  «  forteresse  d'Isarnos  »,  nom  d'homme  fort 
répandu  au  Midi  de  la  France  1  ;  ferrei  ostii  serait  un  contre  sens.  Le  breton 
ancien  hoiarn  «  fer  »  suppose  un  primitif  l'iarHo-  tenant  lieu  d'un  plus  ancien 
*eisarno-  qui  explique  également  l'irlandais  iarn  et  aussi  le  gothique  cisarii, 
prononcez  Isarn  avec  \  =  ei  -. 

C'est  par  distraction  sans  doute  que  le  savant  auteur  a  imprimé,  page 
393,  que  Vo  de  Dlvôiia  était  long  5.  Geimhum,  p.  582,  3CS3,  est  probablement 
une  faute  d'impression  pour  Ccnabiini  4,  comme  Alisa,  p.  585,  pour  Alisia  J. 

On  me  dira  que  j'ai  bien  mauvais  caractère  pour  critiquer  ainsi  l'œuvre 
d'un  ami.  Mais  il  a,  lui,  si  bon  caractère  qu'il  ne  m'en  voudra  pas. 

Encore  un  mot  :  j'ai  inutilement  cherché  dans  le  mémoire  de  M.  Win- 
disch  ce  qu'il  pense  d'un  article  inséré  en  1895  par  M.  Settegast,  dans  le 
t.  XIX  de  Groeber,  Zeitschrijl  fur  romaiùsche  Philologie,  p.  266-270,  où  le 
professeur  allemand  émet  l'opinion,  depuis  reproduite  par  M.  Mohl,  que  la 
désinence  française  -o)is  de  la  première  personne  du  pluriel  serait  d'origine 
celtique. 

XXII 

Je  n'ai  pas  l'iionneur  de  connaître  personnellement  M.  J.  Romilly  Allen, 
auteur  de  plusieurs  publications  archéologiques  que  j'ai  lu  avec  intérêt. 

Il  vient  de  publier  un  volume  intitulé  :  Celtic  art  in  pagan  and  Christian 
Tintes^.  C'est  un  traité  de  l'archéologie  celtique  en  Grande-Bretagne  et  en 
Irlande.  Il  débute  par  un  chapitre  sur  les  Celtes  du  continent  et  sur  leur 
arrivée  dans  les  Iles  Britanniques.  Puis  les  chapitres  suivants  traitent  de  l'art 
celtique  dans  les  Iles  Britanniques  :  1°  pendant  l'âge  de  bronze;  2°  pendant 
le  premier  âge  du  fer;  3°  pendant  la  période  chrétienne. 

J'ai  lu  et  je  relis  ce  livre  avec  plaisir.  Je  ne  le  critiquerai  pas,  je  suis 
incompétent  pour  le  juger. 

XXIII 

M.  William  Wells  Newell  a  extrait  des  Publications  of  the  Modem  Lan- 
giiage  Association  of  America,  t.  XVIII,  un   mémoire  de  sa  façon  intitulé 

1.  Holder,  II,  75,  76.  Je  suis  en  contradiction  avec  Schrader,  Reallexicon, 
I,  174. 

2.  Sur  le  traitement  de  la  diphtongue  ei  en  celtique  et  en  germanique, 
voyez  Brugmann,  Gnimiriss,  t.  I,  2<=  édition,  p.  187,  189;  cf.  Curtius- 
Windisch,  Griind-iiegi'  dcr  griechischen  Etymologie,  S"^  édition,  où  l'on  voit, 
p.  237,  que  l'irlandais  dia  «  dieu  »  =  skr.  dcvas. 

5.  Cf.  Holder,  I,  1275. 

4.  Holder,  I,  978,  979. 

5.  Holder,  I,  p.  90,  91. 

6.  Londres,  Methuen  and  Co.,  in-S",  XVIU-5I)  pages  et  nombreuses 
figures. 


Chronique.  189 

Jfilliani  of  Mnhiwshurv  ou  thc  Aiiliquilx  of  Glastoiihiiry.  Il  y  établit  qu'il  ne 
faut  tenir  aucun  compte  de  la  légende  qui  met  à  Glastonbury  le  tombeau 
du  fameux  roi  Arthur. 


XXIV 

M.  Rhys  vient  de  faire  paraître  la  troisième  édition  de  son  joli  volume 
intitulé  EiirJy  Brilain,  Cellic  Bn'tain  '.  C'est  une  histoire  des  Celtes  de 
Grande-Bretagne  depuis  les  temps  les  plus  anciens  jusqu'au  xi^  siècle  de 
notre  ère.  Trois  éditions  pour  un  livre  de  sérieuse  érudition  concernant  une 
époque  aussi  reculée,  c'est  un  beau  succès  et  il  est  mérité,  car  on  ne  peut 
traiter  les  questions  scientifiques  avec  plus  d'élégance  et  de  clarté. 

Voici  quelques  critiques  de  détail. 

Du  nom  des  habitants  du  Poitou  à  l'époque  gallo-romaine,  M.  Rhys, 
p.  511,  ne  mentionne  que  la  forme  Piclones.  Mais  Poitou  est  l'accusatif 
singulier  gallo-romain  Pictaiiinn  [pagiim],  comme  Poitiers  est  l'accusatif 
pluriel  Pictauos.  Les  Romains  de  l'époque  impériale  n'avaient  plus  la  diph- 
tongue ou  et  la  remplaçaient,  soit  par  au,  soit  par  u.  Fictoiii  ou  Pictoues 
est  probablement  la  forme  celtique  de  ce  nom  de  peuple. 

P.  302,  M.  Rhys  se  demande  pourquoi  le  double  p  d'Eppillos.  Réponse, 
parce  qu'Eppillos  est  un  nom  hypocoristique  tenant  lieu  d'un  nom  composé 
de  deux  termes,  comme  Epo-uiauduos,  Epo-redios,  ou  même  de  trois  termes 
comme  Epo-redi-rix.  La  loi  du  redoublement  dans  les  langues  germaniques 
a  été  établie  par  F.  Stark,  Die  Kosenamen  der  Gennanen,  p.  19  et  suivantes 
et  M.  Zimmer  a  démontré  que  cette  loi  s'applique  aussi  aux  langues  celtiques. 

Je  regrette  que  dans  sa  notice  sur  l'étymologie  du  nom  de  peuple  Cassi- 
uellautii,  p.  289,  M.  Rhys  n'ait  rien  dit  du  nom  ancien  de  Châlons-sur-Marne  : 
Calu-uellauni,  puis  Catu-ellauiii,  ensuite  Cat-ellauni,  Cat-ehuni,  enfin  Cala- 
ïauni.  Catu-ellauni,  au  génitif  Catuellaunorum  dans  la  Notitia  Galliarum,  est 
la  leçon  des  mss.  de  Paris,  latin  12097,  vi^  siècle  ;  de  Berlin,  Phillips  1745, 
vii«  siècle,  2^  main  (la  première  main  est  Catuellanorunî)  ;  Catellaunorum  est 
la  leçon  des  mss.  de  Paris  1454,  x^  siècle,  et  5001,  XP  siècle;  comparez 
Catelauni  et  Catehunos  chez  Ammien  Marcellin,  XV,  11,  10  ;  XXVII,  2,  4. 
Catalauni  est  venu  ensuite.  Mommscn,  Chronica  minora,  t.  I,  p.  590,  a  mis 
Catalaunorum  dans  le  texte  en  rejetant  en  note  la  leçon  CatmUauiwrum, 
quoique  ce  soit  celle  du  plus  ancien  manuscrit,  préférée  avec  raison  par 
M.  Longnon^.  Mommsen  est  un  grand  homme,  mais  sur  ce  point  il  a  erré. 
Toutefois  je  ne  puis  guère  blâmer  M.  Rhys  de  s'en  être  rapporté  à  lui. 

Enfin,  suivant  moi,  les  épitaphes  ogamiques  du  pays  de  Galles  et  du 
Devon  sont  inscrites  sur  les  monuments  funèbres  d'une  aristocratie  irlandaise 
qui  a  opprimé  les  Brittons  de  cette  région  après  la  retraite  des  armées 
romaines  ;  elles  ne  donnent  aucune  lumière  sur  la  nationalité  des  populations 

1.  Londres,  Society  for  promoting  Christian  Knowledge,  1904,  in-32, 
xvi-359  pages  et  une  carte. 

2.  Atlas  historir/ue  de  la  France,  1888,  p.  14. 


190  Chronique. 

opprimées.  C'est  peut-être  moi  qui  me  trompe,   mais  je  ne  crois  pas  me 
tromper.  Je  suis  fort  entêté. 


Paris,  le  24  avril  19OJ. 


H.   D'ArBOIS   de  Jun.MNVILLE. 


POST-SCRIPTUM 


I 


Au  moment  de  donner  le  bon  à  tirer  des  dernières  feuilles  de  cette 
livraison,  je  reçois  deux  publications  dues  au  fils  du  savant  professeur  de 
l'Université  de  Christiania,  M.  SaphusBugge,  associé  étranger  de  l'Académie 
des  inscriptions  et  belles-lettres.  M.  Alexandre  Bugge,  aujourd'hui  collègue 
de  son  père,  a  eu  l'idJe  de  recommencer  d'une  façon  plus  érudite  et  non 
sanglante  les  invasions  des  Scandinaves,  ses  ancêtres,  en  Irlande. 

A  la  différence  des  Wikings,  il  ne  prend  la  place  de  personne  -,  il  n'est 
pas  comme  eux  un  pirate,  il  est  une  recrue  qui  ne  peut  qu'être  bien  accueillie 
dans  les  rangs  des  celtistes.  Il  le  sera  avec  d'autant  plus  de  plaisir  qu'il  a 
adopté  pour  ses  deux  publications  la  langue  anglaise,  une  langue  connue 
de  tous  les  celtistes,  tandis  que  tous  ne  comprennent  pas  le  norvégien. 

Le  principal  des  deux  morceaux  publiés  par  M.  A.  Bugge  est  intitulé 
Cathreim  Cdlachaiu  Caisil  «  The  victorious  carecr  of  Cellachan  of  Cashel  » 
et  a  pour  sujet  les  guerres  soutenues  par  les  Irlandais  contre  les  hommes 
du  Nord  au  milieu  du  x^  siècle  >.  Il  y  a  sur  le  même  sujet  un  texte  irlan- 
dais depuis  longtemps  mis  à  la  disposition  des  érudits,  c'est  le  Cogadh 
Gaedhel  re  Gallaib,  publié  dans  le  texte  original  irlandais  et  accompagné 
d'une  traduction  anglaise  par  Todd  2.  La  publication  de  M.  A.  Bugge  forme 
un  complément  de  celle  de  Todd.  Le  plus  ancien  des  manuscrits  qui  con- 
servent le  texte  irlandais  édité  par  M.  A.  Bugge  est  le  livre  de  Lismore, 
écrit  vers  la  fin  du  xv^  siècle,  mais  la  rédaction  primitive  remonte  à  une 
date  plus  ancienne,  probablement  à  la  seconde  moitié  du  xi«  siècle. 

M.  A.  Bugge  a  divisé  le  texte  irlandais  en  paragraphes  numérotés  et  les 
numéros  sont  reproduits  en  tête  des  paragraphes  de  la  traduction,  ce  qui 
permet  de  se  reporter  du  texte  aux  passages  correspondants  de  la  traduc- 
tion ;  malheureusement  cette  traduction  n'est  pas  mise  en  regard  du  texte 
irlandais. 

La  seconde  publication  de  M.  A.  Bugge  est  intitulée  On  the  Fomorians 
and  the  Norsenten  5.  Elle  contient  le  texte  irlandais  et  la  traduction  d'un  traité 

1.  Christiania,  J.  Chr.  Gundersens,  1905,  in-80,  xix-171  pages. 

2.  Londres,  Longmans  and  Co,  1867,  in,-8°,  ccvn-549  pages. 

3.  Christiania,  J.  Chr.  Gundersens,  1905,  in-S",  viii-37  pages. 


Chronique.  191 

composé  au  xvii>-'  siècle  par  Diuild  Mac  Firbis  sur  les  Fomorc  qui  appar- 
tiennent à  la  mythologie  irlandaise  et  sur  les  conquérants  Scandinaves  qui 
sont  vraiment  historiques  et  que  l'imagination  populaire  a  quelquefois  con- 
fondu avec  les  Fomoré. 

Dans  les  deux  publications  le  texte  irlandais  et  la  traduction  sont  précédés 
d'une  introduction  et  suivis  de  notes.  Ces  introductions  et  ces  notes  attestent 
également  la  science  de  l'éditeur  auquel  sa  connaissance  approfondie  des 
langues  Scandinaves  donne,  pour  l'étude  des  invasions  des  Vikings  en 
Irlande,  une  compétence  incontestable. 

M.  A.  Bugge,  avec  une  modestie  de  bon  goût,  parle  du  concours  précieux 
que  lui  ont  donné  plusieurs  savants,  notamment  des  hommes  plus  compé- 
tents que  lui  en  fait  de  langue  irlandaise  :  MM.  Kuno  Mever,  Faraday,  Mac 
Sweeney  et,  en  première  ligne,  M.  Whitley  Stokes  auquel  il  dédie  la  pre- 
mière de  ses  deux  publications. 

II 

Je  profite  de  la  place  qui  me  reste  pour  annoncer  une  publication  nou- 
velle de  M.  J.  Strachan  :  Contrihutious  to  the  History  ofmiddle  irish  Dechnsion  ' , 
tirage  à  part  des  mémoires  de  la  Société  philologique,  Philosophical Sociely' s 
Transactions.  Le  savant  auteur  y  établit  par  de  nombreux  exemples  ce 
qu'est  devenue  dans  le  moyen  irlandais  la  déclinaison  du  vieil  irlandais 
qui  joue  un  si  grand  rôle  dans  les  études  de  grammaire  comparée.  On  ne 
peut  trop  admirer  l'immense  lecture  qu'a  exigé  ce  travail  où  l'on  trouve 
même  quelques  corrections  aux  doctrines  reçues  pour  le  vieil  irlandais. 

I.  Stephcn  Austin  and  sons,  Hertford,  1905,  in-8",  45  pages. 


NOTA 

L'état  de  ma  santé  m'oblige  de  renvoyer  les  périodiques  à  la  prochaine 
livraison. 

H.   D'A.   DE  J. 


Le  Propriétaire-Gérant  :  Veuve  E.  Bouillon. 


Chanres.  —  Imprimerie  Durand,  rue  Fulbert. 


LES  DIEUX  CELTIQUES  A  FORiME  D'ANIMAUX 


Dans  la  Grèce  classique  la  forme  humaine  est  en  règle 
générale  la  forme  des  dieux.  Mais  il  y  a  des  survivances 
d'une  époque  antérieure.  Le  plus  connu  est  le  Minotaure, 
moitié  homme  et  moitié  taureau.  Ce  dieu  primitif  apparaît  sur 
les  enseignes  romaines  où  il  occupe  le  troisième  rang  après 
l'aigle  et  le  loup,  avant  le  cheval  et  le  sanglier  ^  Nous  le 
trouvons  en  Irlande  :  c'est  le  taureau  de  Cooley,  un  des  per- 
sonnages les  plus  importants  de  la  principale  épopée  irlandaise, 
c'est-à-dire  du  Tàiii  bô  Cûaibifii.  Le  Minotaure  était  né  de  l'union 
de  Pasiphaé,  fille  du  soleil,  avec  un  taureau  du  roi  de  Crète 
Minos.  Le  taureau  de  Cooley  était  le  résultat  de  la  dernière 
métamorphose  de  Friuch,  gardien  des  cochons  du  dieu  Bodb. 
Friuch  avait  été  changé  d'abord  en  corbeau,  puis  en  phoque  ou 
baleine,  ensuite  en  guerrier,  ultérieurement  en  fantôme;  enfin 
il  était  devenu  ver  et  son  domicile  était  un  puits  :  en  buvant 
l'eau  de  ce  puits,  une  vache  avala  ce  ver  merveilleux,  et  elle 
donna  naissance  au  taureau,  tarb  =^  *tanws  de  Cooley-.  Le 
nom  de  ce  taureau  était  Donn^  qui,  employé  comme  adjectif, 
veut  dire  «   brun  »,  et,  comme  nom,  «  juge,  noble,  roi   ». 

La  légende  de  ce  taureau  merveilleux  devait  être  connue  en 
Gaule,  puisque  Jules  César,  De  bello  Gallico,  VII,  65,  2,  parle 


1 .  Pline,  livre  X,  §  16,  après  avoir  parlé  de  l'aigle,  aqiiila,  continue  ainsi  : 
«  Romanis  eam  legionibus  C.  Marius  in  secundo  consulatu  suo  proprie 
dicavit  ;  erat  et  antea  prima  cum  quatuor  aliis  :  lupi,  minotauri,  cqui,  apri- 
que  singulos  ordincs  anteibant.  »  La  doctrine  do  Pline  est  confirmée  par  un 
passage  de  Festus  :  «  Porci  effigies  inter  militaria  signa  quintum  locum 
obtinebat.  » 

2.  Stokes  et  Windisch,  Irische  Texte,  y  série,  p.  230  et  suivantes. 

Revue  Celtique,  XXVI.  13 


194  W.  D'Arbois  de  Jubainrille. 

d'un  chef  des  HcJiiii  appelé  Doiuio-tannis,  lisez  Donno-tantos, 
qui  portait  par  conséquent  le  nom  de  ce  taureau  mytholo 
gique  ;  comparez  les  noms  propres  grecs  d'hommes  \'.z-ijz:zz, 
de  A'.ivjs:;,  'AOr,vai::ç,  d"i\.0r,v5,  'Xr.zh'Kwm-,  d"A-;/.X(i)v, 
IIs7î'.o(i')V'.2c,  de  II:c:e'.;(T)v,  etc.,  et  les  noms  de  saints  employés 
chez  nous  comme  prénoms. 

Les  noms  divins  et  les  noms  de  saints  ont  pénétré  dans  la 
nomenclature  géographique:  'A-:AAtov(a,  A'.ivj-îa,  Wzzv.lwnx^ 
sont  des  noms  grecs  de  villes.  L'origine  de  ces  noms  grecs  est 
due  à  peu  prés  au  même  sentiment  que  ceux  de  Saint-Denys, 
Dammartin,  et  autres  analogues  si  fréquents  depuis  le  triomphe 
du  Christianisme.  De  là  le  nom  de  lieu  Tarva  chez  Grégoire 
de  Tours,  aujourd'hui  Tarbes,  en  France  (Hautes-Pyrénées). 
On  doit  expliquer  de  même  les  dérivés  'Y-x^zjxny.  chez  Ptolémée, 
Tarucnna  dans  l'Itinéraire  d'Antonin,  aujourd'hui  Thérouanne 
en  France,  département  du  Pas-de-Calais,  et  Taniisns,  Trévise, 
dans  l'Italie  du  Nord.  Ce  sont  les  villes  du  dieu  «  taureau  », 
en  gaulois  Taruos. 

Il  y  avait  au  Nord  de  la  Grande-Bretagne,  suivant  Ptolé- 
mée, un  promontoire  'V xzzjizzj\}. ;  peut-être  doit-on  lire  'Ïxzzj'z- 
ozxK't  ^,  c'est-à-dire  promontoire  de  la  forteresse  du  dieu 
«  Taureau  «  ;  on  peut  comparer  au  nom  de  ce  promontoire 
celui  du  cap  Saint-Vincent  qui  est  situé  à  l'extrémité  Sud  ou 
Est  du  Portugal. 

Un  autre  animal  divin  qui  apparaît  sur  les  enseignes  romaines 
est  le  loup.  Une  louve  a,  dit-on,  servi  de  nourrice  au  fonda- 
teur de  Rome.  M.  Salomon  Reinach  a  publié  dans  la  Revue 
Celtique,  tome  XXV,  plusieurs  représentations  du  dieu  loup 
trouvées  tant  en  France  qu'en  Angleterre  et  dans  l'Italie  sep- 
tentrionale ;  le  dieu  loup  a  donc  été  connu  des  Celtes  comme  des 
Romains.  En  Irlande,  il  n'y  a  pas  de  nom  commun  correspon- 
dant au  latin  lupus.  Pour  désigner  le  loup,  il  faut  l'appeler 
«  chien  sauvage  »,  ci'i  allaid.  Une  trace  du  culte  du  dieu  loup 
nous  est  conservée  par  le  nom  du  héros  et  demi-dieu  Cûchu- 
lainn,  fils  du  dieu  Lugus  et  d'une  sœur  du  grand  roi  d'Ulster 
Conchobar.  Cùchulainn  veut  dire  «  chien  de  Culann  ».  Mais 

I.  Holder,  AUcdtischer  Sprachschat^,  t.  II,  col.  1741. 


Lt's  Dieux  ù'itiijiics  a  forme  d'iinimaiix.  19^ 

dans  les  pièces  Je  vers  qui  s'intercalent  dans  le  récit  du  combat 
singulier  du  héros  contre  Ferdiad,  celui-ci,  adressant  la  parole 
à  son  adversaire,  l'appelle  simplement  chien  «  ô  chien  ^'>,a-cljna\ 
avec  un  a  final  pour  le  besoin  de  la  rime,  et  plus  exactement 
a-chi'i  dans  un  autre  endroit-  ;  ailleurs  il  le  traite  de  «  chien  de 
carnage  »,  àr-chi'i^->. 

Le  quatrième  rang  parmi  les  animaux  divinisés  qui  servirent 
d'enseigne  aux  Romains  était  le  cheval  ;  les  Gaulois  avaient, 
comme  on  sait,  la  déesse  Epona  dont  le  nom  dérive  iXcpo-s 
«  cheval  »4.  Les  monuments  de  cette  déesse  nous  représentent 
une  femme  et  un  cheval.  La  femme  est  une  addition  duc  à 
l'influence  de  l'art  grec.  Epona  doit  être  la  jument  divinisée. 

Au  cinquième  rang  parmi  les  enseignes  romaines  nous  trou- 
vons le  sanglier,  oper.  Son  image  ornait  aussi  les  enseignes 
gauloises  ;  dans  les  bas-reliefs  de  l'arc  de  triomphe  d'Orange 
on  la  voit  figurer  parmi  les  dépouilles  enlevées  aux  Gaulois 
vaincus.  Alexandre  Bertrand  et  M.  Salomon  Reinach  ont 
signalé  quelques  autres  exemples  de  l'enseigne  gauloise  du 
sanglier  >. 

Le  premier  des  animaux  qui  figuraient  sur  ks  enseignes 
romaines  était  l'aigle;  il  n'est  pas  question  de  lui  parmi  les 
oiseaux  divinisés  chez  les  Celtes.  Mais  dans  les  textes  irlandais 
on  voit  souvent  apparaître  les  divinités  sous  forme  d'oiseau. 
Par  exemple  Badb,  déesse  de  la  guerre,  ordinairement  invisible, 
s'offrait  aux  regards  des  guerriers  sous  forme  de  corneille  ou 
de  corbeau^.  Dans  la  grande  épopée  irlandaise  dont  le  titre  est 


1.  Livre  de  Leiiister,  p.  83,  col.  2,  1.  27;  cf.  O'Curry,  On  thc  Mainurs 
and  Cusloms  0/  !be  ancienl  Irisb,  t.  III,  p.  430. 

2.  Livre  de  Leinster,  p.  87,  col.  i,  1.  41  ;  cf.  O'Curry,  On  thc  Mainiers, 
t.  III,  p.  4)0. 

3.  Livre  de  Leinster,  p.  87,  col.  2,  1.  II;  cf.  O'Curry,  On  the  Manners, 
t.  III,  p.  452. 

4.  Sur  Epona,  voir  Salomon  Reinach  dans  la  Revue  archcolo^iquc,  t.  XXVI, 
p.  163-195;  309-335. 

5.  Cf.  .-Mexandre  Bertrand,  Archéologie  celtique  et  gauloise,  p.  419;  — 
Salomon  Reinach,  Antiquités  nationales,  Description  raisonnée  du  Musée  de 
Saint-Germain,  Brunies  Jigurcs  de  la  Gaule  ronuiine,  p.  255,  256,  257,  269; 
—  Répertoire  de  la  statuaire  grecque  et  romaine,  p.  746,  747  ;  Revue  Cel- 
tique, t.  XXII,  p.  1 57. 

6.  Hennessy,  dans  la  Revue  Celtique,  t.  I,  p.  34  et  suivantes. 


196  H.  D'Arbois  de  Jubainrille. 

Tâiii  hô  Ci'iailnge,  la  déesse  Môrrigan  apparaît  sous  plusieurs 
formes  successives,  en  dernier  lieu  sous  forme  d'oiseau  '.  Dans 
le  Scrgli^^c  Concnlainn,  la  déesse  Fand  amoureuse  du  célèbre 
héros  s'offre  d'abord  à  lui  sous  forme  d'oiseau-. 

Il  y  a  un  animal  dont  les  images  n'ont  pas  été  placées  sur 
les  enseignes  romaines  et  qui  a  été  élevé  au  rang  divin  dans 
le  monde  celtique.  C'est  l'ours.  De  cet  animal  il  y  a  en  irlan- 
dais ancien  deux  noms  :  l'un  est  art,  identique  au  grec  à'px-c; 
et  au  gallois  arth  z=  arto-s,  ours.  L'autre  est  niaih  au  génitif 
matho,  qui  supposent  un  thème  primitif  main-. 

Art  en  vieil  irlandais  était  arrivé  à  être  un  synonyme  de 
âia  «  dieu  ».  On  disait  d'Eochaid,  prince  irlandais  du  m"  siècle 
après  J.-C,  qu'il  était  beau  comme  art,  c'est-à-dire  «  comme 
ours  «;  cela  signilîait  qu'il  était  beau  comme  un  dieu.  Quand 
le  héros  Cùchiilaiun  fut  tué,  il  n'avait  pas  cependant  cessé  de 
vivre;  il  apparut  à  des  amis  et  leur  dit:  «  Un  noble  art  a  été 
moissonné,  nvncmaid  art  nasal.  Que  veut  dire  art  dans  cette 
phrase  ?  Une  glose  nous  l'apprend  :  art  signifie  dia,  c'est-à- 
dire  dieu.  Voilà  ce  qu'on  lit  dans  le  glossaire  composé  par 
Cormac,  qui  mourut  au  commencement  du  x""  siècle 3. 

En  Gaule,  on  avait  divinisé  la  femelle  de  l'ours,  et  on  l'ap- 
pelait dea  artio,  M.  Salomon  Reinach  a  étudié  dans  le  tome  XXI 
de  la  Revue  Celtique  un  groupe  en  bronze,  trouvé  en  Suisse 
près  de  Berne,  et  qui  représente  un  ours  accompagné  d'une 
femme;  au-dessous  est  une  inscription  àcà\c:\.io\XQDeae  Artioni. 
La  femme  est  un  sacrifice  au  goût  des  artistes  grecs.  De  la  dea 
Artio  de  Berne  on  peut  rapprocher  la  dea  And-arta  de  Die 
(Drôme)4;  And-arta  .est  une  grande  ourse  élevée  au  rang 
de  divinité,  tandis  que  de  l'expression  dea  Artio  on  ne  doit 
rien  conclure  quant  à  la  taille  de  l'animal  sacré.  Il  y  a  lieu, 
ce  semble,  d'expliquer  par   le  nom  Artos  de   l'ours  divinisé 


1.  In  deilb  euin,  Lelvr  na  hUidre,  p.  64,  col.  2,  1.  50-51  ;  L.  Winifrid 
Faraday,  The  Catttc-raid  of  Cualnge,  p.  40  ;  H.  Zimmer,  dans  la  Zeitschrifl 
de  Kuhn,  t.  XXVIII,  p.  450. 

2.  E.  Windisch,  Irisctje  Texte,  t.  I,  p.  206,  1.  10;  p.  207,  I.  29. 

5.  Whitle}-  Stokcs,  Three  irish  Glossaries,  p.  2  ;  Satias  Chormaic,  Comme' s 
Glossary  traustated,  p.  5,4. 

4.  Holder,  Altceltisclier  Spraclischati,  t.  I,  col.  227. 


Les  Dieux  celtiques  à  forme  d\xnimaux.  \  c)-j 

les  noms  de  lieu  Arto-hri^^a  en  Vindclicie,  et  *Aiio-diinuni, 
aujourd'hui  Arthun  (Loire)  '  ;  Arto-dunuiu,  «  forteresse  du 
dieu  Artos  »,  peut  servir  de  pendant  à  Liigu-duniim,  «  forte- 
resse du  dieu  Lugns  ». 

De  ces  noms  de  lieu  on  peut  rapproclicr  le  nom  d'homme 
gallois  Arth-gen,  «  tils  de  l'ours  »  -,  c'est-à-dire  du  dieu  Ours. 
C'est  le  nom  d'un  roi  gallois  mort  en  8075.  Ce  nom  a  été  en 
gaulois  ^;7c'-^n';/i)^  ou  Aiii-goios  ;  dans  la  Dcscriplio  mancipiorum 
eccksie  Massiliensis,  publiée  par  B.  Guérard  à  la  suite  du  Cartu- 
laire  de  Saint-Victor  de  Marseille,  on  voit  mentionnée  une 
colonica  in  Artigcnis^  :  c'est  un  groupe  de  colons  établi  sur  des 
fiindi  Ariigeni,  ainsi  nommés  à  cause  d'un  propriétaire  antique, 
nommé  Arii-gcnos  ou  Ario-genos  «  fils  du  dieu  ours  ».  La 
forme  irlandaise  de  ce  nom  est  Artigan  :  d'où  le  nom  de  famille 
O'hArtigan,  «  petit-fils  du  fils  de  l'ours  5  ». 

On  trouve  sous  l'Empire  romain  des  exemples  du  nom  divin 
Mercurius  employé  comme  surnom  d'homme^.  Art,  dans  les 
textes  irlandais,  apparaît  comme  nom  d'homme.  Il  y  eut  en 
Irlande  au  11^  siècle  un  roi  suprême  nommé  Art  ocnfer  a  Art 
l'unique/  »,  Ours  unique.  En  825  suivant  une  chronique,  en 
827  suivant  une  autre.  Art,  fils  du  roi  irlandais  Diarmait,  fut 
décapité^.  De  ce  nom  d'homme  Art  vient  le  nom  de  Un  hAirl, 
qu'on  rencontre  dans  le  Chroniam  Scotorurn  sous  les  dates  10 12, 
1083,   10959;  on  dit  aujourd'hui  O'Hart,  ce  qui  veut  dire 


1.  Holdcr,  Altceltischer  Sprachschali,  t.  I,  col.  38. 

2.  Artb  signifie  «  ours  »  en  gallois. 

3.  Annales  Canibriae,  édition  donnée  par  Jchn  Williams  ab  Itliel,  p.  11. 
Son  nom  est  écrit  Arthen  dans  \QBrut\  Tncysogwn,  édition  donnée  par  le 
même,  p.  8,  et  dans  celle  de  J.  Gwenogvryn  Evans,  p.  258. 

4.  Cartulaire  de  Saint-Victor  de  Marseille,  t.  II,  p.  641. 

5.  Joyce,  The  ori(;in  and  history  0/  irish  names  of  places,  t.  II,  p..  154. 

6.  C.  I.  L.,  t.  XII,  ncs  449,  3709,  3894. 

7.  Echlra  Condla,  chez  Windisch,  Irische  Grammatik,  p.  120.  The  annuls 
of  Tigernach,  éditées  par  Whitlev  Stokes,  Revue  Celtique,  t.  XVII,  p.  9,  11. 
Annals  of  the  four  Maslers,  éd.  Ô'Donovan,  l.  I,  p.  106,  109. 

8.  Annals  of  Ulstcr,  éditées  par  William  M.  Hennessy,  t.  I,  p.  522  ;  Chro- 
nicon  Scotorurn,  édité  par  le  même,  p.  154;  cf.  Annals  of  the  four  Maslers, 
édités  par  O'Donovan,  t.  I,  p.  436,  où  cet  événement  est  mis  en  824. 

9.  Edition  Hennessy,  p.  254,  296,  504. 


198  H.  ffArbois  de  Jubaimillc. 

«  pctit-tîls  d'ours  '  ».  On  trouve  aussi  Mac  Airt  «  lîls  d'ours-  », 
c'cst-à-dirc  du  dieu  ours. 

Passons  au  mot  irlandais  math  ^=^  *nniliis  «  ours  ».  Ce  mot, 
aujourd'hui  inusité,  doit  se  rcconnaitrc  dans  le  premier  terme 
de  iiuilh-i^haiiihtiin  «  ourson  »  qui,  dans  la  traduction  irlandaise 
de  la  Bible,  rend  l'hébreu  n",,  clôh  «  ours>  ».  Ganihuin,  ^amhain 
signifie  «  veau  »,  en  sorte  que  le  sens  littéral  de  nmlh^hamhain 
est  «  veau  d'ours  ».  Malus  «  ours  »  apparaît  comme  premier 
terme  dans  les  noms  d'homme  gaulois  Matu-^ciws  «  lils  d'ours  », 
c'est-à-dire  «  du  dieu  ours 4  »,  Matu-marus  «  grand  comme  un 
ours  »,  c'est-à-dire  comme  le  dieu  ours  5.  Le  dieu  gaulois  Matii- 
niis^  porte  un  nom  dérivé  du  thème  niatii.  Malmius,  forme 
latinisée  du  celtique  Maliuws,  avait  une  variante  *Matùnnos 
qui  a  fourni  le  second  terme  du  nom  gallo-romain  de  Langres 
Aude-malunnum  ' .  *Aiideniatuniios  aurait  signifié  «  grand  ours  »  ; 
Ande-inaiimuiini  est  la  forteresse  du  grand  ours  divinisé.  On 
peut  comparer  Andc-camuluiu  «  forteresse  du  grand  dieu  Camu- 
los  »  d'où  Andccamuknscs,  les  habitants  de  Rançon  (Haute- 
Vienne)^.  Quant  àMrt///-i,''nw5  «  fils  du  dieu  ours  »,  son  second 
terme  est  identique  à  celui  de  Caiiiulo-gciiiis  «  fils  du  dieu 
Camidos  »,  nom  d'un  chef  des  Aiilerci  Eburouices  que  Jules 
César  vainquit  et  qui  fut  une  des  si  nombreuses  victimes  de 
la  guerre  impitovable  oii  succomba  l'indépendance  gauloise 9. 
Il  y  a  un  nom  propre  irlandais  qui  exprime  la  même  idée  que 
le  gaulois  Mahi-gcnos,  ccsiMac-Malbghaiitbiia  aujourd'hui  écrit 
avec  orthographe  anglaise  Mac  Mahon,  nom  de  famille  très 
répandu  et  qui  se  trouve  pour  la  première  fois  dans  les  Annales 
des  quatre  Maîtres  en  1283  '°.  Ce  nom  veut  dire  «  fils  d'our- 

1.  P.  \V.  Joyce,  Tbe  origiii  and  history  of  iiish  liâmes  of  places,  t.  II,  p. 

134- 

2.  Aiitiah  of  Tigciitach,  publiées   par   Whitlcy    Stokcs,    Rci'tie   Celtique, 
t.  XVII,  p.  419. 

3.  Voir  par  exemple  Samuel,  1.  I,  ch.  xvii,  verset  34. 

4.  Holder,  Alkellischer  Spiachscbali,  t.  II,  col.  480. 

5.  n>!d.,  t.  II,  col.  481. 

6.  ]bid.,  t.  II,  col.  482. 

7.  Ibid.,  t.  I,  col.  144. 

8.  Ibid.,  t.  I,  col.  139. 

9.  De  belle  GaUico,  VII,  57,  59,  62. 

10.  Édition  d'O'Donovan,  t.  III,  p.  438. 


Les  Dieux  celtiijiies  à  forme  ii\inimaii\.  199 

son  ».  On  voit  apparaître  des  le  xi*-'  siècle  le  nom  de  Uû 
Mathghnnibiin  porté  par  un  roi  d'Ulster  tué  vers  l'an  1068^; 
on  écrit  aujourd'hui  O'Mahony,  et  c'est  un  nom  de  flimille 
dont  les  exemples  sont  nombreux  ;  il  veut  dire  «  petit-fils  d'our- 
son ».  Naturellement  en  Irlande  certains  hommes  ont  reçu  le 
nom  du  dieu  ourson  comme  d'autres  aujourd'hui  portent  par 
exemple  le  nom  du  patriarche  et  du  saint  Joseph.  De  l'année 
974  paraît  dater  la  mort  d'un  roi  de  Munster  nommé  Matbgha- 
inhain-.  On  en  peut  relever  des  exemples  postérieurs. 

Nous  avons  donc  étudié  six  formes  animales  que  les  Celtes 
ont  divinisées:  de  ces  formes  cinq  se  retrouvent  dans  les  ensei- 
gnes qui  menaient  au  combat  les  armées  romaines,  taureau, 
chien  ou  loup,  jument  ou  cheval,  sanglier,  oiseau  ;  une  sixième 
est  en  sus  des  cinq  signa  des  Romains,  c'est  Tours. 

Les  Celtes  paraissent  avoir  aussi  divinisé  d'autres  animaux. 
La  question  a  été  savamment  traitée  par  M.  Salomon  Reinach?. 
Nous  ne  voulons  pas  nous  fiire  ici  plagiaire  en  le  copiant. 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


1.  Annales  de  Tigernach,  éditées  par  Whitley  Stokes  dans  Reiue  Ccllique, 
t.  XVII,  p.  405  ;  Annales  d'Ulster,  éditées  par  B.  Mac  Caithy,  t.  II,  p.  14; 
William  M.  Hennessy,  Chronicon  Scotoruvi,  p.  287. 

2.  Annales  des  quatre  Maîtres,  édition  d'O'Donovan,  t.  II,  p.  700  ;  Annales 
de  Tigernach,  éditées  par  Whitley  Stokes,  Revue  Celtique,  t.  XVII,  p.  338; 
Chronicon  Scotonivi,  p.  222. 

3.  Cultes,  Mythes  et  Religions,  t.  I,  p.  30-78,  217-232,  271-298. 


LE  MYSTÈRE  BRETON 
DE  SAINT  CRÉPIN  ET  DE  SAINT  CRÉPINIEN 

SUITE    DU    TEXTE 


CAJASET,  5':  prins. 

Ampereur  puissant  a  redouttet  meurbet, 
mar  boe  biscoas  hiny     en  mesq  ar  Goleset, 
nin  dougon  an  armo  an  n-cur  ma  comandet, 
euit  liuran  battaill     en  lech  ma  tesiret. 
1015     Non  dcus  na  duq  na  prins     cont  marquis  na  baron, 
non  d-int  somettet  dach,     o  monarq  a  renom. 


Sur,  euit  ma  frinset,  a  so  obéissant  ; 
ma  barneryen  menicus  yue  paraillamant. 
Ag  en<a>  so  hiny  a  guement  a  aile 

1020     monet  en  diligeans     bete  Rectiouare  ? 
Hennés  so  den  abil     a  meurbet  gouieg  ; 
ar  guer  uras  a  Soixon,     en  deus-y  mcsuret 
gant  '  ruselleno  dour,     père  barise  ru 
gant  goat  ar  gristenien     massacret  a  beb  tu. 

1025     D-eun  doue  a  crcdont.     Sur  es-int  abuset 
euitte  da  veruei  :     o  sicour  na  ell  quet. 
Ma  vije  galloudus     euel  ma  lerond-y, 
e-uige  ordinal     o  sicour  pep  hiny. 
Euit  quement  a  ran,     ne  allan  nep  feson 
fo  ly  vo  1050  donet  do  chasseall     ves  ar  guer  a  Soixon. 
Goellet,  laret  penos     e-ue  daou  guereer 
a  gourompe  ma  fobl  —  se  eo  particuillier  — 
en-eur  breseg  dese     o  doctrine  méchant. 
En  Asy,  en  Alïriq,     en  Europ,  er  Ponant, 

I.  Ms.  ar. 


LE  MYSTÈRE  BRETON 
DE  SAINT  CRÉPIX  ET  DE  SAINT  CRÉPINIEN 


SUITE    DE    LA    TRADUCTION 


CAJASET,  5=  prince. 

Empereur  puissant  et  très  redouté, 

s'il  y  en  eut  jamais  parmi  les  Gaulois, 

nous  porterons  les  armes  quand  vous  le  commanderez, 

pour  livrer  bataille  où  vous  voudrez. 

Il  n'y  a  ni  duc,  ni  prince,  comte,  marquis,  ni  baron, 

qui  ne  vous  soit  soumis,  ô  monarque  de  renom. 

MAXIMIEN 

Sans  doute,  pour  mes  princes,  il  sont  obéissants; 

mes  juges  aussi  également. 

Y  a-t-il  quelqu'un  qui  pourrait 

aller  promptement  auprès  de  Rictiovaire? 

Celui-là  est  un  homme  habile  et  très  savant. 

La  grande  ville  de  Soissons,  il  l'a  mesurée  (sillonnée) 

au  moyen  de  ruisseaux  d'eau  qui  paraissaient  rouges 

du  sang  des  chrétiens  massacrés  de  toutes  parts. 

Us  croient  à  un  seul  dieu.  Certainement  ils  s'abusent: 

quoiqu'ils  meurent,  il  ne  peut  les  secourir. 

S'il  était  puissant  comme  ils  le  disent, 

il  serait  toujours  à  secourir  chacun. 

Malgré  tout  ce  que  je  fais,  je  ne  puis  d'aucune  manière 

arriver  à  les  chasser,  de  la  ville  de  Soissons. 

Voyez,  dire  qu'il  a  deux  cordonniers 

corrompant  mon  peuple  —  c'est  une  chose  étrange  — 

en  lui  préchant  leurs  mauvaises  doctrines. 

En  .^sie,  en  Afrique,  en  Europe,  à  l'Occident, 


202  Victor  Tourneur. 

1035     o  plantan  o  Icscii,     pcmp  ail  a  voa  gante, 
pcre  so  disirLiget     gant  Rectiouare. 

ALBANifs,  2°  prins. 

Ous  o  clcLiet,  ma  frins,  es-on  estonct  bras; 
diguemen  Rectiouar  ;     bennes  a  rey  o  chlasg. 
Goas  ynt  <e>bars  en  quer    (e)uit  nen  de  ar  vosen. 
1040     Coll  a  reint  oU  o  pobl,     ma  na  lequel  difen, 
ag  ouspen  so,  ma  frins,     ma  na  lequel  remet, 
deseo  reoni  ar  bobl     ganl  o  lesen  pepret. 

Talmahy  entre  a  droit,  maxi.mi.w  parle. 

Me  gomand  depechin  ;     ma  vo  groet  lifero  ' 

da  gas  d-am  barncryen     dreoll  dre  ma  cheryo  ; 
1045     mar  quefont  christenien,     ma  voint  comeret, 

euit  soufrin  poannio     a  vo  cruel  meurbet  ; 

poan  vras  a  m-eus  gante,     pa  ne  allan  yue 

o  dirassinan  cren     dimes  ma  ampire  ; 

brassan  glachar  a  m-eus,  ag  ar  pes  em  eston, 
10  )0     eo  daou  vechant  a  so     er  guer  ma  a  Soixon, 

tut  vnfani,  obstinet     gant  o  doue  neue; 

troublet  o  deus  ma  fobl  ;  oU  e  credont  dese. 

Rag  se  ta,  Talmahy     que  pront,  ma  messager, 

da  gas  ar  liser  man     da  voellet  d-am  barner  ; 
1055     lar  desan  bout  suptil     ma  voint  comeret  ; 

dre  o  anchantery,     e  hallent  y  techel  -  ; 

a  lar  desan  penos     eo  ma  brassan  mignon, 

pa  eo  ma  lutananl     a  prouost  en  Soixon. 


Me  a  ya  ma  monarq,     ag  a  rev  diligeans; 
1060     me  rey  camegco  bras     euit  en  em  auans. 
Me  so  o  seruiger,     ma  monarq  redouttet, 
me  rev  ar  veag  se,     ha  ne  dalein  quet. 


Talmahv,  ma  mignon,     que  pront  betteg  ennan 
groa     desan  o  fourches,     me  a  gomant  desan; 
f°  18     1065     pan  d-o-me  en  Soixon     em  pales  trionfant, 
ma  vcnd-\-  comeret,     em  be  contantamant. 


I.  lijero,  cf.  tréc.  livcrio. 


Le  Mystîrc  de  saint  Crépiri  et  de  uiint  Crépinicn.  20- 

implantant  leur  religion,  cinq  autres  étaient  avec  eux, 
qui  ont  été  détruits  par  Rictiovaire. 

ALBANIUS,  2=  plitice. 

En  vous  entendant,  mon  prince,  je  suis  fort  affligé. 

Mandez  Rictiovaire  ;  il  les  fera  rechercher. 

Ils  sont  pires  dans  la  ville  que  n'est  la  peste. 

Ils  perdront  tout  votre  peuple  si  vous  n'y  mettez  ordre, 

et  de  plus,  mon  prince,  si  vous  n'y  portez  remède, 

ils  trompent  le  peuple  constamment  avec  leurs  doctrines. 

Tahnahy  entre  à  droite,  maximien  parle. 

J'ordonne  qu'on  se  dépêche  ;  qu'on  fasse  des  lettres 

à  porter  à  mes  prévôts  partout  dans  mes  villes. 

S'ils  trouvent  des  chrétiens,  qu'ils  soient  pris 

pour  souffrir  des  peines  qui  soient  très  cruelles. 

J'ai  beaucoup  de  peine  avec  eux  de  ne  pouvoir 

les  déraciner  totalement  de  mon  empire. 

La  plus  grande  douleur  que  j'ai,  et  ce  qui  me  chagrine, 

ce  sont  deux  méchants  qui  sont  dans  cette  ville  de  Soissons, 

gens  infâmes,  obstinés  pour  leur  nouveau  dieu. 

Ils  ont  troublé  mon  peuple  ;  tous  croient  en  eux. 

C'est  pourquoi,  Talmahy,  va  vite,  mon  messager, 

montrer  cette  lettre  à  mon  prévôt  ; 

dis-lui  d'être  adroit  pour  les  prendre; 

par  leur  sorcellerie,  ils  pourraient  fuir; 

et  dis  lui  qu'il  est  mon  plus  grand  ami, 

puisqu'il  est  mon  lieutenant  et  prévôt  à  Soissons. 


J'y  vais,  mon  roi,  et  ferai  diligence 
je  ferai  de  grands  pas  pour  aller  plus  vite. 
Je  suis  votre  serviteur,  mon  roi  redouté  ; 
je  ferai  ce  voyage,  et  ne  tarderai  pas. 


Talmahy,  mon  ami,  va  vite  à  lui  ; 

fais-le  les  poursuivre,  je  le  lui  commande  ; 

quand  je  suis  à  Soissons,  vainqueur,  dans  mon  palais, 

s'ils  sont  pris,  j'en  aurai  du  plaisir. 


2.  tecliel  à  lire  techet. 


204  Victor  Tourneur. 

Senne. 

Miiximian  d  ces  prince  a  gauche.  Tahnahy  a  droit.  Rectiouare  entre  a  gauche. 

Tahnaljy  entre  a  droit. 

TALMAHY  parle. 
Salut  dach  !  lutanant     hanuct  Rectiouare. 
Abeurs  an  ampercur,     e  s-on  deut  o  petie 
do  digas  dach  liser.     Dalet,  a  lennett-an. 
1070     Groet  o  ch-oU  diligeans,     pan  d-och  fidcll  desan. 
Dauantach  a  m-eus  choas  déchu  da  lauaret 
un  daou  pe  vn  trv  guir,     entresomp,  en  secret. 

RECTIOU.ARE 

Deportet,  Talmahy,     euit  m-am  bo  amser 

da  grompreny  er  fat     petra  so  er  User, 
1075     euit  rein  dach  respont     da  gas  d-an  ampereur. 

M-en  lenno  prontamant,     ne  dalein  quet  nemeur. 

//  regarde  la  lettre  et  dit  : 

Freuisan  '  rari  breman,     a  mat  eo  ma  sujet, 

ous  o  besan  en  quer,     a  me  na  ouien  quet, 

o  suady  ar  bobl  da  gridin  d-o  doue. 
1080     Me  rein  d-e  hep  dale     disclery  ar  vrione. 
Rectiouar  escritle  la  lettre  ;  apirs  yls  donne  la  reponcc  au  messager  an  disant  : 

Dalet,  chettu  ase,     Talmahy,  ar  respont. 

Hep  dale  pel  amser,     credet  o  detfo  spont. 

Leret  d-an  ampereur     es-on  e  seruiger  ; 

herue  a  ententan,     eman  cbars  en  quer; 
1085     leret  desan  es-in     brama  souden  vattant  2  ; 

quent  euit  <ma>  sepin,     mcm  bo  an  daou  chalant. 


Rectiouar  a  gauch.  Talmahy  a  droit.  Rectiouare.  Remsouin.  Agriud  entre  a 

gauche. 

REcriovAKE  parle. 
Estonet  on  en  bras,  pa  n-em  gonsideran 
o  cleuet  so  en  quer     daou  sorser  o  vevan. 
Ragse,  ma  harcheryen,  m-o  pet  ma  asistet. 
1090     Ret  eo  hep  retardin     ma  voint  comeret. 


I.  freuisan  donne  le  ms.  ;  il  faut  probablement  corriger  en  fremisan. 


Le  Mystère  de  saint  Crépin  et  de  saint  Crcpinien.  205 

Scène. 

Maxiiiiitu  et  ses  princes  à  gauche.  Tahnahy  à  droite.  Rictiovaire  entre  à  gauche. 
Talniahy  entre  à  droite. 

TALMAHY  parle. 
Salut  à  vous,  lieutenant  appelé  Rictiovaire, 
je  suis  venu  vous  trouver  de  la  part  de  l'empereur, 
pour  vous  apporter  une  lettre.  Tenez,  et  lisez  la. 
Faites  toute  diligence  puisque  vous  lui  êtes  fidèle. 
J"ai  de  plus  à  vous  dire  encore 
deux  ou  trois  mots  entre  nous  en  secret. 

RICTIOVAIRE 

Attendez,  Talmahy,  pour  que  j'aie  le  temps 
de  bien  comprendre  ce  qu'il  y  a  dans  la  lettre, 
pour  vous  donner  une  réponse  à  porter  à  l'empereur. 
Je  vais  lire  rapidement  ;  je  ne  tarderai  pas  beaucoup. 

//  regarde  la  lettre  et  dit  : 
Je  frémis  maintenant  et  j'en  ai  bien  sujet  : 
de  ce  qu'ils  sont  en  ville  —  et  je  ne  le  savais  pas  — 
à  persuader  au  peuple  de  croire  à  leur  dieu  ! 
Je  leur  ferai  sans  retard  déclarer  la  vérité. 

Rictiovaire  écrit  la  lettre  ;  puis  il  donne  la  réponse  au  messager  en  disant  : 
Tenez,  Talmahy,  voilà  la  réponse. 
Croyez  bien  qu'avant  peu  ils  auront  peur. 
Dites  à  l'empereur  que  je  suis  son  serviteur. 
D'après  ce  que  j'entends,  il  (l'empereur)  est  en  ville. 
Dites-lui  que  j'irai  à  l'instant  même  ; 
avant  de  m'arréter,  j'aurai  ces  deux  clients. 

Scène. 

Rictiovaire  à  gauche  ;  Talmahy  à  droite;  Rictiovaire,  Renisouin,  Agriud  entrent 

à  gauche. 

RICTIOVAIRE  parle. 
Je  suis  fort  affligé  quand  j'y  pense, 
d'entendre  que  deux  sorciers  vivent  en  ville. 
C'est  pourquoi,  mes  archers,  je  vous  prie  de  m'assister. 
Il  faut  qu'ils  soient  pris  sans  retard. 

2.  battant,  immédiatement.  Voy.  Em.  Urnault,  Dict.  étyni.  du  breton  moyen, 
p.  225. 


2o6  Victor  Tourneur. 


Otro  ar  lutanant,     m-o  pet  on  yscuset  : 
ret  co  besan  suptil     euit  o  chcmeret  : 
fo  i8  \o     vil  nombr  bras  ves  a  bobl     a  so  troet  gante. 
Rct  vo  bes  en  '  secret     euit  surpren  ane. 

AGRIUELL 

1095     Guir  a  lar  Remsouin,     a  mat  eo  c  reson  : 

mignonet  o  deus  groet     cr  guer  man  a  Soixon. 
Me  a  voa,     an  de  ail,     o  pourmeny  drc  guer, 
a  oar  plas  -  ar  martret,     e  voa  daou  guereer. 
Eno  cman  o  stall,     er  lecli  ma  labouront  ; 

loio     nemcrt  surprenct  vent,     biquen  n-o  chomeromp. 

RECTIOUARE 

Na  vet  quet  négligeant,     m-o  pet  ma  harcheryen, 
d-o  garottin  er  fat     beset  sur  ves  och-ern  ?. 
Daou  re  youetteso     da  laquât  voar  nese, 
a  veso  start  a  ferm     da  gonpillan  yue4. 
1105     Ragse  ta,  Agriuell,     groas  S  te  vn  dro  suptil. 

Sell  0  stal  euit  goût     ag  y  a  so  cnny. 
Agrhtcl  vat  regarder  la  hotUtique  ;  après,  il  reuieii  sur  ces  pas  cl  dilte  : 
Emaint  eno  stal,     me  0  chassur  er  fat: 
vnan  so  0  taillan,     ag  vn  ail  o  chrouiat. 

On  vat  trouver  les  saint,  rectiouare  parle. 

Nen  d-eo  quet  chuy  Crepin,     a  chuy  Crepinian  ? 
II 10     Respondet  ahanon.     Nen  d-eo  quet  a  vreman, 

pel  so  es-och  en  quer     a  me  na  ouien  quet. 

Meurbet  es-och  suptil.     Cettu  chuy  surprenet  ! 

Penos,  daou  sorser  fal,     ynumen  a  méchant, 

herue  ma  meus  cleuet,     en  eur6  gontet  sauant, 
II 1 5     gant  o  sorseroso     o  cheus  bet  deseuet 

vn  nombr  bras  da  gridy     d-an  doue  ma  credet. 

Respontet  din  o  taou,     a  leret  din  breman 

pesort  doue  o  ch-eus,     rag  ma  credet  ennan. 

CREPIN' 

Me  rcspont  dit,  tirant,     hep  donet  d-as  dougean  : 

1 .  bes  en  secret  à  corriger  probablement  en  besan  secret. 

2.  Ms.  bras,  plas  ar  martret,  la  place  du  marché.  Le  P.  Grégoire  de  Ros- 
trenen  donne  martret,  marché,  en  français  et  en  breton.  M.  lirnault  me  dit 
qu'à  Saint-Brieuc  la  place  du  marché  s'appelle  encore  pl.ice  du  martret. 

5.  ves  0  ch-ern  =^  ves  och  hem. 

4.  Je  traduis  approximativement  les  vers  1 105  et  1 104,  grâce  au  contexte. 


Le  Mystère  de  saint  Crcpin  et  Je  saint  Crcpinien.  ?.o'j 

REMSOUIN 

Monsieur  le  lieutenant,  je  vous  prie  de  nous  excuser  : 

il  ùut  être  lin  pour  les  prendre; 

un  grand  nombre  de  gens  sont  de  leur  parti. 

Il  faut  agir  en  secret  pour  les  surprendre. 

AGRIVELL 

Remsouin  dit  vrai,  et  son  raisonnement  est  bon  : 

ils  se  sont  fait  des  amis  dans  cette  ville  de  Soissons. 

Je  me  promenais  en  ville  l'autre  jour  ; 

et  sur  la  place  du  marché  il  y  avait  deux  cordonniers. 

C'est  là  qu'est  leur  boutique  où  ils  travaillent  ; 

à  moins  qu'on  ne  les  surprenne,  jamais  nous  ne  les  prendrons. 

RICTIOVAIRE 

Ne  soyez  pas  négligeants,  je  vous  en  prie,  mes  archers, 

pour  les  bien  garotter,  soyez  sûrs  de  vos  fers  : 

deux  paires  de  menottes  à  mettre  sur  eux, 

qui  seront  résistantes  et  solides  pour  les  maintenir  également. 

Eh  bien  donc,  Agrivel,  fais  un  bon  tour. 

Regarde  leur  boutique,  pour  savoir  s'ils  y  sont. 

Agrivel  va  regarder  dans  la  boutique.  Ensuite,  il  revient  sur  ses  pas  et  dit  : 
Ils  sont  dans  leur  boutique,  je  vous  l'assure  bien. 
L'un  est  en  train  de  couper,  un  autre  coud. 

On  va  trouver  les  saints,  rictiovaire  parle. 
N'est-ce  pas  vous,  Crépin,  et  vous,  Crépinien? 
Répondez-moi.  Ce  n'est  pas  de  maintenant, 
il  y  a  longtemps  que  vous  êtes  en  ville,  et  je  ne  le  savais  pas. 
Vous  êtes  très  fins.  Vous  voilà  surpris! 
Comment!  mauvais  sorciers,  inhumains  et  méchants, 
d'après  ce  que  j'ai  appris,  vous  vous  croyez  savants, 
vous  avez,  par  vos  sortilèges,  trompé 

un  grand  nombre  de  gens  (amenés)  à  croire  au  dieu  en  qui  vous  croyez. 
Répondez-moi,  vous  deux,  et  dites-moi  maintenant 
quelle  espèce  de  dieu  vous  avez,  puisque  vous  croN'ez  en  lui. 

CRÉPIX 

Je  te  réponds,  bourreau,  sans  te  craindre: 


Les  mots  jouetteso  et  conpillan  me  sont  inconnus.  Le  premier  pourrait  être 
emprunté  à  un  mot  *jouettes  qui  serait  employé  ici  très  ironiquement.  Le 
second  est  peut-être  le  français  compiler  avec  le  sens  de  comprimer. 

5.  groas,  contamination  des  synonymes  o^roa  et  groes,  semble-t-il. 

6.  en  eur  correspondant  trégorrois  de  eu  em. 


2o8  Victor  Tourneur. 

II 20     an  doue  adoromp     so  crouer  d-ar  bet  man. 

Jupiter,  Apollon     e-teus  euit  Doue, 

n-o  dcus  nep  puissans,     na  no  dcffo  yuc. 

Tut  oant  suget  d-ar  maro,     a  voa  bousar  a  dall, 
fo  19     sorseryen  execrabl,     leun  ves  a  vise  fall. 
1125     Nep  a  gredo  inné     a  so  tud  abuset, 

ag  a  so  dre  auans     d-an  yfern  condamnet. 

RECTIOUARE 

Ragse,  ma  harcheryen,     beset  oll  diligeant, 

ma  voint  houarnet     aman  prcsantamant, 

ma  voint  conduet     dirag  Maximian, 
II 30     a  so  on  ympalacr     souueren  en  guer  man. 

A  boc  pel  amser  so     e  tesir  o  goellet. 

Pa  voint  dirasan,     e-no  rejouisset 

goellet  daou  séducteur     dirag  e  vajeste, 

enep  e  doueou.  Colerct  eo  outte; 
1135     ouspen  en  deus  désir     abalamor  da  se, 

e  handurcnt  ar  maro,     pe  cuittat  o  doue. 

Les  harcher  lies  les  saint,  crupin  parle. 
Goas  out  vit  eur  leon     nag  euit  tigr  er  bet. 
Na  teus  esom  a  hern  :     ny  a  yallo  guenet  ; 
nin  a  yallo  hardy     dirag  Maximian, 
1140     quent  ma  cuitteomp  Jésus,     nin  souffro  pep  sort  poan. 

Senne  a  droit. 

Maximian  et  sa  siiilte  entre  a  gauch  ;  Rectioitare,  les  harcher  avec  les  saint  entre 

a  droit. 

RECTIOUARE  parle. 
Ampercur  puissant,     dign  da  vesan  caret, 
groet  a  meus  pen  da  ben     euel  m-o  poa  laret  : 
chettu  deut  dirasoch,     me  monarq  souueren, 
an  daou  a  vouluerse     o  pobl  gant  0  lescn. 

MAXIMIAN 

1145     Yoa  bras  ameus  outte,     pel  so  em  boa  choant 

da  coellet     dirason     <n>daou  ympostcur  méchant. 

Sorseryen  malcrus,     chuy  em  laqua     en  rach  ; 

na  cl  quet  ma  spcrct     o  souffrin  dauantach. 

Breman  chuy  a  renquo     laret  hep  fenction, 
II 50     dinies  a  bes  bro  och,     na  pcs  religion. 

fo    19    V  CREPIX 

Nin  so  a  galitto     ganet  er  quer  a  Rom, 
a  quittet  on  mado     euit  dont  da  Soixon  ; 


Le  Mystère  de  saint  Crêpin  et  de  saint  Crépinien.  209 

Le  dieu  que  nous  adorons  est  le  créateur  de  ce  monde. 

Jupiter,  Apollon,  que  tu  as  en  guise  de  dieux, 

n'ont  aucune  puissance  et  n'en  auront  pas  non  plus. 

C'étaient  des  hommes  sujets  à  la  mort,  qui  étaient  sourds  et  aveugles, 

des  sorciers  exécrables,  pleins  de  mauvais  vices. 

Tous  ceux  qui  y  croiront  sont  des  gens  trompés, 

et  sont  d'avance  condamnés  à  l'enfer. 

RICTIOVAIRE 

Allons,  mes  archers,  soyez  tous  diligents 

pour  qu'ils  soient  enchaînés  ici  à  l'instant, 

pour  être  conduits  devant  Maximien, 

qui  est  notre  empereur  souverain  en  cette  ville. 

Il  y  a  déjà  longtemps  qu'il  désire  les  voir. 

lorsqu'ils  seront  devant  lui,  il  se  réjouira 

de  voir  devant  sa  majesté  deux  séducteurs 

hostiles  à  ses  dieux.  11  est  en  colère  contre  eux; 

en  outre,  il  désire  à  cause  de  cela, 

qu'ils  endurent  la  mort  ou  quittent  leur  dieu. 

Les  archers  lient  les  saints,  crépin  parle. 
Tu  es  pire  qu'un  lion  ou  qu'aucun  tigre. 
Tu  n'as  pas  besoin  de  fers  ;  nous  irons  avec  toi. 
Nous  irons  hardiment  devant  Maximien. 
Plutôt  que  de  quitter  Tésus,  nous  souffrirons  toute  sorte  de  peines. 

Scéue  à  droite. 

Maximien  et  sa  suite  entrent  à  gauche.  Rictiovaire,  les  archers  avec  les  saints 
entrent  â  droite. 

RICTIOVAIRE  parle. 
Puissant  empereur,  digne  d'être  aimé, 
j'ai  fait  entièrement  comme  vous  aviez  dit. 
Voici  venus  devant  vous,  mon  roi  souverain, 
les  deux  (individus)  qui  bouleversaient  votre  peuple  avec  leur  religion. 

MAXIMIEN 

J'en  ai  grande  joie.  Il  y  a  longtemps  que  j'avais  envie 
de  voir  devant  moi  les  deux  méchants  imposteurs. 
Malheureux  sorciers,  vous  me  mettez  en  rage, 
mon  esprit  ne  peut  pas  vous  souffrir  davantage. 
Maintenant  vous  allez  me  dire  sans  feinte, 
de  quel  pays  vous  êtes,  et  de  quelle  religion. 

CRÉPIN 

Nous  sommes  gens  de  qualité,  nés  dans  la  ville  de  Rome, 
et  avons  quitté  nos  biens  pour  venir  à  Soissons  ; 

Revue  Celtique,  XXVI.  14 


iiô  Victor  Tourneur. 

antrcct  omp  en  Fraris,     cuit  dirasinan 

an  ydolo  mcchcnt,     yue  d-o  displantan, 
1155     da  ober  anaiiout     Jésus  Christ  on  saluer, 

niab  ar  voerches  Vary,     Doue  on  rédempteur. 

QuciTient  a  bosedct     enn-o  ch-oil  anipire, 

credet  eo  digantan     o  ch-cus  bet  anese  ; 

treus  ahet  en  antier,     quemcnt  so  cr  bet  man, 
1160     credet,  Maximian,     an  oll  a  so  desan  ; 

en  a  gomant  pep  tra,     en  efF  ag  en  douar, 

comandy  ra  d-an  eoll,  d-ar  steret  a  d-ar  loar; 

e  etandu  so  bras,     ne  dcfo  quet  a  fin  ; 

mest  eo  da  bunissan,     pe  da  recompansin. 
1165     ragse,  groa  a  guery,     forch  tourmancho  cruel, 

quent  euit  e  cuittat,     ve  gcel  guenimp  meruel. 


Me  a  ya  da  douet,     dre  ma  oll  doueo  ! 
me  rey  d-it  andurin     ar  brassan  tourmancho  ; 
mar  deut  da  derchel  mat     da  gridin  d-o  toue, 
II 70     me  dou  dre  Jupiter,     e  collet  o  pue. 

CREPIN 

Euit  quement  tourmant     a  forches  oar  ar  bet, 

na  reomp  lors  ane.     Groct  ar  pes  a  gueret. 

Na  esperomp  netra     dimes  ar  grandeuryo 

père  a  bromettes  dre     da  digniteo. 
II 75     Na  desironip  netra     hep  quen  nemert  ar  groas, 

da  ymittan  Jésus     pehyny  on  prenas. 

Ar  gloar,  ar  vanitte     so  meurbet  dangerus. 

Nep  a  ra  font  voar-ne,     a  veso  nialerus. 

Cuitta     da  ydolo     dcus  a  volante  vat. 
II 80     da  adorin  Yesus,     a  cret     d-ar  Icscn  vat. 

MAXIMIAX 

Ser  buan  da  chcno.     Ar  oalch  e-teus  laret  ; 
dre  da  sorsereso     e-teus  cals  deseuet. 
fo  20     A  choas  e  fel  dide,     den  fall,  gant  da  vosen, 

tromplan  un  ympalaer.  Mes  n-en  tromply  <bi>quen. 

CREPIN  I  AN' 

1185     Ma.ximian,  den  fall     ag  yue  miserabl, 

na  gredes  d-eun  doue     a  so  quen  adorabl, 
quemcnt  a  bosedes     a  so  tout  digantan, 
a  choas,  den  miserabl,     na  gredes  quet  cnnan. 
En  lech  anaucout     Yesus  ar  guir  doue, 

1190    e  credes  doueo,     abusct  out  gante. 


Le  Mystère  de  saint  Crépin  et  de  saint  Crépinien.  1 1 1 

Nous  sommes  entres  en  France  pour  déraciner 

les  méchantes  idoles,  et  pour  les  abattre, 

pour  Hiire  connaître  Jésus-Christ  notre  Sauveur, 

fils  de  la  Vierge  Marie,  Dieu  notre  Rédempteur. 

Tout  ce  que  vous  possédez  dans  tout  votre  empire, 

crovcz  que  c'est  de  lui  que  vous  l'avez  eu  ; 

En  long  et  en  large,  partout  ce  qu'il  y  a  en  ce  monde, 

croyez,  Maximien,  que  tout  est  à  lui. 

Il  commande  toute  chose,  au  ciel  et  sur  la  terre, 

il  commande  au  soleil,  aux  étoiles  et  à  la  lune  ; 

sa  puissance  est  grande,  elle  n'aura  pas  de  fin. 

Il  est  maître  de  punir  ou  de  récompenser. 

C'est  pourquoi,  fais  ce  que  tu  voudras,  forge  de  cruels  supplices, 

plutôt  que  de  le  quitter,  nous  aimerions  mieux  mourir. 

MAXIMIEN' 

Je  vais  jurer  par  tous  mes  dieux  ! 
Je  te  ferai  endurer  les  plus  grands  tourments: 
si  vous  voulez  persévérer  à  croire  à  votre  dieu, 
je  jure,  par  Jupiter,  que  vous  perdrez  votre  vie. 

CRI^PIN 

Quelque  tourment  que  tu  puisses  forger  au  monde, 

nous  n'en  faisons  pas  de  cas.  Faites  ce  que  vous  voudrez. 

Nous  n'espérons  rien  des  grandeurs 

que  tu  promets  par  tes  dignités. 

Nous  ne  désirons  rien,  si  ce  n'est  la  croix, 

pour  imiter  Jésus  qui  nous  a  rachetés. 

La  gloire,  la  vanité  sont  très  dangereuses. 

Celui  qui  fait  fond  sur  elles  sera  malheureux. 

Quitte  tes  idoles  de  bon  gré, 

pour  adorer  Jésus,  et  crois  à  la  bonne  religion. 


Ferme  promptement  la  bouche.  Tu  en  as  assez  dit. 
Par  tes  sortilèges  tu  en  as  trompé  beaucoup. 
Et  tu  veux  encore,  méchant,  avec  ta  pestilence, 
tromper  un  empereur.  Mais  tu  ne  le  tromperas  jamais. 

CREPINIEN 

Maximien,  homme  faux  et  aussi  misérable, 
qui  ne  crois  pas  à  un  dieu  qui  est  si  adorable, 
tout  ce  que  tu  possèdes  vient  de  lui, 
et  pourtant,  misérable,  tu  n'y  crois  pas  ! 
Au  lieu  de  connaître  Jésus  le  vrai  Dieu, 
tu  crois  à  des  dieux  ;  tu  es  trompé  par  eux. 


2  1 2  Victor  Tourneur. 

O  cridy  d-ar  rcse,     reuoltet  out  serten 
enep  ar  guir  Doue,     ag  e  scruigcrycn. 

MAXIMIAN' 

Aragin  eo  a-ran     brcnian  gant  ma  choler, 
o  clcuct  an  discour     dîmes  an  daou  sorscr. 
1195     Ragsc,  Rcctiouare,     dcchu  cn-o  '  liuran. 

Groct  dese  andurin     an  tourmancho  brassan. 

RECTIOUARE 

Dr<.'(a)n  n-enor  a  dlean     dacliu  ma  ampereur, 
me  rey  o  funissan     hep  arettin  nemeur. 
Me  bromet  dach  vue     e  souffroint  tourmant 
1200     ar  re  efïroyaplan,     pa  ret  comandamant. 

Senne. 

Maxiinian  et  sa  suit  a  gauche  et  les  autre  a  droit.  Rectiouare,  le  saint, 

quatre  tirant  entre  a  droit. 

RECTIOUARE  parle. 
Tostcet,  deut  aman,     me  0  pet,  daou  challant  ! 
Chuy  n-em  gafo  tromplet.     Meurbet  och  sufisant. 
Tostet,  creguet  enne,     me  o  pet,     tirantet. 
Amaret  ynt  er  fat,     pan  eo  gourchement, 
1205     a  groet  dcsze  breman     donet  d-en-em  asten, 

o  daou  voar  bep  a  rod  da  2  derin  o  esquern, 
o  strinquan  voar  o  fas  breman  voar  ar  douar, 
0  filât  cofia,  quein,     a  dollio  baren  houarn. 

VAXTELiMO,  i^r  tirant,  prit  Crepin  et  ditte: 
Deus  aman,  avurtet,     m-esquef  opiniatr 
1210     gant  da  lesono  5  faous  ;     me  es-treto  er  ùt. 
fo  20  \°     Deus  aman,  Lidias,     diga<s>g[an]it  querden, 
-{-  ma  en-em  sicouromp     de  derin...  de  cren. 

LIDIAS,  2°  tirant. 
Clicttu  querden  aman.     Amaromp  an  breman  ; 
goasq  start  voar  ar  pen-se,     me  voasquo  voar  heman. 

On  lies  Crepin.  lidias  parle. 
121 5     Sa  breman,  camarat,     p-on  n-eus  an  amaret, 
executtomp  breman     ar  pes  so  ordrenet. 
A  te  yue,  Mexa,     garot  ar  chompaignon. 
Choary  da  bersonach,     me  peo  e  ranson. 

1.  Sur  en,  voy.  Revue  Celtique,  VIII,  44-46,  82-85. 

2.  da,  ms.  dar. 


Lr  M\st!rr  de  s.:int  Crépin  et  de  Scùnt  Crêpinicn.  21 5 

En  croyant  à  ceux-là,  tu  es  certainement  révolté 
contre  le  vrai  Dieu  et  ses  serviteurs. 

MAXIM  lEN 

J'enr.ige  vraiment  maintenant  de  colère, 
en  entendant  le  discours  des  deux  sorciers. 
C'est  pourquoi,  Rictiovaire,  je  vous  les  livre. 
Faites-leur  endurer  les  pires  tourments. 

RICTIOVAIRE 

Par  l'honneur  que  je  vous  dois,  mon  empereur, 
je  les  ferai  punir,  sans  tarder  guère. 
Je  vous  promets  aussi  qu'ils  souffriront  les  tourments 
les  plus  efl'royables,  puisque  vous  l'ordonnez. 

Scène. 

Maxiinien  et  sa  suite  à  gauche  et  les  antres  à  droite.  Rictiovaire,  les  saints, 

quatre  bourreaux  à  droite. 

RICTIOVAIRE  parle. 
Approchez,  venez  ici,  mes  deux  clients, 
Vous  vous  trouverez  trompés.  Vous  êtes  très  suffisants. 
Approchez,  saisissez-les,  je  vous  prie,  bourreaux. 
Liez-les  bien,  puisque  c'est  l'ordre. 
Et  faites-les  maintenant  s'étendre 
tous  deux  chacun  sur  une  roue  pour  leur  briser  les  os; 
jetez-les  maintenant  sur  la  figure  par  terre, 
battez-les,  ventre  et  dos,  à  coups  de  barre  de  fer. 

V.WTEL.MO,  l^""  bourreau,  prend  Crépin  et  dit  : 
Viens  ici,  obstiné,  je  te  trouve  opiniâtre, 
avec  ta  fausse  religion.  Je  vais  te  bien  traiter. 
Viens  ici,  Lidias,  apporte  des  cordes  avec  toi, 
pour  que  nous  nous  aidions  à  le  briser...  énergiquement. 

LIDIAS,  2<=  bourreau. 
Voici  des  cordes.  Lions-le  maintenant. 
Serre  fort  sur  ce  bout-là,  je  serrerai  sur  celui-ci. 

On  lie  Crépin,  lidias  parle. 
Ça  maintenant,  camarade,  que  nous  l'avons  lié, 
exécutons  à  présent  ce  qui  est  ordonné. 
Et  toi  aussi  Mexa,  garottc  le  compagnon. 
Joue  ton  rôle,  c'est  moi  qui  paierai  sa  rançon. 


Lesono.  On  attendrait  lereno, 


2  14  Victor  Tourneur. 

MEXA,  30  tirant. 
Orsus,  Crcpinian,     nen  d-och  quct  cstonct 
1220     goellet  o  prcur  Crcpin     voar  ar  rod  astenet? 
Breman,  Patisfare,     cregomp  ennan  vue; 
ret  eo  dimp  en  airen     quen  start  ag  cguile. 

Patisfare  tombe  Crepiniaii  et  dépouille,  patisfare  parle. 
Ma  chamarat  Mexa,     chede  an  discaret  ; 
distol  querden  aman     ma  vcso  amarct. 
1225     Arbat  eo  ober  goab,     rct  co  dimp  en  stardan. 
Amaret  dre  asc,     a  me  rey  dre  aman. 

On  lie  Crepiniaii.  crepin  parle. 
Me  respont  dit,  tirant     n  en  don  quet  spontig  bras: 
choary  da  bersonach,  a  exers  da  gourach. 

MEXA,  50  tirant. 
Orsus  don,  ma  sut  quer,     chetu  ynt  amaret, 
1230     comeromp  bareigner,     ma  voint  brusunet. 

VAN'TELMO,  1°  tirant. 
Me  a  meus  comeret     eur  varenig  houarn, 
ag  a  so  qucn  poncr     quen  na  squis  ma  daoarn. 

en  frappant  Crepin. 
Pemp  toi  so,  daliettu     (Crepin)  meurbct  och  gou<rid>ig; 
dalet  choas  vn  toi  ail  ;     a  chuy     sant  •<en>  o  quig? 
1255     A  te  yue  Mexa     m-es  quef  eur  poultron  fall: 
goure  pront  da  varen,     ro  desan  quement  ail. 

CREPINIAN 

Seo  creflfan  ma  hilly     gant  aon  na  ves  tromplet. 
Sicourct  a  hanomp,     ma  saluer  biniguet. 

MEXA,  3°  tirant. 
{<^  21     Me  va  da  squein     gant  ma  barcn  houarn  ; 
1240     me  oeil  ne  ran  netra  ;     calet  eo  da  esquern  ; 
petra  eo  quement  man?     meurbet  on  estonet  : 
ma  diou  vrech  a  ma  chorf    so  ousimc  bafouet'. 

CREPIN 

Comer  courach,  tirant,     a  ne  n-em  rebut  quet. 
Ma  Doue,  ma  chrouer,     reit  dimp  patientet. 


I.  bafouet,  mot  obscur.  Est-ce  le  français  bafoué}  Mais  alors  le  sens  est 


Le  Mysùn-  de  saint  Crépi n  et  de  saint  Crépinicn.  2  1 5 

MF.x.\,  3=  bourreau. 
Orsus,  Crépinien,  n'êtes- vous  pas  effraye 
de  voir  votre  frère  Crépin  étendu  sur  la  roue? 
M.untenant,  Patisfare,  saisissons-le  aussi, 
11  nous  faut  l'attacher  aussi  fermement  que  l'autre. 

Patisfare  abat  Crcpiuieu  et  le  dépouille,  patisfare /»flr/e. 
Mon  camarade  Mexa,  le  voilà  abattu. 
Donne  des  cordes  maintenant  pour  qu'il  soit  attaché. 
Il  ne  faut  pas  se  moquer,  il  nous  faut  le  serrer. 
Liez  par  là.  et  moi  je  le  ferai  par  ici. 

On  lie  Crépinien.  crépin  parle. 
Je  te  réponds,  bourreau,  que  je  ne  suis  pas  très  peureux: 
joue  ton  rôle,  et  exerce  ton  courage. 

M  EX  A,  3  c  bourreau. 
Orsus,  donc,  mes  chers  amis,  les  voilà  liés. 
Prenons  des  barres,  pour  qu'ils  soient  réduits  en  miettes. 

VANTELMO,  i^''  bourreau. 
J'ai  pris  une  petite  barre  de  fer 
qui  est  pesante  au  point  de  me  fatiguer  les  mains. 

en  frappant  Crépin. 
Voilà  cinq  coups.  Tenez,  Crépin,  vous  êtes  très  dolent, 
tenez,  encore  un  autre  coup.  Est-ce  que  vous  le  sentez  dans  votre  chair? 
Et  toi  aussi,  Mexa,  je  te  trouve  un  mauvais  poltron. 
Lève  promptement  ta  barre,  donne-lui  en  autant. 

CRÉPINIEN 

Frappe  le  plus  fort  que  tu  pourras,  de  peur  d'être  trompé  (dans  ton  attente). 
Secourez-nous,  mon  sauveur  béni. 

MEXA,  3"=  bourreau. 
Je  vais  frapper  avec  ma  barre  de  fer  ; 
je  vois  que  je  ne  fais  rien  ;  durs  sont  tes  os. 
Qu'est-ce  que  cela?  Je  suis  très  étonné 
mes  bras  et  mon  corps  sont,  quant  à  moi,  raides. 

CRÉPIN 

Prends  courage,  bourreau,  et  ne  te  rebute  pas. 

Mon  Dieu,  mon  Créateur,  donnez  nous  de  la  patience. 


difficile.  On  pourrait  supposer  que  c'est  une  notation  défectueuse  de  baouct, 
engourdi,  raide. 


2i6  ^'ictor  Tourneur. 

PATISFARE,  40  tirant. 
1245     Ro  dimc  da  varon     eiiit  ma  s-in  es-pla^  ; 
sel  peiios  e-scoan     ves  a  ners  ma  diurach. 

Son  barre  tombe. 
Ne  allai!  qiien  outtan,     rag  ma  nets  a  vang  din. 
Aclui  on     ar  vocsman,     ne  on  petra  a  rin. 

LIDIAS,  2°  tirant. 

Petra  <a">  reomp  ny     ma  na  ellomp  outte? 
1250     Gorttcil  (ma)  seuin  cm  sao     gant  ma  barcn  yue. 

Me  darchoo  gantan     gant  ma  baien  so  du, 

me  saillo  e  esquern     ves  e  gorf  a  peb  tu. 

Pemp  toi     a  m-eus  da  rein  ;     petra  eo  quement  man  ? 

Me  a  oa  creffan  corf    a  gaf(el)gct  er  bet  man, 
12)5     "^^  f>e  ra  ncp  seblant     mu  (c)uit  pa  n-en  squofen  : 

quesomp  an  daou  sorser     d-ar  prison  adare. 

Na  ellomp  quet  outte  ;     sur  es-eint  sorseryen. 

Ma  quesomp  ar  resit     da  Rectiouare. 
On  mettes  les  saint  dans  le  prison.  Les  tirant  sort  a  droit. 

CREPix  dans  le  prison  dit  te  : 
Ma  saluer  Jésus  Christ,     rédempteur  ar  bet  man, 

1260     d-o  madeles  diuin,     en-em  rccommandan. 
Chuy  eo  on  esperans,     ma  saluer  biniguet, 
Pliget  guenach  miret     ne  n-em  relachomp  quet. 
Reit  dimp  ners  a  courach     da  soufr  pep  sort  tourmant. 
Beset  bepret  guenimp,     Doue  oll  puissant. 

1265     Goerchcs,  Mam  da  Jésus,     ^a^mam  a  garante, 
ymploret  euidomp     dirag  e  vajeste. 
Sicouret  ahanomp     en  creis  on  tourmancho, 
ma  vesomp  bepret  ferm     euit  nep  supliso. 


Le  Mystère  de  s.iint  Crépin  et  de  saint  Crépinien.  2 1 7 

PATiSFARE,  4=  bourreau. 
Donne-moi  ta  b.irrc  pour  que  j'aille  à  ta  place. 
Vois  comme  je  frappe  de  toute  la  force  de  mes  bras. 

Sa  banc  tombe. 
Je  ne  puis  plus  rien  contre  lui,  car  ma   orce  m'abandonne. 
Je  suis  fini  cette  fois,  je  ne  sais  ce  que  je  ferai. 

LIDIAS,  l»-"  bourreau. 
Que  ferons-nous,  si  nous  ne  pouvons  en  venir  à  bout? 
Attendez  que  je  me  dresse  tout  droit,  avec  ma  barre,  moi  aussi. 
Je  le  frapperai  avec  ma  barre  qui  est  noire, 
si  bien  que  ses  os  sauteront  de  son  corps  de  tous  côtés. 
J"ai  à  donner  cinq  coups.  Qu'est-ce  ceci? 
J'étais  le  corps  le  plus  fort  qu'on  pût  trouver  en  ce  monde, 
et  il  ne  sourcille  pas  plus  que  si  je  ne  le  frappais  pas  ! 
Conduisons  les  deux  sorciers  à  la  prison  de  nouveau. 
Nous  ne  pouvons  en  venir  à  bout  ;  bien  sûr,  ils  sont  sorciers. 
Portons  la  nouvelle  à  Rictiovaire. 

On  met  les  saints  dans  la  prison.  Les  bourreaux  sortent  à  droite. 

CRÉPIM  dit  dans  la  prison  : 
Mon  sauveur  Jésus-Christ,  rédempteur  de  ce  monde, 
je  me  recommande  à  votre  bonté  divine. 
Vous  êtes  notre  espérance,  mon  sauveur  béni. 
Qu'il  vous  plaise  d'empêcher  que  nous  ne  faiblissions. 
Donnez-nous  force  et  courage,  pour  souffrir  toute  sorte  de  supplices. 
Soyez  toujours  avec  nous.  Dieu  tout  puissant. 
Vierge,  mère  de  Jésus,  mère  d'amour, 
priez  pour  nous  devant  sa  majesté. 
Secourez-nous  au  milieu  de  nos  tourments, 
pour  que  nous  soyons  toujours  fermes,  malgré  tous  les  supplices. 


Victor  Tourneur. 
(A  suivre.) 


ÉTUDES   CORNIQUES 


CORRECTIONS    A    DIVERS   TEXTES    CORNIQUES 
I 

Les  Coniish  Drainas  de  Norris. 

L'édition  Je  Norris  est  une  œuvre  qui  a  rendu  de  très  grands 
services  aux  études  comiques.  L'auteur,  malgré  une  connais- 
sance insuffisante  du  breton  et  du  gallois,  y  témoigne  d'une 
remarquable  science  du  comique  et  y  a  fliit  preuve  de  con- 
science et  de  pénétration.  Il  s'y  est  glissé  néanmoins  bon 
nombre  de  fautes  de  lectures  et  d'erreurs  de  traduction,  ce  qui 
est  fort  excusable  si  on  réfléchit  que  le  Coniish  Dict.  de  Williams 
n'avait  pas  encore  paru,  que  l'œuvre  de  Norris  éditée  en  1859 
a  précédé  la  2"  édition  de  la  Grainniatica  celiica  et  même  les 
éditions  de  M.  Whitley  Stokes  de  Pascon  agan  arliilh  et  de 
Giureans  an  bys. 

Je  ne  relève  pas  toutes  les  inexactitudes  de  Norris  et  je  laisse 
de  côté  certaines  expressions  douteuses.  Norris,  non  plus  que 
Williams,  n'a  compris  les  formes  du  verbe  improprement 
appelé  avoir,  identique  en  breton  et  en  comique;  la  construc- 
tion existe  en  gallois  moyen  mais  les  deux  formes  à' être  et  du 
pronom  infixe  n'ont,  dans  cette  langue,  jamais  été  fondues.  Je 
ne  relève  les  erreurs  nombreuses  causées  de  ce  chef  que  quand 
elles  engagent  le  sens.  Les  fiiutes  de  lecture  l'ont  été  par 
M.  Whitley  Stokes  dans  Archiv  fiir  cell.  Lexie.,  I,  2,  p.  161.  Je 
les  mentionne  quand  elles  ont  une  certaine  importance. 


EtUiks  comiques.  219 


ORIGO    MUXDI 

V.  29  :      pup  gvethen  tefyns  a'y  saf: 

Let  every  tree  grow  from  ito  sîciii. 

Nous  sommes  en  présence  d'un  idiotisme  comique,  qui 
existe  également  en  breton  et  est  fort  usité  mais  que  Norris  ne 
connaissait  pas.  Williams  {Corn.  Dict.,  à  saj-')  a  commis  la 
même  erreur  et  est  d'autant  moins  excusable  qu'il  traduit  cor- 
rectement l'expression  dans  les  deux  autres  passages  qu'il  cite  : 
Tefyns  a'y  saf  signifie  :  que  chaque  arbre  pousse  droit,  debout. 
Ce  sens  est  parfaitement  éclairci  par  deux  passages  des  Cornish 
D ramas  : 

0"\v  dywluef  colm  ham  garrow 


na  allan  sevel  ani  saf  (O.  M.  1348). 
«  Lie  mes  mains  et  mes  jambes 
de  façon  que  je  ne  puisse  tenir  debout.  » 
—  ny  allaf  jji't'/  ani  saf  (^.  D.,  776). 
«  Je  ne  puis  rester  debout.  » 
En  breton,  on  emploie  continuellement  l'expression  :  naUan 
ket  chom  em  sav,  je  ne  peux  tenir  debout,  rester  sur  mes  pieds. 
V,  46  :  drethe  may  fether  the  luel  :  le  sens  exact  est:  de  fiçon 
qu'on  s'en  trouve  mieux.  Norris  n'a  pas  bien  compris  ihe  luel 
(v.  tome  II,  p.  203,  note  46). 

Y.  63  :  Adam,  saf  yn  ban  yn  cîor 

«  Adam,  stand  up  iti  glory.  » 
J'ai  relevé  cette  erreur  dans  mes  Remarques  et  corrections  au 
Lexicon  de  Williams  :  clor,  variante  clour  est  identique  au  breton 
douar,  tiède,  doux,  gallois  ckiuar,  claear. 
V.  75  :  war  paradys  my  a'th  as 

ovcr  paradise  I  send  thee 
as  pour  cras  de  (^ase  =  gall.  gadu,  dans  mi  a'th  as  signifie  :  je 
te  laisse  (cf.  Williams,  Lex.,  à  as^. 
V.  76  :         saw  gura  un  dra  a'n  govys 

But  do  thou  remcmber  one  thing. 


2  20  J.  Loth. 

Il  faut  lire  a  m  gavys  (Stokes,  Collation)  et  traduire:  pour 
l'anioiir  de  moi,  à  cause  de  moi.  Comme  Williams,  Norris  a 
pense  à  une  parenté  impossible  avec  le  gallois  cof,  souvenir. 
M.  Whitley  Stokes  en  a  donné  le  vrai  sens  et  l'a  très  heureu- 
sement identifié  avec  l'irlandais /o/'///;  (Archiv,  I,  p.  120). 

V.  90  :  loer  (var.  Jour)  est  traduit  par  enough  :  il  a  plutôt  le 
sens  de  beaucoup,  complètement  y  ce  mot  est  identique,  comme 
l'a  vu  Williams,  au  gallois  llwyr. 

V.  91  :  pur  luen  est  traduit  ^^^^rvery  great  ;  il  faudrait  traduire  : 
parfait  (tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  complet)  :  luen  =  breton  leun, 
gall.  llaïun. 

w.  122'.    y  a  thue  the'th  worhcmmyn 
saw  na  bygb  y  war  nep  cor 
they  will  come  at  thy  command 
But  do  not  mistake  them  in  any  sort. 

Dieu  dit  à  Adam  que  les  bêtes  lui  obéiront;  pourvu  qu'il  ne 
pèche  en  aucune  fliçon.  Il  faut  en  effet  lire  byghy  pour  p}ghy 
devant  ua  (Stokes,  Collai.). 

v.  127  :  war  ve  (?)  lavarow 

from  my  words. 

Il  était  clair,  et  Norris  l'a  senti,  que  ve  ne  pouvait  repré- 
senter ozv.  Le  ms.  porte  zuar  ver- lava roiu,  en  peu  de  mots 
(Stokes,  Collation). 

V.  128  :  daves... 

hy  hanow  da  kemeres 
«  to  take  their  names.  » 

Il  faut  traduire  :  que  les  brebis  prennent  leurs  vrais  )ioms.  Norris 
a  supposé  que  da  kemeres  était  pour  âa  gemeres. 

v.  136  :  syllyes  est  traduit  par  congers. 

Le  breton  prouve  que  le  mot  signifie  anguilles  (traduit  cor- 
rectement par  Williams  d'après  Lhwyd). 

V.  188  :  cusyl  a'n  tas  doit  être  lu  :  cusyl  an  tas  :  an  est  l'article  ; 
le  décomposer  en  a'n  est  contraire  à  la  construction  britto- 
nique.  Il  y  a  bon  nombre  de  fautes  de  ce  genre. 

V.   193  :      a  meys  of  o\v  predyry 

I  am  outside  [puzzled]  thinking. 

Il  faut  lire ameys  qui  se  trouve  dans Beunans Mer iasck,  v.  2158, 
et  que  M.  Whitley  Stokes  traduit  par  dismayed.  II  le  tire  du 


I^tihics  corniqiici.  221 

vieux  français  cssmaic  (ce  qui  nie  paraît  peu  probable.  Le  mot 
eût  été  es-  ou  aiwcys).  Cependant  on  lit:  vous  et  (vous  estes) 
dans  quelques  passages. 

V.  203  :  dus  v/7  clor:  corne  on  tbe  spot  (v.  plus  haut,  v.  63). 

V.  256  :  ...  Dev  an  tas 

re  sorras  drcwyth  benen 

...  God  the  Father 

a  soiry  woman  hath  angered. 

Il  faut  lire  dre  wyth  benen,  par  l'œuvre  d'une  femme:  Dieu 
le  père  se  fâcha  par  l'œuvre  d'une  femme  (cf.  Remarques  et  cor- 
rections^. 

V.  263  :  /^myn  parait  icisigmûer  à  moins  que,  si  ce  n'est ;na  tbfo. 

V.  272  :  hogen  est  traduit  par  evil,  ce  qui  est  arbitraire  :  v. 
Remarques  et  corrections. 

V.  288  :  pythueth  re  rug  ov  syndie 

Ever  she  hath  held  me. 

Pythueth  ni  comme  forme  ni  comme  sens  ne  peut  être  pour 
bythqueth  (qui  s'emploie  d'ailleurs  pour  le  passé  avec  une 
négation). 

Il  est  probable  qu'il  y  a  une  Bute  de  scribe  (pytcth,  pitié?). 

V.  302  :  hep  ken  est  traduit  ici  comme  ailleurs  par  sans  pitié; 
il  a  le  sens  de  sans  motif  (cf.  breton  hep  ken,  sans  plus,  sans 
autre  chose  et  seulement^ 

V.  3  19  :  of:  ms.  ov;  Norris  a  deviné  le  sens. 

V.  321  :  ny  dal  thys  kavanscuse 

nor  )nHst  thou  allège. 

Traduisez:  //  ne  vaut  pas  la  peine  pour  toi  de  l'excuser;  c'est 
inutile  de  chercher  à  t'excuser. 

Même  tournure  en  breton:  ne  dal  ket  til... 

V.  338  :  Le  vers  est  bien  traduit,  mais  il  y  manque  une  syl- 
labe ;  lisez  :  sur  y  [rt]  vyllyk  an  prys  (Norris  l'a  proposé,  II, 
p.  205,  338). 

^'-  35  5  •       ny  ^^'on  ^T'^'"'  pethaf  \cmyn 

I  know  not  zvhat  I  shall  be  now. 

Le  sens  est:  je  ne  sais  pas  du  tout  où  j'irai  maintenant, 
Pethaf  est  à  décomposer  en  pe[y]thaf.  La  Grammatica  cellica^, 
p.  580,  traduit:  nescio  prorsus  quid  jiam  nunc.  C'est  inexact, 
comme  le  montrent  les  exemples  de  la  Grammatica  un  peu 


22  2  7.  Loth. 

plus  loin,  p.  592:  /))'  //;;•//;,  traduit  rcgulicrcnicnt  par  (jiio  ivit  ; 
cf.  p.  )8o  même:  ny  wothcn  ...  py'.bccu:  iicsciiiuis  ...  qno 
canins. 

V.  356:    nynibus  _tnw/  guskys  na  cliy 

Thcrc  is  not  for  me  cJolhcs,  shcltcr  nor  house. 

Norris  suppose  gvesc  pour  gvisc.  Le  mot  se  retrouve  vers 
361  ;  c'est  le  gallois  giuest,  giuesifa,  logis;  il  a  le  mt-me  sens, 

V.  361  :  Tome  II,  p.  205,  Norris  lit  avec  raison,  goscolter 
pour  gostollcr. 

V.  365  et  366  :  o\v  holen  gvak  dyvoilcr 
rmu  hy miner  ha  gawel  bos 
my  heart  is  lueak  and  empiy 
h\  iiiy  taking  and  having  food. 

J'ai  déjà  corrigé  le  texte  dans  mes  Remarques  et  corrections. 

Dyvotter  est  l'anglais  devoid  avec  le  suffixe  -ter,  composé 
comme  pouvotter,  goscolter;  riiin  est  à  corriger  en  rii'n  et  ha 
gawel  ou  hag  aivel,  comme  le  porte  d'ailleurs  le  manuscrit  : 

«  mon  cœur  vide,  dénuement  le  prend  et  besoin  de  nour- 
riture. » 

V.  373  :  rag  esow  galsof  ysel 

That  /  may  vise  corn 

galsof  est  un  verbe  au  prétérit  bien  connu  ;  galsof  ysel  est 
correctement  traduit  dans  Gr.  Celt.,  p.  575,  \>\xr  hiimilis  facîus 
suni  (je  suis  devenu)  :  «  à  cause  des  blés,  je  suis  devenu 
courbé.  » 

v.  385  :  myns  a  defynno.  Norris  a  deviné  le  sens  général:  ail 
that  comcs.  Le  texte  est  altéré;  il  fiiut  lire:  myns  a  defynno,  tout 
ce  qui  poussera  dedans;  dcf  pour  tcf,  gall.  tyfii,  breton  di-dinva. 

V.  392  :  keniery,  393  :  inusury;  ces  deux  verbes  sont  traduits 
par  l'impératif:  ce  sont  des  futurs;  il  serait  plus  exact  de  tra- 
duire: tu  prendras,  tu  mesureras.  Pour  le  sens,  il  est  vrai,  cela 
revient  au  même. 

V.  395  :         ol  henna  gvlan,  oU  that  ground. 

Gvlan  n'a  jamais  ce  sens.  Gvlan  n'a  qu'une  syllabe,  comme 
le  montre  le  vers;  c'est  une  graphie  fautive  amenée  par  une 
finisse  analogie  avec  giclas,  gzvrek,  givra  (fais).  Glan,  au  sens 
propre,  signifie  pur,  mais  il  est  arrivé  aussi  adverbialement, 
comme  en  breton,  au  sens  de  très  nettement,  tout  net,  entièrement 


f^tiidcs  comique!;.  22^ 

(Remarques  et  ccrreclicus)  :  ol  heiiiui  ^vlaii,  tout  cchi  ahsohmieiU. 
Cf.  vers  420. 

V.  399  :     mnr  tue  niov  nyslei'xlh  luau 

If  more  corne,  it  zcill  uot  be  cnougb 

Norris  n'a  compris  ni  uxstevylh  ni  luan.  Le  sens  est:  s'il  en 
vient  davantage  (d'entants),  ils  n'auront  rien.  Pour  man,  cf. 
breton  nian  e  bel,  rien  du  tout  (L;all.  man,  petit).  Tome  II, 
p.  206,  Norris  revient  sur  man  et  le  traduit  correctement. 

V.  427  :  li'het  in  al  al  thc  kesky 

still  to  remain  waste 

C'est  un  contresens  évident  :  v.  Remarques  cl  correct,  à  alal 
et  cesky. 

V.  45  3:^oi'^w/:  est  traduit  par  requesl  ;  il  signifie  espérance 
et  est  identique  au  gallois  gof y naig  et  au  breton  f^oanac. 

V.  496  :  ytho  prag  na  lenes  ef 

kafus  y  thege  : 
I  novv,  why  not  leeve  hini 
to  fake  bis  ienth 

Lenes  ne  se  trouve  nulle  part  ailleurs.  Il  me  paraît  certain 
qu'il  faut  lire  hues  =  levés.  Abel  répond  à  Caïn  qui  s'indigne 
au  sujet  de  la  dîme  réclamée  par  Dieu.  On  aurait  pu  songer 
à  l'anglais  leavc  (tome  II,  p.  206,  Norris  a  fait  la  môme  suppo- 
sition) et  traduire  comme  Norris,  mais  comme  ce  mot  n'est 
pas  employé  en  comique,  il  faut  recourir  au  verbe  lavasy 
(gallois  llafassu),  usité  dans  le  sens  d'oser.  Ce  serait  une 
3''  pers.  du  sg.  du  présent  infecté  (cf.  levesyn;  cf.  Beun.  Mer., 

v.    III)). 

V.  5)3  :  mal  yv  genen,  our  will  is. 

L'expression  mal  vv  genen  signifie  :  nous  avons  hâle  de  (même 
sens  en  breton). 

V.  554:  ihe  derrus  to  our  country, 

Le  sens  de  ierrus  ou  tcrros  est  frayeurs,  épouvantes,  comme 
le  contexte  et  la  construction  suffiraient  à  l'établir  (voir 
Remarques  et  corrections  à  tcrros^. 

V,  562  :  my  a  gan  an  conternot 

ha  ty  dyscant  ymkener. 

ymkener  a  été  compris  comme  un  passif  en  -er  de  cane  par 
Norris,    Williams    et    Ebel.    J'avais    déjà    proposé    ymkevcr. 


2  24  •^-  ^or/j. 

M.  Whitley  Stokes  a  constaté  depuis  que  c'est  la  vraie   lec- 
ture (v.  Remarques  et  correct iou s). 

V.  589:  er  ov  geuw,  for  iny  relief. 

Williams  a  correctement  traduit  par:  for  niyzuoes  (v.  Lexicm 
à  gew  et  gu). 

V.  616-617:   (Elias  vyth  pan  yn  kyllys 

Abel '.     .) 

Na  vythqueth  pen  vef  formys 
tbeworihaf  drok  an  perna  : 
That  I  had  never  been  created 
F r 0)11  me  he  bas  piirchased  evil. 
Perna  ne  peut  signifier  :  //  a  acquis;  de  plus,  le  ms.  porte  non 
theworthaf,  mais  the  wothaf. 

Il  £iut,  de  plus,  voir  dans  perna,  par-na.  Adam  apprenant 
le  meurtre  d'Abel  se  désespère  :   Quel  malheur  et  que  j'aie 
jamais  été  créé,  pour  souffrir  le  mal  ainsi,  tellement,  de  cette  façon 
(cf.  vers  968  :  an  par-na,  such  labour). 
V.  627  :  Elias  vyth  pan  ruk  cole 

mar  hogul  worth  ov  eskar  : 
Alas  !  that  I  even  listened 
so  readily  to  my  enemy. 
C'est  le  sens  ;  Williams  traduit  hogul,  de  même,  et  le  fait 
venir  de  ho-  plus  gui,  faire,  ce  qui  est  impossible;  on  eût  eu: 
howul.  Hogul  (u  =  ou  français)  est  identique  au  gallois  hy- 
goeU,  qui  croit  flicilement,  naïf;  mar  hogul  signifie  donc:  avec 
tant  de  crédulité,  si  naïvemoit. 

v.  659:  kues,  blood.  Le  ms.  porte  knes  qui  peut  signifier 
peau  (gall.  cnes^  ou  chair  (gall.  cnawd):  knes  peut  être,  en  elTe:, 
pour  knes  ou  kneus. 

V.  675  :  an  gorholeth,  the  agreement. 

Ce  mot  doit  être  rapproché  du  gallois  gorclmyl,  travail, 
œuvre. 

v.  685  :  uyn  veys  :  mss.  guyn  veys. 

V.  700  :  lavar  an-ncs  oi'  vos  vy,  say,  I  being  near. 

Le  ms.  porte  annas  ov  bos^  et,  comme  AL  Whitley  Stokes 


1.  Pour  la  phonétique,  cf.  holeu,  sel  t-=  haloiit. 

2.  L'erreur  de  v  pour  b  est  très  fréquente  chez  Norris. 


Études  corniqucs.  22 5 

le  propose,  il  fliut  voir  dans  amias,  mines,  plutôt  unes,  uiieasy  : 
«  dis  que  je  suis  fatigué.  » 

V.  744  :  Ha  y  s\l  vylh,  ol  na  gen  : 

and  behold  it  ail,  nor  fcar. 

Il  a  go  i  sigm'àe  :  pas  autrement  (c'est  une  cheville);  nor  fear 
est  de  pure  fantaisie.  De  plus,  il  faut  lire  sylvyth  comme  l'a 
fait  Williams  qui  traduit  correctement  :  «  and  thou  shalt  behold 
ail  not  otherwise  »  (Norris  a  proposé  cette  lecture,  II,  p.  117). 

V.  763  :  osa  dynythys,  thou  art  come. 

C'est  exact,  mais  Norris  a  traduit  comme  s'il  y  avait  dyvy- 
ihys,  ce  qui  est  la  vraie  lecture.  Dynythys  eût  signifié  engendré. 

V.  772  :  streyth,  correctement  traduit  par  spring,  montre  que 
le  stret  du  Voc.  comique,  ainsi  que  de  Pascon  (str.  219,  ligne  i) 
doivent  être  corrigés  en  streth.  Autrement  on  eût  eu  en  moyen 
comique  stres. 

V.  859  :  then  gvlan  me  paraît  devoir  être  corrigé  en  en  gvlan, 
entièrement. 

v.  868  :  droga  galar  doit  être  lu  drog  a  galar. 

V.  884:  roivetb  est  traduit  par  hounty;  le  sens  est  biens, 
richesses  (v.  Remarques  et  corrections'). 

V.  945  :  mar  ur;  lisez  marvnr,  si  grand,  comme  l'a  traduit 
Norris. 

V.  947:  dyel,  flood.  C'est  le  même  mot  que  dyal  et  le  gal- 
lois dial  (châtiment);  v.  Rem.  et  corrections. 

V.  960:  daras  yn,  a  door  in.  Cette  construction  n'est  pas 
comique;  il  faut  lire  darasyn,  diminutif  de  daras. 

V.  974:  ty  a  vew  ov  grath  nefre,  thou  shalt  live  cver  in  my 
favour. 

Il  n'y  a  pas  yn  ov  grath.  Il  faut  lire  :  ty  a  beiu  ov  grath,  tu 
possèdes  ma  grâce  à  jamais  (cf.  v.  1037,  a  vryes,  mal  lu  pour 
a  bryes),  Norris,  tome  II,  p.  207,  a  lui-même  proposé  a  heiu. 

V.  1079  :  ov  tegens  ywe;  v.  Remarques  et  corrections. 

V.  1081  :        ota  cowes  pur  ahas,  see  a 

shower  really  luithout  ceasing. 

Williams  a  correctement  traduit  very  halfiil  et  identifie  ce 
mot  avec  le  gallois  achas  (=  ad-cas-).  Norris,  tome  II,  p.  207, 
a  proposé  ce  rapprochement  comme  probable. 

V.  1082  :      mara  peys  pel,  if  it  drops  long. 

Revue  Cdtique,  XXVI.  15 


226  J.  Loth. 

(Il  s'agit  de  l'ondée  diluvienne.) 

Le  sens  est  :  «  si  elle  dure  longtemps.  »  C'est  une  forme 
infectée  du  même  verbe  que  le  breton  padoiil  (v.  Rcnuuqucs 
et  corrections). 

v.  1084:  o-v  ti'wrnga,  thickcning.  Le  mot  ne  se  trouve  que 
dans  ce  passage  et  n'a  sûrement  pas  le  sens  que  lui  donne 
Norris.  Il  semble  qu'il  y  ait  là  un  verbe  à  rapprocher  du  gallois 
dwyre;  Silv.  Evans  cite  dwyrag,  mais  le  sens  est  incertain. 

V.  1085  :  dre  grath  an  nef  agan  tas 
ny  as  feeth  kyn  fo  mur  fel 
Through  favour  of  heaven,  our  Father 
will  stop,  it  ère  it  be  very  long. 

Il  y  a  là  deux  contresens:  agan  tas  doit  se  lire  ag  an  tas; 
feeth  est  le  verbe  identique  au  breton  fae::^a,  comme  l'a  vu 
Williams  ;  enfin  fel  ne  peut  être  pour  pel  :  c'est  fel,  méchant, 
rusé  (Den/t'Z  mur,  P.  C,  1886).  Je  traduis:  «  Par  la  grâce  du 
ciel  et  du  Père,  nous  le  vaincrons  (le  déluge),  quelque  méchant 
qu'il  soit.  » 

V.  1096  :  thy  teller  kyns  eus  arte  ; 

To  its  former  place  lef  it  ^^0  again. 

C'est  le  sens,  mais  il  faut  corriger  eus  (est)  en  eus  (qu'il  aille). 

V.  1175  :  lotbnow;  sur  ce  mot  et  sur  lodn,  v.  Remarques  et 
corrections. 

Lothnow  a  un  sens  plus  compréhensif  que  lodn,  comme  le 
b.eton  lo^n,  loen. 

V.  1203  :  aiuhesyth,  tender.  J'ai  prouvé  que  ce  mot  signifie 
alouette  et  est  le  représentant  régulier,  en  moyen  comique,  de 
evidit,  du  Vocal,  corniaue  (Remarques  et  corr.). 

V.  1232:  ambos,  promise.  Le  sens  est  accord,  contrat;  gall. 
ammod. 

v.   1235  :         ambosow  orth  tryher  gureys 
annethe  nynses  laha. 
Promises  made  by  the  mighty 
are  no  law  to  them 

Ce  n'est  évidemment  pas  le  sens  ;  la  traduction  viole  la  con- 
struction tant  pour  orth  que  pour  annethe  nynses.  V.  à  ce  sujet 
Remarques  et  corrections.  Le  sens  de  tryher  n'est  pas  certain. 

v.  1384:  mois,  sheep  :  c'est  un  bélier. 


f^tudci  comiques.  ii-j 

V.   1429  :  bys  yn  tyrctli  a  thyiiiua 

leyth  ha  niel  kc-fi-ys. 

Norris  a  cru  que  a  thxuiua  devait  être  le  gallois  dicyn  et  que 
thynwa  était  pour  tkwyna  ;  ce  serait  un  affreux  barbarisme.  C'est 
le  présent  de  doincy,  gall.  di)icii,  breton  dinaoïi,  verser,  répandre. 
Pour  la  suppression  de  la  voyelle,  cf.  tcucwcn,  côté,  et  tcnivcnnoiu. 

V.   1452  :  serpount  yv  hy 

cvth  hy  giielas  : 
it  is  a  serpent 
/  smu  it  going. 

Je  traduis:  «  c'est  un  serpent,  horrible  à  voir  (horrible  sa 
vue).  Eiith  et  iith  est  identique  au  breton  c;q. 

V.  1595  :  ^^^^  ,?othof,  acknowledge.  C'est  un  contresens 
reposant  sur  un  barbarisme.  Got ha f  est  une  variante  de  ^^roz/j^Tt'/^ 
souffrir,  supporter:  cf.  breton  goii~anv  (rectifié  par  Norris,  II, 
p.  118). 

V.  1621  :  druyth,  bound;  le  sens  du  mot  est  cher  à,  aimé  de 
(v.  Remarques  et  corrections). 

V.   1624  :    then  tyreth  a  thy'th  luadow. 

To  the  land  ivhich  to  thy  ancestors. 

Il  fliut  lire  a  thylhiuadoiu  et  traduire  :  a  aux  terres  de  la  pro- 
messe. »  Dythiuadozu  est  pour  dythcwadozu  ;  cf.  dythywys,  promis 
(Stokes,  Collation^. 

v.   1650:  trumeth,  mercy  ;  v.  Remarques  et  corrections. 

V.  168)  :  (fc  fysky,  striking.  Norris  et  Williams  ont  supposé 
une  mutation  impossible  de  guyscel.  Fescx  signifie  faire  fuir, 
poursuivre  (v.  Remarques  et  corrections). 

V.  175  I  :  reonte,  care;  le  ms.  porte  reoute  qui,  comme  le  dit 
M.  Whitley  Stokes,  est  le  français  royauté.  Ici,  le  mot  a  le  sens 
de  respect. 

V.   1764:     may  scon  thetJje  deJymmy: 

as  soon  as  thou  shalt  touch  them. 

Le  ms.  porte  mar...  de!  ymmy  (Stokes,  Colkil.).  Le  sens  est 
clair  :  «  aussitôt  que  tu  les  auras  baisés  »  ;  ymmy,  du  verbe 
Ofume,  baiser;  cf.  plus  bas  v.  1769  :  ani  thethe,  baise-les  (donne 
leur  un  baiser). 

V.   1772  :  ha  sur  y  lyha  the  gref  : 

and  he  will  surely  assuage  thy  pain. 


2  28  J.  Loth. 

Il   faut  plutôt  faire  de  lyha  (gallois  Ueiba  de  Ikihaii)  un 
neutre:  «  et  sûrement  t;i  souffrance  i//?/n'/;//t';rt.  » 
V.  1788  :  my  an  a  fylh  dyscsy, 

I  s  ha  II  be  bound  to  him. 
Dysosy  ne  peut  signifier  que:  à  toi.  De  plus,  a'n  a  fylh  ne 
peut  avoir  aucun  sens.  Ebel  {Gr.  Ccll^.,  p.  576)  a  proposé 
ingénieusement  anafyth  (agnoscam  tibi),  ce  qui  donne  un  sens 
satisfliisant.  Norris,  II,  118,  a  compris  dysosy  mais  propose  de 
voir  dans  fyth,  meth,  dit,  ce  qui  est  impossible. 
V.  1808  :  rag  y  servonntii  yn  nep  plas 
7iys  tevyth  font  a  gyffyans  : 
For  his  servants  in  some  place 
Will  bring  forth  a  fountain  of  pardon. 
L'ignorance  de  la  construction  du  verbe  dit  avoir  a  encore 
ici  induit  en  erreur  Norris.  Il  est  clair  que  nystevyth  signifie 
n'auront  pas,  et  dès  lors  font  est  une  erreur  de  lecture  pour 
fout,  comme  le  porte  le  ms.  :  «  car  ses  serviteurs  en  aucun  lieu 
n'auront  faute  (manque)  de  pardon.  »  Tome  II,  p.  208,  Norris 
a  supposé  fout. 

V.  1809-18 10  :  The  thew  ploste  gey  ny  re 

na'n  nyl  thyn  bos  na  dewes  : 
Thy  God  dissembles  with  us  too  much, 
We  hâve  not  one  bit  of  méat  or  drink. 
C'est  un  contresens  d'un  bout  à  l'autre.  Il  faut  Y\rt  plos  tegey 
(tcgey=-'g2[\.  tydi)  ;  ny  re  signifient'  dotine  pas  :  «Ton  sale  Dieu 
à  toi  ne  donne  aucune  des  deux  choses,  ni  nourriture  ni  bois- 
son. »  Tome  II,  p.   20S,  Norris  pense  que   re  peut  signifier 
gives. 

V.  1814-1815  :   ...  pyth  a  cusyl 

a  reth  thym  orth  am  vresyl 
a  son  an  debel  bobel  : 

what  counsel 
Givest  thou  to  me  for  my  judgment, 
At  the  noise  of  the  wicked  people. 
Il  fluit  lire  orth  an  bresyl  :  «  Quel  conseil  me  donnes-tu  vis- 
à-vis  de  la  guerre  et  du  tapage  de  ce  méchant  peuple.  »  Bresyl, 
variante  de  bresel,  est  le  breton  bre:^el. 

V.  1868  :  rag  an  flehysygow,  because  of  the  trifling  ! 


Etiuirs  corn'ujiics.  2:9 

Flebvsvgow  est  un  diminutif  de  flcghcs,  enfants,  et  a  le  sens 
de  petits  enfants.  Flehysygoiu  eût  été  en  breton  flccbedigoii  (cf. 
nwn'hi'digon).  Norris  a  trouvé  le  vrai  sens,  tome  II,  p.  208. 

V.  19 12:  vyttetb  vyn  :  le  texte  est  sûrement  corrompu; 
vytteth  peut  s'expliquer  dans  le  sens  de  jamais  encore  :  bylh 
H-  deth  ou  byi-deth. 

V.  2057  :  Empereur  na  myghtern  glas 
na  sodon  kyn  fo  mar  vras 

a  fyl  aga  remmuve. 
Emperor,  nor  king  of  thc  land 
nor  soldan,  ihough  he  be  so  great 
mày  remove  then. 
Norris,  en  note,  suppose  quea  fyl  est  une  faute  pour  akyl  ou 
a  v/.  C'est  une  erreur;  c'est  la  3"^  pers.  du  sg.  de  fyl  Ici.,  falloir, 
manquer;  c'est  le  sens  de  l'anglais /d/7  (zuill  fail);  cf.  ty  a  fyl 
gui  thym  crys}^  R.  D.  :  tu  ne  réussiras  pas  à  me  fliire  croire. 
Ici  donc  le  sens  est  :  Empereur  ni  prince  ni  sultan  ne  réussiront 
à  les  changer  de  place. 

V.  2136  :  ov  holon  ger  caradow 

Dezc  ruth  ros  flour  hy  hynse 
(David  à  Bethsabée)  : 
my  dear  beloved  heart, 
God  made  a  rose,  flower  of  her  sex. 
Norris  et  Williams  ont  supposé  que  hynse  était  pour  cynsc  = 
kynda,  ce  qui  est  faux:  kynda  est  un  mot  anglais  qui  n'a  pas 
subi  l'assibilation.  Ruth  ne  peut  signifier  fit.   Il  est  probable 
qu'il  faut  voir  dans  dew  ruth,  dew  grud,  deux  joues  (Foc.  corn., 
grud),  et  rapprocher /;3'nje  du  breton  hentc^:  «  Mon  cher  cœur, 
aimable,    deux   joues   de   rose,   fleur   de   ses   proches   (de  sa 
parenté).  »  On  peut  encore  comprendre  :  Dieu  t'a  fait  {j-u'll) 
ros) . 

V.  215  I  :    venythe  ny  thof  o'n  plen 
er  nan  prenne  an  guas  na 
never  will  I  come  from  the  place 
Until  1  take  that  fellow. 
Il  faut  comprendre  :  «  jamais  je  ne  viendrai  de  la  plaine  (du 
champ  de  bataille)  jusqu'à  qu'il  ne  l'achète  (ne  le  paie  comme 
expiation),  ce  gaillard-Là.  »  C'est  un  idiotisme  assez  répandu  : 


250  J    Lot  h. 

O.  xM.  2653  :  ciniDi  piciiiiy  yn  fclcn,  jusqu'à  ce  que  tu  le  payes 
(l'expie)  cruellement. 

M.  C,  155,  le  (Vi  prcuvytb,  tu  le  payeras. 
V.  2164  :  hag  a  pcrfo  ov  nieystry: 

and  lo  do  iiiy  duty. 
Le  sens  est  :  et  à  prouver  (qui  prouverai)  ma  maîtrise  (mon 
talent  guerrier). 

V.  2294:       eyf  ten  guyn  pymclb: 

drink  a  draught  0/  spiccd  zvinc. 
Il  faut  lire  py  iiicth  et  traduire:  «   bois  un  coup  de  vin  ou 
d'hydromel.  » 

V.  2356  :  a  pc  voth  Dev  : 

lubat  is  God's  will. 
A  pc  signifie  si  c'était  :  si  c'était  la  volonté  de  Dieu.  A  répond 
au  gallois  0,  os,  ce  qui  explique  la  provection  (tome  II,  p.  209, 
le  sens  est  rétabli). 

V.  2364:  tarofvan.  Le  ms.  (Stokes,  Collation)  porte  tarosvan, 
ce  qui  ne  permet  pas  d'hésiter  à  l'identifier  avec  le  tantutuan, 
fantôme  (et  non  tarnutiian)  du  Foc.  corn. 

V.  2370:  tby  wletb,  to  his  kingdom  (Que  Dieu  t'amène 
à  son  royaume);  gwiclb  est  clairement  le  gallois  gwlcdd, 
banquet.  C'est  une  expression  chrétienne  assez  connue.  Le 
mot  n'a  rien  à  faire  avec  giclas,  comme  l'ont  supposé  Norris 
et  Williams. 

V.  243 1  :  my  re  bue 

...  o\v  kelwel 
The  vysterdens  thys  a  the 
avorow 

I  hâve  been...  calling 
Tbe  arebitects  to  conic  to  thee 
To  morrow. 
The  zysterdens  signifie  tes  architectes  ;  a  tbe  signifie  viendront  : 
«  J'ai  été  appeler  tes  architectes  ;  ils  te  viendront  Demain  (de 
var.  duc  ;  cf.  breton  deu,  gall.  dau'). 
v.  2434  :    Ty  a  lefes  yn  tbefe: 

Thou  art  ont  of  hreatb  in  coniing. 
Norris  a  songé  à  rapprocher  lefes  du  gallois  lludded,  flitigue, 
ce  qui  est  de  tout  point  impossible.  Si  tbefe  est  un  verbe,  ce 


F.tudes  corn'Kjiin.  25 1 

ne  peut  être  que  le  futur  secondaire  de  dûs,  venir.  Si  ihefe  est 
sur,  il  Luit  lire  Utcsmi  (de  lavass,  oser)  et  traduire  :  «  Toi,  je 
l'aurais  parié,  tu  viendrais  »  ;  thcfc  pour  a  thcfe.  Le  sens  et  la 
construction  sont  un  peu  forcées.  Aussi  vaudrait-il  mieux  peut- 
être  lire  :  yn  ihc  je  et  traduire  :  tu  oses,  tu  es  audacieux,  dans 
ta  foi. 

V.  2441  :  Dei'  tek  a  hren,  Hère  is  a  fair  tree. 

Le  sens  est:  «  Dieu,  le  bel  arbre!  »  Cette  tournure  {adjectif 
suivi  de  a  et  du  substantif)  a  une  valeur  exclamative.  Elle  est 
connue  en  breton  et  en  gallois  (breton  :  eiir  brao  a  baotr,  eur 
vrac  a  blac'h).  Il  ne  faut  pas  joindre  a  à  tek  et  en  faire  un  super- 
latif, comme  le  montre  la  mutation  de  pren. 

V.  2477  :  ny  vern  ira  vyth  assaye  : 

We  will  try  any  thing. 

ny  vern  répond  à  l'expression  bretonne  ne  vern  ket,  très  usitée 
encore  (cela  n'a  pas  d'importance,  cela  ne  fait  rien),  avec  une 
légère  différence  de  sens  ici.  Le  contexte  indique  qu'il  faut 
traduire  :  «  //  n'y  a  pas  de  mal  à  essayer.  »  Ce  sens  permet 
d'identifier,  au  point  de  vue  de  la  racine,  vern  avec  le  substantif 
bern,  regret,  chagrin.  Norris,  tome  II,  p.  210,  a  comparé  le 
comique  et  le  breton  et  donné  à  peu  près  le  sens. 

V.  2501  :       ;;///;■  a  gas  vye  gène: 

much  trouble  would  be  on  yoii. 

Le  sens  est:  Je  serais  bien  fâché,  je  détesterais  de...  La  même 
tournure  existe  en  gallois.  Cas  est  substantif  et  adjectif,  même 
en  breton  (la  traduction  est  rectifiée  tome  II,  p.  210). 

V.  2517  :  an  combrynsy  war  the  ben  ! 

The  exactness,  on  thy  head. 

Il  faut  lire  ancombrynsy  ;  c'est  l'anglais  ^»r//w^;'rt;/fc,  embarras. 
Le  sens  est  encore  plus  clair,  v.  2542  (v.  Remarques  et  corr.). 

V.  2520:  re  got  0  ;  too  short  it  is. 

0  est  l'imparfait. 

V.  2528  :     ny  yl  an  gyst  yn  y  blas  : 

He  cannot  the  beam  to  its  place. 

Le  sens  est  :  la  poutre  n'ira  pas  à  sa  place.  Pour}'/,  cf.  gallois 
el  (Williams  a  vu  juste,  cette  fois). 

v.  2548:  torn  me  parait  être  plutôt  l'anglais  lurn  que  dorn, 
main. 


2^>2  J.   Lotit. 

V.  2560:        hep  luhctJow,  without  deceit: 

Plutôt:  sans  histoires,  sans  contes  (gall.  cbivedlait). 

V.  2591  :  c;ucr-îhoiir,  traduit  par  lualer-courses,  me  paraît  être 
certainement  un  nom  de  lieu. 

V.  2624:  goUohas,  praise.  Le  sens  est  prière  (v.  Rem.  et 
correct.^. 

V.  2638:  del  vyth,  as...  was;  c'est  le  futur:  comme  sera... 

V.  2649  :         ha  ty  voren  myrgh  hy  hen  : 

and  thou,  jade  girl,  his  bead. 

Le  sens  est:  et  toi,  servante,  tîlle  de  l'autre;  cf.  breton  e  hen 
(v.  Gr.  Celt.,  p.  408). 

V.  2691  :       crog  ro'm  bo  er  an  thcwen. 

Hanging  be  to  me,  by  the  gods. 

Deiven  ou  dywen  =  gallois  dwy-en,  breton  moy.  diùu  gen,  les 
(deux)  mâchoires;  proprement,  les  joues.  Williams  a  traduit 
correctement  par  giUs. 

V.  2669-2670  :  Kyn  fy  mar  pront,  ty  an  pren  : 

Since  thou  art  so  ready  for  the  trec. 

Le  sens  :  quelle  que  fier  que  tu  sois,  tu  l'achèteras,  c'est-à- 
dire  tu  le  paieras  ;  v.  plus  haut. 

Au  lieu  de  pront,  il  faut  sans  doute  lire  proud,  hautaine. 
(Norris,  II,  119,  a  corrigé  ainsi  et  compris  ty  a'n  prcnvyth.^ 

V,  2695-2696.  Le  vers  2695  doit  être  séparé  du  précédent 
par  un  point  et  rattaché  au  suivant  ;  Hethy  a  le  sens  propre  non 
de  stop,  mais  de  se  reposer  (de  hed,  paix,  gall.  hedd^. 

V,  2701  :  vynytha  ny  efyth  coiil. 

Thou  really  never  escape. 

Le  sens  est  :  tu  ne  boiras  jamais  de  bouillon  (compris  par 
Williams  et  corrigé  par  Norris,  II,  119*). 

V.  2756:  grow  yn,  à  lire  en  un  mot  {Collation).  Dans  ses 
notes,  Norris  l'avait  supposé. 

V.  2763  :  awos  henna  nynsus  vry. 

Because  that,  she  was  not  cbcdieni. 

Nynsus  ztj  signifie  :  cela  n'a  pas  d'importance.  Ny  zvrafvry  a 
le  sens  de  je  ne  fais  pas  cas  de...  (P.  C,  2244);  cf.  pan  dra  ny 
vyn  Dew  gui  vry  ahanaf  (O.  M.,  519);  cf.  gallois  et  breton 
bri  (Norris,  II,  p.  119*,  no  matter  for  it). 

V.  2772  :  Chennary.  Le  ms.  porte  Chcnanry  que  M.  Whitley 


fitiidcs  corniijiics.  223 

Stokes  suppose  être  canoury  en  comparant  cbeiiois  (canons)  de 
Beiin.  Mer.,  2812. 

V,  2782  :  dral  ha  dral,  draojcrinnr  and  dra2;2;ino;.  Dans  ses 
notes  du  tome  II,  Norris  a  rectifié  sa  traduction.  Il  a  vu  que 
dral  =  breton  draill  et  que  le  sens  était:  morceau  par  morceau. 

V.  2794  :         rag  ov  keusel  y  the  der: 

For  I  am  conie  back  to  say. 

Le  ms.  porte  y  ibeder;  cf.  2797,  niay  theder'woxûx  the  vlamye. 
Le  vers  2794  signifie  on  est  en  train  de  causer  et  le  vers  2797, 
on  est  en  train  de  te  blâmer  (v.  Rem.  et  corr.  au  mot  der^. 

V.  2807  :      yn  dan  dryys  may  fo  pottyys. 
That  it  may  be  put  accross  it. 

Dryys  est  la  mutation  de  tryys,  forme  plurielle  bien  connue 
de  tros,  trus,  pied  (cf.  bret.  treid^  :  pour  qu'il  soit  mis  sous  les 
pieds  (Williams  a  compris  le  passage:  v.  à  tryys;  Norris  a 
reconnu  l'erreur,  II,  119*). 

V.  2822  :  gode  tbous  re'th  fo,  confusion  be  to  thee. 

Il  faut  probablement  lire  tlxvis  :  «  puisses-tu  avoir  une  bonne 
danse.  » 


B 

Cornish  Dr  amas.  Passio  Domini. 

V.  23  :  mcrcy  yw  stos  the  nep  an  pys  : 

mercy  is  extended  to  whoever  prays  for  it. 

Stos  est  assuré  et  expliqué  par  stons  (cf.  nions,  mos^  :  o\v  stons 
a  fue  crows  a  pren  (R.  D.,  2579).  Williams  y  a  vu  slandiJio;, 
ce  qui  est  impossible.  C'est  l'anglais  stanch,  staunch,  sûr, 
assuré,  ferme,  et  comme  substantif  dans  le  dernier  passage  : 
étançon,  appui. 

V.  25  :  rt  wor;  a  est  le  relatif:  pyiadow...  a  luor  the  ves:  les 
prières  chassent...  (Norris  :  to  put  aiuay). 

V.  30:  yn  ioy  rt  pys:  in  joy,  I  pray.  Pys  est  l'anglais  peace, 
comme  l'a  reconnu  Norris  dans  ses  notes  du  tome  II. 

V.  32  :  ny  vy  colon  predyry,  heart  is  not  to  conceive.  Le  ms. 
porte  y/  (gyl)  qui  donne  un  sens  satisfaisant:  le  cœux  ne  peut . . . 


25  4  ^-  Loth. 

V.  43  :  icrros,  arrogance;  v.  Corrections,  à  Ori^o  mundi,  et 
Rem.  et  corr. 

V.  47  :  mara  icvc<;  \l  dybhy:  If  lie 

désires  to  be  able  to  eat. 

Xorris  ne  comprenait  pas  ieves  =  breton  devcs,  deveus,  il  a.  yl 
semble,  dit  Norris  en  note,  être  wl.  Tome  II,  il  suppose  wul. 
Il  taut  probablement  lire  mvJ,  peut-être  )•///,  désir,  breton 
\oul  :  «  s'il  a  le  désir  de  manger,  » 

V.  62  :  then  cals  meyn-ma,  to  thèse  hard  stones. 

Norris  a  confondu  cals  avec  calys  =  bret.  etgall.  caled.  Cals 
a  le  sens  de  las  :  breton  cals,  tas,  cal^a,  entasser  (c'est  ce  mot 
cals  qui  est  arrivé,  en  breton,  au  sens  de  beaucoup^ 

V.  63  :  wortlruyth,  d'ailleurs  bien  compris,  est  à  corriger  en 
■ivolhvyth. 

V.  66:  hcwncs:  ms.  be\v;/es. 

V.  98  :  the  tros  worth  men  py  slige,  thv  foot  against  stone 
or  stick. 

Il  faut  lire  probablement  pystige,  blesser  douloureusement 
(breton  pistik). 

V.  112:  terrygy,  vanities;  v.  ir6,  ^ologhaspraise;\.  Rem.  et 
corrections. 

V.   173  :  eus;  ms.  cns  (Stokes,  Collât. ^ 

V.  205  :  cnevalles,  animal.  C'est  un  pluriel,  comme  Norris 
l'a  reconnu  dans  ses  notes  du  tome  II. 

V.  286  :  hep  tovl,  without  a  douht  ;  le  sens  est:  sa:is  tromperie. 
Toul,  écrit  aussi  tull,  tewl  =  gall.  tuyll,  bret.  touell. 

V.  318:  hag  a  tevyl,  and  overturn  ;  le  sens  propre  est:  et 
iettera,  lancera  (cf.  gall.  tafliî). 

V.  323-324  :  me  a  grys  y  kemerse 

weth  an  uyl  kyngys  merwel  : 
I  believe  the  vile  man  would  take 
it  yet,  before  it  dies. 

Ce  n'est  sûrement  pas  le  sens,  mais  je  ne  vois  pas  comment 
corriger  ce  passage;  peut-être  zvelban  vyl,  arbre  honteux,  la 
croix  ? 

V.  338  :  pandrok  vo  yn  a-ver-tu  :  what  evilistheret'ni7«y5/Vf. 
Le  ms.  porte  \na  vertu  (Stokes,  Coll.,  what  evil  there  is  in  his 
(thy)  power).  C'est  le  français  w/-///;  d.  Remarques  et  corrections. 


Etudes  cornii^un.  2^5 

V.  543  :    tokcn  thyugh  marny  ih\swe  : 

a  token  to  you  indecd  /  will  shew. 

Mani\  tbxszL'c  signifie  sûrement  :  si  je  ne  montre  (cf.  v.  1968)  ; 
il  semble  qu'il  manque  quelque  chose,  à  moins  que  ce  ne  soit 
une  réponse  au  vers  338. 

V.  345  :  tlien  dor  quyt  lia  safc  inan: 

To  the  ground  quite,  not  a  stoiie  slauding. 

Mcvi  est  pour  yii  mau,  yii  ban,  en  haut  (cf.  Williams). 

V.  348  :  V  vau\  probablement  à  lire  en  un  mot  :  cf.  avaii. 

V.  385  :  ef  ny  wra  lemyn  bostye  : 

He  will  not  boast  now. 

Le  sens  est  :  Il  x\c  fait  que  se  vanter. 

V.  388:  yn  /;')'  dyth  uyih,  in  three  days'  work. 

La  construction  serait  forcée.  Le  ms.  porte  dythivxlh  qui 
signifie  journée  (Stokes,  Coll.^;  cf.  breton  de:(vey. 

V.  452  :  an  basadoiu,  villain  :  ms.  casadow,  haïssable  (Stokes, 
Coll.). 

V.  493  :  del  of  yrvyrys:  as  I  am  invited. 

Norris,  dans  ses  notes  du  tome  II,  a  rétabli  le  sens  à' yrvyrys 
quisigniûe  considéré  et  aussi  déterminé,  ce  qui  est  le  sens  exact  ici. 

V.  550-552:  aiuayl,  tragedy.  Le  sens  est  évangile.  Quant  à 
tavelh  lys,  Norris,  d'après  ses  notes  du  tome  II,  211,  a  compris 
qu'il  fallait  lire  tavethlys  et  l'a  comparé  au  gallois  tafellu,  étendre. 

V.  563  :  a'th  dynyrgbys,  has  sent  for  thee.  Williams  a  traduit 
correctement:  has  greeted  thee.  Dynerghy  est  à  rapprocher  du 
gallois  annerchu. 

V.  592:  Py  siiel,  whatever.  Il  serait  plus  exact  de  traduire: 
combien. 

V.  635  :  y  thylle  dybry,  may  he  go. 

Le  sens  est:  il  pourrait  {yth  ylle  (gylle). 

V.  654  :  pour  duyoïv  hanilos,  v.  la  note  rectificative  de  Norris, 
tome  II,  p.  120*. 

V.  681-682.  La  traduction  et  la  lecture  sont  fautives.  Le 
tout  est  heureusement  corrigé,  tome  II,  211. 

V.  692  :  a  vreder,  speedily.  Williams  a  vu  dans  vreder, 
verder  de  border,  shortness;  a  vreder  signifie  donc  exactement 
d'ici  peu,  en  peu  de  temps. 

V.  696  :  avar  ne  parait  pas  compris;  il  signifie  de  bonne  heure. 


236  J.  Loth. 

V.  698:  Kyns  y  vos  tiiethen  restys: 

Before  it  be  rosted  sofl. 
Williams  traduit  mctbcn  par  full  complète  en  faisant  de  ce  mot 
un  rapprochement  impossible  au  point  de  vue  du  sens  comme 
de  la  forme  avec  le  gallois  amnicuthyn,  dainty.  Norris  a  évi- 
demment traduit,  d'après  le  contexte,  un  peu  au  hasard.  Il 
faut  sans  doute  lire  melhev  et  identifier  ce  mot  avec  le  gallois 
meddf,  mild,  soft,  mollient.  La  voyelle  irrationnelle  de  medA-, 
est  de  règle  en  comique  dans  cette  situation. 

V.  737  :  yskerens,  adversary.  C'est  le  pluriel  à'eskar. 
V.  739  :  neb  us  gynef  ow  tybbry 

ain  cou'yth  yn  surely  : 
who  is  eating  with  me 
of  }n\  Company,  surely. 
Le  ms.  porte  am  tolvyth  (Stokes,  Coll.),  futur  de  tolla  (gall. 
tivxllo),   tromper:   «    Celui  qui  est  avec  moi  mangeant,  me 
trompera  sûrement.  » 

V.  750:  re-nov-thas  (indeed)  est  mal  coupé.  Il  faut  lire  rcn 
ovthas,  par  mon  père  (v.  Williams,  Lex.). 
V.  770  :       mur  varthegyon,  very  wonderful. 
Le  sens  est:  beaucoup  de  choses  étonnantes  ;  c'est  le  pluriel  de 
marthus,  comme  l'a  vu  Williams. 

V.  777  :  yn  moghya  gre,  in  the  highest  degree. 
Comme  l'a  vu  Williams,  c'est  le  français  gre  (v.  Remarques 
et  corrections). 

V.  785  :       myghterneth  war  aga  tus 
a  fe  arlythy  a  yus  : 
Dominion  over  their  people 
Has  been  to  the  lords  upon  ibetn. 
Comme  Norris,  Williams  a  vu  dans  yus  une  forme  de  uch, 
au-dessus  de,   et  dans  a  un  prénom  infixe  :  a-yus,  au-dessus 
d'eux.  C'est  de  tout  point  impossible;  yus  est  l'anglais  use: 
Empire  sur  leurs  gens, 
Ceux  qui  sont  seigneurs,  exercent  (a  yus). 
v.  800  :  a  nyn  syv  nep  a  theppro 

yv  sur. 
He  who  eats  docs  not  follow  ; 
surely  it  is... 


f'.tiuks  comiques.  2^7 

Jésus  demande  qui  est  le  plus  grand,  celui  qui  sert  ou  celui 
qui  mange.  Simon  répond  :  «  ce  n'est  pas  celui  qui  mange, 
sûrement... 

nyn  syv  est  le  breton  ncn  dco. 

V.  854:  of  yrvyrys,  I  am  worth.  Le  sens  est  :  je  suis  déter- 
miné (v.  plus  haut). 

V.  862  :  n\ii  /eues  elboiii  golhy  : 

needs  not  to  désire  washing. 
Ici  encore  Norris  â  pris  jeves  pour  désir  :  «  n'a  pas  besoin 
d'être  lavé.  » 

V.  863  :  saw  y  treys  na  vons  sethys. 

Norris  traduit  seO}ys  par  placed,  ce  qui  est  évidemment  faux. 
Williams  a  lu,  avec  raison,  seghes,  séchés.  Cf.  835-837,  857. 
S'il  n'y  a  pas  de  faute  de  scribe   (M.  Whitley  Stokes  n'en 
signale  pas),  il  y  a  ici  échange  de  //;  et  ch  significatif  pour  la 
prononciation  réelle  des  spirantes  gutturales  et  dentales  internes. 
V.  883-886:       sav  rak  Peder  caradow 
lyes  guyth  me  re  bysys 
na  dreyle  y  gousesow 
awos  ovn  bones  lethys  : 
stand  forth  Peter  dear, 
many  times  I  hâve  prayed, 
That  he  return  not  bis  lies 
For  fear  of  being  killcd. 
L'ensemble  n'est  pas  compris  ;  je  traduis  :  «  mais  (jav  =  sau>) 
pour  le  cher  Pierre  j'ai  prié  à  maintes  reprises  pour  qu'il  ne 
change  pas  ses  convictions  par  crainte  d'être  tué.  » 

cousesow  est  un  pluriel  de  couses  identique  au  breton  caoïidel, 
pensée  (cf.  gallois  ceudod'). 

V.  901  :  the  thyflase,  displease  thce.  Dyflase,  identique  au 
gallois  diflasu  (breton  divla:{a),  a  un  sens  plus  précis  :  être  lassé, 
dégoûté  de.  V3.d]ectiîdyflas  a  \c  sens  très  net  de  honteux,  dégoûtant. 
V.  933.  L'impossible  qammas  se  trouve  être  janimas,  français 
jamais  (Collation)  (passé  en  breton  aussi  sous  la  (orrric  james). 
Norris  a  vu  d'après  sa  traduction  gammas  comme  l'écrit 
M.  Whitley  Stokes  pour  lui  et  traduit  :  may  corne  lo  you. 

V.  954:  uthyk  mur,  very  loud  ;  ulhyk  a  le  sens  plutôt  d'ef- 
frayant, horrible. 


258  J.  Loth. 

V.  963  :  gv,  déserts  ;^T'  signifie  douleur  et  lance  (cf.  gallois 
giuayw,  dans  les  deux  sens). 

V.  970  :  na  asiuonyu  :  wo  do  not  know  ;  plus  exactement  :  de 
sotie  Ljiie  nous  m  reconnaissons  pas. 

V.  977  :  ov  âef  ker,  my  dear  captain. 

Def,  écrit  duf\.  989,  signifie  évidemment  gendre,  hcani-fils, 
gall.  daw  pour  daiuf,  breton  moy.  denjf  {y.  Rem.  et  corr.). 
V.  985-988:  keltyl  yn  geffo  an  bay, 

yn  cacher  wythoute  nay, 

an  fais  profus  : 
When  he  finds  hini  hc  shall  kiss  h'un, 
catching,  without  déniai, 
The  ûilse  prophet. 
Norris  n'a  pas  compris  la  construction,  ni  le  sens  de  kyttyl, 
ni  de  angejfo,  non  plus  que  cacher:  «  aussitôt  qu'il  (Jésus)  aura 
reçu  le  baiser,  qu'on  le  saisisse,  sans  dénégation,  le  faux  pro- 
phète. » 

Kyttyl  =  kyt  +  dcl  (dcl  =  delu'). 
V.  992  :         pan  g\ffy  dalhen  ynno  : 

\vhen  thou  hast  hands  on  him. 
Plus  exactement  :  «  lorsque  tu  auras  prise  sur  lui  (Williams  : 
dalhen,  hold). 

V.  1002  :  an  dan  dava,  under  silence, 

tava  signifie  toucher  (v.  Rem.  et  corr.^. 
V.   1006:       mar  scon  thotho  del y nunx: 

so  soon  as  thou  touchest  him. 
Il  faut  lire  del  ymmy,  de  anime,  baiser,  donner  un  baiser: 
«  aussitôt  que  tu  le  baiseras.  » 

V.  1007:  yn  vryongen;  in  a  circle.  Xorris,  tome  II,  120*,  a 
corrigé  lui-même:  by  the  throai  (briangen,  bryansen). 

V.  1009  :  ma  na  aile  pertheges,  that  be  cannot  endure  it. 
Williams  a  traduit  de  même.  C'est  une  pure  conjecture.  Le 
mot  ne  se  retrouve  plus  que  dans  un  passage  de  R.  D.,  598, 
après  la  résurrection,  les  gardes  se  décident  à  aller  trouver 
Pilate,  non  sans  crainte  : 

mar  a  talleth  pertheges 
ny  a  wra  y  wowheles, 
rak  pup  ol  a  gar  bewe. 


Études  comiques.  259 

Norris  n'a  rien  compris  aux  deux  premiers  vers:  woiuhclcs 
est  yowï  goghcl es  et  identique  au  gallois  gochcl,  éviter. 

Ici  Norris  traduit  le  mot  par  lo  hc  angry !  En  comparant  les 
deux  passages,  on  arrive  à  donner  à  pcrlhcgcs  le  sens  de  s'agiter, 
montrer  de  l'impatience. 

V.  1024:      gotheveiigh  omma  lavur, 

//  behores  you  to  labour  herc. 

Le  sens  est:  «  snpporte:;^ici  fatigue.  » 

V.  1026:  ov  kefyon  ker  colonow,  my  discreet  dear  liearts. 
Kefyon  est  le  pluriel  de  cuf,  aimable,  chéri  (gall.  cit,  cnf, 
breton  moy.  cnff^;  v.  1058,  oiu  cufyon,  mal  traduit  par 
wise. 

V.  1043  :  Jhesu  ov  map  kevariuouth,  offer  my  son  Jésus. 
Williams  a  traduit  correctement  :  direct  thon  et  a  identitié 
kevarwoiith  avec  le  gallois  cyfanuydd,  2"^  pers.  sg.  impér.  de 
cxfanvyddo,  diriger,  guider. 

V.  1050  :  gncJla  ihe  cher  ne  dépend  pas  de  a  erghys  qui  porte 
sur  le  vers  1048.  C'est  une  exclamation  fréquente  :  guella  ov 
cher,  excellente  notre  tenue;  cher  =  ^ngl.  cheere,  countenance, 
behaviour,  temper  (York  Plays,  Gis.). 

V.  1054  :  y  fas  ;  ms.  yn  fas  (Collât.). 

V.  1098:  dygnas,  in  présence;  Williams:  to  oppose.  Dygiias 
signifie  qui  a  mauvaise  nature,  mal  intentionné  (v.  Rem.  et 
corr.y 

V.  1 1 1 3  :  zuhythroii^h  hethen  worthyf  adarre, 

You  seek  this  day  for  me  presently. 

Whythrough  worthyf  signifie  regard e::;jmoi  (cf.  Will,  Le.xi- 
con). 

V.  II 18:  nyn  gevyth  ineugh,  \ve  \\\\\  find  hitn  qitichly.  C'est 
sûrement  un  contresens  :  nyn  gevyth  est  le  futur  à'avoir.  Quant 
à  nieiigh,  son  sens  est  obscur  (v.  Rem.  et  corr.).  Il  se  peut  qu'il 
ait  quelque  chose  à  faire  avec  nio  qui,  dans  Bewn.  Mer.,  2738, 
paraît  signifier  soir;  nio  ha  nieten.  M.  Whitley  Stokes  le  rap- 
proche du  gallois  7niich,  gloom  ;  cependant  le  sens  ne  se  prête 
guère  à  ce  rapprochement. 

V.  II 30:  yn  gueth  a  prys,  in  a  turn  of  time.  Le  ms.  porte 
guetha,  très  mauvais  {Collât.').  Norris  a  vu  la  bonne  lecture 
et  rectifié  sa  traduction  (II,  211). 


240  J.  Lolh. 

V.  1132-1133  :  ha  gans  o\v  dorm  an  guryn 
na  soweiino, 
and  will  my  hands  5quee:;e  him 
That  be  thrive  not. 
Dans  ce  passage,  sowenno  me  parait  dérive  de  la  même  racine 
que  l'irlandais  sôim,  je  tourne,  d'un  verbe  vieux-celtique  soviô 
(cf.  Stokes,  IVortschat:^).  Il  est  possible  que  nous  avons  une 
autre  forme  de  cette  racine  (seij-)  dans  la  glose  d'Orléans; 
cmsiu,  gl.  abilionis. 

V.  1 135  :  warfor,  whereforc.  Le  ms.  a  luarfor  que  M.  W'hitley 
Stokes  explique  avec  raison  par ()/i//;c;-twJ;/t);- est  pouryt>;v/(/o/7/;j. 
V.  1161  :  desevos,  raise  a  doubt.  Dcsevos  a  sans  doute  ici  le 
sens  de  désirer;  cf.  gall.  deisyf,  breton  descvoiit. 
V.   1180  :         na  allô  dyauk  dreival: 

That  he  may  7iot  lift  them  up. 
Norris  a  mal  lu,  il  faut  dyank;  de  plus,  il  a  vu  dans  drewal 
le  verbe  drehevel.  Le  ms.  a  dyank  dre  wall  que  M.  Stokes  traduit 
avec  raison  par  cscape  thro'  evil. 

V.  1 197  :  ma  kertho  ganu  y  cam, 

Thet  his  legs  shall  go  bent. 
La  construction  s'oppose  clairement  à  cette  traduction.  Le 
sens  est;  «  de  telle  façon  qu'il  marche  rondement  »  (mot  à 
moi,  rude,  son  pas). 

V.  1200:       an  harlot  re  ihellos  bram: 

The  fellow  is  somewhat  rude, 
Norris  ajoute  en  note  :  The  version  is  not  littéral.  En  effet,  le 
sens  est  :  le  coquin  a  lâché  un  pet  ! 

V.  1224  :  y  thesaf  o\v  clamderc,  I  am  benumbed.  Norris  a 
corrigé  lui-même  (tome  II,  120*)  :  I  ^.m  going  to  Joint . 

V.  1226  :  lavasos.  Norris  a  raison  de  traduire  par  l'infinitif, 
contre  Williams.  Ces  infinitifs  en  -os  (cf.  desevos,  breton  dese- 
voiii)  répondent  aux  infinitifs  bretons  en  -ont. 

V.  1228:  ha  mur  tue  re  thu  am  ros:  and  if  thou  grant  my 
request.  Norris  a  reconnu  qu'il  s'était  trompé  pour  am  ros  et  a 
supposé  avec  hésitation  que  le  sens  pourrait  être  :  By  the  God 
li'ho  made  me,  ce  qui  est  certain;  cf.  v.  2265.  Le  sens  est:  «  et 
s'il  vient,  par  Dieu  qui  m'a  fait ...  » 
v.   1244  :  worth  an  cth,  to  the  hearth. 


^^tihici  coifiiijues.  2.\\ 

Williams  a  raison  de  traduire  :  to  ihc  blast  ;  cf.  bret.  ea:(^,  at'-. 

V.  1275  :  nyn  sw  h'iiiiii\ii  vyleny  : 

Thcrc  is  iiot  villainy. 

Le  sens  est  :  ce  n'est  que  vilenie  (de  frapper  ainsi,  pour  avoir 
dit  la  vérité). 

V.  1293  :  na  venta  'k.iiiinien  tryle  : 

That  thou  wilt  not  turn  thy  ivay. 

Camiiien  a  le  sens  de  en  aucune  façon  (any  way);  il  a  le  sens 
du  français  pas  (v.  Rem.  et  corr.y 

V.  1338  :  rt»  gevan  the  lies.  C'est  le  diable  (an  devan). 

V.  1368  :  dywen,  the  back,  les  mâchoires;  v.  plus  haut. 

v.  1378:  daffole,  to  mock.  C'est  le  français  deffoler,  meur- 
trir, outrager  {Rem.  et  corr.). 

v.  14 13  :  y  lyv,  bis  form;  lyv  =  gall.  lliiu,  bret.  Hou  et 
signifie  couleur. 

V.  1424:  anfugyk,  vicked.  Le  sens  propre  est  malheureux 
{Rem.  et  corr.). 

V.  1460:  nyrof  brani:  Icare  not  a  crumb. 

Williams,  qui  fait  assaut  de  pudibonderie  avec  Norris,  tra- 
duit :  I  will  not  give  the  liftlest  value.  Ils  ont  reculé  devant 
l'expression  :  «  je  ne  donnerai  pas  un  pet  !  » 

V.  1501  :  er  y  an/us,  for  his  luickedness;  anfus  signifie  mau- 
vaise fortune  =  gall.  anffaïud  (jfaïud  =  fatum). 

V.  13 15  :  me  as  deghes  wlr  an  huer, 

I  kave  it  on  the  floor. 

Williams  a,  contre  toute  vraisemblance,  traduit  broughts.  Le 
sens  est  :  «  Je  les  jette  par  terre.  » 

Immédiatement  après  le  vers,  on  lit  :  hic  projiciet  monetam 
in  terram.  L'infinitif  est  dehesy,  O.  M.,  2703  {Rem.  et  corr.). 
En  bas  vannetais,  on  se  sert  d'un  verbe  qui  semble  de  même 
racine  dms  le  même  sens  :  jete:(-les  lui,  dachet  è  getô.  Il  est 
possible,  mais  peu  vraisemblable  à  cause  du  comique,  que  ce 
soit  le  verbe  des  autres  dialectes,  darc'haoui,  frapper,  quoique 
par  suite  de  la  prononciation  du  groupe  rc'h,  dans  ce  dialecte, 
les  deux  verbes  aient  pu  être  confondus.  L'infinitif  de  ce  verbe. 
jeter  violemment,  est  dac'hen. 

v.  1^62:  hag  a  gui;  je  suppose  qu'il  faut  lire  zcul  pour 
l'anglais  zvill. 

Revue  Celtique,  XXVI.  16 


242  •/.  Loth. 

V.  1620:  Cflul;  V.  plus  haut,  remarques  h  O.   M.,  2701. 
V.  1677-1680:  n}'  vcnnaf  pcl  ym-brcysc 
rag  nynsyv  an  vaner-vas 
the  voy  denvyth  nvm  gorse 
kyn  facyen  mur  renothas  : 
I  will  nor  longer  judge 
For  ihe  custom  is  not  good 
To  send  any  more  men  to  me 
Though  much  the  flishion,  by  the  Father. 
A  tout  point  de  vue  ynibreyse  ne  peut  signifier  juger;  n\m 
gorse  ne  se  prête  en  rien  à  la  traduction  très  fantaisiste  de  Norris  ; 
the  voy  non  plus;  ynibreyse  paraît  identique  au  gallois  ymbrydio, 
to  observe  season,  to  flist. 

Dans  les  York  Plays  (éd.  Touliiiiii  Siiuth\  en  pareille  situa- 
tion, Hérode  se  £iit  apporter  du  vin  et  à  manger. 

Kyn  facyen,  comme  l'a  vu  Norris  (tome  II,  120*),  signifie 
quoique  nous  prétendions  ou  plutôt  que  je  prétendais;  cf.  v.  2065 . 
Je  traduis  :  «  Je  ne  veux  pas  jeûner  longtemps,  car  ce  n'est 
pas  une  bonne  habitude;  personne  ne  me  respecterait  plus, 
quoique  je  puisse  prétendre,  par  mon  père.  »  Gorse  est  le  con- 
ditionnel de  gorthe. 

V.  1724:  lyes  trefetb  yn  clewys  : 

many  tiines  I  heard  him. 
Cela  paraît  être  le  sens.  Mais  trefetb  soulève  des  difficultés. 
Si  le/=  V  est  sincère,  ce  ne  peut  être  que  le  pluriel  de  tref, 
habitation,  ville  =  gallois  trefydd.  Mais  il  y  a  quelques  diffi- 
cultés de  construction,  car  on  serait  obligé  de  traduire  :  «  beau- 
coup de  villes  l'ont  entendu.  »  On  attendrait  an  au  lieu  de  yn, 
et  de  plus,  le  prétérit  3''  pers.  sg,  ordinaire  est  cleiuas. 
.  D'autre  part,  dans  un  autre  passage  de  O.  M.,  799,  on  a 
treveth  avec  le  sens  manifeste  de  fois  :  tresse  trcveth,  une  troi- 
sième fois. 

Il  me  paraît  sûr  qu'on  est  pour  trefetb  en  présence  d'une  faute 
de  scribe  occasionnée  par  treuetb;  u  de  trcuclb  devant  avoir  dans 
l'original  antérieur  à  ce  manuscrit  la  valeur  lu.  Le  scribe  ayant 
lu  V  aura  transcrit  ce  son  dans  trefetb  par /qui,  interne,  a 
souvent  la  valeur  v. 

Il  faut  dans  les  deux  exemples  lire  trezvelb  et  y  voir  un  com- 


Études  œrn'ujues.  245 

posé  tro-weih,  =  *lro-weith,  composé  comme  uniueth,  une  fois, 
d\'lhw\'lh,  un  jour,   breton  de^ve:;^:  trewcth,  un  tour,  une  fois. 

V.  1778:  nvn  S3'v  Jemyn  un  boba  : 

He  i$  not  noiu  a  booby. 

Le  sens  est  :  «  ce  ncsi  qu'un  fou.  » 

V.  1 781- 1783  :  Yn  tokyn  y  vos  goky 
ha  myns  a  geusys  foly 
ma  lia  vcath  y  avou'c. 
In  token  of  his  being  a  fool, 
And  ail  lie  has  said  folly, 
That  may  nol  be,  I  avoiv. 

Il  est  clair  C[\\  avowe ,  qui  a  trois  syllabes,  est  un  infinitif 
dépendant  de  vealh  ;  il  est  clair,  en  outre,  que  vcalh,  dans  le 
sens  d'être,  ne  peut  rien  donner  ici.  Feath  est,  non  pas  le  verbe 
substantif,  mais  un  verbe  tout  différent  signalé  par  moi  en 
comique  pour  la  première  fois  dans  mes  Rem.  et  corrections  (au 
mot  bcdhaf^  et  identique  au  gallois  beiddio,  oser,  avoir  l'audace 
de.  Le  sens  est  :  «  à  tel  point  qu'il  n'ose  l'avouer.  » 

V.   1791  :  sur  dyeth,  v.  Rem.  et  corr. 

V.  1793  :  me  an  vossaiu:  I  will  keep  my  promise.  Norris  sup- 
pose anbos  saw,  ce  qui  est  de  tout  point  impossible. 

Le  mot  apparaît  dans  un  seul  autre  passage  de  Cr.  of  the 
luorld  :  tha  vose,  envoyer.  Williams  y  a  vu  une  mutation  de  *mose 
qu'il  identifie  fiussement  avec  le  gallois  niudo.  La  graphie tw^^m' 
après  an  prouve  clairement  que  le  mot  commence  réellement 
par  V.  C'est  probablement  un  emprunt  et  sans  doute  une  forme 
parente  au  vease  cité  par  Pryce  :  hence  we  hâve  ow  western 
term  to  vease  away;  cf.  2ing\o-s:iXon  f y san,  f y sian,  to  drive 
away  de  fûs^. 

V.  18 18:  wor  tyzueth.  Le  ms.  porte  luo  tyiueth,  r  étant  écrasé 
(écrit  aussi  woteweth). 

V.  1845  :  dalasias,  requital.  J'ai  prouvé  {Rem.  et  corr.,  à 
dalasias)  qu'on  est  en  présence  d'une  fliute  de  scribe  et  qu'il 
faut  lire  del  afias,  comme  il  l'a  affirmé. 

V.  1870  :  ardak ;  v.  Rem.  et  corr. 


I.  Dans  la  région  du  Dcvon,  Cornwall  et  Somerset,  /  initial  anglais 
se  prononçait  i'. 


244  •'•  ^otli. 

V.  1887  :  ^^iifyt  y  lurennyc  prcst  yn  tyn  : 

Takc  carc  that  tvc  act  vcry  sharply. 

Le  sens  est:  «  veille  à  Je  serrer.  Gzvrennye  se  retrouve 
V.  1132  et  là,  Norris  l'a  traduit  par  st]iiee:^e.  Williams  le  dit 
emprunté  à  l'anglais  sans  indiquer  la  forme  anglaise  Qo 
wringT).  Il  est  possible  que  par  suite  d'une  erreur  de  muta- 
tion qui  est  loin  d'être  sans  exemple,  urcnnye,  gwryn  soient 
des  formes  d'un  verbe  identique  au  breton  groiina,  vannet. 
gronnein,  avec  le  sens  <X envelopper ,  cmpaqueler,  emmaillotier  (v. 
Rcw.  et  corr.y 

V.  1895  :  Ke  a  profelb  co\v}th  whek. 

Go,  o  prophet,  sweet  companion. 

On  eût  eu,  si  le  sens  était  exact,  prafes  ou  profos,  ou  profys 
(Voc.  corn,  profuit).  Profeth  doit  être  le  fut.  2*^  pers.  du  verbe 
provi,  prouver:  «  va  et  tu  prouveras  que  tu  es  un  bon  com- 
pagnon »  ;  ou  encore  on  peut  fliire  porter  profeth  sur  gylwel 
mercy:  tu  essaieras  de  demander  merci. 

V,  1918:  brcsul,  judgment;  c'est  le  breton  bre:{el,  guerre. 

V.  1967:  dyspyt  the  vyrgh  Thedaiiia:  daughter  Thedama.  Le 
ms.  porte  ihe  dama  qui  signifie  clairement  ta  mère,  comme  le 
dit  M.  Whitley  Stokes  {Collât.).  Dama  est  le  français  dame 
avec  le  sens  de  tiière,  comme  syra,  en  comique  moderne,  du 
français  sire,  avec  également  le  sens  de  père.  Le  passage  n'a  pas 
été  compris  par  Norris  :  In  spite  of  thy  daughter  Thedama, 
indeed  I  will  warn  him  very  soon.  Le  sens  est  :  «  honte 
à  la  fille  de  ta  mcre  (à  toi)  si  je  ne  l'avertis  lui  tout  de 
suite.    » 

v.  2002  :  Guyr  a  leversys  certan 

Thym  ath  ganow  the  honan 

Py  gans  ken  re  yv  dyssys. 

Truly  hast  thou  spoken  certainly 

To  me  of  thy  own  mouth 

or  by  other  persons  art  thon  instructed  ? 

Norris  a  lu  dyskys,  ce  qui  est  vraisemblable.  La  traduction 
du  dernier  vers  n'est  pas  littérale  :  «  ou  cela  est-il  appris  (à  toi) 
par  d'autres  ?  »  Si  dyssys  était  certain,  il  faudrait  y  ^oir  le 
yesseys  de  Bewn.  Mer.,  2162,  2747,  4272,  4279,  participe  du 
verbe  yeys,  confesser,  représentant  l'anglo-saxon  gesed,  confessé 


/^///(/('^  corni(jiics.  245 

(Stokcs,  Glossar}').  La  giMphic  </v-  peut  avoir  Li  iDcinc  valeur 
que  V-. 

Pour  ce  passage,  d.  la  Passion  d'Arnoul  Greban  ;  v.  2r.|  |6: 
Est-ce  de  toy  que  tu  le  dis  ou  d'autres  te  l'ont  dit  de  nioy; 
pour  je,  dj  =  cf.  (///  ji'vcs,  an  s^'cfylh.  Le  sens  est  :  «  ce  qui  est 
reconnu,  confessé  par  d'autres.  » 

V.  2048  :  ragas  ho  ///(•///  :  may  ciirses  be  to  ye  ! 

tncid  =  gallois  tiicj],  honte;  cf.  meule,  Bcivn.  Mer.,  11 66; 
meul  est  aussi  écrit  uicaiil. 

v.  2080:  the  li'cl,  to  see;  le  sens  est:  d'anlant  mieux;  cf. 
tbe  voy. 

V.  2084  :  (V  V  ïoev,  on  the  lips  ;  traduction  de  tout  point 
impossible  (Williams  a  vu,  avec  raison  dans  ivev  une  mutation 
de  geiu  et  traduit:  to  bis  grief  (lutv  est  pour  lueiii); 

V.  2 104-2 105  :  ty  cl  wor  giiel  breiiiinyn  bras, 
dyllo  menough  mes  ath  tyn. 
Thou  art  far  better  fitted 
To  do  any  otber  dirty  luork. 

Pour  dyllo,  v.  Rem.  et  corr.  Bremmyn  est  le  plur.  de  hram, 
pet;  dyllo  menough  aib  lyn  :  emitte  fréquentes  (crepitus)  e 
tuis  natibus.  tyn  =  gallois  iin. 

V.  211 1  :  ny  wra  bom  y  worlene: 

Blows  will  not  quell  him. 

Il  est  probable  que  gorlene  a  été  fait  sur  *gor-leii  (htcii),  entiè- 
rement plein,  et  que  le  mot  signifie  le  rassasier  coinplèlement  (le 
remplir  entièrement). 

V.  2102  :  the  thew  lagas  a  dre  dro  : 

Round  about  thy  eyes. 

Si  le  texte  est  exact,  dre  est  pour  tre,  y  pers.  sg.  d'un  verbe 
tiré  de  Iro,  tour;  cf.  gallois  iry,  également  3"  pers.  du  sg.  :  «  tes 
yeux  tourneront  tout  autour.  » 

V.  2124:  afo,  let  him  be.  Le  sens  est:  qui  soit  (the  vyghtern 
a  vo...). 

V.  2137  :  cys;  le  ms.  a  eys.  M.  Whitley  Stokes  y  voit  is,  plus 
bas.  Sans  parler  de  l'orthographe,  il  me  semble  qu'on  obtient 
un  meilleur  sens  en  y  voyant  un  participe  comique  régulier 
correspondant  au  participe  moyen  breton  aet,  allé,  auj.  eat,  et. 

v.   2159:  îben  fo  est  compris,  mais/o  n'a  rien  à  faire  avec 


24^  J.  Lot  h. 

jordd,  comme  l'ont  suppose  Xoiris  et  \\'illiams:  c'est  le  gallois 
^0,  fuite  =  j'tS(t- 

V.  2138  :  ccn,  skin.  Le  ms.  a  Icu,  pull  (Whitlcv  Stokes,  Coll.). 
V,  2196  :  cainmcn,  injustly.  Ici  encore  le  sens  est  pas,  pas  du 
tout. 

V.  2244:  my  ny  ivraf  vry,  for  this  I  will  nol  obcy.  Le  sens 
est:  je  ne  fais  pas  cas  (v.  plus  haut);  cf.  2249. 

V.  2262  :   arfcîh  est  bien  traduit  par  ]}irc,  quoi  qu'en  dise 
Williams  (v.  Rem.  et  corr.  à  ce  mot). 
V.  2265  :         me  a  fyn  re  thii  am  vos: 

I  will  give  thee  my  promise. 
Norris,  tome  II,  120*,  a  proposé,  ce  qui  est  exact  :  «  By  the 
God  who  made  me.  » 

V.  2266  :  carios,  cast.  Le  ms.  a  capios  que  M.  W'hitley  Stokes 
explique  par  prison  (emprunté  à  l'arrêt  de  capias  ad  saîisfacicn- 
duni). 

V.  2282  :         Kcrghy  the  gy  mar  mynnyth  : 

Go  home  //"  thou  wilt. 
Il  fiiut  lire  hrgh  y,  va  les  chercher;  the  gy  =  gall.  tydi,  toi- 
même  :  «  Va  les  chercher  toi-même,  si  tu  veux.  »  Pour  kcrgh, 
cf.  gallois  cyrchu,  breton  kerched. 
V.  2286  :  Tebel  servont  a  lever, 
mar  serf  ef  had  y  vesîer 
ke  the  honon  ha  gura  guel: 
a  wicked  servant  says 
If  he  is  a  servant,  bad  is  his  niaster; 
Go  thyself  I  and  do  better. 
Le  serviteur  a  envoyé  promener  son  maître  le  geôlier  et  lui 
a  dit  d'aller  chercher  lui-même  les  prisonniers.  Le  geôlier  fliit 
la  réflexion  philosophique  suivante  :  «  Un  mauvais  serviteur 
dit  quand  il  sert  mal  son  maître  :  «  va  toi-même  et  fais  mieux.  » 
v.  2288:  Pan  fy  ef,  If  he  be  so.  Il  est  plus  probable  que  c'est 
la  3^  pers.  sg.  d'un  verbe  analogue  au  gallois ^o/_,  fuir;  cf.  try: 
«  quand  il  fuira.   »  On  pourrait  aussi  supposer  la  tournure 
personnelle:  «  quand  tu  l'auras,  le  tiendras.  » 
V.  2314:  the  worre  gy  thenfo: 

put  thee  io  the  wall. 
Norris,  comme  Williams,  contre  toute  vraisemblance,  ont 


f'tiiiirs  cornii]iirs.  247 

vu  d.ms  /()  le  mot  fos,  talus,  mur  (et.  pour  le  sens,  le  breton 
cIctiO.  C'est  le  gallois  ^(':  «  te  mettre  en  fuite.  »  Cf.  v.  2317, 
f\t',  tu  ire. 

V.  2326:     hag  a  wra  theugh  p:nnoiu  coiii^h  : 
and  will  bc labour  }■()///•  heads. 
■   Le  sens  est  :  «  et  je  vous  ferai  des  lêtcs  rouges.  »  Comme  l'a 
vu  Williams,  coiigh  est  le  gallois  coch,  rouge. 

V.  2351  :  fil,  chain.  Fii,  écrit  fitu  et  vu,  est  le  français  vue 
(v.  Rem.  et  correct. \ 

V.  2397-98:   thotho  y  coth,  by  my  chai, 
kyn  nagonse  bos  marow 
To  him  is  due,  by  my  jaw, 
Thouf^h  he  deny,  to  be  put  to  deatli. 
Il  faut  évidemment  lire  kyu  na  gouse  et  traduire  :  «  Il  mérite, 
par  ma  mâchoire,  quoiqu'il  n'ait  parlé,  de  mourir.  » 

V.  2406  :  crygyans  ren,  hclicïwe  give.  C'est  le  présent  second. 
i""^  pers.  sg.  :  «  je  donnerais  créance.  » 
V.  2415-18:  yma  marth  thym  ahanas 
ty  a  aswon  an  scryptor 
Ty  the  vennas  sowthanas 

lemmyn  yn  mes  a  pup  for: 
There  is  to  me  wonder  of  thee; 

Thou  knowest  the  scripture, 
That  thou  shouldst  luish  salan 
Now  out  of  every  path. 
Il  est  évident  que  soiuthanas  n'a  rien  à  faire  avec  Salanas. 
C'est  une  forme  du  même  verbe  que  le  breton  saouzani  et 
une  variante  du  participe  saïuthenys,  qu'expliquent  ici  les  besoins 
de  la  rime;  cf.  mylyg^'j-,  meylegf?.^,  malig^/j.  Il  est  probable  qu'il 
faut  lire  au  lieu  de  vennas,  vonas,  être.  Le  sens  est  clair  avec  de 
simples  changements  de  ponctuation  : 
Je  suis  étonné  de  toi  : 
Toi  qui  connais  l'Lcriture, 
Toi  devenir  ainsi  entraîné  (par  surprise) 
Hors  de  toute  voie  ! 
v.  2434  :  den  nag  yw  cahlys:  a  man 

Who  is  not  Iried. 
Ce  n'est  pas  un  participe  passé,  comme  le  montre  l'absence 


248  J.  I.oth. 

d'infection,  mais  un  adjcctit  identique  au  breton  cahliis,  cou- 
pable, prciniil  à  la  critique. 

V.  2445  :  y  ye\iiivis  iixnsiis  o^vylhi' 

na  vo  marow  yn  tor-me  : 
one  cannot  préserve  his  life 
That  he  be  not  put  to  death  now. 
Le  Docteur  dit  que  Jésus  s'est  vante  de  rebâtir  le  temple  en 
trois  jours,  mais  qu'il  ne  le  fera  pas  et  il  en  donne  cette  raison  : 
«  Pour  sa  vie,  il  n'y  a  pas  de  salut,  (il  est  impossible)  qu'il  ne 
meurt  pas,  cette  fois.  » 

V.  2457-59:   nep  an  latho,  dev  goef, 

the  den  vyth  ny  wruk  trespys 
myschef  a  goth  tyn  ha  cref  : 
Who  kills  him,  u'O  coiiic  to  hiin  ! 

To  man  he  has  done  no  trespass. 
Mischief  will  fall  sharp  and  strong. 
Dev  ne  peut  signifier  wo  corne.  C'est  une  exclamation  :  Dieu  ! 
malheur  à  lui!  Norris  a  également  eu  tort  de  couper  la  phrase 
après  le  vers  2457  et  le  vers  2458.  Le  sens  est:  «  Quiconque 
le  tuera,  Dieu  !  malheur  à  lui  !  lui  qui  n'a  foit  d'injustice  à 
personne,  malheur  serré  et  violent  tombera  sur  lui  (ou  :  // 
mérite  malheur  \  a  goth  pour  a  woth). 

V.  2500  :  fl!  ivel  theugh,  which  is  seen  ;  le  sens  est  :  devant  vos 
yeux  (en  vue  à  vous). 

V.  25 12  :  pup  goth  ol  ha  lyth,  ail  my 

neck  and  hack. 
Williams  a  bien  traduit  :  every  vein  and  liinb  ;,goth  est  la  forme 
régulière  correspondant  au   gallois  gzcyth;  cf.   breton  goa:iiet 
(vannetais  gwehiat);  lyth  est  l'anglais  lith,  joint,  limb. 
V.  25 II  :  Del  esofov  tyene;  as  I  luas  panting. 
esof  signifie  je  suis.  Williams  a  vu  dans  tyene,  dyene  =  di  -\- 
ene,  âme:  ont  ofhrealh.  Il  se  pourrait  qu'il  y  eût  quelque  chose 
de  vrai  dans  cette  supposition,  mais  la  construction  avec  ov 
montre  qu'il  s'agit  d'un  verbe.  Quant  à  dyene  qui  doit  être 
pour  un  plus  ancien  *di-eni,  il  est  possible  que  -eni  soit  un 
dérivé  de  an,  racine  de  a)iadl  =  *anâ-tlâ,  de  encf  =  anà-mii 
(cf.  plur.  bret.  anaffon  =  *a)iâ-nion-es);  dxene  signifierait  e'tre 
essoufflé. 


Étihles  comiques.  249 

V.  2541:  iiitir  tCH'u  :  lis  nnirtisen  ;  cï.  vannctais  iiiarleicii  et 
tnarlrt\en . 

V.  2553  :  V  li'ltlh  est  bien  tr.Kluit  par//  /.v  propcr  (mieux:  il 
est  juste,  méritoire).  Ce  verbe  n'a  rien  à  voir,  à  mon  avis, 
avec  le  gallois  d\Jcd,  dylit  et  le  breton  dlcout.  C'est  une  forme 
impersonnelle  identique  au  breton  dcUe:;^,  giûlo'is  dy II ydd  ;  dclle:( 
est  l'infinitif  de  dcllit,  mérite,  mériter  (sur  ce  verbe,  voir  mes 
Remarques  au.  Dict.  de  Silvan  Evans,  Archiv,  I. 

V.  2562:  irus pren:  sad  tree.  Le  ms.  ^ontlrusprencn  un  seul 
mot;  M.  Whitley  Stokes  a  raison,  je  crois,  de  comprendre:  a 
transverse  tiinber,  a  rafter. 

V.  2588:       /y  a  ynny,  thou  shalt  go  on  it. 

Le  sens  est  :  //(  presseras.  Williams  a  eu  tort  de  faire  deux 
mots  ditférents  de  ce  terme;  hep  ynny  ne  signifie  pas  sans  refus, 
mais  sans  qu'on  nie  presse,  de  nioi-niénie. 

V.  2593:  Kueih,  shames.  Le  sens  exact  est:  cbiii^rin,  regret 
(bret.  keu:(j  gall.  caïudd). 

V.  2606:    a  vap,  ihe  giiefh  mm  lathas  : 

oh  son,  //;}'  shame  hath  killed  me. 

Norris  a  traduit  comme  si  the  giielb  pouvait  être  dy  veth, 
feth  =  meth,  honte,  ce  qui  est  impossible.  Gueth  est  le  mot  qui 
se  trouve  dans  yn  wetb,  aussi  (breton  eve^)  ;  c'est  le  gallois 
gwedd,  aspect,  forme. 

Le  sens  est  (c'est  Marie  rencontrant  son  fils  portant  sa  croix 
qui  parle):  Hélas,  ô-fils,  ton  aspect  m'a  tuée. 

v.  2617  :  Jelhxs,  fatigued.  Le  sens  est  plus  fort  :  abattu,  vaincu 
(breton  fae:ia). 

V.  2640  :  wàiurengh  drem,  dit  Jésus  portant  la  croix  aux  filles 
de  Jérusalem.  Le  sens  paraît  bien  être  lament,  comme  l'a  tra- 
duit Norris,  mais  drem  ni  trem  ne  sont  connus  dans  ce  sens. 
Le  mot  aurait-il  quelque  chose  de  commun  avec  le  breton 
terni,  ahan,  dans  Grég.  de  Rostr.,  ter  mal,  ahaner.  En  bas  van- 
netais,  tcrmal  a  le  sens  de  se  plaindre  par  douleur,  comme  quel- 
qu'un qui  ahane. 

V.  2650:  er  hones  ne  donne  aucun  sens  satisfiiisant. 

V.  2676  :  my  ny  allaf  rum  leaute 

gui  kenter  thywy  bylhyth. 

Le  contexte  montre  que  bythyth,  que  Norris  ne  traduit  pas, 


2^0  J.  Lotli. 

signifie  nuiiiilenunl  ou  jniiiais.  Deux  autres  passages  donnent 
vylhelb  iwcc  le  même  sens  (O.  M.,  loir,  1612). 

Il  est  possible  qu'il  faille  lire  bytelh  =  byl  ou  b\th -\-  deth; 
cf.  breton  vete{,  aujourd'hui,  ou  plutôt  le  basvannetais  beté, 
arrivé  au  sens  de  longtemps. 

V.  2689  :  Ottensy  a  luel  theugh  : 

Look  at  them,  to  be  seen  by  yoii  ail. 
Je  traduis:  «  Les  voici  tous  sous  vos  yeux  (à  votre  vue  à 
vous).  » 

v.  2716  :  zchylh  luar  gant,  vyngeance  yth  glas, 
ny  dryk  gryghonen  yn  fok  : 
Bloiu  alhwart,  vengeance  on  thy  maw, 
There  remains  not  a  spark  in  the  forge. 
Whyth  ivar  gain  signifie  souffle  avec  mesure,  au  pas  ;  cf.  P.  C, 
2735  :  Gwask  war  gam  ha  compys,  frappe  avec  mesure  et  droit. 
Le  mot  vient  de  cam,  pas,  et  non  eam,  courbe,  de  travers. 
Le  contexte,  dans  les  deux  passages,  ne  laisse  pas  le  moindre 
doute. 

v.  2722  :  gans  mur  a  rach,  with  much  care.  Rach  est  le  français 
(et  l'anglais)  rage,  comme  suffirait  à  le  montrer  le  contexte 
(v.  vers  2717:  ny  drxk...).  Au  veis  suivant:  a  iiel  ft;/- signifie 
non  pas  pour  le  mieux,  mais  mieux. 
V.  2765  :  hag  onan  a  nel  pylb  fol 

guyskyns  kenter  scon  ynny  : 
and  one,  ivilb  ivhat  strenglb  be  can, 
Let  him  drive  a  nail  in  it  at  once. 
Le   ms.   porte  avel  ;  l'expression  avel  pylb  fol  se  retrouve, 
Pascon,  str.  182,  2.  dans  les  mêmes  circonstances.  Cela  ne  peut 
guère  signifier  que  comme  un  fou. 

V.  2780:    yn  dyspyt  ibe  vap  ibe  vam: 

In  spite  of  thy  son  and  thy  mother. 
Le  sens  est  :  «  en  dépit  du  fils  de  ta  mère  (de  toi). 
V.  2840  :  me  a  wra  gans  bones  mal  : 

I  will  u'itb  good  will. 
Norris  (notes,  tome  II,  213)  reconnaît  lui-même  que  sa 
traduction  nîérite  peu  de  créance.  Si  le  texte  est  sûr  et  que 
bones  soit  l'infinitif  du  verbe  substantif,  le  sens  est  :  «  Je  le  ferai, 
car  il  est  temps.  »  Cf.  plus  haut,  er  bones. 


P.tiidrs  corni(]ucî.  2  s  i 

V.  2852:  gcseugh  y  thc  thysplcvyas  : 

lieave  tlicm  to  slagi^cr. 
Si  d\splci'\as  est  exact,  c'est  probablement  uw  verbe  composé 
de  dis  H-  plevyas,  déplumer,  se  déplumer  (cf.  gallois  di-blufio)  ; 
le  mot  est  ironique.  Autrement,  il  foudrait  songer  à  dyspleytyc, 
qui  ici  ne  donnerait  pas  un  sens  satisEiisant. 

V.  2847  :  leiilel  pren,  to  throw  dice.  C'est  tirer  au  sort,  mot 
à  mot  jeter  bois  ;  v.  mon  article  sur  le  sort  chc::^  les  Germains  et 
les  Celtes,  Revue  Celt.,  1895,  p.  313. 

V.  2853  :  a  bew\  2855,  aspew;  on  a  affaire  évidemment  au 
même  verbe  que  le  pian  gallois  et  le  piaou  breton,  comme 
Norris  a  fini  par  le  supposer  (II,  p.  288). 
V.  2894-95  :   ha  saw  ny  gynes  yn  weth 

nan  beyn  mar  hager  thyweth  : 
and  save  us  with  thee  also 
That  thc  pain  nia\  not  end  so  cruelly. 
Norris  n'a  pas  compris  la  construction  du  pseudo-verbe  avoir 
avec  un  suffixe  personnel,  fait  que  je  remarque  aussi  sporadi- 
quement en  breton. 

«  Sauve-nous  aussi  avec  toi, 
One  nous  n'ayons  pas  si  laide  fin.  » 
V,  2911:  dogba  geyth,  mid-day. 

Williams  a  traduit  avec  raison  evening,aftcrnoon.  Le  mot  est 
identique  au  gallois  diwedydd  (v.  Rem.  et  corr.). 
v.  2925-27:  benen  a  welte  the  flogh 

myl  luyth  dyghtys  âges  brogh 

gans  nep  milgi. 
Woman,  seeest  thou  thy  son  ? 
A  thousand  times  your  amis  bave  borne  him 
with  tenderness. 
C'est  un  tissu  d'erreurs;  brogh  est  le  gallois  et  breton  broch, 
blaireau  ;  mylgy  est  le  gallois  milgi,  lévrier;  wyth,  var.  welh  pour 
gicyth  =:  gallois  givaeth,  breton  giva:;:^  (vannet.  gwec'h).  Je  tra- 
duis: «  Femme,  vois-tu  (voici)  ton  fils  traité  mille  fois  pire 
qu'un  blaireau  par  un  lévrier.  » 

V.  2935  :  map  Dev  a  ver  tu  :  son  of  God  in  every  way.  Lisez  : 
a  vertu  (Coll.),  le  fils  du  Dieu  de  vertu  (pouvoir).  Norris 
avait,  en  note,  soupçonné  a  vertu,  of  virtue. 


2^2  J.   Lotll. 

V.  2969  :  a  fc  uc  dcii  drok  V  ^(^uas. 

Norris  a  traduit  v  ,0-//^^  par  his  fellow.  Or,  le  ms.  povie  i^nias 
(cf.  dyf^iias)  ;  M.  Wliitlc}'   Stokes  a   traduit  en  conséquence 
(Collai.):  if  lie  wcre  a  man  o(  cvil  habit. 
V.  2975  :  Ef  an  geve  cirok  zvyras: 

He  tinds  it  an  evil  nialler. 
Comme  l'a  vu  Williams,  gwyras  =  gall.  gwirod,  boisson  : 
«  Il  a  eu  mauvaise  boisson.  » 

V.  2982  :  Kyns  ty  a  wre  vicystry  ihyn  : 
Lemmyn  an  grous  dyyskyn  : 
Rather  should  it  thou  do  a  wonder  for  us: 
Now  corne  down  from  the  cross. 
Je  traduis:  «  Auparavant  tu  fltisais  montre  de  ta  puissance  à 
nous  (tu  fliisais  le  maître);  maintenant  descends  de  la  croix  »  ; 
lure  est  plutôt  ici  l'imparfait  de  l'indicatif. 

V.  3002:  y  drege,  to  bear  it.  Le  ms.  a  ydrcge,  repentir, 
regrets  (Stokes,  Collât.). 

V.  3015-17  :  Longin  vient  de  transpercer  le  cœur  de  Jésus: 
Benêt  sewys  syre  Longvs 
Syns  Jovyn  whek  re'th  caro 
Hemma  y  v  pyth  a  ihyiiys  : 
Gallas  lemmyn  lour  ganso. 
A  blessing  follow  thee,  sir  Longinus, 

Sweet  saint  Jove  love  thee: 
That  is  luljal  I  choose 
Thou  art  now  very  able  in  it. 
Norris  a  vu  avec  raison  dans  benêt,  beneih ;  cf.  O.  M.,  19 17  : 
banne! h  sywes,   boteler.  Le  troisième  et  le  quatrième  vers  ne 
sont  pas  compris  :  «  Ceci  est  une  chose  de  choix  (un  coup  de 
maître);  elle  est  allée  (la  lance)  complètement  avec  lui,  c'est- 
à-dire  elle  est  entrée  tout  entière  en  lui. 

En  bas  vannetais  on  dit  couramment  de  quelqu'un  qui  a  tout 
mangé  ou  dévoré  :  oeyd  e  tout  geid,  il  est  allé  en  entier  avec  lui. 
L'expression  est  devenue  un  idiotisme  français  dans  certains 
petits  centres  où  on  parle  français  et  breton.  On  dit  à  Gué- 
mené-sur-Scorff  dans  ce  sens  :  «  //  est  allé  tout  avec  lui  (il 
a  tout  pris);  toute  la  nie  va  avec  eux  (ils  occupent  toute  la 
rue).  » 


^.t'idfs  comiques.  25  5 

V.  3047:  /;/(7v  tys^h'ii,  will  wincc  (v.  pour  ce  verbe,  Rem.  et 
corr.). 

V.  3036  :  ha galw\,  anJ  c.iU.  Il  taut  lire  :  galw  \,  appelle-les. 

V.  3059:  (/  chy,  from  the  house. 

C'est  le  contraire  :  a  chy  ou  a  gy  signifie  dedans  (dans  la 
maison);  il  taut  le  joindre  à  then  darasow  du  vers  suivant 
(within  the  doors). 

V.  3091  :      du  a  s\v  emskemunys  :  black 
they  shall  be  accursed. 

Je  traduis:  «  Dieu!  comme  ils  sont  maudits  (ceux  qui  ont 
ordonné  de  le  tuer).  Pour  ces  formes  asos,  assyiu,  etc.,  v.  Gr. 

Celi^  549- 

V.  3  1 1 1  :  iiob,  noble  ;  ms.  nov  =  now  (Coll.). 

V.  3  121  :       the  ati  drow  nans  0  marow  : 

I  report  io  ihee  noiv,  be  is  dead. 

nans  0  maraw  signifie  sûrement  :  déjà//  était  mort.  Mais  que 
signifie  the  an  drow  ?  Il  est  sûr  que  la  traduction  de  Norris  est 
de  la  plus  complète  fantaisie.  Il  me  paraît  très  probable,  si  on 
réfléchit  à  la  spirante  de  the,  qu'on  est  en  présence  d'un  sub- 
stantif androîv.  Ce  substantif  androw  doit  être  notre  breton 
vannetais  anderv,  après-midi,  qui  serait  andero,  ailleurs.  Le 
comique  androiu  a  été  précédé  par  andreiv  =  anderv:  -au  non 
accentué  donne  -oiv. 

V.  3 182  :  yssyv.  Les  formes  de  ce  genre,  comme  assyv,  assos, 
ont  un  caractère  exclamatif  que  Norris  n'a  pas  compris. 

V.  3183  :       bos  the  cori  ker  golyys: 

Thy  dear  body  to  be  watched. 

Golyys  est  le  participe  de  golye,  blesser;  goly,  blessure  (cf. 
gall.  gweli,  breton  goiili). 

V.  3237:  eus  pop,  go  ye  oU;  ms.  ens  pup,  let  every  one  go 
(Stokes,  Collât.). 

v.  3242:  cler;  ms.  clor  (expliqué  plus  haut,  O.  M.). 

c 

Resurr-.  Doniini. 
v.  16  :  gyllys  of,  lost  I  am.  Norris  traduit  comme  s'il  y  avait 


2  54  •^-  ^otli. 

heUys,  perdu.  Gyllys  est  le  participe  d'un  verbe  dont  on  trouve 
surtout  le  \x\rlïn  gallûs,  alla. 

^'-  73'5  •         y"^  pryson  mos  ny  ircynyu, 
a^an  bew  kvn  kcntrc\u\u 

ol  agan  kyc : 
To  go  to  prison  ivc  lormcni  iwl 
our  lives,  though  we  shoiild  pierce 
ail  our  flesh. 
Treynyn  doit  être  le  français  Iraîner. 

Dans  les  exemples  de  ce  verbe,  le  sens  est:  perdre  du  temps 
à,  hésiter.  Kyntreynyn  est  dérivé  de  contron,  vers  ;  William  Ta 
traduit  par:  though  we  may  rot  our  flesh.  Je  traduis:  «  aller 
en  prison  nous  n'hésiterons  pas,  quand  même  nous  gâterions 
notre  vie,  toute  notre  chair.  » 

V.  79  :  res  bo  tneavl,  curses  to  thee  !  Voir  plus  haut,  à  P.  nieul 
(gai.  niejî^,  honte. 

V.  87:  a  iht'v  aso  zvhy  gockx  ;  o  you  tiuo  are  fools.   Le  sens 
est  :  «  Dieu,  que  vous  êtes  bêtes  !  » 
V.  90  :  na  fo  dont  a  treghury  : 

That  there  be  no  doubt  of  iheir  staying. 
Treghury  est  une  mauvaise  graphie  pour  trechury,  treachery  : 
«  pour  qu'il  n'y  ait  pas  crainte  de  tricherie.  »  Il  est  évident  que 
treghury  n'a  rien  à  fliire  avec  tr\ge,  demeurer,  rester. 

v.  109:  barthesek,  valiant.  Barihesek  =^  niarthesek,  de  )ndrlhus 
et  signifie  merveilleux. 

V.  112:  ny  dal  thys,  h  behoves  thce  not  ;  plus  exactement  : 
//  ne  te  sert  pas  de  (breton  :  71e  dal  kel  tid). 

V.  128:  hnuethan,  fiends,  doit  être  un  nom  propre, 
v.  135-6:       alemma  bys  may  thello 
suel  a  then  nef: 
Hence,  until  he  enter, 
going  up  to  the  heaven, 
Lesensest:  «jusqu'à  ce  que  aille  d'ici  quiconque  ira  au  ciel.  » 
V.  137:  caugeon,  dirty;  c'est  le  français  cochon. 
y.  184:  yn  ur-na  cafus  gynef 

re  me  a  vyn. 
In  that  hour  take  with  me 
thetn  I  will. 


Études  comiques.  25  ^ 

Re  signifie  qiichjiics-inis,  un  certain  nombre. 

V.  199:  hiicus,  blood  ;  lis.  kneiis,  chair. 

V.  275  :  agy  the  civhe  an  gtvth 

yn  paradys  ty  a  set  : 
îuithin  the  ci'ening  ot  thc  day 
In  paradise  thou  shalt  stand. 

Norris  compare  eiube  avec  le  gallois  ecbw,  cchivydd. 

Echw  est  douteux  mais  non  cchivydd,  cf.  bret.  cchoa:;^,  bas- 
vannet.  àhivç. 

V.  331-2:       cres  y^  a  hos  dcn  a  allos 
y  vones  thvn. 
midst  of  the  \vall  God  has  bcen  able 
to  come  to  us. 

Le  ms.  a  cresys,  j'ai  cru  (Stokes,  Coll.'). 

Reste  û  hos  qui  est  peut-être  une  huite  de  scribe:  «  J'ai  cru 
que  Dieu  de  puissance  il  est  pour  nous  ()-  vos,  son  être,  lui 
être).  » 

V.  363  :  tus  l'en,  trusty  men.  Le  sens  de  ven  =  lucn  est  bien 
établi,  il  signifie  fort  (y.  Will.,  Lexicon). 

V.  380  :  nan  laddro  doit  être  rattaché  au  vers  précédent  :  a  de 
façon  qu'on  ne  le  vole  pas.  » 

V.  388:  may  ro'n  niayle  war  an  dor. 

That  shall  wrap  him  to  the  earth. 

Norris  a  traduit  le  sens  assez  exactement. 

Mais  ro  est  une  difficulté:  il  faut  lire  probablement  ma\  ra'n 
\)0\xr  viay  iura(f)n  niayle  (mot  à  mot:  pour  que  ]c  fasse  l'eni- 
maillotter)  ;  fasse  est  verbe  auxiliaire. 

V.  392  :  clor,  fieree  ;  toujours  mal  traduit  :  v.  plus  haut,  O.M. 

V.  402  :  gans  dyaha,  with  securily. 

C'est  le  sens  d'après  le  contexte,  mais  il  est  impossible, 
comme  l'a  fliit  Williams,  de  décomposer  ce  mot  en  d\>  -\-  aha, 
aha  =  gall.  echiv,  echwydd,  repos.  Le  dy-  est  sans  doute  ici  di- 
privatif;  d'autre  part,  régulièrement  alja  ne  peut  répondre  au 
gallois  echivydd  ;  aha  paraît  avoir  signilié  crainte  et  repré- 
senter l'anglais  moyen  aghe,  anglo-sax.  eâga,  crainte  {Rem.  et 
corr.). 

V.  409:  war  y  torn  pup  y  thxfras  y  gowyth,  in  his  turn 
evcry  one  protecting  his  companion.  Il  faut  préférer  ici  la  leçon 


2^6  J.  loih. 

du  ms.   B:  a  ihyffras,  gall.  dijfrjd,  hrci.  difrcd,  et  traduire: 
«  chacun  à  son  tour  protestera  son  compagnon.  » 
V.  425  :  rak  luen  os  a  IjKJicldcr 

hag  a  elles  kekeffrys  : 
For  thou  art  fuU  of  grcahicss 
and  of  power  likenesse. 
Il  est  évident  que  hiinehkr  doit  être  lu  hiivcJdcr  et  signifie 
hiimilité,  douceur  (voc.  corn.  huveJ,  humilis):  «  car  tu  es  plein 
d'humilité  et  de  puissance  en  même  temps.  » 

V.  469  :  an  Jvu,  the  form.  C'est  le  français  vue;  v.  Ron.  cl  corr. 
V.  474:  nak  na  ly  gy  yn  a  wher. 

That  thou  be  not  in  sorrow. 
C'est  le  sens,  mais  pour  le  justifier,  il  fluit  lire  rak  au  lieu 
de  nak  et  aiuher  en  un  seul  mot  au  lieu  de  a  wher. 
V.  509-10:     Ty  ihe  vynnes  thym  danfon 
thum  confortye  ihe  vap  ras  : 
That  he  luonld  sent  thee  to  me 
To  comfort  me,  thou  son  of  grâce. 
C'est  forcer  le  sens.  La  Vierge  s'adresse  au  Père;  elle  remer- 
cie en  s'adressant  à  lui  :    je  te  remercie  «   toi  pour  m'avoir 
envoyé  pour  me  réconforter  ton  fils  de  grâce  ». 
V.  5 15  :  gans  can  ha  mur  a  eleth  : 

with  a  buiidred  and  more  of  angels. 
Il  est  clair  que  can  signifie  chant. 
V,  523  :  pos  re  iculseugh  agas  clun  : 

heavily  bave  ye  darkened  yotir  sensé. 
Norris  n'a  pas  compris  clun  qu'il  déclare  un  mot  inconnu, 
et  qui  est  le  gallois  et  breton  clun,  hanche,  fesse:  «  vous  avez 
jeté  (à  terre)  lourdement  vos  fesses.  Norris  (p.  214)  a  comparé 
le  breton  clun,  mais  sans  corriger  sa  traduction. 

v.  539  :  yn  nep  bos  tewl  :  in  some  bush,  hole.  Teici  signifie 
sombre  :  dans  quelque  buisson  sombre. 

V.  592  :  nagafelh  nws.  Ici  encore,  felh  est  pour /wf  d'un  verbe 
identique  au  gallois  beiddio,  oser:  «  et  qui  osera  aller.  » 

V.  599  :  ywoiuheles,  lie  to  him.  Le  sens  est  :  V  éviter  \  wowheles 
est  la  forme  même  de  gogheles  =  gallois  gochel. 

V.  604:  desefsan,  we  wished.  Il  fout  traduire:  nous  aurions 
désiré. 


ÈtUiirs  corniquci.  257 

V.  615  :  a  tbii  ii;ocf 

will  become  misérable. 
Le  sens  est:  «  ô  Dieu,  malheur  à  lui.  » 
V.  639:  an  Jarasow  agaii  naiu: 

our  nine  doors. 
Il  faut  lire  :  aga  naiv:  «  les  portes  toutes  les  neuf  »  (breton  : 
0  11  ao). 

V.  683  :  mar  a  luclh  ha  dasserhy  : 

Il  he  coines  and  rises  ; 
C'est  le  passé  :  s'il  lui  est  arrivé  de  ressusciter  (cette  tournure 
est  fréquente  en  breton). 

V.  696  :  ciitbiiia  nam  gas.  «  This  sorrow  does  nol  Icave  me. 
Le  sens  est  :  si  bien  que  le  regret  ne  me  quitte  pas.  »  Lisez  : 
ciu'th  ma  nam  gas;  cf.  P.  C,  1725  :  ma  na  yl. 

V.  710:  re  zvclla,  see.  Le  sens  est:  «  puisse  (le  seigneur) 
améliorer.  » 

V.  715  :  yn  feu,  at  once.  Le  sens  est:  fortement,  courageuse- 
ment. 

V.  725  :  ny  won  vyth  pur  yn  guelaf  :  I  know  not  indeed  if  I 
shall  see  iiim.  Pur  signifie  quand  (breton  peur')  :  «  Je  ne  sais 
pas  du  tout  quand  je  le  verrai.  » 
V.  759:  Pan  prydyryf  ay  passon 

nynsa  ioy  vyth  ym  colon  : 
when  I  think  of  his  passion 
There  is  not  any  jo}'  in  my  heart. 
La  forme  prydyryf  est  un  subjonctif;  nynsa  signifie  ne  va  pas, 
n'ira  pas  (plutôt  le  futur  ici). 

V.  769:  may  ben  nepilh  aswonfas  : 

that  something  we  may  be  knoiuing. 
C'est  à  peu  près  le  sens,  mais  Norris  n'a  pas  sans  doute  com- 
pris la  construction  de  may  ben,  irrégulière  dans  le  sens  d'avoir 
avec  la  flexion  personnelle;  cf.  Gr.  Celt-,  p.  548  :  ut  habeamus 
aliquid  cognoscere. 

V.  788  :  an  corf  nan  gefes  vyth  par  : 

The  body  (none  is  found  equal  to  him). 
nan  gefes  =  breton    nan  deveus:   «    le  corps   qui    n'a  pas 
d'égal.  » 

V.  850:  wryth,  sorrow:  inexact:  v.  Rem.  etcorr. 

Revue  Celdquc,  XXVi.  17 


25S  J.  Lot  h. 

V.  885  :  han  Ycthcwon  gans  ncrth  pup  ur 

y  ge  kerhyn  : 
and  the  Jcws  with  violence  always 
arc  roiiiul  aboiit  them. 
Norris  a  vu  dans  yge  le  verbe  subst.  usy,  ngy,  est.  C'est  ici 
impossible.   Yge  est  pour  y  ga,  cf.  v.  1058:  y  ges  colon,  dans 
vos  cœurs.  Le  sens  est  :  «  et  les  Juifs  avec  violence,  toujours, 
autour  d'eux.  »  Il  faudrait  régulièrement  y  ga  herhyn. 
v,  910:  ha  me  an  pref  kyn  kcscar: 

and  I  will  prove  it,  ibough  poor. 
Kescar  signifie  se  séparer  (cf.  Will.,  Lexicoii). 
V.  913-14:     ha  gynef  y  tanfonas 

y  te  theugh  pare  veugh  luar, 
aud  by  me  he  sent 
I  swear  to  ye,  as  ye  may  be  aware. 
Le  ms.  porte  paue  et  non  pare,  à  corriger,  sans  doute,  comme 
l'a  supposé  M.  Whitley  Stokes,  en  pane,  y  te  n'est  pas  compris  : 
«  et  par  moi  il  vous  a  envoyé  (dire)  qu'il  viendrait  vers  vous 
quand  vous  ne  serez  pas  sur  vos  gardes.  »  Pane  est  pour^^n  na. 
v.  925-7:       ufereth  fol  yv  nan  gas 

lemmyn  mos  the  tharyvas 

tra  na  wra  les. 
Foolish  iâieness  it  is  not  to  leave  it 
But  to  go  10  assert 

a  thing  of  no  benefit. 
Le  sens  est:  «  Les  choses  frivoles,  fou  est  qui  ne  les  laisse 
pas  mais  qui  au  contraire  va  raconter  une  chose  qui  ne  fait 
aucun  bien.  » 

V.  973  :  py  ytho  fol,  \vho  are  fools. 

ytho  ne  peut  avoir  ce  sens.  Il  faut  probablement  lire  :  py 
ythos  fol,  ou  tu  es  fou. 

V.  990:  canimen,  crookedly;  v.  plus  haut. 
V.  996  :  Ny  a  gam  dip  thou  swearest  wrougly. 
Le  mot  est  composé  de  cain  -\-  un  verbe  identique  au  gallois 
tybied,  présumer:  me  a  dyp,  R.  D.,  2508.  Le  sens  est  donc: 
«  ta  te  trompes  (tu  penses  de  travers).  » 
V.  1035  :  kerth:  lisez  keth  ;  ibid. 
gortljciuyth,  will  rcmain.  Le  sens  est:  enfin  (v.  Rem.  et  corr.). 


^Jndcs  corniqucî.  2  5  9 

V.  II 70:  czi'lh  ynncclhc,  pining.  Le  sens  est  douteux,  comme 
l'origine.  Williams  rapproche  yiiiwctbe  du  gallois  ymhwedd, 
to  beseech  earnestly.  En  comique,  on  eût  eu  dans  ce  cas,  vrai- 
semblablement, ymhwdd.  Je  le  rapprochais  plutôt  du  gallois 
ytmvcitbb,  fermenter,  se  travailler. 

V.  II 80:  dvi^cs  signifie  fermé  et  non  ouvert  comme  l'a  cru 
Norris  (cf.  R.  D.  1534  ;  v.  Stokes,  Glossary). 
V.  1195  :         by  n\  ij^éiisy  ken  ys  wyr  : 

Thon  never  sayest  other  than  the  true. 
Le  sens  est  clair  :  «  Jamais  //  ;/(-  disait  que  le  vrai.  »  Geusy 
pour  cettsy  est  la  2"  pers.  du  prés,  second,  de  l'ind. 
V.  1201  :         Jhcsu  asse  yllyn  ny  : 

Jesu,  permit  that  \ve  may. 
La  construction  s'oppose  à  cette  interprétation  ;  asse  aussi 
bien  que  yJIyn  ne  s'y  prêtent  pas.  Il  est  possible  que  asse  soit 
l'anglais  essay  (trys.),  Bewn.  Mer.  assy  3325. 

Le  sens  serait  :  «  Jésus  !  nous  pourrions  essayer  »,  mais  ceci  rap- 
pelle la  constructionj^^c /m/ du  vers  1565.  Le  sens  estprobable- 
ment:  «  comme  nous  pourrions  bien!  ».  Voir  plus  bas,  v.  1565. 
V.  1232  :         tus  ow  cous  mur  a  barth  bras: 

People  speaking  in  great  part, 
bartb  ou  marlb  signifie  prodige  (cf.  bartbusek  et  maribuselî)  : 
«  des  gens  parlant  beaucoup  d'un  grand  miracle.  » 

V.  1249:  loslvan:  ms.  loscvan  ;  conjecturé  par  Norris  qui 
a  correctement  traduit  par  burning. 

V.  1286:        pytb  yv  teulys  genough  \vy 
bos  erbyn  nos  : 
what  is  purposed  by  you 
To  be  against  night  ? 
Le  sens  est  :  «  oii  vous  proposez-vous  d'être  vers  la  nuit  ?  » 
Pyth  yv  est  à  décomposer  en  py  tb  yv.  Les  compagnons  de 
Jésus,  v.  1294-96,  lui  répondent  qu'ils  se  dirigent  vers  Emmaus. 
V.   1306-8:     yma  thymmo  cosvyth  da 
mur  a  ioy  sur  yn-torma 

a'th  tyryvas  : 
There  is  o  me  a  good  companion 
much  of  joy  merely  at  this  timc, 
He  will  sbevj  thee. 


26o  J.  Lotli. 

a'ih  lyryvas  signifie  clairement  :  de  la  déclaration.  Je  traduis  : 
«  J'ai  beaucoup  de  joie,  bon  compagnon,  cette  fois,  de  ta  décla- 
ration. » 

V.  1327:         Ese  (ioiir  bas  ponvos  bras: 

There  was  ivater  ?  and  great  trouble. 

Il  est  clair  que  cionr  n'a  pas  le  sens  d'eau  ici.  Williams  en  a 
fait  un  substantif  identique  au  gallois  -dawr  (cf.  nyin  dticr  = 
nyin  daiu)-)  et  le  traduit  par  caie  ;  mais  jamais,  dans  ce  cas  on 
n'eût  eu  l'orthographe  âoiir.  Dans  Beun.  Mer.,  doiir  a  le  sens 
de  avec  ardeur  (Stokes,  Gloss.y 

Ce  serait,  d'après  M.  Whitley  Stokes,  un  mot  iden- 
•tique  au  gallois  dewr,  vaillant,  ce  qui  paraît  plausible  à  tout 
point  de  vue  pour  les  passages  de  Bciuu.  ;  phonétiquement 
dour  est  bien  comique,  d'autant  plus  que  le  gallois  dcwr 
n'avait  jamais  autrefois  qu'une  syllabe.  Ici,  le  sens  paraît  diffé- 
rent :  do  -t-  lucr,  chagrin  ?  Cf.  teiul,  obscur,  pour  tewel.  Peut- 
être  est-on  en  présence  de  l'anglais  dialectal  dour  (v.  Reui.  et 
corr.y 

V.  1350  :  dévoues,  nurtured  ;  c'est  le  verbe  ve)iir.  Le  sens  est  : 
«  malheur  à  lui,  un  jour  viendra,  d'être  sorti  du  sein  d'une 
femme  !  » 

V.  1360:  deges,  open.  C'est  le  contraire  :  yÎTw^'. 

V.   1365  :         ellas  ny  yl  dasserghy 
sur  war  uep  ovs  : 
alas  !  (Jésus)  can  not  rise  again 
surely,  on  any  account. 

Norris  a  traduit  comme  s'il  y  avait  nep  coi'S,  ce  qui  est  arbi- 
traire et  invraisemblable,  cous  rimant  justement  dans  cette 
strophe  avec  ovs. 

J'avais  pensé  d'abord  qu'on  était  en  présence  d'un  mot 
identique  au  gallois  aws,  challenge,  défiance,  emprunté  au 
français.  Mais  l'anglais  dialectal  (Wright,  Eugl.  Dial.  Dict.)  a 
un  mot  oiuse  qui,  évidemment,  est  ici  représenté  :  owse,  any 
thing;  at  ail,  in  any  luay  (war  nep  oi's). 

v.  1370:  dyiuysyk,  undoubting. 

Williams  a  traduit  plus  justement  par  carnest,  devout,  mais 
s'est  trompé  en  comparant  ce  mot  au  gallois  dyhcwydus,  devout. 
Le  mot  gallois  identique  est  dkvyd,  zélé,  dévoué. 


h^tiides  comiques.  26  i 

V.  139 1  :  marth  yv  gMicf  na  tbiics  iiictb,  It  is  a  wonder  to 
me,  shainc  cornes  iiot. 

Le  sens  est:  «  je  suis  étonne  que  //^  ii' aies  pas  boiiU'.  »  //a 
//j/^'j-  est  à  décomposer  en  na'lb  iics  (gui  n'est  pas  à  loi);  cf. 
breton  ^7'-  eus,  na\  eus. 

V.  141 6:  gucthe,  destroy.  Le  sens  évident,  comme  l'a  vu 
Williams,  est:  rendre  pire;  cf.  gûXo'is  givaetbu. 

V.  1427  :  abas,  unceasing  ;  c'est  le  gallois  acbas  (=  ad  -\- 
cas-),  très  haïssable. 

V.  1429  :  tbc  gesky,  to  jest  !  Williams  n'a  rien  compris  non 
plus  à  ce  mot  qu'il  traduit  par  to  jesl,lo  jeer  et  quisignifie/);-(?wt'r 
d'arguments,  de  demandes  (y.  Rem.  et  corr.). 

V.  1497:         the  plussyons  a  luelougb  wby: 
the  sores  wbkb  you  saw. 

Il  faut  lire  avec  AL  Whitley  Stokes  (Coll.)  avel  ougb  luby 
et  traduire  :  «  à  des  gens  de  rebut  comme  vous.  » 

V.  15 12:         ow  leverel  an  netboiu: 
Telling  the  news. 

Il  est  clair  que  an  netbow  ne  peut  avoir  ce  sens.  Il  faut  lire 
en  un  seul  mot  annetboiu  pour  annolboiu  =  gall.  annoetb,  sot 
(le  contraire  de  doelb),  sottises.  On  pourrait  songer  au  gallois 
anoctb,  joyau,  objet  extraordinaire,  sans  les  deux  11  du  cor- 
nique. 

V.  1521  :  cutbygyk,  ashamed.  C'est  le  breton  keuieudic,  qui  a 
des  regrets.  Il  est  vraiment  prodigieux  que  Williams  ait  pu 
comparer  le  comique  cuetb  au  gallois  cbwitb  !  Il  avait  caïudd  sous 
la  main. 

V.  1525  :  an  er  bras,  the  great  défiance. 

Il  est  fort  possible  que  ce  soit  simplement  le  français  air: 
les  grands  airs. 

V.  1565:         a  thev  ysse  fiief  goky  : 

O  God,  I  -A-as  indeed  a  fool. 

Le  sens  est:  «  ô  Dieu  que  j'ai  été  sot!  »  Il  fluidrait  lire: 
yssefuef;  c'est  une  construction  analogue  à  asscvya,  conime  il 
serait  (Beivn.  Mer.,  6685). 

V.   1643  :        guel  be  ny  yllyth  thymmo  : 

Tbou  canst  nol  sheiu  bim  to  me. 

Le  ms.  aguelbe  (Coll.)  :  «  tu  ne  peux  me  guérir.  »  Cf.  gallois 


202  J.  Lot  h. 

gwellhau  (B  a  geJhee).  La  construction  comique  est  iden- 
tique à  la  construction  bretonne  du  verbe  ozccUaat  :  givcUaat 
da  :  gueliaat  da  un  /r  (Grég.  de  Rostr.  -a  guérir).  C'est  encore  la 
construction  usuelle.  Le  sens  est  également  identique.  Ici,  la 
réponse  est  métaphorique:  «  tu  ne  peux  me  tirer  d'embarras.  » 

V.  1645  :  rc'ii  danfonas,  bas  sent  me.  Le  ms.  a  rc'n  danfonas, 
nous  a  envoyés  (Stokes,  Collai.'). 

V.  1656:  an  dyallas,  mocked  him  (v.  Rcni.  cl  corr.). 

V.  1691:  dcl  ylh  coscaf,  as  I  tell  thee  :  plus  exactement: 
comme  je  t'y  exhorte.  C'est  l'indic.  prés,  du  verbe  cesky\  v. 
plus  haut.  Pour  le  sens,  cf.  v.  irl.  inchosig,  significat. 

v.  1725  :         yv  thymmo  vy  mur  a  barlh. 
Is  much  of  lahie  to  me. 

barlh  est  identique  à  iiiarlh:  «  c'est  fort  étonnant  pour  moi  ». 
Le  ms.  a  régulièrement  :  mur  a  varlh. 

V.  175 1  :  nag  eus  Dev.  ms.  nag  eus  (Stokes,  Collai.):  eus  = 
breton  eus. 

V.  1762:  vengeans  hageugh:  vengeance  over  yc;  traduction 
certainement  finisse.  On  ne  peut  songer  à  corriger  en  :  ven- 
geans a  geugh,  vengeance  vous  aurez,  trouverez,  à  cause  du 
verbe  suivant  :  de  plus,  ceugh  ne  se  trouve  guère  à  ma  connais- 
sance que  chez  Lhwyd  qui  a  dû  le  prendre  au  gallois.  Il  faut 
donc  décomposer:  hag  eug  ;  eugb  est  sans  doute  un  substantif, 
mais  quel  est  son  sens  précis  ?  La  rime  étant  souvent  pour 
l'œil  en  comique,  il  est  possible  que  eugb  représente  le  gallois 
aiuch,  pointe,  et  par  métaphore,  en  comique,  douleur;  cf.  ^7/, 
lance  et  douleur. 

V.  1768:  ulh,  loud;  le  sens  est  horrible,  effrayant. 

v.  1790:     bys  omma  ny  an  dora 
worthyn  ny  sef. 
unlil  lue  bring  him  hère 
lo  si  and  before  us. 

Le  sens  est:  «  Jusqu'ici  nous  l'amènerons:  il  ne  pourra 
tenir  (résister)  contre  nous.  » 

^^-  1795  •         y^"^  spit  ^^^s  "^-'^P  Thelhanui: 

In  spite  of  ihy  son  Thedama  : 
Le  sens  est:   «  en  dépit  du  fils  de  la  mère  »;  cf.  P.  D., 
1967.  Le  ms.  porte  the  thama. 


Études  comiques,  26] 

V.  1797:         gcncLigh  why  nios  ny  drynyaf  : 
To  go  with  y  ou  /  do  not  grieve. 

uy  ^/•v;/V(7/signitic  je  ne  i rainerai  pas,  je  n  hésiterai  pas  (v.  Rem. 
et  corr.  à  dreynyii). 

V.  183  s  :         r-i  nyl  ihe  zueyth  na  îhc  sitl: 

nor  one  hold  ih:e  nor  look  al  ihee. 

C'est  un  contresens  complet  et  bizarre.  Le  sens  est  clair  : 
«  ni  un  jour  ouvrier  ni  le  dimanche.  »  Williams  lui-même  a 
bien  compris. 

V.  1855  :         nyn  gefes  cowytb  yn  wlas: 

/  bave  not  found  bis  fellow  in  the  country. 

nyngefcs  =  breton  nen  deveus  :  «  Il  n'a  pas  son  pareil  dans  le 
pays.  » 

V.  1876:         niay  butb-lbabo  ow  colon: 

That  my  heart  inay  be  exaîted. 

Norris  et  Williams,  contre  toute  vraisemblance,  ont  vu  dans 
huththaho,  un  verbe  identique  au  gallois  chiuyddo,  s'enfler.  Le 
verbe  correspondant  est  en  çornique  botbfy  (cf.  bret.  moy. 
coiie:^vyff).  La  forme  comme  le  sens  ne  se  prêtent  pas  à  cette 
comparaison.  Hutbtbaho  (un  des  deux  //;  est  de  trop  ;  leg.  huth- 
bao)  est  à  rapprocher  de  bul(b)yc,  tranquille,  hneib  (rimant  avec 
cueth,  breton  /cr//~).  C'est  le  conjonctif  d'un  verbe  signifiant 
s'apaiser,  se  tranquilliser \  v.  R.  D.,  4853  :  biitbys,  tranquillisé. 
Cf.  gallois  haïudd  ;  c'est  le  degré  à  de  la  racine  sed  :  bedd,  paix, 
corn,  bueib  =  *sàd-  :  cf.  v.  irl.  consadu,  compono  (v.  Rein,  et 
corr.  à  biityk). 

V.  1881  :  yn  agas  soth,  in  your  suite. 

J'avais  pensé  à  identifier  sotb  au  gallois  siuydd,  office,  juri- 
diction :  «  dans  votre  service  »,  mais  ailleurs  le  sens  de  traces 
est  manifeste,  c'est  l'anglo-saxon  siuae'S,  même  sens. 

v.  1886  :  yn  y  gever,  in  his  affair:  «  envers  lui.  » 

V.  1922:         an  bous-ma  bep  gory  : 

that  robe,  withoitt  prier. 

C'est  la  robe  de  Jésus  :  «  celle  robe,  sans  couture.  »  Cf.  breton 
groui,  gri;  grouiat,  coudre  {yanm^Vàis  gouriat)  griat.  On  a  eu 
probablement  tort  de  séparer  ces  mots  du  gallois  gwnïo.  On  a 
VU  dans  gwn-  un  affaiblissement  de  cou-,  ce  qui  est  de  tout  point 
impossible  ;  cou-  eût  donné  cyn,  gyn.  Il  n'y  a  pas  d'ailleurs  le 


264  J.  Loih. 

moindre  cou-  lîi-dedans.  givui  ne  compte  que  pour  une  syllabe 
et  remonte  sûrement  à  un  vieux  celtique  vu'i  (ou  vr'i-). 
V,  1923  :        why  yv  a  thy  gre 
an  bous 
/()  \our  Jiking  îs 
The  robe. 
a  thy  grc  doit  se  lire  en  un  mot;  iJjxgrc  est  pour  ibxi^rcu: 
gallois  crc  et  crefde  creii,  crcfii,  demander  avec  instance  :  «  c'est 
toi  qui  demande  instamment  la  robe».  Cf.  Rcni.  cl  corr.h  gre. 
V.  1957-8  :     me  a  vyn  cawys  an  povs 
Kyn  fy  mar  pylb. 
I  will  hâve  the  robe 
Though  il  bc  cvcr  so. 
kyn  fy  doit  signifier  :  quoi  que  lu  sois.  De  plus,  mar  pylh  n'est 
pas  traduit.  Il  est  évident  que  pylh  est  un  adjectif.  Pilate  s'in- 
génie à  refuser  à  l'empereur  la  robe  du  Christ  qui  le  défend 
contre  la  mort,  sous  prétexte  qu'elle  ne  vaut  rien.  L'empereur 
répond  :  «  Je  veux  avoir  la  robe,  quoique  tu  sois  si  regardant, 
si  avare  (ou  si  fin).  »  Pylh  doit  être  le  breton  p/'-,  vannetais 
pich,  économe  avec  une  légère  idée  d'avarice. 
V.  2012  :        par  man  geffo  mar  a  pyn  : 

That  much  pain  niay  calch  hiin. 
C'est  le  sens,  quoique  la  construction  ne  soit  pas  comprise 
(^si  bien  qu'il  ail  beaucoup  de  douleur).  Ce  que  je  veux  relever, 
c'est  le  sens  particulier  de  par  ma. 
Il  est  plus  net  v.  2241  : 

par  ma  allo  oiu  colon 
guella  ow  cher. 
Le  second  vers  ne  doit  pas  dépendre  du  premier.  En   tout 
cas,  ce  n'est  pas  un  optatif,  comme  l'a  cru  Norris.  Cet  idio- 
tisme est  d'un  usage  courant  dans  tout  le  vannetais.  Ainsi,  en 
bas  vannetais,  on  dit  couramment  :  rçdcl  par  me  (ma)   hçllchet, 
courez  tant  que  vous  pourrez  ;  par  ma  hcUo  ou  par  ma  hçlJey 
en  vannetais  signifie  le  plus  qu'il  pourra. 
V.  2013  :  li'hxp  an  lyn,  a  smal  whip. 

C'est  un  surnom,  comme  le  montre  àXQC  évidence  le  v.  2081  : 
Frappe  derrière  (fouet  du  derrière)  ;  cf.  Will,  Lexic.  :  breechiuhip. 
Le  vers  suivant  doit  être  altéré. 


Etiuirs  corniijiics.  265 

V.  2018:         lia  brak^xc,  rak  cf  a  sur  ny  skap. 
no  inasiijj  surely  he  goes  forth. 

Norris  a  cru  qu'il  avait  affaire  dans  brnkgye  a  une  mauvaise 
grapliie  pour  hraihky  =  gall.  bratbi^i,  niastiff,  mais  c'est  tout 
à  fait  impossible,  comme  suffit  à  le  montrer  la  construction  à 
défaut  de  l'orthographe.  Braki^^yc  se  trouve  sous  la  forme  brnggye 
dans  Bcuii.  wcr.,  3507,  3491,  1597)-  H  paraît  avoir  le  sens  de 
l'anglais  to  brag,  se  vanter,  insulter.  M.  Whitley  Stokes  le 
compare  à  l'italien  brago,  v,  fr.  brai,  slime,  ce  qui  est  impos- 
sible. 

Si  le  g  était  dur,  véritablement  guttural,  ce  serait  le  français 
hraguer,  passé  en  breton  (bragal,  se  pavaner),  mais  l'ortho- 
graphe avec  double  gg  et  kg-  me  paraît  indiquer  un  son  -dj-, 
ce  qui  est  confirmé  par  VEngUsh  Dial.  Dict.  :  comique  :  brage, 
to  rage,  to  scold  violently.  Wright  représente  justement  la 
prononciation  par  brcd~^  (français  brcdj-^. 

v.  2032  :  ythof  cuthys  :  I  am  ovenvhelmed .  Norris  a  vu  dans 
Cîithys  le  participe  caché.  C'est  un  dérivé  de  cuth,  ciicth  (bret. 
keu:():  «  je  suis  repentant.  » 

v.  2053  :  y  me  fe:  mss.  y  mefc  =  y  ma  -|-  eve;  d.  plemc, 
plenieve  (Gr.  Celt.-,  p.  555). 

V.  2084:  riiDi  gucn,  indecd  :  «  par  mon  derrière  »;  gall. 
gwen,  anus. 

v.  2094:  y  fyys,  thou  fleest.  C'est  la  i'^  pers.  du  sg.  du 
prétérit. 

V.  2097  :  ynignen,  move  himself.  C'est  probablement  le  sens, 
mais  ce  verbe  ne  se  trouve  pas  ailleurs. 

V.  2120:         me  a'n  naboiu  dyougel  : 
I  knoiu  it  certainty. 

Le  sens  est:  «  Je  le  reconnais,  je  le  proclame  avec  certi- 
tude. »  Ce  n'est  sûrement  pas  un  xcxhc  aniiaboiu  ^^  gall  adnabu 
(v.  Rem.  et  corr.  à  naboiu). 

V.  2128:  cuth  y  clewas:  I  heard  them  going. 

Le  sens  est  :  effrayant,  horrible  à  les  entendre  (effrayants 
à  entendre):  cuth,  uth,  bret.  6?//~,  eu::^us  (haut-vann.  eah, 
eahus) . 

V.  213  I  :  toul,  hole;  ici  le  sens  est  plan,  artifice. 

V.  2146  :  orth  agas  gortos:  by  you  delay;  plus  exactement  : 


266  J.  Loth. 

«  en  vous  attendant  (breton  moyen  *t?//;(  os  gortos;  brct.  mod. 
oc'b  0  corto:^). 

V.  2149:  orth  un  prysly:  at  a  tavcrn. 

Ly  ne  peut  être  pour  le  comme  l'a  supposé  Norris.  C'est 
probablement  ly,  déjeuner:  «  en  train  de  déjeuner  »  ;  mais 
comme  l'a  £iit  remarquer  Norris  en  note,  un  est  peu  régulier, 
prisly  n'étant  pas  un  verbe. 

V.  2154:  agas  bus,  there  is  with  3'ou  :  «  que  vous  avez  »: 
brct.  0  peu  s  =  *os  heu  s. 

V.  2224:  may  heu  vy  cres  :  that  1  may  live  peaceful.  Il  faut 
lire  may  ben  avec  flexion  personnelle  irrégulière  (régul.  :  'ma'ni 
be  vy)  :  «  pour  que  j'aie  la  paix.  » 

v.  2250:  tbe  wyth  na  the  sul:  nothing  to  do  nor  to  look  at: 
«  ni  jour  ouvrier  ni  dimanche.  » 

v.  2286,  2389:  aperfeth:  mss.  aperveth;  Norris:  perfeclly. 
Le  sens  est  :  au  milieu  ;  cf.  gall.  perfedd. 

v.  2302:  rak  devones  dewolow:  for  devils  hâve  sucked  him. 
Je  traduis:  «  de  peur  que  viennent  des  diables.  » 

v.  2303  :  ihein  leroge;  v   Rem.  et  corr. 

V.  2353  :  pen  pusorn  :  the  end  of  a  song  (v.  Rem.  et  corr.). 

V.  2335  :  ye  re  gymmy  toi  oiu  guen  :  I  luag  my  ta  il  at  y  ou. 
C'est  de  la  pure  fimtaisie. 

v.  2i)<):  faborden,  bass  ;  c'est  le  ùinçàis  faux-bourdon. 

v.  2383:  amgiifellhavy,hi\ssi^en  me:  «  qui  m'aura  vu  moi.  -» 

v.  2395  :  agan  unneh,  ourselves  only.  Le  sens  est:  nous  on:;e 
(on~e  par  suite  de  la  mort  de  Judas). 

V.  2407  :  luortb  agan  arvcth  :  armed  against  us  :  «  en  train  de 
nous  menacer,  attaquer  »  ;  cf.  gall.  arfeiddio;  v.  Rem.  et  corr. 

V.  2464:        why  dew  a  dew 

a  pregoth  yn  aweyl  greiu  : 
and  also  you,  two  and  two 
Go  far  away  preaching. 

Je  traduis  :  «  Et  vous,  deux  à  deux,  vous  prêcherez  V Evangile 
pur  (ou  d'une  façon  pure).  Grew  doit  être  pour  crew  (croezv) 
=  gallois  croeiu,  frais,  pur;  afongroew,  rivière  pure  avec  eau 
fraîche  ;  dnfr  croeiv,  eau  fraîche  ;  liais  croew,  voix  claire,  pure. 
Williams,  en  dépit  de  la  construction  et  de  l'évidence,  a  fait  de 
grew  l'impératif  (greugh). 


Êtud'-s  comiques.  267 

V.  2467:  hcsyihyys  a  vo  :  and  is  diligent  «  qui  sera  baptisé  ». 

V.  2470:        ny  yl  bos  am  scrvygy: 
cannot  be  iii\  servants: 

plus  correctement  :  «  ne  peut  être  de  mes  serviteurs.  » 

V.  2483  :  aiveyl  theiigb,  flir  froni  you  :  «  à  votre  vue,  à  vous.  » 
Il  taut  lire  a  lueyl. 

V.  2485  :  yth  sef,  I  shall  sit.  C'est  sûrement  une  3^  pers.  du 
sg.  Il  doit  y  avoir  une  taute  de  scribe  (jne  sef  =  me  a  sef}) 

V.  2487,  2502:  dezvys,  régulièrement  traduit  par  Godhead  ; 
mais  iems.  porte  de-wsys,  humanité,  gall.  dyndod  (Stokes,  Coll.). 

V.  2492  :  y  bones  druth,  that  he  is  hrought  :  «  qu'il  est  cber^ 
chéri  »;  v.  Rem.  et  corr. 

V.  2493  :         my  ny  won  pyiue  cammen: 

I  know  not  what  is  the  way. 

«  Je  ne  sais  pas  dti  tout  qui  c'est.  » 

V.  2508:  me  a  dyp:  for  /  szcear  :   «  Je  présume  «  ;  v.  plus 
haut. 

v.  2519:  scntb,  pHght.  Le  sens  est  grand  dommage,  ruine; 
V.  Renuirques  et  corr. 

V.  2546  :  devethys,  ended  :  trad.  :  venu. 

V.  2548:  yn  an  cothfos:  knowing  it.  Cothfos  est  sans  doute 
pour  gothfos  :  «  dans,  à  notre  connaissance.  » 

V.  2559:  dre  a  grogen:  through  the  skin.  Le  nis.  a  an  gro- 
gen,  le  crâne  (Stokes,  Coll.). 

V.  2561  :  degenow,  departed  ;  v.  Rem.  et  corr.  à  tegensyiue. 

V.  2)' 6:  tervyns,  tempest  :  trad.  :  tourments  {Rem.  et  corr.). 

v.  2382:  lym  ha  glev:  sharp  and  stiff.    Glev  est  le  gallois 
gleiL',  vaillant.  Le  mot  a  le  sens  de  véhément  et  aursi  poignant. 

V.  2595  :  zvar  skiuych:  on  a  sudden.  Williams  traduit  luith  a 
jerh  ? 

V.  2G12:  a  hnhon:  on  high  :  «  au-dessus  de  nous.  » 


"&' 


(à  suivre.) 

].   LOTH. 


CHRONIQUE 


SOMMAIRE:  I.  Alexander  Carmichael,  Deirdire.  —  II.  Transactions  of  thc  honourable 
Society  cf  Cymmrodorion.  —  III.  Cymmrodor,  t.  XVII.  —  IV.  L.  Passy,  Les  origines 
de  la  ville  de  Gisors.  —  V.  L.  Barrau-Dihigo  et  R.  Poupardis,  Cartulaire  de  Saint- 
Vincent  de  Lucq.  —  VI.  A.  Holder,  Altceltischer  Sprachschatz,  seizième  livraison.  — 
VII.  Les  matronae  Saluennae. 

I 

Deirdire  est  le  titre  d'un  volume  que  vient  do  faire  paraître  M.  Alexander 
Carmichael  ' .  C'est  un  conte  populaire  gaélique  recueilli  de  la  bouche  d'un 
paysan,  en  1867,  dans  l'île  de  Barra,  une  des  Hébrides,  archipel  situé  au 
Nord-Est  de  l'Ecosse  dont  il  est  une  dépendance.  M.  Carmichael  avait  donné 
une  première  édition  de  ce  texte  en  1887  dans  le  tome  XIII  des  Transactions 
of  tbe  Gaelic  Society  of  Inverness,  p.  241-257.  Des  traductions  en  ont  été 
publiées,  l'une  complète  en  anglais,  sans  nom  d'auteur,  dans  le  Cellic 
Maga-{ine  de  M.  Alexander  Macbain,  t.  XIII,  1887-1888,  p.  69-85,  129-158, 
une  autre  de  la  première  partie  seulement,  en  français  par  M.  G.  Dottin 
dans  le  Cours  de  UHàatiire  celtique,  t.  V,  1892,  p.  236-252. 

Il  y  a  de  ce  document  plusieurs  rédactions  :  la  plus  ancienne,  sensible- 
ment différente  de  celle  que  nous  devons  à  M.  Carmichael,  paraît  remonter 
à  l'époque  payenne  ;  on  en  a  trois  éditions.  La  première  a  été  publiée  en 
1808  par  Théophile  O'Flanagan,  sous  le  titre  de:  The  aucieut  historié  Taie 
of  tbe  Death  of  thc  Children  of  Usnach,  Loiiiges  mac  n-  Usnig  ;  elle  se  trouve 
dans  la  cinquième  partie,  p.  145-177,  du  volume  intitulé  Transactions  of  the 
Gaelic  Society  of  Dublin  2.  Le  texte  irlandais  est  accompagné  d'une  traduction 
anglaise. 

1.  Deirdire  and  the  Lax  of  the  children  of  Uisne,  orally  collected  in  the  island 
of  Barra  and  literalh'  translated  by  Alexander  Carmichael,  Londres,  David 
Nutt,  in-80,  146  pages:  prix  3/6.  M.  A.  Carmichael  est  l'auteur  des  Car- 
niina  Gadelica,  deux  volumes  in-40  qui  ont  paru  à  Edimbourg  en  1900; 
voir,  Rt'i7/e  CW/Z^HC,  t.  XXII,  p.  116-1 18. 

2.  Ce  volume  est  divisé  en  cinq  parties,  chacune  avec  pagination  dis- 
tincte :  la  première  paginée  en  chifires  romains,  xxvi  pages,  les  suivantes 
paginées  principalement  ou  même  exclusivement  en  chiffres  arabes,  2°  40 
pages,  30  iv-54  pages,  4°  vii-56  pages,  S'=  Partie  258  pages. 


Chronique.  269 

La  seconde  édition  à  laquelle  est  aussi  jointe  une  traduction  anglaise  date 
de  1862;  elle  a  été  insérée  par  E.  O'Currv  dans  le  tome  III  du  recueil 
imnulé  A  llatitis,  p.  398-417.  Le  titre  est  Loiigas  inac  nVishanil  ;  The  exil 
of  the  ChiUii'ii  of  Uislc. 

La  troisième  édition,  donnée  sans  traduction  parM.  E.  Windisch  en  1880, 
occupe  les  pages  67-S2  du  tome  I'-''  des  Irische  Texte,  où  elle  porte  le  titre 
de  Longes  mac  ?i-Lo«/>.  Cette  dernière  édition,  faite  d'après  le  plus  ancien 
manuscrit,  est  la  meilleure  des  trois  qui  nous  offrent  le  texte  primitif. 

Le  principal  intérêt  que  présente  la  publication  de  M.  Carmichacl  est  de 
nous  montrer  comment  le  peuple  transforme  les  vieilles  légendes  qui  con- 
tinuent à  l'intéresser.  Nous  allons  en  donner  deux  exemples,  pris,  l'un  au 
début  du  morceau,  l'autre  à  sa  conclusion. 

Dans  la  rédaction  primitive  la  femme  de  Fedlimid  est  enceinte,  elle  n'est 
pas  encore  accouchée  ;  le  druide  Cathbu  annonce  que  l'enfant  qu'elle  va 
mettre  au  monde  sera  une  fille  d'une  remarquable  beauté,  que  des  rois  pré- 
tendront à  sa  main  et  qu'à  son  occasion  beaucoup  d'hommes  perdront  la 
vie.  Ce  récit  date  d'une  époque  où  on  ne  lisait  pas  la  Bible.  Alors  on  ne 
connaissait  pas  les  versets  10-18  du  chapitre  xviii  de  la  Genèse,  où  un  hôte 
d'Abraham  prédit  à  ce  patriarche  que  Sara,  sa  femme,  malgré  son  âge 
avancé,  lui  donnera  un  fils.  Dans  le  texte  publié  par  M.  Carmichael  la 
mère  de  Deirdire  a,  comme  Sara,  passé  l'âge  où  les  femmes  deviennent 
mères,  et,  comme  l'hôte  d'Abraham,  un  devin  prédit  la  future  grossesse 
qui  se  terminera  par  une  naissance  ;  toutefois  cette  naissance  ne  sera  pas 
celle  d'un  fils  comme  Isaac,  ce  sera  celle  d'une  fille,  Deirdire. 

La  conclusion  du  récit  primitif  est  que  Noise,  mari  de  l'héroïne,  ayant 
été  tué  par  ordre  du  roi  Conchobar,  la  malheureuse  devient  concubine  de 
ce  tyran  qui,  l'année  terminée,  la  donne  comme  concubine  pour  une  autre 
année  à  l'assassin  de  Noise.  On  la  fait  monter  dans  un  char  et  le  meurtrier, 
y  montant  avec  elle,  l'emmène  ;  elle  se  précipite  au  bas  du  char,  sa  tête 
porte  sur  une  pierre,  elle  est  morte.  Le  mariage  annuel  des  concubines  en 
Irlande  est  un  usage  payen  qui  paraît  avoir  survécu  quelque  temps  à  saint 
Patrice.  Il  n'est  plus  admis  dans  les  Iles  Britanniques.  Aussi  le  texte  de 
M.  A.  Carmichael  n'en  parle  pas  :  quand,  dit  ce  texte,  le  corps  de  Noise 
a  été  placé  dans  la  fosse,  son  héroïque  épouse  s'y  précipite  à  côté  de  lui,  elle 
meurt,  la  douleur  l'a  tuée.  C'est  ainsi  que  se  termine  également  le  plus 
récent  des  textes  publiés  en  1808  par  O'Flanagan  '. 

On  trouve  la  même  conclusion  dans  la  pièce  intitulée  Oidbe  Chloinne 
Uisnigh,  publiée  en  1898  parla  Sociely  for  the  Préservation  of  the  irish  Lan- 
guage  et  qui  est  la  seconde  et  dernière  partie  du  texte  dont  M.  Carmichael 
vient  de  publier  une  rédaction  gaélique  complète. 

I.  Transactions  of  the  Gaelic  Society,  5c  partie,  p.  16-135.  Ce  texte  paraît 
tiré  du  ms.  H.  i.  6  du  Collège  de  la  Trinité  de  Dublin  qui  date  de  1758; 
cette  observation  est  d'O'Curry,  Allantis,  t.  III,  p.  378.  La  finale  est  à  peu 
près  la  même  chez  Macpherson,  Fiiigal,  Londres,  1762,  p.  170,  171,  où 
Darthula  meurt  d'une  blessure. 


270  chronique. 

Dans  la  rédaction  irlandaise  recueillie  par  M.  G.  Dottin,  bien  loin  de 
l'île  de  Barra,  à  Galway,  Connaught,  en  1891  ',  l'héroïne  se  fait  aussi 
enterrer  dans  la  même  fosse  que  Noise  son  époux  et  ainsi  elle  échappe  aux 
odieux  embrassenients  du  roi  ;  mais,  au  début  de  la  pièce,  la  prédiction  a 
lieu  après  la  naissance  de  l'enfant,  non  avant  comme  dans  la  rédaction 
primitive  et  dans  celle  de  M.  Carmichael. 

Dans  le  texte  publié  par  M.  Douglas  Hyde  en  1899  d'après  un  ms.  de 
Belfast  qui  paraît  dater  de  1800  2,  la  date  de  la  prédiction  est  la  même  que 
dans  la  rédaction  recueillie  par  M.  Dottin  en  1891  ;  elle  est  postérieure  à 
la  naissance  de  l'enfant  ;  cela  évite  le  recours  à  la  Genèse  et  en  même 
temps  cela  choque  les  modernes  moins  que  la  prédiction  druidique  faite 
avant  la  naissance  comme  dans  le  texte  primitif. 

Je  n'ai  pas  à  parler  ici  des  mss.  55  et  56  de  la  Bibliothèque  avocats 
d'Edimbourg  sur  lesquels  on  peut  consulter  une  savante  publication  de 
M.  Whitley  Stokes  3  et  les  Reliquiae  celtkae  de  Cameron  4.  Le  texte  de  ces 
manuscrits  est  un  développement  de  la  rédaction  primitive  fait  par  un  homme 
de  lettres  à  une  date  qui  reste  à  déterminer.  Ce  texte  appartient  non  au 
folklore,  comme  la  publication  de  M.  Carmichael,  mais  à  l'histoire  littéraire 
de  rirlande,  où  il  tient  une  place  importante;  il  est  en  dehors  de  notre  sujet, 
comme  la  majeure  partie  du  texte  analogue  qui  occupe  les  pages  16-135, 
dans  la  cinquième  section  des  Transactions  of  the  Gadic  Society,  publiées  en 
1808. 

II 

Les  Transactiofis  of  the  hononrahh  Society  of  Cymvirodorion  pour  l'année 
1903-1904  contiennent,  p.  59-83,  un  important  mémoire  intitulé  Prolego- 
meiia  to  the  Stiidy  of  ohi  icelsh  Poetry.  Il  est  l'œuvre  du  professeur  E.  Anwyl 
dont  lu  Revue  Celtique  a  plusieurs  fois  mentionné  les  études  sur  les  quatre 
branches  du  Mabinogi  i.  Espérons  que  le  savant  auteur  réunira  un  jour  en 
un  volume  ses  articles  épars  sur  la  poésie  galloise. 


III 

Dans  le  tome  XVII  du  C\mmrodor,  nous  signalerons  d'abord  la  suite  du 
mémoire  de  M.  Wardle  sur  le  saint  Graal.  Le  commencement  de  ce  mémoire 
a  paru  dans  le  tome  XVI  du  Cymmrodor  et  la  Revue  Celtique  en  a  parlé, 


1.  Rei'iie  Celtique,  t.  XVI,  p.  426-449. 

2.  Zeitschrift  fur  celtische  Philologie,  t.  II,  p.  142-155  ;  Douglas  Hyde,  A 
literary  History  of  Ireland,  p.  304-510. 

3.  Irische  Texte,  seconde  série,  2^  livraison,  Leipzig,  1887,  p.  109-184. 

4.  Reliquiae  cdlicae  left  by  the  late  Rev.  Alexander  Cameron,  edited  l'y 
A.  Macbain  and  J.  Kennedy  ;  t.  II  (1894),  p.  421-474. 

5.  Zeitschrift  fur  celtische  Philologie,  t.  I,  p.  277-293;  t.  II,  p.  124-133; 
t.  III,  p.  123-134.  M.  Anwyl  est  professeur  de  philologie  celtique  à  VUni- 
versity  of  IVales,  dont  le  siège  est  à  Aberystwyth,  Pays  de  Galles. 


Chronique.  i-j  \ 

t.  XXV,  p.  91,  92.  La  conclusion  est  que  la  notion  du  vase  merveilleux 
appelé  saint  Graal  n'est  pas  d'origine  celtique,  mais  que  l'idée  du  roman  de 
la  quête  du  saint  Graal  a  été  suggérée  par  un  incident  du  roman  gallois  de 
Percdur,  dont  la  quête  du  saint  Graal  est  quant  à  la  forme  une  imitation. 

Dans  le  même  volume  le  Rev.  L.  Baring  Gould  critique  l'édition  de  la 
vie  de  saint  Germain  d'Auxerre  publiée  par  les  Boliandistes,  Acla  sancto- 
niiii,  juillet,  VII.  200.  11  collationne  le  texte  imprimé  avec  le  nis.  de  la 
Bibliothèque  nationale  de  Paris,  Nouvelles  acquisitions,  2178,  provenant 
de  Silos,  Espagne.  Cette  collation  couvre  onze  pages. 

Enfin  M.  A.  W.  Wade  Evans  a  copié  les  f"»  61  A-76  B  du  ms.  37  de 
Peniarth  et  offre  le  texte  imprimé  de  sa  copie  aux  érudits  qui  voudront  le 
comparer  avec  l'édition  du  Gu'entiaii  Code  donnée  par  Aneurin  Owen  en 
1 84 1  dans  les  Aucieiit  Lazus  and  Inslitutes  of  Walcs. 

Dans  la  livraison  précédente  de  la  Revue  celtique,  p.  177,  178,  il  a  été 
rendu  compte  du  tome  XVIII  du  Cyiiimrodor. 

IV 

Une  brochure  dont  le  titre  est  Les  origines  de  la  ville  de  Gisois  vient  d'être 
publiée  par  M.  Louis  Passy.  Gisors  est  une  petite  ville  du  département  de 
l'Eure.  Une  charte  de  Richard  I^r,  duc  de  Normandie,  968,  l'appelle  Gisorlis, 
notation  qu'on  trouve  aussi  dans  la  première  moitié  du  xii^  siècle  chez  Or- 
deric  Vital  '.  M.  Passy  propose  un  primitif  G/j;o-;77h7h.  Pour  expliquer  l'^r 
final  de  Gisorlis  et  de  Gisors,  il  faut  supposer  un  nominatif  accusatif  pluriel 
neutre  originaire,  *Giso  rita,  devenu  suivant  la  loi  commune  un  accusatif 
pluriel  féminin  lors  de  la  décadence  latine,  par  conséquent  *6'e5o-?77fl.r,  com- 
parez Vernimptas  =  Ver-nemeta,  aujourd'hui  Vernantes,  Maine-et-Loire  2. 

De  Giso-rita  le  second  terme,  rita,  aurait  signifié  «  les  gués  »  ;  le  pre- 
mier terme  -giso-  devait  être  un  nom  d'homme  dont  Gizay,  Eure,  et  Gizay, 
Vienne,  formes  modernes  d'un  primitif  Gisacus  3,  semblent  dérivés.  Gisy, 
Yonne,  et  Gizy,  Aisne,  paraissent  tenir  lieu  d'un  gallo-romain  *GisiacusA, 
dérivé  d'un  gentilice  *Gisius  qui  lui-même  dériverait  d'un  nom  d'homme 
gaulois  *Giso-s. 

V 

Les  débris  du  cartulaire  de  saint  Vincent  de  Lucq,  Basses-Pyrénées,  publiés 
par  MM.  L.  Barrau-Dihigo  et  R.  Poupardin,  consistent  en  vingt-six  docu- 

1.  Édition  d'A.  Le  Prévost,  t.  IV,  p.  21,  104,  307,  398,  451,  453,  474; 
t.  V,  p.  164. 

2.  Longnon,  Atlas  historique  de  la  France,  p.  207. 

3.  A.  Hoïder,  Allceltiscîier  Sprachschal:(,  t.  I,  col.  2023.  La  variante  G/- 
siacuin  donnée  d'après  des  cartulaires  par  M.  de  Blosseville,  Dictionnaire 
topographique  du  département  de  l'Eure,  p.  98,  et  par  L.  Redet,  Dictionnaire 
topographique  du  département  de  la  Vienne,  p.  194,  sont  le  résultat  d'une  tra- 
duction défectueuse  et  relativement  récente  du  nom  français. 

4.  (Xuànlin,  Dictionnaire  topographique  du  département  de  l'Yonne,  p.  60; 
Matton,  Dictionnaire  topographique  du  département  de  l'Aisne,  p.  125. 


272  Chronicjue. 

mcnts,  chartes  ou  notices,  dont  les  plus  anciennes  peuvent  être  de  la  fin 
du  \'^  siècle,  les  plus  récentes  du  commencement  du  xw^.  On  y  rencontre 
un  nom  d'homme  d'origine  gauloise,  Ccnlitllus  i,  mieux  CintnUus  * ,  ce  nom 
fut  porte  par  plusieurs  vicomtes  de  Bcarn.  Avitoss  5  est  peut-être  un  primitif 
Aitilosctis,  liguro-romain  ;  on  dit  aujourd'hui  Abidos.  Camalos  4  est  peut- 
être  un  nom  de  lieu  liguro-gaulois,  tenant  lieu  d'un  primitif  Gi;mj/o5Cî/5,  ces 
mots  seraient  dérivés  l'un  du  latin  Aviliis,  l'autre  du  gaulois  Camalos '> . 

VI 

La  seizième  livraison  de  l'excellent  Altccltischcr  Sprachschali  de  M.  Alfred 
Holder  a  paru  il  y  a  quelques  mois.  Elle  comprend  la  fin  de  la  lettre  /, 
Tdorus-Tyticus  ;  elle  termine  le  tome  II.  L'impression  du  tome  III  est  com- 
mencée. Après  les  articles  concernant  les  mots  dont  la  lettre  initiale  termine 
l'alphabet,  on  y  trouvera  un  supplément  considérable.  Puissions-nous  voir 
bientôt  terminé  cet  immense  recueil  qui  est  appelé  à  rendre  de  si  grands 
services  aux  historiens  et  aux  linguistes? 


VII 

M.  Borrel,  architecte  à  Moutiers  (Savoie),  démolissant  un  vieux  mur,  y 
a  trouvé  une  inscription  qui  donne  le  nom  des  iiiatroiiae  Salueniiac,  incon- 
nues jusqu'ici  des  épigraphistes. 

H.  d'Arbois  de  Jub.mnville. 


1.  P.  8,  9,  10,  II,  i6,  i8. 

2.  Cf.  CinluUia,  A.  Holder,  Allcdtischcr  Sprachscbat^,  t.  I,  col.  1023. 

3.  P.  12  et  I). 

4.  P.  28. 

5.  Holder,  AUceltischer  Spiachscbali,  t.  I,  col.  707. 


PÉRIODIQUES 


SOMMAIRE:  I.  Kriu.  —  II.  Celtic  Review.  —  III.  Journal  of  the  Royal  Society  of 
Antiquaries  of  Ireland.  —  IV.  Annales  de  Bretagne.  —  V.  Hermine.  —  VI.  Boletin 
de  la  real  Acadernia  de  la  Historia.  —  VII.  Revue  des  études  anciennes.  —  VIII. 
L'anthropologie.  —  IX.  Revue  des  traditions  populaires.  —  X.  Bulletin  de  la  société 
nationale  des  antiquaires  de  France,  —  ,X1.  Indo-ger^nanisclie  Forschungen.  — 
XII.  Beitraege  zur  Kunde  der  indo-germanischen  Sprachen.  —  XIII.  Zeitsclirift  fur 
celtische  Philologie.  —  XIV.  The  irish  ecclesiastical  Record.  —  XV.  Bulletin 
archéologique  du  comité  des  travaux  historiques.  —  XVI.  Revue  épigraphique.  — 
XVII.  Analecta  Bollandiana. 


I 

Ériu.  The  Journal  of  the  School  of  Irish  Learning,  Dublin,  edited  hy  Kuno 
Meyer  rt«(/ John  Strachan.  Vol.  I,  Part  I,  II. 

Parmi  les  nombreux  articles  que  nous  offre  ce  périodique  nouveau  nous 
distinguerons  deux  catégories  :  1°  les  te.Ktes  irlandais  ;  2°  les  dissertations 
grammaticales. 

Dans  la  première  catégorie  nous  signalerons  d'abord  l'édition  par  M.  Kuno 
Meyer  de  la  pièce  qui  a  pour  objet  la  mort  de  Conlaoch  ou  Conla,  tué  par 
Cûchulainn,  son  père  (p.  113-121).  Conlaoch  ou  Conla  était  fils  d'Aife, 
d'où  le  titre  du  morceau  :  «  Mort  tragique  du  fils  unique  d'Aife  »,  Aided 
Enjir  Aiji.  M.  Kuno  iMeycr  a  donné  son  édition  d'après  le  plus  ancien  ms. 
connu  qui  est  le  Livre  jaune  de  Lecan,  fin  du  xivc  siècle,  p.  214-215  du 
fac-similé  publié  par  M.  R.  Atkinson.  M.  Kuno  Meyer  fait  observer  que  dans 
la  liste  des  niss.  qui  contiennent  ce  document  d'après  l'Essai  d'un  catalogue 
de  la  littérature  épique  de  l'Irlande,  il  manque  l'indication  du  ms.  LXII  de  la 
bibliothèque  des  avocats  d'Edimbourg,  wiii^  siècle  (Revue  Celtique,  t.  VI, 
p.  1 1 5).  Il  aurait  pu  ajouter  le  n"  XXXVIII  de  la  même  bibliothèque,  même 
date,  signalé  par  lui-rnême  il  y  a  vingt  ans  (Revue  Celtique,  t.  VI,  p.  191). 
Enfin  il  n'a  rien  dit  d'une  lacune  du  même  Essai  d'un  catalogue  où  ne  sont 
pas  mentionnées  les  éditions  qu'ont  données  des  rédactions  gaéliques  de  ce 
document:  1°  William  F.  Skene  en  1862  dans  The  Dean  of  Lismore's  Book, 
traduction,  p.  50-53  ;  texte  gaélique,  p.  35,  36;  2°  J.  F.  Cambell,  Lcabhar 
na  Feinne,  1872,  p.  9-15  ;  3°  Alexander  Macbain  et  John  Kennedy,  Reliquiae 
CeUicae...  Icft  by  the  late  Rev.  Alexander  Cameron,  t.  II,  1892,  p.  59-62.  Il 

Rtmt  Celtique,  XXVI.  18 


^■^4  Périodiques. 

ne  parle  pas  non  plus  du  texte  irlandais  moderne  publié  avec  traduction 
par  M.  G.  Dottin  dans  la  Revue  Celtique,  t.  XIV,  p.  1 19-136,  1893.  Quoi 
qu"il  en  soit,  l'édition  de  M.  Kuno  Meyer  est  la  plus  importante  qui  ait  paru 
jusqu'ici  de  ce  texte  si  curieux  dont  une  variante  iranienne  est  bien  con- 
nue. Le  texte  irlandais  est  accompagné  d'une  traduction  anglaise. 

En  second  lieu  M.  Kuno  Meyer  a  donné  une  autre  traduction  anglaise, 
celle  des  Exploits  de  Find  enfant,  Macgiiiiiuirtba  Fiuu,  dont  il  avait  publié 
le  texte  irlandais  d'après  le  ms.  Laud  610  de  la  Bibliothèque  Bodléienne 
d'Oxford,  xve  siècle,  dans  la  Revue  Celtique,  tome  V,  p.  197-204,  il  y  a  un 
peu  plus  de  vingt  ans,  édition  dont  l'errata  par  le  même  auteur  a  paru  en 
1899  dans  Archiv  Jiïr  ccllische  Lexicographie,  t.  I,  3^  livraison,  p.  482. 

Une  autre  publication  importante  de  M.  Kuno  Meyer  a  pour  objet  deux 
textes  juridiques.  L'un  est  le  traité  de  l'organisation  sociale  intitulé  Crith 
gahlach,  datant,  suivant  lui,  du  vme  siècle,  et  la  suite  de  ce  traité,  qui  ont 
été  publiés  déjà  deux  fois,  la  première  en  1875  par  W.  K.  Sullivan  dans  le 
célèbre  ouvrage  d'O'Curry,  On  the  Manuers  and  Customs  oj  the  Ancient  Irish, 
t.  III,  p.  467-512  et  513-522,  d'après  le  ms.  H.  3.  18  du  collège  de  la  Tri- 
nité de  Dublin,  la  seconde  en  1879  dans  le  t.  IV,  p.  298-341  et  344-369  des 
Ancient  Laws  of  Ireland,  toujours  d'après  le  même  manuscrit'.  La  seconde 
édition  corrige  quelques-unes  des  fautes  de  la  première,  ainsi,  p.  298,  1.  i, 
eipei  au  lieu  de  enper  «  on  dit  »  (eperr  par  deux  r  vaudrait  mieux  -).  M.  Kuno 
Meyer  a  dressé  pour  la  seconde  édition  quatre  pages  d'errata.  En  second 
lieu  le  même  savant  a  publié  comme  supplément  un  texte  inédit  traitant 
des  partages,  p.  214-215. 

Nous  citerons  ensuite  une  chronique  irlandaise  qui  va  de  979  à  1027  et 
que  M.  Richard  Irvine  Best  a  donnée,  p.  78-104,  avec  accompagnement  de 
notes  et  d'index,  p.  105-112,  et  d'une  introduction,  p.  74-77.  Les  manuscrits 
qui  ont  servi  de  base  à  cette  édition  ne  datent  malheureusement  que  du 
xviiie  siècle. 

Nous  aurions  tort  d'oublier  1"  «  Incendie  de  la  maison  de  Find  »,  Tôitedn 
tighe  Finn  publié  par  M.  E.  J.  Gwynn,  p.  13-37. 

C'est  à  M.  J.  Strachan  que  sont  dues  les  principales  dissertations  gram- 
maticales. Il  sexait  à  désirer  que  le  savant  auteur  dont  nous  avons  déjà  tant 
d'excellents  travaux  sur  la  grammaire  irlandaise  nous  donnât  un  volume  où 
le  résultat  de  ses  savantes  études  serait  disposé  méthodiquement  avec 
accompagnement  d'index  qui  rendraient  les  recherches  plus  rapides. 
■  La  place  me  manque  pour  parler  des  autres  articles,  mais  je  me  ferais  un 
reproche  de  ne  pas  citer  les  collaborateurs  dont  je  n'ai  rien  dit  et  de  ne  pas 
adresser  des  félicitations  à  MM.  O.  J.  Bergin,  J.  G.  O'Keeflfe,  M.  E.  Byrne, 


1.  La  seconde  édition,  plus  complète  que  la  première,  contient  de  la  page 
554,  1.  15,  à  la  page  369,  un  texte  et  la  traduction  d'un  texte  qui  manquent 
dans  la  première  édition. 

2.  Priscien  de  Saint-Gall,  215  a  3,  Whitley  Stokes  et  John  Strachan, 
Thésaurus  palaeobibernicus,  t.  II,  p.  217. 


Périodique^.  275 

J.  H.  Lloyd,  T.  P.  O'Nowhin,  que  i\I.  Kuno  Meyer  et  John  Strachan  ont 
groupés  autour  d'eux  dans  leur  intéressante  publication. 

Comme  supplément  à  la  seconde  livraison  MM.  Kuno  Meyer  et  J.  G. 
O'KeetTe  ont  donné,  à  la  fin  de  cette  livraison,  les  52  premières  pages 
d'une  édition  du  Tain  bô  Cûiuhigi  d'après  le  Livre  jaune  de  Lecan  et  le 
Lebor  na  hUidre.  Ces  32  pages  se  trouvent  aux  pages  54-64  du  Lebor  na 
hUidre  et  aux  pages  17-24  du  Livre  jaune  de  Lecan.  La  dernière  ligne, 
p.  32  de  l'édition,  correspond  à  la  ligne  30  de  la  page  24  a  du  Livre  jaune 
de  Lecan  et  à  la  ligne  31,  p.  64  /?  du  Lebor  na  hUidre.  L'édition  commencée 
par  MM.  Kuno  Meyer  et  J.  G.  O'Keeffe  offrira  le  texte  irlandais  dont  Miss 
Winifrid  Faradav  a  donné  la  traduction  anglaise  dans  le  tome  XVI  de  la 
Grimm  Library  publié  à  Londres  par  la  maison  David  Nutt.  Il  sera  inté- 
ressant de  comparer  le  texte  de  cette  édition  avec  celui  que  va  donner 
M.  E.  Windisch  qui  a  pris  pour  base  le  Livre  de  Leinster  et  le  ms.  du  British 
Muséum,  Additionnai  18748. 

II 

En  juillet  1904,  au  tome  XXV,  p.  374  de  la  Revue  Celtique,  il  a  été  rendu 
compte  de  la  première  livraison  de  la  Celtic  Review,  publiée  à  Edimbourg 
sous  la  direction  du  professeur  Mackinnon  et  de  Miss  E.  C.  Carmichael. 
Depuis,  trois  nouvelles  livraisons  de  cet  excellent  périodique  ont  paru. 
M.  Mackinnon  y  a  continué  la  publication  du  ms.  Glenmasan  de  la  biblio- 
thèque des  avocats  d'Edimbourg  concernant  les  aventures  de  Fergus  contem- 
porain du  héros  Cuchulainn,  du  roi  Conchobar  et  de  la  reine  Medb. 
M.  Whitley  Stokes  y  a  donné  un  recueil  d'énigmes  irlandaises  tirées  du  Livre 
de  Fermoy,  ms.  du  xv«  siècle.  Citons  encore  le  mémoire  de  M.  Georges 
Hcnderson  sur  la  légende  de  Find.  Je  regrette  que  le  défaut  de  place 
m'empêche  de  parler  des  autres  articles  de  cette  intéressante  revue. 

III 

Le  tome  XXIV  et  la  première  livraison  du  tome  XXV  du  Journal  of 
THE  ROYAL  SociETY  OF  ANTiauARiES  OF  Irel.wd  sont  pour  la  plus  grande 
partie  consacrés  à  des  époques  trop  modernes  pour  nous.  Nous  signale- 
rons pourtant  dans  le  tome  XXIV  :  1°  une  notice  sur  le  dolmen,  ou,  comme 
on  dit  en  anglais,  le  cromlech  de  Clont3-gora  au  comté  d'Armagh,  descrip- 
tion et  gravure  ;  2°  ce  qui  est  dit  des  deux  haches  de  pierre  polie  et  d'un 
pot  de  terre  trouvés  au  comté  de  Monaghan,  notjce  accompagnée  d'une 
planche;  3°  un  compte  rendu  sommaire  de  l'excursion  archéologique  dont 
nous  avons  signalé  le  compte  rendu  détaillé  dans  notre  précédente  livraison 
ci-dessus,  p.  183,  184;  4°  le  mémoire  de  M.  Thomas  J.  Westropp  sur  les 
motes  irlandaises  et  les  plus  anciens  châteaux  normands  (les  châteaux  nor- 
mands étaient  construits  en  pierre,  tandis  que  les  plus  anciens  châteaux 
irlandais  étaient  de  bois,  mais  un  château  normand  a  pu  souvent  succéder 
à  un  château  irlandais);  5°  deux  mémoires,  l'un  de  M.  Goddard  H.  Orpen, 


2-]  G  Périodiques. 

l'autre  de  M.  Lvnn  sur  les  inscriptions  irlandaises  apocr^^phes  de  Baginbun 
et  de  Fethard,  mauvaises  reproductions  de  l'inscription  de  Carew,  comté  de 
Pembroke  ',  dont  M.  J.  Rhys  lit  le  premier  mot  Margeteud  (mieux  Margi- 
tciid);  il  le  considère  comme  identique  au  gallois  Maedudd  =  *Margitiud^, 
écrit  Maredudd  dans  le  Brut  y  tytvysogion  j,  Maredul  dans  les  Annales  Cam- 
hiacA.  L'inscription  de  Carew  est  donc  galloise  et  ses  deux  reproductions 
en  Irlande  ne  peuvent  s'expliquer  que  par  une  maladive  fantaisie  archéolo- 
gique; deux  gravures  accompagnent  le  mémoire  de  M.  Goddard  H.  Orpen, 
trois  celui  de  M.  Lynn  S. 

Dans  la  première  livraison  du  tome  XXV  nous  signalerons  la  notice  de 
M.  Edmond  T.  Bewley  sur  un  menhir  (on  dit  en  irlandais  o-û//jh,  en  anglais 
piUar  stûue),  qui  existe  à  Leighlinbridge,  comté  de  Carlow.  GalLin  est  un 
diminutif  de  gall,  qui  signifie  «  borne  de  propriété  »  suivant  le  glossaire 
de  Cormac  et  qui  tirerait  ce  nom  des  Galli  «  Gaulois  »  ;  ce  seraient  les 
Gaulois  qui  auraient  introduit  en  Irlande  l'usage  de  marquer  par  des  bornes 
la  limite  des  propriétés  6.  C'est  deux  ou  trois  cents  ans  avant  notre  ère  que 
les  Gaulois  firent  la  conquête  de  la  Grande-Bretagne  et  d'une  petite  partie 
de  l'Irlande.  Il  est  difficile  d'admettre  qu'avant  cette  date  les  Irlandais  n'aient 
pas  connu  l'usage  des  bornes.  A  comparer  dans  le  volume  précédent  la 
notice  de  M.  Courtenay  Moore  sur  le  Ballindangan  Gallaun  au  comté  de 
Cork  qui  aurait  été,  semble-t-il,  un  monument  funèbre  (?). 

IV 

Des  Annales  de  Bret.\gne,  t.  XX,  livraisons  i,  2,  3,  nous  citerons: 
1°  le  mémoire  de  M.  Le  Braz  sur  Cognomerus  et  sainte  Tréfine,  dont  la 
Rn'ue  Celtique  a  reçu  le  tirage  à  part  et  dont  nous  avons  parlé,  t.  XXV,  p. 
356;  2°  le  texte  breton,  publié  par  M.  J.  Loth,  d'une  proclamation  faite  en 
breton  sous  la  première  république  par  le  général  Danican.  Elle  commence 
par  ces  mots  : 

Etii  an  oll  roiiane  discaromp  ar  pennou  ; 

Na  garoinp  voar  ar  bed  nemct  al  h\ennoit. 

«  De  tous  les  rois  abattons  les  têtes  ; 

«  Nous  n'aimons  dans  le  rnonde  que  les  lois.  » 

30  La  suite  des  notes  d'étymologie  bretonne  de  M.  E.  Ernault;  il  s'agit 
principalement  de  mots  d'origine  française,  d'abord  de  ceux  qui  en  français 


1.  Emile  Hùbner,  Inscriptiones  Britanniae  Christianae,  p.  34,  n°  96. 

2.  Lectures  on  welsb  Philology,  2<^  édition,  p.  96,  234. 

3.  Édition  de  John  Williams  ab  Ithel,  p.  406-468. 

4.  Éditées  par  le  même  auteur,  p.  20,  21,  23,  26  et  suivantes. 

5.  Nous  ne  parlons  ici  que  des  Hvraisons  i,  3,4.  Nous  n'avons  pas  reçu 
la  livraison  2. 

6.  Whitlev  Stokes,   Three  irish  Glossaries,   p.   23  ;  Cormac' s  Glossaries, 
p.  84. 


Périodiques.  277 

contiennent  la  lettre  /,  puis  de  quelques  autres  mots  ;  4"  le  plus  ancien 
texte  suivi  en  breton  de  Vannes,  c'est  une  formule  de  prône  imprimée 
à  Vannes  en  1631.  L'éditeur  de  ce  document  est  M.J.  Loth.  On  y  observe 
divers  caractères  du  Vannetais  moderne,  par  exemple  :  l'article  en,  er,  et 
non  auu,  ar,  le  pluriel  en  -eu  et  non  en  -oti  ;  la  nasale  conservée  à  l'infinitif 
de  certains  verbes  qui  ailleurs  l'ont  perdu  :  raw"-  pour  rci  «  donner  » 
pedeiug  pour  pedi  «  prier  »  ;  s°  réfutation  par  M.  J.  Loth  de  la  doctrine  de 
M.  Baring  Gould  qui  a  inventé  un  saint  Germain  armoricain  ;  6°  la  vie  et 
le  culte  de  saint  Armel,  savante  étude  de  AL  F.  Duine. 

V 

Dans  le  tome  XXX  do  riInRMixK,  M.  F.  Duine  a  publié  un  recueil  de 
textes  relatifs  à  saint  Gobrien,  légendaire  évéque  de  Vannes,  sur  lequel  on 
ne  sait  rien  de  certain.  Ms^  Duchesne  n'a  pas  trouvé  son  nom  dans  les 
documents  qui  peuvent  servira  dresser  la  liste  des  évêqucs  de  Vannes  ■.  On 
doit  féliciter  M.  F.  Duine  des  critiques  dirigées  par  lui  contre  les  légendes 
qui  encombrent  l'hagiographie  bretonne. 


VI 

Parmi  les  savants  articles  que  le  P.  Fidel  Fita  a  publiés  à  Madrid  dans  le 
BoLETiN  DE  LA  RE.\L  Ac.^DEMIA  DE  LA  HisTORiA,  d'octobre  1904  à  juin 
1905,  nous  citerons  ceux  dans  lesquels  il  a  donné  les  inscriptions  romaines 
inédites  oii  se  trouvent  les  noms  de  personnes  suivants:  i°  A  Ibahcr- 
nando,  province  de  Caceres,  Caicilia  Araiito  dont  le  cognomen  Aranta 
devrait,  ce  semble,  être  rapproché  du  basque  arant-a  «  épine  »  et  du  nom 
de  femme  Ranto  relevé  dans  une  inscription  recueillie  à  San-Esteban-de- 
Gormaz,  province  de  Soria  2  ;  2°  Tiireimia,  nom  de  femme,  à  Lebefia,  pro- 
vince de  Santander;  ce  nom  paraît  dérivé  de  Tnrennus,  nom  d'homme  dans 
une  inscription  de  Léon  3,  d'où  le  terme  géographique  français  Turennc, 
Corrèze,  plus  connu  comme  nom  d'un  homme  célèbre  ;  3°  Aibams  Madiii 
filins  et  Boulia  dans  des  inscriptions  de  Coria.  Bon  tins  et  Boutia  sont  des 
noms  fréquents  dans  les  inscriptions  d'Espagne  4,  mais  Aibarus  et  Maduus 
étaient  jusqu'ici  inconnus. 

M.  Edouard  Jusne  a  publié  quelques  chartes  inédites  extraites  du  cartu- 
laire  de  Santo  Toribio  de  Liebana,  province  de  Santander,  796-828.  On  y 
trouve  mentionnés,  dans  une  charte  de  796,  un  cours  d'eau  appelé  Deva  et 


1.  Fastes  èpiscopaux  de  l'ancienne  Ganle,  t.  II,  p.  371-376.  Lobineau,  Les 
Vies  des  saints  de  Bretagne,  édition  de  1725,  p.  218,  donne  une  vie  de  saint 
Gobrien  qui  n'est  pas  plus  digne  de  confiance  que  celle  d'Albert  Le  Grand. 

2.  Corpns  inscriptionuni  Latinarnni,  t.  II,  no  2825. 

3.  Corpns  inscript ionnin  latinarnni,  t.  II,  n"  2671. 

4.  Corpus  inscriptionnm  lutinaruni,  t.  II,  p.  1079. 


278  Périodiques. 

une  abbaye  nommée  Velîenia,  mieux  Bdeitia.  Bekiiia,  dérivé  du  nom  divin 
Belenos  et  Dira  «  déesse  »  sont  deux  noms  gaulois. 

Dans  le  n°  de  juillet-septembre  1904  avait  paru  un  mémoire  de  M.  Gomes 
Moreno  sur  l'archéologie  de  la  région  du  Duero,  notamment  sur  la  forte- 
resse de  Yecla  la  Vieja. 

VII 

Revue  des  études  ancieknes,  octobre  i904-)uin  1905.  Notice  de  M.  G. 
Arnaud  d'Agnel  sur  un  bas-relief  découvert  à  Vachères,  Basses-Alpes,  et 
qu'il  croit  celtique. 

Mémoire  de  M.  G.  Dottin  :  «  La  langue  des  anciens  Celtes  ».  C'est 
l'œuvre  d'un  homme  compétent,  peut-être  un  peu  trop  sceptique.  Ainsi  il 
n'admet  pas  que  dans  les  inscriptions  gauloises  iciirii  soit  un  verbe.  C'est 
suivant  moi  une  première  personne  du  singulier  du  présent  de  l'indicatif 
signifiant  «  je  fois  foire'  ». 

Il  prétend  que  nous  ne  savons  rien  des  cas  du  gaulois.  Il  n'y  a,  suivant 
moi,  rien  à  répondre  à  l'article  d'Ebel  sur  l'accusatif  pluriel  en  -as  des 
thèmes  consonantiqucs  gaulois  (Revue  Celtique,  t.  II,  p.  405-404).  La  doc- 
trine d'Ebel  a  été  confirmée  par  la  publication  de  l'inscription  latine  où  se 
trouve  l'accusatif  pluriel  Ceutronas  (C.  /.  L.,  XII,  115). 

Le  génitif  en  /  et  le  nominatif  en  -os  des  thèmes  en  0-  sont  établis  par  les 
deux  premiers  mots  Doiros  Segoniari  (c'est  à-dire  Doiros  fils  de  Sei^oiiiaros') 
d'une  inscription  gauloise  de  Couchcy,  Côte-d'Or,  et  le  datif  en  -u  des 
mêmes  thèmes  résulte  du  nom  divin  AUsanii  de  la  même  inscription  qui  se 
retrouve  évidemment  au  datif  dans  une  inscription  latine  de  Vésignot  même 
département.  Les  deux  inscriptions  ont  été  réunies  sur  la  même  page  par 
Hùbner,  Excinpla  scriptiirae  epigraphicae,  p.  525.  Cette  finale  u  pour  0  long 
est  d'accord  avec  le  Froulu  =  Fronto  de  l'inscription  du  Vieux  Poitiers  2. 

La  finale  en  /  du  génitif  des  thèmes  féminins  en  -a  résulte  non  seulement 
de  la  désinence  irlandaise,  mais  aussi  du  datif  singulier  Br,).T,aa;i.>.  de  l'inscri- 
ption gauloise  de  Vaison,  Vaucluse  5,  datif  dont  la  forme  latine  Belisamae 
est  donnée  par  une  inscription  de  Saint-Lizier  (Ariège)  4.  Le  nominatif  sin- 
gulier correspondant  B^À-.îàax  est  offert  par  Ptolémée,  1.  II,  c.  5,  §  2  S. 

M.  Dottin  pose  en  principe  que  le  celtique  continental  au  temps  de  Jules 
César  et  la  langue  parlée  à  la  même  époque  en  Grande-Bretagne  étaient  deux 
idiomes  différents.  Il  ne  tient  pas  compte  de  la  conquête  faite  de  la  Grande- 
Bretagne  par  les  Gaulois  sur  les  Gôidels,  deux  ou  trois  cents  ans  avant  notre 

1.  Ordinairement  dans  les  inscriptions  les  Romains  mettent  le  verbe  à 
la  troisième  personne.  Il  ne  se  suit  pas  de  là  que  les  Gaulois  aient  eu  le 
même  usage,  les  Romanis  eux-mêmes  ne  l'ont  pas  toujours  suivi. 

2.  Corpus  iiiscriptioituiii  latinannii,  XII,  p.  162. 

3.  Ibidem,  XIII,  1171. 

4.  Ibidem,  XIII,  8. 

5.  Édition  Didot,  t.  I,  p.  85,  1.  i. 


Périodiques.  279 

ère,  il  ne  pense  pas  à  ce  roi  des  Sih'ssiones,  Deiiiciacos  dont  le  souvenir  sub- 
sistait encore  nu  milieu  du  i'^'^  siècle  avant  notre  ère  et  dans  le  royaume 
duquel  la  Grande-Bretagne  était  comprise'.  A-t-il  vu  quelque  part  que 
Commios  l'Atrebate,  envoyé  comme  ambassadeur  en  Grande-Bretagne  par 
Jules  César  2,  ait  eu  besoin  d'un  interprète  comme  il  en  fallait  en  Gaule  à 
Jules  César  et  à  Quintus  Titurius  5  ?  La  comparaison  de  la  nomenclature 
géographique  de  la  Grande-Bretagne  avec  celle  de  la  Gaule  est  décisive, 
elle  établit  que  les  Gaulois,  conquérant  la  Grande-Bretagne  sur  les  Gôidels, 
y  ont  apporté  leur  langue. 

Je  passe  à  quelques  critiques  de  détail. 

C'est  à  tort  qu'aujourd'hui  on  donne  au  gallois  drytu  le  sens  de  druide, 
ce  mot  est  le  nom  d'un  petit  oiseau  «  le  roitelet  »  4. 

Carrits  «  char  »  n'est  pas  venu  aux  langues  celtiques  par  le  latin.  Ce 

mot  nous  offre  la  notation  celtique  d'une  racine  krs  dont  Vr  voyelle  est 

devenu  régulièrement  iir  dans  le  latin  cttrnis,  ar  dans  le  celtique  carros,  ro 

dans  le  vieux  saxon  bross  et  dont  Vs  n'a  pas  été  assimilé  à  l'r  qui  le  précède 

-dans  le  vieux  saxon  bross  î. 

Dans  le  vieil  irlandais  carpat,  le  p  est  une  notation  du  b  et  veut  dire  que 
le  b  ne  se  prononçait  pas  v.  Le  nom  celtique  du  chariot  est  carhanto-  d'où  : 
1°  Carbauto-rate,  forme  primitive  du  nom  de  Carpentras,  Vaucluse,  devenu 
Carpeiito-rate  sous  l'influence  du  latin  6  ;  2°  Carbaiito-rigoti,  nom  d'une  ville 
de  Grande-Bretagne?  ;  de  carbanto-  dérive  régulièrement  l'irlandais  moderne 
carbad^.  Carbanto-  =  hrbanto-  vient  de  la  même  racine  que  le  latin  corbis 
=  krbi-  9. 

Je  ne  crois  pas  que  dans  Boâio-casses  le  premier  0  soit  long  et  dérive  du 
celtique  *boudi,  *bôdi  d'où  l'irlandais  biiaid  «  victoire  ».  Pour  expliquer  le 
moderne  Baveux  et  le  plus  ancien  Baiocasses,  il  faut  un  gallo-romain  *Badio- 
casses,  dont  le  premier  terme  est  le  latin  badins  «  jaune,  bai  »,  traduction 
du  gaulois  bodios  par  0  bref,  en  irlandais  hiide  'o. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  critiques,  le  mémoire  de  M.  Dottin  atteste  des 


1.  De  bello gallico,  1.  II,  c.  4,  §  7. 

2.  De  bello  gallico,  1.  IV,  c.  21,  §  7  ;  c.  27,  §  2,  3.  Dans  ce  dernier  para- 
graphe on  lit  les  mots  suivants  :  cum  ad  eos  oratoris  modo  Cacsaris  man- 
data déferrât. 

3.  De  bello  gallico,  1.  I,  c.  19,  S  3  ;  1.  V,  c.  36,  §  i. 

4.  Dryw,  trocbihis,  reguliolns,  Davies,  Autiqiiac  liiioiiae  britaiinicae...  Dic- 
tionarium  duplex,  Londres,  1632.  —  Silvan  Evans,  A  Diclionary  of  Ibe 
welsh  Langimge,  p.  1693. 

5.  Brugmann,  Gritiulriss,  t.  I,  2^  édition,  p.  454,  468. 

6.  Corpus  inscriplioiiiDii  latinariini,  XII,  p.  147. 

7.  Ptolémée,  1.  II,  c.  3,  S  6;  édition  Didot,  p.  91,  1.   10. 

8.  Carpenlnm  aurait  donné  en  irlandais  carcet  ou  carpel  suivant  la  date  de 
l'emprunt. 

9.  Cf.  Brugmann,  Grtindriss,  t.  I,  2c  édition,  p.  465,  469. 
10.  Cf.  Whitley  Stokes,  Urkeltiscbcr  Spracbscbat:^,  p.  175,  176. 


28o  Pcriod'u]ucs. 

connaissances  étendues  et  mérite  l'attention  des  savants  ;  il  n'est  pas  l'œuvre 
du  premier  venu. 

Sif<nalons  aussi  des  articles  de  M.Jullian  sur  les  rapports  des  Gaulois  avec 
les  religions  des  autres  et  sur  l'origine  de  Rayonne;  une  note  de  M.  A.  de 
Sarrau  sur  un  débris  d'inscription  qui  parait  être  l'épitaphe  d'un  évêque 
Boio^niui]  et  qui  a  été  trouvée  à  Andernos,  Gironde,  arrondissement  de 
Bordeaux,  canton  d'Audenge,  au  Sud-Ouest  de  Bordeaux,  non  loin  de  La 
Teste  de  Buch  où  l'on  met  généralement  la  station  romaine  dite  Boii  K 
Argenteyre,  préféré  par  M.  Longnon^,  est  située  dans  le  canton  d'Audenge 
comme  Andernos  où  la  trouvaille  a  été  faite.  Jusqu'à  la  découverte  de  cette 
inscription  aucun  texe  connu  n'avait  mentionné  l'évèché  des  Boii  dont 
naturellement  aucun  historien  moderne  n'a  parlé. 

VIII 

L'Anthropologie,  t.  XV,  n"  6,  et  t.  XVI,  nos  1-4^  nous  offre  :  un  article 
de  MM.  E.  CartailhacetH.  Breuil  sur  les  peintures  et  gravures  murales  exé- 
cutées dans  les  cavernes  pyrénéennes  par  une  des  populations  préhistoriques 
qui  ont  précédé  les  Celtes;  une  notice  de  M.  Piette  sur  les  écritures  em- 
ployées à  l'âge  du  renne,  écritures  naturellement  illisibles  :  nous  ne  savons 
pas,  on  ne  saura  probablement  jamais  la  langue  que  ces  écritures  expriment  ; 
la  suite  d'un  mémoire  de  l'abbé  Breuil  sur  l'âge  de  bronze  dans  le  bassin 
de  Paris;  le  compte  rendu,  par  M.  Maurice  Piroutct,  de  fouilles  faites  dans 
des  tumulus  aux  environs  de  Salins,  Jura. 

IX 

La  Revue  des  traditions  popul.mres,  t.  XIX  et  XX,  août  1904-avril 
1905,  renferme  notamment  des  notes  de  M.  F.  Duine  sur  les  fontaines  de 
saint  Goven  dans  le  Pavs  de  Galles  et  de  saint  Gobrien  en  Bretagne  ;  de 
M.  Yves  Sébillot  sur  les  fontaines  du  Morbihan  ;  de  M.  V.  Bugiel  sur  des 
superstitions  de  Basse-Bretagne  dont  il  a  recueilli  l'écho  à  Paris  ;  de 
M.  Alfred  Harou  sur  la  croyance  que  dans  les  fondations  d'un  édihce  il 
fallait  placer  un  animal  vivant  (à  comparer  la  légende  de  \'ortigern,  chez 
Nennius,  édition  donnée  par  Mommsen,  Cbronica  vihwra,  t.  III,  p.  182); 
de  M.  V.  de  R.  sur  le  dolmen  de  Draguignan  dit  Pierre  de  la  Fée. 


X 

Le  Bulletin  de  l.\  société  N.vrioN.\LE  des  .^ntiqu.mres  de  Fr.\nce, 
4e  trimestre  de  1904,  contient  une  notice  de  M.  Héron  de  Villefosse  sur  un 

1.  Bù'm,  Itinéraire  d'Antonin,  édition  Parthey  et  Pindcr,  456,  4,  index, 
p.  374  ;  Kiepert,  Atlas  antiquiis  ;  cf.  A.  Holder,  Alkcltischer  Spiachschat:^, 
t.  I,  col.  571. 

2.  Allas  historique  de  la  France,  p.  26,  cf.  p.  146,  169. 


Périodiques.  281 

buste  à  trois  cornes  du  musée  de  Pcrigueux.  Il  mentionne  aussi  une  com- 
munication de  M.  V.mviilé,  suivant  lequel  l'enceinte  antique  de  Pommiers, 
à  trois  kilomètres  et  demi  au  Xord-Ouest  de  Soissons,  serait  le  NouiocUinutii, 
mentionné  par  Jules  César,  De  IhUo  giillico,  1.  II,  c.  12,  §  i. 

XI 

Dans  le  tome  XVII  des  Indogermamische  Forschungen  nous  signale- 
rons l'étymologie  des  motsirlandais/ra/V  «  mur  »  et  budcn  «  troupe  »  par  M.  R . 
Mesinger,  celle  de  l'irlandais  fa'l  par  M.  Brugmann  qui  rapproche  ce  mot 
du  sanskrit  vclâ  «  partie  du  temps  »,  «  heure  ».  Il  paraît  ditîicile  d'admettre 
avec  le  même  savant  que  l'irlandais  droch  u  roue  »  aie  la  même  racine  que 
~?iyt'>  «  courir  »  =*trt'i^ho,  dont  le  /  persiste  dans  t'cr/rflo-^i  m  *j;:£o--:pf>/oç, 
littéralement  «  sur-coureur,  bon  coureur  ». 


XII 

Dans  le  t.  XIX,  2^  et  3<^  livraisons  des  Beitraege  zur  kuxde  der  indo- 
GER.MANISCHEN  SpRACHEX,  jM.  Whitlev  Stokes  a  publié,  sous  le  titre  de 
Cellica,  un  important  recueil  d'étvmologies  gauloises,  irlandaises  et  cor- 
niques.  Nous  comptons  en  parler  plus  tard  avec  détail. 

XIII 

Dans  la  seconde  livraison  du  tome  V  de  la  Zeitschrift  fur  celtische 
Philologie,  M.  Ludwig  Christ  Stern  a  publié  un  poème  composé  par  l'ir- 
landais Brian  Merriman.  Ce  poète  né  au  milieu  du  xviiie  siècle  dans  le 
comté  de  Clare  en  Munster,  y  fut  maître  d'école  de  village,  puis  mourut 
dans  une  ville  voisine,  à  Limerick,  en  1808.  Le  poème,  en  1026  vers,  est 
intitulé  «  Tribunal  de  minuit  »  Cuirl  an  meadhoin  oidhche.  Il  paraît  dater  de 
1781  et  avoir  eu  déjà  deux  éditions'  dont  aucun  exemplaire  n'est  venu 
entre  les  mains  du  directeur  de  la  Revue  Celtique.  L'auteur  aurait  assisté  à 
une  audience  tenue  à  minuit  par  la  reine  des  Fées  dans  le  village  de  Feakle 
où  il  était  maître  d'école.  Une  jeune  fille  jolie,  élégamment  vêtue,  se  plai- 
gnait des  jeunes  gens  qui  ne  la  demandaient  pas  en  mariage  et  des  vieux 
hommes  qui  prétendent  épouser  de  jeunes  filles.  Elle  reçut  la  réplique  d'un 
vieux  monsieur  qui,  ayant  été  trompé  par  sa  femme,  vantait  l'amour  libre. 
Elle  lui  répondit  rudement  et  la  conséquence  fut  un  jugement  de  la  fée  qui 
abandonna  à  la  vengeance  des  femmes  les  hommes  qui  étant  d'âge  à  se 
marier  restaient  célibataires. 

Le  texte  irlandais  est  précédé  d'une  introduction,  suivi  de  variantes,  d'ob- 
servations grammaticales  sur  le  dialecte  de  l'auteur,  d'une  traduction  et 
d'un  glossaire. 


I.    Douglas  Hyde,  A  lilerary  Hislory  oj  Ireland,  p.  601-602. 


282  Périodiques. 

.  Cette  publication  fera  beaucoup  d'honneur  à  M.  Stcrn,  qui  a  seul  préparé 
la  livraison.  La  mauvaise  santé  de  M.  Kuno  Meyer  l'a  empêxhé  momenta- 
nément de  donner  sa  collaboration  à  la  Zcitschn/t. 


XIV 

La  revue  The  irish  ecclesiastical  Record  a  publié  dans  ses  livraisons 
de  décembre  1904  et  de  janvier  1905  un  savant  article  intitulé  Irish  Lexi- 
cograpby.  L'auteur,  M.  P.  O'Hickey,  commence  par  une  courte  appréciation 
des  dictionnaires  anglais-irlandais  et  irlandais-anglais  publiés  avant  l'année 
1904,  date  de  ceux  de  MM.  Lane  et  Dinneen  ;  puis  il  rend  compte  de  ces 
deux  livres,  traite  fort  sévèrement,  non  sans  raison,  le  premier,  et  fait  jus- 
tement l'éloge  du  second  ;  cependant  il  consacre  dix-neuf  pages  à  la  cri- 
tique de  ce  dernier  ouvrage. 


XV 

M.  Cagnat  a  publié,  dans  le  Bulletin  archéologiq.ue  du  comité  des 
TRAVAUX  historiques  ET  SCIENTIFIQUES,  année  1904,  2<:  livraison,  une 
inscription  romaine  trouvée  à  Ménerbes,  Vaucluse.  C'est  une  dédicace  faite 
deo  Selvaiw  par  deux  individus  dont  le  premier,  Sextus  Iulius  Bclatullus, 
porte  un  cognoiiien  gaulois.  Selvaiio  est  le  datif  latinisé,  pour  Sehiuini,  d'un 
nom  gaulois  sehiaiios  qui  s'écrit  aujourd'hui  en  irlandais  scalbhan,  prononcez 
chalvane,  et  veut  dire  «  troupeau  ».  Les  Gaulois  avant  un  die.i  taureau, 
Tartios,  une  déesse  jument,  Epoita,  il  est  parfaitement  naturel  qu'ils  aient 
adoré  un  dieu  troupeau  ou  si  l'on  aime  mieux,  un  dieu  des  troupeaux. 
Seluanos  dérive  de  sdva,  propriété,  en  vieil  irlandais  selb,  prononcez  selve,  en 
gallois  heliv.  De  selvanos  dérive  un  nom  de  peuple  Sehianccli,  défiguré  en 
Sihiiuiecti  sous  i'influence  du  latin  silva  ;  c'est  ainsi  que  Deua,  Dévoua  sont 
devenus  Diiia,  Diiiona  sous  la  domination  romaine  à  cause  de  l'adjectif  latin 
diitos,  diuus.  Un  grand  nombre  des  dieux  Siluani  dont  les  monuments 
ont  été  recueillis  en  pays  celtiques,  principalement  les  Siluaiii  domestici,  ont 
probablement  été,  avant  la  conquête  romaine,  des  Selvani,  dieux  des  trou- 
peaux (voir  Holdor,  Altcdtischer  Sprachschul:(,  t.  II,  col.  1555  et  suivantes). 


XVI 

M.  le  capitaine  Espérandicu  a  continué  dans  la  Revue  épigraphiq.ue 
d'avril  à  décembre  1904  la  publication  de  la  suite  du  mémoire  d'AUmer  sur 
les  dieux  de  la  Gaule  :  Siaiiua,  Siaunus,  Siluanus.  Sianiia  est  probablement 
le  résultat  d'une  mauvai.se  lecture;  l'auteur  français  a  dédoublé  le  dieu 
Siaituus  (Holder,  AllccUischer  Sprachschat^,  t.  II,  col.  1537).  Allmer  men- 
tionne trente-quatre  monuments  du  dieu  Sihianus,  une  partie  est  dépourvue 
d'inscription  et  par  conséquent  douteuse.  L'article  Siluanus  de  M.  Holder  est 
con^u  dans  un  système  tout  autre  et  plus  sûr.  Dans  celui  de  M.  Allmer  il 


Périodiques.  2Sj 

y  a  une  observation  intéressante,  c'est  que  5//m}»/«sctait  dieu  des  troupeaux  : 

Siluano  tama  est  veteres  sacrasse  Pelasgos, 
Aruorum  pecorumque  deo,  lucunique  diemque  '. 

Ce  fait  s'accorde  avec  ce  qui  a  été  dit  du  nom  celtique  de  ce  dieu, 
page  282,  et  avec  le  vers:  Alagtic  dctis,  Sihtaiie polens,  saiiclissime pastor,  par 
lequel  débute  une  inscription  d'Italie  qui  est  le  no  575od'Orelli-Henzen,  et 
qu'on  trouve  au  Corpus  inscriplioiii/m  latiiianini,  t.  IX,  no  5375. 


XVII 

Les  An'alecta  Bollaxdiaxa,  t.  XXIV,  f-iscicule  II,  contiennent  une 
savante  appréciation  djs  mémoires  insérés  par  M.  Burv,  l'érudit  professeur, 
dans  les  Piweidings  of  thc  royal  irish  Acadcmy,  et  qui  concernent  saint  Patrice. 
On  trouve  aussi  dans  ce  fascicule  un  compte  rendu  d'un  travail  de  M.  White 
dont  il  a  été  question  dans  notre  précédente  livraison,  p.  174,  175.  Nous 
avons  reproduit  le  reproche  fait  par  le  P.  Albert  Poncelet  à  M.  White  de 
n'avoir  pas  consulté  le  ms.  14  (aujourd'hui  18)  de  la  bibliothèque  de  la  ville 
d'Angers.  Nous  avons  eu  trop  de  confiance  dans  l'érudition  du  R.  P.  Jésuite, 
qui  est  pourtant  si  compétent  en  hagiographie.  Il  y  a  deux  confessions  de 
saint  Patrice.  L'une  est  authentique  ;  c'est  celle  qu'ont  publiée  en  dernier 
lieu  M.  White,  antéiieurcment  M.  Whitley  Stokes,  MM.  West  Haddan  et 
Stubbs,  Migne,  Patrologia  latiiia,  t.  LUI,  etc.  ;  l'autre,  apocryphe,  a  été 
insérée  par  Samuel  Berger  en  1894  dans  le  tome  XV  de  la  Rez'ue  Celtique. 
C'est  celle-ci  que  le  ms.  d'Angers  nous  a  conservée.  Voilà  donc  un  point 
sur  lequel  nous  avons  adressé  à  M.  White  une  critique  injustifiée.  La  vue 
du  ms.  d'Angers  envoyé  à  la  bibliothèque  de  l'Université  de  Paris  par  M.  le 
ministre  de  l'Instruction  publique  nous  en  a  donné  la  preuve  incontestable. 

Paris,  le  5  juillet  1905. 

H.  d'Arbois  de  Jubaix ville. 


I.  Enéide,  1.  VIII,  v.  600-601.  Prellcr,  Roemischc  Mythologie,  p.  347,  et 
Scheiffele,  Paiili's  Rtaleiicyclopacdie,  t.  VI,  p.  1 196,  parlent  du ///^iti/v/w  c.vi/c- 
tor,  qualification  de  Silvanus  chez  Lucilius,  cité  par  Nonius  Marcellus.  Mais 
depuis  l'édition  de  Nonius  Marcellus  donnée  par  Q.uicherat  (p.  114)  et  celle 
de  Lucilius  par  Emile  Bachrens,  Fragmenta  poctarum,  p.  209,  no  483,  ce 
texte  ne  peut  plus  être  allégué. 


CORRIGENDA 


REVUE   CELTICIUE,    XXVI 

13,  1.  23,  o//(T  honourable  î«5?;/ beardiess. 

17,  §  21,  for  a  confluence  read  an  abundance. 

18,  §  35,  for  r'\g  rend  ng. 

19,  5  26,  /or  they  measure  truth  read  truth  is  mcasured  (inidelhar  sic 

leg.)- 
note  3,  jd/-  falschood  r^ad  falsehood. 
§     35,  note.  She  used  to  wear  round  her  foroarm  rings  to  be  given 

to  poets. 

25,  §  80,  for  wisdom  read  knowledge. 

26,  §  92,  for  n-aise  read  naise  (leg.  nôise). 
27ï  §     92,  for  âge  ?Yfl(/  new  knowledge. 

28,  §  III,  for  n-ais  read  nais  (leg.  nôis). 

29,  §  109,  for  knowledge  read  wisdom. 
§  III,  for  âge  read  new  knowledge. 

3  5!  §  1 56,  for  bee  swamrs  ré?a(i  bee-swarms. 

§  169,  afler  valeur  insert  (béer?). 
39,  §  201,  for  Hpunds  read  Wolves. 

note  I,  after  mbi  do>zo  insert  (leg.  mbit). 

note  7,  1.  2,  for  ndoccHnsa  read  ndocernsa. 
41,  §  212,  for  Music  read  Mélodies. 
43,  la.st  line,/or  spécial  read  separate. 
4),  1.  6,  for  spécial  read  separate. 
45,  note  7,  for  maintire  read  muintire. 
47,  §  242,  add  afterwards. 
49,  note  2,  for  aithrcib  read  aittrcib. 

52,  note  I,  for  15,  note  5,  read  19,  note  6. 

53,  §  284,  for  wisdom  read  knowledge. 
5  289,  jor  it  read  such. 

54,  at  an-flaith  read  pi.  n.  anflathi. 

55,  1.  13,  for  hees  read  hee-sivarm. 

56,  s.  V.  commur  1.  i  read  a  conipd  of  the  prefixrom-  and  viûr  «  abun- 

dance »,  cognate  with  Gr.  aupio;,  aûiiot,  And  add  mûr  .i. 
iomad  O'Cl.  et  v.  Fél.  Oeng.  Prol.  126  and  p.  ccxcvi. 
59,  1.      i,  for  6)  read  49. 


Corrigenda.  285 

60,  1.  29,  aiU.  or  hiith  (cognate  with  Cymr.   liât.   Corn,  lad,   Lat. 
lati'x)  may  mcan  Zv(-r. 
2,  for  they  would  put,  rrai/  would  bc  put. 

8,  for  against  thcir  course  ;vij<i  upon  the  sail. 

9,  for  wliere  read  whcrein. 
1 5 ,  for  one  rcad  an . 

8,  for  mélodies  read  mélodies. 
18,  for  it  happened  read  they  were  orderit. 

22,  add.  has  been  set. 

23,  for  thèse  read  those. 

24,  /or  merey  read  mercy. 
18,  for  us  i  read  us^  L.  25  (W(?2. 

164,  note  I,  for  Lebore  read  Lebor. 

167,  1.   13,  if^/e  with  apologies. 

168,  s.  V.  capar,  for  tigion  read  ti;yuum. 
166,  s.  V.  dosmor,  for  dossate  lead  doss. 

179,  s.  V.  stiall,  for  brrowed  read  borrowed  :  for  astella  read  astilla,  and 
for  astilla  read  asklla. 

II  July  1905. 

W.  S. 


157. 

145, 
147. 

149. 

157» 
163, 


CORRESPONDANCE 


Dans  l'article  de  M.  Harou  que  la  Revue  des  Traditions  populaires  a  publié 
et  qui  est  mentionné  plus  haut,  p.  280,  il  est  question  du  cadavre  d'un  chat 
trouvé  par  les  maçons  dans  les  fondations  du  château  de  SaintGermain-en- 
Laye  en  démolissant  un  mur  construit  au  xvi*-"  siècle.  Consulté  par  nous  sur 
la  question  de  savoir  quelle  importance  on  doit  attachera  ce  fait,  M.  Saiomon 
Reinach,  conservateur  du  musée  de  Saint-Germain,  nous  a  adressé  la  lettre 
.suivante  : 

«  Cher  Maître, 

«  En  réalité,  il  y  a  eu  deux  découvertes  de  chats  dans  les  bâtiments 
récerr.ments  démolis  du  château.  Tune  en  1884,  l'autre  après  1900.  Le  pre- 
mier squelette  a  été  conservé  par  un  concierge,  aujourd'hui  transféré  au 
Louvre  ;  le  second  chat  a  été  mis  sous  verre  par  notre  architecte,  M.  Daumet, 
et  se  voit  à  l'agence  des  travaux. 

«  Il  me  paraît  très  vraisemblable  que  ces  chats  sont  tombés  entre  des 
piles  de  maçonnerie  et  je  ne  crois  pas  que  ce  soit  les  victimes  d'un  Bauopfer. 
Le  sacrifice  du  chat  en  pareille  occurrence  est  assurément  très  admissible 
(liste  des  exemples  connus,  chez  Sartori,  Zeitschrijt  fiir  Ethnologie,  1898, 
p.  21)  ;  mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  les  chats,  aventureux  de  leur  nature, 
sont  plus  exposés  à  des  accidents  que  d'autres  animaux  domestiques. 

«  Affectueusement  à  vous, 

«  S.  R.  » 

«  château  de  Saint-Germain-en-Laye,  le  18  juillet  190c.  » 


POST-SCRIPTUM 


Au  moment  de  mettre  cette  livraison  sous  presse  la  direction  de  la  Revue 
Celtique  a  reçu  deux  thèses  do  doctorat  soutenues  tout  récemment  devant  la 
Faculté  des  lettres  de  Paris  par  M.  M.  Roger. 

L'une  est  intitulée  ARS  MALSACHANI,  tkaité  du  vf.rbe  [lalin],  publié 
d'après  le  vis.  lat.  IJ026  de  la  Bibliothèque  nationale. 

Le  manuscrit  est  du  ix*:  siècle  et  a  été  écrit  sur  le  continent.  Mais  il  paraît 
être  la  copie  d'un  texte  irlandais.  Le  titre  :  Ars  Malsachani  est  d'une  autre 
main  que  le  corps  du  traité  mais  paraît  de  la  même  époque.  M.  Whitley 
Stokes,  notre  savant  collaborateur,  nous  écrit  qu'il  faut  corriger  Malsachani 
en  Maelsechlanni.  Madsechlainn ,  ajoute-t-il,  est  un  nom  très  fréquent  ;  voyez 
The  tripartite  Life,  pages  520,  522,  524,  et  l'index  des  noms  de  personnes 
dans  l'édition  des  Annales  des  quatre  maîtres.  Il  signifie  «  serviteur  de 
SecJinall  »  (ou,  par  métathèse,  de5(rWa-«//),d'un  saint  aussi  appelé  Secundinus 
qui  fut  contemporain  de  saint  Patrice;  sur  Sechnall,  voir  le  Livre  d'Ar- 
magh,  fo  18  b.  Thésaurus  palaeohibernicus,  t.  IL  p.  242. 

Il  paraît  donc  n'y  avoir  pas  à  tenir  compte  des  derniers  mots  du  texte 
dans  le  ms.  lat.  13026:  Finit  con^regatio  Salcani  Jilii  de  uerbo,  l'auteur  de 
cette  addition  paraît  avoir  transformé  Mael-Sechlainn  en  Mac-Salcain. 

L'autre  thèse  a  pour  titre  :  L'enseignennut  des  lettres  classiques  d'Ausone  à 
Alcuin.  Le  domaine  géographique  dont  l'auteur  s'occupe  comprend  la  Gaule, 
la  Grande-Bretagne  et  l'Irlande.  Nous  reparlerons  de  ces  thèses  dans  une 
prochaine  livraison. 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 

Bains  de  Bagnoles,  Orne,  le  25  juillet  190J. 


Le  Propriélairc-Gérant  :  Veuve  E.  Bouillon. 


Chartres.  —  Imprimerie  Durand,  rue  Fulbert. 


DES  MCTIMES  IMMOLÉES  PAR  LES  CONSTRUCTEURS 
POUR  ASSURER  LA  SOLIDITÉ  DES  ÉDIFICES 


Tous  les  celtistes  connaissent  :  1°  le  passage  de  Nennius  qui  montre  les 
druides  disant  à  Vortigern  :  II  faut  trouver  un  enfant  sans  père,  le  tuer  et 
arroser  de  son  sang  la  forteresse,  autrement  on  ne  pourra  jamais  la  bâtir  '  ; 
2°  le  texte  de  la  vie  irlandaise  de  saint  Columba  où  l'on  voit  le  moine  Odran 
enterré  vivant  dans  les  fondations  du  célèbre  monastère  d'Io/a  -.  Cet  usage  /i 
a  été  général.  C'est  ce  qui  est  démontré  par  un  mémoire  de  M.  P.  Sartori, 
publié  en  1898  dans  la  Zeitschrift  fur  Ethnologie,  t.  30,  p.  1-54,  et  cité  par 
M.  Salomon  Rcinach  dans  notre  précédente  livraison,  p.  286.  Les  victimes 
ont  été  des  hommes,  de  jeunes  garçons,  de  jeunes  filles,  puis  les  mœurs 
s'adoucirent,  les  victimes  humaines  furent  remplacées  par  des  animaux, 
chevaux,  bêtes  à  cornes,  moutons,  chiens,  chats,  oiseaux,  etc.  A  l'origine, 
la  théorie  en  vertu  de  laquelle  la  victime  humaine  était  enterrée  dans  les 
fondations  de  l'édifice  a  pu  se  confondre  avec  celle  de  l'acquisition  de  la 
propriété  par  la  sépulture  des  membres  ou  d'un  membre  de  la  famille  (Fustel 
de  Coulanges,  La  cité  antique,  1.  Il,  chap.  vi).  Le  moine  Odran  était  fils 
spirituel  du  père  abbé  Columba;  l'enfant  sans  père  pouvait  être  considéré 
comme  fils  naturel  du  roi  Vortigern. 

H.  D'A.  DE  J. 


1.  Mommsen,  Chronica  Minora,  t.  III,  p.  182,  1.  14-17. 

2.  W'hitley  Stokes,  Three  Midclle-irish  hoinilies,  p.  118,  119. 


Revue  Celtique,  XXVI.  19 


LE  MYSTÈRE  BRETON 
DE  SAINT  CRÉPIN  ET  DE  SAINT  CRÉPINIEN 


SUITE    DU    TCXTK 


fo    12    V°  CREPINIAN 

Jésus  Christ,  on  saluer,     eill  ferson  an  Dreindet, 
1270     chuy  en  deus  anduret     poannio  a  so  meurbet  ', 
bette  soufr  ar  maro     voar  vene  Caluary, 
o  pet     true  ousimp,     breman  me  o  suply. 
O  pet  sonch  achanomp,     ma  Saluer  beniguet  j 
en  on  tourmancho  bras,     n-on  ambandonet  quet. 

Rectiouarc  entre  a  gauche.  Les  tirant  entre  a  droit. 

LiDiAS,  2^  tirant,  parle. 
i?,7)     Orsus  don  2  !  on  prouost,     prins  Rectiouare, 

petra  a  veso  groet?     Na  ellomp  quet  outte. 

Dornet  on  n-eus  voar  ne,     quer  fatig  omp  rentet, 

quen  a  voamp  de  ya  prest     da  goU  patiantet. 

M-on  dcus  ynt  bet  casset     adare  d-ar  prison, 
1280     euit  dont  da  gontan     dirasoch  ar  reson. 

RECTIOUARE 

Estonet  on  meurbet     o  cleuet  quement  man. 
Me  songe  e  scringent     o  ch-andurin  o  loan. 
Y  oa  bugale  nobl     a  maguet     dilicat  ; 
tromplet  o-me  gante,     breman  m-en  goar  er  fat, 
12S5     ag  e  lech  en-em  glem     d-ar  boan  a  anduront, 
e  se  trugarcquat     o  doue  a  reont  ; 
ober  goab  a  reont     dimes  ma  oll  bouer, 
mes  quent  m-o  chuittcin,     nie  rey  dese  meruel. 

1.  meurbet  est  ici  adjectif.  C'est  un  emploi  archaïque  très  rare.  Voy.  Em. 
Ernault,  Dict.  étyni.  du  breton  niown,  p.  336. 

2.  don,  emprunt  au  français  donc. 


LE  MYSTÈRE  BRETON 
DE  SAINT  CRÉPIN  ET  DE  SAINT  CRÉPINIEN 


SUITE    DE    LA    TRADUCTION 


CREPINIEN 
Jésus-Christ,  notre  sauveur,  seconde  personne  de  la  Trinité, 
vous  qui  avez  enduré  des  peines  très  grandes, 
jusqu'à  souffrir  la  mort  sur  le  mont  Calvaire, 
ayez  pitié  de  nous,  je  vous  en  supplie  maintenant. 
Songez  à  nous,  mon  Sauveur  béni, 
dans  nos  grands  tourments,  ne  nous  abandonnez  pas. 

Rktiùvaire  entre  à  gauche;  les  hoiirreaiix  enlrciil  à  droite. 

LIDIAS,  2e  bowreau,  parle. 
Orsus,  donc,  notre  prévôt,  prince  Rictiovaire, 
que  faire?  Nous  n'en  pouvons  rien  obtenir. 
Nous  avons  frappé  dessus  ;  nous  sommes  si  fatigués 
que  nous  étions  déjà  prêts  à  perdre  patience. 
Si  bien  que  nous  les  avons  reconduits  en  prison, 
pour  venir  vous  raconter  l'affaire. 

RICTIOV.MRE 

Je  suis  très  étonné  d'entendre  cela. 

Je  pensais  qu'ils  auraient  horreur  d'endurer  leur  supplice. 

C'étaient  des  enfants  nobles  et  délicatement  élevés  ; 

je  me  suis  trompé  à  leur  sujet,  maintenant  je  le  sais  bien, 

et  au  lieu  de  se  lamenter  des  peines  qu'ils  enduraient, 

c'est  remercier  leur  dieu  qu'ils  font  ; 

Ils  se  moquent  de  tout  mon  pouvoir, 

mais,  plutôt  que  de  les  lâcher,  je  vais  les  faire  mourir  ; 


2C)2  Victor  Tourneur. 

Rag  se,  ma  siraiitet,     ed  da  uitte  aman. 
1290     Me  rey  d-e  andurin     an  tourmancho  brassan. 

Les  tirant  vat  cri  tes  saint  au  prison,  rectiouare  parle. 
Brenian,  me  ynuanto  auelse  tourmancho. 
Rag  se,  ma  sirantet,     lemnict  o  conteillo  ; 
vit  quemcnt  o  cheus  groet,     na  rcont  quet  a  gas? 
Seuet  diuoar  o  chorf    coreo  vn  nonipr  bras. 

VANTELMO,  i^^  tirant. 
1295     Me  a  m-eus  eur  gontel     a  so  reluisant, 

a  sauo  coreo     quemcnt  ag  o-p<Co>choant. 

MEXA,  3'-"  tirant. 
Cliede  aman  vn  ail     ag  a  so  couls  a  hy  : 
l"o  22     sel  penos  e  reluis.     Seo  coreo  ganty. 

LIDIAS,  2^  tirant. 

Sa  sa,  ma  chamarat,     hast... 
1300     da  gontel  a  so  1cm,     mes... 

VANTELMO,  i"  tirant,  dépouille  Crêpin,  et  ditte: 

Chcde  eur  gorcen     ag  a  so  sauct  mat. 

Ma  chontel  a  so  lem,     ag  a  droch  diliquat. 

A  te,  Patisfare,     diuisq  yue  hennés  ; 

vit  quement  a  reomp,     n-as  goellomp  tam  en-pres. 

P.\TISFARE,  2e  tirant,  dépouille  Crepinian  et  ditte  : 
1305     Me  ya  de  diuisquan,     breman  te  a  voello, 

[mar  d-e]  goen  e  grochen,  hep  tardan  e  ruyo. 
Te  !  te  !  1  eur  goreen  me  m-eus  en  diuisquet, 
me  [grct],  breman  souden,     en  laqucy  soueset. 

MEXA,  3e  tirant. 
Orsus,  me  ya  breman     cuit  seuel  ma  re. 

13 10 ase     ag  e  choelly  ane. 

Scocmp2  bras  ema  5  chomet     euit  trochan  e  guig; 
bras  eo  ma  choreen,     a  hy  groet  manifiq. 

PATISFARE,  4^  tirant. 
Ya  sur,  ma  mignon,     vn  nebeut  ynt  d-am  grat  : 
da  seuel  coreo,     o  4  quafan  eur  pot  mat. 
131  )     Lidias,  Vantelmo,     nin  a  so  sur  potret, 
nin  a  ra     on  deucr,     cuel  ma  s-eo  dleet. 

1.  Te!  interjection  qui  s'adresse  d'ordinaire  aux  chiens.  Voy.  Revue  Cel- 
tique, IV,  148. 

2.  Scoemp  ^=  Scuenip  (Em.  Ernault,  Glossaire  moyen  breton,  p.  617).  Ce 


Le  Mystère  de  saint  Crcpin  et  de  saint  Crepinien.  293 

C'est  pourquoi,  mes  bourreaux,  allez  les  quérir  maintenant. 
Je  vais  leur  faire  endurer  les  plus  grands  tourments. 

Les  hourreaiix  vont  quérir  les  saints  à  la  prison,  rictiovaire  parle. 
Maintenant,  je  vais  inventer  des  supplices  de  cette  sorte. 
C'est  pourquoi,  mes  bourreaux,  aiguisez  vos  couteaux. 
Ils  ne  font  pas  de  cas  de  ce  que  vous  avez  fait  .•* 
Coupez  sur  leur  corps  un  grand  nombre  de  courroies. 

v.\NTELMO,  !<='■  bourreau. 
J'ai  un  couteau  qui  est  reluisant, 
qui  coupera  des  courroies  autant  que  vous  le  désirerez. 

MEXA,  5'-'  bourreau. 
En  voilà  un  autre  qui  le  vaut. 
Vois  comme  il  reluit.  Coupe  des  courroies  avec  lui. 

LiDiAS,  2^  bourreau. 
Ça,  ça,  mon  camarade,  dépêche-toi... 
Ton  couteau  est  affilé,  mais... 

VANTELMO,  i^r  bourreau,  dépouille  Crépin  et  dit  : 

Voici  une  courroie  qui  est  bien  coupée. 

Mon  couteau  est  affilé,  et  coupe  finement. 

Et  toi,  Patisfare,  dépouille  également  celui-là. 

Pour  tout  ce  que  nous  faisons,  nous  ne  te  voyons  pas  fort  empressé. 

PATISFARE,  2e  bourreau,  dépouille  Crepinien  et  dit  : 

Je  vais  le  dépouiller.  Maintenant  tu  vas  voir 
que  si  sa  peau  est  blanche,  elle  va  rougir. 
Tiens,  tiens,  une  courroie  ;  je  l'ai  dépouillé. 
Je  crois  que  tout  à  l'heure  cela  l'étonnera. 

MEXA,  3=  bourreau. 

Orsus!  je  vais  maintenant  couper  les  miennes. 

là,  et  tu  les  verras 

Il  reste  tout  peureux  pendant  qu'on  coupe  sa  chair. 
Grande  est  ma  courroie,  et  faite  splendidement. 

PATISFARE,  4«  bourreau. 
Certainement,  mon  ami,  elles  sont  assez  à  mon  gré  : 
pour  couper  des  courroies,  je  vous  trouve  un  solide  gaillard. 
Lidias,  Vantelmo,  nous  sommes  sûrement  des  gaillards. 
Nous  faisons  notre  devoir  comme  il  faut. 


mot  signifie  d'ordinaire  ombrageux,  un  peu  peureux,  délicat,  scabreux. 

3.  ema,  ms.  eo  ma. 

4.  0  ms.  eo. 


294  Victor  Tourneur. 

LIDIAS,  2*  tirant. 
Comeromp  oll  courach     ma  trcchomp  oar  ncse, 
a  quent  ma  paousomp,     nin  rey  mu  cuittc. 
Chcde  saiict  gucne     choas  diuoar  e  diou  scoa  ; 
1320     na  rcont  fors  cr  bct     euit  nep  cstrenoa  '. 

MHXA,  3c  tirant. 

\"n  hcman  so  guencmp,     ne  ra  état  cr  bet 
euit  quemcnt  poannio     en  deuueus  anduret. 
Ne  lauar  netra  tout,     nemert  coms  a  Yesus  ; 
o  fiout  en  n-enes,     en-em  guef  evurus. 

fo    22    V"  CREPIN 

1525     o  Jésus,  ma  saluer,     chuy  eo  on  guir  otro. 

Sicouret  omp  guenach     en  creis  on  tourmanclio  ; 

drc  o  graso  diuin,     bepret  on  asistet, 

cuel  an  d<a>ou  buguel     ebars  en  forn  goret. 

Reit  dimp,  me  o  suply,     bepret  o  ch-assistans, 
1350     euit  nep  tourmancho     m-or  bo  en  och  fians. 

CREPINIAN 

Jésus  Christ,  mab  Mary,     a  crouer  d-an  effo, 

me  o  suply  bepret,     dre  ma  s-och  on  otro, 

dre  o  misericord,     on  sicouret  bepret, 

euel  goesall  Joseph     gant  e  vreudeur  goerset. 
1535     Bepret  en  sicourach,     houarnet  er  prison, 

faoussamant  accuset     gant  groeg  eur  Faraon. 

Nin  o  suplv  yue,     Mary,  mam  a  goerches. 

ma  veset  euidomp     bepret  auocades. 

Chuy  so  ympalaeres     an  eff  ag  en  douar  ; 
1540    en  n-och  ag  en  o  mab,     emedy  on  memoar. 

RECTIOUARE 

Sa,  sa,  ma  sirantet,     ret  eo  ober  ouspen  : 

euit  quement  a  reomp,     na  deuomp  quet  en  pen  ; 

rag  herue  a  oellan,     sur  es-int  sorseryen. 

fais  miracle  a  reont,     an  drase  so  serten. 

1345     Mcu<r>bet  esint  abil  ;     ragse,  sentet  ousin  : 
Ret  veso  o  stagan     ous  pep  a  vin  milin, 
a  ma  voint  casset     voar  ar  pont  a  Soixon, 
o  strinquan  er  renier,     dre  ma  s-e  meurbet  don  : 
an  amser  so  gardis,     ar  renier  a  so  yin, 

1550     me  gret  eseint  dar  fons     gant  an  daou  vin  milin. 
Ymposipl  ve  dese     miret  na  vent  beuet, 
gant  ar  boes  -  ar  vein  se     a  so  poner  meurbet. 

I.  estrenoa  =^  estrenua.  Voy.  Em.  Ernault,  Glossaire  moyen  breton,  p.  529. 


Lr  Mystàr  lic  saint  Crcpin  et  </(,•  saint  Crcpinirn.  295 

i.iniAS,  2=  bourreau. 
Prenons  tous  courage  pour  que  nous  les  vainquions, 
et  avant  de  cesser,  nous  en  ferons  d'autres. 
En  voilà  encore  une  de  coupée  par  moi  de  ses  deux  épaules. 
Ils  ne  font  aucun  cas  d'aucune  soutlVance. 

MEXA,  3c  bourreau. 
Pour  celui-ci  qui  est  avec  nous,  il  ne  fait  aucun  cas 
de  toutes  les  souffrances  qu'il  a  endurées. 
11  ne  dit  rien  du  tout,  si  ce  n'est  qu'il  parie  à  Jésus. 
11  se  trouve  heureux  d'avoir  confiance  en  lui. 

CRKPIN 

O  Jésus,  mon  sauveur,  vous  êtes  notre  vrai  seigneur, 

Nous  sommes  secourus  par  vous  au  milieu  de  nos  souffrances  ; 

assistez-nous  toujours  de  votre  grâce  divine, 

comme  les  deux  enfiints  dans  la  fournaise  ardente; 

donnez-nous,  je  vous  en  supplie,  toujours  votre  assistance 

pour  que  nous  ayons  confiance  en  vous,  malgré  tous  les  tourments. 

CRÉPINIEN 

Jésus-Christ,  fils  de  Marie,  et  créateur  des  cieux, 

je  vous  en  supplie  toujours,  puisque  vous  êtes  notre  Seigneur, 

secourez-nous  toujours  par  votre  miséricorde, 

comme  autrefois  Joseph  vendu  par  ses  frères. 

Toujours  vous  le  secouriez,  enchaîné  en  prison, 

fiiussement  accusé  par  la  femme  d'un  Pharaon. 

Nous  vous  supplions  aussi,  Marie,  mère  et  vierge, 

d'être  toujours  notre  avocate . 

Vous  qui  êtes  l'impératrice  des  cieux  et  de  la  terre, 

c'est  en  vous,  et  en  votre  fils  qu'est  notre  pensée. 

RICTIOVAIRE 

Ça,  ça,  mes  bourreaux,  il  faut  faire  davantage. 

Malgré  tout  ce  que  nous  faisons,  nous  ne  venons  pas  à  bout, 

car,  d'après  ce  que  je  vois,  certainement  ils  sont  sorciers. 

Ils  font  de  faux  miracles,  cela  est  certain. 

Ils  sont  très  habiles.  C'est  pourquoi,  obéissez-moi. 

Il  faudra  les  lier  chacun  à  une  pierre  de  meule  ; 

et  qu'ils  soient  conduits  sur  le  pont  de  Soissons, 

les  jeter  dans  la  rivière  là  où  elle  est  très  profonde. 

Le  temps  est  rude;  la  rivière  est  froide, 

je  crois  qu'ils  iront  au  fond  avec  les  deux  pierres  de  meule. 

Il  leur  sera  impossible  de  s'empêcher  d'être  noyés 

avec  le  poids  de  ces  pierres  qui  sont  très  lourdes. 

2.  11  faudrait  poes. 


296  Victor  Tourneur. 

PATISFARE,  4":  tirant. 
Rct  eo  dimny  breman     heuil  avis  ar  barner: 
demp  da  stagan  o  daou     ous  pep  a  vin  poncr. 

Les  5'  se  hue.  vaxthlmo  parle. 
1555     Chcttu  aman  '  ar  botret,     sauet  ynt  cn-o  sao. 
Scllct,  compaignones,     a  n-cn  dint  potrct  vrao. 
Brcnian,  me  lauar  dach,     c-teufet  guenime 
da  gosie  ar  rcuicr,     ma  collet  o  pue. 

MEXA,  5c  tirant. 
fo  23     Aha,  daou  sorser  fall,     chcttu  chuy  diliuret - 
1360     deus  ar  cherden  pcre     ma  5  voach-oc  amaret. 
Breman  chuy  a  vcso     amaret  adarc. 
Deut  guenin  pas  an  pas  4,  an  eil  ag  eguile. 

On  aproche  aux  piers.  lidias  parle. 
Chettu  aman  daou  vin     a  so  poner  meurbet, 
a  gante,  hep  tardan,     er  reuier  e  s-eet. 

PATISFARE,  4<^  tirant. 
1565     Ya  s  breman,  on  peuoar,     choariomp  ny  suptil, 
ma  voint  garottet     ous  an  daou  vin  milin, 
a  ma  voint  strinquet     breman  en  fons  an  dour, 
da  chout  ag  en  deuo     o  doue  do  sicour. 

On  mil  les  piere  aux  coll.  vantelmo  parle. 
Breman  nin  o  strinquo     en  dour  pront  a  hardy  ; 
1370     niiliguet  da  veset     gant  on  doueou  nin. 

MEXA,  3e  tirant. 
Cregomp  ene  breman,     strinquomp  int  voar  o  fcn, 
da  chout  ag  en  a  deuy     o  doue  d-o  difen. 

On  les  jette  dans  la  reuier.  Les  piere  demeure  sur  leaux.  Les  S^  a  genoux 
sur  les  piere  qu'il  reuiens  au  bord  de  la  reuier. 

RECTIOUARE  parle. 
Sellct  an  daou  sorcer     sauet  voar  var  an  dour  : 
me  gret  dre  sorceres     a  doue  o  sicour. 
1575     Goellet  ar  vein  milin     voar  var  an  dour  sauet, 
Scan  euel  diou  bluen  ;     meurbet  on  estonet. 
Chettu  ind-y  ary     adare  gant  Soixon  ; 


1.  Chettu  aman  synisèze. 

2.  chettu  chuy  diliuret.  Le  ms.  donne  chettu  choas  livret. 

5.  père  ma,  locution  curieuse  paraissant  provenir  de  la  contamination  de 


Le  Mystère  de  saint  Crcpin  et  de  saint  Crcpinicn.  297 

PATISFARE,  4«  hûurveau. 
Il  nous  laut  maintenant  suivre  l'avis  du  juge. 
Lions-les  tous  deux  chacun  à  une  lourde  pierre. 

Les  Saillis  se  lèvent,  vantelmo  parle. 
Voilà  les  gredins.  ils  sont  debout. 

Voyez,  compagnons,  si  ce  ne  sont  pas  de  beaux  gaillards. 
Maintenant,  je  vous  dis  que  vous  viendrez  avec  moi 
du  côté  de  la  rivière,  pour  perdre  la  vie. 

MEXA,  5e  bourreau. 
Aha  !  mauvais  sorciers,  vous  voilà  délivrés 
des  cordes  avec  lesquelles  vous  avez  été  liés. 
Maintenant,  vous  allez  être  liés  de  nouveau. 
Venez  avec  moi  pas  à  pas  l'un  et  l'autre. 

On  s'approche  des  pierres.  LIDIAS  parle. 
Voici  deux  pierres  qui  sont  très  lourdes, 
et  avec  elles,  sans  tarder  vous  irez  dans  la  rivière. 

PATisFARE,  4=  bourreau. 
Oui,  maintenant,  nous  quatre,  jouons  fin, 
pour  qu'ils  soient  ligottés  aux  deux  pierres  de  meule, 
et  qu'ils  soient  jetés  maintenant  au  fond  de  l'eau, 
pour  savoir  si  leur  dieu  viendra  à  leur  secours. 

On  met  les  pierres  au  cou.  vantelmo  parle. 
Maintenant  nous  vous  jetterons  promptemcnt  et  hardiment  dans  l'eau. 
Soyez  maudits  par  nos  dieux. 

MEXA,  5c  bourreau. 
Saisissons-les  maintenant,  jetons-les  sur  leur  tête, 
pour  voir  si  leur  dieu  viendra  les  défendre. 

On  les  jette  dans  la  rivière.  Les  pierres  demeurent  sur  l'eau.  Les  saints  à  genoux 
sur  les  pierres  qui  reviennent  au  bord  de  la  rivière. 

RICTIOVAIRE  parle. 
Voyez  les  deux  sorciers  portés  sur  la  surface  de  l'eau. 
Je  crois  que  leur  dieu  les  secourt  par  sortilège. 
Voyez  les  pierres  de  meule  portées  sur  l'eau, 
légères  comme  deux  plumes.  Je  suis  fort  étonné. 
Les  voilà  arrivés  de  nouveau  à  Soissons. 


en  père  avec  ma . 

4.  pas  an  pas,  probablement  pas  à  pas. 

5.  ya,  exceptionnellement  une  seule  syllabe. 


298  Victor  Tourneur. 

o  chocUet  qucmcnt  man,     e  creuuan  gant  cston. 
Jupiter,  Apoloii,     chuy  co  ma  doueo, 

1 3<So     m-o  pet     dam  assistaii  :     clcuct  ma  fcdeno. 
Rcit  din  o  ch-assistans     da  vengin  voarnesc  ; 
a  chuv,  ma  doue  Mars,     o  suplian  vue  : 
rcit  dimp  ncrs  a  courach.     Sa,  sa,  ma  sirantet, 
qucrchet  ynt  choas  aman,     ma  voint  punisset  : 

1583     me  rey  de  andurin     tourmancho  a  neue, 

ma  re<n>coint  meruel,  pe  guittat  o  doue. 
Me  rey  dese  meruel  dre  dourmancho  calet  : 
en  eur  choderon  vras     quarguet  a  plom  beruet. 

fo  23   v"     On  détache  les  saint  ik  la  piere.  van'TELMO  parle. 
Eur  bet  a  boan  on  deus     guenide,  lar  Crepin; 
1390     deus  er  clioderon  man,     en  mesq  plom  da  viruin. 

CREPIN  a  genoux  ditte  : 
Comcr  courach,  tirant,     a  les  da  resonnio  : 
ne  roan  cas  er  bet     dimes  da     dourmanclio. 

LIDIAS,  2e  tirant. 
Sa,  sao  enta,  Crepin,     tra  néant  avurtet  ; 
breman  e  finisy     ebars  er  plom  beruet. 

MEXA,  3e  tirant. 

1395     Tostaes-te  aman,     vue  Crepinian  ; 

en  mesq  ar  plom  fontet,     euo  e  soufFry  poan. 

VAXTF.LMO,  l'^r  tirant. 

Petra  a  songeomp  nin  ?     Cregomp  enn-e  ragtal  ; 
Strincomp  int  er  chaud(e)ron     euel  daou  aneual. 

On  les  jette  dans  le  chauderon.  patisfare  parle. 

Petra  Crepinian,     meurbet  es  caffan  trist  ; 
1400     breman  eo  dit  gueruel     da  saluer  Jésus  Christ. 

CREPINL^N 

Ya  te  a  lar  guir,     o  tirant  nialeurus  ; 
ma  oll  espcrans  so     em  redemptor  Jésus. 
Corner  courach  bepret     a  les  da  vanteson, 
a  poursiou  ober  tan     dindan(t)  da  chauderon. 
1405     Pliget  guenach  breman,     ma  Saluer  biniguet, 
en  creis  on  tourmancho,     rci(t)  dimp  patiantet. 

VANTELMO,  i^f  tirant. 

Groeomp  breman  tan  mat     dindan(t)  ar  chauderon, 
euit  m-or  beso  fin     dimes  an  daou  boultron. 


/.(•  Mystère  Je  saint  Crcpin  et  Jr  saint  Crcpinirn.  299 

A  voir  cela,  je  crève  d'émoi. 

Jupiter,  Apollon,  vous  qui  êtes  mes  dieux, 

je  vous  prie  de  m'assister  ;  écoutez  mes  prières. 

Donnez-moi  votre  assistance  pour  me  venger  d'eu.K  ; 

Et  vous,  mon  dieu  Mars,  je  vous  en  supplie  aussi, 

Donnez-moi  force  et  courage.  Ça,  ça,  mes  bourreaux, 

amenez-les  encore  ici  pour  être  punis. 

Je  vais  leui  faire  endurer  à  nouveau  des  supplices, 

pour  qu'ils  soient  forcés  de  mourir  ou  de  quitter  leur  dieu. 

Je  vais  les  Hxire  mourir  par  de  durs  tourments, 

dans  un  grand  chaudron  plein  de  plomb  bouilli. 

();/  di'tachc  les  saints  de  la  pierre.  \.\'stel\\o  parle. 
Nous  avons  bien  de  la  peine  avec  toi,  dis,  Crépin. 
Viens  bouillir  au  milieu  du  plomb  dans  ce  chaudron. 

CRi'-Pix  dit  à  genoux  : 
Prends  courage,  bourreau,  et  laisse  là  tes  raisons, 
je  ne  fais  aucun  cas  de  tes  tourments. 

LiDiAS,  2e  bourreau. 
Ça,  lève-toi  donc  Crépin,  être  vil,  obstiné  ; 
maintenant  tu  périras  dans  le  plomb  fondu. 

iMEX.'^,  3e  bourreau. 

Approche  ici  aussi,  Crépinien, 

tu  endureras  des  souffrances,  là,  parmi  le  plomb  fondu. 

VANTELMO,  i"  bourreuu. 

A  quoi  songeons-nous?  Saisissons-les  sur  le  champ, 
jetons-les  dans  le  chaudron  comme  deux  animaux. 

On  Us  jette  dans  le  chaudron,  patisfare  parle. 

Comment,  Crépinien  ?  Je  te  trouve  très  triste  ; 

c'est  maintenant  qu'il  te  faut  invoquer  ton  sauveur  Jésus-Christ. 

CRÉPINIEN 

Oui,  tu  dis  vrai,  malheureux  bourreau  : 

tout  mon  espoir  est  en  mon  rédempteur  Jésus. 

Prends  toujours  courage,  et  laisse  tes  vanteries, 

et  continue  à  faire  du  feu  sous  ton  chaudron. 

Qu'il  vous  plaise  maintenant,  mon  Sauveur  béni, 

de  nous  donner  de  la  patience  au  milieu  de  nos  tourments. 

VANTELMO,  i"  bourreau. 

Faisons  maintenant  un  bon  feu  sous  le  chaudron 
pour  que  nous  venions  à  bout  de  ces  deux  poltrons. 


JOO 


Victor  Tourneur. 

LIDIAS,  2e  tirant. 
Groeomp  enta  depcch,  <r>ag  certcn  me  gare 
14 lo     a  hallcmp  eur  veach     cafet  fin  dioutte. 

MEXA,  Y  tirant. 

Me  lar  dach  francliamant,     anouict  on  gante. 

Aon  amcus  biruiquen     n-or  beso  fin  ane. 

Les  saint  chante  vn  himne  dans  le  chauderon. 

Domine  Deiis  niens,  yn  te  speratii  ;  sahium  me 
sic  fa';  hoininibiis  pirsequenlihus  me,  et  libéra  me. 
1415     Xeqiiando  rapiat  l't  leo  animant  meani  ; 

diini  non  est  qui  redimat,  neque  qui  sahium  facial  ' . 

f*^  24  RECTIOUARE  regarde  le  chauderon  et  dit  te  : 

O  Doue  Jupitter  !     chettu  me  miserabl  : 

tennet  so  ves  ma  fen     vnan  am  -  daou  lagat, 

gant  vn  tam  plom  fontet     dîmes  ar  chauderon. 
1420     Maleur  eo  din  an  n-eur     ma  s-int  deut  da  Soixon. 

Cals  5  e  cafan  goellet     n-eller  quet  o  lasan. 

Na  allan  dauantach     donet  da  resistan. 

Ne  on  petra  o  sicour  ;     sur  cs-int  sorseryen  : 

goellet  o  ch-eus     creuuet     eur  lagat  bars  em  pen. 
1425     Me  a  voa  lutanant     dindan(t)  Maximian  ; 

petra  a  lauaro     pa  gleuo  quement  man? 

Me  a  voa  e  vignon,     am  boa  digantan  poes 

da  varn  ene  gueryo,     a  quercouls  voar  ar  mes. 

Petra  a  lirin  me     pan  ariuin  gant-an, 
1430     pam  goello     miserabl,     oset  er  feson  man  ? 

Me  a  garje  biscoas     na  vigen  bet  barner, 

nag  ous  ar  gristenien     n-am  bige  nep  affer. 

Mes,  pa  dlefen  meruel,     creuuin  gant  cals  a  boan, 

me  a  rev  ma  deuer     dindant  Maximian. 
1435     Rag  se,  ma  sirantet,  tennet  ynt  a  lèse, 

ma  rin  d-e  andurin,     suplisso  a  neue. 

PATiSFARE,  4e  tirant. 
Maleur  eo  dimp,  barner,     biscoas  d-o  bout  goellet  ; 
ninue4     bras  on  eus  gante,     goellet  î  na  veruont  quet. 
Nag  a  gristen  on  n-eus     laqueet  dar  maro 
1440     hep  rencout  preparin     quement  a  suplisso  ! 

Goellet  nag  a  dourmant     on  neus  d-e  ynuantet, 
ag  euit  quement  se,     na  reont  man  6  er  bet. 

1.  Psaume  Vil,  2  et  3. 

2.  am,  voy.  Em.  Ernault,  Dict.  ètym.  du  breton  moyen,  p.  201,  am  .2. 

3.  cals,  emploi  rare,  on  a  plutôt  bras  dans  des  expressions  semblables. 

4.  ninue  =  ninv,  moyen  breton  niff,  chagrin.  Voy.  Em.  Ernault,  Dict. 


Lf  M\<tè'f  de  idint  Crépin  et  de  saint  Crépinien.  501 

LiDiAS,  2c  bouneaii. 
Dépêchons-nous  donc,  car  vraiment  je  voudrais 
que  nous  puissions  une  fois  en  venir  A  bout. 

Mi:x.\,  Y  hoiirreati. 
Je  vous  le  dis  franchement,  que  je  suis  ennuyé  pour  eux, 
j'ai  peur  que  jamais  nous  n'en  voyions  la  tin. 

Les  saints  chantcitl  un  bviiine  datis  le  chaudron. 
Domine  De  us  inetis,  in  te  speravi  :  salvtwi  me 
Jac  ex  omnibus  persequentihus  me,  et  libéra  me. 
Nequando  rapiat  iil  leo  animant  nieam  ; 
dum  non  est  qui  redimat,  neque  qui  salvum  faciat. 

RICTIOVAIRE  regarde  dans  h  chaudron  et  dit  : 
O  dieu  Jupiter,  me  voilà  misérable. 
Un  de  mes  yeux  est  enlevé  de  ma  tête 
par  un  morceau  de  plomb  fondu  du  chaudron. 
Malheureuse  pour  moi  l'heure  où  ils  sont  venus  à  Soissons. 
Je  trouve  bien  dur  de  voir  qu'on  ne  peut  les  mettre  à  mort. 
Je  ne  puis  résister  davantage. 

Je  ne  sais  ce  qui  les  secourt  ;  certainement  ce  sont  des  sorciers. 
Vous  avez  vu  me  crever  un  œil  dans  la  tête  ; 
J'étais  lieutenant  sous  Maximien. 
Que  dira-t-il  quand  il  apprendra  cela  ? 
J'étais  son  ami,  j'avais  de  lui  autorité 
pour  juger  dans  ses  villes  et  aussi  à  la  campagne  ; 
que  lui  dirai-je  quand  j'arriverai  près  de  lui, 
lorsqu'il  me  verra,  misérable,  arrangé  de  cette  façon  ? 
Je  voudrais  n'avoir  jamais  été  prévôt, 
et  n'avoir  eu  aucune  affaire  avec  les  chrétiens. 

Mais,  quand  je  devrais  mourir,  crever  avec  beaucoup  de  soufiVances, 
je  ferai  mon  devoir  sous  Maximien. 
C'est  pourquoi,  mes  bourreaux,  tirez-les  de  là, 
que  je  leur  fasse  endurer  des  supplices  à  nouveau. 

PATISFARE,  4'=  bourreau. 
C'est  malheureux  pour  nous,  prévôt,  de  les  avoir  jamais  vus  : 
Nous  avons  beaucoup  de  chagrin  avec  eux,  vu  qu'ils  ne  meurent  pas. 
Q.ue  de  chrétiens  nous  avons  mis  à  mort, 
sans  devoir  préparer  tant  de  supplices  ! 
Voyez  que  de  tourments  nous  avons  inventé, 
et  de  cela  ils  ne  font  aucun  cas. 


étym.  du  breton  moyen,  p.  343. 

5.  goellel,  vu  que.  Voy.  Em.  Ernault,  Glossaire  moyen  breton,  p.  296. 

6.  Vian.  Voy.  Em.  Ernault,  Glossaire  moyen  breton,  p.  590. 


502  Victor  Tourneur. 

RECTIOUARE 

O  lacat  da  viruin     an  coll  a  darc 
cn-eur  chauderon  ail     da  chout  ag  y  a  varfe  ; 
144$     ragse  me  goniant  d-ach     hastan  a  depeciiin, 
ag  en  niesq  an  eoU     e  lequeet  rousin. 
Ymposibl  vo  dese,     an  drase  a  gredan, 
miret  na  deufent  quel     eur  voes  da  finisan. 

VANTELMO,   I^r  tilUIlt. 

Nin  a  obeiso  dach,     pa  o  ch-eus  comandet, 
1450     nin  o  strinquo  breman     en  mesq  eol  beruet. 

LIDIAS,  2^  liratil. 
Vit  ma  poaset  o  quiq     gant  eoll  a  rousin, 
deut  aman,  daou  sorser,     er  gotter  da  virvin. 

fo  24  vo  MEXA,  3e  tirant. 

Deut  aman,  choas  eur  voes,     homan  ar(voes)  diucsan, 
m-as  tolin  voar  da  ben,     ma  renquy  finisan 
1455     biruiquen  na  gretten,     gant  da  oïl  sorseres, 
goude  ar  banquet  man     e-sortises  er  mes. 

CREPIN 

On  diliuret,  Otro,     dimes  ar  '  tan  ardant  ; 
chuy  a  ell  en  ober,     Doue  oU  buissant. 
Sicouret  ahanomp     ebars  en  tourmant  man, 
1460     en  confusion  vras     do  ch-aduersour  Sattan, 
a  d-e  oU  vinistret,     gênerai  ag  antier, 
chuy  ell  ober  pep  tra,     ma  Jésus,  ma  Saluer. 

CREPINIAN 

O  Dreindet  adorabl,     try  ferson  en  vnan, 

gant  eur  goms  hep  muy  quen,     e  crouyoch  ar  bet  man, 

1465     bemde  chuy  den  ar  mat     dimes  a  vesq  an  droug, 
qucment  a  fy  enoch,     na  el  yamcs  cat  droug. 
Chuy  ^a^  den  ar  sclerder     vcs  an  deualigin, 
a  dimes  eur  poeson,     eur  remet  souucren. 
Chuy  gonseruas  goesall     ar  préfet  Daniel, 

1470  strinquet  en  eur  chauern  d-ar  leonet  cruel. 
Breman  me  voel  yue,  ma  Saluer  biniguet, 
en  on  oll  dourmancho,     bepret  on  sicouret. 

Deux  lange  entre  par  chaque  bout.  LE  premier  lange  parie. 
Soudardet  generus,  Crepin  a  Crepinian, 


I.   On  attendrait  an. 


Le  Mystère  Jr  <aifit  Crépin  it  ilc  iaint  Crépinien.  50: 

RICTIOVAIRF. 

Il  faut  les  mettre  bouillir  dans  l'huile  encore, 

dans  un  autre  chaudron,  pour  voir  s'ils  mourront; 

aussi  je  vous  commande  de  vous  hâter  et  de  vous  dépêcher, 

et  dans  l'huile,  vous  mettrez  de  la  résine. 

Il  leur  sera  impossible,  je  le  crois, 

de  s'empêcher  une  fois  (enfin)  de  périr. 

VANTELMo,  i"  boiiiieaii . 
Nous  vous  obéirons,  puisque  vous  l'avez  commandé, 
nous  les  jetterons  maintenant  dans  l'huile  bouillante. 

LIDIAS,  2^^  bourreau. 
Pour  que  vous  cuisiez  avec  de  l'huile  et  de  la  résine, 
venez  ici,  sorciers  que  vous  êtes,  pour  bouillir  dans  la  chaudière. 

MEXA,  3e  bourreau. 
Venez  encore  une  fois  ici,  celle-ci  la  dernière, 
que  je  te  jette  sur  la  tête  pour  que  tu  doives  périr. 
Jamais  je  ne  croyais  qu'avec  tous  tes  sortilèges, 
tu  en  sortirais,  après  ce  banquet. 

CRÉPIN 

Délivrez-nous,  Seigneur,  du  feu  ardent. 

Vous  pouvez  le  faire.  Dieu  tout-puissant. 

Secourez-nous  en  ces  tourments, 

à  la  grande  confusion  de  votre  adversaire  Satan, 

et  de  tous  ses  ministres  en  général. 

Vous  pouvez  tout  faire,  mon  Jésus,  mon  Sauveur. 

CRÉPINIEN' 

O  Trinité  adorable,  trois  personnes  en  une, 

vous  avez  créé  ce  monde  d'une  seule  parole. 

Chaque  jour  vous  faites  sortir  le  bien  du  mal. 

Quiconque  se  fie  à  vous,  ne  peut  jamais  avoir  de  mal. 

Vous  tirez  la  lumière  des  ténèbres, 

et  d'un  poison,  un  remède  souverain, 

vous  conservâtes  autrefois  le  prophète  Daniel 

jeté  dans  une  fosse  aux  cruels  lions  ; 

maintenant,  je  vois  aussi,  mon  Sauveur  béni, 

que  dans  tous  nos  tourments,  toujours  vous  nous  secourez. 

Deux  anges  entrent  par  chaque  bout,  le  premier  ange  parle. 
Soldats  généreux,  Crépin  et  Crépinien, 


^04  Victor  Tourneur. 

ny  so  gannat  '  Doue     so  deut  d-o  pisittan, 
1475     disquenet  ves  an  eff,     abeurs  an  Eternel, 
euit  o  couragin,     pan  docli  bepret  fidcl. 
Heuill  a  ret  constamant     oll  gomso  on  Saluer, 
père  en  deus  scriuet     ebars  en  Auicl. 

LE   2=   LANGE 

Quement  a  souffr  martir     balamor  da  Yesus, 
1480     a  veso  curunet     er  yoayo  evurus. 

Curunet  ves  a  balm,     sinal  ves  a  victoar, 
da  nep  a  gombatto     euel  d-och  en  douar. 
Sortiset  !  deut  er  mes!     Reit  o  taouarn  aman, 
nin  a  so  digaset     euit  o  tiliuran. 

Les  saint  sorte  du  chauderoti,  et  yls  ce  mette  a  genoux. 

CREPiN  parle. 

148)     Ma  Doue,  ma  chrouer,     chuy  en  deus  digaset 

i"o  25     elle  o  parados     d-on  besan  confortet. 

Sicouret  omp  gante     en  creis  on  brassan  poan, 
a  nin  dichoutet  cren     dious  treo  ar  bet  man. 
On  delchet  ferm  bepret     en  o  cras,  ma  Doue, 

1490     mo  meufomp  2  en  efto     en  mesq  an  oll  elle. 

Les  auge  sorte,  rectiouare  parle. 

Pebes  maleur  eo  din,     na  pes  confusion, 

o  goellet  deut  er  mes,     dimes  ar  chauderon  ! 

Me  songe  din  breman     o  besan  reduiset, 

a  groet  dese  meruel     gant  an  eoU  beruet, 
1495     ag  eo  ar  chontel  cren     a  so  voar  a  voellan  ; 

disesperin  a  ran     o  choellet  quement  man. 

Petra  a  dal  dime     pidin,  ma  doueo, 

pa  n-am  sicouret  quct     em  nesesitteo? 

Assur,  me  gret  er  fat     es-int  ousin  fachet  ; 
I  )Oo     en-eur  feson  benag,     em-eus-int  ofanset  ; 

miliguet  da  vo  (a)n  n-eur     ma  voellis  an  daou  man. 

Ocasion  ynt  din     d-en-em  brisipittan. 

(E)uidon,  na  gredan  quet     ebars  en  nep  manier, 

en  dige  an  tan  man     na  vertu  na  pouer  ; 
1505     Es-an  en  disesper,     connaryn  eo  a  ran. 

Me  ya  d-en-em  strinquan     bars  er  chauderon  man. 

Rectiouare  yls  se  gette  dans  le  chauderon.  v.\ntelmo  parle. 
O  heman  ar  maleur     ag  ar  confusion  ! 
Goellet  on  lutanant     maro  cr  chauderon. 

I.  On  attendrait  cannai.  Peut-être  le  te.'cte  portait-il  originairement  ni  daou 
gannat.  Ce  daou  aurait  été  remplacé  par  so. 


Le  Mystère  de  i.xint  Crcpin  et  de  saint  Crépinien.  505 

nous  sommes  un  message  de  Dieu  venu  pour  vous  faire  visite, 
descendus  du  ciel  de  la  part  de  l'Éternel 
pour  vous  encourager,  puisque  vous  êtes  toujours  fidèles. 
Vous  suivez  constamment  toutes  les  paroles  de  notre  Sauveur 
qu'il  a  écrites  dans  l'Evangile. 

LE    2^    ANGE 

duicouque  souffre  le  martyr  pour  l'amour  de  Jésus, 
sera  couronné  dans  les  joies  heureuses, 
couronné  de  palmes,  emblème  de  victoire 
pour  celui  qui  combattra  comme  vous  sur  la  terre. 
Sortez,  venez  dehors!  donnez  vos  mains  ici, 
nous  sommes  envoyés  pour  vous  délivrer. 

Les  saints  sortent  du  chaudron  et  ils  se  mettent  à  genoux. 

CRÉPix  parle. 
Mon  Dieu,  mon  créateur,  vous  avez  envoyé 
des  anges  de  votre  paradis  pour  nous  réconforter. 

Nous  sommes  secourus  par  eux  au  milieu  de  nos  plus  grandes  souffrances, 
et  nous  sommes  tout  à  fait  dégoûtés  des  choses  de  ce  monde. 
Maintenez-nous  toujours  fermement  dans  votre  grâce,  mon  Dieu, 
pour  que  nous  ayons  le  ciel  au  milieu  de  tous  les  anges. 

Les  anges  sortent.  rictiov.\ire  parle. 
Quel  malheur  c'est  pour  moi,  et  quelle  confusion 
de  les  voir  sortis  du  chaudron  ! 
Je  pensais  les  avoir  réduits,  maintenant, 
et  les  avoir  fait  mourir  par  l'huile  bouillante, 
et  c'est  tout  à  fait  le  contraire,  d'après  ce  que  je  vois. 
Je  suis  désespéré  en  voyant  cela. 
Que  me  sert  de  prier,  rqes  dieux, 
si  vous  ne  me  secourez  pas  dans  mes  besoins  ? 
Vraiment,  je  crois  bien  qu'ils  sont  fâchés  contre  moi, 
de  quelque  manière  je  les  ai  offensés. 
Maudite  soit  l'heure  où  j'ai  vu  ces  deux-là. 
Ils  sont  cause  que  je  vais  me  précipiter. 
Pour  moi,  je  ne  crois  en  aucune  manière 
que  ce  feu  ait  quelque  vertu  ou  pouvoir. 
J'entre  en  désespoir  ;  j'enrage  ! 
Je  vais  me  jeter  dans  ce  chaudron. 

Rictiovaire  se  jette  dans  le  chaudron,  van  tel.mo  parle. 
O  quel  malheur  et  quelle  confusion  ! 
Voyez  notre  lieutenant  mort  dans  le  chaudron  ! 


2.  mo  meufomp  =  mon  befomp,  avec  influence  de  am  eus. 
Rtvui  ctUiqui,  y XVI 


5o6  Victor  Tourneur. 

M  EX  A 

Cliuy  a  so  sorserven.     Gant  o  ch-oresono, 
1510     chuy  a  so  ocasion     da  varo  on  otro. 

LIDIAS 

Crcgomp  pront,  on  pcuoar,     hep  ober  fenqtion, 
ebars  an  daou  sorscr,     d-o  rentan  cr  prison. 

Les  tirant  aiiiainc  les  Saint  au  prison. 

TRAMAN  entre  et  ditte  : 
Petra  so  a     neue,     ma  s-och  quen  desolct  ? 

VANTELMO 

Ato  Rectiouare    so  enem  presipittet. 

fo    25    vo  TRAMAX 

1515     Comeret  o  repos,     dcut  d-cn-em  disquisan, 
me  gaso  ar  chello     d-ar  prins  Maximian. 

Senne  à  gauche. 

Les  Saint  au  prison  a  genoux,  crepix  parle. 
Breman  ma  breurig  <quer>,     pan  omp  ny  er  prison, 
stouomp  voar  on  daoulin     da  ober  oreson. 
Rentomp  gras  da  Doue     d-on  besan  diliurct 
1520     dimcs  ar  poannio  bras     a  oa  din  preparet. 

CREPINIAX 

Reson  eo  dimp  ma  breur,     rentan  gras  da  Doue  : 
prosternomp  d-an  daoulin     dirag  e  vajeste. 
Ma  Yesus,  ma  Saluer,     nin  o  suply  breman, 
bette  n-eur  ar  maro,     bepret  d-on  assistan. 
1325     Chuy  neus  on  preseruet     ous  pep  temptasion, 
lamet  '  on  pechegco,     a  reit  dimp  ny  pardon. 

LANGE  entre  et  dit  : 
Cleuet  breman,  Crepin,     a  chuy  Crcpinian, 
me  so  deut  adare     euit  o  pisittan, 
ag  euit  larct  dach     abeurs  Doue,  on  tat, 
i)30     ar  poannio  a  souffret     so  desan  agrcabl  : 
beset  bepret  courach,     a  deut  da  resistan 
bette  n-eur  ar  maro,     homan  toi  diuesan. 
Rag  se,  cleuet  o  taou,     yue  ma  hecouttet, 
rag     ar-choas  ar  beure,     e-ueset  dibennet. 

I.  .Ms.  efaset  qui  a  une  syllabe  de  trop  pour  le  vers. 


L'  Mystère  de  saint  Ci  épi n  d  Ae  saint  Crépi nim.  :?07 

MEXA 

Vous  êtes  des  sorciers  !  Avec  vos  oraisons, 
vous  êtes  la  cause  de  la  mort  de  notre  ciiel". 

LIDIAS 

Saisissons  vite  nous  quatre,  sans  hésiter, 

les  deux  sorciers  pour  les  remettre  en  prison. 

Les  houricaux  oiiiiièiieiil  les  saints  à  la  prison. 

TRAMAN  entre  et  dit  : 
Qu'y  a-t-il  de  nouveau,  que  vous  êtes  si  désolés? 

VANTELMO 

C'est  Rictiovairc  qui  s'est  précipité. 

TRAMAN 

Reposez-vous.  Allez  vous  délasser, 

je  porterai  la  nouvelle  au  prince  Maximien. 

Scène  à  gauche. 

Les  Saints  en  prison,  crépin  parle. 
Maintenant,  mon  cher  petit  frère,  que  nous  sommes  en  prison, 
tombons  à  genoux  pour  prier. 
Rendons  grâces  à  Dieu  de  nous  avoir  délivrés 
des  grandes  souffrances  qui  nous  étaient  préparées. 

CRÉPINIEN 

Nous  avons  des  motifs,  mon  frère,  de  rendre  grâces  à  Dieu. 

Prosternons-nous  à  genoux  devant  sa  majesté. 

Mon  Jésus,  mon  Sauveur,  nous  vous  supplions  maintenant 

de  toujours  nous  assister  jusqu'à  l'heure  de  la  mort. 

Vous  qui  nous  avez  préservés  de  toute  tentation, 

effacez  nos  péchés,  et  pardonnez-nous. 

l'ange  entre  et  dit  : 
Écoutez  maintenant,  Crépin,  et  vous,  Crépinien, 
je  suis  venu  derechef  vous  rendre  visite 
pour  vous  dire  de  la  part  de  Dieu,  notre  père, 
que  les  peines  que  vous  souffrez  lui  sont  agréables. 
Ayez  toujours  du  courage,  et  résistez 
jusqu'à  l'heure  de  la  mort,  celui-ci  le  dernier  coup. 
C'est  pourquoi,  écoutez  tous  deux,  et  entendez  moi, 
car  demain  marin  vous  serez  décapités. 


5o8  Victor  Tourneur. 

1535     Po  peso  ar  maro     dre  boannio  tremenet, 
gant  Doue  éternel     c-ueset  curunct, 
ag  assambles,  0  taou     eueset  fleuriset, 
er  lech  sclestiel,     en  niesq  ar  vartiret. 

Lange  sort,  crepin  park. 

O  Doue  éternel,     indign  on  d-o  pidin, 
1540     a  dimes  ar  grasso     o  ch-eus  roet  dimp  ny. 

Nin  a  so  daou  bêcher     tennet  ves  a  néant, 

ag  a  désir  monet     d-o  pales  trionfant  ; 

biniguet  eo  an  n-eur     mo  chcus  bet  on  chrouet, 

pa  n-omp  choaset  guenach,     yue  predestinet. 
1545     Adieu  dach,  ma  breuriq,     adieu  dacli  a  laran. 

Me  ya  d-o  ch-ambrassin     d-ar  veach  diuesan. 
fo  26     Me  esper  choas  eur  voes,     gant  sicour  ma  Saluer, 

e  s-eomp  on  daouigg,     d-an  eft,  en  ber  amser. 

Adieu  dach,  ma  breuriq,     chuy  a  n-eus  ma  heuillet, 
1550     cbars  en  pcp  feson,     obcisant  din  bcprct. 

CREPINIAN 

Adieu  enta,  ma  breur,     adieu  dach  choas  eur  voes, 
ne  n-cmp  vocllomp  pclloch  ;     quen  a  vo  cr  baradoes  ! 

Yl  ce  retire. 


LE  TROISIÈME  PROLOGUE  entre  à  droite. 

Assamble  enorabl,     dign  da  vesan  caret, 
me  ro  dach  ar  salut,     gant  enor  a  respet, 
1553     ag  a  deu  d-o  pidin     da  uesan  oil  tranquill, 
euit  goellet  ar  fin     a  vue  sant  Crepin. 

Marche 

Breman  ar  messager     deuy  dirag  ar  roue, 
euit  ober  resit     a  Rectiouare. 
Ma  cornant  ar  Roue     o  dies  en-e  bresans, 
1560     gant  furv  ag  arach,     da  rein  de  o  setans. 

Marche 

Rein  a  ra  ordrenans     neuse  d-an  dirantet, 
comer  o  chleuever     ma  voint  dibenet, 
a  donet  d-o  lesel     prontamant  voar  ar  plas, 
ma  voint  deuoret     a  debret  tjant  ar  cheas. 


Lr  My^tcrr  dr  saint  Crépin  et  Je  faint  Crépinien.  ^09 

Après  avoir  subi  la  mort  par  des  supplices, 

vous  serez  couronnés  par  Dieu  l'éternel, 

et  ensemble,  vous  deux,  vous  serez  couverts  de  fleurs, 

dans  le  lieu  céleste,  au  milieu  des  martyrs. 

Vange  sort,  crkpin  pailc. 
O  Dieu  éternel,  je  suis  indigne  de  vous  prier, 
et  des  grâces  que  vous  nous  avez  faites. 
Nous  sommes  deux  pécheurs  tirés  du  néant, 
qui  désirent  aller  dans  votre  palais  triomphant. 
Bénie  soit  l'heure  où  vous  nous  avez  créés, 
puisque  nous  sommes  choisis  et  prédestinés  par  vous. 
Adieu,  mon  cher  frère.  Je  vous  dis  adieu  ; 
je  vais  vous  embrasser  pour  la  dernière  fois. 
J'espère  encore  une  fois  qu'avec  le  secours  de  mon  Sauveur, 
nous  serons  nous  deux  sous  peu  au  ciel. 
Adieu,  mon  cher  frère,  vous  qui  m'avez  suivi, 
m'obéissant  toujours  de  toute  manière. 

CRÉPIN  I  EX 

Adieu  donc,  mon  frère,  adieu  encore  une  fois. 

Nous  ne  nous  verrons  plus  désormais.  Au  revoir,  dans  le  paradis  ! 

//  se  retire. 


LE  TROISIÈME  PROLOGUE  entre  à  droite 

Assemblée  honorable,  digne  d'être  aimée, 
je  vous  salue  avec  honneur  et  respect, 
et  viens  vous  prier  d'être  tous  tranquilles, 
pour  voir  la  fin  de  la  vie  de  saint  Crépin. 

Marche 

Maintenant  le  messager  viendra  devant  le  roi 

pour  lui  dire  le  sort  de  Rictiovaire. 

Alors  le  roi  commande  de  les  amener  en  sa  présence, 

avec  colère  et  rage,  pour  prononcer  leur  arrêt. 

Marche 

Il  ordonne  alors  aux  bourreaux 

de  prendre  leurs  épées  pour  qu'ils  soient  décapités, 

et  de  les  laisser  aussitôt  sur  place, 

pour  être  dévorés  et  mangés  par  les  chiens. 


Victor  Tourneur. 


Marche 


1)6)     Pan  n-a  an  dirantet     vit  o  exccuttin. 

c  teu  dimes  an  eflf    daou  cil  d-o  chonlortin. 
Ma  kser  o  chorfo     nciise  voar  ar  paue, 
da  ucsan  deuorct     gant  an  oU  Iconct  goe. 

Marchi 

Rubian  ag  c  choar     a  va  en  qiicr  csprcs, 
1570     d-obcr  prouision     mes  a  varchadourcs  ; 

pa  voant  y  bars  en  n-ent,     e  quefgeont  ar  chorl'o, 
pcre  res  de  oreur     cbars  n-o  chalono. 

Marche 

Eur  voes  dimes  an  n-eff    a  lauaras  dese  : 
«  Quesct  guenach  o  taou     ar  chorfo  a  lesc, 
1575     euit  o  ynterin     gant  enor  a  respet, 

dre  ma  voint  bisittet    gant  an  dut  afliget.  » 

Marche 

fo  26  vo     Antren  a  ra  neuse     ar  paour  ques  Bertelot, 

na  na  el  quet  querset,     nemcrt  gant  o  falcho  '  ; 
a  malarubian  -     desan  donet  en  ty, 
1580     ag  e-uo  deliurct     o  pidin  an  (daou)  vartir. 

Marche 

An  ampereur  Constantin     a  deujou  d-ar  goude, 
e  oll  brinset  gantan,     euit  plantan  ar  fe, 
da  ober  puplian     ar  lesen  dre  ar  bet, 
ma  vo  (e)n-o  liberté     an  oll  gatoliquet. 

Marche 

1)8)     Cas  a  ra  un  herot     partout  dre  ar  cheryo, 
da  buplian  lesen    Jésus  Christ  on  Otro, 
da  re  so  er  choageo     liberté  (da)  dont  d-ar  guer, 
na  soufroint  pelloch     na  tourmant,  na  miser. 

Marche 

Manius  an  antre     euit  goulen  remet 
1590     da  car  buguel  en  deus,     digant  ar  vartiret  ; 
quent  vit  ma  ve  achu     e-beden  voar  ar  be, 
e  s-e  yach  e  vugucl,     ma  comans  da  vale. 

I.  falcho,  pour /a(7;o avec  métathèsc  de  1'/,  peut-être  par  influence  de/j/r'/;, 
faux,  de  même  que  l'on  a  vu  à  plusieurs  reprises  leoiied  pour  loened,  avec 


Lr  Mystèrr  Je  saint  Ciipin  <7  de  saint  Crépinicn.  5 1  1 


Marche 

Quand  les  bourreaux  vont  pour  les  exécuter, 
deux  anges  viennent  du  ciel  pour  les  réconforter. 
Alors  on  laisse  leurs  corps  sur  le  pavé, 
pour  être  dévorés  par  toutes  les  bétcs  sauvages. 

Marche 

Rubien  et  sa  sœur  vont  à  la  ville  dans  le  dessein 
de  faire  provision  de  marchandises  ; 
comme  ils  étaient  en  chemin,  ils  trouvèrent  les  corps 
qui  leur  firent  horreur  dans  leurs  cœurs. 

Marche 

Une  voix  du  ciel  leur  dit  : 
«  Prenez  Avec  vous  les  corps  de  cet  endroit, 
pour  les  enterrer  avec  honneur  et  respect, 
là  où  ils  seront  visités  par  les  gens  affligés.  » 

Marche 

Le  pauvre  diable  de  Bertelot  entre  alors, 

et  il  ne  peut  marcher  qu'avec  ses  béquilles. 

Si  bien  que  Rubien  lui  dit  d'entrer  dans  la  maison, 

et  qu'il  sera  délivré  en  priant  les  deux  martyrs. 

Marche 

L'empereur  Constantin  viendra  ensuite 
avec  tous  ses  princes,  pour  planter  la  foi, 
pour  faire  publier  la  doctrine  par  le  monde, 
pour  que  tous  les  catholiques  aient  leur  liberté, 

Marche 

Il  envoie  un  héraut  partout,  par  les  villes, 
pour  publier  la  religion  de  Jésus-Christ  notre  Seigneur, 
pour  ceux  qui  sont  dans  les  bois,  liberté  de  revenir  chez  eux, 
sans  souffrir  plus  longtemps  ni  tourment  ni  misère. 

Marche 

Manius  entre  pour  demander  la  guérison 
d'un  enfant  qu'il  a,  aux  martyrs  ; 
avant  que  soit  finie  sa  prière  sur  la  tombe, 
son  enfant  est  guéri  et  commence  à  marcher. 


influence  de  kon. 
2.  a-ma-lar-Rubian. 


I  2  Victor  Tourneur. 


Marche 


Mercenat  deu  neuse,     priuuct  mes  ar  goellet  ; 
Phelipot  ous  en  rcn     da  vc  ar  variiret  ; 
1)95     voar  ben  ma  s-c  gantan     c  bedcn  acliuct 

oar  vc  an  daou  vartir,     c  n-cus  bct  ar  gocllct. 

Marche 

Vn  ambassad  antre,     o  tonet  dious  Rom, 
dimes  abeurs  ar  pap,     ag  a  ya  da  Soixon 
cuit  cas  d-e  liser,     de  gas  ar  relego, 
1600     ma  voint  canonisct     ebars  er  guer  a  Rom. 

Marche 

Abcihimor  da-sc     c-uo  groet  conscillo  : 
darn  ane  vo  contant,     darn  ail  a  gontesto, 
ma  heont  assambles     cuit  monet  da  Rom, 
da  gas  ar  relego     n-cur  ganan  Te  Deiiiii. 

Marche 

1605     Chettu  disclervet  dach,     compaignones  Doue, 
ar  sujet  pen  da  ben,     ar  fin  mes  ar  vue. 
Beset  oU  atantiff,     a  chuy  (a)  voello  breman 
en  petore  feson     cteuy  da  linissan. 

Marche 

fo  27     Anfin,  compaignones,     yscus  a  choulenan  : 

1610     ary  eo  an  amser     ma  renquan  finissan  ; 

adieu  a  laran  dach,     compaignones  santel, 
gras  dimp  d-en-em  voellct     er  yoayou  éternel. 

Senne  a  droit. 

Maximien,  deux  page,  EriuUe,  Abonhis,  Cajaset,  Oblaniits  entre  à  gauche. 

Trainan  entre  a  droit. 

TRAM  AN  parle. 

Salut,  ma  ampereur,     ma  frins  Maximian. 

Me  so  deut  o  pette,     diligeant  a  buan, 
1615     gant  eur  chelo  so  trist     a  dcplorabl  mcurbet  : 

chettu  Rectiouare     en-em  brisipittet. 

Comandct  (0)  poa  desan,     ympalacr(c)  souuercn, 

vangin  voar  daou  vechant     ag  a  voa  daou  gristen. 

Me  ya  d-o  hcnucl  dach,     ampereur  puissant. 
1620     Vnan  a  so  Crcpin,     vn  ail  Crepinian. 

Groet  en  deus  de  soutïrin     vn  tourmancho  cruel. 


/.'•  Mysthc  de  uùnt  Crcpin  et  de  saint  Cicpinim.  51  ? 

Marche 

Mercenat  vient  alors,  privé  de  la  vue, 
l'hilipot  le  conduisant  à  la  tombe  des  martyrs. 
Dès  qu'il  a  achevé  sa  prière 
sur  la  tombe  des  martyrs,  il  a  obtenu  la  vue. 

Marche 

Une  ambassade  entre,  venant  de  Rome 

de  la  part  du  pape,  et  va  à  Soissons, 

leur  (aux  habitants)  porter  une  lettre  pour  la  translation  des  reliques, 

pour  qu'ils  (les  saints)  soient  canonisés  dans  la  ville  de  Rome. 

Marche 

Pour  cela,  on  tiendra  des  conseils: 

Les  uns  consentiront,  les  autres  protestent  ; 

si  bien  qu'ils  partent  ensemble  pour  aller  à  Rome, 

porter  les  reliques  en  chantant  le  Te  Deniii. 

Marche 

Voilà  que  vous  est  exposé,  Compagnie  de  Dieu, 
le  sujet  d'un  bout  à  l'autre,  la  fin  de  la  vie. 
Soyez  tous  attentifs,  et  vous  verrez  maintenant 
de  quelle  manière  elle  va  finir. 

Marche 

Enfin,  compagnons,  je  vous  prie  de  m'excuser. 

Le  moment  est  venu  où  je  dois  finir. 

Je  vous  dis  adieu,  sainte  compagnie, 

puissions-nous  avoir  la  grâce  de  nous  revoir  dans  les  joies  éternelles. 

Scène  à  droite. 

Maximian,  deux  pages,  Triiille,  Aboiilns,  Cajasel,  Oblaiiius  enlrent  a  gauche. 

Traman  entre  a  droit. 

TRAMAN  parle. 
Salut,  mon  empereur,  mon  prince  Maximien. 
Je  suis  venu  vous  trouver  promptement, 
avec  une  nouvelle  qui  est  triste  et  très  déplorable. 
Voilà  que  Rictiovaire  s'est  précipité. 
Vous  lui  aviez  ordonné,  empereur  souverain, 
de  sévir  sur  deux  méchants  qui  étaient  deux  chrétiens  ; 
je  vais  vous  les  nommer,  puissant  empereur  ; 
l'un  est  Crépin,  l'autre  Crépinien. 
Il  leur  a  fait  souffrir  de  cruels  tourments. 


^  14  Victor  Tourneur. 

tremenet  o  deus-v,     drc  ma  voant  sorscrycn. 
Da  gucntan,  a  heure     o  airen  gant  qiicrdcn, 
o  astcn  voar  eur  rot,     da  dcrin  o  esquern  ; 

1625     evit  quement  se  oll,     na  rent  état  ase, 

na  rent  nemcrt  gridin,     a  meuli  o  doue; 
groet  seuel  coreo     a  het  a  het  d-o  chortT, 
euit  quement  se  oll,     y  na  rent  quct  a  fors; 
neuse  e  hordrenas     o  songeall  cafct  fin, 

1650     e-res  o  garottin     eus  pep  a  vin  milin. 

Neuse  e  oent  strinquet     gante  ebars  an  dour, 

a  bepret  e  pedent     o  doue  do  sicour  ; 

an  daou  vin  a  sauas     voar  an  dour  er  renier, 

quer  squaon  vel  diou  bluen,     a  ma  haborjont  quer. 

1635     Ma  hordrenas  neuse     ma  vigent  distaguet, 
euit  o  chas  en  quer     ma  vigent  distruget  ; 
neuse  e  oent  lequet     gant  plom  a  gant  rousin, 
en-eur  chauderon  vras,     assarables  da  viruin. 
Euit  ar  plom  fontet     da  viruin  voar  nese, 

1640     ne  rent  nemert  canan     melody  d-o  doue, 
fo  27  vo     Pa  voellas  quementse,     gant  mes  a  gant  eston, 
e  tostas  da  sellet     ebars  er  chauderon, 
a  dre  ma  voant  mecliant     a  sorseryen  quen  bras, 
gant  eur  stinquaden  blom,     e  lagat  a  greuuas. 

1645     Pa  voellas  quement  se,     e  hes  en  disesper, 
o  choellet  na  elle     ober  dese  meruel. 
Neuse  e  comansas     da  grial  boes  e  ben  : 
«  Petra  a  rin  brernan,     ynfamet  euelen  ». 
Ma  regrette  neuse     an  oll  faveuryo  bras 

1650     en  defoa  reseuet     digucnach  dre  o  cras  ; 

ma  laras  gant  courach,     o  ampereur  puissant, 
a  pa  dlege  meruel,     eno  rentge  contant. 
Neuse  e  comandas     ma  vigent  y  st<r>inquet, 
oar  o  fen  da  viruin     en  mesq  eoll  beruet  ; 

1655     ma  voent  tennet  neus<e>,     yoaus  a  trionfant, 
gant  me  ne  on  petra,     es  an  eoll  ardant. 
Euel  ma  oent  tennet     dimes  ar  chauderon, 
e  hejont  d-an  daoulin     da  ober  oreson. 
Ar  barner  gant  despet,     mes  a  confusion, 

1660     en-em  strinquas  neuse     ebars  er  chauderon. 

MAXIMIAN 

O  maleur  efroyabl,     o  pebes  mechamant ', 
pa  gleuan  ar  maro     dimes  ma  lutanant. 
An  den  voa  quer  sauant,     em  seruige  fidel. 

I.  Mechamant,  formé  sur  méchant,  avec  le  sens  ancien  de  malchance. 


Le  Mystèir  tic  saint  Crcpin  rt  Jr  saint  Cirpinicn.  3 1 5 

ils  les  ont  supportés  parce  qu'ils  étaient  sorciers. 

Pour  commencer,  il  les  fit  lier  avec  des  cordes, 

étendre  sur  une  roue  pour  leur  briser  les  os  ; 

malgré  tout  cela,  ils  n'en  faisaient  pas  de  cas, 

ils  ne  faisaient  que  prier  et  louer  leur  Dieu. 

Il  leur  fit  couper  des  courroies  d'un  bout  à  l'autre  de  leurs  corps  ; 

de  tout  cela  ils  ne  tinrent  pas  compte. 

Alors,  il  ordonna,  pensant  en  finir, 

il  les  fit  garotter  chacun  à  une  pierre  de  meule. 

Alors  ils  furent  jetés  avec  elles  dans  l'eau, 

et  toujours  ils  priaient  leur  dieu  de  les  secourir. 

Les  deux  pierres  flottèrent  sur  l'eau  de  la  rivière, 

aussi  légères  que  deux  plumes,  et  ils  abordèrent  à  la  ville. 

Alors  il  ordonna  qu'ils  fussent  détachés, 

pour  être  envoyés  en  ville  pour  être  détruits. 

Alors  ils  furent  mis  avec  du  plomb  et  de  ia  résine, 

dans  un  grand  chaudron  pour  bouillir  ensemble. 

Malgré  le  plomb  fondu  qui  bouillait  sur  eux, 

ils  ne  faisaient  que  chanter  les  louanges  de  leur  dieu. 

Quand  il  vit  cela  avec  honte  et  surprise, 

il  s'approcha  pour  regarder  dans  le  chaudron, 

et,  comme  ils  étaient  méchants  et  de  si  grands  sorciers, 

un  jet  de  plomb  lui  creva  un  œil. 

En  voyant  cela,  il  tombe  dans  le  désespoir, 

en  vovant  qu'il  ne  pouvait  les  faire  mourir. 

Alors  il  se  mit  à  crier  à  tue-tête  : 

«  Que  ferai-je  maintenant,  déshonoré  ainsi  ». 

Alors  il  regrettait  toutes  les  grandes  faveurs 

qu'il  avait  reçues  de  vous  par  votre  grâce, 

et  il  dit  avec  courage,  puissant  empereur, 

que,  dùt-il  mourir,  il  vous  rendrait  content. 

Alors  il  commanda  qu'ils  fussent  jetés 

la  tête  la  première,  pour  bouillir  dans  l'huile  bouillante. 

Ils  furent  tirés  alors,  joyeux  et  triomphants, 

par  je  ne  sais  quoi,  de  l'huile  ardente. 

Comme  ils  furent  tirés  du  chaudron, 

ils  tombèrent  à  genoux  pour  prier. 

Le  juge,  de  dépit,  de  honte  et  de  confusion, 

se  jeta  alors  dans  le  chaudron. 


G  malheur  effroyable  !  quelle  douleur  ! 

lorsque  j'apprends  la  mort  de  mon  lieutenant. 

Cet  homme  était  si  savant,  il  me  servait  fidèlement. 


5i6  Victor  Tourneur. 

O  !  dcspcrin  a  ran     drc  e-iiaro  cruel. 
1665     Vn  nonibr  bras  en  defoa     laqueet  d-ar  niaro, 

ganl  tourniancho  cruel     a  oa  rust  a  garo  ; 

bras  eo  sur  ar  glachar     ani-cus  bars  em  chalon, 

o  songeall  cr  spcctacl     dimcs  ma  guir  vignon. 

Mes  cuit  qucmcntse,     rcspont  dime  brcinan. 
1670     A  te  tcus  arcttet     an  uaou  vagisian? 


Ya  sur,  ma  monarq,     laquet  ynt  er  prison, 

a  miret  <gant>  peuoar  (tirant)  '     er  guer  ves  a  Soixon. 


Orsus,  don,  ma  frinset,     ma  assiste!  brenian, 
f"  28     euit  ma  teuin  en  pen     an  daou  vagisian  : 
1675     ma  rin  o  dibernan  2     breman  gant  ma  arach, 

(a)  lesel  voar  ar  paue     da  debrin  gant  ar  cheas. 

Me  a  rcy  o  difen     na  doucho  den  outte, 

ma  voint  difromet  >     gant  an  oU  leonet  goe. 


Ma  monarq  redouttet,     prins  bras  Maximian, 
1680     meurbet  on  regrettant     o  cleuet  quement  man  ; 
pa  songean  er  maro     a.  Rectiouare, 
estonet  on  meurbet     o  songeai  quement  se. 
Me  guef  mad  o  ch-auis     ober  o  funissan, 
pa  n-int  ocasion,     dîmes  ar  maleur  man. 


1685     Prins  bras  Maximian,     breman  pan  n-och  prcsant, 
groet  ma  teuint  dirasoch     aman  presantamant. 
Vn  désir  vras  anveus     choas  eur  oes  d-o  goellet; 
o  cleuet  es-int  bet     quereeryen  bepret, 
rag  herue  a  gleuan,     o  deus  cals  a  gouracli, 

1690     e  tesiront  merucl     dre  an  tourniancho  bras. 


Ma  frins  a  ma  monarq,     courach  o  deus  meurbet  : 
groet  dre  o  puissans     ma  voint  exposet. 
Ouspen,  o  toueo,     o  choellet  quement  se, 
o  caro  ordinal,     couls  an  nos  ag  en  de, 
1695     goellet  daou  n-o  deuueus     puissans  a  netra, 
enep  o  toueo     bcuet  bette  vreman. 

I.  sirant  a  été  ajouté  machinalement  nprcs  peuoar  et  gant  a  été  passé  par 
le  copiste. 


Le  Mystère  de  saint  Crépin  et  de  saint  Crèpinun.  5 17 

Oh  !  je  suis  désespéré  de  sa  mort  cruelle. 

Il  en  avait  mis  à  mort  un  grand  nombre 

par  de  cruels  supplices  qui  étaient  rudes  et  âpres. 

Grande  est  certainement  la  douleur  que  j'ai  dans  mon  cœur, 

en  songeant  à  la  .scène  (de  la  mott)  de  mon  véritable  ami. 

Mais,  pour  tout  cela,  réponds-moi  maintenant  : 

as-tu  arrêté  les  deux  magiciens  ? 


Oui  certainement,  mon  roi,  ils  sont  mis  en  prison, 
et  quatre  bourreaux  les  gardent  en  la  ville  de  Soissons. 


Orsus  donc,  mes  princes,  assistez-moi  maintenant, 

pour  que  je  vienne  à  bout  des  deux  magiciens. 

Je  vais  les  faire  maintenant  décapiter  dans  ma  rage, 

et  les  faire  laisser  sur  le  pavé,  pour  être  mangés  par  les  chiens. 

Je  ferai  défendre  qu'on  v  touche, 

pour  qu'ils  soient  démembrés  par  les  bêtes  sauvages. 


Mon  roi  redouté,  grand  prince  Maximien, 
je  regrette  beaucoup  d'entendre  cela. 
Lorsque  je  songe  à  la  mort  de  Rictiovaire, 
je  suis  très  étonné  en  la  considérant. 
Je  trouve  bon  votre  avis  de  les  foire  punir, 
puisqu'ils  sont  la  cause  de  ce  malheur. 


Grand  prince  Maxiniien,  maintenant  que  vous  êtes  présent, 

faites  qu'ils  viennent  devant  vous  maintenant  ici. 

J'ai  grande  envie  de  les  voir  encore  une  fois, 

en  apprenant  qu'ils  ont  été  toujours  des  cordonniers  ; 

car,  d'après  ce  que  j'entends  (dire),  ils  ont  beaucoup  de  courage, 

et  désirent  mourir  dans  de  grands  tourments. 

CAJ.\SET 

Mon  prince  et  mon  roi,  ils  ont  beaucoup  de  courage. 

Faites  par  votre  puissance  qu'ils  soient  exposés. 

En  outre,  vos  dieux,  en  voyant  cela 

vous  aimeront  toujours,  aussi  bien  la  nuit  que  le  jour, 

en  voyant  que  deux  hommes  qui  n'ont  pas  plus  de  puissance  que  rien 

ont  vécu  jusqu'à  maintenant  en  opposition  de  vos  dieux. 


2.  dibernau  pour  dihetiiiiiii. 

3.  difiomct  pour  dijiainet. 


i  Victor  Tourneur. 

MAXIMIAN 

VA  chuy  brcnian,  Tranio,     da  vittc  d-nr  prison  : 
d-o  goellct  voar  ar  plas,     cni-eus  affection. 

Tramau  sort,  oblanius  parle. 
Monarq  bras,  puissant,     m-o  pet  ag  o  suply, 
1700    na  dostet  quet  desc,     gant  aon  dre  0  magy, 
na  deufent  d(a)  oflinsin     o  cerf  pe  o  speret  : 
quirieq  int  do  barner     da  vcsan  finiset. 
Mes,  ordrenet  hep  quen     d-an  dirantet  (so)  gante, 
fo  28  vo     da  drettin  anese     herue  o  polante. 

Senne  a  gauche. 

Les  tirant  entre  a  gauche  et  ua  la  porte  du  prison. 
TRAMAN  entre  a  droite  et  ditte  : 
17O)     Creguet  (e)n-e,  tirantet,     a  groet  de  sortisan, 
ma  voint  disposer     d-ar  veach  diuesan. 

VANTELMO 

Nin  a  grogo  en-e     justamant  pa  gueret, 
ag  a  rento  timat     d-ar  monarq  redouttet. 
Les  saint  sort  du  prison  auec  les  tirant  et  yl  reste  auprès  de  la  porte. 
Maximian  et  ses  prins  entre  a  gauche. 

TRAMAN  parle. 
Groet  am-eus  ma  beach,     ampereur  puissant  : 
17 10     cliettu  deut  dirasoch     an  daou  sorser  méchant. 

VANTELMO 

Chettu  ynd-y  aman.     Nin  so  soudardet  vat  : 
laquât  on  deus  eues     deus  an  daou  viserabl. 

MAXIMIAN 

Penos,  daou  .sorcer  fall,     a  choas  ocli  en  bue? 
ras  vil  gant  o  toue,     tut  fal  a  didalue  : 

171 5     na  eller  en  nep  guis     a  hanoch  dont  en  pen  ; 
mes  me  deuy  hep  dale,     pe  e  lequeet  difen. 
Ma  Rectiouare     eo  a  voa  ma  barner, 
o  ch-eus  dre  sorscres,     lequet  on  disesper, 
maruet  en  disenor,     confus  er  chauderon. 

1720     Chuy  so  desan  quirieg,     gant  o  faous  oreson. 
Chuy  yue,  ma  frinset,     a  renquo  laret  din 
o  santimant  voar  se     euit  ma  chontantin. 


Le  Mystère  de  saint  Cripin  et  de  saint  Crêpinicn.  t,  iq 

MAXIMIF.X 

Allez  maintenant  vous,  Traman,  les  clicrchor  à  la  prison  : 
j'ai  envie  de  les  voir  sur  le  champ. 

Traman  sort,  oblanius  parle. 
Monarque  grand  et  puissant,  je  vous  demande  et  vous  supplie, 
n'approchez  pas  d'eux  de  crainte  que  par  leur  magie 
ils  ne  viennent  à  nuire  à  votre  corps  ou  à  votre  esprit. 
Ils  sont  cause  que  votre  juge  a  péri. 

Mais,  ordonnez  seulement  aux  bourreaux  qui  les  accompagnent 
de  les  traiter  selon  votre  volonté. 

Schie  à  gauche. 

Les  bourreaux  entrent  à  gauche  et  vont  à  ta  porte  de.  la  prison. 
TRAMAN  entre  à  droite  et  dit  : 
Saisissez-les,  bourreaux,  et  faites-les  sortir 
pour  être  préparés  pour  le  dernier  voyage. 

VANTELMO 

Nous  les  saisirons  à  l'instant,  puisque  vous  le  voulez, 

et  nous  les  remettrons  promptement  au  monarque  redouté. 

Les  saints  sortent  de  la  pison  avec  les  bourreaux,  et  ils  restent  auprès  de  la 
porte.  Maximien  et  ses  pi-inces  entrent  à  gauche. 

TRAMAN  parle. 
J'ai  fait  mon  voyage,  puissant  empereur. 
Voilà  devant  vous  les  deux  méchants  sorciers. 

VANTELMO 

Les  voilà  ici.  Nous  sommes  de  bons  soldats  ; 
nous  avons  veillé  sur  les  deux  misérables. 

MAXIMIEN 

Comment,  vos  deux  sorciers  !  vous  êtes  encore  en  vie, 

race  vile  avec  votre  dieu,  gens  faux  et  coquins. 

On  ne  peut  d'aucune  manière  venir  à  bout  de  vous  ; 

mais  j'y  arriverai  sans  retard,  ou  vous  m'en  empêcherez. 

Mon  Rictiovaire  qui  était  mon  prévôt, 

vous  l'avez  poussé  au  désespoir  par  sortilèges, 

mort  dans  le  déshonneur,  confondu  dans  le  chaudron  ; 

vous  en  êtes  la  cause  avec  vos  fausses  oraisons. 

Vous  aussi,  mes  princes,  vous  allez  me  dire 

votre  sentiment  là-dessus  pour  me  contenter. 

(A  suivre). 

Victor  Tourneur. 


SUR    L'ÉTYMOLOGIE    BRETONNE 

(Suite.) 


LXI.  —  Laxgaj  kemexér  :  TELO ;  KOURAUI,  UR 
HROUI  ;  GROX  ER  STÉR  ;  KACH  ;  BRIFEN  ; 
MEILHEN;JUAK;  TALPEIN;  HERTÉZ,  ELTIS ; 
BÈTEN,  BLÈTEN;  PAUFEN,  PAUITE  ;  TAF- 
LAUD  ;  DOULMEIN  ;  MANIER;  KOJAN  ;  LATI- 
FOÉN;  MATINE  IN;  VILAJ. 

I.  Voici,  sur  les  précédents  chapitres  relatifs  à  l'argot  des 
tailleurs  morbihannais,  quelques  rectifications  et  additions  que 
je  dois  à  l'obligeance  de  M.  P.  Le  Golî. 

N°  LI,  §  2,  lire  piart  c  Telo  vous  êtes  ivre,  littéralement 
«  Mathurin  est  ivre  ».  —  Les  formes  ordinaires  de  ce  prénom 
sont  en  vannetais  Matelin  et  Malan;  Telo  vient  d'une  variante 
intermédiaire  *MateIan.  Le  P.  Grég.  donne  (hors  de  Vannes) 
Matiirin,  Malelin  et  traduit  «  Mathurins,  ou  Trinitaires,  Reli- 
gieux de  la  Rédemption  des  Captifs  »  Maturined.  H.  de  la 
Villemarqué  donne,  à  la  fin  du  dict.  fr.-bret.  de  Le  Gon., 
Matelin;  J.  Moal,  SitppL,  i6,  Matidin,  Tuliii  (Léon),  Matelin, 
Matilin  (Cornouaille)  Mathurin  ;  Matnl,  et  pour  enflmt  Tiilik 
Mathurine.  On  X\\.  Matelinn ,  Gwer:;jou  Brei--I~el,  I,  126,  127, 
132,  fém.  Mntelina,  130,  132.  Pour  l'application  moqueuse 
de  ce  nom  dans  Telo,  on  peut  comparer  «  tranchées  de  Saint 
Mathurin,  accès  de  folie  »  clroncij  Sant  Maturin  Gr.  ;  v.  fr.  le 
mal  sainct  Mathelin  la  folie,  matbelineiix,  inatelineux  qui  a  le 
mal  saint   Mathelin,   fou,   en   démence,    matelin   tou,   insensé 


Sur  rÉtymologie  bretonne.  5  2 1 

God.  ;  cf.  Mi'liisinc,  IV,  506,  où  M.  Nyrop  conjecture  une 
ctymologic  populaire  du  nom  de  saint  Mathurin  d'après  l'italien 
inallo  insensé  ;  voir  aussi  Chcvaldin,  Les  jargons  de  la  Farce  de 
Pathelin,  Paris,  1903,  p.  2,  3,  12.  Le  nom  fimiilicr  des  Tri- 
nitaires  leur  est  venu  de  l'église  de  saint  Mathurin,  qu'ils 
occupèrent  à  Paris  au  xiii*  siècle;  et  leur  costume  (une  sou- 
tane de  serge  blanche,  sur  laquelle  ils  jetaient,  pour  sortir,  un 
manteau  noir)  a  donné  lieu  à  l'argot  français  Diatburiii,  maturhe 
dé  à  jouer;  mathurin  plat  domino,  selon  Francisque-Michel, 
Études  de  philologie  comparée  sur  l'argot.  Au  sens  populaire  de 
«  marin  »  mathurin  est  peut-être  une  déformation  de  ce  mot, 
sous  Tinfluence  de  matelot  et  de  saint  Mathuriii. 

2.  N°  LI,  §  2,  lire  er  houraut  le  maître.  Ce  mot  n'a  sans 
doute  rien  à  faire  avec  le  français  local  coureau  cité  §  14,  que 
M.  P.  Le  Goff  détinit  «  une  passe  d'une  certaine  étendue  entre 
des  terres  ou  des  bas-fonds  »,  en  ajoutant:  «  les  coureaux  de 
Croix  sont  célèbres  tant  par  l'abondance  des  sardines  que  par 
la  cérémonie  religieuse  qui  inaugure  la  pêche  ».  —  Littré 
l'explique  «  sinuosité  entre  des  bas-fonds  et  des  roches  que 
l'eau  recouvre  »,  avec  un  exemple  du  xvi'^  siècle  {courau, 
d'Aubigné);  le  Dict.  général  ajoute  à  ce  sens,  usité  «  sur  les 
côtes  de  Bretagne  »,  celui  de  «  bateau  léger  servant  d'allège, 
ou  employé  à  la  pêche  »,  «  au  port  de  Bordeaux  et  sur  la 
Garonne  »,  et  le  tire  de  courir  (voir  Mistral,  v.  courréu;  Sachs- 
Villatte,  V.  coureau;  Godefroy  et  Complém.,  v.  coural,  corau; 
Jal  n'en  parle  pas). 

Une  hste  de  M.  Donerh,  dont  M.  P.  Le  Coff  m'a  envoyé 
copie,  porte  ur  hroni  un  homme  ;  ceci  suppose  un  radical 
*kroui,  qui,  d'après  la  variante  houri  (LX,  i)  pourrait  venir 
de  *kouri,  cf.  kouraut  ? 

3.  N°  LI,  §  2,  gran  er  stér  est  une  faute  de  lecture  pour  gron 
er  stér,  pommes  de  terre,  expression  fournie  par  M.  Donerh. 
—  L'explication  donnée  §  14  est  donc  impossible  ;  le  sens 
suggéré  par  le  breton  serait  «  ce  qui  enveloppe,  entoure  la 
rivière  »  ;  allusion  à  la  situation  de  quelque  champ  ? 

4.  N°  LI,  §  2,  deit  é  hou  mison  genoh  veut  dire  «  vous  avez 
apporté  votre  petit  garçon  » . 

5.  N°  LI,  §  5.  A  Pluvigner,  kach  s'emploie  souvent  pour 

Revue  Celtiijue,  XXVI.  21 


5  22  £.  Email! t. 

faible,  bien  malade  :  iii'er  hav  kach  je  le  trouve  très  mal  (cf. 
les  deux  sens  du  hrct.  fall.  Éludes  d'élym.,  VI). 

6.  N"  LU,  §  2.  On  dit  ■^  Pluméliau  Pep  moiijourdcn  A  gav  mat 
hé  brifeii  (=  Pep  loiidouren  A  gav  mad  hc  c'hcusteiiren  «  Chaque 
souillon  Trouve  son  mauvais  ragoût  bon  »  Sauvé,  238). 

7.  N"  LUI,  §3-11  est  possible  que  vieilhcn  fille  soit  propre- 
ment «  une  tige  de  mil  »,  les  Vannetais  emploient  dans  le 
même  sens  hoarhen  tige  de  chanvre,  planten  plant  (cf.  en  franc. 
«  un  joli  brin  de  fille  »). 

8.  N°  LVIII,  §  I.  Juan,  joiian  ignorant,  se  dit  aussi  dans  le 
langage  ordinaire;  ce  peut  être  une  variante  du  nom  propre 
Jean,  qui  prend  souvent  des  acceptions  défavorables.  —  Cf.  Jean 
(béarnais),  Jouaii  (Nice),  Juan  (Alpes)  Jean  ;  nigaud,  badaud, 
imbécile,  Mistr.  ;  espagnol  buen  Juan,  ou  Juan  de  buen  aima 
niais,  bonasse;  Kp—âE-.z,  VI,  22,  73,  etc. 

9.  N°  LIX,  §  10.  On  dit  en  franc,  du  pays  ialper  crever,  ce 
qui  doit  provenir  du  van.  îaJpein. 

10.  N°  LX,  §  2.  Vu  l'état  fragmentaire  du  texte  cité,  le 
tutoiement  au  pluriel  n'y  est  pas  prouvé.  —  J.  F.  Daniel, 
Récréalicvis  graniinaticaks,  Rennes,  1828,  p.  15,  signale  un  fait 
semblable  dans  le  refrain  de  a  la  jolie  ronde  de  la  Neige  »  : 
«  Ma  Suzon,  Ma  Lison,  Pour  danser.  Pour  valser,  Ne  va  pas 
te  presser  »  ;  il  ajoute  un  exemple  plus  clair,  le  même  que 
H.  Monnier  :  «  Chapelle,  du  Vaudeville...,  lorsqu'il  apercevait 
ses  deux  nièces,  ne  manquait  jamais  de  leur  dire  :  «  Bonjour 
mes  nièces,  comment  te  portes-tu  ?  »  Un  de  ses  camarades  lui 
fit  observer  que  les  règles  de  la  grammaire  ne  permettaient 
pas  de  s'exprimer  ainsi.  «  Hé!  que  me  fait  la  grammaire, 
répondit  le  bon  Chapelle  ?  Prétendrait-elle  m'empêcher  de 
tutoyer  mes  nièces,  ces  pauvres  enfants,  que  j'ai  élevées  moi- 
même  ?  Viens,  mes  nièces,  que  je  /'embrasse!  »  J'ai  entendu 
des  expressions  semblables  dans  le  français  des  Trécorois. 

N°  LX,  §  6,  lire  balbeu  habits. 

11.  Voici  maintenant  quelques  remarques  de  phonétique  et 
d'étymologie  dont  je  me  suis  avisé  après  coup. 

N°  LVI,  I.  L'argot  français  arhvi  pain  (sans  /  préfixe,  comme 
dans  heiié^,  eJtis)  a  été  encore  entendu  en  1889  par  M.  Schwob 
{Mém.  Soc.  ling.,  VII,  301). 


Sur  Vfltymologic  bretonne.  525 

12.  Bclcn  et  hlctoi  crcpe  (LX,  i)  viennent  du  franc,  hcttc 
plante  potagère  aux  larges  feuilles  {cî.  XXXIX)  et  blette,  blèle 
plante  différente  dont  le  nom  se  mêle  parfois  à  l'autre  (Kœr- 
ting,  V.  beta  et  blitiiin),  cf.  blette,  blette-rabe  betterave,  Centre 
de  la  France,  Jaubert;  dauphinois  blet,  bleit  betterave  et  blette 
des  champs  Mistr.  L'A.  donne  baitc\enn  f.  pi.  bailéss  bette  (cf. 
Rev.  Celt.,  XVI,  220),  avec  Vs  français  du  pluriel,  que  le  dia- 
lecte de  Vannes  emploie  moins  souvent  que  les  autres,  voir 
Notes  d'étyni.,  219,  220  (n°  105,  §  3-6).  VI  de  bleten  n'est  donc 
pas  une  addition  phonétique  (cf.  n°  XIV). 

L'autre  liquider  est  supprimée  d:[nscbèchei}i  chercher,  LVIII, 
I,  paufen  pauvre  (;\  côté  de  vreti),  paùité,  pobité  pauvreté,  LU, 
2;  LVIII,  I  (cf.  tréc.  pevicn  =  pevrien,  peorien  pauvres,  Rev. 
Celt.,  W ,  46),  466;  Gloss.,  509);  peut-être  aussi  dans  pou saud 
goulu,  LV,  4  ;  cf.  tréc.  liikann  lucarne,  LV,  i,  etc. 

13.  On  dit  dans  le  sous-dialecte  vannetais  de  V  A.x\  or  al  f  and, 
haljaud  m.  pi.  ed  glouton,  goinfre;  ce  qui  peut  être  parent  de 
taflaiid  gourmand,  LV,  4.  Il  3'  a  des  exemples  d'alternances  t- 
et  h-,  cf.  Gloss.,  706,  707;  sur  la  métathèse  de  Jl  en  If,  on 
peut  voir  ibid.,  128,  129,  647,  648. 

14.  Le  van.  dolmet  (bois)  pourri,  devenu  mou  comme  de  la 
mie  de  pain,  comparé  à  l'argot  des  tailleurs  doiihnein  se  fâcher, 
LIX,  9,  semble  inséparable  d'un  mot  saintongeais  que  m'a 
appris  M.  l'abbé  Tourneur  :  cormer  mûrir  comme  les  cormes, 
en  pourrissant  ;  viande  cormée,  trop  vieille,  bois  corme,  pourri, 
et  par  plaisanterie  femme  cormée,  vieillie.  La  série  *kormet,  *kol- 
met,  *tolmet,  dolmet,  doulmet  n'est  pas  phonétiquement  très  clas- 
sique, mais  la  langue  populaire  n'y  regarde  pas  de  si  près  (cf. 
argot  fr.  calotte  et  taloche  coup,  etc.,  Mém.  Soc.  ling.,  VII,  52; 
argot  van.  herté-^  et  eltis  pain,  etc.). 

1 5 .  Aux  pluriels  vannetais  en  ér  traités  comme  manier  mains 
cités,  LVIII,  I,  on  peut  ajouter  brankcr  branches,  Livr  bugalé 
Mari,  Rennes,  1881,  p.  292;  rantiér  rentes,  Mis  Mari,  Vannes, 
1841,  p.  221. 

16.  Kojan  poux  (LX,  i)  rappelle  d'abord  cogenn  pi.  ed  en 
bas  Léon  bouvillon,  jeune  bœuf  Gr.,  etc.,  mais  c'est  plutôt 
un  parent  de  l'argot  fr.  coquillon  pou,  que  F.  Michel  tire  du 
v.  fr.  sac  à  coquillon  sac  que  l'on  se  mettait  sur  la  tête;  et.  van. 


^  24  E.  Ernault. 

coguenan  huppe,  cogucnnec  alouette  Gr.,  le  nom  d'homme 
Coceuneuc,  etc.,  Gloss.,  112.  L'argot  fr.  }^au,  got,  cf.  argot  espa- 
gnol gao^  argot  ital.  gualtino  pour  F.  Mich.  semble  différent. 

17.  Lalifoén  eau-de-vie  (LX,  i)  paraît  tenir  à  l'argot  fr. 
bat  if  neuf,  balifonne  neuve  F.  Mich.  34,  hattifo^u  497,  avec  un 
sens  voisin  de  batif,  bâte  (pop.)  beau,  joli  Deles.  La  substi- 
tution d7  à  b  initial  se  rencontre  en  argot,  cf.  Mém.  Soc.  ling., 
VII,  38.  La  finale  a  pu  subir  l'influence  du  mot  avoine  (ration 
d'eau-de-vie,  dans  l'argot  militaire,  Deles.),  cf.  gourien  voén 
bouillie  d'avoine,  LUI,  5. 

18.  Matikein  marier  (LX,  i)  est  parent  du  tréc.  c'hoant 
mateik  désir  amoureux,  cf.  madeik  bonbon  ;  Kp-j^xiota, 
VI,  86. 

19.  Sur  vilaj  ville  (LVI,  8),  il  fliut  ajouter  cet  article  du 
Dictionnaire  de  slang  et  d'expressions  familières  anglaises  par  C. 
Legras,  nouv.  éd.,  Paris,  1900:  «  Village,  ou  plus  souvent  The 
village,  c'est-à-dire  London.  Les  Français  disent  quelquefois /<; 
grand  village  pour  désigner  Paris  ». 


LXII.  —  Langaj  kemenêr:  GOUSEN ;  DAMOÉR  ; 
KAILH. 

1.  La  liste  de  M.  Donerh,  citée  n°  LXI,  §  2,  contient  encore 
les  variantes  suivantes  : 

foien  feu  (cf.  LU,  3). 

ur  gocni  une  femme,  gommel  maîtresse  de  maison  (cf.  LI, 
3);  gourien  cherch  bouillie  de  froment  (cï.  LUI,  5);  gousein  se 
nourrir,  gouscn  repas  (cf.  LVI,  2). 

kola:;^  coq  (cf.  LI,  12). 

peus  mel  gousset  vide  (cf.  LIV,  3). 

2.  Elle  a,  de  plus:  danioér  femme,  dainoc'r  klak  femme  sale, 
à  Guidel  (dérivé  du  franc,  dame,  cf.  lyonnais  damoche  femme 
qui  veut  faire  la  dame,  N.  du  Puitspelu  ?)  eikailh  argent  (du 
franc,  caille,  cf.  esp,  cuajarse  se  coaguler;  se  remplir  de 
monde,  se  peupler;  réussir,  se  tirer  d'affaire?). 


Sur  l'Éiymologie  bretonne.  525 


LXIII.    —    Laxgaj    kemen'Êr  :   JARDOUR  ;   PAPETEN  ; 
PUS,  ER  BUS;  SITEN ;  PLEN ;  LU. 

1.  Un  tailleur  de  Baud-Lii  Chapelle-Neuve  a  aussi  donné 
à  M.  P.  Le  Gotî  des  renseignements  qu'il  m'a  aimablement 
transmis.  Les  uns  confirment  simplement  ceux  qui  précèdent  : 
farein  v.  a.  et  n.  ;  J'enard  dvài;  foien,fogen  feu;  goanié:^^  beau, 

Telo. 

2.  D'autres  apprennent  quelques  variantes  de  forme  ou 
d'emploi  : 

gourienflij  bouillie  de  farine  de  mil  (van.  iond fond;  cf.  LUI, 

5)- 

gourien  ront  gruau  de  mil  (van.  griis;  cf.  LUI,  5). 

jardour  qui  ne  fait  rien,  qui  s'amuse  (pour  *jûardour,  cf. 
joardein  jouer,  LV,  i). 

kachatidet  pommes  de  terre?  (cf.  hachaud  méchant  LI,  5). 

honnc  dans  é  honnc  er  bus  qui  ne  connaît  rien  (cf.  'gonéset  ket 
ne  connaissez-vous  pas,  LIV,  6). 

long  é  jour  le  jour  est  long  (cf.  LX,  i). 

papeîen  malpropre  (cf.  peten  LUI,  i). 

pus,  er  bus  rien;  manque  de:  fctour  er  bus  fainéant;  er  bus 
luch  cécité;  aveugle  (cf.  LIV,  3,4). 

siten  personne  qui  ne  plaît  pas,  surtout  grognon  (cf.  sitein 
médire;  défaire,  rater,  LIV,  5). 

3.  Enfin  il  y  a  deux  choses  plus  nouvelles:  l'emprunt  fran- 
çais plefi,  dans  plen  gojan  pouilleux,  litt.  plein  de  poux,  cf. 
LX,  I,  et  //(  fier,  qui  fait  des  embarras,  mot  qui  doit  être 
breton. 

Le  P.  Maunoir  donne  :  «  ridicule,  vu  dra  lu  »  ;  Grégoire  : 
«  ridiculité,  chose  ridicule  »,  «  une  chose  risible  »,  un  dra  lu; 
«  ridicule  »  lu;  D.  Le  Pell.  lu  ridicule,  impertinent,  malhon- 
nête, indécent,  honteux,  qui  fait  honte,  «  les  plus  habiles 
Bretons  m'ont  assuré  que  Lu  est  du  jargon,  qui  n'entre  point 
dans  le  discours  sérieux.  On  en  fait  cependant...  Luet,  trompé, 
moqué,  confus,  tombé  en  confusion,  honteux  de  ce  qu'il 
passe    pour    ridicule...    Luat,   singulier    Luaden,    confusion. 


^20  E.  Ernault. 

honte,  traitement  honteux  ..  »  Roussel  ms  porte  seulement: 
«  lu,  ridicule  impertinent  malhonnête  indécent  honteux  qui 
fait  honte.  Lu  est  du  jargon  qui  neutre  point  dans  le  discours 
sérieux  ».  Le  Gonidec  a  lu  ridicule,  digne  de  risée,  de  moque- 
rie; II.  de  la  Villemarqué  lua  parodier,  luaden  f.  pi.  -nnou 
parodie.  Troude  regarde  lu  comme  suranné;  Mil.  }ns  a  luet 
trompé,  moqué,  joué,  luaden  confusion,  honte,  ce  qui  peut 
être  emprunté  à  Pel.  M.  du  Rusq.  a  ///,  lua,  luaden,  avec  des 
rapprochements  impossibles.  On  lit  lu  ridicule,  Bar^ounegou, 
VIII,  339. 

On  dit  en  bas  Tréguier  luaden,  luhaden  (donner  à  quelqu'un) 
de  l'ennui,  mais  ce  ne  doit  pas  être  le  même  mot:  c'est  plutôt 
une  variante  de  luiaden  id.,  embarras,  cf.  luah  embrouiller, 
luet  oh  je  suis  en  procès,  dilu,  dilui,  agile,  leste,  débrouillard; 
leuiasen  brouille;  bas  van.  louiein,  h.  van.  luicin  embrouiller, 
moy.  bret.  lu::^yajf\à..  ;  gall.  lluddio  empêcher,  etc.  Le  P.  Maun. 
écrit  liiia;  Grég.  lu:iya,  luya,  van.  luyein  embrouiller;  lu:iyadur 
embrouillement;  Pel.  hiia  mêler,  brouiller,  empêtrer,  embar- 
rasser; Roussel  nis  «  luïa  mêler  »,  «  ln:^ia  luxer  »;  Le  Gon. 
luxia,  luia  brouiller,  mêler;  embarrasser  (H.  de  la  Villemarqué 
ajoute:  encombrer);  lui^iadur,  luiadur  m.  action  de  brouil- 
ler, etc.  (encombrement,  lu::iadur,  dict.  fr.-bret.)  ;  lu:J,  lui 
m.  état  d'une  chose  brouillée,  mêlée  (et  pique,  brouillerie, 
petite  querelle,  dict.  fr.-bret.).  Il  y  a  aussi  une  variante  tréco- 
roise  lurian  embarrasser^  gêner,  luriet,  empoté,  gêné  dans  ses 
mouvements,  dont  Vr  doit  provenir  du  ;^  doux  qui,  comme  on 
vient  de  le  voir,  n'est  pas  très  solide  ici,  même  en  Léon  ;  et. 
Rev.  Celt.,  V,  127;  GAw.,  43  ;  L'Epenihèse  des  liquides,  48 
(§  ^3)'  ^^'^-  L'/  peut  amener  l'addition  du  son  ;',  mais  je  n'en 
vois  pas  d'exemple  sûr  dans  les  conditions  présentées  par  luiah. 
Si  glaouiasen  f.  braise,  charbons  ardents  (en  Goello,  M.  Biler) 
a  les  variantes  glaouriasen,  glaourasen  :  eur  c'hlacuriasen  vad  a 
dan  un  bon  feu  Çglaouiasenadadan  braise  ardente  à  Ploubazlanec, 
M.  Lec'hvien),  c'est  sans  doute  par  l'inHuence  du  mot  de  son 
voisin  glaouraseni  baver,  Gloss.,  238  (à  Plu7,unet  glaoïiri,  à 
Plounevez-Moëdec  glaourenni). 

La  famille  de  lu  doit  être  le  v.  bret.  arlu  gl.  proibuit,  léon. 
bar  lua  bannir,  chasser,  galI.  arhio  arrêter,  voir  Gloss.,  381, 


Sur  rEtymologic  bretonne.  t,  27 

313,  31-^.  Cf.  harluer  pi.  yoi  conducteur,  qui  conduit  par  hon- 
nêteté ceux  qui  partent  de  chez  lui  Grég.  ;  harlu  m.  bannis- 
sement, exil,  harhicn\  m.  action  de  bannir,  de  chasser,  d'éloi- 
gner, etc.  Gon.  Troude  donne  comme  surannés  harlu  m.  et 
harJua,  v.  a.,  tout  en  citant  le  tréc.  harluah  et  le  cornou.  harlui 
bannir,  exiler.  M.  du  Rusquec  a  harluérc^  m.  empêchement, 
harlu  m.  exil,  éloignement,  entrave  (sens  suggéré  par  le  v.  br. 
«  arhip  entraves»  qu'il  cite),  harlui  bannir,  arrêter,  et  difarlui 
débarrasser,  qui  serait  pour  disharhii  (?). 

Ltic'hach,  luach  traduit,  dans  le  dict.  franc. -bret.  de  Le 
Gonidec,  «  baragoin,  langage  corrompu  »  ;  H.  de  la  Ville- 
marqué  l'a  inséré  à  la  2"  édition  du  dict.  bret. -franc,  de  l'auteur, 
en  ajoutant:  «  jargon,  argot,  particulièrement  celui  des  tail- 
leurs ».  L'origine  n'est  pas  lu,  mais  luc'ha  luire,  voir  Rev.  Celt., 
XV,  363  ;  XVI,  225.  Roussel  nis  donne  «  Luc'hac'h  jargon  de 
cabale,  de  convention  dont  les  jeunes  gens  se  servent  entre  eux  »  ; 
ce  qui  manque  à  Pel.  Selon  Troude,  luc'hach  jargon,  argot  est 
cornouaillais  et  luhech,  luc'hcch  trécorois.  Mil.  ms  ajoute:  «  H. 
Léon  hic'haich  pris  en  mauvais  sens,  paroles  déshonnêtes 
et  contre  la  pudeur  »  et  à  luc'hach  :  «  langage  des  impu- 
diques ».  Cf.  tréc.  nep  a  lavar  hic'haich  débauché  en  paroles 
Trd,  dict.  fr.-bret.  J'ai  conjecturé,  Rev.  Celt.,  XV,  363,  que 
ce  dernier  sens  venait  d'une  confusion  avec  loegach;  cela  est 
contredit  par  ces  autres  notes  de  Milin  :  luc'ha  «  regarder  avec 
des  yeux  dévergondés  d'impudicité,  comme  font  surtout  cer- 
taines femmes  mariées  au  cœur  faux,  et  infidèles  à  tout  devoir 
d'honnêteté  »  ;  «  luc'haden  un  regard,  un  coup  d'œil  impu- 
dique »  ;  cf.  encore  lus^erni  oc'h  cur  verc'h,  regarder  amoureu- 
sement une  fille,  Trd.  M.  du  Rusq.  a  luc'hach  m.  pi.  ou  et 
luhech,  luc'hech  baragouin,  jargon.  Je  n'ai  entendu  cette  pro- 
nonciation -ech  qu'à  Morlaix,  dans  mortuech  extrait  mortuaire 
(à  Pluzunet  morluach,  M.  Vallée),  Gloss.,  426  (cf.  Notes  d'étym., 

5,  §8). 

Pel.  voulait  tirer  lu  de  luc'h  «  qui  a  dû  signifier  une  lumière 
brillante,  subite  et  éblouissante  »  ;  Le  Gon.  regarde  lûcl)  m. 
comme  inusité,  Troude  note  luc'h  comme  suranné;  M.  du 
Rusq.  donne  luc'h  m.  pi.  ou  lumière.  On  lit  ce  mot  en  cor- 
nouaillais, B-V-a^Breii,  230.  Bien  que  je  l'aie  employé  aussi 


^28  E.  Ernaiilt. 

(dans  mes  Giueixiou,  p.  42,  55),  je  n'ai  entendu  que  l'adj.  luc'J) 
luisant  (en  petit  Tréguier). 

A  l'appui  de  son  étymologie  de  lu,  Pcl.  remarque  que  «  ceux 
de  Basse-Cornwaille  disent  Luc'het,  d'un  homme  qui  est  dans 
l'erreur,  égaré,  trompé,  et  qui  agit  sans  connoissance  certaine, 
sans  jugement  et  en  étourdi,  ce  qui  se  dit  d'un  homme  frapé 
de  la  foudre  ».  Ceci  rappelle  le  van.  seahct,  séhct,  serhet,  sehiet 
étonné,  de  seah  foudre.  Cependant  on  attendrait  plutôt  *luc'he- 
det,  cf.  van.  luhédétt  (blé)  charbonné,  Gloss.,  ■^'j'j. 

4.  Ce  mot  van.  prouve  au  moins  une  association  populaire 
entre  l'idée  de  la  foudre  et  celle  du  charbon  du  blé.  M.  Dottin 
signale  dans  le  Bas-Maine  foudr  «  maladie  du  blé  par  laquelle 
les  grains  sont  réduits  en  poussière  noire  comme  du  charbon  »  ; 
fîvedr  id.,  on  confond  sous  ce  nom  «  la  Tilletia  caries  et  l'Us- 
tilago  segetum  »  ;  (blé)  fwedrc,  atteint  par  la  carie.  Selon  de 
Montesson,  Vocab.  du  Bas-Maine,  le  mot  foudre  f.,  «  ne  signifie 
pas  du  tout  que  cette  maladie  envahisse  le  blé  avec  la  rapidité 
de  la  foudre  »,  mais  vient  du  v.  ir.faude  charbon;  ce  qui  est 
manifestement  erroné.  En  v.  (v.foudrer  voulait  dire  frapper  de 
la  foudre,  foudroyer;  God.  cite  foudre  (blé)  couché  à  terre  par 
le  vent  et  la  pluie  (Beaucc,  Perche);  le  Dicî.  national  de  Bes- 
cherelle,  1856,  u^àmi  foudre  (\Ac)  «  versé  par  couches,  qui  se 
recouvrent  les  unes  les  autres  en  sens  différents  »,  cf.  foudre 
m.  sorte  de  coquille  «  à  cause  des  lignes  en  zigzag  et  imitant 
la  foudre  qui  sont  gravés  à  leur  surface  ».  Je  crois  que  luhedet 
veut  dire  proprement  «  brûlé  comme  par  l'éclair  ».  Cf.  «  et  du, 
bled  foudre,  v  :  grullu  »  R*'  ins. 

5.  L'histoire  de  cette  famille  de  mots  ne  manque  ni  d'étran- 
getés  ni  de  complications  (cf.  Gloss.,  377-380,  Lexique,  191, 
192,  Rev.  Celt.,  XV,  362,  etc.),  depuis  le  moy.  bret.  luhet, 
luffet  éclairs,  jusqu'au  moderne  luet,  luchet  Nom.  puis  luhed, 
lufud  Gr.,  etc.  On  prononce  à  Beuzec-Cap-Sizun  luyed,  au 
sing.  hic'hédén,  et  léochi  faire  des  éclairs,  luire;  léoc'hu^  étin- 
celant  (Francès,  Ann.  de  Bret.,  XVII,  153).  Léoc'hi  rappelle 
leuc'hi  Gr.,  mais  n'en  est  pas  une  variante  régulière  (sur 
béoc'b  vache,  péoc'h  paix  qui  se  disent  dans  la  même  loca- 
lité, voir  Notes  d'étym.,  148,  149,  157,  n°  76,  §  6;  79,  §  3). 
Grég.  donne,  avec  leuc'hi,  luic'ha  et  luya  luire,  parlant   des 


Sur  l'Etymologie  bretonne.  5  29 

corps  polis  ;  il  a  Jciic'hus,  luic'hus,  Uiyus  luisant.  Luya  doit 
venir  du  fr.,  cf.  moy.  brct.  Inysant  lumineux  (luisant),  voir 
ZtSihr.  /".  ait.  PhiJol.,  II,  398,  399,  519.  Luicha,  moy.  bret. 
ln\cbatf  reluire,  van.  litchcin,  où  j'ai  vu  un  mélange  de  luya  et 
de  luc'hcdcnu,  s'expliquerait  mieux  par  un  croisement  de  ce 
dernier  avec  le  correspondant  du  gall.  lleiuychu,  v.  gall.  digiio- 
louichctic  révélé.  C'est  une  forme  inchoative  du  verbe  qui  se 
trouve  dans  le  moy.  br.  giielciiif  briller,  Gloss.,  278,  giielevi 
éclater,  reluire,  gudevus  éclatant,  brillant  Gr.,  cornouaillais 
^■luclévi,  giuélévu-  Gon.  ;  sur  ces  formations,  voir  Rev.  Celt., 
XXI,  145,  i^G-Ztschr.  f.  celt.  PhiloL,  II,  384.  Le  van.  klah 
chercher,  cité  à  ce  dernier  passage,  fait  ordinairement  au  par- 
ticipe klûsket;  on  trouve  quelquefois  klahct,  qui  paraît  analo- 
gique. 


LXIV.  —  BLECH,  BLEICH,  BLEICHARD, 

BLEÎCHEIN;  BLECC,  BLENÇZ  ;  BLÉ  ;  BLOT ; 

BLOUGORN. 

I.  Des  mots  bretons  d'origine  plus  ou  moins  exclusivement 
argotique  sont  signalés,  Rev.  Celt.,  VII,  50,  51;  XIV,  283- 
289;  XV,  356,  364-367;  XVI,  234-236.  On  peut  en  ajouter 
quelques  autres  que  nous  allons  examiner. 

Blech,  bleich  m.  un  traître,  bhichani  adj.  traître,  hicichein  v.  n. 
et  a.  trahir,  prendre  en  traître,  dans  le  van.  de  Guidel,  etc.,  en 
haut  breton  des  Côtes-du-Nord  blèche  traître,  sournois;  au 
Coglais,  arrondissement  de  Fougères  (Ille-et-Vilaine)  blénch 
qui  fiiit  le  mal  sournoisement  (se  dit  aussi  d'un  fruit  trop  mûr, 
mou,  surtout  des  poires,  A.  Daguet,  Annales  de  Bretagne,  XVIII, 
449),  à  Dol  bléch,  adj.  et  s.  m.  traître,  bléchrî  flatterie  menteuse, 
F.  Duine,  ibid.,  XII,  582,  à  Pipriac  blaych  adj.  goguenard, 
qui  fait  des  plaisanteries  un  peu  amères,  XVI,  518;  cf.  argot 
fr.  blaische,  blesche  «  petit  mercier,  colporteur,  et  par  suite 
vagabond,  gueux.  Ce  mot...  passa  plus  tard  dans  notre  langue 
avec  le  sens  de  trompeur,  d'homme  de  mauvaise  foi  »  F.  Mi- 
chel, qui  le   tire,  après    Huet,    de    «  lias,  blac,  blacque,  qui 


5  ^0  E.  Ernaiih. 

signifiait  autrefois  valaqnc  »  ;  «  les  Mattois,  les  Blesches  » 
BoLichet,  Serces,  III,  129;  blaichard,  bléchard,  blècbe  laid 
Bruand  ;  hléchard  laid,  disgracié  de  la  nature,  f.  blécharde,  Mèche 
(argot  du  peuple)  Virmaitre;  blccJkirt,  bléche  (hng^ge  popu- 
laire) laid,  médiocre,  mauvais,  devenir  bléebard  devenir  vieux, 
dépérir,  faire  blècbe  rater  une  chose,  fiire  coup  nul  (pour 
blanc,  pâle,  allem.  bleicb  selon  Timmermans)  Delesalle;  blècbe 
laid,  désagréable  Rigaud,  etc. 

La  2"  éd.  du  dictionnaire  de  l'Académie  porte:  «  Blescbe. 
Malin.  Se  dit  d'une  personne  dont  il  fiut  se  défier.  On  l'em- 
plo3-e  aussi  substant.  »  ;  Furetière  :  blaiscbe  mou,  lâche;  Littré  : 
blècbe  adj.  et  s.  m.  faible  de  caractère,  «  à  peu  près  inusité  »  ; 
blêchir  devenir  blêche,  «  très  peu  usité  »;  le  Dict.  général: 
blècbe  (161 1,  Cotgrave  ;  mot  vieilli),  qui  est  d'un  caractère 
mou  ;  par  extension,  qui  est  d'un  caractère  peu  sûr,  hypocrite; 
blècbir  (Acad.  1798;  vieilli),  devenir  blèche;  Larousse:  blècbe 
ou  blaicbe  qui  manque  de  caractère,  d'énergie,  «  n'est  plus 
usité  que  chez  les  ouvriers  imprimeurs  »  ;  chez  les  imprimeurs, 
au  jeu  de  cadratins,  coup  blècbe,  ou  subst.  blècbe  coup  où  l'on 
n'amène  aucun  point;  popul.  banque  blècbe  banque,  c'est-à-dire 
paye,  où  l'on  n'a  rien  à  toucher;  par  ext.  poire  blècbe  poire 
molle,  «  on  dit  plus  souvent  et  moins  bien  poire  blette  »  ;  blècbir 
V.  n.  pop.  manquer  de  fermeté,  de  décision,  mollir;  blescherie 
fourberie,  tromperie  (vieux  mot);  Sachs-\'illatte  :  blècbe  (peu 
usité)  «  \veibisch(er  Mensch)  »  =:  blaicbe  (vieilli);  blécber 
(familier,  peu  us.)  v.  n.  «  fuil  sein,  trœdehi  »  ;  blècbeur  (fam., 
p.  u.)  «  fauler  Arbeiter  »  ;  blècbir,  blècbir  v.  n.  «  weibisch 
werden  ».  En  v.  franc.,  La  Curne  de  Sainte-Palaye  donne 
blescbe  fourbe,  blescberie  fourberie.  Dans  le  Haut-Maine  on  dit 
blècbe,  blaicbe,  biaicbe  ad],  sournois  (traduit  aussi  «  qui  biaise  », 
biécbcr  biaiser),  de  Montesson;  dans  le  Bas-Maine  byèch 
«  blèche,  qui  biaise,  qui  use  de  finesse,  qui  agit  en  sournois; 
blet  »,  Dottin. 

Ménage,  dans  son  Dict.  èl\m.  de  la  lani^ne  françoisc  (Paris, 
1750),  tire  un  blaiscbe  «  un  homme  de  peu  de  mérite  »  du  grec 
«  BAà;stolidus,  supinus,  iners».  Littré  regarde  cette  étymologie 
comme  possible,  à  cause  du  bas-lat.  blax  stultus  ;  il  mentionne 
celle  de  Grandgagnage  par  l'allem.  bleicb  pâle,  et  compare  le 


Sur  rf^tymologie  bretonne.  55 1 

norinanJ  bh'ijui'  blet,  qui  se  pourrit.  Diez  et  Larousse  tiennent 
pour  le  grec,  Sachs-Vilhute  pour  l'allemand;  le  Dict.  général 
dit  que  blêche  peut  être  Tadj.  verbal  d'une  forme  normanno- 
picarde  hiechicr  pour  blesser.  Cf.  Roimviia,  1880,  p.  628,  où 
l'ièche  est  tiré  de  blechier,  forme  normande  de  bkcier  ^  blesser, 
dérivé  de  blel  (G.  Paris).  Kœrting,  Lateinisch-roman.  IVœrt., 
2""  éd.,  1474,  rapporte  blèche  à  blet,  qui  pourrait  être  aussi 
l'origine  de  blesser,  et  regarde  comme  phonétiquement  impos- 
sible l'étymologie  grecque.  M.  Pogatscher,  Zeitschrift  fi'ir 
romanische  Philologie,  XII,  556,  avait  proposé  de  voir  dans 
blcche,  blèque  un  croisement  d'un  germanique  *blaitisôn  avec  la 
famille  du  vieux  haut  allem.  bleih. 

2.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  bas  breton  nous  montre,  mieux 
séparés  que  dans  les  idiomes  romans,  divers  éléments  linguis- 
tiques dont  l'étude  intéresse  plus  ou  moins  directement  l'his- 
toire de  bléche. 

Le  van.  blecb,  bleich  n'a  que  le  sens  moral  de  «  traître  », 
les  mots  correspondants  du  Coglais,  du  Haut-Maine,  etc.,  ont 
de  plus  celui  de  (fruit)  «  trop  mûr,  mou,  blet  ».  Une  sem- 
blable association  d'idées  a  lieu  à  Saint-Pol  (Pas-de-Calais),  où 
blet,  blette  s'applique  à  (une  femme)  «  molle,  sans  énergie  » 
(Edmont,  Lexique  Saiiit-Polois);  dans  le  Midi,  où  M.  Mistral 
traduit  veni  blet  «  se  faire  blet,  se  blossir,  en  parlant  des  fruits  ; 
pâmer  d'émotion,  vieillir;  »  etc. 

Le  moy.  bret.  a  blecc  plaie,  blessure,  bhr~ûjf,  blessa  blesser, 
châtier,  part,  blecet,  blec:{et  ;  bler~adur  action  de  blesser;  on  lit 
dans  le  Doctrinal  gant  ne(p)  bleç  avec  quelque  fliute,  blecet  blessé 
{Archiv  fiir  celt.  Lcxikogr.,  I,  382,  604);  en  bret.  mod.  bleçx_ 
m.  pi.  on,  van.  eu  blessure,  plaie,  à  Cap  Si/un  blenç~  ;  bleç:^a, 
van.  bleç:^eih  blesser  Gr.,  hless  f.  pi.  bléssou  blessure  du  Rusq., 
van.  blesse  m.  pi.  blesseu  id.,  au  propre  et  au  fig.,  tréc.  bleusah 
blesser,  du  v.  fr.  bkcier,  voir  Rev.  Celt.,  XI,  354;  XIX,  200; 
Gloss.,  70. 

Les  patois  français  présentent,  en  dehors  de  la  Bretagne  : 
morvandeau  ble'ger  accabler  en  frappant,  surcharger,  écraser; 
blesse  pâle,  fade,  flasque;  blessi  pâlir,  blanchir,  devenir  blême 
ou  fade  (de  Chambure);  centre  de  la  France  blesser  «  exprime 
le  premier  degré  de  maturité  des  fruits  »  Jaubert  ;  normand 


^^2  E.  Ernaiih. 

bloque  blet  Dclboulle,  Gloss.  de  la  vallée  d'Yères;  norm.  du 
Bessin  blléchié  blesser,  blléque,  blléche  blet(te),  blléqui,  blléchi 
devenir  blet(te),  Joret;  à  Montbéliard  blessade,  biossak  i.  lieu 
où  l'on  met  blettir  les  fruits,  biossie  blesser,  Contejean  ;  dans 
la  Franche-Montagne  (Franche-Comté)  byo  fém.  byos  blet; (es- 
tu  bientôt)  prêt  ?  byosi  blettir,  byosi  blesser,  Grammont,  etc. 
N.  du  Puitspelu,  à  propos  du  lyonnais  blaches  plantes  maré- 
cageuses, mêle  le  v.  fr.  hlcche  fliible,  mou,  à  beaucoup  de  mots 
celtiques  et  autres  qui  semblent  en  grande  partie  inconciliables 
(sur  le  brct.  M,  cf.  Rcv.  Celt.,  XIV,  285).  A  blet  (fruit)  trop 
mûr,  il  signale  deux  autres  sens  de  ce  mot  :  mouillé,  humide 
et  (avoir  le  cœur)  sensible.  Il  se  prononce  blc  et  se  trouve 
écrit  ble. 

3.  Ce  pourrait  être  l'origine  du  trécorois  blé  faible,  débile 
Grég.,  id.,  mou,  délicat  Gon.  (l)le,  donné  à  tort  comme  van. 
par  Troude)  ;  aujourd'hui  en  Trég.  blc.  Phonétiquement  il  n'y 
aurait  pas  de  difficulté,  cf.  Gloss.,  v.  plei.  Mais  le  mot  peut 
aussi  venir  de  *ble~^,  gall.  blydd  plein  de  sève;  doux,  tendre 
(Gloss.,  70;  Henr}',  Lexique,  37). 

4.  Le  P.  Maunoir  donne  blot  tendre,  bloda  amollir;  Grég. 
blot,  van.  id.  mou,  pèr  blot,  van.  id.  poires  molles,  hors  de 
Léon  ur  guële  blot  un  lit  mou,  van.  blod  mûr;  bloda,  blotaat, 
van.  blodein,  blotât  rendre  ou  devenir  mou,  rénta  blod  amolWv, 
blodadur  amollissement;  Pel. /»/(?/,  blôd  tendre,  délicat,  mou, 
bloda  amollir,  frapper  pour  amollir;  Châl.  blot  mûr,  mou, 
blodein,  /j/o/rt/ amollir,  mûrir;  Châl.  dis.  blot  mûr,  frehen  blod 
fruit  plus  que  mûr;  l'A.  bloît  mou,  blotein,  blotait  devenir  mou, 
blodein,  blotatt  amollir,  blodadur  m.  amollissement;  Le  Gon. 
ajoute  blôdder  m.  mollesse,  délicatesse,  tendreté,  tendresse; 
M.  du  R.  blodére:{^  f.  ramollissement. 

Pel.  rapproche  blot  de  bleut  farine;  il  y  voit  l'origine  des 
mots  franc,  bleche,  blette;  de  même  Grég.  et  BuUet,  qui  ajoute 
le  franc-comtois  blot  (fruit)  «  qui  est  mol,  parce  qu'il  est 
passé  »,  etc.  L'étymologie  celtique  de  Pel.,  reprise  par 
MM.  Thurneysen,  Stokes  et  V.  Henry  (qui  note  à  tort  blot 
comme  moy.  bret.),  est  peu  conforme  à  la  phonétique;  on 
attendrait  *bleud,  van.  *blét  (cf.  Notes  d'étyni.,  n°  76).  Les  com- 
paraisons romanes  sont  au  contraire  très  plausibles,  mais  c'est 


Sur  FEtymologic  bretonne.  ]^^ 

le  breton  qui  a  emprunté  ce  mot,  inconnu  des  autres  langues 
celtiques  (cf.  GIoss.,  71). 

5.  On  trouve  bloui;;orn  pi.  a/  jeune  bœuf,  bouvillon  Gr., 
Gon.,  bloiii^orn,  hlogoni,  cornou.  boin^oni  Trd  ;  bloiii^oni,  blo- 
gorn  «  se  dit  encore  au  figuré  d'un  homme  petit  de  taille  et 
trapu,  sans  égard  à  son  âge;  nain,  nabot  »  Mil.  nis.  Grcg.  y 
voit  un  composé  de  blot,  signifiant  «  aux  cornes  molles  », 
ce  qui  vaut  mieux  que  la  comparaison  de  l'anglais  bnlloch, 
tentée  par  M.  du  R.  Mais  la  voyelle  ou  fait  difficulté;  blogorn 
peut  bien  avoir  été  suggéré  par  la  réminiscence  de  blod. 
M.  Loth  propose  dans  le  Lexique  de  M.  Henry  une  explica- 
tion différente  :  *bloe(d)-gorn  «  dont  les  cornes  sont  de  l'an- 
née, d'un  an  ».  Ne  serait-ce  pas  plutôt  un  composé  *bIouc'h- 
gorn,  de  blouc'h  sans  barbe,  glabre  ? 

Blougorn,  quasi  *blouch  a  gorn  dont  le  front  lisse  n'a  pas  de 
corne,  désignerait  bien  l'animal  au  moment  où,  comme  dit 
Lucrèce  (V,  103 1), 

Cornua  nata  prius  vitulo  quam  frontibus  exstent, 
lUis  iratus  petit  atque  infensus  inurget. 

Sauvé  (dans  la  Faune  populaire  de  M.  Rolland,  V,  8)  cite  les 
formes  blougorn,  blogorn  et  boiigorn;  les  deux  dernières  peuvent 
provenir  d'étymologies  populaires  par  blod  et  boug  mou. 

LXV.  —  BLONÇA,  BLOCEIN ;  BLOSSAT ; 

BOSEAL,  BOSSIGERN,  FOULIGAHEIN ;  BRONDU, 

BRONZU;  BRON. 

I .  Maun.  a  blonça  meurtrir  (mal  traduit  to  kill  dans  VArchœo- 
logia  Britannica)  ;  Grég.  blonç^a,  van.  blonceih,  blocein  meurtrir, 
goad  bloncet  meurtrissure,  dour-bloncet ,  blonçadur,  van.  blocerch 
meurtrissure  de  fruits;  blonç:;adur  contusion,  bloncet  contus; 
Pel.  blonç  meurtrissure,  contusion,  marque  livide  d'un  coup 
donné  sur  la  chair;  Châl.  blocein  un  aval  meurtrir  une  pomme  ; 
l'A.  blocein  meurtrir,  bloce  m.  pi.  eu,  bloçadur  m.  pi.  eu  meur- 
trissure; Le  Gon.  blohs,  blohsadur,  blouserez^  meurtrissure,  blousa 
meurtrir;  Trd  blohs,  brohs  meurtrissure;  M.  du  Rusq.  blonsa- 
dur,  blounsadur  m.  pi.  iou,  blouns,  id.,  blousa,  blounsa,  bloun:{a 


5  H  ^-  F-rnault. 

meurtrir;  MM.  Guillcvic  et  Le  Go^  (^Vocah.,  Vannes,  1904), 
hlos  \w.  pi.  eu  meurtrissure,  bloscin,  bas  van.  blonsein  meurtrir, 
froisser.  La  forme  hloiiUya  me  paraît  une  méprise,  ainsi  que 
brons  (i\L  Francès  n'atteste  que  Mous  à  Beuzcc-cap-Sizun,  Auu.de 
Bri'L,  X\'II,  13  r).  Broùs  est  dû  sans  doute  à  une  réminiscence 
du  synon}me  hroù:;^u  ;  cf.  ur  c'horf  blouç:^et  ha  bron^îiet  gad  ou 
iaulyon  un  corps  meurtri  de  coups  Gr.,  voir  §  3.  On  lit  en 
cornouaillais  hlous  blessure,  Bai\.  Brei::^,  50;  on  dit  en  Tré- 
guier  bloîisah  meurtrir. 

2.  Pel.  compare  à  tort  le  mot  pkvub;  il  remarque  qu'on  dit 
en  haute  Bretagne  blosscr  pour  blesser  et  que  «  l'on  prononce 
ailleurs  Bleuser  »  (taute  probablement  pour  blouser^  Bullet, 
dans  son  article  (vannetais)  blossein  amollir,  attendrir,  dont 
j'ignore  la  source,  cite  le  franc-comtois  poire  blosse  «  molle,  à 
cause  qu'elle  est  passée  »  ;  à  bht,  il  dit  que  blosse  (poire,  pomme) 
plus  que  molle  était  autrefois  du  langage  parisien  au  lieu  de 
blesse  à  Metz,  bleque  en  normand.  Blosse  est  en  effet  attesté  par 
Henri  Estienne.  M.  Fertiault,  Dict.  du  langage  populaire  verduno- 
cbalonuais  (SaànQ-Qt-Loire^  a  blo,  L  blosse  blet,  talé,  trop  mûr; 
(personne)  trop  mûre,  p.  460  (et  aussi  qui  ne  peut  parler,  qui 
bégaye).  M.  de  Chambure  donne  en  morvandeau  blos,  fém. 
(et  quelquefois  masc.)  blosse  blet,  trop  mùr;  il  rapproche 
du  fr.  blossir  devenir  blet  le  mot  de  Franche-Comté  bloussi,  en 
Suisse  blossi  pincer  la  peau  de  manière  à  provoquer  une  tache 
livide,  blosson  tache  qui  résulte  d'un  coup  ou  d'une  meurtris- 
sure, etc.  Dicz,  Elyiii.  Wœrterb.  der  rouuvi.  Spracheu,  4^  éd., 
1878,  p.  526,  compare  au  berrichon  blosse  blette  le  h.  allem. 
blol~en  écraser.  M.  Grammont  (Méui.  Soc.  liug.,  XI,  58)  voit 
dans  le  mot  /;vt)  fém.  byos  de  la  Franche-Montagne  l'adj.  blet 
:\\cc  un  autre  suffixe.  M.  Henry,  Lexique,  38,  dit  que  le  h. 
bret.  blosser  «  pourrait  être  une  contamination  de  blesser  qi  de 
crosser  ».  Je  crois  qu'il  vaut  mieux  partir  de  l'adj.  franc,  blosse, 
bien  qu'il  ne  se  retrouve  en  bret.  que  dans  des  dérivés  de  sens 
analogue  au  franc-comtois  bloussi,  suisse  blossi.  Cf.  cette 
remarque  de  Bullet  :  «  On  appelle  Blosse  à  Metz  la  tumeur 
qui  se  forme  au  front  lorsqu'on  s'y  est  heurté,  ou  qu'on  s'est 
laissé  tomber  dessus  ».  Ce  mot  (comparé  à  tort  au  bret.  /'Of;( 
bosse)  peut  servir  à  expliquer  les  plaisanteries  sur  beloce,  voir 


Sur  l'Êtymologic  bretonne.  5  ]  5 

XLVII,  §  I.  Le  wallon  bhssî  écraser,  aplatir  quelque  cliose 
par  un  grand  poids,  Remagie,  2"  éd.,  paraît  être  un  autre 
témoignage  du  mélange  des  deux  radicaux  bleç  et  bloc. 

3.  Le  van.  a  blossat  rompre  les  mottes  des  sillons,  labour 
qu'on  fait  au  mois  de  mars  Cliàl.,  bloç:^al  émottcr  Gr.,  bloçalt 
rompre  les  mottes,  bloccin,  bloçalt  part,  -ccll,  indic.  -ce  et  -ça 
émotter  l'A.,  blosaat  a.  et  n.  émotter  Gon.  M.  du  R.  donne 
blosaat  briser  les  mottes,  part,  éat,  comme  si  c'était  un  mot 
léonais,  ce  qui  n'est  pas  mieux  autorisé  que  blinga  cligner, 
blingadd  pi.  ou  action  de  cligner,  etc.,  cf.  Notes  d'étym.,  198, 
199  (n°  98,  §  3). 

BuUet  donne  «  blostat,  rompre  les  mottes  sur  la  terre  labou- 
rée »,  forme  confirmée  par  l'ordre  alphabétique.  C'est,  comme 
blossein  qui  précède  immédiatement,  un  article  de  provenance 
inconnue,  mais  vannetaise;  cf.  la  remarque  du  même  compi- 
lateur sur  aber,  où  le  diocèse  de  Vannes  est  mentionné  (Gloss., 
14).  Il  compare  blostat  à  blossein  et  celui-ci  à  «  une  poire 
blosse  ». 

Je  crois  que  blossat  est  à  séparer  de  blocein  meurtrir,  et  qu'il 
a  bien  pu  avoir  une  variante  blostal,  son  origine  étant  le  v. 
fr.  blostre,  bloustre,  bloute,  bleste,  blaistre,  blette,  bloche  petite 
motte  de  terre  renversée  par  le  soc  en  labourant;  Godefroy 
donne  en  outre,  sans  en  citer  d'exemples,  bloste,  blote,  blestre 
et  blosse,  qui  répond  le  mieux  à  blossat;  cf.  «  casser  les  blo- 
ches  »  (1400);  blester  labourer  légèrement;  garnir  de  mottes 
de  gazon;  blostre,  bloustre  tumeur,  bouton.  Diez,  Etym.  Wœrt., 
^ij,  tire  blostre  motte  du  hollandais  bluyster,  angl.  blister 
tumeur,  ce  qui  vaut  mieux  assurément  que  l'étymologie  clas- 
sique de  Ménage  :  gleba,  glebula,  glebuletta,  buletta,  blette. 
M.  Kœrting  rapporte  en  v.  fr.  blestre,  et  blostre,  bloslc,  aux 
vieux  mots  allem.  blister  et  bluster  «  Blase  »  (n°^  1477,  H^O- 

3.  Blossat  a  pour  synonyme  en  petit  Trég.  hoseal,  à  Saint- 
Mayeux  bosein,  Rev.  Celt.,  IV,  149,  qui  est  différent  et  doit  se 
rattacher  au  franc,  bosse.  Sur  les  autres  dérivés  de  ce  mot, 
cf.  Gloss.,  72;  Rev.  Celt.,  XV,  358;  XVI,  233.  Mil.  ins  a  bos 
m.  pi.  bossou  bosse,  élévation  ;  bossigern  bosse  à  la  tête  (cf.  plus 
haut,  XLI,  §  )).  M.  du  Rusq.  donne  bouligerna  v.  a.  et  n. 
détruire,  abimer  «  les  uns  disent  foui igerna  »  et  compare  le 


3^6  E.  Eniault. 

franc,  bouleverser.  On  penserait  plutôt  nu  fr.  fouler,  cf.  van. 
foulii^nhcin  bouleverser,  fouligah  m.  bouleversement  l'A,  (de 
*fouliginlj,  cf.  Noies  d'élym.,  175,  n"  84,  §  2);  foulein  fouler, 
presser  Châl.,  fouV  foule,  presse  Ch.  ms,  foule  f.  l'A.  (cf.  Gloss., 
243).  VoirLXVI,  §  I. 

4.  Grég.  donne  brondua,  bron^ua  meurtrir,  faire  des  con- 
tusions, bron^uet  contus,  usé,  meurtri,  froissé,  bron:^uadur 
meurtrissure,  marque  livide,  contusion  ;  Pel.  brondu  contusion, 
meurtrissure,  sing.  bronduen;  brondui  meurtrir,  faire  une  con- 
tusion, «  quelques-uns  en  Léon  prononcent  Brundu,  Brun- 
duen,  Brundui  et  Brunduel,  \>our:  Bronduet,  meurtri.  Cela  vient 
de  ce  qu'on  parle  plus  délicatement  »  ;  Le  Gon.  brondu,  bron;;^u 
m.  pi.  ou  meurtrissure,  contusion  livide,  brondua,  bron:^ua  v.  a. 
meurtrir,  bronduadur ,  broniuadur  m.  action  de  meurtrir,  meur- 
trissure; Trd  écrit  brondu  pi.  ou,  brondu;  brondua,  bro)\ua  ; 
Mil.  ms  se  contente  d'ajouter  cet  exemple:  gwall  vronduct  eo 
gant  ar  mestaol  en  deu:^  paket  (il  est  tout  meurtri  du  mauvais 
coup  qu'il  a  attrapé),  ce  qui  ne  décide  rien  sur  la  prononcia- 
tion, l'auteur  omettant  d'ordinaire  le  signe  de  la  nasale; 
M.  du  R.  a  brondu  m.,  brondua,  bronduadur  m.  pi.  iou;  brondui 
(contusionner);  ce  qui  peut  aussi  se  lire  des  deux  fciçons. 

Grég.  tire  bron:;jia  meurtrir,  de  broncha  bronzer,  dérivé  de 
bronç^  bronze. 

Pel.  dit  que  brondu  «  est  à  la  lettre,  mammelle  ou  tumeur 
noire  »,  et  cite  le  gall.  brondu  'r  tiuynau  pluvier  {bronddu, 
poitrine-noire  des  rivages).  M.  Henry  interprète  de  va&mt  bron:(u 
par  «  mamelon  noir  »,  en  le  faisant  à  tort  fém.,  et  en  com- 
parant blousa,  qu'il  avait  déjà  expliqué  autrement,  comme 
nous  l'avons  vu. 

Bullet  regarde  brundu  comme  un  pléonasme,  ^  brun-noir; 
il  compare  le  bas  lat.  bruntus  livide,  brusura  meurtrissure  (le 
premier  se  rattache  à  brun,  l'autre  au  fr.  briser^. 

Le  fr.  bron~e,  bron~er  ne  saurait  être  l'origine  directe  que  de 
brohxji,  bron-iia,  d'où  l'on  ne  peut  tirer  brondu.  Bron~e  est 
expliqué  par  l'ital.  bron:^o,  du  lat.  as  Brundisium  (accent  sur 
la  i""^  syll.,  second  i  consonne),  cf.  le  Dict.  général,  et  Kœr- 
ting,  2*^  éd.,  1596,  1598.  Cette  explication,  révoquée  en 
doute  par  M.  Schrader,  Reallexikon,  203,  204,  ne  permet  pas 


Sur  rùynwlo^ie  bretonne.  J57 

de  rendre  compte  du  bret.  hrondii,  sauf  le  cas  d'une  étymo- 
logie  populaire,  hypothèse  sans  point  d'appui  solide.  Bron:^cr  :\. 
un  sens  assez  distinct  de  hrûn':^ua,  et  il  est  très  possible  que 
le  verbe  bnmç::;a  ait  été  formé  par  le  P.  Grégoire  lui-même 
pour  rendre  le  fr.  bron~tr,  qu'il  explique  «  faire  en  manière 
de  bronze  ».  Voir  n°  XLVI,  i. 

La  comparaison  de  bnai  n'est  guère  plus  satisfaisante,  malgré 
la  ressemblance  du  provençal  ancien  brunexir,  aujourd'hui  bru- 
nesi  brunir,  devenir  sombre,  avec  brun::jia. 

Si  le  mot  est  breton  d'origine,  la  phonétique  indiquerait 
comme  forme  la  plus  ancienne  brondu,  qui  donnait  facilement 
brohdn  et  bruiidu.  Bron:{ii  a  une  consonance  »~  antipathique 
au  breton  si,  comme  il  semble  à  première  vue,  son  ::-  vient  de 
dh  (cf.  Ztschr.  f.  cell.  PbiloL,  I,  38-46).  En  ce  cas,  l'analyse 
bron-dit,  biv)i-:;_u  «  mamelon  noir  »  est  assez  naturelle;  cf. 
logcdciin-daU  et  logodeiui-:^aU (souns  aveugle),  chauve-souris,  etc. 

Cependant  cette  composition  devait  donner  un  mot  fém., 
de  là  sans  doute  l'erreur  de  genre  signalée  plus  haut.  Brondu 
m.  serait-il  proprement  un  nom  abstrait  «  action  de  meurtrir  » 
tiré  de  brondua,  dérivé  lui-même  d'un  plus  ancien  *brondu  f. 
marque  livide  ? 

Une  autre  hypothèse  est  à  considérer:  celle  d'une  confusion 
populaire  entre  bron  m.  saignée  du  porc  et  bi-onn  f.  mamelle. 

5.  Grég.  donne  bron  goulier,  chair  du  cou  du  pourceau; 
Pel.  «  Bron  et  Broon,  selon  M.  Roussel,  qui  l'écrit  de  ces  deux 
manières,  est  la  saignée  d'un  cochon,  c'est-à-dire  la  partie  où 
le  Boucher  a  mis  le  couteau  pour  le  tuer  »  ;  Le  Gon.  bron  m. 
id.,  Trd  bron  m.,  M.  du  R.  bron,  bronn  m. 

M.  Henry  regarde  ce  mot  comme  provenant  «  non  sans  une 
altération  inexplicable  »  de  la  même  origine  que  le  v.  bret. 
brehanl  gorge  (Rev.  Celt.,  V,  418),  gall.  breuant,  v.  irl.  bràge, 
grec  ^pcY/cr,  etc.  Il  est  possible  que  brôn,  broon  représente 
quelque  chose  comme  *brohon  ou  *brouan  =■  *bràg-an-,  cf.  v. 
gall.  abalbrouannoH  trachée  artère  (=  *brâg-anl-). 

Pour  la  forme  comme  pour  le  sens,  bron  du  «  cicatrice  noire 
à  la  gorge  »  n'était  pas  loin  de  bronn  du,  bronn  ^u  «  mamelon 
noir,  tumeur  noire  »,  et  les  deux  expressions  ont  pu  se  mêler 
dans  brondu,  broii^u  meurtrissure. 

Revue  Celtitjue,  XXVI.  22 


^  58  E.  Ernault. 


LXVI.  —  MAÇZUET;  MASTARA  ;  STANDILHON. 

1.  Une  finale  semblable  à  celle  de  bro)i::^uci  contus  se  trouve 
dans  le  syn.  inaç:{uel  Gr.  Ceci  rappelle  le  moy.  bret.  macT^u 
massue;  d'autre  part,  il  pourrait  être  avec  le  v.  fr.  mâcher 
presser  (Gloss.,  383)  dans  le  rapport  inverse  de  bosa  bosseler 
à  bossuer.  Il  serait  alors  plus  ou  moins  parent  du  fr.  du  Centre 
machure  contusion,  meurtrissure;  tache  causée  sur  la  peau, 
sur  un  fruit,  par  un  coup,  par  un  froissement,  dérivé  de 
viachcr  meurtrir  Jaubcrt.  Sur  une  équivalence  des  finales  -uet 
et  -iiret,  voir  Etudes  d'élym.,  XXXIX. 

2.  Le  fr.  mâchurcr  barbouiller  de  noir  est  différent;  ses 
formes  anciennes  sont  mascurer  et  mascarer  (Kœrting,  5990). 
De  là  vient,  je  crois,  le  bret.  mastari,  mastara,  Trég.  iiiastaran 
salir,  gâter,  souiller,  tacher,  mâchurer,  barbouiller,  viastara- 
dur,  inastaraich  salissure  Gr.,  mastara  salir,  souiller,  crottcr, 
en  Léon,  Cornouaille  et  Trég.  Pcl.,  mastara  souiller,  salir, 
crotter,  mastaren  «  souillon,  souillone.  et  crote  »,  masiar  R^'  ms 
(ce  dernier,  non  traduit,  peut  être  simplement  le  mot  mastar 
conjecturé  par  Pel.  comme  radical  de  mastara).  Le  Lexique 
propose  de  voir  dans  mastara  le  v.  fr.  matrasser  ébaucher,  qui 
ne  correspond  ni  pour  la  forme  ni  pour  le  sens. 

3 .  Le  changement  de  sk,  sch  en  st  se  retrouve  dans  standiJhon 
pi.  ou  échantillon,  dim.  standilhouicq  pi.  -ououïgou  Gr.  ;  d.  Dict. 
et  y  ni.,  v.  asqiiipct. 


LXVII.  —  POLOS,  BOLOS,  POLOTÈS,  POLOTRÈS, 
PLORCE,  PELORZ,  POLOST,  PELOCH,  POLO- 
ZEC,  BELORSEC  ;  PO  LOT  ;  BO  VILLAS,  BO  VIL- 
LAS TR,  BOVILIIAKEN,  BO  VILLA  ;  KELKAH  ; 
PRVNÈNX;  HIKOCH,  KINOCH ;  KERBISTOVL. 

I.  Le  Dictionnaire  universel  françois  et  latin,  vulgairement 
appelé  Dictionnaire  de  Trévoux,  nouv.  éd.,  Paris,  1771,  a  cet 


Sur  ri^!t\mologie  bretonne.  5  ?0 

article  :  «  Bclloccs,  ou  bcloces,  selon  le  Glossaire  du  Roman  de 
la  Rose,  s.  f.  pi.  Ce  sont  des  sortes  de  prunes.  On  le  dit  en 
Champagne  de  toutes  les  prunes  en  général,  et  il  n'est  en  usage 
que  parmi  le  peuple...  On  prononce  bloce,  que  le  petit  peuple 
emploie  aussi  pour  dire  blette  ou  bleque,  êne  poëre  blocc,  c'est-à- 
dire  nue  poire  blette,  une  poire  molle  par  trop  de  maturité.   » 

M.  de  Chambure  assimile  de  même  le  morvandeau  blosson 
«  fruit  sauvage  en  général,  pommes,  poires,  prunes,  etc.  »  au 
V.  fr.  beloce  prune  sauvage,  où  il  voit  «  un  allongement  de 
blosse  »  {Gloss.  du  Morvan,  p.  xiv,  90);  cf.  de  Monresson, 
Vocab.  du  Haut-Maine:  blosse  «  espèce  de  prune;  son  nom 
vient  de  ce  qu'on  ne  la  mange  que  lorsqu'elle  est  blà'he  »  ; 
BuUet:  «  On  appelle...  les  prunes  Bloces,  et  en  Franche-Comté 
Bloches,  parce  qu'elles  doivent  être  molles  lorsqu'on  les 
mange...  Blosson  en  Franc-Comtois;  Biasson  en  Patois  d'Al- 
sace, poire  sauvage  qu'on  ne  mange  que  lorsqu'elle  est  entiè- 
rement molle  ».  Burguy  exprime  une  opinion  semblable,  com- 
battue avec  raison  par  N.  du  Puitspelu,  Dict.  étyin.  du  patois 
lyonnais,  296,  297.  M.  Grammont  sépare  aussi  dans  le  patois  de 
la  Franche-Montagne  biossun  «  fruit  de  pommier  sauvage  »  de 
blouch  prune,  cf.  v.  fr.  beloce  (Méin.  Soc.  ling.,  VII,  467).  Il 
dit  (XI,  58)  que  le  premier  «  serait  en  fr.  *blesson  »  ;  Godefroy 
donne  blesson  poire  sauvage  (1587)  dans  la  Suisse  romande  id. 

Le  dict.  de  God.  donne  belocier,  blocicr  prunier  sauvage;  la 
Belorciere,  la  Blossiere  (terrain  qui  produit  des  beloces),  au 
Complément  :  beloce,  bclorce,  baloche,  boidoce,  blosse,  pelouse,  prune 
sauvage;  beloce  au  fig.  coup  de  poing;  et  cite  en  wallon  bilokî, 
champenois  blossier,  patois  lyonnais  et  forézien  pelossier,  dans 
la  Suisse  romande  belossi,  bolossi  belocier.  N.  du  Puitspelu  cite  : 
patois  \\oi\n:{\?>  pelossi, pelosse,  ïox.  pialoussa,  Suisse  rom.  belossa, 
norm.  du  Bassin  blloche,  Jura  pelasse,  pelousse  prunelle,  Berry 
prune  baloce  sorte  de  grosse  prune,  Vosges  blosse  sorte  de  petite 
prune;  lyon.  pelossî  prunellier.  Le  dict.  wallon-fr.  de  Remagie, 
2^  édit.,  a  bilok  prune,  biloki  prunier,  bilokî  sâvag  prunier  sau- 
vage (]e  ne  sais  s'il  faut  ajouter  ploka  fruit  de  houblon,  pryess 
prune  sauvage  des  bois)  ;  le  Gloss.  du  parler  de  Bournois  (Doubs) 
de  Ch.  Roussey,  blôch  prune  quelconque,  mais  plus  spéciale- 
ment le  pruneau  ;  blôchî,  arbre  qui  produit  des  blôch  ;  le  Gloss. 


340  F..  Krnault. 

du  Bas-Maine  de  G.  Dottin  hlos  prunelles  des  haies,  hyos  pru- 
nelle ou  petite  prune  sauvage.  On  dit  en  haut  breton  blossc  et 
hlo:;c.  11  v  aune  locution  «  prends  ça,  et  dis  que  c'est  desblozes» 
qui  répond,  je  crois,  à  la  vieille  plaisanterie  dite  «  en  ferant  »  : 
«  Tien,  vilain,  tien  ceste  beloce  Afin  que  le  cuer  ne  te  fliille  » 
(Fr.  Mich.,  Études...  sur  l'argot,  v.  haloche;  God.,  CompL). 
M.  de  Chambure  voit  là  une  allusion  à  l'acidité  du  fruit;  ce 
doit  être  surtout  un  jeu  de  mots  d'après  hlosse  tumeur  au  front, 
blosson  tache  qui  résulte  d'un  coup  ou  d'une  meurtrissure,  etc. 
(voir  plus  haut,  XLV,  2). 

On  trouve  au  t.  V  de  la  Flore  populaire  de  M,  Rolland, 
p.  367,  368,  370,  371,  374,  380,  384,  395,  396,  398,  402, 
403,  404,  405,  une  riche  collection  des  formes  romanes  de 
cette  luxuriante  famille,  qui  dans  une  même  région  (la  Savoie) 
a  produit  à  la  fois  hêlochére,  houlochi,  palofréy  r ,  hlossini  et  hclofi 
prunellier  (396),  etc.  Larousse  donne  en  franc,  de  Normandie 
beloce  fruit  du  prunellier;  M.  Joret  n'a  que  bloche,  blossc  et  bloc 
{Flore  pop.  de  la  Normandie,  1887,  p.  59,  60).  Le  Dictionnaire 
général  porte  :  beloce  petite  prune  sauvage,  mot  d'origine  incon- 
nue. 

Les  formes  du  bas-breton  sont:  poloscn  prune  sauvage,  pi. 
polos,  polotês,  polotrès;  polosenn  pi.  ed,  gu'é:;en  polos  pi.  o'»^-  polos 
prunier  sauvage;  daulagad  polos  des  yeux  noirs  et  petits  Gr., 
cf.  //  a  /:;;  yen  kom  dé  blos  il  a  les  yeux  brillants,  byos  œil,  Bas- 
Maine  (v.  fr.  si  œl  furent  noir  comme  fard ine,  Flore  pop.,  405; 
angl.  «  The  sparkling  Bullies  of  her  eyes  Like  two  eclipsed 
Suns  did  rise  »,  1659,  Murra}^  voir  §  6);  poloss,  boloss  prunes 
communes  et  d'un  goût  fort  aigre,  sing.  polossen,  en  haute 
Bretagne  blosscs,  bclosscs  Pel.  ;  «  poloss,  polotcs,  prunes  com- 
munes et  d'un  goût  fort  aigre  »  R*-'  ms;  polos,  bolos  m.  prune 
sauvage,  poloscn  f.  une  seule,  pi.  polosennou  ;  polosck,  bolosck 
(mal  imprimé  bolo~ek  dans  la  2^  éd.)  adj.  abondant  en  prunes 
sauvages  Gon.  ;  bolosenn,  polosenn  f.  pi.  bolos,  polos  prune  sau- 
vage, bolosck,  polosck  f.  lieu  planté  de  pruniers  sauvages  Trd, 
«  polos  à  Plougastel  le  pays  des  \Aossts,polotrcs  Léon  »  ;  «  Haut- 
Léon  polotrès  »  Mil.  ms  ;  bolosen  f.  pi.  -non,  bolos,  polotre^en, 
polote:;en  f.  pi.  polotre::^,  polotés,  plorsen  pi.  plors  prune  sauvage 
du  R.  (la  dernière  forme  est  vannetaise);  van.  plorcénn  f.  pi. 


Sur  FEtymologie  bretonne.  :;4i 

eu  prune  sauvage,  phvre  des  prunes  sauvages,  plus  petites  que 
grcaigoii;  ploircnii  f.  pi.  -céi^^ni  prunier  sauvage  VA.,  pelor:(cii  f. 
pi.  pclor::^  prune  sauvage  Guillevic  et  Le  Goff",  Vocab.,  Vannes, 
1904;  à  Sarzeau  helorsieini,  Rci'.  Celt.,  III,  55;  à  Pleubian 
pdoch  prune,  Y.  Kerleau  (Flore  pop.,  371),  à  Trévérec  polost 
prunes  sauvages;  cf.  les  noms  d'hommes  Le  Polos  en  1284, 
Le  Polo:^cc  en  1613,  Gloss.,  73,  503,  et  comme  nom  de  lieu 
(Le  Grand  et  le  Petit)  Belorsec,  Dict.  lopooraphiqnc...  du  Mor- 
bihan. Ce  dernier  doit  être  fém.  en  breton,  c'est  le  singulier 
de  plorcégiii  que  l'A.  traduit  pruniers  sauvages.  M.  de  Chambure 
cite  un  bas-bret.  pelos,  qu'il  faut  lire  sans  doute  polos. 

2.  Pel.  conjecture  que  l'origine  de  ce  mot  est  bolot  balle  à 
jouer,  tout  en  s'objectant  que  «  ces  prunes  sont  de  beaucoup  plus 
anciennes  que  ces  balles  ».  Mais  la  terminaison  diffère  dans 
toutes  les  formes  bretonnes,  sixiî poloiês,polotrès.  Celles-ci  sont 
influencées  par  le  franc,  pelotes,  sing.  en  bret.  polot.  Cf.  Epenih., 
13,  §  15  ;  un  autre  effet  de  la  même  association  se  montre  dans 
le  petit  trécorois  polost  qui  veut  dire  aussi  grumeaux  dans  la 
bouillie,  Gloss.,  503. 

3.  A.  de  Chevallet,  Origine  et  formation  de  la  langue  fran- 
çaise (V"  éd.,  1853),  -^  ^'^•'  1858,  I,  210,  regarde  beloce, 
belloce  comme  d'origine  celtique;  il  en  rapproche  le  bas  lat. 
boluca  dans  la  vie  de  saint  Colomban  écrite  au  viii'^  siècle  par 
Jonas,  moine  de  Bobbio,  chap.  xix  :  «  pomorum  parvulorum 
qua2  eremus  illa  ferebat,  quœ  vulgo  bolucas  appellant  »  et 
ajoute  :  irl.  biilos  prune,  bulislair  (lire  bulistair')  prune  sauvage, 
prunelle;  écossais:  1°  bulas,  bulos;  2°  biilaistear.  Cf.  Brandes, 
Das  ethnograpbische  Verhàltniss  der  Keltcn  iind  Germanen,  Leip- 
zig, 1857,  p.  291. 

Roget  de  Belloguet,  Ethnogénie  gauloise,  t.  I,  Glossaire  gau- 
lois (r^  éd.,  1858),  2"  éd.,  1872,  p.  151,  rapproche  le  bret. 
bolos,  polos,  du  gaul.  bolusseron  lierre  noir,  etc. 

Pictet,  Origines  indo-européennes  (r^  éd.,  1859),  ^^  ^^-^  1S77, 
I,  280,  regarde  comme  probable  l'origine  celtique  du  fr.  belosse, 
il  le  compare  au  gallois  bivlas,  armor.  bolos,  irl.  bulos,  erse 
buileas  «  qui  signifient  petite  boule  ». 

Diefenbach,  Origines  europœœ,  Francfort-sur-le-Mein,  1861, 
p.  262,  dit  que  bolos,  gall.  bu'las,  gaél.   bulos  paraissent  em- 


Î42  E.  Ernault. 

pruntés  tardivement  au  franc,  et  à  l'angl.,  et  cite  le  b.  hu. 
buluga,  Mluiâ  qu'il  traduit  «  kleine  Aepfelgattung  ». 

M.  Skeat,  dans  son  Etyvwlogical  dictionary  of  the  english  lan- 
guage,  Oxford,  1882,  tire  du  celtique  l'angl.  huUace  prunelle, 
dont  le  plur.  buUiscs  est  chez  Bacon  et  dont  on  a  ancienne- 
ment une  variante  hoïas  (pepulum)  ainsi  que  bolas  ire  et 
bolasier  (pepulus).  Il  cite  en  gaél.  buJaistcar,  irl.  buhs,  bret. 
bolos,  «  mieux  po]os  »  ;  regarde  le  franc,  comme  pris  proba- 
blement au  bret.,  et  cite  cet  article  du  dictionnaire  italien- 
anglais  de  Florio  :  «  Bu! loi,  bulloes,  slowne  ».  Le  moy.  anglais 
bolaster  vient  du  gaél.  buJaisîcar,  Ivlas-trc  (bidlace-irec)  est  une 
décomposition  analogique.  Le  Supplément  de  M.  Skeat, 
paru  en  1884,  corrige  dans  ce  qui  précède  l'irl.  bulos  en 
buUsîair,  buJos  dans  O'Reilly  venant  du  dict.  gaélique  de 
Shaw. 

U Archaolcgia  Britannica  de  Lhuyd,  Oxford,  1707,  p.  131, 
donne  en  irl.  huJôs  «  prunum  »;  hnJaishcog  «  prunus  sylv.  ». 
Le  dict.  irlandais-anglais  du  Rév.  P.  S.  Dinneen,  1904,  n'a 
aucune  forme  de  ces  mots. 

NL  J.  A.  H.  Murray,  A  neiv mgUsh dictioiwry ou  historical prin- 
ciplcs,  Oxford  (18S8),  donne  de  nombreuses  variantes  anglaises 
de  bullacc.  bolys,  bulas,  bulles,  dialectalement  bulloe,  bully, 
plur.  bolaces,  bolas,  boollesse,  etc.,  écossais  des  basses  terres 
bulkes,  Devonsh.  bullcns.  Il  regarde  comme  douteuses  la  nature 
du  rapport  de  ces  mots  avec  le  fr.  et  leur  étymologie.  L'irl. 
bulistair,  gaél.  bulaistear  viendraient  du  moy.  angl.  bolaster  = 
bulloi-e-iree;  l'ital.  bulloi(p\.,  Florio,  161 1)  pourrait  être  parent, 
de  même  que  le  bret.  polos,  Mos.  Sa  détinition  de  bullace  est  : 
prune  sauvage  (Prunus  insiîitia),  plus  grande  que  la  prunelle 
(slœ)  ;  fruit  semi-cultivé,  dont  il  y  a  deux  variétés,  l'une  foncée 
ou  bleu  foncé  (darh-blue),  l'autre  blanche;  Cleveland  donne 
au  mot  un  emploi  pittoresque  pour  désigner  (fancifully)  un 
œil  noir  (voir  plus  haut  à  propos  du  bret.  polos  et  §  6);  il 
s'applique  aussi  à  l'arbuste.  Il  faut  voir  aussi  les  articles  bully 
sb-«  et  bullesier.  A  ce  dernier  est  citée  une  variante  bullaster-îrec 
(mais  non  bullacer-îree,  que  porte  le  Dict.  de  botanique  àt  Bâillon, 
Paris,  1876,  et  qui  doit  être  une  erreur).  La  6'  éd.  de  Hehn, 
Kulturpfldn:;cu,  donnée  par  Schrader,  Berlin,  1893,  approuve, 


Sur  rÊtymologie  bretonne.  3  4^ 

p.  373,  le  scepticisme  du  Nezu  engl.  dict.  au  sujet  de  l'origine 
celtique  de  buJlacc. 

M.  Machain  dans  son  dict.  étym.  du  gaélique  (Invcrness, 
1896)  explique  buileasîair  prunelle  comme  pris  au  moy.  angl. 
bolastcr,  composé  réellement  comme  huUace-ircc. 

Le  dict.  anglais-gallois  d'Evans  (1852)  signale  comme  dou- 
teuse l'origine  de  ^/<//rtf^;  son  dict.  gall.-angl.  àov\nQbiulas,  bnlas, 
irl.  bulos,  gaél.  bulaislear.  Bzi.'las=^  Prunus  insititia  ;  etrin  bwlas 
sont  ses  fruits,  et  aussi  des  prunes  sauvages,  et  dans  quelques 
endroits  des  prunelles,  fruits  de  l'épine  noire,  Prunus  spinosa. 

Le  Lexique  breton  de  M.  Henry  donne  :  polos  m.  pour  bolos, 
gall.  bwlas,  etc.,  dérivé  d'emprunt  latin  bulla  «  boule  »,  cf.  bou- 
las; boulas  f.  bourgeon,  semble  une  variante  de  bolos  =1  polos; 
le  lien  sémantique  est  «  (excroissance)  en  forme  de  boule  ». 

Il  n'est  question  de  ces  mots  ni  chez  Thurneysen,  Keltoro- 
manisches,  1884,  ni  chez  Kœrting,  Laîeinisch-romanisches  Wœr- 
terbuch,  2^  éd.,  1901,  etc. 

4.  A  l'assimilation  de  boulas  à  bolos,  j'ai  objecté.  Revue  Cri- 
tique, ij  sept.  1900,  p.  218,  219,  que  boulas  est  une  fausse 
lecture  pour  boulas  par  /  mouillé,  et  comparé  le  languedocien 
bouias,  boulhas  grande  mare,  cf.  bouio,  boulho  renflement,  bou- 
tons, pustules  à  la  tête,  Mistr.  ;  franc,  bouillon  en  terme  de 
vétérinaire.  Pel.  écrit  boilillass  bourgeon  d'arbre,  bouillassa 
bourgeonner,  qu'il  rattache  avec  raison  à  boiïill-doûr,  rejaillis- 
sement d'eau  et  au  franc,  bouillon  «  parce  que  les  bourgeons 
sont  comme  des  réjaillissemens  de  la  sève  des  arbres  »,  éty- 
mologie  reproduite  par  Bullet;  Le  Gon.  bou\as  (par  /  mouillé) 
f.  pi.  ou,  et  bouXasa  v.  n.  ;  Trd  bouillas  m.  pi.  ou,  et  bouilla~a 
V.  n.  Mil.  ms  ajoute  en  flice  de  bouillas:  «  (jeunes  pousses, 
branches  tendres)  »  ;  «  bouillaslr  pousses  de  branches  tendres, 
excroissances  »  (avec  ex  barré)  «  ar  ::^aoud  a  beur  ar  bouillastr 
les  vaches  paissent,  mangent  les  jeunes  bourgeons  ». 

M.  du  Rusquec  donne  «  rejet,  pousse...  brouillas  m.  »,  puis 
bouillas  m.  pi.  ou  bourgeon,  voyez  boulas;  boulas  f.  id.,  plusieurs 
prononcent  broulas,  broullas;  brouillas  m.  pi.  ou  pousse,  reje- 
ton ;  bouillasa  v.  a.  bourgeonner,  on  dit  aussi  brouillasa  ; 
brouillasi  v.  a.  pousser  des  rejetons;  boulasa  v.  n.  se  couvrir 
de  bourgeons.  Je  crois  que  ceci  n'atteste   valablement   que 


544  ^-  Efnault. 

bouUlas  et  brouillas:  boulas  est  encore  une  mauvaise  transcrip- 
tion du  boulas  de  Le  Gon.  (comme  l'indique  la  contradiction 
sur  le  genre);  broulas  et  broullas  sont  suppléés  arbitrairement, 
d'après  le  rapport  de  brouillas  au  fantastique  boulas.  L'alternance 
de  bouill-  et  brouill-  n'a  en  elle-même  rien  de  suspect,  cf. 
Épenlh.,  §  39,  elle  peut  d'ailleurs  s'appuyer  ici  sur  des  dérivés, 
voisins  entre  eux,  de  bouillir  et  de  brouiller,  brcuil,  voir  Gloss., 
•jG,  85  ;  cf.  vendômois  bouillcc  cépée,  touffe  d'herbes,  de  bran- 
ches serrées  sur  une  souche,  Martellière,  à  côté  du  limousin 
broulhado  f.  cépée,  touffe  de  rejetons,  langued.  bruiado,  bru- 
Ihado  Mistr.  ;  marseillais  brouio  et  bouio,  rouergat  brucio,  bruclho 
f.  végétation,  pampe  ;  fane,  feuillage;  bourgeonnement  de  la 
peau,  échauboulure  ;  langued.  brouia,  brouilha  brouiller  ;  ger- 
mer, bourgeonner  Mistr.,  etc.  Mil.  ms  donne  bouilla  v.  n. 
abonder,  être  en  quantité.  On  dit  en  petit  Trég.  bouilhahcn 
f.  bourbier,  avec  un  suffixe  insolite  (imité  du  franc,  flaque, 
cf.  \an.  Jîagen  f.  bas-fond,  vallée?);  h  Ponùyy  toul  boiiilhe)iih'k 
trou  bourbeux,  etc.,  voir  mon  Dicf.  breion-fr.  du  dial.  de 
Vannes,  27,  28. 

Il  y  a  donc  entre  bol-os  et  bouilh-as  au  moins  la  différence 
de  bull-a  à  bulli-o.  Une  autre  conséquence  de  cette  distinction, 
c'est  quelasecondevoyellede/'oAvn'a  aucune  variante  en  breton. 

Quant  à  la  première,  elle  ne  présente  que  e  et  0,  ou  absence 
de  voyelle,  tandis  que  les  langues  romanes  ont  toute  la  série 
baloce,  bëloce,  bèlocha,  béloch(cre),  biloce,  boloche,  poulcce,  buloke, 
bloce  (Flore  pop.,  370,  396,  403),  etc. 

5.  Je  ne  sais  si  le  b.  lat.  boluca  cité  par  de  Chevallet  est 
réellement  attesté.  Dans  De probalis  sanctorum  vilis...  R.  P.  Fr. 
LavreniivsSvrivs...  Primumedidit...  Colonio}  Agrippin:i.>,  16 18, 
p.  470,  on  lit  «  pomorum  paruulorum,  qux  eremus  illa  fere- 
bat,  quas  etiam  Bulgulas  vulgo  appellant  »,  avec  ces  variantes, 
en  marge  :  «  Bullugas,  et  Bullucas.  » 

Mabillon,  Acta  sanctorum  ordinis  S.  Benedicli,  sœculuni  secun- 
dum,  p.  12,  a:  «  parvulorum  pomorum,...  qu:\:  etiam  Bollucas 
vulgô  appellant  »  ;  en  marge:  «  al.  Bullucas,  Bulgulas  ».  Fr. 
Michel  paraît  citer  ce  même  texte,  Etudes...  sur  l'argot,  1856, 
p.  30;  mais  au  lieu  de  Bulgulas,  il  donne  bugales. 

Ducange  donne  bulluga,  où  il  cherche  l'origine  du  fr.  bre- 


Sur  rfltymologic  bretonne.  545 

luque  (brcliujiie,  hcrluquc,  curiosité  de  peu  de  prix,  hchujiic,  pro- 
bablement breloque,  God.). 

BuUet  dit  (v,  hclcn  )  que  «  dans  la  vie  de  Saint  Colonihan 
BuUuga,  BiiUiica,  Bolhica,  qu'on  a  traduit  en  François  par 
Belue,  signifie  pomme  sauvage,  pomme  de  bois  »  ;  il  donne  aussi 
belluga,  par  suite  sans  doute  d'un  mélange  arbitraire  de  hiiUuca 
avec  bcJuc  (bel  ne,  bel  lue  bète  féroce,  animal  sauvage  God.). 
Dans  la  masse  de  ses  rapprochements  sans  valeur,  relevons 
le  V.  franc,  beloco  «  quelque  petite  monnoie,  ou  quelque  autre 
chose  de  petite  considération  »  ;  c'est  le  v.  fr.  beloce  prunelle, 
que  Borel  avait  mal  interprété  par  conjecture,  dans  «  Qui 
pour  l'amour  sa  femme  ne  donne  une  beloce  »,  cf.  la  locu- 
tion «  Vos  ne  valez  une  belorce  »,  revenant  à  «  je  ne  m'en 
soucy  d'une  prune  »,  Flore  pop.,  373,  et  que  BuUet  a  ensuite 
estropié,  par  la  suggestion  du  fr.  breloque,  qu'il  compare  immé- 
diatement après. 

M.  Holder,  dans  son  AU-celtischer  Sprachschat^,  ne  cite  que 
bolhica,  bulluca.  Cette  dernière  forme  est  appuyée  par  le  nom 
de  femme  de  l'article  précédent,  Bulluca  (cf.  bret.  Le  Polos); 
je  la  crois  la  meilleure.  Bolluca  et  bulluga  en  sont  des  variantes 
phonétiques  ;  bulgula  vient  de  bulluga  par  métathèse,  par  éty- 
mologie  populaire  d'après  bulga  sac,  ou  par  simple  méprise. 

6.  La  gutturale  est  restée  dans  quelques  formes  romanes 
comme  buloke,  biloke,  bioke  prune  (Belgique),  bloc  (Norman- 
die), etc. 

Faut-il  ajouter  le  gall.  buhug,  biuhvg  m.  nielle  (cf.  Flore 
pop.,  I,  75  ;  II,  229)?  La  décomposition  par  bu  vache  et  llwg 
sombre,  donnée  par  Evans,  est  loin  d'être  probable  ;  on  peut 
lui  opposer  la  ressemblance  de  boll,  buoll  nielle  rose  des  blés 
(Westphalie),  néerlandais  bol,  boldert,  bolderik,  id.,  cf.  Flore 
pop.,  II,  227,  228.  Nous  avons  vu,  §  5,  plusieurs  exemples 
d'association  entre  l'idée  de  beloce  et  celle  d'œil  (brillant);  cf. 
«  elle  a  les  yeux  noirs  comme  des  prunes  »,  1609,  Flore  pop., 
V,  375  ;  argot  fr.  pruneau  œil,  «  aile  a  deux  ])runiaux  bian 
malins  »  (1725);  «  Si  elle  eust...  Au  bec  une  prune  sauvage, 
On  diroit  qu'elle  auroit  trois  yeulx.  Ou  bien  trois  prunes  au 
visage  »  Marot(F.  ^WchiA)  ;  fer  mer  ses  pruneaux ,  (\oxm\x ,  Delvau, 
Dict.  de  la  langue  verte. 


546  E.  Ernjult. 

La  prunelle  de  l'œil  a,  du  reste,  été  désignée  ainsi  comme  un 
objet  rond  et  brillant  à  la  façon  d'une  petite  prune  ;  cf.  pour  la 
forme  l'angl.  eye-haU,  et  pour  la  comparaison  d'un  fruit  le 
V.  h.  ail.  apfiil,  ougapful,  aujourd'hui  Aucrapfel,  angl.  apple  of 
the  eye  «  la  pomme  de  l'œil  ».  La  nielle  rose  des  blés  s'appelle, 
inversement,  en  Italie  occhio  di  puppa  œil  de  poupée,  parce 
que  ses  graines  noires  sont  employées  par  les  enfants  à  figurer 
des  yeux  postiches  (Flore  pop.,  II,  227). 

La  Grammatica  celtica,  2'  éd.,  806,  parle  de  dérivations  en 
-uc-,  sans  mentionner  buUnca  (ni  haJiica,  balluca  sable  d'or, 
qui  paraît  différent,  voir  Holder). 

Le  gaél.  bulag,  pnlag  pierre  ronde,  est  tiré  par  M.  Macbain 
du  moy.  angl.  hoide,  auj.  hou>l,  franc,  houle. 

7.  Toutes  les  formes  romanes  et  anglaises  du  suffixe  parais- 
sent venir  de  *-uc-ia  ;  hulloi  doit  être  le  pluriel  italianisé  de 
l'angl.  hulloe,  qui  lui-même  est  extrait  d'une  forme  en  -s  qu'on 
a  regardée  comme  un  pluriel.  Les  variantes  néo-celtiques  ont 
aussi  une  physionomie  romane. 

Parmi  les  formations  voisines,  on  peut  citer  :  bouloche  f.  pâte 
qui  renferme  des  pommes  et  des  poires  cuites  au  four;  petite 
femme  replette,  ronde  comme  une  bouloche,  DelbouUe,  Gloss. 
de  la  vallée  d'Yères;  boulo  m.  pomme  ou  poire  enveloppée  de 
pâte  et  cuite  au  four,  Edmont,  Lex.  saiiil-polois  ;  boulots  fèves 
rondes,  Sachs-Vill.,  Suppl.,  boulots  haricots  ronds,  dans  l'argot 
des  bourgeois,  Delvau,  argot  rochois  boulijer  drahm  pois  ; 
pommes  de  terre,  Rn'.  Celt.,  XV,  357  ;  XVI,  212  ;  fr.  «  prune 
boularde,  belosse  »  =  prune  sauvage,  bret.  polo':^,  Liégard, 
Flore  de  Bretagne,  348,  etc. 

8.  Pour  l'emploi  de  baloche  en  argot  au  sens  de  testicule 
(Fr.  Michel,  30,  31),  on  peut  comparer  balots  pi.  id.  Richepin 
(mot  populaire,  selon  Delesalle  et  Sachs-Villatte,  Suppl.)  ; 
couyarde,  billon  d'âne,  etc.,  la  prune  d'œuf.  Faune  pop.,  V,  384  ; 
van.  kelkahen  f.  pi.  kelkah  pente  prune  sauvage  jaune  et  ronde 
Ç=z  test,  de  chat).  Les  deux  sens  de  baloche  se  rencontrent  aussi 
dans  le  van.  pnincnn  f.  pi.  eu  l'A.  et  dans  le  gall.  eirinen  pi. 
eirin  ;  voir  Le  menhir  du  Vieux-Poitiers  par  Lièvre  et  Ernault, 
1890,  p.   II. 

9.  Le  van.  hinochen  f.  pi.  hinoch,  quelquefois  kinoch,  prune 


Sur  l'Étymologie  bretonne.  547 

sauvage  noire,  ronde,  acide,  rappelle  ^^'bii;mile  (Seine-Infé- 
rieure), prunelle,  kcijmtlte  (Douhs)  fruit  du  créquier.  Faune 
pop.,  V,  401,  386;  il  y  aurait  eu  échange  de  suBîxe  (comme 
entre  boulotte  et  bouloche,  §  7;  cf.  à  Plcuhian  peloch  prune). 
10.  Kerbisloul,  écart  de  la  commune  de  Saint-Gildas-de- 
Rhuys,  kerbislou,  copie  de  la  réformation  de  1536  (C"-"  de  Laigle, 
La  noblesse  bretonne  aux  w"  et  wx"  siècles,  I,  765),  peut  s'expli- 
quer par  bisîoul,  visioul  m.  prunelle  (Lot),  Faune  pop.,  V,  404. 
Il  ne  manque  pas,  dans  le  Morbihan,  de  composés  où  hr-  est 
suivi  de  b  intact,  comme  Kerbarh,  Kerbernard,  etc.  Le  sens 
propre  pourrait  être  l'autre  acception  de  «  prunelle  »,  cf. 
langued.  bistou,  'dauph.  visloun,  visoiin,  vison  point  visuel, 
pupille,  Mistr.  Faut-il  ajouter  bistoiiilles  f.  contes,  récits  grave- 
leux, Delboulle,  Gloss.  de  la  vallée  d'Yères  ? 

LXVIII.  —  MISSI,  MISIÛ,  MESSIE,  MISÉ  ; 
CHIVOUS,  CHIOUZ  ;  MERDOUZ. 

I.  J'ai  expliqué,  Rev.  Celt.,  XXI,  142,  le  van.  niissi  m.  sur- 
prise; bonheur  par  *mischi(f)  =  moy.  hr.  niechij,  méchef, 
malheur.  L'A.  donne  cavein  niissi  brass  se  scandaliser,  s'indi- 
gner. J'ai,  depuis,  appris  les  variantes  suivantes  :  misé,  niisi, 
mimi  surprise,  contentement  (ab.  Guillevic)  ;  missiiu,  niissib  é 
geton  c'est  un  charme  pour  lui  (du  Blavet  à  Pontivy;  M.  Le 
Bras,  recteur  de  Riantec)  ;  me  gav  ur  messibl  (ou  messib^  bout 
dijabet  a  je  suis  heureux,  j'éprouve  un  bien-être  à  être  débar- 
rassé de  (ab.  Le  Mené,  vicaire  à  Baud). 

Nous  avons  vu  que  -/  et  -///  alternent  assez  flicilement  en 
van.,  et  qu'il  en  est  de  même  pour  -/  et  -//en  ancien  franc. 
Ce  dernier  échange  suppose  qu'on  regarde  la  finale  comme  un 
suffixe.  L'alternance  de  -iù  et  -ib(l)  prouve  la  réalité  de  cette 
analyse  instinctive  miss-i  ;  car  ce  sont  deux  formes  inconci- 
liables, deux  terminaisons  d'adjectifs  =  franc.  -//,  -ive  et 
-ible;  cf.  v.  fr.  lettre  missive  ou  missible;  h.  bret.  de  Dol  hoiirif 
(arbre)  hâtif,  Ann.  de  Bret.,  XII,  589,  vendômois  heurible  pré- 
coce, (récolte)  avancée,  Martelliére,  norm.  deurible  (pomme, 
poire)  précoce  ;  matinal,  plus  rarement  heurible  Delb.  (et  d'heure, 


348  E.  Ernjult. 

de  bon  matin,  //  bonne  hcitre  de  bonne  heure  ibid.,  vend,  aheure 
précoce,  hâtif).  L'/  ne  devenant  pas  é  en  van.,  misé  peut  être 
rattaché  au  second  e  du  v.  fr.  meschicf,  ou  exphqué  par  une 
métathèse  de  (^mcssi,  d'où  mcssibl). 

MescbicJ,  mescief,  incchic  a  donné  à  l'argot  français  méchi  mal- 
heur (Fr.  Michel,  Delvau,  Larchey,  Delesalle).  L'expression 
de  Dun-le-Roi  missi-chacwi  le  premier  venu,  n'importe  qui, 
signalée  par  Jaubert,  Gloss.  du  Centre  de  la  Fr.,  Suppl.,  105, 
qui  y  soupçonne  un  dérivé  du  lat.  mittere,  à  cause  de  son 
second  exemple,  «  mieux  vaut  payer  un  port  que  de  confier 
sa  lettre  à  niissi-chacun  »,  contiendrait  plutôt  le  même  mot,  en 
un  sens  voisin  de  «  au  hasard  »,  «  au  petit  bonheur  »  ;  mais 
ce  peut  être  aussi  une  déformation  moqueuse  de  monsieur, 
m' sien,  cf.  messire. 

2.  La  seconde  partie  de  missi,  misiù  semble  d'abord  con- 
servée hors  de  Vannes  dans  chivous  (Quimper-Guézennec), 
chiou^  (Trévérec)  méchant,  brutal  :  hénne^  :(o  chiou^  'vad,  skein 
war  eur  mab  bihen,  quel  brutal  de  frapper  ainsi  un  enfiint  !  Cela 
rappelle,  en  effet,  le  v.  fr.  meschevous  nuisible,  angl.  mischievous 
méchant,  malfaisant. 

Mais  il  £iut  tenir  compte  du  haut  breton  chioux,  dont  un 
synonyme  est  devenu  à  Pleubian  inerdoii-^  avare.  Cl)ioux_  a  pu 
désigner  d'abord  plaisamment  celui  qui  mange  tout,  qui  ne 
veut  rien  laisser  aux  autres.  Cï.  fallakr,  gourmand,  qui  ne  veut 
pas  partager,  Rev.  Celi.,  IV,  153,  et  méchant,  scélérat  Gon., 
Gloss.,  232.  Le  développement  d'un  v  en  pareille  situation 
n'est  pas  chose  inouïe  ;  cf.  ioul  et  ivoul  huile,  teol  et  tivoul 
tuile,  van.  éhour,  ivor  ancre,  etc.,  voir  Notes  d'étym.,  264-266 
(n*^  126,  §  i). 


LXIX.  —  CHIF,  CHIFFAL,  CHIFFEIN,  CHIFONI  ; 
CHIFFOUNA,  CIFFOUNA;  CHIFOKET ;  CHO- 
KET;  SUFFOCOUET. 

I .   Chàl.  donne  chijfë  chagrin,  déboire,  hini  chiffein  s'affliger, 
chiffèt  marri,  fâché,  chiffus  pleurant,  chagrinant,  (chose)  affli- 


Sur  rEtynwlogic  bretonne.  549 

géante;  Chàl.  nis  chif  ch:\gr\n  ;  l'A.  rhife  m.  id.,  animosité, 
f.  pi.  en  affliction;  /v//;  chiffe  fâcher,  chifein  s'animer  contre, 
se  fâcher;  chiffus  fâcheux;  Grég.  chiff  pi.  ou  chagrin,  tristesse, 
cahoiil  chiff  avoir  du  chagrin,  qeiuerel  chiff  se  chagriner,  van. 
chiff  consternation,  chiff  pi.  eii  affliction,  peine  d'esprit,  van. 
et  haut  cornouaill.  r/;/^f  douleur,  affliction  ;  chiffal,  se  chagriner, 
en  ein  chyffaJ,  van.  him,  hum  chiffeih  s'attrister,  h.  corn,  chyffal, 
van.  chiffein,  chyffeiù,  chyffal  attrister,  fâcher,  chagriner,  causer 
de  la  douleur,  de  l'affliction  d'esprit  à  ;  chyffus  fâcheux,  qui 
donne  du  déplaisir,  van.  chiffus  affligeant,  van.  et  h.  corn. 
douloureux,  qui  cause  de  l'affliction;  Pel.  chiff  pi.  chiffon  «  et 
au  pays  de  Vannes,  où  il  est  plus  usité,  Chiffeu  »  chagrin,  peine 
d'esprit;  cbiffa  chagriner,  causer  de  la  peine;  Gon.  chîf  m.  pi. 
ou  chagrin,  chifa  et  «  par  abus  »  chifal  v.  a.  et  n.  chagriner, 
se  chagriner,  chifii:;^  adj.  chagrin,  chagrinant,  triste,  mélanco- 
lique; Trd  cornou.  chifm.,  chifal  v.  a.  et  n.  ;  chifu:^^  adj.  triste, 
affligé;  M.  du  R.  chifm.  pi.  ou;  chifa,  v.  a.;  chifu:(  chagri- 
nant ;  MM.  Guillevic  et  Le  Gofl",  Vocab.,  chif  m.  chagrin, 
colère,  chifein  v.  a.  et  n.  ;  chifus  désagréable,  fâcheux',  M.  l'ab. 
Buléon  emploie  chifein  éhréé galon  son  cœur  s'affligeait,  Hist. 
sant.,  31,  et  explique  à  la  fin  chiffein  «  se  fâcher;  avoir  du 
chagrin  ».  Ces  mots  ne  sont  guère  connus  à  Pontivy.  On 
trouve  dans  plusieurs  chansons  ne  chiffet  guet  ne  vous  chagrinez 
pas  (Marion,  7,  etc.).  Il  y  a  encore  en  van.  un  dérivé  chifoni 
fâcherie.  Voyage  niisterius,  44.  A  Plounévez-Moëdec,  chifet 
signifie  contrarié,  il  se  dit,  par  exemple,  d'un  enflint  qui  se 
met  à  pleurer  ou  à  faire  la  moue. 

2.  Selon  Pel.,  l'origine  de  ceci  «  pourroit  bien  être  quelque 
vieux  mot  François,  d'où  sont  venus  nos  Chiffes,  Chiffons,  chif- 
*fonner,  qui  se  dit  même  au  sens  de  Chiffa,  c'est-à-dire,  de 
chagriner  ».  Il  ajoute:  «  ce  qui  vient  peut-être  de  ce  que  l'on 
chagrine  celui  dont  on  chiffonne  le  linge  et  les  habits  »  ;  l'ad- 
dition n'est  guère  heureuse,  elle  n'est  point  nécessaire  d'ail- 
leurs :  chiffonner  étant  synonyme  de  «  froisser  »  au  propre,  a 
pu  l'être  aussi  au  sens  figuré.  A  part  ce  détail,  l'étymologie  de 
Pel.  est  si  naturelle  qu'on  peut  s'étonner  que  Le  Gonidec 
n'ait  pas,  en  conséquence,  noté  chîf  etc.,  de  l'astérisque  qui 
signale  les  emprunts. 


^  ^o  E.  Ernault. 

A  Pontivy^  chifein  s'emploie  pour  «  chiffonner  »  (Grég, 
traduit  ce  mot  chiffonna,  ciffoima  et  donne  encore  ciffouuer  pi. 
yen  chiffonneur;  cf.  argot  rocii.  chifonncin  chercher  des  chiffons, 
chijonncr  chiffonnier,  Rev.  Cclt.,  XIV,  275  ;  XV,  344).  On  dit 
dans  le  Bas-Maine  chifer  chiffonner  (Dottin),  de  même  à  Saint- 
Pol,  Pas-de-Calais  (Edmont)  ;  en  Anjou  chiffe  chiffonné  (Mé- 
nière,  Méni.  de  la  Soc.  Acad.  de  Maine-et-Loire,  188 1 ,  p.  29 1),  etc. 
Delvau  donne  chiffonner  contrarier,  ennuyer,  «  dans  l'argot  des 
bourgeois  ».  Littré  le  traduit  (4°)  chagriner,  intriguer,  et  en 
donne,  d'après  le  Dict.  comique  de  Le  Roux,  cet  exemple  de 
Poisson  :  M'interrompre  h.  tous  coups,  c'est  me  chiffonner 
l'âme,  de  même  Larousse  (qui  explique  par  «  préoccuper,  tra- 
casser, chagriner  »).  M.  DelbouUe,  Gloss.  de  la  vallée  d'Yères, 
rend  le  mot  «  ennuyer,  importuner  »  et  dit  que  le  vers  cité 
n'est  pas  de  Poisson,  mais  de  Boursault,  Le  Mercure  galant. 
Littré  donne  encore  chiffonnerie  «  petit  souci  qui  chiffonne  l'es- 
prit »  ;  au  Snppl.,  il  a  un  exemple  du  verbe  daté  de  l'an  VL 
M.  de  Chambure  donne  en  morvandeau  chifouner  importuner, 
tourmenter,  tracasser.  M.  Mistral  a  chijo,  chifour  m.  (dialecte 
des  Alpes)  dépit,  chagrin,  inquiétude;  caprice,  marotte,  qu'il 
compare  au  bret.  chif;  chijonia  se  dépiter,  pester;  chifouna  chif- 
fonner, chagriner,  inquiéter,  contrarier  (et  bouchonner,  frois- 
ser). 

BuUet  remarque,  à  propos  de  chiffa,  chiffein  :  «  On  dit  parmi 
le  peuple  Chiffonner,  pour  causer  du  chagrin.  »  M.  du  Rusq. 
admet  aussi  le  rapprochement  de  Pel. 

M.  Henry,  Lexique,  168,  regarde  r/;// comme  probablement 
emprunté;  en  note,  il  hésite  entre  le  fr.  «  cela  me  chiffonne  » 
et  le  moy.  bret.  nicchif  du  v.  fr.  nieschief.  Dans  les  Miscellanca 
linguisiica  in  onore  di  G.  Ascoli,  Turin,  1901,  p.  209,  il 
suppose  une  locution  *é  meschîf  dans  le  malheur,  où  l'on  aurait 
cru  trouver  émesk  parmi,  au  milieu  de;  de  là  *éniesk  chîf,  d'où 
l'on  aurait  extrait  chîf  malheur,  chagrin.  Cette  hypothèse,  en 
elle-même  très  invraisemblable,  est,  je  crois,  inutile. 

3.  On  dit  à  Coadout  chifoket  contrarié  (Y.  Le  Moal).  C'est 
sans  doute  un  dérivé  de  chifet,  avec  un  suffixe  qui  semble  se 
retrouver  dans  le  norm.  machoquer  bossuer,  gâter:  «  poires... 
toutes  machoquées  »,    Gloss.  de  la  vallée  d'Yères,  cf.  mâcher. 


Sur  r£tymoloQ,i('  bretonne.  ^  <,  i 

M.  Dclboullc  explique  le  mot  par  un  compose  de  mur  mal, 
particule  de  dépréciation  et  choquer,  ce  qui  n'est  pas  sans  diffi- 
culté phonétique.  Il  se  peut  que,  dans  les  deux  langues,  le  mot 
choquer  ait  inspiré  une  dérivation  insolite.  Cf.  l'expression  mo- 
queuse en  Trég.  chokcd  c  i  i^nlile  sa  grandeur  est  froissée,  il  est 
fâché.  Le  mot  suffoquer,  auquel  on  pourrait  penser  aussi  (r/;/- 
venant  parfois  de  sic-,  cf.  Gloss.,  636;  Rcv.  Celt.,  XXI,  147) 
ne  se  montre  en  breton  que  dans  le  sens  propre  :  moy.  bret.  suf- 
focaff;  ho  bugale  ^iw^el...  ganto  cr  guelé,  tiiar  hent  siiffocquet  hep  é 
songea  leurs  enfmts  tout  jeunes  avec  eux  au  lit,  s'ils  sont 
étouffés  par  mégarde  D  100;  Gloss.,  66j. 


LXX.  —  GOUSPIN,  GOUSPIGN  ;  GOUS  ; 
GOUJARD,  GOUCHARD. 

I.  Le  van.  gonspin,  à  V onxwy  gouspign,  pi.  goiispincl  mou- 
tard, gamin,  se  retrouve  en  haut  breton:  parler  du  Coglais 
gouspin  petit  garçon,  gosse,  gamin,  A)iii.  de  Bref.,  XVIII,  475  ; 
patois  de  Pipriac  gospin,  gouspin  enfant,  XVI,  531;  en  Bas- 
Maine  gouspin  gardeur  de  chèvres;  petit  berger;  galopin, 
Dottin.  C'est  l'argot  gouspin  recors,  dont  F.  Michel  dit: 
«  Ce  mot,  fait  pour  désigner  un  malheureux  qui  ne  mange, 
qui  ne  gagne  que  du  pain,  serait  mieux  écvh  gousse-pain.  Dans 
le  langage  du  peuple,  on  appelle  gousse  ou  goussepin  un  petit 
polisson,  un  enfant  d'humeur  dissipée,  qui  ne  fait  que  jouer 
dans  les  rues. . .  Nous  avons  eu  aussi  mengue-pain  et  gruge-pain.  » 
L.  Larchey  voit  dans  gouspin  mauvais  gamin,  un  «  diminutif 
du  vieux  mot  o-^m^  chien  ». 

Delvau  a  gouspin  voyou,  jeune  apprenti  voleur,  dans  l'argot 
des  faubouriens;  Delesalle  donne  comme  ^o^uVxirt  goussepain, 
gouspin  gamin,  galopin  ;  voyou,  avec  un  exemple  de  goussepain 
en  3  syll.  dans  la  Chanson  des  Gueux  de  M.  Richepin  ;  Rigaud 
a  gouspin  petit  polisson,  pauvre  diable.  Littré  donne  comme 
terme  populaire  gouspin  polisson,  de  gousser  manger  dans  le 
parler  populaire  du  xvi'=  siècle  et  pain:  «  un  malheureux  qui 
ne  vit  que  du  pain.  »  En  vendômois,  M.  de  la  Martellière  écrit 


^^2  E.  Ernaiilt. 

gousscpin  jeune  garçon,  niais,  polisson,  en  citant  V argot goussepin 
misérable,  qui  ne  gousse  que  du  pain,  et  renvoie  à  vioussepin  ; 
à  la  place  de  ce  mot  se  trouve  moussepion  gamin,  moutard, 
polisson  ;  «  dans  l'Orléanais,  on  dit  gousscpin  et  Lviissepin, 
houssepion  ». 

Le  changement  de  gousse-  en  mousse-  est  produit  par  l'argot 
mousser  aller  à  la  selle  F.  Mich.,  cf.  Rev.  Cell.,  XIV,  287,  288. 
Delesalle  n'a  pas  ce  verbe,  mais  mousse  excrément,  gadoue, 
qu'il  tire  du  fr.  mousse,  écume,  avec  les  dérivés  populaires 
mousserie  latrines,  moussine  diarrhée.  Cf.  l'expression  familière 
en  Bretagne  «  petit  bonhomme  chie-pommes  ^  »,  etc. 

L'alternance  gousscpin,  houssepin  peut  être  pour  quelque 
chose  dans  l'incertitude  de  l'initiale  de  l'argot  vann.  gous,  hous 
nourriture  et  dans  la  substitution  de  chousa  à  *gousa  manger 
en  argot  rochois;  voir  LVI,  §  2,  etc.,  cf.  goussa  manger  avec 
appétit,  dans  les  Alpes,  Mistr.  F.  Michel  cherche  l'origine  de 
gousser  dans  l'anc.  prov.  go^^  chien;  il  cite  un  vieux  vers  fran- 
çais où  «  uns  gouces  filz  le  mastin  »  figure  à  titre  d'animal 
vorace. 

F.  Michel  regarde  l'argot  goupiner  voler  comme  une  altéra- 
tion du  populaire  gouspiner  «  vagabonder,  faire  le  polisson, 
jouer  dans  les  rues  à  la  manière  des  petits  enfants  et  des  éco- 
liers ».  Cela  n'est  pas  prouvé;  les  deux  mots  restent  généra- 
lement très  distincts  pour  le  sens,  bien  qu'on  puisse  rapprocher 
une  des  définitions  de  goupiner  voler,  «  s'ingénier  à  faire  le 
mal  »  Rig.,  de  la  dernière  traduction  donnée  par  M.  Dottin 
pour  les  termes  du  Bas-Maine  gouspiner,  gouspiyer  gaspiller  ; 
jouter,  jouer  des  mains,  jouer  en  se  battant,  surtout  entre  gar- 
çon et  fille;  vagabonder,  «  jouer  de  mauvais  tours  ».  Il  3'  a  là, 
d'ailleurs,  mélange  de  plusieurs  éléments  linguistiques  :  fr.  gas- 
piller, houspiller;  centre  de  la  France  gouspiller  gâter,  salir,  dis- 
perser; houspiller,  Jaub.,  en  poitevin  couper  un  objet  en 
petits  morceaux,  gâter  un  objet  en  le  coupant,  Favre,  etc.  Cf. 
dans  divers  parlers  du  Midi  oouspiba,  goupilha,  crouspilha,  gas- 
piha  graveler,  grappiller,  taquiner,  tourmenter,  tracasser,  gas- 


I.  C'est  ainsi,  je  crois,  qu'on  entend  généralement  ce  mot;  on  pourrait 
penser  aussi  à  un  composé  de  chiper  voler. 


Sur  VÊtymologie  bretonne.  ?  ^  ? 

piller,  gâter  Mistr.  ;  v.  franc,  gouspillcr,  goiissepillcr,  houspillier, 
houccpignicr,  hoitccpaingnicr,  hoitspiguier ,  haccpignicr,  etc.  ;  il  y  a 
là  encore  échange  des  initiales  g  et  /;  et  confusion  de  plusieurs 
finales  (cf.  encore  v,  fr.  gaspaillcr,  Bas-Maine  hoiispoiiycr  piller, 
marauder,  etc.). 

2.  Ainsi,  selon  F.  Michel,  le  populaire  gousse  gamin  est 
abrégé  de  goussepin  =  qui  mange  (seulement)  du  pain,  du 
verbe  gousser  tiré  du  vieux  mot  gouces  chien  ;  Larchey  rattache 
directement  goussepin  au  nom  de  l'animal.  Un  mot  de  forme 
voisine  est  goussemard  gamin,  variante  de  gossonard  «  dans 
l'argot  des  faubouriens  »,  qui  tient  h.  gosse  enflmt,  petit  garçon 
«  dans  l'argot  du  peuple  »  Delv.,  cf.  gosse  (terme  familier) 
veau  mort-né;  enfant;  jeune  femme  Deles.  (qui  le  tire  d'un 
«  mot  celtique  gos  petit  »)  ;  argot  fr.  gosselhi  veau  mort-né  ; 
entant  qui  vient  de  naître  F.  Mich.  M.  Mistral  donne  gous 
m.  chien  (haut  Languedoc  et  Limousin);  goiisso  f.  (Lang.) 
chienne;  femme  sale,  fille  ou  femme  débauchée;  goiissouii, 
goussou  (rouerg.)  petit  chien  ;  polisson,  paresseux  (cf.  aussi 
Rolland,  Faune  pop.,  IV,  2,  4).  Il  compare  le  gaul.  segusiits 
sorte  de  chien  de  chasse  ;  les  formes  prises  par  celui-ci  dans 
les  langues  romanes  et  germaniques  sont  très  difi"érentes, 
cf.  Diefenbach,  330,  331,  Kœrting,  8580,  Holder,  etc.,  le 
sens  est  distinct  aussi,  cf.  «  petiz  chiens  gouz  qui  sont  bon  a 
garder  maison  »  God.  v.  gou.  M.  Schuchardt  rapporte  l'ital. 
cuccio  petit  chien,  prov.  go:{,  etc.,  au  slave  kiicîka  (cf.  Kœr- 
ting, 5336),  mot  qui  a  eu  dans  d'autres  directions  une  expan- 
sion extraordinaire  (voir  Schrader,  ReallexiJwn,  383). 

Littré  explique  le  franc,  goussant  ou  goussaut  m.  :  i"  cheval 
qui  a  l'encolure  épaisse,  les  épaules  fortes  et  qui  est  court  de 
reins;  adj.  cheval  goussaut;  2°  chien  lourd  et  trapu;  3°  oiseau 
lourd  et  peu  estimé  pour  la  volerie;  4°  se  dit  aussi  des  per- 
sonnes :  «  sa  figure  devenue  courte  et  goussaude  »  ;  «  un  petit 
homme  goussaut  »  (Saint-Simon);  il  compare  avec  doute  le 
b.  lat.  gossus,  prov.  guos,  gosso  chien  mâtin.  Le  Dict.  général 
dit  que  l'origine  degonssant  est  une  fluite  d'impression,  et  que 
goussant  (cheval  trapu;  par  analogie  chien,  faucon  lourd;  par 
extension,  liomme  épais,  adj.  un  petit  homme  goussaut)  paraît 
dérivé  du  subst.  une  gousse,  lui-même  d'origine  inconnue.  Cf. 
Revue  Cclli^ue,  XXVI.  23 


Î54  ^-  P-rnaalt. 

Ménage  (nouv.  éd.  1750)  sur  poussa iili  sot,  en  Anjou  :  «  C'est 
comme  qui  diroit,  un  homme  qui  n'est  jamais  sorti  de  sa 
gousse,  de  son  nid,  de  sa  coquille.  »  Il  y  a  en  van.  un  adv. 
goiis  (couper,  tourner)  court,  qui  appartient  à  cette  famille; 
cf.  l'adjectif  croz/j-^f  obtus,  émoussé,  en  parlant  d'un  instrument 
tranchant,  à  Montbéliard,  Contejean.  C'est  peut-être  par 
l'influence  de  ce  mot  que  le  v.  fr.  houssii  touftu,  velu,  hérissé, 
veut  dire  aussi  épais,  serré  God.,  fort,  trapu,  Dict.  de  Tré- 
voux. 

3.  Le  van.  goujard,  gouchard  moutard,  enfant  en  bas  âge, 
rappelle  le  goussemard  de  Delvau  ;  d'autre  part,  il  concorde 
avec  le  van.  goiijarlt  goujat,  étudié  Epcnlh.,  45  (§  59). 


LXXI.  —  LANTOUZÉR. 

Le  van.  Iantou~ér  lambin  dérive  de  IcDilotii-  qui  rappelle 
diverses  expressions  comme  le  poitevin  hindou,  fém.  -se  pares- 
seux, fitinéant  Lalanne  Çlagiioiix  paresseux,  lâche,  indolent, 
Favre),  v.  fr.  landreiix  paresseux,  languissant,  etc.  Mais  une 
autre  affinité  frappante  est  celle  de  l'argot  rochois  Innleo:^  beurre, 
expliqué  par  une  formation  *h'nlou.\  onctueux,  Rev.  CeJl.,  XV, 
343- 


LXXIL  —  BEOGAL;  TEOGIN,   TEOGAN  ; 
DEAUC,  DEAOC;  DEGOL. 

1.  Le  trécorois  dit  quelquefois  beogal  beugler,  beogadcnno 
beuglements  ;  beogal  crier  est  encore  un  des  mots  de  l'argot 
rochois  qui  ont  le  son  assez  rare  eo,  cf.  Rev.  Celt.,  XV,  357  ; 
XVI,  212,  217-220. 

2.  Il  se  retrouve  dans  un  autre  mot  signalé  en  Tréguier  à 
M.  Vallée  :  teogih,  ieogah  hypnotiser  :  eun  den  ieoget  agers  ha  na 
car  ket  pelec'h  ac'h  a  un  homme  hypnotisé  marche  sans  savoir 
où  il  va.  Ce  doit  être  une  variante  de  deauga  dîmer,  payer  ou 


Sur  l'Rtynwlogir  bretonne.  ^  5  5 

recevoir  la  dîme  Pel.,  dcaiii^ni  prendre  ou  lever  les  dîmes  Gr.  ; 
le  lien  des  idées  serait  «  exploiter,  rendre  serf,  asservir,  foire 
obéir  »  ;  cf.  v.  fr.  du)icr,  dépouiller;  dans  le  Midi  i'au  dcinia  si 
pcssci^uc  on  lui  a  volé  une  partie  de  ses  pèches  Mistr.  Sur  le 
changement  de  d  en  /,  on  peut  voir  Gloss.,  680;  Notes  d'élyiii., 
241,  n^'  117. 

Le  moy.  bret.  ^yïii dcaoc, dea iig  d\mc,  dciioc^i^iiic,  deas^uyc petite 
dîme,  dt'diii^tiff,  dcaogaff  dlmcv  ;  Le  Dcaugucr  =^  dînieur.  Le 
Doctrinal  écrit  deoc,  pi.  dcogou  ;  Maun .  deaug,  verbe  deauga  ;  Chàl. 
déauc  pi.  deaugiicn,  v.  déaiigiiein;  Châl.  ins  deaugucin,  dcaucat 
décimer;  l'A.  deaug  m.  pi.  -gtieu,  v.  deanguein;  déaugoiir  m. 
pL  -guerion  dîmeur  ;  Grég.  deaug p\.  -gou,  van.  -guëu  dîme,  douar 
deaug  terre  qui  doit  dîme,  douar  diseaug  terre  qui  ne  paye  pas 
de  dîmes,  deaugui,  van.  -guein  dîmer,  deauguer p\. yen,  deaugour 
pL  yen  dîmeur,  décimateur,  deaugapl,  deaugiis  décimable  ;  Pel. 
deaug,  deoc  pi.  deaugou  peu  usité;  deauga  dîmer,  deaugher  dî- 
meur; R*^'  ms  deoc,  deaug  pi.  deocbou;  deoci,  deoca,  deauga  dîmer, 
percevoir  la  dîme,  deochet  dîm.é,  deoceur,  deogher  dîmeur;  Gon. 
déok,  déog  m.  pi.  déogoii,  déogi  v.  n.  dîmer,  lever  ou  percevoir 
la  dîme,  avoir  droit  de  lever  la  dîme,  déogcr  pi.  icn  dîmeur; 
Trd  deog,  deok  m.,  dcogi  v.  n.  percevoir  la  dîme,  etc.;  sur  la 
variante  vannetaise  diaiigle,  voir  XXIV,  §  8. 

3.  Le  V.  bret.  deciiiint  glose  adecimabit,  mais  est  un  pluriel  : 
«  ils  prendront  la  dîme  ».  C'est  le  verbe  correspondant  au 
gall.  degymu,  dérivé  de  degwin  pi.  degyniau  m.,  du  lat.  decmus, 
cf.  Z-,  821  ;  Loth,  Mois  lat.,  159.  Les  mots  comiques  degevy 
payer  la  dîme,  dege,  dega  dîme  paraissent  provenir  aussi  du 
lat.  decimus,  tandis  que  degvas  id.  est  celtique,  car  on  ne  retrouve 
pas  cette  alternance  dans  les  autres  nombres  ordinaux;  le  gaél. 
deicheamh,  au  contraire,  doit  être  celtique,  comme  seachdamh 
septième,  etc. 

Le  bret.  mod.  decimou  dîmes  D  80  vient  du  fr.  décime. 

4.  M.  Loth  indique,  éd.  de  Châl.,  112,  comme  correspon- 
dant au  van.  deauc,  un  gallois  deog;  ce  mot  aurait  besoin  d'une 
référence  soit  écrite,  soit  orale;  je  le  tiendrai,  jusqu'à  plus 
ample  informé,  pour  le  résultat  d'une  méprise  suggérée  par  le 
breton  (comme  le  prétendu  gall.  heor  ancre,  cf.  Notes  d'ctym., 
263,  264,  n"  126,  §  i). 


3s6  E.  Ernault. 

5 .  Le  bret.  moyen  et  moderne  deaucr  n'est  pas  facile  à  con- 
cilier avec  le  v.  bret.  cJecin-,  gall.  degium.  Grég.  se  contente 
d'affirmer  que  «  ce  mot  vient  de  decq,  dix  ».  Pel.  dit  que 
dcau^  et  dcoi^  «  sont  pour  Dec'hoc,  possessif  de  Dec,  dix  ». 
Ceci  ne  donnerait  pas  *dec'hoc,  mais  *degoc,  cf.  Degol  surnom 
en  rioo,  Chrestom.  123,  gall.  degol  décimal,  degoli  décimer; 
dimer.  Peut-on  passer  de  là  à  deog  ?  Une  dissimilation  de  ce 
genre  se  trouve  dans  le  van.  duéguiah  m.  pi.  en  duché  l'A:, 
pour  *dngiicgne~,  de  diig,  pi.  duguélt  duc,  fém.  duguéss  pi. 
-L%éll  ;  cf.  moy.  br.  dre  biuidignei^  bienheureusement,  pour 
*l>iiiigiiidigiie:;^,  etc.,  Gloss.,  Go.  Voir  §  5. 

Le  Gon.  marque  déoh  et  sa  famille  du  signe  des  mots  suspects 
d'emprunt. 

M.  d'Arbois  de  Jubainville.  Et.  grauiui.,  I,  13,  tire  deog  de 
*demk,  métathèse  pour  *dekm  =  gall.  degwm,  du  lat.  décima 
prononcé  decma.  J'ai   objecté,  Gloss.,  148,   149,  que  ceci  ne 
rend  pas  compte  de  la  diphtongue  du  moy.  br.  deaoc,  et  com- 
paré l'irl.  deac  dix,   en  2  syll.  ;  le  correspondant  breton  de 
celui-ci  devrait  être  en  -ac'h,  mais  il  y  a  des  exemples  d'alter- 
nances   finales  entre  -ce  et  -c   (Gloss.,   98,    99).    Le  v.  irl. 
deac  et  le  gall.  deng  dix  sont  regardés  comme  obscurs,  Urkelt. 
Spr.,   145;  cf.  Macbain,  v.  deng;  Brugmann,  Gnindriss,  II, 
487,  etc.  Si  deng  tient  à  deac,  ce  dernier  a  perdu  une  nasale, 
qu'on  attendrait  aussi  en  breton.  Les  emplois  de  deng,  deac  et 
deauc  sont,  du  reste,  bien  distincts  et  ne  coïncident  jamais. 
Deng  est  un  simple  équivalent  de  deg  ;  deac  remplace  deich  dans 
les  noms  de  nombre  de  11  à  19,  ce  qui  ne  nécessite  pas  un 
mot  signifiant  dix:  ail.  ('//=  v.  h.  a.  ein-lif  «  un  qui  reste  » 
(de  plus  que  la  dizaine),  etc.  Le  sens  de  deauc,  au  contraire, 
réclame  l'expression  de  dix,  avec  une  idée  accessoire  rendue 
par  un  suffixe  (ce  qui  n'empêche  pas  qu'on  ait  «  dimé  »  aussi 
au  douzième  et  au  treizième). 

M.  Henry  conjecture  que  deaoc  est  une  métathèse  pouY*dckao 
d'un  lat.  barbare  *decai'!un  forgé  d'après  octaviiin  huitième,  ne 
vo3'ant  pas  d'autre  moyen  d'expliquer  le  vocalisme  breton.  J'ai 
signalé  cette  hypothèse  du  savant  linguiste  parmi  ses  trouvailles 
très  dignes  d'attention,  Revue  critique,  17  sept.  1900,  p.  221. 
Cependant  la  métathèse  de  -ekao  en  -eaok  est  tellement  isolée 


Sur  l'Etyinologie  bretonne.  5^7 

qu'on  doit  lui  supposer  un  appui  dans  l'ctymologic  populaire, 
et  celle-ci  a  pu,  tout  aussi  bien,  aider  au  changement  dc*ih'gauc 
en  deauc. 

Le  mot  qui  se  présente  ici,  dans  les  deux  hypothèses,  est 
le  moy.  bret.  iredecc  tiersain,  mod.  trcdcecq,  tredeocq,  Ircdeocq, 
iredeeuq,  trydeecq,  trede-ccq  tierce  main  Gr.,  Gloss.,  jii. 

6.  Quant  au  vocalisme,  il  est  à  remarquer  que,  sans  être 
commun,  le  moy.  bret.  au  venant  de  â  n'est  pas  sans  exem- 
ples; cf.  Noies  d'ctyni.,  144,  145,  147,  148,  151  (n°'  75,  76). 
La  variante  unique  deagityc  peut  être  une  simple  méprise^  bien 
qu'elle  rappelle  teol,  teal  parclle,  patience  Gr.,  moy.  br.  teau- 
lenn  morelle  ;  van.  Icad  langue,  moy.  br.  tcaul.  Au-  provenant 
de  al-  a  en  moy.  bret.  une  variante  ao:  aotrou,  autrou  mon- 
sieur; dans  les  autres  cas,  ao  ne  se  présente  d'ordinaire  qu'un 
peu  plus  tard  :  en  ho  raoc  devant  eux,  caos  cause,  ar  Saoson  les 
Anglais  dans  le  Doctrinal,  Gloss.,  561,  10 1,  599,  etc.,  mais  il 
y  a  des  exceptions  comme  iaol  coup  ;  il  faut  noter  surtout 
hcaol  soleil,  parce  qu'un  c  précédent  favorise  cette  prononcia- 
tion; on  dit  en  Trég.  en  0  rôk,  kô:^,  ar  :^o~oti,  toi,  mais  blaol  ; 
de  même  tlaot  langue,  yaot  herbe,  cf.  Ai'/«  d'étyni.,  148,  167, 
n"''  76,  81  ;  il  y  a  même  des  localités  trécoroises  où  l'on  pousse 
jusqu'au  bout  la  multiplication  des  sons  vocaliques  et  semi- 
vocaliques,  en  disant  tyeawot,  yeawol.  Nous  avons  admis 
plus  haut  (LVIII,  2)  un  exemple  de  ao  pour  0  en  argot  van- 
netais.  On  peut  voir,  Gloss.,  441,  d'autres  indices  anciens 
de  cette  tendance  bretonne  à  la  diphtongaison,  qui  produit 
aussi  un  vocalisme  voisin  de  celui  de  deaoc  :  moy.  br.  hleau  de 
bleu  cheveux,  van.  bleaù  et  bleu,  etc.;  cf.  van.  nicu  et  meaù 
ivre,  etc. 


LXXIIL  —  MONANDOUK. 

Le  van.  nicnandoiir,  nio)iandour  homme  qin  n'en  fait  qu'à  sa 
tête  dérive  de  l'argot  monanl ,  iiionanle  ami,  amie  (Vidocq), 
L.  Larchey,  Delvau,  inonant  compagnon,  ami,  Bruant,  ami, 
mot  populaire,  Delesalle;  v.  fr.  monant,  monnanl,  mosnant, 
mausnanl  serf  obligé  de  faire  moudre  son  i^rain  au  moulin 


^58  E.  Ernaulî. 

banal  God.   Pour  la  formation,  cf.  passandourr  m.  pi.  -dcrion 
passant  l'A. 


LXXIV.  —  LANSON,  SANSON. 

Le  van.  lanson  un  peu  ivre  se  rattache  à  lanset  id.,  du  fr. 
lancé -^  cette  forme  est  assez  voisine  de  l'argot  rochois  cnl 
lansogue  un  homme  ivre,  ))iond  de  Lahsoi^nc  s'enivrer,  Rcv. 
Celt.,  VII,  45,  250;  XIV,  274;  XVI,  234. 

On  dit  à  Kervignac,  Riantec,  etc.,  sauson,  qui  semble  une 
altération  moqueuse  de  lanson  (d'après  le  nom  de  Samson  ?). 

E.  Ernault. 
(A  suivre.) 


LES  DRUIDES,   NOTIONS  GÉNÉRALES 


Quand  Jules  César  a  fait  la  conquête  de  la  Gallia  coiiiata,  il  y  avait  dans  ce 
pavs  trois  catégories  de  prêtres:  i"  les  giititalri,  comparables  aux  Hamines 
romains,  atrachés  chacun  à  un  lieu  sacré,  bois  ou  temple,  comme  Chrysès 
au  premier  chant  de  l'Iliade;  2°  les  devins,  »fl/75,  identiques  a.u\  f a thi  ou 
Jilidj  c'est-à-dire  tteletes  «  voyants  »,  d'Irlande,  qui  ressemblent  beaucoup 
aux  augures  romains,  mais  parmi  lesquels  il  y  avait  des  femmes,  telles 
que  la  Pythie  de  Delphes  ;  3»  les  druides  organisés  en  collège  comme  les 
pontifes  romains,  ayant  comme  eux  un  chef  dont  parle  Jules  César.  Ils  for- 
maient également  un  collège  en  Irlande,  où  un  texte  latin,  écrit  en  Irlande 
au  vue  siècle,  appelle  leur  chci priinus  iiiagus.  Parmi  les  druides  il  n'y  avait 
pas  de  femmes,  c'est  par  abus  que  Lampride  et  Vopiscu.s  ont  appelé  dryades 
des  diseuses  de  bonne  aventure  gauloises  au  111'=  siècle  de  notre  ère  ;  ces 
diseuses  de  bonne  aventure,  en  Gaule  comme  en  Irlande,  appartenaient  à  la 
catégorie  des  «a/75  (Strabon),  iiiv-z'.;,  comme  s'exprime  Diodore  de  Sicile, 
han-fiUd  «  femmes  voyantes  »  pour  employer  l'expression  irlandaise. 

L'installation  des  druides  dans  la  Gallia  comata  n'était  pas  un  fait  historique 
bien  ancien  quand  Jules  César  fit  la  conquête  de  cette  Gaule.  C'était  une 
institution  gôidélique  trouvée  par  les  Gaulois  en  Grande-Bretagne,  quand, 
vers  l'an  200  avant  notre  ère,  ils  firent  sur  les  Gôidels  la  conquête  de  cette 
île  qui  fut  comprise  dans  les  états  de  Dcviciacos,  roi  de  Soissons,  à  une 
date  peu  éloignée  de  l'époque  où  furent  écrits  les  commentaires  de  bello 
gallico. 

Ce  qui  distinguait  les  druides  des  pontifes  romains,  était  que  les  druides 
professaient.  Ils  enseignaient  non  seulement  la  théologie,  mais  aussi  l'his- 
toire, la  géographie,  l'astronomie,  les  sciences  naturelles.  Une  de  leurs  doc- 
trines était  l'immortalité  de  l'âme  :  les  âmes  des  morts  suivant  eux  trouvaient 
un  corps  nouveau  dans  une  partie  du  monde  inaccessible  aux  mortels,  sauf 
quelques  privilégiés.  Ce  n'est  pas  la  métempsychose  pythagoricienne  avec 
laquelle  certains  auteurs  grecs  ont  à  tort  confondu  l'enseignement  drui- 
dique. 

Les  druides,  officiellement  supprimés  parles  empereurs  Tibère  et  Claude, 
contraints  alors  de  se  cacher  dans  des  cavernes  et  au  fond  des  bois,  comme 
les  pasteurs  au  désert  après  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  furent  réduits 
à  vivre  des  produits  d'une  médecine  de  charlatans  à  l'époque  où  écrivait 
Pline  l'Ancien,  vers  l'an  77  de  notre  ère  ;  ils  paraissent  avoir  complètement 
disparu  de  la  Gaule  vers  la  fin  du  ic  siècle  de  notre  ère.  Les  Romains  les 
expulsèrent  de  la  partie  méridionale  de  la  Grande-Bretagne  située  au  Sud 
du  vallum  Antoniui.  Mais  les  druides  étaient  encore  fort  puissants  dans  le 
Nord  de  la  Grande-Bretagne  et  en  Irlande  au  vie  siècle  de  notre  ère. 

H.  D'A.  DE  J. 


THREE  LEGENDS 
FROM  THE  BRUSSELS  MANUSCRIPT  5100-4. 


The  text  of  the  foUowing  legends  is  copied  from  a  papcr 
ms.  marked  5100-4,  in  the  Bibhothcquc  Royale,  Brusscls, 
which  is  almost  whoUy  in  the  handwriting  of  Michaul 
O'Clery,  and  which  has  been  described  in  the  préface  to  the 
Martyrology  of  Gorman,  London,  1895. 

Thefirst  legend  gives  an  account  ofthe  interviews  between  a 
bishop  in  Clonmacnois  named  Coirpre  Crom  (ob.  899)  and 
the  soûl  of  Maelsechlainn,  son  of  Maelruanaid  and  grandscn 
of  Donnchad,  whowas  overking  of  Ireland  from  A.D.  843  to 
A.D.  860,  and  fought  valiantly  against  the  vikings.  The  object 
of  the  legend  is  apparently  to  shew  the  henefits  of  gifts  to 
soulfriends  (spiritual  directors)  and  to  the  poor,  and  the  supe- 
rior  efficacy  of  a  bishop's  prayers.  It  is  referred  to  in  the  Annals 
of  the  Four  Masters,  A.D.  899  :  it  is  freely  translated  into 
Latin  by  Colgan,  Acta  Sanctorum  Hiberniae,  p.  508  ;  and  it  is 
abridged  in  the  Martyrology  of  Donegal  at  March  6.  It  is 
probably  incomplète,  for  thougli  the  association  of  Maelsech- 
hiinn's  soûl  with  démons  may  be  accounted  for  by  his  murder 
ofthe  gillie  who  helped  him  to  bury  his  treasure,  no  clear 
reason  is  given  why  the  priest  his  soulfriend  should  be  in 
the  depth  of  hell.  It  can  hardly  hâve  been  a  sin  for  him  to 
accept  the  king's  ring.  Why,  too,  had  the  shirt  worn  by  the 
soûl  only  one  sleeve  ? 

The  second  legend  tells  how   S.   Ciaràn   of  Clonmacnois 


Tlirer  Legends  from  thc  Brussels  Maniiscript  )  100-4.  >6i 

replaced  his  head  (rather  unskilfully)  upoii  a  wickcd  Coirpre 
Crom  who  had  Lx-eii  dccapitatcd. 

The  object  is  to  shew  the  benefits  of  confession  and  repcn- 
tance,  which  savcd  Coirpre's  head  from  thc  clutchcs  of  a 
démon. 

The  third  legend  glorifies  royal  liberality  to  the  Church,  and 
tells  of  S.  Colmân  mac  Duach  and  Gûaire  the  Gênerons,  king 
of  Aidne,  as  to  whom  see  Lires  of  Saints  from  the  Book  of  Lis- 
rnore,  pp.  304,  358.  Gûaire  died  A.D.  662.  S.  Cohnàn's 
obitual  day  is  Feb.  3  ;  but  the  year  of  his  death  is  unccr- 
tain.  He  belonged  to  thc  third  order  of  Irish  saints  gui  in  locis 
desertis  habitabant  et  oleribns  et  aqua  et  elecmosynis  uiuebantK 
Hence  our  legend  states  that  he  was  a  hermit,  living  (likc 
the  Manichean  electi^^  on  herbs  and  water.  There  is  anothcr 
version  of  this  legend  in  the  Yellow  Book  of  Lecan  which 
has  been  published  in  Eriu,  vol.  I,  p.  43,  with  a  good  trans- 
lation by  Mr  J.  G.  O'Keeffe.  But  thc  text  in  the  Yellow 
Book  is  in  somc  respects  worse  th an  that  now  printcd.  Thus  : 

YBL.  Brussels  iiis. 

croccind  na  n-allta  Croicccnn  n-agh  n-alta. 

om.  .i.  en  mbccc  ro  ghabus  i  ngaisste  isin 

caillidh. 

in  anmain  de  i  n-anmaim  De. 

dotuca  dotuccad. 

A  ernaithi  dognfseo  dolug  (ruining  th'ernaigthc  si  fodcine. 
the  mctre). 

1.  Haddan  and  Stubbs,  Co«w;75,  11,293. 

2,  seej.  C.  ConyhtdXQ,  Key  of  T y lilli,  CXXXI. 


j62  Whitley  Stokes. 


I 

[fo.  76'*]  Espct  ùâsal  ro  bin  h\  Cckuiin  m^/c  Nois, 
Coirprc  Crom  atb^/'ti  fris.  Cend  crab^7/V/  crmoir  Eri'iiii.  Ecmaing 
ina  araccal  a  aen//r  iar  n-cspartain  oc  ernaiglhc,  conacà  in 
ndeilbh  ina  dhochum  'si  cirdubh,  coro  sesflî/mh  ina  fiadhnaisi. 
IS  amhlaidh  bai  d'ulii  an  ricin  trogh  sin,  ti  geai  ima  braghait, 
Icne  co  leth-muincille  imc. 

larfaiglîis  an  clerech  :  Cidh  atcomhnaic-si  |fo.  77^]  iuV  ? 
ar  se.  Nit  athgenmar  dognath. 

Freccraidli  iarumh  an  delbh-sin  :  Anim,  ol  si,  meisi. 
Cia  ros-dubrt5tair  ?  ol  in  clerech. 
Imat  mo  pec^t^h  7  truma  mo  pêne. 

Dirsan  on,  ol  in  clerech.  IN  fuarais  do  ccnairc  do  gabrt/7  no 
in  rabhattar  caraitt  cleir^di  occut  it  biu  ? 

Nocha  n-edh  as  mo  h'ytacht,  ol  in  anim,  acht  is  mô  a  tur- 
tacht  damh  mo  idhnacal  i  cCluain  m(//c  Nois.  Rom-bia  mes- 
rucc//(/h  i  mbrath  tria  impidhe  Cinràin. 

Ole  lith,  ol  in  clerech,  na  rabha  cidh  anmcara  accut,  nô 
na  dernais  cidh  maith  airi. 

Bai  immorro,  ol  in  ainim,  anmcara  occam  .i.  saccart  Ck'iana 
vnaic  Nois  intsainrith.  Ni  àn-wus  cidh  romaith  aire,  acht 
dorigné;Jh  émh  occam  tail  di  ôr  ocus  dos-ratt/'.f  dô  :  ut  dixit: 

Is  me  mac  mt'/c  Donch^^a.  rom-tha  hi   n-ifé'rn  garbthana. 

ni  mochin'  tainic  hi  ccri.  nech  oc  na  bi  anmchara. 

I.    for  mochen. 


Tlirce  Li-gt-nds  froin  tlic  Bnisich  MiUUiscript  ^  100-4.  5^î 


THREE  LEGENDS  EROM  BRUSSELS  Ms.  5100-4. 


I.    —    COIRPRH   CrO.M    and   M.\I:LS1-CI1L.\INn's  SOUL. 

A  high  bishop  there  was  in  Clonmacnois  :  Coirprc  thc 
Bowed  was  hc  called;  and  lie  was  the  head  ot  dévotion  of 
the  greater  part  of  Ircland.  Ile  liappcned  to  be  alone  in  bis 
cell,  after  vespe^-s,  praying,  wben  be  saw  coming  towards 
him  a  Shape,  jetblack,  wbicb  stood  in  bis  présence.  Tbustben 
was  tbat  wretcbed  Form  :  witb  a  brigbt  mantle  round  its  neck 
and  wearing  a  shirt  witb  a  single  sleevc. 

Tbe  cleric  asked  :  «  Wbat  art  tbou  at  ail  ?  »  quotb  be,  «  for 
w^e  do  not  recognise  thee  always  ». 

Tben  tbat  Sbape  answers  :  «  I  »,  it  says,  «  am  a  Soûl  ». 

«  Wbat  batb  blackened  it  ?  »  says  tbe  cleric. 

«  Tbe  abundance  of  my  sins  and  tbe  beaviness  of  my  punisb- 
ment  ». 

«  Misérable  is  tbat  »,  says  tbe  cleric  :  «  didst  tbou  tind 
(anyone)  tosing  tby  requiem,  or  badst  tbou  clérical  friends  in 
thy  life  ?  » 

«  Thaï  is  no  belp  for  me  »,  says  tbe  Soûl  :  «  butmy  burial  in 
Clonmacnois  is  a  greater  assistance  to  me.  At  tbe  Judgment 
modération  will  bc  sbewn  to  me,  tbrougb  tbe  intercession  of 
Ciarân.  » 

«  Bad  luck  »,  says  tbe  cleric,  «  tbat  tbou  badst  not  even 
a  soulfriend,  or  tbat  tbou  didst  notbing  good  for  bis  sake.  » 

«  And  yet  »,  says  tbe  Soûl,  I  bad  a  soulfriend,  a  priest  of 
Clonmacnois,  (to  speak)  precisely.  I  did  notbing  very  good 
for  bim,  but  I  bad  a  ring  of  gold  made  forme,  and  I  bestowed 
it  on  bim  »  :  ut  dixit  : 

I    am  mac  Donncbada's  son  :  I   am  in  rougb-mean  bell  : 

it  is  not  welcome  tbat  onc  wbo  bas  no  soulfriend  came  into 
a  body. 


564  Whitley  Stokes. 

Cidh  on  an  f*';-  occa  rabhatar  iondm//^a  titsa  intan  ba  '  hi 
ccri,  ol  in  clcrcch. 

Truagh  sin,  a  clerigh,  ol  in  ainim:  Meisi  Maelsechlfl/«« 
mac  [niaic]  Donnch^ï^/a,  ri  Ere)in. 

Ole  Util,  ol  in  clcircrh  :  cia  hairm  hi  fail  in  sacan,  7  caidhe 
torbha  na  halmsaine? 

Ata,  or  in  ri,  hi  (udomaiii  if/Vn,  7  mo  tail-si  'na  circaill 
teint/V/he  imo  braghait:  ni  chumaing  ni  danisa  monuar  as 
annsa  dô  budein. 

Cia  ti  gcal  sin  imot  braghait  ?  ol  in  clcnvh. 

Logh  na  iixlach,  ol  in  ri. 

Cidh  d'idii  fos-ruair  an  Icne  co  llLthmuincillc  ?  ol  in  clcnrh. 

Atliastar  dcitsiu,  ol  in  ri.  Fecht  riamh  tanga/^/r  scol  na  cille 
si  im  dochom  do  chuingidh  bruit  do  mac  Iciginn  trogh  bai 
occa,  IS  ann  asbfrtsa  frissan  righain,  oir  na  n-ecmaing  brat 
occamsa  antansin,  co  tardadh  lenc  cumdachta  dom  Icintihh 
don  trogh.  IS  ed  tra  dorala  ann.  Conidh  si  in  léne  co  Icth- 
mhuinchille  atchisiu  imumsa. 

Maith  sin  tra,  ol  in  clcrcch  ;  cidh  rot-fucc  illc  ?  ol  se. 

INtan  basa  isind  aicor  o  cianaibh,  ol  in  ri,  ociis  drong  do 
dcnihnaibh  uniam  occam  pianadh  for  ccch  leth,  co  ccualaniar 
toghar  do  ghotha-sa  oc  moladh  in  Coimdcdh.  Imccclaighter 
|tb.  77''!  iarumh  na  dcnihna  an  trath-sin,  7  scailit  to  arttaibh 
ind  aiéoir,  6ir  ni  cumhaing  demhon  feidhliucc/<Jh  fri  re 
n-acnuaire  i  ttal;;/rt///  na  ind  aicor  oirct  ro  soich  foghar  do 
gotha-sa  ic  aintain  h'irnaigthi. 

O  tarnic  doibh  iarumh  ind  imaccall(//;/h  sin  raidiiis  in  ri  fo 
deoigh  :  Uch  uch,  a  cler/Vh,  ol  se,  as  cicccn  damhsa  roclitain 
cusin  lucht  ccedna,  ocits  dobcrainn  logh  an  cumhsanta  so  duitsi 
diamadh  maith  lat. 

Cindhi;idi  {sic)  sin?  ol  in  clcnrh. 

Fecht  riamh,  ol  in  ri,  lottsa  co  hAth  cliâth  do  thomaithem 
for  Galluibh,  co  t//ccas  û'7  unga  do  ôr  uatha  ocus  deich  cet  unga 

I.  ley.  intan  ba  tùsa  ? 


Three  Lfgeruis  from  tlic  Brusseb  Maniiscript  ^  100-4.  56^ 

«  Who  is  thc  man  who  liad  trcasiircs  whcn  thou  wast  in 
the  body  ?  »  says  the  cleric. 

«  Sad  is  that,  O  cleric  »,  says  thc  soûl  :  «  I  am  Maclsechlainn  ', 
grandson  of  Donnchad,  and  king  of  Ireland.  » 

«  Bad  luck  !  »  says  the  cleric  :  «  in  what  place  is  the  pricst, 
and  what  is  the  fruit  of  the  alms  .''  » 

«  He  is  »,  quoth  the  king,  «  in  the  depth  of  hell,  and  my 
ring  is  as  a  fier}-  circle  round  his  throat  :  he  can  do  nothing  for 
me  alas!  'tis  hard  for  himsclf.  » 

«  What  is  that  bright  niantle  round  th\-  throat  ?  »  says  thc 
cleric. 

«  The  price  of  the  ring  »,  says  the  king. 
«  What  then  has  caused  the  shirt  with  a  single  sleeve  ?  » 
says  the  cleric. 

(c  It  shall  bcdcclarcd  to  thee  »,  saystheking.  «  Onceformerly 
the  schoolboys  of  the  church  came  to  me  to  ask  a  cloak  for 
a  poor  student  whom  they  had.  Then,  as  at  that  time  I  hap- 
pened  to  hâve  no  cloak  by  me,  I  told  the  quecn  to  give  thc 
wretch  an  embroidered  shirt  of  mine.  This  was  donc,  and  it 
is  the  shirt  with  a  single  sleeve  which  thou  seest  about  me.  » 
«  That  is  very  wcU  »,  says  the  cleric;  «  but  what  brought 
thee  hither  ?  » 

«  When  I  was  in  the  air,  somc  time  ago  »,  says  thc  king, 
«  with  a  crowd  of  démons  on  every  side  around  me,  punishing 
me,  we  heard  the  sound  of  thy  voice  praising  the  Lord.  So 
then  thc  démons  are  terrified  and  they  scatter  to  the  airts  of 
the  air;  for  no  démon  can  remain  for  the  space  of  a  single 
hour  on  the  earth  or  in  the  air  while  the  sound  of  thy  voice 
chanting  thy  prayers  reaches  him.  » 

Now  when  they  had  ended  that  coUoquy,  the  king  at  last 
said  :  «  Ah,  ah,  O  cleric  »,  quoth  he,  «  I  must  now  go  to  the 
same  folk  ;  and,  if  it  so  please  thee,  I  wouldgive  thee  a  reward 
for  this  rest.  » 

«  What  is  that  ?  »  asks  the  cleric. 

«  Once  formerly  »,  says  the  king,  «  I  went  to  Dublin  to 
threaten  the  Danes,  and  I  brought  away  from  them  an  hundred 

I.  Hc  won  the  battle  of  Tara. 


566  Whitley  Stokes. 

do  arccrt't.  Ro  foilghi//5a  sin  7  àcnqhilla  dam  maille  frim,  7  ro 
marbhus  cisidcin  antan-sin,  7  ni  fitir  nech  fo/m  cw^aniu,  ccus 
innisfit/;/;-  duitsi  airm  hi  ttà,  ociis  tab^//V  h'aradain  fcin  fliir. 


FcTtcillimsi,  ol  in  cler^rh,  arna  rogaib  grcim  don  ti  rucc  bccc 
h'innm/^5a,  ni  mô  ghebhsa  a  mhôr,  Mcisi  chcna,  or  se,  ni 
comhrisiu  tria  bithu  frit  môinibh  siu. 

Sceindidh  ind  ainim  uadh  iarsin,  ociis  ïsscdh  ro  raidh  oiret 
rochuah//V/h  in  clcrecli  ; 

Trûagh  ^  sin,  a  Meic  mo  Dé  bi, 
na  derna  maith  céin  ba  bi  cri. 

Assa  aitblc  sin  tionoiltr/-  in  neocb  do  saccartaibh  no  atbaigbcdli 
ind  ecclais  À.  da  SACcarl  âéc,  ociis  indisidh  doibh  inni  for- 
caemiinacair  ann,  7  atbnt  friu  :  Cidh  duibsi,  or  se,  in  sxccan 
do  lahain  a  bifc'rn  ociis  an  ri  do  tliarraing  o  dlicmhnaibh.  Is 
and  atbt'/tatrt/' :  IN  ri  don  cspor,  ol  siat,  ocns  in  saccart  dona 
saccartaibh, 

Dognithcr  tra  almsan  ocus  trcdhan-  ociis  crnaigthc  Ico. 
Doroich  hi  cciunn  lethbl/a(/na  in  ri  cusind  epscop  ocus  se  leth- 
brec. 

Cindiis  sin  ?  ol  in  cler^rh. 

Inàas  maith,  ol  ind  ainim  5,  acht  co  ro  Icntar  don  cedna. 

Cidh  on,  cind^7jr  atai  in  truma  do  phéne  anosa  ?ol  in  cleirech. 

IS  câ\\  ro  raidh  ind  ainim  indso  : 

Ind  croind  criiaidhluim  go  ngaircce 
os  ail  gaibhtcch  glas-tairrge 
coui\.\\acht '^  ann  cen  tt'rca 
ind  oidhche  gairbh  gaothsnecthaî. 


1.  Ms.  Truacch.  .\.   ist  sg.  t-pret.    of  *con-to-lon- 

2.  Ms.  trcghan.  gini? 

3.  Ms.  intainim.  5.  leg.  gâctlisnechta. 


Tlirre  Legrihii  from  tlie  Finisscls  Mcunncrift  5100-4.  367 

ounces  of  gold  and  tcii  liundred  ounces  of  silvcr.  I  and  ;i 
single  lad  wlio  was  along  witli  me  concealcd  that  (trea- 
sure),  and  thcn  I  killed  liini  ;  and  hitlicrto  no  onc  lias  know  n 
it  from  me;  but  ihc  place  wherein  (the  treasurc)  is  sliall  be 
declared  to  tbee  ;  and  do  thouput  tbine  own  bridleupon  it '.  » 

«  I  protess  to  tbcc  »,  says  tbe  cleric,  «  since  tbcre  was  no 
benetit  to  bim  wbo  took  little  of  tby  wealtb,  no  more  wil 
I  nccept  mucb  ot  it.  As  tor  me  »,  quotb  be,  «  never  and  nevcr 
will  I  bave  augbt  to  do  witb  ihy  treasures.  » 

Tben  tbe  soûl  sprang  trom  bim,  and  tbis  is  wbat  it  said  so 
long  as  tbe  cleric  beard  : 

«  Sad  is  tbat,  O  Son  ot  m}-  living  God, 

tbat  I  did  no  good  wbile  I  was  in  tbe  body.  » 

Tbereafter  ail  tbe  priests  tbat  lookcd  after  tbe  cburcb,  to 
wit,  twelve  priests,  are  gatbered  togetber,  and  tbe  cleric  tells 
them  wbat  had  taken  place  there,  and  said  to  tbem  :  «  Wbat  is 
it  to  you,  to  bring  tbe  priest  out  ot  bell  and  to  drag  tbe  king 
from  tbe  démons  ?»  Tben  tbeysaid  :  «  Tbe  king  to  tbe  bisbop, 
and  tbe  priest  to  tbe  priests.  » 

So  alms  and  a  tbree-days-flist  and  prayer  were  given  and 
beld  and  made  by  tbem.  At  tbe  end  of  balf  a  year,  to  tbe 
bisbop  came  tbe  king,  and  be  (only)  balf-speckled -. 

«  Wbat  is  tbis  state  ?  quotb  tbe  cleric. 

«  A  good  state  »,  says  tbe  soûl;  «  only  tbat  one  goes  on 
witb  the  sa  me  (torments). 

«  Wbat?  How  is  tbe  beaviness  of  tby  punisbment  now  ?  » 
asks  the  cleric. 

Tbis  is  wbat  tbe  soûl  said  : 

On  tbe  top  of  the  bard-bare  tree  witb  fierceness, 

above  tbe  green  sea's  dangerous  cliti", 

I  sutfered  tberc  witbout  stint, 

in  tbe  rougb  nigbt  of  windy  snow5. 

1.  i.  e   control  it  as  you  will. 

2.  to  intimate  that  the  deliverance  of  the  King  was  only  half  effcctcd, 
Todd,  Mai  tyrology  of  Donegab,  p.  66,  note  3. 

3.  Cf.  the  Anglosaxon  dialogue  between  the  Devil  and  an  anchoritc, 
cited  by  Kemble,  Saloinon  aiid  Saliirii,  p.  84. 


3  68  Wh'ulry  Stokrs. 

Ind  nnim  ns  lugha  pian 
|lo.   78^]  fil  ind  hthaib  na  n-acian, 

suaill  na  bad  ïngnad  dia  cluinn 
madh  dia  tiscdli  a  h'\(nrn. 

Sccindidh  uadh  iarsin. 

INtan  bui  in  clcnrh  and  i  cind  blii/Jna  a  ocnar  oc  crnaigthe 
isin  lucc  sain  cctna  rc/MCcai  in  deilbh  solusta  a  docom.  Ecmaing 
d'ici i{  ba  hi  in  ri  sin. 

Cindrt5  atathar  occat  ?  ol  in  clcrcch. 

Indas  maith  hmiiono,  ol  in  ri.  Atùsa  sunn  go  glcghel  occ 
dol  dochum  nimhe. 

OcLis  in  saccan,  cind(7.v  ata  ? 

Indas  maith,  ol  in  ri.  Rag^ù/h  anidrach  dochum  nimhe. 

Cid  fodcra  iusa  rcmhc?  ol  in  clcnrh. 

Uasli  h'ernrtfij^the  si  ocus  treissi  th'ataigh  '  sech  na  saccartaibh. 

Teit  in  ri  docum  nimhe  iarum  hi  fiadhn^/Ve  in  cler/Vh  lasin 
nguth-sin,  7  ïàcchaidh  bennrtf/;/ain  ocon  escop  naebh. 

Co«id  hc  scél  Cairpri  Cruim  7  Maoil  Scchlaind  mie  Maoil 
Ruan^7/V/h  .i.  ri  Ereiiii  indsin. 

FINIS. 


II 

Coirpre  Crom  mac  Feradhj/"^  mie  Lugdach  mie  DàWain  mie 
Brcsail  mie  iMaine  Môir,  a  quo  Hi'ii  Maine  Connarljl.  Dognith 
in  Coirpre  sin  ulca  imda  tri  câch.  Dorala  dosomii  a  haithle 
dibercce  dol  co  Doire  cremhae  hi  crich  Ua  Maine  co  ro  eodaii 


I.  Ms.  th.Ttaicch. 


Three  LegenJs  from  tlie  Brussels  Manuscript  ^100-4.  569 

The  soûl  whose  punishment  is  least, 
which  is  in  the  régions  of  the  océans  : 
hardly  would  its  body  ^  hâve  wonder 
if  it  shoLild  hâve  corne  out  of  hell'. 

Then  it  springs  from  him-. 

At  the  end  of  a  year  the  cleric  was  alone  praying  in  that 
same  place,  when  he  saw  the  radiant  Form  coming  towards 
him.  Now  it  happened  that  this  was  the  king. 

«  What  is  this  state  that  thou  hast?-  says  the  cleric. 

«  Verily  a  good  state  »,  says  the  king.  «  Hère  I  am  bright- 
white,  going  to  heaven.  » 

«  And  the  priest,  in  what  state  is  he  ?  » 

«  A  good  state  »,  says  the  king.  «  Tomorrow  he  (too)  w^ll 
go  to  heaven.  » 

«  What  causes  thee  (to  go  thithcr)  before  him  ?  »  says  the 
cleric. 

«  The  nobility  of  thy  prayer  and  the  might  of  thy  suppli- 
cation beyond  (that  of)  the  priests.    » 

At  that  Word  the  king  goes  to  heaven  in  the  présence  of 
the  cleric,  and  he  leaves  a  blessing  with  the  holy  bishop. 

So  this  is  the  story  of  Coirpre  crom  and  Mael  Sechlainn 
son  of  Mael  Ruanaid,  to  wit,  the  King  of  Ireland. 


II.  —  CoiRPKi-  Crom  a\d  S.  Ciarax. 

Coirpre  Crom,  son  of  Feradach,  son  of  Lugaid,  son  of 
Dalldn,  son  of  Bresal,  son  of  Maine  the  Great,  a  qiio  the  Hi'ii 
Maini  of  Connaught.  That  Coirpre  used  to  do  many  evils  to 
every  one.  He  happened  after  (committing)  arobbery  to  go  to 

1.  cunn  .i.  corp,  O'Clery.  Or  cunii  may  be  the  dat.  sg.  oî  coiiii  «  mind  ». 

2.  Colgan's  version  of  this  difficult  passage  is  :  respondit  melius  quidem 
agi,  adhuc  tamen  se  talibus  retorqueri  tornientis  ut  in  summitate  cuiusvis 
arboris,  supra  subjectae  abyssi  horrendum  fastigium,  sine  quiète  et  inter- 
missione  inter  ventorum  flabra  et  algores  cruciaretur  ;  mirumque  esse  quem- 
piam  esse  inter  eos,  qui  ad  poenas  in  ahera  vita  sustinendas  deputati  sunt, 
quantumcumque  sint  exiguae,  qui  non  putct  se  torqueri  in  infcrno.  Hisque 
dictis  disparuit. 

Revue  CellKjUc,  XXVI.  24 


570  Whitlcy  Stokes. 

ann.  Tancc//^  cucco-somh  annsin,  co  ro  marhadh,  7  ruccndh 
a  cend  co  tochar  Cluana  boircnd  for  bru  Sionda.  FacaK?;'  forsan 
nglaslicc  cloichc  tîl  i  mcdhon  in  tochair  in  cend. 


'o' 


Ciaran  mac  in  tsôir  antan  sin  lii  cCiuain  mie  Nois.  Gar 
bccc  riasin  trath  sin  dorôine  Coirpre  a  fàisittin  fri  Ciâran,  co 
tucc  a  coibhsina  huile  dô.  Otcuala/tyii  Ciàraii  a  marbhadh 
somh,  docoidh  co  Tulaz^^ii  ndroma.  Tucc^Jh  an  corp  ina 
dhocom,  ociis  ro  benait  cluicc  oc  na  cleircibh  immon  corp, 
comdh  Ard  na  ccloc  fil  forsin  maighin-sm  beos. 

Tangatar  iarsin  co  hairm  i  mbôi  in  cenn.  Boi  démo;/  i 
ccomhaitecht  an  chind  an  tan-sin. 

Cidh  dogni  annsin,  a  troigh  ?  ol  Ciaran  frisin  démon. 

Man^rh  diles  damh  bodéin,  ol  dcmlian,  inti  isa  cend  so. 
IS  aire  atû  ina  coïmWntecbt . 

Ac  tra,  ol  Ciarâ//,  ni  fir  sin:  [p.  jS^]  fer  faisitte  ociis  aith- 
righe  damhsa  7  do  Dia  hé,  ol  se. 

Benar  uadh  in  cend  iarsin  ociis  faccabar  démon  a  âenar 
forsan  lice,  ro;7idh-  desin  nach  maith  saltradh  forsan 
lice  sin  forsa  frith  an  cend,  ar  ni  déne  a  less  anti  ^  saltras  an  la 
dogni. 

Berar  in  corp  ociis  in  cend  co  Cluain  m^7/c  Nôis  iarsin  co 
tucadh  in  cend  frisan  meidhe.  Tuccadh  iarsin  adhart  Ciarain 
fon  cend,  co  ro  len  an  cend  don  colainn  tre  breithir  Ciarain, 
eo  ro  athheoaigt^/  Coirpre  o  mharbhaibh.  Ba  crom  a  muinel  o 
sin  amach,  a^;;idh  de  ro  glen  Coirpre  Crom  de. 

Ro  gabh  Coirpre  righc  H/'in  Maine  iarsin.  Doratt  Cuilf^it  hi 
fot  fri  haltoir  7  na  himlecha  i  screpall  a  thodhuisci  do  Dia 
orns  do  Chiardn.  Ociis  dorât  a  mallrtf/;/ain  don  ti  dia  daimi 
doberadh  a  mhancine  o  Chiaran  co  brath.  Ocns  atben  fos  co 
seertai  riçje  ocus  airech//j  frissin  ti  ro  roisstv/h  a  manchine  fiir. 


I.  leg.  indi'. 


Tliree  Lcgcndi  from  the  Bnissels  Maniiscript  ^  100-4.  ^71 

Daire  crenia  in  tlicdistrictofHiiiMaini,  and  tlicre  hcslcpt.Tlicn 
folk  came  to  hini  and  killed  him,  and  liis  hcad  was  takcn  to  the 
causewav  of  Cluain  boirenn  on  the  brink  of  the  Shannon.  The 
head  is  left  on  the  grey  flagstone  which  is  in  the  middle  of 
tiie  cause way. 

Ciarân  son  of  the  Wright  was  then  in  Clonmacnois.  Sliortly 
before  that  day  Coirpre  had  made  his  shrift  to  Ciarân,  and 
given  him  ail  his  confessions. When  Ciarân  heard  that  hewas 
killed  he  wcnt  to  Tulach  droma.  The  body  was  brought  to 
him,  and  round  the  body  bells  were  struck  by  the  clerics  ; 
wherefore  that  place  is  still  called  Ard  na  clocc  «  the  Height  of 
the  Bells  ». 

Thereafter  they  came  to  the  place  where  the  head  was.  A 
démon  was  then  accompanying  the  head. 

«  What  doest  thou  there,  thou  wretch  ?  »  says  Ciarân  to  tiie 
démon. 

Says  the  démon  :  «  He  whose  head  this  is  was  a  faithful 
monk  of  mine.  Therefore  I  am  in  his  company.  » 

«  Not  so  »,  says  Ciarân  :  «  that  is  untrue:  he  was  a  man 
who  confessed  and  did  penance  to  me  and  to  God.  » 

Then  the  head  is  snatched  from  the  démon,  and  he  is  left 
alone  on  the  flagstone.  Whence  it  is  not  w-ell  to  tread  on  that 
flagstone  upon  which  the  head  was  found  :  for  the  day  that 
he  does  it  is  not  to  the  profit  of  him  who  treads. 

The  body  and  the  head  are  afterwards  takento  Clonmacnois, 
and  the  head  was  put  upon  the  trunk.  Ciarân's  pillow  was  then 
placed  under  the  head,  and  by  Ciarân's  blessing,  the  head 
clave  to  the  body,  so  that  Coirpre  w'as  brought  to  life  from 
the  dead.  Crooked  (croiii)  was  his  neck  thenceforward,  so  that 
hence(the  name)  «  Coirpre  Crom  »  clave  to  him. 

Thereafter  Coirpre  Crom  took  the  kingship  of  Hûi  Maini. 
He  gave  to  God  and  to  Ciarân  Cuilfat  as  an  altar-sod  '  and  the 
Imblecha  as  the  «  penny  of  his  ravivai^  ».  And  he  gave  his 
malédiction  to  such  of  his  children  as  should  ever  withdraw 
his  service  from  Ciarân.  And  he  said,  moreover,  that  kingship 

1.  A  sod,  like  a  brandi,  was  asymbol  uscdin  the  transfcr  of  land.  Hcnce 
an  «  altar-soâ  »  mcans  land  dedicated  to  ecclesiastical  purposcs. 

2.  i.c.  the  fee  for  bringing  him  back  to  life. 


372  W'hitley  Stokes. 


Fiarfa/^''his  tra  Ciarân  de  an  rucctulh  docluim  nimbe  no  if/Vn 
he.  Niam-rucci7^h,  ol  se,  ar  ni  berar  anim  dochum  nimbe  co 
;2-adlniaictn-  an  corp.  Ocus  ni  berar  ainim  docbum  nimbe  na 
ifF/rn  co  cend  scchl  tratb  leis.  Ro  batar  tra  demuiii  7  aingliu 
(.f/V)  oc  imcosnamb  ma  anmu  (^/V)  o  do  scarsaitVim  corp  bi. 
Ba  treissi,  tra,  ol  se,  don  faisittin  ocus  don  aitbrigbe  ocus 
don  iarmbéirgc  inàs  dona  bolcaibb  ro  airmittis  deam/////  t'orm. 

Co«idh  maircc  bis  de  sin  cen  a  taisittin  dogrcs. 

FINIS. 

III 

[fo.  82**!  Colman  mac  Duacb  dia  tta  Cell  mie  Duacb. 
Docoidb  iavuin  an  Colman  sin  i  nditreibb  i  mBoirinn  Coiinachl 
ocus  den  macclérech  lais.  INd  aimsir  Guaire  Aidbne  doluidbset. 
[Aigen  7  biel  leo,  YBL.]  Secht  mbliadna  doibh  isin  ditreibb 
cen  tuara  bidb  o  duine,  cen  accallaimb  duine  n-aile.  Bai  trd 
ccclas  leosomb  i  ccaillidb  7  proinntecb.  Croiccenn  n-agb 
n-allta  dano  is  edh  édach  no  bidh  leosomb.  Biror  immorro  ocus 
uisce  ocus  lusr^^b  na  coilledb  is  edb  no  meiltis  frisin  re  sin. 
IN  maiccler^'fb  mwwrro  ba  secnap  ocus  ba  boircinnecb  ocus  ba 
feirtighis  ocus  bâ  coicc  isin  proinntigb. 

Maitb,  ol  Colman  là  n-ann  .i.  dia  cascc  iar  cceilebbn/Jb 
degbuird,  caisg  mor  annso,  ocus  atad  an  t-àes  uird  isind  ecclais 
.i.  mcise  7  an  t-aircinnecb  7  an  t-epscop  7  an  saccart.  Latsa 
immorro  na  builecboimsi  ^  olcbena.  As  coir  dûinn  degbuird  do 
denumb  arar  mbeluibb.  IS  côir  duit  maitb  do  denwmb  isin 
laitbe-si  aniu  losa  Crist  mie  Dé  bi, 

[fo.  83''!  Rodm-bia  maitb  dbe,  a  cleirigb,  ol  in  mac  clenrb, 
I.  pi.  nom.  of  coni»ius. 


Threc  Ugends  front  tli<-  Bnisscls  Marimcript  5100-4.  57 ■? 

and  prééminence  would  be  severcd  tVom  hini  who  should 
hesitate  to  serve  that  saint. 

Thcn  Ciaran  asked  Coirpre  wlicther  lie  had  bccn  takcn  to 
heaven  or  hell.  «  I  havc  not  bccn  takcn  »,  hc  answercd  ;  «  for 
no  soûl  is  taken  to  heaven  until  the  body  is  buried  '.  And  no 
soûl  is  taken  to  heaven  or  hell  till  the  end  of  seven  days  with 
it.  For  démons  and  angels  hâve  been  contending  for  niy  soûl 
since  they  scparated  it  from  my  body.  Now  the  might  of  the 
shrift  and  the  penance  and  the  matins  (vvas  mighticr)  than 
that  of  the  evils  which  the  démons  were  counting  upon  me.  » 

Hence  woe  is  one  without  his  shrift  continually. 


III.    —   COLMAX   MAC   DUACII   AXD   GuAIRE. 

Colmdn  son  of  Dui,  trom  whom  Cell  maie  Duach  (is  namcd). 
Now  that  Colman  went  into  a  hermitage  in  Boircnn  of  Con- 
naught  and  a  single  young  cleric  with  him.  In  the  time  of 
Guaire  of  Aidne  they  went.  A  pot  and  an  axe  they  had. 
For  seven  years  they  were  in  the  hermitage  without  nou- 
rishment  of  food  from  anyone,  without  converse  with  other 
human  beings.  They  had  a  church  and  a  refectory  in  the 
forest.  The  raiment  they  wore  was  the  skins  of  deer.  Gress 
and  water  and  the  herbage  of  the  forest  was  what  they  used 
to  consume  during  that  time.  Now  the  young  cleric  was  prior 
and  erenagh  and  majordomo  and  cook  in  the  refectory. 

«  Well  »,  says  Golmân  one  day  there  —  to  wit,  Easter  day 
—  after  celebrating  a  good  service,  «  hère  is  the  great  Easter 
(Easter  Sunday)  and  the  clergy  are  in  the  church,  to  wit,  I 
and  the  erenagh  and  the  bishop  and  the  priest.  Thou  hast  ail 
the  other  powers.  'Tis  meet  for  us  to  perform  a  good  service 
before  us.  'Tis  meet  for  thee  to  do  good  on  this  day  of  Jésus 
Christ  the  Son  of  the  living  God.  » 

«  He  shall  hâve  good  thereof,  O  cleric  »,  says  the  young 

I.  So  the  Greeks  bclieved  tliat  souIs  could  not  enter  the  Elysian  ficlds 
until  their  bodics  had  been  buried. 


^74  Whitlcy  Stokes. 

7  dena  na  hurda  go  maith,  acbt  co  ndcrnair  hoc  rcchtair  romhat 
dochum  an  prainntighc.  Ata  imniorro  maith  ann,  ol  in  mnc- 
cieirr^h,  ocus  ni  côir  a  clcith  ar  an  des  graidh  .i.  oruibhsi,  7 
ar  in  des  cumtha  .i.  tainic  Ion  limsa  don  proinntigh  .i.  en 
mbccc  ro  ghab/<5  i  ngaissic  isin  caillidh,  ocus  berblnar  limsa 
ar  lossr<7/(/h  na  cailledh  c  jco  mba  Iiinmar,  7  biaid  ardochind 
inn  irlaime,   YBL\. 

Donithcr  an  proicept  amlfl/i/h  sin  7  in  t-aifriond  go  digrai- 
srfh.  Ccilcbhtar  (sic)  x  medhôn  lae  aca  ocus  tiagliar  don  prainn- 

As  mitidh  a  n-anmaim  De  techt  do  laim,  ol  in  macc\t\rec\\. 

As  ced,  oir  issci/li  atbcire,  ar  seisiumh. 

Tuccadh  dosomh  iar//wh  an  sére  isin  p;'oinntigh  7rl. 

IS  i  sin  aims^r  a  ituccad  a  cuididh  do  Ghuairc  mac  Colmain 
i  nDurlas  Guaire.  Mue  7  agh  dobtYtai  ann  .i.  isin  coire  .i. 
Cuach  Guaire.  Ceithre  drolaimh  ass,  7  da  sabh  Bi  da  bhreith 
arabhelaibh  .i.  do  airiuc  tuile  ^  do  chach. 

Maith  tra,  ol  Guaire,  ro  badh-im-buidhech-sa  do  Crist 
gomadh  nech  las  [m|budh  maith  da  cohair  so  do  celé  Dé  no- 
caithedh  é,  ar  foghébaso  an  ernail  cedna  doridhisi'. 

A  mbat^r  ann  focettôir  coniicMar  an  Cuach  uadhaibh  forsan 
forles  amach.  Gabhthar  \m})iorro  a  ghabhar  do  Ghuaire,  na  da 
aingel  nwiiorro  'mon  cuach  .i.  iar  Magh  Aidhne  siar,  gur 
imfossaidh  in  Cuach  for  belaibh  Colmdin  m/c  Duach  ina 
prointigh. 

Maith,  ar  in  maccleinvh,  ata  luagh  t'ainmne  sunn,  7caith  a 
ndoridnacht  Dia  duit. 

Nato,  ol  seissiumh,  co  fesam  can  asa  ttuc^Jh.  Ocus  atbtvedh 
la  dechsain  an  Cuaich  : 

A  Chuacain, 

cidh  dot-uccad  tar  Luaine  +  ? 

1.  cf.  LL.  270»  and  Wind.  Wtb.  s.  v.  2.  airec. 

2.  Ms.  do. 

5.  ar  fogcbthu  damsa  an  irdailsc,  YBL. 
4.   .i.  ainm  na  cailledh. 


Threc  Lcgends.  from  tlic  Bnisseh  Mamiscript  ^  100-4.  575 

clcric,  «  and  Jo  thon  pcrform  the  service  properly.  But  as 
soon  as  tliat  is  done  \ve  will  go  betore  thee  to  the  refectory. 
Now  tliere  is  (somewhat)  good  there  »,  says  the  young  cleric, 
«  and  it  were  wrong  to  hide  it  froni  the  clergy,  that  is,  from 
you,  and  from  the  comrades.  Food  came  with  me  to  the  refec- 
tory, namely,  a  Uttle  hird  which  I  caught  in  a  snare  in  the 
wood,  and  it  is  being  boiled  by  me  on  the  herbs  of  the  forest 
so  that  it  is  a  titbit,  and  it  will  be  in  readiness  before  thee.  » 

Thus  the  sermon  is  preached  and  the  mass  is  performed 
diligently.  At  midday  they  hâve  célébration,  and  they  go  to 
the  refectory. 

«  'Tis  time  in  God's  name  to  go  to  communion  »,  says  the 
}'Oung  cleric. 

«  Permission,  for  it  is  as  tliou  sayest  »,  quoth  the  bishop. 

Then  the  food  was  brought  to  him  in  the  refectory,  etc. 

That  was  the  time  at  which  his  meal  was  brought  to  Giiaire 
son  of  Colman  in  Durlas  Gûairi.  Apigand  a  cow  used  to  be  put 
therein  to,  i.  e.  into  thecaldron(called)C/mc/;Gmr/;7  «  Giuiire's 
Quaigh  ».  Fourhooks  were  out  of  it,  and  two  bars  undcr  it 
to  carry  it  before  him,  to  wit,  to  supply  every  one's  désire. 

«  Well  then  »,  says  Gi'iaire,  «  I  should  be  grateful  to  Christ 
if  there  were  some  culdee  '  who  would  like  this  to  help  him, 
or  who  would  consume  it,  for  I  shall  get  the  équivalent  again.  » 

While  they  were  there  they  sawat  once  the  Quaigh  (going) 
from  them  out  on  the  skylight!  So  his  horse  is  gotten  for 
Gûaire,  and  the  two  angels  (went)  with  the  Quaigh  westward 
alongMagh  Aidne,  until  the  Quaigh  stopped  in  front  of  Colman 
son  of  Dui  in  his  refectory. 

«  Well  »,  says  the  young  cleric,  «  hère  is  the  guerdon  of 
thy  patience;  so  consume  what  God  bas  given  thee.    » 

«  Nay  »,  says  Colman,  «  (not)  until  we  know  whence  it 
has  been  brought.  »  And  iookingatthe  Quaigh  he  was  saying  : 

«  O  little  Quaigh, 

why  hast  thou  been  brought  over  Luaine-? 


1.  a'ic  Di'  «  serviis  Dei  )>. 

2.  i.  c.  the  namc  of  the  wood. 


^76  Whitlry  Stokes. 

Dixit  angckis  : 

{Wcrnaiglhe  si  fodéine 
onis  cslahra  Guairc. 

IS  annsin  iiiniiorro  tainic  Guairc  g/z^in  proinntigh  il-lcnn^nn 
a  Chuaich. 

Dob-rocht,  a  cleirigh,  ol  Guaire. 

Bess  as  Dia  do-roidh  \  |fo.  83''1  ol  Coiman. 

Cia  hairett  atâidh  sunn,  acleirchiu  ?  ol  Guaire. 

.xl.  aidche  ocus  secht  mhliadm  atam  ann,  ol  iat. 

As  mith/^'-  daoibh,  ol  Guaire,  a  ndorddadh  daoibh  do  thomailt. 

Cia  don-gladathar-,  ol  Coiman,  ind  c  Guaire? 

As  me,  ol  se,  octis  as  ûaim  tainicc  in  mbiadh,  7  as  cett  duibh 
a  thomhailt.  Ocus  accso  mo  chorp  sa  7  m'anam  duit  7  do  Dia 
7  mo  siol  7  mo  semcd  co  bratli. 

Maith  duh(,  ol  in  clerech  ;  rod-bia  a  logh  la  Dia. 

Doberar  o  Ghûaire  iarnabharach  .iii.  /idnt  lulgach  cons. 
mblightheôirib,  avn  mbuachaillibh,  co  mbattar  mdor us  in 
proinntighe,  comd  isin  maigin  sin3  iar//;;/h  ro  fothaiged  Cell 
maie  Duach.  Coiiidh  leis  i:\ruiiih  Aidhnc  uilc  cr/z-f  Clann  Guaire 
mie  Colmain  o  sin  go  brath,  7rl. 


FINIS. 


1.  Ms.  dotroibli.  dodroid  YBL. 

2.  atangladar  YBL,  leg.  atanglâdathar. 
5.  Sic  YBL.  annsa  madain,  Brusscls  ms. 


Thrrr  U'grUiis  fi\m  thr  Biusscls  Maniiscript  5  100-4.  ^^yj 

An  angcl  said  : 

«  Tliine  own  prayer 

and  GiKiire's  gcncrosity.  » 

Now  'tis  thcn  that  Gi'uiirc  came  to  thc  refectory,  foUowing 
his  Quaigh. 

«  It  has  rcachcd  you,  O  clcric  »,  says  Gûaire. 

«  Perchance  God  has  guided  it  »,  says  Colmân. 

«  Hosv  long  arc  ye  hcre,  O  clerics  ?  »  says  Gûaire. 

«  Forty  nights'  and  seven  years  \ve  are  there  »,  say  they. 

«  'Tis  time  for  you  »,  says  Gûaire,  «  to  consume  what  has 
been  given  to  you.  » 

«  Who  is  it  that  addresses  us  ?  »  says  Colmân  ;  «  is  it 
Gûaire  ?  » 

«  'Tis  I  »,  he  answers;  «  and  from  me  the  tood  has  come, 
and  3'e  hâve  leave  to  consume  it.  And  lo  hère  for  thee  and 
for  God,  are  my  body  and  my  soûl,  and  my  race  and  my  seed 
for  ever  !  » 

«  Good  indeed  »,  says  tlie  clcric  :  «  mayst  thou  hâve  a 
reward  for  it  from  God  !  » 

On  the  morrow  there  are  brought  from  Gûaire  three  score 
milchcows  with  thcir  milkers,  with  their  herdsmen,  so  that 
they  were  in  front  of  the  refectory;  wherefore  in  that  place 
Cell  maie  Duach-  was  founded.  So  that  thencc  for  ever  he 
(the  son  of  Dui)  has  the  wholc  of  Aidne  and  the  Childrcn 
of  Gûaire,  etc. 

FINIS. 

1.  the  forty  nights  of  Lent.  As  to  computation  by  nights  sec  Lotli,  Mcibi- 
iiogion  i.  250  n.  and  Caesar,  B.  G.  VI.  18. 

2.  now  Kilmacduagh  in  co.  Galway. 

Whitley  Stokes. 


KINARFHICHCHIT 


M.  Vendryes,  in  his  récent  article'  on  tlie  old  Irish  \vords 
in  the  manuscript  at  Laon,  proposes  one  textual  correction 
which  I  believe  to  be  unnecessary.  The  entry  on  folio  202, 
as  hc  shows,  appears  from  its  position  to  rcfer  to  the  twenty- 
first  qiiinnm,  or  signature,  ofthe  archétype,  and  he  interpretsit 
accordingly.  But  he  holds  the  Irish  form,  hinarfhicbchit ,  to  be 
incomplète.  He  calls  the  construction  a  «  bizarrerie  »,  and 
assumes  that  cétne  has  flillen  out  before  hin,  pcrhaps  becausc 
originally  written  in  an  abbreviated  form.  Yet  the  reading  of 
the  manuscript  ccrtainly  finds  some  support  in  combinations 
like  the  following  :  hô  ar  fhichit,  «  twenty-one  cows  »  {Ancicnt 
Laivs,  V,  21,  48,  58,  92,  94);  bliadhain  ar  fhichit,  «  twentv- 
one  years  »  (Tripartilc  Life  of  Si.  Pnirick,  H,  530  and  538; 
Todd  Lecture  Séries,  III,  308  ;  Todd's  édition  of  the  Irish 
Nennius,  p.  280;  Halliday's  Keating,  pp.  326  and  342); 
bliadhain  ar  a  deic,  «  eleven  years  »  (Todd  Lecture  Séries,  III, 
188);  bliadhain  for  a  deic  fa  dô,  «  twenty-one  years  »  (Jbid., 
p.  162);  and  the  closely  similar  constructions  with  ocus,  blia- 
dhain 7  sesca  (BB  9%  twice),  and  mac  y  fiche  (Halliday's  Keating, 
p.  392).  The  idiom  was  noted,  though  without  références,  by 
Dr.  Stokes's,  mBe^^enberger's  Beitràgc,  XI,  167,  and  it  is  said 
to  be  common  in  the  modem  Gaelic  of  Scotland.  (SeeGillies, 
Eléments  ofGaelic  Grammar,  p.  71).  The  examples  I  hâve  givcn, 
which  hâve  been  picked  up  quite  at  random  and  are  not  the  resuit 
ofa  systematic  collection,  are  sufficient  to  establish  the  construc- 

I.  Rcv.  Ceti.,  XXV,  377  ff. 


F.-i\.  Robim^on.  379 

tion  with  cardinal  mimerais;  and  tlie  extension  ofits  use  to  tlie 
numbering  ot  pages  or  signatures  would  not  be  difficult.  It  is 
casier,  in  my  opinion,  to  explain  in  this  way  the  form  kinar- 
fhichchit  than  to  assume  the  loss  oî  cétne  or  acunuid  before  it. 
In  one  other  respect  M.  Vendryes  lias  made  somewhat  too 
strict  a  statement  of  the  Irish  usage  with  numerals.  Following 
Hogans'  Ouilines  of  the  Graininar  of  Old  Irish,  he  says  on  page 
380  that  «  c'est  seulement  pour  la  première  unité  que  l'on 
peut  employer  la  préposition  ar  devant  le  chiffre  de  la  dizaine  » . 
I  do  not  know  whether  any  cases  of  departure  from  this  rule 
can  be  found  in  old  Irish  manuscripts,  but  they  are  by  no 
means  unexampled  in  Middle  Irish  texts,  at  least  with  cardinal 
numbers.  Compare  the  following  instances:  a  dô  ar  sechtmogal 
ÇAtk'msonsPassionsandHoniilies, p.  193);  triarsechtnio(jat(_ibid., 
p.  85)  ;  iii  bliadhna  ar  xl  {Chronicks  of  the  Picts  and  Scols,  Rolls 
Séries,  p.  18,  and  other  cases  at  pp.  19,  20,  21,  25);  and 
with  for  instead  of  ar,  dà  righ  for  chaogad  (Todd's  édition  of 
Nennius,  p.  280).  I  bave  chanced  to  note  only  one  instance 
with  an  ordinal  numéral,  0  côiniiad  ar  déc  co  ûciiiiiad  ar  fichil 
(^Passions  and  Honiilies,  p.  139),  and  Dr.  Atkinson  would  appa- 
rently  correct  this  by  striking  out  ar.  (See  his  glossary,  under 
déc).  But  whether  the  correction  is  necessary,  and  in  gênerai, 
what  the  situations  were  in  which  the  construction  with  ar 
was  permitted  or  preferred,  I  hâve  no  collection  of  materials  to 
enable  me  to  say.  It  is  to  be  observed  that  several  of  the  gram- 
mars  of  modem  Irish  recognize  the  construction  with  ar  m 
combination  with  units  higher  than  one,  and  in  both  cardinal 
and  ordinal  use.  Compare  O'Donovan's  grammar,  p.  124; 
O'Growney's  Simple  Lessons,  §  1177;  Craig's  Modem  Irish 
Grammar,  p.  44;  and  for  Scottish  Gaelic,  Gillies's  Eléments  of 
Gaelic  Grammar,  p.  70. 

l'.-N.  RoBixsox. 
Cambridge,  Massachusetts. 


MÉLANGES 


RESTE  DE  -n  ACCUSATIF  SG  EN  VIEUX  GALLOIS 

Dans  le  Gorchan  Maelderu>,  la  partie  la  plus  ancienne  ortho- 
graphiqucment  du  livre  d'Aneurin,  partie  qui  est  clairement 
une  transcription  maladroite  d'un  texte  en  vieux-gallois,  on 
remarque  la  singulière  expression  air  mlodyat  (sic)\  Le  pas- 
sage correspondant  dans  le  Gododin  est  aer  vlodyat  (Skene, 
F.  a.  B.,  II,  p.  75,  29).  Le  sens  est  très  clair;  l'expression 
qualifie  un  héros;  elle  signifie:  qui  agite,  met  eu  tumulte  la 
bataille  (cf.  blaïudd,  agitation,  impétuosité,  etc.,  actif,  impé- 
tueux). J'avais  pensé  d'abord  que  c'était  une  mauvaise  graphie, 
deux  u  pour  un,  mais  c'est  peu  probable. 

Le  scribe  était  sûrement  un  gallois  ;  il  eût  facilement  com- 
pris air  ulodyat.  On  trouve,  en  effet,  dans  le  même  morceau  : 
guor-vlodyat  (Jbid.,  107,  11).  S'il  a  reproduit  air  mlodyat,  c'est 
qu'il  n'a  su  qu'en  faire,  air  mlodyat  est  pour  air  mblodyat  ;  n 
est  devenu  m  devant  b-  (cf.  can  mu,  cent  bêtes  à  corne)  et  a 
éclipsé  b  :  airn  =^  *agro-n. 

II 

r  NASALISÉ  DEVENANT  «  (himii',  Plouivcl ;  gzuna,  gwni). 
Il   y  a  dans   certains   dialectes   irlandais,   par  exemple   en 

I.  Skene,  Four  aiic.  books,  II,  p.  105,  11. 


Mélanges.  ^8i 

Munster,  des  exemples  de  r  devenant  «  sous  l'influence  d'une 
voyelle  précédente  nasalisée  '  :  cnumh,  vers,  pour  cniiiiih  (i^allois 
pr\f,  breton  prcv). 

En  breton,  nous  en  avons  un  exemple  très  clair  dans  le  nom 
de  la  commune  actuelle  de  Plonivel,  près  Quimper.  En  1368, 
le  nom  de  cette  paroisse  est  Ploc-riinael  (Rimael  =  *Rigo- 
niaglos).  Dès  1540,  on  trouve  Ploenyvel.  Il  est  sûr  que  ;//  inter- 
vocalique  était  prononcé  v  avec  /  précèdent  nasal.  Cette  nasa- 
lisation s'est  communiquée  à  r  qui  a  évolué  ainsi  en  ;/. 

Le  haut-vannetais  hiniw  ne  remonte  pas  à  /;/~f«  qui  existe, 
mais  à  hiriw.  Ici,  nous  n'avons  pas  de  consonne  nasalisante, 
mais  /  prononcé  long  a  généralement  une  nasalisation  plus  ou 
moins  forte  en  breton,  dans  bon  nombre  de  localités,  comme 
il  résulte  d'observations  faites  au  laboratoire  de  linguistique  de 
l'Université  de  Rennes.  Cette  /  nasale  aura  influencé  r  et  amené 
ainsi  sa  transformation  en  n.  Il  est  impossible  pour  hiniw  de 
songer,  comme  on  l'a  £iit,  et  comme  je  l'ai  fait  moi-même,  à 
le  comparer  au  vieil-irl.  in  diu. 

En  supposant  que  biniiu  ait  contenu  primitivement  l'article, 
Vn  de  l'article  n'eût  pas  été  en  contact  immédiat  avec  d  initial 
et  n'eût  pas  produit  l'assimilation;  cf.  enta  =  ent-da,  gallois 
yn  dda.  De  plus,  d'après  l'analogie,  il  ne  paraît  pas  douteux 
que  /;/-  représente  un  démonstratif  se-  :  gallois  he-ddyiu,  cor- 
nique  moyen  be-dyw;  bret.  moyen  /;/:(/o_,  hirio-. 

Le  gallois  gwna,  fais,  giuri,  couture,  point,  n'ont  qu'une 
syllabe,  comme  il  résulte  de  l'accord  général  des  grammaires 
et  des  textes.  Il  me  paraît  impossible  de  les  séparer  des  formes 
correspondantes  du  comique  et  du  breton  qui,  elles  aussi,  ne 
montrent  qu'une  syllabe;  corn,  giana  (i  syll.),  breton  groa, 
gra;  corn,  gzury  (r  syll.),  brttongroui,  griL  C'est  un  parallèle 
à  l'évolution  de  ir-,  vl-  initial  dans  les  deux  groupes:  giulad 


1.  Pour  r  devenant  «  après  d  et  c  initial,  v.  O'Donovan,  Giammar,  p.'  37. 

2.  Le  bas-vannetais,  goiirhenéû',  juillet  s'explique  de  même  et  dérive  d'un 
moyen-breton  gour-heireff. 

3.  En  bas-vannet.  on  dit  gouriat,  coudre,  gour-  formant  syllabe;  de 
même,  en  gallois  du  Xord,  dans  givitiadiir,  dé  à  coudre,  gwn  forrne  syllabe  ; 
ce  sont  là  des  phénomènes  modernes  tenant  aux  accents  secondaires. 


582  Mélanges. 

(i    syll.),  breton-moyen  ,(^loat,  f^lal  ;  giulaii,  laine  (i   syll.), 
bret.  ghmn,  glan. 

Il  semble  que  l'on  puisse  plus  fiicilement  passer  de^n  à  gr-, 
comme  de  eu-  à  cr-;  les  exemples  en  sont  nombreux.  Mais 
comment  expliquer  un-  en  vieux-brittonique  ?  un-  eût 
donné  d'ailleurs  vraisemblablement  îca;/-.  Il  semble  donc  pré- 
férable de  remonter  à  //;'-.  gwim  'pour  giura  aura  été  amené  par 
des  formes  avec  ni  spirant  comme  *zuranii.  Il  est  très  probable 
que  a  accentué  a  dû  être  nasal,  comme  en  breton  (moyen  bret. 
gronajf,  grajf^.  ^onr  gwn'i,  il  a  dû  en  être  de  même,  quoiqu'au- 
jourd'hui  ce  soit  un  verbe  dénominatif  formé  sur  giuni  qui 
a  prévalu  :  giunlaf.  Il  est  en  effet  impossible  pour  le  gallois 
gwnï  de  supposer  un  suffixe  final  -mu  ou  -nio.  Après  7  long, 
m  spirant  eût  disparu  en  gallois  sans  laisser  de  traces,  mais 
en  comique  comme  en  breton,  on  eût  eu  v  spirant  et  7  nasal 
(cf.  gallois  pedi,  moyen  bret.  pedijf;  cf.  gallois  llaio,  main, 
comique  luef).  On  a  identifié  le  gallois  ^ztvn'a/ avec  le  vieil-irl. 
conôigim,  ce  qui  peut  aller  pour  le  sens.  Mais,  outre  qu'il  pa- 
raît bien  difficile  de  séparer  le  gallois  du  comique  et  du 
breton,  l'évolution  de  con-iiïg-  en  gunii  est  impossible.  Cou- 
non  accentué  ne  devient  jamais  giuu,  mais  bien  gn-  :  cynnifcr 
est  dans  le  Livre  noir  de  Carmarthen  guwcr.  Il  y  en  a  d'autres 
exemples  tout  à  fait  analogues.  Il  y  a  d'ailleurs  d'autres  impos- 
sibilités. 

J.    LOTH. 


MORTEN-,   MURTEN  =  MORI-DUNUM 


Miirtcn,  en  français  Morat,  petite  ville  située  sur  les  bords 
du  lac  de  Morat,  Murten-see,  Murtucr-see,  en  Suisse  dans  le 
canton  de  Fribourg,  paraît  être  un  ancien  Mori-dnnon  «  forte- 
resse de  la  mer  »,  c'est-à-dire  du  lac^  La  même  origine  se 
constate  vraisemblablement  pour  le  nom  de  Mortenau,  aujour- 
d'hui Ortenau,  près  d'OfFenburg,  grand-duché  de  Bade. 

Mortenau,  d'abord  Mordcn-augia,  768,  d'où  le  dérivé  Morlin- 
auginsis,  861,  Morten-oiua,  961,  etc.  -.  C'est  le  nom  d'un  cours 
d'eau,  augia,  owa,  qui  passait  près  d'une  localité  appelée  Mor- 
âen,  puis  Morten  ^^  Mori-duiion,  où  se  trouvait  par  conséquent 
une  forteresse  bâtie  près  d'un  lac.  Le  Rhin,  qui  traverse  le  lac 
de  Constance  Boden-sec,  paraît  avoir  traversé  plus  bas  un  autre 
lac  près  duquel  à  l'époque  celtique  a  été  construit  un  fort, 
Mori-diinon.  L'établissement  celtique  en  cette  région  remonte 
à  une  époque  où  le  lac  existait  encore.  Il  y  a  eu  des  phéno- 
mènes géologiques  plus  récents  que  la  conquête  indo-euro- 
péenne ;  ainsi,  quand  de  Mosa,  Meuse,  a  été  formé  le  dimi- 
nutif Mosella,  la  Moselle  était  encore  un  affluent  de  la  Meuse 
et  ne  se  jetait  pas  dans  le  Rhin. 

Quant  au  sens  de  lac  donné  au  celtique  iiiorj  «  mer  »,  il  n'y 
a  pas  lieu  de  s'en  étonner.  Le  département  des  Vosges  possède 
les  trois  lacs  de  Gérard-mer,  Longe-mer  et  Retourne-mer, 
l'allemand  Sce  signifie  à  la  fois  «  mer  »  et  «  lac  >^. 

Ces  courtes  observations  sont  le  résultat  d'une  conversation 
avec  M.  Alfred  Holder  sur  ce  point  disciple  de  Bacmeister. 

H.    D'A.    DE  J. 

1.  Holder,  AUccltischcr  S[>rachschali,  t.  II,  col.  629.  Un  recueil  développé 
des  formes  de  ce  nom  de  lieu  au  moyen  âge  a  été  donné  par  Oesterley,  His- 
toriscbaeograpbisclies  IVocrlcrbuch  der  deitischeii  Millelallers,  p.  467. 

2.  Fœrstcmann,  AlUletitaches  Namenbiich,  t.  II,  Ortsiiajueii,  2^  édition,  col. 
1012,  1015. 


UN  FRAGMENT  GREC  TRANSCRIT 

EN  LETTRES  LATINES  PAR  UN  IRLANDAIS 

AU  VHP  OU  IX*^  SIÈCLE 


Dans  le  ms.  444  de  Laon  dont  une  particularité  a  été  étudiée 
par  M.  Vendrycs,  Revue  Celtique,  t.  XXV,  p.  377-381,  j'ai 
remarqué  une  note  ancienne  difficilement  lisible  dans  l'ori- 
ginal pour  mes  vieux  yeux  et  dont  je  dois  à  mon  savant  con- 
frère M.  Châtelain  une  excellente  photographie  beaucoup  plus 
lisible  que  l'original.  Mais  cette  photographie  était  pour  jnoi 
absolument  incompréhensible.  Je  l'ai  communiquée  à  mon 
érudit  confrère,  M.  Omont,  conservateur  du  département  des 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  qui  y  a  reconnu  une 
copie  en  lettres  latines  des  versets  9  a  12,  chapitre  iv, 
texte  grec  de  l'évangile  de  saint  Jean,  cette  copie  précédée 
d'un  petit  thème  grec  annonçant  le  texte  sacré  et  écrit  en 
caractères  latins  comme  les  versets  de  l'évangile  qui  le  suivent. 
Nous  donnons  au-dessous  de  chaque  ligne  la  transcription  en 
caractères  grecs  proposée  par  M.  Omont: 

Orty     acusame    tu   agiti  euuangeliu  et   tu   cata    Joani     lu 
'Op6oy  ày.;j7a;x£v  ■::!>  x^;{zj  vjxyyûJ.o-j   h.  tzj  /.x-'x    luixrrç/  ts 

auasnosma  prosionie   ta  hiera  et  diina  ' . 
àvâYvw7;j.a-  r,^zz\ii)\).t'i  là   -.spi   et  diuina. 

I.  L'auteur  irlandais,  ne  trouvant  pas  dans  sa  mémoire  le  mot  grec  Oeîa, 
s'est  ici  exprimé  en  latin  :  et  diviiia,  au  lieu  de  ke  thia  - —  y.a!  ÔEïa. 


/ 


Un  fragment  grec.  385 

«  Justement  nous  avons  entendu  de  l'évangile  selon  Jean 
«  la  lecture.  Admettons  les  choses  saintes  et  divines.  » 

Vient  ensuite  le  tragmcnt  cvangclique: 

Pos  [su]   Udios    on 

par  iniov  peu  itcis,  cisrs  ghiikos  Saniaritidos  ?  y  gar   syncruti 
7:xp  ' k[j.z"j  ~:tX-)  yi'.~t\-  :'J~T,:  'fxix'.v.h:  ^xj.xzv.-.'.ooz;  :j  y^P  "■-'Y7f'~'''~^'. 

ludaus   Samaritis.    — [10]    Pcgri...        h      ke    ipenauti:Ei 
lojoaT:'.   ^x\}.xpvr.x'.;.  —  [lo]    A-sxpîOr,    '1y;s;jç  -/.x'.   zlr.z^t  aÙT^*  VA 

ides  tin  autra...  to\  Thcn  hc   lis  est  in  0  legon  soi  :  Dos  mi  pcin, 
r^ii'.t  ~r^-i  ZMZixi   "\i  0£:u  y.a'i  v.z  isT'.v  c  '/dyuy/  zzv   Ad»  \).z'.  z'.siv, 

sin  an  itisas  anton,  h  \e]doken  an  si    idor  son.  —  |ii|    Le^i 
7J    x'i  r{-.r,zxz  xj-.'zi,  /.t.  izMy.vi    x)  zz'.  'Jooip  aov.  —    1 1 1 1    i\i'[V. 

auihi   i  i^ini  :  Kirrie  uii     allinni     ekhis    ke  to  frear  estinbalhi  ; 
xj-.M    r,  \'j'rf^-    Kjp'.t  ;jTs   xi-\r,[J.x    i'/v.;,   v.x'.  to   ^péxp  ia'l  3aOJ* 

pot  h  in  on    ckis  t[o]  iidor  ta  5('|;/]?  —  [12]  M/  si  niinilui^  ei   ta 
TcOcv  ;'jv  iyy.z  ts    JBfop  xz    -un;    —  [12 1  M-J^  tù    \).-JZm'i     si  ~z\i 

patros  imon  lacohus  idonke  iniin  to  frear  ke  aptus 

r.x'pzz  •/;;j.(ov    Ir/,o)3,  zz  s^foy.cv  -/jy/v  xo  opixp  7.x\  xj'zz  iç,  ajToO  ï-'.t.. . 

9.  «  Donc  la  femme  samaritaine  lui  dit:  Comment  vous, 
«  qui  êtes  Juif,  me  demandez-vous  à  boire,  à  moi  qui  suis 
«  samaritaine?  Car  les  Juifs  évitent  toute  relation  avec  les 
«  Samaritains.  » 

10.  «  Jésus  lui  répondit  :  Si  vous  connaissiez  le  don  de 
«  Dieu,  et  qui  est  celui  qui  vous  a  dit:  Donne-moi  à  boire, 
«  vous  lui  auriez  demandé  à  boire  vous-même  et  il  vous  aurait 
«  donné  une  eau  vive.  » 

11.  «  La  femme  lui  dit  :  Seigneur,  vous  n'avez  point  de  seau 

I.  Lisez  minniu,  comparatif  de  );//;;/;,  adjectif  irlandais,  qu'O'Davoren 
rend  par  lîasal  (noble)  ou  sut  (homme  savant)  et  qui  apparaît  sous  la  forme 
luiml,  dans  le  Livre  de  Leinster.  Windisch,  Irisclie  Texte,  t.  L  P-  68,  1.  16, 
p.  692.  col.  I.  Minniu  est  la  traduction  irlandaise  de  uz-X'^'',  insérée  ici  par 
distraction. 

Revue  Celtique,  XXVI.  25 


386  H.d'A.deJ. 

«  et  le  puits  est  profond,  d'où  auricz-vous  de  l'eau  vive  ?  » 

12.  «  litcs-vous  plus  grand  que  notre  père  Jacob  qui  nous 
«  a  donné  le  puits  et  qui  en  a  bu  lui-même  ?  » 

Le  texte  grec  ainsi  transcrit  a  été  fort  altéré  par  un  copiste 
ou  par  une  succession  de  copistes  inintelligents.  Le  premier 
d'entre  eux  avait  sous  les  yeux  un  exemplaire  exécuté  en 
caractères  grecs  comme  le  prouve  l'o)  \j.v^x  qu'il  a  conservé  deux 
fois  par  distraction  :  (i(>)ni  lisez  dMrean  (verset  lo)  et  «///(.)  (ver- 
set ri).  Il  connaissait  la  prononciation  moderne  du  grec,  je 
veux  parler  de  l'iotacisme  : 

1°  /  r=:  e-.,  Saniaritidos  =^  ^^[j.xpv-'.oc:,  ipen  =  sIttev,  legi  ^=- 
Ké'ft'.,  ekhis  =  ïyv.:  ;  mais  souvent,  par  une  distraction  qui 
atteste  la  présence  du  texte  grec  sous  les  yeux  de  l'auteur  pri- 
mitif de  la  transcription  en  caractères  latins,  il  conserve  plu- 
sieurs fois  la  notation  ci  du  grec:  \a\iteis  =  xl-v.;,  ci  =  v., 
p\{\ein  =  TT'.sTv,  ei  =  zX. 

2°  i  =  r,  :  iiiiti  =  aù-:-^,  idc[i]s  =  ti'-'^'  '"'  =^  'V'j  itisas  = 
r,-ri'7x:,  gini  =  Y'jvr;,  a\ii\ilima  =  av:Ar,-x,  i>ii  =  \j:r„  imon  = 
r,y.(ov,  imin  =  'i'i\>^-^>- 

3°  i  =1  -j:  gini  =  vjv/^,  Kirrie  =  KJp'.s,  bathi  =  ^aOû,  si  = 
al),  idor  =  Gctop  ;  mais  par  inattention  le  scribe  primitif  a  écrit 
aussi  ndor  =  Jcwp,  il  avait  donc  un  texte  en  caractères  grecs 
devant  lui  quand  il  faisait  sa  transcription. 

4°  /  =  c  :  ////  =r  -j.;i,  si  =  7z:,  mais  plus  haut  soi  =  7:'., 
conformément  au  texte  grec. 

y  e  ==  xi:  ke  =^  y.x:;  mais  probablement  dans  iteis  =  x\-v.q 
il  manque  un  a  initial  emprunté  au  texte  grec  par  le  scribe 
primitif  et  négligemment  omis  par  un  copiste  plus  récent. 

Le  scribe  primitif,  nous  fait  observer  M.  Omont,  devait 
avoir  sous  les  yeux  un  texte  écrit  en  onciales.  C'est  ce  qui 
explique  au  verset  10  la  confusion  d'A  avec  A. 

Ce  document  peut  contribuer  à  nous  faire  connaître  com- 
ment les  Irlandais  savaient  le  grec  au  viii*^  ou  au  ix*"  siècle.  Il  ne 
fliut  pas  les  rendre  responsables  des 'innomhra.b\çs  lapsiis  calami 
commis  par  le  scribe  français  dont  la  copie  nous  a  conservé  ce 
document  '.  Il  est  évident  qu'en  Irlande  à  cette  date  on  avait  au 

I.  Exemples:  orty  pour  orthii,  aciisame  pour  acusaincn,  et  \)Our  ck,  Joatii 


Un  fragment  grec.  587 

moins  un  exemplaire  du  texte  grec  de  l'évangile  de  saint  Jean, 
peiit-ctre  du  nouveau  testament  tout  entier. 

H.   D'A.   DE  J. 

pour  foaiinin,  tu  pour  lo,  anasnosvia  pour  anagnosma,  prostome  pour  prosio- 
iiien,  Uiiios  pour  loiidaios,  iniov  pour  ciiioy,  peu  pour  pieiti,  iteis  pour  liteis, 
fiiys  pour  usis,  ginikos  pour  giinlws,  v  pour  u,  svncniti  pour  syiichroiilai, 
Jiidaus  ^o\ix  Jiuîaii,  pcgri  pour  api'kritbi,  etc. 


ERRATA 


P.  68,  1.  6,  ai!  lieu  de  Uzigere:,  lisez  leziregcz. 

P.  73,  I.  31,  —         inusitités,        —    inusités. 

P.  89,  1.  20,  —        luden-nour,      —   judennour. 

P.  185,  I.  8,  —        doucle,            —    double. 


BIBLIOGRAPHIE 


A.  Parc/iwski.  Poczatki  chrystjanismu  w  Polsce  i  Misya 
Irlandska,  Les  commencements  du  cliristianisme  en  Pologne  et  la 
mission  irlandaise.  (Extrait  de  VAiiiiiiairc  de  la  Socièlé  des  Sciences  de 
Poseii,  Posen,  1902.) 

Dans  ce  travail,  M.  Parczcwski  s'efforce  de  rechercher 
quelles  ont  été  les  églises  étrangères  qui  ont  contribué  à 
évangéliser  la  Pologne  aux  x%  xi''  et  xii''  siècles.  Les  princi- 
paux centres  religieux  qui  agissaient  sur  elle  étaient  Ratis- 
bonne,  Fulda,  Cologne  et  Liège.  Or,  les  religieux  irlandais 
avaient  dans  ces  villes  de  nombreuses  colonies. 

Au  xi^  siècle,  un  Irlandais,  Jean,  fut  évêque  de  Mecklem- 
bourg.  Dans  le  diocèse  de  Zeit-Naumburg,  M.  Parczewski 
signale  un  évéque,  Cadalus,  dont  le  nom  lui  paraît  celtique. 
Il  rattache  également  à  l'Irlande  le  missionnaire  Astricus- 
Anastasius  qui,  au  x°  siècle,  visita  la  Pologne,  un  moine  Aicus 
qui,  en  1009,  périt  en  évangélisant  les  Prussiens,  un  Anchoras 
qui  fut  abbé  de  Tyniec  en  105 9- 1070,  un  Cadrich  que  l'on 
trouve  à  Cracovie  en  11 10,  deux  moines  des  monastères  de 
Lubin,  Cocan  et  Machan.  A  date  de  la  seconde  moitié  du 
xii'^  siècle,  les  noms  à  physionomie  irlandaise  disparaissent  en 
Pologne. 

L.  Lkger. 


CHRONIQUE 


Il  vient  de  paraître  trois  ouvrages  très  importants,  la  Revue  Celtique  man- 
querait à  une  de  ses  obligations  si  elle  ne  les  signalait  pas  à  ses  lecteurs. 

Un  est  intitulé  OU-irish  Paradigms,  il  est  dû  au  professeur  John  Strachan 
un  des  auteurs  du  Thésaurus  palaeo-hibernicus ,  c'est  un  traité  de  la  déclinai- 
son et  de  la  conjugaison  en  vieil-irlandais  ;  les  travaux  précédents  du  même 
auteur  donnent  à  ses  doctrines  une  grande  autorité.  Ce  volume  a  85  pages, 
petit  in-80,  le  prix  est  2  shilling  6  pence.  Il  se  vend  à  Dublin,  School  of 
irish  Learning,  28,  Clare  Street,  et  chez  Hodges,  Figgis  and  Co,  104, 
Grafton  Street. 

Un  autre  ouvrage  est  dû  à  M.  Bury,  professeur  à  l'Université  de  Cambridge, 
savant  bien  connu  comme  historien.  Après  avoir  publié  plusieurs  mémoires 
critiques  sur  les  sources  de  la  vie  de  saint  Patrice  dans  VHennathetia,  vol. 
XII,  no  XXVIII,  dans  VEnglish  historical  Review,  avril  et  octobre  1902,  dans 
les  Proceedings  of  Ihe  Royal  irish  Academy,  t.  XXIV,  1903,  et  dans  les  Tran- 
sactions of  the  Royal  irish  Academy,  t.  XXXII,  même  année,  il  vient  de  nous 
donner  une  vie  de  saint  Patrice,  The  Life  of  saint  Patrick  and  bis  Place  in 
History,  Londres,  Macmillan  and  Co.,  1905,  in-8°,  xv-404  pages.  Ce  livre 
contient  d'importantes  corrections  à  un  ouvrage  qui  a  cependant  grande 
valeur,  Todd,  Saint  Patrick  apostle  of  Ireland,  1864. 

Enfin  M.  J.  Leite  de  VasconccUos  vient  de  mettre  au  jour  le  tome  II  de 
ses  Religiôes  da  Lusitania  parte  que  principahnente  se  réfère  a  Portugal,  dont  le 
premier  volume  date  de  1897.  Ces  deux  volumes,  où  la  mythologie  portu- 
gaise est  étudiée  par  un  savant  compétent,  et  bien  connu  par  d'autres  bons 
travaux,  ont  été  imprimés  à  l'imprimerie  nationale  de  Lisbonne. 

Jubainville,  le  4  ociobre  190). 

H.  d'Arbois  de  Jub.\inville. 


TABLE 


DES    PRINCIPAUX    MOTS    ÉTUDIKS    DANS    LE    TOME    XXVI 
DE    LA    REVUE   CELTIQUE  \ 


I.  Gaulois  ou  vieux-celticlue, 

ET   OGAMIQ.UE. 
(Voir  pp.  186-18S,  277,  54<^-) 

Agedincum,  178,  179. 

Alisanu,  187,  278. 

Alisia,  188. 

Altodurutn,  186. 

ambachtos,  ambactos,  serviteur,  186. 

Ambatia,  186. 

Andarta  «  orande  ourse  »,  196. 

Andecamulenses    «    habitants    de   la 

forteresse  du   grand   dieu   Camu- 

los  »,  198. 
Andematunnum  «  forteresse  du  grand 

ours  divinisé  »,  198. 
Angeriscus,  186. 
Anvallonacu,  187. 
Artigeni  «  du  fils  du   dieu  ours   », 

197. 
Artio,  196. 

arto-  «  ours  »,  196,  197. 
Artobriga,  197. 
-as,  ace.  pi.,  278. 
AVI  «  du  petit-fils  »,  184. 


Baiocasses,  279. 
Belatullus,  282. 
Belenus,  278. 

Rr,),r,7a;A!,   278. 

BîA'.'îâli.a,   278. 

Benacus,  175. 

Bituriges,  187. 

Bodiocasses,  279. 

Boii,  280. 

bolusseron,  lierre  noir,  541. 

bulga,  sac  de  cuir,  345. 

Bulluca,  54^. 

bulluca,    bulluga,    bolluca,    sorte  de 

fruits  sauvages,    541,    342,    544- 

346. 
Camalos,  272. 
Camulogenus  «   fi's  du  dieu  Camu- 

los  »,  198. 
Carbantorigon,  279. 
xâpvu;,  trompette,  70. 
Carpentorate,  279. 
carrus,  char,  279. 
Cassivellauni,  189. 
Catalauni,  1M9. 
Catamani,  95. 


1.  Cette  table  a  cté  faite  par  M.  Emile  Ernault. 


392  Table  des  principjux  mots  étudies  dans  le  tome  XXVI. 


Catu(v)ellauni,  Catel(l)auni,  189. 

Cenabum,  18S. 

Ceutronas,  278. 

Cintullia,  272. 

Cintullus,  272. 

Cunobelini,  18;. 

Deva,  277,  278. 

Diva,  282. 

Divona,  1S8,  282. 

Doiros,  278. 

Donnotaurus,   194. 

Dornincum,   186. 

DRVviDES  «  du  druide  »,  184,  18^, 

Dumnogcni,  178. 

Uurocasses,  178. 

-duros,  187. 

epo-,  cheval,  19^. 

Epomanduo-,  189. 

Epona,  déesse  jument,  195,  282. 

Eporedios,  189. 

Eporedirix,  189. 

Eppillos,  189. 

F^sumopas  Cnusticus,  180. 

P-sus,  181. 

Frontu,  278. 

-genos  «  fils  »,  I  78. 

Gisacus,  271 . 

-gnatos  «  connu,  habitué  »,  187. 

gutuatri,  prêtres  attachés  à  un   lieu 

sacré,  5^9. 
-i,  gén.  sg.,  278. 
-i,  dat.  f.  sg.,  278. 
-iacus,  186. 
Miovr,.  185. 

ieuru  «  je  fais  faire  »,  278. 
Isarnodori  «  de  la  forteresse  d'isar- 

nos  »,  188. 
IVACATTOS  «  de  celui  qui  combat  avec 

une  lance  »,  184,  185. 
'lojc'iivo'.  ou   'looc'pv'.o;,  18^. 
ivvERE  «  d'Irlande  »,  184,  185. 


luverna,  185. 

Laucidunum,  186. 

/.ojyo;,  corbeau  ?  129. 

Lugudunum,  Lugdunum  «  forteresse 

du  dieu  Lugus  »,  129,  197. 
Moridunum,  fort  du  lac,  385. 
Matugcnos  «  tils  du  dieu  ours  »,  198. 
Matumarus  «grand  comme  ours»,  198. 
Matunus,  198. 
Nantosvelta,  180. 
-nemeton,  186. 
Noviodunum,  281 . 
Noviomagus,  186. 
-os,  nom.  sg.,  278. 
ov.wos,  184,  185. 
Petrucorii,  179. 
Fictavi,  189. 
Pictones,  189. 
-ritum  «  gué  »,  27  1 . 
Rotomagus,  178. 
Saluennae,  272. 
Segomari,  278. 
segusius,  sorte  de  chien  de  chasse, 

-selva  «  propriété  »,  282. 

Sucellus,  180. 

Selvanos  «  dieu  du  troupeau,  ou  des 
troupeaux  »,  282,  285. 

Silvanecti,  282. 

Sparnacum  «  lieu  abondant  en  épi- 
nes » .''  70. 

Taranis,  181. 

Tarva,  194. 

Ta;;ojâvva,   194. 

Tapojso'rj;/,    194. 

Tarvisus,  194. 

tarvos  «  taureau  »,  180,  19;,  194, 
282. 

Tasciovani,  183. 

Teutates,   181. 

Triulatti,  64. 

-u,  dat.  sg.,  278. 


Tabli'  ils  principaux  mots  ctiuiiis  Jam  le  tome  A'.VtV. 


^^93 


-uc-,  546. 

ulucus,  uluccus,  hibou?  129. 
ouaTS'.;,  devins,  ;59. 
Vernimptas,  27  1. 
vertragus,  bon  coureur,  281. 

II.  Irlandais. 

(Voir  pp.  6,  11.  n,  17,  19,  23,  2\,  29, 
5'i  55.  59.  S4-641  '55,  i55i  '57,  156. 
167-170,  284,  28c,  341-34J.) 

abstanaid,  abstinence,  168. 

acend,  feu,  54. 

Aelmagh,  182. 

aicde,  crottin  de  cheval?  48,  54. 

ail,  pierre,  185. 

Aiba,  la  Grande-Bretagne,  175. 

ârchû,  chien  de  carnage,  195. 

arg,  goutte,  74. 

arsecha,  tu  verrais?  16,  54. 

art,  ours,  dieu,  196. 

Art,  197. 

Badb,  195. 

ban-filid,  voyantes,  559. 

barc,  barque,  170. 

ben,  femme,  185. 

bess,  ventre,  28,  ^  5,  56. 

-biur,  je  porte,  187. 

bl(â)edmann,  cris,  5  5. 

bodio-  «  jaune,  bai  »,  279. 

brâge,  gorge,  537. 

Bruighen  Boirche,  172. 

bùaid,  victoire,  279. 

buden,  troupe,  281. 

buide,  jaune,  bai,  279. 

capar,  chevron,  168. 

carpat,  carbad,  char,  279. 

casai,  chasuble,  168. 

cath,  combat,  185. 

Cathair  Boirche,  172,  173. 

ceann,  tête,  179,  180. 

certmedôn,  le  milieu  même,  146,  147. 

cessair,  grêle,  73. 


cing,  marche  !  ^  5,  ^6. 

cissaige,  tributaire,  56. 

coirce,  avoine,  1 . 

commur,   grande    quantité,    16,    ^6, 

284. 
consàdu,  j'apaise,  265. 
cû,  chien,  cû  allaid,  loup,  194,  195. 
Cûchulainn  «  chien  de  Culann  »,  194. 
cuic,  mystère,  secret,  56. 
cuilc,  roseau,  81 . 
cuilce,  toile,  81 . 
cuirce,  nœud,  81 . 
cumsunnud,  déclin?  56. 
deac,  dix,  j^. 
deich,  dix,  3  56. 
del,  mamelle,  57. 
des.  arrangement,  S7- 
dia,  dieu,  188. 
doaisiu,  es-tu,  57. 
donn,  brun;  juge;  noble,  roi,  193. 
dosmor,  touffu,  169. 
droch,  roue,  281 . 
druimne,  dos,  ^7. 
eiper,  eperr,  on  dit,  274. 
Enechdun,  Annaghdown,  182. 
eo,  if,  lance,  J84. 
Eochada,  185. 
Ernai,  185. 
falla,  manque?  58. 
fâthi,  devins,  3  59. 
fechait,  ils  poussent?  58. 
feil,  fil,  voici,  ^8. 
féil,  fête,  281. 
fer,  homme,  185. 
fér,  herbe,  (8. 
filet,  ils  sont,  58. 
filid,  voyants,  devins,  359. 
Eindmag,  182. 
fithe,  tissu,  0. 
fobith,  à  cause  de,  220. 
fonn,  base,  169. 
'onoch,  laver  un  peu,  59. 


594  Ti^^^*^  dc^  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXVI. 


fosair,  litière,  69. 

fosernaim,  j'étends,  69. 

fraig,  mur,  281 . 

gall,  borne  de  propriété,  276. 

gallàn,  menhir,  276. 

gamhuin,  gamhain,  veau,  198. 

gnâth,  connu,  habitué,  187. 

gort,  champ,  jardin,  186. 

grad ,   (neuf)  chœurs  (du   ciel,   des 

anges),  140,  141. 
iarn,  fer,  188. 

iarn-béira  «  langue  de  fer  »,  185. 
inchosig,  il  signifie,  262. 
kinarfichchit,  578. 
la,  c'est  ainsi  (que),  60. 
laith,  bière,  60,  285. 
leth,  côté,  moitié,  60. 
li,  splendeur,  60. 
lorg,  trace,  75. 
luaigi,  flamme?  170. 
lug,  petit,  170. 
Mac    Mathghamhna,    Mac     Mahon, 

«  fils  d'ourson  »,  198,  199. 
Maelsechiainn   c  serviteur  de  Sech- 

nall  »,  287. 
mairgrec,  perle,  170. 
mal,  chef,  61 . 
math,  ours,  169,  198. 
Mathghamhain  «  ourson  »,  199. 
mathghamhuin,  ourson,  198. 
Margeteud,  276. 
mess,  gland,  61. 
minniu,  [isiÇtov,  385. 
moth,  membre  viril,  61. 
mûini,  trésors,  61 . 
mûr,  abondance,  284. 
éac.  jeune,  185. 
Oan,  184. 
O'hArtigan   «    petit-fils    du    fils    de 

l'ours  »,  197. 
ond,  onn,  pierre,  62. 
orc,  pourceau,  183. 


Rathmag,  Radmog,  182. 

samad,  réunion,  170. 

scéle,  misère.  170. 

-scert,  partie,  72. 

Sechnall,  Sechlann,  287. 

sealbhan,  troupeau,  282. 

selb,  propriété,  282. 

smér,  mûre,  170. 

sogar,  agréable?  63. 

sôim,  je  tourne,  240. 

sol,  plancher,  63. 

srince,  srincne,  cordon  ombilical,  64. 

sti'all,  planche,  170,  285. 

stiall  ar  chapur,  lambris,  170. 

sùg,  suc,  sève,  64. 

tarb,  taureau,  193. 

techt,  teacht,  venir,  liSo. 

tiagu.  tiagaim,  je  vais,  180. 

tigim,  ticcim,  je  viens,  180. 

Ua  hAirt,  O'Hart,  0  petit-fils  d'ours  », 
.98. 

Ua  Mathghamhna,  O'Mahony  «  petit- 
fils  d'ourson  »,  199. 

ul,  barbe,  64. 

III.  G.ahi.iq.l:e  d'Ecosse. 
(Voir  pp.  ?4>-545-) 
Ailbe,  183. 
Beannach,  1  7^. 
buileastair,    petite    prune,    prunelle, 

H)- 
bulag,  pulag,  pierre  ronde,  546. 
cuircinn,  coiffure,  81 . 
Culach  «  l'endroit  situé  derrière  », 

deicheamh,  dîme,  555. 
deug,  dix,  5  'j6. 
Findon,  17^. 
Morvich,  175. 
Multovy,  17^. 
neamh,  ciel,  183. 
seachdamh,  septième,  3^^. 


Table  di-s  principaux  mots  ctiuiics  dans  le  tome  XXVI.  59^ 


IV.  Gallois. 
(Voir  p.  5n-) 

abalbrouannou,  trachée  artère,   557. 

achas,  très  odieux,  22^,  261. 

adaf,  main,  9^. 

adar,  oiseaux,  95. 

adnabu,  il  reconnut,  265. 

ammeuthyn,  délicat,  256. 

ammod,  contrat,  226. 

anadi,  souftle,  248. 

Anau^en,  1  78. 

anffawd,  mauvaise  fortune,  241. 

annerchu    saluer,  235. 

annoeth,  sot,  261 . 

anoeth,  joyau,  objet  extraordinaire, 
261. 

arfeiddio,  défier,  266. 

arluo,  arrêter,  526. 

arth,  ours,  196,  197. 

Arthgen  «  fils  de  l'ours  »,  197. 

astell,  planche,  170,  285. 

awch,  pointe,  262. 

aws,  défi,  260. 

beiddio,  oser,  243,  2  ^6. 

blydd,  plein  de  sève;  doux,  tendre, 
332- 

bloed,  cri,  j  \. 

brathgi,  mâtin,  265. 

breuant,  gorge,  3  37. 

bri,  dignité,  232. 

Briavael,  95. 

bronddu'r  twynau,  pluvier,  336. 

bucheddogaeth,  cours  de  la  vie,  68. 

bulwg,  bwlwg,  nielle,  345. 

bwlas,  prunus  insititia  ;  eirin  bwlas, 
ses  fruits  ;  prunes  sauvages,  pru- 
nelles, 341,  343. 

byrbwyll,  esprit  léger,  74. 

byrbwyllig,  étourdi,  74. 

cann,  éclat,  54. 

cas,  haine  ;  odieux,  231. 


Catgen,  178. 

cawdd,  chagrin,  249,  261. 

ceibren,  chevron,  168. 

cesair,  grêle,  73. 

ceudod  poitrine,  237. 

clauar.  doux,  2  19. 

clun,  hanche,  fesse,  2^6. 

cnawd,  chair,  224. 

cnes,  peau,  224. 

coch,  rouge,  247. 

Congen,  1  78. 

creu,   crefu,   demander   instamment, 

264. 
croew,  frais,  pur,  266. 
eu,  cuf,  aimable,  chéri,  259. 
cyfarwyddo,  diriger,  239. 
cyrchu,  aller  chercher,  14G. 
chwarel,  javelot,  78. 
chwediau,  histoires,  contes,  232. 
chwyddo,  s'enfler,  263. 
daw,  il  vient,  viendra,  230. 
daw,  dawf,  gendre,  238. 
degol,  décimal,  3  ^6. 
degoli,  décimer;  dîmer,  3  0. 
degwm,  dîme,  355,  i\6. 
degymu,  dîmer,  3^5. 
deisyf,  requête,  240. 
deng,  dix,  3  <,6. 
devvr,  vaillant,  260. 
dial,  vengeance,  22^. 
diblufio,  déplumer,  2^1. 
diffryd,  protéger,  2^-1. 
didasu,  être  dégoûté,  237. 
diguolouichetic,  révélé,  329. 
dineu,  répandre,  227. 
diwedydd,  hn  du  jour,  251. 
diwyd,  zélé,  dévoué,  260. 
dryw,  roitelet,  279. 
dwyen,  mâchoires,  232. 
dybarthu,  séparer,  72. 
dylydd,  il  convient,  249. 
dyndod,  humanité,  267. 


596  Tahlr  des  principaux  mots 

echwydd,  soir,  2^5. 

eira,  eiry,  neige,  74. 

eirinen,  prune;  testicule,  5^6. 

el,  ira,  231. 

ffawd,  fortune,  241 . 

ffo,  fuite,  246,  247. 

tfoi,  fuir,  246. 

gadu,  laisser,  2  19. 

giew,  vaillant,  267. 

gnawd,    habituel,    usuel  ;   habitude, 

coutume,  187. 
gochel,  éviter,  239,  2^6. 
gofynag,  confiance,  225. 
gorchwyl,  travail,  œuvre,  224. 
grad,   (les   neuf)   chœurs  (du   ciel), 

141. 
Gueithgen,  178. 
Guerngen,  178. 
Guidgen  ou  Guedgen,  178. 
gwaeth,  pire,  251. 
gwaethu,  rendre  pire,  261. 
gwasarnaf,  j'étends,  69. 
gwayw,  douleur;  lance,  258. 
gwedd,  aspect,  forme,  249. 
gwellhau,  améliorer,  262. 
gweli,  blessure,  255. 
gwen,  derrière,  265. 
gwest,  gwestfa,  logis,  222. 
g\virod,  boisson,  252. 
gwledd,  banquet,  250. 
gwnïo,  coudre,  265. 
gwyth,  veine,  248. 
hawdd,  facile,  263. 
hedd,  paix,  232,  265. 
helw,  propriété,  282. 
hygoel,  crédule,  naïf,  224. 
llafasu,  oser,  223. 
liât,  liqueur,  28^. 
llawn,  plein,  220. 
Ileiha,  diminuera,  228. 
llewychu,  luire,  329. 
lliw,  couleur,  60,  241 . 


s  étudiés  dans  le  tome  XXVI. 


Iludded,  fatigue,  230. 

lluddio,  empêcher,  326. 

llwyr,  complètement,  220. 

Ilyry,  llwrw,  direction,  73. 

mael,  chef,  6;. 

man,  petit,  223. 

Maredudd,  Maredut,  276. 

meddf,  doux,  236. 

mefl,  honte,  245,  254. 

Meredudd,  276. 

mesen,  gland,  61. 

Milgen,  178. 

milgi,  lévrier,  2^1. 

Morgen,  178. 

much,  obscurité,  239. 

mudo,  déplacer,  245. 

mwyar,  mùres,  1  70. 

nef,  ciel,  183. 

nym  dawr,  je  ne  me  soucie  pas,  260. 

0,  os,  si,  250. 

perfedd,  milieu,  266. 

piau,  posséder,  2^1. 

sarn,  litière,  69. 

sarnu,  étendre,  72. 

swydd,  office,  juridiction,  263. 

tafellu,  étendre,  235. 

taflu,  jeter,  234. 

tin,  derrière,  245. 

tref,  ville;  a  dref,  à  la  maison,  2. 

trefydd,  habitations,  villes,  242. 

try,  tournera,  245,  246. 

twyll,  tromperie,  234. 

twyllo,  tromper,  236. 

twyn,  chaud,  2. 

tybied,  présumer,  2^8. 

tydi,  toi-même,  228,  246. 

tyfu,  pousser,  222. 

Urbgen,  178. 

ymbrydio,  jeûner,  242. 

ymhwedd,  supplier  instamment,  2^9. 

ymweithio,  fermenter,  259. 

ystarn,  bât,  selle  de  cheval,  69. 


Table  des  principaux  mots  étudies  dans  le  tome  XXVI.  1597 


V.    CORNIQUE. 
(Voir  pp.  220-267.) 

a  :  tek  a  bren,  bel  arbre,  251. 

a  chy.  a  gy,  dedans,  255. 

aga  naw,  tous  les  neuf;  agan  unnek, 

nous  onze,  266. 
agas  bus,  que  vous  avez,  26e. 
ahas,  très  odieux,  225,  261. 
a  huhon.  au-dessus  de  nous,  267. 
ambos,  accord,  contrat,  226. 
ameys,  étonné,  220,  221. 
amme,  baiser,  227. 
ancombrynsy,  embarras,  231. 
androw,  après-midi?  2^3. 
anfugyk,  malheureux,  241. 
anfus,  mauvaise  fortune,  241. 
annas,   annes,    incommodé,   fatigué, 

224,  225. 
annethow,  sottises,  261. 
an  par-na,  de  cette  façon,  224. 
a  pe,  si  c'était,  250. 
aperveth,  au  milieu,  266. 
arveth,  menacer,  attaquer,  266. 
assyv,  qu'il  est  !  255. 
a  thev,  a  thu.  Dieu  !  2^4,  261  ;  257. 
a  uel  cor,  mieux,  2^0. 
avar,  de  bonne  heure,  23^. 
avel  pyth  fol,  comme  un  fou.?  2^0. 
a  vreder,  d'ici  peu,  en  peu  de  temps, 

awayl,  aweyl,  évangile,  25^,  266. 
a  wel,  a  weyl  theugh,  à  votre  vue, 

248,  267. 
awhesyth,  alouette,  226. 
barth,  marth,  prodige,  étonnement. 

259,  262. 
barthesek,  merveilleux,  2,4. 
beneth,  bénédiction,  252. 
bern,  regret,  chagrin,  231. 
besythyys,  baptisé,  267, 


brakgye,  braggye,  se  vanter,  insul- 
ter? 265. 
bram,  pi.   brcmmyn,  pet,  240,  241, 

bresel,  bresul,  bresyl,  guerre,  228, 
244. 

brogh,  blaireau,  251. 

bryongen,  gorge,  238. 

bythyth,  vytheth,  maintenant,  ou  ja- 
mais, 249,  2^0. 

cablys,  coupable,  prêtant  à  la  criti- 
que, 247,  248. 

cacher,  qu'on  saisisse,  238. 

cals,  tas,  234. 

calys,  dur,  254. 

cam,  pas;  war  gam,  au  pas,  avec 
mesure,  250. 

cammen,  kammen,pas;  pas  du  tout, 
24: ,  246,  258,  267. 

capios,  prison,  246. 

cas,  haine  ;  odieux,  251. 

casadow,  haïssable,  235. 

caugeon,  cochon,  254. 

ceusy,  il  disait,  2^9. 

cher,  tenue,  239. 

clamdere,  défaillir,  240. 

clor,  clour,  doux,  219,  255. 

clun,  hanche,  fesse,  256. 

coscaf,  j'exhorte,  262. 

cothfos,  connaissance,  267. 

cough,  rouge,  247. 

cousesow,  convictions,  237. 

cresys,  j'ai  cru,  25  ^ . 

cueth,  cuth,  kueth,  regret,  chagrin, 
249,  257,  261,  263,  265. 

cuthygyk,  qui  a  des  regrets,  261. 

daiïole,  meurtrir,  outrager,  241. 

dalhen,  prise,  23S. 

dama,  mère,  244. 

darasyn,  petite  porte,  225. 

de,  due,  il  viendra,  230. 

def,  duf,  gendre,  238. 


598  Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXVI. 


dege,  dega,  dîme,  555. 

deges,  dyges,  fermé,  259,  260. 

degevy,  payer  la  dîme,  55^. 

degvas,  dîme,  55^. 

dehesy,  jeter,  241. 

dellarch,  en  arrière,  75. 

denewy,  répandre.  227. 

desefsan,  nous  aurions  désiré,  256. 

desevos,  désirer?  240. 

Dev,  Du,  Dieu  !  248,  255. 

devethys,  venu,  267. 

devones,  venir,  260,  266. 

dewen,  dywen,  mâchoires,  252,  241. 

dogba  geyth.  après  midi,  2p. 

dour,  avec  ardeur,  260. 

dral,  morceau,  233. 

drem,  plainte?  249. 

druth,  druyth,  cher,  chéri,  227,  267. 

dueth,  il  lui  arriva  (de),  2^7. 

dyaha,  sécurité,  2^  ^. 

dyank,  échapper,  240. 

dyel,  dyal,  châtiment,  225. 

dyene,  être  essoufflé?  248. 

dyfFras,  protégera,  2^^,  2^6. 

dyflas,  honteux,  dégoiàté,  237. 

dyflase,  être  lassé,  dégoûté  de,  237. 

dygnas,  qui  a  mauvaise  nature,  mal 

intentionné,  259,  252. 
dyhewydus,  dévot.  260. 
dyled,  dylu,  devoir,  249. 
dynyrghys,  salua,  235. 
dyryvas,  déclaration,  260. 
dysosy,  à  toi,  228. 
dysplevyas,  déplumer?  251. 
dythwadow,  promesse,  227. 
dythwyth,  journée,  235,  243. 
dythywys,  promis,  227. 
dyvotter,  dénuement,  222. 
dywysyk,  zélé,  260. 
enef,  âme,  248. 
enevalles,  animaux,  234. 
er,  air?  261 . 


eth,  souffle,  240. 

eugh,  douleur?  262. 

eus,  il  y  a,  262. 

euth,  uth,  horreur,  chose  effrayante, 
227,  265. 

evidit,  alouette,  226. 

ewhe.  soir,  255. 

faborden,  faux-bourdon,  266. 

feeth,  vaincra,  226. 

fel,  méchant,  rusé,  226. 

fescy.  faire  fuir,  poursuivre,  227. 

feth,  osera,  2  56. 

fethys,  abattu,  vaincu,  249. 

fleghes,  enfants,  229. 

flehysygow,  petits  enfants,  228,  229. 

fo,  fuite,  245-247. 

for,  route,  240. 

fos,  talus,  mur,  247. 

fu,  fuu,  vu,  vue,  247,  256. 

fy,  fuir,  247. 

fyl,  manquera,  ne  réussira  pas  à,  229. 

fyys,  j'ai  fui,  265. 

gallas,  alla,  254. 

galsof,  je  suis  devenu,  222. 

gase,  laisser,  2  19. 

gesky,  presser  d'arguments,  de  de- 
mandes, 261 . 

gevan,  diable,  241 . 

glan,  gvlan,  pur;  entièrement,  222, 
223,  225. 

glev,  véhément,  poignant,  267. 

gnas,  habitude,  252. 

goUohas,  prière,  232. 

goly,  blessure,  253. 

golyys,  blessé,  253. 

gorlene,  rassasier  complètement?  245. 

gorthewyth,  cntin,  258. 

gory,  couture,  263. 

goth,  veine,  248. 

gothevel,    souffrir,    supporter,    227, 

239. 
govenek,  espérance,  223. 


Table  des  principaux  mots  cliuiii's  dans  le  tome  XXVI. 


?99 


govys  :  a'm  govys,  à  cause  de  moi, 

219,  220. 
gre,  gré,  256. 
grew,  pur?  266. 
grogen,  crâne,.  267. 
grud,  joue,  229. 
gu,  lance,  douleur,  258,  262. 
guelhe  dy,  guérir,  261 ,  262. 
guen,  derrière,  265,  266. 
gueth,  aspect,  249. 
guetha,  très  mauvais,  239. 
guetiie,  rendre  pire,  261. 
gvest,  logis,  222. 
gwellha,  aura  vu,  266. 
gwleth,  banquet,  250. 
gwrennye,  serrer,  244. 
gwyras,  boisson,  2^2. 
gwyth,  pire,  251. 
gyl,  yl,  il  peut,  255. 
gyllys,  allé,  2^3,  254- 
haloin,  sel,  224. 
hep  ken,  sans  motif,  221. 
hethy,  se  reposer,  232. 
hogul,  avec  crédulité,  naïvement,  224. 
hothfy,  s'enfler,  263. 
hut(h)yc.  tranquille,  263. 
huthys,  tranquillisé,  263. 
huvel,  humble,  20. 
huvelder,  humilité,  douceur.  2^6. 
hy  ben.  l'autre,  232. 
ieves,  jeues,  il  a,  254,  257. 
irch.  er.  neige,  74. 
jammas,  jamais,  237. 
keber,  poutre.  168. 
kefyon,  aimables,  239. 
kentreynyn,  nous  gâterions,  254. 
kergh,  va  chercher,  246. 
keser,  grêle,  73. 
keskar,  se  séparer,  258. 
kevarwouth,  dirige,  259. 
kneus,  chair.  25  ^. 
kythyl,  aussitôt  que,  258. 


lavasy,  oser,  225. 

lemmyn.    lemyn.    sinon.    221.    23^, 

241.  245. 
lerch,  lyrch,  trace,  73. 
loer,  leur,  beaucoup,  complètement, 

220. 
loscvan,  brûlure,  2^9. 
luen,  complet,  220. 
ly,  déjeuner.''  266. 
lyha,  diminuera.  227,  228. 
lyth,  membre,  248. 
lyv,  couleur,  241 . 
mal.  hâte,  223. 
man,  rien,  223. 

m.m.  yn  man.  yn  ban,  en  haut.  255. 
map  the  vam,  map  the  thama,  le  fils 

de  ta  mère,  2^0,  262. 
martesen,  peut-être,  249. 
marthegyon.  choses  étonnantes,  236. 
marthusek,    barthusck,    merveilleux, 

2S9- 
may  ben,  que  j'aie,  266;  quo  nous 

ayons,  2  57. 
men,  fort,  25  ^. 
meth,  hydromel,  230. 
meth,  honte,  249. 
methev,  doux?  236. 
meul,  meavi,  honte,  245,  254. 
meystry,    maîtrise,    talent   guerrier, 

250. 
milgi,  lévrier,  251. 
mo,  soir?  239. 
mois,  bélier,  226. 
mylygys,  meyieges,  maligas,  maudit, 

247. 
nabow,  il  reconnaît,  265. 
na  gen,  pas  autrement,  225. 
nan  beyn,  que  nous  n'ayons,  251. 
nan  gefes,  qui  n'a  pas,  257. 
na  thues  (na'th  ues),  que  tu  n  as  pas, 

261. 
ny  dal  thys,  il  ne  vaut  i)as  la  peine 


400  Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXVI. 


pour  toi  de,  il  ne  te  sert  pas  de, 

221,  254. 
nym  duer,  je  ne  me  soucie  pas,  260. 
nyn  gefes,  il  n'a,  263. 
nynsa,  n'ira  pas,  257. 
nyn  syv,  n'est  pas,  236,  237. 
nystevyth,  ils  n'auront,  22^,  228. 
ny  vern,  il  n'y  a  pas  de  mal  à,  251. 
0.  était,  231,  255. 
orth  agas  gortos,  à  vous    attendre, 

-os,  infinitifs,  240. 

ovs,  (d'aucune)  façon,  260. 

par  ma,  tant  que,  264. 

pertheges,  s'agiter,  montrer  de  l'im- 
patience, 238,  239. 

pew,  il  possède,  251. 

peys,  il  dure,  22^,  226. 

pe(y)thaf,  où  j'irai,  221. 

prenny,  tu  le  paieras,  229,  230, 
232. 

provi,  prouver,  244. 

pur,  quand,  257. 

pur  luen,  parfait,  220. 

py,  où,  222,  259. 

pys,  paix,  233. 

py  suel,  combien,  255. 

pyth,  regardant,  avare  ou  fin,  264. 

pyth  a  thyuys,  chose  de  choix,  coup 
de  maître,  252. 

rach,  rage,  250. 

re,  il  donne,  228. 

re,  quelques-uns,  un  certain  nombre, 

2S4.  255. 
ren,  je  donnerais,  247. 
reoute,  respect,  227. 
roweth,  biens,  richesses,  225. 
saf:  am  saf,  (me  tenir)  debout.  219. 
saw,  sav,  mais,  237. 
scuth,  grand  dommage,  ruine,  267. 
seghes,  sethys,  séché,  237. 
servygy,  serviteurs,  267. 


soth,  traces,  263. 

sowthanas,  sowthenys,  entraîné  (par 

surprise),  247. 
stons,  étançon,  appui,  253. 
stos,  sûr,  assuré,  233. 
syllyes,  anguilles,  220. 
syra,  père,  244. 

taruutuan,  tarosvan,  fantôme,  230. 
tava,  toucher,  238. 
tef,  il  poussera,  222. 
tegey,  the  gy,  toi-même,  228,  246. 
teleth,  il  est  juste,  méritoire,  249. 
ten,  tirer,  246. 
-ter,  noms  abstraits,  222. 
terrus,  terros,  frayeurs,  épouvantes, 

223,  234. 
tervyns,  tourments,  267. 
teulel  pren,  tirer  au  sort,  251. 
tevyl,  jettera,  254. 
tewl,  sombre,  256,  260. 
the  wel,  mieux,  d'autant  mieux,  219, 

24s. 
thygre,  il  demande  instamment,  264. 
tip,  typ,  il  pense,  258,  267. 
tolvyth,  trompera.  236. 
tovl,  toul,  tull,  tewl,  tromperie,  plan, 

artifice,  234,  26^. 
trechury,  tricherie,  2^. 
treveth,  fois.  242,  243. 
treynyn,  nous  traînons,  hésitons,  2  54, 

263. 
truspren,  bois  transversal,  chevron, 

249. 
tryys,  pieds,  235. 
tyn,  derrière,  245,  264. 
unweth,  une  fois,  243. 
uth,  horrible,  effrayant,  262. 
uthyk,  horrible,  237. 
veath,  il  ose,  243. 
vertu,  vertu,  pouvoir,  234,  251. 
vose,  envoyer,  243. 
vry, importance, (faire)cas,  232,  246. 


Tabir  d'S  principaux  mots  ctiidici  dans  le  tome  XXVI. 


401 


vyth,  sera,  252. 

whetlow.  histoires,  contes,  252. 

whythrough,  regardez,  239. 

wowheles,  éviter,  2 5 S,  259,  256. 

wre,  faisait,  252. 

ydrege,  repentir,  regrets,  252. 

yesseys,  confessé,  244. 

y  ges  colon,  dans  vos  cœurs,  2^8. 

yl,  ira,  23 1 . 

ym-breyse,  jeûner,  242. 

ymguen,  se  mouvoir?  265. 

ymmy,  tu  baiseras,  258. 

yn  fen,  fortement,  courageusement, 

yn  geffo,  il  aura,  258. 

ynny.  presser,  249. 

yn  weth,  aussi,  249. 

yn  y  gever,  envers  lui,  263. 

yrvyrys,  considéré,  déterminé,  235, 

237- 
yskerens,  ennemis,  236. 
yssyv,  qu'il  est  !  253. 
yus,  il  exerce,  256. 

VI.  Brf.tox  armoricain. 
•  (Voir  pp.  82-94  ;  1 1 5-128.) 

a,  de;  eur   brao  a    baotr,    un   beau 

garçon,  231. 
adilarch.  adilerch,  après,  par  derrière, 

72- 

aet,  eat,  et,  allé,  24^. 

aezen,  souffle,  241. 

Alan,  Alain,  86. 

Alanik,  petit  Alain;  renard;  rouge- 
gorge;  Alanik  jave-ru,  Alanik  kof- 
ru,  rouge-gorge,  86. 

alfaud,  halfaud,  glouton,  goinfre,  323. 

am,  (un)  de  mes  (yeux),  300. 

amzereadéguez,  impolitesse.  68. 

anaffoamp,  nous  connaissions,  98. 

anaffon,  âmes,  248. 

Revue  CcIlKjue,  XXVI . 


anaoudeguez,  connaissance,  68. 

anderv,  après-midi,  253. 

andurant,  durant,  pendant,  102. 

anhoé,  méridienne,  2^5. 

aotrou,  autrou,  monsieur,  3^7. 

arem,  arm,  airain,  70. 

arlerli,  arliarh,  arlarli,  après,  72,  74. 

arlu,  il  bannit,  326. 

-atam  «  main  »,  9^. 

atanoc,  ailé,  94. 

avoalc'h,  avoarc'h,  assez,  73. 

azcoz,  vieillot,  i  22. 

a  zerc'h,  à  pic,  perpendiculaire,  80. 

baitézenn.  bette,  323. 

baouet.  engourdi,  raide,  215. 

barbellik,  papillon,  74. 

barboell,  barboellidigez,  inconstance, 

74- 

barbolig,  un  peu  ivre,  74. 

barlobi,  délire,  rêverie,  74. 

bark,  barque,  121. 

barr-skuberou,  balais,  80. 

Belorsec,  lieu  planté  de  pruniers  sau- 
vages, 341 . 

beo-buhezek,  b;o-buliezoc  beù- 
buliecq,  vif,  plein  de  vie,  68. 

béoc'h,  vache,  328. 

beogadenno,  beuglements.  5^4. 

beogal,  beugler,  3^4. 

berboell,  inconstance,  légèreté,  74. 

berboellic,  volage,  inconstant,  inquiet. 

74- 
berlero,  chaussettes,  74. 
berlobi,  délire,  rêverie,  74. 
berr,  court,  74. 
berrhoazly,  courte  vie,  74. 
berrwelet,  myope,  74. 
beté.  longtemps,  2  ^0. 
beultrin,  bulletin,  11^. 
binidiguez,  bénédiction,  3^. 
blé,  faible,  débile,  mou,  délicat,  3  j  2 
bleç,  faute,  351. 

26 


40  2  Table  des  principaux  mots  étiidici  dans  le  tome  XXV!. 


blecli,  bleich,  un  traître,  329,    531. 
bleçz.  blefiçz.  blessure,  plaie,  551. 
bleczadur,  action  de  blesser,  351. 
bleczaff,  blessa,  bleçzein,  blesser,  531. 
bleichard,  traître,  529. 
bleichein,  trahir,  prendre  en  traître, 

529- 
bleu,  bleau,  cheveux,  3^7. 
bleud,  farine,  532. 
bleusan,  blesser,  531. 
bloçadur,  meurtrissure,  333. 
bloce.  meurtrissure,  ^33. 
blocein,  bloncein,  meurtrir,  333,  355. 
blocein,  blossat.  rompre  les   mottes 

des  sillons,  335. 
blocereh,  meurtrissure  de  fruits,  535. 
blod,  blot,  tendre,  mou,  mùr,  332. 

3  5  5- 
bloda,  blodein.  amollir,  332. 
blodadur,  amollissement,  332. 
blonç,  blons,  meurtrissure,  contusion, 

marque  livide  d'un  coup,  335.  354. 
blonça,  blonsafi,  meurtrir,  533.  334, 

556. 

blonçadur,  meurtrissure,  335. 

blotaat,  blotàt,  blotein,  amollir,  mû- 
rir, 332. 

blouc'h.  sans  barbe,  glabre,  333. 

blougorn,  blogorn,  jeune  bœuf,  bou- 
villon  :  homme  petit  et  trapu  ;  nain, 
nabot,  533. 

bolc'h,  bolc'hen,  cosse  de  lin,  79. 

bolos,  prunes  sauvages,  340-344. 

bolosek,  abondant  en  prunes  sauva- 
ges ;  lieu  planté  de  pruniers  sau- 
vages, 340. 

bolot,  balle  à  jouer.  341 . 

bonboii,  bonbon,  1  1  7. 

bonn,  bon  !   i  1  7 

bonnealiein,  bouneahein,  rassasier 
jusqu'au  dégoût,  67. 

bos,  bosse.  334,  355. 


bosa,  bosseler.  538. 

boseal.  bosein,  rompre  les  mottes  des 

sillons.  53  ^. 
bosigern,  bosse,  71 ,  535. 
bosigerni,  bozigerni,  faire  une  bosse, 

bossuer,  71 . 
botoio,   paire  de  souliers,  97,  106. 
boug,  mou,  333. 
bougorn,  bouvillon,  333. 
bouilhaken,  bourbier,  344. 
bouilhennek,  bourbeux,  344. 
bouilla,  abonder,  344. 
bouiilas,   brouillas,    bourgeon,    343, 

H4- 
bouillassa,  bourgeonner,  343. 
bouillastr,    bourgeons,    pousses    de 

branches  tendres,  343. 
bouill-doùr,     rejaillissement     d'eau, 

345- 

bragal,  se  pavaner,  265. 

brankér,  branches,  523. 

brehant,  gorge,  337. 

brekeu,  culottes,  1  14. 

brema  souden  vattant,  à  l'instant 
même,  204,  205. 

brezel,  guerre,  228,  244. 

bri,  égard,  respect,  232. 

brif,  morceau,  ce  qu'on  mange,  88. 

brifen,  nourriture,  322. 

brikezen,  jambe  d'un  pantalon,  1  14. 

Brioc,  95. 

broc'h,  blaireau,  251. 

brôn,  broon,  saignée  du  porc,  gou- 
lier,  337. 

bronçz,  bronze,  356. 

bronçza.  bronzer,  356,  337. 

brondu,  bronzu,  contusion,  meurtris- 
sure, 334,  356,  337. 

brondua,  bronzua,  meurtrir,  334, 
356,  337,  338. 

bronduadur,  bronzuadur,  meurtris- 
sure, 336. 


Table  drs  principaux  mots  ctuJics  dans  Ir  tonir  XXVI.  40; 

c'hoari  c'hroll,  jeu  de  la  crosse,  79. 

c'hoarzann,  je  ris,  7  1 . 

c'hoarzin,  c'hoer/in,  rire,  71. 

choket.  choqué,  froissé,  551. 

c'houilia,  fouiller,  i  17. 

c'houistantin,  philtre  amoureux,  125. 

choulou,  choulou  gés,  f>;mme  sans 
soin,  aux  habits  en  désordre,  12^. 

chouraou,  caresses  (à  un  enfant), 
68. 

ciffouner,  chiffonnier,  5^0. 

cleuz,  fossé,  talus,  247. 

clouar,  tiède,  doux,  219. 

clun,  hanche,  fesse,  256. 

cogenn,  bouvillon,  jeune  bœuf,  525. 

coguenan,  huppe,  525. 

coguennec,  alouette,  525. 

Colaïcq,  petit  Nicolas,  86. 

Colas,  Nicolas,  86. 

Colasicq,  petit  Nicolas,  86. 

colo,  paille,  79. 

Conatam,  95. 

corn,  cor,  trompette,  70. 

cornai,  cornein,  sonner  du  cor,  70. 

cornaouëcq,  cornouec,  (vent)  d'occi- 
dent, 68. 

couezfuiff,  entier,  265. 

crocquant,  richard,  120. 

cuff,  doux,  239. 

dac'hen,  jeter  violemment,  241. 

dalc'h,  force  de  soutenir,  80. 

dalc'her,  dalc'har,  support,  80. 

dalc'herien,  parrain  et  marraine,  80. 

dàlfèr,  support  de  l'écuelle  à  faire  les 
crêpes,  80. 

darc'haoui,  frapper,  241. 

dareuein,  pleurer,  68. 

darnouet.  darnacuet,  mis  en  pièces, 
68. 

dazcoz,  vieillot,  1  22. 

dazrouiff,  daëraoui,  pleurer,  68. 

deaoc,  deaug,  deoc,  dîme,  3)^-3  57- 


bronn,  mamelle,  5  57. 

brundu,  meurtrissure,  556,  357. 

buanegcz,  colère,  68. 

buhêc,  vivant,  vital,  68. 

Buhedoc  «  plein  de  vie  »,  68. 

buheghez,  buhéguiah,  vie,  68. 

buhezrcq,  buhezocq,  vital,  68. 

buhezeguez,  vie,  68. 

cablus,  coupable,  248. 

caer,  ville,  village,  2. 

caied,  dur,  234. 

cals,  tas  :  beaucoup  ;  (je  trouve)  dur, 

500. 
calza,  entasser,  254. 
campard,  campars,  champart,  72. 
campardi,  camparsi,  champarter,  72. 
camparter,  champarteur,  72. 
caos,  kôz,  cause,  3  57. 
caoudet,  pensée,  237. 
carnéhuein,  encuirasser,  68. 
carnou,  sabots  (des  chevaux),  70. 
cas,  haine;  odieux,  231. 
cazr,  beau,  2. 
cazrell,  caërell,  belette,  70. 
cepriou,  lambris,  168. 
champard,  champars,  champart,  72. 
champardi,  champarter,  72. 
champarsour,  champarteur,  72. 
cherrein,  ciiarrein,  fermer.  66. 
chiboud,  piquette,  94.  123. 
chiboudou,  manières,  94. 
chif,  chagrin  ;  animosité,  colère,  348- 

350. 
chifein,  affliger;  s'affliger;  s'animer 

(contre),  348-3^0. 
chifein,  chiffonner,  350. 
chiffal,  attrister,  s'attrister,  349. 
chiffûuna,  ciffouna,  chiffonner,  350. 
chifoket,  contrarié,  350. 
chifoni,  fâcherie,  349. 
chifus,  triste,  affligeant,   348,  349. 
chiouZjChivous,  méchant,  brutal,  348. 


404  Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXVI. 


deaocguic,    deauguic,    petite    dîme, 

deaogaff,  deaugaff,  dîmer,  55$. 
deaucat,  deauguein,  décimer,  555. 
deauga,  deaugi,  dîmer.  payer  ou  re- 
cevoir la  dîme,  554,  5^5. 
deaugapl,  deaugus,  décimable,   55^. 
deauguer.  deaui;our,  dîmeur,  .5^5. 
debeairh,  contingence,  72. 
dec,  dix,  ^56. 
decimou,  dîmes,  355. 
decmint,  ils  prendront  la  dîme,  55^, 

Degol,  356. 

delc'h,  (bois)  dur  ;  le  cœur  du  chêne, 

80. 
delc'h,  derc'h  brago,  un  peu  d'em- 
bonpoint. 80. 
delc'hidi,  parrain  et  marraine,  80. 
deliberet,  délibéré,  ferme,  81. 
déliez,  il  mérite,  249. 
dellit,  mérite,  mériter,  249. 
dereadecat.  convenir,  68. 
dereadeguez.  convenance,  68. 
dereat.  convenir,  6S. 
deseuout,  penser,  240. 
deu,  il  vient,  230. 
deufF,  gendre,  238. 
deves,  deveus,  (il)  a,  234. 
dezvez,  journée,  2  3>),  243. 
diaugle,  dîme,  355. 
dibarz,  choisir,  72. 
dibolhein,  éboguer,  79. 
dibourc'ha.    dibourc'ho,    dépouiller, 

80. 
didinva.  pousser,  222. 
dichorell,  petite  élévation   de   terre, 

au  jeu  de  crosse,  78. 
dichorella,  faire  partir  la  boule  d'une 
petite  élévation  de  terre ,  avec  un  bon 
coup  de  crosse  ;  dichorella  e  benn, 
lui  déplacer  la  tète,  le  battre.  78. 


didolguennein,  éboguer,  79. 

difam,  difom,  salir,  souiller,  94. 

digar,  cruel,  66. 

digernez,  sans  pitié,  qui  n'épargne 
pas,  66. 

digorna,  dépasser  le  coin  (d'une  mai- 
son), 71. 

digornian,  écorner,  adoucir  les  angles, 

7'- 
dilarc'h,  ce  qui  reste,  73. 
dilerc'han,  rester  en  arrière,  hésiter, 

traîner  en  longueur,  73. 
dilui,  dilu,  agile,  leste,  débrouillard, 

326. 
dinaou,  répandre.  227. 
dieu  guen,  joues,  232. 
discorn,  sans  cornes,  71. 
discorni,  discornein,  écorner,  71. 
diseaug,  (terre)  qui  ne  paie  pas  de 

dîmes,  355. 
diskraperaz,  un  sauve-qui-peut.  70. 
dispeuzet,  défait,  amaigri,  les  traits 

tirés.  94. 
divarboell,  (esprit)  solide,  74. 
divlaza,  dégoiîter,  237. 
dleout,  devoir,  249. 

dolien,  coque,  79. 

dolmet,  (bois)  pourri,  devenu  tout  à 
fait  mou,  1  22,  325. 

don,  donc,  290. 

dotu,  crosse,  78. 

dotual,  ballotter,  bouleverser,  78. 

draill,  retailles,  23  3. 

droucq  Sant  Maturin,  accès  de  folie, 
320. 

du,  (blé)  foudre,  328. 

duéguiah,  duché,  3^. 

dug,  duc,  3  56. 

duguéss.  duchesse,  356. 

eah,  horreur,  265. 

eahus.  horrible,  26^. 

e  ben,  l'autre,  232. 


Table  des  principaux  mots  étihiici  dans  le  tonte  XXVI.  405 


-ecat,  verbes,  68. 

ec'hoaz.  méridienne,  255. 

eerhêc,  neigeux,  75. 

-éhour,  ivor,   heor,  ancre,  548,  55^- 

-ek,  noms  et  adj.,  67.  68. 

émesk.  parmi,  550. 

emsiu,  ambition,  240. 

en,  que,  2  1  2. 

«n,  le,  277. 

enebarser,  champarteur,  72. 

enebarz,  douaire;  champart,  71. 

enebarzerès,  douairière,  72. 

enebarzi,  douer,  assigner  le  douaire 

à  ;  champarter,  72. 
enep-guerc'h.  présent  de  noces,  72. 
enepuuert(h),  douaire,  71,  72. 
en  eur,  se,  206,  207. 
-er,  agents,  instruments,  80. 
-ér,  plur.,  525. 
erc'h,  earc'h,  neige,  75,  74. 
erc'ha,  erc'hi,  neiger,  73. 
«rc'hus,  earc'hus,  neigeux,  73, 
erella,  branler,  chanceler,  78. 
erh,  earh,  iarh,  ierh,  irh,  neige,  73, 

74- 
er,  le,  2,  277. 
-es,  -ez,  plur.,  i  14,  325. 
estrenoa,  souffrance,  294. 
-eu,  plur.,  277. 
eus,  il  y  a,  262. 
euz,  horreur,  227,  265. 
euzus,  horrible,  265. 
evez,  aussi,  249. 
faeza,  vaincre,  226,  249. 
falcho,  béquilles,  3 10. 
fali,  faible;  mauvais,  322. 
fallakr,  méchant,  scélérat;  gourmand, 

qui  ne  veut  pas  partager,  348. 
flagen,  bas-fond,  vallée,  344. 
forh,  très,  119. 
fôt,  faim,  120. 
foui,  foule,  5  36. 

Revue  Celtique,  XXVI. 


foulein,  fouler,  presser,  336. 
fouligah,  bouleversement,  336. 
fouligahein,  bouleverser,  336. 
gaign,  charogne;  proie  (des  chiens), 

1  19. 
galloudegez,  galloudigeh,  puissance, 

67,  68.  . 
galloudez,  puissance,  67. 
gast-putén,  femme  de  mauvaise  vie, 

90. 
gen-,  get,  avec,  2. 
genein,  avec  moi,  2. 
gerhiér,  garhiér,  haies,  1  19. 
get,  g',  avec.  93. 
geti,  avec  elle,  2. 
geton,  geteon,  getou,  avec  lui,  2. 
glan,  pur;  entièrement,  222. 
glaouiasen,  glaouriasen,  glaourasen, 

braise,  charbons  ardents,  526. 
glaouiasenad  a  dan,  braise  ardente, 

326. 
glaouraseni,  baver,  326. 
glaourenni,  baver,  326. 
glaouri,  baver,  326. 
glas-pour,  très  vert,  65. 
goalleguez,  négligence,  68. 
goam,  gouam,  femme  (mariée),  83. 
goanac,  espérance,  223. 
goaziet,  gwehiat,  veines,  248. 
goelan,  goéland,  86. 
goellet,  vu  que,  300,  301. 
goude  :  d'ar  goude,  ensuite,  100. 
goujard,  gouchard,  moutard,  enfant 

en  bas  âge,  3  54. 
goujart,  goujat,  354. 
gouli,  blessure,  255. 
goultenn,  goultrenn,  fanon   de  tau- 
reau, 1  1 5. 
gous,  (couper,  tourner)  court,  354. 
gouspin,  gouspign,  moutard,  gamin, 

goustel,  meule,  tas  (de  paille),  69,85 
26. 


4o6  Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXVI. 


goustelat,   grosse   pelote  (de   laine), 

6-> 
goustelli,  mettre  en  tas,  69. 
gouzanv,  souffrir,  227. 
gouzer,  gouzel,  litière,  69. 
groa,  grès,  fais,  206,  207. 
groh,  grotte,  121 . 

gronna,  gronnein,  envelopper,   244. 
grossat,  jouer  à  la  crosse,  78. 
groui,  gri,  couture,  263. 
grouiat,  gouriat,  griat,  coudre,  263. 
grouien,  racine,  9! . 
grus,  gruau  de  mil,  521. 
gueleuif,  gue-levi,  briller,  529. 
guelevus,  éclatant,  brillant,  529. 
guenouec, genaouek, qui  a  une  grande 

bouche,  68. 
guerc'h,  vierge,  72. 
Guïlhaouicq,  petit  Guillaume  ;  loup, 

Guilheu,  Guilhou,  Guillaume,  loup, 
83,85. 

Guïihou-goz,  le  diable,  85. 

guneh  tu,  blé  noir,  91 . 

guparth,  éloigné,  72. 

gwaz,  gwec'h,  pire,  251. 

gwelc'hi,  laver,  80. 

gweliaat  da,  guérir,  262. 

gwerc'h,  gwelc'h,  vierge,  80. 

gwerc'hez,  une  vierge,  80. 

Gwilhou,  Guillaume;  loup,  85. 

gwilhou,  goéland,  grande  mauve.  86. 

harlu,  bannissement,  exil,  527. 

harlua,  harluan,  harlui,  bannir,  exi- 
ler, 326,  327. 

harluer.  conducteur,  celui  qui  conduit 
par  honnêteté  ceux  qui  partent  de 
chez  lui,  327. 

harz,  soutien,  72. 

heaol,  hiaol,  soleil,  3  57. 

heja,  hejal,  secouer,  77. 

hentez,  prochain,  229. 


heor,  éhour,  ancre,  34S.  555. 

hep  ken,  sans  pFus,  seulement,  221, 

hinoch,  kinoch,  prunes  sauvages  noi- 
res, rondes,  acides,  346. 

hirasuz,  plein  de  regret,  70. 

hiraz,  regret,  chagrin,  70. 

hoiarn,  fer,  188. 

horell,  jeu  de  crosse;  balle  pour  y 
jouer;  le  but;  cri  à  ce  jeu,  77-79- 

horella,  pousser  la  boule  au  but  à 
coup  de  crosse,  78. 

horella,  horellat,  vaciller,  77. 

horelladur,  jeu  de  la  crosse,  77. 

horelladur,  secousse,  77. 

horellat,  jouer  à  la  crosse,  77. 

horeller,  joueur  à  la  crosse,  77. 

horiqellat,  secouer,  branler,  77. 

horistal  fall,  t.  d'injure,  125. 

horjella,  horjeliat,  horjellein,  branler, 
vaciller,  77,  78. 

horoloig,  horolach,  horloge,  77. 

iaouank,  jeune,  185. 

iar,  poule,  123. 

-ibl,  -ib,  adj.,  347. 

imboulgein,  instiguer,  81. 

imbourc'h,  recherche,  examen,  81. 

imbourc'hi,  fouiller,  fureter,  exami- 
ner, 81. 

intan,  veuf,  68. 

intanhuiguiah,  veuvage,  68. 

ioud  fond,  bouillie  de  farine  de  mil, 

ioul,  ivoul,  huile,  348. 

-iij,  -i,  adj.,  347. 

james,  jamais,  237. 

jour:    rein   jour  d'hi  c'hoef,  ouvrir 

largement  sa  coiffe,  1  18. 
judazi,  trahir,  89. 

kach,  faible,  bien  malade,  321,  322. 
kachel  :    koh    kachel,   personne   qui 

n'est  bonne  à  rien,  83,  84. 
kar,  ami,  parent,  66. 


Tablt'  des  prirnipaux  mots  étudiés  dans  le  to:v,c  XXVI. 


407 


karel.  belette,  70. 

kazarc'h,  kazerc'h,  fjrèle,  75,  74. 

kazarc'het,  (champ)  grêlé,  73. 

kazarc'huz,  ka/.erc'liuz,  sujet  à  ame- 
ner de  la  grêle,  75. 

kéler,  kerl,  noix  de  terre,  70. 

kelkah,  petites  prunes  sauvages  jaunes 
et  rondes,  346. 

ker,  beau,  2. 

kér,  ville,  village  ;  d'er  gér,  d'er  gir, 
à  la  maison,  2,  67. 

kér,  kir,  cher,  66,  67. 

Kerbarh,  347. 

Kerbernard,  347. 

Kerbistoul,  Kerbistou,  347. 

kerc'h,  kor,  avoine,  i,  2. 

kerc'hat,  aller  prendre,  246. 

kerell,  karel,  querelle,  66. 

kerent,  parents,  66. 

kerl,  belette,  70. 

Kerne,  Cornouaiile,  67. 

kernedighez,  cherté,  67. 

kernez,  cherté.  67. 

kernezighez,  cherté,  67. 

Kerstrat,  2. 

kerteri.  carteri,  kcltri,  cherté,  disette, 
66,  67. 

kertri,  cherté,  disette;  paresse,  indo- 
lence, 66,  67. 

kertrius,  qui  a  de  la  paresse,  de  l'in- 
dolence, 67. 

Kerùen,  2. 

keuz,  regret,  chagrin,  249,  265, 
26^. 

keuzeudic,  qui  a  du  regret,  261. 

kinard,  le  diable,  113. 

kiriegez,  kiriek,  cause  d'un  mal, 
faute,  67. 

klah,  klask,  chercher  ;  klask  boed, 
mendier,  1  19,  329. 

koachet,  caché,  dissimulé,  sournois, 


koarhen,  tige  d'  c'ianvre  ;  jeune  fille, 

522. 
koh,  kou'i,  kouoh,  vieux,  122. 
Kola.  Nicolas,  86. 
Kolaik,  Kolazik,  petit  Nicolas,  86. 
Kolaz,  Nicolas;  renard,  83,  86. 
kolc'h,    enveloppe    de    lin    sans    la 

graine,  79. 
kornek,  cornu,  anguleux,  91. 
kosten,  cùte  du  corps,  91. 
kouer,  paysan,  123. 
koustel,  tas  qu'on  fait  sur  le  champ,. 

moyette,  69,  85. 
koustelad,  pelote  (de  til),  69. 
kousteli,  mettre  en  tas,  pelotonn3r,. 

69. 
krokant,  krokafin,  riche  paysan,  120. 
kros,  jeu  de  h  crosse,  79. 
krouis,  creux,  1  16. 
krouisen,    un    creux,    retraite   (d'un 

chat-huant),  1  16. 
kyom,  chaud,  2. 

labousik  an  erc'h,  sorte  d'oiseau,  73. 
lagad  ejon,  ejen,  cinq  francs,  84. 
lagad  marh,  cinq  francs,  83,  84. 
Ianf:;aj  kemenér,  argot,  82. 
lanset,  lanson,  un  peu  ivre,  358. 
lantouzér,  lambin,  3  54. 
Laou  ar  bleiz,  Guillaume  le  loup,  85. 
lent,  timide,  68. 
léntéguez,  timidité,  68. 
léoc'hi,  leuc'hi, faire  des  éclairs,  luire, 

328. 
léoc'huz,  étincelant,  328. 
leuiasen,  brouille,  326. 
leun,  plein,  220. 
lez,  leah,  lait,  1 17. 
leziregez,  paresse,  68. 
lie,  impudique,  sensuel,  68. 
licaouër,  doucereux,  flatteur,  68. 
licaouërez,  flatterie,  cajolerie,  68. 
licaoùi,  licaouein,  cajoler,  enjôler,  68 


4o8  Table  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  tome  XXVI. 


lifero,  liverio,  lettres,  202. 

liou,  couleur,  241. 

listri,  bateaux,  121. 

loegach,  paroles  impudiques,  327. 

loencd,  leoned,  bêtes,  310. 

logodenn-dall,  logodenn-zall,  chauve- 
souris,  357. 

iop,  application  d'un  coup  bien  en- 
voyé, 125. 

lopa,  frapper  fort  et  avec  bruit, 
123. 

louiein,  embrouiller,  326. 

iozn,  loen,  bête,  226. 

lu,  ridicule,  525-528. 

luaden,  confusion,  325,  326. 

luaden,  luhaden,  (donner)  de  l'ennui, 
326. 

luaii,  embrouiller,  3  26. 

luc'h,  luisant,  328. 

luc'ha,  luire:  regarder  avec  des  yeux 
impudiques,  527. 

luc'hach,  paroles  impudiques,  327. 

luc'hach,  luach,  langage  corrompu, 
argot,  jargon  des  tailleurs,  327. 

luc'haden.  regard,  coup  d'œil  impu- 
dique, 327.. 

luc'heden,  éclair,  328,  529. 

tuchein,  luire,  92. 

iuchennein,  bercer,  92. 

luc'het,  égaré,  trompé,  qui  agit  sans 
jugement,  528. 

luc'het,  luhet,  luhed,  luflfed,  lufud, 
luyed,  luet,  éclairs,  3  28. 

luéhein,  luire,  329. 

luet,  trompé;  en  procès,  325,  326. 

lugerni  oc'h,  regarder  amoureuse- 
ment, 327. 

luhédétt,  (blé)  charbonné,  328. 

luiaden,  embarras,  ennui,  326. 

luic'ha,  luire,  328,  329. 

iuic'hus,  luisant,  329. 

iuiein,  embrouiller,  326. 


lukafin,  lucarne,    325;   lukafin   pen- 

pignon,  derrière,  113. 
lurian.  embarrasser,  gêner,  326. 
luya,  luire,  329. 
luysant,  lumineux,  3  29. 
luzia,  embrouiller;  luxer,  326. 
luziadur,  embrouillement,  326. 
ma,  que,  296,  297. 
maçzu,  massue,  3  38. 
maçzuet,  contus,  338. 
madeik,  bonbon,  324. 
mal,  hâte,  223. 
man,  (faire)  cas,  500,  301. 
mantel  prediri,  manteau   qu'on   met 

sur  les  époux,  76. 
marc'ho  pell,  brins  qui  sortent  des 

oreillers  de  balle,  79. 
mar  ioul,  ma   ioulc'h,  pas  un  seul, 

81. 
martezen,  martrczen,  peut-être,  249. 
martret,  marché,  206. 
mastaradur,  salissure,  358. 
mastaraich,  salissure,  338. 
mastaran,    mastara,    mastari,    salir, 

barbouiller,  3  58. 
mastaren,  souillon,  crotte,  358. 
Matau,  Mathurin,  520. 
mateik  :  c'hoant  mateik,  désir  amou- 
reux, 524. 
Matelin,  Matilin,  Mathurin,  320. 
Matelina,  Malhurine,  320. 
Matul,  Mathurine,  320. 
Matulin,  Maturin,  Mathurin,  320. 
Maturined,    Mathurins,    Trinitaires, 

320. 
mechamant,  malchance,  314. 
mechif,  malheur,  547,  350. 
menandour,    monandour,    celui    qui 

n'en  fait  qu'à  sa  tête,  357. 
me  iondr  korden,  gendarme,  83,  85. 
méll,  mil,  91 . 
merc'hedigou,  petites  filles,  229. 


Tablr  tirs  principaux  mots  ctudics  Jans.  Ir  tomr  .V.V17.  409 


merdouz,  merdeux  ;  avare,  54S. 
meren,  mern,  collation,  70. 
mesfectouryen,  malfaiteurs,  95. 
messibi,  messib,  contentement,  bien- 
être,  547,  548. 
mestaol,  meustaoi.  mauvais  coup,  95, 

mèu,  meaù,  ivre,  5  57. 

meurbet,  grand,  290. 

mierh,  fille,  74. 

mil-gast,  femme  débauchée,  90. 

milloh,  linot,  91. 

mintard,  mitard,  froid,  froidure,  1  20. 

mison,  petit  garçon  ,  (jouer)  mal,  85, 
84,321. 

mison,  niisoun,  méchant,  polisson, 
garnement,  espiègle.  84. 

missi,  misi,  misé,  misiù,  missiw,  mis- 
sib,  surprise;  contentement,  char- 
rie, 347,  348. 

moén,  mince,  91 . 

mo  meufomp,  que  nous  ayons,  304, 

305- 

monet  get,  être  emporté,  mangé  par, 
2^2. 

monoch,  monnaie,  92. 

mortuach,  mortuech,  extrait  mor- 
tuaire, 527. 

moujourden,  souillon,  322. 

-naez,  -nez,  noms  abstraits,  67. 

naffnec,  naounek,  affamé,  67,  68. 

nan  deveus,  qui  n'a  pas,  2^7. 

0  nao,  tous  les  neuf,  257. 

naounegez,  nafinegeh,  famine,  faim, 
cherté,  68. 

na'z  eus,  que  tu  n  as  pas,  261. 

ne  dal  ket  tit,  il  ne  vaut  pas  la  peine 
pour  toi  de,  221,  254. 

néhuieu.  nouveautés  (dans  une  tenue), 
69. 

nen  deo,  n'est  pas,  237. 

nen  deveus,  il  n'a,  263. 


ne  vern  ket,  n'importe,  251. 

Nicolas,  Nicolas,  86. 

Nicolasicq,  petit  Nicolas,  86. 

ninv,  ninue,  chagrin,  300. 

noaz  pidiboulc'h,   noaz   pilh,  noaz- 

pourh,    noaz   pilh    pourc'h,    noaz 

pilh  dibitilh,  tout  nu,  8  1 . 
oa,  était,  67. 
oar  lerch,  après,  72. 
oc'h  0  cortoz,  en  vous  attendant,  266. 
oé,  fut  ;  était,  67. 
oferen,  overn,  messe,  70. 
Oliér,  Olivier;  coq,  83,  86. 
oliérig,  rouge-gorge,  86. 
0  peus,  vous  avez,  266. 
orcll,  orella,  orgella,  voir  horell,  etc. 
orgellus,  branlant,  77. 
oriou,  grande  mauve,  86. 
oui,  fut,  67. 

ouristal, original, dnMed'homme,  123. 
ourlik,  interj.  à  l'arrivée  du  chariot 

de  la  Mort,  77. 
ouroul,  cri  au  jeu  de  la  crosse,  77. 
-out,  infinitifs,  240. 
pabor,  chardonneret,  79. 
paborel,  coup  bien  appliqué,  79. 
padout,  durer,  226. 
paonrafité,  pauvreté;  froid,  120. 
par  ma,  tant  que,  264. 
parz,  part,  71. 
))as,  non,  94  ;  pas  an  pas,  pas  à  pas, 

296,  297. 
passandourr,  passant,  358. 
pfdc'ing,  pedi,  prier,  277. 
peloch,  prune,  341 ,  347. 
pelorz,  prunes  sauvages,  341. 
pen,    tête,    bout;    pen    boeta,    tête, 

bouche,   113. 
pennaouérez,  action  de  glaner,  68. 
pennaouï,  glaner,  68. 
pennou,  têtes  ;  épis,  68. 
péoc'h,  paix,  328. 


410  Tdbl'-  dri  principaux  mots  ctUiiics  Mins  le  tome  XXVI. 


perderi,  perdri,  predi,  souci,  70. 
pere,  lesquels,  296,  297. 
perodic,  renard,  86. 
Perrodic,  petit  Pierre,  86. 
perz.  part,  71,  72. 
pestuek,  maladroit,  95,  94. 
peur,  quand,  257. 

peus,  peiJz,  presque,  assez,  passable- 
ment, demi,  93,  94. 
peus-douçz,    douceâtre,    doucereux, 

93- 

peus-douçzicq,  doucet,  doucette,  93. 

peus-foll,  folâtre,  93. 

peus-folléntez,  folàtrerie,  93. 

peus-mad,  peûz-vad,  assez  bon,  pas- 
sable; passablement,  93,  94. 

pcus  maro,  peûz  varô,  presque  mort, 

93- 
peus-veo,  demi-vif,  93. 

peu.K,  peuz,  élargi,  94. 
peuz-war-iûn,  presque  à  jeun,  94. 
pévare-ram,  pévarearn,  quart,  70. 
pevrien,    peorien,    pevien,    pauvres, 

323. 
piaou,  il  possède,  2^1. 
piarli,  part,  72. 

pistiga,blesserdouloureusement,2  34. 
piz,  pic'li,  très  économe,  264. 
planten,  plant;  jeune  fille,  322. 
plorce,  prunes  sauvages,  341. 
plorcégui,  pruniers  sauvages,  341. 
plorcènn,  prunes  sauvages,  341. 
pod,  pot,  121. 

pofer,  pot  de  fer,  marmite,  80. 
polc'hen,  gousse  de  lin,  79. 
Polos  (Le),  341. 
polos,  polosennou,  prunes  sauvages, 

340-343.  346. 

polosek,  abondant  en  prunes  sauva- 
ges-; lieu  planté  de  pruniers  sau- 
vages, 340. 

polostjgrumcauxdans  la  bouillie,  341 . 


polost,  prunes  sauvages,  341. 

polot.  balle  à  jouer,  341 . 

polotès,  polotrès,   prunes  sauvages, 

340,  341. 
Polozec  (Le),  341. 
poulc'henn,  mèche,  81. 
pourc'h,  partie  d'un  habit,  de  quoi  se 

couvrir,  81 . 
pourc'ha,  vêtir  un  habit,  81. 
pourc'henn,  porhen,  mèche,  81. 
pourren,  porreau,  65. 
poutach,  soupe  de  lait  doux  coupé 

d'eau,  123. 
priedelez,  mariage,  76. 
priedereah,  mariage,  76. 
prunênn,  prune;  testicule,  346. 
putén,  femme  de  mauvaise  vie,  89, 

90. 
qeraouër,  enchérisseur,  69. 
qeraouez,  cherté,  67. 
qernidiguez,  cherté,  67. 
quaserch,  grêle,  73. 
quer,  cher,  chéri,  précieux,  66. 
queraoueguez,  cherté,  67,  68. 
quernez,  cherté,  66. 
rantiér,  rentes,  523. 
raoc,  rôk  (en),  avant,  3  '^7. 
recherge,  rechercher,  102,  103. 
refaedein,  refaire  la  viande  sur  le  gril, 

la  faire  revenir,  93. 
reign,  roi,  donner,  277. 
relevy,  relever,  108,  109. 
res  (en),  sous  forme  de,  106. 
restaii,  rapporter,  94. 
Riatam,  95. 
ront,  rond,  91. 
Rumatam,  9^. 
sanson,  un  peu  ivre,  358. 
sao,  sav,  état  de  ce  qui  est  debout, 

76,219. 
Saoson,  Zôzon,  (les)  Anglais,  3^7. 
saùaden,  gerbe  de  blé  noir,  76. 


Table  des  prirnipiUix  moti  ttiiiiii's  dans  le  tome  .VA' 17.  41  1 


savaden,  nioyette,  76. 

savadenna,  mettre  en  moyettes,  76. 

savodell,  botte  de  lin  après  l'arra- 
chage. 70. 

scoemp,  scuemp,  peureux,  292,  295. 

Scoçz  :  monet  da  Scoçz,  dépérir  à 
vue  d'œil,  et  da  Scoz,  tout  réduit, 
121,  I  22. 

scuber,  balayeur:  barr-skuber,  balai, 
80. 

seah,  foudre,  ;2l^. 

seahet,  séhet,  étonné,  528. 

serhet,  seMet,  étonné,  528. 

serra,  sarra,  fermer,  66. 

sin  (voar),  sous  prétexte  de,  106 

spernéc,  lieu  abondant  en  épines,  70. 

stan,  san,  palais  de  la  bouche,  69. 

standilhon,  échantillon,  338. 

stér,  rivière,  86,  87,  :;2 1 . 

jtern,  starn,  stearn,  harnois,  69, 
70. 

sterna,  starna,   stearna.  atteler,  69, 

72,  74- 

strak,  bruit  éclatant  ;  boue,  crotte  ; 
fille  ou  femme  à  la  mode,  91. 

strei,  répandre,  éparpiller,  76. 

strèuein,  streaùein,  streahein,  épar- 
piller, 76. 

strevoden,  (quel)  pêle-mêle,  76. 

sufTocquet,  suffoqué,  étouffé,  551. 

sustarnn,  siège  (d'un  juge),  69. 

tabaquein,  fumer,  88. 

tablen,  tableau,  image,  88. 

tatleg,  gourmand,  qui  veut  manger 
vite,  I  14. 

takoneu,  pièces  pour  raccommoder, 
121. 

talpein,  crever,  122,3  -2- 

talvoudec,  utile,  68. 

talvoudegez,  valeur.  68. 

taol,  tôl,  coup,  ?  57. 

tarvoueliad,  chanceler,  7^. 


tavantegez,  pauvreté,  68. 

tavantek,   indigent,   pauvre  ;    goulu, 

glouton,  avide,  68. 
tazeu  :  un  tazeu,  un  tazeu  amzér,  il  y 

a  longtemps,  121. 
te,  toi,  1  24,  125,  322. 
te,  tiens  !  292. 
teaulenn,  morelle,  5  ^7. 
teaut,  tead,   tiaot,  lyeawot,  langue, 

5S7- 

teogin,  tPOgafi,  hypnotiser,  :!^4. 

teol,  tivoul,  tuile,  348. 

tcol,  teal,  parelle,  patience,  357. 

terderann,  terdrann,  tiers,  70. 

term,  ahan,  249. 

termal,  ahaner  ;  se  plaindre  par 
douleur,  249. 

tiegez,  ménage,  68. 

tint-orell  «  tout  ce  qui  est  prêt  à 
tomber  ».  79. 

tolc'had,  brins  qui  sortent  des  oreil- 
lers de  balle,  79. 

tolgueenn,  ébogue,  79. 

tolinier,  tableaux.  92. 

tom,  chaud,  2 

torfetour,  malfaiteur,  93. 

touell,  tromperie,  234. 

traouailhat,  tourner  comme  une  gi- 
rouette ;  varier,  7^. 

traucll,  travail  à  chevaux  ;  peine, 
tourment  ;  travail,  soin  ;  travailler  ; 
voyager,  7^. 

trauellct,  troublé,  égaré,  75. 

tredan,  tiers,  70. 

tredeecq,  trydeecq,  tredeocq,  tre- 
deeuq,  tierce  main,  3  57. 

trederann,  tredercn,  tredern,  tre- 
dearn,  tiers,  70. 

tregarni,  tregerni,  faire  un  bruit  écla- 
tant, 70,  7  I . 

tregern,  bruit  éclatant,  éclat  sonore, 
7c. 


412  Table  des  principaux  mois  étudiés  dans  le  tome  XXVI. 


tregernus,  qui  fait  un  bruit  éclatant, 

70-71- 

trehollia,  verser,  7^. 

treid,  pieds,  23  5. 

trelaclii,  s'impatienter,  en  ein  d relâ- 
cha, se  préoccuper,  74. 

trelatein,  terlatein,  affoler,  74. 

trenobiet,  étourdi,  effrayé,  74. 

tresuelat,  ruminer,  75. 

treuariet,  qui  a  perdu  l'esprit,  75. 

treûelet,  versé,  75. 

treusviran,  sortir  des  limites,  dévier, 

7)- 
treuzvariet,  troublé,  épouvanté,  7^ 
trevaliet,   travaliet,   treveliet,   qui   a 

perdu  l'esprit   7^. 
trêvelle,  (son  œil)  était  ébloui,  75. 
troc'hoiia,  chavirer,  75. 
tromplesono,  tromperies,    100,    101. 
trouve,  enfant,  enfant  naturel,  120. 


truchcn,  gueuse,  coureuse,  i  18. 

trut,  manière  de  s'y  prendre,  1  18. 

tuem,  chaud,  2,5. 

Tulik.  petit  Mathurin,  320. 

Tulin,  Mathurin,  520. 

tun,  espièglerie,  tour  d'adresse,  r  17. 

tuna,  gagner  par  ruse  et  supercherie, 

"7- 
Uuoratam,  95. 
vêtez,  aujourd'hui,  250. 
warjan,  être  dans  une  grande  colère, 

75- 
ya,  oui,  296,  297. 
yaot,  yeawot,  herbe,  557. 
youd  silet,  bouillie  d'avoine,  91. 
youetteso,  menottes?  206,  207. 
youl,  désir,  2  54. 
youlc'h.    fiancée;   fille    qui    aime    la 

danse,  8: . 
yourc'h,  chevreuil,  80. 


Le  Propriêiairc-Gérant  :  Veuve  E.  Bouillox, 


Chartres.  —  Imprimerie  Durand,  rue  Fulbert. 


TABLE 

DES 

VOLUMES  XIX-XXIV  DE  LA  REVUE  CELTIQUE 
Par  p.  Le  Nestour. 


AVERTISSEMENT. 

La  présente  table  comprend  deux  parties  : 

1°  Un  index  alphabétique  par  noms  d'auteurs  et  par  titres  d'ouvrages  col- 
lectifs ou  anonymes  ; 

2°  Une  table  méthodique  des  différentes  matières  traitées  dans  les  volumes 
-T-XiX  à  XXIV.. 


Dans  la  première  partie,  les  différents  travaux  de  chaque  auteur  sont  dis- 
tingués par  les  sif^nes  suivants,  dé|à  adoptés  pour  les  tables  des  volumes  1  à 
XVIII: 

A.     indique  ses  articles  de  fonds  ; 

C.  R.     ses  articles  critiques  ; 

L.     les  comptes  rendus  de  ses  ouvrages. 

Les  comptes  rendus  insérés  dans  la  Chronique,  et  qui  sont  dûs  à  M.  H.  d'Ar- 
bois  de  Jubainville,  ne  figurent  que  sous  la  rubrique  L. 


Revue  Celtique,  XIX-XXIV. 


INDEX    ALPHABÉTIQUE 


Académie  des  inscriptions  et 
belles-lettres.  Comptes  rendus  des 
séances  de  l'année  1898,  XIX,  5^7. 

Albanès  (abbé). 

L.  GaUiJ  chnsùana  novlssima,  pu- 
bliée par  l'abbé  Ulysse  Chevalier, 
XXI,  115. 

Albert  le  Grand. 

\'ûir  Le  Grand. 

Allen  (J.  Ro.milly). 

L.  L'art  chrétien  primitif  en  Galles, 
XX,  112.  —  Les  pierres  sculptées 
d'Ecosse  et  celles  d'Irlande,  XX,  589. 

AUmer  (A.). 

L.  Les  dieux  de  la  Gaule  celtique, 
XIX, 99,  356;  XX,  107  :  XXI,  132, 
345,  346  ;  XXIV,  251,  540.  — 
inscription  funéraire  à  Lyon,  XIX, 
556.  —  Épitaphe  de  Connius  Tyti- 
cus,  trouvée  à  Briord  (Ain).  —  No 
tices  sur  deux  dédicaces,  XXIV,  251. 

—  Notice  sur  des  inscriptions  du 
Puy-de-Dôme,    XXIV,    209,     340. 

—  Notice  sur  deux  épitaphes  trou- 
vées à  Ventabren  (Bouches-du- 
Rhône),  XXIV,  340.  —  Notice  bio 
graphique  et  bibliographique,  XXI, 


345.  —  Article  nécrologique,  XXI, 
106. 

American  Catholic  Quarterly 
Review,  XX,  106. 

American  Journal  of  Philo- 
logy,  XXI,  267-268;  XXII,  362; 
XXIII,  114. 

Analecta  Bollandiana,  XIX, 
352:  XX,  587;  XXII,259;XXIII, 
1 10  ;  XXI\^  340. 

Andersen  (.^lan  0). 

A.  Tain  bô  Frâih,  XXIV,  127.  - 
Pennaid  Adaim  «  The  Penance  of 
Adam  »,  XXIV,  245. 

Andersen  (Joseph). 

L.  Notice  sur  des  pierres  à  inscrip. 
tions,  XX,  389.  —  Inscriptions  grec- 
ques et  latines  de  la  province'de  Ga- 
latie,  XX,  391. 

Andler  (Ch.). 

L.  Quid  ad  fabulas  hero'icas  Ger- 
manorum  Hiberni  contulerint,  XXI, 
I  20. 

Annales  de  Bretagne,  XIX,  95, 


Index  alphabétique. 


5^6  ;  XX,  I  10,  585;  XXI,  128-129, 

257-266  ;  XXII,  145-1441  36'  ; 

XXIII,  1  I  j,  225  ;  XXIV,  223,  556. 

Annales  de  la  Faculté  des  Let- 
tres de  Bordeaux  et  des  Univer- 
sités du  Midi,  XX,  ^,91  ;  XXI, 
346;  XXIV,  IIS,  230,  556. 

Annales  du  Midi.  XXIV,   338. 

Anscombe  (A). 

L.  Recueil  alphabétique  de  305 
noms  d'hommes  gallois  tirés  de  gé- 
néalogies, XXI,  125.  —  La  date  de 
l'avènement  de  l'empereur  Marcien, 
XXIII,  222. 

Anthropologie.  XIX,  99,  559; 
XX,  I  15  ;  XXIII,  226,  366;  XXIV, 
232,  345. 

Anwyl  (E.). 

L.  Grammaire  galloise,  XIX,  82. 

—  Mémoire  sur  les  quatre  branches 
du  Mabinogi,  XIX,   89  ;  XXI,  12^. 

—  Sur  les    premiers    habitants    du 
Brecknockshire,  XXIV,  228. 

Anzeiger  fiir  schweizische  Al- 
tertumskunde,  XXII,  566. 

Arbois      de     Jubainville     (H. 

d-). 

A.  L'anthropomorphisme  chez  les 
Celtes  et  dans  la  littérature  homérique, 
XIX,  224.  —  Esus,  Tarvos  Trigara- 
nus.  La  légende  de  Cuchulainn  en 
Gaule  et  en  Grande-Bretagne,  XIX, 
245  ;  XXI,  255.  —  Sur  l'authenticité 
du  Barzaz  Brdz,  XXI,  258  ;  XXIII, 
229.  —  \Jm  intcrvocalique  en  celti- 


que, XXII,  237.  —  La  déclinaison 
celtique  des  noms,  XXIII,  155.  — 
Conquête  parles  Gaulois  de  la  région 
située  entre  le  Rhin  et  l'Atlantique 
au  Nord  des  Pyrénées,  XXIV,  162. 

—  L'orif?ine  de  la  désinence  <:/«,  in, 
dans  les  noms  de  rivière,  XXIV,  229. 

—  Les  éditions  des  monuments  de  la 
littérature  épique  irlandaise,  XXIV, 
257.  —  La  cause  probable  de  la  pre- 
mière Lautvcrsclutbung^  XXIV,    254. 

—  Le    c.indetum    gaulois,     XXIV, 

5I7- 

L.  Mosa,  MoscUa,  XIX,  359.  — 
L'infixation  du  substantif  et  du  pro- 
nom entre  le  préfixe  et  le  verbe  en 
grec  arcliaïque  et  en  vieil  irlandais, 
XIX,  359. —  La  clientèle  en  Irlande, 
XIX,  560.  —  Les  sacrifices  humains 
chez  les  Gaulois  et  dans  l'antiquité 
classique,  XIX,  360.  —  Cours  de 
littérature  celtique,  t.  VI  :  la  civili- 
sation des  Celtes  et  celle  de  l'épopée 
homérique,  XX,  102  ;  XXI,  99  ; 
XXII,  247.  —  Cours  de  littérature 
celtique,  t  XII.  Principaux  auteurs 
de  l'antiquité  à  consulter  sur  l'his- 
toire des  Celtes,  XXIII,  109.  — Élé- 
ments de  la  gran>maire  celtique.  Dé- 
clinaison, conjugaison,  XXIV,  219. 

—  Éléments  de  grammaire  celtique, 
C.  R.  par  Kd.  P^ourciez,  XXIV',  337. 

Archaeologia  Cambrensis,  XIX, 

97,  35  5  ;  XX,  112,  388;  XXI,  129; 
XXII,  365-564;XXIV,  112,  227. 

Archaeologo  Portugues,  XXil, 

366. 

Archiv  fur  Anthropologie,  XX, 

390. 


Index  alphabétique. 


S' 


Archiv  fur  celtische  Lexico- 
graphie, XIX,  7b;  ;  XX,  iuj;XXI, 
125-1  27:  XXIV,  III,  219. 

Arcy  (S.  A.  d  ). 

L.  Mémoire  sur  un  crannog  irlan- 
dais, XIX,  95.  —  Exploration  de 
deux  habitations  lacustres  près  de 
Clones,  XXII,  149. 

Ascoli  (G.). 

L.  Mémoire  sur  les  adjectifs  pro- 
nominaux cach,  ccch  ;  rach,  ncch, 
XXII,  146.  —  Glossarium  paiaeo- 
hibernicum,  XXIII,  96,  2  16;  XXIV, 
213. 

Astley. 

L.  Mémoire  sur  le  culte  des  arbres 
en  Irlande,  XXIII,  372. 

Athenaeum,  XX.  104;  XXII, 
465  ;  XXIII,  i  14,  572. 

Atkinson  (Robert). 

L.  P^dition  du  Livre  jaune  de  Le- 
cjn,  Lidbar  buide  Ltjcain,  XIX, 
J48.  —  Ancient  Laws  of  Ireland, 
XXIII, 96;  XXIV,  ;2S  VoirStokes 
(VV,).  -  Voir  Bernard  (J.  H.). 

Ault  du  Mesnil  (d'). 

L.  Superstitions  du  Morbihanetdu 
Finistère  sur  les  haches  de  pierre,  les 
dolmens  et  les  menhirs,  XXIV,  226. 

Babelon  (E.). 

L.  Note  sur  l'empereur  gaulois 
Domitianus,  XXII,  255.  —  Notes 
sur  deux  monnaies  de  bronze  trou- 
vées en  F^hrygie  et  contenant  des 
noms  celtiques,  XXIII,  561.  —  Mé- 


moire sur  les  monnaies  qui  offrent  la 
représentation  de  Vercingétorix, 
XXIII,  :;7i. 

Baring-Gould  (Kév.  S  ). 

L.  Les  plus  anciennes  fortifications 
du  Pays  de  Galles,  XXI,  127.  — 
Les  Cornax'ii,  les  Ouidini  et  la  Bre- 
tagne armoricaine,  XXII,  14J.  — 
Les  saints  celtiques,  XXII,  14s.  — 
Calendrier  des  saints  de  Devon  et  de 
Cornwall,  XXII,  145.  —  Vie  de 
saint  Kebius,  XXII,  351.  —Catalo- 
gue des  saints  honorés  dans  la  Cor- 
nouaille  insulaire,  XXIV,  114.  — 
Exploration  de  la  forteresse  de  Cle- 
gyr-Voyn,  XXIV,  227.  —  Vie  de 
saint  Germain  l'Armoricain,  XXIV, 
527.  —  Saint  Carannoc  et  saint  Cair- 
nech,  XXIV,  104. 

Barthélémy  (Anatole  de). 
A.     Lettre    sur    la    numismatique 
gauloise,  XIX,  241 . 

Bédier  (J). 

L.  Le  roman  de  Tristan  et  Iseut, 
traduit  et  restauré,  XXII,  152. 

Beilage  zur  Allgemeinen  Zei- 
tung,  XXI,  1 52. 

Beitraege  zur  alten  Geschichte, 

XXIII,  570;  XXIV,  I  14. 

Beitraege  zur  Kunde  der  indo- 
germanischen  Sprachen,  XIX, 
5S«  ;  XX,  110,  380  ;  XXII,  362; 
XXIII,  116. 

Beloch  (Julien). 

L.  f)i<'  Bevôlkerung  Galliens  zur 
Zeit  Caesars,  XXI,  1  22. 


Index  alpliubcticjuc. 


Bérard  (Victor). 

L.  Les  Phéniciens  et  l'Odyssée, 
XXIII,  362. 

Bernard  (J.  H.),  etR.Atkinson, 
L.    Edition    du   Liber   liymnoiuin^ 
XIX,  548. 

Berthoud  (L.)  et  L.  Matruchet. 

L.  Étude  historique  et  étymologi- 
que des  noms  de  lieux  habités  du  dé- 
partement de  la  Côte-d'Or,  XXIil, 
209. 

Bertrand  (Alexandre). 

L.  Nos  origines.  La  religion  des 
Gaulois,  les  druides  et  le  druidisme, 
XIX,  70. 

Besnier  (Maurice). 
L.   Mémoi.re  sur  Jupiter   Jurarius, 
XIX,  552. 

Best  (Richard  Irvine). 
L.  The  jrish   Mythological    Cycle 
and  Celtic  îviythology,  XXIV,  217. 

Bibliothèque  de  l'École  des 
Chartes,  XX,  105;  XXIII,  369. 

Bibliotheca  hagiographica  la- 
tina,  XXIII,  93. 

Bigger  (Francis-Joseph). 

L.   Les  antiquités  d'Inis  Clothrann, 

XXI,  5S2. 

Blanchet  (Adrien). 

L.  Études  de  numismatique,  t.  II, 

XXII,  352.  —  Mélanges  d'archéologie 
gallo-romaine,  XXIII,  101. — Études 
sur  les  figurines  de  terre  cuite  de  la 


Gaule  romaine,  supplément,  XXIII, 
101.  —  Antiquités  du  département 
de  l'Indre,  XXIII,  101.  —  Les  mon- 
naies celtiques  de  l'Europe  centrale, 

XXIII,  571. 

Bleuniou  Breiz-izel,  choix  de 
poésies  pour  l'Union  régionaliste  bre- 
tonne à  Quimperlé,  XXIV,  100. 

Bohn  (Oscar). 

L.  Corpus inscriptionumiatinaru m, 
t.  XIII,  5--  partie,  XXIII,  106. 

Boletin  de  la  Beal  Academia 
delà  Historia,  XX,  109,  589; 
XXI,  129,  346;  XXII,  2^6;  XXIII, 

227;  XXIV,   2?2. 

Bolletino  délia  Societageogra- 
phica  italiana,  XXIV,  1 14. 

Bolletino  di  philologia  classica, 

XXIV,  338. 

Bolletino  storico  délia  Zwiz- 
zera  italiana,  XXIV,  114. 

Bonner  Jahrbiicher,  XXIV,  ni. 

Borderie  (A.  de  la). 

L.  Histoire  de  Bretagne,  XXI, 
118.  —  Histoire  de  Bretagne,  C.  R. 
par  J.  Loth,  XXII,  84.  —  Monu- 
ments originaux  de  l'histoire  de  saint 
"^'ves,  XXIII,  94.  —  La  chronologie 
du  Cartulaire  de  Redon,  XIX,  9^, 
96,  356,  3^7;  XXIII,  108.  —  Ar- 
ticle nécrologique,  XXII,  2^0. 

Bourciez  (Edouard). 

C.  R.  d'ArboisdeJubainville(H.). 


Iihiix  alphahctiiinr. 


r 


Éléments    de    grammaire     celtique, 
XXIV,  5;7. 

Bréal  (Michel). 

L.  Lettre  sur  le  mot  gaulois  Bra- 
toudc,  XIX,  90-  —  Grec  /.atx,  bre- 
ton gant,  gallois  C)d,  cyia,  latin 
corn-,  XXIII,  J71. 

Bremer(Otto). 

L.  L'ethnographie  germanique, 
dans  Grundriss  dcr  gcrmainschen  Phi- 
lologie, XXL  24:. 

Breuil  (abbé) 

L.  Note  sur  les  haches  de  bronze 
de  Saint-Étienne-de-Brillouet  (Ven- 
dée), XXIII,  227.  —  Note  sur  des 
objets  de  bronze  et  d'or  trouvés  *à 
Argenton,  Indre.  XXIV,  1  12. 

Brown  (Arthur  C.-L.). 

A.  Barintus,  XXII,  359.  ~  Mé- 
moire sur  la  «  Table  ronde  »  avant 
Wace,  XXII,  143.  —  Iwain,  a  Study 
in  theOriginsof  Arthurian  Romance, 
XXIV,  525. 

Bruckley  (J.-C). 
L.  Mémoire  sur  la  croix  monumen- 
tale dite  de  saint  Tola,  XXII,  149. 

Brugmann  (Karl). 

L.  Irlandais  ncssani,  latin  piopc, 
proximus,X\l,  251.  —  Étude  sur 
le  singulier  duine  et  le  pluriel  duini, 

XXIII,    22}. 

Brynmôr  Jones  (David). 

L.  L'état  social  dans  le  Pays  de 
Galles  à  l'époque  la  plus  ancienne, 
XXI,  127. 


Buick  (Rév.  Georges  E.). 

L.  Inscriptions  ogamiqucs  du 
comté  d'Antrim  en  Irlande,  XX, 
I  !  2.  —  Étude  sur  deux  inscriptions 
ogamiqucs  de  Conncr,   XXIV,    115. 

Bulletin  archéologique  du  co- 
mité des  travaux  historiques  et 
scientifiques,  XXII,  144,  567,462; 
XXIV,  541. 

Bulletins  et  mémoires  de  la 
Société  d'anthropologie  de  Paris, 

XXUI,  I  !  i. 

Bulletin  international  de  nu- 


mismatique, 
220. 


XXIII 


XXIV, 


Bulliot. 

L.  P'ouilles  du  Mont-Beuvray  (an- 
cienne Bibrade),  XX,  373. 

Caix  (vicomte  de)  et  Lacroix  (Al- 
bert). 

L.  Histoire  illustrée  de  la  France 
depuis  les  plus  lointaines  origines 
jusqu'à  la  fin  du  xix^  siècle,  XXI, 
I  15  ;  XXII,  127. 

Gagnât. 

L.  Marques  de  potier  trouvées  à 
Mayence,  XIX,  99,  5^7.  — Inscrip- 
tiones  graecae  ad  res  romanas  perti- 
nentes, XXIII,  100.  —  Sur  une 
dédicace  à  Épona  trouvée  à  Capers- 
burg  (Allemagne),  XXIV,  231. 

Galonné  (baron  de). 
L.  Histoire  de  la  ville  d'Amiens, 
XX,  562. 


Index  alphabet ii]ur. 


Cantril.  (T   Crossbee). 
L.  Fouille  d'un   tumulus  à  Ystrad 
Fellte,  XX.  112. 

Carmichael  (Alex). 

L.   Carmtna  Gadelica,  XXII,  116. 

Cartailhac. 

L.  Note  sur  un  tondues  d'or  trouvé 
près  de  Contras  (Gironde),  XIX,  100. 
—  Mémoire  sur  les  stations  de  Bruni - 
quel  sur  les  bords  de  l'Aveyron, 
XXIV,  545. 

Cau-Durban  (D  ). 
L.  Cartulaire  de  l'abbaye  du  Mas 
d'Azil,  XIX,  79. 

Celtia,  XXII,  146,  259,  366, 
462;  XXIII,  114,371;  XXIV,  !i8, 
233.  344 

Chapiseau  (F). 

L.  Le  Folklore  de  la  Beauce  et  du 
Perche,  XXIV,  217. 

Chatelier  (Paul  du). 

L.  Les  monuments  mégalithiques 
des  îles  du  Finistère,  de  Béniguet  à 
Ouessant,  XXIV,  341 . 

Chevalier  (abbé  Ulysse). 
Voir  Albanès  (abbé). 

Clarkson  (James- A.). 
L.  Notice  sur  le   Book  of  Kells. 
XXIV,  233. 

Classical  Review,  XX,  590  ; 
XXI,   130  ;  XXIV,  558. 

Clerc. 

L.  Des  Ligures  dans  la  région  de 
Marseille,  XXII,  149. 


Cochrane  (Robert). 

L.  Inscription  ogamique  du  comté 
de  Meath,  XIX,  355.  —  Inscriptions 
ogamiques  d'Irlande,  XX,  112.  — 
Notice  sur  des  objets  d'or  découverts 
à  Broighter,  comté  de  Londonderry, 
XXIV,  1,3. 

Coffey  (Georges). 

L.  L'ornementation  préhistorique 
en  Irlande,  XIX,  94.  —  Le  tumulus 
et  la  chambre  funéraire  de  Knock- 
many,  XX,  111. 

Coligny  (inscription  de). 
L.  XIX,  67,  86. 

jCoir  anmann.  XIX,  77. 

Collinet  (P.). 

L.  Notice  sur  des  inscriptions  ro- 
maines du  département  des  Ardennes, 

XXII,  150. 

Colomb  (G.). 

L.  Mémoire  sur  l'endroit  où  César 
battit  .\rioviste,  XX,  113,  374. 

Comyn  (David). 

Voir  Keating  (Geoffrey). 

Comptes  rendus  de  l'Académie 
royale  prussienne  des  sciences  à 
Berlin,  XIX,  91. 

Comptes  rendus  de  l'Académie 
royale  des  sciences  de  Saxe, 
XIX,  93. 

Constantius  (frère). 

L.  Kentcliou  brezounek  da  drei  e 


Index  alplhïbitiijiw. 


gallek,  XXI,  112.  —  Kenteliou  bre- 
zounek  troet  e  gallek,  XXI,  249. 

Conybeare  (Kred  -C.)- 
L.  Mémoire  sur  l'hérésie  de 
glise     chrétienne      primitive 
Grande-Bretagne,  XX,  jS6. 

Corot  (Henri). 
L.  Un  tumulus  Hallstattien  à 
not  (Côte-d'Or),  XXIV,  542. 


l'É- 
en 


Mi- 


Corpus  inscriptionum  latina- 
rum,  t.  Xlll  ;  XX,  569. 

Costa  de  Beauregard. 

L.  Les  cuirasses  celtiques  de  Fil- 
linges,  XXill,  1  I  S- 

Craigie  (W.-A  ). 

A.  The  Gaels  in  Iceland,  XX,  5^5. 
—  Cairpre  cindchait  and  theathach 
tuatha.  XX,  55  s- 

L.  The  Qjels  m  Icehmd  dans  Pro- 
ccidings  of  the  Society  of  Anùquanes 
ofScolland,  XX,  102.  —  Étude  ^sur 
la  ballade  ossianique  depuis  les  temps 
les  plus  anciens  jusqu'à  nos  jours, 
XXI,  151. 

Cramer  (Franz). 

L.  Reinische  Ortsnamen,  XXll, 
1 58.  —  Mémoire  sur  la  forteresse 
Aliso,  son  nom  et  sa  situation,  XXIV, 

22}. 

Cymmrodor.  t.  XV;  XXIV,  104. 

Cymmrodorion    séries,    n"    1 , 

0\ven"s  FVmhrokc-Shire,  part.  1.  — 
XIX,  85. 


Darlington  (Thomas). 
L.  Sur  la    prononciation   du  gal- 
lois dans  le  Mid-Wales,  XXIII,  }6i. 

Darraesteter  (Arsène). 

A.  L'élément  gaulois  dans  la  lan- 
gue française,  XXII,  261. 

Darraesteter  (A),  Hatzfeld  (A.) 
et  Thomas  (A). 

L.  Dictionnaire  général  de  la  lan- 
gue française,  XXII,  127. 

Davies  (J.-H.) 

L.  La  bibliographie  galloise  au 
xvie  et  au  xviie  siècles,  XX,  386. 

Dawkins(Boyd). 

L  Mémoire  sur  le  cairn  et  la  ca- 
verne sépulcrale  de  Gop,  près  Pres- 
tatyn,  Pays  de  Galles,  XXIV,  112. 

Dawson  (Mrs.). 

L.  La  situation  géographique  du 
monastère  de  Rosnat,  XIX,  97. 

Day  (Robert). 

L.  Mémoire  sur  des  ornements 
d'or  trouvés  dans  le  comté  de  Cork, 
XXI,  128. 

Déchelette  (Joseph). 

L.  Le  bélier  consacré  au.\  divinités 
domestiques  sur  les  chenets  gaulois, 
XX,  113,  114.  —  Inventaire  des 
monnaies  recueillies  au  mont  Beu- 
vray,  XXI,  266.  —  Le  Hradischt 
de  Stradonic  en  Bohème  et  les  fouil- 
les de  Bibracte,  XXIII,  103.  —  La 
fabrique  de  poterie  gallo-romaine  de 
Saint- Rémy  (Allier),  XXill,  ii^.  - 
La  poterie  de  La  Tène  à  décoration 
géométrique  incisée,  XXII!,  11^.  — 


10' 


InJrx  alphiibctiijiic. 


L'oppidum  de  Bibracte  et  les  princi- 
pales stations  gauloises  contempo- 
raines, XXIII,  227.  —  Les  sépultures 
gauloises  de  Montefortino  etd'Orna- 
vasso,  XXIII,  j66.  —  L'archéologie 
celtique  en  Europe,  XXIV,  252.  — 
Voir  ViLLi-RS  (Henri). 


Deeney  (Daniel). 
L.   Peasant  Lore  from  Gaclic 
land,  XXI,  558. 


Ire- 


Deloche  (Maximin). 

Article  nécrologique,  XXI,  342. 


Deniker(J.). 
L.  Les   races 
3S9- 


de   l'Europe,  XIX, 


Depoin  (I). 

L.  Cartulairede  l'abbaye  de  Saint- 
Martin  de  Pontoise,  XIX,  79. 

Devaux  (Jules). 

L.  Histoire  d'un  nom  de  lieu  cel- 
tique (Pithiviers),  XXIII,  104. 

De  Witte. 

L.  Recherches  sur  les  empereurs 
qui  ont  régné  dans  les  Gaules  au 
me  siècle  de  l'ère  chrétienne,  XXII, 
253. 


Dissard. 

L.  Inscription    de  Coligny. 
velle  édition,  XIX,  3  ^7. 


Nou- 


Dottin  (G). 

A.  Études  de  phonétique  irlan- 
daise, XX,  506;  XXI,  ^9,  !79. 
—  Dd  bron  flalhj  ninic  <(  les  deux 
cliagrins  du  royaume  du  Ciel  »,  XXI, 


549.  —  Une  version  irlandaise  du 
Dialogue  du  corps  cl  de  l'âme,  attri- 
bué à  Robert  Grosseteste,  XXIII, 
1 .  —  Le  Tcanga  Bithinu  du  manus- 
crit de  Rennes,  XXIV,  565.  —Notes 
bibliographiques  sur  l'ancienne  litté- 
rature chrétienne  de  l'Irlande,  XXI, 
25^.  —  De  quelques  faits  d'influence 
consonantique  à  distance  en  gaélique, 

XXII,  2^7.  —  Les  mots  irlandais 
cités    par    dom   Louis   Le   Pelletier, 

XXIII,  225.  —  L'évolution  de  la  dé- 
clinaison irlandaise  étudiée  dans  deux 
dialectes  du  Connacht,  XXIV,  100. 
—  La  littérature  gaélique  de  l'Ir- 
lande, XXIV,  254-  —  Voir  Hyde 
(DouGL.\s).  —  Voir  Le  Brat.  (A.) 

Dubuc  (P.). 

L.   De  Suessionum  civitate,XXl\^, 


Duchesne  (abbé). 
L.  Fastes  épiscopaux  de  l'ancienne 
Gaule,  XXI,  245. 

Dugan  (C.-W). 

L.  Catalogue  des  livres  imprimés 
à  Dublin  au  xviie  siècle.  Première 
partie:  1601-1621;,  XX,  92. 

Duine  (F.). 

L.  Saint  Samson  et  sa  légende, 
XXII,  1 34.  —  Documents  liturgiques 
sur  saint  Turiaw,  évèque  de  Dol, 
XXII,  561.  —  Notes  sur  les  saints 
bretons.  Les  saints  de  Dol,  XXIV, 
102.  —  Légende  du  château  de  Toul- 
houet  (Morbihan),  XXIV,  226.  — 
Noms  de  saints  bretons  et  irlandais 
contenus  dans  le  calendrier  de  Rennes, 
XXIV,  556. 


Index  alplhibcticjiu 


Dùrwaechter  (A.). 
L.   Die   Csta    Caroli    Hhi^'ni    der 
Regensburger  Schottenlegende,  XX, 

57'- 

Duvau  (L.) 

A.  Sur  la  prononciation  du  gau- 
lois, XXII.  79. 

C.  R.  Holger  Pedersen,  L'aspira- 
tion irlandaise,  XIX,  256.  —  E.  Zu- 
pitza,  Le  participe  de  nécessité  en 
irlandais,  XiX,  .:40.  —  Article  né- 
crologique, XXi\',  529. 

Entre    camarades,   XXll,   2^6- 

Ernault  (K  ). 

A.  Ktudes  bretonnes,  XI.  Le  / 
dans  la  conjugaison  et  l'indéfini  ou 
passif,  XIX,  180. —  Le  breton  con- 
coez  «  gourme  »,  XIX,  319.  —  Sur 
les  mots  bretons  Raoulhin,  Gorsu, 
Ranvisken,  Tahk,  XIX,  561.  — 
Les  vers  bretons  de  J.  Cadec,  XX, 
57.  —  Sur  la  chute  de  -er  final  en 
breton,  XX,  199.  —  Sur  le  Mys- 
tère de  saint  Guénolé.  XX,  213.  — 
Sur  le  credo  breton  du  xv^  siècle, 
XX,  593.  —  Étymologies  vanne- 
taises  :  1°  ari  \  ba  \  2°  berlobiein; 
]°brc\  4°  Digoupein,  diboukein;  di- 
bustjuein;  pouff"  ;  foiii  ;  deouein;  de- 
foui;  50  hol  ;  6<^  Uttat;  70  mis  si  ; 
80  moriscleu  ;  9°  pestueg  ;  bcziii  ; 
\o°  prantad:  1  \°sden,chilcn\  \2°bla. 
ouah,  blaoch,  ancoeba;  13°  chibout, 
sibouden;  14°  kalp'er,  kalpiren,  XXI, 
136.  —  Sur  la  versification  du  bre- 
ton moyen,  XXI,  403.  —  Études 
bretonnes,  XXII,  369.  —  Chansons 
populaires    de     la    Basse-Bretagne, 


XXIII,  121.  —  Notes  sur  Ar  Fumes 
ijc  ar  Jagnn,  XXIV,  430. 

L.  Petite  grammaire  bretonne  avec 
des  notions  sur  l'histoire  de  la  langue 
et  sur  la  versification,  XIX,  83.  — 
Les  formes  de  l'infinitif  breton, XIX, 
3^0;  XX,  108.  —  Cantiques  bre- 
tons publiés  d'après  le  Doctrinal  ar 
christenicn  (1628),  XXI,    12^,    126. 

—  L'épenthèse  des  liquides  en  breton, 
XXI,  128;  XXII,  144;  XXIV,  223. 

—  Notes  détymologie  bretonne, XXI, 
i29:XXiI,    14?,    144,    361,   362; 

XXIII,  226.  —  Étude  sur  les  mots 
bretons  get,  gant,  rak,  meurbct,  ci, 
da,  douaren,  XXII,  141.  —  Études 
d'étymologie  bretonne,  XXIII,  371  ; 

XXIV,  227.  —  Rapport  sur  les  con- 
cours de  poésie  bretonne,  XXIV,  223. 
- —  Gwerziou,  soniou  a  marvaillou  bre- 
zonek  ha  gallek  gant  toniou,  poésies 
bretonnes  et  françaises,  avec  un 
conte  en  prose  et  airs  notés,  XXIV, 


Esperandieu  (Emile). 

L.  Calendrier  de  Coligny.  Re- 
constitution proposée  d'après  les  des- 
sins de  M.  Dissard,  XX,  100.  —  Mu- 
sée Cal  vet.  Inscriptions  antiques,  XXI, 
121. 

Evans  (Gwenogfryn). 

L.  Catalogue  de  manuscrits  gallois 
publié  par  the  hislorical  Manuscripts 
Commission,  Xl\,  343.  —  Report  on 
Manuscripts  in  the  welsh  Language, 
XX.V,  9S. 

Evans  fSilvan). 

L.  Dictionnaire  gallois,  XXI, 
126. 


12' 


Index  alphabétique. 


Faraday  (Winifred). 

L.  L'influence  irlandaise  sur  la 
littérature  la  plus  ancienne  de  I  Is- 
lande, XXI,  ,^4;. 


Feiz  ha  Breiz, 

XXil,  150. 


XXI,   2^6,  544; 


Fita  (Père  F.). 

L.  Inscriptions  romaines  inédites 
d'Espagne,  XXI,  346. 

Fitz  Gerald  (lord  Walter). 
L.  Croix  monumentale  de  pierre  à 
Moone,  XXI,  128. 

Folklore,  XIX,  96,  5^9:  XXII, 
2^8-2^9;  XXIII,  I  12;  XXIV,  11$, 
227,  344- 

Fournier  (Paul). 

L.  L'influence  de  la  collection  ca- 
nonique irlandaise  sur  la  formation 
des  autres  collections  de  droit  cano- 
nique dès  le  ^■^I<:  siècle,  XX,  115. 

Foville  (dej. 

L.  Enquête  sur  les  conditions  de 
l'habitation  en  France,  XXI,  i  1  2. 

Foy  (Willy). 

L.  L'5  indo-européen  en  celtique, 
XIX,  87.  —  L'abrègement  de  la 
voyelle  longue  initiale  en  néo-celtique, 
XXI,  2^1.  —  La  diphtongue  au  en 
irlandais  et  en  gallois,  et  le  groupe 
sliu  en  gallois,  XXII,  141 

Francès  (J.)- 

L.  Le  conte  du  poisson  rouge.  — 
La  chanson  de  Jeanne  Normand,  XX, 
385.  —  Chansons  bretonnes,  texte  et 


traduction.  XXII,  361 .  — Transcrip- 
tion phonétique  des  mots  du  dialecte 
breton  de  Beuzec  Cap-Si/un,  XXIII, 
115.  —  Chansons  bretonnes,  texte 
et  traduction,  XXill,  115. 

Frazer  (William). 

L.  Les  lunuhu  d'or  et  l'origine  de 
l'or  dans  les  ornements  d'or  d'Ir- 
lande, XIX,  94,  95.  —  Mémoire  sur 
les  croix  dites  Patnk's  Crosses,  XX, 
386. 

Friedel  (Victor- H.)- 
L.  Les  sources  de  la  chronique  de 
Nennius,  XXIII,  36^. 

Gael  (the),  XXII,  145-146,  363, 
463;  XXIII,  113,  369;  XXIV,  116, 
235>  542. 

Gaidoz  (H.). 

L.  La  réquisition  d'amour  et  le 
symbolisme  de  la  pomme,  XXIII, 
90.  —  Le  grand  dieu  gaulois  chez 
les  Allobroges,  XXIII,  363. 

Gaidoz  et  Llywarc'h. 

L.  Une  version  galloise  de  rensei- 
gnement par  les  cartes  à  jouer,  XXI V, 
1  10. 

Gaodhal  (the),  XX!,  252-253, 
429;  XIXI,  145-146,  565,  463  ; 
XXIV,  116,  233,  34J.  Voir  G.\EL 
(the). 

Garofalo  (Francesco-P,). 

A.  Tracce  celtiche  nell'  Asturia, 
XXI,  2oû.  —  Intorno  agli  Helvetii, 
XXI,  42:.  — Sulla  populazione délie 
Galliae    nel  tempo  di  Cesare,  XXII, 


Index  alphabétique. 


•  r 


227.  —  Sul  cennis  sotto  l'impero 
Romano  (specialmente  nelle  Galliae), 

XXIII,  57.  —  Sui  C.alati  doll'  Asia 
Minore,  XXIII,  71.  —  Questioni  di 
diritto  celtico,  XXIV,  414. 

L.  Mémoire  sur  le  passage  d'An- 
nibal  par  les  Alpes,  XX,  109.  — 
Les  Celtes  dans  la  péninsule  ibérique, 
XX,  109.  —  Su  gli  Helvetii,  XXI, 
340.  —  Mémoire  sur  les  tétrarchies 
des  Galates,  XXII,  146.  —  Observa- 
tions sur  les  Galates  ou  Celtes  d'O- 
rient, XXII,  149.  —  Note  di  storia 
Elvetica.  —  Les  routes  de  Gaule 
d'après  l'itinéraire  d'Antonin.  — 
Note  sur  l'histoire  la  plus  ancienne 
des  colonies  de  Vienne  et  de  Lyon. 
—  Sur  le  nombre  des  cités  de  la 
Gaule,  XXIV,  114.  —  Le  candetum 
gaulois,  XXIV,  558. 

Gassies  (G.). 

L.  La  fabrique  de  Graufetengue 
(Aveyron),  étude  sur  les  origines  de 
la    poterie     sigillée    gallo-romaine, 

XXIV,  250.  —  Cavalier  et  Angui- 
pède  sur  un  monument  de  Meaux, 
XXIV,  230. 

Gautier  (Otto). 
Voir  Schwab  (J.). 

Gelzer  (H),  Hilgenfeld  (H.)  et 
Cuntz  (0.). 

L.  Patrum  Nicaenorum  nomina 
latine,  graece,  coptice,  syriace,  ara- 
bice,  armeniace  sociata  opéra,  XX, 
104. 

Gibb  (Alexandre). 
L.  New  Measurement  of  the  Wall 
of  .'Xntnnius  Pius,  XXIV,  221. 


Gilla  Coemain. 

L.   Il  Kriu   ard,   inis  na   nj',  XXi, 


Gillies  (Cameron).  Éléments  de 
grammaire  gaélique,  XXIV,   108. 

Giry. 

L.  Deux  diplômes  de  l'église  de 
Nantes,  XIX,  556. 

Glossaire  cryptologique  bre- 
ton, XXIII,  104. 

Gohl  (Edmond). 

L.  Notice  sur  une  trouvaille  de 
monnaies  celtiques  à  Nadasd  (Hon- 
grie), XXIII,  372. 

Gourcuff  (Olivier  de). 

L.  Gens  de  Bretagne,  XXII,   124. 

Gowland  (W.). 

L.    Pl\cavations     at    Stonehenge, 

XXIIi,  I  14. 

Grancière  (Aveneau  de  la). 

L.  Le  bronze  dans  le  centre  de  la 
Bretagne  armoricaine.  Fouille  d'un 
tumulus  à  enceinte  semi-circulaire, 
XIX,  3  59- 

Grandgent  (Charles-H.). 
L.  Cato  and  Eli|ah,  a  Study   in 
Dante,  XXIII,  113. 

Green  (Francis). 

L,  Une  famille  du  pays  de  Galles, 
les  Wogan  de  Boulston,  XXIV,  104. 

Gregory  (lady  Augusta). 

L.  Cuchulam  of  Muirthomne,  the 


'4' 


Story  of  tlie  Men  of  the  red  Hrench 
of  Ulster,  arranget  and  put  into  En- 
glish,  XXIIl,  3  54- 


Index  alphabétique. 

lions  galloises    et    celles    de   l'indu, 
XXII,  563. 


Grueber. 

L.  Note  sur  une  monnaie  d'argent 
du  chef  breton  Veriia,  XXII,  2^4. 

Guénin  (G.). 

L.  Le  paganisme  en  Bretagne  au 
vie  siècle,  XXIII,  1  1 3. 

Guillaume  (Lucie). 

L.  Élégie  en  vers  bretons,  dialecte 
du  Morbihan.  —  L'os  qui  chante,  lé- 
gende du  Morbihan,  XXIV,  226. 

Guillevic  (A.)  et  Le  Goff  (P.). 

L.  Grammaire  bretonne,  XXIII, 
108. 

Guterbock  (Bruno  G.)- 

L.  Bemerkungen  uberdie  lateinis- 
chen  Lehnwôrter  im  Irischen,  XXIV, 
105. 

Gwyn  (Edward). 

L.  Poems  from  the  DinJshenclhis, 
Text,  Translation  and  Vocabulary, 
XXI,   246. 

Haddan  and  Stubbs. 

L.  Councils  and  ccclesiastical  Do- 
cuments relatingto  Great  Britain  and 
Ireland,  XXII,  554,  5  \6. 

Hamy  (E.-T.). 

L.  Études  historiques  et  géogra- 
phiques, XIX,  83. 

Hartwell  Jones  (G.;. 

L.  Comparaison  entre  les  institu- 


Hatzfeld  (A.). 

V.  Darmesteter  (A.). 

Haverfield  (F). 

L.  Les  forteresses  romaines  dans 
le  Sud  du  Pays  de  Galles,  XXIV, 
228. 

Healy  (Rév.  John). 

L.  Insula  sanctorum  et  doctorum, 

ir  helanïs  ancictit  Schools  and  Scho- 
hit^,  XXI,  I  10. 

Henderson  (George). 
L.  Lesdialectes  gaéliques  d'Ecosse, 
XXIII,  225  ;  XXIV,  110. 

Henebry  (Rév). 

L.  Te.\te  et  traduction  d'une  sa- 
tire irlandaise,  XXII,  142. —  Vie  de 
saint  Columba,  XXIV,  1  10.  —  \'oir 
O'DoNNEr.. 

Henry  (\'ictor). 

L.  Le.xique  étymologique  des  ter- 
mes les  plus  usuels  du  breton  mo- 
derne, XXI,  236;  XXIII,  113,  368; 
XXIV',  224.  —  Étude  étymologique 
de  vingt-six  mots  bretons,  XXII, 
,5W- 


Herbomez  (A.  d'). 

L.  Cartulaire    de    Gorge,     XXII, 


2^ 


Héron  de  Villefosse. 

L.   Notice  sur  un  fragment  de  ca- 
lendrier en  bronze  découvert  dans  le 


Index  alphabétiijiit'. 


15 


lac  d'Antre  (Jura),  XIX,  5S7-  — 
Note  sur  les  inscriptions  du  Puy-de- 
Dôme,  XXIV,  209.  Voir  XXiV, 
540. 

Hingant  (J.)- 

L.  Recueil  de  proverbes  de  l'an- 
cien diocèse  de  Tréguier,  XX, 
J74- 

Hirschfeld  (Otto). 

L.  Mémoire  sur  les  AeJui  et  les 
Arverni  sous  la  domination  romaine, 
XIX,  91.  —  Note  critique  sur  la  po- 
pulation de  la  Gaule,  XIX,  92.  — 
Mémoire  sur  les  Eduens  et  les  Ar- 
vernes,  traduction  française,  XXI, 
132. 

Hirt. 

L.  Étude  sur  les  gutturales  indo- 
germaniques,  XX,  III. 

Hogan(Rév.  Kdmundj 

L.  Outlines  of  the  Grammar  of 
Old-irish  with  Tc.xt  and  Vocabulary, 
XXII,  I  18.  -  LuibhleMirân,  XXII, 
I  20. 

Holderf  Alfred). 

L.  Édition  du  De  bcllo  civili  de 
César,  XIX,  344.  —  Alt-cellischr 
Sprachschatz,  XX,  99;  XXI.  119. 
XXIV,  328. 

Holger  Pedersen. 
L.   L'aspiration  irlandaise,  C.  K., 
par  L.  Duvau,  X'X,  236. 

Holmes  (T.  Ricej. 
L.    (^aesar's    Conquest    of    Gaul, 
XXI,  107. 


Hubert  (K.). 

L.  Recueil  général  des  chartes  in- 
téressant le  département  de  l'Indre, 
XXI,  114.  —  Mémoire  sur  une  sé- 
pulture à  char  découverte  à  Nan- 
tcrre,  XXIII,  227. 

Hûbner  (Emile). 

Article  nécrologique,  XXII,  252. 

Hudson  Williams  (T.). 

L.  Amours  d'Knée  et  de  Didon, 
d'après  le  livre  de  Ballymote,  texte 
et^traduction  anglaise,  XX,  108. 

Hugues  (Harold). 
L.  Étude  archéologique  sur  Ynys 
Seiriol,XXll,  563. 

Hull  (Eleanor). 

L.  The  Cûchullin  Saga  in  irish  Li- 
terature,  Being  a  Collection  of  Stories 
relatingto  the  Hero  Cûchullin,  Trans- 
lated  from  the  Irish  by  various  Scho- 
lars  ,  Compiled  and  edited  with  In- 
troduction and  Notes,  XX,  91.  — 
Mémoire  sur  les  tabous  ou  geasa  du 
vieil  irlandais,  XXII,  258.  —  La 
branche  d'argent  dans  la  littérature 
épique  de  l'Irlande,  XXIII,  112. 

Hyde  (Douglas). 

L.  Contes  irlandais,  texte  et  tra- 
duction, par  Douglas  Hyde  et  G. 
Oottin,  XIX,  96,  3^6;  XX,  110; 
XXI,  129;  XXII,  14^,  361  ;  XXIII, 
115.  226.  —  L'exil  des  fils  d'Us- 
nech,  d'après  un  ms.  irlandais  des 
environs  de  l'an  1800,  XIX,  90.  — 
A  Litterary  History  of  Ireland  from 
Earliest  Times  to  the  présent  Day, 
XX.  364.  —  Ubhia  dc'n  craoibh,  re- 


1 6*  Index  alpliabéti(]ue 

cueil  de  poèmes  irlandais,  XXI,  249. 
—  Notice  sur  le  poète  Raftery,  XXIV, 
542. 


Journal  of  the  Royal  Institu- 
tion of  Cornwall,  XXII,  145  ; 
XXIV,  114. 


Ihm. 

L.  Sur  un  sceau  de  bronze  prove- 
nant d'un  temple  d'Apollo  Grannus, 
XXIV,  I  II. 

Indogermanische  Forschungen. 
XIX,  87  ;  XX,  i  14  :  XXI,  545  : 
XXII,  461  :  XXIII,  568  ;  XXIV, 
224. 

Inscriptiones  graecae  ad  res 
romanas  pertinentes,  XXII,  1^7. 

Irish  texts  Society,  XIX,  75  ; 
XXI,  io8;XXII,  125. 

Islendîngabok,  XXI,  119. 

Jaffrennou  (Fr  ). 

L.  Les  poèmes  de  Taldir,  poésies 
bretonnes  avec  traduction  française, 
XXIV,  :!2i. 

Jenner  (Henry). 

A.  Notes  aux  textes  inédits  en  cor- 
nique  moderne  publiés  aux  pages  1  7  5- 
20odu  tome  XXiil,  —  XXiV,  i^^. 
—  Some  rough  Notes  on  the  présent 
Fronunciation  of  Cornish  Names, 
XXIV,  300. 

Jones  (J.  Morris). 
L.  Étude  sur  la  versification  gal- 
loise, XXIII,  22s. 

Joret  (Ch.). 

L.  Notice  sur  la  vie  et  les  travaux 
de  M.  de  la  Borderie,  XXIII,  569. 


Journal  of  the  royal  Society  of 
antiquaries  of  Ireland,  XIX,  94, 
n^;XX,  III,  j8s;XXI,  128,252; 
XXII,  149,  254.  360,  461  ;  XXIII, 
III,  219;  XXIV,  113. 

Joyce  (Patrick  Weston). 

L.  Quelle  confiance  peut-on  ac- 
corder aux  textes  historiques  de  l'Ir- 
lande? XXIII,  113. 

Juhellé  (A.). 

L.  La  prêtresse  de  Korydwen, 
XXIV,  219. 

Jullian  (Camille). 

A.  Inscription  gallo-romaine  de 
Rome  (Deux-Sèvres),  XIX.  168.  — 
Du  patriotisme  gaulois,  XXIII,  367. 

L.  Histoire  de  Bordeaux,  XX,  93. 
—  Notes  gallo-romaines  :  la  d^a 
AiUerfa,  XX,  391.  —  Notices  sur 
les  plaques  de  plomb  d'Eyguières 
(Bouchesdu-Rhône),  et  de  Carpen- 
tras  (Vaucluse),  XXI,  346.  —  Criti- 
que des  textes  grecs  et  latins  relatifs 
à  la  reddition  de  Vercingétorix,  XXII, 
362.  —  Vercingétorix,  XXIII,  99. — 
La  littérature  poétique  des  Gaulois, 
XXIII,  367.  —  Sur  la  date  de  l'en- 
ceinte gallo-romaine  de  Paris,  XXIV, 
116.  —  Sur  un  autel  gallo-romain  de 
Melun,  XXIV,  116.  —  Mémoire  sur 
la  formation  des  cités  gauloises, 
XXI\^  216.  —  Les  relations  de 
Trêves  avec  Bordeaux  au  temps  de 
l'empire  romain,  XXIV,  230.  —  Re- 
marques sur  la  plus  ancienne  religion 


Index  alphahéticjiie. 


•7' 


des  Gaulois.  XXIV,    2^0,    5;6.    — 
Le  calendrier  gaulois,  XXIV,  356. 

Jusserand  (J-J). 
A.   Sainct   Treigney     ou    pais   de 
Gale,  XIX,  58. 

Kay(C.  de). 

L.  Une  étyniologie  nouvelle  du 
nom  de  Cûchulainn,  XX.  89. 

Keane  (Marcus). 
L.  Mémoire  sur  la  cloche  de  saint 
Senan,  XXII.  149. 

Keating  (G.). 

L.  Poèmes  édites  sous  le  titre  de 
Ddnia,  amhiiin  is  caointe  Sealhrûin 
Céitin,  XXII,  129.  — Eochair  sciath 
an  aifrionn,  XXII,  129.  —  Tri  bior- 
ghaoithe  an  bhàis,  XXII,  129.  — 
Forus  feasa  air  Eirin,  XXII,  129. — 
Foras  feasa  ar  Eirinn,  histoire  d'Ir- 
lande, éditée  par  M.  D.  Comyn, 
XXIV,  98. 

Keifer(J.). 

L.  Les  légions  de  César  dans  le 
pays  de  Luxembourg,  XX,  114.  — 
Le  camp  romain  de  Dalheim,  XX. 
?89. 

Kelly  (Richard-J.). 

L.  Les  îles  du  lac  Corrib,  XIX, 
95.  —  Notice  sur  la  tour  ronde  de 
Killbannon,  XXIII,  m. 

Kennedy  TJohn). 

L.  Le  dialecte  d'Arran,  XIX,  8^. 

Kern  (H.). 

A.   Tesbanat,  cétbanim,  XXII,  j  57. 
Revue  Ccîlique,  XIX-XXIV. 


L.  Over  Bilderdijks  Darthula  in 
verband  met  de  onde  iersche  sage 
van  Derdriu  en  de  zonen  Usnechs, 
XIX,  86. 

Killian  (vie  de  saint),  XXIII. 
1  10, 

Kittredge  (George  Lyman). 

L.  Arthur    and    Gorlagon,    étude- 
comparative  de  rédactions  françaises, 
galloise    et   irlandaise  du    conte    du 
loup  garou,  XXIV,  524. 

Knox  (H. -T.). 

L.  Essai  d'identification  des  noms 
de  lieu  mentionnés  dans  les  collec- 
tions de  Tirechan,  XXII,  25^. 

Knowley  (W.J.). 

L.  Mémoire  sur  un  fragment  de 
harpe  et  sur  d'autres  objets  trouvés 
dans  un  crannog  d'Irlande,  XIX,  94. 
—  Les  grattoirs  de  pierre  trouvés  en 
Irlande,  XX,  112.  —  La  vie  latine 
de  sainte  Geneviève  est-elle  apocry- 
phe.? XIX.  5^1. 

Krabbo  (Hermann). 

L.  Mémoire  sur  le  moine  irlandais 
Virgile,  devenu  évèque  de  Salzburg 
et  sur  sa  croyance  à  une  population 
humaine  établie  au.v  Antipodes, 
XXIV,  222. 

Kretschmer  (Paul). 

L.  Mémoire  :  \°  sur  les  inscrip- 
tions d'Ornanno  ;  2°  sur  la  langue 
ligure,  XXIII,  221. 

Krooke(W.). 

L.  La  cour  faite  à  Pénélope  par 
h 


Index  alphabétique . 


les  prétendants  et  certains  usages  des 
Gaèls  d'Ecosse,  XIX,  5  59. 

Krusch  (Bruno). 

L.  Vies  des  saints  Columban,  Gall 
et  Furseus,  dans  Monumcnta  Germa- 
niac  hisloncj,  XXIV,  215. 

Kuypers  (dom  A.-B.)- 

L.  «  The  Prayer  Book  of  Aede- 
luald  the  Bishop  »,  commonly  called 
the  Book  of  Cerno,  XXIV,  104. 

Lacave  La  Plagne  Barris  (C). 

L.  Les  Cartulaires  du  chapitre  de 
l'église  métropolitaine  d'Auch,  XX', 
I  14. 

Landsborough  (Rév.  D.). 
L.  Notice  sur  une  croix  sculptée 
à  Lamiash,  XX,  589. 

Lang. 

L.  The  origin  of  Totem  Names 
and  Beliefs,  XXIV,  227. 

Lawlor  (Rév.  H.-J.). 
L.  Le  ms.  connu  sous   le  nom   de 
Book  of  Mailing,  XX,  389. 

Layard  (Edgar-L.). 

L.  Les  forts  de  pierre  du  lac  de 
Skannive  en  Connemara,  XIX.  95. 
—  Étude  sur  une  forteresse  de 
pierre  dans  le  lac  dit  Lough  Cullen, 
au  comté  de  Mayo,  XX,  586. 

Le  Braz  (Anatole). 
L.  Les  saints  bretons  dans  la  tra- 
dition populaire,  XIX,  96. 


Le  Braz  (A.)  et  Dottin  (G.). 
L.  La  légende  de  la  Mort  en  Basse- 
Bretagne,  XXIX,  216. 

Le  Calvez. 

L.  Les  superstitions  de  la  Basse 
et  de  la  Haute-Bretagne  sur  le  corps 
humain,  XXIV,  226. 

Le  Carguet  (H). 

L.  Météorologie  populaire  du  cap 
Sizun  :  le  ciel,  les  étoiles,  la  lune, 
XXIV,  226. 

Le  Clert. 

L.  Catalogue  des  monnaies  gau- 
loises du  musée  de  Troyes,  XIX,  8  5 . 

Le  Goff  (P.). 

Voir  Glillevic  (.A.). 

Le  Grand  (Albert). 

\ie  des  saints  de  la  Bretagne  ar- 
morique,  nouvelle  édition,  XXIII, 
217. 

Legré  (Ludovic). 

L.  Un  philosophe  provençal  au 
tempsdcs  .-Xntonins:  P^avorin d'Arles. 
Sa  vie,  ses  œuvres,  ses  contempo- 
rains, XXI,  5  59. 

Leite  de  Vasconcellos  (J.). 

A.  Onomasticon  lusitanien  :  I. 
Tagus.  —  W.  Endovcllicus,  XXI,  307. 
—  Les  Celtes  de  la  Lusitanie  portu- 
gaise, XXIII,  74. 

L.  Noms  d'homme  celtique  dans 
des  inscriptions  latines  de  Portugal, 
XXII,  566. 


Index  alphahcùque . 


19' 


Lelièvre  (Alfred). 
L.  L'église  celtique  indépendante 
de  Rome,  XXI,  1  16. 

Le  Moal(E.).- 

L.  Pipi  Gonto.  Marvaillwu  brezo- 
nei,  contes  bretons,  XXIV,   105. 

Le  Nestour  (Paul). 

A.  Un  credo  en  breton  du  xv 
siècle,  XX,  1S4. 

C.  R.  H.  d'Arbois  de  Jubainville. 
Cours  de  littérature  celtique,  t.  \'i. 
La  civilisation  des  Celtes  et  celle  de 
l'épopée  homérique,  XXI,  99. 

Le  Roux  (Pierre). 

A.  Une  chanson  bretonne  du 
xviii»;  siècle,  XIX,  1. 

L.  Les  chansons  bretonnes  de  la 
collection  Penguern,XIX,  5  56,  557; 
XX,  110,  58^;  XXI,  128,  129,258; 
XXII,  145. 

Lett(H.-W.). 

L.  Les  terrassements  d'une  forte- 
resse à  Dorsey,  comté  d'Armagh, 
XIX,  355- 

Lewis  Jones  (W.). 
L.   Étude  sur  Geoffrey    de   Mon- 
mouth,  XXI,  I  27. 

Lismare  (Livre  du  doyen  de), 
XIX,  84. 

Lleufer  Thomas  (D.). 
L.   Mémoire  sur  le  Court  0}  Mar- 
ches,\\\,  248. 

Llewellyn  (R.-W.). 
L.  Mémoire  sur  les  antiquités  de 
Pen-y-fai,  XXI,  129. 


Llewel;.  n  Williams  (W.). 

L.  Les  Gallois  catholiques  établis 
sur  le  continent  depuis  la  Réforme, 
XXIV,  542- 

Lloyd(J.-H.). 

L.  Conte  moderne  de  paysars  ir- 
landais, XIX,  90.  —  Le  territoire 
appelé  Ystrad  Yiv,  dans  le  Pa\'S  de 
Galh-s,  XXIV,  228. 

Llywar'ch.  \oir  Gaidoz. 

Longnon  (A). 

L.  Les  pouillés  dans  la  province 
de  Rouen,  XXI\%  210.  —  Docu- 
ments relatifs  au  comté  de  Champagne 
et  de  Brie,  XXIV,  210. 

Lot  (Ferdinand). 

A.  L'épreuve  de  l'épée  et  le  cou- 
ronnement d'Arthur  par  Dubrice  à 
Kaer  Judeu,  XXI,  1 . 

L.  La  spirante  sonore  z  en  breton, 
XIX,  95.  —  Mémoire  sur  Hervi, 
évèque  de  Nantes,  XIX,  95.  —  Ori- 
gine Scandinave  d'un  conte  irlandais, 
XIX,  95.  —  Nouvelles  études  sur  la 
provenance  du  cycle  arthurien.  Glas- 
tonbury  et  Avalon,  XX,  112,  iij. 
—  Étude  sur  Merlin,  XXI,  257.  — 
La  Vilii  Merlini  de  Gaufrai  de  Mon- 
mouth,  XXII,  143.  —  Le  roi  Hoel 
de  Kerahès,  Ohes  le  viel  barbé,  les 
chemins  d'Ahès,  et  la  ville  de  Car- 
hai.v,  XXII,  144. 

Loth  (J.). 

A.  Le  nom  du  gui,  XIX,  13.  — 
Brig  Eygen,  X'X,  211.  —  Une  p3- 
rod\t  des  Mabinogion,  X\X,  308.  — 
Patereu,  Padereu,  XX,   76.   —   Un 


20' 


Index  alphabet icjue. 


subjonctif  aoriste  gallois,  XX,  79.  — 
Mélanges  :  Dubgint,  Gynt.  —  Affwys, 
Ervoas.  —  Le  sens  de  Myngw  (Saint- 
David' s).  —  Dinsol.  —  Le  coudrier 
et  le  saule  dans  les  coutumes  gal- 
loises, XX,  202-208.  —  Mélanges  : 
Le    Brittonique  en  Somerset,  Dryw, 
XX,  540.  —  L'orientation  celtique  à 
l'Ile-de-Sein,  XXI,  97.    —  Le   mot 
Rcgcs   en    gallois  moyen  :  souvenir 
de  la  crémation  ?  XXI,  97.  —  Talcip, 
XXn,   330;  XXIV,  84.    —   Remar- 
ques sur  les  vieux  poèmes  historiques 
gallois  au  point  de  vue  métrique  et 
historique,  XXI,  28.  —  La  métrique 
du  Moyen-breton,  XXI,  203.  —  Re- 
marques aux   Four  ancicnt  books  oj 
iy^/f5,  XXI,  328.—  Lesversàrime 
nterne  dans  les    langues   celtiques, 
XX'I,    62.    —  Notes  étymologiques 
bretonnes,  XXII,  351  ;  XXIII,  117; 
XXIV,  408.  —  Corrections  au  point 
de  vue   métrique  au    Livre    noir  de 
Carmarthen,  XXII,  458.    —  Études 
comiques,  II,  textes  inédits  en  cor- 
nique    moderne,    XXIII,     175.     III. 
Remarques  et  corrections  au  Lcxicon 
ror«u-/-n/j/7/j(Vuf// de  Williams,  XXIII, 
257.  I\^  Les    dix    commandements 
de  Dieu,  XXIV,   I.    —  Une  correc- 
tion   au    Livre   de  Taliésin,  XXIII, 
203.  —  Euied,  XXIII,  204.  —  ."^ula 
Quiriacarrr  Les  Guiriac,  XXIII,  205. 

—  La  version  galloise  des  Sept 
Sages  de  Rome,  XXIII,  349.  — 
La  principale  source  des  poèmes  des 
xw-xiv^  siècles  dans  la  Myvyrian 
Archiuology  of  Walcs,  XXIV,  13.  — 
Carhais,  Maraes,  Ossismi,   Uxisama, 

—  Caer,  car;  ker,  et  la  question  du 
recul  de  la  langue  bretonne  de  la  fin 
du  xc  siée  le  jusqu'à  nos  jours,  XXIV, 


288.  —  Les  douze  jours  supplémen- 
taires :  Gourdeziou)  des  Bretons  et 
les  douze  jours  des  Germains  et  des 
Indous,  XXIV,  3 10.  —  La  légende 
de  Miles  Giiryddneu  dans  le  Livre  noir 
de  Carmarthen,  XXIV,  349 

C.  R.  Whitley  Stokes,  Wortschatz 
der  Keltischen  Spracheinheit,  XX, 
344.  —  Borderie  (Arthur  Le  Moyne 
de  la),  Histoire  de  Bretagne,  XXII, 
84. 

L.  Une  chanson  inédite  sur  le 
combat  de  Saint  Cast,  XIX,  95.  — 
Si  avec  le  sens  de  saline  dans  les 
noms  de  lieu  du  bourg  de  Batz,  XIX, 
95.  —  L'expression  goel-aousl,  goul- 
aousl,  gaoul-aoust  dans  des  chartes 
bretonnes,  XIX,  96.  —  Goelaoust, 
XIX,  356.  —  Une  phrase  bretonne 
dans  un  livre  d'heures  du  x\'«  siècle, 
XIX,  96.  —  Quatre  chansons  bre- 
tonnes reproduites  phonétiquement 
et  traduites,  XIX,  3  56.  —  Le  calen- 
drier de  Coligny,  XIX,  3^7.  —  Re- 
cherches dialectales  bretonnes,  XX, 
MO,  385;  XXI,  129,  257;  XXII, 
145.  —  Corrections  au  comique  des 
Spécimens  of  Cornish  provincial  dia- 
lectj  by  uncle  Jan  Treenoodle,  XXI, 
125.  — Gallois  brodir,  broder,  brodo- 
rion  ;  —  bal,  XXI,  126.  —  Addi- 
tions et  remarques  au  dictionnaire 
gallois  de  Silvan  Evans,  XXI,  126. 
—  Notes  sur  les  mots  irlandais  abor- 
dai, alam,  coscath,  XXI,  126.  — Les 
Cornovii  et  la  patrie  de  saint  Patrice, 

XXII,  144.  —  Métrique  galloise, 
t.  II,  XXII,  5^4.  —  Remarques  sur 
le  Glossarial  Index  des  Irische  Texte, 

XXIII,  225.  —  Notice  sur  une  lé- 
gende bretonne  relative  à  saint  Ma- 
thieu, XXIV,  336. 


Indix  dlpliabcti(]ue. 


21 


Lorica  de  Leyde,  éditée  dans  la 
Zcitsihiijt  fiir  ccltischc  Philologie, 
XIX,  88, 

Luzel  (F.), 

L.  La  rédaction  des  textes  bretons 
des  Biir:as  Breiz,  XXIV,  225. 

Lynch  (P. -J  ). 

L.  Les  antiquités  de  Saint-Fin- 
nan's  bay,  XXIIL  220. 

Lyons  (John). 

L.  Recueil  de  mots  irlandais  ex- 
traits d'un  ancien  traité  sur  la  décli- 
naison latine.  XXI,  125. 

Macalister  (R.-A.  Stewart). 

L.  Studies  in  irish  epigraphy, 
XIX,  8s  ;  XXIV,  102.  —Sludies  in 
Irish  Epigraphy,  a  Collection ofrevised 
Readings  oj  iht  Ancient  Inscriptions  of 
Ireland,  C.  R.  par  John  Rhys,  XIX, 
557.  —  Inscriptions  ogamiques  du 
comtéde  Kilkenny,XIX,95.  —  Viede 
saint  Finan,  d'après  un  manuscrit  ir- 
landais moderne,  XX,  109.  —  Les 
traces  de  cryptographie  sur  les 
inscriptions  ogamiques,  XX,  386.  — 
Note  sur  les  dernières  lettres  de  l'al- 
phabet ogamique,  XXII,  150.  • — 
Deux  inscriptions  ogamiques  inédites, 
XXIII.  112. 

MacbainfA.). 

L.  Old  gaëlic  System  of  personal 
Names,  XIX,  85.  —  Voir  Skene 
(W.-F.). 

Macgibbon  et  Thomas  Ross. 

L.  The  ecclesiastical  architecture 
of  Scotland,  XIX,  85. 


Mac  Gregor  (John). 
L.  Luinneagan    Luaincach   (Kan- 
dom  Lyrics),XIX,  86. 


Mackay  (John). 

L.  Sutherland  place    namcs,  XIX, 


8< 


Maclagan  (Robert-Craig). 

L.  L'idée  de  la  mort  et  la  lumière 
prophétique,  soins  bais,  dans  les  su- 
perstitions des  Highlands  occiden- 
tales, XIX,  96.  —  The  Games  and 
Diversions    of    Argyleshire,    XXII, 

Macnamara  (George- U.). 
L.  Les  anciennes  croix  de  pierre 
de  Ui  Fermaic,  comté  de  Clare,XXI, 

2^2. 

Maître  (Léon). 

L.  Archivesdu  prieuré  de  Cunauld, 
Maine-et-Loire,  XX,  105.  —  Les 
paroisses  poitevines  et  angevines 
réunies  au  diocèse  de  Nantes,  XX, 
I 10,  III. 

Malcolm  Mac  Phail. 

Contes  gaéliques  de  fées  des  Hé- 
brides, XIX,  96. 

Man.  a  monthly  record  of  An- 
thropological  Science,  XXII,  146. 

Marchant  Williams  (T.). 
L.  The  Romance  of  welsh  Educa- 
tion, XXIV,  342. 

Martin  (A.). 

L.   Les  alignements  et  le  tumulus 


22' 


Index  alphabétique. 


de  Languidic  (Morbihan),  XX,  i  1 3. 
—  Le  tumulus  et  le  dolmen  à  cham- 
bre circulaire  du  Nelhouet  en  Caudan 
(Morbihan),  XX,  114.  —  La  butte 
de  Kernec.  XX,  388. 

Matruchet(L.). 

\'oir  Berthoud  (L.). 

Maynadier  (G.-H  ). 

L.  The  Wife  of  Bath's  Taie, 
its  Sources  and  Analogues,  XXII, 
H9- 

Mehlis  (C). 

L.   La  question  ligure,  XX,   390. 

Meillet  (A). 

A.  Étymologies  irlandaises,  XXIV, 
170. 

L.  Introduction  à  l'étude  compa 
rative  des  langues  indo  européennes, 
XXIV,  327. 

Meitzen. 

L.  Siedelung  und  Agrarwesen  der 
Westgermanen  und  Ostgermanen, 
der  Kelten,  Romer,  Finnen  und  Sla 
ven,  XXI,  112. 

Mélanges  d'archéologie  et 
d'histoire  publiés  par  l'École 
française  de  Rome.  XIX,  3^2. 

Méloises  (marquis  des). 

L.  Note  sur  une  inscription  ro- 
maine contenant  le  nom  de  la  déesse 
Soucona,  XXIV,  221. 

Mélusine,  XXIII,  207. 

Mémoires   de  la    Société  des 


Antiquaires    du 

22 1 . 


Centre,    XXIV, 


Mémoires  de  la  Société  de  lin- 
guistique de  Paris,  XIX,  559; 
XXI,  130  ;  XXIII,  371  ;  XXIV, 
227. 

Mémoires  de  la  Société  royale 
des  sciences  de  Bohême,   XXII, 

2)5-2^6. 

Memoirs  and  Procedings  of  the 
Manchester  Literary  Society, 
^X'-  543)  544- 

Métempsychose  chez  les  Celtes 
et  dans  la  littérature  irlandaise, 
XÎX,  80. 

Meyer  (Antonia). 
L.  Voir  Zi.M.MER  (H). 

Meyer  (Kuno). 

A.  The  song  of  the  sword  of  Cer- 
ball,  XX,  7. 

L.  Naissance  de  Brandub,  fils 
d'Echaid  et  d'Aedan,  fils  de  Gabran, 
texte  en  moyen  irlandais,  XIX,  89. 
—  Notice  sur  un  fragment  d'une 
version  irlandaise  de  l'histoire  ecclé- 
siastique de  Bède,  XIX,  350.  —  En- 
tretien de  saint  Columba  avec  Mon- 
gan  mac  Fiachna,  publié  par  MM. 
Kuno  Meyer  et  Alfred  Nutt,  XIX, 
550.  — Quatre  quatrains  irlandais, 
XIX,  î^o.  —  La  vision  de  Laisrén. 
texte  irlandais  publié  et  traduit  en 
anglais.  XXI.  1  18.  —  Orgjin  DirJ 
Ri'g,  «  la  destruction  de  Dind  Rig  », 
texte  irlandais,  XXI,  122.  —  Mé- 
langes   irlandais,     XXI,     123.     — 


InJix  alphabétique . 


Brinna  Ferchertne  «  Vision  de 
Ferchcrtne  »,  poème  irlandais,  XXI, 
124.  —  Contributions  to  irish  Lexi- 
cography,  XXI,  126.  —  Étude  sur 
Livcs  £)/'  cumbro-briùsh  Saints,  de 
W.-J.  Rees,  XXI.  248.  —  Com- 
plainte sur  la  mort  du  roi  d'Irlande 
Niall  Nôigiallach,  texte  et  commen- 
taire, XXI,  250.  —  Édition  du  Toch- 
marc  Emirc  Li  CoinculainJ,  XXII, 
141.  —  Ta.rlred  na  n-Dessi,  texte 
irlandais,  XXII,  j^o.  —  King  and 
Hermit,  trois  poèmes  irlandais  relatifs 
à  Guaire  Aidne,  XXII,  355.  —  Mé- 
langes irlandais  :  notice  sur  Ciarnat, 
concubine  du  roi  Cormac  mac  Airt. 
—  Le  chant  de  la  mer.  —  La  mort 
de  Niall  aux  neuf  otages.  —  Prière  at- 
tribuée au  moine  Coleu  ua  Duinechda, 

XXIII,  21^.  —  Recueils  d'extraits 
du  ms.  Harleian  5280  du  Musée  bri- 
tannique, XXIII,  221,  224.  —  Lia- 
dain  and  Curithir,  an  irish  Love' 
Story  of  the  ninth  Century,  XXIII, 
555.  — Une  rédaction  irlandaise  de 
la    légende    grecque    du    Minotaure, 

XXIV,  110.  —  Four  old  irish  Songs 
oj  Summcr  and  Winltr,  quatre  vieilles 
chansons  irlandaises  sur  l'été  et 
l'hiver,  XXIV,  519. 

Meyer(Kuno)  et  Nutt  (Alfred). 

L.  The  Cellic  Doctrine  of  Rt-birth 
by  Alfred  Nutt,  wilh  appendices:  the 
Transformations  of  Tûan  Mac  Cainll, 
the  Dinnshenihas  o/Mag  SIecht,  edited 
and  iranslated  by  Kuno  Mcyer,  XIX, 
80.  —  The  voyage  of  Bran  son  of 
Febal,  XIX,  80'. 

Meyer-Ltibke  (W'ilhelm). 

L.  L'accent  en  gaulois.  XXII,  257. 


Meynier  (J). 

L.  Les  noms  de  lieu  romans 
en  France  et  à  rétranf;er,  XXIV, 
loi. 

Mittheillungen  des  Instituts 
fiir  Œsterreiche  Geschichtsfor- 
schung,  XXIV,  221. 

Mohl  (Georges). 

L.  Introduction  à  la  chronologie 
du  latin  vulgaire,  XXI,  236.  —  Les 
origines  romanes.  La  première  per- 
sonne du  pluriel  en  gallo-roman, 
XXII,  2S^. 

Monsalud  (marquis  de). 

L.  Épitaphc  romaine  de  Mé- 
rida,  XX,  389.  —  Inscriptions  ro- 
maines inédites  d'Rstramadure,  XXI, 
129. 

Monmouth  (Gaufrey  de). 
L.   Historia  Britonum,  XXII,  127. 
—  Vita  Merlini,  XXH,  143. 

Monumenta  Germaniae  histo- 
rica,  XXIV,  215. 

More  (A. AV.). 

L.  A  history  of  the  isie  of  Man, 
XXII,  124. 

Morgan  (colonel  W.-L.). 

L.  F.xploration  d'une  forteresse 
antique  à  Bishopston,  Gower,  XXI, 
129. 

Morris  (T.-E.). 

L.  Renamingof  Welshmen,  XXIV, 
54^- 


2^ 


Index  alphabétique. 


Mortillet  (G.  de). 
L.   Formation  de    la  nation   fran- 
çaise, XIX,  67. 

Mowat. 

L.  Recueil  d'épitaphes  conser- 
vées au  Musée  de  Langres,  XXIV, 
1 1  2. 

Much  (Rudolf). 

L.  Gaulois  Isara,  grec  "\'z-.y>t. 
XIX,  87. 

Muller  Hzn(S.). 
L.   De    civitates  van    Gallië,  XXI, 
119. 

Muret  (Ernest). 

L.  L'origine  de  la  légende  de  Tris- 
tan, XX,  I  15. 

Naef  (A.). 

L.  Le  cimetière  gallo-helvète(.'')  de 
Vévey,  XXn,366. 

Naue(J.). 

L.  Trouvailles  préhistoriques  dans 
les  tumulus  de  la  Haute-Bavière, 
XIX,  100. 

Nicholson  (E.-W.-B.). 

L.  Sequanian,  first  steps  in  the 
investigation  of  a  newiy  discovered 
ancient  european  language,  XIX, 
J46.  —  L'origine  de  la  collection 
des  canons  irlandais,  XXI,  124.  — 
La  valeur  du  ms.  de  Chartres  (Nen- 
nius),  XXI,  125.  —  La  langue  des 
Pietés  continentaux,  XXII,  140. 

Niedermann  (Max). 

L.  Êtymologische  Miscellen,  XX, 


580.  —  Le  nom  de  l'index  en  grec  et 
en  breton,  XXII,  362. 

Nigra  (G.). 

A.  Une  ancienne  glose  irlandaise, 
XXIV,  306. 

Nissen(H.). 

L.  Italische  Landskunde,  XX, 
376;  XXIII,  565;  XXIV,  217. 

Norris. 

L.  Ancient  cornish  drama,  XXI, 
125. 

Nouvelle  revue  archéologique 
de  droit  français  et  étranger, 
XIX,  ;6o;  XX,  115. 

Numismatic    Chronicle,    XXI, 

347-548. 

Nutt  (A.). 

A.  La  doctrine  de  la  métempsy- 
chose  dans  la  littérature  irlandaise, 
XIX,  340. 

L.  Ossian  and  ihe  Ossianic  Litera- 
turc,  XXI,  117.  —  L'œuvre  de  Sha- 
kespeare et  la  mythologie  celtique, 
XXI,  249.  —  The  Mabinogion,  me- 
diaeval  welsh  Romances,  translated 
by  lady  Charlotte  Ouest,  with  Notes 
by  A.  Nutt,  XXIII,  35  s-  —  Voir 
Meyer  (Kuno). 

O'Clery. 

L.  Glossaire  irlandais,  2^  édition, 
collationné  par  W.  Stokes,  XXI, 
126. 

O'Daly  (John). 

L.  Key  to  the  Study  of  Gaelic  with 
Exercises  and  Vacabulary,  XX,    375 


Index  alphabétique . 


25 


O'Donnell. 

L.  \'ii.'  de  saint  Columba  éditée 
par  R.  Henebry,  XXIII,  222. 

Oestberg  (^H.-O). 

L.  Les  voyelles  vélaires  accen- 
tuées, la  diphtongue  au  et  la  dési- 
nence -ayus  dans  quelques  noms  de 
lieu  de  la  France  du  Nord,  XXI.  1  14. 

O'Flanagan  (Thcophile). 

L.  L'exil  des  fils  d'Usnech,  publié 
dans  The  Transactions  0/  the  Gaelic 
Society  of  Dublin,  XX.  94.  —  Ouihe 
chloine  Uisneach  «  Mort  violente  des 
enfants  d'Usnech  »,  public  dans  The 
transactions  </  the  gaelic  Society,  XX, 
94- 

O'Grady  (St.-H.). 
L.  Calh  Cairnn  Conaill  édité  dans 
Silva  Gadtltca,  XXII,  140. 

O'Growney  (Rév.  E.). 

L.  Le  dialecte  irlandais  des  îles 
d'Aran,  XXI,  125.  —  Simple  Les- 
sons  in  Irish,  XXIII,  10;. 

Oidhe  Chloine  Uisneach,  nou- 
velle édition  publiée  par  la  Société 
pour  la  conservation  de  la  langue 
irlandaise,  L,  XX,  95. 

Olsen  (Magnus). 

L.  Mémoire  sur  une  inscription 
gravée  sur  un  casque  trouvé  à  Ne- 
gau,  en  Styrie,  XXIII,  224. 

O'Mulconry. 

L.  Glossaire  irlandais,  édité  par 
W.  Stokes,  XXI,  126. 


O'Rahilly. 

L.  D.mla  Aodhagâin  lii  Rathaille, 
réédité  parl7m/i  Ttxt  Society,  XXII, 
125. 

0  Reilly  (P-J.) 

L.  Mémoire  sur  les  leac,  ou  stèles 
funéraires,  et  les  croix  monumentales 
du  comté  de  Dublin,  XXII,  360.  — 
Les  pierres  tumulaires  et  la  croix 
monumentale  de  Rathdown,  XXIII, 
112.  —  Le  lia  Fail,  ou  pierre  du 
couronnement,  XXIII,  220. 

Osthoff  (Hermann). 

L.  Mémoire  sur  l 'étymologie  des 
mots  qui  concernent  la  sorcellerie, 
XIX,  358;  XX,  110. 

Otia  Merseiana,  XXI,  118. 

Otto  (Gautier). 

L.  Nomina  propria  latina  oriunda 
a  participiis  perfecti,  XX,  366. 

Paris  (Gaston). 

La  légende  de  Caradoc  aux  grands 
bras.  XX,  5S7. 

Parole  (la),  revue  internationale, 
XXI,  130,  131. 

Paton  (Lucy  Allen). 

L.  Studies  in  the  Fairy  Mytho- 
logy  of  Arthurian  Romance,  XXIV, 
525- 

Pauly. 

L.   Real-Encyclupaedie,  XIX,  78. 

Pedersen  (Holger). 

L,   Ta  se  'n-a  righ  «  il  est   roi    », 


26^ 


Indrx  alphabet i(]ui 


littéralement  «  est-il  en  son  roi  », 
formule  irlandaise  moderne,  XIX, 
350. 

Perceval  Wright  (E.). 

L.  La  cloche  de  Kilmainham, XXI, 


Pernice  (A). 

L.  Mémoire  sur  l'établissement  des 
Celtes  en  Italie,  XX,  576. 

Philipon  (E.). 

A.  Note  sur  les  limites  de  la  cité 
des  Ambarres  au  temps  de  l'empire 
romain,  XX,  290.  —  Les  origines 
du  diocèse  et  comté  de  Belley,  XXI, 

5  39- 
Philological  Society,  XXI.  547. 

Pineau  (Léon). 

L.  \'ieux  chants  populaires  Scan- 
dinaves, !£'■  vol.;  Époque  sauvage, 
Chants  de  magie,  XIX,  34^.  —  Les 
vieux  chants  populaires  Scandinaves, 
étude  de  littérature  comparée,  XXIII, 
103. 

PlanioL 

L.  La  très  ancienne  coutume  de 
Bretagne,  XXI,  258. 

Pli<;que. 

L.  Lug,  dieu  de  Torchez  les  Gau- 
lois, XXII,  1 39. 

Pommerol  (0^). 

L.  La  fête  des  brandons  et  le  dieu 
gaulois  Grannus,  XXIII,  111. 


Romance  and  Folklore,  L.,   XX', 

117. 

Postgate  rJ.-H.). 

L.  Mémoire  sur  la  campagne  de 
Valerius  Mcssala  Corvinus  en  Gaule, 
XXIV,  558. 

Pothier  (général). 
L.  Les  tumulusdu  plateau  de  Ger, 
XXI,  117. 

Potter  (Murray-Anthony). 

L.  Sohrab  and  Rustem,  the  epic 
Thème  of  the  Combat  between  Father 
and  Son,  a  Study  of  its  Genesis  and 
Use  in  Literature  and  popular  Tra- 
dition, XXIII,  3^6. 

Powell  (Thomas). 

L.  PsalniiUi  D:.f)dd  o'[  un  cyfuith- 
biad  a'r  BeibI  nffredin,  par  l'évêque 
William  Morgan,  XIX,  547. 

Prenssische  Jahrbùcher,  XIX. 

360. 

Prellwitz. 

L.  Mélanges  étymologiques.  Le 
nom  propre  latin  Turniis  et  le  lithua- 
nien tiirna-s  n  serviteur  »,  XX. 
III. 

Prichard  (Recs). 

L.  Canwyll  y  Cymry,  XXI,  248. 

Proceedings  of  the  Royal  irish 
Academy,  XXII,  14^. 


Proceedings  of  the   Society  of 
Antiquaries    of    Scotland,    XX, 
Popular  studies  in  Mythology  |    3 89. 


Index  alphabétique. 


Prou  (,M.)>  etVidier  (A.\ 
L.  Recueil  des  chartes  de  l'abbaye 
de     Saint-Benoît-sur-Loire,     XXll, 

'57- 

Publications  of  the  modem 
Language  Association  of  Ame- 
rica, XXI,  257;  XXll,  i48;XXlli, 


Purton  (Walter-J.). 
A.  A  note  on  Lcbor  iia  h-Uuire, 
p.  90,  col.  2,  1.  4^.  —  XXIV,  I  1 . 

Quellien  (Noël). 

Article  nécrologique,  XXIII,  209. 

Quiggin  (Edmond  Croby). 

L.  Die  lautliche  Geltung  der  vor- 
toniger  Worter  und  Silben  in  dem 
Book  of  Leinster  \'ersion  der  TJin 
bô  Cualngc,  XXII,  1 50. 

Quilars  (H.)- 

L.  Les  monuments  mégalithiques 
du  pays  guérandais,  XIX,  95. 

Rees  (Rogers). 

L.  L'élément  Scandinave  dans  le 
mythe  celtique,  XX,  1 1  2. 

Rees  (W.-J). 

L.  Lives  of  cambo-british  saints, 
XXI,  248. 

Reinach  (S  ). 

A.  Esquisse  d'une  histoire  de  l'ar- 
chéologie gauloise,  XIX,  101.  —  Le 
corail  dans  l'industrie  celtique,  XX, 
13,  riy.  —  lEl'XII  IIOAYXPT 
-Oi].    Les    croissants    d'or    irlan- 


dais, XXI,  7^,  166.  —  Lessurvivanccs 
du  Totémisme,  chez  les  anciens 
Celtes,  XXI,  269.  —  Cellica  :  1.  Ca- 
ledonium  monstrum.  —  II.  Un  dieu 
au  maillet  imberbe,  XXII,  154.  — 
Le  mot  oibis  dans  le  latin  de  l'em- 
pire, à  propos  de  l'orbisiilius  des 
druides,  XXII,  447. 

L.  Les  trouvailles  de  bronze  faites 
à  Lorzendorf,  en  Silésie,  XIX,  99. 

—  P'squisse  d'une  histoire  de  l'ar 
chéologie  gauloise,  XIX,  292.  -■ 
Répertoire  de  la  statuaire  grecque 
et  romaine,_XIX,  34^  ;  XXIII,  101. 

—  Catalogue  du  Musée  de  Saint- 
Germain,  XX,  1  02.  —  Encore  Epoim, 

XX,  114.  —  Zagreus,  le  serpent 
cornu,    et    la    mythologie    celtique, 

XXI,  151.—  Guide  illustré  du  Mu- 
sée national  de  Saint-Germain,  XXI, 
247.  —  Mémoire  sur  les  trou- 
vailles de  la  nécropole  celtique  de 
Montefortino,  province  d'Ancône, 
XXIII,  366.  —  Les  divinités  éques- 
tres. Catalogue  des  monuments  rela- 
tifs   à    Epona,   suite,  XXIII,    366. 

—  Note  sur  des  inscriptions  trouvées 
à  Thionville  et  à  Ventabrcn  (Bouches- 
du  Rhône),  XXIV,  119. 

Reinach  (Th.) 

A.  Un   descendant  de   Déjotarus, 

XXII,  I.  — ■  L'Hercule  gaulois  à 
Silins,  XXIII,    ^0. 

Rienischen  Muséum  fur  Philo- 
logie, XXI,  1 22. 

Revista   Bimestrale   di    Anti- 
chita  Greche  e  Romane,  XX,  376. 

Revista  Lusitana,  XXIV.  234. 


28* 


hhicx  alphabéticjiK 


Revue  archéologique,  XIX,  99, 

357;  XX,    113,    588  ;  XXI,    151, 

2S5-25S;  XXII,  149,  566;  XXIII, 

I  1 5,  227,    366;  XXIV,    112,    251, 

341. 

Revue  d'Ardenneetd'Argonne, 

XXII,  1^0. 

Revue   bénédictine,  XX,    104. 

Revue    bretonne,    XXII,    142- 
143. 

Revue   épigraphique   du  Midi 
de  la  France,  XIX,  99,  3^6;  XX, 
107,     384;    XXI,     132,     34^-346; 
XXII,  148,  362;  XXIV,    :m,  231 
340. 


Revue  des 

XXII,  362. 

Revue    des 

XXII,  149. 


études  anciennes. 


études  grecques. 


Revue  historique,  XIX,  3^1. 

Revue  historique  de  Provence, 

XXII,  149. 

Revue  d'histoire  et  de  littéra- 
ture religieuse,  XXI,  253-254. 

Revue  de  numismatique,  XXI, 
266-267;  XXIII,  37 r. 

Revue  de  synthèse  historique, 

XXIV,  234. 

Revue  des    traditions    popu- 
laires, XXIV,  113,  226,  344. 


Rhys  (John). 

L.  Inscriptions  du  comté  de  Fcm- 
bmke,  XIX,  97.  —  Les  pierres  de 
Llandrudian,  dans  le  comté  de  Pem- 
broke,  XIX,  98.  —  Inscriptions  oga- 
miques  du  comté  de  Meath,  X!X, 
355.  —  L'inscription  de  Richardston 
Hall,  XIX,  355.  —  Inscriptions  oga- 
miques  de  Connaught,  XX,  111.  — 
Inscriptions  du  comté  de  Clamorgan, 
XX,  388.  —  La  langue  des  Pietés, 
XX,  390.  —  Mémoire  sur  les  ogams 
de  Drumioghan,  XXI ,  1  28.  —  Note 
sur  une  inscription  ogamique  de 
Cairan,  XXI,  128.  —  Note  sur  le 
Pcith)ncn,  XXI,  248.  —  La  supersti- 
tion des  puits  miraculeux  dans  l'Ir- 
lande moderne,  XXII,  146.  —  Nou- 
velle  lecture  de    l'ogam    de    Gigha, 

XXII,  2  5  5.  —  L'inscription  ogamique 
de  Tullaghane,  XXII,  ^60.  —Étude 
sur  les  inscriptions  ogamiques  de 
l'Académie  royale  d'Irlande  et  du 
Collège    de   la    Trinité   de     Dublin, 

XXIII.  219 

C.  R.  Sludiea  in  Irish  Epigraphy, 
a  Collation  ofrevisdi  Readingsof  the 
Ancicnt  Inscriptions  of  Ireland,  by 
R.  A.  Macalister,  XIX,  337. 

Rhys  (John)  et  David  Rren- 
more-Jones. 

L.  The  welsh  people,  XXII, 
121. 

Ricochon. 

L.  Tablettes  et  formules  magiques 
à  double  sens.  Première  série.  La 
tablette  de  Poitiers  et  une  for- 
mule byzantine  tirée  des  AntcJota 
Graecobyzanlina  de  Vassiliev,  XXIII, 
107. 


Ridgeway  (W.). 


Index  alphabétique. 

Russel  (T.-O.). 


29' 


L.  The  enriy  âge  of  Greece,  XXII, 
547- 

Rikert  (Kdith). 

L.  Traduction  anglaise  de  sept  lais 
de  Marie  de  France,  XXIII,  101. 

Rivett  Carnac  (J.-H). 

L.  Mémoire  sur  la  pierre  du  cou- 
ronnement et  sa  connexion  légendaire 
avec  Saint-Jacques  de  Compostelle, 
XX  II,  227. 

Rivista  archaeologica  della 
provincia  et  antica  diocesi  di 
Como;  XXIV,  1  18. 

Robinson  (F.-N.). 

L.  Le  cycle  de  Cûchulainn,  XXII, 
;6^,  —  Le  druidisme  et  la  religion 
des  anciens  Celtes,  XXII,  365.  —  A 
variante  of  the  gaelic  Ballad  of  the 
Mantle,  XXIV,  524. 

Roessler  (Charles). 
L.  Les  influences  celtiques,  XXIII, 
2  10. 

Romania,  XX,  112,  587  ;  XXII, 
144-14^.  259;  XXIV,  229. 

Roncière  (Ch.  de  la). 
L.    Vie    de    saint    Yves,    XXIII, 
94. 

Rousselot  (abbéj. 

L.  Les  articulations  irlandaises, 
étudiées  à  l'aide  du  palais  artificiel, 
XXI,  I  jo. 


L.  Teanga  thioramhuil  na  h-Li- 
reann.  XIX,  86.  —  Fior  Chlàirseach 
na  h-Eircann,  recueil  de  poésies  ly- 
riques irlandaises,  XXII,  1 50.  — 
Traduction  d'un  passage  du  Livre  de 
Leinster.  XXII,  146.  —  La  partie 
gaélique  du  Livre  de  Deir,  XXII,  259. 

Russel  (Miss). 

Mémoire  sur  quelques  forts  de 
pierre   brute  en  Ecosse,  XXII,  2J4. 

Saige  (G). 

L.  Le  Chartrier  de  Saint-Pons 
hors  les  murs  de  Nice,  XXIV,  211. 

Saint- Venant  (de). 

L.  Note  sur  quatorze  forteresses 
antiques  du  département  du  Gard, 
XXIII,  227. 

Sanson. 

L.  Passion  ha  Tragériss  hon  Salvér 
Jésus-Chrouist,  groeit  er  blé  17N7, 
XXIII,  93. 

Sargant  (Miss  Alice). 

L.  The   Death  of  Oscar,    XXIII, 


Sarauw  (Chr.). 

L.  Le  système  verbal  de  l'irlandais 
moderne,  XXIII,  224.  —  L'emploi 
du  préfixe  ro  en  irlandais,  dans  Ab- 
schliessende  Bemerkungcn  ûber  die 
Perject-formalion  im  Inschen,  XXIV, 
225. 

Sauvé. 

L.  Proverbes  et  dictons  de  la 
Basse-Bretagne,  XX,  374. 


^o' 


Index  alphabet i(]iie. 


Schrader  (O.). 

L.  Sprachvergleichung  und  Uri^e- 
schichte,  XXH,  15^.  —  Reallexicon 
der  indogermanischen  Altertums- 
kunde,  Grundzùge  einer  K.ultur-und 
vulkergesc'nichte  Alteuropas,  XXII, 
'3  S)  3W-  — Mémoire  sur  les  mots 
iVuhorLigo  et  braca,  XXII,  147. 

Schuchardt  (H.)- 

L.  Mémoire  sur  l'étymologie  des 
mots  français  creiisot,  nnule  et  co- 
quille, XXIII,  570.  —  Etymologische 
Problème  und  Principien,  XXIV, 
115. 

Schuilter  (Otto-B.). 
L.  Some  celtic  traces  in  the  Glos- 
ses,  XXII,  362. 

Schwab  (Jean)  et  Gautier  (Otto). 

L.  Nomina  propria  latina  oriunda 
a  participiis  praesentis  activi,  futuri 
passivi,  futuri  activi,  quae,  quando, 
quomodo  facta  sint,  XX,  366. 

Scottish  Review,  XXI,  151. 

Scottish  Antiquary,  XXIV, 
221. 

Sepet  (Marius). 

L.  Histoire  de  l'abbaye  de  Saint 
Gildas  de  Rhuys,  XXI,  340. 

Seymour  de  Ricci. 

A.  Le  calendrier  gaulois  de  Coli- 
gny.  XiX,  213;  XXI,  10.  —  Un 
passage  remarquable  du  calendrier  de 
Coligny,  XXIV,  5 1'3 .  —  Notes  d'ono- 
mastique pyrénéenne,XXIV,  71. 

L.   Répertoire     épigraphique    d-s 


départements  de  I  .^isne  et  de  l'Oise, 
XXI,  151.  —  Les  inscriptions  de 
rOise,  XXIII,  115. 

Sidney  Hartland  (K). 

L.  Mémoire  sur  la  pierre  de  la  des- 
tinée, autrement  dite  pierre  du  cou- 
ronnement, en  Irlande,    XXIV,  227. 

Sitzungsberichte  der  Kais. 
Académie  der  Wissenschaften 
in  Wien,  XXII,  257-258. 

Skene  (William-F.). 

L.  The  Highla.'uiers  oj  Scotland, 
nouvelle  édition  par  M.  A.  Macbain, 
XXIH,  357.  —  F'our  ancient  books 
of  Wales,  XXIV,  96. 

Société  archéologique  de  Bor- 
deaux, XXI,  347. 

Society  for  the  préservation 
of theirishLanguage,  XXIII,  115. 

Sommer  (Ferd.). 

L.  Der  keltische  Sprachstamm, 
XXI.  1 3  2.  —  Handbuch  d'^r  lateinis- 
chen  Laut-und  Formenlehre.  XXIII, 
92. 

Spurrel  (W.). 

L.  An  english-welsh  pronouncing 
Dictionary,  a  Dictionary  of  the 
welsh  Language  with  english  Syno- 
nyms  and  Explanations,  XXIV,  209. 

Stadelmann  (Jean). 

L.  Études  de  toponymie  romande. 
Pays  fribourgeois  et  districts  vaudois 
d'Avenche  et  de  Payerne,  XXIII, 
216. 


Index  alphabétique. 


V 


Sterling  de  Courcy  (William). 

Inscriptions  irlandaises  trouvées 
dans  des  cimetières,  XIX,  94.  — 
L'évangéliaire  et  la  crosse  abbatiale 
de  Durrow,  XX,  ;86. 

Stern  (L.-Chr.). 

L.  Notice  sur  le  débat  de  l'âme  et 
du  corps,  XIX,  90.  —  Étude  sur 
lolo  Gocli,  barde  gallois  du  xiv^' 
siècle,  XIX,  90.  —  Étude  sur  une 
collection  de  poèmes  irlandais  con- 
servés à  la  bibliothèque  royale  de  Co- 
penhague, XIX,  5so.  —  Fragment 
d'un  manuscrit  juridique  irlandais 
conservé  à  la  bibliothèque  royale  de 
Copenhague,  XiX,  ^^o.  —  Mémoire 
sur  un  poème  gaélique  d'Ecosse  du 
genre  appelé  Cri.i5^«jcA^,  XX,    109. 

—  Étude  sur  les  visions  du  Bardd 
Cwsc,  XXI,  12^.  —  Des  degrés  de 
comparaison  en   gallois,    XXI,    125. 

—  Ballade  ossianique  du  xiie  siècle, 
texte,  traduction  et  commentaire, 
XXI,  250. —  Le  subjonctif  en  gal- 
lois, XXII,  142.  —  Nouvelle  édition 
du  FUd  Brkr.nd  d'après  le  Codex 
Vossianus  de  Leyde,  XXIII,  225.  — 
Les  gloses  de  Berne,  XXIII,  22^. 

Stokes  (Whitleyj. 

A.  The  irish  version  of  Fierabras, 
XIX,  14,  118,  2^2,  364.  —  The 
Bodleian  Amra  CholutmbChilk,  XX, 
30,  152,  248,  400;  XXI,  133.  — 
Da  Choca's  Hostcl,  texte  et  traduc- 
tion anglaise,  XXI,    149,  512,  388. 

—  The  destruction  of  Dâ  Derga's 
Hostel,  XXII,  9,  165,  282,  390  ; 
Glossarial  index,  404.  —  Notes  on 
the  Martyrology  of  Oengus,  XXIII^ 
-3.  — The  Death  of  some  irish  héros, 


XXIII,  503.  —  The  Death  of  Mur- 
chertach  mac  Erca,  XXIII,  39^.  — 
The  Battle  of  Allen,  XXIX,  41.  — 
The  Death  of  Crimthan,  Son  of  Fi- 
dach,  and  the  Adventures  of  the  Sons 
of  Eochaid  Muigmedon,  XXIV,  172. 

—  The  Woving  of  Luaineand  Death 
of  Athirne,  XXIV,  270.  —  On  Dr. 
Atkinson's  Glossary  to  volumes  I-V 
of    the    ancient     Laws    of    Irehind, 

XXIV,  404. 

L.  Traduction  irlandaise  de  Man- 
deville,  XIX,  350.  —  Hibermca  : 
1"  nouvelle  édition  des  gloses  irlan- 
daises conservées  par  VEiilychiiis  de 
Vienne  et  par  les  ms.  de  la  Biblio- 
thèque nationale  de  Paris,  latin  1 0400 
et  1  141  I  ;  2°  supplément  étymologi- 
que   à    VUrk.hischcr    Sprachsch.iiz, 

XIX,  3^3.  —  The  high  crosSiS  of 
Castkdermotand  Durrow,  XX,  97. — 
Notes  sur  les  gloses  de   Saint-Gall, 

XX,  108.  —  Wortschatz  der  keltis- 
chen  Spracheinheit,  XX,  344.  —  Hi- 
berrvica,  XX,  384.  —  Liste  d'anciens 
auteurs  irlandais,  d'après  le  Livre  de 
Ballymote,  XX!,  123.  —  Collation 
du  livre  de  Norris,  Ancient  cornish 
drama,  XXI,  125.  —  Édition  du 
glossaire  irlandais  attribué  à  O'Mul- 
conry,  XXI,  126,  127.  —  AcalLimh 
na  senorach  «  Dialogue  des  vieil- 
lards »,  nouvelle  édition,  XXII,  1  14. 

—  Nouvelle  édition  du  Cath  Cairnn 
Conaill,  XXII,  140.  —  Édition  do 
VAmra  Scndin,  XX'],  141.  —  The 
Old-irish  Glosses  at  Wiirzburg  and 
Carlsruhe,  XXIII,  96.  —  Thésaurus 
palaeohibernicus,  XXIII,  216.  —  Éty- 
mologies  de  seize  mots  irlandais, 
XXIII,  222.  -^  Note  sur  un  passage 
du  Cath  Cairn  Conaill^  XXIII,  223. 


Index  alpliabéti(jue. 


—  Les  textes  légaux  irlandais  conte- 
nus dans  un  ms.  de  la  bibliothèque 
royale  de  Copenhague,   XXIV,    i  lo. 

—  Irish  Etymologie,  XXIV,  217.  — 
A  Criticism  to  D^  Atkinson  Glossary 
to  Volumes  1-V  of  the  Ancient  Laws 
of  lreland,XXlV,   5:8. 

Stokes  (Whitley)  et  Windisch 
(Ernst). 

L.  Irische  Texte,  XIX,  77. 

Stokes  (Whitley)  et  Strachan 
(John). 

L.  Thésaurus  P?,laeohibernicus, 
XXIII,  95. 

Stokes  (Miss  Margaret) 
L.  Christian    inscriptions   in    the 
irish  Language,  XX,  97. 

Strachan  (J.) 

A.  Notes  on  the    Milan    Glosses, 

XIX,  62.  —  Old  irish  iarmifoich, 
i<  ejiinerit  »,  XIX,  177.  —  Final  vo- 
wels  in  the  Félire  Oengiiso,  XX,  191 , 
29^.  —  Old  irish  Toglenomon,  XX, 
44^.  —  Old  irish  tellaim,  tallaiin, 
XXI,  1  76.  —  Infixet  d  in  conditional 
Sentences  in  old  irish,  XXI,  41  2.  —  Ro 
with  the  imperfect  indicative  in  irish. 
XXIIl,  201. — The  Vienna  fragments 
of  Bede,  XXIII,  40. 

L.  Le  subjonctif  en  irlandais,  XIX, 
96.  —  Étude  sur  la  soi-disant  forme 
absolue  de  l'imparfait  irlandais,  XIX, 
5^0.  — The  Substantive  Verb  in  the 
Old  irish  glosses,  XX,  81.  —  Mé- 
moire sur  la  date  des  textes  irlandais 
d'après   leurs  formes  grammaticales, 

XX,  108.  —  Le  nominatif-accusatif 
pluriel  des  thèmes  en  u  en   celtique, 


XX,  114.  —  Étude  sur  quelques 
gloses  de  Wùrzburget  deSaint-Gall, 

XXI,  124.  —  Le  vieil  irlandais  afn- 
ihissi   «   de    rechef,  de   nouveau    », 

XXI,  I2Ç.  —  L'irlandais  ail,  XXI, 
126.  —  Le  futur  sigmatique  et  le 
subjonctif  en  irlandais,  XXI,  347.  — 
No  avec  fonction  relative  en  irlandais, 

XXII,  141.  — Mémoire  sur  les  temps 
passés  en   vieil  et   moyen    irlandais, 

XXII,  2^5.  —  Le  futur  subjonctif 
sigmatique  dans  le  Lebor  «j  h-Uidrc  ; 
—  le  futur  asigmatique  redoublé  et 
le  futur  en  ë  dans  le  vieil  et  le  moyen 
irlandais,  XXIII,  222.  —  L'ortho- 
graphe du    ms.    irlandais  de  Milan, 

XXIII,  224. 

Strachan  (John). 

\'oir  Stokes  (Whitley). 

Stuart(John). 

L.  The  sciilptured  stones  ol  Scot- 
land,XX,  96. 

Stubbs. 

\'oir  H.\DD.\N. 

Studies  and  notes  in  Philology 
and  Literature,  XXII,  145. 

Supplément!  Periodici  ail'  Ar- 
chivio glottologico  italiano,  XXII, 
146. 

Tachella  (D.-E.). 

L.  Note  sur  un  tétradrachme  de 
Cavaros,  roi  gaulois  de  Thrace.  XXIV, 
220. 

Tâîn  bo  Cûailngi. 
L.  XXII.  128. 


Thésaurus    linguae 

XXII,  156. 


Indrx  alphiibctujiic 
latinae, 


U' 


Thomas  (A  ). 

A.  De  quelques  noms  de  lieu 
français  d'origine  gauloise,  XX,  1, 
458;  XXII,  216. 

L.  Essais  de  philologie  française, 
XIX,  546- 

V.  Darmesteter  (A.). 

Thomson  (C -L). 

L.  The  Celtic  Wonder  World, 
recueil  d'histoires  irlandaises,  gal- 
loises et  bretonnes,  XXIV,  99. 

Thurneysen  (R). 

L.  Mémoire  sur  l'aspiration  de  la 
sourde  initiale  dans  le  verbe  composé 
irlandais,  XIX,  88.  —  Irlandais 
reicc  «  vente  »  et  creicc  «  achat  », 
X  X,  89.  —  Commentaire  sur  l'in- 
scription romaine  de  Duenos,  XIX, 
91.  —  Étude  sur  une  inscription  d'un 
vase  découvert  à  Centorbi,  XIX,  9 1 . 
—  Le  calendrier  de  Coligny,  XX, 
109.  —  L'âge  des  gloses  de  Wiirtz- 
burg,  XX,  124.  — Les  mots  irlan- 
dais lith  etcliss,  XXI,  2^0.  —  Les 
noms  de  la  semaine  chez  les  Celtes, 
XXII,  147.  —  Mémoire  sur  le  verbe 
celtique  :  1°  la  particule  ro  ;  2°  le 
déponent  et  le  passif  en  r;  3°  le  pré- 
térit en  t,  XXII,  147.  —  Les  adverbes 
irlandais  en  -id,  -ith,  XXII,  357.  — 
Le  /  final  de  la  5^  personne  du  plu- 
riel en  irlandais.  —  La  préposition 
irlandaise  la  =  Ut-os,  XXiI,  j6i . — 
Les  différentes  recensions  du  Fléd 
Bricrtnn,  XXIV,  109.  —  Le  latin 
pluma,  l'irlandais  lomm,  le  gallois 
llwm,  féminin  llom,  —  latin  trusc, 
Revue  Ctllique,  XIX-XXIV. 


irlandais  trû,  —  l'irlandais  cet,  ceaJ, 
latin  cëJo,  —  l'irlandais  in-made 
«  en  vain  »,  madqch  «  inutile  », 
le  grec  axTaio;  «  inutile  »,  XXIV, 
224. 

Tochmarc  Ferbe,  XIX,  77. 

Tùpinard  (Paul). 

Cornouaille  et  Bretagne,  XX,  115. 

Tourneur  (Victor). 

A.  Note  sur  le  sens  juridique  de 
fir,  XXIII,  121.  —  Ar  Furnes  ac  ar 
Jagrin,  moralité  bretonne,  XXIV, 
2^5.  —  Pangur  ban,  XXIV,  412. 

Transactions  of  the  Devons- 
hire  Association  for  the  Ad- 
vancement  of  Science,  XXII,  145. 

Transaction  of  the  Gaelic  So- 
ciety of  Inverness,  XIX,  85. 

Transactions  of  the  honorable 
Society  of  Cymmrodorion,  XX, 
386;  XXI,  127;  XXIV,  342. 

Treenoodle  (uncle  Jan). 
L.  Spécimens  of  Cornish    provin- 
cial dialect,  XXII,  125. 

Turmel  (J.). 

L.  Pelage  et  le  Pélagianisme  dans 
les  églises  celtiques,  XXIII,  226. 

Vallée. 

L.  Kbarck  Sant-Germen,  chanson 
bretonne,  XXII,  1  43 . 

Vendryès  (J.). 

L.   De  l'imparfait  du  subjonctif  en 


H' 


Index  alphabétique. 


moven  gallois,  XXI,  130.  —  Ré- 
flexions sur  les  lois  phonétiques, 
XXIV',  III.  —  De  hibernicis  voca- 
bulis  quae  a  latina  lingua  originem 
duxerunt,  XXIV,  105.  —  Latin  ve  - 
vex  (vervix),  irlandais  fcrb,  XXiV, 
227,  535.  — Notes  de  phonétique 
bretonne  dialectale,  XXII,   561. 

Vercontre. 

L.  Notice  sur  des  marques  de  po- 
tier et  sur  une  statuette  avec  inscrip- 
tion, XX,  388. 

Verneau. 

L.  Les  sépultures  néolithiques 
des  Hautes-Bruyères  (Seine),  XIX, 
99- 

Vernier(J.-J.). 

L.  Dictionnaire  topographique  du 
département  de  la  Savoie,  XIX, 
346. 

Vigors  (Philip. -P.). 
L.    Inscriptions     lapidaires     d'Ir- 
lande, XIX,  94. 

Villers  (Henri). 

L.  Les  seau.x  de  bronze  de  Hem- 
inoor,  Hanovre,  ouvrage  résumé  par 
J.  Déchelette,  XXIV,  113.    ' 

Wagner  (Félix). 

L.  Le  livre  des  Islandais  du  prêtre 
Ari  le  Savant  (Islendingabôk).  XXI, 
1  19. 

Wakeman  (W.P.). 
L.  Sur  la  date  de  l'apparition  du 
ter  en  Irlande.  XX,  1  i  1. 


Walzing  (J.-P.). 
L.   Dédicace  au  dieu  Vôlkanus  dans 
une  inscription   de  Tongres,   XXIII, 

I  16. 

Westdeutsche  Zeitschrift  fur 
Geschichte    uiid    Kunst.    XXIV, 

223. 

Weston  (Jessie  L.). 

L.  The  Legend  of  sir  Gawain, 
studies  upon  its  original  scope  and 
significance,  XIX.  84.  —  King  Ar- 
thur and  his  Knighst,asurvey  of  Ar- 
thurian  Romance,  XXI,  117.  — La 
légende  de  Lancelot  du  Lac,  XXII, 
549.  —  Traduction  anglaise  de  Mo- 
rt: n,  roman  de  la  Table  ronde,  XXIII, 

ICI. 

Westropp  (Th.-J.). 

L.  Les  forts  préhistoriques  de 
pierre  du  Clare  septentrional,  XIX, 
94.  —  Débris  préhistoriques  dans  le 
comté  de  Clare.  XX,  112.  —  Étude 
sur  le  DinJsenchjs  de  Rennes,  XX. 
385.  —  Monuments  préhistoriques 
de  Burren,  comté  de  Clare,  Irlande, 
XXI,  128.  —  Mémoire  sur  les 
restes  préhistoriques  observés  dans 
le  Clare  Nord-Ouest,  XXI  ,  25  ^ 
—  Les  antiquités  de  Slane,  XXllI, 

I I  2. 

Wetter  (P.  van). 

L.  Discours  sur  le  droit  romain  et 
le  droit  celtique  dans  la  Gaule  et  la 
communauté  de  biens  entre  époux, 
XX,  370. 

William  (H.  W.). 

L.  Exploration  d'un  camp  préhis- 


Index  alphabétique. 


H* 


torique    au    comté    de    Glamorgan, 
XXIV,  227. 

Windisch  (Krnst). 

L.  Dissertation  sur  quelques  formes 
verbales  de  passé  en  irland.iis,  XXI, 
2^1.  —  Pronomen  infixum  im  Alti- 
rischen  und  in  Rgweda,  XXIV, 
22^.  —  Voir  Stokf.s  (Whitley). 

Wolfflin  (Edward). 
L.  Le    plus    ancien     exemple    de 
clocca  «  cloche  ».  XXII,  147. 

Wynne  (Ellis). 

L  Bardd  cwsc  (visions  du),  étu- 
diées parL.-Chr.  Stern,  XXI,  125. 

Zanardelli  (  Tito). 

L.  Toponymie  fluviale.  La  pré- 
cellicité  des  noms  de  rivières  en  Bel- 
gique, XX,  565. 

Zeitschritt  fiir  alte  Geschichte. 

XXII,  146. 

Zeitschrift  fur  celtische  Philo- 
logie,   XIX,    87,    550;  XX,    108; 

XXI,    122-125  ;  XXII,   140-142  • 

XXIII,  221;  XXIV,  109. 

Zeitschrift  fiir  Deutsche  Wort- 
forschung,  XXII,  147. 

Zeitschrift  fiir  romanische 
Philologie,  XXIII,  370  ;  XXIV, 
115. 

Zeitschrift  fiir  vergleichende 
Sprachf  orschung  auf  dem  Gebiete 
derindogermanischen  Sprachen, 
XIX,  9i,353;XX,584;XXI,  130; 


XXII.  147.   360-361  ;  XXIII,   221  ; 
XXIV..225. 

Zimmer  (H). 

L.  Origine  de  la  particule  relative 
galloise  or  a,  ar  a,  ar,  XIX,  89.  — 
Le  mouvement  panceltique  en  Grande- 
Bretagne  et  en  Irlande,  XIX,  360. 
—  La  formation  des  verbes  modernes 
en  irlandais,  XXI,  124.  —  Études 
celtiques,  XXI,  1 30.  —  Sur  un  pas- 
sage corrompu  du  Tdin  bô  Ci'unlngi, 
XXII,  141.  —  Kdtische  Kirche,  dans 
Realcncyclopaciiu  fiir  protestantische 
Théologie  und  Kirche,  XXII,  354.  — 
Pelagius  in  Irland,  XXIII, 94,  226.  — 
Glossae  hibernicae,  XXIII,  96.  —  Mé- 
moire sur  les  mots  gallois  dans  The 
plejs^mt  Comoedie  of  Patient  Gnsill, 
XXII.  223.—  The  Celtic  Chirch 
in  Britain  and  Ireland,  translated  by 
A.  Meyer,  XXIV,  326. 

Zimmermann  (A.). 

L.  Les  traces  des  noms  propres 
d'homme  indogermaniques  en  latin, 
XX,  580. 

Zupitza  (E.). 

L.  Irlandais  reicc  «  vente  »  et 
creicc  «  achat  »,  XIX,  89.  ^  Mé- 
moire sur  i  consonne  et  /  en  celtique, 
XIX,  90.  —  Mémoire  sur  les  semi- 
voyelles  r  et  /  en  celtique,  XIX,  91 . 
Mémoire  sur  les  groupes  Ip,  rp  en 
celtique.  XIX,  91.  —  Étymologies 
celtiques,  XIX,  91 .  —  Le  participe 
de  nécessité  en  irlandais.  G.  R.  par 
L.  Duvau,  XIX,  24c.  —  Mémoire 
sur  le  groupe  rn  entre  consonnes, 
XIX,  354.  —  Etymologien,  XX, 
383. —  Des  consonnes  doubles  en  ir- 


?6^ 


Index  alphabétique. 


landais,  XX,  584.  —  Les  djptiton- 
gues  terminées  en  u  dans  les  langues 
celtiques,  XXll,  141.  —  Le  traite- 
ment de  la  sourde  initiale  dans  les 
langues  néo-celtiques,  XXII,  ?6i. — 
Latin  habto,  irlandais  gdè/m.  —  L'o- 
rigine du  datif  singulier  irlandais  an- 
mimm  «  au  nom  >',    XXII,   561.    — 


Note  sur  les  diphtongues  eu,  ou,  au 
dans  les  langues  celtiques,  XXIII, 
223.  —  Kelten  und  Gallien-  XXIII, 
223. 

C.  R.  Lexique  étymologique  du 
breton  moderne,  par  V.  Henry, XX'II, 
568. 


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