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Full text of "Revue chronométrique"

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REVUE 

CHRONOMÉTRIQUE 

JOURNAL 



DB 



L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

1888-1889 



Abonnemenl à la RBVUE, 12 fr. par an. 

Les envoyer eu bon de poste, dont le talon sert de quittance à l'abonné. 



Paris. — Imprimerie L. Bajdoin et €•, 2, rue Christine. 



i 

i 



REVUE 

CHRONOMÉTRIOUE 



JOURNAL 



DE 



L'HORLOGERIE FRÀiNGMSË 

PUBLIÉ PAR 

LA SOCIÉTÉ DE L'ÉCOLE D'HORLOGERIE DE PARIS 



Direotenr et Rédacteur en chef . 

M. OLAXJOIXJS ^AUNIEFt 

Fondatear de I& Rstob Cbromombtriqoi, 
Aateor da grand Tkàitb d*Hohlooebib modbrnb, Chevalier de la Légion d'iionneari 



Comité de Rédaction : 



MM. A.-U. RODANET 0,^, O.1. 0> Président de la Chambre syndicale de l'Horlogerie de Paris. 

lUJAY, U, Docteur en droit, Avocat à la Cour d'appel,— A. BsRTHOUD, O, — ÉD- BrOWN, U. 
GaLLIBE, — Chaix, Chef des travaux techniques à TÉcole centrale, — Drocourt, 0> 
>H, U» — P. Gaeniee, * Oi — h. Ratbl, >5*, — Rediee, 0. *, — G. Sandoz, *. 

TRBNTB-C INQUIÈMB ANNiÉB 



AUJAT 

Fénoh 



VOLUME XV 



PARIS 

AtJ SIÈGE DE L'ÉCOLE D'HORLOGERI] 
30, RUE MANIN (XIX** ARROND.). 

1888-1889 '- 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE! FRANÇAISE 

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 



Comités d'installation. 

Le ministre du commerce et de l'industrie, commissaire général. 

Vu laloi du 6 juillet 1886; 

Vu l'art. 5 du décret du 28 juillet 1886, réglant l'organisation des 
services de l'Exposition universelle de 1889; 

Vu l'arrêté ministériel du 26 août 1886, portant règlement général 
de l'Exposition de 1889, et le système de classification y annexé ; 

Vu l'arrêté ministériel du 11 mars 1887, complétant le système de 
classification générale ; 

Vu l'arrêté ministériel du 11 mars 1887, instituant les comités 
d'admission ; 

Vu le rapport du directeur général de l'exploitation et sur sa propo- 
sition, 

Arrête : 

Art. le'. — Il est institué, pour chacune des classes des groupes 
2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8, un « comité d'installation ». 

Art. 2. — Les comités d'installation sont chargés : 

1» De répartir entre les exposants admis, et conformément aux 
décisions des comités d'admission, les espaces attribués à chaque 
classe ; 

2° De dresser les plans d'installation spéciaux à chaque classe en se 
conformant, pour la déclaration des espaces accordés, aux ensembles 
et types particuliers déterminés par l'administration pour chaque 
groupe; 

Ces plans d'installation et de décoration devront, en tous cas, être 
approuvés par l'administration avant toute exécution ; 

3* D'établir le devis général des dépenses d'installation et de déco- 
ration des salles de classes et celui des frais de gardiennage et d'en- 
tretien ; 

Janvier 4888. — 376. 4 



6 BEVUE CHRONOHÉTRIQUE, 

4^ De faire la répartition de ces dépenses et de ces frais entre les 
exposants et d'accord ^vec eux ; 

8° De percevoir le montant de ce qui sera dû par chaque exposant, 
sans aucune intervention ni aucune responsabilité de la part de l'ad- 
ministration, et de régler les mémoires des entrepreneurs, ainsi que 
toutes les dépenses courantes. 

Art. 3. — Pour chacune des classes des groupes 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8, 
le bureau du comité d'admission deviendra celui du comité d'installa- 
tion de la même classe. 

Le comité d'installation de chaque classe sera, en outre, composé : 

1<> De quatre membres exposants du comité d'admission nommé 
par le ministre. Ce nombre pourra être réduit à deux pour certaines 
classes ; 

â"" De quatre membres pris parmi les exposants admis de la classe 
et jélus par ces derniers. Ces quatre derniers membres pourront, 
comme les quatre premiers, être pris au sein du comité d'admission. 

Le secrétaire du comité d'installation fera fonction de trésorier, ou 
un trésorier spécial pourra être élu parmi les membres. 

Art. 4. — Les comités d'admission des classes du groupe 9 feront 
fonctions de comités d'installation, pendant toute la durée des concours 
et des expositions temporaires d'horticulture. 

Art. 8. — Chaque comité d'installation de classe devra faire agréer 
par M. le ministre du commerce et de l'industrie, commissaire général, 
conformément à l'art. 3 du décret présidentiel du 28 juillet 1886, un 
architecte ou un ingénieur chargé des travaux collectifs d'installation 
et de décoration de la classe, à exécuter sous la surveillance immé- 
diate et sous le contrôle des agents de la direction générale de l'ex- 
ploitation. 

Art. 6. — Le directeur général de l'exploitation pourra assister à 
toutes les séances des comités d'installation. 

Il pourra se faire représenter par le chef du service des sections 
françaises, le chef du service mécanique et électrique, et le chef du 
service des installations intérieures, chacun en ce qui concerne leurs 
attributions. 

Art. 7. — Les comités de groupe et le comité supérieur de revision, 
institués par les articles 4 et 6 de l'arrêté ministériel du H mars 18^7, 
concernant les comités d'admission, connaîtront de toutes les contes- 
tations qui pourront s'élever entre les comités d'installation. 
Art. ,8. — Les comités d'installation seront forqués de façon ^ entrer 



MESURER EXACTEMENT UN PIGNON DE NOMBRE IMPAIR D AILES. 7 

en fonctions dès le 15 février 1888, la date arrêtée comme dernier délai 
pour le dépôt des demandes d'admission étant fixée au !«' février 1888, 

Paris, le 42 décembre 4887, 

Lucien Dautresme. 



MESURER EXACTEMENT UN PIGNON DE NOMBRE IMPAIR 

D'AILES. 



N'ayant pas rencontré trace de ce. calcul, ou d'un autre analogue, 
dans les publications horlogères, il nous a paru de quelque intérêt de 
donner ici un moyen simple, basé sur le calcul, de rectifier la gran- 
deur d'un pignon de nombre impair d'ailes mesuré sur deux ailes. 




Soient donc : 

B D, le diamètre total d'un pignon de 7 ailes, pris égal à 1 ; 
CoD, le demi-angle au centre de ce pignon. 
Résolvons le triangle ABC, rectangle en A, pour connaître BC, qui 
est bien la corde que l'on obtient en mesurant un pignon de 7 au 
compas de proportion. 



8 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

L'angle C o A au centre est de -^ , et l'angle inscrit GB A de 

^ = 420 857142 

4n 

Nous savons que G A est le sinus de l'angle GB A. Appliquant la formule 

a = b coi B, 

nous avons : 

log sin 420 857142 = 1,3473707 

log cot 120 857142 = 0,6416018 

log a = 1,9889725 
a = 0,9749278 
Le rapport r de la grandeur réelle du pignon égale à 1 à la corde 
mesurée est : 

log 1 =0,0000000 
log 0,9749278 = 1,9889728 

log r = 0,0110275 

r= 1,028717; 

d'où la règle pratique : Pour connaître le diamètre total réel d'un pignon 

de 7, il suffit de multiplier par 1 ,025717 la grandeur que Con obtient en 

mesurant ce pignon sur les ailes. 

Gette règle est générale, c'est-à-dire qu'elle est applicable indépen- 
damment de la largeur, du flanc et du profil de l'excédent du pignon. 
On peut, d'après ce qui précède, établir ce rapport pour des pignons 
de nombre impair d'ailes quelconques. 

E. Antoine, 
de la maison Antoine frères. — Besançon, 19 décembre 4887. 



RAPPORT DE LA COMMISSION DU TRAITÉ DE COMMERCE 
FRANCO-ITALIEN. 

(Chambre Syndicale de Paris. — Page H). 



Messieurs, — Vous avez nommé une Commission spéciale, sur la 
demande de M. le ministre du Commerce et de l'Industrie, chargée 
d'établir les changements qu'il y aurait à apporter au Traité conven- 
tionnel à conclure entre la Fi*ance et Tltalie. Cette Commission s'est 
réunie plusieurs fois; je vous présente, en ma qualité de rapporteur, 
les résultats de nos délibérations. 



RAPPORT DE LA COMMISSION DU TRAITÉ DE COMMERCE FRANCO-ITAUl N. 9 

En présence des conditions faites aux fabricants de montres, sem- 
blables dans le nouveau tarif général italien à celles de l'ancien Traité 
conventionnel, votre Commission pense que satisfaction est donnée à 
cette branche de Thorlogerie, et qu'il n'y a pas lieu de demander de 
changements sur ce point. En effet, les droits de 1 franc la pièce par 
montre en or et de fr. 50 pour les montres de tout autre métal, 
paraissent, à votre Commission, donner toutes facilités pour l'exporta- 
tion des montres françaises en Italie. 

Il n'en est pas de même dans toutes les autres branches du commerce 
de l'horlogerie. Les conditions du nouveau tarif général qui devait 
entrer en vigueur le l®»" janvier 1888, si le Traité conventionnel n'est 
pas renouvelé, seraient très préjudiciables aux fabricants de pendules, 
de réveils et des fournitures d'horlogerie, pour l'exportation de leurs 
produits en Italie. 

En effet, si l'on considère le prix de 2 francs pièce (nouveau tarif 
général) pour les mouvements d'horloges de table, à tableau ou à 
pendule et de réveils, l'on se trouve en présence d'une augmentation 
de plus de 300 p. 100, ces articles ne payant actuellement que fr. 50 
le kilogramme, le poids des mouvements de pendules étant de 0^,700 à 
0^,800, et ceux à réveils de 0^,350 à 0^,400. Il en est de même pour 
les fournitures d'horlogerie qui devraient payer 100 francs les 100 ki- 
logrammes au lieu de 50 francs, soit 100 p. 100 de plus. 

En outre, les prix de revient de tous les produits ayant considéra- 
blement baissé par suite de la fabrication mécanique appliquée aux 
plus minimes parties de Thorlogerie et de la fourniture d'horlogerie, 
les augmentations de droits, déjà si élevés, le seraient en réalité bien 
davantage, et atteindraient ainsi des taux exorbitants. 

Effectivement, un mouvement h réveil, qui revient de 2 francs à 
2 fr. 50, serait frappé d'un droit de 2 francs pièce, soit près de 400 p. 100 
de sa valeur. Les mouvements de pendules, qui valent de 3 fr. 50 à 
10 francs, seraient passibles du même droit de 2 francs pièce, et paye- 
raient ainsi de 20 à 60 p. 100 de leur valeur. 

Il y a donc lieu de négocier avec l'Italie, pour éviter l'application du 
tarif général, qui pourrait, sinon anéantir notre exportation en Italie, 
du moins y apporter de grandes perturbations. 

La Commission est donc d'avis qu'il y a lieu de renouveler l'ancien 
tarif conventionnel, mais en y apportant quelques rectifications dans 
la nomenclature des articles. 



10 REVUE CHBONOMÉTRIQtJE. 

Les mouvements de pendules et de réveils sont actuellement classés 
sous deux rubriques bien différentes : 

1° Horloges de table, à tableau ou à pendule, non encaissées, pièce, 
8 francs; 

2° Mouvements d'horloges de table, h tableau ou h pendule, le ki- 
logramme, fr. 80. 

Or, qu'est-ce qu'une horloge de table non encaissée sinon un mouve- 
ment de pendule? Et pourquoi d'une part faire payer 8 francs pièce et 
de l'autre Ofr. 38 1/2? 

Dans la pratique, l'Administration italienne a établi les différentes 
classifications d'une façon arbitraire, suivant que les mouvements sont 
démunis de telle ou telle pièce. Et il y a lieu de remarquer également 
que les exigences de la douane italienne ne sont pas les mêmes que 
dans tous les bureaux; aussi s'ensuit-il souvent de graves ennuis et 
des laissés-pour compte. 

Les négociants italiens ne voulant, et surtout ue pouvant, dans au- 
cun cas, supporter le droit exorbitant de ô francs pièce pour un mou- 
vement de pendule valant de 3 fr. ôO k iO francs, ou pour un réveil 
qui leur est facturé 3 francs ou 3 fr. 25. 

Pour éviter ces ennuis, votre Commission demande que les horlo- 
ges de table, à tableau ou à pendule, soient tarifées au même taux 
que les mouvements d'horloges de table, à tableau ou à pendule, soit, 
à raison de 80 francs les 100 kilogrammes. Ce changement n'apportera 
aucune perte, aucune diminution dans les recettes de la douane ita- 
lienne. 

Votre Commission demande également que le nouveau traité expire 
en 1897. Il est nécessaire qu'à cette époque la France soit libre avec 
toutes les nations, de façon à pouvoir modifier à son gré son système 
douanier. 

Votre Commission vous propose donc de répondre au Ministre du 
Commerce et de l'Industrie : 

1» Que le traité conventionnel avec l'Italie qui va cesser d'être en 
vigueur au 31 décembre prochain, a produit dans notre industrie de 
bons résultats ; 

2® Que l'application du nouveau tarif général italien serait désas- 
treux pour les fabricants de pendules, de réveils et de fournitures 
d'horlogerie ; 

3** Qu'il serait désirable que le tarif conventionnel ne fût renouvelé 
que jusqu'en 1892 ; 



/ 



FAITS DIVERS. 11 

4* Que les horloges de table, à tableau ou à pendules non eneais- 
sées^ soieot tarifées au même taux que les mouvements d'horloges de 
table, à tableaux ou à pendules, soit à raison de 50 francs les 100 kilo- 
grammes; 

50 Qu'il y a lieu d'attirer l'attention du Ministre sur les ordonnances 
du gouvernement italien, concernant les adjudications pour la fourni- 
ture des objets nécessaires aux manufactures et administrations se rat- 
tachant à l'État (arsenaux, chemins de fer, etc.). 

Il résulte, en effet, des dernières prescriptions ministérielles que les 
adjudications, avant d'être données aux étrangers, doivent être affec- 
tées aux nationaux, même avec une majoration de 10 p. 100. 

Le Rapporteur j Motnet. 



FAITS DIVERS. 



Ministère de l* Instruction publique. — Par arrêté de M. le Ministre, 
M. Â.-H. Rodanet, président de la Chambre syndicale de l'Horlogerie, 
membre de la Chambre de Commerce, Officier de la Légion d'honneur, 
a été nommé Officier de l'Instruction publique. 

M. Albert Villon, fabricant d'horlogerie, maire de Saint-Nicolas 
d'Âliermont, a été nommé Officier d'Académie. 



Société d* encouragement. [— Elle (vient de décerner à notre habile 
confrère, M. Henry Ratel, une médaille d'argent pour son système de 
montres à secondes, décrit il y a quelques mois dans la Revue ehrono- 
métrique. 



Nouvelles d'Angleterre. — Le Horological Journal nous fait connaître 
qu'une décoration de la Légion d'honneur a été accordée à M. James 
Kendal, de la maison Kendal et Dent de Londres. 

Il nous apprend en même temps que MM. J. Rotherham et Sons, 
grands fabricants d'horlogerie, ont donné à l'école d'horlogerie de 
Coveutry une somme de 6,7S0 francs. 

Voilà un bon exemple qui nous vient de l'étranger, et que certaine- 
ment pos grands horlogers vont se hâter d'imiter. 



i2 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



MUe Marie Bergkammer a fait remettre au trésorier de la Chambre 
syndicale de l'Horlogerie de Paris, la somme de 293 fr. 27, solde 
restant dû par feu Bergkammer, son père, à celte société, plus 13 fr. 62, 
pour intérêts à ce jour de ladite somme. En réponse à cet envoi, M. le 
président de la Chambre syndicale de THorlogerie de Paris a adressée 
Mï'« Marie Bergkammer, à Madrid, la lettre suivante : 
Mademoiselle, 
Au nom de mes collègues et en mon nom personnel, j'ai l'honneur 
de vous adresser mes plus vifs remerciements. En nous faisant parvenir 
le solde du compte de feu Bergkammer, voire père, vous avez fait 
preuve. Mademoiselle, d'une extrême délicatesse, dont je vous félicite. 
Agréez, Mademoiselle, mes respectueuses salutations. 

Ze président. 
Officier de la Légion d'honneur et de l'Instruction publique, 

A.- H. RODANET. 



M . Pierret a souscrit à l'emprunt de TÉcole d'horlogerie de Paris 
six obligations (3,000 fr.) 

Notre vieil ami et maître, nous a également fait parvenir la note sui- 
vante : 

Concours de la Chambre syndicale de VHorlogerie de Paris. 
Prix offert par M, Pierret. 

500 francs au meilleur mémoire qui sera présenté (juin 1889) à la 
Chambre syndicale de THorlogerie de Paris, sur la forme que doit 
avoir un spiral, pour obtenir l'isochronisme des mouvements du ba- 
lancier. — Nos meilleurs remerciements à M. Pierret. 



Nous apprenons avec un vif plaisir la nomination de' notre ami 
M. Roussialle, comme président de la Chambre syndicale de Lyon. 

Les bâtiments de l'Ecole d'horlogerie sont complètement construits. 
Livraison fin janvier, inauguration en mai. — Les titres définitifs de 
remprunt de l'École d'Horlogerie de Paris, sont mis à la disposition 
des souscripteurs. Us n'ont qu'à se présenter chez M. Rodanet, 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGIsIHIE. 13 

rue Vivienne, 36, avec leur récépissé provisoire. Ces titres portent des 
coupons d'intérêt, payables au siège de l'Ecole, 30, rue Manin, 



BAL. AIlVrVUEL. DE LA CHAMBRE SYNDICALE 

Salons Kriegelstein, ^, rue Cliarras. 

4 Février 1888. 

OAGHëSTRE dirigé par m. DESGBÂNGES. — BUFFET GRATUIT. 

Hommes, 20 tr. — Dames, 10 fr. 

On délivre des billets chez M. Rodanet, président, rue Vivienne, 36, et chez 
tous les membres de la Chambre syndicale. 



GHAMBRB SYNDICALE DE L'HORIiOGEHIE DE PARIS 

Séance du 4 novembre 1887. 
Présidence de M. A.-H. Rodanet. 

La séance est ouverte à neuf heures par M. Rodanet, président, assisté de 
MM. Paul Garnier et Cartier, vice-présidents, Piéfort et Henriette, secrétaires. 

Membres présents : MM. Rodanet, Cartier, Paul Garnier, Piéfort et Henriette, 
Blin, Blondeau, Drocourt, Margaine. — Membres excusés : MM. Diette, Ânque- 
tin, Bernheim, Detouche, Ëcalle, Hersant, Lefebvre, Moynet, Réquier. — 
Membres absents sans excuses : MM. Coquelle, Dubey, Martellier, 

M. Piéfort donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est 
adopté. 

M. le Président donne communication des lettres suivantes : 

1° Du Ministre du Commerce annonçant la prochaine publication d'un organe 
des Syndicats et envoyant un questionnaire à remplir à cet effet; 

2<* Du Ministre du Commerce annonçant l'ouverture d'un concours pour 
l'obtention de bourses de voyage à décerner aux anciens élèves des écoles indus- 
trielles subventionnées par le Ministère du Commerce; un règlement de ce 
concours est joint à la circulaire; 

3^ Une circulaire relative à TËxposition qui aura lieu à Sidney (Australie) 
en 1888; 

4<> Une lettre de M. Benoit, de Cluses, remerciant la Chambre de l'envoi 
qu'elle lui a fait d'une photographie représentant la pose de la première pierre 
de l'École d'Horlogerie de Paris ; 

5° Une lettre de M. Parwitt, soliciter anglais, 5, rue Feydeau, se mettant à 
la disposition de la Chambre, soit comme interprète, soit pour donner gratui- 
tement des renseignements sur les affaires contentieuses et commerciales en 
Angleterre. La Chambre remercie M. Parwitt de ses offres et s'adressera à lui 
lorsque l'occasion s'en présentera ; 

6« Une lettre de M. Villon, maire de Saint-Nicolas d'Aliermont, qui désirerait 
faire partie du Comité départemental de la Seine-Inférieure pour l'Exposition 



14 AEVUE GMRONOMÉTRIQUE. 

de 1S89. La Chambre syndicale verra avec plaisir M. Villon remplir ces 
fonctions ; 

1^ Une convocation pour le Congrès des Chambres syndicales, nous invitant 
à nommer des délégués pour cette réunion, MM. Rodanet^ Paul Garnier et 
Réquier, déjà désignés antérieurement pour ces fonctions, sont chargea de 
représenter notre Chambre au Congrès. 

M. Paul Garnier fait part de la perte que vient de faire l'Horlogerie par le 
décès de M. Vérité, de Reauvais ; il exprime des regrets auxquels la Chambre 
s'associe. 

Il est donné lecture du rapport présenté par M. Moynet au nom de la Com- 
mission du Traité de Commerce franco-italien (Voir page 8). 

Les conclusions de ce rapport sont adoptées. 

MM. Réquier, Drocourt, Margaine et Lefebvre sont nommés membres de la 
Commission du Concours annuel pour 1888. 

La Commission du bal est composée comme suit : 

MM. Rodanet, Cartier, Blin, Champion, Goquelle, Diette^ Drocourt, Ëcalle, 
Moynet, Margaine, Ànquetin, 

M. lé Président donne communication d*un avis du Comité des élections 
consulaires demandant que notre Chambre Syndicale veuille bien indiquer si 
elle a des candidats à présenter pour le Tribunal de Commerce. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 heures 1/4. 

Le Secrétaire, Le Président, 

Henribtt^. A.-H. Rodanbt. 



CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE LTON. 

Assemblée générale du 23 octobre 1887. 
Présidence de M. Dbsvignes. 

La séance est ouverte à 3 heures par M. Desvignes, président, assisté de 
M. Roussialle, vice-président, et M. Massard, trésorier. 

M. le Président, en ouvrant la séance, expose en quelques paroles la situa- 
tion générale de la Chambre Syndicale et rend compte des différents travaux 
et des diverses propositions qui lui ont été soumis dans le courant de 
l'année. 

Il constate, à la satisfaction de tous les membres présents, l'état prospère de 
la Chambre syndicale de l'Horlogerie de Lyon. Il espère qu'elle marchera tou- 
jours dans la voie du progrès. Il invite^ avec instance, tous les membre adhé- 
rents à bien vouloir assister le plus possible aux réunions mensuelles du 
Conseil. 

La parole est donnée à M. Massard, trésorier, qui lit le compte détaillé de la 
Caisse de la Chambre syndicale au 23 octobre 1887 : 



BOIXETINS D£S SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 15 

Espèces en caisse Fr. 536 60\ 

2 obligations Ville de Lyon i92 >»|l,188 fr. 60 

1 obligation communale entièrement libérée. . 460 » ) 

La Chambre approuve les comptes et félicite le Trésorier. 

M, le Président alors, en termes éloquents, adresse à M. Massard les plus 
vives félicitations sur son dévouement. 

De nombreux applaudissements couvrent les dernières paroles de M. le 
Président, et la Chambre, par cet enthousiasme spontané^ donne à son Trésorier 
le témoignage le plus sincère de son approbation aux éloges faits par son 
Président. 

M. Roussialle demande h, parole et explique que la prospérité de la Chambre 
constatée par le Président pourrait encore mieux s'accentuer, prendre un 
développement plus rapide^ si le Gon/eil voulait tenir compte des causes qui, 
seules, peuvent donner, aux yeux de tous les artistes français, plus de valeur, 
plus d'éclat à notre société : les Concours. 

La Chambre Syndicale, ajoute M. RoussiaUe, a eu trois concours ; le dernier 
en 1883. M. Beau, rapporteur du Jury du concours, disait à la distribution 
des récompenses : « Le concours de 1880 avait donné lieu à la distribution de 
u 12 récompenses diverses; celui de 1881, à 22; le troisième, celui de cette 
ic année, à 35. 

u Nous constatons donc, avec plaisir, que le succès couronne nos efforts, et 
« que nous devons continuer dans la voie où nous marchons, en progressant 
« d'année en année. » 

Yoilà des paroles bien encourageantes, dit M. Roussialle ; pourquoi s*étre 
arrêté complètement, brusquement dans cette voie progressive? 

Cette année, les difficultés qui pouvaient exister sont aplanies, la Caisse 
n'est plus vide. M. Roussialle espère que TAssemblée ne se séparera pas sans 
avoir voté un Concours national d'horlogerie pour 1888. 

Sur le désir de M. le Président, la discussion s'engage immédiatement sur 
cette proposition. Plusieurs membres y prennent part et la Chambre décide que 
cette question soit remise au Conseil qui statuera. 

M. Hemmel demande qu'on affecte les fonds en caisse à la création d'une 
école d'horlogerie; il assure que le Conseil municipal, dont il fait partie, four- 
nirait le local et donnerait une subvention annuelle, qu'en commençant petite- 
ment, modestement, ces fonds pourraient suffire. On arriverait ainsi plus tard 
à créer à Lyon un centre de fabrication. 

MM. Beau, Bletoq et plusieurs autres membres répondent que toutes les 
ressources citées par M. Hemmel seraient insuffisantes et qu'ils ne voteront la 
création d'une école d'horlogerie que possesseurs de moyens propres à en 
assurer l'existence. 

La proposition, à une grande majorité, est ajournée. 

Sur la présentation de MM. Roussialle et Massard, M. Bernbeim, fabricant 
d'horlogerie, 48, rue Turenne, à Paris, et Membre du Bureau de la Chambre 



16 REVUE CURONOMÉTRIQUË* 

syndicale de Paris, est accepté à rananimité Membre adhérent de notre 
Chambre syndicale. 

De nombreux applaudissements sanctionnent cette adhésion. 

M. Petetin, de Givors^ un des fondateurs de la Chambre syndicale et un 
de ses meilleurs conseillers, donne sa démission de syndic, motivée par des 
raisons personnelles. 

Devant sa décision tenace et irrévocable, la Chambre accepte sa démission, 
mais avec les plus profonds regrets et après avoir obtenu de lui la promesse 
de rester avec nous comme Membre adhérent et de nous aider, comme il Ta 
toujours fait, de sa vieille et savante expérience. 

On procède ensuite au renouvellement des Membres sortants. Sont élus: 
MM. Beau, Roussialle, Drevon, J. Baillt. Hemmel, Joye, Naquin. 

La séance est levée à 5 heures d/2. 

Pour le Secrétaire absent^ Le Président, 

Roussialle. Desvignes. 

Banquet. — A l'issue de la séance de l'Assemblée générale, le Banquet 
annuel de la Chambre Syndicale réunissait, dans les salons du restaurant 
Monnier, place Bellecour, un grand nombre de convives. 

Plus de trente, cette année, ont répondu à notre invitation, parmi lesquels 
nous citerons, avec une véritable satisfaction, MM. André, directeur de l'Obser- 
vatoire de Lyon ; Cossange, de Rive-de-Gier (Loire) ; RoUin, de Bourgoin (Isère) ; 
Buisson, de Panissière (Loire). 

Plusieurs discours ont été prononcés et chaleureusement applaudis. Bon 
nombre de toasts ont été échangés, plusieurs à la prospérité de la Chambre 
Syndicale de Paris. 

A 11 heures on se séparait, tous satisfaits de cette bonne et heureuse soirée. 



Séance du 7 décembre 1887. 

Présidée par M. Desvignes. — Membres présents: MM. Bailly, Beau, 
Blachon, Drevon, Hemmel, Joye, Massard, Naquin, Veyret C. — Excusés : 
MM. Roussialle, Bleton, Jacquemoz. — Sans excuse: Baud. 

M. Naquin le plus jeune des membres occupe le poste de secrétaire. — 
L'ordre du jour appelle à la nomination du bureau. 

Sont élus : MM. Roussialle, président à l'unanimité; J. Bailly, vice-président, 
unanimité moins une voix ; Massard, trésorier, idem.; Naquin, secrétaire, 
unanimité moins deux voix. M. Rollin de Bourgoin a été nommé syndic en 
remplacement d'un démissionnaire. 

M. J. Beau remercie au nom de ses collègues le bureau sortant, qui par son 
zèle a su maintenir la Chambre syndicale à la hauteur ou son prédécesseur 
l'avait placée. — La séance est levée à 10 heures 5 minutes. 

Le Président, Desyignes. Le Secrétaire, Naquin. 

Le Gérant, A.-H. Rodanbt. 



Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C«, 2, rue Christine. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

CHRONIQUE DU MOIS 

Besançon à l'Exposition de 4889. — La tour Eiffel. — Uoe bibliothëqae d'art industriel. 

Des motifs que nous ii*avons ni^ apprécier, ni à expliquer, ont fait 
croire, à un certain moment, à l'abstention de notre grande fabrique 
bisontine. Nous sommes aujourd'hui complètement rassurés à ce sujet, 
car voici ce qu'on nous écrit de Besangon : 

Le 23 janvier dernier^ une réunion importante des horlogers bisontins, a eu 
lieu, dans la salle des fêtes de la mairie de Besançon. Celte séance, à laquelle 
assistait environ 80 personnes, était présidée par M. Benoit, président de la 
Chambre symiicale des fabricants d'horlogerie de Besançon, assisté de 
MM. Blanche et Fernier. M. A.-H. Bodanet, président du Syndicat parisien, 
s'était rendu à celte réunion. Après une vive discussion, à laquelle ont pris 
part MM. Benoit, Félix, Bodanet, Blanche, Antoine et Fernier, l'assemblt^e a 
pris, à runanimilé, les décisions suivantes : j<> la fabrique bisontine prendrait 
part àrBxposilion universelle de i889; 2® la Chambre syndicale de Thorlo- 
gerie de-Bcsançon agira, de concert avec le Syndicat parisien, afin d'obtenir 
des Minisires des finances et du commerce, toute satisfaction au sujet des 
questions du contréle; 3<^ uoe commission de huit membres a été nommée pour 
recueillir les adhésions de la fabrique bisontine à TExposition universelle 
de 1889. 

Nous sommes heureux de cette entente toute cordiale entre les Syndicats de 
Besançon et de Paris, et nous félicitons, en particulier, MM. Benoit et Bodanet. 

* * 

En attendant qu'on place à son sommet un Time'Ballf qui indiquera 
le midi précis à Paris et à ses environs, quelques-uns de nos lecteurs 
ne seront, sans doute pas fâchés d'avoir des nouvelles de la Tour 
Eiffel. 

Elle ^e porte bien. 

Voici, en substance, comment un journal constatait l'état des tra- 
vaux à la fin de 1887: 

FéfMBR 4888. — 377. 3 



18 REVUE CHRONOMÉTRIQUE, 

« Un escalier en bois de cent soixante douze marches, construit entiè- 
rement en ligne droite dans la pile située au sud, permet aux per- 
sonnes qui ne craignent pas le vertige d'atteindre la partie la plus 
élevée des travaux. 

« Cinquante-quatre mètres, telle est la hauteur déjà respectable 
atteinte aujourd'hui. Les poutres en fer sur lesquelles doit reposer la 
plate-forme du premier étage partent déjà des quatre énormes piles de 
quatre cents tonnes chacune formant les bases de l'édifice, pour venir 
se rejoindre et former un seul tout. 

« Dans trois semaines, cette partie des travaux, la plus difficile et la 
plus délicate, sera terminée et la tour pourra s'élever rapidement à sa 
hauteur définitive. » 



* * 



La transition est peut-être un peu forte de sauter... de la tour Eiffel 
dans le VP arrondissement... Mais la sagesse des nations nous dit qu'il 
ne faut jamais tarder à signaler une œuvre utile, et, nous conformant à 
son précepte, nous informons nos lecteurs qu'une bibliothèque d'art 
industriel^ possédant actuellement 6,000 planches de dessins, a été 
ouverte au public à la mairie du sixième arrondissement. 

Tous ceux qui exercent une profession ou une industrie artistiques 
pourront consulter utilement cette importante collection. 

Les dessins peuvent être prêtés à domicile ou consultés sur place 
tous les jours de quatre à six heures et de huit à dix heures du soir, 
et le dimanche de neuf à onze heures du matin. 

C. Saunier. 



EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 



Dernier délai pour le dépôt des demandes d'admission. 

La circulaire suivante a été envoyée à tous les présidents des Co- 
mités d'admission : 

Monsieur le Président, 

J'ai rhonneur de vous informer que, par décision prise par le Comité 
administratif, sous la présidence de M. le Ministre du Commerce et de 
rindustrie, en date du 26 janvier courant, la date £xée comme dernier 
délai pour le dépôt des demandes d'admission, a été reportée du i^^ fé- 
vrier au 1" mars 1888. '■)'..• 



VARtÂTIONS QUI AFFECTENT LA MARCHE DES CHROMOMÈTRES. 19 

Les Comités d'installation commenceront à fonctionner dès le 
15 mars 1888 au plus tard. 

Malgré Taffluence des demandes concernant les groupes industriels, 
ce sursis a été accordé en raison du temps qui est nécessaire pour la 
rédaction et les signatures de celles qui se rapportent aux nombreuses 
expositions collectives en voie de formation. 

J'ai l'honneur d'insister auprès de vous afin que, vous et vos hono- 
rables collègues, vous usiez de toute votre influence pour décider les 
retardataires à faire parvenir immédiatement leurs demandes. Il s'agit 
de faire bien savoir à nouveau que les seuls exposants admis à la date 
du i^ mars 1888 seront électeurs et éligibles pour la constitution des 
Comités d'installation, conformément à l'art. 3 de l'arrêté ministériel 
du 12 décembre 1887. 

Agréez, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les 
plus distingués. 

Le Directeur général, 
G. Berger. 



CHRONOHËTRIE. 



Renseignements sur les variattons qui affectent la marche 
des chronomètres. 

Je crois utile de faire connaître sommairement aux capitaines de 
navires comment se trouve établi, dans un grand nombre de chrono- 
mètres, le réglage de la compensation avec le balancier bi-métallique 
circulaire simple, réglage qui a pour but d'annuler autant que pos- 
sible les effets de la variation de la température sur le spiral isochrone 
(le plus important organe) et le balancier. 

Par ces renseignements, les capitaines de navires pourront s'expli- 
quer les écarts qu'ils constatent dans la marche des chronomètres. 

Ils sauront que ces écarts ou variations de la marche diurne se 
retrouvent toujours les mêmes avec les mêmes degrés de la tempéra- 
ture où le chronomètre aura séjourné. 

Je suis persuadé qu'ils en tiendront compte dans leurs voyages, parce 
qu'ils seront convaincus de l'exactitude et de la régularité de ces varia- 
tions diurjaes. 

Alors, une erreur connue n'est plus une erreur. 



21) REVUB CHRONOMÊTRIQUB. 

Le balancier compensateur bi-métallique circulaire simple. 

Deux lames bi-métalliques circulaires, sur lesquelles sont fixées des 
masses, constituent le balancier compensateur bi-métallique circulaire 
simple des chronomètres de marine. 

À l'aide de ces masses (qu'on rend mobiles pour l'opération) on 
arrive par tâtonnements à trouver la place ou elles doivent être défini- 
tivement fixées, pour avoir la même marche diurne à deux tempéra- 
tures extrêmes. 

La contraction par le froid ou la dilatation par la chaleur, font que 
les lames bi-mé(alliques circulaires simples ne peuvent pas toujours 
compenser d'une manière uniforme la progression ascendante ou dé- 
croissante de la température. 

C'est à cette cause que sont dues les variations de la marche diurne 
à certaines températures. 

Le balancier compensateur circulaire simple des chronomètres est 
généralement réglé pour que la marche diurne soit la même à et à 
30 degrés; mais cette marche diurne de à 15 degrés prend de l'avance ; 
à 15 degrés, elle a en moyenne une avance de 2 secondes, et cette 
marche diurne diminue de 15 à 30 degrés pour reprendre les qualités 
que la marche diurne avait entre et 15 degrés. 

Des chronomètres ont le balancier compensé pour que la marche 
diurne soit à 15 degrés et à 30 de la même quantité; mais cette marche 
diurne, à la température de zéro (glace), prend en moyenne un retard 
de 4 secondes; de à 15 degrés, ce retard diminue, pour reprendre 
les quantités que la marche diurne avait de 15 à 30 degrés. 



Toutes les fois que des observations pourront permettre de déter- 
miner un état absolu nouveau, il devra être comparé avec le dernier 
état observé; — la différence de ces deux élats, divisée par le nombre 
de jours écoulés, donnera une nouvelle marche diurne (ou la même). 

En général, tous les chronomètres varient plus ou moins avec la 
température et avec le temps. 

La comparaison des états absolus fait connaître les changements 
dans la marche du chronomètre et indique pour les différentes tempé« 
ratures la marche diurne qu'on doit prendre. 

En conservant toujours comme invariable la même marche diurne, 
gui a cependant varié, — on obtiendra pour résultat des états absolus 
inexacts; et, par suite, des erreurs considérables en longitude. 



PROJET DE LOI SUR LES BREVETS D^INVENTION EN SUISSE. 21 

Pour amoindrir ces erreurs, il faut changer la marche diurne quand 
on corrige Tétai absolu, parce que l'état absolu ne devient erroné que 
par un changement dans la marche diurne. 

Amédâe Yallbt. 
Horloger ObserTateur de la Marine. 
Bordeaui, le 9 janTier 1888. 8, rue de la Boone. 



PROJET DE LOI SUR LES BREVETS D'INVENTION EN SUISSE. 



Le projet repose sur le système de l'enregistrement pur et simple, 
qui est aussi à la base de la loi française. Le système de Texamen 
préalable des inventions, qui a cours en Allemagne et aux États-Unis, 
a été rejeté parce qu'il suppose une administration infaillible et peut 
causer aux inventeurs de sérieux préjudices; et puis, les frais d'exa- 
men devraient être supportés par les brevetés sous forme de taxes éle- 
vées, qui ôteraient à la loi son caractère démocratique. 

Les taxes fixées par le projet sont minimes : 20 fr. lors de la demande 
de brevet; 20 fr. pour la première annuité; 30 fr. pour la seconde, et 
ainsi de suite jusqu'à l'expiration du brevet, qui a lieu quinze ans 
après la date de la demande de protection. 

Aux inventeurs qui prouvent qu'ils sont dans l'impossibilité d'ac- 
quitter les taxes, il est accordé un délai de trois ans pour en effectuer 
le payement. Si, passé ce délai, ils laissent tomber leur invention dans 
le domaine public, il leur est fait uue remise absolue des taxes. 

D'après le texte constitutionnel adopté le 10 juillet par le peuple, il 
ne peut être accordé de brevets que pour des inventions représentées 
par des modèles, ce qui exclut les procédés et les inventions qui se 
rapportent à la composition des substances (chimie, etc.). Notre loi 
sera la seule établie sur cette base. 

Pour ne pas laisser l'inventeur sans protection pendant le temps qui 
s'écoule entre la conception et la construction du modèle, — temps 
fort dangereux pour lui, car il est souvent forcé de donner une certaine 
publicité à l'invention, en faisant construire le modèle par un tiers, ou 
en faisant des expériences qu'il n'est pas toujours possible de conduire 
en secret, — le projet prévoit la délivrance de brevets provisoires. Ces 
brevets ne donnent pas à l'inventeur le droit de poursuivre les contre- 
façons, mais bien celui de prendre un brevet définitif, si, dans les 
trois ans qui suivent la demande de brevet, il fournit la preuve de 



22 RSyrô CHRONOHÉTRIQUE. 

l'existence d'un modèle de l'invention ou de l'existence de l'objet bre- 
veté. De cette manière, on réussira à éliminer toutes les inventions pu- 
rement théoriques qui ne sont pas suivies d'une réalisation technique. 

Le breveté est tenu d'exploiter en Suisse, trois ans après la demande, 
l'invention dans une mesure convenaàk; terme un peu vague, qui signi- 
fie, je pense, qu'on ne se contentera pas d'un simulacre d'exploitation 
couvrant une importation étrangère de l'objet breveté, mais que, 
d'autre part, l'importation n'est pas prohibée d'une manière absolue 
comme en France. 

Quant aux causes de nullité el de déchéance, elles sont à peu près 
les mêmes que celles prévues dans la loi frsinçaise. 

Le tribunal fédéral peut obliger un inventeur breveté à accorder , 
contre indemnité prononcée par le juge, une licence d'exploitation aux 
autres inventeurs qui en ont besoin pour l'exploitation avantageuse 
d'inventions brevetées. 

Les brevets peuvent être expropriés pour cause d'utililé publique; 
dans ce cas, Texproprlation est décidée par TAssemblée fédérale et 
l'importance de l'indemnité est fixée par le tribunal fédéral. 

Enfin, le projet de loi contient deux articles appliquant aux ressor- 
tissants de l'Union industrielle les dispositions de la convention pour la 
protection de la propriété industrielle. 

Le fait de Faccession de la Suisse à cette convention est pour beau- 
coup dans l'élaboration si prompte de la loi; on tient h donner aux 
citoyens des pays de l'Union les droits dont les Suisses jouissent de- 
puis longtemps chez eux. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



CHAMBRE STNDIGAI.B DB L'HORI.OaBBIB DB PARIS 

Séance du 2 décembre 1887. 
Présidence de M. A.-H. Rodanet. 

La séance est ouverte à 9 heures par M. A.-H. Rodanet, président ; assisté de 
MM. Cartier, vice-président; Henriette et Piéfort, secrétaires. 

Membres présents : MM. Rodanet, Cartier, Ànquetin, Bernheim, J. Blondeau, 
Dîette, Drocourt, Écalle, Henriette, Lefebvre, Margaîne, Moynet, Piéfort, Re- 
quier. 

Membres absents, avec excuses ; MM. P. Garnier, Detonche, Dabey. 



BULLETINS DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 23 

Membres absents, sans excuses ; MM. filin, Coqnelle, Hersant, Marie11ier« 

Membres adhérents, présents; MM. Brémant, Lettré, Rizzoli. 

Le procèS'yerbal de la séance précédente, lu par M. Henriette, est adopté. 

M. le Président dépouille la correspondance, il donne lecture : 

i^ Lettre de M. Livache, membre adhérent, qai donne sa démission, ren- 
Toyée à MM. Bernheim et Henriette. 

2« Lettre de M. Eymard, membre adhérent, qui donne sa démission, ren- 
voyée à M. Dîettc. 

3<* Lettre de M. Piéfort demandant à la Chambre syndicale de vouloir bien 
faire les. démarches nécessaires auprès de M. le Ministre des finances, au sujet 
de la façon dont les employés de la douane traitent souvent la marchandise. 

M. le Président donne des renseignements très développés relativement au 
traité de commerce franco-italien. 

M. Bernheim demande que la Chambre syndicale de l'Horlogerie fasse les 
démarches nécessaires auprès du Ministre des finances afin d'obtenir que les 
objets de matières or et argent expédiés dans nos colonies aient, dans les 
transports, la même assimilation que ceux expédiés en Algérie et en Tunisie. 

M. Bernheim fait observer que, par suite des frais excessifs de transport que 
les fabricants français ont à supporter, les étrangers, et surtout les Suisses, 
sont devenus de dangereux maîtres sur des marchés qui devraient nous appar- 
tenir sans conteste. 

M. Bernheim demande la nomination d'une Commisasion qui sera chargée 
d'étudier cette question ; adopté. 

Sont nommés membres de cette Commission : MM. Bembeim, Lefebvre, Écalle, 
Blondeau, Moynet, Requier, Diette. 

M. Bernheim demande également à la Chambre syndicale la nomination d*une 
Commission chargée d'étudier les moyens de simplifier les formalités de douane 
et de garantie, en ce qui concerne les ouvrages or et argent. L'élude de cette 
proposition est renvoyée à la Commission des colis or et argent. 

M. le Président donne lecture de la lettre suivante, qui nous a été adressée 
par M. le Préfet de la Seine. 

« Le Gouvernement de la République est animé du désir de mettre à la 
portée de l'industrie et du commerce français, tous les renseignements qui 
peuvent les intéresser; et il considère comme un devoir de faire servir à chaque 
intérêt privé les moyens d'information dont il dispose^ et de provoquer les en- 
treprises qui lui semblent offrir des chances sérieuses de succès. 

« Mais avant d'entrer dans celte voie, il a besoin de connaître les relations 
que l'industrie et le commerce métropolitain entretiennent avec les colonies 
françaises, les causes qui peuvent restreindre ces relitions et les moyens les 
plus prçpres à les étendre. 

tf Dans ee but. Monsieur le Sous-Secrétaire d'État, au Ministère de la marine 
et des colonies, me charge de vous transmettre, avec le texte de la circulaire 



2i REVUE CHROVOMÉTRIQUE. 

qu'il à adressée, à la date du 22 octobre dernier, anx Gouverneurs des colonies, 
un questionnaire auquel il vous saurait gré de vouloir bien répondre. 

à Monsieur le SousS crétaire d'État acceuillera d'ailleurs avec empressement 
toutes les communications ayant trait aux intérêts qui le préoccupent. 11 se 
propose de mettre à Tétude les demandes formulées par cbaque branche d'in- 
dustrie et de Commerce et de leur donner satisfaction, dans la mesure du pos- 
sible. 

« Les renseignements qui lui parviendront de la métropole et des colonies 
seront centralisés à son cabinet qui en donnera communication à la presse et 
aux intéressés. » 

M. Requier donne communication des travaux de la Commission des con- 
cours pour Tannée 1888. Une seule modiûcalion a été apportée au programme 
des concours, relativement au grand prix de la Chambre syndica'e. 

Tout lauréat du grand prix ne pourra Tobtenir une seconde fois, il ne pourra 
avoir que des rappels. Les conclusions de la Commission des prix sont adop- 
tées à l'unanimité. 

La séance est levée à iO heures 1/2. 

Le Secrétaire, Le Présidentj 

PlÉKORT. A.-H. RODAlfBT. 



GHàIBRK SYMCAIR DE L'HORLOflIRIK DE PARIS 

BT DES INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT 
99, Faubonrg-du-Temple. 



CONCOURS 1887-1888 

La Chambre syndicale de rhorlogerie annonce à tous les intéressés 

S je le concours annuel des travaux d'horlogerie est ouvert. Il sera 
os le 31 mai 1888. 

Comme les années précédentes, il sera décerné aux lauréats des mé- 
dailles d'or, d'argent, de vermeil et de bronze, des prix en argent, des 
livrets de Caisses d'épargne, drs outils, des instruments do dessin et 
des traités d'horlogerie ou de mécanique. 

La distribution des récompenses aura lieu dans le mois qui suivra 
la clôture du concoui-s. 

£n se conformant aux conditions ci- après énoncées, tous tes horlo* 
gers, ouvriers et apprentis, résidant en France, sont admis à con- 
courir. 

Les travaux présentés aux concours devront êlre adressés, avant le 
31 mai 1888, à M. le Président de la Chambre syndicale de Thorlo- 
$;erie, au siège de Y Ecole d horlogerie de Paris, 99, faubourg du 
Temple. Ces travaux doivent être envoyés sous paquet cacheté, portant 
à l'extérieur une devise ou un signe distinctif quelconque, mais sans 



coNcocRs 1887-1888. 25 

aucan nom ni adresse d'auteur. Chaque envoi sera accompagné d'une 
enveloppe cachetée renfermant le nom et l'adresse du candidat. Cette 
enveloppe portera à l'extérieur la devise ou le signe distinctif qui se 
trouve sur le paquet cacheté. 

Pour les apprentis, l'enveloppe portera à l'extérieur le numéro du 
concours, l'âge de l'apprenti, le temps d'apprentissage fait, et contien- 
dra, outre le nom de l'apprenti, celui de son patron accompagné d'un 
certificat attestant que le travail présenté a été entièrement fait par 
l'élève, et indiquant depuis combien de temps il est en apprentissage. 
Ce certificat devra être légalisé, pour la province. 

Les plis cachetés contenant les noms des concurrents seront déposés 
et resteront entre les mains du Président de la Chambre ; ils seront 
ouverts par lui^ après le classement par ordre de mérite, qui sera fait 
par le jury des récompenses, mais seulement huit jours avant la distri- 
bution des prix. 

Les concours en loge pour les apprentis dureront trois jours, ils 
auront lieu à Y Ecole d'horlogerie de Paris. 

Les concours théoriques et celui de dessin auront lieu également 
dans les salles des cours de l'ËcoIe, 99, faubourg du Temple, sous la 
surveillance de deux membres de la commission des prix. 

Dans les concours théoriques, les questions seront posées par les 
examinateurs en raison de l'âge et du temps d'étude des candidats. 

Des commissaires délégués, pris parmi les membres de la Chambre, 
mais en dehors du Jury, présenteront à la commission des récompenses 
des rapports détaillés sur la moralité, l'assiduité et la bonne conduite 
des candidats apprentis. 

Les mémoires et les traductions d'ouvrages étrangers sur l'horlogerie 
doivent être présentés, sans nom d'auteur, dans les mêmes conditions 
qu'il est dit plus haut pour les autres travaux, et seront classés de la 
même manière. 

La Chambre syndicale de l'horlogerie se réserve le droit de publier 
les ouvrages récompensés sans préjudice des publications qui peuvent 
être faites par les auteurs. 

Toute demande de renseignement devra être adressée au siège de 
l'Ecole, à la commission des prix. 

Les résultats du concours du grand prix du groupe syndical seront 
publiés dans les principaux journaux de Paris. 

Aucun des membres faisant partie du Jury d'examen ne peut pren- 
dre part personnellement aux concours annuels de la Chambre syndi- 
cale. 

Le grand prix du Groupe syndical ne peut être décerné qu'une seule 
fois au même candidat, mais il sera accordé des rappels de ce prix. 

GRAND PRIX DU GROUPE SYNDICAL. 

DIPLÔME d'honneur ET UNE MÉDAILLE GRAND MODULE. 

Le grand prix du Groupe syndical, représenté par un diplôme d'hon- 
neur et une médaille d'or grand module sera décerné à l'horloger 
français, patron ou ouvrier, qui présentera une pièce d'horlogerie re- 
marquable classée la première. 

Cette pièce peut être un régulateur astronomique, une pendule ou un 
régulateur de cheminée, un chronomètre de marine, une pendule de 



26 AEVUE CHRONOMÉTBIQUE, 

voyage, quadrature en acier, ou, enfin, une montre civile remon- 
toir, échappement à ancre double plateau, ou échappement détente à 
ressort. 

Le travail présenté doit être exécuté dans toutes ses parties par le 
candidat, à 1 exception cependant du taillagedes pignons et des roues, 
de l'exécution des rubis et de la construction de I échappement pour la 
pendule de voyage. Il est interdit de se servir de découpés. Un calibre 
spécial, sans être exigé, est préférable. 

Le Jury tiendra compte pour le classement : l<>de la belle exécution; 
2* des combinaisons, perfectionnements ou inventions nouvelles; S^ du 
réglage; 4» de l'importance du travail. 

Dans aucun cas, ce prix ne sera décerné au finissage d'une ébauche 
de fabricîue, quel que soit le mérite du travail présenté. 

Les pièces soumises à l'appréciation du jury, et n'ayant pas obtenu 
le grand prix du Groupe syndical, sont admises de droit aux concours 
ordinaires de la Chambre syndicale de la même année. 

Tout travail ayant figuré précédemment dans un concours ou dans 
une exposition ne peut être admis à concourir pour le grand prix du 
Groupe syndical. 

Dans le cas où deux candidats seraient jugés ex xquo, le prix serait 
arlagé; mais dans ce cas, chacun des lauréats recevra un diplôme 
/honneur. 

PRIX SPÉCIAL DE MÉRITE. 



î 



300 francs espèces et un diplôme à l'ouvrier horloger le plus méri- 
tant par son travail^ sa bonne conduite et sa moralité. 

PATRONS ET OUVRIERS. 
i'<^ SÉBiE. — Objets. détenninés par la GommlBBion. 

PENDULES. — CONCOURS I>E ROUAGE. 

N^ 1. Exécution d'un rouage de pendule composé d'un barillet avec arbre en acier 
et encliquetage, roue de temps, grande roue moyenne on à longue tige, roue de champ, 
roue d'échappement et cadrature. Le tout monté en platine de 12 à 14 centimètres, 
dont la forme sera laissée au choix des concurrents. Les portées et les pivots des deux 
premières roues devront être polis au rouge, ceux des mobiles suivants pourront être 
faits au brunissoir. Les roues à cinq barrettes, croisées droites ou à l'anglaise afin 
d'empécber l'emploi des découpés. Il est recommandé aux concurrents d'éviter autant 
que possible, dans toutes les pièces, les formes de fabrique. 

i*^' prix : 100 fr. en espèces et un diplôme. — 2® prix : 50 fr. en espèces et un 
diplôme. 

CONCOURS d'échappement. 

N** 2. Pendules. — Un échappement de Graham avec sa roue, tige pivotée et four- 
chette brisée. Les pivotages faits au rouge. L'ancre en acier. 

1®' prix : 60 fr. en espèces et un diplôme. — 2® prix : 30 fr. en espèces et un 
diplôme. 

N^ 3. Montres. — Exécution d'un échappement à ancre ligne droite, double pla- 
teau, balancier en cuivre doré, spiral coudé. 

Les levées de Tancre en acier, la raquette polie. Le plantage fait sur une fausse 
plaque. 

1*' prix : 00 fr. en espèces et un diplôme. — 2« prix : 30 fr. en espèces et un 
diplAme* 



CONCOURS 1887-1888. 27 

CONCOURS DE TOUR. 

N^ 4. Pendules ou Régulateurs. — i®' prix : Une médaille d'argent ponr la pièce 
de tour la mieax exécutée. La pièce devra être en acier trempé et poli. Il sera tenu 
compte de la dureté de l'acier. 

f^ prix : Une médaille de bronze pour la pièce classée deuxième. 

N^ 5. Montres. — i«' prix : Une médaille d'argent pour la place de tour la mieux 
exécutée, mêmes conditions que pour la pendule. 

2® prix : Une médaille de bronze pour la pièce classée deuxième. 

CONCOURS DE LIME. 

N® 6. Pendules ou Régulateurs. — !«' prix : Une médaille d'argent pour la pièce 
de lime la mieux exécutée. La pièce devra être en acier non trempé. 

2® prix : Une médaille de bronze pour la pièce classée deuxième. 

N° 7. Montres. — 1®' prix : Une médaille d'argent pour la pièce de lime la mieux 
exécutée. La pièce en acier non trempé. 

2^ pri\ : Une médaille de bronze pour la pièce classée deuxième. 

2» Série. — Pièces d'horlogerie quelconques et outils. 

pendules et régulateurs. — montres. — OUTILS SERVANT A l'HORLOGERIE. 

N^ 8. Pour chacun de ces concoars il est attribué une médaille d'or^ des médailles 
de vermeil, d'argent et de bronze. 

APPRENTIS. 

3« Série. — Prix d*ezcellence. 

N° 9. Le Jury des récompenses pourra attribuer des prix d'excellence aux élèves 
ayant remporté dans les concours de cette année au moins deux premiers prix ou un 
premier et deux seconds priz^ et qui seront cités favorablement dans les rapports de 
MM. les commissaires délégués, pour la moralité, l'assiduité et la bonne conduite. 

4<» Sbbie. — Traraux en loges. 

N<* 10. Pendules. — Exécution, sous la surveillance d'un commissaire délégué par 
la Chambre, de pièces d'horlogerie quelconques pour pendules ou régulateurs. 

Béeompenset, — Outils et livrets à la GaissQ d'épargne d'une valeur de 50 fr. pour 
le 18' prix ; 30 fr. pour le 2« prix, et 20 fr. pour le 3« prix. 

N^ il. Montres. — Exécution, sous la surveillance d'un commissaire délégué, de 
pièces d'horlogerie quelconques pour montres ou chronomètres. 

Réeompentet. — Outils et livrets à la Caisse d'épargne d*une valeur de KO fr. pour 
le !<»' prix ; 30 fr. pour le f^ prix, et 20 fr. pour le Z° prix. 

5^^ Série. 
N^ 12. Travaux quelconques présentés a la commission. — Pendules ou montres. 

Pour chacun de ces concours, il est attribué des outils et des livrets de la caisse 
d^épargne d'une valeur de 30 fr. pour le 1«» prix, et 15 fr. pour le 2« prix. 

concours de tour et de lime. 

lf<» 13. l^' Un livret de 20 fr. à la Caisse d'épargne, pour la pièce de tour en acier 
trempé et poli la mieux exécutée. 

2<> Un livret de 20 fr. à la Caisse d'épargne pour la pièce de lime en acier non 
trempé, la mieux exécutée. 

Des récompenses consistant en outils pourront être décernées aux pièces classées 
deuxièmes. 

6» Série. ^ Concours théoriques. 
(Les ouvriers et les apprentis sont admis à concourir.) 

Arithmétique. — Opérations sur les nombres entiers et les fractions. — Propriétés 
des nombres. — Système métrique. -* Puissances et racines. 



28 BEVUE CHRONOMÊTRIQUE. 

Algèbre. — Opérations algébriques. — Equations du i^' et du 2^ degré. — Progres- 
ftions et logarithmes. — Applications. 

GéoMéTRiE. — Figures dans l'espace. — Mesures des solides. — Sections coniques. — 
Applications. 

Mécanique. — Parallélogramme des forces. — Centre de gravité. — Levier. — Ba- 
lance. — Poulies. 

Physique. — Pesanteur spécifique. — Principe d'Archimède. — Pression atmosphé- 
rique. — Baromètre. — Chaleur. — Dilatation des corps. — Conductibilité pour 
la chaleur. — Magnétisme. — Electricité, piles. — Aimantation par les courants. — 
Induction. 

Horlogerie. — Engrenages. — Diamètres vrai et primitif. — Calcul d'un rouage 
formé. — Calcul d'un rouage à former. — ("oropensateurs. — Isochrononisme. *- 
Calcul de la longueur d'un pendule. — Echappements à recul, à repos et libres. — 
Chronomètres. — Leur usage. 
Les prix attribués aux concours théoriques consistent en livres sur l'horlogerie, en 

traités de mécanique et des diverses sciences se rattachant à l'horlogerie. 

7« Série. — Ouvriers et apprentis. 

mémoires sur l'horlogerie. — TRADUCTIONS d'oUVRAGBS ÉTRANGERS 

SUR l'horlogerie. 

1^' prix. Médaille d'or ou de vermeil. — V prix. Médaille d'argent. — 3* prix. 
Médaille de bronze. 

S"^ SÉRIE. — Concours de dessin. 

DESSIN A MAIN LEVÉE. — DESSIN d'oUTILS. — ÉPURES THÉORIQUES. 

Les prix consisteront en instruments de dessin. 
Le Préiidêni de la CammisiUm dêt Prix^ Le Préiident de la Chambre, 

Ch. ReQUIER, a. -H. RODANET. 



CHRONIQUE JUDICIAIRE. 



Contrefaçon. 

Les contrefacteurs, comme ceux qui se livrent h la concurrence 
déloyale, sont fertiles en moyens ingénienx pour attirer à eux la clien- 
tèle des autres. 

Mais voici un moyen tout nouveau, inventé et mis en pratique par 
un commissionnaire : il est curieux. 

Un fabricant d'éventails à Paris, a régulièrement acquis le droit de 
reproduire sur ses éventails le tableau d'un maître à la mode : il a fait 
reproduire ce tableau en chromo-lithographie; il le vend en éventail et 
en tire de beaux bénéfices. 

Un commissionnait*e en marchandises, établi à Paris, jaloux de ce 
succès, résolut de participer aux bénéfices sans bourse délier, et sans 
danger d'encourir la police correctionnelle, du moins à ce qu'il pen- 
sait. 

Il machina donc la satanique combinaison suivante : 



NOTICE BIOGRAPHIQUE. 29 

Il avait à Paris, dans ses bureaux, un éventail-type reproduisant 
identiquement le tableau en question. 

Il offrait en vente aux négociants des éventails ornés du même sujet, 
mais à la condition que les livraisons des objets vendus et fabriqués à 
l'étranger seraient expédiées de Gênes pour des pays autres que la 
France. 

Le malin espérait ainsi échapper à l'art. 426 du Ck)de pénal qui punit 
le débit éTouvrages anUrefaitSj rintroduction sur le teniloire français 
d'ouvrages qui, après avoir iié faits en France, ont été contrefaits chez 
Vétranger, 

Il soutenait, en effet, que le débit n'avait pas lieu en France et qu'on 
ne pouvait lui appliquer cet article. 

Le tribunal correctionnel, saisi de cett^ difficulté, lui avait donné 
raison ; mais, sur appel de sa victime, la Cour de Paris a fort bien jugé 
qu'il y avait débit en France d'un ouvrage français contrefait à 
l'étranger, et a infligé 100 francs d'amende au trop habile commission- 
naire. 

AUJAV, 

Docleur ea droit, sToeat à la Cour d'appel de Paris. 



NOTICE BIOGRAPHIQUE. 



JACQUES FESCHE. 

Jacques Fesche est né à Paris le 8 décembre 1792. 

Son père^ officier de Tarmée française, mourut, laissant un fils en bas âge et 
une veuve sans fortune. 

Sa mère obtint son admission à l'École d'Arts et Métiers de Compiègne qui 
venait d*étre créée; il y entra le 14 vendémiaire de l'an x (6 octobre 1801). 

Les progrès du jeune Jacques Fesche furent rapides : il passa adjudant après 
quelques années de classe, et, à la distribution des prix de 1812, il fut classé 
le premier sur la liste des quatre élèves placés hors concours. 

Le duc de la Rochefoucauld- Liancourt, inspecteur de l'École, ayant offert 
comme témoignage de saiisfaction du travail des élèves deux prix extraordi- 
naires de dessin» un pour les machines, l'autre pour la bosse et l'ornement, 
avec cette clause que tons les élèves pourraient concourir, ce fut Jacques Fesche 
qui remporta le prix de dessin de machine. 

Louis Bertbond ayant été chargé en 1812, par le Ministre des Manufactures 
et du Commerce, de former des élèves dans Thorlogerie de marine, deux élèves 



30 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

de rËcole de Chàlons (ancienne École de Gompiègne) furent présentés à la dé- 
cision du Ministre : Jacques Fesche (i) et Aimé Jacob. 

Il entra chez Louis Berlhoud en avril 1813; la mort de Louis Berthoud et des 
économies apportées dans le budget firent supprimer la pension des élèves, le 
P' avril 1816. 

M. Bréguet, ayant appris la situation de ces jeunes gens, leur fit offrir d'en- 
trer dans ses ateliers pour continuer leurs études. Jacques Fesche accepta avec 
empressement cette généreuse offre; il entra chez M. Breguet dont il devint un 
des premiers ouvriers. M. Breguet utilisa particulièrement son talent dé dessi- 
nateur pour reproduire les ouvrages variés qui sortaient de ses ateliers. 

Après 18 ans de travail dans la maison Breguet, il vint se fixer à ArgenteuU, 
lieu où il s*était marié; tout en terminant divers ouvrages, il fit rinstruction 
de plusieurs élèves dont un pensionné par le gouvernement espagnol 

Vers 1839, il fonda un magasin d*horlogerle civile et termina ses jours le 
24 janvier 1867. 

Hauon. 



EXTRAITS DES JOURNAUX SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELS. 



-T Spiraux en palladium. — Montres non macrnétiques. 

Tous les horlogers connaissent ou ont entendu parler des travaux 
de MM. Paillard et Crausaz de Genève, pour la fabrication des spiraux 
en palladium, qu'emploient aujourd'hui un certain nombre de fabri- 
cants de chronomètres. 

Ces messieurs ne se sont pas arrêtés à ce premier succès, et 
M. Sordet, directeur de TÉcole d'horlogerie de Genève, « a fait con- 
naître, dit le Journal suisse d'Borlogerie^ la belle découverte des 
montres non magnétiques, qui est venue récompenser les deux cher- 
cheurs. L'œuvre est aujourd'hui complète, les épreuves ont toutes 
donné les résultats désirables, et Ton peut affirmer que celte magni- 
fique invention a pris d'emblée le rang auquel elle a droit. » 

Une communication promise nous permettra bientôt de faire con- 
naître à nos lecteurs en quoi celte découverte consiste. 



(4) Le jeune Fcaehearait refusé plusieurs places daos l'iodustrie» et sa poution d'Adjudant 
sur le tableau lui donnait la facullé d'entrer dans l'armée comme officier; mais le désir de 
ne pas se séparer de sa mère et l'espoir de lui être plus utile lui ût accepter Toffre du 
Minisire. '■- • 



. CORBESPONDANCE. 31 

Alliage imitant T argent. 

On prend 190 grammes d'étain fin que Ton fait fondre dans un 
creuset chauffé au rouge, et on y ajoute ensuite 60 grammes de métal 
de cloche concassé en petits morceaux, de la grosseur d'une lentille; 
il faut les jeter par petites quantités à la fois dans Tétain fondu et re- 
muer avec une tige de fer jusqu'à parfaite fusion. On verse alors peu à 
peu dans le creuset 320 grammes d'étain fondu à part. Lorsque Tamal- 
game est bien fait, on le coule dans des moules en sable ou en cuivre. 

Ce métal peut servir pour fabriquer des services de table, des 
planches à graver la musique et même des bijoux. 

(Chronique industrielle). 

Prix de Tor manufacturé. 

Le Journal suisse cTHorlogerie nous apprend que le Comité central 
de l'Association des chefs d'atelier, monteurs de boîtes à la Chaux-de- 
Fonds a fixé à l'unanimité à 2 fr. 20 le prix du gramme de Tor manu- 
facturé 0,585/8 pour TAllemagne. 

Il engage tous les monteurs de boîtes et fabricants d'horlogerie de la 
Suisse à adopter celte tarification unique, leur rappelant qu'en ce mo- 
ment pénible pour l'industrie horlogère, l'entente et la solidarité sont 
un devoir pour tous. 



EXPOSITIONS. 



Exposition de Barcelone. — Nous recevons une communication de 
M. Charles Prévet, député, commissaire général de l'Exposition uni- 
verselle de Barcelone, informant que les demandes d'admission pour 
cette Exposition seront reçues jusqu'au 28 février 1888 au commissa- 
riat général. Palais de l'Industrie, porte n^ 1. 

Les demandes d'admission sont déposées au commissariat général. 

Exposition de Melbourne. — Par arrêté en. date du 21 janvier 1888, 
H. le Ministre du Commerce a nommé un Comité d'admission spécial 
à l'Exposition de Melbourne. 

Parmi les membres faisant partie de ce Conseil d'admission, nous 
remarquons les noms suivants : Barbedienne, fabricant de bronze; — 
Christofle, fabricant d'orfèvrerie; — Dietz-Monin, sénateur; — Ga- 
gneau, Président de la Chambre syndicale des Bronzes ; — Giraudon, 



32 REVUE CURONOMÉTRIQUE. 

Président de la Chambre syndicale de la Maroquinerie ; — Lemoine, 
Président de la Chambre syndicale de rAmeublement ; — Piault et 
A.-H. Rodanet^ membres de la Chambie de Commerce. 

Les demandes d'admision doivent être adressées dans le plus bref 
délai à M. Gustave Ollendorff, commissaire général, directeur du per* 
sonnel de renseignement technique, 80, rue de Varenne. 

Exposition de Copenhague en 1888. — Une réunion importante d*in- 
dusttiels et commerçants a eu lieu tout dernièrement sous la prési- 
dence de M. Ântonin Proust, député, dans l'une des salles de TExpo* 
sition permanente des Arts décoratifs. 

Il a été décidé que des renseignements seraient fournis dans le plus 
bref délai au point de vue des frais d'installation que les futurs expo- 
sants auraient à supporter. 

Une Commission doit être nommée à ce sujet. 



VARIÉTÉS. 



Ce que rapporte une grande invention. 

Dans son Histoire de l'Acier^ M. J.-S. Jeans nous apprend que l'en- 
semble des patentes qui garantissent les procédés Ressemer ont rap- 
porté à cet heureux inventeur la somme de vingt-six millions de francs. 
Mais ce n'est pas tout. 

Après l'expiration d'une association de quatorze années, les ateliers, 
qui avaient été souvent agrandis, ont été vendus par contrat privé 
pour une somme exactement égale à vingt-quatre fois la valeur du 
capital entier souscrit y bien que la société eût distribué en bénéfices, 
pendant sa durée, cinquante et une fois le capital primitif. 

En résumé, L'exploitation du procédé, en dehors des patentes, a 
permis aux cinq associés, fondateurs des Aciéries de Sheffield, de re- 
cevoir, en quatorze ans, une somme égale à quatre-vingt-une fois k 
capital souscrit, soit cent pour cent environ tous les deux mois et demi, 
résultat qui n'a probablement pas de précédent dans les annales de 
rindusirie. 

Le Gérant, A.-H. Rooanbt. 

Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C«, 2, rue Christine. 



REVUE CHROHOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT POUR L'INDUSTRIE NATIONALE. 



Happort fait par M. Mascart, au nom du Comité des arts écono- 
miques, sur une plume inscrivante présentée par M. Fénon. 

Il n'est pas nécessaire de rappeler combien la méthode graphique a 
rendu de services à toutes les branches de la science en permettant de 
donner une représentation parlante aux yeux des faits que Ton veut 
étudier. La méthode est surtout précieuse quand on peut confier à un 
organe mécanique le soin d'obéir lui-même au phénomène et d'en 
reproduire l'histoire d'une manière automatique. Dans la plupart des 
cas, le phénomène est représenté par une courbe dont les ordonnées 
varient comme la grandeur k évaluer et dont les abscisses sont pro- 
portionnelles à la quantité prise comme variable indépendante; cette 
variable est presque toujours le temps. 

Il est clair que l'étude de la courbe ainsi obtenue ne permettra une 
discussion détaillée sur les conditions de temps et les variations de 
grandeur que si Torgane inscripteur n'introduit pas d'irrégularité par 
lui-même et si le tracé est une ligne déliée, d'épaisseur uniforme et 
sans interruption. Parmi les différents moyens employés, nous cite- 
rons la marque d'un crayon ou d'une plume encrée, la traînée que 
laisse un tube effilé renfermant un liquide coloré, soit par frottement 
sur une surface, soit par projection comme dans l'appareil cracheur du 
siphon recorder, le tracé d'une pointe sur une surfkce enfumée, les 
impressions photographiques, etc. 

La photographie et le noir de fumée sont peut-être les procédés qui 
fournissent les courbes les plus délicates; mais le noir de fumée exige 
une manipulatiqn spéciale et se prête mal aux enregistrements de 
longue durée; la photographie présente les mêmes inconvénients et 
demande, en outre, une installation plus compliquée. 

Lorsqu'on veut enregistrer un phénomène naturel ou conserver les 
traces de signaux dans des expériences prolongées, on recherche sur- 

Mars 4888. — 378. 3 



84 REVUE CHRONOMÉTRIQtJE. 

tout un traceur qui BOit toiuours prêt à fonctionner» qui soit facile à 
mettre en état sans exiger une surveillance continue. Cette question du 
traceur, qui pqurwit d'^bori pw^re «ani importance, préSgente ainsi 




Pifarei repréienUit qaeli|iei dj|{i«sitnii (jie l'«i Dent ddi^er ï la plame iiieriTante de M. F^id|. 

UB grand intérêt et, en fait, on peut dire que la plupart des enregis- 
treurs pèchent par les imperfections du tracé. 



PiUME UfgCRiVANTE. 3B 

Les plumes imaginées par M. Fénon se composent d'un tube en 
acier trempé qui forme siphon (1), une des branches plonge dans un 
réservoir à liquide^ l'autre branche est située un peu plus bas que le 
niveau du liquide et se trouve toujours remplie, la surface terminale 
du liquide étant plus ou moins convexe et- suffisant, par effet de capil- 
larité, à empêcher tout écoulement. Cette dernière branche est coupée 
en biseau et terminée comme un bec de plume (vu de face et de profil 
en P). Ces plumes donnent un tracé délié, de quelques dixièmes de 
millimètre, sans aucune interruption dans les déplacements les plus 
rapides qu'on leur imprime et sans empâtement quand elles restent en 
repos. Elles ont été utilisées en particulier par M. Wolf, à l'Observa- 
toire de Paris, pour les enregistreurs du baromètre, de la température 
et du vent, et ont donné les meilleurs résultats. Le réservoir contient 
assez de liquide pour qu'il soit inutile de le recharger plus d'une fois 
tous les huit jours» et, en employant des encres à la glycérine qui ne 
s'évapore pas, on a pu, avec une même charge de liquide, obtenir un 
tracé remarquable du. baromètre pendant plus de six mois. 

M. Fénon a fait fonctionner devant la Société un beau chronographe 
construit pour la détermination des longitudes et destiné à l'Observa- 
toire de la Plata. Les plumes y marqiié^nt des tracés dont la perfection 
ne laisse rien à désirer; elles soDt toujours et à toute heure prêtes à 
fonctionner, quelle qu'ait été l'interruption du service. 

La Société d'Encouragement connaît déjii M. Fénon, à qui elle a dé<- 
cerné, il y a quelques années, une de ses plus hautes récompenses à 
l'occasion des magnifiques pendules qu'il a fournies à plusieurs obser- 
vatoires. Les plumes actuelles sont construites avec le soin qu'il apporte 
h tous les instruments sortis de ses mains. 

Le Comité des arts économiques a l'honneur de proposer au Conseil 
de remercier M. Fénon de sa communication et d'ordonner Vinsertion 
du présent rapport au Bulkiin, avec quelques fi gures'qui suffiront, sans 
explication, pour donner une idée des différentes formes auxquelles se 
prêtent ces nouvelles plames. 

Signé : MAsoutT, rapponHeur, 

Approuva m séance h H juillet 1887, 

{\ ) Le tube d'acier eu forme d'U doit avoir sea orifices placée, Vm par rapport à Vftutre, 
à une haatenr telle qae Tencre puisse arriver au bec en quantité suQisante pour fournir au 
tracé ce qu'il en demande. La conatmetion de la plume est basée sur ce principe : si roriflce 
par leqnel le liquide «'introdttitdana le tuba sa trouve trop bas, l^aore n'arrîTera pas au bec 
de la plume, et si, au contraire, il est trop haut, elle s'écouler^ complètement en dehors. F, 



36 REVUE CHROMOMÉTRIQUE. 

Médailles de la Société d! encouragement. 

(Extrait des rapports des différents comités.) 

Plume inscrivante^ par M. Fénon. — Le Comité des Arts économi- 
ques a été très heureux de pouvoir témoigner de sa haute estime pour 
les travaux de M. Fénon, par un rappel de médaille d'or. 

M. Fénon compte parmi les artistes mécaniciens, de jour en jour 
plus rares, qui attachent moins d'importance aux bénéfices industriels 
qu'à la perfection des œuvres sorties de leurs mains. Sa réputation 
pour la construction des horloges astronomiques est aujourd'hui bien 
établie. La plume inscrivante que M. Fénon a présentée à la Société, 
a été pour le Comité une occasion de signaler de nouveau son mérite 
exceptionnel. 



NOTICE BIOGRAPHIQUE. 



A. -P. BORREL. 

L'année 1887 a vu plusieurs deuils parmi les horlogers. 

L'un des plus à regretter est celui d'Amédée-Phiiippe Borrel, cons- 
tructeur d'horloges monumentales, d'appareils électriques, etc. 

Esquissons rapidement sa vie, qui a été bien remplie. 

Il était né le 19 juillet 1818. Élève d'abord, et ensuite collaborateur 
de J. Wagner neveu, il a coopéré à ses principaux travaux sur le com- 
pensateur à levier direct, les remontoirs d'égalité, l'échappement libre, 
les lampes de phares, les rouages à mouvement continu et à marche 
uniforme assurant une vitesse constante; dont il a offert un spécimen 
au Conservatoire des Arts et Métiers. 

Devenu chef de la maison en 18S6, il y a conservé avec soin la tra- 
dition d'un travail sérieux et soigné; aussi, les instruments de sa fabri- 
cation étaient-ils estimés des savants et des ingénieurs, et parmi eux 
citons F. Arago, le baron Séguier, Boquillon, Gambey, L. Bréguet, etc., 
ces deux derniers l'honoraient d'une amitié toute particulière. 
' Sous une apparence un peu rude, on trouvait chez lui un caractère 
loyal et juste. Modeste par nature, il n'a jamais cherché à attirer l'at- 
tention sur lui, vivant dans un cercle restreint d'amis. Travailleur éner- 
gique, il était en même temps son chef d'atelier, son ingénieur, son 



BIBLIOGRAPHIE. 37 

dessinateur, etc., et il a suffi seul k un travail énorme, jusqu'au jour 
où soû fils, son digne et habile successeur, est devenu son aide, son 
bras droit. 

Parmi ceux qui ont poursuivi la solution du problème de l'unification 
de l'heure, il occupe une très honorable place. 

Le système qu'il a présenté, et dont « la disposition simplifie nota- 
blement les appareils » a dit M. Williot, dans son étude fort bien faite 
sur les remises à l'heure, est décrit dans la Revuê chronométrique^ 
volume XII. 

Son instruction industrielle était étendue, il l'avait acquise seul, par 
un labeur constant, après avoir suivi les cours du Conservatoire des 
Arts et Métiers. 

Gomme nous l'avons dit, il était modeste et fuyait les éclats de la 
publicité pour mener une vie retirée, toute de travail. 

Nous l'avons beaucoup connu, et avons toujours eu en grande estime 
l'homme d'abord et ses ouvrages d'une fabrication sérieuse et très 
étudiée. 

G. Saumbr. 



BIBLIOGRAPHIE. 



V Horlogerie astronomique et civile. — Ses usages; ses progrès; son 
enseignement à Paris ; par A.-H. Rodanet, Officier de la Légion 
d'honneur et de l'Instruction publique. 1 vol. in-8<> de 208 pages, 
avec portrait et 26 gravures dans le texte. — Prix : 8 fr. 

UHorlogerie astronomiqm et civile^ tel est le titre de la dernière 
publication technique que M. A.-H. Rodanet offre au public. Nous 
n'avons plus à présenter M. Rodanet : en quelque endroit que notre art 
ait besoin de défenseurs, on le trouve sur la brèche. Son ouvrage, les 
Montres marines, publié en collaboration avec M. Ledieu, savant offi- 
cier de marine, témoigne de connaissances approfondies dans la science 
chronométrique et en fait l'émule de H. Rodanet, son père, dont il est 
l'élève et le continuateur. Sur le terrain de l'enseignement pratique, 
il a donné sa mesure en fondant, avec le concours d'hommes dévoués, 
Y Ecole d'horlogerie de Paris, d'abord établissement modeste et privé, 
aujourd'hui reconnue d'utilité publique et institut horloger appelé à un 



38 BEYUB GHRONOMiTRIQUE. 

graud avenir. Cette excellente École donne actuellement, et avec libé- 
ralité, Tinstruction théorique et pratique horlogère h plus de cinquante 
jeunes gens et se développera encore lorsqu'elle sera chez elle, dans le 
nouveau bâtiment de la rue Manin, dont elle prendra incessamment 
possession. Elle forme des horlogers complets, c'est-Mire ayant passé 
par les différentes constructions que revêt Thorlogerie civile ou astro- 
nomique, telles que pendules, régulateurs, chronomètres de bord et 
montres simples ou compliquées, etc., etc. 

La confiance des familles et la sollicitude des pouvoirs publics 
témoignent de l'importance et du développement pris par TÉcole d'hor- 
logerie de Paris. Nous lui souhaitons, en 1889, un grand et beau 
succès, qui sera la juste récompense des efforts persévérants des 
habiles horlogers qui la dirigent et des maîtres, leurs collaborateurs. 
Mais je vois que l'enthousiasme m'entraîne, et que je finirai, comme 
mon ami M. Rodanet, par devenir un fanatique de l'œuvre à laquelle il 
a consacré le temps, l'argent et de précieuses qualités d'organisation. 
Revenons donc à V Horlogerie astronomique et civile. 

Le fond encyclopédique de cet ouvrage disparaît sous la plume élé- 
gante et facile qui s'est attachée à en distraire les termes ou trop tech- 
niques ou trop savants. La fine érudition le dispute à la clarté de 
l'exposition, et l'on est sûr de rencontrer à chaque page un trait heu- 
reux ou un aperçu profond. Cette savante analyse, pour l'horlogerie à 
ses débuts, nous la montre s'élevant, par la persévérance légendaire 
de ses artisans et de ses artistes, des moyens les plus rudimentaires à 
la haute précision qui nous fait dire, avec fierté, qu'à cette heure nos 
instruments donnent l'heure absolue astronomique* Le lecteuri môme 
étranger k notre profession, se sent initié de page en page, et suit avec 
intérêt les progrès et les perfectionnements de construction qui pous- 
sent si loin la perfection mécanique et rendent de si grands services à 
l'humanité. On ne saurait trop le répéter, l'histoire et les progrès de la 
navigation et de la science hydrographique sont étroitement liés à 
l'histoire et aux progrès de l'horlogerie I Puisse cette pensée fortifiante 
soutenir et encourager les hommes dévoués à leur art qui voient, 
fâcheux présage! le niveau horloger tendre à baisser quand les 
moyens techniques de production sont décuplés, et quand il serait si 
facile, de nos jours, de faire donner, à d'insignifiantes différences, à 
l'horlogerie de commerce, les mêmes brillants résultats qu'à l'horlo- 
gerie exclusivement astronomique. 
Des croquis rendus fidèlement et avec goût complètent cette inté- 



BIBliOQRAraiS. 39 

ressante monographie et font pénétrer plus avant la pensée de l'auteur. 
Le lecteur sagace saura maintenant ce qu'il faut entendre par marche 
diurne et par variation diurne, et saura aussi, ce qui a bien son prix, 
ce qu'il peut exiger de la montre qu'il a en poche. Les choses seront 
ainsi remises au point, à la grande joie des hommes spéciaux, et 
nous ne verrons plus, espérons-le du moins, bondir le particulier 
possesseur d'un instrument qui n'accusera des difiérencea mensuelles 
que de une à deux minutes t 

Nous ne pouvons, à propos d'heure exacte, nous dispenser de citer 
le délicieux passage suivant î 

« Celui-ci (le public), en regardant un régulateur, dit î II est midi 
« passé. Un autre, plus précis dans la détermination de l'heure, 
« reprend: Il est midi et quart. L'horloger, qui écoute, fait remarquer 
« qu'il est midi douze minutes. L'astronome répond t Vous faîtes 
« erreur; il est iéro heure, douze minutes, vingt-cinq secondes, 
« trente-deux centièmes de seconde. » 

Abordant rhorlogerie civile, Pauteur se livre d'abot^d, au sujet du 
temps moyen et du temps vrai, à une petite dissertation humoristique 
d'une grande finesse. Je ne la Cite pas, ne voulant ni la déflorer ni 
enlever au lettré là délicieuse surprise de la lire dans l'original mêttie. 
Il traite ensuite d'une manière détaillée de toutes les parties consti- 
tuant les montres et les régulateurs ainsi que les pendules destinées à 
l'usage civil, mais en s*étendaiit davantage sur le mécanisme des 
montres. 

Vous êtes, mon cher monsieur Rodanet, horlogei* et chronométrier 
impénitent, et je vous en félicite. 

La théorie de l'isochronisme et de la compensation du balancier 
amène naturellement à parler des belles expériences dé Rodanet père. 
Nous nous associons au souvenir ému inspiré par la piété filiale, qui 
montre en même temps ce qu'ont dû demander de patience, de dévoue- 
ment et de sacrifices de toute nature, les belles recherches de cet émi- 
nent horloger. 

En terminant, l'auteur appelle la sollicitude sur tout ce qui touche à 
l'enseignement professionnel dans toutes les branches. Nous ne pou- 
vons que nous associer à sa pensée et, en le félicitant sincèrement, 
former l'espoir que VHorlogerie aetronotniqtie et civile prendra place 
dans la bibliothèque de tout homme du monde et de tout esprit cultivé. 

Ernest Antoine, 

Fabricant d'horlogerie à Besançon. 



40 BEVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

DE L'ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE DANS SES RAPPORTS 
AVEC L'HTGIËNE DES HABITATIONS. 



L'éclairage électrique tend à pénétrer dans les usages domestiques, 
mais son emploi présente certains inconvénienls sur la nature et l'éten- 
due desquels il n'est pas indifférent de fixer Tattention du public. 

En effet, dans Tintérieur des habitations particulières, les machines 
dynamo-électriques doivent disparaître et être remplacées soit par des 
accumulateurs (quand on en pourra trouver de bons), soit plutôt par 
de fortes piles à courants constants. 

Or^ ces piles fonctionnent grâce à une constante dissolution de zinc 
dans l'acide sulfurique, avec dégagement d'hydrogène. De \k, deux 
dangers : !<> les vases peuvent être brisés et l'acide sulfurique produire 
des dégâts considérables; S» Phydrogène en excès qui se répand dans 
l'air peut constituer des mélanges détonants et môme amener le re- 
froidissement des habitations en raison de sa grande conductibilité 
pour la chaleur. Un autre inconvénient de ce gaz, répandu en grande 
proportion dans l'atmosphère d'un appartement, est d'assourdir la 
voix et d'en altérer le timbre. 

Si l'on suppose maintenant un hydrogène impur, chargé de soufre, 
d'arsenic, de phosphore, de carbone ou de silicium, les dangers sont 
autres et plus grands encore. On sait que plusieurs chimistes ont souf- 
fert gravement dans des circonstances semblables. Gehiem est mort 
pour avoir respiré quelques bulles d'hydrogène arsénié. 

Il convient donc, non pas de réprouver Pusage de l'éclairage élec- 
trique, mais de signaler les inconvénients qui peuvent résulter d'un 
défaut de surveillance des appareils. Le public ainsi mis en garde 
saura se préserver des accidents. 

{Revue d'hygiène et de police sanitaire.) 



Conférences sur la science et fart indmtriel. Année 1887. MM. Fon- 
tenay, Cadiat, Périsse, Thierry-Mieg, etc., 1 volume in-18. — Paris, 
J. Michelet. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 41 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



GHAICBRB SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

Séance du 6 janvier 1888. 
Présidence de M. A.-H. Rodanet. 

La séance est ouverte à 9 heures, par M. A.-H. Rodanet, président ; assisté de 
MM. Paul Garnier, vice-président, Henriette et Pîéfort, secrétaires. 

Membres présents : MM. Rodanet, Paul Garnier^ Piéfort^ Henriette, Diette, 
Anquetin, Bernheim, Blin, Blondeau, Drocourt, Dubey, Écalle, Lefebvre, Mar- 
gaine, Moynet. 

Membres absents excusés : MM. Cartier, Coquelle, Detouche, Hersant. 

Membres absents, sans excuses: MM. Marteliier, Réquier. 

Membre adhérent, présent: M. Brémant. 

M. Piéfort, donne lecture du procès- verbal de la dernière séance qui est 
adopté sans observations. 

M. le Président donne lecture des lettres suivantes : 

1<^ M. Henriette, demandant à la Chambre syndicale, de voter SO fr. pour sa 
cotisation de Membre honoraire de la Société de secours mutuels l'Union des 
Horlogers. 

Cette lettre est renvoyée à l'Assemblée générale ; 

2^ M. le Président de la Chambre de commerce de Paris, demandant à titre 
de renseignements des adresses de marchands de pierres brutes pour horlo- 
gerie. M. Rodanet s^est chargé personnellement de cette affaire; 

3^ M. Paul Garnier» annonçant à la Chambre qu'il a concilié sans frais, 
l'affaire pendante entre MM. Begué et la Société Radet, Dutrun, Aussel et C"", 
qui lui avait été envoyée par le Tribunal de commerce; 

4<* De la Chambre syndicale du Commerce de la Nouveauté, engageant, 
notre Chambre, a mettre à son ordre du jour, la question des assurances mu- 
tuelles contre Tincendie et recommandant particulièrement la Société appelée : 
La Mutuelle de France^ qui lui semble remplir les meilleures conditions pour 
l'assurance mutuelle; 

5<> De la Société française d'importation et d'exportation de l'île de Ceylan, 
se mettant à la disposition de la Chambre syndicale et offrant ses services aux 
membres, qui désireraient traiter des affaires avec cette contrée ; 

6** M. PJerret, annonçant à M. Rodanet sa souscription à six obligations de 
rËcole d'horlogerie et en outre offrant une somme de 500 fr., à distribuer au 
concours de la Chambre syndicale de l'Horlogerie, qui aura lieu en juin 1889, 
au meilleur mémoire sur la forme que doit avoir un spiral pour obtenir Tiso- 
chronisme des mouvements du balancier. 



42 REVUE CHRONOMËTRIQUE. 

La Chambre vote des remerciements à M. Pierret; 

7° Une carte de M. Roussialle, annonçant sa nomination de président de la 
Chambre syndicale de Thorlogerie de Lyon; la Chambre lui adresse ses fSélioi- 
tatioDs. 

M, Moynet, au nom de la Commission des finances et M. Diette, trésorier, 
donnent chacun lecture de leurs rapports; ces deux rapports sont approuvés et 
seront lus devant TAssemblée générale. 

A Toccasion du rapport de M. Diette, M. le Président donne lecture d*une 
lettre de M. et Madame Maurer, de Madrid, annonçant le versement d'une 
somme de 308 fr. 90, formant le solde, capital et intérêts comprit, du compte 
de M. Bergkammer^ notre ancien trésorier. La Chambre appréciant la délicatesse 
dont ont fait preuve M. et Madame Maurer, en cette occasion, leur témoigne ses 
plus sincères remerciements. 

M. Bernheim, rapporteur de la Commission chargée d'étudier le transport 
des objets précieux^ par voies maritimes dans les Colonies françaises, après 
un rapport verbal sur les travaux de cette commission dépose les conclusions 
suivantes : 

(c La Chambre syndicale de l'Horlogerie de Paris appelle Tattention des 
a pouvoirs publics sur les difficultés qu'éprouve le commerce d'horlogerie et 
a de bijouterie dans les ^péditions aux Colonies françaises, par suite d'un seul 
« mode d'envoi dont le fret minimum de 20 fr. 35) empêche le transport de 
u petites quantités, et par suite, nos relations commerciales, émet le vœu : 

(c Que le service des expéditions en boites, valeurs déclarées, existant en 
« France, Corse et Algérie, sOit étendu à toutes les Colonies françaises ». 

Après une discussion à laquelle prennent part plusieurs membres et notam- 
ment M. Blondeau, qui désirerait que le rapport indiquât le moyen de faire dimi- 
nuer les frais de transport, et M. Paul Gamler, qui appuie les conclusions dépo- 
sées par le rappporteur, ces conclusions sont adoptées à une grande majorité. 

M. Bernier à Guise, présenté comme membre adhérent par MM. Rodanet et 
Paul Garnier, est accepté. 

H. le président, donne ensuite connaissance des membres renouvelables en 
1888, ce sont MM. Hersant, Piéforl, Écalle, Dubey, 'Blondeau, Coquelle et Le- 
febvre, 

M. Hersant, écrit pour faire savoir que l'état de sa santé, l'empêche de se 
représenter à nouveau aux élections; à la suite des explications données par 
M. le Président, la Chambre, par un vole, exprime ses regrets de se séparer 
d'un collègue qui lui a toujours été si dévoué. 

L'Assemblée générale est fixée au vendredi, 27 janvier, et la première séance 
snivîinte de la Chambre, au vendredi 10 février. 

î/ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 heures 1/4. 

Le Secrétaire, Le Président, 

Henriette. A.-H. Rodawkt. 



BULLETINS DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 43 

Bal de la Chambre syndicale et de TËcole d'Horlogerie de Paris, 

Le bal annuel de la Chambre syndicale de l'Horlogerie, an profit de TÉeole 
d'Horlogerie de Paris, a eu lieu, samedi 4 féTrier, dans les salons Kriegelstein . 

Ces salons, parfaitement décorés, suffisaient à peine à contenir les nombreux 
invités. 

Les buffets, tenus par Potel et Chabot, étaient remarquablement bien servis. 
En somme un succès complet. 

Dans Tassistance, nous Avons remarqué : MM. de Heredia, député, ancien 
ministre des travaux publics ; Ollendorff, directeur de renseignement technique 
an ministère du commerce et de l'industrie ; Payelle, chef des syndicats profes^ 
sionnels; Paillot et Muzet, conseillers municipaux; Martial Bernard, membre 
de la Chambre de Commerce de Paris ; Bertrand, président du Groupe syndical 
du Bâtiment, et un grand nombre de présidents de Chambres syndicales. 

Nos félicitations à M. A. -H. Rodanet, président de la Chambre syndicale de 
l'Horlogerie, et aux commissaires de cette fête. 



QHAMBRB 8YNBIGA.LB DB L'HORLOOBRIB DB LYON. 

Séance du 11 janvier 1888. 
Présidence de M. Roussiatte, 

Membres présents : MM. Roussialle, Maisard, Desvîgnes, Naqoin, Beau, 
G. Yeyret, Blachon, Bléton, Drevon. 

Membres excusés : MM. Bailly, Baud, Joye, Rollin, Hemmel. 

Membre adhérent présent : M. F. Devers. 

La séance est ouverte à 9 heures. 

M. le Président prend la parole et adresse ses hommages à M. Desvignes^ 
Président démissionnaire, et lui exprime tous les regrets de la Chambre syn< 
dicale sur sa retraite prématurée. 

Il accepte, sans crainte, la tâche difficile que lui impose son nouveau poste, 
parce qu*il est sûr, dit*il, du concours bienveillant de tous, auxquels il donne 
l'assurance de son entier dévouement. 

De nombreux applaudissements témoignent de l'adhésion de la Chambre au 
discours du Président. Il est décidé, sur la proposition de M. Drevon, que ce 
discours sera reproduit in extenso dans la Revue chronomètrique. 

M. le Secrétaire est chargé d'en prier M. Claudîus Saunier. 

M. Desvignes demande la parole et remercie M. le Président des éloges qu'il 
vient de prononcer en sa faveur, il remercie également la Chambre des 
marques d'affection et de confiance dont il a reçu si souvent le témoignage le 
plus sincère. 

La parole est donnée à M. le Secrétaire, qui lit le procès-verbal de la der- 
nière séance lequel est adopté sans observations. 



44 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

M. le Président fait observer que la question des concours, reprise à la der- 
nière Assemblée générale, est restée sans solution. 

Il invite le Conseil à statuer sans plus tarder sur cette question. 

Sur la tendance marquée du Conseil à rejeter le concours^ le Président pré- 
sente une proposition de M. Massard, trésorier. 

Cette proposition serait de connaître, avant de procéder au vote» l'opinion 
générale de tous lea Membres adhérents, sur cette question, un grand nombre 
pouvant s'y trouver intéressés. 

La proposition de M. Massard^ reconnue excellente et très pratique est 
adoptée à l'unanimité, et une circulaire sera adressée à chaque membre avec 
prière de vouloir bien donner oui ou non son adhésion au concours, ainsi que 
les observations qu'il jugerait utiles à ce sujet. 

La suite de la discussion est donc remise à la séance prochaine. 

M. le Président prie M. Drevon de développer devant le Conseil une propo- 
sition antérieure qu'il a faite sur les marques de fabrique apposées sur les 
mouvements de montres. 

Après explication complète de M. Drevon et une courte discussion à ce sujet 
entre les membres du Conseil, il est décidé que tous feront leurs efforts pour 
arriver à la suppression des marques apparentes, lesquelles marques, indiquant 
au public la provenance de l'objet, tendraient à remplacer auprès de l'ache- 
teur l'honorabilité et la compétence de l'horloger, et feraient passer la vente de 
l'horlogerie entre les mains des négociants en quincaillerie. 

Cette décision devra être immédiatement communiquée à tous les membres 
adhérents. 

L'ordre du jour épuisé, la séance est levée à 10 heures 1/2. 

Le Secrétaire, Le Prètideni, 

Naquin. Rodssialle. 



Discours de M. Roussialle. 

Messieurs, avant de m*asseoir à cette place, qui a été si bien occupée, si 
dignement remplie depuis la création de notre Chambre syndicale, je présente 
à mon honoré prédécesseur, M. Desvignes, Texpression de nos regrets et de 
notre vive sympathie. 

C'est avec satisfaction que je proclame bien haut le dévouement dont il a fait 
preuve, son esprit de conciliation que nous avons pu apprécier en maintes 
circonstances, la droiture et la promptitude de son jugement; qualités pré- 
cieuses, essentielles pour le poste que nous lui avions confié. 

£n lui adressant les justes éloges qu*il mérite, je ne fais que répéter les 
bonnes paroles que notre excellent ami Beau a prononcées avant moi et plus 
éloquemment.' 

Exprimant ici, à M. Desvignes, mes sentiments personnels, je suis certain 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'uOKLOGERIE. 45 

d'être Técho de tous les membres de la Chambre, et il m*est bien doux de le 
lui assurer, moi son ami dévoué. 

La preuve certaine de notre estime, de notre sympathie, s'est manifestée 
dans les efforts que nous avons faits pour le conserver à la présidence et dans 
nos regrets unanimes quand noos avons connu sa résolution irrévocable. 

Qu'il veuille donc recevoir comme tribut de notre reconnaissance l'assurance 
de notre affection et nos saints les plus respectueux. 

Messieurs, j'accepte sans crainte la place diOicile que vous me confiez, parce 
que je compte sur votre bienveillance, non moins que sur l'esprit de concorde 
qui a toujours régné parmi nous. 

Nous suivrons l'exemple de mon honoré prédécesseur. Prenant pour guides 
les sentiments de justice et de solidarité, nous travaillerons ensemble au pro- 
grès professionnel, à la prospérité de notre corporation. 

Profondément touché de la nouvelle marque d'estime, de confiance, d'amitié 
que vous venez de me donner, je vous offre tout mon dévouement, tout ce que 
j'ai de forces pour réaliser l'idée que nous poursuivons. 

Permettez*moi, à mon tour, de compter plus que jamais sur votre concours 
bienveillant, dans les travaux que nous aurons à faire, dans les difficultés qui 
peuvent se présenter. 

Toutes mes tendances, mes aspirations, — vous les connaissez, — seront 
toujours pour le bien commun. 

Mon premier devoir sera de maintenir la concorde qui nous unit et qui est 
l'élément essentiel de notre Société syndicale. Car, Messieurs, il ne faut pas le 
dissimuler, chacun de nous porte en lui un dissolvant redoutable, contre lequel 
il faut que nous réagissions sans cesse. 

Les petites rivalités de chaque jour, la concurrence même la plus loyale, 
sont des causes inhérentes à notre nature, à notre profession, qui peuvent 
devenir des motifs de discorde. 

Eh bien ! Messieurs, il est admirable que nous ayons trouvé un terrain 
neutre, où librement nous pouvons travailler ensemble et sincèrement, sans 
arrière-pensée, nous serrer la main : c'est le terrain de l'intérêt commun. 

Travailler dans l'intérêt commun, n'est-ce pas le seul, l'unique but de notre 
Société? Ne devons-nous pas avoir pour devise : Tous pour un, un pour tous! 
maxime qui n'est pas sufBsamment comprise par nos sociétaires, car nos 
réunions seraient plus nombreuses. 

Depuis plusieurs années, j'ai l'honneur d'assister, le plus exactement pos- 
sible, à nos réunions mensuelles; j'ai pu constater que ce sont presque tou- 
jours les mêmes membres qui y assistent, à ce point, qu'on peut appeler ce 
petit nombre de fidèles : Le groupe det inséparables. 

C'est à ce groupe qu'incombent tous les travaux, les sacrifices même. 

En devrait-il être ainsi, alors que notre Chambre syndicale compte pins de 
80 membres ? 



46 KSVQS GHRONOMÉTR10U£« 

J'en appelle h la conscience de toqs, à la bonne volonté de nos membres 
adhérents présents ou étrangers à notre localité. 

Nous lenr demanderops, dans leur propre intérêt, de s'unir à nos travaux, 
de nous aider de leurs conseils, nous leur dirons combien nous sommes dis- 
posés k accepter de leur part toute initiative, études nouvelles, propositions 
quelconques, Mais, qu'ils veuillent donc nous en adresser, et le petit groupe 
des inséparables prouvera par son ardente volonté, sa foi profonde dans 
Tœuvre qu*il poursuit, que la persévérance est la compagne, le guide qui, 
presque toujours^ mène au succès. 

Oui, Messieurs, et c'est parce que nous manquons quelquefois de persévd* 
rance que nous avons abandonné dans l'oubli bien des questions qui nous ont 
été soumisesi ou que nous avons rejetées au début, parce que nous avons ren- 
contré quelques obstacles qui nous semblaient insurmontables. 

J'espôre que vous approuverez Tintention que j'ai de vous soumettre, & nou- 
veau, daus le courant de Taquée, quelques propositigns qui paraissent avoir 
une certaine valeur et qui oqt passé, pour^nsi dire, inaperçues. 

Je vous reparlerai, dans un instant, de nos concours, question à laquelle 
les débats de notre dernière Assemblée générale n'ont apporté auoune solution ; 
il y avait cependant urgence. 

Je suis pleiq de confiance dans l'avenir de notre Chambre syndicale, parce 
que j'ai la certitude que tons nous comprendrons qu'il ne faut pas rester sta- 
tionnaire, mais toujours avancer, toujours dans la voie du progrès, 

EXTRAITS DES JOURNAUX SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELS. 



Pondre pour nettoyer Targenterie, 

Crème de tartre en poudre fine 62 grammes. 

Carbonate de chaux (blanc d'Espagne) .... 69 — 
Alun en poudre fine 31 — 

Mêler ces trois substancesi en former un mélange homogène, I^orsquo 
l'on veut s'en servir, on frotte l'argenterie avec ce mélange, délayé dans 
un peu d'eau, en se servant d'un linge doux. — Laver et essuyer. 

Des sondure&f* 

Lorsque Pon doit souder des métaux facilement oxydables, dit un 
journal, il faut prendre quelques précautions. 

En premier lieu décaper soigneusement les surfaces à mettre en con- 
tact, h l'aide d'un acide étendu d'eau (dans certains cas un raclage 
fait proprement vaut mieux). 



EXTRAIT DES JOURNATÎX SCIEWTIFrQtJES ET INDUSTRIELS. 47 

En second lieu, il faut éviter que les surfaces viennent à s'oxyder 
pendant l'opération. Pour cela, on les recouvre de résine ou de suif. 
Ces substances fondues forment une espèce de bain qui empêche 
l'accès de Tair et qui, h une température peu élevée, absorbe l'oxygène. 
Ce qui fait que les surfaces métalliques deviennent inoxydables. 

Les métaux peu oxydables se soudent facilement. Pour l'or et l'ai*'- 
gent» après avoir réuni par une attache les pièces à souder, ou enduit 
de borax délayé dans de l'eau la partie sur laquelle doit couler la 
soudure. On place ensuite la soudure et Ton chauffe, légèrement 
d'abord, afin que l'eau s'évapore sans faire boursoufler le borax. 

Quand les ouvrages ont été soudés, leur surface se trouve noircie et 
oxydée par l'action du feu. On les déroche alors, en les plongeant 
pendant quelques instants dans un mélange bouillant d'eau et d'acide 
sulfurique (environ 10 p. 400). 

NooTeau pvooMé de niekelace. 

Voici, d'après le Bulletin international de FElectricité, une nouvelle 
formule de nickelagCi essayée actuellement dans plusieurs ateliers du 
Hainauty qui permet de déposer avec adhérence, en peu de temps et 
avec un coui*ant électrique relativement feible, une forte épaisseur de 
nickel sur tous les métaux. La composition du bain est la suivante : 

Sulfate de nickel pur 1 kil. 

Tartrate d'ammoniaque neutre. . . 7S5. 

Acide tannique à Téther 005. 

Eau 20 litres. 

Le tartrate neutre d'ammoniaque s'obtient en saturant une dissolution 
d'acide tartrique par l'ammoniaque. 

Le sulfate de nickel, lui aussi, doit être neutralisé avec soin. Gela 
fait, on dissout le tout dans trois ou quatre litres d'eau et l'on fait 
bouillir pendant un quart d'heure environ^ on ajoute e^suite le com- 
plément d'eau pour en faire 20 litres et on filtre et on décante. Le bain 
se remonte indéfiniment, en y ajoutant les mêmes produits et dans les 
mêmes proportions. 

Le dépôt obtenu est très blanc, doux, homogène, et, quoique pou- 
vant donner une très forte épaisseur, il ne laisse pas de rugosités à la 
surface, ni n'écaille pas, si les pièces ont été bien décapées. 

On a obtenu par ce procédé de fort dépôts de nickel sur de la fonte 
brute ou polie à un prix de revient ne dépassant guère celui du cui- 
vrage. 



48 R£VUE CURONOMÉTRIQUE. 

Cette formule peut de même être employée pour la reproduction gai- 
vanoplastique avec le nickel. 

Donner k Tacier la teinte bleu-noir sans feu. 

Pour donner la nuance bleu-noir à l'acier saus passer les pièces au 
ieu, voici la formule dont je me sers : alcool, 30 grammes; acide 
nitrique, 15; sulfate de cuivre, 8; eau, 135. On étend cette solution 
sur le métal préalablement bien nettoyé, et en ayant soin de ne plus 
le toucher avec les mains grasses. On laisse sécher et on frotte forte- 
ment avec un chiffon de laine. On obtient ainsi un noir très brillant et 
très solide (communiqué par M. C. Allard, de Saumur). 

{La Nature), 



EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 



Communication du Comité de la classe 26 (Horlogerie). 

Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que, jusqu'à ce 
jour, le Comité d'admission de la classe 26 (Horlogerie) a accueilli 
favorablement 350 demandes d'admissions. Tous les centres horlogers 
ont répondu largement à l'appel qui leur a été fait. 

Ces admissions se répartissent comme suit : Doubs, 85 exposants; 
Haute-Savoie, 30 exposants; Saint-Nicolas d'Aliermont, 22 exposants; 
Paris et la province, 113 exposants. 

Le Comité d'admission de la classe 26 (Horlogerie) a demandé à 
M. Berger, directeur général de l'Exposition, que la surface attribuée 
à l'Horlogerie française soit portée de 1225 mètres carrés à 1700 
mètres carrés. 

Nous rappellerons que l'Horlogerie est placée en bordure de la 
grande avenue de 30 mètres. 

Ces heureux débuts nous font espérer un grand succès pour l'Hor- 
logerie française en 1889. 



Le Gérant, A.-H. Rodànbt. 



Paris. — Imprimerie L. Baudoin et €•, 2, rue Christine. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 

JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 



SYSTÈME DE H. CORNU 

POUR LA STNCHRONISATION DES HORLOGES DE PRÉCISION 

et la distribution de l^heure (i). 



Le mémoire, très savant et chargé d'algèbre, de M. Gorou, étant peu 
accessible à la généralité des horlogers et La lumière électrique en ayant 
publié un excellent résumé très pratique, nous lui faisons un large 
emprunt, complété d'annotations « guillemetées » de M. G. Borrel. 



M. Gornu a publié dans les Comptes rendus (1) de l'Académie des 
Sciences (vol. 104, p. 1463 et 1656)^ une série d'études théoriques et 
expérimentales relatives à la synchronisation des systèmes oscillants. 

Les conclusions de ces études peuvent s'appliquer immédiatement 
aux horloges de précision et à la distribution de l'heure. 

M. Gornu a donc imaginé un dispositif très simple, applicable a toute 
espèce d'appareils oscillants et réalisant les conditions théoriques dans 
lesquelles le problème de la synchronisation a. été résolu. 

Ge dispositif trouve en particulier une application immédiate dans la 
synchronisation des horloges de précision, et pour cela, M. Gornu a 
réalisé un système électro-magnétique « système destiné à produire 
une force amortissante pour compenser l'influence de Taction électrique 
sur le pendule déjà soumis à une action mécanique», régulateur simple 
et donnant de bons résultats. Ge système a été critiqué vivement par 
M. Wolf, astronome titulaire de l'Observatoire et membre de l'Institut; 
il en résulte entre les deux savants académiciens une polémique qui 
n'est peut-être pas encore terminée à l'heure qu'il est et dont nous 
allons donner un aperçu. 



(1) Complet rendus, t. CV, p. H06, il65, 1809, iîii ; t. CVI, p. W, 31. 

(2) Voir La Lumière éleetriquey Yol. XXV^ p. 8i. 

Ayril 4888. — 379. 4 



50 REVUE CIIR0N05IÉTRIQUE. 

Avant de donner la description delà méthode de synchronisation de 
M. Cornu, faisons une comparaison rapide des différents systèmes de 
synchronisation, en suivant Texposé de M. Wolf. 

L. Foucault a le premier, h ce qu'en dit le savant astronome de 
rObservatoire de Paris, formulé le principe de la synchronisation des 
horloges par une action électro-magnétique, en 1847, à l'occasion d'une 
communication de M. Paye sur un moyen de soustraire les pendules 
astronomiques à l'influence des variations de la température et de la 
pression atmosphérique {Comptes rendus, t. XXV, p. 375). Son procédé, 
qu'il n'avait pas réalisé, consistait h munir le balancier de l'horloge à 
régler, d'une armature en fer doux, qui était attirée à chaque extrémité 
de l'oscillation par un électro-aimant placé latéralement au moment où, 
à chaque seconde, Thorloge-type y lançait un courant de courte durée. 
Il convient cependant d'ajouter que, bien avant la communication de 
L. Foucault, Steinheil avait déjà proposé une méthode de synchronisa- 
tion analogue (en 1839). 

En 1867, M. Wolf, étant chargé de synchroniser les horloges de 
l'Observatoire, essaya le procédé de Foucault, qui exigeait des amortis- 
seurs; ceux-ci devaient être, dans la pensée de l'inventeur, deux res- 
sorts agissant de chaque côté du balancier pour Mraiter l'amplitude de 
l'oscillation; la résistance de ces ressorts, étant à chaque instant pro- 
portionnelle à l'angle d'écart, n'altérait pas la loi d'oscillation du pen- 
dule dans de très petites amplitudes. Ces ressorts pouvaient en même 
temps servir h établir des contacts alternatifs et à distribuer des cou- 
rants dans d'autres horloges. L'expérience réussissait bien îi condition 
d'employer un courant aussi constant que possible. 

M. Liais, dans le pendule qu'il fit construire par M. Deschiens, 
employa un ressort à boudin pour amortir l'action d'une bobine placée 
latéralement sur une armature de fer doux fixée au balancier. 

Le principe posé par L. Foucault fut réalisé, quelques années plus 
lard, d'une façon différente et indépendante, par R.-L. Jones, en 
Angleterre, en 1858, et par M. Vérité, de Beauvais, en 1863. 

Dans l'appareil de Jones, exécuté par Ritchie, à Edimbourg, et 
employé h Edimbourg, à Liverpool et ailleurs, le balancier porte à la 
partie inférieure, en guise de lentille, une grosse bobine dans laquelle 
le courant de l'horloge-type est lancé à chaque seconde, les deux res- 
sorts de suspension du balancier servant de conducteurs. De part et 
d'autre sont fixés, à la boîte 4ie la pendule, deux aimants assez courts, 
qui sont tour à tour complètement enveloppés par la bobine au moment 



SVNCHRONISATJON DES HORLOGES DE PRÉCISION. Si 

de rexcursioQ maxima du balancier à droite et à gauche. Cet appareil 
n'a pas d'amortisseur. Lorsque M. Airy l'adopta à TObservatoire de 
Greenwicb, en 1859, il y fit une légère modification : les aimants furent 
fixés au balancier et l'on mit deux bobines immobiles à la place des 
aimants. 

M. Vérité emploie un électro-aimant placé dans le prolongement de 
la tige du balancier arrivé à l'extrémité de sa course, et une armature 
horizontale de fer doux fixée au balancier perpendiculairement au plan 
d'oscillation. Ici encore point d*amortisseur. Dans la synchronisation 
des pendules de l'Observatoire de Paris, en 1870, M. Wolf a employé 
deux éleclro-aimants, placés, chacun au-dessous de l'armature du 
balancier, aux deux extrémités de sa course et animés tous deux, a 
chaque seconde, par le courant de la pendule-type des caves; les pôles 
contraires des électro-aimants sont placés en regard et l'aimantation 
est renversée à chaque oscillation. 

Le système de synchronisation imaginé par M. Cornu est fondé sur 
le théorème suivant démontré théoriquement et expérimentalement au 
cours des études que nous avons citées en commençant. 

Pour quun système oscillant puisse être synchronisé^ il faut et il suffit 
que le mouvement libre du système soit une oscillation amortie-, le régime 
stable est d'autant plus rapidement atteint que l'amortissement est plus 
grand. 

Voici la description du dispositif général adopté par M. Cornu pour 
réaliser les conditions précédentes : 

On fixe transversalement à la tige du balancier à synchroniser, au- 
dessous (ou au-dessus) de la lentille et dans le plan d'oscillation, un 
barreau aimanté A^ A^ courbé suivant une circonférence concentrique 
à la suspension C : deux bobines, en bois ou en ébonite, couvertes de 
fil de cuivre isolé B^ B^ enveloppent respectivement les extrémités de 
ce barreau; leurs axes coïncident avec la direction moyenne de dépla- 
cement du pôle correspondant. L'une de ces bobines B^ reçoit le courant 
électrique synchronisant [liaison synchronique), et fonctionne par 
attraction SUT le pôle d'aimant qu'elle enveloppe; l'autre Bj, fermée sur 
une résistance convenable Rj, produit par l'action inductrice de l'autre 
pôle, l'amortissement nécessaire à la synchronisation. 

Si la longueur du barreau et celle des bobines sont suffisamment 
grandes, relativement k l'amplitude du déplacement des pôles, les por- 
tions utilisées du champ magnétique des bobines, ont une intensité 
sensiblement uniforme : on réalise ainsi d'une manière pratiquement 



52 REVUE CURONOMÉTRIQUE. 

rigoureuse les trois forces capables de produire la synchronisation qui 
sont, comme il résulte de l'étude théorique du problème : 




1« Force principale (composante du poids) proportionnelle à l'écart : 
« l'amplitude est proportionnelle à l'action motrice » ; 

2o Force perturbatrice (amortissement) : « l'amortissement est d'au- 
tant plus considérable que Tamplitude est plus grande »> proportionnelle 
à la vitesse; 

3» Force additionnelle : « influence électro-magnétique » (liaison syn- 
chronique) d'intensité périodique, indépendante de la position du sys- 
tème. 

Le courant synchronisant lancé à chaque période 9 de l'horloge 
directrice, figurée dans le croquis par le contact distributeur I, peut 
être réglé : 

1® Par le nombre et la grandeur des éléments de la pile; 

2® Par la durée de l'émission du courant; 

3« Par la dérivation Rj « appelée Shunt, et dont la résistance élec- 
trique est proportionnelle à celle de l'électro-aimant pour régler l'inten- 
sité » reliant les extrémités des fils de la bobine B^. 

Un courant de quelques millièmes d'ampère suffit pour le réglage, et 
même pour mettre en mouvement un balancier de plusieurs kilogram- 
mes, partant du repos. Cette action électro-magnétique est si puissante 
parce qu'elle est tangentielle et qu'elle s'exerce à l'extrémité d'un long 
bras de levier. L'intensité minima du courant est déterminée non pas 
par l'action synchronisante, mais bien par le fonctionnement des élec- 



SYNCHRONISATION DBS HORLOGES DE PRÉCISION. 53 

tro-aimants (enregistrears, relais, parleurs, etc.), qu'il est utile de 
maintenir dans le circuit. 

Les étincelles des extra-courants de rupture sont, par conséquent, 
faibles; on peut d'ailleurs les éliminer par Tun quelconque des dispo- 
sitifs généralement employés dans ce but « en shuntant la bobine 
notamment». 

Plus l'amortissement est faible, moins la force motrice synchroni- 
sante a besoin d'être énergique; d'un autre côté, plus l'amortissement 
est intense, plus la durée du régime variable est courte, par conséquent, 
plus la synchronisation est rapide, parfaite et indépendante des varia- 
tions inévitables du courant synchronisant; c'est donc l'amplitude de 
ces variations anormales qui détermine la grandeur de Tamortissement 
à employer; « toutefois, en pratique, il faut observer que l'intensité de 
l'amortissement ne dépasse pas l'amortissement naturel du pendule » ; 
en dernière analyse, le réglage cherché dépend donc des conditions 
télégraphiques du circuit. 

La théorie montre immédiatement, et l'expérience vérifie, que la syn- 
chronisation de deux balanciers est encore possible lors même que la 
différence des périodes 6 et T est relativement considérable; il suffit, 
pour cela, d'augmenter l'amortissement. On obtient facilement le syn- 
chronisme entre une horloge de temps sidéral et une horloge de temps 
moyen dont la différence de marche diurne est de 4 minutes environ; 
M. Cornu a même atteint 6 minutes 30 secondes. 

L'amortissement, absolument nécessaire d'après M. Cornu, pour 
arriver au synchronisme, peut être obtenu de bien des manières : par 
exemple, en utilisant le frottement d'un fluide visqueux ou simplement 
celui de l'air. Mais l'emploi de bobines permet d'établir ou de supprimer 
à volonté l'amortissement additionnel sans rien changer aux conditions 
purement mécaniques de l'appareil; cette condition est très favorable à 
i*étude expérimentale du réglage. 

Les résultats précédents, rigoureux dans le cas d'un balancier libre, 
c'est-à-dire indépendant de tout mécanisme, s'étendent sans peine au 
cas où le balancier est soumis périodiquement, comme dans les horlo- 
ges, h une action automatique qui restitue la force vive absorbée par 
les résistances passives. 

Le réglage des appareils synchronisés n'est pas difficile à obtenir, et 
il est facile à conserver; on constate, par exemple, avec surprise, que le 
balancier à synchroniser, partant du repos, se met en marche de lui- 
même dès qu'il reçoit l'action périodique du moindre courant; d'autre 



S4 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

part, avec des courants intenses, le balancier ne $ emporte pat outre 
mesure, car Tamortissement, dont ractiou est presque insensible aux 
petitesan)plitudes,agit aux grandes amplitudes comme un frein puissant. 

Le système de synchronisation de M. Cornu n'a pas trouvé grâce 
devant M. Wolf. D'après ce dernier, le dispositif de M. Cornu pèche par 
deux points essentiels : 

i^ L'amplitude des oscillations du balancier n'est pas invariable; 

2» L'amortissement peut entraîner l'arrêt des horloges. 

D'après M. Wolf, l'action synchronisante n'a d'autre tendance que de 
retenir le balancier, arrivé à l'extrémité de sa course, dans une posi- 
tion d'équilibre stable. Ainsi, dans l'appareil de Jones, la bobine 
mobile est en équilibre stable, abstraction faite de la pesanteur, lorsque 
son milieu coïncide avec le milieu de chacun des aimants; dans l'appa- 
reil de Vérité, l'armature est en équilibre stable lorsqu'elle est à la 
plus courte distance de l'électro-aimant. 

Ces positions correspondent aux extrémités de la course du balancier 
lorsque la synchronisation n'exisfe pas, l'appareil régulateur n'a 
aucune tendance à augmenter l'amplitude de l'oscillation; l'amortis- 
seur est donc inutile. 

Dans la disposition de M. Cornu, il faut qu'un amortissement inter- 
vienne, parce qu'il n'existe pas de position d'équilibre stable ; sans 
l'amortissement, le balancier dépasserait les limites au delà desquelles 
l'échappement de l'horloge ne fonctionne plus régulièrement. 

M. Wolf trouve dans la théorie de la synchronisation des pendules 
d'Everett, une confirmation de ses idées sur la synchronisation et, en 
particulier, une vérification de la condition de stabilité de réglage 
considérée plus haut et que Ton peut énoncer ainsi : les maxima de la 
force extérieure (force synchronisante) doivent coïncider avec les 
maxima du déplacement du pendule. Or la théorie de M. Everett (1) 
fait abstraction de l'amortissement qui, d'après M. Cornu, joue un rôle 
capital dans la synchronisation. 

Le théorème fondamental dont nous venons de donner l'énoncé, 
n'apporte nullement la confirmation que M. Wolf affirme y trouver. En 
effet, la démonstration de ce théorème suppose essentiellement que la 
force extérieure agit sur le corps oscillant : 
1" Pendant toute la durée de sa course ; 
2® Suivant une loi pendulaire. 

(1) Phil, Mag, de février 1883. 



SYNCHROMSATION DES HORLOGEâ DE PRÉCISION. f)5 

Ni Tune ni l'autre de ces deux conditions n'est remplie dans l'appa- 
reil Foucault-Vérité : la force y est discontinue et elle agit suivant une 
loi très complexe. La formule de stabilité de M. Wolf est donc loin 
d'être démontrée. 

M. Wolf préfère le système de synchronisation sans amortissement, 
parce que dès qu'il se produit un arrêt dans le courant synchronisant 
du dispositif de M. Cornu, l'amortisseur persiste à exercer son aciion 
et, au bout de peu de temps, il diminue si bien l'amplitude des oscil- 
lations, que la levée de l'échappement ne se fait plus; toutes les horloges 
s'arrêtent. M. Wolf qualifie cet accident de véritable désastre. 

D'après lui, rien n'est plusîpkrfdt que le système de synchronisation 
qu'il a installé à l'ObserVatôiré de Paris, et pour la distribution de 
l'heure à la ville de Paris; il né peut concevoir, en somme, qu'on 
puisse imaginer un système plus simple, donnant des résultats au 
moins égaux, si ce n'est meilleurk: - 

A quoi. M. Cornu remarque qiife" le système de M. Wolf, le seul cor- 
rect, celui qui tend à maintenir l'amplitude de F oscillation dans les limites 
normales, celui où l'on a voulu éviter jusqu'aux moindres chances d'amor- 
tissement, présente de fréquentes anomalies, pour ne pas dire aussi des 
désastres. La théorie montre, dit M. Cornu, que ces anomalies sont dues 
à deux vices capitaux du système, à Savoir : 

io La faiblesse de l'amortissement dii balancier ; 

2o L'invariabilité imposée inutilement h l'amplitude. 

Heureusement pour le système, on n'est pas parvenu à réaliser 
complètement ces conditions ; car la théorie montre que si Ton pouvait 
atteindre rigoureusement l'amortissement nul, et l'amplitude invariable, 
la synchronisalion deviendrait impossible. 

On voit donc que les deux savants académiciens ne sont pas près de 
se mettre d'accord. 

M. Cornu a étudié ensuite la question de l'arrêt des horloges à le 
suite d'une perturbation du courant synchronisant. (A eontinuer.) 



BRNQUET RNNUEL DE Ll CHRRBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE. 

IL EST FIXÉ i.U 5 MAI 1888 
SALONS DEI L'HOTBL. CONTINENTAL. 

Prix du biUet : 20 francs. — Il sera suivi d'une soirée dansante. 



S6 REVUE CHRONOHÊTRIQUE. 



EXPÉRIENCES SUR LES SPIRAUX EN MÉTAUX ALLIÉS. 



Les spiraux en palladium. 

En toute chose i) faut considérer ]a fia. 

(Lafontainb.) 
fion conseil ! mais Toir juste est sourent difficile. 
L*égoisme flatteur, Tintérât du moment. 
Jalousie et orgueil faussant le jugement. 
Font qu'un homme d'esprit agit en imbécile. 
C 

Invité par le Comité de rédaction du journal la Revue chronomé- 
trique à faire connaître le résultat de mes expériences sur l'emploi 
des spiraux de métaux divers, je commence par rendre un hommage 
bien mérité à la science de M. Phillips, avec qui j'eus Thonneur de 
collaborer, et qui prédit que des spiraux formés d'un métal dont le 
coefficient d'élasticité serait moindre que celui de l'acier trempé, cau- 
seraient moins d'écart, aux températures extrêmes. Je crois que c'est 
de cette prévision du savant, que Texpérience a justifiée, que naqui- 
rent les spiraux en palladium. 

Confiant dans les avantages que donne la science en des essais d'une 
nature si délicate, je fis des spiraux en bronze d'aluminium, et je 
constatai pendant quelques mois une amélioration notable dans les 
marches aux températures extrêmes de 0^ + 30® ; mais après une série 
d'expériences au froid et au chaud, j'eus des variations incompréhen- 
sibles, et reconnus qu'elles provenaient de la déformation desdits spi- 
raux. 

M. A. Berthoud, qui porte un grand intérêt à l'horlogerie chronomé- 
trique, et dont les capacités sont bien connues, déclare qu'il eut pen- 
dant un an, avec un spiral dont il n'a pas désigné le métal, une préci- 
sion de réglage inconnue jusque-là, et si grande, que lorsqu'il constatait 
une différence diurne d'un ou deux dixièmes de seconde, il devait l'at- 
tribuer au régulateur et non au chronomètre. Mais, hélas! au bout d'un 
an environ, l'instrument se mit à faire des variations folles. M. Ber- 
thoud m'ayant affirmé qu'il n'avait pas constaté de déformation de son 
spiral, je crois que c'est son état moléculaire qui s'est modifié, et 
comme c'est la cristallisation qui se produit en général, elle augmente 
le coefficient d'élasticité, d'où résulte la perturbation dans le réglage. 
M. Gustave Sandoz, dont l'expérience et le savoir sont bien établis, 
déclare qu'il vient de faire changer, dans douze montres de première 



LES SPIRAUX EN PALLADIUM. 57 

qualité, les spiraux en palladium, pour des spiraux en acier trempé. 
Il serait intéressant que notre estimable confrère voulût bien nous 
renseigner sur la cause de cette suppression. 

Enfin, au concours de chronomètres de la marine, du 1«» janvier au 
31 mai 4887, mon chronomètre n^ 704 sorti deuxième avec le nombre 
3'',63; fut acheté 2,100 fr. par M. le Ministre de la marine; cet instrument 
m'ayant été rendu comme il est d'usage pour en changer les huiles 
avant de le livrer à la navigation, je contrôlai sa marche avant de le 
démonter, et constatai 15 secondes de retard diurne. Le spiral étant 
en palladium, je trouvai vile la cause de celte marche déréglée, qui 
n'était autre que la déformation du spiral à ses points d'attache. Ce 
dérangement n'avait dû se produire que par une secousse imprimant 
au balancier lourd (10 grammes 1/2) un excès d'étendue des arcs. 

J'insisterai particulièrement sur ce fait, qui a la plus grande impor- 
tance au point de vue de l'usage dangereux d'un chronomètre muni 
d'un spiral en métal mou ; je suis convaincu qu'il est bien préférable 
d'employer un spiral trempé, ne se déformant pas sous l'action des 
chocs fréquents auxquels les chronomètres sont exposés, notamment 
dans les transports, mais se cassant par un choc violent, plutôt qu'un 
spiral qui se fausse aisément et ne se casse pas. 

Dans le cas de rupture, le chronomètre est mis hors d'usage; dans 
le second cas, il égare le navigateur qui le consulte avec confiance. 
Gonséquemment, je n'hésite pas à condamner l'usage de spiraux d'une 
force élastique moindre que celle de l'acier trempé. 

Les avantages qu'ont les spiraux d'alliages divers de diminuer les 
écarts aux températures extrêmes, de n'être pas magnétiques, et de ne 
point se rouiller, sont plus attrayants que sérieux. Je vais citer des 
faits qui le prouveront. 

MM. Delamarche et Ploin, ingénieurs du Dépôt de la marine, ont 
fait des expériences de magnétisme sur des chronomètres de marine 
bien épouvés, et munis de spiraux en acier trempé; sous l'influence de 
barreaux fortement aimantés, placés auprès de ces chronomètres, ils 
n'ont constaté aucune perturbation dans leurs marches. Voilà pour le 
magnétisme. En ce qui concerne la rouille, ceux des horlogers qui, 
comme moi, sont appelés journellement à réparer des chronomètres 
de Berthoud, Bréguet, Motel, Jacob, Winnerl, etc., etc., peuvent con- 
stater que beaucoup de ces instruments font le service depuis plus de 
60 ans, munis de spiraux en acier trempé, et qu'ils ne sont ni rouilles 
ni décentrés après un si long usage à la mer; et qu'après le renouveU 



58 REVUB CHRONOKÉTRIQUE. 

lement des huiles, tous ces chronomètres reprennent leur marche pri 
mitive. 

Enfin, le pronostic récent d'un savant que je ne suis pas autorisé à 
nommer^ quoique ce qu'il a dit ne m'ait pas été communiqué sous le 
sceaudu secret, a prédit que l'usage des spiraux en palladium donnerait 
lieu à de graves mécomptes, ce métal s' altérant sous Taction de l'hy- 
drogène sulfuré dont il se tait un continuel dégagement à bord des 
vaisseaux. 

Voilà bien des charges accumulées contre les spiraux en alliage soit 
d'or, soit de bronze d'aluminium, de palladium, ainsi que d'acier non 
trempé, tous étant d'une force élastique insuffisante pour résister sans 
se déformer à Taclion des températures chaudes, ou des chocs fré- 
quents qu'ils ne peuvent supporter. 

Pour rester impartial dans cette étude, je déclare ne pas plus craindre 
l'action de l'hydrogène sulfuré sur les spiraux en palladium, que je ne 
redoute celle des émanations salines sur les spiraux en acier. Les chro- 
nomètres bien construits sont assez hermétiquement clos pour échapper 
à ces mauvaises chances. 

Le Dépôt de la marine s'est ému, à juste raison, des dangers atta- 
chés à l'usage des spiraux en palladium dont un grand nombre sont 
appliqués aujourd'hui, grâce au succès de classement dans les con- 
cours, et nous savons que Messieurs les ingénieurs hydrographes 
ne sont pas sans inquiétudes sur l'avenir réservé à ces spiraux. Un 
fait récent, constituant un monopole, est venu donner un caractère de 
gravité considérable à des craintes déjà fondées. Ce fait, dont la con- 
séquence serait l'exclusion des concours, des principaux constructeurs 
de chronomètres français, peut être déjoué, annulé dans ses effets, par 
la simple mesure de l'application de l'article 1®^ du règlement des con- 
cours de chronomètres de la marine. Mais cette mesure ne sauvegarde- 
rait pas suffisamment les intérêts de la navigation; tout horloger pou- 
vant construire des spiraux en alliage quelconque, en France, les 
dangers de leur emploi resteraient entiers. C'est pourquoi j'ai déclaré 
qu'à l'avenir et quelles qu'en soit les conséquences pour moi aux con- 
cours, je ne me servirai plus que de spiraux en acier bien trempés, 
ajoutant que je préférais même renoncer aux concours si la lutte deve- 
nait impossible. 

Il est bon de dire que, personnellement, j'ai à ma disposiiion un cer- 
tain nombre de spiraux en palladium, que l'on peut s'en procurer par 
des moyens honnêtes, et qu'on peut en fabriquer; mais le fond de la 



LES SPtRAtX EN I>ALLAD1UBI. 59 

question n'est pas là. Tout se résume en celle-ci : Peut-on s'en servir 
sans danger? Non! 

Je n'en ai fourni que deux au Dépôts et je regrette de lavoir fait. Un 
chronométrier ne doit jamais perdre de vue qu'il a moralement charge 
de biens et d'hommes. 

Je suis très convaincu, depuis de longues années, que l'usage d'un 
balancier compensateur bien combiné, et auquel on sait faire produire 
tout son effet utile, fait obtenir avec un spiral d'acier bien trempé, des 
marches tellement précises, que le navigateur est k Tabri des erreurs 
résultant de l'emploi d'un spiral tendre, qui sera toujours instable dans 
ses effets, après un service plus ou moins court. 

Je vais rappeler, à l'appui de ce qui précède, qu'au concours qui eut 
lieu de décembre 1877 à mars 1878, j'ai présenté le chronomètre 
n^ 552, Callier, spiral d'acier trempé. Cet instrument avait eu 4 ans 
d'insuccès aux concours, avec un balancier compensateur circulaire. 
Ayant changé ce balancier contre un à lames planes, à masses tour- 
nantes, il a été réglé en 7 mois et 6 jours, et il est sorti deuxième au 
concours avec une seconde, quatre-vingt-dix-huit centièmes (4 '',98). 

Le n* 586, balancier ordinaire, a demandé 2 ans 9 mois et 26 jours 
de réglage, et il est sorti avec 2'',32, quatrième. 

Le n<> 590, balancier ordinaire, 3 ans 21 jours de réglage, est sorti 
huitième avec 2",53. 

Le no 576, 4 ans de réglage, sorti douzième avec 2",69, balancier 
ordinaire. 

Avec les nouveaux balanciers à lames planes : 

Le no 601, réglé en 4 mois 9 jours, sorti dixième avec 2",55. 

Le n» 585, réglé en 9 mois et demi, sorti onzième avec 2",67. 

Au concours suivant^ de mars à juin 1878 : 

Le n® 556, ancien balancier réglé en 4 ans, sorti deuxième avec 
2",57. 

Le n* 608, nouveau balancier réglé en 9 mois, sorti premier avecl",85. 

On voit que, sous le rapport de la durée du réglage, t'avantage des 
nouveaux balanciers est vraiment frappant. Quant à.la valeur de l'exac- 
titude obtenue, il suffit de faire remarquer que, sur ces huit chrono- 
mètres, trois se trouvent dans les conditions de la prime donnée à 
ceux qui ne dépassent pas 2",50, que deux autres ne s'écartent de cette 
limite que de quelques centièmes de seconde, et deux enfin de 17 à 
19 centièmes. Tous ces chronomètres avaient des spiraux en acier 
trempé. 



60 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

J'ajouterai, à l'appui encore de ce qu'on peut attendre d'un balan- 
cier compensateur, que M. Phillips connaissant les avantages qu'offrent 
les balanciers k lames planes, me proposa d'en exécuter un de son 
invention, composé de cinq lames bi-métalliques. L'expérimentation 
fut une surprise pour moi, car je constatai que le régime des balan- 
ciers précédents, consistant en une insuffisance de compensation au 
chaud et un excès au froid, était complètement renversé, les deux 
spécimens que j'ai fait donnant de l'avance au chaud et au froid. Il me 
paraît certain qu'il ne reste plus qu'une modification dans les longueurs 
et épaisseurs des lames, et dans le poids des masses réglantes pour 
obtenir la compensation absolument parfaite. Je ne renonce pas à pour- 
suivre ces expériences, quoiqu'elles soient Tobjet de sacrifices pécu- 
niaires, et que l'âge que j'ai atteint me rende ces travaux un peu trop 
pénibles. 

Je termine en disant, qu'entré dans ma soixante-huitième année, il 
m'eût été agréable de terminer ma carrière chronométrique en léguant 
h un successeur jeune, et amoureux de l'art de l'horlogerie, les moyens 
de se distinguer en des travaux de première utilité pour l'humanité. 
On trouve dans les succès qu'ils permettent d'obtenir, une rémunéra- 
tion qui, sans conduire h la fortune, permet de vivre honorablement, et 
des satisfactions intimes qui récompensent des difficultés attachantes^ 
j'allais dire attrayantes, que Ton a vaincues. Puis, si sur sa route on 
rencontre des rivalités fâcheuses, alors qu'on n'a été qu'un rival cour- 
tois, on détourne la tête et l'on passe outre, sans orgueil, mais avec 
une noble fierté. 

Câllier. 

P.S.V.P. -" Je pense qu'il ne sera pas désagréable à MM. Pierret et 
Rodanet, d'apprendre que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt et déplaisir les 
ouvrages qu'ils ont fait paraître sur l'horlogerie : celui de M. Pierret, 
montre ce que peut faire d'utile pour lui-même et pour sa profession, 
le travailleur intelligent soutenu par l'amour du progrès. C'est un en- 
couragement sain, précieux, pout tout homme qui veut réussir et être 
honoré. Nous ne nous lasserons de répéter, qu'une carrière si bien rem- 
plie, avant comme après le succès, mérite des satisfactions qui n'ont pas 
été assez données à l'auteur du livre intitulé : Horlogerie, Outillage et 
Mécanique, de\,'k, Pierret; surtout quand cet homme est un généreux 
et encourageant bienfaiteur à bien des titres. 

Quant à celui de M. Rodanet, intitulé : L'horlogerie astronomique et 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOCKHIE. 61 

civile, prenant l'horlogerie à son enfance, il conduit le lecteur le plus 
étranger à notre art, comme avec des lisières, sans qu'il puisse s'écar- 
ter, jusqu'à la compréhension la plus parfaite, agréablement et sans 
fatigue, de l'horlogerie de haute précision. Il relève la dignité de Thor- 
loger, qui pourrait être un peu compromise par Taffluence croissante 
de produits mauvais qu'il entend vanter par l'ignorance et comparer 
aux travaux d'art qu'il produit. Je ne saurais trop le féliciter de tout 
ce que renferme son livre d'utile, d'agréable, et de réconfortant; dési- 
reux, que je suis, que mon éloge puisse lui causer un contentement 
qu'il a déjà dû éprouver de la part de ses nombreux admirateurs et amis. 
Je le lui adresse de tout cœur. 
Paris, Si mars 1888. 

Callier. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



GHAMBRB SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

Séance du 40 février 1888. 

La séance est ouverte à 9 heures 1/2, sous la présidence de M. Garlier, 
doyen d*âge, assisté de M. Diette, le plus jeune des membres présents, faisant 
fonction de secrélaire. — Membres présents : MM. Bernheim, Blin, Blondeau, 
Cartier, Diette, Drocourt, Dubey, Êcalle, P. Garnier, Henriette, Letebvre, 
Moynet, Piéfort^ Rodanet. — Membres absents excusés : MM. Ânquetin, 
Champion, Coqueile, Detoucbe, Margaine, Réquier. — Membre absent sans 
excuse : M. Marlelier. — Membres adhérents présents : MM. Antoine, de 
Besançon, Brémand, Dubief, Perceval, Rizzoii. 

Le procès-verbal de la précédente séance, dont lecture est faite par M. Hen- 
riette, est adopté à l'unanimité. 

M. le Président procède ensuite à l'élection du bureau de la Chambre syndi- 
cale pour 1888. — Nombre de volants : 14. M. Rodanet, par 13 voix, est élu 
président. MM. Cartier et Paul Garnier, chacun par 13 voix, sont élus vice- 
présidents. MM. Henriette, par 12 voix, et Piéfort, par 11 voix, sont élus secré- 
taires. M. Diette, par 13 voix, est élu trésorier. 

Le nouveau bureau étant ainsi constitué, M. Cartier invite M. Rodanet à le 
remplacer au fauteuil, et M. Henriette, à continuer le procès-verbal. 

M. le Président remercie la Chambre, au nom du bureau, et l'assure à 
nouveau de tout son dévouement. 

Il est procédé au dépouillement de la correspondance, parmi laquelle il y a 
à remarquer : 



62 REVOE CHRONOMÉTRIOUK. 

i^ Une lettre de la Chambre syndicale des Entrepreneurs de maçonnerie^ 
protestant contre la délibération du Conseil municipal, tendant à réduire à 
9 heures la journée de travail des ouvriers occupés aux travaux entrepris par 
voie d'adjudication. 

La Chambre, par un vote, s'associe à cette protestation ; 

2^ Une lettre de M. Malon, offrant ses services aux maisons qui désireraient 
exporter leurs produits en Chine, par la voie du Tonkin et du fleuve Rouge ; 

3° Une lettre de M. Mirecour, annonçant la fondation d'un comptoir de 
représentation commerciale en Angleterre, et donnant connaissance des con- 
ditions d'adhésion à ce comptoir; 

4* Une lettre dé M. Dècle, proposant la fondation d'une Union des Groupes 
syndicaux de France. 

Après quelques observations de MM. Lefebvre et Rodanet, qui constatent les 
très cordiales relations qui existent entre la Chambre syndicale de la Bijouterie 
et la nôtre, la Chambre décide de passer à Tordre du jour sur la proposition 
de M. Dèclc. 

M. Paul Garnier, sur la proposition de M. le Président, est renommé à 
nouveau Délégué de notre Chambre près le Comité central des Chambres 
syndicales. 

M. le Président propose la radiation, pour faute de payement, des adhérents 
dont les noms suivent : 

MM. Bizeuil, à Dax; Barbaste^ Boûet, Dubuard, Ëynard, Icard-Lecotey, 
Cl). Klein, Lehmann, Livache, Lallemant-Maréchal, [à Cuiseaux; Hunier, 
Noguès, Palry, M™« Sarazin, Tissot. 

Il fait part aussi des lettres de démission de MM. Peugeot frères et Alexandre 
Martin. 

M. le Président rappelle que, à rassemblée générale du 27 janvier, nous 
avions reçu, comme membres adhérents : MM. Montandon, Albert, présentée 
par MM. Henriette et Margaine; — Drien, présenté par MM. Réquier et 
Rodanet. 

Il est ensuite procédé à la réception des nouveaux adhérents : 

MM. Fénon, présenté par MM. Rodanet et Paul Garnier. — Félix Masure, à 
Puleaux, présenté par MM. Moynet et Rodanet. — Antoine frères, à Besançon, 
présentés par MM. Rodanet et Paul Garnier. — Leborgne, graveur, présenté 
par MM. Ëcalle et Rodanet, qui sont tous admis à Tunanimité. 

M. Ècalle offre à la Chambre, de la part de M. Leborgne, un album très 
remarquable de différents chiffres entrelacés. Cet album a été accepté par la 
Ville de Paris, pour être placé dans ses bibliothèques industrielles. 

M. Masure offre aussi à TÉcolc la collection de modèles des instruments 
dont il se sert pour la fabrication des produits chimiques; il se met, en outre, 
à la disposition des membres de la Chambre, pour faire gratuitement les essais 
et analyses dont ils pourraient avoir besoin. 



BULLETIN DES SYiNDICAIS KT DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIË. 63 

La Chambre vote des remerciements à M. Leborgne et à M. Masure. 
M. le Président rappelle que, sur la demande de M. Henriette, l'assemblée 
générale a voté la somme de 50 francs pour sa cotisation de membre honoraire 
de la Société de Secours mutuels V Union des Horlogers. 

M. Bernheim, au nom de la Commission chargée d'examiner le questionnaire 
envoyé par le Ministre du Commerce, relatif à Textension de notre commerce 
aux colonies, déclare que, avant de faire un rapport définitif, il a cru devoir 
écrire, pour compléter ses renseignements, aux maires des localités suivantes : 
Cayenne. Guyane française. 

Saint- Pierre. Martinique. 

La Pointe-à-Pitre. Guadeloupe. 

Saint-Louis. Sénégal. 

Pondicbéry. Indes françaises. 

M. Bernhëim demande à être autorisé à ajourner la date de son rapport. 
La Chambre approuve ces conclusions, et décide que ce rapport lui sera 
présenté aussitôt que M. Bernhëim aura reçu les réponses qu'il attend. 

M. le Président donne communication des résultats du bal du 4 février. Ces 
résultats sont de beaucoup supérieurs à ceux de Tannée précédente; le bal a 
été très réussi et la tombola, qui consistait en un régulateur de cheminée et 
un chronomètre, construits par les élèves, a eu beaucoup de succès. Les 
comptes du bal sont approuvés et des remerciements sont volés à la Commis- 
sion qui a été chargée de l'organisation de cette fête. 

M. Piéfort est chargé, conjointement avec MM. Cartier et Coquelle, de donner 
connaissance à M. Hersant, au nom de la Chambre, des regrets qu'elle éprouve 
d'avoir été obligée de se séparer d'un collaborateur aussi dévoué. 
L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 heures 1/2. 
Le Secrétaire^ Le PréstderU, 

C. Hburibttb. A.-H. Rodànbt. 



CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE LYON. 

Séance du l*'' février 1888, présidée par M. RoussiaUe, 

La séance est ouverte à 9 heures. 

Membres présents : MM. Roussialle, Massard, Naquin, Desvignes, Yeyret, 
Drevon, Bléton, Blachon, Joye. — Absents avec excuses : MM. Bailly, Beau, 
Hemmel, Rollin, Jacquemoz. — MM. Bailly et Rollin, en s'excusant, ont envoyé 
leur adhésion au concours. 

M. le Secrétaire lit le procès- verbal de la dernière séance, qui est adopté. 

Ont adhéré à la proposition d'un concours en 1888 : MM. Bernhëim, de 
Paris; Denis, de Villefranche; Rollin, de Bourgoin; J. Farfouillon et E. Far- 
fouillouj de Thoissey (Ain); Adrien Maux, de Montpellier; Paul Souchet, à 
Angoulême; Mousquet^ à Cavaillon; Victor Garrel> de Besançon, directeur du 



64 BEVUE CHRONOMÉTRIQDE. 

journal ri/nton ^rjo^^rtf ; Verrière, de Parîs-Passy, ancieD président; Hardy, 
d'Autun ; Colonjard, de Viilefranche (Rhône) ; Martin, d'Orléans, Ginon^ de 
Lyon; J. Bailly, Vice-Président. 

A répondu négativement sur la proposition d'an concours et affirmativement 
sur les marques de fabrique, M. Ancagne, de Viilefranche (Rhône). 

Ces nombreuses adhésions ont décidé le Conseil à voter, en principe, un 
concours en 1888. 

Le programme sera à Tordre du jour de la séance prochaine. 

M. Deuis-Fouillet, de Viilefranche, démissionnaire par raison de santé, est 
nommé membre d*honneur de la Chambre syndicale des Horlogers, qui veulent 
témoigner, par cet acte, leur reconnaissance et leur sympathie à Tun de ses 
membres les plus zélés et l'un de ses fondateurs. 

M. Massard, un de ses meilleurs amis, se charge de lui transmettre cette 
décision. 

M. Adrien Maux, de Montpellier, sur la présentation de MM. Roussialle et 
Massard, est reçu membre adhérent. 

M. Bléton est chargé d'écrire et de s*cntendre avec M. Mousquet, de Cavaillon, 
sur sa gracieuse proposition. 

L'ordre du jour épuisé, la séance est levée à 10 h. 1/2: 

Le Secrétaire, Le Président, 

Naquin. Roussialle. 



Séance extraordinaire du 15 février 1888, présidée par M. RouuiaUe. 

La séance est ouverte à 9 heures. 

Le Président donne connaissance d'une communication qui lui a été faite 
par le Président de l'Union des Chambres syndicales lyonnaises, au sujet des 
premiers résultats obtenus auprès de M.- le Ministre du commerce, sur la 
question des commissaires-priseurs. 

M. le Ministre du Commerce a pris en considération les nombreuses plaintes 
qui lui sont adressées et a envoyé un questionnaire aux Tribunaux et aux 
Chambres de commerce français, pour connaître les moyens de réprimer les 
abus qui lui sont signalés. 

Le Conseil, après avoir pris connaissance de ce questionnaire, a décidé 
qu'un exemplaire sera remis à chacun d'eux, afin de pouvoir l'étudier et 
émettre une opinion en connaissance de cause. 

La discussion est ajournée à la première réunion. 

La séance est levée à 10 heures. 

Le Secrétaire, Le Président, 

Naquin. Roussialle. 



NOTICE HISTORIQUE. 6«1 



NOTICE HISTORIQUE 

sur les essais tentés et les expériences faites depuis cinquante 
ans passés pour mettre les chronomètres à. Tabri des influences 
mag^nétiques. 

Où croit généralement-que les progrès accomplis dans le domaine 
industriel, par l'application de Télectricilé à la production de la force 
motrice nécessaire pour actionner un grand nombre de machines, 
sont la première et unique cause des recherches faites pour mettre les 
montres à l'abri de l'aimantation. L'étude que nous allons faire mon- 
trera que cette opinion est erronée, car déjà depuis longtemps des 
horlogers de talent ont trouvé le moyen de parer à cette influence et 
ont fait, en particulier, usage de métaux réfractaires à Faimantation 
dans la confection des balanciers et des spiraux pour les chronomètres 
de marine. 

En effet, déjà en 4833, MM. Arnold et Dent firent paraître dans le 
Nauiical Magazine (1), le résultat des expériences qu'ils avaient faites 
sur six chronomètres soumis à une influence magnétique. Deux de ces 
chronomètres avaient des balanciers en platine, en argent et en laiton, 
avec des spiraux en or; deux avaient le balancier et le spiral en acier; 
et enfin deux autres étaient mis partiellement à Tabri de cette influence, 
l'un ayant le spiral d'acier et le balancier de platine et d'argent; 
l'autre, le spiral d'or et le balancier d'acier. 

Ces expériences furent concluî^ntes et prouvèrent, d'une manière 
péremptoire, que le platine, l'or, le palladium (dont il sera question 
plus bas), même le verre, pouvaient être employés à la fabrication 
des spiraux et des balanciers compensateurs. 

Il est intéressant de connaître aussi les expériences faites à la même 
époque, avec des chronomètres possédant des balanciers ordinaires, 
înais pourvus de spiraux de nature différente. 

De à 30 degrés Réaumur, un chronomètre ayant un spiral en verre 
donnait un retard de 40 secondes en 24 heures. Un dit avec spiral en 
palladium a relardé de 2 minutes 30 secondes dans le même temps. 
Enfin, deux chronomètres ayant, l'un un spiral d'acier, l'autre un 



(i) Communiqué par M. le professeur G. Maurice à la classe d'indastrie de la 
Société des Arts de Génère, le 12 janyier 1837. 

5 



66 REVUE CHRONOUÉTRIQUE. 

spiral d'op^ ont donné, le premier^ 6 minutes^ 25 secondes, et le second, 
8 minutes» 4 secondes de retard, toujours dans le même temps. 

Bien que l'aimantation ne soit pour rien dans ces variations, nous 
les rappelons ici pour indiquer simplement que le palladium a, depuis 
longtemps, sa place dans la chronométrie. 

De son c6té, John Gottlieb Ulrich avait déjà pris» à Londres, en 
1828, un brevet no 3639, visant justement cette question. Plus tard, 
c'est-à-dire en 1837, il en prit un second, sous le n^ 7350, pour un 
nouveau perfectionnement, et enfin un dernier brevet lui fut accordé 
en 1856, portant le n^ 103, et dont l'importance est capitale pour la 
solution de la question qui nous occupe. 

On voit, en effet (page 7, § 35), qu'une partie de son invention con- 
siste en un perfectionnement au balancier de construction ordinaire, 
de manière qu'il compense de Q^ à 130<> et que sa tendance à êlre 
affecté par le magnétisme terrestre ou par des attractions locales et, 
en particulier, celles qui se produisent à bord des navires en fer, soit 
détruite. 

Plus loin (page 9, § 20), il est question d'un perfectionnement au 
balancier consistant à employer, de préférence à l'acier, des portions 
d'arcs du cercle de deux métaux réunis, argent ou laiton, aluminium 
ou palladium^ ou tout autre métal plus léger que du platine, pourvu 
qu'il ne soit pas sujet à l'aimantation. 

Dans le premier quart du XIX« siècle, un horloger suisse de grand 
talent fit paraître un mémoire ayant pour titre : « Essai sur l'isochro- 
nisme des ressorts spiraux et notes diverses ». L'auteur de ce mé- 
mémoire (1), M. Frédéric Houriet, du Locle, après avoir décrit les 
différents travaux auxquels il s'était livré, visant la fabrication du 
ressort spiral, afin de le rendre isochrone, termine sa notice en donnant 
la description détaillée et accompagnée de figures d'un chronomètre^ 
dit « garde-temps », inventé et construit par lui. Sauf le ressort et les 
axes des mobiles, toutes les pièces de cet appareil étaient en laiton, en 
or ou en platine, le balancier à compensation, à lame bimélallique 
platine et or. Spiral en or. Les expériences faites sui* la marche de 
cette pièce, mise en contact avec un fort aimant, prouvèrent que l'in- 
fluence magnétique était complètement détruite, car le réglage n'avait 
nullement été affecté par le voisinage de cette influence. 



(i) Rapport fait à la classe d'industrie de la Société des Arts de Génère, le 24 
mars 1826. Rapporteur de la commission : M. Taran. 



NOTICE HISTORIQUE. 67 

Les recherches, les expériences et les travaux des artistes dont il 
vient d'être question, visaient particulièrement les chronomètres de 
marine, car alors Tinfluence magnétique sur les montres ne préoccupait 
guère les fabricants et les consommateurs. A Torigine, on chercha 
surtout à mettre le ressort spiral de ces petites machines à l'abri de 
Toxydation. 

£n i876, nous trouvons dans le Journal suisse d*Horlogerie, qu'on 
s'occupait également de la question de l'aimantation dans les montres, 
quoique ce fût l'oxydation qui était la préoccupation principale, et 
nous lisons aussi dans Y Horlogical Journal^ de Londres, de 1879, des 
articles faisant ressortir les qualités du spiral en alliage de palladium. 

n résulte évidemment de ce qu'il vient d'être dit que les expériences 
et les travaux des Houriet, des Arnold, des Dent, des Ulrich, etc., 
visaient surtout les moyens de mettre les chronomètres à l'abri des 
influences magnétiques; donc, les alliages de platine, d'or, d'argent, 
de palladium, qu'ils ont employés dans ce but, sont appliqués depuis 
plus de cinquante années, et l'on a raison de prétendre que c'est un 
anachronisme qne de vouloir présenter l'emploi de ces métaux comme 
une invention nouvelle (1). Du reste, la vérité est que les spiraux en 
palladium sont, depuis fort longtemps, dans le domaine public; plu- 
sieurs fabricants en ont fait et vendu par grandes quantités, et bien des 
maisons de Genève en ont employé longtemps avant la prise des brevets 
dont ils sont actuellement l'objet. De plus, il résulte de rapports 
officiels qu'il y avait des spiraux en alliage de palladium à l'Exposition 
de Paris, en 1878. 

Pour terminer cette courte notice, nous dirons quelques mots des ba* 
lanciers et des spiraux d'acier qui nous ont rendu et nous rendront en- 
core bien des services. 

Les procédés employés pour leur nuire ne brillent pas toujours par 
l'exactitude et la sincérité. Par exemple, ne dit-on pas dans la ré- 
clame qui est faite actuellement en faveur des balanciers et des spi- 
raux en palladium, que le voisinage d'un petit aimant de n'importe 
quelle forme, d'un récepteur ou transmetteur de téléphone, le couteau 
que vous portez dans votre poche à côté de votre montre, sont autant 



(1) Depuis bien des années déjà, la section d*horlogerie de la Société des Arts de 
Genève, s*est occupée à plusieurs reprises de cette question et entre autre de remploi 
des spiraux en palladium. 



68 REVUE CHRONOMÉTRIQUË. 

de causes fatales pour les montres? Si Ton en croyait cette réclame 
exagérée, aucun horloger ne pourrait se servir de brucelles d'acier 
pour travailler le spiral et les pièces d'acier de Téchapperaent sans 
nuire à la précision du réglage de ses montres, même les buses 
d'acier des corsets seraient des ennemis mortels des montres de nos 
dames. Que diraient nos illustres devanciers les Arnold, les Dent, 
les Frodsham, les Berthoud, les Bréguet, les Jurgensen, etc., etc. 
(sans parler de nos régleurs actuels qui, depuis quelques années, ob- 
tiennent des résultats si brillants et si concluants avec des balanciers et 
des spiraux d'acier), s'ils entendaient de pareilles énormités î 
• En effet, de tous les métaux connus jusqu'à ce jour, l'acier est celui 
qui se prête le mieux aux travaux délicats et fins. Par les propriétés 
physiques qui le distinguent, et surtout par celles que lui donnent la 
trempe et le revenu, il occupe dans le domaine industriel une place qui 
ne peut être le partage d'aucun de ses congénères. 

Dans l'industrie horlogère, en particulier, en essayera en vain de le 
remplacer, sans nuire grandement à la solidité et à la perfection de ces 
petites et si délicates machines appelées montres. 

Sans doute que les causes d'aimantation ont pris, depuis quelques 
années, des proportions considérables et qu'on fait bien de chercher à 
les combattre, mais en poussant trop loin les précautions pour éviter 
un mal on en fait naître un autre bien plus dangereux et surtout bien 
plus onéreux pour le consommateur. 

Avec quelques soins et quelques précautions, le porteur d'une montre 
pourra toujours la mettre à l'abri d'une influence magnétique quelconque 
ou si, par oubli ou pour tout autre motif, il l'a laissée devenir malade, 
le remède est facile à appliquer par le moyen des machines à désaiman- 
ter (1). Un mal nouveau, disons-nous, sera la conséquence de l'emploi 
outré de métaux inaimantables il est vrai, mais bien loin de valoir 
l'acier pour résister aux causes multiples d'usure et de détérioration. 

En effet, on se rendra facilement compte de Timporlance de cette 
question en réfléchissant que certaines parties d'une montre à ancre, 
par exemple, ont un travail considérable à exécuter à chaque seconde 
et dont il est bon de se faire une idée. 

Généralement, le balancier d'une montre à ancre reçoit 18,000 im- 
pulsions par heure; les deux parois de la fourchette de l'ancre lui don- 



(1) Ces machines se trouvent maintenant dans le commerce à des prix très 
modérés. 



BIBUOTHÈQUE POPULAIRE DE l'UNION CENTRALE DES ARTS. 69 

nent donc 9,000 petits coups chacune» ce qui fait par 24 heures le 
chiffre respectable de 216,000, soit 78,840,000 impulsions par année. 
Or nous savons que la goutte d'eau, en tombant^ use le roc le plus 
dur; combien alors plus facilement seront attaquées les parois en ques- 
tion, si Ton emploie dans la confection des ancres un métal moins dur 
et moins résistant que Tacier? Poser la question, c'est la résoudre. 
C'est, du reste, ce qu'ont fort bien compris les fabricants d*horlogerie 
suisses; car ils ont eu la sagesse de compter avec l'avenir et de vouer 
leurs soins, non seulement à la fabrication de la montre dite inaiman- 
table, mais encore à ne pas délaisser les autres systèmes qui ont et au- 
ront toujours l'avantage au double point de vue de la solidité, d'une 
part, et de la résistance à l'usure et à la détérioration, d'autre part. 
AflSrmer que l'avenir appartient en entier à la montre non magnétique 
d'une façon absolue et complète, est tout bonnement un énorme para- 
doxe, auquel le public de tous les pays, avant tout pratique, saura 
bientôt faire bonne justice. 



LA BIBLIOTHÈQUE POPULAIRE DE L UNION CENTRALE 
DES ARTS DÉCORATIFS. 



L'Union centrale des Arts décoratifs s'efforce, par tous les moyens 
qui sont en son pouvoir, de mettre notre industrie artistique en mesure 
de conserver son ancienne supériorité menacée par la concurrence 
étrangère. Afin de remédier aux inconvénients de la situation excen- 
trique du Musée des Arts décoratifs, installé provisoirement dans le 
Palais de l'Industrie, elle a décidé de donner un plus grand dévelop- 
pement aux collections de la bibliothèque qu'elle possède place des 
Vosges, n<> 3, au milieu du quartier producteur. En même temps qu'elle 
exposait, dans la galerie des conférences de cet établissement, un 
choix de modèles propres à l'enseignement du dessin, fait dans le 
fonds nombreux de son atelier de moulages, elle entreprenait la 
création d'un recueil de gravures d'ornement anciennes et modernes 
et de reproductions photographiques destinées à montrer aux travail- 
leurs l'ensemble des diverses branches de l'art et toutes les transfor- 
mations que l'homme fait subir à la matière animale, végétale et 
minérale. 

La première partie des collections est dès maintenant mise à la 



70 aEYDE GHRONOMÉTRIQUE. 

disposition du public. Elle comprend une suite de modèles classés 
chronologiquement, dans laquelle on trouve les aspects successifs de 
la décoration intérieure de l'habitation avec tous les délails qui com- 
posent son ameublement. D'autres portefeuilles montrent l'histoire de 
la ferronnerie et de la serrurerie; celle de la bijouterie et de la joaille- 
rie, ainsi que celle de l'orfèvrerie civile et religieuse. Une division 
destinée à prendre un développement considérable est consacrée à la 
décoration du livre et comprend la suite des frontispices, des encadre- 
ments, des culs-de-lampe et des vignettes, depuis les impressions 
xylographiques du xv' siècle, jusqu'aux gracieuses illustrations du 
dernier siècle et jusqu'à notre époque. 

Ces richesses nouvelles, bien qu'encore peu connues, rendent chaque 
jour d'inappréciables services aux travailleurs dispensés de recherches 
difficiles, et auxquels elles présentent des modèles d'un goût toujours 
sûr. Ce recueil complète utilement la collection considérable de dessins 
et d'échantillons de tissus qui, depuis plusieurs années, est consultée 
sans relâche par les compositeurs et par les industriels en quête de 
nouveaux motifs. Par suite du développement donné à ses séries de 
gravures, la bibliothèque de l'Union centrale sera désormais en mesure 
de répondre aux demandes qui lui seraient adressées pour l'étude des 
diverses manifestations de la production artistique. 



LISTE DES LITRES OFFERTS A LA BIBLIOTHÈQUE 
DE L'ÉCOLE D'HORLOGERIE. 



Mémoire sur les engrenages pour pendules, de M. Vatrin, offert par 
M. Vatrin. — Almanach des horlogers de SaintJmier, de M. Charles 
Gros, offert par l'auteur. — Notice sur ks travaux de M. PaïUGamier, 
offert par M. Paul Garnier fils. — Sur ^organisation de plusieurs 
services scientifiques aux États-Unis^ de M. Laussedat, offert par 
M. Laussedat. — Les merveilles dé F Horlogerie, par MH. G. Portai et 
H. de Graffigny, offert par les auteurs. — L'Horlogerie astronomique 
et civile, ses usages, ses progrès, son enseignement à Paris, par 
M. A.-H. Rodanet, offert par l'auteur. 



FAITS DIVERS. 71 



FAITS DIVERS. 

L'heure au Japon. — Le dernier courrier d'Orie&t apporte la nou- 
velle que le gouvernement japonais vient de prendre une mesure, que 
Ton a vainement réclamée en France. Toutes les horloges du pays doi- 
vent dorénavent être réglées sur le temps du 135* degré, méridien de 
Greenwich, qui passe par Yeddo. 



La direction générale des douanes vient d'adresser une circulaire à 
ses agents relative au nouveau poinçon créé par le décret du 24 dé- 
cembre dernier, et destiné à marquer, lors de leur réimportation, les 
ouvrages d'or et d'argent de fabrication française. 

Aux termes de la circulaire précitée, ce poinçon sera également 
appliqué sur les objets qui, primitivement marqués pour l'exportation, 
seront ensuite livrés à la consommation intérieure. 

11 représente une tête de lièvre à deux oreilles, enfermée dans un 
polygone de huit cdtés. 



Il est question d'installer une école d'art industriel dans la tour des 
ducs de Bourgogne, rue Etienne-Marcel. Mais avant il sera nécessaire 
de restaurer ce monument historique, qui se trouve dans un état lamen- 
table. 



La Commission des Arts décoratifs, accompagnée des délégués des 
bâtiments civils, architectes et entrepreneurs, a visité les ruines de Tan- 
cieiine Cour des comptes; elle a visité également le pavillon de Marsan. 
Il parait dès à présent établi que le musée des Arts décoratifs sera 
installé dans le pavillon de Marsan, et qu'on procédera à la réédifica- 
tion de la Cour des comptes sur son ancien emplacement. 



Le reliquat de 300,000 francs sur les bénéfices réalisés à F Exposi- 
tion d'électricité de 1881 a été affecté à la construction d'un laboratoire 
international d'électricité. Le local provisoire de ce laboratoire a été 
inauguré récemment à Grenelle. 



72 REVUE CHROMOMÉTRIQUE. 

PROCÉDÉS D'ATELIER. 

Production de snrface verte sur le zinc. 

Pour couvrir les objets en zinc d'un émail vert foncé, on met 
50 grammes de sodium de sulfate dans Teau bouillante et on ajoute 
25 grammes d'acide sulfuré. 

L'on obtient une couleur vert clair^ en tenant une chaleur moyenne. 
Il faut au moins 65 à 85 degrés et même davantage pour obtenir un 
émail vert foncé et très brillant. 

L'objet émaillé est lavé dans l'eau et essuyé très soigneusement. 

Pour obtenir Peffet du marbre noir, on applique une solution d'acide 
de sulfate et de cuivre avec une éponge. 

VARIÉTÉS. 

A deux sous l^heure. 

Nous connaissons tous ces petits monuments pourvus d'un cadran 
et d'une aiguille mobile, qu'on rencontre partout : dans les passages, 
les gares des chemins de fer, etc.» et où une pancarte indique qu'en 
montant sur le marchepied et en glissant deux sous dans une discrète 
ouverture, chacun de nous peut connaître de quel poids il pèse sur 
noire planète. 

Une invention analogue s'est produite à une Exposition du Palais 
de l'Industrie, mais présentant cette différence que, au lieu de faire 
connaître le poids de la personne, l'aiguille lui indique l'heure qu*il est. 

L'inventeur, dit-on, va installer son nouveau meuble dans tous les 
lieux fréquentés, et prétend, à ce qu'on assure, rendre ainsi inutile 
l'horlogerie portée. 

Un passant avait dessiné, à la craie, sur la boîte, en forme de stèle 
funéraire, renfermant le mécanisme, une grosse larme ! avec cette 
légende : 

La mort aux montres. — Hequiescant in pace. 



Le Gérant, A.-H. Rodanbt. 



Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C«, 2, rue Christine. 



REVUE CHRONOMETRIQUE 

JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 



STSTËME DE H. CORNU 

POUR LA SYNCHRONISATION DES HORLOGES DE PRÉCISION 

et la distribution de l'heure, 

(Suite, Toir page 49.) 



M. Cornu démontre d'abord que Tamortisseur ne produit pas néces* 
saîrement l'arrêt. En effet, ramortissement additionnel^ nécessaire pour 
produire avec sécurité la synchronisation d'une horloge, quoique très 
grand par rapport à Tamortissement naturel du balancier entièrement 
libre^ est, en fait, assez faible comme valeur absolue; il est compa- 
rable, comme ordre de grandeur, à celui qui résulte des résistances 
passives développées dans les rouages et que le poids moteur est 
chargé de compenser. On en a la preuve, en même temps que la 
mesure numérique, au moyen du balancier lui-même, en observant les 
deux valeurs différentes vers lesquelles converge Tamplitude suivant 
qu'on supprime ou qu'on établit l'amortissement électromagnétique; 
dans le premier cas, on obtient l'amplitude normale du balancier (celle 
qui résulte de l'équilibre entre le travail du poids moteur et celui des 
résistances passives ordinaires), amplitude dont la grandeur, pour la 
plupart des horloges, dépasse de beaucoup celle qui permet stricte- 
ment l'échappement; dans le second cas, on obtient une amplitude 
réduite (à cause du travail dépensé par Tamorlisseur), mais qui, géné- 
ralement, reste encore supérieure à la limite nécessaire au fonctionne- 
ment du balancier. 

Gomme vérifications décisives sur ce point, M. Cornu cite les expé* 
riences qu'il fait journellement à TËcolc polytechnique avec l'horloge 
Borrel, qui sert depuis deux ans à ces études : celte horloge, actuelle- 
ment réglée sur le temps sidéral (par l'addition d'une masse de 
185 grammes au milieu de la tige du balancier), est synchronisée par 
une bonne horloge réglée sur le temps moyen; elle a donc environ 
4 minutes d'avance diurne : c'est à peu près vingt fois la quantité à 

Mai 4888. — 380. 6 



74 REVUE CUROMOMÉTRIQUE. 

corriger dans une distribution d'heure, par coQséquent, le coefficient 
d'amortissement est vingt fois plus grand que celui dont on pourrait 
se conteoler daas ce service. Malgré cette énorme exagération de l'amor- 
tissement, la rupture du courant synchronisant ne cause aucun arrêt : 
l'amplitude du balancier, dont la valeur limite est ±: i^,i pendant la 
synchronisation, retourne progressivement, suivant une exponentielle 
du temps, à la valeur normale ± 0<>,9 que lui imprime le poids moteur 
seul. 

La même expérience réussit également lorsqu'on change en retard 
Tavance du balancier : il suffit pour cela d'enlever la masse addition- 
nelle, et Ton obtient les effets correspondants avec un retard diurne 
d'une minute et demie. 

L'horloge n'a rien de particulier : c'est une horloge à secondes, de 
qualité ordinaire; le balancier, à tige de sapin, pèse 6 kilogrammes; 
l'échappement est à chevilles pour permettre, au besoin, les grandes 
amplitudes; l'amplitude de strict échappement est db 0o,7. 

On peut aussi empêcher facilement l'arrêt dans tous les cas. Dans le 
cas des horloges de haute précision où l'échappement est disposé de 
manière h réduire au minimum l'amplitude du balancier et la force 
motrice, l'addition d'un amortissement artificiel pourrait faire craindre 
l'arrêt, à la rupture du courant synchronisant. 

Si le balancier est capable de fonctionner avec une petite amplitude, 
c'est que Tbovloge est bien construite et très précise ; alors la marche 
diurne à compenser est faible et Tamortissement additionnel, néces- 
saire à la synchronisation, peut être réduit à une valeur comparable à 
celle de Tamortissement du balancier libre. 

On conçoit donc qiie, même dans les horloges de haute précision, 
comme celles des observatoires^ Taddition d'un amortisseur n'entraîne 
pas nécessairement l'arrêt du balancier. 

Mais si, par précaution. Ton voulait accroître l'amortissement (ce 
qui accroît du même coup la sécurité de la liaison synchronique) et 
néanmoins éviter toute chance d'arrêt lors de la rupture du courant 
synchronisant, le moyen serait bien simple : il suffirait, afin de com- 
penser Teffet de Tamortisseur, d'augmenter le poids moteur jusqu'à 
ramener l'amplitude à sa valeur normale. Pendant la synchronisation, 
il est vrai, l'amplitude deviendrait un peu plus grande que dans la 
marche normale de l'horloge; mais cette augmentation, qu'on main- 
tient aisément dans les limites compatibles avec les échappements les 
plus délicats, n'a aucun inconvénient dans un appareil correctement 



STMCHROMSATiOW Dfi9 HORLOGES D£ PRÉCISIOiN. 75 

syncbronisé : l'invariabUité de l'amplitude , absolument nécessaire 
lorsque le balancier est lui-même le régulateur de Tborlogei n'est plus 
de rigueur lorsque le balancier est sous la dépendance d*une force 
directrice étrangère. 

Les avis peuvent différer facilement lorsque M. Gomu déclare que 
Tarrêt des horloges synchronisées est nécessaire en cas de rupture de 
la liaison syncbronique. Nous avons vu que M. Wolf qualifie de 
désastre un accident de ce genre. L'opinion de M. Cornu peut être faci- 
lement soutenue ; car un système de distribution de l'heure de haute 
précision s'adresse aux horlogers^ aux marinSi par exemple, qui règlent 
leurs instruments sur les indications des horloges de service; or, s'ils 
ne sont pas assurés de rencontrer dans celles-ci, dans tous les cas, une 
précision égale, sinon supérieure à celle de leurs appareils, ils ne 
prendront pas la peine de les consulter. Dans tous les cas contraires» 
les horloges de service, abandonnées à leur marche ordinaire, pour- 
raient accuser une variation de marche supérieure à celle des instru- 
ments qu'elles doivent contrôler. 

Disons maintenant quelques mots des applications que M. Cornu a 
déjà faites de son système. 

A rÉcole polytechnique, il sert à synchroniser depuis plusieurs 
années, divers appareils, en particulier deux horloges à secondes; k 
l'Observatoire, sur la demande de M. Tamiral Mouchez, le système a 
été adapté à la synchronisation des deux horloges du pavillon des Lon- 
gitudes. M. le général Perrier Ta fait expérimenter par M. le capitaine 
Defforges sur deux horloges distantes de 40 kilomètres; malgré Tin- 
perfection de la ligne qui permettait à peine la correspondance télé- 
graphique, la synchronisation a été aussi parfaite que possible. 

H. Borrel, horloger électricien, à Paris, a synchronisé, en outre, 
dans le même circuit, trois balanciers pesant respectivement 250 gram- 
mes» 1 kilogramme et 40 kilogrammes ; le premier actionne un comp^ 
teur à secondes; le second est un balancier du régulateur à secondes 
de l'atelier de petite horlogerie ; le troisième est celui de Thorloge de 
son enseigne. 

Ces trois appareils, mis en service le 30 janvier 1886, n'ont présenté 
aucun trouble dans leur marche; les amortisseurs sont de simples 
tubes de cuivre rouge épais. 

Résumons enfin, pour terminer, les avantages essentiels du système 
de synchronisation avec amortissem*s électromagnétiques. 

En voici l'énumération : 



76 REVUE CHRONOHÉTRIQUE. 

1^ Synchronisation sensiblement indépendante du signe et de la 
grandeur de la marche diurne relative ou tout au moins de sa variation^ 
lorsque le coefficient d'amortissement est suffisamment grand. Gela 
permet d'utiliser des appareils de médiocre précision ; 

30 Faiblesse des courants nécessaires au fonctionnement; 

3<» Possibilité de vérifier à chaque instant la stabilité de la synchro- 
nisation par Tobservation de l'amplitude et de la phase du balancier 
(ces deux éléments ne peuvent rien indiquer sous ce rapport dans le 
système sans amortissement, parce qu'on a cherché, dans ce système, 
à les rendre invariables par construction) ; 

4* Variété des moyens utilisables pour établir ou modifier le 
réglage, même pendant la marche de l'appareil; 

8° Mise en marche à peu près automatique, lorsque la synchroni- 
sation commence; 

60 Arrêt automatique, lorsque la synchronisation cesse. 

M. Cornu termine, en outre, ses considérations sur les avantages de 
son système, en maintenant l'exactitude du théorème fondamental : // 
n'y a pas de synchronisation possible sans amortissement naturel ou arti- 
ficiel. 

{A suivre.) A. P. 



LES RUBIS ARTIFICIELS ET UHORLOGERIE. 



Les journaux scientifiques sont entrés depuis quelque temps dans de 
nombreux détails touchant la production des rubis artificiels de 
MM. Frémy et Verneuil. 

Antérieurement, M. Frémy avait présenté à l'Académie des sciences 
des produits similaires déjà remarquables; mais ceux actuels sont bien 
supérieurs et on y constate un progrès sérieux. Le problème que ces 
Messieurs s'étaient posé n'est pas, industriellement parlant, absolu- 
ment résolu; mais tout autorise à croire qu'il le sera avant peu de 
temps. 

Nous n'avons pas ici à nous préoccuper si sa solution importe à l'in- 
dustrie de la bijouterie et de la joaillerie, mais seulement à examiner 
si elle aura quelque importance quant à l'horlogerie. 

Si nous retournons de quelques années en arrière, nous constatons 
que M. Frémy, en collaboration avec M, Feil, avait déjà présenté à 



LES RUBIS ARTIFICIELS ET L*H0RL06ER1E. 77 

rAcadémie des rubis artificiels très dignes d'attention; mais la compo- 
sition en était variable; ils manquaient d'épaisseur, les cristaux étaient 
lamelleux, souvent friables. C'était un demi-succès plein de promesses ; 
mais rindustrie ne pouvait encore en tirer aucun bon parti. 

Les rubis actuels, envoyés par MM. Frémy et Vemeuil, à l'Académie 
des sciences^ se présentent dans de tout autres conditions. Ils ont 
une belle teinte rose; leur cristallisation est parfaite; ils rappellent 
complètement la forme cristalline et Téclat adamantin des rubis natu- 
rels. Leur transparence est absolue, et ils ont la dureté du rubis natu- 
rel qui raye la topaze» 

Ils ont toutes les propriétés optiques du rubis naturel; cependant, il 
s'en trouve parmi les plus gros dont la forme cristalline varie : « Tout 
dépend, dit M. de Parville, dans ses Causeries scientifiques, du degré 
de température auquel ils ont été soumis. M. Frémy, du reste, met son 
succès sur le compte de la température et du soin avec lequel le feu 
a été conduit. M. Verneuil a passé deux jours et une nuit devant son 
creuset sans le quitter d'une minute. La réaction cbimique se produi- 
rait mal s'il survenait un écart de température. » 

Les rubis artificiels réunissent donc de nombreuses qualités. Mais, 
— un mais importun se dresse ici en point d'interrogation, — ils sont 
très petits; les plus gros au maximum atteignent deux millimètres de 
diamètre. 

Les savants inventeurs affirment que si, sortant des étroites limites 
d'un laboratoire de chimie, on organisait industriellement la fabrica- 
tion des rubis, avec des appareils suffisamment puissants et bien appro- 
priés, ces rubis atteindraient des dimensions plus considérables. 

Espérons que l'espoir de MM. Frémy et Verneuil ne sera pas déçu ; 
que bientôt ils pourront produire économiquement d'excellents rubis, 
qui remplaceront avantageusement les pierres dites précieuses : rubis 
tendres, cristal coloré, cailloux du Rhin, etc., qui émaillent, sous la 
désignation de trous en rubis^ les montres des fabricants ignorants ou 
peu consciencieux. 

Malgré leurs faibles dimensions actuelles, si ces petits rubis artifi- 
ciels possèdent une grande dureté, ils pourraient, étant réduits en 
poudre fine, fournir une nouvelle matière pour les polissages. Bien 
entendu, nous réservons la question, en industrie si importante, du 
prix de revient. C. Saunier. 



78 



REVUE CHRONOMÉTRIQtJÉ. 



A. éeart maximum dei marches k la temii^ratttfe 

amfefaito* Uniia •upérleura !«,«. 

B. Écart maximam des marches lacèessltès. Lf- 

■lt« rapétiMi* 1*. 

C. Écart maxlmitm entre les marches aa chéUd 

et les marches prieMentes m. evlvantee. Li- 
mite supérieure S', 5. 

V, ieari mexitotim entté lee mankes au firoid et 
les marches précédentes ou suivante!. Ll- 
miM supérieure 8>,t. 

I. Écart madmnm entre les marchés tut petites 
amplitndee et les marehes précédentes ou 
suivantes. Limite supérieure S«. 

E. Éeart maximum entre lei marehes eux posi- 
tions XII et VI ou III et IX. Limite sopé 
rieure •«. 

N. Nombre de classement. 



MARESE ET 



ETàT-MAJ(»( aËNËRAL 



CONCOmS DES GHRONOllÉTRn VO IS 



TABLEAU DBS lURCHBS BBS CHRONO 



mÊÊmBÊÊtmÊm 
4 5 



KDlliBO DB CLASSBMBIIT. 



DATES. 



oct. 



Dii45ifept. 
49 

4 

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44 - 

44 - 

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8 - 
44 - 
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25 - 

30 - 
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42 — 

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48 - 
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45 — 



Tem- 
pé- 
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45,12 
44,56 
45,40 
45,60 
45,46 
45,27 
44,98 
45,32 
45,75 
45,42 
46,44 
45,98 
45,60 
45,83 
46,70 
46,20 
46,48 
45,30 
15,65 
45,08 
44,60 
45,48 
46,62 
44,36 
45,60 
46,00 
44,33 
45,08 
15,23 



A = 
B 

C on 1/2 F = 



1/2 F = 
4/2 t «*> 
BoBlfleatiOD résultant du préc6diDt codc". 



OBSERVATIONS. 



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Delépine. 



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2,30 
1,90 1 
4,90 
0,77x11 
1,83 VI 
1,50 m 
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341 G 
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0,24 
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—3,84 III 
-0,07 IX 
+ 0,39 
-1,47 F 
+ 0.46 
--0.18 
--0,36 
--0,78 G 

--0,34 

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--0,95 G 

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0,28 
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4,95 



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Delépine. 



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-4,37 m 
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— 0,09 
-1,71 C 

— 0,72 
-0,48 

— 0,32 
-2,74 F 

— 0,30 

— 0.40 
-0,06 
.t.0,20 
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• -0,36 
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-•0,42 
--0.47 
--0,43 
--0,59 

— 0,78C 
+ 0,37 
+ 0,07 
+ 0,45 
-1,69 F 
+ 0,49 



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+ 4.25 F 



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0,45 
4.07 
4,47 
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N«689 
Leroy. 



+2,38 
--2,24 
--2,24 

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+ 1,77 

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--2,44 

--2,26 

--2,68 

--3,S8G 

--2,52 

--2,20 

--2,26 

--2,20 

--2,24 

--2,44 

--4,97 

-.4,96 

--4,69 

.-2.03 

.-4,85 

--0,82 F 

--2,35 

--2,49 

.-4,90 

-.3,97 C 

+ 2,34 



0,99 
0,42 
2,07 
0,74 
0,25 



X§r 



0,74 



S . 
.-,.2 5 2 

^ -o 'S .- 
53,2 aS 



(X>NCOtRS DBS CHROKOUÈTRES. 



79 



COLONIES. 



SBRYICB HYDROGRAPHIQUE. 



SPniBMi i887 AU 1S PlVftKR 1888, 



Les mwrelim «ox tonMMM'M •rilQciallM at 
AUX petites amplUades sont écrites en caractères 
dlstlnets, 

La lettre C désigne les marclies an chaud (30* 
on approchant). 

La lettre F désigne les marches ^n froid (zéro 
o^ approchant). 

La lettre I désifne les marches anx petites 
amplitodM. 

Les ehllh-es m, ti, ix, xii désignent les marches 
MX positions (nflinéeSf 



HÈTRJ» CLASSÉS PAR OHPRS DX MÉRITE. 



N° A 

Rousseao et 

Lecoq. 



t 



0,86 

. 0,90 
-0,40 1 
+ 0,24 
-8.28x11 
-9,38 VI 
-6,67 m 
-6,34 IX 
+ 0,65 

-0,13 

--o,u 

"0,02 
"0,20 
-1.38 F 
+ 0,25 
+ 0,03 
+ 0.24 

— 0,45 

— 0,46 

— 0,30 

— 0,50 
-0,06 

— 0,29 
-0,23 
-0,40 

— 0,96 G 

— 4,46 

— 0,74 

— 0,68 
-1,01F 
-0,27 



2,05 
0,44 
0,84 
0,65 



3,96 



4,33 






N*684 

Leroy. 



- 2,36 
-2,50 

- 1,40 I 

- 2,84 
-11,93 x(i 
-11,8| VI 
-12,17 III 
-10,10 IX 
-2,89 

- 2,49 G 
-2,46 
-2,24 
-2*20 

- 4,00 P 
-3,38 
-3,38 
-3,40 
-3,42 
-3,42 
-3,22 
-3,34 
-3,40 
-3,53 
>-3,65 
-3,30 

- 3,03 G 

- 3,M 
-3,09 
-3,43 

- 5.13 F 

- 3,85 



4,65 
0,59 
4,00 
0,72 



3,96 



2,07 



4^é 

2 «Si 



N*682 
Leroy. 



— 2,«6 
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—2,32 

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3,78 TI 
-2,34 m 
-7,87 IX 
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—2,79 
—2,40 
—2,38 
-2.26 G 
—1,95 

1,80 

4,52 

1,43 
—0,96 
-0,88 
-0,98 
—0,88 
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—1,49 

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-1,95 F 

2,03 

4,85 
— <,74 
-1,91 G 

4,43 



4,94 
0,47 
0,48 
4,40 



3,96 



5,53 







N«669 
Leroy. 



-0,72 
-0,80 
+0,96 I 
—0,58 
—5,88 XII 
-5,83 ▼! 
+1,60 m 
-4,37 )x 
—0,77 
-1,26 F 

1,29 
-4,32 
—4,36 

1,36 C 
-0,92 

1,40 

1,40 
^,58 

0,67 
—4,00 
+0,45 
--0,30 
--0,24 
--0,35 
-0,43 
+0,07 F 
—0,48 
—0,49 
-0,26 
-0,73 G 
-0,35 



4,75 
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0,47 
0,88 



4,25 



5,97 



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gneati de 1». 



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Leroy. 



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—9,30 m 

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-2,19 G 

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-2.83 
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2,84 
—2,86 

2,42 

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-4,93 
-1,98 G 

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—1,99 
-4.74 
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-2,33 



4,90 
0,60 
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4,03 






11 



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Leroy. 



+4,06 
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--2.20 I 
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-4,48 XII 
-0,23 VI 
-3,07 III 
—6,00 IX 
-f-0,59 
+0,73 F 
--0,76 
+0,78 
+0,98 
—0,40 G 

,27 

,25 

,32 

,42 
--4,39 

,64 

,70 

,66 

,59 
--1,89 

,47 
+1,29 F 

0,92 
+0,95 
-1,47 
-0,43 G 
+1,61 



4,30 
0,42 
2,04 
0,67 



4,43 



4,25 



«•-ill 

h ce a '^ 



^2 



«•679 
Leroy. 



+4,34 

Î4,43 
1.05 
2,48 P 

-^,44 

-0,08 

+0,06 

-1,36 G 

--0,98 

--0,78 

--0.78 

i,02 

1,46 
--4,26 

1,40 

1,32 

1,27 
+1,29 
--4,14 
--2,87 F 
--0,39 
--0,47 
--0,65 

-1,61 C 
--1,29 



4,62 
0,60 
4,34 
4,48 
0,50 



4.51 

"2jr 






13 



N» 1507 
Delépine. 



-0,74 
— 0,9Î 
—1,64 I 

1,42 
-1.18 XII 
-7.18 Yi 
—7,60 m 
—1,84 IX 
-0,69 
-0.47 G 
-0,34 

+5!44 

—2,90 F 

—0,45 

—0,32 

—0,04 

—0,20 

—0,29 

—0,46 

—0,83 

-0,8^ 

—0,87 

1,27 
—0,46 
-0.18 G 
—0,48 
—0,05 

0,25 
-3,27 F 
—1,45 



1,'?1 
0,84 
4,67 
0.36 



4,55 



6,00 






80 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 



STATISTIQUE. 



Horlogerie suisse et américaine. 
Durant les mois de janvier et de février, les impprtiitions d'horlogerie 
suisse en Angleterre se sont élevées approximativement en : 

1886 à 2,048,000 francs. 

1887 à 2,751,000 - 

1888 à 1,902,000 — 

Les États-Unis de l'Amérique du Nord ont importé en : 

1886 pour 6,475,000 francs. 

1887 pour 7,950,000 — 

de montres. 

Ils en ont exporté en : 

1886 pour 1,730,000 francs. 

1887 pour 1,395,000 — 

L'importation des pendules s'est élevée respectivement à 1,880,000 

et 1,855,000 francs. 
L'exportation, à 6,495,000 et 6,695,000 francs. 

(Journal suisse (F horlogerie.) 

FAITS DIVERS. 



L'Ecole (T horlogerie de Paris a installé sa bibliothèque, rue Manin, 30, 
depuis le 6 mai. L'inauguration de la nouvelle École est fixée à la der- 
nière quinzaine de septembre. 



Une petite fête intime réunissait, il y a quelques jours, un groupe 
d'amis chez M. Pierrot; c'était en l'honneur de ses 82 ans, que, d'ail- 
leurs, il porte avec une aisance et une verdeur qu'envieraient bien des 
jeunes. Au dîner, une gaieté communicative n'a cessé de régner, et il 
s'est terminé par des toasts sympathiques portés à notre aimable doyen 
et cher mattre. 

Propriété industrielle en Suisse. — La Commission des brevets d'in- 
vention du Conseil national, réunie à Zurich, du 13 au 17 février, sous 



FAITS PIVERS, 81 

la présidence de M. le conseiller national Francillon, a arrêté ses pro- 
positions. Celles-ci diffèrent en certains points du projet du Conseil 
fédéral. 



Division du jour en 24 heures. — A la suite d'un essai de 6 mois sur 
la ligne du Pacifique canadien, son administration, en présence des 
avantages qui résultent pour le personnel et pour les voyageurs de la 
division du jour en 24 heures, a définitivement adopté ce système. 



Poids et mesures. — Un récent arrêt de la Cour de cassation contient 
une décision intéressante pour les commerçants : 

« La loi qui prescrit la vérification des poids et mesures permet bien 
au préfet d'autoriser cette vérification à la mairie où les commerçants 
pourront les apporter; mais Parrëté préfectoral qui leur en fait une 
obligation est illégal. 

« Si les commerçants n'usent pas de cette faculté^ la loi impose aux 
vérificateurs le devoir de se transporter h leur domicile pour cette vé- 
rification. » 

(Gazette €ommerckde)n 



Arts décoratifs.— Le garde-meuble national vient de céder à l'Union 
centrale des Arts décoratifs des meubles très anciens et une superbe 
collection de tapisseries. Deux nouvelles salles du Palais de l'Industrie 
vont être affectées à cette exposition. 



La Société d'encouragement pour l'industrie nationale décernera en 
Î889 le grand prix de 12,000 francs fondé par la Société, en faveur de 
la découverte la plus utile de l'industrie française. 

De même, elle décernera l'année prochaine le prix de 6,000 fr. à 
celui qui aura le plus contribué au développement et au progrès de 
l'industrie cotonnière en France. Les mémoires devront être adressés 
à la Société, rue de Rennes, avant le 31 décembre. 



L'ouverture de l'exposition de Bruxelles est remise du 5 au 19 mai, 
veille de la Pentecôte. 



82 REVDË CRRONOBléTRiQUE. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



GHAMBRB SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

Séance du 2 man 1888. 
Présidence de M. Paul Garnier. 

La séance est ouverte à 9 heures 1/2 par M. P. Garnier^ vice-président; 
assisté de MM. Henriette, Piéiorti secrétaires. 

Membres présents : MM. P. Garnier, Henriette, Piéfort, Blin, J. Blondeau, 
Coquelle, Drocourt, Ëcalle, Lefebvre, Moynet. ^ Membres absents avec 
excuses : MM. A.-H. Rodanet, Cartier, Bernheim, Requier, Margaine, Diette, 
Dubey, Anquetin, Detoucbe. — Membres absents sans excuses : MM. Cham- 
pion, Martelier. — Membres adhérents présents : MM. Hour> Paignard, Bré- 
mant, Masure, Leborgne. 

En prenant possession du fauteuil présidentiel, M. P. Garnier dit qu*il doit 
l'honneur de présider la séance de la Chambre à une indisposition de notre 
Président. 

M. Henriette donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, il est 
adopté. 

M. le Président dépouille la correspondance, 

1<> Lettre de M. le Ministre de Tlnstruction publique qui accorde la Salle 
des F&tes du Trocadéro pour la distribution des récompenses de la Chambre 
syndicale et de TÉcole d*Horlogerie de Paris ; cette tête aura lieu le dimanche 
21 juin prochain. 

2^ Lettre de M. le Préfet de la Seine annonçant que des conférences publi- 
ques auront lieu à la Bibliothèque professionnelle d'Art et dlndastrie Forney, 
8, rue Titon ; des programmes sont remis aux membres présents. 

^^ Lettre de M. Roussialle» de Lyon, faisant part d'une réponse favorable 
de M. le Ministre du Commerce» relative à Tinterdiction de la vente des objets 
de fabrication neuve par les commlssaires-priseurs; M. Roussialle termine en 
manifestant le désir de voir régner la plus parikite entente entre les Chambres 
syndicales d*Horlogerie. 

M. le Président annonce que le nombre des adhérents k TExpodition de 1889, 
classe 26, Horlogerie, est considérable. Le Comité d'admission a dû demander 
un supplément de places. 

MM. Cartier, Letebvre et J. Blondeau, sont nommés membres de la Commis- 
sion d'arbitrage pour le présent trimestre. 

Un certain nombre de contestations renvoyées par le Tribunal de Commerce 
de la Seine, sont distribuées à MM. Lefebvre et P. Garnier. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIB. 83 

Sont nommés commissaires pour le banquet annuel de la Chambre syndi- 
cale : MM. Margaine, Goquelle, Moynet, Paignard^Blin, Champion. 

La Chambre accepte à Tunanimité, comme membres adhérents : 

M. Cailler, 50, boulevard de Port-Royal, présenté par MM. Rodanet et Oarnier ; 

M. Villon, à Saint-Nicolas d*Aliermont, présenté par MM. Drocourt et Ro« 
danet. 

M. Léyy, 9, rue Saint-Claude, très touché de la visite qui lui a été faite par 
les collègues désignés à cet effet par la Chambre syndicale, retire sa démission. 

L*ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à iO heures i/2. 

Le Secrétaire^ Le Vice' Président, 

PlÉFORT. Paul Gàrnikr. 



CBAMBAS! STNBIGALE DE L'HORLOGERIE DE LYON. 

Sianee du 7 mari i888| prèiidèe par M. RoussiaUe. 

Membres présents : MM. Roussialle, Massard, Naquin, Desvignes, Beau, 
Hemmel, G. Veyrret, Drevon, Bleton, Joye. — Membres excusés : MM. Bailiy, 
Blachon, Rollin, Jacquemoz, Berraud. — Membre adhérent : M. Bemheim, de 
Paris. 

M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est 
adopté. 

M. le Président donne lecture d'une lettre de M. Rodanet, président de la 
Chambre syndicale de Paris. 

M. Bemheim a été chargé d'y répondre. On passe ensuite à Tordre du jour. 

H. le Président demande aux membres de la Chambre quel sera le pro- 
gramme du concours voté en principe à la dernière séance. 

Après une courte discussion, la Chambre a décidé qu*une commission de 
trois membres sera nommée pour établir le programme qui sera lu à la séance 
prochaine. 

Sont nommés de la commission, MM. Roussialle, Bleton, Bailly. 

Plusieurs membres de la Chambre ont répondu au questionnaire du Ministre 
du Commerce; mais, vu Texameu approfondi de chaque question, le Conseil 
a décidé de nommer une commission qui sera chargée de faire un rapport dont 
connaissance sera donnée à tous les membres à la prochaine réunion. 

Sont nommés : MM. Hemmel, Beau, Desvignes. 

M. Pellet, horloger à Lyon, a été reçu membre adhérent. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à iO heures 20. 

Le SeerMaire, Le Préeidenif 

Naquin* Roussullb» 



84 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

Séance du 4 avril 1888. 
Rapport accepté dans c$tte séance. 

Messieurs, la Commission que vous avez nommée pour étudier et arrêter le 
programme du Concours voté dans la séance du 1®' février, tenant compte du 
peu d'enthousiasme que la Chambre a témoigné dans ce vole, et désirant rester 
en pleine harmonie avec la majorité, a décidé que le concours se ferait dans les 
limites les plus restreintes. 

Elle a choisi des questions qui ne peuvent que stimuler les véritables artistes 
et répandre une théorie saine et facile chez ceux qui aiment leur profession et 
désirent s'instruire. 

La Commission a décidé que le concours s'ouvrirait le 15 avril courant et 
serait clos le 30 septembre 1888. 

n sera purement national. Tons les patrons et ouvriers horlogers, résidant 
en France, pourront y prendre part s'ils sont membres d'une des trois Cham- 
bres syndicales françaises : Paris, Besançon, Lyon. 

Nous insisterons donc auprès des intéressés qui ne font partie d'aucune de 
ces Chambres, pour qu'ils demandent préalablement leur admission. 

Toute demande de renseignements sera adressée au Président de la Chambre 
syndicale des Horlogers de Lyon, M. Roussialle, 58, rue de la République. 

Le Concours sera restreint strictement aux questions et travaux suivants : 

l® Quels sont les moyens les plus efficaces d'améliorer l'apprentissage d'hor- 
loger chez le patron? Développement le plus complet possible des moyens indi- 
qués par l'auteur. 

2® Traité élémentaire sur le réglage des montres, dans toutes les positions 
et aux températures. Notions élémentaires sur Pisochronismè du spiral. 

Ce traité devant s'adresser même à ceux dont les connaissances scientifiques 
ont peu d'étendue, il sera tenu compte, par le Jury, de la clarté des explications 
et des efforts à supprimer, autant que faire se peut, les termes algébriques trop 
élevés. 

Travaux.'^ l'Application de l'électricité aux cadrans récepteurs, dits ca- 
drans sympathiques. 

1^ Toute idée nouvelle d'améloration s'applîquant à l'horlogerie, montres, 
pendules, horloges. 

Il sera tenu compte de la bonne exécution du travail. 

Pour chaque catégorie, il sera décerné aux lauréats, des médailles d'or, d'ar- 
gent, de bronze, ainsi que des mentions. 

Les travaux et mémoires devront être adressés avant le 30 septembre. Ces 
travaux doivent être envoyés sous paquet cacheté à M. Naquin, secrétaire. 
Cours Morand, n. 17. Ils porteront à l'extérieur une devise ou un signe dis- 
tinctif quelconque, mais sans aucun nom, ni adresse d'auteur. 

Chaque envoi sera accompagné d'une enveloppe renfermant le nom et 
l'adresse du candidat. Cette enveloppe portera à l'extérieur la devise ou le 
signe distinctif qui se trouve sur le paquet cacheté. 



CHRONIQUE JUDICIAIRE. 85 

La Chambre syndicale ne se réserve aucun droit sur les mémoires récom- 
pensés, si les auteurs 8*engagent à leur donner une publicité suffisante. 

Aucun des membres faisant partie du Jury d'examen ne peut prendre part 
personnellement aux concours de la Chambre syndicale. 

La date précise de la distribution des récompenses sera annoncée ultérieu- 
rement. Chaque lauréat en sera avisé. 

La Commission : 

ROUSSIALLB, J. BaILLY, BLBTON. 



CHRONIQUE JUDICIAIRE. 



SYNDICATS PROF&SSIONNBLS. 

COÀLITIOIIS PR0H1BÉB8. 

La loi da 21 mars 1884 permet à tous ceux qui exercent une même 
profession commerciale, industrielle ou agricole de se syndiquer pour 
Tétude et la défense de leurs intérêts communs. 

Mais celte loi, contrairement. à ce qu'ont pensé quelques personnes, 
a laissé subsister les art. 419 et 420 du Gode pénal, qui prohibent les 
coalitions en vue d*amener la hausse ou la. baisse factices des mar- 
chandises. 

Des syndicats ne peuvent donc pas se former, sous le couvert de la 
loi du 21 mars 1884, en vue d'amener la hausse ou la baisse des mar 
chandises. 

De tels syndicats violent les art. 419 et 420 du Gode pénal, et leurs 
membres sont passibles des peines édictées par ces articles. 

Ils peuvent être poursuivis en police correctionnelle, non seulement 
par le ministère public, mais encore par toute personne lésée. Gelle*ci 
peut leur demander des dommages-intérêts. 

Ces intéressantes questions viennent d'être tranchées en ce sens par 
un arrêt de la €our de Paris (chambre des appels de police correc- 
tionnelle), en date du 28 février dernier. 

Voici l'espèce assez curieuse : 

Un certain nombre de marchands d'eaux minérales de Paris ont 
formé à Paris, en 1886, un syndicat d'après les règles édictées par la 
loi du 21 mars 1884. 

Les membres de ce syndicat se sont engagés entre eux à ne pas 



86 REVUE CUaONOM£TR10lJ£. 

vendre d'eaux minérales à des négociants en gros étrangers à leur 
syndicat. 

Dans le cours de 1887, les membres de ce syndicat se sont entendus 
avec les propriétaires ou les concessionnaires de diverses sources 
d'eauK minérales, pour déterminer le prix auquel ces eaux leur seraient 
livrées, et, en outre, ils leur ont fait prendre, sous la menace de 
rupture de toute relation d'affaires, l'engagement, soit de ne pas 
vendre d'eaux minérales aux négociants de Paris qui ne feraient pas 
partie du syndicat, soit dé n'en vendre à ceux-ci qu*à un prix supérieur 
à celui fixé pour les membres du syndicat. 

Un marchand d'eaux minérales de Paris n'avait pu se faire admettre 
dans ce syndicat; de plus, des propriétaires ou concessionnaires de 
sources avaient refusé de traiter avec lui, l'obligeant ainsi à se pro- 
curer l'eau de ces sources par des voies détournées, è des prix bien 
supérieurs à ceux faits aux membres du syndicat ; d'autres n'avaient 
consenti à traiter avec lui qu'à un prix supérieur à celui fait aux 
membres du syndicat. 

Ce négociant, mis en quelque sorte en interdit par ce syndicat, 
a vu dans ces faits un concert frauduleux, dans le bat d'amener une 
hausse factice des eaux minérales, h son détriment. 

Il a assigné les membres de ce syndicat en police correctionnelle, 
pour violation des art. 419 et 420 du Code pénal. 

Les membres du syndicat ont vainement soutenu que les £ûts 
relevés contre eux n'étaient que la conséquence de leur réunion en 
syndicat, autorisée par la loi du 31 mars 1884. 

Le tribunal et la Cour ont justement repoussé cette théorie et jugé, 
en les condamnant, que la loi du 21 mars 1884 ne permettait pas aux 
syndicats professionnels de se coaliser pour amener la hausse ou la 
baisse factices des marchandises. 

06 irions-nous, en effet, si, sous le couvert d^un syndicat profes- 
sionnel, on pouvait impunément se concerter, selon les cas, pour 
amener ia hausse ou la baisse factices des marchandises? 

Le commerce tomberait vite entre les mains de quelques habiles; 
tout serait, en fait, monopolisé, au grand détriment de la masse. 

AUJAT, 
Doctear eo droit, ÀTOcat à la Cour 4'tppel de Paris. 



PBOCÉDÉS d'aTSLIKR. 



87 



PROCÉDÉS D'ATELIER. - OUTILS. 



Brochas k ftdre & la lime nu earrè mlf le tour. 

I>e M. Boaierbale, horloger à Paris (modèle déposé). 

La figure ci-dessous représente leur disposition d'ensemble. 
R et B sont les deux broches et a la tige à mettre carrée. B porte un 
disque diviseur dd, dont la face est coupée en croix par deux rainures 




pénétrant jusqu'à la ligne pointillée dd; la coupe de ces rainures est 
vue en o. Elles reçoivent successivement la pointe conique de la vis g 
du taquet t. 

La broche R porte, et faisant corps avec elle, la masse prismatique 
8, terminée à droite par un petit appendice c destiné à recevoir une 
pointe de tige dans la direction du centre de la broche B. 

Dans la masse s est taraudée la forte vis /, qui reçoit sur sa portée 
une plaque d'acier trempé pg^ fixée sur cette portée par un écrou (vu 
en coupe au-dessous de A) taraudé sur l'extrémité diminuée de s, où 
il est vissé à l'aide d'une sorte de tournevis en fourchette^ dont les 
deux pointes pénètrent dans les deux petits trous percés dans l'écrou^ 

En outre» cet écrou est traversé, ainsi que le haut de la vis sur la- 
quelle il est taraudé, d'une fente (dont la figure montre la coupe). En y 
introduisant un tournevis assez large, on fait tourner en même temps, 
et solidairement, Técrou et la vis /et, par suite, on fait monter ou des- 
cendre la plaque pg, qui coulisse sur la vis / (taraudée dans l'écrou à 
poste fixe i) et sur un pied fixé dans la plaque, mais qu'on ne peut 
voir parce qu'il est masqué par la vis /. 

La. plaque est ouverte par devant d'une large entaille, au travers de 
laquelle passe ca^ lorsque l'on fait descendre p^, en ne laissant dé^ 



88 BKTrK< 

border a, ao-ikssiis» que de la qiantilé de natièfe qall fimt lai enlever 
pour former la prcwère bee da csrré. Cela Sut» m fiûi (fascendre la 
m / ifin de bien assurer la fixité de la placpe, on amèae le petit coa- 
lisseaa / aa p<iint de naissance da carré et arec one lime, placée en n, 
et letenne par /» «a Smbm sa pieaière face. PMrfiûre la seconde on 
desserre la ins ^, on £iit &ire on qoart de toor an taifaet f, et on le 
fibie en £usant pénétrer la pointe de sa ^ en •; pois on ïïmej et 
aiosi de saite. 

Poor mettre en place la tige a^ on fût recaler la ponpée mobile da 
U>ur> qa^ensuite on ramène et qa'on fixe. Les brodies ne doLvoit pas 
être dérangées. 

Uélectricité xient d^être appliqnée penr le coupage des tobes de 
terre de gr^ diamètre. Un fii vie fer d'un énû-millimàtre est enroolé 
aûiour du tube à Tendroit oîi Ton désire le coup^. et relié par des 
conducleurs de cuivre peu résistuits aux pùles d^une pile purnssale on 
d'une machine dynamo. Le fil est éciiaafé par le psssage du courant 
et il suffit de le refroidir atec quelques gouttes (f eau pour obtenir une 
coupure trte nette. On a pu opérer de cetle manière sur des tobes d^im 
diamètre de dk>uze centimètres. 



Ou fait une soluùoa Je 30 grammes de sel ammoniac^ 13 grammes 
alun et $ gramnse^ acide arséaieux dans iOOO grammes de fort vinai- 
gre. Appliqua cette composition au pinceau à pluâeurs reprises sur 
Tobjet àL bronzer^ qu on a préalablement bien nettoyé. ^Le Cmmm.^ 



Pour rendre le bronze comparable à Tor pur. on prend quatre 
de soda caustique^ quatre parties de sucre de lait et 
partie d>du» qu on fait bouillir une quinzaine de mtnale^ on 
ensuite quatre parties d'une solution concentrée d'oxyde sulfuré et 
cuivre qu^on mélange rapidemenL 

Lorsque ce liquide est cuit à une chaleur de ltî7 degrés,, on y 
le bronze bien nettoyé pendant quelques minutes^ et Ton obtient 
couleur pareille à Tor. 

Le GéfWfU^ X-H. 

L. BAUOvi> et C*. î» rue Cbmtiod. 



REVUE CHROMOMETRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGBRIE FRANÇAISE 

BZP08ITI0H UmYEBSBLLE DE 1S89. 

Cjomiiè d^stallatioii de la classe 86 (Horlogerie). 

L'élection des qaatre membres nommés par les exposants a eu lieu 
le 20 mai. Ont été nommés, dans l'ordre de majorité, MM. Diette, 
£. Antoine, Margaine, Félix.' 

Le Comité, aujourd'hui au complet, est donc composé de MM. Ro- 
danet, président; — G. Saunier, tnce^fréêUieni ; — P. Gamier, rapport 
leur; — Requier, secréiaire; — Diette, trésorier; — Membres : MM. E. 
Antoine (Besançon); — Drocoort; — Félix (Besançon); — Fénon; — 
P. Henry-Lepante ; — T. Leroy; — Margaine. 

M. Abel Ghancel a été nommé architecte de la classe 26 (Horlogerie). 



NOTES SUR LES COHCOURS DE CHROHOMËTRES 

aa Dépôt des cartes et plans de la Marine de 1882 à 1888 
et sur les spiraux en palladium. 



C'est depuis 1858 que les observations qui précèdent l'acquisition 
des chronomètres se font au J>épAt de la Marine. 

Le règlement qui en déterminait les conditions, présenté et approuvé 
par M. l'amiral Hamelin, ministre de la Marine, a été observé jusqu'en 
1882, époque à laquelle M. l'amiral Jauréguiberry, ministre de la 
Marine, signait un nouveau règlement avec les modifications sui- 
vantes : 

1<> Durée des concours : 5 mois au lieu de 3; 

2* L'écart des marches successives ne devant pas dépasser I seconde dans 
l'espace moyen de 5 en 5 jonrs; 

3* Épreuves d*isochronisme; le ressort moteur étant désarmé de 3 tours, 
différence tolérée : 3 secondes en 24 heures. 

De ces trois épreuves imposées brusquement par le Dépôt de la 
Marine, la dernière parut la plus rigoureuse. 

JuJ!i 488S. — 384. 7 



90 REVUE CHRONOHÉTRIQUE. 

Elle Tétait, .eu i^té» puisqu'au premier coneaiirs, où elle fut appli- 
quée, nous voyons 10 chronomètres renvoyés pour isochronisme sur 37 
présentés, soit plus d'un tiers, tsmdis qà'au 9* concours nous trouvons 
seulement 6 chronomètres renvoyés pour isochronisme sur 39 pré- 
sentés. 

En 1884, il fut question d'ajouter au règlement de 1882, un article 
concernant le réglage dans les positiflAS. Les borlogers manifestèrent 
leurs craintes à ce sujet. MM. les Ingénieurs, de leur côté, firent des 
expériences sur und grande échelle, et, quand parut l'article 7, relatif 
aux épreuves d'inclinaison, les horlogers prévenus de longue date 
n'éprouvèrent plus les déceptions que leur avaient causées les épreuves 
d'isochronisme. " 

Les chronomètres sont éprouvés dans les positions avec une inclinai- 
son de 250, 

Le plus grand écart iie doit pas dépasser 6 secondes. 

Le Dépôt de la Marine comprit tellement bien les difficultés de ce 
travail long et onéreux, qu'il porta le prix des chronomètres de 1940 
à 2,100 francs. 

Au premier concours : nous voyons 12 chronomètres renvoyés sur 
40 présentés. 

Au coacours ctmraDt, sur 14 cliixmOQsttres qne j'ai présentés, pas 
un seul ne m'a été rendu pour les positions. 

11 résulte de ces différents laits, que. les chronomètres acquis par 
l'État depuis 1882, dépassent de beaucoup en qualité tout ce qui 
s'était fait antérieurement. 

Lé nombre des chronomèires classés a sans cesse augmente. Parti 
de 4, puis 6, il arriva à 12 et même kifL 

Enfin pendant cette période, soit 5 ans t\ deBxl, i'Ëlat a acheté 75 
chronomètres aux constructeurs suivants : 

Leroy, 43 --- Selépine, 25 -— Câliiec^ 6 — fioosseao, 1„ soîl ennron 
14 chronomètres par an. : 

Je signale la stabilité absolue des marches des 8 instruments, qui, 
par suite de l'article 17, ont subi deux concours successifs. U est à 
remarquer qu'au deuxième concours, la stabilité de leur marche est 
plus grande qu'au dernier. 

Je ne puis terminer ce rapide àpa'çu des réuibats obtenus depuis la 
création des nouveaux concours, sans rendre justice à MM. les Ingé- 
nieurs du Dépôt de la Marine, qui tmt reecinnu, avec ju9le raisoi, la 
nécessité de modifier l'ancien règlismeitt» ' 



NOTES sua LES CONGOUBS DK CHRONOMÈTRES. .94 

Riea n'échappe à leur aciivité. 

C'est ainsi que tout Téeemment encore une excellente mesure vient 
d'elle prise h Tégard des chronomètres qui revienneat de faire cam- 
pagne. 

Leur marche est observée au retour et communiquée aux horlogers 
chargés de la réparation. 

Cette étude est appelée h rendre les plus grands services* £lle nous 
permettra de constater la marche de nos chronomètres à la mer et d'en 
déduire d'intéressantes observations. 

Je tiens à reconnaître^ contrairement à mes impressions premières, 
que tout ce que Ton a exigé de nous était réalisable, et comme MM. les 
Ingénieurs du Dépôt de la Marine travaillent sans relâche, il est k 
supposer qu'ils nous soumettront à dé nouvelles épreuves. Je ferai de 
mon mieux pour les vaincre, désirant cependant que toute modification 
nouvelle ne prenne pas les horlogers au dépourvu, ainsi que je l'ai 
mentionné plus haut, au sujet des épreuves d'isochronisme. 



Notes anr les spiraux en palladiam. 

J'îallaîs remettre k la Reme chronométrique les quelques notes qui 
précèdent, quand le dernier numéro du journal m'est parvenu. 

Je croîs avoir étudié suffisamment la question des spiraux en palla- 
dium, et les avoir employés avec assez de succès pour qu'il me soit 
permis de soumettre à l'appréciation de mes confrères^ par des faits, 
des chiffres et des résultats, les avantages de ces spiraux qu'on attaque 
de parti pris, 

VHorogical journal, de Londres, numéro de juillet 1879 décrivait 
rexpérieni;^ suivante : 

SpircA en 'palladium. ^ Il y a peu de métiers qui offrent un champ plus vaste 
pour rinlroduction de la nouveauté que celui de l'horlogerie; Changements 
avec le droit plus ou moins grand d'être regardés comme des perfectionne- 
ments!, soit dans lé procédé ou le style, le matériel ou le mécanisme. Je ne 
sais si, de tous ceux dont on a parlé ces dernières années, aucun est aussi im- 
pprlanf que celui dont je veux entretenir vos lecteurs. C'est simplement un 
spiral qui ne se rouillera pas, soîl que vous le placiez dans Peau de mer ou 
dans Vaclde sulfurî^ine et qui possède Télastidlé du plus dur Spiral d'acier 
trempé, et, en même temps, une ténacité considérable. Des quelques échantil- 
lons que Ton m'avait remis, j'en ai soumis un à une sévère épreuve. - 
j Je lèyissaî sur une piaquede caivro et \t mît le tout sur la flamme du gaz 



92 revi;e curovoiiétriqde. 

jusqu'à ce que la plaque fût tonte ronge, et, en l'eiaminant soigneusement, je 
ne pus découvrir Im pins légère déformation. Le même spiral, après avoir été 
ainsi traité, pnt être lire de dessus la plaque par la lame extérieur à une dis- 
tance de é ou 5 ponces, retournant à sa position anssi plat qu'auparavant, la 
chaleur n'ayant eu aucun mauvais effet sur son élasticité. 

En 1879, j'ai soumis h un de nos ingénieurs hydrographes de la 
Marine un spiral en alliage de palladiun pour en essayer réiasticité. 

Après ravoir eipérimenté, et lui avoir fait subir une tension consi- 
dérable, il me répondit que ce métal était très résistant (ce que j^avais 
constaté moi-même). Voilà pour Télasticité. 

La propriété qu'a ce métal de ne pas s'oxyder n'est pas à négliger. 

Quant à celle de n'être pas magnétique, elle est d'une importance capi- 
taie. 

Nos savants ingénieurs Delamarche et Ploix ont longuement étudié 
cette question et nous trouvons page 395, des Becherches chronométri" 
quesy année 1862 : 

Nous avons eu Toccasion d'observer un chronomètre dans lequel le balancier 
et le spiral avaient acquis des propriétés magnétiques. Le chronomètre 101 de 
Berthoud, expédié au mois d'avril 1859, au port de Lorient, après avoir été 
suivi pendant un mois au dépôt et avoir donné de bons résultats, fut mis le 
23 avril il bord du Cakados, Au mois de novembre, le Cahadoi rendait Tinstru- 
ment à l'observatoire de Toulon comme ayant des marches très irrégulières. 

Renvoyé à Paris pour être livré à l'artiste qui était chargé de sa réparation, 
on reconnut l'état magnétique de ses pièces principales, et ses marches va- 
riaient suivant la position qu'on lui donnait. 

Le point de midi tourné vers le nord, sa marche était de — 0',23. S'il était 
tourné vers le sud, on avait une marche de ^ G'jGb; à Test, — 4",94; à l'ouest, 
-1S47. 

L'aiguille des secondes et celle des minutes étaient également aimantées. 
Nous n'avons pu, malheureusement, avoir aucun renseignement qui pût nous 
permettre de soupçonner la cause d'un tel phénomène. 

Ârago insérait dans V Annuaire du Bureau des longitudes 1838, une 
intéressante notice sur les perturbations magnétiques qui peuvent 
altérer la marche des cbronomèlres eu temps d'orage. 

Ces observations sont confirmées par notre regretté maître Vissière 
qui publiait le tableau ci-joint, indiquant par des courbes les variations 
de marche des 4 chronomètres influencés pendant 5 jours par un 
orage» . 

L'action du magnétisme, et surtout le voisinage des machines 



I 



NOTES SUR L£S CONCOURS DE CHRONOMÈTRES. 93 

dytiamo-éleofriques, à bord des grands navires actuels, peuvent agir 
sur les balanciers et les spîrnu^c de nos chronomètres. 




Un de mes confrères, qui oublie trop aujourd'hui ce qu'il écrivait lo 
10 février 1885, s'en préoccupait alors, et m'adressait une lettre dont 
j'extrais le passage suivant : 

J'ai spécialement étudié, en effet, et j*ai constaté six secondes et plus, sur 
un chronomètre de poche selon qu'il était tourné au nord ou au sud. 

Le balancier était aimanté comme ils le sont presque tous. Je l'ai rougi à 
plusieurs reprises en présence de M. Cornu, professeur à l'École polytechnique, 
cl Taimantation n'a pas été complètement détruite. 

J'ai néanmoins réduit la variation à 2 secondes, mais je ne voudrais pas 
faire ce travaU souvent. 

Le même savant continue des essais dans son cabinet sur le même sujet. 

Quant à la prétendue déformation des spiraux en palladium, par 
suite des secousses des transports, je ne l'ai jamais constatée. Un 
exemple entre cent : 

J'ai transformé, pour les Compagnie des Messageries maritimes, sui- 
vant le nouveau programme des concours, les chronomètres Jacob, 
nos 410 et 411. 

J'ai remplacé les spiraux d'acier par des spiraux en alliage dé palla- 
dium, et j'ai pris l'engagement de laisser essayer ces deux instruments 
à la mer avant de recevoir le prix de ma réparation. Or, ces deux chro- 
nomètres ont supporté le voyage de Paris à Marseille, puis le voyage 



94 REVUE CHRONOHÉTRIQCE. 

de Chine aHdr et retour, et après un rapport très favorable des capi- 
taines, ils ont été définitivement acceptés. 

Je le répète, ces spiraux offrent une stabilité de marche que n'avaient 
pas les spiraux d'acier. 

11 ne faudrait pas, comme il arrive trop souvent , citer comme 
exemples des chronomètres achetés avant les nouveaux concours, c'est- 
à-dire n'ayant subi ni les épreuves d'isochronisme ni les épreuves d'in- 
clinaisons, car telle pièce achetée alors serait peut-être renvoyée main- 
tenant avant la fin des épreuves. 

Prenons, au contraire, comme exemple le dernier concours (sep- 
tembre 1887 au 15 février 1888), nous voyons : 

1^0 1435. Délépine: 

Spiral palladium, ^^, marebe diurne à l'entrée + ^' 48, à It sot lie -f 2'' 63 
N« 686, Leroy : 

— -^ », - - +^'48, — + 0'M7 
N« 132^, Délépine: 

Spiral acier, 3% — — + (T 53, — + 0'M5 

No 687, Leroy (i) : 

— palladium, 4« , — _ _j- 2'/ 36, — -f 2" 55 

]V»6a9, Leroy (2j : 

— — 5*, — — -i-r38, — 4-^3^ 
N" 4, Rousseau : 

— — 6% — — +0''86, — — S'^î? 

Ces résultats sont particulièrement frappants^ si Ton considère sur- 
tout que, sur six chronomètres, quatre sont restés cinq mois en obser- 
vation au dépôt. 

Le n* 687 (1) est resté au dépôt de janvier 4886 au 45 février 1887, 
soit 13 mois 1/2, et sa différence de marche diurne a élé de un centième 
de êeconde de l'entrée h la sortie. 

Le n® 689 (2) y est resté le môme laps de temps, et sa différence a été 
de sept centièmes de seconde. 

Je n'admets donc pas les prétendus défauts de ces spiraux qui sup- 
portent aussi bravement 14 mois d'épreuves ) 

Aucun fait, aucun accident ne s'est produit ni dans les observatoires, 
ni chez moi, qui puisse me prouver Tinstabilité des spiraux en palla- 
dium; au contraire, la stabilité est leur principale vertu» et je doute 
fort qu'elle échappe à ceux-là même qui les attaquent avec tant d'achar- 
nement. 

Il n'est pas un horloger qui ne sache qu'une des causes principales 
pouvant modifier la marche d'un chronomètre» consiste dans la qualité 
des huiles ; de là viennent souvent des insuccès immérités. 



SYNCHRONI^AÏION Df;5.U0iL|.0.eiS DE PRÉCISIOiN. 95 

L'expérience m'a ameoé à considérer le balancier circulaire clas- 
siqne» comme donnant nn rés«l(at sérieux, tant dans les observatoires 
qo'àlamier* 

Le réglage aux positions me parait presque impossible avec le balan- 
oier Winnerl, le balancier sphérique de Yissière et le balancier Duché- 
min plus ou moins modifié. 

Un confrère me disait un jour avoir gardé un chronomètre muni d'un 
balancier Winnerl, en réparation pendant plus de deux années sans 
parvenir au réglage des positions. 

On se demande alors comment il se fait qu'un horloger, ayant sous 
la main un balancier qui lui semble infaillible, n'ait pas employé le 
moyen indiqué par lui pour sauver notre marine du péril qui la menace, 
puisque nous voyons ses chonomètres figurer, 10, ii et même 16 fois 
dans nos concours ! 

MM. les Ingénieurs hydrographes sont trop compétents en pareille 
matière pour ne pas s intéresser à cette utile découverte. 

Ils me sauront gré, j'en suis persuadé, de revenir plus tard sur cette 
question des spiraux en palladium qui révolutionne tout le monde 
horloger. 

Les plus célèbres régleurs étrangers, ceux-là qui depuis plus de 
vingt ans obtiennent de si beaux succès, n'hésitent pas à chercher en 
ce moment même un balancier non magnétique. 

Tous les efforts doivent tendre vers ce but, et pour ma part je ne me 
déclarerai satisfait que le jour où je pourrai présenter au concours des 
chronomètres à l'abri de l'action magnétique. 

Th. Lbkoy, 

Hor)og«r de la m«riae, fooroUfleor de TÉlat^ 

SUR LA STNCHKONISATION DES HORLOGES SE PRÉCISION. 

Par M* CSoma (d« llostUut). 

(3« artich). 

Lorsque nous avons rendu compte des notes de MM. Cornu et Wolf, 
relatives à la synchronisation des horlogesy nous croyions le débat ter* 
miné; il n*en était rien. 

M. Cornu a complété son travail en donnant la marche à suivre pour 
régler l'intensité du courant synchronisant. . 

On sait que M. Wolf reproche au nouveau dispositif d'exagérer Tarn- 



96 REVUE CHRONOHÉTBlOCe. 

plitude du balancier synchronisé^ dans des proportions inadmissibles, 
et de provoquer l'arrêt de Thorloge par l'arrêt du courant syncbroni- 
saut. Voici les résultats obtenus avec une horloge Borrel, réglée sur le 
t€mps sidéral et synchronisée par une horloge de temps moyen; ces 
résultats donnent la variation de l'amplitude du balancier avec Tinten- 
silé du courant synchronisant. 

lalensité du cooranl Amplitude limite 
svacbronisaot da balancier 

(l'anité est sensiblement synchronisé. Différence. Phase 7 

le dix-milliëroe d'ampère). o • 

110 ± 1,94 70,2 

100 1J8 ^'*^ 70,2 

90 1,62 ^'*^ 68,4 

80 1,46 ^'-*^ 68,4 

70 1,30 ^'*^ 68,4 

60 1,14 ^'\l 73,5 

50 0,96 l'\l IIA 

40 0,77 '" 81,0 

35 0,67 ^' 86,4 

L'amplitude maxima du balancier est de + 3<'20, Tamplitude nor- 
male sans liaison synchronique de ± 0<>88, et l'amplitude minima de 
strict échappement de ± 0®62. 

Les observations ci-dessus permettent de tirer les conclusions sui- 
vantes qui s'appliquent directement à un balancier d'horloge, c'est- 
à-dire à la restitution mécanique automatique. 

lo En graduant l'intensité de la force synchronisante, on peut donner 
au balancier telle amplitude stable qu'on désire, non seulement au- 
dessus, mais même au-dessous de l'amplitude normale. « Le mieux est 
de conserver au pendule synchronisé l'amplitude qu'il avait à marche 
libre. » 

2o Les variations d'amplitude sont sensiblement proportionnelles aux 
variations d'intensité du courant synchronisant, « Mais l'action amor- 
tissante est eu raison directe de l'intensité du courant synchronisant. » 

3<^ La phase de synchronisation (correspondant à l'époque moyenne 
de l'action synchronisante) reste sensiblement constante, tant que 
l'amplitude ne descend pas au-dessous de l'amplitude normale (1). 

- — . j. ■ ■ ■ » 

(1) La phase est la fraction de période qai s'écoale entre l'époqne moyenne da cou- 
rant synchronisant et le passage da pendule & la verticale. 

La période entière s=s 360<>., donc le rapport du nombre de degrés à 360 représente 
la phase. 



BULLETIN DES STflDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 97 

Ces résultats permettent, pour un amortissement donné, d'obtenir, à 
coup sûr, le réglage du courant à l'aide de deux ou trois essais métho- 
diques ; ce réglage est facilité par la dérivation R^ , sur une partie r^ 
de laquelle on insère le circuit distributeur I P Cvoir La Lumière Elec- 
trique du 21 janvier, page 135); Tintensilé i du courant efficace, c'est- 
à-dire de la portion du courant qui passe dans la bobine et produit la 

Jr 

force synchronisante, est donnée par la formule i = 75 ^-r où r^ 

peut varier de à R4. 

Celte dérivation permet, en outre, d'atténuer à volonté les irrégula- 
rités du courant, causées par les forces électromotrices étrangères à la 
ligne (courants telluriques, induits, etc.) ; il suffit de rendre le courant 
de ligne n fois plus grand que le courant perturbateur; la dérivation 
permet d'y puiser la fraction utile du courant, débarrassé des influences 
perturbatrices. 

A. P. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



CHAMBRE 8TNDIGAI.E DS L'HORLOGERIE DE PARIS 

Séance du 6 avril 1888. 

La séance est présid(5e par M. A.-H. Rodanet. 

M. le Président ouvre la séance à 9 heures. 

Membres présents : MM. Rodanet, Margaine, Lefebvre, Drocourt, Bliir, 
Moyneti Martellier, Requier, Ecalle, Anquetia. — Adhérents présents : Rizzoli, 
Masure, Vanderberg. — Jilembres excusés : P. Garnier, Henriellc, Piéfort, 
Champion, Blondeau, Dubey, Diette, Goquelle, Detouche, Cartier, Bernheim. 

Lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté. 

M. le Président annonce que l'ouvrier qui avait été recommandé par M. Rous- 
sialle, de Lyon, a été placé chez M. Lefebvre, 



Exemple : la phase sera on nulle si le passage du pendule à la verticale a lieu 
bien exactement au milieu de la durée du courant. 

Si le courant dure 1/2 seconde et que le pendule passe à la verticale au moment de 
la naissance du courant, et arrive à Textrémité de sa course lorsque le courant cesse^ 
on dira que la phase = 1/8, parce que Tépoque moyenne du courant a eu lieu au 1/8 
de ]& période. 

En effet, la période entière, aller et retour, égale 2 secondes. Le commencement du 
courant a eu lieu à et la fin à 1/4, donc Tëpoque moyenne ss 1/8. G. B. 



98 RHVDE CHHONOMÉTRlQUfl. 

M. Lefèbvre/chargé de plusieurs aftaires envoyées par le Tribanal de com- 
meree, annonce c|ue : 

1? L'affaire Houy est arrangée; 

â<* L'affaire Kettich contre Boulay est arrangée; 

3° L'affaire Julhes contre Ruel est arrangée; de plus, ces deux personnes 
ont versé 10 fr. pour l'œuvre de TÈcole d'Horlogerie de Paris. 

M, le Président donne lecture de la correspondance reçue : lettre de M. Jou- 
venet donnant sa démission de membre de la Chambre syndicale et annonçant 
qu'il quitte notre profession. 

Lettre de la Société de protection des Apprentis ef des Enfants employés 
dans les manufactures^ invitant la Cliambre syndicale à lui signaler les apprentis 
sur lesquels elle désirerait attirer l'aide de la Société à titre d'encouragement. 

Lettre de M. Rohfritsch demandant le programme du concours : renvoyé à 
M. Requier. 

Lettre de M. Jeansanme, soumettant à Tapprécialion de M. le Président un 
nouveau perfectionnement de montre à jeu de roulettes, montre dite Monaco en 
poche. 

Réception d'un tarif donnant les prix courants des pendules et montres 
vendues journellement en Australie, et accompagné d'un larif de douane d'en- 
trée dans cette colonie. 

La Commission du banquet a décidé qu'il aura lieu cette année le 5 mai. La 
Commission annonce que les conditions en sont déjà arrêtées. Le banquet aura 
lieu à l'Hôtel Continental et sera suivi d'un bal. M. le Président espère la pré- 
sence de M. Legrand, Ministre du Commerce. 

La Commission des prix est ainsi composée : MM. Garnier, Lefebvre, Brown, 
Requier, Drocourt, Rizzoli, Marlellier, Margaine. 

M. Cailler, donne 30 fr. pour les prix; M. Rodanet, 100 fr. ; M. Margaine, 
50 fr.; M. Martellier, 25 fr.; M. Rizzoli, 50 fr.; M. Drocourt, 50 fr.; M. Ma- 
sure, 20 fr.; M. Lefebvre, 50 fr.; M. Requier, 25 fr.; M. Moynet, 50 fr.; 
M. Blin, 100 fr. 

La Commission d'organisation de ïa fête est composée de MM. Margaine, 
Piéfort, Brémant, Cartier, Champion, Coquelle, Blin, Anquetin, Vanderberg, 
Dubey, Detouche. 

M. le Président propose de mettre en tombola, le jour du banquet : 1 régu- 
lateur à glaces, 2 régulateurs marbre et une montre; adopté par la Chambre 
syndicale^ Ces objets ont été exécutés par les élèves de l'École d'horlogerie de 
Paris. 

La Chambre syndicale, sur Tinvitation de M. Lefebvre, vote 50 fr. pour l'Or- 
phelinat de la bijouterie-joaillerie. 

La séance est levée à 10 heures 1/4. 
Pour le Secrétaire, Le Président^ 

G. Anquetin. A. -H. Ropawet. 



l'heure CIVIIJE OPPICIBLLB* 99 



L HEURE CIVILE OFFICIELLE. 



Il y a quelque vingt ans, la science offrant ses admirables moyens à 
l'industrie, le problème de l'unification de l'heure, qui préoccupait les 
chercheurs, recevait un commencement de solution. L'électricité livrant 
ses secrets et se combinant avec Tinvention, la difficulté a été complè- 
tement vaincue, et l'on voit aujourd'hui toutes les horloges publiques 
de Paris reliées synthéliquement et comme faisant partie d'une seule 
et gigantesque machine. 

Outre la ponctualité de bon ton dont la capitale se fait une loi, les 
avantages qu'en notre siècle d'affaires on relire d'une donnée aussi 
précise en matière d'heure exacte se sont fait immédiatement sentir, et 
il est permis de penser que la même heure distribuée instantanément 
h deux millions d'individus vivant dans le même milieu n'est ni le 
moindre bienfait, ni le moindre facteur de notre civilisation moderne. 

Malheureusement, on s'est arrêté en beau chemin et la province 
entière est encore, de nos jours, non seulement privée en grande partie 
de l'heure astronomique, mais d'heure unifiée. Si bien qu'on y compte 
jusqu'à trois manières de fixer le temps. 

Il y a d'abord l'heure de Paris, qu'avant la multiplication des sta- 
tions télégraphiques on ne pouvait guère consulter qu'aux gares de 
chemins de fer, laquelle heure se subdivise elle-même en heure de la 
mie et en heure extérieure^ différant l'une de l'autre de cinq minutes ; 
puis D y a r heure du lieu^ offrant des différences de plus d'une demi- 
heure de frontière à frontière. 

L'étranger, l'indigène lui-même, voyageant en France, comment se 
dépêtreront-ils de cette trinité d'heures, véritable tour de Babel chro- 
nométrique, s'ils ne savent ce qu'il faut entendre par longitude est et 
kmgiiude ouest ? s'ils ne connaissent l'heure du méridien de chaque 
poiut où ils sont appelés à s'arrêter? La science et la patience d'un 
bénédictin y suffiraient à peine, et si l'on n'est tant soit peu astronome^ 
il faut renoncer à voyager de compagnie avec l'heure précise. Quant h 
l'homme d'affaires qui circule de ville en ville pour son commerce, il 
est tout simplement victime de cette confusion, et s'épuise à se rensei- 
gner, à contrôler ses renseignements, à s'agiter dans le vide et Tirréso- 



100 BEYOE CHROMOMÉTAIQUE. 

lution. ËsMI à son départ, le sapplice recommence et Tagréable sur- 
prise de manquer son départ lui est journellement réservée t 

A qui proGte cette anomalie? — A personne, évidemment. •— A qui 
nuit-elle? — A tout le monde, peut-on répondre à coup sûr. 

Sans nous étendre sur les entraves qu'elle apporte aux relations per- 
sonnelles et à la liberté de chacun, voyons ce que celte grave lacune 
coûte à l'industrie des montres de poche. Ce qu'elle lui coûte, hélas! 
c'est de tuer le progrès en chronométrie civile^ ou de le relarder sans 
espoir comme sans remède, tant que nous nous débattrons dans ce 
labyrinthe, tant qu'une heure unique, invariable ne luira pas pour tous 
les habitants d'une même localité. 

En peu de mots, rheure civile officielle n'existé pas pour notre pays, 
où l'on voit cependant s'épanouir l'heure intérieure et l'heure exté- 
rieure à la voie ferrée ; l'heure du méridien, véritable ironie, puisqu'elle 
change d'habitation en habitation; sans compter les innombrables 
heures qu'engendrent Tindifférence, le laisser-aller ou les théories 
erronées. Toutes les heures, excepté la bonne I On me dit, et je le 
répète» dussions-nous tous en rougir, que la Chine vient d'unifier 
l'heure dans son vaste Empire. Allons-nous rester en retard sur un 
peuple déchu I 

Le défaut d'unification de l'heure dans un même centre de popula- 
tion, avons-nous dit, tue le progrès en horlogerie civile, entrave la 
branche d'industrie qui s'y raltache et va même jusqu'à obscurcir la 
notion du temps. La notion exacte, saine du temps, tout élémentaire 
qu'elle paraisse, est loin d'être à la portée de tous, demande de l'étude 
et de la réflexion, et ne peut se propager et frapper l'œil profane d'une 
manière irréfragable qu'au moyen d'instruments donnant des indica- 
tions identiques et se contrôlant. Or, de celte notion encore si peu 
assise, si négligée du public, dépendent les progrès ainsi que la marche 
en avant des fabriques réalisant ces précieux instruments qu'on appelle 
les chronomètres de pocfie. Comment initier, intéresser un particulier à 
l'heure exacte, quand les horloges publiques et les horlogers eux- 
mêmes paraissent si peu s'en soucier? Un horloger, dépositaire et dis- 
pensateur du temps aux yeux de ses concitoyens, ne doit avoir un 
instant de répit s'il ne possède, à une seconde près, l'heure d'un méri- 
dien déterminé ! C'est ce méridien qu'en ce moment je réclame, que 
réclameront avec moi tous les praticiens soucieux des destinées de 
notre art, le premier des arts mécaniques ; ce que nous réclamons tous, 
c'est V fleure civile officielle f 



L HEURE CIVILE OFFICIELLE. JOl 

Que les pouvoirs publics la décrètent et nous Tobtiendrons facile- 
ment ; les moyens scientifiques ni le zèle ne feront défaut, et un très 
petit effort jettera à jamais dans Toubli une pratique grossière et 
funeste. 

J'ai dit que l'heure unique était un mythe en maint endroit; j'aurais 
pu ajouter eu plus d'une ville populeuse. C'est au point que la per- 
sonne qui. veut comparer la marche de sa montre avec quelque sécurité 
est obligée de se déplacer, de se rendre à intervalles réguliers chez ion 
horloger pour y prendre l'heure. Et je ne puis m'empêcher de penser 
avec amertume que ceux-là, qui sont le très petit nombre, pouvaient si 
facilement devenir l'exception. 

Il faut bien se l'avouer : la constatation périodique et régulière de 
l'heure chez un horloger de prédilection, si elle est un signe de notre 
époque, est en même temps le seul moyen en notre pouvoir d'entretenir 
le goût de la précision chez le profane. Quand nous aurons pour colla- 
borateurs toutes les horloges publiques, il n'est aucunement douteux 
que ce goût ne se développe à la satisfaction de la masse et au profit 
d'une industrie que ses efforts persévérants, sa probité traditionnelle 
rendent si intéressante. Il faut qu'avant peu chaque Français soit aussi 
esclave de l'heure exacte qu'un Anglais ou un Américain. Ce jour-là 
ouvrira des horizons aux artistes, relèvera notre profession et marquera 
une étape dans la voie du progrès horloger. 

Mais à quel méridien donner la préférence? A celui de Paris, évi- 
demment, qui est déjà un méridien scientifique et géographique, et 
qui transmet chaque jour son heure à nos chemins de fer ou à notre 
administration télégraphique. Il s'impose surtout par les services très 
spéciaux qu'on ne peut attendre que de lui, par la publication des don- 
nées numériques que le bureau des longitudes donne sous forme de 
tables, données qui font de la détermination de l'heure astronomique 
une véritable récréation d'enfant. 

S'inspirant de la pensée très équitable qu'une telle mesure ne doit 
que concourir au bien général, une campagne pour Yheure civile offi- 
cielle entreprise parles syndicats horlogers de Paris, Besançon et Lyon, 
et soutenue par tous les intéressés horlogers, ne pourrait que recueillir 
les sympathies et éveiller l'attention et la sollicitude du gouverne- 
ment. 

E. Antoine, 
de la maison Antoine frères. — Besançon, 43 mai 4888. 



1 02 BEVUE CURONOMÉTRIQCE. 



DEUXIÈME CONCOURS 
ouvert par le «« Journal suisse d'horlogerie ». 



Le Comité directeur du Journal suisse d'Horlogerie (rue Necker, 2, à 
Genève), ouvre un concours pour des mémoires inédits sur l'emboîtage 
de la montre. 

Les concurrents ont liberté entière; toutefois, le Comité croit devoir 
attirer plus spécialement leur attention sur les points suivants : 

De. la boite en général, en ce gui concerna la protection du mouvement 
contre les influences extérieures (chocs, poussière, humidité, etc.) ; forme, 
charnières et ressorts de fermeture. — Emboîtage et systèmes de mise à 
Pheure des montres simples ^,t compliquées. Précautions à prendre pour 
le montage de la boîte, principalement dans les pièces compliquées, afin 
d'assurer les fonctions du mécanisme, tout en en facilitant [emploi. — 
Pendants et couronnes; divers systèmes, en insistant sur les plus pra- 
tiques^ 

Le concours n'a trait qu'aux moQtres . à remontoir ; on laissera de 
côté celles à clef et les bijoux-montres. 

Comme précédemment, le Comité demande que le sujet proposé soit 
traité à un point de vue purement pratique. Il aura égard, quant au style, 
au fond beaucoup plus qu'à la forme ; on peut traiter un point spécial, 
et ne pas aborder l'ensemble de la question. 

Les mémoires doivent être écrits en français, en allemand ou en 
anglais, et être expédiés au Comité directeur du Journal suisse d'Horlo- 
gerie, 2, rue Necker, à Genève, jusqu'au 30 novembre 1888, délai qui 
ne sera prolongé en aucun cas. . 

Un ou plusieurs prix (pour une somme de 150 francs) et un diplôme 
spécial sera en outre remis aux concurrents qui auront obtenu un prix 
ou une mention . 

Chs^que mémoire devra porter une devise ou un chiffre qui sera 
répété sur un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. 

Le Journal suisse d^Borlogerie se réserve le droit, s'il le juge conve- 
nable, de publier tout ou partie des travaux reçus ; ceux qui n'auront 
pas été récompensés pourront être réclamés par leurs auteurs après 
Tannonce du résultat du concours. 



EXTRAIT DES JODANAi'X SCIEMTIFIOUES ET INDUSTRIELS. 403 



EXTRAITS DES JOURNAUX SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELS. 



De riudflcatioa des timbres (Proposition de M. Feriiajid F«ure,) 

(( Combien de commerçants et d'industriels, dit M. Antonias Adam, 
reculent devant l'impression d'un grand nombre d'affichés lorsqu'ils se 
voient dans Tobligation formelle de timbrer, selon les formats indiqués par 
l'administration, ou à six, ou à douze, ou à dix-huit, ou à vingt-quatre 
centimes chacane des feuilles de leur publicité! Ainsi, nn mille <f af- 
fiches double colombier, pour lequel un imprimeur demandera 100 fr., 
radministraiion du Timbre grèvera en plus ce mille d'exemplaires de 
S40 francs, soit au total 340 francs ! 

« N'est-ce pas \h un impôt abusif 7 Et n'est-ce pas arrêter dans: leur 
essor les affairés de pnblicité que de les frapper ausbi lourdement? 

« L'imprimerie typographique et lithographique perd, par le fait de 
l'administration du Timbre, un roulement important d'affaires, et si 
vraiment Tunification des timbres avait pour objet d'amoindrir la 
cherté de la publicité, nous souscririons volontiers h ce remaniement 
d'impôt. 

« M, Fernand Faure, député, a demandé aussi qu'on permît Teraploi 
du papier libre avec apposition du timbre mobile pour tous les actes 
où le timbre est obligatoire aujourd'hui. 

u De ce chef, l'État trouverait une grande économie dans le papier 
de régie, qu'il n'aurait plus à faire fabriquer, papier d'uu coût assu- 
rément assez élevé et qui pourrait dégrever d'autant le quantum du 
timbre k adopter. » 

M. Fernand Fanre aura bien mérité de tous ceux qui sont forcés de 
faire usage de tout cet arsenal de timbres, s'il parvient h faire préva- 
loir rutile réforme qu'il a proposée. 



PROCÉDÉS D'ATELIER. 



Métallisation du bois. — Procédés Rubennick s. 

11 a mis un morceau de bois deux ou trois jours dans une encausti- 
que d'alcali, comptant sur la perméabilité du bois, dans une tempéra- 
ture de 164 et 197 degrés. 



lOi REVUf: CHRONOBIÉTRIQUE. 

Le bois a été placé ensuite dans an second bain» bydrosulfate de 
calcium, auquel il a ajouté après trente-huit heures une solution con- 
centrée de sulfure. 

Après 48 heures, le bois a été placé dans un troisième bain, pareil 
au premier, et à une température entre 95 et 422 degrés où il a été 
laissé pendant une cinquantaine d'heures. 

Lorsque le bois est bien séché on peut le polir. On frotte la surface 
avec de Tétain ou du zinc et finalement avec un morceau de verre ou 
de porcelaine. 

Lorsque ces diverses expériences sont terminées, le bois produit 
Tefifet d'un miroir métallique. 



BANQUET ANNUEL DE LA CHAIBRE SYNDICALE DE LH0RL06ERIE. 
et de rÉcole d'horlogerie de Paris» 



Le banquet annuel de la Gliambre syndicale de rHorlogerie et de TËcole 
d'horlogerie de Paris a eu lieu le samedi 5 mai dernier dans les salons de 
motel Continental. 

Celle fête, très nombreuse, était présidée par M. G. Berger, directeur gé- 
néral de TExposilion universelle de 1889 représentant le Ministre du Commerce 
et de rindusirie. Parmi les convives nous avons remarqué MM. Bresson, de 
Hérédia, Frébault, députés; Richard, Muzet, Pailliot, Deschamps, Guichard, 
conseillers municipaux; Dautresmc, chef de cabinet du Ministre du Commerce 
et de rindustrîe, G. OUendorff^ directeur de l'Enseignement technique, 
Monthiers, chef de la section française à TËxposition universelle de i889; 
Gazelle, chef des syndicats professionnels; Martial Bernard et Jarlauld, mem- 
bres de la Chambre de Commerce; Bertrand, président du groupe syndical du 
Bâtiment; Follat, vice-président de la Société de protection des apprentis, G a- 
gneau, Giraudon, président de Chambres syndicales, Jourdan, directeur de 
rËcole des hautes études commerciales. 

Des discours et des toasts ont été prononcés par MM. Â.-*H. Rodanet, prési- 
dent, G. Berger, De Hérédia, Bresson, Deschamps et Ollcndorff. Cette fête s*est 
terminée par un bal auquel a assisté M. Pierre Legrand, ministre du Com- 
merce et de l'Industrie. A 6 heures du malin on dansait encore. 



Le Gérant^ A.-H. Rodanst. 

Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C, t, rue Christine. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

PALAIS DU TROCADÉRO 



DE 

L'ÉCOLE D'HORLOGERIE 
ET DE U CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 



J^JXTxèe ie87-i8ee 



Séance publique du 24 Juin 1888. 

Présidée par M. G. OLLENDORFF, Directeur da PersoDDel et de rEoseigDemeDt techniq'je, 

Délégaé par M. Pierre LE6RÂND, Ministre da Commerce et de l'Industrie; 

Assisté de M. de HÉRÉDIÂ, député, ancien Ministre des Travaux publics ;- 

M. CARRIOT, Directeur de l'Enseignement primaire à la Préfecture de la Seine; 

M. BLOCET, Membre de la Cbambre de Commerce de Paris; 

M. BERTRAND, Président du groupe des Chambres syndicales du Bâtiment; 

M. A.-li. RODANET, Membre de la Chambre de Commerce de Paris; 

Président- Directeur de l'École d'Horlogerie de Paris. 



Le dimaDche 24 juin 1888, à 2 heures, dans la grande salle des fêtes du 
Trocadéro, a eu lieu la distribution des prix de l'École d'horlogerie de Paris et 
des concours annuels de la Chambre syndicale de l'horlogerie de Paris, sous 
la présidence de M. Gustave Ollendorff, directeur du personnel et de renseigne- 
ment technique, délégué par M. Pierre Legrand, député, ministre du commerce 
et de l'industrie. 

M. Gustave Ollendorff avait k ses côtés MM. dcHérédia, député, ancien ministre 
des travaux publics; A.-H. Rodanel, membre de la Chambre de commerce de 
Paris, président-directeur de l'École d'horlogerie de Paris; Carriol, directeur de 
l'enseignement primaire; Blouet, membre de la Chambre de commerce de 
Paris; Bertrand, président du groupe syndical du bâtiment. 

JniLLET-AouT 4888. — 382. 8 



106 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

Ont pris place au bureau : MM. Brown, Cartier, Paul Garnier, Requier, Sau- 
nier, Abel Chancel elun grand nombre de notabilités appartenant au Commerce, 
à l'Industrie et à la Presse parisienne. 

L'afflucnce était considérable. 



M. LE Président déclare la séance ouverte et donne la parole 
à M. Rodanet. 

Discours de M. A.-H. RODANET. 

Mesdames, Messieurs, En premier lieu, j'ai à vous présenter 
les excuses de plusieurs de nos amis, qui n'ont pu, pour des rai- 
sons diverses, assister à cette solennité. 

J'ai reçu des lettres d'excuse de MM. Brisson et Frébault, 
députés; de M. Gréard, vice-recteur de F Académie de Paris; de 
M. Paillot, membre du conseil municipal; de M. Létrange, prési- 
dent du Comité central des Chambres syndicales; de M. Muzet, 
président de l'Union nationale ; de M. Poirrier, président de la 
Chambre de commerce de Paris, et de M. Michaud, président du 
Tribunal de commerce de la Seine. 

Mesdames, Messieurs, Je suis heureux, — en voyant cette 
brillante assemblée, — de constater tout d abord que vous voulez 
bien, tous les ans, nous prêter votre bienveillant concours. Le 
fait est d'autant plus méritoire, que les distributions de prix de 
notre Syndicat ont commencé en 1874. Cette fidélité de quatorze 
années à nos fêtes amicales mérite nos remerciements les plus 
sympathiques. Merci donc, Messieurs, de Tempressement que 
vous avez mis, à nouveau, à répondre à notre appel. C'est, pour 
nous, un sûr garant de l'intérêt que vous portez à nos travaux et 
au succès de cette œuvre d'enseignement technique et profes- 
sionnel que nous avons créée en 1880. Nous voulons dire TÉcole 
d'Horlogerie de Paris. 

Le 24 avril 1887, M. Lockroy, alors Ministre du Commerce et 
de l'Industrie, présidait, rue Manin, à la pose de la première 
pierre de l'École d'Horlogerie; deux mois plus tard, en juin, je 
procédais à la distribution des prix, et je prenais l'engagement 
d'inaugurer l'École en 1888. Cet engagement, pris dans un mo- 
ment d'enthousiasme, je suis aujourd'hui certain de le tenir 
{Marques cPapprobation.) 



CHAMBRE SYNDICALE. — RÉCOMPENSES. 107 

Et en effet, les bâtiments de la nouvelle École sont terminés, 
nous en avons pris possession. Les différents services sont même, 
en grande partie aménagés. Vous pouvez donc être assurés, 
Messieurs, que nos élèves, en août prochain, c'est-à-dire à la 
rentrée, s'installeront dans le nouvel établissement qui leur est 
destiné. Ils trouveront rue Manin, de l'air, de la lumière et de 
l'espace, des ateliers et des salles de cours bien outillés, des 
dortoirs et un réfectoire confortables. Enfin, il sera mis à leur 
disposition une bibliothèque professionnelle très complète, au 
point de vue de Tart de l'horlogerie. (Bravos.) 

Dans quelques mois, nous aurons du reste Thonneur de vous 
convier à l'inauguration de cette École. Il vous sera facile alors 
de constater par vous-mêmes Tétat actuel de cette œuvre corpo* 
rative, et comme organisation et comme importance. Vous 
pourrez examiner jusque dans leurs moindres détails les produits 
de nos élèves, et vous approuverez certainement le mode d'ensei- 
gnement, basé sur des méthodes rationnelles, qui a donné d'aussi 
bons résultats. Ce succès, très remarquable, nous le devons : à 
l'indépendance absolue de notre direction et de notre adminis- 
tration, à nos sentiments de solidarité, à notre confiance en nous- 
mêmes et dans l'utilité de l'œuvre, enfin, il faut le dire aussi, à 
notre persévérance, à notre ténacité. (Applaudissements.) 

La tâche, croyez-le, était rude au début. Les déboires et les 
écœurements de toutes sortes ne nous ont pas manqué. Je re- 
connais, du reste, que la témérité dont nous avons fait preuve, 
était de nature à effrayer les timides. Bon nombre de personnes, 
bien intentionnées cependant, avaient le droit d'émettre des 
doutes au sujet de notre réussite, et de déclarer qu'il était peut- 
être imprudent d'oser créer à Paris, avec les seules et modestes 
ressources d'un groupe syndical, une école technique du même 
genre que celles, qui jusqu'alors, n'ont été fondées que par un 
gouvernement ou par une municipalité. 

Et cependant cette école est faite. Elle a huit années d'exis- 
tence; elle sera brillante en 1889, et son avenir est maintenant 
définitivement assuré. 

Nous sommes fiers de ces résultats, ils prouvent la vitalité des 
Chambres syndicales. Nous sommes fiers de montrer au pays, ce 
que peut l'initiative privée bien comprise, la volonté énergique, 
la persévérance constante d'un groupe corporatif, lorsque ce 



108 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

groupe s'occupe de l'industrie qu'il représente, qu'il connaît à 
fond, lorsqu'il emploie toutes ses forces vives à Torganisation, 
au développement d'un enseignement technique et professionnel 
qui lui est familier. (Applaudissements répétés.) 

Depuis la fondation de notre École, nous 'avons donné l'ensei- 
gnement à 460 jeunes gens. Sur ce nombre, 52 travaillent encore 
dans nos ateliers. Plus de 60 de nos anciens élèves sont placés et 
bien placés, je vous TafBrme, dans les meilleures maisons d'hor- 
logerie françaises. Enfln, quelques-uns sont établis pour leur 
propre compte dans nos départements. 

Permettez-moi de vous citer quelques exemples : Louis, depuis 
son apprentissage terminé, occupe dans notre École, les fonctions 
d'aide professeur, et non seulement il travaille bien, mais il dirige 
avec habileté, pendant les courtes absences du professeur, l'ate- 
lier de 2« année; Leroux, en sortant de l'École, à Tâge de 17 ans, 
a été engagé par la Compagnie du chemin de fer de Lyon, avec 
un bon traitement, dans le service de la télégraphie et de l'horlo- 
gerie électrique; Augenot et Bigard sont fort appréciés de leur 
patron, notre ami et vice-président Paul Garnier ; Galibert, remplit 
chez notre collègue Charvet, établi au Havre, les fonctions de 
ontre-maitre, avec de gros appointements, et ayant sous ses 
ordres deux anciens élèves de notre École. Je pourrais vous 
signaler bien d'autres faits du même genre, qui prouvent absolu- 
ment que notre enseignement est parfait, et qu'en fondant l'École 
d'Horlogerie de Paris, nous avons créé une œuvre utile, réclamée 
par tous et répondant absolument aux besoins de notre industrie. 

Je suis personnellement d'autant plus convaincu des faits que 
j'avance, que j'ai eu bien souvent l'occasion de constater avec 
mes collègues de la Commission des concours annuels, l'insuffi- 
sance par trop grande de bon nombre de patrons, au point de vue 
technique, leur ignorance par trop absolue, au point de vue 
théorique. Et cependant, dans de telles conditions, ces horlogers 
croient pouvoir enseigner un art aussi complexe, aussi difflcul- 
tueux, je dirai même aussi savant que l'art de l'horlogerie, alors 
qu'ils n'ont pas fait eux-mêmes un apprentissage sérieux et 
complet. [Marques (Tapprobation.) 

Comme je le disais, il n'y a que quelques instants, les bâtiments 
de l'École d'Horlogerie de la rue Manin sont construits, j'ajoute, 
qu'ils sont construits pour recevoir 100 élevés, qui se décompo- 



CHAMBRE SYNDICALE. RÉCOMPENSES. 109 

seront en 60 externes et 40 internes. Les demandes nombreuses 
d'admission, que je reçois journellement, me donnent le droit de 
supposer que, bientôt, toutes les places disponibles seront prises. 
S'il en est ainsi, à notre grande joie, nous serons obligés d'ouvrir, 
à bref délai, un quatrième atelier que, du reste, nous croyons 
utile d'aménager et d'outiller immédiatement. Ce quatrième 
atelier est d'autant plus nécessaire pour le bon fonctionnement 
des études pratiques, que depuis une année nous avons une série 
d'élèves qui exécutent des pièces compliquées, c'est-à-dire, des 
montres avec répétition et chronographe. Dans ces conditions, il 
est urgent de dédoubler l'atelier des montres, et nous l'aurions 
fait depuis longtemps, si cette création n'entraînait à de grosses 
dépenses. Pour réaliser ce projet, nous comptons sur de nombreux 
élèves et sur le concours sérieux du Ministre du Commerce et de 
l'Industrie. Nous comptons également sur notre président, notre 
ami Gustave OllendorfT, directeur du personnel et de l'enseigne- 
ment technique, qui connaît nos besoins, et ne peut manquer de 
proposer qu'il soit accordé pour 1888, à notre œuvre, une sub- 
vention importante, sans laquelle il nous serait impossible de 
faire face à nos engagements, aux frais nouveaux d'enseignement, 
d'outillage et de réorganisation. 

Les concours annuels de la Chambre syndicale de l'horlogerie 
auraient pu, cette année, être plus brillants. 

Nous ne pouvons, à notre grand regret, décerner le grand prix 
du groupe syndical, aucun des concurrents n'ayant rempli d'une 
façon sufl3sante les conditions du programme. 

Le prix de mérite sera décerné dans quelques instants à 
M. Castellana, un brave ouvrier, et surtout un très honnête 
homme, qui a fait preuve, dans bien des circonstances, d'un réel 
dévouement à son patron. (Bravos,) 

Et maintenant, permettez-moi. Messieurs, après avoir remercié 
M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie, M. le Ministre de 
l'Instruction publique et des Beaux-Arts, le Conseil municipal de 
Paris, notre ami Gustave Ollendorflf, notre président d'honneur 
de Hérédia, et toutes les personnes qui, à un titre quelconque, 
nous prêtent leur gracieux concours, sans en excepter la presse 
parisienne et départementale, qui ne cesse de nous patronner et 
de contribuer ainsi au développement de notre œuvre par une 
puissante publicité ; permettez-moi de vous convier, Messieurs, et 



no REVUB CHRONOMÉTRIQUE. 

VOUS aussi Mesdames, à Tinauguration de l'École d'Horlogerie de 
Paris. Je suis certain que vous rencontrerez à cette solennité nos 
puissants amis et protecteurs MM. Pierre Legrand, Lockroy, de 
Hérédia, et bien d'autres pour lesquels, moi et mes collègues nous 
avons la plus profonde estime. Nous ne doutons pas que ces 
patrons de notre œuvre ne se fassent un devoir d'assister et de 
présider à cette importante cérémonie, qui aura lieu rue Manin, 
en octobre prochain. {Applaudissements,) 

Nous vous donnons donc rendez- vous à tous, chers auditeurs, 
convaincu que vous répondrez en masse à notre appel; vous 
tiendrez à affirmer par votre présence combien vous vous inté- 
ressez à tout ce qui touche aux progrès industriels, au dévelop- 
pement de la production nationale, au bien-être et à l'avenir de 
l'ouvrier. ( Vifs applaudissements.) 



Discours de M. Gustave OLLENDORFF. 

Mesdames, Messieurs, j'ai eu Toccasion, hier, de remercier 
M. Pierre Legrand, Ministre du Commerce et de l'Industrie, du 
très grand honneur qu'il m'a fait en me déléguant pour venir 
présider cette cérémonie. 

Je suis heureux, aujourd'hui, de remercier M. Rodanet, prési- 
dent-directeur de l'École d'Horlogerie de Paris, ainsi que son 
Conseil d'administration, d'avoir bien voulu m'appeler à venir au 
milieu de vous pour assister à cette solennité, comme ami plutôt 
que comme président... {Bravos.) 

En adressant ces remerciements à M. le Ministre du Commerce 
et de l'Industrie, à M. Rodanet, à ceux qui sont les collaborateurs 
si précieux et si dévoués de son œuvre, de cette œuvre d'ensei- 
gnement technique et professionnel, je ne cède pas au vain plaisir 
de vous faire un discours. Si telle eût été mon ambition, elle eût 
été réfrénée dès le début par la lecture de vos palmarès et de ces 
allocutions pleines d'éloquence qui ont été prononcées dans cette 
enceinte, et par M. Teisserenc de Bort, et par M. Hérisson, et 
par M. Dautresme, et par M. Proust, et par M. Edouard Lockroy, 
par tous ceux enfin qui se sont succédé à cette place et qui, tour 
à tour, ont présidé la distribution des prix de l'École d'Horlogerie 



CHAMBRE SYNDICALE. •— RÉCOMPENSES. 1(1 

de Paris ; mais*, entre tous, par le président d'honneur de cette 
œuvre, par M. de Hérédia, ancien ministre des travaux publics, 
à côté duquel j'ai l'honneur de siéger en ce moment et qui, mieux 
que personne, vous le savez par expérience, Mesdames et 
Messieurs, a le secret de ce que Benjamin Constant appelait des 
statuettes, de ces improvisations charmantes et délicates par 
lesquelles on résume, en quelques mots, les impressions de toute 
une assemblé^. {Bravos et applaudissements.) 

Mais telle n'était pas mon ambition. Messieurs. C'est dans une 
tout autre pensée que j'ai accepté l'honneur qui m'était fait. C'est 
parce que, s'il m'est donné depuis deux ans de me consacrer à 
l'enseignement technique, pour lequel j'ai abandonné une carrière 
à laquelle m'attachaient d'anciens et chers souvenirs, j'ai dû 
constater que, parmi toutes les œuvres d'enseignement technique 
existant dans notre pays, une des plus honorables, une de celles 
qui méritent à plus de titres le concours de l'État et qui doivent 
intéresser plus particulièrement tous ceux qui ont le souci de 
l'enseignement professionnel et de ses développements, c'est 
l'École d'Horlogerie de Paris. (Bravos répétés.) 

L'horlogerie, Messieurs, M. Rodanet vous en a parlé tout à 
l'heure avec sa compétence exceptionnelle, l'horlogerie est un art 
très ancien. Une horloge est un objet qui dit l'heure. Or les 
hommes, dès les temps les plus primitifs, bien avant d'avoir re- 
cours à ces mécanismes compliqués — chronomètres ou régula- 
teurs — que fabrique aujourd'hui l'École d'Horlogerie de Paris, 
avaient éprouvé le besoin, devant la brièveté des heures, devant 
le peu de temps que doit durer la vie, de la diviser autant que 
possible en mesures infinitésimales, comme pour en goûter da- 
vantage et les plaisirs et les travaux. {Applaudissements.) 

De tout temps, on a aimé à connaître l'heure; on a considéré 
que c'était un besoin indispensable de la société que de savoir 
autre chose que l'heure à laquelle le soleil se lève et celle à 
laquelle il se couche, et les premiers hommes se sont servis de la 
nature pour les aider dans leurs recherches. 

Ils eurent d'abord des clepsydres^ machines simples et primi- 
tives qui leur disaient les heures au moyen de l'eau qui s'écoulait. 
Plus la clepsydre était vide, plus la journée était remplie; puis ce 
fut le sablier y où le sable remplaçait l'eau ; instruments élémen- 
taires dont ne peut s'enorgueillir l'horlogerie moderne qu'en 



112 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

comparant ces rudiments à la perfection d'aujourd'hui, mais qui 
furent complétés, — car la science de l'horlogerie devait avoir 
pour initiateurs les plus grands esprits, — qui furent complétés 
par Aristote, quand il conçut le premier le principe de l'échappe- 
ment, et par Galilée, quand il inventa le pendule. 

L'horlogerie française a été digne de ces illustres devanciers, 
et comment, quand on parle d'horlogerie, ne pas citer ces noms 
dont votre industrie. Messieurs, est justement fière et qui, par 
une heureuse tradition dans votreî profession, semblent se perpé- 
tuer, les Bréguel, les Le Roy, les Berthoud, dont les fils et les 
descendants, horlogers français et parisiens, sont ici au milieu de 
nous. {Bravos et applaudissements.) 

Messieurs, si je vous parle ainsi à bâtons rompus, si je n'ai pas 
préparé cette causerie de quelques instants qui précède votre 
distribution, c'est que j'ai été occupé moi-même à une œuvre 
d'enseignement technique dont il me sera peut-être permis de 
vous dire quelques mots. 

On vous a parlé tout à l'heure de M. Edouard Lockroy, de la 
promesse qu'il avait faite d'assister en même temps que M. Pierre 
Legrand, notre Ministre, à l'ouverture et à l'inauguration 4e 
l'École d'Horlogerie de Paris, rue Manin. Quand M. Edouard 
Lockroy était Ministre du Commerce et de l'Industrie et que 
j'avais l'honneur de travailler sous ses ordres, il est intervenu 
auprès de son collègue, le Ministre de l'Instruction publique 
d'alors, pour lui demander de donner une nouvelle direction à 
l'enseignement technique et au travail professionnel dans les 
écoles primaires qui dépendent du département de l'instruction 
publique; et aujourd'hui que M. Pierre Legrand se trouve au 
moment d'appliquer à son tour ce large programme d'enseigne- 
ment, qu'il avait songé à réaliser lui-même lors de son premier 
passage au ministère, croyez bien que ce n'est pas un appoint 
sans intérêt à ses yeux, que d'avoir précisément pour collègue le 
Ministre qui, lorsqu'il dirigeait le Commerce et l'Industrie, avait 
senti la nécessité de faire renseignement ouvrier fort et vivace 
en France. {Vifs applaudissements.) 

C'est ce travail que nous entreprenons, Messieurs, et, puisque 
M. Rodanet vous a donné de bonnes nouvelles qui vous ont cer- 
tainement intéressés, permettez-moi de vous en donner une à 
mon tour, dont les hommes compétents qui sont ici augureront 



CHAMBRB SYNDICALE. — RÉCOMPENSES. H3 

bien pour l'avenir de l'enseignement ouvrier dans notre pays. 
C'est qu'un programme d'enseignement primaire supérieur vient 
d'être élaboré par une Commission mixte, composée de MM.Gréard, 
Buisson, de tant d'autres que je ne nomme pas et auxquels était 
adjoint celui qui a l'honneur de parler dans cette enceinte; et 
que le premier article de ce programme, qui sera soumis avant 
une quinzaine aux deux Conseils supérieurs de l'Instruction pu- 
blique et du Commerce, est celui-ci : 

« Dès la première année, le temps consacré au travail manuel 
dans toutes les écoles primaires supérieures professionnelles sera 
de trois heures par jour, plus une heure par jour pour le dessin 
industriel. » 

Dans ces conditions nous pouvons espérer, avec le concours de 
l'instruction publique, former partout des ouvriers. {Nouveaux 
applaudissements,) 

On a dit souvent en France, à propos de l'armée, qui a pour 
mission de défendre le pays, que ce qui nous manquait, ce 
n'étaient pas les soldats, mais les sous-officiers. Je dis que dans 
l'industrie il se produit le phénomène contraire. Les écoles d'arts 
et métiers, fondées autrefois pour faire des ouvriers, font aujour- 
d'hui plus et font mieux : elles font des sous- chefs d'atelier, des 
chefs d'atelier, des contre-maîtres, des sous-chefs d'industrie; 
elles ne font plus d'ouvriers. 

Où donc les fera-t-on ? Dans ces fortes écoles, Messieurs, consti- 
tuées à nouveau, qui donneront à notre armée industrielle la 
vigueur et l'ensemble de notre armée nationale {longs applaudis- 
sements). Et, quand viendra le jour de ces luttes pacifiques dans 
lesquelles les armées industrielles des différents pays auront à se 
mesurer, la France conservera le prestige qu'elle a eu de tout 
temps et qui lui appartient sans conteste. {Bravos, Wavos.) 

Ce succès que l'État, dans la sphère de ses moyens, prépare 
tous les jours, ceux qui ont le souci de la prospérité de l'École 
d'Horlogerie de Paris, M. Rodanet, son président-directeur, 
M. de Hérédia, son président d'honneur, et les membres du Con- 
seil d'administration, et vous tous, Messieurs, vous avez plus que 
jamais l'espoir, le ferme propos, on peut dire aujourd'hui l'assu- 
rance de le réaliser dans la sphère plus modeste et cependant si 
utile, de votre action, en faveur de l'Horlogerie française. 

Ne vous a-t-on pas en effet, rappelé, Messieurs, tout à l'heure 



114 BEVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

— et je n'insisterai pas — les débuts difficiles, les humbles ori- 
gines de cette magnifique École, complètement édifiée à l'heure où 
je parle, que j'ai visitée l'autre jour avec M. Rodanet, et où vont 
être installés dans quelques mois tous les services ? 

Ces débuts difficiles sont le titre de gloire le plus respectable 
de ceux qui voient aujourd'hui leur œuvre arrivée à cette situa- 
tion florissante. Il y a là un noble exemple qui ne saurait être 
trop proposé, une initiative féconde qui ne saurait être trop en- 
couragée. 

Quand, il y a huit ou dix ans, M. Rodanet jugeant insuffisants 
les résultats donnés par le concours annuel organisé par la 
Chambre syndicale entre les apprentis et les ouvriers horlogers 
français, s'est dit tout d'un coup qu'il allait fonder une école, ceux 
auxquels il s'adressait en apôtre, pour leur communiquer son 
idée et pour leur inspirer quelque chose de son zèle, ont souri. 
On Ta traité d'utopiste, d'idéaliste, d'enthousiaste, de caresseur 
de chimères. Un débordement d'^injuves. {Sourires.) 

On se déclarait prêt à le suivre, mais on pensait en même temps 
que jamais cette œuvre audacieuse ne pourrait être menée à 
bonne fin. On ne savait pas. Messieurs, ce que c'est que la persé- 
vérance, à laquelle M. Rodanet a rendu lui-même tout à l'heure 
un si légitime hommage, on ne savait pas ce que c'est que le 
désir de bien faire, animant un homme de bien. 

D'ailleurs, M. Rodanet n'a pas longtemps prêché dans le désert. 
Sa voix a été entendue, sa persévérance récompensée. Vous le 
savez mieux que personne, Messieurs du Conseil d'administra- 
lion, qui l'avez si généreusement soutenu de vos lumières, de 
votre dévouement, de votre argent! Au reste, il le fallait, c'était 
une nécessité absolue de votre industrie, il fallait créer une école 
d'horlogerie à Paris. Vous l'avez créée. Messieurs, et vous avez 
rendu ainsi à l'industrie française un service signalé. 

Que s'était-il passé, en effet, depuis la Révolution? 

Avant 1791, les industries se recrutaient dans un personnel 
soumis à l'apprentissage, et, quand nous recherchons quelle était 
la durée de l'apprentissage dans l'Horlogerie, nous voyons qu'elle 
était de huit années, et que, pour devenir maître, il fallait payer 
900 livres tournois I La Révolution a libéré le pays de ces en- 
traves; mais bientôt, et par un retour ordinaire des choses, en 
raison de la division du travail et du mouvement scientifique qui 



CHAMBRE SYNDICALE. — RÉCOMPENSES. 113 

allait se développant, les patrons se sont vus forcés de supprimer 
l'apprentissage. 

L'apprentissage supprimé, aucun moyen ne subsistait plus de 
former des ouvriers; et c'en était fait de Thorlogerie française si, 
dans cette industrie, il ne s'était rencontré des hommes profondé- 
ment attachés à leur profession, dévoués à leur art, déterminés à 
lui conserver le rang, Téclat, la prospérité que nous saluons au- 
jourd'hui, que vous saluez. Messieurs, de vos applaudissements. 
( Vif assentiment,) 

Je ne voudrais pas, puisque j'ai l'honneur de représenter ici le 
Ministre du Commerce et de l'Industrie, faire comme notre ami 
Rodanet, forcer les dévouements, brusquer les initiatives, vio- 
lenter les courages; mais puisque nous sommes entourés ici des 
Présidents des Syndicats : ne suis-je pas autorisé à dire que 
M. Pierre Legrand serait extrêmement heureux si, dans les cours 
d'enseignement technique fondés par les Chambres syndicales, 
auxquels vous vous intéressez si vivement, M. Bertrand (s'adres* 
sant à Vun de ses voisins, membre du bureau), si, notamment, 
puisqu'il faut vous citer un exemple, dans la Chambre syndicale 
des Bijoutiers, le cours encore modeste et cependant si utile de- 
venait à son tour une école et si l'État avait à soutenir, à encou- 
rager et à récompenser un succès semblable à celui de l'École 
d'Horlogerie. 

Messieurs, votre industrie est peut-être la plus heureuse de 
toutes. Vous créez des machines vivantes auxquelles vous donnez, 
avec la vie, le mouvement et la voix, vous en faites des êtres 
animés, des êtres de raison, qui parlent à nos yeux et à notre 
esprit, et qui parlent en même temps à nos oreilles, qui nous 
disent le prix des heures, qui nous conseillent, après les littéra- 
teurs et après les philosophes, de mettre à profit les instants si 
courts de la vie, et dont le murmure incessant fait bruire à nos 
cœurs la fuite irréparable du temps. 

Tous les poètes nous ont présenté cette saisissante image de la 
fugacité des heures, mais aucun comme Beaudelaire n'a parlé de 
l'horlogerie et des horloges : 

Horloge, dieu sinistre, effrayant, impassible. 

Dont le doigt nous menace et nous dit : Souviens-toi I 



Trois mille six cent» fois, par heure, la seconde 



il6 REVUE CHRONOMÉTRIQDE. 



Chuchote : Souviens-toi I 

Son gosier de métal parle toutes les langues. 

Eh bien, l'heure ya bientôt sonner pour notre pays, Messieurs, 
de montrer au monde ce qu'il peut faire dans les luttes de la paix 
pour le triomphe de ses idées, de ses produits, de son commerce, 
de son industrie, de ses beaux-arts. Tout près d'ici, Messieurs, 
derrière nous, se dresse déjà, pleine du murmure fécond du 
labeur humain, notre Exposition universelle. L'École d'Horlo- 
gerie de Paris a promis d'y participer, le Ministre du Commerce 
et de l'Industrie y prépare une section spéciale d'enseignement 
technique, où figureront en belle place les chefs-d'œuvre de nos 
élèves. Je demande à cette grande École de se préparer à cet évé- 
nement ; je le demande en même temps à tous les syndicats pro- 
fessionnels, qui sont pour la plupart ici représentés; je vous 
demande à tous, messieurs, d'avoir une ferme confiance en notre 
pays, en cette grande entreprise pacifique qui doit achever de 
démontrer au monde notre inébranlable volonté de maintenir la 
paix et de faire respecter notre travail national. {Double salve 
d'applaudissements.) 



Discours de M. BLOUET. 

DÉLÉGUÉ DE LA CHAMBRE DE COMMERCE DE PARIS. 

Mesdames, Messieurs, Monsieur le Président, Chers Élèves, je 
n*ai que quelques mots à dire; je n'ai pas l'intention de faire un 
discours, et je ne désire pas mettre à une épreuve trop dure, 
l'impatience si légitime des lauréats qui attendent l'appel de leurs 
récompenses. 

Délégué par la Chambre de Commerce de Paris, remplaçant 
son honoré président, M. Poirrier, empêché d'assister à cette 
réunion, je tiens à remercier la Chambre syndicale de l'Horlogerie 
et son honorable président, mon collègue et ami M. Rodanet, de 
leur bon accueil et de la place qu'ils ont bien voulu m'oflfrir dans 
cette fête de famille. 

En voyant l'assemblée nombreuse qui est réunie dans cette 
enceinte, je comprends toute l'estime et toute la sympathie qu'a 



CHAMBRE SYNDICALE. — RÉCOMPENSES. H 7 

SU mériter l'œuvre entreprise depuis plusieurs années par la 
Chambre syndicale de l'Horlogerie. 

La Chambre de Commerce de Paris apprécie et suit avec un 
grand intérêt, les efforts qui sont faits par divers groupes syndi- 
caux de patrons, pour créer des écoles professionnelles, et je puis 
dire que, parmi ces syndicats, celui de Thorlogerie est un de ceux 
qui a eu le plus de réussite. 

Je dis également que c'est par des créations de cette nature que 
l'avenir de l'industrie française sera assuré, car dans les écoles 
professionnelles, non seulement on complète son instruction, 
mais encore Ton apprend en même temps un métier, qui devient 
une véritable propriété pour chacun, en l'utilisant par le travail. 

Honneur donc à la Chambre syndicale de l'Horlogerie de Paris, 
pour son heureuse initiative. 

Et maintenant, aux élèves qui vont sortir cette année de l'École 
d'Horlogerie, je souhaite bon courage et bon succès; ils vont 
entrer dans la vie sérieuse, mais ils sont bien armés pour la lutte 
industrielle; qu'ils soient les premiers parmi les travailleurs; 
qu'ils se rappellent toujours les bons avis et les bons conseils de 
leurs professeurs et de leurs maîtres; ils deviendront ainsi de 
bons citoyens et feront honneur à l'École d'Horlogerie de Paris, 
qui les a formés. 

Rappelez-vous aussi toujours, jeunes hommes, que des rangs 
de l'horlogerie française sont sortis, dans le passé, des hommes 
éminents, dont je n'ai pas à citer les noms; vous les connaissez 
mieux que moi; mais ce que je puis vous dire, c'est que, aujour- 
d'hui encore, nous avons des hommes éminents, mais je ne puis 
les nommer, pour ne pas effrayer la modestie de quelques-uns des 
auditeurs présents. 

Je termine en disant à la Chambre syndicale de l'Horlogerie 
que les jeunes gens qui sortent de son école de Paris, ses élèves 
sauront, dans le présent et dans l'avenir, bien certainement 
maintenir et maintiendront à l'horlogerie française, le rang qui 
lui appartient si justement, le premier 1 

M. GUSTAVE OLLENDORFF. — Mesdames, Messieurs, M. le 
Ministre du Commerce et de l'Industrie a reçu de M. le Ministre 
de l'Instruction publique une lettre dont j'ai à vous donner con- 
naissance. 



H8 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

Le Conseil d'administration de l'Ecole d'Horlogerie avait de- 
mandé au ministère de l'instruction publique des palmes d'offlcier 
d'académie et d'offlcier de l'instruction publique, pour récom- 
penser les services dévoués de deux professeurs de TÉcole. Aux 
termes du règlement, il n'est pas permis de distribuer des palmes 
académiques quand ce n'est pas un Ministre qui préside. Heu- 
reusement, nous avons au ministère de l'instruction publique 
M. Edouard Lockroy, qui s'intéresse si puissamment à l'œuvre 
de l'École d'Horlogerie, qu'il a imaginé de trouver des accom- 
modements avec les décrets. {Sourires,) 

V. M. Gustave Ollendorff donne lecture d'une lettre de M. Edouard Lockroy, 
ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, annonçant que MM. Charles 
Requier et Bussard seront compris dans la liste des récompenses qui doivent 
être accordées à l'occasion du 14 Juillet prochain. » {Vifs applaudissements). 

Ainsi, ajoute M. Gustave Ollendorff, le 14 juillet prochain, 
M. Requier, pour les palmes d'offlcier de l'instruction publique, 
et M. Bussard, pour les palmes d'offlcier d'académie, pourront se 
présenter au ministère de l'instruction publique, où ils rencon- 
treront un Ministre qui fera honneur à sa signature. (SouTHres.) 

Messieurs, vous connaissez les médailles d'honneur qui ont été 
fondées, il y a deux ans, par le Ministre du Commerce et de 
l'Industrie, pour récompenser les services dévoués d'un ouvrier 
qui, pendant plus de trente années, est resté dans la même mai- 
son. On ne sait qui ce dévouement honore le plus, du patron, qui 
a su garder un excellent ouvrier, ou de 1 ouvrier, qui s'est dévoué 
à la même maison. 

J'ai l'honneur de remettre, au nom de M. le Ministre du Com- 
merce et de l'Industrie, la médaille d'ancien ouvrier, à M. I^aul 
Lourmant, ouvrier horloger à Paris, qui reçoit une médaille de 
bronze pour récompense de ses longs services dans la maison 
Drocourt, {Applaudissements prolongés.) 

Je remets une médaille en argent à M. DuMed (Alfred), profes- 
seur à l'École d'Horlogerie de Paris. {Applaudissements.) 

M. Léon Béruzzi, élève de 4® année à l'École d'Horlogerie, a 
mérité une médaille d'argent, que je suis très heureux d'avoir à 
lui offrir. 

La parole est à M. Rodanet, pour une communication impor- 
• tante. {Mouvement.) 



CHAMBRE STNDICÂLR. — RÉCOMPENSES. 119 

M. RODANET. — J'ai la mauvaise habitude, afBrme-t-on, de 
saisir avec empressement toutes les occasions pour demander à 
nos amis de vider leurs bourses au profit de l'École d'Horlogerie 
de Paris {On rît). Ce n*est pas dans ce but qu'on a bien voulu me 
donner la parole. Ne croyez pas, toutefois,. Messieurs, que je 
renonce aujourd'hui à faire appel à votre concours effectif. Vous 
verrez bientôt que j'ai chargé de ce soin nos charmantes dames 
quêteuses, et je suis certain qu'elles s'en acquitteront avec ardeur 
et dévouement. 

Je vous informe donc, Messieurs, que le Conseil d'administration 
de l'École d'Horlogerie de Paris a accordé des bourses d'études, 
pour les années 1888-1889, aux élèves dont les noms suivent : 

Un quart de bourse : Courcelle. 

Demi-bourses : Lechevallier ; Votât ; Renoire. 

Bourses entières : Perrin; JuUiot; Louis; Boulois. 

En outre : 

Un tiers de bourse, offert par M. A. -H. Rodanet, est accordé à 
rélève Lecercle. 

Un tiers de bourse, offert par M. Blin, est accordé à l'élève 
Guerre. 

Un tiers de bourse, offert par M. Detouche, est accordé à l'élève 
Bontemps. 

Une demi-bourse, offerte par M. Dubey, est accordée à l'élève 
Patry. 

Une bourse entière, offerte par la Société de protection des 
apprentis et des enfants employés dans les manufactures, et par 
la Chambre syndicale des Négociants en diamants, pierres pré- 
cieuses et lapidaires, a été accordée à Télève Pontier. 

Pour terminer, je vous demande l'autorisation. Messieurs, 
d'offrir, au nom de l'École d'Horlogerie de Paris, à notre ami 
Gustave OUendorff, un régulateur construit par nos élèves. Ce 
souvenir de notre fête annuelle vous rappellera, cher Président, 
que si le Syndicat de l'horlogerie est composé de partisans ardents 
de l'enseignement technique, il est également composé d'hommes 
qui sont heureux d'être comptés au nombre de vos amis person- 
nels. (Applaudissements répétés.) 

M. GUSTAVE OLLENDORFF. -— Mesdames, Messieurs, on vous 
avait convoqués aujourd'hui à une distribution de prix; vous 



420 REVUE GHRONOMÉTRIQUE. 

voyez qu'il s'agit d'une distribution de prix véritable, et que per- 
sonne n'y échappe, pas même le président. (Sourires.) 

Je remercie infiniment, et avec une profonde reconnaissance, 
l'École d'Horlogerie, son Conseil d'administration et M. Rodanet, 
du très grand honneur qu'ils ont bien voulu me faire en me 
faisant construire une pendule par leurs élèves. Je remercie les 
élèves du travail qu'ils ont fait pour moi. En vous exprimant, à 
tous, ma reconnaissance, je vous prie d'y voir. Messieurs, non 
pas l'expression d'un remerciement banal, mais le témoignage 
ému d'un ami dévoué et sincère. (Assentwient général.) 



DONS OFFERTS POUR LES PRIX DE L'ÉCOLE D'HORLOGERIE DE PARIS 

et les coDcoors annuels de la Chambre syndicale de l'Horlogerie de Paris. 



Ministère du Commerce et de l'Industrie. 



Il médaille argent. 
1 — bronze. 
Ministère de l'Instruction publique et desi 

Beaux-Arts • • • ) 

M. le Préfet de la Seine 3 ouvrages. 

Société pour la propagation des livres d'art. . . 3 — 

M. C. Saunier 2 — 

M. Champion 1 — 



Société de protection des appren- 


Rizzoli .... 


50 — 


tis et des enfants 


employés 


Paul Garnier . . 


50 - 


dans les manufactures 


5 200 fr. 


Cartier .... 


50 — 


MM. Dubey. . . . 


. 150 - 


Paignard. . . . 


50 ~ 


H. Rodanet. . . 


100 - 


Antoine frères. . 


50 - 


Blin .... 


100 - 


Ed. Lefebvre . . 


50 - 


Detouche. . . 


100 - 


Société nationale 




Vandenberg. . 


100 - 


des Arts indus- 




Diette et Hour. 


. 100 - 


triels (M. Muzet, 




Chambre syndical 


e 


président). . . 


50 — 


des négociants 




Callier .... 


30 — 


en diamants. . 


100 — 


Requier .... 


25 — 


Margaine. . . 


50 — 


Martellier . . . 


25 — 


Drocourt. . . 


50 - 


Henriette. . . . 


25 — 


Sandoz . . . 


50 - 


Bernheim. . . . 


25 — 


Moynet . . . 


50 — 


Piéfort .... 


25 — 



CHAMBRE SYNDICALE 

Blondeau. ... 25 - 
Masure .... 20 — 


. RÉCOMPENSES. 

Lepaute . . . 
Richomme . . 


121 

. 20 ^ 
. 15 -- 



CONCOURS ANNUEL 

DE LA CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS. 



AIIIIEE I9llt-i898. 



COMMISSION DES RECOMPENSES. 

Président : M. Requier. 
Secrétaire-Rapporteur : M. Ed. Lefebvre. 
Membres : 
MM. Brown. 
Drocourt. 
Paul Garnier. 



MM. Margaine. 

RiZZOLI. 



PRIX SPÉCIAL DE MÉRITE. 

OFFERT PAR LA CHAMBRE SYNDICALE DE l'HORLOGERIE. 

300 francs en espèces et un diplôme. 

M. Castellana, Hippolyte-Alexandre-Toussaint, né le 25 no- 
vembre 1843, travaillant depuis 23 ans dans la même maison, à 
Paris. 

PATRONS ET OUVRIERS. 

PIÈCES D'HORLOGERIE QUELCONQUES. 
1®' Prix. — Médaille d'or, offerte par M. 6. Sandoz. 

M. C.-W. ScHMiDT, à Paris. — Une montre à ancre chrono- 
graphe, seconde rattrapante, pièces diverses et dessins d'horlo- 
gerie. 

^^ Prix. — Médaille d'argent, offerte par MM. Diette et Hour. 

M. NuMA-HiNFRAY, à Saint-Nicolas-d'Aliermout. — Un mouve- 

9 



122 REVUE CURONOMÉTRIQCE. 

ment de pendule de voyage, petite dimension, grande sonnerie et 
réveil. 

3^ Prix. — Médaille de bronze, offerte par H. Hargaine. 

M. Charles Forfer, chez M. Rogé, à Nancy — Un ancre en 
acier et sa roue, pour échappement de démonstration, et un 
ressort de mise à l'heure . 

1" MENTIOxN HONORABLK. 

Un volume, offert par H. Vandenberg. 

M. B. Lacroix, à Rieux-Minervois (Aude). - Pièces diverses et 
outils. 

2« MENTION HONORABLE. 

Un volume, offert par HH. Diette et Hour. 

M. Emile Villardry, à Paris. — Un mouvement de montre- 
remontoir, échappement à ancre. 

CONCOURS D'OUTILS. 
Médaille de bronze, offerte par H. Paul Garnier. 

M. Delalande, à Paris. — Une machine à percer. 

MENTION HONORABLE. 

M. Charuau, à La Rochelle. ~ Outil à poser les rubis. 
CONCOURS DE TOUR. 
I''' Prix. — Médaille d'argent, offerte par M. Lefebvre. 
M. Maîtenaz, à Bordeaux. — Arbres de barillet. 

^^ Prix, — Médaille de bronze, offerte par M. Requier. 
M. Frédéric Arzagot, à Bordeaux. — Arbres de barillet. 

CONCOURS DE LIME. 
Le premier prix n'est pas décerné. 
2e Prix, — Médaille de bronze, offerte par H. Drocourt. 
M. Maitenaz, à Bordeaux. — Pièces diverses en acier. 



CHAMBRE SYNDICALE. — RÉCOMPENSES. 123 

APPRENTIS. 

TRAVAUX EN LOGE. 

Prix unique, — Un livret de 30 francs à la Caisse d'épargne, 
offert par M. Vandenberg. 

M. Louis Cheney, 21 mois d'apprentissage, élève de M. Rendler, 
à Paris. — Exécution d'un arbre de barillet pour montre et d'une 
raquette. 

PIÈCES D'HORLOGERIE QUELCONQUES. 
PENDULES. 

1er Prix. — Un livret de 30 francs à la Caisse d'épargne et un 
volume, offerts par HM. Diette et Hour. 

M. Ernest Durel, 16 ans et demi, 3 ans et demi d'apprentissage, 
élève de M. Joseph, à Paris. — Un pendule compensateur au 
mercure, pour régulateur de cheminée. 

Citation favorable. 

M. Louis Philippo, 14 ans, 18 mois d'apprentissage, élève de 
M. Ravisé, à Paris. — Un outil à planter à ressort, pour pendules. 

MONTRES. 

l«f Prto, ex œquo, — Un grand Traité d'horlogerie, 
offert par H. C. Saunier. 

M. Louis Cheney, élève de M. Rendler, à Paris, 21 mois d'ap- 
prentissage. — Un mouvement de montre cylindre à clef. 

|er prix^ ex œquo. — Un livret de 30 francs à la Caisse d'épargne 
et un volume, offerts par H. Lepaute fils. 

M. Henri Gody, élève de l'École nationale de Cluses, 2 ans et 
demi d'apprentissage. — Un mouvement de montre, à ancre-re- 
montoir et répétition. 

2e Prix. — Un livret de 15 francs à la Caisse d'épargne, 
offert par H. Richomme. 

M. Gaucher, 17 ans, 18 mois d'apprentissage, élève de M. Gau- 
cher, à Elbeuf. — Pignons et roues de finissage. 

3^ Prix. — Un outil à planter, offert par HH. Antoine frères. 
M. Prosper Chauvin, 2 ans et demi d'apprentissage, élève de 



124 REVUE CURONOMÉTRIQUE. 

M. Thibaut-Rousseau, à Layal. — Un échappement à ancre de 
grande dimension. 

Accessit. — Un outil à percer droit, offert par HH. Diette 

et Hour. 

' M. Emile Cousson, 16 ans, 18 mois d'apprentissage, élève de 
M. Wolke, à Paris. — Un arbre de barillet, une fourchette 
d'ancre, un axe. 

Citation favorable. 

M. Alfred Dourthe, 18 ans, 34 mois d'apprentissage, élève de 
M. Bizeuil, à Dax. — Pièces et outils divers. 

CONCOURS DE TOUR ET DE LIME 

Pas de prix. 

Accessit. — Un compas aux engrenages, 
offert par H. Vandenberg. 

M. André Bizeuil, à Dax, 17 ans, 3 ans et demi d'apprentissage, 
élève de son père — Accessoires de tour et outils divers. 

Citation favorable. 

M. Auguste BouNHOURE, 17 ans, 18 mois d'apprentissage, élève 
de M. Lacroix, à Rieux-Minervois (Aude). 



PRIX DÉCERNÉS AUX ÉLÈVES DE L'ÉCOLE D'HORLOGERIE DE PARIS 

1887-1888 

COURS THÉORIQUES. — l'« ANNÉE. 
Directeur des cours s M. Albert BRÊIIAJVT. 



2e DIVISION. 
LANGUE FRANÇAISE. 

Professeur : M. Galàbert. 
l®»" Prix. — Offert par H. Gallier. — Un volume. 

Lavieuville, Charles. 



ÉCOLE DE PARIS. — RÉCOMPENSES. !25 

2« Prix, — Offert par M. Requier. — Une filière à coussinets. 

Lecercle, Louis. 

l*"" Accessit. . • Lannès, François. 
2® Accessit. . . Pontier, Bernard. 

ARITHMÉTIQUE. 

Professeur : M. GalaberL 
1er Prîœ. — Offert par H. Bernheim. — Un outil à percer droit. 
Pontier, Bernard. 

2o Priœ. — Offert par H. Hazure. —• Un volume. 
Lecercle» Louis. 
1er Accessit. . . GuERRE, René. 
2e Accessit. . . Lavieuville, Charles. 

!'• DIVISION. 
LANGUE FRANÇAISE. 

Professeur : M. Galabert, 
1" Prix. — Offert par HH. Antoine, frères. — Un perce-droit. 

Wilhem, Emile. 

2e Prix. — Offert par H. Piéfort. — Uu outil à planter. 

Jacq, Joseph. 

3« Prix. — Offert par H. Paignard. — Un volume. 

Louis, Louis. 
1er Accessit. . . PÉRiN, Victor. 
2e Accessit. . . Verax, Charles. 
3e Accessit. . . Courcelle, Emile. 

ARITHMÉTIQUE. 

Professeur : M, Galabert. 
1er Prix. — Offert par H. Bernheim. — Un volume. 

Courcelle, Emile. 

2e Prix. — - Offert par H. Hazure. — Une boîte de forets 
et un volume. 

NOBL, Paul. 



126 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

3» Prix. — Offert par M. Requier. — Un volume. 

GÉRiN, Raoul. 

1«f Accessit. . . SoucHOTTE, Armand. 
2» Accessit. . . Wilhem, Emile. 
3« Accessit. . . Desmettre, Roger. 

GÉOMÉTRIE. 

' Professeur : M. Decressain. 

!«' Prix. — Offert par H. Lefebvre. — Un micromètre. 
Desmettre, Roger. 
2^ Prix. — Offert par H.>Antoine. ^ Un compas à pompe. 

SoucHOTTE, Armand. 
1er Accessit. . , GÉRIN, Raoul. 
2« Accessit. . . Blot-Garnibr, Paul. 

DESSIN. 

Professeur : M, Decressain. 

PLANCHES DE GÉOMÉTRIE. 

1er Prix. — Offert par H. Lefebvre. — Un volume. 

Oambray, Désiré. 

2® Prix. — Offert par H. Callier. — Un volume. 

Jacq, Joseph. 

1er Accessit. . . SoucHOTTE, Armand. 
2e Accessit. . . Verax, Charles. 
3e Accessit. . . Reymondie, Henri. 

DESSIN DE l'outillage. 

Professeur : M. Decressain. 

1er Prix {ex œquo). — Offert par M. Henriette. 
— Un outil à planter. 

Blot-Garnier, Paul. 

Offert par la Société de propagation des Livres d*art. 
— Un volume. 

Noël, Paul. 



ÉCOLE DE PARIS. — RÉCOMPENSES. 127 

2« Prix, — Offert par M. Vandenberg. — Une boîte à forets. 

Louis, Louis. 
I®»* Accessit. . . GÉRiN, Raoul. 
2» Accessit. . . Pjsrin, Victor. 
3® Accessit. . . Wilhem, Emile. 
4« Accessit. . . Pontier, Bernard. 

DESSIN DE LA PENDULE. 

Professeur : M. Decressain. 
Priœ. — Offert par H. Blondean. —> Un volume. 

CouRCELLE, Emile. 
Accessit .... JoLY, Alexandre. 

RÉSULTATS DES COMPOSITIONS DE L'ANNÉE. 

lef Priœ^ — Offert par H. Cailler. — Un outil à planter. 

Louis, Louis. 

2« Priœ [ex œquo). — Offert par H. le Préfet de la Seine 
et M. Vandenberg. — Deux volumes. 

Blot-Garnier, Paul. 
Offert par H. Requier. — Un volume. 

NoEL, Paul. 
Accessit .... GÉRIN, Raoul. 

2« ANNÉE. 
Professeur : M. Chaiœ. 

DESSIN THÉORIQUE. 

Prix, — Offert par H. Antoine. — Un volume. 

FoucHER, Alphonse, 
l*'^ Accessit. . . Lechevallier, Alphonse. 
2e Accessit. . . Ri voire, Jean. 
3® Accessit, . . Seurot, Raoul. 

DESSIN TECHNIQUE. 

Prix, — Offert par M. le Préfet de la Seine et H. Martellier. 
— Deux volumes. 

Lechevallier, Alphonse. 



128 AEVUE GHRONOlfÉTRIQUE. 

l«f Accessit. . . Votât, Emile. 

2e Accessit. . . Foucher, Alphonse. 

3« Accessit. . . Seurot, Raoul. * 

THÉORIE DE L'HORLOGERIE. 

1er Pf^x. — Offert par M. Blondeau. — Un micromètre. 
Foucher, Alphonse. 
2« Prix {eœ œquo), — Offert par H. Antoine. — Un volume. 
Lechev ALLIER, Alphonse. 
Offert par H. Hartellier. -- Un volume. 

Rivoire, Jean. 
1*' Accessit. . . Votât, Emile, 
^e Accessit. . . Seurot, Raoul. 

3« ANNÉE. 
Professeur : M. Chaiœ. 

DESSIN TECHNIQUE. 

I»' Prix {ex œquo). — Offert par H. Diette et Hour. 
— Un outil à planter. 

Gaucher, Élie. 



Offert par H. le Préfet de la Seine et H. Antoine. 

-— Deux volumes. I 

BuNZLi, René. | 

2« Prix. — Offert par H. Lefebvre. — Un volume. | 

BÉRUSi, Léon. i 

le"" Accessit. . . Waalewyn, François. 
2e Accessit. . . Cholleton, Gaston. | 

3® Accessit. . . Bontems, Alfred. 

I 

THÉORIE DE L'HORLOGERIE. 

lor Prix. — Offert par M. Champion. — Album Champion. 

BuNZLi, René. 

2« Prix. — Offert par M. Paignard. — Un volume. 

Gaucher, Élie. 
lef Accessit. . . Waalewyn, François. 
2« Accessit. . . Gamard, Paul. 



ÉCOLE DE PARTS. — RÉCOMPENSES. 129 

COURS PRATIQUES. — 1™ ANNÉE. 
Professeur : M. Jolly. 

RÈGLE CARRÉE. 

|er prte. -. Offert par H. Vandenberg. — Un outil à planter. 

Lecercle, Louis. 

2e Prix. — Offert par M. Paignard. — Un compas à pompe 
et un volume. 

Reymondie, Henri. 
Accessit . . Blot-Garnier, Paul. 

outillage. 
1" Prix. — Offert par M. Paul Garnier. — Un perce-droit. 

Blot-Garnier, Paul. 

ge p^^, ^ Offert par H. Rizzoli. — Un compas à pompe 
et un volume. 

Lecercle, Louis. 
!•' Accessit . . Grivollat, Pascal, 
2« Accessit . . Souchotte, Armand. 

ébauches de pendules. 

!•*■ Prix. — Offert par HH. Diette et Hour. — Un perce-droit. 

CouRCELLE, Emile. 

2» Prix, — Offert par la Société des Arts industriels. — 
Un outil à planter. 

Charlot, Maurice, 
l'f Accessit . . Guerre, René. 

PRIX ACCOBDÉ A LtLÈVE QUI S'EST LE PLUS DISTINGUÉ 

PAR SA BONNE CONDUITE ET SON ASSIDUITÉ AU TRAVAIL. 

Prix (Phonneur. — Offert par la Société de propagande des Livres 
d'art. — Deux volumes. 

CouRCELLE, Emile. 



130 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

COURS PRATIQUES. — 2« ANNÉE. 
Professeur : M, Bussard. 

2« DIVISION. — FINISSAGE DE RÉGULATEURS. 

1er Prix. — Offert par MM. Diette et Hour. — Un perce-droit. 

Lechevallier, Alphonse. 

2« Priœ. — Offert par M. Cartier. — Un outil à planter. 

Ragot, Arthur. 
1" Accessit . . Delaforge, Albert. 
2« Accessit . . Noël, Paul. 
3® Accessit . . Votât, Emile. 
4« Accessit . . Seurot, Raoul. 

l'e division. — échappement DE RÉGULATEURS. 

l«r Prix, — Offert par M. Paignard. — Un perce-droit. 

Langerock, Henri. 

2« Priœ. — Offert par M. Rizzoli. — * Un outil à planter. 

Desmettre, Roger. 

3* Prix, — Offert par M. Drocourt. — Une boîte de forets 
et un volume. 

PoNTiER, Bernard. 
l«r Accessit . . GÉRiN, Raoul. 
2« Accessit . . Wilhem, Emile. 
3® Accessit . . Perrin, Victor. 

chronométrie. 

Prix unique. — Offert par la Société des Arts industriels, 
H. Muzet, président. — Un compas aux engrenages. 

Lechevallier. Alphonse. 
PRIX ACCORDE A L'ÉLÈVE QUI S'EST LE PLUS DISTINGUÉ 

par sa bonne conduite et son ASSIDUITÉ AU TRAVAIL. 

Prix d'honneur. — Offert par M. le Ministre de Tlnstruction 
publique et des Beaux Arts. -— Deux volumes. 

Langerock, Henri. 



ÉCOLE DE PARIS. — RÉCOMPENSKS. 13! 

Le Jury des récompenses mentionne, d'une façon spéciale, 
rélève Ragot, Arthur, et lui accorde exceptionnellement, comme 
récompense, deux volumes, offerts par M. Cartier. 

COURS PRATIQUES. — 3« ANNÉE. 
Professeur : M, Dubied. 

PIÈCES COMPLIQUÉES. 

Répétitions et chronographes (ébauches et remontoirs). 

1®' Prix. — Offert par la Société des Arts industriels, 
M. Muzet, président. — Un perce-droit. 

BÉRUSi, Léon. 
2» Prix. — Offert par M. Paul Garnier. — Un micromètre. 

BuNZLi, René. 
3® Prix. — Offert par M. Drocourt. — Un outil à planter. 

Bontems, Alfred. 

ébauches a REMONTOIR POUR MONTRES A ANCRE ET A CYLINDRE. 

1er Prix. — Offert par M. Moynet. — Un perce-droit. 

Gaucher, Élie. 

2e Prix. — Offert par M. Rizzoli. — Un perce-droit. 

Patry, Léon. 

S" Prix. — Offert par M. Cartier. — Une boîte de forets 
et un volume. 

Cholleton, Gaston. 
1er Accessit. , , Bontems, Alfred. 
2« Accessit . . Souchet, Lucien. 
3® Accessit . . Gamard, Paul, 

FINISSAGE DE MONTRES A RÉPÉTITION. 

Prix spécial. — Offert par M. Margaine. — Un compas 
aux engrenages. 

BÉRUSI, Léon. 

FINISSAGE DE REMONTOIRS. 

jer Prix, — Offert par M. Moynet. — Un compas de proportion, 
BuNZLi, René. 



132 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

2« Prix. — Offert par H. Rizzoli. — Un perce droit. 
JuLLiOT, Joseph. 

3« Prix. —• Offert par M. Paul Garnier, — Un volume. 

Waalewyn, François. 
Accessit . . Patry, Léon. 

ÉCHAPPEMENT A CYLINDRE. 

!«' Prix, — Offert par M. Margaine. — Un volume. 

BuNZLi, René. 

2e Prix. — Offert par M. Drocourt. — Un volume. 

Bbrusi, Léon. 
Accessit . . Waalewyn, François. 

ÉCHAPPEMENT A ANCRE. 

Prix. — Offert par M. Margaine. — Un volume. 

Waalewyn, François. 
Accessit . . Julliot, Joseph. 

PRIX ACCORDÉ A L'ÉLÈVE QUI S'EST LE PLUS DISTINGUÉ 

PAR SA BONNE CONDUITE ET SON ASSIDUITÉ AU TRAVAIL. 

Prix d'honneur. — Offert par M. C. Saunier. — Un grand Traité 
d'horlogerie moderne, et un volume, offert par H. Rodanet. 

BÉRUSi, Léon. 

La Fête s'est terminée à 6 heures, par une matinée musicale et 
dramatique. Nous remercions vivement les excellents artistes 
qui nous ont prêté leur gracieux concours, ainsi que la musique 
militaire du 46« de ligne, et son chef, M. Nicolas. 

Nos remerciements également à nos dames quêteuses, dont le 
dévouement constant à notre œuvre est digne du plus grand 
éloge. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 133 



CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE LTON. 



Séance du 2 mai 1888, présidée par M. RoussiaUe. 

La séance est ouverte à 9 heures. 

Membres présents : MM. RoussiaUe, Bailly, Naquin, Massard, Beau, Bleton, 
Drevon, Desvignes, C. Veyrret, Joye. 

Membres absents : MM. Hemmel, Blachon, Rolin, Bcrraud, Jacquemoz. 

Le Secrétaire lit le procès-verbal de la dernière séance qui est adopté. 

Le Président annonce que la réponse au questionnaire sur le projet de révi- 
sion de la loi du 24 juillet 1841. visant les Commissaires-priseurs, a élé 
adressée à M. le Ministre de rfndustrie et du Commerce. 

Le Président désire que celte réponse faite par la Commission, nommée à 
cet effet, soit communiquée à l'Union des Chambres syndicales lyonnaises, et 
sott insérée dans la Revue chrométrique et YUnion horloger e de Besançon, a lin 
que tous nos collègues soient renseignés sur l'état de cette importante question. 

Le Président donne connaissance que le rapport de la Commission du Con- 
cours a été imprimé et qu'un exemplaire a été adressé à chacun de nos mem- 
bres et aux journaux horlogers, ainsi qu'à la presse de la localité. 

Il donne communication d'un projet de M. André, directeur de l'Obseiva- 
toire, tendant à distribuer l'heure à domicile par réleclricilé. La Chambre a le 
devoir de protester contre ce projet, dont la réalisation transformerait la Ville 
en un industriel faisant concurrence à ses propres contribuables. 

M. Beau fait remarquer que la Chambre ne peut protester sur des probabi> 
lités; qu'il faut avant tout écrire à M. André, afin qu'il nous fasse connaître ses 
véritables intentions. — La proposition est acceptée. 

Sur la présentation de MM. C. Veyrret et Naquin, M. Benoît, horloger à 
Lyon, est accepté comme membre adhérent. 

La séance est levée à 10 heures 1/4. 

Le Président, Roussialle. Le Secrétaire^ P. Naquir. 



Réponse à M. le Ministre du Commerce et de t Industrie sur les modifications 
à apporter aux lois qui régissent les Commissaires-priseurs. 

Lyon, le 6 avril 1888. 
Monsieur le Ministre, 
La Chambre syndicale des Horlogers a Thoniieur de vous adressser la réponse 
suivante^ au questionnaire que vous avez bien voulu lui faire parvenir. 

La loi du 25 juillet 1841 demande plutôt une rigoureuse observation, qu'une 
refonte complète; aussi notre Chambre en dcman le-l-cllé le maintien en y 
ajoutant quelques amendements destinés à en assurer la stricte exécution. 



134 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

Toutefois, notre Chambre croit que la première mesure à prendre serait la 
suppression des salles de vente, car ce sont ces salles qui permettent à MM. les 
Commissaires-priseurs de faire le commerce scandaleux, qui a motivé déjà 
tant de réclamations. 

Ces messieurs se croient tellement sûrs de l'impunité, qu'ils ne craignent 
pas de faire appel au public par la quatrième page des journaux. 

Ces salles facilitent les escrocs qui^ ayant réussi à surprendre la bonne foi 
des négociants confiants, trouvent dans ces organisations un moyen infaillible 
pour se défaire, au comptant, des marchandises qu'ils ont achetées à crédit et 
qu'ils ne payeront jamais. Les commerçants à la veille de faire faillite trouve- 
ront, là aussi, un moyen certain de se procurer de l'argent et de voler ainsi 
leurs créanciers. 

Tels sont, Monsieur le Ministre, les principaux inconvénients que nous avons 
l'honneur de vous signaler. 

Dans la délibération suivante, vous trouverez les amendements qui, selon 
nous, permettraient Tapplication loyale d'une loi destinée certainement à pro- 
téger l'acheteur contre les gens dont Tunique but est de surprendre son incom> 
pétence ou sa naïveté. 

La Chambre syndicale des horlogers de Lyon, après délibération, a décidé 
de répondre ce qui suit au questionnaire de Monsieur le Ministre du Commerce 
et de l'Industrie : 

Maintenir l'art. 1°' de la loi du 25 juillet 1841, sur les ventes aux enchères. 

Supprimer à l'art. 2 ces mots : « et objets de peu de valeur connus dans le 
commerce sous le nom de menue mercerie, » ces mots donnant lieu à de fausses 
interprétations. 

Ajouter à l'art. 3 : et sous le contrôle d'un commissaire de police, afin d'as- 
surer la loyauté de la vente. 

A la 3® demande, la Chambre répond : Toutes les ventes d'objets manufac- 
turés doivent être interdites soit au rabais, soit aux enchères; ces ventes ne 
pouvant que donner lieu à des abus de toute sorte. 

4<^ demande : La Chambre repousse toute idée de vente à cri public pour 
les marchandises autres que les denrées alimentaires. 

5® demande : Oui, pour les ventes après décès, faillites, ou autorisées par 
l'autorité judiciaire qui seront les seules admises. 

A la 6° demande : L'enregistrement obligatoire sur un registre coté et 
parafé par un commissaire de police, chargé de la surveillance des ventes. De 
plus, afficher chaque vente, en annonçant en vertu de quelle ordonnance elle a 
Heu. 

A la 7<^ demande : Non, car on annulerait tout reffet de la loi. 

Veuillez agréer. Monsieur le Ministre, etc. 

La Commission, Bbau, Desyignbs, H£MMBL. 



EXTRAIT DES JOCRNACX SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELS. 13S 



EXTRAITS DES JOURNAUX SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELS. 



Garantir de la rouille le fer et Tacler. 

Verser dans un vase de fer vernissé : 

Axonge 250 grammes. 

Camphre pulvérisé 16 — 

Faire fondre ce mélange au bain-marie, ajouter de la mine de plomb 
en quantité suffisante pour donner à la graisse la couleur du fer. On 
enduira avec cette composition pendant qu'elle sera chaude, les objets 
qu'on veut préserver de la rouille. Quelques instants après, on les 
essuiera avec un linge mou. Ainsi préparés, ils sont inaltérables. 

[La Nature.) 

Argenterie et métaux noircis au contact diacides. 

Certains acides sont susceptibles d'un usage plus ou moins fréquent 
dans l'économie domestique. U peut arriver que, par distraction ou par 
accident, on mette des substances corrodantes en contact avec des 
pièces métalliques, d'argenterie entre autres; celles-ci, le plus souvent, 
deviennent noires, et il paraît difficile d'y remédier. Pour rétablir les 
pièces dans leur premier état, il faut les laver avec une dissolution de 
4 ou 5 parties de carbonate de soude dans 100 parties d'eau. S'il y a 
des filets ou des ciselures, le lavage est terminé avec une brosse douce. 
Aussitôt que toutes traces delà couche de noir répandu à la surface du 
métal ont disparu, on essuie avec un linge sec. (Le Cosmos,) 

FAITS DIVERS. 



L'heure civile officielle. 

Nous lisons dans un journal : 

Une réforme très intéressante est sur le point d'être accomplie. 

Sur la demande du colonel Laussedat, le savant directeur du Con- 
servatoire des arts et métiers, le gouvernement se propose d'adopter 
désormais pour toute la France une heure unique, uniforme; ce serait 
l'heure moyenne du méridien de Paris et elle serait employée exclusi- 
vement sur toute l'étendue du territoire, dans toutes les villes et dans 
toutes les gares. 



i36 REVUE CIIRONOMÉTRIQUE. 

Cette heure s'appellerait Vkeure nationale. 

Ajoutons que cette question a déjà été agitée à diverses reprises. 

Compteur d'électricité. 

Un concours va être ouvert par la Ville de Paris pour la produc- 
tion d'un compteur d'électricité. Dix mille francs seront donnés à l'in- 
venteur du compteur acceplé et cinq primes de deux miJle francs 
chacune aux cinq inventeurs dont les compteurs seront considérés 
comme les meilleurs après le compteur primé. 

Des concours seront également ouverts sur diverses natures d'ou- 
vrages à exécuter pour l'usine municipale d'électricité aux Halles cen- 
trales, savoir: générateurs à vapeur; machines motrices et dynamo- 
électriques; appareils d'écla»rage public; câbles conducteurs. 

VARIÉTÉS. 



L'abondance des capitaux en France. 

L'abondance des capitaux, en France,*ressort le plus clairement pos- 
sible de l'importance des dépôts dans les banques, alors qu'on ne sert 
dans ces dépôts aucun intérêt ou qu'un intérêt dérisoire. 

A la Banque de France, le montant des dépôts sans intérêts est de 
385 millions. 
Dans les Sociétés de Crédit, les dépôts sont de : 

Au Crédit Lyonnais 199 millions. 

Au Crédit Industriel 70 — 

A la Société Générale 255' — 

A la Société de Dépôts 49 — 

Au Comptoir d'Escompte 105 — 

Au Crédit Foncier 75 — 

Total 753 million^! 

ou près de 1,200 millions, en comptant les dépôts à la Banque de 
France. 

L'intérêt servi par le Crédit Foncier aux dépôts de fonds est de 
1/2 p. 100 seulement; il est de 1 p. 100 dans les autres établissements. 

La Banque de France ne sert aucun intérêt. 

Le Gérant, A.-H. Rodanbt. 

Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C<^, S, rue Christine. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

SUR L'ARRÊT-AU-DÛIGT. 



Si l'on prend 1/d pour le rapport de Tare de levée à Tare total d'une 
vibration et que Ton suppose uniforme la vitesse du balancier, Tarrêt- 
au-doigt se déterminera par la formule élémentaire de la dynamique 

En supposant le mouvement uniformément varié, on pourrait faire 
usage de la formule 

qui conduit au même résultat. 
Soient : 

08^S, le poids du balancier ; 
Os',05, le poids des autres'organes, ancre, roue et spiral de 
l'échappement; 
45®, la levée sur le balancier; 
225», l'arc total d'une vibration; 
18,000, le nombre des vibrations dans une heure; 
jOmm, le rayon de gyration du balancier. 

Les unités adoptées sont le gramme, la seconde et le millimètre. 

Calculons d'abord la quantité v. Cette quantité est le produit de la 
vitesse angulaire (o du balancier par son rayon r de gyration. 

Puisque la vibration est de 225» et le nombre de 18,000 à Theure, 
nous aurons à la seconde 5 demi-vibrations entières ou bien 5 X 225» 
= 11230 qui, divisés par 360, valeur angulaire de 2 r, donneront : 

1125» 
■ -360" =" '''''■ 

La vitesse angulaire est elle-même le produit linéaire de 2 ;t par le 
nombre de tours à la seconde, et a pour valeur : 

(o=27:X 3,125 = 19.63125, 
Septembre 4888. — 383. 40 



138 REVUE CHRONOMÉTRIQUE* 

ce qui donne pour la vitesse linéaire 

V = 19.63125 X 10 = 196.3125. 

Le temps i a pour valeur le produit 0"2 de la durée d'une demi- 
vibration entière par le rapport 1/5 de Tare de levée à Tare total; 

^ = 0''2x0,2 = 0"û4. 
Donc : 

0.^,55X196.3125 ^ 
9808X0^04 

La force effective à communiquer au balancier pour éviler Varrêt-au- 
doigt d'impulsion est de 0«f,2752. Celte force est en même temps la 
résistance au dégagement dans le mouvement de retour du balancier 
au moment où va s'opérer ce dégagement. Il est alors nécessaire, pour 
éviter rarrêt-au'doigt de dégagement^ que le balancier possède une 
force dont le moment soit supérieur à O8'',27o2 ; en d'autres termes, il 
faut établir une relation entre le moment de la force devenue résis- 
tance et la puissance du balancier. 

La théorie montre que le moment du spiral doit être : 



-(î) 



1 

 a. 



Dans cette formule, T représente la durée d'une oscillation; A le 
moment d'inertie du balancier et a l'écartement du point mort, et l'on 
aura soin d'exprimer a en longueur rectifiée dans une circonférence 
de rayon égal à l'unité. 
Effectuant : 

log 7t = 0,4971868 
— log T 0,6989700 

log^ = 1,1961268 

2 log^ = 2,3922536 

log 0,5 = 1,6989700 

log 100 = 2,0000000 

— log 9808 = 4,0084107 

log 22,5 = 1,3521825 

log 0,01745 = 2,2418774 

log M a = 1,6936942 



FABRIQUE I>E BESAIïÇON EN 1887. 139 

H a = 0,4939 

0,2752 < 0,4939; 

il n'y a donc pas arrêt-au-doigt de dégagement. 

Nous nous sommes tenu à l'expression mécanique de celle démons- 
tration; mais il est facile d'en tirer les conclusions pratiques. 

E. Antoinb, 

de la maison Aotoine frères. — Besaocoo, août 4888. 



FABRIQUE DE BESANÇON EN 1887. 



Prodttotioii ; exportation : résultats de Tadoption d'un 4« titre. 

La fabriqua de Besançon compte aujourd'hui près d'un siècle d'exis- 
tence. Elle a traversé déjà bien des époques difficiles, soutenu des 
luttes nombreuses, et, malgré des alternatives diverses, elle est par- 
venue à conserver sa haute suprématie sur le marché français. La crise 
sans précédent qui paralyse, en ce moment, toutes les affaires n'a pas 
laissé cependant d'altérer sa vitalité : les chiffres qui se déroulent dans 
le tableau ci-après, pour une période non interrompue de 12 années, 
ont à cel égard une signification et une portée toutes particulières; il 
n'est pas besoin d'insister davantage, savoir : 

Nombre de montres de fabrique bisontine revêtues du 





Poinçon de consommation. 


Poinçon i 


l'exportation. 




AanéM. 


Or. 


Argent. 


Or. 


Argent. 


ToUI. 


1876. . . 


144,502 


311,466 


923 


1,626 


458,517 


1877. . . 


. 130,690 


296,763 


430 


871 


428,754 


1878. . . 


147,358 


307,528 


541 


590 


456,017 


1879. . . 


149,907 


292,403 


786 


1,483 


444,579 


1880. . . 


146,047 


267,785 


1,168 


1,330 


416,330 


1881. . . 


160,019 


286,257 


1,131 


1,273 


448,680 


1882. . . 


171,549 


319,854 


1,157 


1,373 


493,933 


1883. . . 


156,505 


342,760 


1,403 


934 


301,602 


1884. . . 


. 136,960 


319,120 


1,962 


365 


467,407 


1885. . . 


132,839 


295,600 


2,371 


943 


431,763 


1886. . . 


109.213 


253,323 


4.379 


1,438 


368,353 


1887. . . 


. 104,050 


240,991 


4,697 


3,302 


353,040 



140 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

Ainsi, de 458,517 pièces en 1876, chiffre qui, sept ans plus tard, 
s'élevait jusqu'à 501,602 pièces?, la fabrication bisontine a successive- 
ment rétrogradé à 353,000 pièces. 

11 est, toutefois, dans ces tristes conjonctures, un fait heureux que la 
Chambre s'empresse de relater : c'est l'accroissement persévérant de la 
part faite à l'exportation dans le cours de ces dernières années; en 
1883, 2,337 montres, dont 1403 en or, étaient soumises au poinçon 
d'exportation; à trois ans de distance, en 1886, c'est un total de 5,817 
pièces, dont 4,379 en or; puis, pour 1887, de 7,999 montres, dont 
4,697 en or. Et la création du 4«>e titre aux 583 millièmes, sur lequel 
on édifiait tant d'espérances, n'a exercé aucune action décisive sur 
cette recrudescence de Texportation. On pourra s'en convaincre, si 
Ton consulte les chiffres que nous allons mettre en parallèle, savoir : 





Nombre des montres d'or 
rerélaes do poinçon 




ordinaire 
d'exporlatioD . 


»u 4« titre 
(683—) 


1883 (avant le 4* titre). 


1,403 


» 


1884 — 


1,392 


870 


1885 - 


. . . . 1,863 


§08 


1886 — 


3,613 


766 


1887 — 


. . . . 4,374 


323 



Voilà, assurément, des faits probants; d'un exercice à l'autre, de 
1886 à 1887, par exemple, l'exportation ordinaire a haussé de 761 
pièces, tandis que les opérations au 4« titre subissent une baisse de 
443 pièces. Rien ne saurait mieux témoigner de la faveur que la marque 
française rencontre sur les marchés de l'étranger ainsi que de la juste 
confiance qu'elle inspire à la clientèle. 

Il est donc d'un intérêt considérable pour notre industrie de ne point 
amoindrir la valeur et le prestige de cette marque. 



IMPORTATION DE MONTRES ÉTRANGÈRES EN FRANCE. 



Les introductions de montres étrangères n'ont pas pris de dévelop- 
pement dans le cours de la dernière campagne. Voici les chiffres que 
la Chambre de commerce de Besançon doit à l'extrême obligeance de 
l'Administration des contributions indirectes, pour l'ensemble des bu- 
reaux de garantie. 



IMPORTATION J)E MONTRES ÉTRANGÈRES EN FRANGE. 141 

Comme on va le voir, les opérations tendent à se concentrer dans 
ceux de ces bureaux qui se trouvent placés le plus à proximité de la 
frontière, c'est-à-dire là où ils offrent toute facilité aux évolutions et 
aux agissements de la concurrence du dehors. 

Ce n'est pas que la Chambre de commerce n'ait combattu avec éner- 
gie la création, relativement récente, des bureaux de Ponlarlier et de 
Montbéliard. Ses représentations ont été vaines. El, cependant, quelle 
raison plausible a-t-on pu invoquer pour justifier de pareilles créations, 
puisqu'il n'existe dans la région ni établisseurs^ ni monteurs de 
boîtes? 

Le Conseil général du département, ainsi que nous l'avons rapporté 
plus haut, a bien voulu s'associer à ce sujet à nos doléances : faut-il 
attendre un meilleur succès de cette intervention? 

Nombre de montres de fabrication étrangère admises au contrôle 

en 1887. 

Or. Argent. Total. 

Pontarlier 5,392 27,766 33,158 

Montbéliard 67 9,751 9,818 

Bellegarde. . . . . . 2,165 776 2,941 

Besançon .../.. 620 . 2,080 2,700 

Paris 964 1,389 2,353 

Lyon » 349 349 

Nice 28 185 213 

Marseille 13 47 60 

Chambéry 8 19 27 

Nancy 1 7 8 

Le Havre 1 4 5 

Bordeaux 1 » 1 

Totaux. . . 9,260 42,373 51,633 

Nous avons dit que la fabrique bisontine, malgré la dépression si 
regrettable de son travail, tenait toujours sur le marché français une 
place hors de pair : en effet, le chiffre de sa production a été de 
345,041 pièces. 

On a relevé dans les bureaux de garantie de Bordeaux, Nantes, Nice, 
Paris et le Havre, en fait de montres indigènes, un total de 146 pièces. 

Les importations ont été de 51,633. 

Total des produits versés sur le marché national : 396,820. 



442 nifVtJS GHROKOUâTRIOUE. 

OBSERVATOIRE DE BESANÇON. 



Voici le règlement des concoars de chronomètres à l'Observatoire 
de Besançon, tel qu'il a été approuvé le 1& juin 1888, par M. le Mi- 
nistre de l'instruction publique et des beaux-arts. 

Art. l^r. — Il est institué à l'Observatoire de Besançon, un con- 
cours annuel entre les chronomètres de poche déposés par la fabrique 
de Besançon dans le courant de Tannée, du l®»" janvier au 34 dé- 
cembre. 

Art. 2. — JDes médailles, diplômes et mentions, frappées ou impri- 
més par les soins de TObservatoire, seront décernés aux lauréats du 
concours, au nom de M. le Ministre de Tinstruction publique. 

La première face des médailles portera, sur la circonférence : Obser- 
vatoire de Besançon; au centre, les armes de la ville. La deuxième 
face, portera sur la circonférence : Concours chronométrique, avec 
Tannée du concours; au centre, le nom du lauréat. 

Les diplômes et mentions porteront les mêmes inscriptions, avec là 
classe de la montre récompensée et le nombre de points obtenus. 

Art. 3. — Les résultats du concours, vérifiés par Tinspeclion de 
TObservatoire, seront proclamés au commencement de Tannée suivante, 
en séance publique, sous la présidence d'un délégué de M. le Ministre 
de Tinstruction publique. 

Art. 4. — Ces résultats seront calculés par TObservatoire de la ma- 
nière suivante pour chaque classe d'épreuves : 

Première classe. 

Art, 8. — Les montres ayant obtenu un bulletin avec là mention 
d'une marche très satisfaisante Kont seules. admises au concours. 

Art. 6. — Les montres admises au concours seront classées d'après 
es nombres de points qu'elles auront obtenus. 

Art. 7. — Les nombres partiels de points x, y^ z, d'une montre : 

X, pour Técart moyen a de la marche diurne ; 

y, pour Técart moyen p d'un changement de position; 

z, pour Terreur y de compensation» seront calculés par les formules 
respectives : 

a;=*^ (0,7S^«), y = 40 (2,50-P), 2=800 (0,?0-^-r)- 



OBSERVATOIRE DE BESANÇON. — RÈGLEMENT. 143 

La somme S = op 4~y 4" ^ ^^^^ ^^ nombre total de points attribués h 
la montre. 

Art. 8. — Les montres seront classées par ordre de mérite, suivant 
les valeurs décroissantes de S. 

Art. 9. — Les montres ayant obtenu une somme S supérieure à 200 
recevront comme premier prix une médaille d*or avec diplôme. 

Art. 10. — Les montres ayant obtenu une somme S supérieure à 
175, mais inférieure à 200, recevront comme deuxième prix une mé- 
daille d'argent avec diplôme. 

Art. 11. — Les montres ayant obtenu une somme S supérieure à 
150, mais inférieure à 175, recevront comme troisième prix une mé- 
daille de bronze avec diplôme. 

Art. 12. — Les montres dont le nombre de points S sera compris 
entre 150 et 125, recevront une mention honorable. 

Art. 13. — Les montres dont le nombre de points S sera compris 
entre 125 et 100, recevront une mention simple. 

Art. 14. — Le déposant des cinq meilleures montres du concours 
recevra, comme prix spécial, une médaille de vermeil avec diplôme, si 
la moyenne des nombres S pour ces montres est supérieure à 150. 

Deuxième classe. 
Art. 15. — Une mention simple sera accordée au déposant qui aura 
obtenu le plus grand nombre de bulletins. 

Troisième classe» 
Art. 16. — Une mention simple sera accordée au déposant qui aura 
obtenu le plus grand nombre de bulletins. 

Dispositions générales. 

Art. 17. — Le même déposant ne peut obtenir deux récompenses. 

Art, 18. — Tout déposant ayant obtenu une médaille d'or est rais 
hors concours pendant les deux années suivantes. 

Art. 19. — Les conditions du concours pourront être modifiées à 
l'avenir, s'il y a lieu, d'après les indications des concours précédents. 

Article transitoire. — Les résultats obtenus par les chronomètres 
déposés depuis l'ouverture du service jusqu'au 31 décembre 1888, 
seront l'objet d*un premier concours, dont les résultats seront pro- 
clamés au commencement de 1889. 

En ce qui concerne le calcul des points, ce règlement est le même 
que celui de la classe d'industrie de la Société des arts de Genève. 



144 BEVUE CHRONOMÉTRIQUE. 



L'HEURE NATIONALE. 



Nous lisons dans un journal : • 

Sur la demande du colonel Laussedal, le savant directeur du Con- 
servatoire des Arts et Métiers, le Gouvernement se propose d'adopter 
désormais pour toute la France une heure unique, uniforme : ce serait 
l'heure moyenne du méridien de Paris et elle serait employée exclusi- 
vement sur toute Télendue du territoire, dans toutes les villes et dans 
toutes les gares. 

A cet eiFet, dit le colonel Laussedat, les compagnies des chemins de 
fer devraient s'entendre avec le directeur de TObsei'vatoire de Paris 
pour obtenir, aussi souvent qu'elles en auraient besoin, communication 
de l'heure, à une seconde près; cette heure serait celle que devraient 
indiquer les cadrans extérieurs des gares aussi bien que les cadrans 
intérieurs. 

Les municipalités des villes seraient invitées elles-mêmes à faire ré- 
gler leurs horloges sur l'heure des chemins de fer, qui prendrait le 
nom à!heure nationale. 

Aux gares ou aux stations frontières de chaque ligne, il y aurait deux 
cadrans : Tun pour l'heure nationale, l'autre pour l'heure du pays 
voisin, et les gouvernements étrangers seraient priés de prendre les 
mêmes dispositions aux extrémités de chacune de leurs lignes. 

Cette réforme supprimerait les trois systèmes d'heures que Ton em- 
ploie en ce moment en France; ces trois systèmes sont : 

•l® Le temps moyen du lieu, l'heure locale, qui diffère d'une ville à 
l'autre suivant la position en longitude, et qui varie de quatre minutes 
par degré. 

Il est 6 h. 19 m. 46 s. à Nice, quand il est 6 h. 00 m. 00 s. à Paris, et 
5 h. 32 m. 41 s. à Brest. La différence de l'heure locale entre les 
stations extrêmes de la France est de 47 minutes 15 secondes. 

2» L'heure de Paris, temps moyen de l'Observatoire de Paris, qui 
est envoyée chaque matin par voie électrique à toutes les stations télé- 
graphiques de France. Elle est employée dans le service des télégra- 
phes et sert à régler les horloges publiques de chaque localité. 

Cette heure uniforme, que le colonel Laussedat appelle l'heure na- 
tionale, serait adoptée à partir du i^^ mai 1889, c'est-à-dire avec Tinau- 

iration de l'Exposition. 



DD BALANCIER. 145 

A rAcadémie des sciences» M. Bouquet de la Grye a fait remarquer 
que, au moment où l'on s'occupe activement de l'unification de l'heure, 
le Bureau des longitudes n'est pas resté indifférent à cette grave ques- 
tion; depuis le 4 janvier, il a nommé une commission chargée de pré- 
parer un rapport complet sur la possibilité d'adopter une heure légale 
unique; cette commission a terminé son travail et préparé les décrets 
et règlements qui devront être soumis à l'autorité compétente. On sait 
tout ce que le commerce et les relations de toute nature gagneraient k 
la mise en pratique d'une pareille mesure. L'étude du côté légal de 
cette question ne pouvait être oubliée; en effet, le code de procédure 
contient de nombreux articles relatifs à la fixation de l'heure pour les 
délais de certaines formalités. La question est prête, et les travaux du 
Bureau des longitudes aideront certainement à la mener à bonne fin à 
bref délai. 



DU BALANCIER. 

Son origine ; ses transformations. 

Il y a eu, depuis les premières horloges jusqu'à nos jours, deux 
espèces de balancier, qui dérivent d'un seul, et dont les transforma- 
tions logiques nous donnent le pendule moderne et le balancier circu- 
laire actuel. 

Balancier est le nom générique, et ce nom est amplement justifié 
par la fonction de cette pièce qui n'est qu'un éternel balancement. 

A l'origine, nous trouvons le foliot, qui est un balancier horizontal à 
deux bras taillés en crémaillère et munis de deux petit poids nommés 
régules, que l'on éloignait ou rapprochait du centre pour obtenir 
l'avance ou le retard. De ce foliot dériva celui à régules fixes. Il fut 
inventé pour les pièces portatives, car les régules mobiles n'étaient pas 
praticables avec cette innovation. On réglait la marche de la pièce en 
en limitant les vibrations par une alidade sur laquelle était montée 
une tige flexible telle qu'un Crin où venait buter le foliot. 

£n observant un foliot à régules fixes dans une pièce portative posée 
verticalement, on remarque qu'un bras seul du foliot peut suffire, en le 
chargeant un peu h son extrémité inférieure. 

De là, 4rès certainement, l'idée du balancier vertical qui, lors de 
l'application des lois du pendule, donna le balancier définitif mo- 
derne* 



146 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

littré dit : « Le balancier diffère du pendule, en ce que ce dernier 
est mu par Faction de la pesanteur. » 

Notre balancier circulaire aduel pour montres ou pendules porta- 
tives, date de fort loin. Il dérive du foliot k régules fixes. En effet, 
étudiez les formes diverses de ce foliot, et vous en trouverez ayant à 
leurs extrémités un crochet ou môme un T. 

Ce sont là les amorces du futur disque constituait le balancier cir- 
culaire parfait, grâce à ces transformations que la logique impose. 

Les premières horloges mécaniques, à poids moteur et à échappe- 
ment, datant du X* siècle, dit-on, étaient h foliots avec régules à cré- 
maillères. 

Tant que ces horloges furent de grande dimension et ne servirent 
que dans les édifices, ce mode de balancier fut seul employé. Mais, 
lorsqu'au XV® siècle, on fit de l'horloge d'appartement et de la pièce 
portative qui eurent de petites proportions, le foliot est à régules fixes 
et le balancier vertical apparaît. 

Nous en trouvons un exemple irrécusable dans l'horloge du XV® siècle 
que possède le musée de Gluny. Cette pièce n'a subi aucune transfor- 
mation. II est, du reste, facile de le constater, car cela laisse des traces 
profondes, étant donné qu^il faut changer les dernières roues. Le mou- 
vement n'a pas pu en être remplacé, car il est la partie constitutive 
même de l'horloge. 

C'est donc bien au XV® siècle qu'apparaît le balancier vertical. Nous 
n'avons aucun auteur à citer à ce sujet, car ce point d*histoire de l'hor- 
logerie ne semble pas avoir été précisé jusqu'ici, et nos auteurs mo- 
dernes qui traitent du balancier ne s'occupent que de la révolution 
mémorable que fit, dans Thorlogerie, Tapplicalion au balancier de la 
loi du pendule de Galilée. En effet, de cette date seulement commence 
la précision dans Thorlogerie, et, à partir de ce moment, elle prête son 
précieux concours à Tastronomia et à la géographie. 

Incontestablement le balancier vertical rigide faisant corps avec la 
verge est employé dans l'horloge jusqu'au XVII® siècle; les exemples 
d'horloges fixes ou portatives, ces dernières surtout, avec balancier ver- 
tical, sont des plus nombreux au XVI® siècle, les documents abondent; 
nous citerons, entre autres, un dessin du livre intitulé : France, Mœurs 
et Costumes, 4547 (Bibliothèque nationale). 

Ce balancier est presque toujours placé par-devant et passe extérieu- 
rement sur le cadran. II est même intéressant de constater que, dans 
certaines horloges postérieures h Tinvention du balancier-pendule, on 



FàlTS mVBKS. 147 

trouve à rhitérîeur le balancier avec sa suspension fonctionnant selon 
la nouvelle façon et devant une pelite lentille visible par un guichet 
pratiqué dans le cadran, sous midi, et ayant la forme de l'arc décrit 
par le balancier. Nous avons donc là la transition bien marquée entre 
l'ancienne tradition comportant le balancier en avant et la nouvelle qui 
le place en arrière. 

Mais à partir de l'application des lois du pendule par Huyghens, le 
balancier rationnel est appliqué. On trouve, dès lors, la guspension, soit 
à fil de soioi soit à lame d*acier, tandis qu'antérieurement, il n'y en a 
pas de trace. Ce fait est remarquable* 

Pour la montré, dès le XYH siècle, le balancier circulaire règne et 
arrive jusqu'à nous dans sa même forme. Il ne subit que les transfert 
mations que nécessitent les nouvelles connaissances sur les compensa* 
tions métalliques. 

Ce petit historique de la pièce la plus importante de rborlogerie, 
était à étudier; nous pensons l'avoir fait. 

Nous concluons donc par ces trois dates : 

X« siècle : Follot à régules et à crémaillère. 

XV« siècle : Foliot à masses réglantes et balancier vertical. 

XVIP siècle : Balancier pendule. 

PiirisJ0jaiUet4888. 

Planchon. 



FAITS DIVERS. 

Certificats ^origine. — - La direction générale des douanes vient 
d'adresser à ses agents des instructions très précises sur la validité des 
certificats d'origine. 

Ces documents ne pourront être admis que dans l'une des formes 
ci-après : 

1* Certificats délivrés par un consul français et attestant l'origine de 
la marchandise; 

2^ Certificats établis par le propriétaire récoltant ou l'entrepositaire 
du récollant et légalisés par le consul; 

3* Certificats établis par la douane étrangère et revêtus également 
de la légalisation consulaire; mais les certificats établis par les transi- 
toires, commissionnaires ou agents des compagnies de transport au 
port d'embarquement, devront être refusés. 



148 REVUE CHRONOMÉTAIQUE. 

Comptoir de représentation à Buenos- Ayres. — Un groupe d'hommes 
actifs, patronnés par la Chambre syndicale des voyageurs et représen- 
tants de commerce, va partir' pour Buenos-Ayres, où il installera un 
comptoir de représentation avec salle d'échantillons. 

Les pouvoirs publics, à qui ce projet a été soumis, ont promis tout 
leur appui. 



Musée comm&rcial de Francfort, — Le rapport annuel de la 
Chambre de commerce de Francfort examine la situation du musée 
commercial. 6,S36 personnes Tout visité en 1887. Grâce à la coopéra- 
tion des consuls dans les pays d'outre-mer, les collections se sont 
augmentées, et, chaque jour encore, des échantillons de toute sorte, 
parviennent à l'établissement. Ces envois sont toujours accompagnés 
de prix-courants, de catalogues et de données précises sur l'origine, 
les chiffres de production et de consommation des produits, sur les 
tarifs de douane, sur les usages et les droits de port, enfin sur les 
quantités exportées ou importées. Ces renseignements sont tous publiés 
dans un recueil spécial intitulé Bévue de la Chambre de commerce et du 
Musée commerciaL 



Musée commercial de Porto. — Le musée commercial de Porto a été 
ouvert le 21 mars de Tannée dernière. Il contient de très nombreux 
échantillons de la petite industrie domestique du Portugal. Depuis 
janvierjusqu'à avril de l'année courante, il a reçu 8,254 visiteurs. La 
plupart des objets exposés sont nationaux. Très peu d'industriels étran- 
gers ont répondu à l'invitation d'envoyer leurs produits. — (Becueil 
consulaire belge,) 

NÉCROLOGIE. 



Au moment de mettre sous presse nous recevons une triste nouvelle : deux 
membres de notre Chambre syndicale viennent d'être frappés dans leurs plus 
chères affections. 

Madame Detouche, la femme du grand industriel, si connu, a succombé subi- 
tement, le 10 septembre, sans que rien eût fait prévoir un aussi fatal dénoue- 
ment^ 

A Yillemomble, 1200 personnes se pressaient aux obsèques de cette femme 
de bien, dont la charité, si bien secondée par M. Detouche, était inépuisable. 



PROCÉDÉS d'atelier. 149 

Yillemomble a été doté par eux d'une caisse des écoles, d*ane fondation pour 
douze vieillards, en outre, de nombreux actes de bienfaisance accomplis silen- 
cieusement. 

Citons parmi les assistants : le Conseil municipal de Yillemomble; beaucoup 
de maires, de conseillers municipaux et généraux des communes environ- 
nantes ; MM. Jacques, président du Conseil général de Paris ; Roger de Beau- 
voir; le général Nazar Aga, etc., etc. Des députations de TÂjcadémie indus- 
trielle et commerciale; de rAssociation philotechnique; de la Chambre 
syndicale et de TEcole d'horlogerie de Paris, et de nombreuses Sociétés. 

Nous souhaitons vivement que ces témoignages de sympathie soient une 
consolation pour notre ami et apportent un adoucissement à sa douleur. 

Madame L. Bernheim, morte à la fleur de Tâge. Tous nos collègues s'asso- 
cieront au deuil de M. Bernheim et lui envoient leurs bien sincères condo- 
léances. 

Le Directeur de la Le Président de la Chambre 

« Retue chrùnométrique », 9îfHdicale, 

C. SaUNIBR. A.-H. RODAIfST. 



PROCÉDÉS D'ATELIER. 



Déniokelage. 

£n cas de contestation de poids du dépôt, et lorsque Topération n'a 
pas bien réussi ou que le dépôt n'est pas adhérent, on peut enlever le 
nickel au moyen des acides composés suivants : 

Acide sulfurique 1,400 parties en volume. 

— nitrique, 10 — — 

Eau — 10 — — 

Azotate de potasse 1 — — 

On immerge les pièces pendant un temps plus ou moins long, sui- 
vant l'épaisseur du dépôt ; une demi-minute est quelquefois suffisante 
et, dans tous les cas, on doit opérer avec une grande précaution et en 
se plaçant en plein air ou sous une cheminée à bon tirage. On sort les 
pièces, on les trempe dans Teau et on regarde si le nickel est entière- 
ment parti, sauf à leur faire subir une ou plusieurs autres immersions 
de très courte durée et réitérées jusqu'à enlèvement de tout le dépôt. 
On repolit la pièce et on la nickelé à nouveau. 

(Journal des Applications électriques.) 



ISO REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

Reiaillage des limds pà,v réleetrieité. 

La lime à retailler est reliée au pôle négatif d'une pile Bunsen et 

plongée dans cet état dans un bain composé de : un tiers acide nitrique 

^O""; tm tiers acide sulfurique 60<) et un tiers eau distillée. On place au 

,pôle positif» parallèlement à la lime, une plaque de charbon de chaque 

côté et ayant les mêmes dimensions. 

Le circuit étant fermé, il se produit à chaque pointe usée de la lime 
ou de la fraise, une petite bulle d'hydrogène qui la protège contre 
l^altaque très acide du bain; celui-ci n'a plus d'action que sur les par- 
lies creuses, et l'amincissement est presque nul, ce qui permet de 
retailler une lime quatre ou cinq fois de plus qu'avec les procédés 
actuels. L'opération dure de 10 à 20 minutes, et toutes les 3 ou 4 mi- 
nutes on relire du bain la pièce à retailler, on la lave h grande eau et 
on la passe à la brosse pour détacher des creux les parties attaquées, 
puis on remet en circuit jusqu'à ce que Ton juge l'opération suffisam- 
ment poussée. 

{Journal des AppUcations électriques.) 



EXTRAITS DES JOURNAUX SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELS. 



Reconnaître les falsifications de Thuile d'olives. 

Les adultérations que l'on fait parfois subir aux huiles d'olive, en y 
mélangeant les huiles de graines, préoccupent depuis longtemps l'in- 
dustrie et le commerce. On a cherché, sans grand résultat, à trouver 
un moyen rapide de déceler ces mélanges. M. Audoynaud, professeur 
à l'École nationale d'agriculture de Montpellier, vient de faire con- 
naître à l'Académie des sciences un procédé qui permettrait de recon- 
naître en 45 ou 20 minutes, si l'huile d'olive est pure dans la limite de 
5 p. iOO de mélange. 

Ce procédé consiste à traiter l'huile à essayer par le bichromate de 
potasse et l'acide azoté-sulfurique. L'huile ainsi traitée prend une cou- 
leur verte quand elle est pure et variant du vert jaunâtre au jaune 
lorsqu'elle est mélangée. 

Lacroix. 



VARIÉTÉS. 1^1 

Bain d'aelérage oa ferrage noir. 

On fait dissoudre dans 80 litres d'acide chlorydrîque du commerce, 
le plus possible de pailkdefer (filaments employés pour frotter les par- 
quets) ; il en faut an moins de 4 à 5 paquets, et on reconnaît que le 
liquide est à saturation quand un dépôt se forme au fond et qu'on ne 
peut plus le faire dissoudre. On ajoute alors 1 kilog, diacide œ^sénieux 
et on agite vivement. Le bain n'est constitué qu'autant que ce dernier 
sel, qui se dissout lentement, Test complètement, et on a ensuite une 
teinte. d'autant plus noire qu'on aura pu rajouter d'autre acide arsé- 
aieuK. Les pièces sont disposées au pôle négatif de la pile et on se sert 
comme anode de vieilles limes et de plaques de charbon de cornue. 
Pour 50 litiges, il faut employer deux piles Bunsen de 20 centimètres de 
hauteur, et comme le bain est Fortement acide, avoir soin de faire com- 
muniquer les pièces avec l'électricité avant de les immerger. Les objets 
en cuivre, jaune ou rouge, se noircissent directement, mais ceux en fer 
seraient attaqués parle bain; il est dès lors nécessaire de les nickeler 
préalablement. On obtient alors un dépôt brillant que, dans ce cas, on 
désigne sous le nom de nickel noir. Il faut que le dépôt de fer, pour se 
conserver, soit recouvert d'un vernis blanc incolore à l'esprit de vin. 

Moyen fkcUe, expéditif et très pratique d^empéclier ies glaces 

de se ternir. 

Il sufSt d'appliquer directement sur la glace une goutte de glycérine 
et de rétendre légèrement avec le doigt; dans ces conditions, la glace 
conserve son reflet normal et peut être introduite dans la goyge, par 
exemple, sans se troubler. 11 est donc inutile de chauffer préalablement 
l'instrument à une lampe qu'on n'a du reste pas toujours sous la main. 

(Archives mens, de Bruxelles.) 

Ce moyen peut être utilisé par les dessinateurs sur bois, etc., obligés 
souvent à regarder de très près dans une glace un dessin renversé. 



VARIÉTÉS. 



La fontaine magique de l'Bzposition de Barcelone. 

La Fontaine magique^ qui était annoncée depuis longtemps, est une 
des attractions capitales de l'Exposition. Le public lui a fait un immense 



154 REVUE CURONOMÉTRIQUË. 

des trains est toujours celle de la station, sans rapprochement avec un 
étalon type; de sorte que, pour les trains marchant dans le sens des 
latitudes, les voyageurs sont obligés à des corrections perpétuelles dans 
toutes les stations pour rétablir Taccord de leur montre avec les 
tableaux de marche. 

Négligeons plusieurs pays de l'Europe qui ont adopté une heure 
universelle pour leurs chemins de fer, tout en conservant les heures 
locales pour les actes de la vie civile, et revenons à la France. 

Chez nous, sauf quelques exceptions qui tendent à se multiplier, 
chaque pays a conservé son heure locale, et, comme on l'a vu plus 
haut, les chemins de fer réglés sur Paris, extirieurement, retardent à 
Yintérieur de 5 minutes, afin, a-t-on dit, d'enlever tout prétexte aux ré- 
clamations des retardataires. Cette attention délicate pour eux est d'un 
bon naturel, mais si Ton évite leurs réclamations, on se heurte à celles, 
parfois assez vives, des gens exacts, beaucoup plus nombreux. 

Ajoutons qu'à celte complication se joint l'ennui, pour le voyageur 
qui va d'une localité à une autre, ce qui peut arriver plusieurs fois 
dans la même journée, de remettre sa montre à l'heure de la ville où 
il descend. 

Si l'on admettait, pour toute la France, l'heure du méridien de Paris, 
l'écart maximum en temps serait h l'occident (Brest), un écart de 
27 minutes, et à l'orient (Nice), une avance de 20 minutes. 

L'unification de l'heure pour toute la France, dont l'étendue est, 
relativement à plusieurs grands États , assez circonscrite , ne parait 
pas offrir de sérieuses difficultés; elle serait, en regard de ce qui 
existe aujourd'hui une simplification très appréciable. Un voyageur en 
France n'aurait à régler sa montre qu'à la frontière. 

Aux États-Unis, par suite de leur immense développement sous 
60 degrés de longitude, l'écart irait à 4 heures. Il n'était guère possi- 
ble d'unifier l'heure sur cette immense étendue. Aussi, à la suite d'une 
entente entre les compagnies de chemins de fer, cet espace fut divisé 
en tranches ou fuseaux enfermés chacun entre deux longitudes. On créa 
ainsi 8 heures normales différentes, correspondant au temps moyen 
d'autant de méridiens. 

Le voyageur traversant les États-Unis de l'est à l'ouest (environ 
4,800 kilomètres), n'a à remettre sa montre à l'heure que 8 fois. 

On estime que le système américain pourrait bien être le point de 
départ de la création soit d'une heure universelle (est-elle possible?). 



NOUVEAU CHRONOGRAPHE-COMPTEUR. 1S5 

soit plutôt d'un certain nombre, aussi restreint qu'il se pourra, d'heures 
normales. 

C'est alors, à l'exemple des chemins de fer américains, où la division 
de la journée en 24 heures (division qui fait disparaître la distinction 
en heures du matin et heures du soir) a été adoptée, dernièrement, 
que la journée des astronomes, comptant 24 heures, de midi à midi, 
deviendra, sans dout^, la règle générale au lieu d'être l'exception. 

C. Saunier. 



NOUVEAU CHRONOGRAPHE-COMPTEUR DE H. H. BOVET 
h Bienne (Breveté). 



La nouvelle montre permet de noter exactement le commencement 
et la fin d'une observation, quelle que soit la durée de celle-ci, dans les 
limites de 1/2 seconde à 24 heures. 

Un mécanisme extrêmement simple permet de ramener à zéro ou à 
l'origine chacune des aiguilles des heures, des minutes et des secondes 




Fig. ^. 

par une simple pression sur un bouton, placé sur les côtés ou la car- 
rure de la boîte. 
Le bouton est assez gros pour pouvoir être poussé sans sortir la 



156 REVUE CHKONOMÉTRIQDE. 

montre du gousset, et cet avantage sera particulièrement apprécié par 
les cavaliers, les velocemen, etc. A la fin de l'observation, il suffit de 
lire l'heure indiquée par les trois aiguilles du chronographe pour 
connaître le temps d'observalion cherché. 

Dans le dessin ci-joint (Fig. 1 et 2) Q, B et E représentent les aiguilles 
des secondes, des minutes et des heures d'une montre ordinaire, sans 
aucune particularité spéciale. S, I et N sont les aiguilles du chrono- 
graphe-compleur : la première, faisant un tour par minute, indique les 
secondes; la seconde, faisant un tour par heure, note les minutes, et 
la troisième, accomplissant sa rotation en 24 heures, est l'aiguille des 
heures. 

Par la pression ^ur le bouton latéral, Taiguille des secondes S est 
ramenée à 60, celle des minutes I à 60 et l'aiguille des heures N à 24. 

Dans la figure 4, A représente la chaussée, engrenant avec la roue 
de minuterie C; le pignon de celle-ci mène le canon D, portant Tai- 
guîUe des heures. Les aiguilles B et E du grand cadran sont donc 
conduites comme d'habitude et ne présentent rien de particulier. 




Fig. 1. 



La chaussée A mène, en outre, une roue intermédiaire F, actionnant 
le pignon G, qui porte le cœur H, auquel est fixée l'aiguille des minutes 
1 du compteur. Une roue J, fixée au canon de D, conduit la roue inter- 
médiaire K, engrenant avec la roue L portant le cœur M, de Taiguille 
des heures N, du compteur. L'aiguille des secondes S du compteur est 



NOUVEAU CHRONOGRAPHE-COMPTEUR. 



IS'i 



placée sur Taxe de la roue de champ, en même temps que l'aiguille 
ordinaire des secondes Q. L'axe P de la roue de champ, représenté dans 
la coupe verticale, figure 3, porte un cœur R (voir aussi Fig. 4), auquel 
est fixée Taiguilie du compteur des secondes S. Le cœur R est libre 
sur Taxe P; mais il est muni d'un petit ressort de frottement r, qui, 
traversant un passage fait au canon du cœur R, s'appuie latéralement 
contre une petite rainure de Taxe P. lien résulte que ce dernier entraîne 
le cœur R et son aiguilles, mais que le cœur peut être tourné, indépen- 
damment de l'axe P, pour ramener à zéro l'aiguille S. Les figures 4 et 5 
indiquent, avec la figure 1, que l'aiguille des minutes I et celle des 
heures N du compteur peuvent être ramenées à l'origine par une dispo- 
sition analogue. Les petits ressorts à double lame, en forme de diapa- 
son h et m, établissent, par leur pression, la communication entre le 




Fig. 3, 4 et 0. 



cœur et le canon correspondant. Le levier courbé T (fig. i), muni do 
3 becs, /*, /• et /», est en relation avec la poussette V. On presse à fond, 
au commencement de l'observation, la poussette V, et on l'abandonne 
immédiatement. Les trois aiguilles partent alors de zéro, et une simple 
lecture indique la fin de l'intervalle de temps que l'on veut mesurer. 

Pour assurer le retour précis h l'origine de l'aiguille des minutes I, 
et éviter ainsi une erreur de lecture, un frein ou sabot Y (Fig. 6) est 
pressé contre les ailes du pignon G, pendant que la contre-bascule W 
tourne sous l'action du bouton V. L'une des extrémités du levier 
coudé X porte une cheville placée de champ, entre la bascule T (Fig. 1) 
et la contre-bascule W (fig. 6). Au repos, cette cheville est appuyée contre 
la bascule T, et, pendant le mouvement du boulon V, la contre-bascule 
W conduit l'un des bras du levier X, dont' l'autre extrémité s'engage 
dans l'entaille du frein Y. Pendant la flexion de la contre -bascule W, le 
levier X fait un léger mouvement, qui se communique au frein d'arrêt Y. 



iS8 REVUE GHRONOMÉTRIQUË. 

Il en résulte que le pignon G est arrêté pendant que le cœur H (Fig. i) 
conduit l'aiguille I h son point de départ. Lai)ascule T ramène ensuite le 
levier X dans sa position normale. Un ressort Z (Fig. 6) s'appuie conti- 
nuellement sur Taile du pignon G et presse ce dernier contre la roue F 
(Fig. 1), de manière à soustraire Taiguille I à l'action de la chute de 
l'engrenage. Aucune trépidation n'étant possible, l'aiguille I est tou- 
jours exactement ramenée à 60. 




Fig. 6. 

Supposons, par exemple, qu'un fiacre ait été pris à 5 heures 12 mi* 
nutes 10 secondes, on poussera le bouton qui ramènera à son point de 
départ chaque aiguille du chronographe. A la fin de la course, les 
aiguilles supplémentaires marqueront, p. ex., 2 heures 45 minutes 
23 secondes : c'est la preuve que l'on a gardé la voiture pendant 
deicx heures quarante-cinq minutes vingt-irois secondes. Il est, d'ail- 
leurs, évident que les aiguilles ordinaires indiqueront, au même 
instant, 7 heures 57 minutes 33 secondes. Le compteur rend donc 
inutile l'inscription de l'heure du commencement et de la fin de l'ob- 
servation, ainsi que la soustraction de deux nombres complexes. La 
manipulation de l'appareil est aussi aisée qu'infaillible! 

Ce n'est pas seulement quand on prend à l'heure une voiture, un 
canot, un billard qu'il peut être nécessaire de mesurer rigoureusement 
un intervalle de temps quelconque. Le séjour à faire dans une gare, la 
durée d'une conversation téléphonique, le temps de marche des troupes, 
la durée d'une course ou d'un assaut, le calcul de la vitesse d'un train 
ou d'un bateau, le fonctionnement de certaines machines, la prépara- 
tion de produits pharmaceutiques, chimiques ou culinaires, l'adminis- 



NOUVEAU CURONOGRAPHE-COBfPTEUR. 1S9 

tration de certains médicaments dans les hôpitaux ou les maisons 
particulières ) la notation mathématique de Tinstant précis d'une 
obserTalion météorologique ou tellurienne, la détermination du temps 
d'un plaidoyer» d'un examen, etc., donnent lieu, avec les montres 
ordinaires, à des opérations arithmétiques fort simples^ en principe, 
mais désagréables et sujettes h erreur, en pratique. Le chronographe- 
compteur rend les soustractions inutiles et fait donc gagner du iempê 
ou diminuer teffort, et tel est le but essentiel de la science pratique 
moderne, ainsi que s'exprime un auteur bien connu, de Parville, pour 
une invention analogue, mais qui n'indique que les heures et les 
minutes. 

La fixation de l'instant exact d'une observation quelconque, surtout 
quand l'opération doit être faite pendant la nuit, en l'absence de toute 
lumière, pourra être obtenue avec toute la précision désirable au moyen 
du nouveau compteur. Une sentinelle, p. ex., fait pendant la nuit une 
observation pour laquelle la connaissance de l'instant précis est néces- 
saire. Elle ne peut ni ne doit faire de feu : sa montre ordinaire lui est 
donc inutile^ mais une simple pression sur le chronographe-compteur 
enregistrera le temps qu'elle désire connaître. Un cavalier ne peut 
guère, pendant sa course» consulter sa montre pour noter le temps 
d'une observation. Le chronographe-compteur, dont le bouton peut 
être pressé sans sortir la montre de la poche, lui rendra le service 
voulu. 

La nouvelle montre a encore un précieux avantage, celui de pouvoir 
indiquer l'heure universelle eit heure locale. Chacun sait que l'introduc- 
tion d'une heure universelle pour les services des chemins de fer, postes, 
télégraphes, téléphones, etc., basée sur la division du jour en 24 heures, 
d'après un méridien/connu accepté comme origine, n'est plus qu'une 
question de temps. Avec t heure internationale^ on conservera toujours 
r heure locale ou plutôt narionafe pour les besoins de la vie domestique : 
le matin restera partagé en douze heures, de minuit à midi, et le soir 
comprendra, comme par le passé, les douze heures de midi à minuit. 
Tous les commerçants, industriels, employés d'administration, fonc- 
tionnaires publics, etc., seront obligés de connaître V heure universelle 
et V heure locale. 

Les aiguilles N, I et S du chronographe pourront marquer Pheure 
universelle et les aiguilles B, £ et Q de la montre ordinaire inqueront 
l'heure locale ou nationale. V Annuaire du Bureau des longitudes, les 
traités d'horlogerie, etc., indiquent les différences de longitude des 



160 BEVUE CHRONOMÉTRÎQDE. 

divers points du globe. Quand une montre indique, en Suisse, 
p. ex.^ minuit 29 minutes 46 secondes, il est minuit à l'Observatoire 
anglais de Greenwich. Si le méridien de ce lieu est adopté comme pre- 
mier méridien international, il suffira de presser le bouton du chrono- 
graphe à minuit 29 minutes 46 secondes pour avoir l'heure univer- 
selle et l'heure suissçi Pour Paris et la France on ferait la même 
opération à minuit 9 minutes 21 secondes; pour Berlin et TAUemagne, 
à minuit 53 minutes 35 secondes, et ainsi de suite. 

Le renvoi automatique des trois aiguilles à l'origine des heures, des 
minutes et des secondes et la division du cadran des heures en 24 par* 
ties donnent à la nouvelle montre un cachet d'actualité et d'avenir. 

Pour qu'un mécanisme soit vraiment bon, il doit être simple, du- 
rable et facile à réparer, si des causes fortuites en dérangent les fonc* 
tions. 

Simplicité, utilité et solidité : telles sont les trois qualités que j'ose 
revendiquer pour la montre que j'offre au public. 

H. BOVET. 



PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE. 



Loi sur les brevets dUnvention (Suisse). 

I. — Dispositions générales. 

Article 1^^. — La Confédération suisse accorde, sous la forme de 
brevets d'invention, aux auteurs d'inventions nouvelles applicables à 
l'industrie et représentées par des modèles, ou à leurs ayants cause, 
les droits spécifiés dans la présente loi. 

Art. 2. — Ne seront pas considérées comme nouvelles les inventions 
qui, au moment de la demande de brevet, seront suffisamment connues 
en Suisse pour pouvoir être exécutées par un homme du métier. 

Art. 3. — Nul ne pourra, sans l'autorisation du propriétaire du 
brevet, fabriquer l'objet breveté ou en faire le commerce. 

Si Tobjet breveté est un outil, une machine ou un autre moyen de 
production, Tutilisalion de cet objet dans un but industriel sera de 
même subordonnée à l'autorisation du propriétaire du brevet. Cette 
autorisation sera considérée comme accordée si l'objet breveté est mis 
en vente sans aucune condition restrictive. 



LOI SDR LES BREVETS d'iNVENTION (sUISSe). 161 

Art. 4. — Les dispositions de Tarticle pi'écédent ne seront pas appli- 
cables aux personnes qui, au moment de la demande du brevet, au- 
raient déîk exploité l'invention ou pris les mesures nécessaires pour 
son exploitation. 

Art. 5. — Le brevet est transmissible par voie de succession. Il 
poul*ra aussi faire l'objet d'une cession totale ou partielle, d'un nantis- 
sement ou d'une licence autorisant un tiers h exploiter l'invention. 

Pour être opposables aux tiers, les transmissions de brevets et les 
licences devront être enregistrées, conformément aux dispositions de 
l'article 19. 

Art. 6. — La durée des brevets sera de quinze années^ à partir de la 
date de la demande. 

Il sera payé, pour chaque brevet, une taxe de dépôt de 20 francs et 
une taxe annuelle et progressive fixée, comme suit : 

Première année 20 francs. 

Deuxième année 30 — 

Troisième année 40 — 

et ainsi de suite^ jusqu'à la quinzième année, pour laquelle la taxe sera 
de 160 francs. 

Cetle taxe sera payable, par avance, le premier jour de chacune des 
années du brevet. Le propriétaire pourra payer, par anticipation, la 
taxe pour plusieurs années; s'il renonce h son brevet avant l'expiration 
du terme pour lequel les taxes auront été payées, ces dernières lui se- 
ront remboursées au prorata des annuités non encore échues. 

Art. 7. — Le propriétaire d'un brevet qui apportera un perfection- 
nement à l'invention brevetée pourra obtenir, moyennant le payement 
d'une taxe unique de 20 francs, un brevet additionnel prenant fin avec 
le brevet principal. 

Art. 8. — Si un inventeur, domicilié en Suisse, établit qu'il est sans 
ressources, il pourra lui être accordé, pour le payement des trois pre- 
mières annuités, un délai qui s'étendra jusqu'au commencement de la 
quatrième année ; et si, à ce moment, il laisse tomber son invention 
dans le domaine public, il lui sera fait remise des taxes échues. 

Art. 9. — Le brevet tombera en déchéance : 

1° Si le propriétaire du brevet y renonce par déclaration écrite, 
adressée au bureau fédéral de la propriété industrielle ; 

i^ S'il n'a pas acquitté la taxe annuelle, au plus tard, dans le délai 
de trois mois après l'échéance. (Art. 6.) 

Le bureau fédéral de la propriété industrielle donnera, immédiate- 



163 REVUS CttRONOMÉTBIQUË. 

ment» sans toutefois y être obligé» avis au propriétaire que la taxe est 
échue ; 

30 Si rinvention n'a pas été utilisée h, l'expiration de la troisième 
année, depuis la date de la demande; 

, 4® Si l'objet breveté es! importé de l'étranger, et qu'en même temps 
le propriétaire du brevet ait refusé des demandes de licence suisses 
présentées sur des bases équitable. 

La décbéancei prévue aux chiffres 3 et 4 ci-dessus, pourra être pro- 
noncée, à la demande de toute personne intéressée, par les tribunaux 
compétents, pour les procès en contrefaçon. (Art. 30.) 

Art. dO. —Seront déclarés nuls et de nul effet les brevets délivrés 
dans l'un des cas suivants, savoir : 

1<> Si l'invention n'est pas nouvelle ou n'est pas applicable à l'indus- 
trie ; 

2o Si le propriétaire du brevet n'est pas l'auteur de l'invention ou 
son ayant cause ; jusqu'à preuve contraire, la personne à qui le brevet 
a été délivré sera considérée comme l'auteur de rinvention à laquelle 
il se rapporte ; 

3® Si le titre sous lequel le brevet a été demandé indique, dans le 
but d'induire autrui en erreur, un autre objet que le véritable objet 
de l'invention; 

4^ Si l'exposé (description et dessins) de Pinvention, déposé avec 
la demande, n'est pas suffisant pour l'exécution de rinvention par 
un homme du métier, ou ne correspond pas au modèle. (Art. 14, 
chiffre 3.) 

L'action en nullité peut être intentée devant le tribunal compétent 
par toute personne intéressée. 

Art. H. — Une personne non domiciliée en Suisse ne pourra pré- 
tendre h la délivrance d'un brevet et à la jouissance des droits qui en 
découlent que si elle a nommé un mandataire domicilié en Suisse. 
Celui-ci est autorisé à la représenter dans toutes les démarches à faire 
à teneur de la présente loi , ainsi que dans les procès concernant le 
brevet. 

Sera compétent pour connaître des actions intentées au propriétaire 
du brevet le tribunal dans le ressort duquel le représentant est domi- 
cilié, ou, à défaut, celui dans le ressort duquel se trouve le siège du 
bureau fédéral. 

Art. 12. — Le propriétaire d'un brevet qui se trouverait dans l'im- 



LOI SUR LES BREVETS d'iNVENTION (sUISSE). 163 

possibilité d'exploiter son invention sans utiliser une invention bre- 
vetée antérieurement, pourra exiger du propriétaire de cette dernière 
l'octroi d'une licence» s'il s'est écoulé trois ans depuis le dépôt de la 
demande relative au premier brevet, et que la nouvelle invention ait 
une réelle importance industrielle. 

Si la licence est accordée, le propriétaire du premier brevet aura, 
réciproquement, le droit d'exiger aussi une licence l'autorisant h ex- 
ploiter rinvention nouvelle, pourvu que celle-ci soit, à son tour, en 
connexité réelle avec la première. 

Tous les litiges que soulèverait Tapplication des dispositions ci- 
dessus seront tranchés par le tribunal fédéral, qui déterminera, en 
même temps, le montant des Indemnités et la nature des garanties à 
fournir. 

Art. d3. — Lorsque l'intérêt général l'exigera, l'Assemblée fédérale 
pourra, à la demande du Conseil fédéral ou d'un gouvernement can- 
tonal, prononcer Texpropriation d'un brevet aux frais de la Confédéra- 
tion ou d'un canton. 

L'arrêté fédéral déterminera si l'invention doit devenir la propriété 
exclusive de la Confédération ou tomber dans le domaine public. 

Le tribunal fédéral fixera le montant de l'indemnité qui devra être 
payée au propriétaire du brevet. 

II. — Demande et délivrance des brevets. 

Art. 14. — Quiconque voudra obtenir un brevet pour une invention 
devra en adresser la demande,' sui /ant formulaire, au bureau fédéral 
de la propriété industrielle. 

Cette demande devra être limitée à un seul objet principal avec les 
objets de détail qui s'y rapportent. 

Elle indiquera le titre de l'invention, lequel devra désigner d'une 
manière claire et précise la nature de l'objet inventé: 

A cette demande devront être joints : 

1° Une description de l'invention comprenant, dans une partie spé- 
ciale, rénumération succincte des caractères constitutifs de l'invention ; 

3o Les dessins nécessaires pour Tintelligence de la description; 

3o La preuve qu'il existe un modèle de l'objet inventé, ou que cet 
objet lui-même existe ; est considérée comme modèle une exécution de 
rinvention ou une représentation plastique faisant connaître clairement 
la nature et l'objet de cette dernière. 



i64 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

4^ La somme de 40 francs, représentant la taxe de dépôt et la pre- 
mière annuité du brevet (art. 6); 

5« Un bordereau des pièces et objets déposés. La demande et les 
pièces qui y sont jointes devront être rédigées dans Tune des trois lan- 
gues nationales. 

En cas de refus du brevet, l'annuité de 20 francs, ainsi que les pièces 
et objets déposés, seront restitués au déposant. 

Art. 15. — Le Conseil fédéral pourra déclarer le dépôt de modèles 
obligatoire en ce qui concerne certaines catégories d'inventions. 

Un règlement du Conseil fédéral déterminera les détails d'exécution 
du présent article et de l'article précédent, et précisera en particulier 
la nature de la preuve exigée h l'art. 14, chiffre 3. 

Art. 16. — Il sera délivré un brevet provisoire à toute personne qui 
joindra à une demande de brevet les objets spécifiés aux chiffres 1, 2, 
4 et 5 de l'art. 14. 

Le brevet provisoire a pour seul effet d'assurer à son propriétaire, 
pendant un délai de deux ans h dater du jour de la demande* le droit 
d'obtenir un brevet définitif, nonobstant la publicité qui pourrait être 
donnée à l'invention dans l'intervalle. Le propriétaire d'un brevet pro- 
visoire n'aura pas d'action contre les personnes qui contreferaient ou 
qui utiliseraient son invention. 

Avant l'expiration du susdit délai de deux ans, le propriétaire du 
brevet provisoire devra, moyennant l'accomplissement de la formalité 
prescrite à l'art. 14, chiffre 3, se faire délivrer un brevet définitif, faute 
de quoi le brevet tombera en déchéance. 

Le brevet définitif n'a pas force rétroactive, mais sa durée est 
calculée d'après la date du brevet provisoire. 

Art. 17. — Toute demande dans laquelle n'auraient pas été observées 
les formalités prescrites par les art. 14, lo et 16 sera rejelée par le 
bureau fédéral de la propriété industrielle, sous réserve du recours à 
l'autorité administrative supérieure dans un délai péremptoire de 
quatre semaines. 

Si le bureau croit s'apercevoir que l'invention n'est pas brevetable 
pour un des motifs énumérés à l'art, 10, il en donnera au demandeur 
un avis préalable et secret, pour qu'il puisse, h son gré, maintenir, 
modifier ou abandonner sa demande. 

Art. 18. — Les brevets (provisoires ou définitifs) dont la demande 
aura été régulièrement formée seront délivrés sans retard, aux risques 



LOI SDR LES BREVETS d'iNVENTION (sDISSe), 16S 

et périls des demandeurs et sans garantie de la réalité, de la nouveauté 
ou du mérite de Tinvention. 

Un certificat du bureau fédéral constatant Taccomplissement des for- 
malités prescrites, et auquel seront joints les duplicata de la description 
et des dessins mentionnés à l'art. 14, sera délivré au demandeur et 
constituera le brevet d'invention (provisoire ou définitif). 

Art. 19. — Le bureau fédéral de la propriété industrielle tiendra un < 
registre contenant les indications suivantes : l'objet des brevets déli* 
vrés, le nom et le domicile des propriétaires des brevets et de leurs 
mandataires, la date de la demande et celle où a été fournie la preuve 
de l'existence du modèle, ainsi que toutes les modifications se rappor- 
tant à l'existence, à la propriété et à la jouissance du brevet. 

Il sera pris note, au registre de la déchéance, de la nullité ou de 
l'expropriation d'un brevet, prononcée par décision judiciaire, ainsi que 
des licences octroyées en justice, sur la communication, par la partie 
gagnante, du jugement passé en force. 

Art. 20. — Tout propriétaire de brevet définitif devra munir les 
objets fabriqués d'après ledit brevet, k un endroit visible, de la croix 
fédérale suivie du numéro du brevet. 

Si la nature de ces objets ne permet pas de les munir de cette indica- 
tion, cette dernière sera apposée sur leur emballage. 

Aucune action ne pourra être intentée pour la contrefaçon d'objets 
bi'evetés, si le titulaire du brevet a négligé de marquer ses produits de 
la manière indiquée plus haut. 

Art. 2l« — » Le propriétaire d'un brevet pourra demander que les 
personnes mentionnées à l'art. 4 munissent également les objets fabri- 
qués par elles de la croix fédérale et du numéro du brevet. 

Art. 22. — Toute personne pourra obtenir au bureau fédéral des 
renseignements oraux ou écrits sur le contenu du registre des brevets. 

Le Conseil fédéral établira pour ces renseignements un tarif modéré. 

Art. 23. — Immédiatement après la délivrance des brevets (pro- 
visoires ou définitifs), le bureau fédéral publiera le titre des brevets, 
avec leur numéro d'ordre, ainsi que le nom et le domicile des proprié- 
taires de brevets et de leurs mandataires. 

Il publiera de la même manière toute annulation ou déchéance, ainsi 
que toute modification survenant dans la propriété d'un brevet. 

Le bureau fédéral publiera, en outre, les descriptions et les dessins 
annexés aux demandes de brevets et les vendra à un prix modéré. 
Cette publication sera adressée gratuitement aux départements du Gon- 



166 REVUE CHRONOMÉTRIQUE, 

seil fédéral, au tribunal fédéral, aux gouvernements cantonaux, spécia- 
lement pour les tribunaux appelés à juger les procès en contrefaçon, 
ainsi qu'aux établissements publics d'instruction supérieure et aux 
musées industriels de la Suisse. Il en sera fait échange avec les publi- 
cations semblables paraissant dans d'autres pays. 

A la demande de l'inventeur, la publication de la description de 
rinvention pourra être ajournée de six mois, en vue de permettre la 
prise de brevets à Tëtrângep. Dans ce cas, le breveté n'aura d'action 
contife les contrefacteurs qu'à partir de la publication effective qui aura 
lieu à l'expiration du susdit délais 

{A suivre au prochain numéro). 



TABr-ETTE I>E L'HOt^lLiOGERIE. 



La lettre suivante a été adressée à notre comité de rédaction: 

Messieurs, d'après l'aimable invitation de notre président, M. Roda- 
net, je me fais un devoir et un plaisir de chercher à initier autant qu'il 
me sera possible messieurs les horlogers aux usages, falsifications et 
inconvénients des différents pi'oduits chimiques employés journelle- 
ment dans l'horlogerie. 

Je commencerai aujourd'hui dans le journal de la chambre syndi- 
cale une série d'articles signés, sous le titre ci-dessus : Tabktfes de 
[horlogerie. 

Je profite de cette occasion pour remercier notre estimable président 
de m'avoir confié ce soin, Veuillez croire, messieurs, que je ferai tout 
ce qui dépendra de moi pour satisfaire l'école et la chambre syndicale 
de l'horlogerie de Paris. 

F. Masure, 

Professeur de chimie, 
Membre de la Société chimique de Paris. 

Nota. — Je suis entièrement h la disposition de messieurs les horlo- 
gers qui auront besoin de renseignements. 

Bssence à dégraisser les mouvements d^horlôgerie. 

Beaucoup d'horlogers se servent de la benzine pour dégraisser les 
mouvements d'horlogerie et n'en connaisi^nt pas les inconvénients. 



PROCÉDÉS d'atelier. i67 

La benzine du commerce est très impure, carie coâltar d'où elle pro- 
vient ne renferme pas moins de 40 à 4S substances différentes, acides 
basiques, neutres, qui viennent se condenser à la distillation dans le 
récipient de l'alambic. 

Je ne saurais trop recommander aux horlogers de ne l'employer 
qu'après l'essai chimique. 

l*" En répandant sur une feuille de papier blanc un peu de benzine, 
la laissant évaporer à Tair libre; elle ne doit laisser aucune tache de 
matières grasses sur le papier; 

?• Elle ne doit pas être acide, c'est ce qui arrive généralement. Pour 
s'en assurer, mettre une demi-goutte de teinture de tournesol dans 
environ deux centimètres cubes d'eau distillée et agiter avec iO centi- 
mètres cubes de benzine; la solution aqueuse ne doit pas rougir; 

3» On trouve dans le commerce des essences de toutes sortes, par- 
fumées à la menthe, au citron, mirbane, etc., ces essences sont ajoutées 
à la benzine; elles ont l'avantage de masquer l'odeur, mais elles ont 
rinconvénienl de produire plus facilement l'oxydation des pièces de 
cuivre, laiton, que Ton veut dégraisser. 

Je conseillerai donc de préférence d'employer un autre hydrocarbure 
qui n'aura pas les inconvénients de la benzine et qui aura l'odeur plus 
faible. 

F. Masure* 



PROCÉDÉS D'ATELIER. 



Soadttrc» poar ralttminium. 

Jusqu'à présent, la soudure de l'aluminium était à l'état de problème; 
nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs qu'un de nos jeunes 
et intelligents chimistes, M. Eugène Caillot, 62, rue de Turenne, vient 
de résoudre cette question difficile h la suite des savantes recherches 
auxquelles il s'est livré. 

M. Eugène Caillot, sur notre demande, a bien voulu nous communi- 
quer sa formule que voici : 

« Pour souder entre elles deux parties, limer la surface du métal, 
puis élamer, à Taide de l'alliage suivant, dont on enlève avec un chif- 
fon gras l'excès qui pourrait rester adhérent au métal : 



168 AEIVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

30 à 3â parties d'éUin. 

12 — d'aluminium. 
S — de bismuth. 

« Cet étamage a pour but de permettre à la soudure d'adhérer par- 
faitement au métal. On soude ensuite avec un alliage composé de : 

1 partie de bismuth. 
39 parties d'étain. 
9 — d'aluminium. 

« Cette soudure tient parfaitement, et les pièces ainsi soudées peu- 
vent être laminées et étirées. 

« La seule difficulté consiste dans la préparation de la soudure, à 
obtenir un mélange homogène par suite d'un refroidissement brusque 
et à n'employer que de l'aluminium absolument pur. » 

(Revue des Bijoutiers ^ etc.). 

C'est à tort que M. Caillot affirme que la soudure de l'aluminium 
était encore à l'état de problème, qu'il veuille bien consulter notre 
Guide manuel de t horloger et notre Recueil des procédés pratiques y et 
il y verra que le problème a été résolu par M. Bourbouze, et que les 
formules ci-dessus n'offrent que d'assez légères différences dans les 
proportions de l'alliage ; ce qui ne peut constituer que l'amélioration 
d'un procédé connu. 

C. S. 



Nous avons indiqué dans un procès-verbal de la Chambre syndicale 
de l'horlogerie de Paris, que M. Bizeuil aurait été rayé de la liste du 
syndicat pour défaut de payement de sa cotisation, c'est une erreur, 
M. Bizeuil avait envoyé sa démission et il reste abonné à la Revue 
chronoméirique. 

Exposition universelle de 1889. 

Deux cents exposants français sont définitivement admis par les 
comités de la classe 26 (horlogerie), cette liste sera prochainement 
publiée dans le journal la Revue chronométrique. 

Le Gérant, A.-H. Rodànbt. 
Paiis. — Imprimerie L. Baudoin et C«, 2, rue Christine. 



REVUE CHRONOMÊTRIOUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

MARINS BT COL.ONIBS. 

DIRECTION GÉNÉRALE DES SERVICES HYDROGMPHIQUES. 



CONCOURS POUR LES MONTRES A DÉLIVRER AUX TORPILLEURS 

Les montres seront de fubricalion française, à secondes trotteuses» 
en argent, avec balancier compensé et échappement à ancre. Elles 
seront renfermées dans une double boîle en bois. 

Les montres seront suivies, pendant deux mois, au service hydrogra- 
phique. Elles passeront une fois aux températures artificielles (30<> 
et Qo). L'écart maximum à ces températures ne devra pas dépasser 
6 secondes sur la marche à la température ambiante. 

La marche à la température ambiante ne devra pas varier de plus 
de 3 secondes d'un jour h Tautre. L'écart maximum des marches, k la 
température ambiante, ne devra pas dépasser 4 secondes pendant la 
durée des concours. Les montres seront observées au plat ; elles seront 
suivies, pendant huit jours, au pendu; l'écart maximum des marches 
dans cette position ne devra pas dépasser 4 secondes. Le prix de chaque 
montre sera de 300 francs, y compris la double boîte en bois. 
Paris, le 20 octobre 1888. 

L'ingénieur hydrographe en chef y 
A. Bouquet db la Gryk. 



PERFECTIONNEMENT A LA SYNCHRONISATION ÉLECTRIQUE 
DES PENDULES, 

Par M. Attgttste Fënon. 

Rappelons que, dans son système de synchronisation électrique, 
M. Vérité emploie un électro-aimant placé dans le prolongement de la 
tige du balancier arrivé à l'extrémité de sa course, et une armature 
horizontale en fer doux, fixée au balancier perpendiculairement au plan 
d'oscillation. 

Dans l'application que M. Wolf a faite de ce procédé aux pendules 
Novembre 1888 — 380 12 



170 MVDS cmiOMOMÉrnuQirK. 

astronomiques en 1870, il aenaployé deux éleclro-aimanls, placés cha- 
cuR aurdeasoiis de ranuature da btlancier aux deux extrémilés de sa 
course, et animés tous deux, à chaque seconde, par le courant de la pen- 
dule directrice. (// s'eB»mi que eettX'Ci ne somt mtiHsén qu'ahimatiffement, 
malgré que le courant les traverse tous deux.) Ce dispositif se compose 
de l'armalure C seulement et des deux électro -aimants A A'. 

Légende de la figure. 
P. Pile. 

I. Commatatear de la pendale directrice destiné à lancer toates les secondes le 

courant de la pile dans ks électro-aiiaaiug A A'. 

A, A'. Electro-aimants. — Soos l'influence du courant qui les traverse toutes les 

secondes ils exercent leur action synchronisante sur le balancier B. 

B. Balancier au pied duquel sont fixées les armatures e, e tf, 

c,«\c'\ Armatures en fer doux. — Elles se trouvent eo re^tard des p6\&i des étechro- 
aimants lorsque le balancier oscille et qu'il est arrivé à la au de sa course. 




Dans mon système, qui comprend trois armatures, les deux électro- 
aimants exercent simultanémenl, à chaque seconde, leur action sur le 
balancier. En effet, lorsqu'il oscille de droite à gauche, les armalures 
c'y c" se trouvent en regard des pôles des électro, el quand il revient 
vers la droite, ce sont celles c e' qui sont actionnées. La force syn- 
chronisante se trouve ainsi duublée. 

Ce système a l'avantage do fonctionner avec un très faible courant de 



EXPOBITiQR UKIVERSELLB UC 1889. (71 

quelques millièmes d'ampère, qiri peat cependant synchroiuser deux 
pendules dont les marches seraient très différentes» aussi bien en avance 
qu'en retard. 



EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 



Documents officiels. 

Ijà porUmt déroffûlion àlabdéu^ juillei 1841 sur les èrweU d'inven- 
tion et à la loi du 23 juin 1857 sur les marques de fabrique pour les 
produits admis à F Exposition universelle de 1889. 

Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté; 

Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit : 

Art. 1". — Toute personne brevetée en France, ou ses ayants droit, 
pourra, sans encourir de déchéance, y introduire les objets fabriqués à 
rétranger et semblables à ceux garantis par son brevet, qu'elle aura 
été admise à faire figurera TExposilion universelle de 1889. 

Art. 2. —La déchéance sera encourue si ces objets ne sont pas réex- 
portés dans le délai de trois mois, à partir du jour de la clôture offi- 
cielle de l'Exposition. 

Art. 3. — Toute personne brevetée en France qui aura fait figurer à 
TExposition universelle de 1889 un objet semblable à celui qui est ga- 
ranti par son brevet sera considérée comme ayant exploité sa décou- 
verte ou son invention en France, depuis la date de l'ouverture officielle 
de celte exposition. 

La déchéance prévue à Tart. 3â, paragraphe 2 de la loi du S juillet 
1884, sera interrompue; le délai de déchéance courra de nouveau à 
partir de la clôture officielle de l'Exposi-tion. 

Art. 4. — Les objets figurant à l'Exposition universelle de 1889, et 
pour lesquels il aura été pris en France un brevet d'invention ou effectué 
un dépôt de dessin ou de modèle de fabrique, conformément à la loi du 
18 mars 1806, ou sur lesquels sera apposée une marque de fabrique ou 
de commerce déposée en France, en vertu de la loi du 23 juin 1857, et 
qui seront argués de contrefaçon, ne pourront être saisis que par des- 
cription dans l'intérieur de F Exposition. 

Les objets exposés par des étrangers ne pourront être saisis ni à 
rintérieur ni k l'extérieur de l'Exposition, si le saisissant n'est pas pro^ 
tégé dans le pays aaquel appartient le saisi. 



172 REVUE CHRONOHÉTRIQOE. 

Toulefois, ces objets ne pourront être vendus en France, et ils devront 
être réexportés dans le délai iSxé par Tart. 2. 

La présente loi, délibérée et adoptée par le Sénat et par la Chambre 

des députés, sera exécutée comme loi de TÉtat. 

Fait à Paris, le 30 octobre 1888. 

CARNOT. 

Par le Président de la République : 

Le Minisire du commerce et de Pindustrie^ 

Pierre Legrand. 

LE TRAVAIL EN AMÉRIQUE ET EN EUROPE. 



Les ouvriers horlogers de "Waterbury et de Chicago. 

Un économiste distingué est arrivé à établir, à la suite de recherches 
consciencieuses, que dans un grand nombre de branches de Tindustrie, 
le travail de l'ouvrier américain, malgré le taux élevé des salaires, 
revient, si Ton tient compte de la somme de production^ moins cher 
qu'en Europe et dans Tlnde orientale. 

Il démontre, par exemple, en s'appuyant sur des données certaines, 
que le travail de Touvrier nécessaire pour le tissage d'une certaine 
espèce d'étoffe de coton ordinaire coûte approximativement, par 
100 yards : 60 centimes en Suisse et en Allemagne, 55 en Angleterre 
et 40 centimes aux États-Unis. Il en résulte que le produit du travail 
revient moins cher là où les salaires sont plus élevés. Ce phénomène 
trouve son explication dans ce fait qu'en Suisse, en Allemagne et en 
France Touvrier ne met en mouvement que deux ou trois, en Angleterre 
trois ou quatre métiers; aux États-Unis, par contre, un seul ouvrier 
suffit pour six ou huit métiers. 

Dans Tune des plus grandes fabriques américaines de montres, celle 
où l'on fabrique les montres Waterbury, le salaire atteint, par ouvrier 
et par semaine, une "moyenne de 10 dollars 71 cent., c'est-à-dire 
environ 55 francs, ou quatre fois autant que dans la forêt Noire et en 
Suisse. La fabrique précitée emploie à peu près 420 personnes, dont la 
moitié au moins sont des femmes. 

Chaque semaine la fabrique achève 9,000 montres. Elles sont ven- 
dues aux commerçants en détail au prix de 1 1/2 dollar pièce; la 
recelte de la fabrique s'élève donc à 13,500 dollars chaque semaine; 
les salaires atteignent, par semaine, le chiffre de 4,500 dollars ; il y 



LE TRAVAIL EN AMÉBIQUE ET EN EUROPE. 173 

a donc pour chaque montre un 1/2 dollar de salaire, c'est- à-dîre exac- 
tement le tiers du prix total de vente. 

Des chiffres officiels montrent que, dans les États-Unis, 600 ouvriers 
suffisent aujourd'hui pour produire la quantité d'instruments agricoles 
qui exigeait, il y a à peine quinze à vingt ans, l'emploi de 2,145 ou- 
vriers. A l'époque du tissage h la main, un homme fait produisait en 
une semaine de 42 à 48 yards de shirting ordinaire : aujourd'hui, 
grâce aux machines, un ouvrier achève 1 ,500 yards dans le même laps 
de temps. Aux États-Unis, le travail de dix personnes suffit aujourd'hui 
pour approvisionner de pain mille individus en une année. 

Les transports qui, en 1888, ont été effectués dans le nord de l'Amé- 
rique par chemin de fer, auraient exigé, si Ton avait dû avoir recours 
au voiturage, 54 millions de chevaux et 13 millions 1/2 d'hommes le 
transport par chemin de fer n'a exigé que l'emploi de 1/4 de million 
d'individus. L'ensemble des frais qu'ont entraînés les chemins de fer 
de rUnion de l'Amérique du Nord s'est élevé, pendant la môme année, 
au chiffre 802 millions 1/2 de dollars ; le même travail, effectué par 
des hommes et des chevaux aurait coûté au delà de 11 milliards de 
dollars. {Les Syndicats professionnels.) 



Le travail a repris dans les principaux centres de fabrication, sur- 
tout à Chicago où les ouvriers horlogers, les bijoutiers et les électri- 
ciens gagnent 78 à 90 francs par semaine; les batteurs d'or, plaqueurs, 
ouvriers en boîtiers de montres, 60 à 78 francs. 

Bien que des demandes d'augmentation de salaires se produisent 
fréquemment, en raison de l'activité de la production, aucune grève 
n*existe à Chicago en ce moment. 
'Quatre fabriques d'horlogerie, au capital d'au moins 5 millions de 
francs, sont en action en ce moment à Chicago. Ces fabriques occupent 
930 hommes et 600 femmes, lesquels ont une moyenne de 2,350 francs 
d'appointements. 

La journée de travail est de dix heures, mais les corporations tendent 
à la réduire à huit heures. Le travail est fait aux pièces. Les fabri- 
cants ne payent à la journée que lorsqu'il leur est impossible de trouver 
un autre système. Un ouvrier français, qui avait pris un ouvrier en 
aide qu'il payait à son gré à la journée ou aux pièces, a pu réaliser un 
bénéfice considérable, de façon à gagner jusqu'à 350 francs par semaine, 
dans une fabrique de montres. 



174 RBVIIB CflBOIfOMÉTRIOUB. 

EMPLOI DES FILS OMNIBUS POUR DISTRIBUER L'HEURE 
sur un réseau de obemin de fer. 



L'établissement d'un fil particulier pour les pendules serait fort coû- 
teux : aussi les Compagnies n'accordent-elles, pour cet usage, que le 
fii omnibus, c'est-à-dire celui qui sert pour toute espèce de service de 
courte durée. 

La planche ci-contre est le diagramme d'un mode de distribution 

pajr ce fil. 

Légende de la planche, 

S S... S Stations. 

TT...T Télégrtpàeg. 

P D Pendule directrice. 

A Pile des télégraphes. 

B Pile des peodales. 

G PUe des pendales du circuit suivant. 

P S Pendule synchronisée. 

PSD Pendalo synchronisée et dirigeant les penduks du circuit sniirant. 

Quelques minutes avant que les pendules soient ramenées à Theure 
par les appareils électriques, les permutateurs 1. 2. 3. dirigés par ces 
pendules, s'éloignent des contacts qui ferment le circuit télégraphique, 
puis viennent s*appuyer sur celui qui ferme le circuit des pendules. 

Lorsqu'ils sont dans cette position, le courant de la pile B pourra 
passer par les éleclro-aimants qui actionnent les pendules lorsque le 
commutateur E, à une heure déterminée, fermera le circuit de cette 
pile B. 

Un instant après que les- pendules ont été ramenées à l'heure (ce qui 
demande une demi-minute) les permutateurs 1.2. 3. reprennent la posi- 
tion dans laquelle ils étaient d'abord et rétablissent ainsi la ligne télé- 
graphique. 

Comme on ne peut mettre dans un circuit qu'un nombre limité de 
pendules, quatre par exemple, on a recours ordinairement à des relais 
pour obtenir ce résultat. 

Ici nous n'avons aucun organe spécial, c'est l'élcctro-aimant de la 
quatrième pendule qui remplit cette fonction. Voici comment : 

L'armature R qui actionne l'appareil de remise à l'heure ainsi que 
les pôles de l'éleclro-aimant sont garnis d'un contact en platine. 
Lorsque cette armature, au moment de la remise à l'heure, est attirée 
sur l'éleclro-aimant, elle ferme le circuit de la pile C qui met en fonc- 
tion les quatre pendules suivantes. (Communiqué par M. Fénon.) 



EMPLOI I>ES F1L6 OMKtBUS H)t7R DISTRIBUER l'uEURE. i75 




176 BEVUE CHBOKOMÉTEIQCE. 



MONTRES A REMOHTOK A COUTERT MOBILE 

de M. Rolet (de Paris). 



Ce sysième permet, comme le fait remarquer Tinventeur, de suppri- 
mer les parties saillautes qui se trouvent sur l'extérieur des carrures 
dans les montres à remontoir au pendant : telles que bélière, couronne, 
pendant et goutte de la poussette de remise à l'heure, ce qui est avan* 
tageux pour les montres que l'on veut ajuster dans des bijoux : brace- 
lets, broches, bagues, etc., ou qui sont suspendues aux châtelaines par 
des anneaux fixés latéralement sur la carrure de la boite; dans ces 
différents cas, ces parties saillantes étant gênantes ou disgracieuses. 

En recouvrant les fonctions du remontoir, ce système les préserve de 
la poussière» et comme il peut être placé dans n'importe quel endroit 
libre de la carrure, il facilite la transformation des montres à clef en 
montres à remontoir. 

Nous empruntons au brevet pris par Tinventeur la description de son 
dispositif, qui comporte les mêmes mouvements et calibres que la montre 
h remontoir au pendant, assez généralement connue. 

A la couronne fixée au haut de la tige de remontoir, il a substitué la 
la pièce C, qu'il appelle Couvert mobile. 




Celle pièce est faite de même métal que la boîte de la montre; son 
extrémité j est arrondie, fendue au milieu et percée d'un trou, comme 
le montre la figure. 

La tige du remontoir /, qui a été coupée au niveau de la bande de la 
carrure, a été arrondie et entaillée de chaque côté, de façon à lui per- 
mettre d'entrer dans la fente pratiquée au talon j; on y perce un 
trou correspondant au trou de C, et les deux pièces étant assemblées 



PBIX TRÉMONT (1888). 177 

sont fixées Tune à l'autre par une gonpille, sur laquelle G fait char- 
Dière; elles deviennent alors solidaires. On obtient ainsi une tige de 
remontoir brisée. La partie inférieure t est» comme h l'ordinaire, main- 
tenue sur le mouvement par une bride, tandis que la partie supérieure C 
peut prendre les deux positions : verticale, G et, horizontale, C. 

Dans la position verticale, elle sert à opérer le remontage par le bou- 
ton cannelé en forme d'olive, a; elle se rabat ensuite sur la bande de 
la carrure^ dans une ouverture pratiquée ad hoc. 

Si l'on veut que l'onglet z recouvre la poussette, comme générale- 
ment elle se place à gauche en p, il suffit alors de faire pivoter la pièce 
Cde z vers la gauche et d'entailler de ce côté la carrure pour y loger C. 

L'onglet z est un peu dégagé en dessous, afin de faciliter le soulève- 
ment de C et d'éviter son contact avec la poussette. 

Quand le couvert mobile est rabattu, il s'emboîte juste dans une ou- 
verture de la carrure qu'il ferme hermétiquement. L'onglet «, allant un 
peu au delà de l'ouverture, soutient le couvert mobile et l'empêche de 
s'enfoncer plus avant. 

PRIX FONDÉ PAR M. DE TRËMONT. 

anhéb 1888. 



Le baron de Trémont, ancien préfet, a légué à l'Académie, par testa- 
ment en date du 5 mai 184S, une somme annuelle de onze cents francs, 
pour aider, dans ses travaux, tout savant, ingénieur, artiste ou méca- 
cien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile 
et glorieux pour la France. 

Toute latitude est laissée à l'Académie pour la durée de cette aide, 
et, comme de telles découvertes ont lieu rarement, lorsque la rente 
n'aura pas son emploi, elle sera capitalisée avec les fonds et deviendra 
ainsi plus digne de son but. 

Cette fondation ayant été autorisée par un décret du 8 septembre 
18S6, l'Académie proposa, pour Tannée 1857, d'accorder la somme 
provenant du legs Trémont, à litre d'encouragement, à tout « savant, 
ingénieur, artiste ou mécanicien » qui, se trouvant dans les conditions 
indiquées, aurait présenté, dans le courant de l'année, une découverte 
ou un perfectionnement paraissant répondre le mieux aux intentions 
du fondateur. 



i78 REVTOB CHROllOlltiTRiOlIC 

Parmi les lauréats, citons quelques noms bien eonous : 
Rhamkorpf; 
Niepce de Saint*Victor; 
Poitevin; 
. Deprez (Marcel). 
Nous sommes heureuK d'apprendre que, cette année, un prix Tré- 
mond a été attribué à notre habile et distingué confrère M. A. Fén(mt, 
horloger de TObservatoire de Paris. 



FAITS DIVERS. 



Chambre syndicale d*Angotdême. — 11 vient de se former è Angou- 
lême une Chambre syndicale des bijoutiers, orfèvres, horlogers, etc., 
pour la Charente et la région, sous la présidence de M. Barthélémy 
Lefèvre. Dos sa première séance, la Chambre a mis à l'index les voya- 
geurs, employés de TÉlat, etc., qui font un commerce clandestin de 
montres et de bijoux. 

Sous l'influence probable de cette Chambre, la Mairie d'Angoulême 
adopterait prochainement, ou aurait déjà adopté, l'heure de Paris. 



La ligue pour l'heure nationale fait des progrès. Voici encore une 
ville qui adopte l'heure de Paris. Depuis le l^^ octobre, les horloges de 
Frouard (Meurlhe-et-Moselle) sont réglées sur Theure de la capitale. 

D'autres villes suivent cet exemple. Nous publierons les noms à me- 
sure qu'ils nous parviendront. 



Une Société industrielle vient de se former à Londres^ sous ce titre : 
The London Watch Manufacturing coopérative Society limited. Elle a 
pour but de donner la possibilité aux petits fabricants des différentes 
villes de l'Angleterre d'exploiter leurs produits. 



Une écok d'horlogerie est en formation à New-York; voici Chicago 
qui a dû inaugurer la sienne. On a indiqué l'inauguration pour le 
15 octobre dernier. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET tlB6 SOCIÉTÉS D'hORLOGERIE. 17$ 

'Le$ korbgers et Bâk^ — Bu préseaée da trafic de mauvais aloi qui 
se fait dans le commerce des montres, vingt horlogers de Bâle ont 
établi UD tarif pour les différentes sortes de montres et se sont engagés 
à ne pas vendre au-dessous de ce tarif; à ce défaut, ils seront passibles 
d'une amende de 500 francs. Ils ont également élaboré un tarif pour 
les réparations. 

BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



GHAMBRS SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

lUB MANIir, 30. ' 

Séance du 8 octobre 1888. 

La séance est ouverte à 3 heures et demie sous la présidence de M. Rodanet, 
assisté de MM. Cartier et Paul Garnier, vice-présidents, Henriette et Piéfort, 
secrétaires. 

Membres présents : MM. Rodanet» Cartier, Paul Garnier, Henriette, Piéfort, 
Diette, Anquetin, Blin» filondeau, Drocourt, Margaine, Martelier, Moynet, 
Requier. — Membres abseats excusés : MM. Bernheim, Champion, Detouche et 
Lefebvre. — Membres absents : MM. Coquelle, Dubey^ Ecalle. — Membres 
adhérents présents : MiVf. Antoine, de Besançon; Berthoud, Hour, Leroy, Pai- 
gnard et RizzoK . 

Après l'appel, M. Piéfort donne lecture du procès-verbal de la dernière séance 
qui est adopté. • 

M. le Président donne communication des lettres suivantes : 

1° De M. Lecoq au sujet du prix de SOO francs ofiert par M. Pierret pour 
récompenser le mémoire faisant le mieux connaître le moyen d'obtenir l'iso- 
chronisme des mouvements du balancier dans ses grands et ses petits arcs, et 
annonçant, que M. Pierret remet 1 appréciation de ces mémoires à la charge de 
la Chambre syndicale. 

2<» De deux lettres de M. Paul Garnier faisant connaître qu'ayant été chargé 
par le Tribunal de Commerce d'examiner les contestations qui s'étaient élevées 
entre MM. Moncada et Maupomé, et entre MM. Grosrenaud et Kriss, il a pu 
concilier ces deux affaires, et que sur son invitation, M. Maupomé avait versé 
50 francs à titre de don pour TËcole d^Horlogerie. 

3» D'une lettre de M. Jacomin de Lyon offrant à l'École d'Horlogerie un 
régulateur électrique de démonstration, inventé par lui. 

La Chambre vole des remerciements à MM. Jacomin et Paul Garnier. 

4* De M. Roussialle, président de la Chambre syndicale d'Horlogerie de 
Lyon, demandant que le Président de la Chambre syndicale de Paris veuille 



180 REVUE CHRONOUtTRIQUS. 

bien appuyer la pétition adressée à M. le Ministre du Commerce et de l'Indus- 
trie, à Teffet d*obtenir un prix pour la distribution des récompenses que cette 
Chambre syndicale doit faire vers la fin d*octobre. Malgré le temps très limité 
pour faire celte démarche, M. Rodanet dit qu'il est heureux de prêter son 
concours à sa sœur de Lyon. 

La Chambre décide ensuite qu'une médaille de vermeil lui est offerte en 
prix. 

b^ Une lettre de M. le Ministre du Commerce annonçant Touverture d*nn 
concours pour l'obtention d'une bourse de voyage par les élèves des écoles 
industrielles. 

M. le Président rend eusuite compte du voyage qu*il a fait en compagnie de 
M. Antoine, de Besançon, à TExposilion de Bruxelles et il donne communica- 
tion de pièces intéressantes qui lui ont été envoyées par M. Adrien. 

La Chambre adresse ses remerciements à M. Adrien, président de la Société 
des Horlogers de Bruxelles. 

M. Piéfort, au nom de M. Hennequin, verse 5 francs pour TÉcoIe d'Horlo- 
{(cric. 

M. Boussion, horloger, 84, boulevard Sébastopol à Paris, présenté par 
MM. Rodanet et Paul Garnier, est admis comme membre adhérent. 

Après une conversation générale au sujet de la prochaine inauguration de 
l'École d'Horlogerie, la séance est levée à 4 heures et demie. 

Le Secrétaire de service, Le Président, 

C. Henriette. A.-H. Rodai«bt. 



PROCÉDÉS D'ATELIER. 



Moyen de donner au cuivre raapect du platine. 

Décaper la pièce, puis la plonger dans un bain composé de : 

Acide chlorhydrique, 1 kilog 200 grammes. 

Acide arsénieux et vitreux 246 — 

Acétate de cuivre 40 — 

Sécher la pièce et la brosser avec de la plombagine, enfin essuyer. 
Noir À l'argent. 

Faire dissoudre de l'argent à 800 mill., à saturation, dans de l'acide 
nitrique à 40^ 

Plonger la pièce à noircir légèrement chaude dans celte solution, 
jusqu'à ce qu'elle soit complètement refroidie, et la sécher au feu. La 
pièce est ainsi devenue noire. E. Caillot. ' 



PROCÉDÉS d'atelier. 181 

Argenture. 

Voici uae poudre très comniode pour argenter : nitrate d'argent, 
30 grains; sel de cuisine, 30 grains; crème de tartre, 18 gr. 66. Ré- 
duisez bien en poudre et appliquez avec un chiffon humide. 

Argenture facile. 

Avez-vous à argenter, — ou à réargenter, — un ustensile, un objet 
quelconque, en cuivre ou en métal blanc? — Procédez ainsi : 

Prenez une partie de poudre d'argent, — obtenue en précipitant le 
nitrate de ce métal, dissous dans de Tcau, en le mettant en contact 
avec une lame de cuivre, — 2 parties de sel marin et 2 parties de 
crème de tartre. 

Broyez le tout ensemble et formez-en une bouillie avec un peu d'eau. 

Enveloppez-vous le doigt indicateur avec un linge fin ; trempez-le 
dans cette pâle et frottez-en la surface, — bien nettoyée (décapée) au 
préalable, — de l'objet à argenter. Vous laverez ensuite celui-ci dans 
de l'eau de lessive liède, puis à l'eau pure; enfin, vous ressuierez avec 
un linge blanc et le ferez sécher à une douce chaleur. 

L'opération, — faite avec soin, — vous donnera le résultat désiré. 

Valyn. 

Quelques notes sur les soudures. 

Lorsqu'on veut souder des métaux facilement oxydables, il faut 
prendre quelques précautions. En premier lieu, décaper soigneusement 
les surfaces à mettre en contact. 

En second lieu, il faut éviter que les surfaces viennent à s'oxyder 
pendant Topéralion. Pour cela, on les recouvre de résine ou de suif. 
Ces substances fondues forment une espèce de bain qui empêche l'accès 
de Taii* et qui, à une température peu élevée, absorbe l'oxygène. Ce qui 
fait que les surfaces métalliques deviennent inoxydables. 

Les métaux peu oxydables se soudent facilement. Pour l'or et l'ar- 
gent, après avoir réuni par une attache 1rs pièces à souder, on enduit 
de borax délayé dans de l'eau la partie sur laquelle doit couler la sou- 
dure. On place ensuite la soudure et Ton chauffe, légèrement d'abord, 
afin que l'eau s'évapore sans faire boursoufler le borax. 

Quand les ouvrages ont été soudés, leur surface se trouve noircie et 
oxydée par l'action du feu. On les déroche. (Consulter le Guide-Manuel 
de r horloger et le Recueil des procédés pratiques.) 



162 REVUS GHBONMIÉTBIQUE. 

Moyen de fabriquer une pierre & aiguiser. 

Nous allions reproduire un article sous ce titre, donné par un journal 
industriel, lorsque nons nous sommes souvenu qu'il avait paru dans le 
numéro de novembre 1888 de la Revue chonométrique ; nous y ren- 
voyons nos lecteurs. 

VARIÉTÉS. 



I*a pendule de la reine Victoria. 

La reine Victoria possède une pendule astrologique d'une grande 
dimension et qui a été faite par Jacob Mayr Yunger (d'Augsbourg), au 
XVII® siècle. La main-d'œuvre en est très soignée. La caisse est pla- 
quée d'écaillé, incrustée de banderoles et autres motifs en argent. Sur 
chaque partie latérale se voit un obélisque en demi-relief, orné de 
masques et de parchemins enroulés, et surmonté d'un aigle. Cette pen- 
dule, de forme carrée, se dresse sur un piédeslal quadrangulaire, dont 
les côtés se cintrent légèrement. Quatre colonnes torses en verre de 
Venise, ressemblant comme couleur à Taméthyste, soutiennent le som- 
met. Un cadran se trouve sur chacune des quatre faces. Celui de devant 
est muni d'une plaque tournante, en argent, sur laquelle on voit un 
calendrier où figurent tous les jours de Tannée. Il est accompagné de 
deux autres cadrans, dont l'un indique les heures, tandis que l'autre 
porte les signes du zodiaque. Le balancier, d'un dessin original, repré- 
sente Timage allégorique du Temps, et au dos se trouvent encore d'au- 
tres cadrans astrologiques. Le fronton est très élaboré. On y voit deux 
personnages (en argent) assis sous une sorte de petit temple dont la 
toiture repose sur deux colonnes torses en verre, imitant le rubis, et 
auprès desquelles sont placés deux vases qui leur ressemblent comme 
couleur. Deux niches contiennent des figurines. Enfin, au sommet, 
s'élève une statue dorée qui représente Atlas courbé sous le poids du 
monde. La hauteur totale de cette curieuse pendule est de 3 pieds (an- 
glais) et 10 pouces 1/2. 

Moyen d^avoir le midi vrai. 

M. d'Abbadie, de l'Académie des Sciences, indique un moyen d'avoir 
le midi vi*ai, qui ne manque ni d'élégance ni de simplicité. On prend un 
prisme de verre dit dipléidoscope. On place l'une des arêtes du prisme 
dans le méridien et on l'incline du Nord au Sud selon l'angle de la lati- 



tude. Aux environ de midi, en se plaçant derri^e le pj-isme, on y voit, 
par réflexion, deux images du soleil. Mais, à midi exaclemeut, il n*y a 
plus qu'une image visible. On note avec une montre à secondes les 
contacts du premier et du second bord de l'astre. La moyenne des deux 
instants fournit Thenre du midi vrai h une demi-seconde près. Au 
fond^ le prisme de M. d'Abbadie n*est qu'an cadran solaire donnant 
seulement midi, et dans lequel le style et l'ombre sont remplacés par 
le prisme et par l'image directe du soleiL Le procédé est plus exact et 
il est assez facile à appliquer, H. m PAaTiLLi. 

Utilisatton de la chalear du soleil. 

Voici )ine méthode pratique intéressante imaginée récemment par 
M. le professeur Morse, de Salem (Massachusetts) pour utiliser la cha- 
leur du soleil : 

« L'appareil se compose d'une botte plate dont le fond est constitué 
par une feuille de tôle repliée, et la partie supérieure par une lame de 
verre. Cette boîte est placée en dehors de l'édifice, dans une position 
telle que les rayons du soleil tombent normalement à sa surface. 

« Les rayons calori&ques traversent le verre et sont absorbés par le 
fer qui se trouve ainsi porté k une haute température. Un système de 
ventilation fait passer l'air à chaufTer k travers l'appareil et l'amène 
dans le local à chauffer. » 

Un diamant rôfractaire. 

On lil dans le Journal tuisie d'horlogerie : 

Un diamant qui refuse de prendre le poli n'est pas un objet de luxe, 
mais c'est tout au moins une curiosité rare. 

Ordinairement, le diamant cède à l'effort d'un lapidaire faisant plu- 
plusieurs milliers de tours par minute. Cependanl, MM. Tiffany et C^, 
les grands joailliers de New-York, ont dû confesser qu'ils avaient été 
vaincus par une pierre qui^ après avoir été soumise à la torture de la 
roue pendant cent jours, sur le pied de 28,000 révolutions par minute, 
est sortie de l'épreuve exactement dans le même état que lorsqu'elle y 
est entrée. 

Le chemin total parcouru par le lapidaire sur la pierre équivaut à trois 
fois environ la circonférence de la terre. Et, dans ce cas spécial, on avait 
remplacé le poids ordinaire de deux livres par un poids de quarante 
livres; le seul effet produit a été de mettre le lapidaire hors d'usage. 

Après celte épreuve décisive, MM. Tiffany ont renoncé au combat et 
envoyé le diamant à l'Académie des sciences de New-York. 



184 UCTCE CBMMNHrtnHKS:. 



.^re&tere miannmble d'esse M0Btre. 



KoQS lisons dans U Jfecveilet Bijmften: 

Cn vieox joainal anglais rapporte le Cûi suivant : 

« En déoembre 1787, qndqnes pasonn« qni péchaient dans la Ta- 
mise, près de Blackwal, prirent an loop marin. An pen de résistance 
qu'il fil an momest de sa captare. ils s'aperçorent qne le monstre était 
malade oa à demi-mort. On le tire sar le rivage, on Tachère, on le dé- 
pèce, et l'on troate dans son estomac une montre d'argent arec sa 
chaise, une hagne grenat et plosiears hoaîs de galon d*or. Ces objets 
fireat prêsomer qu'ils axaient apparîeca à en oâcier, qni, tombé à la 
mer, avait été décoré par TanîmiL supr^^^tion qai fut bientôt confir- 
mée. La moatre portait lîascription soivante : * Henrr Waston, London, 
n» 1369- 9 Oa s'cnqaîert près de rhorl.T§er: il consulte ses livres de 
o^mmerve et IroTive qne, deux ans au^sirav^ut, il avait vendn cette 
montre à un M. Tb<3mpson, habitant ie £al-End. Ce M. Thompson re- 
co:.c.it la moL^tre, ijni il avait fait prtâent à son nls poor s<mi premier 
voyage s.:r mer. Ces prêmiscNes établies, on acq^t bieniôt la certiLide 
qïe le î^ize ^/fEcier avait disparu une naît, à neuf miues environ de 
Falmouth, et que Ton pensait g-éoéralement q/îl avait déserté pendant 
qu^l *rta:t de qiart, tandis qi'il était sans doate tooibé à la mer et avait 
été dévoré par le sqiale. Ce dernier avait bien digéré Thomme, miis 
n'avait pu digérer le métal. » 

Robert-HMdÎA et I^tewre amlifoaale. 

£n ce moment où la question de Tiieure nationale est à Tordre dj 
daioîir, sdit-ou que Robert HouJiu fut un des premiers promoteurs de 
ce projet ? 

On lit, en efet, dans les Confidences du célèbre prestidigitateur, ces 
lignes écrites iL y a tn^nte ans : <? ... Tai adopté pour programme : 
PopuiarLs?r les horloges électriques eu les rendant aussi sùupfes et 
aussi précises que possibie. Et, comme Tart suppose toujours un idéal 
que Tarvisle ciierche à réaliser, je rêve dé^à ce jour où un réseau de 
tLs é^-^ctri^ues, partant d*ua rég'iiaîeur uni ^ue. rayonnera sur la France 
entière et portera liieare précise dans Les p:j.siuiportautes cites comme 
dans les pLus molestes villages... a 

L'iuveaiear de la PeaduJe mystérieuse croyait alors rélectricilé plus 
forte q-je la routine. 



Le Gtrant : A.-H. RooÀ:fET. 



Paria. — Imprimerie L. Baudow et C*. î, me ClirisUne. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 



EXPOSITION ITNIVERSEI<I«B DE 1889. 

Groupe 3. — Classe 26. 



HORLOGERIE. 



Liste des exposants dôflDitivement admis par les Comités d*ad- 
mission et d'installation et ayant payé au moins le tiers des 
frais dUnstallation. 

Acier (Emile), 9, impasse Froissard, à Paris. 

Horlogerie, boites de régalateurs. 
ÂKQUBTiN (Modeste) . 77, rue d'Aboukir, à Paris. 

Pendules, montres, panhoromètre. 
Amëaume (Auguste), 50, rue de Turenne, à Paris. 

Horlogerie diverse, pendules, réveils. 
Bernheim (Léopold) et C^®, 48, rue de Turenne, à Paris. 

Montres de poche. 
Berthoud (Auguste-Louis), 9, rue d'Enghien, à Argcnteuil (Seine). 

Chronomètres de marine, spiraux. 
Brown (Edouard), 12, rue la Paix, k Paris. 

Montres, chronomètres, régulateurs astronomiques. 
Brunelot (Jules), 10, rue Oberkampf, à Paris. 

Régulateurs, pendules de voyage. 
Bourdon (Alexandre-Charles), 26, boulevard Magenta, à Paris. 

Horloges pneumatiques. 
Bernoux (Joseph), 2, rue Froissard, à Paris. 

Régulateurs divers. 
BoNTBMS (Charles), 72, rue de Cléry, à Paris. 

Pendules et oiseaux chanteurs. 
BfiiLLARD (Alfred-Eugène), directeur de Pécolc d'Anet (Eu;e-et-Loir). 

Travaux divers, montres, dessins, éludes. 
Basblt (Louis), 29, rue de la Poterie, à Corbeil (Seine-et-Oise). 

Aiguilles pour montres et pendules. 
BoRREL (Georges-Arsène), 47, rue des Petits-Champs, à Paris. 

Horlogerie monumentale et électrique, compteurs, enregistreurs. 
DÉCBiiBRE 4888. — 387. 43 



186 BEVUE CmOHOMÉnUQCE. 

Cbalosice (G, de), à Pftraj-le-MoDial (SaAoe^-Loire). 

Uoe horloge à sooDerie. 
CmàMnm (Émlie), 23, rue des Boos-Eofaots, à Paris. 

Pmdoles et rnootres fmées et àsàées. 
CiArriKT (Loois-Albert), 48, rue Chapoo, k Paris. 

KesMNls po«r petite, Sioyeiiiie et grone hor l o geri e . 
CALLin (Bernard;, 50, bonlevard de Port-Rojal, à Paris. 

ChroBOoèires de marine, moatrss, régalalevrs. 
Chatiac père et fils, 118, roe Hootmartre, à Paris. 

Horloges et pendules diverses. 
CoQcnjJ Joseph % 13, roe Sain te-Aoa stase, à Paris. 

Cadrans et fournitures pour horlogerie. 

CocftTT ^J.-B.), 175, rue du Temple, à Paris. 

Montres. 
CoFFniBAU, 3, rue Sainte-Anastase, à Paris. 

Pendules, cages marbre et bronze. 

CaU5 (Adolphe), 69, me des Gravilliers, à Paris. 

Horlogerie mécanique, horloges. 
DftOCOURT (Alfred), 28, rue Debelleyme^ à Paris. 

Pendules de voyage. 
«DiETTE fils et Hocft, 7, rue Sainte^Anaslase, à Paris. 

Pendules, pendules de voyage. 

DicoxxuH (Arlhar), 65, rue de la Verrerie, à Paris. 
Ressorts pour montres et pendules. 

Doftizox père et fils, 58, rue Saint- Sabîn ( Allée- Verle), à Paris. 

Pièces détachées pour rhorlogerie. 
DcsBftOssES (Fernand), 8, me de THôlel-Dieu, à Nogent-sur-Seine (Aube). 

Pendules et appareils électriques pour rhorlogerie. 

Delala!ide (Joseph), 13-lo, rue Gambetta, au Maus (Sarlhe). 

Montres à remontoir. 
Delagbave (Charles), 15, rue Soufilot, à Paris. 

31oDtres et pendules géographiques. 
EcALLB (Auguste), 93 94, Palais- Royal, à Paris. 

Chronométrie, moolres, régulateurs. 
Erbeau (L.), 100^ boulevard Sébastopol, à Paris. 

Montres, pendules, mignonneltes, pendules de voyage. 
Féron (Auguste), 34, avenue de Châtilion, à Paris, 

Horlogerie astronomique et de marine. 
FBEifiiELET (Edouard), 4, rue des Arquebusiers, à Paris. 

Pendules et mouvemenls d'horlogerie. 
Falk (Rodolphe), à Ghampey^ canton d'Héricourt, arrondissement de Lure 
(Haute-Sa6ne). 

Mouvements de réveils et de montres. 

GuiBACDBT (Gustave), 6, rue du Parc-Royal, à Paris. 
Pendules, horlogerie de précision. 



LISTE DES EXPOSANTS. — HORLOGERIE. 187 

Gàrnier (Paul), 16, rue Taitbout, à Paris. 

Pendules de voyage, horloges diverses, régulateurs, horlogerie électrique, 
contrôleurs. 
Gaubekt (Raphaël), 42, rue de la Pomme, à Toulouse (Haute-Garonne). 

Travaux d'horlogerie. 
Harrott (Joseph-Ernest), 7S, rue de Turenne, à Paris. 

Fournitures d'horlogerie, aiguilles pour pendules. 
Henry -Lepautb, 6, rue Lafayette, Paris. 

Horlogerie monumentale et de précision. 
Hangard (Joseph), 36, rue Cocpûllière, à Paris. 

Ressorts pour horlogerie. 
HuGON (Antoine), 110, rue de Turenne, à Paris. 

Montres à remontoir. 
Joseph (Charles), 114, rue Amelot, à Paris. 

Horlogerie, régulateurs. 

Jacot (Henri), 31, rue de Montmorency, à Paris. 

Pendules de voyage. 
Kreher (Adam), 14, rue Debelleyme, à Paris. 

Boîtes pour pendules de voyage et régulateurs. 
Leroy (Théodore), 88, rue de Varenne, à Paris. 

C.hronomèlres de marine. 

Lévy (Hector), 139, boulevard Sébastopol, k Paris. 

Montres et pendules fantaisie. 
Lefebvre (Edmond), 3l-36> galerie Montpensier, à Paris. 

Horlogerie, montres, pendules régulateurs. 

LoiSEL (Alfred-Eugène), 42, rue de Sablonville, à Neuilty-sur-Seine (Seine). 

Pièces et outillage d* horlogerie, régulateurs. 
Leborgnb (Paul), 48, rue Richelieu, à Paris. 

Gravure et décoration d'horlogerie. 
Margaine (François-Arsène), 22, me Bérânger, à Paris. 

Pendules de voyage, régulateurs astronomiques- 
MoRHAiVGE (L.), 48, passage des Panoramas, à Paris. -«- Boites à musique. 
Maurice et C'«, 7S, rue Chariot, à Paris. 

Pendules de voyage, pendules de cheminée. 

Métais (Charles), à Bayeux (Calvados). 
Horlogerie électrique, régulateurs. 

MouGiN (Adolphe), à Héricourt (Haute-Saône). 

Mouvements d'horlogerie. 
Maupomé (Victor), 137, boulevard Sébastopol, à Paris. — Montres. 
MoiRBAU (Claude-Marie-Alexandre), 19, rue Saint-Lazare, à Dijon (Côte-d'Or). 

Métronomes. 
Paignard (T.), 4, rue du Pont-aux-Choux, à Paris. 

Ressorts divers pour l'horlogerie et la télégraphie. 
PiAWCHON (Mathieu), 67, Palais-Royal, à Paris. 

Pendules et montres, horloges. < 



188 REVUE CURONOMÉTRIQUE. 

PouiLLOT (Henry), 13, rue des Arènes, à Bourges (Cher). 

Cartel du XV« siècle. 
RODÀMET (Augusle-Hilaire), 36, rue Vivienne, à Paris. 

Chronomètres de marine, pendules, montres, régulateurs. 
Richomme-Depàris (Louis), 72, rue des Gravilliers, à Paris. 

Cadrans divers pour Thorlogerie. 
Ratel (Henri-Paul), 53, rue Monsieur-le-Prince, à Paris. 

Montres et pendules. 
Réquier (Charles-Louis-Michel), 5, rue Debcllcyme, à Paris. 

Pendules, régulateurs astronomiques. 
Richard (Charles-Adolphe), 32, rue de Bondy, à Paris. 

Mouvements, pendules de voyage. 
Reglus (Victor), 114, rue de Turenne, à Paris. 

Pendules, compteurs, horlogerie électrique. 
Richard (L.-M.), 13, rue Contrescarpe, à Nantes (Loire-Inférieure). 

Échappements pour chronomètres de marine. 
Roussialle (Denis-Jacques), 58, rue de la République, à Lyon (Rhône). 

Pendules de voyage, réveils. 
Saunier (Claudius), 154, rue Saînt-Honoré, à Paris. 

Divers mécanismes d'horlogerie, ouvrages techniques et théoriques sur 
l'horlogerie. 
Sandoz (Gustave), 147-148, galerie de Valois, à Paris. 

Montres et pendules, régulateurs. 
StAghens (Eugène), 19, boulevard Saint-Denis, à Paris. 

Pendules. 
TflifeRLE (A.), 1, rue Commlnes, à Paris. 

Fourniture d'horlogerie pour la pendule, décolletage en tous genres. 
TiRAVi (Paul-Eugène), à Dinan (Côtes-du-Nord). 

Montres échappement à cylindre. 
Ulmann frères, 102, rue de Turenne, à Paris. 

Montres diverses. 
Ungerbr frères, à Nomény (Meurtbe-et-Mosclle). 

Horloges d'églises et cadrans divers. 
Maison Farcot-Vandenrbrg (Henri), 39, rue des Trois-Bornes, à Paris. 

Horlogerie de commerce et de précision. 
Société des ouvriers horlogers, Weber (Henry), directeur, 35, rue Charlol, à 
Paris. 

Pendules de cheminées. 
Lécullier (Louis), à Bernay (Charente-Inférieure). 

Cadran universel. 
MoAT (Jules-Charles-Viclor), à Révigny (Meuse). 

Ressorts d'horlogerie, montures de pendules. 
ScHHiDT (Carl-Wilhem), 4, place Vendôme, à Paris. 

Chronomètres, montres, outils, dessins. 
Serin (Edouard), 8, rue Pastourelle, à Paris. 

Horlogerie^ carteA, garnitures de cheminées. 



LISTE DES EXPOSANTS. HORLOGERIE. 189 

Gaucher (Florent), 15, rue Gousin-Corblin, à Elbeuf (Seine-Inférieure). 

Montres à clef et à remontoir. 
RocH-Louis (Alexandre), li, route de Saquet, à Vitry-sur-Seine (Seine). 

Fournitures d'horlogerie. 
BouTSSOU (Jules), 75, boulevard Gambetta, à Cahors (Lot). 

Horlogerie. 
Streiff (Christophe), à Jarny (Meurtbe-et-Moselle). 

Horloges monumentales. 
Marin-Gudbàz, 5, rue des Halles, à Paris. 

Mouvements de montres, échappements divers. 
Masure, 24, avenue Cartault, à Putcaux (Seine). 

Produits chimiques pour horlogerie. 
ScHWiTZGÂBBL (Jean), 133, rue du Théâtre, à Paris. 

Pièces d*horlogerie. 
Antoine frères, 26, rue Charles-Nodier, à Besançon (Doubs). 

Montres, mouvements de montres et chronomètres de poche. 
Bloch (Léopold), 9, rue de la Bouteille, à Besançon (Doubs). 

Montres et chronomètres de poche. 
Besançon (Auguste), à la Butte, Besançon (Doubs). 

Aiguilles pour montres et pendules. 
Baverel (Emile), à Morteau, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Montres. 
BoiCHARD (Emile), à Morteau, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Montres. 
Bourgeois (Jules), à Damprichard, arrondissement de Monlbéliard (Doubs). 

Boites de montres. 
Bergier (A.), 79, Grande-Rue, à Besançon (Doubs). 

Montres et chronomètres de poche. 
Beaudroit (Alphonse), à Seloncourt (Doubs). 

Montres et mouvements de montres. 
Boname (Louis), à Seloncourt (Doubs). 

Montres et mouvements de montres. 
Bronner, 17, Grande-Rue, à Besançon (Doubs). 

DécoratioH de boites de montres. 
Carry (Clément), 48, rue Saint-Paul, à Besançon (Doubs). 

Aiguilles de montres. 
Châtelain (Arsène), à Charquemont, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Pièces détachées pour échappements à ancre et à cylindre. 
Cercleux et MoNTANDON, 8, rue Morand, à Besançon (Doubs). 

Horlogerie. 
Cléhençon, 9, rue des Granges, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
CouLAUD, 16, rue du Château, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
Cattin et Heinigbr, 57, rue Saint-Paul, à Besançon (Doubs). 

Plaques diverses or et argent pour montres. 



190 REVUE CHRONOMÉTRIQCE. 

Drogret (CbO> à Blortean, arrondissement de Ponfarlier (Doubs). 

Montres. 
DuPONt (Joseph-Alphonse), 7, square Saint-Amour, à Besançon (Doubs). 

Boîtes de montres, gravure, ciselure. 
Dorian-Méguin, à Abbevillers, arrondissement de Montbéliard (Doubs). 

Mouvements de petite horlogerie, ébauches, finissages et échappements. 
Félix (Julien)^ 12, rue Ronchaux, à Besançon (Doubs). 

Montres et mouvements en cours de fabrication. 
Frainibr» à Mortcau, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Boites de montres. 
Fbrnisr (L.) et frères, 3, rue Ronchaux, à Besançon (Doubs). 

Montres or et argent. 
GÉLm (Constant), à Monlbéliard (Doubs). 

Porte-échappement pour pendules de voyage. 
GoNDY (Jean-Clodius-Albert), rue des Vieilles -Perrière?, à Besançon (Doubs). 

Montres, chronomètres de poche. 
GiLBBRT (Gaspard), 7, rue Basse, à Montbéliard (Doubs). 

Montres. 
GiROD (Lucien), à Morbier (Jura). 

Appareils cosmographiques. Régulateurs. 
Graa, Dufour et Nktibt frères, à Besançon (Doubs). 

Montres, chronomètres. 
Hàldy (Emile- Alexandre), 6, rue Saint-J?an, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
JaCcoutot (A.), à Morteau, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Montres. 
Jaillon-Gbni, rue Ganibetta, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
L'ÉpfiE (Auguste), à Sainte-Suzanne, arrondissement de Montbéliard (Doubs). 

Boites à musique. 
Lévy (Léon), 19, rue Cuvier, à Montbéliard (Doubs). 

Mouvements de monlres. 
Mauvais (Marins), à Morteau, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Montres. 
Mbrcibr (Charles), à Morteau, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Montres. 
Marti (S.) et C^S rue d'Héricourl, à Montbéliard (Doubs). 

Mouvements d'horlogerie, pièces détachées pour horlogerie. 
Michel (Charles), Verrière-de-Joux, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Montres. 
Méguin (G.), à Seloncourt, canton de Blamont, arrond. de Blontbéliard (Doubs i. 

Pendules et mouvements de pendules, réveils. 
Perdrizbt et Bourquin, 59, rue des Granges, à Besançon (Doubs). 

Montres, chronomètres de poche. 
Parrknih et Marguet, à Vlllers-le-Lac (Doubs). 

Mouvements de montres, ébauches. 



LISTE DES EXPOSANTS. — HORLOGERIE, 191 

PiCAKD (Emile), 10, rue des Gbambreltes, à Besançon (ÏDoubs). 

Montres. 
Parrod (Eugène), à Morteau, arrondissement de Pontarlier (Ooubs). 

Montres. 
Picard (René), 5, rue Gambetta, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
ROULBT (Ami), 66, Grande-Rue, à Besançon (Doubs). 

Mouvements divers, dorage. 
Reuillé et AifGUBifOT, à ViIleri-!e-Lac (Doubs). 

Mouvemenls de montres. 
Rapbabl SiRP et fils (Vve), ié, place Saint-Amour, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
Rot (G.), ii, rue Morand^ à Besançon (Doubs). 

Montres. 
Robert (Edmond), 16, rue Proudhon, à Besançon (Doubs). 

Aiguilles de montres et couronnes de remontoir. 

Société générale des monteurs de boitbs, à Besançon (Doubs). 

Boîtes de montres. 
Sylvain (André), à Morteau, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Montres. 
Société anonyme coopérative db dégrossissage, 23, rue de Glères, à Besançon 
(Doubs). 

Pièces diverses et boîtes de montres. 

SoDGBON (Just), 26, rue Saint-Pierre, à Besançon (Doubs). 
Horlogerie, montres. 

SCHAFFTBR et C*«, 26, Tue Morand, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
Schafftbr (E.), 3, square Saint-Amour, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
Siltant (Victor), 17, place Saint-Pierre, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
^HiRER (Armand), 6, rue de Glères, à Besançon (Doubs). 

Aiguilles de montres. 
Toubnibr (Joseph), 31, Grande-Rue, à Besançon (Doubs). 

Montres. 
Les fils de Matbieu Ulmann, à Montbéliard (Doubs). 

Finissages, échappements de montres, montres. 

Wetzel (Charles), à Morteau, arrondissement de Pontarlier (Doubs). 

Montres. 
Witmer, Hblmann et Roy, à Hérimoncourt (Doubs). 

Pièces détachées pour montres, ébauches, échappements. 
Matillb frères, h Besançon (Doubs). 

Montres. 
GoNDT (Junius), à Pontarlier (Doubs). 

Montres à ancre et à cylindre. 



192 REYDË CHRONOMÉTRIQUE. 

RiviBR (Emile), ii, rue de la Liberté, à Besançon (Doubs). 

Pièces détachées ponr montres, transformation de mouvements. 
ALIX, à Saint-NicoIas-d'AIiermont (Seine-Inférieure). 

Pendules de voyage. 
Croutte (Arthur), à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Inférieure). 

Pendules de voyage. 
Baveux (A.), à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine- Inférieure). 

Pendules de voyage, réveils. 
Delépinb (Emile), à Saint- Nicolas-d'Aliermont (Seine-Inférieure). 

Chronomètres, régulateurs astronomiques, compteurs. 
Desplanches-Yàssy, à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Inférieuré). 

Pendules de voyage. 
Dessiàux et fils (Veuve), à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Inférieure). 

Pendules diverses, réveils, pendules de cheminée. 
Drocourt (Alfred), à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine- Inférieure). 

Pendules de voyage, mignonnettes. 
Defbànc, à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Inférieure). 

Pendules de voyage. 
GuiGNON (Julien-Louis), à SaintNicolas-d*Alicrmont (Seine-Inférieure). 

Pendules de voyage, réveils. 
QuiBBL (Eugène), à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Inférieure). 

Pendules de voyage. 
Villon (Albert), à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine-Inférieure). 

Pendules de voyage, réveils. 
Bretton (Louis), à Cluses (Haute-Savoie). 

Pièces diverses pour l'horlogerie, découpage, faillage. 
CouDRAT (François), à Magland, canton de Cluses (Haute-Savoie). 

Mouvements de montres. 
Carpano (Louis), à Cluses (Haute-Savoie). 

Pièces diverses, fraises et découpages divers. 
Cartier (Michel), à Araches (Haute-Savoie). 

Mouvements et fournitures d'horlogerie. 
DuMONT (Charles-Louis), à Scionzier, canton de Cluses (Haute-Savoie). 

Pièces diverses d'horlogerie. 
Dancbt et C^, à Marnaz, canton de Cluses (Haute-Savoie). 

Pièces détachées pour l'horlogerie, pignons. 
Dépery (François), à Scionzier, canton de Cluses (Haute- Savoie). 

Arbres et barillets pour montres. 
DuMONT (François), à Scionzier, canton de Cluses (Haute-Savoie). 

Pièces diverses pour horlogerie, vis, taillage et pivolage. 
Glièrb (Robert), à Vougy (Haute-Savoie). 

Pignons pour montres, pièces de remontoir. 
GcFORD (Ferdinand), à Mont-Saxonnex (Haute-Savoie). 

Pignons pour montres. 
Dépery-Carly frères, à Scionzier, canton de Cluses (Haute-Savoie). 

Pièces d'ébauches de montres, arbres, barillets. 



LISTE DES EXPOSANTS. — HORLOGERIE. 193 

Hugàrd (François), à Sxïionzier, canton de Cluses (Haate-Savoie). 

Pièces diverses, vis, arbres et barillets pour montres. 
JoLiYBT-DfiBALMB, à Sc'onzicr, canton de Cluses (Haute-Savoie). 

Pignons d'échappement pour montres. 
JoLiVET (François)^ à Scioozier, canton de Cluses (Haute-Savoie). 

Pignons d'échappement et fraises à pignons pour montres. 
Làmbert-Dànget et fils, à Cluses (Haute-Savoie). 

Fournitures pour montres, pignons, arbres et barillets. 
Lacroix (Favre), à Scionzier, canton de Cluses (Haute-Savoie). 

Pignons pour montres. 
Lacroix frères, à Scionzier, canton de Cluses (Haute -Savoie). 

Pignons pour montres. 
Pellisr (Merniin-Marie), à Cluses (Haute-Savoie). 

Fournitures d'horlogerie. 
Rànnaz (Alfred)» à Cluses (Haute-Savoie). 

Montres or et argent. 
Rayinet (Joseph), à Mont-Saxonnex (Haute-Savoie). 

Pignons pour montres. 

SivAN (Casimir), à Cluses (Haute-Savoie). 

Montre mystérieuse, modèles d'échappements. 

ViOLLAND (Aimé) et fils, à Scionzier, canton de Cluses (Haute-Savoie). 
Fournitures pour montres, mécanismes de remontoir. 

Passy (Jean), à Thônes, arrondissement d'Annecy (Haute-Savoie). 

Horlogerie, pièces diverses pour montres. 
MoYNBT et C«, 6, rue des Haudrietles, Paris. 

Fournitures et outils d'horlogerie. 
Jacokiic, 37, rue de l'Hôtel-de-Ville, à Lyon (Rliône). 

Horlogerie électrique. 
CouLON ET MoLiTOB, à Hérimoncourt (Doubs). 

Porte-échappements pour pendules de voyage. 
A.-J. Thomas et C°, 24, rue Albouy, Paris. 

Horlogerie électrique. 

MÉTAYER (Charles-Maric-Gustave), 15, rue du Marché, à Poitiers (Vienne). 

Marteaux électriques à chute libre. 
B. Haas jeune (Maison), 68, rue des Granges, à Besançon (Doubs). 

Monires-chronomètres de poche. 
Grumbach Neptali et C% 27, rue d'Enghien, Paris. 

Montres. 
Lerique (Nicolas -Joseph), directeur du comptoir Lyon-Alemand, succursale de 
Besançon, 6, rue de Glères, à Besançon (Doubs). 

Or, argent et métal préparés pour la fabrication des boites de montres. 

Caulliracx et Bughbt, à Mont-Saxonnex (Haute-Savoie). 
Pièces délachées pour montres. 

DoBARD (Albert), 27, rue Chariot, Paris. 
Pièces à musique. 



i94 REVUE GHRONOHÉTRIQUE. 

Japy frères et C«, à Beaucourt^ territoire de Belfort. 

Horlogerie de tous genres et à tous les degrés d'avancement de fabri- 
cation. 
GiRÀRDET (C), aux Verrières. — Mouvements de montres. 
FoucHER (Léon) fits, 19, rue Saînl-Sébastîen, Paris. 

Compteurs et cbronograpbes. 
Garizbt (J.-B.), à Écluses (Hante-Savoie). 

Mouvements de montres. 
Làtàpib (J.-B.), à Montcoq (Lot). 

Montres d'étalage. 
Marchàl (Adolphe), à Gbarleville (Ardennes). 

Pendules se remontant par Tair. 
Pbtit (Charles), 37, rue Cour-Sarlon, à Bourges. 

Montres dites isochromèlres. 
Paillard (C.-A.), à Ferney (Ain). — Spiraux et balanciers compensateurs pour 

chronomètres de marine et pour horlogerie civile. 
Exposition collective ouvrière, à Saint-Nicolas-d*Aliermonl (Seine- Inf.). 

Horlogerie diverse, pendules de voyage. 
Collectivité ouvrière, à Araches (Hante-Savoie), 

Mouvements et fournitures d'horlogerie. 
Ouvriers horlogers de Sainl-Pierre-de-Rumilly (Haute-Savoie). 

Pignons, remontoirs pour montres. 
Olvriers horlogers de Saint-Maurice de-Rumilly (Haute-Savoie). 

Pignons, remontoirs pour montres. 
Raymond (Gi orges- Auguste), à A chères (Seine-et-Oise). 

Nouveau balancier, régulateur. 
Jardin (Victor-Marcel), 90, rue Croix-Nivert, à Paris. 

Un compas de précision. 
CouRMONT (Paul-Charles), 89, rue de Vaugirard, à Paris. 

Pendules diverses. 
CuNGE (Henry), 23, rue Richer, à Paris. — Pendules mystérieuses. 
ÉCOLE d'horlogerie DE Paris (recoouue d'utilité publique par décret du 
i2 juillet 1883); président-directeur : A. -H. Rodanet,30, rue Mania, à 
Paris. 

Outillage, régulateurs, chronomètres, pendules, montres, pièces délacliées 
d'horlogerie de précision, dessins. 
ÉCOLE MUNICIPALE d'horlogerie de Bcsançon (Doubs). 

Montres et pièces de montres, dossins. 
Thouvenez, capitaine d'artillerie, à Vincennes. — Phonotélémètre. 

Paris, le 1" novembre 1888. 

Le Président de la classe 26 (Horlogerie), 
A. -H. RODANET. 
Le Rapporteur : P^ul Garnibr. 



LOI SUR LES BBEVKTS D'INVEKTION (sUISSë). 195 



PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE. 



Loi BUT les brevets d'ixiTention (Suisse). 

{Suite, Toir p. 160.) 

m. — De la contrefaçon. 

Art. â4. — Seront poursuivis au civil ou au pénal, conformérâent 
aux dispositions ci- après : 

1® Ceux qui auront contrefait les objets brevetés ou qui les auront 
utilisés illicitement; 

2« Ceux qui auront vendu, mis en vente ou en circulation des objets 
contrefaits, ou qui les auront introduits sur le territoire suisse; 

3® Ceux qui, sciemntent, auront coopéré à ces actes ou en auront 
favorisé ou facilité l'exécution; 

4* Ceux qui refuseront de déclarer la provenance des objets contre- 
faits se trouvant en leur possession. 

Art. 2o. — Ceux qui auront commis dolosivement les actes prévus 
par farticle précédent seront condamnés aux indemnités civiles et punis 
d'une amende de 30 à 2,000 francs, ou d'un emprisonnement de trois 
jours à une année, ou de ces deux peines réunies. 

La peine pourra être élevée jusqu'au double en cas de récidive. 

Ces pénalités ne seront pas applicables lorsqu'il y aura simplement 
faute, imprudence ou négligence. L'indemnité civile demeurera néan- 
moins réservée dans les cas prévus au chiffre !•' de l'art. 24. 

Art. 26. — L'action civile pourra être ouverte par toute personne 
intéressée. 

La répression pénale n'aura lieu que sur la plainte de la partie lésée, 
et cela conformément à la procédure pénale du canton où l'action sera 
intentée. 

Celle-ci pourra Tétre soit au domicile du délinquant, soit au lieu où 
le délit a été commis. En aucun cas il ne pourra y avoir cumnlation 
de poursuites pénales pour le même délit. 

L'action sera prescrite lorsqu'il se sera écoulé plus de deux ans 
depuis les derniers faits de contrefaçon. 

Art. 27. -^ Sur une plainte, au civil ou au pénal, les tribunaux 
ordonneront les mesures conservatoires nécessaires. Us pourront no- 



196 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

lamment faire pro<:éder, sur la présenlalîon du brevet, à une descrip- 
tion précise des objets prétendus contrefaits, ainsi que des instruments 
et ustensiles servant exclusivement à la contrefaçon et ils ordonneront, 
en cas de besoin, la saisie desdits objets, instruments et ustensiles. 

Lorsqu'il y aura lieu à la saisie, le tribunal pourra imposer au 
requérant un cautionnement qu'il sera tenu de déposer avant d'y faire 
procéder. 

Art. 28. — Le tribunal pourra ordonner la confiscation des objets 
saisis, à compte ou à concurrence des dommages-intérêts et des 
amendes. 

Il prescrira, même en cas d'acquittement, si c'est nécessaire, la des- 
truction des instruments et ustensiles exclusivement destinés h la con- 
trefaçon. 

Il pourra ordonner la publication du jugement dans un ou plusieurs 
journaux, aux frais du condamné. 

Art. 29. — Ceux qui auront indûment muni leurs papiers de com- 
merce, annonces ou produits d'une indication tendant à faire croire à 
l'existence d'un brevet, seront punis, d'office ou sur plainte, d'une 
amende de 30 à 500 francs ou d'un emprisonnement de trois jours à 
trois mois, ou de ces deux peines réunies. 

La peine pourra être élevée jusqu'au double en cas de récidive. 

Art. 30. — Les procès en contrefaçon seront jugés, au civil, en une 
seule instance, par le tribunal auquel chaque canlon attribuera cette 
compétence. 

Il pourra y avoir appel au tribunal fédéral, quelle que soit l'impor- 
tance du procès. 

Art. 31. — Le produit des amendes entrera dans la caisse des can- 
tons. Les amendes non payées seront transformées, par le juge, en un 
emprisonnement équivalent. 

IV. — Dispositions diverses et finaks. 

Art. 32. — Les ressortissants des pays qui auront conclu avec la 
Suisse une convention à cet égard pourront, dans un délai de sept 
mois, à partir de la date de la demande de brevet dans l'un desdits 
pays, et sous réserve des droits des tiers, déposer leur demande en 
Suisse, sans que des faits survenus dans l'intervalle, tels qu'une autre 
demande de brevet ou un fait de publicité, puissent être opposés à la 
validité de leur demande de brevet. 



LOI SDR LES BREVETS d'iNVENTION (sUISSe). 197 

Le même avantage sera accordé aux citoyens suisses qui auront 
déposé leur première demande de brevet dans un des pays désignés 
au paragraphe précédent. 

Art. 33. — Il sera accordé h tout inventeur d'un produit brevetable 
figurant dans une exposition nationale ou internationale en Suisse, 
moyennant Taccomplissement des formalités à déterminer par le Con- 
seil fédéral, une protection temporaire de six mois, à partir du jour de 
l'admission du produit à l'exposition et pendant la durée de- laquelle 
les demandes de brevet ou les faits de publicité qui pourraient se pro- 
duire n'empêcheront pas l'inventeur de faire valablement, dans ledit 
délai, la demande de brevet nécessaire pour obtenir la protection défi- 
nitive. 

Lorsqu'une exposition internationale aura lieu dans un pays qui aura 
conclu avec la Suisse une convention à cet égard, la protection tempo- 
raire accordée par le pays étranger aux produits brevetables figurant 
à ladite exposition, sera étendue à la Suisse pendant une durée ne 
dépassant pas six mois, à partir du jour de Tadmission du produit à 
Texposition, et aura les mêmes effets que ceux décrits au paragraphe 
précédent. 

Art. 34. — Les excédents de recettes du Bureau fédéral de la pro- 
priété industrielle seront employés, avant tont, à créer, dans les prin- 
cipaux centres industriels de la Suisse, des bibliothèques spéciales 
intéressant l'industrie locale et à répandre les publications du Bureau 
fédéral. Ils serviront, en outre, h perfectionner les investigations pré- 
vues à l'article 17, paragraphe 2, de la présente loi. 

Art. 35. — Le Conseil fédéral est chargé d'édicter les règlements et 
ordonnances nécessaires pour Texéculion de la présente loi. 

Art. 36. — La présente loi abroge les dispositions en vigueur dans 
les cantons sur la protection des inventions. 

Les inventions qui, au moment de l'entrée en vigueur de la présente 
loi, jouiraient encore de la protection, en vertu des lois cantonales, 
demeureront, toutefois, protégées dans les cantons respectifs jusqu'à 
l'expiration de la durée de protection légale. 

Art. 37. — - Le Conseil fédéral est chargé, conformément aux dispo- 
sitions de la loi du 17 juin 1874, concernant la volation populaire sur 
les lois et arrêtés fédéraux, de publier la présente loi et de fixer 
l'époque où elle entrera en vigueur. 



198 



BEVUE CUHONOHÈTRIQUE. 



A. Écart «aiimum des mMrclie* 1 la tompéralare 

amblaaM. Limite npMwn t«,B. 

B. Écart nasiman des narcbes sacceMives. Li- 

mite suyérleare I*. 

C. Écart maximum entre les marches aa ehand 

et les marches précédentes ou sairaates. Li- 
mite sapérteare f ^S. 

F. Éeait maximvm entre les marches an froid et 
lee marches précédentes on snivantes. Li- 
mite supérieure t«,I. 

1. Écart maximum entre tes marches aux petites 
amplitadas et les mnrchee précédentes ou 
suivantes. Limite supérieure t*. 

E. Écart maximum entre lee marches aux posi- 
tions XII et Ti on sur m et ix. Limite supé- 
rieure 6«. 

TH. Nombre de classement. 



MARINE ET 



ÊTAT-MAJOR GÉNÉRAL 



CONCOURS DES CBRONOMÉTRES Dl' 



TABLEAU BBS MÀECHI8 DES CHBONO 



NUMÉRO DB CLASSEVBNT. 



Du âjanv. au 7 — 



7 
13 

48 
23 
25 
28 
34 



43 — 
48 — 
23 — 
25—. 

28 — 
31 — 
3 févr 



3 févr. au 9 — 

9 — 45 — 

45 — 20 — 

ÎO — 26 — 

25 — 2 mars 

2 mars au 7 — 

7 — 42 — 

42 — 47 — 

47 — 23 — 

28 — 

— 3ayril 



23 
28 



3 avril au 9 — 



9 — 

44 — 

20 — 

25 — 

30 — 



44 — 
20 — 
25- 
30 — 
5 mai 



5 mai au 4 4 — 

44 — 45 — 

45 — 49 — 
49 — 2ti — 
26 — 31 — 



Tem- 
pé- 
rature, 



4o«5 
46,6 
44,4 
45,6 
45,8 
46,4 
44,2 
44,5 
45,4 
45,4 
45,4 
45,2 
44,9 
46,0 
46,0 
46,0 
45,6 
46,4 
45,4 
16,0 
15,3 
46.6 
45,6 
45,4 
46,0 
46,9 
45,9 
47,8 
49,4 
48,4 



A = 

C ou 1/2 F = 

4/2 I« 
BoiifieatiOB résultant du précédeot codc*. 



€. 



OBSERVATIONS. 



N« 1505 
Delépine. 



+ 2,6^ 

--2,82 

--4,67 I 

--2,79 

--0,82 X(i 

--0.87vi 

— ClOiii 

+ 2,30 il 

--2,56 

--1,89 F 

--2,40 

--8,55 

--2,5:^ 

--2,74 C 

--2,56 

--2,60 

4-2,59 

--2,56 

--2,48 

--2,76 

--2,48 

--2,78 

--2,64 

--2,74 

--2,41 F 

--2,53 

--2,48 

--2,78 

--2,66 C 

--2,63 



0,42 
0,30 
0,33 
0,94 



4,99 



2,40 



'?'§'« 'S 

ET) «"^ P 



N* 4468 
Delépine. 



-0,37 

— 0,34 
—0,99 I 

— 0,04 

+ 1.17X11 
-3,93 VI 
-4.03 III 
+ 1.07 II 
-h0,04 
-0,49 G 

Î0,03 
0,14 
0.08 
-1,86 F 
+0,04 

— 0,04 
+ 0,04 
--0.28 

— 0,42 
+ 0,08 
+ 0,40 
+ 0,30 

— 0,40 
+ 0,42 
-0,34 C 

-o,n 

— 0,04 

— 0,49 
-1.91F 

— 0,'£2 



0,67 
0,40 
0,97 
0,49 



2,53 



5,40 



^ 2 03 £i 



No 695 
Leroy. 



+ 0,89 
+ 0,70 
+0,63 I 
-t-4,09 

— 1^8 xu 
+ 0,37 VI 

— 2,33 III 
+ 1,70 IX 
+ 0,94 

— 0,73 F 
+ 4,43 
-.1,16 
--4,05 
-0,04 C 
+0,96 

nu 

--0,98 
0,90 

--4,36 
4,46 
4,45 
4,40" 
1,46 
1,26 F 

+ ^,^6 

+ 1J3 

4-1,26 

+ 0,28 G 

+ 1,08 



0,66 
0,46 
4,24- 
0,23 



2,56 



4,03 






N« 669 
Leroy. 



+ 0,35 

— 0,43 
+ 0,07 F 

— 0,48 

-0,19 

— 0,26 
-0,73C 

— 0,3a 

— 0,45 
—0,33 

— 0,20 
-0.84 F 
—0.64 

— 0,58 

— 0.32 G 
+ 0,34 
—0,05 
+ 0,23 
--0,18 
--0.33 
--0,48 
--0,26 
-0,42 F 

— 0,59 

— 0,62 

— 0,44 
—0,77 G 
+ 0,03 



0,97 
0,78 
0,80 
0,88 
0,50 



2,93 



5,97 



S^. 



'^âl 



N« 684 

Leroy. 



— 0,87 

— 1,00 
+ 0,57 I 

— 0,44 

— 4,58x11 

— 4.53 VI 

— 6.63 m 

— 4.20 IX 

— 0,59 
- 1,67 F 

— 0,83 

— 0,67 

— 0,60 

— 0,98 

— 0,64 

— 0,34 

— 0,56 

— 0,46 

— 0,47 

— 0,30 

— 0,28 

— 0,07 

— 0,26 
0,00 

— 1.64 F 

— 0,37 

— 0,69 

— 0,34 
+ 0,28 C 

— 0,49 



1,00 
0,45 
0,82 

0,78 



3,03 



4,43 



-.2 2 £ 



«} 



CONCOCBS DSS CHBONOMÈTRES . 



199 



COLONIES. 



SERVICE HYDROGRAPHIQUE. 



i lANVIËR AD 31 MAI 1888. 



Les marches aux températares artificielles el 
aux petites amplitades sont écrites en caractères 
distincts. 

Là lettre C 4é«i«ne Jes marchee as chaad (30o 
on approchaiit). 

La lettre F désigne les marches an froid (zéro 
on approchant). 

La lettre I désigne les marches aux petites 
amplitudes. 

Lei «hUTres ni, vi, ix, xu déslf nairt les oiarehes 
anx positions ioclinées. 



MÈTRES CLASSÉS PAR ORDRE DE MÉRITE. 



1-3.55 
-3.3< 
-3,03 C 
-3,-11 



N* 1508 
Delépioe. 



3,09 



5,37 



N»663 
Leroy. 



-5,71 F 



-3,04 

-2.70 

-2,93 I 

-2,63 

-7.33 xii 

-6,06 Yi 

-6,26 m 

-8,30 IX 

-3,44 

-2,29 G 

-3,36 

-3,07 

-2,95 

-5,71 

-3,04 

-2,92 

-2,84 

-2,82 

-2,9o 

-2,87 

-2,86 

-2,65 

-2,70 

-2,60 

-1,91 

-2.66 

-2,74 

-2,34 

-5,51 F 

-2,49 



—1,91 C 



4,04 
0,40 
4,68 
0,20 



3,49 



2,27 



2'2 «'S 



No 684 
Leroy. 



+0,85 

--0,87 

"0,39 I 

+0,84 

— 0,Î63 xiï 

—4.60 Ti 

—2,83 m 

-6,03 IX 

+^34 

-0,37 C 

--0,87 

--0,73 

--0,27 

— 2,âl F 

+0,56 

--0,82 

--0,82 

--0,60 

--0,54 

--0,86 

--0,88 

--4,48 

--0,98 

--0,94 

--0,81 C 

--4,43 

--4,08 

—1,08 

-1,86 F 

+0,46 



40 



N« 146 
Leroy 
et fils. 



4,07 
0,46 
4,47 
0,24 



3,24 



4,37 



S ^ . 
— .2 « 2 

co -« '5 'S 



—0,01 

+0,02 

-1,31 I 

-fO.ôô 

—2,83 xii 

—3,30 Ti 

—3,53 m 

-5,43 IX 

+0,52 

--1.47 F 

-H),03 

--0,44 

--0,40 

-1,52 C 

--0,52 

--0,24 

--0,44 

--0,48 

--0,50 

--0,80 

--0,78 

--1,05 

--0,86 

-1-0,88 

-0,97 F 

+■0,68 

+0,73 

--0,78 

-1,26 C 

+0,68 



4,06 
0,38 
4,42 
0,93 



3,49 



4,90 






11 



No 664 
Leroy. 



.-0,91 
--0,83 

-2,93 I 
--4,03 
-0,17x11 
-1,50 VI 
—4,30 m 
-3,96 fx 
+^09 
-1,37 C 
-M7 
--4,47 
+4,62 
-0,78 F 
+0,59 
--0,70 
--0,72 
--0,82 
--0,90 
--1,24 
--4,22 
-4,35 
--1,14 
--1,06 

-1.71 C 
+<,23 

-4,34 
+4,46 
—1,06 F 
+0,53 



0,99 
0,47 
4,26 
4,04 



3,76 



1,33 



w 5 •= g 



42 



No 706 
Leroy. 



+2,45 
--1,82 

-3,83 I 
--1,64 

5.68 XII 
-4,49 VI 
-2,03 m 
—3,99 IX 
+2,31 
-0,71 F 
,77 
--4,67 
--4,82 

1,32 G 

1 ,94 

2,44 
--2,24 
--4,98 
--4,70 
--4,70 
--4,60 
--4,'?6 
--1,46 
-f-4,72 
-1,16 F 

1,66 

1,63 

4,78 
+0,21 C 
-h4,48 



4,43 
0,33 
4,57 
4,06 



4,09 



1,96 



o^ ce 

"-al 



13 



NO680 
Leroy. 



+0,95 
--1,06 

-3,45 I 
--4,43 

-1,22x11 
-0,17 Yi 
--0,07 III 
-1,66 IX 
+4,76 

-0,19 C 
+1,43 
-1,21 
--4,05 
--2,59 F 
-f4.62 
+4,72 
--1,72 
--1,54 
--1,64 
--4,73 
--4,82 
-4,60 
-1,40 
-4,82 

-0,73 G 
4-4,94 
+4,88 
--4,68 
--2,11 F 
-4,56 



0,96 
0,42 
4,57 
4,20 



4,15 



4,63 




200 BEVUE CHRONOMÉTRIQTJE. 



TABLETTE r>E L'HORLOOERIB. 



Eaux h nettoyer les enivres, mouTements de pendnles, montres. 

Il existe dans le commerce de nombreuses préparations pour net- 
toyer les cuivres. 

Je ne parlerai aujourd'hui que des eaux; dans le prochain numéro 
je m'occuperai spécialement des pâtes, brillants et compositions simi- 
laires. 

Presque toutes les eaux de cuivre contiennent des acides, soit l'acide 
sulfurîque, soit l'acide oxalique et quelquefois même l'acide chlorhy- 
drique : ils ont l'avantage de décaper le métal, mais aussi en activent 
Toxydation et le rongent en partie en formant des sulfates ou des oxa- 
lates au détriment de la pièce que Ton nettoie. 

Si l'on emploie ces eaux, il faut avoir soin de bien essuyer les mou- 
vements après les avoir préalablement passés dans l'eau claire. 

Je conseillerai donc d'exclure complètement de l'horlogerie toutes 
les eaux acides et d'employer de préférence TOléosine qui ne contient 
aucune acidité et qui, en même temps, empêche l'oxydation du métal. 
Les mouvements peuvent séjourner dans le produit sans craindre de 
se détériorer, et Tacier même est bien moins sujet à se rouiller. 

F. Masure. 

PROCÉDÉS D'ATELIER. 



Moyen de donner & Tivoire Téclat de Targent. 

Pour donner aux objets en ivoire un bel éclat argenté, trempez-les, 
aussitôt qu'ils sont complètement terminés, dans une dissolution faible 
de nitrate d'argent jusqu'à ce qu'ils aient pris une couleur jaune som- 
bre; plongez-les ensuite dans de l'eau pure et exposez-les à l'action 
directe de la lumière solaire. Au bout de trois heures l'ivoire paraîtra 
complètement noir, mais aussitôt qu'on l'aura frotté avec une peau 
douce, il prendra un bel éclat argentin. 

Le Gérant, A.-H. Rodanet. 

Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C*, t, rue Christine. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

30. RUB MANIN (XIX'» ARRONDISSEMENT.) 



1 IV AUOUlFt ATIOJV 

DES 

NODYEAUX BàTHENTS D1 llGOlB D'HOBMIRIB Dl PARIS 

Par M. Pierre LEGRAND 

Ministre du Commerce et de rindastrie, 

ASSISTÉ DE 

MM. DE Herbdià, député, ancien ministre des Travaux publics, Président 

d'honneur de l'École d'horlogerie de Paris ; 
Henri Bbisson, député, ancien Président du Conseil des ministres ; 
Georges Màetin, sénateur ; 
Frébault^ député ; 
Beàuquier, député ; 

Ed. Jacques, Président du Conseil général de la Seine; 
Poubelle, préfet de la Seine; 

PoiRRiEB, Président de la Chambre de commerce de Paris; 
A. -H. RoDÀRET, Président-Directeur de l'École d'horlogerie de Paris, 

membre de la Chambre de commerce. 

Mercredi, 21 novembre 1888, à deux heures, a eu lieu Tinauguratioa 
des nouveaux bâtiments de l'École d'horlogerie de Paris, 30, rue 
Manin (dix-neuvième arrondissement), sous la présidence de M. Pierre 
Legrand, Ministre du commerce et de l'industrie. 

Le Ministre, accompagné de son chef de cabinet, M. David Dau- 
tresme ; de M. Gustave Ollendorff, directeur du personnel et de l'ensei- 
gnement technique; de M. Jacquemart, inspecteur général des Écoles 
nationales d'arts et métiers, a été reçu, dans la bibliothèque de l'École, 
par M. A.-H. Rodanet, président-directeur, assisté des membres du Con- 
seil d'administration et des membres de la Chambre syndicale de l'hor- 
logerie de Paris. 

MM. Georges Martin, sénateur; de Heredia, Beauquier, Henri Brisson, 
Janvier 1889 — 388 i 



202 BBYDE CHROKOUÉTaïQUE. 

Frébault^ députés; Ed. Jacques, président du Conseil général de la 
Seine; Poubelle» préfet de la Seine; Poirrier^ président de la Chambre 
de commerce de Paris ; Létrange, président du Comité central des 
Chambres syndicales; F. Follot, vice-président de la Société de pro- 
tection des apprentis, et un grand nombre de présidents de Chambres 
syndicales du département de la Seine, avaient tenu à rehausser Téclat 
de la cérémonie de leur présence. On peut évaluer à six cents le 
nombre des. personnes qui ont assisté à cette fête du travail et de ren- 
seignement technique et professionnel. 

Avant de procéder à la visite officielle des bâtiments, M. A.-H. Ro- 
danet a présenté à H. le Ministre du commerce et de l'industrie les 
membres des divers conseils et le personnel de TÉcole, ainsi que 
M. Abel Chancel, architecte, et M. Sudrot, entrepreneur général des con- 
structions nouvelles, 30, rue Manin. Puis ensuite, M. le président- 
directeur, dans une heureuse improvisation, après avoir expliqué les 
origines de l'École d'horlogerie de Paris, et en avoir fait l'historique a 
passé successivement en revue les divers services de cette œuvre, 
donnant sur chacun d'eux les détails les plus complets et les plus 
circonstanciés. 

La visite de l'École a ensuite commencé. M. le Ministre, guidé par 
M. Â.-H. Rodanet, et suivi de toutes les personnes qui se pressent 
dans les bâtiments de la rue Manin, examine, successivement, la biblio- 
thèque, qui se compose de 1,300 volumes et d'un nombre déjà consi- 
dérable d'anciennes pièces d'horlogerie ; puis il passe dans la salle 
du Conseil, garnie des portraits des plus célèbres horlogers français, 
an.^lais et suisses du siècle dernier et du commencement de ce siècle. 

On monte ensuite au premier étage et l'on .visite les salles de des- 
sin de première, deuxième, troisième et quatrième année, puis celle 
des cours théoriques, où se donnent les leçons de mathématiques, de 
physique, de chimie et de français, et, enfin, l'appartement du com- 
mandant Maître, chef du secrétariat et de l'économat. 

La visite se poursuit dans le plus grand ordre. On arrive au deuxième 
étage, qui est l'étage des ateliers. Les élèves sont au travail. 

On pénètre d'abord dans l'atelier de première année; professeur 
M. JoUy. Dans cet atelier, les élèves débutent; on expérimente, pour 
ainsi dire, leurs aptitudes professionnelles. M. Rodanet donne de nom- 
breuses explications à M. le Ministre sur les méthodes et les program- 
mes d'enseignement adoptés k l'École d'horlogerie de Paris. Il montre 
successivement les divers travaux de tour, de trempe; de polissage et 



INAUGDRATION D£ L ÉGOLK d'uORLOGBRIE DE PARIS. 203 

de planage qui sont exigés des élèves avant de leur enseigner Thorlo- 
gerie proprement dite. M. Rodanet insiste sur ce point : qu^aucune 
découpe n'est donnée à l'élève, il prend tout dans le métal brut. 

M. le Ministre pénètre ensuite dans le deuxième atelier ; professeur 
M. Bassard. 

M. le Président-Directeur montre à M. Pierre Legrand, non seule- 
ment les pièces en ouvrages^ maïs encore les pièces terminées, parmi 
lesquelles figurent un grand nombre de régulateurs, des chronomètres 
de marine, un régulateur astronomique et des travaux modèles qui 
doivent figurer à l'Exposition universelle de 1889. 

H. le Ministre exprime à plusieurs reprises son admiration pour le 
beau fini des travaux qui lui sont présentés. 

La visite continue par Talelier de troisième année; professeur M.Du- 
bied. Dans cet atelier, de nombreuses montres sont examinées par 
M. le Ministre. Nous signalons : une montre répétition à quart, un 
chronographe, des mouvements échappement à ancre, à cylindre et 
un grand nombre de pièces détachées. 

Au troisième étage, où Ton monte ensuite, on parcourt la lingerie, 
l'infirmerie et les trois dortoirs qui renferment trente-cinq lits dont 
vingt^cinq ont actuellement leurs titulaires. M. le Ministre fait remar- 
quer que toute cette organisation est parfaitement comprise au point de 
vue hygiénique; elle est faite, dit-41, avec toute la sobriété et le carac- 
tère de modeste aisance qui convient à une école de ce genre. 

On descend au deuxième étage, dans le local du secrétariat qui con- 
tient les réserves d'outillages et de fournitures pour le service des 
cours théoriques, ainsi que la comptabilité générale de l'École d'horlo- 
gerie de Paris, tenue en partie double par un comptable spécialement 
chargé de ce service. 

La visite se poursuit par la cour où Ton est descendu, et elle se ter- 
mine par la cuisine et le grand réfectoire. M. le Ministre se fait indi- 
quer le menu du soir : potage julienne, gigot rôti, pommes de terre, 
salade, fromage et galette extraordinaire pour fêter l'inauguration. 

On revient dans Tune des salles du rez-de-chaussée. M. le Ministre 
prend place sur l'estrade, ayant h ses côtés MM. Poubelle, préfet de la 
Seine, Poirrier, président de la Chambre de Commerce, de Heredia, 
député, A.-H. Rodanet, Président-Directeur. 

M. le Ministre donne la parole à M. Rodanet. 

M. Rodanet. — Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs, 

lime semble que ma tâche est terminée et que je devrais garder 



204 REVDE CHfiONOMÉTRlQUE. 

un prudent silence. Je vous ai montré, en détail, toutes les parties de 
notre École, j'ai développé devant vous nos méthodes et nos pro- 
grammes; vous connaissez maintenant tous nos services. Vous avez 
tout vu. Monsieur le Ministre, vous pouvez donc juger quels efforts 
nous avons dû faire pour créer cette École et quelle persévérante 
opiniâtreté il nous a fallu pour obtenir en neuf années de tels résultats. 

Permettez-moi donc, Monsieur le Ministre, d'être très bref. 

Le discours que j'ai prononcé à la distribution des récompenses, en 
juin 1887, se termine par cette phrase: <' Nous ne prendrons de repos, 
que lorsque celte École sera complète, et que nous aurons inscrit sur 
son fronton : « Œuvre syndicale due à Tinitiative privée. » Maintenant 
que Tœuvre est chez elle, installée définitivement, nous sommes plus 
ardents et plus convaincus que jamais. Contrairement à nos prédic- 
tions, nous ne voulons prendre aucun repos avant d'être certain que 
cette fondation, unique en France, ne pourra périr. Nous voulons pou- 
voir dire à TÉtat : l'École d'horlogerie de Paris, fondée par l'initiative 
privée, est libre de tout engagement pécuniaire, elle est complètement 
achevée; si nous disparaissons, prenez notre place. {Trh bien!) 

Nous croyons également, qu'il est utile d'adjoindre à nos ateliers 
actuels, un atelier d'application, dans lequel l'élève de quatrième 
année utilisera le savoir acquis et apprendra le maniement des 
outils-machines en usage de nos jours dans les usines françaises et 
suisses. Pour cette création importante, nous avons besoin, Monsieur 
le Ministre, de votre concours effectif et nous ne doutons pas qu'il 
nous soit acquis. Cet atelier sera comme le préliminaire d'une fabrique 
d'horlogerie à Paris, but final, vers lequel tendent tous nos efforts et 
que nous considérons comme le couronnement de notre œuvre. {Vifs 
applaudissements,) 

Vous le voyez, Monsieur le Ministre, nous ne sommes nullement dis- 
posés à nous arrêter. {Très bien^ très bien!) 

Il me reste enfin à vous adresser une requête. {Sourires.) 

C'est aujourd'hui jour de fête à l'École de larueManin, aussi aurions- 
nous aimé que cette solennité, que vous présidez, fût marquée par 
l'attribution à l'un de nos collègues d'une récompense exceptionnelle. 

Permettez-moi donc. Monsieur le Ministre, de vous remettre publi- 
quement la présente demande. (M. Rodanet remet une lettre à M. le 
Ministre du Commerce et de l'Industrie.) 

Nous désirons qu'il soit accordé à l'un de nos vice-présidents. 
Français, membre fondateur de l'École d'horlogerie de Paris, médaille 



INAUGURATION DE l'ÉCOLE b'hORLOGERIE DE PARIS. 205 

d'or à rEiposition de Paris en 1878» une croix de chevalier de la Lé- 
gion d*honneur. (Bravos.) Nous savons qu'il n'y a actuellement aucun 
ruban de disponible; mais, le i^' janvier, il en sera mis un certain 
nombre à la disposition de votre département. Nous vous prions donc, 
lorsque vous vous occuperez du travail des récompenses nationales^ de 
ne pas oublier la visite que vous avez bien voulu faire aujourd'hui à 
TEcole d'horlogerie de Paris. {Très bien^ très bien; Adhésion unanime.) 

Monsieur le ministre du Commerce et de Tlndustrie. 

Messieurs, 

C'est avec empressement que le gouvernement de la République a 
accepté rinvilalion qui lui était adressée par le conseil d'administration 
de FEcole d'horlogerie de Paris, et il a tenu à se faire représenter par 
Tun de ses membres à cette cérémonie d'inauguration des nouveaux 
bâtiments, voulant ainsi vous témoigner une fois de plus tout l'intérêt 
qu'il portait à une œuvre due tout entière à l'initiative individuelle. 

Nous assistons, en effet, à un spectacle exceptionnel, à la réalisation 
d'une œuvre considérable entreprise sous les auspices d'une chambre 
syndicale, au couronnement des efforts généreux d'un groupe d'hommes 
dévoués à la tête desquels se trouve mon honorable ami M. Rodanet, et 
nous ne pouvons applaudir aux magnifiques résultats obtenus, sans 
rendre en même temps hommage au citoyen dont l'énergie infatigable 
et le dévouement passionné ont assuré la réussite de PÉcole. (Bravos 
et applaudissements,) 

L'année dernière, à la distribution des prix de cette École d'horlo- 
gerie, M. Rodanet annonçait que les professeurs et les élèves pourraient 
avant la fin de l'année 1888, abandonner leur vieil et modesfe asile, la 
maison qui avait été témoin de leurs efforts et de leurs premiers succès, 
pour s'installer dans les vastes et beaux locaux que nous venons de 
visiter. Il a tenu parole, et, à l'heure dite, vous voilà, Messieurs, défini- 
tivement installés chez vous. 

Sans doute, vous avez le droit d'être fiers des résultats déjà obtenus 
par FEcole, grâce à la méthode suivie et à un enseignement bien 
approprié aux services qu'elle est appelée à rendre, mais je connais 
assez votre intelligence et votre patriotisme pour être bien convaincu 
que vous ne vous reposerez pas sur vos lauriers et que, pour obéir à la 
loi du travail moderne, vous continuerez à inscrire sur votre glorieux 
drapeau la devise de toutes nos industries françaises : En avant! tou- 
jours en avant î (Nouveaux applaudissements.) 



206 REVUE CHROMOMÉTRIQUE. 

Une nouvelle période s'ouvre pour vous, Messieurs, mais vous pouvez 
envisager l'avenir sans crainte ; votre École a des parrains dévoués qui 
ne Tabandonneront jamais ; elle a à sa tête des administrateurs distin- 
gués, un président dont la parole persuasive et convaincue sait rendre 
généreux tous ceux à qui il s'adresse ; elle peut enfin toujours compter 
sur le concours du gouvernement de la République qui, vous le savM, 
n'a jamais refusé son appui aux œuvres comme la vôtre, qui sont de 
véritables œuvres d'utilité publique. (Vive adhésiorij très bien, applau- 
dissements.) 

Et maintenant, Messieurs, permettez-moi de vous donner rendez- 
vous h Tannée prochaine, à notre glorieux Centenaire de 1789, à notre 
grande Exposition où vous saurez bien assurer la suprématie de rhor- 
logerie française. {Salve d'applattdissements.) 

Messieurs, un mot encore,.... 

Tout à Fheure, Monsieur Rodanet, vous avez remis entre mes mains 
une demande, qui est parfaitement remise à la personne à qui elle 
s'adresse. Vous pouvez être convaincu que, si votre fête se passant à la 
fin de novembre, c'est-à-dire à une époque où les feuilles tombent, mais 
où les rubans sont rares et où l'on n'en peut ramasser beaucoup, je n'ai 
pu vous en apporter même un, au moins viendra un jour où, plus heu- 
reux, j'aurai le plaisir de vous témoigner mon intérêt, non pas seule- 
ment en argent, mais en donnant ce petit ruban rouge qui fait rendre 
tant de services au pays. 

Il m'eût été pénible, toutefois, de ne rien vous apporter aujourd'hui. 
Je me suis adressé à mon collègue le ministre de l'Instruction publique, 
et il a bien voulu me donner deux palmes que je remets en son nom : 

Les premières, les palmes d'officier de l'instruction publique, à 
M. Paul Garnier... (M. Garnier monte les degrés de l'estrade) et je suis 
très heureux, Monsieur, d'avoir été choisi pour vous remettre cette 
rosette. {Applaudissements prolongés,) 

Je prie maintenant M. Paul-François-Nicolas Decraissaint, professeur 
à l'École d'horlogerie, de venir recevoir les palmes d'officier à^BLC^dé" 
miQ... {Nouveaux applaudissements.) 

Messieurs, je le répète, à Tannée prochaine, à 1889Î 

Je suis convaincu que je trouverai l'exposition de l'École d'horlo- 
gerie que je viens de visiter et l'exposition de l'industrie de l'horlo- 
gerie parmi les plus belles et les plus glorieuses de l'industrie parisienne 
et de la grande industrie nationale. {Applaudissements répétés.) 

La cérémonie a pris fin h trois heures et demie. 



HORLOGE ASTRONOiriQUE DE BOURGES. 207 

Le même soir, à 7 heures, un banquet réunissait cent vingt per- 
sonnes à rhôtel Continental. 

Parmi les convives nous signalons : 

MM. de Heredia, député; Nicolas, directeur du commerce mtérieur, 
Gustave OUendorff, directeur du personnel et de l'enseignement tech- 

que; Guichard, Emile Richard, conseillers municipaux de Paris; Poir- 
lU'v, président de la Chambre de commerce de Paris; Jarlauld, mem- 
h 10 de la Chambre de commerce; Létrange, président du Comité 
contrai des chambres syndicales; Payelle, chef de bureau des Syndicats 
professionnels; Rouchéi chef adjoint du cabinet du Ministre du com- 
merce et un grand nombre de dames. 

Des toasts ont été portés par MM. A.-H. Rodanet, de Heredia, OUen- 
dorff, représentant le Ministre du commerce et de l'industrie; Poirrier, 
Richard et Létrahge. 

La soirée s'est terminée par un bal auquel assistaient plus de quinze 
cents personnes. 

Les danses, fort animées, se sont prolongées jusqu'à six heures du 
matin. 



UNE CURIE0SE HORLOGE DE 1423. 



Noufî recevons de M. Callier, horloger de la marine de TÉtat, la 
lettre suivante, que nous publions en nous associant h ses regrets au 
sujet de l'acte de vandalisme et d'ignorance qui a fait mettre à la fer- 
raille une pièce mécanique tout k fait digne d'intérêt, et comme lui 
nous nous serions associé h l'œuvre de la souscription provoquée en 
faveur de cette horloge, sur laquelle nous donnons une notice qui nous 
a été également communiquée par M. Callier; elle est due à M. l'abbé 
Barrère, 

« Monsieur Saunier, croyant pouvoir vous envoyer des renseignements 
plus complets sur l'état présent et à venir d'une horloge intéressante, 
j'ai différé jusqu'ici. J'espérais, par une forte souscription de ma part, 
faire reprendre le projet de restauration que vous verrez contenu dans 
la brochure qui accompagne ma lettre, et, à cet effet, j'avais prié que 
Ton m'envoyât une liste de souscription couverte ou non de signatures. 
Plus de deux mois s'étant écoulés sans que je reçoive aucune nouvelle, 
je pense devoir considérer celte affaire comme enterrée. 



208 REVUE CHRONOUÉTRIQUE. 

« Il n'en reste pas moins utile de publier dans la Revue chronométrique 
qu'une horloge très curieuse, qui était dans la belle cathédrale de 
Bourges, a été détruite et remplacée par une horloge vulgaire de clocher. 
(( Je m'intéressais particulièrement à cette horloge parce que^ lors 
de mon premier apprentissage chez un célèbre horloger de Bourges, 
M. Langlois, mécanicien et mathématicien érudit^ j'avais coopéré à la 
restauration de cette horloge, qui marchait très bien (cela remonte à 
peu près à 1835). Désireux de revoir cette pièce curieuse, j'allai à Bour- 
ges dans celte intention, et j'eus la déception de voir que l'on avait 
détruit jusqu'aux pièces extérieures qui, laissées en place avec les 
cadrans, eussent été encore une trace très intéressante de ce qu'avait 
marqué cette belle horloge. 

« On eût pu, à Faide d'une plaque gravée que j'ai offert de faire à 
mon compte, rappeler les fonctions de cette horloge; mais, comme l'on 
ne répond à aucune de mes propositions, je dois croire que les auteurs 
du vandalisme qui est consommé, honteux de l'avoir provoqué ou auto- 
risé, préfèrent que l'oubli couvre leur action. 

« Cette belle pièce se trouve actuellement reléguée dans une salle 
que l'on appelle les Archives de la cathédrale. 

c( Je dois à l'aimable complaisance d'un chanoine de Bourges d'avoir 
pu visiter à l'aise ce vieux mécanisme qui est construit tout en fer sauf 
l'échappement qui a dû être refait par le célèbre Langlois. Quoiqu'il y 
manque des pièces, il serait possible de le faire fonctionner encore, et, 
comme le musée doit être transféré dans un ancien hôtel historique, il 
serait peut-être possible de l'y établir et certes ce ne serait pas la 
pièce la moins intéressante mais bien celle qui le serait le plus (à mes 
yeux du moins). 

« J'en ai émis l'idée, je ne sais si elle a quelque chance d'aboutir à 
exécution; mais je suis trop éloigné et trop occupé pour agir seul con- 
tre les difficultés que je prévois. Jugez donc! rétablir publiquement ce 
que l'on a détruit? Et la fabrique! et l'amour-propre des compromis! 
et ceci, et cela!... 

« On m'apprend que M. L. Moinet était de Bourges; qu'il me soit per- 
mis en passant de regretter qu'il n'ait pas cité dans la préface de son 
traité d'horlogerie, une œuvre remarquable d'horlogerie, qu'il devait 
bien connaître; il y a là un silence inexplicable. Je terminerai par quel- 
ques rapprochements de nature à expliquer la destruction ou la conser- 
vation des choses. 

« Il existe à Berne une vieille horloge qui fait tourner à l'extérieur 



HORLOGE ASTRONOMIQUE DE BOURGES. 209 

d'ane vieille tour, une grande roue plate sur laquelle sont montés de 
petits ours à tète mobile comme les magots chinois. Avant d'être en 
vue, chacun à son tour reçoit sur la tête un choc qui la fait osciller. 
Ces petits ours ont l'air de saluer les spectateurs» qui trouvent cela très 
poli et très drôle. C'est peut-être à ces marionnettes qu'est due la con- 
servation d'une vieille horloge en fer du même temps que celle de 
Bourges. Si cette dernière eût eu un jacquemart ou un simple coq chan- 
tant elle serait probablement encore conservée à l'admiration de ceux 
qui respectent les objets de science et d'art des tempâ passés, ce qui 
est en même temps honorer la mémoire de leurs auteurs et encourager 
nos artistes contemporains à les imiter. Recevez, etc. Callibr. » 

Description de rancienne horloge astronomique de la cathédrale 

de Bourges. 

Il y a sept ans, ce chef-d'œuvre (pour le temps) a été remplacé par un 
mécanisme neuf. Il est grandement à regretter qu'on n'ait pas eu la pen- 
sée d'employer à restaurer l'ancienne les sommes destinées à l'achat de 
la nouvelle horloge. Il est plus h regretter encore qu'on ait enlevé de 
son grand meuble, et en partie brisé la première pour y mettre la 
nouvelle, facile à placer partout ailleurs, à cause de son petit volume. 

Fût-il à jamais resté muet et immobile, ce vieux monument, respec- 
table à tous égards, devait être conservé comme historique, comme 
souvenir, comme preuve, à nos fiers ajusteurs d'aujourd'hui, de ce 
qu'était la science du mécanisme au XV^ siècle. 

Les connaisseurs réclament à grands cris le rétablissement de l'hor- 
loge gothique et il s'agit sérieusement aujourd'hui d'une restauration. 

C'est dans l'intention de plaider cette cause que je donne une des- 
cription qui en fera connaître le prix et le mérite. 

De cette horloge il ne reste plus que le bahut qui la contenait et deux 
cadrans, dont l'un assez moderne et sans intérêt sert encore à la nou- 
velle horloge. 

Le cadran inférieur, maintenant muet et immobile, est un des plus 
intéressants à étudier. Il est du XV® siècle. Il se compose de trois 
cadrans concentriques : le plus grand est fixe, les deux autres sont 
mobiles. 

Le premier marquait les vingt-quatre heures de la journée; le cadran 
moyen indiquait les lunaisons et les différentes phases de la lune; le 
plus petit, le lever et le coucher du soleil pour toutes les saisons, son 
passage successif au douze signes du zodiaque. 



2i0 REVUE CURONOMÉTRIQUE. 

Remarquons tout de suite que la personnification de chaque signe 
est peinte en jolies miniatures de l'époque. 

Une flèche unique servait d'indicateur aux trois cadrans à la fois. 
Elle parcourait la circonférence du plus grand en vingt-quatre heures, 
d'un midi à l'autre. 

Les deux cadrans mobiles marchaient avec la flèche, de telle sorte 
que celle-ci parcourait la circonférence du moyen dans les vingt-neuf 

HORLOGE ASTRONOMIQUE. 



jours et demi de chaque lunaison, et celle du petit cadran ou cadran 
central dans l'espace d'une année. 



HORLOGE ASTRONOMIQUE DE BOURGES. 241 

C'est surtout ce dernier qui a demandé les soins du constructeur et 
mérite l'attention de l'observateur. 

Outre son mouvement de rotation autour 'du cadran en un an, le 
soleil (petit disque doré) en avait un de va-et»vient dans le même 
espace de temps. 

Pendant six mois, il se rapprochait du centre; on arrivait alors au. 
solstice d'hiver. Il s'en éloignait pendant les six autres mois; on était 
au solstice d'été. 

Ce double mouvement lui était communiqué par un mécanisme ingé- 
nieux et très simple. Une lamelle de cuivre, faisant saillie sur la sur- 
face du cadran et posée en forme d'excentrique par rapport au milieu 
du cadran, formait ou figurait Técliptique. Le petit disque ou soleil 
avait, à son revers, un bouton engagé dans une coulisse pratiquée dans 
la longueur de la flèche. L'extrémité de ce même bouton avait une 
entaillure dans laquelle s'engageait la lamelle ou écliptique, de manière 
que, n'étant soudé h aucune des deux pièces, il était inséparablement 
fixé à l'une et à l'autre; la flèche, dans sa marche, le faisait avancer 
sur l'écliptique, et l'écliptique, en vertu de sa forme excentrique, le 
faisait glisser dans la coulisse de la flèche et alternativement le rappro- 
chait ou l'éloignait du centre du cadran. 

Nous voyons au bas et en avant de ce cadran une plaque de métal 
peinte en noir, indépendante des cadrans et fixée au meuble : elle figu- 
rait la terre ou la nuit, derrière laquelle le soleil disparaissait, à Noël, 
de quatre heures du soir à huit heures du matin, et, à la Saint-Jean, 
de huit heures du soir à quatre heures du matin; aux équinoxes, de 
six à six, et ainsi graduellement entre les deux solstices. Avec quelques 
notions de cosmographie, on devine que ce cadran marchait au rebours 
de l'autre cadran mobile, c'est-à-dire qu'il comptait trois cent soixante- 
six jours, tandis que les deux autres n'en marquaient que trois cent 
soixante-cinq. 

L'un marquait le temps sidéral, les autres le temps solaire; pour 
parler astronomiquement, la flèche s'avançait de l'ouest à l'est, comme 
le soleil dans le zodiaque. 

Le mécanisme du deuxième cadran est plus simple. La circonférence 
porte trente divisions; la trentième n'a que la moitié des autres : voilà 
les vingts-neuf jours et demi de chaque lunaison. On Mt dans sa sur- 
face une ouverture ronde de neuf à dix centimètres de diamètre. A un 
point de sa circonférence est un axe sur lequel tournait, en cinquante- 
neuf jours, sous le cadran peint en noir, une plaque de couleur blan- 



212 REVUE CHAONOMÉTRIQCE. 

che, moins deux parties rondes peintes en noir à deux pointa opposés 
et de même grandeur que l'ouverture dont on vient de parler. 

Un des cercles noirs vu tout entier par l'ouverture ronde, annonçait 
la nouvelle lune ; lorsqu'il avait entièrement disparu, c'est-à-dire lors- 
que la plaque avait fait le quart de sa révolution en parcourant 90 de- 
grés, on ne voyait que du blanc par l'ouverture; la lune était au plein. 
Le premier et le dernier quartier n'étaient pas aussi correctement 
exprimés par la ligne circulaire. 

Les organes des deux cadrans mobiles fonctionnaient au moyen de 
26 roues et de leurs engrenages. L'une d'elles mettait un an à opérer 
sa révolution. 

La sonnerie avait trois parties distinctes : trois minutes avant chaque 
sonnerie, elle sonnait les avant-quarts par un seul coup frappé sur le 
gros timbre. Trois timbres plus petits, la, sol, ré, sonnaient l3s quarts : 
la, pour le premier; la, ré, pour la demie ; la, sol, ré, pour les trois 
quarts; la, sol^ la, ré, pour les quatre quarts ou l'heure. 

Remarquons que ce sont les quatre notes de l'intonation du Salve 
Regina, 

Immédiatement après l'intonation, le gros timbre comptait les heures. 
Les marteaux frappaient donc quatre cent quatre-vingt-douze coups 
par vingt-quatre heures. 

Ce petit chef-d'œuvre, commencé le sixième jour de la lune de 
mars 1433, inauguré à la Toussaint suivante, payé soixante écus d'or, 
six sous, six deniers ; fruit d'une cotisation du Chapitre et des plus 
riches de la ville pendant plusieurs années, qui pouvait encore mar- 
cher des siècles ; regretté enfin de tous les connaisseurs, a été mis à la 
ferraille le 18 mars 1872 et remplacé par un petit mécanisme dit hor- 
loge de château, né dans un atelier qui fabrique à Temporte-pièce et 
sonnant prosaïquement les heures et les demies. 

Pour réparer l'horloge, est-on arrêté pour les dépenses? Que n'ouvre - 
t-on une souscription dans la ville de Bourges? Il y a tout lieu d'espé- 
rer que les habitants n'ont pas dégénéré de la générosité de leurs aïeux 
de 1423, qui ont doté leur belle cathédrale de ce remarquable méca- 
nisme* 



Ajoutons à la notice quelques détails intéressants dus à M. P. J. 
Âugonnet. 
« L'auteur de ce chef-d'œuvre se nomme Jean Furoris, chanoine de 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERÎE. 213 

Paris et de Reims, homme très habile dans les arts de Tastronomie, de 
la géométrie, de l'arithmétique et de la médecine. 

« Les peintures du cadran ont été faites primitivement par François 
d'Orléans, pour 24 écus. 

« En 1520, Guillaume Dallida reçoit 35 sols pour avoir refait en 
azur la table du cadran, aussi repeint le soleil et la lune de rouge et 
d'azur. » 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



École d'horlogerie de Paris, 30, rue Manin. 

Paris, le 29 novembre iSSS. 

Monsieur Rodanet^ président de la Chambré syndicale et de C Ecole 
d'Horlogerie de Paris, 

Mon cher Président et ami, 

Désireux de témoigner par un souvenir durable ma reconnaissance 
envers notre École d'horlogerie qui m'a valu les distinctions acadé- 
miques, dont je suis honoré, et envers vous qui vous êtes si amicale- 
ment employé pour me les faire obtenir, j'ai résolu de réaliser, dès à 
présent, une intention que je réservais pour plus tard. 

A cet effet, je vous remets, avec cette lettre, les cinq obligations, 
libérées, de l'École d'horlogerie, à mon nom, portant les n^» 102 à 106 
dont je fais don à FÉcole d'horlogorie de Paris, ainsi que des intérêts 
échus à ce jour, à la condition, toutefois, que les intérêts annuels en 
soient affectés dorénavant à la création d'une portion de bourse qui 
sera attribuée annuellement par le Conseil d'administration de FÉcole, 
sous le nom de portion de bourse Paul Garnier ou donateur Paul Gar- 
nier, à votre choix, à l'un de nos élèves, de préférence fils ou parent 
d'horlogers et de Paris, dont la position serait des plus intéressantes. 

En assistant l'autre jour à l'inauguration de nos bâtiments, je n'ai 
pu m'empêcher, mon cher Président, de reporter mes pensées vers nos 
débuts et de songer, en voyant notre œuvre réalisée, combien il vous 
avait fallu de volonté, de dévouement, d'énergie, de persuasion, enfin 
de ressources et de sacrifices de tous genres, pour mener à bien une si 
lourde entreprise et entraîner avec vous, sans défaillances, des colla- 
borateurs, convaincus aussi et dévoués, restés fidèles jusqu'au boiit, au 



214 K£yi7£ CHRONOMÉTBIQUE. 

nombre desquels j'éprouve un sentiment de fierté de pouvoir être 
compté. 

Je vous prie d*agréer, mon cher Président et ami^ l'expression de 
mes sentiments les plus affectueux et dévoués. 

Paul Garnibr, 
Membre da GonseU d'administration de r£coIe d'horlogerie de Paris. 



Don fait par M. Brovm. 

M. Éd. Brown, vice-président de l'École d'horlogerie de Paris, a fait 
don de dix chronomètres de marine, ancien Bréguet de diverses épo- 
ques de la fin du siècle dernier et du commencement de siècle. 

Le Conseil d'administration adresse ses plus vifs remerciements à 
MM. Paul Garnier et Ed. Brown. 

L'Horlogerie Neufchâteloise^ par M. A. Bachelin, offert par M, R. 
Comtesse, conseiller d'État. 



Sur la proposition de M. le Ministre des affaires étrangères, 
M. Edouard Brown, vice-président de l'École d'Horlogerie de Paris, a 
été nommé Chevalier de la Légion d'honneur. Nos plus sympathiques 
félicitations à notre vieil ami et collègue. 



COMITÉ D'ORaAIUATION DU COiSflÊS DE LENSEI6IIEIIENT TECHNIQUE. 

Par arrêté du Ministre du Commerce et de rindustrîc, en date du 16 juil- 
let 1888, M. À.-H. Rodanct, membre de la Cbambre de commerce de Paris^ a 
élé nommé membre du Comité d'orgaDisatioa du Congrès inlernalional de 
rfinseignement technique commercial et industriel. 

Par arrêté eu date du 26 décembre 1888, le Ministre du Commerce et de 
rindustriei commissaire général de l'Exposition universelle de 1889, a nommé 
membres du Comité d'organisation du Congrès international chronomé- 
trique î 

MM. Bassot, lieutenant-colonel, attaché au service géographique ; — Benoît, 
Président du Syndicat des horlogers de Besançon ; — Bouillet, ingénieur 
hydrographe de la marine ; — Brunner, artiste, attaché au bureau des longi- 
tudes} — Caspari, ingénieur hydrographe de la marine; — Cornu (A.), 
membre de Tlnstitut et du bureau des longitudes; — Fénon, horloger de 
rObservatoire de Paris; — Gruey, directeur de TObservatoire de Besançon; — 
Jonqul'ôres (amiral Fauque de), membre de Tlnslilut ; — Magnac (de), lieule-» 



SYSTÈME d'eNGUQUETAGE POUR MONTRES. 



21S 



Dant de vaisseau; — Mouchez (amiral), membre de Tlnslitut^ Directeur de 
rObservatoire de Paris; — Phillips, membre de l'Inslitut; — Rodanet, direc- 
teur de rËcole d'horlogerie de Paris; — Rozé, professeur à l'École munici- 
pale de physique et de chimie industrielle ; — RoUet de Tlsle, ingénieur 
hydrographe de la Marine; — Wolf, membre de l'Institut; — Le Directeur de 
rÉcole de Cluses. 



SYSTÈME DTNCUQUETAGE POUR MONTRES 
de M. Ij.-J. LimoQzin. 



Le but de Tinventeur est de supprimer les inconvénients du système 
d'encliquetage généralement employé dans les montres k clefs. Il les 
énumère : chapeau du rochet fixé par quatre vis taraudées dans une 
partie mince du poal ; dents du rochet, s'usant si elles sont tendres, 
pouvant se casser si elles sont trop dures; le crochet du ressort de côté 
s'usant s*il est insuffisamment trempé, ce qui oblige à limer le pont 
pour augmenter la pénétration de ce crochet; enfin le pont de barillet 
est affaibli par l'entaille qu'il faut y pratiquer pour loger la tête du 
ressort, etc. 

Il espère éviter ces inconvénients par la construction suivante, repré- 
sentée ci-dessous : 




Pont de barillet bb — mn arbre de barillet; son rochet ordinaire n'a 
pas de dents, il forme un carré sur lequel s'ajuste un disque rond a, 
suffisamment épais. L'arbre m n et le disque a, devenus solidaires, sont 
maintenus dans la creusure du pont par la grande plaque ronde xx. 



216 REVUE CHRONOHÉTRIQUE. 

Cette plaque, qui augmente la solidité du pont, a un épaulement circu- 
laire massif A. 

Le disque a est creusé, perpendiculairement à sa surface, d'une 
rangée circulaire de cavités, dont le contour est indiqué en o et dont la 
section verticale est vue en za. Dans un trou rond, vertical, de la 
masse ft a été introduite une clavette D, toujours repoussée vers le bas 
par un ressort r. Le profil du bas de cette clavette est dessiné en C et 
sa section horizontale est vue en c. 

Une vis taraudée dans la masse h pénètre dans le corps de la clavette, 
comme on le voit en Dt', et l'empêche de tourner en lui laissant la 
faculté de s'élever et de redescendre. 

Tout ceci entendu, il est facile de se rendre compte du fonctionne- 
ment de l'ensemble. 

Quand on remonte la montre, le disque a tourne de t vers «, le pied 
mobile de la clavette est refoulé et passe d'une cavité à l'autre; quand 
la main cesse de faire tourner la clef, alors sat revenant de s vers t^ 
C va s'arrêter contre la paroi z du fond de la cavité et l'ensemble 
demeure en repos. 

La même disposition de clavette est reproduite sur la partie à gau- 
che du pont de barillet (nous n'avons pas cru qu'il fût nécessaire de la 
dessiner) et de façon que, des deux clavettes en fonction, l'une est 
appuyée contre la paroi z et l'autre est près de descendre dans sa 
cavité. On a compris l'avantage de cette disposition. 

FAITS DIVERS. 



Elections à la Chambre de commerce de Paris» — Parmi les nomina- 
tions, nous constatons les nominations suivantes, intéressantes pour 
notre industrie. 

Sont nommés pour 6 années : 

M. Martial-Bernard, président honoraire de la Chambre syndicale de 
la bijouterie. 

M. A. -H. Rodanet, président de la Chambre syndicale de l'horlo- 
gerie. 

Le Gérant : A. -H. Rodanet. 
Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C», 2, rue ChrisliDC. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE ^HORLOGERIE FRANÇAISE 



BOITES A. MUSIQUE. 
Historique et fabrication. 



Nous avons publié, dans le numéro de juin 1886, une notice histo- 
rique sur Toïîgine et la fabrication des Boîtes à musique en France, et 
sur ce que le premier établissement eut à souffrir de la guerre de 1870. 
Cet article devait êlrc suivi de plusieurs autres; mais des circonstances 
qu'il est inutile de rapporter ici, ont interrompu cette publication. 

Nous la complétons aujourd'hui avec le manuscrit que nous a obli- 
geamment adressé M. H. L'Épée, le directeur actuel. 



Genève est le berceau des boites à musique. Vers le milieu du siècle 
dernier, quelques mécaniciens habiles, émules de Vaucanson, commen- 
cèrent à fabriquer ces petits chefs-d'œuvre de précision, mignatures 
des musiques mécaniques actuelles. 

Ces petites musiques s'adaptaient à une montre, dans un cachet, puis 
vinrent les tabatières. Au commencement de ce siècle on faisait de 
superbes tabatières à musique dont les bottes en métal précieux ou en 
écaille étaient des objets de grand prix. 

Les musiques primitives avaient peu d'épaisseur; le cylindre était 
représenté, pour les montres par un petit barillet, et dans les cachets, 
par une plate- forme ou disque garni de goupilles. Le clavier pour ces 
dernières était composé de lames séparées, vissées sur la platine, au- 
tour du disque, chaque bout de lame recourbé à angle droit pour ne 
rencontrer sur la plate-forme que les goupilles représentant le ton 
voulu. Ce genre offrait peu de ressources au point de vue musical, mais 
beaucoup de difficultés de fabrication. 

On ne tarda pas à remplacer la plate-forme par le cylindre et à 
délaisser la fabrication de la montre et du cachet à musique, pour faire 
plus spécialement la tabatière. Ces pièces ne pouvaient jouer que deux 
airs ; pour changer d'air, on faisait charrier le cylindre au moyen d'un 
levier à sautoir; ce moyen est encore employé aujourd'hui pour les 

FÉTRiER 1889. 389. % 



218 «JBVUS CUONAMtTAlQliA* 

pièces ordinaires à deux airs dites tabatières. Par extension ce mot 
tabalière sert à désigner la petite musique j qn^^lie s§it, #um»ii» ren- 
fermée dans nne botte, dans un album ou autre objet, c'est toujours 
une tabatière, par opposition au mot caj^tel, nom donné aux pièces 
plus grandes, dont le barillet est mobile, au lieu d*ètre fixe comme 
dans les tabatières. 

Le mot cartel, pour la musique plus grande, a été probablement 
adopté, dans le grand centre d'horlogerie de Genève, par comparaison 
à la pendule cartel^ plus grande que la montre. L'invention de l'ellipse 
ou roue taillée en escalieits a permis de faire changer Tair à chaque 
révolution du cylindre, et par cela même d'y noter un plus grand 
nombre d'airs. Un perfectionnement qui a beaucoup facilité la fabrica- 
tion est celui du clavier ou peigne fait d'une seule pièce d'acier. Primi- 
tivement il était composé de lames séparées, puis par fragments de 
quatre h cinq lames. Ce serait un ouvrier du nom de A. Favre qui 
aurait, vers 1830, fait le premier clavier d'une seule pièce. 

La fabrication des grandes musiques dites cartel n'a pris d'impor- 
tance que vers l'époque où l'on a construit les claviers d'une seule 
pièce. 

Quelques ouvriers des montagnes du canton de Vaud ayant travaillé 
à Genève, amenèrent à Sainte-Croix la fabrication des tabatières; çt 
cartels à musique, où elle prit une grande extension. A peu près en 
même temps cette fabrication chercha à s'implanter au Brassus (vallée 
du lac de Joux) et à Morez (Jura), mais elle n'y prospéra pas^ 

Jusqu'en 1833 elle fut spéciale à la Suisse. Vers cette époque un mé- 
canicien français^ P. H. Paur, qui fabriquait les claviers à Genève eut 
l'idée de doter son pays de celte industrie, alors si prospère en Suisse. 

Il vint s'établir à Sainte-Suzanne près de Montbéliard sa ville natale. 
La grande difficulté était de trouver des ouvriers habiles dans un 
endroit où la population n'avait aucune idée d'un travail aussi minu- 
tieux. 11 fallait faire venir à grands frais des ouvriers de la Suisse, qui, 
dépaysés, ne tenaient nullement h faire prospérer celte industrie en 
France; aussi cet essai n'amena aucun résultat satisfaisant. 

M. Paur, mourut en 1839. Auguste L'Épée, qui était son assoie 
depuis trois mois seulement et peu initié à cette fabrication difficile, 
prit la suite de ce commencement d'industrie. 

Les débuts furent très pénibles, mais les efforts couronnés de succès. 
Auguste L'Épée, secondé par ses fils, fonda la fabrique imjKurlanle de 
Sainle-Sttzanne, seule de ce genre en France, malgré de nombreux 



HISTORIQUE £T FABRICÀTIOÏI DES BOITES A MUSIQUE. 219 

essais lentes sans succès, tant à Montbéliard même, qn'à Paris et à 
YJUetaaease (près Paris). Vers 1857 Augaste L'Épée créa la petite ma- 
Bique, mue par une maniTelle, jouet d'enfant d'un nouveau genre qui 
eut on grand succès. Sainte-Croix (Suisse) ne tarda pas à s'emparer de 
cet article, et il s'en fabrique encore maintenant de grandes quantités 
tant à Sainte-Suzanne qu'en Suisse. 

La fabrication des musiques dites cartels s'est constamment perfec- 
tionaée : on a d'abord ajouté à la musique proprement dite, un accom- 
pagnemoit de tambour, de timbres et de castagnettes, pais on a adapté 
à ce mécanisme un jeu d'anches avec soufflerie, imitant le jeu de la 
date ou du violon karmoniphone. Un autre genre dit mandoline^ donne 
une sorte de trémolo très agréable, produit par plusieurs lames du 
même ton, prolongeant les notes du chant par des valeurs rapides. 

La musique dite cithare^ a sur le clavier une sorte d'étouffoir qui 
s'aiiAisse ou se lève à volonté; quand il est abaissé, la musique imite 
les sons d*un instrument à cordes. La ciihare peut s'appliquer à tous 
les genres de bottes à musique. Les pièces à deux, trois ou quatre cla- 
viers accordés de différentes forces, produisent le forte et le piano et 
toutes les nuances d'une harmonie parfaite ; aussi ces pièces ont été 
nommées svMvme harmonie. Il y a une grande variété de genres ; le plus 
complet est celui h grand orchestre qui les réunit presque tous — tam<- 
bovr, timbre, castagnettes, harmoniphone, mandoline, cithare, harmo* 
nique, elc. 

On fabrique aussi des musiques h trois, quatre, ou un nombre indé* 
terminé de cylindres de rechange, pour avoir une grande variété d'airs. 
Le cylindre s'enlève facilement étant fixé sur des ponts à charnière, 
ces pièces sont de fabrication difficile. Ce genre se fabrique avec succès 
à Sainte-Suzanne, par un système breveté dans les principaux États 
d'Europe et d'Amérique; il offre toute sécurité et plus de célérité pour 
te changement. 

On fait aussi des pièces avec plusieurs barillets se développant à tour 
de rôle, ce qui permet de faire jouer la musique plus longtemps sans 
av4)ir à les remonter aussi souvent. 

Plus des neuf dixièmes de la fabrication suisse et française sont 
exportés, tant sous la forme de pièces à musique en boîtes plus ou 
moins riches, que renfermées dans un nombre d'objets qui varie à Tin* 
fini surtout comme jouets d'enfants. Ce sont les petites pièces dites 
tabatières que Ton met dans les albums de photographies, les porte- 
cigares à portes tournantes et autres, les carafes,^ les assiettes, les 



220 REYCE CHROKOUÉTRIQUE. 

réchauds de table, les bouquets artificiels, les nécessaires, les boites à 
bijoux, et qui servent à faire marcher des pièces mécaniques, auto- 
mates, poupées dansantes, etc., etc. Les musiques à manivelles sont 
employées aussi à un grand nombre de mécanismes, pour jouets d'en- 
fanls: marottes, poupées, joueur d'orgue, toupies, etc., etc. 

La musique est achetée nue et montée par les fabricants de ces 
articles qui rendent l'objet complet. Paris emploie un gi*and nombre 
de petites musiques. L'Allemagne en achète beaucoup aussi pour les 
jouets qu'elle fabrique. Nuremberg a conservé sa réputation de jouets à 
bon marché. 

D'après la statistique horlogère, en ce qui concerne les boîles à mu- 
sique, la Suisse aurait exporté dans ces dernières années pour une 
valeur moyenne annuelle de trois à quatre millions de francs de boites 
à musique, et la France pour le huitième environ de cette somme. Les 
débouchés principaux sont l'Amérique du Nord et du Sud, TAngleterre 
avec ses colonies, et la Chine. L'Italie, l'Autriche, la Russie surtout, 
qui étaient aussi de bons débouchés, sont à peu près fermées depuis que 
les gouvernements ont frappé ces objets d'un droit de douane qui en 
double ou triple la valeur. 

Genève, ville artistique par excellence, a toujours été et est encore 
renommée pour la beauté et 1^ qualité de ses produits industriels; c'est 
de là que sont venus les principaux perfectionnements; c'est à Genève 
que se fabriquent surtout les pièces les plus soignées, tant sous le rap- 
port du mécanisme, que du meuble qui le renferme. 

Dans les autres parties de la Suisse, Sainte-Croix, Auberson et les 
environs, TeufiFenthal en Argovie, la fabrication est plus codrante, 
moins soignée et se vend à de bas prix ; cependant, il y a quelques 
fabricants à Sainte-Croix qui font une qualité comparable à ce qui se 
fait à Genève. Sainte-Suzanne, près Montbéliard, où l'on fabrique 
tous les genres de pièces, est réputée par la solidité, la qualité et la 
régularité de ses instruments. 

La maison Auguste L'Ëpée a obtenu à l'Exposition internationale de 
1878, en môme temps qu'une maison de Genève, une médaille d'argent, 
la plus haute récompense accordée à ce genre d'industrie (t). 



(1) Dans les ateliers de Sainte-Sazanne, on fabrique loos les organes de la boite à 
musique, le blanc on ébauche, le clavier, Tébénisterie, etc. Tout est soumis à la mémo 
direction et tout est pour ainsi dire sous le même toit. C'est une grande complicalioo, 
mais c'est aussi une garantie pour la bien-facture et la régularité du travail. 

En Suisse, il y a généralement des fabricants de blancs, de claviers, de pignons, de 



HISTORIQUE KT FABRICATION DES BOITES A lUUSlQCE. 221 

Il faut signaler encore les boites h musique qui se font à Vienne 
(Aulriche) et à Prague, bien que la production soit peu importante ; le 
travail et l'harmonie sont des plus soignés. 

On fait aussi h Leipzig un genre de boite h musique dit symphanium 
dont le mécanisme est assez ingénieux; le cylindre est remplacé par 
une plaque circulaire tournant sur son axe, qu'on peut facilement 
changer. La plaque mince métallique est percée au découpoir de trous 
rectangulaires représentant les notes de l'air à jouer, mais le morceau 
découpé au lieu de tomber est replié à angle droit sous la plaque; ce 
sont ces morceaux qui tiennent lieu de goupilles, et qui pendant le 
mouvement rencontrent une roue à six bras, qui, chaque fois qu'elle 
est actionnée, fait vibrer une lame de clavier. Ce genre n'offre pas la 
précision des boites à musique à cylindre, il est aussi coûteux et ces 
pointes repliées sont bientôt faussées ou cassées par la manipulation. 
L'aspect n'en est pas non plus agréable, on ne voit qu'un grand disque 
perforé, de couleur noire ou brune; ce n'est plus de l'horlogerie mais 
bien de la quincaillerie qui, par la réclame, fera une certaine concur- 
rence aux boites à musique bien faites et finies. 

En 1861, la fabrication des boites à musique en France a été en- 
travée et a failli être complètement perdue. 

Un procès qui a duré quatre ans fut intenté aux instruments mécani- 
ques par les principaux éditeurs de Paris, représentés par un fabricant 
de pianos, à seule tin de parvenir à percevoir un droit sur cette fabri- 
cation. Ces messieurs avaient la prétention d'assimiler le cylindre des 
instruments mécaniques à la feuille de musique imprimée. On opéra 
des saisies chez tous les marchands de ces instruments à Paris, et ils 
furent traduits devant le tribunal de police correctionnelle, comme con* 
trefacteurs d'éditions musicales. Tous furent condamnés à l'amende 
et les saisies validées. 

Auguste L'Épée, S3ul, fit appel de ce jugement. La Cour confirma 
l'arrêt de première instance, mais la Cour de cassation cassa ce juge- 
ment et renvoya les parties devant la Cour de Rouen. Celle-ci donna 



bottes, etc. Le fabricant de musiqa«ss réuoit ces objets dans un comptoir, distribue 
le travail à finir à de petits ateliers et à des ouvriers en chambre^ réunit de nouveau 
tous ces éléments à un point presque complet d'acbèvement, pour remonter et termi- 
ner la pièce. Si cette manière de fabriquer a des inconvénients, elle a aussi ses avan* 
tages en disséminant la responsabiUtë. Cette manière est la même que celle adoptée 
pendant de longues années pour la fabrication de Tborlogerie. Il n'était pas possible 
d'adopter celte manière de fabriquer à Sainte-Suzanne où tout était à créer, tout 
était à faire. 



2â3 RfiVVE CHROKOUÉïBieiJE. 

gain de cause à Auguste L'Épée, ardonna la restitution des saisies et 
accorda des dommages ei intérêts. La cause revint de tiouveaià en cas- 
satioD, le jugement de Rouen fut cassé et la Cour d'Orléaxus^ cbargte ëe 
juger à nouveau. Celle-^i confirma le jugement de Paris et l'aiflEaire en 
resta là. 

Quelque temps après, le traité de commerce avec la Suisse devait se 
renouveler; les fabricants suisses émus de cette entrave mise à. la ireote 
de leurs produits en France chargèrent M. Kern^ leur aoibadsadeur, de 
bien vouloir intervenir auprès du Gouvernement pour faire cesser cet 
impôt arbitraire. Le Gouvernement présenta une loi qui fut promulguée 
en 1866. Elle est ainsi conçue : « Art. unique. — La fabrieatioii etk 
a vente des instruments servant à reproduire mécaniquement des airs 
« de musique qui sont du domaine privé ne constitue pas le fût d'une 
u contrefaçon musicale prévu et puni par la bi du 19 juillet 1793,. 
« combiné avec les articles 42S et suivants du Gode pénal. » Elle a 
ainsi rendu sa liberté à une industrie plus que séculaire. 

H. L. 

(A êutvre). 

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 



Bureau du Congrès chronométrique de 1889.* 

Président : M. l'amiral de Jooquières. 
Viee-^Président : M. Phillips, de rinstitul. 
Secrétaire : M. Caspari, ingénieur hydrograj^. 
Trésorier : M. A.-U. Rodanet, président-dîreclettr de l'Ecole d'horlo- 
, gerie de Paris. 

Exposition univet-seUe de 1889. — L'adjudication des vitrines de la 
classe 26 (Horlogerie) a eu lieu le 10 décembre 1888. Cette fourniture 
a été adjugée à MM. Hariel et Fortier, 28, rue Ijouis-Blanc, à Paris. 



Actuellement (section française), 263 exposants ont été définitivement 
admis dans la classe 26 (horlogerie). 

La construction de la grande porte d'entrée de la classe d'horlogerie 
à l'Exposition universelle de 1889^ a été adjugée, en entreprke géné- 
rale et à forfait, pour la somme de 13,490 francs. 



COKCOOM 1888-1889. 23» 



BT DBS INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT 
90, me Kanin. 



CONCOURS 1888-1889 

La Chambre syndicale de l'horlogerie annonce à tous les intéressés 
que le concours annuel des travaux d'horlogerie est ouvert. Il sera clos 
le 31 mai 1889. 

Gomme les antiées précédentes, il sera décerné aax lauréats des 
médailles d'or, d'argent, de vermeil et de bronze, des prix en argent, 
des livrets de Caisse d'épargne, des outils, des instmments de dessin 
et des traités d'boriogerie ou de mécankiue. 

La distribution des récompenses aura lieu dans le mois qui suivra la 
clôture du conçoui*s« 

En se conformant aux conditions ci-après énoncées, tous les horlo- 
gers, ouvriers et apprentis, résidant en France, sont admis à concourir. 

Les travaux présentés aux concours devront être adressés, avant le 
3i mai 1889, à M. le Président de la Chambre svndicale de Thork)- 
gerie, a« siège de VEcoh d^ horlogerie de Paris, àO, me Mania. Ces 
travaua doivent être envoyés sous paquet cacheter portant h. Textérienr 
une devise ou un signe distinctif quelconque, mais sans aucun nom ni 
adresse d'auteur. Chaque envoi sera accompagné d'une enveloppe 
cachetée renfermant le nom et l'adresse du candidat. Cette enveloppe 
porttfa à i'eUtériear la devise ou le signe distinctif qui se trouve sur 
le paquet cacheté. 

Pour les apprentis, l'enveloppe portera à l'extérieur le numéro du 
concours, l'âge de l'apprenti, le temps d'apprentissage fait, et contien- 
dra, outre le nom de 1 apprenti, celui de son patron, accompagné d'un 
certificsat attestant que ie travail présenté a éié entièrement fait par 
l'élènre, et indiquant depuis combien de temps il est en apprentissage. 
Ce certificat devca être légalisé, pour la province. 

Aucun apprenti ne sera admis au concours s'il n'a au moins six mois 
d'apprentissage. Les travaux présentés devront être, autant que possiMe, 
proportionnés comme difficulté avec l'âge et le temps d'apprentissage 
des candidats. 

Les plis cachetés contenant les noms des concurrents seront déposés 
et resteront entre les mains du Président de la Chambre; ils seront 
oaverts par lui, après le classement par ordre de mérite, qni sera foit 
par le jury des récompenses, mais seulement huit joars avant ta distri* 
botion des prix. 

Les concours en loge pour les apprentis dureront trois jeors; ils 
auront Reu à V Ecole d*horloge9*ie de Paris. 

Les concours théoriques et celai de dessin auront lieu également 
dans les salles des cours de l'Ecole^ 30, rue Manin, sous la surveil- 
lance de deux membres de la commission des prix. 



224 REVCE CHRONOMÉTRIQUE. 

Dans les concours théoriques, les questions seront posées par les 
examinateurs en raison de l'âge et du temps d'étude des candiaats. 

Des commissaires délégués, pris parmi les membres de la Ghamore, 
mais en dehors du Jury, présenteront à la commission des récompenses 
des rapports détaillés sur la moralité, l'assiduité et la bonne conduite 
des candidats apprentis. 

Les mémoires et les traductions d^ouvrages étrangers sur l'horlogerie 
doivent être présentés, sans nom d'auteur, dans les mêmes conditions 
qu'il est dit plus haut pour les autres travaux, et seront classés de la 
même manière. 

La Chambre syndicale de l'horlogerie se réserve le droit de publier 
les ouvrages récompensés, sans préjudice des publications qui peuvent 
être faites par les auteurs. 

Toute demande de renseignement devra être adressée au siège de 
l'Ecole, à la commission des prix. 

Les résultats du concours du grand prix du groupe syndical seront 
publiés dans les principaux journaux de Paris. 

Aucun des membres faisant partie du Jury d'examen ne peut prendre 
part personnellement aux concours annuelsde la Chambre syndicale. 

GRAND PRIX DU GROUPE SYNDICAL. 

DIPLOIIB d'honneur ET UNE MÉDAILLE GRAND MODULE. 

Le grand prix du Groupe syndical, représenté par un diplôme d'hon- 
neur et une médaille d'or grand module, sera décerné à Thorloger 
français, patron ou ouvrier, qui présentera une pièce d'horlogerie 
remarquable classée la première. 

Cette pièce peut être un régulateur astronomique, une pendule ou un 
régulateur de cheminée, un chronomètre de marine, une pendule de 
voyage, quadrature en acier, ou^ enGn, une montre civile remontoir, 
échappement à ancre double plateau, ou échappement détente k 
ressort. 

Le travail présenté doit être exécuté dans toutes ses parties par le 
candidat, à l'exception cependant du taillage des pignons et des roues, 
de l'exécution des rubis et de la construction de l'échappement pour la 
pendule de voyage. Il est interdit de se servir de découpés. Un calibre 
spécial, sans être exigé, est préférable. 

Le Jury tiendra compte pour le classement : i^àe la belle exécution; 
2® des combinaisons, perfectionnements ou inventions nouvelles; S^du 
i*églage ; 4<> de Timportance du travail. 

Dans aucun cas, ce prix ne sera décerné au finissage d'une ébauche 
de fabricfue, q^uel que soit le mérite du travail présenté. 

Les pièces soumises à l'appréciation du Jury, et n'ayant pas obtenu 
le grand prix du Groupe syndical^ sont admises de droit aux concours 
ordinaires de la Chambre syndicale de la même année. 

Tout travail ayant figuré précédemment dans un concours ou dans 
une exposition ne peut être admis à concourir pour le grand prix du 
Groupe syndical. 

Dans le cas où deux candidats seraient jugés ex œquo, le prix serait 
partagé ; mais^ dans ce cas, chacun des lauréats recevra un diplôme 
d'honneur. 



CONCOURS 1888-1889. 225 

Le grand prix du Groupe sjrndîcal ne peut être décerné qn'une seule 
fois au même candidat, mais il sera accordé des rappels de ce prix. 

PRIX PIERRET. 

500 francs en espèces lu meilleur mémoire qui sera présenté (juin 
1889) à la Chambre syndicale de rhorlogerie de Paris, sur la forme 

Sue doit avoir un spiral, pour obtenir Tisochronisme des mouvements 
u balancier. 

PRIX SPÉCIAL DE MÉRITE. 

^00 fmncs espèces et un diplôme à l'ouvrier horloger le plus méritant 
par son travail, sa bonne conduite et sa moralité. 

PATRONS ET OUVRIERS. 
i'° Série. — Objets déterminés par la Commission. 

CONCOURS D*ÉCHAPPEMENT. 

Pendules. — Un échappement de Grahain avec sa roue, tige; pivotée et fourchette 
brisée. Les piyotages faits au rouge; TaDcre en acier. L'échappement pourra être exé- 
cuté soit sur un mouyement de pendule^ soit sur une fausse plaque à la volonté des 
concurrents. 

i" prii : 100 fr. en espèces et un diplôme. — 2* prix, 50 fr. en espèces et un 
diplôme. 

Montres. -^ Un échappement à nncre ligne droite, double plateau ; les levées de 
l'ancre en acier, la raquette polie. L'échappement pourra être exécuté soit dans un 
mouvement de montre, soit sur une fausse plaque à la volonté des concurrents. 

i^' prix^ iOO fr. en espèces et un diplôme. — ^^ prix, 50 fr. en espèces et un 
diplôme. 

Suivant le nombre et la bonne exécution des échappements présentés, il pourra être 
décerné on 3' prix aussi bien pour le concours de pendules que pour celui de montres. 

CONCOURS DE TOITR. 

Pendules. — Un arbre de barillet en acier trempé. Les portées et les pivots polis 
u rouge. 

Le diamètre total du corps de l'arbre devra être de 15 milimèlres, sa hauteur de 
25 millimètres. 

La hauteur comprise entre les portées des deux pivots devra être de 37 millimètres. 

La longueur totale de Tarbre prise du bout du carré du remontoir à Textrémitc du 
pivot inférieur, devra être de 7 centimètres. 

i*)' prix^ 40 fr. en espèces et un diplôme. — V prix, 20 fr. en espèces et un 
diplôme. 

Montres. — Un axe de balancier de grande dimension pour échappement à ancre, 
double plateau. 

La hauteur totale de Taxe devra être de 18 millimètres. 

La dimension des deux plateaux de 6 et 3 millimètres. 

!•' prix, 40 fr. en espèces et un diplôme. — 2« prix, 20 fr. en espèces et un 
diplôme. 

concours de lime. 

Pendules. — Un ancre à recul, dit ancre en toit^ de grande dimension en acier 
non trempé. 

Cet ancre devra embrasser le tien d'un rochet d'échappement de 30 dents ayant 
40 millimètres de diamètre. 

!•' prix, 40 fr. en espèces et un diplôme. — 2® prix, 20 fr. en espèces et un 
diplôme. 



226 REVEE GHMMOMiTUQUS. 

Poar lescoDcourada tour et de lime le» cotes iaecritei an ptograiiime serait striete- 
Tuent exigées des coocarreots. 

Montres. — Une pièce aux quarts pour cadrature de répétitioD 22 lignes. Cette 
piôce devra èim en acier non trempé. 

1^' prix, 40 fr. en espèces et no diplôme. — 2<^ prix, 20 fr. en espèces et nn 
diplôme. 

2* Sêru. — Pjécei d'berligert» qnrtoMÏiDes et oolUi. 

PENDULES ET RiciTLATGURS. — MONTRES. — OUTILS SERVANT A L*H0RL06ERIE. 

Pour chacun de ces concours il est attribué une médaille d'or> des médailles de ver^ 
meil, d'argent et de bronze. 

APPRENTIS. 

a*" SiimB. ^ Prix d'exeellence. 

Le Jary des récompenses pourra attribuer des prix d'excellence aux élèves ayant 
remporté dans les concours de cette année au moins deux premiers prix on un premier 
et deux seconds prix» et qui seront cités Tavorablement dan» les rapporta de MM. les 
commissaires délégués, pour la moralité, l'assiduité et la bonne conduite. 

4e SÉRIE. — Travaux en loges. 

Pendules. — Exécution, sous la survôllaBce d'un commissaire délégué par ia 
Gbambre, de pièces d'horlogerie qoelcoaques poar pendules on régolaleors. 

Réeompêmet. — Outils et livrets de la Caisse d'épargne d'une valeur de 50 fr. poar 
le I*' prix ; 30 fr. pour le 2*' prix^ et 20 fr. pour le 3* prix. 

Montres. — Exécution, sous la surveillance d*un commissaiie délégué, de 
d*liorlogerie quelconques pour montres ou chronomètres. 

Béeompentes, — Outils et livrets à la Caisse d*épargoe d'une valeur de 50 fr. 
le !«' prix ; 30 fr. pour le 2« prix, et 20 fr. pour le 3« p'ix. 

5*^ Série. 
Travaux quelconques présentés a la comjiission. -— pendules ou montres. 

Pour chacun de ces concours, il est attribué des outils et des livrets de la Caisse 
d'épargne d'une valeur de 30 fr. pour le i'^' prix, et 15 fr. pour le 2* prix. 

CONCOURS DE TOUR ET DE UEB. 

1<* Un livret de 20 fr. à la Caisse d'épargne, pour la pièce de tour en acier trempé 
et poli la mieux exécutée. 

2^ Un livret de 20 fr. à la Caisse d'épargne pour la pièce de lime en acier non 
trempé, la mieux exécutée. 

Des récompenses consistant en outils pourront être décernées aux pièces classées 
deuxièmes. 

e*" Série. — Goncoun théoricpiee. 
(Les ouvriers et les apprenti? sont admis à concourir.) 

Arithmétique. — Opérations sur les nombres entiers et les fractions. -^ Propriétés 
des nombres. ^ Système métrique. — Puissances et racines. 

Algèbrb. — Opérations algébriques. — Equations du i®' et du 2*^ degré. — Progres- 
sions et logarithmes. — Applications. 

Géométrie. — Figures dans l'espace. — Mesures des solides. -^ Sections coniques. 

— Applications. 

Mécanique. — Parallélogramme des forces. — Centre de gravité. — Levier. — > Ba- 
lance. — Poulies. 

Physique. — Pesanteur spécifique. — Principe d'Archônède. — Pression atmosphé- 
rique. — Baromètre. — Chaleur. — Dilatation des corps^ -» GoodueiâûJilri pow 
la chaleur. — Magnétisme. •— Elecuicité, piles. -*- Aimantation par les eeurants. 

— Induction. 



FAITO DIVERS. 227 

HoBLOCEaiE. — Engrenages. — Diamètre yrai et primitif. — Galenr d*iin rouage 
formé. — Calcul d*iin rouage à former. — Compensateurs. — Isochronisme. — 
Calcul de la longueur d'un p<tBduLe. <-«- Echappements à reenl^ à repos et Ilbrea. -^ 
dkrononiètres. — Leur usage. 
Les prix attribués aux concours théoriques consistent en livres sur Thorlogerie, en 

traités de mécanique et des diverses sciences se rattachant à Fhorlogerie. 

7« Série. — Onniers et apprentis. 

MÉMOIRES SUR l'uOLOGERIE. — * TBADUCTIONS d'oCVRAGES ÉTRANGERS 
SUR L*H0RL06ERIE. 

!«' prix. Médaille d'or ou de vermeil. — 2« prix. Médaille d'argent. — 3® prix. 
Médaille de bronze. 

S^ Sériel -- GoBCOitrs da denin. 

DESSIN A. MAIN LEVÉS. «— DESSIN B*0UTILS, — EPITREft TiilâORlQV^. 

Lsa prix. eoBBisteroni en iasttumeats de dessin. 

Le Rapp&rthtry Eo. Leferviot. 

le Prétidsnt de ta Commiftten des Frix^ Le Pi'ériieni de la Chambre, 

Gh, Réqciba. a. 41. RouAmrr. 



FAITS DIVERS. 



A la suite de {Exposition de Barceloney un de nos collègues, 
membre du Comité de rédaction de notre Joarnal, M. Gustave Sandoz, 
vient d'être Bo»mmé officier de la Légion d'honneur. 

M. Gustave Sandoz a été président du Comité d'initiative de cette 
importante Exposition, puis premier vice-président du Comité exécutif 
lors de la nomination d'un commissaire général par le Gouvernement 
français. Il a rempli, en outre, les fonctions de pré&ident du jury du 
Groupe XI, Art industriel. A ces titres nous sommes doublement heu- 
reux de lui adresser toutes nos félicitations. 



M. Bischoffsheim vient d'écrire de Nice à M. Lockroy pour l'informer 
qu'il mettait cinq mille francs à la disposition de la personne qui trou- 
verait un nouveau mode d'exercice applicable dans les lycées, col- 
lèges et pensionnats, exercice qui pourrait aider efficacement au déve- 
loppement physique de la jeunesse. Avis aux chercheurs. 



M. A. Margaine, vice-président de l'Orphelinat du 7« arroadisse- 
ment, sur la proposition de M. Frébault, député, a reçu les palmefi 
d'officier d'instruction publique. Nous sommes heureux de cette dis- 
tinction obtenue par un de nos collègues. 



228 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



GHAMBRB SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

RUE MAffiN, 30. 

Séance du 7 décembre 1888. 

En l'absence de MM. Rodanet, Cartier et Paul Garnier qui se font excuser, la 
séance est ouverte à 9 h. 1/4 sous la présidence de M. Réquier, vice président 
du Conseil de l'École d'horlogerie, assisté de M. Henriette, secrétaire. 

Membres présents : MM. Blondeau, Drocourt, Henriette, Lefebvre, Moynet, 
Margaine, Réquier. — Membres absents excusés : MM. Rodanet, Cartier, Paul 
Garnier, Piéfort, Diette, Bernheim, Champion, Coquelle, Detouche, Dubey. — 
Membres absents sans excuses : MM. Anquetin, Blin, Écalle, Martellier. — 
Membres adhérents présents : MM. Brown, Rizzoli. 

Après la lecture et l'adoption du procès-verbal de la dernière séance, M. le 
président rend compte de la fête d'inauguration de l'École d'horlogerie. Cette 
fête a eu beaucoup de réussite, et le bénéfice en résultant se montant à envi- 
ron 1,000 francs sera versé dans la caisse deTÉcole d'horlogerie. 

La Commission des prix n'ayant pu se réunir en temps utile demande à la 
Chambre de l'autoriser à ne déposer son rapport qu'à la séance de janvier, 

M. Lefebvre, qui avait été délégué par la Chambre à la réunion des Industriels 
de France pour l'étude de la loi sur les accidents aux ouvriers travaillant dans 
les usines et les manufactures, dépose un rapport très étudié dans lequel il fait 
remarquer que ce projet de loi ne touche pas directement notre corporation, 
mais qu'il a un devoir : donner son appui au contre-projet présenté par la 
Société des Industriels de France; contre-projet apportant certains adoucisse- 
ments à une loi qui a soulevé dans le monde industriel de nombreuses récla- 
mations. 

Ce rapport est approuvé et il est décidé qu'il sera imprimé in extenso dans 
le journal la Reoue Chronométrique, 

Au sujet des élections consulaires, M. le président donne connaissance de la 
décision des délégués du Comité central des Chambres syndicales : 

La candidature de M. Rodanet à la Chambre de commerce a été adoptée par 
32 voix sur 33 votants. M. le président engage les membres de la Chambre, 
qui sont électeurs, à porter leurs voix sur M. Rodanet. M. Lefebvre, à cette 
occasion, fait remarquer qu'il est regrettable que notre corporation ne soit plus 
représentée au Tribunal de commerce quand d'autres corporations, les bijou- 
tiers par exemple, ont jusqu'à A représentants aux prud'hommes. Déjà nous 
n'avons plus qu'un conseiller au lieu de deux qui nous représentaient il y a 
quelques années. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉIÉS d'hORLOGERîE. 229 

Il regrette en môme temps que notre corporation ne soit pas représentée 
d'une façon plus nombreuse aussi bien à la Chambre de commerce qu'au Tri- 
bunal de commerce. 

M. le président demande à la Chambre si elle est d*avis^ à la suite de la fête 
d'inauguration de l'École, de faire son bal annuel. 

Après une discussion à laquelle prennent part M. Margaine appuyant Tidée 
de faire un bal» et M. Lefebvre combattant cette idée, une commission composée 
de MM. Blin, Champion, Diette, Drocourt, Lefebvre, Margaine et Piéfort est 
cbargée d*étudier cette question et de présenter un rapport à la prochaine 
séance. 

L'ordre du jour élanf épuisé^ la séance est levée à 9 h. 3/4. 

Le Secrétaire^ Le Préiidenl, 

C. Hbnrutte. A.-H. Rodamet. 



Dont faits à VÉcole d'horlogerie. — M. Jourdan, directeur de TÉcoIe des 
hautes études commerciales à Paris, a fait don à l'École d'horlogerie de Paris, 
d'une carte d'Europe, grand modèle de Leroy. 



M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie a fait remettre, pour la biblio- 
thèque de l'École, six volumes contenant tous les rapports des jurys des récom- 
penses à l'Exposition universelle d'Anvers de 1885. 



Don de M. Rizzoli : trois tableaux de la trempe de l'acier. 

— M. Durier : un portrait de feu Vallet, de Bordeaux ; 

— — le Traité de la sphère, de Delamarche. 



CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE LTON. 



Assemblée générale du âa novembre 1888, présidée par M. Roussiallk. 

La séance est ouverte à 2 heures. Après lecture du procès-verbal de la der- 
nière Assemblée générale, qui est adopté sans observation, M. le Président passe 
en revue les travaux de la Chambre syndicale et fait un exposé de la situation 
qui, en général, s'améliore de plas en plus. 

Il fait ressortir les avantages qu*elle a obtenus de s'être fait reconnaître sui- 
vant les lois qui régissent les syndicats. Il engage, avec instance, les membres 
delà Chambre à se grouper plus étroitement afin de pouvoir continuer l'œuvre 
si bien commencée. 

La parole est ensuite à M. le Trésorier, pour donner connaissance des comptes 
de Tannée et de l'état de la caisse. 



230 REVUE CHRONOarÉTRIQUE. 

Le rapport tst approuvé à roDanimité et de nombreux applandiasements 
ténoigaent de la Batisfaction générale. 

M. Massard reçoit les remerciements les plus sincères de tons ses collègaes 
pour son zèle et son dévouement à la Chambre, non seulement dans ses fonc- 
tions de trésorier, mais encore dans tout ce qui touche aux intérêts de la 
Saciété. 

M. le Président demande à ce cpi'on alloue une somme quelconque % titre 
d*hmorakes au secrétaire adjoint. M. Beau fait remarquer que le Conseil, qui a 
la eoifiafliae de la Chambre, a également Tadministration des finances, pourra 
statuer sur la proposition de M. le Président à la prochaine séance. 

Il est ensuite procédé au renouvellement des cinq membres sortants : 

MM. Blachon, Massard, Jacquemoz, Baud, Jacomin. 

Sont élus : MM. llachon, Massard, Jacqucmoz, Thomaron, Albert. 

Sur l'invitation de M. le Président, M. Beau, rapporteur du jury des récom- 
penses, prend la parole. 

Il explique, en termes très clairs, que si le concours de cette année n'a pas 
donné les résultats que nous espérions, il ne fallait pas s*en étonner, encûre 
moins s'en alarmer ; que nous sommes en cela évidemment dans une période 
descendante que nous relèverons certainement par des efforts soutenus et bien 
compris. 

Les itravaux présentés cette année sont la plupart de nulle valeur. 

Trois cependant ont un mérite réel et ont obtenu des récompenses. 

Un manuscrit de M. Bond ras traitant de l'améliora tion à apporter à l'appren- 
tissage en horlogerie chez le patron rhabilleur. Il est décerné à M. loudras une 
médaille d'argent. 

Un cadran solaire à équaUont mobiles, inventé et exécuté par M. Thorin, 
horloger k Romanèche (Saône-et-Loire). Médaille de bronze. 

A M. Lacroix, horloger à Rieux-Minervois (Aude), une mention honorable 
pour4i£Eérents travaux et manuscrits présentés. 

La proclamation des prix terminée à cinq heures, la séance est levée. 

Le Secrétaire par intérim. Le Président, 

Drevon. Roussiàllb. 



Banquet annuel du groupe syndical des horlogers de Lyon. 

25 NOVEMBRE 1888. 

Cette année la réunion des horlogers a été, sans contredit, la plus belle, la 
plus brillante ; plus de quarante artistes y ont pris part. 

A« dessert, plusieurs discours ont été prononcés et fort applaudis. 

De nombreux toasts ont été portés au ministre du Commerce et de llndus- 
trie, à la Chambre syndicale des horlogers de Paris et à son Président, à la 
prospérité de toutes les Chambres syndicales d'horlogerie françaises. 



BULLETIN DES STlîlMCATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 23 i 

La plus fraocbe gaieté, la plus sincère cordialité n'ont cessé de régner, jus- 
qu'au moment de la séparation, onze heures* 




Séance dm 5 décembre 1888, présidée par M. 

La séance est ouverte h 9 heures. 

Membres présents : MM. Desvignes, Massard, BlelM» 
Cyrille Yejret, filacfaon. — Les membres absents se sont 4 

M. le Président annonce que Tordre du jour fait appelant iiawmifcwiLHl du 
Bureau; il invite donc le Conseil à procéder immédiatonenft à râectian4*&n 
président, d'un vice-président, d'un trésorier et d'un saoétune aini qÊt iTcn 
secrétaire-adjoint. 

Sont nommés : PrésidetU, M. Roussialle. — Vice-pr ê m 4ef i $ , M. Batlly. — 
Trésorier, M. Massard. — Secrétaire; M.Blachon. — Secrétaire adjoint, M. Mas- 
sard fîls. 

Sont acceptés comme membres adhérents : 

M. Laclef, fabricant d'horlogerie à Besançon, présenié par MM, Drevon et 
Massard. 

M. Chauvîgné, représentant de la maison Matile, présenté par MM. Naquin 
et Massard. — M. Massard i5Is, présenté par M. Massard père. — M. Bouvin, 
horloger à Moreuil (Somme), présenté par MM. Roussialle et Massard. — 
M. Lacroix, à Bieux-Minervois (Aude), présenté par MM. Roussialle et Massard. 

Il est décidé que la première séance aura lieu le 9 janvier 1889. 

Après examen de différentes questions à l'étude, la séance est levée à 
10 heures. 

Le Secrétaire, Le Président, 

Naquin. Desvignes. 

PROCÉDÉS D'ATELIER. •- OUTILS. 



Clef de remontaf^e de M. Jalama* 

Cette clef est montée sur une sorte de pince, ayant ses deux bras 
articulés sur une traverse /. Dans celte traverse passe un axe 6, creux 
en b et terminé par en bas en cône d. Les deux sont faits d'un même 
moroeaiu d'acier. 

Cet axe creux reçoit en bj où elle est fixée par une vis, k tige d'un 
enfourchement, lequel porte entre ses deux branches une masse ronde 
ayant quatre fortes saillies de grosseurs différentes et percées chacune, 
dans la direction du centre de la masse, d'un trou carré propre à rece- 
voir l'extrémité d'un arbre de barillet, comme la chose est indiqué» 
en 0. 




232 REVUE CBMNOMéTRIQUE. 

Les pivots de cette masse sont carrés, on en voit la section en t. Les 
trous des branches qui les logent ont la forme ci. 
Lorsque l'on veut changer de clef, on fait remon- 
ter la masse de façon à amener le pivot carré i 
en c, on la fait tourner et l'on fait redescendre 
Taxe en t. 

Les bras pp de la pince sont pourvus de deux 
appendices, ;/, emboîtant le cône; ils sont en 
bois suffisamment ferme et garnis, dans la par- 
tie qui frotte sur le cône, d'un revêtement qui 
paraît être du caoutchouc. 
Voici l'usage de l'instrument : 
Quand on ne presse pas l'un vers l'autre les deux bras pp, le système 
dbo peut tourner librement sur lui-même; mais si Ton produit le ser- 
rage de la pince, la pression du cône devient telle que dbo est fixé très 
fortement et que Ton peut alors opérer le remontage d'une pendule 
avec la seule précaution de serrer faiblement quand on ramène la clef 
en arrière et de serrer avec plus de force quand on agit dans le sens 
du remontage. 

DON A L* ÉCOLE B^HORLOGERIE DE PAEIS. 

Paris, le 16 janvier 1889. 

Cher M. Rodanet, président de l'École d'horlogerie de Paris, 

J*ai l'honneur de vous informer que je fais don, an profit de l'École d'hor- 
logerie de Paris, de mon obligation portant le n® 59 avec les intérêts échus. 

Je m'engage à donner toutes les signatures utiles pour régulariser les 
registres de la Société. 

Je suis empêché de me rendre à la réunion de notre Chambre syndicale, je 
vous prie, ainsi que mes collègues, d'accepter mes excuses, et d'agréer mes 
cordiales salutations. 

Blondsau. 



Nécrologie, — La Chambre vient de perdre un de ses anciens membres^ 
M. Hersant. Elle avait envoyé une délégation à son convoi. M. le Président 
n'avait pu s'y rendre et c'est M. Henriette^ ami du défunt, qui lui a donné le 
dernier et sympathique adieu. 



Le Gérant : A. -H. Rodanet. 
Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C«, 2, rue Christioe. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 



CHRONIQUE DU MOIS 



Bolletin de l'Exposition de 4889. 

Les vitrines de la classe 26 seront prêtes le 25 mars, ainsi que les 
places réservées à la grosse horlogerie. 

Les exposants sont invités à commencer sans retard leurs installa- 
tions, afin qu'elles soient complètement terminées le 20 avril, dernier 
délai. 



Un gardien de classe est engagé par le Comité d'installation; il entre 
en fonctions à partir du 20 mars. 



Chaque vendredi matin il y a séance du Comité d'installation. 



I La façade monumentale de la classe 26 sera terminée le 31 mars. 

Un dessin de cette façade sera publié ultérieurement par le journal la 
Revtie Chranomé trique. 



Les cartes provisoires sont distribuées aux exposants sur la demande 
des présidents de classe. 

La fourniture des tapis en linoléum a été donnée à MM. Davoust 
et C«, 25, rue de la Tombe-Issoire. — Les travaux de tenture sont con- 
fiés à M. Brédillard, tapissier, 2, rue Chaptal. 



Les comités de groupe ont demandé que des cartes permanentes 
et gratuites soient délivrées aux représentants des exposants. 



MM. Lemoine, président du groupe 3; A.-H. Rodanet, vice-président 
de ce même groupe, et Davoust, président de classe, ont été délégués 
près du Comité de contrôle, dit des 43, pour soutenir diverses revendi- 
cations réclamées dans l'intérêt général des classes du groupe 3. 

Mars 1889. - 390. 3 



234 AEYUE CHRONOMtTRlQUE, 

Rectificàtiùfi. — C'est par erreur, que sur la liste des exposants que 
nous avons publiée, on a imprimé à la suite du nom de M. Garizet(J.-B.) 
Ecluses au lieu de Cluses (Haute-Savoie). 



BOITES A MUSIQUE. 

Historique et fabrication. 

(5utle.) 



Ce mécanisme ingénieux, qui joue automatiquement un ou plusieurs 
airs, se compose de différentes pièces : 

1<> La platine support de tous les organes, A ; 

2o Le barillet moteur avec son ressort, B ; 

3^^ La cage, modérateur et régulateur du mouvement, composée d'un 
corps de rouages (représenté partiellement) avec vis sans fin et volant, v ; 

40 Le cylindre C muni de ses pointes ou goupilles représentant les 
notes des airs à jouer ; 

8<> Le clavier ou peigne S, pièce en acier trempé à lames vibrantes 
accordées selon les tons des notes correspondants aux goupilles du 
cylindre ; 

60 L'ellipse vue de face et de profil en G (et z grande figure). 

Le ressort est remonté par le bras de levier w, pourvu au bas d'un 
encliquetage. 

Le cylindre et le clavier sont les deux pièces essentielles. 

Le cylindre se compose d'un tube en laiton d'un millimètre d'épais*- 
seur, fermé aux deux bouts par des tampons et traversé par un axe, 
tige. Celle-ci, déprimée au milieu, a vers ses extrémités deux parties 
tournées rondes et cylindriques, de diamètres différents, pour le frotte- 
ment longitudinal des tampons du cylindre. A l'extrémité (à droite) de 
la partie cylindrique du grand axe est fixée une grande roue dentée, 
h Vy qui engrène au premier pignon de la cage modérateur. L'autre extré- 
mité porte, ajusté à carré, un gros pignon qui recevra, en y engrenant, 
l'impulsion du barillet moteur. La tige se termine aux deux bouts par 
des pivots roulant dans les ponts qui supportent le cylindre sur la 
platine. Ce cylindre est constamment poussé vers la droite par le ressort 
en hélice J. 

Le cylindre est entraîné par son axe au moyen d'une petite tige t, 



HISTORIQUE ET FABRICATION DES BOITES A MUSIQUE. 235 

vissée dans la roue A, tige qui entre à frottement libre dans une entrée 
faite dans le tampon; de cette manière le cylindre entraîné par son axe, 
nepeut avoir sur celui-ci qu'un mouvement longitudinal, nécessaire pour 
le changement des airs, qui sont notés les uns à côté des autres. Ce 
déplacement se produit h volonté à chaque révolution, au moyen d'une 
petite pièce nommée ellipse (vue de face et de profil en G) qui se trouve 
fixée, en z, par une vis à portée contre la roue h de Taxe. Vellipse est une 
pièce qui a la forme d'un chapeau de pont de barillet dont le bord est 
divisé en autant de dents ou cornes que le cylindre doit jouer d'airs; 
la partie en relief a', creusée pour y noyer la tête de la vis à portée est 
taillée en escaliers dont les marches se raccordent par une pente douce 



c:^™ 




LÉGENDE. — A platine; B barillet; C cylindre; S clavier; m levier de remontage ; 
h roue d'axe conduisant le rouage du volant v. 



et sont en même nombre que les cornes de la couronne. (La hauteur 
totale de ces escaliers est exactement la distance qu'il y a entre les enco- 
ches de la division.) D'autre part, le tampon du cylindre porte en regard 
des escaliers une vis à tête caiTée, mentonnet vu au-dessus de a:, un peu 
plus long que la hauteur du plus haut escalier et appuyant sur le cercle 
même où ceux-ci sont taillés. Pour déplacer ce cylindre à chaque révo- 
lution, un bec d fixé sur le levier 1 vient rencontrer une des cornes de 
Tellipse et l'oblige à faire un mouvement; le mentonnet alors passe sur 
l'escalier suivant et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il les ait montés tous, 
puis retombe sur le premier et recommence de nouveau. Si l'on veut 
faire répéter le même air, il suffit (par le levier 1) d'écarter le bec du 
changement d*air qui n'engrènera plus avec les cornes de Vellipse. Le 



236 REVUE GUKONOMÉTKIQUE* 

même air se jouera jusqu'à la fin. Le levier 2 sert à produire l'arrêt du 
volant. 

L^outil employé pour le notage de la musique sur le cylindre, est re- 
lativement simple, il se compose : d'une plaque en fonte sur laquelle 
sont fixées deux barres parallèles, entre ces barres, se trouvent deux 
tètes à broches, dont Tune est fixée à l'un des bouts, l'autre mobile 
pouvant se rapprocher ou s'éloigner de la tête fixe, selon que le cylindre 
à piquer a plus ou moins de longueur. Derrière, deux têtes, plus élevées 
et sur la même ligne que les barres, supportent une broche ronde et 
cylindrique, sur laquelle se meut, à frottement doux, un harnais qui 
peut s'abattre sur les barres parallèles. Ces barres portent chacune une 
division, règle plate taillée sur un des bords dont les encoches repré- 
sentent et correspondent exactement k la distance qui existe entre chaque 
lame du clavier ou peigne. Le harnais qui s* abat sur les divisions est 
muni, au point correspondant des encoches, d'un petit couteau qui per- 
met de le fixer instantanément, en l'appuyant quand il entre dans les 
encoches des divisions. Au milieu de la distance qui sépare les barres 
parallèles, le harnais porte en outre une hotte ou équerre supportant 
une coulisse perpendiculaire, portant une fraise qui peut être actionnée 
par un archet ou une roue à pied. Pour compléter les organes de cet 
outil, disons que la tête fixée à l'extrémité des barres parallèles, a sa 
broche mobile armée à l'intérieur d'un disque portant un tenon d'en- 
traînement contre lequel appuie un ressort. A l'extérieur cette broche 
porte un pivot qui se termine par un pas de vis. Sur ce pivot se fixe, au 
moyen d'un écrou, une roue dentée qui est actionnée par une vis sans 
fin verticale à un filet, montée sur une coulisse. A sa partie supérieure 
la vis sans fin porte une aiguille qui sert à la faire mouvoir et à indiquer, 
sur un cadran divisé, les mesures et les fractions de mesures des airs 
que l'on doit noter sur le cylindre. 

Maintenant plaçons le cylindre entre les deux têtes de l'outil, après 
avoir vissé à la roue du cylindre une petite tige qui pénètre entre le res- 
sort et le tenon d'entraînement; de cette manière le cylindre n'aura 
d'autre mouvement que celui qui lui sera imprimé par la vis sans fin. 
On écrit sur la division, en regard des encoches, la gamme des notes 
nécessaires pour les airs déterminés ; chaque encoche représente une 
note, un ton, ces gammes peuvent avoir jusqu'à 7 octaves. Quand un 
ton doit se répéter plusieurs fois dans la même mesure, il faut, pour les 
jouer, autant de lames qu'il y a de tons; et pour les tons graves la 
même lame ne peut jouer que toutes les deux mesures. Supposons que 



HISTORIQUE ET FABRICATION DES BOITES A MUSIQUE. 237 

l'air à piquer ait 48 mesures, la roue d'enlraînement aura 50 dents, ou 
un de ses multiples; il y aura deux dents de plus que le nombre de me- 
sures de Pair, ou deux tours de vis sans fin, parce qu'il faut laisser un 
espace libre entre la fin et le commencement de l'air, tant pour arrêter 
la pièce à la fin de l'air si on le veut, que pour permettre au cylindre 
de se déplacer pour jouer l'air suivant sans qu'il y ait de goupilles en 
prises avec les lames du clavier. 

Il restera donc sur la circonférence du cylindre la place de 48 me- 
sures à un tour de vis sans fin par mesure, l'ouvrier a devant lui l'air 
arrangé d'une manière spéciale pour boites à musique; supposons que 
la première mesure soit composée de 4 accords, le premier sera do-mi- 
sol-do. Il prend le harnais de la main gauche, introduit le couteau dans 
l'encoche de la division do, par ce fait le harnais se trouve fixé, l'ou- 
vrier presse sur la fraise à laquelle il a imprimé un mouvement de rota- 
tion, touche le cylindre et y imprime un point qui représentera un do; 
il relève le harnais, le fait glisser jusqu'à l'encoche mi, pointe ce ton 
et ainsi de suite jusqu'à la fin des notes du premier accord. Pour le 
second» il doit déplacer le cylindre d'un quart de mesure, ce qui est 
facile en faisant faire un quart de tour à la vis sans fin dont le cylindre 
suit le mouvement ; la place pour le deuxième accord est faite, l'ouvrier 
agit comme pour le premier jusqu'à la fin de Tair. Pour piquer le 
deuxième air, il déplace le cylindre longitudinalement pour rendre libre 
Pellipse, la fait tourner de la quantité voulue pour que le mentonnet 
vise exactement le milieu du deuxième escalier, repousse le cylindre^ 
et la place est faite pour piquer le deuxième air, et ainsi de suite, jus- 
qu'à ce que tous les airs soient notés. 

Le cylindre étant piqué, il faut le percer; cette opération est plus 
facile et demande moins d'attention que le piquage. Le cylindre tenu 
de la main gauche est maintenu librement entre deux têtes sur une 
coulisse qu'on fait passer sous une broche portant un foret qid peut 
avoir moins, mais jamais plus de 3 dixièmes de millimètres de dia- 
mètre, et qu'on guide de la main sur le point à percer; un mouvement 
de pression sur la broche fait engager le foret et le trou se trouve fait 
très rapidement. 

Le cylindre percé est poli avant de le garnir. Le garnissage consiste 
à mettre une goupille dans chaque trou, la goupille en acier trempé est 
limée conique sur une parlie de sa longueur» pour en faciliter l'entrée» 
et chacune se met séparément à la main au moyen d'une petite pince 
brucelle. Les goupilles mises, il faut les enfoncer toutes à la même hau- 



236 R^ 

même air se jouera juso 
volant. 

L'outil employé por 
lativement simple, il 
sont fixées deux ba^ 
têtes à broches, d' 
pouvant se rappro' 
à piquer a plus o 
et sur la même ^ 
cylindrique, su 
peut s'abattre 
division, règl 
sentent et cor 
lame du cl? 
muni, au y 
met de le 
encoches 
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UISTOBIQUE ET FABRICATION DES BOITES A MUSIQUE. 239 

' revenir^ c'est-à-dire diminuer la force de la trempe qui rend 
V dur et cassant. Le clavier est ensuite monté, cette opération con* 
à le souder sur le plot qui doit l'élever devant le cylindre, à sou- 
également des plombs aux lames de basse pour en ralentir les 
.brations; autrement il faudrait des lames extrêmement longues pour 
obtenir les tons graves, ce que ne comporterait pas Texiguïté duméca* 
nisme ; on adoucit la surface, et le clavier est prêt à être mis entre les 
mains de Taccordeur. L'accordeur doit donner le ton voulu à chaque 
lame correspondant à la note inscrite sur la gamme de la division qui 
a servi à piquer les notes sur le cylindre. Pour cela il a devant lui cette 
même gamme, dont le nombre de tons est égal au nombre de lames du 
clavier à accorder. Pour le guider, il a un diapason formé de lames 
comme celles du clavier et accordées eu une longue gamme chroma- 
tique. Le clavier s'accorde lame par lame. Un petit outil âef hoc serré à 
l'étau permet de soulever la lame et la sortir de la ligne ; au moyen 
d'une lime carrée on la lime en la diminuant d'épaisseur pour la rendre 
flexible, et, pour lui donner le ton correspondant au diapason, on lime 
dans le fond pour baisser, ou sur le bout pour élever le ton, cela pour 
les lames du chant; pour celles de basse on diminue la masse du plomb 
pour élever le ton, ou on diminue la lame d'épaisseur pour le baisser. 
Le clavier accordé est mis en contact avec le cylindre , et ils ne se 
quitteront plus guère jusqu'au parfait achèvement de L'instrument. 
Cette opération est faite par le poseur. Il redresse d'abord les lames au 
moyen d'un petit marteau sur une enclume étroite afin qu'elles ne 
forment qu'une seule ligne. Le cylindre étant sur la platine, il ajuste 
le plot, perce les trous des vis qui doivent fixer le clavier, en faisant 
viser les pointes de ce dernier aux points correspondants sur le cy- 
lindre; ces points de repère, ligne d'accord, ont été piqués en même 
temps que le cylindre, sur l'espace libre, entre la fin et le commence- 
ment de l'air. Il faut que chaque lame vise exactement son point cor- 
respondant ; on y parvient en chassant à droite ou à gauche également, 
une petite enclume avec un marteau tranchant, en frappant le plat 
la lame du côté opposé à celui ou elle doit aller; c'est une opéra- 
délicate et importante, qui doit être bien faite, parce qu'il ne faut 
qu'une lame aille frôler une goupille de l'air voisin. Nous voici ar- 
i'î à l'opération du vérifiage : on fixe la pièce sur un outil qui se com- 
)se d'une base, sur laquelle est un long arbre tournant sur pivots à 
oUets, portant à l'un des bouts une roue semblable à celle du cylindre 
de la pièce, qui y engrènera. Le mouvement est donné par une vis sans 



240 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

fin à une roue fixée à l'autre bout de Tàrbre, c'est en un mot un dimi- 
nutif de Toutil à piquer, qui sert à vérifier les valeurs des notes en se 
servant de la musique qui a servi au piçueur. £n faisant jouer la pièce 
on entend si le piqueur n'a pas fait d'erreur de valeurs ou de notes ; ces 
erreurs sont fréquentes, le vérifîeur casse la goupille de la mauvaise 
note et en repique une autre au moyen d'une fraise à doigts. De plus, 
eu vérifiant les valeurs, il ploie chaque goupille au moyen d'un petit 
outil percé appelé courbette et fait frotter le bout de la pointe des lames 
sur chaque goupille ployée ; cela a l'eSet de faire tomber ensemble 
toutes les lames du même accord, et en même temps de diminuer le 
frottement de la lame sur la goupille, qui, ployée^ forme un angle obtus 
duquel la lame s'échappe avec plus de douceur que si elle frottait sur 
toute la section de la goupille. Cette opération est de longue haleine, 
c'est la cinquième et dernière fois que la note représentée par le point 
et la goupille du cylindre est tenue. Il faut de 800 à 1^000 goupilles pour 
jouer un air convenablement, soit pour une pièce à six airs, 5,400 à 
6,000 goupilles ou notes qui sont tenues : 1» pour le piquage; i"" le 
perçage ; 3^ le garnissage ; 4^ l'enfonçage et S"" le vérifiage , c'est un 
long et minutieux travail que d'amener un cylindre à sa fin. 

Il reste maintenant à polir la pièce et à la remonter, fixer le barillet, 
le cylindre et la cage sur la platine et à la terminer, travail qui consiste 
à fixer définitivement le clavier ; celui-ci retouché pour son accord est 
muni de ses étouffoirs, petits ressorts en acier fixés par une goupille 
aux lames des basses. Ces petits ressorts sont recourbés et viennent 
presque toucher le bout de la pointe, leur fonction est d'éteindre la 
vibration des lames. Quand une lame a vibré et qu'une goupille vient 
de nouveau la solliciter, avant que la vibration première soit complè- 
tement éteinte, la goupille fait appuyer le petit ressort contre la pointe, 
et éteint cette vibration sans bruit. C'est encore une opération délicate 
que celle de mettre ces petits ressorts- étouffoirs à leur bonne place. La 
musique terminée, puis écoutée, est prête à être emballée et expédiée. 

Une boîte à musique, de fabrication soignée, peut jouer très long- 
temps sans usure appréciable. Il faut avoir soin de la préserver de la 
poussière et de Thumidité, le transport brusque du froid au chaud fait 
condenser sur le métal froid les vapeurs qui le ternissent ou l'oxydent. 

Les causes d'arrêt sont produites généralement par les mobiles de la 
cage, modérateur et régulateur. Si une musique neuve vient à s'arrêter 
ou à ne plus avoir sa marche normale, il faut visiter le contre -pivot de 
la vis sans fin, qui, par manque de dureté, peut se trouver marqué on 



FAITS DIVERS. 241 

piqué par le pivot: il faut alors changer la pierre contre une meilleure. 

La cause la plus commune est l'encrassement de la vis sans fin et des 
rouages. Dans l'un ou l'autre cas, si le démontage de la musique est 
nécessaire, il faut avoir soin, avant de rien toucher^ de désarmer le 
ressort. 

Si malheureusement on vient à enlever la vis sans fin, ou la cage 
sans avoir au préalable la précaution de désarmer le ressort, le cylindre 
se déroule avec une rapidité telle, que les goupilles se brisent, et sou- 
vent aussi les lames du clavier; c'est un désastre complet, tout le travail 
est à refaire et est plus coûteux que la première fois. Avis aux rhabil- 
leurs. 

H. L. 



FAITS DIVERS. 



Ville de Sainte-Menehould. 

ARRÊTÉ. 

Nous, maire de la ville de Sainte-Menehould, 

Vu la délibération du Conseil municipal de ladite ville en date du 
13 décembre 1888; 

Vu l'arrêté de M. le préfet de la Marne en date du 14 décembre 1888, 
rendant cette délibération immédiatement exécutoire; 

Vu la loi du 5 avril 1884, 
Arrêtons : 

A partir du premier janvier 1889, V heure locale de la ville de 
Sainte-Menehould sera Pheure moyenne du méridien de Paris. 
Sainte- Meneboald, le 15 décembre 1888. 

Signé : BERTRAND. 
Vu et approuvé : 
Cbâlons, le 17 décembre 1888. 

Pour le Préfet^ le Secrétaire général, Signé : Lebon. 



Une exposition flottante monstre. — Il ressort d'une circulaire que 
l'Association allemande pour l'exportation, a l'intention d'organiser 
une Exposition flottante au capital de 5 millions de marcs, et de faire 
construire un vapeur à cet effet. Ladite circulaire porte que le voyage 
durera deux ans et que l'Exposition visitera la Baltique, les côtes de 



242 REVUE CHRONOlfÉTRIQUE. 

l'Amérique du Nord et du Sud, la Chine, le Japon, l'Inde, l'Australie 
et tous les ports principaux de la Méditerranée. Le point de départ 
sera Hambourg {Les syndicats professionnels). 



Par un arrêté en date du 27 février dernier de M. Tirard, président du 
Conseil des ministres, ministre du Commerce et de l'Industrie, M. A.-H. 
Rodanet, membre de la Chambre de commerce de Paris, a été nommé 
membre du Comité d'organisation du Congrès international de l'Unifi- 
cation de l'heure. 



M. A.-H. Rodanet, vice-président du Comité d'organisation de 
l'Exposition universelle internationale de Bruxelles, vice-président du 
jury des récompenses du groupe de l'enseignement technique à cette 
exposition, a été nommé Officier de l'Ordre de Léopold de Belgique. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 

CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

RUE MANIN, 30. 



Séance du 16 janvier 1889. 
Présidence de M. A.-H. Rodanet. 

La séance est ouverte à 10 heures, par M. Rodanet, président, assisté de 
M. P. Garnier, vice-président ; Henriette et Piéfort, secrétaires. 

Membres 'présents : MM. Rodanet, P. Garnier, Henriette, Piéfort, Lefebvre, 
Réquier, Blin, Moynet, Bernheim, Champion, Diette, Drocourt, Ecalle, Coquelle. 

Membres excusés : MM. Blondeau, Cartier, Margaine, Anquetin, Dubey, 
Detouche. 

Membre sans excuses : M. Martellier. 

Memh*e adhérent présent : M. Rizzoli. 

Le procès-verbal de la dernière séance est lu par M. Henriette, secrétaire, et 
adopté. 

M. le président dépouille la correspondance. 

Lettres d*excuses de MM. Anquetin, Blondeau et Margaine. 

Lettre de M. E. Hemmel, de Lyon, relative aux prix d'entretien et de remon 
tages des horloges publiques et des pendules de la ville. 

Lettres d'ouvriers horlogers demandant des places. 



BULLETINS DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D*HOBLOGERiE. 243 

Lettre de remerciement de M. E. Solinhac> ancien élève de Técole, actuelle- 
ment placé chez M. Brown. 

M. Diette, trésorier, donne communication des comptes de Tannée; il est 
constaté qu'une somme de 80 francs a été donnée en double à l'Orphelinat de 
la bijouterie. M. le président de la Chambre syndicale préviendra M. le prési- 
dent de rOrphelinat que la somme donnée par erreur en double sera attribuée 
à l'année courante. 

M. Rizzoli demande la parole pour appeler l'attention de la Chambre sur les 
horloges centre-horaire, dont la marche est irrégulière ; elle prie MM. Rodanet, 
P. Gamier, Rizzoli, de faire le nécessaire à ce sujet. 

M. Lefebvre donne lecture du rapport des concours pour 1889 ; adopté. 

Le bal est décidé; MM. Rodanet, Blin, Coquelle, Ecalle, Diette, Champion, 
Piéfort^ sont nommés membres de la commission du bal. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 11 h. 3/4. 

Le Secrétaire, Le Président, 

PdEFORT. A.-H. RODÀNET. 



AsiembUê gènèrak du 1» février 1889. 

La séance est ouverte à 9 h. 1/4, par M. Rodanet, président, assisté de 
MM. Cartier et Paul Garnier, vice-présidents. 

M. le président désigne M. Bernheim pour remplir les fonctions de secré- 
taire. 

Membres présents : MM. Rodanet, Cartier, Paul Garnier^ Diette, Bernheim, 
Blin, Blondeau, Coquelle, Drocourt, Lefebvre, Moynet, Réquier, fiour, Dubois, 
Weber, Rizzoli^ Rousseau, Wilhem Schmidt. 

Membres excusés : MM. Anquetin, Piéfort, Henriette, Dubey, Detouche, 
Champion. 

M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière assemblée 
générale, qui est adopté sans observation. 

M. le président annonce la mort de M. Hersant, et, quoique la Chambre ait 
été largement représentée à ses obsèques, il exprime le regret de n'avoir pas 
été prévenu en temps, afin de pouvoir y assister officiellement. La Chambre, à 
l'unanimité, partage ses regrets et charge son président d^adresser en son nom 
une lettre à M™° veuve Hersant, et de lui exprimer combien elle a été touchée 
de la perle cruelle qu'elle vient d'éprouver et de la vive sympathie dont jouis- 
sait M. Hersant parmi ses collègues. 

M. le président donne communication : 

i^ D'une lettre de M. Anquetin fils, annonçant qu'il reprend la maison de 
son père, et exprimant à la Chambre ses remerciements pour la sympathie 
qu'elle lui a témoignée en le nommant, il y a deux ans, membre de la Chambre. 



244 RKVDE GHRONOMÉTRIQUE. 

20 D'une lettre de M. Magnin lai annonçant la formation d'une Chambre 
syndicale dliorlogers à Dijon^ et demandant les statuts de celle de Paris. 

3^ D*une lettre de la Chambre de commerce de Paris rappelant que des cours 
gratuits de comptabilité et de tenue de livres pour les femmes, ont été fondés 
par ses soins à l'École normale de l'avenue Trudaine et à la Mairie de la rue 
des Écuries-d* Artois. 

A^ Du procès- verbal de la séance d'installation de la Chambre de commerce 
de Paris. 

5<» D'une notice de l'œuvre d'apprentissage. 

6» D'une lettre de M. Henriette, demandant à la Chambre de vouloir bien 
voter, comme les années précédentes, une somme de 50 francs en faveur de la 
société r Union des horlogers, (Adopté.) 

M. le président annonce, qu'en sa qualité de membre de la Chambre de com- 
merce et de président de la Chambre syndicale de l'horlogerie, il a été nommé 
membre du conseil d'administration de la Société éP encouragement pour le corn- 
met*ce français d*exportation, et qu'il se met à la disposition de tous les membres 
de notre syndicat qui pourraient avoir besoin de renseignements à ce sujet. 

Il a annoncé également qu'un congrès chronométrique se tiendra cette année 
à Paris, à l'Observatoire national, le 2 septembre. Le bureau de ce congrès est 
composé de : M. l'amiral de Jonquière, président^ H. Philipps, membre de 
l'Institut, vice-président; M. Caspary^ secrétaire; M. Rodanet, trésorier. 

M. le président rend compte des travaux de l'année, dont le plus important 
a été l'organisation de la classe 26 à l'Exposition universelle. Il fait remar- 
quer que c'est la première fois que l'horlogerie occupera un emplacement aussi 
vaste^ 1250 mètres, en première ligne sur la grande galerie de 30 mètres. Il reste 
actuellement à peine quelques mètres de libres dans la classe 26 ; aussi, est-il 
certain que d'ici quelques semaines, la commission d'admission sera obligée de 
refuser les nouvelles demandes. 

M. le président est heureux d'annoncer que l'École d'horlogerie de Paris est 
très prospère ; 60 élèves y suivent actuellement l'enseignement technique. Cette 
année, comme les années précédentes, le concours des Ministres du commerce 
el de l'industrie, de l'instruction publique, ainsi que du Conseil municipal de 
Paris, n'ont pas fait défaut à cette œuvre vraiment nationale et d'utilité 
publique. 

La Chambre, à l'unanimité, vote des remerciements à M. Paul Garnier, qui a 
abandonné en faveur de l'École d'horlogerie, cinq actions, y compris les inté- 
rêts, et M. Blondeau, rue du Bac, une action, y compris les intérêts. M. le pré- 
sident espère que l'exemple donné par nos deux collègues sera contagieux. 

Le conseil d*administration a décidé qu'un concours aura lieu cette année; la 
distribution des récompenses aura lieu au Trocadéro. 

M. Coquelle, au nom de la commission de vérification des finances, donne 
lecture du rapport suivant : 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'uOHLOGERiE. 245 

Rapport de la commission de vérification des comptes. 
Messieurs et chers collègues^ 

Conformément aux statuts, votre commission des finances vient vous présen- 
ter son rapport sur l'exercice 1887-1888. 

Après la crise commerciale que nous venons de passer^ ce n'était pas sans 
émotion que nous avons abordé l'examen des livres. 

Eh bien 1 messieurs, contrairement à nos craintes, nous devons vous annoncer 
que l'exercice a été très satisfaisant, nous dirons même florissant, attendu que 
nous avons pu verser, tant à l'École qu'aux différentes œuvres auxquelles la 
Chambre s'intéresse^ la somme de 6,4i5 francs. 

Malgré cela, le solde en caisse au i®' janvier 1889, est encore de 787 fr. 60. 
Nous ne pouvons donc que nous féliciter de ce bon résultat. 

Nous présentons à votre appréciation le bilan dont il vient de vous être 
donné lecture, et dont nous avons reconnu la parfaite exactitude, et vous de- 
mandons de vous joindre à nous pour présenter toutes nos félicitations à notre 

trésorier. 

Le Rapporteur, Coqubllb. 

M. Diette rend compte de l'exercice financier de Tannée 1888. Ces comptes 
sont approuvés à l'unanimité. 

Il est ensuite procédé au renouvellement de six membres sortants et d'un 
membre démissionnaire. 

Sont élus : MM. Henriette, Margaine, Rodanet, Biin, Drocourt^ Anquetin et 
Yanderberg, nommés pour trois ans. 

Viennent ensuite : MM. Gourtin et Drugeon. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 h. i/2. 

Le Secrétaire^ Le Président, 

Bernheih. A.-H. Rodanet. 



Dons à rËcole d^horlogerie. — Bibliographie. 

M. RoUet de i'Isle, ingénieur hydrographe de la marine, vient de 
publier un travail fort intéressant intitulé : Historique et état actuel du 
service des chronomètres au service hydrographique de la marine. 

M. RoUet de I'Isle a fait don d'un exemplaire de cet ouvrage à la 
bibliothèque de l'École d'horlogerie de Paris. 



M. Â. Cornu, membre de l'Institut, a fait remettre à la bibliothèque 
de l'École d'horlogerie de Paris, un exemplaire des travaux suivants 
dont il est l'auteur : 

l® Sur les conditions de stabilité du mouvement d'un système oscil- 
lant soumis à une liaison synchronique pendulaire; 



246 ' REVUE CHBONOMÉTR]QUE. 

2o Sur la synchronisation d'une oscillation faiblement amortie. Indi- 
catrice de synchronisation représentant le régime variable; 

3^ Sur la synchronisation des horloges de précision et la distribution 
de rheure ; 

40 Sur le réglage de Tamortissement et de la phase d'une oscillation 
synchronisée réduisant au minimum Tinfluence des actions perturba- 
trices. — Réglage apériodique ; 

5° Sur une objection faite à remploi d'amortisseurs électrcv-magné- 
tiques dans les appareils de synchronisation; 

6<> Sur le réglage du courant électrique, donnant à Toscillation 
synchronisée une amplitude déterminée; 

70 Réponse à une note de M. Wolf ; 

8^ Inauguration de la statue d'Ampère. — Discours. 

Le Conseil de l'École d'horlogerie de Paris, adresse ses plus vifs 
remerciements à M. Rollet de Plsle et à M. Â. Cornu. 



Erratum du procès-verbal du 7 décembre 1888. 

Page 228, ligne 22. — Au lieu de : Mais il a un devoir : donner son 
appui Lisez : Mais il a cru devoir donner 

Ligne 38. — Au lieu de: Ont jusqu'à quatre représentants aux 

prud'hommes. Déjà nous n'avons plus Usez : Ont jusqu'à quatre 

représentants. Aux prud'hommes déjà nous n'avons plus 



Prix Pierret. — Nous rappelons aux personnes qui désirent con- 
courir pour le prix Pierret : 

500 francs en espèces au meilleur mémoire qui sera présenté (juin 1889) à 
la Chambre syndicale de Thorlogerie de Paris, sur la forme que doit avoir un 
spiral, pour obtenir risochronisme des mouvements du balancier. 

Que les mémoires des candidats doivent être adressés avant le 
31 mai prochain à M. A.-H. Rodanet, président de la Chambre syndi- 
cale de l'horlogerie, 36, rue Vivienne, à Paris. 

Le mémoire doit être accompagné d'une enveloppe cachetée renfer- 
mant le nom du candidat. Cette enveloppe portera à l'extérieur la 
devise ou le signe distinctif qui se trouvera sur la couverture du mé- 
moire présenté. 

Le prix Pierret sera décerné par la Chambre syndicale de l'Horlogerie 
de Paris, sur la présentation d'un jury spécial, composé de deux 
savants et de trois horlogers. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGEKIE. 247 
CHAMBRE SYNDIGALS DE L'HORLOGERIE DE LTON. 



Séance du 19 jantrier 1889. Prind$nt : M. Rousnalle. 

La séance est ouverte à 9 heures. 

Membres présents : MM. Roussialle, Massard, Drevon, Beau» Bleton^ Naquin^ 
Veyret, Albert, Joye, Thomaron. 

Membres absents : MM. Desvignes, Bailly, Hemmel, Blachon. 

Lecture est faite du dernier procès-verbal» qui est adopté. 

Le président remercie le conseil de l'avoir honoré une deuxième fois de la 
présidence ; il renouvelle Tassurance de son entier dévouement à tout ce qui 
touche aux intérêts et à la prospérité de l'association. 

Il est ensuite procédé au dépouillement de la correspondance. 

Lettre de M. Maux, de Montpellier, avisant la Chambre dont il fait partie, 
du désir que son fils aurait de travailler chez un bon horloger de la localité. 

Les membres du Conseil, heureux de témoigner leur sympathie à M, Maux, 
promettent de s'en occuper. 

Le président rappelle qu'il a été décidé en assemblée générale qu'il serait 
alloué au secrétaire adjoint, comme honoraires, une somme fixée ultérieure- 
ment. M. Massard fait remarquer que la somme qui sera allouée au secrétaire 
adjoint, devrait être remise comme gratification et non comme honoraires. 
Adopté. 

La clôture du concours de 1888 ayant été prorogée, le président invite le 
conseil à en fixer la date définitive. 

Après une courte discussion, il est décidé que la clôture du concours de 1888 
est fixée au 30 septembre 1889. Qu'il sera donné avis à tous les intéressés» par 
circulaire et par voie de la presse, des modifications apportées au programme 
du concours, lesquelles sont : que tout horloger français^ patron ou ouvrier, 
pourra y prendre part. 

Que la médaille en vermeil, grand module, don de M. le Ministre du com- 
merce et de l'industrie, sera décernée à l'artiste le plus méritant, dans n'importe 
quelle catégorie du programme. 

Le président désire qu'il soit nommé une commission pour étudier l'ouvrage 
primé de M. Boudras. 

M. Bléton préférerait que la commission ne fût nommée qu'après la clôture du 
concours, alléguant que d'autres ouvrages traitant le môme sujet peuvent être 
présentés et que la comparaison des idées émises peut être utile à l'étude. Adopté. 

M. Drevon demande à ce que l'ordre du jour de la prochaine séance porte : 
Exposition universelle, en vue d'une proposition qu'il désire communiquer^ 

La séance est levée à 10 h. 1/4. 

Le seerétairB par i%térim. Le p-ésident, 

J. Bbau. Roussiàllb. 



248 REVDE CHRONOBIÉTRIQUE. 

EXTRAITS DES JOURNAUX SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELS. 



Formules d'argenture. 

Frotter la pièce préalablement décapée avec Tun des mélanges sui- 
vants, et jusqu'à apparition de la couleur d'argent : 

1" formule : Chlorure d'argent 100 parties. 

Sel marin iOO — 

Craie 60 — 

Carbonate de potasse, . . 100 — 
Le tout humecté d'eau. 

i^ formule : Azotate d'argent 100 parties. 

Cyanure de potassium . . 300 — 

Former avec ces deux substances une bouillie épaisse que l'on étend 
rapidement et uniformément sur les objets. 

Passons maintenant à une partie plus importante, ot qui a pris de- 
puis quelque temps une très grande extension : à l'électro-chimie. 

Un des effets les plus remarquables du courant électrique est celui 
qu'il possède de décomposer certaines solutions métalliques en leurs 
éléments constituants^ et cela seulement au point d'entrée et de sortie 
du courant dans la dissolution. C'est cette propriété que l'on utilise 
pour la galvanoplastie, c'est-à-dire la reproduction en creux ou en 
relief de pièces de toutes formes; et ensuite le cuivrage, l'argenture, la 
dorure, le nickelage, etc. Ces opérations exigent quelques appareils 
peu coûteux, et que chacun d'ailleurs peut soit se procurer, soit se 
faire aisément : une pile composée de un, deux ou troi$ éléments 
Bunsen ou au bichromate, une cuve rectangulaire en verre ou en grès, 
proportionnée d'ailleurs au volume des pièces que l'on se propose soit 
de reproduire, soit de cuivrer, dorer, argenter, etc. ; enfin, de pro- 
duits chimiques, d'acides, que nous indiquerons à chaque opération. 

Eugène Caillot. 

ÈL-vhà Important. — La distribution des récompenses aux élèves de 
llSlcole d'Horlogerie de Paris et aux lauréats des concours annuels aura lieu le 
dimanche 7 juillet, dans la grande Salle des Fêtes du Palais du Trocadéro. 

Le Gérant : Â.-H. Rodanbt. 

Paris. — Imprimerie L. Baudoin et G% % rue Christine. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 

JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

■«RDI 7 ■>!, BANQUET INNUFL DE U CHAMBRE SYNDICALE 



ÉCOLE D'HORLOGERIE DE PARIS 

FONDÉS EN 1880 

Reconnue d'utilité publique par décret du IS juillet Xâ83 

30, rue Manln. 



Monsieur et cher collègue, 

Le capital social actuel de l'École d'Horlogerie de Paris, 

est de Fr. 360,000 

qui se décompose comme suit : 

Terrain et constructions, 30, rue Manin ^ . . . 260,000 

Installation, outillage, mobilier, matières premières, 
produits industriels 80,000 

Fonds de réserve 20,000 

Total Fr. 360,000 

Sur cette somme, l'École d'Horlogerie de ^ris a payé 200,000 
francs, sans avoir eu besoin de toucher à son fonds de réserve de 
â0,000 francs. Il reste donc à payer 140,000 francs, pour être libéré de 
nos engagements vis-à-vis du vendeur du terrain et des entrepreneurs 
qui ont construit les immeubles de la rue Manin. 

Afin de nous permettre de payer ce solde, nos amis et collègues ont 
spontanément souscrit pour une valeur de 58,000 francs de nouvelles 
obligations. 

Voulez-vous, Monsieur et cher confrère, nous prêter votre aimable 
concours ensouscrivant également quelques obligations. Si oui, comme 
je l'espère, je vous prie de me retourner le bulletin de souscription ci- 
inclus, après l'avoir rempli. 

La valeur des obligations est largement représentée par Tactil 
et par les immeubles, non hypothéqués, de la rue Manin. Les intérêts, 
5 p. 100, de ces obligations, sont payés régulièrement chaque année. 
Nos recettes, 78,000 francs, sont supérieures à nos dépenses. 

Avril 1889. — 39^. 4 



250 REVUE CHRONOMÉTBIQUE. 

Veuillez agréer. Monsieur et cher confrère, l'assurance de ma par- 
faite considération. 

Le Président-directeur, officier de la Légion d'honneur 
et de rinstruction publique, 

A.-H. B(M)AN1T. 

36, rae Ymeone. 



BULLETIN DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 

La presse anglaise et r Exposition. 

Nos lecteurs liront avec plaisir Tarlicle suivant, qu'an des organes 
les plus importants de la presse anglaise, la Pall Mail Gazette, vient 
de publier sur TExposition. 

« Ce sera la plus colossale et la plus extraordinaire que le monde 
ait jamais vue. Il faut avoir visité tout récemment les travaux pour se 
rendre compte de la rapidité vertigineuse avec laquelle ils avancent et 
pour se faire une idée de cette ampleur sans égale, comme conception 
et comme exécution. 

« Les Français aiment à faire grand : ils sont en train de prouver, 
une fois de plus, qu'ils s'y entendent. Ni les peines ni l'argent n'ont 
été ménagés. Rien de mesquin n'alQige le regard. Jusque dans la plus 
petite charpente de fèr, le sentiment artistique et le goût éclatent. 

(( Le résultat est de nature à démontrer à l'univers que la France 
est toujours la plus laborieuse et la plus artiste des nations, et qu'une 
fois résolue à faire une chose, elle sait s'y mettre corps et âme. » 



Organisation du Jury des récompenses. 

Le Journal o^cie/ publie un décret organisant le jury des récom- 
penses pour l'Exposition universelle de 1889. En voici les dispositions 
essentielles : 

Art. l«r. — L'appréciation et le jugement des œuvres d'art, des 
produits industriels et des produits agricoles exposés sont confiés à 
un jury international composé de membres titulaires et de membres 
suppléants, répartis en 85 jurys spéciaux correspondant aux 85 classes 
de la classification générale, telle qu'elle a été arrêtée par les arrêtés 
ministériels des 26 août, 11 mars et !«' mai 1887. 



BULLETIN DE l'eXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 254 

Le nombre des membres suppléants ne pourra être supérieur au 
tiers des titulaires; les suppléants n'auront voix délibérative que lors- 
qu'ils remplaceront des titulaires. 

Art. 6. — Les membres français titulaires et suppléants du jury 
international des récompenses seront nommés par décret présidentiel, 
sur la proposition du président du conseil, ministre du commerce, de 
l'industrie et des colonies, commissaire général pour les jurys de 
classe des groupes II à IX, et du ministre de l'instruction publique et 
des beaux-arts pour les jurys de classe du groupe I. 

Toutes les nominations devront être faites avant le 5 mai 1889. 

Art. 7. — Chaque jury de classe des groupes II à IX pourra s'ad- 
joindre, h titres d'associés ou d'experts, une ou plusieurs personnes 
compétentes sur quelques-unes des matières soumises k son examen. 
Ces associés ou experts pourront être pris parmi les membres titu- 
laires ou suppléants d'une classe quelconque et parmi les hommes de 
la spécialité requise, en dehors des membres du jury. Les personnes 
ainsi adjointes ne prendront part aux travaux du jury de classe où 
elles auront été appelées, que pour l'objet déterminé qui aura provo- 
qué leur convocation, et elles auront seulement voix consultative. 

Le choix des associés ou experts devra être agréé par le président 
du conseil, ministre du commerce, de l'industrie et des colonies, com- 
missaire général. 

Art. 8. — Les exposants qui auront accepté les fonctions de juré, 
soit comme titulaires, soit comme suppléants, seront, par ce seul fait, 
mis hots de concours pour les récompenses. 

Seront exceptés de cette règle les exposants des classes du groupe I. 

Seront aussi exclus du concours, mais dans les classes seulement où 
ils auront opéré, les exposants appelés comme associés ou experts. 

Ai't. 9. — Les récompenses à décerner sous forme de diplômes, 
mises à la disposition du jury international, sont réparties suivant les 
catégories suivantes : 

Grands prix; — Diplômes de médaille d'or; — Diplômes de médaille 
d'argent; — Diplômes de médaille de bronze ; — Diplômes de mention 
honorable. 

Art. 10. — Le jury international des récompenses devra accomplir 
ses travaux du 1«* juin au 1«' septembre 1889. 

Art. 11. -— La distribution solennelle des récompenses aura lieu 
dans le courant du mois de septembre. 



252 



HEVUE CIIRQNOMÉTRIQUE. 



A. Écart maximum des marches à la tampiratore 

ambiante. Limite tapérleare S*, 5. 

B. Écart maximum des maithes suceesslTes. Li- 

mite supérieure 1*. 

C. Écart maximum entre les marches an chaud 

et les marches précédentes ou suivantes. Li- 
mite supérieure S%5. 

P. Écart maximum entre les marches au froid et 
les maïches précédentes ou suivantes. Li- 
mite supérieure 9i,5. 

I. Écart maximum entre les marches aux petites 
amplitudes et les marches précédentes ou 
suivantes. Limite supérieure 3*. 

E. Écart maximum entre les marches aux posi- 
tions XII et VI ou sur lu et ix. Limite supé- 
rieure 6». 

N. Nombre de classement. 



MARINE ET 



ÊTAT-MAJOR GÉNÉRAL. 



CONCOURS DES CHRONOMÈTRES DU 1'' 



TABLEAU DBS HARCHBS BUS CHRONO 



NUHÉBO DE CLA.SSB1IENT. 



DATES. 



Du 4» sept 

6 — 

44 — 
47 — 
22 — 
2Ô — 
28 — 
4« oct. 

4 — 
iO — 

45 — 
20 — 

25 — 
30 — 

5 DOY. 

40 — 

46 — 
«4 - 

26 - 
4«déc 

7 — 
42 — 

47 — 
24 — 

27 — 
2janF. 
7 — 

44 — 

47 - 



26 — 



au 6 sept. 

44 — 
47 — 
22 — 
25 — 
28 — 
4*' oct. 

au 4 — 
40 — 

45 — 
20 — 

25 — 
30 — 

5 DOY. 

au40 — 

46 — 
«4 — 

26 — 
4« déc. 

au 7 — 
42 — 

47 — 
24 — 

27 — 
2 janY. 

au 7 — 
44 — 
47 — 
22 — 
26 — 
34 — 



Tem- 
pé- 
rature. 



48*42 
48,32 
48,40 
48,70 
49,37 
49,77 
49,20 
46,63 
44,87 
45,40 
45,72 
45,46 
46,50 
46,20 
45,35 
45, 7o 
46,50 
46,44 
46,38 
46,32 
16,02 
45,32 
45,85 
46,40 
45,88 
45,40 
45,63 
46,46 
46,46 
46,43 
46,38 



A = 

C ou 1/2 F = 

4/21- 
Bonification résultant du précédent conc 



E^ 



OBSERVATIONS. 



N« 1465 
Delépine. 



— 4,44 

— 4,33 
+0,03 I 
-4,24 
-1,91x11 

— 6.06 VI 
-5,91 m 

— 2,51 IX 

— 4,40 
-1,32 F 

— 0,97 
-4,27 

— 4,45 
-1,39 C 
-4,27 

— 4,46 
-1,45 

— 4,45 

— 4,23 

— 4,06 

— 0,94 

— 0.91 

— 0,97 
-2,05 F 

— 0,75 

— 0,89 
—0,78 

— 4,00 
-1.15 C 
-0,86 

— 4,44 



0,58 
û,30 
0,65 
0,68 



2,24 



4». 44 






NM508 
Delépioe. 



—4,73 

— 4,75 

— 4,97 

— 4,89 

— 4,70 

-4,65 

— 4,70 
-2,25 G 

— 4,35 

— 4,64 

— 4.55 
-2,09 F 
-1,87 

— 4,78 
-4,75 
-4.74 

— 4,81 

— 4,72 

— 4,64 

— 4,55 
-4,44 
-2,57 C 
-4,41 

— 1.53 

— 1,43 

— 4,73 
-2,23 F 

— 1,90 

— 2,04 



0.66 
0,30 
4,46 
0,65 
0,50 



2,27 



5,37 



^.2 2 2 

2^ ce 



No 683 
Leroy. 



-4,97 
-2,04 
-1.01 I 
-2,44 
-3,58 xn 
-4,51 VI 
-7.85 ni 
3,68 IX 
-2,33 
-3,77 F 
-2,07 
-2,19 
-2,03 
-1.89 G 
-2,20 
-2,08 
-2,09 
-2,09 
-2.29 
-2,44 
-2,07 
-4,99 
-4,97 
-4,83 F 
-2,05 
-2,05 
-4,85 
-2,03 
-2,15 G 
-2,13 
-2,31 



0,48 
0,20 
4,43 
0,56 



2,67 



4.27 



«S'a 5 'S 

wS.2 2 



N»663 
Leroy. 



+ 0.37 
+ 0,33 
-0,03 I 
+ 0,46 

— 2.38x11 

— 6,16 VI 

— 3,85 III 

— 7,71 IX 

— 0,20 
—2,32 F 

— 0,33 
-0,39 

— 0,3t 
+ 0,19 G 

— 0,33 

— 0,43 

— 0,31. 

— 0.23 

— 0,39 
-0,39 

— 0,39 

— 0,37 

— 0,29 
-2,51 F 
-0,64 

— 0,59 

— 0,81 

— 0,98 
+ 0,19 G 
-^0,76 

— 0.89 



4,44 
0,22 
4,17 
0,24 



3,07 



3,86 






N»692 
Leroy. 



— 0,09 
-0,45 
+ 0,93 I 
+ 0,44 

— 1.01 XII 

— 3.11YI 

— 3,38 III 

— 1.38 IX 

— 0.08 
-0,20C 

— 0,03 

— 0,45 

— 0,05 

— 2,33 F 

— 0,33 

— 0,46 
+ 0,43 
+ 0.03 

— 0,26 
--0,03 
7-0,09 
+ 0,49 
--0,36 
--0,57 C 
--0,83 
--0,55 
--0,89 
--0,69 
-2,00 F 
+ 0,67 
+ 0,23 



4,22 
0.34 
1,34 
0,54 



3M 



2,40 






UONCOURS DES CHR0K0MÈTRE8. 



253 



COLONIES. 



SERVICE HYDROGRAPHIQUE. 



SEPTEMBRE 1888 AD l" FÉVRIER 1889. 



Las marches aux tcmpératares artlllclelles et 
ans pelitea amplltadea aoat écrites en caractères 
disUncU. 

La lettre C désigne les marches au chand (30o 
ou approchant). 

La lettre F désigne les marches an froid (séro 
on approchant). 

La lettre I désigne les marches aux petites 
amplitades. 

Les chiffres m, ti, ix, xii désignent les marches 
aux positions Inelinées. 



MÈTRES GLA8S68 PAR ORDRE DE HÉRITE. 



N» 704 
Leroy. 



4,93 
4,87 
2,99 I 

— 5,68 XII 
-3,11 YI 

— 3,58 m 
+0,15 IX 
--4,45 
-2,12 C 
"4,17 
--4,04 
-4,37 
-1,05 P 
+ 0,76 

4,00 

4,24 

1,27 
4-4,17 

4,34 

4,43 

4,49 
+ 4,29 
-1,59 C 
-0,87 
-0,89 
--4,37 

4,32 
-0,80 F 

4,07 

0,9o 



î 



t 



4,48 
0,48 
4,21 
0,69 



3,56 



3,73 



1 §5 ® 



N* 1542 
Delépine. 



— 4,63 

— 4,64 
-^1,33 I 

— 4,76 

— 5.61x11 

— 5,58 VI 

— 6.31 m 

— 3,61 IX 

— 1,:i8 
—1,32 C 

— 4,55 

— 4,09 
—0.74 
-2,69 F 

— 4,07 

— 0,60 

— 0.24 

— 0,67 

— 0,49 

— 0,42 

— 0,44 

— 0,47 

— 0,29 

— 0,25C 

— 0,39 

— 0,24 
+ 0,07 

— 0,06 
-2.40 F 

— 0,20 
-0,41 



4,83 
0,47 
4,47 
0,24 



3,68 



2.70 



g|.2£ 



N«664 
Leroy. 



40,99 
-fO.89 
+2,19 I 
+0,83 
-1.28 XII 
-0,21 Yi 
—2.71 m 
-7,45 IX 
+0,80 
—0,15 F 
+0,47 
—0,35 
+0,39 
-0.69 C 
+0,07 
--0,26 
--0,25 
--0,47 
--0,09 
--0.49 
--0,25 
--0,23 
-t-0,36 
-2,13 F 
-0,09 
—0,43 
+0,47 
0,00 
-0.98 C 
-0,30 
—0,55 



4,54 
0,30 
4,24 
0,68 



3,76 



4,74 






co 







N» 4454 
Delépine. 



—0,93 
-4,05 
-2,97 I 
—4,09 
-3,75 XII 

3.41 TI 
—2,68 III 

5,85 IX 
—0,80 
-3,70 F 
-0,86 
—0,74 
—0,74 
-1,19 C 

1,48 
-0,79 
-0,55 
—0,57 
—0,57 
—0,64 
—0,59 
—0,23 
—0,47 

2,83 F 
-0,59 
—0,89 

0,84 
-0,61 
-1,98 C 

4,00 
-1.45 



4,04 
0,39 
4,45 
0,96 



40 



N« 4543 
Delépine. 



—0,71 
—0,89 
+0,29 I 
—0,89 
—1,35 XII 

2,91 Yi 
+0,32 m 
-4,01 IX 
—2,48 
-3,05 C 
—2,55 

2,47 
—2,24 
-3.27 F 
—2,85 
-2,66 
—2,45 
—2,49 
—2,43 
—2,46 
—2,05 
—2,03 
—4,94 
—2,91 C 
—2,64 
—2,67 
—2,45 
—2,50 
—3,48 F 
—2,60 
—2,65 



2,44 
0,43 
0,97 
0,59 



3,81 



3,47 



«^S.5 2 



4,43 



4,33 



S . 
.2 55 2 






11 



N» 146 
Leroy 
et fils. 



+0,65 
--0,43 
+4,06 
+0,97 

+<,00 

+0,57 

-0,05 

-2,52 F 

—0,30 

—0,04 

+0,65 

+1,39 C 

—0,03 

—0,03 

+0,37 

—0,07 

—0,^5 

—0,02 

+0,47 

—0,34 

+0,41 

-3,03 F 

+0,47 

--0,37 

--0,85 

+0,42 

1.62 G 
4-0,24 
-H),45 



4,36 
0,66 
4,75 
0,93 
0,50 



4,20 



1,90 



S ^ . 
«ig.« 2 



42 



N« 4503 
Delépine. 



—0,03 
—0,45 
-2,491 
—0,27 
-3.21 XII 
-3,61 VI 
—5,48 m 
-6.51 IX 
—0,48 
—0,83 C 
—0,90 
-^,84 
—0,63 
-2,29 F 

0,60 
-0,60 
—0,59 
—0,84 
—0,94 
-0,94 
—0,85 
-4,25 
—4,04 
-1.07 C 
—4,45 

1,59 
—1,33 
^4,65 
-3,33 F 
—1,60 

1,87 



4,84 
0,40 
0,86 
4,47 



4,27 



1,03 



-•S .2 C 
.i: «a S — 



13 



N« 4502 
Delépine. 



+^,77 
-1-0,55 
-1,41 I 
+0,53 
—3,28 XII 
— 5,35 VI 
—6.01 III 
—2,61 IX 
—0,02 
-0,90 F 
+0,45 
—0,01 
—0,05 

1,33 G 
—0.73 
—0,59 
—0,33 
—0,45 
-0,45 

0,51 
—0,49 
—0,75 
—0,59 
-1,55 F 
—0,67 
—0,65 
-0,43 
-0,82 
-0,80 G 
—0,96 
—4,09 



4,86 
0,39 
4,28 
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4,51 



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FAITS DIVERS. 285 



FAITS DIVERS. 



Exportation. 

Conseil aux exportateurs. — Il résulte d'une communication de la 
Chambre de commerce française à Bruxelles, que la plupart des négo* 
ciants français ne vendent leurs marchandises aux acheteurs belges 
que livrables en France^ et ne consentent pas à livrer en Belgique 
franco de douane et de port. Le commerce allemand, au contraire, 
souscrit à cette dernière condition, et en retire, en maintes circon- 
stances, un sérieux avantage. 

La Chambre française de Bruxelles se met à la disposition de nos 
exportateurs pour leur fournir, le cas échéant, l'adresse de commis- 
sionnaires en douane, l'indication des meilleurs moyens de transport, 
et, en général, les renseignements nécessaires pour combattre la con- 
currence étrangère sur le marché belge. 



L'Orphelinat de la Bijouterie et de V Horlogerie a donné son bal 
annuel le samedi 23 mars dans les salons de l'Hôtel Continentali au 
profit de ses orphelins, et c'est avec plaisir que nous en avons constaté 
l'éclat et le succès tout particulier. 

Parmi les personnes présentes, nous avons remarqué : MM. Darcel, 
Th. Leroy, Gustave Sandoz, Boucheron, Achard, Martial Bernard, 
E. Lefebvre, etc. 

MM. Rodanet et Paul Garnier s'étaient fait excuser. 

Nous ne saurions trop féliciter les promoteurs de cette œuvre si 
intéressante, qui a permis d'élever jusqu'ici un grand nombre d'or- 
phelins, et le meilleur exemple que nous puissions donner pour prou- 
ver son utilité, est celui de ce père de famille, membre adhérent de- 
puis un an seulement, qui a laissé à sa mort aux soins de l'Orphelinat 
cinq enfants, dont Téducation coûtera près de vingt mille francs. 

Belations commerciales du port de Rosario avec la France. — Indica- 
tion de moyens propres à les développer. — Le vice-consul de France à 
Rosario rapporte que la part de la France dans le mouvement commer- 
cial de cette ville a constamment progressé, bien que les négociants 



256 REVUE CHRONOMÉTRIQUE, 

de la métropole ne fassent pas à Rosario, pour y développer leurs 
affaires, les mêmes efforts que les Américains, les Allemands, les 
Italiens et les Belges. 

Néanmoins, la création d'une Chambre de commerce française, qui 
se montre animée d'un grand patriotisme, commence à produire son 
efiet, et nous permet de continuer désormais la lutte sans désavantage. 

Mais, plus des deux tiers de notre importation consistent en liquides 
et en articles d'épicerie, tandis que notre rang est relativement infé- 
rieur pour les autres produits. Nous avons, en outre, des concurrents 
pleins d'énergie et d'activité, qui tentent de prendre notre place. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



Visitenrs de rÉcole d'horlogerie de Paris. 

« J'ai été particulièrement frappé de la perfection des ouvrages qui m'ont été 
montrés, et je félicite hautement M. Rodanet des résultats qu'il a atteints. » 
Ducommun, élève de Bréguet. — « Je revois toujours avec plaisir l'École d'hor- 
logerie de Paris. Elle nous ménage décidément des surprises en i889. » 
E; Antoine. — « J'ai visité l'École d'horlogerie de Paris avec la plus vive satis- 
faction. » Ed. François, horloger, 39, rue Chariot, Paris. — «J'ai été frappé de 
la perfection des pièces d'horlogerie et des résultats véritablement merveilleux 
obtenus en si peu de temps et je félicite particulièrement M. le Directeur. » 
A. Gourdin, horloger-mécanicien, à Mayet (Sarthe). — « J*ai visité l'École 
d'horlogerie de Paris, et suis frappé du perfectionnement apporté dans la 
confection des pièces. » A. fiardet, horloger (Le Mans). — « Pour la 
deuxième fois j'ai visité l'École, et j'ai constaté avec plaisir le bon travail et la 
bonne tenue. » G. Froidefon, 34, rue Michel-le-Comte, Paris. — « J'ai visité la 
nouvelle École d'horlogerie avec la plus grande satisfaction. » J. Schwartz, 
i68, boulevard Saint-Germain. — « J'ai été frappé du parallèle à faire entre 
l'enseignement professionnel si désintéressé, qui jette dans la vie un ouvrier 
armé de toutes pièces, et celui des religieux qui, en outre d'un bénéfice per- 
sonnel, est donné de telle sorte que celui qui y a consacré son temps reste 
forcément sous cette tutelle durant toute sa vie économique ultérieure. » A. Roi- 
Icau. — <c J'ai visité avec un vif intérêt l'utile fondation de M. Rodanet, et je sou- 
haite bien vivement que ses efforts pour le relèvement de l'horlogerie en France 
soient couronnés de succès. » C. Wolff, membre de l'Institut. — « Quand on 
vient de visiter l'École de l'horlogerie, on se sent pénétré d'un vif sentiment 
d'admiration et de reconnaissance envers les hommes dévoués qui ont orga- 



BCLLETIK8 DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 257 

nisé si intelligemment cette École si utile, et qui est appelée à rendre tant de 
services. » E. Couteliers. — Hippolyte Dubois, directeur de TËcole des Beaux- 
Arts (Alger). — A. Redier, charmé de ce qu'il a vu, fait les vœux les plus sincères 
pour l'avenir de TÉcole d*horlogerie de Paris,— Le directeur des Arts et Métiers 
d*Angers. — Georges Pfund, représentant de la maison d'horlogerie Paul 
Buhré, à Saint-Pétersbourg. — « A litre de directeur d'une École profession- 
nelle, je ne puis qu'émettre le vœu que tontes les Écoles soient aussi admira- 
blement organisées que celle-ci. ». V. Brion, directeur de l'École profession- 
nelle des tailleurs, 86, rue Montorgueil. — « J'ai visité avec satisfaction l'École 
d'horlogerie de Paris', et reconnais que cela est admirablement organisé. » 
Baudet, émailleur, 20, rue de Thorigny. — « G*est avec un bien vif intérêt que 
j'ai visité l'École d'horlogerie de Paris. Son organisation, où tout est bien 
compris, fait la gloire des administrateurs. Elle est appelée à devenir un centre 
d'études précieuses pour l'art. » E. Duvot, capitaine au 4S^, 

AssUianU à Vinauguratûm de VÉcoU d'horlogerie de Paris, 
le 21 novembre 1888. 

MM. Pierre Legrand, Ministre du commerce et de l'industrie. 

David Dautresme, chef du cabinet du Ministre du commerce et de l'in«- 
dustrie. 

A.-H. Rodanet. 

Charles Lehmann, président de la Chambre syndicale des fondeurs en 
cuivre de Paris. 

Jacquemard, inspecteur général des Écoles d'arts et métiers. 

Poubelle, préfet de la Seine. 

Gustave Ollendorf, directeur de l'Enseignement technique. 

Guichard, conseiller municipal. 
MM. Venlteclaye. — Cartier. — Moynet. — Brown. — Margaine. — Gayda. 

— Alf. Deutsch, adjoint au maire du 7® arrondissement. -1 Ch. Hour. ,— 
E. Gignou, vice-président du Conseil d'administration des Chambres syndicales 
de la rue de Lutèce. — E. Marchand, président de la Chambre des enseignes 
et stores. -^ Petit Journal, — C. Lusac (Siècle). — V. Beau {Agence iîaca*).— 
Barbedienne. — Gustave Sandoz. — Lallemand. — Guerre. — Ed. Armelin. 
■— Em. Antoine. — E. Pontonnier. — A. Lefèvre. — Aujay, avocat. — Beau- 
qnier, député du Doubs. — Em. Rombaut, inspecteur général de l'Enseigne- 
ment professionnel en Belgique. — Martin, sénateur de la Seine. — Chancel, 
architecte. — A. Delehaye, officier d*Académie,délégué cantonal. — Ed. Lierez. 

— Feuillet. — Boivin, président de la Chambre syndicale de Télectricité. — 
J. Chaix, professeur théorique d'horlogerie. — Régnier. — Bigard. — Am. Jac- 
quet. — Masure. — Dupin-Varenne. — Gamard. — Emile Delépine. — Piéfort. 
Blondeau. — Rolival. — Jacot. — Paiguard. — Ch. Vaudet, du Rappel, — 
Louis Delaunay. — G. Fribourg. — E. Contenet. — Joly, bijoutier, — Lama- 
zière. — Rocard, orfèvre, à Troyes. — Hallot. — Piéfort, père. 



3S8 REYUK GHRONOMÊTRIQUE. 

MM. de fleredia» député de la Seine. — Teisserenc de Bort, sénateur. -^ 
Briason, député. 

Visiteurs depuis le 7 janvier 1889. 

« Taî visité TÉcole d'horlogerie, je constate qu'elle est très bien organisée, 
bien dirigée. » Guérin. — Joseph Vakon, journaliste^ Londres. — « Je viens de 
visiter TÉcole d'horloger ie^ je suis charmé du travail^ de la bonne tenue et de 
toute Torganisation qui est excellente. » M. Gaffay, rue de Glichy, 56. — J. Pé- 
rier. — A. Prosl, ingénieur au corps des Mines. — « Mes nouveaux et sincères 
compliments à M. Rodanet et à se6 savants collaborateurs. » P. Durier, horloger 
du Conservatoire des Arts et Métiers. — « M. Callier ne peut que renouveler 
ses félicitations pour les progrès de TÉcole d'horlogerie, n Callier, horloger de 
la marine. — « J'ai visité l'École d'horlogerie et suis émerveillé. » J. David. — 
te J'ai vu, avec le plus grand plaisir, l'École, la marche méthodique des cours et 
des travaux pratiques, le caractère pédagogique de l'enseignement, qui pourrait 
être utilement transporté dans les Écoles purement théoriques. L'honneur de 
cette belle organisation revient à son initiateur et fondateur^ M. Rodanet, qui a 
rendu ainsi un vrai service à notre ville. » Gaufrés, conseiller municipal de 
Paris. 



Dons & rÉcole d'horlogerie de Paris. 

Paris, 8 aYriH889. 
Monsieur A.-H. Rodanet, président-directeur de l'École d'horlogerie de Paris. 

Mon cher Président, 

J'ai rhonneur de vous remettre ci-joint l'obligation n» 49, de l'École d'hor- 
logerie de Paris, que j'avais souscrite, et que j'abandonne entièrement, capital 
et intérêts, au profit de l'École. 

Je suis heureux, en ma qualité de fondateur, de pouvoir contribuer, pour ma 
modeste part, à la prospérité d'une œuvre aussi utile. 

Veuillez, mon cher Président, agréer les meilleurs sentiments de votre tout 
dévoué. 

C. HBmtlBTTB, 

Membre fondatear et administratear de TÉcoIe d'horlogerie de Paris. 



GHAMBRB SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

RUE MANIN, 30. 

Séance du H févrierASSId. 
Présidence de M. Cartier. 
La séance est ouverte à 9 heures par M. Cartier, président d'âge, assisté de 
L Anquetin, secrétaire. — Membres présents : MM. Cartier, Anquetin, Roda- 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 2S9 

net, p. Garfiier, L^ebvre, Ecalle, Moynet, Diette, Margaîne, Champion, Piéfort. 
— Membres excusés : MM. Rëquier, Biin, Blondeau, Goquelle, Dubey, Drôcourt. 
— • Membre adhh^ent présent : M. Rizzoli. 

Le scrutin est ouvert pour l'élection du bureau; nombre de votants, il. 

M. Rodanet est élu président à l'unanimité. 

MM. P. Garnier et Cartier sont nommés par 10 voix vice-présidents. ' — 
MM. Henriette et Piéfort sont nommés par 9 voix secrétaires. ^ M. Diette est 
élu par 9 voix trésorier. 

Le bureau de la Chambre constitué, M. Rodanet prend la présidence. Au 
nom du bureau élu, il remercie les membres de la Chambre de la confiance 
qu'elle vient de lui accorder, en lui donnant la direction de nos travaux. Il 
assure ses collègues, de son dévouement à notre Syndicat. 

M. Piéfort fait remarquer que, depuis trois ans, on paye un impôt pour la 
Bourse de Commerce^ et que cette bourse ne rend aucun service au commerce 
de détail. 

M. Ecalle communique à la Chambre une lettre d'un horloger de province, 
relative à un nouveau brevet concernant la grosse horlogerie. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 h. i/2. 

Le Secrétaire, Le Président, 

Piéfort. A.-H. Rodanet. 



Séance du 1" mars 1889. 
Présidence de M. Rodanet. 

La séance est ouverte à 9 h. 1/4, sous la présidence de M. Rodanet, assisté 
de MM. Henriette et Piéfort, secrétaires. 

Membres jpréeents : MM. Rodanet, Henriette, Piéfort, Anquetin, Berheim, 
Blin, Coquelle, Drôcourt, Écalle, Margaioe, Réquier. 

Membres absente, excusés : MM. Cartier, Paul Garnier, Diette, Detouohe, 
Lefebvre, Moynet. 

Membres absente^ sans excuses : MM. Blondeau, Champion, Dubey, Wan* 
denberg. 

Membres aé^rents présents : MM. Brémand, Masure, Paignard. 

Le procès-verbal de la dernière séance, lu par M. Piéfort, est adopté après 
une observation de M. Lefebvre, relative à la rédaction du procès-verbal inséré 
dans le n^ 389, de la Re^me chronomètrique, 

M. le Président dépouille la correspondance et donne lecture des lettres sui- 
vantes : 

1» De M. Jacques, président du Conseil général, s'excusant de n'avoir pu 
assister à notre bal annuel ; 

2* De MM. Rollet de Flsle et Cornu offrant chacun un exemplaire de leurs 



260 RByU£ CHRONOMÉTRIQUE. 

œavres pour la bibliothèque de ]*Ëcole; la Chambre leur vote des remercie* 
ments; 

3« De M. Thièble, faisant connaître la pénible position où se trouve un 
ancien horloger, et priant la Chambre de s'intéresser à lui. MM. Coquelle et 
Margaine sont chargés de faire une enquête à ce sujet; 

4<* De M. Anqaetin, qui offre à TÉcoIe, pour être remise en tombola, la 
montre qu*il a gagnée au dernier bal ; 

S"" De M. Pierrot, qui demande que la plus grande publicité soit donnée au 
concours pour le prix qu'il a offert, et indiquant la composition du jury chargé 
d'examiner ce concours. 

M. le Président donne connaissance des résultats du bal annuel, lesquels 
seront versés à la caisse de l'École d'horlogerie. 

Rendant compte ensuite des travaux de l'Exposition, M. le Président dit que 
ces travaux marchent bien, que les vitrines sont en partie posées et que la 
porte principale est très avancée. Il annonce, en outre, que M. Reignault, 
ouvrier horloger et conseiller prud'homme, a été désigné pour la surveillance 
de la classe 26, et agréé en cette qualité par TAdministration. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à iO heures. 
L$ Secrétaire de service, Le Président, 

C. Henbiette. A.-H. Rodànet. 



CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE LYON. 

Séance du 6 février 1889. 

Présents : MM. Desvignes, Beau, Massard, Hcmmel, Blachon, Blelon, Drevon, 
Jacquemoz (Albert), Joye. — Membi^e adkèrent : M. Ginon. — Absents : 
MB(. Roussialle, C. Yeyret, Bailly, Naquin, Thomaron. 

La séance est ouverte par M. Desvignes, président en l'absence de M. Rous- 
sialle, excusé. 

Le procès-verbal de la séance du 19 janvier est lu et adopté. 

M. Desvignes remet, au nom de la Chambre, à M. Massard un pince-nez en 
or, en souvenir de ses bons services; l'unanimité des membres manifeste, par 
son adhésion aux bonnes paroles de M. Desvignes, toute la sympathie que 
lui inspire son dévoué trésorier. 

M« Massard remercie ses collègues de cette nouvelle marque d'estime et leur 
assure son entier dévouement aux intérêts de la Société. 

M. Ginon donne connaissance à la Chambre du fonctionnement de la 139® So- 
ciété de secours mutuels (ouvriers sur or et argent), dont il est le président. 
Cette société comptait, en 1856, 58 membres participants; en 1885, elle comp- 
tait 174 membres^ et un capital social de 115,703 fr. 30 ; elle est donc des plus 
prospères. 

Il propose à la Chambre syndicale d'envoyer une circulaire invitant tons les 



CONCOURS MUNICIPAL DE COMPTtiUUS d'ÉLLGTKICITÉ. 261 

horlogers iDdistinctement à faire partie de cette Société. Après une discussion 
à laquelle prennent part MM. Drevon, Beau, Hemmel, la proposition, appuyée 
par M. Beau, est mise aux voix et acceptée, ha, Chambre participera pour la 
moitié des frais. 

Sur la proposition de M. Des vignes, la Chambre syndicale vote une cotisa- 
tion de 20 francs, pour Tannée 1889, à la Société d'Enseignement professionnel 
du RbôDe. 

La Chambre décide de faire une demande de subvention au Conseil muni- 
cipal, si ce dernier vote des fonds nécessaires pour l'envoi de délégués à l'Ex- 
position de 1889. 

M. Kœrtel, présenté par MM. Bleton et Thomaron, est admis à faire partie de 
la Chambre. Le présent procès-verbal est lu et adopté. L'ordre du jour étant 
épuisé, la séance est levée à 10 h. 30. 

Le ieerétaire par intérim. Le pi'ésident, 

J. Beau. Desvignbs. 



La Chambre syndicale des Horlogers de Lyon annonce, à tous les intéressés, 
que le concours de 1888, clos le 30 septembre, a été prorogé jusqu'au 30 sep- 
tembre 1889, avec la seule modification suivante : 

Tout horloger français, patron ou ouvrier, pourra y prendre part sans aucune 
autre condition. 

La médaille de vermeil, grand module, don de M. le Ministre du commerce 
et de l'industrie, sera décernée à l'artiste le plus méritant, dans n'importe 
quelle catégorie du programme. 

Les demandes de renseignements seront adressées à M. Roussialle, président, 
58, rue de la République, à Lyon. 



CONCOURS DE COMPTEURS D'ÉLECTRICITÉ. 



Le concours municipal de compteurs d'électricité, dont nous avons 
déjà parlé, vient de recevoir sa sanction de la part du Conseil muni- 
cipal de Paris, qui ne pouvait pas moins faire à la suite de sa séance 
du 27 décembre. 

Il a voté, en conséquence, la délibération suivante : 

<' Le programme du concours proposé par Tadministration pour la 
construction d'un compteur d'électricité est adopté. » 

Ce programme est ainsi conçu : 

« Article !«'. — Les compteurs soumis à l'examen de la commission 
pourront s'appliquer soit aux courants continus, soit aux courants pé- 
riodiques. 



262 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

« D'une manière générale, seront admis au concours» tons les appa-* 
reils destinés à fournir la « mesure » de l'énergie électrique, sons quel- 
que forme qu'elle se présente. 

« Art. 2. — Les concurrents pourront supposer que l'on fera varier 
soit la « différence du potentiel i» seule, soit « l'intensité i> seule, soit 
encore ces deux facteurs simultanément, et présenter par suite des 
« ampères-heure-mëtres, des volts-heure-mèlres, des watts-heure- 
mètres. » 

« Art. 3. — Les compteurs devront surtout être appropriés à de 
petites consommations; on devra pouvoir s'en servir pour mesurer la 
dépense correspondant à la combustion d'une seule lampe de 10 bou- 
gies. 

« Art. 4. — Pour les courants alternatif, les mêmes conditions sont 
exigées; mais on devra surtout s'attacher à la cOBSiruction des « watts- 
heure-mètres », qui seuls donnent une mesure exacte dans les circuits 
inductifs. 

« Art. 5. -— Les appareils seront soumis à des expériences compa- 
ratives tiui porteront : 

d i^ Sur la proportionnalité et l'exactitude des appareils dans toute 
l'échelle des débits ; 

« 2» Sur l'énergie dépensée pour effectuer les mesures; 

(c 3<> Sur le trouble apporté dans la distribution par l'emploi du 
compteur; 

« 4® Sur la pratique des appareils (simplicité, réglage, prix de re- 
vient, etc.). 

a Les cinq membres du jury à désigner par le conseil seront : 
MM. Mascart) Potier, Hospitalier, Vaillant, Lyon-Alemand. » 

TROISIÈME CONCOURS 
ouvert par le Journal snisse d'horlogerie. 



Le Comité-directeur du Journal sitisse d'Horlogerie ouvre un con- 
cours pour des mémoires inédits sur le sujet suivant : 

« Travail et emploi des pierres dures en horlogerie. » 

Tout en laissant aux concurrents la liberté de traiter ce sujet comme 
ils l'entendent, le Comité appelle plus spécialement leur attention sur 
les points suivants : — Différentes pierres employées en horlogerie, 
leur origine et leur nature, leurs défauts et leurs qualités. Différences 



CONCOURS OUVERT PAR LE JOUBMAL SUISSE d'hORLOGERIE. 263 

de couleur, de dureté et de limpidité. — Dégrossissage des pierres 
suivant leur destination; outils et matières employés dans ce but. 
Modes de préparation des poudres à polir. — Pierres employées pour 
les trous, leur perçage; remarques concernant leur dioix avant l'ache- 
vage. — Achevage des pieires percées, polissage, forme à donner aux 
trous et aux hoSiers suivant les mobiles auxquels ils sont destinés, — 
Fofme à donner à la pierre suivant sa destination, et suivant la pièce 
ou le métal dans lequel on doit la sertir. — Dimensions des trous, 
d'après le pivot correspondant, et manière de les calibrer. — Contre- 
pivots, leur fabrication, leur forme, les soins à y apporter. — Modes 
divers de sertissage. Outillage. -— Pierres employées pour les échap- 
pements. Travail des leviers (levées)^ repos de détente, boutons de 
plateau, etc.; formes les plus usitées, qualités et défauts. Choix des 
pierres, outils et matières employés pour les achever. — Manière de 
reconnaître les pierres fausses des pierres naturelles. — Conseils à 
donner aux rhabilleurs : procédés pour remplacer une pierre, des- 
sertir et repolir les trous ; outillage y relatif. 

Le Comité demande, comme précédemment, que le sujet soit traité 
à un point de vue essentiellement pratique, dans un style aussi clair et 
concis que possible. Il aura égard au fond beaucoup plus qu'à la 
forme, et engage à concourir toutes les personnes qui connaissent la 
matière, alors même qu'elles ne seraient pas habituées au manie- 
ment de la plume. Les concurrents peuvent aussi se borner à. traiter 
un point spécial» s'ils désirent ne pas aborder l'ensemble de la ques- 
tion. 

Les travaux peuvent être écrits en français, en allemand ou en an- 
glais. Us devront être remis ou expédiés au Comité-directeur du Janvr-- 
nal suisse (TBorlogerie jusqu^au 30 novembre 1889, délai qui, en aucun 
cas, ne sera prolongé. 

Une somme de 200 francs (dont 50 provenant du concours précé- 
dent) sera appliquée, s'il y a lieu, à un ou plusieurs prix. Un diplôme 
spécial sera en outre remis aux concurrents qui auront obtenu un prix 
ou une mention. Chaque mémoire devra porter une devise ou un 
chiffre, qui sera répété sur un pli cacheté renfermant le nom et 
l'adresse de l'auteur. Le Journal suisse d'Horlogerie se réserve le droit, 
s'il le juge convenable, de publier tout ou partie des travaux récom- 
pensés; ceux qui ne l'auront pas été pourront être réclamés par leurs 
auteurs après l'annonce du résultat du concours. 



264 BËVLE CURONOMÉTRIQUE. 



TABLETTE I>E JLi'HOI^lLiOGERIE. 



P&te et brillants pour nettoyer les métaux, mouvements 
d^horlogerie, etc. 

Depuis quelque temps, on trouve dans le commerce beaucoup de 
pâtes et brillants qui s'emploient pour nettoyer les métaui. Toutes les 
pâtes que j'ai eues entre les mains sont à base d'huile et de poudre. 

Ces pâtes à base d'huile rancissent rapidement k cause du produit 
qu'on ajoute à l'huile; de plus, dès qu'elles rancissent, le produit 
devient acide, car l'oléine, la stéarine et la margarine se transforment 
au contact de l'oxygène en acides oléique, stéarique et margarique; or 
c'est surtout pour les mouvements d'horgolerie, comme je l'ai dit 
précédemment, qu'il faut avoir soin de proscrire tous les produits 
acides. 

L'huile a encore le défaut de rester dans les parties creuses des 
objets h incrustations, et ne s'en retire qu'à grand'peine, le brossage 
est même impuissant à enlever complètement la matière grasse. 

Pour obvier à ces inconvénients, je conseillerai d'employer de pré- 
férence la cuprine, produit en partie soluble dans Teau qui s'emploie 
de la même façon que la pâte et le brillant, et qui, après application 
sur l'objet, s'enlève facilement des incrustations à l'aide d'une petite 
brosse. Ce produit, n'étant nullement acide par lui-même et ne pouvant 
pas le devenir, peut être employé pour les bijoux en or, argent, nickel, 
acier, métal blanc, etc. Le simple frottement a pour effet, non seule- 
ment de nettoyer le métal, mais encore de le polir, ce qui empêche 
l'oxydation ultérieure les objets nettoyés de cette manière sont donc 
assurés d'une plus longue durée; ce produit est en outre inoffensif et 
peut être employé par tout le monde. 

F. Hasqbb. 
Eau de cuivre. 

L'eau de cuivre dont on se sert pour nettoyer ce métal contient du 
sel d'oseille {bioxalate de potasse). On remplace ce produit, à meilleur 
compte, en frottant les objets en cuivre, et même l'argenterie noircie 
par les œufs, avec des feuilles d'oseille, {Journal des applications élec- 
triques.) 

Le Gérant : A. -H. Rodanet. 
Paris. — Imprimerie L. Baudoin cl C% 2, rue Chrislioe. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

CHRONIQUE DU MOIS 



Bolletm'de VExposîtion de i 889 : Inauguration —Paroles de M. le Président de la Bépa- 
blique. ^ Présentitioii d'an régulateur «xécnté à l'Ecole dlidriogerie. — Le don Osiris. 
-* Salles* de traTail. — Croix de la Légion d'honneur. -^ Loi de garantie des infentians. 

Les journaux quotidiens et autres ont célébré, avec un enthou- 
siasme réel et spontané, la grandiose fête de l'inauguration de l'Exposi- 
tion du Champ-dë-Mars et ont énuméré les merveilleuses créations 
qu'elle renferme. Nous n'avons donc sur ce sujet rien de nouveau à 
apprendre à nos lecteurs ; mais en attendant que nous leur exposions 
par le détail les œuvres les plus remarquables des exposants de notre 
classe, qu'il nous soit permis d'inscrire ici ces belles paroles pronon- 
cées par M. le Président de la République, paroles qui caractérisent 
admirablement l'esprit de notre pays et mettent en évidence les causés 
qui iui ont fait promptement reconquérir parmi les peuples sa haute 
situation morale et matérielle : 

« Notre chère France est digne d'attirer à elle Télite des peuples... 
« Elle a le droit d'être fière d'elle-même... Elle a su se relever, avec 
« une indomptable énergie, après les plus cruelles épreuves, et n'a 
« jamais désespéré de la Fortune... Dans l'atmosphère fortifiante de la 
(i liberté, l'esprit humain retrouve sou initiative, la science prend son 
« essor, la vapeur et l'électiîcité transforment le monde 1 » 

Lors de la visite de M. le Président de la République et lorsqu'il 
passa devant la porte monumentale de la classe 26 (Horlogerie) , où 
s'étaient réunis les membres des comités d'admission et d'installation» 
pour le saluer au passage, M. Berger a présenté à M. Garnot le président 
de cette classe, M. A.-H. Rodanet. 

En sa qualité de président-directeur de TÉcole d'horlogerie de Paris, 
M. À.-H. Rodanet a offert au Président de la République un régulateur 
astronomique d'une exécution remarquable, construit par les élèves de 
cette École. 

M. Garnot a bien voulu accepter ce. souvenir d'une École technique 
qui rend de grands services à l'horlogerie française. 

Mai 1889. — 392. 6 



266 RBVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

Un homme de bien, M « Osiris, vient de remeUve au comité de la 
Presse, à I!£xposition universelle, une s(M9une de 100,000 firanes, des- 
tinée à récompenser l'œuvre d'art, d'industrie ou d'utilité publique que 
le comité jugera la (dus remarquable dans l'Exposition. 

Cinquante mille francs ser(Hit donnés à l'eiposant titulaire de l'œuvre 
récompensée; 

Cinquante mille francs aux ooUaborateurs, ouvriers, employés, qui 
auront concouru à la préparation conune k l'exécution de ladiie ceuvre. 

Dans le cas où l'œuvre récompensée serait personnelle, tant pour la 
conception que pour l'exécution, la totalité du prix de 100,000 francs 
appartiendrait à Texposant seuL 

Bon nombre d'exposants et de visiteurs de l'Exposition apfnrendront 
sans doute avec plaisir que deux salles de lecture et de travail seront 
ouvertes aux visiteurs de l'Exposition : 

L'une au Ghamp-de-Hars, derrière le pavillon des Beaux-Arts, du 
côté de l'avenue de Labourdonnais; l'autre à l'esplanade des Invalides, 
à côté de la pagode d'Angkor. 

Celle-ci est surtout à signaler aux étrangers, qui y trouveront les 
journaux du monde entier. Elle a été installée par les soins de M, L. 
Henrique, commissaire général de l'Exposition des colonies. 

Le Journal officiel promulgue la loi récemment votée et dont voici le 
texte : 

Article unique. — Le Gouvernement est autorisé à faire dans la 
Légion d'honneur, sur la proposition du Ministre du Commerce, de 
l'Industrie et des Colonies, en dehors des dispositions restrictives de la 
loi du 25 juillet 1873, en faveur des artistes, des agriculteurs, des 
industriels et de leurs collaborateurs, contremaîtres et ouvriers fran- 
çais, et autres personnes qui se seront le plus exceptionnellement dîs- 
tijigaées à TExposition universelle, ouverte à Paris en 1889, des 
nominations et promotions dont le nombre ne pourra pas dépasser : 
8 croix de grand-officier; 
16 croix de commandeur; 

110 croix d'officier; 

369 croix de chevalier; 

Soit, en totalité, 500 nominations et promotions. 



Les personnes admises à l'Exposition universelle de 1889 sont infbr- 



BULLETIN DE Ju'UMSmW QKIYnfBfiLE DE 1889. 367 

mées qu'êtes peavenl se fairo délivrer par Jl» le Préfet de la Seiue, 
conformément aux dispositions de la loi du 23. laaîlSM, <tes Cffitifioats 
descriptifs des objets déposés. 

Ce certificat assure à, celui qui ToMent Us mêmes droits que lui 
conférerait un brevet d'invention ou un dépôt légal de dessin de fabrique^, 
h dater du jour de Tadmission jusqu'au troisième mois qui suivra la 
clôture de rExposition, sans pr^udice du brevet qu'il peut prendre ou 
du dépôt qu'il peut opérer avant l'expiration de ce délai. La demande 
doit être accompagnée d'une description de Tobjet, s'il y a lieu^ d'un 
plan ou d'un dessin. Elle doit être faite dans le premier mois de 
l'ouverture de l'Exposition, c'est-à-dir« avant le 5 juin 1889. 

G« Saunusb« 

JURT DES RÉGOMPENSX8. ^ I!XPOSITION BB 1888. 

Le Président de la République française. 

Sur le rapport du Président du Conseil, Ministre du Commerce, de 
l'Industrie et des Colonies, Commissaire général, et du Ministre de 
rinstruclion publique et des Beaux-Arts, 
Décrète ; 

Art. l«f. — Par dérogation au deuxième paragraphe de Tartiçle 2 et 
à l'article 3 du décret du 23 mars 1889, le nombre total des membres 
titulaires français et étrangers du Jury international des récompenses 
est porté h mille. 

Le nombre total des membres suppléants français et étrangers du 
Jury international des récompenses est porté à trou cent trente-trois. 

Art. 2. — Sur les nombres indiqués à l'article précédent, soixante-neuf 
jurés titulaires français et étrangers et vingt et un jurés suppléants fran- 
çais et étrangers sont attribués au groupe 1 (Beaux-Arts, classes 1 à 5). 

Art» 3. — Le Président du Conseil, ministre du CooMnerce, de Tln- 
dustrie et des Colonies, Commissaire général de l'Exposition, et le 
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux^Arts sont chargés, 
chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret. 

Fait à Paris, le 28 mai 1 889, 

CARNOT, 
Par le Président de la République : . . 

Le Président du Conseil^ Ministre du Commerce, de V Industrie 
et des Colonies, Çopimissaire général, —. P. Tirard. . 

Le Ministre de CInstruction publique et des Beaux-Arts, — A. Fallière^, 



268 BBYUE GHROMOMÉTRIQQK. 

. Voici, dans Tordre alphabétique, les noms des membfes du lary 
ie 4a classe 26 (Horlogerie). 

Titulaires. 

MM. Garnibr (Paul), fabricant d'horlogerie monumentale, médaille 
d'or à l'Exposition de 1878, rue Taîlbout, 6; 

Lbroy (Théodore), constructeur de chronomètres, médaille d'or. 
Exposition de 1878, rue de Varennes, 88; 

Rbquibr (Charles), fabricant de pendule*, médaille d'or à l'Exposi- 
tion de 1878, rue Debelleyme, 5; 

RoDANET (A..-H.), fabricant d'horlogerie, membre de la Chambre de 
Commerce et Président de la Chambre syndicale de l'Horlogerie de 
Paris, rue Vivienne, 86; 

Sandoz (Charles), fabricant d'horlogerie et membre de la Chambre 
de Commerce de Besançon, à Besançon; 

Saunier (Claudius)» ancien fabricant d'horlogerie, membre du Jury 
des récompenses et rapporteur à l'Exposition de 1878. 

Suppléants. 

MM. Antoine (Ernesl), fabricant d'horlogerie, juge suppléant au 
Tribunal de commerce de Besançon, à Besançon; 

DiBTTE (Charles), fabricant d'horlogerie, médaille d'or à TExposition 
d'Amsterdam de 1883, rue Saînle-Anastase, 7. 

MINISTÈRE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE ET DES COLONÏES. 

EXPOSITION UNIVERSELLE INTERNATIONALE DE 1B8Ô. 

DIRECTION GÉNÉRALE DE L'EXPLOITATION. 



C0N6BËS INTERNATIONAL DE CHBONOHÉTRIE. 

Conformément à l'arrêté de M. le Ministre du commerce et de Tin- 
dustrie. Commissaire général de l'Exposition universelle de 1889, un 
Congrès international de chronométrie se tiendra à Paris au cours de 
l'Exposition. 

Ainsi qu'on le verra par le programme ci-après, ce Congrès est 
appelé à traiter les questions scientifiques et techniques qui se rap- 
portent à la construction et à l'emploi des instruments de mesure du 
temps. 

Il ouvrira sa session le 7 septembre à l'Observatoire natipnal de 
Paris. 



coKGite mmusMMAL sfi anoHomniE. 2B9 



Seront membres da CoBgiès les pcrsoBoes <pii annmt adressé loir 
adhésion mu seciélure de la Caanàsàom d'atf;wi«atian svaaft romer- 
tore de la session, et i^ aormt afiqaillé la cotîsalioii dmt le moafant 
est fixé à SO francs. 

Le règlement da Congrès sera adressé nltérîenranenl aux adhéraits, 
qui recerront aossi les procès-rabanx des séances ainsi qne le compte 
renda des travaux. 

La CommissÎQn d'organisation a lliooneiir de solliciter votre adké- 
sion à ce Congrès, qni est appelé à s'occuper de questions d*nn haut 
intérêt 

LePrêsUaU^ 
Le Seeréiairt, Tio-AiaRâi, hm Faoqob m JoBomàns. 

E.CAsrjJtt. 

Prière ^adresser les adàésians d Jf. E, Caspari, secrétaire de la Corn-- 
mission d'or^amîstUûmy rue Gay-lrnssac^ 30, à Paris. 

Pour les emcois de fonds et mandais, om, est prié de s'adresser é 
M. Rodanet, trésorier, rue Vieienne, 36. 

Programme. — Le présent programme a été conçu dans U pmsée 
d'indiquer en traits généraux les divers sujets qui s'imposent à l^tten- 
tion des obsenrateors et des artistes, et, ai outre, de provoquer de 
nouvelles études sur les points délicats de la cfaronométrie, soit avaat, 
soit surUmt après la réunion du Congrès. 

La commission d'organisation esp^ qu'ainsi les travaux de ce Con- 
grès auront sur les progrès ultérieurs de U chronométrie une heureuse 
influence. 

\^ Camstruction des pièces ckroncméirigues : 

R^>;ulatenrs astronomiques, chnmofnètres de marine, chronomètres 
de poche et instruments chronométriques divers. Horlogerie civile et 
monumentale. Procédés mécaniques de construction. Conditions indus- 
trielles et économiques de la fabrication. 

2« Réglage : 

Isochronisme, positions, compensation et tempénture, influences 
magnétiques. 

3* Épreuves et eomtours : 

Réglementation des épreuves. Matériel (étnves, etc.). Bulletins 
d'épreuves. Comparaison et uniformisation des divers règlements. 

4« Stabilité à t usage : 

Conservation du réglage et des marches à terre et à la mer. 



3T0 BKVCE CHldROllÉTRIQUK. 

^<^ Pertwbûtiom et férmula At mûrehèt. 

6^ ÎSratMnismm et diitritmtim dt fhiurê et questions oranexes (1), 

!• AppUeûtiom di ta ehrcno$nétriê à la icienet : 

Instruments enregistreurs, etc. 



Comité d^ organisation du Congrès international de chronométrie. 

UÊi. Fauque de Conquières (Le vice-amif àl l)e)» membre de rinslitut, 
présidents 
Phillips, membre de l'Institut, vice-président. 
Caspari, ingénieur-hydrographe de la marine, secrétaire. 
Rodanet, directeur de TÉcole dTiorlogerie de Paris, trésorier. 
Bassot (Le lieutenant-colonel), du service géographique. 
Benoit, président du syndicat des horlogers de Besançon. 
Bouiilet, ingénieur-hydrographe de la marine. 
Brunner, artiste, membre du Bureau des longitudes. 
Cornu^ membre de l'Institut et du Bureau des longitudes. 
Fénon, horloger de TObservatoire de Paris. 
Gruey, directeur de l'Observatoire de Besançon. 
Magnac (De), capitaine de vaisseau. 
Moucher (Le contre^amiral), de l'Institut, directeur de rObseiira- 

toire de Paris. 
Rozé, professeur à l'École municipale de physique industrielle. 
Rollet de Tlsle, ingénieur-hydrographe de la marine. 
Wolf, membre de l'Institut. 

Associés étrangers de la Commission d'organisation. 

MM.Âvila (Le mo^oor A.-J. D'), pair du royaume de Portugal» délégué 
à rAssodation géodésique internationale, h Lisbonne. 

Capîttneano (Le colonel), à Jassy (Moldavie). 

Christie, directeur de l'Observatoire de Greenwich. 

Gautier (Le colonel), directeur de l'Observatoire de Genève. 

Gyldén, directeur de TObservatoire de Stockholm. 

Hirn, correspondant de l'Académie des sciences, à Colmar. 

Ibaôez, marquis de Mulhacen (le généi*al), président de TAssocia- 
tîon géodésique internationale, à Madrid. 



(i) La question do rnnification internationale de rhëure et da premier méndleo 
est formeUement exchie des discussions da Congrès. 



LES PETrntS IMinJSTRUS PARISIENMRS. 27i 

Kaimar (À. vod), capitaine de vaisseau de la marine impériale 

royale d'Autriche, à Vienne. 
Mac Leod, directeur de l'Observatoire de Montréal. 
Newcoœb, directeur dn Nautical-Àlmanac-OfBce, à Washington. 
Peters (D^ C.-F.-W.), directeur de l'Observatoire de Koenigsberg. 
Pujazoïi, directeur de l'Observatoire de San-Pemando. 
G. Rûmker, directeur de l'Observatoire de Hambourg. 
Van de Sande Bakbnyzen, directeur de TObscrvatoire de Leyde. 
Struve (0.), directeur de l'Observatoire de Poulkova. 
Teffé (Baron de), contre-amiral de la marine du Brésil» correspon- 
dant de l'Académie des Sciences. 
Thiele (Le professeur), directeur de TObservatoire de Copenhague. 
La commission attend encore Tadhésion d'un certain nombre de 
savants auxquels elle a offert le titre d'associés étrangers. 



LES PETITES INDUSTRIES PARISIENNES. 



Les échappementlers. 

Un journal allemand a publié un long article du professeur Asher, 
sur les petites industries parisiennes. Voici quelques extraits de cet 
article, écrit avec une certaine impartialité assez rare chez les écrivains 
d'outre-Rhin : 



« Les écrivains, dlt-ii, qui ont dépeint les mœurs de la couche infé- 
rieure des classes moyennes de France se sont rendus coupables d'une 
grossière calomnie en prenant prétexte du naturalisme pour donner 
satisfaction an goût malsain que la pourriture morale inspire à un 
grand nombre de lecteurs. Cela serait facile h prouver d'emblée, sans 
qu'il fût nécessaire de procéder à un examen approfondi. La solide, 
l'énorme richesse de la France, son étonnante puissance de création 
industrielle, Texcellente qualité des produits fabriqués dans ses usines 
sont des choses incompatibles avec la corruption morale. J'ai entre- 
tenu avec les petits industriels parisiens des relations suivies, et il m*a 
été impossible de découvrir la plus légère trace de cette prétendue 
corruprion dont ils sont accusés. Bien au contraire, si on les étudie 
dans les détails de la vie de famille, on reconnaît qu'ils peuvent sou- 



272 BEVUE CHHONOVÉTAïaUB. 

teoir» de la, façon la plus avai^tageose» la comparaisonavec ka classes 
similaires de tous les autres pays d'Europe ot nolanmeoit de TAngle- 
terre... , . / . 

«... La femme du peti,t iudustriel français n'eai pa3 seulement 
pour lui une compagnç, mais upe aide. ^ une ass^oplée doni il m peut 
se passer dans rexercice ^e sajp^ofession. Gettç bonne to^mcâoée qui 
existe entre les épou^^c, exercjB la plus, heureuse ijifljbieQoe sur la vie 
intérieure de la famille. Les ^nf^oits spntv ^vési av^ Vim tendresse 
infinie et peut-ê^re un, peu g4|4s>,en ce sens que i^ petits défauts dont 
les germes apparai&^nt les premières. années j ne sQatipusreckressés 
avec assez de vigueur; mais il&ja'en sont pas.moi^s f ajçonnési de bonne 
heure au respect, à la bçnne teni^> et Un prenjçyenl.trôs vile. l'habitude 
du travail. C'est surtout l'éducation donnée aux jeunes filles qui est 
plus saine que dans toute autre classe de la société française. Elles 
ont ces bonnes manières qui sont pour ainsi dire instinctives chez les 
petites Parisiennes, et, à ce point de vue, elles ont une supériorité 
sur les filles des ouvriers allemands 

« Plus de la moitié des petits industriels que j'ai fréquentés pendant 
mon séjour k Paris, dit l'écrivain de la Deutsche Rundschau^ étaient 
nés dans TAlsace-Lorraine, ou avaient, épousé des femmes venues de 
cette province. Malgré la haine doi^t ils sont animés eontre TAUe- 
magne, ils ne peuvent dire deux mots sans que leur accent souabe ne 
trahisse leur origine. Ils parlent le français plus mal que les Alle- 
mands du Nord et nous ne devons pas nous en étonner, car dans leur 
famille ils continuent à se servir du dialecte natal. Même les enfants 
nés à Paris, de parents venus d'Alsace-Lorraine, savent s'exprimer 
couramment dans la langue de cette province avant de pouvoir dire 
un mot de français. Il n'est pas difficile de découvrir la cause de cet 
étrange phénomène. Avant 1870, il y avait en Alsace et en Lorraine, 
beaucoup de villages où la langue française était inconnue. « J'avais 
« douze ans quand je suis venu à Paris, ipe disait un Lorrain, et je ne 
« savais pas un seul mot de français. » Une cousine de ce Lorrain 
m'affirmait qu'à l'école de son village l'enseignement se donnait dans 
le dialecte local et que pour prendre des leçons de français, il fallait 
payer un supplément. Tout cela n'empêchait pas le^ Alsaciens-Lorrains 
d'être de très bons Français, de très ardents patriotes, comme on ne 
s'en aperçoit que trop aujourd'hui en Allemagne. 

« La situation des petits industriels parisiens est précaire. Ils ne 
peuvent pas compter sur un salaire quotidien comme les ouvriers qui 



LES PET1TB8 INDUSTRIES PARISIENNES. 273 

travaillent dans les ateliers, et ils n'ont pas comme les fabricants un 
crédit commercial qni leur permette d'augmenter ou de restreindre 
leur production, suivant l'élat du marché. Les démarches qu'ils sont 
obligés de faire pour se procurer des commandes leur font perdre 
beaucoup de temps, et, dans certaines professions, ils sont exposés 
à de longs chômages. En général, ils ont beaucoup de peine à vivre 
au jour le jour, sans espoir d'arriver à la fortune. 

« Malgré leur habileté de main, la sûreté de leur goût et la perfec- 
tion presque toujours irréprochable dé leurs produits, ils sont con- 
damnés à être à bref délai écrasés par leuré concurrents. Il est à 
remarquer en effet que la grande induistrie a depuis longtemps 
commencé à envahir le domaine autrefoi.^ réservé aux ouvriers en 
chambre* » 

L'écrivain de la Deutsche Rundschau cite l'exemple des échappement 
tiers; on donne ce nom, dit-il, aux ouvriers chargés de mettre la dernière 
main aux échappements, de les régler et de les affiner. C'est un travail 
des plus délicats auquel est attaché l'avenir d'une pendule. Ces spécia- 
listes élaient autrefois très largement rémunérés, maintenant ils ne 
gagnent pas en moyenne plus de 3 fr. SO t. par pendule. Ils sont 
à bref délai menacés de quelque réduction nouvelle. La grande indus- 
trie tend chaque jour de plus en plus à procéder elle-même par des 
moyens mécaniques à la complète exécution des pièces d'horlogerie. 



L'auteur que nous venons de citer oublie d'ajouter que, si nos grands 
industriels cherchent à résoudre le problème de la production à bon 
marché par l'emploi des puissantes machines, qui, peut-être et 
malheureusement, tueront à la longue les petites industries et les 
ateliers de famille, si intéressants, c'est qu'ils sont contraints aux 
énormes dépenses que nécessitent les grands outillages, par la con- 
currence véritablement effrénée que leur font les produits peu recom- 
mandables et des usines américaines et des ateliers allemands; dans 
ces derniers, le bon marché excessif, et trop souvent exclusif de la 
qualité, résulte non seulement de l'emploi des machines mais sur- 
tout de la faible élévation des salaires. C. S. 



4 L 



274 



KKVUE CHKONOVeriUQIIE. . 

MABINE ET COLONIES. 



ÊTAT-MAJOR GÊNÉ 
CONCOURS DES CHRONOMÉTR] 

TABLEAU DBS MABCHES m 


ftAL. - SERVICE H^ 


mROGRAPHIQUE. 
1888AUle' FÉVRIER 1889 


SS DD I"" SEPTEMBRE 


[S COMPTEURS CLASSÉS 


PAR ORDRE Dl MÉaiTE. 




VXmÈKO DB OI'AaSBlIKIIT. 


4 


2 


OBSeHVATIGKAw 




DAIES. 


T«m-' 

pé- 

rature. 


NM491 
Delépme. 


JN»6. 

JUuvseaa- 

Lecocq. 




Dii 1» MpUanesept. 


48*42 


-^1J3 


4-4,55 . 
4- 3,83 


A. tcm atxlmam 4m miKkes à la 




6 - 44 - 


48,32 


—2,43 


température ambiante. Limita 




14 — 47 — 
47 _ 22 — 
SS — 25 — 


48,40 

18,70 
49,37 


-0,49 I 

-2,54 
—3,54 m 


--2,761 

--3,36 
—42,38 XII 


8iip«riaiira a«,B. 
B. Écart maximum des marches 
MMumaixm^ Liailto aipértou» 
1». 




25 — 28 — 


49,77 


-2,94 VI 


— 7,08 Yi 


G. fioart masdnvm entre las mar^ 




28 — 4" ocl. 


49,20 


—4 ,65 III 


— 7,44 III 


elles ao chaud et lea marches 




4« ocl. au 4 — 


46,63 


—6,44 IX 


- 8,34 IX 






4 — 40 — 
4a — 45 — 


44,87 
45,40 


—2,70 
-2,55 C 


.-2,80C 


mite supérieure 1*,B. 
F. Écart maximum entra Iw bm?- 
ches au froid et les marchas 




45 — 20 — 


45,72 


—2,25 


--4,30 


précMentas om anivantes. Li« 




20 — Î5 — 


45,46 


—2,54 


-4,57 


mite supérieure 8>,S. 




26 — 30 — 


46,50 


--2,§7 


^r4,63 


l, É«art Bf axlmum aaUe leamareAas 




30 — nov. 


46,20 


—2,27 F 


-H 4,33 F 


aux petites amplitudes et les 




ÔDOf.aulO — 
40 — 46 — 


45,35 
45,75 


-2,77 
-2,74 


--4,30 
-- 4,40 


maickes piécédaatea oa sid- 
Tantes. Limite sapérienra t\ 
E. Écart maximum entre les marchas 




46 - 24 — 


46,50 


—2,69 


-- 4,29 


anx positions inclinées sur xii 




24 — 26 — 


46,44 


—2,65 


-- 4,64 


et VI ou sur m et ». Limite 




96 — 4-' ûée. 


46,38 


—2,53 


--4,67 


supérieure V. 




4«déc.aQ 7 — 


46,32 


-2,47 


--5,04 


N. Nomhre de classement. 




7 — 42 — 
42 — 17 — 


46,02 
45,32 


-2,39 
—^,24 


--6,43 

--4,79 


Las marchea anx températures artlfi- 
ctelles et aux petites amplitades 




47 — 24 — 


45,85 


—4,79 


-- 4,76 


sont écrites en caractères distincts. 




24 — 27 — 


46,40 


-3,23 C 


--3,23C 


La lettre C désigne les marches au 




27 — 2janv. 


45,88 


-4,93 


-- 4,47 


chaud (S0« ou approchant). 




2janY.aa7 — 


45,40 


-2,43 


.-4,46 


La lettra F désigne les marches au 




7 - 44 - 
U - 47 - 
47 — 22 — 


45,63 
46,46 
46,46 


—2,45 
—2,28 
-0.9» F 


" 4,67 

- 4,44 

- 3,14 F 


froid (zéro ou approchant). 
La lettre 1 désigne les marches aux 

petites amplitudes. 
Les chlfflres m, vi, ix, xii désignent 




22 — 26 — 


46,43 


-2.40 


-- 3,87 


les marches anx positions Incli- 




26 - 31 - 


46,38 


—2,55 


-h 3.64 


nées. 




A = 


4,04 


4,77 




B = 


0,42 


0,72 






C on 4/2 F = 


4,44 


4,53 






4/2 1 = 
N = 
E« 


4,02 


0,54 






3,92 


4,56 


4,46 


5,30 




^iU 


^1.2 2 

eô S S ••— 


OBSERVATIONS. 


•illl 









COMPTE BENDU DÉ LA CHAMBRE DE COBTMBRCE DE BESANÇON. S7S 

ir i l i ii tl'i 11 l iii.i I I I II m II ' u i im! ! ■ . 1 'f, iMn azacaaaasss 

ACADÉmE DES SCIENCES. 



Xi 'unification de Phenre. *- Les expériences horaires de Lyon. 

A Tane des dernières séances de rAcadémie des Sciences, 
Ué Mascarty directeur du Bureau central météorologique de France, 
a présenté une intéressante communication de M. André» directeur de 
rObservatoire de Saînt-Genis-Laval , près Lyon, sur la transmis- 
sion électrique de Tbeure. Une harloge, établie à l'Hôtel de Yitle de 
Lyon, envoie l'heure à 67 cadrans répartis dans les divers quartiers, 
à une dixième de seconde près pendant une heure et à la seconde 
près pendant le reste du temps. Cette installation fonctionne bien ; îl 
n'y a eu, en trois mois, que 3 cadrans sur 67 qui aient éprouvé des 
arrêts. 

EXTRAIT DU COMPTE RENDU DE LA CHAMBRE DE COMMERCE 
• DE BESANÇON. 



Traité da commerce a^vec la Saisse. — Difficultés. 

Nous avons dû, en tout dernier lieu, intervenir encore une fois 
auprès du gouvernement, au sujet des manœuvres qui se pratiquent à 
la frontière pour éluder la juste application des tarifs conventionnels 
aux articles d^horlogerie. Notre nouvelle délibération, à la date dû 
43 mars, est ainsi conçue : 

c< L'attention de la Chambre est vivement éveillée à l'endroit de 
manœuvres que certains fabricants de Suisse emploient dans une lai^e 
mesure, à l'abri des stipulations indécises du traité de commerce, 
pour introduire en France des articles d'horlogerie sans l'acquit des 
droits stipulés. 

« Ce n'est pas seulement d'aujourd'hui que des faits de cette espèce 
sont dénoncés à la Chambre. Elle n'a cessé d'insister auprès de l'admi- 
nistration pour la saine et exacte interprétation des tarifs convention- 
nels; ses délibérations, notamment celle du 3 avril 1883, en font foi, 

« Que se passe-t-îl maintenant? 

« Suivant ce qui est rapporté, il s'est établi au delà de la frontière, à 
Fontaine-Melon, LangendorfT et ailleurs, des ateliers oà l'on fabrique 
ce que Ton désigne sous le nom caractéristique en lui-même de pièces 



276 RSYU£ CaR<^iOAd:TRIQUB» 

interehangmUes. Ces pièces, bien qu'elles ne soient pas h téiat brut 
dans le sens rigoureigi du mot, pénètrent sur notre territoire sous la 
rubrique de fournilures à 50 francs les 100 kilogrammes. Ce n'est pas 
tout, on compose de la sorte des mouvements qui se trouvent à un tel 
état d'avancement qu^il ne faut plus qu'une légère façon, de i ifranc 
peut-être, pour les terminer, et cependant oomme ébauches, ces 
mouvements n'ont été taxés qu'à raison de 60 francs les 100 kilo- 
grammes, 

« De tels agissements constituent une série de fraudes qui créent à 
l'industrie nationale une concurrence non moins ruineuse que déloyale. 
Telle ébauche qui ne reviendrait pas chez nous h moins de 16 à 
17 francs sera, dans ces conditions, avantageusement placée à 13 ou 
14 francs. , 

« Il est temps de couper court à une situation également compromet- 
tante pour tous les intérêts. 

« La Chambre exprime de la manière la plus pressante le vœu que, 
dans ce buty radminislralion fasse notifier au service des douanes des 
instructions à Tefifet de définir ce que l'on doit entendre par état brut; 
à savoir que les pièces ne portent aucune trace de repassage, de 
limage ; que l'échappement ne soit nullement planté, etc., et telle autre 
stipulation qui ne laisse subsister aucune incertitude, aucun doute. 
C'est ici une question de droit international; le gouvernement ne sau- 
rait manquer de le comprendre; aussi, la Chambre est-elle convaincue 
qu'elle n'aura pas, dans la circonstance, réclamé en vain son action 
tutélaire. » 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 

PRIX PIERRET. 

Nous rappelons de nouveau aux personnes qui désirent concourir 
pour le prix Pierre t : 

500 francs en espèces au meilleur mémoire qui sera présenté (juin 1889) à 
la Chambre syndicale de l'horlogerie de Paris, sur la forme que doit avoir un 
spiral, pour obtenir Tisochronisme des mouvements du balancier. 

Que les mémoires des candidats doivent être adressés avant le 18 juin 
prochain {dernier délai)^ à M. A.-H. Rodanet, président de la Chambre 
syndicale de l'Horlogerie, 36, rue Vivienne, à Paris. 



' PROCÉDÉS d'atelier. 277 

' Le mémoire doit êti'e accompagné d'une enveloppe cachetée renfer- 
mant le nom da candidat. Cette enveloppe portera à l'extérîemr la 
devise ou le signe distînctif qui se trouvera sur la couverttfre du 
mémoire présenté. . ; 

Le prix Pierret sera décerné par la Chambre syndicale de l-Horlé* 
gerie à& Paris, sur la présentation d'un jury spécial, composé de deux 
savants et de trois horlogers. 



Le 22 mai dernier, une cérémonie imposante réunissait les notabi* 
lités de l'horlogerie et du grand commerce, parisien dans Téglise de 
Notre-Dame des Vîctoii^es, où s'accomplissait le mariage de M"« Mar- 
guerite Rodanel, fille du président de la Chambre syndicale de THor^ 
logerie de Paris, avec M. George Gilmer. Dans la nombreuse assistance 
de dames, on remarquait de ravissantes toilettes, 

La Chambre, voulant donner à son président une marque de haute 
sympathie, avait offert à la jeune épouse une gracieuse statuette en 
marbre blanc d'une exécution superbe et du meilleur goût» 

PROCÉDÉS D'ATELIER. 



Puiriflcation du mercure. 

Tous nos lecteurs savent combien il est difficile de bien nettoyer le 
mercure avec des dissolutions oxydantes, tels que l'acide nitrique^ le 
nitrate de mercure, le perchlorure de fer, etc. Le procédé est peu com- 
mode et parfois aussi peu efficace» 

M, J.-M. Crafts vient de présenter à la Société chimique de Paris un 
procédé fort simple pour purifier le mercure et qui repose sur Tidée 
d'épuiser l'action oxydante de l'air sur les impuretés que peut ren- 
fermer ce métal. 

L'appareil employé consiste en un tube de verre de 5 centimètres de 
diamètre et de 1",50 de longueur, couché dans une gouttière de 
bois légèrement inclinée. L'extrémité inférieure est fermée par un bou- 
chon qui porte un tube à entonnoir servant à verser le mercure et un 
tube à robinet pour le retirer. L'autre extrémité communique avec une 
trompe, et on aspire pendant un certain temps des bulles d'air à tra- 
vers le mercure. Le procédé convient particulièremait quand il s'agit 
d'enlever une petite quantité d'impuretés, par exemple, pour du mercure 



^78^ REVDfi CHRWOMSTIUQOB. 

qui est tombé par terre, ou pour mk baia souillé par un peu de plomb, 
de zinc ou d'étain» 

Après quelque temps de marche du courant d'air, ou voit se former 
à la surface une poussière noire, formée des oxydes des différents 
métauK. Ces impuretés sant balayées vers la, partie supérieure du tube, 
et entassées de façon que la surface métallique du mercure est toiU à 
fait nette. (La Nature.) 

RetalUage è l ee t r i qn» des limes. 

Dans lo procédé donné dans le numéro de septembre 1888, nous 
disions que les limes devaient être reliées au pôle négatif d'une pile 
Bunsen. L'emploi de la pile n'est même pas nécessaire : il suffit, après 
avoir nettoyé les limes, de les placer dans un bain d'eau acidulée entre 
deu% plaques de charbon et de les relier par un fil conducteur avec 
ces plaques. Ce circuit produit un courant électrique suffisant pour 
l'opération. Ainsi que nous Tavons expliqué, Thydrogène mis en 
liberté recouvre d'une gaine protectrice les extrémités des dents de la 
lime, tandis que l'autre partie est creusée par suite de l'action électro- 
chimique. (Journal des AppUeaiiom électriques.) 

Désahneatatioii des montres. 

Aux divers procédés que nous avons déjà donnés, nous pouvons 
joindre le suivant qui est très simple : On suspend la montre à une 
ficelle et on lui imprime un mouvement rapide de rotation, en la fai- 
sant tourner entre les doigts au-dessus d'une dynamo ou d'un aimant, 
en ayant soin de l'approcher et de l'éloigner à plusieurs reprises. On 
arrive ainsi à renverser te courant magnétique et k désaimanter les 
pièces d'acier du mouvement, surtout le spiral^dont les lames se collent 
quelquefois entre elles et se décentrent au point d'arrêter l'échappe- 
ment. On peut désaimanter, de même, les outils et plus facilement en 
les fixant sur un tour et les ftiisanl tourner rapidement devant un aimant 
qu'on éloigne insensiblement. 

Moules pour couler les métaax. 

* Les matières animales ou végétales, telles que papier, tissus, fou* 
gères ou autres {Plantes, après avoir d'abord été carbonisées de manière 
à éliminer les éléments volatils et puis réduites en poussière, sont très 
propres pour saupoudrer l'intérieur des moules et conserver sup^ieu^ 
remëit lès formes du modèle. 



TARIÉIÉB* 279 

' ' II' \ ■ ■■ ssagcsaa 

TARIÉTÉS. 



A qui est difte ridée des «3CiNMdtle»s iadnstrlelles. 

On attribue généralement au minisbre François de Neufcbttean la 
paternité première de Pidée des expositions universelles. 

M. Jules Simon a recherché si cette attribution était fondée et a res- 
titué l'idée à son véritable auteur, le marquis Mazade d'Avèze. Gelui-<i 
était, sous le Directoire, commissaire du Gouvernement près des manu« 
factures nationales* Pour ramener l'activité dans les ateliers, oii les 
ouvriers mouraient de faim à cftté des magasins regorgeant de produits 
qu'on ne vendait pas, il forma le projet d'une exposition. Il écrivit un 
rapport, le soumit au ministre, qui était François de Neufchâteau. 

I«a Fontaine loinineuse de rSxpoaition nnlTerseUe» 

Le grand succès obtenu par les fontaines lumineuses installées à 
l'Exposition coloniale de Londres eu 1886, à Manchester en 1887 et^ 
enfin, l'année dernière à Barcelone, a engagé l'Administration de l'Ex- 
position universelle à étudier un projet analogue. On sait, en effet, 
qu'en s'appuyant sur les curieuses expériences de réflexion totale, on 
est arrivé à donner rillusion.d'un jet de feu, puis en modifiant au 
moyen de verres spéciaux la coloration de la lumière et en faisant 
varier en même temps la pression de l'eau, on obtient des effets mer- 
veilleux offrant l'illusion d'un feu d'artifice sans fumée, sans odeur et 
sans danger. 

On s'est définitivement arrêté à l'idée de reproduire la gerbe telle 
qu'elle existait à Glascow, en la complétant par des effets d'eau et de 
lumière nouveaux destinés à la marier avec la décoration générale du 
parc. La fontaine sera reliée, par un canal allongé, à la gerbe» pour 
constituer une pièce d'eau unique rappelant celle du parc de Saint- 
Gloud. Mais quand on a voulu tenter d'obtenir ces effets par la dispo- 
sition de Colladon employée jusqu'ici, on a constaté que l'eau ne s'éclai- 
rait que sur une longueur de 1 mètre à peine et que cette longueur 
diminuait à mesure qu'on augmentait Tamplitude ou la section du jet. 
La disposition de GoUadon était ainsi faite : la veine liquide s'échappe 
d'un orifice circulaire, percé dans l'une des faces verticales d'un réser* 
voir parallélipipédique ; elle est éclairée intérieurement par un faisceau 
lumineux convergent, fourni pai* une lentille enchâssée dans la face 



880 REYDE CHRONOUÉTRIQUE. 

opposée du réservoir. On a dû remplacer le jet plein par un jet creux 
dans lequel la lumière pénètre sans avoir à traverser l'eau du réservoir 
lui-même. On a réalisé ce nouveau dispositif au moyen de deux 
troncs de cône métalliques, emboîtés l'un dans l'autre et portant des 
prcilongements de forme cylindrique. L'eau, en pression, est amenée, 
par le tuyau d'alimentation, dans l'espace intermédiaire, et sort ainsi 
par un orifice annulaire^ en donnant naissance à une veine creuse. Les 
rayons de lumière sont fournis par un foyer placé derrière l'appareil ; 
après avoir traversé librement le tronc de cône intérieur, ils se réflé- 
chissent sur la partie interne de la veine. De cette manière le diamètre 
du jet a pu être porté jusqu'à 0°>,22, et l'illumination a pu être obtenue 
sur une hauteur de 4°^,S0. La lame d'eau qui s'échappe de l'orifice 
annulaire peut d'ailleurs être extrêmement mince; on l'a réduite à 
3 miU. et même k i mill. d'épaisseur, sans que la lumière d'une lampe 
à arc électrique très puissante pût la traverser. Pour empêcher la 
veine de se diviser trop rapidement en gouttelettes, il suffit de dis- 
poser, dans l'espace intermédiaire entre les deux troncs de cône, des 
cloisons directrices destinées >à empêcher le mouvement de spirale que 
l'eau tend à y prendre, 

. Le soir, tandis que la grande gerbe vient jeter au milieu de l'Expo- 
sition sa note éblouissante, tous les effets d'eau de la fontaine décorée 
et du canal s'illuminent en même temps. Aucune partie ne reste dans 
l'ombre, et on produit ainsi un effet décoratif absolument différent de 
ceuxobtenusjusqu'àce jour. Mous n'avons pas besoin d'ajouter que 
cet éclairage est exclusivement produit à l'électricité. 



Diaxi^iBirrioiv des i^écompeivses 

AUX tLÈVES DE L'ÉCOLE D'HORLOGERIE ET AUX LAURÉATS 
DES CONCOURS DE LA CHAMBRE SYNDICALE. 

liS DIMANCHE 7 JUILLET 1889. 

Salle des Fêtes {Trocadéi'o). 



Le Gérant : A. -H. Rodankt. 



Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C*, % rue Chrisliae. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

CHRONIQUE DU MOIS 



Balletia de l'Expositioi) de 4889. 

Nous avons donné, dans notre dernier numéro, les noms des membres 
français du Jury des récompenses. Voici, dans le même ordre alphabé- 
tique, les noms et adresses des jurés étrangers : 
MM. Brand (Louis), fabricant d'horlogerie à Bienne (canton de Berne) 
(Suisse) ; 
DuFouR (J'.-E.), idem, à Genève (Suisse); 
Pbrbst (David), idem, à Neuchâtel (Suisse); 
TissoT (Ch.-F.), idem, au Locle (Suisse) ; 
Tbipplin, idem, à Londres (Angleterre).; 

Le Jury complet, s'étant réuni, a procédé aux nominations suivantes : 

MM. Rodanet (Français), président; — Dufour (suisse), vice-président ; 
— P. Garnier (Français), rapporteur; -« Sandoz (Charles) (Besançon), 
secrétaire. 

Le Jury a consacré un mois entier à l'examen attentif des produits 
exposés dans la classe 26. 

Ses listes des récompenses, pour être définitives, attendent la sanc* 
tion du Jury du groupe III, dont la réunion aura lieu vers la fin de 
juillet. 

M. David Perret (Suisse) a été nommé par décret, président de ce 
Jury de groupe. 

PRIMES DÉCERNÉES AUX CHRONOMÈTRES. 



Par décision du Ministre de la marine, en date du 8 juillet 1889, la 
prime annuelle de 1,200 francs a été décernée à M. Emile Delépine, 
constructeur de chronomètres à Saint-Nicolas-d'Aliermont (Seine- 
Inférieure), dont le chronomètre n® 1465 a obtenu le premier rang 
aux concours ouverts au service hydrographique de la marine. 



Jonc 1889. — 393. 



282 



REVUE CHBmOMtTRIQUC. 



▲. Écart maximum des marches i la température 
ambiante. Limite supérieure t«,B. 

B. Écart maximum des mtrelits su«cesiit«8. U' 

mite supérieure !• . 

C. Écart maximum entre les marches au chaud 

et les marches précédentes ou salvantes. Li- 
mite sapérieure S%B. 

F. Écart maximum entre les marches au froid et 
les marches précédentes ou suivantes. Li- 
mite supérieure 8«,i. 

I. Écart maximum entre les marches aux petites 
amplitudes et les marches précédentes ou 
suivantes. Limite supérieure 8«. 

B. Écart maximum entre les marches aux posi- 
tions XII et VI ou sur m et u. Limite supé- 
rieure 6*. 

N . Kombre de cUssemeat. 



MARINE ET 



ÊTAT-MAK)R GÉNÉRAL. 



GONCODRS DES GBRONOHÉTRES DD 1" 



TABLBAO DBS IURCBE8 DBS CHRONO 



IfUllÉBO DE CLASSEMENT. 


1 


2 


3 


4 


6 






Tem- 


N« 4543 


W 4503 


No 1359 


xN« 4502 


N» 646 




DATES. 


pé- 
rature. 


Delépine. 


Delépine. 


Delépine. 


Delapine. 


Leroy. 




Du 4« ianv.au 7 janv. 


45» 40 


-2,67 


— 4,C9 


— 4,34 


—0,84 


— 0,64 




7 - 44- 


45,63 


-2,45 


— 4,33 


-^4,04 


— 0,43 


— 0,35 




44 — 47 - 


46,46 


-5^52 « 


— 4,65 


+ 0.06 1 


—0,82 


+ 1,711 




47-22- 


46,28 


-3,48 F 


-3,33 F 


— 4,23 


-0,80 G 


— 0.53 




22—24 — 
24 - 26 - 


46,45 
46,50 


— 2,60 


-4,60 


-3,28x11 
-5,1g VI 


— 0,96 


-5.53x11 
— 3.23 VI 




26 - 28 — 
28 — 34 — 


46,35 
46,40 


— 2,65 


-4,87 


-5,98 m 
— 2,63 IX 


-4,09 


— 3.13 m 
-2.33 IX 




34 jauv. au 5 fév. 


46,56 


-2,34 


-4,66 


— 4,02 


-0,70 


— 0,46 




ô' - 44 - 


46,30 


-2,44 


-4,66 


-0,58 F 


— 0,73 


-2,30 F 




44 — 46-- 


45,96 


— 2,32 


-4,56 


— 0,93 


-0,90 


-0,40 




16 - 22- 


46,22 


—2,34 


-4,54 


-0,82 


—0,86 


— 0,00 




22-27- 


45,92 


—2,37 


— 4.53 


-0,87 


-0,63 


— 0.43 




27 fév. au 4 mars. 


46,30 


— 2,27 


— 4,43 


-1,75 


-0,44 


— 0,65C 




4-9- 


46,26 


—2,35 


-4,47 


-4.46 


— 0,66 


— 0,53 




9-45- 


46,47 


-2,58 


— 4,53 


— 4,06 


— 0,53 


— 0,69 




45 — 20 — 


46,28 


-3.11 C 


-1,61 C 


-4,07 


-2,33 F 


— 0,65 




20-25- 


46,20 


— 2,66 


-4.94 


— 0,93 


-0,93 


— 0,63 




25 - 30 - 


46,02 


—2,67 


— 4,69 


— 0.67 


-0,84 


-0,54 




30 mars au 5 avril. 


46,62 


— 2,63 


-4,64 


— 0,63 


— 0,64 


— 0,46 




5 — 40 — 


46,54 


—2,42 


— 4,60 


— 0,44 


-0,2b 


— 0.28 




40—45 — 


46,28 


—2,60 


— 4,58 


— 0,58 


-0,34 


— 0,26 




45 — 20 — 


45,70 


—2,70 


— 4,62 


— 0,32 


— 0,40 


— 0,40 




20 — 26 — 


46,23 


-2,53 


— 4,66 


— 0,78 


— 0,58 


— 0,36 




26 avril au 4 «r mai. 


46,04 


— 3,08C 


-1,35 C 


-0,13 F 


-0.83 C 


-1,76 F 




1" — 7 — 


46,64 


-2,49 


— 2,25 


-0,39 


-0,47 


— 0,36 




7 — 44 — 


48,20 


-2,62 


— 4,84 


— 0.62 


-0,35 


— 0,42 




44 — 47- 


47,93 


-2,44 


-4,79 


-0,74 


-0,25 


-0,37 




47 — 22 — 


48,30 


-2,82 F 


-2,90 F 


-1,62 C 


-2,92 F 


— 1,14C 




22 — 27 — 


20,45 


— 2,56 


-4,73 


— 4,06 


— 0,66 


— 0,50 




27 — 34 — 


20,42 


— 3,23 


-4,88 


-1,30 


— 0,65 


— 0,46 




A = 


0,96 


0,92 


0,98 


0,84 


0,69 




B:= 


0,67 


0,44 


0,46 


0,39 


0,26 




Coq 4/2 F == 


— 0,59 


+ 0,90 


-0,88 


-4.83' 


— 4,40 




4/2 1 = 


•f 0,59 


-4,47 


+ 0,64 


— 0,98 


+ 4,42 




BoDilRiatiOD résoltuit du précédent couc». 


0,60 


0,50 


» 


0,50 


» 




2,34 


2,90 


2,96 


3,04 


3,47 




h: = 


4S33 


4,03 


3.35 


3,40 


2,30 






a . . 


a*-.- • 


a 


À • 


a 






-■2 .§2 


-.2 2 2 


^.5 S g 


-is£ 


--.2ë2 




OBSERVATIONS. 


.S«|3 


«"^ «'S 












^ S-S s 


<n S'a £ 


«iS-« S 


«22*2 


M «73 2 








s-= 


r-° 





CONCOURS DBS CHRONOMÈTRES. 



283 



COLONIES. 



SERVICE HYDROGRAPHIQUE. 



JANVIKft 1889 AD 31 MAI 1889. 



Lm miNhM «ut tompératnns artlfldetla tt 
aax petites amplltades sont écrites en caractères 
distincts. 

La lettre C 4ési(De )•• mareliet au chaad (soo 
ou approehaat). 

La lettre F désigne les marches an froid (zéro 
oa approchant). 

La lettre I désigne les marches aax petites 
amplltades. 

Les chlffï'es m, vi, ix, xii désignent les marches 
aux poslUona inelinées. 



KÈTRBS CLASSÉS PAR ORBBB DE MÉRITE. 



Leroy. 



î 



0,55 
0,89 
0.69 
2,00 F 

+0,57 

+ 0,23 

+0,76 

--0,77 

--0,78 

--0,75 

-0,77 

-0,87 

--0,9< 

--0,96 

--1,91 C 

--1,21 

-4,49 
-1,54 
--1,84 
--4,74 
--4,70 
-4,47 

-2,19 C 
--4,96 
--4,68 
.-4,60 
-0,02 F 
4,44 
4,44 



t 



4,72 
0,53 

-4,34. 

+ 0,64 
0,50 



N» 4454 
Delépine. 



— 0,89 

— 0,84 

— 0,64 
-1,98 C 

—4,00 

— 4,45 

-0,84 

— 0,96 

— 0,94 

— 0,76 
—0,65 
—0,57 
—0,55 

— 0,74 
-2,89 F 

— 0,76 

— 0,53 
—0,54 

— 0,20 
—0,48 

— 0,34 

— 0,33 
-1.38 C 

— 0,56 
-0,27 

— 0,09 
-3,12 F 
+ 0,04 
+0M 



N-693 
Leroy. 



—2,35 
-2,48 
-3,85 I 
—2,43 

5,23 xii 

1,33 VI 
—9.08 m 
—6,60 IX 
—2,74 

1,68 C 
—2,83 
—2,68 
—2,63 

MO F 
—2,89 
-2,84 
-2,93 
—2,95 
—2,69 

-2,83 
—2,62 
—2,88 
—2,50 
—2,64 
-5,28 F 
—2,29 
—2,97 
-2,94 
-^,50 
-2,76 
-3,43 



3,63 



2,40 



a ^ . 

t. «8 (3 ^ 

"§■12 



4,29 
0,31 
4,68 
— 0,96 
0,50 



3,64 



3,47 



0,84 

0,68 

—4,94 

—0,74 



4,47 



3,90 



N« 4628 
Delépine. 



—0,65 
-0,36 
+0,85 I 
—0.75 
—2,28 XII 
-7.28 Ti 
—3,98 III 
-7,03 IX 

4,46 

0,76 G 
-1,70 

1,83 

1.87 
-3,25 F 

f,59 

f,48 
-4.54 

t,49 
—4,63 

1,48 

i,26 
—1,48 
—4,48 
—4,30 
-1,15 C 
—1,73 
—4,67 
-1,62 
-3,20 F 
—0,53 
-4,00 



4,52 

0,65 

—4,33 

+D,80 



40 



N« 680 
Leroy. 



-0,71 
—0,64 
+1,67 I 
—0,85 
+0,07 XII 
—3,08 Ti 
6,03 III 
-1,03 IX 
—0,80 
-0.10 F 
—0,10 
—0,38 
—0,37 
—0,77 G 
—0,49 
-0,39 
—0,63 
—0,67 
—0,71 
—0,83 
—0,68 
—4,46 
—4,04 
—4,43 
-0.65 P 
—1,44 
—4,32 
-1,36 
-1,52 C 
—4,66 
—4,90 



4,80 

0,58 

—0,58 

+1,26 



g â.2 2 
«•^ a « 



.-Ië2 



•S. 



S^%t 



4,20 



5,00 



a *-• d 
j8 -o *C -c 

7«-s 



4,22 



5,00 



11 



N»2 
Fournier. 



4,65 

4,72 

5,27 I 

4,47 
+0,47 XII 
+0,02 VI 
—0,08 III 
+4,57 IX 
,70 
,90 G 
4-3,57 
--3,69 
--3,64 

,67 F 
--3,84 
--3,94 
--3.94 
-3,94 
--4,06 

-4,24 
-^,68 
--4,84 
--.5,44 
-^,00 
--6,25 C 
--4,39 
--4,56 
--4,78 
4-1.93 F 
-F6,04 
-4,74 



4,57 

0,67 

—4,56 

+0,65 



4,24 
1,65 



a . 

^.2 5 2 
2'S*«'S 
o-^ S 9 



42 



K«709 
Leroy. 



a 



«•s 



—3,69 
—3,84 
-2,39 I 
—4,55 
-7,48 XII 
-3,48 VI 
—5,73 III 
—7,60 IX 
-6,04 

4,90 F 

4,78 
-5,28 
—5,45 
—6,03 G 
—5,86 
—6,63 
—5,33 
—4,99 
—4,96 
-4,64 
—4,34 
—4,04 
—4,08 
—4,48 
-4.63 F 
—4,45 
—4,74 
—4,96 
-5.77 G 
--5,48 
—6,33 



2.47 

0,60 

—0,82 

+4,08 



4.67 



4,00 



^.2ë2 
2'2*G-s 



-•2.« 2 



13 



N» 803 
Gallier. 



—0,39 
—0,28 
+2,03 I 
—0,44 
—0,58 XII 
—3,53 Yi 
—0,38 III 
-1-0,40 IX 
4-0,64 
--1,60 C 
-)-0,20 

io!45 

-2,33 F 

—0,44 

—0,14 

+0,24 

--0,23 

--0,49 

--0,64 

--0,70 

--0,78 

--0,82 

--0,24 

—0,60 G 

+0,76 

--0,48 

--0,68 

-1,17 F 

-0,43 

—0,48 



4,30 
0,68 
2,24 
4,16 



6,27 



2,96 



— fe « 2 
.S 2 fl * 



284 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 



MONTRES UNIVERSELLES DE H. ANQUETIN. 



Parmi ceux qui ont cherché à résoudre le problème d'indiquer sur 
le même appareil horaire des heures différentes, M. Ânquetin occupera 
une foi*t honorable place. Sa première montre, dite pour chemin de fer, 
a été décrite dans le volume II, page 30, de la Revue chronoméirique^ 
description accompagnée du dessin ci-après. En outre, un rapport 
favorable de la Société des horlogers est inséré page 62. 

Nous renvoyons à ces deux articles, en rappelant que, parmi tous 
les systèmes proposés, M. Anquetin nous signale le sien comme le seul 
donnant exactement l'heure et la minute. 

Mais, depuis, M. Anquetin a complété sa première conception, et, en 
ce moment, où il est tant question de l'heure universelle, il nous a 
paru utile d'indiquer ici, succinctement, les modifications qu'il lui a 
fait subir et ses applications diverses, etc. 

Expliquons en doux mois la figure ci-contre : 

Au centre d'un cadran fixe usuel sont établis deux cercles mobiles 
(fond noir) ; le plus grand porte les minutes, le plus petit, les heures. 
Ces deux cercles mobiles ont entre eux une relation mécanique qui 
permet de les faire tourner dans un sens ou dans l'autre, dans la 
progression donnée par le rapport des heures aux minutes ; c'est-à-dire 
que, sous l'action d'un bouton placé sur le pendant, le cercle des 
minutes fera un tour quand le cercle des heures ne fera qu'un douzième 
de tour. On conçoit que, pouvant faire tourner à droite ou à gauche le 
petit cadi*an noir, on peut lui donner un mouvement angulaire, par 
rapport aux aiguilles et au grand cadran (blanc), tel que le petit 
cadran indique une heure différente de celle qu'on lit sur le cadran 
fixe. Ainsi, on pourra, par exemple, lire en même temps l'heure de 
Paris sur le grand cadran, et sur le petit l'heure d'une autre ville. 

Laissons maintenant la parole à H. Anquetin. 

Emploi comme montre de voyageur. — Pour rendre facile l'usage de 
ce cadran, un index rouge est peint sur le chiffre 60 du cercle mobile 
des minutes; les noms des principales villes sont inscrits dans l'espace 
resté libre entre les deux cadrans, à la place indiquée par la différence 
de leur méridien avec le méridien de Paris. Il suffit de conduire cet 
index vis-à-vis de l'indication de l'une de ces villes pour que l'heure 



MONTRES UNIVERSELLES DE H. ANQUETIN. 285 

de celle ville, évoquée, pour ainsi dire, vienne, d'elle-même, se placer 
sous les aiguilles de la monlre. Vous lisez alors l'heure de cette localité 
sur le petit cadran : l'heure sous l'aiguille d'heure et sur le cercle 
mobile d'heure; le chiffre des minutes, sous l'aiguille de minute et sur 
le cercle mobile de minute. 




Exemple : Sur cette vignette, le 60 index du cadran mobile a été 
conduit en regard du mot Strasbourg ; il en résulte qu'en même temps 
que le grand cadran fixe donne L'heure de Paris : 2 heures moins 
5 minutes, le petit cadran mobile noir donne Theure relative de Stras- 
bourg : 2 heures 17 minutes. 

Emploi comme compteur. — Placez Midi juste du cadran mobile sous 
les aiguilles au commencement de l'observation; à la fin de Tobserva- 
lion, sur le même petit cadran, les aiguilles marquent le temps écoulé. 

Emploi comme cadran mnémonique. — Conduisez sous la flèche rouge 
du cadran fixe le chiffre d'heures et le chiffre de minutes qui forment 
votre rendez-vous; en regardant l'heure à votre montre, même machi- 
nalement, cette heure du rendez-vous, posée là, d'une façon inusitée, 
doit nalurellement appeler votre attention et vous remémorer ce rendez- 
vous. 

La figure! (ci-après) représente les deux cadrans; le cadran mo- 
bile A (cercle d'heures et cercle de minutes) est au centre du cadran 
ordinaire de la montre. Dans la situation donnée par la figure 1, les 
aiguilles indiquent sur le cadran mobile S h. 19 m., tandis qu'elles 
indiquent 4 h. 7 m. sur le grand cadran B, qui est le cadran ordinaire 
de la montre. 



ii86 RËVDE CHRONOMÉTRIQUE» 

La figure 2 expose la cuvette de la montre, formant fond sous un 
cristal biseauté. Cette cuvette comporte Ijbs principales villes du monde 
surmontées d'un point; il suffit, par le bouton de transmission G, de 

Montre universeUe. 




conduire sur ce point l'aiguille de longitude E, qui pivote en son 
centre, pour que le cadran mobile A vienne amener l'heure de ce lieu 
sous les aiguilles de la montre. 




D ^'>^' 




Cette opération faite et le bouton de transmission C étant rentré en 
sa place, le grand cadran donnera toujours Theure du premier lieu 
choisi comme heure type, et l'heure de la ville sur laquelle on a placé 



MONTRES DMV£RSELLES DE M. ANQUETIN. 287 

Taiguille de longitude. On peut à volonté changer cette heure type et 
régler le grand cadran sur tel méridien voulu du globe. Aucune montre 
universelle autre que celle-ci ne comporte cet avantage. 

Les villes qui ont les heures de la nuit, tandis que nous avons celles 
de jour, sont inscrites en caractères romains par opposition aux villes 
de notre hémisphère horaire, qui sont inscrites en caractères italiques. 

La figure 3 fait voir le mécanisme du cadran, la figure 4 celui de la 
cuvette ; les roues D et F sont mises en communication par une roue de 
champ que conduit le bouton de transmission C (fig. 2), et qui peut se 
désembrayer. Il est facile de voir que tout ce mécanisme, n'influençant 
en rien et laissant parfaitement libres les aiguilles de la montre, ne 
complique ni ne surcharge aucunement le rouage de cette montre; il 
n'y a donc aucun motif de s'inquiéter d'une complication qui n'est 
qu'apparente, puisque le rouage de celte montre universelle est celui de 
la montre simple et ne conduit rien autre que les aiguilles d'une simple 
montre. 



Montre à aiguilles, cadran universel. 




La figure 5 représente cette montre; 
le nom des principales villes est inscrit 
sur le cadran ; un petit cercle doré L, 
ayant des saillies d*henres, de demies et 
de quarts, est relié à raiguille d'heures 
et entraîné par eUe. Des chiffres inscrits 
sur ce cercle mettent toujours en regard du 
nom des villes l'heure qui leur appartient. 



Montre à double tour d'heures. 




La figure 6 expose une montre à dou- 
ble tour d'heures concentriques ; les ai - 
guiUes de longueur et d'apparence con- 
trastées sont emportées ensemble par le 
rouage et sont différenciées au moyen du 
bouton tiré 6. Ce bouton remis en place, 
elles conservent leur différence et leur 
juste rapport. 



288 REVUE CHROMOIMÉTRIQUE. 



THÉORIE DE L'ABAT-JOUR. 



Tous les horlogers qui travaillent le soir à rétabli, savent qu'il est 
difficile de bien s'éclairer sans fatiguer sa vue. Ils liront avec intérêt 
l'article suivant de M. H. de Parville. 



Près de la table de travail, le gaz est beaucoup trop chaud; les 
lampes à pétrole d'un type un peu fort présentent le même inconvé- 
nient; la lampe à huile est capricieuse et donne à dépense égale peu 
de lumière et une lumière composée de trop de rayons rouges. Le 
problème n'est pas commode; toutefois, nous avons tenté de l'aborder, 
non pas tant en modifiant la lampe qu'en améliorant son accessoire 
obligé, l'abat-jour. 

Nos abat-jour ordinaires sont confectionnés en dépit du bon sens; 
ils réfléchissent mal la lumière et en absorbent une grande partie en 
pure perte. On fabrique 100 de lumière et l'on utilise à peine 50 à 60 
p. 100; perte sèche, près de 40 à 50 p. 100. Nous ne parlons pas, bien 
entendu, de l'abat-jour de luxe, de l'abat-jour en dentelle, etc. Ceux-là 
ne sont pas faits pour réfléchir la lumière, mais bien pour la diffuser. 

L'abat-jour de travail est fabriqué en papier fort, grenu, à peine 
blanc à l'intérieur; il absorbe sans profit beaucoup de rayons lumi- 
neux, ce qui revient à dire qu'il réfléchit mal. La surface réfléchis- 
sante est disposée loin du foyer lumineux; comme l'intensité de la 
lumière décroît en raison du carré de la distance, l'abat-jour ne réflé- 
chit plus qu'une lumière déjà affaiblie; donc, nouvelle perte. Perle 
encore par le grand espace annulaire qui sépare le verre de l'abat-jour 
et par lequel les rayons vont éclairer le plafond. En outre, pour la 
table de travail, il est inutile de disséminer la lumière sur un grand 
espace; il vaut mieux, au lieu de la diffuser à profusion, la concentrer 
sur une surface moins étendue, à portée de l'ouvrage que l'on fait. 
Enfin les abat^jour laissent trop souvent la lumière frapper directement 
les yeux, ce qui fatigue beaucoup la vue. Il convient au contraire que 
l'œil ne reçoive que de la lumière diffuse et blanche se rapprochant 
le plus possible de la lumière du jour. 

Pour éviter ces divers inconvénients, nous avons fait établir par un 
fabricant de bonne volonté, M. Legrand, un abat-jour d'un modèle 



IHÊORIE DE l'abat-jour. 289 

spécial. Il est à surface très réduite, pour diminuer le plus possible 
l'absorption inutile des rayons lumineux ; il mesure seulement 7 centi- 
mètres environ de longueur sur 15 centimètres de largeur. Sa surface 
intérieure est en argent poli, métal qui possède le plus grand pouvoir 
réflecteur; elle est ondulée selon une certaine loi, de façon à répartir^ 
sur un espace donné, la plus grande somme de lumière possible. 
L'abat-jour doit être placé à cheval sur la flamme, pour recueillir une 
lumière intense d'abord et pour empêcher ensuite l'œil diétre frappé 
par les rayons directs du foyer. L'éclairage est d'un beau blanc, la 
lumière étant réfléchie par la surface argentée. Par comparaison, les 
anciens abat-jour donnent un éclairage jaune-rougeâtre. 

Ce dispositif bien simple double^ à très peu près l'intensité de l'éclai- 
rage, ou, ce qui revient au même, diminue de moitié la dépense. 

Ce n'est pas la première fois que l'on songe à augmenter l'intensité 
lumineuse en se servant de réflecteurs. On vend des abat-jour en papier 
au fond desquels se trouvent des réflecteurs en fer-blanc; on a essayé 
aussi de les onduler de diverses façons; on augmente un peu l'éclat, 
mais la surface métallique se salit vile et l'amélioration dans la lumière 
obtenue ne persiste pas; d'ailleurs, la courbure des ondulations est 
quelconque; l'abat-jour a trop de surface absorbante et il est placé 
trop haut sur le verre de lampe. On se rendra facilement compte 
de l'effet autrement accusé du dispositif que nous employons en enve- 
loppant la flamme avec un petit abat-jour de 8 centimètres de long sur 
15 de large, découpé dans une simple feuille de papier écolier glacé. 
Le pouvoir réflecteur du papier n'est pas comparable h celui de l'argent 
poli; cependant l'intensité de l'éclairage sera déjà notablement aug- 
mentée. 

11 va de soi que plus le foyer lumineux est près de la surface h éclai- 
rer et plus la lumière réfléchie est grande. Aussi ne saurait-on trop 
adopter pour l'usage spécial de la table de travail de petites lampes à foyer 
bas. D'abord, plus la lampe est de petit calibre, et moins elle chauS'e, 
moins elle dépense, ce qui, pour certains ménages de travailleurs, doit 
entrer en ligne de compte; ensuite, en abaissant le foyer lumineux, on 
gagne une grande partie de ce que l'on perd en n'employant que de 
petits becs; aussi l'économie se traduit-elle par la différence de con^- 
sommation entre un grand et un petit ,bec; si l'on y ajoute l'excès 
d'éclat obtenu avec le nouvel abat-jour, l'avantage devient très appa- 
rent. Depuis près de deux ans, nous nous servons ainsi d'une très 
petite lampe nickelée à pétrole (ne pas confondre avec l'essence miné- 



290 AKVU£ CHRONOMÉTiUQUii. 

fale) dont te foyer est à 23 centimètres de la surface à éclairer, type 
nouveau, qui chauffe à peine et qui, pour une dépense de 1 c. 1/2 
à 2 c, 1/2, selon le prix de l'huile (Paris ou province), fournit avec 
rabat*jour un pouvoir éclairant de 8 à 10 bougies, soit d'une bonne 
càrcel. Deux centimes et dem^ c'est précisément ce que coûte par heure 
une bonne bougie de l'Étoile. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 

CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

BUE ukmff, 30, 

Séance du 5 avril i889. 

Présidence de M. A. -H. Rodanet. 

La séance est ouverte à 9 heures sous la présidence de H. Rodanet, Président» 
assisté de MM. Henriette, Piéfort secrétaires. 

Membres présents ; MM, Rodanet^ Henriette, Piéfort, Anquetin, Bernheim, 
J. Blondeau, Écalle, Lefebvre, Margaine, Réquier. 

Membres excusés : MM, P. Garnier, Diette, Coquelle, Detouche, Drocourt, 
Moynet, Vendenberg. 

Membres sans excuses : MM. Blin, Cartier, Champion, Dubey. 

Membres adhérents présents t MM. Brémant, Paîgnard, Anjay, Masure, Jolly, 
de Cressin, Dubief, Bussard. 

Le proeès^verbal de la dernière séance est lu par M. Henriette; il est adopté. 

M. le Président dépouille la correspondance. 

Lettre de M. le Ministre de Tinstruclion publique. 

Lettre de M. Barbani annonçant qull donne âO francs au profit de l'Ëoole. 

M. Savoy, président de rAlliance syndicale pour la défense des intérêts géné- 
raux du commerce et de l'industrie, adresse une circulaire demandant à la 
Chambre syndicale de l'horlogerie de vouloir bien entrer en relations avec le 
Syndicat pour lui communiquer les publications et tout ce qui a rapport au 
commerce et à Tindustrie. 

M. le Président propose à la Chambre qu'un emplacement dans la classe de 
l'horlogerie à l'Exposition de 1889 soit mis gracieusement à la disposition de 
notre Chambre syndicale pour y exposer les ouvrages primés à nos concours 
annuels. Cette proposition est acceptée à Funanîmilé. M. Réquier, Président du 
concours, M. Lefebvre, membre de la commission, sont chargés d'adresser une 
circulaire à ce sujet« 
. Vi*k PrésidQni propose que le prisi du banquet anoQol soit 6i^é à 20 francs; 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DJSS SOCIÉTÉS d'uORLOGËKIE. 291 

sont nommés commissaires du banquet MM. Anquetin, Blisi Champion^ 
Coquelle, Dlette, Écalle, Margaine, Moynet> Paignard, RizzoU. 
L*ordre du jour étant épuifté, la séance est levée à 10 heures 1/4. 
Le Secrétaire, Le Prêsidenê, 

PlÊTOAT. A.*H. RODAHET. 



Séanee du vendredi 7 juin i889« 
Présidence de M. A. -H. Rodanbt. 

Sont présents : MM. Rodanet, Réquier, P. Garnier, Blin, Margaine, Blon- 
deau, Drocourt, Lefebvre, Bernheïra, Vandenherg, Anquetin, Écalle. 

Se sont excusés : MM. Henriette, Piéfort, Dubey, Cartier, Brqwn, Coquelle. 

Absents sans excuses : MM. Detoucheet Champion. 

La séance est ouverte à 9 h. 1/4 par M. Rodanet, président, assisté de 
MM. Réquier et P. Garnier, vice-présidents ; en l'absence des deux secrétaires 
excusés, M. Lefebvre est chargé de la rédaction du procès-verbal. Après* la 
lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté à l'unanimité 
sans observation, M. le président communique à la Chambre un certain nombre 
de lettres : 

1® Une demande de secours adressée par un ancien horloger, M. Victor Jac- 
quin. M. Rodanet lui a fait parvenir 10 francs au nom de la Chambre; 

2<> Une demande d'arbitrage adressée à la Chambre par le juge de paix du 
XII» arrondissement. (Renvoyée à M. Lefebvre) ; 

3° Lettre de MM. Japy frères, offrant deux tableaux de mouvements fort inté- 
ressants pour le musée de TÉcole; 

4<^ Communication du syndicat des horlogers de la Charente, offrant pour les 
prix une médaille qui devra être décernée au nom de ce Syndicat ; 

5« Lettre de M. Dècle, offrant un ouvrage dont il est Fauteur; 

6' Lettre au sujet d'un travail figurant à l'Exposition universelle et que son 
auteur désirerait présenter au concours. La dejuande, paraissant contraire au 
règlement du concours, est renvoyée à la commission des prix; 

7" Lettre de M. Raugel, donnant sa démission de membre adhérent. 

Un certain nombre de brochures, parvenues dans le courant du mois, sont 
remises à la Bibliothèque. 

M. le président annonce que l'Assemblée générale annuelle du Comité central 
des Chambres syndicales aura lieu le mardi suivant 11 juin, et remet aux 
membres présents un certain nombre de cartes d'entrée pour cette réunion. 

Après avoir donné quelques renseignements sur Texposition des ouvrages 
primés aux derniers concours, organisée à la classe 26 de l'Exposition univer-- 
selle, M. le président communique la composition du jury qui, sur la demande 
du donateur,' est chargé de décerner le prix Pierrot. 

Ce jury est ainsi composé : MM. Caspari, Phiiîpps, Berthoud, Brown et Roda- 



292 REVUE GURONOHÉTRIQUE. 

net. M. le président annonce qu'il a reçu pour la distribution des prix : 200 fr. 
de la Société de protection des apprentis; 50 fr. de M. Paignard; âO fr. de M. 
Gallier; 2 volâmes de M. Masure. Les membres présents se font inscrire pour 
les sommes suivantes : MM. Rodanet et Yandenberg, chacun 100 fr. ; MM. Gar- 
nier, Drocourt, Lefebvre, Êcalle, Blin, Rizzoli et Antoine, chacun 50 fr.; 
M. Blondeau^ 30 fr.; M. Réquier, 25 fr.; MM. Anquetin et Bernheim, chacun 20 fr. 

M. le président remercie la Chambre des marques de sympathie que lui ont 
données les membres de la Chambre syndicale à l'occasion du mariage de sa 
fille, et M. P. Garnier donne lecture d'une lettre de remerciement de M. et 
M^^ Gilmer pour le souvenir qui leur a été ofifert à cette occasion. 

La Chambre reçoit ensuite, à l'unanimité, comme adhérents : MM. Gustave 
Guibaudet, 6, rue du Parc-Royal ; Alfred Hersant, 5, rue Greneta, et Marnier, 
à Fontainebleau, présentés tous les trois par MM. Diette et Rodanet. M. le pré- 
sident» en constatant de combien d'autorité jouit actuellement la Chambre syn- 
dicale de l'horlogerie à laquelle revient tout l'honneur de l'organisation de la 
classe 26 à TËxposilion, annonce que le jury des récompenses, nouvellement 
nommé, est presque entièrement pris parmi les membres de son bureau ou 
parmi ses adhérents. Il pense qu'il y aurait peut-être lieu de faire de la propa- 
gande parmi les exposants qui ne comptent pas parmi nos adhérents. Il est 
décidé qu'une circulaire leur sera adressée par le trésorier pour les engager à 
se joindre à nous. Au sujet de l'influence et de l'utilité des Chambres syndicales 
en général, et de la nôtre en particulier, M. Bernheim constate avec satisfac- 
tion qu'une question soulevée par notre Chambre près des pouvoirs publics^ 
vient d'aboutir heureusement. 

Un décret, nouvellement rendu en Conseil des ministres, autorise et régle- 
mente l'expédition des boites avec valeur déclarée pour les colonies françaises. 
Ce décret a une importance considérable pour toutes les maisons d'horlogerie 
qui fond du trafic avec nos colonies. Il est décidé que, vu son importance, ce 
décret sera inséré dans la Revue chronométrique à la suite du procès-verbal. 

Il est ensuite procédé à la nomination de la Commission des concours et à 
celle d^organisation de la fêle des récompenses du 7 juillet. 

Sont nommés membres de la première : 

MM. Réquier, P. Garnier, Brown, Drocourt, Lefebvre, Rizzoli, Henriette, 
Margaine et Écalle. 

Membres de la seconde : 

Mm. Champion, Cartier, Coquelle, Anquelin, Bernheim, Vandenberg, Pié- 
fort. 

La Chambre décide ensuite qu'elle entrera en vacances du.i" juin au i" ven- 
dredi d'octobre. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 10 h. 1/2. 

Le Secrétaire de séance, Le Président, 

Ed. LEFJiBVRE. A.-H. Rodanet. 



BULLETIN DES STMDlGàTS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGEKIE. 

Dons k l*£cole d^horlog^erie de Paris, 
M. Barbani, de Florence, envoie une somme de 20 fr. 

Paris, le 5 avril 1889. 
A Montieur Rodanet, PrMdefU du CmnUé de r École d^horhgerie de Paris. 

Monsieur le Président et cher Collègue, 

J'ai l'honneur de vous remettre, ci-inclus, une Obligation de la Société de 
rÉcoIe portant le n® 81 avec tous ses coupons, y compris celui de décembre 
1888, et que, à Toccasion de mon mariage, j'offre à l'École d'horlogerie de 
Paris, que vous dirigez avec tant de zèle et de dévouement. 

Veuillez agréer, Monsieur le Président et cher collègue, les salutations très 
empressées de votre tout dévoué. 

RiZZOLI. 

Le Conseil de la Société de TÉcole d'horlogerie adresse aux géné- 
reux donateurs, ses vifs et sympathiques remerciements. 



Sur la demande du Conseil d'administration de l'École d'horlogerie de Paris, 
ont été nommés le 14 juillet dernier : 

Officier de l'insiruction publique : 

M. Pierre-Louis Cartier, membre du Comité d'administration de l'École 
d'horlogerie de Paris. 

Officier d'académie : 

M. Rizzoli, membre du Comité d'administration de l'École d'horlogerie de 
Paris. 

Sur la demande de la municipalité du X(* arrondissement, M. Henriette, 
membre du Comité d'administration de l'École d'horlogerie de Paris, président 
de l'Union des horlogers, a été nommé officier d'académie. 

Nos sincères félicitations à nos trois camarades et collègues. 



CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE LTON. 

Séance du 1«' mai 1889. 
Présidence de M. Roussialle. 

La séance est ouverte à 9 h. 1/2. 

Membres présents : MM. Roussialle, Massard, Beau, Drevon, Bleton, Naquin. 

Adhérents : MM. Pollet, Kœrtel. 

M. le Président donne communication de l'invitation faite à la Chambre syn- 
dicale des horlogers de Lyon au 3* congrès des Chambres syndicales de France 
qui aura Heu à Paris du 17 au 23 juin prochain. 

Le bureau consulté ne croit pas utile de se faire représenter par un délégué 



294 RBYUE CHRONOHtTRIQUB. 

à ce congrès, alléguant qnc ses intérêts qui ne sont que de second ordre dans 
cette assemblée seront suffisamment défendus par les nombreuses Chambres 
syndicales plus directement intéressées. 

La Chambre syndicale préférerait avoir un délégué au congrès chronomé- 
trique qui est annoncé pour le mois de septembre. M. le Président est chargé 
de demander quelques renseîgnemmits à ce sujet à M. Rodanet. 

M. le Président invite le conseil à se prononcer sur la question de l'heure 
nationale; question dont s'occupent non seulement plusieurs Chambres syndi- 
cales d'horlogerie, mais presque tout le commerce français. 

Après discussion entre plusieurs membresi il a été décidéj sur l'avis de 
M. Beau, que la Chambre syndicale des horlogers de Lyon émet le vœu sui- 
vant ; 

Que l'heure nationale soit l'heure du méridien de Paris; 

Que l'heure des chemins de fer, sur la voie ferrée, dans l'intérieur et l'exté- 
rieur des gares, soit unique; 

Que tous cadrans donnant l'heure sur la voie publique, que toutes horloges 
sonnant les heures, placées dans l'intérieur des usines, lycées, administrations 
quelconques sonnant assez fortement pour être entendues sur la voie publique, 
indiquent par leur sonnerie l'heure nationale. 

Ce vœu sera transmis à qui de droit. 

L'ordre du jour épuisé, la séance est levée à iO heures 1/2. 

le Seerètaire adjoint. Le Président, 

R. Massàrd. R0USSIALL£. 



Séance du 5 juin 1889. 

La séance est ouverte à 9 heures 1/2 par M. Roussialle, président. 

Membres présents : MM. Roussialle, Massard, Beau, Veyrel, Albert, Drevon, 
Hemmel. 

Membres absents : MM. Bailly, Bleton, Blachon, Thomaron, Rollin, Naquin, 
Joye, Jacquemoz, Desvignes. 

Membre adhérent présent : M, Kœrtel. 

Après lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté, il est 
procédé au dépouillement de la correspondance. 

Lettre de M. Bernheim, membre adhérent, offrant son gracieux concours 
pour la représentation de la Chambre au congrès international du commerce et 
de l'industrie. 

Le Conseil considérant que ses intérêts ne peuvent être que secondaires dans 
les questions internationales et qu'ils seront suffisamment défendus par les 
intéressés directs, ne juge pas utile de s'y faire représenter. 

Des remerciements sont adressés à U, Bernheim. 

Lettre de M. Boudras, Président du Syndicat des ouvriers horlogers, invitant 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 29i5 

la Chambre à prendre part à leur visite à Tobservatoire astronomique, le 
30 courant. 

Chaque membre pourra 8*y joindre individueliemeni* 

Lettre de M. Yachet, horloger à Uzercbe (Corrèie), désirant on programme 
du concours. 

Lettre de M. Danssin, ouvrier horloger à Besançon, demandant une place à 
Lyon. 

Invitation à prendre part au congrès ohronométriqne qui doit avoir lieu à 
Paris en septembre. 

Le Conseil décide que son adhésion sera adressée à la commisssion d'organi- 
sation. 

M. le Président prend la parole; il exprime ses sentiments d'admiration pour 
la réussite incomparable et complète de i'Bxpositlon universelle. 

Il engage la Chambre à prendre part b cette manifestation nationale par un 
acte quelconque. 

A cet e&t, il propose d*inviter tous les horlogers visiteurs de l'Bxposition à 
faire chacun un rapport plus ou moins étendu sur les pièces les plus remar* 
quables en horlogerie et de bien vouloir le lui adresser. 

Tous les rapports seraient mis au concours et des récimipenses seraient 
décernées aux plus méritants. 

Plusieurs membres appuient fortement la proposition, qui est votéeàl'unani* 
mité. 

M. Massard fait remarquer que le temps déjà écoulé depuis Touverture de 
l'Exposition ne laisse aucun retard à en instruire les intéressés. 

Il est alors décidé qu'une circulaire sera envoyée dans le plus bref délai à 
tous les membres de la Chambre, à tous les journaux d'horlogerie, afin de 
donner à cette décision le plus de publicité possible. 

L'ordre du jour épuisé, la séance est levée à 10 heures 1/2. 

Lé Seer^aire adjoifU, Le Préndenty 

MASSàID fils. RODSSULLK. 



La circulaire suivante a été envoyée, par la Chambre syndicale des horlogers 
de Lyon, aux horlogers français : 

Monsieur, la Chambre syndicale des horlogers de Lyon, sur la proposition de 
son Président, fait appel au concours bienveillant de tous les horlogers artistes 
français, patrons et ouvriers qui possèdent l'amour de Tari, le sentiment du 
beau et celui d'être utiles à leurs confrères : ceux-là nous aideront à répandre, 
à propager partout où il y aura un artiste à instruire, à faire pénétrer la 
lumière de la science, le bon goût qui émanent à profusion de cet immense 
foyer de Tintelligence humaine qu'on appelle l'Exposition universelle de 1889, 
qui est bien la concentration des merveilles du monde entier, due à la puis- 
sance et à la grandeur du génie national. 



296 REVDE CHRONOMÉTRIQUE. 

Voilà le but que se propose la Chambre syndicale, mais elle a besoin de col* 
laborateurs dévoués ; aussi, invite-t-elle chaque confrère qui visitera le Champ 
de Mars, à examiner soigneusement les merveilles en horlogerie, à étudier 
particulièrement la classe 26, où sont groupés les chefs-d'œuvre de nos chers 
artistes français et à noter les diverses impressions ressenties. 

La Chambre syndicale attend quelque chose de chacun ; ne serait-ce que 
quelques lignes : elle saura en tirer profit, à l'avantage de tous. 

Cette idée de faire converger en un seul point, les nombreuses études faites 
par des confrères peut avoir un double résultat heureux, Fun pour le présent, 
l'autre pour l'avenir. 

Pour le présent^ eu donnant à tous ceux qui ne pourront se déplacer connais- 
sance du nombre et de la description des merveilles, des pièces artistiques, des 
inventions nouvelles, en un mot, des progrès accomplis en tous sens. 

Pour Tavenir^ en indiquant aux chercheurs infatigables} aux inventeurs intel- 
ligents, la route qu'ils devront suivre de préférence, en leur montrant le champ 
de labeur, tout illuminé par le présent, où ils pourront travailler plus facile- 
ment, plus hardiment aux progrès futurs. 

Afin de faire naître une saine et bienfaisante émulation parmi ceux qui 
répondront à noire appel, la Chambre syndicale des horlogers de Lyon mettra 
au concours lesdifiérents rapports qui lui seront envoyés et récompensera ceux 
qui auront une réelle valeur, par des médailles d'or, de vermeil, d'argent, de 
bronze et des mentions honorables. 

Tous les manuscrits devront être adressés avant le 30 novembre, à M. Rous- 
sialle, président, 58, rue de la République, à Lyon. 

Ces manuscrits seront sous enveloppes cachetées, renfermant une seconde 
enveloppe également cachetée contenant le nom et l'adresse de l'auteur. 
Le Président de (a Chambre gyndicfile des horlogers de LyoHy 

ROUSSIALLB. 

EXTRAITS DES JOURNAUX SCIENTIFIQUES ET INDUSTRIELS. 

Fabrication électrique du diamant et minéraux rares. 
M. Fremy a fait du rubis, MM. Gowley ont obtenu, dans leur four 
électrique, le corindon. M. Parsons obtient de la poudre de diamant au 
moyen de rélectricité. Ces fabrications ne sont pas encore régulières, 
mais indiquent que le moment n'est pas éloigné où le diamant et les 
minéraux rares seront obtenus électriquement. 

Le Gérant : A. -H. Rodankt. 
Paris. — Imprimerie L. Baudoin et Gs 2, rue GhrisliDe. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIB FRANÇAISE 

- M .1^ i .i.i ■ — . — ..i-.. II. ■■ n ..-i.i m ..i. . . ^ I . ■, ; ' . ' i ! I . ' il ' " '' ' * 

PRIX PIERRET. 

Le prix ofifert par M. Pierret a été altribué par moitié à MM. Logsier, 
directeur de TÉcole d*horlogerie de Besançon, e| Lecocq, d*Ârgenteuil. 

La partie mathématique du mémoire de M. Lossier, assez. étendue, 
a été publiée dans le Journal suisse d'horlogerie; nous y renvoyons, 
parce qu'elle sort un peu des conditions imposées par le programme 
du concours, mais nous donnerons^ dans un prochain numéro, la 
partie qui répond à ce programme. 

Nous insérons aujourd'hui le Mémoire de M. Lecocq, in extenso. 
Nous reconnaissons avec plaisir le mérite de ses nombreuses expé- 
riences, mais nous désirons lui laisser la responsabilité de ses affirma- 
tions, appréciations, historiques et autres. 



MÉMOIRE DE M. LECOCQ. 
CONCOURS DE LK CHAIBKE SYHDICkLE D'HORLOGEBIE DE PARIS. 

Programme du prix offert par M. Pierret. — 500 francs au meilleur 
mémoire qui sera présenté (juin i8R9) à la Chambre syndicale de lHorlogerie 
de Paris, sur la forme que doit avoir un spiral, pour oblenir Tisoehronisme des 
mouvements du balancier. 



Ou, en d'autres termes, nous pouvons dire quel est le traitement à faire 
subir au spiral d'un chronomètre, pour oblenir l'isochronisme dans les ampli- 
tudes variables de son balancier. 

po PARTIE. — DES GRANDS ARCS. — Ou appelle grands arcs parcourus par 
un balancier, le point de la circonférence d'un balancier à l'état de repos qui 
s'en éloigne le plus quand toute la force motrice lui a été transmise pour pro- 
duire sa vibration circulaire, quand cette force motrice lui arrive à sa plus 
grande puissance, sans être atténuée par aucune résistance dans sa transmis- 
sion mécanique, et que le balancier la reçoit également avec le plus de liberté 
possible. Les arcs parcourus dans cette condition, sont ce que Ton appelle les 
grands arcs du balancier, ou sa plus grande amplitude, ou encore son parcours 
initial. 

Juillet 1889. — 394. 7 



298 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

II« PARTIE. -* MS nsTirt ARCS. ^ Ooâild, fMir sttite 4e difiërenles causes 
que nous allons examiner, le balancier^ dans son parcours, ne peut plus 
atteindre et )pr0nAè^t âmpliudf qûVmo ttad différenôe de 20» 30, 40, BO» SO» 
et plus, ces parcours dififérents du balancier s'appellent des petits arcs. 

III* PARTIE. -^ QUILLES «OIVT LES CATOES QUI, €F&H<RAtBMS1IT, F1U»UISE1IT 

LES PETITS ARCS ? 1° L'amoindrissement direct de la force motrice par suite de 
son changement d'état d'élastieiié fll&léouliird, ou par son amoindrissement 
volontairement produit, comme il a lieu, soit en désarmant le ressort ou en lui 
donnant un certain poids à remonter qui lui etnprûûte une partie dé sa puis- 
sance élàitrqué. Dans ces deux <ms, ht puis^nce qui vietit anhner le balancier 
n^st plus ^ valeor Initiale) et \&ê ares du balanclef décroissent proportionnelle- 
meiii A la force ann«léç ; 

S)<* li en est paiement île même quand tes bnilcs devieniieiit épaisses ; elles 
provoquent «ne fiidbéreiice aux lam$s du reuart les uses sur les autres^ dans le 
frottement qui s'opère pendant son développement intériettr. 

3® Les petits arcs sont également produits, lorsque le ressort conservant sa 
puissance initiale, elle arrive au balancier, amoindrie par suite de Tépaississe- 
meût des huiles aux pivots des mobiles qui transmeUent cette puissance au balan- 
cier, malgré que ce dernier eût encore conservé sa liherié, par suite de son. état 
d'huile non épaissie, résultat paKiculier dont il faut tenir compte pour l'action 
cherchée au moyen de l'isochronisme. Ce sont des petits arcs, mais dans une 
condition particulière. 

4° Quand les j)elits arcs sont produits par les oausés ciMiessus énoncées, et 
qu'à l'amoindrissement de la puissance motrice il faut ajouter l'épaississement 
de l'hûîîe aux jtiifots du balatfcièr, alors il ^e produit ceci : c'est que flon àeule- 
meat les petits arcs ont lieu, mais ils s'opèrent avec une résiHançe i^i ifio4tie 
la ««uns de leur parcours, et qui varie avec l'épaissettr du ira» en piert«. La 
résultante de l'effet de risoehronisme^ dans ee cae^ ne reseemtfla en âuctiie 
manière aux autres conditions que nous venons d'énoncer. Nous riodiquerons à 
sa place. 

b^ Il existe encore une condition particulière des petits arcs. Dans la période 
qui termine les derniers temps de service d'un chronomètre et qui succède à 
l'épaississement général des huiles, il y a un moment où l'huile^ placée auao 
pivots de Vaxe du balancier, après avoir été très épaisse^ se solidifie en dehors 
des psrtîèfs frottantes, en laissant îcs parties en contact, privées de tottt corps 
gras visible. Le chrontynïètre "peut marcher ainsi encore une année sans se 
détériorer ; ^la dépend de la dureté et tie l'état du poli des pivots, en y ajou- 
tant les soins qtre l'on a pu apporter à la bienfacture des trous en pierre. Dans 
cette condition, le mouvement du balancier reprend presque sa liberté première., 
bien que ne parcourant qtre xies petits arcs. Ici encore, les eiFets de rîsochro- 
nlsme «e traduiront d'une manière particulière et donneront d*autres résultats 
que ceux itrdiqués au paragraphe 4*>, et approcheront ^e ceux obtenus dans les 
conditions du paragraphe 3°. 



MÉMOIRES suK l'isochbonisme. 290 

Voici donc des oonditions partieulîères conceraant le» petils arcs. 

1V<^ PABTJË. -- Di i.'isocBR0ifi8MB. — Quelques apprèeiationimr le spiral 
en g^értJÀ* *^ Ge traviail ne doit fias upiqucmept coinporier de tracer I'bl9t64 
rifue du> afnfai» et partant aous ne. pouraos nous diapenser d'en parler som^ 
«aicement; de méiqe que nous ne pouvons eaU*er dans la démonstration soien» 
tifiiepie que comportent les résuitata variables obleuos par tes différentes 
méthodes esaployées po«r obtenir risochroniame. Le bat impose à ee travail^ 
d'apnée f^énoncé ihi problème^ c*est de parler «urtoitt des moyens pratiques 
dans le traitement du spiral, pour posséder. cet isochroniame. 

I4 pfemière introdaetion du spiral dans les instruments à mesurer ie temps 
vient de ISnj^^MaA^ ^eii 1674. 

C'était un spiral déyelopf^é sur un ménié plan faorizont^l. 

A. partir de lee mMoani^ la force élastique pour faire revenu* sur luirméme un 
or^ne e& mouvement autonr d'nin «entre vcoait il^ètre trouvé, et Thorlogerie^ 
avec eê point dp ûèpart conaidèrablf, entrait dans une pbaae nouvelle, où tout 
un avenir nouveau venait de surgir k son horizon. La jH^miôre étape était 
frandiie. 

La deuxième,. qui a une âmportançç que. l'on ne ')ieut négliger, c'est l'intro-* 
daction du spiral à hélices parallèles et ^ind^iques daoa le» instrument» 
destinés à mesurer le temps et eynpi^ysés dans la uavigâtiob. €ette innovation 
appartient tout entière à Arnold '« pour k première feia, si» «plraux ont 4té 
employés! dans .les instrumenta qui ^t servi 4ans ^s voyagee deCook, en 1773. 

Les oonstrodeiirs àe mootroa marine» ea Angleterre, ont oontiaué ta mise ^û 
{«atique de ces vpiraux a^ee les e(Mii4)es lermi«i;ales qu'Arndd a égalèttiènt 
i/mnçFvéea, et, d'à pnèa .not»>. sans autre <Uf#9*m<t|Mm« que l'aspeet ^éguHer d^ 
déreloppcment ées héliees ou des géndratriées du spiral, par rapport 4 «en 
peint centrai; 

Il appartenait à Ferdinand Berthoud, en France, de taire les premières tenta>* 
tives aor l'isodirQnismey «jar nous lisons dans ie remarquable travail de 
M. Cas^ari, ingénieur hydrographe, inséré dans le 11 « cahier des Rêekéréh^ 
chronométriqueiy que a Ferdinand Bertfoottd énonçait, il y a wd siècle, ce ft»t 
« 4'ex|)érieooe : pour qu*uH spiral soit isochrone, il faut qu*il aoit fort ioâg«t 
(( plié par tin grand nombre de tours serrés et de petit diamètre. » 

D'après cet énoncé et la place où le fait intervenir M. Caspari, cette reeherche 
paraissait avoir lies avec des courbes terminales . 

Pierre Leroy, de son côté également, travaillait k cette grave question^ par 
une ^nl autre théorie et avec des spiraux plais, il «iierehait'à résoudre ée 
problème, défaire parcourir au iiàlancieir des amplitudes d'àrcs varia)ïie8> dans 
une «érhe durée dé temps. 

Nous lisons, à propos de Pierre Leroy, dans le même travail de M. Caspariy 
(H extrait du voyage de ^assinî : « Il y a, dans tout ressort d'une éteadue «ufS- 
« sa»te, U4(ie certaine longueur pu toutes les vibrations, grandes et petites, sont 



300 REVUE CHRONOMÉTRIQUË. 

« isochrones. Cette longueur trouvée, si l'on raccourcit le ressort, les grandes 
u vibrations seront plus promptes que les petites. S\, au contraire, vous Tal- 
« longez, les petits arcs s'achèveront en moins de temps que les grands. » De 
plus, il ajoute ce fait remarquable, qui est wraiy et qui prouve que le spiral 
était pincé à la circonférence sans coarbe : « C'est qu'il s'était assuré un grand 
« nombre de fois (et il est aisé de le vérifier) que les plus petits arcs de vibra- 
« tion et les plus grands, une fois rendus isochrones par cette méthode, tous 
s* les arcs intermédiaires le sont aussi avec la plus grande exactitude. » 

En efiety ce résultat n'existe pas aussi rigoureusement dans l'isochronisme 
obtenu avec les courbes terminales. 

Nous voyons donc, dans ces deux intelligences, la même persévérance pour 
résoudre le même problème qui devait, par son importance, contribuer à obtenir 
les résultats si remarquables de précision dans nos chronomètres. 

Ces deux intelligences avaient découvert une condition particulière du spiral 
qui donnait un résultat des plus considérables; mais la théorie n'avait pu être 
déduite ni formulée, car, dans les deux cas» ce n'était pas une question de lon- 
gueur qui devait résoudre le problème. 

N'oublions pas de mentionner que Ferdinand fierthoud fit ses expériences 
sur des spiraux plais et qu'il découvrit, également, certains points de la circon- 
férence avec lesquels on avait l'isochronisme. 

Tous ces efiorts intellectuels ne furent pas perdus. 

Louis Berthoud, horloger de la marine sous le premier Empire, et à qui 
l'État confia l'instruction de plusieurs élèves, continua et mit en pratique toutes 
ces recherches, et Ton trouve dans les instruments de sa fabrication la mise à 
exécution de celte théorie, qui restera toujours des plus intéressante, et consis- 
tant en ce que le spiral étant pris à la virole et au piston, sous un certain angle^ 
risochronisme fut trouvé. Ce n'était donc plus une question de longueur, car 
dans le même tour du spiral on pouvait composer^ à deux points différents, 
ces deux angles donnant le même résultat pour les arcs variables. 

Louis Berthoud avait découvert la solution du problème, sans s'apercevoir 
rigoureusement que, dans cette condition, les deux points d'attache se présen- 
taient toujours sous un même angle; aussi n'a-t-il pu le formuler. 

Il n'en est pas moins vrai que les années de 1786 à 1800 sont des dates qui 
posent un jalon des plus remarquables dans les annales historiques de la chro- 
nométrie. 

Nous l'avons dit, le premier Empire confia des élèves à Louis Berthoud. 
Parmi ces élèves, deux obtinrent une considération artistique de premier 
ordre : Auguste Berthoud et Motel. Tous deux mirent en pratique la méthode 
de Louis Berthoud et apportèrent la confirmation de la sévérité de cette loi. Les 
élèves qui furent confiés à Auguste Berthoud, de 1839 à 1846, le virent mettre 
en pratique pendant leur période à cette école. 

Un de ces élèves, Gaëton Wolff, associé tempQrairement avec Yissière, corn* 
muniqua à ce dernier cette loi irrécusable à laquelle Yissière n'ajouta aucun 



MÉMOIRE SUR l'iSOCHRONISME. 301 

élément nouveau; il s'en servit avec les mêmes principes trouvés et mis en 
pratique 60 années auparavant. 

Ce fait physique se transformant en effet mécanique d'une importance aussi 
étrange que considérable, a trouvé sa démonstration théorique par l'intermé- 
diaire de M. Caspari, et publiée à la note E dans son intéressant travail sur la 
chronométrie, et qui forme le 1 !• cahier des recherches chronométriques. 

Auguste Berthoud, fils et élève de Louis Berihoud, fut donc réellement le 
praticien qui découvrit que c'était évidemment une question d*angle. 

Au moyen des courbes terminales, on parvient également à trouver Tisochro- 
nisme, mais nous n'avons plus les mômes éléments rigoureux. La théorie 
mathématique est intervenue, présentée par le savant ingénieur M. Phillips, et 
il semblait que les horlogers n'avaient plus qu'à copier les courbes théoriques 
données par le savant distingué pour obtenir la solution cherchée. 11 n*en a 
pas été ainsi : des facteurs, avec lesquels il faut compter dans la pratique, ne 
sont pas entrés dans les valeurs des équations, et il s*est trouvé que l'on obte- 
nait risochronisme avec des courbes terminales théoriques tellement modifiées 
qu'elles ne l'étaient plus. 

C'est ce qui nous est arrivé personnellement, à l'exemple d'autres horlogers. 
Nous possédons, entre nos mains, une lettre de M. Dumas, qui nous écrit au 
28 janvier 1889 : a Quant aux courbes Gannery, elles étaient généralement à 
peu près semblables aux courbes non théoriques {/ig. 7 et 13 de la planche Phil- 
lips). J'ai continué ces courbes^ j'obtenais des isochronismes de i" à 3'-. Après 
la publication des courbes Phillips, j'ai essayé des formes plus allongées et 
théoriques, et n'ai pu obtenir de bons résultats. » 

Notre travail ne comportant pas de mentionner les pourquoi, ni d'essayer 
d'indiquer une partie des inconnues avec lesquelles il faut compter, nous arrête- 
rons là nos observations générales sur l'ensemble des moyens employés pour 
trouver l'isochronisme. 

Nous allons essayer d'entrer dans les moyens pratiques, en indiquant les 
traitements différents que l'on peut faire subir aux spiraux employés dans la 
chronométrie, pour obtenir cet isochronisme, but de ce travail, et dans quelles 
conditions variables il rend les services attendus. 

Obligés, comme le sont les horlogers, de conclure avec la matière en mouve- 
ment, dans dés conditions mécaniques imposées même par ces organes mis en 
mouvement, nous sommes obligés de nous sommettre à ces lois matérielles, 
d'être dépendants des déformations et des états moléculaires de ces organes, 
et, par ce fait, de nous éloigner des principes mathématiques dont la loi est 
inflexible, il est vrai, mais qui perd de son autorité en l'appliquant 4ux 
flexions moléculaires comme à leur agglomération pour un effet mécanique 
attendu par suite d'un résultat physique particulier, toutes questions intéres- 
santes à traiter et qui trouveraient leur place dans l'ensemble d'un travail sur 
le réglage d'un chronomètre, ce qui n'est pas le but de celui-ci. 

Le? savants nous ont apporté leur concours, et nous en témoignons d'autant 



âÔ2 flEVDB CffROltQMfcTRlOM* 

p\tis Aètre reeonaaiâsance, que ndtis (ionàerVoâs tOûte notre lil^rtë peur déve^ 
lopper la mise en pratique de ces théories, dafis TinCérM de )à ëohitidti qui 
iiôâs 6<Hiupe, o>st-à-dife fa perféetioh daiid la donnée pi'écïisè de lé diVl^Doii du 
temps» dans des milieut ambiants et des eondilioils mécaniques dés pUin 
Variables. 

IloôMonismè tn traitant la tpkài par des courbas tèrailîiàlaâ. 'f 

i^ Paitib. •— D*àbordj il eét es^ntiel de choisir tin spiral^ lequel éiant fixé 
k sa virole et monté sur nn arbne fidèlement rond ptiis^e, en subissant un hmh* 
Vement de rotation, se déireloppèr ti^èft concentriqdéffieai dans tonte m ha«€otttr 
et parallèlement à l'axe sur lequel H m monté; il hti surtout y ajouter oetfie 
condition indispensable : que tés plans déd spires ou des hélices cèn$erf)ênt U 
même an§l»t pai* rapport à raxe> dans lé parcours de son développement dreii^ 
laire, dans la rotation qui lui est oommoniquée, on si Ton préféré* que si V^ 
examine seulement la section formant la moitié du diamètre du spiral» toatoi 
les spires doivent se développer dans la môme direction et ne doivent pas >l» 
présenter en changeant de direction et opérer ainsi des angles variables, >ar 
rapport h l'axé et selon la partie cylindrique qui se présente sous la même 
direction du rayon visuel. En dernière expression, avoir un spiral qui ne sdt 
pas gauche. • 

Il faut rejeter uU tel spiral, tel régulier qu'il puisse être dan6 les autres coii-^ 
dîtions; on n'obtiendrait jamais de résultat sattsfoisant et l''ou perdrait son 
temps. Cette disposition du plan des héliéeé, allant tantôt vèr9 Une diréOtlon al 
tantôt vers une autre pendant son développement eireulaire, vient dom^lëie- 
ment annule^ toûà les avantages de la loi concernant l'IsOchronisme, Nouil | 
nôufi permeltrioûs de proposer aux savants qui s'occupent de ces questions, da , 
donner l'explication de cette brisure qui, certainement, serait aussi intéressante j 
que celle du résultat contraire. 

2® Partie. — Si nous prenons un spiral dans les conditions normales décritç^^ 
plus haut, nous croyons pouvoir affirmer la formule suivante, à titre d'aptio*! 
risme, c*est que : « Une courbé terminale, étant donnée au point d'attache, i fi J 
virole, on peut toujours obtenir l'isoclironisme en modifiant celte fixée 
piton. V Nous en avons fait suffisamment l'expérience pour le légitimer. NoiiS 
en donnerons quelques exemples pour nous faire comprendre, puisque tont; 
problème se trouve dans. cet aphorisme. 

3« PiâtiE. — A un chfOriomètre a* 1^ nous avions fait les deux courbes 1 
Yninales dbnsle ti^àéé indiqué des courbes théoriques {planche i, /S#. 16 de 
Mémoire), présenté par M« Phillips, comme nous l'indiquons ici à la figura < 
et aussi près qu'il est possible de l'exécuter; quand il s'agit d'une manipulatic 
matérielle. 

?6ur une réduction d'ftrcs de iOO» sur les grands arcs, nous avions une dîff^ 



Etude surrisocKronisme 

au Spiral a courtes terminale! 

Cf»-Qnomôf,-e 7 Cfironomèti-e 7 Compteur25 ConmU,,,- 

. Fi.O'-l î'ie-.2 Fttf.5 Fi(î4 



; .^' VA"- 



Ftd-.S 



'tiir éfj^drc^,0l'2 



kronomètrê 19 Gaïuieij 







Compteur 109 dironaniâh-j 

Fxff6 Fio7 Fio.a 




-9:3 



Etude suri isocKronisme 

u Spiral sans courbes 




p. PUan 
V. Vifole 



304 REVUE CHRONOMÊTRIOUE. 

rence de 4" 29" aux petits arcs. Noos avons rapproché le point P du centre en 
réduisant la longueur de la courbe et, la faisant quitter la circonférence en a' 
{fy* i)i nous n'avions plus que i^" d*erreur d*avance dans les petits arcs. 

Nous avons continué à rapprocher le point de torsion du spiral en P plus 
près du centre, au quart du rayon, et raccourcir encore la longueur de la 
courbé jusqu'au diamètre en a {/ig. 2) ; Tisochronisme était obtenu h + 1^2 
d*erreur, ce qui nous semblait des plus satisfaisants. Les deux points d'attache 
à la virole et au piton étaient sur la môme verticale ; seulement, à la virole le 
spiral était resté fixé à la moitié du rayon et avec sa première courbe que nous 
n'avions pas modifiée, comme dans la figure 1. Il existait donc bien deiix 
tourbes dissemblables. 

Cet instrument vient de nous revenir pour changement d'huile, et le même 
chiffre d'erreur se retrouve après 28 années de marche consécutives. 

4* Partie. — Le compteur n« 25 avec des courbes tracées dans la fig. 3, que 
Ton peut comparer à celles non théoriques de IL Phillips, à la fig. 6, pL I de 
son mémoire, ne donnant une erreur disochronisme que de -{- 3",2» les deux 
courbes étaient semblables au piton et à la virole. 

5* Partie. — Le compteur n^ 40 avec deux courbes terminales approchant 
du tracé de la pL I, fig. 7 (Mémoire Phillips), courbes non théoriques à la 
virole et au piton, reproduites sur ce dessin à la fig. 4, et donnant une erreur 
de + 5'',4. 

6* Partis. — Le compteur n^109 a ses courbes terminales appartenant au 
tracé, pL I, fig. 6 (Phillips), non théoriques^ avec les points fixés à la virole et 
au piton, sous un angle de 4S® a a', fig, 7 de notre dessin ; la diflTérenee aux 
petits arcs était de — 1^2. 

7« Partie. — Un chronomètre n® 19, Gannery, une courbe terminale à la 
virole, fig, 5 de notre dessin, approchant de la courbe théorique, pL I, fig, 17 
(Phillips), et au piton, fig, 6 de notre dessin, représentent à peu près la forme 
non théorique de la fig, 6, pi. I. En somme, comme observation importante, les 
deux courbes terminales dissemblables, comme à notre fig. 7, et cette remarque 
en plus, c*est que le point d'attache à la virole se trouve sur un tout autre rayon 
que celui du piton et d'auteurs différents; l'erreur n'était que de 0"2. 

8® Partie. — Un chronomètre n» 18 a subi le môme historique que tous les 
autres ; réglé en 1858 sans l'intéressant travail de M. Phillips, qui n'est paru 
qu'en 1861. Nous avions donné à nos courbes terminales une longueur semblable 
à celles indiquées sur le dessin aux fig. 1, 4 et 5 : j'avais une avance de + 7", 
6" et 8"; en sortant le spiral du piton, j'allonge ma courbe. L'erreur est plus 
considérable. Nous dûmes donc procéder à modifier noire courbe et la raccourcir. 
L'erreur devient de valeur moindre. Nous continuons à la modifier en lui don- 
nant la forme indiquée à la /S^. 8 du dessin, mais à la virole seule. Il s'opère une 
modification assez insignifiante dans la marche comparée aux grands arcs et 



MÉMOIRE SDR l'iSOCHRONISHE. 305 

aox petits arcs. C*cst alors que nous traitons la courbe au piton de la mtae 
manière que nous l'avions faite à la virole. La /i<^. 8 du dessin représente assez 
fidèlement cette forme donnée aux deux courbes obtenues en raccourcissant 
également la courbe supérieure. 

Le résultat a été des plus concluants et l'erreur n*a pu se caractériser que par 
un chiffre inférieur à 0^,5. Ce chronomètre» qni voyage depuis 90 années, n*a 
pu donner actuellement un chiffre d'erreur plus considérable. Etant revenu 
pour le renouvellement des huiles, cet instrument est en observation au Dépôt ; 
il serait facile de constater oflBciellement son état d'isochronisme. 

(Cet état ayant été observé, on trouvera la pièce officielle dans l'enveloppe 
contenant la signature de Fauteur du présent mémoire.) 

ge p^^xiB. — Nous arrêterons ici les exemples de mise en pratique du trai» 
tement des spiraux par les courbes terminales ; il sera facile an praticien d'agir 
avec assez de certitude d'après ces données. Il ue pourra pas éviter les tâtonne* 
ments inhérents à ce travail ; mais nous croyons que, avec ces éléments, les 
déductions sont faciles à tracer pour les intelligences qui s'occupent de ctaro- 
nomélrie, et qu'il est facile de ne pas errer dans une incertitude trop prolongée; 
car, d'après les tracés des courbes indiquées sur le dessin, on aura dû remar* 
quer, et c'est ce que nous voulons démontrer, que, en réduisant la longueur des 
courbes en prise avec le piton au coq, l'erreur d'avance aux petits arcs 
s'amoindrissait tellement que Ton pouvait arriver à obtenir du retard à ces 
mêmes petits arcs, comme au compteur i(ï9, fig. 1 du dessin, et chronomètre 
18, fig. 8. Ceci étant irrécusable, avec une pratique très limitée, il est facile de 
construire ces courbes, de manière à obtenir risochronisme dans une limite 
variable de i à 5", dès l'origine de la mise en marche de l'instrument et avant 
tout essai, et de réduire ensuite l'erreur en raccourcissant la courbe supérieure 
partiellement, comme on l'a vu plus haut, ce qui est le fait principal de notre 
travail. 

De tout ceci, il résulte, et comme le dit le savant ingénieur Caspari dans son 
i\^ cahier, à la page iO, que l'on peut obtenir Tisochronisme avec des courbes 
non théoriques. Nous disons plus et répétons avec intention cet aphorisme for- 
mulé à la page 302, 2« partie, c'est gu'une courbe étant donnée à Vhilice fixée à la 
virole, on peut toujours obtenir Visochronisme, en modi6aot celle qui se trouve 
fixée au piton. Nous en avons donné la confirmation par quelques exemples 
que nous aurions pu multiplier, mais qui suffirent pour la démonstration. 

Isocbronisme par le spiral de forme cylindrique (Les points d'atUche pris 
sur la circonférence de l'hélice sans aucune déformation). 

# . — Ici nous sommes en présence d'une autre loi des plus intéressante, 
datant de près d'un siècle, quoique seulement confirmée et formulée authenti- 
quement depuis 60 ans par feu Auguste Berthood. 

Les détails sur son emploi et mise en pratique sont très restreints. 



3Q6 . REVUE CUROKOMÉTAIQUB* 

Oq a dté loB^temps à so rendre eompte de )a véritable lor qni régissait Te 
résultat eberohë et obtenu. Ferd. Bertboud, Pierre Lerey et méine Leuîs Bier« 
thoud eroysient Tavoir trouvée eu croyant que c^était une question de ioftgueur 
variable pour chaque spiral donné : il n*en était rian; màisr bien une loi repo* 
aoitt Biir un angle formé par le point du g|i>iral fixé à la virob, e*est-à-dîre à 
son point de torsion et à celui du piton. 

Î8. — Ici, encore, nous consîddrons de première nécessité de prendre un 
spiral parfaitement régulier dans tous ses détails, commQ nous l'avons indiqué 
plus haut, à la page 302, 1" partie. 

Une fois le spiral monté sur sa virole et sur Taxe du balancier, le piton étant 
fixé au coq, on présente le spiral dans les mâchoires du piton, de manière 
que le^ deux points de torsion on de la sortie du spiral aux michoipM du pîton 
et à la wole.sous-tendent un arc de 90* à 100 degrés. Dans oette CN>ndition, on 
aura toujours les deux points desortie des mâchoires sons deux angles toujours 
les mêmes; car, si j'élève une verticale à partir du point de ma virole en Y 
ilig. 9) et que je k faase parvenir à la première hélice qui est en prise au pilon 
en S, on est en présoice d'une circonférence qui sera divisée en deux parties : 
de V en S un angle de 100'' et de SS*^ V son complément de 260®. Ici le spiral 
aura un nombre de tours déterminé, plus 260«. 

Dans Une autre condition {fig. 10), si Pon fait la même opération, on aura 
dans l'antre partie de la circonférence, de Tautre côté de Taxe ou du centre, un 
angle S S' de 1 00» et son complément S' S" S de 260« ; Taspecl est donc le môme 
dans les deux cas. 

G*e8t ce qui légitime cette donnée de nos anciens maîtres qui disaient que 
dans tout spiral il y avait une certaine longueur qui donnait Tisocfironisme. Ce 
n'était pas la longueur, mais bien les deux endroits de la circonférence où^ un 
point /Ca;^ étant donné, comme au piton, on pouvait établir les deux angle» indi^ 
qués qui sont les facteurs de la loi. 

3. — Comme on le voit, on peut donc éviter beaucoup de làtoqnenients en 
plaçant son spiral. Une fois l'angle S, S' réalisé, si dans cette condition les 
grands arcs retardent, on trouvera le point intermédiaire cherché entre le petit 
arc 100® + une partie prise sur les 260*» ; ce qui a lieu dans deux conditions 
différentes, dans un cas, comme dans la fig, 9, oii au nombre de tours com- 
plets T se trouve ajoutée une longueur de spiral embrassant 260® ; Topération 
aura lieu en rentrant le spiral, et dans l'autre cas, comme dans la fig. 10, la 
même opération ne pourra se faire qu'en sortant le spiral du piton par suite du 
renversement des angles. 

Toujours est-il que, au moment où Von aura Visochronisme, les deux points 
S, V et S, S' (fig, 9 et 10) seront entre 9Û« et 100® à 2 ou 3® près. Souvent 
Terreur de deux ou trois secondes réside dans une longueur de corde au spiral 
de deux dixièmes de millimètres et quelquefois moins* 

4. — Il y a 28 ans, nous faisions ceW<> expérience. Ayant la longueur d'un 



MÉMOIRE 9tJR l'iSOOHRONISJIE. 307 

tpiral ùœhrone que ooas.avîoils fait, ayeet le môme U nous on fimes un autre, 
mai* d'un rayon plo&gi^aiid, poatqae, arrêté à la mêm9 longueur» l*aâ|fle SS^ e4 
S V (/î^. 9 et iO) fût de. fôéoti 125«. L'instrument étant ramené à la même maix^e 
que précédemment, nous avions près de 20" d'erreur aux petits arcs* Nous 
avons remis lès deux points S S' sous l'angle indiqué et semblable à celui de 
Tautre spiral isochrone ; nous avons obtenu le même résultat dMsochro- 
nîsme. 

Il est donc bien avéré que feii Auguste Berthoud a formulé et pratiqué la lo i 
cherchée par ses devanciers et exposée par M. L.-A. Berthoud dans une lettre 
adressée à M. Casparî, et publiée dans le li*' cahier des Recherehes chrmomé- 
triques, à la page 150; et la formation d'un angle déterminé est bien le facteur 
de cette loi. 

&. — Cette première et ancienne méthode d'avoir l'isochronîsme pourrait 
s^obtenir presque sans hésitation, si Ton pouvait avoir des spiraux mathémati- 
quement semblables au point de vue de leur forme et de leur état moléculaire ; 
mais il ne peut en être ainsi. 

Depuis le moment où Ton commence à traiter Tacier jusqu'à celui oii on le 
fait passer à la filière et au laminage, puis le fixage de la forme hélicoïde 
obtenue par des changements brusques de température, toute cette manipula- 
tion successive modifie considérablement Tétat moléculaire et physique de nos 
spiraux, qui ne peuvent se présenter rigoureusement semblables les uns aux 
autres. 

Il en est de même de la forme hélicoïde cylindrique, les diamètres des hélices, 
leurs intervalles entre elles, bien que se présentant semblables au visu, ne le 
sont jamais selon le rigorisme mathématique, et, pour produire quelques 
secondes d'erreur, il ne faut pas tant accumuler d'éléments d'irrégularité. 

Nous pouvons ajouter à ces détails la forme des courbes terminales que nous 
croyons faire semblables et qui sont loin de l'être au point de vue d'un rigo- 
risme pratique. Ces courbes, qui sont formées de courbes partielles apparte- 
nant à des rayons divers, ne sont qu'en apparence semblables, et quand on yoit 
ce que produisent en fraction de temps et de durée les plus petites modifica- 
tions que l'horloger apporte à cette courbe attachée au piton, on ne peut être 
surpris des quelques tâtonnements quMl est obligé de subir pour arriver à la 
perfection qu'il cherche, par suite de ces difficultés inhérentes à la manipula- 
tion et aux états physiques variables des corps employés, sans en défalquer 
celles qu'apportent le balancier et le spiral en mouvement. 

La loi est rigoureuse, mais avec des conditions matérielles rigoureusement 
identiques ; et, comme ce nie peut être ainsi, de là naît le tâtonnement imposé 
à l'horloger, mais dont la variante est excessivement limitée^ ce qui prouve sa 
sévérité, laquelle s'applique aussi bien aux spiraux coniques qu'aux spiraux 
cylindriques. 

Il y a encore une condition qui empêche le développement rigoureux de cette 
loi et qui apporte à l'horioger sa part d'hésitation : c'est remploi d*une courbe 



308 REVUE CHRONOMÉTRIQCB. 

aa point d*atlache de la virole (1), comme le font quelques horlogers. Cette 
courbe s'éloigne pen^ il est vrai, de la oircooférence initiale de Thélice, mais 
elle modifie de quelques degrés la valeur de Tangle S, S'. 

6. — L'isochronisme étant donné, voici comment il va s'appliquer aux diffé- 
rentes conditions décrites dans la première partie de ce mémoire. 

Il est bien certain qu'il empêchera les changements de marche, quand le 
chronomètre se trouvera dans les conditions des paragraphes i et^; c'est la 
période où l'instrument se trouve le plus longtemps. 

Au paragraphe 3, le balancier fera des petits arcs également, mais subissant 
un effort qui, modifiant sa liberté, lui fera parcourir ses petits arcs plus péni- 
blement, c'est-à>dire en donnant du retard. 

Nous remarquerons que parmi les conditions d'une période où les petits arcs 
du balancier seront les plus réduits, sera celle où Thuile à ses trous se 
trouvera à l'état de pdte liquide. Dans cette condition, si les petits arcs 
donnaient une erreur d'isochronisme de + 3 et 4", il compenserait bien certai- 
nement le retard inhérent à cet état particulier dont nous avons parlé à sa 
place. 

A cet état d'huile pâteuse, va succéder un autre état : à ce moment, l'huile, 
le corps gras qui existe va quitter les points de contact du frottement des pivots; 
ce corps va se solidifier en dehors, le balancier va retrouver une grande partie 
de sa première liberté et l'isochronisme apportera le bénéfice de ses propriétés; 
c'est ce que nous avons indiqué par le paragraphe 4. C'est une période qui ne 
peut être de longue durée et qui est variable, nous avons dit pourquoi ; mais, 
temporairement, elle rentre presque dans les conditions des paragraphes 1 et 2, 
et si l'isochronisme n'a été obtenu qu'à 5, 6 ou 8", on va retrouver une njarche 
diurne avec cette avance^ si l'instrument est observé pendant cette période. 

L'isochronisme en présenco de la balance élastique. 

1, — Il y a eu, pour l'horlogerie, une période où un petit nombre d'intelli- 
gences semblent avoir apporté à cet art industriel tous les éléments que devrait 
comporter son application à l'étude de la mesure du temps, dans ce qu'il con- 
tient de plus précis, et dans lequel les générations qui devaient suivre se main- 
tiendraient, en apportant seulement quelques modifications de détails et de 
dimensions dans ses organes les plus importants, mais restant les mêmes pour 
la production des effets attendus. 

L'at industriel et l'horlogerie de précision, particulièrement, nous parait res- 
sembler considérablement à l'art plastique et pictural. Il semblerait qu'il y a 
un point qui ne peut être dépassé, et que tout aurait été prévu par ces 
premières intelligences. 

(4) Quoique prenant le spiral pincé à la circonférence au piton. 



MÉMOIKE SCB l'iSOCURONISME. 309 

Ce n*est pas dans notre sujet de nous étendre davantage dans cette idée 
générale, mais celte question si intéressante de Tisochronisme nous y ramène 
forcément. 

En dehors du principe des courbes terminales dont la pratique n'était pas 
déterminée, on a été obligé de recourir à Tancienne théorie, datant d*un siècle, 
pour remplir les exigences de nos concours établis aux services hydrogra- 
phiques de la marine. 

Un petit nombre d'horlogers qui pouvaient ignorer celte ancienne théorie 
pouvaient se trouver dans l'anxiété avec la méthode seule des courbes termi- 
nales et il leur a fallu mettre en pratique la découverte de nos ancêtres ; de 
sorte que, aujourd'hui, la sérieuse mesure du temps s'obtient avec tous les élé- 
ments apportés il y a un siècle : principe d'échappement, nature du balancier 
compensateur, le spiral et la manière de le traiter pour obtenir la perfection 
dans les étendues variables des arcs du balancier. Nous allons y ajouter la 
manière dont le spiral se comporte, mis en rapport avec la balance élastique, 
principe découvert par Ferdinand Berthoud, et dont il a fait part à l'Académie, 
en 1768, quoique ignoré probablement de quelques horlogers. 

9, — Ferdinand Berthoud avait découvert qu'un spiral isochrone, avec son 
balancier sur son axe et monté sur un appareil appelé balance élastique, sur 
laquelle on met Taxe en rapport avec des poids déterminés, au moyen d'un 
agencement de poulies, subit une loi particulière. Dans celle condition, le 
balancier étant en équilibre au repos, si vous rompez cet équilibre au moyen 
d'un poids déterminé qui déplace le balancier et le laisse en équilibre sous un 
angle supposé de 30°, il devra parcourir la circonférence par portions égales à 
ce premier angle, en y ajoutant le môme poids pour chaque nouveau parcours, 
ce qui n'aura pas lieu si le spiral n'est pas dans les conditions d'isochronisme. 

Nous allons eu donner quelques exemples. 

3. — Il y a 22 ans, à TEx position de 1867, nous avions présenté une 
balance élastique; c'était une petite plaie-forme élevée à 12 centimètres au- 
dessus d'un socle et supportant le nécessaire mobile, avec les trous en pierre 
pour pouvoir porter un axe d'une dimension quelconque, avec son balancier et 
son spiral. C'était un appareil de démonstration de la loi émise par Ferdinand 
Berthoud. 

Mais, pour avoir plus de précision, nous avons jugé à propos d'expérimenter 
directement avec le balancier monté sur sa platine. Nous n'avions plus qu'à 
apporter une poulie fixée sur un pont pour la relalion de l'axe avec un petit 
plateau de balance à rextérieur. De cette manière, nous prenions les organes 
dans les conditions mêmes où ils devaient fonctionner; c'était plus précis pour 
les ébats et les frottements, et voici ce qui se passait : 

Pour un chronomètre Robert, dont Terreur d'isochronisme était de-f 6" : 



310 



hliVOB CiniOIlOMtTHMHHi' 



<•' 


911^ de 60* -- 





«• 


.^ 


60» + 
60«-- 
60- -- 


li* 


3« 





5' 


V 


— 


40« 


ô« 





t)0« 





6* 


— 


60<»4- 


80 



Nous avons, avec un poids déterminé, fait décrire au 
balancer un premier a«gle de 60». Cet m^e aurait éA 
se repéter en y ajoutant le même poids pour profo^picr un 
nouveau déplacement, dans le cas d'isochronfsme parfait. 
Voici ee qui eot lieQ. 



Oa ^emarq^iera qu'à T^ngle mimi 4e 
degrés à ajouter. 



U y ^ «in fipPi^iVd^ qHclf««« 



Chrokonèthe u» 47. 
Erreur éCiiochronitme, -j- 3'',^. 
4» angle de 40' 



3^ 
4« 

6« 
1)« 



40« 

4|)<» 
40» 
40^ 
40» 
40» 
40« 
40« 



40« 
40» 



Nous avons modilié la courbe en la dimi- 
nuant dd longueur. Voiei le résultat 4t «u 
UailemejU •* 



^''aJïgledeSO* 


2- 


.i— 


36* 


> 


1-* 


as» 


4- 


-_ 


36» 


5* 


— 


3e* 


e- 


-^ 


^. 


7» 


— 


36» 


«• 


..« 


36* 


9« 


— 


36* 



+ </«• 

En faisant parcourir la circonférence' dans 
tes liflox «eiiA» il droite, et à ^loehe de t*<M, 
Terreur a été la même. 



ChrOiNomètke n» 7. 


*r d'ùochronitme, + 43 


4 «angle de 30» 
«- ^ 3Ô*H 
3- — 30* - 
4« - 30» H 

6- - «h- 
6« — 30» - 

7- - 30» - 


h 4/î» 
^ 4» 
- 4»,5 

-2» 
-2» 



Les mêmes erreurs se sont produites dans 
les deux pMeouri dMIrants de la làtmoSé» 
reuce. Nous avons dû traiter le spiral en 
modiGant la courbe. Les angles se sont alors 
piisEotés égMtM le 7* «ngla seulement av#c 
une erreur 4je + ^°» répétée dans le déve- 
loppement àe ta circonférence à droite et à 
gauche de l'axe. 

Voir Terrenr de l'isocbronisme à la p. 303. 



Chronomètre n« 65. 
Erreur d'isochronisme, -j- i^\^. 



4", 


mgle de 3^° 


2« 


*M 


86- 


^« 


_^ 


3ti» 


4c 


_: 


;36« 


»• 


_. 


36* 


6« 


— 


36» 


7'^ 





36» 


8» 





36» 


9- 


.^ 


36< 



+. 5i» 

Ce résuUat a été le même dans \b dévelop- 
pement de la cireonférenee 'è'tiroite «t à 
^auQbe de Vv^p avee cette différ^aca gue 
dans le développement à gauche, au 9* tour, 
l'angle était de ^6* 4- 8», «i lieu- de 6* dans 
le développement à droite. Ponrqu«i? 



Cbiiohoiiètrk n<» 43, -t^ Erreur d'imchÊraniitM, 5èf\$, 



4 « angle ( 


le 48» 




a* - 


<«• 




3» - 


48» 




4« — 


48» 




5» — 


48» 




6e . ^ 


48» 




1« — 


48» 




8» — 


48» 




9« - 


48» A 


-4»,2 


40* — 


48»- 


-3» 



Les deux côtés de la circonférence semblables ; diffé- 
rence insignifiante au dernier tour par rapperl «lu premier 
dév^oppeiBent. 



MÉMPIRK SUA l'iSOCURONISMË. 311 

Nous ne multiplierons pas ces expériences^ ellefc ^nen( raison à Ja théorie 
de Ferdinand Berthoud et prouvent que les erreurs se présentent dè$ 1$$ prà-^ 
miers angUs, quand Terreur d'isocbronisme est assez élevée, comme dans 
Tinstrument n"" 7 et celui de Robert. C'est le contraire pour les instruments 
dont Terreur d^isochronisme ne dépasse pas 3^' à 3">5^. 

Nous le répétons, le sentiment de justice nous y oblige, ces natures d'élite 
dans Thorlogerie avaient apporté les bases de nos précieux instruments. 

N6ifts -avons classé nos okervùtions d'après deâ résultats déterminés. Cest 
vrak Now a^^pOrtoûs <Jes todelumoas qui pourront servir dans Ta pratique. 
C^mt )»8sibl6« MÉis ikMC» ffapparMi$ fax ^4HèfMnU no^tiseciux, t\ t;e n'est la 
muiîère de traiter le Sfyiiml tvee phis d'àssomnoe dans des conditions vnriables 
et pour m r^ttat attendu ; suite d'une très longue expérienoe et d'oan^istpe* 
menty c'est du moins ce que nons crqyoos «voir IMt. 

COKGLUSiûNS. *^ Â présent, an nous excasera de ne pas avoir maintenu 
la séehendsae da langage technique* Gela prouve que Thorloger ne reste pas 
indifférent aux dévelqpstenaeots des lois physiques et mëetniqnes qui gou*^ 
vernent nos instruments. Il n'est pas iadiffiérent à Thorlogar de censtatear que 
dans Tensemble des mouvements des corps célestes qui compoçeut TUoivers, un 
de ses produits mécaniques arrive è un tel état de perfectionnement qu^il vient 
apporter sa part importante pour permettre à l'homme de poser un jalon au 
milieu de cet ensemble de mouvement universel qui lui indique la place q-q'il 
occupe dans cet espace et sur le globe qu'il habite. Ce n'est pas de Torgueil qui 
se développe dans ces moments, c'est de la reconnaissance envers les hommes 
du passé, qui nous en ont apporté les moyens. C'en est également pour les 
savants et artisans du temps présent, qui apportent, chacun dans leur sphère^ 
les traits de lenrs observations et 4e lem* science «oquisiL 

Tout ce personnel intelligent qui se groupe depuis un siècle d amquel 
viennent s'adjoindre des hommes généreux pour encourager ieç hiUeiti^, nnus. 
disons que tout cet ensemble peut légitimer l'expansion de l'horloger dans les 
détails qu'il présente à Tappréciation. 

Quoi qu'il en soit et quel que puisse être le succès obtenu, nous avons été 
gniéé par i^cspoir d'apporter quelque puissance d'observation dans Tintérêt du 
prdgrès ^eencerniint nt^s si Intéressants instruments. 

Piiissîans«>noQ«i -avoir réussi à un 4ravai! utile. 

U LfiCOCQ, 
Uorlogrf de la i^armc, 4 Arflontevl* 

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VARIÉTÉS. 



Un train miniatui'e. 
Nous lisons 4ans «n joufnal fie Marseille : 
Aux visiteurs de rExposition, nous recommandons de donner un 



312 REVUE CHHONOMÉTRJQUË. 

coup d'oeil au train miniature exposé par M, âleunier, horloger à 
Marseille, 426, rue d'Aubagne, admis à la classe 61, groupe 6, au pre- 
mier étage de la galerie des machines. C'est un fragment de voie 
unique, de trois mètres de longueur, sur lequel court une locomotive 
mue par un mouvement d'horlogerie. Les améliorations réalisées par 
M. Meunier sont les suivantes : 

En appuyant sur un bouton électrique^ à la gare du départ, on ferme 
le disque à la station suivante. De plus, ce signal se reproduisaat à 
chaque kilomètre de la voie^ on peut par là arrêter un ti'ainen marche. 
Ainsi le chef de gare qui a oublié de fermer la voie au passage d'un 
train, peut réparer son oubli après coup et aviser la station prochaine 
et même un train en marche de l'erreur qu'il a commise. 

En passant devant chaque disque kilométrique, le train rouvre de 
lui-même le disque au moyen d'une détente appliquée contre les raiis^ 
de façon que la voie redevienne libre après son passage. 

Enfin, en cas de brouillard, on peut donner k un train en marche le 
signal d'arrêt, au moyen d'un fil métallique placé sous la locomotive 
et que vient trancher une borne arliculée reliée aux disques et qui en 
suit les mouvements. 

Ce sont Vd autant de perfectionnements dont on ne peut que souhaiter 
l'adoption par les Compagnies, dans l'intérêt de la sécurité des 
voyageur?. 

Curieuse statistique. 

L'Exposition coûte, tant à l'Etat qu'à la Ville de Paris, la somme 
ronde de 50 millions ; 50,000 exposants dépenseront en moyenne 
3,000 francs chacun, ce qui fait 150 millions à ajouter; soit donc 
200 millions en tout qui vont être engloutis dans cette œuvre gigan- 
tesque. 

La durée de l'Exposition élant de 180 jours, il y aurait eu, à raison 
de 9 heures par jour (de 9 heures du matin à 6 heures du soir], 
1,620 heures pour la visiter ; chaque heure coûterait donc lâ3,000 fr. 
Grâce à la lumière électrique, il y aurait 5 heures de plus de visite par 
jour, soit 900 heures h ajouter. 

Cela réduit de 44,000 francs le prix de l'heure et la porte à 
79,000 francs. 

Le Gérant : A. -H. Rodanet. 
Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C«, 2, rue Chrislioe. 



REVUE CHRONOMETRIQUE 
JOURNAL m L'HORLOeeRIE FRANÇAISE 

L'HORLOGERIE A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 



En nous conviant à retracer l'état général de rhorlogerie à cette 
grandiose Exposition de 1889^ qui attire le monde entier, le Comité 
directeur du journal entendait nous laisser la liberté, comme la respon* 
sabilité de nos appréciations : c'était lever nos dernières hésitations. 
La direction pensait aussi qu'un spécialiste adonné h la fabrication des 
montres et récemment investi du mandat d'étudier à loisir sur place 
la production de chaque pays, pourrait se livrer à d'utiles compa- 
raisons, et apporter des vues d'ensemble sur une branche dont les 
conditions industrielles ont été et sont l'objet de transformations qui 
devancent les prévisions, tant elles sont rapides et parfois audacieuses. 
Dégagé de toute préoccupation et de tout intérêt personnel, désireux 
surtout de pouvoir être utile, nous disons de bonne foi tout ce qu'une 
observation attentive nous fait apercevoir, louant où nous trouvons k 
louer, objurguant quand nous croyons remarquer qu'on s'écarte des 
saines règles, bienveillant toujours, et nous rendant compte des diffi- 
cultés de toute nature semées sur la route des producteurs et du 
progrès. 

Un délégué suisse, à qui l'Exposition de Philadelphie venait de 
révéler les ressources inattendues des nouveaux procédés mécaniques, 
séduit et terriGé à la vue de machines se substituant aux mains les 
plus exercées dans des travaux qui semblaient défier la manufacture, 
et sentant le danger pour l'industrie qu'il était allé représenter, n'a pas 
craint de jeter le cri d'alarme parmi les siens. Cette voix courageuse 
fut entendue et comprise, et quelques années de labeur, — acharné, il 
faut le reconnaître, — rendaient la sécurité à la fabrique suisse. 

Sera-t-îl permis dans des conditions identiques, quand la manufac- 
ture, avec sa production décuplée, menace de nous engloutir; sera t-il 
permis d'avertir notre fabrique, de lui crier bien haut qu'elle ne peur, 
qu'elle ne doit rester indifférente à ce qui se passe ailleurs, et que, si 
elle ne se hâte, elle prononce elle-même sa déchéance ! 

Août 1889. — 395. 8 



314 RKVUK CHRONOMÊTRIQUE. 

L'évolution raiiioiuiéc vers la maimfaclnre doit ôtre notre unique 
mobile, notre seul souci. Certes, cela demande beaucoup d'efforts, 
d^esprit de suite et de sacrifices; mais croit-on qu'il n'en a pas coûté à 
la Suisse, et qu'il a sufti aux industriels de là-bas de frapper le sol du 
pied pour en voir surgir ces magnifiques fabriques î Un phénomène 
économique provoquant la plus surprenante métamorphose qu'ait 
encore subie notre industrie va-t-il nous trouver froids, nous laissera- 
t-il désarmés? Cette place enviée de grande production manufacturée, 
allons-nous la laisser prendre sans lutte, sans même tenter un essai i 
L'horlogârio a des racine^ profondes dans celte contrée» noire personnel 
marchera à notre voix; no louvoyons donc plus, ne cherchons plus ù 
tourner la difficulté, abordons-la de face. Avec la persévérance et un 
courage qui n'ont riea de surhumain t, noua toucherons k la terre 
promise. C'est noti*e désir le plus cher, et si notre faible coucours a pu 
avancer, ne fût-ce que d'un instant» l'heure de notre émancipation, 
nous ne regretterons rien et porterons allègrement les responsabilités. 
Suivant sa classification naturelle, l'horlogerie (classe 26) se présente 
sous les aspects suivants : 

Horlogerie monumentale ; 

Horlogerie astronomique, scientifique et applications ; 

Pendules ; 

Chronomètres i suspension; 

Montres ; 

Enseignement professionnel. 
Chacune de ces subdivisions sera l'objet d'un paragraphe» que nous 
sommes obligé de mesurer au cadre du journal. Nous ne ferons gu'une 
petite exception eu faveur des montres, 

HorlogiriQ monumentale, — Les grands noms qui ont illustré celte 
branche ont des continuateurs qui» à la science de la construolion, 
joignent le savoir théorique. (Il le fallait bien avec Télectricité, cette 
science dont on a pu dire qu'elle était bien plus industrielle que 
rationnelle ou physique.) Ainsi armés, la tâche leur devient facile; 
aussi les voyons-nous enlever de haute lutte les difficultés et aborder 
l'éleclricité en hommes sûrs d'eux-mêmes. Les applications électriques 
vont donner un nouvel élément industriel à nos constructeurs, et leur 
préparer de nouveaux succès. La synchronisation, dans le domaine 
scientifique, et la transmission, sur le terrain pratique, sont dès main- 
tenant un fait accompli, et la même horloge, ou la même pendule^ 



l'horlogkrie a l'exposition. àl5 

transmet l'heure indéfminient et redresse les erreurs des instruments 
capricieux. Les moteurs, le rouage, Téchappement employés sont restés 
les mêmes; seuls, les remontoirs d'égalité oui pu se modifier ou se 
transformer avec l'agent électrique. Bref, depuis la précédente Exposi- 
tion, les procédés de synchronisation et de transmission, par une 
précision, une simplicité et une sûreté remarquables, résument le 
chemin parcouru. Les produits étrangers similaires supportent diffici- 
lement la comparaison, et il est permis, comme nous le ferons tout b 
l'heure des constructeurs d'horlogerie scientifique, de réclamer le pre- 
mier rang pour nos constructeurs de grosse horlogerie. Les services 
scientifiques de la transmission et de la synchronisation à Paris sont 
centralisés à rObservaioire, et fonctionnent avec une rare exactitude 
sous la haute direction du savant qui a su mener k si bonne fin cette 
tâche difficile. N'est-ce pas une chose admirable que tous ces instru- 
ments marquant avec docilité la même minute, la même seconde i 

Horlogerie astronomique^ icteniifique et appUcaiions, — La précision 
dans les pendules astronomiques a été portée h un degré difilciïe à 
dépasser. Ces instruments peuvent èlre maintehant soustraits d'ane 
manière presque absolue aux influences de la température. La constance 
de leur marche est un sujet d'étonnemeni, et se traduit par des écarts 
hebdomadaires souvent inférieurs à (r,3, quand ils ne se réduisent pas 
à 0. Un fini sans réproche, le sentiment développé des fonctions les 
plus délicates et Tétude incessante des causes physiques résistantes 
sont les conditions matérielles de semblables résultats. Un artiste 
anglais, Reed, a fouhïi le type d'un échappement où, h la gravité, 
s'associait Télasticilé, qui, par ses contacts matériels d'une finesse 
inimaginable et Tabsence de tout lubrifiant, devait nécessairement 
l'emporter. A quelques légères modifications pi*s, c'est, croyons-nous, 
le seul usité aujourd'hui. La suspension du pendule, dont Tinfluence 
n'est pas à méconnaître, a été l'objet de recherchés spéciales, et fonc- 
tionne en maintenant rigoureusement le pendule dans le même plan 
Vertical. La compensation, enfin, est rendue parfaite par la décoloration 
de Tun des cylindres-enveloppes du métal compensateur, procédé qui 
détruit les causes d'erreur secondaire. (Des expériences antérieures ont 
fait rejeter le pendule à gril, dont le travail des tiges donne lieu à des 
frottements nuisibles à la compensation.) 

Une opinion autrefois admise que les petites amplitudes favorisent 
risochronisme et, par suite, le réglage es! combattue par l'expérience; 



316 REVUE CHBONONÉTRIQUE. 

l'un de nos habiles constructeurs se donne de plus grandes amplitudes 
et prétend régler mieux. Ce nouveau point de construclion a été corro- 
boré par les recherches scientifiques de M. Uésal. 

En somme, nos régulateurs astronomiques modernes sont des garde- 
temps mécaniquement parfaits et il semble qu'il n'y ait qu'à persé- 
vérer dans une voie aussi heureuse. 

. Si nombreuses sont les applications de la chronométrie à la science 
qu'il y a véritablement imprudence à vouloir en ébaucher même une 
nomenclature. Une des plus curieuses est sans contredit le compteur 
différentiel pour escadre. La frégate ou vaisseau-amiral donne l'unité 
de vitesse. Un cadran mobile relié à l'hélice de la machine est concen- 
trique à une aiguille mue par un mouvement d'horlogerie réglé en 
temps moyen. La vitesse du cadran ayant été préalablement ramenée 
à la vitesse de l'aiguille, un point choisi sur le cadran doit toujours se 
trouver en concordance avec celle-ci, à condition que le bâtiment se 
dirige à une allure régulière. Le cadran et l'aiguille marchent en sens 
opposé. Les mêmes opérations sont répétées autant de fois que la 
flotte compta d'embarcations ; en sorte que, par la seule inspection de 
l'appareil, on peut, à tout instant, vérifier si les distances réglemen- 
taires entre bâtiments sont bien maintenues. Cet instrument ^mple en 
apparence exige cependant d'assez longs calculs. £n premier lieu, 
celui du diagramme des rouages pour rapporter exactement à la 
vitesse du bâtiment ordonnateur, la vitesse de chacun des autres. C'est 
ainsi qu'avec une dizaine de trains d'engrenages, son auteur est par- 
venu à huit cents combinaisons ou plus, ne différant entre elles que de 
quantités inappréciables. Une règle différentielle enfin, véritable diffi- 
culté mathématique, permet de convertir instantanément en nœuds 
l'écart angulaire qui viendrait à se produire sur le cadran. Le préposé 
au registre de vapeur a donc toutes facilités pour manœuvrer à coup 
sûr. Cet appareil, qui fait honneur à celui de nos artistes qui s'est 
chargé de l'exécuter, est en usage dans toutes les marines, y compris 
la marine allemande. 

Une autre application rend de réels services en déterminant instan- 
tanément au moyen de mouvements d'horlogerie et d'un télégraphe, la 
longitude en un lieu quelconque du globe. Cette opération contrôlant 
les opérations sur place des géodésiens montre une fois de plus le rôle 
prépondérant de la chronométrie dans les travaux scientifiques. 

Les pendules astronomiques ou de précision se prêtent admirable- 
ment à la synchronisation. Citons-en une belle application avec la pen- 



l'horlogerie a l'exposition. 317 

(Iule du nouvel hôtel Terminus, qui actionne six cents paires d'ai- 
guilles. 

La conclusion de ce rapide exposé sera que l'horlogerie, par la pré- 
cision où elle atteint et ses ressources d'invention, peut prétendre aux 
conceptions mécaniques qui en font le premier des arts de précision. 
Breguety encore horloger, dotant la physique d'un instrument k 
mesurer la vitesse de la lumière et créant plus tard de pied en cape la 
télégraphie militaire, n'en est-il pas la meilleure preuve? 

Terminons la série par une horloge à transmission par force hydrau- 
lique, qui ne manque pas d'intérêt. 

L'abstention totale de Morez-du-Jura est à regretter. Ils se sont dit 
là-bas que n'ayant au monde de concurrents, ils n'avaient point à se 
déranger. Impossible de constater où ils en sont en horlogerie élec- 
trique, branche qu'ils se sont adjointe récemment et qui est si bien 
dans leurs moyens de production. 

Ne passons pas non plus sous silence une fabrique de Sainte- 
Suzanne, qui présente une grande variété de boites à musique manu- 
facturées entièrement dans ses ateliers. Ce n'est pas que cette indus- 
trie puisse prétendre h un grand développement, mais c'est un appoint 
et une tentative à encourager. 

Pendules. — Si, là encore, nos fabriques conservent la prépondé- 
rance, elles le doivent à leur vitalité, à l'habileté manuelle du per- 
sonnel ouvrier et surtout à une science d'agencement des cadres qui 
est bien vraiment notre apanage. Les mécanismes et les moyens de 
production n'étant pas susceptibles de grandes modifications, nos 
constructeurs ont fait montre de sens commercial en développant dans 
toutes leurs créations le côté artistique. Le réveil-matin, cette pendule 
des modestes, est l'objet d'une fabrication active chez nous, et l'in- 
croyable modicité de son prix le rend maintenant accessible aux 
moins fortunés. Nos types distancent les copies bien imparfaites venues 
de loin. Nos fabricants se préoccupent peut-être trop de la question de 
prix de^ revient, car bien souvent avec une augmentation insignifiante 
ils assureraient à leurs produits une régularité de marche de bon 
augure. Mais c'est soulever la question commerciale et ce n'est plus 
dans notre rôle. 

A Tabri de la pendule s'est élevée une nouvelle spécialité, les pen- 
idules dites de voyage, qui s'est rapidement constituée en industrie. 
Très gracieuses d'aspect, enchâssées dans des boites qui en rehaussent 



918 flBYUB CHRONOUÉTRIQUBi 

lô prix, elles offrent bous un faible yolumë tous les avantages des pen- 
dules les plus compliquées, sonnant ou ne sonnant pas au. gré du 
juanipulateur, répétanti réveillant et tenant lieu de calendrier sécu- 
laire* Rllep font partie indiapensable du bagage de tout voyageur qui 
se rejipecte« Elle» sQnt munies de. Téobappement k anoi*e des montres, 
de apiraux de réglage et de balanciers à lame» bi^métalliques^ qui les 
rendent réglable^ h l'égal des autres pièces de précision* C'est autant 
qu'il en faut pOur justifier rengoUem^nt qui s'attache h ces élégants 
-objets. ... 

Saint-Nicolas-d'Aliermont, petit bourg non loin de Dieppe, qui 
rappelle par sa simplicité de vie Us villageii horlogers suisses^ en exé- 
cute les blancs ou roulante et Paris les achève et les monte dans de 
délicieuses boîtes artistiques. Une connaissance raisonnée de la curio- 
sité féminin nous dit que nos élégantes n*ont pas traversé la classe 36 
sans faire leurs dévotions à ces fines miniatures. 

Chron0fâèire6 de i^rd w niùi^trei^mùrmei. -^ On entre dans rhorlo» 
^erie portative de haute précision. Nos artistes s'efforcent de perfec- 
tionner un art déjà bien près de la pei^feclion et^ dignes continuateurs 
de nos grands maîtres, s'acharnent à la .poursuite de cette maîtresse 
insaisissable : Theure absolue. Sans nous écarter du respect dû aux 
convictions sincères, restpectueuX aussi autant que qui que ce soit du 
paasé et de travaux qui restent des modèles de conception» nous 
demandons à dire nettement notre manière de voir. Nous sommes tous 
de bons serviteui*» de l'horlogerie qui désirons, faire prévaloir des 
vues qui noua semblent marcher au progrès i à ce titi*c, la plume doit 
rester libre» 

Lesorgaoes essentiels^ barillet avec fuâée auxiliaire» type d^échap- 
4)etpent, spiral et balaficier étant ï^stés sensiblement les mémes^ il était 
naturel de reporter las efforts aur le réglage» et 1-on peut dire qu'au^ 
jourd'li^ui tant vaut le ]*églage, tant vaut le chronomètre et le chrono* 
métrieré Rien de mieax si le réglage avait à y gagner^ le réglage res- 
tant le dernier mot de la science horlogère et le but final de toute 
construction du génre^ Il y a néanmoins lieu de se demander si tout 
est dit en éohappemênt et si les études ne devraient pas aé poursuivre 
dans ce sens? Malgré de très réelles qualités, nous reprochons an 
chef-d'cBuvi^ de Pieri'é Leroy de prendre dé Taccélération suivant Une 
loi indéterminée^ défaut possible à éviter avec un autre échappements 
Qu'arrive-t-il^ en effet, d'un chronoinètfe sorti victorieux des épreuves 



L'uOALOGkRltt A L*kXt>0lilTtON. H9 

au dépôt des oaKes? Le t)femie^ soin de f offidèi" chftrgé dt» montres 
est d'observer à nouveau sa marche en rade, puis eninep, Afin dô bien: 
étudier le tempérament particulier de don instrument ; de Ih immo- 
bilisation pendant un laps dé temps plus ou moins ôonsidérable 
d'un chronomètre éprouvé cependant. Êsi-ce tout? A cet Inconvénient 
déjà grave, viennent s'ajouter lésant lorsque Ib détente quitte 6 faux 
la position de repos, ainsi que Varrêi lorsque,- sous une cause exté* 
rieure^ le balancier est itiaintenu en équilibré. Pour prévenir le saut, 
on pratique au spiral un piton qui vient buter d une goupille verticale 
fixée nu balancier dans les amplitudes anormales^ mais ce Moyen est> 
défectueux eu ce qu^il affecte la marche en position verticale. On obvie 
à cet inconvénient^ sans influencer le réglage, au moyen d'un petit 
appendice comparable h la fourchette des montres k ancre} lequel 
prend repos sur un long ressort terminé en pt^sme^ et rend tout saut 
impossible. Il ne reste pas moin$ l'arrêt sans cduse mécanique et l'ac- 
célération. A tout prix, il faut éloigner cette cause perturbatrice ; la 
sécurité de milliers de navigateurs vaut bien, il semble, qu'un s'en 
préoccupe. Aucune montre à ancre n'a été, que non» sachions, pré- 
sentée aut épreuves5 et cependant cet échappisment n'a audun des 
défauts du premier et ne lui cède rien en réglage. Il y aurait, enfin» 
les échappements à force constante. 

La fusée auxiliaire avait des raisons d'être, et nous en fussions resté 
ferme partisan, aussi longtemps que les ressorts moteurs, par suite 
d'une fabrication par trop rudimentaire, n'eUssent offert aucune des 
qualités d'élasticité, d'homogénéité et de développement régulier sans 
lesquelles il n'y a rien de bon à attendre de ces moteurs. Mais àujour*- 
d'bui, OÙ les ressorts moteurs ont acquis toutes ces qualités et ne se 
développent pas moins concentriquement que lès splraUH, la fusée 
n'apparaît plus à beaucoup de bons esprits que comme une. superféta- 
tion. Si cet appendice coûteux et compliqué ^ susceptible ^ son tour 
d'occasionner l'arrêt du mouvement, n'est même plus la sohdiiion 
eêsentielie de l'isochronisme, que vient41 fdire dans les montres? A> 
nos yeux, le spiral est seul générateur d'isochronisme, et nous aîme-' 
rions à voir reporter en soins généraux l'écohomie résultant de la sup- 
pression de ce mécanisme suranné, d'autant que la fu^ée, quelques 
qualités qu'on lui attribue, n'empêche ni les pelotonnements ni les 
adcolements de spires, ce qui démontre bien qu'elle n'est qu^un pal- 
liatif. La fusée est, d'autre part, sans action sur le réglage dés posi-^. 
lions inclinées. Le terrain est brûlant, nous le savons, et notre lan« 



320 BKYUE CHRONOMÉTBIQUE. 

gage peu orthodoxe; aussi n'insistons-nous pas, laissant à l'avenir le 
soin de prononcer. 

Ce n'est pas sans étonnement qu'il a été donné de voir qu'aux der- 
niers concours du dépôt, il avait été présenté^ et même avec succès, 
des chronomètres dont les spiraux n'avaient qu'une seule courbe. 
C'est une erreur et l'on ne devrait pas plus y admettre ces derniers que 
les spiraux sans courbe. 

Le spiral sans courbe ou à une seule courbe ne peut assurer la même 
régularité de marche aux diverses inclinaisons que le spiral à deux 
courbes, et, comme les instruments sont loin de garder l'horizontalité 
parfaite, il en résultera fatalement un changement dans l'état absolu de 
l'instrument. Voilà ce que ne peuvent ignorer les experts que s'adjoint 
le dépôt. 

Un récent incident a failli faire écarter des concours le spiral en 
palladium. C'eût été d'autant plus regrettable qu'en ce moment, ce 
spiral, par une manipulation savante, est en passe de devenir le palla- 
dium du réglage. L'incrédulité dont on fait montre à l'endroit de Toxy* 
dation possible des spiraux en acier ne s'explique guère en présence de 
la quantité de spiraux qui en sont atteints, alors que le reste de la 
pièce est indemne. Il serait donc à souhaiter que non seulement le spi- 
ral, mais le balancier, fût en palladium allié, c'est-à-dire non oxydable 
et non aimantable, et, par cela même, soustrait aux influences magné- 
tiques. On sait qu'une pièce aimantée consei*ve sa marche et son réglage 
si le spiral et le balancier y sont en palladium. On l'obtient des chro- 
nomètres de poche ; qui empêche qu'on l'obtienne des chronomètres à 
suspension ? 

Les sections étrangères sont représentées par des noms connus qui 
apportent des instruments construits selon les principes et d'une exé- 
cution irréprochable. Comme construction, il est à remarquer que les 
instruments se ressemblent sans acception de provenance; quant aux 
résultats, ils sont sensiblement les mêmes. En Angleterre, les blancs 
des chronomètres se manufacturent absolument comme les blancs des 
montres. 

En dernière analyse, et sous bénéfice des observations que nous 
venons de présenter, l'avenir en chronométrie de bord est aux régleurs. 

Montres, — Ce n'est pas sans appréhension que nous abordons cette 
partie d'un travail qui nous engage si complètement. Si, par l'examen 
en détail des produits étrangers, nous avons pu tenter une rapide syn- 



l'horlogerie a l'exposition. 32{ 

thèse industrielle de rhorlogerie suisse par exemple, c'est en laissant 
le moins possible au hasard, et en basant chacune de nos appréciations 
sur des faits précis et concordants. Nos études et nos méditations anté- 
rieures, l'observation journalière des phénomènes de la production 
ainsi que des visites à de grands établissements industriels, nous 
avaient préparé à cette tâche. Nous nous estimerons trop heureux si le 
temps vient justifier quelques-unes de nos prévisions. 

Pour plus de clarté, nous examinerons à part chacun des centres, 
Montbéliard, Beaucourt, Seloncourt et Cluses, qui concourent à notre 
production horlogère totale. 

Naguère, la principale, ou mieux, Tunique industrie de Montbéliard 
était les plantages à cylindre. La pénurie fut telle et le salaire si ravalé 
à l'apparition sur notre marché du produit manufacturé suisse, que les 
industriels de cette contrée durent aviser. Leur indécision fut heureu- 
sement courte, et on les vit, à l'exemple de leurs voisins, embrasser les 
blancs à remontoir. Sur ces blancs ils plantèrent les échappements, 
leur ancienne spécialité, et, de là à finir les montres, il n'y avait qu'un 
pas. Ce pas est franchi et l'on commence là-bas à fabriquer des 
montres. La création d'un bureau de contrôle à Montbéliard même ne 
pouvait qu'y inciter, et n'a pas peu contribué à l'éclosion d'un centre 
de fabrication qui n'est certes pas l'idéal, mais qui tient place. Le 
danger n'est pas immédiat, en admettant qu'il y ait danger, mais c'est 
un indice et une tendance, une tentative de décentralisation qui, sou- 
vent répétée, finirait par nous coûter cher. A côté des établisseurs qui 
ne sont encore qu'à l'état d'unités, se groupent les assembleurs de 
blancs. Comme bon marché, ils paraissent arriver avec avantage; 
comme bienfacture, il nous sera permis de faire quelques réserves à 
l'égard d'une jeune fabrique composée d'éléments disparates. 

Beaucourt aborde la montre finie avec tous les moyens de production 
de la grande industrie : c'est dire que les quantités y sont énormes. La 
production annuelle de la plus importante et presque unique maison 
atteint au chiffre de 3 à 400,000 montres finies, et à la non moins res- 
pectable quantité de blancs, à remontoir et presque tous à cylindre ; si 
bien que l'utile auxiliaire d'autrefois est devenue le concurrent du jour. 
Il ne s'agit bien évidemment que de montres à très bon marché, mais 
qui s'infiltrent, et, insensiblement, se substituent à notre article courant, 
au grand détriment de notre place horlogère. Cette constatation n'a 
aucunement pour but de chercher à rabaisser la grande valeur indus- 
trielle et la notoriété d'un établissement qui rivalise avec les plus impor- 



322 RKVOE CUKONOMÉTRIQUB* 

tants de Saisse ou d'Amérique, et occupe des milliers d'ouvriers. 
Quelques lignes pour une piquante anecdote : Les grandes fabriques 
américaines désirant couler l'une déciles, dont ia défectuosité des pro- 
duits menaçait de jeter la déconsidération sur toutes les autres, con* 
vièrent à cette besogne Beaucourt, qu'en médae temps elles initiaient 
à fout un outillage et des procédés nouveaui» L'administration de la 
maison était trop. intelligente pour ne pas tirer parti de cette aubaine. 
Elle fit si bien que, quelques années après, Tàmbitieuse compagnie 
américaine dut replier bagage sur plus d'un marché important. Il n'en 
est pas moins très vrai que le chiffre de la production en montres finies 
n'atteignait, au dire deTun des ohefs de la maison» qu'à 30^000, 
en 1880. 

Un tel fait ne porte-t-il pas avec lui son enseignement : Tétablissage, 
avec ses moyens rudimentaires et si peu accélérateurs et l'immobilisa- 
tion obligée d'une bonne partie de son stock brut pourrait-il jamais 
viser si haut ? Il faut enfin se rendre à l'évidence et reconnaître que 
Tétablissage tel qu'il est actuellement pratiqué , n'a plus de raisons 
d'être que la production artistique, l'horlogerie compliquée et de haute 
précision, ainsi que certaines séries d'une vente pai active qui,, par cela 
seul, échappent à la manufacture. Tout le i*este est et sera de plus en 
plus entraîné dans l'orbite de la manufacture qui, par ses moyens 
rapides, un outillage journellement rajeuni et la division à Tinfîni du 
travail accapare déjà le marché sans concurrence comme sans retour 
possible vers le passé. Insensé celui qui voudmt remonter le courant 
industriel! Les rôles sont donc nettement établis, et chaque grande 
exposition apporte une force et une consécration nouvelles à ce dénom- 
brement, suivant l'économie politique, de la production horlogère. Nous 
y reviendrx)ns. 

Il fallait s'attendre à voir ^e/oncutir^ entrer aussi dans la carrière. De 
producteur de blancs à clef^ il est devenu manufacturier de blancs à 
remontoir et même de montres finies. Non parla puissante organisation 
et les moyens mécaniques de Beaucourt^ mais par une direction et une 
assimilation grâce auxquelles il réalise une montre courante à remOU'- 
toir à cylindre 18 et 19 lignes, d'un débouché facile. Ce n'est encore 
qu'à l'état embryonnaire si l'on veut, mais c'est un convive de plus au 
banquet. 

Marteau s'annonce comme un centre industriel déjà organisé. Le 
très proche voisinage de la Suisse ne peut que favoriser son développe- 
^««» par les facilités qu'il lui offre dans le recrutement du personnel 



l'horlogsrib a l'exposition. 323 

spécial auK manufactares. Un seul établissement y a jusqu'ici abordé 
la production exclusivement mécanique» Ses débuts furent laborieux et 
grandes ses vicissitudes» mais il vient de se remettre k flot avec une 
direction nouvelle. Sa réorganisation est encore de trop fraîche date 
pour qu'il y ait autre chose à faire que la signaler; cependant le milieu 
est des mieux choisis^ et| si elle lire bien parti du matériel existant^ tout 
en trouvant promptement sa voie commerciale, cette fabrique comme 
toute autre peut faire sa trouée et tepir sa place. 

Une fabrique de blancs à Vilkrs4e-Lae est en progrès avec une 
savonnette de 18 lignes ancre, bien agencée comme calibre et d'une 
exécution supérieure à cet ordre de produits^ Dans toute la région, les 
planteurs d'ancre se sont abstenus. Il eftt été cependant d'un certain 
intérêt de pouvoir les comparer aux planteurs neufchâtelois accrédités 
sur notre place. On en donne pour explication que ces planteurs ne 
travaillent que pour les maisons suisses. Ce cas se répercutant» n'est-il 
pas l'argument le plus topique contre les frontières douanières? La 
même situation est iHite à Cluses, qu'aucune voie ferrée ne relie à la 
fabrique mère. 

£n résumé» la contrée horlogère que nous venons de parcourir se 
localise dans la fabrication à divers degrés d'avancement des grands 
mouvements courants à remontoir, principalement à cylindre. 

A la Savoie maintenant. En tète marche Cluses^ qui centralise et per- 
sonnifie une fabrication éparse, des éléments divers. Si certaines com- 
munes, Maglaud, Ârâches, Mont-Saconnex, Thones ont conservé leur 
autonomie, Cluses seul est bien connu. 

La caractéristique de Cluses est le blanc des remontoirs en pièces 
simples^ qui s'y établit en petite industrie de 7 à !tSO lignes. On y pro- 
cède tout autrement que dans les grandes manufactures de blancs. Là, 
pas de bâlimenls industriels avec les grands frais et le matériel qu'ils 
entraînent; le grand outillage et les procédés de la manufacture y sont 
remplacés par le fractionnement sans fin en un nombre de petites sous^ 
parties que chaque ouvrier traite chez soi, avec ses propres lumières, 
sans contrôle, sans conseils, au moyen d'outils très primitiEs. Allez donc 
au progrès dans de semblables conditions I Malgré cela, l'acquis du 
personnel, une main-d'œuvre d'un bon marché sans exemple, assurent 
l'existence à des produits qui, toutes proportions gardées, étonnent par 
le fini» Mais le fini n'est pas tout, et le manque de régularité, d'bomo-^ 
généité, ou, si Ton veut, de l'interchangeabilité chère aux établisseurs, 
fait que ces mouvements, très acceptables comme fini de la matière, se 



324 REVU£ CHRONOMÉTRIQUe. 

voient préférer le mouvement manufacturé, moins brillant mais plus 
sûr, construit avec plus de principes, se prêtant à la série, et jouissant 
des faveurs du marché universel. Que Cluses prenne la peine de s'élever 
jusqu'à la grande industrie, et les avantages matériels signalés plus 
haut lui créeront une place à part dans l'industrie du blanc. 

Mais Cluses paraît avoir d'autres aspirations et semble s'acheminer 
vers l'établissage. Une maison expose sur des blancs sortis de ses 
ateliers des remontoirs 12 lignes à cylindre et 19 lignes à ancre, qui 
ont dû plonger dans Tétonnement plus d'un de nos braves fabricants. 
Les montres ne sont point à l'abri de la critique (lesquelles le sont?) 
mais elles ont bon air. Sans rechercher la part de Genève dans cet 
établissage, sans chicaner sur certains détails, le peu de relief, par 
exemple, des échappements à cylindre, il est de notre devoir de con- 
stater que cet établissage ne manque pas de qualités, que les montres à 
ancre visent à la précision et que nous pourrions très bien avoir affaire 
avec cette nouvelle compagne. La collectivité ouvrière d'Arâches pré- 
sente une collection de repassages en blanc, traités avec talent et avec 
goût. 

En thèse économique, Cluses offre de grands avantages à une créa- 
tion industrielle quelconque. Sur le terrain technique et pratique horlo- 
ger, les aptitudes d'un personnel habitué aux travaux de l'acier, une 
longue pratique des mécanismes de remontoir et son école profession- 
nelle lui en assurent d'aussi appréciables. Cluses se mettant à établir 
sur ses propres blancs (ceux qu'il livre sans partage au marché fran- 
çais) nous causerait de l'embarras si, heureusement pour nous, les spé- 
cialités telles que boites, cadrans, aiguilles, etc., etc., ainsi que la mul- 
tiplicité des petites parties qui, retardées, entravent tout l'établissage, 
ne lui manquaient. C'est donc une organisation à enfanter. A nous alors 
de profiter de notre avance et d'élargir le cercle 1 

La Savoie est la patrie-née des fabricants de pignons; elle en fournit 
les fabriques du monde entier, l'Amérique comprise. A ce monopole, 
que personne n'essaye de lui disputer, elle ajoute celui des roues de 
montres et des appareils et des pièces diverses des remontoirs. D'im- 
portantes usines avec force motrice, ateliers de mécaniciens, personnel 
et outillage complets s'occupent à ces travaux. Un chef de maison 
emploie annuellement pour 20 ou 25,000 francs de laiton consacré tout 
aux roues de montres, et qui représente le rouage de millions de 
pièces. Si effacé que soit leur rôle, les industriels producteurs de ces 
ouvrages ont une valeur, rendent des services; quelques-uns sont des 



l'horlogeuië a l'exposition. 323 

artistes et méritent mieux que la qualification peu flatteuse de décou- 
peurs. 

Un nouveau procédé de fabrication vient d'être mis en service par 
une maison de Thones, c'est la compression. L'économie matérielle est 
si considérable et le résultat si parfait auK opérations, qui n'exigent 
pas une grande précision, qu'on reste saisi. La compression supprime 
les moyens pantogiraphiques, le fraisage, le contournage, et reproduit 
sans risque de déviation dans les machines-outils, ou de changements 
de profils des burins, des pièces dont on exige plutôt des dimensions 
que des fonctions exactes. Un de nos artistes qui s'entendent le mieux 
h l'outillage la jugeait en ces termes : « Des pièces de petite horlogerie 
« obtenues par la compression, c'est le clou de la classe 26 i » C'est 
une manière de voir partagée. 

• Besançon. — Son apport est de deux sortes : les expositions indivi- 
duelles, la collectivité. Cette dernière a-t-elle répondu comme il conve- 
nait aux sacrifices de la ville et à la pensée de ceux qui espéraient y 
voir les spécimens de la production locale à tous les degrés, et comme 
l'image de notre vie industrielle? Nous n'osons le penser. Les temps 
sont difficiles, c'est certain, et une exposition demande des sacrifices ; 
mais qu'attendre d'une quasi-abstention, qui vous rapetisse à tous les 
yeux? 

Besançon ne manufacture pas. Les fréquents reproches qu'on lui en 
fait sont-ils bien justifiés? Cela n'a-t-il pas tenu à des circonstances 
locales ou de milieu ? Ëxaminons-le brièvemeat. A son aurore, notre 
fabrique devait nécessairement borner ses efforts au marché intérieur, 
ce qu'elle a, du reste, fait. Une production limitée suffisait à notre 
consommation nationale ; mais on n'emprisonne pas facilement le goût 
de l'acheteur, et il est advenu que, étant la fabrique qui produisait le 
moins en quantité, nous étions celle qui produisait le plus en variétés. 
Un tel état de choses éloignait toute pensée de manufacture, en excluait 
la possibilité. Une fabrique embrassant l'universalité des genres ne 
prenait donc aucunement le chemin de la manufacture, et chaque 
maison, traitant directement avec son acheteur horloger, sans intermé- 
diaire d'aucune sorte, se voyait dans l'obligation de tout entreprendre. 
On conçoit aisément les raisons de tout ordre qui interdisent à une 
maison qui s'est fait un rang,.et qui traite environ deux cents séries, de 
mener de front l'élablissage et la manufacture. Ce sont deux industries 
bien distinctes, où les moyens diffèrent en tout. Une existence humaine, 



326 REVUE CHRONOMÉTRIQCE. 

an surplus, pourrait-elle suffire à une aussi redoutable tâche? Le 
dérivatif à cette situation est évidemment le développement commercial 
au dehors. La manufacture recherche,, on le sait^ les grands horizons 
commerciaux, et nous y réussirons d'autant mieux que nos établisseurs 
auront porté notre nom au loin, et conquis de nouveaux marchés» 
Patience donc i chaque jour suffit à sa tâche. 

Une chose frappe tout d'abord à l'inspection des vitrines: la quantité 
des petites pièces à remontoir. C'est que, en effet, notre marché est 
grand acheteur de petites montres, et un tel engonement nous a valu 
de nous perfectionner dans ce genre et d'y acquérir une réelle supé- 
riorité. Convenablement traitées et introduites sur les autres marchés, 
nos petites pièces seraient pour nous un précieux élément d'affaires, et 
nous ouvriraient toutes les portes. La tendance bien connue des dames 
de désirer les montres de plus en plus petites est un sûr garant de la 
réussite. En grandes pièces, nous marchons à Tancre et la précision; 
c'est de bon augure. Quantité de remontoirs h ancre^ plus connus du 
public sous la dénomination de chronomètres on mi-chronomètres de 
poche et munis de bulletins d'observatoire, viennent dire à tous nos 
efforts. Il est de toute maison qui se respecte de présenter dés montres 
à bulletin, et, il faut qu'on le sache bien, Besançon est aujourd'hui h. 
même de livrer au commerce des centaines de montres à bulletin, tout 
comme les autres centres de fabrication. C'est ce dont se devraient 
pénétrer ceux qui, ne l'ignorant pas, continuent de donner la préférence 
à nos concurrents. Notre Observatoire a mis en jeu les amours-propres, 
et, sans aucun doute, développé sur place le goût et le sentiment 
encore vagues de la précision; il est venu nous donner confiance en 
nous-mêmes. Mais les règlements ne sont pas immuables, et, sous peine 
de passer pour anachronismes, doivent marcher de pair avec le réglage. 
Or, qui pourrait douter des immenses progrès faits en réglage depuis 
l'avènement des bulletins \ Tous ceux qui possèdent la question sont 
d'accord aujourd'hui que tous les bulletins autres que le bulletin 
complet, e'est-à-dire celui qui comprend les trois ordres d'épreuves, 
doivent disparaître. Il ne faut pas que le bulletin, qui reste la plus 
haute attestation du réglage, puisse être inférieur à la bonne opinion 
qu'on a de lui, ni servir de moyen à des commerçants faciles. Déjà, les 
maisons propagées dans le réglage se désintéressent de bulletins qui 
ne répondent plus à leur conception de cet art admirable. Où en 
seraient-elles, en effet, si, pour toute somme de réglage, elles ne 
donnaient à leurs pièces de choix que le minimum d'un bulletin dt» 



L^UORLOGERIE Â l'eXPOSITION. 327 

deuxième ou troisième classe! Il faudra bien en venir là. Quoi qu'il en 
soit, et c'est an grand point, Besançon s'est posé et affirmé comme 
centre chronométrique. Il ne voudra pas rester sur ses premiers lau- 
riers» et continuera i développer cette haute culture. 

Kotre élablifisage» puisque établisseurs noua sommes» progresse-t-»il» 
reste- t*il atationnaire, ou baisse*t-il en qualité? D'une manière absolue 
ou par comparaison, la première hypothèse est la vraie. Une première 
preuve en est dans les pièces de précision, véritable pierre d'achoppe- 
ment de tout établissage, que nous réussissons à l'égal des autres 
fabriques ; une autre se trouve dans la connaissance pratique de nos 
ouvriers en matière de mécanismes de remontoir; •—• il est agréable de 
constater que, dans ce domaine, nous avons regagné nos distances; 
une troisième, endn, résulte de notre spécialisation en petites pièces, et 
nous ne saurions trop affirmer que Besançon, quand il le voudra, peut 
en approvisionner le marché universel. 

Une courte pose aux sections étrangères mettra en évidence les 
conclusions par lesquelles sera close cette élude. 

LesAmérieains, ces colosses de la quantité, ne sa sont pas dérangés. 
Seule, une compagnie parait se donner pour carrière, au Champ de 
Mars» la vente au détail d*un produit estimé à sa juste valeur. Quel 
beau sujet de comparaison, cependant, que ceux qui prétendent h la 
maîtrise en manufacture et leurs collègues suisses \ Ce que l'on sait, 
c'est que les fabriques américaines, depuis quelque temps^ poussent à 
la 13 lignés» dont plusieurs ont déjà commencé la mise en oeuvre; les 
détails nous manquent sur la valeur de cet essai. Quelque surprenante 
que soit leur abstention, on ne peut que la constater et attendre. 

Les Alkmandê ne sont pas davantage venus» et pour cause. Leurs 
débuts en précision témoignent de connaissances théoriques en échap- 
pement et en réglage. Les prix, par contre, sont très élevés. Outre le 
soigné, Glashûtte traite un courant en grandes pièces à ancre d'un 
échappement spécial, que nous goûtons beaucoup. Il ne faudrait pas 
trop être surpris de voir avant longtemps Thorlogerie allemande 
prendre de l'extension et entrer dans la circulation. 

Une maison anglaise, honorablement connue et autrefois vouée à 
Pétablissage, expose des montres manufacturées de précision^ irrépro- 
chables. Installée depuis très peu dans ce nouveau mode, elle égale, si 
elle ne surpasse, ses devancières en tous pays. 

6a fabricalion traduit en tout la méthode, la patience et une bonne 
opinion de soi, gage de la réussite. Les types présentés sont 15 lignes 



328 HEVUE CIIHONOMÉTRIOCE* 

et 19 lignes, ancre, verre et savonnette. (Pauvre échappement à cylin- 
dre t) L'agencement du calibre, les engrenages à profils théoriques aux 
deux mobiles, les spiraux, les réglages, les proportions dans Téchap- 
peraent, tout y est original, sort du convenu, et séduit. Les boîtes, 
manufacturées aussi, sont des modèles de facture et d'élégance. On se 
trouve en présence de producteurs de premier ordre, complets comme 
théorie et pratique, dont on ne saurait trop approfondir les procédés 
et les méthodes. 

Un chronométrier de Liverpool soumet une petite collection de 
montres très artistiques d'exécuiion, vrai type de la montra anglaise, 
si fort prisée autrefois .Fusée auxiliaire, ancre anglais, spiral cylin- 
drique très fini, réglage fixe, etc., rien n'y manque. C'est très beau et 
très cher. 

Suisse. — C'est au nombre de ISO que les exposants d'oulre-Jura 
ont répondu à l'appel de la France. Plus heureux ou mieux inspirés 
que nous, ils présentent un ensemble qui leur attire les sympathies et 
leur donne cause gagnée. Quand voudrons-nous donc nous dire que, si 
grandes folies que soient les expositions, il ny en a pire que d'y 
paraître insuffisamment préparé! Ces industriels, passés mattrçs en 
matière d'exhibitions (le mot est pris au bon sens), avaient teùu d'ail- 
leurs à donner à xiotre pays, qui les a payés de retour, ce témoignage 
sympathique. 

Ce qu'ils apportent peut se définir : horlogerie de précision et éla- 
blissage général ; horlogerie par procédés mécaniques. 

Aucune classification ne sera faite des blancs dont les fabriques ne 
sont pa3 groupées et qui s'acclimatent partout où sont des mains horlo- 
gères, pour le plus grand bien de l'industrie dont on a pu dire qu'ils 
sont la matière première. Us sont venus très discrètement, aussi bien 
en pièces simples qu'en complications. Les auteure de ces produits 
tout à fait impersonnels pensent qu'il suffit d'être en odeur de sainteté 
près des établisseufs, leurs clients obligés* 

La production ipanufacturée suisse traverse en ce moment une 
période très prospère et très favorable à de nouvelles entreprises. Assez 
nombreux sont les établissements dont le rendement annuel est de 
100,000 montres et plus. Un écoulement régulier, qui prévient les chô- 
mages et assure le maximum de travail à l'outillage; un capital fré- 
quemment renouvelé et développant loule sa puissance créatrice; ne 
sont-ce pas là des signes de prospérité ! Veut-on uii exemple ? L'une des 



l'horlogerie a l'exposition. 329 

maisons citées, ses envois de fin de mois faits, avait en stock, devinez 
quoi...? Trois carions de douze pièces. Heureux industriel! La pro- 
duction mécanique a surtout l'avantage de s'appliquer à toute la con- 
sommation dès qu'on y introduit les modifications secondaires de 
cadrans, boites et aiguilles au pouvoir de quiconque fabrique. Chez nos 
voisins, qui sont des administrateurs consommés, tout est prévu et 
vient h son heure. Leurs mouvements parachevés, ils abordent main- 
tenant la fabrication mécanique des boîtes argent, métal et peut-être 
bientôt or, si les conditions économiques pour cette dernière ne sont 
pas trop onéreuses. 

Les boites ainsi obtenues sortent de machines admirables qui travail- 
lent par compression et, par le bien fini de l'élégance, laissent loin en 
arrière les boites quelque peu informes de l'établissage d'antan. 
Ainsi, la manufacture suisse s'enrichit chaque jour de quelque nouvelle 
conquête. Des décorations artistiques embrassant les genres les plus 
décoratifs, repoussé, niellé, damasquiné, et obtenues à un prix déri- 
soirement bas par un traitement spécial, complètent h souhait les mon- 
tres et leur donnent grand air. 

Si les procédés mécaniques se sont rendus partout aisément maîtres 
du grand produit courant à la face de l'établissage qui ne peut tenir 
pied, ils n'abordent qu'avec circonspection la petite pièce. Très peu la 
tentent et tous ceux qui s'y livrent ne réussissent pas. C'est que là, tout 
devient particulièrement délicat du barillet à l'échappement, et Ton 
peut prévoir que, sur ce terrain, la lutte sera longue entre le vieil éta- 
blissage et la jeune manufacture. Celle-ci sera toujours tribulaire, dans 
une certaine mesure, d'un personnel dressé et rompu aux nuances de 
pièces d'une structure si frêle et le problème l'horlogerie sans horlogers 
ne parait pas près d'être résolu. Voilà ce qui doit retremper nos cou- 
rages et donner l'orientation à nos efforts 1 La manufacture sortie de la 
période d'édification évolue avec aisance et assure au salaire une rému- 
nération supérieure, dit-on, d'année en année. C'est dissiper toute crainte 
et réconcilier tout le monde avec cette très intéressante branche. Le 
seul écueil pour elle serait de descendre trop bas l'échelle de la pro- 
duction et, par une horlogerie qui ne serait plus saine, de donner elle- 
même le signal de son amoindrissement et bientôt de sa ruine. Des 
procédés si éminemment rationnels ne peuvent tomber dans l'oubli 
et la production mécanique, aidée du puissant outillage moderne, saura 
creuser le sillon qu'elle s'est ouvert par son initiative. 

L'horlogerie de précision, avec toutes ses variétés et Télablissage 

SEPTEMBRE 1889. —396. 9 



330 RBVUK GtttlONOMÉTRfQUE. 

général, isont len attribiiu de Ôenève et des montagnes neuchàtelolses 
ou bernoises. De part et d'autre, on lutte vaillamment et chaque canton 
putao) dans ses aptitudes spéciales et la diversité de la production, des 
forces nouvelles pour le grand combat industriel. 

Si l'on ne peut dire de la production genévoUe qu'elle est la quantité^ 
11 est juste de reconnaître qu'elle maintient les traditions de goût et de 
fini qui lui ont valu de si francs succësi Indépendamment d'un per^- 
Bonnel horloger de valeur, elle compte une pléiade d'artisted ciseleurs, 
émallleurs,peintrea; aussi monopolise4*ello la décoration riche* Les 
boites, les cadrans, les aiguilles y sont traités avec un soin, une 
recherchei une connaissance des détails qui achèvent si bien une 
montre. Les parties du mouvement y sont exécutées par des mains 
légères avec un cachet paniculieret il y aurait injustice à ne pas men* 
tionner à part les échappements et les réglages. 

Abandonnant un échappement qui n'est plus que curieux, les artistes 
genevois les pi-emiers eurent le haut sentiment de l'échappement à 
ancre. Après des tâtonnements, des contre^marches, des échecs même 
qui ne faisaient qu'attiser leur courage, dont l'historique n'a pas sa 
place ici, ces convaincus parvinrent à en réaliser le type au point de 
perfection qui en fait le premier des échappements. Si Genève peut se 
dire le champion de l'échappement à ancre, sa construction n'est 
cependant pas unique et une connaissance théorique raisonnée permet 
aux autres constructeurs de se donner des types conformes k leurs 
vues et II leurs besoins. 

Un échappement doué de si heureuses propriétés appelait un réglage 
non moins parfait et ce fut encore Genève qui donna le signal. Le 
réglage de précision avait éclairé la pensée de quelques artistes qui 
pensaient excellemment qu'une montre peut atteindre à la même somme 
de réglage que les chronomètres de bord. C'était poser le principe 
même de cet art nouveau. Après bien des recherches, des démentis 
cruels, des alternatives de succès et de revers, ils furent assez heureux 
pour déduire de l'expérience d'une pratique judicieuse la remarquable 
théorie de M. Ed. Philipps, presque complètement. Une chose frappe, 
l'unité de la méthode : un seul type d'échappement, une seule courbe. 
Pas d'efforts isolés ou perdus^ plutôt l'emmagasinement de tout ce qui 
était tenté et réussi : telle fut leur tactique. Elle est trop féconde en 
résultats pour ne pas être prise comme règle. 

La petite pièce est bien, artistique, mais d'un prix élevé. 

Quelques parties détachées telles que roues d'échappement et ancres. 



l'horlooeàik a l'exposition. 331 

spiraux^ balanciers^ ressorts moteurs, aini$i que d'autres plus accès- 
soiresy les cadrans^ les aiguilles^ etc., ont eu Genève pour berceau. 
Elles ont trop contribué^ surtout les premières, à la marche eti avant 
pour ne pas leur donner une place choisie. Ces objets, en apparence si 
faciles à produire, demandent, beaucoup plus qu'on n'est porté à lé 
croire, l'expérience, le savoir professionnel et, souvent, le savoir pur : 
témoià le spiral en palladium, objet de si belles expériences de la part 
d'un régleur doublé d'un chimiste. 

Son organisation est, en somme, complète et Genève a mis une sorte 
de coquetterie à prendre sur son propre fonds tous les éléments d'une 
spécialité où elle excelle. lia, plus qu'ailleurs^ on a le culte de Tart pur 
et les traditions y sont de tout point irréprochables. Une phalange de 
praticiens habiles et dévoués lui maintiendra des positions si bien 
acquises. 

Le cadre des Moniagnè» est plus vaste et comprend l'établissage du 
pluâ modeste au plus raffiné. Le courant y est bien tenu, très bien 
même, surtout II Chaux-de-Fonds, dont la fabrication était autrefois 
sujette à caution, et où plusieurs maillons abordent avec compétence 
les 18 et lô lignes ancre dirigées en précision^ Il y a une lacune, la 
petite pièce, peu et médiocrement représentée, et qui n'est décidément 
pas le fort de rétablissage suisse. 

Le Zoefe, qui se propage dans le beau, est en plein essor. La fabri^ 
cation de la pièce compliquée y est plus active et mieux conduite que 
jamais. Un traitement plus rationnel, en même temps qu'une connais- 
sance mieux assise de oes^ mécanismes hérissés de difficultés, sont 
venus redonner la vie à une branche k qui nous devons tant de beaux 
talents* Puisse*t-elle se maintenir dans l'intérêt de la chronométrie et de 
Tart ! Les pièces simples y sont bien aussi; beaucoup de demi'^chrono^ 
mètres où les soins se mêlent à un peu de recherche peut-être, et^ h noire 
grô, trop d'échappements à détente. Le chef-d'œuvre de Pierre Leroy 
est certes digne de souvenir, mais a le tort dé se faire battre en réglage 
par l'échappement à ancre. Son seul mérite est de former quelques 
habiles échappementiers. Sauf dans led grandes maisons qui s'attachent 
leur personnel pour le réglage de précision, cette partie n'est pas trai- 
tée aussi heureusement qu'à Genève. Le Locle ne manquant pas de 
régleurs de premier ordre, cette anomalie ne s'explique que par un 
éparpillement de la population laborieuse qui laisse les régleurs livrés 
à eux-mêmes. Dernière contradiction: le demi-soigné présente .4es 
réglages coudés mieux Compris que mainte fabrication soignée- 



332 REVUE CHRONOMÉTRIQUE* 

L'influence du réglage à Taide des procédés mécaniques se fait Irop 
sentir pour qu'il soit nié plus longtemps. Sans doute, on n'arrivera 
jamais à des résultats aussi saillants que par la manipulation ordinaire ; 
mais si Ton peut se maintenir, et cela parait très possible, dans les 
limites des bulletins de la classe G, par exemple, ce sera un grand pas 
franchi. La place est bien courte pour expliquer dans quelles conditions 
un régleur eût consenti à faire, au moyen d'instruments spéciaux, une 
curieuse expérience, il se fût agi de régler aux positions, — ce qui se 
conçoit, — puis aux températures, ce qui est le tour de force, — et 
enfin en temps moyen, sans épreuve de température artificielle d'aucune 
sorte, douze ou vingt-quatre pièces dans un délai de douze heures, en 
confiant seulement à l'opérateur les spiraux et les balanciers des pièces 
à régler. Une semblable proposition n'a presque rencontré que l'incré- 
dulité, et cependant... Un savant, versé dans la pratique de l'horloge- 
rie, a fait des recherches sur le même sujet qui l'ont conduit à déter- 
miner, à l'aide de ce qu'il nomme la caractéristique d'un balancier, la 
position exacte des masses pour la compensation. Il est grandement à 
désirer que. l'auteur de ces travaux veuille sortir de sa réserve, et non 
seulement nous donner la marche pratique pour l'emploi de ses for- 
mules, mais encore en développer la théorie. 

Le Locle, solidement campé sur des spécialités peu facilement abor- 
dables, et les Montagnes, si laborieuses, et possédant les ressources du 
métier, peuvent envisager l'avenir avec confiance* 

Quelques mots en hâte du canton de Vaud. Sainte-Crûix, qui pra- 
tique l'établissage, et dont la production a quelque analogie avec la 
nôtre, n'a envoyé qu'un de ses fabricants. Les produits qu'il présente 
sont bien tenus et dénotent le désir de faire bien. A défaut d'autres 
termes de comparaison, nous estimons que ce centre se maintient dans 
l'établissage moyen. Une maison cependant a pu y aborder la précision 
avec succès. Mais la véritable spécialité ne réside pas là. Elle est avant 
tout dans les pièces compliquées, dont les blancs s'exécutent dans toute 
l'agglomération connue sous la dénomination de la Vallée. Nulle part 
vous ne trouverez de limeurs inimitables pour exécuter comme en se 
jouant, et avec une facilité désespérante, ces merveilleuses cadratures 
qui semblent reculer les difficultés d'exécution. La Vallée approvisionne 
d'horlogerie compliquée en blanc toutes les fabriques en toutes con- 
trées. On n'y compte pas d'école d'horlogerie. L'enseignement tech- 
nique venant compléter de si brillantes aptitudes manuelles, à quoi 
n'eût pu prétendre la Vallée ? Par quelle aberration cetle ruche horlo- 



l'horlogerie a l'exposition. 333 

gère, qui fournit des maîtres si estimés aux autres écoles, n'est-elle pas 
elle-même la tête d'un enseignement technique? Ce n'est pourtant pas 
le zèle qui manque. 

Une grande fabrique y produit le blanc à remontoir simple avec une 
grande supériorité. Tout ce que la plus longue pratique a pu accumuler 
d'expérience, un outillage modèle, une direction pour qui le métier n'a 
plus de secrets, et une grande conscience dans le produit lui garan- 
tissent une situation privilégiée et la mettent hors de pair. 

Sa sûreté de vues est telle, et sa possession de tous les moyens méca- 
niques connus si complète, qu'elle a osé ce tour de force : manufactu- 
rer en blanc les pièces compliquées. Aujourd'hui elle sert avec la même 
facilité les pièces simples, les chronographes et les répétitions, le tout 
également interchangeable! L'identité obtenue de pièces d'une contex- 
ture aussi bizarre, et de fonctions si subtiles peut, à bon droit, passer 
pour le triomphe de la manufacture. Ces succès inespérés, à quoi en 
est redevable la fabrique Le Coultre et C^? k sa recherche constante 
du progrès dans toutes ses manifestations, à l'esprit de sacrifice bien 
entendu, à la passion du beau, au désir de faire toujours mieux. 

Pour finir, quelques fabriques de rubis percés et de balanciers, ainsi 
que quelques ateliers de plantage. 

En résumé : 

L'horlogerie suisse, par un sentiment net de la marche industrielle, 
son évolution habile vers la manufacture, la puissance de la volonté, 
Tassociation bien comprise, la capacité de travail d'une population labo- 
rieuse au premier chef et sou enseignement horloger qui fournit des 
praticiens au monde entier, paraît en excellente situation et à l'abri de 
ces redoutables crises, dont une, encore présente au souvenir, avait 
causé de si graves perturbations dans ses rangs. 

La partie descriptive de ce travail examinée, il reste à conclure pour 
Besançon. 

De trop significatives statistiques montrent que notre chiffre est plu- 
tôt en décroissance. D'où vient, si, par contre, la production étrangère 
est normale ? Uniquement de ce que notre marché s'est ouvert au pro- 
duit manufacturé. Est-ce engouement pur et pouvons-nous espérer une 
réaction? Hélas! non, la manufacture offrant de réels avantages à tous 
les points de vue : construction théorique, économie, régularité. Le 
malaise s'accroîtra de la concurrence intérieure chaque jour grandis- 
sante de Beaucourt, Seloncourt, Monlbéliard et bientôt Cluses, sans 
compter Paris, à qui une manufacture de montres siérait à merveille. 



334 RJSYUIB CBROHOMiTRiaUE* 

Les Gonséqu9n6es éeonomiquea ou matériellea d'un Romblabla état àei 
choses aa dégagent avec facilité et ae traduisant par un antagonisme 
mortel entre nos producteurs acculés au marché franoaia et oonduits 
par une logiqqa inoKorabla h la production artificielle. La produotion 
artificielle est celle qui, forQant les affaire»! conduit h h mévente, et no 
couvre plus le prix de revient, 

Ayant perdu de ce c6té, qu'avona-nous donc gagné pour rétablir 
l'équilibre et redonner la vigueur h nos cours? Rien, abaolumeât rien,' 
et, par là, s'explique la dépression lur notre chiffre de production. Les 
50,000 montres que nous faisons en moins sont précisément la quantité 
que la manufacture nous importe annuellement. 

Que faire alors? Travailler avec l'étranger; l'exportation doit être 
notre unique objectif. C'est facile h dire, répondra^ti^on» Il est certain 
que les premiers voyages d'affaires b l'étranger ne ressemblent paa tou- 
jours h des tournées triomphales ; mais avec la persévéranoa, l'eicécur 
tion ponctuelle et scrupuleuse des ordres, notre ptaoe serait prompte* 
ment faite dans des milieux où Ton prise fort la correction en relations. 
Il est même h supposer que notre éducation commerciale se parferait 
au contact de commerçants parfaits de tact et d'entregent, Le premier 
et très clair résultat de la nouvelle tactique serait de dégager notre 
marché et de redonner rélasticité à nos prix de vente qui, redisons^le, 
fléchissent sous une production pléthorique et la compétition de la 
manufaetara. Un personnel d'agents commerciaux actifs, instruits dans 
les langues vivantes et très honnêtes, nous serait d'un grand seoours et 
ferait souche d'agents exportateurs. 11 est grand temps que tombe la 
légende qu'on ne vit et prospère que che^ soi. Où an serait la Buisso 
réduite h sa propre consommation ? Notre tâche serait facilitée par la prén 
sence,àParis,de grandes maisons de commission qui, invariablement» 
achètent sur place des montres de provenance suisse. Oala peut paraître 
invraisemblable, cela n'est que trop vrai. La distance ne saurait être un 
obstacle, et notre devoir aérait de tenter des relations qui nous initie* 
raient aux sortes et aux habitudes commerciales étrangères. Qe serait 
tout profit. Une petite recommandation encore h ceux qui affronterimt la 
clientèle extérieure : bien se pénétrer des genres et tenir religieusement 
compte des observations en apparence les plus futiles, les plus néglii 
geables. A distance, les pour compte grevés souvent de forts droits d'en* 
trée, ainsi que les ajournements, deviennent puineux, si l'on n'y met bon 
ordre, en n'expédiant qu'à coup sûr à des acheteurs en général très dhâtr 
touilleux sur les mille et un détails qui donnent leoaehètetPoriginalité 



V t 



m% montres dam otiaquô provinca- En pripcipe, la tolér^nco ^st quIIq. 
ou presq^a, Qt il sqmit tout k feit inte»pat>tif de oomptar liur U longunir 
witâ et la tml'M hm oonpuQi do Taphatçur Uinçm on walièro do 
livraison- Ne paa »o figurer davantage, comme il n'ost que trop fréquanii 
que loi aifaim au dobora na ae traitant qua par dizaina da milla francs ; 
ce larait le plm aftr obamin da gravâi mécomptes. Avant do se lancer 
il fayt prandre piod et avoir jaugé h fond la valeur momie d'une dien- 
lèlot Imprudent qui s'écarta de celta règle, 

£n matière de fmanca anfin^ ne jamais perdre da vue le change 
monétaire si sujet m% fluctuations, et qui, li vous le supporte?^, grève 
vos opérations d'une manière souvent inattendue, Avoir soin encore de 
ne point prendre pour ariiolas de foi les renseignements de certaines 
agenças qui en font trafic. U convient de ne se présenter qu'avec des 
lettres de crédit sur des maisons da banque honorables qui; très gra*^ 
cieusament, sa mettent h votre disposition. 

Il faudrait, da plus^une organisation du crédit sur place, On se doute 
fart peu ici que crédit signifie mutualité, solidarité. Inimitées ^ l'apport 
personnel, les opérations sont forcément limitées et s'arrêtent fatalement 
aux grandes entreprise». C'est dire au commerce ; tu n'iras pas plus 
loin. Bt Ton s'étonne ensuite quand Ton ne s'indigne pas dn peu d'ac- 
croissement d'industries cependant demi-iéculairei, 

l'Os bonguê^ çanionah» suisses offrent h leurs correspondants le 
large crédit qui leur permet de lutter contra las insondables capitaui^ 
américains] que nous offre-t-on, à nous? Il y aurait un moyen terme 
connu ; la substitution au;;: raisons sociales uninominales de sociétés en 
commandite ou même anonymes qui donnent la surface et appellent la 
confiance ; mais c'est toujours organiser le crédit et ce n'est guère passé 
dans les mmurs capitalistes qui nous entourent* 

Ainsi armés, nous compléterions notre industrie et aborderions sans 
crainte la manufacture des blancs et celle des montres finies. Il en eat 
fort: question ici. oft le besoin s'en fait tant sentir, mais il n'y ^ pas com- 
munauté de vues^ bas uns veulent le faii'o en petite industrie par les 
moyens rudimentaires, terre ^ terre et sans avenir, Irions-nous recom- 
Tpancer Cluses 1 De quoi, alors, serviraient las leçons de Texpérience ? 
D'autres, et nous sommes du nombre, ne conçoivent que la grande 
industrie qui peut seule s'imposer- Aucun des partisans da fabriques 
d'ébaucbe n'a entrevu la manufacture complète du produit horloger ; 
aucun n'en a même posé le principe. A notre sens, cela tient au point 



336 aEVDE CHRONOMÉTRIQUK. 

de vue auquel on se place : les uns ne braquent leur lorgnette que sur 
la France, tandis que les autres aspirent au marché universel. 

Nos fabriques d'ébauche devront relever de la grande industrie, parce 
que la grande industrie seulement peut fixer les calibres, les lancer et 
les imposer partout; à telle enseigne que, même en établissage, on 
compte avec certaines fabriques de blancs. Mais lesquelles ; les petites 
ou les grandes? S'il restait quelques doutes, il faudrait passer la fron- 
tière et se livrer à une petite étude comparative qui ne pourrait être 
qu'édifiante. Des calibres, sanctionnés par l'expérience, sont assurés 
d'une longue vie et conduisent, progrès énorme, à la fabrication méca- 
nique des boîtes. Nous tous, qui passons par les leuteurs du montage 
des boîtes par les procédés ordinaires, sentons le prix de calibres tou- 
jours identiques permettant les commandes de boîtes d'avance. Mais 
pour cela, des calibres où rien n'est laissé au hasard sont nécessaires 
et c'est ce qui démontre une fois de plus la nécessité de la grande in- 
dustrie. Rien n'empêcherait alors les manufactures de boîtes d'avoir 
toujours un assortiment de boîtes de toutes sortes sur les calibres reçus. 
La grande industrie assure enfin les plus importantes livraisons à date 
fixe, si bien qu'avec une recrudescence d'affaires elle peut augmenter 
son chiffre dans des proportions considérables, horizon à peu près 
fermé à la petite industrie. D'un côté, l'essor, les grands vols, le pro- 
grès ; de l'autre, la médiocrité sans espoir ! 

Si ce raisonnement est vrai des blancs, combien ne le sera-t-il pas 
davantage des mouvements finis sur lesquels, indépendamment de 
l'ébauche, viennent se greffer d'importantes parties, l'échappement, le 
repassage, plus avantageuses encore à traiter par la manufacture que 
le blanc lui-même. Insister, serait discuter le jour. Les avantages éco- 
nomiques en manufacture étant trop connus pour les retracer en détail, 
un mot seulement du côté technique. Croit-on qu'un chef d'industrie, 
au moment de faire l'avance d'un outillage complet pour une seule 
série, pour un seul mouvement, ne s'assurera pas que tout, dans sa 
pièce, est conforme aux principes de la plus saine théorie? Le verrait-on 
jouer souvent son va-tout sur une entreprise de cette nature et ne pas 
être certain de donner le jour k un mécanisme viable ? Il est vrai que 
la pratique ne pourra faire la besogne seule et devra appeler à son aide 
la théorie, les ingénieurs. De là, peut-être, cette injuste suspicion où le 
monde horloger tient le monde savant. Dans la petite industrie, au con- 
traire, où les quantités sont faibles et les risques presque nuls, on se 
préoccupe beaucoup moins de la perfection théorique d'un mouvement 



l'hohlogerie a l'exposition. 337 

qui^ s'il ne réussit pas, est mis de côté ou liquidé sans grande perte. 
C'est une cause d'infériorité. S'ensuivra-t-il que 'nous abandonnerons 
rétablissage? Nullement, nous ne le délaisserons pas plus qu'il ne Test 
en Suisse. Comme auparavant, nous soignerons nos petites pièces et 
nos grandes montres à ancre. De là réunion des deux grands courants 
producteurs, Vétablissage et la manufacture^ marchant côte à côte sans 
empiéter sur leurs attributions réciproques et sans se nuire jamais, 
naîtraient pour notre fabrique une activité nouvelle et un regain déjeu- 
nasse, gages de la prospérité et du retour aux beaux jours. Chaque 
branche, ouvrant à l'autre sa clientèle particulière, lui offrirait de nou« 
veaux débouchés et nous aurions enfin la satisfaction de voir Besançon, 
grand marché d'horlogerie, recevoir chez lui le commerce du monde 
entier. De longues années nous séparent-elles de cet avenir idéal? Avec 
l'aide du capital, l'unité dans les vues et le z^e d'hommes éprouvés 
ayant foi dans les destinées bisontines, les distances se rapprocheraient 
comme par enchantement. Nous sommes de ceux qui croient au réveil 
de notre faorique locale. 

Au nombre des agents de notre reconstitution, il est juste de compter 
l'enseignement professionnel. A l'école, nous demanderons de nous 
former des régleurs d'avenir et des praticiens instruits comme, un peu 
plus tard, des collaborateurs mécaniciens. Ces deux lignes renferment 
tout un programme nouveau pour une école d'horlogerie soucieuse de 
sa mission. 

Les pouvoirs publics, si souvent mis en cause et si souvent taxés 
d'inertie, que peuvent-ils pour nous? Vont-ils nous donner des secours? 
Ce serait humiliant. Non, l'industrie ne s'abaisse pas, ne tend pas la 
main; elle vit de son travail et ne demande que la solidarité. La voulez- 
vous forte et grande, au-dessus des autres et planant sans partage ; 
ayez confiance et apportez-lui-en les moyens, mais ne parlez de subven- 
tions déshonorantes qui ne seraient qu'une prime à l'incurie et n'en- 
gendreraient qu'injustices et privilèges. Tout ce qu'il y a à attendre d'en 
haut, c'est, si cela n'existe déjà, la création d'une caisse d'études com- 
merciales destinée à des missions à l'étranger et même à l'intérieur, au 
cours desquelles des hommes compétents prendraient des notes puis 
fourniraient des rapports très utiles à compulser. Au retour, ils diraient 
ce qu'ils ont vu, conférencieraient devant un auditoire attentif, sème- 
raient les idées et provoqueraient partout l'émulation et le désir de 
connaître. Ce moyen de vulgarisation, basé sur l'étude sur place des 
grands phénomènes industriels, est simple et pratique et serait néces- 



340 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

réellement supérieure. Revenons aux travaux manuels. L'élève débute 
donc par la lime, et doit faire sur gabarit des règles, des équerres, des 
solides géométriques. Le commencement est laborieux, quelquefois 
rebutant, et demande un maître très patient, très bienveillant, mais 
inflexible. Mais quels résultats ! Certains de ne trouver aucune complai- 
sance, les élèves deviennent de bonne heure sévères pour eux-mêmes, 
disciplinent leurs doigts, leur volonté, et arrivent en quelques mois 
d'apprentissage à une exécution qui n'est presque plus de débutants. 
La comparaison des deux méthodes amènerait à dire que Tancienne 
donne deux limeurs sur douze, la nouvelle dix. Aussi, avec quelle 
facilité se mettent-ils h la pendule, ces jeunes qui savent déjà leur main 
sûre, leur coup de lime non moins sûr. Les chronomètres viennent 
ensuite, et sont faits pièce par pièce dans l'école par ces praticiens 
imberbes, avec toute l'aisance des professionnels. Au sommet, l'ensei- 
gnement de la montre. Ces mains, que l'on eût pu croire alourdies par 
le labeur de mécanicien, manient avec dextérité les plus petites limes. 
La même année les voit produire ébauche, finissage, échappement, 
repassage et réglage. Il arrive alors que, après avoir passé deux ans au 
limage de mécanicien et à la pendule, l'élève n'a aucun retard sur le 
nôtre mis à l'ébauche au bout de quinze jours, mais a sur lui l'avantage 
de pouvoir aborder n'importe quel ouvrage de lime. C'est la démonstra- 
tion par le fait d'une méthode qui ne comptera avant peu que des 
partisans. 

Le dessin industriel y est suivi avec assiduité et professé avec talent 
par le maître aux travaux graphiques de l'École centrale. Cet enseigne- 
ment jeune, rationnel et méthodique aura des imitateurs et nous pen- 
sons ne nous laisser aller à aucun mouvement enthousiaste en lui pré- 
disant un brillant avenir. C'est la juste récompense des efforts 
désintéressés ou plutôt des sacrifices de toute nature des organisateurs 
d'une œuvre si éminemment utile et qui doit tout à elle-même. Per- 
sonne n'ignore, en effet, que cet établissement de fondation privée a 
été édifié par quelques horlogers convaincus qui avaient à cœur les 
traditions et voulaient les consacrer en dotant Paris d'une école d'hor- 
logerie modèle. 

Londres nous vient avec une toute jeune école que nous nous com- 
plairons à retrouver. 

Les écoles suisses sont venues au grand complet avec des travaux 
nombreux, indice de beaucoup d'activité. Toutes n'ont pas la même 
importance, et le Locle et Genève tiennent la tête ; mais toutes ont des 



f 



l'horj:x)6ërie a l'kxposition. 341 

maîtres capables, une direction expérimentée et le sentiment développé 
de leur rôle. Comme exécution, la palme revient sans conteste au 
LoclCy avec des travaux d'élèves irréprochables. Là se rencontrent des 
repassages de remontoirs à ancre qu'on croirait difficilement œuvre de 
débutants. Cette école a enrichi son enseignement du cours de mécanique 
pratique, complément indispensable des. études en horlogerie, et déjà 
en partie adopté le programme de lime de l'école de Paris. Les cours 
théoriques, et notamment le réglage, y sont professés avec distinction 
par le savant directeur, M. Grosmann, et contribuent au succès d'une 
école riche en éléments enseignants. 

Bans toutes, la moyenne d'exécution est satisfaisante, très satisfai- 
sante même, et nous ne tempérons nos éloges que d'une légère critique : 
les calibres simples à remontoir ne sont pas toujours orthodoxes quant 
à l'agencement des mécanismes, ni bien en rapport avec les procédés . 
modernes. 

L'objectif en remontoir doit être la suppression d'un vissage nom- 
breux, la solidité et la simplicité. Plus de vis faisant fonction d'axe 
pivoté, — de vis à repos, en termes d'atelier, — plus de ces menées 
dures, qui sont la plaie du remontoir. On arrive à mieux, et les écoles 
. ne doivent pas propager de telles erreurs. La remarque s'étend, au 
reste, à la fabrique entière, qui fait preuve de la plus rare insouciance 
dans le choix de ses blancs. Il y a certes progrès avec les systèmes 
demi-vue, mais que de choses encore à réformer ! 

£st-il nécessaire, après ce qui vient d'être dit, de formuler dans ses 
grandes lignes un programme d'enseignement professionnel ? 

En premier lieu viendrait la création d'un cours pratique ainsi que 
d'une chaire spéciale de mécanique, si impérieusement réclamés par 
la tendance de plus en plus marquée des fabriques à la manufacture. 
Le programme de lime qui astreindrait tous les élèves à passer par cer- 
taines épreuves développerait les aptitudes manuelles et rendrait ces 
élèves aptes aux travaux les plus variés. L'industrie moderne, nouveau 
Prêtée, se transformant comme à la baguette, il n'est pas de trop que 
ses serviteurs se puissent à leur tour transformer, et tel très bon horlo- 
ger deviendra peut-être aussi un mécanicien apprécié. Trois ou six 
mois de gros limage sont un temps en apparence perdu, dont le jeune 
horloger tire avantage pendant toute sa carrière. Le repassage en blanc 
aurait une large place à l'école, qui recevrait môme les horlogers faits, 
désireux de se compléter. Un atelier spécial serait affecté à celle partie, 
où le maître s'appliquerait à signaler les procédés défectueux, au point 



342 REVDK GHHONOMÉTRIQQE. 

de vue théorique ou pfatiqUei tout en inoulquant à son personnel des 
notions sur les forces» les résistances » les frottemeiils, notions du 
domaine de la mécanique ot qu'uil ouvrier possède bien rai*emeDt. Le 
réglage de précisioni qui place si haut notre profession, doit être i'ob-* 
jet d'une ferveur spéciale ; c'est le seul moyen de s'arrêter sur la pente 
où nous pousse une certaine mÀnufacture, Un vœu hon moins senti 
serait que l'élève ne fût tnis en contact avec les machinesK)utils (celles 
qui produisent)» que son apprentissage achevé : quand la machine aux 
bariiletSi par exemple, en a expédié un en quelques ëedosdes» vous 
demanderez en vain à l'élève témoin de l'opération la même somme 
d'efforts pou: lui en faire exécuter un &u tour ordinaire qu'avant de 
l'avoir initié. A quoi bon ? penaera4«*il. En dernière année, pas avant, 
le cours de fabrication mécanique, ek^ à tous lea degrés de l'enseigne- 
ment, l'école ouverte aux praticiens qui veulent pirarsoivre leur instruc» 
tion ou se perfectionner dans leur partie. Le dessin industriel» qui vient 
compléter la pensée et aide tant à l'invention, Serait poussé k l'égal des 
cours théoriques de mécanique rationnelle ou appliquée* Si nous vou-^ 
Ions nous maintenir ou nous élever» il faut que nos élèves soient aussi 
complets en mécanique que s'ils sortaient de l'École centrale. D'aucuns 
réclameraient même pour eux le titre d'ingénieurs. Qu'est^ôe, en . 
effet, que la théorie de l'horlogerie, sinon de la mécanique appliquée ? 
Et comment faire de la mécanique appliquée 6i l'on n'est instruit en 
mécanique rationnelle ? La tâche est d'ailleurs facile^ Biaintenani que 
la théorie de l'horlogerie se suffit à elle-même. 

Au fronton de toutes les sâllèS, enfin, ces maximes : 

Élurgmei le cercle d$ vos connaùtancet ihéoriquea; 
Per/^ciionnez vos moyem pratiques ; 
. MénageM le temps, 

Ern. Antoiivb. 



BAROMÈTRE LEBRBT. 343 



LE BAROMÈTRE LEBRET. 



Un horloger ingénieux^ M. Â. Lebret, a présenté à la Société 
d'encouragement une variante du baromètre ordinaire qui aura des 
amateurs. Il y a tant de gens sensés qui se passionnent pour le baro^ 
mètre f Tout le monde connaît le baromètre métallique, un petit cadran 
divisé et une aiguille qui se promène lentement de gauche k droite et 
de droite à gauchoi depuis Tindication « tempête, grande pluie n, 
jusqu'à l'indication « beau, beau-fixe ». C'est bien vieux jeu. M. Lebret 
a changé tout cela. Plus de cadran, plus d aiguille! A la place du 
cadran apparaît un joli paysage; au-dessus, un ciel| tantôt pur et 
clairi tantôt triste et brumeux. Le ciel remplace l'aiguille. Par beau 
temps, le paysage s'éclaire> il est tout ensoleillé) le ciel est d'un bleu 
d'ahuri par temps variable» l'horizon se rembrunit; par mauvais 
temp»! tout devient noir) les nuages roulent dans l'espace, la pluie 
tombe serrée. Le baromètre de M> Lebret parle aux yeux. C'est une 
sorte de miroir dans lequel, en jetant un regard rapide» on doit voir 
de sa chambre l'élat atmosphérique. 

Le mécanisme est facile h saisir. Le verroi qui habituellement sert 
de fermeture à l'instrument, est ici peint sur la face intérieure; on 
dessine le paysage en ayant soin de laisser» à la partie supérieure, un 
petit espace vide, et» par suite, transparent. En dedans, à la place de 
l'aiguille, on dispose un disque léger» en mince carton» par exemple. 
A la partie supérieure du disque» celle qui sera vue au^desus du paysage» 
on peint un ciel très nuageux avec pluie, plus loin un ciel avec nuages, 
plus loin un ciel d'un bleu pur. Il est évident que le disque cheminera 
comme se déplaçait elle-même l'aiguille sous Tinfluence des variations 
de la pression atmosphérique; il tournera de façon à montrer, selon le 
tempB^ par Touverture libre du paysage, tantôt les nuages et la pluie» 
tantôt le bleu du ciel. Le disque porte en outre des division^ baromé*- 
triques ordinaireê. Ce sont les divisions qui se déplacent devant un 
index, tandis que d'habitude c'est Taigullle qui passe devant les divi- 
sions. L'aspect de ce petit paysage» avec ses changements à vue, ne 
manque pas de piquer la curiosité dés personnes qui ne connaissent 
pas le secret de ce nouveau baromètre. 

Strictement» ce baromètre devrait reproduire l'état du ciel tel qu'il 
se montre dehors. Mais on sait bien que Tétat du ciel ne correspond 



344 A£VUK CHRONOMÉTaïQUE. 

pas toujours aux indications des baromètres. Les indications ne sont 
que grossièrement approximatives; de même, ici, il peut arriver aussi 
quelquefois qu'il pleuve et que le ciel apparaisse superbe; il ne faudra 
pas plus en vouloir au nouveau baromètre qu'aux anciens. L'inconvé- 
nient est inhérent à la manie que nous avons de persister à croire, 
malgré tous les avertissements, que l'aiguille d'un baromètre doit tou- 
jours s'arrêter à des indications absolument fixes, selon le temps qu'il 
fait. Il peut très bien pleuvoir, alors que l'aiguille est au-dessus de 76S» 
à la graduation c< beau », et réciproquement faire beau quand l'aiguille 
est à 750, à la graduation « pluie ». Ce sont des exceptions, mais elles 
se présentent encore assez souvent. Les pronostics barométriques sont 
moins simples; il faut examiner surtout avec quelle rapidité monte et 
descend l'instrument, remarquer l'étendue de la variation, en un mot, 
apprendre à le consulter; il convient aussi de voir si sa marche est 
inverse de celle du thermomètre et de l'hydromètre, etc. 

Le baromètre de M. Lebret est très sensible; le disque qui remplace 
l'aiguille est assez léger pour ne pas augmenter les frottements, et 
il présente un avantage qui est passé inaperçu, semble-t-il. Le disque 
fait volant, répartit également les pressions sur l'axe de rotation, en 
sorte qu'au plus petit mouvement de bascule il prend plus vite qu'un 
autre sa nouvelle position d'équilibre, et, par cela même, ses indica- 
tions sont souvent un peu en avance sur celles des autres baromètres 
simplement destinés à la prévision du temps. H. db Parvillb. 

Le baromètre de M. Lebret est en effet fort ingénieux et même pitto- 
resque; mais il nous semble que, quelle que soit la légèreté du disque, 
il dépassera de beaucoup le poids d'une aiguille très effilée. Relative- 
ment, il y a là une masse à mouvoir, inconvénient que M. Redier a su 
habilement éviter dans son baromètre enregistreur. 



Le Tëléphote. 

On lit dans an journal industriel : « Un inventeur français, H. Courtonne, 
a déposé un pli cacheté, conleDant la description d'un téUphole, appareil per- 
mettant de voir à distance comme le téléphone permet d'entendre. — Edison a 
fait annoncer une pareille découverte qu'il tient encore secrète, et Tinventeur 
américain a déclaré qu'il lui faudrait encore deux ans pour aboutir. — L'inven- 
teur français fera connaître ses résultats et fera des expériences publiques avant 
la fin de l'année 1889. — Les vibrations lumineuses seront transmises par un 
fil à travers tons les obstacles, pouvant s'étendre indéfiniment à des distances 
de centaines et de milliers de kilomètres. » 

Le Gérant : A. -H. Rodanet. 
Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C; % rue Christine. 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 

JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 



3XPOSITION UNIVERSELLE DE 1889. 



Classe 8 6. — Horlogerie. 
USTB DU JURY. 

RoDÀNET (A.-H) France. 

DuFOUR (J.-E.) Suisse. 

Garnikr (Paul) France. 

Sai^doz (Charles) ; France. 

Tripplin (J.) Grande-Bretagne. 

Perret (le colonel David) Suisse. 

Brandt (César) Suisse. 

Leroy (Théodore) France. 

Requier (Charles) France. 

Saunier (Claudius) France. 

TissoT (Charles-Emile) ,., Suisse. 

Antoine (Ernest) France. 

DiETTE (Charles) France. 



Liste des experts. 

Carpano (Louis) France. 

fiouGB (Archange) Suisse. 

YiLLON (Albert) France. 

Hors concours. 

Antoine frères France. 

Brandt (Louis) et fils. . Suisse. 

Carpano (Louis) France. 

DuFOUR (J.-E.) et C°. . . Suisse. 

Delagraye (Charles). . . France. 



Hors concours. 

Diette fils et HouR. . . . France. 

Garnier (Paul) France. 

Leroy (Théodore) France. 

Perret fils (David). , . . Suisse. 

Requier (Charles) France. 

Rodànet (A,-H.) France. 

Sandoz (Gustave) France. 

Saunier (Claudius). . . . France. 

Tissot et fils. . . . .... Suisse. 

Tripplin (J.) Angleterre. 

Villon (Albert) France. 



Grands prii 



A l'ensemble de l'Ecole municipale 
d'horlogerie de Besançon et de la 
collectivité de Thorlogerie du Doubs. 

— France. 

Collectivité de l'horlogerie suisse. 

— Suisse. 

Collectivité des écoles d'horlogerie 
suisse. — Suisse. 

Octobre 1889. — 397. 



École d'horlogerie de Paris.— France. 
Fénon (Auguste). — France. 
Francillon (Ernest) et C®. — Suisse. 
Henry-Lepaute. — France. 
Japy frères et C«. — France. 
Nardin (Paul D.). — Suisse. 
Patek Phiuppe et C«. — • Suisse. 

10 



346 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 



Médailles d'or. 



A6ASS1Z fils. ^ Suisse. 
Barbezàt-Baillot (Ch.). — Suisse. 
Bergeon frères. — Suisse. 
Bergier (F.-Auguste). — France. 
BoRREL (Georges-A.). — France. 
Brown (Edouard). — France. 
Gallier (Bernard-A.). — France. 
Champion (Emile). — France. 
Ghatbau père et fils. — France. 
Delépinb (Emile). — France. 
Drocourt (Alfred). — France. 
DuBÀiL, MoNNUf, Frossard et G«. — - 

(Suisse). 
Fbrnier (Louis) et frères. — France. 
Girard-Perregaux et C«. — Suisse. 
Golat-Lkrsschr (A.) et fils.— Suisse. 
Graa, Dufour et Nbtrbt frères. — 

France. 



Grànjeàn (Henri) et C«. — Suisse. 

HuHBBRT fils (Gharies). — Suisse. 

Jacot (Henri). — France. 

JuRGBifSEN (Jules). — Suissc. 

KuLLBERG (Victor). — Grande-Breta- 
gne. 

Lbcoultrb et G«. — Suisse. 

Passy (Jean). — France. 

Plànchon (Mathieu). — France. 

Rahhaz (Alfred). — France. 

Reclus (Victor). — France. 

RoTHERHAH Rud SoRS. -- Grande- 
Bretagne. 

Schobchlin (William). — Suisse. 

SocifiTfi GÉNÉRALE des moutours de 
boîtes de Besançon. — France. 

Thomkrn (G.). — Suisse. 

ZsNTLER frères. — Suisse. 



Médailles d'argent. 



AsSOaATION ÔOYRIÈRE DU LOCLB. — 

Suisse. 

AuDEHARS-PiGUET et G®. — Suissc. 

Baehni et G^ — Suisse. 

Bachschhid (F.). — Suisse. 

Basely (Louis). — France. 

Baumann (Frédéric), — Autriche- 
Hongrie. 

Bayeux (Alfred-L.). — France. 

Beillàrd (Alfred-E). — France. 

Bitterlin-Sghhidt (J.-B.). — Suisse. 

Bloch (L.). — France. 

Blum et Meyer frères. — Suisse. 

Bornaud-Berthe (Eugène). —Suisse. 

Bourdon (Ch.-A.). — France. 

Breting (Auguste) et G^. — * Suisse. 

British Horologigal Institute. — 
Grande-Bretagne. 

BuHRB (Paul). — Suisse. 

Galame- Robert (Jules). — * Suisse. 

Carizbt (J.-B.) — France. 

Gercleux et MoNTANDON. — France. 

Ghambre syndicale de Thorlogerie de 
Paris. — France. 

Glékbnge frères CHugène et Auguste) 
— Suisse. 

GouDRAY (F.). — (France). 



COULON (L.-G.) et MOLITOR. — 

(France). 

Gouryoisibr frères. — Suisse. 

Dessiaux (V« E.) et fils. — France. 

Droz et G«. — (Suisse). 

DucoMMUN (Arthur). — France. 

DuconcN (Paul) et G«. — Suisse. 

Egallb (Aug.). — France. 

Exposition gollbctiyb ouvrière d'A- 
raches. — France. 

Exposition gollsctitr ouvrière de 
St-Nicolas-d*Aliermont. — France. 

Faure (Ed.). — Suisse. 

Fayre-Jacot (Georges). — Suisse. 

Feux (Julien). — France. 

Gardner (Seth Thomas). — États- 
Unis. 

Gillett AND JoNHSTON. — Grande- 
Bretagne. 

GoNDY (J.-GIaudîus-A.) Alliance d'hor- 
logerie (France). 

Grobbt (F.-L.). — Suisse. 

GuiBAUDET (Gustave-E.). — France. 

Hangard (J.). — France. 

Heinrich (H.-H). — États-Unis. 

Heuer (Edouard). — Suisse. 

HuGUfiNiN (G.-L.). — Suisse. 



EXPOSITION DE 1 889. — tISTE DES RÉCOMPENSES. 



347 



IvEBSBN et C«. — Norvège. 
Jeannerkt (A.) et frère. — Suisse. 
Journal suisse d'horlogerie. -* 

Suisse. 
Jdnod (L.-E.). — Suisse. 
Kraher et MosBR. — Suisse. 
Kreuer (Adam). — France. 
Lacroix-Fayre (J.). — France. 
Lardbt (Charles*E.). — Suisse. 
Leborgne (P.). — France. 
Lecoultre (Marins). — Suisse. 
Lefebyre (Edmond). — France. 
L'ÉPÉE (Aug.) et C«. — France. 
Lerot (L.) et C». — France, 
Margainb -(Arsène). — France. 
Marti (S,) et C«. — France. 
Matile frères. — France. 
Matbbt fils (Auguste). — Suisse. 
MiGHELBT (P.). — Norvège. 
More et Mbroz. — Suisse. 
Motnet et C«. — France. 
Muller et ScHWBiEBR. — Suissc. 



Paillard (Ch.-A.). — France. 

Paignard (Théophile). — France. 

Parrenin et Margukt. -«- France. 

Ratel. — France. 

Redard (H.) et fils. — Suisse. 

RtomON COLLECTIVE des mécaniciens. 
— Suisse. 

Richoiihb-Dbparis (Louis).— France. 

Rozat (Louis). — Suisse. . 

Sbrvbt (J.-Marc). — Suisse. 

Société anontme de dégrossissage à 
Besançon. — France. 

Société suisse d'horlogerie à Monti- 
lier. — Suisse. 

UsHER AND CoLE. — Grande-Breta- 
gne. 

Usine genevoise de dégrossissage 

" d'or. — Suisse. 

Yautier (Samuel) et fils. — Suisse. 

Wandenberg (Henri-C). — France. 

Wagnon frères. — Suisse. 



Médailles de bronze. 



Aeschimann (A.) fils. — Suisse. 
Acier (Emile). — France. 
Adrien (E.). — Belgique. 
Afonasief. — Russie. 
Améadhb (A.). — France. 
Anquetin (G.). — France. 
Aubrt. — Suisse. 
Bernodx (J.). — France. 
Bertrand (A.). — Belgique. 
Besançon-Pillods. — France. 
Biétrt frérbs. -* France. 
Biixon-Galahb (J.). — Suisse. 
Bontems (J. -Charles). — Franc^. 
Bouvbrat. — France. 
Borgel (F.). — Suisse. 
BoRNET (Ch.). — France. 
Bretton (L.). — France. 
Brisebard (Q.). — Fraace. 
British UNITED Clock G<». — Grande- 
Bretagne. 
Bronner (Aug.). — France. 
Brunelot (J.). — France. 
BucHET frères. -^ France. 
Galame (P.). — France. 
Gakpi (Comte Joseph). — ^ Italie. 



Carry <Clément). — France. 

Cartier (Michel). — France. 

Cattin et Heinigbr. — France. 

Chappart (L.-Alberl). — France. 

Châtelain (Fritz). — Suisse. 

GouN (Adolphe). — France. 

CoMPÀONiB industrielle à Fribourg. 
— Suisse. . 

CoQUBLLB (J.), — France. 

CouLERu-liïBURi (Charles). — Suisse. 

CouRvoisiER et G*. *- Suisse. 

Grquzbt (Hildebrand). <— France. 

Daldrien frères et Gutard. t— France. 

Pâncbt (Lambert) et ses fils. — 
France. 

DBci^ELifANN (Charles). •- Suisse. 

Delépinb (Ludovic) fils. «— France. 

Dbsbrossbs (F.). -~ France. 

DiDisHBiai (M.). — Suisse. 

DoRizoN père et fils. — France. 

Dent (E.) and C^. — Grande-Breta- 
gne. 

DuHONT (C.-L*). — France. 

ÉCOLE des arts bt méturs de Bacâ. 

• rêst.— Roomanie. 



348 



REVUE CHROWOMÉTRIQUE, 



Erbbau (L.). — : Prance. 

Favab (E.) et fils. — Suisse. 

Favrb frères. — Suisse. 

Fbbrbtti (Joseph). —République Ar- 
gentine. 

FoDCHER fils (J.-Léon). — France. 

Frainier (Pierre-Ad.). — France. 

Fritz-Martï (Jean -Frédéric). — 
France. 

FBBNifELBT (Edouard). — France. 

Gblik (Constant). — France. 

GiLBS. — États-Unis. 

QiLLBT DB Chalohge (J.-Z.-Gastou). 
— France. 

GiROD (P.-Léon). — Franœ. 

Glièrb (Robert). — France. 

GoNDY (Junius). — France. 

Grimshaw and Baxter. — Grande- 
Bretagne. 

Grisot fils (Th.). — France. 

Grosjban-Rbdard (P.-N.).— Suisse. 

GuiGNON (J.-N.). — France. 

Haas jeune (maison B.). — France et 
Suisse. 

Harrott (J. E.). — France. 

HuGCBRiN (Arnold). — Suisse. 

Jaillon (Irénée); — France. 

JoLiVBT (F.). — France. 

Joseph (Charles-P.-H.). — France. 

KoBBL (Frédéric). — Suisse. 

Lacroix frères. — France. 

Lambert et Maret. — Suisse. 

Larochbttb. — France. 

Lbisenheimbr (V.) et fils. — Suisse. 

LrGRiN (Alfred). — Suisse. 

Masure <F.). —France. 

MÊTAis (Ch.) et Métais fils (M.)- — 
France. 

Métayer (G.-M.-Gustave). — France. 

MosER (Ed.). — Suisse. 

MosiMANW (U.) et fils. — Suisse. 

MouGiN (Adolphe), — France. 
Parkinson awd Frodsham. — Grande- 
Bretagne. 



Pbrdrizbt et Bourquih. — France. 
Pbrrbiioud (Z.) et fils. — Suisse. 
Perret (Paul). — Suisse. 
Perret (Ulysse). — Suisse. 
Pbrrudet (H.) et fils.. — Suisse. 
Picard (Emile). -»- France. 
Ravinbt (J.). — France. 
Raymond (G. -A.). — France. 
Richarbet (Arlhnr). — Suisse. 
Robert (Ch.). — Suisse. 
Robert (E.). — France. 
Robert (H.) et fils. — Suisse. 
RouGEOT (F.-Raphaêl). — Suisse. 
RocLBT (A.)» — France. 
RuAULT (Louis). — France. 
Sagne (F.-J.). — Suisse. 
Schafftbr (E.). — France. 
ScHMiD (V« C.-Léon) et C\ — Suisse. 
ScHMiDT (W.). — France. 
ScHWOB (A.) et frère. — France. 
Serf (V^j et fils. — France. 
Serin (E.). — France. 
Si VAN (C). — France. 

SOCifiTÉ ANONYME DBS HORLOGES ÉLEC- 
TRIQUES Van der Plancke frères. 
— Belgique. 

Songbon(J.)- —France. 

Stoffel (F.). — France. 

Tbalmann (Henri). — Suisse. 

Thieble (V* A.) et ses fils. — France. 

TiFFANY et C«. — États-Unis. 

Trbnta frères. — France. 

Uelmann (R.)- — Suisse. 

Ulmann frères. — ■ France. 

Ungeber (F.). — France. 

VuiLLE (Albert). — Suisse. 

Webster (R.-G.). — Grande-Breta- 
gne. 

WiLLB frères. — Suisse. 

WiNBAUER (A.) et Dangel. — Aulri- 
che-Hongrie. 

Ybrsin (E.). — Suisse. 

ZivY (César). — Suisse. 



Mentions honorables. 



Alexis (A.). — France. 
Antoine fils. — France. 

AUBBY, GbAIZELT Ct GODAT. — SuiSSC. 



Bbaudroit (A.), — France. 
Bernhbim (L.) et C«. — France. 
Bebnbe. — Suisse. 



£XPOsrnoM de 1889. — liste des récompenses. 



349 



Besançon (A.). — France. 

BeyelbA-Favre (Al.). — Suisse. 

Bluh et Grosjean. — Suisse. 

Bobiluer-Besson. -— Suisse. 

BoiLLOT (Victor) neveu. — France. 

BoNAMB (Louis). — France. 

BovY (Ed.). — Suisse. 

Chatblain-Perret (Julien). — Suisse. 

Chognard. — France. 

Cléuençon (Emile). — France. 

CoFFiNEAU (E.). — France. 

Collectivité des ouvriers horlo- 
gers DB Saint-Pierre et de Saint- 
Maurice-de-Rumillt. — France. 

CouLAUD (A.). — France. 

CouLLBRT frères. — Suisse. 

Courty (J.B.). —• France. 

Defrancb (L.-B.). — France. 

Depery (F.). — France. 

Deriaud (J.). — France. 

Derobbr (J.). — Suisse. 

DoRiAN et Mégnin. — France. 

DdboiS'Studlbr. — Suisse. 

Dupont (Joseph-A.)r — France. 

DuNAND père et fils. — Suisse. 

Durand (Albert). — France. 

DussBAU. — France. 

Falk (Rodolphe). — France. 

Gaubbrt (r/). — France. 

Gaucher j(Floreul). — France. 

Gilbbrt (G.). — France. 

GiRARDBT (C). — France. 

Glock (E.-H.). — Suisse. 

GoLAY (François) et fils. — Suisse. 

Goschler et C°. — Suisse. 

Grisot-Saillard. — France. 

Grosclaudb (A.). — Suisse. 

Grosjean (A.). — Suisse, l 

Goillod et Schumacher. — Suisse. 

GuYOT (J.-A.). — Suisse. 

Haldy (Alexandre). — France. 

Blyïnb-Berline. — France. 

HuGON (A.). — France. 

HussoN. — France. 

Jacot frères. — France. 

Jardin (V.-M.). — France. 

Jbannerbt (James^.), — Suisse. 

Jouvet-Debalhb (J.). — France. 

Koeseberg (Otto). — • France. 



Kahenn (A.) and C<>. — États-Unis. 
Rappeler et C®. — Suisse. 
Kandel (M.). — Roumanie. 
Kaufmann'(J.)- — Suisse. 
Leris (l'abbé). — France. 
Letondor et Verney. — France. 
Lévy (H.). — France. 
Lévy (Léon). — France. 
LoiSEL. — France. 
Louis. — France. 
Marchal (A.). — France. 
Marin-Cudraz (F.-A.). — France. 
Marnier (Victor). — France. 
Mathey (A.). — Suisse. 
Mayerharix-Morhange. — France. 
Mégnin (G.). — France. 
Mercier (C.-J.). — France. 
MoiREAU (Al.). — France. 
MoRBL (Armand). — France. 
MoRY (E.). — France. 
MuLLBR (Ch.). — Belgique. 
Petit (Gli.). — France. 
Pedersbn. — Norvège. 
Picard et Hermann frères. — Suisse. 
Picard (Al.). — France. 
Picard (René) jeune et Lévy. — 

France. 
Pigubt (Alfred). — • Suisse. 
PocHON (Germain). — Suisse. 
Ravonneau. — France. 
Richard (C.-A.) et G«. — France. 
RiviER (E.). — France. 
RocH (Louis). — France. 
Richard (M.-Louis). — France. 
Roger and C^. — États-Unis. 
Roy (C.-L.). — France. 
Sanson (l'abbé). — France. 
SCHIRER (A.). — France. 
Seigneur. — France. 
Société des ouvriers horlogers. — 

France. 
Staub (Jacob). — Suisse, 
Strbifp. — France. 
Sylvain. — France. 
Thomas (J.) et C\ — France. 
Thouvenin (Arsène). — France. 
TiETZE (Otto). — Suisse. 
TouRNiER (J.). — France. 
Tokio-Choko-Kai. -—Japon. 



33» 



REVUE CHRONOHÉTRIQUB* 



Trerton Watch et C«. — Étals-Unis. 
Ulmarn (Mathieu fils). — France. 

WUILLEUMIER (F.). — SuiSSC. 

Waterbury-Wâtch et C\ — Étals- 
Unis. 

Weber (F.). — France. 

Weil àkd fiARBURG. — Grande-Bre- 
tagne. 



Wbhrlé (E.). — Belgique. 
Wbtzel (Charles). — France. 

WiTTMER, HEPPMAlfN et ROY. — 

France. 

WooG (M.) et Gruhbagh. — ■ Suisse. 

ZiMMERMAim (E.). — République Ar- 
gentine. 



COr.j:.^BORA.XSTJRS. 



Hèdallles d'or. 

GoNTT (Antoine)» de la maison PateV» Philippe et C^ — Suisse. 
Médailles d'argent. 



Amoureux (Arthur), de la maison Fer- 
mer frères. — France. 

Armand (Louis), de la maison Re- 
quier (Ch.). .— France. 

Bbaufrère, de la maison Patek, Phi- 
lippe et G*. — Suisse. 

Bbruer, de l'école d'horlogerie de la 
Chaux-de-Fonds. — Suisse. 

Bloquel (Joseph), de la maison Albert 
Villon. — France. 

fioRSTEQT (Edouard), de la maison 
Tissot et G», — Suisse. 

Bomixoif (Emile), de la maison Japy 
frères et G«- — France. 

Brémant (Albert), de l'école d'horlo* 
gerie de Paris. — France. 

Chaillbt (François). ^ France. 

Ghambbt, de la maison Paul Garnier. 
— France. 

Ghereyal (Joseph), de la maison Gar* 
pano. — Fraooe. 

Gheyalubr» de la maison Paul Gar^ 
nier. — France. 

Dubois, de la maison Margaine. •— 
France. 

Faiyrb (Elle)» dç la société générale 
des monteurs de boites. *- France. 

Féyrikr (Ulyssc)j de la maison Per- 
ret (D.). — Suisse. 

Golay (Jules), de la maison Antoine 
frères. — France, 



GrOODiNG (William), de k maison Ro- 
therham et Sons. — Angleterre. 

Grossmarn (J.)» de l'école d*horlo> 
gerie du Loele. — Suisse. 

Grossmanr fils, de l'éoole d'horlogerie 
de Neufchfttel. — Suisse. 

Haas (Edouard), de la maison 
L. Brandi et fils. — Suisse. 

Haldimanr (Hilaire), de la maison 
Tissot et fils. — Suisse. 

HouPiLLART (Pierre), de la maison 
Requier (Gh.). — France. 

HouR (Edouard), de la maison Diettc 
fils et Hour. — France. 

Jasger (Edmond), de la maison Ed. 
Lefèvre. — France. 

James, de l'éoole de Bienae.— Snisse. 

Lecheyaluer (Auguste), de la mai- 
son Drocourt — France. 

LossiER, de l'école municipale d'hor- 
logerie de Besançon. — France. 

Mauche (Alexis), de la maison Gha- 
teau père et fils. — France. 

MomER (Léon), de la maison Reclus. 
France. 

Otto Kaurup, de la maison Tissot et 
fils. — Suisse. 

PiTHAN (Henri) de la maison Dufour 
et G«. — Suisse. 

Rbymonp» de l'école d'horlogerie de 
Saint-Imier. — Suisse. 



EXPOSITION DE 1889. — LISTE DES RÉCOMPENSES. 



351 



RiGG (Edouard), de la maison Trip- 

plin. — Grande-Bretagne. 
RotfiEUx (Jnles), de la maison Patek, 

Philippe et G«. — Suisse. 
Rosit (H.) père, de la maison Nardin. 

— Suisee. 
SCHLETZ (Adolphe), delà maison Japy 

frères et G®. — France. 



SiGNY (Ed.), de la maison Brown 
(Edouard). — France. 

SoADET, de l'école d'horlogerie de 
Genève. — Suisse. 

TiRouFLET, de la maison Henry-Le- 
paute. — France. 

Wbnnsrstroh (Georges), de la mai- 
son Kullberg. — Grande-Bre- 
tagne. 



Médailles de bronze. 



ANSELME (Désiré), de la maison La- 
croix-Favre. — Suisse. 

BiCKLET (Henri), de la British horo- 
logical institute. — Grande-Bre- 
tagne. 

BoYEft, de la maison Heory-Lepaute. 

— France. 

Broyot, de la maison Japy frères et C«. 

— France. 

BossÀRD, de Técole d'horlogerie de 
Paris. — France. 

Ghaix, de Técole d'horlogerie de 
Paris. — France. 

GoRNU (Jean-Louis), de la maison 
Garpano. — France. * 

GoRNU (Léon), de la maison Albert 
Villon. — France. *. 

GuYiER (Arthur), de la maison Des- 
siaux V® et fils. — France. 

Decrbssain, de l'école d'horlogerie 
de Paris. — France. 

Dbnmann (Edward-George), de la mai- 
son Kullberg. — Grande-Bre- 
tagne. 

Despsrois (Pierre), de la maison 
A. Baveux. — France. 

DuBiED, de l'école d'horlogerie de 
Paris. — France. 

Gantois (Amédé), de la maison Dro- 
court. — France. 

Graisely (Albert), de la société gé- 



nérale des monteurs de boîtes. — 
France. 
JotLY, de l'école d'horlogerie de Paris. 

— France. 

Lbgastelois (J.-P.-J.-M.), de la mai- 
son Diette fils et Uour. <— France. 

Lelièyre (Désiré), de la maison Châ- 
teau père et fils. — France. 

Lombard (Justin), professeur à l'Éeole 
d'horlogerie de Besançon. — France. 

Markwalder, de la maison D. Perret. 

— Suisse. 

Maître (François), professeur à l'École 
d'horlogerie deBesaaçon.-^France. 

Parées (William), de la maison Gil- 
lett et Johnslon. — Grande-Bre- 
tagne. 

Perée, de la maison Henry-Lepaule. 
France. 

Perret (Gh.), de la maison Antoine 
frères. — France. 

Personne (Gustave), de la maison 
Reqnier (Ch.). — France. 

RosAT (II ) fils, de la Hiaison Nardin. 

— Suisse. 

Sandoz (Ulysse), professeur à l'-Êcole 
d'horlogerie de Besançon.— France . 

ToRDOiR, de la société des horloges 
et pendules électriques. — Bel- 
gique. 

Tronchet (Julien), de la maison Car- 
pano. — France. 



Mentions honorables. 



BoLLABRT, de la société anonyme des 
horloges et pendules électriques. — 
Belgique. 



Per- 



Galanne (M"**), de la maison 

ret (D.). — Suisse. 
GoRZON (Gharles), de la British horo- 



352 



BKVUE CHRONOMÊTRIQUE. 



logîcal institute. — Grande-Bre- 
tagne. 

Dring (Richard), de la maison Usher 
et Cole. — Grande-Bretagne. 

Fàllbe (A.), de la maison D. Perret, 
— Suisse. 

FiHNE (Oscar), de la maison A. Ba- 
veux. — France. 

Thoriv (Frank), de la maison Gillett 
et Johoston. — Grande-Bretagne. 

Lacroix (Camille), de la maison La- 
croix frères. — Suisse. 

P. -S. — Il manque quatre collaborateurs des maisons Jurgensen et Barbe- 
zat-Baillot dont les noms seront publiés ultérieurement. 



Perret (Ang.), de la société générale 
des monteurs de boites. — France. 

Renn Williàv, de la maison Usher 
et Cole. — Grande-Bretagne. 

Saybt, de la maison Henry-Lepaute. 
— France. 

Wright (Thomas), de la British ho- 
rological institute. — Grande-Bre- 
tagne. 

Zbller (M"«), de la maison Per- 
ret (D.). — Suisse. 



NOMINATIONS DANS L'ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR. 



Par décret en date du 29 octobre 1889, sont nommés dans Tordre 
national de la Légion d'honneur, è l'occasion de l'Exposition univer- 
selle de 1889 : 

Officier de la Légion dC honneur : 

Garnier (Paul), fabricant d'horlogerie, rapporteur du jury de la 
classe 26, exposant hors concours; chevalier du 26 septembre 1883. 

Chevalier de la Légion d'honneur : 
Bornèque, fabrique d'horlogerie et de quincaillerie (maison Japy 
frères et O) ; grand prix. 
Fénon, horloger de l'Observatoire de Paris ; grand prix. 

Chevalier de la Légion d'honneur^ à titre étranger : 
M.-J. Tripplin, membre du jury de la classe 26 pour l'Angleterre. 

Officier de VInstruction publique : 
Sandoz (Gustave), membre du jury. 

Officiers d'académie. 

Parmi les dernières nominations, nous relevons celles de MM. : 
Chaix (Henri-Jules), professeur à l'École d'horlogerie de Paris ; 
Charvetj horloger ^au Havre ; 

Dieite (Charles), trésorier de la Chambre syndicale de l'horlogerie 
de Paris; 

Lossiery directeur de l'École d'horlogerie de Besançon; 

Sandoz (Roger), secrétaire du Comité de l'Exposition de Barcelone. 



SUR Là longueur DES FOURCHETTES. 3S3 



SUR LA LONGUEUR DES FOURCHETTES. 

Courtes ou longues fourchettes? 

Cette question, autrefois si controversée, est résolue aujourd'hui, au 
moins en pratique. 

Quelques esprits prévenus, s'entichant encore des longues four- 
chettes, peut-être ne sera-t-il pas sans intérêt de montrer que le pro- 
blème des fourchettes est, avant tout, une application de la théorie des 
leviers. 

Abstraction faite de la roue d'ancre et de l'ancre, nous voyons que 
la fourchette et le disque du balancier, lorsqu'ils fonctionnent 
ensemble, forment un levier du second degré, dans lequel la résistance 
se trouve, comme on sait, entre la puissance et le point d'appui ou 
de pivotement. D'où il suit que tous les cas, soit de longue, soit de 
courte fourchette, se réduisent à l'équilibre du levier de second degré, 
où la force transmise est en raison inverse de la longueur virtuelle du 
bras de résistance, et que l'on a pu dire avec raison que: d*une manière 
absolue, il ny a ni longues ni courtes fourchettes. Il n'y a, aurait-on pu 
ajouter, qu'un rapport de leviers. Comme la longueur du bras résistant 
détermine la quantité de levée sur le balancier, on eût dit, avec plus 
de raison encore : Il n'y a, en principe, ni courtes ni longues four- 
chettes; il y a simplement une quantité de levée sur le balancier^ quan- 
tité que Ton obtient indifféremment d'une longue ou d'une courte four- 
chelte, attendu que la longueur de cette fourchette entraînera la 
longueur du plateau. On le montre très facilement avec les chiffres. 

Supposons égalé à 1 la force transmise à l'ancre. Supposons égale- 
ment égale à l la longueur de la fourchette. Si la levée totale sur 
l'ancre est de 10® et qu'on veuille obtenir 40<> pour la levée du balan- 

cier, le plateau aura nécessairement comme longueur, le rapport jj=- 

des levées, et, comme nous avons pris la longueur de la fourchette 
égale à l'unité, nous aurons pour celle du rayon utile du plateau 

1 X -TTT^ = 0,23. On voit sans calcul que le résultat eût été identique 

avec une fourchette de longueur égale à 10 ou à 100 et un plateau de 
rayon 2,5 ou 25. Sur le terrain purement pratique, cela se réduit, 
disions-nous, à la quantité de levée à donner au balancier, question 



354 REVUE CHRONOMÉXaiQUE. 

tout expérimentale, mais résolue à fond maintenant. On sait, en effet, 
qu'en horlogerie de précision, la levée sur le balancier peut être main- 
tenue à 35^ dans les grands échappements et 40<* dans les petits. A me- 
sure qu'augmentera ce chiffre, Tarrêt-au-doigl d'impulsion deviendra 
plus probable, ou il faudra diminuer la masse du balancier, ce qui lui 
enlèverait de ses facultés réglantes et conduirait, par contre, à Varrèt- 
au-doigl de dégagement. C'est ainsi qu'on peut dire, d'une manière 
presque absolue, que la masse et le rayon de gyration du balancier 
sont liés à la quantité de levée et directement proportionnels k cette 
levée; d'où il résulte qu'elle doit être minimum. 

Il nous est impossible d'apporter notre opinion ou notre témoignage 
k ceux qui préiendent, sans le prouver, que la longue fourchette cor- 
respondant à un long plateau, si elle ne donne pas un écart diurne 
aussi faible (et pour cause), assure plus de stabilité au réglage. Autant 
ils sont affirmatifs sur ce qui, pour nous, n'est qu'une hypothèse gra- 
tuite, autant sont nulles leurs raisons. Ils se contentent de citer des 
montres n'ajant pas varié d'une manière sensible pendant de longs 
mois. Qu'est-ce que cela prouve, je prie, sinon que le spiral était bien 
isochrone^ le réglage des positions très bien et la marche se confondant 
avec le temps moyen ? Mais faire intervenir la longueur d'une four- 
chette dans le réglage, c'est de la fantaisie pure t II serait, du reste, 
très facile d'opposer à des montres à longue fourchette ayant bien 
réglé, le témoignage des montres de Frodsham, le vrai, toutes avec 
fourchettes extraordinairement courles et qui ne le cèdent à celles de 
personne. Nous ne prétendrons pas que les courtes fourchettes sont de 
nature à mieux régler sans tomber dans la confusion que nous repro- 
chons à leurs tenants, mais nous trouvons à celles-ci des inconvénients 
pratiques que nous allons énumérer. 

S'il n'est pas juste de prétendre que la longueur de la fourchette 
exerce une influence sur le réglage, est-il plus raisonnable de pré- 
tendre qu'elle en exerce une sur le dégagement et de dire, avec les 
amateurs de grandes fourchettes, que celles-ci assurent un dégagement 
plus doux et favorable au réglage. Un dégagement doux, favorable au 
réglage, d'accord t Mais les causes n'en sont pas dans la longueur de 
la fourchette, au contraire, et cela s'obtient seulement de chutes, de 
repos et de tirages réduits au minimum. 

Les inconvénients pratiques de longues fourchettes, sont : 

40 L'excès de masse. — De longues fourchettes, avec de lourds 
contrepoids et un grand disque, donnent un surcroît de masse qui 



ROTATION DES CORPS. 3K5 

s*ajoute à la résistance du balancier, à Timpulsion ou au dégagement 
et conduisent à rarrêt-au-doigt, assez fréquent avec celte construction. 
Pour notre compte, avec des échappements de 13 lignes munis de lon- 
gues fourchettes, alors que la force motrice y est relativement si faible, 
nous n'avons jamais pu obtenir (oh I expérimentalement) que des am- 
plitudes insuffisantes. 

2o Vexcès de frottement. — Si l'expression élémentaire du frotte- 
ment et le résultat mécanique restent les mêmes, il n'est pas moins 
vrai qu'avec les longues fourchettes le travail total du frottement est 
plus considérable, par la simple raison que, toutes choses égales d'ail- 
leurs, le contact destiné à opérer le dégagement aura lieu sur une plus 
grande étendue et que, déjà, l'excès de masse résultant de la longue 
fourchette s'ajoute au moment de la résistance. Il s'ensuit que les 
résistances passives augmentent et que rien ne vient compenser ce 
défaut. Si Von devait, ce qu'à Dieu ne plaise, revenir aux longues 
fourchettes, ce ne pourrait être, contrairement à ce que l'on a avancé, 
qu'au détriment de la stabilité, puisqu'à force égale du moteur elles 
entraînent à un balancier de moins de moment d'inertie, moins indé- 
pendant par conséquent dans son mouvement et, par suite, moins 
propre au réglage. 

Nous sommes partisan sans réserve des courtes fourchettes. 

Ern. Antoine, 
de la maison Antoine frères. — Besançon, juillet 4889. 

ACADÉMIE DES SCIENCES. 



Représentation matérielle de la théorie de la rotation des corps. 

M. Darboux a présenté à ses collègues, dans la dernière séance de 
l'Académie des sciences, une machine exécutée d'après ses instructions 
par M. Kœning, et qui produira une profonde sensation à l'Exposition 
universelle, où elle va être envoyée. Cet appareil est la représentation 
matérielle de la théorie générale de la rotation des corps, telle qu'elle 
a été découverle au commencement du siècle par Poinsot, illustre 
géomètre français. 

La machine abandonnée à elle-même sous l'action de son poids 
tourne pendant plus de deux heures sans s'arrêter. Ce n'est pas le 
mouvement perpétuel, qui est, comme on le sait, impossible à réaliser; 
mais c'en est l'approximation la plus complète, la plus satisfaisante qui 
ait été présentée dans aucun temps et dans aucun pays. 



356 REVUE CURONOMÉTRIQUE. 

TUBES EN ACIER SANS SOUDURES. 



A une session de l'Association britannique pour ravancement 
des sciences tenue à Batb, M. F. Siemens a appelé l'attention sur un 
procédé nouveau et bien curieut de fabrication des tubes en acier 
sans soudure. Il a été imaginé par M. Mannessmann, de Remscbeid 
(Westphalie), et il paraît tout au moins paradoxal. Il s'agit, en effet, 
de faire passer au laminoir des barres pleines d'un métal bien homo- 
gène et, par celte simple opération, d'obliger la barre à se gonfler en 
quelque sorte et à laisser à son centre un espace annulaire vide. La 
barre entre pleine, elle sort creuse et transformée en tube. C'est bien 
singulier. 

Lorsque d'habitude une barre s'engage dans les cannelures d'un 
laminoir, elle s'étire, elle s'allonge, toutes les molécules glissant les 
unes sur les autres; l'épaisseur est réduite, mais la barre gagne en 
longueur. Ici, ce n'est plus cela; il faut ajouter bien vite, il est vrai, 
que le laminoir de M. Mannessmann est installé de telle façon qu'il 
entraîne la barre, mais qu'il lui imprime en même temps une certaine 
rotation, de façon qu'au fond il lui donne un mouvement hélicoïdal. 
Sous cette double influence, les molécules métalliques quittent le 
centre de la barre pour se grouper à la périphérie; il en résulte une 
augmentation de diamètre, un gonflement et, à l'intérieur, un vide. 
Quand la barre sort du laminage, elle montre à l'intérieur une paroi 
circulaire brillante, sans oxyde, ce qui prouve que l'air n'a pas eu 
accès au centre, à la température du laminage. Si bien qu'en définitive 
on transforme par cet artifice une barre pleine en un tube sans sou 
dure. Le phénomène est extrêmement intéressant au point de vue 
physique ; il a naturellement sa portée au point de vue pratique. 

H. DE Parville. 
FAITS DIVERS. 



Projets de compteurs de voilures. — Le préfet de la Seine vient de 
nommer une commission de vingt membres pour examiner les projets 
de compteurs de voiture présentés à la Préfecture, 

MM. Paul Garnier et liedier font partip de cette commission. Les 
concurrents sont au nombre de 90 environ ; il peut encore s'en pré- 
senter et il faut se hâter si l'on veut prendre part à ce concours. 



FAITS DIVERS. 3S7 

Envois par la poste. — Par décret du 29 mars, appliqué depuis le 
l«r mai, la poste accepte les boîtes-valeurs déclarées à destination des 
colonies suivantes : 

Martinique, Guadeloupe, Guyane française, Sénégal, Obock, La Réu- 
nion, Sainte-Marie-de-Madagascar, Diégo-Suarez, Mayotle, Nossi-Bé, 
Pondichéry, Cochinchine, Annam, Tonkin, Nouvelle-Calédonie. Le mode 
d'expédition est le même que pour la France, sans minimum de valeur 
déclarée; le maximum est de 10,000 francs par envoi. Le prix d'affran- 
chissement est de 25 centimes par envoi, plus un droit proportionnel 
de 2 p. 100 pour les premiers 100 francs, et 1 p. 100 pour les sommes 
suivantes, par 100 francs ou fractions de 100 francs. 

Les demandes de remboursement de contrôles peuvent être faites en 
remplissant au bureau de garantie les mêmes formalités que pour les 
pays étrangers. 



Cours de r Association polytechnique. — Elle a ouvert un cours 
public et gratuit de takimétrie (géométrie simplifiée), qui sera professé 
tous les lundis à neuf heures du soir, à la mairie du quatrième arron- 
dissement. Les dames seront admises. 



La montre en papier revient sur Teau. On lit dans un journal, de 
ceux qui se disent bien informés, la drôlerie qui suit : 

Un horloger de Dresde vient de trouver le moyen de faire une montre 
avec du papier soumis à une préparation spéciale. 

Il parait même, cette matière étant beancoup plus facile à travailler 
que les métaux, qu'il est arrivé à simplifier énormément les rouages et à 
établir un mouvement bien moins susceptible de se dirangerll! 

Vheure nationale. — Grâce à l'initiative des municipalités, Theure 
nationale continue à se propager en France. Depuis quelque temps, la 
ville de Nîmes emploie l'heure de Paris. Le conseil municipal de Mar- 
seille a également adopté l'heure nationale. 

Le conseil général des Bouches-du-Rhône a émis le vœu que toutes 
les communes du département suivent cet exemple. 

On peut donc espérer que le mouvement créé en faveur de l'unifica- 
tion de l'heure s'étendra bientôt à notre patrie tout entière, pour le 
grand bien de la population. 



358 REVUE CHRONOMÉtBIQUE. 

BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 

CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE LTON. 

Séance du 7 juillet 1889. 
Présidence de M. Ronssialle. 

La séance est oaverte à neuf heures et demie. 

Étaient présents : BIM. Roussialle, Blassard, Naquîn, Desvignes, Beau, 
Drevon, C. Vcyret, Bleton el Joye. 

Adhérents présents : MM. Barrai , Kœrtel etPellet. 

Le procès-verbal de la dernière séance» la par le secrétaire, est approuvé. 

M. le Président donne lecture des lettres de la Chambre syndicale de l'oulon 
traitant des objets déposés au Mont^^Piété. Le Conseil remercie le Syndicat 
de ces communications. 

Il est procédé à la nomination^ par bulletin secret» d'un délégué pour l'Ex- 
position universelle de Paris. M. Roussialle a été nommé à l'unanimité moins 
deux voix. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures et demie. 

Le Secrétaire-adjointf Le Président, 

R. MaSSARD fils. ROUSSULLB. 



Séance du 10 octobre 1889. 
Présidence de M. Roussialle. 

La séance est ouverte à neuf heures un quart. 

Membres présents : MM. Roussialle, Drevon, Bleton, Beau, Joye, Albert, 
Des vignes. — Excusé : M. Massard. — Membres adhérents présents : MM. Kœr- 
tel, Pellet. 

Le Conseil a décidé que le concours serait clos le 30 novembre prochain. 

La distribution des récompenses, l'Assemblée générale et le banquet annuel 
auront lien le dimanche 8 décembre. 

M. Kœrtel, horloger-électricien, fait à la Chambre la proposition d'ouvrir un 
; cours sur Télectricité qui aurait lieu chez lui une fois par semaine. Le Conseil 
adopte la proposition et l'en remercie. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures et demie. 

Le Secrétaire-adjoint, Le Président, 

R. Massard fils. Roussialle. 



CORBESPONDANCE. 359 



CORRESPONDANCE. 



Cluses, le 27 octobre iS89. 
M. A.-H. Rodanet, président, directeur de l'École d'horlogerie de Paris. 
Cher Monsieur et ami, 

Un journal de notre localité, que vous recelez en même temps que 
cette lettre, vous confirme une nouvelle que, très probablement, vous 
connaissez déjà, c'est-à-dire ma mise à la retraite comme directeur de 
rÉcole nationale d'horlogerie de Cluses. 

La cause de cette détermination de ma part est mon âge très avancé 
qui ne me permet plus, après 42 années de laborieux services et 
d'épreuves de toutes sortes, de suffire à toutes les exigences de mes 
fonctions multiples. En outre, ma vue s' affaiblissant de plus en plus, 
je me suis vu, à mon retour de Paris et malgré tout mon courage, dans 
la nécessité de solliciter ma mise à la retraite. 

Cette demande m'a donc été accordée et M. le Ministre a bien voulu 
terminer son arrêté par ces paroles, qui sont le plus bel héritage, le 
seul, pour ainsi dire, que je laisserai à ma famille : 

« En me séparant de vous, je liens à vous remercier du concours 
« que vous avez prêté à mon administration pendant votre longue et 
« honorable carrière et des services que vous avez rendus à Tindustrie 
« horlogère comme directeur de TÉcole de Cluses, que vous avez 
« fondée et qui vous doit sa prospérité. » 

Cher Monsieur et ami, je ne pouvais choisir un moment plus favo- 
rable pour me retirer. Je laisse une École professionnelle importante et 
bien assise, qui possède tous les éléments de succès possibles, qui, de 
plus, vient d'obtenir un beau succès à cette dernière exposition. 

Puisse ce bel établissement continuer, sous sa nouvelle direction, à 
se distinguer et à faire honneur au pays et au Gouvernement de la 
République, auquel il doit le beau local inauguré en 1886. 

Adieu, cher Monsieur el ami, conservez-moi, avec votre estime et 
votre amitié, les bonnes relations dont, malheureusement, je ne pour- 
rai jouir bien longtemps, mais permettez-moi d'espérer que vous gar- 
derez toujours de moi le meilleur souvenir. 

Veuillez recevoir Fassurance de mes meilleurs et plus affectueux 
souvenirs. > 

Signé: A. Benoit. 



360 REVUE GHRONOMÉTRIQCE» 

Paris, 4 norembre 1889. 

M. Benoit, ancien directeur de TÉcole nationale d'horlogerie de 
Cluses. 

Cher Maître, 

J'ai reçu la lettre que vous m'avez adressée par laquelle vous m'in- 
formez que vous êtes décidé à demander votre mise à la retraite. 

Je comprends, cher maître, que vous ayez pris cette détermination. 
Vous avez consacré votre vie entière à l'horlogerie et à l'enseignement 
de cet art, vous avez donc le droit de prendre un repos bien gagné. 
Je suis certain, du reste, que si vous acceptez de rester en dehors 
de rÉcole que vous avez fondée, vous ne refuserez jamais de nous aider 
de vos bons conseils et de votre- grande expérience. 

Veuillez agréer, cher maître, l'expression de ma considération la 
plus grande et de mon amitié la plus réelle. 

Le Président-Directeur de V Ecole d'horlogerie de Paris, 
Signé : A.-H. Rodanet. 

M.E. Peltre, professeur de théorie et sous-directeur de l'École natio- 
nale d'horlogerie de Cluses (Haute-Savoie), vient d'être nommé direc- 
teur de cette École en remplacement de M. Benoit, démissionnaire. 

TARIËTËS. 



La montre de Benjamin Franklin» 

Levi-W. Groff, de Lancaster, Pa., possède une montre argent, très 
vieille, ayant la forme d'un biscuit et qui a appartenu à Benjamin 
Franklin. La montre est à verre et Ton peut lire, gravé sur le fond, 
l'inscription Ben Franklin, 1776, Philadelphia. W. Groff dit qu'elle a 
été la propriété personnelle du grand philosophe et a été portée par lui. 
Elle marche encore très bien. Cette montre a été faite par W. Tomlinson, 
de Londres, et porte le numéro 5H. Dans l'intérieur du fond se trouve 
une carte-annonce, de Thomas Parker, bijoutier, n» 13, South, 3« rue, 
Philadelphia, sur laquelle est écrit : Ressort de barillet et nettoyée, jan- 
vier 24, 1817. On a offert au propriétaire de cette relique, 8,000 francs 
pour l'exposer, pendant une année, dans la vitrine d'un grand bijoutier. 

{Extrait de VAlmamchdes horlogers pour 1890, de M. Ch. Gaos fils, 
Saint-Imikr, Suisse.) 

Le Gérant : A.-H. Rodanbt. 



Paris, -r Imprimerie L. Baudoin et G% % rue Christine. 



REVUE CHRONOMETRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 



M. A. -H. Rodanet, Président du Jury international des récompenses 
à l'Exposition universelle de 1889, membre de la Chambre de Com- 
merce de Paris, a prononcé le toast suivant, dans un dîner qui lui 
a été offert à Besançon, il y a quinze jours, par nos amis bisontins : 

« Messieurs, 

« Vous n'ignorez pas que le groupe syndical de l'Horlogerie de 
Paris a toujours porté le plus vif intérêt à la fabrique de Besançon. 
Aussi n'est-ce pas sans une vive émotion que nous avons appris que 
l'industrie horlogère bisontine subissait une crise intense. Peut-être 
a-t-on exagéré le mal dans le but de stimuler le zèle et l'ardeur des 
fabricants de votre industrieuse cité. 

(( Il faut cependant reconnaître que les conditions du travail dans 
notre industrie, au point de vue de la production, sont actuellement 
complètement modifiées. Il s'est opéré comme une sorte de révolution 
industrielle horlogère, qui force les producteurs à une transformation 
complète de leurs moyens de production, sous peine de déchoir. 

« Avec la manufacture par procédés mécaniques, qui produit en 
grande quantité des pièces toujours identiques, on a non seulement 
résolu le problème de l'interchangeabilité, si précieuse dans les arts 
de précision, mais encore on a obtenu une diminution considérable 
dans le prix de la main-d'œuvre et une perfection réelle dans le tra- 
vail. Cela est un fait indéniable-, qu'on ne peut méconnaître. 

« La production mécanique a des avantages tellement considé- 
rables au point de vue industriel, et l'usine réalise de telles économies 
au point de vue commercial, qu'il est urgent que ce mode de fabrica- 
tion, appliqué en Suisse pour la belle horlogerie, se développe en 
France plus largement qu'on ne l'a fait jusqu'à ce jour. Il faut que 
l'élablissage, si généralisé à Besançon et pratiqué par des artistes 
d'une valeur réelle, se transforme; que les établisseurs se fassent ma- 
nufacturiers. Il faut surtout, et ceci est d'une importance extrême, 
que l'industrie et le commerce de l'horlogerie appartiennent aux hor- 
logers et rien qu'aux horlogers. 

« Je vous parle, Messieurs, avec une conviction d'autant plus pro* 

Novembre 1889. — 398. -Il 



362 REVUE CURONOMÉTRIQUË, 

fonde que je suis acheteur de votre horlogerie. Personne n'ignore, en 
effet, que si, comme tous mes confrères parisiens, pour les besoins 
d'une clientèle nombreuse appartenant à toutes les nations du globe, 
je suis obligé de vendre des produits suisses, je n'en suis pas moins 
un chaud et très indépendant défenseur de l'horlogerie nationale. 
Peut-il en être autrement? Ne suis-je pas, et j'en suis fier, l'un des 
principaux fondateurs de l'École d'horlogerie de Paris? Enfin, chacun 
sait que, sur l'ensemble de mes opérations commerciales, j'écoule plus 
de 75 pour 100 de produits français. 

« Je vous disais, Messieurs, en commençant, que le groupe syndical 
de THorlogerie de Paris désirait le succès et le développement de la 
fabrique bisontine; j'ajoute que, personnellement, quoique ne repré- 
sentant aucun intérêt bisontin, n'ayant dans ce pays aucune fonction 
ofiicielle, je me considérerais comme très honoré, si on voulait bien 
user de ma faible influence pour concourir à la prospérité de votre 
vaillante cité. 

« En présence de la crise commerciale qui frappe, dit-on, actuelle- 
ment la production horlogère de Besançon, je regrette vivement de .ne 
pas faire partie du conseil supérieur du commerce et de l'industrie. Ce 
grand comité, vous le savez. Messieurs, a seul qualité pour s'occuper, 
au point de vue général, de la défense effective des industries natio- 
nales. Vous êtes cependant, me direz-vous, membre du conseil supé- 
rieur de l'enseignement technique. Gela est vrai; mais, ne l'oubliiez 
pas, ce conseil n'a pas d'autre mission que de s'occuper du développe- 
ment de l'enseignement professionnel et technique en France. Âussij 
ai-je, en cette qualité, voté avec empressement toutes les subventions 
demandées pour l'École d'horlogerie de Besançon et présentées sans 
aucune réduction. 

a Sans remonter trop loin dans le passé, permettez-moi cependant. 
Messieurs, de vous rappeler que lors de mon dernier voyage à. Besan- 
çon, c'est-à-dire il y a deux années environ, j'ai promis d'appuyer la 
participation, dans une large mesure, de fabricants d'horlogerie de 
votre cité, dans la composition des comités et du jury international 
des récompenses de l'Exposition universelle de 1889. Je crois avoir 
tenu largement ma promesse en recommandant et en appuyant chalea* 
reusement la nomination de deux membres bisontins pour le comité 
d'installation I et de deux autres membres pour le jury des récom- 
penses. Ces nominations ont eu lieu, comme je les avais proposées. A 
eette même époque, les fabricants de Besançon ont bien voulu me 



ÉCUAPPEMEflT UfiRE DK H. KAISER. 363 

confier la mission de m'associer à eux, comme Président de la Chambre 
syndicale de THorlogerie de Paris, pour obtenir justice, en ce qui 
concerne leurs revendications relatives au contrôle des boîtes de 
montres. Je n'ai pu malheureusement agir, le dossier do cette affaire 
ne m'ayant jamais été envoyé de Besançon, malgré plusieurs promesses 
absolument formelles. 

c< En ce qui concerne les récompenses aux exposants de Besançon» 
ma situation de Président du jury international des récompenses ne 
me permet pas d'entrer dans beaucoup de détails. Je constate cepen- 
dant qu'il n'a pas existé de désaccord entre l'ensemble du jury inter- 
national et les jurés bisontins. 

ff J'ajouterai, Messieurs, que j'avais demandé la croix de chevalier 
de la Légion d'honneur pour un de vos fabricants les plus estimés. A 
mon grand regret, aucune suite n'a été donnée à cette demande au 
ministère du Commerce. J'avais également sollicité pour M. Lossier, 
directeur de l'École municipale d'Horlogerie de Besançon, les palmes 
d'officier d'académie. Cette fois, j'ai été plus heureux. Mes démarches 
ont été couronnées de succès, et c'est avec la plus vive satisfaction 
que je vous remets. Monsieur Lossier, le diplôme et les insignes d'offi- 
cier d'académie. 

(( Je termine. Messieurs, en levant mon verre à la prospérité de 
la fabrique bisontine, au développement de l'industrie horlogère en 
France, à mes anciens collègues du Jury que je vois parmi vous, 
enfin, au savant directeur de l'École municipale d'Horlogerie de Be- 
sançon, M. Lossier, lauréat cette année des concours de la Chambre 
syndicale de l'Horlogerie de Paris, et aux réels progrès de son école. » 



ÉCHAPPEMENT LIBRE DE M. KAISER 

DE FRIBOURG (Suisse). 



La pièce A est encochée rectangulairemenl en a; — gq' sont deux 
surfaces de repos, doublement soulignées, concentriques à l'axe de 
mouvement, mais de rayons différents. La surface de glissement g a 
(du plus grand rayon) doit être suffisamment excentrique ou inclinée 
pour que la dent tombe sur le repos sans entrer dans la coche; — 
d d sont, comme on; le voit, les cornes de la fourchette ; — /i A' de petits 
butoirs d'arrêt limitant le mouvement angulaire de la pièce A. 



364 REVUE CHRONOMÉTRIQDK. 

La cheville I et le rouleau R remplissent les mêmes fonctions que 
dans réchappement à ancre. 




LÉGENDE DE LA FIGURE. — A, piècc remplaçant l'ancre dans réchappement de ce 
nom ; — P, plateau (pointillé) portant la chevUIe d'impulsion I ; — R, rouleau 
porté par Taxe B du balancier, il est entaillé en s afin de livrer passage à la corne 
de la fourchette au moment de l'impulsion ; — e, e\ e'^, c"' , dents de la roue 
d'échappement. 

Fonctions de l'échappement. — A l'état de repos, une dent de la roue 
et Tencoche a sont dans la ligne B n ; au premier tour de remontage, 
l'échappement se met donc en marche. La figure ci-dessus nous le 
montre vers la fin d'une impulsion donnée au balancier par la dent c\ 
venant d'agir contre le flanc rectiligne de l'encoche a. La roue s'est 
arrêtée, par sa dent c'\ sur le repos g. 

Au retour du balancier, la pièce A est amenée à sa deuxième posi- 
tion, indiquée au pointillé. La dent c" a passé sur l'arc v g, sans entrer 
dans l'encoche, et s'est arrêtée sur le repos g. Le balaficier, à son 
deuxième tour, ramène la pièce A à sa position primitive; alors la dent 
c", dégagée, entre dans l'encoche, donne une impulsion, et la dent qui 
la suit, c'", s'arrête sur le repos g; et ainsi de suite. 

Cet échappement, on le voit, appartient à la classe de ceux dits à 
coup perdu j ou à une vibration muette, comme le Duplexy par exemple. 

Terminons par ces quelques observations, dues à M. F. Broennimann, 
l'habile directeur le l'École d'horlogerie de Soleure : 

« 11 se distingue par sa grande simplicité et la facilité de son exé- 



ÉCHAPPEMENT LIBRE DE M. KAISER. 36S 

cution, et pourra remplacer avantageusement le cylindre, et même 
Tancre, surtout dans les pièces obtenues au moyen de procédés méca- 
niques. {Nous faisons ici des réserves quant à l'échappement à ancre,) 

« Pendant le retour de la position 1 à la position 2, la roue d'échap- 
pement avance'de S», et comme le rayon de repos g'', comme il a été dit, 
est plus petit que celui de la surface ^ a au point a, il se produit une 
chute d'environ 2» au moment où Téchancrure a passe devant la dent. 
On évite de cette manière le recul de la roue. 

« Au moment du passage de l'échancrure a devant une des dents de 
la roue, la pièce intermédiaire A possède, comme le balancier, sa plus 
grande vitesse, tandis que la roue d'échappement commence à peine à 
se mouvoir. Cette différence de vitesse est très favorable au passage de 
de la dent, sans choc ni recul. 

« L'impulsion se produit, par engrenage direct, toutes les deux vibra- 
tions. Ce mode d'impulsion permet de restreindre le plus possible le 
frottement de glissement, ce qui n'est pas le cas pour l'ancre et le 
cylindre. Le calcul montre, par exemple, que le travail absorbé par le 
frottement pendant la levée est sept fois plus considérable dans Téchap- 
pement à ancre que dans celui de M. Kaiser. » 

Sauf l'estimation du travail du frottement, qui pourrait être pris ici 
pour la résistance opposée au mouvement du balancier, ce qui ne serait 
pas exact, car il y a ici à appliquer deux lois ; celle du frottement pro- 
prement dit, proportionnel à la pression, et celle de Tadhérence, propor- 
tionnelle aux surfaces huilées. Il n'est pas facile de faire la part qu'il 
faut attribuer à chacun dans l'ensemble d'une résistance du mouvement, 
que la généralité des horlogers attribuent à tort au seul frottement. 

Sauf, disons-nous, ce point, pour le reste, et à priori^ nous nous ran- 
geons h l'opinion de M. Broennimann. En effet, l'impulsion étant plus 
directe permet d'augmenter relativement le poids du balancier, et, 
comme cette impulsion est moins répétée, celui-ci reste plus longtemps 
sous l'action régulatrice du spiral. Reste la question de la stabilité de 
la pièce A : c'est affaire d'expériences propres à déterminer dans quelle 
mesure le tirage peut être nécessaire au nouvel échappement. 

Nous ne pensons pas qu'il détrônera l'échappement h ancre, aujour« 
d'hui bien connu, qui est construit dans la perfection et donne, comme 
réglage, au delà des besoins de l'usage civil; mais il pourra être em- 
ployé avec avantage dans l'horlogerie produite mécaniquement et dans 
les pièces de voyage, do qualité suffisante et de prix modéré. 

G. Saunier. 



366 REVUE CHRONOMÉTRIQUE. 



LES MONTRES OU CHRONOMÈTRES NON MAGNÉTIQUES. 



Depuis quelques années, remploi de machines électriques de tous 
genres ayant pris une grande extension, si l'on approche ou que Pon 
mette en contact une montre ou un chronomètre avec ces machines, 
les pièces d'acier qui font partie de la construction de la montre 
s'aimantent et la marche de la montre est altérée ou même il y a 
arrêt. 

C'est surtout sur le balancier et sur le spiral que cette influence est 
fâcheuse, car un balancier en acier aimanté devient une boussole et les 
lames du spiral tendent à se coller entre elles ou contre le balancier. 

Il est donc utile de remplacer l'acier par un métal qui ne s'aimante 
pasy au moins pour le balancier et le spiral, et qui puisse en même 
temps donner un réglage aussi précis qu'avec ces deux organes, 
comme on les construit ordinairement. 

Un spiral idéal devrait ne pas avoir de poids ni de dilatation ; or, 
dans la nature, parmi les nombreux métaux connus, ce sont générale- 
ment les métaux les plus lourds qui sont les moins dilatables, et les 
plus dilatables sont les métaux légers; le choix du métal à employer 
pour faire un spiral est donc restreint, vu qu'il y a encore d'autres 
conditions indispensables à remplir : grande dureté, ténacité, élasti- 
cité, inoxydabilité suffisante, etc., etc. 

L'antimoine et le bismuth, dont les dilatations et densités sont rela- 
tivement peu considérables, ne peuvent servir à cause de leur manque 
de ténacité ; c'est dans le groupe des métaux du platine que Ton peut 
le mieux trouver ce qui convient, surtout dans la série secondaire de 
ce groupe qui se compose de trois métaux dont les densités sont envi- 
ron moitié moindres que celle des métaux du même groupe et avec une 
dilatation à peu près semblable; ces métaux sont le rhodium, le 
ruthénium et le palladium ; de ces trois métaux, c'est le palladium qui 
parait être celui qui se prête le mieux à la fabrication des spiraux 
étant suffisamment inoxydable et pouvant acquérir par des alliages 
une grande dureté tout en conservant assez de malléabilité (ductilité) 
pour être travaillé en fils fins et tenaces; les spiraux en palladium sont 
employés en grande quantité depuis quelques années. 

Étant donné le spiral en palladium, il est facile de construire un 



LES MONTRES ET CHRONOMÈTRES NON MAGNÉTIQUES. 367 

balancier compensateur en prenant aussi le palladium pour l'intérieur 
de la lame bî-métallique, puisque sa dilatation est à peu près sem- 
blable à celle de Tacier; il suffit de faire fondre autour d'un disque de 
palladium du laiton ou de l'argent allié pour obtenir, par les procédés 
ordinaires, un balancier compensateur dont le réglage soit semblable 
à celui obtenu avec le balancier d'acier et laiton. On aura un balancier 
compensateur chaque fois que Ton emploiera pour l'intérieur du 
balancier un métal dont la dilatation sera environ moitié moindre que 
celle du métal extérieur, pourvu que les deux métaux soient assez 
durs et élastiques pour revenir toujours k leur place primitive pour un 
même degré de température, après s'être fermés ou ouverts dans leur 
fonctionnement par le chaud ou le froid. Il faut aussi tenir compte 
que le poids d'un balancier doit être, autant que possible, k l'exté- 
rieur; mais, comme il a été dit précédemment, les métaux les plus 
légers étant les plus dilatables, le choix des métaux pour la construc- 
tion du balancier est presque aussi restreint que pour le spiral; le 
palladium semble être celui qui convient le mieux pour l'intérieur et 
l'argent pour l'extérieur, en ayant soin toutefois de leur donner de la 
dureté par des alliages. 

Comme il serait difficile et coûteux de remplacer toutes les pièces 
d'acier d'une montre, on peut se contenter de remplacer pour l'échap- 
pement à ancre, la roue, l'ancre et les plateaux (rouleaux), dans les 
chronomètres, la bascule ou le ressort et le disque (la roue d'échap- 
pement étant déjà ordinairement en laiton ou en or), pièces qui sont 
généralement en acier, par du bronze d'aluminium dur, de l'or à bas 
titre, etc.; enfin, un métal quelconque non aimantable, mais suffisam- 
ment dur, car ici il n'y a pas, comme dans le balancier et le spiral, à 
tenir compte des dilatations qui deviennent pour ces pièces des quan- 
tités négligeables. 

Les axes, tiges et pignons peuvent rester en acier, sans que la 
marche de la montre soit sensiblement influencée, même par un fort 
aimant, par le fait de leur forme ronde et de leur petit diamètre. Le 
ressort moteur en acier subit bien, étant sous une forte influence ma- 
gnétique une perte de force, mais l'aimantation permanente gardée 
par lui après l'avoir soumis à un fort électro-aimant ne lui fait perdre 
que très peu de puissance. 

Ces faits ont été constatés sur un grand nombre de montres qui ont 
subi des épreuves sur de puissants électro- aimants; dernièrement 
encore après les séances du Congrès chronométrique de Paris, une 



368 AEVDE CHROMOMÉTRIQUE, 

partie des membres de ce congrès s'est rendue h TExposilion, et plu- 
sieurs montres construites comme il a été dit précédemment ont été 
mises sur un fort dynamo, sans qu'il ait pu y avoir une différence 
constatée dans la longueur d'arc parcourue par le balancier; tandis 
que des montres à ancre, à balancier compensé, spiral et échappement 
en acier, s'arrêtaient immédiatement, avant même d'être en contact 
avec le dynamo et ne pouvaient plus reprendre leur marche. Après 
cette épreuve, elles restaient arrêtées. 

C.-A. Paillard. 

M. Paillard, spécialiste distingué, connaissant à fond la matière 
qu'il traite ici et auteur de découvertes fort intéressantes s'y ratta- 
chant, a bien voulu nous promettre quelques articles complétant 
celui-ci; nous l'en remercions pour nos lecteurs. 

C. S. 



NÉCROLOGIE. 

L'horlogerie vient de subir de notables pertes par la mort de MM. Edouard 
Phillips, l'auteur de magnifiques travaux théoriques sur le ressort-réglant des 
chronomètres. II présidait, il y a peine quelques jours, avec sa grande autorité 
de savant et d*homme du monde, le Congrès chronométrique ; 

0. Dumai, ancien fabricant à Saint-Nlcolas-d'AUermont. Il a fourni à la 
marine française un grand nombre d'excellents chronomètres. 

C. Detouehe, le grand commerçant industriel bien connu. On lui doit la 
création d*écablissements de bienfaisance et quelques belles œuvres d'horlogerie 
sont sorties de ses ateliers. 

Nous publierons dans ce journal des notices biographiques. 



SPIRAL EN TERRE. 



Nous recevons de M. A.-L. Berthoud, la note ci-dessous : 
« A une époque où Ton se préoccupe de remplacer l'acier par divers 
alliages, pour l'exécution des spiraux des chronomètres et des mon- 
tres, nous pensons être utiles à nos lecteurs en leur donnant le tableau 
de la marche d'un chronomètre de Arnold et Dent, observée à l'Obser- 
vatoire de Greenwich. » (Voir le tableau ci-contre.) 



SPIRAL EN VERBE. 369 

Marche du chronomètre n^ 616 d'Arnold et Dent 

A RESSORT SPIKAL EN VERRE. 

Les chiffres à la droite de chaqae colonne indiquent la température 
en degrés du thermomètre centigrade. 



1834. 


JANVIER. 


FÉVRIER. 


MARS. 


AVRIL. 


MAI. 




S 





S 





S 





S 





S 





1 


+2.0+ 8.9 


+1.8+ 7.8 


+1.2+11.7 


+ 1.1+11.1 


+2.9+15.6 II 


2 


3.1 


8.9 


2.7 


8.3 


1.7 


11.7 


2.6 


11.1 


3.4 


15.6 


3 


2.5 


9.4 


2.7 


8.9 


1.7 


12.2 


2.6 


12.8 


3.0 


16.7 


4 


2.0 


10.6 


2.5 


9.4 


0.9 


11.7 


2.3 


11.7 


3.5 


18.9 


5 


2.4 


9.4 


3.1 


10.0 


1.9 


12.8 


2.4 


il. 7 


3.6 


20.0 


6 


2.4 


10.0 


2.9 


10.0 


1.0 


12.2 


2.6 


12.2 


3.1 


«9.4 


7 


2.5 


10.0 


3.3 


8.3 


2.4 


13.3 


2.5 


13.9 


3.2 


19.4 


8 


2.2 


8.9 


1.0 


6.7 


2.7 


12.2 


2.8 


13.9 


2.2 


20.6 


9 


2.7 


9.4 


1.7 


5.6 


2.6 


12.8 


2.9 


12.2 


2.4 


20.6 


10 


2.4 


8.9 


1.8 


4.4 


2.6 


13.9 


1.9 


10.6 


2.6 


20.0 


11 


2.7 


9.4 


2.2 


6.1 


2.2 


15.0 


1.7 


10.0 


2.3 


21.1 


12 


2.5 


10.0 


2.4 


7.2 


2.3 


12.8 


2.6 


9.4 


2.3 


20.0 


13 


2.4 


10.0 


2.2 


7.2 


1.5 


12.8 


1.4 


10.6 


2.1 


18.3 


14 


2.6 


10.6 


2.8 


7.2 


1.9 


11.1 


1.5 


10.6 


2.9 


17.2 


15 


2.0 


10.0 


2.8 


7.8 


1.9 


11.7 


2.4 


12.8 


2.6 


18.9 


16 


2.6 


11.1 


2.4 


. 7.8 


2.0 


11.7 


2.2 


13.3 


2.4 


20.0 


17 


2.3 


il.i 


2.3 


8.9 


2.0 


12.2 


3.5 


13.9 


2.1 


19.4 


18 


2.4 


10.6 


2.1 


8.9 


2.4 


10.6 


3.1 


14.4 


2.1 


17.8 


19 


1.9 


10.0 


2.2 


9.4 


1.5 


10.0 


3.5 


16.1 


2.1 


16.1 


20 


1.9 


8.3 


1.6 


9.4 


2.1 


9.4 


3.4 


18.3 


2.8 


17.8 


21 


2.4 


9.4 


2.2 


10.6 


1.5 


8.3 


3.5 


16.1 


2.6 


20.0 


22 


2.9 


11.* 


1.2 


10.0 


1.6 


9.4 


3.9 


15.0 


2.4 


20.0 


23 


2.5 


n.7 


0.8 


9.4 


1.8 


10.0 


2.7 


15.0 


2.5 


20.0 


24 


1.9 


13.3 


0.9 


10.6 


1.8 


11.1 


2.4 


13.9 


2.4 


20.6 


25 


2.5 


12.8 


0.9 


11.7 


2.7 


10.6 


2.3 


13.3 


2.5 


19.4 


26 


2.4 


il. 7 


0.9 


11.1 


1.5 


8.9 


3.2 


13.9 


2.5 


18.3 


27 


2.4 


11.1 


1.3 


11.1 


1.9 


10.6 


3.5 


15.0 


2.9 


18.3 


28 


2.3 


11.7 


+1.8+12.2 


2.1 


10.6 


3.6 


16.1 


3.0 


19.4 


29 


2.0 


9.4 






1.6 


10.6 


3.9 


17.2 


3.2 


18.9 


30 


0.1 


6.1 






1.8 


10.6 


+3.4+16.11 


2.9 


20.6 


31 

Marche . 

Extr. 
[Variable 


+i..5+ 7.8 






+1.9+11.1 






+3.0+ 2.0 1 


2. 


27 


2. 


02 


1. 


92 


2. 


62 


2. 


72 


3.. 


2. 


5 


1. 


8 


2. 


8 


1. 


5 



J. POND, astronome royal. 



LE TERRE FILE. 

A propos de la communication ci-dessus, plusieurs de nos lecteurs, 
nous le croyons, nous sauront gré d'y ajouter les quelques détails qui 
suivent. 



•i 



370 REVUE CHRONOMÉTRIQCE. 

Le verre est un composé de diverses substances agglomérées en 
nombre et en proportions différentes. De là plusieurs sortes de verres 
présentant des propriétés différentes. 

Le seul genre qui nous intéresse est le verre dit filé (nous n'avons 
pas la formule de sa composition sous la main). 

« Si, tandis qu'il est mou, on allonge très rapidement ce verre, » dit 
J. Girardin, « à l'aide d'une roue sur laquelle le fil s'enroule, on 
obtient des tubes creux d'une si grande finesse, qu'on les confondrait 
avec la soie. Ces fils peuvent être aisément roulés à la manière du fil 
commun, bouclés comme les cheveux au moyen d'un fer chaud, et 
servir aussi à faire des aigrettes fort brillantes, à tisser des toiles ou k 
fabriquer des perruques, comme on le faisait dans le dernier siècle. » 

L'essai de Dent est fort curieux; nous ignorons s'il a été renouvelé, 
mais nous n'aurions aucune confiance dans les spiraux en verre. Ce 
composé s'altère sous l'action de certains gaz et de l'humidité, surtout 
dans les endroits habituellement chauds. 

C'est à celte cause que l'on croit devoir attribuer le fait de verres de 
montres, n'ayant subi aucun contact ou frottement do mauvaise nature, 
et devenus assez ternes pour qu'il fût nécessaire de les repolir, afin 
de leur i^ndre leur transparence. 

C. Saunier. 



FAITS DIVERS. 



Exposition française à Londres, — Les commerçants français établis 
en Angleterre et les négociants de France qui ont des relations com- 
merciales avec la Grande-Bretagne se proposent de faire au printemps 
prochain, à Londres, une Exposition française sur le modèle de l'Ex- 
position italienne qui a eu lieu en 1888 dans cette ville. Le Ministre du 
Commerce, consulté, a promis de donner son concours et son appui à 
cette entreprise, conçue dans l'intérêt du commerce français d'expor- 
tation. 

Vheure nationale. — La ville de Cannes vient d'adopter l'heure na- 
tionale. 

A partir du 18 décembre, les horloges publiques de Cannes indique- 
ront l'heure de Paris au lieu de l'heure locale. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGERIE. 371 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



ÉCOLE D'HORLOGERIE DE PARIS 

Dans sa séance du samedi 30 novembre, le Conseil municipal de 
Paris a reçu de M. Emile Uichard, président de la quatrième Commis- 
sion, la communication suivante : 

Messieurs, l'École d'horlogerie de Paris fait hommage au Conseil 
d'un Régulateur fabriqué par ses élèves et accompagné de la lettre 
suivante : 

Paris, le 29 novembre 1889. 
A M. le Président et à MM, les Membres du Conseil municipal de Paris. 
Monsieur le Président, 

Dans sa dernière séance, le Conseil d'administration de rÉeole d'horlogerie 
de Paris a exprimé le vœu qu'il fût offert au Conseil municipal de Paris un spé* 
cimen des travaux des élèves de cette école. J'ai donc l'honneur de prier le 
Conseil municipal de Paris de bien vouloir accepter un Régulateur ayant figuré 
dans nos vitrines de l'Exposition universelle 1889. 

L'École d'horlogerie de Paris, due à l'initiative privée, subventionnée par le 
Conseil municipal, a donné l'enseignement, depuis sa création, à deux cent dix 
jeunes gens. Elle compte aujourd'hui, dans ses ateliers, soixante-quatre élèves, 
dont trente*deux internes, onze demi-pensionnaires et vingt et un externes* 

J'ajouterai, Monsieur le Président, que l'École d'horlogerie de Paris a obtenu, 
dans les grands concours internationaux, les récompenses suivantes : 

Exposition universelle de 1889, classe 26 (Horlogerie) : Grand Prix. 

Médailles de collaborateurs : Une médaille d'argent; cinq médailles de 
bronze. 

ClasseSj 6, 7, 8 (Enseignement technique) : une médaille d'or. 

Exposition universelle, Amsterdam, 1883 : une médaille d'or. 

Exposition universelle, Anvers, 1885 : un diplôme d'honneur, une médaille 
d'or. 

Veuillez agréer, Monsieur le Président, Texpression de mes sentiments les 
plus distingués et l'assurance de mon entier dévouement. 

Le Président Directeur : 
Officier de la Légion d'honneur et dô rinstrnction publique. 
Signé : A,-H. RODANET. 
3H, rue Vivienne, 



372 REVUE CURONOMÉTBIQUE. 

Permettez-moi, Messieurs, d'ajouter que l'École, en cette circon- 
stance, a tenu à se montrer reconnaissante du concours qui lui a été 
prêté par le Conseil municipal de Paris. Nous ne pouvons, dans ces 
conditions, que remercier TÉcole et ses élèves. 

Le Conseil municipal de Paris accepte le don fait par l'École d'hor- 
logerie de Paris, et décide que ce Régulateur sera placé à l'Hôtel de 
Ville et que des remerciements seront adressés à M. Rodanet et à ses 
élèves. 



Extrait dn registre des Visiteurs de r École d^iiorlogerie. 

« Visité rËcole avec beaucoup de plaisir » ; Bernard Rebey. — « Visité rÉcole 
avec le plus grand intérêt » ; Bordier, ingénieur. — « Visité TÉcole avec le plus 
grand intérêt » ; A. Momment, capitaine en retraite (Jura). — E. Fiot, candidat 
pour élève, rue du Commerce (Nevers). — Les élèves de l'Institut commercial 
de Paris sont venus, pour la seconde fois, visiter l'École d'horlogerie de Paris, 
le 4 avril 1889, et remercient vivement M. Rodanet de leur avoir procuré le plaisir 
devoir le nouvel établissement, qui mérite à tant d'égards toutes les louanges de 
ceux qui s'intéressent aux progrès du pays; le professeur accompagnant les 
élèves : Aloquentin, Dony, Ferrère, Gamburg, Dorlencourt, Coste, Mœricke, 
Hébert, Bodin, Jacob, Crampon, Boilet, Renoir, Pagat^ Leurs, Sterling, Melon, 
Jullien, 20 élèves de 3^ année. — u Je fais mes hommages à M. Rodanet, 
directeur de l'École d'horlogerie de Paris. Je remercie son adjudant, qui m'a 
donné les renseignements les plus complets ; » Pierre Kousndjy, correspondant 
spécial du Courrier russe à Moscou, Paris, 7, rue Méchain. -r BoUot, rue Saint- 
Martin, 184 (graveur) : « Mon fils est candidat pour élève ». — « J'ai visité avec 
beaucoup d'intérêt l'École d'horlogerie de Paris, que je considère comme une 
école modèle. Toutes mes félicitations à son savant et intelligent directeur, 
M. Rodanet »; Adrien, président de la Chambre syndicale des horlogers de 
Bruxelles.— u J*ai visité l'École d'horlogerie ce 3 juin 1 889, en ma qualité de vieil 
ouvrier. Je trouve que tout ce qui est fait est admirable » ; J.-F. Gontois, à Lab- 
beville (Seine-et-Oise). — A. Perreau, licencié es sciences, Paris. — « Après avoir 
visité rÉcole d'horlogerie de Paris, je suis intimement convaincu que cet éta- 
blissement contribuera puissamment aux progrès de l'Horlogerie française. Mes 
sincères félicitations à son directeur dévoué, M. A. -H. Rodanet »; A. Benoit, 
directeur de l'École de Cluses; Benoit fils. — « Je viens de visiter l'École d'hor- 
logerie de Paris, et j'en sors d'autant plus émerveillé, que j'apprends que cet 
établissement est dû à l'initiative privée. J'émets le vœu que, dans chaque cor- 
poration^ il se rencontre un groupe d'hommes dévoués pour créer une institu- 
tion semblable » ; Plomb, correspondant du Genevois. — « Enchanté de la belle 
et complète organisation de l'École» ; Phillips, de l'Institut. — « Heureux d'a- 
voir vu cette belle ruche, due à l'initiative individuelle » ; Caspari, ingénieur 



VISITES A l'école d'horlogerie DE PARIS. 373 

hydrographe. — « L'École d'horlogerie que nous venons de visiter nous a vive- 
ment intéressés. Elle est venue combler une véritable lacune dans Teseignement 
professionnel » ; A, Jouas. L. Jouas. — Ihodwright British Horological Inslitute 
London; James Bray British Horological Institute London. — R. Gaubert, 
horloger à Toulouse^ « est émerveillé de la bonne tenue et des progrès accom- 
plis dans Tespace de quelques années par TÊcole d'horlogerie de Paris, en féli- 
cite son président et ses professeurs » ; A.-L. Berthoud. — Colonel A. Le Mat, 
membre de l'Institut national de Washington, 23, rue Lacroix. — M. et M"^» Ë. 
James, ancien directeur de l'École d'horlogerie de Bienne et professeur de 
théorie à l'École d'horlogerie de Genève. — M. G. Everard. — M. A. Berthé- 
lemy, horloger à Sainte-Menehould, membre du syndicat national. — Bouillart, 
« Mes félicitations à MM. les professeurs ». — Eugène Paulus, 37, boulevard 
James-Fazy, n*» 4 bis, à Genève. — Chieux (Victor), rue de Dunkerque, Armen- 
tières. — A. Caron, 41, rue de Dunkerque, Armentières. —G. Cartier, à Paris. 
— « Je demeure convaincu que la méthode d'enseignement de l'École est abso- 
lument rationnelle, et la visite en chœur d'aujourdhui en prouve une nouvelle 
démonstration; c'est, je crois, le sentiment de nos collègues suisses ». Ern. 
Antoine.— J. Tripplin, 27. — Ed. Dufour, vice-président du jury de la classe 26, 
Exposition de Paris ;i889. — Barrau, à Caylus (Tarn-et- Garonne). — Rives, 
capitaine en retraite, maire de Fleurance (Gers). — Lannes, receveur municipal 
à Fleurance (Gers). — « L'organisation de l'École me parait parfaite et fait hon- 
neur à ceux qui l'ont entreprise » ; Edouard Gaillard, délégué de l'État de 
Genève. — « Tous mes compliments à M. Rodanet, directeur de l'École, qui a 
su réunir la théorie et la pratique, pour pouvoir faire des horlogers capables et 
dignes de l'École de Paris » ; Thomas. — « J'ai visité dans tous ses détails 
l'École et son Exposition au Champ-de-Mars ; les résultats auxquels sont arrivés 
les organisateurs de celte école sont surprenants , il serait impossible de mieux 
faire, et le système adopté pour former la main et Tintelligence me parait 
devoir servir de modèle aux écoles de ce genre » ; Gh. Piquet, délégué de la 
ville de Genève. — J'ai visité l'École d'horlogerie de Paris avec plaisir. Je vois 
avec plaisir que l'on peut faire de bons artistes et de grands horlogers » ; 
Sabatier, horloger à Lyon. — Les soussignés ont visité l'École d'horlogerie de 
Paris : « Nous sommes enchantés des résultats obtenus » ; E. Raison, rue des 
Fontaines, 15, Paris; Léon Quesnel, horloger à Beuzeville (Eure). — Marx 
(Léonard), 55, rue Wiertz, Bruxelles. — Reinhold Stackel, à Berlin. — « J'ai 
visilé l'Ecole d'horlogerie dé Paris, et me retire enchanté de tout ce que j'y ai 
vu » ; Collin, horloger à Amiens. — « Je suis content de ma visite. Mes félici- 
tations à M. le directeur ainsi qu'à MM. les professeurs; je suis satisfait de 
leurs travaux à l'école » ; Carlos Jaime Vargo, horloger. — Obrero de la relo- 
geria de D. José Pages de Barcelona (Espana), calle Puerlaferrissa, 12, tienda : 
« Je suis heureux d'avoir visité l'École d'horlogerie de Paris; j'adresse mes 
sincères félicalations à son directeur ainsi qu'à MM. les membres du conseil 



^ 



374 REVCE CURONOMÉTRIQUE. 

d*administralioa » ; Poisson. — « C*est avec le plus grand plaisir que je viens 
de visiter les travaux exécutés par les élèves de TËcole d'horlogerie de Paris ; 
je présente mes bien sincères félicitations à M. Rodanet, directeur^ et à MM. ses 
collaborateurs » ; E. Hemmel, horloger, 67, avenue de NoaiUes, à Lyon. 



BREVETS POUR INVENTIONS EN HORLOGERIE 
prit de jniUet 1888 à mai 1889. 



Vendes et G*". — Échappement et régulateur pour pendule à torsion. 

Rahsat et Wàlkbr. — Nouvelle pendale à sonnerie on réveil. 

Brandt et Fils. — Encliquetage pour rochets et remontoirs. 

ScHMiDT. — Chronomètre chronographe. 

Gorges. — > Contrôleur électrique de rondes. 

MoRLET et NORDKANN . — Mécanisme de répétition. 

Carpâno. ^ Machine à tailler les roues d*horlogerie. 

SiVET. — Outil à détamponner les cylindres de montres, 

RiEFLER. — Échappement de pendule à balancier libre. 

Blondeàu. — Pendule électrique à armature circulaire. 

Faxon. — Perfectionnements aux bélières et pendants pour montres. 

Tetzis. — Perfectionnement aux horloges à mouvement annuel. 

Revbrchon. — Système donnant sur un cadran Theure du lieu et celle de plu- 
sieurs autres. 

Yexdeuvrb. — Système d'inscription sur montre, étui de montre, donnant 
l'heure en tout lien. 

Petitpàs. — Machine à forger les roues de montres. 

Kràuss et Krbutter, ~ Machine à arrondir les dentures, sç combinant avec 
n'importe quel tour. 

PoGivON. — Cadran indicateur, dit Mystérieux* 

Chetblàt. — Transmission électrique de Theure. 

Perrbt. — Pièces détachées servant à fabriquer les balanciers compensés et 
spiraux. 

Perret. •— Perfectionnements dans la construction des mouvements de montres. 

Perret. — Raquette avec colimaçon régulateur. 

Grattert et GoMBAULT. — Appareil horaire, dit : ChnmQpolymètr^^ 

Marribr. -^ Remontoir pour montres. 

Larochbtte. — A.ide-mémoire électrique, dit : EUciriO'VMmQr. 

BoussiON. — Cliquet à ressort, dit : i{essof*t incanakHe. 

Cahorbau. — Avertisseur pour le remontage des pendules. 

Stoffel. — Pendule et montre à quadrature différentielle. 

[A suivre.) 



PROCÉDÉS d'atelier. 37S 



LES COMPTEURS HORO-KILOMÉTRIQUES. 



Les compteurs horo-kilomélriques , nous apprennent les journaux, 
si souvent, réclamés par les cochers, sont enfin mis à l'essai. Samedi, 
après-midi» la commission des voitures de place a procédé à l'appo- 
sition des scellés sur trois des compteurs kilométriques admis à subir 
l'épreuve définitive. 

Le premier compteur scellé est d'un volume assez considérable; il 
est placé sur le siège même du cocher; le cadran, relié par un fort 
mécanisme à l'une des roues de derrière, indique le temps et la dis- 
tance. Le patron du cocher y trouve également son compte, le travail 
fait par la voiture s'inscrit sur des rondelles de papier que l'employé 
chargé de faire le règlement des cochers vérifie à leur rentrée. 

Le deuxième compteur, d'un volume très réduit, est disposé entre le 
siège et la voiture. Chaque fois que le mécanisme est mis en mouve- 
ment ou s'arrête, une sonnerie retentit et une petite plaque portant 
loué ou libre se lève ou s'abaisse. 

Enfin, le troisième compteur est en forme de boite aux lettres, placé 
entre le siège et la caisse. Cet appareil, dont le cadran est fractionné 
par 10 centimes, donne en bloc la somme à payer par le voyageur. 

La durée des essais est provisoirement fixée à deux mois. Pendant 
la durée de ces expériences, les cochers de ces trois fiacres toucheront 
12 francs par jour; une somme égale à la moyenne de chaque jour 
sera allouée aux propriétaires. 

PROCÉDÉS D'ATELIER. — OUTILS. 



Outil aux sertissures de M. Dusseau, de Saintes. 

La figure ci-dessous et quelques explications suffiront à faire com- 
prendre le fonctionnement de cet outil. 




Sur un arbre à cuivrot, cylindrique sur les trois quarts de sa lon- 
gueur et conique vers sa pointe, glisse à frottement ferme et se fixe par 



376 REVUE CHKONOMÉTRlQtJE. 

une vis de pression un disque épais. Ce disque porte deux branches 
solides tout en ayant conservé un peu d'élasticité. 

La petite vis destinée à produire Técarlement de la branche du bas, 
de la figure se termine par un pivot entrant dans un trou foncé de 
Tarbre; Textrémilé de cette branche est un burin tranchant. 

La branche du haut se courbe à son extrémité, laquelle pénètre dans 
une rainure longitudinale, et la partie de cette extrémité, qui fait saillie, 
a la forme qui convient à une creusure devant loger une pierre. Cette 
branche, dont la petite vis produit Técartement du corps de l'arbre, 
peut donc être remontée ou descendue le long de Tarbre, tandis que 
l'autre branche ne le peut pas. 

Tout horloger a compris que la branche supérieure, mise au point 
convenable par rapport à la branche inférieure, la première creusera 
la rainure où sera logée la pierre, et la seconde formera, tout autour, 
une gorge ou moulure, réservant au bord de la rainure le mince filet 
de métal qu'on rabattra ensuite sur la pierre. 



CORRESPONDANCE. 



Paris, le 20 décembre 1889. 

Monsieur Saunier, — Je vous prie d'insérer dans la Revue chronomélrique la 
rectification suivante : — C'est par erreur que, dans un article signé Anquelio, 
concernant ses montres donnant l'heure d*un certain nombre de villes, il est 
dit que ce sont les seules montres donnant les minutes. 

Non seulement celles que j'ai exposées indiquent les minutes ; elles portent 
un cadran qui représente le globe terrestre, se développant en un planisphère 
qui, colorié, représente la géographie, les continents, les mers, les longitudes 
et les latitudes par degrés, ce qui permet d'apprécier sans calcul l'heure d'un 
point quelconque et la position de ce lieu, ainsi que son antipode et heure 
diamétralement opposée, soit de jour ou de nuit. 

. J'ai, de plus, exposé de ces montres qui sont à double face et qui marquent, 
sur un cadran de 12 heures, non seulement Theure et la minute présentes, mais, 
en plus, la division des minutes par secondes et fractions de secondes. Il est 
utile, je pense, que les lecteurs de la Revue sachent ce qui a été fait en montres 
et pendules géographiques donnant l'heure universelle. 

Je vous prie d'agréer, etc. Callier. 

Le Gérant : A. -H. Rodanet. 
Paris. — imprimerie L. Baudoin et C% 2, rue Christine. 



\ 



REVUE CHRONOMÉTRIQUE 
JOURNAL DE L'HORLOGERIE FRANÇAISE 

EXPOSITION UNIVERSEIiliE DE 1889. 



Atelier d'horlogerie au dix-haitième siècle. — Collections. 

(Extrait da Journal officiel,) 

M. P. Durier, horloger du Conservatoire des arts el méliers, arecon- 
slilué avec le plus grand succès un atelier d'horloger dans le style de 
la fin du dix-huitième siècle. C'est l'époque (1765-1798) où Ferdinand 
Berlhoud, horloger du roi, était lui-même considéré comme le roi de 
rhorlogerie française; il venait de publier, sous le titre modeste 
d'Fssaisur V horlogerie^ un remarquable traité devenu et resté classique 
et il travaillait à ses premières horloges à longitudes. Dans l'atelier, à 
la place d'honneur, est le portrait du maître ; nous apercevons aussi 
une^gravure représentant Julien Le Roy, un autre maître de la profes- 
sion, el un portrait du célèbre astronome Chappe d'Auteroche, qui au 
cours de son voyage en Californie (pour l'étude du passage de Vénus) 
observa en mer la montre n® 3 de Berthoud, aujourd'hui au Conserva- 
toire des arts et métiers. L'établi en bois de rose, le casier de réglage 
garni de vieilles montres, l'ouiillage sont du temps. Sur la cheminée 
une horloge style Louis XIII, de Jacques Suchet; ici une autre horloge 
dans sa gaine en marqueterie, avec mouvement de Clouzier ; là un 
petit cartel à répétition de Courieult. Sur des tablettes, plusieurs mou- 
vements, dont l'un de Julien Le Roy, à équation, sonnerie et calendrier, 
d'une très belle exécution, daté de 1740; l'horloge décimale construite 
par Lepaute pour le concours du nouveau système horaire décrété par 
la Convention nationale (1794); une pendule de la fin du dix-huitième 
siècle, dont Tornemenlation, avec sphynx (allusion à la campagne 
d'Egypte) marque la transition qui va s'opérer, etc.. Voici la biblio- 
thèque usuelle de l'horloger : outre l'ouvrage de Berthoud, le Traité 
des horloges du Père Alexandre (1734), le Traité de l'horlogerie de 
Thiout (1741), celui de Lepaute, la Règle artificielle du temps, de Sully, 
V Histoire de l astronomie, de Bailly, etc.. Enfin, sur un écrin, comme 
relique exceptionnelle, la montre à répétition qui pendant une soixan- 
taine d'années a donné Theure à l'illustre chimiste Michel-Eugène Che- 
vreul, mort dans sa 103« année en 1889. 

DÉCEMBRE 1889. — 399. \% 



378 RKVUE CHRONOMÉTRIQUE. 

En dehors de cet atelier d'horloger, nous trouvons au premier étage 
une collection très complète des outils delà profession; à la suite, 
nous remarquons plusieurs cadrans d'horloges à cartouches, des dix- 
septiôme et dix-huitième siècles; puis vient la très nombreuse collec- 
tion de M. Ch. Roblaut, exposant des cadrans de montres, ornés de 
peintures sur émail. Notons que les cadrans français avec sujet colorié 
firent leur apparition dans le commerce au début de Tannée 1789 ; ils 
sont encore rares à cette date ; au moment de l'ËBopire ils eureiàt toute 
leur vogue, pour péricliter sous la Restauration, reprendre un peu 
vers 1830 et tomber tout à fait après les journées de Juillet. Voici les 
cadrans de 1789 : ils sont peints aux trois couleurs nationales : l'un 
d'eux représente la Liberté qui apparaît à un vieillard enfermé dans un 
cachot. En 1792, les sujets représentent des piques surmontées du 
bonnet phrygien, des sans-culottes qui coupent les deux tètes de l'aigle 
de la maison d'Autriche, des canons et tambours, etc. Certains cadrans 
de 1793 donnent, en même temps que l'ancien système duodédmaU le 
système décimal qui partageait la journée en dix heures au lieu de 
ving t-quatre, et chaque heure en cent minutes de cent secondes. Avares 
le 18 brumaire, le vainqueur d'Italie figure sous les formes les plus 
variées. Sous l'Empire, remarquons Napoléon à. cheval et poussé par 
une montgolfière, avec la devise : Quo non ascendam ? De nombreux 
cadrans représentent Napoléon à Tile d'Elbe. En 1830, grande vogue 
pour les cadrans à épisodes des « trois glorieuses ». Citons enfin les 
cadrans de mariage, de veuves, de métiers, etc. Ainsi cette collection 
de pièces, dont plusieurs sont de ravissantes miniatures, forme une 
sorte d'histoire pittoresque de notre pays et donne en même temps une 
idée très nette des tendances de nos décorateurs. 

Du reste, l'horlogerie ancienne, soit à la section III de l'Expositioû 
rétrospective du travail, soit k l'Exposition rétrospective de l'art fran- 
çais au Trocadéro, présente des groupements d'un intérêt tout particu- 
lier. On a beaucoup remarqué, au Trocadéro, des collections de mon- 
tres des seizième, dix-septième et dix-huitième siècles dans le plus bel 
état de conservation; les 72 pièces de M. Paul Garnier, avec boîtiers 
ovales ou octogones, en rosace, en croix, en fleurs de lys, en coquille, 
en bouton de fleurs, établis soit en métal finement ciselé,, argent, 
cuivre ou or, soit en cristal de roche, matière qui, eu ce temps, se 
travaillait fort habilement, sont toutes françaises et signées; ce qui 
paraît bien indiquer, comme le dit le savant M. Darcel, que l'art de la 
montre ne sort pas des prétendus « œufs de Nui^emberg ». Cet art est 



ATELIER d'horlogerie AU DIX-HUiTlÈME SIÈCLE. 379 

en réalité d'origine française. Sans doute, la grosse horloge primitive 
est née en Allemagne; ainsi Charles V, en 1370, chargea un Allemand, 
Henri de Vie, de l'exécution de Tborloge de la tour du Palais. Mais dès 
1S30 nous constatons qu'Oronce Finée, un mathématicien, professeur 
au Collège de France, fit les plans et surveilla l'exécution de l'horloge 
planétaire, qui est encore actuellement à la bibliothèque Sainte- Gene- 
viève. De plus, c'est chez nous, au temps des Valois, dans les ateliers 
des artisans de Paris, Blois, etc., que la massive horloge de table et de 
bahut est devenue la montre telle que l'expose la collection Gamier, 
c'est-à-dire un objet d'art portatif. Il va sans dire qu'à celte époque les 
mécanismes sont élémentaires: une seule aiguille, ressort et fusée avec 
échappement à verge. 

Au dix-septième siècle, le mécanisme se perfectionne par l'invention 
du spiral découvert par Huygens et qui régularise les vibration du ba- 
lancier; c'est Thuret (de Paris) qui exécuta en 1675 les premières 
montres avec spiral. Celles-ci ont deux aiguilles, la sonnerie à répéti- 
tion et la chaîne à maillons qui remplace la corde à boyaux. Quant au 
style extérieur, c'est la boîte ronde, très épaisse, avec émaux à sujets 
religieux ou mythologiques et parfois des paysages. Au dix-huitième 
siècle, l'école de Paris arrive à une remarquable exécution ; dès 1717, 
Sully, Julien Le Roy et Le Bon (de Paris) exécutèrent des horloges à 
équation et à sonnerie. En 1726, Graham (de Londres) invente l'échap- 
pement à repos pour les horloges à pendule et l'échappement à cylin- 
dre pour les montres; mais c'est Julien Le Roy qui pousse au dernier 
degré le fini de la main-d'œuvre dans la construction des montres à 
répétition. En 1750, Rivaz exécute une des premières horloges marines 
et Gallonde le premier régulateur astronomique. En 17S4, Beaumar- 
chais invente un échappement à chevilles pour les montres En 1755, 
Lepaute construit les grandes horloges publiques. Enfin, en 1760, 
Ferdinand Berthoud commence ses premières horloges à longitudes et, 
en 1770, le chronomètre de Pierre Le Roy obtient le prix de l'Académie 
des sciences. 

Tels sont, sommairement esquissés, les perfectionnements de méca- 
nisme etd'art que le visiteur peut étudier sur place dans l'atelier d'hor- 
loger de la section III (1). 

(1) G6Ue recoBstitntioQ rétrospective faisait honneur à M. Durier^ mais nous nous 
permettons de regretter que plusieurs des assertions de l'auteur de la notice officielle 
ci-dessus sot«ntinex«etei. G. S* 



380 BEVDE CHKONOMÉTRIQUE. 



SUR LE CENTRE DE TANCRE. 



Il est toujours possible, dans réchappement à ancre, d'obtenir 
Timpulsion — et, par suite — le dégagement à la tangente, en plaçant 
le centre de la rotation de l'ancre à l'intersection des tangentes menées 
du cercle primitif de la roue d'ancre par chacun des contacts de 
l'ancre avec celle-ci. Celte construction, qui est la plus rationnelle et 
celle qui répartit le mieux l'effet utile sur chaque levéc^ est aussi celle 
qui tend à se généraliser. On sait de plus que le segment intercepté 
par Tancre sur le cercle primitif de la roue a pour valeur 60<», et que 
le nombre des dents h la roue est uniformément de 15. Dans ces con- 
ditions le centre de pivotement de l'ancre n'est plus arbitraire. On le 
détermine très facilement par le calcul. 

Le demi-angle au centre de Tancre sur la roue étant de -5- = 30*, 

la dislance du cenire de la roue au centre de l'ancre aura pour valeur 
sécante 30® dans le triangle 00' m. Si nous prenons égal à 1 le rayon 
du cercle primitif de la roue, nous aurons, en appelant d la distance 
cherchée : 

d = —l— 
cos 30^ 

log. 1 = 0,00000000 

log. cos 30û = 1,93753060 

log. d = 0,06246940 
d = 1,15470.... 

On pourrait encore calculer la distance du point de contact au 
centre de l'ancre égal, comme la figure le montre, à tangente 30®. 
log. tang. 30û = 1,7614394 
tang. 30o = 0,577350.... 

Voyons ce qui se passe quand, n'affectant pas la distance des centres, 
on fait choix d'une roue plus petite, en d'autres termes quand on 
éloigne le centre de l'ancre. Tout d'abord l'impulsion et le dégage- 
ment n'ayant plus lieu à la tangente, il en résulte une décomposition 
de force et un frottement très défectueux à la levée d'entrée, connu 
en horlogerie sous la dénomination de frottement rentrant. (Les 
engrenages avec pignons de bas nombre offrent un exemple très fré- 



SUR LE CENTRE DE l' ANCRE. 



381 



quent de celle sorte de frotlement.) Mais il en résulle surtout une 
tendance à Tarrêt-au-doigt que la construction moderne n'admet plus. 
En ce qui concerce ce llrage, le simple raisonnement montre qu'il 




augmente de ce fuit sur la levée d' entrée, et diminue d'une même 
quantité sur la levée de sortie. Il ne sera pas sans intérêt de déter- 
miner exactement de combien il est affecté. Supposons à cet effet 

9 
que le rayon de la roue ait diminué dans le rapport —, Tangle 00' m 

variera lui-même comme cos 30« —, en appelant R et R' les rayons 
respectifs de la roue. Effectuant : 

Log cos 30o = 1, 937S303 
Log9 =0, 9542425 

Log cos 00' m = 1, 8917731 
Cos OO'm = 51û 15 .... 

Dans l'exemple choisi, le tirage aura donc augmenté sur le repos 
d'entrée de 60^ — 51ol5' = 8» 45' et diminué d'aulant sur celle de 
sortie. Cette quantité augmenterait avec un plus grand éloignement du 
centre de l'ancre et accentuerait davantage la différence de tirage de 
l'un à l'autre repos. Inversement, si Ton place le centre de l'ancre en 
deçà des pieds de la tangente, c'est sur le repos d'entrée que dimi- 
nuera le tirage pour augmenter d'autant sur la levée de sortie. 

Il en résulte que si l'on modifie la distance des centres, on devra 
nécessairement employer un assortiment modifié, sous peine d'altérer 



382 REVUE CHRONOMÉTRIQUE, 

la Stabilité dans des conditions nuisibles aux bonnes fonctions de 
réchappement. C'est ainsi qu'en pareil cas, Tarrêt-au-doigt d'impul- 
sion à rentrée est presque inévitable. 

Si»- pour coAclura, k ceAlre de pivotameoi de Tancre e&l en con- 
slructioa à rinlenectioa des tangeales, le planteur devim Teiller k l'y 
maintenir rigoareosemenl en pratique. 

Ern. Amtouib, 
4ê la iiÎMi Aatofse frèvM. — BaiaBQM, j^atier 1890. 



BBETBTS POUR UVEHTIOHS El HOBLOGERIE 

pris et Jailtet iSas à m! f Saa. 

(5««lf , T«ir f. 374.) 



Ëxupsai. — Soufflet méUliiqiie pour horloge pneaoïatiqDe. 

Aharon. — NoaTetn gaan de nioatret. 

KARTiiA!ffi. —Grand ressort perfectionné ponr montret peadok. 

ROGBRS et C°. — Timbre-horloge indicateur. 

BjCKFORD et Swann. — Horloge perfectionnée. 

PoETTO. — Mouvement de pendule marciiant trois mois. 

Balayoine. — Balancier compensateur non magnétique. 

Mbrkblbàch. — Coustruclion perfectionnée des montres de poche. 

Platnaner. — Mode d'attache des anneaux de montres à leurs pendants. 

Calssco. — Échappement et réglage des horloges publiques. 

Petit. — Réveil répétiteur. 

Dey. — Mécanisme chronographique enregistrant riwure d'arrivée des ou. 
vriers. 

Matrhofer. — Système central électro-mécanique d'horloges. 

HuGUENiN, Thiébaud et Fils. — Disposition d'échappement à cylindre non ma- 
gnétique. 

Arragon. — Récepteurs électriques. 

Decrettb. — Compteur de poche. 

Dbschicks. — Compteur à transmission électrique, 

Belzon et Tbrnisibn. — Motq^r à induction applicable à l'horlogerie. 

SocitTË D*HORLOGEBU. — Moteur électrique pour pendules. 

CARizET-BauNET, — Rcssort d'eucliqaetage incassable pour finissage de remon* 
toir. 

AuBEL et Gorges. — Appareil réveil-signal électrique. 

PoNCHARD. — Remontage électrique d'horloges par un moteur électrique. 

Jennet. — Ressort d'encliquetage de côté pour remontoir. 

Jacomin. — Cadran récepteur électrique à inversion de courant. 



FAITS DIVERS. 383 

^ORiiON. — Montre à clironographe à compteur. 

Lambert. — Porte-révell-mat'm à déclanchemeat automatique. 

Château. — Contrôleur de présence de rondes. 

Thomas. — Horloge électrique. 

Hei^er. — Montre à grande sonnerie. 

Jeanneret frères. — Construction perfectionnde des montres. 

CouRTY. — Perfectionnements aux chronographes. 

BouTEFROi. — Suspension de balancier d'horloge. 

Laiser. — Échappements de mouvements d'horlogerie. 

Lorrain. — Horloge électrique à remontage automatique. 



FAITS DIVERS. 



M. A.-H. Rodanet est nommé vice président du Conseil d'adminis- 
tration de rËcole des hantes Études commerciales (43, lue de Toc- 
queville). 

Postes et Télégraphes (avis). — Sur les instances da Comité du 
Syndicat général, la Direction des postes et télégraphes a admis, à titre 
exceptionnel, que le mot Commercium signifierait « Bourse de Com- 
merce » dans l'adresse de tous les télégrammes où il serait employé. 

En conséquence, les dépêches pourront être adressées, à. partir de ce 
jour, comme suit : N... (nom du destinataire) Commercium, Paris. 



Dépôts de projets de lois relatives à l'industrie, — Dépôt, par 
MM. Mesureur et Millerand, d'une proposition de loi relative au pla- 
cement gratuit des employés et ouvriers de toutes professions (17 dé- 
cembre 1889). — Dépôt, par M. le président du Conseil, ministre du 
commerce et de l'industrie, et par M. le garde des sceaux, ministre de 
la justice, d'un projet de loi adoplé avec modification par le Sénat, sur 
le travail des enfants, filles mineures et femmes dans les établisse- 
ments industriels. — Dépôt, par M. Barbe et plusieurs de ses collègues, 
d'une proposition de loi relative aux tarifs à homologuer, coBcernanl 
les produits étrangers traiosportés par chemins de £er français. 

Dépôt, par M. le mioislre d« commieree et par M. le ministre de la 
justice, d'un projet de loi sur les Conseils de prud'hommes (21 dé- 
cembre 1889). 



384 REVCE UiRONOMËTRIQUE. 



BULLETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS D'HORLOGERIE. 



CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE PARIS 

RUE MANIN> 30. 

Séance du 6 décembre 1889. 
Présidence de M. Rodanct. 

La séance est ouverte à neuf heures par M. Rodanet, président; assisté de 
MM. Cartier et P. Garnier, vice-présidents; Piéfort, secrétaire. 

Membres présents : MM. Rodanet, Cartier, P. Garnier, Piéfort, Blondeau, 
Champion, Coquclle, Lefèbvre, Moynet, Requier et Vendenberg. — Membres 
excusés : MM. Henriette, Dictte, Bernheim, Dlin, Drocourt, Ecalle, Dubcy et 
Detouche. — Membres sans excuses : MM. Ànquetin et Margaine. — Membres 
adhérents présents : MM. Brémant, Brown et Rizzoli. 

M. le Président donne communication des lettres suivantes : 

!<» de M. le Directeur général de TAssistance publique ; 

±^ de la Chambre syndicale des négociants commissionnaires ; 

3^» du délégué cantonal de Tinslraclion primaire du musée technologique 
scolaire de Lille ; 

4<> de M. Roussialle, président de la Chambre syndicale d'horlogerie de 
Lyon ; 

5<* M. le Président donne lecture de Textrait du procès-verbal de la séance du 
â5 octobre 1889, de la Chambre syndicale de l'ameublement de Paris, réunie 
en assemblée générale ; 

6<> Lettre de M. Bernheim donnant sa démission de membre de la Chambre, 
tout en restant adhérent; la Chambre refuse sa démission, charge MM. Requier 
et Moynet de voir notre collègue a6n de le faire revenir sur sa détermination. 

M. P. Garnier, fait part à la Chambre de la chaleureuse réception qui lui a 
été faite au banquet des mécaniciens; notre collègue en fait reporter l'honneur 
aux fonctions qu*il occupe à la Chambre syndicale. 

Deux arbitrages confiés à M. Lefèbvre ont été conciliés; M. Alexandre, une 
des parties intéressées, lui a remis 20 francs pour l'École d'horlogerie. 

M. Piéfort, au nom de M. Meneguin, verse 5 francs pour TËcole. 

M. le Président annonce une Exposition au Palais de Tlndustrie, au protit 
des Écoles professionnelles. 

Lettre de M. Yée, demandant Tavis de la Chambre syndicale au sujet des 
traités de commerce: la Chambre nomme une commission composée de 
MM. Rodanet, P. Garnier, Olivier, Bernheim, Requier, Rizzoli, Yendenberg, 
Moynet, Diette, Le Bloch, 61, faubourg Poissonnière, P. Ulmann, 102, rue de 
Turenne. 



BCIXETIN DES SYNDICATS ET DES SOCIÉTÉS d'hORLOGBRLE. 385 

Lsi Chambre nomme la commission du bal ; en font partie : IMM. Rodanet, 
BIJD, Cartier, Champion et Moynet. 

Sont admis comme membres adhérents, M. Brëdillart, 16^ rue Jean-Jacques 
Rousseau, présenté par MM. P. Garoier et Rodanet ; 

M. Joseph, ii4, rue Amelot, présenté par MM. Th. Leroy et Rcquicr. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 11 heures. 

Le Secrétaire, Le Président, 

PlÉPORT. A.-H. RODANBT. 



CHAMBRE SYNDICALE DE L'HORLOGERIE DE LYON. 

Séance du 6 novembre 1889. — Présidence de M. Desvignes. 

La séance est ouverte à neuf heures et demie. 

Étaient présents : MM. Desvignes, Beau, Drevon, C. Veyret, Massard. — 
Membres adhérents présents: MM. Bourgeois et Kœrtel. — Excusés : MM. Rous- 
sialle et Jacquemoz. 

M. Bourgeois qui, comme plusieurs de nos confrères, vient d'être victime d*un 
client indélicat, fait une proposition à la Chambre, pour que tous nos membres 
puissent dorénavant être renseignés sur la valeur de ceux qui se plaisent à 
nous exploiter plus particulièrement. 

Cette proposition, étudiée et discutée, a été acceptée. Des mesures seront 
prises pour q.ue cette chose puisse an plus tôt avoir son exécution. 

On s'est ensuite occupé de nommer un jury pour le concours de 1889. 

Ont été nommés membres du jury : MM. Blachon» Bleton, Drevon, Barrai et 
Beau. 

La commission du banquet reste la même que Tannée dernière. 

11 a été décidé aussi que les récompenses du concours seront distribuées au 
banquet. — L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures et 
demie. 

Le Secrétaire'adjoint^ Le Président, 

R. Massard fils. Desvignes. 



Séance du 20 novembre 1889. — Présidence de M. Desvignes. 

La séance est ouverte à neuf heures et demie. 

Etaient présents ; MM. Desvignes, Roussialic, Beau, Drevon, Bleton, C. 
Veyret, Blachon, Massard et Thomaron. 

A cette séance extraordinaire, tous les membres du conseil avaient été con- 
voqués pour entendre la lecture du rapport de M. Roussialle, délégué de la 
Chambre syndicale à l'Exposition universelle. 

Pendant les deux heures qu'elle a duré, tous les membres présents ont été 
charmés par les descriptions claires et précises des pièces les plus nouvelles et 
les plus importantes qui figuraient à TËxposition. 



386 RBVUR CHROKOMÉTRIQUC. 

Cette lecture terminée, notre cher Délégué a été chaleareasement com- 
plimenté. 

Il a été décidé que ce précieux rapport serait imprimé pour que tout horloger 
puisse se le procurer el en enrichir sa bibliothèque. M. Roussialle YOyant les 
bonnes dispositions du Conseil abandonne pour cela la somme qui lui avait été 
allouée pour couvrir une partie des frais de son voyage à Paris. Le Conseil 
l'en remercie et le félicite de nouveau. 

Deux membres du jury qui avaient été nommés à une séance précédente 
ayant donné à comprendre qu*ils comptaient concourir eux-mêmes, il a été dé- 
cidé que le jury sérail constitué comme suit : MM. Roussialle, Drevon, Blachoo, 
Bleton et Barrai. — L*ordrc du jour étant épuisé, la séance est levée à onze 
heures trois quarts. 

Le Secrétaire adjoint. Le Président , 

R. Massard fiU. Desvignes. 



Séance du 4 décembre 1889. — Présidence de M. Desvignes. 

La séance est ouverte à neuf heures et demie. 

Étaient présents : MM. Desvignes, Beau, C. Veyret, Drevon, Bleton, Biachon, 
Hemmel, Naquin et Massard. — Membres adhérents présents : MM. Barrai et 
Kœrtel. — Excusé : M. Roussialle. 

Le procès-verbal de la dernière séance est adopté. 

Le Conseil s'occupe des dernières dispositions à prendre pour.le Concours, 
TAssemblée générale et le banquet annuel. 

Cela terminé, M. Massard fait remarquer à ses collègues du Conseil 
Tulilité de reviser ou modifier certains articles des statuts de la Chambre 
syndicale. 

Après avoir bien examiné et discuté certains passages, il a été décidé que 
cette affaire serait soumise à l'assemblée générale qui, seule, peut opérer ces 
changements. 

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures et demie. 
Le Secrétaire-adjoint, Le Président, 

K, Màssàrd fils. Dbsvignbs. 

NOTICE BIOGRAPHIQUE 
sur la vie et les ouvrages de Jean-Aimé JAGOBv 



J.-Â. Jacob est né à Sisteron (Basses- Alpes), le 28 novembre 1793. 

Il entra, jeune, à recelé d'arts et métiers de Compiègne (transférée 
en décembre 1806 à Chàlons*sur-Mame). Il en suivit les cours avec le 
plus grand succès ; à la distribution des prix de 1812» il obtint le 



NOTICE BIOGRAPHIQUE. 3S7 

i^^ prix de Talelîer des itistruments de mathématiques, et le !«' prix de 
statique dans la l'« classe de mathématiques. 

Par un décret, à la date du 27 décembre 1812, le gouvernement 
ayant confié à P.-L. Berthoud quatre élèves, pour être formés dans la 
construclion des chronomètres, y.- A. Jacob et son camarade d'école, 
Jacques Fesche^ furent désignés pour en faire partie. 

Ils entrèrent en apprentissage en avril 1813 ; la mort de L. Berthoud 
(septembre 1813) n'interrompit pas leurs études, M»^ V^ Berthoud 
ayant trouvé dans la personne de M. Motel, ancien élève du gouver- 
nement, chez L. Berthoud 1806-1812, un chef d'atelier capable de con- 
tinuer l'instruction des élèves confiés à son mari. 

Le 31 mars 1816, le gouvernement, dans un but d'économie, cessa 
de payer la pension des élèves. M. Breguet ayant appris la situation de 
ces jeunes gens (J.-A. Jacob et J. Fesche), leur fit offrir d'entrer dans 
ses ateliers, pour y continuer leurs études; ils acceptèrent avec em- 
pressement celle offre généreuse et ils entrèrent chez M. Breguet, en 
avril 1816. J.-A. Jacob en sortit vers 182... pour travailler à son 
compte dans un atelier situé rue du Colombier. 

En 1830, il présentait à la Société d'encouragement une montre des- 
tinée à indiquer l'instant précis des observations. 

Cet instrument fut le sujet d'un rapport très favorable de M. Fran- 
cœur, et inséré pages 270 et 318 du Bulletin de la Société d'encoura- 
gement pour l'année 1830. 

Vers 1832, il fit une tentative non suivie de succès pour fonder à 
Paris une école d'horlogerie de précision (1). 

En 1832, il entreprit rétablissement de régulateurs marchant une 
année sans être remontés. 

Ces instruments parfaitement construits et d'un prix réduit 
(600 francs) furent placés en assez grand nombre dans les châteaux ou 
maisons de campagne isolés. 

Un de ces instruments, dont la régularité avait été constatée à la 
questui'e de la Chambre des députés, lui valut une lettre très flatteuse 
de M. Arago. 

En i833, il présentait à la Société d'encouragement un pendule 
compensateur d'une nouvelle disposition. M. Francœur, au nom du 

(i) L'insuccès de cette école résulte de l'école de chronomètres et d'horlogerie de 
précision, fondée à Paris par le Ministre du commerce, sur les instances d' Arago. Ce 
dernier en fit donner la direction à F.-L. Perrelet. L'ouverture de cette école eut lieu 
en octolDre 1832. 



388 AEYUE CHRONOMÉTRIQUE. 

Comité des arts mécaniques, fît un rapport des plus favorables sur cet 
appareil, inséré avec la description page 33 du Bulletin de 'la Société 
pour 1833. 

A TËxposition de 1834, le jury lui décerna une médaille d'argent. 

A TExposilion de 1839, le jury lui rappela la médaille déjà obtenue 
en 1834. 

Vers IS'*... il fixa sa résidence à Sainl-Nicolas-d'Aliermont, petite 
localité près de Dieppe où Pons (Honoré) avait déjà organisé la fabri- 
cation de la pendule; il fonda un atelier et forma des ouvriers capables 
de le seconder dans le travail de l'horlogerie de précision. 

A l'Exposition de 1844, le jury lui rappela la médaille d'argent déjà 
obtenue. 

En 1848, le dépôt des caries et plans de la marine ayant ouvert un 
concours pour la fourniture de chronomèlres-compleurs destinés à 
porter l'heure des observatoires aux bâtiments, etc., ce fut le modèle 
présenté par J.-A. Jacob qui fut adopté. 

A l'Exposition universelle de 1855, le jury central lui décerna une 
médaille de t'® classe. 

A l'Exposition régionale de Rouen en 1856, le jury des récompenses 
lui décerna la médaille d'or de l'empereur. 

A l'Exposition régionale de Rouen en 1859, dont il était membre du 
Jury des récompenses, il reçut la croix de la Légion d'honneur, et le 
sénateur préfet, en proclamant la nomination de M. Jacob, ajouta que 
le Ministre avait voulu réparer une erreur commise lors de la distribu- 
tion des récompenses à l'Exposition universelle de Paris en 1855. 

En 1867, il prit un brevet pour un balancier de chronomètre avec 
compensation supplémentaire. La construction en est simple et suscep- 
tible d'être exécutée avec précision, mais il faut convenirque le réglage 
en est difficile. 

A l'Exposition universelle de 1867, le jury lui décerna une médaille 
d'argent (1). 

Depuis quelques années il avait transporté sa résidence à Dieppe, se 
reposant pour la conduite de son atelier sur le zèle et l'intelligence de 
son contre-maître, lorsque la mort vint le surpendre, le 30 janvier 
1871, jour de Tenlrée des troupes allemandes à Dieppe. 

Tous les horlogers qui ont été en rapport avec Jacob, ont constaté 
qu'il possédait un talent d'exécution exceptionnel et que, théorique- 
ment, il était capable de résoudre les difticultés les plus ardues; quant 
à son aménité, elle était au-dessus de tout éloge. 

L.-A. BBaTHouD. 
(1) C'était injuste. Nous dirons plus tard à quelles suggestions obéissait le jury. 

c. s. 



TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES, 



VOLUME XVI DE LA REVUE CHRONOMÉ TRIQUE, 

ANNÉES 1888 ET 4889. 



Articles divers. 

Pages. 

Abat-iour (Théorie de T) 288 

Arrêt-au-doigt (sur 1'), calcul théorique 437 

Atelier (un) d'horloger au X VIll» siècle 377 

Balancier (du), origine, transformation 1 45 

Baromètre Lebret 343 

Boîtes à musique (fabrication des) §11 7 et 234 

Concours ouvert par le Journal tuisse d*horîogerie 102 et 262 

— pour compteurs d'électricité 1 36 et 261 

Congrès chronométrique (programme) 214 et 268 

Diamant (fabrication électrique du) 296 

Diamant (un) réfractaire 183 

Division du jour en 24 heures 81 

Eclairage électrique dans ses rapports avec Thygiène 40 

Huile d'olives (reconnaître ses falsiGcations) 150 

L'heure civile offlcielle 99 et 135 

L'heure nationale, 1 44. — L'heure au Japon 71 

L'horlogerie à l'Exposition de 1889 313 

Montres et chronomètres non magnétiques 30 et 366 

Prix Pierret (pour mémoire sur l'Isochronismc) 246, 276 et 297 

— Trémont (ses principaux lauréats) 177 

Représentation matérielle de la théorie (rotation des corps) 365 

Robert-Houdin et l'heure nationale 1 84 

Rubis (les) artificiels et l'horlogerie 76 

Téléphote (le) 344 

Toast de M. Rodanet au banquet de Besançon 361 

Une curieuse horloge de 1423 207 

Unification de l'heure. Expériences horaires 275 

— (de 1') des timbres 103 

Bibliographie. 

Bibliothèque populaire de l'Union centrale 69 

Deuxième Appendice du Grand Traité d'horlogerie (C. Saunier) 392 

Horlogerie, outillage et mécanique (V. Pierret) ., 60 

L'Horlogerie astronomique et civile (A.-H. Rodanet) 37 et 61 

Brevets dinvention. 

Brevets d'invention pris en France (Horlogerie) 374 et 382 

Loi sur les brevets d'invention en Suisse 21 , 160 et 195 

Chambres syndicales 188 

De Parti. — Séances : page 12, Envoi Mauret, Souscription Pierret; — 22, affaires 
en douanes, Lettre du préfet de la Seine; — 24, Concours 1887-88; — 41, Com- 
mission d'étude. Transport d'objets précieux, Bal; .— 61, Élections, Dons à l'école; 
— 82, Correspondances ; — 97, Commission de prix. Dons pour les prix ; — 104, 
Banquet; — 105, Distribution des récompenses (voir à Écoles); — 179, Corres- 
pondances; — 223, Concours de 1888, 89; — 228, Dépôt de rapport; — 242, 



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TABLE OEKÉRALC: DES 3iATl£R£S. 39 ( 

Liste des TÎâtears, 256, 3T2. — Palmes décernées 106 et 33 

LifTCS offerts à la bibliothèque - 70 

RégnUtevr offert au CoBseil monicipaJ. Lettre de V. lodiaet 371 

Engrenages. 

Mesurer exactement un pignon de nombre impair d'ailes T 

Ezpoâtions. 

Exposition de Barrelone : ans. — Eiposîtion de Melboame (comité d'admission^ .... 31 

Exposition de 1889. Comité d'installation 5 

— — Circulaire du Directeur général 18 

— — Admissions en mars 1888 48 

— — Comité d'installatioa 89 

— — Liste des exposants (horlogerie) ..... 185 

— — Renseignements divers t33 

— — Décret d'organisation du Jury des récompenses £0 

— — Jury des récompenses t67 et M 

— — Récompenses : Hors concours ; Décorations et palmes . . . 345 et 352 

La presse anglaise et l'Exposition ^0 

Loi portant dérogation à la loi sur les brevets dlnveiition et marques 171 

L'horlogerie à l'Exposition de 4889 313 

Faits divers. — Décorations, Palmes décernées. 
Pages : 44, 70, 80, 448, 435, 447, 478, 206, 244, 246, «7, 244, 255. 277, 352, 

356, 363, 370 et 3S3 

Jnrispradence commerciale. 

Contrefaçon. — Syndicats professionnels (coalitiOBs prohibées) 28 et 85 

Mécanismes d'horlogerie. — Oiitils. 

Clef de remontage 231 

Compienr-cbronograpbe de M. Bovet 455 

Compteurs de voitures horo-kilomctriques ^ 356 et 376 

Echappement libre de M. Kaiser 363 

Encliquetage (nouvel) pour montres 315 

Fils omnibus pour distribuer l'heure sur un réseau de chemin de for 474 

Montre à remontoir à couvert mobile 1 76 

Montres et chronomètres non magnétiques 30 et 306 

Montres universelles Anquetin 284 

Outil aux sertissures 373 

Perfectionnements à la synchronisation électrique des horloges 4 69 

Plume inscrivante de M. Fénon , 33 

Synchronisation électrique des horloges (système de M. Cornu) 49, 73 et 95 

Métaux et alliages. 

Alliage imitant l'argent 34 

Expérienees sur les spiraux en métaux, alliés o6 

Notes sur les spiraux en palladium ÎM 

Prix de l'or manufacturé 34 

Soudure pour Taluminium 167 

Soudures (précautions à prendre) ; (quelques mots sur les) 46 et 481 

Tubes en acier sans soudures 356 

nécrologie. — If otioes hîofraphiqnes. 

A.-P. Borrel. — Jacques Fesche. —A. Jacob 29, 36 et 386 

Ed. Phillips. — C. Detouche. — 0. Dumas 368 

Procédés pratiques. 

Acier (lui donner sans feu la teinte bleu-noir) W 



392 HEYUE CHRONOMÉTRIQUe. 

Papes. 

Aiguiser (fabriquer une pierre à) ..." 182 

Aluminium (le souder) 167 

Argenture et argenture facile (Formules d*) 181 et 248 

Bain d'aciérage au ferrage noir s 151 

Broche à faire à la lime un carré sur le tour. 87 

Bronzage du zinc 88 

Coupage du Terre par Télectricité 88 

Dégraisser les mouvements d'horlogerie (essence à) 166 

Dénickelage U9 

Désaimantation des montres 278 

Donner au cuivre Taspect du platine 180 

Eau à nettoyer les cuivres et mouvements d'horlogerie 200 

Eau de cuivre (remplacer V) , 264 

Ivoire (lui donner l'éclat de l'argent) 200 

Méthode pour dorer le bronze 88 

Métaliisalion du bois 1 03 

Midi vrai (moyen d'avoir le) 182 

Moules pour couler les métaux 278 

Moyen d'empêcher un miroir de se ternir (pour dessinateur) loi 

Nickelage (nouveau procédé de) 47 

Noiràl'argent 180 

Pâles et brillants pour nettoyer les métaux 264 

Poudre pour nettoyer l'argenterie 46 

Production de surfaces vertes sur le zinc 72 

Purification du mercure , . . . . 277 

Reconnaître les falsifications des huiles d'olives 130 

Retaillage des limes par l'électricité 130 et 278 

Rouille (garantir de la) le fer et l'acier. 1 35 

Spiral. 

Expériences sur les spiraux en métaux alliés 56 

Mémoire sur l'isochronisme du spiral 297 

Spiral en verre 368 

Spiraux en palladium 30 

Variétés. 

A deux sous l'heure 72 

A qui est due l'idée des Expositions industrielles 279 

Aventure remarquable d'une montre 18i- 

Ce que rapporte une grande invention 32 

Curieuse statistique (à propos de l'Exposition de 1889) , . . . . 312 

Fontaine (La) lumineuse à l'Exposition de 1889 279 

Fontaine (La) magique à l'Exposition de Barcelone 451 

L'abondance des capitaux en France. — La montre de Benjamin Francklin... 136 et 360 

La pendule de la reine Victoria — Un train miniature 182 et 3H 

Utilisation de la chaleur du soleil 183 

Erratum. — Sur la liste des collaborateurs, au lieu de : « Signy », lisez Siguy. 



DEUZIÈHE APPENDICE au grand Traité d'Horlogerie de C Saunier. 
Prix : 40 francs. (Pour les possesseurs de la V* et de la 2* édition.) 



Le Gérant, A.-H. Rodanbt. 

Paris. — Imprimerie L. Baudoin et C, 2, rae Christine. 



Jl" 2 9 1940 



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