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Full text of "Revue de l'Orient chrétien"

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LIBRARY  or  PRINCETON 


-^o 


7  2000 


1 


L_. 


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X 


lHtOLÛG:CALSEMINARY 


REVUE 


DE 


L'ORIENT  CHRÉTIEN 


DEUXIÈME  SÉRIE,  Tome  IV  (XIV)  —   1909.   —  N°    1 


SOMMAIKI^ 


I.  —  F.  Nau.  —  Littérature  fanonique  syria(iue  inédite  :  Concile 
d'Antioche;  Lettre  d'Italie:  Canons  «des  Saints  Pères»,  de 
Philoxène,  de  Théodose,  d'Anthime,  d'Athanase,  etc 

n.  —  L..  Leroy.  —  Histoire  d"Haikar  le  sage  >texte  des  mss.  arabes 
3637  et  3656  de  Paris,  avec  traduction  française)  {suïle).  .  . 

lU.  —  E.  Blochet.  —  Notes  de  géographie  et  d'Iiistoire  d'Extrême- 
Orient  {(in) 

IV.  —  Mélanges  : 

L  S.  Grébaut.  —  Note  sur  la  i)oésie  éthiopienne 

II  et  III.  F.  Nau.  —  Notes  sur  un  fragment  bohairique 
du  martyre  de  saint  Luc  et  sur  la  christologie  de  Tiniothée 
.Silure 

V.  —  Chronique 

VI.  —  BTibliographie.  —  François  Nau.  Histoire   et  sagesse  d'Ahi- 

kar  l'Assyrien  (tils  d'.\naël,  neveu  de  Tobie),  traduction  des 
versions  syriaques  avec  les  principales  diirérences  des  ver- 
sions arabe,  arménienne,  grecque,  néo-syriaque,  slave  et 
roumaine  {E.  Tisscrani).  —  Constantin  Bacfi.v  B.  S.  S.  Mé- 
moires de  W'  Maximos  Mazloum  {Joseph  Saho  B.  S.).  — 
Richard  ENODAin.,  Reitrage  zur  Kenntnis  der  byzantinischeu 
Lirargie,  et  Cyrille  Ch.sro.n.  Le  rite  byzantin  dans  les  patriar- 
cats meikites  (F.  Nau).  —  Paul  M.4RC.  Byzantinische  Zeit- 
schriVt.  General-register  zu  Band  i-xii  [F.S'nu]. —  P.  BEnjAX. 
Mar  Isaacus  Ninivita,  De  perfectione  religiosa  {F.  \at(]  .  .  . 
Livres  nouveaux 


Pages. 
1 

50 
71 
90 


98 
104 


106 
111 


PARIS 

BUREAUX  t 

DES    ŒUVRES   D'ORIENT 

RUE    DU    REGABD,    20 

AU    SECRÉTARIAT 
DE  L'INSTITUT  CATHOLIQUE 

BUE   Î)E    VAUGIRARD,    71 


LIBRAIRIE 
PICARD    ET    FILS 
RLE    BO.XAPABTE,    82 

LEIPZIG 


I  OTTO  HARRASSOW^ITZ 

Ueciieil  trimestriel.  —  Priv  île  raljoiinein(;nt  :  12  )r.  ~  Etranger  :  14  (t. 


La  Revue  de  l'Orient  chrétien  (recueil  trimestriel) 
parait  en  avril,  juillet,  octobre  et  janvier  par  fascicules  formant 
chaque  année  un  volume  de  près  de  500  pages  in-8°. 

Prix  de  l'abonnement  :  12  francs.  —  Étranger  :  14  francs. 
Prix  de  la'livraison  :  3  francs  net. 


r 
Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées 

à  M.    le  Secrétaire  de  la  Revue  de  l'Orient  chrétien 
A   LA    LIBUAIRIi]   PICARD 

RUE  BONAPARTE,   82,    PARIS. 

Il  sera  rendu  compte  de  tout  ouvrage  'relatif  à  l'Orient  dont  on  enverra 
un  exemplaire  à  la  précédente  adresse. 


COMITÉ  DIRECTEUR  : 

Ms»-  Charmetaxt  (*  ),  protonotaire  apostolique,  Directeur  des  Œuvres  d'O- 
rient, président.  —  M.  l'abbé  Bousquet,  vice-recteur  et  professeur  de  grec 
à  l'Institut  catholique  de  Paris.  —  M^^  Graffin  (*),  prélat  de  Sa  Sain- 
teté, professeur  d'hébreu  et  de  syriaque  à  l'Institut  catholique  de  Paris.  — 
M.  l'abbé  Leroy,  professeur  d'arabe  et  d'égyptologie  è  l'Institut  catho- 
lique d'Angers.  —  M.  l'abbé  Mangenot,  professeur  d'Écriture  sainte  à 
l'Institut  catholique  de  Paris.  —  S.  A.  R.  Maximilien.  prince  de  Saxe.  — 
M.  l'abbé  Nau,  professeur  de  mathématiques  à  l'Institut  catholique  de  Paris. 

Le  Comité  est  assuré  du  concours  de  spécialistes  compétents  :  pour  r.4/'- 
ménien,  M.  Basmadjian,  directeur  de  la  revue  «  Banasêr  »,  et  le  R.  P. 
Peeters,  BoUandiste  ;  pour  YAssyt-ien,  etc..  le  P.  Scheil,  professeur  à 
l'Ecole  des  Hautes  Études  ;  pour  le  Copte,  le  R.  P.  Mallon,  professeur  à 
l'Université  de  Beyrouth  ;  pour  Y  Éthiopien,  M.  I.  Gumi,  professeur  à  l'Uni- 
versité de  Rome,  M.  l'abbé  F.  Martin,  professeur  à  l'Institut  catholique  de 
Paris,  et  M.  E.  Pereira  ;  pour  le  Mongol  et  le  Peraan.  M.  Blochet,  attaché 
à  la  Bibliothèque  Nationale. 

En  dépit  du  contrôle  qui  sera  exercé  par  ces  divers  savants,  chaque 
auteur  conserve  l'entière  responsabilité  de  ses  articles. 


V 


REVUE 


DE 


L'ORIENT   CHRÉTIEN 


DE^TXtb^lVIE:    SERIK 
Tome  IV    iXIVi 


14^   volume.   —  1909 


TABLE  DES  MATIERES 

CONTENUES  DANS  CE   VOLUME 


Vtges. 

\.  -  LITTÉRATURE  CANONIQUE  SYRIAQUE  INEDITE  :  CONCILE  D'AN 
TIOCHE,  LETTRE  D'ITALIE.  CANONS  -  DES  SAINTS  PÉRÈS  -,  DE  PHI- 
[.OXÉNE.  DE  THÉODOSE,  D'ANTHIME.D'ATHANASE.etc,  parF.Nau.     1.  113 

II.  —  HISTOIRE  D'HAIKAR  LE  SAGE  (texte  des  manuscrits  arabes  3637 
et  3656  de  Paris,  traduction  française)  (fin),  par  L.  Leroy .^0,  14:.' 

III  —  NOTES  DE  <tÉ()i;RAPHIE  ET  D'HISTOIRE  D'EXTRÊME-ORIENT 
(fin),  par  E.  Blochet 71 

IV.  -  UN  FRAGMENT  SYRIAQUE  DES  -  VOYAGES  .  DE  SAINT  PIERRE, 

par  F.  Nau 131 

V.  —  VIE  DE  B.\RSOMA  LE  SYRIEN  (texte  éthiopien,  traduction  fran- 
çaise), S.  Grébaut 135,  264,  409 

VI.  —  HISTOIRE  DE  lEAN  LE  SILOÏTE  (texte  syriaque,  traduction  fran- 
çaise), par  M.  Brière 15ô 

VII.  —  NOTICES  DES  MANUSCRITS  ARABES  CHRÉTIENS  ENTRÉS  A  LA 
BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE  DE  PARIS  DEPUIS  LA  PUBLICATION  DU 
CATALOGUE,  par  R.  Griveau 174,  "276,  337 

VIII.  —  SAINT  EUTHYME  LE  GRAND,  MOINE  DE  PALESTINE  ^376-473; 
(fin),  par  S.  Vailhé ; . . .     189,  "256 

IX.  —  VIE,  PRÉCEPTES  ET  TESTAMENT  DE  LOKMAN.  par  L.  Leroy. . .     2-25 

X.  —  LA  VERSION  SYRIAQUE  DE  LA  PREMIÈRE  LETTRE  DE  SAINT 
ANTOINE,  par  F.  Nau 282 

XL  —  ANALYSE  DU  TRAITÉ  ÉCRIT  PAR  DENYS  BAR  SALIBI  CONTRE 
LES  NESTORIENS,  par  F.  Nau 298 

XII.  —  HISTOIRES  DES  SOLITAIRES  ÉGYPTIENS  {suite),  par  F.  Nau...     357 

XIII.  —  HISTOIRE  D'ABRAHAM  LE  SYRIEN,  par  L.  Leroy 38() 

XIV.  —  BARSOiMA    LE  SYRIEN    D'APRÈS  LE   SYNAXAIRE  ÉTHIOPIEN, 

par  S.  Grébaut 4l4 

XV.  —  CATALOGUE  SOMMAIRE  DES  M.\NUSCRITS  COPTES  DE  LA  BI- 
BLIOTHÈQUE NATIONALE  DE  PARIS,  par  L.  Delaporte 417 

XVI.  -  LA  NAISSANCE  DE  NESTORIUS,  par  F.  Nau 424 

ORIENT   CHRÉTIEN,  « 


VI  TABLE    DES    MATIÈRES. 


MELANGES 

Pages. 

I.  —  NOTE  SUR  LA  POÉSIE  ÉTHIOPIENNE,  par  S.  Grébaut 90 

Il  el  111.  -  NOTES  SUR  UN  FRAGMENT  BOtJAIRIQUE  DU   MARTYRE  DE 
SAINT  LUC   ET  SUR    LA  CHRISTOLOGIE  DE   TIMOTHÉE  /ELURE,  par      ' 
F.  Nau W 

IV.  -  LE  CHRYSOBULLE  DE  MANUEL  COMNÈNE  (1148)  SUR  LES  BIENS 
D'ÉGLISE,  par  S.  Pétridès ■iO:i 

V.  -  NOTE  SUR  LE  TITRE  :  TEGOURTA  HERACLIDIS,  par  F.  Nau -m 

VI.  —  LES  SUFFRAGANTS  D'AXTIOCHE  AU  MILIEU  DU  VI"  SIÈCLE,  par 

F.  Nau -..^(,19 

VIL  —  JEAN  BERMUDEZ,  PATRIARCHE  D'ETHIOPIE,  par  M.  Chaîne ....     -.m 

VIII.  -  CINQ  LETTRES  DE   JACQUES  D'ÉDESSE  A  JEAN   LE  STYLITE, 

par  F.  Nau 427 

IX.  —  LE  "  FONDEMENT    DE  L'ANNÉE  D'APRÈS   LA    CHRONOGRAPHIE 
D'ÉLIE  DE  NISIRE,  par  L.  Delaporte 440 

CHRONIQUE 1U4 

MORT  DE  M.  KARL  KRUMBACHER 442 


BIBLIOGRAPHIE 

François  Nau,  Histoire  et  sagesse  d'Ahikar  l'Assyy^ien  (fils  d'Anaël,  neveu  de 
Tobie),  traduction  des  versions  syriaques  avec  les  principales  différences 
des  versions  arabe,  arménienne,  grecque,  néo-syriaque,  slave  et  roumaine 
(E.  Tisserant) 106 

Constantin  Bâcha,  B.   S.   S..  Mémoires  de  Ah'  Maxlrnos  Mazloum  (Joseph 
Saba  B.  S.) 108 

Richard  Engdahl,  Beilrôge  zur  Kenntnis  der  byzantinischen  Liturgie 109 

Cyrille  Charon,  Le  rite  byzantin  dans  les  patriarcats  melkites  (F.  Nauj 109 

Paul  Marc.  Byzantinische  Zeitschrift.  General-register  zu  Band,  I-XII  (F. 
Nau) 110 

P.  Bedjan,  Mar  Isaacus  Ninivila,  De  perfectione  religiosa  (F.  Nau)  110 

M»'  N.  Marin»,  L'immacolata  concezione 111 

J.  Gabrielsson,  Ueber  die  Qitellen  der  Clemens  Alexandrinus. .  111 

Peter  Thomsen,  Bibliographie  der  Palustina-litleratur  111 

Franck  de  Portu,  Le  diocèse  de  Smyrtie. .  .  112 


TABLE    DES    MATIERES.  VII 

Pages. 

F.  Th.  Dubois,  Les  armoiries  des  abbés  de  Saint- Maurice,  évêqiies  de  Bethléem.  112 

Ludwig  Mahler,  Grammatik  der  amharischen  Sprache  (S.  Grébaut) 220 

E.  Tisserant,  Ascension  d'Isaïe  (F.  Nau) 221 

Chrysostomica,  fasc.  2  et  3  (F.  Nau) 222 

II.  Goussen.  Die  ChristUch-Arabische  Lileralur  der  Mnzaraber 223 

Morales  el  religions 223 

Doin  Pierre  de  Punist,  Fragments  inédilr<  d'une  liturgie  égyptiennf 224 

J.-B.  Pérès,  Comme  quoi  Napoléon  n'a  jamais  existé 224 

J.-F.  Bethune-Baker,  Nestorius  and  his  leachingiM.  Brière) 330 

A. -S.  Lewis,  Codex  Climaci  rescriptus  (F.  \au ) 332 

A.  Brassac,  Manuel  biblique,  t.  IV  (F.  Nau  i 333 

F.  Nau,  Histoires  de  saint  Pacùme,  de  saint  Ji'an- Baptiste,  de  saint  Michel  à 
Colosses  (E.  Tisserant ) 333 

Historiens  arméniens  des  croisades,  i.  1!  (F.  Nau) 330 

René  Basset.  Fékkaré  lyasous  (F.  Nau) 443 

C.  Charon,  Histoire  des  patriarcats  meikites  (E.  Tisserant) i43 

F.  Cumoni.  Les  religions  orientales  dans  le  paganisme  romain  (M. -A.  Kuge- 

ner) 44ô 

R.  Ballerini,  Les  premières  pages  du  pontificat  du  pape  Pic  L\  (F.  Nau).. . .  44G 

Dictionnaire  d'histoire  et  de  géographie  (F.  Nau  i 446 

E.  Sachau.  Syrische  Rechtsbucher  (M. -A.  Kugener) 447 


y/ 


REVUE 


DE 


L'ORIENT  CHRÉTIEN 


RECUEIL    TRIMESTRIEL 


Tome  IV  (XIV) 


PARIS 

BUREAUX 
DES   ŒUVRES   D'ORIENT 

BUE    DU    REGABD,    20 

AU   SECRÉTARIAT 
DE  L'INSTITUT  CATHOLIQUE 

RUE    DE    VAUGIBARD,    74 


LIBRAIRIE 

A.    PICARD    ET    FILS 

BUE  BONAPARTE,    82 

LEIPZIG 

OTTO  HARRASSOTVITZ 


Recueil  trimestriel.  —  Prix  de  l'abonnement  :  12  fr.  —  Étranger  ;  14  fr. 


LITTÉ[l\TURË  CAXOMOUE  SYRÏAQLE  INÉDITE 


Concile  d'Axtioche.  Lettre  d'Italie.  Canons  «  des  saints 
Pères  »,  de  Philoxène,  de  Théodose,  d'Anthlme,  d'Atha- 
nase,  etc. 

INTRODUCTION 

Nous  nous  proposons  de  publier  et  traduire  les  pièces  du 
manuscrit  syriaque  de  Paris  n°  62  (Saint-Germain  38)  qui  ne 
sont  pas  encore  connues. 

Le  célèbre  manuscrit  02,  donné  à  Renaudot  par  le  duc  de 
Toscane  et  légué  par  lui  aux  bénédictins  de  Saint-Germain  des 
Prés,  est  formé  de  doux  parties,  d'abord  la  Didascalie  (fol.  1-89) 
dont  récriture  diffère  de  la  suite  et  qui  se  termine  par  une 
page  blanche  (89"),  puis  une  collection  de  canons.  La  première 
partie  a  été  donnée  à  un  monastère  de  Selah  dans  le  Tour  Abdin, 
par  'Aziz  Sabto,  nommé  patriarche  de  cette  région  en  1 162. 
C'est  ce  qu'indique  la  note  sui\antt'  : 

.t-t^'(    ^^    r:*^    I  •«^:«;    P«oO|    Cooof     \  Anm.»    poi     ^to\     ^^^p/    |_,p.    p^V-'t-^^    ^J> 

.  00|      |»;,iyi     |JL30JIO 

Le  patriarche  'Aziz,  originaire  d'Amid,  a  fait  don  de  ce 
livre  —  la  Didascalie,  cest-à-dire  le  règlement  des  Apôtres 
—  apporté  par  [ses)  mains,  au  saint  siège  de  Mar  Jacques  le 
reclus  et  l'Égyptien  qui  est  dans  le  village  béni  de  Selah. 
Que  Dieu  ne  permette  à  personne  de  le  prendre  d'aucune 
manière.  Crains,  ô  lecteur!  de  transgresser  le  commande- 
ment et  de  fouler  la  loi  aux  pieds,  et  ce  présent  [te)  sera 
profitable. 

ORIENT    CHRÉTIEN  1 


2  REVIK    1)1-:    I.  ORIKNT    CHRETIEN. 

Une  seconde  note  écrite  au  fol.  89'  au-dessus  de  la  première 
nous  apprend  que  les  deux  parties  du  manuscrit  ont  été  vendues 
en  1501  : 

J_ioo|L     I  «  -  «  «i        )  «•-•,  f«     |l.ov3|;     I  '"  ■"'"'     .  |-^..^Slij     IloxaXio    KjJo/     |..\f»lTf>>     pOl     |_3Nji\    ^) 
y,  -<  vi    )  .  i,nvi     V-a    »— o»    )  t^tr»    ^    .  |L»^joo    )NJu.-3)    .  p^J-j-iii-îci^    l-)-»-^    l-^*-^J    ^'•-'!    '"^ 
^£Da.ccioo    I;  -'•■)   mn    |iov-co    |  ■  «  v^«'^    .^otO-^/o     ooi    ov— 3    IV-nj;    .  Ll-^L    y>  ■>.  i»)-3    .  (.«jt;.^ 
(_jQ_3p>,    |\.t   ^g-^    l'-'^^l    "-'J-'    1'-^°    ^-^^J     l-^/o    •  M^Q-;    ^a-^/    Njju    -Y*^^    yOOv:Ojo 

Le  prêtre  Thomas,  fils  du  moine  Saliba,  originaire  de 
Midià,  dans  le  Tour  'Abdin,  a  acheté  ce  livre  de  manière 
définitive,  pour  quarante  langât,  du  prêtre  David  fils  du 
pèlerin  Mobarak  de  Mardin,  pour  y  lire,  lui  et  ses  frères  : 
le  diacide  Sahdâ  et  Sévère  et  Dassus  avec  leurs  religieux 
enfants,  Cannée  i8l2  des  Grecs  {d50l).  Celui  qui  trouvera 
et  lira  ce  livre  fera  une  prière  pour  les  péchés  de  Facheteur 
et  du  vendeur,  du  lecteur  et  du  possesseur  et  de  tous  ceux 
qui  auront  quelques  rapports  avec  ce  livre.  Amen,  Amen. 

La  plus  grande  partie  du  manuscrit  est  une  fidèle  traduction 
des  canons  grecs  des  conciles  de  Nicée,  Ancvre,  Néocésarée, 
Antiocbe,  Laodicée,  Constantinople,  Éphèse,  Carthage,  Sar- 
dique,  Chalcédoine,  et  de  lettres  canoniques  de  saint  Pierre 
d'Alexandrie,  de  saint  Athanase,  de  saint  Basile,  de  saint  Gré- 
goire de  Nazianze.  Une  autre  partie  représente  des  textes  grecs 
perdus  ou  des  textes  d'origine  syriaque,  et  nous  avons  entrepris 
(le  la  faire  connaître  (1).  Nous  avons  déjà  publié  en  deux  fas- 

(1)  La  compilation  n'est  pas  postérieure  de  beaucoup  à  Jacques  d'Kclosso 
(mort  en  708),  puisque  le  manuscrit  de  Pails  serait  du  ix«  siècle.  D'ailleurs  ce 
manuscrit  ne  contient  qu'un  résumé  des  livres  de  Clément  et  a  été  corrigé 
d'après  un  exemplaire  meilleur,  il  suppose  donc  des  intermédiaires  entre  la 
collection  primitive  et  lui.  —  Ajoutons  que  la  compilation  est  formée  en  bonne 
partie  des  œuvres  de  .Jacques  d'Édessc,  car  la  traduction  de  l'Octatouque  est  de 
lui,  elle  a  été  faite  en  G87,  comme  l'a  montré  W  lîahmani,  Tcslauimlum..., 
p.  xiv;  c'est  donc  lui  encore  qui  a  traduit  en  cette  même  année  C87  le  concile 
de  Cartilage,  Zotenberg,  Catalogue  des  mss.  syriaques,  ji.  24,  enfin  la  collection 
se  termine  par  ses  l'ésolutions  canoniques  adressées  à  Addaï.  Nous  nous  deman- 
dons donc  s'il  ne  serait  pas  l'auteur  de  toute  la  compilation.  Son  biographe 
nous  apprend  qu'il  fit  des  efforts  inutiles  pour  remettre  en  vigueur  les  anciens 
canons  et  que,  de  dépit,  il  quitta  l'évêclié  d'Kdesse  en  688,  en  brûlant  devant  la 
porte  du  couvent  où  résidait  le  patriai-ciie  un  exemplaire  de  ces  canons  qu'on 
ne  voulait  pas  oljserver.  Nous  nous  demandons  si  l'exemplaire  brûlé  n'était  jias 


IXTRODUCTION.  .  3 

cicules  :  Ancienne  littérature  canonique  syriaque,  Fasc.  I  et 
II,  librairie  Lethielleux,  1902  et  1906  (4  fr.  et  3  fr.  .jO)  :  la 
traduction  de  la  Didascalie,  fol.  1-89  du  ms.  62  (Fasc.  I),  et  la 
traduction  des  canons  de  Jean  de  Telia,  ms.  62,  fol.  262  à  272; 
de  Jacques  d'Édesse,  fol.  273-285;  de  Rabboula,  fol.  226-229; 
de  Cyriaque  évêque  d'Amid;  de  Georges  évêque  des  Arabes; 
du  patriarche  Jean  III,  des  Perses,  du  patriarche  Théodose  et 
du  patriarche  Cyriaque  (Fasc.  II).  Nous  publions  dans  le  Cano- 
niste  Contemporain,  d'après  deux  manuscrits  de  Rome,  la  tra- 
duction du  texte  complet  de  roctateuque  de  Clément  (Cf.  ms. 
62,  fol.  90  à  121);  ce  sera  le  fascicule  IV  de  l'ancienne  littérature 
canonique  syriaque  et  le  présent  travail  formera  le  fascicule  III. 

Les  seize  pièces  que  nous  publions  aujourd'hui  complètent 
l'édition  du  ms.  62  de  Paris.  Quelques-unes  ont  été  transcrites 
par  nous  en  1902  sur  le  ms.  de  Londres  add.  12155,  du 
VIII®  siècle,  et  lithographiées.  Nous  ne  les  éditerons  pas,  mais 
nous  joindrons  la  lithographie  correspondante  (16  pages)  au 
tirage  à  part  du  présent  article  (l).  Nous  divisons  la  traduc- 
tion en  paragraphes  pour  faciliter  les  renvois,  nous  termi- 
nerons l'introduction  par  une  classification  des  matières  par 
lieux  communs  et  une  liste  des  noms  propres. 

I.  §  1-7  (Ms.  62,  fol.  144-117;  Vatican,  Siro  148,  fol.  129^- 
131  (2)).  —  Lettre  du  concile  d'Antioche  èv  £Y/.aivtciç,  adressée  à 
Alexandre,  patriarche  de  Constantinople. 

Cette  lettre  répond  aux  idées  reçues  lorsqu'elle  omet  d'em- 
ployer le  mot  «  consubstantiel  »  et  qu'elle  affecte  de  ne  pas 
nommer  saint  Athanase  mais  seulement  son  prédécesseur; 
elle  n'en  modifie  pas  moins  du  tout  au  tout  l'idée  que 
Socrate  nous  a  donnée  de  ce  concile,  car  elle  est  dirigée  non 
seulement  contre  les  ariens,  mais  même  contre  les  semi-ariens  : 


un  collatéral  du  ms.  62,  collection  formée  en  687  par  Jacques  d'Édesse  ot  si  les 
canons  qu'on  ne  voulait  pas  observer  n'étaient  pas"  les  livres  de  Clément, 
ouvrage  égyptien  inconnu  jusque-là  de  l'église  syrienne. 

(1)  Nous  avons  coUationné  notre  lithographie,  faite  d'après  le  ms.  add.  12155, 
avec  le  ms.  62  de  Paris,  et  avons  tenu  compte  des  variantes  dans  notre  traduc- 
tion. Nous  mettons  entre  crochets  ce  qui  provient  du  ms.  62  et  entre  paren- 
thèses nos  propres  additions.  Nous  ne  transcrivons  pas  ici  les  variantes  et 
corrections  parce  que  le  texte  syriaque  intéresse  trop  peu  de  lecteurs. 

(2)  Nous  désignons  ce  second  manuscrit  par  Y.  M.  l'abbé  Tisserant  a  bien 
voulu  nous  en  adresser  une  collation  sommaire. 


4  REVUE    DK    L  ORIENT   CHRETIEN. 

Eusèbe  de  Césarée,  Théodote  de  Laodicée,  Narcisse  de  Néro- 
niade  sont  nommément  condamnés  (§  6).  De  plus  Alexandre  de 
Constantinople  n'était  pas  mort  au  moment  du  concile  (entre 
sept.  .'110  et  sept.  311)  puisqu'on  lui  adresse  une  lettre,  et  enfin 
cette  lettre  porte  les  noms  de  cinquante-six  évêques  (et  non  de 
Aingt-neuf  comme  les  canons),  ce  qui  fait  tomber  la  légende 
d'après  laquelle  il  n'y  aurait  eu  que  vingt-neuf  évêques  ortho- 
doxes. 

Cette  lettre  a  toutes  garanties  d'authenticité.  Au  point  de 
vue  extrinsèque  elle  figure  dans  le  chapitre  consacré  au  concile 
d'Antioche  iv  h(y.y.v>'.z\.:  qui  commence  comme  le  texie  grec 
conservé  dans  les  collections  des  Conciles.  Nous  reproduirons 
même  ce  commencement  pour  montrer  combien  le  traducteur 
syrien  rend  fidèlement  le  grec.  11  n'a  donc  certainement  ni  in- 
venté ni  modifié  cette  pièce  qu'il  termine  par  les  mots  :  Fin  de 
ce  qui  concerne  le  concile  èv  bcA-M.yioi:  dans  la  ville  d'Antioche. 

Au  point  de  vue  intrinsèque,  la  lettre,  comme  les  canons  grecs, 
est  rédigée  par  Eusèbe  (de  Nicodémie)  ;  elle  débute  par  une  for- 
mule analogue  sur  l'unanimité  des  évêques  présents  ou  absents; 
elle  évite  aussi  le  mot  «  consubstantiel  »,  comme  le  fait  remar- 
quer le  compilateur  lui-même  (§  7)  ;  enfin  presque  tous  les 
évêques  signataires  des  canons  se  retrouvent  parmi  les  signa- 
taires de  la  lettre.  Sur  vingt-neuf,  nous  en  retrouvons  en  effet 
vingt-cinq,  qui  sont: 

Agapius,  Alexandre,  Anatolius,  Antiochus,  Archélaiis,  Bas- 
sus,  Eusèbe,  Eustathe,  Hésychius,  Jacques,  Magnus,  Macédo- 
nius,  Moïse,  Nicétas,  Nicomaque,  Paul,  Pierre  {bis),  Tarcodi- 
m;mtus,  Alphius  (=  Amphion?),  Aétius  (=  /Eneus?),  Cyrion 
(=:  Cyrille),  Mauritius  (=  Marin),  Syriens  (=  Séleucus). 

Si  l'on  peut  trouver  trace  de  cette  lettre  dans  l'historien  So- 
crate,  ce  serait  celle  qui  est  mentionnée  au  commencement  du 
chapitre  x  du  livre  II  (cf.  Sozomène,  Hist.  ceci.,  III.  ."'));  dans 
ce  cas,  la  mention  dArius  serait  inexacte  et  le  résumé  donné  par 
Socrate  ne  serait  pas  très  fidèle.  Comme  l'écrit  Socrate  :  «  Après 
avoir  écrit  cela  dans  une  première  lettre,  ils  renvoyèrent  aux 
évêques  de  toutes  les  villes.  Mais  plus  tard,  après  être  demeurés 
quelque  tempsà  Antioche,  ils  en  écrivirent  une  autre  ».  Celle-ci, 
rapportée  tout  au  long  par  Socrate,  a  pu  faire  oublier  la  pre- 
mière. 


INTRODUCTION".  O 

Il  existe  une  autre  interprétation  de  cette  lettre  : 

On  trouvera  dans  le  §  6  :  «  Le  grand  et  sacerdotal  concile 
(ÏAnci/re  a  pris  soin  de  renvoyer  tout  cela  à  nos  frères...  »  D'ail- 
leurs on  admettait  qu'une  lettre  de  Constantin  qui  convoque  les 
Pères  à  Nicée,  mentionne  une  convocation  précédente  à  An- 
cyre{\).  M.  E.  Schwartz  a  donc  supposé  que  la  lettre  d'An- 
tioche  avait  été  écrite  par  un  concile,  inconnu  d'ailleurs,  réuni 
en  cette  ville  en  324/5  au  moment  où  les  évêques  venaient 
d'être  convoqués  à  Ancijre  et  avant  que  l'empereur  leur  eût 
ordonné  de  se  réunir,  non  pas  à  Ancyre,  mais  à  Nicée  (2). 

Il  nous  semble  que  la  mention  6.^ Ancyre  dans  la  lettre  d'An- 
tioche  n'est  qu'une  faute  de  scribe,  ijo^jm  étant  mis  pour  m^i-^. 
Car  le  mot  étranger  ^ujxj^^  a  déjà  été  rendu  dans  le  titre  par 
iLji;  iLjcu:^  tooo/  ii.n.i-.  :  «  A  Nicéc,  c'cst-à-dirc  à  la  dédicace  de 
l'église  ».  La  faute  ici  est  tellement  obvie  qu'elle  a  été  corri^-ée 
de  seconde  main,  mais  nous  pouvons  en  conclure  avec  quelque 
probabilité  que  si  w^i  est  devenu  lu^^  dans  le  titre,  il  a  bien 
pu  devenir  l'^iu/  vers  la  fin  de  la  lettre.  [Cependant  V  porte 
bien  m^jp»  et  waxuioj. 

Quant  à  la  lettre  de  Constantin,  nous  croyons  qu'elle  se  borne 
à  dire  que  les  évêques  réunis  à  Ancyre,  en  314,  avaient  mani- 
festé le  désir  de  se  rencontrer  dans  une  autre  ville  et  que,  pour 
répondre  à  leur  désir,  l'empereur  les  convoqua,  pour  325,  à 
Nicée.  Dans  cette  hypothèse  on  ne  trouverait  pas  trace  d'une 
première  convocation  à  Ancyre,  qui  aurait  été  suivie  d'un 
contre- ordre  convoquant  les  évêques  à  Nicée.  V^oici  d'ailleurs 
comment  nous  traduisons  cette  lettre  de  Constantin  avec  le 
petit  préambule  qui  la  précède  : 


Concile  grand,  saint  et  œcuménique  de  Nicée,  métropole  de  Bithynie,  de 
318  saints  Pères,  qui  eut  lieu  l'an  636  du  comput  des  Grecs  à  partir  de 
Séleucus  Nicator,  roi  de  Syrie,  comme  le  comptent  les  Edesséniens  (325), 
sous  le  consulat  de  Paulin  et  de  Julien,  hommes  illustres,  le  19  du  mois  de 
Haziran  (juin),  le  13  avant  les  calendes  de  juillet,  la  vingtième  année  de 
l'ami  du  Messie  le  grand  Constantin,  empereur  fidèle,  lequel,  comme  ces 


(1)  Cette  lettre  de  Constantin  a  été  publiée  et  traduite  d'après  le  ms.  syria- 
que 62  par  M.  l'abbé  Martin  dans  le  tome  IV  des  Analecta  sacra  de  Pitra,  Paris, 
188o,  p.  224  sqq.  et  451  sqq.,  avec  la  version  sjriaque  des  canons  de  Nicée. 

(2)  Xachrirhlen  de  l'Académie  de  (jôttingue,  1905, 


6  ni.vi  I-:  DE  l'oriknt  chrétien. 

pères  s'étaient  assemblés  d'abord  à  Ancyre  do  Galatie,  les  appela  de  là  à 
Nicée  (1)  par  la  lettre  suivante  qu'il  leur  adressa  : 

Lettre  de  Constantin  au  concile  des  318  Pères. 

Que  rien  ne  soit  plus  précieux  à  mes  yeux  que  la  piété,  j'espère  que  tout 
homme  le  sait;  comme  le  concile  des  évOques  d'Ancyre  en  Galatie  décida 
d'avoir  lieu  dans  une  ville,  il  sembla  pour  bien  des  raisons  qu'il  lui  conve- 
nait de  s'assembler  à  Nicée,  ville  de  Hithynie,  soit  pour  ces  évêques  qui 
viennent  d'Italie  et  d'autres  pays  d'Europe,  soit  pour  la  bonne  température 
de  l'air  et  aussi  parce  que  je  serai  à  portée  de  voir  ce  qu'on  fera  et  d'y  par- 
ticiper. En  conséquence  je  vous  mande,  frères  chéris,  que  je  veux  que  vous 
vous  réunissiez  tous  avec  soin  dans  cette  ville  dont  je  viens  de  parler, 
c'est-à-dire  à  Nicée.  Chacun  de  vous  donc,  considérant  les  avantages  que 
j'ai  fait  valoir  plus  haut,  aura  soin  de  venir  rapidement  sans  aucun  retard 
afin  d'assister  en  personne  à  ce  qui  aura  lieu.  Que  Dieu  vous  garde,  frères 
chéris. 

Si  l'on  accepte  notre  interprétation,  il  n'est  plus  question  d'un 
synode  d'Antioche  de  324/5,  dont  l'existence  aurait  dès  lors  été 
niée  avec  raison  par  M.  Harnack  (2j  et  par  M^""  Duchesne  (3), 
mais  seulement  d'une  lettre  perdue  du  concile  de  341. 

Cette  dernière  opinion  prête  d'ailleurs  aussi  à  diverses  diffi- 
cultés soulignées  déjà  par  le  traducteur  syrien.  Nous  ne  pn'-- 
tendons  donc  pas  trancher  la  question,  mais  donner  le  document 
et  proposer  notre  hypothèse  personnelle  (4). 

II.  §  8-21  (ms.  02,  fol.  171-173).  —  Cette  lettre  qui  nurait 
été  envoyée  d'Italie  aux  évêques  d'Orient,  pour  les  remercier  — 
en  quelque  sorte  —  de  l'envoi  des  canons  d'Antioche,  offre  un 
grand  intérêt,  à  cause  de  sa  ressemblance  avec  une  petite  pièce 
intitulée  :  «  Peines  (portées)  par  les  saints  apôtres  ».  Cette  petite 
pièce  grecque  a  été  éditée  et  rééditée  d'après  un  seul  manuscrit 
par  Pitra  et  Funk.  Nous  l'avons  trouvée  entière  dans  le  ma- 
nuscrit Coislin  211,  fol.  -279-280,  et  fragmentaire  dans  les  ma- 
nuscrits grecs  de  Paris,  n°  1330,  fol.  187''  et  1152,  f.  25.  Nous 
éditerons  plus  loin  (p.  32)  le  manuscrit  Coislin  211  qui  par- 
tage très  logiquement  cette  petite  pièce  en  deux  parties  :  l'une 

(1)  Nous  entendons  par  là  (jne  le  synode  préci'-dent  ayant  eu  li(ni  à  AncyiT.  le 
suivant  eut  lieu  à  Nicée. 

(2)  Sitzungberkhle  de  l'Acadi^nde  dos  sciences  de  Berlin,  l!ii)8,  p.  177-I".d. 

(3)  Histoire  ancienne  del'Éylise,  tome  II,  p.  137,  note  i. 

(l)  Voir  uni;  nouvelle  étude  de  M.  E.  Schwai'tz  dans  los  .yachrir/Uen  do  Gol- 
lingnedp  19<t8,  p.  30.>37.1,  et  un  résumé  dp  la  question  fait  par  31.  F.  Cavallera 
dans  lov  Èluile!<,  t.  CWIII.  Paris,  l'.MiO.  p.  :il-71(i. 


INTRODUCTION.  / 

(canons  1  à  9)  particulière  aux  clercs,  l'autre  (canons  10  à  25) 
relative  à  tous  les  fidèles.  Cette  seconde  partie  a  des  analo- 
gies nombreuses  avec  les  canons  d'Ancyre  et  de  saint  Basile. 

On  remarquera  que  grec  1  =  syriaque  13";  grec,  2,  3  =  syr. 
13";  grec  10  =  syr.  8,  9,  15,  23;  grec  11,  12  est  présupposé  par 
S3T.  8,  10;  grec  17,  18,  19  ==  syr.  10,  11,  18,  20;  grec  24  =■ 
syr.  16;  grec  25  =  syr.  22.  Le  grec  ajoute  des  peines  contre 
la  fornication  (13-16)  et  la  bestialité  (20-22)  avec  des  recom- 
mandations hiérarchiques  (4-9),  et  le  syriaque  ajoute  des  peines 
contre  la  polygamie  (21),  dont  «  les  saints  Pères  n'avaient 
pas  parlé  ».  Le  syriaque  peut  n'être  qu'une  paraphrase  avec 
répétitions  des  canons  grecs,  il  serait  donc  leur  plus  ancien 
témoin;  il  nous  fait  d'ailleurs  connaître  —  quelle  que  soit  son 
origine  —  la  discipline  romaine  ('?),  plus  rigide  encore  que  celle 
d'Ancyre. 

IIL  §  25-39  (ms.  62,  fol.  183-185).  —  Les  questions  adressées 
àTimothée,  patriarche  d'Alexandrie  de  381  à  385,  ont  été  con- 
servées en  grec.  Cf.  Labbe,  Conciles,  II,  p.  1571  et  Migne,  P. 
G.,  t.  XXXIII,  col.  1293-1.'U0.  Nous  traduisons  ici  le  syriaque, 
parce  qu'il  figure  en  tête  du  texte  lithographie  (p.  1-2)  que 
nous  avons  transcrit  sur  le  manuscrit  de  Londres  ar/<i.  12155, 
du  VIII*'  siècle.  Nous  signalons  les  principales  différences  du  texte 
grec.  D'ailleurs  les  canons  2,  3,  5  à  9,  12  sont  utilisés  par  Bar 
llébraeus  dans  son  Nomocanon,  éd.  Bedjan,  p.  24,  38,  42,  53. 

IV.  §40-53  (ms.  62,  fol.  218-219).  — On  trouve  d'abord  sept 
canons  de  Philoxène,  évêque  jacobite  de  Mabboug  (Menbidj) 
en  Syrie,  de  485  à  523.  Cet  évêque  fut  toujours  l'ennemi  irré- 
conciliable des  nestoriens  et  du  concile  de  Chalcédoine,  il  écrivit 
en  syriaque  de  nombreux  ouvrages  théologiques,  fut  exilé  par 
l'empereur  Justin  et  mourut  asphyxié  par  la  fumée  dans  une 
chambre  où  on  l'avait  enfermé.  Ses  canons  aux  moines  sont 
une  exhortation  au  martyre  et  sont  bien  d'accord  avec  l'idée 
que  l'histoire  nous  a  laissée  du  «  fougueux  »  Philoxène. 

Les  canons  suivants  (47  à  53)  sont  des  extraits  de  saint 
Basile,  de  saint  Grégoire  de  Nazianze  et  de  saint  Damase. 

V.  §  54-102  (ms.  62,  fol.  229-237;  ms.  add.  121.55,  fol.  222- 
225;  lithographie,  p.  3-9).  —  Cette  longue  lettre  est  une  réponse 
des  cf  saints  Pères  »,  c'est-à-dire  d'évêques  jacobites  exilés  à 
Alexandrie  (cf.  infra,  VII),  à  des  questions  canoniques  adressées 


8  REVUE    DE    L  ORIENT   CHRETIEN. 

d'Orieiit .  Elle  a  été  écrite  entre  532  et  538,  comme  nous  le  dirons 
plus  loin  (§  79,  note).  On  y  trouve  toute  la  discipline  de  cette 
époque  au  sujet  de  la  rebaptisation;  Tonction  des  autels,  la  con- 
version des  hérétiques,  la  validité  des  ordinations,  etc.  Nous  rap- 
pelons encore  que  l'onction  du  [j.ùpzw  qui  suit  le  i3aptême  était,  à 
cette  époque,  l'équivalent  de  la  confirmation.  C'est  pour  cela 
sans  doute  que  le  baptême  était  réservé  aux  prêtres.  Il  y  avait 
pour  la  diaconesse  une  ordination  analogue  à  celle  du  diacre 
(§  64).  Les  hérésiarques  visés  le  plus  souvent  sont  Julien  et 
Zébad. 

VI.  §  103-107  (ms.  62,  fol.  212-243).  —  Cette  lettre  relative 
aux  clercs  qui  abandonnent  le  parti  du  concile  de  Chalcédoine  a 
été  écrite  entre  538  et  544,  car  Sévère  était  mort  (538)  et  Cons- 
tantin, métropolitain  de  Laodicée  (cf.  infra,  VIII),  tenait  sa  place. 
Or  on  sait  qu'avant  544,  on  avait  nommé  Sergius  de  Telia  pour 
succéder  à  Sé\ère  et  un  certain  Domitius  comme  évêque  de 
Laodicée  (cf.  Vie  de  Jean  Bar  Aphtonia,  Paris,  1902,  p.  9;. 
Constantin  était  donc  déjà  mort.  Théodose  et  Anthime  étaient 
cachés  à  Constantinople  dans  le  palais  de  Théodora. 

VIL  §  108-115  (ms.  62,  fol.  243-245;  add.  12155,  fol.  225-226; 
lithographie,  p.  9-1 1).  —  Cette  lettre,  consacrée  aux  rapports 
avec  les  Chalcédoniens,  a  été  écrite  entre  l'avènement  de  Théo- 
dose, février  535,  et  le  mois  de  septembre  de  cette  même  an- 
née (fin  de  la  treizième  indiction).  Les  «  saints  Pères  »  qui  ont 
rédigé  cette  lettre  sont  nommés  ici  dans  la  suscription. 

VIII.  §  116-127  (ms.  62,  fol.  245;  ac^f/.  12155,  fol.  226;  litho- 
graphie, p.  11-12).  —  Ces  canons,  de  même  objet  que  les  pré- 
cédents, ont  été  écrits  les  premiers  vers  535,  les  derniers  avant 
544,  car  les  premiers  (116-123)  sont  donnés  comme  un  com- 
plément des  précédents  (ch.  Vil)  et  les  derniers  (124  à  127) 
sont  l'œuvre  de  Constantin  de  Laodicée,  mort  avant  544  [su- 
pra, VI). 

IX.  §  128-136  (ms.  62,  fol.  246-247;  add.  12155,  fol.  226- 
227;  lithographie,  p.  12-13).  —  Ces  canons,  sur  «  certains 
péchés  »,  ont  été  écrits  peu  après  538;  le  premier  a  trait  à  la 
question  toujours  actuelle  de  la  falsification  du  vin,  les  autres 
traitent  de  la  rebaptisation,  des  empêchements  de  mariage,  de 
la* validité  des  ordinations,  du  second  mariage  des  clercs. 

X.  §  137-138  (ms.  62,  fol.  247).  —  La  lettre  à  Martyrius,  pa- 


INTRODUCTION.  0 

triarche  trAntioche  de  i59  à  471,  sur  la  manière  de  recevoir 
les  hérétiques,  existe  dans  les  collections  canoniques  grecques. 
Nous  soulignons,  dans  notre  traduction  du  syriaque,  les  pas- 
sages qui  diffèrent  du  texte  grec  conservé. 

XI.  §139-140  (ms.  6*2,  fol.  248^;  acld.  12155,  fol.  219;  li- 
thographie, p.  2).  —  Ce  fragment  de  lettre  de  Sévère  d'Antioche 
à  Césaria  ne  concerne  que  la  pureté  légale  des  femmes.  Il  a 
pu  être  écrit  de  518  à  536.  Nous  avons  résumé  plus  haut  la 
Vie  de  Césaria,  ROC,  1901,  p.  470-473. 

XII.  §  141-148  (ms.  62,  fol.  254;  add.  12155,  fol.  227;  add. 
14602,  fol.  35-36;  lithographie,  p.  14-16).  —  Théodose  avait 
écrit  une  lettre  sur  la  Trinité  —  dirigée  en  particulier  contre 
les  Trithéites  —  qui  avait  soulevé  des  polémiques  dans  son 
parti.  Il  écrit  la  présente  lettre,  entre  548  et  .566,  pour  y  mettre 
un  terme  en  défendant  d'écrire  pour  ou  contre.  11  ajoute  cinq 
canons  pour  régler  les  fondations  de  monastères  et  les  rapports 
entre  moines  et  clercs.  Ces  canons  sont  seuls  reproduits  dans 
les  mss.  62  et  12155;  nous  avons  donc  transcrit  et  traduit  ici  le 
ms.  14602. 

XIII.  §  149-150  (ms.  62,  fol.  254-255).  —  Anthime,  patriar- 
che de  Constantinople  en  535,  fut  gagné,  dès  cette  époque, 
par  Sévère  d'Antioche,  à  la  doctrine  monophysite.  Jacques 
Baradée,  qui  donna  son  nom  (Jacobites)  aux  adversaires  du 
concile  de  Chalcédoine,  avait  été  consacré  évêque  d'Édesse  en 
541/2  et  avait  ensuite  parcouru  toutes  les  provinces  d'Orient  pour 
y  ordonner  des  prêtres  et  des  évêques  jacobites.  Car  Justinien 
avait  emprisonné  les  patriarches  et  les  évêques,  de  sorte  qu'ils 
ne  pouvaient  plus  faire  d'ordinations  et  que  l'église,  dite  mo- 
nophysite, semblait  devoir  périr  faute  de  cadres.  Jacques  se 
chargea  de  continuer  l'œuvre  —  commencée  par  Jean  de  Telia 
—  des  ordinations  clandestines  :  «  quand  il  arrivait  dans  un 
pays,  il  tâchait  d'y  terminer  sa  besogne  en  un  jour  et  une  nuit, 
puis  il  allait  coucher  à  trente  ou  quarante  milles  de  là  et  même 
davantage  ».  D'après  son  biographe  :  «  Si  quelqu'un  allait  jus- 
qu'à dire  qu'il  a  ordonné  cent  mille  prêtres,  je  n'oserais  af- 
firmer qu'il  se  trompe.  »  Dans  la  présente  lettre,  écrite  après 
542,  Anthime,  au  milieu  de  compliments,  le  prie  de  ne  plus 
faire  tant  d'ordinations  et  de  choisir  un  peu  mieux  ceux  qu'il 
veut  ordonner.  Le  résultat  a  donné  raison  à  Jacques  :  c'est 


10  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

en  créant  beaucoup  de  pasteurs  qu'il  a  incité  ceux-ci  à  se  créer 
à  leur  tour  chacun  un  troupeau. 

XIV.  §  151-155  (ms.62,  fol.  256-257).  —Quelques  extraits  de 
saint  Cyrille  et  saint  Célestin  d'objet  dogmatique  et  connus 
par  ailleurs. 

XV.  §  156-165  (ms.  62,  fol.  261).  —  Sergius,  évêque,  inconnu 
par  ailleurs,  expose  les  peines  qui  résultent  de  ranatlièmc 
et  recommande  à  nouveau  de  ne  pas  abuser  des   censures. 

XVI.  §  166-109  (ms.  62,  fol.  272-27;:l).  —  Cette  lettre  écrite  de 
68 1  à  686  par  Athanase  de  Balad,  patriarche  jacobite  d'Antio- 
che,  ne  vise  que  les  relations  et  les  mariages  avec  «  les  païens  », 
mais  il  s'agit  des  «  musulmans  »  comme  l'indique  le  titre. 

Pour  faciliter  l'usage  de  notre  travail,  nous  ajoutons  une 
classification  des  matières  par  lieux  communs  et  une  liste  des 
noms  propres. 

A.  —  Classification  par  lieux  communs. 

I.  Baptême,  51  à  57,  71  à  76,  132,  169.  —  Rebaptisation,  78 
à  80,  129,  133,  134.  —Baptême  et  confirmation,  129. 

II.  Eucharistie.  —  Vin  eucharistique,  128.  —  Communion 
reçue  par  un  catéchumène,  25:  à  jeun,  77.  — Refusée,  73.  — 
Respect  pour  la  comanunion,  29  à  31,  36,  37,  139,  140.  . 

III.  PÉNITENCE,  peut  être  allégée,  17,  24,  126.  — Jeune  n'o- 
blige pas  en  cas  de  maladie,  32,  34.  —  Cérémonies  et  prières 
pour  renvoyer  de  l'office  les  auditeurs  et  les  pénitents,  96  à  99. 

—  Pureté  pour  les  clercs,  12,  13,  14;  en  général,  18,  20. 

IV.  Extrème-onction,  129.  —  Prières  pour  les  morts,  38, 
114,121. 

V.  Ordinations  et  leur  réitération,  66  à  68,  75,  88,  109,  117, 
124,  134,  150.  —  Interdit,  83,  84,  91,  92;  levée  d'interdit  par 
saint  Célestin,  153  à  155.  —  Chorévêques,  83,  93.  —  DiAciti;, 
68.  Ne  baptise  pas,  56.  Costume,  118,  peut  bénir  une  table, 
122.  -  Moines,  exhortations,  10-16;  110,  123,  114  à  146.  — 
Diaconesses,  62,  61.  —  Exhortations  à  la  concorde,  147,  148. 

—  Anathèmes,  81,  82,  91,  92,  156  à  165.  —  Ordination  d'un 
stylite,  67.  —  Offices  à  Constantinople,  96,  98. 

VI.  Mariages  illicites,  10,  11,  130,  131;  illégaux,  35;  second 


INTRODUCTIOxX.  11 

mariage  des  clercs,   135,   130.   —  Bigamie,    19,  39.  —  Poly- 
gamie, 21. 

VII.  Renégats,  16, 22.  —  Possédés,  26, 27,  39,  59, 60.  —  Fous 
28.  —  Suicidés,  38.  —  Homicides,  91. 

VIII.  Rapports  avec  les  liérétiques,  33,  73,  71,  (S9,  100,  101, 
110  à  115,  119,  127,  16<S;  les  musiUmans,  166,  167;  les  Juifs, 
90;  les  pa'/ens,dD.  — Hérétiques  convertis,  66,  78,  101  à  106, 
109,  137,  138.  —  Lampatiens,  cohabitation  des  moines  et  des 
religieuses,  102. 

IX.  Autels,  58,  61,  63,  69,  70,  72,  120.  —  Église  et  martv- 
RiuM,  65,  72.  —  Magie,  8,  9,  15,  23.  —  Ne  pas  user  de  violence, 
17,  18.  —  Serments,  85  à  87,  125. 

X.  Dogme.  —  Trinité,  48  à  53.  —  Trinité  et  Incarnation,  1 11- 
1  13.  —  Défense  de  saint  Cyrille,  151,  152.  —  Contre  les  semi- 
ariens,  2-7. 

B.  —  Noms  propres, 
(«  l'exception  des  56  évêques  d'Antioche  {$  1). 

Abas,  103;  Afrique,  79;  Alexandre  (évoque  d'Alexandrie), 
5;  Alexandre  (évêque  de  Constantinople),  6;  Alexandrie,  108; 
Anazarbe,  136;  Ancyre,  6;  Anthime  (évêque  de  Constantino- 
ple), VI  (titre),  149;  Antioche,  3,  6,  7,  II  (titre);  Antoine  (prê- 
tre), 137;  Antonin  (d'Alep?),  108;  Apollinaire,  151;  Arabes, 
XVI  (titre);  Arabie,  3;  Arius,  5,  6,  151;  Athanase  (de  Balad), 
XVI  (titre),  166. 

Basile  (Saint),  47  (titre). 

Cappadoce,  3;  Célestin  (pape),  153  (titre),  1.54;  Césaria,  XI 
(titre);  Chalcédoine,  78,  102,  VI  (titre),  105,  128;  Chypre,  VI 
(titre);  Cilicie,  3;  Constantin  (métropolitain  de  Laodicée),  VI 
(titre),  103,  108,  124  (titre);  Constantinople,  6,  39,  152;  Cos- 
mas,  103;  Cyprien  (Saint),  79;  Cyriaque  (moine),  107;  Cyrille 
(Saint),  XIV  (titre),  154  (titre). 

Damase  (pape),  49  (titre). 

Ephèse,  152;  Entréchius,  136;  Eusèbe  (moine),  107;  Eusèbe 
de  Césarée,  6;  Eustathe,  108. 

Georges  (moine),  107;  Giézi,  40;  Goubrin,  107;  Grégoire  (de 
Nazianze),  48. 

Ibas,  150;  Isaac  (moine),  107;  Isaac  (hérétique),  134.  —  Ita- 
lie, 7,  II  (titre),  24. 


12  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

Jacques  (apôtre),  120;  Jacques  Baradéc,  119;  Jean  dWntio- 
che,  155  (titre);  Jean,  évêque  égyptien,  VI  (titre);  Jean  (moine), 
107;  Jean  le  Théologien  (Chrysostome),  137;  Judas,  10;  Juifs, 
00;  Julien  (d'Halicarnasse),  71,  78,  80,  88,  100,  102. 

Laodicée,  79;  Lampétius,  102;  Légion  (démon),  45;  Loth, 
150. 

Mara,  103,  107;  -Alara  Tlsaurien,  124  (titre);  Martyrius,  évo- 
que d'Antioche,  X  (titre). 

Narcisse  de  Néroniade,  0;  Néocésarée,  130;  Nestorius,  152, 
153;  Nisos,  116;  Novatien,  70. 

Orient  II,  (titre),  24,  V  (titre),  VI  (titre). 

Palestine,  3;  Paul  (moine),  116;  Paul  de  Samosate,  79;  Pe- 
lage (évêque),  108;  Phénicie,  3;  Philoxène  de  Mabboug,  IV 
(titre);  Photin,  79. 

Qliguna  (moine),  116.  —  Rome,  7. 

Sanda  (archimandrite),  116:  Sergis,  évêque  (d')Amphiator, 
XV  (titre);  Sévère  (patriarche  d'Antioche),  59,  78,  79,  80,  103, 
108,  136,  XI  (titre);  Sotéricos  (moine),  107;  Syrie  Creuse,  3. 

Théodora,  141;  Théodoret,  150;  Théodose,  patriarche  dW- 
lexandrie,  VI  (titre),  108,  XII  (titre),  148;  Théodote  de  Laodi- 
cée, 6;  Thomas,  103;  Thomas  (de  Dara),  108;  Timothée  (pa- 
triarche d'Alexandrie),  III  (titre),  30,  50. 

Zachée  (hérétique),  133,  131;  Zébad  (hérétique;,  78,80,  134; 
Zénob,  103. 


I.  —  Concile  dAntioche. 

Ensuite  concile  réuni  <  in  Encœniis  » ,  c'est-à-dire  pour  la   dédicace  de 
l'église  d'Antioche.  Vingt-cinq  canons  (Cf.  Mansi,  II,  1305). 

Le  saint  et  pacifique  concile  réuni  par  Dieu  dans  l'église  d'Antioche. 
ville  de  Dieu,  à  tous  les  saints  égaux  en  esprit  (ôijlo'I/ûhoiç)  et  égaux  en  service 
(TjXXsiToupYoî;)  de  toutes  les  provinces,  salut  dans  le  Seigneur. 

La  grâce  et  la  vérité  de  Jésus-Christ  notre  Seigneur  et  notre  Sauveur, 
visitant  la  sainte  église  d'Antioche  et  (nous)  réunissant  tous  ensemble  dans 
la  charité,  la  concorde  unanime  et  l'esprit  de  paix,  a  encore  fait  beaucoup 
d'autres  choses,  mais  en  tout  elle  a  agi  avec  le  secours  de  l'esprit  saint  et 
pacifique.  Ce  qui  nous  a  paru  bon  et  ce  qui  nous  a  semblé  l)eau,  après 


CONCILE    d'aXTIOCHE.  13 

beaucoup  de  réflexion  et  de  méditation,  nous  tous,  évèques  réunis  en- 
semble dans  Téglise  d'Antioche  des  diverses  provinces,  nous  lavons 
adressé  à  votre  connaissance,  persuadés,  par  la  grâce  de  Notre-Seigneur 
et  du  saint  Esprit  de  paix,  que  vous  aussi  y  adhérerez,  puisque  vous  aussi 
vous  êtes  inspirés  par  l'Esprit;  de  sorte  que  vous  étiez  en  puissance  avec 
nous,  et  vous  nous  aidiez  par  (vos)  prières,  mais  surtout,  unis  à  nous,  vous 
étiez  présents  avec  nous  par  le  Saint-Esprit,  c'est-à-dire  vous  portiez  les 
mêmes  définitions  que  nous,  vous  décidiez,  vous  signiez,  vous  confirmiez, 
dans  la  concorde  du  Saint-Esprit,  ce  qui  nous  semblait  et  nous  paraissait 
bon. 

Les  canons  ecclésiastiques  qui  ont  été  portés  sont  ceux  qui  sont  disposés 
plus  bas. 

Le  Concile  saint  et  pacifique  réuni  par  Dieu  à  Antioche  —  parmi  les 
(évéques)  il  y  avait  :  Tarcondimantus,  Bassus,  Eustathius,  Moïse,  iMani- 
chéus,  Macédonius,  Agapius,  Théodore,  Théodose,  Théodote,  Alphius, 
Agapius,  Archélaus,  Pierre,  Hésychius,  Anatolius,  Jacques,  Cyrion,  .fEneus, 
Narcisse,  Antiochus,  Paul,  Syricius,  Alexandre,  Mocimus,  Patricius,  ;Ethe- 
rius,  Pierre,  Magnus,  des  provinces  de  Syrie  Oeusé,  de  Phénicie,  de  Pa- 
lestine, de  Mésopotamie,  d'Arabie,  de  Cilicie,  d'isaurie  —  a  décidé  :  Pre- 
mier canon  : 

(  Viennent  ici  les  canons  que  l'on  trouve  dans  toutes  les  collections  de  con- 
ciles, puis  :)  Fin  des  vingt-cinq  canons  du  concile  d'Antioche.  Moi,  Eusèbe, 
qui  ai  assisté  à  tout  ce  qui  a  été  décidé  par  le  saint  concile,  j'ai  adhéré; 
de  même  tous  les  autres  ont  donné  (fol.  144')  leur  signature.  (Vient  en- 
suite sans  aucun  intervalle  :) 

Copie   de  la  lettre  adressée   à  Alexandre ,  patriarche  de  Borne  nouvelle 
{Byzance),  par  le  concile  réuni  à  Antioche. 

1.  Au  saint  coreligionnaire,  frère  chéri  et  camarade  Alexandre,  (de  la 
part  de)  Eusèbe,  Eustathe,  Amphion,  Bassianus,  Zénobius,  Pipérius,  Hégé- 
monius,  Grégoire,  Magnus,  Pierre,  Longin,  Manichéus,  Mocimus,  Agapius, 
Macédonius,  Paul,  Bassianus,  Séleucus,  Pierre,  Antiochus,  Macaire,  Jac- 
ques, Hellanicus,  Nicétas,  Archélaus,  Macrin,  Germanus,  Anatolius,  Zoïlus, 
Cyrille,  Paulin,  Aétius,  Moses,  Eustathius,  Alexandre,  Irénée,  Rabbula, 
Paul,  Lupus,  Nicomachus,  Philoxène,  Maxime,  Marin,  Euphrantor,  Tar- 
condimantus, Irénicus,  Pierre,  Pégase,  Eupsychius,  Asclépius,  Alphius, 
Bassus,  Gérontius,  Hésychius,  Vérus,  Térentius ;  joie  dans  le  Seigneur! 

2.  Comme  l'Église  universelle  ne  forme  qu'un  corps,  quand  bien  même 
les  lieux  de  (ses  assemblées)  seraient  divers  comme  les  membres  de  tout 
le  corps,  il  s'ensuit  que  (nous)  ferons  connaître  aussi  à  ta  charité  tout  ce 
qui  a  été  agité  et  fait  par  moi  et  par  nos  saints  frères  coreligionnaires  et 
camarades,  afin  que  toi  aussi,  comme  étant  du  même  avis,  tu  parles  de  la 
même  manière  et  que  tu  confirmes  les  (règlements)  ecclésiastiques  que 
nous  avons  établis  et  faits  sainement  et  légalement. 

3.  Quand  j'arrivai  à  celle  (à  la  ville)  des  habitants  d'Antioche  et  que  je 


14         ,  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

vis  réglise  troublée  par  la  zizanie  d'après  l'enseignement  et  la  rébellion 
de  certains,  je  jugeai  bon  qu'une  telle  (prévarication)  fût  détruite  et  ro- 
jetée  non  par  moi  seul,  mais  que  je  prisse  soin  en  plus  d'exciter  nos  co- 
religionnaires et  camarades  qui  sont  les  plus  procbes  de  nous  au  sujet  de 
cette  chose  pressée  et  urgente,  à  savoir  ceux  de  Palestine,  d'Arabie,  de 
Phénicic,  de  Syrie  Creuse,  de  Cilicie,  et  quelques-uns  de  Cappadoce,  afin 
de  veiller  dans  une  communauté  de  pensées  à  étudier  et  à  considérer 
pacifiquement  ce  qui  concerne  l'Église. 

4.  Quand  la  bonté  divine  nous  eut  réunis  ensemble  à  Antioche  et  que 
nous  eûmes  médité  ot  recherché  les  choses  désavantageuses  aussi  bien 
que  les  olioses  avantageuses  et  utiles  à  l'église  de  Dieu,  nous  trouvâmes 
une  grande  confusion,  surtout  parce  qu'en  beaucoup  de  choses,  les  lois 
ecclésiastiques  et  les  canons  sont  violés  et  méprisés  au  temps  présent  par 
des  hommes  orgueilleux.  On  les  oubliait  même  complètement  parce  qu'il 
était  défendu  de  réunir  un  concile  d'évèques  dans  ce  pays.  Il  parut  bon. 
dans  cette  ville,  d'examiner  ce  qui  est  beau  et  sublime  par-dessus  tout  et 
qui  est  tout  le  mystère  de  notre  foi,  je  veux  parler  du  Sauveur  de  l'uni- 
vers, du  Fils  de  Dieu  vivant. 

5.  Comme  notre  frère  et  notre  camarade  vénéré  et  chéri  Alexandre, 
évêque  d'Alexandrie,  cliassa  de  l'Église  certains  de  ses  prêtres  qui  étaient 
avec  vVrius,  à  cause  de  leur  blasphème  contre  Notre-Seigneur,  ils  en  arri- 
vèrent ainsi  à  tromper  certains  par  leurs  mauvais  enseignements  au  point 
d'être  reçus  dans  leur  communion,  il  sembla  donc  bon  au  saint  concile  de 
chercher  d'abord  comment  on  pourrait  éprouver  les  prêtres  ou  d'autres, 
quels  qu'ils  soient,  qui  s'enfuient  de  près  de  nous  ;  comme  nous  étions 
réunis  ensemble  près  d'hommes  savants  nos  frères,  nous  avons  parlé  lon- 
guement de  la  foi  de  l'Église  que  nous  avons  apprise  des  livres  (saints)  et 
des  apôtres  .et  que  nous  avons  reçue  des  Pères  ;  nous  avons  aussi  discuté 
ce  qu'a  fait  Alexandre,  évêque  d'Alexandrie,  contre  les  partisans  d'Arius, 
afin  que  si  l'on  voit  des  hommes  se  perdre  dans  l'enseignement  opposé,  ils 
deviennent  étrangers  à  l'Église;  de  crainte  que,  s'ils  demeuraient  à  l'inté- 
rieur de  l'Église,  ils  n'en  viennent  à  (lui)  arracher  les  plus  simples. 

Voici  donc  la  foi  qui  a  été  posée  d'abord  par  les  [trois  cent  dix-huit]  (1) 
hommes  spirituels  —  il  ne  faut  pas  croire  qu'ils  vivaient  et  pensaient  dans 
la  chair,  mais  ils  avaient  médité  cela  en  esprit  dans  les  saintes  Écritures 
inspirées  de  l'Esprit  (saint)  —  de  croire  en  un  Dieu  tout-puissant,  qui  ne 
peut  changer,  immuable,  qui  a  soin  de  tout  et  dirige  tout,  juste,  bon,  créa- 
teur du  ciel  et  de  la  terre  et  de  tout  ce  qui  s'y  trouve,  maître  de  la  loi,  des 
prophètes  et  du  Nouveau  Testament  ;  et  en  un  Seigneur  Jésus  le  Messie 
fils  unique,  qui  est  né  non  de  ce  qui  n'était  pas,  mais  du  Père,  non  comme 
ime  (i!uvre,  mais  au  sens  propre  comme  un  lils.  11  fut  engendré  de  manière 
ineffable,  car  le  Père  seul  qui  a  engendré  et  le  Fils  qui  a  été  engendré  le 
savent  :  car  personne  ne  cannait  le  Père  si  ce  n'est  le  Fils  et  personne  ne 
cannait  le  Fils  si  ce  n'est  le  Père.  Il  était  de  tout  temps  et  on  ne  (dira  pas) 

(I)  Ce  chiiïre,  qui  renvoie  au  concile  de  Nicée,  csl  en  marge  du  manuscrit  do  Paris 
mais  n^uro  ilans  le  texte  de  V. 


CONCILE    d'aXTIOCHE.  15 

qu'auparavant  il  n'était  pas.  Nous  ne  pouvons  nous  fairo  une  idée  de  lui 
que  par  la  sainte  Écriture  ;  elle  ne  témoigne  pas  qu'il  n'est  pas  né  comme 
d'un  père  ni  par  hypothèse,  car  ce  serait  une  parole  méprisable  et  blas- 
phématrice, mais  les  Livres  disent  que  le  Fils  est  en  réalité  et  en  vérité 
une  progéniture,  comme  nous  le  croyons  aussi,  invariable  et  immuable. 
Il  ne  naquit  pas  ou  n'était  pas  par  volonté  ou  par  hypothèse  afin  qu'il  fût 
évident  qu'il  naissait  de  ce  qui  n'était  pas,  mais  il  naquit  comme  il  con- 
venait. De  cette  naissance  nous  décidons  qu'elle  n'est  pas  légale,  non  d'a- 
près la  similitude,  la  nature  et  le  commerce  de  tous  ceux  qui  ont  été  faits 
par  ses  mains,  mais  parce  qu'elle  surpasse  la  pensée,  l'esprit  et  la  parole. 
Nous  confessons  qu'il  est  engendré  d'un  père  non  engendré,  Dieu  le  Verbe, 
lumière  véritable  de  justice,  Jésus  le  Messie,  Seigneur  de  l'univers  et 
Sauveur.  11  n'est  donc  pas  l'image  de  la  volonté  ou  de  quelque  autre 
chose,  mais  de  la  personne  paternelle  elle-même.  Ce  Fils,  le  Verbe  Dieu, 
fut  aussi  engendré  dans  la  chair  par  Marie,  mère  de  Dieu  ;  il  revêtit  un 
corps,  souffrit,  mourut,  ressuscita,  monta  au  ciel,  s'assit  à  la  droite  de  la 
grandeur  suprême  et  viendra  pour  juger  les  vivants  et  les  morts. 

Ensuite,  comme  notre  Sauveur  lui-même,  les  livres  divins  (nous)  ensei- 
gnent à  croire  en  un  Esprit,  une  Église  catholique,  en  la  résurrection  des 
morts  et  dans  le  jugement  de  rétribution  pour  tout  ce  que  chacun  a  fait 
dans  le  corps,  soit  bien,  soit  mal.  —  Nous  anathématisons  ceux  qui  disent, 
croient  et  prêchent  que  le  Fils  de  Dieu  était  une  créature  ou  un  travail, 
et  qu'il  n'était  pas  une  véritable  progéniture  ou  qu'il  y  avait  un  temps  où 
il  n'était  pas.  Pour  nous,  nous  croyons  qu'il  était,  qu'il  est  et  aussi  qu'il  est 
lumière.  De  plus  (nous  condamnons)  ceux  qui  pensent  qu'il  est  immuable 
par  sa  volonté  propre,  comme  ceux  qui  prennent  sa  génération  de  ce  qui 
n'était  pas,  et  qui  ne  le  reconnaissent  pas  immuable  par  nature  comme 
son  Père.  Comme  il  est  l'image  de  son  Père  en  tout,  ainsi,  en  ce  point  sur- 
tout, notre  Sauveur  l'est  encore. 

6.  Cette  profession  de  foi  fut  posée  d'abord,  et  tout  le  concile  sacerdotal 
y  adhéra  et  confessa  que  c'était  là  l'enseignement  apostolique  et  salutaire 
de  tous  les  tils  d'une  môme  foi.  Seuls  Théodole  de  Laodicée,  Narcisse  de 
Néroniade  et  Eusèbe  de  Césarée  de  Palestine,  comme  ils  se  trompaient  au 
sujet  des  saints  Livres  et  des  enseignements  apostoliques  et  bien  qu'ils 
cherchassent  par  beaucoup  d'artifices  à  envelopper  et  à  cacher  leurs  er- 
reurs par  des  paroles  persuasives  et  non  par  la  vérité,  parurent  prôner 
des  choses  opposées  à  celles  qui  précèdent,  aussi  bien  par  leurs  actes  que 
par  leurs  demandes  et  réponses;  ils  furent  convaincus  comme  étant  du 
même  avis  que  les  partisans  d'Arius  et  d'un  avis  opposé  à  ce  qui  vient 
d'être  écrit.  Dès  lors,  quand  ils  eurent  été  ainsi  réprimandés  par  le  saint 
concile  qui  s'indigna  et  s'occupa  de  ces  choses,  comme  ils  n'en  rougirent 
pas,  nous  tous,  les  coreligionnaires  qui  assistions  au  concile,  (nous  avons 
décidé)  de  ne  pas  communiquer  avec  eux  et  qu'ils  n'étaient  pas  dignes 
d'être  en  communion,  à  cause  de  leur  foi,  laquelle  est  étrangère  à  (celle) 
de  l'Eglise  catholique.  Nous  t'avons  écrit  pour  te  le  faire  savoir  afin  que  tu 
te  gardes  et  que  tu  t'éloignes  d'être  en  communion  avec  eux,  que  tu 
ne  leur  écrives  pas  et  que  tu  n'en  reçoives  pas  des  lettres  de  communion. 


16  RRVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

—  Sache  encore  qu'à  cause  de  la  grande  liumanité  du  concile,  nous 
leur  avons  laissé  place  à  la  pénitence  et  à  la  confession  de  la  vérité.  — 
Le  grand  et  sacerdotal  concile  d'Ancyre  {lire  :  d'Antiochej  (Ij  a  pris  soin 
d'envoyer  aussi  tout  cela  à  tous  nos  frères  qui  pensent  comme  nous,  afin 
qu'ils  sachent  ce  qui  les  concerne  et  quels  sont  ceux  qui  se  sont  séparés  de 
l'Église  et  qui  n'ont  pas  adhéré.  Salue  tous  les  frères  qui  sont  avec  vous  et 
près  de  vous.  Les  frères  qui  sont  avec  nous  te  saluent  dans  le  Sei- 
gneur. 

Fi/i  de  la  lettre  écrite  à  Alexandre ,  évéque  de  la  nouvelle  Rome,  c'est-à-dire 
de  Constantinople,  par  le  concile  réuni  à  Aniiochc. 

7.  Les  mêmes  écrivirent  encore  sur  le  même  sujet  une  autre  lettre 
aux  évêques  d'Italie  qui  dépendent  du  siège  de  Rome  la  grande  et  ceux-ci 
adressèrent  au  concile  une  réponse  qui  adhérait  à  tout  ce  qu'ils  avaient 
décidé  soit  au  sujet  de  la  foi,  soit  au  sujet  des  canons  ecclésiastiques. 
Ils  écrivirent,  décrétèrent  et  envoyèrent  aussi  à  ce  saint  concile  réuni  à 
Antioche  ,  et  par  lui  à  tous  les  évêques  de  l'Orient,  vingt-cinq  canons  que 
je  vais  aussi  t'écrire  dans  ce  livre  un  peu  plus  loin  afin  que  tu  les  con- 
naisses (2)  —  Il  convient  de  nous  demander  comment  ces  saints  évêques, 
ces  champions  de  la  vérité,  n'ont  pas  mentionné  le  mot  consubstanliel, 
puisqu'ils  combattaient  Arius  et  ses  partisans  et  qu'ils  vivaient  longtemps 
après  le  concile  de  Nicée  auquel  beaucoup  d'entre  eux  avaient  pris 
part. 

Fin  de  ce  qui  concerne  le  concile  h  lyy.xivlo\q  tenu  à  la  ville  d' Antioche, 

ville  de  Dieu. 


TEXTE 

)  *  I  n i)-sj  (sic)  ))«>  f>,»  !,•>  KjULsi/;  vxdojojqj»  ooi   137' 
^■•V^\   jbdjLO  .)..OQuiu^/;  Up»;    jifcL»^   K»oo/   (sec.  m. 

jif^^.^     JS^ULOi/     )oC^      ^:^9      )KjL».Ju^O     )K|i  i^  O     vXOOjâJQ-fiD 

{i)  Lire  Beanqénia  (iv  Èy^amoi;)  au  lieu  de  Beanqoura,  ou  bien  supposer  qu'il  s'agit 
du  concile  de  314. 

(2)  Il  faut  entendre  que  les  évêques  d'Orient  envoyèrent  vingt-cinq  canons  a\i\  évêques 
d'Italie.  Ce  sonlles  vinst-cinq  canons  du  concile  d'Antioclie  qui  figurent  plus  haut  dans  le 
manuscrit  syriaque  62  et  qui  se  trouvent  dans  toutes  les  collections  de  conciles  (Cf.  Har- 
douin,I,  591-COC)  et  les  évêques  d'Italie,  de  leur  coté,  envoyèrent  les  seize  canons  qu'on  va 
lire,  aux  évêques  d'Orient.  —  Il  est  encore  possible  que  le  compilateur  ait  en  vue  la 
profession  de  foi  envoyée  aux  évêques  d'Italie  en  3n  (trois  ans  après  le  concile  d'An- 
lioche)  rapportée  par  Socrate,  II.  1!). 


CONCILE   D'aNTIOCHE.  17 

^^     LyK.:^     ))0f    «d/    ^9    ^«oC^.2L.â    i^U    jK^iflA^/d    ^-^ 

•^■d>»^  %  <ii\oi  .)  I  »  >  v>3  )  t  »»  n  )^OM  )J9;^^  (fil.  138) 
^^o(  jb^n  n  m  >  <=^/  ^\'>;  :)f.^uLd/9  |.i  «»a  ^>o  |  mio,«»o  ))  -  ;^^ 
otlo  ^  »  ^"^  >  i,yt  »ot  f^  .>  I  nm/    vCLdKXf.^0  .JKsl^^^il^ 

J^JV^K^  voi^/  ^»i-^^-^  )^-^/  jlaAw^o  ..yOtaL.)^/  ^ioi. 
^^.XL^  )f-~>^I  l^t-^  )L.oVo3  :yoKj/  >  »,.»  ..^  ^^  y^  ^9 
f-^O   .yO-^m   ^   wA—JOl   f_â   ^,1. loi  -.voi^ i/    1     -•,    ^    '^ 

^*fdi^^.âD/   K^jwU)    >  ^\oi  .j^JL^^i)   |l^09  9   )inv>\>  ^  .oKj( 

|o|J^    ^^9    ^Ôt    JK»,,»     t     V>0     f^     *     -|     ^    sfiOOjO-JQu.^ 

:^fiDa^|^0L.9QLO9|L^  )ooi  ^oioK-./  vOOi-3;  .KjuldI/  jLdâ^^^JLd 
.vflDCLoJo^jaJLbe  .»rf>o  «>  n  >  ijbe  :)jt,Q^o  :^fioa«i)L^..ûDo/  .vfooisjLa 
.sflDOAâJ!^  >.vfiDa^o9o)i  .sPTï  »  nr>o»)i  .scooiofoji  .sifio.»^).^/ 
:^fiDâ^a^{  :^flDOi.v>rr>./   sfisoy^sâ  i^cooJJjbj/  .NfoauwâJU^/ 

ORIENT  CHRÉTIEN.  2 


18  REVUE    DE    l/ORlENT    CHRÉTIEN. 

1/     '^ff^  f*^   '  ftt)  «   .yXDo\..»jl    :vQ-»9Qjo   ;s^o  f>\,» 

. I  «  v> ^o <=>o  m  V)i  ;y  I  «  ^m^)^;  ;s«  n  «>ja3»  ;)K  n  >  v>\  l^iOdOD; 

l-^^t^ 

gG0O9Q-ja.iaD9  .I-Jl^clmo   ^  »y m \  Ijojlo  q^o^   ifol.   143") 

♦  )t-/  o^^U  (fol.  144')  )laio^^ 

'>\ly~»*  ^A^ooi;   |3onrf>  «g^/   vxoo»^  imnNJJ   i^oULdl/ 
)K.t  v>  iiK.-.a  )a-sio  )  •>  >  ^  M  )um/   :).jLSJLd  joAO  )  t  »y  n\ 

:sPf>n  ,  lo^  o|  V)  : ^fiDO-^-âjw.^/  r^mo  vi  »  00  v>  : ^£do|.aj|.^o 
:  -et^'yy^f^  ^  f  /  :  ^moV-^^^d  :  v,flDaoQ.\|-flP  :  s^coqjI  «>»).•>  :  vrfKi\a<=^ 
tvicojJI^)/  •  ^1^}  ^  •  es ,  t  :  v£dq_cxaJ  jJ  /  ;  oo  n  \  »  :  ^■cpOd.'^l.^ 
: s£ûoJ^|o;  :  >xor>  «  \a-^),J  /  :  ^fiDO-il-^Of)..^  :  seor\  1  ■',  o)  V> 
: sfiDa^^j-^^-CDo /  :jjLQ.^  :<>fiDa^)/  :      sitkii  «\|ql3  t^fiDOL^^oâ 

:  »nf>r>  i  »^|>^    :  ^coovi  «  m'>|v>    ;  smrufn'ViN  »°>    :  xpf»o'>)v>o  f>  *  1 


CONCILE    d'aNTIOCHE.  19 


;|  '<>  »o  >*>;  )  I  *>!  y»  ^OfoK^/  )  J^  9ii\  ."  %  .v>  jKjLoOf^  v/  va/ 
)  -vt  ..  N  ^/i  ôu*K-«/  I  «=>  n  I;  -IV^  OiSo9  ).^Voi9  )jp/ 
)  •«;  m  .1  ^,V  ,m/  ^boo  K-^b^  vjkJLbO)  ^^oi  :  ^^J^  7^^^? 
â/  K  »  '^  >  ,»  .vvjil/  )K  t  v>  tJ^s—^  vjw^cLA.o  .'jLiLaLjLd  <.».»(i% 

,^^0\..J^  h<^l  O^V^9  OÔ(  y.^1  Kj/  ^{i  )-I^S^/  .^'fL^K.âDf 
K^jbeu^s^  Xp®!    ^J^OI^  .9QjQLâl  If^v^/o  >   V>V   l^^w^/   ^"^^w^i 

.>  «'^  nK-xo/o  K„j>,a  y  .^..^11/  |Lul^  )  flf>ax>i   ^/o  K.*^ 

'♦y  *  '/?  f-otcu^udo  )ioiq\v>  ">  JLip'j   ^:bo  iooi  )^^^!s.jl^ 

s^  P>  ■»/»  w»6i  ^/  V"-^-^]!/  .JJK.^i,o  );K^i  );oi  ^/»  ^ôi 
.•)K  j.,MAK,a  >»  »cî,to  ^^;  jtqii  •>  . >  «o »\   (fol.   144' j  vd;; 

:  )Kn  »  v>\  jLiâ-flD  ^oo  . v«>.f>  010*=^  ^00  . *  l-^^^i /o  sjULi^^.mS,)^ 
'.yi  »  I ..  ^  ^00  >  1  ».  1  »  •^K^  )K^ua^  )K  ^»  ..  v>,->  ^9    )jLâ^{ 


(1)  V  om.  les  quatre  noms  précédents. 

(2)  En  marge  des  deux  mss.  encadré  de  rouge  |i■ûaI.o^^. 


20  Ri:vi  E  DE  l'orient  chrétien. 

yi  ...auji/  :)oi-^î  U»-^>^  y.»  n°>;o  )K-uViaioo  )K-^cL^ 
o....iv>  )l)jL,^m-s»  ^ôi  ^^^i^^v^  K^)v-K-.  -I)-^^**  Jl  "^^^^^  "> 
^Jio  )Êo.po-»»  Uj5>-5  rjjQJLOo  ).-^lp^  )-flC)ayi>  .^sjLioo  )ooi 
^ôi-i   :oC^^^   ^^-3  )ooi  voK-jL-boo   .-^-^-ioi^^Jioo»   y^i  »  / 

)k     y   >\/^^    >    j    oJif^rrs  .e>^.     s£D09Q.JQ.fiD    «JULdU;    loO|    |-«N  oJ^OO» 

w,6i  » . >  ..  ">U  );oi  )ts  »  v>,  n  •>;  K-,>-*l/  ..^^d  )ioVi/» 
.•)^»^>K^  ""^o   ^io  v-N-*©   Ibi^  ^^»i  ^io  v-»^  ^ô/»   ^^^-^ 

)*•-•*  ^   ^^  ^»m|I  iji    :)^>|  imni^;  )>a<tnnr>  >°>/  vroo»;  im'{^ 

:yCu/    ,-31^.    )ip.    ^-iO    )^*^    ^CDO-.»)    ^oi.»    ^^oi    ^-io   oC^i 

K-,)— 1)  )joi  ^''^-^^-io  . .  yOL^.aLûK.J  vOOULio  lioâlojL:»  sâ/j 
.^-«.«sU  yoy...{x\\  )ioij  (fol.  145')  J^t  .^  n  ^o;qjq-ûci^ 
^■Aoi  ^/  -.vlo^b.  ojoKjL-io  )j)V;  ).-*-.;  )jLDOi  ^;  )ja-./ 
^  K.^-a  vs/  .oi  ..^K.^V  ^j^Kj  K-.)j^;  \^S\'\  (^v^^j 

)^..  V\»  ^iOO  )-ÏKd  ^;  W.CH  )K^1^  )lcXJLiCL-01  ^'^^^^oo 
y/j     )    I    '1    »/     .)K_i.j.iCLJ>    ^JLiw-.j;     ..n£OQ-.»/     ^l    vQJÔl    ^^^ 

a^  ^  l'^o^M    -.llf^-s   )-»^3ûJ    vOooM    yOJoi  ^/   ..^--^01» 


CONCILE    d'ANTIOCHE.  21 


»h<^9  \Qj6i   ^^  ^.i^.t iJJ   ^d^^^^ 


>^ 


0.0^ 


V  m  '^•>»  yo^-sK  en  19  «^9j   ooi  JJ90  /    JLjlmoV  It-^L^  ^9 


|K.i,S...>J^^j  jL««oV— d9  jJ  /  :  0001  >  »  ^  %  ..^s^bo  0/  0001  ^j.^ 
*:*)90i  0001  ^.iw^K..^  ^  ^).^yi09  ^^  >.<w^^'.?>j  )LdK99  jKJLt^ 
jJ  .J-jusmK.^  jJ  .^^.^  ^--..m/   l^l  )oj^  ,.,^».^  oiv>.oi.^ei\ 

,>  >0|  ^9  y^^OI  ^OiS.^90  •.)L^9{90  ).^^CUl9  )  90:21^  .jL^L^ 
>^0    t    i    )    >i    V>    y    ..■  ^O    .)i9-*<    )Loi)^990    )  >  H19O    )LûDaàCU9    )pO 

^«otoK«/  JJ9     ^â(  ^ibo  a^  ^N  .1/9  .)  »t  >  ..  i  Iv-d  1 ..  »  t,^ 

.K-Ui-^  )^  y^l  J)/  jV-^  j^/  o:^  ^hl  ^  Ji/ 

.|ooi  s^oioK^l  jJ  VI  «^  o  ^-^;  qJ^o  -.y^oioK^/  ,  ^jV «^ ^. 
)Lot^  )LdK^  ^io  ^oto90  ....N^  oiA  v-^  (fol.  145')  ).^o^i 
.)1^9oKjl:m  )^/  ^9  ^l  ^oioK^/  ^)t>*^  JJ?  0-^  -.yi^tN . 
.;  >o)  vtN  {901  )Lâ9a^o  V-o— <x  *^^  )K.^<..oi9  Jv^  *  m^  o^ 
woioK^/j  J-isKa  01-^  ^po/  It-a  )^)v-»VAo  K^Jb^JL^  )!/ 
Jlo  ..^oioK-./  )  I.  q\^KjL^  JI9  yivt*oi  vâ/9  )LLau/  .)^^^ 
:)oof  0/  f^i/  )v>«.m^  0/  )Ll«^«.39  ^9  o^  . JLjuj^vKjl^ 
^l  JJ/  ..*oioK-./  y^oioh^l  JJj  ^61   ^9  i^^^  )ooM9   J-ta-./ 


(1)  En  marge  '*"*•  Ces  chiffres  figurent  dans  le  texte  de  V. 

(2)  Uo»  sec.  m.  supra  lin. 

(3)  ow  Ms.  —  In  marg.  (pr.  manu)  "«• 

(4)  Ij^  Ms.  cum  "  supra  lin. 


22  REVUE  i>i;  I. 'orient  chrétien. 

•  JiS^ioo  )K-*^»lo  )K.T>.» ^  ^Va^  \  ^'\;  ^^^s,^cio  J]/   :ooo( 

)  1  no  »  .).Aovâo  ^"^O)   )v^  .  I  «.  «  i  v>   >^aju>  .jlcLO^fj   Jt^t^ 

^  -,  nr>  ^^  3/  •JoC^  jKS^o  )v^  ^9  jjoi  .)^ot-d/  )v>oir) 
vloo  K^.^oo  ^jumo  > »  -^N  l't^^o  .^o-»H  yoL»V^  )oC^  ^v^^ 
)  I  «  v>  »  ^^  ^9  oJSs.^  .{.Aïeuls.  ^û]^K.ûd/o  .)Jk.ib^  ^:bo 

)_;LJOi-3  )uldK-d  va/   :^^V-^  001  vâ/9  )  i  •>  i/  ^^K..^ 

»ju/  •y\.«»  >  oNot  ioâ^  .')jL^9ad9  U^}^  l^^^-^^-^!    jK^al»^ 

l^ooi  0/  jK^V-^  )oi^;  )V-^  ^Jt-^^<3  >  i>  I  v> ^oi^o  >  «^  V>/; 
jooi  K^/i  0/  .•)^..\  ■>  «^oioK»*/  K^)v-*t-»-;  a^o  .'lf.^1^  0/ 
v^oioK^/90  'fiw^  ^jlm  ♦♦)ooi  w»oioK-/  Jij  v^K^/  (fol.  146') 

♦  *   l^M^OI    v^Otots^/     |90(QJ90    ^0(oK^/9O    •.)oO( 

vd/9  )-jp/  ).JLP>  !V  ...«Kjl^  jj  )oO|  v^Otots^/  0(^y.^^^  la^oCb^Jk9 
^^9  OU^O  '.IlOf-nI^  o\  Cï%  >«0|ots^/  JJ9  ^Ôl  ^^;  .'yCUÔl 
j...^    y>^l    V^^  1.^0^1    ♦  )  I °li\  .«J^sJL^    jJ     s^OloK^/    )i^.3l?>    \^l 

•:*^.oovâ  001 


CONCILE  d'antioche.  23 

;),  «   fi  *;oJJ;   "^^   o6(  sado^o;)!    ;o  ,.■  \  ->  •.ax^ii/   ^^«I^oi 

IlIsK  1i\  o  \  ^»  ^^  ^^/  :^«  I  »  ^^m^t^»  w»6(  )  »^  co)Lo 
))  V  ^  ff>  )  I  Vi^  •>  ^^/o  •  J  »  >■  vN  t  )  i<=\\o  »\o  :)JLt^ 
yO0tio\  n  nf>  yCi  en  '^'mo  :ya.^.^^-^.K-j9  0001  >  «  m  1  v> 
"^  ^r»oî\  )K  v\  "^o  n  nr>»  y^'r^  J^tJ^^  cl^o  jl.^9  )1oi<t>  >.<=\v>^ 

^>  m  m  '>K-^  ^,»i,\|  ,tv>o  0001  ^.«JS.|K.jl^9  >  >\ot  ^^o 

U^l    sfDQ.^)/     VL^;    vCUJÔI    IqJ^     )K..^ii    lo  ton     vâ/9     .'OOOI 

vt  »  noii/  ^t-x>;  >  i.\oi  '^  >oo\  )J^  >\  ^o  n  fir>o  .-yooj^ 
OOOI  ^ioi^  jlo  OOOI  ^p^^o  jLidoi  ^  )lâ90i  ^^o  .^.A^iK:^ 
iooi  I  n  m  vK-ibo  >    »  \oi  ^'^^-^9   :  |K  .t  «^.n  ^fiD09aja.£D  ^^o 

• .  ^GD09QJQ.iCQ^9   yOJÔl    )KjLbeLJk,K^    v  >,  Vo  %    ^3   ^9    :  jLa^KjL^OO 

>  »o'>»  yOOU'K^/  voooi-j;  jLâ/  :vâloK...jLj  jJ  >  »  \oi^» 
)1^9  )K»*paj  ôi^K^/f  ^6î  yooiio  »  v>  »oi  ^^K.^.:^  .lioâloA^ 
sâ/9  m6i  ^^i^^^-^  :^J^  >  I  >K-D  ^9!;  jLjiau/o  .)  r>  Aoi)Lo 
•  .^^01  lo^j  jiaâlaji  ^  »oi;;io  ^y^juau  v^l  (fol.  146')  Kj/ 
)K^^K^  yooi.jL:M  ""^olIoI  o/  ooKsi  yootioL^)  ^6i  ^^oo 
)io  »  >/    K-^CL-^»    ^"^k-^.^;    >^9    ^^9    Ijoi   vd/    •l'jia-âia^* 

)io  •>  iKJS,  lu/  ^^«JS.O(.^  ^JL-SOi-*  . sfiD09a-IQ.flD9  )i)  »  ^<1f> 
.liO-Aj)^  )K.«J0U90  )K^9  ^£D09QJa,£D  J^V^^;  )iaLJL^9ots.JL^aL^O 
^X.^/    )  à  P>  A  .^    y^^ciiL    yGoî^a^S.    sâ/9    .^>w2u^l/    jioi    ^^^.^oo 

^^01   >^t<^eL^   yopoJSs.j  vQJoi  v3{9    U-s^l   '^-^oi  oifjkJM.^ 

JJo    )i>.^    ^^    a-Of»CD9    yQ»JÔ|    yOOU-*K.*/    QJ^09O    :  yOOuISi^9 


24  REVUE    DE   l'orient   CHRÉTIEN. 

/l'^^/    K^Q^^Ji    •vJh^CL^    (.^«L^^    ^~«^K    y^VN;     ^^01    )^{ 

^-  *  •  '  • 

)     -Jïu^to  yâJÔi  vd/   Of.:aL^o  .)K^9   s^^ooi)    )..^k.fi09a9  ^Nl.lteMl9 

yOOuSwJSu^  ôu«V-*)»20  :KjL-JLdi/    )->.3a.*.^)^»  )K»  É^  o  l^oi 

sd/;  K.«^  yâJÔl  )tV>  mO  ^..'^âlN  JJQJLO  .)Lj^9  joJifs^  .o>^ 
)  I  Tl  é/  ,^  i>\  O  «ts.^  JJOI  I^KoLâ  ^X  )j/  otsJo  yOOiS. 
jK^^OL^    090i^i{   |1    )jLaL»/9    )^OJ9    ^9    v09;     ^''^^ji    )00i^    sd/; 

oifrv.1^91  wJLdo  ^000^9/  ^  >f>OLS>  p.)9VA  (fol.  147')  »°>\  «»9 
)j^  t  »^  o  sfl0O9O  10  ffr>  9^-:^  ^ibo  ol^  po  .*oooi  ^^«.  v^  nv> 
^/  .yOO|.jL:M  Jk.o  ))  i  >x  fioo  .'oooi  yooui^/  (sic)  ))  n  «  1  ^9 

.OOOl    yOOuK^/    OJlXdI/    Ôiâ9    vQJÔl    ^bo 

(1)  En  marbre  des  doux  mss.  It^o-v 


LETTRE   D'ITALIE.  25 


(I 

Autres  cations  {ti''és)  d'une  lettre  qui  fut  écrite  d' Italie  aux  évêques  d'Orient. 
[Ce  sontceux  qui  ont  été  envoyés  par  les  évêques  assemblés  à  Antioche]  (1). 

8  (I).  —  Si  quelqu'un  est  convaincu  d'incantation  ou  de  magie,  on  lui 
appliquera  le  même  temps  qu'à  un  meurtrier,  —  car  il  tombait  bien  ainsi 
dans  le  péché  d'un  meurtrier,  puisqu'il  se  tuait  lui-même,  —  c'est-à-dire 
vingt-sept  ans. 

9  (11).  —  Si  un  homme  évoque  les  morts  i"?).ilsera  dix  ans  sans  prendre 
part  à  la  communion  :  car  il  passera  deux  ans  dans  les  pleurs  à  la  porte 
de  l'Église,  il  sera  auditeur  trois  ans.  il  pliera  le  genou  dans  la  pénitence 
durant  quatre  ans  et  il  passera  un  an  avec  les  fidèles  dans  la  prière  sans 
communion.  Après  cela,  il  sera  reçu  dans  (l'ordre  de)  parfait  et  on  lui  don- 
nera la  communion. 

10  (111).  —  Celui  qui  se  marie  avec  sa  sœur,  on  lui  appliquera  le  temps 
d'un  meurtrier. 

11  (IV).  —  Si  quelqu'un  s'unit  à  sa  tante,  cest-à-dire  à  la  sœur  de  son 
père,  à  la  sœur  de  sa  mère  ou  à  sa  belle-mère,  on  lui  appliquera  le  canon 
(la  peine)  des  adultères. 

12  (V).  —  Le  lecteur  qui  a  rapport  avec  sa  future  avant  la  noce  sera 
un  an  sans  remplir  sa  charge,  on  le  recevra  (ensuite)  dans  l'ordre  du  lec- 
teur et  il  pourra  même  recevoir  un  autre  ordre  si  c'est  nécessaire.  S'il  a 
volé  le  mariage  (sic)  avant  les  fiançailles,  il  sera  privé  de  son  office. 

1.3  (VI).  —  Le  diacre  qui  a  souillé  ses  lèvres  par  un  baiser  et  qui  confesse 
qu'il  n'a  péché  que  jusque-là,  sera  privé  de  son  office,  mais  il  lui  sera 
permis  de  prendre  part  à  la  communion  avec  les  diacres,  de  même  pour 
un  prêtre.  —  Mais  si  quelqu'un  parait  avoir  péché  plus  que  cela,  en 
quelque  ordre  qu'il  soit,  il  le  perdra  complètement. 

14  (VII).  —  Si  un  homme  connaissait  celui  qui  commettait  les  péchés 
dont  nous  venons  de  parler,  mais  ne  le  raconta  et  ne  le  révéla  pas  jusqu'à 
ce  qu'il  fût  réprimandé,  on  lui  imputera  le  temps  de  celui  qui  a  commis 
ces  maux  et  il  tombera  sous  la  même  sentence. 

15  (VIII).  —  Si  un  homme  s'adonne  aux  devins,  celui  qui  agit  ainsi  sera 
aussi  frappé  du  temps  d'un  meurtrier. 

16  (IX).  —  Si  quelqu'un  renie  le  Messie  et  passe  sur  le  signe  sauveur 
(la  croix),  il  lui  faudra  demeurer  dans  les  pleurs  tous  les  jours  de  sa  vie. 
Au  moment  où  il  quittera  ce  monde,  il  sera  gratifié  de  la  communion  dans 
la  foi  de  la  charité  divine. 

17  (X).  —  Si  quelqu'un  était  (tombé)  dans  les  péchés  écrits  plus  haut, 

(1)  Les  mots  mis  entre  crochets,  qui  sont  en  contradiction  avec  les  précédents  et  avec 
la  finale  de  la  pièce,  sont  une  addition  du  sci  ibe  qui  a  confondu  les  26  canons  envoyés 
d'Aiili'Che  à  Rome  avec  les  16  envoyés  de  Rome  à  Antioche.  —  A  moins  de  supposer  que 
les  seize  canons  furent  envoyés  d'Antioche  à  Rome  et  furent  ensuite  retournés  —  avec 
une  lettre  d'approbation  —  en  Orient. 


26  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

et  a  paru  ensuite  les  confesser  avec  soin;  celui  auquel  la  charité  divine  a 
confié  le  soin  de  délier  et  de  lier  ne  devra  pas  être  blâmé  si  —  en  cons- 
tatant que  la  pénitence  du  pécheur  est  au  delà  de  la  mesure  —  il  a  jugé  à 
propos  d'user  de  charité  et  de  diminuer  à  sa  volonté  le  temps  fixé  contre 
lui,  car  les  histoires  des  livres  nous  apprennent  que  la  miséricorde  divine 
s'étend  facilement  sur  ceux  qui  confessent  leurs  péchés  avec  une  grande 
douleur;  car  ceux-là  ne  sont  pas  comptés  parmi  ceux  qui  se  rebellent 
contre  le  corps  du  Messie. 

18  (XI).  —  Si  quelqu'un  se  souille  avec  sa  sœur  de  père  ou  de  mère,  on 
ne  le  laissera  pas  entrer  au  lieu  de  la  prière  jusqu'à  ce  qu'il  se  soit  éloigné 
de  son  péché  honteux  de  prévarication.  Quand  il  en  sera  arrivé  à  se 
rendre  compte  du  grand  péché  qu'il  a  commis,  il  demeurera  dans  les  pleurs 
à  la  porte  de  l'Église  (durant  trois  ans)  à  supplier  le  peuple  qui  va  à  la 
prière  de  prier  tous  Dieu  pour  lui  de  tout  leur  cœur  et  de  toute  leur  pensée. 
Après  ces  trois  ans,  il  sera  reçu  trois  autres  années  avec  les  auditeurs 
seulement  ;  après  avoir  entendu  la  (lecture)  des  livres  et  les  instructions, 
il  sortira  comme  n'étant  pas  digne  de  prendre  part  à  la  prière.  Après 
cela,  s'il  le  demande  avec  larmes  et  s'il  tombe  devant  le  Seigneur  avec 
un  cœur  contrit  et  une  vive  contrition,  on  lui  accordera  de  s'agenouiller 
trois  autres  années  avec  les  pénitents.  Quand  il  aura  montré  les  fruits  con- 
venables de  pénitence,  il  sera  admis,  la  dixième  année,  à  la  prière  avec  les 
fidèles,  mais  pas  à  la  communion  ;  quand  il  aura  passé  deux  ans  dans  la 
prière  avec  les  fidèles,  il  sera  jugé  digne  de  participer  aux  divins  mys- 
tères. —  On  suivra  la  même  marche  pour  ceux  qui  épousent  leur  belle- 
fille. 

19  (XII).  —  Celui  qui  abandonnera  son  épouse  légale  et  en  prendra  une 
autre  tombera  sous  la  peine  de  l'adultère,  d'après  le  jugement  de  Notre- 
Seigneur.  —  Car  nos  pères  ont  décidé  qu'il  passera  une  année  dans  les 
pleurs  en  dehors  des  portes  de  l'Église  sans  entrer,  puis  il  sera  deux  ans 
avec  les  auditeurs,  s'agenouillera  trois  ans  avec  les  pénitents  et,  la  sep- 
tième année,  se  tiendra  avec  les  fidèles  à  la  prière,  mais  pas  à  la  commu- 
nion; après  quoi  il  sera  admis  à  la  communion  s'il  s'est  repenti  avec 
larmes.  —  On  suivra  la  même  marche  pour  ceux  qui  ont  vécu  avec  deux 
sœurs,  même  à  des  époques  difîérentes. 

20  (XIII).  —  Ceux  qui  pèchent  avec  les  femmes  de  leurs  ascendants 
tombent  sous  le  même  canon  que  ceux  qui  pèchent  et  se  souillent  avec 
leurs  sœurs. 

21  (XIV).  —  Dans  leurs  canons,  les  pères  ne  mentionnent  pas  la  poly- 
gamie, comme  si  elle  était  une  chose  animale  complètement  étrangère  à 
notre  genre  humain.  Il  nous  semble  que  c'est  un  péché  plus  grand  que  la 
fornication  ;  on  imposera  donc  la  peine  suivante  aux  fidèles  laïques  qui 
sont  dans  ce  cas  :  quand  ils  auront  passé  une  année  dans  les-  pleurs  en 
dehors  de  l'église,  ils  seront  auditeurs  durant  deux  ans,  s'agenouilleront 
trois  ans  avec  les  pénitents  et  ensuite  seront  reçus.  Si  ce  sont  des  clercs, 
ils  seront  d'abord  privés  de  leurs  ordres,  puis  on  doublera  pour  eux  les 
durées  précédentes.  Si  parfois  ils  avaient  été  prêtres,  ils  seront  chassés 
complètement  de  l'église  jusqu'à  la  fin  de  leur  vie. 


LETTRE    DITALIE.  27 

22  (XV).  —  Pour  ceux  qui  ont  manqué  à  leurs  serments  (renié  la  foi?), 
si  c'est  la  violence  ou  la  nécessité  qui  leur  a  fait  transgresser  leurs  ser- 
ments, on  les  soumettra  à  une  peine  plus  légère,  ils  seront  reçus  au  bout 
de  six  ans.  Si  c'est  sans  nécessité  qu'ils  ont  livré  leur  foi  et  transgressé 
les  serments  qu'ils  avaient  fait,  ils  demeureront  deux  ans  dans  les  pleurs 
(en  dehors  de  l'Église),  seront  auditeurs  deux  ans,  s'agenouilleront  dans 
la  prière  avec  les  pénitents  durant  cinq  ans,  prieront  deux  autres  années 
avec  les  fidèles  sans  (recevoir)  la  communion  et  enfin,  après  onze  ans,  quand 
ils  auront  montré  la  pénitence  convenable,  on  les  jugera  dignes  de  parti- 
ciper à  la  réception  des  saints  mystères. 

23  (XVI).  —  Ceux  qui  font  de  la  divination  et  suivent  les  habitudes  des 
païens,  ou  font  venir  chez  eux  des  hommes  pour  faire  des  incantations  et 
des  purifications,  passeront  une  année  entière  dans  les  pleurs  (en  dehors 
de  l'Église),  seront  auditeurs  durant  une  autre  année,  s'agenouilleront 
trois  ans  avec  les  pénitents,  demeureront  un  an  dans  la  prière  avec  les 
fidèles  sans  communion,  puis  seront  reçus. 

24.  Nous  avons  écrit  tout  cela,  pour  chercher  à  scruter  les  effets  de  la 
pénitence,  car  nous  ne  jugeons  pas  ceux-là  d'après  le  temps  (d'après  la 
longueur  du  temps),  mais  nous  les  éprouvons  durant  le  temps  de  la  péni- 
tence. Si  c'est  pénible  et  impossible  pour  certains  d'après  leurs  habitudes, 
s'ils  cherchent  les  voluptés  de  leur  chair  plutôt  que  de  se  soumettre  au 
Seigneur,  s'ils  n'acceptent  pas  de  vivre  selon  les  préceptes  de  l'Évangile, 
nous  n'avons  même  pas  une  parole  de  concorde  pour  eux,  mais  nous  avons 
appris  à  dire  au  peuple  désobéissant  et  aux  hérétiques  :  «  Sauve,  sauve 
ton  âme,  ne  demeure  pas  pour  être  pris  ».  Nous  ne  voulons  donc  pas  périr 
avec  ceux-là. 

Fin  des  seize  canons  de  la  lettre  écrite  d'Italie  aux  évêques  de  l'Orient. 


TEXTE 


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28  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

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LETTRE    d'iTALIE.  29 

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30  REVUE   DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

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V.ETTRE    d'iTALIE.  31 

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yO    >  \    >^  io/9   jjfLoouâ   y^lo   :)    «^    v>  \    0/    vO^-aL^KiLl; 
^^  K^/   lioâloA.;    )KS-^  \^^  jJo  .va^)j9   >  »  \  ^nv>  |j 
>  iqi\  i  )  »  >t  .<o   )  I  rr>  «  o>i^s.^  jj    )L:^eL^«^  t^-^  ^^^^  .vooiia^ 

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.^901  ^/99  y2S>oi  ^CL^  |-d)j9  "^  ^r>> 


32  REVUE    DE   l'orient   CHRÉTIEN. 

Twv  àyiwv  âiro(yT6>.<«)V  éinT^p-ia  tûv  xapairtTCTcivTwv  (1), 

1.  [Et  Tiç  è'Kiay.Q'Koi;  v)  irpscrêuTepoç  Sw  yuvaijà  <fCk/iii.x  xopveixç, 
x.aôaipeiaGw]  [2). 

2.  El  T'.ç  éTrtGXOTro;  v)  TrpecêuTepoç  vi  i^taxovoç  Spa^erat  y^var/ca 
èv  (TXOTeî:>c,  '/taôxtpeiffÔto. 

3.  El  Tiç  é7r'!(TXon:oç  ri  7rpe<T€uT6poç  vi  ^txxovoç  év  ffu^arcoaiw  xaQe- 
^6(Jt.6vo;  yuvxi^t  éauTov  èx'  ày/twvoi;  ÊxT^ufraç  èiràvct)  6/,Xeîov  (3),  xa- 
ôatpeîffGtt)  (4). 

4.  Eï  Tiç  >.aï)tô;  ué'pi'cet  tov   Upsa,  àvaôefxaxt^éGGw. 

5.  RXviptxôç  (5)  eàv  ûêpiav;  TupeaêuTspov  yi  ^tay.ovov,  âipopt^édôo)  (6). 

6.  Ot'.  où  5^p"^  Toùç  lepeîç  (jtoiTcàv  otà  çôêov  àvGpcoTCtvov  toi;  ûi;o- 
TrîiTTOuç:  TOtç  lepoTç  xavdfft  >cai  {/.•/)  è>.éyy_ovTaç  aùxoù;  sùîtaipcoç  à/tai- 
pw;,  àXkk  (TicoTToivTaç  w;  (poêouf^évouç  xa6atpet(j6at  irpoffTàcffo- 
{..ev  (7J. 

7.  Ot'.  où  ypv)  [xsffov  duo  Tcpeffêurepoiv  xa9e^ot/.£V(«)v  ^taxovov  eî(T- 
£>>6eîv  aùOaSàiç  xat  xaôecOr.vai  TtXviv  sTCotoTrou,  xîtl  ei  (popaOvi  toùto 
TTOtvÎGa;,  xaGatpsicGw  (8).  Aaï)t6ç  ^è  toûto  Troivî^aç  àcpopt^s'aÔco   (9). 

8.  (lO)Oùx  ï^inn  "kccï'Abv  ûêp{(^etv  i?i  sTnir'Xvi'TTsiv  Upéa  r,  GexTpi^eiv  ri 
/caTviyopt'aç  xotêîv,  )cai  et  <:j)0pa6-^  touto  (11)  xof4<7a?,  àv«cÔ£p.aTi^écG(o 
xai  à7To€a>.\é<7G(o  èjc  (12)  ttïç  èxxV/iGiaç,  àpj^ovra  yàp  toS  XaoC  aou 
oùx.  èpetç  Kaxîoç. 

9.  "Oti  oÙ)c  l^eGTt  >.aï5totç  ri  y-XYiptxot;,  aùGa^wç  èxtrpéTretv  tov 
Upéa  Tt,  eiTS  eîç  tô  îepaTeîov  eiciEvai,  sire  aXko  Tt,  âX)^à  tw  îSico 
6Ê>.^'{J!.aTt  xai  §ou>.7)(AaTt  (13)  too  tepétoç. 

(1)  Coislin  211,  fol.  '279'  (C).  Nous  utilisons  aussi  le  ms,  grec  de  Paris,  n»  1330, 
qui  porte  les  canons  2,  4.  6  (B).  et  les  éditions  Pitra,  Juris  eccles.  Gi^aeci  hisl. 
etmonum.,  I,  105-107  (P)  et  F.  X.  Funk,  Didascalia  el  Conslitutiones  Aposloloruni, 
Paderborn,  1905,  11,  p.  154-157  (F).  Pitra  a  utilisé  le  ms.  vatic.  828  et  un  ms. 
ottob.;  Funk  a  reproduit  le  Vatic.  828.  Dans  le  Coislin  211,  cette  pièce  suit 
immédiatement  le  concile  des  apôtres  à  Autioche.  B  a  pour  titre  :  twv  àyîwv 
à7to(TT(5Xwv.  Le  ms.  1152  (D)  résume  10-15,  17,  20  à  23,  25. 

[2)  Sic  FP,  om.  BC.  —  (3)  ôtiXeiûv,  C. 
(4)  Sic  PC,  om.  BF.  -  (5)  FP  add.  6c. 

(6)  B  om.  5. 

(7)  Hic  desinit  B.  —  (8)  'AçopiÇiaôto,  P. 

(9)  'AvaOetiaxiÇéffÔw  xal  à7to6«).).£ffOw  (P  add.  àitb)  xf];  èxxXTjdîaç.  FP. 

(10)  FP  add.  oT(.  —  (11)  C  om.  toûto.  —  (12)  FP  om.  èx. 
(13)  PovXevi|iaTi,  FP. 


PEINES  PORTÉES  PAR  LES  APOTRES.  33 

Tïjç  âvca;  auvôîou  twv  àyicov  TCaxépwv  [voici  le  résuiiié  de  cette 
incidente^  : 

Les  moines  ne  doivent  rien  faire  sans  Tavis  du  prêtre  ou 
de  l'hégoumène. 

Le  prêtre  séculier  ne  peut  se  faire  moine,  à  moins  que  les 
liégoumènes  ne  soient  prêtres. 

(Du  IV'  concile).  Il  n'est  pas  permis  à  ceux  qui  ont  quitté  le 
sacerdoce  pour  la  vie  monacale  de  revenir  au  sacerdoce... 

Celui  qui  enlève  une  religieuse  et  la  souille  ne  communiera 
pas  durant  vingt  ans.  Elle  de  même,  dans  les  jeûnes  et  les 
prières. 

Celui  qui  s'est  fait  moine  et  qui  mène  une  vie  vertueuse, 
sera  fait  diacre  et  prêtre,  qu'il  le  veuille  ou  ne  le  veuille  pas, 
car  il  en  est  digne. 

Il  ne  faut  pas  que  les  moines  en  arrivent  à  résister  au  prê- 
tre en  quoi  que  ce  soit,  surtout  s'il  se  conduit  bien.  S'ils  per- 
sistent, on  les  chassera  de  l'église  et  on  les  privera  des  saints 
mystères  durant  six  mois.  {Vient ensuite  :) 

10.  'O  yor,T£'-xv  /tal  ç.3cp{xa/ceiav  i<:,xyo^vj(ù^  s'ittco  àx.o'.vtôvr.To; 
Itv)  y,'  (l). 

10'"^  Ot  [xavTSUciv  éx'jTOJ;  £-;S;^6vts;  sÏtIv  xx-o-vcôvriTO'.  ïr/i  /.    (2). 

11.  'O   iy.Quaiiùç  cpovE'jcaç    àçopi^écÔw   ecoç   tsXou;   tv^;  (^cor,;   aù- 

TOCi    (3). 

12  (fol.  280^).  'O  à-/.ouct(j);  (povÊ'Jffaç  sTr,  iiixcc  èyJlvjaoï.^  oî 
Guva-o(7Tolo'.   [y.ou,    èyw    oè    IlsTpoç  xsXeua)   êv^e/.a    eTV)    à;tO'.voL>vr,To; 

ÏGTOi   (4). 

13.    'O  Twopvoç  ecTW  ày.O'.vwv/iTo;  st'/i  iTzxx  (5). 


(1)  Basilp,  canon  65,  lui  impose  aussi  ■•  le  temps  d'un  meurtrier  ••  comme  la 
lettre  d'Italie. 

(2)  FP  om.  10''-. 

(3)  Sic  Ancyre.  canon  22;  Basile  (canon  55)  impose  vingt  ans.  On  a  vu  que  la 
lettre  d'Italie  porte  vingt-sept  ans. 

(4)  Ancyre,  canon  23,  mentionne  deux  règles  qui  imposent  une  pénitence  de 
sept  ans  et  de  cinq  ans  pour  le  meurtre  involontaire,  Basile  impose  dix  ans 
(canon  57)  et  onze  ans  (canon  H);  D  porte  cinq  ans. 

(5)  G  porte  iativ  (I.  sotw)  et  om.  eTr).  Cf.  Basile,  59. 

ORIENT    CHRÉTIEN.  3 


34  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN.  ' 

14.  'O  u.0'./_0(;  êV/i   '.^    (1). 

15.  riepl  Toiv  yuva'./.wv  tcôv  èjCTTopvc'jou'Jcôv  /.al  cuouàaî^O'jfTÙv  ^wo-  ' 
<p6o3tav  (2)  TCO'.eTv,  oizoic,  àva'.pûict  (3)  Ta  Ppéçv),  P'-'/p'?  è^oSo'j  t!/u-  ! 
/TiÇ  (/.r,  /.oivcoveiv,  aÙTaïç  çiT^avSpwTTOTepov  ôp(^o[/.ev  riéy.x  "sTr,  sEw  Tr.ç  j 
sxx.lyKTiaç  (4).  , 

16.  ruvvi  èàv  TTopveuT*/)  stç  ^ijo  â^£).(poùç,  (J!.S"/p'-  OavicTOU  jxr,  yCO'.vw-  • 
veÎTO)  (5).  •! 

17.  'A^eXoofX'.^ia  ïzr,  /t    (6). 

18.  El  Tvjv  âos>.<pr,v  T71V  loiav  1/.  TraToôç  îtai  (/.yixpoç  ij^Yj  T'.ç,  xai  • 
7vpoG£X6v]  T'?!  [/.sravoiz,   exT)  xe'  {jlv;  /.oivwveiTo)  (7).  j 

19^    'O  (8)  TYiv   iSioL^  vujx^viv  P'.ac7X[y,£V0ç  sTyi  /,£  . 

20.  'O  T'Àv  à'7yviu.oi7Ùvviv  £v  Totç  apaeçiv  £7r'.^etx.vup.£V0(;  £Tn  -.^   (9).       ; 

21.  'O  £v  Toî;  àT^oyoi;  (10)  àGyyijxocuvriV  xo'.ûv,  Itv)  tb  . 

22.  'Ezv  T'.ç  ê'ywv    yovaîxa   £o6aG£   Trpôç   y^paç,   xal  àloyeuêTai, 
p.£j^p'.ç  È^doou  <]^u)r'^ç  p'-Vi  x.oivct)V£iToj  (11;.  [ 

23.  'O  Ti>[;.êcopuj(^oç  (xr,  )co'.vo)V£iTOj  exr,    i£    (12).  I 

24.  'O    £7riOp)COÇ    [XVI    y.0lVCOV£lT(O    (13)    £T71    '.£  .  j 

25.  'O    £^   àvzyy.viç    -/.al     pia;    ÈTUtopxyfTaç    [xr,     xo'.vct)V£iTco     ÏTVi    ; 

l'  (14). 

i 
Le  manuscrit  Coislin  211  ajoute  ensuite  des  canons  de  saint   i 
Basile  zepi  iJ.aAay.iaç  (cf.  Pitra,  Spic.  soi,  IV,  459),  puis  des  ca- 
nons d'Ancyre  sur  le  même  sujet:  il  résume  enfin  les  85  ca- 
nons des  apôtres.  j 

(1)  Basile  (canon  58)  impose  quinze  ans,  et  Ancyre  (canon  20)  impose  sept    i 
ans.  i 

(2)  FP  om   xott  (TTTouS.  et  portent  ÇwojpOopia;. 

(3)  'Avatpoùat,  FP. 

(4)  Sic  Ancyre,  canon  21  ;  D  porte  six  ans.  ; 

(5)  KoivwvïjdTi,  FP.  Cf.  Ancyre.  canon  2. 

(6)  Basile,  canon  67,  impose  le  temps  d'un  meurtrier  (vingt  ans).  ; 

(7)  FP  om.    El  (in.)   et   portent  piaffâjievoç,  éàv  fl.  ay^fj  ti;,  xaî).  Cf.  Basile,  ca-    j 
non  75.  \ 

(8)  FP  om.  6.  Cf.  Basile,  canon  76. 

(9)  Cf.  Basile,  canon  72;  D  porte  huit  ans. 

(10)  'Ev  àXÔYot;  Tr,v,  FP.  Cf.  Basile,  73.  I 

(11)  Cf.  Ancyre,  canon  15.  | 

(12)  Basile,  canon    66,  impose  dix   ans.  De   même  dans  le   cas   suivant,   ca-    l 
non  64.  '• 

(13)  FP  om.  (jL-n  xoiv.  | 

(14)  Basile,  canon  82,  impose  six  ans. 


RÉPONSES    DE   TIMOTHEE.  35 


III 

[1]  (1)  Questions  proposées  à  saint  Timothée  le  Grand,  patriarche 
d'Alexandrie. 

25  (I).  D.  —  (2)  Si  un  homme,  tandis  qu'il  est  auditeur,  se  trouve  dans 
un  endroit  où  l'on  donne  la  communion  et  la  reçoit  par  inadvertance,  que 
doit-il  en  advenir"? 

B.  —  11  doit  être  baptisé  (3),  car  il  a  été  appelé  par  Dieu. 

26  II).  D.  —  Faut-il  baptiser  un  homme  qui  a  un  démon,  du  moins  s'il 
est  près  de  mourir  (4)  ? 

H.  —  Avant  qu'il  ne  soit  délivré  de  l'esprit  impur,  il  ne  faut  pas  le  bap- 
tiser si  la  mort  n'est  pas  prochaine  ;  mais  si  la  mort  est  proche,  on  le  bap- 
tisera. 

27  (III).  D.  —  Si  un  fidèle  a  un  démon,  doit-il  s'approcher  pour  recevoir 
les  saints  mystères  ou  non? 

/?.  —  S'il  ne  méprise  pas  les  mystères  et  ne  blasphème  en  aucune  autre 
manière,  qu'il  s'approche,  pas  toujours,  mais  [seulement]  les  jours  de 
fête  (5). 

28  (IV).  D.  —  Si  un  homme,  tandis  qu'il  est  auditeur,  tombe  malade  et 
devient  insensé  au  point  de  ne  pouvoir  plus  confesser  la  foi  (6),  doit-il  être 
baptisé  avant  de  mourir  ou  non? 

H.  S'il  n'est  pas  tenté  par  l'esprit  impur,  il  convient  qu'il  soit  baptisé. 

29  (V).  /).  —  Si  un  homme  et  sa  femme  ont  rapport  ensemble,  convient-il 
qu'ils  s'approchent  des  saints  mystères  ou  non? 

H.  —  Il  ne  convient  pas  qu'ils  s'en  approchent  le  même  jour,  car  l'Apôtre 
divin  a  dit  :  A'e  vous  privez  point  l'un  l'autre  si  ce  n'est  d'un  consentement 
mutuel  et  pour  un  temps,  afin  de  vaquer  au  Jeûne  et  à  la  prière,  puis  re- 
tournez à  la  même  chose,  afin  que  Satan  ne  tjous  tente  pas  à  cause  de  lu 
passion  de  vos  corps  (1  Cor.,  vu,  5). 

30  (VI).  D.  —  Si  une  femme  (7)  a  donné  son  nom  pour  être  baptisée  et 
que  le  jour  du  baptême  elle  ait  ses  règles,  faut-il  la  baptiser  ou  la  retarder 
et  de  combien  faut-il  la  retarder? 


(1)  Ces  chiffres  gras  renvoient  aux  pages  de  la  lithograpliie  qui  sera  ajoutée  au  tirage  à 
part.  En  190:2,  nous  avions  lait  lithographier  une  cinquantaine  de  pages  de  syriaque  que 
nous  utiliserons  petit  à  petit.  Nous  avions  préparé  aussi  l'édition  de  l'Iiistoire  de  «  Pau 
l'évêque  et  Jean  le  prêtre  ».  Nous  l'avons  remise  à  M»'' Ralimani,  en  août  19G7,  avec  intro 
ductioii,  traduction,  copie  du  texte  grec  et  copie  ou  collation  de  quatre  mss.  syriaques. 

2)  Le  grec  [)orte  :  •  si  un  enfant  catéchumène  d'environ  sept  ans  ou  un  homme  fait  ■• 

i,3)  En  grec  :  çtoTtaÔ^vat  ôcpsi).et. 

(4)  Le  grec  porte  :  •  si  un  catéchumène  est  possédé  du  démon  et  que  lui  ou  les  siens 
veuillent  qu'il  reçoive  le  saint  baptême,  doit-il  le  recevoir  ou  non,  et  surtout  s'il  est 
prés  de  la  mort  ». 

(5)  Dans  le  grec  :  xaià  xaipoùî  (jlÔvov. 

(6)  Le  grec  porte  en  plus  :  «  et  que  les  siens  demandent  qu'il  reçoive  le  saint  baptême 
tandis  qu'il  vit  ». 

(7;  Le  grec  ajoute  :  •  catéchumène  ». 


36  REVUE  m:  lorient  chrétien. 

B.  —  Il  faut  qu'elle  attende  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  purifiée. 

31  (VII).  D.  —  Si  une  femme  fidèle  a  ses  règles,  doit-elle  s'approcher 
ce  jour-là  pour  recevoir  les  saints  mystères  ou  non? 

B.  —  11  ne  convient  pas  quelle  sapproche  avant  d'être  purifiée. 

32  (VIII).  D.  —  Si  une  femme  enfante  durant  la  grande  semaine  de  la 
Passion,  faut-il  qu'elle  jeûne  et  qu'elle  ne  boive  pas  de  vin.  ou  lui  est-il 
permis  de  boire  du  vin  parce  qu'elle  enfante? 

B.  —  Le  jeune  est  fait  pour  affaiblir  le  corps,  si  donc  le  corps  est  affaibli 
par  la  maladie  et  la  .souffrance,  il  convient  de  le  sustenter  par  la  nourriture 
et  la  boisson  qu'il  pourra  sup])orter. 

33  (IX),  D.  —  Un  clerc  peut  il  prier  dans  le  voisinage  des  ariens  ou  des 
autres  hérétiques,  ou  n'y  a-t-il  aucun  mal  s'il  fait  la  prière,  c'est-à-dire 
l'offrande  (la  communion)? 

H.  —  Au  moment  de  la  sainte  offrande  (communion),  le  diacre  crie  au  mo- 
ment de  la  paix  :  «  Que  ceux  qui  ne  participent  pas  .sortent  ».  Il  ne  con- 
vient donc  pas  qu'ils  restent  s'ils  ne  confessent  pas  qu'ils  se  repentent  et 
qu'ils  fuient  leur  hérésie. 

34  (X).  D.  —  Si  un  homme  est  malade  et  que  son  corps  se  dessèche  par 
suite  d'une  longue  maladie,  et  que  la  semaine  de  la  Passion  arrive,  con- 
vient-il que  le  clerc  lui  permette  d"user  de  vin  et  d'huile  à  cause  de  sa 
maladie  ou  non? 

/?.  —  11  faut  permettre  à  celui  qui  est  malade  d'user  de  la  nourriture  et 
de  la  boisson«qu'il  peut  supporter  (I). 

35  (XI).  D.  —  Si  un  homme  appelle  un  clerc  pour  prier  dans  un  repas 
nuptial  illégal,  doit  il  y  aller  ou  non  (2)? 

H.  —  (3)  S'il  apprend  qu'il  s'agit  d'un  mariage  [2]  illégal,  il  ne  lui  est 
pas  permis  d'y  aller  afin  de  ne  pas  participer  aux  péchés  des  autres. 

36  (XII).  D.  —  Si  un  séculier  a  eu  une  pollution  nocturne  et  interroge 
un  clerc,  faut-il  lui  conseiller  de  recevoir  la  communion  ou  non? 

H.  —  S'il  avait  eu  auparavant  désir  de  femme,  il  ne  le  faut  pas.  mais  si 
Satan  le  tente,  afin  de  le  priver  pour  cette  cause  de  la  réception  des  saints 
mystères,  il  convient  qu'il  communie  :  car  le  tentateur  ne  cesserait  pas  de 
le  tenter  au  moment  où  il  lui  est  utile  de  communier. 

37  (XIII).  D-  —  Pour  ceux  qui  sont  mariés,  en  quels  jours  (4)  devons-nous 
les  exhorter  à  s'éloigner  des  rapports  conjugaux  et  en  quels  jours  [non]? 

/?.  —  Ce  que  j'ai  dit  plus  haut,  je  le  répète  encore,  que  le  saint  apôtre  a 
dit  :  Ne  vous  privez  point  l'un  l'autre  si  ce  n'est  d'un  consentement  mutuel  et 
pour  un  temps,  afin  de  vaquer  au  jeûne  et  à  la  prière,  puis  retournez  à  la 
même  chose,  afin  que  Satan  ne  vous  tente  pas  à  cause  de  la  passion  de  vos 

H)  Le  grec  porte  en  i)lus  :  n  car  se  servir  d'Iiuile  pour  celui  ijui  est  une  fois  atTaihIi 
par  la  maladie,  est  juste  >. 

(2)  Le  grec  porte  :  •  Si  quelqu'un  appelle  un  clerc  pour  lairo  un  iuariaî,'e  et  qu'il  en 
tende  (dire)  que  le  mariage  est  illicite  —  s'il  s'agissait  du  mariage  d'une  tante,  nu  si  celle 
qui  doit  se  marier  était  la  sœur  de  l'épouse  défunte,  -  le  clerc  doit-il  suivre  et  faire 
l'oblation?  • 

(3)  Le  grec  écrit  auparavant  :  "  dites  une  fois  .. 

(4)  Le  grec  a  en  plus  :  •  de  la  semaine  «■. 


PHILOXKXE,    BASILE,    GRÉGOIRE,    DAMASE.  37 

corijs  (1).  Ainsi  il  convient  nécessairement  qu'ils  s'éloignent  des  rapports 
conjugaux  le  samedi  et  le  dimanche  (2),  parce  qu'en  ces  jours  on  offre  le 
sacrifice  spirituel  à  Dieu. 

38  (XlVi.  I).  —  Si  un  homme  se  suicide  lorsqu'il  n'a  pas  i^sa)  connais- 
sance et  se  jette  et  se  tue  (3;,  doit-on  offrir  l'offrande  (le  saint  sacrifice)  pour 
lui,  ou  non? 

/?.  —  11  faut  que  le  clerc  recherche  avec  soin  si  c'est  en  vérité  sans  avoir 
'sa)  connaissance  qu'il  a  fait  cela;  s'il  arrive  qu'il  l'ait  fait  par  petitesse 
d'esprit  ou  par  souffrance  et  que  sa  famille  mente  et  dise  qu'il  n'avait  pas 
sa  connaissance  afin  (ju'il  ait  l'offrande  (le  saint  sacrifice]  (4),  il  ne  con- 
vient pas  alors  qu'il  ait  lotfrande  [\o  saint  sacrifice).  Il  convient  donc  que 
le  clerc  s'informe  avec  soin  pour  ne  pas  tomber  sous  le  blâme. 

39  (XV).  D.  —  Si  une  femme  a  un  démon  et  en  souffre  au  point  qu'on  soit 
obligé  de  la  mettre  aux  fers,  et  que  son  mari  dise  qu'il  ne  peut  patienter 
et  qu'il  demande  à  prendre  une  femme,  peut-il  en  prendre  i^une)  ou  non? 

R.  —  L'adultère  s'introduit  dans  (cette)  affaire,  aussi  tu  ne  répondras 
pas  (5). 

[Fin  des  quinze  questions  proposées  à  Timothée  le  Grand,  pape  d'Alexan- 
drie, qui  vivait  au  temps  du  concile  des  cent  cinquante  Pères  à  Constanti- 
nople  {Sic  le  ms.  62)]. 


IV 

De  saint  Philoxène  de  Mabboug.  De  la  lettre  sur  le  zèle  {religieux)  qu'il 
écrivit  aux  monastères.  Il  dit  : 

40  (1).  —  Le  moine  qui,  pour  un  présent,  se  relâche  de  son  zèle  est  le 
compagnon  du  traître  Judas.  Celui-ci  le  vendit  pour  de  l'argent  et  lui  le 
vend  pour  des  poignées  d'orge  et  des  morceaux  de  pain,  Judas  ne  l'a 

(1)  I  Cor.,  VII,  o. 

{-2)  Un  scribe  a  ajouté  en  marge  du  manuscrit  de  Paris  :  •  et  durant  le  jeune  des  qua- 
rante (jours)  et  les  fêtes  du  Seigneur  ».  On  trouve  celte  extension  dans  des  textes  coptes. 
V.  Revillout,  Journal  asiatique,  1875,  t.  V,  p.  î>o.">. 

(3)  Le  grec  n'a  pas  :  «  et  se  lue  ». 

(4)  Le  texte  grec  dilîère  un  peu  du  syriaque. 

(5)  Le  grec  porte  ;  ><  je  n'ai  pas  et  je  ne  trouve  pas  que  répondre  »,  puis  ajoute  trois 
canons  : 

16.  D.  —  Si  quelqu'un,  jeûnant  pour  communier,  boit  Ue  l'eau  sans  le  vouloir  en  se  la 
vant  la  bouche  ou  dans  un  bain,  doit-il  communier? 

R.  —  Parce  que  Salan  a  trouvé  ainsi  occasion  de  l'empéclier  de  communier,  il  le  fera 
plus  souvent. 

17.  D.  —  Entendant  souvent  la  parole  de  Dieu  et  ne  la  faisant  pas,  sommes-nous  exposés 
au  jugement? 

R.  —  Si  nous  ne  le  faisons  pas,  il  ne  convient  pas  non  plus  de  nous  accuser  d'entendre 
et  de  ne  pas  obéir.  Cependant  c'est  une  partie  du  salut  que  de  s'accuser  soi-même. 

18.  Z>.  —  A  partir  de  quel  âge  les  péchés  sonl-ils  jugés  par  Dieu? 

R.  —  D'après  la  connaissance  et  la  prudence  de  chacun;  pour  les  uns  à  partir  de  dix 
ans,  pour  d'autres  encore  plus.  —  Dans  certaines  collections  coptes,  les  réponses  de  Ti- 
mothée sont  attribuées  à  Pierre  son  prédécesseur.  V.  Revillout,  loc.  cit.,  p.  557. 


38  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

vendu  quune  fois  et  lui  le  vend  tous  les  jours.  Le  moine  qui  fait  acception 
de  personne  ne  connaît  pas  Dieu. 

41  (II).  —  Le  moine  qui  craint  le  pouvoir  et  qui  arrête  son  zèle  ne  con- 
naît pas  le  Messie. 

42  (111).  —  Le  moine  qui  se  conduit  de  la  même  manière  avec  tout  le 
monde  par  hypocrisie  a  revêtu  la  personne  d'un  démon. 

43  (IV).  —  Le  moine  qui  revêt  un  sac  et  tait  la  vérité  a  pour  vêtement  la 
lèpre  de  Giézi. 

44  (V).  —  Le  moine  qui  est  visité  de  la  grâce  et  se  tait  au  sujet  de  la  foi 
aura  la  bouche  fermée  au  dernier  jour  comme  celle  de  Légion  (du  démon, 
cf.  Marc,  v,  9). 

45  (VI).  —  Le  moine  qui  est  le  compagnon  des  nouveaux  .luifs  crucifie  le 
Messie  ave  les  anciens  Juifs. 

46  (VII).  —  Le  moine  qui.  au  moment  où  il  faut  faire  la  guerre.,  se  tait 
sous  le  prétexte  de  son  ministère  pacifique,  est  le  ministre  de  Satan. 

De  saint  Basile  :  au  sujet  des  hérétiques    qui  persécutent    les    orthnioxes. 
de  la  lettre  aux  moines. 

47.  —  Il  est  tout  particulierà  l'hérésie  qu'au  moment  où  elle  est  vaincue 
en  paroles  et  où  elle  est  confondue  et  repoussée  par  la  vérité,  de  marty" 
riser  ceux  qu'elle  n"a  pu  persuader  en  paroles  en  s'efforçantde  les  conduire 
par  la  violence,  par  les  coups  et  par  les  chaînes;  elle  se  ré'C^èle  ainsi,  car 
il  faudrait  en  tout  ne  pas  contraindre,  mais  persuader.  Le  Maître  lui-même, 
comme  nous  l'avons  dit,  disait  :  Que  celui  qui  le  veut  vienne  à  ma  suite,  sans 
conduire  par  la  violence,  mais  en  s'en  remettant  à  la  volonté  ;  et  à  ses  dis- 
ciples :  Est-ce  que  vous  aussi  vous  voulez  partir?  Ce  qui  est  tout  à  fait 
étranger  à  la  piété  ne  peut  donc  être  fait  que  par  un  adversaire  de  notre 
Sauveur. 

De  saint  Grégoire  le  Théologien  : 

48.  —  Ce  qui  vient  par  la  violence  est  en  dehors  de  notre  demeure. 

De  saint  Damase,  évêque  de  Rome,  du  troisième  livre  : 

49  (I).  —  Heureux  celui  qui  confesse  un  Dieu,  Père,  Vus  et  Saint-Esprit. 

50  (II).  —  Heureux  celui  qui  ne  reconnaît  pour  Dieu  que  le  Père,  le  Fils 
et  le  Saint-Esprit. 

51  (III).  —  Heureux  qui  reconnaît  comme  vrai  Dieu.  Dieu  le  Père  et  le 
Fils,  et  le  Saint-Esprit. 

52  (IV).  —  Heureux  celui  qui  ne  fait  ni  augmentation,  ni  diminution  à 
l'unique  nature  du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-E.sprit. 

53  (V).  —  Heureux  celui  qui  confesse  que  les  propriétés  des  noms  — 
c'est-à-dire  du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit  —  sont  de  trois  personnes 
(irpôaojra)  subsistantes.  Quand  je  dis  (un  Dieu),  j'enseigne  l'unité  de  la  di- 
vinité du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit.  (Quand  je  dis)  un  seul  Dieu, 
j'enseigne  l'unité  de  sa  nature,  (Quand  je  dis)  Dieu  tout-puissant,  j'enseigne 
l'essence  (oùafa)  toute-puissante. 


RÉPONSES   DES    SAINTS    PÈRES.  39 


rS]  Chapitres  qui  furent  écrits  de  l'Orient.  Leurs  questium  furent  présentées 
aux  saints  Pères  et  elles  reçurent  la  réponse  suivante  : 

54  (I).  —  Ceux  qui  ont  été  baptisés  par  des  hommes  qui  n'étaient  pas 
faits  prêtres,  seront  baptisés  comme  s'ils  ne  l'avaient  pas  été. 

55  (II).  —  Les  enfants  sauvés  de  la  captivité  —  si  l'on  ne  connaît  pas 
leurs  parents  ou  leur  famille  qui  témoignent  qu'ils  ont  été  baptisés,  et  s'il 
n'y  a  personne  autre  pour  témoigner  qu'ils  ont  été  jugés  dignes  du  bap- 
tême —  seront  baptisés.  Celui  qui  les  baptisera  dira  :  «  Je  baptise  un  tel, 
s'il  n'est  pas  baptisé,  au  nom  du  Père,  du  Hls  et  du  Saint-Esprit  ».  Quant 
à  ceux  pour  lesquels  on  ne  .sait  pas  au  juste  s'ils  sont  baptisés  ou  ne  le  sont 
pas,  il  est  préférable  de  les  baptiser  une  seconde  fois  (jue  de  les  laisser 
privés  de  ce  don,  car  l'esprit  de  Dieu  n'e.>;t  pas  opposé  à  lui-même  et  s'ils 
ont  reçu  le  don  une  fois,  ils  ne  recevront  rien  de  contraire  par  le  second 
baptême,  comme  d'ailleurs  ils  n'auront  aucun  accroissement. 

56  (III).  —  Ceux  qui  ont  été  baptisés  par  les  diacres  seront  complétés  par 
le  signe  (ronction)  du  ppov.  On  fera  la  prière  qui  a  rapport  à  ce  signe, 
lequel  on  a  coutume  de  conférer  après  le  baptême.  Le  diacre  qui  baptise 
en  dehors  d'un  danger  de  mort  encourt  une  punition. 

57  (IV).  —  Ceux  qui  ont  été  baptisés  par  des  prêtres  et  n'ont  pas  été 
signés  du  saint  jjiûpov,  seront  complétés  par  le  signe  du  ppov,  avec  la 
prière  que  l'on  fait  sur  ceux  que  l'on  signe  (ainsi). 

58  (V).  —  Les  autels  qui  ont  été  oints  par  les  prêtres,  il  convient  que 
l'évéque  les  complète  par  le  signe  de  la  croix,  sans  [lûpov,  en  disant:  (que) 
cet  autel  soit  sanctifié  et  complété,  au  nom  du  Père  et  du  Fils  et  du  Saint- 
Esprit.  Cela  suffit,  ils  n'ont  pas  besoin  d'une  autre  prière. 

59  (VI).  —  Il  est  évident  que  les  canons  défendent  à  ceux  qui  souffrent 
par  l'opération  des  démons  de  participer  aux  saints  mystères;  mais  comme 
nous  trouvons  que  les  saints  Timothéf^,  arclievêque  [supra,  27)  et  Sévère, 
patriarche,  ont  adouci  miséricordieusement  en  cette  affaire,  nous  disons  : 
Si  celui  qui  souffre  de  l'opération  des  démons  fait  tout  ce  qu'il  doit,  s'il 
pratique  le  jeûne,  s'il  est  fidèle  aux  prières,  s'il  réprime  et  subjugue  son 
corps,  s'il  observe  l'abstinence,  les  veilles  et  les  autres  pratiques  qui 
plaisent  à  Dieu,  enfin  si  celui  qui  est  troublé  à  certain  moment  par  le  dé- 
mon a  l'esprit  sain  lorsqu'il  n'est  pas  soumis  à  son  opération,  on  le  laissera 
à  sa  volonté  et  à  sa  conscience  ;  s'il  veut  prendre  part  aux  saints  mystères, 
après  qu'on  (lui)  aura  imposé  le  jeune,  la  prière  et  les  autres  pratiques 
analogues  —  on  les  lui  imposera  nécessairement,  parce  que  Notre-Sei- 
gneur  a  dit  :  Ce  genre  ne  sort  pas,  si  ce  n'est  par  le  Jeûne  et  la  prière  (1)  — 
si  donc,  quand  on  fait  cela,  il  n'est  pas  guéri,  il  est  évident  que  cette 
épreuve  lui  vient  pour  l'éprouver  ou  pour  une  autre  chose  que  Dieu  [seulj 
connaît,  et  qu'il  lui  est  utile  d'être  châtié  de  cette  manière.  Comme  il  a  fait 

'    (1)  Marc.  IX,  -28. 


10  REVl'K    DK    l'orient    CHRÉTIEN. 

ce  qu'il  devait,  il  est  juste  qu'il  participe  à  la  mesure  miséricordieuse  qui 
a  plu  aux  Pères. 

60  (Vil).  —  Si  quelqu'un  a  reçu  une  ordination  et  qu'un  démon  domine 
ensuite  sur  lui,  [4]  ou  n'a  pas  encore  été  ordonné  et  souffre  l'opération  de 
l'esprit  adverse,  puis  se  trouve  délivré  du  trouble  (lue  le  démon  lui  causait, 
il  convient  d'attendre  longtemps.  Si  pendant  un  long  espace  de  temps  il 
ne  prête  pas  à  réprimande,  celui  qui  est  ordonné  exercera  ses  fonctions  et 
celui  qui  n'est  pas  ordonné  pourra  être  [non  seulement  diacre  ou  prêtre 
mais  encore]  évêque,  si  on  en  a  besoin  et  si  sa  conduite  l'en  rend  digne. 

(61)  (Vlll).  On  ne  permettra  pas  à  un  prêtre  d'oindre  un  autel.  Si  un  autel 
est  [oint  et]  fixé  dans  un  autre  endroit,  le  prêtre  [pourraj  le  déplacer  et  le 
fixer  ailleurs  partout  où  ce  sera  nécessaire,  mais  il  ne  le  fera  pas  sans  la 
permission  de  l'évêque. 

62  (IX).  —  La  coutume  qui  existe  en  Orient,  (jue  les  supérieures  de 
monastère  soient  diaconesses  et  partagent  les  mystères  à  celles  qui  sont 
sous  leur  pouvoir,  sera  conservée  partout  où  il  n'y  a  qu'une  diaconesse, 
s'il  ne  se  rencontre  pas  de  prêtre  ou  de  diacre  dans  l'endroit  où  l'on  par- 
tage les  mystères;  mais  si  l'on  trouve  dans  leur  voisinage  un  prêtre  pur 
ou  un  diacre,  elles  ne  les  donneront  pas. 

63  (X).  —  Quant  aux  autels  qui  se  trouvent  dans  les  églises  ou  les  mo- 
nastères dans  les  pays  dévastés  par  les  barbares  et  dont  on  ne  sait  pas  s'ils 
ont  été  oints,  s'ils  sont  de  bois  —  matière  que  l'on  trouve  en  tout  pays  — 
on  les  mettra  dans  la  sacristie  avec  honneur,  comme  pour  y  quitter  les 
habits  (sacerdotaux)  ou  pour  y  placer  les  calices,  les  coupes  et  les  autres 
ustensiles  du  service,  mais  on  n'offrira  jamais  (le  saint  sacrifice)  sur  eux: 
s'ils  sont  de  marbre  que  l'on  ne  trouve  pas  dans  le  pays,  on  les  oindra, 
mais  l'évêque  chargé  de  les  oindre  dira  :  «  Nous  oignons  cet  autel  s'il  n'a 
pas  été  oint  ». 

64  (XI).  —  L'ordination  de  la  diaconesse  aura  lieu  selon  la  coutume  du 
pays.  Nous  avons  appris  que  dans  l'Orient  [l'évêque]  lui  jette  aussi  un 
orariuin  sur  l'épaule  comme  p;iur  le  diacre. 

65  (-MI).  —  Une  église  ou  un  mnrtijrinm  sera  sanctifié  de  la  manière 
suivante  :  L'évêque  s'y  rendra  la  veille,  fixera  l'autel  et  le  sanctifiera;  le 
jour  d'après  il  s'y  rendra  et,  si  c'est  un  mnrtyrium,  il  priera,  placpra  les  os 
des  martyrs  ou  des  apôtres  dans  leurs  urnes,  fera  la  prière  de  la  déposi- 
tion des  ossements  et  oindra  leurs  urnes  avec  Vajtobnisnmon  ou  l'huile 
suave,  c'est-à-dire  :  il  ne  les  sanctifiera  pas  (comme  l'autel),  mais  il  les 
oindra  seulement  (1)  On  oindra  par  en  haut  de  la  même  manière  les 
grilles  (cancelli)  de  la  montée  à  l'autel.  S'il  y  a  une  croix  fixée  dans  la 
muraille  (2),  l'odeur  suave  lui  arrivera  (on  l'encensera).  Ensuite  on  accom- 
plira tout  l'office  [de  la  lecture]  des  livres  (saints)  et  du  saint  sacrifice.  Si 
le  temps  est  tel  que  toutes  ces  choses  soient  difficiles  à  faire,  l'évêque 
oindra  l'autel  et  l'enverra,  puis  il  permettra  aux  prêtres  de  faire  tout  le 
reste. 

(1)  I,e  lexle  porte  en  plus  :  «  pour  la  lélicilo». 

(i)  Le  texte  porte  en  plus  :  •  de  celui  qui  donne  la  paix  •. 


RÉPONSES    DES    SAINTS    PÈRES.  41 

'66  (XIII).  —  Quant  à  ceux  qui  ont  été  emmenés  de  force  par  les  héré- 
tiques et  qui  ont  reçu  une  ordination  tandis  qu'ils  anathématisaient  ceux 
qui  les  ordonnaient  et  les  empêchaient  de  les  ordonner  (validement)  puis- 
qu'ils les  anathématisaient,  leur  zèle  mérite  d'être  loué,  cependant  il  leur 
aurait  fallu  trouver  moyen  d'échapper  à  cette  conjoncture.  Il  convient  donc 
de  laisser  s'écouler  pour  eux  le  temps  fixé  pour  ceux  qui  viennent  de  chez 
les  hérétiques.  Si  l'évêque  juge  à  propos,  à  cause  de  leur  zèle,  d'alléger  un 
peu  le  canon  (la  règle)  à  leur  égard,  il  fera  bien.  Quant  à  ce  que  certains 
hommes  disent  :  [qu'ils  n'ont  reçu  aucune  ordination]  parce  qu'ils  n'ont 
pas  cru  en  recevoir  et  qu'il  faut  par  suite  les  ordonner  de  nouveau,  on  y 
pourvoira  en  les  recevant  chez  les  orthodoxes  de  la  même  manière  que 
ceux  qui  ont  été  ordonnés  par  leur  volonté  et  qui  sont  tombés  dans  le 
péché  de  la  communion  avec  les  hérétiques. 

67  (XIV).  ^—  Qu'un  stylite  puisse  être  ordonné  prêtre  tandis  que  celui 
qui  l'ordonne  reste  à  terre,  .sans  que  l'évêque  monte  près  de  lui  et  sans 
qu'il  descende  de  sa  colonne  près  de  l'évêque,  les  pères  n'ont  même  pas 
voulu  en  entendre  parler,  comme  d'une  chose  défendue  et  contraire  à  toute 
règle;  il  ne  [leur]  [5]  a  pas  paru  que  cela  ait  (jamais)  eu  lieu. 

68  (XV).  —  Le  frère  qui  vient  pour  l'ordination  (sacerdotale)  doit  d'abord 
être  diacre,  si  c'est  facile  il  doit  d'abord  exercer  le  diaconat,  ensuite  il  sera 
prêtre;  si  ce  n'est  pas  facile  et  si  la  chose  presse,  dés  qu'il  sera  diacre,  on 
l'ordonnera  prêtre. 

69  XVI).  —  Si  une  tablette  (d'autel)  qui  est  [ointe  et]  sanctiliée  est  posée 
sur  une  table  non  sanctifiée  et  que  l'on  offre  le  saint  sacrifice  sur  elle,  il 
ne  s'ensuit  pas  que  la  table  sera  aussi  sanctifiée,  mais  elle  devra  l'être 
(à  part). 

70  (XVII).  —  Une  tablette  peinte  ne  sera  pas  sanctifiée. 

71  (XVIII).  —  En  cas  de  danger  de  mort,  le  prêtre  pourra  donner  le 
baptême  sans  être  à  jeun,  ni  lui  ni  celui  qui  est  malade  et  qui  vient  pour 
être  baptisé;  celui-ci  recevra  la  communion  par  nécessité  [aussitôt  qu'il 
aura  été  baptisé]. 

72  (XIX).  —  11  est  évident  que  les  prières  faites  sur  le  baptême  et  pour 
la  déposition  des  saints  ossements  devront  être  faites  aussi  sur  les  aulels. 

73  (XX).  —  Ceux  dont  les  enfants  ont  été  baptisés  par  les  hérétiques 
pendant  qu'eux-mêmes  étaient  en  rapport  avec  les  orthodoxes,  s'ils  font 
une  convention  avec  vous,  en  jurant  sur  l'Évangile,  qu'ils  n'iront  plus  près 
des  hérétiques  et  ne  donneront  plus  à  leurs  enfants  la  communion  [de  là], 
donnez-leur  la  communion,  à  eux  et  à  leurs  enfants;  mais  s'ils  ne  veulent 
pas  que  leurs  enfants  viennent  près  de  vous,  ne  leur  donnez  pas  la  com- 
munion. 

74  (XXI).  —  Pour  le  baptême  [de  ceux]  de  chez  Julien  le  Phantasiaste, 
il  sera  réputé  comme  celui  [des  chalcédoniens],  car  ils  sont  hérétiques 
aussi.  Mais  ceux  qui  communient  avec  les  hérétiques  et  qui  vous  deman- 
dent de  baptiser  leurs  enfants,  vous  les  réprimanderez  [et  vous  leur  de- 
manderez de  communier  aussi  avec  vous  chez  les  orthodoxes  ;  mais  si  ce 
n'est  pas  possible]  pour  une  cause  quelconque,  baptisez- les  en  faisant  un 
pacte   avec  eux,  par  des  serments  de  Dieu,  qu'ils  ne  les  conduiront  pas 


42  REVUE    DK    l'orient   CHRÉTIEN. 

aux  hérétiques,  mais  que  les  gens  baptisés  par  vous  resteront  en  commu- 
nion avec  vous. 

75  (XXII).  —  Pour  ceux  qui  disent  qu'ils  sont'  prêtres  et  ne  peuvent 
pas  indiquer  quel  évêque  les  a  ordonnés,  mais  —  quand  on  leur  demande 
comment  ils  l'ont  été  —  disent  que  celui  qui  l'a  fait  leur  a  placé  l'Évangile 
sur  la  tète,  il  faut  savoir  que  ceux-là  n'ont  pas  été  (ordonnés i  par  des 
évoques,  car  il  n'est  aucun  évêque  qui  ne  sache  que  l'on  ne  place  pas 
l'Évangile  sur  la  tête  du  clerc  quand  on  l'ordonne.  11  faut  donc  qu'ils 
cessent  :  s'ils  résistent  en  disant  qu'ils  ont  été  faits  clercs,  qu'on  leur  de- 
mande d'indiquer  qui  les  a  faits.  S'ils  viennent  à  la  science  [et  se  repentent 
de  la  faute  qu'ils  ont  commise]  et  confessent  qu'ils  n'ont  pas  été  ordonnés, 
[puis  qu'ils  paraissent  ensuite  dignes  de  l'être],  il  est  juste  qu'ils  le  soient 
s'ils  ne  l'étaient  pas.  s'ils  ont  un  (bon)  témoignage  et  s'ils  ont  fait  ce  qu'ils 
devaient  faire  comme  les  autres  qui  deviennent  clercs. 

76  (XXIII).  —  Poui-  l'enfant  qui  a  été  mis  par  son  père  dans  la  cuve 
(capsa?)  et  lavé  dans  l'eau  du  baptême  sans  être  oint  auparavant  de  l'huile 
de  l'onction,  ni  après  du  signe  du  ijiûpov,  il  a  paru  bon  [aux  pères]  que  le 
père  reçoive  une  punition  ecclésiastique  —  celle  que  lévêque  le  croira 
capable  de  supporter  —  pour  que  son  péché  lui  soit  remis  et  que  d'autres 
n'imitent  pas  sa  présomption.  Quant  à  l'enfant,  il  sera  baptisé  par  un 
prêtre  fidèle,  car  c'est  aux  apôtres  que  Notre-Seigneur  a  dit  —  et  par  eux  à 
ceux  qui  ont  reçu  le  don  de  la  prêtrise  :  —  si  vous  remellez  les  péchés  à  quel- 
qu'un, ils  lui  seront  remis,  et  encore  :  Allez  baptiser  tous  les  peuples,  au 
nom  du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit.  C'est  en  vertu  de  ce  pouvoir 
et  de  cette  permission  que  les  prêtres  baptisent  et  accomplissent  tous 
les  rites  du  baptême  qui  sont  observés  et  [existent]  dans  l'église  catho- 
lique. 

77  (XXIV).  —  Ceux  qui  donnent  la  communion  aux  enfants  bien  por- 
tants après  qu'ils  ont  mangé,  recevront  l'ordre  de  ne  plus  agir  ainsi  ;  si, 
après  l'avertissement,  ils  agissent  encore  de  la  même  manière,  ils  rece- 
vront la  punition  ecclésiastique  qui  paraîtra  convenable  à  l'évêque.  Il 
convient  en  effet  que  nous  approchions  des  saints  mystères  en  toute  bonne 
disposition  et  pureté  et  il  faut  veiller  à  ce  que  personne  n'en  approche 
autrement,  en  dehors  d'un  danger  ou  de  quelque  maladie. 

[6]  78  (XXV).  —  Quant  à  ceux  qui  ont  été  baptisés  ou  ont  reçu  la  pré 
trise  des  évêques  partisans  de  la  doctrine  de  Julien  (d'Halicarnasse),  il 
convient  de  les  recevoir  comme  ceux  qui  se  repentent  et  se  convertissent 
du  concile  de  Chalcédoine.  La  durée  de  l'épreuve  de  ceux  qui  ont  reçu 
l'imposition  des  mains  est  au  pouvoir  de  l'évêque  qui  agira  comme  il  le 
croira  utile  à  l'Église.  Nous  n'ignorons  pas  que  saint  Sévère  le  patriarche 
voulait  que  ceux  du  parti  de  Zebad  soient  ordonnés  k  nouveau,  et  cela  avec 
raison,  car  il  avait  appris  à  son  sujet  diverses  choses,  en  sus  de  l'hérésie 
pour  lesquelles  il  ne  le  jugeait  pas  digne  de  portei-  le  nom  dévêque;  il 
nous  parait  que  les  gens  ordonnés  par  Zebad  doivent  l'être  à  nouveau. 
Quant  à  ceux  qui  ont  été  baptisés  par  les  prêtres  ordonnés  par  Zebad. 
comme  le  patriarche  ne  nous  ordonne  rien  à  leur  sujet,  il  ne  nous  parait 
pas  bon  d'introduire  quelque  nouveauté  et  d'exciter  ainsi  ■  des  troubles. 


RÉPONSES    DES    SAINTS    PÈRES.  43 

Voilà  à  peu  près  vingt  ans  passés  depuis  tout  ce  qu'osa  faire  Zebad  (1). 
nous  avons  trouvé  le  passage  suivant  dans  un  écrit  de  saint  Sévère,  intitulé 
Ka-à  'AvaypbTtov  '?),  c'est-à-dire  contre  ceux  qui  disent  qu'il  faut  oindre  [à 
nouveau]  ceux  qui  ont  été  baptisés  (par  les  partisans)  du  concile  de  Chal- 
cédoine  quand  ils  se  convertissent  et  reviennent  comme  ils  le  doivent  [chez 
les  orthodoxes]  : 

79.  De  saint  Sévère  :  «  Comme  le  médecin  accompli  dans  la  science  [de 
la  guérison],  guérit  d'une  manière  celui  qui  souffre  d'une  fièvre  et  d'une 
autre  manière  celui  qui  est  atteint  d'une  crainte  fébrile  ou'par  exemple 
d'une  hydropisie  ou  d'une  dilatation  de  la  rate  :  ainsi  ceux  qui  guérissent 
spirituellement  et  prudemment  les  Églises  et  les  dirigent,  ont  jugé  bon  de 
séparer  les  divers  genres  d'hérésie.  Ils  n'ont  pas  appliqué  le  même  re- 
mède à  ceux  qui  s'associèrent  à  la  corruption  de  Novatien  et  de  Photin  (2) 
et  à  ceux  qui  tombèrent  dans  le  piège  et  l'hérésie  de  Paul  de  Samosate. 
Le  canon  dix-neuf  des  trois  cent  dix-huit  Pères  (3)  ordonne  que  les  parti- 
sans de  Paul  de  Samosate  seront  baptisés  de  nouveau,  tandis  que  les  parti- 
sansde  Photin  etde  Novatien  qui  se  convertissent  à  l'église  fidèle  — canon 
cent  dix  —  doivent  être  complétés  par  le  signe  du  ;jL-jpov.  Le  concile  réuni 
à  Laodicée  de  P/i r y gie  porta  le  même  canon  (4),  bien  que  les  malheureuses 
liérésies  de  Paul  de  Samosate  et  de  Photin  conduisent  (5)  aux  mêmes  absur- 
dités et  ne  soient  pas  différentes  l'une  de  l'autre  si  ce  n'est  dans  des  détails. 
—  Puisqu'il  en  est  ainsi  nous  suivons  les  traces  de  nos  pères  et  nous  ne 
demandons  pas  plus  qu'il  ne  convient;  nous  ne  remontons  pas  non  plus 
aux  anciens  temps,  aux  choses  qui  ont  paru  bonnes  alors  à  Cyprien  et  à 
ceux  qui  se  réunirent  en  Afrique.  » 

80.  Si  quelqu'un  insiste  et  dit  :  »  Ce  patriarche  a  écrit  :  nous  ne  rece- 
vons pas  non  plus  le  baptême  des  hérésies  dont  nous  ne  recevons  pas  les 
ordinations  »,  qu'il  sache,  comme  nous  l'avons  écrit  plus  haut,  que  Sévère 
ne  rejetait  pas  seulement  à  cause  de  l'hérésie,  l'imposition  des  mains  (l'or- 
dination) faite  par  Zebad,  mais  encore  pour  d'autres  causes,  sinon  il 
pourrait  montrer  de  la  même  manière  qu'il  rejette  l'imposition  des  mains 
des  Phantasiastes,  partisans  de  -Julien,  qui  fut  le  chef  de  cette  hérésie. 
Cependant,  comme  nous  l'avons  dit,  et  d'après  l'écrit  que  nous  laissa  ce 


(i)  Ce  passage  fixe  la  date  de  ce  traité.  Voir  la  note  suivante. 

(2)  Évêque  de  Sirmium  déposé  dans  un  concile  tenu  en  celte  ville  l'an  351,  comme 
partisan  de  Sabellius  et  de  Paul  de  Samosate.  Tout  ce  passage  ligure,  sous  une  traduction 
ditTérenle,  dans  Select  Letters  of  Seuerus,  éditées  et  traduites  par  E.  W.  Brooks,  Londres. 
1904,  p.  335  du  texte.  D'après  les  manuscrits  de  M.  Brooks,  ce  passage  a  été  écrit  par  Sé- 
vère durant  son  épiscopat,  c'est-à-dire  de  512  à  518.  La  présente  lettre  a  donc  été  écrite 
vingt  ans  plus  tard  ou  de  532  à  538. 

(3)  Canon  19  de  Nicée. 

(4)  Le  canon  HO  de  Sévère  est  le  canon  7  de  Laodicée,  comme  ses  canons  135  et  136 
(Brooks,  loc.  cit.,  p.  307)  sont  les  canons  32  et  33  de  Laodicée.  La  collection  grecque  dont 
il  se  servait  portait  donc,  comme  le  manuscrit  syriaque,  62,  mais  avec  une  numérotation 
continue  :  1°  les  20  canons  de  Nicée;  2°  les  2i  canons  d'Ancyre;  3°  les  14  canons  de  Néo- 
Césarée;  4»  les  20  canons  de  Gangres;  6°  les  25  canons  d'Antioclie;  6°  les  canons  de  I,ao- 
dicée. 

(5)  Lire  Khoblon. 


44  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

saint  patriarche,  nous  ne  pressons  pas  plus  qu'il  ne  convient  les  ordres 
qu'il  a  donnés  et  nous  ne  nous  croyons  pas  plus  sages  que  lui.  Il  a  bien 
vu  ce  qui  s'ensuivait  nécessairement,  à  savoir  que  les  gens  ordonnés 
depuis  longtemps  par  Zebad  avaient  fait  de  nombreux  baptêmes,  et  ce- 
pendant, comme  nousl'avons  dit.il  rejeta  l'ordination,  mais  n'ordonna  pas 
que  les  gens  baptisés  par  eux  le  seraient  à  nouveau. 

81  (XXVI).  —  Pour  ces  prêtres  et  ces  diacres  qui  s'anathématisent  les 
uns. les  autres,  non  pour  cause  d'hérésie,  mais  sans  examen  et  sans  dis- 
cernement, pour  des  motifs  profanes  et  dans  des  accès  de  colère,  [7]  il  leur 
faut  apprendre  qu'un  homme  ne  doit  anaihématiser  que  les  hérétiques. 
L'évéque  peut  anathématiscr  non  seulement  les  hérétiques,  mais  aussi 
ceux  qui  tombent  dans  les  péchés  anathématisés  par  les  canons.  Ceux  donc 
qui  ont  été  plus  loin  et  qui  ont  anathématisé  comme  il  ne  convenait  pas, 
s'ils  demandent  le  pardon  et  s'ils  ont  porté  l'anathème  pour  une  cause 
vulgaire,  on  leur  pardonnera  en  les  avertissant  (jue  s'ils  tombent  plus  tard 
dans  la  même  transgression  ils  recevront  une  punition  méritée;  si  un 
prêtre  a  porté  l'anatliémo  par  cupidité  ou  pour  des  gains  profanes  ou  pour 
se  venger  lui-même,  il  recevra  aussitôt  une  punition.  Si  celui  qui  a  ana- 
thématisé demeure  dans  son  impudence  et  ne  demande  pas  l'absolution, 
il  tombera  aussitôt  sous  la  loi.  Mais  comme  il  y  a  bien  des  causes  qui  peu- 
vent porter  à  anathématiscr,  le  moment  (de  l'application)  do  la  loi  et  'la 
manière]  de  punir  resteront  à  la  discrétion  de  l'évéque. 

82  (XXVll).  —  Il  a  été  dit  plus  haut  qu'il  ne  convient  pas  au  prêtre 
d'anathématiser  si  ce  n'est  les  hérétiques  seulement,  le  prêtre  qui  ana- 
thématisé en  dehors  de  ce  cas  pèche  et  il  péchera  bien  plus  s'il  anathéma- 
tisé un  prêtre  son  confrère  ou  un  diacre.  De  même  un  diacre  qui  anathé- 
matisé pèche  surtout  quand  il  s'agit  d'un  prêtre  ou  d'un  diacre  son 
confrère.  Sa  faute  est  grande  de  s'élever  contre  celui  qui  est  plus  que  lui 
ou  qui  lui  est  égal.  Le  frère  ou  le  séculier  qui  anathématisent  un  prêtre  ou 
eux-mêmes  pèchent  évidemment  aussi.  Ils  savent  cependant  qu'ils  n'ont 
pas  le  pouvoir  d'anathématiser,  mais,  emportés  par  la  passion,  ils  pro- 
noncent des  anathèmes  à  la  manière  des  opprobres  et  dos  cris;  il  convient 
donc  qu'ils  soient  aussi  réprimandés  par  les  évêques. 

83  (XXVIIl).  —  Il  n'est  pas  permis  à  un  prêtre  d'interdire  un  prêtre,  à 
moins  qu'il  ne  soit  chorévêque,  ou  périodeute,  ou  visiteur,  et  ceux-ci  ne  peu- 
vent interdire  que  ceux  qui  se  trouvent  sous  leur  dépendance,  excepté 
dans  le  cas  où  celui  qui  est  interdit  accepte  cette  interdiction  ;  par  exemple 
si  des  hommes  qui  sont  en  procès  viennent  devant  un  chorévêque  ou  un 
périodeute,  ou  un  visiteur  ou  un  prêtre  dont  ils  ne  dépendent  pas,  et  que 
celui-ci  juge  à  propos  de  ne  pas  porter  le  jugement  avant  d'avoir  jeté  l'in- 
terdit, il  lui  faut  d'abord  demander  à  celui  qui  ne  dépend  pas  de  lui  s'il 
accepte  son  interdit  [ou  non],  et  si  celui  qui  est  entendu  devant  lui  dit 
qu'il  accepte  son  interdit,  il  lui  est  permis  de  l'interdire  et  personne  ne 
peut  le  délier  s'il  n'est  d'un  degré  supérieur  au  sien,  puis  quand  cette 
affaire  est  examinée  et  qu'il  a  racheté  sa  faute,  celui  qui  l'a  lié  peut  aussi 
le  délivrer. 

84  (XXIX).  —  Il  n'est  pas  peiinis  qu'un  prêtre  uu  qu  un  iliacre  ou  qu'un 


RÉPONSES    DES    SAINTS    PÈRES.  45 

autre  homme  en  quelque  degré  qu'il  soit,  interdise  quelqu'un  pour  se 
venger  lui-même.  Si  donc  quelqu'un  interdit  ou  pour  se  venger  lui-même 
ou  pour  une  autre  cause  en  mal,  qu'on  l'exhorte  à  lever  l'interdit  et  qu'il 
n'accepte  pas,  il  convient  que  cette  cause  soit  portée  à  l'évèque  et  si  l'évê- 
que  voit  que  ce  prêtre  a  lié  en  mal  [ou  qu'il  résiste]  de  manière  inconve- 
nante et  ne  veuille  pas  délier,  il  est  permis  à  l'évèque  de  délier  l'interdit 
[de  ce  prêtre]  et  de  le  punir  s'il  le  juge  bon. 

85  (XXX).  —  Les  prêtres  qui  jurent,  ou  qui  jurent  et  transgressent  leurs 
serments,  devront  apprendre  [qu'ils  tombent]  sous  le  précepte  de  Notre- 
Seigneur  Jésus-Christ  qui  a  commandé  et  dit  :  Je  vous  le  dis  :  ne  jurez  pas 
rlu  tout.  Ainsi  celui  qui  jure,  quand  même  il  observerait  son  serment, 
pèche  ;  celui  qui  jure  et  (ne)  l'observe  (pas)  commet  deux  péchés.  11  faut 
donc  leur  ordonner  de  supprimer  de  leur  bouche  l'habitude  des  serments. 
Lors  d'une  première  transgression  qu'ils  confessent,  on  leur  fera  une  ré- 
primande pour  qu'ils  demandent  à  Dieu  de  leur  pardonner.  Après  avoir 
reçu  une  menace,  s'ils  tombent  encore  dans  la  même  transgression,  on 
leur  appliquera  le  canon  (la  peine)  convenable.  Quand  ils  auront  péché, 
et  reviendront,  l'évèque  décidera  à  leur  égard  selon  le  péché  qu'il  leur 
trouvera. 

[8]  86  (XXXI).  —  Si  un  homme  s'oblige  par  serments  à  une  chose  qu'il 
croit  lui  manquer,  il  ne  convient  pas  que  l'évèque  le  délie. 

87  (XXXll).  —  Les  prêtres  qui  sont  saisis  par  les  hérétiques  et  qui  sont 
obligés  par  eux  de  jurer  qu'ils  n'entreront  plus  dans  leurs  villages  ou  dans 
un  autre  lieu  qui  tirerait  profit  de  leur  passage,  pour  n'avoir  pas  à  souffrir 
de  vexations,  d'injures  ou  d'autres  choses  semblables,  bien  qu'ils  s'effor- 
cent de  ne  pas  jurer  à  cause  du  précepte  de  Notre-Seigneur,  pèchent  en 
promettant  cela.  Mais  leur  péché  est  moindre  quand  ils  l'ont  fait  par  force. 
Si  donc  leur  arrivée  peut  procurer  quelque  avantage  au  peuple  Adèle,  leur 
transgression  leur  sera  pardonnée  à  cause  du  profit  des  âmes  qui  dépen- 
dent d'eux.  Le  poids  de  cette  transgression  retombera  sur  les  hérétiques 
qui  les  ont  fait  jurer.  —  Si  les  hérétiques  exigent  un  écrit,  tout  ce  qui  sera 
entraîné  par  cet  écrit,  dans  lequel  ils  s'engageront  à  des  peines  et  à  un  ju- 
gement temporels,  sera  au  danger  (aux  risques  et  périls)  de  ceux  qui  s'en- 
gagent. 

88  (XXXIll).  —  Pour  certains  hommes  de  l'hérésie  de  Julien  qui  ont  été 
à  Alexandrie  et  ont  été  ordonnés  par  les  évêques  orthodoxes  sans  leur 
avoir  révélé  qu'ils  étaient  hérétiques,  s'ils  reviennent  à  la  vraie  foi,  on  les 
blâmera  d'avoir  reçu  le  don  de  L)ieu  comme  par  un  vol,  mais  il  suffira  de 
(leur  appliquer)  ce  canon  qui  est  (porté)  [contre]  ceux  qui  reviennent  de 
cette  hérésie.  Si,  lorsqu'on  les  interroge,  ils  confessent  qu'ils  avaient  dès 
lors  l'intention  de  s'unir  aux  orthodoxes,  qu'ils  blâment  l'hérésie  des  julia- 
nistes  et  que  c'est  pour  cela  qu'ils  ont  reçu  l'ordmation  des  mains  d'un  évè- 
que  orthodoxe,  (dans  ce  cas)  il  convient  même  de  les  dispenser  de  ce  canon. 

89  (XXXIV),  —  II  n'est  pas  permis  aux  prêtres  et  aux  diacres  orthodoxes 
de  manger  avec  les  hérétiques.  Si  on  les  trouve  à  manger  (ainsi)  on  les 
réprimandera.  On  réglera  leur  cas  pour  l'avantage  de  l'Église  et  comme 
on  pourra  le  faire  eu  égard  au  pays  oîi  ils  sont. 


46  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

90  (XXXV).  —  Un  prêtre  qui  mange  avec  un  juif  sera  suspendu  du  ser 
vice  (divin)  et  de  la  communion,  jusqu'à  ce  qu'il  promette  quil  ne  le  fera 
plus.  Dans  le  môme  cas,  un  frère  et  un  séculier  sera  privé  de  la  commu- 
nion. Le  prêtre  recevra  encore  un  autre  canon  (une  peine),  comme  il  pa- 
raîtra bon  à  Tévêque. 

91  {XXX  VI).  —  Si  un  prêtre  ou  un  diacre  a  anathématisé  ou  interditquel- 
qu'un  et  qu'ensuite  celui  qui  a  porté  l'anathèmc  ou  l'interdit  se  joigne  aux 
hérétiques,  il  convient  que  son  affaire  soit  portée  à  levêque.  Si  Tévêque 
juge  que  celui  qui  a  porté  l'interdit  l'a  fait  à  bon  droit,  il  confirmera  l'ana- 
thème  comme  fvenant)  de  lui-même  et  non  de  celui  qui  sest  joint  aux 
hérétiques;  celui-ci  d'ailleurs  tombe  sous  l'anathème  avec  les  hérétiques 
et  ne  peut  plus  ni  lier  ni  délier  les  fidèles.  Si  l'évêque  trouve  que  celui 
qui  a  été  lié  l'a  été  à  tort,  il  lui  faut  le  délier  aussitôt  et  sans  retard. 

92  (XXXVll).  —  Si  quelqu'un  s'anathématise  ou  s'interdit  lui-même,  il 
ne  peut  pas  se  délier  lui-même,  mais  son  affaire  sera  portée  à  l'évêque  et 
il  sera  blâmé  et  réprimandé  de  la  précipitation  de  sa  langue.  S'il  parait  bon 
à  l'évêque  de  lui  imposer  quelque  condition  pour  cette  transgression,  il  la 
lui  imposera.  S"il  s'est  lié  contre  une  chose  mauvaise  ou  un  péché,  il  con- 
vient de  ne  pas  le  délier,  parce  que  ce  lien  lui  servira  de  frein  qui  le  re- 
tirera du  péché. 

93  (XXXVlll).  —  Si  c'est  la  coutume  dans  certains  pays  que  le  chor- 
Hvêquc  fasse  des  lecteurs  ou  ne  les  fasse  pas,  c'est  à  l'évêque  à  le  lui 
permettre. 

94  (XXXIX).  —  Celui  qui  a  commis  un  meurtre,  s'il  l'a  fait  volontaire- 
ment, se  tiendra  au  degré  de  la  pénitence,  à  la  fin  de  sa  vie  il  sera  jugé 
digne  [de  celui  du  parfait],  ("elui  qui  ne  Tapas  fait  volontairement  demeu- 
rera cinq  ans  [9]  dans  la  pénitence,  puis  il  participera  aux  mystères.  11 
faut  qu'un  prêtre  cesse  le  sacerdoce  s'il  a  tué  volontairement  et  qu'il  ob- 
serve le  décret  porté  contre  les  séculiers  :  s'il  a  tué  involontairement,  il 
sera  privé  du  sacrifice  pendant  cinq  ans  comme  un  séculier,  puis  il  rece- 
vra la  communion  comme  un  séculier  pendant  le  temps  que  l'évêque 
jugera  convenable,  après  quoi  si  l'évêque  juge  bon  qu'il  serve  (quil  offi- 
cie?) il  servira. 

(1)  [95  (XL).  —  Au  sujet  de  cette  femme  qui  alla  chez  les  païens  et  sa- 
crifia avec  eux,  il  nous  semble  qu'elle  tombe  sous  le  onzième  canon  du 
concile  des  trois  cent  dix-huit  Pères  (de  Nicéei  qui  décrète  ;  Ceux  qui  ont 
apostasie  aans  coulrainte.sdnn perle  de  leurs  biens,  sans  péril  et  sans  aucune 
autre  nécessité,  comme  il  y  en  eut  sous  la  tyrannie  de  Licinius,  il  a  paru  hou 
nu  concile,  bien  qu'ils  soient  indignes  de  miséricorde,  d'agir  envers  eu.r 
avec  indulgence;  tous  ceux  donc  qui  se  repentiront  complètement  sej'ont 
trois  ans  en  dessons  des  auditeurs,  s'ils  sont  baptisés,  et  sept  ans  avec  les 
pénitents,  puis  durant  deux  ans  ils  prendront  part  avec  le  peuple  A  la 
prière  au  moment  de  la  communion  sans  communier. 

{i)  La  page  (|ue  nous  donnons  ici  entre  crochets  ne  ligure  p.TS  ilans  le  nis.  de  Londres. 
Nous  l'avons  traduite  sur  le  manuscril  do  Paris.  Nous  n'éditons  p;is  ce  icMe  ni  celui  de 
la  lettre  d'Anthimc  ci-dessous  (14!t-i50)  parce  que  Mi'  Kalimani  aaniionct'  nuil  va  le  faire. 
D'ici  longtemps  encore,  il  y  aura  des  textes  syriaques  pour  tous  les  éditeurs, 


RÉPONSES    DES    SAINTS    PÈRES.  47 

96.  II  faut  savoir  qu'après  la  lecture  de  l'Évangile,  lorsque  a  eu  lieu  la 
litanie,  c'est  la  coutume  dans  les  églises  des  villes  de  faire  la  prière  pour 
les  auditeurs  et  de  les  renvoyer, puis  de  commencer  l'office  des  mystères. 
C'est  la  coutume  dans  la  ville  impériale  —  et  nous  pen.sons  qu'il  en  est  de 
même  dans  les  autres  villes  de  TOccident  —  que  même  à  l'office  du  matin 
et  du  soir,  vers  la  fin  de  Toffice,  on  fasse  la  prière  des  auditeurs,  puis  qu'on 
les  renvoie  ;  on  fait  ensuite  la  prière  des  pénitents,  puis  on  les  renvoie  :  c'est 
la  même  prière  qui  se  fait  dans  l'office  des  mystères  (la  messe)  et  on  les 
renvoie  après  la  lecture  de  l'Évangile.  II  faut  donc  que  cette  femme  mal- 
heureuse dont  on  a  parlé  vienne  à  l'office  de  l'Eglise,  à  celui  du  soir  et  à 
celui  du  matin,  et  à  la  lecture  des  livres,  puis,  aux  moments  qui  viennent 
d'être  dits,  elle  fera  la  prière  et  partira  durant  deux  ans.  Pendant  les  sept 
autres  années  qu'elle  sera  dans  l'ordre  des  pénitents,  elle  sera  renvoyée 
aux  mêmes  moments  après  la  prière  des  pénitents.  Durant  les  deux  autres 
années,  elle  demeurera  durant  l'office  du  matin  et  du  soir  et  durant  la 
lecture  des  (saints)  Livres  et  pendant  l'accomplissement  des  mystères.  Au 
bout  de  ce  temps,  elle  sera  digne  de  participer  aux  .saints  mystères  comme 
les  autres  fidèles.  Il  faut  donc  que  jour  et  nuit  elle  se  recueille  devant  Dieu, 
pour  qu'il  lui  remette  ce  péché. 

S'il  lui  arrivait  une  maladie  mortelle  avant  la  fin  du  temps  dont  nous 
venons  de  parler,  elle  recevra  en  viatique  la  participation  des  mystères 
vivifiants,  de  manière  qu'en  quittant  ce  monde  avec  eux  elle  reçoive  misé- 
ricorde dans  le  monde  à  venir.  Si,  de  cette  maladie  qui  semblait  mortelle, 
elle  revient  à  la  vie,  elle  complétera  le  temps  qui  lui  restait  (à  faire)  sur 
les  onze  ans  dont  nous  avons  parlé. 

97.  11  faut  savoir,  bien  que  le  concile  ait  déterminé  un  temps,  qu'il  est 
au  pouvoir  de  l'évèque  —  s'il  voit  en  celui  qui  se  repent  des  fruits  de  vé- 
ritable pénitence  —  d'abréger  une  partie  du  temps  fixé  et  —  s'il  voit  quel- 
que négligence  —  d'augmenter  le  temps  fixé. 

Comme  nous  avons  appris  aussi  qu'au  moment  de  sa  chute  cette  femme 
portait  aussi  cette  charge  de  la  nature  (était  enceinte),  il  convient  que  le 
fils  ou  la  fille  qu'elle  aura,  reçoive  le  saint  baptême  comme  les  autres  en- 
fants, selon  la  coutume  du  pays. 

98.  —  Quant  aux  prières  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  qui  doivent 
être  faites  sur  les  auditeurs  et  sur  les  pénitents  quand  on  les  renvoie, 
voici  celle  qui  doit  être  dite  sur  les  auditeurs  quand  on  les  renvoie,  après 
la  lecture  de  l'Évangile  avant  l'office  des  saints  mystères  : 

PfiiÈRE  SUR  LES  AUDITEURS  :  Seigneur  qui  dans  ta  bonté  sublime,  combles 
richement  tes  amis,  conduis  ces  auditeurs,  tes  serviteurs,  à  ta  justice, 
donne-leur  le  .salut  de  leurs  âmes,  le  pardon  de  leurs  péchés  et  le  vête- 
ment de  justice  et  d'incorruptibilité,  par  Notre-Seigneur  .lésus  le  Messie 
dont  tu  partages  la  gloire. 

99.  —  Voici  la  prière  qui  aura  lieu  sur  les  pénitents,  d'après  l'ordre 
suivi  dans  l'Église  : 

Prière  sur  les  pénitents  :  Seigneur,  qui  as  donné  le  sentiment  et  l'intel- 
ligence à  tes  serviteurs  pour  qu'ils  te  plaisent,  qu'ils  connaissent  leurs 
péchés,  qu'ils  se  repentent  et  se  prosternent  devant  toi.  Dieu  qui  seul  est 


48  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

bon  et  sans  péché,  reçois  leur  pénitence  et  leur  confession  avec  bonté  et 
miséricorde,  prends  pitié  de  tes  serviteurs,  donne-leur  la  grâce  et  l'intel- 
ligence et  la  faveur  de  fuir  complètement  le  péché  et  le  pouvoir  rebelle  du 
démon,  afin  qu'ils  pratiquent  toute  perfection,  soient  comptés  dans  la  foule 
divine  des  saints  et  soient  jugés  dignes  des  biens  éternels  incorruptibles 
par  le  véritable  grand  prêtre ,  le  chef  des  pasteurs  et  le  soutien  des  âmes, 
Jésus  le  Messie,  dont  tu  partages  la  gloire.] 

100  (XLI).  —  Pour  les  frères  dont  les  prêtres  sont  hérétiques  du  parti 
de  Julien,  qui  se  sont  séparés  (de  ces  prêtres),  et  ne  prennent  pas  part 
avec  eux  aux  mystères  parce  qu'ils  sont  venus  à  la  vraie  foi,  et  qui  de- 
mandent qu'il  leur  soit  permis  de  faire,  avec  ces  prêtres,  l'office  des  psau- 
mes et  de  manger  [avec  eux]  la  nourriture  profane,  il  faut  agir  envers  eux 
[avec  prudence  et  charité]  dans  l'espoir  qu'avec  le  secours  de  Dieu,  leurs 
prêtres  rougiront  et  reviendront  à  la  vérité,  et  de  crainte  que  ces  frères, 
incapables  de  la  perfection,  ne  tombent  dans  la  fosse  de  l'hérésie.  Mais  il 
faudra  qu'un  homme  digne  de  foi  du  village  porte  témoignage  qu'ils  ne 
reçoivent  pas  la  communion  avec  (les  prêtres). 

101  (XLll).  —  Pour  les  sœurs  obligées  d'aller  s'instruire  à  l'église  sans  y 
recevoir  la  communion,  il  faudra  aussi  user  de  condescendance  envers 
elles,  pourvu  qu'il  n'en  résulte  pas  de  scandale  pour  les  fidèles  ni  par 
suite  de  perte.  Si  c'est  possible,  on  fera  témoigner  par  des  hommes  qui  les 
connaissent,  qu  elles  ne  reçoivent  pas  la  communion  dans  l'église  (des  hé- 
rétiques). 

102  (XLIII)  (1).  —  Les  moines  appelés  Aa^-rstiavof  (2)  par  les  Grecs,  chez 
lesquels  les  hommes  et  les  femmes  demeurent  ensemble,  s'ils  deman- 
dent (3)  à  se  convertir  et  à  demeurer  avec  les  orthodoxes,  devront  d'abord 
se  séparer  des  femmes,  puis  anathématiser  Lampétius  qui  a  établi  cette 
confusion  (4)  et  cette  hérésie.  Il  faudra  aussi  leur  demander  d'où  provient 
leur  prêtrise;  si  l'on  trouve  en  vérité  qu'ils  ont  été  ordonnés  par  un  évê- 
que  partisan  du  concile  de  Chalcédoine  ou  de  Julien,  on  les  recevra  après 
qu'ils  auront  fait  un  libelle  comme  ces  hérétiques  et  ils  feront  pénitence 
de  la  même  manière;  [s'ils  ne  peuvent  montrer  qui  les  a  faits  prêtres,  on 
les  recevra  comme  des  séculiers]. 

VI 

Lettre  envoyée  de  l'île  de  Chypre  par  Jean,  évêque  Égyptien,  aux  pieux  ar- 
chimandrites de  l'Orient,  après  qne  ces  excellents mnnes  eurent  interrogé 
Théodose  pape  d'Alexandrie,  Mar  Anthime  le  patriarche  et  Mar  Cons- 
tantin le  métropolitain,  au  sujet  des  clercs  qui  quittent  le  parti  du  con- 
cile de  Chalcédoine.  Jean,  évêque  égyptien,  fut  envoyé  par  eux  à  Chypre 
pour  celte  affaire,  et  écrivit  la  lettre  suivante  aux  moines  : 

(i)  La  numérotation  est  différente  dans  le  manuscrit  de  Paris  qui  compte  quarante-cinq 
canons. 

(2)  Cf.  Posnon,  Inscriptions  mandaïtes  des  coupes  de  Khouabir,  Paris,  1899,  p.  206-2D7  : 
•  il  n'interdisait  pas  aux  femmesde  vivreen  commun  avec  les  liommes  dans  ses  couvents  ■. 

(3)  Lire  Do'ein. 

(4)  Lire  Dououdo. 


LETTRE    AUX    ARCHIMANDRITES.  -19 

103.  —  Aux  amis  de  Dieu,  à  nos  coi-eligionnaires  qui  sont  saints  en  tout . 
les  prêtres  et  archimandrites,  Cosmas,  Abas,  Thomas,  Zénob,  Mara  et  à 
tous  les  autres  archimandrites  de  l'Orient  (de  la  part  de}  Jean  l'évèque. 

Notre  saint  père  commun  Mar  Constantin  qui  tient  la  place  du  défunt 
Ma7-  Sévère,  le  docteur  de  tout  l'univers,  a  fait  les  canons  suivants  avec 
les  autres  saints  pères  qui  demeurent  aujourd'hui  dans  la  ville  impériale. 

104  (I).  —  Sur  ceux  qui  se  repentent  et  reviennent  d'une  hérésie  :  si  c'est 
un  de  nos  clercs  qui  a  passé  aux  adversaires,  puis  s'est  repenti,  est  revenu 
à  nous  et  demande  la  permission  de  prendre  part  à  nos  offices  sacrés, 
ordonnez-lui  de  faire  un  libelle  de  pénitence  et  d'y  anathcmatiser  toute 
hérésie  qui  combat  et  contrarie  la  foi  orthodoxe.  Après  cela,  il  participera 
aux  mystères  divins  comme  un  séculier  et  demeurera  une  année  sans  of- 
fice sacerdotal  ;  au  bout  de  ce  temps,  il  reprendra  son  service  dans  la  clé- 
ricature  selon  l'ordre  qu'il  avait  reçu. 

105  (II).  —  Ils  ont  ordonné  que  celui  qui  revient  de  l'hérésie  du  concile 
de  Chalcédoine  fasse  aussi  un  libelle  d'excuse  pour  adhérer  à  la  foi  ortho- 
doxe et  anathématiser  l'hérésie  qu'il  quitte.  II  pourra  aussi  participer  aus- 
sitôt aux  mystères  divins  comme  un  séculier  et  demeurera  également 
sans  office  sacerdotal  l'espace  de  deux  ans;  à  la  fin  de  ce  temps  de  deux 
ans,  il  reprendra  aussi  le  degré  auquel  il  avait  été  appelé. 

lOG  (III).  —  Il  a  plu  aussi  à  leur  Sainteté  lesévéques  (susdits)  interrogés 
par  beaucoup  de  pères  orthodoxes  au  sujet  de  ces  prêtres  qui  ont  reçu  chez 
nous  l'imposition  des  înains,  puis  ont  été  chez  les  adversaires  et  en  ont 
reçu  une  seconde  imposition  des  mains,  (lue,  lorsqu'ils  se  repentiront  ilaus 
la  douleur  de  leur  àme  et  reviendront  à  nous,  ils  feront  aussi  le  même  li- 
belle d'excuse  dont  nous  venons  de  parler  en  faveur  de  la  foi  orthodoxe, 
ils  y  maudiront  toute  hérésie  et  surtout  celle  où  ils  tombèrent,  ils  partici- 
peront aussitôt  aux  mystères  propices  comme  les  séculiers  et  demeureront 
trois  ans  sans  ministère  sacerdotal  ;  au  bout  de  ces  trois  ans  qui  leur  sont 
ainsi  imposés,  ils  reprendront  aussi  le  degré  auquel  ils  avaient  été  appelés. 

107.  —  Afin  que  vous  le  sachiez,  ô  saints,  voilà  que  je  vous  Tai  appris 
dans  cette  lettre,  après  en  avoir  été  prié  par  nos  pieux  frères  qui  ont  posé 
ces  questions  à  Ma  Faiblesse.  J'avais  aussi  reçu  l'ordre  des  saints  pères  qui 
sont  à  Constantinople,  de  vous  écrire  et  de  vous  annoncer  tout  cela.  Il 
nous  est  donc  beau  et  louable,  ù  frères  vénérés,  de  marcher  sur  leurs 
traces,  de  recevoir  ce  que  nos  saints  pères  ont  décidé,  d'être  en  union 
avec  eux,  de  ne  rien  retrancher  et  de  ne  rien  ajouter  à  ce  qu'ils  nous 
adressent  et  d'être  toujours  vigilants  selon  la  doctrine  et  les  ordres  du  di- 
vin Paul  qui  a  dit  :  Prenez  garde  aux  chiens.  Prenez  donc  garde  aux  mau- 
vais travailleurs  et  la  sainte  Trinité,  qui  est  un  seul  Dieu,  nous  sauvera 
aussi  de  leur  condamnation  et  protégera  vos  Saintetés  par  les  prières  de 
tous  les  saints. 

Cette  lettre  fut  adressée  aussi  aux  archimandrites  de  Goubrin  dont  les 
noms  sont  :  Sotéricos,  Isaac,  Eitsèbe,  Mara,  Jean,  Cj/riaque,  Georges  et  à 
nous  autres  tous  qui  étions  avec  eux. 

(.4  suivre.)  F.  Nau. 


ORIENT    CHHETIEN. 


HISTOIRE  D'HAIKAR   LE  SAGE 

d'après   les    iMANUSCRITS   ARABES   3637    ET   3656    DE   PARIS 

{Suite)  (1) 


XIII.  —  Quant  à  Achfabtini,  épouse  d'Haïkar,  elle  faisait  parvenir  à  son 
mari  la  nourriture  et  le  breuvage  dans  le  souterrain.  Elle  descendait 
chaque  semaine  et  lui  portait  des  provisions  qui  suffisaient  jusqu'à  la  se- 
maine suivante,  sans  que  personne  en  sût  rien. 

Cependant  la  nouvelle  fut  propagée  et  se  répandit  en  Assur  et  Ninive 
qu'Haïkar  le  sage  avait  été  exécuté  et  était  mort,  et  les  habitants  du  pays 
entier  portèrent  son  deuil  et  le  pleurèrent.  Ils  s'écriaient  :  «  Nous  nous 
lamentons  à  cause  de  toi,  ô  Haïkar,  à  cause  de  ta  science  et  de  ta  culture  ; 
nous  te  pleurons  et  nous  pleurons  ta  science.  Où  trouvera-t-on  ton  sem- 
blable? Où  est  ton  pareil  pour  l'intelligence,  la  science  et  l'habileté,  et 
qui  te  remplacera?  » 

XIV.  —  Cependant  le  roi  éprouva  du  regret  quand  le  regret  ne  pouvait 
plus  servir.  Il  fit  venir  Nadan  et  lui  dit  :  «  Va,  prends  avec  toi  tes  amis, 
faites  le  deuil  d'Haïkar  et  pleurez  sur  lui.  Faites  les  lamentations  d'usage 
pour  honorer  sa  grande  intelligence.  »  Nadan  le  stupide,  l'insensé,  l'homme 
au  cœur  dur,  alla  donc  à  la  maison  (p.  157)  de  son  oncle  comme  pour 
pleurer  sur  lui.  Mais  loin  de  s'affliger,  de  pleurer  et  de  gémir,  il  réunit 
des  hommes  vicieux  et  des  prostituées  et  ils  se  mirent  à  manger  et  à  boire. 
Nadan  prit  les  servantes  et  les  esclaves  d'Haïkar,  les  fustigea,  les  tortura, 
et  les  accabla  de  coups  qui  faisaient  plaies.  Il  ne  rougit  pas  de  porter  .ses 
convoitises  sur  la  femme  de  son  oncle  qui  l'avait  élevé  comme  son  enfant 
et  il  lui  proposa  de  pécher  avec  lui. 

XV.  —  Pendant  ce  temps  Haïkar  restait  dans  le  souterrain,  louant  le 
Dieu  de  miséricorde  et  lui  rendant  grâces.  Il  ne  cessait  de  prier  et  de 
s'humilier  devant  Dieu.  Le  bourreau  venait  de  temps  en  temps  lui  présen- 
ter ses  hommages;  il  prenait  son  avis  et  lui  souhaitait  sa  délivrance,  puis 
il  s'en  allait. 

(I)  Voy.  1908.  p.  ?£!. 


HISTOIRE    d'HAIKAH.  ôl 

XVI.  —  Quand  la  nouvelle  se  fut  répandue  dans  tous  les  pays  qullaï- 
kar  le  sage  avait  été  mis  à  mort,  les  rois  furent  tous  dans  la  joie,  à  cause 
de  la  perte  éprouvée  par  le  roi  Sennachérib,  et  ils  éprouvèrent  une  grande 
compassion  pour  Haikar.  Aussitôt  le  roi  d'Egypte  se  leva  et  écrivit  au  roi 
Sennachérib  une  lettre  dans  laquelle  il  lui  disait  •  *  Salut  parfait,  vie  et 
honneur  comme  il  convient  à  mon  frère  et  mon  ami  Sennachérib  le  roi.  Je 
voudrais  me  construire  un  palais  entre  le  ciel  et  la  terre  et  je  désire  que 
tu  m'envoies  (p.  lôS'  un  homme  sage  et  habile,  pris  dans  ton  entourage, 
pour  me  bâtir  ce  palais.  Je  désire  également  qu'il  réponde  à  toutes  les 
questions  que  je  lui  poserai,  sinon  les  revenus  et  les  impôts  d'Assur  et  de 
Ninive  seront  à  moi  pendant  trois  ans.  »  Puis  il  scella  la  lettre  et  l'envoya 
au  roi  d'Assyrie. 

XVII.  —  Quand  celui-ci  eut  reçu  la  lettre,  il  la  prit  et  en  fit  la  lecture 
avec  ses  ministres  et  les  grands  de  son  empire.  11  fut  tout  interdit  et  tous 
furent  dans  la  stupéfaction.  Le  roi  était  en  proie  à  une  violente  colère:  il 
était  dans  l'embarras,  ne  sachant  conmient  agir  ni  ce  qu'il  devait  faire.  Puis 
il  rassembla  les  anciens,  les  savants,  les  sages,  les  philosophes,  les  devins, 
les  astrologues  et  tous  les  habitants  du  pays.  11  lut  la  lettre  en  leur  pré- 
sence, et  il  leur  dit  :  «  Qui  d'entre  vous  ira  chez  Pharaon  roi  d'Egypte  et 
lui  rendra  réponse?  »  Ils  lui  répondirent  :  «  Seigneur  Roi,  sache  qu'il  n'y 
avait  personne  qui  sût  ré.soudre  ces  difficultés  sinon  Haïkar  ton  vizir.  Dé- 
sormais personne  ne  pourra  y  répondre  si  ce  n'est  N'adan,  son  neveu,  car 
il  lui  a  enseigné  toute  sa  sagesse  et  toute  sa  science.  Fais-lo  venir,  peut- 
être  pourra-t-il  résoudre  ce  problème  difficile.  »  Le  roi  appela  donc  Nadan 
et  lui  dit  :  «  Prends  connaissance  de  cette  lettre  et  tâche  d'en  pénétrer 
le  contenu.  » 

XVIII.  —  Nadan  la  lut  et  dit  au  roi  :  «  Seigneur  Hoi,  laissez  ces  gens-là, 
(p.  159)  car  ils  déraisonnent  et  demandent  l'absurde.  Qui  })eut  en  effet 
construire  un  palais  entre  le  ciel  et  la  terre?  »  En  entendant  la  réponse  de 
Nadan,  le  roi  pou.ssa  un  grand  cri,  descendit  de  son  trône,  s'assit  sur  la 
cendre  et  se  mit  à  pleurer  et  à  se  lamenter  sur  Haïkar  en  disant  :  «  Ma 
douleur  est  grande  à  cause  de  toi,  ô  Haikar,  le  docteur  de  mon  pays,  l'ad- 
ministrateur de  mon  empire.  Où  trouverai-je  tqn  pareil,  ô  Haïkar!  Malheur 
à  moi  ta  cause  de  ta  perte,  ô  Haïkar,  qui  connaissais  les  secrets  et  les  pro- 
blèmes. Où  te  trouverai-je?  Malheur  à  moi  à  cause  de  ta  perte!  Comment 
t'ai-je  fait  périr  et  me  suis-je  privé  de  toi  sur  le  rapport  d'un  enfant.  Celui 
qui  te  rendra  à  moi,  et  qui  m'annoncera  qu'Haïkar  est  vivant,  je  lui  don- 
nerai la  moitié  de  mes  biens  et  la  moitié  de  mon  royaume.  Mais  comment 
cela  pourrait-il  se  faire?  Hélas!  Haïkar,  qui  pourra  te  voir  en  vie,  rassa- 
sier ses  yeux  de  ta  vue  et  te  demander  pardon?  Ma  douleur  à  cause  de  ta 
perte  ne  cessera  point.  Malheur  à  moi  à  cause  de  toi  !  Comment  t'ai-je  mis 
à  mort  sans  t'accorder  de  délai  pour  examiner  la  suite  de  l'affaire.  »  Et  le 
roi  ne  cessait  de  pleurer  et  de  gémir  jour  et  nuit. 

XIX.  —  Le  bourreau,  témoin  de  la  colère  et  de  la  douleur  du  roi  et 
entendant  ce  qu'il  disait  au  sujet  d'Haïkar,  s'avança  et  se  prosterna  devant 
lui  en  disant  :  «  Sire,  ordonnez  à  vos  serviteurs  de  me  couper  la  tête.  » 
Le  roi  lui  demanda  :  (p.  160)  «  Malheur  à  toi,  quel  est  ton  crime?  »  Le 


52  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

bourreau  lui  dit  :  «  Seigneur,  tout  serviteur  qui  désobéit  à  l'ordre  de  son 
maître  doit  être  mis  mort;  or  j'ai  désobéi  à  ton  ordre.  »  Le  roi  lui  dit  : 
»  Malheur  à  toi,  Abou-Samik!  en  quoi  m'as-tu  désobéi'?  »  Il  lui  répondit  : 
«  Sire,  tu  m'as  ordonné  de  tuer  Haïkar;  mais  je  savais  que  tu  t'en  repen- 
tirais et  qu'il  était  innocent.  J'allai  donc  et  je  le  cachai  en  un  lieu  connu 
de  personne,  et  j'exécutai  un  esclave  à  sa  place.  Haïkar  est  maintenant 
vivant  et  en  bonne  santé  et  si  tu  me  l'ordonnes,  je  te  l'amènerai;  si  tu  le 
veux,  je  le  mettrai  à  mort  ou  je  le  laisserai  aller  en  liberté.  »  Le  roi  lui 
dit  :  «  Malheur  à  toi,  Abou-Samik!  tu  me  railles,  bien  que  je  sois  ton 
maître.  »  il  lui  répondit  :  «  Par  ta  vie  et  par  la  vie  de  ta  tête,  Sire,  Haïkar 
est  en  vie  et  bien  portant.  »  En  entendant  cette  affirmation  du  bourreau, 
le  roi  ne  douta  plus.  Il  fut  transporté  de  joie  et  faillit  tomber  en  pâmoison 
par  l'excès  de  son  émotion.  Il  ordonna  d'amener  Haïkar  et  dit  au  bour- 
reau :   «   Bon  serviteur,   si  ce  que  tu  dis   est  vrai,  je  te  comblerai  de 
richesses  et  je  t'élèverai  en  dignité  au-dessus  de  tes  compagnons.  »  Puis 
il  lui  réitéra  l'ordre  d'amener  Haïkar.  (P.  161)  Il  était  au  comble  de  la 
joie.  Le  bourreau  alla  en  toute  hâte  à  la  maison  d'Haïkar,  ouvrit  le  sou- 
terrain et  descendit  près  d'Haïkar.  Il  le  trouva  assis  en  train  de  louer 
Dieu  et  de  le  remercier.  Il  s'écria  :  «  0  Haïkar,  la  délivrance  est  venue 
pour  toi,  réjouis-toi,  sois  heureux  et  tressaille  d'allégresse.  »  Haïkar  lui 
demanda  :  «  Qu'y  a-t-il?  »  et  il  lui  rapporta  tout  ce  qui  s'était  passé  de  la 
part  de  Pharaon,  depuis  le  commencement  jusqu'à  la  fin.  Puis  il  le  prit 
avec  lui  et  l'amena  au  roi. 

XXI.  —  Quand  le  monarque  l'aperçut  et  le  vit  dans  un  tel  état  de 
misère  (ses  cheveux  avaient  poussé  comme  le  poil  des  animaux,  ses 
ongles  étaient  comme  des  serres  d'aigle,  son  corps  était  amaigri  par  la 
longueur  de  sa  réclusion,  la  poussière  l'enveloppait  entièrement,  la  cou- 
leur de  son  visage  était  changée  et  altérée  et  avait  pris  la  teinte  de  la 
cendre),  il  fut  pénétré  de  douleur;  il  se  leva  pour  le  recevoir,  l'embrassa 
et  le  baisa.  Puis  il  pleura  sur  lui  et  lui  dit  :  «  Louange  à  Dieu  qui  t'a 
rendu  à  moi  après  le  tombeau.  »  Ensuite  il  s'empressa  auprès  d'Haïkar, 
le  consola  et  lui  demanda  pardon.  II  fit  présent  au  bourreau  d'une  robe 
précieuse,  lui  accorda  de  nombreuses  faveurs  et  lui  fit  présent  de  grandes 
richesses.  Puis  il  pourvut  aux  besoins  d'Haïkar. 

XXII.  —  Haïkar  dit  alors  au  roi  :  «  Vive  mon  Seigneur  le  Roi  éternelle- 
ment! Ce  sont  là  des  actes  dignes  des  enfants  d'adultère.  Je  croyais  avoir 
un  palmier  pour  (p.  162)  m'appuyer  dessus,  mais  il  a  fléchi  et  m'a  fait 
tomber.  Mais,  Sire,  puisque  je  suis  en  ta  présence,  que  cette  affaire  ne 
t'irrite  pas  et  ne  te  fasse  pas  de  peine.  »  Le  roi  lui  dit  :  «  Béni  soit  Dieu 
qui  a  eu  pitié  de  toi,  qui  t'a  regardé,  qui  a  vu  que  l'on  était  injuste  pour 
toi,  qui  t'a  sauvé  et  t'a  délivré  de  la  mort.  Mais  va  prendre  un  bain,  rase 
ta  tête  et  coupe  tes  ongles,  change  tes  habits,  et  repose-toi  pendant  qua- 
rante jours,  pour  que  tu  te  refasses,  que  ton  état  s'améliore  et  que  la 
couleur  de  ton  visage  revienne;  passé  ce  délai,  reviens  vers  moi.  »  Il  lui 
fit  présent  d'une  robe  magnifique;  Haïkar  remercia  le  roi  et  se  retira 
dans  sa  demeure,  plein  de  joie  et  d'allégresse  et  rendant  gloire  au  Dieu 
Très-Haut.  Les  gens  de  sa  maison  et  ses  amis  se  i-éjouirent  de  même. 


HISTOIRE    D  HAIKAR.  Oo 

ainsi  que  tous  ceux  qui  apprirent  qu'il  était  vivant.  Il  fit  ce  que  le  roi  lui 
avait  recommandé  et  il  prit  un  repos  de  quarante  jours.  Ensuite  il  se 
revêtit  de  son  habit  le  plus  magnifique,  monta  à  cheval  et  vint  chez  le 
roi.  Ses  serviteurs  l'escortaient  par  devant  et  derrière,  heureux  et  pleins 
de  joie.  Quant  à  Nadan,  il  fut  saisi  d'horreur  et  de  crainte  à  la  vue  de  ce 
qui  se  passait,  il  était  tout  interdit  et  ne  savait  pas  ce  qu'il  devait  faire. 

XXIII.  —  Quand  Haikar  entra  chez  le  roi,  le  monarque  le  salua,  le  fit 
asseoir  près  de  lui  et  (p.  163;  lui  dit  :  <  Ha'ikar,  mon  ami,  prends  con- 
naissance de  cette  lettre  que  nous  a  envoyée  le  roi  d'Egypte  quand  il  eut 
appris  ton  exécution.  Ils  nous  ont  vaincus  et  l'emportent  sur  nous  et  la 
plus  grande  partie  de  la  population  de  notre  pays  a  fui  en  Egypte  par 
crainte  du  tribut  qu'ils  nous  demandent.  » 

XXIV.  —  Haïkar  prit  la  lettre  et  la  lut;  il  comprit  à  l'instant  tout  ce 
quelle  contenait  et  il  dit  au  roi  :  «  Ne  t'irrite  pas.  Sire,  j'irai  en  Egypte, 
je  rendrai  réponse  à  Pharaon,  je  lui  expliquerai  le  problème,  je  te  don- 
nerai le  tribut  qu'il  devra  payer,  je  ramènerai  tous  ceux  qui  ont  fui  et  je 
confondrai  tes  ennemis  par  la  grâce  du  Dieu  Très-Haut  et  par  l'aide  de 
ta  puissance.  »  Le  roi  se  réjouit  à  ces  paroles,  et  ses  pensées  furent 
toutes  à  la  joie.  II  combla  llaïkar  de  faveurs  et  donna  au  bourreau  une 
forte  somme  d'argent. 

XXV.  —  Ha'ikar  dit  alors  au  roi  :  «  Accorde-moi  quarante  jours  de  délai 
pour  que  je  pense  à  cette  question  et  que  je  la  résolve.  »  Le  roi  le  lui 
accorda  et  Haïkar  retoiunui  à  son  domicile.  11  ordonna  à  des  chasseurs  de 
prendre  pour  lui  de  jeunes  aiglons,  lis  y  réussirent  et  les  lui  apportèrent. 
Il  ordonna  ensuite  à  des  cordiers  de  lui  tresser  deux  câbles  de  coton  longs 
chacun  de  mille  coudées.  Il  fit  venir  (p.  104)  des  charpentiers  et  leur 
commanda  de  fabriquer  deux  grandes  caisses,  ce  qu'ils  firent  aussitôt. 
Puis  il  choisit  deux  jeunes  entants  appelés  l'un  Banouhàl  et  l'autre  Tab- 
châlîm.  Il  tuait  chaque  jour  deux  moutons  pour  en  nourrir  les  aigles  et 
les  enfants.  Il  faisait  monter  les  enfants  sur  le  dos  des  aigles,  les  attachait 
dessus  et  attachait  les  câbles  aux  pieds  des  aigles;  puis  il  les  lâchait  dans 
les  airs  en  augmentant  chaque  jour  la  hauteur  de  dix  coudées,  afin  de  les 
accoutumer.  Ils  se  formèrent  en  peu  de  temps  et  ils  s'élevaient  de  toute 
la  longueur  des  câbles  jusqu'à  l'azur  du  ciel,  ayant  toujours  les  enfants 
sur  leur  dos.  Ensuite  il  les  retirait  à  lui.  Haikar  vit  bientôt  que  l'instruc- 
tion des  enfants  était  complète  ;  quand  ils  s'étaient  élevés  jusqu'au  firma- 
ment, ils  s'écriaient  à  haute  voix  :  «  Faites-nous  parvenir  des  pierres, 
du  mortier  et  de  la  chaux  pour  que  nous  construisions  le  palais  du  roi 
Pharaon,  parce  que  nous  restons  là  oisifs.  » 

XXVI.  —  Haïkar  ne  cessa  de  les  exercer  et  de  les  instruire  jusqu'à  ce 
qu'ils  fussent  parvenus  à  la  plus  grande  perfection.  Il  alla  alors  trouver 
le  roi  et  lui  dit  :  «  Sire,  la  chose  est  faite  comme  tu  le  désires;  lève-toi, 
viens  avec  moi  que  je  te  montre  la  merveille.  » 

Le  roi,  (p.  165)  avec  ses  courtisans,  suivit  Haïkar  jusqu'à  un  endroit 
spacieux.  Celui-ci  fit  venir  les  aigles  et  les  enfants,  les  attacha  et  les  lâcha 
dans  les  airs  à  la  longueur  des  câbles.  Les  enfants  se  mirent  à  crier, 
comme  Ha'ikar  le  leur  avait  appris.  Ensuite  il  les  retira  à  lui  et  les  mil 


Ôi  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

on  leur  place.  Le  roi  fut  émerveillé  et  tous  les  assistants  partagèrent  son 
admiration.  Il  se  leva,  baisa  Haïkar  entra  les  yeux  et  lui  fit  don  d'un 
habit  précieux.  Il  lui  dit  ensuite  :  «  Va  en  paix  en  Egypte,  ô  mon  ami  et 
la  gloire  de  mon  empire,  résous  les  questions  de  Pharaon,  et  triomphe  do 
lui  par  la  puissance  du  Dieu  Trè.s-Haut.  »  Il  prit  alors  congé  do  lui. 

Haïkar  prit  des  troupes  et  dos  soldats  ainsi  (iu(>  les  entants  et  les  aigles 
et  se  dirigea  ver.s  l'Egypte. 

XXVII.  —  Dès  son  arrivée,  il  alla  au  palais  du  roi.  Quand  les  Egyptiens 
surent  que  Sennachérib  avait  envoyé  un  de  ses  familiers  pour  parler  au 
roi  Pharaon,  ils  allèrent  prévenir  le  roi.  Celui-ci  envoya  une  députation 
composée  do  ses  courtisans,  pour  l'introduire.  Il  vint,  se  présenta  devant 
Pharaon,  et  se  prosterna  devant  lui  comme  il  convient  de  le  faire  en 
présence  des  rois.  Puis  il  lui  dit  :  «  Mon  maître,  le  roi  Sennachérib,  te 
présente  ses  salutations  empressées.  11  ma  envoyé,  seul  entre  ses  servi- 
teurs, (p.  166)  pour  te  rendre  réponse  et  pour  accomplir  tout  ce  que  tu 
voudras.  J'ai  Tordro  d'exécuter  tout  ce  dont  tu  auras  besoin.  Tu  as  envoyé 
demander  au  roi  mon  maître  un  homme  pour  te  construire  un  palais 
entre  le  ciel  et  la  terre.  C'est  moi  qui,  par  la  grâce  du  Dieu  Très-Haut  et 
par  ta  haute  prévoyance,  te  construirai  un  palais,  selon  tes  désirs  et  ta 
volonté.  Mais  ce  sera  à  la  condition  que  tu  as  fixée  concernant  les  revenus 
de  l'Egypte  pondant  trois  années,  car  les  engagements  des  rois  sont 
d'une  sécurité  entière.  Si  tu  me  vaincs  et  si  je  suis  impuissant  à  te  ré- 
pondre, mon  maître  t'enverra  l'impôt  dont  tu  as  parlé.  Si  au  contraire  je 
réponds  à  tes  désirs,  c'est  toi  qui  enverras  à  mon  Seigneur  les  revenus 
en  question,  comme  tu  Tas  fixé  toi-même.  »  A  ces  paroles,  Pharaon  fut 
émerveillé  et  étonné  de  la  facilité  et  de  la  douceur  de  son  langage.  11  lui 
dit  :  1  0  homme,  quel  est  ton  nom?  »  Haïkar  répondit  :  «  Ton  serviteur 
s'appelle  Abikàm,  une  d'entre  les  fourmis  de  Sennachérib,  le  roi.  »  Pha- 
raon lui  dit  alors  :  «  .N'y  avait-il  donc  pas,  chez  ton  Maître,  de  personnage 
plus  considérable  que  toi  pour  qu'il  m'ait  envoyé  une  fourmi  pour  me 
rendre  réponse  et  s'entretenir  avec  moi?  »  Haïkar  lui  répondit  :  «  .le  prie 
le  Dieu  Très-Haut  de  me  faire  accomplir  tout  ce  que  tu  as  dans  l'idée. 
Sire,  parce  que  Dieu  est  avec  le  faible  (p.  167)  de  manière  à  exciter 
l'admiration  du  puissant.  » 

Pharaon  ordonna  alors  de  préparer  une  habitation  pour  Abikâm.  ainsi 
que  pour  ses  soldats  et  pour  sa  suite,  de  leur  payer  leur  solde  et  de  leur 
procurer  en  abondance  à  manger  et  à  boire  et  tout  ce  dont  ils  avaient  be- 
soin. Au  bout  de  trois  jours,  Pharaon  se  revêtit  de  pourpre  éclatante  et 
s'assit  sur  son  trône.  Tous  les  grands  de  sa  cour  et  ses  ministres  se  te- 
naient debout,  les  mains  attachées,  les  pieds  joints  l'un  contre  l'autre. 
Pharaon  envoya  chercher  Haïkar  qui  se  faisait  appeler  Abikâm.  Quand  il 
fut  venu,  il  se  prosterna^devant  le  roi,  puis  se  tint  debout.  Pharaon  lui  dit 
alors  :  «  Abikâm,  à  qui  ressemblai-je  et  à  qui  ressemblent  les  grands  de 
ma  cour  et  mes  ministres?  »  Abikàm  lui  dit  :  «  Sire,  tu  ressembles  à  la 
statue  de  Bel  et  tes  grands  ressemblent  à  ses  serviteurs.  »  Le  roi  lui  dit  : 
•  Va,  et  reviens  ici  demain.  •» 

Haïkar  s'en  alla  donc,  comme  le  lui  ordonnait  le  roi,  et  revint  le  lende- 


HISTOIRE    d'hAIKAR.  55 

main  en  présence  de  Pharaon.  Il  se  prosterna,  puis  se  tint  debout  devant 
lui.  Pharaon  était  vêtu  de  rouge  et  ses  courtisans  portaient  des  habits 
blancs.  Pharaon  lui  dit  :  «  Abikàm,  à  qui  ressemblai-je  et  à  qui  ressem- 
blent mes  grands?  »  Il  lui  répondit  :  «  Sire,  (p.  168)  tu  ressembles  au  soleil 
et  tes  serviteurs  sont  comme  les  rayons.  »  Pharaon  lui  dit  :  «  Va  en  ta  de- 
meure, et  reviens  ici  demain.  » 

Il  s'en  alla  et  le  roi  ordonna  à  ses  courtisans  de  revêtir  des  habits  d'une 
blancheur  éclatante  ;  lui-même  en  fit  autant  et  s'assit  sur  son  trône.  Il  fit 
venir  Haïkar  et  quand  il  fut  arrivé,  il  lui  demanda  :  «  A  qui  ressemblai-je, 
et  mes  courtisans,  à  qui  ressemblent-ils?  »  Haïkar  lui  répondit  :  «  Sire, 
tu  ressembles  à  la  lune  et  tes  serviteurs  et  tes  soldats  ressemblent  aux 
astres  et  aux  étoiles.  »  Le  roi  lui  dit  :  «  Va,  et  reviens  ici  demain.  » 

Pharaon  ordonna  alors  à  ses  courtisans  de  prendre  des  habits  de  cou- 
leurs variées,  tandis  que  lui-même  se  vêtit  de  velours  rouge.  Il  s'assit  sur 
son  trône  et  fit  venir  Abikâm.  Quand  il  fut  arrivé,  il  se  prosterna  devant 
lui,  puis  se  tint  debout.  Le  roi  lui  dit  :  «  Abikâm,  à  qui  ressemblai-je,  et 
mes  soldats,  à  qui  ressemblent-ils?  »  II  lui  .répondit  :  «  Sire,  tu  ressembles 
au  mois  de  Nisan  et  tes  soldats  ressemblent  à  Bibouna  et  à  ses  fleurs.  » 
Pharaon  se  réjouit  grandement  en  entendant  cette  comparaison  et  il  lui 
dit  :  «  Abikâm,  la  première  fois  tu  m'as  comparé  à  la  statue  de  Bel,  la 
seconde  fois  (p.  169)  au  soleil  et  la  troisième  fois  à  la  lune;  la  quatrième 
fois  tu  m'as  comparé  au  mois  de  Nisan  et  mes  grands  à  Bibouna  et  à  ses 
fleurs.  Dis-moi  maintenant  à  qui  ressemble  ton  maitre  Sennachérib,  et 
ses  grands,  à  qui  ressemblent-ils?  » 

XXVIII.  —  Haïkar  lui  répondit  :  «  A  Dieu  ne  plaise  que  je  parle  de 
mon  Seigneur  pendant  que  tu  es  assis  sur  ton  trône!  Mais  lève-toi  et  je  te 
dirai  à  qui  ressemble  mon  maître  et  à  qui  ressemblent  ses  grands.  »  Pha- 
raon fut  stupéfait  de  la  liberté  de  sa  langue  et  de  l'audace  de  sa  parole. 
Il  descendit  toutefois  de  son  trône  et  resta  debout  en  face  d'iïaïkar,  puis 
il  lui  dit  :  «  Dis-moi  maintenant,  que  je  voie  à  qui  ressemble  ton  Maitre  et 
à  qui  ressemblent  ses  grands.  «  Il  lui  dit  alors  :  «  Mon  Maitre  ressemble 
au  Dieu  du  ciel  et  ses  grands  ressemblent  à  l'éclair  et  au  tonnerre.  Quand 
il  veut,  les  vents  soufflent  et  la  pluie  tombe.  II  commande  au  tonnerre 
et  les  éclairs  brillent  et  le  tonnerre  retentit.  Il  commande  au  soleil  et  il 
cesse  de  donner  sa  lumière;  la  lune  et  les  étoiles  cessent  de  se  mouvoir.  11 
commande  aux  tempêtes,  et  elles  soufflent  avec  furie;  la  pluie  tombe,  et 
l'ouragan  frappe  Nisan  et  emporte  ses  fleurs  ainsi  que  Bibouna.  »  En  en- 
tendant ces  paroles,  Pharaon  fut  rempli  de  stupéfaction  (p.  170)  et  entra 
dans  une  violente  colère. 

XXIX.  —  II  lui  dit  :  «  0  homme,  dis-moi  la  vérité  et  apprends-moi  qui 
tu  es  réellement.  »  Il  lui  répondit  :  «  Je  suis  Haïkar,  le  secrétaire  et  le 
premier  entre  les  familiers  du  roi  Sennachérib.  Je  suis  son  vizir,  l'adminis- 
trateur de  son  empire  et  son  confident.  »  Pharaon  lui  dit  :  «  Tu  dis  vrai, 
ô  sage,  et  cette  parole  est  véritable.  Pourtant  nous  avons  entendu  dire 
qu'Haïkar  était  mort  et  voici  que  tu  es  vivant  et  en  bonne  santé.  »  Haïkar 
lui  dit  alors  :  «  C'est  vrai,  il  en  était  ainsi,  mais  louange  à  Dieu  qui  con- 
naît les  choses  cachées.  Le  roi  mon  Seigneur  avait  en  effet  ordonné  de  me 


•"«G  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

mettre  à  mort  et  avait  ajouté  foi  à  la  parole  des  hommes  pervers;  mais  le 
Seigneur  m'a  sauvé.  Heureux  celui  qui  se  confie  en  lui  !  »  Pharaon  lui  dit  : 
«  Va,  et  reviens  ici  demain,  et  dis-moi  une  parole  qui  n'ait  été  entendue 
par  personne,  ni  par  moi,  ni  par  mes  grands,  ni  par  aucun  habitant  de 
mon  empire  et  de  mon  pays.  » 

XXX.  —  Haïkar  s'en  alla  dans  sa  demeure  et  écrivit  une  lettre  dans  la- 
quelle il  disait  ce  qui  suit  :  «  De  la  part  de  Sennachérib,  roi  d'Assur  et  de 
Ninive,  à  Pharaon,  roi  d'Egypte.  Salut  à  toi,  mon  frère.  Comme  tu  le  sais, 
le  frère  a  besoin  de  son  frère  et  les  rois  ont  besoin  les  uns  des  autres. 
Je  te  prie  (p.  171)  de  me  prêter  neuf  cents  quintaux  d'or.  J'en  ai  besoin 
pour  solder  des  troupes  et  je  les  leur  distribuerai.  »  Ensuite  il  plia  la 
lettre  et  la  présenta  le  lendemain  à  Pharaon.  Quand  il  la  lut,  il  demeura 
tout  surpris  et  s'écria  :  «  En  vérité,  je  n'ai  jamais  entendu  parler  de  cela, 
et  jamais  personne  n'en  a  dit  mot.  »  Haïkar  lui  dit  alors  :  «  Il  est  bien 
vrai  que  cette  somme  est  due  par  toi  au  roi  mon  Seigneur,  »  Pharaon  le 
reconnut  et  lui  dit  :  a  0  Haïkar,  qui  est  propre  comme  toi  au  service  des 
rois?  Béni  soit  Dieu  qui  t'a  rendu  parfait  dans  la  sagesse  et  qui  t'a  orné  de 
philosophie  et  de  science.  Maintenant  notre  volonté  est  que  tu  nous  bâ- 
tisses un  palais  entre  le  ciel  et  la  terre.  »  Haïkar  lui  répondit  :  i  C'est  en- 
tendu, je  te  bâtirai  un  palais  selon  ta  volonté  et  ton  choix.  Prépare-moi 
donc  la  chaux,  les  pierres,  le  mortier  et  les  ouvriers.  J'ai  avec  moi  des  archi- 
tectes et  des  constructeurs  qui  te  bâtiront  tout  ce  que  tu  voudras.  »  Le  roi 
Pharaon  prépara  tout  ce  qu'il  lui  demandait,  puis  on  se  rendit  à  un  endroit 
spacieux.  Haïkar  y  alla  avec  ses  serviteurs  ;  il  prit  avec  lui  les  aigles  et 
les  enfants.  Le  roi  y  alla  également  avec  tout  son  peuple  et  tous  ses  sol- 
dats sans  exception,  pour  voir  ce  que  ferait  Haïkar.  Quand  ils  (p.  172) 
furent  arrivés,  Haïkar  retira  les  aigles  de  leurs  cages,  leur  attacha  les 
cordes  aux  pieds,  attacha  les  enfants  sur  le  dos  des  aigles,  puis  il  les  lâcha 
en  l'air.  Ils  s'élevèrent  si  haut  qu'ils  se  trouvaient  entre  le  ciel  et  la  terre. 
Puis  ils  se  mirent  à  crier  de  toutes  leurs  forces  :  «  Faites-nous  parvenir  du 
mortier,  de  la  pierre  et  de  la  chaux  pour  que  nous  bâtissions  le  palais  du 
roi,  car  nous  restons  là  oisifs.  »  Tous  les  assistants  s'étonnèrent  et  demeu 
rèrent  frappés  d'admiration  et  de  stupéfaction.  Le  roi  et  sa  cour  furent 
tout  interdits.  Haïkar  et  ses  serviteurs  se  mirent  à  frapper  les  ouvriers  et 
ils  criaient  aux  soldats  du  roi  :  «  Portez  aux  architectes  ce  qu'ils  deman- 
dent et  ne  les  arrêtez  pas  dans  leur  travail,  v  Pharaon  lui  dit  alors  :  «  Haï- 
kar, tu  es  fou  :  qui  peut  faire  parvenir  à  cette  distance  une  chose  quelcon 
que?  »  Haïkar  lui  répondit  :  «  Comment  peut-on  bâtir  un  palais  en  l'air? 
Cependant  si  c'était  mon  Maître,  il  en  bâtirait  deux  en  un  seul  jour.  » 
Pharaon  lui  dit  :  «  Retire-toi  dans  ta  demeure,  ô  Haïkar,  et  repose-toi  au- 
jourd'hui. Laissons  la  construction  du  palais,  et  reviens  demain  chez  moi.  » 

(.4  suivre.) 


HISTOIRE    d'iIAIKAR.  57 

TEXTE 

(Suite) 


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C  l»^:à  i.^^i.  —  (5)  c  ï;j;jjl.  —  (6)  B  et  C  j^Ç^.  —  (7)  B  ^à^  l 
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Ô8  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

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(16)  B  J^\^  ;   C  J!^.  —  (17)  G  *r-?'-  —  (i»)  C  ii'bb.  —  (19)  C  ' 
^^__^  L^«^    J!;  les  mots  suivants,  jusqu'à  laJoi.!,  sont  omis  en  C.  —  ; 
(20)  C  Ti\jj.  J^\  UliacL.  —  (21)  c  ^^j^.  —  (22)  B  J  ,Wij  Lv^ 
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HISTOIRE    d"hAIKâR.  59 

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(12)  S,^.^;!'  -:.o  ,JJij  ^  J^^^"-J  (H)  .ij-H:>  «V^  ip-  ^^Ot  ^-l^M 
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^^U  (17)  b   ^,lie-    k   "-^  116)  ^V.J  j'^    k    -^^^    '^'    o^-' 

^^  J  ^ÇU  _^;_,»^o.  (20)  ^,1^  .^'  J^  (19)  ^-^^  (18)  ^îiÇ  ..t^J^^ 
wsLsJ^   (211      JU    ^iL^    i.Jss'    w-^\?   l^    ,'^::=v     .,'    ^  yu.o    ^'£' 

(1)  C  *^  '.OLyi  Ly^.  —  (2)  C  ^_^  iJLj!  5Jj«  ^f^.-  — 
(3)  C  ^Or^.  -  (4)  C  J^  -^l  ^O^  J  i-U  U  ^  ^^  UL 
^!^l3  ^,^x5.  —  (5)  C  ^  Ji  jl^j.  —  (6)  C  iiij.  —  (7)  B  J-^U 
ï^y^^a^l.  —  (8)  C  J^.  ij!   J*.'.  —  (9)  C  jbl3  ^1.  —  (10)  Les  mots 

JU^L  ^CU!  sont  omis  en  C.  —  (11)  B  ^CJ-^..  —  (12)  C 

.^.  —  (13)  C  *Jii  -V.--^  ^j^  -^j^-  —  (1^)  ^-^Ç*  est  omis  en  C.  — 
(15)  C  ^Ol*  ji^^^  ^J-lf  ^\--~  (16)  B  ^-^L  -  (17)  B  w^U  l 

^.\juJl.  Les  mots  »jU*JI^  ,^^  V.  manquent  en  C.  —  (18)  C 

>bi5'^  vjux^j.  —  (19)  B  (3<s^lj  J»V;  C  ^j  ià;*.-  !iIj  JâU  ^^! 


.j»^j     .ï'.  —  (21)     Jl»  ^jt^sj  est  omis  en  C. 


60  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN.  ' 

j 

^^  /-^-  J^^  ^"^.ij  cr  e^  j'^^'^  ^W'  J  (3)  v^tr^ 

U  oX^    wi/  oXJb   ^i^    (5)    L>.    ^Upi    (4)   J^  v.iX]b    ^!    L     ^ 

^  Jyj  (7)  iJ^j  v^ijî  Li  v^^LwJ!  ^!,  Uà  (6)  l.l^j  ^'  ^ 
^jUU    (9)  y\    ^_^^-    Ij    Jl5_5   ^^XU!    ^Ul    J.s**j  (8)  ^JJi^    .U.^     ; 

^LJl  J  Jlïi  oXiS  j^  U  ^^l5_;  (p.  160)  J  Jlïà  ---t,  L*kj>  .,!  " 
Jlii  ^r;^!  o-i3U  ji  U!  _j  ^  n^^y  .!^  wa3Ur^  j^  J^  ^"^y  U    i 

b.  (11)  JUà  ^5^1^  (10)  ^  ^_^!      J  ^X^^l   l>    .^J^.^  ^ijl  J      : 

vj:^a5^   (13)    Aj     ^_i;*J     -^'     '-'    ^^       -3    (S^i:^î    J   (12)    ww^    ^Jlli'  1 

(15)  jU  (14)  ïl^L  w^r.-^  j'ilî  ^1%^   j  A.^j,c    j,.^  ^^  j^lj  sJ:,.1;î  ^ 

JUà  (16)  j^\  ^^J\  J^  ^J^\  .^ij\  J.  ij  ^Co1  IjU  ^yl  ; 

,^J^^  '-il.  j(18)  ^Jj^"  jj"^!  wo!  ^jji^y,]  l  (17)  v^C^j  >^CU'  ' 

^wl  ^,l£,.^  (20)     .'    ^J^  l>   ^tC!^    sl^^   (19)  ^Vj  ^  J  JUi  i 

^[l  y^l  ^  (22)    ^^ii^j  (21)  ^±<i\  ^tiTJi  ^CUI    5^^  Uâ    sl^l)     j 

i 
(1)  C  ^a.  -  (2)  C    J.  -  (3)  C  ^^    iJj^L   y    :y   ^^    I 

O^  3jJL  ^'V.jj  (^r*  «;r^'  ^^:^-  —  (4)  C  ^y  J^.  —  (5)  C  | 
oXL  J^!  Jj  o^Cli  wi/^liL^  l.  _  (6)  C  ^,l^lj  JJJi.  —  ! 
(7)  B  ii--lj  C  M^  ^J^  ^j^3'  —  (8)  B  J  (Ji/;  ^^  J^  •^^  (^  »  ^ 
oXU!.  —  (9)  c  ^^  yl  —  (10)   C  ^y\  C^U  '3UÏ.  —  (11)  c    i 

,^ ^L^l  ^  Jlfl5.  —  (12)  w^;^-.iî<^i  manque  en  C.  —  (13)  ^j^^,  ^^^!  '-'j    i 

ij  manque  en  C.  —  (14)  C  >-,^^t  ^  ^\  j^  ^-r-^-  —  (15)  B    .U    ; 

^_jj   ^  J,l    s^vis^U  oi^  O;^^-  —  (16)  ^5^1  ^Ij  est    I 

omis  en  C.  —(17)  C  ^-V.^.  —  (18)  C  ^  ÎJ^'.  —  (19)  ^i^V  I 
manque    en  C.  —  (20)   C   Jj.    —  (21)  B    s^^L-"  c»"'-    ~    (^^)   ^    ^ 


HISTOIRE    d'haIKAH.  61 

(4)   ^XU!  y '3    3)  ~y3'    îJ-^  ^r'    ^M  ^^.  (2)   ^^3  [ij    ^j^  (J-' 

(8)  f^   j  ^7,1     c^'^^!  Ji'  (61  J^  (5)  ^iXy.»    fti,^   ^i^Oc!  li'    Jj,! 

J,'   (9)  U^-^  ^'— -'^    c^"^    ■>'-^/  (p-  i6i;  jâj  5,'^i=^L  ^'r~^^ 

J'«^   5J^J  (11     ,ljL^  J-Li  J,î     \y.  ï,jJ=J'    (10)    ^_5    ,'jLov  CUo 
.^.  -.^î  il3)  ^  a)!  ^J'   ,'J^  'j  JU.  (12    ^r^  :S^  -  xlM  J^s^. 

•r'    (13)    ^^^    U     «.^^    J    !^U    (14   ^^^^''    U    .    ,liLc.    J    J'^i    ^^xj'    _. 

(17)  ^50.'!  J--X  J!  0.  ^^--^  >j^»  ^t  V  (16)^^^'  J!  J^^l!  ^^^,j^^ 
(19)  >   ï^.  ja  Ji    .^^  .joJt  JU  J  ?'^  ^.U'  (18^  J^  LU 

^D!  ,.^,3'    .^^  Jl^   (21;  5J..^-  ^'   ^^U'S'  (20)  5^iU!.  ,  :.o.^M 
(22)  ^^  ^U  Jl  >  J^.^  J^..  H-j  ^,.-'  ::h  ^  ^K^^  J^^  ^'  '-^' 


A^.  (24 1  3^'  ,J^^^  sbLj  ï^4=U  J,  j^!  jj!  j-  (23)  O^!  -J«J     ii 

(25)  i^l.  ^ii  ^tCUl    J^L   Jj^    ^U    xo«^J  ^   J..U    ^1  ^  J-:— "      c- 

JUn!!  ï:v*  j^^l!    Il  vjX-U!     .-j-^  ,  Aoo  ^CU!  ,liLo.  JUi  ,liLo. 


(1)  C  àkc  ^,lij.  -  (2)   B  ^^1  ^^..  —  (3)   C  ^^    ^   ^_  ^^, 
^jsi\.  —(4)  «^CU!  est  omis  en  C.  —  (5)  C  ^iS^y^.  —  (6)  C  ^^c. 

—  (7)  C  ^.jXUr^l.  A  partir  de  ce  mot,  le  ms.  B  présente  lacune 

de  plusieurs  feuilles.  —  (8)  C     .'-s.^à  j*j  ,^ ^L*J!      -v^ii^i.  —  (9)  (' 

j,l  J-^j  v_5^^"  —  ^^^'  ^■'  "^  •  :<^^'  —  ^-^^^  ''■^  "^"^  '-^'  manque 
en  C.  —  (12)  C  ~Ui.  —  (13)  C  ^jLW.  —  ^14)  C  y^  l)  ^^^1  ^  U 
^X^..  —  (15)    ^^^  est  omis   en  C.  —  (16)  C  ^LM  Jt  J^j  ^^.. 

—  (17)  C  sjj3J\  J^  J,!  ij  ^^-.  —  (18)  C   ij^ï  —  (19)  C  à^.  — 

(20)   C    ï^t^lii'j.  —  (21)  C   ...j^    i-^J     -l^'j    V '!/^'      -K    ^^y    5-5--O.J. 

—  i22)  C  àliiza  ^j]  J3.  àAi  .,^  ^t-CUt  s^  UU.  —  (23)  C  n'a 
pas  ,_>^î  J^j.  —  (24)  ^:.-   ,3.;;£L  manque  en  C.  —  (25)  C  ïo^!,. 


'"»'  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

^Vl       (p.      162»     _,^      iW      J,     (2)      «J^O',      Ij'         1)      [iy}^     ^^J     J'ju-'  ^> 

xii  *.U  iji  J-  Jt  Jijù-  ^Oi  jou  .  ^C^«  ,J  (9]  -V-  ^:X3U. 
j^j^'  J^f  iiy.'  J,'  ^^r^'j  iii)  sjXUJ  ,U.;^  ^Adi  (10)  V—  ïjtU 

^  ^1  J  V'j^^  c^--*^j'  ^^ J  ''^'j  ^-X-U'  y!  ur  j*3  3  (12)  iU^'L 

^i  j^'ji^  jik  (13)  -v.^j  ^GJ'  J-^  J'    j1  ^S,  a  i_.J^  ^! 

w-^Pîj  t-^'  ''"^'  s£^  (^^^  '^^  ^  (1^)  (j''^  '-''^  c^.  o^»-*^ 
l'Lyi  sJVft  ^ki'  ^U..^  ^>^^  '•.'.  ^  (P-  163)  JUj  xoLp:'  j^UU  (16)  <>.,.li 
.vlk)  ^jJt  (18)  ^*^!  ^yw  ^.-  ^,^.  Jt  (17)  li.^bL  >l  ^^t  U^,>^ 


^1 


(1)  C  bJî  <^^\  JU!  sjj».  _  (2)  C  c^.-^_^.  —  (3)  C  oJCs2^.  ^« 
^*^.  —  (41  c  n'a  pas  ^tCJ!  ^j_;.  —  (5)  C  (^U^.  —  (6)  C  ^^».  — 
(7)  C  ojr^Uib  -  (8)  c  ^ÇU  -  (9)  c  ^O'  ^j>..  -  (10)  C  L^-. 
—  (11)  C  ^CU!  Aar-^  ^liL=.  *13!  ^^Cii.  —  (12)  c  r-f.  —  (13)  c 
ïX^j.  —  (14)  C  o:;=k!  ^\.  —  (15)  C  ^JJI.  _  (16)  C  Jb  jy 
^^!.  _(i7)  c  JsbU!  >l  ^  ^^1.  _.  ,18)  C  ^^1  ^^^  ^.6.  ^^ 


HISTOIRE    d'hAIKAR.  63 


(3)  >}â^  ÎÂ*  ^CU!  ^«^  UU  ^C;.L.^  ïjx^  JU  i^\  jj^,  wCLv. 


(6)  ^' j^  '^^    ^^'    J'  ^^j'j   aie   *x3'  _5   5^U  (5)yui!_5   (4)   ^j9 

iJLJf  5Jj  J  ^Ci'  (7)  ^^  Uj^  ^^.-»jj  ^V  wCU3  ^,'x^  Ji5 

J,ly!   ^!    J-  (10)   J    A^-îW-j  (9)    **^lko'i  ^j-j   ^r:0.y   J    f8)   îj-^^:^^ 

J^  \X  ^^  ^^  ^.^^  (12)  î>i>  ^'  JL^'  ^,^lxb.  eu)  ^b^^ 

(15)    *-'  (14)    ,lj^    ,.,'.^^    j^î   ^^    J    ^O^    UUi    ^f  ^ij-'-^ 

l'^       ..  V    y^r.  ^^'-      -tf-.     ..    p..    *^    ^-,   .  >    (  ..         .y-  ^       ^  ^     -/  ^ 

(17)  ^  ^^^  i^^J'  ^,^-^  ^ic  ^^3^1  ^j^_.  J-r^^^3  ll6j  j^ 
p».   J^(19)  jy  Jl  l^^^o  ^^'   c^Vj   J  (18)  i=j.yJl  i^^j 

(21)    .»j«^V    ly'^j  (20)  5k-~:>     8.>^-   ^  JjjUxJj    Lx-JaJ       -^ùs.    p  j-^'  ^^^    \^ 

j  ,»,^  Jb  :i%^l  UàJ'  J!  yu>.  _j.-^  (22)  L^JyJî  J>  ^-le 
*Ait  :)^5^l!  «le  (23)  5Jj»  vju^'  ^   .,!  t'i-^     c!,  LU  jJI  m^'^'^-  ^' 

(26)  ^lar^  U   (25)   I^UjI   j^*|yi^.j  (24)   j^^.    t^'   J'    b»^j^    '^^ 
(29)  ^-.iaU  U3^   jj^/  (28)  ^iXU!  j^i  ^   ^-^  (27)  ^K^  ^j^^ 

(1)  C  iJLyi.  —(2)  ^J  manque  en  C.  —  (3)  C  J^  ^.  —  (4)  C 
*Ji£  la^i  ~v3-  —  (5)  C  ~y^!«.  —  (6)  Les  mots  J  ...  •^^.a-jî^  sont 
omis  en  C.  —  (7)  ^^^  est  omis  en  C.  —  (8)  C  I^J^IL^  .!.  —  (9)  C 
Ijjl^U.  —  (10)  c  Jl.  —  (il)  C  ^^.D!  ±.  —  (12)  C  J.  —  (13)  C 
J^lj  J^,  —  (14)  C^^'l.  —  (15)  Les  mots  f>^^-i^  ...  '^^  sont  omis 
en  C.  —  (16)  C  ^^j.  —  (17)  C  ^U  Ib^  a^^^j.  —-(18)  C  i^yJ'. 
—  (19)  C  JJi  J...li.  —  (20)  C  n'a  pas  ^w;  s^^  J.  —  (21)  C 
J!  ^Uà^.  —  (22)  C  k.j^^-  —  (23)  C  5^M.  —  (24)  C  jj=^.^^-  — 
(25)  C  \y^.  —  (26)  C  ^=^.  —  (27)  ^^«6^  manque  en  C.  —  (28)  C 
s^CUJ.  —  (29)  ^r^'j  manque  en  C. 


I 

J 

Gl                                  REVUE   DE    l'oRIE.NT   CIIRÉTIEX.  ' 

^XUî   (4)  ^^   ^^^^  (3)  ^<5;3'   _^   ^5^  J'^-'  i2)   ^y  ! 

ï,^^|  j.:^^   (7)    ^Ij  ^,1^-'   J,'   (6)   ^liL.^    5^»   (5)    ^^îLJ^j    (p.   165)  ^ 

^,UJ!  Lj-i  JWt  J>  ^^U  ^^M  J!   ^^L  ^^^,  ^.  ^l^M  ,  ; 

.U    J    UJic    l^^    *ax..^    L^l    !^^'.    ^t3G3   ,.^    i9)   ^^CU'  J 

\         s                        •  ■         I ^  •  ■      -                    Lf      ■  ; 

>b.Uj     -.cii»!  J  JUj  (11)  i^-ii  5Jdw_j  j^x   .^j   ,l£^  ^^u  (lOi  s^ClJ! 

J,l*j'  6ii!  5^£>    Jwiiîj,  ^,j,sy  JjLw»    ^j^  j^'    J,1   ^'j^  ^j  h£^--^  '^  ' 

-.is^j  is',j^!_2  JU]»^!  (13)  Jow'j  sJJ-9._j  5».C^   ,li^   J^U  j^t^j  (12)  J'  . 

^^^  Jî!  !a^U  LU  ^t5aj!  (15)  i^  J'  ^y   J-^j  UU  ^.^  (14)  J-0I5  ' 

(16)  ^^^    ^    J^'-r^   ^5^   J^j    i-ssl^    ^    ^jS  -^i  ..^jl^—  ^'  ; 

JUjj  ^^_sj!3UJ  ji.1)  UT  i-'l»!  J.:s-~j    .,^3  j.!^  (17)  J-^-_î    cJ'^  •i'fî-V.  ' 

Jlw.!  jij  (19)  ^!iJ!  J:>>^  ^-^^.-Hfi  ^iXlJ!  ^_,ojls-'-  (I8)  ^-v-  -^^  ! 

s^CJ   ^_^i_;  (20)  ^!^   ^^O    :>  I   ^;:^   (p.  166)  ïA^  ^^r^   'j^'j  lit  ' 

wJlk>-  ^^,!  ^^  i..^!  ^Ix^'  UK)  ,  »>»U  b!«  i2l)  c^J,!  U  ^.^  ; 


(1)    C  *^!.    —  (2)  C    Ji5;  C    n'a  pas  JUi'.  —  (3)  C   oX^'^.  —  I 

(4)  C  ja^.  -  (5)  C  ^Uj.  -  (6)  C  ^^'j.  -  (7)  Cy^\^  S-j^^-  ' 

—  (8)  C  J  l^x^j^.  —  (9)  C  Jic  U^  i*^  ^^'^  >jXL't.  —  (lof  c:  .1 

n"a   pas  sjXUî  M   J.   —  (11)  x^L   s.ld,.j  manque  en  C.  —  (12)  C  j 

.,'  J.  —  (13)  C  ,.,L1J!  4x^  3^1..  —  il4)  C  H^--  ,b:>  J^U.  —  (15)  C  ; 

^      ^  c*   "■  -^  ^  y   "  '  i. 

-^^.  —  (16)  C  ^JJI     .jjcy  J!  ^.v^'!   î>Ij    ii;L.-'   :>^,jj  ^^c^.  —  ' 

(17)  C  >!ji  J,î  J^^^.  —  (18)  C  ^iXU!  ^-V-  —  (19)  c  i'I/flj  y^\y  \ 

—  (20)  C  oXJL-.  —  (21)  C  Jjy,  les  mots  i^'  'oL  sont  omis  1 

en  C.  ' 


HISTOIRE    D'nAIKAR.  65 

j^y^L  UJI  j^  (1)  ?,a.vaïp  v^O  ^  ^.  oXUî  ^^-^r-  ^ 
Ur  ï.j,^^  ^^CJ  ^1  (2)  lijyJ!  >^Ci^j  o'^  ^^^'  -'j*^  '^'j 
frr^  ^  V  O./  ^-5  -•4*'''  ^  (^)  ;^^  (3)  ^..fi  ^J^ 
j    c^  (6)    .,U  UU  Li   ^î3Uî   ,U    .,^  ^^  (5)  ^,î^'  ^^'^ 

^15!  (8)  *~-i'  (7)  ^-V'  ^^^  J-*7:^  ^^^l??^  ^  ^-V.  <^y^ 
0_/i>  ^3J1  rr-^^  ,^V-  J'  J-j'  -^/  ^  (9)  ^-tS^S  J^  ^/i 

>liL)!  oA^  J  JUi  ^tCw!  U  Jçy.  L.  (10)  iJ  JUi  i.-'blS'  jj^j  àjL.) 
j-^  J^  (11)  U  !    .^jcy  J'jj  ^XUi  ^^.^,1=^  J*3  y  iUi   b!_3 

^^  ^j^  l)  ^]»U  J  L  ^\  ^\  JUj-  àiJl  (12)  y  j2.^!  ^lïe-  ^ 

^1  ^tCJi  J-oé  ^jd!  (13)  w-'^s*^.  (p.  167;  ^^  ^îuJ'  a^  à^\ 
!jW.^j  (15)  Ax^  ^^  îju:^.  JL  "ilj^  (14)  ^Uo!  J,!  L^  ^1  ^,_ji^ 
U  lAh  (18)  *^  ^_;^xir?.  U  ^^^  w^r^'L'  J^^'  ^  (17)  ïi^l  (IG)  *%3 

^.âo^^i  .,1^1"^'  r)^f  sj^'r^  c^^  ^"^  "^  vf  (19)  -j*^  '-*-^  -jyv. 


(1)  C^.  —  (2)  C  s.iXUl  ^^-^  iJ^jjj.  —  (3)  ^^j  est  omis 
en  C.  —  (4)  C  C^^»/  ^D'  J^  ^OJl  ^J-^^  L  ^^(îj.  —  (5)  A, 
partir  de  cet  endroit,  le  texte  du  Ms.  B  reprend  et  coïncide  avec  A 
à  part  les  variantes  signalées  ici.  —  (6)  C  o^.^  '•-•j  O-^  ..li 
sjji\jcs.  ^\z  ^^^.  —  (7)  G  ^îXUî  ^J^.  —  (8)  B  *^SJ!  ;  C  *~^!. 

—  (9)  C  j^A^  o^sxj!  •.^Si  U^  v.j/'j-^ji  ^ùj  >^tXJIj-o  ^  sjXî«çv.j 

...  Ui  v^CUl.  —  (10)  C  jj^^ji  ^CJlJI.  —  (U)  c  U!.  —  (12)  J,l.  — 
(13)  c  ..^^^s^^l.  —  (14)  C  Ma'^.  —  (15)  C  n'a  pas  ^  ...  ^L.  - 
(16)  C  J.  —  (17)  B  ^.^!;  C  hj^].  —  (18)  C  Jl.  —  (19)  C  J' 


ORIENT   CHRÉTIEN. 


66  REVTJE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

(3)    (^t^:^^    rr^^>    ^^  jj-?    ^■^^    i^jlJàc    J^j;    h^j^  ^1'    ^^    i^^j 

*lij'    i»,»— t    ^^«3J'     ,liùa..   (5)  ^^-<:a^'    J— i^    (^)    r^rt^_^'^'    rr:^W-     ^■^^'^'  i 

>liLjî  l>    ,,*5r3    J   Jlii  (6)   V à?^_j   j^Ui   J,s^    iJl    Jà^    Uli    ïJJlc     I'  ' 

b     ^IjLo'     J     Jli^    ^,,?^-i^     (^     (7)     ^lyj33     ^f-^^     3    ^^     ^-^^     ^  ' 

JUs    J^Lvar'       )j^^_    (9)    O/^'^î    j    (V^î    Jh^     A^'    CUo'    (8)   ^_^-^~.  j 

^_;    jj^T^    (11)    ^^Z*'    ^   ('^^       cT^    (10)    L*    J,'    JUj'    J,iJ!    ^_5       <;.^Ja/»t  I 

^o^r'  ^^"^  (13)  à^^  ^  ^bj  -^■^'  ^ij^r^  (-'--^  J'  fl2)  ^'  J^'  ; 

jXLj\    o      .>^<i    iJ    JUs    (j^î    !j-*.J    ji    jjUJàc   j     .1^^    '^•=*-^   iT*^'^   "^  1 

C^3'    (p.   168)    ^-^.-   'j.    J'^     .1^^^^.    ^K>-    (1^*)    s^^'^'  _5   b!    i^!   ^^J  i 
^1        ^jj^ia^l      .ijCj-3     0^     c.lxiJl        ^^^^.J;MJ     >^^OLvd^_j    (15)    ^-*o^m     xJui' 

5__^jl^l    c^j'j  .^X-U!  yU  (16)    £«jaei  L*U  J.!  Jljù'  jjtjl  J,_.  s^CJp  ; 

^   Xy^^       j-lc    ^*4,W^    ^t^3jo    Lia)!  jJ»  (17)    ir*--^3    i^L^    iJ^'^'    1*-*^      .1^  ' 

y^    ^yX^   3    ^^    h^^     l-r^      A^^    ^    J'^    (18)     K^sr^     M^}.     X^:^     yA  j 

^Oj^  _a  v^CÎJ^j  (20)  j.*ï3'  i..J:J'  >j:^o|  ^^J-.^  L»  (19)  J  JliiJ    .,j^^^.  ^ 

J.'   (22i  JU>'   AiJi    J^   ^^\  J  JUà  ^_^!j    f21)    ^\^\    ,.,^^^-io  ; 

iàlxsr-"    ÏjJ;=    (24)    v»^'^î    l^-'T-^î     .J    (23)    ijUi*3     .\^^    K''     *^''    '-^'^  i 

(1)  B  (J>.  -  (2)  C  Jy  ^^rL  cs^^^.  jr^.-.-  (3)  B  ^^C  ^sCi\ 

^^\  ^Uj;  C  ^^.^1  ^^x.v.  -  (4)  C  ^^^^)^  ^j^^-  -'"(5)  B  .: 

j^^asAs;  C   ,u)!    >liLj'  ^^-caa.!^  jj^y   J-,'^-  —  (6)  ■«— sijj  ...  Uîi  sont  J 

omis  en  C.  —  (7)  C  ^A^  y^\^.  —  f8)  C  ^CIJ'.  —  (9)  C  ^!^^U.  ' 

—  (10)  B  et  C  UU.  —'(11)  C  oXU!.  —  (12)  B  j.;^  :  C  ^J\  ,liL^  ^J''  : 

^,^j3  Sj-ca^.  —  (13)  B  ^U  ;  C  eXU'   X\3.  —  (14)  C     ^.ùy^\."—  ^ 

(15)  B  et  C  ^J^^J:^^.  —  (16)  C  ^\  ^^^     ^^  ^^f  j'   J.  —  (17)  C  ^ 

\^   ^^f   U^'-3-  "~  (^^)  ^   ^^'"^    ^J^3    J-^^-    —  (1^)   C    -liol.    — 

(20)  C^HsidJ.  —  (21)  C   v=^j  ^iLOJ.  —  (22)  B  J^;  C  UU    .,  X.  _  j 

(23)  C  iJUW.  —  (24)  C  ^,L;-.  ■ 


HISTOIRE    d'HAIKAR.  67 

iJl  J^JJ    >'JL)  i.LaawiJ  jfi]^  [ij      rJ^.    ,-*^'  w)-*'^  ^^y  ^  >J^>    -l'y 
.^   (4j    ^-^^    '3)    J-i^'    ^^    J^_\   Ij    A-'    JU3    2,    wi3jj   x-Ul    J^p-^ 

J     ^        >    (  w^.  ^  ^  "Trr-    y      w>     ^     ...      ..    ^    >   ^  .. 

5y     »jL^    (9)    jJS!^        ^^-^     y     J^'t'_;    18)    ^;.^)^    (p.    169)    ^_-^^^ 

J  (12j  \^  (11)  ^  5^.*^;^  "^^^^  (10)  Jl  ^^"T'^  J-^'  ^'  ^.^ 
a4i  J'i    .,j>V^_    ^   ï^r-'^'j    V^.  ^r-'   ^r-^.^,  .'^^   ^tT-^  (i3)    j'i!' 

iiGi  wX^/   Jb    J'^  juo'.  (15)   -j-^  S'^^  .,1  l ,  ;-U  ,Ul^ 

(19)  ^bl^  J.  ^'^.  ^U  (18)  ».U  .K  ^y:r^  ---'  .1.^-^.  .r-' 
j^'  J,  (22)  Jy  (21)  JU_5  ^llo.  ^.^^  ^-J^^  x-^y  ^^   Ji  (20j  jj!   J' 

xJ:-j  _JJ->w  (23)  JlaJ  .^j^^_  jwj  î\.'^'^  .i>-i^.  .^J  ^--:~'  ^-aJ^  ^^^ 
^I^vO>  ^1^1  .,U  Jj^^L  (25)  Ji^'  .ij^k^.  ^f!^^  ^-  -■— "  (24)  s'il! 
(29)  yl^   ùs.y_.  ^28)  J^.^^   J^yiyl    J^.  (27)^"   ^^^3  (2GJ   -l.^,^' 

(1)  C  J^-w/      is.  —  (2)   ^^^^-  est  omis   en  C.  —  (3)  B  b!.  — 
{^)  ^  <^-lr^j-  ~  (>^)  ^'^  ^^*J  ^''  j.rtrr'.-  —  (6)  ^  ïï'a  pa-s  «^iXJj!. 

—  (7)  B  et  C  n'ont  pas  ^^.^siJJ  à  cet  endroit.  L'addition  de  ce  mot  en 
A  est  une  faute  de  copiste.  —  ^8)  C  ^r*o^^  ç^UiJ  ^J^^..  —  (9)  C 
^'  .  ^\jf^  ^y}{\  ..  —  (10)  C  ^_^^  ^y}^^3-  —  (11)  C  b 
.liLj!.  —  (12)  C  Ji.  —  (13)  j^'  est  omis  en  C.  —  (14)  B  ^^^  JU 
♦Jàr.  C->j?^    )^r^  •  ^  J   -3   *r.       "^..r^   j^.-^  -i-^'^s^.  —  (15)  C  s^^Xw'. 

-  (16)  B  ^ij'  l^J.  —  (17)  B  J  ;  C  ^  Jj.  —  (18)  B  ïI!^.  —  (19)  B 

>bLOI  ^;  c  v'!^'  ^J  ^■~  (^^^  ^  J^/  j'  r^-  ~  (^^)  G  J..— 
(22)  B  et  C  ^:s.  —  (23)  C  ^U^  Jlii3.  —  (24)  B  J^;  C  n'a  pas  ui^,. 
(25)  C  ^^j^^  ;  le  mot  précédent  .,j^^,  est  omis.  —  (26)  B  ^.  Jî  ;  C 
~yi.  —  (27)  B  ^\  ^  J^U.  —(28)  C  ^L  j^U.  —  (29)  C  Jv^U.' 


68  REVUE   DE    l'orient   CHRÉTIEN.  j 

wâ^[j*3i   i^l>  j    .  j  ►^^  J  ^.^\j>i\^  j*si\^  Uj^  (1)  ^-^'  -^  (j-MviJi 

a^N^w  Uli    iJj^j  (3)   ?»2>;  ^^.  j     .i'-**ry  ^^c-^j    (2)   j'Ja*"^'    J/^j  '^r"^ 
L>  J  JUj  JjJJ;.  \kj,  ^^\^  iàJit  (p.  170)  ïj^  jU  ^blCJI   Ijjs  (jj^/ 

^[l^    b!  (5)  J   JUa    libw  d^i!  ^  ^^j   ^-^^1    J,   (4)  Jy    J^^  ! 

5^  *i'!^^  i:ô^:>  H^j  ^.  jj  '^b  ^-T^.)'^^^  «^^XJhJ!  (/'Î^  /:^'  v^^joJt  j 

Jo^  Ua..  ^^!  !1*_5  ^1^!  \Xs>  J,  »Xs.  Ij  (6)  o-i^^  rJ^y  ^  J'^  i 

.liLp.  J  Jliij  »Ls^Ij  ^^-^  C^l  l»_3  v^l*  (7)  ^    M^  ^'  '-^**—  ^;/^  ' 

^t^LUl  ^Jo^  ^^  (9)  ^j'rri^î  A^l^  (8)  A)  J^!  ^<Sj  vjXJi  ^^i^  **J  , 

^U^    ^ji]    J^^    ^.->— O!    (11)    Jy    ^    (10)    JJi;:sîj    J:u^  yl  : 

(13)  JUj-  JJLJÎ    J._3  ^^!  ^_»£y  (12)    J  Jlïi   ^}^   J^i  ^  ^^^Is  1 

^y^\  %  l^xx^  U  li!j  l^^  I  j.^1  U  (15)  iJ^  J,  (14)  Jy  _3  UU  J'     I 

Jjib     ïJL     -r^    4)"^    J''   )^^   ^S^    -S-^.^    ^^^  J^'   (j/   ^>      i 

(16)  ^tCJU  ^yy  J,!  ^y^j  ^jji  ^sXl-  ^^.^l:^-  ^^   !3i^  l^     ^ 
J,l     l^.^.   ^^1  ^!  ij  (17)  U*3'  ^JJ!  j'^  ^1  l)  ^tÇi  ^^  ^r^     I 

.!   (p.   171)   ^t^C    yij    j:aL}    l^.;«J    J,!    .U^'    oJSUî    J    (18)   4.^1      I 
(20)  X-jJl  Jiaxj  (19)  ii^  J,l  C-ssr^l      J^  ^j^^3   .liaAS  ijUsu^i'  ^^^j^ 
Uli     .j^y    /*'-^    >^*^l    ^   l»»/-;2ai.l_j   iiJ'wJ!  ^ji>    J'  (21)  *^^^^j!       c^o.        j 

(1)  C  ^^.  —  (2)  C  ^1.  —  (3)  C  iJ^_3  5,yj.  —  (4)  C  Ji.  —  I 

(5)  C  iaJis^b.  —  (6)  C  ...  ^0  ^  J/3!  11»  J  ^r^Xo.  —  (7)  C  iJbi  ^  i 

wJ»  wol  v^'jlj  v-^^^-*-  ^-^'-  —  (8)  B  JU3  j^l.  —  (9)  C  i 

LjUiJl.  _  (10)  B  J-^-^j.  —  (U)  B  ^^yi   .bir  ^.  —  (12)  C  ^'  i 

^liLo..  —  (13)  C  Ual»  ^yo-.  —  (14)  B  et  C  J3.  —  (15)  B  .J^^.    'i^  ■; 

la3    ^U-   ^    ^y    U    ^yCi';  C   iaa    O-x^  U    ij5'.  —  (16)    B  : 

OXÙI  j^yy.  —  (17)  B  JXslx);  C  Jixi.  —  (18)  C  i^\.  —  (19)  B  i 

yUI     .li.  ^  wsb>  j^sw  ^\.  —  (20)  C/LjJ!.  —  (21)   B  Jjo^  i 
^M  JX3  J>jl  JJU;  C  *«M  s^  J-^l  Ji^  Jjoj. 


HISTOIRE    d'HAIKAR.  69 

^JLv"    rx^'  ^^j^  'jj  'oj    .,!  (3)  (ja.  ,1^:=-  ^'  J'^ï*  U^i  t^- 


Ijl.  (4)  ^^L  ii^xJîj  iiJiiJL-  ^G^j5  iJC^^l  ^CUr  ^:0!  JJ!  cJ^l^:'' 
(6)  fi^\  j\jL^  JUi  j»,"^'  j  UJI  ^  (5)  J^^^^ai-  U  ^-  v.iX^  U^V- 
(8)  Ji^  jls^j^  U;'  .v./  '^^  (7)  5^,_^^^-  .-^CJ  ^!  bi  iiUJL 
^L^  ^^-  ^^  UL  i.".dJL  ^^Mj  ^U^'j  ^'1  J  (9)  ^ 

^i      ^^    ^     ^  ^.   •    ^  ^  ^  •  ^ 

s-Ui>  U  .j  JxO  -Xaw  lî^'o  ï^'-^-t^  iX\_L^  Jj''  (11)  fi.^:*^^  OXJ^I 
iajyj'  L^  il3)  ».  »-J!    ,liL^   -.^^'   LLrj  (p.  172)  (12)  U  J^  ^,liL^ 

(14)  LîyJI  L^, ,  ^^^" ^,^.^  >  ^;^"  L  , ,  ^,,.^LJ!  ^,--  ^^>^,l, 

LJ!    ^.-    (17)  lyb   ^^^  lyiLv,'    ^  _j^!  (IG)    J,'   ^v^ili^L  (15)  ^^jl 

fF^3    ^    ^'   (20)  U^j'   (19)  ^^^.   :5  (18)  j^^j-^.    b^^j    o^j^' 
^tO-^  (22)  JJ^  ^^'Ik-  j^lj  Lj^î  (21)  ^tOJ'  ^^  ^^   ^^  ^. 


^> 


.yiri    .   oCLM 


'J^:.--  J 


\      '...^r»^'. 


CT^.»^ 


1^1 


^^::*=^     j-5^ 


oXUi  J-o.       li    .^^^-^_3  (24)  i3Ui3!  jy.j^.  ^U'ij   .liu^  (23)  Ij^'Ij 

(1)  C  \^\j\.  —  (2)  C  ÎJaÎ  ^  la3  l^Xx^  U  ïjl'!  5iJ^  JjiP  ^Jsrf. 
_  (3)  B  Ajl  (J^  ;  C  ^^^  ^>^  O/"-^-^  '-^  (3^.  •  —  (4)  C  ^'%^  lî. 
—  (5)  C  j^.  —  (6)  B  plk^  ^x^  U  O^i.  —  (7)  C  j^.  —  (8)  C 
^^^  b.  —  (9)  B  j^izs..  —  (10)  C  fJt.  —  (11)  C  Oov*xa.l_3  »^'!$'l  ^ji^HS=^j 
^ya.  U^b  à:;L»jJI.  —  (12)  C  ^^1  oX)i  JJ^.  —  (13)  C  ^ol^i  ^_^ 
Les  mois  /*^j  ^  ...  ^.j3  sont  omis.  —  (14)  C  Jbsr'l.  —  (15)  C 
8^^)  ^j\j>.  —  (16)  c  J.  —  (17)  B  )_5jL^.  -  (18)  C  i^j^l.  - 
(19)  B  ^J,^}^.  —  (20)  C  ^.Js  lyU  iwJ  lyU.  —  (21)  B  oXUD.  — 
(22)  C  L^'_3^'j   ii^^!  1^.   —  (23)   C  'Jjj.  —  (24)  C  ïl*i3t. 


70  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

(3)  Jliii  U  (2)   J^l   'J^  J^j>   (1)  ^^io    ^   ^^A^''    ^U3!  j\^    l^.  ; 

^-j-^  ^,1^  J  (5)  ^  j^i  J.  ^  (4)  l;^  wi/  ^j-^  l).  j^yJ  I 

^,^ty  J  JlLi  j^L  p..  J  ^y  (7)  5^^.^'  (6)  ^.  ^l^'  ^OJ'  ' 

J,  (9)  li^^  Ji    l^"^    pJl  (8)    ^.^î  ^   ^tCJp    J,!     ,liL^    l;       -.ca^^! 

_,La=^  j^  ^^slS  ,l£^  b  J  (10)  JUs  (p.  J.7:-5)  j^/  ç^^  ^v-i=^  I 

(11)     .jp-Ji-i  ij^^  bl;^      ._^^_  i^j'r^j  j^'  «^  l)-^   '-^^  -^"^  .^Ow-w 

'joAio   IJwW   IswVLsr:'.   'j-'j    ^^-îj^    2!.y^    J^L       ^^'^     ,liL^    (12)   ii^  | 

J-^U  (14)  ^OJ!  Ij^i  3   \y^  {i'S)  l^-^   j^j^l   1^»^   ^^:=v  1 
(16)  is.^wiJ!    5À*   w^W'   w—   ^^     ,^r^    ^    ^    J^j    (15)    ï^k^c^^'j 

U   ,liL.=v  (18)  iJ  JUj  ^^^1  ^\j^  ^  ^   ^^  _7^'  '^-*  (1/)  h'.j^b  : 

^.^M  !j^  ^:u^_^^  ^  (19)  J*3    <x--  vjuU  ^  ^.Ul  or'-V  1 

^:JC;^-'  xdxs  ^JJ!  JxàJ!  !JJ6  ^  U  ^^y  (20)  Jlis  -vW'j;  ; 

L  Leroy.  \ 

[A  siNvre.)  • 

(1)  C  ^.  —   l2)   B    ïr^    J  ^:^^  jW    'i^.  —   i3;    C  ^,U..o.    J    JU3. 

_  (4)  C     --V-  —  (5)  ^-^  ^»^j5-  —  (6)    B   U;o'.    —    (7)    B    ^,_..^3Ï^:  1 

C    (^  v-^.  —   (8)  (1  -/-'^    sans   le  mot  ^J'.    —  (9)  B    ^^    W-^-:^  i 

i^L;  C  hl^>  ,.^  Ijv*£.  —  (10)  C    ..c^.Jli:^.  —  (in  c  '^J^j.  —  i 

■  '  ^  ^ ''  '  c/  ^  *"  ^ 

(12)  ...  ^^^  ^-b^t  iJj-  .liLii.  5^w  UI5.  —  (13)  L^-*4=^  est  omis  en  C  — 

(14)  C  ^tXJjj.  —  (15)  C  ,l£ow  ^H^'j.  —  (16)  B  ii=Ji3l.  —  (17) -B  ^^«  ; 

(^^^^  —  (18)  B  J>^UU.  —  (19)  C  'o^^,  ^\*^.  —  (20)  Les  mots  J'^  ] 

^  Ji  ...    .ftS^i  sont  omis  en  c.  ^ 


NOTES  DE  GÉOGRAPHIE 

ET  D'HISTOIRE  D'EVIRÈME-ORIENT 


Par  E.  Blochet. 

(Fin)  (l) 


;^  ^    TA-THSIN    =    y;  à'vo)  '^jp'.y.  (2). 

I/e.\plicati()ii  du  nom  de  Ta-Tlisin  qui,  dans  les  chroniques 
<  hinoises,  désigne  également  l'empire  romain  et  qui,  dans  les 
traductions  d'ouvrages  bouddhiques,  i-end  le  sanskrit  yavana 
«  grec  »,  n'a  pas  été,  que  je  sache,  donnée  d'une  façon  satis- 
faisante, malgré  des  hypothèses  très  ingénieuses  (3),  mais  toutes 
un  peu  trop  compliquées  pour  répondre  à  une  réalité.  Est-ce 

(1)  Voy.  11K)«,  p.  34t>. 

{■2)  Le  pays  de  Ta-Thsin  est  certainement  la  Syrie  (Iliitli,  préface,  page  vi). 
Le  royaume  rie  Ta-Thsin, dit  le  Hou-Han-shou  [ib-iH)  J.-C))  "tait  égale- 
ment nommé  Li-tchien  (:=  Li-kin);  comme  il  est  sitiK-  à  l'Occident  de  la 
mer,  on  le  nomme  Haï-hsi-kouo  :  j;^  .^  ^  —  ^  j^  |^  ^  |£  f#  If  îjj;  I^T 
iÔ  W  ^  (ibid.,  pages  36  et  09).  Li-kin  d'après  liirth,  ((iii  semble  avoir  mis  la 
main  sur  l'exacte  vérité,  est  la  célèbre  ville  de  Rekem  {ibid.,  page  160).  Ce 
même  ouvrage  nous  apprend  que  le  roi  du  pays  de  Ta-Thsin  désii-ait  entrer  en 
relations  avec  le  Céleste  Empire,  mais  les  Parthes  ^  è  An-si,  ou  Arsacides, 
désirant  garder  le  monopole  du  commerce  de  la  soie,  les  en  cmi)èchaienl;  la 
9"  année  Yen-hsi  de  Houan-ti  (166),  An-toun,  roi  du  Ta-Thsin  -Jç  M  "^^ 
^  ^,  (^'est-à-dire  Marc  Aurèle  Antonin,  envoya  par  mer  une  ambassade  qui 

arriva  à  la  Chine  par  la  frontière  de  l'Annam  (Hirlh,  ibid.,  pages  -12  et  100)  ;  c'est 
à  partir  de  ce  moment  que  datent  les  relations  suivies  de  l'empire  chinois  et 
du  Ta-Thsin.  D'api-ès  le  Weï-shou  (386-556),  la  capitale  du  Ta-Thsin  est  An-tou 
4r  ^>  soit  Antioche  (Hirth,  ibid.,  pages  48  et  103).  Le  résultat  de  ces  re- 
cherches sur  Fo-lin  et  Ta-Thsin  a  été  communiqué  à  la  Société  philologique 
dans  sa  séance  du  12  mai  1908,  époque  à  laquelle  la  rédaction  de  cet  article 
était  terminée. 
(3)  Hirth,  pages  157  et  214. 


72  REVUE    DE    l'orient  CHRÉTIEN.  [ 

que  ;/ç  ^  ne  représente  pas  tout  simplement  une  forme,  moitié  | 
Iraduclion  avec  y^  ta,  tai  «  grand  »,  moitié  transcription  avec  , 
^  Thsin,  du  nom  sémitique  populaire  d'une  partie  de  la  Syrie,  ; 
de  la  Syrie  du  Nord,  qui  n'a  pas  été  conservé  dans  la  division  ' 
administrative  de  la  Syrie  telle  qu'elle  avait  été  comprise  par  '■ 
les  Romains?  D'après  Polemius  Silvius  (V  siècle),  la  Syrie  était  ' 
divisée  en  trois  provinces  (1)  :  «  Syria  coele,  in  qua  est  An-  j 
tiochia,  Syria  Palaestina,  Syria  Phoenice  (2)  ».  Les  géographes  1 
grecs  Diodore  de  Sicile  et  Strabon  nous  ont  conservé  le  sou- 
venir de  l'ancienne  division  de  la  Syrie  sémitique  et  pré-ro-  '■ 
maine,  qui  avait  été  faite  à  un  point  de  vue  très  différent  et  1 
dans  laquelle  cette  vaste  contrée  était  considérée  comme  for-  ''• 
mée  de  deux  parties  :  la  «  Syria  superior  »  ou  «  Syria  prima  »,  \ 
Y)  àvo)  Huçtioi  (3),  comprenant  la  Syria  Coele  et  la  Syria  Phoenice,  i 
et  la  «  Syria  inferior  » ,  y;  xaiw  Supt'a,  qui  comprenait  la  Syria  , 
Palaestina. 

;^  ta  «  supérieur,  premier  »  est  la  traduction  normale  du  grec  ! 
avo),  ou  plutôt  de  l'adjectif  araméen,  qui  a  été  traduit  par  les  ■ 
Grecs  sous  la  forme  i,  avw;  quant  au  caractère  ^  qui  se  lit  ; 
aujourd'hui  Thsin,  il  est  facile  de  montrer  qu'il  est  la  trans- 
cription phonétique  aussi  exacte  que  possible  du  nom  sémitique  ' 
de  la  Syrie,  "iiï  en  hébreu,  j^-^  en  arabe,  ces  deux  formes  cor-  i 
respondant  à  une  prononciation  t/isour,  d'où  l'on  a  fait,  en  ' 
laissant  tomber  l'un  ou  l'autre  des  deux  éléments  qui  compo- 
sent l'emphatique  ths,  le  thsadé  du  sémitique,  Tup,  Tyr  et  Sjpta,  ! 
Syria.  Le  phonème  ths  de  thsin  ^,  dont  la  valeur  n'a  certaine-  ' 
ment  pas  changé  depuis  l'époque  à  laquelle  les  Chinois  ont  . 
inventé  l'expression  ;/<;  ^  pour  désigner  l'empire  romain,  est  i 
certainement  identique  au  thsadé  des  langues  sémitiques,  puis-  \ 


(1)  Polemii  Silvii  Lalerculus  dans  Monuments  Germanise  hislorica,  auct. 
anlif.,  tome  IX,  page  511  ;  cf.  Archiv,  tome  IX,  page  680,  et  Th.  Mommsen,  Mé- 
moires sur  les  provinces  romaines,  Paris,  1837,  page  13. 

(2)  Auxquelles  les  Grecs  donnaient  les  noms  de  xoiXï)  Sypt'a, luiîa  na).atanvri  et 

(3)  ...  'App'.ôxto;  xaî  TTûO'ov...  àvaÇ--j|o(VT£;  itzb  toO  NîiXou  \j.t-.k  twv  pïCT-.Xéwv  xat 
TT):  S'jvâfXîw;  y.y.-îv  eï;  TpucaoâSîKTOv  tv;;  avw  2u>ca;  (Diodore,  XVIII,  33,  1).  "O*  ■reyv- 
ôavôfAsvo:  ;y.  KiXixia;  àvîorpofsvai  x»-.  <itpaToiTî'<EÛ£tv  iztpi  Ty,v  avw  i;-jp:av...  (ibid.,  XIX, 
93,  1);  OJTo;  8à  toOtov  to*  yrtô'O^  SisToiêî  jrspî  tyj'i  avw  X-jpîa/,  TtoXtv  xti^w  tEpt 
Tov  'OiôvT/;v  TtoTïfiôv  (ibid.,  XX,  47,  5).  «l>J£T6ai  (#,  cyxi^t)  6è  xat  iv  t^  BanTpiav^  xaî 
Bx6uXù)vîqt  xai  SoudtSi.  Kai  V)  xàxw  8î  lupta  çûei  (Strabon,  XV,  1,  18). 


NOTES   DE   GÉOGRAPHIE.  73 

que  le  nom  du  royaume  de  Thsin  J|  qui  s'écrit  avec  le  même 
caractère  que  celui  qui  parait  dans  -^  ^  Ta-Thsin  a  été  rendu 
par  les  Arabes  sous  la  forme  ^r^  Thsin,  qui  serait  en  hébreu 
]'y.  Une  autre  preuve,  et  non  moins  convaincante,  en  est  que  les 
Iraniens  ont  transcrit  ^  Thsin  par  ^^^  Tchin  et  que,  dans 
leur  système  consonnantique,  le  ^  correspond  d'une  façon  cer- 
taine et  indubitable  au /Asac^é?  sémitique,  puisqu'ils  ont  transcrit 
le  syriaque  u-^j  t/tsa/iba  sous  la  forme  V-W'  1*^  forme  ^r». 
pi'ouve  donc  péremptoirement  que  les  Iraniens  ont  entendu 
prononcer  le  caractère  ^avec  un  t/isadé  initial,  c'est-à-dire  avec 
le  môme  phonème  que  celui  qui  se  trouve  dans  T/isour  iiï.  ,^o. 
Les  Chinois,  ne  possédant  pas  l'articulation  r,  sont  obligés  de 
la  transcrire  par  celle  qui  s'en  rapproche  le  plus,  soit  /,  mais 
il  n'existait  pas  dans  leur  langue  une  syllabe  thsoul  ou  thseul 
qui  fût  capable  de  rendre  le  thsour  sémitique,  aussi,  suivant 
une  habitude  constante  et  d'ailleurs  très  explicable,  ils  ont 
changé  cet^  /  final  en  n;  du  reste,  la  valeur  phonétique  des 
sons  n  et  /  du  chinois  est  extrêmement  voisine  et  ces  deux 
phonèmes  sont  loin  d'èlrc  aussi  distincts  dans  la  prononciation 
des  Célestes  que  dans  la  nôtre  (I),  17  du  chinois  étant  à  la  fois 
linguale,  nasale  et  dentale.  Il  me  suffira  pour  établir  l'équi- 
valence de  Vn  de  transcription  chinoise  avec  1'/  non  chinois 
de  citer  les  exemples  suivants  :  le  nom  ouïghour  de  l'or  altoun, 
en  tchaghataï,  j^-''»  est  rendu  en  chinois,  tians  le  Vocabulaire 
ouïghour-chinois,  sous  la  forme  fijf  ^  an-tliouen,  ce  qui  est,  à 
très  peu  de  chose  près,  la  f^rme  par  laquelle  les  Chinois  ont 
transcrit  le  nom  latin  Antonius;  ime  môme  transcription  chinoise 
0g  'il  Houan-tché,  recouvre  les  deux  noms  mongols  Oltchaï 
^U-J^j  (ou  peut-être  Eultchéï)  et  Kountchek  ^^^-^'Z;  le  nom  du 
a  lac  des  têtes  rouges  »,  le  Kizil-Bash,  proche  de  l'Altaï,  aux 
bords  duquel  Témoutchin  et  Wang-Khan  ff  ^,  J-^  ■wX^^;',  li- 
vrèrent une  petite  bataille  aux  Naïman  75  ^-  ^^n  1199,  est  écrit 
par  Rashid  ed-Din  ^j^^  S^j}  (2)  et  par  les  Chinois  M  ^  a  ^ 

(1)  |#  /a/ est  en  coréen  nal,  avec,  do  plus,  ralternance  l-d  =  /,  et  en  japonais 
nnlchi;  -dK  lai  est  en  coréen  ne  et  dans  certaines  prononciations  dialectales  le; 
"^  lan  est  en  coréen  nan,  et  manglaï  «  front  »  en  mongol,  se  trouve  également 
sous  la  forme  mangnaï. 

(2)  Man.  persan  68,  folio  75  verso. 


71  REVUE    DE    l'orient  CHRETIEN. 

Hé-sin  Pa-slieu(lj;  Djalal-Din,  forme  turke  de  Djahil  ad-Diii,  ; 
est  rendu  en  chinois  par  ;|;L  H  T  Tcha-lan-ting,  et  le  fleuve  Émil 

que  Rashid  écrit  correctement  Jrr''  est  écrit  Éiuin  ^'  dans  le  ] 

Khin-t  iufj-Si-y  u-thoung-iven-tchi ,  sans  compter  la  transcription  \ 

moderne  ?^  ,^  ,g,   faï-rna-ssé  du"  mot  persan  jU  némaz  (2).  \ 

Cela  établit  d'une  façon  certaine  la  filière  des  formes  par  les-  i 

quelles  le  mot  sémitique  t/isour  a  fini,  au  boni  de  vingt  siècles,  « 

par  devenir,  dans  la  prononciation  des  sujets  des  Fils  du  Ciel,  ' 
Tlisin  :  Tlisour-Thsoul-Tlisun   ^-Thsiii.    En    revanche,  ce 

nom  de  ^  Tlisin  qui  est  devenu  en  arabe  .y-,-^  a  été  entendu  par  i 

les  Occidentaux  sous  la  forme  Ser,  qui  se  trouve  dans  Ptolémée,  ; 

et  il  est  évident  que  ce  mot  de  S-rjp,  par  lequel  Ptolémée  désigne  , 

un  Chinois  (c-.  -yjpeç  ;  cf.  ^■qpiy.bç),  est  la  trnnscription  deThsin  :  ' 

c'est   par  un  phénomène  linguistique  absolument  identique,  i 

mais  inverse,  que  (hsour,  origine  du   grec  'L'jp'<.<x  et  du  latin  ] 

Syria,  est  devenu  Thsin  dans  la  langue  du  Céleste  Empire.  ! 

i 

^^.UVj    NANGIVAS   =   /^.   ^    MAN-TZI    =    S}^ •  > 

Nangiyas,  dans  Rashid  ed-Din,  désigne  la  Chine  du  Sud,  Tem-  \ 
pire  des  Soung,  par  opposition  à  ^^,  l'empire  du  Nord  des  ; 
Altan-Khaghans  ou  :^  ^,  souverains  mandchous  de  Ven-king; 
dans  la  langue  actuelle  des  Mongols,  Nangkiyas  et  Nangkiyad  ^ 
désignent  la  Chine  des  Tai-ïhsing;  Nangkiya-s  et  Nangkiya-d  , 
sont  des  pluriels  mongols  réguliers  d'un  mot  nangkiya  qui  est  \ 
conservé  dans  le  Vocabulaire  ouighour-chinoiSf  avec  la  trans- 
o'iption  ^^M  ff  (S)  Nang-k/ii-hoHeï  {corriger  en  ^  /.i^yf/a ,  ■ 
qui  est  traduit  ^.  Man  «  barbare  ».  Nangkiya-s  est  donc  la  tra-  \ 
duction  du  collectil  ^  ^  Man-tzi  «  fils  de  Barbares  »  par  lequel  i 
les  Chinois  du  Nord  désignaient  les  sujets  des  Soung  et  que  ' 


(1)  )'nun-iihi,  cliap.  1,  [Và^a  H. 

Ci)  L'I,  même  en  arabe  et  en  persan,  a  souvent  une  valeur  emphatique  palatal"- 
tpii  peut  la  faire  conlondi'e  avec  la  nasale  n:  c'est  ainsi  que  Ifs  Turks  ont  irans- 

lojiiié  en  menla  bîU/>  le  mot  arabe    biU  molla  pour     c^^. 

(3)  11  y  a  dans  le  ]'vcabulaire,  k  la  place  du  signe  Koucï,  un  signt-  homophone 
(jui  n'existe  pas  dans  la  fonte  de  l'imprimerio  Nationale  et  qui  est  presque  seni- 
blal>l(>  à  celui  de  li-fil  par  lci|uel  je  propose  de  le  corriger.  Ce  caractère  se  com- 
pose de  la  phonéli(|ue  Atiat'/  jointe  à  la  clef  150  au  lieu  de  la  clef  ll'J. 


1 


NOTES    DE    GÉOGRAPHIE.  75 

Rashid  ed-Din  a  transcrit  Manzi  Sj^  (1)-  H  est  piquant  de  voir 
les  Ouïghours  de  la  Pentapole  et  les  Mongols  de  la  steppe 
traiter  de  «  fils  de  sauvages  »  ces  mêmes  Chinois  auxquels  ils 
ont  mendié  les  rudiments  de  leur  civilisation. 

LES    CAMPAGNES    DES    MONGOLS    DANS    l'iRAX    HT    EN    RUSSIE. 

D'après  le  Yuan-shi,  Tchinkkiz  (2)  dans  la  16^  année  de  son 
règne  (1221)  s'empara  de  f>  n^  ^¥ou-\\(j-e\i\,  soit  Boukhar,  qui 
représente  plus  exactement  que  le  nom  musulman  de  Boukhara 
I.Ur:  le  prakrit  hou/uh-,  sanskrit  f^fTT  vi/x'rra  «  temple  d'ido- 
les »,  et  H  ^  S  ^  Sa-mi-ssé-kan  qu'il  ne  faut  pas  corriger  en 
'MW  %^  Sa-mi-eul-kan  (3),  Samarkand,  avec  la  transcription 
;y^,?'pourw.^;  cette  même  année,  Tchoutchi  tîl  "^i  s'euipara  de  ^ 
"^  =f  Yang-ki-kan,  soit  Yanghi-kand,  la  Jakint  de  Plan  Carpin 
et  la  o^  -Vj.  que  Rashid  ed-Din  prétend  avoir  été  construite 
par  Oughouz  (1),  l'ancêtre  mythique  des  ïurks,  de  A'  %  ^  Pa- 
eul-tchenn,  soit  Bartchin,  que  Jean  de  Plan  Carpin  nomme  Bar- 
chin  (5);  à  l'automne,  il  s'empara  de  $lï  #  It  Pan-lé-ko  qui  ne 
peut  être,  malgré  l'étrangeté  de  la  transcription  pan  pour  ba, 
que  la  ville  de  Balkh  (6).  Les  princes  Tchoutchi,  Tchaghataï 
^  ^  -^  et  Ougédeï  ^  ^  -^  s'emparèrent  de  la  ville  de  3Ê  f| 
f^  #>  Yu-loung-kié-tchheu,  qui  est  la  ville  de  Youroung-kash, 
dans  le  Turkestan,  et  d'autres  villes  de  cette  région.  Youroung- 


(1)  Avec  la  transcription  constante  do  /:  chinois  |iai-  ;•  persan. 

(2)  Chap.  1,  page  2(t. 

(3)  Sa-mi-ssé-kan  répond  d'nno  faron  coi'taine  à  une  forme  persane  Saniiz- 

knnd,  car  ils  ne  possèdent  pas  l'articulation  a  ([u'ils  rendent  toujours,  faute  de 
mieux,  par  s;  Saniiskand  se  lit  clairement  dans  le  nian.  ouïgiiour  de  la  Bibl. 
Nationale,  f.  262  v",  ligne  8,  et  son  identification  avec  Samarkand  n'est  pas  dou- 
t(Hise. 

(4)  Man.  supp.  persan  1364,  folio  159  verso. 

(5)  .Jean  de  Plan  Carpin  ajoute  le  nom  d'une  troisième  ville,  celle  d'Ornas  qui 
était  spécialement  habitée  par  des  Chrétiens,  des  Khazars,  des  Russes  et  des 
Alains. 

(6)  L'existence  de  ces  lettres  paragogiques,  au  moins  avec  la  prononciation 
actuelle  du  chinois,  est  certaine  dans  plusieurs  transcriptions  de  noms  mon- 
gols en  caractères  chinois;  dans  le  cas  présent,  il  se  pourrait  que  la  transcrip- 
tion Pan-lé-ko  représente  la  prononciation  vulgaire  de  Balkh,  avec  un  a  nasalisé 
par  la  présence  de  1'  l  qui  se  trouve  dans  ce  mdt. 


76  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

kash,  la  «  ville  de  la  jade  blanche  »,  en  arabe     ►iU  -^^x^>  ou 
^U  sjj^)»j^\  est  citée  dans  le  Khin-ting-Si-yu-thoung-wen- 
tchi  (I)  et  elle  est  située  au-dessous  de  Khoten.  Pendant  ce 
temps,  le  prince  Toulouï,  le  dixième  mois  de  cette  même  année, 
s'emparait  de  la  petite  Merv  (2),  de  la  grande  Merv,  de  Saraklis, 
et  d'autres  villes  ^  #  '^  ^  pj  .E|  ,^  ^  ^ij  ^g,  (Ma-lou-tchha, 
Yé-kho  Ma-lou,  Si-la-sseu).  .||  .fi  '^  Ma-lou-tchha  est  la  trans- 
cription de  à^ij*  Marv-tcha,  la  petite  Merv,  et  non  de  la  forme 
turque  Jjj^»^  Marv-tchouk;  ^  ïïT  ,E|  .^  Yé-kho  Ma-lou  est  en 
mongol  Yéké-Merv  jy  a,C,  la  grande  Merv;  quant  à  la  trans- 
cription de  ^  $lj,g,  Si-la-seu,  elle  présente  des  difficultés;  il 
est  évident  qu'il  ne  faut  pas  y  voir  la  ville  de  Shirâz  j^:^  du 
Farsistan,  ni  très  probablement  le  gros  bourg  de  Shirâz   ;^ 
qui,  d  après  Yakout  (3),  était  à  deux  jours  de  distance  de  Sarakhs 
j'^j--^  à  moins,  ce  qui  est  peu  vraisemblable,  que  les  Mongols 
aient  confondu  Shirâz  et  Sarakhs.  ^  ^ij  ,§,  peut  d'ailleurs  re- 
présenter la  transcription  de  Sarakhs,  car  on  vient  de  voir  que  le 
nom  de  Samarkand  a  été  transcrit  Samiskand  et  les  Mongols,  au 
xiii^  siècle,  avaient  une  forte  tendance  à  laisser  tomber  les  aspi- 
rées, de  sorte  qu'ils  pouvaient  parfaitement  prononcer  Saras  le 
nom  de  la  ville  de  Sarakhs  (I).  La  dix-septième  année  du 
règne  de  Tchinkkiz,  Toulouï  s'empira  des  deux  villes  de  Thous 
etNishnpour,!^  ,g.  ^'^X%  Thou-ssé  Ni-tchha-ou-eul,  g  '^ 
%%  Ni-tchha-ou-eul  étani  la  transcription  du  nom  vulgaire 
de  Nishapour  que  les  gens  du  commun  prononçaient  Nishavour 
^j^Li.»,  suivant  ce  que  dit  Yakout  (5);  puis  il  s'empara  avec  son 
père  de  la  ville  de  Talékan  if  M  ^  ^»  forme  qui  traduit  litté- 
ralement le  persan  ^liJli»  ^,i^,  ^  étant  l'équivalent  du  persan 
y^.  Ici  se  place  le  récit  de  la  lutte  des  Mongols  contre  le  sultan 
des  contrées  de  l'Ouest,  Djalal  ad-Din  que  le  Yuaa-shi  nomme 
Tcha-lan-ting  B  isjc  i  ^L  fi  T.  soit  Djalal-Din,  avec  l'échange 

(W  Chap.  3,  pago  30. 

(«)  Bretschneider,  qui  s'est  occupé  incidemment  de  ce  passage,  n'y  a  vu  que 
du  feu. 

(3)  Modjem,  tome  II!,  page  351. 

(4)  On  verra  d'ailleurs,  dans  le  cours  de  cet  article,  de  fréquents  exemples  de 
la  transcription  de  a  par  i  chinois,  et  de  la  chute  des  gutturales  intervocaliques: 
la  transcription  de  s  par  sh  n'est  pas  insolite. 

(5)  Modjem,  tome  IV,  page  867. 


NOTES    DE   GÉOGRAPHIE.  77 

de  /et  n.  La  dix-huilième  année  (1),  Tchoiitchi,  Tcliaghatai, 
Ougédeï  et  le  général  Bala  A  $lj  terminèrent  la  conquête  des 
pays  d'Occident  "gj  i^  et  mirent  des  gouverneurs  dans  ses 
principales  villes. 

Pour  avoir  quelques  détails  sur  l'invasion  de  la  Russie,  il  faut 
recourir  aux  biographies  des  deux  généraux  Souboutaï  Baglia- 
tour  (2)  i^  ^  •â'  (Sou-pou-lhai),  qui  était  un  Mongol  originaire 
de  la  tribu  des  Ouryangklia  %%  ^  (Ou-leang-ho),  dont  on 
trouve  le  pluriel  dans  Rasliid  sous  la  forme  Ouryangkh-êt 
^^ûxjIj,^'  et  Koush-mélik  ^j  ,@,  ^  M  (Ho-ssé-mé-li),  qui  serait 
en  transcription  arabe  s^CL  ^J,  et  qui  était  un  Ouighour  ori- 
ginaire de  l'ourdou  de  Koutché  dans  le  ïurkestan  i!^  Jr^^  ;gl  pjl 
^  ^  ^  A  (3)-  Ces  deux  généraux,  accompagnés  de  Tcliébé- 
Noyan,  furent  envoyés  en  1223  par  Tchinkkiz  pour  faire  la  con- 
quête du  pays  de  Kiptchnk  |}^-  '^  Khin-tchha  (4),  le  ^'sr-'  de 
Rasliid.  L'armée  qui  était  sous  le  commandement  de  Sou- 
boutaï (5),  contourna  la  mer  Caspienne  %  "^  -^  ,ËL  \%  (Kliouan 
Ting-ki-ssé-Haï)  et  ce  général  arriva  à  la  chaîne  de  montagnes 
Thaï-houo  -j^  :fij  ^,  il  lit  percer  les  rochers,  se  fraya  ainsi  un 
chemin  et  sortit  contre  l'ennemi  qui  n'était  pas  préparé  à  son 
attaque.  Il  rencontra  deux  chefs  de  bande  ^  ^  nommés  Yourik 
3Ê  M  -éi  (Yu-li-ki)  et  Tha-tha-ho-eul  if  ff  i"^  ^l  alors  qu'ils 
étaient  réunis  sur  les  bords  du  fleuve  Po-tcha  ^  îfl.  fl»!. 
Il  lança  son  armée  contre  leurs  troupes  qui  furent  mises  en 
déroute;  le  fils  de  Yourik  se  réfugia  dans  une  forêt,  mais  le 
lieu  de  sa  retraite  fut  révélé  aux  Mongols  par  un  de  ses  esclaves 
qui  vint  le  trahir;  il  fut  ainsi  capture.  Les  peuplades  de  cette 
contrée  firent  toutes  leur  soumission  et  Souboutaï  Baghatour 
arriva  au  fleuve  A-li-ki  ^  M  o  M- 

Il  n'y  a  pas  de  doute  que  la  %  ;£  -^-  ,gL  f§  Khouan  Ting-ki-ssé- 
Haï  ne  soit  la  Caspienne,  la  mer  du  Tabaristan  ou  des  Khazars 
comme  l'appelaient   les  Arabes  de  cette  époque,  l'Akfouda- 


(1)  Yuan-shi,  ibid.   page  21. 

(2)  y'wan-s/it,  chap.  121,  pages  1  et  ssq. 

(3)  Yuan-slà,  chap.  12U,  pages  15  et  ssq. 

(4)  Ibid.,  chap.  121,  page  2. 

(5)  W  Khin  se  prononçait  anciennement  khim  et  ^   tchha  se  prononçait 
ichhak  :  Kimtchak  équivaut  à  Kiptchak  avec  l'alternance  m  z=zb  =p. 


78  REVUE  ijK  l'orient  ciikétikn. 

déryav^'o,:  .oy5'!  uu  Kalouda-déryav  jlj,i  ïXiS'des  Persans  '1): 
le  nom  de  la  cliaîne  de  montagnes  nommée  ^^ç  %i  Thaï-houo 
n'est  pas  non  plus  aisé  à  restituer  et  son  identification  n'est  pas 
iacik'.  Dans  la  prononciation  de  l'époque  mongole,  3^|q  était 
certainement  Dai-kho;  le  son  k/io  pouvait  d'ailleurs,  avec 
l'équivalence  i  =  ^j  =  ^  ,  représenter  y  ho;  s'il  y  avait  dans  le 

texte  chinois  J^  fn  da-gli{o),  il  se  pourrait  (jue  ces  deux  carac- 

(1)  Le  nom  ilo  la  Caspienne  est.  dans  l'Avesta,  Vouru-kasha  =  Vouru-karta, 
«  la  mer  créée  large  »,  ce  que  le  pehlvi  traduit  Firakii-kart,  en  pei-san  -^  V 

^^y  ;  ce  noni  désigne  aussi  la  nier  en  général,  parce  que  les  Mazdéens  n'a- 
vaient que  des  notions  géographiques  assez  imprécises,  mais,  primitiven)ent, 
il  est  certain  que  la  Vouru-kasha  était  la  Caspienne.  On  lit  dans  le  (îrand 
boundehesh  :  Yamallûn'it  pûn  D'in  aigli  zrâ'i-l  Fiiakh-karl  pïin  kosl-t  nhnrûdj 
kanûrak-'i  Albôrdj  si  êvak-j-c  zanû  zamlk  dûrlt  ïtûn  zrûl-i  Firakh-karl  algh-ash 

hazar  var  dar  dâsht  yakôyanmnil  Itûn   min   tchashmak-i  Ard'ivlvsûr Amut 

Uû-as/j  ijabrû  lûdjln'U  pûn   Ichahal  yôm  û   laïli/â  pirâmïm    barû  garCit  man 

yahvûn'il  IwTXir  u  Ichahâr  sad  farsang  mas Kulû  zanâ  min  Ichashmakûn-i 

Ardn'icsr/r  hamai  rldjlnd  ôl  nnnrôdj  kôf-i  Albôrdj.  De  mon  man.,  page  b9;  cf. 
lacs,  de  W'estergaard,  page  iiô.  ■•  11  est  dit  dans  l'Avesta  que  la  mer  Firakh-kart, 
du  côté  du  Sud  {nlm-rôdj  =  j  at^Jj,  au  bord  de   l'Albordj,  occupe  le  tiers  de 

cette  terre;  on  la  nomme  ainsi  •■  mer  Firakh-kart  ••  parci'  qu'elle  contient 
mille  canaux  qui  viennent  ainsi  de  la  source  Ardvïvsûr  (Ardvi-sfira  Anâliita)... 
Si  un  homme  monté  sur  un  bon  cheval  fait  courir  sa  monture,  il  fait  le 
tour  de  celte  mei'  eu  10  jours  et  nuits  [Ichahal  yôm  u  laïlyâ,    -,  .  jLi:,      ^-a>), 

ce  qui  f;iit  1.4U0  farsangs  en  longueur....  et  tout  cela  (toutes  ces  eaux)  coule  de 
la  source  Ardvlvsfir  vers  le  Sud  du  mont  Albôrdj  «.  L'Albordj,  le  Ilaraiti  Harez, 
ou  Hara  Berezaiti  de  l'Avesta,  sur  lequel,  d'après  la  cosmogonie  du  Boundehesh. 
.se  trouve  la  source  des  eaux,  l'Ardvi-sûra  Anâhita,  «  s'étend  sur  tout  le  tour  de 
la  terre  baignée  par  les  eaux  jusqu'aux  régions  de  l'Orient  »  (Darm.,  Z.  .4.,  II, 
618);  c'est  originairement  la  chaîne  du  Caucase  avec  son  pic  culminant  de 
l'Elbrouz,  l'Albordj  du  pehlvi,  dans  le  Sud-Ouest  duquel  se  trouve  en  elTet  la 
partie  iranienne  de  la  mer  Caspienne.  Ce  qui  établit  bien  que  la  Firakh-kart 
est  la  Caspienne,  c'est  que  le  Grand  Boundehesh  nomme  le  lac  d'Aral  «  la  mer 
Kamrfitîk  qui  se  trouve  au  Nord,  dans  le  Tui'kestan  ■,  zra'i-i  kamrûllk  zak-t 
upâkhlnr  pua  Tnrkaslân  mCir'il  [ibid.,  page  92)  et  cette  niei-  Kamrfitîk  «  celle 
qui  reçoit  piui  de  fleuves  •>  n'est  évidemment  pas  la  Caspienne.  C'est,  à  n'en 
pas  douter,  le  nom  de  la  ■■  mer  ei'éée  laige,  vaste  »  qui  .se  retrouve  dans  la 
l'orme  chinoise  Khouan  Ting-ki-ssé-Ilaï  «■  la  va-ste  mei-  »,  et  Yakout  dit  lui-même 

>  » 

ilans  le  Modjem  que  la  Caspienne  est  une  ■■  vaste  nier  ••.  s-^^'j  t^  jS'^',  Ivhouan 
Ting-ki-ssé  est  une  forme  moitié  transcription  moitié  traduction  d'une  forme 

turke iinkkis,  qui  était  elle-même  la  traduction  de  la  forme  pai-sie.  ^.5ai5' 

est  probablemeni  la  corruption  paléographique  de  i^S  ^1 J.  H  est  très  réguliiM' 

(le  trouver  un  adjectif  chinois  déterminant  la  transcription  diin  substantif 
étranger  et  il  serait  facile  d'en  citer  de  nombreux  exemples. 


NOTES    DE    DÉOGRAPHIE.  79 

tères  soient  la  transcription  du  mot  turk-oriental  dagh  «  mon- 
tagne »  qui  se  trouve  en  caractères  arabes  sous  les  formes 
équivalentes  c.1^  et  (jUs  (1).  L'identification  de  cette  montagne 
ne  peut  se  tenter  que  si  l'on  parvient  à  déterminer  quel  est  le 
cours  d'eau  que  les  Chinois  ont  transcrit  sous  la  forme  (5pf  M  "n 
A-li-ki;  ce  fleuve  n'est  pas,  et  ne  peut  pas  être,  la  Volga,  comme 
l'a  admis  Abel  Rémusat  dans  l'abrégé  un  peu  trop  rapide  de  la 
vie  de  Souboutaï  que  l'on  trouve  dans  les  Nouveaux  Mélanges 
Asiatiques,  et  cela  pour  des  raisons  à  la  fois  phonétiques  et  géo- 
graphiques; dans  les  transcriptions  de  noms  propres,  à  l'époque 
mongole,  psf  rend  toujours  le  son  a  et  jamais  o,  à  tel  point  qu'on 
peut  comparer  ce  caractère  à  un  hamza  portant  un  fatha  ;  de 
plus,  les  caractères  de  la  classe  ^  ki  rendent  le  son  A:  et  ne 
peuvent  transcrire  le  r  du  russe  qui  transcrit  le  mongol  kh, 
gh,  qui  sont  toujours  rendus  en  chinois  par  les  caractères  de  la 
classe  /g.  ;  le  nom  de  la  Volga  serait  en  chinois  II  M  -â"  ou  % 
M.  'â"  Ou-li-ho,  ou  quelque  chose  d'approchant,  mais  il  est  impos- 
sible qu'il  soit  rendu  par  |îpj  M  "a  A-li-ki.  Cela  est  si  vrai  que 
les  auteurs  du  dictionnaire  qui  termine  le  Yuaii-shi  (2)  ont  res- 
titué ce  nom,  d'une  façon  d'ailleurs  erronée,  en  Alkin,  d'après 
une  transcription  refaite  |5p|  %  |g  A-lé-kin,  mais  avec  k  et  non 
gh.  Du  reste,  en  contournant  la  Caspienne  par  le  Sud,  il  était 
impossible  que  les  Mongols  rencontrassent  ];i  Volga.  De  plus,  à 
l'époque  mongole,  la  Volga  s'appelait  ÉtiL  qui  est  J^j!,  J^' 
dans  Rashid  et  dans  Djouveïni  et  que  les  Chinois  eussent  rendu 
par  Yé-ti-lié  s'ils  l'avaient  entendu.  Je  crois  que  A-li-ki  n'est 
autre  que  le  fleuvt^  aujourd'hui  nommé  Arass,  l'ancien  Araxe, 
qui  se  trouve  dans  le  Modjem  de  Yakout  sous  la  forme  i^J>^- 
On  a  vu  dans  cet  article  plusieurs  exemples  d'un  i  chinois 
transcrivant  un  a  étranger,  sans  qu'il  soit  facile  d'expliquer  ce 
phénomène;  A-li-ki  peut  donc  être  une  graphie  pour  A-la-ki, 
soit  Arak.  En  somme,  les  Chinois  et  les  Musulmans  ne  pou- 
vaient transcrire,  pas  plus  les  uns  que  les  autres,  un  pho- 

(1)  Ce  mot  dagh,  comme  le  mongol  dabaghan  «  montagne  »,  dont  sont  dérivés 
daban  qui  a  été  emprunté  par  l'ouighour  et  daba  qui  est  devenu  le  turk  tépé 
^j,  est  apparenté  au  chinois  ^  qui  se  prononce  aujourd'hui  tlw  et  qui  dési- 
gne un  amoncellement  de  terre. 

(2)  Chap.  7,  page  G. 


80  REVLE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

nème  Araks  avec  k-s,  et  il  leur  fillait  choisir,  du  k  ou  de  l's, 
railiculatioiî  qu'ils  voulaient  conserver.  Chacune  îles  langues 
a  cédé  à  son  idiosyncrasie,  l'arabe  a  pris  la  si  filante,  ce  qu'il 
fait  toujours  quand  il  se  trouve  en  présence  d'un  groupe  de 
consonnes  dans  lequel  entre  une  siflîante,  et  a  fait  Aras,  et  le 
chinois  a  laissé  tomber  la  sifflante,  d'où  Arak  (l);  dans  ces  con- 
ditions, |5|iJ  ^  '^  A-li-ki  peut  être  i'Araxe  (2). 

Après  avoir  traversé  1j  fleuve  A-li-ki,  sans  que  l'auteur  de 
la  biogiaphie  de  Souboutaï  dise  à  quelle  distance,  le  général 
mongol  se  rencontra  avec  le  grand  et  le  petit  Mstislaf  (.Mi- 
tchheu-ssé-lao)  ;^  >J>  ^  :^,  j^^  ^-,  qui  étaient  à  la  tête  des  tribus 
russes;  ils  furent  vaincus  en  un  seul  combat;  ensuite  Souboutaï 
Baghatour  soumit  les  tribus  des  A-sou  (les  Yasses)  et  rentra 
dans  le  Kiptchak  (3). 

D'après  la  biographie  de  Koushmélik  (  1),  Tchinkkiz  Khan  ^ 
envoya  un  messager  à  Tchébé  ^  f^  (Tché-pé)  pour  lui  ordonner 
de  monter  à  cheval  et  d'aller  en  toute  hâte  envahir  le  Kiptchak 
§i  ^  (Khin-tchha)  et  de  châtier  ses  habitants.  Tchinkkiz  or- 
donna à  Koushmélik  d'aller  demander  la  reddition  (5)  des  villes 
de  Khiu-eul  jUj  ij?.,  deThé-shé-eul  ;c^  ^^  ^  (G)  et  Wan-sha  j^  ij; 
et  d'autres  qui  firent  toutes  leur  soumission.  Les  tribus  ^  des 
Kou-eul-tcheu  ^  ^  p^,  dans  lesquelles  il  faut,  à  n'en  pas  douter, 
reconnaître  les  Kurdies  ^  ^  des  historiens  arabes  du  xiii®  siècle, 
c'est-à-dire  les  Géorgiens,  et  celles  des  A-sou  |ipj  j^,  les  Yasses 
des  historiens  russes  auxquels  Rashid  ed-Din  donne  le  nom  de 

^1  Ass,  essayèrent  de  résister  aux  Mongols,  mais  elles  furent 


(1)  C'est  ce  qui  s'est  passé  dans  l'intérieur  de  la  même  langue  quand,  de 
Thsour  "^ix.  le  grec  a  tiré  ï-jfîa  =  (ïh)sûuret  TOp  =  Th(s)our;  les  langues  d'E.\- 
tréme-Orient  ont  une  tendance  à  laisser  tomber  la  sifflante  d'un  complexe  con- 
sonnantiquc,  c'est  ainsi  que  le  mot  chinois  le  haï  '  thé  •  est  thaï  en  cambodgien. 

(2)  Ce  fleuve  n'a  rien  non  plus  à  voir  avec  le  Don,  le  .r>  de  Rashid  od-Din 
qui  se  trouve  dans  le  Yuan-shi  sous  la  foi-me  ^  ^.^  Tho-na. 

'3)  51 S  pig  m  ïii-  \n  â  %\  m  .s^  é  k  >j>  '^  t>  s.^  is  -  ic 

\%Z^m}à%mW>^K'1êZ,  chap.  121,  page  "2. 
(4)  Chap.  h'O,  page  15. 

(G)  Comme  il  n'y  a  aucune  marque  de  séparation  dans  le  texte  chinois,  il  se 
pourrait  qu'il  faille  lire  Khiu-eul-thé-shé-eul  comme  un  seul  nom. 


NOTES    DE    GÉOGRAPHIE.  81 

combattues  et  firent  leur  soumission;  ensuite  Koushmélik  reçut 
la  soumission  de  la  ville  de  Hé-lin  M  ;^  (  1  )  qui  est  évidemment  la 
ville  de  Krim,  dont  l'auteur  de  la  Djami  el-tévarikh  écrit  le  nom 
^■f  ^^  (/'  L'armée  de  Souboutaï  continua  sa  marche  et  vint  li- 
vrer combat  aux  Russes  ^  JH  ,g,  dans  la  montagne  de  Thié-eul 
(=  Ter)  ^  3i  llj  ;  ils  y  furent  complètement  battus  et  les  Mon- 
gols firent  prisonnier  le  prince  de  leur  royaume,  Mi-tcheu-ssé-la, 
soit  Mstislaf ,  ^  ^  ,gL  J^  ;  Tchébé  ordonna  à  Koushmélik  d'en- 
voyer le  prince  russe  (2)  au  prince  Tchoutchi  tIl  ^5^  :ic  ^  ^l^i 
le  fit  mettre  à  mort.  Les  Mongols  continuèrent  leur  marche  et 
attaquèrent  les  Kanglis  J^  M'  les  }l-3  de  Rashid  ed-Din;  ils 
arrivèrent  à  la  ville  de  Po-tzeu-pa-li  ^  -^  /\  _g_,  en  turk  Bouz? 
Baligh,  et  livrèrent  à  leur  souverain  Houo-tho-ssé-Han  ^  |^  ,@, 
?p,  soit  Koutouz-Khan  (en  transcription  arabe  ^^Uj^^y,  ^U  j^^ 
et  jU^Ja?),  un  combat  dans  lequel  il  fut  battu.  Puis  l'armée 
rentra  dans  le  Kiptchak. 

Ces  deux  récits  se  complètent  Fun  par  l'autre  :  on  sait  par  les 
historiens  russes  que  Tchinkkiz  avait  ordonné  à  Souboutaï  et  à 
Tchébé  de  s'emparer  de  Shémakhi  et  de  Derbend  (3);  Shémakhi 
se  rendit,  mais  les  Mongols  furent  égarés  dans  leur  marche  sur 
Derbend  par  leurs  guides  qui  les  conduisirent  dans  de  mauvais 
passages  où  ils  furent  cernés  par  les  Yasses,  les  p^  ^  A-sou  du 
Yuan-shi,  les  Alains  et  les  Polovtsi.  Les  Mongols  gagnèrent  la 
neutralité  des  Polovtsi,  battirent  les  Yasses  et  les  Alains,  puis 

(2)  ©  fê  #  M  S  ^  M  l^i  ^  TIl  #»  i:  ^,  phrase  dans  laquollo  il  faut 

prendre  re  dans  son  sens  vulgaire  de  «  ceci  ». 

(3)  Les  Tatars,  dit  Yakout  el-IIaniavi  dans  le  Modjeni  el-hoiddan,  tome  !•"•, 
page  255,  marchèrent  des  confins  de  la  Chine  jusqu'à  ce  qu'ils  débouchèrent 
par  Bàb  el-Abvàb  (Derbend)  ;  ils  avaient  déjà  conquis  et  saccagé  à  peu  près  la 
moitié  des  pays  musulmans;  ils  s'étaient  en  effet  emparés  de  la  Transoxiane. 
du  Khorasan,  du  Kharizm,  du  Sedjestan,  du  pays  de  Ghazna,  d'une  partie  de 
rinde,  de  Koumès,  de  l'Ii-ak  dans  sa  totalité,  à  l'exception  d'Ispahan,  du  Taba- 
ristan,  de  l'Azerbeïdjan,  de  l'Arran,  d'une  partie  de  l'Arménie;  ensuite,  ils  dé- 
bouchèrent par  Derbend,  et  tout  cela,  en  moins  de  deux  ans,  massacrant  la  po- 
pulation de  toutes  les  villes  dont  ils  s'emparaient.  Ensuite,  qu'Allah  les  ruine  et 
les  fasse  retourner  là  d'où  ils  viennent,  après  avoir  fait  irruption  par  Derbend, 
ils  s'emparèrent  du  pays  des  Khazars,  des  Alains,  des  Russes,  des  Saksin,  et  ils 
combattirent  lesKiptchaks  dans  leurs  steppes  jusqu'à  arriver,  en  à  peu  près  une 
année,  au  pays  des  Boulghars. 

ORIENT   CHRÉTIEN.  6 


82  liKVLF  F)r:  l'orient  ciirktif.n. 

ils  firent  périr  lo  kliaii  des  Polovtsi,  Youri  (1),  fils  de  Kuii- 
tchak  (2),  et  les  poursuivirent  jusqu'à  la  mer  d'Azof  et  la  barrière 
des  Polovtsi,  c'est-à-dire  jusqu'aux  limites  de  la  terre  russe. 
L'un  des  ciiefs  des  Polovtsi,  Kotian,  beau-père  du  kniaz  Mslis- 
laf  de  Galitch,  se  réfugia,  avec  nombre  de  familles  de  son  peu- 
ple, dans  la  grande  principauté  de  Kief  et  annonça  au  prince 
russe  l'invasion  des  Mongols.  Mstislaf  de  Galitcli  rassembla  les 
kniazes  russes  à  Kief.  Mstislaf  llumanovitch  le  Bon,  prince  de 
Kief,  le  prince  de  Tchernigof,  Daniel,  prince  de  Volhynie,  Michel 
Vsévolodovitch,  fils  de  Vsévolod  le  Rouge,  et  l'ancien  kniaz  de 
Novgorod,  Vsévolod  Mstislavitch,  décidèrent  de  marcher  à  l'en- 
nemi avec  les  Polovtsi.  L'armée  russe  était  à  Zaroub  sur  le 
Dniepr  quand  elle  rencontra  des  ambassadeurs  mongols  qui  priè- 
rent les  kniazes  de  se  retirer  et  de  leur  laisser  régler  leurs 
comptes  avec  les  Polovtsi.  Les  Russes  commirent  la  folie  de  mas- 
sacrer les  officiers  mongols  et  leur  armée  vint  camper  sur  la 
rive  droite  du  Dniepr;  un  premier  engagement  se  termina  par 
la  victoire  des  Russes  qui  passèrent  le  fleuve  et  s'en  vinrent 
établir  leur  camp  sur  les  bords  de  la  Kalka,  qui  se  nomme  au- 
jourd'hui Kalets,  dans  le  gouvernement  de  Yékatérinoslav, 
près  de  Marioupol.  Mstislaf  de  Galitch,  qui  avait  le  commande- 
ment en  chef,  envoya  à  l'avant -garde  les  Polovtsi  avec  leur 
khan  Yaroun  et  Daniel  de  Volhynie,  et  il  engagea  la  bataille  sans 
prévenir  Mstislaf  de  Kief  et  le  prince  de  Tchernigof,  qui  étaient 
dans  leur  camp,  pour  se  réserver  tout  l'honneur  de  la  victoire. 
Malgré  cela,  les  Russes  auraient  vaincu  les  Mongols,  si  les 
Polovtsi  ne  s'étaient  rabattus  en  désordre  sur  le  second  échelon 
de  l'armée  et  ne  l'eussent  enfoncé.  Mstislaf  de  Galitch  s'enfuit 
à  Galitch,  et  le  prince  de  Smolensk,  Wladimir,  se  réfugia  à 
Kief.  Quant  à  Alsislaf  Romanovitch,  grand  prince  de  Kief,  il 
s'enferma  dans  son  camp  retranché,  sur  une  montagne  qui 
est  évidemment  celle  que  le  texte  chinois  du  Yunn-shi  nomme 
1^  5i  ilj  ('  la  montagne  tie  Thié-eulh  »,  soit  de  Ter. 
Après  trois  jours  do  siège,  les  Mongols  offrirent  une  capitu- 

(1)  Vraisemblablement  le  ■  clief  de  liripands  •   ^  ^,  comprendre  le  roitelet 

étrangei-,  que  les  Chinois  nomment  Yu-li-ki   3Ê  ^  "^  =  Youi-ik  dans  la  bio- 
graphie de  Souboutaï. 
(•2)  Ce  nom  csten  turlvo-mongol  Kiintcholi  ^iX'^^^,   O-Cs^J'.   oXs^. 


NOTES    DE    GÉOGRAPHIE.  83 

lation  au  grand  prince  à  la  condition  qu'il  se  rachetât  à  prix 
d'or,  lui  et  sa  droujina;  mais  cet  accord  fut  violé  par  les  Mon- 
gols, comme  tous  ceux  qu'ils  concluaient,  et  ils  firent  écraser 
entre  des  planches  Mstislaf  et  ses  deux  gendres.  Il  est  vrai- 
semblable que  par  le  «  grand  et  petit  Mi-tchheu-ssé-lao  », 
l'historien  chinois  entend  Mstislaf  Romanovitch  et  ses  gendres. 
Les  Russes  ne  disent  pas,  contrairement  à  ce  que  prétend  le 
Yuan-shi,  que  les  princes  russes  furent  conduits  à  Tchoutchi 
qui  ordonna  leur  mort. 

Le  Thoung-kiaii-kang-mou  (1)  et  le  Li-tai-ki-shi  (2)  nous 
apprennent  que  le  troisième  mois  de  la  première  année  Khia-hsi 
de  l'empereur  Li-Tsoung  des  Soung,  soit  en  l'année  1237  de 
l'ère  chrétienne,  le  prince  Monkké  ^  If  soumit  le  royaume  du 
Kiptchak  (3).  «  Le  Kiptchak,  disent  ces  annales  chinoises,  est 
éloigné  du  Céleste  Empire  de  plus  de  .30.000  //;  au  solstice 
d'été,  la  nuit  est  extrêmement  courte  (4),  le  soleil  disparaît  un 
instant  et  se  lève  aussitôt;  la  terre  y  produit  d'excellents  che- 
vaux, de  sorte  que  les  gens  riches  comptent  par  dix  mille 
chevaux;  la  coutume  de  ces  gens  est  de  se  coucher  revêtus  de 
leurs  armes  et  de  leur  cuirasse,  de  telle  sorte  que  ce  sonf  des 
hommes  courageux,  opiniâtres,  forts  et  terribles:  ils  ont  les 
yeux  bleus  et  les  cheveux  rouges  (5)  ».  Monkké,  à  la  tête  de  son 
armée,  arriva  à  la  mer  Caspienne  ;^  0  ^'  ,g,  \%  (KhouanThien- 
ki-sseu-Haï),  un  grand  vent  s'éleva  tout  à  coup  et  les  eaux 
de  la  mer  furent  mises  à  sec;  Monkké  fit  avancer  son  armée 
qui  massacra  tous  les  Kiptchaks;  il  fit  prisonnier  leur  chef 
^  ^  Patchman   A  #  M  (Pa-tchheu-man)    (6),   le  J^^l   de 

Rashid  ed-Din;  ensuite,  il  fit  avancer  son  armée  et  investit  la 
ville  des  Russes,  Méou-khié-sseu  ^  ^  ,g,  'J^  j^È  ^^  |!^,  soitMos- 

(1)  Sou-pian,  chap.  20,  pages  31  et  32. 

(2)  Chap.  90,  page  11. 

(3)  ^  ^  anciennement  Kliirn-tclihak. 

(4)  Cette  particularité  devait  frapper  les  auteurs  chinois  qui  n'ont  aucune 
notion  des  nuits  d'été  presque  sans  obscurité  des  régions  arctiques. 

(6)  L'histoire  de  Patchman  se  trouve  danà  le  }  uan-shi  sous  la  9''  année  d'Ou- 
gédeï  (chap.  2,  page  G)  et  tout  au  commencement  de  l'histoire  de  Monkké  (chap. 
3.  page  1). 


S4  Itl'VLi:    DF    l/ORlENT    riIHKTIEN. 

cou;  tous  les  liusses  se  soumirent.  Cette  forme  de  Méou-kliié- 
sseu,  qui  est  donnée  par  le  Thoumj-kian-kang-mou  et  le  Li-ta'i- 
ki-shi,  correspond  dans  la  prononciation  de  l'époque  mongole 
à  une  forme  Mouks  qui  est  identique  à  celle  qui  se  trouve  dans 
le  DjîIkui  LoKshin  d'Ala  ed-Din  A  ta  Mélik  el-DJuuveïni,  soit 
Mouks  ^-^%  avec  une  inversion  assez  inattendue  des  deux  der- 
nières consonnes  de  ce  nom.  C'est  une  forme  analogue,  ^L-O 
Moksav,  dans  le  man.  ^  avec  la  confusion  de  jet  ,,  et  le  ^in 
écrit  sans  dents  j'— ^',  quoique  plus  pleine,  et  se  rapprochant 
plus  de  la  tonne  Mockba,  mais  avec  deux  inversions,  l'une 
consonn'anlique  et  l'autre  voralique,  qui  se  trouve  dans  la 
Djami  el-l&varikh  de  Kashid  ed-Din. 

Le  biographe  de  Souboutaï  (1)  parle  également  de  cette  expé- 
dition dont  le  célèbre  général  mongol  faisait  partie  :  Ougédeï 
-^  ^  donna  le  commandement  au  prince  Batou  ^  ^  assisté 
des  princes  Hiu-li-ou  Pf  M  7L>  soit  Houlagou^^^  (-2  ,  Si-pan 
^^,  soitShibaghan,  ^^.r-  dans  Rashid,  et  Ho-tan  p^  j^,  soit 
Kadan  ;  Batou  avait  la  mission  de  soumettre  Patchman  A  ^,  ^  ; 
le  prince  turk  se  prépara  à  résister  aux  .Mongols,  mais  il  fut  saisi 
de  terreur;  Batou  donna  l'ordre  d'envoyer  une  grande  armée 
contre  lui,  on  fit  prisonniers  la  femme  et  le  fils  de  Patchman 
(qui  se  trouvaient)  dans  une  île  do  la  mer  Caspienne  (iJ).  Quand 
Patchman  apprit  que  Souboutaï  marchait  contre  lui,  il  prit  la 
fuite  et  se  réfugia  (dans  une  île)  au  milieu  de  la  mer.  La  bio- 
graphie de  Monkké  (1)  dit  :  «  On  attaqua  les  tribus  du  Kiptchak 
U^;  '^  %  et  leur  chef  Patchman  s'enfuit  dans  une  île  de  la  mei- 
(Caspienne).  Muiikké  ayant  appris  cette  nouvelle,  prit  immé- 
diatement ses  dispositions  et  envoya  une  armée  qui  arriva  dans 
ce  pays.  Par  un  heureux  hasard,  un  grand  vent  s'éleva  qui 
refoula  les  eaux  de  la  mer  et  s'en  alla  (5)  de  sorte  que,  grâce  au 
peu  de  profondeur  de  l'eau,  il  devint  possible  de  passer  à  pied 


(1)  ÏHun-shi,  oliap.  121,  page  3. 

(i)  Avec  la  chiile  de  la  gutturale,  lloulaou  et  i)lutôl,  d'après  riiarmonit^  vooa- 
lique,  Huléu  ou  ihiléiui,  ce  qui  c-orrespond  complèleuieut  à  la  tninscriiition 
chinoise. 

0^)  ^  ^  m  ±%'M)%  At^^m  1-  fà'n.mti  .s  m- 

(1)  Chap.  3,  page  1. 


NOTES    DE    GÉOGRAPHIE.  85 

sec.  Monkké  en  fut  extrêmement  joyeux  et  dit  :  «  C'est  le  Ciel 
«  qui  a  ouvert  ce  chemin  à  mon  intention  »,  et  alors,  il  envoya 
des  troupes  qui  massacrèrent  tous  les  Kiptchaks  et  qui  firent 
Patchman  prisonnier.  Monkké  lui  ordonna  de  se  mettre  à 
genoux,  mais  Patchman  répondit  :  «  Moi,  je  suis  le  souverain 
«  d'un  royaume;  est-il  possible  que  je  vous  demande  la  vie  par 
«  des  moyens  aussi  infamants?  Je  ne  suis  pas  un  chameau  pour 
(c  me  mettre  à  genoux  devant  un  homme  (1)  ».  Monkké  ordonna 
qu'on  le  tînt  prisonnier.  Patchman  dit  à  ses  gardiens  :  «  Moi, 
«  je  me  suis  enfui  dans  l'intérieur  de  la  mer  avec  les  poissons, 
«  et  quelle  différence  y  avait-il  entre  eux  et  moi  ?  Et  ainsi  à  la  fin, 
«  j'ai  été  fait  prisonnier  :  telle  était  la  volonté  du  Ciel  !  Mainte- 
ce  nant,  c'est  le  temps  fixé  pour  que  les  eaux  reviennent  et  c'est 
«  pourquoi  elles  vont  reprendre  leur  place;  il  convient  que  l'on 
«  ramène  tout  de  suite  l'armée  (mongole)  sur  le  continent.  » 
Monkké,  ayant  entendu  ces  paroles,  se  retira  avec  ses  troupes 
et  l'eau  reprit  son  cours  » . 

Le  Djihan-Kousliai  d'Ala  ed-Din  el-Djouveïni  raconte  cette 
même  histoire  dans  des  termes  très  peu  différents,  et  on  la 
trouvera  résumée  d'une  façon  très  suffisamment  exacte  dans 
l'histoire  des  Mongols  de  d'Ohsson  (2)  pour  que  cela  me  dis- 
pense d'en  donner  le  texte  et  Ja  traduction. 

A  Siu-tchéou,  dit  la  biographie  de  Souboutaï,  Ougédeï  donna 
au  prince  Batou  et  aux  autres  l'ordre  d'aller  châtier  Yé-lié-pan, 
souverain  de  la  principauté  des  Russes  %  #  ,gL  pfS  [EÈ  «É*  ^k  ïtt; 
les  Russes  furent  coinplèteinent  battus.  Le  Yuan-shi  dit,  dans 
la  biographie  de  Monkké  (3),  que  Batou  s'étant  mis  en  marche 
pour  aller  soumettre  les  principautés  russes  ^  H  >g.  ^,  arriva 
devant  la  ville  de  Yé-lié-tsan  ^  ^J  ^  ^,  qu'il  l'attaqua  en 
personne,  et  s'en  empara.  Yé-lié-tsan  transcrit,  d'une  façon 
certaine,  une  forme  mongole  Irésan,  car  le  caractère  ^  tsan 
transcrit  scui  dans  ^  ^  Ho-san,  en  mongol  Ghasan,  en  trans- 
cription arabe  jh'^,  ^^j^^  jî>^-  R'ésan  est  la  transcription 
très  régulière  du  russe  Rézan,  Riazan,  j.i'j^f».  dans  le  texte  de 

An- 

(■2)  Tome  II,  page  624. 
i3)  Chap.  3,  page  1. 


86  REVUE   DE    l/ORIE.\T   CHRÉTIEN. 

HashiJ  ed-Din,  car  le  mongol  ne  peut  supporter  un  niot  cuiii- 
mençant  par  un  r  et  lui  préfixe  toujours  une  voyelle  épen- 
thétique  de  soutien  a,  i,  è  ou  o,  suivant  que  la  première  voyelle 
après  Vr  est  un  a,  un  /,  un  ê  ou  un  o  (1).  Il  est  peu  vraisemblable 
que  la  forme  Yé-lié-pan  ^  ^^J  j/f  de  la  biographie  de  Souboutai 
soit  une  faute  graphique  pour  Yé-lié-tsan  j^  ^^  ^  =  Riazan  de 
la  biographie  de  Monkké,  et  il  est  plus  probable  qu'il  y  faut  voir, 
avec  raltcrnance  bien  connue  de  m  et  b,  la  transcription  mon- 
gole Iréban  =  Iréman  =  Réman,  du  nom  de  Roman,  prince  de 
Riazan,  frère  du  kniaz  Georges,  qui  défendit  la  Russie  con- 
tre cette  elïroyable  invasion.  Roman  était  en  mongol  Uroman, 
avec  la  préfixation  d'un  o  épenthétique,  que  Ton  trouve  dans 
Rashid  ed-Din  sous  la  forme  de  la  transcription  .,U,  J  Oroman, 
ou,  avec  le  changement  de  m  en  6,  Oroban.  Peut-être  y  avait-il 
dans  le  document  mongol  qui  a  été  utilisé  par  Fauteur  de  la 
biographie  de  Souboutai  :  Ouroas  oiniaglwd-OKn  éiclien  Irc- 
san  Oroban,  «  Oroban  (=  Oroman)  de  Irésan  (=  Riazan),  prince 
des  tribus  russes  »,  ce  qui  en  chinois  serait  %  #  ,g,  pp  ;i  ^ 
M^A'^ïte-  La  repétition  de  plusieurs  caractères  dans  ce 
membre  de  phrase  a  probablement  lromj)é  rauteur  qui  aur;i 
soudé  les  deux  derniers  mots  Irésan  Oroban  ^  ^J  ^  %  #  ïtt 
en  Iréban  j^  5;J  jji,  cette  altération  ayant  d'ailleurs  pu  se  pro- 
duire aussi  bien  dans  le  texte  mongol  que  dans  le  texte  chinois. 
Cette  conjecture  est  d'autant  plus  vraisemblable  que  le  com- 
positeur qui  a  composé  le  texte  chinois  de  la  phrase  imprimée 
ci-dessus  avait  tout  d'aboi'd  commis  la  môme  faute  que  celle 
que  je  suppose  dans  le  texte  du  Vuan-s/ti  et  avait  imprimé 
Ou-lou-ssé-pou-tchou  Yé-lié-pan,  au  lieu  de  Ou-lou-ssé-pou- 
tchou  Vé-lié-tsan  Ou-lou-pan. 

Après  la  prise  de  Riazan,  les  Mongols  allèrent  mettre  le  siège 
devant  la  ville  de  Tho-li-ssou-ko  ^  M  iS  W'  \nd.\^  il  leur  fut 
impossible  de  s'en  emparer;  Batou  adressa  à  Ougédeï  un  rap- 
port sur  cet  échec  et  l'empereur  envoya  Souboutai  pour  pren- 
dre la  direction  des  opérations.  Souboutai  choisit  Khapitcheu  et 
Kong-kirang  (llo-pi-tchheu-kiun-khié-lien-khéou  ^  t£>  :^,  ^ 
i'ï:  'lu  P  '  soit  les  princes  Khapitcheu,  probablement  celui  qui 
commanda  les  armées  de  Kiioubilaï  dans  la  guerre  contre'  Arigh 

(1)  Par  exemple,  le  sanski'il  mina  est  devenu  a-ralim. 


NOTES    DE    GÉOGRAPHIE.  87 

Boké  et  que  Rashid  nomme  j.^.'i,  et  Kong-kirang,  qui  parait 

dans  Rashid  sous  la  forme  ^JJ  ^jJ^j^  et  qui  était  le  fils  d'Oridâ, 
fils  de  Tclioutchi)  et  d'autres,  soit  50  personnes.  Il  marcha 
rapidement  contre  l'ennemi;  en  un  seul  combat,  Yé-lié-pan,  soit 
Roman  .,'-^,  «',  fut  fait  prisonnier;  Souboutaï  continua  sa  marche 
et  vint  attaquer  la  citadelle  de  Tho-li-ssou-ko,  il  l'assiégea 
pendanttrois  jours  et  l'emporta,  puis  il  reçut  la  soumission  de 
toutes  les  principautés  russes.  En  s'en  revenant,  Souboutaï 
traversais  monts  Ho-tsa-li  ti&  P®  M  llj  (Khazar,  ou  Khazaligh) 
et  attaqua  Khié-lien  (=  Kirin,  Krin,  Kéren)  prince  de  la  princi- 
pauté des  Madjyars  (Ma-tcha-eul)  .^  IL  5i  pI5  i  j'j;  'li^-  I-a  ville 
de  Tho-li-ssou-ko  =  Torsok,  pour  Torshok  (1),  est,  à  n'en  pas 
douter,  la  ville  de  Torshok,  au  tlelà  de  Tver;  c'est  à  tort  que  le 
dictionnaire  qui  termine  le  Yuan-sln  (2)  restitue  arbitraire- 
ment ce  nom  sous  la  forme  Toli-shik  qui  ne  répond  à  rien. 

LES    Tl.MOL  RIDES    VASSAUX    DE    l'eMPEREUR    CHINOIS. 

On  sait  par  Rashid  ed-Din  et  par  le  continuateur  anonyme 
de  la  Djami  el-tcvarikh  que  les  relations  diplomatiques  furent 
constantes,  durant  tout  le  règne  des  Yuan,  entre  l'empire 
chinois  et  le  royaume  d'Iran  dont  les  princes  étaient  considérés 
comme  les  vassaux  du  Fils  du  Ciel,  au  même  titre  que  les 
souverains  de  l'oulous  de  Tchaghataï  et  ceux  du  pays  de  Togii- 
makh  ;  en  somme,  au  cours  de  la  période  qui  s'étend  de  Khou- 
bilaï  à  la  chute  de  Toghon-témour,  la  Perse  fut  la  vassale  de 
l'empereur  de  Da'idou  et  cette  situation  ne  changea  en  rien  quand 
les  Ming  eurent  succédé  aux  Yuan  dans  la  souveraineté  du 
Céleste-Empire  et  que  Témour  Keurguen  se  fut  emparé  des 
oulous  de  Tchaghataï  et  de  Perse.  On  lit  en  effet  dans  le 
Hoang-Ming-ta-slii-ki  (3)  que  le  neuvième  mois  de  la  vingt- 
septième  année  Houng-wou  «  Fou-ma  (  l)  Témour,  de  Samar- 

(1)  Le  caractère  S»  se  lisant  .s7(i  en  japonais,  il  se  peut  que  3u  S.  >ù»  W' 
au  xur  siècle,  représente  une  prononciation  Torsliek,  Torshok;  c'est  ainsi  que 

Siiiréki,  dans  Rashid     c^j^.r^i  est  dans  le  Yuaa-shl   p   M.  "pi  Si-li-ki. 

(2)  Chap.  7,  page  l'^ 

(3)  Chap.  13,  page  27. 

(4)  ^  ,^  fou-ma  est  la  traduction  du  titre  mongol  de  keur'juen  c)^jjr 
qui  signifie  «  gendre  ». 


SS  •    FJEVUK    1>K    l/nUlKNT    (MIîKTIKN. 

kand,  envoya  en  ambassade  le  cliel'  de  barbares  Tir-li-pi-shcii 
et  d'autres  i»ersonnes  qui  présentèrent  une  lettre  (adressée  au 
Thaï-Tsuu  des  Ming);  ces  gens  obtinrent  une  audience  et  offri- 
rent comme  tribut  200  chevaux;  la  lettre  disait  le  respect  iquc 
Témoui-  avait  pour  l'empereur  chinois)  et  continuait...  »  ^  n^ 

5i -r- it ^j  ^is  ^^  ^m  n ^ ^  :Jj  ȣ>  ^  m  m  ^  ^  m  i-  k 

H  "S"  E  ^  0  ^  'Ili---  Cette  ambassade  de  Témour  Keurgueu 
au  Thaï-Tsou  des  Ming  est  rappelée  dans  une  lettre  que  l'empe- 
reur chinois  adressa  à  Shah  Rokh  Béhadour  et  qui  lui  fut  ajipor- 
léc  à  Samarkand  par  une  mission  diplomatique  au  commen- 
cement de  Moharrem  81.")  (1  112)  «...  ton  père,  Témour  Fou-ma, 
obéissant  au  décret  du  Dieu  Très-Haut,  s'est  reconnu  le  vassal 
de  Thaï-Tsou,  notre  grand  empereur,  il  n'a  jamais  cessé  de  lui 
envoyer  des  présents  et  des  ambassadeurs  (1)  » '^y  ^y^  y  ,-\-î 

....  ïAJ!.5yj  ^a^  c'W  ^"^  ^^yt^.  On  reçut  à  Pékin  des 
ambassades  du  prince  de  Samarkand  en  1 10(S  et  en  1109,  en 
1415  de  Samarkand  et  Shiraz  ^  |;lj  ,@,  (Si-la-ssé),  en  1117  et 
1418  de  Samarkand,  en  1419  de  Shiraz  et  Isfahan  5jî  ,g,  ^  ?p 
(1-ssé-fo-han).  Shah-Rokh,  Ouloug-Beg,  Abd  el-Latif,  Abou- 
Saïd,  Ahmed,  filsd'Abou  Said,  Sultan  Ali-Mirza  (1499),  envoyè- 
rent de  nombreuses  ambassades  aux  empereurs  Ming;  les  sul- 
tans Sheïbanidesde  Samarkand  continuèrent  cette  politique  des 
Timouri<los  et  ils  envoyèrent  leur  tribut  aux  Fils  du  Ciel  même 
quand  leur  étoile  commença  à  pâlir  et  à  s'effacer  devant  celle 
des  Mandchous. 

Ces  relations  continuelles  et  réciproques  entre  la  Chine  et 
lest  de  ITran  donnent  la  solution  d'un  curieux  problème  artis- 
ti(iue  dont  on  n'avait  pu  jusqu'à  présent  que  poser  les  termes 
sans  pouvoir  l'expliquer  d'une  façon  définitive.  Les  miniatures 
qui  ornent  les  manuscrits  persans  et  turks  qui  furent  exécutés 
dans  la  Transoxiane  et  dans  le  Khorasan  pour  les  sultans 
timourides  sont  indubitablement  les  chefs-d'œuvre  de  lart 
iranien,  de  même  que  les  peintures  des  manuscrits  enlumi- 
nés à  Boukhara  et  à  Samarkand  pour  le  compte  des  pi'inces 


(1)  Miûla  rs-saadcïn,  mail,  persan  1CK5,  fol.  ûH  reclo.  Cf.  Quatrcinèro,  .Vo/(trs  e^ 
Ej: traits,  XIV.  p.  ;'13. 


NOTES    DE    GÉOGRAPHIE.  89 

uzbeks  qui  succédèrent  aux  Timourides,  et  à  aucune  époque  de 
l'histoire  de  la  Perse  on  ne  trouve  une  telle  perfection  artis- 
tique. Ces  peintures  présentent  une  facture  chinoise  indénia- 
ble (1)  et,  dans  beaucoup  d'entre  elles,  on  trouve  des  accessoires 
traités  d'une  façon  telle,  des  nuages,  par  exemple,  ou  des 
dragons,  qu'on  y  reconnaît  sans  aucune  hésitation  la  main 
des  artistes  du  Céleste-Empire.  Les  ambassades  qui  allaient 
de  Samarkand  à  Pékin  ramenaient  avec  elles  des  peintres 
chinois  qui  apprenaient  la  merveilleuse  technique  de  leur  art 
aux  enlumineurs  des  villes  musulmanes  et  dont  certains  même 
ont  travaillé  à  l'illustration  des  livres  destinés  aux  bibliothè- 
ques royales,  tels  que  le  merveilleux  manuscrit  du  Catalogue 
des  étoiles  d'Abd  er-Rahman  es-Soufi  qui  fut  exécuté  pour 
l'usage  du  sultan  Ouloug  Beg  Keurguen,  petit-fils  de  Témour 
le  boiteux.  On  trouvera  une  étude  détaillée  de  ces  relations  de 
l'Iran  avec  le  Céleste-Empire  dans  l'Introduction  à  l'histoire 
des  Mongols  qui  s'imprime  en  ce  moment  à  Leyde. 


(1)  f.es  Origines  de  la  Peinture  en  Perse,  dans  la  Gazelle  des  Beaux- Arls,  Août 
1905,  pages  115  et  ssq.  —  Les  Écoles  de  Peinture  en  Perse,  dans  la  Revue  Archéo- 
logique, 1905,  II,  pages  121  et  ssq. 


MÉLANGES 


I.  —  NOTE  SUR  LA  POESIE  ÉTHIOPIENNE 

Par  la  publication  de  son  opuscule  La  Raccolta  di  Qenè  nel 
ms.  (TAbbadie  tiô  (1),  M.  Ignazio  Guidi  a  apporté  une  con- 
tribution à  la  connaissance  de  la  poésie  éthiopienne,  dont 
Tétude  a  été  négligée  jusqu'à  présent,  contribution  importante, 
puisque  dans  le  ms.  145  M.  d'Abbadie  avait  lui-même  recueilli 
les  Qenê,  dans  le  but  de  donner  des  spécimens  de  la  poésie 
éthiopienne  et  de  faire  voir  ce  qu'elle  est.  «  ChoLx  des  plus 
belles  4»i  •liné  ou  poésies  sacrées  en  ge'ezV.  Ce  dernier  recueil 
fait  par  moi,  en  partie  d'après  les  conseils  des  Éthiopiens, 
montrera  de  quel  genre  est  leur  goût  en  littérature  (2).  » 
L'étude  de  lintéressant  opuscule  de  M.  I.  Guidi  a  été  l'occasion 
de  cette  brève  note  sur  la  poésie  éthiopienne. 

La  poésie  éthiopienne  eut  son  âge  d'or  au  vu''  siècle  et  aux 
siècles  suivants.  C'est  à  cette  époque  que  remontent  les  grands 
recueils  d'hymnes  religieuses,  qui  ont  été  composées  sur  le 
mcKièle  des  Psaumes  et  dont  beaucoup,  si  l'on  considère  le 
fond,  en  faisant  abstraction  de  la  forme,  sont  de  véritables 
chefs-d'œuvre.  Plus  lard,  elle  dégénéra,  en  se  fragmentant  en 
un  nombre  incalculable  de  courts  et  médiocres   morceaux. 


1 1  Estratto  dai  Rendiconti  délia  R.  Accademia  dei  Lincei,  Settembre-Uttobro 
\^.f,.  —  En  août  1903,  dans  les  Comptes  rendus  de  la  même  Académie,  M.  I. 
Guidi  avait  d»^jà  fait  une  publication  analogue,  sous  le  litre  de  Qené  o  Inni 
A  bissmi. 

(i)  Catalogue    raisomné   (Us    manuscrits    éthiopiens    apf'  '•••'■^"'    ■'      i»'.""- 
dAbbadie,  Paris,  1859.  p.  Ift'. 


MELANGES.  '1 

destinés,  pour  la  plupart,  à  la  glorification  de  saints  per- 
sonnages. 

D'une  façon  générale,  la  prosodie  et  la  métrique  sont  en- 
tièrement inconnues  des  Éthiopiens.  Point  de  pieds,  point  de 
cadence,  point  de  quantité,  point  de  coupe  harmonieuse  dans 
la  poésie  éthiopienne.  Le  parallélisme  des  membres,  si  fré- 
quent dans  la  poésie  hébraïque  (  Psaumes  i.  ne  s'}^  rencontre 
même  pas.  Les  Qenê  sont  lexemple  frappant  d'une  telle  pau- 
vreté et  dun  laisser-aller  aussi  complet.  Des  éléments  de 
rythme  se  manifestent  cependant  dans  les  morceaux  des 
recueils  des  poésies  du  vii^  siècle  et  des  siècles  suivants  et  aussi 
dans  ceux  que  Dillmann  a  édités  dans  sa  Chrestomathia 
Aethiopica  (1  .  Mais  ces  éléments  sont  bien  informes. 

La  rime  est  Tunique  caractéristique  du  vers  éthiopien,  si 
toutefois  Ton  peut  donner  le  nom  de  vers  à  ce  qui  en  a  tout 
juste  l'apparence  extérieure.  Elle  est  constituée  par  la  répéti- 
tion de  la  même  syllabe  finale,  soit  dans  la  poésie  entière,  soit 
dans  la  strophe,  quand  strophe  il  y  a.  C'est  ainsi  que  les  Qenê 
I  à  IX  sont  rimées  en  mr  (jp),  x  en  $0  i^)-  >^i  en  son  (^i,  xii  à 
XIV  en  sa  (/j),  xv  à  xxxviii  en  se  (d),  etc.,  et  que  la  première 

strophe  du  Tabiba  Tabibân  est  rimée  en  li  {f^,  la  sec<jnde  en 
bè  (>fl),  la  troisième  en  foû  {'p\,  etc.   2). 

(1)  Sous  le  titre  Carminé.,  Dillmanii  a  publié  dans  sa  Chrest.  Aeth.  cinq 
poésies  d'inégale  irapoitance.  Ce  sont  le  Tabiba  Tabibân  ' (n(i,Ç\  :  mfl.fl'V  —  Le 
>' âge  des  Sages;  100  strophes  de  5  vers),  le  Mâhbara  M^emanân  «»7'^n^  s  T"ho° 
<i">  =  L'assemblée  des  fidèles;  21  strophes  de  5  vers  .  le  Malke'a  Mônj'im  ooA^l 
h  ••  '^CfT'  =  L'iiiiage  de  Marie;  43  strophes  de  5  vers),  le  Salàm  laki  ll^f\^  •. 
i\\l_  =  >>ali'(  à  toi  (Marie):  6  strophes  de  3  vers  et  une  ;la  "■')  de  4  vers;,  le 
b'ebhal  laka  [{i-Çithh'  s  Ail  —  Gloire  à  loi  {Seigneur)  :  6  strophes  de  3  vers  et  une 
(la  7"')  de  4  vers). 

Dillmann  a  choisi  ces  poésies,  avec  un  soin  minutieux,  parmi  les  plus  remar- 
quables de  la  littérature  éthiopienne.  Cependant,  leur  forme  n'est  pas  compa- 
rable à  celle  des  poésies  grecques  ou  latines.  «  E  carminibus  selegimus  praestan- 
tiora  quaedam  et  quae  Abyssinis  ipsis  maxime  sunt  in  deliciis.  quamquam  ab 
ea  quae  nostrae  artis  poeticae  legibus  praecipitur  elegantia  et  venustate  longe 
aliéna  •  ^Dill.,  Cfirest.  Aelh.,  p.  xui). 

(2)  Cf.  Dillmann,  Gr<tmmatik  der  âlhiopischen  Sprache  (édition  de  C.  Bezoldj 
p.  11  :  •  Die  Poésie  wurde  von  den  Aethiopen  von  jeher  mit  besonderer  Vorliebe 
gepflegt,  aber  doch,  soviel  wir  bis  jetzt  wissen,  fast  ausschliesslich  im  Dienste 
der  Religion:  die  grossen  gottesdienstlichen  Hymnenbùcher  vom  siebenten  und 
den  folgenden  Jahrhunderten  sind  schône   poetische  Erzeugnisse.   aber  sehr 


02  REVui:  DE  l'orient  chrétien. 

Les  courtes  (Jenê  sont  remarquables  à  la  fois  par  la  diversité 
des  sujets  traités  et  par  la  simplicité,  voire  la  naïveté  de 
l'expression.  Leur  édition  présentait  de  sérieuses  difficultés, 
dues,  pour  le  plus  grand  nombre,  à  la  langue  peu  claire, 
souvent  enchevêtrée,  incompréhensible  même  dans  quelques 
endroits,  et  aussi  à  de  fréquentes  allusions  soit  h  des  légendes 
populaires,  soit  à  des  proverbes  et  dictons,  ayant  cours  chez 
les  Abyssins.  La  plupart  de  ces  difficultés  ont  été  élucidées 
dans  des  notes  succinctes,  précises  et  lumineuses.  Pour  ce  qui 
est  de  l'explication  de  certains  textes  très  obscurs,  M.  Guidi  se 
réserve  d'y  rcAenir  plus  tard  (1). 

Les  descriptions  sont  peu  connues  et  goûtées  des  Éthiopiens. 
Les  événements  de  l'histoire  religieuse  ou  profane,  les  faits 
saillants  de  la  vie  des  saints,  les  anecdotes,  les  légendes,  voilà 
le  thème  ordinaire  des  Qenê.  Il  y  a  place  aussi  pour  des  consi- 
dérations théologiques  et  mystiques  et  pour  des  réflexions 
philosophiques.  Parfois  même  les  Qenë  se  composent  d'un 
raisonnement  tout  court,  d'un  rapprochement  de  deux  idées, 
d'une  simple  comparaison.  A  ce  propos,  les  Qenê  xxviii  et  lxxix 
méritent  d'être  citées.  Nous  les  traduisons  ici  : 

XXVIII.  —  Ma  nourriture  est  Todeur  de  la  nourriture  qu'apporte  lèvent. 
Ma  boisson  est  les  larmes,  reste  des  larmes  de  Jérémie. 
Quant  à  (mon)  vêtement,  c'est  l'autre  voile  d'une  âme  nue. 
Le  coq  et  moi,  nous  sommes  vêtus  ;'i  partir  des  genoux. 
LXXIX.  —  Puisque  Judas  vendit  le  sang,  c'est  qu'il  cherchait  dans  son 

I  intelligence  (la  mort  du  Christ)  prochaine. 
Le  Père  aussi  voulait  le  salut  du  peuple. 

La  volonté  de  Judas  et  la  volonté  du  Père  s'associèrent  pour  la 

[croix  du  vendredi. 


stark  iiach  doiii  Muster  dcr  rsalmen  icoai'beitct.  .Sjjator  artot  die  lioiligo 
Diclitung  aus  in  eino  Unzalil  von  Lobprcisungen  lieiHgcr  Miinner  und  Fraucn 
iind  sinkt  in  gleiciiem  Maasse  an  innercn.  Wert.  Lcidcr  ist  auch  diesc  Art 
athiopischer  Schrifton  bis  jetzt  noch  sehr  wenig  untersucht  worden;  doch 
kônnon  wir  sclion  jetzt  so  vicl  schcn,  dass  sich  hier  cinc  kimstvollo  Jlotrik  nio 
cntwickolt  liât;  das  liochsto,  was  in  formcilor  Bcziehung  orroiclit  AMU'de,  ist 
die  Glicderung  eines  Gedichlcs  in  gleichniiissige  Stroplicn  mit,  iibrigens  oft 
genug  noch  sehr  unvoUkonnncnom,  Roini  ». 

(1)  Op.  cit.,  p.  3  :  «  IMa  riscrbo  ad  aitra  occasione  il  dichiarar  meglio,  por 

quanto  possa,  quosli  Qenê,  taluni  doi  quali  nominatamentc  ])or  le  ardile  niota- 
loro...  riescono  spesso  oscuri.  Del  reste  il  cotUce  stesso  è  non  di  railo  errato,  e 
lalvolta  la  sua  lezione  non  sombra  darc  alcun  senso  ». 


MÉLANOES.  93 

Indirectement,  Ton  peut  rattacher  à  ces  dernières  sortes  de 
Qenê  certains  types  de  poésies  qui,  par  suite  d'une  concision 
extrême,  de  Tabsence  de  développement  dans  les  pensées,  du 
manque  de  relations  grammaticales  entre  les  termes  et  de  la 
fréquence  des  solutions  de  continuité  dans  l'expression  des 
idées,  sont  surtout  un  amusement  pour  l'imagination,  quel- 
quefois même  une  énigme  pour  l'esprit.  Ces  poésies  ne  peuvent 
être  traduites  ni  littéralement  ni  approximativement.  Elles 
doivent  être  nécessairement  commentées.  En  voici  un  spécimen  : 

trt4»A-/'  •  hr^\\  •  'iif.  '-  m^  •  me  •  rocî  ■  Mxod  .- 

Le  sens  de  cette  pièce  est  le  suivant  : 

Comme  la  lune,  lors  de  la  crucifixion  de  Notre-Seigneur,  obscurcit  sa 
lumière;  de  même,  un  paysan  avare  obscurcit  son  œil,  lorsqu'il  voit  un 
étranger  qui  vient  loger  chez  lui.  Comme  la  lune  obscurcit  la  lumière  à 
son  domestique  le  soleil  qui  la  regardait  vis-à-vis;  ainsi,  le  paysan  fâché 
de  la  présence  d'un  étranger,  obscurcit  son  front  à  son  domestique  qui 
le  consulte  du  regard,  pour  savoir  l'accueij  qu'il  doit  faire  à  l'étranger  (Ij. 

Les  Éthiopiens  possèdent  des  poésies  exclusivement  reli- 
gieuses, ayant  pour  but  direct  la  glorification  de  Dieu  et  de  la 
Sainte  Vierge.  Ces  poésies  célèbrent  la  sagesse,  la  bonté ,  la 
justice,  la  providence  divines  ainsi  que  la  puissance  et  la  misé- 
ricorde de  Marie.  Les  plus  remarquables  sont  le  Weddâsp 
Mùryâm  (2)  et  le  Tahiba  TahibOn  {'.i). 

Nous  donnons  la  traduction  de  plusieurs  strophes  de  cette 
dernière  poésie  : 

1.  0  Seigneur,  sage  des  sages,  puissant 
Jusqu'à  jamais,  depuis  le  commencement  qui  ne  vieillit  pas. 
Ton  serviteur  est  faible  d'intelligence,  timide  de   cœur,  pas  au- 

[dacieux. 

(1)  Nous  empruntons  cette  poésie  et  son  commentaire  à  la  Grammaire 
éthiopienne  du  P.  M.  Chaîne  S.  J.  (p.  254). 

(2)  OhJiH.  s  t^Cff"  Louange  de  Marie.  Édition  de  I\I.  Fries.  Leipzig,  1802. 

(3)  Cl',  supra,  p.  91,  note  1. 


94  lîEVUE    DE    l'orient  CHRÉTIEN. 

Vers  toi,  û  Seigneur,  jenvoie  la  prière  (qui  implore^  le  salut. 
Sauve-m<M  et  délivré-moi  de  tout  meurtrier. 


4.  0  toi  qui  as  enchaîné  dans  les  profondeurs  des  pleurs  et  des  ca- 
Les  anges  pécheurs,  en  les  faisant  tomber  de  leur  élévation,  [lamités 
Seigneur,  permanent  pour  les  siècles  des  siècles  sans  interruption, 
Fais  tomber  mes  ennemis  et  ceins-les  de  haillons, 

Afin  que  par  là  ils  connaissent  ta  force  puissante. 


0.  0  toi  qui  as  agréé  l'offrande  d'Abel, 
Au  point  que  Thomme  de  la  jalousie  lait  tué,  en  le  lapidant, 
Seigneur,  sois  pour  moi  un  refuge  contre  (l'homme)  ivre  de  jalousie. 

Car  le  jaloux  est  aveugle  de  cœur,  ne  voit  pas  la  lumière 

Et  grince  des  dents  contre  son  frère  doux. 


12.  0  toi  qui  as  caché  ton  prophète  Hénoch 
Et  l'as  conduit  au  pays  des   vivants,   loin  de  la  face  de   la  mort 

Seigneur  vivant,  Dieu  immortel,  [cruelle, 

Cache-moi  dans  ton  ombre,  loin  de  l'homme  de  la  tentation  et  du 

Car  je  me  confie  en  ta  force,  Créateur  béni.  [tumulte, 

14.  0  toi  qui  as  caché  Noé  dans  le  sein  de  l'arche. 
Lorsque  les  enfants  de  Caïn  et  de  Seth  ont  été  submergés  par  le 
Seigneur,  miséricordieux  et  doux,  sans  désir  de  vengeance,  [déluge. 
Contre  le  pécheur,  ton  serviteur,  ô  Seigneur,  ne  me  châtie  pas  au 

Car  il  n'y  a  pas  d'homme  pur  du  péché.  [jugement, 

10.  0  toi  qui  as  confié  la  garde  du  tombeau  d'Adam,  notre  père. 
Au  pur  Melchisédec,  en  l'appelant  prêtre, 

Seigneur,  sois  pour  ma  garde  un  sauveur, 
Si  des  querelleurs  soulèvent  contre  moi  un  procès 
Et  aiguisent  (leur)  langue,  comme  une  bête  maudite. 

19.  0  toi  (jui  as  envoyé  le  feu  sur  les  cinq  villes, 
Et  as  été  le  sauveur  du  juste  Loth  au  moyen  de  deux  anges, 

Daigne  (accorder)  mon  propre  salut,  ô  Seigneur,  Dieu  de  (Loth), 
Et  tourne  vers  mon  ennemi  qui  me  hait  en  vain, 
Afin  de  le  dévorer,  le  feu  qu'il  avait  allumé  contre  moi. 


21.  0  toi  qui  as  sauvé  Isaac  de  regorgement, 
Lorsque  Abraham  l'eut  fait  monter  sur  le  bois  de  l'autel,  en  l'ayant 

[enchaîné. 


MÉLANGES.  95 

Seigneur,  parfait  en  bonté  et  en  douceur. 
Sauve-moi,  délivre-moi  de  tout  mécliant  que  je  crains 
Et  conduis  mon  ennemi  à  la  perdition. 

23.  0  toi  qui  as  sondé  Job  par  la  maladie,  la  pauvreté,  l'ulcère, 
Car  tu  as  fait  éprouver  par  Satan  la  foi  de  ce  juste. 
Seigneur,  toi  qui  sais  ce  qui  est  dans  le  sein  de  la-  mer  profonde, 
Ne  me  sonde  pas  par  la  maladie  et  la  force  de  la  pauvreté  pres- 

Car  je  suis  dépourvu  de  force  et  un  homme  qui  tombe.       j^ santé, 

25.  0  toi  qui  as  envoyé  Moïse  du  pays  de  Madian, 

Après  qu'il  eut  demeuré  quarante  ans  étranger, 

Afin  de  délivrer  le  peuple  d'Israël  de  l'esclavage  de  Pharaon,  roi 
Envoie-moi  comme  à  eux  un  homme  qui  me  délivre  [de  Ramsê, 
De  la  servitude  de  la  .souffrance  cruelle  et  de  la  dure  éléphantiasis. 


Mais,  malheureusement,  plusieurs  poé.'<ies  religieuses  ou  ec- 
clésiastiques, comme  VArgOnona  Mâri/âm  Dengel,  le  Wed- 
(lâsê  Amlûk,  (1)  etc.,  ne  sont  pas  encore  éditées.  Cela  est 
particulièrement  regrettable  pour  les  MdwnscJiet  (2)  et  le 
grand  Deguù  (3),  qui  font  partie  des  principaux  monuments 
poétiques  de  la  littérature  éthiopienne. 

Parmi  les  poésies  religieuses,  une  mention  spéciale  doit  être 
faite' aux  Mal/i'e,  prières  fort  appréciées  des  Éthiopiens  et 
dans  lesquelles  un  salut  {salâiu)  et  une  courte  intercession 
sont  adressés  à  chaque  partie  du  corps  du  saint,  qui  est  honoré. 
Nous  traduisons  plusieurs  strophes  du  Malk'ea  Mâryâm  (aofii 
ïlh  '  ^C^9°  =  Image  de  Marie),  édité  dans  la  Clirestomathia 
Aethiopica  de  Dillmann,  p.  I3G-117  : 

5.  Salut  à  ton  visage,  visage  de  sainteté  glorieuse, 
Dont  la  beauté  est  plus  brillante  que  l'éclat  du  soleil  et  de  la  lune  ! 
Signe  du  pacte  {Kidûn),  Marie,  arc-en-ciel  lumineux. 
Dès  que  de  la  part  de  Dieu  miséricordieux  Noé  t'eut  prise  (comme 
Le  déluge  n'a  pas  recommencé  à  ravager  la  terre.       [protectrice). 


(1)  hC;ï^>  •  '^CfT*  '•  .erTr^A  Chant  (ôpyavov)  de  la   Vierge  Marie.  —  ohiM^  •. 
}\T*'\\i  Louange  de  Dieu. 

(2)  «ro'p/^ï,^  Répons,  Antiennes.   Cf.    Dillmann,    Chresl.    Aeth.,   p.     150-158 
Antiphonae  in  feslum  Joannis  Baptislae. 

(3)  K^.  «  Thésaurus  canticorum  ecdesiasticorum,  in  quo  canendi  modi  nolis- 
vel  signis  adscripli  sunt  »,  Dillmann,  Lex.  aelh.,  col.  1130, 


96  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN" 

7.  Salut  à  tes  yeux,  type  d»  deux  luminaires. 
Que  l'Artisan  a  suspendus  dans  une  liautc  tour  de  chair  ! 
Marie,  toi,  source  de  miséricorde  et  de  clémence, 
Sauve-moi  par  ton  pacte  et  délivre-moi  de  la  perdition, 
Car  en  dehors  de  toi  personne  ne  peut  sauver. 

10.  Salut  à  tes  narines,  fenêtres  géminées  de  vie, 
gue  Dieu  a  ajustées  avec  des  doigts  de  sagesse  et  d'intelligence  ! 
Marie,  protège-moi,  par  la  force  de  ton  pacte,  contre  la  tentation. 
Si  la  bête  ouvre  sa  gueule,  pour  me  dévorer, 
iirise  sa  tête  par  la  verge  de  la  souffrance  et  de  la  maladie. 

12.  Salut  à  ta  bouche,  bouche  do  bénédiction  excellente! 

Porte  des  Saintes  Ecritures, 

Défends-moi  par  ton  pacte  agréable. 
Que  je  ne  sois  pas  confondu  devant  ton  Fils  et  ses  myriades  d'anges, 
Lorsque  le  nerf  de  (ma)  langue  sera  coupé  et  que  (ma)  bouche  sera 

[scellée. 

16.  Salut  à  ton  haleine,  souffle  de  bonne  santé  qui  guérit 

Les  âmes  de  beaucoup  de  personnes,  qui  sont  blessées  par  le  venin 
Par  ton  pacte  efface  mes  péchés.  [du  serpent! 

Sans  ton  pacte  et  la  croix  du  Christ  héritier, 
Aucun  homme  nest  sauvé  du  Schêol. 

17.  Salut  à  ta  gorge  belle  et  agréable,  » 
Dans  laquelle  les  espèces  d'amertume  et  de  douceur  sont  séparées. 
Que  ferai-je,  Marie,  car  ma  force  est  faible. 

L'œuvre  est  mesquine  partout  et  le  monde  est  étroit? 
Cependant  par  ton  pacte  console-moi.  o  Mère. 

22.  Salut  à  tes  bras  et  à  tes  avant-bras,  appuis 
Qui  ont  étreint  le  Christ,  substance  de  la  divinité  cachée  ! 
Marie,  élue  i)armi  les  anges  et  les  hommes. 
S'il  fait  ta  mémoire  avec  une  confiance  solide. 
Le  pécheur  régnera  avec  toi  dans  le  royaume  du  ciel. 

24.  Salut  à  tes  mains  qui  reçurent  le  pain  et  l'eau, 
Lorsque  les  anges  du  ciel  te  l'apportaient, 

Tandis  que  tu  te  trouvais  dans  le  grand  temple  de  la  Loi! 
Que  ton  pacte  me  reçoive,  comme  le  sacrifice  du  soir  agréable. 
Si  j'abreuve  d'un  peu  deau  le  pauvre  altéré. 

25.  Salut  à  tes  doigts,  à  tes  ongles  blancs 
Et  à  tes  deux  seins,  sources  de  lait  suave  ! 

'  Marie,  fleur  dont  le  printemps  est  l'époque. 


MÉLANGES.  97 

Languissant,  je  me  suis  réfugié  dans  tes  seins  et  dans  ta  beauté. 
Que  par  la  puissance  de  ta  prière  je  sois  sauvé  du  feu  qui  est  pré- 

[paré, 

33.  Salut  à  tes  doigts,  extrémités  de  tes  deux  pieds. 

Et  à  chacun  de  leurs  ongles  ! 

Par  ton  pacte,  Marie,  cache  mon  péché. 
L'homme,  mon  prochain,  tout  étant  mortel  comme  moi. 
Boit  mon  sang,  après  l'avoir  puisé  dans  la  coupe  de  sa  langue. 

37.  Salut  au  cadavre  de  ton  corps,  qui  nest  pas  demeuré  dans  le 
Car  rapidement  l'Esprit  de  la  vie  du  Père  l'a  ressuscité!     [tombeau, 
Sauver  des  gens  justes  n'est  pas  étonnant  de  toi,  Marie, 
Mais,  si  tu  sauves  les  pécheurs  par  ton  pacte  de  sagesse. 
Ceci  est  donc  merveilleux  et  admirable. 


Il  faut  aussi  signaler  les  brefs  Sa/à  m  qui,  placés  dans  le 
Synaxaire  après  la  vie  de  chaque  Saint,  énumèrent  simplement 
les  faits  les  plus  frappants  pour  l'imagination  qui  viennent 
d'être  racontés.  Non  seulement  une  vie  entière  de  Saint,  mais 
aussi  une  simple  énumération  de  Saints  au  cours  d'un  récit 
historique,  une  mémoire,  une  fête  de  Notre-Seigneur  donnent 
lieu  ;"i  un  Salàm  particulier. 

Salàm  après  la  vie  d'un  Saint  [Sa iiiUiaïK/ni/à,  Aiianias)  : 

Salut  à  Hanânyà,  lui  qu'à  cause  do  la  justice  atteignirent 
La  lapidation  et  la  lacération  des  flancs  par  le  tranchant  du  couteau. 
Comme  la  voix  de  Dieu  lui  avait  parlé  du  ciel, 

.\  l'apôtre  Paul  il  donna  le  baptême, 
Quand  le  cordage  de  miséricorde  l'eut  tiré  du  judaïsme. 

Salàm  après  une  énumération  de  Sainte;  : 

Salut  à  vous,  compagnie  de  Thomas, 
A  vous  qui,  au  jour  de  sa  souffrance  et  de  son  martyre. 
Avez  cherché  à  recevoir  avec  lui  la  couronne  de  vie, 
Sept  cents  hommes  et  neuf  femmes  ; 

Venez  me  visiter  du  ho  ni  du  ciel. 

Salàm  après  une  fête  de  Notre-Seigneur  : 

Salut  à  ta  Nativité,  ù  Dieu  Très-Haut, 

Qui  eut  lieu  de  la  seule  Vierge  sans  union  charnelle  ni  semence 

Pour  que  la  figure  de  ta  Nativité,  jadis,  fût  manifeste, 

ORIENT    CHRÉTIEN,  ^ 


Îj8  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

La  terre  jjroduisit  la  verdure,  comme  tu  lui  avais  ordonné  de  la 

[faire  germer. 
Sans  que  la  pluie  fût  tombée,  ni  la  rosée  déversée  (1). 

La  compar;iisoii  de  la  poésie  ge'ez  avec  la  poésie  populaire, 
les  chansons  (2)  surtout,  est  nécessaire  pour  une  étude  appro- 
londie.  Ainsi  pense  M.  Enno  Liltmann,  à  qui  nous  avons  de- 
mandé conseil  pour  la  rédaction  de  cette  note.  Mais  cette  étude 
ne  pourra  avoir  lieu  qu'après  la  publication  des  textes  poétiques 
eux-aiènies,  qui  reste  à  faire  en  grande  partie. 

liozaïK'Oiiit,  jiar  (,TOuniay-on-Bi"ay,  le  7  Janvier  l'.inlJ. 

Sylvain  GiuiiiAiT. 


11.  —  SUR  UN  FRAGMENT  BOIIAIRIQUE  DU  MARTYRE 
DE  SAINT  LUC 

Ce  fragment,  conservé  à  Cambridge,  a  été  publié  par  M.  Ste- 
phen  Gasele  dans  le  Journal  of  theological  Studies,  t.  X  (cet. 
1908),  p.  52-53  :  «  Et  toute  la  multitude  rr'pondit  d'une  voix  : 
De  quel  genre  est  ce  nom,  Jésus,  et  peut-il  ressusciter  de  la 
mort?  Et  lorsqu'ils  prononcèrent  le  nom  de  Jésus  devant  les 
dieux,  toutes  les  idoles  tombèrent...  il  est  ici  dans  la  ville  de 
Proconèsios,  il  a  fait  beaucoup  de  miracles  sur  les  malades  de 
divers  genres.  Et  le  roi  fut  très  irrité  et  il  grinça  des  dents.  » 
Le  texte  boliairiciue  a  été  édité  par  Dom  Balestri  dans  le  Bessa- 
rione.  Ajoutons  que  ce  passage  —  y  compris  le  nom  propre 
brôqônési  —  figure  presque  textuellement  dans  la  version  syria- 
que que  nous  avons  éditée  plus  haut,  t.  111  (  1808),  p.  152-153  et 
lGl-162.  Ce  syriaque  représente  donc  l'original  égyptien  (copte 
ou  grec),  mieux  que  les  versions  arabe  et  éthiopienne. 

EN.    Al. 


(1)  Nous  eiiipiHintoiis  la  ti-atluetiou  de  ces  Salnm  au  Synaxaire  éthiopien  (Mois 
dft  .Sam?)  édité  par  .M.  i.  (uii<li  dans  la  Pntroloi/ia  Oricn(alis  GralTin-Nau 
(pp.  681,081  et  &M). 

(i)  MM.  Giiidi,  Conti  Kossini  et  K.  Littmann  ont  édité  des  chansons  popu- 
laires. —  Lire  l'article  de  M.  E.  Littmann  :  Semilische  Volks/ntesie  in  Ahexsinien 
(Scparat-Alxlrucli  uns  den  Verliandhtngen  des  XIII  Jnlenuilionalen  Orieiilalisten- 
l\on;/resses  in  //nmhiirif  tU()2;  Sektion  V).  —  Se  reporter  aussi  aux  ICit  chants 
en  ti.irré  du  Xl\-  ('ongrès  inlernational  des  tirienlaliftrs.  Alir(>r.   l',>Uô. 


MÉLANGES.  99 


III.  —  SUR  LA  CHRISTOLOGIE  DE  TLMOTIIÉE  .ELURE 


Dans  la  Revue  d'histoire  ecclésiastique,  t.  IX  (Louvain,  1908, 
p.  177-702),  M.  J.  Lebon  traduit  de  nouibreux  passages  de  Timo- 
Ihée  .Elure,  archevêque  jacobite  d'Alexandrie,  successeur  de 
Dioscore,  d'après  le  manuscrit  syriaque  add.  12156.  II  montre 
d'abord  que  Timothée  n'est  pas  Eutychien  ni  Phantasiaste, 
comme  le  laissent  croire  les  frag-raents  cités  par  divers  auteurs 
(P.  G.,  t.  LXXXVI,  I,  col.  901,1228  sq.  et  t.  LXXXIX,  col.  2u8, 
273).  Il  anathématise  en  effet  Eutycliès  et  Apollinaire,  aussi  bien 
que  Nestorius.  Les  morceaux  choisis  prêtent  facilement  à  confu- 
sion de  ce  genre;  c'est  ainsi  que  les  morceaux  d'Eusèbe  d'Emèsc, 
choisis  par  Théodoret,  en  faisaient  un  Nestorien,  et  choisis  par 
Philoxène,  en  faisaient  un  Jacobite  supra  (1908,  p.  121). 

«  La  rnison  de  l'opposition  irréductible  de  Timothée  au  tome 
de  Léon  et  à  la  définition  de  Chalcédoine,  c'est  que,  à  ses  yeux, 
toute  doctrine  diophysite  est  nécessairement  nestorienne...  On 
n'en  finirait  point  si  l'on  voulait  citer  les  innombrables  passages 
de  ses  écrits,  dans  lesquels  Timothée  accuse  de  nestorianismc 
ses  adversaires  chalcédoniens.  » 

D'ailleurs  les  chalcédoniens  sont  nestoriens  parce  que  Timo- 
thée n'admet  pas  leur  définition  du  terme  nature.  Pour  lui, 
comme  l'écrivait  plus  tard  Bar  Mébraeus,  nature  entraîne  per- 
sonne :  «  Il  n'y  a  point  de  nature  qui  ne  soit  hypostase,  ni  d'hy- 
postase  qui  ne  soit  personne.  Si  donc  il  y  a  deux  natures,  il  y  a 
également  de  toute  nécessité  deux  personnes  et  aussi  deux 
Christs,  ainsi  que  les  nouveaux  docteurs  le  prêchent.  » 

M.  J.  Lebon  ajoute  que  pour  Timothée  l'humanité  (la  cliain 
du  Verbe  incarné  n'est  point  une  nature,  une  essence,  parce 
qu'elle  n'a  jamais  subsisté  par  elle-même,  mais  que,  dès  le  pre- 
mier moment  de  la  conception,  elle  a  appartenu  au  Verbe.  La 
caractéristique  de  la  nature  est  dans  l'existence  propre,  indé- 
pendante, individuelle.  Il  examine  ensuite  les  accusations  d'hé- 
résie formulées  contre  Timothée  /Elure  par  les  polémistes 
diophysites  et,  grâce  au  contexte  conservé  dans  la  version 
syriaque,  il  peut  donner  une  interprétation  bénigne  et  accep- 


lUO  RKVUE  DE  l'orient  chri-;tien. 

table  dos  fragments  grecs  de  Timothée  cités  par  ses  adversaires. 
Enfin  M.  J.  Lcbon  conclut  : 

«  Au  moyen  des  textes  que  nous  lui  mettons  sous  les  yeux,  le  lecteur 
jugera  s'il  est  vrai  que  la  pensée  de  Timothée  ^lure  se  rattache  parfaite- 
ment à  un  système  christoloirique  bien  caractérisé,  élaboré  et  défendu  par 
une  école  théologiquo  que  TÉglise  n'a  point  condamnée.  A  l'analyse  de  la 
personne  de  Jésus-Christ,  Timothée  reconnaît  en  lui  le  Verbe  do  Dieu  avec 
une  humanité  véritable,  une  chair  tirée  de  la  Vierge  et  consubstantielle  à 
la  nôtre  et  une  âme  raisonnable;  il  place  entre  ces  éléments  l'union  la 
plus  étroite  et  la  plus  durable,  mais  sans  les  mélanger  ni  les  confondre, 
l'humanité  restant  réelle  et  véritable,  bien  qu'appropriée  au  Verbe  par 
l'union  hypostatique  ou  de  sujet...  Qu'on  veuille  bien  se  rappeler  les  no- 
tions que  Timothée  nous  a  fournies  sur  la  valeur  des  termes  nature, 
hypostase  et  personne  pour  les  théologiens  de  son  école  ;  qu'on  s'en  ins- 
pire pour  lire  et  comprendre  les  textes  encore  trop  peu  connus  et  étudiés 
de  plusieurs  des  premiers  monophysites  :  Dioscore,  Philoxène,  Sévère,  etc.. 
La  réflexion  amènera  peut-être  à  reconnaître  que  le  problème  si  important 
de  la  différence  proprement  dogmatique  entre  les  partisans  et  les  adver- 
saires du  concile  de  Chalcédoine  n'a  point  encore  reçu  sa  solution  raison- 
née  et  définitive.  » 

Nous  avons  parcouru  ce  travail  avec  plaisir  parce  que  nous  y 
avons  trouvé  un  cas  particulier  d'une  thèse  que  nous  avons 
déjà  exposée  plusieurs  fois  et  depuis  longtemp.s  (1);  à  savoir  que 
les  jacobites  ne  sont  pas  Eutychiens  ni  Phantasiastes,  mais  ont 
toujours  anathématisé  le  concile  de  Chalcédoine  parce  qu'ils  le 
considéraient  comme  un  retour  vers  l'hérésie  de  Nestorius. 
Nous  avons  constaté  ce  fait  depuis  Dioscore  jusqu'à  Bar  Hé- 
braeus  (xiii*  siècle)  et  l'avons  formulé  comme  une  thèse  géné- 
rale. M.  Lebon  nous  a  causé  un  véritable  plaisir  en  vérifiant  notre 
thèse  —  qu'il  ne  connaissait  pas  —  pour  le  cas  particulier  de 
Timothée  /Elure.  Nous  proposons  plus  que  jamais  de  désigner 
les  sectateurs  de  Dioscore  et  de  Sévère  d'Antioche,  non  plus  par 
le  mot  Monophysites  (partisans  d'une  seule  nature),  mais  par 
le  mot  Diplophysites  (partisans  d'une  nature  double)  qui  per- 
met seul  de  les  distinguer  des  Eutychiens. 

Nous  souhaitons  d'ailleurs  qu'on  ne  perde  plus  trop  de  temps 

(1)  HOC.  1898,  p.  '.>3U,  p.  217  (uoto),  370  (note),  372  (note  2);  11)05,  113-134. 
Journal  Asiatique,  X-  série,  t.  1  (1903),  p.  0,  p.  7  (notc2);  liulletiti  Critique,  19(.K). 
p.  21(5-217.  Le  Canoniite  contemporain.  1903,  on  trto  ilo  la  iradiietion  dos  cniions 
(le  .Icaii  (le  Ti'lla,  p.  7  du  tirajjo  ;i  paît.  Parisd.otliielloiix).  UXKï;  otr... 


MÉLANGES.  101 

il  c<'S  questions.  Les  jacobites  unt  t'té  et  resteront  schismatiques 
et  hérétiques  matériels,  puisqu'ils  n'admettaient  pas  les  défini- 
tions de  mots  et  de  choses  imposées  par  l'immense  majorité  des 
évêques  unis  au  pape  (tous  contre  Dioscore  seul).  Pour  savoir 
jusqu'à  quel  point  ils  ont  été  hérétiques  formels,  il  faudrait 
prendre  une  peine  bien  inutile.  L'Incarnation  est  un  mystère  que 
l'on  n'a  jamais  Compris  et  que  l'on  ne  comprendra  jamais.  Il 
suffit  donc  de  savoir  ce  qu'elle  n'est  pas  et  de  se  contenter  en- 
suite de  l'approximation  que  donnent  les  définitions  de  rÉglisc. 
'Vouloir  pousser  l'approximation  plus  loin  est  perdre  son  temps. 
Nous  trouvons  chose  analogue  —  toute  proportion  gai'dée  — 
pour  la  quadrature  du  cercle.  Anaxagoras  cherchait  déjà  à  cons- 
truire un  carré  dont  l'aire  serait  exactement  égale  à  celle  d'un 
cercle  donné.  Il  est  impossible  de  résoudre  ce  problème,  puis- 
que l'aire  du  cercle  dépend  du  nombre  incommensurable  -.  Dès 
lors  il  nous  suffit  de  savoir  que  nous  pouvons  remplacer  -  par 
3,1416  avec  trois  décimales  exactes;  nous  ne  perdrons  jamais 
notre  temps  à  chercher  la  valeur  exacte  de  t:,  ni  même  à  la  cal- 
culer avec  20  ou  30  décimales  exactes  et  encore  moins  à  étudier 
en  détail  pourquoi  les  anciens  se  sont  trompés  ou  comment, 
par  (les  voies  détournées  et  peu  claires,  ils  ont  peut-être  appro- 
ché plus  près  qu'on  ne  le  pensait  de  notre  résultat.  Ces  ques- 
tions relèvent  de  l'histoire  et  ne  doivent  plus  passionner  l'une 
les  théologiens,  l'autre  les  mathématiciens. 

M.  Lebon  se  porte  presque  garant  de  la  bonne  foi  de  Timo- 
thée  :  «  Mettra-t-un  en  doute  sa  sincérité?  Nous  demandons 
de  quel  droit  on  le  ferait.  »  Il  est  évident  que  Dieu  seul  sait 
ce  qu'il  en  est.  Mais  les  écrits  des  chefs  de  peuples  dépendent 
d'inlluences  et  de  considérations  si  complexes  qu'il  est  bien 
imprudent  de  se  porter  garant  de  leurs  sentiments.  Qui  peut 
connaître  la  voie  suivie  par  leur  esprit  délié  pour  louvoyer 
parmi  de  multiples  écueils?  Saint  Cyrille,  avec  certaines  for- 
mules, avait  dirigé  toute  la  chrétienté  ;  il  est  assez  naturel 
que  ses  successeurs  aient  revendiqué  son  rôle  et  ses  formules, 
qu'ils  aient  vu  de  mauvais  œil  Flavien  et  saint  Léon  tenir  à 
Constantinople  et  à  Chalcédoine  le  rôle  qu'avait  tenu  saint  Cy- 
rille à  Éphèse  et  qu'ils  aient  voulu  montrer  per  fas  —  et  nous 
dirions  volontiers,  n'en  déplaise  à  M.  Lebon,  per  nefas  —  que 
les  formules  de  Chalcédoine  étaient  opposées  à  celles  de  saint 


1<>2  HKvri':  i»i-:  i/orient  cubktien. 

Cyrille.  Ceux  qui  méritent  loule  notre  sympathie,  ce  sont 
les  humbles  et  les  simples  persécutes,  à  quelque  camp  qu'ils 
aient  appartenu.  Ils  n'entendaient  rien  au  litige.  En  tout  cas 
ils  le  comprenaient  beaucoup  moins  que  leurs  chefs,  et  ceux-ci 
nr  pouvaient  guère  le  saisir  puis(iu'il  s'af^issait  dun  mystère 
incompréhensible.  Mais  leurs  chefs  leur  disaient  que  les  Chal- 
cédoniens  étaient  des  Nestoriens  condanmf'S  à  Éphèse  par 
saint  Cyrille  et  par  toute  l'Église,  qu'ils  faisaient  de  iNotre-Sei- 
gneur  un  simj)Ie  homme  comme  l'avaient  dit  Simon  le  magi- 
cien et  les  Juifs;  les  humbles,  pleins  de  confiance  dans  leurs 
chefs  et  d'am<>ur  pour  Notre-Seigneur,  Dieu  et  homme  tout 
ensemble,  parlaient  pour  l'exil  et  même  pour  le  martyre. 

Pour  mieux  fanatiser  les  humbles,  leurs  chefs  inventaient 
encore  des  documents  et  des  anecdotes,  et  Timothée  .Klure 
parait  avoir  été  des  plus  féconds.  On  pouvait  n'en  pas  croire 
Théophane,  mais  il  est  difficile  de  révoquer  en  doute  le  témoi- 
gnage de  ses  amis  dans  les  Plérophories  (1)  :  ch.  VII,  son 
avènement  et  son  exil  avaient  été  prédits:  ch.  XV,  au  temps 
où  il  allait  à  l'école,  un  vieillard  lui  avait  prédit  qu'il  serait 
évêque  d'Alexandrie;  ch.  XXVI,  Notre-Seigneur  lui  était  ap- 
paru et  lui  avait  guéri  l'œil  que  Satan  lui  avait  crevé  (2); 
ch.  LXV-LXVlll,  il  avait  vu,  au  temps  du  concile  de  Chalcé- 
doine,  le  pain  de  la  communion  noircir  et  le  vin  se  changer  en 
vinaigre,  et  un  loup  furieux  (Protérius)  se  jeter  sur  saint  Dios- 
core  et  le  mordre.  Il  avait  vaincu  en  songe  un  cheval  sauvage 
et  indompté  (jui  effrayait  le  monde  (Marcien)  et  un  tyran  (Pro- 
térius). Aussi  l'auteur  des  Plérophories  croyait  pouvoir  con- 
clure, ch.  XXVI  :  «  On  voit  maintenant  qu'après  cette  expé- 


(1)  HOC,  18!)8,  p.  232--250,  33:-39x'.  Tirage  à  paît  à  la  libraiiio  Lei-oux.  Paris. 
1899,  84  pages,  2fr.  50.  Le  peu  de  succès  de  cette  traduction  nous  a  l'ait  remettre 
d'année  en  année  la  publication  du  texte.  Nous  comptons  cependant  le  publier 
bientôt  dans  la  Patrutogie  uricnlalc. 

{■■i)  «  Un  joui'  que  je  m'étais  levé  matin  —  raconte  Timothée  —et  que  je  rem- 
plissais le  petit  ol'lice,  un  homme  terrible,  eirrayant  et  noir,  comme  le  prophète 
.lob  nous  représente  Satan,  arriva  tout  à  coup,  sortant  de  la  muraille  et  portant 
un  gi-os  livre  à  la  main.  11  étendit  et  agita  son  bras  en  criant...  il  m'en  frai^paidii 
livre)  sur  l'œil...  Quand  les  IVères  vinrent  au  matin,  ils  vii-ent  comme  une 
goutte  de  sang  et  tie  ciiair  qui  tombait  de  mon  (vil  et  tout  cet  œil  était  llasque  et 
il  ne  lui  i-estait  plus  rien  de  sa  premiéie  appai-ence...  Notre  Dieu  .lésus-Christ 
m'appai'ut,  i)laça  ses  mains  pures  sur  mes  yeux,  me  guérit  et  me  rendit  la  vue  : 
il  me  laissa  cette  petite  cicatrice  comme  marque  de  sa  visite  bienfaisante.  ■ 


MÉLANGES.  103 

rieiice  personnelle,  le  bienheureux  Tiniothée,  dans  un  grand 
nombre  de  lettres  et  d'écrits,  pouvait,  en  connaissance  de  cause, 
appeler  diabolique  le  concile  de  Chalcédoine,  comme  réuni  et 
dirigé  par  le  démon,  et  dire  que  c'était  la  première  incursion 
de  rAntéchrist  et  la  révolte  dont  parle  l'apùtre  Paul  quand  il 
écrit  aux  Thessaloniciens.  »  Nous  voyons  surtout  que  Timothée 
a  quelque  chance  d'avoir  été  de  mauvaise  foi  dans  ses  écrits  et, 
si  sa  logique  l'a  obligé  de  conformer  la  substance  de  sa  doc- 
trine à  celle  de  Chalcédoine,  n'est-ce  pas  encore  la  mauvaise 
foi  qui  seule  peut  expliquer  l'acharnement  avec  lequel  il  a 
propagé  les  ambiguïtés?  Rappelons,  comme  contraste,  la  bonne 
foi  de  Bar  Hébraeus  qui  écrivait,  si  nous  avons  bon  souvenir  : 
«  Les  Jacobites  et  les  Chalcédoniens  pensent  également  bien 
au  sujet  de  rincarnation,  mais  s\\rprim.ent  de  manière  diffé- 
rente.  » 

La  lecture  des  Plérophories  (cli.  XXXVI,  cf.  ch.  XXXIII) 
aurait  aussi  fourni  au  Rév.  J.  F.  Béthune-Baker  la  source  des 
récits  de  Zacharie  et  d'Evagrius,  relatifs  à  la  mort  de  Nesto- 
rius  (Cf.  The  journal  of  Théo! .  Studies,  t.  IX,  juillet  190S, 
p.  601-605).  Ces  récits  dérivent  de  l'histoire  que  Timothée,  ar- 
chevêque d'Alexandrie,  écrivait  à  Gangre,  et  leur  crédibilité 
dépend,  bien  entendu,  de  l'opinion  que  l'on  a  de  la  bonne  foi 
de  Timothée. 

F.  Nau. 


CHRONIQUE 


Le  P.  Scheil ,  qui  a  bien  voulu  accorder  son  concours  à  la  HOC,  a 
été  nommé  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres. 
Ancien  élève  de  l'Institut  français  d'arcliéologie  orientale,  maître  de  confé- 
rence d'assyriologie  à  Técole  pratique  des  Hautes  Etudes  depuis  1895  et 
directeur  d'études  depuis  1906,  auteur  d'une  vingtaine  d'ouvrages  sur  les 
textes  sémitiques,  anzanites,  cappadociens  et  cunéiformes,  et  d'une  cen- 
taine d'articles  et  de  notes,  principal  pionnier  du  déchiffrement  de  la  lan- 
gue anzanite,  connu  même  du  gros  public  grâce  à  sa  découverte  et  à  ses 
éditions  de  la  loi  de  Hammourabi,  il  réunissait  toutes  les  conditions  re- 
quises pour  recevoir  ce  titre  hautement  honorifique.  Il  y  a  quelques 
années  déjà  les  suffrages  de  tous  les  hommes  et  de  tous  les  corps  compé- 
tents (professeurs  et  académies)  l'avaient  désigné  en  première  ligne  pour 
la  chaire  du  Collège  de  France,  mais  les  incompétents  (journalistes  et 
ministre)  ont  donné  un  autre  titulaire  à  ce  poste  bien  rétribué  et  âprement 
convoité. 

Ms""  Graffin,  notre  trésorier,  vient  d'être  nommé  directeur  général  de 
l'œuvre  anti-esclavagi.ste  de  France.  Ses  nouvelles  fonctions  lui  donneront 
de  multiples  facilités  pour  s'occuper  de  ses  publications  orientales  :  on 
sait  qu'il  en  règle  tous  les  détails,  depuis  la  préparation  des  caractères, 
leur  fonte,  la  composition  matérielle,  jusqu'à  la  correction  des  textes  et 
l'apparition  des  volumes.  D'ordinaire  trois  ou  quatre  hommes  unissent 
leurs  efforts  pour  faire  avancer  les  travaux  sur  ces  routes  remplies  de 
tant  d'aspérités. 

M.  Nau  vient  d'être  compris  pour  mille  francs  dans  la  répartition  faite 
par  M.  Emile  Guimet  du  prix  Lefèvre-Deumier  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions. M.  Guimet  a  bien  voulu  se  rappeler  que  M.  Nau  a  publié  jadis  dans 
les  Annales  du  Musée  (tome  XXX,  fasc.  3)  des  textes  grecs,  latins  et  sy- 
riaques sur  Tha'is  et  Sérapion  (1).  Cette  récompense  pour  un  ancien  travail 
est  d'heureux  augure  pour  M.  ÎSauqui.  sans  aucune  rétribution,  pas  même 

(i)  M.  Nau  a  édile  j)()iir  la  première  l'ois  les  textes  yrcc.s  de  l'histoire  de  l'Iiaïs.  d'a- 
près six  manuscrits  de  Berlin.  Londres.  Oxford,  l>aris  et  Konie  et  traduit  la  version  sy- 
riaque. Il  a  ajouté  trois  versions  latines  et  des  extraits  des  Apopliiliegnies  et  des  Me- 
nées. Il  a  pu  montrer,  (iràce  à  ces  textes,  que  Thaïs  est  censée  avoir  été  ci>nvertie  par 
Sérapion  le  sindonilo  dont  le  nom  a  été  remplacé  à  tort  par  l'aphnuce  dans  les  traduc- 
tions latines,  jiar  li(!ssarion  dans  la  version  syriaque  et  par  Atlianael  chez  M.  Massenet. 
Ce  Sérapion,  d'après  sa  biot;rai)hio  syriaque,  portait  d'ailleurs  une  ceinture  de  fer  sous 
ses  habits,  comme  son  homonyme  dont  la  momie  est  conservée  au  musée  Guimet. 


CHRONIQUE.  105 

sous  forme  de  frais  de  bureau,  fait  fonction  de  secrétaire  de  la  ROC,  de- 
puis l'an  1905,  où  cette  Revue  semblait  devoir  succomber  pour  impécu- 
niosité.  Bien  entendu  nous  ne  le  proposons  pas  à  l'imitation,  mais  seule- 
ment à  l'admiration,  de  MM.  les  secrétaires  de  Revues,  d'autant  que  ses 
fonctions  de  professeur  de  mathématiques  semblaient  lui  interdire  toute 
récompense  littéraire.  C'est  un  nouveau  titre  d'honneur  pour  M.  Guimet, 
à  qui  l'on  doit  tant  d'heureuses  initiatives,  d'avoir  été  le  premier  à  récom- 
penser ce  travailleur  trop  désintéressé. 

M.  l'abbé  Bousquet,  du  comité  directeur  de  la  Revue,  vient  d'être  nommé 
chanoine  honoraire  de  Paris.  11  est  chargé  de  plus  de  diriger  l'édition  des 
apocryphes  du  Nouveau  Testament  annoncée  par  la  librairie  Letouzey. 

Nous  venons  de  recevoir  les  deux  derniers  volumes  des  actes  du  XIV'^ 
Congrès  international  des  orientalistes  (Alger,  1905).  En  somme  les  sous- 
cripteurs à  ce  congrès  ont  reçu  :  1"  un  Recueil  de  mémoires  et  de  textes 
publiés  en  l'honneur  du  XIV^  congrèa,  Alger,  1905,  8°,  iv  et  614  pages; 
2"  quatre  volumes  des  actes  du  congrès  :  V^  partie,  Paris,  1906,  292  -f-  178 
-f  48 pages  ;  Impartie,  Paris,  1907, 218  -f  394  -f  90 pages  ;  III*' partie  en  deux 
volumes,  607  +  611  pages;  3'^  le  n»  258-259  de  la  Revue  africaine  (Alger, 
1905)  consacré  tout  entier  au  congrès  et  aux  travaux  qu'il   a  provoqués. 

Nous  engageons  à  lire  au  moins  ce  numéro  pour  se  rendre  compte  de 
ce  qu'a  su  faire  M.  René  Basset  —  grâce  à  son  activité  inlassable  et  à  ses 
nombreuses   relations  —  dans  une  préfecture  de  France. 

Ces  résultats  rendent  assez  terne  le  XV«=  congrès  de  Copenhague.  A 
bien  lire  le  compte  rendu  qu'en  a  donné  M.  Nau  [ROC,  1908,  329-333),  il 
fait  le  plus  grand  honneur  aux  savants  étrangers  qui  ont  chargé  leur 
tête  et  leurs  bagages  de  divers  travaux  et  livres  pour  faire  un  aussi  long 
voyage  et  à  quelques  savants  danois  qui  se  sont  imposé  un  surcroît  de 
travail  ;  mais  si  le  seul  résultat  consiste  en  quelques  repas  et  réceptions, 
ce  congrès,  soi-disant  scientifique  et  officiel,  s'est  un  peu  passé  comme 
nos  réunions  amicales  des  Vétérans  des  armées  de  terre  et  de  mer.  En- 
core ceux-ci  ont-ils  droit  à  des  réductions  de  tarif  près  des  compagnies  de 
chemin  de  fer,  ce  qui  n'a  pas  eu  lieu  pour  ce  congrès. 

En  somme,  un  congrès  scientifique  doit  laisser  un  monument  scientifique 
qui  en  perpétue  la  mémoire  (1),  et  un  congrès  officiel  doit  avoir  l'appui 
constant  du  gouvernement  local  sous  forme  de  subventions  et  —  chose 
moins  onéreuse  —  de  distinctions  honorifiques.  Faute  de  ces  deux  résul- 
tats, nos  amis  danois  ne  doivent  pas  être  étonnés  s'ils  constatent,  dans 
certains  comptes  rendus  (2),  quelques  désillusions. 

(1)  Ce  monument  peut  d'uilleurs  tHre  compose  tout  entier  par  les  savants  danois, 
partie  avec  leurs  travaux  personnels,  partie  avec  des  résumés  (qu'ils  peuvent  mettre  eu\- 
nièmes  au  pointj  des  travaux  portés  à  Copenhasue,  et  être  adressé  aux  adhérents, 
conune  souvenir  de  leur  réunion.  8inon  nous  ne  voyons  pas  pourquoi  on  conserverait  l'ar- 
gent des  souscripteurs  qui  ne  pouvaient  l'aire  le  voyage  et  souscrivaient  seulement  pour 
recevoir  les  publications  traditionnelles.  Une  grè^e  de  typographes  a  même  lourni  un 
spécieux  prétexte  pour  ne  pas  envoyer  jusqu'ici  le  compte  rendu  sommaire  de  toutes  les 
séances. 

("2)  Voir  Éludes  religieuses,  5  nov.  1908,  p.  33.=>. 


BIBLIOGRAPHIE 


François  Nat.  I/isluire  ri  xayrssr  d'Ahiknr  rAssi/rien  ((ils  d'Anaol,  nevpu 
de  Tobie',  traduction  des  versions  syriaques  avec  les  principales  di/fr- 
renées  des  versions  arabe,  arménienne,  grecque,  neo-syriaque,  slave  et 
roumaine.  Paris,  Letouzey  et  Ané,  1909,  8°,  308  pages,  5  fr. 

Les  littératures  orientales  sont  riches  en  contes,  le  bédouin  et  l'arabe 
des  villes  aiment  éjjalement  à  rester  des  nuits  entières  sous  le  charme 
d'un  narrateur  à  Timagination  brillante.  Les  Mille  et  une  Xuiis  ne  sont- 
elles  pas  le  plus  célèbre  des  livres  de  ce  genre,  populaire  chez  les  Occi- 
dentaux eux-mêmes? 

C"est  justement  un  de  ces  contes  (\\ic  M.  x\au  vient  d'étudier  dans  son 
Histoire  et  sagesse  d'Ahikar,  un  des  contes  que  Chavis  et  (azotte  ont  pu- 
bliés jadis  dans  le  «  Cabinet  des  fées  »  ;  mais  aujourd'hui,  c'est  dans  une 
collection  plus  austère  que  figure  l'histoire  du  vieux  sage  assyrien,  dans 
une  collection  de  «  Documents  pour  l'étude  de  la  Bible  ».  Et  à  bon  droit, 
car  les  deux  parties  du  livre  d'Ahikar  méritent  à  plus  d"un  titre  d'être 
rapprochées  des  livres  saints  :  l'histoire  à  cause  de  ses  rapports  avec  le 
livre  de  Tobie,  les  maximes  parce  qu'elles  touchent  à  celles  de  la  litté- 
rature sapientiale  des  Juifs,  aux  Proverbes  et  à  rEcclésiastique  particu- 
lièrement. 

M.  Nau  a  insisté  fort  heureusement  sur  ce  qu'il  y  a  d'historique  dans  le 
personnage  d'.Miikar,  lieutenant,  il  faudrait  dire  sakkannah.  de  deux  rois 
assyriens,  Sennachérib  et  Asarhaddon,  tour  à  tour  comblé  de  leurs  faveurs 
ou  frappé  de  la  plus  noire  di.sgràce.  Ahikar  n'est  donc  pas  un  personnage 
mythique,  il  est  au  vrai  sens  du  mot  un  personnage  légendaire,  —  c'est- 
à-dire  un  homme  sur  lequel  on  a  écrit  des  récits  dignes  d'être  lus,  — 
comme  h'oland  ou  Charlemagne.  Que  son  histoire  soit  embellie,  que  les 
générations  en  se  la  répétant  l'aient  enrichie  de  détails,  invraisemblables 
ou  non,  empruntés  à  de  plus  vieilles  traditions  ou  créés  de  toutes  pièces, 
on  ne  saurait  le  nier.  Il  n'en  reste  pas  moins  ce  fait  très  intéressant. 
qu'Ahikar,  ministre  d'Assyrie  au  septième  siècle  avant  notre  ère,  en  avait 
fait  assez  pour  que  sa  vie  soit  racontée  et  écrite  deux  siècles  plus  tard  au 
fond  de  l'Egypte.  Les  fouilles  d'Eléphantine,  qui  réservent  j)eut  être  encore 
plus  d'une  surprise,  ont  apporté  avec  leurs  deux  papyrus  témoins  de  cette 
renommée,  une   précieuse  contribution    aux   études   d'histoire  littéraire 


BIBLIOGRAPHIE.  107 

juive,  et  leur  date  donne  un  confirmatur  à  la  belle  application  de  la  mé- 
thode  historique  faite  par  M.  Nau. 

Il  semble  que  la  comparaison  entre  le  livre  d'Ahikar  et  celui  de  Tobie 
prend  par  ce  fait  un  nouvel  intérêt.  Les  textes  du  Vaticanus,  du  Sinaï- 
licus  et  de  l'ancienne  version  latine  qu'il  importe  d'examiner  ont  été 
réunis  dans  l'introduction  pour  permettre  au  lecteur  une  comparaison 
plus  rapide  et  plus  scientifique  des  deux  livres.  Les  ressemblances  sont 
telles  que  Tobie  (au  moins  dans  les  manuscrits  grecs)  doit  avoir  emprunté 
à  un  ancien  écrit  sur  Ahikar,  celui-là  même  qui  a  servi  de  base  aux  nom- 
breuses recensions  modernes. 

On  peut  relever  à  la  fois  des  traits  généraux  et  des  détails  communs. 
Par  exemple,  le  caractère  bienfaisant  et  juste  d'Ahikar  qui  se  manifeste 
dans  ses  bontés  pour  Nadan  n'est  pas  moindre  dans  ce  qu'il  fait  pour  son 
oncle,  le  vieux  Tobie,  lorsqu'il  se  charge  de  son  entretien  et  lui  fait  res- 
tituer sa  fortune  injustement  confisquée  {cf.  Tobie,  i,  21,  22;  ii,  10).  Quelle 
condescendance  aussi  et  quelle  bonté  dans  cet  homme  puissant  lorsqu'il 
se  rend  aux  noces  de  son  jeune  cousin  revenu  d'Ecbatane  (Tobie,  ai, 
17,  18)  !  D'ailleurs,  on  trouve  dans  le  livre  de  Tobie  plus  qu'un  simple 
souvenir  du  caractère  d'.Vhikar,  l'histoire  du  ministre  injustement  dis- 
gracié, vengé  par  Dieu,  sert  de  thème  au  vieux  Tobie  lorsqu'il  donne  à 
son  fils  une  dernière  série  de  recommandations  (Tobie,  xiv,  10).  Nous 
citons  ce  passage  d'après  le  manuscrit  Sinaïticus  qui  représente  pour  tout 
le  livre  de  Tobie  la  recension  la  plus  complète  et  qui  précise  ici  d'une 
façon  plus  heureuse  que  le  Vaticanux  :  u  Vois,  enfant,  ce  que  Nadab  a 
fait  à  Acheicaros  qui  l'avait  nourri;  ne  i'a-t-il  pas  fait  descendre  vivant 
dans  la  terre?  Et  Dieu  l'a  traité  selon  sa  méchanceté  devant  lui!  Et  Achei- 
caros est  revenu  à  la  lumière  et  Nadab  est  entré  dans  les  ténèbres  éter- 
nelles, parce  qu'il  a  cherché  à  tuer  Acheicaros.  Parce  qu'il  m'avait  fait 
l'aumône,  il  est  sorti  du  piège  mortel  que  lui  avait  tendu  Nadab,  et  Nadab 
est  tombé  dans  le  piège  mortel,  et  il  l'a  perdu.  »  La  trame  de  cette  courte 
description  est  celle  même  de  l'histoire  d'Ahikar  :  l'adoption  de  Nadan,  sa 
trahison,  la  ruine  d'.\hikar  et  son  retour  en  grâce  vraiment  providentiel. 
Le  détail  môme  e.st  exact,  car  c'est  dans  une  fosse  souterraine  que  le  mi- 
nistre condamné  à  mort  a  été  obligé  de  se  cacher  (Ahikar,  xni,  1)  :  «  Alors 
Nabousemak,  avec  ma  femme  Esfagni,  alla  me  faire  dans  la  terre  une 
cachette  de  trois  coudées  de  large  sur  quatre  de  long  et  cinq  de  haut.  » 
On  ne  saurait,  semble-t-il,  exiger  entre  les  deux  textes  une  conformité 
plus  parfaite.  Il  y  aurait  encore  plusieurs  détails  à  glaner,  en  voici  un, 
entre  autres,  en  plus  de  ceux  qui  sont  signalés  par  M.  Nau.  Dans  Tobie, 
I,  22,  le  Sinaïticus  nomme  Ahikar  «  gardien  du  sceau  royal  »  ;  c'est  juste- 
ment le  titre  que  celui-ci  se  donne  lorsqu'il  dévoile  au  roi  d'Egypte  sa 
véritable  identité  (Ah.,  xxix,  1  sq.)  :  «.  Pharaon  dit  :  Par  la  vie  de  ton  sei- 
gneur Sarhédom,  quel  est  ton  nom?  —  Je  lui  répondis  :  Ahikar  le  scribe, 
et  l'anneau  du  roi  est  entre  mes  mains.  » 

M.  Nau  a  signalé  une  deuxième  série  de  rapprochements  sous  la  ru- 
brique «  dépendance  littéraire  »  :  «  Tobie  et  Ahikar,  dit-il,  sont  des  livres 
de  paroles,  c'est-à-dire  de  maximes  et  de  préceptes,  plus  encore  que  d'his- 


108  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

toire.  «  On  remarquera  en  lisant  les  deux  textes  (lu'ils  appartiennent  à  un 
même  genre  littéraire,  <iue  leur  méthode  de  composition  est  la  même. 
Double  série  de  maximes,  encadrée  par  une  histoire  dont  le  narrateur  est 
le  héros,  voilà  des  caractères  communs  qui  se  révèlent  au  premier  coup 
d'oeil.  Une  étude  approfondie  ajoutera  à  ces  premiers  arguments  celui, 
plus  délicat,  peut-être,  mais  plus  pressant,  des  «  dépendances  textuelles  ». 

Tes  quelques  mots  suffisent  pour  montrer  (|u'.\hikar  avait  place  dans 
une  collection  de  documents  pour  l'étude  de  la  Bible.  Les  points  de  con- 
tact sont  nombreux  avec  le  livre  de  Tobie,  mais  dans  toute  la  littérature 
sapientiale,  on  pourrait  trouver  matière  à  comparaison.  Dans  un  para- 
graphe spécial,  les  rapports  d'Ahikar  et  de  l'Ecclésiastique  ont  été  étudiés 
avec  beaucoup  de  soin,  d'aucims  regretteront  de  ne  pas  trouver  une  ana- 
lyse aussi  détaillée  des  ressemblances  signalées  pour  le  livre  des  Pro- 
verbes. 

Louer  le  travail  de  M.  Aau  serait  fatuité  de  notre  part,  on  y  trouvera 
une  documentation  abondante  et  choisie,  quant  à  la  métliode,  le  nom  de 
l'auteur  et  celui  du  directeur  de  la  collection  suffisent  à  en  garantir  la 
sûreté  et  la  plus  scrupuleuse  observation. 

Rome.   9  février  I90'J. 

Eugène  Tisserant. 


Constantin  Bach.\,  B.  S.  S.  Mémoires  de  .1/»-'''  Ma.rimus  Mazloum,  pa- 
triarche d'Antioche,  d'Alexandrie  et  de  Jérusalem  pour  les  grecs  catho- 
liques Melchites,  sur  l'hisloire  religieuse  et  civile  de  sa  nation  avec 
les  antres  nations  chrétiennes  dans  l'Empire  ottoman,  8",  4  fr.  Paris, 
Ç.eutlinei-. 

Dans  une  préface  de  17  pages,  le  Père  Baclia  nous  décrit  la  situation 
des  grecs  catholiques  dans  l'Empire  ottoman  avant  l'émancipation  civile 
des  communautés  catholiques  des  orthodoxes  en  1S3I  ;  il  nous  donne  en- 
suite l'origine  des  privilèges  civils  des  patriarches  et  l'histoire  de  l'unique 
Jttanuscrit  des  Mémoires  dicté  par  l'auteur.  Les  Mémoires  se  divisent  en 
deux  parties  dont  la  première  (1-146)  nous  donne  le  récit  exact  et  dé- 
taillé des  événements  relatifs  aux  grecs  catholiques  dans  l'Empire  otto- 
man depuis  1831  jusqu'à  1848,  la  période  la  plus  laborieuse  de  l'auteur. 
Il  nous  transporte  avec  lui  au  Caire,  à  Alexandrie,  à  Marseille,  à  Paris,  en 
Syrie  et  à  Constantinople  où  il  a  passé  huit  années  pour  affranchir  sa 
nation  de  toute  tutelle.  11  a  publié  à  Marseille  un  petit  travail  en  1841 
sous  le  titre  de  Mémoire  snr  l'état  actuel  de  l'Eglise  grecjae  catholique  au 
Levant  ;  il  l'a  olîert  au  roi  Louis-Philippe  et  à  ses  ministres.  Les  Mémoires 
nous  donnent  un  beau  tableau  de  l'activité  des  agents  français  d'alors  en 
Orient  pour  la  protection  effective  des  catholiques  qui  est  devenue  aujour- 
d'hui vaine  et  insignifiante.  La  seconde  partie  nous  donne  toutes  les  pièces 
justificatives  des  faits  mentionnés  dans  la  première  partie  :    bérats,  fir- 


BIBLIOGRAPHIE.  109 

mans,  décrets,  rapports  et  pétitions.  Ensuite  vient  un  supplément  qui 
nous  donne  le  texte  de  huit  traités  et  firmans  accordés  par  le  prophète 
des  musulmans  et  leurs  califes  aux  Melchites  dont  la  plupart  sont  inédits. 
Nous  remercions  bien  le  Père  Bâcha  pour  la  publication  de  ces  intéres- 
sants documents... 

Joseph  Sab.\  B.  s. 


HiCH.\RD  Engdahl.  Beitràge  zur  Keiinlnia  der  byzantinischen  Liturgie  (Texte 
und  Studien).  Cinquième  volume  des  nouvelles  études  pour  l'histoire  de 
la  théologie  et  de  l'Église  de  MM.  N.  Bonwetzsch  et  R.  Seeberg.  1908,  8°, 
viii-150  pages,  6  Mk. 

Le  P.  Cyrille  Charon.  Le  rite  byzantin  dans  les  patriarcats  melkites 
Alexandrie- Antioche- Jérusalem  (Extrait  des  Chrysostomica).  Paris,  Pi- 
card, 1908,  8»,  viii-246  pages,  5  fr. 

s 
D'après  le  ms.  grec-latin  E.  M.  6  de  Karlsruhe,  du  xu«  au  xin«  siècle. 

M.  R.  E.  édite  le  texte  grec  de  la  liturgie  de  saint  Jean  Chrysostome  (p.  1- 
35),  une  partie  de  l'ancienne  version  latine  de  cette  liturgie  (p.  35-42); 
le  texte  grec  de  la  liturgie  de  saint  Basile  (p.  43-77)  et  les  textes  grec  et 
latin  de  l'ul-waii;  -^;  Tzavayfa;  (p.  78-82).  11  décrit  en.suite  ce  curieux  manus- 
crit qui  provient  d'Italie  et  porte  le  grec  à  gauche  et  la  traduction  latine, 
ligne  pour  ligne,  à  droite  (p.  83-86).  Cette  traduction  est  l'œuvre  de  Léon 
de  Toscane  et  de  Nicolas  Ydrontinus. 

Dans  la  seconde  partie  de  son  travail,  M.  R.  E.  compare  les  nombreuses 
éditions  des  liturgies  de  saint  Jean  Chrysostome  et  de  saint  Basile  et  met 
en  relief  leurs  différences,  il  fait  ainsi  l'histoire  de  ces  liturgies  durant  le 
moyen  âge  (p.  87-118};  il  fait  connaître  ensuite  les  significations  symbo- 
liques attachées  par  certains  commentateurs  aux  divers  ornements  litur- 
giques et  à  tout  le  matériel  utilisé  pour  le  saint  sacrifice  :  pain,  vin,  pa- 
tène, calice,  etc.,  par  exemple  :  la  ceinture  symbolise  la  mort  aux  choses 
de  ce  monde  (parce  qu'elle  est  faite  avec  des  peaux  d'animaux  tués)  ou 
bien,  d'après  le  Pseudo-Germain,  la  majesté  divine  que  le  Christ  a  revêtue, 
ou  d'après  Syméon  de  Thessalonique,  la  force  qui  vient  de  Dieu,  etc.,  etc. 
Ce  petit  travail  vulgarise  donc  un  intéressant  manuscrit  et  compile  un 
grand  nombre  d'éditions  et  de  commentaires  sur  les  liturgies  grecques. 

Le  Père  Charon,  dont  nous  avons  annoncé  jadis  la  traduction  française 
des  liturgies  des  saints  Chrysostome,  Basile  et  Grégoire  [ROC,  1905, 
p.  334-335),  a  détaché  un  chapitre  de  son  Histoire  des  patriarcats  melkites 
depuis  la  reprise  des  rapports  avec  Rome  jusqu'à  nos  Jours  (xviF-xl\'^  siè- 
cles) avec  une  Introduction  sur  la  période  antérieure  (1),  pour  servir  de* 
spécimen  à  cette  future  publication. 


(1)  Le  Père  C.  annonce  deux  volumes,  8»  de  'dO  et  SOO  paiie^*  chacun,  prix  de  souscri|)- 
lion  :  2o  Ir. 


110  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

A  Alexandrie,  les  pou  nombreux  grecs  melkites  ont  introduit  peu  à  peu 
la  liturgie  byzantine  à  la  place  de  la  liturgie  alexandrine.  La  substitution 
s"est  faite  définitivement  au  xni''  siècle.  A  Antioche,  l'ancienne  liturgie 
de  cette  Église  se  serait  plutôt  conservée  dans  la  liturgie  jacobite;  les 
melkites  ont  aussi  introduit  peu  à  peu  la  liturgie  byzantine  qu'ils  ont 
enlin  adoptée  au  \i^'  siècle  pour  l'office  et  à  la  fin  du  xiii*^  pour  la  liturgie 
de  la  messe.  L'influence  byzantine  fut  moins  pi-ompte  et  moins  radicale  à 
Jérusalem. 

Dans  une  seconde  partie  (p.  27-165),  le  Père  Charon  étudie  les  versions 
et  les  éditions  do  la  liturgie  melkite  durant  la  période  syro-byzantine 
(x'-xvii''  siècle)  et  arabo-byzantine  (xvii-xix'-  siècle).  Dans  les  patriarcats 
d'Antiocbe,  la  langue  liturgique  qui  était  d'abord  le  grec  et  le  syriaque  est 
devenue  presque  exclusivement  le  syriaque  du  x"'  au  xvir  siècle  et  enfin 
l'arabe,  avec  le  grec  au  second  plan,  à  partir  du  xvii''.  Enfin  (p.  165-237) 
le  Père  C.  met  en  relief  les  particularités  du  rite  melkite.  «  C'est  la  pre- 
mière fois,  dit  l'auteur,  que  lliistoire  du  rite  byzantin  dans  les  patriarcats 
du  sud  est  traitée.  La  version  arabe  des  livres  de  ce  rite  n'a  jamais  fait 
l'objet  d'aucune  monographie  »  (p.  v). 

F.  N\r. 


Paul    M.VRC.    Byzaniinische    Zeitschrift.    Generdlregister   ::u    linnd    I-XII. 
1892-1903,  gr.  8^  Leipzig,  ïeubner,  1909.  viii-592  pages,  24  M. 

La  Bjizant.  Zeilschri/'l.  dont  nous  avons  analysé  sommairement  quelques 
numéros  dans  la  Revue,  est  le  complément  indispensable  de  la  fiyznnti- 
nisclïe  Litlevaturge&chiclUe  de  M.  K.  Krumbacher,  car  elle  la  tient  à  jour 
en  donnant  dans  ses  KIcine  Milleilungen  l'indication  et  une  courte  ana- 
lyse de  toutes  les  publications  qui  intéressent  la  littérature  byzantine. 
Ces  «  courtes  communications  ».  à  cause  de  leur  grand  nombre,  sont 
assez  difficiles  à  utiliser.  C'est  pour  les  rendre  accessibles  que  M.  Paul 
Marc,  l'un  des  plus  actifs  collaborateurs  de  la  Byz.  Zeil&chr.,  les  a  rangées 
sous  lieux  communs  par  ordre  alphabétique.  Il  a  rédigé  :  1»  une  table  des 
personnes  et  des  choses  (p.  1-502);  2"  une  table  des  mots  grecs,  latins, 
allemands,  oi'ientaux.  etc.  expliqués  (p.  503-542);  iî"  et  4'^  une  table  des 
manuscrits  utilisés  (p.  543-569),  et  des  auteurs  qui  ont  écrit  ou  ([ui  ont 
été  mentionnés  dans  les  seize  premiers  volumes  (p.  570-592).  Les  sous- 
divisions  sont  nombreuses  pour  faciliter  et  limiter  les  recherches.  Cet 
ouvrage  indispensable  rendra  donc  de  grands  services. 

F.  .\ AU. 


P.  HEr)JAN.  M(ir  IsanniK  .\i7ïivihi.  Dr  pt'vfi'v liane  religiosti.  8".  wiii.  t'>l(tp. 
Paris.  1909. 

Plusieurs  auteurs  .syriens  portent  le  nom  d'isaac  et  il  n'était  pas  toujours 
facile  de  discerner  leurs  œuvres.  Le  R.  P.  Hedjan  nous  a])prend  qu'lsaac  de 
Ninive  est  un   auteur  nestorien  du  vir'  siècle,   né  dans  le  Beit-Kataravé 


BIBLIOGRAPHIE.  111 

sur  les  bords  du  golfe  Persique.  11  ne  fut  évêque  de  Ninive  que  durant 
cinq  mois  et  démissionna  pour  mener  la  vie  monacale.  11  vécut  dans  la  plus 
grande  abstinence,  ne  touchant  jamais  à  aucun  aliment  cuit  au  feu,  devint 
aveugle  et  dut  dicter  ses  derniers  ouvrages.  Le  R.  P.  Bedjan  a  encore 
le  grand  mérite  d'avoir  découvert  comment  un  auteur  nestorien  avéré 
avait  pu  être  honoré  par  les  jacobites  et  par  les  catholiques.  En  compul- 
sant les  mss.  de  Rome,  Londres,  Mossoul,  Alkouche.  Séert  et  Mardin,  il  a 
fini  par  trouver  dans  ce  dernier  le  texte  original  d'Isaac  de  Ninive  qui 
avait  ensuite  été  retouché  par  un  auteur  jacobite. 

C'est  le  texte  revisé  qui  a  été  traduit  en  grec,  en  latin,  en  arabe,  en 
éthiopien,  en  italien,  en  français  et  en  allemand  et  qui  a  |»ermis  à  tous  de 
regarder  Isaac  de  Ninive  comme  un  orthodoxe. 

Le  présent  volume  contient  la  première  partie  de  l'ouvrage  d'Isaac  de 
Ninive,  p,  1-581  ;  deux  extraits  de  la  seconde  et  de  la  troisième  partie, 
p. 562-628,  et  les  fragments  d'Abraham  de  Netfar  (p.  ()2'.)-632)  et  de  Sévère 
d'Antioche  (p.  633-639). 

Le  R.  P.  Bedjan  nous  apprend  que  la  seconde  et  la  troisième  partie  d'I- 
saac })ourraient  donner  matière  à  deux  autres  volumes.  Nous  souhaitons 
que  ce  bon  travailleur,  qui  a  .su  tant  faire  avec  des  ressources  si  modiques, 
puisse  continuer  longtemps  encore  à  vulgariser  les  auteurs  chrétiens  de 
langue  syriaque. 

F.  N.\L-. 


Livres  nouveaux. 

I.  M"'"  NiccoLO  M.VRi.Ni.  L'immacoldla  concezione  lU  Maria    Vergine  et  la 
Chiesa  (jreca  orlodossa  dissidente,  Rome,  1908,  iv-172  pages. 

Ms'Marini,  cpii  dirige  le  /?essr//-<o//e  depuis  sa  fondation  et  qui  a  déjà  pu- 
blié de  nombreux  travaux  dans  cette  revue,  s'est  proposé  de  réunir  tous 
les  témoignages  les  anciens  Pères  grecs  en  faveur  de  l'immaculée  con- 
ception. L'Église  grecque  dissidente  trouve  aujourd'hui  dans  ce  dogme  une 
pierre  d'achoppement  à  son  union  avec  l'Église  latine;  M-""  Marini  entre- 
prend de  lui  montrer  qu'elle  connaît  mal  ses  origines,  car  les  anciens 
Pères  grecs  sont  aussi  formels  que  les  écrivains  latins.  Son  ouvrage  a  été 
honoré  d'une  lettre  de  Sa  Sainteté  le  pape  Pie  X. 

II.  J.  Gabrielsson.  Ueber  die  Quellen  der  Clemens  Alexandrinus,  erster  Teil. 
Upsal,  1906,  thèse  de  doctorat,  8",  .\ii-253  pages. 

L'auteur  recherche  les  sources  littéraires  directes  et  indirectes  qui  se 
révèlent  dans  les  divers  livres  de  Clément  et  conclut  que  la  source  prin- 
cipale semble  être  l'encyclopédique  histoire  de  Favorinus. 

III.  Peter  Thomsen.  Systematische  Bibliographie  der  Paldstina-Litleratur, 
t.  1,  1895-1904,  Leipzig.  R.  Haupt,  1908,  8",  .\vi-203  pages. 

Le  présent  volume  contient  l'indication  de  2915  ouvrages  ou  travaux  re- 


112  REVUE    DK    l'orient   CHRÉTIEN. 

latifs  à  la  Palestine  et  environs,  parus  de  1805  à  1904.  Il  y  a  en  plus  une 
table  des  auteurs.  L'auteur  a  compilé  son  travail  de  manière  fort  conscien- 
cieuse et  nous  tient  donc  bien  au  courant  du  progrès  des  études  orientales 
qui  touchent  à  la  Palestine. 

IV.  Franck  de  Portu.  Le  diocèse  de  Sniyrne  et  le  vicariat  apostolique  de 
t'Asie  Mineure,  8",  171  pages.  Smyrne,  1906:  ;")  francs  (en  vente  à  l'arche- 
vêché de  Smyrne). 

L'auteur  fait  l'hi-stoire  de  l'Église  de  Smyrne  depuis  sa  fondation,  énu- 
mère  les  anciens  évêchés  et  les  saints  de  l'Asie  Mineure  et  fait  connaître 
l'état  actuel  du  catholicisme  dans  ce  pays. 

V.  F.  Tu.  Duuois.  Les  armoiries  des  abbés  de  Sanii-Mauricf.  èvëques  de 
Bethléem.  Revue  d'histoire  ecclés.  suisse.  1908. 

Le  septième  titulaire  de  Tévêché  de  Bethléem,  chassé  par  les  Sarrasins, 
était  venu,  en  1224.  se  réfugier  à  Clamecy,  dans  le  comté  de  Nevers,  et  son 
titre  5'y  était  perpétué  jusqu'à  la  Révolution.  C'est  en  1840  que  Gré- 
goire XVI  conféra  aux  abbés  de  Saint-Maurice  (Valais)  le  titre  d'évêques 
in  parlibxis  do  Bethléem. 


Nous  apprenons  que  la  Bibliotheca  hagiographica  o/irntalis  (répertoire 
de  toutes  les  éditions  hagiogr.  orientales)  du  Rév.  P.  Peeters  est  en  voie 
d'impression.  Depuis  bien  des  années  nous  savions  que  le  R.  P.  Peeters 
travaillait  à  compléter  les  Bibliothèques  grecque  et  latine  des  Pères  De- 
lehaye  et  Poncelet.  Nous  souhaitons  seulement  voir  bientôt  paraître  une 
nouvelle  édition  delà  Bibl.  hag.  graecat\.fiu  d'être  moins  exposés  à  donner 
comme  nouvelle  quelque  réédition. 


Le  Directeur-Gérant  : 
V.  Charmetant. 


Typographie  KiniiiiiDnldl  cl  C".        I'ari.s. 


R.  GRAFFIN.  —  F.  NAU 

PROFESSEURS    A    L'iNSTITUT     CATHOLIQUE    DE    PARIS 

JPatrologia  orientalis 

ÏONfE  I.  —  Gr.  in-8°  (format  de  Migne),  xii  et  706  pages.  Prix  :  43 fr. 

I.  Le  livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre  (éthiopien  et  français),  par 
J.  Perruchon  et  I.  GuiDi,  6  fr.  50.  —  II  et  IV.  History  of  the  Patriarchs 
of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe  et  anglais),  par  B.  Evetts,  7  fr. , 
et  8  fr.  35.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite,  Tout  et  Babeh  (arabe 
et  français),  par  René  Basset,  10  fr.  —  V.  Le  Synaxaire  éthiopien,  Mois 
de  Sanê  (éthiopien  et  français),  par  I.  Gdidi,  II  fr.  20. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  26  fr.  95  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  II,  690  pages.  Prix  :  41  fr. 

I.  Vie  de  Sévère  par  Zacharie  le  Scholastique  (syriaque  et  français), 
par  M.-A.  Kugener,  7  fr.  —  II.  Les  Évangiles  des  douze  apôtres  et  de 
saint  Barthélémy  (copte  et  français),  par  le  D'"  E.  Revillout,  5  fr.  —  III.  Vie 
de  Sévère  par  Jean,  supérieur  du  monastère  de  Beith  Aphthonia, 
suivie  d'un  recueil  de  fragments  historiques  syriaques,  grecs,  latins  et  arabes 
relatifs  à  Sévère,  par  M.-A.  Kugener,  11  fr.  90.  —  IV.  Les  Versions  grec- 
ques des  Actes  des  martyrs  persans  sous  Sapor  II  (grec  et  latin), 
par  H.  Delehaye,  S.  J.,  Bollandiste.  9  fr.  50.  —  V.  Le  Livre  de  Job  (éthio- 
pien et  français),  par  E.  Pereira,  7  fr.  70. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  25  fr.  90  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 
Tome  III,  646  pages.  Prix  net  :  .38  fr.  60 

I.  Les  Histoires  d'Ahoudemmeh  et  de  Marouta.  primats  jacobites  de  Tagrit 
et  de  l'Orient  (vi^-vn^  siècles),  suivies  du  traité  d'Ahoudemmeh  sur  l'homme 
(syriaque  et  français),  par  F.  N.\u.  Prix  :  7  fr.  15.  —  II.  Réfutation  de  Sa'Id 
Ibn  Batriq  (Eutychius),par  Sévère  Ibn-al-Moqaffa',èvéque  d'Aschmou- 
naïn  (arabe  et  français),  par  P.  Chébli,  archevêque  maronite  de  Beyrouth.  Prix  : 
7  fr.  40.  —  111.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite  [suite):  Les  mois  de  Hatour 
et  de  Kihak  (arabe  et  français),  par  René  B.\sset.  Prix  :  18  fr.  05. —  IV.  Sargis 
d'Aberga,  controverse  judéo-chrétienne,  première  assemblée  (éthiopien  et 
français),  par  S.  Grébaut.  Prix  :  6  fr. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  24  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 
Tome  IV,  728  pages.  Prix  net  :  45  fr. 

I.  Les  Homélies  de  Sévère  d'Antioche  (syriaque  et  français),  fasc.  1,  par  R. 
DuVAL,5fr.  70.  —  II.  Les  plus  anciens  monuments  du  Christianisme  écrits 
sur  papyrus  (textes  grecs  avec  traduction  et  commentaires,  planches),  par 
le  D''  C.  \Vessely,7  fr.  90.  — III  Histoire  nestorienne  inédite  (chronique  de 
Séert)  (arabe  et  français),  par  M^'"  Add.Vi  Scher,  avec  le  concours  de  J.  Périer, 
fasc.  1,  6  fr.  20.  —  IV.  La  cause  de  la  fondation  des  écoles,  par  Mar 
Barhadbsabbv  'Arbava,  évêque  deHalwan  (syriaque  et  français),  par  M  g'"  Addaï 
Scher,  5fr.  50.  —  V.  Histoire  dé  S.  Pacôme  et  de  S.  Jean-Baptiste  et 
Miracle  de  S.  Michel  à  Colpsses,  texte  grec  avec  une  traduction  française 
ou  latine,  traducUon  française  de  la  Vie  syriaque  de  S.  Pacôme,  analyse'  des 
trois  manuscrits  palimpsestes,  deux  planches,  par  F.  Nau  avec  le  concours  de 
J.  Bousquet,  10  fr.^25.  —  VI.  The  Life  of  Severus,  patriarch  of  Antioch, 
by  Athanasius  (éthiopien  et  anglais),  par  E.-J.  Goodspeed  with  Ihe  remains 
of  the  coptic  version  by  W.  E.  Crum,  9  fr.  50. 
Ce  volume  a  coûté  28  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VII.  —  Fasc.  1.  —  Traités  d'Isaï  le  Docteur  et  de  Hnana  d'Adiabène 
sur  les  martyrs,  le  vendredi  d'or  et  les  rogations,  et  confession  de  foi 
à  réciter  par  les  évêques  avant  Tordination,  texte  syriaque,  traduction 
française  par  Ms»-  A.  Scher.  Prix  :  5  fr.  50;  franco,  5  fr.  90  (Pour  les  souscrip- 
teurs :  3  fr.  45;  franco,  3  fr.  85. 

{Voir  la  suite  à  la  page  4  de  la  couverture.) 


VONT  PARAITRE  : 

Tome  V.  —  Fasc.  1.  —  Histoire  des  patriarches  d'Alexandrie  (suite),  par 

13.   EVETTS. 

Fasc.  2.  —  Le  Synaxaire  éthiopien.  II.  Le  mois  de  Hamlé.  par  I.  GtiiDi. 
Fasc.   3.  —   Recueil  de  monographies.  —  IV.   Les  Plérophories    de 
Jean,    évêque  de  Maïouma,  texte  syriaque  inédit,   traduction  française 
par  F.  N.\u. 

Fasc.  4.  —  L'Histoire  des  conciles  de  Sévère  Ibn-al-Moqaffa',  texte 
arabe  inédit,  traduction  française  par  M.  L.  Leroy,  ])rofesseur  à  l'Institut 
catholique  d'Angers. 
Tome  VI.  —  Fasc.  1. —  The  hymns  of  Severus  of  Antioch  and  others  in 
the  syriac  version  of  Paul  of  Edessa  as  revised  by  James  of  Edessa, 
texte  syriaque,  traduction  anglaise  par  E.-W.  Brooks. 

Fasc.  2.  —  La  vie  de  S*^  Siméon  stylite  le  jeune,  texte  grec,  traduction 
française  par  P.  Van  den  Ven. 
Jome   VII.  —  Fasc. 2.   —  Les  Apocryphes  Coptes  (fasc.  II), par  E.  Hevili.out. 


DE  NOMBREUX  OUVRAGES  SONT  EN  PEEPARATION.  Mentionnons  : 

Théodore  le  Lecteur.  Hi.stoire  tripartite,  texte  grec  inédit  avec  la  version  la- 
tine d'Épiphane  Cassiodore,  édité  par  D.  Serruys,  directeur  adjoint  à  l'école 
des  Hautes  Etudes. 

L'Oraison  funèbre  de  Basile  le  Macédonien,  texte  grec,  traduction  française, 
par  D.  Serri'ys. 

Vies  de  Sévère,  introduction,  commentaire,  index  et  tables,  par  M. -A.  Kugener. 

Chronique  de  Mahboub  ('AyaTitoç)  le  Grec,  fils  de  Constantin,  évêque  de 
Menbidj  (X°  siècle),  texte  arabe,  traduction  française  par  A. -A.  \  asiliev,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Dorpat  (K)pbCB-b). 

Coptic  Texts  relating  to  Ecclesiastical  history  (mostiy  unpublished),  edited 
with  English  translation  by  W.-E.  Crum. 

Les  versions  arabes  des  Apocryphes  Apostoliques  :  —  I.LeTestamentum 
D.  N.  J.  C.^  texte  arabe  inédit,  traduction  française  par  S.  B.  M^'  Raiim.\.ni, 
L.  Desnoyers  et  P.Dib.  —  II.Les  Canons  des  Apôtres,  texte  arabe  en  majeure 
partie  inédit,  traduction  française  par  MM.  J.  Périer  et  J.-B.  Périer.  — 111.  La 
Didascalie,  texte  arabe  inédit,  traduction  française  par  P.  Chébli. 

Les   versions   éthiopiennes    des  Apocryphes    du   Nouveau    Testament  : 

Mélanges  de  Théologie  jacobite  :  Les  Lettres  encycliques  et  les  Profes- 
sions de  foi  des  évéquesjacobites,  texte  syriaque,  traduction  française  par 
F.  Nau.  etc. 
(Demander  tous  renseignements  et  adresser  les  souscriptions    à  ig   librairie 

FIRMIN-DIDOT,  56,  rue  Jacob,  Paris.) 

CHEMINS  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON  ET  A  LA  MÉDITERRANÉE 


Voyages  à  itinéraires  facultatifs,  de  France  aux  Échelles  du  Levant  (ou  vice  versa). 
Des  carnet.s  de  voyages  ;i  itinéraires  lai-uhalils  de  l", -i^'  el  .'{"  classes  et  de  30U  kilomètres  de 
parcours  minimum  par  voie  ferrée  sont  délivres,  toute  l'année,  par  toutes  les  gares  P.-L.-M.,  pour 
effectuer  des  parcours  sur  le  réseau  r.-l..-M.,  ainsi  que  sur  les  ligues  postales  de  Marseille  aux 
Éclielles  du  Levant  desservies  par  les  Messageries  Maritimes  (Alevandrie,  .laffa,  lieyruulh,  Gonstan- 
tinople,l.e  Pirce,  Smyrne).  L'itinéraire  de  ces  voyages,  établi  au  gré  du  voyageur,  doit  passer,  a 
l'aller  et  au  retour,  par  Marseille.  -  Les  carnets  (individuels  ou  collectifs)  sont  ralahlcs  laojoiow. 
—  Arrêts  facultatifs.  —  Faire  la  demande  de  carnet  5  jours  avant  le  départ. 


Typographie  Finnin-Didot  et  O".  —  Mesnil  (Eure). 


REVUE 


DE 


L'ORIENT  CHRÉTIEN 


DEUXIÈME  SÉRIE,  Tome  IV  (XIV)   —   1^!^  —  N^     2 

SOMMÀIRi      //  )-) 


PARIS 

BUREAUX 
DES   ŒUVRES   D'ORIENT 

BUE   DU    REGARD,    20 

AU   SECRÉTARIAT 
DE  L'INSTITUT  CATHOLIQUE 

RUE   DE   VAUGIRARD,   74 


Pages. 


I.  —  F.  Nau.  — Littérature  canonique  syriaque  inédite  :  Concile* 

d'Antioche;  Lettre  d'Italie;  Canons  «des  Saints  Pères»,   de  ; 

Philoxène,  de  Théodose,  d'Ânthime,  d'Athanase,  etc.   {fin).  .  113 

II.  —  F.  Nau.  —  Un  fragment  syriaque  des   «   voyages   »   de  saint  ; 

Pierre 131       j 

III.  —  S.  Grébaut.  —  Vie   de   Barsoma  le  Syrien  •  (texte  éthiopien.  '_^ 

traduction    française) 13-">      ^ 

IV.  —  L.  Leroy.  —  Histoire  d'Haikar  le  sage  (texte  des  rnss.  arabes  \ 

3637  et  3656  de  Paris,  avec  traduction  française)  [fin).  ...  I  tv      | 

V.  —  M.  Brière.  —  Histoire  de  Jean  le  Siloïtc  (texte  syriaque,  tra-  i 

duction  française) l»-»      | 

VI.  —  R.  Griveau.  —  Notices  des  manuscrits  arabes  chrétiens  en-  ; 

très  à  la  lUbliothèque  nationale  de  Paris  depuis  la  publica-  _       .1 

tion  du  catalogue 174      3 

VII.  —  S.  Vailhé.   —  Saint  Euthyme  le  Grand,  moine  de  Palestine  \ 

(376-473)    {suite) 18'.»      i 

VIII.  —  Mélanges  :  '  ] 

I.  S.  Pétridès.  —   Le   chrysobulle  de  Manuel  Comnène  j 
(1148)  sur  les  biens  d'Eglise '^03      ^ 

II.  F.  Nau.  —  Note  sur  le  titre  :  Tegourtâ  Heraclidis  .  .  ^08      \ 

III.  F.  Nau.  —  Les  suffragants  d'Antioche  au  milieu  du  ' 
vr  siècle -♦^'-^  •    ; 

IX.  —  Bibliographie.  —  LuDWiG  Mahler,   Grammatik  der  amha-  \ 

rischen  Sprache  (5.  Grébaut).  —  E.  Tisserant,  Ascension  ] 

d'Isaïe  (F.  Nau).  —  Chrysostomica,  fasc.  2  et  3  {F.  Nau).  .  .  220      j 

Livres    nouveaux   (Littérature  des    Mozarabes;   Morales    et  \ 

religions;  Fragment  liturgique;  Comme  quoi   Napoléon  n'a  , 

jamais   existé) 2"23     ■ 


LIBRAIRIE 
PICARD   ET    FILS 

RUE   BONAPARTE,    82 

LEIPZIG 


OTTO  HARRASSOAVITZ 

Recueil  trimestriel.  —  Prix  de  l'aljonnement  :  l^  fr.  —  Étranger  :  14  fp> 


La  Revue  de  l'Orient  chrétien  (recueil  trimestriel 
paraît  en  avril,  juillet,  octobre  et  janvier  par  fascicules  formant 
chaque  année  un  volume  de  près  de  500  pages  in-8^ 

Prix  de  rabonnement  :   12  francs.  —  Étranger  :  14  francs. 
Prix  de  la  livraison  :  3  francs  net. 


Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées 

à  M.    le  Secrétaire  de  la  Revue  de  l'Orient  chrétien 

A   LA    LIBRAIRIE   PICARD 

Kl'E   BONAPARTE,   82,    PARIS. 

11  sera  rendu  compte  de  tout  ouvrage  relatif  à  l'Orient  dont  on  enverra 
un  exemplaire  à  la  précédente  adresse. 


COMITÉ  DIRECTEUR  : 

Me^  Charmetant  ( *),  protonotaire  apostolique,  Directeur  des  OEuvres  d'O- 
rient, président.  —  M.  l'abbé  Bousquet,  vice-recteur  et  professeur  de  grec 
à  l'Institut  catholique  de  Paris.  —  M^^  Graffin  {^),  prélat  de  Sa  Sain- 
teté, professeur  d'hébreu  et  de  syriaque  à  l'Institut  cathoMque  de  Paris. — 
M.  l'abbé  Leroy,  professeur  d'arabe  et  d'égyptologie  à  l'Institut  catho- 
lique d'Angers.  —  M.  l'abbé  Mangenot,  professeur  d'Écriture  sainte  à 
l'Institut  catholique  de  Paris.  —  S.  A.  R.  Maximilien,  prince  de  Saxe.  — 
M.  l'abbé  Nau,  professeur  de  mathématiques  à  l'Institut  catholique  de  Paris. 

Le  Comité  est  assuré  du  concours  de  spécialistes  compétents  :  pour  r.4r- 
mmien,  M.  B.vsmadjian,  directeur  de  la  revue  «  Banasêr  »,  et  le  R.  P. 
Peeters,  Bollandiste  ;  pour  VAssyrien,  etc.,  le  P.  Sciteil,  professeur  à 
l'Ecole  des  Hautes  Études  ;  pour  le  Copte,  le  R.  P,  Mallon.  professeur  à 
l'Université  de  Beyrouth  ;  pour  V Éthiopien,  M.  I.  Guidi,  professeur  à  l'Uni- 
versité de  Rome,  M.  l'abbé  F.  Martin,  professeur  à  l'Institut  catholique  de 
Paris,  et  M.  E.  Pereira  ;  pour  le  Mongol  et  le  Persan,  M.  Blociiet,  attaché 
à  hi  Bibliothèque  Nationale. 

En  dépit  du  contrôle  qui  sera  exercé  par  ces  divers  savants,  chaque 
auteur  conserve  l'entière  responsabilité  de  ses  articles. 


LITTÉRATURE  CANONIQUE  SYRIAQUE  INEDITE 

Concile  d'Antioche.  Lettre  d'Italie.  Canons  «  des  saints 
Pères  »,  de  Philoxène,  de  Théodose,  d'Anthime,  d'Atha- 
NASE,  etc. 

Fin  (1)  ■^>> 

vil  .  -r^"^ 

[9]  Canons  ecclésiastiques  donnés  par  les  saints  Pel 
au  temps  de  la  persécution. 

108.  —  Constantin,  Antonin,  Thomas  (2),  Pèlarjc,  Eitslothe,  saints  évê- 
ques,  quand  ils  étaient  exilés  dans  la  ville  d'Alexandrie,  durant  la  vie  du 
défunt  Mar  Sévère  le  patriarche,  et  quand  le  patriarche  Théodose  était  sur 
son  trône,  la  treizième  année  qui  est  appelée  par  les  Grecs  «  de  l'indic- 
tion  ». 

109  (1).  Demande.  —  Comment  devons-nous  recevoir  ces  clercs  qui  re- 
viennent à  nous  de  l'hérésie  des  deux  natures  ? 

Béponse.  —  S'ils  ont  reçu  l'ordination  des  prêtres  orthodoxes  et  qu'ils  se 
soient  ensuite  joints  aux  hérétiques  soit  par  nécessité,  soit  par  prévarica- 
tion, puis  qu'ils  reviennent  à  nous,  on  leur  demandei-a  des  libelles  d'excuse 
dans  lesquels  ils  confesseront  la  foi  droite,  anathématiseront  et  rejetteront 
la  (foi)  adverse,  et  aussitôt  ils  seront  jugés  dignes  de  recevoir  les  saints 
mystères.  Ils  demeureront  [une]  année  sans  office  sacerdotal  et,  à  la  fin 
de  l'année,  s'ils  montrent  une  véritable  pénitence,  alors  ils  seront  jugés 
dignes  de  (remplir)  l'office  de  l'ordre  qui  a  été  conféré  à  chacun  d'eux, 
("eux  qui  ont  été  ordonnés  par  les  hérétiques  [10]  puis  les  abandonnent 
et  reviennent  à  nous  pour  sauver  leurs  âmes,  feront  également  des  li- 
belles et  seront  aussitôt  jugés  dignes  de  recevoir  les  saints  mystères,  mais 
ils  demeureront  deux  ans  sans  ministère  sacerdotal  et,  après  l'accomplis- 
sement de  ces  deux  ans,  après  qu'ils  auront  demeuré  dans  la  pénitence  et 
auront  montré  qu'elle  était  véritable,  un  office  leur  sera  accordé  par  le  pa- 
triarche qui  sera  alors  à  la  tête  de  notre  Eglise  orthodoxe,  dans  les  pays  où 
ils  sont,  à  chacun  d'eux  selon  l'ordre  auquel  il  avait  été  élevé  au  temps 
de  l'ordination. 

(1)  Vo\.  1909,  p.  i. 

(2)  Constantin  de  Laodicée,  Antoilin  d'Alep  et  peut-être  Thomas  de  Dara  mentionnés 
ensemble  dans  Land,  Anecdota  syriaca,  t.  III,  p.  2i7. 

ORIENT    CHPKTIE.N,  S 


114  REVIE    ItK    l/ORlF-NT    CHRÉTIEN. 

110  (II).  />.  —  Est-il  permis  aux  moines  orthodoxes  persécutés  d'aller, 
lorsqu'ils  n'ont  plus  de  monastères,  et  de  demeurer  dans  les  Marlyria 
tenus  par  ceux  dos  deux  natures?  Peuvent-ils  y  faire  leurs  offices? 

H.  —  Si.  faute  de  logement,  ces  amis  de  Dieu,  les  moines  persécutés,  vont 
demeurer  dans  ces  Marhjria  dont  vous  avez  parlé,  ils  y  feront  leurs  offices. 
11  n'arrivera  par  là  aucun  manque  au  canon  ecclésiasticjue. 

111  (111).  D.  —  Il  arrive  en  vérité  que  [dans]  ces  Marlyria  tenus  par  des 
orthodoxes,  au  moment  où  leurs  clercs  accomplissent  les  saints  mystères,  il 
y  vient  des  hommes  qui  se  joignent  (aussi)  sans  distinction  aux  partisans 
du  concile  de  Chalcédoine;  ils  viennent  on  personne  (1)  prendre  part  aux 
saints  mystères  célébrés  par  les  prêtres  orthodoxes,  il  arrive  même  qu'ils 
apportent  des  dîmes  ou  ce  qu'on  appelle  «  offrandes  »;  [nous  voulons]  ap- 
prendre s'il  faut  leur  donner  (une  part)  des  saints  mystères,  et  si  les  ortho- 
doxes peuvent  recevoir  quelque  chose  de  ce  qu'ils  apportent. 

H.  —  Un  canon  régulier  de  l'Église  défend  aux  prêtres  orthodoxes  de 
donner  la  sainte  communion  à  ceux  qui  prennent  sur  eux  de  s'associer 
sans  distinction  aux  hérétiques,  et  de  recevoir  ce  qu'ils  apportent  [que  ce 
soient  des  dimes  ou  des  offrandes].  Mais  comme  les  orthodoxes  avaient  peine 
à  faire  la  distinction  des  uns  ot  des  autres,  à  cause  du  grand  nombre  du 
peuple,  déjà  dans  les  temps  (2)  passés,  à  l'époque  des  saints  pères,  quand 
ils  virent  qu'ils  ne  pouvaient  distinguer  les  orthodoxes  à  cause  du  grand 
nombre  du  peuple  ;  ils  réglèrent  cette  affaire  avec  prudence  [en  tout  lieu] 
comme  ils  le  purent.  Vous  aussi  réglez  cette  affaire  comme  vous  le  pourrez 
de  manière  qu'en  la  négligeant,  vous  ne  soyez  pas  accusés  de  manquer  de 
soin,  et,  qu'en  la  pressant  vous  ne  causiez  pas  de  trouble  et  de  tumulte 
dans  la  foule. 

112  (IV).  />.  —  Très  souvent  des  malades  viennent  et  couchent  dans  les 
Marlyria  tenus  par  les  orthodoxes  et  demandent  à  recevoir  les  saints  mys- 
tères, bien  qu'au  temps  de  leur  guérison  ils  ne  distinguent  pas  l'offrande 
(la  communion)  des  orthodoxes  de  celle  des  hérétiques;  nous  voulons  sa- 
voir s'il  faut  les  leur  donner. 

H.  —  Si  les  prêtres  orthodoxes  peuvent  s'abstenir  de  leur  donner  (la  com- 
munion) sans  occasionner  de  trouble  ou  de  tort  quelconque,  ce  sera  beau- 
coup mieux.  Si  par  hasard  il  s'élevait  quelque  bruit  chez  les  orthodoxes  de 
ce  que  la  communion  n'e.st  pas  donnée  aux  malades,  le  prêtre  exhortera 
ceux-ci  à  ne  plus  retourner  près  des  hérétiques  après  leur  guérison,  mais  à 
continuer  à  recevoir  notre  communion  qu'il  leur  donnera  ensuite. 

113  (V).  D.  —  Est-il  permis  aux  prêtres  et  aux  laïques  orthodoxes  de 
manger  avec  les  clercs  ou  les  laïques  hérétiques? 

/?.  —  Il  n'est  pas  permis,  surtout  aux  clercs  orthodoxes,  de  manger  ni 
avec  les  clercs  hérétiques  ni  même  avec  les  laïques.  11  serait  beau  aussi  que 
les  laïques  orthodoxes  évitent  (3)  de  manger  avec  ceux-là.  Si  un  hasard  ou 
une  nécessité  «ju'ils  ne  peuvent  éviter  les  oblige  à  manger,  [11]  les  ortho- 

(I)  Lire  Nafsrhhoun. 
(■i)  Lire  Bezabni'-. 
(.1)  Lire  Hchiqin, 


CAXOXS    DES    5;AINTS    PÈRES.  115 

doxes  auront  soin  de  ne  faire  aucune  prière  avec  les  liérétiques,  pas 
même  celle  qui  est  appelée  bénédiction  de  la  nourriture  et  de  la  boisson 
placées  devant  eux. 

114  (VI).  D.  —  Peut-on  offrir  l'offrande  (le  saint  sacrifice)  pour  ceux 
qui  sont  morts  sans  être  baptisés,  ou  pour  les  hérétiques? 

R.  —  11  n'est  aucunement  permis  aux  orthodoxes  d'offrir  (le  saint  sacri- 
fice) pour  les  auditeurs  défunts,  ou  pour  les  gens  morts  dans  l'hérésie. 

115  (VII).  D.  —  Quelle  pénitence  sera  imposée  par  les  prêtres  ortho- 
doxes aux  laïques  qui  ont  été  en  communion  avec  les  partisans  du  con- 
cile de  Chaicédoine  et  qui  se  repentent  ensuite  et  revieruient  à  l'étrlise 
des  orthodoxes? 

R.  —  Les  prêtres  orthodoxes  qui  se  trouvent  dans  les  (divers)  lieux 
imposeront  une  punition  à  chacun  selon  sa  capacité  [et  selon  la  force  de 
sa  volonté]  en  ayant  en  vue  l'utilité  spirituelle  de  celui  qui  se  convertit, 
(par  exemple)  un  jeûne  d'un  certain  nombre  de  jours  ou  l'interdiction 
de  la  communion,  en  s'efforçant  par  tous  les  moyens  de  procurer  le  salut 
de  l'âme  de  celui  qui  se  repent  et  l'édification  de  la  sainte  Église.  Ceux-là 
[seront]  priés  aussi  de  confesser  la  foi  orthodoxe  et  d'anathématiser  l'autre 
ou  par  écrit  ou  de  vive  voix. 


VIII 

D'une  lettre  écrite  par  les  saints  Pères  aux  prêtres  et  nrchimandrites 
Paul  et  Paul  du  village  de  Nisos  \Lansos]  en  Cilicie. 

116.  —  Le  pieux  prêtre  et  archimandrite  Paul  qui  a  succédé  au  défunt 
Sanda,  et  cet  autre  ami  de  Dieu  le  prêtre  et  archimandrite  Paul,  qui  a 
succédé  au  défunt  Gligwia,  recevront  ceux  qui  se  convertissent  du  concile 
de  Chaicédoine  et  rentrent  dans  la  sainte  Église  ;  les  deux  premiers 
canons  sont  écrits  plus  haut  dans  la  première  réponse  (1),  mais  le  troi- 
sième n'est  pas  écrit  plus  haut  et  il  nous  faut  le  faire  connaître  ici  (2). 

117  (I).  —  S'il  arrive  que  l'un  de  ceux  qui  ont  reçu  l'ordination  [des 
princes]  des  prêtres  orthodoxes  devienne  hérétique,  puis  se  convertisse 
plus  tard  et  revienne  à  la  sainte  Église,  on  le  recevra,  on  lui  demandera 
un  libelle  (écrit)  sur  sa  rétractation,  sa  profession  de  foi  orthodoxe  et  l'a- 
nathème  des  erreurs  opposées,  puis  aussitôt  il  sera  jugé  digne  des  saints 
mystères,  mais  il  sera  privé  durant  trois  ans  (3)  du  ministère  sacerdotal, 
puis,  à  la  fin  de  ces  trois  ans,  si  l'on  voit  qu'il  a  accompli  une  véritable 
pénitence,  on  l'admettra  au  service  de  l'Église,  selon  l'ordre  qu'il  avait 
reçu. 

118  (II).  —  Le  diacre  dans  son  ministère  devra  porter  Vorarium  sur 

(1)  En  réalilé,  ce  sont  les  canons  1,  .'{  et  f,  ci-dessous  qui  se  trouvent  sous  (ormes  diffé- 
rentes dans  les  canons  1,  3,  6  qui  précèdent. 

(2)  Cette  dernière  phrase  semble  être  d'un  compilateur.  II  n'y  a  plus  accord  entre  cette 
phrase  et  la  division  des  canons  qui  suit. 

(3)  On  n'imposait,  plus  iiaut,  qu'une  ou  deux  années  d'interdit,  .• 


116  REVUE    Î)K    l'orient   CHRÉTIEN. 

son  épaule.  S'il  le  vont,  il  pourra  revêtir  une  cape  ('aforo)  en  dessus  et 
Vorarinm  en  dessous,  puis  il  accomplira  son  ministère. 

119  (III).  —  11  ne  convient  pas  que  ceux  de  notre  sainte  Eglise  fassent 
quelque  offrande  aux  hérétiques;  mais  s'il  arrive  que,  par  ignorance,  un 
frère  fasse  une  offrande  dans  un  Martijrium  tenu  par  les  hérétiques,  il  ne 
doit  pas  pour  une  telle  cause  y  avoir  de  dissensions  ni  de  querelles  parmi 
vous.  —  De  même  si  les  laïques  qui  communient  avec  les  hérétiques  veu- 
lent faire  une  offrande  aux  orthodoxes,  nous  laissons  à  la  volonté  des 
frères  (de  décider)  s'ils  veulent  ou  ne  veulent  pas  la  recevoir,  afin  que 
pour  une  telle  cause  il  n'y  ait  pas  de  dissensions  ni  de  querelles  parmi' 
vous. 

120  (IV).  —  Il  ne  convient  pas  qu'un  prêtre  des  nôtres  officie  sur  une 
table  (un  autel)  qui  n'a  pas  été  sanctifiée  par  unévéque  orthodoxe.  —  II  ne 
convient  pas  non  plus  qu'un  prêtre  ose  oindre  ou  sanctifier  un  autel. 

121  (V).  —  11  ne  convient  pas  que  nos  prêtres  fassent  mémoire  de  ceux 
qui  sont  morts  dans  la  communion  des  hérétiques  ;  mais  s'il  arrive  que 
les  prêtres  de  notre  Église  doivent  accepter  des  dons  des  vivants  qui  sont 
fl2]  orthodoxes  [pour  leurs  défunts  hérétiques],  s'ils  jugent  en  prudence 
devoir  accepter,  qu'ils  acceptent;  et  celui  qui  a  reçu  dira,  sans  office  sa- 
cerdotal :  «  Que  Dieu  pardonne  à  celui  qui  est  mort  et  qu'il  lui  donne  le 
repos.  T 

122  (VI).  —  Sur  une  table  profane  où  il  n'y  a  pas  de  prêtre,  le  diacre 
présent  donnera  la  bénédiction  à  ceux  qui  mangent  avec  lui. 

123  (VII).  —  Le  clerc  qui  a  abandonné  le  clergé  et  pris  l'habit  monacal, 
puis  qui  le  quitte  pour  revenir  à  son  premier  état,  ne  sera  pas  privé  de 
l'office  sacerdotal,  si  sa  vie  est  irrépréhensible. 


D'une  lettre  de  fiaint  Constantin,  métropolitain  rie  Lnodicée, 
au  [Père]  Marc  l'Jsawien. 

124  (I).  —  Ceux  qui  ont  reçu  l'ordination  des  partisans  du  concile  de 
Chalcédoine  et  reviennent  à  la  sainte  Église,  puis  n'apprennent  pas,  à 
révoque  orthodoxe  des  nôtres,  l'ordination  qu'ils  ont  reçue  des  hérétiques, 
[mais  la  lui  cachent,  et  les  évêques  orthodoxes  ne  le  sachant  pas,  les 
ordonnent  à  nouveau];  se  chargent  d'un  lourd  péché,  mais  comme  ils  ont 
fait  cela  par  ignorance,  ils  seront  dignes  de  pardon.  Acceptez-les  pour 
servir  avec  vous,  en  leur  demandant  un  libelle,  comme  ceux  dont  on  a 
])arlé  plus  haut. 

125  (II).  —  Le  prêtre  ordonné  par  un  évoque  orthodoxe  qui  a  été  pris 
par  les  hérétiques,  et  a  mis  de  force  par  écrit  ces  serments,  appelés  par 
les  Grecs  £Çto[jioa(a,  de  ne  plus  accomplir  le  ministère  sacerdotal,  sera  digne 
de  pardon.  11  est  évident  que  le  péché  retombe  sur  ceux  qui  l'ont  con- 
traint iniquement  [et  non  sur  lui].  Il  remplira  donc  le  ministère  sacer- 
dotal. 

12G  (III).  —  Les  prêtres  et  les  diacres  qui  sont  tombés  dans  d'autres 
péchés,  s'ils  font  une  véritable  pénitence  et  si  vous  trouvez  qu'ils  ont 


LETTRE    nCN    ÉVÈQUE.  117 

accompli  (cette  pénitence)  dans  la  soutfrance,  admettez-les  à  remplir  le 
ministère  sacerdotal  avec  vous;  beaucoup  de  saints  évêques  en  effet  ont 
pardonné  par  charité  ceux  qui  avaient  commis  de  telles  fautes,  et  leur 
sont  venus  en  aide  en  abandonnant  la  stricte  observance  des  canons  pour 
(leur)  être  utiles. 

127  (IV).  —  Ceux  qui  ont  quitté  une  fois  le  parti  des  hérétiques,  ne  doi- 
vent plus  retourner  faire  des  prières  avec  eux,  ni  manger  avec  eux,  ni 
même  en  recevoir  des  choses  non  bénites. 


IX 

D'une  lettre  écrite  par  un  saint  évêque  à  l'un  de  ses  amis,  à  projios 
de  certains  péchés  dont  il  lui  avait  écrit. 

128  (I).  —  Au  sujet  des  péchés  dont  tu  nous  as  écrit,  nous  mandons  à 
ton  amitié,  que  celui  qui  a  osé  purifier  (1),  comme  tu  nous  l'as  écrit,  le 
vin  qui  était  vicié  dans  les  cruches,  par  le  signe  que  tu  as  annoncé,  si 
c'est  un  prêtre  qui  a  fait  cela  ou  qui  a  conseillé  à  un  autre  de  le  faire,  il 
sera  privé  du  sacerdoce  durant  trois  ans,  et,  si  c'est  possible,  il  sera  mis 
dans  un  monastère  pour  faire  pénitence,  et  sera  privé  de  la  comnmnion 
durant  une  année. 

Si  ce  prêtre,  n'étant  pas  le  possesseur  du  vin,  a  agi  dans  sou  impu- 
dence et  sans  la  permission  du  prêtre  (possesseur  du  vin),  s'il  est  riche, 
il  donnera  le  prix  du  vin  aux  pauvres  et  sera  privé  de  la  communion 
durant  [une  année]  ;  s'il  est  pauvre,  il  sera  privé  de  la  communion  et  du 
vin  durant  [une  année].  Une  telle  chose  sera  sanctifiée  (sera  réparée)  par 
la  parole  du  prêtre,  car  il  n'y  a  rien  d'impur  dans  la  création;  celui  qui 
s'est  formé  la  conscience  pour  boire  daprès  l'invitation  du  prêtre  ne  pèche 
pas,  mais  il  n'en  fera  pas  boire  à  d'autres  sans  les  avertir,  et  il  n'en  vendra 
pas  sans  avertir,  quand  même  le  vendeur  ne  recevrait  (ne  demanderait) 
qu'une  faible  partie  du  prix  (du  vin). 

[13].  129  (II)  —  Le  prêtre  qui  oint  de  l'huile  de  l'onction  un  malade 
qui  a  été  baptisé  [une  fois  par  les  orthodoxes]  doit  être  rejeté  du  sacer- 
doce, car  de  même  que,  selon  la  parole  de  l'Apôtre,  il  n'y  a  qu'un  baptême 
et  qu'une  foi,  ainsi  il  n'y  a  qu'une  onction.  —  A  cause  de  la  grande  igno- 
rance des  campagnards,  il  sera  privé  de  la  prêtrise  durant  trois  ans  et  de 
la  communion  durant  un  an  ;  il  passera  ces  années,  si  c'est  possible,  dans 
un  monastère  dans  la  pénitence,  jusqu'à  ce  qu'il  apprenne  les  ordres  de 
l'Eglise.  —  L'huile  dont  il  doit  oindre  les  malades,  selon  le  précepte  de  l'a- 
pôtre Jacques,  a  une  prière  particulière  que  le  prêtre  doit  faire  sur  l'huile 
ordinaire,  après  quoi  il  en  oindra  les  malades. 

(1)  Le  i)résent  sujet  est  un  peu  obscur.  Il  parait  s'agir  du  vin  destiné  plus  pariiculié- 
remeût  au  saint  sacrifice,  qui  s'aigrit  et  que  l'on  traite  par  certains  ingrédients.  Le  prêtre 
qui  agit  ainsi  pèche,  le  fidèle  qui  communie  avec  ce  vin  ne  pèche  pas;  mais  même  dans 
les  usages  ordinaires  de  la  vie,  on  ne  doit  ni  le  donner  à  boire  ni  le  vendre  sans  avertir 
du  traitement  qu'on  lui  a  fait  subir. 


118  UEVIE    DK    l'orient   CHRÈTIEX. 

130  (III).  —  A  propos  de  celle-là  qui  avait  un  mari  et  avec  laquelle  le 
frère  (du  mari)  a  commis  l'adultère  et  enfin  s'est  marié,  il  faut  leur  inter- 
dire la  participation  aux  mystères  jusqu'à  ce  qu'ils  se  soient  séparés  l'un 
(le  l'autre.  Après  leur  séparation,  ils  passeront  un  certain  temps  dans  la 
pénitence,  autant  que  Tévéque  le  ju^^era  à  propos,  mais  on  ne  leur  per- 
mettra jamais  de  retourner  à  leur  union;  mais  s'ils  acceptent  la  pénitence, 
on  leur  accordera  miséricordieusement  la  communion.  Tu  trouveras  un 
canon  de  ce  genre,  c'est  le  second  du  concile  de  Néocésarée  (1).  [De  la 
môme  manière]  celui  qui  prend  la  femme  de  son  oncle  se  trouve  en  état 
de  péclié  aussi  bien  qu'elle,  ils  doivent  se  séparer  et  leurs  enfants  seront 
partagés.  Tant  qu'ils  sont  ensemble,  il  ne  leur  est  pas  permis  de  prendi-e 
part  ;iux  saints  mystères. 

131  (IV).  —  Pour  ceux  qui  épousent  leurs  nièces,  même  les  lois  du 
monde  décident  contre  eux  que  leurs  enfants  n'bériteront  pas.  Dans  les 
canons,  nous  ne  trouvons  rien  qui  les  concerne,  mais  si  les  lois  du  monde 
les  punissent,  il  en  sera  de  même  à  fortiori  de  la  loi  de  Dieu  qui  demantle 
aussi  une  plus  grande  pureté.  Nous  ne  pouvons  rien  décider  de  plus  à 
leur  sujet. 

132  (V).  —  Pour  l'enfant  qui  a  été  oint  de  l'huile  de  l'onction  et  qui  a 
reçu  la  communion,  il  doit  être  baptisé,  et  si  c'est  un  prêtre  qui  l'a  oint,  il 
sera  puni,  car  de  même  qu'il  a  pu  l'oindre,  il  aurait  pu  le  baptiser. 

133  (VI).  —  ("eux  qui  ont  été  baptisés  par  Zachée,  seront  reçus  comme 
ceux  qui  ont  été  baptisés  par  un  prêtre  et  non  par  un  évèque;  ceux  qui 
ont  été  baptisés  par  les  prétendus  prêtres  qui  se  réclament  de  Zachée, 
seront  baptisés  à  nouveau,  car  ceux  qui  les  baptisèrent  n'avaient  pas  reçu 
le  don  de  l'Esprit  saint  et,  par  suite,  ne  pouvaient  le  donner  aux  autres: 
il  convient  donc  de  baptiser  à  nouveau  tous  ceux  qui  prétendent  avoir  été 
baptisés  par  eux. 

134  (VII).  —  .\u  sujet  de  ce  julianiste  du  parti  d'/saac,  s'il  a  reçu  la 
prêtrise  des  mains  des  orthodoxes,  on  recevra  tous  ceux  qu'il  a  baptisés, 
comme  (baptisés)  par  un  prêtre.  H  en  sera  de  même  de  ceux  qui  ont  été 
ordonnés  prêtres  par  Procope.  Mais  si  (celui  qui  baptise)  a  été  fait  prêtre 
par  Zebad,  on  baptisera  à  nouveau  ceux  qu'il  aura  baptisés,  parce  que  le 
patriarche  a  ordonné  de  regarder  comme  nulle  une  ordination  [provenant] 
de  Zebad.  On  baptisera  donc  ceux  (jui  l'ont  été  par  les  prêtres  qui  se  ré- 
clament de  lui,  comme  on  l'a  déjà  fait  pour  ceux  de  Zachée. 

13o  (VIII).  —  Au  temps  du  patriarche  Mar  Sévère  il  y  avait  dans  l'Église 
û!AiiUoche  un  'ExxXrjaiaaTixo;  (2)  dont  la  femme  mourut  et  qui  en  prit  une 
autre.  Le  patriarche  en  entendit  parler,  [l'appela]  et  lui  dit  :  «  Peux-tu 
abandonner  cette  femme?  »  Mais  cet  Anatolioa  répondit  au  patriarche  qu'il 


(t)  Tenu  vers  l'an  M  t.  D'après  »e  concile,  une  lemme  qui  a  épouse  les  deux  Irères  ne 
recevra  la  communion  qu'à  la  mort,  enrorc  a  la  charge,  si  elle  rcvieiU  en  sanlc,  de  quiUer 
son  mari  et  de  laire  |)enilence. 

(i)  La  transcription  du  syriaque  serait  'Exy.),Ti(i.  ixoixo;.  mais  le  inaiiuserif  de  Paris 
ajoute  :  •  un  homme  du  clergé  »,  ce  qui  nous  senilde  être  la  tniduelion  svriaque  du  mol 
précédent  transcrit  du  grec. 


LETTRE    ÉCRITE    A    MARTYRIUS.  119 

ne  pouvait  pas  [la]  laisser,  et  [le  patriarche]  lui  dit  :  c  alors  tu  ne  peux 
plus  remplir  ton  gffice  »  (1),  et  il  le  quitta  ainsi. 

136  (IX).  —  De  plus  Mar  Entréchius,  métropolitain  AWnazarbe^  annonça 
au  patriarche  Mar  Sévère  qu'il  avait  dans  son  clergé  des  hommes  qui 
avaient  pris  deux  femmes.  Que  fallait-il  en  faire?  Le  patriarche  lui  ré- 
pondit :  «  Celui  qui  de  nos  jours  a  pris  deux  femmes,  retranchez-le  (du 
clergé),  mais  ceux  qui  ont  fait  cela  avant  toi,  tu  ne  les  retrancheras  pas.  » 
On  conserva  cette  règle  depuis  lors. 


Lettre  écrite  de  la  ville  impériale  Constantinople  à  Martyrius,  évèque 
d'Antioche,  par  son  a{po)cri..'{iaire  qui  y  demeurait  el  qui  arail  coutume 
de  lui  apprendre  ce  qui  s'y  passait;  il  lui  fait  savoir  comment  on  y  avait 
décidé  que  seraient  reçus  ceux  des  hérétiques  qui  revenaient  à  l'Eglise 
catholique. 

137.  —  J'ai  un  peu  parlé  avec  l'ami  de  Dieu,  le  prêtre  Mar  Antoine  de 
chez  vous,  au  .sujet  de  ceux  qui  reviennent  de  chez  les  hérétiques  à  l'or- 
thodoxie, comment  ils  doivent  être  reçus,  et  aussitôt  je  lui  ai  raconté 
tout  l'ordre  et  l'exécution  d'ici;  il  m'a  paru  que  je  devais  aussi  nécessai- 
rement l'écrire  à  ta  Sainteté,  comme  au  père  des  pères,  au  descendant  de 
ce  Mar  Jean  le  Théologien,  qui  fut  notre  archevêque.  —  Nous  recevons 
selon  l'ordre  décrit  ci-dess<nis  et  selon  la  coutume  traditionnelle  de  VÉfflise, 
ceux  des  hérétiques  qui  s'aj)prochent  de  l'Eglise  el  s'ajoutent  au  côté  des 
orthodoxes  et  au  parti  de  ceux  qui  sont  rachetés  et  qui  vivent.  Quant  aux 
Ariens,  aux  Macédoniens,  aux  Sabbatiens,  aux  Novatiens  qui  s'appellent 
Cathares,  c'est-à-dire  purs,  aux  Quatuordécimans  qui  font  la  îèie  de  la 
Pàque  avec  les  Juifs  et  aux  ApoUinaristes,  ils  les  reçoivent  de  la  manière 
suivante  :  ils  donnent  un  lihelle  et  anathématisent  toute  hérésie  qui  ne 
pense  pas  comme  la  sainte  Église  catholique  dont  tu  es  le  chef  et  le  pre- 
mier, puis  ils  sont  signés,  c'est-à-dire  oints,  d'abord  du  saint  (julpov,  sur  le 
front,  sur  les  yeux,  sur  les  narines,  sur  les  oreilles,  sur  la  poitrine,  sur 
les  mains  et  sur  tous  les  sens  ;  en  les  signant,  nous  disons  sur  eux  :  «  le 
signe  du  don  du  Saint-Esprit  ».  .\près  cela,  de  la  manière  dont  nous  rece- 
vons les  laïques  zélés,  nous  leur  conférons  l'imposition  des  mains  que 
chacun  d'eux  avait  auparavant  dans  son  Église,  soit  prêtres,  soit  diacres, 
soit  sous-diacres,  soit  lecteurs,  soit  chantres. 

138.  —  Quant  aux  Eunomiens  qui  sont  baptisés  seulement  d'une  immer- 
sion; aux  Montanistes  qu'on  appelle  ici  Phrygiens;  aux  Sabelliens  qui  en- 
seignent la  Paternité-Filiale  et  font  beaucoup  d'autres  choses  ineptes; 
à  toutes  les  autres  -hérésies,  car  il  y  en  a  beaucoup  ici;  surtout  à  ceux  qui 
viennent  à  nous  de  la  Galatie,  en  un  mot  à  tous  ceux-là  qui  veulent  s'asso- 
cier à  l'Église,  nous  les  recevons  comme  les  païens  :  le  premier  jour,  nous 

(1)  Cet  Anatole  était  diacre.  Cf.  Lettres  de  Sévère,  éd.  Brooks,  tex.te,  p.  :218,  où  l'ou  trou- 
vera que  cette  lettre  de  Sévère  est  de  l'an  337. 


1-2(1  REVIK    DK    l/uHIK.\T    (.'IlUlVri  KN. 

1rs  instruisons  et  les  faisons  chrétiens,  le  second  jour,  îioits  les  rendons 
plus  fermes  en  les  inslruisanl,  le  troisième  jour,  nous  disons  sur  eux 
l'exorcisme  en  soufflant  trois  fois  sur  leur  face  et  leurs  oreilles,  puis  nous 
les  instruisons  et  les  faisons  rester  dans  l'Église  et  entendre  les  saints 
Livres,  après  quoi  nous  les  baptisons. 
J'ai  écrit  cela  comme  votre  serviteur. 

XI 

[2]  De  saint  Sévère,  de  la  lettre  à  Césaria  uTcarfaia,  dont  le  commencement 
est  :  «  Dieu  sera  encore  le  principe  de  cette  lettre  ». 

139.  —  Tu  agis  bien  et  comme  il  convient  à  ces  femmes  qui  professent 
la  piété,  en  interrogeant  sur  tout  sans  fausse  honte;  une  seule  chose  en 
effet  peut  apporter  de  la  honte,  c'est  de  tomber  par  le  péché  sous  les  lois 
de  Dieu  et  d'être  sous  le  coup  du  jugement  de  la  colère  divine. 

'Sache  donc  que  la  femme  qui  est  selon  l'habitude  dans  le  flux  de  sang 
ne  peut  pas  participer  à  la  communion  divine  jusqu'à  l'arrêt  du  flux  de 
son  sang. 

140.  —  De  la  même  manière,  il  n'est  pas  pieux  que  celle  qui  a  com- 
merce marital  avec  (son)  mari  légitime,  après  ce  commerce,  au  retour  du 
jour,  participe  à  la  nourriture  mystique  par  excellence.  Ces  (observances) 
tendent  à  une  piété  et  à  une  adoration  plus  respectueuses  et  plus  atten- 
tives. Dans  les  préceptes  des  Apôtres,  on  lit  en  effet  au  sujet  de  la  veuve 
qui  est  attachée  aux  églises  :  «  après  qu'elle  sera  comme  je  l'ai  dit, 
elle  ne  pensera  à  rien  qu'à  garder  le  silence  sur  toutes  les  questions  vaines, 
car  la  solitude  est  le  fondement  de  la  sainteté  et  de  la  vie  pour  une  telle 
veuve.  Elle  ne  s'ornera  pour  personne  que  pour  le  Dieu  des  Dieux,  pour 
le  Père  qui  est  dans  le  ciel.  Aux  moments  fixés,  elle  le  louera  lui-même, 
durant  la  nuit  et  au  matin.  [3]  Si  elle  a  ses  règles,  elle  demeurera  dans 
l'Église,  mais  n'approchera  pas  de  l'autel,  non  qu'elle  soit  impure,  mais 
pour  montrer  du  respect  à  l'autel  (1)  ». 

XII 

[14]  Lettre  des  canons  du  saint  pape  Théodose. 

141.  —  Au  sujet  de  cette  question  qui  s'éleva  il  y  a  peu  de  jours  sur  la 
sainte  et  consubstantielle  Trinité  et  sur  l'incarnation  salvatrice  en  notre 
faveur  de  l'un  de  la  Trinité,  de  Dieu  le  Verbe,  le  témoignage  apostolique 
de  nos  saints  et  pieux  Pères  nous  a  suffisamment  renseignés,  (comme)  nous 
l'avons  montré  dans  le  discours  que  nous  avons  écrit  et  publié  il  y  a  peu 
de  temps  et  qui  est  à  la  portée  de  qui  veut  s'y  instruire.  Comme  beaucoup 
de  pieux  et  vénérables  clercs  et  moines  et  d'autres  frères  vinrent  près  de 
nous,  et  nous  rendirent  grâce  à  ce  sujet,  ils  admettaient  certes  en  tout 

(1)  Sévère  cite  ensuite  les  canons  de  Tiiuotliee  que  nous  avuns  déjà  trouvés  plus  haut. 
a.  Hi,  30,  3i. 


LETTRE    IJE    THÉOt)OSË.  l'2l 

renseignement  des  Pères  tel  qu'if  est  écrit  et  tel  qu'il  est  enseigné  au  sens 
très  spirituel  et  traditionnel,  mais  ils  se  blâmaient  les  uns  les  autres  comme 
s'ils  n'écrivaient  pas  ou  ne  parlaient  pas  bien  ni  avec  circonspection  sur 
ce  qui  était  demandé.  Ils  demandaient  que  chacun  fût  admis  à  faire  l'excuse 
convenable  (à  son  cas)  et  à  prendre  seulement  pour  répondre)  à  tout  ce 
qui  serait  demandé  le  seul  discours  écrit  par  nous.  —  Mais  nous,  quand  nous 
vîmes  qu'il  y  avait  un  grand  trouble  (provenant)  de  la  recherche  subtile 
des  choses  qui  n'avaient  pas  été  bien  dites  ou  écrites  par  certains,  et  que 
beaucoup  étaient  prêts  à  s'accuser  les  uns  les  autres  encore  pour  d'autres 
chapitres  (questions)  sur  lesquels  le  temps  ne  nous  permettait  pas  de  faire 
une  étude  approfondie,  parce  que  nous  étions  hors  de  notre  siège  (patriar- 
cal) et  que  notre  corps  était  affaibli,  il  nous  plut  que  tous  ceux-là  par  leur 
propre  parole  commençassent  par  réfuter  quelque  chose  qu'eux  ou  quelque 
autre  appartenant  à  notre  confession  aurait  dite  ou  écrite  sur  cette  ques- 
tion. 11  fut  ainsi  fait  et  tous,  avec  grand  soin  et  unanimité,  donnèrent  la 
solution  des  choses  écrites  ou  dites  par  eux  ou  par  quelque  autre  de  notre 
parti.  —  Après  cela,  nous-mème,  comme  il  convient,  nous  confirmions,  nous 
expliquions  et  nous  terminions  chaque  réfutation  comme  si  elle  n'avait 
pas  été  écrite  par  qui  que  ce  fût  des  nôtres.  Puis,  après  avoir  ainsi  com- 
mencé par  arrêter  les  accusations  que  certains  étaient  prêts  à  porter  de 
manière  inopportune  les  uns  contre  les  autres,  nous  avons  pris  sur  nous 
les  fautes  de  tous  ceux  qui  étaient  réunis,  et  nous  avons  fait  [ASTâvota  (nous 
avons  demandé  pardon)  à  tous  et  nous  avons  demandé  à  Dieu  le  miséri- 
cordieux qui  aime  les  hommes  de  nous  accorder  rémission  pour  tout 
le  passé,  puis  nous  avons  conseillé  instamment  à  chacun  de  demander 
un.  amour,  sans  mélange  de  perfidie,  à  l'égard  les  uns  des  autres  pour 
marcher  en  tout  temps,  et  surtout  les  prêtres,  dans  une  paix  et  une  ré- 
gularité complètes  en  adressant  au  Dieu  Tout-Puissant  des  prières  conti- 
nuelles pour  la  paix  du  monde,  pour  le  salut  de  notre  doux  empereur  gardé 
de  Dieu  et  pour  celle,  digne  de  bonne  mémoire,  qui  fut  notre  maîtresse 
Théodora  (I).  —  Nous  avons  promis  aussi  de  mettre  par  écrit  quelques  cha- 
pitres (canons)  pour  la  destruction  de  toute  perturbation  et  de  toute  irré- 
gularité et  pour  l'édification  de  cette  charité  qui  plaît  à  Dieu  et  des  règles. 
Quand  ils  eurent  tous  confessé  qu'ils  avaient  une  réponse  suffisante  dans 
les  définitions  que  nous  avions  portées,  ils  aimèrent  la  paix  les  uns  avec 
les  autres  par  le  lien  de  la  charité,  ils  reçurent  les  mystères  incorruptibles 
et  s'éloignèrent  dans  la  délectation  de  l'esprit,  en  rendant  grâces  au  Mes- 
sie notre  Dieu  qui  est  notre  paix. 

142.  —  Nous  donc,  pour  remplir  encore  notre  promesse,  pour  chercher 
à  enlever  toute  cause  de  schisme  [15]  du  milieu  des  fidèles,  enfin  pour 
renverser  les  espérances  des  païens  et  des  amis  du  trouble,  nous  avons 
envoyé  cette  lettre  à  la  suite  de  laquelle  nous  avons  placé  aussi  des  com- 
mandements pour  l'édification,  la  paix  et  l'accord  de  tous  nos  frères.  Ceux 
donc  qui  ne  voudront  pas  se  conformer  à  ce  que  nous  avons  décidé,  par 
parole  ou  par  écrit,  sauront  qu'ils  se  retranchent  eux-mêmes  de  notre 

(i;  Morte  ea  S*» . 


122  REVUE    DE    l'orient   CHRETIEN. 

communion  et  qu'ils  s'éloignent  aussi  des  canons  des  Pères  et  de  l'au- 
torité des  pontifes;  mais  ils  n'ont  qu'un  désir,  c'est,  par  une  piété  appa- 
rente et  en  laissant  croire  qu'ils  sont  des  nôtres,  de  troubler  notre  Église 
qui  est  la  même,  pour  (ainsi)  dire,  que  celle  du  Messie;  nous  conjurons 
encore  chacun  d'eux  de  placer  devant  ses  yeux  le  jugement  du  Messie,  de 
tout  apprécier  dans  son  esprit  au  point  de  vue  de  la  vie  éternelle  et  de 
•s'écarter  et  de  fuir  de  toutes  ses  forces,  comme  devant  des  destructeurs 
et  des  corrupteurs  des  âmes.  Car  la  parole  apostolique  de  fuir  tous  ceux 
qui  causent  du  trouble  et  du  scandale  en  dehors  de  renseignement  que  nous 
avons  reçu,  car  ils  corrompent  eu  vérité  les  bonnes  volontés,  ne  concerne 
pas  seulement  les  rapports  avec  les  hérétiques,  mais  encore  avec  les  re- 
bellées. 

Quant  à  tout  ce  qu'ils  ont  dit  de  vive  voix  ou  par  écrit  au  sujet  de  cette 
question  (de  la  Trinité  et  de  l'Incarnation)  et  à  tous  les  reproches  que  nos 
vénérables  frères  devaient  s'adresser,  le  Messie  a  permis  que  la  faiblesse 
de  (notre)  corps  et  le  temps,  comme  nous  l'avons  déjà  dit  plus  haut,  ne 
nous  donnât  pas  le  loisir  —  étant  loin  de  notre  siège  (patriarcal)  —  de 
rechercher  subtilement  et  soigneusement  de  telles  choses. 

143.  —  S'il  se  trouve  des  hommes  de  notre  parti,  après  la  définition  que 
nous  avons  portée,  qui  fassent  des  démonstrations,  produisent  ou  attaquent 
un  écrit  d'eux  ou  d'autres  ou  contre  les  canons  ou  contre  ce  qu'on  appelle 
r.iz-ci-Aiov ,  au  sujet  de  cette  question  (de  la  Trinité  et  de  l'Incarnation),  s'ils 
ne  se  contentent  pas  du  discours  que  nous  avons  fait  et  n'y  adhèrent  pas, 
qu'ils  sachent,  sans  défense  possible  et  sans  rémission,  qu'ils  tombent  sous 
le  coup  des  canons  comme  ceux  qui  divisent  notre  souche  ;  ils  ont  soin  de 
montrer  ainsi  leur  séparation  (d'avec  nous).  Que  celui  qui  a  des  oreilles 
pour  entendre  entende,  non  pas  nous  surtout,  mais  plutôt  le  Messie  qui  a 
dit  à  tous  ceux  qui  sont  revêtus  de  l'honneur  apostolique  :  Celui  qui  vous' 
reçoit  me  reçoit  et  celui  qui  me  reçoit  reçoit  celui  qui  m'a  envoyé  (1).  Celui 
qui  ne  tient  pas  compte  (de  mes  paroles)  portera  son  fardeau  au  jour  du 
jugement  et  répondra  au  jugement  de  justice.  Il  saura  (alors)  que  ce  ne 
sont  pas  mes  paroles  qu'il  a  méprisées  et  que  ce  n'est  pas  contre  notre 
Humilité  qu'il  s'est  élevé,  mais  contre  le  terrible  Juge  auquel  rien  n'échappe 
et  qui  disait  dans  le  saint  Évangile,  quand  il  élevait  surtout  l'honneur 
sacerdotal  et  montrait  la  grandeur  de  la  prêtrise  :  Celui  qui  vous  écoule 
m'écoute,  celui  qui  vous  méprise  me  méprise  et  celui  qui  me  méprise  méprise 
celui  qui  m'a  envoyé.  Il  dit  encore  :  Tout  ce  que  vous  lierez  sur  la  terre  sera 
lié  dans  le  ciel  et  tout  ce  que  vous  délierez  sur  la  terre  sera  délié  dans  le  ciel. 
A  tous  les  amis  de  Dieu,  aux  clercs  et  à  nos  partisans  qui,  par  la  grâce 
de  Dieu  et  la  bonté  de  notre  empereur  pacifique,  remplissent  leurs  fonc- 
tions dans  cette  ville  impériale  et  ont  reçu  le  sacerdoce  légal  par  l'amour  du 
Messie,  nous  ordonnons  ce  qui  suit  : 

144  (1).  —  Personne  ne  fondera  un  nouveau  monastère  sans  (avoir 
pris)  conseil.  —  Personne  de  ceux  qui  se  trouvent  [à  la  tète  d'un  nionas- 


(1)  Malth.,  X,  40. 


LETTRE    d'aNTHIME.  123 

tère]  ne  recevra  un  autre  serviteur,  si  ce  n'est  à  titre  d'hospitalité  et  pro- 
visoirement, avant  que  ceux  qui  demeurent  dans  le  monastère  n'aient  fait 
une  demande  à  ce  sujet  et  n'aient   reçu  la  permission. 

[16]  145  (II).  —  Aucun  frère  qui  aura  quitté  par  pusillanimité  un  mo- 
nastère quelconque,  ne  sera  reçu  dans  un  autre  avant  qu'on  n'ait  fait 
une  enquête  sur  son  cas,  et  qu'il  n'ait  reçu  la  correction  convenable. 

146  (III).  —  Personne  de  ceux  qui  sont  à  la  tête  des  monastères,  de 
son  propre  pouvoir  et  pour  une  faute  quelconque,  ne  traînera  devant  le 
juge  l'un  de  ceux  qui  sont  avec  lui,  mais  il  lui  fera  son  procès  d'abord 
[devant  la  communauté]  et  décidera  donc  contre  lui  ce  qui  lui  paraîtra 
bon. 

147  (IV).  —  Aucun  des  prêtres,  pour  un  péché  quelconque  qui  arri- 
vera à  être  commis  par  l'un  de  ses  frères  [qui]  est  compté  au  nombre  des 
prêtres,  n'en  arrivera  même  à  dire  la  simple  parole  :  je  ne  chante  pas, 
ou  :  je  ne  prie  pas,  ou  ;  je  ne  fais  pas  l'office  avec  celui  qui  a  péclié, 
mais  il  attendra  jusqu'cà  ce  qu'on  ait  fait  les  recherches  nécessaires  au 
sujet  de  ce  frère  et  qu'il  ait  été  jugé  digne  d'une  telle  punition,  ;ï  savoir  : 
de  ne  plus  chanter,  ou  de  ne  plus  prier,  ou  de  ne  plus  faire  l'office  avec 
le  reste  des  frères. 

148  (V).  —  Aucun  des  clercs  n'accusera  .son  frère  simi)lement  et  sans 
écrit,  à  moins  qu'il  ne  s'agisse  d'une  petite  imperfection  quelconque  qui 
n'encourt  pas  de  peine  canonique,  mais  il  portera  son  accusation  par 
écrit  et,  s'il  ne  peut  la  soutenir  avec  justice  ni  la  démontrer  comme  le 
demandent  les  canons  ecclésiastiques,  cet  accusateur  sera  soumis  à  la 
peine  qu'aurait  encourue  l'accusé  si  ce  qu'on  lui  reproche  avait  été  vrai. 

Sachez  tous  que  quiconque  ne  reçoit  pas  les  canons  n'est  pas  des  nô- 
tres, mais  s'est  retranché  lui-même  par  sa  révolte  de  nous  autres  et  de 
tous  nos  frères. 

Fin  de  la  lettre  des  canons  du  saint  et  bienheureux  pape  Théodose,  pa- 
triarche d'Alexandrie  la  Grande,  et  du  discours  qu'il  fit  contre  une  hérésie 
qui  s'éleva  à  son  époque  parmi  ses  partisans  au  sujet  des  trois  ojaîai  et 
des  trois  personnes  du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit. 


XUl 

Copie  de  la  lettre  d'AnlItime,  èvèque  de  Cunstantinnjjle,  à  Jaci/ues, 
évêqtie  d'/tdesse. 

149.  —  Au  pieux  fils  chéri  et  spirituel  Jacques  l'évêque,  Anthime. 

Beaucoup  de  frères  nous  ont  témoigné,  ô  homme  pieux,  que  ta  vie  est 
conforme  à  l'exactitude  des  préceptes  évangéliques,  c'est  pourquoi  nous 
également,  qui  avons  appris  par  la  parole  apo.stolique  à  compter  comme 
nôtres  les  bonnes  actions  de  nos  enfants,  nous  nous  réjouissons  avec  toi 
de  ce  que  tu  fais.  Ainsi  nous  souhaitons  que  tu  fasses  l'œuvre  qui  t'a  été 
confiée  de  façon  qu'aucune  cause  de  trouble  ne  soit  fournie  ni  à  l'un 
des  étrangers  ni  à  l'un  des  nôtres  parce  que  (tout)  sera  fait  avec  soin  et 
grande  réflexion.  Coniment  un  homme  pourrait-il  modifier  tant  soit  peu  ce 


124  REVLE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

que  lapôtre  Jacques  a  dit  de  la  foi  et  des  œuvres?  S'il  ne  se  conduit  pas 
avec  pureté,  comme  nous  voulons  le  faire,  quelle  utilité  y  aura-t-il  à  ce 
qu'un  homme  fasse  quelque  chose  pour  fortifier  la  foi?  Il  détruira  la 
force  des  canons  sacerdotaux  par  lesquels  l'ordre  ecclésiastique  est  con- 
servé et  affermi?  Mais  il  n'est  même  pas  permis  de  penser  que  cette  chose 
réussirait  par  une  grande  multitude  rassemblée  au  hasard;  c'est  là  une 
pensée  mondaine  qui  plaît  aux  hommes  charnels.  Pour  nous,  il  nous  faut 
méditer  cette  sage  parole  dite  pour  nous  instruire  :  \e  désirez  pas  beau- 
coup d'enfants  inutiles  {Eccli.,  xv,  22).  et  plus  loin  on  voit  encore  :  Mieux 
vaut  un  que  mille  dbid.,  xvi,  30j.  Il  est  évident  que  celui  qui  est  utile  et 
qui  craint  le  Seigneur  est  plus  que  celui  qui  n'est  pas  ainsi. 

150.  —  Il  ne  faut  pas  non  plus  vous  laisser  tromper  par  la  pensée  qu'il 
convient  d'ordonner  une  foule  de  prêtres  à  cause  du  petit  nombre  de 
ceux  qui  font  les  ordinations  et  de  la  longueur  du  temps,  comme  une  col- 
lection de  fruits  que  Ion  conserve  pour  les  donner  au  temps  où  on  en 
aura  besoin.  II  ne  faut  pas  non  plus  avoir  les  pensées  des  filles  de  Loth 
qui  procréèrent  des  enfants  d'une  union  inconvenante  et  impudique.  Elles 
découvrirent  ainsi  leur  propre  folie,  car  si  elles  avaient  révélé  leur  pensée 
impudique  à  leur  père,  elles  auraient  appris  qu'au  moment  où  le  Seigneur 
qui  aime  les  hommes  condamna  le  monde  à  la  perdition,  sa  Providence 
n'abandonna  pas  la  race  humaine.  Ces  idées  ;des  filles  de  Loth}  sont 
d'hommes  de  peu  de  foi  et  de  petit  esprit.  Pour  nous,  nous  croyons  que 
le  Seigneur  ne  se  relâche  pas  envers  son  peuple  et  n'abandonne  pas  .son 
héritage,  mais  sera  avec  les  siens,  suivant  une  parole  qui  n'est  pas  men- 
teu.se,  jusqu'à  la  fin  du  monde,  en  dirigeant  et  délivrant  son  Église.  Il  ne 
convient  donc  pas  que  nous  fassions  beaucoup  d'ordinations,  mais  autant 
que  la  nécessité  urgente  l'exigera.  Nous  ne  donnerons  pas  non  plus  cet 
honneur  à  ceux  qui  sont  rej'etés  par  les  canons,  et  nous  ne  permettrons 
pas  de  faire  les  offices  à  ceux  qui  ne  font  qu'arriver  dans  le  clergé  —  je 
parle  par  exemple  des  hommes  mariés  deux  fois  et  des  eunuques,  ou 
des  premiers  venus  —  afin  de  ne  pas  nous  associer  aux  péchés  des 
autres,  mais  d'obéir  à  l'Apôtre  qui  a  déraciné  vivement  ces  (abus)  et 
de  ne  pas  regarder  les  honteux  exemples  et  les  mauvaises  coutumes 
qui  proviennent  de  la  négligence.  Mais  nous  servirons  d'exemple  aux 
autres  aussi  bien  pour  la  vie  (à  venin  que  par  notre  attention  et  notre 
pureté  dans  celle-ci,  afin  que  Notre-Seigneur  soit  bien  disposé  envers  nous 
et  en  retour  éclaire  le  cœur  de  notre  empereur  paisible  et  victorieux,  et 
l'illumine  complètement  pour  qu'il  arrache  radicalement  tous  ces  scan- 
dales qui  déchirent  le  corps  de  l'Église  et  réunisse  le  plus  tôt  possible 
ces  membres,  séparés  pour  l'instant,  dans  les  doctrines  pures  et  apostoli- 
ques exemptes  de  toute  erreur  hérétique,  afin  qu'il  l'amène  à  ce  que  nous 
rejetions  et  condamnions  à  haute  voLx  l'impiété  de  Théodoret  et  d'ibas  et 
de  leurs  semblables. 

Sois  en  bonne  santé  dans  le  Seigneur  et  prie  pour  moi,  frère  pieux  (1). 

Signature. 
(1)  Cf.  supra  D>  9:i  fia  de  U  noie  l. 


CYRILLE    ET    CÉLESTIX.  125 

XIV 

Leth'P  rfp   .<nit}f  Cip-illp  rni.r  frpypn  xnlilniypx. 

151.  —  Je  sais  que  la  ferme  volonté  de  \otre  Perfection  ne  se  laisse  pas 
entraîner  vers  des  changements  divers,  car  elle  est  essentiellement  ferme 
et  invariable.  C'est,  à  mon  avis,  le  fruit  d'une  volonté  amie  du  Messie, 
que  personne  ne  reçoive  promptement  les  paroles  de  chacun,  et  ne  soit 
prêt  sans  discernement  aucun  à  mépriser  audacieusement  les  frères 
fidèles,  lorsqu'un  long  espace  de  temps  a  déjà  témoigné  de  leur  vérité  et 
que  de  longues  épreuves  ont  montré  qu'ils  adhèrent  à  la  foi  de  leurs  pères 
parce  qu'ils  aiment  la  vérité.  —  Je  souhaite  d'être  compté  aussi  au  nombre 
de  ceux-ci,  car  j'adhère  par  toutes  mes  paroles  à  la  foi  des  saints  Pères 
réunis  à  Nicée  et  je  ne  connais  aucun  sentier  en  dehors  de  la  voie  droite. 
J"ai  été  élevé  comme  Votre  Sainteté  dans  la  foi  do  l'Évangile  et  dans  les 
enseignements  des  Apôtres,  c'est  là  ce  que  jo  m'efforce  d'enseigner  aux 
Églises.  —  Mais  parce  que  certains  liorames.  ou  pour  n'avoir  pas  compris 
mes  paroles,  ou  pour  un  motif  que  je  ne  connais  pas,  —  afin  de  ne 
rien  leur  dire  de  pénible,  —  m'ont  vilipendé  comme  hérétique  et  ont 
déjà  ému  beaucoup  de  ceux  qui  sont  proches  de  vous,  ils  ont  pensé  qu'il 
était  bon  que  je  dise  et  confesse  ma  pensée  en  quelques  mots  :  que  je 
n'ai  jamais  eu  l'opinion  d'Apollinaire,  Dieu  m'en  garde,  et  je  ne  l'aurai 
jamais.  Je  n'ai  pas  dit  que  le  saint  corps  revêtu  par  Dieu  le  Verbe  était 
sans  âme,  mais  qu'il  avait  une  âme  rationnelle;  ni,  comme  certains  en 
font  courir  le  bruit  contre  nous,  je  n'ai  jamais  parlé  et  ne  parlerai  jamais 
du  mélange,  de  la  confusion,  et  de  la  mixtion  des  natures,  car  c'est  une 
sottise  de  le  penser  et  de  le  dire.  Je  n'ai  jamais  dit  non  plus  que  la  nature 
de  Dieu  le  Verbe  comportait  la  douleur.  Je  n'incline  pas  non  plus  vers 
l'enseignement  d'Arius,  car  Dieu  ne  s'est  pas  éloigné  de  moi  à  ce  point. 
Comment  d'ailleurs  aurais-je  pu  avoir  cette  pensée,  moi  qui  ai  repris  et 
blâmé  de  nombreuses  fois  devant  toute  l'Église  les  enseignements 
d'Arius  ? 

152.  —  Que  Votre  Sainteté  soit  persuadée  que  je  n'en  suis  pas  venu  à  vous 
dire  et  à  vous  écrire  cela  maintenant  comme  un  homme  qui  se  repent  de 
ce  qu'il  a  fait  auparavant,  car  auparavant  et  dès  le  commencement,  par  la 
bonté  de  Notre-Seigneur,  je  suis  dans  la  foi  droite  et  sans  tache.  C'est 
nécessairement  que  fut  envoyée  la  lettre  écrite  par  moi  à  Xestorius, 
lorsqu'il  était  encore  à  Constantinople,  avant  la  réunion  du  saint  concile 
d'Éphèse.  —  Quand  Votre  Perfection  aura  reçu  la  présente  lettre,  j'espère 
que  la  bouche  de  ceux  qui  osent  dire  que  j'ai  écrit  d 'autres  choses  pour  d'au- 
tres choses  sera  fermée.  Car  dans  ces  chapitres  que  j'ai  écrits,  j'ai  anathé- 
matiséles  opinions  de  Nestorius  après  avoir  recueilli,  dans  ses  ouvrages,  les 
blasphèmes  qu'il  avait  prononcés;  cette  lettre  que  j'ai  écrite  en  tète  des 
canons,  dans  laquelle  la  vraie  foi  est  écrite  et  expliquée  en  témoignage. 
Mais,  d'après  ce  que  j'entends,  ceux-là  disent  encore  à  ce  sujet  :  c  c'est 


126  REVr  E    DE    1,'ORIENT    THRÉTIEX. 

après  qu'il  s'est  repenti  de  son  opinion  qu'il  a  écrit  cette  lettre,  en  tète 
des  canons  ».  Il  n'en  est  pas  ainsi;  c'est  après  avoir  écrit  cette  lettre  que 
nous  lui  avons  ajouté  ces  chapitres  et  les  avons  mis  à  la  suite  en  y  ana- 
thématisant  renseignement  de  Nestorius  et  de  ses  partisans. 

Saluez  toute  la  réunion  des  frères  ;  tous  les  frères  qui  sont  près  de  nous 
vous  saluent. 

De  saint  Célestin,  èvêque  de  Home;  de  la  lettre  au  clergé  et  an  peuple  de 
Conslantinople  ;  sentence  contre  Nestorius  et  abrogation  des  censures 
portées  par  lui  contre  certains  qui  résistaient  à  son  hérésie. 

153.  —  Pour  que  l'on  ne  croie  pas,  durant  si  peu  de  temps  que  ce  soit,  que 
la  sentence  portée  par  celui  qui  a  attiré  sur  lui  la  sentence  divine  a  quel- 
que force,  la  principauté  de  notre  siège  a  décrété  qu'aucun  des  évêques, 
des  clercs  ou  de  quel(iue  ordre  que  ce  soit  des  chrétiens,  qui  ont  été 
chassés  de  leur  siège  ou  de  la  communion  par  Nestorius  ou  par  ceux  qui 
lui  ressemblent,  depuis  qu'il  a  commencé  à  prêcher  de  telles  choses,  ne 
croient  pas  avoir  été  chassés  ou  privés  de  la  communion,  eux  tous  qui 
étaient  dans  notre  communion  et  qui  y  sont  jusque  maintenant,  car  il  ne 
peut  plus  chasser  ou  excommunier,  lui  qui,  enseignant  do  telles  choses, 
n'est  plus  un  supérieur  incontesté.  Et  après  d'autres  choses  :  Afin  que  vous 
sachiez  quelle  sentence  nous  lui  avons  adressée  par  écrit,  nous  avons 
porté  le  jugement  suivant  que  nous  ajoutons  à  cette  lettre  :  «  Apprends 
donc  clairement  notre  sentence  :  si  tu  n'enseignes  pas  du  Messie  notre 
Dieu  ce  que  pense  l'Eglise  catholique  des  Romains,  des  Alexandrins  et 
universelle  et  ce  que  toi-même  et  la  pure  Eglise  de  Constantinople  aviez 
vu  et  compris  jusqu'à  maintenant,  et  si  tu  ne  regrettes  pas  et  ne  maudis 
pas  dans  un  écrit,  d'accord  avec  notre  religion,  cette  nouveauté  étrangère 
à  la  foi,  dans  les  dix  jours  à  partir  du  moment  où  cette  demande  te  sera 
parvenue  et  aura  été  montrée  évidemment,  si  tu  ne  condamnes  pas  dans 
un  livre  cette  hérésie  condamnable,  tu  seras  retranché  de  la  contimunion 
de  l'Église  catholique  (1).   » 

Du  même  saint  Mar  Célestin,  de  la  lettre  à  saint  Mar  Cyrille. 

154.  —Aussi,  tous  ceux  qui  sont  dans  notre  communion  et  qu'il  a  rejetés 
de  sa  communion  parce  qu'ils  lui  résistaient  à  cause  de  son  hérésie  (tous 
ceux  là)  sauront  et  apprendront  qu'il  ne  peut  pas  être  lui-même  en  com- 
munion avec  nous,  s'il  demeure  dans  cette  voie  tortueuse,  parce  qu'il 
résiste  à  l'enseignement  apostolique  (2). 

Du  même.,  de  la  lettre  à  Jean  d'Anlioche. 

155.  —  Quiconque  a  été  rejeté  de  la  communion  ou  a  été  privé  de  son 
ordre  dans  le  sacerdoce  ou  la  cléricature  par  Nestorius  ou  par  ceux  qui 
pensèrent  comme  lui  depuis  qu'il  commença  à  enseigner  de  telles  choses, 

(i)  Labbe,  ni,  349,  Ti,i,  ;nv.  CeUe  sentence  avait  déjà  été  portée  dans  la  lettre  adressée 
par  saint  Célestin  à  Nestorius. 
(2)  Labbe,  Hl,  .J:». 


SERGis  d'amphiator.  127 

il  est  évident  que  celui-là  est  dans  notre  communion  et  y  demeure  jusqu'à 
la  fin  et  nous  ne  disons  pas  quil  a  été  rejeté,  car,  après  la  sentence  qu'il 
s'était  attirée  lui-même  auparavant,  il  ne  pouvait  plus  en  aucune  manière 
excommunier  quelqu'un  (1). 

XV 

Quatre  canons  portés  par  Mar  Sergis,  évêque  d'Amphiator,  an  sujft 
des  clercs  qui  sont  anathématisés. 

156  (I).  —  Le  prêtre  qui  anathématise  recevra  la  punition  de  passer 
soixante  jours  sans  recevoir  la  communion  et  sans  exercer  la  prêtrise. 

157  (H).  —  Pour  un  diacre,  on  lui  imposera  la  punition  de  passer  qua- 
rante jours  sans  recevoir  la  communion  et  sans  servir  à  l'autel. 

158  (III).  —  Pour  un  sous-diacre,  trente  jours  sans  recevoir  la  commu- 
nion et  sans  servir. 

159  (IV).  —  Pour  un  laïque,  vingt  jours  sans  recevoir  la  communion  ;  on 
imposera  à  chacun  d'eux  une  peine  selon  la  faute  qu'il  a  commise. 

Il  nous  imposa  ces  quatre  canons  et  nous  dit  :  «  Vous,  vous  le  savez,  et 
Dieu  (Dieu  vous  jugera),  s'ils  ne  sont  pas  observés,  car  l'anathème  est  une 
séparation  de  Dieu.  » 

Autres  canons  au  sujet  de  ceux  qui  anathématisenl. 

160  (I).  —  Le  prêtre  qui,  par  l'opération  de  Satan,  transgresse  et  anathé- 
matise ou  lui-même  ou  quelque  fidèle  que  ce  soit,  doit  recevoir  le  canon 
(être  privé)  de  la  prêtrise,  de  la  communion,  du  vin  et  de  la  chair  lorsqu'il 
mange,  durant  quarante  jours. 

161  (II).  —  Si  un  diacre  transgresse  en  cette  matière  ou  contre  lui- 
même  ou  contre  un  autre  homme  qui  est  fidèle,  il  sera  privé  de  tout  ce 
qui  est  écrit  ci-dessus  durant  trente  jours;  s'il  a  osé  faire  cela  contre  un 
prêtre,  ce  n'est  pas  seulement  pendant  trente  jours,  mais  pendant  soixante 
qu'il  sera  privé  de  tout  cela. 

162  (III).  —  Si  un  sous-diacre  a  transgressé  en  cette  matière,  on  lui  im- 
posera la  privation  de  toutes  ces  choses  durant  vingt  jours;  s'il  (l'a  osé) 
contre  un  prêtre,  durant  cinquante  jours,  et  contre  un  diacre,  durant 
quarante  jours. 

163  (IV).  —  Si  un  frère  transgresse  en  cette  matière,  s'il  est  instruit  et  a 
lu  les  livres,  que  ce  soit  dans  l'église  ou  dans  un  monastère,  il  convient  de 
le  priver  de  la  communion,  du  vin  et  de  la  chair  s'il  en  mange,  durant 
vingt  jours;  s'il  a  anathématise  un  diacre,  on  l'en  privera  durant  quarante 
jours,  et  si  c'est  un  prêtre,  durant  soixante  jours.  S'il  s'agissait  d'un  frère 
seulement  tonsuré,  ni  endoctriné,  ni  instruit,  il  ne  portera  que  (qu'une 
peine  de)  vingt  jours. 

164  (V).  —  Si  c'est  un  séculier,  il  sera  retranché  pour  une  semaine  de 
la  communion,  du  vin  et  de  la  chair,  uniquement  pour  qu'il  ne  se  relâche 
pas,  ne  prenne  pas  de   mauvaise  habitude,  et  ne  s'accoutume  pas  à  agir- 

(1)  Labbe,  ni,  37o. 


I2S  KKVI'K    HF.    l.'oniKNT    riIRKTIEN. 

ainsi.  S'il  a  nsr  faire  cria  coniro  un  prêtre,  il  sera  retranché  pour  trente 
jours. 

165  (VI).  —  Il  faut  encore  savoir  (jue  si  un  prêtre,  un  diacre,  un  sous- 
rliacre,  ou  môme  un  séculier  ou  qui  ce  soit,  est  tombé  dans  cette  transgres- 
sion, il  ne  faut  pas  qu'un  homme  ait  rapport  avec  lui  en  rien,  ni  i)our  les 
choses  de  l'esjjrit,  ni  })onr  celles  du  corps,  jusqu'à  ce  que  la  i)rière  du 
pardon  ait  été  faite  sur  lui  par  celui  qui  en  est  chargé.  Quand  cette 
prière  a  été  faite,  il  prend  part  au  service  et  à  la  nourriture  en  observant 
sa  peine  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  accomplie,  excepté  s'il  tombait  dans  une 
maladie  ou  que  la  fin  de  sa  vie  fiit  proche.  —  Si  un  homme  avait  été  la 
cause  pour  laquelle  l'autre  porta  l'anathème.  s'il  lui  avait  nui  et  que  l'autre 
pour  ce  motif  se  fâcha,  et  porta  l'anathème,  il  devrait  aussi  être  puni  en 
proportion  de  sa  faute,  parce  que  ce  fut  lui  qui  poussa  l'autre  au  mal. 

XVI 

Lpttre  (1)  rlu  hirnheurrur  paln'rnrhr  Alhnnase  :  qv'ancxi»  chrplien  ne  doit 
manger  {une  partie)  des  sacrifices  des  Arabes  qui  dominent  maintenant. 

166.  —  Aux  excellents  et  pieux  fils  spirituels  et  aimés  les  cliorévêques 
et  les  visiteurs  fidèles  qui  sont  en  tout  lieu,  l'humble  Athanase,  salut  dans 
le  Seigneur. 

Tandis  que  nous  sommes  porté  vers  tous  les  fils  fidèles  de  la  sainte 
Église  de  Dieu  avec  des  sentiments  de  miséricorde,  de  charité  et  d'amour 
paternel,  et  que,  selon  notre  faible  force,  nous  apportons  tout  le  soin  et 
toute  l'attention  qui. convient  à  leur  salut  et  à  leur  avancement  (spirituel), 
nous  craignons  aussi  la  menace  et  la  sentence  de  Dieu  qui  nous  a  conféré 
la  place  et  la  charge  de  veilleur  dont  nous  n'étions  pas  digne,  si  nous 
ne  sonnons  pas  de  la  corne  et  n'avertissons  pas  son  peuple  comme  nous 
en  avons  reçu  l'ordre.  Nous  sommes  donc  amené  à  écrire  cette  lettre 
d'avertissements  à  votre  piété  afin  que  par  vos  mains,  par  votre  entremise 
et  aussi  par  votre  zèle,  il  soit  mis  fin  au  mai  et  au  péché  de  cette  mauvaise 
(coutume)  qui  s'étend  maintenant,  nous  a-t-on  dit,  dans  l'Église  de  Dieu. 

167.  —  La  mauvaise  renommée  de  chrétiens  contempteurs  est  arrivée 
jusqu'à  notre  humilité  :  des  hommes  avides,  esclaves  du  ventre,  prennent 

pSri  ,ov;>o  rVa^.xDO  |  Q»^  -  ""  -  Q|  «oa  |  ■>•«'  1..0  I-1...0V  p^^  lot^^^  .-«^o...Vo  |VN.^,.^a^  ■'.-  ^^^,^1  |-itO|t  ^*^0) 
I  ■>  !•>  yoVv*  Lo\  :  Pouf  |.^a.^Vo  pxn-o  |  .rr>o..j  ,j  .0,.^  P;  vi  ->  It-'j-s  .mci  «m  il/  ^o,Vx3_> 
yOov^^Aoao  yOovLoioâ  ^^  i-°!l!  |l-opotjo  ILoâL.  ^..o  :  ^1  «\ .(ICoo  |oCi^>  |IS.t->,^  Kr^.'  I  '"^  01  v 
pooM  1,-ai.o  ItoOM  ^  ^l  .  )o»^>  P-.JO  l-io^^  ^  ^/  ^»  yi«\.,»  :  ^r.a:k  '^J-^  ^>-^  ^/ 
.^, .  nq»  ^1  ov^t  |,iov\  iotMO  pVA^  \'r^^\  ^01  ^^  «^  ^^tot  ^/  ^(vt  p  ,.3  ^  ^^0| 
^axi,;:)^»  pL^o/  ^L|  piO)  yOjLVii  lovSS  Cocu.!  Lo^  ,  -avi  |L(U«ov^.:iO)  |«0|  |N.au.N^>  ^..oi  Lob. 
^>i  .1  >van  «;  .  pO)  puioii  |^ok^~o  |NjUk.3  ■  nfT>'=)lJ.  ^Q3Lft«\.  .  <  ao  ^t  |,  ..•>/  :  yaaln.».^  >yiao 
.llV.^tnp  ^JO  l^ioïao  yJi.j/;  .^lo;^j.o;  |  t!o.ia  jooi>  ^A-iO  l_a^  ;.-k,^  |L/  .  |o»iiX;  |Lpo  piOi 
.)v— a/;   |IS.:u|..»a^  ^a■JL,    .iOLi    ^.»^V-.N„io  ^oo   (J;   pi/;   ^>/i    ,^ajc>i    :  (.cop;    |,ï>;    ps.\.    N-o   Iv^v.^ 


LETTRE    d'aTHANASE.  129 

part  avec  les  païens  à  leurs  festins  selon  loccasion,  sans  retenue,  et  de 
malheureuses  femmes  s'unissent  au  hasard  avec  des  païens  contre  la  loi 
et  le  droit,  enfin  tous  mangent  parfois  sans  distinction  aucune  des  vic- 
times des  païens,  oubliant  ainsi,  dans  leur  égarement,  les  ordres  et  les 
exhortations  apostoliques  qui  crient  à  tous  les  fidèles  du  Messie  (1)  de  fuir 
la  fornication,  (la  cliair  des  animaux)  étouffés,  le  sang  et  la  nourriture  des 
sacrifices  païens  afin  de  ne  pas  devenir  par  là  participants  des  démons  et 
de  leur  table  impure.  Votre  prudence  aura  donc  soin  —  brûlants  comme 
vous  l'êtes  du  zèle  divin  avec  sagesse  selon  votre  coutume  —  de  vous 
élever,  d'arrêter  de  toute  votre  force,  de  faire  cesser  et  disparaître  com- 
plètement ce  mal  et  cette  négligence  mortelle  du  milieu  des  chrétiens  vos 
frères,  sur  lesquels  on  a  invoqué  le  nom  du  Seigneur.  Quant  à  ceux  dont 
vous  savez  exactement  qu'ils  tombent  et  sont  tombés  par  négligence  dans 
un  tel  péché,  rappelez-leur  les  décisions  et  les  canons  de  l'Église,  car 
vous  savez  ce  qu'ils  ordonnent  pour  de  tels  cas,  et  privez-les  de  la  partici- 
pation, des  divins  mystères,  tout  en  agissant  à  leur  égard  avec  prudence, 
selon  la  volonté,  la  science  et  la  force  de  chacun  d"eux,  d'après  la  distinc- 
tion sage  et  vigilante  des  commandements  du  Saint-Esprit.  Quant  aux 
autres,  exhortez-les,  réprimandez-les,  avertissez-les,  et  surtout  les  femmes 
unies  à  de  tels  hommes,  qu'elles  se  gardent  de  la  nourriture  de  leurs  sa- 
crifices, de  (la  chair)  étouffée,  et  de  leur  commerce  illégal.  Qu'elles  tâchent 
aussi,  de  toute  leur  force,  de  baptiser  les  enfants  qu'elles  ont  eus  de  leur 
union  avec  eux.  Si  vous  le  pouvez,  celles  qui  se  conduisent  ainsi  chré- 
tiennement en  tout,  vous  ne  les  retrancherez  pas  de  la  participation  des 
divins  mystères  pour  cela  seul  qu'elles  sont  unies  à  dos  païens,  du  moins 
ouvertement  et  à  la  vue  (de  tous). 

yOJO)  |.X>,.,.,>.Vji  l-^od^o  p,"no^\  ,^ooiLai-»ioowiOo  ^>o^^  ^j  .  »^oO)ii^»  \^.:>t  ^io  ^,;^<i3  P»  v"^^'! 
^o  iLo-O)  ^io  yO-a^itsjt  .^..««yi->  ojLicuO)»  yOJoi  laîb.  ^-.o^po  yl_..,^jib  ^Xxj)  |;oi  ^■è'^o; 
13LQ.JI    (272    Vj    Ijoi    ».«j   yOooM    >.;    |i-i./     .  |..>3li..   l->.3;;    |tCi.Q.3|.io   ^o  .  |.io»    ^o    )n»J->.; 

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^'6VS\  )))ï;  )La3LQJi  ^ioo  .v,*!-!/  o;J  ^-i^l-^s.  pdjLDO  |.io<x«L  :  ^Oi  ^/»  ^»ii.Oi  ^^.^oo  ^j-ûSj  v^I^/ 
y^    "*\3;     p.«.».o     |Do.^..o     )-J-*-.3j     Laaik    .  l^plS\a3i£D    »^oO)Lci^    s^oCo/     ^^.>jl...Doo      jJ    ■^p-'l     °^ 

oiiOLj»  ^j  ^jp  .yoov^j  |Cvj..£Daàoj  P;  [.i^Aa-^  ^^.^  ^ioo  .  |  n  «  1  ..»o  y^o&vi--o»;  It^aapo 
l^aot;  ^01^  vot*-!/  v"»— .ajoo  ^/o  .yOov^CLi.»  |l.a£)LQji  ,^>  ^^ot  yOi'«'i  1  yO^ioij;  ^/  ,  ^ov^.»^ 
);oi_i>>^io    .^(    yQ_û.m.3L    p    )...o>i\     |)|ï;    |La3L<x»    ^    .^^.ijN^o    ^oi^JU     N-)j-.^£Op     Lq...).3 

(1)  ACTF.s,  XV,  29, 

ORIENT    CHRÉTIEN.  9 


130  UEVUK   DR    l'ORIKXT   CHRÉTIEN. 

1G8.  —  A  ce  sujet  :  qu'aucun  des  prêtres  orthodoxes  ne  donnera  sciem- 
ment et  volontairement  le  saint  baptême  ou  la  participation  aux  divins  mys- 
tères aux  nestoriens,  aux  julianistes,  et  à  aucun  des  autres  hérétiques,  il 
suffit  de  la  sentence  que  nous  avons  portée  par  des  anathèmes,  nous  et  les 
saints  évéques  de  l'Orient  nos  frères,  contre  tout  prêtre  ou  diacre  (jui 
osera  faire  une  telle  chose. 

169.  —  Il  nous  plaît  encore  à  tous  en  commun  que  les  hommes  ne  re- 
çoivent pas  les  femmes  du  baptême,  ni  les  femmes  les  hommes  ni  même 
entre  eux,  et  cela  par  vigilance,  et  pour  que  les  fnystères  des  chrétiens 
ne  soient  pas  méprisés.  Fin. 


o/  |t>.  j  ■,  n  |N-.;n  viwi  ^Mi  qxqjojoLVo/  ^ov-3  yOOv-Vj  ^io  wIlj/  p;  ooi  ^;  ^^>.^io 
0)I!^-i.r.i^  PV--/  on.^V/  v^  -»-'C  o|  :  >-^  rn  '«  \a-.i^Ao  t-L>Va^mi  \  :  |-.ovS\  ))|ï;  ILoaLoA 
^a^XQ.,>.3{  ■^^"1  I  -''"--  ^^o  ^M  •  l-^r''  «-«-s  ■f>'M>  od)  t.nm°>  ^>  ■  n°tfO»  -.  ovJL/k^j.oo 
;<)«  ooL  •:•,  ->\.vi  \  w..;.io.io  ^oi  ^|j  -)Oj.m;  |jl./  )  i«  y»»^  o/  pop  ^\3  "'^o.  .l.^.j,io» 
•  l-p,^  It^jiiiûj  ^oL  (273  r)  po  ,^c^">n  j  p  IN-iQ.icLi.Jio  ^  |N->rii.\  )-p;;  C^pci^  ^.^ 
.  N.:»o.\ji     .)_i.,^£D-p;    )))V    ^a.^^l.AL^J    P;o    .  K^o    |l.o;-,Oi)    ^.^oo    |»V^   ^o^    Po 


FRAGMENT  SYRIAQUE  DES  <^  VOYAGES  « 

DE  SAINT  PIERRE 


Le  manuscrit  syriaque  de  Paris  ii"  179,  écrit  à  Damas  et 
acheté  par  Vansleb  à  Nicosie  (île  de  Chypre)  en  juin  1671, 
renferme,  fol.  56-58,  un  petit  fragment  catalog'ué  sous  le  titre 
d'  «  Extrait  des  actes  de  saint  Pierre  ». 

Saint  Pierre  entre  dans  une  certaine  ville  et  y  trouve  un 
démon  qui  attend  la  naissance  d'un  enfant  pour  le  faire  mourir. 
Il  ressuscite  cet  enfant  et  le  démon  lui  raconte  les  divers  pro- 
cédés qu'il  emploie  pour  faire  mourir  les  enfants  avant  leur 
naissance.  Toutefois  le  démon  n'a  pas  pouvoir  sur  les  serviteurs 
de  Dieu. 

Cette  petite  pièce  semble  donc  avoir  pour  but  d'imputer  au 
démon  la  mort  des  enfants  et  rentre  ainsi  dans  le  cycle  des 
apocryphes  Clémentins  qui  attribuent  au  démon  les  maladies 
et  la  mort  des  hommes.  Cf.  Homélies  clémentines,  IX,  12,  13, 
P.  G.,  II,  col.  249-252.  Le  commencement  rappelle  Apdc,  xii, 
1  où  le  dragon  attend,  pour  le  dévorer,  l'enfant  qui  va  naître;  le 
démon  est  assimilé  deux  fois  aux  «  Ténèbres  »,  selon  l'ancienne 
locution  :  Luc,  xxii,  53;  Rom.,  xiii,  12;  Eph.,  v,  8,  11.  Le  dé- 
mon a  pouvoir  sur  les  enfants  jusqu'à  sept  ans  et  cent  qua- 
rante jours.  Cependant  tous  les  procédés  qu'il  déclare  employer 
pour  les  faire  mourir,  supposent  qu'ils  ne  sont  pas  encore  nés. 

Nous  rattachons  le  fragment  aux  «  voyages  »  plutôt  qu'aux 
«  Actes  »  de  saint  Pierre,  parce  qu'il  n'est  question  que  d'un 
voyage  :  «  A  cette  époque,  Simon-Pierre  entrait  dans  une 
certaine  ville  »  et  parce  que  ce  mot  nous  paraît  plus  général  et 
mieux  approprié  à  un  fragment  de  caractère  imprécis. 

F.  Nau. 


132  REVUF    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 


TEXTE 


.)^^JL;V^     ^iO    )t-^^     \^\^    yO-^^^Û^     )001     ^i^    l-i-^)     oÔi^ 

.1)..^,^.^    )  »  ^*..s    looi    ^ioLwiJ;     )t-*    )IKj/     *^^^    w-JUl/o 

).^a-Ji09   )ooi  j*»_at-ioo   )ooi   s2lJ^-^   \.q\js  ^-;   ya-iwiaji 

.)  »  >^  rr>  >V-3  ).-Joi  )K^i»d  )o6(  )joi  j..*!^  )-.^L«  y/  .^oC^ 
:ya\>o»\  iviofo  Kjl2>.  .iooi  JLauw^io;  ^6(  )lfcsjj  Ki^^aji  po 
JKjl.^  «3^0  |1/  .)jL^^ty>.vs  )oog   )joi  \K^^  ;a-«^:i  a^ 

)-jL-s,J^-iw_:s  ^,L-./  ^^  ^J^— "^î  vQ^^^ûJi  y^o\S.\^  ^JL,»aio 
)law^-^v-^.2>    lit-*;    (fol.  56  )   )i^t—  iQ-"^©  -IL»  iV  i  ^  Ulro 

yOf=>o^î  l^^i©  )"î^^  ^'^^  yoalaSQJi—  yoK..u£OVâ  wKio)] 
V-^i  )-ioa^  ocH  ^^j  yo-i^iai^  oi-\  V^o/o  )ooi  jjui.  .yQj/ 
^.*^wJ>i/o  ))-ioo   ^-^ÏA,    >«olJi   v^a^"^    0*^0/»    l~ûOV3^    U^-l 


FRAGMENT    SYIiFAQUE    DES    «    VOYAGES    ».  133 

■  j  r,  ^^   )Ki<'j|0    )-ûoVaSo   ll-^i^^û  f-*^*^  ILaiocLûDo   ^ioDo/o 

\Kj^.^  ^jl-Jî^)js.o   ôiK.iCLA*i;   0/   c>(Kik.ajL?o   ôi-io/»   )laio^ 
)V-àa.J9   0/   t-W?    )lQ.-iOh-=>   ^-i/    lio-^î  )?<HJ5  yi  »  ..'Vtv 

.    f  .  ..«^^NA    jJo    .^)i    jJ)    ÔV^    >    I  »t  ^\0    CH-AO  >W    yi  «  ^v^o 

)».i..:)cL3  )oô(;  Iv-^wA)   )KjLioi    )iaio^  ^A-i/    Jla^»    )ioi.^ 

oWûO'^Jt^  ^^^   ^-a^-^)?  U/    vOOi-CS^  ).iajii   jlo  )^K.Ji   t^o 

.ô|..ûOp  ^'-'^  JJaiC^  (IV)l.  57')  ^x.«I^^-^.oo 

^tfaXK.:>oo  o»-*-/  )oi^).â9  JoC^;   s..ô(o^Ai^  Iql^  asV^o^^^ 
)Lû.^^99   ^*l    vQ.3l\  v^««9/   |1{    .^'•t^    ).mOV^o   )v-^:do    jL^JLd 


TRADUCTION 

Au  nom  du  Seigneur  tout-puissant. 

A  cette  époque  Simon  Pierre  entrait  dans  une  ville.  Il  y  trouva  une 
femme  très  souffrante,  et  des  femmes  l'entouraient,  car  elle  était  dans  les 
douleurs  de  l'enfantement;  et  il  vit  le  démon  qui  attendait  la  naissance 


134  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

de  l'enfant  pour  le  tuer.  Et  Simon  Pierre  dit  au  démon  :  Que  fais-tu  et 
(pourquoi)  attends-tu  la  naissance  de  l'enfant  pour  le  tuer  ? 

Simon  Pierre  enseignait  et  prêchait  le  signe  du  saint  baptême  et  la 
vraie  foi;  il  s'approclia  des  femmes  et  leur  dit  :  Si  cet  enfant  vit,  cette 
maison  sera-t-elle  chrétienne?  Lorsque  la  femme  qui  était  en  souffrance 
l'entendit,  elle  répondit  et  dit  à  Simon  :  i>'on  seulement  cette  maison  sera 
chrétienne,  mais  encore  toute  la  ville.  Si  cet  enfant  vit,  nous  nous  appro- 
cherons de  la  vraie  foi  que  tu  prêches  et  nous  confesserons  ton  Dieu. 

Aussitôt  Simon  Pierre  pria  et  l'enfant  qui  était  mort  revint  à  la  vie.  Et 
les  femmes  qui  étaient  rassemblées  en  cet  endroit  se  mirent  à  crier  et  à 
dire  :  Nous  croyons  en  ton  Dieu,  Simon,  qui  nous  a  arrachées  aux  mains 
du  démon  ennemi  des  hommes  pour  nous  conduire  à  la  connaissance  de 
la  vérité  par  le  moyen  de  Simon  Pierre. 

Alors  Simon  s'approcha  de  ce  démon  maudit  et  (lui)  dit  ;  .lu.squà  quand 
répandez-vous  les  ténèbres  sur  les  jeunes  garçons  et  sur  les  jeunes 
fllles  pour  les  faire  périr?  Il  répondit  et  dit  à  Simon  :  Depuis  le  jour  où 
l'enfant  est  formé  dans  le  sein  de  sa  mère,  jusqu'à  la  fin  de  sept  ans  et 
cent  quarante  jours,  jusqu'à  la  purification  des  enfants  (?),  nous  frap- 
pons (la  mère)  avec  des  bâtons  blancs,  noirs,  rouges  et  de  diverses 
couleurs;  nous  employons  des  artifices  et  des  machinations  de  divers 
genres,  nous  venons  sous  la  forme  d"un  homme,  nous  avons  commerce 
avec  la  femme  et  nous  tuons  l'enfant  dans  son  sein.  Si  nous  ne  réussissons 
pas  ainsi,  nous  venons  sous  la  figure  de  sa  mère,  de  ses  voisins  ou  de  ses 
amis,  lous  entrons  dans  sa  demeure,  nous  nous  approchons  d'elle  et 
nous  tuons  l'enfant  dans  son  sein.  Si  nous  ne  réussissons  pas  de  cette 
manière,  nous  venons  sous  l'apparence  d'un  lion,  ou  d'une  panthère,  ou 
d'un  chien,  ou  d'un  ours,  ou  de  la  tempête  (1),  ou  d'un  scorpion,  ou  d'un 
serpent  ;  nous  nous  approchons  de  ses  vêtements  et  nous  l'empêchons 
d'enfanter.  Si  nous  ne  réussissons  pas  de  cette  manière,  nous  venons  sous 
la  forme  d'un  cheveu  dans  l'eau,  lorsque  (la  femme)  boit  sans  faire  sur 
l'eau  le  signe  de  la  croix,  nous  entrons  dans  son  ventre  et  nous  tuons 
l'enfant  dans  son  sein. 

Simon  répondit  et  lui  dit  :  11  n'est  pas  permis  à  vos  Ténèbres  d'appro- 
cher des  serviteurs  de  Dieu,  lorsqu'ils  s'attachent  à  Dieu  et  se  réfugient 
dans  le  Père,  le  Fils  et  le  Saint-Esprit,  mais  (Dieu)  vous  repousse  aussi 
loin  que  le  levant  l'est  du  couchant  et  le  nord  du  sud.  Par  l'annoncia- 
tion  de  Marie,  par  la  naissance  de  Notre-Seigneur,  par  la  sainteté  de 
la  sainte  Église,  il  ne  vous  est  pas  permis,  démons  réprouvés  et  maudits, 
de  vous  approcher  des  serviteurs  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  et  de 
leurs  enfants,  au  nom  des  (puissances)  supérieures  et  au  nom  des  (puis- 
sances) inférieures  pour  toujours.  Ainsi  soit-il. 

(1)  l'eut-clrc  |Cv*^ia  .■  poulo  •. 


VIE  DE  BARSOMA  LE  SYRIEN 

{Suite)  (1) 


TEXTE 
(F.  19av°  a,  suite)  (Dfmt^fyh  :  (nt\\/.,  :  rDiT^-J/în,  ••  li>  ••  hT" 

y/2.'^T '^  •  'JftnvC  •  î\/..<^.  •  >»ft4.ni.  •  »f/.rtj?.}"  •  A.*  :  ^Mt-  - 

Il  •  ^fl^TtiJP  :  A.T^-^Ol-.e'}  :  fH   :  ?»A  •    ^/^-llh.  :  007/.  :   ^. 

<CA^  '<'  flï<(.AT?»  :  airt.eLj^îP  :  *7.S.<<.  •  -in  ■  rirh./.  •  l\%!f:  •• 
+;''nK.  !  -Iittii-  •  A.'P'J  ï  ^ipC^.  ■  flJn-A  '  ÎiA  :  ArAm.  (2)  : 

flJ-^-nCîP  •  mjJH-    ::  ©A^lh  :  -Iffl  •  A'V.JÇ*  :  h<Wi  :  ^'.'Ih+nA-  :  A 
'>AflVC  :•:  flJAn  :  fl^rh   :   </»^rhÇ  •  "MX  •  -^tim-C  ■  -té./^th 

(1)  Voir  ROC,  1908,  p.  337. 

(2)  Ms.  ^6^i\r't\(n,. 


136  Ri:vur<:  dk  l'orient  chrétien. 

^«^  :  iTW»  :  ^.jP-nTA  :  Aïl  !  W-A"  '-  llh'i'V  '  OdOi'h  :  (l-p  :•:  h 
A*W>  :  Ohïx'p  :  ^.j^.AîT^  •■  ît^ilh  •  Ç^'W  tj:  Cllh*^!;-  :  AMfV  ! 
-ÎH  :  '}*1/*'H-5:  •  (l'    19  Y«  C)  Whm^^?'  •  A'>7-/^'   ::  flï.e.n,A-  : 

h(i*^  •  W-A"  :  if-ï-n/.  :  hri'h'/'/.'l'  •  mao-^'il^.,^  :  (P.?|-/:1n,  : 

?ir>  :  /*'/*.?«  ••  ID'l-rUn '»•  '  rt7A  :•:  (DtOxOO  :  nX'r/i  :  (O-ïx-p  : 

rwh9"K*>iai>-  :  AA.S^^-'^fl^JP'J  •  hti  '■  h A-h/J-fl >»<"»•  :  .eOTA  • 

rD'/«.9-nh.  ■  A.s"^Afl>-.e7  -•  niri,A*^-v  i:  tnh'>nn-  •  '/.e.*^ 

II.K'n.h.t:  :  A^CP-Afl>-jP'>  ••  ?iïb,e'>  •  h'i-t-  ■  -f-Am-?'  •  HïiV'V  ! 
H'/n'PiiA  •  /i-AJ-^Af-A  '  ^fl^Tli?'  -i:  ©An  ••  Ar(^  ••  H^-f-  :  rli 

n,AîP  :  'H'j'fî  •  riin-n  ••  (Mî'j'jv-  ••••  fljjP.n.A-  ■  y^T/.!-  •  (oèh,  • 

UA'B  :•■  flJj?.n,A-  •  ?iA'W  :  Ti'>'^  ••  Ai^  "  ^Oï-C  ■  htxtn*  ••  A/^  : 
<r.T/.'l[-  •  hA?i  •'  Ix^rtiao    :   .«l'A    "•  rOïfA-  :  T-HVC    •  f!.i\fn>y'.  : 

^.  :  *A  •::  ?lA<w»  :  m-?»-!:  :  flJ^AO  ■  .«^A  !  KVh-Ç  :  HÀ^C-n 
A  :  h<W>  :   nlnCA-f-A  •  ïlV  :  WA-  :  fllAi,.e.a,  •  (O^h'l'   •  .fthr»--)  :: 

(F.  20  r"a)  {DÏKrA-fAïl.  •  J-n/.  :  TrfA"  :  (^Kf-^f^  '  h*^  •  j?- 
fliA- i:  •  A-nr/i-l-  •  riïAX.e.-  •  ?iAh  •  A^'/A'w»  :  ",hr  •  WVi  'V- 


VIK    DFO    HAIiSOMA,  137 

«iiiH  •  ?ir.e,'V.  :  Ift-nhl-  :  hAOi:  :  'wîn<<.A''r-  ■  (ohxMV  • 

rftA  •  flïA.e,-  :  «PrTli.e/  :  ftî^O  :  Vl^  :  ^''/Il.^nrh.C  :  A(hA  :•: 
HïjRn,  •  nîi'M-  •  ©AS.  !  «Prli.e,-  :  hOD  :  Tr+'l:  :  nfl>-ft'l'  :  P' 
n^Tft  :    Ti'J'f:   •  V*C  :  mA.P.'f  :i:    rD'flY.A-J:   :    h'iCl  :  ^îWîC  : 

m,hV'  •:•  (nh\^  ■  ?i'r?»A-  ■  if.h'l:  ■  'i'^Z-'^f  •  hfn*  •  H.e.mrtVi  .- 

h'^AVlV  .;:  f»A'.Vl/>'>  :  n*^'Vn/.   ••  ^«VAÎFI-I-    i:  ?iAh  :  ^lh\Ui'  : 

;iV.4»4.  ••  h-J-f-  :  i»;i-^Afli.  :  Alî^  ■  y^h'}  ':'  h'iù  ■-  ù(U  •  h 
«^AÎFl^-  :  h'i't-o»'  '  fl^^*fe'^  s  AO-A  •■  WAyio»-  :•:  K'>'ll-<n»-rt  '- 
ïltn*  '•  iX'fÙx  •■  'I'ema}"i:  ci:  tDÏl'W»  :   oîi<wi/\îiln-V  :  ^OIJE^'*  :  AA 

hàèr-llirtn»'  :•:  ïiA'W»  :   -hh-ÏV-  (1)  '   A^4î+  •  h^îA  :   ît'Wï/h^ 

(1)  Ms.  h,lh-»-. 


138  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

^^à.V'   •   h^^M  ■  4*^-1'  •:•'  (F.  20  1"C)  flJ'>«ï/*''>Jr   :   fyh^^f• 

K.\^'}ti.  '  ©Aie  :  flJhA-nïi.  !  <wîri<<.A'>  •  rtiii.?  'i-  htioo  -. 

'V^.^  ••  «hTi-  •  Jrjt^»  ■  m  ^Ai»«h.  •  h-^-f-  :•:  fli-lhtLA"  :  'il^'^-  • 

-nChA^  !  flïAh/wirt  :  h^Ù'làh  •  îi'/"JiV  :  -itti^  :  -JV**?!  ■  «wi-J 
n/.  •  hUV-T-h  :  îiriih  :•:  flJjP.n.A  :  ^'-S-ft  :  ^.P-ft^t^ft  ■  A?i/wi  : 
>l'H:  •  i^^hînîr    :  ?tî^"if   î  00-}^^  :   ,)d    i:  OllnCft-J^ftA    :    K^i 

/"h  •  hrM  •  tn^-im.  •  nh'ida  •  h^nn.h-nà^c  •  A.'h  ■■  nrt 

C  :•:  î\A"1î  :  fl>n/.h'f:  :  i'Uà-  •  ÎT'AA  •  l'A/.  ■  h^lHh-nAi^C  •- 
ïi^  ■  hCft-f  A  •  A^A^  ■  'JAr  :  h'^'i  :•: 

OïAn  ■  (DÛ?:?"  ■  A-^P-A*(^A  ••  -Tin  •-  ^M-  •  ;'*7^  «  *«wi  : 

^-i  (2)  :  (F.  20  v^  a)  Hft«^,j^  :  Ai)A/?.  «  roVi^K  ••  4»'>^'^  •  •/|'.<^ 

T-lh  ■  <Di?.n.A-<n>.  :  AXo»»-'}*  ■  h.A.A  •  *^A-1|-  •  'JAOJ-^'J  :  ?»A  : 

^Iftf»»-  :  A/b^A  !  *^A'>  ■  "iMD-n  '•  ^iM^  ■••  tnflï.Ç-P-tf»'  -3)  • 

'j>\-G"  •  a>-A'ï-  •  viAS.  »  Arh-njp  :  (D^pw^r  ■  4'/^<<.'j-  •  ^n.f  « 

-yi'  '•'-  ati^q-.?»  .•  «D-Ah  :  hh\\^  •-  ath^^A  •  of-hl'  •  ArV  • 

(1)  Ms.  iDh.tiir'"!. 

(2)  Ms.  hc^S"  {sic). 

(3)  Ms.  n»<D^,f-iii>-. 


VIE    DE    BARSOMA.  139 

i^çîp  •  K'h^  ■  hy"(nc  •  A.A. '^  «  fl)'iT^'^>  !  h9^i)^  ••  rH<:  -• 
A.A  ''  (Dé.'KD  :  'wc:4'^'}  •  -vn  :  in/.  •  hftîn'}jç-c.e  .-  (Dh'>'t 

'fni'V'J^tf»-  :  II'/.  :  hllV'V    •    rn*?»'!:  :  W-A"*"»   :   nî»'>'f*  ■■  ^4»/.  •■ 


TRADUCTION 

(F.  19  v^  a,  suite)  Des  jours  d'épreuve  et  de  persécution  eurent  lieu 
après  la  mort  de  Théodose.  En  effet,  après  la  mort  de  ce  dernier,  Marcien, 
la  bcte  impure,  (sortie)  du  royaume  de  {Théodose),  occupa  sa  place. 
L'œuvre  du  roi,  c'est-à-dire  sa  ruse,  apparut  :  en  effet,  lui-même  devint 
nestorien.  Comme  le  roi  Marcien  considérait,  Satan  entra  en  lui  et 
corrompit  son  intelligence.  Vinrent  vers  lui  un  homme,  appelé  Simon  le 
Sorcier,  et  un  autre,  que  l'on  nommait  Boula  (Paul),  des  gens  de  Samo- 
sate.  (F.  19  v"  b)  Après  cela,  apparut  la  foi  de  Nestorius,  le  blasphémateur, 
le  séducteur  que  l'on  établit  patriarche,  dans  les  jours   de    Théodose  et 


140  i!i:\i  !■;  i)K  i/(ii!ii;.\T  tiiiiiViiKN. 

inèmr  avant  les  jours  (dv  Throdose).  C'est  pourquoi  les  150  (Pères)  du 
concile,  qui  s'étaient  réunis  dans  la  ville  iVEphèse,  ranathématisérent. 
lexconimunièront  et  le  chassèrent,  l'exilant  vers  la  région  du  Ilaul- 
Se'id(\).  Il  demeura  là  exilé.  Le  roi  Marcien  siégeant,  Simon  le  Sorcier  et 
Boula  rie  Smiiosate-fie  réunirent  vers  lui  et  on  firent  leur  adejjte.  Il  manda 
(aux  gens  du)  Se'id  de  venger  Nrstorius.  Lorsque  la  lettre  parvint  à  jVps- 
htriiis,  il  s'en  réjouit  grandement.  Mais  Tango  du  Seigneur  apparut  et  le 
chntia  :  sa  langue  fut  coupée;  .son  visage  fut  rongé  par  les  vers  ot  se 
corrompit.  Il  mourut  d'une  mort  affreuse. 

Le  roi  Marcien  voulut  mander  le  Docteur  saint  Barsoinn ,  le  faire  venir 
vers  lui  ot  faire  venir  (les  Pères  dU;  concile,  qu'il  avait  convoqués. 
Comme  il  avait  écrit  la  lettre,  vinrent  vers  lui  les  évoques  qui  adhéraient 
à  sa  façon  d'agir  et  se  jetaient  devant  lui.  Ils  lui  dirent  :  «  Ne  mande  pas 
et  ne  fais  pas  venir  Barsoma,  afin  qu'il  ne  détruise  pas  tout  ce  que  toi- 
même  as  fait  (2)  contre  lui.  En  effet,  lui-même  ne  t'approuve  pas  abso- 
lument. »  Ils  mandèrent  la  môme  chose  à  la  reine  (F.  19  v"  c)  ot  ils 
informèrent  le  roi.  Ils  dirent  que  tout  ce  que  {Barsoma)  avait  accompli 
(en  fait;  de  prodiges  et  de  merveilles  provenait  de  la  magie  et  de  l'en- 
seignement de  la  sorcellerie,  et  que,  si  lui-même  venait  et  faisait  venir 
(les  Père.s)  du  concile,  qu'il  avait  convoqués,  il  détruirait  tout,  sans  que 
nous  puissions  absolument  quelque  chose  contre  lui.  Lorsque  le  roi 
Marcien  et  la  reine  eurent  entendu  (cela),  ils  gardèrent  au  sujet  de  lui 
une  grande  réserve,  (évitant)  de  le  faire  venir,  et  ils  interrompirent  la 
lettre,  qui  était  écrite  pour  lui. 

(Les  Pères)  du  concile  se  réuniront  à  C/uilcédnine  et  proclameront  la 
foi  impure,  qui  est  une  hérésie  perverse.  Le  Seigneur  eut  en  horreur  les 
.Ariens  (à  cause)  du  mal  auquel  ils  avaient  adhéré  et  qui  avait  ou  lieu 
dans  les  jours  de  Théodose,  (où)  on  les  anathématisa.  Lorsque  les  fidèles 
eurent  appris  ceci,  (certains)  d'entre  ceux  qui  se  trouvaient  (là)  vinrent 
vers  le  roi  ot  lui  dirent  :  «  Ces  gens  sont-ils  oi-thodoxes?  Ils  proclament 
deux  natures  ot  deux  essences.  Ils  disent  que  le  nom  (du  Christ  est  créé, 
que  le  nom  de  la  nature  est  autre  que  le  nom  du  Verbe,  (jue  tout  ce  qui 
est  créé  (en  Lui)  s'appelle  nature,  car  Lui-même  est  (créature),  mais  que 
tout  ce  qui  lui  est  propre  s'appelle  le  Verbe,  car  Lui-même  est  (Dieu\  > 
11  n'y  a  i)as  do  parole  écrite  qui  nie  que  tout  ait  eu  lieu  par  le  Christ  et 
nie  (juc  (tout)  aura  lieu  (par  Lui).  (F.  20  r"  a)  Le  Christ  a  donc  fait  tout. 
11  ne  convient  pas  qu'il  soit  appelé  créature.  En  réalité,  il  était  existant 
avant  tout.  De  plus,  il  est  écrit  à  son  sujet  que  le  Christ  est  le  Dieu  do 
tout.  A  Lui  la  gloire  et  l'adoration  jusqu'aux  siècles  des  siècles!  Amen. 

Certes,  tous  les  évoques  ont  défini  (ceci)  :  «  Si  quelqu'un  enseigne 
deux  natures,  qu'il  soit  anathéme!  »  Ceci  est  donc  écrit.  En  outre,  moi- 
même  je  vois  la  gloire  du  Christ,  comme  la  gloire  de  l'Unique  provenant 
du  Père.  Celui  (jui  croit  à  deux  natures  ne  peut  donc  pas  dire  que  le 
Christ  est  l'Unique,  parce  que  sa  parole  est  :  «  Deux  natures  :  Dieu  par- 

(1)  C'osl  la  Ilaiite-Kiiyplc. 

(2)  M.  à  111.  «  as  été  ». 


VIE    DE    BARSOMA.  1  11 

fait  et  lioinino  parfait.  »  Tout  être  donc  qui  croit  à  deux  natures^  après 
rincarnation,  n'aura  pas  de  part  ni  d'héritage  avec  le  Fils  Unique.  Le 
Seigneur  Très-Haut  fen)  est  témoin,  icar  il  a  dit  au  sujet  de  son  Fils 
Unique,  lors  de  son  baptême  dans  le  Jourdain  :  Celui-ci  est  mon  Fils  hieii- 
fiime.  Cela  veut  dire  :  Mon  bien-aimé  est  comme  l'un  d'entre  nous.  En 
effet,  ce  qui  lui  est  propre,  provenant  de  lui,  est  donc  évidemment  à  lui. 
Il  n'y  a  point  :  provcnanl  d'eux  (ni)  mes  bien- aimés,  comme  si  Ton  ajoutait 
'un  élément)  à  quelque  chose,  afin  que  les  deux  devinssent  un. 

De  plus,  les  évêques  qui  se  sont  réunis  à  Chalcédoine  ne  sont  pas  précisé- 
ment ceux  qui  ont  apostasie  (F.  20  r"  b)  la  foi.  Mais  il  en  est  peu  d'entre  eux 
qui  soient  devenus  blasphémateurs.  Seulement,  pour  eux,  ils  ont  eu  peur  du 
roi  terre.stre  et  n'ont  pas  eu  peur  du  roi  céleste.  A  été  accomplie  la  parole 
([ui  se  rapporte  à  eux,  qui  est  écrite  dans  l'Évangile  :  à  savoir  que  beau- 
coup d'entre  les  princes  des  Juifs  fidèles,  en  se  séparant  de  leurs  conci- 
toyens, n'ont  pas  cru  ^au  Christ)  publiquement,  mais  ont  aimr  la  gloire 
des  hommes  plus  que  la  gloire  du  Seigneur.  A  été  accomplie  la  parole  du 
Seigneur,  (prononcée)  par  la  langue  de  David,  qui  a  dit  au  sujet  de  ces 
évêques  :  Le  Seigneur  se  lient  au  milieu  des  dieux  et  juge  dans  l'assemblée 
des  dieux.  .hisqu'A  quand  aimerez-vnus  la  vanité  et  /latterez-vous  la  face 
des  pécheurs?  Moi,  je  dis  :  Vous  êtes  tous  des  dieux  et  les  /Us  du  Trés-Ifaut. 
(Juant  à  vous,  vous  mourrez  comme  des  hommes,  et  vous  tomberez  comme 
run  d'entre  les  anges.  En  effet,  eux-mêmes  ont  erré  et  ont  fait  un  faux  pas. 
Le  Seigneur  brisera  leurs  os,  car  ils  ont  obéi  aux  enfants  des  hommes  et 
ils  {l')ont  négligé.  Maintenant ,  le  Seigneur  les  rejette. 

Quant  à  Dioscore,  il  n'a  j)as  eu  peur  de  Marcien  et  n'a  pas  approuvé  sa 
doctrine.  Marcien  l'a  chassé.  Il  est  sorti  (de  l'assemblée)  des  Pères  du  con- 
cile méchants.  Derrière  lui  sont  sortis  les  évêques.  (F.  20  r°  c)  La  reine 
le  pria,  se  jeta  à  ses  pieds  et  le  supplia  de  rester  sur  son  ordre  et  sur 
l'ordre  du  roi.  Elle  lui  dit  :  «  0  mon  Maître  et  mon  Père,  (fais-le)  pour  le 
Seigneur.  »  Il  lui  dit  :  «  Moi,  je  ne  suis  pas  ton  Père;  tu  n'es  pas  ma  fille; 
tu  n'as  pas  de  part  avec  moi,  car  tu  as  abandonné  la  voie  do  la  justice 
et  tu  as  suivi  la  vanité.  »  La  reine  Berkalya  (Pulchérie)  lui  dit  :  «  Si  tu  ne 
nous  écoutes  pas,  nous  t'enlèverons  le  siège  de  ton  sacerdoce.  »  Saint 
Dioscore  lui  dit  :  «  Si,  toi,  tu  m'enlèves  un  siège  de  bois,  le  Christ  ne 
m'enlèvera  pas  le  siège  que  le  Seigneur  a  établi  pour  moi  dans  le  ciel. 
ÏN'e  parviendras-tu  pas  vers  Lui?  »  Lorsqu'elle  eut  entendu  de  lui  cette 
(parole),  elle  se  détourna  de  lui,  en  étant  triste.  Elle  ordonna  qu'on  l'em- 
prisonnât dans  une  ile  du  pays  de  l'Occident,  pendant  tous  les  jours  de  sa 
vie,  en  sorte  qu'il  mourut  là,  en  (odeur  de)  sainteté.  11  fut  enseveli  et 
enterré  dans  la  glorification  du  Seigneur.  Que  sa  prière  et  sa  bénédiction 
soient  avec  le  serviteur  du  Seigneur,  l'homme  du  Christ,  pour  les  siècles 
des  siècles!  Amen. 

Lorsque  l'on  conduisait  Dioscore  à  l'ile  de  Gagra  (Gangra),  se  tenait 
au  milieu  des  évêques  réunis  un  nommé  Macaire  des  habitants  (de  Tkoou) 
(F.  20  vo  a)  du  Haut-Se'id.  Le  zèle  de  la  foi  le  prit.  11  dit  aux  évêques 
apostats,  qui  siégeaient  :  «  Que  fait  ras.semblée  des  démons?  »  L'indigna- 
tion des  évêques  apostats  s'ajouta  contre  lui.  Lui  ayant  mis  «on  vêtement 


14.2  REVUE    OH    l'orient   C1II{KTIE\. 

à  son  cou,  ils  le  traînèi'ent.  le  fla^ellèient  fortement  et  lui  donnèrent  Ues 
coups  de  pied,  au  point  que  le  sang  coulait  de  sa  gorge  et  de  son  nez.  Us 
le  jetèrent  sur  la  place  publique.  Comme  il  était  près  de  la  mort,  il  leur 
sembla  qu'il  était  mort.  Après  cela,  le  Seigneur  envoya  son  ange  du  ciel. 
(L'ange;  le  prit  par  la  main,  le  .souleva  et  lui  dit  :  •  Lève-toi,  sois  fort  et 
n'aie  pas  peur;  nioi-niémc,  je  suis  avec  toi.  » 

S'étant  levé,  il  retourna  au  lieu  de  l'assemblée.  Il  entra  au  milieu  de 
rassemblée  et  dit  :  «  A  quoi  sert  l'assemblée  des  démons?  »  Ils  se  levèrent 
contre  lui  une  seconde  fois,  le  flagellèrent  plus  fort  que  naguère  et  le 
jetèrent  hors  de  la  ville,  pendant  la  nuit.  S'étant  levé  de  là,  il  alla  vers  la 
mer.  Il  rencontra  notre  Père  iJioscore.  .\près  s'être  salués  réciproquement, 
ils  se  dirent  adieu.  Macaire  alla  à  Alexandrie,  car  notre  Père  Dioscore 
lui  avait  dit  que  là  il  recevrait  la  couronne.  Marcien  envoya  (des  émis- 
saires) à  la  ville  d'Alexandrie  et  fît  tuer  là  Saint  Abba  (F.  20  v"  b)  Macaire 
et  5.000  hommes  à  cause  de  la  foi  orthodoxe.  Ils  furent  martyrs  du 
Christ  (1).  De  plus,  ce  maudit  (Marcien)  envoya  dans  ces  jours-là  'des 
émissaires)  en  Palestine  et  fit  tuer  là  5.000  et  7.000  hommes.  La  majorité 
était  des  prêtres.  Ils  moururent  tous  pour  l'amour  du  Christ.  Certains  se 
dispersèrent.  D'autres  s'enfuirent  dans  les  déserts,  en  ayant  peur.  La 
grâce  se  leva  pour  eux  (2).  Ils  devinrent  tous  fidèles  à  la  croix  du  Christ. 
Que  leur  miséricorde  nous  protège!  Ils  moururent  tous  martyrs  pour  i^la 
foi  et  l'amour  du  Christ:  ('.\). 

Bézancourt,  par  Gournay-cn-Bray,  4  jauviei'  1909. 

Sylvain  Grébaut. 

(l)  M.  à  m.  «  devant  le  Christ  ». 
(i)  M.  à  iii.  "  lour  grâce  se  leva  -. 
(3)  M.  à  m.  ■<  pour  ces  choses  ». 

{A  siiivre.\ 


HISTOIRE  D'HAIKAR  LE  SAGE 

d'après  les  manuscrits  arabes  3637  et  3156  de  paris. 

Fin  (1) 


Haïkar  s'en  alla  donc  dans  sa  maison  et,  le  lendemain,  il  se  présenta 
devant  Pharaon  (p.  173).  Le  roi  lui  dit  :  «  Haïkar,  qu'a  donc  l'étalon  de 
ton  Maître?  Quand  il  hennit  en  Assur  et  Ninive,  nos  juments  entendent  sa 
voix  et  mettent  bas.  »  Haïkar  sortit,  prit  un  chat  et  se  mit  à  le  fouetter 
vigoureusement  de  sorte  que  les  Égyptiens  entendissent.  11-s  allèrent  en 
avertir  le  roi  qui  fit  venir  Haïkar  et  lui  dit  :  «  Haïkar,  pour  quelle  raison 
fouettes-tu  ce  chat  et  le  frappes-tu  ainsi  ;  ce  n'est  pourtant  pas  un  animal 
muet.  »  Haïkar  lui  dit  :  «  Seigneur  Roi,  il  a  agi  avec  moi  d'une  manière 
abominable  et  il  mérite  ces  coups  et  cette  flagellation.  »  Pharaon  lui  dit  : 
«  Quelle  est  donc  cette  chose  qu'il  t'a  faite.  »  Haïkar  lui  répondit  :  «  Mon 
Maître,  le  roi  Sennachérib,  m'avait  donné  un  coq  excellent  qui  avait  une 
forte  voix  et  qui  connaissait  les  heures  de  la  nuit.  Ce  chat  pervers  est 
allé  la  nuit  dernière  et  lui  a  coupé  la  tète;  puis  il  est  revenu.  C'est  pour 
cela  que  je  lui  inflige  ces  coups  et  cette  fustigation.  «  Pliaraon  lui  dit  : 
«  Haïkar,  je  vois  que  tu  deviens  radoteur  en  vieillissant;  la  distance  entre 
i'Égypte  et  Ninive  est  de  soixante-huit  parasanges;  comment  le  chat 
(p.  174)  a-t-il  pu  aller  cette  nuit  couper  la  tête  du  coq  et  revenir  ici?  t> 
Haïkar  lui  répondit  :  «  Seigneur,  s'il  y  a,  entre  l'Egypte  et  Ninive,  une 
pareille  distance,  comment  tes  juments  peuvent-elles  entendre  le  hennis- 
sement de  l'étalon  du  roi  mon  Maître  et  mettre  bas  à  cause  de  cela,  et 
comment  l'étalon  se  fait-il  entendre  en  Egypte.  »  Pharaon,  en  entendant 
cela,  comprit  qu'Haïkar  lui  donnait  la  réponse  qui  convenait. 

11  lui  dit  encore  :  «  Haïkar,  je  veux  que  tu  me  fasses  deux  câbles  de 
sable.  »  Haïkar  lui  dit  :  «  Ordonne  de  prendre  dans  le  magasin  un  câble, 
pour  que  j'en  fasse  un  semblable.  »  On  lui  en  apporta  un.  Haïkar  monta 
alors  sur  le, toit  de  la  maison  et  pratiqua  deux  orifices  de  la  grosseur  du 
câble,. puis  il  prit  une  poignée  de  sable  marin.  Quand  le  soleil  fut  levé, 
sa  lumière  pénétra  par  les  orifices  ;  le  sable  brilla  au  soleil  et  prit  l'appa- 
rence de  câbles.  11  dit  à  Pharaon  :  «  Ordonne  â  tes  serviteurs  de  prendre 
ces  câbles  et  je  tresserai  pour  toi  tout  ce  que  tu  voudras.  »  Pharaon  lui 
dit  :  <i  Nous  avons  ici  une  meule  de  moulin  qui  est  cassée,  je  te  demande 

0)  Voy.  1906,  p.  3G7;  1909,  p.  30. 


141  RF,Vir:    DK    l/ûRIF.XT   rmuTiF.x. 

•  le  la  recoudre.  »  ll.iikar  chercha  des  yeux  el  trouva  là  une  autre  pierre. 
Il  dit  à  Pharaon  :  «  Sire,  je  siii.s  ici  un  étranger  (p.  175)  et  je  n'ai  pas  sur 
moi  doutij  de  tailleur,  mais  je  te  ])rie  doi-dnnner  à  tes  serviteurs  les 
cordonniers  de  me  procurer  des  alênes,  des  aiguilles  et  des  ciseaux  faits 
rte  cette  pierre  pour  que  je  lecouse  cette  meule  de  moulin.  »  Le  roi  IMia- 
raon  se  mit  à  rire  ainsi  que  tous  ses  courtisans  et  il  lui  dit  :  «  Béni  soit 
])ieu  (jui  t'a  donné  cette  sagacité  et  cette  .science!  » 

XX.\I.  —  Pharaon  voyant  qu'IIaïkar  lui  avait  répondu  i-l  avait  résolu 
toutes  ses  questions,  .se  déclara  vaincu  à  ce  moment  et  donna  l'ordre  do 
réunir  les  revenus  de  trois  années  et  de  les  remettre  à  Haïkar.  en  même 
temps  que  la  créance  qu"il  avait  écrite.  Il  lui  lit  présent  dune  robe 
magnifique  ainsi  qu'à  ses  soldats  et  à  ses  serviteurs,  et  il  subvint  aux 
frais  (lu  voyage.  Il  lui  dit  ensuite  :  «  Va  en  paix.  6  soutien  et  gloire  de  ton 
maître.  Y  a-t-il  un  intendant  des  rois  et  des  sultans  (jui  soit  semblable  à 
toi!  Transmets  mim  salut  à  ton  maître  le  roi  Sennachérib  et  dis-lui  : 
Excuse-moi  do  ce  que  nous  olfrons,  mais  les  rois  se  contentent  de  peu.  » 

Haïkar  reçut  ces  présents  de  la  main  du  roi,  puis  il  baisa  la  terre  devant 
lui  et  lui  dit  :  «  Je  te  demande,  Sire,  d'ordonner  qu'il  ne  reste  en  Egypte 
personne  du  i)ays  d'Assur  et  de  Ninive,  mais  que  tous  partent  avec 
Haïkar.  »  Pharaon  les  lit  au.ssitùt  fp.  176)  tous  convoquer,  comme  le 
demandait  Haïkar. 

Haïkar  partit  alors,  après  avoir  pris  congé  du  roi  Pharaon,  et  il  se 
dirigea  vers  le  pays  d'Assur  ot  de  Mnivo,  chargé  de  riches  trésors  et  de 
grandes  richesses.  Quand  la  nouvelle  de  son  arrivée  fut  parvenue  à  Sen- 
nachérib, il  vint  à  sa  rencontre  plein  d'allégresse. 

XXXI I.  —  Il  l'embrassa  et  lui  dit  :  «  Bonheur,  joie  et  i)ien venue  à  mon 
père,  au  soutien  de  mon  empire  et  à  la  gloire  de  mon  royaume.  Demande- 
moi  ce  que  tu  désires,  et  fais  ton  choix,  quand  même  ce  serait  la  moitié 
de  mon  empire  et  de  mes  richesses.  »  Haïkar  lui  dît  alors  :  «  \i\e  le  roi 
éternellement.  Si  tu  veux  me  faire  une  faveui-,  accorde-la  à  Ahou-Samik 
le  bourreau.  Car  c'est  à  son  aide,  avec  la  volonté  du  Dieu  Très-Haut,  (jue 
je  dois  la  vie  une  seconde  fois.  »  Le  roi  lui  dit  :  «  Honneur  à  toi,  o  mon 
ami;  je  le  comblerai  aussi  d'honneurs.  » 

11  l'interrogea  ensuite  sur  ce  qui  s'était  passé  entre  lui  et  Pharaon  au 
sujet  des  paraboles  et  des  allégories  et  il  lui  demanda  comment  il  lui 
avait  remis  les  richesses,  les  présents,  les  impôts  et  les  habits  précieux. 
Haïkar  lui  raconta  tout  ce  qui  était  arrivé  et  Sennachérib  en  fut  comblé 
de  joie.  Quand  il  eut  terminé  son  récit,  le  roi  lui  dit  :  «  0  Haïkar,  prends 
ce  que  tu  désires  et  ce  qui  te  plaît  dans  tout  ceci;  ces  richesses  sont  dans 
ta  main.  Haïkar  lui  dit  :  «  Vive  (p.  177)  le  roi  éternellement.  Je  ne  veux 
rien  autre  chose  que  ton  salut  et  la  durée  de  ta  puissance.  Que  ferais-je 
de  cet  argent  et  de  ces  autres  biens?  Si  tu  veux  toutefois  m'accorder  une 
faveur,  livre-moi  le  fils  de  ma  sœur,  Aadan,  pour  que  je  lui  rende  ce 
qu'il  m'a  fait,  car  je  désire  que  tu  m'accordes  son  sang  et  que  tu  me 
le  donnes  en  réparation.  »  Sennachérib  lui  dit  :  «  Prends-le.  je  te  l'ac- 
corde. » 

Haïkar   s'en   enii>ara.   lui    lia    les   mains   et    les   pieds,    le   prit   dans  sa 


HISTOIRE    d'hAIKAR.  145 

maison,  lui  mit  aux  pieds  une  lourde  chaine  et  le  frappa  durement  sur 
les  pieds,  sur  le  dos  et  sur  le  ventre,  sous  les  aisselles  et  sur  les  jambes, 
le  couvrant  de  plaies.  Après  Tavoir  frappé,  il  le  jeta  dans  un  lieu  obscur 
près  des  latrines  et  il  lui  donna  pour  gardien  Banouhal.  Il  ordonna  de  lui 
donner  chaque  jour  un  pain  et  un  peu  d'eau.  Et  chaque  fois  qu'Haïkar 
entrait  ou  sortait,  il  réprimandait  Nadan  et  lui  disait  sous  forme  de 
sentences  : 

XXXIII.  —  1.  «  Mon  fils,  je  t'ai  fait  toute  sorte  de  bien  et  t'ai  comblé 
de  bienfaits,  et  tu  m'as  rendu  en  échange  la  honte,  le  mal  et  le  meurtre. 

2.  Mon  fils,  celui  qui  n'entend  pas  de  ses  oreilles,  on  le  fait  entendre  par 
la  nuque.  » 

3.  Nadan  lui  dit  alors  :  «  Mon  oncle,  pourquoi  es-tu  fâché  contre  moi?  » 

4.  Haïkar  lui  répondit  :  (p.  178)  «  Parce  que  je  t'ai  exalté  et  honoré  et  je 
t'ai  fait  une  haute  situation  ;  je  t'ai  donné  la  meilleure  éducation  et  je  t'ai 
instruit  pour  que  tu  fusses  mon  héritier  en  science,  en  sagesse  et  en 
fortune  et  tu  m'as  répondu  par  le  meurtre  et  tu  as  projeté  ma  perte.  Mais 
le  Seigneur  savait  que  j'étais  victime  de  l'injustice  et  il  m'a  sauvé  de  ta 
malice,  car  le  Seigneur  raffermit  le  cœur  brisé  et  confond  les  envieux  et 
les  orgueilleux. 

5.  Mon  fils,  tu  as  fait  comme  le  scorpion  qui  frappe  l'airain  de  sa  queue 
et  le  perce. 

6.  Mon  fils,  tu  es  comme  le  perdreau  pris  au  filet  et  qui  ne  peut  se 
dégager,  mais  qui  appelle  les  perdrix  pour  les  faire  tomber  avec  lui. 

7.  Mon  fils,  tu  es  comme  le  chien  qui,  ayant  froid,  entra  dans  le  pou- 
lailler pour  se  réchauffer.  Quand  il  eut  chaud,  il  se  mit  à  aboyer  contre  les 
poules,  mais  elles  le  frappèrent  et  le  chassèrent  de  peur  d'être  mordues 
par  lui. 

8.  Mon  fils,  tu  es  comme  le  porc  qui  entra  au  bain  avec  des  personnes 
de  qualité.  Il  aperçut  en  sortant  une  fosse  d'aisance  qui  sentait  mauvais  : 
il  y  descendit  et  s'y  vautra. 

9.  Mon  fils,  tu  es  comme  le  bouc  qui  vient  et  cause,  par  .sa  perfidie,  la 
perte  de  ses  compagnons,  mais  ne  peut  se  sauver  lui-même. 

10.  Mon  fils,  le  chien  qui  ne  mange  pas  de  sa  chasse  devient  la  proie 
des  autres  chiens. 

11.  Mon  fils,  la  main  qui  ne  travaille  pas  et  ne  laboure  pas,  mais  qui 
est  serrée  et  perfide,  doit  être  retranchée  de  l'épaule. 

12.  Mon  fils,  tu  es  comme  l'arbre  que  l'on  coupe  (p.  179)  en  même 
temps  que  ses  branches  et  qui  dit  au  bûcheron  :  Si  tu  n'avais  pas  dans 
la  main  un  outil  venant  de  moi,  tu  ne  pourrais  pas  me  couper, 

13.  Mon  fils,  tu  es  comme  le  chat  auquel  on  disait  :  Cesse  de  dérober 
et  nous  te  ferons  des  colliers  d'or  et  nous  te  nourrirons  de  sucre  et  d'a- 
mandes. Il  répondit  :  Je  n'ai  pas  oublié  le  métier  de  mon  père  et  de 
ma  mère. 

14.  Mon  fils,  tu  es  comme  un  serpent,  porté  sur  des  épines  au  milieu  de 
la  rivière.  Un  loup  les  vit  et  dit  :  C'est  du  mauvais  sur  du  mauvais,  mais 
ils  sont  emportés  par  quelque  chose  de  pire  qu'eux. 

15.  Mon  fils,  je  t'ai  donné  à  manger  une  nourriture  excellente,  et  toi,  tu 

ORUiNT   CHKÉTIIÎN.  10 


1  16  REVI'E    ItK    l'orient    THRETIEN. 

mas  donné  du  pain  sec;  je  t'ai  donné  à  Iwiro  un  vin  généreux  et  excellent, 
et  toi,  tu  m'as  donné  de  l'eau. 

10.  Mon  fils.  Je  t'ai  instruit  et  je  t'ai  donné  la  meilleure  éducation,  et 
je  t'ai  établi  conimo  le  cèdre  altier,  et  toi,  tu  m'as  entraîné  et  tu  m'as  pris 
dans  tes  trahisons. 

17.  Mon  fils,  j'espérais  que  tu  me  construirais  une  citadelle  bien  fortifiée 
où  je  fusse  à  l'abri  de  mes  ennemis,  mais,  comme  un  fossoyeur,  tu  m'as 
enseveli  dans  le  sein  de  la  terre;  mais  le  Sei,î;neur  a  eu  pitié  de  moi. 

18.  Mon  fils,  je  voulais  ton  bien  et  tu  m'en  as  payé  par  du  mal  (p.  180) 
et  une  noire  inirratitude.  Maintenant  je  suis  résolu  à  t'arracher  1rs  yeux 
et  je  te  donnerai  en  pdture  aux  loups;  je  te  couperai  la  langue  et  je  te 
trancherai  la  tête  et  je  te  punirai  de  tes  forfaits  abominables.  » 

19.  Nadan  répondit  à  Ila'i'kar  son  oncle  :  «  Traite-moi  selon  ta  bonté,  car 
celui  qui  me  ressemble,  pèche,  mais  celui  qui  te  ressemble,  pardonne. 
Prends-moi  à  ton  service  dans  ta  maison,  je  soignerai  tes  chevau.x,  je 
balaierai  leur  fumier,  et  je  garderai  tes  pourceaux,  car  je  suis  mauvais 
et  tu  es  bon,  je  suis  coupable  et  tu  es  clément.  » 

20.  ila'ikar  lui  répondit  :  «  Mon  fils,  tu  es  comme  l'arbre  qui  était  au  boid 
de  l'eau  et  qui  no  produisait  pas* de  fruits;  son  possesseur  voulut  l'abattre, 
mais  il  lui  dit  :  Transporte-moi  dans  un  autre  lieu  et  si  je  ne  donne  pas 
de  fruits,  coupe-moi.  Son  maître  lui  répondit  :  Tu  es  sur  le  bord  de  l'eau 
et  tu  ne  donnes  pas  de  fruits;  comment  en  produirais-tu  si  tu  étais  dans 
un  autre  lieu? 

21. .Mon  fils,  la  vieilles.se  de  l'aigle  vaut  mieux  que  la  jeune.s.se  du  corbeau. 

22.  Mon  fils,  on  disait  au  loup  :  Éloigne-toi  des  brebis  de  peur  que  leur 
fumier  ne  t'incommode.  11  répondit  :  Lo  reste  de  leur  lait  iH  est  salutaire 
pour  mes  yeux. 

23.  Mon  fils,  on  conduisit  le  loup  ,p.  181)  à  l'école  pour  lui  apprendre  à 
lire  et  on  lui  dit  :  Prononce  Aliph  {2^,  Ba,  Ta,  Sa.  Mais  il  reprit  :  Agneau, 
chèvre,  chevreau,  brebis,  comme  c'est  dans  mon  ventre. 

24.  Mon  fils,  on  servit  une  tète  d'àne  sur  la  table,  mais  elle  tomba  et 
roula  dans  la  poussière,  parce  que  sa  nature  ne  change  pas. 

25.  Mon  fils,  c'est  la  vérification  de  l'adage  suivant  :  Si  tu  engendres  un 
enfant,  appelle-le  ton  fils:  mais  si  tu  élèves  l'enfant  d'un  autre,  appelle-le 
ton  esclave. 

26.  Mon  fils,  celui  qui  fait  le  bien,  en  retirera  du  bien,  et  celui  (jui  fait 
le  mal,  en  retirera  du  mal,  car  le  Seigneur  rémunère  l'homme  d'après 
ses  œuvres. 

27.  Mon  fils,  que  te  dirai-je  de  i)lus,  car  Dieu  connaît  les  choses  cachées 
et  pénètre  les  secrets  et  les  pensées  intimes.  11  te  rémunérera  et  jugera, 
entre  moi  et  toi,  et  il  te  rendra  ce  ([ue  tu  mérites.  » 

XXXIV.  —  Quand  Nadan  entendit  ces  paroles  de  son  oncle  Haïkar,  il 
enfla  et  devint  comme  une  outre  gonflée;  ses  membres,  ses  jambes,  ses 
pieds  et  ses  cotés  se  tuméfièrent  et  tombèrent  en  lambeaux;  son  ventre 

(1)  11  y  a  ici  un  jeu  do  mots  :     \^  peut  signilier  finniei'  ol  rcslf  de  luit, 
{i)  Nom  dos  promiéres  lettres  do  l'alphabol  arabe. 


HISTOIRE    d'hAÏKAR.  147 

S'ouvrit  et  ses  entrailles  se  répandirent.  II  périt  et  mourut;  sa  fin  fut  la 
perdition  et  il  alla  dans  l'enfer  et  dans  une  condition  malheureuse.  Car  il 
est  dit  dans  les  Ecritures  que  celui  qui  creuse  (p.  182)  une  fosse  pour  son 
frère,  tombe  dedans,  et  que  celui  qui  tend  un  piège  à  son  prochain,  s'y 
fait  prendre. 

C'est  là  ce  que  nous  avons  trouvé  au  sujet  de  l'histoire  d'Haïkar  le 
sage. 

Gloire  à  Dieu  toujours.  Amen. 


TEXTE 

{Fin) 


J^   (1)  ^.^  ^sS^'^JlJ!   w^j  ,W-  ^-V  J^  -^  ;^^   J^ 
(5)   C^^^ô  JJJ!   (4)   ^WL  ^^  J{^   (3)   ^  (2)    ^.^  J    J{^ 
!jj«  J«^^j   CUolj   J^!,    C^3    J..JJ!    !jJ^    ^    SJ5j*«àJî    (6)    5.jA^!    3-V* 

^iù}\  ^'    c^?j  iiJJ!  ïjjs  ^  (p.  174)  (9)  5.y.J!   ïj.»  >ju^;> 

J,}.'   jl%sw   Ij   «i^^   Jlii?   (14)  i.;-li    «i^l^    -5.   ^'    *^  (13)    l'-i^:^^    (^*     ■)^y^ 

(1)  B  Î-V^  1^.^.  —  (2)   Ms.  A  L^^.  —  ^3)  C  ^jx>_  ^.^^^  *..iis 

O^^-  —  (4)  C  J.Jl)!j  jl^!.  —  (5)  C  iiaJ!   wvlai.  —  (6)  B  lUi\ 
hiji\.  —  (7)  J.W!  ^   est  omis   en   C.   —    (8)  B   sjjij=>.    ^î>^.  — 

(9)  is.yJ!  sj.»  manque  en  G.  —  (10)  B  vJU*^.^.  —  (H)  C   .'aaJ!. 
—  (12)  B  i^ss..  —  (13)  C  n'a  pas  }l.^  ^.  —  (14)  j^.U  manque  en  C. 


148  REVI.E    DE    l'orient    CHRKTIEN. 

j^.^  j'  ,*■•  J-:^  ^'  (3)  L?97=^^  ^  ^»;^-='  ^'^  J^  ij|^''  ^^  J 
LLia.  (5)  i^l  _5  (4)  J^'  iiU  ^-U  ^».^'  ^.ï^'j  vJU^J'  Ui  J'  ^^ 
J^y   ,jj  J-W^'  J  vJl^U:^  ^r-N^'  C^^IL  UU  ^^'  (6)  ^r>  ^j 

U  U   ,l£;aw  U  j^jcy  Jlai  (9)  cXJ  J^'  vV.y  ^--  J^  Jl^')  ^3J^  'jj.ii.'j 

S=?-j   UU  !j'    ^j.-.^    l>    j_.zji}   Jlii  (12)  ^1  ^ar^   (11)  v^rU 
yb-  ^,'  oJ^  JJ^I  ^  (13)  isLï^'l    L'I  ^^  (p.  175)    j^J  j  wo^ 

^^r  (16)  U  (^^   ^J!  (15)  Uj-ï^   ^,'  iiS'L^I  (14)  v^Uj..^^ 

s^Csr^   Uyi^^'    »^    (18)  ^  ^4'    ^'^  j'^^   (17)  M^J   jj'^-^ 

?:\*  ^Cijt  ^jJi  (20)  ii'i  ^lo-  jUj  ï^^ri  j^j  (19)  ^cj!  ^j^y 

^j  ijt^a.  à-Is  ^.  (21)  Ji  jlsL.-^  il  -'^y  ^  '^  iàjijt  _5  »j!^JJ! 
j^^JLw  iJ'bJj'  (23)  ^r^  ,rr**^'  (22)  tjx^sr^  il  y^^  vJI^Sjlî  t^ïj'  iij.'-.^ 
^£5  j^ls    fi-U  j  ^l£^  i.jS'    ^_5JJ1    ^yi^]^   (24)    «.'    .'Xû.    J.'    iyJSi^ 

(1)  B  et  C  ^srr'l  J^^  ^^.  —  (2)  C  «^XUl  ^_v  '^^  —  (3)  C 
n'a  pas  J-ow  J  l.j9>^U.  —  (4)  C  ^^1.  —  (5)  B  et  C  ^JJ  J.  — 
(6)  B  et  C  ^1  J^^  ^.  -  (7)  C  Ji^  Jxi,  J^^t  ^  ^^ 
J'^1.  —  (8)  C  v^-J^  ^'  j^.-=^  y^  j-  —  (0)  C  ^.  —  (10)  C 
^^^^^Cf.  —  (11)  v^rL*  manque  en  C.  —  (12)  C  ^j^^.  —  (13)  B 
iiU-Jl;  C  iJsLsJl.  —  (14)  B  «^'-V^  ii-C^l^b'.  —  (15)  B  ^j^yC^i 
C  j^^  2(1»  ^y'  ^  ^y^.-  —  (16)  c  »lï.  —  (17)  c  n"a  pas 
^^^  Ldr^j.  —  (18)  C  ^^yi  ^;f=^  ko.1.  —  (19)  vjXU!  est  omis 
en  C.  —(20)  C  J,Uj".  —  (21)  C  a.<U.  :>,^  Jb  ^ji;  les  deux  mots 
suivants  ii)Lw»  _^j  sont  omis  en  C.  —  (22)  C  iJ  ^y^*^- 
^^\.  —  (23)  C  ^^  ^.^'.  —  (24)  Les  mots,  .liLa.  ...  ^^  sont 
omis  en  C. 


Histoire  d'haikar.  149 

(I)  iL'îLJb         ,^fi]     J     Jli    _j     ^ ,^jM      LçM.à.     ïUasî    _3   ijUU  j    SjiCL^ 

.^<3l*   ^J^    (3)     ^sS>_     ^y>     ^jXh-     ïiLvi     (2)     .U:^!    _3     SJ--W    ^     U 

(6)  Jy^  ^OJ!  .^^l^--  ^r^^  Je  ^..bî^  (5)  ^/î^  (4)  ^^^^ 
(9)  JJis  J-vUil    ^   oJ}Uî      ."^  (8)  ïbj^î    U;  (7)    ^-^!^    ^    jJ 

^yj^  (12)  jy\  ^.  ^^  (11)  j^^\  J  tj^l  ^  ^  j'  r**^-  (10)  J 

^.^b  IjiU  ^^y  (p.  176)  (14)  J-«^U  ^liL^  ^  ^.;a>j  (13)  ^^ 
(15)  ç.>>j_5  j^:^*'  ^5"^  '.jXli    J-oè    .^^  iJ   Jli  Ui"    ,liL2^  ^^_)J^   S^^3 

^  ^j  ^yjj  jyî  (17)  j^^^î  ^U.  (16)  ^U^  ^^y  ^CUî 
(19)  ^AJ!  wo^,U:^  ^)'  ^^î  4j  Ui  ^  (18)  U.  J!^>!f  j  ;^|>^! 

bS^j    ^!    jj    Jli    j    àli    _3    (20)      *Jic    U-i    iJ    ->  J  j    ,l£^    UJ    J,î    ^j:L 

(23)  ^j^  U  j^  ^^\  ^a  ^j  ^jJî  (22)^j  (21)  ^crf!  J  U^j 

(24)  (j-i»^  J^^    "^    Jl^    ^Uxï*  j    ^^'    wji-vaj    v^j^^.î   _^3j   j'-^^j 

(1)  C  ^ÎA^U  —  (2)  B  iUJdw  ^  (i.i)  ^  .^tXii>  ."^  5j,^j  M=^j 
v^^l;  C  ^bUD  ^^Ç_  ^^.  —  (3)  B  ^^1  ^JJj.  —  (4)  B 
^^^Jl^^jj-^.  —  (5)  B  1^!.  —  G.  B  et  C  Jî.  —  (7)  B  ^i^j:»; 
ce  mot  est  omis  en  C.  —  (8)  C  J  Uas!.  —  (9)  C  J^^  .U^  >li3 

JjjJlj  ^jJLj   -J    ^c^j  i^l^   j^j^'  J-:^-3  (j-^-/*^   -^t^lUt  ^^M 

...  J    JU^    S^j^L^lj.   —(10)  c    LVa.!    li^!^    Jjsî    1^       JLo^       .î.  — 

(II)  jj^j!  est  omis  en  G.  —  (12)  B  J^  ^r^  u^,î  ^  ^.y^i  ^ 

»j>bij  ^  slibj  ■S^^  ^\  J^  ^f.  j>>ij  'St^  \j^  y^^  ij*  ^  f^ 
^.  J^î  ^1  ^U  l^.  _  (13)  C  !y;a*j  Jt.  —  (14)  Les  mots  ...  J-^U 
^U^  J  sont  omis  en  C.  —  (15)  B  c.:)j  .!  Axj.  —  (16)  B  et  G  .Iw^. 
—  (17)  G  jo^\.  _  (18)  B  Uî.  —  (19)  G  ^}^  ^  J<.  —  (20)  G 
iijU^  Ijo..  —  (21)  G  J^^  ^is.\.  —  (22)  B  ^y  j^^  ^y^.  — 
(23)  B  o^^^  ^  ^-^.r"  '-';  Is  ïïiot  j'^^^j  6^*-  oïwis  en  G.  —  (24)  G 


150  REVUE    DE   l'orient   CHRÉTIEN. 

(3)  _jU  (2)  wJ"^  ^^llx:--  ii3'  L^',!  ,=^  i^U  ^,^l  _:'^''  ^C^ 
(8)  ^/  .  j^y/  .  J\^^^  ^  (7;  ^CU'  ^yj^  ^  J  ^^  U  ^ 
OXU^  iJ  JUà  AO!  J  u  Jju  (9)  (^^j  Jii  Uyi  .^j^  ,U^  ~^,L^ 
^^bL,  (11)  ^|l  Jo^î  "^  lit  J-;^'  j!  ,^Ju"  (p.  177)  J^,  J^:=.  J[^ 

^^  J  (13)  ^^  »^^  JU!  J  b!  J^'  ^.'  ^Jy  a2)  .L-^. 

JUj  xi  JDU:^'  ,  ^^  J-.ÎJ  ,'  w^O  JJ,'  (15)  J^  -^  J*3  '>^ 
(17)    iJJj    k)  ,     _;    |16)      ,liLs-     ÏJ^U     »M     w,^j'    Ji    ï3^    ^^o^'.^5^    ^' 

Ij^^  ij^v^j  (18)  Jviî  J-i  x-W,  J.  S^^  ^j^  vJ'  ^^'■^'  ^  -^^-Vj  ^ 
,^_^^-^!   J,Jo_3  (19)  ijliùw   (^UsU  j  ijJaJ_j  ï^j  xl^,    ^U    s.=>.^*    '-V.--^ 

(1)  c  ...  ^.^-  ^j,.^  i^.  -  (2)  B  er--^  ^-^  ,*^'  o-^'  W-; 

o-  ••  c      ^  ^         ••      ^-    w-  ^    ••      ••  » 

—  (3)  B  vo^'-  —  (^)  <^^   =^-V.^  ^^   -V.  ^  ^A^-  —  (^)  c:  J^ 

...  U!^l  ^tiCUl  ^o  ,W-.  —  (6)  Cy\  ïij^  S^^  M-,^  ^y.y^  ^. 

^.JLo^j  ^5^!^  •'^-'-^  ^y'  J^^-  —  (7)  c  L^-^  ^XUM"^,I   j.  _  (8)  c 

...  ,,^^^1!   iJj'   jà]    "^-^3  JL-.   —  (10)   Les    mots  ^bK)'  ...  ^y'^ 

sont  omis  en  C.  —  (11)  C  ...  i^i  J.  ^"^  ^J-^'  '-^-*  ^/-  —  (12)  B 

^v:.i.  —  (12)  C    5)£    Aij.  —  (13)   C  ^-U  ^^<    w^<'  Jj.  —  (14)  B 

^jJLi;  C     ^.-^'.  —  (15)  Les  mots    .,'...     ^^  manquent  en  C. 

—  (16)  C   J>xk'    j^^'     .,'.5b.  —   (17)  C  JjJ-^  ^r-  i-Ll.  ^i.  —  (18) 

Jjjjj   Ik) ,  iJaJ,,:  les  mots  v-_'^-^3'   fc^---  manquent  en  ('.  — 

(19)  B  xiL. 


HISTOIRE    D'hAIKAR.  151 

_;  L,U  .(1)  JU^.^  i..U  J*^^  ^jSS\  w-iUrf   Jk-  j^  J  sUJi 

^  J^  ^J^  cJUi  (3)  ^  b  'LSsr^.  J  jJÏJ.j  .bb  (2)  v-^Uj 
Jl;i*"^lj  j^i  ^j  u  ,J^Î_3  !«>J!  _3  _^;^JiJb  3..^;^a£  ;^-^-^^  Cl^Jij  ,L«a.!_5 
l)  ,'^lj  (5)  ii  JUj  5j*,>^j  i;u3,  las  ^'  (4)  J^-oi'  ^-  («^>-^  ^  /j»-* 
Jç^"^      liL^   (p.  178)   ii  (6)  Jli       io     .l^^c^    c:^3!    ^.^  ^^       JU 

(8)  s^CJlc  _a  Ljy  (7)    .r-=^'  ^-^^  )j  vjjcjicj  ^jJi'S^   .  ^-^y^     -'' 

(9)  C^^^  ^  J^l  ^.''-?j  J'-^J'j  i^^^U  ^W  J  ^j^  j^^'  _^ 
^J!>\  Ji  (10)  ^15}^  ^  ^^^1=^  .Jlk*  ^,;jt  ^Jc  ^yi  ^^  ^% 
^  l>  (13)  ^^^wVjî     .^o_^,j!  (12)  Jjj_j    Sj^CJt    (11)    ^J3  j^>. 

l)  (15)    -J.;:JLi    ^Ur'-^l    ^  (14)  l-^lj j    wo^  13'   ,^ ,  ^ib    Jx'  C-'^'^ 

LCjJ!    J  (18j    iLy^j^)^    (17)    iiJU-^î  J;^.-'    ^3    O,^    C.oi   (16)   ^Aj 

(21)  l^.^  l^^^J  (20)  J-^^''  _r--^'  J-f  (19)  W-^  j  U^jj  u^^^-^'  y^  ^- 

^uo   Jî   J=kj^    :^^^   ^jJ!   ^.1X31   >   J   ^j^   wo!   ^.u   l, 

^^^xi  bîJ  ï^j^Jsj  s^  .^  (23)  *^U   ^-;JJ   !jj  J.^  Uli  UjJ   (22)   .UÂ^l 

^.^r^l!   ^^^    .U^^l  Jl  J^->  ^JJI  ^.y.=b3!  J;l-  ^J  o^t-^  W.3!  ^  L. 

(1)  B  JUy,^.  ;  C  JUj^.  -  (2)  C  ^h[i  i.;-^'  ^,.'  ^jU^.  —  (3)  C 
^jjj  L>.  —  (4)  B  ïli^l.  —  (5)  J  est  omis  en  C.  —  (6)  C  JUi.  — 
(7)  C  (j-^U  —  (8)  C  J.  ^jlj  .,^X-  v^j!  ^^  ^-^j'"  ^^CJ^^L 
^JUJI.  _  (9)  c  o^jj-  —  (10)  J  -^--^  ^-^'-  —  (ii)  B^l^^l; 
C  ^i*l^.  —  (12)  B  Ji^>  j;  C  pJî^j.^.  —  (13)  C  ^y>jS^^\.  —  (14)  B 
i:^[j]  C  xJix>  ,  ^Is-'-^'  ,_,^<a  b'.  —  (15)  B.,  l-^:^'-  —  (16)  A  partir  de 
cet  endroit,  C  contient  un  passage  assez  considérable  qui  ne  se 
trouve  ni  en  A  ni  en  B.  —  (17)  B  Ju^^h  C  ils^^!.  —  (18)  C  'L^jJ^. 
—  (19)  C  W-^.  -  (20)  B  JU'^-'^-  -  (21)  C  ïSi^]  J.  -  (22)  C 
^la3|.  —  (23)  B  ^^.^^UJ'  ^c^. 


152  HEVUn    \)K    l/oniKNT    riIRÉTlEN. 

,jJb>}^.    ^jji^   jili^!  (5)  Jo.Jj^  Ji.-v.    ^;JJ!   (4)    (^,J!   Jx--    O;^  ' 

wAâJ    îJ,^->^      ..^    C^lxïj     J   ^_û'Jjl    v_Jo..M       -^     u    i^»^_5  (6)   i>^_3 ,    ij^^'  I 

(9)  5^Uj  i^.^^    ., -C-j  JJiJ.  ^^^^xyj  ^1  (8)  Ijj  ^  l)  (7)  ^î^i3J  bJU^  ; 

i\^^!   Jx-    ^,.o    O^J'    ^H    L>    (11)    l^M  ^.'  (p.    179)   (10)  ^  ' 

U  ^:.^    /jj  J   U    ^  ^)  (13)  C^JUs   l^v^    l^-j/  j  (12)    Uxk   ^M  , 

JU   ^:)1  (15)  ^^.xJl    J.:i-    ^^^  ^1^3'   ^i:  U   (14)   ^xL^  Js  ^jyj  i 

v^CxL^  ^^>h  ^-  .\j>bi3  (18)  ^J  (17)  ^5-^3  ^--^  is^)  (16)  ^^  y  ; 

ULj!  (21)  w.J  ^=!  J  ^;'  i*;.^   b'    ^)  (20)  cJlïJ  j  J  ^  (19;  ^,51.  j 
li-,_.  ^   ^»2  (23)  ï^^_-^   ^^   M''»   (^2)  ULsu'  Jji--  ,j>^^  C^'  ^'  l; 
(24)  ^**^:Jo    ^;.  ^^1    ^JJI   ^  ^i.  ^U  ^    JU   ^  ^ô    ^^jk3  ^1 

a:^!  U  ^U  j.^  C^iU  ^^^!  Ij-o.  'il/'U  Ij!  ^Xi  [>_  (25)  «^M  : 

{>      .;^!  (28)  .U  Oo!  J  oX^JL-!  A^!  (27)  ^j^^l  j;  (26)  /Ul  b! 

I 

I 

( 

(1)  C  j»U^l  (^-".  —  (2)  B  ^'^-*;  le  mot  'i:^^  est  omis  en  C.  —  I 

(3)  B   ç>/f'j  W.-^  J>^-  —  (^)  C  ^-rJl.   —  (5)  J^^.j  manque  en  j 

C.  —  (6)  C  n'a  pas  à.^^^.  —  (7)  C  w-.^^lî.  —  (8)  B  ^S^_\  C  -V.  1 

J  ^:0|.  _  (9)  B    n'a  pas  SjlL.j.  —  (10)  C  ^.  —   (U)  B    ^^  | 

l^-^l  ;  C  a  ici  une  sentence  qui  manque  en  A  et  B,  d'après  le  ms.  du  I 

B.  M.  —  (12)  B  i^.jh  ]y.]S;  C  l^j/  Ui.  —  (13)  B  ^^^^  cJIl».  "j 

—  (14)  C  ^jci.  —  (15)  B  et  C  'i^^'^l  —  (16)  C  ^j^^\  ^>.\.  —  | 

(17)  B    *;-oi^  ^*xL    ^■;=..  —  (18)  C   ^^.  —  (19)  B   ]/L.'.  —  i 

(20)  B  *^U.li;  G  n'a  pas  ^.  —  (21)  B  \^<y\  ^;  C  UL^I  U.  —  | 

(22)  C  w-5'',    .,'-*^'-  —  ('-23)  B     ^xi'.  —  (24)  C  *^,^-V-  —  l^^)  Cette  j 

parabole  est  plus  longue  en  C  d'après  le  Ms.  du  B.  M.  —  (20)  C  ; 

.../Jl  .U  ^^\  [^\.  -  (27j  C  ^UM.  _  (28)  C^Jt   ^'  .U  1 


HISTOIRE    D'haIKAR.  153 

Jj^J!    ■.y^\   J.i>   s^CuAJ!  j  (1)   Lj  »J'  (j.*"^!  w-^ij  O-Wis  bl       Jj 

^.Ul      "^  b!  ^;j   Ij  (3)  ■^trbLî   ^-   ^^jL^ii^!  _3  (2)  ^.^^  O^JÎj 

J   vJLj^-o   <J^\^  v^l-^î  ^j-*   i.J  ^;:x^^   (4)  j^»:y«û=s.  U.^      J      JLo'  -,^C! 

^O   o>^j^   ^'  ^'^   ^.  (5)  J^j    ^ji^  J^3  J^j'^^   >J   J  ^^^^^ 

J  ^^  ^\  Jj.l  j^^ij    ^ij  (p.   180)    U-    ^5^.j'^  ^^'   ^^r^^ 

^sX-! .  j^!  wiL^H  j^  J  J  ^U  «lâl-j  (6)  v_jl> JJD  bl^U  ^tXJi*9.î 

JU     ,liL^     JU_3        .blj    (7)    ^UU    ix^''     ^tC^Ui!     j:,.z     ^jU'^ 

^^_j^l  J  ^-^^  ^  ('-^^'  J  j^'  (10)     -^^j  9)  y^.  ^jr'  «-t-CU» 
c^î_5  ^yJI  li!  ^j^  (12)  vjjf}jjt^  U^îj  (11)  *^j  ^r^l  J  ^iXlwk 

C^î   ^;lj    l)    ,l£^  J  JUj    ^-LJ!  c^jî  J  ^ij!  Ij!^  (13)  j^\ 

(14)  x^l^  ^\[3  j^^]  ^>j^  =U'  ^U     is  c^olT    ^!  sVf^^  J^ 

(15)  sJl^'  ^  ■^j^  ' '^.■^  («5'  y^   ^  ='-*^'   ^T^W-   ^c^      ^^  j3  '-^^'-o 

(17)   **,U      ,!    ^    JUi   *>  U  (16)  ^-t^.3»^  !iJ   *^!  ^  Jjoî 


,313 


is'I^aJ!  -ixxj   ^,;^  ^_,l;xJJ  (p.  181)   ^^.^Jî   Ij^U^I  ^jJj  l>  ^l^    «ili 
(1)  C  a  le  même  passage  depuis  wolj;  B  ^^jJ'      Jî  v^Xlo^îj 

-Ax^^l    _3    S.jA*         J    0;ia>.     CUiîj.    —    (2)     G        J^Jo.1.    —    (3)    G 

n'a  pas  ^^^UL,!  ^^.  —  (4)  G  j^^:^^\  -x^w  tw^a^.  —  (5)  C  ^^^^ 
\,jj^  1^'  c'^-^>^\  J-  —  (^)  G  s«^^CJJ.  —  (7)  G  ,\^^  >ï.,w  UU 
...  s^>^î  ^lU  l)  JUj  ACî"!  !Aa  .liL=^  JU  ^'.  —  (8)  B  et  G 
^^Cà^.  —  (9)  C    ^ix).  —  (10)   ^)U    U  —  (U)   C   oXjIj^  Jjj. 

—  (12)  B  ^Iji;  G  ^CUl  —  (13)  B  et  G    JUl.  —  (14)  G  J. 

—  (15)  G  ^xjtj.  —  (16)  *^Uj  ,^3jj.  —  (17)  G   •»^U. 


151  FiEVUK    l)K    l'orient   CHItKTIKN. 

i.^^'  bJ^  O'-'i  '^'  J^  ^  J^'  -:^'  -^  J^}  k  j-.M^^  ^ 
'jiL  ^.^^.J-'!  J^  ,^JJ!  _^  b  (V)  !j^  a^:'  !.0j  ^-o^,  !iL  ^Cj' 
b  jJ^  ,ji  ii  .,Lj^t  ^;l^  .Jl  .,^î  UL  !^  ^'  «^  cb\^  . 
(6)  bli^L  JU  6^1  ^,^1  (r>j  ACJI  13-^  ^   r^\  ^O  JJi  j^  jj 

Jb  _3  (7)  ^ixj'    ,liLo.    JU      y'    ^"^.O!    !  jJ^     .,î:l3     ^w   Ui   Jp::-^'^    'v>J 

i^j^  -  (9)  iJl'■-:^'J;  vVj  ^  i>;.iL.j;  ïb;^'  >j:^--',j;_3  ^ji;^!  OJ^'  ^^^  *-^ 

y^     ^jJl     ^,1     ^wC?'     ^       V3     U'    ^^-^J'      (10)     ^^..J_;     vA^    J'         ^^' 

i>J  (12)  jiij    ï^t-jJ  (11)  U:^  >~^-^V.   O?"'^  W.-^    *^:'.    t^   'P-  ^^^'  "^^ 

UL^  ô^  (15)   J^!   .   il4)   *.Xv^'    ,liL^  ^^.^  ^^-   5l3J^_5  (13)  U   !jj*  . 

L.  Lkrov. 

(1)  C  n"apas^  ni  US'  ^i.  —  (2)  ^^L  manque  en  C.  —  (3)  B  et 

C  ,-:^o  ï^^  JUi  w'L^"^-  —  (4)  C  v^J-.^.  —  (5)  c  ^U't.  —  -6)  c 

IsUi^!.  — (7)  B  ^:j':-C  xij  ^i;jl.  —  (8)  B   ^.Jij.— (91  C  xjlow^. 
^        ^        ^    ^  ^..  .  •    .^ 

—  (10)  Les  mots  >^_^^^0'  ...  jj-::^^  sont  omis  en  C.  —  (U)  C  ^\s^ . 

—  (12  B  i.i  y^  ^U;;  C  U-i  ,  iv'^j.  —  (13)  C  liJo..,  J»^  U.  — 
(1/4)  B  .UM  _>:  C  n'a  pas  ^--C^M.  —  (15)  C  J^'.  —  (16)  C 
ajoute-    .^..-!    .^-'    .,.^'     Uou  »\5'      ,^  >,_U  jj,^.   .juU  .^Ul. 


HISTOIRE  DE  JEAN  LE  SILOITE 


Nous  avons  transcrit  jadis  à  Oxford  (Manuscrit  Marsh.  13, 
fol.  232-243)  un  récit  hagiographique  assez  original.  Le  héros, 
Jean,  fils  de  Julienne,  va  vivre  au  désert,  dans  une  caverne, 
près  de  l'Égyptien  Pharmouti,  puis  dans  un  silo.  Au  bout  de 
quarante  jours,  sur  Tordre  d'un  ange,  Pharmouti  lui  apporte 
de  la  nourriture.  Le  démon  cherche  en  vain,  à  plusieurs  re- 
prises, à  lui  faire  quitter  son  genre  de  vie.  Au  bout  de  10  ans, 
un  autre  moine,  nommé  Chrysius,  reçoit  Tordre  d'aller  Ten- 
terrer.  Ils  passent  trois  jours  ensemble,  Jean  meurt,  il  est 
enterré  dans  le  silo  qu'il  n'a  pas  quitté,  Chrysius  couvre  ce 
silo  d'une  large  pierre  et  do  sable,  un  palmier  y  pousse  aus- 
sitôt et  se  couvre  de  fruits. 

Jean  est  fêté,  le  29  et  le  30  mars,  dans  l'Eglise  grecque;  le 
résumé  de  sa  légende  grecque  a  été  édité  par  le  R.  P.  Delehaye, 
Syna.variiim  Constantiiiopoiitanum,  Bruxelles,  1902,  col. 
569-572,  cf.  col.  573,  1.  37;  cette  légende  a.  donc  joui  d'un 
certain  crédit.  Son  auteur,  qui  plagiait  la  Vie  de  saint  Paul  de 
Thèbes  (1),  a  cru  nous  édifier  davantage,  ou  paraître  plus  ori- 
ginal, en  confinant  son  héros  dans  un  silo.  Il  opposait  ainsi  au 
stylite,  juché  sur  une  colonne,  l'habitant  du  silo  (nous  en 
avons  fait  un  silo'ite),  perdu  au  fond  d'un  puits.  Nous  ne 
croyons  pas  que  ce  genre  d'ascétisme  ait  trouvé  beaucoup  de 
prosélytes,  car  si  le  stylite  se  profilait  dans  le  ciel  bleu  et  attirait 
naturellement  la  foule,  les  dons  et  les  disciples,  le  Siloïte  par 
contre  n'était  vu  dans  son  silo  que  de  Dieu  et  des  anges; 
lorsque  ceux-ci   ne  jugeaient  pas   bon  de  lui  apporter  de  la 


(1)  Nous  trouvons  ici  en  effet  :  la  fuite  devant  la  persécution,  la  nourriture 
portée  par  un  ange,  le  moine  envoyé  par  Dieu  pour  enterrer  l'autre  et  pour 
nous  raconter  son  histoire.  —  Le  nom  propre  Pharmouthi  est  d'ailleurs  celui 
du  huitième  mois  égyptien;  la  locution  «  désert  intérieur  »  est  une  locution 
égyptienne  :  in  inleriori  eremo,  fréquente  dans  les  ]'ilae  Patrum:  le  nom  du 
tyran  semble  être  aussi  le  nom  égyptien  Paphnuce;  en  somme  —  en  dépit  du 
nom  du  Jourdain  —  nous  avons  ici  un  récit  égyptien,  une  sorte  d'appendice 
aux  Vitae  Palrum. 


156  niCVUK    DK    l'oIMK.NT    CIIRlhlEN. 

nourrilure,  il  mourait  au  bout  de  quelques  jours  et  continuait 
à  occuper  son  puits  sans  laisser  de  disciple  qui  pût  lui  succéder. 
Nous  avons  remis  notre  copie  à  M.  Maurice  Brière,  l'un  de 
nos  plus  brillants  élèves  de  mathématiques,  qui  avait  été 
auparavant  un  brillant  élève  de  M.  Cersoy,  professeur  de 
langues  sémitiques.  11  n'a  pas  cru  non  plus  devoir  passer  l'é- 
ponge sur  ses  vingt-quatre  premières  années  et  renoncer  pour 
toujours  à  ses  études  antérieures;  il  a  donc  consacré  une  partie 
de  ses  loisirs  à  faire  la  présente  traduction.  C'est  un  complément 
au  synaxaire  grec  qui  mettra  en  relief  un  genre  d'ascétisme 
bien  peu  connu,  puisque  nous  n'avons  pas  trouvé  de  mot  pour 
désigner  cet  antipode  des  stylites. 

'  F.  Nau. 

y  décembre  19()8. 


TEXTE 

\i\-^^  V^fi>^!  ^x^o^  ""^.à;  )K»«^na1  sâol 

ôi.-^A.â »    .)ooi    K^{    ) ...  i.»  a  y>\    K^eua9    ]y^    ^;    U^{ 
\Sh^l  (fol.  232  )  )jLaNKa^.ao  Uo^j»^  iooi  )juLbo/o  .^^^jjLAa- 
.6|J^  »  ^  »»  Y  ^o  w*ot  Ji  »   ..  "^o  |K  \  M.?>  ioot  )..<^.d90  |t  »^  f> 
oiKwm9  I  VI  no  ^JL..««a^  f^i  oi^OLJi  .y»  I  •>  ^Vl  ôi^  joot  K^/o 
•  vooî^  )ooi  h^l  J^is^  )4®*i^  ^/®  J^  )  «^m»W 

wyi»aK    t    V);     l-^-*/    ^^«.99    .|bjL^    )li\v>     ^^    jj^^OOd    Sâ.fiQJO 

jjujl   )!/;  /^  IjlJ^o^   fKjL^euoi^  K^OâJi  ^.so  -sOj/   t-^o 
viLN*)  ^V-^o  6tK  I  »!  v>  ^     ^|Lâ09    )oo(  ^^«âj   :loot  Iv^ol^^i 

iooi  )L.^..^K-^  l^po;  oiflDov>i">o  \y^  lip^^cLd  (fol.  233') 
^,0  ï  t   t-^  ^/  6i^-d  *'^*~'^   '^^  w»o(oK../  J-^X^o  jb&^cL*} 

K^|lju.^{   ^oio  .).^wJ>U9   Uf^^  )ooi  ^j/o  Ioot  iiu^  ]1  f9 

.oilaS.«  jooi  yr\\%^ 
^)jLioo  oilo^  0*^0  .Jlpo  p  ^.-N*  )*,-aL^  ^ol  ^ouj^^ 

)-ûûJL^)jL./    y^    Kj/    )jJu/    ^    )--^    o/    .pÔ/o    Oi^    )00| 


(1)  ii^tî^  Ms.  —  (i?)  U^^»L   Ms.  -  (3)  iJ'v^s^a^  Ms.  —  (4)  \^i  Us.  En  marge 


I-')-'*^  RKVUH    riE    l/oRIKNT    CIIIiÉTIKN. 

)Ljp^.so  .chIo^  ^  iK--j  .-wio/  (fol.  2:î3M  Ij»— «^»   Ji  r^  •)♦— 

^V— /  ^Ji  K.--ajL/  JJo  ).^;oi^  |j/  )!/,  ^  K./  1.:^ 
U-^^^xjû-p  -f-^NOoC^  .^-W  v/  i^l  ^7^°  i^'Oi^  ^)1^; 
^^^-•S  |.u.:acui  JLai^io  ^  ^»  )j/  .^oouLaj  yoo-wJj  y^!^; 
yO-io   ooi    )v-au^  o|A   t-^/o   .)L-w,)Ljo   K./^iCUj    >..'^t.>>0;    )j/ 

y/  ]]/  1-jj-^o/  ^^5iouOQ^  ^o-ûlo  >ôw.jUj  W.V-S  ys.  )wC:^ 

oMuaui  (fol.  2:)V)  t-3Qj  Jij  )t-5L^;  ^-j  v^-cxo-so^  .wofopoji 

Ut    ^    »?    "^^^^O    .^K-^    ^'^^O    wwio/    ^^^i.    )j/    vÛ.>K^O;    ^  ^v/ 

•V-^/   '*^-^^^'î   ®^  «vQ"^/   \^    ^û-SLii;   l^ofpo   vOt-s)j   jl? 
.^^ûKio  JJ»  ^^01  ^-io  :^\^  )Lju.iajt  j^oipo   yoj/   ^-^-^^ 

^O    .^ioJJ     C)«.-i.Jo/o    ^'t-^    ^*j/    .OV-V    \.^l    ^    ^JL**Q-,    )jLi. 
vJL.d).JO    cH..a^o    s-^jUo    .^1q\    ^Il-.i.U    jL\l    )jLOOt    )Ll/    i\<Y> 

.ôtio^  ^_io  )Lj/   saajo  )j/   ^^  <^'* 

(1)  En  marge  :  1^->î^. 


JEAN    LE    SILOÏTE.  159 

K-û-A^U/;  v-ô«-»  (fol.  234\)  K-.OOI  )jl./  ,oj!S»  )t^/o  oi\  ^o  n\ 

.O    «>\v!.^C>.,\    i^J^j/     s^i'^     ji-t-^-^    «Ôi^    t-^{o    JJÀ    ^JU«Q^ 

U\    )>— K-ioo    )Lj/    ^j7    JJ    v/î    .oi-A    Iv^/o    ♦  s > JL^.aL>o 
Ji/  .odo^  )j/   ^*j/»   o(^  K-joKa/o  ,Ul   ^*>a.iL^  JJ   .wwioji 

♦  ^^■Jo  y  nrt  >    ^"^o   ^^   ^'^^sxio    ^.^a^   )oop    joC^o  .«^^^ 
oi..^)J  (fol.  23.")')  J-v>„\  j   ^  oO  i   ^oiJ^  ooi-di  ^t~**^ 

joOl     I99O     .0|..JL-i»..Vf.-3     ^90      ."^j/o     \^l     ^£LJlJO     OiKwm^O 

.<^o(09a.i^2S»^  001  |l*^.^N..àa-:»  V-^^^^!   I^^p^   )t-3>~<^  ""^^la/o 
j.l  ^o  .0(.2^   y-^l    )».^a-^9   o('^«J^o  .^..m  |.^q^  o(1q\  v«aûo 

)V^09  )jo(  t  ^  *  «>1»  ^/  «-^^aiiu^  jJ  :oi^  V^/<3  .^^>~^^9  )Ll^j 
J^Q-sl^  IL^clS^n^  wtOi^Kn^iio  ^ouK^^'^S^  \  /  jJ/  :a.KdU90 
jl^  ^ju^  "d^àoji/o  .v^cû^/  y^^!  I"-*/  )~^?  \^l  '^^  V^l 
oôi  >>•/  ^.^,.^00.^  |..N,.,.a.  t  o(Iq.\  ot.n.^Ao  .u^'^i/  ^o(Jd9 
.).DJJL^  f^.2  |lf»â.A.fiD  )oo(  '^^  r>v>  )b^9po  oôto  .s^otoi  »  mjj; 
^^«.^ocL»  ^^  y.*éj:>  liV-aui»^  o|!S.  il/  ^o  )K.aLjL^  l'^^-J^i  i-^ 
)««î*_io  v^ouV-00  .  ^o^»2>o  ^ju«a^.^  oi^  (fol.  235')  oou  JJ 
)L-»a.^  Iv^f^o  v^!i!âJJ    yi^  ^j    usaâ  .oC^   V^/o  >  i  .lO  «.N 

(1)  si©  Ms. 


160  REVLE    DE    l'oRIKNT   CHRÉirEN. 

y^   if^Jo  joiSjl   "^^Uf  .ôiâ  w*ooio  )lvb^^  w^l  yS.  oOJdo 

"'^À    ^â.J     ^JL^Q^     X:'*^*^^    oKj)!    ).SiO|9     1^^^     jJo      Ni..iw^U/ 

.  )-,  -^^  v>2S.  "^jl^S  vnajo  .^^/  vû^'jo  )ji-:âQ^9  w.o(aLS^' 
|..2l-«)1   .oC^   V^/o   I-*V^!    1^3 j^^   oi-^  "^"^^  y^oi^  ^o 

.ôi^  wooto  Iom  » ^^:bo»..o   )^^  j^l^  i^/   >«.'>»v>  ^„M  ).àoa^ 

OÔI    .'t-^/^    OIAâJ      >oK^O    .01^     ijl^    «^V-*^     )^)ol\    ww^^    fj>0 

«âuaxi^o  ..)jUw^;  )-^^^  X^  ^-^^oijlo  (fol.  236)  :)la-.V/» 

'^^'o  jjoi  ji)^  o^  wi.:>eL^.  ^oot  )oi^  Upo  )^o(  vd/  jjidot 
:)9)-29   ^^^^  ^^"'^   :oulSUl:>  K^l^o   ^)j   ^o   .  >-»lo\ ,»  ^ .  >oiN 

JJ    juX-^o  Jl^^J^o    :^A>..âV/   )K^Q^  oi^  a.«J^^i{   po 
)K..«w.^o  Jt"'^    >■«/    )».9po  OOI  icL^  \-^ji^  )co(  )i/   .^^^ 

>0a-^     .)i_«9>.^     OÔI^     )-^jiL^     t-^/<^     »  )It"^.iuQP     oi\     )oo( 

.lil-^-jd  VV>'  \»  oôC^  )i<  ^  »  flf»  oi^  ^^^^o/o  .  ^w»K.iOOV3/ 
.vâLd  |1  ^oia.âVâ~2o  ^^wd{  JJ  )  v>  ..\  >  »v>cL  ^A^^^V/  )oi9 
lo^  )K<Mi'>K^  s.^K.^  ojNii^  otS^  |J/  .vfn°iiO  JJ  ^oio^fo 
^^^.ao/»  U'f^  ^-^  t-ûâ  i^  -l-*^^  .-oioK-./i  ^^.^ooo  JoCS^ 
o(\  ooi^Il   ^'f^)^9   )l^i  ^9   (fol.  2'MV)  )oC^  Jlv-au'^.fiD  ot^ 

JL>0-S     ^..OuVtJiO    .)90<?>0>  ^     )l^ft>     ^^     ILflDfKj     jJ9     )i^  ^  >  «) 

.)w»oC^     I  1  °>\o  »  ^    ^0<  .oN,^.  ^it'o    |)l.*Q^9 


(1)  )-fc:Sj>o;S  Ms. 


JEAN    LE    SILOÏTE.  161 

)..-*o;   ^t-o  )^vi  ^/»  s-wio^   )joi  QJLio  JjL^.ro  ^1  ool 

^9    I  «  '^l     •  ^^    9t^N^^    OOI9     )...!>  tV>  -)    '^^  ,./l/o     j090     j^J^ 

lo^^  )!/  )i^ft>  ^;;  ' .  oi  -^N  ^  o-iL^'l/  (fol.  237)  ^JU«a> 

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(1)  ^é^o  W^^  ^A«»  Ms.  —  (2)  \^^L  pour  t-oU  (?). 

DCiENT    Ctir.Éril'-N.  11 


162  REVIT.    DE    l'orient   rURKTlEN. 

I  >  ^^  V:>^  l-L^^-ûo   i-*^  ooi  fi^^o  .)»v-û^/  x^  l-fiûjU  JJ» 

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(Ij   U^v»  Ms. 


JEAN    LE    SILOÏTE.  103 

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(fol.  239)  .)oj:S.JJ  s-Mv-auiio  JJil»  ^ia-auji  JJ  ^/^  '^t-io^  ^Sjo 
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161  REVUK  m:  l'orient  ciihktikn. 

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JJo  .J-Joi  )i  -)^  v>  •>  )ot.â/  :  jK^'w^-^*.^  )lo  ^  »  m  •>;  v-ajI^-^l^ 
Afs  -y  .  ^.  )  vt  ..^  ^ojl^/  JJo  a  ni  »/  ^Vi  ^^9  ^P?^/ 
-i  -^  :V-io/o  )  V  oo  l^)-^;  ôiioaâ  ^^  ^^s^CS»  ^cld  oolo 
s^o\  :)J^^-au-fiD  ôi^J^/;  >^oJJ  J^U/o  .^^C^s^  ^^^Z  ^«««a^ 
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K,  >».,  oo   .w.,-*/    ^-io   w.v.^    s-o(a.*^C^s3lj    w.lv-adi^/    ^-ûoij 

.yKJLâuJ     sDOV-â    vf>    Cfi     y    I   V>     ^  >  oV^     .)jL30t     OlK^O     Oi^/ 

yoot.^  \  v>  «  f>/o  y  >  ^o<r^  ^^>>^  ^AJLâl/o  ^^«^^^  y^L^o 
CLJoio   |.:^'K.^o   1 1  ni  m  vnX    ^qj/    ooio  (fol.  ^Vl')  j  i  m  iy«\v> 


JEAN    LE    SILOÏTE.  165 

01-^/9  jiaJbo^^o  Joi^JJ  >  ».  >  t  v>o  )  »  «^  o  )oo(  JJ>^  joub^^ 
iaw^/  ^  ^ « ,n ,>  oci  > t  .V-^/o  )^l»^  ^^^^  vOO(JL^  ^.^  ^^^j/ 
.^V-^   001  (sic)   K-A..^.^   \   •\  *>   ),^\;    .s^oio-^j-^/o  oilo^ 

^'^Jl  PO  .^^K^  iQ.«^0  jJJx^  )K»^  oi  yO^<^  V^/<^  1?)^ 
)9)»JL     ^^     t-^     1-^^^     vOfJâL^^     ^<^?     V^/      f  ^^*-'?     IfV-^^^^I 

^iô  )j/  ^)Llâ9  )L_i/  .^^K^  yoK_-.*i  yo  '>N'>  y/»   -po/o 

,ot|.  ^\  y»  ro-^  ^;  (fol.  241')  )i^  f>\'>/  JiocL**i/o  .w.^  K-«^ 
JL^  >d.;o/  ^.oo  J^  \  ^  >o  lUjJ  oiloL^  ^^  oi9t>^o  oiV^/o 
KjbcuA«l{  ^...do  .)ooi  jj-^1/0  )  I  >  il  lo^Of^  )oo(  »  otloN  «  *>  I 
^^/o  >  i-««o,>  )i  •>o^^  opv-so  J^l-ao  K^K^  oml^j  j^Jt 
01^  y,.^-^    ^o(a-^90t   >  *  n  (Y>«=^K.^oo   jooi   '^  ■.■.■V>J^oo»    oot 

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OiS.    )oo(  L^olto  .01.^   s^oioK^/;  s>6i  )Kdo^    ^oâou   ool  JJ; 

îKs/    JJ    )b/  ^«CiûJji  (fol.  242')  ^i^^^cui;    )a^/    ^^^;    )ji-û^/ 

.jb^V^    vk^  ^^^^^^  .^d^Q^   ^^9   oî^   pe/   .^^1 

(i)  ui.ûa=u.  Ms.  —  (2)  "^"i^iisoj  Ms. 


166  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

vflDQ^.^Ot.3    Ul    «^^^    )V^    )oC^    ioL^    )jLlLlO   .w»0|cL>w^   ^CL^^JU^ 

)iot-M  Jooi  v^'/o  s./C^9  oiK^KiCLs  <hV  Jooi  ^*-^W  .chIo^ 

)    >    <T>o)V-5     )oC^9      h     •>    ^    0/     ^K-.KiCLS     w»-^     ioOl     )K-S» 

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.K._A.jl9  ^.«^01  ^àC!s^  o>.Jua^  ^^o(o  .otIa.<CS^9  |i  "^y 
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Jioj  ^/  oiâo^V^  jooto  f^w^  t-^  ^>^i/o  ))  »>xft>  jiotoj 
^1  v>,,\  t  o   s.«6i   j)).»-:»    ^-^   vn\  COQ   j^^o    ^/    jooi   ^^^^90 

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JEAN    LE    SILOÏTE.  167 

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^»«/o   .^Kdo^J^    ^^1    ^^    JS>  »  no   ^otoiQu^m  N    ^^ov>o 
)jl.)J   K^^^ooo   .J^-ioch   );»    ^Doi  (fol.  243')  jLuLb.)   jfo^a^^) 

jLl/     >  ..    >    t    V>0     )^/     090:^00     )j/     jjQ.^     t-d     .K^OOI     pCÛJbkf 

.^^b^/   ^^.^iolSa  ^cl^s^C^  ) ..  ^>o»    0(^9   Joi^jl 


TRADUCTION 

HISTOIRE    m:    JEAN    QUI    DEMEURA    DANS    UN    l'UITS. 

1.  Il  y  avait  une  femme,  nommée  Julienne,  qui  aimait  le  Messie;  elle 
était  assidue  à  la  prière  et  à  Tétude  (fol.  *23'J  v")  des  Livres  Saints  et  elle 
croissait  en  science  et  en  force  ainsi  que  sa  famille  :  elle  avait  deux  en- 
fants, l'un  nommé  Jean,  et  la  sœur  de  celui-ci.  nommée  Thémistin.  Cette 
famille  au  reste  possédait  de  nombreux  biens. 

2.  En  ce  temps-là  vivait  un  homme,  nommé  Pô/'inlios  (1);  il  reçut  du 
roi  païen  l'ordre  d'arrêter  et  de  torturer  ceux  qui  croyaient  dans  le  nom 
du  Messie,  en  quelque  lieu  qu'il  les  trouvât.  Quand  la  chrétienne  Julienne 
apprit  qu'il  venait  dans  le  lieu  où  elle  demeurait  —  une  grande  agitation 
s'était  produite  dans  sa  ville  et  cliacun  s'enfuyait  devant  (Pôf/nliôs)  — 
elle,  elle  prit  ses  enfants  et  les  cacha  (fol.  233  r')  dans  une  caverne,  tan- 
dis qu'elle  méditait  jour  et  nuit  la  loi  du  Seigneur  (2). 

Le  fils,  qui  avait  environ  treize  ans,  quitta  sa  mère  en  cachette,  sans 
qu'elle  le  sût,  et  il  alla  à  l'église  des  hommes  zélés.  C'est  ainsi  qu'il  fai- 
sait fidèlement  sa  prière  (3),  quand  un  homme  le  vit  là  en  prière,  s'appro- 

(1)  Ce  nom  maiu|ue  dans  le  grec.  U  se  rapproche  de  Paphnuce,  mais  les  persécuteurs 
sont  en  général  d'origine  romaine  et  portent  des  noms  romains,  comme  Pompéius,  Pom- 
péianus. 

(2)  PS.  I,  ±  —  D'après  le  grec,  elle  se  cache  avec  ses  enlanls  dans  une  cliamhre,  elle  les 
élève  dans  la  doctrine  et  les  préceptes  du  Seigneur  et  elle  leur  enseigne  les  lettres. 

:{)  Grec  :  «^  A  l'heure  de  la  prière,  l'enlant  ab.Tndonnanl  sa  mère  s'en  allait  seul  le  jour 
du  dimanche,  puis  il  revenait  après  avoir  prié  en  secret,  car  de  crainte  tous  les  chrétiens 
s'étaient  cachés.  » 


lOS  HRVIT,    DE    l'orient    f'II  UKTIEN. 

clia  (le  lui  et  l'interrogea  en  disant  :  «  0  jeune  homme,  d'où  es-tu  et  de 
quelle  famille  es-tu,  toi  qui  apportes  tant  de  soin  à  faire  fidèlement  ta 
prière?  »  Jean  lui  répondit  :  «  Ma  petite  sœur  et  moi,  dit-il,  nous  sommes 
les  enfants  d'une  femme  veuve  et  nous  étions  cachés  dans  une  caverne  ; 
j"ai  quitté  ma  mère  sans  qu'elle  le  sache  (fol.  233  v")  et  ainsi  je  suis  pré- 
sent à  l'église  à  l'heure  de  la  prière.  »  Cet  homme  reprit  en  lui  disant  : 
«  \oici  tant  de  temps  que  je  viens  ici  et  je  n'ai  trouvé  personne  autre 
que  toi  qui  vienne  ici  prier;  tous  les  chrétiens  en  effet  ont  peur  de  se 
montrer  tels;  pour  moi,  je  crains  le  roi  du  ciel  qui  peut  faire  mourir  et 
faire  vivre.  »  Cet  homme  lui  dit  (encore)  :  «  Qu'est-ce  qui  te  pousse, 
mon  lils,  à  sortir  et  à  affronter  les  difficultés,  si  ce  n'est  que  tu  cherches 
à  vaincre  le  monde?  Va  au  désert  et  là  sois  comme  un  ange,  car  ce 
monde  est  transitoire,  .ses  œuvres  et  sa  puissance  sont  comme  l'ombre 
et  ses  biens  sont  destinés  à  être  détruits.  Heureux  l'homme  qui  ne  perd 
pas  (fol.  234  r"^)  son  âme  à  cause  de  ces  choses  passagères  qui  finissent  et 
ne  demeurent  pas.  » 

3.  En  entendant  (ces  paroles),  Jean  se  lamentait  et  il  dit  à  cet  homme  : 
«  Que  vais-je  faire?  car  je  suis  dans  l'angoisse  au  sujet  de  ma  mère 
et  au  sujet  de  ma  sœur;  celle-ci  est  (encore)  jeune  et  ma  mère  prend 
beaucoup  de  peine  et  a  bien  des  soucis  pour  que  nous  soyons  instruits 
dans  les  sciences  divines  (et)  pour  que  les  biens  que  notre  père  nous  a 
laissés,  ne  soient  pas  perdus.  »  Cet  homme  dit  :  «  Les  biens  célestes, 
mon  fils,  ont  plus  de  valeur  que  ceux  que  l'on  ne  peut  conserver.  »  Jean 

.  répondit  en  lui  disant  :  a  Je  vais  donc  aller  dire  cela  à  ma  mère  et  je  veux 
agir  ainsi,  afin  qu'elle  ne  soit  pas  inquiète  à  mon  sujet  et  ([u'elle  ne  se 
lamente  en  elle-même,  et  que  je  ne  vive  pas  non  plus  dans  l'ennui  à 
cause  d'elle;  mais  si  elle  me  bénit,  je  la  quitterai,  en  emportant  sa  béné- 
diction comme  une  arme  puissante.  » 

4.  Plein  d'ardeur,  {Jean)  alla  trouver  sa  mère  en  courant;  celle-ci  vint 
à  sa  rencontre  et  le  reçut  avec  joie  :  «  Où  étais-tu?  lui  dit-elle,  (fol.  234  v^  ) 
car  j'étais  inquiète  au  dedans  de  moi  à  ton  sujet.  Je  vous  ai  cachés  avec 
les  biens  que  votre  père  vous  a  laissés,  afin  que  vous  ne  tombiez  pas  entre 
les  mains  de  Pôfinllôs  l'impie  et  qu'il  n'accomplisse  pas  sur  vous  sa  mau- 
vaise volonté  et  qu'  (ainsi)  vous  ne  fassiez  pas  descendre  dans  la  douleur 
mon  âme  au  Schéol  (1).  »  Alors  Jean  lui  répondit  en  disant  :  €  0  ma  maî- 
tresse (2),  je  suis  allé  à  l'église  pour  prier  et  là  j'ai  trouvé  un  homme  (^ui 
a  parlé  avec  moi  et  qui  voulait  me  retenir  en  ce  lieu;  je  lui  ai  dit  que  je 
ne  pouvais  pas  agir  ainsi,  sans  aller  auparavant  me  présenter  à  ma  mère 
et  je  lui  ai  promis  d'aller  le  retrouver,  mais  par  ta  vie,  ô  ma  maîtresse, 
bénis-moi,  que  je  ne  tarde  pas  à  aller  demeurer  près  de  lui  dans  le  silence.  » 
Sa  mère  lui  répondit  en  disant  :  «  Va  en  paix,  mon  fils  ;  que  Dieu  soit 
avec  toi  et  qu'il  te  préserve  de  toutes  les  tentations.  » 

5.  Alors  Jean  dit  adieu  (fol.  235  r")  à  sa  mère  et  à  sa  sœur,  et  il  les  em- 
brassa et  il  partit  tout  brûlant  de  ferveur.  Il  se  rendit  au  désert  qui  est 

(1)  cf.  Genèse,  xi,iv,  '29. 

;i;  C'est  la  Iraducliiiii  liii  i^ier.  Kupta  (lou  [ir;Tr,p.. 


JEAN    LE    SILOÏTE.  169 

près  du  Jourdain,  il  passa  le  fleuve  et,  après  une  marche  de  deux  jours, 
il  rencontra  un  Égyptien  qui  demeurait  seul  dans  une  caverne  ;  il  passa 
une  journée  auprès  de  lui,  puis  au  matin  (du  jour  suivant)  cet  Égyptien 
lui  dit  :  I  Pourquoi  es-tu  venu  ici,  mon  fils?  »  {Jean)  répondit  et  lui  dit  : 
«  Pour  demeurer  dans  ce  désert  tous  les  jours  de  ma  vie.  »  (L'Égyptien) 
reprit  :  «  Tu  ne  peux  pas  supporter  ce  genre  de  vie  et  lutter,  si  tu  ne 
rejettes  et  si  tu  n'abandonnes  pas  ce  monde  passager.  »  {Jean)  lui  répon- 
dit :  «  Je  veux  demeurer  près  de  toi  et  entendre  de  ta  bouche  les  paroles 
qui  me  donneront  le  salut.  »  L'Égyptien  lui  permit  de  rester  sept  jours 
chez  lui  afin  de  l'éprouver.  Or  il  recevait  sa  nourriture  par  l'intermédiaire 
d'un  ange  une  fois  par  semaine,  et,  quand  la  nourriture  lui  arriva  certain 
jour,  il  ne  donna  (fol.  235  v»)  rien  à  Jean;  il  l'appela  et  lui  dit  :  «  Pars,  va 
du  côté  du  désert  intérieur  et  là  fais-toi  une  caverne  et  demeures-y,  afin 
que  Dieu  te  connaisse  et  qu'il  t'envoie  de  la  nourriture  ;  car  je  ne  peux  te 
nourrir  de  blé  terrestre  et  (ainsi)  il  n'est  pas  possible  que  tu  demeures 
ici.  »  Alors  Jean  tomba  aux  pieds  du  bienheureux  et  les  embrassa  et  il 
partit  pour  se  rendre  au  désert. 

6.  Comme  il  était  en  chemin,  un  ange  du  Seigneur  le  rencontra  et  lui 
dit  :  «  Où  vas-tu,  jeune  homme?  »  Jean  lui  répondit  en  disant  :  «  Je  désire 
me  trouver  un  lieu  pour  y  demeurer.  »  L'ange  lui  dit  :  «  Quand  tu  auras 
marché  une  journée,  tu  trouveras  un  puits  devant  toi  ;  descends-y  et 
demeures-y.  »  Quand  {Jean)  fut  arrivé  au  puits,  il  commença  parle  regar- 
der attentivement,  puis  il  fit  le  signe  de  la  croix  sur  lui-même  et  dit  : 
«  Toi  qui  fis  sortir  Jnnas  du  ventre  du  poisson,  Daniel  de  la  fosse  aux 
lions,  (fol.  230  r°)  Jérémie  de  la  citerne  de  boue  et  Joseph  de  la  fosse  et  de 
la  prison  pour  le  faire  commander  sur  le  royaume  dUgi/pte  (1),  de  même, 
Seigneur  Dieu,  maintenant  encore  sois  (aussi)  avec  moi  dans  ce  puits  et 
secours  ma  faiblesse.  »  En  tremblant  et  en  frémissant  en  lui-même,  il 
descendit  dans  le  puits,  puis  il  rendit  grâces  au  Dieu  vivant  et  il  le  loua. 

7.  Quarante  jours  se  passèrent  sans  qu'il  goûtât  ni  pain  ni  eau;  l'ange 
était  allé  trouver  l'Égyptien  comme  d'ordinaire  et  lui  avait  apporté  de  la 
nourriture;  l'ange  dit  à  l'Égyptien  :  «  Lève-toi,  Pharmouthi,  et  porte  de  la 
nourriture  à  celui  qui  demeure  dans  le  puits,  car  voici  quarante  jours 
qu'il  n'a  pas  mangé  de  pain,  qu'il  n'a  pas  fléchi  les  genoux  et  qu'il  n'a 
pas  abaissé  les  mains,  mais  il  a  prolongé  durant  tout  ce  temps  sa  suppli- 
cation à  Dieu  ;  parce  qu'il  est  jeune,  mon  Seigneur  ne  m'a  pas  donné 
l'ordre  de  lui  porter  de  la  nourriture  ;  Dieu  en  effet  (fol.  236  v»)  veut  que 
ce  soit  par  tes  mains  que  la  nourriture  lui  soit  donnée,  afin  que  Satan  ne 
le  nourrisse  pas  de  vaine  gloire.  Affermis-le  à  l'aide  de  paroles  édifiantes 
et  fortifie-le  dans  la  divine  science.  » 

Le  tentateur  avait  entendu  tout  cela  et  il  s'était  dit  :  «  Malheur  à  moi 
qui  suis  vaincu  par  ce  jeune  et  faible  enfant.  »  Satan  dit  encore  :  «  Qu'est-il 
devant  moi ,  lui  que  je  ferais  trembler  comme  la  feuille  en  face  du  vent? 
J'irai  donc  le  trouver  tandis  qu'il  est  jeune  encore,  et  je  le  tromperai.  » 

8.  Alors  l'Égyptien  reçut  de  la  nourriture  de  l'ange  et  se  rendit  auprès 

(1)  .lonas.  II,  11  ;  Daniel,  vi,  -23;  Jérémie,  xxxviii,  13;  Genèse,  xxxvii.  28  et  xu,  U, 


170  REVUE    DE    l/ORIENT   THRÉTIEX. 

du  bienheureux  Jran :  dune  voix  forte  il  dit  :  «  Jean,  serviteur  de  Dieu, 
le  Messie  t'a  regardé  d'un  œil  favorable,  et  à  cause  de  ton  endurance, 
voici  qu'il  t'envoie  de  la  nourriture  ;  ne  crains  pas  et  que  ton  esprit  ne 
se  décourage  pas;  mais  sois  dans  la  joie  et  dans  l'allégresse  et  montre- 
toi  fort  grâce  au  Messie  qui  vient  à  ton  secours.  »  Le  bienheureux  Jean 
(fol.  237  r")  se  demanda  en  lui-même  si  par  hasard  Saïaii  ne  venait  pas 
sous  la  ressemblance  de  cet  Egyptien  pour  le  tromper;  il  lui  répondit  en 
disant  :  «  Si  c'est  là  la  volonté  de  Dieu,  on  me  donnera  et  on  me  pré- 
sentera ici  une  autre  nourriture.  »  Pharmouthi  l'Égyptien  répondit  et 
lui  dit  :  t  Je  suis  cet  Egyptien  que  tu  es  venu  trouver  dans  une  caverne.  » 
Et  quand  Jean  sut  que  c'était  lui,  il  lui  dit  en  tombant  à  genoux  :  «  Mon 
maître.  »  Ils  firent  tous  deux  une  prière  et  ils  se  saluèrent  :1e  bienheureux 
Jean  reçut  de  la  nourriture  des  mains  de  l'Égyptien  et  il  fut  fortifié  ;  il 
pria  en  disant  :  «  Je  te  rends  grâces,  Messie,  de  ce  que  tu  n'as  pas  tenu 
loin  de  moi  ta  miséricorde  et  ta  bonté.  » 

9.  Jean  dit  à  l'Égyptien  :  «  Retourne  en  paix,  serviteur  de  Dieu,  à  ta 
caverne  et  souviens-toi  de  moi  dans  tes  prières  ;  n'aie  pas  de  nouveau  la 
peine  de  veiiir  ici,  par  le  Seigneur  Dieu,  lui  qui  ne  se  retire  pas  de  ceux 
qui  l'invoquent  (fol.  237  v°)  vraiment,  puissé-je  ne  pas  recevoir  de  nou- 
veau de  la  nourriture  des  mains  de  qui  que  ce  soit,  ne  pas  remonter  de 
nouveau  de  ce  puits  et  n'avoir  pas  de  nouveau  de  relations  avec  les 
hommes;  mais  que  ce  Heu  soit  ma  demeure  pendant  la  vie  et  qu'en 
toutes  choses  Dieu  prenne  soin  de  ce  qui  est  à  moi.  »  Alors  le  bienheu- 
reux Pharmouthi  dit  au  bienheureux  Jean  :  i  Acquiers,  mon  fils,  la  pa- 
tience, afin  que  tu  ne  sois  pas  tenté  par  le  démon;  car  Satan,  l'ennemi 
de  notre  race,  a  coutume  de  combattre  ce  genre  do  vie  qui  est  le  nôtre 
et  de  lutter  tous  les  jours  contre  nous  (en  faisant  naître)  le  désespoir  et 
les  mauvaises  pensées  ;  il  fait  revenir  à  la  mémoire  des  moines  les  biens, 
les  richesses,  les  parents,  les  amis,  l'amour  des  frères  et  la  gloire  qui 
vient  des  riches,  il  trompe  par  l'ignorance  et  par  l'aiguillon  des  désirs, 
il  fait  tomber  dans  la  négligence  le  cœur  (du  solitaire)  (fol.  238  r°)  au 
moyen  des  filets  des  vanités,  il  rend  la  vie  de  l'homme  absolument  sté- 
rile, il  excite  en  lui  la  douleur  intérieure  et  les  larmes,  il  séduit  son 
esprit  par  de  mauvaises  pensées,  le  conduit  à  la  mort  et  fait  tomber  son 
intelligence.  Sois  vigilant  en  toutes  choses.  » 

Jean  répondit  et  lui  dit  :  «  Je  t'adjure  par  le  Dieu  (jui  vit  et  qui  fait 
vivre,  de  ne  rien  m'apporter,  quand  Dieu  se  souviendra  de  toi  et  qu'il 
t'enverra  de  la  nourriture.  »  —  Le  calomniateur  avait  entendu  tout  ce  qui 
avait  été  dit.  —  Ils  s'embrassèrent  et  l'Égyptien  retourna  à  sa  caverne. 

10.  Peu  de  jours  après,  Sataii  apparat  à  cet  Égyptien  sous  la  ressem- 
blance d'un  des  serviteurs  de  la  mère  de  Jean;  il  le  salua  eu  s'inclinaut 
jusqu'à  t(;rre  et  il  lui  dit  :  «  Je  te  fais  une  demande,  homme  de  Dieu  : 
nous  avions  un  maître  qui  craignait  Dieu,  et  il  est  mort  dans  les  honneurs 
en  laissant  ifol.  238  v")  deux  enfants,  un  garçon  et  une  fille;  or  ce  garçon 
a  abandonné  sa  mère,  notre  maîtresse,  et  il  s'en  est  allé  sans  ([ue  nous 
sachions  ce  qu'il  est  devtuui  :  (aussi)  notre  maîtresse  est-elle  dans  une 
grande  inquiétude  à  son  sujet.  Nous  avons  iipinis  (|u'il  a  traversé  le  Jour- 


JEAN    LE   SILOÏTE.  171 

daiii,  mais  nous  ne  savons  pas  où  il  est  allé  et  à  cause  de  lui  (notre  maî- 
tresse) est  maintenant  dans  les  larmes  et  dans  une  grande  douleur,  et 
parce  qu'elle  souffre  dans  son  cœur,  elle  m'a  donné  Tordre  d'aller  à  sa 
recherche  et  elle  lui  a  écrit  une  lettre;  et  maintenant,  voici  que  Dieu 
m'a  envoyé  vers  ta  sainteté.  »  L'Egyptien,  ayant  entendu  ces  paroles,  y 
ajouta  foi  ;  il  fut  accablé  de  douleur  et  de  tristesse  à  cause  de  la  mère  de 
Jean  et  il  ne  saperçutpas  en  lui-même  que  c'était  une  ruse  du  tentateur; 
il  demeura  toute  la  nuit  en  proie  à  des  pensées  et  à  des  inquiétudes  et  il 
ne  put  pas  même  faire  sa  prière  comme  à  l'ordinaire;  le  matin  du  jour 
suivant,  ils  se  levèrent  et  ils  se  rendirent  tous  deux  auprès  du  bienheu- 
reux Jean;  quand  ils  furent  arrivés  au  puits.  lÉgyptien  (fol.  239  r^)  dit 
à  Jean  :  «  Tu  sais,  notre  frère,  que,  si  quelqu'un  s'adonne  à  de  bonnes 
œuvres,  mais  n'est  pas  agréable  à  ses  parents,  il  ne  porte  pas  de  fruits 
et  ses  efforts  sont  inutiles;  et  toi,  en  quittant  ta  mère,  (tu  l'as  mise)  dans 
l'inquiétude  et  tu  te  figures  avoir  bien  agi;  mais  écoute-moi,  va-t'en,  rends 
la  paix  à  ta  mère  et  occupe-toi  des  biens  que  ton  père  vous  a  laissés;  si, 
après  la  mort  de  ta  mère,  tu  veux  revenir  ici,  distribue  (ton  avoir)  aux 
pauvres  et  alors  sans  réfléchir  davantage,  tu  viendras  ici.  Voici  ta  mère 
t'a  envoyé  un  de  tes  serviteurs  avec  des  lettres.  » 

11.  Le  bienheureux  Jean  répondit  et  dit  à  l'Egyptien  :  «  Tu  n'as  pas 
reconnu,  notre  père,  la  perfidie  et  la  ruse  du  tentateur  qui  fait  mûrir 
des  prétextes  pour  captiver  tes  pensées;  il  a  perverti  ton  esprit  pur,  il  a 
mis  le  trouble  et  la  confusion  dans  ta  prière  et  il  est  juste  de  reconnaître 
qu'il  ne  t'a  pas  même  laissé  prier  et  louer  Dieu,  (fol.  239  v^)  mais  il  t'a 
trompé.  Mets  sur  ton  âme  le  sceau  du  signe  de  la  croix,  reprends  connais- 
sance de  toi-même  et  vois  comme  tu  es  faible  ;  retourne  à  ta  caverne  et 
si  (Satan)  t'appelle,  ne  lui  réponds  pas.  »  Alors  Pharmoulhi  approuva  la 
parole  de  Jean  et  se  montra  docile  à  .son  avis  ;  il  tomba  le  visage  contre 
terre  devant  Jean  en  pleurant  et  on  disant  :  «  Mon  fils  Jean,  demande  à 
Dieu  pour  moi  le  moyen  de  revenir  de  la  ruse  de  Salqn.  »  Jean  pria  et 
dit  :  «  Seigneur,  toi  (jui  scrutes  les  cœurs  et  les  reins  (I),  qui  connais  ce 
qu'il  y  a  dans  les  pensées  et  qui  demeures  dans  la  lumière,  éclaire  l'in- 
telligence de  ton  serviteur  et  fais  aller  Salan  derrière  lui  dans  la  honte.  » 
Alors  Satan  dit  tout  à  coup  à  Jean  sous  la  ressemblance  de  son  serviteur  -. 
«  Mon  maître,  Jean,  comme  tu  nous  as  mis  et  jetés  dans  la  tristesse,  ta 
mère  et  moi  qui  sommes  agités  par  l'inquiétude  et  le  souci  que  tu  nous 
causes;  c'est  pourquoi,  (fol.  24U  r'*)  écoute  le  serviteur  de  Dieu  qui  est 
venu  vers  toi,  et  va  rendre  la  paix  à  ta  mère  qui  brûle  de  te  voir  ;  et  si 
je  ne  m'en  vais  pas,  ta  mère  s'irritera  et  s'inquiétera  et  elle  viendra  te 
trouver  ;  je  sais  que,  d'après  ce  qu'on  dit,  son  amour  ne  lui  permet  pas 
de  s'abstenir  de  venir  vers  toi  pour  te  voir.  » 

12.  Le  bienheureux  Jean  ne  lui  répondit  pas.  Alors  l'Égyptien  quitta  ce 
lieu  en  pleurant  et  en  disant  :  «  0  tentateur,  comme  tu  as  combattu  avec 
moi  et  comme  tu  m'as  vaincu  ;  tu  m'as  trompé  comme  on  trompe  un 
fou,  et  cet  enfant  qui  est  plus  jeune  que  moi  a  triomphé  de  toi  et  t'a 

(1)  PS.   VII,    10. 


172  lŒYVE    DE    l'orient    CimÉTIKX. 

vaincu  comme  (l'aurait  fait)  un  vieillard.  11   faut  que  je  me  remette  -à 
l'œuvre  et  que  je  prie  Dieu  comme  cet  enfant.  » 

13.  Le  tentateur  les  laissa  (tranquilles)  pendant  un  long  espace  de  temps  ; 
et  de  nouveau  il  rassembla  une  troupe  de  démons  et  les  emmena  avec  lui 
au  puits  (de  Jean)  ;  encore  loin  de  là,  il  commença  à  crier  et  à  dire  (fol.  240  v) 
sous  Tapparence  de  sa  mère  :  «  0  mon  fils  Jean,  combien  j"ai  travaillé 
pour  toi  !  je  t'ai  élevé  aussi  dans  de  grandes  difficultés,  je  t'ai  caché  dans 
une  chambre  ainsi  que  ta  sœur,  et  maintenant  tu  m'abandonnes  et  tu  n'é- 
])rouves  pas  de  douleur  pour  moi  ;  mais  tu  es  cause  que  dans  ma  vieillesse 
débile  j'erre  dans  ce  désert,  tu  ne  te  souviens  pas  que  mes  mamelles  t'ont 
allaité  et  l'affection  do  ma  vieillesse  ne  te  touche  pas.  »  De  nouveau  il  se 
tint  au-dessus  de  l'ouverture  du  puits  et  il  cria  en  disant  :  «  Mon  &ls  Jean, 
tourne-toi  vers  moi  et  rends-toi  agréable  à  ta  mère,  elle  qui  est  vieille  et 
qui  a  beaucoup  travaillé  pour  toi.  0  esprit  mauvais,  en  quoi  ai -je  péché 
contre  toi,  pour  que  tu  aies  eu  le  courage  d'arracher  mon  fils  de  mes 
mains?  »  La  mère  et  la  sœur  de  Jean  s'écrièrent  :  «  Nous  t'en  prions, 
monte,  sauve  nos  âmes  et  aie  pitié  de  nous;  retourne  à  tes  biens,  établis 
sur  eux  des  intendants,  (fol.  241  r°)  donne-les  aux  pauvres  et  aux  orphelins 
et  ce  sera  une  belle  action.  Si  tu  ne  fais  pas  cela,  (au  moins)  reçois-nous 
tous  auprès  de  toi,  afin  que  nous  aussi  nous  mourions  avec  toi.  » 

14.  En  tout  cela,  {Jean)  ne  leur  répondit  rien;  mais  sans  relâche  le  saint 
priait  et  louait  Dieu.  Un  des  démons,  sous  l'apparence  de  sa  mère,  regarda 
dans  le  puits  et  dit  :  «  Laissez-moi  descendre  près  de  lui  pour  que  je  le 
voie,  de  crainte  que  mon  fils  ne  soit  déjà  mort.  »  Mais  le  bienheureux  ne  ré- 
pondit pas.  Pendant  longtemps  l'adversaire  attendit  avec  la  pensée  qu'il 
converserait  avec  lui  ;  il  appela  tous  les  démons  et  leur  dit  :  «  Venez,  ap- 
portez des  cordes  et  nous  descendrons  là.  »  Quand  le  tentateur  commença 
de  les  obliger  à  faire  cela,  un  des  démons  cria  et  dit  :  «  Si  vous  descendez 
là  tous,  qui  me  fera  descendre  lorsque  je  resterai  (seul)?  »  Le  tentateur 
fut  irrité  (fol.  241  v°)  parce  qu'il  avait  dévoilé  sa  manœuvre;  il  le  lia  et 
l'envoya  loin  de  lui  dans  un  pays  éloigné.  Quand  il  fit  connaître  et  rendit 
manifeste  sa  ruse,  il  était  comme  un  dragon  et  il  était  en  fureur;  dans  sa 
colère,  il  se  jeta  au  fond  du  puits,  il  entoura  le  bienheureux  Jean,  semblable 
à  l'homme  qui  est  affaibli  et  dont  les  membres  sont  brisés  ;  il  l'insulta,  le 
renversa,  et  comme  il  ne  pouvait  pas  le  détourner  de  sa  prière  et  qu'il  lui 
était  impossible  de  le  tromper,  il  cria  et  dit  :  «  Malheur  à  moi  parce  que 
mon  habileté  ne  m'a  nullement  servi  en  ce  qui  concerne  cet  homme;  dé- 
sormais je  le  laisserai  tranquille,  j'irai  tromper  tout  le  monde  et  je  ferai 
tourner  les  hommes  vers  moi.  » 

Le  bienheureux  Jean  exorcisa  le  tentateur  au  nom  de  Dieu  et  lui  interdit 
avec  anathème  de  revenir  dans  le  lieu  où  il  se  trouvait  ;  le  tentateur  le  lui 
promit  avec  serment  :  «  fùi  quelque  lieu  que  j'entende  (fol.  242  r»)  parler 
de  toi,  là  je  ne  demeurerai  pas;  »  Jean  lui  dit  :  «  Que  le  Seigneur  te  répri- 
mande. » 

15.  Jean  resta  dix  années  dans  ce  puits.  Quand  fut  arrivé  le  temps  où  il 
devait  mourir  et  s'en  aller  vers  le  Dieu  tout-puissant,  moi  Cliii/sius,  qui 
avais  demeuré  dans  le  pays  des  Quurtéet  qui  avais  marché  pendant  trente 


JEAN    LE    SILOÏTE.  173 

années  dans  le  désert  et  dans  la  forêt,  je  fus  averti  par  un  saint  ange  et  je 
fus  conduit  dans  ce  lieu  pour  voir  ce  bienheureux,  converser  avec  lui  et 
lui  donner  du  courage,  afin  qu'il  ne  chancelât  point  dans  son  esprit.  Quand 
je  fus  parvenu  prés  de  lui,  il  s'aperçut  de  mon  arrivée  et  il  (me)  dit  :  «  Ton 
arrivée  me  cause  une  grande  joie,  ô  homme  de  Dieu  Chrysius;  je  sais  que 
depuis  ta  jeunesse  tu  as  combattu  un  beau  combat  et  voici  que  de  nouveau 
tu  sers  Dieu,  de  telle  sorte  que  tu  recevras  (fol.  242  V)  une  grande  récom- 
pense. »  Tout  en  rendant  grâces  à  Dieu  et  en  faisant  des  prières,  je  l'ad- 
jurai de  me  dévoiler  lui  aussi  quelque  chose  sur  le  genre  de  vie  de  sa  jeu- 
nesse; et  alors  il  me  fit  connaître  tout  ce  que  j'ai  raconté.  Je  séjournai 
trois  jours  auprès  de  lui;  notre  maître  me  montra  sa  gloire,  et  le  pays  où 
se  trouvait  le  puits  dans  lequel  Jean  demeurait,  fut  rempli  d'une  grande 
lumière,  de  sorte  que  nous  nous  vîmes  l'un  l'autre  ;  son  visage  était  sem- 
blable au  feu  et  brillait  comme  une  rose  ;  il  monta  de  son  puits  et  nous 
nous  saluâmes.  Or,  il  y  avait  là  une  grande  pierre  placée  à  côté  de  l'ou- 
verture du  puits;  il  me  fit  jurer  de  déposer  son  saint  corps  dans  ce  puits 
et  de  placer  cette  pierre  sur  l'ouverture  ;  comme  il  parlait  avec  moi  dans 
la  joie  et  la  paix  et  que  son  visage  était  joyeux  et  qu'il  (me)  regardait,  le 
saint  rendit  son  âme  (fol.  243  r")  et  il  partit  de  ce  monde. 

16.  Dans  toute  cette  région  du  désert,  il  se  répandit  une  agréable  odeur 
qui  surpassait  l'odeur  des  parfums  et  (on  entendit)  la  voix  des  armées  des 
anges  et  des  justes  qui  servaient  et  accompagnaient  l'âme  du  bienheureux. 
Je  plaçai  son  saint  corps  dans  le  puits,  je  roulai  la  pierre  et  je  fermai  l'ou- 
verture; avec  un  instrument  que  je  cachai,  je  ramassai  une  grande  quan- 
tité de  sable  et  je  fis  disparaître  le  puits  sous  le  sable  répandu  au-dessus 
de  la  pierre.  Alors  au  moment  où  j'allais  quitter  ce  lieu,  il  sortit  et  il  s'é- 
leva de  l'ouverture  du  puits  un  palmier  qui  portait  des  fruits  nombreux 
et  magnifiques  et  qui  cacha  cet  endroit  sous  son  ombre. 

17.  En  voyant  ces  choses,  je  remerciai  et  louai  le  Dieu  qui  exalte,  se- 
court et  fait  triompher  ses  adorateurs.  Je  partis  de  là  pour  revenir  dans 
mon  pays  et  comme  dans  la  colonne  de  nuée  (1)  (fol.  243  v°)  j'y  descendis  ; 
et  j'arrivai  au  lieu  où  je  demeurais,  en  remerciant,  exaltantet  louant  Dieu, 
à  qui  soit  la  gloire  dans  les  siècles  des  siècles.  Amen. 

FIN  DE  CETTE  HISTOIRE  DU   BIENHEUREUX  JEAN  DU  PUITS. 

Moiitargis. 

Maurice  Brièke. 

(1)  Exoile,  xiii.  lii-^21). 


NOTICKS 
DES  MANUSCRITS  ARABES  CHRÉTIENS 

ENTRÉS    A     LA     H  I  B  LI  OTll  Èy  U  E     NATIONALE 
DEPUIS    LA    l'UBLICATlON    DU    CATALOGUE. 

Depuis  la  publication  du  Catalogue  du  fonds  arabe,  par  de 
Slane,  un  nombre  considérable  de  manuscrits  est  entré  à  la 
Bibliotlièque  Nationale,  à  Paris  ;  ils  ont  été  classés,  au  fur  et  à 
mesure  des  entrées,  à  la  suite  des  premiers.  L'inventaire  ma- 
nuscrit unique,  dû  à  plusieurs  savants,  est  d'une  consultation 
fort  longue,  à  cause  du  manque  de  tables  et  du  pêle-mêle  des 
matières;  il  est  en  outre  insuffisant  en  maint  endroit,  et  plus 
d'un  ms.  s'y  trouve  trop  vaguement  caractérisé. 

Nous  nous  sommes  proposé  de  rendre  service  aux  savants 
en  ordonnant  et  en  publiant  les  notes  prises  au  cours  de  nos 
recherches,  et  qui  concernent  les  mss.  chrétiens. 

Nous  avons  donc  groupé,  dans  notre  Inventaire,  les  mss. 
chrétiens,  en  nous  aidant,  pour  la  description  des  volumes, 
des  bonnes  notices  du  Catalogue  manuscrit,  et  en  particulier, 
pour  les  plus  récentes  acquisitions,  des  excellentes  notices  de 
M.  E.  Blochet. 

Vingt-sept  mss.  ont  été  déposés  à  la  Bibliothèque  Nationale 
par  M.  Amélineau,  qui  s'est  réservé  le  droit  d'en  accorder 
communication.  Ce  sont,  en  majeure  partie,  des  copies  con- 
temporaines exécutées  en  Egypte.  M.  Amélineau  a  bien  voulu 
nous  autoriser  à  en  faire  le  dépouillement  (n"'  4770-1700). 

L'âge  de  beaucoup  de  ces  mss.  est  signalé  dans  les  expli- 
cit;  peu  d'entre  eux  sont  bien  anciens;  notons  surtout  un 
Synaxaire  Jacobite  (4869-1870)  peut-être  antérieur  au  xw"  s.; 
un  Hexaméron  Ps.-Épiph.  (1894)  antérieur  au  xvii'^  s.  La  plus 
grande  partie  est  moderne. 

Comme  les  vies  de  Saints  abondent  dans  un  pareil  dénom- 
brement, et  comme  il  est  souvent  diflicile  de  les  identifier,  nous 
nous  sommes  borné,  pour  beaucoup  d'entre  eux,  dont  le  jour 


NOTirES.  175 

de  commémoration  est  iiidiqu('!  dans  le  texte,  à  donner  l'or- 
thographe  du  Synaxaire  jacobite  1869-1870,  exemplaire  soigné 
et  vénérable,  sur  lequel  est  basée  Tédition  de  M.  René  Basset(l). 

Nous  ne  donnons  d'indications  bibliographiques  qu  episodi- 
quement,  dans  la  mesure  où  elles  peuvent  être  utiles  à  déter- 
miner un  ouvrage  peu  connu. 

Nous  espérons  que  ce  travail,  malgré  ses  imperfections, 
pourra  servit-  à  amorcer  un  classement  général  de  nos  nou- 
veaux manuscrits  arabes,  et  donnera  l'idée  de  mettre  à  la  por- 
tée des  savants  de  toute  nation  des  matériaux  qu'il  leur  est 
malaisé  d'utiliser,  faute  d'inventaire. 

Paris. 

RoBKRT  Grive  AU, 

arcliivisto  paléographe. 


4703 

.L»J!    •i'^^.  Le  Jardin  des  Moines.  Recueil  d'anecdotes  clas- 
sées par  titres;  composé  primitivement  par  saint  Sophronius, 
patriarche  de  Jérusalem,  et  entièrement  refondu  par  le  prêtre 
maronite  Gabriel  Farhat,  d'Alep,  en  1G9G.  (Cf.  de  Slane,'n°27î)). 
Avec  une  bonne  table  des  matières. 
MS.  daté  de  1799. 

•279  r.  22  X  15. 

4704 

-rr^"-^  ^r?.'  .Sj-^  "^-^  J-  ^-x^^  v)^y^^-  L'^  Preuve  évidente 
sur  la  vérité  de  deux  mystères  de  la  religion  du  Christ,  à  savoir 
la  Trinité  et  l'Incarnatiijn.  Par  l'abijé  Abd  Allah  Zakhir  d'Alep. 

Copie  datée  de  Chàban  1251  (1838  J.-C). 

17  f.  23  X  IG. 

4705 

>j>ii;J!  .jJ!.  Réfutation  des  Questions  et  Réponses  du  Pa- 
triarche Maxime  Mazhloum.  (Imprimée  au  Liban  en  1863.) 

72  f.  20  X  15. 

il)  Basset,  Le  Synaxaire  arabe  Jacobite.  Patr.  Or.,  t.  I,  111.  etc. 


176  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

4706 

Exposé  des  controverses  qui  eurent  lieu  entre  les  melchitcs 
calholiques  et  les  grecs  non  catholiques  à  partir  d'Août  1837. 

Divisé  en  2 chapitres  :  1"  Historique;  2",  f"  16  v%  Pièces  justi- 
ficatives. 

32  f.  22  X  16. 

4707 

Éclaircissements  historiques  du   patriarche  Maxime  sur  le 
grand  schisme  de  Photius. 
Inc.  : 

.iUj^!    5J>ak.jJ    ^UPI    ^.^lààU^ 

34  f.  22  X  16. 

4711 

27  homélies  et  petits  écrits  d'Anba  lousâb,  évéque  de  Derrega 
et  Ikhmim. 

1.  Sur  l'existence  du  Créateur  et  la  Trinité. 

2.  De  l'Incarnation. 

3.  Malheur  au  monde  à  cause  de  son  scandale. 

4.  Si  ton  œil  te  scandalise. 

5.  Rom.,  IX,  6. 

6.  I  Cor.,  XV,  23. 

7.  Hébr.,  m,  1-6. 

8.  Sur  les  sectateurs  des  Francs  qui  se  sont  séparés  de 
l'Église  Copte. 

9.  Le  jugement  dernier. 

10.  Contre  les  hérétiques  qui  n'admettent  pas  le  jugement 
particulier  des  Saints. 

11.  Contre  ceux  qui  commettent  habituellement  et  sans  s'en 
rendre  compte  les  péchés  d'orgueil,  de  médisance  et  d'attache- 
ment aux  richesses. 

12.  Contre  les  hérétiques  qui  croient  que  le  Saint-Esprit  a 


XOTICES.  177 

oint  (^.-v--  le  Clirist  (d'uii  son  nom),  interprétant  faussement  : 

Conçu  du  Saint-Esprit,  né  de  la  Vierii'e  iMarie. 

i:^  Histoire  d'une  conti'overse  entre  un  musulman  et  un 
évêque. 

1 1.  Contre  l'usage  de  lèter  les  Martyrs  par  de  grands  repas, 
ce  qui  amène  des  jalousies  et  de  mesquines  rivalités. 

1.').  Contre  les  jeux  et  le  bavardage  àTéglise. 

IG.  Reproches  aux  prêtres  au  sujet  du  jeûne. 

17.  Panégyrique  d'Anba  Boulos.  hM"  patriarche. 

18.  Sur  les  péchés  qui  dérivent  de  l'orgueil. 

l'.>.  De  la  Pénitence,  et  des  dispositions  du  confesseur  et  du 
Pénitenl. 

20.  7'ni/i  plaul  que  inoii  Pac  ii'nnra  pas  planté  sera  ar- 
rach('. 

21.  Contre  les  fidèles  qui  jeûnent  de  leur  propre  autorité, 
sans  l'avis  de  leurs  pasteurs  ecclésiastiques. 

22.  Sur  \eju(je  inique  (Luc,  \viii,  1)  et  la  2'  venue  du  Christ. 
2.'{.  Contre  les  Coptes  qui  ont  suivi  les  hérétiques  romains 

dans  leurs  croyances  sur  le  Jugement,  les  élus  et  les  réprouv(''S. 

21.  Seigneur,  s  il  se  peut,  que  ce  calice  s\''loi(jne  de  moi. 

25.  Sur  la  miséricorde  de  Dieu  à  l'égard  des  pécheurs.  Texte 
pris  du  Maître  de  la  Viijnc 

20.  De  la  patience  dans  les  éi>i-eu\es. 

27.  Sur  les  médailles  frappées  à  l'image  des  Saints  et  des 
Martyrs,  et  du  respect  dont  il  convient  de  les  entourer,  par 
crainte  du  scandale. 

1 12  f.  20  X  20. 

4728 

Recueil  de  canons  ecclésiastiques  composé  par  Anba  Mikhaïl, 
évêque  de  Damiette  :  En  72  chapitres.  Xou.s  analyserons  ce 
recueil  dans  l'appendice.  Les  manuscrits  du  catalogue  de  Slane 
n'en  renferment  qu'un  extrait,  ms.  238,  fol.  325-329;  ms.  251, 
fol.  331V-311;  ms.  252,  p.  G39-G12. 

197  f.  35  X  25. 

4734 

^^xkJij  lALjsr^!  ^>y  ^^uJ!  hty.  Ouvrage  de  spiritualité. 

OKIKNT    (  lIlil'niEN.  12 


1  7S  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

Divist''eii7  cli.ipitn'.s  :  1"  du  baptèiiic,  qui  erface  les  péchés; 
:.'"  (le  la  Pénitence; 
:{"  de  la  purel»'  du  cœur  : 
1"  de  la  prière,  du  jeune,  etc.  ; 
5"  de  Tassistancc  à  la  messe; 
G"  de  la  mort,  et  du  ju|iemenl  ; 
7"  des  châtiments  et  félicités  éternelles. 

101  f.   2:i  X  10. 

4755 

Leçons  de  la  liturgie  jacobite  pour  les  fêtes  des  Vierges,  des 
Anges,  des  Pères,  des  Prophètes,  des  Apôtres,  des  Martyrs, 
des  Patriarches,  des  Evêques  et  autres  Saints.  (Évangiles  et 
Épîtres). 

Copié  avant  1570  des  Martyrs. 

07  f.  23  X  18. 

4756 

Offices  de  l'Église  jacobite  p<»ur  les  temps  déjeune.  Com-' 
menée  par  les  leçons  du  jeûne  nini\  ite. 
Copié  en  l.lSo  des  Martyrs. 

270  f.  20  X  19. 

4759 

Quelques  livres  de  l'Ancien  Testament.  Li'viiique  (incomplet 
du  commencement).  Nombres.  Deut.  Tobie  (la  fin  manque). 
Judith  (le  commencement  manque).  Esther.  Prov.  Ecclésiaste 
(la  fin  manque). 

131  f.  33  X  21,  éciiture  égyptienne. 

4760 

30  Homélies  de  Jacques  de  .Saruuj. 

f.  1.  Sur  la  nativité  de  saint  Jean  Baptiste.  Le  commence- 
ment manque.  Des.  :  *=s^!   Jlk^!  j^'  (^'-i,^^'  *^'j:  k/*-^^  vJL>j-^ 

f.  3.  L'Annonciation.  *^ 


NOTICES.  179 

f.  12.  La  Visitation. 

f.  19.  La  Prédication  de  saint  Jean  Baptiste. 

f.  22.  Sur  le  Verbe,  le  Fils  unique.  Inc.  :  lu  .  'UK  ^Jk:3  J 

f.  30.  La  Nativité. 

f.  3G  V".  La  Nativité,  l'Étoile  des  Mages,  le  massacre  des 
Innocents  et  la  fuite  en  Ég-ypte. 

f.  58.  Le  Baptême  de  N.-S. 

f.  05  V".  Sur  le  Baptême. 

f.  70  V".  Pourquoi  Jésus-Christ  a  eu  trente  années  d'existence 
cachée. 

f.  74.  Jésus  au  temple,  avec  le  vieillard  Siméon. 

f.  79  v".  Cet  enfant  est  au  monde  pour  la  cJiute  et  la  résur-, 
rection  d'un  grand  nombre.  (Luc,  ii,  31.) 

f.  83  v^  Sur  le  Jeûne  Saint. 

f.  90.  La  tentation  au  désert. 

f.  104.  Passion,  mort  et  résurrection  de  Jésus-Christ. 

f.  101.  L'Ascension. 

f.  169.  Sur  le  don  des  langues. 

f.  175.  La  Transfiguration. 

f.  183  v".  Sur  les  4  animaux  de  la  Vision  d'Ézéchiel. 

f.  205.  Le  Pater. 

f.  235.  Sept  homélies  sur  la  perfection  de  la  création,  jour 
par  jour. 

f.  204  v".  La  perte  du  Paradis  Terrestre. 

f.  272.  Le  sacrifice  d'Abraham. 

f.  280  V.  Sur  Jonas  à  Ninive.  Leçons  pour  le  jeûne  ninivite. 

Le  texte  syriaque  de  146  homélies  de  Jacques  de  Sarouj  a 
été  édité  par  P.  Bedjan,  Homiliae  Selectae  Mar  Jacobi  Sarii- 
gensis,  tomes  I  à  IV,  Paris,  1905-1908. 

299  f.  32  X  24. 

4761 

Leçons  (Homélies)  pour  les  dimanches  de  Carême  de  l'Église 
Copte. 

Au  commencement,  une  préface  dont  la  fin  manque.  Lacune 
au  début  de  la  leçon  du  premier  dimanche  de  Carême. 

71  f.  22  X  17. 


180  RtVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

4762 

Psaumes  wvi-cw m.  j 

Incomplet  du  commencement  et  de  la  fin.  ] 

133  f.  1(5  X  12.  1 

4770  i 

Actes  apocryphes  des  Apôtres. 

Inc.  du  commencement.  Actes  de  Pierre.  i 

f.  IG.  Actes  de  Paul.  i 

f.  50.  Histoire  de  saint  Denys  l'Aréopagite.  j 

f.  68.  Actes  d'André  et  Barthélémy.  1 

f.  113.  Actes  de  Jacques  fils  de  Zébédée.  .  ! 

f.  122.  Actes  de  Jean  fils  de  Zébédée.  ^ 

f.  181.  Les  envoyés  des  Apôtres.  i 

f.  188.  Actes  de  Philippe.  \ 

f.  205.  Actes  de  Barthélémy.  : 

f.  219.  Actes  de  Thomas.  ' 

f.  2 18  v°.  Actes  d'André  et  Matliias.  j 

f.  272.  Actes  de  Matthieu.  ' 

f.  291.  Actes  de  Jacques  fils  d'Alphée.  ^ 

f.  292  V".  Actes  de  Simon  le  Zélé.  i 

f.  297.  Actes  de  Judes  (Thadée).  \ 

f.  306.  Actes  de  Mathias.  \ 
f.  329.  Actes  de  Jacques,  frère  du  Seigneur. 
Cf.  A.  S.    Lewis,  Ada    mythologica    Apostoloriim   dans      i 

Horae  Semiticae,  t.  III  et  IV,  Londres,  1904.  ' 

334  f.  25  X  18.  i 


4771 


f.   1.  Miracle  de  la  Vierge  à  Atlirib,  par  Tintermédiaire  du  j 

prêtre  Jean.  ^ 

f.  9  V.  71  miracles  de  la  Sainte  Vierge.  î 

f.  159  V".  Actes  de  saint  Pierre.  ; 

f.   182.  Martyre  de  saint  Paul  à  Rome  (f  5  Abib).  i 

f.   18i).  Actes  d'André.  j 

f.  2U0  V".  Homélie  de  Théophile,  patriarche  d'Alexandrie,  ; 


NOTICES.  181 

sur  saints  Pierre  et  Paul,  sur  le  retour  à  Dieu,  et  sur  Anba 
Athanase  -^y  i^^^'l- 

f.  225.  Lettre  de  saint  Denys  TAréopagite  à  Timothée,  dis- 
ciple de  Paul,  sur  le  martyre  de  Pierre  et  Paul. 

f.  231  V".  Épître  (de  Paul)  aux  habitants  de  Wjjj?-'  trouvée 
dans  un  vieux  manuscrit  maghrébin.  (Épître  aux  Laodicéens?) 

f.  23(3.  Martyre  de  Jacques  fils  d'Alphée. 

f,  247  v°.  Les  Sept  dormants  d'Éphèse. 

f.  250.  Vie  d'Aba  Hour  de  Bahjour.  (Lacune  au  milieu). 

f.  282.  Histoire  d'Abou  Qourra  et  du  Calife  Al-Ma'moun. 
(Commencement  manque). 

295  f.  IS  X  27. 

4772 

Vies  des  Patriarches  d'Alexandrie,  par  Anba  Severos  ibn  AI- 
Moqaffa',  évêque  d'Achmounein. 

Incomplet  de  la  fin.  Collationnt'  par  P.  Theillet  et  B.  Evetts 
pour  la  Patrologia  Orientali^,  cf.  t.  I,  p.  212  et  383. 

112  f.  18x27. 

4773 

Même  ouvrage  que  le  précédent  (plus  correct).  C.  datée  1424 
Martyrs.  Collationnée  par  B.  Evetts  pour  la  Patrologia  Orien- 
kdis,  cf.  t.  I,  p.  104. 

493  f.  18  X  24. 

4774 

f.  1.  Quarante  histoires  tii-ées  de  nos  Saints  Pères.  Cf.  de 
Slane,  n"  279. 

f.  214  V".  Vie  de  sainte  Théodora  d'Alexandrie. 

f.  230.  Vie  d'Anba  Marcos,  l'ascète  (f  8  Abib?). 

f.  269.  35  miracles  du  même. 

f.  298.  Vie  de  "sainte  llaria,  fille  de  l'empereur  Zenon. 

f.  313.  Vie  de  saint  Justus  (11  Touba),  élève  de  Samuel. 

f.  396.  Vie  de  sainte  V-^^y!,  incomplète  de  la  fin.  (Euphro- 
syne;  syriaque  dans  Bedjan,  Acta  martijnim,  V,  386-405). 

411  f.  26  X  18. 


18*2                       JJKVUK  Dr:  l'orient  curktifn.  ; 

3 

4775  i 

f.   1.  Incuinplet  du  commencement.  Vie  et  martyre  du  vizir  ' 

^jwL^L  (Basilide)  sous  Dioclétien;  cf.  Patrol.  or.,  I,  -25.").  j 

f.  39  v^  Martyre  d'Aboli  fds  de  Justus.  ] 

f.  73.  Vie  de  saint  Cyriaque  et  de  sa  mère  Juliette;  syriaque  j 

dans  Bedjan,  Acta  mart.,  III,  254.  | 

f.   101  \\  Vie  de  saint  Behnara,  ot  do  sa  sœur  Sara;  Bedjan,  ' 

Ibid.,  Il  391.  \ 

f.  151.  Martyre  de  ^.j^^:^\  (7  Paoni  :  Synaxaire  :  ..,.,:k^,\)  ■ 

=  Ischyrioii,  cf.  Guidi,  Synaxaire  éthiopien,  Patrol.  or.,  I,  ' 

562.  ; 

f.  179.  Vie  de  saint  Abafis  ^r^^.^.  \ 

f.  211  Y".  Panégyrique  de  saint  Josepli,  dit  par  N.-S.  .I.-C.  ! 

devant  ses  disciples  sur  le  mont   des  Oliviers.  Les  apôtres  ' 

l'écrivirent  et  le  déposèrent  à  la  bibliothèque  de  Jérusalem,  j 

221  f.  20  X  17.  j 

j 

4776  l 

f.  1.  Vie  de  saint  Jacques,  martyr  (incomplet  du  com-  \ 
mencement). 

f.  33  V".  Vies  des  saints  Cosme  et  Damien,  et  Théodora  ' 
(t22Athor). 

f.  59  V".  Homélie  sur  saint  Claud(s  fils  du  roi  Ptolémée. 

f.  101.  Homélie  de  Constantin,  évéque  de  Siout,  sur  le  mar-  : 

tyre  du  même  saint  Claude.  ; 

f.  159.   Homélie  d'Archelidus,  pape,  sur  Mar  Mercurios,  ' 

t  25  Athor.  ! 

f.   196.  Fin   d'une  homélie  sur  l'archange  Michel  (fmi  de  ; 

copier  1202  Hég.).  ] 

f.  199.  Homélie  de  Théodore,  patriarclie  melchite,  sur  Théo-  j 

dore  l'Oriental,  f  12  Touba.  ] 

f.  257  V".  Miracles  du/nême  saint.  Inachevé. 

261  f.  26x18.  ! 

4777  ! 

f.  1.  Martyre  des  saints  ïj^l,  de  son  frère  -.y'  (7  8  Abib  =  j 
Synaxaire). 


NOTICES.  1<S3 

f,  24.  Martyre  et  miracles  du  prêtre  Jean  et  de  Simon  son 
neveu  (f  11  Abib).  Voirie  copte  dans  Hyvernat,  Les  actes  des 
martyrs  de  VÉgypte,  Paris,  188G,  p.  174. 

[Au  cours  de  ce  récit,  sont  intercalés  par  le  relieur  31  folios 
n'ayant  pas  de  rapport  avec  le  ms.,  f.  41-71,  dont  voici  le 
contenu  : 

[f.  41.  Fin  d'une  homélie  sur  Aba  Isa  et  sa  sœurThécla. 

[f.  69.  Commencement  de  l'histoire  du  transport  du  Mont 
Moqattam  au  Caire,  par  un  miracle  du  patriarche  d'Alexandrie 
Abraham,  aux  jours  du  Calife  Al-Hakim,  qui  se  convertit  à  la 
vue  du  miracle]. 

f.  71.  Suite  du  Martyre  de  Jean  et  Simon,  interrompu  par 
l'insertion  des  précédents  feuillets. 

f  81.  Vie  de  saint  ï:î^.;.o  (Bebnudus,  76  Bachnès). 

f.  112.  Martyre  d'Abou  Ishac. 

f.  122,  Martyre  des  saints  !yUî  {Synaxaire  :  bU!),  de  ses 
frères  Pierre  et  Jean,  et  des  saints  Amoun,  Amouna  et  leurs 
compagnons  (f  7  Tout).  Patrol.  or.,  I,  239. 

f.  140  V".  Vie  d'Anba  Dioscouros,  patr.  d'Alexandrie,  par  le 
diacre  ^^^*^jjb.  Syriaque  édité  (it  traduit  par  F.  Nau,  Histoire 
de  Dioscore  érrite  par  son  disciple  Thcopisle,  Paris,  1903. 

f.  180.  Vie  de  Pierre,  patr.  d'Alexandrie  (f  29  Athor). 

209  f.  26  X  18. 

4778 

f.  1.  Panégyrique  de  sainte  Damiane,  par  Jean,  évêque  de 
Burlos  (t  13  Touba). 

f.  38.  Prière  que  saint  Jean  Baptiste  apprit  à  ses  disciples, 
celle  à  qui  l'évangile  fait  allusion,  au  passage  où  les  apôtres 
demandent  à  N.-S.  une  prière,  comme  J.  Baptiste  en  a  donné 
une  k  ses  disciples  (Luc,  xi,  1).  —  Suit  la  vie  de  Jean  Baptiste. 

f.  95.  Miracle  de  la  Vierge  à  Athrib. 

f.  102.  Histoire  de  saint  Boula  (Paul)  et  de  sa  discussion 
avec  Satan.  Cf.  de  Slane,  n"  152,  2"  et  262.  Palmer,  Catal.  de 
Trinity  Collège,  p.  135. 

129  f.  25  X  16. 


184  RF.VLE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 


4779-4780 


Synaxaire  de  TEgliso  Jacobitc.  Le  premier  volume  Tout- 
Amcliir,  copié  en  1583  Martyrs;  le  -2%  Barmohal-Mesorè. 

2:u  et  287  f.  -iôx  18. 

4781 

f.  1 .  Vie  de  saint  Antoine. 

f.  (Kl.  Discours  sur  l'excellence  du  jour  dominical,  révélée  du 
ciel  au  pape  Anastase. 

f.  71  V".  Homélie  du  pape  Anliélidus,  sur  saint  Mercurius, 
martyr.  Leçon  du  Z)  Hathour. 

f.  108  V".  Relation  du  martyre  de  iMercurius. 

f.  119.  Onze  miracles  de  Mercurius. 

f.  1.")]  V".  Homélie  <le  Jean,  patriarche  de  Constantinople,  sur 
les  Quatre  Animaux. 

f.  1().3.  Homélie  de  Cyrille,  patriarche  d'Alexandrie,  pour  la 
commémoration  des  24  prêtres  de  Jérusalem.  Leçon  du 
21  Hathour. 

109  f.  2^)  X  18. 

4782 

f.  1    Vie  de  saint  Mercurius.  Incomplet  du  commencement. 

f.  18.  Homélie  d'Anba  Akakios,  évèque  de  Cappadoce,  sur  la 
construction  de  l'église  de  S.  Mercurius,  et  8  miracles  de  ce  Saint. 

f.  65  V".  Homélie  d'Anba  Demetrius,  patr.  d'Antioche,  sur  le 
martyre  de  saint  Victor  fils  de  Ilomanus. 

f.  166  V".  Deuxième  homélie  du  même  sur  le  même. 

f.  251.  Homélie  du  pape  Calixte  sur  S.  Victor,  et  8  miracles. 

f.  285.  Vie  de  S.  Antoine,  par  S.  Athanase,  patr.  d'Alexandrie. 

369  f.  2(;  X  18. 

4783 

Vie  de  saint  Pacôme.  Copiée  en  1602  Mari. 
Cf.   le  texte   arabe   édité  par   M.  Amélineau,   Anna/rs  du 
Musée  (iuhiii'l,  t.  XVII. 

319  r.  26  X  18. 


NOTICES.  185 


4784 


f.  1.  Même  ouvrage  que  le  précédent  (cop.  1555  Martyrs). 

f.  247.  Prière  de  saint  Pacôme. 

f.  248.  Lettres  de  saint  Antoine.  Ce  recueil  commence  par  la 
fin  de  la  19%  puis  la  20%  à  Bebnudus.  Puis  les  19  autres,  y 
compris  le  commencement  de  la  19^ 

Récent.  350  f.  26  x  18. 

4785 

f.  1 .  Mort  d'Abraham. 

f.  15  v".  Mort  d'Isaac. 

f.  25  v°.  Mort  de  .Tacob,  tous  trois  f  28  Mesorè. 

f.  36  V".  Homélie  de  Paul,  évéque  de  Bouchi,  sur  la  Résur- 
rection. 

f.  63  v^  Du  même,  sur  T Ascension. 

f.  75  v".  Les  exliortations  d'Anba Samuel,  aljbi'  de  Qalmoun, 
aux  moines,  à  propos  de  la  conquête  de  l'Egypte  par  les  musul- 
mans. Cf.  de  Slane,  n"  131,2". 

f.  97.  Vie  de  saint  Pisonti  (^^^Ui^j),  ermite,  et  évêque  de  Qift, 
avec  56  miracles.  Cf.  infra,  n"  4791,  fol.  122  et  de  Slane, 
n"  150,  1". 

f.  215  v'\  Lettre  pastorale  que  dicta  ce  même  saint,  au  moment 
de  sa  mort,  sur  la  foi  orthodoxe,  à  propos  de  la  conquête 
musulmane. 

242  f.  25  X  18. 

4786 

f.  5.  Histoire  de  Discoros,  patriarche  d'Alexandrie,  datée 
1521  M. 

f.  16  v°.  Origine  des  mots  melchite  et  jacobite. 

f.  20  V".  Lettres  du  Copte  Georges  au  docteur  Marcos  Mochreqi 
Al-Malouani,  et  réponses. 

f.  45  v'\  Traité  des  dogmes  chrétiens,  compos(''  par  Anba 
Pierre  à  la  requête  d'Anba  lousab,  évêque  d'Ikhmim. 

f.  65.  Profession  de  foi  orthodoxe. 

f.  70.  Profession  de  foi,  tirée  des  Pères  syriens  jacobites. 

f.  99.  Autres  traités  dogmatiques. 


l<Sfi  lu-îV!  !•:  Dr:  i/oiui:nt  ciiiiKTiicN. 

r.  1 18.  Symbole  et  canons  du  concile  de  Nicée  et  autres. 
:î30f.  26x18. 

4787 

r.  I.  \'ie  (le  riienoiidi  et  ses  miracles.  (Pan('',i:'vri(|ue  par  Mai- 
Visa,  arcliimaiidrite  à  la  montagne  d'Adrabi.va,  v.   18S8). 

f.  126  v".  Panéiiyrique  des  deux  moines  Ablala  et  Abib. 

r.  ir)8  v".  Vie  d'Anba  Harmina,  d'après  Aba  llour. 

r.  lî)G.  Vie  de  saint  Boula  (ftHé  le  7  Babeh). 

f.  230.  Vie  de  saint  iMacarios. 

f.  251.  Vie  des  saints  Maxime  et  Domèce. 

f.  200.  Panégyrir|ue  par  Anba  lanoudo  de  Termite  Anba  Nafar 
=  Onuphre  {Sytiaxairc  tij'jj'  10  Paoni). 

Récent.  311  f.  26  x  18. 

4788 

f.  1.  \ie  de  saint  Antoine. 

f.  57  V".  l>e  saint  Paul,  premier  ermite. 

f.  68.  De  sainte  Barbe. 

f.  80.  De  saint  Jaeques,  martyr  en  Perse  (.lacques  Pintercis). 

f.  05.  D'Aba  Isai  et  T<''ela  sa  sœur  (frtés  le  8  Koihak). 

f.  145.  De  saint  ^j^.jj%\,  martyrsous  Marcien,  avec  sa  femme 
Kalta  et  ses  deux  fils  âgés  de  6  et  1  ans  (fêtés  le  27  Tout)  •  = 
Eustathe(PIacidus),  Pafrol.  or.,  I,  300. 

f.  159  V".  De  saint  Apollon  le  Pâtre  (fêté  le  5  Amcliir). 

f.  166  V".  «  Recommandations  qu'écrivit  N.-S.  J.-C.  de  sa 
propre  main  au  sujet  du  dimanche,  qui  doit  être  chômé.  Révé- 
lées du  ciel  à  Athanase,  pape  de  Rome  Pan  660  d'Alexandre.  » 

1".  174.  Vie  de  S.  .lulius  d'Alexandrie  (fV'té  le  23  Tout). 

Récent.  100  f.  26x  18. 

4789 

Trente  anecdotes  sur  les  Saints. 

Récent.  231  f.  21  x  17. 

4790 

f.  1 .  Vie  de  saint  Mina,  martyr. 


NOTICES.  187 

f.  61.  Vie  de  saint  Mercurius  par  le  pape  Archeliclus. 

f.  116.  Exposé  dogmatique,  par  Anba  lousef,  évèque  de  Der- 
rega  etichmim,  et  histoire  de  sa  conti'overse  avec  un  musulman. 
Cî.  supra,  nu. 

f.  1,55.  Oraison  funèbre  de  .Jean,  107°  patriarche  (d'Alexan- 
drie), par  le  même.  Comprend  aussi  Téloge  d'Ibrahim  Al-Jau- 
hari.  Incomplet  de  la  fin. 

f.  171.  Histoire  de  saint  Boula,  et  de  sa  discussion  avec  Satan. 

f.  188.  Vie  de  saint  Paul,  premier  ermite. 

f.  206.  Vie  de  saint  Takla  Haimanôt. 

344  f.  24  X  17. 

4791 

f.  1 .  Vie  de  saint  Antoine,  comme  4883. 

f.  88.  Histoire  des  saints  Dorothée  et  Théopista,  avec  l'ar- 
change Michel. 

f.  129.  Histoire  d'Aristarque  l'Idolâtre. 

f.  142  v".  Histoire  du  roi  Arminius  et  de  ses  enfants.  Incom- 
plet du  commencement. 

f.  189.  Vie  de  saint  Théodore,  martyr. 

f.  259.  Vie  de  saint  Jean,  fils  de  Trophime  et  Théodora. 

f.  281.  Vie  de  saint  Georges,  martyr. 

f.  349.  Homélie  sur  saint  Georges,  par  Théodore,  évèque  de 
Jérusalem. 

356  f.  24  X  17. 

4792 

Histoire  de  Barlaam  et  Josaphat. 

308  f.  24  X  17. 

4793 

Recueil  factice  de  copies  de  différentes  époques. 

f.  1.  Vie  de  saint  André,  f  18-Touba. 

f.  18.  Panégyrique  de  Claudius,  l'émir,  martyr,  par  Constan- 
tin, évèque  de  Siout.  Antérieur  au  xviii"  siècle. 

f.  .49  V-.  Panégyrique  de  saint  Mercurius,  prononcé  le  jour  de 
la  fête  de  la  consécration  de  son  église,  le  25  Abib.  Avec 
15  miracles.  Antér.  au  xvin*'  siècle. 


1S8                                   RKVIF,    DE    l/ORIENT    CHRKTIEN.  ' 

i 

f.  123.  Vies  des  saints  Maxime  etDomèce.  Ancien.  Cf.  ^upra,  : 

n"  '1787.  \ 

f.  159.   Vie   et  martyre   de  saint   Victor.   Commencement  i 

manqua.  Moderne.  < 

•234  f.  25  X  18  et  moins.  \ 

4794 

I 

f.  1.  Vie  (le  sainte  Hélène,  mère  de  Constantin,  d'aprrs  le  ! 

Synaxaire  jacobite.  '■ 

f.  21.  Homélie  de  Cyrille,  évéque  de  Jérusalem,  sur  Tinven- 
lion  de  la  Croix  par  Héraclius. 

f.  33.  Homélie  de  saint  Jean  Clirysostome  sur  l'invention  de  - 

la  Croix  par  sainte  Hélène.  ! 

f.  46  V".  Homélie  de  Cyrille,  évoque  de  Jérusalem,  sur  le.s  ; 

miracles  de  la  Croix,  son  Invention,  la  Rénovation  du  Temple  ï 

de  la  Résurrection  à  Jérusalem,  et  Tinstitution  de  la  fête  de  la  : 

Croix  le  17  Tout.  i 

f.  GU.  LTnvention  do  la  Croix,  Iceon  pour  le  17  Tout.  ; 

f.  71.  Homélie  de  Jacques  de  Sarouj  sur  la  Transfiguration.  ] 

r.  80.  Homélie  de  Basile,  archevêque  de  Césarée  de  Cappa-  \ 
doce,  sur  la  Pureté  perpétuelle  de  Marie. 

f.  98.  Exhortations  sur  la  bonne  tenue  à  l'église,  et  les  bonnes  ! 

dispositions  à  y  apporter.  'i 

f.  102  v".  Homélie  de  Cyrille,  patr.  d'Alexandrie,  sur  la  Cir-  \ 
concision  et  l'entrée  de  N.-S.  au  Temple. 

f.  110.  Homélie  de  Jacques  de  Sarouj  sur  rentrée  de  N.-S.  au 
Temple  (8  Amrhir). 

r.  122v.  Homélie  sur  S.  Pisonti,  évéque  de  Qift,  et  ses  miracles. 

r.  161.  Lettre  de  ce  Saint  sur  la  foi  orthodoxe,  dictée  à  son  \ 

lit  de  mort.  \ 
193  f.  26  X  20.  Très  belle  écriture,  parties  datées  1 109  H. 

{A  suivre.)                                                ■  ! 

R.  Griveai;,  \ 

arcliivisle  paléographe,  l 


SAINT  EUTHYME  LE  GRAND 

MOINE  DE  PALESTINE   376-473) 

{Suite)  (1) 


CHAPITRE  VI 

DERNIÈRES    ANNÉES  «E    SAINT    EUTIIVME 

Mort  de  saint  Théoctiste;  son  tombeau.  —  Derniers  moments  de  saint  Eiithyme, 
sa  mort.  —  Vision  de  saint  Gérasime.  —  Portrait  d'Euthyme.  —  Ses  funé- 
railles et  son  tombeau.  —  Troubles  monophysites  occasionnés  par  les  em- 
pereurs Basilisque  et  Zenon.  —  Faiblesse  des  patriarches  Anastase  et 
Martyrios.  —  Transformation  en  monastère  de  la  laure  de  saint  Euthyme.  — 
Réconciliation  générale  des  moines  palestiniens. 

Lorsque  Théoctiste  fut  près  de  sa  fin,  il  fut  entouré  à  ses 
derniers  moments  de  raffection  d'Eutliyme,  laquelle  ne 
s'était  pas  démentie  un  seul  instant  de  leur  longue  carrière. 
Sa  mort  arriva  en  466,  le  3  septembre,  qui  est  encore  le  jour 
de  sa  fête.  Ses  restes  glorieux  furent  déposés  dans  une  grotte 
par  son  ami  et  par  le  patriarche  Anastase,  qui  rivalisèrent  de 
munificence  à  ses  funérailles.  La  cérémonie  achevée,  le 
patriarche  confirma  saint  Euthyme  dans  la  charge  de  sapé- 
rieur  des  deux  monastères  qu'il  avait  exercée  conjointement 
avec  saint  Théoctiste.  On  sait,  en  effet,  qu'Euthyme,  malgré  sa 
retraite  et  la  fondation  de  la  laure,  était  toujours  considéré 
comme  le  vrai  supérieur,  et  qu'aucune  décision  importante  ne 
se  prenait  sans  lui-  Théoctiste  était  son  second,  l'émanation 
agissante  de  son  autorité. 

Le  saint  délégua  alors  ces  fonctions  au  bédouin  Maris,  le 
beau-frère  d'Aspebet,  homme  d'une  vertu  éprouvée  que  nous 

(1)  Voy.  1907  et  1908. 


100  nEviii':  DE  l'orient  chrétien. 

avons  vu  ciii brasser  l'élat  monastique  vers  Tannée  420.  Son 
âge  avancé  ne  lui  permit  pas  de  diriger  la  communauté  bien 
longtemps.  Deux  ans  après,  il  mourait  et  son  corps  était 
déposé  auprès  de  celui  de  Théoctiste.  Longin  le  rcmphiça 
en  IG8  comme  higoumène;  il  mourut  en  181  et  rejoignit  ses 
deux  prédécesseurs  dans  le  même  sépulcre. 

Un  récit  du  ix"  siècle  nous  fournit  des  indications  plus  pré- 
cises sur  le  lieu  de  leur  sépulture.  Dans  la  seconde  moitié  du 
vin*^  siècle,  saint  Etienne  le  Sabaïte,  surnommé  le  Thaumaturge 
pour  le  distinguer  de  son  homonyme  et  contemporain  saint 
Etienne  le  Sabaïte,  dit  le  Mélode,  invitait  un  jour  son  disciple 
Eustrate  à  descendre  avec  lui  de  la  laure  de  Saint-Sabas  au 
monastère  de  Saint-ïhéoctiste  pour  vénérer  les  reliques  des 
saints  et  puiser  auprès  d'eux  la  force  nécessaire  aux  athlètes 
du  Christ.  La  légende  entourait  déjà  ce  sanctuaire  d'une  auréole 
lumineuse.  A  leur  approche,  les  Arabes  des  environs  les  aver- 
tirent que  l'entrée  du  tombeau  était  fermée  à  tous,  car  un 
feu  intense  irradiant  le  voisinage  se  chargeait  d'en  interdire 
l'accès  aux  téméraires,  tandis  qu'une  odeur  suave,  comparable 
aux  parfums  les  plus  exquis,  pénétrait  les  sens  de  ceux  qui  se 
maintenaient  à  une  distance  respectueuse.  Sans  ajouter  foi  à  ces 
rêveries  enfantines  des  enfants  du  désert,  les  deux  pèlerins 
passèrent  la  nuit  en  prière  auprès  des  corps  des  saints  reli- 
gieux et,  l'aurore  venue,  Etienne  désignait  par  leur  nom  à  son 
disciple  les  saintes  dépouilles  de  ceux  qui  y  reposaient.  Etienne 
montrait  aussi  le  corps  d'un  autre  anachorète  qui,  près  de 
mourir,  se  fit  descendre  de  sa  grotte  pour  expirer  auprès  du 
fondateur  et  être  enseveli  à  ses  côtés. 

Au  vni'  siècle,  un  ascète  égyptien  du  nom  de  Christophe 
s'était  hissé  à  l'aide  d'une  corde  dans  la  grotte  primitive,  où 
les  bergers  de  Bélhanie  surprirent  saint  Euthyme  et  saint 
Théoctiste.  Il  avait  adopté  un  genre  de  vie  assez  étrange,  qui 
consistait  principalement  en  mille  prostrations  le  jour  et  autant 
la  nuit,  le  tout  accompagné  de  jeûnes,  de  prières  et  de  larmes. 
Chaque  samedi  soir,  saint  Etienne  le  Thaumaturge  venait  de 
son  ermitage  célébrer  la  messe  pour  lui;  il  s'établit  vite  entre 
eux  une  liaison  intime  qu'on  retrouve  communément  chez  les 
solitaires.  Christophe  se  permettait  même  à  l'égard  d'Etienne 
certaines   plaisanteries   comme  celle   de  l'enfermer  dans  sa 


SAINT   EUTHV.ME    LE    GRAND.  191 

grotte,  après  avoir  barricadé  la  porte  et  soustrait  soigneuse- 
ment la  corde  qui  servait  à  descendre,  afin  de  constater  de 
ses  propres  yeux  si  la  réputation  de  sainteté  dont  jouissait 
son  confrère  n'était  pas  au-dessus  de  la  réalité. 

Enfin,  après  qu'il  eut  envoyé  au  ciel  plusieurs  de  ses 
disciples,  Eutliyme  reçut  de  Dieu,  qui  lui  avait  révélé  tant  de 
secrets  au  cours  de  sa  vie,  l'annonce  de  sa  fin  prochaine. 
C'était  le  13  janvier  173,  octave  de  l'Epiphanie.  Déjà  ses  plus 
fervents  religieux  et  les  supérieurs  des  monastères,  qui  rac- 
compagnaient ordinairement  au  désert  pendant  sa  retraite 
quadragésimale,  s'étaient  groupés  autour  de  lui,  à  la  laure, 
mais  ne  trouvant  rien  de  prêt  pour  le  départ,  ils  lui  deman- 
dèrent s'il  n'irait  pas  avec  eux  le  lendemain  dans  la  solitude. 
Le  saint  leur  répondit  d'un  ton  assez  mystérieux  :  «  .le  resterai 
ici  avec  vous  toute  cette  semaine  et,  samedi  prochain,  vers  le 
milieu  de  la  nuil,  je  vous  quitterai.  »  Paroles  prophétiques, 
qui  ne  furent  pas  comprises  de  l'assistance.  On  crut  en  effet 
que,  pour  un  motif  que  le  saint  ne  tenait  pas  à  faire  connaître, 
le  départ  annuel  pour  le  désert  était  simplement  retardé  de 
quelques  jours. 

Trois  jours  après,  veille  de  la  fête  de  saint  Antoine,  Euthyme 
ordonna  une  vigile  solennelle  et,  dès  que  le  chant  de  l'office 
nocturne  fut  terminé,  il  convoqua  tous  les  prêtres  de  la  laure 
à  la  sacristie  et  leur  dit  :  «  Désormais,  mes  frères,  nous  ne 
passerons  plus  de  vigiles  ensemble,  car  le  Seigneur  m'appelle 
à  quitter  cette  vie.  Appelez-moi  Doinitien  et  demain  matin,  de 
très  bonne  heure,  que  toute  la  communauté  se  réunisse.  »  Le 
lendemain,  dès  qu'iKvit  tous  ses  moines  qui  l'entouraient 
affectueusement,  Euthyme  se  recueillit  quelques  instants  et  il 
leur  annonça,  cette  fois  sans  ambages,  qu'il  ne  tarderait  pas  à 
les  quitter  d'une  manière  définitive.  Puis  il  leur  adressa  un 
petit  discours  sur  la  perfection  de  leur  état  et  sur  les  vertus 
chrétiennes  ou  monastiques  qu'il  tenait  le  plus  à  leur  voir 
pratiquer.  Il  leur  recommanda  avant  tout  la  charité,  qui  donne 
aux  vertus  tout  leur  prix,  comme  le  sel  donne  au  pain  sa 
saveur,  puis  l'humilité  et  la  chasteté  de  corps  et  dépensée; 
il  les  engagea  aussi  à  être  d'une  extrême  bonté  envers  trois 
catégories  de  personnes,  plus  particulièrement  dignes  de 
sympathie  ou  de  compassion  :  les  malades,  les  étrangers  et 


102  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN'. 

ceux  qui  sul lissent  des  tentations  violentes  de  la  pari  du 
démon.  Avec  une  libéralité  que  sa  bourse  n'autorisait  guère 
mais  qui  dévoile  bien  la  nature  généreuse  de  son  grand  cœur, 
il  voulut  que  les  hôtes,  les  pèlerins  e(  les  voyageurs  fussenJ 
toujours  accueillis  à  la  laurc  comme  des  messagers  du  Christ 
et  que,  pour  eux,  la  porte  fût  toujours  ouverte  et  la  table  servie. 

Une  fois  qu'il  eut  exprimé  ainsi  ses  dernières  volontés, 
Euihyme  demanda  à  ses  moines  qui  ils  désiraient  pour  supé- 
rieur après  sa  mort,  et  tous,  d'une  seule  voix,  répondirent 
aussitôt  :  «  Domitien  ».  C'était  lui  demander  un  autre  lui- 
même.  «  Cela  ne  se  peut,  repartit  doucement  Euthyme,  car 
Domitien  ne  me  survivra  que  sept  jours  »,  prédiction  qui  les 
étonna  tous  par  sa  clarté  et  sa  précision.  Ils  le  prièrent  alors 
de  désigner  Élie,  qui  était  originaire  de  Jéricho  et  économe  du 
monastère  Saint-Tliéoctiste.  Le  saint  y  consentit  et,  se  tour- 
nant vers  son  futur  successeur,  il  lui  communiqua  d'utiles 
instructions  pour  le  bon  gouvernement  de  la  maison.  Après 
quoi,  il  prit  congé  de  la  communauté  en  disant  :  «  Si  je  trouve 
grâce  devant  Dieu,  la  première  chose  que  je  lui  demanderai 
sera  d'être  toujours  en  esprit  avec  vous  et  avec  tous  ceux  qui 
viendront  vivre  ici  à  votre  suite.  »  Alors,  il  les  renvoya  tous  à 
leurs  occupations  ordinaires  et  ne  retint  avec  lui  que  Domitien, 
avec  lequel  il  passa  les  trois  jours  suivants  en  prière,  dans  la 
sacristie.  Enfin,  dans  la  nuit  du  vendredi  au  samedi,  un  peu 
après  minuit,  le  20  janviei*  473,  Euthyme  rendait  sa  belle 
âme  à  Dieu,  qu'il  avait  servi  ici-bas  avec  tant  de  générosité;  il 
était  dans  la  quatre-vingt-dix-septième  année  de  son  âge  et 
la  soixante-huitième  de  son  séjour  en  Palestine. 

A  la  même  heure,  saint  Gérasime  en  prière  voyait  l'Ame  du 
grand  solitaire  s'envoler  vers  le  Seigneur,  ainsi  que  nous  l'ap- 
prend un  récit  ti'ès  vivant  et  très  circonstancié  qu'un  hagio- 
graphe  attribue  à  saint  Cyriaquc  :  «  La  cinquième  année  de 
mon  séjour  dans  la  laure  de  Gérasime,  rapporte  cet  anachorète, 
le  19  du  mois  de  janvier,  un  vendredi  soir,  j'étais  en  train  de 
préparer  la  cuisine  pour  les  frèi'es.  Or,  à  la  cinquième  heure 
de  la  nuit,  tandis  que  je  veillais  pour  éplucher  les  légumes 
des  pères,  saint  Gérasime  accourut  tout  à  coup  vers  moi  et 
me  dit  :  «  Cyriaque,  mets  tes  sandales,  prends  ton  manteau 
et  suis-moi.  »  .Ce  que  je  fis  à  l'instant  même.  Et  comme  nous 


SAINT    EUTIIYME    LE    GRAND.  103 

u  arrivions  à  Jéricho,  je  dis  au  vieillard  :  «  Père  vénéré,  quel  est 
«  le  motif  de  ce  voyage?  —  C'est  que,  reprit  Gérasime,  Euthyme 
«  le  sanctifié  est  mort.  — Et  comment  le  savez-vous?  »  repaTtis- 
«  je.  Alors  le  vieillard  me  répondit  :  «  A  la  troisième  heure  de  la 
«  nuit,  tandis  que  j'étais  en  prière,  j'ai  vu  le  ciel  s'ouvrir  et  un 
«  éclair  déchirer  la  nue  et  descendre  jusqu'à  terre.  Et  l'éclair 
«  resta  ainsi  assez  longtemps  sous  forme  de  colonne  lumineuse, 
«  qui  allait  de  la  terre  au  lirmament.  Et  comme  j'étais  indécis 
«  sur  le  sens  de  cette  vision  et  que  je  demandais  à  Dieu  de  m'en 
«  indiquer  la  cause,  j'entendis  une  voix  qui  sortait  du  ciel  et  qui 
«  me  dit  :  «  C'est  l'âme  du  grand  Euthyme  qui  monte  vers  les 
<'  cieux.  »  Et  peu  à  peu,  la  colonne  lumineuse  s'éleva  de  terre 
«  avec  des  chants  harmonieux  et  elle  disparut  dans  les  nuées.  » 

Les  visions  dans  le  genre  de  celle  de  saint  Gérasime  ne  sont 
pas  rares  dans  les  Vies  des  saints:  saint  Antoine  avait  vu  de 
même  monter  vers  Dieu  l'âme  de  saint  Anmion  de  Nitrie;  dans 
{'Histoire  Lausiaque  de  Palladios  l'âme  d'Anuph  est  ravie 
visiblement  et  Paphnucc  assiste  à  un  spectacle  semblable  (1). 
Qui  ne  se  raj)pelle,  du  reste,  la  dernière  entrevue  de  saint  Be- 
noît et  de  sa  sœur,  sainte  Scholastique,  si  délicieusement  con- 
tée par  le  pape  saint  Grégoire? 

Donnons  ici  le  portrait  physique  de  saint  Euthyme,  que  son 
biographe,  Cyrille  de  Scythupolis,  nous  met  sous  les  yeux  en 
quelques  traits;  il  a  servi  de  modèle  à  celui  qu'adopte  encore 
l'iconographie  byzantine.  «  <vHie  les  lecteurs  sachent  bien,  re- 
marque cet  hagiographe,  que  l'aspect  d'Euthyme  «'tait  simple 
et  très  doux.  Il  avait  la  figure  ronde  et  le  teint  très  blanc,  le 
visage  radieux  et  joli  à  voir,  les   cheveux  tout  à  fait  blancs 


(1)  Ce  qui  porte  à  faire  des  rt'serves  sur  certaines  circonstances  de  celte  jolie 
narration,  c'est  que  la  mort  de  saint  Euthyme  a  été  racontée  diversement. 
Dans  la  Vie  de  saint  Euthyme,  Cyrille  de  Scythopolis  ne  parle  pas  de  la  vision, 
mais  rien  ne  l'y  obligeait,  s'il  se  réservait  d'en  parler  ailleurs.  Dans  la  Vie  de 
saint  Cyriaque,  un  peu  postérieure  à  la  précédente,  il  raconte  en  deux  mots  que 
Gérasime  vit  l'àme  d'Euthyme  enlevée  au  ciel  par  les  anges  et  qu'il  se  rendit 
avec  Cyriaque  à  lalaurepour  rendre  les  derniers  devoirs  au  célèbre  higoumène. 
L'ascension  visible  de  l'âme  d'Euthyme,  dont  Cyrille  ne  savait  rien  en  555  ou 
qu'il  jugeait  à  propos  de  passer  sous  silence,  était  donc  acceptée  par  lui  en  558. 
Un  anonyme,  le  biographe  inconnu  de  saint  Gérasime,  y  ajouta  la  colonne  lu- 
mineuse et  les  voix  célestes,  dont  il  trouvait  de  fréquents  exemples  dans  la  litté- 
rature monastique.  Cf.  II.  Cin-goire,  La  vie  de  saint  Gérasime  dans  la  By^i. 
Zeilschr.,  t.  XIII  (1904),  p.  Ill-I:j5. 

ORIENT    CHRÉTIEN.  13 


194  REVUE    DE    l'ORIEXT    CHRÉTIEN. 

ainsi  que  la  barbe,  la  laille  un  peu  au-dessous  de  la  moyenne; 
sa  barbe  épaisse  et  fori  longue  lui  descendait  jusqu'à  la  cein- 
ture.' Sain  de  corps,  il  possédait  au  moment  de  mourir  tous  ses 
membres  et  toutes  les  parties  de  ses  membres  :  pas  un  doigt. 
un  ongle  ou  une  dent  ne  lui  manquait.  »  Cette  dernière  ré- 
flexion n'est  pas  précisément  banale,  lorsqu'elle  se  rapporte  à 
un  vieillard  d<'  97  ans.  Elle  est  d'ailleurs  classique  et  l'on  n'a 
pas  oublié  sans  doute  que,  près  de  fiiire  monter  Moïse  sur  le 
mont  Nébo  pour  y  mourir,  à  l'âge  de  cent  vingt  ans,  l'écrivain 
sacré  nous  raconte  que  la  vue  du  grand  législateur  ne  s'était 
pas  troublée  et  qu'aucune  de  ses  dents  n'avait  encore  branlé. 

Dès  que  le  bruit  de  la  mori  d'Euthyme  se  fut  répandu  en 
Palestine,  on  vit  accourir  à  sn  laun-  une  grande  multitude  de 
peuple  aussi  bien  ijuc  de  religieux.  La  presse  fut  même  si  con- 
sidérable à  ses  funérailles,  que  le  patriarche  Anastase  dut  em- 
ployer des  soldats  pour  contenir  la  foule  et  conduire  son  ami 
à  son  sépulcre  provisoire.  Comment  dépeindre  la  grandeur  et 
la  majesté  de  cette  cérémonie  funèbre,  à  laquelle  participa  tout 
ce  que  la  Terre  Sainte  comptait  alors  d'illustre  et  de  saini  ? 
Près  d'Anastase  et  du  clergé  du  Saint-Sépulcre,  qui  étalaient 
le  luxe  pittoresque  des  costumes  liturgiques,  défilaient  en  lon- 
gues théories  les  solitaires  de  la  laure  et  les  cénobites  du  mo- 
nastère inférieur,  les  nombreuses  députations  des  laures  et  des 
couvents  amis,  vieillards  blanchis  dans  les  exercices  de  l'ascèse 
ou  jeunes  gens  rompus  à  tous  les  sacrifices.  Là  se  voyaient 
Uoniitien,  qui  avait  déjà  un  pied  dans  la  tombe  ;  saint  Géra- 
sime,  dont  les  traits  épanouis  semblaient  refléter  un  rayon  de 
la  vision  qu'il  avait  eue  la  nuit  précédente;  Martyrios  et  saint 
Élie,  tristes  et  inconsolables;  saint  Sabas,  le  jeune  vieillard, 
comme  disait  Euthyme;  saint  Cyriaque,  l'anachorète  austère 
et  silencieux,  et  sans  doute  aussi,  bien  qu'il  ne  soit  pas  dési- 
gné nommément,  un  moine  égyptien,  jeune  encore,  qui  illus- 
ti-ait  déjà  la  gorge  voisine  de  Klioziba  et  devait  bientôt  monter 
sur  le  siège  métropolitain  de  Césarée,  saint  Jean  le  Khozibite. 

Effet  <'1  range  des  vicissitudes  humaines!  Euthyme,  le  doux 
vieillard,  qui  avait  toujours  fui  le  monde  à  l'égal  d'une  mala- 
die pestilentielle,  qui  ne  monta  peut-être  pas  une  fois  à  Jérusa- 
lem, après  qu'il  eut  bâti  sa  laure,  distante  seulement  de  cette 
ville  d'une  (luinzaine  de  kilomètres,  qui  ne   lolt'ra  qu'une  fois 


SAINT   EUTHYME    LE    GRAND.  19o 

dans  sa  vie  la  présence  du  patriarclie  parmi  ses  religieux, 
transformait  aujourd'hui  la  solitude  en  une  grande  ville  ;  il  atti- 
rait près  de  son  cercueil  glorieux  des  foules  innombrables,  es- 
corté comme  un  roi,  aimé  comme  un  bienfaiteur  et  béni  comme 
un  père.  Tous  semblaient  confondus  dans  un  même  sentiment 
pour  rendre  à  ce  grand  champion  de  l'Église  des  honneurs  fu- 
nèbres dignes  de  sa  mémoire. 

C'est  un  ancien  religieux  de  la  laure,  le  diacre  Fidus,  neveu 
de  l'évêque  de  Joppé,  que  le  patriarche  Anastase  chargea  d'éle- 
ver à  Euthyme  un  tombeau  remarquable,  car  ses  restes  avaient 
été  placés  dans  un  lieu  provisoire.  Dans  ce  but,  on  avait  ordre 
de  n'épargner  ni  les  dépenses  ni  les  fatigues.  Fidus  se  mit  à 
l'œuvre  sans  retard.  De  la  grotte  rustique  qui  avait  servi  de 
premier  refuge  à  Eutliyme  contre  les  empressements  exagérés 
de  ses  néophytes  arabes,  il  fit  une  salle  funéraire  somptueuse, 
divisée  en  trois  compartiments.  Celui  du  milieu  était  réservé 
au  tombeau  du  saint  ;  sur  les  côtés  s'ouvraient  des  loculi  desti- 
nés à  recevoir,  d'une  part,  les  supérieurs  et  les  prêtres,  de  l'au- 
tre, les  simples  religieux.  Anastase  vint  lui-même  présider  à  la 
translation  solennelle  des  reliques,  7  mai  173,  ne  voulant  céder 
à  personne  le  pieux  lionneur  de  les  déposer  dans  la  fosse.  Celle- 
ci  fut  recouverte  d'une  plaque  de  marbre,  scellée  avec  soin  pour 
qu'on  ne  put  rien  dérober  du  précieux  dépôt.  Sur  le  milieu  de 
cette  table  se  dressait  une  urne  d'argent,  symbole  emprunté  au 
paganisme  et  que  Ton  est  surpris  de  retrouver  ici.  Une  balus- 
trade en  pierre  entourait  le  monument,  le  protégeant  contre  les 
indiscrétions  qui  n'auraient  pas  manqué  de  se  produire. 

Domitien,  le  fidèle  ami  d'Euthyme,  n'assistait  pas  à  cette  glo- 
rification posthume  de  son  compagnon.  On  sait  que  le  solitaire 
avait  prédit  sa  mort  prochaine.  Aussitôt  après  les  funérailles 
d'Euthyme,  Domitien  ne  quitta  point  le  lieu  où  l'on  avait  mis 
son  corps;  il  y  demeura  les  six  jours  suivants,  comme  n'ayant 
pas  à  vivre  au  delà  et  ne  pouvant  se  résoudre  à  voir  la  lu- 
mière du  soleil.  Le  septième  jour,  saint  Euthyme  lui  apparut 
avec  un  visage  souriant  et  lui  dit  :  «  Venez  avec  moi  posséder 
la  gloire  qui  vous  est  préparée.  Dieu  vous  a  accordé  la  grâce 
que  nous  y  soyons  réunis.  »  Domitien  le  déclara  aux  frères,  lors- 
qu'il vint  à  l'église  pour  la  célébration  des  mystères,  et  il  sortit 
ainsi  de  cette  vie  avec  joie  et  avec  l'espérance  des  biens  éternels. 


196  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN.  j 

Dans  un  st-jour  aussi  agréable  que  l'était  la  laure  de  saint  | 
Euthynie,  «  la  vie  érémitique  était  sans  doute  exposée  à  per-  j 
dre  de  son  ancienne  austérité.  Aussi  voyons-nous  la  laure  se  j 
transformer  rapidement  en  cœ><o6z</y>(!.  D'autres  raisons  contri-  \ 
buèrent  à  cette  transformation.  Vers  la  fin  de  sa  vie,  Euthyme  ■ 
avait  pu  voir,  par  expérience,  que  la  concentration  excessive  ^ 
exigée  par  la  vie  solitaire  ne  pouvait  être  que  le  fait  de  quel-  i 
ques-uns  et  que,  pour  la  plupart,  elle  n'était  qu'une  source  de  ' 
déséquilibres  et  d'exagérations  regrettables.  Il  n'est  pas  bon,  il  j 
est  même  souvent  dangereux  que  tout  le  poids  d'une  activité  i 
humaine  porte  d'un  seul  côté.  Encore  qu'il  fût  personnellement  j 
un  des  amants  les  plus  passionnés  de  la  vie  anachorétique,  j 
Euthyme  n'hésita  pas  à  reconnaître  que  le  cœnobium  était  le  '{ 
type  normal  de  la  vie  monacale  de  l'avenir  :  la  vie  d'études  et  ] 
de  discipline  était  devenue  absolument  nécessaire  il)  ». 

Cette  transformation,  qu'Euthyme  avait  désirée  mais  qu'il  i 
laissait  à  son  successeur  le  soin  d'accomplir,  fut  peut-être 
hâtée  par  des  événements  imprévus,  événements  politiques  et 
religieux  qu'il  nous  reste  à  raconter.  En  176,  Basilisque  révolté 
triomphait  de  l'empereur  Zenon  et  publiait  contre  le  concile  de 
Chaicédoine  un  édit  religieux,  connu  sous  le  nom  d'Encyclique 
et  que  s'empressèrent  d'approuver  environ  sept  cents  évèques. 
Le  patriarche  de  Jérusalem,  Anastase,  donna  sa  signature; 
nous  en  avons  la  preuve  irrécusable  dans  les  témoignages  des 
historiens  de.  l'époque,  monophysites  ou  orthodoxes,  qui  sont 
unanimes  sur  ce  point.  Cette  défaillance  grave  n'a  rien,  du 
reste,  qui  puisse  nous  surprendre,  car  ce  n'est  pas  d'aujour- 
d'hui que  les  désirs  du  souverain  passent  en  Orient  pour  la 
suprême  manifestation  de  la  volonté  divine;  néanmoins,  elle 
réveilla  les  ambitions  du  parti  monophysite,  encore  nombreux 
parmi  les  moines  de  Palestine  et  qui  n'avait  plus  rien  à  redou- 
ter d'une  influence  rivale.  Lazare  de  Saint-Passarion,  l'archi- 
mandrite de  tous  les  cénobites  et  le  seul  dont  l'autorité  fût  in- 
contestée, venait  de  se  déclarer  pour  l'hérésie;  à  sa  suite,  l'abbé 
Géronce  de  Sainte-Mélanic  e1  tous  les  monophysites,  rassemblés 
par  leurs  chefs  à  Jérusalem,  se  répandirent  dans  les  rues  de  la 


(1)  V.  Dclau,   flajis  lo  Bulletin  de  litlèralure  ecclésiastique   do  Toiilouso,  t.  !■ 
1899),  p.  ~'37. 


SAINT    EUTHYME    LE    GRAND.  197 

Ville  Sainte,  les  remplissant  de  meurtres  et  de  carnage  et  re- 
nouvelant la  tyrannie  du  moine  Théodose.  Leur  insolence  alla  si 
loin,  que  le  patriarche  ne  put  retirer  sa  signature,  même  lors- 
que Basilisque,  par  crainte  du  parti  catholique,  eut  détruit  l'ef- 
fet de  TEncyclique  par  la  Contre-Encyclique  et  que,  seul  de  tous 
les  primats  orientaux,  Anastase  resta  fidèle  à  la  doctrine  anti- 
chalcédonienne.  Il  mourut  sur  ces  entrefaites,  janvier  478, 
laissant  la  chaire  patriarcale  à  Martyrios,  le  disciple  d'Euthyme. 
Le  nouveau  patriarche  fut  contraint,  comme  son  prédéces- 
seur, d'embrasser  la  foi  monophysite.  11  aurait  même,  au  dire 
de  l'hérétique  Zacharie  intéressé,  il  est  vrai,  à  grossir  les  con- 
quêtes de  ses  coreligionnaires,  refusé  de  souscrire  la  Contre- 
Encyclique  et  persévéré  dans  la  doctrine  strictement  mono- 
physite. Ceci  nous  paraît  une  erreur  grossière.  Martyrios  était 
trop  politique  pour  la  commettre.  Ce  qu'il  y  a  de  vrai,  c'est 
qu'après  l'expulsion  de  Basilisque  et  le  retour  de  Zenon,  l'em- 
pereur légitime,  177,  les  primats  d'Orient,  même  les  eutychiens 
déclarés  vécurent  dans  l'attente  de  graves  événements.  Ce 
qu'il  y  a  de  vrai  encore,  c'est  que  Martyrios  était  en  commu- 
nion avec  Acace  de  Constantinople,  avec  Pierre  le  Foulon  d'An- 
tioche  (1),  et  qu'il  envoya  à  Pierre  Monge,  patriarche  mono- 
physite d'Alexandrie,  une  lettre  enthousiaste,  dont  Zaciiarie  de 
Mitylène  nous  a  conservé  en  partie  le  texte  (2).  Tout  cela  ne 
prouve  pas  une  orthodoxie  bien  irrt'prochable,  comme  on  serait 
tenté  de  le  croire  en  lisant  Cyrille  de  Scythop(jlis,  mais  n'est 
pas  la  marque,  non  plus,  d'une  hétérodoxie  avérée.  Martyrios  fit 
comme  tous  ses  contemporains  en  Orient.  Quels  que  fussent  ses 
sentiments  intimes  à  l'endroit  du  dogme  des  deux  natures,  sen- 
timents qu'il  ne  nous  a  pas  fait  connaître,  il  les  conciliait  fort 
bien  avec  son  attitude  respectueuse  vis-à-vis  du  pouvoir  établi. 
11  signait  un  jour  l'Encyclique  qui  condamnait  le  concile  de 
Chalcédoine,  le  lendemain  la  Contre-Encyclique  qui  rétablissait 
ce  même  concile,  le  surlendemain  l'Hénotique  de  Zenon,  qui 
blâmait  à  la  fois  les  catholiques  et  les  moiiophysites  rigoureux. 
Une  telle  conduite  s'iuspirait  évidemment  de  sages  raisons  po- 
litiques; elle  était  dictée  par  l'économie,  comme  on  disait  à 

(1)  Les  Ptérophoriesde  Jean,  évêque  de  Maïouma,  trsid.  Nau,  Paris,  1899,  p.  25. 

(2)  Ahrens  et  Krueger,  Die  sogenannte  Kirchengeschichte  des  Zacharias  rhetor, 
Leipzig,  1899,  p. 84  seq. 


198  REVUE    DE    l'orient   CHRETIEN. 

Byzance,  nous  dirions  aujourcFliui  par  l'amour  de  la  paix,  mais 
elle  ne  dénotait  pas  un  grand  sens  catholique  ni  beaucoup  d'in- 
dépendance de  caractère,  et  ce  n'est  pas  là  ce  qu'on  était  en 
droit  d'attendre  d'un  vrai  disciple  d'Euthyme. 

La  Providence  se  servit  pourtant  des  négociations  plus  ou 
moins  louches  de  Martyrios  avec  les  coryphées  du  mono- 
physisme,  pour  amener  des  modifications  importantes  dans  la 
situation  de  la  laure  d'Euthyme  et  une  réconciliation  presque 
générale  entre  les  moines  des  divers  partis.  Le  diacre  Fidus, 
confident  et  ami  du  patriarche,  se  rendait  à  Constantinople,  en 
481,  au  nom  de  Martyrios,  pour  voir  Acace,  lui  remettre  les  lettres 
de  l'Église  de  Jérusalem  et  s'entendre  avec  lui  sur  le  fameux  édit 
de  l'Hénotique,  qu'on  savait  devoir  être  bientôt  publié  par  l'em- 
pereur. Le  navire  qui  portait  notre  messager  fut  assailli  par 
une  violente  tempête  et  englouti  par  les  flots.  Fidus,  jeté  à  la 
mer,  réussit  à  se  cramponner  à  une  épave  et  implora  à  grands 
cris  la  protection  d'Euthyme.  Or,  tandis  qu'il  se  débattait  ainsi, 
longuement  ballotté  par  les  vagues,  son  œil  demi-clos  crut  en- 
trevoir son  maître,  qui  donnait  aux  flots  la  solidité  de  la  terre 
ferme  et  le  déposait  bientôt  à  demi  mort  sur  le  rivage.  A^ant 
de  se  retirer,  le  bienheureux  lui  laissa  des  gages  d'espérance. 
11  lui  prédit  la  fin  prochaine  en  Palestine  du  parti  monophysite, 
non  sans  l'avoir  au  préalable  réprimandé  au  sujet  de  son 
voyage,  «  qui  n'était  pas  bon  aux  yeux  de  Dieu  »  (1),  puis  il 
lui  recommanda  avec  instance  de  bâtir  un  monastère  sur  l'em- 
placement de  la  laure. 

Fidus,  sauvé  comme  par  miracle,  n'eut  garde  d'oublier  la  pa- 
role qu'il  avait  donnée  au  solitaire.  Fort  de  l'appui  du  patriar- 
che, qui  se  rappelait  une  vieille  prophétie  d'Euthyme  faite 
devant  lui  à  ce  sujet,  fort  surtout  des  ressources  mises  sans 
compter  à  sa  disposition,  il  commença  les  travaux  avec  une 
hâte  fébrile  et,  moins  de  trois  ans  après,  il  les  avait  terminés.  A 
la  cime  du  mamelon  s'élevaient  les  constructions  du  monas- 
tère ;  au  centre  le  tombeau  d'Euthyme  et,  tout  autour,  les  cel- 


(1)  En  même  tcmjjs  que  Fidus  .se  rendait  à  Constantinople  aupi-ès  d'Acace,  un 
autre  moine  de  saint  Eiithyme,  nommé  Thomas,  allait,  de  la  part  du  patriarche, 
trouver  à  Alexandrie  le  trop  fameux  Pierre  Monge,  Vila  S.  Cyriaci  dans  les  A. 
SS.yt.yiU  sept.,  n"  G,  p.  248.  Martyrios  était  donc  en  conniiunion  avec  les  hé- 
rétiques. 


SAINT    EUTIIVME    LK    GRAND.  199 

Iules  (les  iiiuines,  les  ateliers  et  les  salles  de  réunion.  L'ancien 
sanctuaire,  transformé  en  réfectoire,  servait  de  crypte  ù  la 
nouvelle  église.  Des  murailles  épaisses,  couronnées  de  puis- 
sants créneaux,  entouraient  toute  la  colline  et  mettaient  le  mo- 
nastère à  labri  d'une  attaque  imprévue,  tandis  qu  une  tour 
dominait  au  loin  la  campagne.  Cette  tour,  gardienne  du  désert, 
nous  la  rencontrons diins  tous  les  monastères,  pour  que  le  guet- 
teur vigilant  signale  l'approche  du  Béd«»uin  pillard  et  tienne 
sur  le  qui-vive  les  reclus  ou  les  religieux  du  dehors.  Le  pa- 
triarche de  Jérusalem  vint  dédier  lédifice  et  consacrer  la  nou- 
velle église,  7  mai  18 1,  en  plaçant  sous  l'autel  des  reliques  des 
saints  martyrs  Taraclius,  Pi'obus  et  Andronic:  révêché  de  Dora, 
laissé  bientôt  vacant,  fut  la  récompense  df  l'habile  archi- 
tecte. 

De  nos  jours,  le  silence  plane  sur  le  monastère  presque  en- 
tièrement détruit,  comme  sur  la  solitude  environnante.  Les 
ruines,  appelées  Khan  el-Ahmar,  sont  situées  à  trois  heures  de 
Jérusalem,  à  droite  de  la  route  qui  descend  de  cette  ville  à  Jé- 
richo. Elles  s'étendent  sur  un  petit  mamelon  verdoyant,  envi- 
ronné de  gracieuses  vallées  et  d'une  plaine  toujours  fraiche  et 
tapissée  de  fleurs.  C'est  un  \ast<' carré  de  cinquaiitc-cinq  mètres 
de  longueur  sur  quarante-cinq  de  largeur.  La  façade  du  nord  est 
assez  bien  conservée;  elle  présente  un  solide  pan  de  mur  forte- 
ment ébréché,  qui  la  fait  prendre  île  loin  jM.ur  une  forteresse. 
Du  couvent  proprement  dit,  il  ne  reste  que  des  chambres  sou- 
terraines, sortes  de  mauvaises  tanières  oîi  les  nomades  abri- 
tent leurs  troupeaux.  L'église  occupe  près  de  là  une  petite  éléva- 
tion, qui  forme  l'angle  sud-est  du  carré;  elle  mesure  vingt-huit 
mètres  de  longueur  sur  seize  mètres  de  largeur.  Klle  est  par- 
faitement reconnaissable  avec  ses  trois  absides,  dont  quelques 
rangées  de  pierres  sont  encore  en  place.  Malheureusement  une 
épaisse  couclie  de  terre,  mêlée  à  des  blocs  énormes  et  à  des  murs 
postérieurs,  a  exhaussé  le  sol  d'environ  deux  mètres  et  néces- 
siterait des  fouilles  régulières  pour  dégager  le  pavé  primitif.  Il 
suffirait  de  quelques  coups  de  pioche  pour  découvrir  la  belle 
mosaïque  aux  cubes  polychromes,  qui  apparaissent  en  certains 
endroits  et  dessinent  par  leur  variété  harmonique  de  jolis  en- 
trelacs en  bon  état  de  conservation.  La  crypte  est  transformée 
en  bergerie  depuis  longtemps.  Aucune  trace  nulle  part  du  tom- 


200  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

beau  du  saint,  dont  les  ossements  ont  dû  être  jetés  ou  brûlés 
lors  do  la  violation  des  sépultures. 

L'achèvement  du  monastère  et  la  dédicace  de  la  nouvelle 
('■glise  furent  couronnés  par  la  paix  promise  depuis  longtemps 
et  la  réconciliation  des  moines,  paix  et  réconciliation  qui  mi- 
rent un  terme  à  la  première  controverse  monophysite.  Beau- 
coup de  religieux,  avons-nous  di'jà  dit,  n'avaient  jamais  voulu 
reconnaître  les  décrets  de  Chalcédoine  et,  si  la  force  armée  les 
avait  pour  un  temps  forcés  à  garder  le  silence,  il  n'en  fut  plus  de 
même  à  la  mort  de  l'empereur  Léon  I",  474.  Ils  profitèrent  des 
troubles  politiques  et  religieux  qui  désolèrent  l'empire  pendant 
les  premières  années  du  règne  de  Zenon,  pour  sortir  de  l'om- 
bre, contraindre  les  évêques  à  recevoir  leur  communion  et  im- 
poser à  tous  le  symbole  monophysite.  Les  patriarches  eux- 
mêmes,  Anastase  et  Martyrios,  durent,  quelle  que  fût  leur 
répugnance,  s'incliner  devant  leurs  prétentions  et  se  déclarer 
plus  ou  moins  hérétiques.  Puis,  par  la  force  même  des  choses, 
le  vent  de  la  fortune  changea  à  Byzance  et,  s'il  ne  souffla  pas 
encore  en  faveur  des  Chalcédoniens,  du  moins  il  ne  souffla  plus 
aussi  àprement  contre  leur  doctrine.  L'Hénotique,  ce  curieux 
édit  d'Union  qui  devait  occasionner  le  schisme,  était  un  com- 
promis destiné,  dans  la  pensée  de  ses  auteurs,  à  satisfaire  les 
deux  partis.  En  réalité,  il  ne  contenta  personne  et  causa  la  pre- 
mière séparation  sérieuse  entre  l'Orient  et  l'Occident,  la  pre- 
mière rupture  officielle  et  générale  qui  ne  dura  pas  moins  de 
trente-cinq  ans. 

Cette  rupture  avec  Rome  favorisa  pourtant,  en  Palestine,  les 
négociations  qui  se  poursuivaient  entre  les  évêques  et  les  moi- 
nes. Sans  trop  comprendre  que  la  cause  de  l'orthodoxie  était 
toujours  menacée,  les  catholiques  suivirent  leurs  évêques  et  se 
séparèrent  de  Rome;  les  monophysites,  ravis  de  ces  avances, 
firent  à  leur  tour  des  concessions  et  se  prononcèrent  pour  l'Hé- 
notique.  A  vrai  dire,  la  défection  de  ce  côté  ne  fut  pas  si  géné- 
rale et  quelques  intransigeants  refusèrent  de  participer  à  cette 
apostasie.  Cyrille  de  Scythopolis  nous  a  conservé  le  procès-ver- 
bal rapide  de  leur  décision.  L'abbé  Marcien,  le  chef  du  parti, 
convoqua  la  foule  tumultueuse  des  moines  à  une  réunion  plé- 
nière  dans  son  monastère  de  Bethléem  et  il  leur  dit  :  «  Ne  crai- 
gnez-vous  pas,  mes  frères,  qu';\u  lieu  de  suivre  la  véritable 


SAINT    EUTHYME    LE    GRAND.  201 

doctrine,  nous  ne  soyons  égarés  dans  l'iiérésie'?  L'esprit  de 
rhomme  est  faible,  dit  l'Écriture.  Cessons  ces  luttes  qui  déchi- 
rent l'Ég-lise  et ,  suivant  l'ancienne  coutume,  tirons  au  si  irt 
entre  le  parti  des  évêqueset  le  nôtre.  »  L"avis  fut  adopté,  et  le 
sort  bien  inspiré  favorisa  les  évèques.  Après  une  discussion 
orageuse,  soulevée  par  les  opposants,  l'assemblée  entière,  sub- 
juguée par  les  paroles  enflammées  de  Marcien,  marcha  à  sa 
suite  sur  Jérusalem,  entoura  le  patriarche  et  lui  offrit  sa  sou- 
mission. Martyrios  reçut  avec  joie  le  retour  si  attendu  de  ces 
prodigues  et  les  fêta  dans  son  palais  épiscopal;  puis,  sur  la  pro- 
position de  Marcien,  toujours  ennemi  des  demi-mesures,  la 
foule  reporta  sa  colère  contre  les  dissidents,  expulsa  Géronce  de 
son  couvent  de  Sainte-Mélanie  et  démolit  de  f'ud  en  comble  à 
Thécoa  le  monastère  du  parti  acéphale. 

La  soumission  exemplaire  des  moines  terminait  heureuse- 
ment la  <:onlroverse  monophysite  dans  le  diocèse  de  Jérusalem, 
et  rachetait  bien  des  fautes.  On  comprend  dès  lors  l'enthou- 
siasme presque  lyrique,  qui  s'empare  de  la  plume  d'ordinaire 
si  froide  de  Cyrille  et  lui  fait  chanter  ce  retour  à  Tégal  d'un 
des  plus  beaux  triomphes  de  la  foi.  C'est  Euthyme  qui  a  valu 
cette  victoire  à  son  disciple  Martyrios,  et  c'est  sur  lui  que  doit 
en  rejaillir  la  principale  gloire.  Pour  nous  qui,  aujourd'hui, 
sommes  mieux  instruits  des  faits  ou  qui  sommes  plus  indépen- 
dants, nous  ne  pouvons  nous  associer  complètement  à  ces 
chants  de  victoire.  Le  passage  des  moines  dans  le  parti  des 
évèques  fut  un  succès,  c'est  incontestable,  mais  un  succès 
chèrement  acheté,  puisque  les  évèques  durent  renoncer  à  la 
doctrine  de  Chaleédoine  et  entrer  dans  le  bercail  de  l'hérésie, 
dont  l'Hénotique  était  la  porte.  A  ce  compte,  l'on  aurait  autre- 
fois ramené  les  Ariens  et  l'on  aurait  pu,  deux  siècles  après, 
s'entendre  avec  les  Monothélites. 

Et  pour  que  notre  appréciation  ne  soit  pas  taxée  d'exagéra- 
tion il  suffit  de  se  reporter  au  récit  que  nous  a  laissé  de  ce  fait 
Zacharie  de  Mitylène,  contemporain  et  monophysite  authen- 
tique (1).  Lui  y  voit  une  victoire  de  son  parti  sur  les  Chalcé- 
(loniens  et  il  ajoute  que,  comme  gage  de  son  orthodoxie,  le 
moine  Marcien  rendit  la  vue  à  son  disciple  aveugle.  Il  est  dou- 

(1)  Ahrens  et  Rruegei-.  op.  ril.,  p.  69. 


202  RKVLi:  DE  l'orient  chrétien. 

teiix  quuu  miracle  de  celte  iialure  suit  venu  confirmer  les 
mesures  prises  et  donner  à  l'Hénotique  Tapprobation  du  ciel; 
le  trait  n'en  est  pas  moins  digne  de  remarque.  Il  dénote  une 
lassitude  extrême  ciiez  les  catholiques,  comme  Cyrille  de 
.Scyliioj)olis,  et  chez  les  monophysites  mudt'n'S,  comme  Zacharie 
de  Mitylène.  De  la  fatigue  de  tous  devait  nécessairement  sortir 
un  compromis  qui,  à  la  longue,  se  transformerait  en  entente 
cordiale. 

Les  résultats  prévus  aboutirent  en  effet.  Dégagés  du  parti  acé- 
phale, —  parti  des  intransigeants  dans  le  camp  monophysite,  — 
les  moines  subirent  peu  à  peu  l'influence  de  leurs  confrères  ca- 
tholiques; ils  en  adoptèrent  assez  vite  les  opinions  doctrinales 
et,  quand  l'heure  du  retour  sonna  en  519  avec  la  cessation  du 
schisme,  tous  rentrèrent  d'un  commun  accord  au  giron  de  l'Église 
catliolique.  Nul  pourtant,  parmi  eux,  «  n'imita  ces  moines  de 
Constantinoplo,  qui  brisèrent  avec  Acace  et  Euphémios,  du  jour 
où  ces  patriarches  se  séparèrent  des  papes.  Quand  l'orthodoxie 
leur  parut  en  danger,  les  abbés  de  Palestine  déployèrent  pour 
sa  défense  le  plus  ferme  courage,  mais  ils  crurent  qu'il  suffisait 
d'être  irréprochables  pour  la  doctrine,  et  ne  virent,  dans  la 
rupture  avec  les  papes,  que  les  justes  représailles  de  ce  qu'ils 
appelaient  l'orgueil  de  l'Église  romaine  (1)  ».  Nous  croyons 
que,  à  rencontre  de  ses  disciples,  jamais  Euthyme  n'eût 
employé  d'expression  aussi  méprisante  à  l'endroit  du  siège 
apostolique,  pas  plus  qu'il  n'aurait  pactisé  avec  l'erreur,  sous 
pn 'texte  de  gagner  à  son  parti  les  moines  rebelles. 

(.1  suivre.) 

S.  Vailhé. 

(1)  A.  Couret,  Iji  Palestine  kous  les  empereurs  ;/rec!<,  p.  150  seq. 


MÉLANGES 


I 


LE  CHRYSOBULLE  DE  MANUEL  COMNÈNE  (1148) 
SUR  LES  BIENS  DÉGLISE, 

par  le  P.  S.  Pétridès, 

des  Aupustin.s  de  rAssoinption. 

Dans  son  commentaire  au  canon  XII  du  septième  concile 
œcuménique  (Nicée),  Théodore  Balsamon  a  inséré  un  chryso- 
bulle de  Manuel  Comnène,  daté  de  février,  indiction  XI,  année 
6656  de  la  création  =  11 18  de  l'ère  chrétienne  :  i-sAÛOr^  %ai 

sTcpoç  ^pu(766ouAAcç  •  AOYOç  'OU  a'JTOj  xpgcTatoJ  àyis'J  Yi;j.rov  '^y.iCkiuiz 
y,y.-h.  [^.^va  cpsSpouàpiov  Ivoiy.-iwvoç  ta'  tcj  ,"/y<i  ^"cuç,  ô  y-a'-  taiYjp 
X^YÔ^'-'^^Ç  ^Ç  '.W[;,£VOç  Ta  ywXsûcvTa  Ï7U);  oi/,auô[;,aTa  twv  à.'izyM-ayoX)  àx- 
•/.Xr,(jiwv,  £7:1(7X07:2)7  o-r)Xov3Ti  7,at  [^/^-pO'rzcXswv  y.aî  a'JTYjç  t^ç  [;-£y^^^''/Ç 
èxxXYjataç.  L'empereur,  peu  dévot  d'ordinaire,  voulait  avoir 
l'appui  du  clergé  dans  sa  lutte  contre  Roger  de  Sicile. 

Le  chrysobulle  en  question  a  été  publié  six  fois  :  I"  E.  Bon- 
nefoi,  Juris  orientalis  libri  très,  Paris,  1573,  p.  109;  2"  J. 
Lowenklau,  Juris  graeco-romani  tara  canonici  quam  civilis 
tomi  duo,  Francfort,  1596,  t.  P%  p.  149;  3"  G.  Beveridge, 
Synodicon  sive  pandecte  cmionum^  t.  P',  Oxford,  1672,  p.  310; 
4"  Rhallès  et  Potlès,  Sùvxaysj-a  tôv  ôsiwv  %at  îepwv  y,av6v(«)v,  t.  II, 
Athènes,  1852,  p.  608;  5"  C.  E.  Zach.  von  Lingenthal,  Jus 
graeco-romanum.  Pars  III .  Novellae  constiiutiones,  Leipzig, 
1857,  p.  443;  6"  Migne,  Patrologia  graeca,  t.  CXXXVII,  Paris, 
1865,  col.  948. 

Ces  éditions  multiples  n'offrent  entre  elles  que  des  différen- 


201  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

ces  insignifiantes,  et  il  est  probable  qu'une  étude  plus  complète 
(les  nombreux  manuscrits  de  Balsainon  n'apporterait  guère  de 
changements.  Mais  il  est  regrettable  qu'au  moins  les  derniers 
éditeurs,  surtout  Zacli.  von  Lingcnthal,  n'aient  pas  songé  à 
rechercher  un  texte  indépendant  de  la  tradition  fournie  par  le 
recueil  canonique  de  Balsamon. 

Ce  texte  existe,  en  effet.  Il  est  contenu  dans  le  codex  Barocc. 
1.31,  du  xiv"  siècle,  depuis  longtemps  décrit  par  Coxe  (1).  S'il 
a  depuis  lors  échappé  aux  investigations,  c'est  sans  doute  parce 
que  l'auteur  du  catalogue  de  la  Bodléïenne  le  signale,  avec  un 
point  d'interrogation,  il  est  vrai,  non  comme  un  chrysobulle 
de  Manuel  Comnène,  mais  comme  un  discours  de  Michel  Cho- 
niate  (2). 

Non  seulement  le  codex  d'Oxford  permet  d'améliorer  plus 
d'un  passage  du  document,  mais  il  présente  la  copie,  sinon  du 
document  original,  au  moins  d'une  copie  officielle  faite  sur  cet 
original,  avec  les  signatures  qui  l'authentiquaient.  J'ai  donc 
cru  utile  de  rééditer  le  chrysobulle  en  prenant  ce  codex  pour 
base,  d'autant  plus  que  l'édition  de  Migne,  la  plus  répandue 
en  France,  fondée  sur  Beveridge  avec  collation  de  Rhallès  et 
Potlès,  est  certainement  plus  mauvaise  que  celle  des  éditeurs 
athéniens  et  que  celle  de  Lingenthal,  à  peu  de  chose  près  sim- 
ple reproduction  de  la  précédente. 

J'indique  en  note,  outre  les  leçons  non  acceptées  par  moi 
du  codex  d'Oxford  =  0,  celles  de  Rhallès  et  Potlès  =  R,  de 
Lingenthal  =  L  et  de  Migne  =  M. 

Cod.  Barocc.  131,  fol.  327  v"  —  f  Xpuo-iScuAAcç  Xoysç  i  asvô- 
[j.svsç  la~-fip,  ov  Taîç  £7.7,X '/jo-i'atç  âTrâjaiç  o  èv  sùasosi'a  -ri  [VfT,[j.r^  ^fz^(cvMq 
^3.zike'jq  Y.bp  Mavoj-^A  èTîeSpâos'JCîv.  •]*  Y[(xpe^e'A\r,^-q  à-b  Tvjç  èva-cy.si- 
[jL£v/;ç  'zpWTOT'j'izc'j  Ola-ctoç  T(T)  7.a9"  t,ij.xç  azy.pé-M  -wv  cI-aiit/mv  ih 
y.oi-zi  ' .  "f 

y  O  [j.Èv  [j.sià  Mwcrsa^  tou  ky.\e7.~cX>  Aaou  ey,tivoq  G-pxvr^ybc  Iyjo'Ojç 
xà  lepiy^oîtv-ioi''  y.aOsXstv   kT:siyb\ie'ioq   ô)j'jpw[j.aTa  tsî;  lepsya-tv  r/.sivoiç^ 

1.  Ce  titre  manque  dans  les  diverses  éditions.  —  2.  MwOaéa  M.  —  3.  lîptxo-jvi-Eia 
RZM;  l'orthographe  de  0  est  celle  d'Etienne  de  Byzance.  —  1.  îep£ù(7t  xûxXw 
aaXm'Çeiv  RZM  :  c'est  peut-être  la  vraie  leçon. 

(1)  H.  Coxe,  Catal.  codd.  Bibl.  Bodl.,  pars  i)rinia",  O.xford,  1853,  col.  211  sq. 

(2)  Jbid.,  col.  221. 


MÉLANGES.  -205 

7y.\r.'X-'-''  Ï'/A'kzjz  y.y.\  o'j~lù  '  ~3.py.zzz(jiz  Ta;  Ttov  't'.yjh^  ï~iAZV.ç  v.x-ép- 
p>.--i'.  Ty;  '  lï  -zj  ve:j  -m  Bîw  k'/XzV'SJ  '/.2(ir,^(Z'j\>.vn,^  tcJtij  kolzj 
^aaïAîîz  '  ;;.C'J  y.ETà  Tbv  àv  .v^îiXejj'.v  è/.sTviv  â'XXov  Mwjsa''  TCîi  Aa:j 
7o)-Y;pa  '/.al  ;cr,7iv  —  tcv  ào'3',;j.:v  aévio  ajOÉvr/;v  7^?  32f5''.ÀEtaç  ^.cu  y.al 
'(vrn-.zzy.  —  w--îp  T'.vi  '  Tsr/"*^  y.aOîAsTv  È7:îiY:;aÉv/; '"^  Ispi^rcûvTta  Taç 
TOJ  y.i'.voj  Twv  yp'.jT'.avojv  ïyfipoj  iyjpwjî'.ç  —  t:j  ;jt'./.:^  Xe'yo)  cpi- 
/.:vTCÇ  TCii  7y;ç  ai/.sAiy/^;  y.aTat'jpavvouvTO.;  Y"?;?  y.ày.îîOcv  y.atà  f^;  Ttov 
Pw;j.x{o)V  £7:ty.pxT£''aç''  AaOpa  ^'^  èp-'j7avT0c  —  àvaAOYwç  i-.a  -VcUjxa- 
-.'.v.y.:  T'.vaç  zy./~.i';\'y.:.  ~y:  twv  "  t";v  Hsbv  £;'/A£OU[j,iVwv  y.aO  èv.â- 
7r/;v  '-  û-èp  r,|J-cov  xpy\ipi(<y^  ^•>'A^~  "?-■?  H:y.E(voj  y.aOaîp£7'.v  7-mp\'ZJ7xq 
iyi'.'j  ^'  Èc£r,7îv  '^.  'AX/à  y.ai.  ajTb;  i  Ôsô---/;;  Mwt-^ç  '  ',  ôzY;v'//.a  to) 
'A;j.3:AY;y.  îJv^y.pcTî'.  ty;v  "'  ;;.x-/-/;v,  '.îpsjjiv ''  sy.aTÉpwOîv  7TY;puô;j.£Vc; 
:j"(o  t:jt:v  ■/.■j.-.t-pzT.z'j-.z  /.y',  'j-zp^zy^^t'^'^ .  Kxt'  £y.£îvcv  ojv  y.a'i  r,  3a7i- 
"/,£ia  [J.;'j  Tsii  àpyiEpaTiy.^j  o£:;j.£v/;  sTr,pr;;j.aT;;  '•'  si;  Tr,v  /.a^à  tsj  vécu 
Tv'j-C'j  'A;j.a//^y.  Trpcy.Eiy.fvr^v  àvTi~apâTar'.v  (fol.  328)  y.a":  ws-£p  Tivà~^^ 
TT'jAiv  ç-toTbç  -ci  v£;j  I-pxrjA  7:p:"^Y0ÛîJ.£v:v  y.aî  Ta  t:jtcj  /.a-£u6'jvovTa 
cia6r,;j,aTa  ^'  l'y.t  tcjto)v  £'/£iv  sùyàç  èOÉXiJsa  Tbv  -apôvTa  ypjz'zzySi'Lzv 
Wz^(Z^i  Tr,  T£  "  H-"';"p-  ~a7wv  twv  èy.y.Xr^ciwv  tt)  v£a  — uov,  tw  ty;ç  aY-^^? 
— isiaç"^'  £vouiT-/^;j.aTi  y.a:  T:t;  ■^'  /.aTa  Tac  vy^t^jç  r.7.zyz  y.ai  Tr,v  àvaTC- 
Xy;v  y.a:  ty;v  sj-'.v  àpyiipi'jziv  '■'  kipicvjzt  Taç  JTrèp  ty;;  ,'ja7'.X£Îai;  \).zj 
TO'jTwv  £'jyà;  £t:1  zXésv  £VT£jO£v  "'''  àvappwvvjcusa"  ày.p'.cwc  y^?  2Î0£v 
•r,  iSaTiXs'Ia  [j.cj,  wç  cj  c-t.V^îTa'.  ijaTtX£jç  s'.à  -oXXr^v  oûva;/'/;  y.al  w;  Y'-Y^? 
C'j  co)0"(^7£Ta'-  £v  -Xr,6£'-  T-^r  Izyyz:  ajT;j,  'i^£U0Y;;  zï  \~7:z:  zlc  s'0)r/;piav, 
■/.y-'x  Tbv  Ocfcv  çâvai  -pz^r'-r^'i  -/.y:  'lyK'j.z\'px:^zy  v.y}.  hiz-y-.zpy-' .  Ts'- 
\'xp-Z'.  y.y.  -z  à-tp'.y.Kzvr,-zv  TtâvT-r;  -Ep'.çuXâTTîjOa'. -'^  bi/.Z'jzy"'  t'^  t£ 
~xzM^  T.pz•/.xf)r,lJAv■r^  èy.y.Xrjjîa  "'  xal  toîç  ;j.vr;;a:v£uO£t7',  -ajiv  àpy'.£p£!j(7i 
T(ov  :T::'jcr,-::;T£  â.Y-'^'*^  £7./.Ar,7uov  y.a'.  ts  à75a)>£ç  twv  7:pccrivT0)v  '''  txû- 
Taiç  ov/.x'M[j.x~(ù'f  k~l  ty;  v.x~zyf,  twv  ày.'.vr^TWv  ajToJv  [itix\.zxtpz\  y.y.H>.- 
7T(07a,  7:pzzz~yyzpfiz\jzy  zï  y.y\  tl  tî  ■""- zcj  yo)X£j;v  Ï7(i)ç"^'H7t\v  àv  -zî: 
z:jTO)V    cr/.auô;j.a-',   y.a--    ty;ç   ày.p'.6£iaç    A£',z;;x£v;v"    y.x:    zj    ;^.:v:v   tcut;, 


1.  oû-jwç  M.  —  2.  Cl'.  Jos.  VI,  1   seq.  —  3.  r,  Z.  —  4.  xaOrjo-jfAÉvyi  Z.  —  0.  paat- 
Xeîa  Z.  —  6.  MwùffÉa  M.  —  7.  wu  irép  t-.v;  0.  —  8.  lT:n-^o}xéyr,  Z.  —  9.  ÈTtixpaTca;  O. 

—  10.  ).x9pto;  31.  —  11.  Toû  0.  —  1-2.  xaQexâ^TTïiv  0.  —  13.  lyjiy  om.  RZM.  — 
14.  cziiazi  Lôwcuklau.  —  13.  McoOtyr,;  M.  —  10.  Tr;V  om.  RM.  —  17.  tsprjffw  om.  M. 

—  18.  Cf.  Exod.  XVII,  seq.  —  19.  ■JnoaTripîyiJ.aTo;  RZM.  —  20._a)(T  nép  -riva  0.  — 
•Jl.  Cf.  E.xod.  XIII,  21.  —  22.  te  om.  RZM.  —  23.  t^;  toù  ©eoû  acoca;  RZM.  —  24.  tri; 
0.  —  25.  àp'/tepeijdiv  om.  0;  Je  copiste  a  laissé  la  place  en  blanc;  Beveridge  n'a 
pas  le  mot.  — 26.  èvTsîôev  07n.  RZM.  —  27.  Ps.  xxxii,  16,  17.  —  28.  irapacpu^dTTSffGai 
R,  çyXàTTsaOai  Z.  — -29.  ÔéXonoa  om.  M.  —  30.  £xx>-v)<7iwv  RZM.  —  31.  upoCTWKwv  0. 

—  32.  Tl  0,  de  même  plus  bas.  ^33.  law;  om.  M. 


20G  REVUE   DE   l'orient   CHRÉTIEN.  j 

1 

T(ov  TCS'jTtov  ày.tvrjTWV  BEaTro-sîav,   Y,a.~oyq'f  tô  '  xai  y.upiOTYjTa  YcVÉffOat  ! 

^aaù.iiy  ;j.5U  tcùtiu   cr,  toîj  IXaîittcvtcç  aj-oî;  sTricéocoy.EV,  cîcv    j.p-iz-t  \ 

•/,T.  zAziJ.tXk:  Cî'avùvia  to  Ït:''.  -zù-c.ç  o'/z.aiov  xxî  èç^  xb  TravTsAèç  àcu-  ^ 

ïekjTCV"   Il    c'j  y.a'/'  [âséaicf  ;xèv  v.yl  o:^oci'AéGi:tpov  TÎ6'r;(7i  -rrxv  -rrpojov  -yj.^  ■ 

y.a-r'  a'jTCÙ.;  ^  y,\'iMxx-:oi.iq  toj  0£oD  èy-xAr^aiatç  xal  «'jt^  t'^  •Tcaawv  •''  r,po7.y,-  \ 

0-^[jivY;  oixa''o)[^,a  £7:1  xsîç    ajTWV    ày.'.vrj-siç,  ot^oTov ''  âv  y.aW  y.aOej-'^y.î  , 

y.av  s'â;o'joï^'::ot3  -:ayTa  Btay.îiVTai  y.al  xb  %oîKz^>  'AÔùCkiov  xiQtiGi  tyj  l'::iy.s''a£i  ! 

XE'"^  y.aî  '^%(p  TYjç   ^aaïAîiaç  [xcj.  Ilav  oè  èv  aùxcTç  Èv  zr^zioiq,  [av]  sï-ci  j 

xtç '■'  0î(.}pcûix£vcv,  îi'-s  Èv  '"  -/p'jffcêc'jAAci;  \b\'oiq  "    5ta96po)v  jj3!7r,AE'or;  * 

e"{xe    Èv    GC('X'k(ci:  eÏte   èv    à^xAxTg    TrpojTdc^Ecriv    e'.'te   èv   AÛtTEcrtv    e'.'te  èv  'i 

T.py.Y.'iiy.olq  ùr^oiyà'^ov  ''^  xata  t'-  x:u  ày.pt6oîjç  y.al  -f,q  bot'.\o^j.vrr,q   ày.c-  ' 

Asuôiaç  AEiTôôij-Evov  àTTÔTc  ^aatXixwv  TrpisTaYiJ.âxojv  y.a',  vô;j.(ov,  È7:av:p0:'i  ; 

y.al    otopi'^Exai,    ij/q    7,y~y  ti   -pivcpq/a    Èy.    toutou  ''  EÎvat    -â^atç    xau  ; 

o-q'/MOtiaxiq   ^'^  àvtwTaTa'.ç   Èy.y.A-/;!7'!aiç  ïq  '•^'   xbv  aîwva  Tbv  à'^ravTa"  àX/vi  ' 

TO  'JTCOc-aôpov   Èy.ETvs  "'   y.al  àsOEvèç  EÙTOVonaTOV  Eivai  y.al  àvaAcoTCV  7:âsY]  1 

biy.aio'KO'f'.y.    toD  iSouAo^aÉvcu   ae^eiv   t'.  ''  6':;Èp    toj  o*/;;jX(7tou  tw  7:apsvTi  ' 

-/puc7c5c;;AA(o   X^Y^;^   "^'^Ç    (Sa^iAEiaç    tj.cu  pwvvùiJ.Evov   y.al  aapôBpa  Èvouva-  i 

;j,S'j[.;.Evcv.  Kai   cvx  oltzo  twv  ttoAAwv,   (i)v  av  tiç  ÈwcrjCEiEV,  oAiv*^''   T'.vwv  , 

•r;    ,3^7',AEva    [j.ou  È7:t[xvr,!7Grj(7ETat  ^^,    Èàv    Tuybv    co^pEa   ajToT;  zap:(/.a)v  ; 

a-07C^    E'//^  ■/]   [XETpa  '•   yy;ç    •/)--    ajTCupY^a    tiva    -'    Ey.a'.viTav  —  ev   tciç  ,| 

-oiC'j-oiç  y--r,[j.yG'.   Tuybv    [j/Jj   OEsa)p'/;;j.Éva    ajTCîç*  -J^  -''  ÈowpYjO-^o-av  ;j.év,  j 

oùy.    àvETp3c~/jaav  '-'  oè   ai  -tpi   tojtwv   TrpojTa^Eiç*    'q  ï~\  T.pzy.z>Mpia[J.i-  \ 

voi;;   0£Ocop'/;;j,Évoiç  aÙTOÏç  yJ.  zEpJ  T^poaçtoptciJ.ÉvoJV  ~^  TupocTaçEiç  oùy.  àvE-  ' 

-piizriGTf'   r,  Tiva~''  t(ov    TZoptaôÉvTWV  ajTaTç"^'^  [3ac-rAr/.C)V  ':rpo(7xaYIJ.3«':(ov  ■ 

ojoÔAwç  •/,aTc(jTpo')G"/;a'av'  'i^-^  xaTEcrTpwO'^cav  tj.Èv  ûç  Tiva  ^^  twv  a-sxpÉTojv. 

c'j  tx'f^v  Y-    '^■^''  ^~''  '2^?   zpojsopoiç  cEy.pÉTO'.ç"    -i^    y.axajTpojOÉv-a    à-o')-  ! 

AovTO,  laa '^"oE  TO'jTWV  -E-iffTOJ'j.Eva  ■^'  EupiQ-y.ovTa'.    -^ -pay.Tiy.a'*- OipE'.AOVTa  ; 

'::poêï;va',  oj    ^poÉor^^aV  -J^   r^pzbhr.y  oj   y.aTEîTptôO-^jav"    r,  bpiz^vnx  ^■''  '\ 

YEVÉffOa'.     'AOYtcri;;.a    ojy.     Èy^vovto"     "J^    y.axa    j^Tiva    lj(oç    y'hi^r,^»^     br.C'.y.'/  :• 

j 

1 

1.    T£  0.  —  "2.   si;  RZM.   —  :].    xai   u/n.    i\I.    — •    1.  aùxat;  O.    —  5.    itccGwv  :    toù-  ; 

xwv  RZM.  —  G.  ÔTioi  M.  —  7.   xai  om.  RZ.    —  8.  ta  0,    oin.  M.  —  9.  tîç  0,    ti;  : 

Z.  —  10.  iv  um.  ().  —  II.    •/puaoêoûyXw  Xôyo)  il.  —  12.  •JTîOffxàîîov  xai  xaxà  lîZM.  j 

—  13.  ToO-wv  RZM.  —  II.  xat;  or.XwOsidac;  Trida'.;  RZM.  —  15.  £•;  lîZ.AI.  —  10.  j 
ÈxEÎvwv  RZM.  —  17.  TÎ  OZ.  —  18.  £7rt[JivY)(T9styi  RZM.    —  1!>.   [AÉ-rpwv  RZ,  (xsTpov  M.  ^ 

—  ~0.  7]  om.  Z.  — ■  i2.  aÙToûpYta?  tivà  ().  —  22.  âxaivîciôrîffav  M.  —  23.  ri  xaî  31.  —  ! 
24.  Lowcnklau  coujocturait  ÈjreTpàTrïiffav  ou  àvîYpâçï)ffav.  —  25.  TxspiTcpoastopiaaivai  j 
M. —  20.  y)  Tivà  0.  —  27.  «Otoï;  RZM. —  28.  9:...  aîxpÉToi;  c^/i.  M.  —  29.  ei;  tivx  0. 

—  30.  \<j(x  0.  —  31.  7:£^rl(TTeu!J^£va  M.  —  32.  TipaxTixov  0.  —  33.  wpiaOî'vTa  31.  ] 


.MÉLANGES.  207 

à'v  T'.ç  '  v!~0'.,  'A-.''.y:t  v~i  /.t.- y.  [J.ipzç  r,'  v.xH'  :)>:y.Ar,p:v  -'x  rpcjivtx 
-yJ.:  -oWx/.'.z  s'.a"/,Y;ç;O£07a'.r  x^.x'.:  ~z-j  0£:j  l/.y.AYjTCatç  y.a'.  Tf,  y.r^Tpl 
"rzactov  y^wÀsûsusi  c',/.a'.(.);j.aTa  y.àvTSjOsv  cjy.  ïyyjzi.  '^  Tb  àzip'./.Asv/jTcv 
y.iv  [jx^  pr^Twç  àvTauOa  'Traia  c-O'.aor,-:'.;;  x\-ix  'JTZoayxlv.y  ^  rrctcucra  ri 
C',y.x'.w;j.aTa  èy.zîswvr^-rar  -/^  (Ôoîiaov  tu/cv  xal  STîpa  si/.aiw;j.aTa  ■::p:7£- 
z^ps^ôrjva'.  x'j-zlq  '  è-'i  t:ïç  TC'.cjTC.r  x/.vrr-.:>.:  m:  tivojv  ''  -âvTOJç  ~ 
rp;6av-:o)v  èv  ajTa^ç  —  s- '^  Y^?  ;j.Y;$iXo)ç  Tt  '*  o'.v.x'.m^j.x  i-i  t'.v. 
Twv  zpsTÔvTojv  x'jrxî-  i/.'.vr.Tov;  y.î'y.A-r;vTa'.  ^"^^  oLcév  tl  izb  tij  -apiv- 
■::ç  '/puiJoês'JXACj  '/.o^^zj  (osîXrjOô^^vTZ'.  —  /.x-rà  '-  ;rr;o£v  t'.  txjtx 
T.y.y-x  v.x:  zzx  àv  ti^  iXXa  v.-  v;jv  Xicc. '-  -otè  û-Èp  tcj  c-r;'j.C7{:'j 
àYwviçC[^.£voç  •/.x-.xz'kx'lfX'.  T.z-ï  -xz.  -.z-j  (-)£;j  âY'ia;  '  '  £y.y.A-/;j{ar ,  tiv 
T£  T-?;ç  TCJ  0£OJ  zzzixz  :r/.:v  y.a':  -riç  A;',-àg  ;ji,Y)Tpozi/s£iç,  àp-/i£-i- 
^/.îTriç  y.a't  '  '  è-'.sy.i-iç,  ojvr(7£Ta'.  è-t  T:Cr,  (o^  î{p-^T3:'.,  s'.a^ipijj'.v  x-j- 
-X'.-  '•'  i;y.',vr(~C'.ç  as  0'.u)vcr,z0T£  0'.y.a',a);j.âTo)v'  î!  ^ip  jj,r,S£v  t'.  ;r/;oa;j.(oç 
s',y.a''(i)ij.a  £y.-:r,a-avxo  "'  ïrJ.  T'.tiv  'toj;  tiov  -p:76vT(ov  x-j-xX^  i:y.ivr,T(ov, 
0j0£v  ;j.(av  :(zb  tcj  -apsvT;ç  '/zjjZzz'jWzj  /Jz'^zj  (oiéXi'.av  ïçouaiv,  (oj-îp 
cjcà''  £5  O'.ç  £7"/î  T'^v  y,x-z'/r,')  z  zr^\J.zz'.zq  as  0'.a7or,TCu  '^  îj'asyoj  a-Tiar 
y.£'/p',  T'^ç  Tr^xîpov*  £7:'-  TCJTO',^  Y^p  ~Xj\.  ~z  àxp'.sÈç  ~xpxs'j\y.yf)r,7t-:x'.. 
Er  T'.ç  CUV  0£Ar,3'£t  où  5'.Ac-/pr,;j.aTiav  f,  s».  £-:£pav  x'.-riav  T'.và  v.x-xz'pz- 
•/f,zy.'.  -oiv  £v  TO)  zapivT'.  yp-J7Zzzj'/JM  AiY';>  "(i^  ^jX~'.kv.x^  [j.z-j  ;',o)pic7;j.c- 
vo)v,  7:p(OTOV  [A£v  TO '•'  Tvjç  àY^a?  Tpiâscç  çî'yycc-  i"î  7:apiJ':â;j.£0a -'"  TO) 
çccîpo)  (^-(^[^-aii,  [Kï]  f)zxGX<~Z'\  £y.-£70'.  Sa  y.al  -f,:  -cor;  -/picTtavoiv  ;j,£p'2sr 
w;  6"  'loûoaçT?};  cti)S£y.âsc; -''*7:p5ff£-iTCÛ-:c'.ç  ■'  y.a'.  ty;v  àpiv  àz'.s-âG-ai-c 
Twv  à-  a'.wvoç  •y.îy,ci[Ji.r,[ji.£vwv  r.ZM-z-zv.dr/  c'.y.aûov  i^Y'-wv  - 'y.xî  Oîcsipiov  ""^'' 
-y.-izurr^ .  'Eç'  o)  y.al  r.xpt'[^rjM'fXiHx  y.x'.  r.x'nx:;  i^assaAuôtj.cOa  7:j 
y.r^séva  twv  aTravTwv  àv  c'.(.)cr,7:2-î"^^  7.?^''':^  "''-^'^  s'OvoriTr/za  "■^'^'  -pizcv 
ivaTpi'^a',  y.spr/.wç  -i^  ■/.x()zkzj  -rbv  r.xzz^i'x  ypj756;'jA/.;v  '/Jz"^zv  -f,q,  ,3x71- 
"A£taç  [J.OU  Y-T-^'')!^'-'^^''  xacTà  tov  s£6psL»âptov  ;ji,v;va  t'JJç  ta  '.voty.Tiwvcç  toj 
,çyyz'  'éTZ'jq,  iv  (o  y.a'.  rb  •r);j.£T£pov  sjffîêi;  t£  y.at  fiizr.pb'i'kr-.z^t  'J7:£7-/;[rf,- 
vaTC  y.paTOç. 

H  ÛTOY?^?'')'   Mav:'jr//«  iv  Xpi7':(y)   t(T)   Wew   z'.STb;   3^7',A£Jç  Trcpsu- 

1.  àv  Ti;  —  0.  —  2.   £ÏT£  M;  îÏTe  xat   RZ.  —  o.  l/oxyt  U.  —  1.    ûuoaxàÇetv  KZ.M. 

—  5.  aùiaî;  RZM.  —  6.  û;  tivwv  Z.  —  7.  itàvTwv  M.  —  S.  û...  aÙTaï;  om.  M.  — 
0.  Ti  Z.  —  10.  xÉxTOMxai  RZM.  —  11.  /.aTa  prima  manu  0.  —  1~.  Xâêvi  RZM.  — 
i:J.  àYtwriTaç  RZiM.  —  M.  xal  o/h.  51.  —  15.  aÙTotî  M.  —  1<>.  £xTr,(ya-ro  0.  —  17. 
oyoî  om.  0.  — •  18.  oiacrôiÔTivoç  RZM.  — ■  19.  itpwTa  (Jiàv  O'jv  tô  M.  —  iO.  ■jtspKTTap.sÔa 
M.  —  21.  ôeàffotTo  0.  — •  22.  ô  om.  M.  —  23.  ouoSsxàûo;  M.  —  24.  irpô;  Iti  toûxoi; 
Jl.  —  25. 7tpox£xoi[Aï)tJi,éva)v  itpwTOTÔxwv  àytwv  ôtxaiwv  RZ.M. —  26.  ôeo  supra  iineam  O. 

—  27.  Tout  ce  qui  suit  manque  dans  les  diverses  (-ditions.  —  28.  oloriJtoTe  0.  — 
29.  OlovôiiTou  0. 


208  REVUE   DE    l'orient   CHRÉTIEN.. 

pc'(é'rrr,-zq  v.x:  y.'j-ov,py-(j)p  'P(o;j.auov  c  Kc[j.vr,vô:.  Ky.l  -q  où  -/puacocjA- 
AC'J  copoL^f'.ç  'f,:  ayiaç  aùxoj  jjaciAcîaç.  Kr/s  7.21  £;o)03v  èv  -y.Xç  oécsœi 
Twv  7.iAAo)v  TO  Tsu  'Ay.poTïOA'lTCU  Mf/a-r;);  y.al  -rb  y.a-rsi-pwO*/;  toj  [j-sy^''^-^ 
Acaoïaa-Tcy*  p-'ov;  [j-aup  tvor/.Tiwvoç  ta'  i>r,o^[pyYh'  ^  ^'^^'  ~^'^  c'.y.îiav.wv 
y.al  vc[J.cçpÛAaç  0?ooo)pcç  b  TLoiw-f/yqç'  z  ^jxgÙj.-azç  vcTapisç  toj  a-sy.pÉ- 
TC'j  Twv  c'.y.S'.ay.wv  'Io)ivv/;ç  ô  — up.-jrovcTTC'jAcç'  c  paaiA'.y.bç  'K-xpio:  tcu 
ffsy.péTSU  Twv  C'.y.etay.wv  Kwvd-avxtvcç  6  'ApTâoaaocç"  c  (jajiAiy.bç  vot^- 
pioç  TOij  csy.pÉTCU  Twv  cr/.stay.wv  'Iwavvr^ç  5  Aiôsuoç.  *|* 

Tb    -jrapbv   ïscv  t^   7:po)-CTÙ7:(|)   (7sxpsT',y,Y5   7:apsy.6sAfj     àvTtbaXwv  y.ai 
y.aià  7:avTa  lo-â^siv  cûptov  ûztYpa'iia.  -j* 

Constantinople. 

S.    PÉTRIDÈS. 


II 

NOTE  SUR  LE  TITRE  :  TEGOURTA  HERACLIDIS 

C'est  le  titre  du  traité  de  Nestorius  récemment  découvert; 
M.  Béthune-Baker,  dans  son  beau  travail  dont  la  Revue  rendra 
compte  prochainement,  a  traduit  :  Bazar  {i\}.r.bpizv)  d Héraclide. 
Ce  titre  nous  avait  très  mal  impressionné,  car  il  rappelle  trop 
les  titres  en  usage  chez  les  Arabes.  Chez  ceux-ci,  en  effet,  un 
Iraité  d'astronomie  devient  :  Le  livre  de  l'ascension  de  V  esprit... 
sur  la  forme  du  ciel  et  de  la  terre  (ouvrage  de  Bar-Hébraeus 
édité  par  nous)  et  une  grammaire  devient  :  La  perle  du  plon- 
geur... traité  des  fautes  {de  langage)  oit  tombent  les  gens 
distingués  (ms.  arabe  3994  de  Paris).  Il  nous  semblait  donc 
qu'un  Arabe  seul  aurait  pu  donner  à  un  ouvrage  de  théologie 
\etï\re  de  Bazar  cr Héraclide,  en  sous-enlendant  sans  doute  :  oi( 
les  marchandises  spirituelles  sont  voidues  au.v  poids  du 
sanctuaire,  et  c'était  là  une  objection  à  l'authenticité  de  l'ou- 
vrage. 

I.  Le  syriaque  luo^n  peut  traduire  le  grec  r.px-^ij.xxtiy.,  car  c'est 
ainsi  que  Thomas  d'Héraclée  a  traduit  ce  mot  grec  au  seul 
endroit  où  il  figure  dans  le  Nouveau  Testament,  II  Tim.,  ii,  4. 
De  plus  Bar-Hébraeus  a  composé  un  ouvrage  intitulé  aussi  l^^h 
iLv^ii.,  que  l'on  traduit,  peut-être  àtort,  pâvle  commerce  des  com- 
merces. Bar-Hébraeus,  au  xni'  siècle,  aurait  eu  le  droit  de 
choisir  ce  titre  étrange,  mais  les  sous-titres  qu'il  a  choisis  nous 


MÉLANGES.  209 

conduisent  encore  à  l'interpréter  dans  le  sens  précédent. 
L'ouvrage  est  divisé  en  effet  en  trois  i-^^^^o^;^  (Journ.  As.,  oct. 
1S06,  p.  278),  simple  transcription  du  grec  -p:)L-;'^.x-z'.0L.  Puisqu'il 
divise  son  ouvrage  en  trois  -px'^'^.x-zix<.^  il  peut  donc  avoir  songé 

à  intituler  le  tout  zpocy^x-zix  -rrpxYtxaTeuov. 

II.  Enfin  il  est  très  vrai  que  r.px^'ij.x-iix  peut  signifier  com- 
merce, mais  il  signifie  plutH  traite,  surtout  dans  le  ras  qui 
nous  occupe  :  c'est  en  effet  le  sens  de  ce  mot  dans  les  sous-titres 
de  Bar-Hébraeus,  et  les  dictionnaires  grecs  (Budé,  H.  Estienne) 
nous  apprennt'Ul  qu'il  désigne  tout  travail  fait  avec  contention 
cfesprii,  en  particulier  /es  ouvrages  philosophiques  (ajoutons  : 
et  théologiques).  C'est  le  mot  dont  se  servent  Isocrate  pour  dé- 
signer un  de  ses  discours,  et  Polybe,  en  plusieurs  endroits  (I,  i, 
1,  m,  I,  IV,  l  ;  11,  Lvi,  3;  V,  xxiii,  S),  pour  désigner  son  histoire. 

Nous  remplacerons  donc  Bazar  dHéraclide  par  Travail  ou 
Traité  (-pavi/aTs-la)  cV Hévaclide  'de  Damas,  à  quoi  on  a  ajouté 
plus  tard  :  «  écrit  par  M ar  Nestor ius  ». 

F.  Nau. 


III 

LES  SUFFRAGANTS  D'ANTIOCHE  AU  MILIEU 
DU  VP  SIÈCLE. 

De  nombreuses  listes,  de  dales  différentes,  nous  énumèrent 
les  suffragants  des  divers  p;itriarcats.  Leur  édition  est  annoncée 
pour  l'an  I91o.  En  attendant,  M.  Papadopoulos  Kérameus  a 
édité,  d'après  un  manuscrit,  une  liste  dite  «  du  patriarche 
Anastase  l'Ancien  ».  Le  R.  P.  Vailhé  a  consacn'' plusieurs  ar- 
ticles à  cette  liste  :  Échos  d'Orient,  t.  X  (1907),  et  a  tenté  de 
la  reconstituer.  Ibid.,  p.  1 14-145.  Nous  avons  trouvé  à  Paris 
un  second  manuscrit  de  cette  rédaction  :  suppl.  grec  I22G,  du 
xiii''  siècle,  et  nous  l'éditons  pour  compléter  et  corriger  le 
premier. 

Dans  notre  manuscrit,  celte  pièce  porte  une  date  précise  — 
trop  précise  même.  —  Il  s'agit  d' Anastase  PS  bien  qu'il  soit 

ORIENT    CHRÉTIEN.  14 


210  REVUE    DE   l'orient   CHRÉTIEN. 

assez  difficile  de  concilier  :  u  Tiré  d'un  vieux  manuscrit  sous 
Anastase,  patriarche  de  Théoupolis-Antioche,  sous  le  grand  roi 
Justinien,  au  mois  d'août,  indiction  troisième,  an  42.  » 

Le  R.  P.  Vailhé  a  bien  voulu  nous  écrire  qu'il  s'agit  sans 
doute  ici  d'une  ère  locale  datant  de  l'époque  où  Antioche  a  pris 
le  nom  de  Théoupolis,  c'est-à-dire  de  Tan  528.  L'an  12  tomlje- 
rait  donc  en  570  qui  est  précisément  la  troisième  de  l'in- 
diction.  Le  «  vieux  manuscrit  »  aurait  donc  été  daté  du  mois 
d'août  570,  sous  le  patriarche  Anastase  P'  et  l'empereur  Justin  II, 
devenu  Justinien  soit  par  une  faute  de  scribe,  soit  parce  qu'il  a 
porté  aussi  ce  nom. 

De  plus,  le  titre  semble  indiquer,  non  que  la  liste  a  été  ré- 
digée par  Anastase,  comme  on  l'a  compris  d'après  le  titre  du 
manuscrit  de  M.  P.  Kérameus,  mais  «  qu'elle  a  été  puisée  dans 
un  ancien  manuscrit  remontant  à  l'époque  d" Anastase  ». 

Notre  manuscrit  compte  aussi  quelques  interpolations  signa- 
lées déjà  par  le  R.  P.  Vailhé  dans  la  liste  de  M.  Papadopoulos 
{Échos  cVOrient,  t.  X,  mars,  mai  et  novembre  1907),  mais 
moins  nombreuses,  par  exemple  :  au  sujet  de  la  V  Métropole, 
Hiérapolis,  il  n'est  plus  dit  que  Doliché  est  devenu  métropole 
à  sa  place,  cf.  S.  Vailhé,  loc.  cit.,  p.  98,  col.  1.  Il  n'est  pas  dit 
ici  qu'Amida  a  été  uni  à  Samosate  et  que  Dara  a  été  remplacé 
par  Théodosioupolis,  Ibid.,  col.  2. 

De  plus,  les  interpolations  sont  souvent  transparentes,  par 
exemple  :  le  titre  du  second  paragraphe  mentionne  seulement 
huit  métropolites  autocéphales  et  le  scribe  en  énumère  en 
réalité  dix.  Cette  multiplication  l'a  fort  étonné:  aussi,  pour  re- 
trouver le  nombre  huit,  il  a  réuni  ensemble  Cyr  et  Martyropolis 
et  il  a  remplacé  à  la  fin  le  chiffre  huit  r/  (déjà  écrit  une  fois) 
par  l'article  féminin  r);  en  réalité,  pour  retrouver  la  liste  con- 
temporaine d' Anastase,  il  suffit  d'enlever  deux  noms  à  la  pré- 
sente. —  De  même  Emèse  «  la  dernière  métropole  établie  » 
ne  figure  pas  en  tête  dans  la  liste  des  métropoles,  mais  est 
ajoutée  seulement  à  la  fin  comme  un  appendice.  —  Il  en  est  de 
même  des  deux  catholicos  de  Romagyris  (Nichabour)  et  d'Iré- 
noupolis  (Bagdad);  ils  ne  figurent  qu'en  appendice. 

Bien  des  noms  diffèrent  d'ailleurs  de  ceux  <|u'a  transcrits 
M.  P.  Kérameus  et  permettront  quelques  nouvelles  identifica- 
tions ou  lèveront  quelques  difficultés,  par  exemple  les  hypo- 


MÉLANGES.  211 

tlictiques  Balaiibas  et  Minicheththalôn  [IbicL,  p.  93  el  9ô 
n'existent  pas  ici.  Nous  n'avons  pas  vii  la  Xotitia  II  deiM.  Pa- 
padopoulos,  mais  d'après  Tanalyse  qu'en  donne  le  R.  P.  Vailhé, 
Ihid.,  p.  36()-7,  elle  parait  ressembler  beaucoup  à  la  nôtre  (1). 
En  somme,  la  liste  contemporaine  d'Anastase  I"  semble 
avoir  été  «  mise  à  jour  »  au  x*  siècle,  à  l'aide  de  quelques  addi- 
tions, par  plusieurs  scribes  différents.  Les  diverses  rédactions 
permettront  peut-être  de  voir  quelles  sont  les  suppressions  à 
effectuer  pour  retrouver,  dans  sa  pureté,  le  document  ori- 
ginal. 

Là  ne  se  borne  pas  d'ailleurs  l'intérêt  de  notre  manuscrit  (A). 
11  se  réclame  aussi  de  Georges  de  Chypre  (commencement  du 
vi"  siècle)  et  a  même  étendue,  avec  un  ordre  peut-être  plus 
logique,  que  l'ouvrage  édit»''  par  M.  Gelzer  :  Geoi'gius  Cyprins, 
Leipzig,  1890.  Nous  analysons  donc  le  commencement  et  la 
fin  en  le  comparant  à  Georges  de  Chypre  (G)  et  —  pour  les 
deux  premiers  paragraphes —  au  manuscrit  Coislin  211,  du 
xii"  siècle  (C),  qui  porte,  fol.  201-202,  les  métropolites  et  les 
nrchevêques  du  patriarcat  de  Constantinople.  Nous  éditons 
en  entier  la  liste  des  suffragants  d'Antioche. 

F.  Nau. 


Au  folio  2 12  on  trouve  :  «  ordre  des  métropoles  soumises  au 
trône  apostolique  et  patriarcal  de  Constantinople». 

1.  Césarée;  2,  Éphèse;  3,  Heraclée;  4,  Ancyre;  5,  Cyzique; 
0,  Sardes;  7,  Nicomédie;  8,  Nicée;  9,  Clialcédoine;  10,  Sidès: 
ll,Sébaste;  12,Amasée;  13,  Sikélia(2);  1  4,  Tyanes;15,Gangra; 
10,  Thessalonique  ;  17,  Claudioupolis  ;  18,  Néocésarée;  19,  Pi- 
sinonte;  20,  Alyres;  21,  Stauropolis,  c'est-à-dire  Carie;  22,  Lao- 
dicée;  23,  Synade;  21,  Iconium;  25,  Antiochc;  20,  Perge; 
27,  Corinthe;  28,  Athènes;  29,  Mokisos;  30,  Séleucie(3);  31,  Ca- 
labre;  32,  Patras;  33,  Trébizonte;  34,  Larisse;  35,  Naupacte; 
36,  Pliilippopolis;  37,  ïrajanopolis;  38,  Rhodes;  39,  Philippe; 

(1)  Nil  Doxapatris,  dans  son  résumé,  Pair,  yr.,  t.  CXXXII,  col.  1081,  a  utilisé, 
on  1143,  un  manuscrit  analogue  au  nôtre. 

(2)  C  porte  Mélitèno. 

(3)  C  porte  Crète. 


212  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

10,Adrianopolis;  11,  Hiérapolis;  12,  Dyrracliium;43,  Smyrne; 

44,  TO  Ko-jasicv;  45,  y;  àyu  csur^piva  (1);  46,  Ky.iJ.y.yoç:  47,  Ca- 
laiic;  48,  Amorium;  49,  Mitylène;  50,  Patras;  51,  Euchaita; 
52,  Pompéioupolis  (2). 

Ordre  des  sièges  archiépiscopaux  soumis  au  trône  de  cette 
ville  impériale. 

1.  Bi'Çùr/,  2,  Léontoupolis;  3,  Maronéia;  4,  Apamée:  5,  Ger- 
mia  (3);  6,  Arcadioupolis:  7,  Paréion;  8,  Milet;  9,  Proconèse: 
10,  Sélybria;  11,  Méthymne;  12,  Kios:  13,  Apros;  11,  ts  'Pcj- 
c',2v;  15,  Ta  v.ù'byja;  16,  '0  'Ycpx:  k-i[j:rfir,  '^:r,7pz~c/j.:  (cf.  SUprci, 
54)  (4);  17,  Nicée:  18,  Néapolis:  19,  Selgès;  20,  Cliersôn: 
21,Mésène;  22,  Garélé;  23,  Brusis;  24,  y},  ^éppy.  k-i[irfi-q  i).r,-pz- 
r,ckiç{^)  ;  25,  Karabizué:  26,  Amastris  ï-i\j:rfiTt  (4)  (cf.  supra,  52)  ; 
27,  Lemnos:  28,  Leucade;  29,  Nakoleia  (cf.  supra,  66)  (4): 
30,  Mistéia;  31,  Kolonéia  è-iixrfir,  (cf.  supra,  56)  (4);  32,  Chone 
(cf.  supra,  53)  (4);  33,  Tlièbes  (cf.  supra,  57)  (4);  31,  Sotériou- 
polis;  35,  Y)  ritcayOi-/;;  36,  Germé;  37,  Bosporos:  .')8,  liy-paziy. 
39,  r,  Aepy.cç;  40,  KoépTraOcç  ;  41,  v]  Alvcç  £Ti[j/rjG-/;  (cf.  supra^62)  (4); 
42,  Mésembria;  43,  'Pù'Ucv  (cf.   supra,   78)  (4);  44,  Gothie: 

45,  ^ouycia  ;  46,  a-  ^cX>X\ci  ;  47,  (en  blanc)  (6)  ;  48,  Egine  : 
49,  Cercyres  z-iit/q^r,  (cf.  supirt,  74);  50,  Sébastopolis(7). 

Le  manuscrit  donne  ensuite  les  suffragants  des  métropolites. 
I.  Pour  Césarée  de  Cappadoce  :  1,  Nysse;  2,  Les  thermes  im- 


(1)  C  intervertit  ces  deux  derniers  avec  Catane  et  Amorium  (17  et  48).  Les 
soixante  premiers  noms  de  C  se  retrouvent  identiquement  dans  la  liste  éditée 
à  la  suite  de  Nicéphore,  sinon  que  cette  liste  met  Nicomédie  au  4"  rang.  Éd. 
D.  Petau,  Paris,  161G,  p.  310. 

(2)  Ici  s'arrête  le  manuscrit  A.  Le  manuscrit  C  lui  était  identique  hors  les 
•petites  différences  notées  aux  variantes,  mais  porte  ici  la  longue  addition  sui- 
vante :  52,  Amastris;  53,  Chone;  54,  Idrôn;  55,  KsÀTÇtvïj;;  5G,  KoXcovst'a;;  57,  Thè- 
bes;  58,  leppûv;  59,  Pompéioupolis  [v.  A  52];  GO,  Russie;  Gl,  Alanie;  G2,  Aîvou: 
G3,  Tibérioupolis;  64,  Eù-/av£(a;;  G5,  Kepacro'jvTo;  ;  GG,  NaxwXeîa;;  G7,  repfi'wv  :  G8, 
MaSÛTou;  69,  Apamée;  70,  BaoïXaiou;  71,  Tpîffxpa;;  72,  Maurocastron,  c'est-à-dire 
nouvelle  Russie;  73,  Nazianze;  74,  Cercyres;  75,  Amydos;  76,  Méthymne;  77. 
Christianoupolis;  78,  'Pouffîou;  79,  Lacédcnionie;  80,  Attale. 

(3)  C  om.  Apamée  et  Germia  (cf.  supra,  tiO  et  67). 

(4)  C  omet  cette  ville. 

(5)  Au  lieu  de  Serrai,  C  porte  Derkos  ;  cf.  sup)-a,  58. 

(6)  C  porte  ici  Pharsale. 

(7)  Cette  ville  manque  dans  C  qui  porte  ici  après  Cercyre  :  Zr/.xîaç;  ta  K-j(xi<7Tâ, 
ô  'Ptoaiâvwv,  6  'AYx^â).ou.  Le  manuscrit  t)50,  (lui  commence  comme  le  manuscrit 
C,  énumére  93  métroi)oies  et  39  archevêchés. 


MÉLANGES.  213 

périaux;  3,  i  Ka;j.cjAiâvo)v  ;  4,  Cicise;  5,  5  Ejais-wv;  0,  Sévérias; 
7,  Arathias  ;  8,  5  twv  Al-oXiwv. 

II.  Éphèse  d'Asie.  Voici  l'ordre  comparé  à  Georges  de  Cliypre 
p.  0-8  :  1  à  7,  11,  12,  11  ù  18,  20  à  32,  3.j  à  37. 

III.  Héraclée  d'Europe  :   1,  Théodoroupolis ;  2,  Rhaidestos: 

3,  Panios;  1,  Chernésou  ;  5,  Kallipolis;  6,  Charioupolis;  7,  Clial- 
Cédoine;  8,  :  Aaoviiu;  î),  z  MacjTCU  àT'.;r(^0-r;  \i:r-.^'-.T..\  10,  Pam- 
pliuUos;  11,  Médie;  12,  Lizykos;  13,  :  ^spYÉvTrr;;:  14,  ôMsTpwv; 

15,    h    TçCUpC'JAASJ. 

IV.  Ancyre  de  Galatie  :  1,  Tamias:  2,  Hélioupolis,  c'est-à- 
dire  Basiléou  ;  3,  Aponô  :  4  :  Bérinoupolis  ou  Staurou  ;  5,  Meizou  : 
0,  Kinés;  7,  Anastasioupolis;  8,  Kaloumnés. 

V.  Cyzique  d'Hellespont  :  1,  Poimaninos:  2,  (>kés;  3,  Barus; 

4,  h  'Aoptavoj  Or,pwv  ;  5,  Lampsaque;  (3,  Abydos  hiij..  :  7.  Dar- 
danos;8,  Ilios;9,  Proas;  10, Paionia;  ll,M('']itoupolis;  12, .Saint- 
Corneille. 

VI.  Sarde  de  Lydie  :  1,  Philadelphie;  2,  Tripoli;  3,  Thya- 
teireus;  4, 5  '^t-Zrr,  5,  Aurioiipolis;  0  Gordos:  7,  Tralles;  8,  Sa- 
lon; 9,  Silandos;  10,  .Maionia:  11,  Apollon  Hiéros;  12,  Uur- 
kanis;  13,  5  M:j7tY;vY;;;  11,  ô  'A/.apa-cj:  15,  Apolloniade; 
10,  Atlale;  17,  Baé;  18,  Blandos;  19,  Stratonikéia;  20,  5  Ks- 

cx(7£a)v  ;     21,     ;     ^y.SLuy)\     22,     :     Faêâ/aov;     23,     6       Eptj.cy.aTrr^- 

AîUÇ. 

VIL  Niconiédie  de  Bitliynie  :  1,  Pruse  ou  Théoupolis,  etc 
comme  Georges  de  Chypre,  p.  1 1,  mais  avec  ^i^océsari'c  avanl 
Adrianôn. 

VIIL  Nicée.  C'est  Georges  de  Chypre,  p.  12  dans  Tordre  1 
(blanc),  2.  5.  (i.  3.  4. 

IX.  Chalcédoine  de  Bithynie  n'a  aucun  siège  suffragant. 

X.  Sidé.  Comme  Georges  de  Chypre,  p.  12-13,  hors  6  KoToti'v^ç 
ajouté  à  la  seconde  place. 

XI.  Sébaste  d'Arménie  comme  Georges  de  Chypre,  p.  13, 
hors  Kolonéia  qui  manque  ici. 

XII.  Amasée.  Georges,  p.  13-14,  mais  Zélou  manque. 

XIII.  Syracuse.  Georges,  p.  30,  dans  l'onh-e  :  2.  3.  9.  Kpcvîs-j. 
7.  ApsTzavsu.  6.  5.  1.  13.  10.  15.  16. 

XIV.  Tyane  de  Cappadoce.  Georges,  p.  67. 

XV.  Gangres.  Georges,  p.  14. 

XVI.  Thessalonique.  Georges,  p.  67-68. 


214  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

XVII.  Claudioupolis.  Georges,  p.  08. 

XVIII.  Néocésarée.  Ibid.,  p.  68. 

XIX.  Pisinonte.  Ibid.,  p.  68. 

XX.  Myres,  comme  Georges,  p.  09-70. 

XXI.  Stauropolis. /6zc/.,  p.  70-71. 

XXII.  Laodicée.  Ibid.,  p.  71-72,  mais  notre  manuscrit  ajoute 
z  ^ccacTTsiaç  au  troisième  rang. 

XXIII.  Synades.  Ibid.,  p.  72. 

XXIV.  Iconium.  Ibid.,  p.  72-73. 

-  XXV.  Antioche  de  Pisidie.  Ibid.,  p.  73-74. 
XXVI.  Perge.  Ibid.,  p.  74-75. 
XXVII-XXIX.  Corinthe.  Athènes.  Mokésos.  Ibid.,  p.  75-76. 

XXX.  Rhégio  de  Calabre.  Ibid.,  p.  77. 

XXXI.  Patras  :  1,  Lacédémone;  2,  Méthones;  3,  Koroné; 
1,  Bolaines;  5,  Mwpéou;  0,  "EXouç.  Cf.  Georges,  p.  77. 

XXXII.  Trébizonto  comme  Georges,  p.  77.  Le  n°  3  est  écrit  o 
Xa)^aiou. 

XXXIll-XXXVI.  Larisse,  Naupacte,  Philippopolis,  Trajano- 
polis,  comme  Georges,  p.  78-79,  sinon  que  le  manuscrit  ajoute 
pour  la  dernière  métropole  :  Ç',  ô  xepiSswpiou. 

XXXVII-XXXVIII.  Rhodes  et  Philippes  comme  Georges,  p.  79- 
80,  mais  le  manuscrit  omet  ici  5  Trspt^ewpîcu. 

XXXIX-XLV.  iVdrianopolis,  Hiérapolis,  Dyrrachium,  Smyrne, 
Catane,  Amorium,  Kamachos  comme  Georges,  p.  80-82,  sinon 
que  dans  le  dernier  cas  le  manuscrit  ajoute  :  6,  Romanoupolis; 
7,  Toutilios;  8,  Barzanissé,  c'est-à-dire  SaXcuàffu-/;. 

XLVI-L.  Kotyaeios,.  Séverine,  Mitylène,  Patras,  Euchaïta, 
comme  Georges,  p.  82-83,  sinon  que  le  manuscrit  donne  à 
Euchaïta  les  suffragants  suivants  :  1,  o  rotÇàXo)v;  2,  Kcu-^iavpàJv: 
3,  ^i6(xT0u;  4,  Maptav^ç. 

On  trouve  ensuite  en  rouge  (comme  tous  les  titres),  mais  sans 
aucune  séparation  : 

livTATjOr,  OL'zo  T.xKOLizj  "/.(ooixisu ,  ir.l  'AvaaTa^ûu  zaTpupycy 
WîCU':rsA£(i)ç  'AvTi^ysiaç,  kr.''.  tou  [j.e'(!i.\o'j  (Eadùstoç  'IcucTiviaviD,  èv 
;j.r;Vi  Aù^oùaTO),  hoi'A-i<h^{oq)  xpi-ï-Qq',  iCù  [a6   stcuç. 

A  été  tiré  d'un  vieux  manuscrit  sous  Anaslase,  patriarche 
de  Théoupolis-Antioche,  sous  le  grand  empereur  Justinien, 
au  mois  d'août,  troisième  année  de  V indiction,  l'an  quarante- 
deux  (en  août  570,  voir  Tlntroduction). 


MÉLANGES.  215 

Il  est  probable  que  cette  note  se  rapporte  au  patriarcat  d'An- 
tioche  qui  suit  et  uon  à  ce  qui  précède,  sinon  le  scribe  l'aurait 
mise  en  tête,  ou  l'aurait  séparée  de  la  suite.  Voici  le  patriarcat 
d'Antioche  : 

JMr(TooTCo").£i; 'JTCox.ci|j(.evai  tu  Qpovw  tt;:  'Avrio/s'-aç.  ôtjàsxx. 

a'.  T'jpo'j'  —  P'.  ô  TaoToo.  —  Y  .  6  'E^i'-Tcr/-,;.  —  o',  o  Ara- 
u.zioLç.  —  £  .  d  'Iepx'iTo>.£(oç.  —  ■;  .  ô  BoTTpwv.  —  ^'.  6  'Ava^ap- 
€o'j.  —  y;'.  6  2c>;£U/C£ia;  'IcaupCx;.  —  0.6  Axu.x5îcoO.  —  '.'.  6 
'Ayi^TiÇ.  —  '.a',  ô  I]£pyiO'j7ro>.£(iiç.  —  '.  j'.  ô  Axpàç. 

AÙTOX.£<py.A0'.    JJLYlTpOTToXlTy.:    OX.TCO. 

a'.  6  Brp'jToG.  —  Ji'.  ô  'Eji.t'jVic.  —  y',    o  AaoS'./.£ia:.   —  à'.   6 

'H>.lO'JTTO'X£tOÇ,     VÎT'.Ç    àTCfiTTwXcOr,     i-ô    TO'J     OjÔvO'J     AaiAXT-Z-OÙ.     •    £'.    0 

ïlaiJLW'jy.Tcov.  —  ç'.  ô  Kupou  (xapTupoii7cd>.£to;.   —  'C'.  oMoa-i/o-jET-îx;. 

—  r,'.  ô  "A^ava.   —  -/i  (5ic)  no(Jt.Tryiio'j77oX'.ç. 

'ApX.!,cTCl'7/C0— 0'.     £~xp/'.CJT2(.l    ô/CTW. 

x'.  6  Bcpoia;.  —  [i'.  6  Kxp/r,Sovo;.  —  y  •  '^  l  x^zXwv.  —  o'.  ô 
ScA£u/.£La£;  TT,;  TTupix;.  —  c.  ô  'AvxTxpôwv.  —  ç'.  6  rix^TOu.  — 
('.  ô  rajiêouXà;.  —  71 '.  ô   Bxlx3CjJt.y.r,;. 

'Ap/.'.£7ri'7/.0770l  l'.Tol  TOV   ZpiOy.ôv  TTEVTc. 

a',  ô  Sa/.afxia^o;.  —  p'.  6  B£px.o'j.  ■ —  y',  ô  Paço'j.  —  o'.  6 
'Avayx6vi;.  —  e  .  ô  Map>tou'7oiv. 

A'.  M'/lXpOTCoT^tÇ  TupO'J,  {)7rO>C£tVTX'.  X'jTr,   é-TTÎTX.O— 0'.   '.y'. 

a',  ô  riopoupewvoi;.  —  [3'.  6  "Apy.viç.  —  y.  ô  IlTo'Xey.xi'^o;.  — o'.  6 
^i^ôjvo;.  —  i  .  h  BiêXou.  —  ;'.  o  Bo'jTpucov.  —  "('.  d  'OpOoTix'îo;. 

—  7l'.  ô   'Apai^ou.  —  6'.  ô  'AvTapx^O'j.  — '  '. '.  6  rixv.xf^o;.  —  '.a  .  6 
Px/^X-/l!;(l).  —  i^'.  ô  Tp'.TcdX£co;.  —  ly'.  ô  T(^ap£99n;(2). 

B'.   MviTOOTToXiTYi;  Txp<70îi'    'Ytt oy.£iVTX'.  x'JTÔJ  £-i«j/.OTCOi.  £;;. 

x',  ô  'A^xv&iv  IriarlOr,  y.r.-rpo'iroT.'.;.  —  [îi  .  o  SE^a^TTiç.  —  y  .  6 
rio[xx-/i'.o'j-ÔA£&)ç.  —  ^'.6  MaXwv.  —  £'.  ô  0-/iêcï)v.  —  ;'.  o  Ko-jpi- 
■/.ojv(3).  — C.  6  Oo^xv^oO. 

r'.  .M7iTpo7:o"XiV/i;  'E-îscrar,;.  'Wô/.fi'.vTa'.  xÙtû  ètcw-o-oi  ix'. 

(1)  Nous  relevons  quelques  variantes  du  manuscrit  1  l-Vj  du  Vatican  fV),  du 
xv^  au  xvi°  siècle,  édité  par  Gelzer  dans  By..  Zeitsch.,  1.  p.  147.  —  ri  'Apâx),ri 
(Vatican  1455). 

(2)  Om.  V. 

(3)  Yj  Ktôpuxo;  V. 


216  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 


0 


B'/îpTr,:.  —  [i'.  ô  K(ov<TTavTia.v'?i;.  — y',  o  Rap(poiv).  — S'. 
6  MapxouTOAeto;.  —  e'.  ô  RaTaasppoYévvriÇ.  —  ç'.  6  A£>.aapviç  (1). 
—  C .  6  'Ijxcpiaç (2).  —  vî'.  6  RviV/'.Evé'Tpou.  —  0'.  6  Aoiuiraoïov.  — 
t^'.  6  Ka>.\'.viV.ou.  —  '.a',  ô  NeaGouyAsvTiaç. 

A'.    p,viTpo-oAiT-/iç    'A-a[j[.£taç.    'YTroV-etvTai  aÙTÛ    Èttlg/.'jtco'.    é-Toc. 

a,',  ô  '.E7r'.çp5!.V£iaç.  —  [3'.  6  SsXe'Jxoêvi'Xou.  —  y',  ô  AapwGVîç.  — 
f^'.  6  Ba);a.vaiou,  —  s'.  6  Maptàvr,ç  (3).  —  ;'.  ô  'Paipo-va-'aç.  —  ^\ 
ô  'ApeGoufT/iç. 

E  .     MrjTpoTCO^aTTiç     'lepaxoXswç.      'YTroxstvTai     aÙTw     èTutGXOTCo'. 


evvea. 


a'.  6  ZeuY[xaToç.  —  p'.  6  So'jppûv.  —  y  •  ^  Bapêalicwv.  —  ^'. 
6  N£oy.aiGapgîaç,  —  £'.6  IlÉpr,;.  —  ;'.  6  'Opi(jt,cov.  — '('.  6  Ao>Jj(_y;ç. 

—  Y)'.   6  r£p{xav'.X£iaç.  — 6'.  ô  'Epa.W7rr,ç. 

ç'.  MvirpoTroXiTTiÇ  Boarpcov.  'Y— o •/.£'. vt ce.  aÙTw  iTciTy.OTro'.  £t/,oc'.v. 
oc'.  6  FEpacwv.  —  [i',  6  4>i>>a^£l(pLaç.  —  y'.  6  Apacov  (4).  —  ^'. 

6    MlOaêwV.    £'.6     'Â(7T0UGf^(0V.     ç'.     ô     A£7^iJ!.0UV^(«>V.    —     C.    ô 

NsOVOtiaç.  V)'.  6   £p-/i;tOÇ.  9'.  6    'I^£U-/1Ç.  -.'.  6  S£T£[X71Ç  (5).  17.', 

ô   RtovjTavTtav^ç.  —  ip'.  ô  ty]ç  TCapEj^êo^viç.   —  ly'.  o  A'.ovuc.x^oç. 

—  to'.  ô  RavoxOaç.  —  -.£'.   ô  Ma^ip-ouTroT^Ewç.  —  ;ç'.  6  <i>tl'.xTC0U7rd- 
'X£co;.  —  t'(  .  (j  XpurjoTCO^Ewç.  —  vr\' .  ô  Net/Icov.  —  i6'.  d  Aoup£a(;  (6). 

X.'.    0    'AT^O.J/.OUTWV. 

Z'.  MviTooTroliTr,?  'Ava(apêoo.    YTC6x,£!VTat  aÙToi  £7ricrx.07ro'.  6'. 

a',  d  'E7ï'.9xv£:y.ç.   —  fi',  d  A>.£|zv§pou.  —  y'     <^  Ra[Jt.a(70U.  — 

O  .    6    Etp7]VOUTC6)v£WÇ.    £'.0   4>>waê'.7.^0Ç.    -. —   ç  .    ô    'PxcrGWv.   — 

C'.  ô  Raç>TxêaXo'j.  —  vi'.  d  Aiyôiv.  —  6'.  ô  S£'.ciaç. 

H'.  MvirpoTToT^tV/iç  S£X£'j/i£iaç   'Icaupia;.   'Yxd-/.£ivT7.'.  aùr^  ixiGx.o- 

TTO'.  x5  . 

a',  d  R>.au5'.0'jTCd}.£toç.  —  ^' ,  d  A'.oy.a'.Gap£t3cç.  —  y',  d  'Opoêr^ç. 

—  O  .    d    AaT^'.Gocvôoiji.    —    £  .    d    S£u-/)"X(ov.    —    ç'.    d   Re'XevSeoewç. 

—  Q.  d   'Av6a[Aap(oij.  — v)'.  d  TtTOU7roX£(o;.  —  O'.  d  Aaixcovo;.  — 
i'.  d  Txç  [At/.pàç  'AvT'.oy^£^aç,  —  la'.  d  N£Cp£7^£Î7.;.  —  i{3'.  d  ReuGTpwv. 

(1)  T?i  f-)e>.[jiapa)V  V. 

(2)  ^  'lêspia;   V. 

(3)  :^  (lapiâpiTi  V. 

(4)  Y)  'Aôpawv  V. 

(5)  Ç'  T]  Zwpovvîa.  ■/■;'.  r,  'Eppr).  0'.  r;  C-kûr].  t'.  r,  EOTtjxr.nYi  V. 
(G)  1^  Aoupéa  V. 


MÉLANGES.  217 

—  iv'.  ô  SsA'.vo'JvTwv.  —  16  .  d  'loûTz— cç.  —  '.s',  ô  <J>'.>.aS£7.çpia;  r?,; 
[j(,'.y.pa;.  —  •.?'.  d  £ïp"/ivoi»r:o*Xeoj;.  —  -.îÇ'  d  repixzvouTrdXsto;  ètiu.. 
[/.■/ITpoiToT^'.ç.  —  ir/.  fj  'Abïi'Xtov.  —  '.6  .  ô  Aoy,cTtou— oAeo);.  —  vJ .  0 
Zv;vo'j~o>.£toç.  —  /.a'.  0  'AiîpaTcov.  —  /.[i'.  0  M-^'awv.  —  xy'.  d 
Aiyâiv.  —  x.^'.  d  Nexro>.£(«);. 

0  .  M'/iTp077oliT'/;ç  AaaaTX.oO.    VTroV.ît.vTa'.  a.ÙTw  STUicx.O'Troi  ta', 
a',  ô  'HT^'.ouTrdT^ïWi;   £T'.[x-/iOr,    y.r.Tpôro/.'.ç.  —  ,i'.   d  'Aêr,)^cov.  —  y'. 
ô  naAU,'joa)v.  —  à  .  0  Aa,oà'./.£Îa:.  —  e'.  ô  Eùàooi'aç.  —  ç'.  ô  Xcovo- 
ywp.  —  '('.   ô  'Ixêpouowv.  —  y,',  d  A7.vz?tov.  —  0  .  0  RhcxcsSî'cov. 

—  '.'.  ô    ApAc/'vwv,  —  ix'.  d  Sapa/.-/;vàiv. 

I'.  MviTCOTCoTiiTry;  'Aai^r,;.    ^'TTdx-civTX'.  (aùrco)  ^Twicxotto'.  0'. 

a',  ô  ■MapTupoxdXEw;.  —  ,S'.  d  N£Ovû)v.  —  y',  ô  r£>.7ivr(;.  —  6'. 
BaA£VTivr,ç.  —  c  .  d  SattcocxTCov.  —  ç.  d  Sa(pivv;ç.  —  ^'.  ô  KiOspi- 
<5oç.  —  •/;'.  d  Rv)oà;.  —  0'.  d  Z£'>,yaTOç. 

lA  .  JMriTpOTTOAiTY);  SfpyiO'JTcôXfiw;.  'V7rdx£ivTai  aOrco  Ètti'g/.o—oi  s'. 

0,'.  ô  Z-/ivoê'.x'io;.  —  ji'.  ô  'npiwvo;(l).  —  y',  ô  'Ep'.y£VY,ç.  —  (i\ 
ô  'Ocuyt^cov.  —  £  .  0   'AypiTTTria^oç. 

IB'.  MrjTpo77oX''Tr,ç  Axpaç.    'Y::d/.eiVTX'.  aÙTo)  sTTiGjtoTrrji  ^s'x.a. 

a',  ô  ©sof^ÔT'.O'j-d/swç .  —  fi',  ô  TO'j   'PavàoO.  — y',  ô  NxTa'Xwv. 

—  6'  .  ô  "OvTO'j.  —  s',  ô  Ma^o'jvv;;.  —  ;'.  6  ToO  Maupi/.r,.  —  ^'-  0 
'Ayiaci^xpCa;.  — •/;'.  0  'A^-.é^viç.  —  0'.  ô  TapouT^'^ç.  —  •/.  0  ^ol'J- 
T'.a''ou, 

]\r/iTpo7ro}aTri;  'Ejj-sV/i^,    V7vdy.c'.vTxi.  aùrw  stîi'j/.otco'.  0', 

a',  d    'Apxêvi;  (2)  0;   à7U£'7T:zc6v]  â-Twô  tou  (Jpdvo'j  Topoi».  —  [i'.   ô 

Maup'./.07rd*X£(o;  ô  x.al  rxltç-'Oviç.   —   y',   ô  Bevi^âT^wv  (3).   —  h  .  0 

'Ap|A£viaç(4). 

Ot  à'jo  x.aOo)^i)tot.    G  'Pw(7.7.y'jp£(j)?,  —  d  Eîpvivou-dTiEto;. 

'ETCapjç^ia   Aiyj-Tou. 

M'/lTp077d7.£'.;  'J— 0/-£l7.SV3C'.  TCO    6o6v(0    A>.£^av6o£l7.Ç. 

a'.  nviXouGi;.  —  P',  A£ovTc6(770>vi<;).  —  y',  'O^uppojroç,  —  6'. 
'AvT'.vdy).  —  s',  nT0>.£[j!,3ttç.  —  ç'.  'O^apv'.sw  (5). 

(1)  rj    'Opîffwv  V. 

(2)  -/j  'Apx/i  V. 

(3)  BaiveÔâXri  V. 

(4)  'Ep(A£veta  V. 

(5)  Le  manuscrit  porte  plus  loin,  à  bon  droit,  AapvtEw.  Il  semble  donc  présup- 


218  llKVUi:    IJK    l/ORIENT   CHRÉTIEN. 

Mrir^o-KoV.TOi'.  a'jTo/.scpaVjt   éiTTz. 

et.  0   ]\Tap'.zTOU.  —  {j' .  ô  ïsveTiO'j.  —  y',  o   Aay/.zTO'j.   —  ^'.  ô 

I-IV.  —  Métropoles  de  Péluse,  de  Léonto,  d'Oxyriiique. 
d'Anlinoé.  romrae  Georges  de  Chypre,  p.  35-30,  3S,  39;  mêmes 
noms  et  même  ordre,  sinon  que,  sous  cette  dernière  métro- 
pole, le  manuscrit  omet  Apollon. 

V.  —  Ptoléniaïs,  comme  Georges,  p.  39-40,  mais  le  manus- 
crit omet  KcvTO)  et  donne  «  Tliébaïde  supérieure  »  comme  un 
évêché. 

VI.  —  Darnéo,  comme  Georges,  p.  10. 
Vient  ensuite  l'éparcliie  de  Palestine. 

AllioL    'lepoGoX'JfAwv,   'Ayix  ttoX-.ç,  (")pdvoç  -y-Tpiàpy'.x.o;.  txyiTpoTCo- 

'Xs'.Ç  ÛTCO/.£l[J!.£Va.'.  tÇ)  Opo'vW    'l£pO'70l'j|7.WV  o'. 

a'.  0  Kaicapetaç.  [i'.  6  Sx.uÔottoXccoç,  -/Îto'.  Ba^rav.  y'.  6  IleTptov. 
rî'.  0  Bo'cTpcov,  TiTO'.  'Apaéiaç. 

AÙToxsoaloi  àp)(_'.eTCiT/CO'7ro'.  ze'. 

oc'*  ô  A'.OTTToXewç,  -JÎto'.  retopyio'j— oXswç.  p  .  ô  'AT/.oc'Xœv'j;.  y',  ô  "lor- 
TYiç.  S',  ô  rà"(r,?.  s',  ô  AvOvi^àivo;.  ç'.  ô  A'.o/.V/iTiavou-oXecoç.  ^'.  ô 
'E>.£'j6epo7r6>.£Wç.  •/]'.  ô  NsaTCoXscoç.  0'.  ô  SeêaGTviç.  '.'.ô  lopi^avou.  la'. 
ô  TiêepîaSo;.  •.^'.  o  Atox.a-.'japsia.;.  ly'.  ô  Maçiy.tocvo'jTcoT^sco;.  k^'.  o 
Ka77£T(o7az^Oi;.  le'.  ô  Mupou.  -.;'.  ô  Fa^àptov.  '.'^'.  ô  Naî^apÉG.  -.r/.  6  -roO 
ô'cou;  0x6(00.  '.G',  ô  K'jp'.zxou-oAcw;.  /.'.  ô  'A^ptaç.  za'.  ô  PaêE.  /.^'. 
ô  A'-lia^.y.y'.   6  <t>xp7.v.  x.6'.   o   'E7.£voi»7ïoX£coç.   x.e'.  ô  to'j  opoo:  S'.vz. 

I.  —  Césarée:  on  trouve  les  villes  de  Georg-es  de  Chypre, 
p.  r)l-52  dans  l'ordre  suivant  :  1  1=  Awpa).  2.  1.  5.  6.  7.  11.  17. 
18.  10.  20.  21.  22.  23.  21.  25.  26.  27.  2S. 

II.  —  Scythopolis  ou  Hasan.  IhicL,  p.  52-53,  on  ti'ouve  seu- 
lement :  1.  Pellai.  2.  Bille.  3.  Ilippos.  1.  Tetracomia.  5.  Klima 
Gaulané.  0.  Le  villa,ue  Naïs. 

III.  —  Pétra.  Ihit/..  p.  53.  Ce  sont  les  mêmes  noms,  mais  le 
quatrième  est  écrit  [ipi-z'/j.;  et  "K'/.y.;  manque. 

posor  un  prototj'po  ((ui  iMiuiiuM-ait  ici.  non  los  môtropolos,  mais  les  mùtropolites, 
iH  li's  faisait  pivcôdci-  do  l'arlicle,  comme  an  paragraphe  suivant. 


MÉLANGES.  219 

IV.  —  Bostra.  Ibid.,  p.  54-55.  Ce  sont  les  mêmes  noms,  y 
compris  Hiérapolis,  mais  Sxatwv  et  Baxâvso);  forment  deux  nu- 
méros distincts.  De  même  'Apiâôa;  et  Tpâywvo;. 

On  trouve  ensuite  sur  l*Arménie  et  Chypre  les  notes  de 
Georges  de  Ciiypre,  p.  55  à  56,  puis  toute  la  page  56,  y  compris 
la  mention  :  AaTriôcc  Iv  -^  £Ysvvr,0-r;  FswpY'.c;  b  Kj-p'.sç  £^  Yjç  [sic)  (1) 

Taîj-a  \J.^x€Kr^ofi■qzy.^),  puis  Kup-^v(a  manque. 

L'auteur  passe  ensuite  à  Rome.  Cf.  Georges,  p.  28.  On  trouve 
les  n"^  1.  2.  3  à  6.  9.  10.  7.  8.  11  à  22. 

Campanie.  Ibid.,  p.  29-30.  On  trouve  les  mêmes  noms  dans 
le  même  ordre,  y  compris  Castron  Taiirata. 

Sicile  etCalabre.  Ibid.,  p.  30-31.  Mêmes  noms  dans  le  même 
ordre  et  le  manuscrit  s'arrête  tronqué  de  un  ou  deux  feuillets. 
■  Appendice.  Le  manuscrit  1555a,  du  xiv'^  siècle,  contient 
aussi,  fol.  23-28,  Tordre  des  sièges  soumis  au  patriarcat  de 
Constantinople.  La  forme  ressemble  à  celle  de  Georges  de  Chy- 
pre par  exemple  :  «  Éparchie  de  Cappadoce;  le  (métropolite) 
de  Césarée  »,  mais  les  différences  sont  nombreuses.  Voici 
comme  spécimen  les  sièges  des  métropolites  :  1.  Césarée.  2. 
Ephèse.  3.  Constantia.  1.  Héraclée  de  Thrace.  5.  Ancyre.  6. 
Cyzique.  7.  Sarde.  8.  Nicomédie.  9.  Gortyne.  10.  Nicée.  11.  Sa- 
lonique.  21.  Chalcédoine.  13.  Sides.  14.  Sardinia.  15.  Dyrra- 
chium.  16.  Tyanes.  17.  Amasée.  18.  Mokésos.  19.  Gangres.  20. 
Claudioupolis.  21.  Néocésarée.  22.  Pisinonte.  23.  Myres.  24. 
Laodicée.  25.  Synades.  26.  Antioclie.  27.  Stauropolis.  28.  Ico- 
nium.  29.  Nicopolis.  30.  Perge.  31.  Sébaste.  32.  Trajanopolis. 
33.  Rhode.  34.  Phasis.  35.  Adrianopolis.  36.  Phrygie  Capa- 
tienne.  37.  Erapolis  (Gothie).  38.  S^Tacuse.  39.  Rhégio.  40. 
Larisse.  41.  Philippopolis.  42.  Marcianoupolis  (Thrace).  43. 
Philippes.  44.  Sardique.  45.  Marcianoupolis  (Emimonte).  46. 
Céphalonie.  47.  Corinthe.  48.  Athènes.  49.  Dalmatie. 

(1)  Il  faut  lire  comme  dans  l'édition  6  KÛTtpto;  ô  ypà'lia;  xyjv  (itê).ov,  à^v;;. 


BIBLIOGRAPHIE 


LruwiG  Mahler,  Praktisc/te  Grammatik  der  amhavischen  {abessinischen) 
Sprache,  1  vol,  in-8'^,  •223  pages,  lUOO.  Im  Selbstverlag  der  Verfassers 
Ludwig  Mahler,  Wien,  I,  WoUzeile  0  (Polyglottes  Institut). 

Jusqu'à  présent,  les  travaux  sur  la  philologie  ou  la  littérature  amhari- 
ques  ont  été  peu  nombreux.  C'est  ainsi  que  l'ouvrage  de  M.  Ludwig  Mahler 
est  la  première  grammaire  amharique  en  langue  allemande. 

L'unique  but  de  l'auteur  —  but  atteint  très  heureusement  —  a  été  de  se 
montrer  pratique  et  de  faire  œuvre  utile.  Pratique,  sa  grammaire  Test  par 
rélimination  rigoureuse  des  hors-d'œuvre,  par  la  concision  et  la  clarté, 
et  surtout  ])ar  l'abondance  des  paradigmes  et  Taddition  de  plusieurs  com- 
pléments, qui,  sans  faire  partie  essentielle  d'une  grammaire,  sont  cepen- 
dant nécessaires  pour  une  connaissance  précise  et  suffisante  d'une  langue. 
Il  serait  donc  injuste  de  reprocher  à  M.  Ludwig  Mahler  d'avoir  évité  les 
rapprochements  philologiques  avec  les  langues  congénères  et  de  n'avoir 
point  fait  une  grammaire  comparée. 

L'ouvrage  se  divise  en  quatre  parties.  Les  notions  préliminaires  sur 
l'écriture,  la  prononciation,  la  phonétique,  etc..  ayant  formé  l'objet  de  la 
première  partie,  la  seconde,  consacrée  à  la  morphologie,  renferme  d'une 
part  l'exposé  précis  des  principes  et  des  lois  qui  régissent  les  formes,  et 
contient  d'autre  part  de  nombreux  tableaux,  montrant  tout  au  long  le  mé- 
canisme de  la  conjugaison  du  verbe,  et  aussi  les  listes  avec  exemples  des 
adverbes,  prépositions  et  conjonctions.  Par  leur  disposition  méthodique  et 
leur  ordre  logique,  ces  tableaux'et  ces  listes  rendront  de  signalés  services 
aux  étudiants. 

Les  qualités  de  la  morphologie  se  retrouvent  dans  la  syntaxe  (troisième 
partie  de  l'ouvrage).  La  proposition  est  traitée  selon  la  méthode  généra- 
lement employée  :  classement  et  analyse  des  propositions  suivant  leur  na- 
ture. Qu'il  nous  soit  permis  de  faire  remarquer  que  le  chapitre  de  la  pro- 
position (Der  Satz)  est  un  peu  trop  restreint!  Sans  doute  l'essentiel  est 
énoncé  et  avec  netteté  ;  mais  il  y  avait  place  légitime  pour  quelques  brèves 
et  utiles  explications.  Simplifier  et  préciser  ne  sont  pas  synonymes 
d'écourter. 

11  faut  savoir  gré  à  l'auteur  d'avoir  ajouté  une  quatrième  partie,  émi- 


BIBLIOGRAPHIE.  221 

nemment  pratique,  puisqu'elle  contient  des  compléments  dont  la  con- 
naissance est  indispensable  à  l'étudiant,  s'il  veut  avoir  une  intelligence 
sérieuse  de  la  langue.  Cette  partie  se  subdivise  elle-même  en  quatre  sec- 
tions. Première  section  :  Amharismes  ;  elle  comprend  29  proverbes, 
47  locutions  d'usage  courant  [J  ni  mal  à  la  tête.  J'ai  soif.  In  anno  Do- 
mini...),  les  formules  de  politesse  pour  saluer,  le  calendrier.  La  seconde  : 
Abessiniana  est  le  répertoire  alphabétique  des  choses  principales,  sur 
lesquelles  le  voyageur  a  besoin  d'être  ren.seigné.  Chaque  énumération  est 
suivie  d'une  note  explicative  en  quelques  lignes.  On  trouve  des  indications 
sur  les  provinces,  villes,  fleuves,  lacs  {Harrar,  Ankobar,  Takazze,  Tana), 
sur  les  tribus  (Dankali),  sur  les  fonctions  administratives  (Blattiengeta, 
Bundjerwand),  sur  les  vêtements  {Khuare,  Schamma),  sur  le  mobilier 
(Alga),  etc.  Dans  la  troisième  section  :  les  exercices  de  lecture,  suivis  de 
la  traduction,  sont  variés  et  bien  choisis.  La  quatrième  section  est  formée 
par  un  lexique  amharique-allemand  et  allemand-amharique ,  très  clair, 
avec  transcription  des  mots  amhariques  en  caractères  latins.  Elle  est  un 
excellent  vocabulaire,  tiré  avec  discernement  du  remarquable  Diction- 
naire de  la  langue  amariniia  d'Antoine  d'Abbadie. 

La  grammaire  de  M.  L.  Mahler,  nécessaire  au  missionnaire  et  au  voya- 
geur, rendra  aussi  de  précieux  services  au  philologue.  Sa  diffusion  com- 
plète et  son  succès  sont  à  prévoir. 

Sylvain  Grébait. 


Eugène  Tisserant,  professeur  d'assyrien  à  l'Apollinaire  (Rome).  Ascension 
d'haie,  traduction  de  la  version  éthiopienne  avec  les  principales  va- 
riantes des  versions  grecques,  latines  et  slaves,  introduction  et  notes; 
Paris,  19011,  8",  Letouzey,  252  pages.  —  4  francs. 

Au  moment  où  M.  Tisserant  annonçait  notre  traduction  d'Ahikar 
{supra,  p.  106)  il  éditait  lui-même,  dans  la  collection  de  documents  dirigée 
par  l'abbé  Fr.  Martin,  une  traduction  française  et  les  anciennes  traductions 
latines  de  l'Ascension  d'isaïe.  Cet  apocryphe  raconte  la  mort  d"lsaïe  et  lui 
attribue  un  bon  nombre  de  prophéties  nouvelles,  sur  la  venue  du  Christ, 
sa  mort,  sa  résurrection,  la  prédication  de  l'Evangile,  la  venue  de  l'Anté- 
christ et  les  derniers  jours,  i-vi.  Ces  prophéties  ont  paru  incomplètes  à  un 
autre  auteur  qui  a  repris  le  même  sujet.  11  a  supposé  qu'Isaïe  avait  été 
conduit  par  un  ange  successivement  dans  les  sept  cieux.  A  cette  occasion, 
il  nous  les  décrit  et  nous  raconte  à  nouveau  l'histoire  humaine  du  Fils,  vii- 
XI,  40.  Cette  partie  constitue  proprement  la  vision  d'isaïe  et  l'auteur  la 
rattache  à  la  première  en  rappelant,  i,  xi,  41-43,  que  cette  vision  irrita 
Satan  et  les  Juifs  et  fut  précisément  la  cause  du  martyre  du  prophète.  Il 
semble  qu'avant  l'ère  chrétienne,  des  traditions  juives  rapportaient  qu'Isaïe 
avait  été  scié  sous  l'impie  Manassé  ;  les  plus  anciens  témoignages  ne  nous 
apprennent  rien  de  plus.  La  tradition  juive,  suivie  par  la  tradition  mu- 
sulmane (p.  G1-G2,  74),  raconte  (ju'un  tronc  de  cèdre  s'ouvrit  devant  Isaïe 


222  ui:vLE  DE  l'orient  chrétien. 

poursuivi  par  Manassé  et  le  cacha,  mais,  comme  un  pan  de  son  vêtement 
était  resté  dehors,  le  roi  découvrit  sa  retraite  et  fit  scier  l'arbre  et  le  pro- 
phète. On  trouve  ailleurs  ((u'Isaïe  fut  scié  <  entre  deux  planches  »  ou 
encore  —  dans  la  tradition  chrétienne,  dès  saint  Justin  —  (luil  fut  scié  avec 
une  scie  «  de  bois  ». 

Les  chrétiens,  qui  reprochaient  aux  Juifs  de  supprimer  les  passages 
messianiques  dans  les  écrits  canoniques,  semblent  aussi  avoir  songé  de 
bonne  heure  à  placer  des  prophéties  messianiques  nouvelles  dans  la 
bouche  des  prophètes,  d'où  la  vision  d'isaïe  scié  pour  avoir  prophétisé  le 
Christ,  et  la  vision  de  Jérémie  lapidé  en  Egypte  pour  le  même  motif.  Ces 
anciens  récits  ont  servi  à  compléter  les  vies  des  «  saints  Isaïe  et  Jérémie  » 
dans  les  ménologes  grecs  (1). 

Il  est  difficile  de  séparer  les  diverses  sources  que  l'auteur  a  remaniées 
iiu  dont  il  s'est  seulement  inspiré.  M.  T.  sera  du  moins  un  guide  sûr  pour 
l'histoire  du  livre  et  la  traduction  des  divers  manuscrits.  Ses  nombreuses 
notes  aclièveront  d'initier  le  lecteur  aux  «  secrets  »  de  l'ascension  d'Isa'ie 
et  lui  permettront  de  comprendre  le  livre  et  peut-être  de  se  former  une 
idée  assez  nette  des  préoccupations  qui  lui  ont  donné  naissance.  Des 
tables  très  complètes  rendent  facile  l'utilisation  de  l'ouvrage  (2). 

F.  Nau. 


Chrysostomica,  8°,  fasc.  2,  pages  243-970,' Rome.  1008;  fasc.  3,  pages  971- 
1152;  Rome,  Pustet,  1008. 

Nous  avons  annoncé  le  premier  fascicule,  RdC,  1000,  p.  445  (prix  des  trois 
fascicules  :  lô  francs).  Le  second  contient  une  étude  de  Dom  Placide  de 
Meester  sur  les  origines  et  les  développements  du  texte  grec  de  la  liturgie 
de  saint  Jean  Clirysostome.  p.  245-358;  une  traduction  italienne,  par 
G.  .\ucher,  de  la  version  arménienne  de  la  liturgie  de  saint  Jean  Chrysos- 
tome,  l'édition  et  la  traduction  française  de  la  vei'sion  arabe,  par  le  P.  Bâ- 
cha, p.  405-472;  l'étude  du  père  Cyrille  Charon  sur  le  rite  byzantin  dans 
les  patriarcats  Melkites,  p.  473-718.  Cf.  supra,  p.  100;  le  texte  syriaque  et 
la  version  latine  de  la  liturgie  des  Présanctifiés  de  saint  Jean  Chrysostome, 
par  11.  W.  Codrington,  p.  710-730  ;  une  étude  en  franrais  sur  les  versions  rou- 
maines de  la  liturgie  de  saint  Jean  Chrysostome,  par  (  'h.  Auner,  p.  731-760  ; 
une  étude  comparée  sur  la  liturgie  de  saint  Jean  Chrysostome  et  la  liturgie 
syriaque  de  Nestorius,  par  A.  Baumstark,  p.  771-857;  l'histoire  de  la  ré- 
daction slave  de  la  liturgie  de  saint  Jean  Chrysostome,  par  .\1.  Pétrovski, 

(1)  Vn  seul  manuscrit  a  conservii  «  la  vie  >  d'isaïo  (1534  de  l'aris),  car  la  mention  de 
C.otcller  (Palrol.  (Jr.,  1, 95,i)  vise  seulement  le  calaloirue  des  livres  de  la  Bihle  contenus  dans 
le  manuscrit  désigné  alors  par  le  n"  d"8ii  et  aujourd'hui  par  le  n"  1085  (Cf.  Tisserant, 
p.  7-2-73).  Ce  même  manuscrit  I78!>-I08:i  est  le  codex  Rcgiits  de  Cotelier,  Pairum  Aponl.  vpcro, 
J,  19C  ou  P.  Gr.,  I,  "iH!,  et  la  liste  visée  (Tisserant.  p.  71,  note  '2)  se  trouve  au  folio  247. 

(•2)  Sammael  devient  Satanael  dans  une  variante  du  synaxaire  Delehaye:  de  mémciîOC, 
l!)U7,  p.  iî,V2,  il  est  désigne  par  Samuel  el  i|uel(iues  lignes  plus  lias  par5atanacl. 


BIBLIOGRAPHIE.  223 

p.  859-928,  etune  étude  sur  les  moditications  introduites  dans  le  texte  slave 
parles  Ruthènes,  p.  929-969. 

Dans  le  fascicule  3  on  trouve  le  texte  grec  d'un  discours  sur  les  chaînes 
(le  saint  Pierre,  édité  par  P.  Élie  Batareikh.  p.  973-1005  [ce  discours, 
conservé  dans  de  très  nombreux  manuscrits  dont  onze  à  Paris,  et  attribué 
quelquefois  à  saint  Jean  Chrysostome,  débute  par  :  oaot  tw  toî»  zopyjafoj  rwv 
à-ors-zà'kwy . . .]  ;  une  étude  sur  le  culte  de  saint  Jean  Chrysostome  en  Occi- 
dent et  en  Orient,  par  H.  Kellner,  p.  1007-1011:  sur  l'iconographie  de 
saint  Jean  Chrysostome,  par  Wesescher-Becchi,  p.  1013-1038;  sur  l'histoire 
de  ses  reliques,  par  Ant.  Rocchi,  p.  1039-1140. 

L'infatigable  père  Cyrille  Charon  a  encore  assumé  la  tâche  de  nous 
raconter  les  fêtes  du  centenaire,  avec  leurs  préliminaires  et  leurs  consé- 
quences, dans  un  élégant  volume  orné  de  photographies  et  d'une  chromo 
gravure  intitulé  :  Le  quinzième  centenaire  de  saint  Jean  Chrysostome 
(407-1907)  et  ses  conséquences  potir  l'action  catholique  dans  l'Orient  yréco- 
slave,  avec  une  préface  du  R.  P.  Dom  Hugo  Athanase  Gaisser,  Rome, 
Collège  grec,  1909,  80-xvi-4I3  pages.  5  francs. 

F.  N.vr. 


LIVRES  NOUVEAUX 

I.  —  H.  GoussEN,  Die  Christ lich-Arabische  Literatur  dcr  Mozaraber. 
Leipzig,  Harrassowitz,  8°,  22  pages  et  huit  fac-similés  photogr. 

M,  le  docteur  Goussen,  qui  entasse  depuis  fort  longtemps  des  docu- 
ments relatifs  à  toutes  les  littératures  chrétiennes  orientales,  vient  de 
publier  un  premier  travail,  prémice  de  beaucoup  d'autres  annoncés  sur 
la  couverture.  Il  nous  fait  connaître  les  manuscrits  écrits  en  langue  arabe 
par  des  chrétiens  espagnols  (Mozarabes).  En  dehors  de  l'Espagne  on  en 
trouve  à  Munich,  à  Londres,  au  Vatican  et  ils  ont  fait  sentir  leur  influence 
jusqu'au  Siiiaï. 

II.  —  Morales  et  religions,  leçons  professées  à  l'école  des  Hautes  Études 
sociales  par  MM.  R.  Allier,  G.  Belot,  le  baron  Carra  de  Vaux,  F.  Challaye, 
A.  Croiset,  L.  Dorison,  E.  Ehrhardt,  E.  de  Faye,  Ad.  Lods,  W.  Monod, 
A.  Puech,  8°  cartonné,  iv-292  pages.  —  6  francs. 

Après  une  étude  générale  de  M.  G.  Belot  sur  les  rapports  de  la  religion 
et  de  la  morale  au  point  de  vue  sociologique,  chacun  des  conférenciers  a 
développé,  à  son  point  de  vue,  l'un  des  sujets  suivants  :  la  Morale  juive, 
la  Morale  des  prophètes,  Morale  et  religion  dans  l'antiquité  grecque,  la 
Morale  de  saint  Paul,  la  Rencontre  du  christianisme  et  de  l'hellénisme,  l'É- 
cole d'Alexandrie,  la  Morale  de  l'Islam,  Luther,  la  Morale  des  Quakers,  la 
Morale  japotïaise,  c'est  donc  une  synthèse  intéressante  aussi  bien  par  la 
variété  des  sujets  traités  que  par  l'autorité  des  spécialistes  qui  y  ont  atta- 
ché leur  nom. 


221  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

m.  —  Do.M  PiEiîiiE  DE  PcMST,  Fragments  inédits  d'une  liturgie  égyptienne 
écrits  sur  papyrus.  Extrait  du  Eucharistie  conrjress  Report,  Londres. 
1909,  p.  367-401. 

L'auteur  transcrit  et  commente  un  fragment  grec  liturgique  conservé 
sur  un  papyrus  du  vii*"  siècle,  et  montre  ses  rapports  avec  la  liturgie  de 
saint  Marc  (saint  Cyrille)  et  le  sacramentaire  de  Sérapion.  Voir  sur  le 
même  sujet  le  numéro  de  janvier  1909  de  la  Revue  Bém'dictine. 

IV.  — J.  B.  PÉRÈS,  Comme  quoi  Napoléon  n'a  jamais  existé,  Paris.  L'édi- 
tion bibliographique,  11,  rue  Git-le-Cœur.  1909,  avec  notes  bio-biblio- 
graphiques, par  Gustave  Davois,  61  pages.  —  1  franc. 

On  connaît  le  thème  de  l'ouvrage  :  Napoléon  est  le  soleil  personnifié, 
car  l'auteur  fait  voir  «  que  tout  ce  qu'on  publie  de  Napoléon  le  Grand  est 
emprunté  du  grand  astre  ».  Le  soleil  est  appelé  Apollon,  d'où  le  nom  de 
Napoléon.  Apollon  est  né  dans  une  île  de  la  Méditerranée  (Délos),  de 
mémo  Napoléon;  on  la  placé  en  Corse  parce  qu'on  voulait  le  faire  régner 
sur  la  France.  La  mère  d'Apollon  se  nommait  Leto,  d'où  l'on  a  fait  Loeti- 
tia.  On  attribue  à  Napoléon  trois  sœurs,  quatre  frères  et  douze  maré- 
chaux; ce  senties  trois  grâces,  les  quatre  saisons  et  les  douze  signes  du 
zodiaque.  On  dit  qu'il  eut  deux  femmes  et  un  fils,  de  même  qu'on  attri- 
buait deux  femmes  au  soleil  :  la  Lune  (chez  les  Grecs)  et  la  Terre  (chez 
les  Égyptiens)  et  un  fils  Horus,  né  d'Osiris  (le  Soleil)  et  d'isis  (la  Terre), 
etc.,  etc. 

Ce  petit  factum,  dont  nous  annonçons  la  réédition,  a  été  publié  en  1827, 
parce  qu'à  cette  époque  certain  M.  Dupuis,  patenté  et  bien  rente,  avait 
trouvé  original  tl'expliquer  de  cette  manière  l'origine  de  tous  les  cultes. 
M.  Pérès,  en  appliquant  sa  méthode  à  un  exemple  presque  centemporain. 
a  amené  à  l'apprécier  à  sa  juste  valeur.  On  sait  que  ce  Dupuis  est  encore 
connu  par  un  autre  avatar  :  D'après  l'intersection  de  deux  lignes  sur  un 
zodiaque  qu'il  ne  comprenait  pas,  il  attribuait  à  celui-ci  une  antiquité 
fabuleuse  et  y  cherchait  une  nouvelle  base  pour  ses  théories,  jusqu'au 
jour  où  Champollion  a  pu  déchiffrer  la  légende  du  zodiaque  et  montrer 
qu'il  était  de  l'époque  romaine.  11  n'est  pas  inutile  de  rappeler  ces  faits. 
car  il  existe  encore  aujourd'hui  des  Dupuis,  patentés  et  rentes,  qui  appli- 
([uent  les  mêmes  méthodes  et  qui  trouvent  encore  de  candides  auditeurs. 


Le  Directeur-Géranl  : 
F.  Ch.\rmet.\nt. 


Typograpliie  l'iiuiin-Didol  et  C".  —  Paris. 


R.  GRAFFIN.  -  F.  NAU 

PROFESSEURS    A    L'iNSTITUT     CATHOLIQUE    DE    PARIS 

JPatrologia  orientalis 

Tome  I.  —  Gr.  in-8°  (format  de  Migne),  xii  et  706  pages.  Prix  :  43  fr. 

I.  Le  livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre  (éthiopien  et  français),  par 
J.  Perruciion  et  I.  Gun>r,  6  fr.  50.  —  II  et  IV.  History  of  the  Patriarchs 
of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe  et  anglai.s),  par  B.  Evetts,  7  fr. , 
et  8  fr.  35.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite,  Tout  et  Babeh  (arabe 
et  français),  par  René  Basset,  10  fr.  —  V.  Le  Synaxaire  éthiopien,  Mois 
de  Sanê  (éthiopien  et  français),  par  I.  GciDi,  11  fr.  20. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  26  fr.  95  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  II,  690  pages.  Prix  :  41  fr. 

I,  Vie  de  Sévère  par  Zacharie  le  Scholastique  (syriaque  et  français), 
par  M. -A.  Kugexer,  7  fr.  —  II.  Les  Évangiles  des  douze  apôtres  et  de 
saint  Barthélémy  (copte  et  français),  par  le  D'  E.  Revillout,  5  fr.  —  III.  Vie 
de  Sévère  par  Jean,  supérieur  du  monastère  de  Beith  Aphthonia, 
suivie  d'un  recueil  de  fragments  historiques  syriaques,  grecs,  latins  et  arabes 
relatifs  à  Sévère,  par  M. -A.  Kuge.ner,  U  fr.  90.  —  IV.  Les  Versions  grec- 
ques des  Actes  des  martyrs  persans  sous  Sapor  II  (grec  et  latin), 
par  H.  Dei.ehaye,  S.  J.,  Bollandiste,  9  fr.  50.  —  V.  Le  Livre  de  Job  (éthio- 
pien et  français),  par  E.  Pereira,  7  fr.  70. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  25  fr.  90  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 
Tome  III,  646  pages.  Prix  net  :  38  fr.  60 

I.  Les  Histoires  d'Ahoudemmeh  et  de  Marouta.  primats  jacobites  de  Tagrit 
et  de  l'Orient  (vi^-vn*  siècles),  suivies  du  traité  d"Ahoudemmeh  sur  l'homme 
(syriaque  et  français),  par  F.  Nau.  Prix  :  7  fr.  15.  —  II.  Réfutation  de  Sa'îd 
Ibn  Batriq  (Eutychius),par  Sévère  Ibn-al-Moqafira',évéque  d^Aschmou- 
naïn  (arabe  et  français),  par  P.CiiÉBLi,archevè(iue  maronite  de  Beyrouth.  Prix  : 
7  fr.  40.  —  m.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite  {.mile):  Les  mois  de  Hatour 
et  de  Kihak  (arabe  et  français),  par  René  Basset.  Prix  :  18  fr.  05. —  IV.  Sargis 
d'Aberga,  controverse  judéo-chrétienne,  première  assemblée  (éthiopien  et 
français),  par  S.  GRÉrivuT.  Prix  :  6  fr. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  24  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 
Tome  IV,  728  pages.  Prix  net  :  45  fr. 

I.  Les  Homélies  de  Sévère  d'Antioche  (syriaque  et  français),  fasc.  1,  par  R. 
DuVAL,5fr.  70.  —  II.  Les  plus  anciens  monuments  du  Christianisme  écrits 
sur  papyrus  (textes  grecs  avec  traduction  et  commentaires,  planches),  par 
le  D*"  C.  Wessely,7  fr.  90.  — III.  Histoire  nestorienne  inédite  (chronique  de 
Séert)  (arabe  et  français),  par  M^"'  Addaï  Sciier,  avec  le  concours  de  J.  Périer, 
fasc.  1,  6  fr.  20.  —  IV.  La  cause  de  la  fondation  des  écoles,  par  Mar 
Barhadbsabba  'Arbava,  évéque  deHahvan  (syriaque  et  français),  par  M»'"  Addaï 
Scher,  5fr.  50.  —  V.  Histoire  dé  S.  Pacôme  et  de  S.  Jean-Baptiste  et 
Miracle  de  S.  Michel  à  Colosses,  texte  grec  avec  une  traduction  française 
ou  latine,  traduction  française  de  la  Vie  syriaque  de  S.  Pacôme,  analyse'  des 
trois  manuscrits  palimpsestes,  deux  planches,  par  F.  Nau  avec  le  concours  de 
J.  Bousquet,  10  fr.  25.  —  VI.  The  Life  of  Severus,  patriarch  of  Antioch, 
by  Athanasius  (éthiopien  et  anglais),  par  E.-J.  Goodspeed  with  Ihe  remains 
of  the  coptic  version  by  W.  E.  Crum,  9  fr.  50. 
Ce  volume  a  coûté  28  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VII.  —  Fasc.  1.  —  Traités  d'Isaï  le  Docteur  et  de  Hnana  d'Adiabène 
sur  les  martyrs,  le  vendredi  d'or  et  les  rogations,  et  confession  de  foi 
à  réciter  par  les  évêques  avant  l'ordination,  texte  syriaque,  traduction 
française  par  Me'-  A.  Scher.  Prix  :  5  fr.  50;  franco,  5  fr.  90  (Pour  les  souscrip- 
teurs :  3  fr.  45;  franco,  3  fr.  85.  —  Fasc.  2.  —  Histoire  Nestorienne,  se- 
conde partie(I)  par  M»'"  A.  Scher. 


VONT  PARAITRE  : 

Tome  V.  —  Kasc.  1.  —  Histoire  des  patriarches  d'Alexandrie  (suite),  par 

B.   EVETTS. 

p'asc.  3.  —  Recueil  de  monographies.  —  IV.  Les  Plérophories  de 
Jean,  évêque  de  Maïouma,  texte  syriaque  inédit,  traduction  française 
par  F.  Nau. 

Fasc.  4.  —  L'Histoire  des  conciles  de  Sévère  Ibn-al-Moqafifa',  texte 
arabe  inédit,  traduction  française  par  M.  L.  Leroy,  professeur  à  llnstitut 
catholique  d'Angers. 
Tome  VI.  —  Fasc.  L—  The  hymns  of  Severus  of  Antioch  and  others  in 
the  syriac  version  of  Paul  of  Edessa  as  revised  by  James  of  Edessa, 
texte  syriaque,  traduction  anglaise  par  E.-W.  Brooks. 

Fasc.  2.  —  La  vie  de  S'  Siméon  stylite  le  jeune,  texte  grec,  traduction 
française  par  P.  Van  dex  Ven. 
Tome   VII.  —  Fasc.  3.    —  Le  Synaxaire  éthiopien.  II.  Le  mois    de  Hamlé 

par  I.GuiDi. 

Fasc.  4.  —  Les  Apocryphes  Coptes  (fasc.  II),  par  E.  Revillout. 


DE  NOMBREUX  OUVRAGES  SONT  EN  PREPARATION.  Mentionnons 


lore  le  Lecteur.  Histoire  tripartite,  texte  grec  inédit  avec  la  version  la- 
d'Épiphane  Cassiodore,  édité  par  D.  Serruvs  ,  directeur  adjoint  à  l'école 


Théodore 

tine 

des  Hautes  Étude.'! 

L'Oraison  funèbre  de  Basile  le  Macédonien,  texte  grec,  traduction  française 
par  D.  Serruys. 

Vies  de  Sévère,  introduction,  commentaire,  index  et  tables,  par  M. -A.  Kdoener. 

Chronique  de  Mahboub  ('ÂyaKio;)  le  Grec,  fils  de  Constantin,  évêque  de 
Menbidj  (\°  siècle),  texte  arabe,  traduction  française  par  A. -A.  \'asiliev,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Dorpat  (lOpLCB-b). 

Coptic  Texts  relating  to  Ecclesiastical  history  (niostly  unpublished),  edited 
with  English  translation  by  W.-E.  Crum. 

Les  versions  arabes  des  Apocryphes  Apostoliques  :  —  I.LeTestamentum 
D.  N.  J.  C,  texte  arabe  inédit,  traduction  française  par  S,  B.  M^^  Raiimani, 
L.Desnoyers  et  p.  Dm.  — II.  Les  Canons  des  Apôtres,  texte  arabe  en  majeure 
l)artie  inédit,  traduction  française  par  MM.  J.  Périer  et  J.-B.  Périer.  —III.  La 
Didascalie,  texte  arabe  inédit,  traduction  française  par  P.  Chébli. 

Les   versions   éthiopiennes   des   Apocryphes    du   Nouveau   Testament  : 

Mélanges  de  Théologie  jacobite  :  Les  Lettres  encycliques  et  les  Profes- 
sions de  foi  des  évêques  jacobites,  texte  syriaque,  traduction  française  par 
F.  Nau,  etc. 
(Demander  tous  renseignements  et  adresser  les  sousci'iptions   à  la  librairie 

FIRMIN-DIDOT,  56,  rue  Jacob,  Paris.) 


CHEMINS  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON  ET  A  LA  MÉDITERRANÉE 


Voyages  à  itinéraires  facultatifs,  de  France  aux  Échelles  du  Levant  (ou  vice  versa) 
Des  carnets  de  voyages  à  itinéraires  lacullalils  de  i",2'-  et  ;i"  Classes  et  de  aoo  kilomètres  de 
parcours  minimum  "par  voie  ferrée  sont  délivrés,  toute  l'année,  par  toutes  les  gares  P.-L.-M.,  pour 
effectuer  des  parcours  sur  le  réseau  P.-I..-M.,  ainsi  (|ue  sur  les  lignes  postales  de  Marseille  aux 
Échelles  du  Levant  desservies  parles  Messageries  Maritimes  (Alexandrie,  ,ta(Ta,  Beyrouth,  Coustan- 
linople, Le  Pirée,  Smyrne).  1-ilinérairc  de  ces  voyages,  élahli  au  gré  du  voyageur,  doit  passer,  à 
l'aller  et  au  retour,  par  Marseille.  -  Les  carnets  (individuels  ou  collectifs)  sont  vahdileslii^jours. 
—  Arrêts  lacullalils.  —  Kaire  la  demande  de  carnet  «  jours  avant  le  départ. 


rypographle  Firmin-Dldot  et  C».  —  Mesnll  (Eure). 


REVUE 


DE 


L'ORIENT  CHRÉTIEN 


DEUXIÈME  SÉRIE,  Tome  IV  (XIV)  —   1909.   —  N^   3 


SOMMAIRE 


rages.  ., 

I.  —  L.  Leroy.  —  \'ie,  préceptes  et  testament  de  Lokmaa  (texte 

arabe,  traduction  française i 225  'i 

II.  —  S.  Vailhé.  —  Saint   Euthvme  le  Grand,  moine  de  Palestine  i 

(376-473)  (tin) ' 250  ] 

(ii.     —  S.  Grébaut.  —   Vie   de   Barsunui  1»^  Syrien  itexty  étliiopien.  J 

traduction  française)  [suite] 264  "' 

1\  .     —  R.  Griveau.  — Notices  des  manuscrits  arabes  chrétiens  entrés  ) 

à  la  Bibliothèque  Nationale  de  Paris,  depuis  la  publication  > 

du  catalogue 270  ^ 

\.       -    F.  Nau.  —  La  version  syriaque  de  la  première  lettre  de  saint  '■ 

Antoine  (texte  syriaque,  traduction  française! 282  ,- 

\  [.     —  F.  Nau. — Analyse  du  traité  écrit  par  Denys  bar  Salibi  contre  .; 

les  Nestoriens  ims.  syriaque  de  Paris,  n"  209,  p.  lSl-380).  .       .•    208  J 

VIL    —  Mélanges  :  ; 

M.    Chaiiie.   —    Jean    Berniudcz.    ])atriarclie    d'ilthiopii'  1 

(1540-1570) 321  ; 

\'lil.  —  Bibliographie.   — ,1.  F.  Betiilnk  Hakkh.   Xestorius  and   his  ] 

Teaching  {M.  Bnàre).  —  A.  S.  Lewis.  Codex  Climaci  re-  ^ 

scriptus  (F.  Xau).  —  A.  Brvssac.  Manuel  biblique,   t.  IV  ; 

(F.  Nau).  —  F.  Nau.  Histoires  de  S.  Pacôme.  de   S.  Jean  ; 

Baptiste,  de    S.  Michel  à  Colosses;  analyse  de  mss.   grecs  ^ 

palimpsestes  [E.   Tisserant).  —  Hi^toriens   arménien.s  des  ^ 

croisades,  tome  second  (F.  Nau) 330  ' 


BUREAUX 
DES   ŒUVRES   D'ORIENT 

RUE    DU    REGARP,    20 

AU   SECRÉTARIAT 
DE  L'INSTITUT  CATHOLIQUE 

RUE    DE    VAUCtIRARD,    74 


PARIS 

LIBRAIRIE 
A.    PICARD    ET    FILS 

RUE    BONAPARTE,    82 


LEIPZIG 

OTTO  HARRASSOAVITZ 


Recueil  trimestriel.  —  Priv  de  l'alionnement  :  \-2  Ir,  —  Étrauger  :  li  fr. 


La  Revue  de  l'Orient  chrétien  (recueil  trimestriel) 
paraît  en  avril,  juillet,  octobre  et  janvier  par  fascicules  formant 
chaque  année  un  volume  de  près  de  500  pages  in-S". 

Prix  de  l'abonnement  :  12  francs.  —  Étranger  :  14  francs. 
Prix  de  la  livraison  :  3  francs  net. 


Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées 

à  M.    le  Secrétaire  de  la  Revue  de  l' Orient  chrétien 

A   LA    LIBRAIRIE   PICARD 

RUE  BONAPARTE,   82,    PARIS. 

11  sera  rendu  compte  de  tout  ouvrage  relatif  à  l'Orient  dont  on  enverra 
un  exemplaire  à  la  précédente  adresse. 


COMITE   DIRECTEUR  : 

Mer  Charmetant  {^),  protonotaire  apostolique,  Directeur  des  Œuvres  d'O- 
rient, président.  —  M.  l'abbé  Bousquet,  vice-recteur  et  professeur  de  grec 
à  l'Jnstitut  catholique  de  Paris.  —  Ms""  Graffin  (*),  prélat  de  Sa  Sain- 
teté, professeur  d'hébreu  et  de  syriaque  à  l'Institut  catholique  de  Paris.  — 
M.  l'abbé  Leroy,  professeur  d'arabe  et  d'égyptologie  à  l'Institut  catho- 
lique d'Angers,  —  M.  l'abbé  Mangenot,  professeur  d'Écriture  sainte  à 
l'Institut  catholique  de  Paris.  —  S.  A.  R.  Maximilien,  prince  de  Saxe.  — 
M.  l'abbé  Nau,  professeur  de  matliématiques  à  l'Institut  catholique  de  Paris. 

Le  Comité  est  assuré  du  concours  de  spécialistes  compétents  :  pour  V Ar- 
ménien, M.  Basmadjian,  directeur  de  la  revue  «  Banasêr  »,  et  le  R.  P. 
Peeters,  BoUandiste  ;  pour  \'As.syrien,  etc.,  le  P.  Scheil,  professeur  à 
l'Ecole  des  Hautes  Études  ;  pour  le  Copte,  le  H.  P.  Mallon,  professeur  à 
l'Université  de  Beyrouth  ;  pour  Y  Éthiopien,  M.  I.  Gwdi,  professeur  à  l'Uni- 
versité de  Rome,  M.  l'abbé  F.  Martin,  professeur  à  l'Institut  catholique  de 
Paris,  et  M.  E.  Pereira  ;  pour  le  Mongol  et  le  Persan,  M.  Blochet,  attaché 
à  lu  Bibliothèque  Nationale. 

En  dépit  du  contrôle  qui  sera  exercé  par  ces  divers  savants,  chaque 
auteur  conserve  l'entière  responsabilité  de  ses  articles. 


VIE,  PRÉCEPTES  ET  TESTAMENT 
DE  LOKMAN 


INTRODUCTION 

Après  l'histoire  (rHaïkar  le  Sai^'e,  nous  donnons  aussi  le  texte 
et  la  traduction  de  l'histoire,  des  préceptes  et  du  testament  de 
Lokman.  Ce  personnage,  qui  nous  apparaît  pour  la  première 
fois-  dans  le  Coran,  offre  tant  de  traits  communs  avec  Ahikar 
—  y  compris  les  fables  d'animaux  —  qu'on  peut  le  soup- 
çonner de  n'en  èti-e  qu'un  dnuhlel. 

Nous  ne  nous  préoccupons  pas  des  fables  de  Lokman  qui  ont 
eu  de  très  nombreuses  éditions,  mais  sa  vie  et  ses  maximes  sont 
peu  ou  pas  connues.  Chercher  la  bibliographie  dans  René  Bas- 
set, Lokman  Berbère,  Paris,  1890,  où  l'on  trouvera  même  une 
biographie  arabe  sans  traduction.  Cf.  F.  Nau,  Histoire  et  sa- 
gesse crAhihar  rAssi/rieii,  Paris,  1009,  p.  68-72  et  119-i:i.S. 

Nous  éditons  le  manuscrit  de  Paris,  n"  309,  fol.  38- .V2,  du 
XV'  siècle,  qui  est  le  plus  complet.  Les  folios  oU  à  52  appar- 
tiennent à  Lokman  et  non  à  Galien,  comme  le  porte  à  tort  le 
catalogue  des  manuscrits  arabes  de  Paris,  p.  84. 

Angers. 

L.  Leuov. 


OKIENT   CHRÉTIEN.  15 


•226  ItKVl  K    I)K    l/(iKIKNT    CIIHÉTIKN. 

TEXTE 

•^Ulj  jv^iC^Jl  jUiJ  jU^l  is-U  (f.  38.  b) 

A.<»_s,Uij    bLLL«    jlSj    Àojjl      \^    'k.sJ»-    jlSj    jv^'l    ^*^i    jUJu    jlS 

^jVi  ^_:iUl  ^i_^  J^^  jl^3  ^^IjJl  iÂA  J  ^1_^1  J  U^U  jl^3 
^3-^    (J3    f^'^    ^^    (3^^    -iJi^-^    ^j    (j^    j^3    C*-^^    ^^    (3^^ 

^ÀJl  U  Jli  jv«i  JUs  1-Oj  lÂ^  jLx^  jj  ^\  ^j^  ^^J  c^ 
iL.Vl    lilj  (f.  39,  a)   Jui-v^l    J-^    Jls   %lJl    5iÂA   Jl    ^*  M 

k_»ji.l)  isVv«  j^3  <.l«J;  (J^oje  jloiD  j^j  k_^i  JliLU  /r*'^'  ^^^u^i 
^jr^\-i  L»^  ,_^_«Ji  i^jU"  ^  <)l  ^.Ic-  joj  '*^^^  ^J^U-ti  :>_vJl 
l_»Jl     <^  j^     Kj.^\ms     k_^\C-      \x     j_)l     ^«^     fc_»j»,lj       '  y«     ,"h3     ^"^     ^iyLi-^j 

i*-5C>;Jl  Iaa  Jii,  ^Ic.  L^l^:i  '*^'-*i/  ^  i^-vii.  3I  ^^1  ^3  ^JS\ 
\-«   «L,^—»-   (^L«l=>-    ajbj   jUiiJ    jlS   il    L_o   LoL>-   (^^j   («^^    '-^ 

lil      b-L^     JIS3      «"oi^      U      n^^     jv      iS-^— w         Jx-     |V^-^      ^Jir'     L5^      k-JîM*' 

L«  bVvJ  Jlï9  Lo  Uî^=>-  5S-U-.  t^lj  UJ  jLJl)  »_.ot*ii  4o  »,_,.^  bij 
<L-L*    |^_^^Li    ^L"    b^^    -0     jLas    «Ce    ^^t^    L^^    ^^    d)ljl    ^_^' 

(l)Ms.  Vr 


VIE,    PRECEPTES   ET   TESTAMENT    DE    LOKMAN.  •-^•-i/ 

J*J    ^j^;f^    i^JL^    L    4J    JUJ    -Ct    ^^ri^ls    <^t'   *J    Jlis    (f.  39,    b) 

j^_  u  ^_il  ^_5ÂJi  ^;l  j<3j  ^  jii;  ^^  j  ^3!  <)  jis 

^1   ^y>o_   joj  c«jC:>-   ^  ^^  L«  j^  J5I  vJjJi  JD5  4i::£j  jUiJ 

(f.    40,    a)     jU-ûi      '*JLj      J3     '*^ -^      ^J^      blia^ls      ^jb      jy-'^»:^      (J^      ^^^ 

JO3     <»i£,li      Julsj      (♦X»!      O-»-^^      jUii)      JUl9      JlloJl      /»jJ      A^^'^as^     ^J-i 

bLtJl   J   L>  yi>      loi   «iJ   jUs   o.   >_,.=«:i    v_^U]l   ili'U   SLiJI   ^ 
,_^U)i     "y»    -r^^    ^j^b  ^/*'*^'    j'    ^^-*^    ^''    «—^^    ^^^ 
^^Is    Jk«:>o    jl    aJ    JI93    ^3^    dliJI    5sU^    ^^    O^i    "^^    ^    oU>3 
U-X^   jiXj'   jl    «wtiii   (j   ctLU-    Lflj  aJ   jLfts    ^li    ^Ui   jV    fv^=^ 

j_A3    LJjJL    ^^r-^Vi    ;*-.^    (V3    iilj^    tijt«    ^^"Vi    (3_5    Ij^    l^* 
^y»i\    jlSj    "CkiJl    iJI^JJ    kJUoJi     j^-*-aJ    l>     (JJJ     Llfc    aJ     oUiuS     4JU>s3>c) 

cibj   (f.  40,  b)  <J— ^„    j^    ^>    jL^    J\    J^\    ^h    V    ^-*^^' 
c^\-^   jL*JlI3   <JALJI    jts— Uj_5    ji.«JxL    j^LJl    >»!>LJ1   aJ^   -^Ji^-^ 


228                       rf:vue  de  l'orient  chrétien".  . 
t>j  j^^"^^  e5^  ^>^'  ô"^  l'^  J^  ^-^^  a^j  oO*  0^3  y^^ 

jLoJlÂJ    ^^\^    Jlsj    ^i    f-Lij   \.s»z£'\^    jUJi)    l    ci-^-tf'    (jJ-Ul    JI9  1 

^         ..                                          /  i 

.        •                                            "  /.  I 

Jl   JUl  ^^   UI3  %i^  Vj   (2)   U,j  ^i   ^  ^t   V3  c,   s_..Up  i 

]-L&     Ji   i-Lj^j   Jbls   >»1^   jD   lilj  A^Ul   iUl    iÀi-l;'  aJ   JI9  ^L=-jl  ^ 

i 
L^   Jjji    Ijifcl     _ijj  (;5)   ^j-LL!  jic-lj   l^Aiis    UaJI    ^J   ^A)    ia-jj 

\_-iJl      VwS-J    ^r^^     ctLit       Jj     l     Jls     \>\     AJjI     Ao     Jàc-j     L^     jlSj  ' 

.^..i^lj    bjilfc^lj    AiiLiJlj    ^  ^1    A^   _r^^    j^    f^-^^i    ''-'^ '^    i-VJbUs^j  \ 


(1)  Le  sens  demande  à  cet  endroit  la  négation  ^.  —  L'omission  de  \ 

cette  particule  est  sans  doute  une  faute  de  copiste.  En  outre  le  con-  ] 

texte  demanderait  la  troisième  personne     ^UTau  lieu  de  la  seconde  | 

^^iS'.  —  (2)  Ms.  l^.  —  (3)  Ms.  ^J^^.  \ 


VIE,    PRÉCEPTES    ET  TESTAMENT    DE    LOKMAN.  229 

\a  w>-Oj  ^yi}\  ^J^  ^r:^'  j^  ^r^'  J-*^^l5  ^r^^  ijA~U-  1^  l 
^!1  IjL  ^^U  U-^U  jl^  jU  J:^\  VI  v^.  V  ^^1  jl  Jli' 
VI   '^..  fl  î?r  V  ^1   ^3  «ak"   Ja  (f.  Il,  h)  JaJj  jl-    ^V 

dlU*.    j^J<^  Vj  *-Ul   ^*1   "CyJl    S<,yï   ^  ^3   *^-^   ^JJ  ^^.'1 
J    <»jV    ^-^Lc    l^    jybl    \sS^    J^U-    L«3    IjJ    Jl-U^'    J    ^li    lj,..2>t. 

^_)      l        \^LJJ      i^^      Lfc>l       ^^ljC?t>       J3        \oiJi^U      \,\y      \^<^      oU^nj 

v-^^-5  ^^  -^y^  iy  ^^  ^y>^^  (J  '^^  j^^3  ij>\jS\  JjLj  -ry^  V 
L»j     »Jlj   ^,- — JL    ^<^jl    (<^     ^     :>IjlJI    jJ    JU    |_/>-i>    i^iJJi    jU    «uU:- 

L>.jC>J1   ^If-   ^    t    ^u.^!^l    ^♦j'  ^»«yi    ^   ^   (r.  42,  a) 

viA_wlc.3  IjAAl  -Ce-  A,«w>>:>Jl  *-l>^'  ^  l>  «Lo-^vi»-  ^Ojj'  f*Jyi'  ipJJ 
V«      L5^U?       \>^      V3      iJ-Llu)       V       l«o       J^Jg.T     V3      ^UtJl      w...5>c;        »_l.j"l 

L<.J1  ^  ^^3  J^l  J  VI  ^^\50l  JL.U  J^\  ^  ^3^1 
ii3  (^jL«kJ*  V3  T-jj-^l  Jj^l  v_,>3-La;'  V3  t-JUJ"  V  r->2Jl  JJâ 
^J_i  Lj  ,i^i3  J-*j«jI  i^lsj'li  (ju*-*>>ô'  013  ly>sil«  vju>««wli  c*>*— ' 
jLS  w-fci  ^^^  /»!>L5s.JI  JD  ^3  "Cilc  j..»:>ti'  ^li  c:u«-Jl  /»jJl 
^   (1)   .i-»^i   jl^  A^   ^   ^>t<3l   jl^  _jJ3  <c«   JUasl    (1)    ,:u*-^l 

(1)  Ms.  CU^!. 


230  REVUE    DE    L'oRFENT   CHRÉTIEN. 

4jL?t:»L    ji*s   o^*^   ^..J.^'   '»j!   il   «eu   dlu   ^Las!   ^.vJl   j^ 
vji>i  ^^   ^L>-3  ji^  ^\i\  ,_j!^^  ^Hii)l_)  dll  ^■■■.■>;dl   4JJI  Jl  ^^^j 

(j  A.»„U;'  V3  ««Xoj»;'  V  Lj   jIs— v.<»o    /^   Jy   «^,« r  V    Jj  l>     --UiJ 

o;lj  b^iy  dU  j  jl  dU  JaUJI  J^_  (f.  12,  b)  j^'  V3  dLi; 

)«J?UlJl     jLJi/ls       »J?l^l      ^      l)     dLAc-3     L      lijtûlLs     (j-UI     '•js-bstj 
^^L^     jlj     <o->o^     4j>n-I=i      1jJ<>6'     Ijl     Jl&UJi     jV    JlaUJI    jAs^l     ^     l 

jl_5  ^_i_:£.  ^^j  jlj  jli^  Lk;   (f.  13.  a)  jlj   J^   dU-^   JI3   J^ 
JI3   S^   dL.  >U1   jl^   JI3   d>^  dlij^  jl^  JI3  dl^i 

,_^i    p-fc^ol    jo    ji    <^"^_^    <C«   (^5-^=^"    "^3    "^"^^    "S    >-•"    "^3   '^*-'^ 

Vj       Xijl        jl         -OjrJ         V        Aiy      ^       ^        ^^i        (♦■'l/»-^^         j^3         "^J-i        ^-^       (V 

V3    ^j^^l    jyi)    V3    >UI    ^U  ^».^   <»J    V    ^Lû.    V    aJ    ^Li    jl_5    4JuL 


VIE,    PRÉCEPTES    ET    TESTA:\[E\T    DE    LOKMAX.  231 

UAc  ^/l^j  ^J-*"  '^^3  Lr^    A/'.   ^j-^J  Li«-^  "CL."    ^^^    L.^  jlS 

^-Cilj    <3.— U     islJJt»    ^J^l     (3*1?     j'     ^^j^     L?*^^     ^     ^3    *^L^^    f»*î 
juii»cl>_     J     LUI     ^jJ^"    l-il    '*^     i/'^'>    ^.  ^^y^     (J^^     v__iJli-     jl_5    <; 

j^U^  >c:il    <C_5^   y>    ^    ^U    il_5    (n-^-ji^^V    .:u^_  Vj   (f.   13,  b) 

^y  <P^x  "^  (2r^  -^-^  ^-^^  -^^-  ""^-^  ^^^  ^  ^-^  "^t^-'-î 

Ltt->-j>-^    kjio    jlj   diilf-    l>^"    o-^    jl^    J^    J3    *iAj   ^^i-t-    !>IaU>- 
\...*h  A    oU— I    |__;-»ii9    «ju^    J13    Lc-li?    (JJU-w    Lii-    kju^    jl_5    ijjy>c£' 

OLww    /%j3     iJIJS    jij     uj'v*     Ou..-  _r*^'     c<^    L2jjj>-     iJl^    JI3    U--«i2^ 
JiJloi    ^U'o     Jli*     «j^is — «I    jl_5    IjÂx^    Jli*    c.Jgç-l    jl    dJ__;I^    (/^ 

"j-^      ^    _J?lJ'      _>jLs«-        \-«      "CaSj      lil      ^AitJl      i^iJD      ^i^>.J>-J(l      (_jjbl^l 
<C.X-JI_5   jlsJI     Aoi-Jl     j.v-5C:>Jl     ^J'Miï-l     \a     ^     l     fJ^I^    j^VI     c^UJI 

^j^lj  ^Ij  ^U!l   J^lj  jL^VIj  ^bj^3  P^lj  (f.  44,  a)  ^Ij 

jlj    AJ^^^_jiJl     (1)     Cy^-^     C-j».»;'     jl     ^wUJIj      yijJlj    j-ij>cl]lj    ^-CJIj 
j^Ut*»    J    tj^    JI3    v_^l=>o    J    JL-    ji^    ^jSS'    ol    Uai>-I    jlj    La>l    ^^su» 

j^3    ^     (i^J   "^'i-^    y    â"    r*^    j^J    jn^    '*^    ^    j^3    (vLf.    (v^*    jlj 
^1     /)-*•»»     jl     piial>-i     jlj    ^j>^    ^\     (V"^'     Jb    ^L-JI     /v~>»-l     (vLi' 

(3   Aifl      ici   jjÈ,    v«  JL-    jl    "Ct   lûii-j   4JI    /w~-5>-l   4JI    L-l    /j^ 

V    dlQai^l    JI3    >_jLi^l  ^^    «U-U   <,^:>    yt>   ^    lY^^    jlî   ^^    A^^ 

^-^"-^---^   c5-*^„   ô-^  Lf^^   i^y^   Aj^   "S:^^    i^b  "-^   ù-*i 
(1)  Ms.  C^.^. 


Vl 


232  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

_rt-^^     ('•    ^^1    b)     ^^1     f'jr^      JaC-ljJi     "(ik.^^      ii«I)     i_^l     (j     ^L" 
v_53^_,_jt^l    <Lo^     .^jviJo    Ua)i    3     yfcj    "0      ^J    U^    Lie.    «OUj     ^CIa 

iv^^ij  iJliLJ  ijDi    jt«   aaUjj  <»L«?  Iaa>-j  L&-*c=>o    ^-^'^   j^  ^'jj 

V  jlj    piiO"    j\yi    -^yi    ^j\j    Ul    dL^5C>«    (1)    ^.0^    c.,^^    j\j    J«, 

J-i.aJI   (f.  45,  a)  -4_^,  /^  AiL:;^!   Ulj   (2)  o.*-^  j\J  oJy)  ^^^_ 

y*^    ^.    0^    lT*^    ^     '-'''^"    "^-5    W^    ^î    ^^'^.    ^"^    ^•^'   "^3 

^,_^   Vi   j-k:..  V   jl   ai   ^.li^    ^l^  ^^1   ^Li^   jL-UI   jl 
l   ^L^l  J  ^-C    ^  Vi3  UjJI  ^   V  j^*  l^  j^   l  AcstJUj 

^JX.>-a-.'j    iju«As    U    (JJJU    jli    cJ  ^    jL«    >_>■„.. xi'j    c!AjL«    »--«^'    Y      J» 

VI  L^;J  ^    V   UjJI    ^o   l    (3)  ^];   ^jj  cJ>j   U  dj^^  JUj 

(1)  Ms.  ^w^.^.  —  (2)  Ms.  Syc^-  —  («^i  ^Is-  ^^-^" 


VIE,    PRÉCEPTES    ET    TESTAMENT    DE    LOKMAX.  233 

^LJl     ^<^     'ij^JS\     ^.Jia.     o^*-J3     ^"^^     (V^     ''^^^^     v_iiO     rJL;     ^Us 

fi^^  _j^   '^'jj    -iwlc  jAî  J>\^    nSaCjo   jp\J:    y^^    ^j^h   ^^3   ^JJ 

^^   p^^ailtl   ^1    i^^    j^3   pJi  ^^n    J«s    /^3    ^U    vJ^^k^    /^3   j»>-j 
dUji   "CU    -yiLjl   iiy.^   ^1   (f.  .15,  1))   ^    l    >ijJ    aJU   ^Lj    V 

L.  L*j-   Vj   ^LH   j^    ^^-^-^-^  <r^:    «-•   J^  <-'^  ^^^  ^^jj  ^j 

L-«w^      t-iA.*-*»     (_lit>o'      ij      C'jLO     L*-3     ijA,*-ft     v^l«»-l        --j     l>     <C>.,3«.|      )«_J'l3 

a_«L«jL   ^_j_^i»  <^ji^-   vii-ic-  k^L>-_5  j£^  ^^\  ,^'   U^  ^   t>    \^La]l 

oL*j»^'  l»j   (V^*   "^  ^-^^  j-Ccl    \^^  jÀt  J^'^3  i/^^^   (J^  ^^  -^*'* 
JO    V    ^1    dli,  (T.   H>,  a)  <li.    «0)1    jl    ^ja;-   V  vJJL'V  ^^^  jlj 

jV      S^'     Uo      ^LJl      ^^|_/'     V      ^:>z»^\      rJl-Jl      0*^^^     ^9  I3     ^'9  1     (<^ 

Lw-J   «c-ijt)  jj^"   V3   UaJI    \^   <u^'   U-6   ^>ias    .^^LL;'   V_5  LJ-01 
V3   L"a!1    j  (j^^i   "^^1    j   v-^^   t<i   ^   *-J^3  -i^  **-^^  ij^  *^Ajo_ 

L-«3    (jy.a.nj]     'j^    t^JJisS]     LJi    A^Ul    -Ce.    u      -L    L      ^^LjmJi    (^aI    /vs**^ 

j^-«L«     <C«    ^;-5sJl      jLaâ.-     S^^^-lC-     <-9      j  J^'     l5*>-      ji^jVl     (_Uc.     1^ 


234  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 


'J^i^\    J^-L*    «OU ,  iJ^J    O^i    U-Ol     \^    "r"*^.    J^^   ''^    ■-^'^' 

^  S^^_  V   ^^    Jji'  ^1   v^.  ù^   ^."^  J**^  ô^  ^^  v^^ 

'*_*      -.Jl5sJl     ,_,LiL->     ^Lkc-l      "w*    »^_3^r*^    ^_^I>sI~j     isJo.aS      'yA    <V5>-Ui-    Ua9 

J^-J    A?t«    (Jàc-J    <L^"     L     ^L-     ^1       Jbj    ^^^IjJi    <,Laï>Jl3    <».flj     AJaC- 

^Jb^l    «Clj     Juasij     C    1^    ^Ul     ^^j^     j^^_     (f.   46.   b)    <^    bjA9 

aJj_>L«  C«  !>U.1  J-&  /wJ  ^-^o  Ij-vi  "C*  1>U.|  yt>  ij^  o^5»c*>  4jb^ 
V^  ^^Li?  ^r^l  ^V  _^5t^  lÂA  JJ  Jy[,  <C  j^\  >U-j  ^5lJ  jls 
L  JIÎ3  "ijUj  Jjbl  ^Uj  (JûJl^  JuaûJl  JuJCi«-I  dliÂJ  is^^^;--'  i^i 
,Ja*)i    jV"^  ^^^1    Âjlij   (V^'    /t'-^  Ù^   ^j^->^i    (J^  ^r-^'    (Vî 

^wC.  Vj  jvwjJi  A=»=^  JJU  ^^  ^^  ^_  l  ^Us)  %  r-l>jVl  »^'^' 
Jl«IiJi  ,_^=^^l3  "Cll*  ._^>...:»^"  A„jLJ1  ,_,»^i>^'  V  ^  l>  jV-ûJl  .^..Jp  v^Ll* 
Apj    ^    l^     ^^1     ^'1    jli    ^1     jUki'    V    ^     l>_    \J^    -^    JJl*)i3 

^^JJLil      -3>a    *JJI    jls    lLLlS^     j»^,«^^[5    UJjJi    (vJ^    (^    ^.   ^ 

S^U  ^»^    jbj  aI-iJI  ^^i^l^   Li>^  Âî>=;i  jUi)   jl  (^j^^^    J^3 
Jlïj    vli^i    '^j-^ls   "^  vr3   c-^'  ^^^    't::'   j^3  (r.  47,  a)  -^^:. 

isjlÀ«3   ^-^-*    ^^-^    <<*^^    ^    (<^    c5^^    0^3    ^V^    bA3-^3    V^    Jl' 


VIE,    PRÉCEPTE?    ET    TESTAMENT    DE    LOKMAN.  235 

viJjÂi    J^\    (^jil    y^    J^aS   J-*.^^    JJi   ^lJ3  iJlt   iJ.c-3  <JL_iLi 
^L^i    JJs-lj   jjLwjVi   ic-^   l5^3   c5?^'^3  ^UJI    kL\     !>■  ^L»^l 

^i  ^j-LJl  (vU  j^  Ji^l   ^  JLôs  pAtl  ^j-UI   ^^1  jLwlU  ^L93 
Tt^    jlj    jvUI    J;^   (f.    17,  b)   ^\    J^    JUl  J<.    yt   ^ 

^^^1       Jj     l    cV    Jlsj    <-^'     ^iS    «Ce    ^■Jil-'l    j^3    -*^    iSJcX.    U    ^\ 

jlj  dU;^  dU:,  V  UU^   jyC-  jl  dliLi  <X!1  ^J  ^i^  V  ^_^J:>^ 

J-«     Jl_^_^l     jU«a)     Jli3     Aj      dl^l     d-rs-     J^     d'-Ui     Vj     <^^     d)l^ 

J^UI   J  jLaiii-Vlj   JsUl   ^_i^'    ^Ul   ïjlx.3  i^LJl  ^.L^   UJi 

J15C"V1   Jls)  (1)  dU^  U   d^;3  (f.  48,  a)  ^j  U  J^i^  ^j=»Jl   j^ 
^-LOI   ^   t5>>-3   c>^l    ^LJl   ^1    JU^;:^Vl3  r-^jl  ^i)!  ^i^ 

^     <jju^     4o-0       \^     jvljJT     MJ      ^lÂ^l     ^L»-La^      .-..IIs-l^     «Ci-     Jî>c*Jl 

(1)  Ms.  ^or. 


REVIT.    DE    L  ORIENT    CHRETIEN. 


jjij>j^:  ^jj  ^_  i^  <ii^  ^^y  j^  ^■^—  ^'  j<:^  y  w^3 

<:j  is^il^^    iJ^  ^li.   ^.    j^   JS\*\}    j^.^  V    ^'ij    i,J    j^    ôLU 
^lJsL    ^'l    â-i^    -^*    V      l=>-     '^     *-i^-    '-A-^      ^   'Cvi     isv     .JLc 


j^  ^^  ^^^J  ^b..  ^ 


i    -u.-'3 


j^ 


^A,_  (f.  49,  ai  Ù^S  J^^  J^  y-^   L^^'^  ZX^ 


\\      \\ 


U<     ^    l   jUI.  C<Ll'      J<:   u-0'   Cî^jl    -^.  U-0^  a^jU  ^l:£!l 

■^  ^    •         ^  ^  <^      .  1^  ^    ^        -' 

j\^'  :-  V.^^  J1--  -^^^  J  ^-  >^  ..i^  -*-:  y  ^^^^ 

1   Le  texte  porte  ^ — J'  î^LJ'     L^    ./j.  C  est  une  faute  évidente 
de  copiste  :  le  sens  demande   ^*    , -"*  ïÏLJ'     ,'i. 


VIE.    PRÉCEPTES    KT    TESTAMENT    DE    LuKMAN.  S-i', 

JU;    ^< — L      _-k-_.    X"*^'     ■^^-*    ^<a*    J^    -^J^-      M 
L^     .-.i'»      is.^      V    ^  «-^    '-*-i    iA,C'     1       ^     s    '•  ^ 


p-r-^J'   ^i^^:   V   <^X  x^  V!   jy^^_  V  i^>C  Jlij  ^^   ^^jO 

^LJI    ^L^l    JJ3    y>.^    ^'    ^c<    ;ijl    JI95  <JI    ^^.'    ^   V' 
(f.  49,  b.-c,L-^2jJI    ^JUp.    o*.   V   U    U5C:.  ^-w     _     ^.      -^ 

^^  V  ^"  S^^-^i<  ^.J   M;   ^UJl   Ji;.  ^Ji  ^UL;  ^^n  ^t 

JL*J_I  ^^J  ::,>:>-_.•    >>U'_5  î_^,^''    l-^-i-'^  ^oV    ^  r2    ^liJU 

clij  ^b'  ïAJ^J  ^^CJ'    jLX'  w; 
Ut  ^1 


^^^   L^Vl  ^J^cJj   ^>U'    LiiL   ^UJl    ^Ul    JU-   i.dl   îj^^il 

01^    ^    atJ    ^    y,    jli    cj    ^Up    J    aJ    ÎJ   N'    ^^    .^   \ 

(1)  Le  sens  demanderait  --. 

■2,  Ms.  J-i  ^'.  C'est  une  erreur  de  copiste  pour  J^'. 


238  REVUK    I)K    l'orient   CHRETIEN. 

L    ^_ûjl    tJJJLwfl    Jj^    diL>-«    jy"»!    ^«^^^-J'    ^-"^^J   ^r*^'    *^3   ^r*=^' 

VjJ_)    ^»iLijil_5     Û-^^Jl     1^3     jlLLasna      UjJI      Jil      As     J^j    J^     "UJl     ^ 

-UJl   jJ^r^Vl     sS^Ai^    UJ  ^^1     V^3    A^  jl^     J^     «.lai^    U     >l)jJI 

^,Ja_Jl    ^0=^-     .A^     J,    >1     ^3     <d)l     ^     l^l^    iU.<^l      jl     ^     L 

^  VI  S^aJI  ^a,,  V  ^ykJl  jU  pAiJi  j.  ^  ^U  ^-  V3 
\  ^.  ^^  u-^^  û-  (1)  -^V  ^^=^"  V  (f.  5U,  b)  ^  l  ^li; 
^_^Xc  J^j  c^l-^l  J9  (^  l>  j^^'»i  ^-^1  j^  ^-*J1  j-^1  (<i 
dL^i;     fo    ^_     L    ir^'^b    l^t^-^l     V^'^y^    ô^    (v^'    ^-5    -^    ^-^1 

rJL^     dl"l     pl*_     ^Ul     J^^     \j^\      f>X     V3     villli-     ^^'     Vj     C^3 

^  c^.  ^.  ^-^"^15  't'-^l  v*'^,^^  (j^  (^^'  (_5^  ^J  tir*  •— ^3  ^3 
jjJ^  vii^  «k.^-  U  VI  jjU'  «0)1  j.1;^  ^   A»V   .^'  V  ^ 

(f.  51,  a)    dl'3.5    yb    ^   ^;iu5.L;"   V3   dliy    yt.    ^    Jp-    ^r^l    ^^^ 
J>-j-=^'    V3    ^^LxJL    ^Aii;'    V    j^    l     «-:a>3    *9^^    iJaII    A.OI    jlâ 
(1)  Ms.  tj^^. 


VIE,  l'HRCEPTES  ET  TESTAMENT  DE  LuK.M.VN.        "239 

J  ^-^-^^^^i   *^j   ^J^    ^^"  iJ^l-Jlj  >»_^1   ^   L   io'l^^l   o>Uai!l 
^  ^^Up  ^zit  Vi  ^Ui  ^  1-^1  i^ll^j  V  ^  L  jK».  <-01 

JO     ^.Is     /•>l5ol     J<^zj»'     V_5     OLkJl       \£.     CÎJ — flj      Ja^l        Jj     l)     ^ù\ 

^MJlj  ^'L^  J^  J  d".  51.  b)  ^iAi^  j^<l_ 

''-T^      \>     9-  y^^    *->«:>Jl    jL^    «ù.rf'j    ^Jj 

Sljlj^    \t  ^b'  V  ^   L   vjJUJ^   "-^<^''   c.L«-^  ^^ — ^^  ^'-L-j  (J 

l     (  1  )     jl  ^^>:J'      «-«     j^r*"'     (C*'      '^      (*ïi:/*'3     '*^^     lV^  i-X£.l — «5     ^I^^l 

j^U>.j  V   ^o    L  ^   ^l-l   JlUl    JUl  jU  dlkl^  JUl  dli 

^.    l   o^    J^    v^^l    ^^-^3    JL:^.  ^  .J>^^  ^vf^^  ^^"^^ 
V  ^  l  S.aJo   [a  di.-0l3  J  ;*.»^  4r^''3  Julill  JjfcUJI  J.5C;i  V 

(1)  Ms.  lil^l. 


•240                                 REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN.  '^■ 

V     ^_)      L      Zjy-^     ^~0    lii    ^^^3     d^jAfr     jlS   ^3     jLJl     Ûi^^    r-^"  ' 

Jl<]  dU;;  lUi^  ,_i±<;-  V  ^  i  isiij  ^>>;  V  u  j^-  Vj  I 

vJ<LwUj    «Ji ûi        J^     ^Lr*^^     Jai-^"    V     ^     l     j SI     «J-LU    jvUlIS     vil-U- 

^^jj  l  l^l=«9  ij  ^'  ^Ijil   ï^ko-JI  ia)U>c;'  V  (5^  t  viLAp  tjy^  \ 

j^  (1)  ^^    jli    vl/^'    (j--^'     i^Jf'    "^    (^i     \.    't^^    ô^^    i^  \ 

,^-\_-.waJl     -?-^»JaJ'     i      ^     l     ^«^1      >-jJj-^,     Lfc^^Lju'      i(_5     <y^J    ^3J  i 

^^.-^.jkJl    JJL»   A.b.j    J0A5JI    j.xJI    4^    ^j^^As   (f.  52,  b)   (V.-^l  I 

^^Jj    l    iijl^    dblj    ^:il    '^l'.sj    LJ^   JJi::>Jl    J^^l    j    ^ÀJl    Ul^  I 

(1)  Ms.  1^-^.  —  (2)  Le  sens  demanderail  i.;i->.  .' 


VIK,    l'RKCEI'TES    KT    TESTAMENT    DE    LOKMA.N.  241 


TRADUCTION 

(fol.  38,  b)  Ceci  est  l'histoire  de  Lokman  et  l'exposé  de  sa  doctrine  : 

Lokman  était  de  couleur  noire  et  il  était  originaire  de  Xubie.  Mais  son 
pays  natal  fut  la  Syrie.  Il  y  fut  élevé  et  y  reçut  son  éducation.  Ce  fut  là 
aussi  qu'il  mourut.  11  fut  enseveli  dans  la  ville  de  Kamleh  en  Palestine.  Il 
vivait  sous  la  tente  dans  ce  pays  et  il  fut  l'un  des  premiers  chefs  de  Bé- 
douins qui  vinrent  en  Syrie.  Il  était  contemporain  de  David  le  Prophète 
(salut  à  lui}. 

D'après  un  autre  récit.  Lokman  était  un  esclave  noir,  aux  lèvres  épais- 
ses, aux  pieds  plats.  Un  jour  qu'il  était  en  conversation  dans  une  société, 
un  homme  l'aborda  et  lui  dit  :  «  N'es-tu  pas  celui  qui  gardait  les  trou- 
peaux avec  moi  en  tel  lieu?  »  Il  répondit  que  c'était  vrai.  L'homme  lui 
dit  alors  :  «  Qui  t'a  donc  fait  parvenir  à  cette  situation?  —  C'est,  dit-il.  la 
sincérité  dans  mes  paroles  (fol.  :î9,  a)  avec  la  loyauté;  le  silence  ne  m'a 
pas  abaissé  ». 

Vn  autre  rajjporto  qu'il  était  noir,  supérieurement  doué,  (ju'il  avait  les 
lèvres  belles  et  les  jambes  tremblantes.  Un  Israélite  l'avait  acheté  à  celui 
qui  l'avait  réduit  en  esclavage,  pour  trois  milhqnl  d'or.  Un  jour,  Lokman 
vaquait  à  son  travail  pendant  que  sou  maître  jouait  au  tric-trac.  Une  ri- 
vière coulait  devant  loui-  porto.  Son  maitre  convint  avec  .son  partenaire  de 
la  condition  suivante  :  celui  qui  perdrait  devrait  boire  l'eau  qui  était  dans 
le  fleuve  ou  se  racheter  au  prix  que  fixerait  le  vainqueur.  Etant  donc 
tombés  d'accord  sur  cette  condition,  ils  se  mirent  à  jouer  et  le  maître  de 
Lokman  fut  battu  par  son  adversaire.  Le  vainqueur  lui  dit  :  «  Bois  Teau 
qui  est  dans  ce  fleuve  ou  bien  paie  ta  rançon.  »  11  lui  dit  :  «  Sois  indul- 
gent pour  moi.  »  Mais  l'autre  lui  répondit  :  «  Je  t'arracherai  les  deux  yeux 
ou  bien  tu  me  donneras  tout  ce  que  tu  possèdes.  »  11  lui  demanda  :  *  Ac- 
corde-moi ce  jour  comme  délai.  »  Le  gagnant  lui  dit  :  «  C'est  entendu,  je 
te  l'accorde.  » 

Il  se  leva  et  s'en  allait  triste  et  abattu  cjuand  il  rencontra  Lokman  qui 
portait  sur  son  dos  un  fagot  de  bois.  Il  salua  son  maître  et  déposa  sa  charge. 
Il  remarqua  l'altération  de  ses  traits  et  s'étonna  de  sa  tristesse  et  de 
son  abattement.  11  lui  dit  alors  :  «  Qu'y  a-t-il  que  je  vous  yois  avec  un 
visage  sévère  et  triste?  »  Le  maitre  refusa  de  lui  répondre.  11  lui  fit  une 
seconde  fois  la  même  question  et  n'obtint  pas  non  plus  de  réponse,  (fol. 
39,  b)  11  insista  une  troisième  fois,  mais  son  maitre  ne  lui  répondit  pas 
davantage.  11  lui  dit  alors  :  «  Seigneur,  dites-moi  ce  que  c'est,  peut-être 
pourrai-je  vous  soulager.  »  Le  maître  lui  raconta  ce  qui  s'était  passé.  Lok- 
man lui  dit  :  «  Ne  t'afflige  pas,  j'ai  un  moyen  de  te  libérer.  —  Quel  est  ce 
moyen,  lui  demanda  son  maître?  »  Lokman  lui  répondit  :  «  Quand  cet 
homme  te  dira':  Bois  l'eau  du  fleuve,  réponds-lui  :  Je  boirai  l'eau  qui  est 
entre  les  rives.  11  ne  pourra  retenir  l'eau  d'amont  et  tu  sortiras  sain  et 
sauf  de  l'engagement  que  tu  as  pris.  » 

Le  maître  agréa  cette  proposition.  Le  lendemain  matin,  le  gagnant  vint 

OKIENT    CHKÉTIEN.  16 


242  HKVI  i:    1>K    l/(lRJK\T    CUnÉTIKN". 

le  trouv(M'  et  lui  dit:  «  Kciiij)lis  la  coïKlitidii.  »  Il  lui  répondit  :  «  \'oloii- 
tiers;  mais  dois-jo  boire  roau  qui  ost  entre  les  rives  ou  bien  Feau  qui  vient 
damont?  »  L'homme  lui  dit  :  «  Bois  ce  qui  est  entre  les  rives.  »  Il  lui  dit 
alors  :  «  Retiens  alors  l'eau  qui  vient  d'amont.  »  11  remporta  ainsi  sur 
son  adversaire  et  celui-ci  s'en  alla  (l).  Il  s'attacha  Lokman  et  lui  donna  la 
liberté.  Ce  l'ut  la  première  marque  (ju'il  donna  de  sa  sagesse.  Il  allait 
au  Conseil  de  David,  le  roi-jirophète  (salut  à  lui),  et  il  apprit  de  lui  la  sa- 
gesse. Un  jour  (ju'il  assi.stait  à  une  réunion,  David  lui  donna  une  cui- 
rasse. Lokman  s'en  revêtit,  sans  demander  au  roi  (fol.  40.  ai  ce  que  c'était, 
et  le  roi  ne  lui  dit  rien  non  plus.  Il  dit  alors  en  syrien  :  znid  il/i'ii)  idlhn 
ra'ihïh,  c'est-à-dire  :  c'est  une  cuirasse  solide  pour  le  jour  de  la  bataille, 
l.okman  dit  alors  :  «  Le  silence  est  ce  qu'il  y  a  de  plus  sage  et  il  y  en  a 
peu  qui  l'observent.  «  11  ne  se  louait  et  ne  se  vantait  jamais. 

Son  maître  lui  dit  un  jour  :  «  Tue  une  brebis  et  apporte-moi  ce  qu'il  y  a 
de  meilleur  en  elle.  »  Il  lui  ajjporta  le  cœur.  Le  maître  s'en  étonna  et  lui 
dit  :  »  Apporte-moi  ce  qu'il  y  a  de  pire  dans  la  brebis.  »  Il  lui  apporta  en- 
core le  cœur.  Il  voulait  dire  par  là  que  ce  (lu'il  y  a  de  meilleur  et  de  pire 
vient  du  cœur. 

On  rapporte  qu'un  jour,  le  roi  David  W,  fit  venir  et  lui  dit  qu'il  le  nom- 
mait Cadi  pour  rendre  la  justice  aux  hommes.  Mais  il  refusa.  David  lui 
dit  :  «  Quelle  raison  as-tu  d'agir  ainsi,  puisque  tu  es  sage  et  que  tu  peux 
juger  justement?  »  Il  répondit  :  «  Je  ne  veux  pas  être  honoré,  puissant  et 
influent  en  ce  monde  pour  être  puni  et  méprisé  dans  l'autre.  Celui  qui 
vend  l'éternité  pour  ce  monde  perd  les  deux  à  la  fois  ».  Cette  parole  plut 
à  Dieu  (louange  à  lui)  ;  il  envoya  un  ange  pour  l'assister  dans  l'acquisition 
de  la  sa.uesse  et  Lokman  devint  l'iiomme  le  plus  sage  de  la  terre.  David 
lui-même  proclama  sa  sagesse  en.  disant  :  «  Nous  te  félicitons,  6  Lokman, 
tu  as  reçu  en  partage  l'intelligence.  « 

La  mission  de  David  fut  offerte  à  Loknuui.  mais  il  ne  voulut  pas  l'ac- 
cepter. 

(fol.  40,  b)  David  (salut  à  lui)  vit  un  jour  des  hommes  qui  causaient 
entre  eux  et  qui  louaient  le  roi,  tandis  que  Lokman  gardait  le  silence. 
David  lui  demanda:  «  Pourquoi,  o  Lokman,  ne  parles-tu  pas  comme  ces 
hommes?  »  Il  répondit  :  «  Il  n'y  a  de  bien  dans  la  parole  que  ce  qui  rap- 
pelle Dieu,  et  il  n'y  a  de  bien  dans  le  silence  que  la  pensée  de  la  vie  fu- 
ture. Le  maître  de  la  religion  sait  ce  qu'il  y  a  dans  la  conscience  de 
l'homme.  Celui  qui  est  humble,  lui  rend  grâces.  Celui  qui  est  modeste 
dans  ses  désirs,  est  riche.  Celui  qui  est  satisfait  de  ce  que  Dieu  lui  donne, 
n'a  pas  de  souci.  Celui  qui  a  quitté  le  monde,  est  sauvé  du  mal  et  celui 
qui  a  résolu  d'abandonner  le  monde,  est  devenu  libre.  Celui  qui  recherche 
la  solitude,  écarte  les  chagrins.  Celui  qui  s'abstient  de  l'envie,  la  charité 
se  manifeste  à  lui  et  il  se  montre  généreux  et  miséricordieux  à  l'égard 
de  tous.  Celui  qui  est  patient  et  s'abstient  (du  mal)  n'a  pas  besoin  du  re- 
pentir et  ne  craint  point.  Celui  qui  ne  pèche  pas  contre  les  jiommes  n'a 


(\)  .M('iiio  Iruit   dans  la   \  ic  (rKsoj)»». 


VIE,    l'RKCEPTKS    ET    TESTAMENT    1>E    iJiKMAN*.  'i-lo 

rien  à  craindre  deux.  11  laisse  les  hommes  en  repos  et  lui-mcmc  n'é- 
prouve pas  de  peines.  » 

Le  roi  lui  dit  alors  :  «  Tu  as  dit  vrai,  ô  Lokman.  »  Et  il  fut  dans  l'admi- 
ration. La  réputation  de  Lokman  se  répandit  au  loin.  Quand  il  fut  devenu 
vieux,  David  disait  de  lui,  pour  donner  une  idée  du  degré  de  sagesse 
qu'il  avait  conservé  :  «  Je  ne  connais  rien  et  je  ne  vois  aucune  chose  pour 
laquelle  il  ne  m'ait  pas  donné  de  réponse,  et  je  ne  parle  d'aucune  question 
pour  laquelle  il  n'ait  une  .solution  satisfaisante.  » 

Lokman  était  esclave  d'un  Israélite  qui  l'affranchit  et  lui  donna  des 
biens  considérables.  Dieu  le  bénit  dans  ses  biens  et  il  les  accrut  considé- 
rablement. (fnl.41,  a)  Il  s'occupa  de  bonnes  œuvres,  faisant  l'aumône  et 
prêtant  de  l'argent  àquiconr[ue  lui  en  faisait  la  demande,  sans  exiger  d'in- 
térêts, ni  de  rétribution.  Quand  il  versait  de  l'argent  à  quelqu'un,  il  lui 
disait  :  «  Tu  le  reçois  comme  un  dépôt  de  Dieu.  »  Et  quand  venait  le  nou- 
vel an  et  qu'il  avait  ou  quelqu'un  à  son  service  jusqu'à  cette  époque,  il 
le  félicitait  et  le  jjayait.  On  lui  empruntait  de  l'argent  et  on  le  lui  rendait, 
et  Dieu.  (\m  est  puissant  et  grand,  le  bénit  dans  ses  biens  et  le  fit  pros- 
pérer. 

On  raconte  encore  (jue  Lokman  reçut  en  partage  la  sagesse,  qu'il  s'oc- 
cupa des  affaires  de  ce  monde  et  y  parvint  au  premier  rang.  Il  devint  puis- 
sant parmi  les  hommes.  Quand  sa  famille  fut  élevée,  il  vint  s'établir  entre 
Ramleh  et  Jérusalem  et  renonça  à  tout  commerce  avec  les  hommes  pour 
s'attacher  à  Dieu  qui  est  puis.sant  et  glorieux.  \'oici  quelques-unes  des  re- 
commandations qu'il  adressait  à  son  fils  : 

«  Mon  fils,  exerce  la  patience,  aie  une  foi  ferme  et  lutte  contre  toi- 
même.  Sache  que  dans  la  constance  se  trouve  l'honneur,  la  miséricorde, 
la  continence  et  la  vigilance.  Si  tu  persévères  en  ce  que  demande  de  toi 
Dieu  qui  est  puissant  et  glorieux,  tu  seras  détaché  du  monde  et  tu  en  mé- 
priseras les  vicissitudes  ;  il  n'y  aura  rien  pour  toi  qui  ne  soit  pour  le  mieux. 
Tu'craindras  le  châtiment  de  Dieu  et  tu  seras  sur  tes  gardes. 

«  Mou  fils,  fais  le  bien  et  garde-toi  du  mal,  car  le  bien  éteint  le  mal. 
C'est  une  erreur  de  dire  que  le  mal  ne  s'éteint  que  par  le  mal.  Si  l'on 
veut  se  rendre  compte  de  cette  vérité,  que  l'on  allume  un  feu  prés  d'un 
autre  feu  et  l'on  verra  (fol.  41,  b)  s'il  l'éteindra.  Le  mal  n'est  éteint  que 
par  le  bien,  comme  le  feu  est  éteint  par  l'eau. 

a  Mon  fils,  ordonne  ce  qui  est  honnête  et  défends  ce  qui  est  inavouable. 
Sois  patient  dans  les  épreuves  et  méprise  les  adversités.  Consulte-toi  bien 
toi-même  avant  de  t'avancer.  Reconnais  les  faux  pas  et  tu  ne  seras  pas 
négligent  dans  tes  affaires. 

«  Mon  fils,  pense  le  plus  possible  à  Dieu  le  Très-Haut^  car  Dieu  se  sou- 
vient de  ceux  qui  pensent  à  lui. 

«  Mon  fils,  que  tes  fautes  soient  devant  tes  yeux  et  tes  bonnes  actions 
derrière  ton  dos.  Cherche  un  refuge  contre  tes  péchés  en  faisant  pénitence 
devant  Dieu  et  ne  t'enorgueillis  pas  de  tes  bonnes  œuvres. 

«  Mon  fils,  si  tu  vois  quelqu'un  tomber  dans  le  péché,  ne  lui  adresse 
pas  de  paroles  outrageantes,  et  souviens-toi  de  tes  propres  péchés,  car 
Dieu  ne  te  demandera  compte  que  de  tes  paroles  et  de  tes  actions. 


241  RKVIJK   DK   l'o[1!KNT   chhiôtikn. 

«  Mon  fils,  ne  mets  pas  ta  confiance  dans  le  monde,  et  que  ton  cœur  ne 
soit  pas  absorbé  par  son  alîection,  car  tu  nas  pas  été  créé  pour  lui.  Il  n'y 
a  rien  dans  la  création  qui  soit  moins  important  que  lui,  car  ses  faveurs 
ne  constituent  pas  la  récompense  des  bons,  pas  plus  que  ses  épreuves 
ne  sont  le  châtiment  des  rebelles. 

«  Mon  Hls,  ne  to  réjouis  pas  de  la  durée  de  la  vie,  mais  rends  grâces  à 
Dieu  dans  les  épreuves,  car  elles  sont  un  des  biens  les  plus  précieux. 
Supporte-les  avec  patience,  et  tu  amasseras  ainsi  un  trésor  pour  la  vie 
future. 

«  Mon  fils,  contente-toi  de  peu  et  sois  satisfait  d(;  ce  (jue  tu  possèdes  : 
nv  ])orte  pas  tes  regards  vers  le  bien  du  ])rocliain.  car  cola  te  nuirait. 
«  Mon  fils,  (fol.  42,  a)  jeune  de  nourriture  pour  être  rassasié  de  sagesse. 
«  Mon  fils,  fréquente  les  sages  et  prends  plaisir  à  leurs  entretiens,  et 
tu  feras  des  progrès  dans  la  sagesse. 

«  Mon  fils,  parle  avec  sagesse  chez  les  sages,  et  recherche  la  société 
des  personnes  instruites,  car  elle  est  le  refuge  de  la  science  et  elle  engen- 
dre dans  le  cœur  riuimilité. 

«  Mon  fils,  contente-toi  du  nécessaire;  ne  parle  pas  de  ce  qui  ne  te  con- 
cerne pas.  ne  ris  pas  de  ce  (|ui  ne  provoque  pas  l'étonnement.  et  ne  mar- 
che pas  comme  (juelqu'un  qui  n'a  pas  d'éducation. 

«  Mon  fils,  sois  traitable,  disposé  aux  bons  procédés,  réfiécliis  beaucoup. 
parle  peu,  à  moins  que  ce  ne  soit  pour  la  vérité.  Pleure  beaucoup,  et  ré- 
jouis-toi peu.  Ne  plaisante  pas  et  ne  fréquente  pas  ceux  qui  plaisantent.  Ne 
te  dispute  pas.  Si  tu  gardes  le  silence,  que  ce  soit  le  silence  de  la  réflexion  ; 
si  tu  parles,  que  ce  soit  avec  justesse  et  vérité. 

«  Mon  fils,  observe  le  silence  et  tu  auras  à  te  féliciter  de  ses  résultats. 
Si  la  parole  est  d'or,  le  silence  est  plus  précieux  encore,  et  si  la  parole 
est  d'argent,  le  silence  est  d'or.  Tu  ne  te  repentiras  jamais  d'avoir  gardé 
le  silence;  souvent,  au  contraire,  tu  auras  à  te  repentir  d'avoir  parlé. 

«  Mon  fils,  le  coq  ne  fest  pas  supérieur.  Quand  arrive  le  milieu  de  la 
nuit,  il  bat  des  ailes  et  cliante  les  louanges  de  Dieu.  Secoue  donc  la  né- 
gligence et  crains  le  Dieu  puissant  et  glorieux  qui  montre  cet  exemple 
aux  hommes. 

«  Mon  fils,  n'écoute  j)as  ceux  ([ui  te  louent  de  ce  que  tu  n'as  pas  fait  et 
dont  tu  n'as  pas  conscience,  et  ne  te  laisse  pas  séduire  (fol.  42,  b)  par  les 
flatteries  de  l'ignorant  ([ui  te  dit  que  tu  as  une  perle  dans  la  main  et  toi, 
tu  sais  bien  qu'elle  est  loin  de  toi. 

«  Mon  fils,  contente-toi  des  connaissances  que  Dieu  t'a  données,  car 
Dieu  n'agit  pas  comme  l'ignorant.  La  meilleure  science  est  celle  qui  est 
utile  à  celui  qui  la  possède,  car  Dieu  ne  demandera  pas  compte  au  savant 
de  sa  science  seulement,  mais  il  lui  demandera  s'il  y  a  conformé  ses  ac- 
tions et  sa  conduite. 

«  Mon  fils,  recherche  la  science,  cai-  il  n'y  a  aucun  jjrofit  pour  celui 
qui  la  néglige. 

«  Mon  fils,  sache  que  les  hommes  ont  besoin  de  la  science  et  que  la  pa- 
role de  la  science  est  comme  la  .source;  (jui  est  nécessaire  aux  hommes  et 
doni  ils  font  usage. 


VIE,    PRÉCEPTES    ET    TESTAJIENT    DE    LOKMAX.  245 

«  Mon  fils,  sois  humble,  car  riiominc  humble  est  le  plus  vertueux  et  le 
meilleur  des  hommes  et  celui  dont  les  actions  plaisent  le  plus  à  Dieu. 
Sache  que  son  cœur  est  illuminé  par  la  lumière  de  la  foi.  Sa  langue  parle 
selon  la  vérité  pour  le  plus  grand  bien  de  son  àme,  et  pour  le  profit  du 
]irncli;iin.  Celui  aucjuel  Dieu  fait  la  grâce  de  parler  selon  la  vérité  et  qui 
n'en  profite  pas,  sa  religion  n'est  que  dans  sa  langue,  car  une  seule  parole 
suffit  pour  perdre  l'homme,  de  même  que  l'étincelle  est  cause  des  ravages 
d'un  grand  feu  et  produit  un  vaste  incendie. 

«  Mon  fils,  garde-toi  de  l'ignorant,  car  l'ignorant  commet  sans  cesse 
quelfjue  sottise  nouvelle  :  s"il  agit,  il  fait  le  mal;  s'il  est  riche,  il  devient 
insolent;  s'il  tombe  dans  la  pauvreté,  il  est  dans  l'abattement;  s'il  se  ré- 
jouit, il  le  fait  sottement;  s'il  est  dans  la  tristesse,  il  désespère;  s'il  est 
le  plus  fort,  son  regard  se  trouble  ;  s'il  est  vaincu,  il  s'abaisse  ignomi- 
nieusement; s'il  demande,  il  devient  importun;  si  on  lui  demande,  il  se 
montre  avare;  s'il  rit,  il  brait;  s'il  (fol.  43,  a)  pleure,  il  mugit;  s'il  adresse 
une  réprimande,  il  le  fait  durement;  si  on  parle  de  lui,  il  se  fâche;  si  on 
lui  donne  quelque  chose,  il  ne  remercie  pas;  si  tu  lui  demandes  conseil, 
il  te  trompe;  s'il  te  demande  conseil,  il  est  soupçonneux;  s'il  est  au-des- 
sous de  toi,  il  te  menace:  s'il  t'est  supérieur,  il  t'opprime;  si  tu  l'accom- 
pagnes, il  te  fatigue;  si  tu  t'écartes,  il  ne  t'ajjpelle  pas;  il  n'y  a  pas  de 
sagesse  qui  puisse  lui  donner  l'intelligence;  le  jugement  des  autres  ne 
lui  est  pas  utile;  il  ne  profite  pas  de  la  réprimande,  non  plus  que  celui 
qui  la  lui  adresse;  son  éducation  n'est  jamais  terminée;  il  ne  craint  pas 
son  maître,  et  ceux  qui  l'entourent,  n'ont  pas  de  bonheur  avec  lui;  il  ne 
cesse  de  leur  nuire;  s'il  est  le  premier  d'entre  eux,  il  vexe  ceux  qui  sont 
au-dessous  de  lui;  s'il  est  à  la  dernière  place,  il  fatigue  ceux  qui  sont  au- 
dessus  de  lui.  Il  se  dirige  mal  quand  il  est  majeur;  il  n'obéit  pas  à  celui 
qui  lui  commande;  il  ne  .satisfait  pas  celui  qui  l'aide;  il  ne  salue  pas  ce- 
lui qui  .se  présente  chez  lui.  Quand  il  parle,  il  le  fait  .sans  intelligence  et 
si  on  lui  adresse  la  parole,  il  n'écoute  pas.  1!  n'a  pas  de  patience  dans 
l'épreuve,  il  n'apprécie  pas  les  bienfaits  et  ne  remercie  ])ersonne.  11  ne 
renonce  point  à  la  tromperie;  il  ne  remercie  pas  celui  (jui  le  conseille  et 
n'estime  point  sa  .sagesse.  Ses  torts  lui  semblent  justes;  le  mal  qu'il  fait 
lui  .semble  bon,  et  il  prend  sa  prodigalité  pour  de  la  magnanimité,  et  son 
ignorance  pour  de  la  science.  Il  fait  ce  qui  lui  plait,  et  tout  ce  qui  flatte 
ses  désirs.  S'ils  sont  conformes  à  la  vérité,  il  la  loue  et  s'y  complaît;  si,  au 
contraire,  .sa  passion  est  opposée  à  la  vérité,  il  la  renie  et  la  rejette.  S'il  se 
trouve  avec  des  savants,  il  n'a  pas  de  déférence  pour  eux,  (fol.  43,  b)  et 
n'écoute  pas  leurs  paroles;  s'il  est  avec  des  inférieurs,  il  est  plein  de  mor- 
gue à  leur  égard  et  se  moque  d'eux.  11  dit  la  vérité  et  la  dément  par  ses 
actions;  il  commande  ce  qui  est  juste  et  fait  ce  qui  est  injuste:  il  ordonne 
d'être  pieux,  et  lui-même  est  débauché;  il  offre  aux  hommes  ce  dont  lui- 
même  n'est  pas  satisfait;  il  indique  le  bien  et  il  s'en  éloigne;  il  défend 
le  mal  et  il  le  fait.  11  recommande  l'énergie  et  lui-même  est  inconséquent, 
ses  paroles  ne  s'accordent  pas  avec  ses  actes,  ni  son  secret  avec  ses  in- 
tentions. Il  ne  dit  la  vérité  que  pour  .se  vanter.  Il  n'y  a  que  les  ignorants 
qui  puissent  être  d'accord  avec  lui.  Si  tu  es  savant,  il  est  arrogant  à  ton 


246  REVUK    DE    l'orient-  CHRÉTIEN. 

égard  et  par  respect  liuuKiin,  il  dédaigne  de  s'instruire.  Si  tu  es  icrnorant, 
il  se  moque  de  toi,  bien  qu'il  n'ait  point  d'instruction.  Si  tu  es  fort,  il  est 
insolent  à  ton  égard;  si  tu  es  faible,  il  te  méprise.  Si  tu  es  riche,  il  t'ap- 
pelle orgueilleux;  si  tu  es  pauvre,  il  t'appellera  impie  et  dissipateur.  Si 
tu  cherches  à  faire  le  bien,  il  t'appellera  hypocrite;  si  tu  es  généreux,  il 
t'appellera  prodigue  et  homme  .sans  énergie.  Si  tu  fais  le  bien,  il  te  trai- 
tera d'hypocrite;  si  tu  fais  le  mal,  il  dévoilera  ton  .secret  aux  hommes. 
Si  tu  donnes,  il  t'appellera  dissipateur;  si  tu  ne  donnes  pas,  il  dira  que 
tu  es  avare.  L'homme  ignorant  et  .stupide  est  comme  l'habit  usé  :  si  on 
le  raccommode  d'un  côté,  il  se  déchire  de  l'auti-e. 

«  Sache,  mon  fils,  que  les  qualités  distinctives  de  l'heureux  sage  sont 
la  dignité,  le  calme,  la  piété,  (fol.  44,  a)  la  douceur,  la  constance,  la  bien- 
faisance, les  bonnes  œuvres,  la  science,  la  continence,  l'esprit  d'admi- 
nistration, la  circonspection,  la  clémence,  l'humilité.  S'il  garde  le  silence, 
il  le  fait  à  propos;  s'il  est  vainqueur,  il  épargne  son  adversaire;  si  on 
l'offense,  il  pardonne.  S'il  fait  une  demande,  il  ne  jure  pas;  si  on  lui  de- 
mande quelque  chose,  il  ne  se  montre  pas  avare;  s'il  parle,  il  sait  ce  qu'il 
dit;  si  on  lui  parle,  il  comprend.  Si  on  lui  fait  connaître  un  inférieur,  il 
e.st  affable  pour  lui.  S'il  étudie  une  question,  il  l'apprend  parfaitement. 
Si  on  lui  fait  du  bien,  il  remercie.  Quand  il  le  peut,  il  fait  du  bien  à  celui 
qui  lui  a  fait  du  mal.  et  il  lui  pardonne.  S'il  est  avec  quelqu'un  plus  sa- 
vant que  lui.  il  l'interroge;  si,  au  contraire,  il  se  trouve  en  société  de 
quelqu'un  qui  est  moins  savant,  il  l'instruit  sans  vanité.  S'il  te  donne 
quelque  chose,  il  ne  te  le  reproche  pas;  si  c'est  toi  qui  lui  donnes,  il  te  re- 
mercie ;  il  est  modéré  dans  la  richesse  et  irréprochable  dans  la  pauvreté. 
La  fortune  ne  lui  fait  pas  oublier  Dieu  et  la  pauvreté  ne  l'en  détourne  pas. 
11  cherche  à  faire  la  volonté  de  Dieu;  il  écoute  les  avis  qu'on  lui  donne. 
11  n'a  pas  d'altercation  avec  ceux  qui  sont  au-des.sus  de  lui  et  il  ne  méprise 
pas  ses  inférieurs.  Il  ne  recherche  pas  ce  (^ui  n'est  pas  à  lui  et  il  ne  dis- 
sipe pas  sans  but  ce  qui  est  à  lui.  11  ne  parle  pas  de  ce  qu'il  ne  sait  pas 
et  il  ne  cache  pas  la  science  pour  lui  seul.  H  no  gourmande  pas  les  hom- 
mes ([uand  ils  ont  tort;  il  les  laisse  en  repos  et  son  âme  jouit  de  la  paix. 
Il  est  constant  dans  ses  affaires;  il  écoute  les  avis  qu'on  lui  donne;  il  est 
empressé  (fol.  44,  b)  à  faire  le  bien,  et  lent  pour  le  mal.  11  est  fort  pour 
bien  faire  et  faible  })our  la  rébellion.  11  est  peu  versé  dans  la  science  des 
passions,  mais  il  possède  la  science  (jui  mène  à  Dieu.  S'il  réussit,  il  s'hu- 
milie et  s'il  est  dans  la  gêne,  il  rend  grâces.  Il  se  contente  de  ce  qu'il 
possède,  et  se  passe  de  ce  qu'il  n'a  pas.  Il  est  en  ce  monde  comme  le 
voyageur,  préoccupé  de  la  bonne  direction  :  il  évite  ce  qui  est  déshon- 
néte  et  s'en  éloigne.  Sa  pensée  intime  est  d'accord  avec  ses  intentions 
et  ses  paroles  en  harmonie  avec  ses  actions. 

«  Mon  fils,  tu  connais  la  .sagesse  et  tous  les  caractères  qui  la  distin- 
guent :  qu'elle  soit  le  but  de  tes  eflbrts,  cherche  un  refuge  en  elle;  sois 
empressé  à  l'acquérir  et  lent  à  la  dépenser  et  réjouis-toi  lorsque  tu  l'as 
acquise;  sache  que  la  sagesse  n'a  de  valeur  (ju'avec  la  douceur  et  l'es- 
])rit  d'ordre.  La  sagesse  .sans  l'esprit  d'ordre  est  comme  de  l'argent  dans 
des  mains  prodigues  :  il  est  vite  gaspillé;  ou  encore  comme  une  brebis 


VIE,    PRÉCEPTES    ET    TESTAMENT    DE    r,OKMA\.  247 

attachép  hors  de  renclos  ;  le  louj)  la  trouve  seule  et  en  fait  son  profit.  Que 
ta  langue  fasse  un  pacte  avec  la  sagesse.  Sache,  en  effet,  que  la  langue 
est  la  porte  de  la  sagesse  ;  quand  la  porte  est  laissée  sans  garde,  elle  laisse 
entrer  ceux  qu'on  ne  voudrait  pas  et  quand  la  porte  est  gardée,  toute  la 
demeure  est  gardée.  Celui  qui  est  maître  de  sa  langue  parle  à  bon  escient, 
et  quand  il  garde  le  silence,  il  le  fait  avec  sagesse.  Quand  il  est  sur  de 
ce  qu'il  doit  dire,  il  parle,  et  quand  il  n'en  est  pas  sûr,  il  se  tait.  S'il  est 
interrogé  par  quelqu'un  qui  cherche  à  s'instruire  (fol.  45,  a)  de  la  reli- 
gion, il  tâche  de  lui  répondre,  mais  s'il  est  interrogé  par  des  insensés,  il 
garde  le  silence.  Dieu  accorde  la  sagesse  à  celui  qui  l'honore;  ne  la  livre 
pas  à  celui  qui  la  méprise  et  la  néglige,  et  n'en  sois  pas  avare  envers 
celui  qui  la  garde. 

«  La  langue  est  la  clef  du  bien.  Tiens  ta  bouche  fermée,  de  manière 
qu'elle  ne  parle  que  pour  ce  qui  est  bon  et  juste. 

«  Mon  fils,  heureu.x  celui  ([ui  n'est  pas  séduit  par  le  monde;  dans  le  cas 
contraire,  il  aurait  à  se  repentir  au  jugement. 

«  Mon  fils,  ne  perds  pas  ton  argent,  pour  acquérir  celui  des  autres,  car 
ton  argent,  fais-en  usage  pour  toi-même,  et  celui  des  autres,  laisse-le  der- 
rière toi  sans  y  prendre  garde. 

«  Mon  fils,  il  n'y  a  de  bien  dans  le  monde  que  pour  l'un  de  ces  deux 
hommes  :  l'un,  à  (jui  a  échappé  quelque  mauvaise  action,  cherche  à  la 
réparer  et  fait  le  bien  pour  donner  satisfaction  à  Dieu  du  mal  qu'il  a 
commis;  l'autre  cherche  à  amasser  des  richesses  pour  faire  le  bien  et  il 
s'y  applique  avec  zèle. 

«  Mon  fils,  ce  qu'il  y  a  de  meilleur  au  monde,  ce  sont  deux  hommes 
dont  l'un  a  reçu  de  Dieu  la  richesse,  les  honneurs  et  la  renommée  et  il 
reste  humble  et  reconnaissant;  à  l'autre  Dieu  n'a  donné  qu'une  fortune 
modeste,  mais  il  se  montre  patient  et  modéré;  il  rend  grâces  à  Dieu,  de 
sorte  qu'il  parvient  à  une  foi  ferme  et  rend  à  son  Seigneur  un  culte  par- 
fait. 

«  Mon  fils,  celui  qui  est  miséricordieux  obtiendra  miséricorde;  celui  qui 
garde  le  silence,  sera  sauvé;  celui  qui  fait  le  bien,  aura  du  profit;  celui 
qui  liait  le  mal  sera  en  sûreté  et  celui  qui  n'est  pas  maître  de  sa  langue, 
aura  à  s'en  repentir. 

«  Mon  fils,  (fol.  45,  b)  crains  la  plainte  de  l'opprimé,  car  cotte  plainte 
est  la  première  qui  monte  au  ciel  vers  Dieu  et  la  première  qu'il  exauce. 

«  Mon  fils,  contente-toi  de  ton  bien  et  de  ce  que  Dieu  t'a  donné  en  par- 
tage, car  celui  qui  se  contente  de  ce  qu'il  a,  est  assez  riche  pour  se  passer 
des  hommes,  et  il  ne  désire  pas  ce  qu'il  ne  peut  obtenir. 

«  Mon  fils,  accepte  les  remontrances,  même  quand  elles  sont  dures  pour 
toi.  Malheur  à  celui  qui  écoute  les  avis  et  ne  s'y  conforme  pas,  et  malheur 
encore  à  celui  qui  sait  et  ne  profite  pas  de,  sa  science.  Écoute  les  paroles 
que  l'on  dit  et  observe  ce  qu'elles  ont  de  bon. 

«  Mon  fils,  apporte  tes  soins  à  ce  qui  t'est  imposé  et  non  à  ce  qui  te  sa- 
tisfait; ne  te  préoccupe  pas  du  monde,  et  ne  néglige  pas  tes  fins  dernières. 

«  Mon  fils,  soit  d'un  abord  facile  pour  les  hommes,  car  Dieu  aime  la 
simplicité  et  l'humilité.  L'humilité  est  la  première  des  vertus. 


248  REVUE    DE    L'ORFENT   CHRÉTIEN. 

«  Mon  fils,  si  Dieu,  qui  est  ,^rand  et  .i^iorifux,  t'accorde  ses  faveurs,  sois 
reconnaissant  envers  lui  et  remercie-le  et  profites  en  pour  faire  du  bien  à 
ceux  qui  sont  au-dessous  de  toi. 

e  Mon  fils,  rejette  tout  ce  qui  t'inspire  de  la  fierté  envers  les  hommes, 
rei-ois  les  excuses  que  l'on  te  fait  et  ne  sois  pas  infatué  de  tes  œuvres, 
même  quand  elles  sont  nombreuses,  car  tu  ne  sais  pas  si  Dieu  les  accep- 
tera de  ta  part.  (fol.  4(),  a)  Toute  chose  a  son  côté  défectueux  et  le  revers 
de  la  bonne  action  est  la  vanité.  N'agis  pas  hypocritement  pour  tromper 
les  hommes,  car  Dieu  fera  connaître  la  vérité. 

0  Mon  fils,  no  supplante  pas  les  autres  et  ne  leur  dénie  pas  leurs  droits. 
Ne  sois  pas  injuste  et  évite  la  plainte  de  l'opprimé. 

«  Mon  fils,  n'arrête  pas  tes  yeux  sur  les  agréments  de  ce  monde,  et  ne 
cherche  pas  la  réalisation  des  préoccupations  mondaines,  car  les  soucis  de 
ce  monde  ne  t'excuseraient  pas  auprès  de  Dieu,  qui  est  puissant  et  ma- 
gnifique. 

«  Mon  fils,  aime  Dieu  et  hais  le  monde,  et  ne  fréquente  pas  les  impies. 

«  Mon  fils,  approche  de  Dieu  avec  l'amour  de  ses  attributs  et  la  haine 
des  impies. 

«  Mon  fils,  il  n'y  a  rien  qui  soit  plus  excellent  aux  yeux  de  Dieu  que 
l'intelligence.  Or,  l'intelligence  de  l'homme  n'atteint  la  perfection  que 
lorsqu'elle  réunit  dix  qualités  ;  les  plus  importantes  sont  :  la  loyauté  et  la 
droiture;  la  résolution  de  ne  tirer  de  ce  monde  que  sa  subsistance  et  de 
donner  le  superflu  en  bonnes  œuvres;  il  préfère  l'humilité  à  la  puissance; 
toutes  ses  sympathies  sont  pour  celui  qui  cherche  la  pureté  toute  sa  vie  ; 
il  ne  se  rebute  pas  de  ce  qu'il  faut  faire  pour  parvenir  à  ses  tins;  il  juge 
considérables  les  bienfaits  dont  il  est  l'objet,  et  il  fait  peu  de  cas  de  ceux 
qu'il  fait  lui-même.  La  dixième  le  rend  heureux,  lui  assure  la  renommée 
et  augmente  son  pouvoir  :  (fol.  4(),  b)  c'est  de  voir  les  hommes  meilleurs 
et  plus  excellents  que  lui-même  et  de  se  croire  le  pire  de  tous  ;  il  honore 
ceux  qui  lui  sont  supérieurs  en  puissance;  il  est  déférent  pour  ceux  qui 
sont  dans  une  situation  plus  élevée.  S'il  voit  quelqu'un  plus  mauvais  que 
lui,  il  se  dit  :  Peut-être  sera-t-il  sauvé,  car  je  ne  vois  que  l'extérieur,  mais 
je  ne  connais  pas  son  intérieur.  11  atteint  ainsi  la  perfection  de  la  vertu 
et  de  l'intelligence  et  rend  heureux  ses  contemporains. 

«  Mon  fils,  la  patience  à  l'égard  de  la  duplicité  est  le  fruit  d'une  foi 
ferme,  d'une  grande  dignité  et  d'une  intelligence  droite.  Celui  dont  l'in- 
telligence est  droite,  efface  ses  péchés  et  se  corrige  de  ses  fautes,  et  il  est 
agréable  à  son  Seigneur. 

«  Mon  fils,  aie  recours  à  Dieu  contre  les  mauvaises  femmes  et  sois  en 
garde  contre  leur  folie,  car  elles  n'ont  pas  d'émulation  pour  le  bien,  mais 
elles  sont  empressées  pour  le  mal. 

«  Mon  fils,  prends  Dieu  pour  ta  part  et  tu  feras  une  affaire  qui  te  pro- 
curera du  bénéfice  sans  avoir  besoin  de  marchandises. 

«  Mon  fils,  il  n'y  a  pas  de  richesse  comparable  à  la  santé  du  corps  et 
pas  de  trésor  comme  la  bonté  de  l'âme. 

•  Mon  fils,  ne  fré(|uente  pas  l'insensé,  tu  serais  ré])Uté  comme  lui  ;  mais  lie 
société  avec  l'homme  actif  et  intelligent  et  tu  auras  oart  à  la  même  estime. 


VIE,    PRÉCEPTES    ET    TESTAMENT    DE    LOK.M.VN.  249 

«  Mon  fils,  ne  sois  pas  en  sécurité  dans  une  habitation  dans  laquelle  tu 
es  aujourd'hui  vivant  et  où  demain  tu  seras  mort. 

«  Mon  fils,  cherche  la  société  des  savants  et  vénère-les  à  deux  genoux. 
car  Dieu  vivifie  les  cœurs  par  la  lumière  de  la  sagesse,  comme  la  terre 
est  vivifiée  par  la  rosée  et  la  pluie  du  ciel.  » 

Le  chroni(iueur  rapporte  que  Lokman  choisit  Ramleh  en  Syrie  pour  y 
établir  sa  cabane.  Cette  ville  était  alors  inhabitée,  (fol.  47,  a)  11  y  resta 
jusqu'à  ce  (ju'il  fût  avancé  en  âge,  et  c'est  là  qu'il  mourut. 

Ibrabim4bn-Adham  dit  à  ce  sujet  :  «  J'ai  ouï  dire  que  le  tombeau  de 
Lokman  se  trouve  entre  la  mosquée  de  Ramleh  et  le  lieu  qui  s'étend  au- 
joiu'd'hui  du  coté  de  l'est.  C'est  là  que  se  trouve  aussi  le  tombeau  des 
soixante-dix  prophètes  qui  y  sont  morts  après  Lokman.  Ils  avaient  été 
chassés  par  les  Israélites  qui  les  avaient  relégués  à  Ramleh.  Ils  les  en- 
fermèrent dans  une  enceinte  murée  où  ils  moururent  tous  de  faim,  et 
leurs  tombeaux  se  trouvent  à  l'est  de  la  mosquée. 

L'historien  rapporte  que  Lokman  s'était  construit  un  tombeau  de  la 
grandeur  de  sa  couche.  Son  fils  était  assis  près  de  lui  quand  la  mort  vint 
le  chercher.  Lokman  se  mit  à  pleurer.  Son  fils  lui  demanda  :  «  Mon  père, 
est-ce  par  crainte  de  la  mort  ou  par  regret  du  monde?  »  Il  lui  répondit  : 
«  Ce  n'est  ni  l'un  ni  l'autre  de  ces  motifs,  mais  je  pleure  à  cause  de  la 
distance  lointaine  que  j'ai  devant  moi.  à  cause  de  la  séparation  i-adicalc, 
de  la  montée  raide  avec  peu  de  viatique  et  un  lourd  fardeau.  Je  ne  sais  si 
je  parviendrai  jusqu'au  but  avec  ce  fardeau,  ou  si  la  charge  restera  sur 
moi.  Je  recevrai  le  compte  de  ma  vie  précédente  et  je  ne  sais  quel  en 
sera  le  résultat  :  si  ce  sera  le  paradis  ou  le  châtiment.  »  11  mourut  alors  : 
que  la  miséricorde  de  Dieu  soit  sur  lui. 

On  demanda  à  Lokman  :  «  Quel  est  l'homme  le  plus  savant?  ->  Il  répon- 
dit :  «  C'est  celui  qui  prend  de  la  science  des  autres  pour  l'ajouter  à  la 
sienne,  qui  craint  Dieu  et  fait  ce  qui  lui  est  agréable.  » 

On  lui  demanda  encore  :  En  quoi  consiste  la  richesse?  x  11  répondit  : 
«  La  richesse  ne  consiste  pas  dans  la  grande  quantité  d'argent,  mais  (fol. 
47,  b)  la  richesse  vient  de  la  science  :  avec  elle,  si  on  a  besoin  de  quelque 
chose,  on  le  trouve;  si  on  n'en  a  pas  besoin,  on  est  satisfait.  » 

Il  disait  à  son  fils  :  «  (Jhoisis  ta  compjignie  d'après  ce  que  tu  en  verras  : 

«.Si  tu  vois  une  société  dans  la(|uelle  on  parle  de  Dieu,  qui  est  puissant 

et  magnificjue,  prends  place  au  milieu  d'elle.  Si  tu  les  interroges,  ils  te 

donneront  des  réponses  utiles;  si  tu  es  interrogé,  ta  science  te  servira  et 

Dieu  leur  fera  connaître  ta  valeur. 

«  Mon  fils,  ne  prends  pas  place  dans  une  assemblée  où  l'on  ne  parle 
pas  de  Dieu,  car,  si  tu  es  savant,  ta  science  ne  servira  pas,  et  si  tu  es  stu- 
pide  et  silencieux,  ta  sottise  augmentera  et  Dieu  leur  fera  connaître  ton 
peu  de  valeur. 

«  Mon  fils,  approche  de  Dieu  dans  la  mesure  où  il  est  proche  de  toi  et 
crains4e  dans  la  mesure  du  pouvoir  qu'il  a  sur  toi.  Garde-toi  de  trop  re- 
chercher les  choses  superflues,  car  le  compte  que  tu  rendras  demain  sera 
long,  et  quand  Dieu  te  verra  occupé  de  ce  qu'il  a  défendu,  ce  ne  sera  pas 
par  ce  ou'il.aura  ordonné  qu'il  te  perdra.  » 


250  REVUE    DE    l'ORIEXT    CHRÉTIEN". 

Lokman  disait  encore  :  «  Interroger  les  savants  est  la  moitié  de  la  science  ; 
la  manière  d'agir  avec  les  hommes  est  la  moitié  de  l'intelligence;  la  mo- 
dération dans  le  manger  est  la  moitié  de  la  prudence.  »  Il  disait  aussi  : 
«  Ce  que  tu  as  caché  à  ton  ennemi,  ne  le  découvre  pas  à  ton  ami.  »  Et 
encore  :  <t  C'est  de  la  fermeté  de  garder  ce  qui  a  été  confié  à  ta  charge 
(fol.  48,  a)  et  de  renoncer  à  ce  qui  te  suffit.  » 

11  dit  :  «  La  confiance  en  Dieu  met  au  large,  et  l'affabilité  (Mivers  les 
hommes  alîermit,  et  la  honte  qui  provient  du  mensonge  n'inspii-e  pas  con- 
fiance. » 

Il  dit  :  «  Ne  choisis  pas  celui  dont  tu  crains  un  rebut  et  ne  demande  rien 
à  celui  dont  tu  crains  un  refus;  ne  te  confie  pas  à  quelqu'un  sur  qui  tu  ne 
crois  pas  avoir  d'influence;  n'entreprends  pas  une  affaire  pour  laquelle  tu 
crains  d'être  trop  faible.  Évite  la  société  du  menteur,  de  peur  d'apprendre 
le  mensonge  :  tu  cesserais  de  l'aimer,  mais  tu  ne  cesserais  pas  d'avoir  son 
vice.  » 

Il  dit  :  «  Mon  fils,  ne  prends  pas  place  dans  le  siège  le  plus  élevé,  mais 
assieds-toi  sur  le  plus  bas,  car  l'élévation  et  la  grandeur  sont  abaissées, 
mais  l'humilité  est  élevée.  » 

Il  dit  :  «  Mon  fils,  cherche  ta  force  en  Dieu,  car  c'est  de  lui  que  dépend 
ton  sort  et  c'est  pour  toi  un  devoir.  Que  ta  bouche  ne  cesse  pas  de  parler 
de  Dieu  le  Très-Haut  pour  célébrer  ses  perfections  et  ses  bienfaits;  car 
(•'est  pour  toi  un  devoir  de  célébrer  Dieu  (louange  à  lui)  par-dessus  toute 
la  création.  » 

«  Mon  fils,  plais  au  Créateur  malgré  la  créature  et  acquitte -toi  des 
prières  auxquelles  tu  es  astreint;  car  la  prière  et  la  louange  de  Dieu  sont 
comme  la  barque  au  milieu  de  la  mer  :  si  elle  est  sauvée,  ceux  qui  la 
montent  le  sont  aussi  ;  si  elle  périt,  son  équipage  périt  également.  » 

Il  disait  encore  :  «  L'homme  intelligent  ne  doit  pas  chercher  la  soumis- 
sion à  un  autre  homme,  car  l'obéissance  qu'il  doit  à  un  autre  homme  l'é- 
treint  (fol.  48,  b)  et  son  àme  pleure  à  cause  de  cela.  » 

«  Mon  fils,  ne  t'abandonne  pas  à  la  paresse,  car  si  tu  es  paresseux,  tu 
seras  sans  défense  contre  l'avilissement  et  l'ennui,  et  si  tu  t'ennuies,  tu  ne 
persévéreras  pas  dans  le  devoir;  car  il  n'y  a  pas  d'esclave  qui  soit  dé- 
touriu''  du  devoir  autrement  qu'en  ouvrant  la  })orte  à  la  vanité,  et  il  en  su- 
bit les  conséquences.  » 

11  disait  aussi  :  «  La  pureté  de  l'intention  vient  de  la  piété;  la  bonne 
manière  de  présider  vient  de  l'autorité;  la  docilité  parfaite  vient  de  la 
douceur,  et  la  bonté  du  caractère  vient  de  la  charité. 

Mon  fils,  fais  le  bien  et  évite  le  mal,  car  meilleur  que  le  bien  est  l'homme 
qui  le  fait  et  pire  que  le  nuil  est  celui  qui  le  comuu^t.  » 

Il  dit  :  «  Si  tu  envoies  un  messager  pour  une  affaire  urgente,  envoie  un 
homme  sage,  et  si  tu  ne  trouves  pas  d'homme  sage,  vas-y  toi-même. 

«  Mon  fils,  ne  te  fie  pas  à  quelqu'un  qui  t'a  accusé  de  mensonge,  qui  ta 
menti  ou  qui  te  trompe  :  il  est  plus  facile  de  changer  des  rochers  de 
place  que  de  conij)rendre  celui  (pii  ne  comprend  pas  et  (pii  dissimule 
son  ignorance. 

«  Mon  fils,  toutes  les  pensées  dont  tu  l'ougirais  devant  les  hommes  si  tu 


VIF,    PRÉCEPTES    ET    TESTAMENT    DE    EOKMAN.  251 

les  exitrimais,  et  qui  se  présentent  à  ton  esprit,  chasse-les  de  ton  cœur, 
car  c'est  Dieu  (qui  est  puissant  et  glorieux)  qui  a  voulu  que  l'on  en 
rcmgit. 

«  Mon  (ils,  garde-toi  de  Thypocrisie,  car  Thypocrisie  conduit  à  linjus 
tice,  linjustice  conduit  à  la  guerre,  la  guerre  (fol.  4'.>,  a)  produit  le  meurtre 
et  l'effusion  du  sang,  et  l'effusion  du  sang  amène  la  destruction  et  la  mort. 

«  Mon  fils,  si-  tu  veux  fraterniser  avec  quelqu'un,  provoque  sa  colère 
pour  voir  s'il  sera  juste  pour  toi  malgré  son  courroux,  sinon  garde-toi  de 
le  fréquenter. 

«  Mon  fils,  si  tu  es  maître  de  ta  parole,  tu  n'es  pas  ))our  cela  uiaitre  du 
silence;  sois  avide  d'écouter  et  de  t'instruirc  plus  que  de  parler.  » 

Il  disait  :  «  Eloignez-vous  des  hommes  pervers  et  vos  cœurs  resteront 
bons,  vos  corps  seront  dans  le  repos  et  vos  âmes  deviendront  meil- 
leures. » 

11  disait  encore  :  «  11  y  a  deux  constances  :  la  constance  ([ui  te  fait  sup- 
porter les  peines  occasionnées  par  l'accomplissement  des  devoirs  qui  t'in- 
combent; et  la  constance  à  résister  aux  entraînements  de  la  passion.  » 

11  disait  :  «  Remercie  celui  qui  te  fait  du  bien,  et  fais  du  bien  à  celui  qui 
te  remercie,  car  l'ingratitude  arrête  les  bienfaits,  mais  ils  ne  cessent  pas 
lorsque  l'on  est  reconnaissant.  » 

Il  disait  :  «  Il  y  a  trois  (jualités  que  l'on  ne  connaît  que  dans  trois  cir- 
constances :  on  ne  connaît  bien  le  sage  que  dans  la  colère,  l'homme  vail- 
lant que  dans  la  guerre,  et  le  véritable  ami  que  lorsqu'on  a  besoin  de  lui.  » 

Il  disait  :  «  La  confiance  dans  tout  le  monde  est  une  faiblesse.  » 

II  disait  :  «  Ignore  l'hounne  qui  divulgue  le  secret  de  son  ami,  qui  parle 
de  ce  qui  ne  le  concerne  pas  et  ([ui  cherche  la  vertu  chez  l'honime  vil. 

(fol.  49,  bi  «  Mon  fils,  la  réflexion  orne  ou  enlaidit  l'âme  d'après  l'in- 
tention de  l'homme. 

«  Mon  fils,  l'homme  illustre  (jui  se  consacre  à  la  ])iété  et  à  l'ascétisme 
acquiert  l'humilité,  et  l'homme  de  condition  obscure  qui  se  voue  de  même 
au  service  de  Dieu  et  à  la  mortification,  tombe  dans  l'orgueil.  » 

II  disait  encore  :  «  Mon  fils,  les  mauvais  jugements  de  pensée  sont  per- 
nicieux, car  ils  ne  mettront  pas  la  paix  entre  toi  et  ton  ami. 

«  Mon  fils,  éteins  le  mal  en  faisant  le  bien    » 

Il  disait  :  «  L'intelligence  sans  l'éducation  est  comme  l'arbre  qui  ne  pro- 
duit pas  de  fruits,  et  l'intelligence  avec  l'éducation  est  comme  l'arbre  qui 
produit  des  fruits.  » 

Salut.  Fin  de  la  doctrine  de  Lokman  le  Sage  et  grâces  à  Dieu  pour  ses 
bienfaits  à  jamais,  pour  l'éternité  et  la  durée  sans  fin. 

Testament  de  Lokiuan  le  Sage  à  son  fils,  avant  sa  mort. 
Que  la  miséricorde  de  Dieu  soit  sur  lui. 

On  demandait  :  «  En  quoi  consiste  l'éductition  parfaite?  »  11  répondit  : 
«  A  parler  peu.  »  On  lui  dit  :  «  Quel  est  l'honneur  parfait?  —  C'est,  (dit- 
il),  de  faire  du  bien  dans  la  mesure  de  ce  que  l'on  peut.  » 


252  REVUE    DE    l'orient    rURÉTIEN. 

On  lui  demanda  :  «  En  quoi  consiste  la  continence"?  »  Il  répondit  :  «  A 
retenir  sa  main  de  l'injustice.  » 

On  lui  demanda  :  «  En  quoi  consiste  la  vertu  parfaite  d'humanité?  »  Il 
répondit  :  a  A  donner  la  nour;'iture,  à  procurer  la  paix,  à  honorer  les  let- 
trés, grands  ou  petits;  cette  vertu  est  fondée  sur  la  solitude  et  la  concorde, 
et  la  continence  a  pour  cause  la  crainte  de  Dieu  le  Très-Haut.  Louange 
soit  à  Dieu  et  que  sa  paix  soit  avec  les  serviteurs  qu'il  a  choisis.  » 

(fol.  50,  a)  Il  dit  :  «  Mon  fils,  ne  fais  pas  de  reproches  à  celui  qui  n'a  pas 
la  force  de  chercher  sa  nourriture  ;  car  n'ayant  pas  de  force,  il  ne  peut 
travailler.  La  réponse  qu'il  reçoit  des  hommes  est  :  non,  non;  et  s'il  est 
intelligent,  on  l'accuse  de  sottise. 

«  Mon  fils,  il  est  plus  facile  de  mâcher  de  la  pierre,  d'avaler  des  char- 
bons ardents  et  de  boire  la  mer,  que  de  s'orienter  dans  les  chemins  du 
désert. 

«  Mon  fils,  Dieu  humilie  le  monde  par  deux  moyens  qui  sont  la  mort  et 
la  pauvreté  :  Sans  la  mort,  il  ne  soumettrait  pas  l'homme  puissant  et  re- 
belle, et  sans  la  pauvreté,  les  hommes  libres  n'auraient  point  de  serviteurs. 

«  Mon  fils,  la  sagesse  tout  entière  vient  de  Dieu  :  elle  est  plus  abon- 
dante que  les  gouttes  de  pluie  et  que  les  grains  de  sable. 

«  Mon  fils,  marche  droit  dans  les  sentiers  du  bien  et  garde-toi  du  mal. 

«  Mon  fils,  ne  fréquente  pas  l'homme  stupide  et  ne  lie  pas  société  avec 
l'homme  insolent. 

«  Mon  fils,  honore  tes  parents;  en  les  honorant,  tu  te  rends  agréable  à 
ton  Seigneur  et  tu  l'honores. 

«  Mon  fils,  prends  garde  qu'ils  ne  se  fâchent  contre  toi,  car  leurs  plain- 
tes seraient  exaucées. 

«  Mon  fils,  le  silence  et  l'expérience  ont  de  grands  avantages. 

«  Mon  fils,  garde  ta  langue,  si  tu  veux  être  honoré. 

«  Mon  fils,  ne  sois  pas  injuste,  ne  te  réjouis  pas  de  l'injustice,  et  n'ad- 
mets aucune  action  injuste,  car  la  plainte  de  l'opprimé  n'atteint  que  celui 
qui  l'opprime. 

«  Mon  fils,  (fol.  50,  b)  ne  te  jjrésente  chez  aucun  honnno,  si  ce  n'est 
pour  un  bon  motif. 

«  Mon  fils,  prends  garde  à  la  réclamation,  car  la  réclamation  \iendra 
en  son  lieu. 

«  Mon  fils,  diminue  le  superflu  et  applique-toi  au  bien  :  de  cette  ma- 
nière, tu  seras  délivré  des  châtiments  de  ce  monde  et  de  la  vie  future. 

«  Mon  fils,  recommande-toi  à  Dieu  le  Très-Haut,  et  il  te  sera  propice. 

«  .Mon  fils,  ne  sois  pas  fanfaron,  et  ne  te  laisse  pas  séduire  par  l'orgueil, 
de  peur  que  Dieu  ne  s'irrite  contre  toi  et  ne  te  haïsse. 

«  Mon  fils,  quand  tu  jeûnes,  ne  prends  pas  une  mine  austère,  et  ne 
gâte  pas  ton  extérieur:  ne  fais  savoir  à  aucun  homme  que  tu  fais  le 
bien,  car  ta  récompense  serait  perdue.  Le  jeûne  véritable  est  l'obéissance 
à  Dieu  qui  est  puissant  et  magnifique.  Cherche  ce  qui  est  en  lui  et  il  te  ré- 
compensera doublement  en  ce  monde  et  dans  l'autre  par  le  paradis. 

«  .Mon  fils,  ra])i)elle  toi  à  chaque  instant  la  mort  et  crains  ton  Seigneur, 
pour  échapper  aux  châtiments  de  ce  monde  et  de  l'autre. 


vu:,    PRÉCEPTES    KT   TK.STAMENT    KK    iJiKMA.N.  253 

«  Mon  lîls,  ne  méprise  et  n'outrage  aucun  homme,  parce  que  Dieu  Ta 
crée  comme  il  t'a  créé. 

«  Mon  fils,  ne  désire  pour  aucune  créature  de  Dieu  autre  chose  que  ce 
que  tu  veux  pour  toi-même  et  tu  seras  aimé  de  Dieu  et  honoré  des  hom- 
mes et  tu  délivreras  tes  jours  du  mal. 

«  Mon  fils,  reconnais  le  di'oit  de  celui  qui  est  au-dessus  de  toi  et  ne  mé- 
prise pas  celui  f[ui  est  au-dessous,  (fol.  51,  -à)  car  c'est  Dieu  qui  élève  et 
abaisse. 

«  Mon  lils,  ne  dis  du  mal  de  personne  et  tu  n'ignoreras  pas  le  salut. 

«  Mon  fils,  le  jeûne  et  la  i)rière  refrènent  la  violence  des  emportements 
et  modèrent  les  excès  des  api)étits  sensuels.  » 

«  Mon  fils,  le  jeune  et  la  prière  te  rapprochent  de  Dieu  et  il  te  récom- 
pensera en  ce  monde  et  dans  l'autre  par  le  paradis. 

«  Mon  fils,  si  tu  le  peux,  ne  néglige  pas  les  œuvres  de  bienfaisance,  sur- 
tout la  visite  des  orphelins,  des  veuves,  des  étrangers  et  des  faibles,  et 
Dieu  te  dédommagei'a  de  tes  peines  en  ce  mond(>  et  en  l'autre,  et  il  te 
récompensera  doublement  dans  le  jjaradis. 

«  Mon  fils,  sois  sincère  dans  toutes  tes  paroles,  et  ne  fais  en  rien  usage 
du  mensonge,  car  la  sincérité  est  en  faveur  auprès  de  Dieu. 

«  Mon  fils,  lie  lie  société  avec  aucun  homme,  à  moins  qu'il  ne  soit  con- 
tinent, pur,  irréprochable  et  de  bonne  éducation. 

«  Mon  fils,  garde-toi  de  la  légèreté,  et  ne  te  hâte  point  de  parler,  car  si 
la  parole  est  d'argent,  le  silence  est  d'or. 

"  Mon  fils,  ne  fréquente  pas  l'homme  vicieux,  car  tu  le  deviendrais  plus 
([ue  lui  et  tu  serais  déconsidéré  aux  yeux  de  ceux  ((tii  te  verraient.  Le 
proverbe  dit  eu  elïet  :  «  Ne  regarde  pas  l'hounne,  mais  regarde  son  com- 
«  pagnon  pour  savoir  ce  qu'il  est.  » 

«  Mon  fils,  fais  en  sorte  que  la  crainte  de  Dieu  soit  ton  souci  (fol.  51,  b) 
dans  tout  le  cours  de  ta  vie.  » 

Et  le  salut.. 


Autre  Testament  de  Lokinan  le  Sage  et  de  lachoua 
Ibn-Chirah  (Jésus  fils  de  Sirachi. 

«  Mon  fils,  aime  ton  Dieu  et  crains  ton  Seigneur;  honore  les  prêtres  et 
ouvre  ta  main  pour  faire  l'aumône  aux  indigents  :  tu  obtiendras  ainsi  une 
bénédiction  parfaite. 

«  Mon  fils,  ne  .sois  pas  négligent  à  ensevelir  les  morts,  à  venir  en  aide 
à  ceux  qui  les  pleurent  et  à  les  consoler. 

«  Mon  fils,  afflige-toi  avec  les  affligés. 

'  «  Mon  fils,  ne  sois  pas  négligent  à  visiter  les  malades,  et  à  intercéder 
en  faveur  des  prisonniers;  c'est  ainsi  que  tu  te  feras  aimer. 

«  Mon  fils,  ne  pèche  jamais. 

«  M  n  fils,  n'aie  pas  d'altercation  avec  quelqu'un  qui  a  pouvoir  sur  toi. 
de  peur  qu'il  ne  se  venge. 

a  Mon  fils,  ne  résiste  pas  à  l'homme  riche,  de  peur  qu'il  ne  se  serve  de 


251  REViiK  m:  l'ofuk.nt  cmiÉxiiiN. 

son  arfïent  roiitrc  toi  et  qu'il  ne  te  perde,  car  l'argent  a  jjerdu  l)eaucoup 
d'hommes. 

«  Mou  fils,  n'aie  pas  de  litige  avec  l'iiounue  qui  a  beaucoup  d'argent, 
de  peur  qu'il  n'use  de  .stratagème  et  n'amasse  le  bois  pour  son  feu. 

«  Mon  lils.  n'adresse  pas  la  jjarole  à  l'homme  stupide  et  ne  lui  fais  pa.s 
de  libéralités,  car  tu  entendrais,  au  sujet  de  tes  parents,  des  paroles  qui 
t'attristeraient. 

«  Mon  fils,  ne  te  moque  pas  du  vieillard,  car,  lorsijue  tu  seras  vieux, 
tu  lui  ressembleras. 

«  Mon  fils,  ne  te  réjouis  ])as  de  la  mort  d'un  honnne,  quand  même  il 
serait  ton  ennemi,  et  souviens-toi  que  nous  mourrons  tous. 

«  Mon  fils,  ne  t'ennuie  pas  de  la  canversation  (fol.  52,  a)  des  vieillards 
et  ne  te  lasse  pas  de  les  entendre,  car  c'est  de  leurs  pères  qu'ils  tiennent 
leurs  connaissances. 

«  Mon  fils,  n'allume  i)as  le  tison  du  i)éché,  de  peur  de  te  brûler  à  sa 
fiaunne. 

«  Mon  fils,  ne  prête  i)as  ton  argent  à  (luchju'un  qui  est  plus  puissant 
que  toi. 

«  Mon  fils,  ne  cautionne  pas  et  ne  te  porte  pas  garant  de  ce  que  tu  ne 
peux  payer. 

«  Mon  fils,  ne  découvre  pas  à  tout  venant  les  secrets  de  ton  cœur  de  peur 
qu'il  ne  te  détourne  des  obligations"  de  ton  état. 

«  Mon  fils,  n'accepte  pas  les  consolations  de  ta  femme  :  tu  en  appren- 
drais des  choses  défavorables  pour  toi. 

«  Mon  fils,  que  la  femme  n'ait  pas  d'empire  sur  ton  àme,  mais  que  ce 
soit  ton  cœur  qui  te  domine. 

«  Mon  fils,  ne  fréquente  pas  la  femme  de  mauvaise  vie,  de  peur  de  tom- 
ber dans  ses  filets. 

«  Mon  fils,  ne  t'attarde  pas  dans  la  société  de  la  chanteuse;,  de  peur 
qu'elle  ne  te  captive  par  ses  paroles. 

«  Mon  fils,  ne  te  laisse  pas  aller  à  fréquenter  la  femme  de  mauvaise 
vie,  de  peur  que  tu  ne  dissipes  ton  héritage. 

«  Mon  fils,  ne  rôde  pas  dans  les  marchés  de  la  ville  et  ne  va  pas  dans 
les  quartiers  en  ruines. 

«  Mon  fils,  détourne  ton  visage  et  ne  regarde  pas  une  belle  femme  et  ne 
considère  pas  ses  attraits. 

«  Mon  fils,  n'aie  pas  d'attrait  contre  nature  pour  le  sexe  viril,  car  beau- 
coup d'hommes  se  sont  égarés  et  ont  péri  ainsi,  et  cet  amour  produit  le  feu. 

«  Mon  fils,  ne  fais  pas  société  avec  la  femme  d'un  autre  et  ne  bois  pas 
de  vin  avec  elle. 

«  Mon  fils,  ne  rejette  pas  l'ancien  ami;  (fol.  52,  b)  il  ne  ressemble  pas 
au  nouvel  ami.  C'est  comme  le  vin  nouveau;  on  a  plaisir  à  le  boire  lors- 
qu'il a  vieilli. 

«  Mon  fils,  ne  sois  pas  clioqué  de  la  hiideur  d'un  homme  et  no  méprise 
pas  .son  extérieur.  Considère  que,  parmi  les  volatiles,  il  n'y  en  a  pas  de 
plus  chétive  (pie  l'abeille  et  i)ourtant  c'est  elle  qui  pi'oduit  le  mets  le  plus 
ex(juis  et  If  plus  doux. 


VIH,    l'HIJCEr'TKS    HT    TKSTAMENT    HH    iJtKMAN.  ■J.).> 

«  Mon  Hls,  réducation  chez  l'homme  stupide  est  comme  l'eau  douce, 
pour  la  rachie  de  la  coloiiuinte;  plus  tu  lui  donnes  d'éducation,  plus  il  te 
montre  d'amertume. 

«  Mon  fils,  l'homme  en  ce  monde  est  semblahle  à  l'oiseau  qui  a  sa  cou- 
vée dans  un  nid  :  (juand  les  petits  ont  les  ailes  assez  fortes,  ils  s'envolent 
et  laissent  le  nid  à  d'autres. 

«  Mon  fils,  on  ne  vient  à  bout  de  ses  entreprises  qu'en  surmontant  des 
obstacles  terribles  et  effrayants.  » 

Louansre  à  Dieu. 


SAINT  EUTHYME  LE  GRAND 

MOINE  DE  PALESTINE  (370473) 

ijin)  (1) 


CHAPITRE  MI 


VIE    POSTHUME    DE    SAINT    EUTHYME. 


Séparation  des  monastères  de  saint  Eulhymo.  —  Les  premiers  successeurs  du 
saint.  —  Un  supérieur  du  vni"  siècle.  —  Miracles  qui  s'accomplissent  sur  le 
tombeau  du  saint.  —  Conclusion. 


Aussitôt  après  la  mort,  commence  pour  saint  Euthynje  une 
autre  vie  non  moins  féconde  que  la  première.  C'est  bien  lui  qui 
dirige  toujours  la  laure  et  c'est  son  esprit  qui  anime  ses  pre- 
miers successeurs.  On  lui  attribue  la  transformation  de  la  laure 
en  monastère,  dont  nous  avons  déjà  parlé  et  qui  est  définitive- 
ment opérée  en  484.  A  ce  moment,  les  deux  principales  mai- 
sons religieuses  fondées  par  lui,  tout  en  ayant  leur  supérieur 
respectif,  ne  forment  encore  qu'une  seule  société,  dont  la  plu- 
part des  biens  sont  mis  en  commun.  Ainsi,  nous  voyons  le 
supérieur  de  Saint-Théoctiste  participer  aux  dépenses  qu'occa- 
sionna la  construction  du  monastère  Saint-Eutliyme. 

Peu  après  la  dédicace  solennelle  de  ce  dernier  couvent, 
7  mai  481,  meurt  Longin,  higoumène  de  Saint-Théoctiste,  qui 
est  remplacé  par  le  moine  Paul.  Celui-ci  n'hérite  pas  de  la 
mansuétude  de  son  prédécesseur,  ni  de  ses  sentiments  paci- 
fiques à  l'égard  du  monastère  de  Saint-Euthyme.  Une  occasion 
éclate  bientôt  qui  fait  naître  un  conflit.  Dans  les  premiers  mois 

M)  Voy.  WtC.  Ilt(t7.  l'.KiS  cl  l'JOD,  p.  IN'.). 


SAINT    KLTIIY.ME    LE    GRAND.  257 

de  l'année  485,  succombe  le  fils  d'Aspebet,  le  fameux  Térébon, 
dont  la  guérison  miraculeuse  avait  décidé  la  conversion  de 
toute  la  tribu.  A  ses  derniers  moments,  il  laisse  de  vive  voix 
de  grandes  sommes  d'argent  et  d'immenses  propriétés  à  par- 
tager amicalement  entre  les  deux  monastères.  L'abbé  Paul,  au 
lieu  de  se  concerter  avec  le  supérieur  de  Saint-Euthyme, 
devance  le  partage;  il  s'adjuge  le  corps  de  Térébon,  ainsi  que 
l'argent  et  les  propriétés,  et  pousse  l'audace  jusqu'à  venir 
construire  un  mur  de  clôture  et  une  tour  près  de  Saint-Euthyme, 
à  une  lieue  de  son  monastère.  Ces  dissensions  intestines  et  les 
querelles  à  main  armée  qui  s'ensuivent  forcent  alors  saint 
Cyriaque  à  quitter  la  laure  de  Saint-Euthyme  pour  celle  de 
Souka,  Jusque-là  les  deux  monastères  avaient  possédé  par 
indivis  un  certain  nombre  de  propriétés,  entre  autres  une 
hôtellerie  commune  à  J(''rusalem;  à  la  suite  de  cette  brouille, 
l'hôtellerie  reste  en  la  possession  définitive  de  Saint-Théoctiste, 
pendant  que  Saint-Euthyme,  indemnisé  de  ses  droits,  achète 
l'hôtellerie  de  la  laure  de  Souka. 

Chose  remarquable,  les  hagiographes  et  les  chroniqueurs, 
qui  ne  manquent  jamais  de  reproduire  la  moindre  dispute  sur- 
venue entre  les  monastères,  gardent  le  silence  sur  les  faits 
accomplis  durant  de  longues  années  de  paix.  C'est  ainsi  qu'ils 
se  taisent  désormais  sur  le  couvent  de  Théoctiste,  dont  l'histoire 
se  ferme  sur  une  lutte  fratricide.  Le  monastère  ne  devait  pas 
être  complètement  abandonné,  quand  Cyrille  de  Scythopolis 
écrivit  les  vies  des  principaux  moines  de  Palestine,  peu  après 
la  première  moitié'  du  vi^  siècle,  car  un  historien  aussi  bien 
informé  n'aurait  pas  négligé  de  noter  ce  détail.  Ce  silence  de 
sa  part  n'a  rien  de  bien  surprenant.  On  sait,  en  eflet,  que  les 
moines,  prodigues  de  renseignements  sur  tout  ce  qui  touche  à 
leur  maison  religieuse,  omettent  aisément  ce  qui  serait  de 
nature  à  faire  rejaillir  quelque  éclat  sur  le  monastère  voisin, 
qui  est  presque  toujours  le  monastère  rival.  Toutefois,  Saint- 
Théoctiste  est  un  des  rares  monastères  que  Me  mentionne  pas 
Jean  Moschus  dans  le  Pré  Spirituel,  alors  qu'il  s'étend  avec 
complaisance  sur  une  foule  d'autres  moins  connus.  Il  n'est 
pas  invraisemblable  que,  durant  la  visite  du  crédule  voyageur 
(vers  la  fin  du  vi''  siècle),  le  monastère,  à  la  suite  des  invasions 
sarrasines  et  de  la  disparition  de  Paremboles,  se  soit  vu  déserté 

ORIENT    CHRÉTIEN.  17 


258  REVLK    DE    l'ORIEXT    CHRÉTIEN. 

peu  à  peu  par  les  moines  circonspects,  qui  préférèrent  mettre 
leurs  jours  en  sécurité  derrière  les  solides  remparts  de  Sainl- 
Euthyme  (1). 

La  division  entre  les  doux  monastères  se  fit  sous  le  supé- 
riorat  d'Élie,  celui-là  même  que  les  religieux  demandèrent  à 
saint  Euthyme  pour  le  remplacer.  Ce  fut  donc  lui  qui  dut 
repousser  les  prétentions  de  l'higoumène  Paul,  plus  préoccupé 
d'arrondir  sa  propriété  que  de  sanctifier  ses  moines,  et  de  rem- 
plir son  coffre-fort  que  ses  engagements.  Élie  l'Arabe  mourut 
en  510  et  eut  pour  successeur  Siméon  d'Apamée,  lequel 
succomba  trois  ans  après  et  fut  remplacé  jusqu'en  531  par 
Etienne  l'Arabe.  On  connaît  surtout  de  ce  dernier  sa  partici- 
pation à  la  célèbre  manifestation  des  moines  catholiques  dans 
la  basilique  eudocienne  de  Saint-Étienne,  quand,  du  haut  de 
Tambon,  saint  Tliéodose  jetait  d'une  voix  de  tonnerre  à  l'em- 


(1)  Le  monastère  de  Saint-ThéocUste  est  situé  dans  le  Ouadj-  ed-Dabor,  (|iii 
renferme  le  puits  dit  Bir-Emtschelich;  ce  qui  explique  l'erreur  de  la  carte  anglaise 
et  de  certains  auteurs  donnant  à  la  vallée  entière  le  nom  de  ce  puits.  Maintenant, 
laissons  la  parole  h  un  témoin  oculaire,  le  R.  P.  Féderlin,  qui  a  raconté  la  d('Cou- 
verte  de  ce  couvent  dans  la  Te^^re  Sainte,  Paris,  15  mars  1894  :  »  Après  avoir 
cheminé  pendant  un  quart  d'heure,  on  arrive  au  fond  du  torrent.  On  remarque  à 
gauche  une  citerne,  dont  la  voûte  maçonnée  avec  de  petites  pierres  s'est  en  partie 
effondrée...  En  quittant  la  citerne,  on  remonte  le  long  de  la  paroi  Nord  et,  au 
bout  de  dix  minutes,  on  arrive  aux  l'uines.  Dans  la  paroi  presque  verticale  du 
rocher,  d'un  rouge  tirant  sur  le  noir,  des  grottes  de  diverses  grandeurs  s'éta- 
gent  ou  se  succèdent.  Elles  ont  abrité  autrefois  les  sei-viteurs  de  Dieu,  aujour- 
d'hui elles  servent  d'asile  aux  oiseaux  de  proie,  aux  porcs-épics  et  aux  renards. 
La  plus  vaste,  qui  est  presque  contiguë  aux  ruines  du  couvent,  sert  d'asile  à 
des  multitudes  de  pigeons  sauvages...  11  reste  peu  de  chose  :  un  mur  de  soutène- 
ment au-dessus  de  l'abîme,  eà  et  là  quelques  pans  de  murs,  deux  citernes,  une 
sorte  de  tour  carrée...  Au-dessus  des  deux  citernes  se  trouvent  plusieurs  grottes, 
inaccessibles  aujourd'hui  sans  échelle.  La  paroi  extérieure  du  rocher,  dans 
lequel  elles  ont  été  creusées,  s'est  en  partie  effondrée,  entraînant  dans  sa  chute 
les  bâtiments  inférieurs  au  couvent  proprement  dit...  Sur  la  voûte  de  la  grotte 
la  plus  élevée,  nous  avons  remarqué  des  peintures  à  fresque  suffisamment  con- 
servées. Les  peintures  se  trouvent  dans  une  double  niche  en  maçonnerie  d'en- 
viron 20  centimètres  de  large  sur  1)0  centimètres  de  haut.  La  niche  de  droite 
représente  N.-S.  J.-C.  crucifié;  près"  de  la  croix,  j'ai  cru  reconnaître  saint  Jean. 
Près  de  la  tète  du  Sauveur,  au-dessus  du  bras  droit,  se  voit  la  figure  d'un  ange. 
La  niche  de  gauche  renferme  une  image  de  la  Très  Sainte  Vierge.  Sur  les  côtés 
inférieurs  des  deux  niches,  on  remarque  des  figui'cs  de  saints.  D'autres  figures 
de  saints  avec  nimbe  se  trouvent  sur  la  bordure  extérieure  de  la  double  niche.  » 
Quant  au  tombeau  de  saint  Théocliste  et  des  autres  supérieurs  du  couvent,  que 
saint  Etienne  le  Thaumaturge  vénérait  encore  à  la  fin  du  vr  siècle,  on  n'en  a 
trouvé  aucune  trace. 


SAINT  EUTHYME  LE  GRAND.  25!) 

pereur  Anastase  ce  sublime  défi  qui  a  traversé  les  siècles  : 
«  Nous  vénérons  les  quatre  conciles  œcuméniques  à  l'instar 
des  quatre  évangiles.  » 

Le  vii°  siècle  ouvre,  pour  la  Palestine,  la  série  des  grandes 
catastrophes.  Tour  à  tour,  les  Perses  et  les  Arabes  l'envahissent, 
pillent  les  monastères,  t'gorgent  les  moines  et  établissent  par- 
tout leur  domination,  ceux-là  commo  un  torrent  subitement 
gonflé  qui  renverse  tout  sur  son  passage,  ceux-ci  comme  un 
fleuve  lent  et  dévastateur,  grossi  sans  cesse  de  nouveaux 
apports  et  qui  se  laisse  canaliser,  une  fois  quil  s'est  creusé 
un  lit  à  sa  taille.  Nous  n'avons  pas  un  Antiochus  aux  accents 
élég'iaques,  pas  même  un  Antoine  au  ton  plus  simple  et  plus 
persuasif,  pour  nous  dire  les  massacres  perpétrés  à  Saint- 
Euthyme,  comme  ces  deux  hagiographes  l'ont  fait  pour  la  laure 
de  Saint-Sabas  et  celle  de  Khoziba.  Ne  quittons  pas  cependant 
ce  siècle,  sans  signaler  que  le  couvent  fut  renversé  par  un 
violent  tremblement  de  terre,  l'année  G59  ou  G60  après  J.-C.(l), 
avec  l'église  Saint-Jean-Baptiste  des  bords  du  Jourdain  et 
quelques  autres  sanctuaires. 

Au  viii®  siècle,  le  monastère  de  Saint-Euthyme  était  dirigé 
par  un  supérieur,  du  nom  d'Aiiastase,  dont  la  doctrine  est 
hétérodoxe  ou,  du  moins,  enveloppée  encore  d'épais  brouillards. 
La  seule  production  littéraire  connue  de  notre  auteur  est  une 
étude  sur  l'hymne  du  Trisagion  ou  Sanciiis.  On  sait  que  les 
fidèles  des  provinces  asiatiques,  qui  s'adressaient  à  Jésus-Christ 
seul  dans  cette  formule  tripartite,  se  croyaient  autorisés  à  y 
ajouter  les  mots  :  «  Qui  as  été  crucifié  pour  nous  »,  tandis  que 
les  chrétiens  de  l'Église  byzantine  appliquaient  le  Trisagion 
aux  trois  personnes  divines  et  rejetaient  l'addition  de  Pierre  le 
Foulon  comme  notoirement  entachée  d'hérésie.  Je  n'ai  pas  à 
dire  ici  quels  troubles  avait  occasionnés  dans  l'empire  l'accep- 
tation ou  le  rejet  de  la  formule  théopaschite. 

De  bonne  ou  de  mauvaise  foi,  Anastase  de  Saint-Euthym(î 
semble  avoir  partagé  les  idées  de  Pierre  le  Foulon.  Bien  plus, 
on  l'accusait  de  prêter  la  même  pensée  à  saint  Jean  Damascène, 
ainsi  qu'à  Jean,  patriarche  de  Jérusalem,  récemment  décédé. 
Cette  nouvelle  surprit  tristement  le  solitaire  de  la  Grande- 
Ci)  Revue  de  l'Orient  chrélien,  t.  IV  (1899).  p.  3-2'l. 


2G0  UKVUI-:  DF-  l'orient  chrétien. 

Laure.  Il  connaissait  trop  l'orthodoxie  et  le  zèle  éclairé  d'Anas- 
tasc  pour  ajouter  foi  à  cette  accusation;  par  ailleurs,  il  ne 
pouvait  douter  de  la  sincérité  de  son  correspondant.  Que  faire 
en  semblable  occurrence?  Laver  sa  propre  mémoire  d'une  pa- 
reille insinuation  et  démontrer  que  les  textes  alléi^ués  étaient 
vraiment  extraits  des  oeuvres  des  Pères,  mais  qu'ils  avaient 
dans  l'original  un  lout  autre  sens.  La  démonstration  se  pour- 
suit avec  une  logique  rigoureuse  et,  au  terme  de  sa  lettre,  le 
Damascène  revient  à  la  personne  d'Anastase  et  le  somme,  avec 
une  hardiesse  pleine  d'émotion,  de  s'écrier  comme  lui  :  «  Dieu 
saint,  qui  êtes  le  Père!  Dieu  saint  et  fort,  qui  êtes  le  Fils  incarné 
et  crucifié  pour  nous!  Dieu  saint  et  immortel,  qui  êtes  l'Esprit 
Saint!  trois  personnes,  qui  n'êtes  qu'un  seul  Dieu  Sabaoth, 
ayez  pitié  de  nous!  »  Puis,  il  le  presse  de  cesser  ses  accusations 
mensongères  contre  le  patriarche  Jean  déjà  mort  et  qui  ne  peut 
plus  défendre  sa  mémoire.  Personne  n'a  mieux  connu  le  fond 
de  sa  pensée,  ni  mieux  pénétré  les  secrets  de  son  cœur  que  lui, 
Jean  de  Damas,  son  ami  intime  et  presque  son  disciple.  Jamais 
le  patriarche  n'a  pactisé  ni  par  la  parole,  ni  par  la  plume, 
avec  les  sentiments  hérétiques  de  Pierre  le  Foulon;  jamais  non 
plus,  il  n'a  séparé  sa  cause  de  celle  des  Pères  et  des  docteurs. 
Il  serait  donc  impudent  de  couvrir  de  son  nom  et  de  colorer 
de  faux  prétextes  une  doctrine  aussi  hétérodoxe  (1). 

Nous  ne  savons  si  l'higoumène  Anastase  s'obstina  dans  sa 
manière  de  voir  ou  s'il  céda  aux  objurgations  de  saint  Jean 
Damascène.  Au  déclin  du  viii°  siècle,  le  monastère  possédai! 
encore  des  religieux,  comme  nous  l'apprend  la  Vie  de  saint 
Etienne  le  Thaumaturge  (2).  En  809  et  en  812,  Saint-Euthyme 
eut  beaucoup  à  souffrir  des  querelles  intestines  qui  divisaient 
alors  les  Arabes  (3).  D  est  probable  cependant  que  les  murailles 
•  lu  couvent  le  protégèrent  d'une  destruction  complète  et,  en 
effet,  en  817,  saint  Théodore  Studite  trouvait  quel(|ue  consola- 
tion à  ses  démêlés  aAcc  les  iconoclastes  dans  sa  correspondance 
avec  les  religieux  de  Saint-Euthyme  (4).  Ces  massacres  sans 
cesse  renouvelés  ne  doivent  pas  trop  nous  surprendre.  Il  était 

(1)  Mignc,  P.  <;.,  t.  XCV.  col.  :.'4  et  .77. 

(ii)  /L.S'.S'.,  t.  III,  jiil.,  n"  14,  p.  oOÎ);  n"  17.  p.  510:  n'^  17G.  p.  577. 

(3)  P.  G.,  t.  CVIII,  col.  97;{. 

(1)  P.  (;.,  t.  XCIX.  col.  118(1. 


SAINT  EUTHYME  LE  GRAND.  201 

bien  rare  que  les  moines  survivants  se  décidassent  à  déserter 
leur  poste.  Cachés  durant  la  persécution,  ils  revenaient,  une 
fois  la  tourmente  passée,  rendre  les  derniers  devoirs  aux  restes 
de  leurs  frères  martyrs,  et  continuer  près  des  tombes  glorieu- 
ses leur  vie  de  pénitence  et  de  privation. 

Les  saints  cessent  tout  à  fait  en  Palestine  avec  le  ix°  siècle, 
et  les  informations  qu'on  puisait  dans  leurs  biographies  taris- 
sent du  même  coup.  Les  voyageurs  aussi  se  font  plus  rares  ou, 
du  moins,  les  notes  de  leurs  pèlerinages  ne  sont  pas  encore  édi- 
tées. Il  faut  attendre  les  expéditions  des  Croisades  et  les  récits 
mouvementés  de  leurs  conquêtes  pour  avoir  une  idée  juste  de 
la  Palestine  d'alors,  A  ce  moment,  les  pieuses  caravanes  abon- 
dent et  comme,  dans  le  nombre  des  pèlerins,  plusieurs  se  pi- 
quent de  posséder  quelque  littérature,  ils  nous  ont  légué  leurs 
impressions.  Par  mallieur,  la  plupart  étant  latins  regardent 
d'un  œil  indifférent,  parfois  hostile,  le  monde  grec  qui  leur  est 
complètement  fermé  ;  c'est  dire  qu'ils  ne  s'inquiètent  guère  des 
couvents  orthodoxes.  Tout  au  plus,  lorsque  les  maisons  reli- 
gieuses s'élèvent  sur  l'emplacement  ou  dans  le  voisinage  d'un 
sanctuaire,  leur  consacrent-ils  une  mention  brève,  souvent  iro- 
nique, en  gens  peu  soucieux  de  perdre  leur  temps.  Nous  n'a- 
vons donc  rien  à  attendre  d'eux  pour  le  monastère  de  Saint- 
Euthyme,  et  c'est  par  des  pèlerins  grecs,  comme  Épiphane 
l'hagiopolite  et  Jean  Phocas,  que  nous  savons  que  le  monastère 
était  habité  encore,  vers  la  fin  du  xii"  siècle.  Il  dut  être  aban- 
donné peu  de  temps  après. 

Plus  encore  que  le  monastère  bâti  sous  son  nom,  le  tombeau 
d'un  saint  perpétue  ici-bas  son  souvenir  parmi  ses  disciples  et 
ses  vénérateurs.  Celui  de  saint  Eutliyme,  qui  s'élevait  dans  la 
crypte  de  l'église,  existait  toujours  au  xii"  siècle,  objet  des  vi- 
sites de  la  foule  et  témoin  de  prodiges  surprenants.  Du  temps 
de  Cyrille  de  Scythopolis,  on  avait  déjà  recueilli  un  certain 
nombre  de  miracles,  que  le  biographe  rapporte  à  la  fin  de  son 
travail  et  que  nous  n'avons  nullement  l'intention  de  reproduire 
ici.  Presque  tous  se  ressemblent,  du  reste,  et,  n'étaient  les  noms 
de  personnes  ou  de  lieux  qui  les  différencient,  on  dirait  qu'un 
thème  unique  a  servi  de  canevas  aux  développements.  Il  s'agit 
d'ordinaire  de  possessions  diaboliques,  causées  par  un  manque- 
ment grave  aux  devoirs  d'état  et  qui  atteignent  les  moines 


262  REVl  E    DE    l'orient   CHRETIEN. 

aussi  bien  que  les  personnes  du  nionde.  Les  démoniaques  sont 
conduits  au  tombeau  du  saint  ;  ils  y  passent  habituellement 
une  nuit  en  piière,  subissent  une  onction  avec  l'huile  des  lam- 
pes qui  brûlent  devant  les  saintes  reliques  et  s'en  retournent 
complètement  guéris.  On  ne  saurait  se  porter  garant  de  toutes 
ces  guérisons  miraculeuses,  étant  donnée  la  tendance  qu'avaient 
les  anciens  d'attribuer  à  l'action  du  démon  ce  qui  est  le  fait 
de  maladies  nerveuses;  il  y  a  pourtant,  dans  le  nombre,  des 
cas  où  l'influence  du  ciel  se  laisse  plus  facilement  reconnaître. 
Ainsi  en  est-il  sans  doute  d'un  hydropique,  qui  obtint  soudai- 
nement la  cessation  de  son  m.al,  et  peut-être  d'un  berger,  qui, 
pour  s'être  parjuré  sur  le  tombeau  d'Eutliyme,  fut  roué  de 
coups  la  nuit  par  des  messagers  célestes.  Je  n'oserais  cepen- 
dant assurer  que  les  anges  n'avaient  pas  des  complices  parmi 
les  compagnons  du  parjure. 

De  nos  jours,  il  ne  reste  plus  rien  du  tombeau  de  saint  Eu- 
thyme  et  son  monastère  ne  présente  qu'un  amas  de  ruines. 
Pourtant  son  nom  est  toujours  en  grande  vénération  dans  les 
Églises  orientales  et  sa  fête  du  20  janvier,  entourée  d'un  certain 
éclat.  Lui-même  jouit  d'autant  de  prestige  que  saint  Benoît 
dans  la  mémoire  des  religieux  d'Occident  et,  pour  être  aujour- 
d'hui à  peu  près  ignorée  des  Latins,  son  influence  n'en  a  pas 
moins  été  aussi  considérable  que  celle  du  patriarche  du  mo- 
nachisme  occidental. 

Je  voudrais,  en  terminant,  exprimer  un  souhait  :  c'est  que  les 
moines  grecs  relèvent  au  plus  vite  les  murailles  écroulées  et 
qu'ils  restaurent  notre  monastère,  mais  le  souvenir  des  cou- 
vents orthodoxes  qu'il  m'a  été  donné  de  visiter  en  Palestine 
s'oppose  à  la  réalisation  de  ce  vœu,  qui  serait  presque  un  sa- 
crilège. A  voir  les  pauvres  habitants  de  Mar-Saba  passer  silen- 
cieux, l'air  morne,  l'œil  éteint,  à  voir  leur  monastère  qui  se 
distingue  à  peine  des  rochers,  tant  ses  ligues  indécises  se  con- 
londent  avec  la  montagne  l'enserrant  de  tout  point,  on  se  croit 
tout  à  coup  transporté  dans  une  région  fantastique,  où  lies  ob- 
jets prennent  la  couleur  de  la  pieri-e  et  les  hommes  eux-mêmes 
semblent  pétrillés.  Tout  est  bien  mort  ici.  La  vie  ne  paraît  ani- 
mei-  que  les  ramiers  roucoulant  à  leur  aise,  ou  les  merles  qui 
sifflent  en  tourbillonnant  avec  leurs  ailes  d'ébène  aux  teintes 
d'or  resplendissant.  Et  quand  la  duie  t'treinte  de  la  mort  ou  de 


SAINT    EUTHVME    LE  GRAND.  263 

rengourdissemenl  relâche  sa  proie,  le  spectacle  est  encore  plus 
lamentable.  A  l'appel  de  la  cloche  égrenant  ses  notes  mélanco- 
liques, aux  battements  sourds  et  rythmés  du  simandre,  des  om- 
bres noires  glissent  lentement  sur  les  dalles  des  corridors  obs- 
curs et  se  traînent  à  l'église.  Là,  courbés  lourdement  sur  leurs 
vieilles  miséricordes,  en  face  des  icônes  aux  vêtements  dor  et 
d'argent,  les  vieux  moines  entonnent  l'office  d'une  voix  nasil- 
larde et  répètent  durant  de  longues  heures  des  prières  et  des 
cantiques  sublimes,  qu'ils  ne  comprennent  presque  plus.  Si  la 
vue  des  ruines  de  Saint-Euthyme  arrache  irrésistiblement  des 
larmes,  à  Mar-Saba  le  <-œur  se  gonfle  de  douleur  en  face  de 
cette  ruine  morale,  plus  désastreuse  encore,  car  elle  est  plus 
intime  et  plus  invétérée.  Du  moins,  à  Saint-Euthyme,  près  des 
ruines  intactes,  l'ànie  se  sent  gagnée  par  une  mélancolie  douce 
et  lente  qui  pénètre  l'être  tout  entier.  Il  semble  qu'il  reste 
encore,  accrochée  aux  buissons  de  la  route  ou  flottante  dans  la 
buée  qui  enveloppe  la  gorge,  un  peu  de  l'infinie  tristesse  qui  se 
peignait  sur  le  front  de  Jésus,  lorsqu'il  montait  près  de  là  res- 
susciter son  ami  Lazare.  11  semble  qu'on  voit  surgir  à  chaque 
coude  du  chemin  la  figure  doucement  répréhensive  de  Marthe 
e1  de  Madeleine  pleurant  sur  le  frère  disparu.  Il  semble  sur- 
tout que  les  souvenirs  du  passé  se  raniment  et  peuplent  à  nou- 
veau le  monastère,  et  l'on  s'agenouille,  se  rappelant  que  la 
laure  est  un  vaste  refiquaire,  où  l'air  est  embaumé  de  sainteté 
et  le  sol  empourpré  du  sang  des  martyrs. 

Siméon  Vailiié, 

des  Augustins  de  l'Assomption. 


VIE  DE  BARSOMA  LE  SYRIEN 

{Snite)  (1) 


TEXTE 
(F.  20  v»  b,  suite)  m^n  '  h'hao^^  :  ^S-ft  -  "^^  '  flC^*^  : 

«PdA  :•  HA-*  !  A'flrh'll-  ■  fljyi-nC  :  îiAh  !  A^Ar  !  flïA^A«»  ■ 

flï^n  :  rtî^£h  :  ^b^A  :  ^^A'ih  :  Hh<w>  :  }\^^.  î  fl-J:  s  ^..ç. 
A  •  '^^i  :  CÔ'^  •:'  flïJ?.n,A«  ••  é,^'Vi  :  hr^^^m^'ï'  •  9"J^C  • 
ai-ÏR*1V  :  /^'A^V  :  rt'^J?»  •  flJ^.'jyiAïl.  •  -jnA  :  ri'Ï^X  :••  flï> 
^P  :  hlÇiCl  •  X-;h^.i-îr  :  fflMïI.^-nrh.C  ••  e^9"C  :  (F.  20  Y«  C) 

+  ••  Ah»»   :   hhao^,  :  4»-^^  •  flCA*^  :  jPmT^Ï   ■  fl>-?i*  «  ?iA 

OT  :  TtjPh^TD  î  -hh/*'!-  :  A"*  î  H7ncS"  -  Kff.^%1^  :  fliAi,,e 
^CîT'îr»  ::  iDW-A-  ••  rtnïi  •  J?.rtr£^  •  Ttiriii-  .•  a)^,->;i.nh«  ■  -m 

rtrd  •  Vie?  •  je.<^.cii  •  h^  :  Kjfat-ùV'  •  nhAI-  •  ntD-h-^  -.  A 

(1)  Voir  ROC,  1908,  p.  337  et  11)09,  p.  135. 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  265 

-n'a:  :  i^C^n  ■  flJAW-A-  :  Hf-^-nC  ■  IP'ftA.li-  •  AïW^/*' 

Art-nîi  :••  tD^-flA   :   î%ft<w>   :   }f'l'A4>A   •■  Ai,ll>  •  fl>-?li-'  ••  <»Aft 

li-  :  Ol^-nA-  •  \\ao   :  V7<.   ::   ID^n  :  CM-  ■   'T'h'^^l  •  ^'-(lA-  • 

r^  a)  fliA^  ■  ïi'^ii.h'nth.i:  '•  flïïiV-  •  ?iA-  •  Kk,tl  •  4iJi<^l-  ••  ^. 
-fiA-  :  nh«"  :  V7<:  •  '^c4»jp'j  ■  (D-ihaï-C  •  fll^.XC^-  ••  W-A"  ! 
RC<i.'h  ■  CïbA  «  flïWA-  •  HÏ1Ï-  ■  n-f:  •  .e.^}\7»  :  A^A,irtf»-  ■ 

•ï  •  îi^H  •  vaat  :  ni:  :  at'h'U  i  (HT^ihé.  :  -ïn  •  m'/.'i  ■  "hff:  ' 
AncA*^  •  flï^.J^.C?'  ■•  ?iAh  :  -ïn.11-  "  &hiSA^:*^^  -  h/w»  .-  ^. 

©An  :  i{?:d\  •  oD^'ihé.  (1)  ■  11-r'  '  -vn  ■  -jnv.  *  îijç-  s  v 
/^^  •  9"AA,u-  •  A'fl^  •  hrcr  -  (ombh  .•  ^'yn,w  -.  4»-?^  • 
*n/:  •  ncA*^  :•  t»/.hn  ■  -hii  i  uic  •  h'i-i-  ■  a*^  --  t<P'>a  ::  (ohà- 
i-P  : cr9"  : h^  ■  Ki^-HîP  -  A^SA  ■  /uïiï- ••  f ^rc?» ' hr^^ 

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*  -•  A^^l'J  ■  CïhA  •  hr-nH-'ï  •  an*^b^  "  (D't'htK'  •  h^W'  ■ 
(DhlôO-  ■  flïînï  ■  It^ahao  :  n^iP'AA  •  'h'îJ^-  ••  J^tl-A  «  «D+^H  • 
-Vfl.l^  •  4».^A  •  «^^  :  ncA'^  •  V'Prh  ï  (o-A-i-  •  U.  •  flA^  •  "k 

(1)  Ms.  ap»W.. 


2()()  REVUE    DE    L  ORIENT   CHRÉTIEN. 


-11-  ■  hA  •  j^lnu-s.  î  ^l^i^"^  ••  hnrOy-nih.c  ■•  ^>4">A"tf»>.  •.:  oi^n  • 

OAO-A  •  .'J'A  r   ÎTW»  r  y.tl9^p  :  -J?-/^  :   ©Jî-tt,   :  nX<^7  '  ^^J 
'/•  ■■  0<«  î  A77«/*'  :  Xr^KH.  ::  flï^n  •  iX^^t  •  4»?^   •  aJ-hi"  : 

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Lî^^-Ap-A  ■  '\é,^.  ■  \\tm  ,  j?/>nf:  :  n4'.e."'Xf  =:  flJ^^'^A  ■  j& 
m/  :  'b^r  ■  Jiak  ■  xr-n-j-i-  :  mm  .-  Ar*}  •  mi-  •  chA  • 

^/"«VînC-'l-  î  .«^'>70  :  An-  ■  rD'f'/w>A(D  :  KnA-  :■•  a}'l''i'^,h  •  -î 

flj   Ms    fl>;i,Ç-ÏV.    —   (2)    Ms.  fl»,on  :  /y.y. 


VIK    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  207 

rhô  :  rt^^^  ■"  «nvii-  •  i-tn^lu:^'  '  hc/*'e  ■  (Di^ifte  •  ^^îiH. 
^(Dùh  '  hr^p^  •'  (D^hh  •  -ha  •  -ahfi.i:  •  ©.atuA  :  ih>à 
«hovi  •  -Tin  ■  *.?.ft  ■  '^^  :  acù^n  •  (Dfïhas'  •  h^^  ■  .e./.ftf 

;>  ::   fl)^.n.A-tf»-  ■  rh.<.  •  flinA*P  -  K:^'tlCi'hV,  •  (nhA'9""^' 

n,Ah.  ■  W^'-n^P-  :  (F.   21    V"  a)  Ar'lîl.  :  îift«wi  .-  A^frh^  :  fl>- 

H    :  -in.A"  •  f\htn»Ù  :  <<.4>,e.    :    4'.P.ftVh  :  htlff"   :    S^^jf.imat'l'  : 
>.r->f   ••.    fllAH  :    rhJ?.flJ    :   af'ïx'U    '    y.lfïC    -    éJ'^.Uh   •'  (Dfih 

h  '  -va.'/  •  hin  •  '^.-flA  •  \\hrd,  •  h^  :  r vn.  •  Â^e-ï-nc 

^A.«/^  î  flïhU^.  •  AhCft-fA  •  iDù^.F't^'  •  i\hn'(\C'l:U'  '•  flin 
tx'H-n  •  hù-l'-f-  •'  h^Mh  •  h^rinU  ■  oohi  ■  Xxao  -.  h^y^ti?: 

flïj2.n,A"  •  rh-c  ■  ©nA"  !  Anc^*^  ■  j?.n.Ah  •  'i-hr'  •  fli/ï.ftî»A 

M  •  ïxV-m  '  AhK  :•■  (DthC  :  ^.n^h  :  flrtA^  :   flJnT'V.V  '  A» 

•f:^*}  «  ©An  •  nx-rh  :  '^n.ii-  •  h-^w  :  fl>-?l'^•  •  n^-f-  »  *p^!ix  • 

«^li-  •  ?"AA  ■  ÇCy>  «  aij&n.A"  •  ?iA<w»  !  -ÎT-/*'  :  fll7*7/^'>  : 
|?.AÎiA-  •  *JtA-th  î  (F.  21  V   b)  \iaD  î  ^.^dnptfi».  î  fli«J^  : 


268  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN- 

iro  :  Oïl/ni:  '  11'^'  '  'U?*F'tl?-tl  :   ^AflA   •    ^'ro^tpi,   i    01^, 

"fvw>nifl>-ïh  :  h9"i,0'  ••  flï^n.A"  :  C-Uà  •  'ilC  :  aïje.ft,A-  ■  An  : 

K-j^4»  "•  Kif^'h  ■  ïxr%V'  •  hr^'i'P^  '  "/Ar  «  mAn  ^  Ar"/  : 

îiA-'J'l-  ••  hr^'-SA  '  h^'th-t-  '  A"-!.'  :  CîiA  •  flïi-n^h  :  ?»l^*îi 

l^  :  flïrh*et^   ■   'ïn  :  '}7-/*'  •  VlC^    •   M'A"   :   HVlV  «  /2.n,A-  :  'î?' 

/**  :  AAKVl-  •  fh'C  '  AA.h  •  "inc  :  W-A"  :  Hj^n>Ah  '  tùxoo  ' 

-T-lflA  •  \\00    :   y.,hC    •    hr'H't:  •  oie    •    nAA9"  ::  (DMxO^  :   Vfl 

^  î  (D-Mi  •  Tlf  ••  f 'VJ^'7-3:  ■•  WA-  ■  A-nîi  :  flïerhfl^<.  •  -Trïti;-  • 
(D^hiO-'i  :  ^,n,f  •  fvhflJ-ïi  •"  ^^fl.A"  •  Aîiîn  •  AT^T-/**  !  «I»^. 
tf<»-A  !  AKh:^  !  r AA  •  A^,A  «  aijK.?iH.  •  ITAA  •  ÔAA  ■  h'iù  - 
hd,CV  '  Xïoo  :  Yx^UVIodV.  «  AKÎl  î  hA^t  •  Uf '>'te  !  (OhlKoo 

A  î  rhcïh  :  M  '  Au^inc  î  hAK  '  ri-ï-x  •  HK^nA  ■  nàx'U  • 
nl^^(\^M  '  hn.0'  -.  ©je-^A.  •  AAA.e  « 

(Df.Oh'i  :  'Î7-/*'  :  A?iîr'on^''Jî  ••  HïiV  î  «T-^r?  ■  't'^a^'  ■  A^» 
;ç.ft  î  (F.  21  v°  c)  aij&n.A"  :  rh-C  :  'TiO  ■  T.*Ch  :  aCù"^  •  at 
'l-^ia  •  hoo  :  K^^'^hl  '  flïA^A-  ■  wriA"  «  ^'b^ùhh  ••  h 

4».S.A  ••  <»A>»A"  ï  h<w  :  ,e,-lh<wmfl>-  j  ïi9^i,0'  •  h-n/.  -  flïfl>-?i 
iîA  ï  Â,<<.+^.  ••  ^'>"/h  ••  (nhr*ll  '  im.  '  A"-!:  :  A*7.^'ï-  ••  h 

eio  :  ^.rhc  ■  'Vn  ■•  ?.n<.  «  ï"4''S.AA  ■•  '^6  '  wcù'n  -  iai\\é,  • 
ih,c  •  A?ih^  ■  '^n  ■  ^.^A  :  ?t^H  •  l-nA  :  ^>in-e  =  ^-SA  •  h 


vu;    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  2G9 

A  ■  ^fl>-JS  •  (IM-f-ao-  :  hA-lh  •  fl»'^C<C  !  n.;^  î  <w»^în^  :  AîiA  ' 
f:^A^  -•  î»-}-/-  •  df-iii:^'  '•'  aï^rt.-nA?'  :  AMH.K-rirh.C  •  hr 
Ah  :  *.SA  ■  '^^  î  ncA*^  •■• 

©An  •  ^Am-rn  :  a>nK  .•  -^n  ■  mc  -•  \tô(D-^1'  •  ï*?".^^  • 
>n^  •  h^îP^-h  •  Uf  •  oï(?ir  :  KA  ï  (;Afl>-  :  m-A'fc.'l-  ••  <(.cy  • 
(F.  22  r'*  a)  h^ili-  ■  a)^ï(na^  :  /i-iWt'S'i  •  ïi^iV  •  'ÏO  :  '/ 

4».sA'>  ••  o^nïM:  •  nhiiuiv  •  (\^/^'th  •  nh'^.'i  •  oïA-nrh 

i.'  •  MH.^t'flrh.C  :  fl>-AI'  •  UlC  •  flïAnïh  •  Oi-tl'l'  ■  W-A-  •  'w» 
hV-"»"  "  flï^Af  ■  An  ■  A-flX  ■  ji'.'î/*'/*'?'  ■  A?i*7H.^nrh,C  :•. 

flï'J*!/*''!-  !  -Vn.li-  :  K-JH   :  J?.A?iAP  :  h^  :  j^^rh-C  :  K^^AJA- 

T\iâ''\^  •  flïAh'w»  :  Au-ll-^.4».e.'  •  /hC  •  nAAiT'  «  mAKh  •  'Vfl  -• 

'flOlA.e  :  h'ill  '•  J^^-nA  •  Vil-  î  >»V  ï  ^r/lfl^L•^   :  -Vn    :   «7'Ï^.C 

-Hïi.  !  ©A.ni'hHM  :  rl'K  •  h^  -  hA'wi  .•  /►•a-a  :  rfîi'>nA  • 

^••Am-lh  :  K'^T'hf  :  ai'/A4.P  •  flJrî-JZ.Af  -  ri)>ii>n  :  Wi  ■  hh 

ih.  •  flJVçAh.  :  arùc  ■  oï'i-^^.  :  'ha  ■  mr  •  nïx'iaA  -  r 

(R&bh  •  hr'^^ry:^  ••  OlrK^  :  ACJP  :  OïAfl  ■  hAî\4»  :  'î 
n  :  R-fK-  «  flï','l^  :  <^./.A*K  ••  X^H  :  ^dO^Ô  '■  .^")&0'  •  (D^i^ 
fltfi»-  :  -Tin  ■  (F.  22  r"  b)  ^..^.ft  .-  A7^  -•  A-i:  •  4'.^"'Zll-  •  Afl>- 

h'|2  ••■  ai^ft.A«  :  ^^n-P  :  îi'7ïl.^'nrh.C  •  ^.X^w»  :  Ah  :  <f.*^h  ^• 

«l'ii-  ■  ^*7/*'->  :  h'ii'  •'  "hRAKh  •  (Df^^'l-  '.  n^^B^I-  :  ^-^-fl  ••. 
(D^h±  '  hoD  :  hA'fl  •  à(\'^  •  conAO^-  ■  AAV  •  flir^-l-  î  n 

hïhje.  :  'P^  ::  fllfl>-?ii:A  •  >t'>/*'^    :    hd/î.'J'/:ii-  :   fl^Ai'  :  A*^ 


270  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

ifm»-  :  fll^ir'^•h.  -•  -nïirt.  :  HVrtîi  :  hA-n  •  dn-.ç-  •  h<w>  :  ^é, 
(Dhr'^'^^,  •  'ïJST  î  ^<PdA  •  ^K-h.  ■  '}n,ii'  ■  A-nîi  :  î»r 

oie  '  nOh  '  -mira»-  .-  •fl.Ç-'fljÇ-  ::  flJA^AjP  •  h^  :  .e-rh-c  •• 
irAA.ir<n>.  :  rDj?,}\.A.  :  ^.ïtiro»'  ■  ï\ao  -.  ^.Cïlf^a^  :  <i.fl>-rt  • 
'la  :  MH.ÎI  ï  nAKA-f:  :  flI5\fl>-'J  :  4'Ç.A  ••  hih^  '  hrhC^h 
illh  «  flïje.n,A-  •  ^,i-^îrcV-  ■  ^.flJA.^'f  •  HK'rh.Ç  !  flï-Ai'  ■ 
y^à-t  ■  <n».A.  :  dïi'i't  •  «nxAV  '  H>n<:  :  ah-n^i-  •  (F  ^2  r«  c) 
^«fe4»  :  ?iA^/bA  :  m^ir  «  JK.a.A"  •  àhCi  •  rAX  ï  '^dm^ 

'^h  :  Çrlh^   ï   (DhÔCI  ••  Ô^^  ■  (Dh^^  '  tD-d-f-   :   ïf-A-  s  <WïhV 

-ih  ••  iv^-h-n  ••  9"AA  :  9"fl>-;i-'>  :••  ©An  •  rh<:  ï  Kcr^  •  nK  ■  -î 
?%hA  •  rV'P'ï  '  air(D"j"i  :  ©An  ■  chp-  •  'n.Ç"njç-  ■  -ï-hi-f-  • 
•s-A  ■  flj/h-c  :  'Yn  î  -fir/bC  •■  hi;a"  ••  -vn.if^^  •  'p-n-  «  nx  •  -ii 

n  î  n.-»-  î  \\CM:^1  :  flJî^A.  •  ro^AC*7  :  à^^  '  at^Cd't  •  ^ 
PO'  ••  œ^ao.  î  AhCA-f  A  :  hA^  •  f^Aî^^Jh  :  h^nn.h'dduC  - 

h  ■  ^hnn  •  ^îP'U^.  •  hJ^r^'T  (1   •  MH,h.  •  VnvV  « 

(1)  Ms.  >,.ç- 1  '^'T. 


VIE    DE    DARSOMA    LE    SYRIEN.  271 

THADUCTIOX. 

(F.  20  V"  b,  suite)  Lorsque  le  saint  Docteur  Bursoma  sut  comment  avait 
agi  Marcien,  il  écrivit  aux  fidèles  dans  tous  les  lieux,  en  fortifiant  leur  foi 
au  ¥\\%  Unique,  et  (en  leur  recommandant)  de  ne  pas  renier  la  croix  du 
Christ  Notre-Sauveur.  Notre-Seigneur  est  Dieu  véritable.  11  y  a  un  (seul 
Verbe)  et  non  pas  deux  Verbes,  (un  seul)  qui  est  engendré  du  Père  et.  en 
outre,  qui  a  été  engendré  de  la  Vierge  Marie,  dans  les  derniers  jours, 
auquel  soient  la  gloire  et  l'honneur  jusqu'à  jamais  et  jusqu'aux  siècles 
des  siècles.  Amen. 

Lorsque  les  évêques  apprirent  comment  le  saint  Docteur  IkirsoriKi  avait 
écrit  sur  ce  sujet,  ils  dirent  :  «  Nous  avons  eu  peur  des  Puissances  de  la 
terre;  nous  avons  abandonné  la  Puissance  du  ciel;  nous  ne  pouvons  donc 
rien  dire.  Voici  :  nous  avons  apposé  notre  signature.  Le  Seigneur  le  sait. 
(F.  20  V"  c)  Nous  ne  savons  pas  si  nous  avons  agi  droitement  ou  si  nous 
avons  erré.  Mais  si  saint  Barsoma  (le)  sait,  lui-même  nous  détruira.  En 
effet,  dès  que  ce  que  nous  avons  fait  contre  lui  lui  sera  révélé,  il  ne  se 
contiendra  pas  et  il  ne  se  taira  pas.  Tous  les  hommes  l'écouteront;  ils  se 
réuniront  vers  nous  et  nous  lapideront.  En  outre,  il  ira  lui-même  à  Borne, 
instruira  le  roi  et  (les  Pères  du)  concile.  (Le  roi)  écoutera  son  exposé  et 
aura  peur  qu'il  ne  le  brûle,  lui  Marcien  et  tous  ceux  qui  se  joignent  à  lui. 
Nous  ne  lui  échapperons  pas.  (Le  roi)  ne  pourra  pas  nous  délivrer,  lorsque 
(Bnrsoma)  nous  aura  atteints,  et  nous  n'aurons  pas  de  salut.  D'un  autre 
côté,  nous  sommes  prêts  à  tuer  Baraoma,  car,  s'il  était  mort,  nous  demeu- 
rerions sains  et  saufs.  » 

Leur  avis  se  rencontra  d'écrire  à  toutes  les  églises  et  (à  tous)  les  sanc- 
tuaires que  saint  Barsoma  exposait  deux  natures,  qu'il  ordonnait  au  sujet 
de  cela  et  au  sujet  de  (ce  qui  regarde)  la  volonté  des  rois,  que  lui-même 
était  un  apostat  de  la  foi  droite,  qu'il  montrait  des  choses  vaines  aux  hom- 
mes et  qu'il  disait  que  Celui  qui  a  été  crucifié  n'est  pas  le  Fils  du  Seigneur. 
Lorsque  les  infidèles  virent  (cette  lettre),  ils  y  souscrivirent  et  ils  dirent 
selon  l'exposé  (de  la  lettré).  Lorsque  les  fidèles  la  virent,  ils  dirent  que 
Barsoma  était  un  apostat  et  un  hérétique,  lui  qui  n'était  pas  fidète  à 
l'Unique  (F.  21  r^  a)  Fils  du  Seigneur.  Les  évêcjues  dirent  selon  l'exposé 
de  Marcien  et  de  Nestoriiis  et  ils  proférèrent  toutes  sortes  de  blasphèmes 
sacrilèges.  Tout  ce  qui  a  eu  lieu  à  ce  propos  viendra  contre  eux  au  jour 
du  jugement;  leurs  œuvres  les  confondront  en  leur  présence.  Ils  deman. 
dèrent  à  Marcien  d'envoyer  (chercher  Barsoma),  de  le  faire  venir  et  de  le 
(leur)  abandonner,  dès  qu'il  serait  en  sa  présence.  (Marcien)  écrivit  aux 
chefs  (1)  des  couvents  de  la  mer,  en  leur  ordonnant  de  saisir  Barsoma,  de 
le  porter  jusqu'à  lui,  de  ne  pas  le  laisser  aller  vers  Wàlèndi/os,  (et  en 

(1)  Nous  avons  employé  le  ternie  général  de  chef  pour  traduire  'vn-«;  :  îijÇ- 
qui  signifie  ordonné  (m.  à  m.  =  celui  à  qui  les  mains  ont  été  imposées),  mais 
(lui  désigne  souvent  aussi    le  supérieur  laïc  d'une  église.  Cf.    Dillmann,  Lex. 
aeth.,  col.  653.  —  Dillmann  a  enregistré  ce  dernier  sens  sur  l'autorité  des  deux 
célèbres  voyageurs  Bruce  et  Ruppell. 


•27-2  REVUE    DE    L  ORIENT    CHRETIEX. 

leur  disant  que),  s'il  s'échappait,  lui-même  enverrait  couj)er  leurs  têtes 
immédiatement. 

Lorsque  la  lettre  du  roi  fut  parvenue  au  chef,  il  prit  avec  lui  des  hommes 
de  Borne,  sortit  à  la  recherche  du  saint  Docteur  Barsoma  et  le  trouva  à  la 
ville  appelée  Tewànes.  Les  hommes  de  Rome  qui  saisirent  le  saint  ne  le 
connaissaient  pas  avant  ce  jour-là.  Il  se  trouvait  parmi  eux  lui  homme 
romain,,  qui  avait  un  démon  impur  depuis  de  nombreux  jours.  Ses  mains 
et  ses  pieds  étaient  liés  et  il  était  raide  à  l'image  d'un  tronc  aride.  Le  saint 
Docteur  Barsoma,  s'étant  approché  de  lui,  souffla  sur  son  visage  au  nom 
de  Notre-Seiyneur  Jésus-Christ.  Le  démon  le  laissa  aussitôt  et  il  fut  guéri. 
{V.  21  r«  b)  11  se  jeta  devant  le  saint  et  glorifia  le  Seigneur. 

Après  cela,  ils  le  prirent  et  ils  allèrent  à  la  ville  du  roi.  Etant  arrivés, 
ils  le  firent  entrer  vers  la  reine  et  vers)  son  mari  et  ils  ne  permirent  à 
aucun  de  ses  disciples  d'entrer  avec  lui.  Il  se  trouvait  devant  le  roi  un 
d'entre  les  satellites  qui  avait  été  raide.  Lorsqu'il  vit  le  saint,  il  lui  dit  : 
«  C'est  toi  Barsoma,  le  transgresseur  de  l'ordre  du  roi,  l'ennemi  et  l'ad- 
versaire des  évêques.  »  {Barsoma)  lui  dit  :  «  Moi,  Barsoma,  je  suis  vrai- 
ment un  chrétien,  (moi)  qui  n'ai  pas  abandonné  la  foi  des  apôtres.  Je  n'ai 
pas  apostasie  le  Christ,  je  ne  suis  pas  devenu  comme  toi  l'ennemi  des 
fidèles,  ni  l'assassin  des  prêtres  savants,  mais  seulement  je  suis  l'ennemi 
des  rois  qui  sont  éloignés  de  la  justice  et  l'adversaire  des  prêtres  qui  apos- 
tasient  la  justice  du  Seigneur,  (et  je  veux  qu'on)  les  tue.  »  Lorsque  le  sa- 
tellite eut  entendu  (cela),  il  fut  agité,  éprouva  une  grande  colère,  cria  à 
haute  voix,  afin  que  le  roi  l'entendit,  et  dit  :  «  En  vérité,  tu  es  l'ennemi 
du  roi  dès  maintenant.  »  Lorsque  le  saint  eut  entendu  (cela),  il  renversa 
ses  mains  derrière  (son  dos),  baissa  son  cou  et  cria  à  haute  voix  :  «  0 
scélérat  entre  (tous)  les  hommes  à  cause  de  ta  parole  et  à  cause  de  la  peur 
de  ton  roi.  N'avez- vous  pas  une  épée  quelconque,  afin  que  vous  décapitiez 
cette  faible  (créature),  afin  que  vous  soyez  débarrassés  de  moi  et  que  vous 
soyez  délivrés?  » 

Le  juge  (f.  21  r"  c)  s'étonna  grandement  et  dit  :  «  En  vérité,  c'est  toi 
le  saint.  »  (Barsoma)  dit  au  chef  des  conseillers  :  «  0  serviteur  méchant  et 
impie,  tu  seras  insolent  envers  moi  dans  ton  arrogance.  Théodose  a  rougi 
de  siéger  devant  moi.  Mais  toi,  en  siégeant  maintenant,  tu  me  condamnes. 
Le  Christ  que  je  sers  moi-même  est  juste,  si  bien  que  tu  ne  seras  pas 
condamne  toi-même  une  seconde  fois  après  celle-ci  ici-bas,  (ni)  une  autre 
fois  que  celle-ci.  »  Lorsque  le  chef  des  conseillers  eut  entendu  cela,  sou 
cœur  fut  épouvanté  et  ses  membres  défaillirent.  S'étant  levé  (de  l'endroit) 
où  il  siégeait,  il  alla. vers  le  roi  Marcien  et  jeta  son  épée  devant  lui. 
«  Maintenant,  je  suis  mort,  dit-il,  car  le  saint  Docteur  Barsoma  m'a  ana- 
thématisé  et  m'a  tué.  Voici  :  son  anathème  m'a  semblé  (le  coup)  d'une 
flèche  qui  vole.  Voici  :  mon  ventre  est  coupé  et  mon  âme  maintenant  sort 
de  mon  corps.  »  11  manda  sa  femme  et  lui  dit  :  «  Va  vite  vers  le  saint 
Docteur  Barsom,a  et  demande-lui  de  m'absoudre,  car  je  meurs  à  cette 
heure  même.  »  Sa  femme  alla  en  hâte  vers  le  saint.  Elle  ordonna  à  ses 
serviteurs  d'informer  le  saint  à  son  sujet  et  de  lui  dire  :  «  "\'oici  :  ta  ser- 
vante est  venue  vers  toi,  afin  de  se  prosterner  devant  toi  au  sujet  de  son 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  "273 

mari.  »  Il  leur  dit  :  «  Allez  et  dites-lui  :  Ne  m'importune  pas  et  ne  viens 
pas  vers  moi,  car  je  ne  te  recevrai  pas.  Va-t'en  (loin)  de  moi,  comme  je 
te  le  dis;  enterre  ff.  21  v  a)  ton  mari,  car  lui-même  ne  vivra  pas  après 
cela.  »  Elle  recommença  encore  à  l'implorer)  et  lui  manda,  en  lui  disant  : 
«  Si  ta  sainteté  veut,  certes  mon  mari  ne  mourra  pas.  Lorsqu'il  sera 
fiuéri,  il  fera  ta  volonté.  »  Il  lui  manda,  en  lui  disant  :  «  Sache  que  ton 
mari  ne  siégera  pas  à  nouveau  désormais  à  l'endroit  du  jugement,  mais 
qu'après  cela  son  esprit  sortira  de  lui,  parce  qu'il  est  allé  lui-même  dans 
les  chemins  des  impies,  qu'il  a  apostasie  le  Christ  et  qu'il  a  chassé  ses 
serviteurs.  C'est  pourquoi  le  Seigneur  l'enlève  de  cet  endroit,  en  sorte 
qu'il  ne  chassera  plus  ses  serviteurs.  »  Après  cela,  il  mourut  rapidement. 

Le  roi  Marcien  craignit  beaucoup.  Il  appela  un  de  ses  satellites  et  lui 
dit  :  «  Va  et  dis  à  Barsoma  :  Le  roi  te  dit  et  te  demande  en  disant  :  0  mon 
Père,  si  tu  veux  de  l'or,  je  t'en  donnerai  moi-même,  mais  va  à  ton  couvent 
en  paix  et  en  sécurité.  Ne  me  refuse  pas  ce  que  je  désire  de  toi.  »  L'homme 
<[u'il  avait  envoyé  vers  le  saint  était  (un  homme)  craignant  le  Seigneur  et 
ami  des  chrétiens.  Lorsqu'il  arriva  vers  [Barsoma),  alors  que  celui-ci  était 
(dans)  la  prison,  il  s'inclina  devant  lui,  lui  donna  le  salut  et  se  tint  devant 
lui  avec  crainte.  Il  lui  dit  :  «  Voici  que  le  roi  et  la  reine  demandent  à  ta 
sainteté  (f.  21  v"  b)  de  ne  pas  devenir  plus  grand  qu'eux  et  aussi  d'agréer 
d'eux  des  présents,  afin  que  tu  les  distribues  aux  frères  et  à  ton  couvent 
et  que  tu  t'en  ailles  en  paix.  »  Le  saint  lui  dit  :  «  Voici  que  le  roi  Théndose 
m'avait  donné  des  vêtements  pour  le  sacrifice,  mais  je  ne  (les)  ai  pas  ac- 
ceptés de  lui.  »  (Le  messager)  lui  dit  :  «  Cette  action  est  droite.  »  {Bar- 
soma) lui  dit  :  «  Lorsque  le  juste  roi  Thmdose  était  l'ami  du  Seigneur,  que 
moi-même  je  l'aimais  énormément,  je  n'acceptais  rien  de  lui,  combien 
plus  n'accepterais-je  pas  d'argent  de  ce  roi  pervers,  ennemi  de  la  jus- 
tice. »  Lorsqu'il  eut  entendu  ces  (paroles)  du  saint,  il  s'inclina  devant  lui 
et  reçut  sa  bénédiction.  S'en  étant  allé  vers  le  roi,  il  lui  raconta  tout  ce 
qui  s'était  passé.  Le  roi  dit  à  .son  messager  :  c  Va  toi-même,  accomplis 
tout  ce  qu'il  te  dira.  Si  tu  le  peux,  (fais  en  sorte)  qu'il  parte  do  cette  ville 
■en  paix.  Mais  s'il  demeure  ici,  tous  les  gens  m'abandonneront  et  iront  vers 
lui;  le  trouble  surviendra  sur  moi.  »  Le  messager  dit  au  roi  :  «  Jadis  tu 
m'as  envoyé  avec  une  demande,  mais  maintenant  c'est  avec  de  la  haine. 
Pour  moi,  je  crains  qu'il  ne  me  maudisse.  Envoie  un  autre  à  ma  place.  Si 
j'y  vais  moi-même,  je  ne  ferai  rien  d'autre  que  de  recevoir  sa  bénédic- 
tion et  il  priera  pour  moi.  » 

Le  roi  appela  l'un  de  ses  grands  qui  était  jadis  l'ami  (f.  21  v  c)  du 
saint  et  lui  dit  :  «  Va  vers  ton  ami  Barsoma  et  recommande-lui  de  ne  pas 
me  hair.  Prie-le  et  dis-lui  :  Il  vaut  mieux  pour  toi  que  tu  t'en  ailles  de 
cette  ville  en  paix.  »  Celui-ci  alla  vers  le  saint  et  lui  demanda  d'accepter 
de  sa  part  des  honneurs.  (Le  saint),  lui,  ne  voulut  pas  en  recevoir.  Ensuite 
(l'envoyé)  fit  une  prostration  devant  lui,  afin  qu'il  allât  à  son  couvent.  Or, 
le  saint  Docteur  Barsoma  accéda  à  sa  demande  et  alla  à  sa  cellule.  Aus- 
sitôt, du  feu  tomba  et  brûla  beaucoup  d'enceintes.  Voici  :  une  femme,  amie 
du  Seigneur,  manda  à  Barsoma,  en  disant  :  «  0  mon  Père  saint,  je  -te  de- 
mande de  me  secourir.  Sinon,  voici  :  le  feu  approche  de  ma  maison  et  je 

ORIENT   CHRÉTIBN.  18 


214  UEVIK    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

n"ai  porsonne  pour  nie  secourir.  »  Il  lui  donna  de  Teau  dans  une  fiole  et 
lui  dit  :  «  Prends  cette  (eau)  avec  foi,  répands-la  sur  les  murs  de  ta  mai- 
son et  autour  de  tes  portes,  et  le  péril  ne  t'atteindra  pas.  »  [La  femme  fit 
comme  il  lui  avait  recommandé  et  elle  fut  préservée  du  feu.  Quant  à  ceux 
qui  étaient  autour  d'elle,  le  feu  les  dévora.  Mais  sa  maison  resta  un  pro- 
dige pour  ceux  qui  passaient  par  là.  On  loua  le  Seigneur,  le  Dieu  du  saint 
Docteur  Barsoma. 

Lorsqu'il  revint,  il  entra  à  la  ville  bien  connue  de  Nicomèdlip  et  passa 
l'iiiver  là.  Les  Romains  qui  se  trouvaient  là  eurent  peur  (F.  22  r°  a)  de 
lui.  Il  ramena  beaucoup  de  gens  de  cette  ville  à  la  foi  droite  de  l'Église 
des  .saints  apôtres.  II  y  eut  318  (hommes;  qui  établirent  (la  foi)  dans  la  joie 
(et)  dans  l'orthodoxie  (I).  La  glorification  du  Seigneur  fut  dans  la  ville.  Ils 
prêchaient  dans  tous  les  lieux,  et  les  hommes  mettaient  leur  intelligence 
à  chercher  le  Seigneur, 

Après  que  l'hiver  fut  passé,  le  roi  Marcien  et  la  reine  lui  écrivirent,  en 
lui  demandant  de  s'en  aller  de  leur  territoire  (et)  en  disant  :  «  Nous  vou- 
lons que  tu  deviennes  pour  nous  Père  et  conseiller  ;  si  tu  ne  veux  pas,  va 
en  paix.  »  Il  manda  à  Berkûlyâ  (Pulchérie),  en  disant  :  «  Voici  :  moi,  je 
vais  vers  ma  demeure  et  vers  le  lieu  dans  lequel  j'ai  grandi;  je  n'y  vais 
pas  sur  ton  ordre,  ni  sur  l'ordre  de  ton  mari,  mais  au  nom  du  (Dieu)  trin, 
sans  me  séparer  (2)  de  ma  foi.  de  mon  espérance  et  de  ma  force.  De  plus, 
moi-môme,  j'ai  confiance  en  Celui  qui  a  été  crucifié,  Celui  que  tu  as  rejeté 
derrière  toi.  Lui-même  te  déracinera  rapidement.  0  couverte  de  chaux, 
que  le  Seigneur  t'enlève  ton  royaume  et  que  ton  âme  dans  un  moment 
descende  dans  la  géhenne,  sans  miséricorde  !  » 

Il  sortit  de  Nicomédie  et  alla  en  Syrie.  Lorsqu'il  approcliait  de  son- cou- 
vent, voici  :  un  cavalier  était  en  train  de  courir  derrière  lui.  S'étant  ap- 
proché (F.  22  r°  b)  du  saint,  il  se  prosterna  devant  lui  et  lui  dit  :  «  0  mon 
Père,  le  Seigneur  a  accompli  ta  volonté;  voici  :  la  reine  qui  te  haïssait  est 
tombée  dans  la  maladie  de  la  rage;  elle  a  été  comme  un  chien  enragé; 
elle  a  mangé  sa  langue  et  elle  est  morte  d'une  mort  affreuse.  »  Xe  saint), 
lui,  leva  les  yeux  au  ciel  et  glorifia  le  Seigneur.  Ensuite,  il  versa  des  lar- 
mes amères. 

Lorsqu'il  fut  entré  à  sa  cellule,  une  foule  nombreuse  vint  vers  lui,  pour 
lui  demander  d'avoir  pitié  de  leurs  personnes.  Des  femmes  vinrent  aussi 
avec  eux.  On  amena  un  homme  qu'avait  mordu  un  cliien  enragé,  afin  qu'il 
le  guérît.  Aussitôt,  il  fit  le  signe  (de  la  croix)  sur  lui  au  nom  du  Seigneur, 
et  immédiatement  il  fut  guéri.  Il  retourna  à  sa  maison,  en  glorifiant  le 
Seigneur.  Toutes  sortes  de  malades  venaient  de  tous  les  endroits  et  re- 
couvraient la  santé  par  son  intermédiaire. 

Après  peu  de  jours,  vinrent  vers  lui  des  liommes  d'une  ville  où  était 
entrée  la  peste.  Ils  lui  demandèrent  d'aller  avec  eux  et  de  prier  sur  eux, 
afin  qu'il  leur  obtînt  la  guéri.son  auprès  du  Seigneur,  par  sa  prière.  Le 
saint  appela  l'un  de  ses  disciples  et  lui  dit  :  «  Ne  sais-tu  pas,  ô  mon  fils 

(1)  M.  à  111.  ..  loi  ... 

(2)  M.  à  ni.  «  séparation  ■■. 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  ZéO 

lc  qui  est  écrit  dans  la  Loi  de  Moïse  au  sujet  de  la  corruption  qui  demeura 
dans  les  maisons  (F.  22  r»  c)  des  enfants  (l'Israël,  dans  le  désert?  {Moïse) 
dit  à  Aa7'on  :  Remplis  ton  encensoir  de  charbons,  ofpre  l'encens,  fais  le  tour 
lie  tous  les  lieux,  rencontre-toi  avec  les  morts.  Lorsque  Aai'on  fut  allé  (et)  eut 
entré  dans  (les  maisons),  l'encensoir  était  dans  ses  mains  et  lui-même  se 
tenait  entre  les  vivants  et  les  morts.  Lorsque  la  peste  Teut  vu,  elle  s'éloi- 
gna du  peuple.  Maintenant  aussi,  ô  mon  fils,  prends  dans  ta  main  l'huile 
sainte  et  va  au  pays  où  se  trouve  la  mort.  Entre  dans  l'Église,  prie  et  offre 
l'encens  et  le  sacrifice  de  la  chair  et  du  sang  du  Christ,  car  le  Seigneur 
t'exaucera,  les  délivrera  et  les  sauvera  de  leur  affliction.  »  Lorsque  le  dis 
ciple  eut  accompli  l'ordre  de  son  Maitre,  le  Seigneur  les  .sauva  rapidement. 

(A  suivre.) 

Bézancourt,  par  Gournay-en-Bray,  15  juin  1909. 

Sylvain  Grébaut. 


NOTICES 
DES  MANUSCRITS  ARABES  CHRÉTIENS 

ENTRÉS    A    LA    BIBLIOTHÈQUE     NATIONALE 
DEPUIS    LA    PUBLICATION    DU    CATALOGUE. 

{Suite)  (1) 

4795 

f.  1.  ^r'^\  '^y.  Voyez  4734.  Daté  1601  Martyrs. 

f.  138.  Histoire  des  Synodes. 

1".  16U.  Homélie  de  Jacques  de  Sarouj  sur  Marie  et  ses  pleurs 
au  tombeau  de  Jésus  le  matin  de  la  Résurrection  (vJ^Jl^î  j^-j^). 

f.  190.  Homélie  sur  saint  Denys  l'Aréopagite,  et  l'apparition 
de  la  divinité  à  ses  yeux  le  Vendredi  Saint. 

f.  20."j  v".  Homélie  de  Jacques  de  Sarouj  sur  le  bon  Larron. 

f.  221.  Du  même  sur  le  sacrifice  d'Abraham,  figure  de  la 
Passion. 

035  f.  24  X  18. 

4796 

f.  1.  Leçons  (homélies)  pour  les  dimanches  de  Tout-Am- 
chir;  et  les  5  dimanches  du  Jeûne  Saint  de  l'Église  Jacobite. 

f.  82.  Homélie  d'Anba  Hour,  ('-vèque  de  Fayyoum,  sur  lar- 
change  Gabriel,  et  la  construction  et  la  consécration  de  son 
église  à  la  montagne  de  Naqioùn. 

f.  119.  Vie  de  saint  ^l^^,  du  mont  O't^r^  (Bisoès  de  Scété). 
Syriaque  dansBedjan,  Acta  martijruui,  HI,  p.  572. 

f.  170.  Courte  exhortation  à  l'usage  des  moines.  Contient 
l'histoire  mystique  du  l)aptêmc  de  N.-S. 

172  f.  2Gx  18. 

(1)  Voy.  \\m,  p.  171. 


NOTICES    DES    MANUSCRITS    ARABES    CHRÉTIENS.  277 


48il 

r.  1.  Maximes  des  sages  sous  ce  titre  :  sjj'i^  tj'"^^'  ^^ 
_,!.>^lî  ^j.^.  J^\^l 

r.  57.  Anecdotes  sur  les  sages,  avec  moralités;  sentences  des 
philosophes  en  48  petits  chapitres.  Ouvrage  traduit  du  copto 
au  Couvent  de  S.  Antoine,  sous  cette  rubrique  :  J^vsrî  ^^  ^^^ 

.^<lùJ\   ^j  Jî    ^r    Us^    Ji   (sic). 

r.  80.  Traduction  d'un  traité  attribué  à  Hermès  Trismégiste. 

f.  130.  Exhortations  morales  d'après  les  sages. 

f.  149  V".  Extraits  du  livre  intitulé  jj'ji3L  jJ^!,  du  vizir 

*r.  153  V".  Légende  de  plusieurs  moines  de  S.  Antoine,  qui, 
ayant  vu  en  Egypte  les  habitants  d'une  ville  pleurer  sur  les 
tombeaux  plusieurs  heures  par  jour,  se  bâtirent  leurs  tombes 
pour  pleurer  sur  eux-mêmes  et  méditer  sur  la  mort. 

f.  177.  Sentences  de  Mar  Isiiaq. 

f.  188v°.  jj;^^  .,_ax,vw    yj  ^j  '■^^ i-r'  (SiméondeTaibouteh?). 

f.  194  V".  ^,y^"^Jb  j->yi  J  J-— '  jt.  >!<'  ^  ixJWI  iJL^! 

Copie  datée  de  1440  des  Martyrs. 

211  f.  21  X  15. 


4869-4870 

Synaxaire  de  l'Église  jacobite.  Le  premier  volume  de  1  Tout 
H  la  fin  de  Mechir;  le  2%  de  1  Phamenoth  à  la  fin  de  Mesorè. 

Quelques  feuillets  modernes.  (Édité  par  René  Basset,  Patrol 
o)\,  t.  I,  III,  etc.) 

309  et  179  f.  32  x  25. 

4871 

Manuscrit  entièrement  consacré  à^aint  Michel  archang-e. 
Homélie  sur  saint  Michel.  Leçon  pour  le  mois  de  Tout.  Sans 
titre.   Inc.  :  ^.srJ   ^JJJ'    ]Xs>  LCbUl   (r.-j.  JV.-'^^'    <-^^    lt^ 

f.  16  V".  Miracles  de  saint  Michel,  leçons  pour  le  12  Bâbah, 
et  les  autres  mois.  Préambule,  et  10  miracles. 


"278  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

f.  29  V".  Ilomélio  d'Anba  Théodose  sur  Texcellence  de  saint 
Micliel,  et  récit  du  miracle  qu'il  accomplit  sur  Dorothéos  et  sa 
femme  Théopista. 

f.  43.  Homélie  d'Antonios,  patriarche  d'Alexandrie,  et  récit 
du  miracle  qu'il  accomplit  sur  un  homme  paresseux  (  .,bLi'  J^  ) 
d'Alexandrie. 

f.  51.  Homélie  d'Anba  ^_^b.>^,  évêque  d'Afsis,  sur  la  créa- 
tion de  l'Archange  Michel. 

f.  58  V".  Homélie  sur  l'Incarnation,  le  baptême  de  N.-S.  au 
Jourdain,  récit  du  miracle  qu'accomplit  saint  Michel  sur  l'ido- 
lâtre Aristarchos.  Leçon  du  12  Touba. 

f.  G9.  Trois  miracles  de  saint  Michel  avec  préambule.  Le  récit 
du  miracle  commence  dernière  ligne  f.  65  :  ^_^  ^  bj^^  Us 
jl)^i  Li^î.  Leçons  du  2  Amchir. 

f.  77.  Homélie  sur  le  Can-me,  et  récit  d'un  miracle  de  saint 
Michel  a  la  ville  de  ^^^  en  Ethiopie  (commence  2°  ligne 
f.  84  v").  Leçon  du  12  Barmahàt. 

f.  109  V".  Homélie  sur  la  Rédemption  :  ij;^  .3^  ^^]    ^)^^  xi  _  ^Jx^ 

'Op^..  ^;  ^,^J-^  \j^^}  ^'l  ^,  et  récit  du  miracle  de  saint  Michel 
avec  le  moine  ^^y_^^  (117  \\  2"  ligne). 

f.  125.  Homélie  sur  la  Résurrection;  et  la  nouvelle  que  les 
femmes  en  apportèrent,  d'après  l'annonce  que  leur  avait  faite 
l'archange  Michel.  Leçon  pour  le  jour  de  la  Résurrection. 

f.  137.  Homélie  d'Anba  Atlianasios  sur  saint  Michel,  et  récil 
d'un  de  ses  miracles,  accompli  sur  Euphémia,  femme  de  l'émir 
Aristarque  ( f.  137  v",  7Migne). 

f.  150  V».  Homélie  d'Anba  Timothée,  sur  l'excellence  de  la 
fête  de  saint  Michel. 

f.  158.  Miracle  de  saint  Michel  et  de  la  tarasque  qui  terro- 
risait la  ville  de  ^UjÎ.  Le  récit  commence  f.  160  v°,  9"  ligne. 

f.  163  V".  Homélie  d'Anba  Severus,  patriarche  d'Antioche,  e1 
récit  de  la  conversion  de  P'estos  le  Secrétaire  (qui  devint  Mathieu) 
et  de  sa  famille.  Leçon  pour  le  13  Mesorè  (v.  Amélineau, 
Contes  et  Romans  de  V Egypte  Chrétienne,  I,  85  et  Rieu,  MS^. 
ar.  Br.  Mus.,  n"39). 

175  f.  23  X  15. 


NOTICES   DES    MANUSCRITS   ARABES    CHRÉTIENS.  271» 

4872 

Panégyrique  de  sainte  Damiane  (^^-^-J!  l^.j:^  Xjl.o  vj:^!] 
par  Jean,  évêque  de  Burlos.  Inc.  après  la  doxologie  :  Lj!  Jju  U' 

(sic)  \p^  Jo'i'^  J   ^y^  J  JÎL!  ^^!  yJ!  ^_^,l^'yL.  ^^. 

c 

f.  90  V".  Miracle  de  la  Sainte  Vierge  à  Atlirib  (où  se  trouve  la 
première  église  consacrée  à  la  Vierge  en  Egypte)  du  temps  du 
Calife  Al-Mamoun,  fils  d'Haroun  ai-Rachid,  qui  avait  envoyé 
une  expédition  en  Egypte  p^ur  réduire  les  chrétiens  et  détruire 
les  églises. 

9(;  r.  24  X  17. 

4873 

Quarante  anecdotes  tirées  du  «  Jardin  des  Moines  »  sous  cette 
rubrique  :  ^jsx.^  j.^    rrr»^»^'  ^3^^-^  kJJ'\^  «^-'^^  ^-^  ^^ 

jU^!     .^   ^'  >^OJî  3_^U  ^^jjJ'.  Voir  47U3. 

201  1".  23  X  10. 

4874 

Apocalypse  de  saint  Taul.  Inc.  :  J,  Ul,  ^}}\  ^L-^-''  ^y.  ^^nr" 

Des.  :  L^r^«  iàl,  <>  i,«ja>  U-J!  ^^^X.U  ji,  ç,Uxa.*^î  ,  jJisr'^***^  U*^  UT 

,_>•••  ■•         (j^  "  ■>••-'  ■  >    • 

^  .  J!  0^1 

«  Je  vous  apprends,  6  mes  frères,  que  j'étais  endormi  lorsque 
l'ange  du  Seigneur  vint  vers  moi  ;  et  en  s'arrêtant  près  de  ma 
tête  il  me  réveilla,  et  me  dit  :  Paul,  serviteur  de  Jésus-Christ, 


•280  iikvuf;  de  l'orient  chrétien. 

le  Diou  incarné!  Je  n'-pondis  :  Me  voici,  Seigneur.  Alors  il  dit  : 
Le  Seigneur  Dieu  m'a  envoyé  vers  toi  pour  que  je  t'emmène, 
afin  que  je  te  fasse  voir  ce  que  tu  désires  connaître  du  Sei- 
gneur. »  Cf.  Ti.schendorf,  Apocalypses  apocryphae,  Leipzig, 
1806,  p.  xiv-xviii. 

73  f.  21  X  17.  Écriture  syrienne. 

4875 

Apocalypse  de  saint  Paul,  copie  inachevée  {^y.  ^h.-^-^^  V.^.)- 
V.  le  précédent. 

27  f.  24  X  17. 

4876 

Homélie  de  Théodose,  évêque  de  Gangres,  sur  la  vie  et  les 
miracles  de  saint  Georges. 

197  f.  23  X  16. 

4877 

Panégyrique  de  S.  \'ictor,  par  Démétrius,  patr.  d'Antioche. 
142  f.  23  X  16. 

4878 

Martyre  de  saint  Behnâm  et  de  sa  sœur  Sara,  fêté  le  14  Choiak. 
Copie  inachevée.  Cf.  supra,  4775. 
'  f.  44  v".  Martyre  de  saint  iS\i\.  =S\^}  Syn.,  sous  Dioclétien, 
fêté  le  28  Toul.a. 

f.  70  V".  Vie  de  Anba  ^^^^1^.3   Pisonti.  Inc.  :     ^^    .,Lj!    .,'i' 

r.  118.  Lettre  de  l'évêque  de  Qift  ir--^^  (Pisonti)  aux  fidèles 
sur  la  foi  orthodoxe. 

f.  151.  Histoire  de  la  reine  Hélène,  mère  de  Constantin. 

f.  177.  Miracle  de  S.  Michel  avec  ^j^y^y  et  une  pauvre  femme. 

f.  192.  Histoire  d'un  roi  persécuteur  que  le  prophète  Daniel 
guérit  d'une  maladie  et  convertit. 

199  f.  23  X  16. 


NOTICES    DES   MANUSCRITS   ARABES   CHRÉTIENS.  281 

4879 

f.  1.  Panégyrique  et  miracles  de  l'ange  Gabriel. 

f.  24.  Histoire  des  princes  Arcadius  et  Honorius,  et  de  l'in- 
tervention auprès  d'eux  de  l'ange  Raphaël. 

f.  54.  Martyre  des  saints  Cosme  et  Damien,  de  leurs  deux 
frères  Antinie  et  Léonce,  et  de  leur  mère  Théodora. 

f.  122.  Discours  de  saint  Denys  TAréopagite,  racontant  sa 
conversion  et  les  miracles  arrivés  à  Héliopolis  le  jour  du  Cru- 
cifiement de  Notre-Seigneur. 

f.  146.  Homélie  sur  Théodore  l'Oriental,  fêté  le  12  ïouba,  par 
Théodose,  patriarche  d'Antioche. 

204  f.  21  X  17. 

4880 

Panégyrique  de  saint  Mercurius,  fêté  le  25  Athor,  par  Anba 
^j-ii,.î  (Archélidès),  patriarclie  de  Rome, 
f.  113.  Environ  60  histoires  et  traits  rapportés  sur  les  Saints. 
204f.  23x  16. 

(A  suivre.) 

R.  Griveau, 

Archiviste  paléographe. 


LA  VERSION  SYRIAQUE 

DE  LA  PREMIÈRE  LETTRE  DE  SAINT  ANTOINE 


INTRODUCTION 

Parmi  les  lettres  conservées  sous  le  nom  de  saint  Antoine,  la 
pi'cmière  seule  figure  sous  son  nom  dans  les  manuscrits  syria- 
ques. D'après  saint  Jérôme,  elle  aurait  été  écrite  en  copte  et 
traduite  ensuite  en  grec.  Le  texte  copte  n'a  pas  été  retrouvé;  il 
ne  reste  du  grec  qu'un  fragment  conservé  dans  les  Apophf/iey- 
mata  Patrum,  Patrol.  Gr.,  t.  LXV,  col.  84.  Nous  reprodui- 
rons ce  fragment  plus  loin.  Notre  lettre  n'est  donc  connue  que 
par  une  traduction  latine,  faite  sur  la  version  grecque  (1),  Pa- 
trol. Gr.,  t.  XL,  col.  1)77  et  par  une  seconde  traduction  latine, 
faite  sur  la  version  arabe  {IhùJ.,  col.  999).  La  première  tra- 
duction est  obscure  :  propter  intricatam  verborum  sérient, 
non  facile  (potest)  intelligi,  Caillau,  Easebii  Pamphyli  opéra, 
t.  VIII,  Paris,  1811,  p.  548;  d,  Patrol.  Gr.,  t.  XL,  col.  955:  la 
traduction  faite  sur  l'arabe  provient  sans  doute  du  syriaque, 
il  n'est  donc  pas  inutile  de  donner  l'édition  et  la  traduction  de 
la  version  syriaque.  Celle-ci,  d'ailleurs,  est  des  plus  anciennes, 
puisqu'elle  est  déjà  contenue  dans  un  manuscrit  daté  de  534 
(Londres,  add.  1-2175,  fol.  181).  Les  diverses  versions,  y  com- 
pris le  fragment  grec  que  nous  citerons  plus  loin,  diffèrent 
beaucoup  les  unes  des  autres;  les  manuscrits  syriaques  eux- 
mêmes  offrent  de  nombreuses  variantes,  quelques-unes  de  peu 
d'importance,  mais  d'autres  dues  probablement  aux  lecteurs  et 

(1)  Un  fragment  copte  des  lettres  (i.  7.  ">,  (pii  sont  ninnérotées  dans  le  copte 
3,4,5,  a  été  publié  dans  le  Journal  of  theol.  Slwlies,  juillet  190G,  p.  540-541.  Ces 
lettres-ci  n'existent  pas  en  syriaque  et  leur  authenticité  ne  peut  donc  pas  être 
admise  sans  démonstration.  Le  copte  correspond  do  manière  assez  fidèle  à  la 
traduction  latine;  il  i-enferme  aussi,  à  la  fin  de  la  lettre  7,  la  phrase  ooriti'e 
Arius:  il  la  complète  nièmi'  par  quel<|ues  autres. 


LA    PREMIÈRE    LETTRE    DE    SAINT    ANTOINE.  '283 

scribes  qui  cherchaient  à  rendre  ce  petit  texte  plus  intelligilde. 

Saint  Antoine  se  propose  d'indiquer  aux  frères  la  voie  du  s;i- 
lut.  Il  distingue  d'abord,  parmi  les  moines,  ceux  qui  ont  les  ver- 
tus innées,  ou  qui  s'adonnent  à  la  vertu  dès  qu'ils  ont  la  con- 
naissance des  saints  Livres,  ou,  enfin,  ceux  qui  y  reviennent  après 
un  temps  d'endurcissement  (chap.  i).  Vient  le  mécanisme  de 
la  pénitence  :  C'est  l'Esprit  (Saint)  qui  montre  et  qui  aide  à  se 
convertir,  en  commençant  par  mortifier  le  corps  (chap.  ii), 
mais  il  se  sert,  comme  intermédiaire,  du  cœur,  ou  mieux  de  «  la 
conscience  du  cœur  »  :  il  l'éclairé  et  c'est  elle  ensuite  qui  doit 
extirper  toutes  les  mauvaises  passions  du  composé  humain, 
mélangées  aux  membres  (hi  corps  (chap.  m).  Les  passions  — 
qui  sont  toujours  appelées  «  mouvements  »  —  sont  de  trois 
sortes  :  elles  sont  infuses  au  corps,  mais  soumises  à  la  volonté, 
ou  bien  elles  proviennent  d'un  excès  de  boire  et  de  manger,  ou 
enfin  des  esprits  mauvais.  Il  faut  lutler  contre  elles  par  «  la 
conscience  du  cœur  »  soutenue  par  1'  «  Esprit  »  (chap.  iv).  Vien- 
nent ensuite  des  conseils  pour  purifier  chacun  des  sens  :  les 
yeux,  les  oreilles,  la  langue  (chap.  v),  les  mains,  le  ventre  (les 
tentations  des  esprits  mauvais),  les  pieds.  Après  cela,  tout  le 
corps  est  purifié  et  prêt  pour  la  résurrection  (chap.  vi).  Il  y  a 
aussi  des  passions  propres  à  i'àme,  comme  l'orgueil,  etc., 
mais  si  elle  a  bonne  volonté.  Dieu  lui  enverra  l'Esprit  et  si  elle 
lui  obéit,  il  la  sauvera  (chap.  vu). 

Dans  toute  cette  lettre,  c'est  «  l'esprit  «  qui  joue  le  principal 
rôle:  on  pourrait  l'entendre,  vers  la  fin,  de  l'esprit  de  l'homme, 
conçu  comme  intelligence  qui  dirige  la  conscience  du  cœur 
(volonté),  mais  il  s'agit  au  commencement  de  l'Esprit  {Saint), 
comme  le  porte  explicitement  un  manuscrit;  c'est  donc  à  lui 
qu'il  faut  sans  doute  attribuer  le  principal  rôle  dans  les  con- 
versions et  les  c(  purifications  ».  Vient  ensuite  «  la  conscience 
du  cœur  »,  ou  «  les  yeux  de  l'âme  »,  conçue  comme  intelligence 
et  volonté. 

B  =  Manuscrit  de  Berlin  27,  fol.  IT-LT  (Sachau  ;J02). 

L  =  Londres,  add.  14621,  fol.  1.5r-13:r. 

P  z=  Paris,  manuscrit  201,  fol.  109. 

V  z=  Vatican  123,  fol.  24P-246  (1). 

(1)  Nous  avons  la  roproduction  de  L  depuis  1003;  nous  avons  collationn(''  1' 
depuis.  En  1908,  au  retour  du  Congrès  des  Orientalistes  de  Copenhague,  nous 


•2S1  RKVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

Le  manuscrit  L  est  le  plus  mauvais;  en  particulier,  il  lui 
manque  trois  membres  de  phrases  dont  deux,  au  moins,  sont 
omis  par  pure  négligence.  Vest  le  meilleur;  en  deux  endroits  : 
I,  2,  note  9  et  vu,  2,  note  12,  il  se  borne  à  transcrire  le  mot 
grec  qui  est  traduit  dans  tous  les  autres.  Ces  deux  mots  grecs 
ont,  d'ailleurs,  droit  de  cité  dans  le  copte,  car  tous  deux  (t:oai- 
TEu  et  y.iopiç)  se  trouvent  même  dans  le  petit  vocabulaire  copte 
de  la  grammaire  du  P.  Mallon.  Leur  emploi  ne  prouve  donc 
pas  que  le  syriaque  a  été  traduit  sur  le  grec.  Par  contre,  il  est 
certain  que  le  syriaque  présente  quelques  différences  avec  l'an- 
cienne version  latine  qui  proviendrait  d'une  version  grecque, 
et  qu'il  diffère  plus  que  les  versions  latines  du  fragment  grec 
conservé.  Nous  devons  donc  conclure,  semble-t-il,  que  le  sy- 
riaque a  été  traduit  ou  sur  le  texte  copte  original,  ou  sur  une 
version  grecque  inconnue  par  ailleurs. 

F.  Nau. 


TRADUCTION 


Lettre  de  Mar  Antoine  adressée  aux  frères  (1). 

1.  Trois  sortes  de  vocations.  —  Avant  toute  chose,  je  salue  (2)  votre 
Charité  en  Notre-Seigneur.  L  J'estime,  mes  frères,  que  les  âmes  pieu- 
ses (3),  soit  mâle,  soit  femelle  (4),  se  divisent  en  ces  trois  classes  : 

2.  11  est  des  gens  qui  sont  appelés  par  (dont  la  vocation  provient  de)  la 
loi  d'amour  mise  en  leur  nature  par  le  bon- principe  (5)  infus  à  leur  na- 
ture dès  la  première  création  :  La  parole  de  Dieu  leur  arriva  et  ils  n'hési- 
tèrent à  son  égard  en  rien,  mais  ils  la  suivirent  tout  dispos.  Tel  fut  Abra- 
ham, chef  des  Patriarches  :  lorsque  Dieu  vit  que  ce  n'était  pas  grâce  à  un 
enseignement  humain  qu'il  se  destinait  à  aimer  Dieu,  mais  que  c'était 
par  l'effet  de  la  loi  naturelle  implantée  dans  sa  première  formation,  Dieu 
se  révéla  à  lui  et  lui  dit  :  Quitte  ton  pays  et  ta  famille  et  viens  à  la  terre 
f/iie  je  te  dirai  (G). 

avons  collationm''  D:  onfin  M?''  (rraffm  vient  do  nous  roinettro  une  reproduction 
(lu  manuscrit  V. 

(1)  «  Lettre  de  Mai-  Antoine,  solitaire  et  chef  des  solitaires,  aux  fn'-ros  solitaires 
(lui  habitent  en  tout  lieu.  »  H.  —  «  Lettre  que  Mar  Antoine  écrivit  aux  frères.  • 
V.  —  (2)  Litt.  :  <■  je  deuiande  le  salut  de  ».  —  (3)  Litt.  :  «  qui  sont  proches  de 
l'amour  de  Dieu  •>.  —  (1)  Locution  fréquente  chez  les  Coptes,  en  particulier  dans 
les  écrits  attribués  à  Schenoudi.  —  (.5)  Litt.  :  ..  et  par  le  bien  premier  ..  — 
(8)  Gen.,  xti,  1. 


LA    PREMIÈRE    LETTRE    DE    SAINT    ANTOINE.  285 

Et  il  partit  sans  aucune  hésitation,  mais  se  hâta  de  suivre  sa  vocation. 
C'est  un  exemple  pour  les  commençants  (7;  :  lorsqu'ils  peinent  et  recher- 
chent la  piété  (8)  avec  persévérance  et  douceur,  ils  obtiennent  (ensuite) 
une  conduite  louable  (9;  parce  que  leurs  âmes  sont  promptes  à  suivre 
l'amour  de  Dieu.  Telle  est  la  première  vocation. 

3.  Voici  la  deuxième  vocation  :  Certains  hommes  entendent  l'Écriture  (10) 
témoigner  des  souffrances  et  des  supplices  préparés  pour  les  criminels  et 
des  promesses  réservées  à  ceux  qui  croîtront  dans  la  piété  (8),  et,  par  le 
témoignage  de  l'Écriture  (10),  il  leur  vient  la  pensée  de  se  rendre  à  la  vo- 
cation, comme  en  témoigne  David  par  la  parole  qu'il  a  dite  :  la  Loi  du 
Seigneur  est  sans  tache  et  elle  convertit  l'âme,  et  le  témoignage  de  Dieu  est 
fidèle  et  donne  la  sagesse  aux  enfants  (U),  etc. 

4.  Voici  la  troisième  vocation  :  il  y  a  des  gens  dont  le  cœur  est  dur  dès 
leur  début  et  ils  demeurent  dans  des  actes  de  péché,  et  Dieu  bon,  dans  sa 
miséricorde,  leur  envoie  l'épreuve  des  souffrances  jusqu'à  ce  qu'ils  se  fa- 
tiguent, comprennent  et  fassent  pénitence,  puis  reprennent  possession  de 
la  science  et  fassent  pénitence  de  tout  leur  cœur.  Et  ceu.x-ci  également 
obtiennent  (ensuite)  une  conduite  louable  12).  comme  les  autres  qui  les 
précèdent. 

Telles  sont  les  trois  voies  (  13)  suivies  par  les  iimes  qui  entrent  dans  la 
pénitence  jusqu'à  ce  qu'elles  parviennent  à  la  grâce  et  à  la  vocation  du 
Fils  de  Dieu. 

II.  RôLK  DE  l'Esprit  (Saint).  —  1.  Cependant  j'estime  que  l'Eprit  (Saint) 
appelle  tout  d'abord  ceux  qui  entrent  de  tout  leur  cœur,  qui  se  préparent 
à  mépriser  toutes  les  souffrances,  à  résister  et  à  soutenir  jusqu'à  la  vic- 
toire tout  combat  engagé  contre  eux;  11  allège  leur  combat,  11  adoucit  pour 
eux  toutes  les  pratiques  de  la  pénitence.  11  leur  montre  comment  il  leur 
convient  de  se  convertir,  chacun  dans  son  corps  et  dans  son  âme,  jusqu'à 
leur  conversion  et  leur  arrivée  près  de  Dieu  qui  les  a  créés  (14);  c'est  Lui 
qui  leur  communique  les  (bonnes)  œuvres  et  la  manière  de  comprimer 
leurs  âmes  et  leurs  corps  pour  les  purifier  (tous  deux)  afin  qu'ils  héritent 
ensemble.  2.  Le  corps  se  purifie  d'abord  par  un  long  jeûne,  par  des  priè- 
res et  des  veilles  prolongées,  par  les  actes  qui  affaiblissent  le  corps  (15), 
et  en  lui  retranchant  toutes  ses  volontés  charnelles. 

III.  Rôle  de  la  conscience  du  cœur  pour  extirper  les  passions.  — 
1.  Et  l'Esprit  de  pénitence  l'aide  (le  corps)  en  cela,  et  c'est  lui  qui 
l'éprouve  ainsi,  afin  que  l'Ennemi  ne  puisse  le  faire  reculer  en  arriére. 
Ensuite  l'Esprit  directeur  commence  à  ouvrir  les  yeux  de  son  âme  pour 
lui  accorder  aussi  la  pénitence  afin  de  se  purifier.  2.  A  son  tour,  la  cons- 

(7)  Litt.  :  «  pour  cette  introduction  qui  se  fait  dans  les  âmes  ».  —  (8)  Litt.  : 
«  la  crainte  de  Dieu  ».  —  (9)  Litt.  :  «  la  louange  des  actes  ■■  ;  mais  le  manuscrit 
V,  au  lieu  de  <-  des  actes  »,  a  conservé  le  mot  grec  TroXixsCa  qu'il  se  borne  à 
transcrire.  —  (10)  Litt.  :  «  la  loi  écrite  •>.  —  (U)  Ps.  xviu,  8.  Au  lieu  de  la  seconde 
partie  du  verset,  les  versions  latines  portent  Ps.  cxviii,  130.  —  (12j  Cf.  supra, 
note  9.  —  (13)  Litt.  :  «  entrées  ».  —  (14)  •<  qui  les  a  appelés  ».  V.  —  (15)  Litt.  :  cl 
per  operationem  illam  quae  facit  ut  homo  inops  sit  in  corpore  suo. 


286  UEVLE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

cience  du  cœur  commence  à  intervenir  (16).  Car  le  cœur  aussi  commence 
à  être  instruit  par  l'esprit,  en  vue  de  purifier  les  deux,  le  corps  et  Tâme, 
par  la  pénitence,  et  c'est  lui  qui  devient  le  directeur  des  travaux  (17)  du 
corps  et  de  l'âme  pour  les  purifier.  3.  C'est  lui  qui  sépare  tous  les  fruits 
de  la  chair  qui  sont  mêlés  à  tous  les  membres  du  corps,  depuis  la  nais- 
sance (18);  c'est  lui  qui  ramène  chacun  des  membres  du  corps  à  sa  con- 
dition (19)  primitive,  dans  laquelle  il  n'y  avait  rien  de  l'esprit  de  Satan. 
4.  Et  le  corps  est  sous  la  domination  de  la  conscience  du  cœur  lequel  est 
instruit  par  l'esprit,  selon  la  parole  de  Paul  qui  dit  :  je  dompte  mon  corps 
et  Je  le  soumets  (20).  Car  (l'esprit)  purifie  le  cœur  de  la  nourriture,  de  la 
boisson  et  du  sommeil,  et  aussi,  comme  je  l'ai  dit  une  fois  (22),  de  toutes 
les  passions  (21)  au  point  de  l'éloigner  même,  par  la  pureté  de  son  âme,  de 
tout  commerce  charnel  (23)  et  des  mauvaises  pensées  (24). 

IV.  Trois  genres  de  passions.  —  Je  crois  qu'il  y  a  trois  genres  de  pas- 
sions (21)  violentes  :  1.  Il  en  est  un,  dans  le  corps,  implanté  dans  sa  na- 
ture, formé  avec  elle  dès  sa  première  création,  mais  ({ui.  sans  la  volonté 
de  l'âme,  ne  peut  agir  :  on  sait  seulement  qu'il  est  dans  le  corps. 

2.  Il  y  a  aussi  un  autre  mouvement  :  c'est  quand  l'homme  nourrit  son 
corps  avec  des  aliments  et  des  boissons  abondantes,  l'effervescence  du 
sang  causée  par  la  quantité  des  mets  éveille  dans  le  corps  un  combat  qui 
agite  sa  masse  sous  l'impulsion  de  la  bonne  chère.  C'est  pour  cela  que 
l'Apôtre  a  dit  :  ne  vous  enivrez  pas  avec  le  vin  dans  lequel  est  la  débau- 
che (25),  surtout  ceux  qui  veulent  observer  la  sainteté. 

3.  Le  troisième  mouvement  provient  des  esprits  mauvais  qui  nous  ten- 
tent par  envie  et  qui  cherchent  â  souiller  ceux  qui  commencent  à  se  sanc- 
tifier (1). 

4.  Et  maintenant,  mes  chers  fils,  pour  ces  trois  sortes,  si  l'ame  innocente 


(10)  Litt.  :  incipit  separana  inler  utrumque.  —  (17)  «  Du  monde  ».  V.  —  18  Litt.  : 
en  ex  quo  eral  molio  prima.  —  (19)  Sic  Y  et  le  latin.  Les  autres  manuscrits 
portent  :  «  à  la  pénitence  ».  —  (20)  I  Cor.,  ix,  27.  —  (21).  Litt.  :  «  mouvements  ». 
—  (22)  Ces  six  mots  manquent  dans.L;  il  n'est  pas  question  des  passions  plus 
haut  dans  cette  lettre.  —  (23).  Litt.  :  e.v  communicatione  xeminis.  —  (21)  Litt.  : 
phantasia.  —  (25)  Ephés.,  v,  1(S. 

(1)  Litt.  :  qui  incipiunt  in  parle  xanctilatis.  —  Ce  passage  existe  en  grec  dans 
les  Apopiitiiegmes,  P.  G.,  t.  LXV,  coL  84. 

E'.TtcV  ô  àêêà;  'Avxwvio;'  Aoyîîîoixa'.  ÔTt  ëyei  lo  <sS>\i.rL  xtvriiTiv  çuaixiôv  auvavaçupïtffav 
aÙTw"  a),/.'  oùy.  èvepYeï,  [i/]  hz^oiiar,;,  Tf;;  i{/U)j»i;,  ji,ôvov  oà  (Tif)(Aa:vîi  âv  tw  cwfiaTi  àuaOr; 
■/-cvriTcv.  'EffTt  Sa  xai  à),),r|  y.îvrî'jt;,  iv.  toû  xpÉçetv  y.ai  OâXTTîiv  tô  <TW(jLa  Pptôfxafft  y.al 
7t6|j.a(jtv  1%  wv  y;  ÔÉpixr,  toû  a;'|xaTo;  ôteyeipei  xb  dwjia  Tcpb;  èvspYîtav.  Aio  xal  l\t^vi  ô 
'AttôttoXoç"  «  M-P)  [leO-jeTXciTÔe  otvw,  êv  <!>  èdTiv  àtrwTta.  »  Kai  itdtXtv  ô  xOpco;  èv  xm  EOay- 
YeXîw  toï;  [xaQriTaï;  £vTî),),6(i£vo;  t'iT^v  «  BXÉTVîTe  \p\'KOit  PapTjôwffiv  û|xâ>v  al  xapôiat  vi 
xpatTtâXr,  xal  [léÔY].  »  "Ectti  8é  Tt;  xal  éxépa  xîvYîut;  Totî  aY^vi^oiiévoi;,  éï  stckSo'jXyi; 
xai  çOôvou  6ai(x6vwv  £TriYtvo|i£VTi,  tîiffte  ctSévai  Ô£Ï,  ôti  xpei;  EÎffi  ctofiaTixat  xivi^(T£iî,  (lia 
(jiÈv  çyfftxi^,  évépa  Ô£  £?  à5iaçop(a;  Tpopwv,  r|  3c  rptry,  àîro  ôaifidvwv.  Ce  texte  2;roc,  qui 
diiïére  beaucoup  du  syriaque,  diflèro  presque  autant  de  l'ancienne  version  la 
tine  :  In  ipso  cnim  est  naturalc  rorporis  concrelui»  illi,  quod  tamen  non  operatin- 
(tut  effiril  aliquid  sine  nniuiae  rolunlale,  iiisi  qxod  judirat  in  rorpore  soltan,  etc. 


LA    PREMIÈRE    LETTRE    DE    SAINT    ANTOLNE.  -287 

son  être,  et  endure,  gràee  au  témoignage  que  l'esprit  rend  à  la  conscience 
du  cœur,  et  si  elle  a  été  vigilante,  elle  purifiera  les  deux  (le  corps  et 
rame;  du  genre  de  cette  maladie.  Mais  si  le  cœur  dédaigne  ce  que  l'esprit 
lui  témoigne  au  sujet  de  ces  trois  sortes,  les  esprits  mauvais  dominent 
sur  lui  et  sèment,  dans  la  masse  du  corps,  toutes  les  passions;  ils  Témeu- 
vent  et  lui  font  une  guerre  violente  au  point  que  son  Ame  en  devienne 
faible  et  malade  et  qu'elle  gémisse,  demandant  de  quel  côté  lui  viendra  un 
protecteur,  pour  faire  pénitence,  reprendre  les  commandements  de  l'Es- 
prit et  guérir.  Ensuite  elle  consent  à  demeurer  dans  Dieu,  qui  est  son 
salut. 

\.  PURIFKATION  DKS  YKTX,  DES  <tREU-I,ES,  DK  LA  L.V.NGUt:. —  1.  Je  VOUS  ai  dit 

ces  choses,  mes  bien-aimés,  pour  que  vous  sachiez  comment  Thomme  doit 
faire  pénitence  en  son  corps  et  en  son  âme  pour  les  purifier.  Si  le  cœur 
remporte  la  victoire  dans  ce  combat,  alors  il  prie  en  Esprit  et  il  commence 
par  écarter  du  corps  les  passions  de  l'àme  qui  lui  viennent  de  sa  volonté. 
L'esprit  lui-même  concourt  amicalement  avec  le  cœur  pour  (imposer) 
l'observance  des  commandements  que  lui,  esprit,  a  fait  connaître  (au 
cœur)  ;  il  lui  enseigne  (ensuite)  comment  il  doit  guérir  toutes  les  plaies  de 
l'àme  et  comment  il  doit  supprimer  chacune  des  passions  mêlées  aux 
membres  du  corps  et  les  autres  passions  extérieures  du  corps  depuis  la 
tète  jusqu'aux  pieds,  celles  qui  sont  mêlées  (au  corps)  par  la  volonté. 

2.  11  élèvera  les  yeux  avec  droiture  et  pureté  et  il  n'y  aura  pas  en  eux 
de  perfidie.  3.  Il  apprendra  ensuite  aux  oreilles  comment  elles  doivent 
écouter  et  qu'elles  ne  doivent  pas  aspirer  et  tendre  à  écouter  un  propos 
mauvais  ni  la  chute  et  la  misère  des  hommes,  mais  qu'elles  aient  plaisir 
à  entendre  le  bien,  le  relèvement  de  chacun  et  la  grâce  donnée  à  toute 
créature  qui  avait  été  affligée  autrefois  par  ces  mêmes  membres.  4.  En- 
suite, il  enseigne  à  la  langue  sa  propre  purification  parce  qu'elle  le  rendit 
gravement  malade  et,  la  maladie  dont  souffre  l'Ame,  il  l'exprime  par  la 
langue  et  il  la  lui  attribue  puisqu'elle  est  son  organe.  Par  celle-ci  de  gra- 
ves maladies  et  des  blessures  lui  ont  été  faites  ;  c'est  surtout  par  ce  mem- 
bre —  par  la  langue  —  que  l'àme  a  été  frappée.  L'apôtre  Jacques  nous  le 
témoigne  et  dit  :  .st  quelqu'un  prv.tcnd  servir  Dieu  en  ne  maitrisanl  pas  sa 
languie,  maiii  en  se  laissant  tromper  par  son  cœur,  la  religion  d'un  tel 
homme  est  vaine  (2).  Dans  un  autre  passage  il  dit  :  la  langue  est  un  membre 
infime,  mais  qui  souille  tout  le  corps  (3),  etc.  Si  donc  le  cœur  est  fortifié  par 
l'énergie  qu'il  reçoit  de  l'esprit,  c'est  d'abord  lui-même  qui  est  purifié, 
sanctifié  et  moralisé,  afin  ([ue,  lorsqu'il  communiquera  ses  paroles  à  la 
langue,  il  n'ait  point  eu  elle  d'hypocrisie  ni  ime  volonté  propre.  Sur  lui  se 
vérifiera  la  parole  de  Salomon  qui  a  dit  :  ifnes  paroles  sont  dites  par  Dieu 
et  il  n'y  a  rien  en  elles  de  dur  ni  de  tortueux  (4).  11  dit  ailleurs  :  La  langue 
du  juste  guérit  (5). 

VI.  Purification  des  mains,  du  ventre,  des  pieds.  —  1.  Ensuite  le  cœur 
guérira  le  mouvement  des  mains  qui  se  mouvaient  parfois  sans  ordre, 
suivant  le  vouloir  de  son  âme  ;  l'Esprit  indiquera  au  cœur  leur  purification 

Cl)  Jacques,  i,  26.  —  (3)  Ibid.,  m,  5.  —  (4)  Prov.,  viii,  8,  —  (5)  IbhL,  xii,  18. 


•288  IJKVLE    ME    L  ORIENT    CHRETIKX. 

qui  est  de  s'en  servir  (6)  pour  les  aumônes  et  les  prières.  Sur  elles  se  vé- 
rifie la  parole  qui  dit  :  l'offrande  de  mes  mains  est  comme  une  offrande  du 
soirO). 

Ensuite  il  purifie  le  ventre  dans  sa  nourriture  et  dans  sa  boisson,  lui 
qui  était  insatiable  —  au  temps  où  agissaient  en  lui  les  volontés  de  l'àme 
—  dans  les  désirs  gourmands  du  manger  et  du  boire,  par  où  les  démons 
ont  péché.  Et  de  cela  David  a  dit  :  Avec  celui  dont  les  yeux  sont  hautains  et 
dont  le  cœur  est  insatiable  (8)  Je  ne  mangeais  pas. 

3.  De  plus,  le  coeur,  instruit  par  l'esprit,  supprime  le  troisième  mouve- 
ment, de  ces  trois  genres  dont  j'ai  parlé  auparavant  (iv.  :^),  et  il  tient  leur 
place  tant  que  l'esprit  l'aide  et  le  fortifie;  il  éteint  toutes  les  passions  (9), 
grâce  à  la  force  de  l'Esprit  qui  ramène  la  paix  dans  tout  le  corps  et  qui  en 
retranche  toutes  les  passions  (9),  comme  l'a  dit  Paul  :  mortifiez  vos  mem- 
bres terrestres  :  la  luxure,  la  débauche  elles  passions  des  mauvais  désirs  (10). 

Et  après  cela,  il  donne  aussi  leur  purification  aux  pieds  qui  parfois  n'ont 
pas  marché  droit  selon  la  volonté  de  Dieu;  une  fois  mis  sous  l'autorité  de 
l'esprit  qui  en  opère  la  purification,  ils  marchent  selon  sa  volonté  et  avan- 
cent en  pratiquant  les  bonnes  actions,  afin  que  tout  le  corps  se  transforme 
et  se  renouvelle  et  soit  sous  l'autorité  de  l'esprit.  Et  j'estime  qu'une  fois 
que  tout  le  corps  est  purifié  et  qu'il  a  reçu  la  plénitude  de  l'Esprit,  il  a  là 
tout  ce  qu'il  recevra  à  la  résurrection  des  Justes. 

VII.  Purification  des  p.\ssions  de  l'ame.  —  1.  J'ai  parlé  des  faiblesses  de 
l'âme  attachées  aux  membres  de  la  nature  du  corps  à  l'aide  desquels  il  se 
meut  et  agit  et  c'est  elle  qui  dirigeait  les  mauvais  esprits  lorsqu'ils  agis- 
saient par  elle  dans  les  membres  du  corps.  Mais  j'ai  dit  qu'elle  (l'àme)  a 
d'autres  passions,  en  dehors  de  celles  du  corps,  que  nous  allons  montrer  : 

2.  L'orgueil  (11)  est  une  maladie  (de  l'âme)  en  dehors  (12)  du  corps  :  (de 
même)  la  jactance,  la  jalousie,  la  haine,  la  colère,  le  dédain,  la  lâcheté  et 
les  autres  qui  dérivent  de  celles-là  (13). 

3.  Et  si  l'àme  se  donne  à  Dieu  de  tout  son  cœur.  Dieu  a  pitié  d'elle  et  11 
lui  accorde  l'Esprit  de  pénitence.  Et  celui-ci  (l'Esprit)  lui  fait  connaître 
chacun  des  péchés  pour  qu'elle  ne  s'en  approche  plus  et  il  lui  montre  aussi 
les  choses  adverses  qui  tâchent  de  l'attirer  pour  qu'elle  ne  les  quitte  pas, 
et  qui  lui  font  la  guerre  pour  qu'elle  jne  demeure  pas  dans  la  pénitence. 
4.  Et  si  elle  supporte  et  obéit  à  l'Esprit  qui  lui  conseille  de  faire  pénitence, 
aussitôt  le  Créateur  aura  pitié  des  rigueurs  (14)  de  sa  pénitence.  En  voyant 
les  peines  qu'elle  impose  à  son  corps  :  les  nombreuses  prières,  le  jeune, 
les  supplications  et  la  science  des  paroles  de  Dieu,  la  fuite  de  tous  les 
maux,  l'humilité,  les  larmes  et  la  persévérance  de  la  contrition,  alors  Dieu 
clément,  voyant  sa  peine  et  sa  soumission,  aura  pitié  d'elle  et  la  sauvera. 

Fin  de  la  lettre  que  saint  Mar  Antoine  envoya  aux  Frri'es. 

(6)  Lilt.  :  -  (le  travailler  en  elles  ».  —  (7)  Ps.  cxi,.  2.  —  (S)  Ps.  c,  :>.  —  (9)  Litt.  : 
«  Tous  les  luouveiiionts  ».  —  (10)  Coloss.,  m,  '>.  —  (11)  Litt.  :  ■>  L'élévation  des 
pensées  ».  —  (12)  Le  manuscrit  V  a  (ranscril  ici  le  mot  grec -/wpiç.  —  (13)  Litt.  : 
et  minulhfc  hon/ni.  — (11)  Litt.  :  •  Ite  la  fatijyue  ». 


LA    PREMIÈRE    LETTRE    DE    SAINT   AXTOLXE.  •289 

TEXTE    SYRIAQUE 


o^;  ^V^?  UVs^/  ool 

>  ^  iV  o;  (6)  ^  .\oi  ]hs%^  I»  :0^/  :(2)  Jj/  V-aulûO  .ypa^; 
:^^*o|]^  K^{  ^.«.ttVaa  jj^l  w>^oi  •.(4)  )oC^;  o(£ocuw>vX 
(7)  >  .'^  nJ^oo»  \sjI  t^l  (Q)  w^  jKjxûJ  yjo  ooi  Ivoi  ("))  yj 
)K_2u^  ^^o  yoot  1  »  "^  •>  (S)  yn  .  rr>»   j-sQ^^  )  «vivn   ^^ 

yQj{  K^J^OO  jK^^^Ot^  vOOli^^V-^  (0)  ^JUiM  )  I  «  "1  ^»  IK-A^bO^i^ 
ÔtOâ-ûJ  )!/    .-^^-bCLS    Ôt-^N    O^^s^l/    Jlo    )o^9   (10)  Ol^Obs^O 

:(12))loi«s/j  )-JL-.»  (11)  ^oiV-:>/;  )-io  ^/  ;^;K-iwio  ^ 
/»  )  I  g>\Q^  (15)  ^-io  )ooi  Jlj  (14)  )oî^  w.ou>—  (13)  t^; 
»^9  )  I  »  *>;  )rf)avii  ^^  )J  /  :  joi^ji  s^  ..  m  (IC)  sJii-â 
:oi^  r~^lo  )o(2^  ot^  ^IS^/  )K..oot^(17)  )J^\  ,  ^>;>^ 
V-^/;  JL^ïjJ   )Io  ^^^ot-d{  N   »  *>  ^^oo  y^'^l  yy)  {l'A)  ^ooâ 

^20)ta>  JKjJjls  )-.ooi9  )K:b.Joaiis  (lU)  )joî^  )ooi  )laio;  )Lioi 
(22)  )io  l'y  ^  >  m  >n  ^  joi.!:^  KX_-*j  (21)  y^^^;:^o  ^vis 
^ootKjLau;  ^^>^v-io  (23)  Jt^-^M  )K^Q.âJtl  yHrr>i  .•)la.....^.i^o 
^oi  )ioi  .)oC^9  (1)  oiK  >o  ./^.N  (2."))  ^_3L-iLji  (24)  yjK-i^.^ 

(1)  Sic  P.  —  L  om.  i^^U  »♦«>»•  —  15  :  V-^l  La.'S.t  Uh^*»*^  \^io  i*t**"  «xû^jogo^ 
.^Ll  ^aa  <î-'x^»  —  V  :  Uh^:*"  i^U  <ûa-ia^/  up«  o^a,  |I•k^^  _  (2)  P  add.  ^». 
—  (3)  ,;i^;  V.  —  (4)  l<n^  £>o<u.;i>.  V.  —  (5)  ^W  P.  —(6)  L  ora.  "oi.  V  om.  ow  et 
A*«.  —  (7)  ^va^so?  V.  —  (8)  '^N  V.  —  (9)  v*.;^  pùa-vj»  v.  —  (10)  l^i»-»  L.  — 
(11)  V  :  y^wisl  x,fAs>  (om.  U^  etc.).  —  (12)  Ko^iis/  ^^i  LP.  —  (13)  f>  V.  — 
(14)  lov^P  L.  —  (15)  ^  a^^  V.  —  (16)  *»';9  V.  —  (17)  U-^s  ca*.j,  p»a.vij  ^ 
«'^^^*=*^:  V.  —  (18)  «ûûS^  L.  —  (19)  l^^i^»a:ik  \ow  L.  —  (20)  f>  L.  —  f>y  -IC^^tiai^i^ 
BP.  —  Po-1^*:^  ^oc>  V.  —  (21)  ,^o  ^^v  V.—  (22)  voûioao  L.  —  (23)  ^^aS, 
V.  —  (24)  lV••^i>  P.  xf^l  ^^ÛCi^  B.  —  (25)  t^SU,  y.  —  (1)  wN-ûaAÈOi.  B. 

ORIENT    CHRÉTIEN.  19 


290  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

(1)  i-Dj  (3)  ^^l  J^^—»  /    -^oi  (2)  );oi  ^iVl;   ^-;  jt^.^^..^ 

(())  |j  Jl^o/o  )  rHO>    ^"^^    90UQQ.^9   )..2u»Kd  (5)  ),CDQ^CU    ^^>>K^CLiL 

(7)  ^^oi.^  ^^K^9  jJLa^d:^  ^^«^o  )  i\  S  m  >n\  y^^K^» 
I  ffpn  ^  '*  oiio90i»fiD  ^^oo  .(0)  joC^  K\  ..^  •>  (S)  y  ..^Oil» 
(12)  ^ii^oi;  :(11)  yj'.^^->».iK-^  (10)  ^od  )J^  ^t  ..>ff  ..ol-,K3j 
)J^  N  VI  -^  iôixù  t-*o;!  1-^  y^l  ji^V^^  y\\-j;  (13)  y^u^'o 
.(15)  )  »  °>  I  j-jua^oo    >oa^  jJi   )^V^9  (  1 1)  oi.^a:)CU9  .'po/; 

yOL^    .j^a^sJl»    )    V)   "^    »    V>0    I    I    VI    tOi..^     ).^V-^;     0|i090(.-âD0 

.(lC)JbvA 
)  »   o;   )  .A..»/   K^l    :^oi   );oi  (17)  )J^K.-^^i  ^j   )^r-^ 

(lS))oC^O  :)K^^<^9   )t  H\^  ^9^31^00    vOOt^fOJL    ^     vOOi.2\ 

(20)  )-j|I^o/;  )io;po  yoow*!^^  jK-^io  ^oia,v..^y-5  (19)  )^ 
(23)^0^*^00  ^oi)Jo.(22)  vO^oKjo  vOx^vJ®  ("^1)  vfi^^!  )^t^ 

yioj  (2."))  )..J^/   ^-»^oi;  (23)  )»io  ^--»/   )V-^m  )K  «.o  ^»i 

•:*  vOOt.».v>t.n 
Ilo-aL^K-.  r^^?  )^-a3lA  K-./    jKS^feio  NXl  (1)  ^^oi 
(3)  jJ/   .)o»2âs;   oiv-oj  (2)  )K-Vfi^o  )i.<a^s^-^^   V^V?   )-^»^ 
(4)yOOiJL2J  o;Ki.o  yOd-a^  oC^O  ^  a^s^9  ^--*^^?   i^l  V-^»-^ 
yO-^o^o-Jo  yO)-iwio  (f))  )jJl^o/   yOouSw_D    ''^si»  yO^  on  ^«» 


(2)  <Sl  uw  U^w  HP.  vS/  Uûw  V.  —  (:V)  i*>i  L.  15  aïkl.  ^->o.  —  (4)  ♦»  ,ao^  V. 
_  (5)  ^«>a-vu:ii..  p.  _  (6)  JûjûIiAO  y^"o/  H.  --  (7)  ^<"  !'•  —  (S;  r;^**-»  L.  — 
(<»)  Icw^*  wC^-»3  V.  —  (10)  ^ow  |t«::aj.*»boj  L.  —  (il)  O'"^'^-^  V.  —  (12)  P  om. 
y.  I!  :  ^owo-  \'  :  ^wo.  —  (1:5)  t;^^  L.  —  (14)  V  om.  v  —  (15)  L.  oui. 
..,wLo,w^o-  —  {U-,}  i3>»  P.  —  (17)  it^i-^  V.  —(18)  vpwa:^  ,^»  V.  —  (11))  P 
ad.l.  p'po.  —  (-20)  U^olo  LP.  —  (21)  s?^V?  LP.  —  (22)  om.  liP.  —  (23)  v?^'^ 
1>.   _  (2'i)    \.-^il    P.  —  (2.-.)  PV-  V. 

(1)  ^o  L.  —  (2)  wû-;û^o  vî-=«?  wLûs^^  y.  —  rX)  U  Iw  i,.  —  (/|)  vfswc^aj  v. 
—  (r.)  m-  add.  l;>^v 


LA    PREMIÈRE    LETTRE    DE    SALVT   ANTOINE.  291 

.^^oi,»jaa>j;  l^-^fi^.  yOOiN  >oo\  yo\^i  j^oKsl  ''^^  ^  ^oni\ 
)ooiJ9  vOoi\  ^  -^'no  .yOoîS>  l\lû  (8)  ).^09  (7)  ooi  (6)  K^)^^^ 

(2)  yoo^  JJô  (1)  jjiau./   yooi^   jo^M.^  ooio  (0)  )iQ.au»i;    J^JJLy. 

(3)  va.^oK^9  )  v>t  "^  :o<  %  <=>  i  -^o  01^-^'=^  ^  vJu{  ^0.^0^09 
yooi^  ^.N  %  >iO  0010  vo-j/  i\jii  (5)  JoCSs  lo^  (4)  vOooMo 
vOOit-^9o  yOO|.-jL-2uJ  yO»-i^;  voou^  JJÔ  )  n»/»  .(6)  )t-a^ 
J^).io^  )^-^^  * '^'  )-D»iioo  '^)^^w^{   voI^Ijo  yoj/  (())'  vCLOt-^; 

.(9)     ))     »    ^<Y>     jfOUJL-^O    (8)    )Iq^«-^0      ♦))    «    ^<Y>     )-iOOwJS 

)o6i90  (10)  oiV-^<^  ->  «J)-j{  y-^M  )<^0(-';  t-^^!  <^ôt  )i,..\r>c>ao 
)ln  •>  »U  (11)  )..di^90  J'^m  •>;  s^oio  1  >  ^^  vOoiSo  ou.^  -<^^^o> 
^^>-^^-io  .yOCH-is  oi.2^  )  nS  0010  . y»  \o«-^  (1-2)  oC^  9t.^>.^ 
).-^09  >  »^  »oi  ♦oijK  m  ^\  )  -^  ^,\  \  •>  oiSLâou  (13)  JI9 
^^.^^-io  .(l(j)  oi-jL.SLji  ).l;l^  v—fcCa  (15)  j^iLio  (M)  1^^.^^ 
.)j^?  (19)  oili)!  vs/  .(18)  U>dU  (]7)  jlo^I  «DÎ^  ^/  ^J^^, 
(20)  «âL^jj;  Iv-il:^  )-^  ^It  "-«ôt^  yoouVl  K^i^  llx\^  Pt-^^bo 
IV^'S.  (22)  )lQ_au.K-s  (21)  yOOuVi  )j>^J;  ^^^io  .-J—oi  ^ 
(23)  jLsfj;    )LiLâLi90  )f-^^9   JJl^cl^  Ij'^^  )o6i  oôio  .).JlSlL^O 

a^CS.^1/9   ^Xoi  )V-fiÛ.^9   ^0|oV)~^  yOOiS^  (21)   Jkf.lâ    00(0  .sOj/ 


(6)  l^»so_tû  B.  —  (7)  LV  om.  ooi-  —  (8)  B  add.   ^i<iov  —  (9)  Ko^^^ioi  L. 

(1)  [x^lt  L.  —  (2)  om.  V.  —  (3)  B  :  vû^o^lo  >ûiàto»  U).v-  V  :  .aislo»  \.^,^ 
^ûoolioj  sf>w"i^.  —  (4)  L.  om.  ...«N^  ^l  —  (.5)  BP  (1.  lov^  LûN.)  |cn^,.  y  .  (i. 
♦^?)  '♦**? — (6)  V  add.  \^^ —  (6)'  vûS»!)©  ^owCv»-ajo  ^oov»";^  ^î^-^  °°°'  |j^^N 
BPV  (BV  ^f^)-  —  (7)  B  add.  ^v  —  (8)  |i-aib.^o  p.  _  (9)  Rû:::^©  Ucn*»©'. 
Il-^^v^  V.—  (10)  BV  :  «N^  »^^  low»  >^l  {f-f'j  Pi  ^^»  ow-  —  (il)  B  add- 
ooL.  _  (12)  \>if.\y>  0$^  |o«  ILûa^L,  BPV  [\>i=>fo  V).  —  (13)  ooL  H»  -.^oova  B' 
—  (14)  Vîj^so  B.  —  (15)  \ooy  1!.  —  (16)  l*aj,  B.  —  (17)  |twaa*>L  L.  _  (i8)  ^SjL, 
V.  —  (19)  B  add.  *-v  —  (20)  ^^-l-vi^.  L.  —  (21)  vj>ov.»£^«:i..  ^l  M».»»»  P.  —  (22)  P 
add.  »;?7  »*»3/-  —  (23)  M>4»»  l»^?®  ^*^?  4-'»û^"^  V.  —  (24)   u>;a-î«  V. 


•292  REVLE    DK    l'orient    CHRÉTIEN.  ; 

(1)  JicLO^jXK^    loOl;    (25)  ^    )oi  .)V^9    w^diOlO!    yOO^OLd  : 

ôi-i  K-./  Jooi  (6)  Jl»  )K^Lbo^  W.ÔI  (5)  oiIojLoKA  (1)  )v^î  | 

)j.^C^ajL  K^-*i  Jooi(8)Jv,^o  ,  )  I  ^  «>»  (7)  oi--Of  ^  ())  ^t^o  i 

oi^^.^  (11)  ^/  ♦)--o;  ^  sâllSl»;  (10)  oci  )j^»  (1>))K-^U;  i 
O\tv>o  .(11)  )i»S'>  (13)  ooi  ^V^;   :(1~)  V-^/?   sflPoNcto»; 

^ioo  (IG)  JLû)-io  ^  (15)  o»^  )LD,-io  )-a;!Sl^5  ^'^^^^^  -Ul  ; 

(19)  sS/  (18)  ^j    )^   Ivio/;    ^/o  (17)  )Kjui  ^ioo  )-»KjLbo  : 

)Li.>j5  (21)  Ilo-SiouJi  ^  (20)  ^/»  (-bo^  ^^oj   ^^^  ^  j 

♦K-./  )  V  »  o  )-i.oj»  (23)  JLittâo^  )K^l  (22)  Jj/  V^l»j  ^/o 

^^^L-^/j  ).io  (21)  ooi  -.oii  *•>">  ^-s»— H?   JV-^^^  ^-^^/  i 

:(25)  ^   ^  ^^  )J   ),jLâJ  j...^^^  jJ    t^  jl/    :oiK^V-^  sx^v^   oii^o^  < 

I^KjLboudo  jid).^CL3  oi'f^  (1)  )..XD9K^  )->^t-^!  (3)  (^  :  (2)  )JV^/  ! 

(.^VA  ^■>,.n^  ((3)  ))  •;  ^fff)  jjôpo  ^  )l^m  (5)  oi^i)    :  )|  »  ^flft  I 
.  )lo  -^  \  \  (8)  ^   i-^i^h-^  )K\  >  ^  ^1  (7)  )^  oôi   :)V^^ 

oi-d9    )^  v>   ..  •>  ^09   yOOOtl  JJ9   'J «\»    V^/   );0(   ^"^«^^^o 

voV-^î   >»%'->;  (9)  ^^-'S,,^/  K-i)v-*K-*o  .\içL^osol  K-./ 

(25)  PV  add.  -ûoo/.  —  (1)  |L<w;a».Cv^  p.  |Laij-|t,io  V.  —  ('2)  ow  V.  —  (3)  om.  , 

P.  —  (4)  B  om.  ...^  Iw-  —  (5)  |Lû=L.^^i,  BLP.  —  (6)  Ujo  1>.  -^  (7)  Uo»  PV.  —  \ 

(8)  B  add.   ooL.  _  (y)  ©vi^^va*.,   |t>^;L  L.  —  (10)   "«  P.  —  (11)  ;*/   -M*^   ^  i 

p.  ^./,  I,  .^j  ^l  V.  —  (12)  i-»U  L.  —  (13)  L  om.  ow-  —  (14)  \>l   **^3  BP.  —  | 

(15)  làx   ht>o»  V.  —  (16)   l£s^^l->o  L.  —  (17)  B  om.  I^^A*  ^o-  —  (18)  L  om.  i 

^)   Ij-   L;-lIo;\    ^/o  (BP  ^/).  —  (19)   «S/o  P.   ^N    l^f^  B.  —  (20)    «3/  V.  —  ' 

(21)  ILoSia*.»    ^.voM   B.   —  (22)   P   add.  ^w-   B  add.   ^7-  —  (23)  ^^Sû^.  —  j 

(24)  LV  oni.   ow-  —  (2.j)  »»-»o    ,a^bo    H    U^.    U    U^   ,3    HP    (U   om.    »po)-  ^ 

(1)  >a.jl.  >a.,-.io  ]{.  _  (2)    IjV-/    l^^-voi    P.   —  (3)    i^a  y.  _  ('j)    J,    l*»/    ;3»    V.  — 

(5)  ov-t^o   PV.  —  (6)    W*s^    PoPo    lî.   —  (7)  om.   B.  —  (8)  cn^  P.   _  ('.>)- «ç^»  '• 

V.  i 


LA    PREMIÈRE    LETTRE    DE    SAINT    ANTOINE.  -293 

:)  '^  >  S  ^  (lU)  y»  I  H  :|-Jt.o(o  ♦lia  t  »^.o»  |)^  i  vi  ->  >  »,  >  v>» 
(12)  6|J^  )jl3u   loo!  l-^oulâ  y/  :^;m°K:xj  jj^l  (11)  ^^oi 

(1 4)  OlK^c^fK^     jfOtjOÛ^O)     |.^099    <  l'>)  0lL090|XQ_d    t)*,  '^  «  ffl  V>0 

rj  m  I  ^  ^^  vOOU-Vl  (15)  )  »  o,  v>o  .looi  )90(9>.^oo  .J-sl'^i 
;>  «  ffn°>o^  jJ^l  ^-«I^oi^  |..a\  jmS  ^9  y/  Jiot  jioouVS; 
[.moV  ou^  ^l^J^K  %  v>  :ouS^  (17)  );ot  m  ^  |-.^»«099   ),vi.-> 

IJli;  )  .V),,  \  .)>-«>-:b^  I  V,  f>  CH  v>  N  > vo  (10}  ^b^poo 

ôi^  )l)-j  Usl^I  ^ioj  )  \  ^lo  |_i^-^o  .oiV-oUo  (-20)  I  ><M 
*:*(22)  ^o^^^llo  .).^»«09  v.^y.oa<=>  ^o  V\lo  (21)  oollo  .|j9f.x^ 
0^0019   )o«\)  ">  (21)  )  »o  n  v>  jooti;   )  m  « '=\ ^fcoo  (2.>)  ooi  ^ 

).N,  ^)^oo  )jl3l./9  v^îi»  :(2r))  v>  ^V^  ..  tyCia^S.  Ipo/  ^^01 
.yo-i/  )-3t-J9  ouLâJLdo  o(*f.,^L^  00K-J9  \.xjI  V-a^  (20)  oî^ 
|..^k«oV-d  jJ«.^  oo(  >  »,  ,oi  .|-JO(  |._jioKâJ^  JL-a^  )Jbj  (1)  v{ 
^1/9  ^^«1^01  (  1)  )jl2lI9  |JL«  (o|  )v^  ^^  (2)  a.OV.2Ll9  )t-».^oo 
(8)  )J^ocu«9  (7)  l-ooi  ^-.9  )uw»ov^  ss/  .((|)  ôgu^»  ^.io  (">)  ôî^ 

(10)  vJi-J  L.  —  (il)  ri^ovs  V.  _  (12)  \m^  wti^  \^*^  p.  _  (l.î)  (Lo,ovma 
BPV.  —  (14)  wûwi.^ûO:i.  Low  l^owiaio  j,  (^ovoa^  V  .  —  (15)  f-ow  l^^o  |iw»Mo 
P  (|»«l-soo  L).  —  (16)  v^ov^V^^.  BP.  —  (17)  >owiû->s  Uo»»  I--»  >*oCs  B.  — 
(18)  ^»lo  LP.  —  (19)  ^Moo  LP.  —  (20)  «n*a»  L.  —  (21)  ooLL  s^^o  BP.  — 
(22)  P  om.  o.  —  (23)  (1.  ooi  ^)  Low  ^»*wo  P.  ow  ^,*oi  B.  —  (24)  om.  B.  — 
(25)  om.  BV.  —  (26)  Ho  \i^l  V. 

(1)  r;fl  BP.  >,/o  V.  —  (2)  v*.;aj,  V.  _  (3)  V  add.  <^lo.  —  (4)  W-^  \^  ^ 
In^i  L.  —  (.5)  ot^  L.  —  (6)  eni-3j  L.  —  (7)  oï^.  Uow  V-opi.  B  (l-ow  infra  lin.). 
_  (8)  lLû.vi^^  BP. 


■294  RKVIE    ItE    I.'nliirONT    CIIIlÉTIEX. 

^^^  (  1(1)  j«>|v>  )oof  i*.M  JJLÛ^/;  o^  vâ^oo  ooio  .ot^  lOuaJM 
yoot  I  v>  f.-^  f.^  "^^o-o  sjiV^  (  i  -i  I  jooiio  :  |ti°>  I;  i  1 1  )  ôila ." ^ 
jLi'^— /  )  ï  ..o  (I  I)  )t-^^  ^-w_iojoi-3  Q-^j-bot/»  (i:{)  ^Vo(l 

^--.^j.^»  ^^d   Ji^v^  l^t^o  U;  ^  Jv^  ^  t-^» 

K_^)  «^ii  (17)  ^K_^  (  1(>)  )ooi  (  Ij)  )  I  V  \\o  ♦•♦!  '  -  ^1  "> 
(19)  ^ïK,^  ^^ioo  .jLu  ^^«oi^  )oou  jl  (1«S)  oolj  :ts-.j-.^io 
«-•ooi  JJ  (21)  oolo  >  \vvji  s.,001  rJ<M  JJLSL./;  ^Kio  JjVJJ  sa/ 
(23)  ])  ss/  J  >  ,  a  Jl\  v>  >o  (2-2)  ^VViAi;  ^--Jj»  o/  ^^, 
^^^  ^.^giJi   ^yi-s  ^oot9   jJ/    :).JUL:LJLd9  (21)  JI^lIlo  )J^oo>v> 

|K    «^    •>    01.^09     I    I    I     ..    ""^k-^O    .^JU^09     |.^(X^-D    ^^OsO    j^  ^^ 

.)^»  jjoiiao  (J.))  oiv^l/   oi-3j   ^"^K-^s-io  .oi-ooj  1 1 1\  i.,   ^''liNv» 

(:>)  |..âOtliO  )  W  V>V>  (2)  OOI  Oi^  (I)  jjLaiJ  joi'pK^O;  )jO(9Ql30 
|jOi^  .0Î^9  (•'>)  yOJL^/  y^OioK^l  OOI9  ^'^s^s^O  :(  1)  |lt\\   o^ 

(7)  K.^)^^K_«o  .(())  oi-â  y  ^\JL/  )ly^  ..O  j^Vof  jjoiVaa  ^i 
_9  oo  n  \  »  ♦  1 1  »\  s^oioK^/9  (8)  ^1^-— ....iboi/  )^^90(  jjoi^ 
:|oi^jl  >t  vm^»  ^  ^'<Y>  sju/  v/i  V^/o  ^^  90(.aci^o  |.,...,.#IS a 
(9)  )  n  ,-^  ff>  |_io<j  :ouaL^  oî^  l^^^^^o  fil  :o(JLJi^  ^1-*/  )Jo 
l^o-^j   l-^;oi  )  1  %  \»  :V^/  )i>V-»/  jKoo^^o  .oti  ..\o°>  001 

I  T^    >    ^Q-i.    )t-^^^    O^X_aA    (lil)   OlA      V)K-ik-iOO   s-oiofc^-./ 


(0)  U^l  I>.  I-Lû-./  .ov±.  A^..soo  lî.  —  (10)  L  add.  ov^-  —  (11 1  Ita-i^»  lU.P.  —  1 
(12)  lowo  V.  (13)  <^w  .^ouv)  I»-.  1^  V.  —  (l'i)  1^»  uovûZje^ows  BP,  —  , 
(15)  U^:«»^  PV.  —  (16)  oni.  V.  ow  Uss^  UiiA^o  W.  —  (17)  V  add.  r^\^y  —  \ 
(18)  ooto  V.  —  (19)  L  om.  .«s»ûo  ^o  —  (-.M)  U^-/  V.  —  (21)  ^^ot»  B.  —  ; 
(22)  ^viTai  ,-3p»  L.  —  (23)  "^  us;  H.  —  ,2'i)  Uûa^  n.  USa*©  V.  —  (25)  twPt/ 
15.  i 

(1)  om.  V.   HPV   add.   l^.^-»»^.  —  (2)   ^ow  V.   —  (:<)    ^o^o    l.l'.    I.V  :  il.  oii^ 
^ooC^.    _   (/,)  ii*i>:i».    otiw    i>.    ova*^  BI..    —  (5)  ■v*»»^'©/    HP.  —(G)   oC»    HP.   —  | 
'1)  ^>  ev.|;*N*  V.  — .  (8)  i-oipL/  li.  _  (1))  vxu-fiio  V.  —(10)  L  ont.  o*^-  ' 


LA    PREMIÈRE    LETTRE    DE    SAINT   ANTOINE.  '^O.") 

(13)  Jl.^,...  t— ^  ^ai^  (1--^)  ^'5^— i./  ^?  v'  '^^^^  i^'^^y^h 
(15)  o^f-^K-^oo  jbfK^  (11)  K^).^t^  ooi  :)L.09  ^^  ouodIj; 
Jooui  JJ;  )  I  »W  N^oia^i^^o  ^\»V>  jootJ  Jultil*/;  yOOiK^o 
»>ot  t  o>  >  (18)  ^_ioj  JJL..^»  (17)  JJo  .i^U>  (!<'•)  v^<vt>>o  ^oi^ 
>»\  »»  >v\  v>»  :t-'^/!  vQ.^cuCSjk.9  oiJ^^s.^  ^oic^kJs  ).^ol^Jjlo 
.(19)  ).^cuoa>»  jJo  )io  .  »  o  jï  ^oi^  K^o  .joC^  ^  yV-'^^o/ 
^ioo  ♦)LXo)Lio  )Lo^;;;  ogL»^;  -r^l  (-1)  I^^V— /  (^^*)  )J^ot-^o 
^■■«^oi  .(22)  )  m)  v>  s^oiô^.^/;  I^o)  vâf  :ooi  ^^oi  ^K^ 
.(25)  oMLâJ;  (24)  ILl^^j  ^/  Jl^ûJl^  jl;  ^>-s  v-ooi  (23)  ^i;ujj 
)ia^"wd  sa/  )K^y>~d9  .^ot-^so;  )  ^  W  |.^09  ooC»  ^ 
:)V-^^/;  jJSCSjbo  (2)  ^oi-^il^s^  )boL^Jjio  <*^oi^  ^'^OjcuN  (1)  )ooi.j 

i  \  ^  ee>  JJ  (5)  ^^/  .(  i)  cH^Kjuibcudo  oî^oo|^  'h^  (3)  )o6i 
(8)  ôi  0   I  'i.^%  ôi.^  oooi  (7)  >  ty   ^\K^;   jjLdj    oôi.d  (0)  looi 

.♦JLKjLbojo  (11)  JbjLioj  (jo)  Ilo-aiCb.;  (î))  )K^.^*)La  .'ILjuaLj; 
t-io/  ^Xoi  (13)  ^^^-i.o  ♦oi_s  (12)  o.-^<-^  i?)-'^!  ^1-^  oôi 
""^s^o/  JJ  oi:^^  oi.^^  «.^M.^090  ^oio»  V\  ^^V;  y^^i  't-'O; 
.)L-^*o>  ^io  saJ^^9  (15)  )  ^\  vs/  ^^  (11)  oolo  ♦K-*ooi 
:y  moKL-^    JKAl    ^-Vo(9    (10)   IL^K^i    U^^)    ^V^^io 

(11)  om.  L.  —  (12)  "^^N-J  BL.  —  (13)  V  om.  U—  y^.  —  (li)  û^;0  B  (ubi- 
que).  —  (15)  V  add.  »a*.^boo.  —  (16)    oaolsas  p.   i=»m-v)   ooL  B.  —  (17)  IB/©  B. 

—  (18)   ^  V.  —   (19)   laoa^  p.   |.Q^ûv  L.  _  (20)  P   add.  ooL.  _  (21)  B  :   (1. 

L'^l  ;opo)  isoLo.  V  :  xfU'l  fOf>o.  —  (22)  B  ponit  \^U>o  ante  ^^l (23)  ^)Lbaoj 

B.  —  (24)  \i^j  P.  —  (25)   USJ»  wi-3j  L. 

(9)  low  |CvoV|3o  ILaX^dl  B.  —  (2)  vpwi^v  BP.  —  (3)  Uo;ûX  vS/  pv.  — 
(4)  wvir»  Si  V.  —  (5)  ^lo  -oCûASo  B.  —  (6)  i^ow  L.  —  (7)  <»=^-^?  P.  —  (8)  U^i^-, 
•^-  —  (9)  ''''«•^^ï»»  "^1°  BPV  (V  v3/).  _  (10)  |ioaai.o  PV.  —  (11)  Iblso,©  B. 
IN^^^iibo,  V.  —  (12)  û^-  V.  —  (13)  "^v,  B.  —,(14)  ooi.  B.  —  (15)  B  add.  \-^. 

—  (16)  ir..£^L  l::^o)  BP. 


•jnO  IU;VIK    l>i:    l'OHIKNT    dURKTIEX. 

(  11»)  ^o«Kjl.3oi  (1S)^-w«/   IÔoio  :(  17)  IvJbo/  K-k>oi   K-,|.io,-D» 

|-,.>^^  ot\  n^  ) >a Xa  ii:»)  i-slI^i   .|-*o»»  (22)  Jl ....  ^  ^--^oj 

:  (  1  )  vûoo^aâ  (  2') )  po/^   ^1  :  (  -i  I  )  ^-^oj  ^"^o  otiv>  ^jû-tq^o 

ss/  (1)  y  \oi  »ii^-o  ^ioo  ♦(;!)  )K  ï   .   ^  )Ks^-^^';   I  ii  ..o 

^C50|    V  ^    s   \    j]    ^>-^  <^'   V^^î    '*'*    ^Oi^OO»    VOÔU  (">)   )Uv^^ 

(10)  W.OOIJ  ^»  ('.»)  jiio  .-(8)  )oC^|-:5  ^^<C^jlJ;  K^)  w.U  ^Kj^o» 

^"j  /     s^OO|9    (  l'J)    ^^Ot.^009    I  I  I  )   ^.JSlI^    )-^099     ÔgL^S^QjL     K.^.^^1 

.jJâi^  )t  S\  ^  (l.t)  ytvi»v>o  ^a^oi,^  (12)  ^^#ooM;  .ou-i^^w» 
(  1  I )  jo^sI^aA  K.^^^!  jootJo  .i^^K^o  .«^N  ..Kj  )v>^  oi^^ 
"^  ">  f>o  )r-^^  o«^  ^--û?^/?  )-^î  (1j)  t-Jt  ^  n>o  .j--*oi» 
o — co-j;    f»*K.^9     s^oi    jfOf    :(I7)  )-^w»099    (  !<>)    otla    «  N    v> 

•^).a:;9j9  (  18)  )K.^cu^ii^ 
j.^90i_d  a.^^^^i/9  JjlSJ)  jjotVod  ''^>w,^<^o  i't.:^/    wwiXoi 

^0(0    :)y    ^\V>0    yOOi^  (  10)  )b^J^s.^9    >    .iNot    .')v>^9    OtL»*)» 

.)K  -^iii  ..>o»  (21)  lio^Of   .vOoC^  (-20)  ^1 .0  ..>o;  ^^01  J*t-^ 


(17)  ^'ow  L'f^l  liv-io,i>*  ni'.  —  (18)  ♦•-/  ]'.  »^/  lowo  lî.  ^l  owo  \'.  —  (l".i)  vpw 
p.   .jooviso^    \'.  _  (20)  V~i&s   PV.    i-ao   ooCa    ji.  —   (21)  Oiii.   B.   —   (J-'i   ov^«*»a    \'. 

—  (2;{)  t^o  P.  —  cJ'i)  ,j*i^  B.  —  (25)  »a:i^^  V. 

(1)  V  add.  'f^lo-  —  (2)  oni.  V.  —  (3)  1^»*»  I^î^,'»  V.  —  ('i)  V  add.  ^oi^.  _ 
(■'»)  '?»  ^^s»'^  "^^  ^ovio  ^w  HP  iB  :  »3io  et  om.  v-*")-  —  C'»)  ^«t-uso»  V. 
_  (7)  ^»«  Si^  L.  _  (8)  lovS^»  oviOj  fl  û^lj-H  BP.  —  (9)  U-v  ^  U.  — 
(1(1)  ^ow^    l-x)    ik^  V.  _    (11)   »av  l,v.   —  (12)  ^wû^-^o^  V.  —  (12)    «»ow»o    l!. 

—  (i;{)  ^--.0*100  1!.  —  (Pi)  «vi^û*.  B.    -  (1:,)  om.  V.  Ul  ;a:*oo  Bl».  B  aild.  v-^/- 
■—  (IG)  sic  V.  «La'Uao  BLP.   —  (17)  ^    Uo»  BPV    ^Uo»»  V).  —  (18)  It^^a^  PP. 

—  (10)  ^v.^l^-»^  BP.  —  (20)  T^-  Tj«^-»o^  V.  —  (21)  Rotije»  i,p. 


LA  PREMIÈRE  LETTRE  DE  SAINT  AXTOLNE.         297 

♦  (24)  )V-^  ^  (23)  V-^V  ôOb^j   (22)  ^    ooi   J-joi^q-d 

•  n)  )ioi  >rf>^v>  .)>^î  Ji-J-Lûo  .(25)  jvifn  ..  .)Lll^  .)lâJ90i.2LA. 
K,  ,.3»ot ..  ^j   y/   .^..A^oi9  yOPiio  i  >  ^>^  (2)  )^V^;o  JioAâ; 

Ôt,>^  N    OOI     VL^iK^  .Ôi.2^    oC^O    ^^    )o(^|l    (3)  ^Ol    ÔPlSlI 

(4)  ^"^«^  ôî^  .^<v\v>  ooio  .llo-autlf  ).^09  ôt\  oôuo  .joC!^ 
jo^wL^o  (G)  ôi^  oV^il  (ô)  ooi  JJ;  l'ôu^^^  f^o  f^  ^^  ^"^^ 
yoou^  ô(^  ^j:^^.do  ôC^^^OLû^  ^.^aJLo;  ^^oi  (7)  s^oi  ôt^ 
os^D  (9)  ôi.^a^  ^aJlÊoK^oo  vOouL^sI^a^  ^^  sjtVâii  (8)  jl; 
(11)  )L^^-^K.jL^oo  (10)  oii,  ^  «  flf>  ^tj/  •:*  llo-ai^t^â  lo^l  ]J9 
(13)  ^)a-^;Kio  )Lov^  ^'^^  .ooU»  (12)  ôj!^  7^"^?  )L— ©i^ 
:(15)  ôiv^  )jS^;  '-'i^^'  '>-"î  *^®  .ôila^l?  (14)  JioJJ  "^O. 
(20)  )jL.2L:^a^oo  jioiw^^o  :(19)  ).iooj-so  )l)U^i»  '^*^  !p 
:(22)  >  t  «  ^  ^^^  ^j  (21)  )io  I  n  ..iKjbo-so  :  foulai  w.ôiaLS^09 

vu^9K.^oo  :ôi^   >  Nn»o   ôC^^^CL^.  ))!««  )ii ..  )oî^ 
IqlS.;    Npnci  »,  to^/    ^po  )ju>^9    ^^VW   ^^^-^^^^^^  ♦oi!^   ^ylso 

.(23)  oii^JL  jjcf 


(22)  H>55^  P.  om.  B.  —  (23)  ^*»a3  V.  —  (24)  V  add.  lûsa*;^»  lûwaa^L.  _ 
(25)  om.  LV. 

(1)  |Laj;a»m-vj  L.  Rainno  xi  V.  —  (2)  »  l^;*»  »-■»'  P.  »  \^>-  »->>  B-  —  (3)  \»^ 
o^  v*o»  B.  —  (4)  om.  V.  —  (5)  om.  B.  H  ^ot?  V.  —  (6)  n^ov^  LP.  —  (7)  B 
add.  <^l-  —  (8)  U?  ^/  B.  —  (9)  om.  BV.  —  (10)  '■;a.iio  B.  -«  f-*=>^  V.  — 
(11)  ûev-vjty*;  Slo  i*w  L;a*i»  p.  ^.^»io^J./o  B.  —  (12)  om.  L.  —  (13)  Uo't^  )a..^^-vs 
B.  —  (14)KoU  ^v  >o^P.  ILa^L.  —  (18)  In;^  I^^»  P.  «k^^»  L.  —(19)  \^Oj=' 
B.  —  (20)  lii^aaao  p.  _  (21)  ILoiû-^via  BP.  |Laiû*.;-so  ^o  V.  —  (22)  **»/  V.  — 
(23)  LV  omettent  la  finale.  B  porte  en  plus   U»****  im^jag.!/  U^J—»  [»-jo. 


ANALYSE  T)U  TRAITE 

ÉCRIT  PAR  DENYS  BAR  SALIBI 

CONTRE  LES  NESTORIENS 

(ms.  syriaque  de  paris  n°  209,  p.  ISI  à  380) 


INTRODUCTION 

Denys  bar  Salibi,  rvêque  de  Germanicia  ou  Maras,  patrie  de 
Nestorius,  en  ll.")l,  puisd'Amid,  où  il  mourut  en  II71,  est  un 
des  écrivains  jacobites  les  plus  féconds  cf.  Rubens  Du"\  al,  La 
littérature  syriaque,  Paris,  1907,  p.  100)  ;  nous  espérions  donc 
que  son  érudition  l'aurait  amené  à  consigner  dans  cet  ouvrage 
des  faits  intéressants,  d'autant  qu'il  Ta  écrit  à  la  lin  de  sa  car- 
rière, à  Amid  (1 166-1171).  Nous  espérions  même  y  trouver 
mention  des  écrits  de  Nestorius  et  du  «  traitV'  d'Héraclide  de 
Damas  ».  Notre  espoir  a  ét(''  déçu  et  nous  analysons  ici  ce  trait»' 
pour  que  d'autres  ne  nourrissent  pas  la  môme  illusion. 

Denys  reprend  d'abord  la  lettre  de  Siméon  de  Beit-Arsam, 
('crite  vers  7)10,  ('ditéeet  traduite  par  Ass(''mnni,  B.  ().,  I,  p.  3  KW 
399.  Nous  traduisons  le  texte  de  Denys  à  cause  de  l'antiquité 
du  document  et  de  son  allure  historique.  Les  traditions  qui  y 
sont  consignées,  et  dont  les  unes  datent  des  premières  anni'cs 
du  VI*  siècle,  tandis  que  les  autres  proviennent  sans  doute  de 
(iermanicia  même,  patrie  de  Nestorius,  dont  Denys  fut  evèque, 
sont  d'ailleurs  peu  connues. 

Nous  passons  |>lus  vite  sur  la  discussion  scripturaire  et  théo- 
logique qui  suit  :  nous  en  donnons  des  spt'cimens  et  nous  indi- 
quons entre  crochets  la  pagination  du  manuscrit  pour  que  l'on 


ANALYSE  DU  TRAITÉ  CONTRE  LES  NESTORIENS.       "299 

puisse  se  faire  une  certaine  idée  de  la  longueur  de  nos  omis- 
sions. Nous  traduisons  ensuite  les  pages  que  l'auteur  consacre 
au  concile  de  Chalcédoine,  car  on  y  trouve  la  légende  jacobite. 

Dans  la  seconde  partie  de  son  traité,  Denys  commence  par 
chercher  des  arguments  dans  le  Sijnodicon  nestorien;  nous 
indiquons  tous  les  textes  qu'il  lui  emprunte.  C'est  dans  cette 
partie,  basée  sur  «  les  démonstrations  de  leurs  docteurs  »,  que 
nous  espérions  trouver  des  citations  de  Nestorius.  Vain  espoir. 
Le  «  Traité  d'Héraclide  de  Damas  »  semble  n  avoir  laissé  aucune 
trace  avant  de  paraître  dans  le  catalogue  d'Ebedjésus,  en  1298. 
S'il  est  de  Nestorius  (1),  il  est  étrange  qu'aucun  patriarche, 
aucun  évêque  nestorien  n'en  ait  fait  mention  dans  le  Sijno- 
dicon,  et  que  les  Nestoriens  dissidents,  portés  vers  les  chalcé- 
doniens,  comme  Sahdona,  n'y  aient  pas  cherché  des  arguments 
en  faveur  de  leur  thèse;  il  faut  iidinettre,  semble-t-il,  que  cet 
ouvrage  a  été  traité  par  les  Nestoriens  comme  un  «  péché  de 
vieillesse  »  de  Nestorius  et  enfermé  dans  «  l'enfer  »  de  la  bi- 
bliothèque patriarcale,  parmi  les  livres  à  l'index;  en  d'autres 
termes,  les  nestoriens  auraient  toujours  été  de  l'avis  de  M.  Bé- 
thune-Baker  et  auraient  toujours  cru  que  Nestorius,  dans  le 
TRAITÉ  d'Héraclide,  n'est  pas  nestorien. 

Cette  conclusion,  un  peu  paradoxale,  n'a  d'ailleurs  rien  qui 
puisse  nous  surprendre,  car  d'anciens  historiens,  entre  autres 
Lenain  de  Tillemont,  ont  déjà  fait  remarquer  que  l'arrivée  de 
Jean  d'Antioche  aurait  changé  la  face  du  concile  :  Cyrille  au- 
rait été  accusé  aussi  bien  que  Nestorius,  et  tous  deux  auraient 
dû  faire  des  apologies  pour  leur  doctrine.  Les  apologies  de  Cy- 
rille sont  bien  connues  et  elles  ont  fini  par  convaincre  tout  le 
monde  de  son  orthodoxie;  l'Apologie  de  Nestorius  aurait  peut- 


(1)  La  division  en  chapitres  de  la  première  partie  semble  postérieure,  car  les 
titKes  des  cliapitres,  1"  coupent  par  endroits  la  réponse  d'un  personnage,  2"  inter- 
rompent parfois  le  sens,  3"  reproduisent  souvent  mot  à  mot  la  phrase  qui  suit 
et  montrent  ainsi  qu'ils  en  proviennent.  On  pourrait  donc  sans  inconvénient,  et 
même  avec  quelques  avantages,  ne  conserver  dans  la  première  partie  du  «  Traité 
d'Héraclide  »  que  la  numérotation  des  chapitres,  pour  facilitei'  les  renvois,  et  sup- 
primer tous  les  litres.  —  Du  moins  nous  n'avons  encore  rien  vu  qui  permette  de 
douter  de  l'authenticité  du  traité  :  il  ji'y  a  pas  d'anachronismes,  pas  de  légendes, 
les  textes  cités  (que  l'on  retrouve  par  ailleurs  en  grec  ou  en  latin)  sont  fidèle- 
ment traduits;  les  idées  mêmes  (pour  qui  a  lu  Socrate  et  Tillemont)  sont  bien 
celles  que  devait  avoir  Nestorius. 


:3(X)  KKVLE    Di;    l/ORIENT    CHRÉTIEN. 

être  abouti  au  même  résultat,  M.  B(''thune-Baker  nous  Taffirme 
et  le  R.  P.  Bedjan  nous  l'apprendra  sans  doute  bientôt;  mais 
il  ne  s'ensuit  pas  que  les  ('crits  précédents  de  Nestorius  n'aient 
pas  prêté  une  base  solide  à  ses  accusateurs:  le  contraire  est 
même  certain,  puisque  deux  cents  ("vèques  en  ont  ainsi  jug»'  et 
que  ces  écrits  précédents  ont  donné  naissance  à  une  hérésie. 
Nestorius  n'avait  donc  pas  le  droit,  en  431,  de  se  borner  à  des 
récriminations  (-trangères  au  litige;  dès  qu'il  a  vu  que  son 
(îrouchy,  Jean  d'Antioche,  était  en  retard  de  plus  de  quinze 
jours  et  n'arriverait  plus  à  temps,  il  devait  payer  de  sa  per- 
sonne et  nous  donner  ses  explications  et  son  apologie  au  lieu 
d'attendre  vingt  ans  pour  cela.  La  victoire  n'est  pas  seulement 
«  pour  les  gros  bataillons  »,  comme  l'écrit  M.  Béthune-Baker 
(p.  22),  elle  est  surtout  pour  les  troupes  bien  conduites  qui  com- 
battent à  propos  :  Nous  trouvons  ici  Jean  d'Antioche  qui  arrive 
beaucoup  trop  tard  et  qui  croit  y  remédier  par  la  tenue  d'un 
pseudo-concile  ;  puis  le  comte  Candidianus  qui  n"a  pas  l'énergie 
de  fermer  l'église  de  Sainte-Marie  et  de  dissiper  ce  qu'il  appelle 
un  concile  partiel,  maisqui  croit  assez  faire  en  adressant  un  éner- 
gique rapport  à  l'empereur;  enfin  Nestorius  qui  ne  parait  pas 
devant  ses  accusateurs  et  croit  faire  assez  en  récriminant  contre 
la  procédure  suivie  sans  daigner  expliquer  les  locutions  qu'on  lui 
impute  ;  il  attend  vingt  ans  pour  composer  l'apologie  qui  nous 
occupe  :  Elle  est  capitale  en  tant  qu'elle  nous  montre  à  quel 
point  la  réflexion  et  l'adversité  avaient  amené,  en  451,  l'esprit 
de  Nestorius,  mais  son  importance  semble  nulle  pour  l'his- 
toire du  nestorianisme  car  les  catholiques  ne  l'ont  pas  lue, 
puisqu'il  y  avait  pour  eux  chose  jugt'e,  et  les  nestoriens  l'ont 
cachée,  parce  qu'ils  n'y  trouvaient  pas  assez  clairement  les 
erreurs  que  Nestorius  avait  laissé  accréditer  et  condamner  sous 
son  nom. 

l'dur  terminer  cette  longue  digression  et  revenir  à  Denys,  il 
nous  reste  à  dire  que  nous  omettons  encore,  vers  la  fin  du  traité, 
les  arguments  théologiques,  mais  que  nous  traduisons  presque 
toute  la  dernière  partie  qui  débute  par  des  emprunts  à  un 
écrit  nestorien  oii  un  certain  Thomas  raconte  sa  dispute  avec 
le  diacre  chalcédonien  Parthénios.  Cette  partie,  qui  comprend 
une  nouvelle  interprétation  du  concile  de  Chalcédoine,  serait 
dirigée  contre  les  melkites;  elle  mélange  d'ailleurs  le  concile 


ANALYSE    DU    TRAITÉ    CONTRE    LES    NESTORIENS.  301 

de  Chalcédoine  avec  les  cinquième  et  sixième  conciles  œcumé- 
niques et  présente  donc  pour  nous  quelques  obscurités. 

Paris,  le  9  juillet  lOOi). 

F.  Nau. 


TRADUCTION 

«  Avec  le  secours  divin  qui  nous  fortifie,  nous  commençons  à 
écrire  le  livre  contre  l'opinion  de  Nestorius;  il  est  divisé  en  cha- 
pitres pour  que  l'esprit  du  lecteur  soit  éclairé  facilement. 
Chapitre  i  :  De  Denys,  l'humble,  de  l'illustre  ville  d'Amid,  le- 
quel (Denys)  est  Jacques  bar-Salibi.  » 

I.  Après  avoir  terminé  la  dispute  avec  les  Juifs,  nous  commençons  à 
répondre  aux  Neslo?'iens  qui  sont  ainsi  nommés  de  Nestorius.  Cette  hérésie  a 
commencé  au  temps  d'.4n?ieet  de  Caïphe.  Ces  Juifs  en  effet  regardaient  le 
Christ  comme  un  simple  homme,  comme  ils  le  lui  disaient  :  Tu  blasphè- 
mes, toi  qui  es  homme,  en  te  faisant  Dieu.  Simon  le  magicien  reçut  cette 
hérésie  des  Juifs  et  regarda  le  Clirist  comme  un  simple  liomme.  De  Simon 
cette  doctrine  passa  à  Ebion,  puis  à  Artémon  et  à  Paul  de  Samosale,  évê- 
que  d'Antioche,  et  il  dit  que  Marie  avait  enfanté  un  simple  homme.  De  Paul 
cette  doctrine  funeste  passa  à  Diodore,  évêque  de  Tarse,  et  il  sépara  les 
natures  et  leurs  propriétés  et  leurs  opérations.  Chez  Diodore  s'instruisit 
Théodore,  évêque  de  Mopsuesle ;  il  interpréta  les  écritures  au  sens  juif,  et  il 
introduisit  deux  fils,  l'un  naturel  et  l'autre  fils  de  la  grâce.  Chez  Théodore 
s'instruisirent  Nestorius  et  Théodoret;  mais  il  convient  de  parler  (d'abord) 
de  leur  naissance,  de  leur  éducation  et  de  leur  famille  (1). 

11  y  avait  un  homme  nommé  Addaï,  du  village  de  Atac,  perse  de  nais- 
sance; sa  femme  se  nommait  'Almalcù.  Quand  il  eut  frappé  sa  femme 
et  qu'elle  eut  jeté  un  enfant  (avorté),  il  se  leva,  la  prit  et  alla  demeurer  à 
Samosale,  et  elle  lui  enfanta  deux  enfants  :  Barba' alsmin  et  un  autre 
AbVasoum.  Après  la  mort  àWddaï  et  de  sa  femme,  leurs  enfants  allèrent 
à  Germanicie,  [182]  c'est-à-dire  Mar'as.  Ils  y  prirent  des  femmes  dans  le  vil- 
lage nommé  Béhédin,  qui  est  aujourd'hui  détruit.  Il  y  a  là  une  fontaine,  et 
quiconque  y  naît  et  en  boit,  a  la  voix  remarquable  et  claire.  Au-dessus  du 
village  il  y  a  une  caverne  où  on  dit  que  Nestorius  a  demeuré  (2).  Barba'als- 
mîn  eut  un  fils  et  l'appela  Nestorius;  Abi'^asoum  en  eut  un  aussi  et  il  l'ap- 

(1)  Ce  (lui  précède  provient  de  Siniôon  de  Beit-Arsam.  la  suite  semble  person- 
nelle à  Denys. 

(2)  Denys  a  sans  doute  recueilli  ces  traditions  lorsqu'il  était  évêque  de  Germa- 
nicie. 


302  rf.vlt:  de  l'orient  chhétiex. 

pela  Thèodorel.  Ils  les  mirent  à  l'école  grecque,  et  ils  apprirent  récriture 
,i,^rccque.  Quand  ils  grandirent,  ils  allèrent  à  Athènes  e\  apprirent  la  disci- 
pline des  Grecs,  puis  ils  retournèrent  à  leurs  pays.  Neslorius  fut  fait  prêtre 
dans  l'église  d'Anlioclie:  il  était  interprète  à  cause  de  la  beauté  et  de  la 
douceur  de  sa  voix.  Il  commença  à  méditer  les  livres  de  Diodori'  et  en  tira 
l'hérésie  qui  est  appelée  aujourd'hui  de  son  nom.  Comme  il  avait  un  style 
élégant,  une  langue  déliée  et  une  belle  voix,  sa  renommée  alla  jusqu'à  Co7is- 
tnntinople;  le  roi  et  les  évéques  crurent  qu'il  était  comme  U&rJean,  qu'ils 
avaient  aussi  pris  à  Antioche.  Ils  l'appelèrent  et  le  firent  archevêque  de 
Ciinstantiuople .  Quand  il  fut  sur  le  siège,  il  commença  à  révéler  sa  mau- 
vaise volonté.  Théodorel,  fils  de  son  oncle,  était  aussi  évoque  de  la  ville 
de  Cyr.  La  tromperie  de  T/irodoret,  de  Nestoi'ius,  d'Aiidré  de  Samosale  et 
des  autres,  qui  firent  grandir  l'hérésie,  apparut  :  un  concile  fut  réuni  à 
J'Jphèse  qui  chassa  de  l'Église  ceux  qui  honoraient  l'homme  et  surtout 
Xestorius.  Théodoret,  qui  craignait  d'être  envoyé  en  exil,  renia,  de  bouche 
seulement,  l'enseignement  de  Xestorius.  Nestorius  lui  avait  fait  dire  :  Si 
l'on  te  presse  et  que  l'on  ti-  demande  de  m'anathématiser.  [183]  fais-le  à  la 
manière  de  l'anathème,  c'est-à-dire  du  vœu,  dont  Moyse  a  écrit  :  «  tout 
anathèmo  qu'un  homme  prononcera  »,  c'est-à-dire  «  tout  vœu  qu'un  homme 
vouera  »,  et  non  à  la  manière  de  l'anathème,  c'est-à-dire  de  la  séparation 
de  Dieu,  dont  /Vm/  a  écrit  :  Celui  qui  anathématise  notre  Seigneur  Jésus- 
(Jhrist  sera  anatlième.  Il  obéit  au  fils  de  son  oncle;  pour  ne  pas  être  con- 
damné à  l'exil,  bien  qu'il  répandît  en  secret  le  mauvais  enseignement; 
il  utilisa  cette  méthode  et  cette  mauvaise  ruse  dans  l'anathème  contre 
Xestorius.  Plus  tard,  lorsque  sa  fraude  fut  découverte,  les  évêques  le 
chassèrent  aussi  de  l'église.  Près  de  Théodore t  s'instruisit  Ibns  d'Édesse, 
qui  fut  aussi  expulsé  plus  tard.  D'Ibas  tint  Mari  le  Perse,  par  qui  le  pays 
de  Perse  fut  infecté  du  ncstorianisme.  Du  temps  d'Ibas.  il  y  avait  à  Edesse 
une  école  où  étaient  des  Perses,  parmi  lesquels  Acace,  Barsôma,  Ma'na, 
Jean  le  «  petit  porc  »,  Abraham  le  chauffeur  de  four,  Narsès  le  lépreux; 
tous  ceux-là  persévéraient  dans  la  doctrine  funeste.  Par  les  soins  de  (Jourâ, 
évêque  d'Édesse,  ils  furent  chassés  d'Édesse,  leur  école  fut  détruite  et  on 
bâtit  à  .sa  place  une  église  à  la  Mère  de  Dieu.  Les  expulsés  allèrent  en 
Orient,  Barsoma  devint  évoque  de  A^isibe,  et  Narsès  docteur  dans  cette 
même  ville;  ils  implantèrent  la  doctrine  de  Nestorius  chez  les  Perses, 
s'associèrent  des  personnes  perverses  et  se  séparèrent  de  la  vraie  foi  à 
l'occasion  suivante  : 

Lorsqu'on  demandaau  catholique  5a6a't  d'aller  à  }:j)hèse,  il  écrivit  son  as- 
.sentiment  et  celui  des  évêques  de  l'Orient  et  le  fit  porter  par  des  moines. 
Quand  ils  passèrent  chcZiffar.;fôma  de  Xisibe.  celui-ci  les  trompa,  prit  les  let- 
tres et  alla  près  du  roi  perse.  Quand  il  les  lut  et  entendit  qu'il  y  était  ques- 
tion «  d'un  empire  tyranniqu(>  [1^4]  et  mauvais  »,  Barsôma  ditau  roi  :  Bnba'i 
et  ses  compagnons  sont  des  espions  des  Romains;  ils  ont  cherché  à  faire 
périr  A>.s/o>'ù/s  parce  qu'il  exhortait  les  Romains  a  se  soumettre  aux  Perses. 
Le  roi  perse  donna  force  et  pouvoir  à  Barsôma  contre  Babaï  et  les  évêques  ; 
il  partit  avec  une  troupe  et  il  tuait  quiconque  n'adhérait  pas  à  la  foi  de 
.X'storins:  il  coupa  la  langu(>  à  Rabai  et  ensuite  la  tête;  il  tua  Bar-Sohde\ 


ANALYSE    DU    TRAITÉ    CONTRE    LES    NESTORIENS.  303 

métropolite  de  Mar-Matlai,  avec  les  moines  et  les  prêtres,  et  il  détruisit  le 
monastère.  Comme  il  se  préparait  à  aller  en  Arménie,  on  lui  fit  dire  de  ne 
pas  venir,  et  parce  que  le  roi  perse  craignait  une  révolte  des  Arméniens, 
il  fit  dire  à  Barsôma  de  ne  pas  parler  avec  eux  ;  il  tua  sept  mille  huit  cents 
hommes  et  subjugua  par  la  force  tout  l'Orient  à  la  mauvaise  doctrine  de 
Ncstorius  {\).  En  voilà  assez. 

II.  Dans  ce  chapitre,  nous  avons  à  faire  connaître  leur  doctrine  vaine  ou 
plutôt  incomplète,  car  s'ils  estiment  bien  penser  sur  la  Trinité,  ils  blas- 
phèment contre  l'incarnation  du  Fils  :  au  lieu  de  dire  qu'il  s'est  incarné, 
ils  disent  que  l'homme  a  été  pris  et  que  celui  qui  prend  est  autre  que 
celui  qui  est  pris,  et  que  Dieu  le  Verbe  est  Fils  et  Seigneur  par  nature,  et 
homme  par  grâce  et  à  cause  de  la  connexion  avec  celui  qui  le  prit.  Ils  di- 
sent que  le  Christ  est  un  homme  de  Xazareth  qui  a  été  uni  au  Verbe  en 
prosopon  et  en  honneur,  et  que  tous  deux  sont  certes  un  Christ  et  un  Fils 
en  honneur,  en  invocation  et  en  adoration,  mais  non  d'une  union  vérita- 
ble. Ils  attribuent  les  souffrances  à  l'homme,  et  les  prodiges  à  Dieu  qui  lui 
est  uni.  Ils  disent  qu'il  est  deux  natures  dont  l'une  est  née  et  a  subi  les 
souffrances  et  l'autre  a  brillé  dans  les  prodiges.  Comme  ils  étaient  réfutés 
par  [185]  l'Écriture  qui  attribue  la  naissance  et  les  souffrances  au  Fils,  au 
Seigneur  et  au  Christ  et  non  à  l'homme,  ils  ont  imaginé  d'attribuer  au 
Christ  des  noms  doubles  et  simples.  Ils  ont  appelé  noms  doubles  ceux  de 
Fils,  de  Sauveur,  de  Seigneur,  de  Christ;  ces  noms  doubles  désignent 
Dieu  et  l'homme;  si  le  Livre  emploie  l'un  d'eux,  ils  rapportent  à  la  nature 
de  l'homme  l'intelligence,  ou  la  naissance,  ou  les  souffrances,  et  ils  réser- 
vent à  la  nature  divine  les  prodiges  et  les  miracles.  Ils  appellent  noms 
simples  ceux  de  ^'erbe,  de  Dieu  et  de  consubstantiel.  Ils  ont  imaginé  qu'on 
ne  peut  attribuer  à  l'un  de  ceux-ci  l'être,  ou  la  naissance  ou  la  croix.  Ils 
n'ont  pas  compris,  ces  trompeurs,  qu'au  commencement  de  son  livre  Jean 
a  écrit  que  le  Verbe  était  chair:  et  l*aul  :  Dieu  envoya  son  Fils  et  il  fut 
(Vune  femme...  Nestorius  dit  :  De  même  que  je  donne  le  nom  de  Dieu 
à  Moyse,  ceux  de  Fils,  de  Premier-né  et  de  Seigneur  à  Israël,  celui  de 
Christ  à  Saiil,  à  Abraham  et  à  Cyrus,  celui  de  saint  au  babylonien;  de 
même  j'appelle  le  Christ  Fils,  Seigneur,  Premier-né  et  Saint. 

Les  Nestoriens  disent  :  Comment  Dieu  serait-il  né  d'une  femme?  Car  il 
est  dit  dans  l'évangile  :  A  ceux  qui  l'ont  reçu  il  a  donné  le  pouvoir  d'être 
enfants  de  Dieu,  ceux  qui  ne  sont  pas  nés  du  sang  ni  de  la  volonté  de  la 
chair,  mais  de  Dieu...  [186].,.  III...  Les  saints  Livres  attribuent  au  même 
Verbe  incarné  les  choses  élevées  et  les  humbles,  et  non  à  un  et  à  un  au- 
tre ;  ils  lui  attribuent  les  choses  divines  en  ce  qu'il  est,  et  les  choses  hum- 
bles en  ce  qu'il  était.  Les  Nestoriens,  après  avoir  distingué  les  temps  et  les 
appellations,  [187]  séparent  encore  les  natures  et  les  Fils,  et  déchirent 
l'unité  du  Verbe  avec  sa  chair. 

Vient  une  discussion  scripturaire  :  les  Nestoriens  allèguent 

(1)  Ici  se  termine  un  second  emprunt  à  la  lettre  de  Siméon  de  Beit-Arsam 
•  écrite  vers  510. 


o04  i;i:vi  !•;  di:  i/'ikiknt  f'iii;i:Tii:N. 

des  textes  de  saint  Paul  :  II  Cor.,  i,  20;  Piiilip.,  ii,  0;  Col.,  i, 
17;  Hébi'.,  II,  7...;  [189]...  de  saint  Jean,  1,  ii,  1  à  2  et  v,  13; 
Denys  répond  à  mesure  par  d'autres  textes  et  conclut  : 

Les  docteurs  ont  séparé  les  paroles  et  ont  dit  que  les  unes  étaient  dites 
de  la  divinité,  et  les  paroles  plus  viles  de  l'humanité,  mais  cela  ne  vient 
pas  de  ce  qu'ils  partageaient  le  Christ  en  deux  natures,  deux  personnes  et 
deux  Mis,  car  ils  rapportaient  toutes  les  paroles  à  un  seul  :  les  divines  et 
les  humaines  au  Seigneur;  par  la  distinction  des  paroles  les  natures  n'é- 
taient pas  divisées,  mais  toutes  s'appliquaient  à  un  Fils,  à  Dieu  incarné, 

IV...  [191]...  Est-ce  que  Celui  qui  a  dit  :  Mon  Père  et  moi  nous  sommes  un 
est  le  même  qui  a  dit  :  Mon  Père  est  plus  r/rand  que  moi,  ou  bien  est-ce  un 
autre  et  un  autre?  Si  vous  dites  :  C'est  un  autre  et  un  autre,  comme  Ta 
dit  Xestorius  avec  Léon  et  T/iéodoret,  voilà  deux  natures:  et  si  vous  dites 
que  c'est  le  même,  pourquoi  séparez-vous  les  natures  après  l'union?... 
[192]... 

L'auteur  joue  sur  le  niot  prosopon  qui  signifie  personne  ou 
figure  : 

Dites-nous  encore  :  Le  Père  est  un  prosopon,  on  le  voit  parce  qu'il  est 
écrit  :  Leurs  anyes  voient  toujours  le  prosopon  de  mon  Père  dans  le  ciel: 
maintenant  quand  il  est  écrit  dans  l'évangile  que  les  Juifs  ont  craché  sur 
le  prosopon  de  Jésus,  était-ce  le  prosopon  de  l'un  de  la  Trinité  ou  d'un 
autre? 

Si  vous  dites  :  d'un  autre,  alors  la  Trinité  a  quatre  prosojxms,  et  si  vous 
dites  que  c'est  le  même  prosopon,  comment  Dieu  le  Verbe  aurait-il  un 
/y/-o.soyyon  visible  ?  et  comment  les  Juifs  auraient-ils  craché  sur  le  prosopon 
de  Dieu  le  Verbe?  Vous  faites  donc  souffrir  Dieu.  Si  vous  dites  que  les 
prosopons  sont  unis,  alors  les  hypostases  et  les  natures  sont  unies,  et  les 
prosopons  sont  prônés  des  hypostases  et  des  natures  ;  et  si  les  prosopons  ne 
sont  pas  unis,  les  hypostases  et  les  natures  ne  le  sont  pas  non  plus,  et  vous 
vous  accusez  vous-mêmes.  Il  est  encore  gctM:  Livre  de  laf/nièralion  de  Jé- 
sus-Christ, fils  de  David,  fils  d'Abraham,  Ce  Christ,  fils  de  David,  est-il  le 
fils  du  Père  éternel,  celui  qui  a  dit  aux  Juifs  :  Avant  qu  Abrahayn  ne  fût,  moi 
j'étais,  et  qui,  interrogé  par  les  Juifs  de  qui  il  était  fils,  répondit  :  Si  David 
en  esprit  l'appelle  son  seigneur,  comment  est-il  son  fils  y  onhion  en  est-il  un 
autre?  S'il  en  est  un  autre  vous  avez  alors  deux  fils,  l'un  fils  de  David  et 
de  Joseph,  et  l'autre  fils  du  Père  ;  et  si  vous  dites  que  c'est  un  seul  fils, 
comment  le  fils  peut-il  être  avant  son  père  David?  et  comment  vos  docteurs 
disent-ils  que  le  fils  de  David  est  diff"crent  du  fils  du  Père?  [193]  et  com- 
ment unissez-vous  les  fils  et  séparez-vous  leurs  natures?  De  j)lus  ce  Christ 
qui  est  appelé  fils  d'Abraham,  Tadorez-vous  ou  non?... 

V.  Comme  les  Nestoriens  sont  tombés  une  fois  dans  lerreur  des  Juifs  et 
des  païens,  ils  nous  adressent  la  môme  question  qu'eux  :  Qui  dirigeait  le 
ciel  et  la  terre,  tandis  que  le  Verbe  était  dans  le  sein  (h^  la  \  ierge?  Nous 


ANALYSE  DU  TRAITÉ  CONTRE  LES  NESTORIENS.       305 

leur  répondons  :  [1**5]  Si  le  Christ  était  un  simple  homme,  il  serait  en  vé- 
rité limité,  et  lorsqu'il  est  dans  le  sein  il  ne  serait  pas  ailleurs;  mais  s'il 
est  Dieu,  Dieu  n'est  pas  limité  et,  tandis  qu'il  reposait  dans  le  sein,  le  ciel 
et  la  terre  étaient  remplis  de  lui... 

Voici,  comme  spécimen,  un  chapitre  entier  : 

VI.  Dites-nous  :  11  y  a  cinq  genres  de  noms  qui  peuvent  être  appliqués 
à  quelqu'un  :  ou  par  homonymie,  ou  avec  (même)  nom,  ou  comme  plura- 
lité de  noms,  ou  comme  noms  différents,  ou  comme  (tiré)  d'un  nom.  Mon- 
trez-nous donc  maintenant  de  laquelle  de  ces  cinq  manières  vous  donnez, 
aux  deux  natures  et  hypostases  que  vous  confessez,  le  nom  d'un  Christ. 

Si  c'est  de  la  première  manière,  par  homonymie,  vous  confessez  dans  ce 
cas  deux  Christs  et  deux  Fils  de  même  nom;  comme  le  chien  de  mer  et  le 
chien  de  terre  qui  ont  même  nom  et  qui  sont  deux  (genres  de)  chiens.  — 
Si  c'est  avec  même  nom,  comme  Pierre  et  Paul  auxquels  on  applique  le 
même  nom  de  l'apostolat,  ils  sont  deux  hommes  et  non  un  et  vous  confes- 
sez dans  ce  cas  deux  Christ  et  Filsconsubstantiels,  [198]  comme  Pierre  et 
Paul  qui  sont  appelés  tous  deux  Apôtres.  —  Si  c'est  par  pluralité  de  noms, 
alors  les  deux  natures  n'ont  qu'une  seule  signification,  comme  Simon, 
Pierre  et  Képhas  qui  désignent  le  seul  chef  des  apôtres;  par  suite,  chaque 
fois  que  l'on  parle  du  Verbe  Fils,  on  mentionne  aussi  le  Christ  et  il  était 
Christ  avant  d'être  homme,  ce  qui  est  insensé.  —  Si  c'est  comme  noms  dif- 
férents, que  le  nom  ne  soit  pas  seul  différent  mais  encore  la  nature,  dans 
ce  cas  autre  est  le  Fils  et  autre  est  le  Christ.  —  Si  c'est  comme  (tiré)  d'un 
nom,  comme  «  juste  »  de  «  justice  »  et  «  patient  »  de  «  patience  »,  il  y  a 
encore  deux  Christs,  comme  deux  liommes  réunis  par  la  justice  sont  appe- 
lés deux  hommes  et  non  un  ;  c'est  ce  qui  est  écrit  de  Zacliarie  et  Elisabeth  : 
car  tous  deux  étaient  justes. 

Continuons  nos  recherches  :  Le  mot  «  un  »  est  dit  de  trois  manières  : 
comme  genre,  comme  personne  et  comme  substance.  De  laquelle  de  ces 
manières  dites-vous  que  le  Christ  a  deux  natures  et  deux  hypostases  et 
forme  un  Christ  et  un  prosopon?  —  Si  c'est  comme  genre,  alors  les  deux 
natures  sont  égales  dans  le  genre,  comme  l'homme  et  le  taureau  quand 
on  leur  attribue  le  genre  animal  sont  égaux  en  genre.  A  tous  deux  s'ap- 
plique le  terme  «  animal  »,  c'est-à-dire  «  essence  animée  sensible  »,  et  ces 
deux  natures  que  vous  confessez  auraient  chacune  un  prosopon  propre  et 
on  leur  appliquerait  à  toutes  deux  le  même  nom  de  créatures,  ce  qui  ne 
peut  être.  —  Si  vous  le  dites  comme  personne;  la  personne  donne  de  son 
nom  et  de  sa  définition  à  ceux  auxquels  on  l'applique,  comme  le  nom 
d'homme  est  appliqué  à  Pierre  et  Paul.  De  cette  manière  encore  vous  avez 
deux  Christs  et  deux  prosopons  avec  un  nom  et  une  définition  de  personne. 
Si  c'est  comme  substance,  alors  le  Christ  est  une  substance,  et  une  subs- 
tance est  condamnée  par  votre  définition  des  natures. 

Ils  disent  en  même  temps  un  fils,  une  filiation  et  deux  natures.  Que  ces 
iniques  nous  montrent  une  filiation  de  deux  hypostases  et  de  deux  natures 
qui  fasse  un  fils. 

Voici  que  les  hommes  ont  une  seule  filiation  pour  tous  et  une  nature,  et 

OKUilNT    CUUÉTIEN.  20 


3(>()  I!K\I  i:    liK    l'oKIHNT    rilliKTIKN. 

ils  sont  les  fils  d'iiM  i»(''re  et  d'une  inèi-e,  et  leur  fili.ition  ne  jjput  pas  cii 
faire  un  (ils  pour  tous,  ])arc('  que  leurs  hypostases  sont  nombreuses; 
uitMne  avec  une  nature  et  fils  d'un  pèi-e,  ils  ne  peuvent  être  un  fils  au 
|)oint  d'appeler  un  lils  ot  une  filiation  deux  hypostases  et  deux  natures  qui 
ne  sont  pas  égales  entre  elles. 

L'ivraie  de  Nestorius  demande  encore  dans  (juelle  natui-e  lo  Christ  a 
souffert,  dans  l'humaine  ou  dans  la  divine?  Nous  répondons  à  leur  fatuité 
qu'ils  portent  atteinte  au  mystère  de  l'unité.  En  effet  l'homme  qui  a  souf- 
fert et  a  été  tué,  dans  quelle  nature  a-t-il  été  tué?  S'ils  disent  dans  la  nature 
du  corps,  qu'ils  sachent  qu'ils  ne  conservent  pas  l'unité.  Car  l'homme  est, 
dans  l'union,  une  nature  formée  de  deux  natures.  De  même  j)our  le  Christ 
nous  ne  dirons  pas  qu'il  a  souffert  dans  une  autre  nature,  de  crainte  qu'il  ne 
paraisse  souffrir  en  apparence  ou  en  quelque  chose  qui  lui  est  extérieur; 
mais  nous  disons  qu'il  a  été  crucifié  dans  la  chair.  Mais  ils  disent  :  Autre 
est  le  temple,  [200]  autre  son  habitant,  autre  son  vêtement;  le  temple  a 
été  détruit  et  le  vêtement  a  souffert.  Nous  leur  réjiondons  que  le  corps  de 
l'homme  est  aussi  dit  le  temple  et  1(>  vêtement  de  l'àme,  et  l'homme  après 
l'union  n'est  pas  dit  deux  natui;es;  car  l'apôtre  a  dit  :  Lorsque  notre  mai- 
son (|ui  est  sur  la  terre  est  détruite.  Il  appelle  le  corps  une  maison,  comme 
on  le  voit  par  ce  qu'il  dit  :  Tant  que  nous  demeurons  dans  le  corps.  Le 
corps  est  encore  appelé  un  vêtement,  car  il  est  écrit  .  Tu  m'as  revêtu  de 
peaii  et  de  chair,  et  lorsque  le  corps  et  le  temple  et  l'habit  meurt  on  ne 
compte  pas  dans  l'homme  une  nature  et  une  autre  nature.  De  même  lors- 
qu'il est  venu  au  monde,  le  Christ  a  dit  :  Tu  m'as  revêtu  d'un  corps,  et  son 
habit  est  rouge  de  vin.  Le  Verbe  est  uni  au  corps  comme  le  corps  à  l'Ame 
et  le  feu  au  fer,  et  non  comme  la  tunique  à  celui  qui  la  porte.  Objection. 
Les  malheureux  demandent  :  S'il  n'y  a  qu'une  nature  du  corps  avec  le 
\erbe,  le  corps  est  donc  consubstantiel  au  Père?  Nous  leur  répondons  que 
le  corps  et  le  Verbe  sont  dits  une  nature  non  parce  qu'ils  ont  même  es- 
.sence  ou  égale  essence,  mais  dans  le  composé  et  l'union.  Dites-nous  donc 
si  le  corps  d'Klie  est  de  la  même  nature  que  l'àme  de  Moyse  ou  non?  Car 
chacun  dit  que  Moyse  et  Élie  ont  même  nature,  mais  il  est  clair  (lue  leurs 
corps  n'ont  pas  même  nature  que  leurs  âmes.  Ce  n'est  que  s'il  était  de 
l'essence  du  Verbe  que  le  corps  serait  aussi  de  l'e.ssence  du  Père.  L>ites- 
nous  encore  :  Comment  deux  natures  et  deux  hypostases  peuvent-elles 
faire  un  Fils  et  un  Christ?  C'est  sans  doute  parce  quece  nom  convient  aux 
deux,  et  elles  ne  forment  qu'un  Fils  parce  ([ue  ce  nom  [*J01]  de  fils  et  de 
Christ  comprend  les  deux.  Nous  leur  répondons  que  tout  nom  qui  ren- 
ferme deux  ou  plusieurs  hypostases  le  fait  de  l'une  des  manières  indiquées 
plus  haut  :  par  homonymie,  comme  est  dit  le  nom  du  chien  de  mer  ou  de 
terre  ou  d'une  étoile  (Sirius),  leurs  natures  étant  difféi'entes.  ou  avec 
même  nom,  comme  le  nom  d'homme  appliqué  à  Piei're  et  à  Paul  puis 
qu'ils  ont  même  nature  ;  si  c'est  de  l'une  de  ces  manières  on  trouve  chez 
vous  deux  lils  et  deux  Christ,  comme  il  y  a  deux  chiens  de  mer  et  de 
terre  et  comme  Pierre  et  Paul  sont  deux,  bien  qu'égaux  par  lenom  d'homme 
et  par  l'honneur  de  l'apostolat,  liépondez  nous  encore  :  Comment  dites- 
vous  (pie  le  Christ  a  deux  natui-es  et  un    prosopou  .'  Car  il  est  écrit  :  Les 


ANALYSE    DU    TRAITÉ    CONTRK    LES    NESTORIEXS.  307 

Juifs  crachèrent  sur  son  prosopon.  Qu'en  dites- vous?  Crachèrent-ils  sur  les 
deux  natures  ou  non?  Si  vous  dites  qu'ils  crachèrent  sur  la  nature  et  l'hy- 
postase  humaine,  c'est  celle-ci  que  l'Écriture  appelle  prosopon  ;  on  trouve 
donc  aussi  l'hypostase  divine  et  le  prosopon  (correspondant)  et  il  y  a  en- 
core un  autre  prosopon  qui  comprend  les  deux  natures  et  dans  lequel  elles 
sont  appelées  un  prosopon. 

11  s'ensuit  que  nous  trouvons  trois  prosopons  :  deux  des  natures  et  un 
troisième  qui  est  dit  sur  les  deux  natures.  Fin  de  ces  choses.  Vil... 

L'auteur  continue  ainsi  son  argumentation,  mi-philosophi- 
que mi-scripturaire;  il  pose  de  nombreuses  questions  à  ses 
adversaires,  presque  toujours  sous  forme  de  dilemme,  et  arrive 
enfin  dans  le  dernier  chapitre  de  la  première  partie  (chap.  xii) 
à  faire  l'histoire,  à  son  point  de  vue,  du  concile  de  Chalcé- 
doine  : 

Après  avoir  amené  notre  discours  jusqu'ici  brièvement,  et  avoir  réfuté 
les  Nestoriens  à  l'aide  des  paroles  mêmes  dont  ils  se  servent;  après  avoir 
montré  que  c'est  par  illusion  et  erreur  qu'ils  disent  «  un  fils  et  Christ  «>, 
qu'ils  ne  voient  dans  le  Christ  qu'un  simple  homme,  comme  les  Arabes  et 
les  Juifs,  et  qu'ils  ne  reconnaissent  pas  l'unité  de  nature  et  de  personne 
mais  celle  qu'ils  appellent  une  union  d'honneur  et  d'amitié,  d'union  et 
d'habitation,  celle  qui  a  uni  [227]  le  Verbe  à  l'homme,  et  (pour  eux)  Dieu  a 
habité  dans  le  temple  de  Marie,  nous  en  arrivons  à  exposer  brièvement 
l'histoire  de  leur  dispute  et  de  leur  controverse  avec  les  Grecs,  c'est-à- 
dire  les  CIialc(''doniens,  et  nous  parlerons  longuement  contre  ces  deux  fac- 
tions, car  elles  ne  diffèrent  guère  l'une  de  l'autre,  si  ce  n'est  que  les  Chal- 
cédoniens  confessent  deux  natures  dans  une  hypo.stase,  et  les  Nestoriens 
deux  natures  et  deux  hypostases,  un  fils  et  un  Christ;  les  Grecs  apportè- 
rent encore  une  addition  à  la  doctrine  des  Chalcédoniens ,  ils  distinguent 
la  nature  de  l'hypostase  et  ajoutent  dans  leur  foi  deux  volontés  et  deux 
connaissances,  et  opérations,  et  propriétés,  et  sagesses. 

Dans  la  discussion  qui  va  suivre,  nous  traiterons  de  toutes  ces  choses, 
des  objections  qu'ils  nous  font,  de  leurs  vaines  questions,  des  coutumes 
qu'ils  ont  introduites  chez  eux  et  des  schismes  qui  ont  suivi.  Avant  de 
polémiquer  avec  eux,  il  convient  de  faire  connaître  en  peu  de  mots  la  réu- 
nion du  concile  de  Chalcédoine.  Après  que  Nestorius  fut  mort  dans  l'exil 
de  VOasis  d'une  mauvaise  mort,  puisque  la  langue  avec  laquelle  il  avait 
blasphémé  pourrit,  l'évoque  Maxime,  homme  adonné  au  jeune,  lui  suc- 
céda; lorsqu'il  mourut,  Cèlestin  de  Home  et  Cyrille  d'Alexandrie  attribuè- 
rent le  siège  de  Conslantinople  à  Prochis,  évèque  de  Trébizonde ;  après  sa 
mort  au  temps  de  Théodose,  Flavien  occupa  le  siège  épiscopal.  Celui-ci 
pencha  vers  les  deux  natures  de  Nestorius,  et  il  poussa  les  rois  à  réunir 
un  concile  à  cause  d'Euti/c/iés,  pour  introduire  la  doctrine  de  Nestorius. 
Lorsque  le  second  concile  d'Éphèse  se  réunit  avec  Dioscore  d'A  lexandrie 
et  128  évèques,  en  présence  [228J  des  remplaçants  de  Léo)i  —  qui  envoya 


:i(>(S  KKVI  !■:    \)K    l/dlîlHNT    (11  ItKTI  KX . 

certes  sa  leftro.  mais  oUc  ne  fut  pas  reçue  par  U's  ('véiiucs  —  liiih/rlirs  se 
repentit  de  sa  doctrine  pernicieuse,  (do  plusj  Flnvien  de  Ci-nslaulinople, 
Eusèbe  de  Porylee,  Tlu'odorcl  et  Ihna  lurent  condamnés  comme  nesto- 
riens  et  cliasscs  de  leurs  siè.ires.  Lorsque  l.ron  apprit  que  sa  lettre  n'avait 
pas  été  acceptée  par  le  second  concile  d'H/i/i('se,  il  en  conçut  de  l'inimitié 
contre  Dinscore.  Lorsque  la  femme  de  T/irodosc  alla  à  /ioinc  avec  sa  sœur 
/'itlc/irn')'  pour  prier,  IJon  donna  ordre  au  diacre  et  il  ne  leva  pas  le  voile 
du  temple  devant  elles  comme  c'était  la  coutume  ;  aussitôt  elles  enten- 
dirent la  voix  de  Lénn,  agenouillé  et  pleurant  à  l'intérieur;  quand  elles 
allèrent  près  de  lui  et  le  virent,  il  leur  fit  savoir  (jue  cela  venait  de  ce  que 
l'on  n'avait  i)as  reçu  sa  lettre,  et  l'épouse  de  l'empereur  lui  écrivit  ainsi 
que  sa  sœur  de  détruire  le  second  concile  d'Ep/iPsc  et  sa  doctrine.  .\près 
la  mort  de  T/iêoduse,  Morcien  régna;  il  épousa  Pulchérie,  après  qu'elle 
eut  gardé  la  virginité  durant  cinquante  ans,  pour  qu'elle  ne  .sortit  pas  du 
palais  Lorsque  Lron  vit  ([ue  Mnrcien  régnait,  il  con.seilla  à  Pulc/irn'e  — 
c'est-à-dire  «  nombreux  temps  »  (TtoÀu?  zaïpo;  —  d'épouser  le  roi.  11  écrivit 
à  Pulchérie  de  réunir  un  concile  général  et  de  recevoir  sa  lettre.  Morcien 
ordonna  qu'il  y  eut  un  concile  à  (Umlcèdoine  sous  prétexte  de  recherclier 
pourquoi  Eulychès  avait  été  reçu,  et  en  réalité  pour  introduire  la  doctrine 
de  Xesloriiis. 

Lorsqu'il  arriva  à  Chalcrdoiiie  un  nombre  d'environ  44G  évêques  (1), 
(ju'ils  eurent  attendu  trois  ans  et  demi,  qu'ils  eurent  juré  [229]  trente-six 
fois  qu'ils  ne  feraient  pas  une  autre  règle  de  foi  et  qu'ils  n'accepteraient 
pas  la  doctrine  de  Léon,  les  représentants  de  Léon  eurent  l'audace  d'enle- 
ver Dioscore  à  sa  place  et  de  le  mettre  à  celle  des  accusés:  puis  ils  firent 
entrer  au  concile  Eunèbe  de  Donjlce,  Théodorel  et  Ibas  qui  avaient  été 
déposés.  Tandis  que  les  évéques  d'Egypte,  d'Illyrie  et  de  Palestine  qui 
aimaient  la  foi  criaient  :  «  (La  foij  a  péri,  les  canons  chassent  Tliêodoret, 
jetez  dehors  le  maître  de  Xestorius  ;  ce  n'est  plus  un  évêque  ;  jetez  le  Juif 
dehors:  il  a  anathématisé  (Cyrille...  »,  les  évêques  orientaux  criaient  :  «  Il 
est  orthodoxe  et  digne;  chassez  Dioscore  dehors.  » 

Dans  la  seconde  session,  ils  envoyèrent  chercher  Dioscore  et  il  leur 
répondit  :  «  Voilà  que  je  suis  gardé:  s'ils  me  laissent,  j'irai  siéger.  »  Ces 
trompeurs  répandirent  le  bruit  qu'ils  l'avaient  appelé  et  qu'il  n'était  pas 
venu.  Ils  écrivirent  dans  les  actes  :  Ce  n'est  pas  pour  cause  de  foi  que 
Dioscore  a  été  déposé,  c'est  parce  que  nous  l'avons  appelé  trois  fois  et  (juil 
n'est  pas  venu  se  défendre  de  ce  que  nous  lui  reprochions. 

Dans  la  troisième  session,  tous  crièrent  :  Nous  ne  ferons  pas  une  autre 
règle  de  foi  et  nous  ne  tomberons  pas  .sous  l'anathème  des  deux  cents  évê- 
ques avec  Cyrille  qui  maudirent  quiconque  ferait  une  autre  règle  de  foi 
Dans  la  (piatrième  session,  les  princes  obligèrent  les  évéques  à  mettre  la 
main  sur  la  lettre  de  Lnm  comme  s'ils  y  adhéraient.  Dans  la  cinquième 
session,  après  (jue  tous  les  évêques  se  furent  assis  à  leur  rang,  ils  établirent 

(i)  A  lu  lin  dt'  ce  tiuvail,  on  trouvera  ('>3n  i-vr-quos.  ce  qui  est  le  nombre  tia- 
ditionnel.  Le  Concile  de  Ctialcedoine  v  sera  d'ailleurs  |)réseiité  à  un  tout  autre 
point  de  vue. 


ANALYSE    DU    TRAITp'    CONTRE    LES    NESTORIENS.  309 

une  nouvelle  règle  de  foi  [230]  et  la  lurent  devant  tout  le  monde;  les  orien- 
taux et  quelques  Romains  y  adhérèrent.  Les  princes  dirent  :  Dioscore 
disait  :  «  J'ai  déposé  Flavien  parce  qu'il  disait  deux  natures,  et  mainte- 
nant dans  votre  règle  de  foi  il  y  a  deux  natures.  »  Analolius,  évéque  de, 
Constantinople,  dit  :  «  Ce  n'est  pas  pour  la  foi  que  nous  avons  déposé  Dios- 
core; c'est  parce  ([u"il  s'opposait  à  la  lettre  de  Léon,  et  que,  appelé  trois 
fois,  il  n'est  pas  venu.  »  Dans  la  sixième  session,  les  évêques  se  réunirent 
de  nouveau  et  chacun  s'assit  à  son  rang;  alors  Marcien  vint  près  d'eux  et 
on  lut  devant  lui  la  règle  de  la  nouvelle  foi  et  il  y  vit  les  signatures  de 
475  personnes,  qui  étaient  tombées  sous  l'anathème  porté  par  le  concile 
d'Éphèse,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut.  Alors  l'empereur  envoya  dire 
à  Dioscore  de  signer  la  foi  des  deux  natures,  et  le  bienheureux  répondit  : 
Quand  bien  même  mes  mains  devraient  être  coupées  et  que  leur  sang 
jaillirait  sur  le  papier,  je  ne  ferai  pas  cela.  Alors  Marcien  ordonna,  et  le 
bienheureux  Dioscore  alla  à  Gangra  de  Thrace... 

[231]  Second  TRAITÉ  contre  les  Nestoriens  oit  l'on  trouve  la  démonstra- 
tion DE    LA   VRAIE    KOI   ET   DES    DÉMONSTRATIONS   DE   LEURS   DOCTEURS  :  QU'iLS 

s'Élèvent  contre  la  vraie  foi  et  contre  eux-mêmes;  d'abord  avertis- 
sement : 

Depuis  longtemps,  en  beaucoup  de  petites  choses  nous  avions  été  en  con- 
flit avec  les  Nestoriens  ;  lorsque  nous  arrivâmes  à  Amid,  c'est-à-dire  à  la 
part  qui  nous  fut  confiée  par  le  Saint-Esprit  pour  la  paître  selon  le  canon 
apostolique,  nous  vîmes  les  vexations  et  la  haine  des  Nestoriens  à  l'égard 
de  notre  peuple  orthodoxe  qui  enlevaient  nos  églises  par  violence  et  notre 
peuple  parfois  à  coups  de  bâton;  nous  étudiâmes  les  écrits  de  leurs  Pères 
et  nous  vîmes  la  vanité  de  leur  doctrine  bâtie  sur  le  sable,  alors  des  hom- 
mes sages  nous  engagèrent  à  mettre  la  vérité  que  nous  tenons  sur  le  chan- 
delier, à  renverser  peu  à  peu  la  croyance  des  Nestoriens  et  à  placer  les 
deux  croyances  devant  les  auditeurs  intelligents  pour  qu'ils  vissent  quelle 
est  la  véritable,  qui  est  conforme  aux  saints  Livres... 

Dans  les  quatre  premiers  chapitres,  l'auteur  reprend  les 
arguments  scripturaires,  dont  un  certain  nombre  ont  déjà  été 
entrevus  plus  haut;  enfin  au  chapitre  cinq,  il  est  temps,  dit- 
il,  d'en  arriver  aux  livres  des  Nestoriens,  et  d'y  chercher  un 
glaive  pour  les  pourfendre.  Il  débute  par  le  livre  des  conciles. 

[246]  Ils  ont  écrit  dans  le  livre  des  anciens  synodes  et  de  leurs  conciles 
une  chose  qui  les  condamne  :  ils  ont  écrit  en  effet  les  canons  des  trois 
cent  dix-huit  et  la  foi  que  les  Pères  ont  fixée  à  Nicée  et  ensuite  ils  l'ont 
expliquée.  Ils  disent  que  Maroula  de  Maiferqat  a  fait  la  traduction  du  grec 
en  syriaque  et  aussi  l'explication,  mais  Sahrisoii%  leur  catholique,  et  un 
autre  nommé  Timothée,  qui  ont  cherché  pour  eux  et  pour  les  leurs,  ont 
dit  que  Théodore  d'Andoche  avait  interprété  la  foi. 


MC)  REVUE    HE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Deni/s  cite  alors  Je  s3'iïil>ole  de  iMa-c,  il  nmiitre  qu'il  ne  par- 
tage pas  Notre-Seigneiir  en  deux;  il  réiute  ensuite,  dans  les 
chapitres  v  et  vi,  un  certain  nornlne  de  points  —  lorsqu'il 
ne  s'en  pn-vaut  pas  —  du  conimentairc  attribué  ainsi  à  7'héo- 
dorr  de  Mopsucsle  (il  a  ('crit  plus  haut  «  d'Antiochc  »).  Au 
chapitre  vu,  il  cite  d'abord  deux  lignes  de  «  la  foi  de  Mar 
Abu  »,  Sijnodiro)}  Oi-icH.ialc,  p.  541,  li^-nes  1-2  à  l:i;  puis  il 
revient  au  sujet  précédent  (Théodore).  i-2riG|  Il  cite  Joseph, 
Ibid.,  p.  '.>S,  1.  3-4;  Ézéchiel,  Ibid.,  p.  113,  1.  27  à  30,  et 
Uouijahb,  deux  fois.  Au  chapitre  viii  est  cité  Sabrisuu' ,  Sij)io- 
dico>i,  p.  194,  1.  32  à  3  1.  |2GU]  «  Après  Sabn'sou'  vint  le  catho- 
lique Grégoire  et,  après  lui,  les  Nestoriens  denieurèrcnl  de  nom- 
breuses années  sans  catholique,  et  Kosroini  fils  (Xllormizd  leur 
demanda  leur  foi,  aux  jours  de  l'orlhodoxc  Daniel  le  syrien, 
médecin  de  Kosroun.  »  Vient  une  citation  de  cette  profession 
de  foi  et,  plus  loin,  de  celle  de  Georges,  écrite  à  Mina. 

[2fi3J  Des  discours  et  des  lettres  de  Timolhrr  eatliolique,  qui  vivait  en 
lan  174  des  Arabes  (790).  En  l'an  1087  des  Grecs  (77r)-77r>).  qui  est  l'an  159 
des  Arabes,  les  Nestoriens  eurent  I/ananJcstis  pour  catholique.  Comme 
leurs  blasphèmes  étaient  nombreux,  leurs  paroles  se  réfutaient  les  unes 
les  autres,  surtout  celles  de  Tiniolhée  qui  combattait  la  vérité  et  se  faisait 
l'avocat  (lu  mensonge;  nous  ne  réfutons  pas  leurs  paroles  ici,  mais  nous 
avons  fait  contre  eux  deux  livres,  dont  le  nombre  des  chapitres  est  de 
soixante-deux,  où  nous  les  lapidons  aussi  des  mêmes  pierres  ;  dès  ici  et  à 
la  suite,  combattons-les  avec  les  paroles  de  l'Écriture  dont  ils  se  préva- 
lent. Chap.  IX.  Car  dabriel  a  dit  à  Marie  :  *  notre  Seigneur  avec  toi  ». 
Comme  il  a  dit  en  général  «  notre  Seigneur  »  et  non  «  mon  Seigneur  »,  il 
a  montré  que  ce  n'est  pas  seulement  son  seigneur,  mais  celui  de  toutes 
les  puissances.  Maintenant  [264]  ce  Seigneur  dont  Gabriel  est  le  serviteur, 
est-il  seulement  homme  ou  Dieu  et  homme?  S'il  est  homme,  comment  les 
anges  sont-ils  les  serviteurs  d'un  homme?  Et  si  vous  dites  qu'il  est  Dieu 
et  homme,  pouniuoi  n'a-t-il  pas  dit  ensemble  :  «  les  seigneurs  avec  toi  »? 
Et  si  vous  dites  (pi'il  est  Dieu  qui  a  été  conçu  dans  la  chair,  il  est  évident 
que  le  Seigneur  des  anges,  c'est  Dieu  qui  s'est  incarné  sans  changement. 
L'ange  lui  dit  encore  ... 

X.  Comment  le  Verbe  a-t-il  été  chair  sans  changement?  Nous  dirons  :  De 
même  que  le  feu  tenait  le  buisson  et  ne  le  brûlait  ])as,  que  les  eaux  du 
.Mil  étaient  du  sang  pour  les  Égyptiens  et  de  l'eau  pure  pour  les  Ilèhrcux. 
et  que  la  colonne  éclairait  les  Hébreux  et  aveuglait  les  Egyptiens:  et  de 
même  que  nous  ne  savons  pas  comment  ces  choses  se  sont  passées,  de 
même  nous  ne  savons  pas  non  plus  comment  le  Verbe  a  été  chair.  Cepen- 
dant de  même  (lu'il  est  appai-u  en  figures  aux  ])rop]iètes  sans  changement. 


AXALVSE    DU    TRAITÉ    CONTRE     LES    NESTORIEXS.  311 

de  même  il  fut,  chair  sans  changement.  [2»i8]  Tel  il  était  avant  d'être,  tel 
il  fut  après  (sa  venue).  De  même  que  la  salamandre  s'unit  au  feu  sans  être 
changée  par  la  combustion,  que  le  pain  devient  corps  sans  que  sa  nature 
soit  changée,  que  les  eaux  du  baptême  deviennent  spirituelles  sans  que 
leur  apparence  snit'cliangée,  que  les  hommes  deviennent  fils  de  Dieu  sans 
que  leur  nature  soit  modifiée,  ainsi  le  Verbe  fut  chair  sans  que  Dieu  qu'il 
était  fût  changé. 

L'auteur  continue  ainsi  à  alléguer  les  textes  qu'il  croit  favo- 
rables à  ses  tliéories,  à  pallier  ceux  dont  se  pn-valent  ses  adver- 
saires, à  argumenter  pour  faire  dire  à  ceux-ci  ce  qu'ils  se  re- 
fusent énergiquement  à  dire,  par  exemple  qu'il  y  a  quatre 
personnes  dans  la  trinité;  en  un  mot,  l'auteur  oublie  constam- 
ment que  l'incarnation  est  un  mystère  et  qu'un  mystère  sur- 
passe la  raison.  Au  lieu  de  traiter  un  tel  sujet  avec  la  réserVe, 
l'humilité  et  le  défi  de  soi-même  qu'il  demande,  il  s'imagine 
qu'il  l'a  compris  et  qu'il  peut,  parle  raisonnement,  amener  ses 
adversaires  à  le  comprendre  de  la  même  manière  que  lui.  Son 
excuse  —  exruse  très  suffisante  —  c'est  que  ses  adversaires 
procéderont  de  la  même  manière  :  ils  alléguorunt  les  textes  fa- 
vorables à  leurs  théories,  pallieront  ceux  dont  se  pn-vaut  Denys 
et  argumenteront  pour  l'obliger  à  dire  ce  qu'il  se  refuse  à  dire  : 
que  la  nature  humaine  n'est  qu'une  apparence,  que  Dieu  est 
né,  a  grandi,  a  souffert,  que  la  Trinité  toute  entière  a  souffert; 
ils  le  poursuivront  pour  idolâtrie  et  métempsycose;  ses  nom- 
breux et  longs  arguments  fourniront  à  ses  adversaires  de  nom- 
breux points  faibles  qui  prêteront  à  interprétation  maligne. 
Chacun  en  somme  conserve  ses  positions  et  compte  sur  le  pou- 
voir civil  et  la  contrainte  beaucoup  plus  que  sur  ses  argumen- 
tations j)our  fortifier  son  parti  et  affaiblir  celui  de  l'adversaire. 
Car,  il  ne  faut  pas  l'oublier,  ni  l'un  ni  l'autre  ne  consentait  à 
professer  les  absurdités  que  son  adversaire  lui  attribuait;  logique 
ou  pas  logique,  chacun  exposait  son  opinion  de  manière  à 
éviter  les  écueils  trop  visibles  sur  lesquels  son  adversaire,  pré- 
tendant s'asseoir  à  son  gouvernail,  voulait  faire  échouer  sa 
barque;  le  pouvoir  civil  pouvait  donc  seul  les  départager  Nous 
nous  bornons,  sur  cette  partie,  à  de  brèves  indications. 

...  [271]  ...  XI.  Les  égarés  nous  disent  encore  :  Pourquoi  est-il  appelé 
lactens  et  puer?  S'il  était  Dieu,  pourquoi  était-il  soumis  à  ses  parents, 
comme  l'a  dit  Luc?...  Comment  peut-il  être  Dieu,  puisqu'il  grandissait  en 


312  REVUE  DE  l'orient  ctirétien. 

taille,  en  sagesse  et  en  i,'ràce  devant  Dieu?...  Ils  rlisent  oncore  :  Di'tt'inse: 
rp  temple  désigne  l'homme  qui  a  été  pris;  Dieu  qui  demeurait  en  lui  l'a 
ressuscité...  [281]...  .\IV.  Les  Ncstoriens  disent  :  Comment  peut-il  être 
Pieu  celui  qui  a  dit  :  Mon  âme  est  troublée  et  qui  a  été  attristé  par  la  crainte 
et  Tangoisse?...  Comment  peut-il  être  Dieu  celui  qui  a  dit  :  Mon  Père,  .si 
r'exl  possible,  que  ce  calice  s'ètoif/ne  de  moi!  ...  [284]  Ils  disent  :  Comment 
peut  il  être  Dieu  celui  qui  a  dit  :  Mon  Dieu,  mon  Dieu,  pourquoi  m'ns-tu 
abandonné  ?  di  moins  que  l'homme  ne  dise  cela  à  Dieu  qui  demeure  en  lui. 
Nous  disons  ([ue  Jésus,  Fils  de  Dieu,  est  celui  (jui  a  dit  cette  parole;  de 
même  cju'il  était  né  pour  nous,  de  même  c'est  pour  nous  f|u'il  a  dit  :  Mon 
Iheu,  mon  Dieu,  pourquoi  m'a-f-lu  abandonné?  De  plus  il  invocjue  son  Pêie 
afin  que  nous  sachions  que  c'est  lui,  le  Fils,  qui  a  seul  soulïert,  en  dehors 
(lu  Père  et  du  Saint-Esprit.  Ce  n'est  ])as  parce  qu'il  est  né  d'une  Vierge 
que  toute  la  Trinité  est  née  et  a  soufPert,  c'est  en  tant  qu'il  est  le  Fils  en 
hypostase  qu'il  a  souffert  cela,  et  non  en  tant  qu'il  est  égal  au  Père  et  à 
l'Esprit.  Ce  que  le  Fils  a  souffert  dans  son  hypostase.  le  Père  et  l'Esprit 
ne  l'ont  j)as  souffert,  car  il  a  enduré  cela  en  ce  qu'il  avait  de  différent 
d'eux  et  non  en  ce  qu'il  avait  de  commun  avec  eux  :  en  tant  qu'homme  et 
non  en  tant  que  Dieu.  Ils  ajoutent  :  Comment  le  Fils  peut-il  être  séparé 
du  Père,  puisqu'il  a  dit  :  Je  suis  dans  mon  Père  el  mon  Père  est  en  moi?... 

L'auteur  continue  ainsi  jusqu'à  la  page  201,  cliap.  .wiii,  où 
il  critique  diverses  pln-ases  de  la  profession  de  foi  remise  par 
les  Nestnriensà  Kosrau,  fils  d'Hormizd,  Sijnodicon,  p.  5()  l-r)()5. 

...  [303]  ...  XX.  Les  Nestoriens  disent  :  Son  corps  a  été  enveloppé  dans 
le  linceul  et,  après  trois  jours,  il  a  ressuscité  ])ar  la  vertu  de  la  divinité, 
comme  il  le  disait  aux  Juifs  :  Délrnise:  ce  temple  et,  en  trois  jours,  je  le 
ressusciterai .  Bien  que  le  corps  fût  enveloppé  dans  le  suaire,  il  apparte- 
nait au  Verbe  et  lui  était  uni,  comme  le  feu  est  uni  au  bois:  après  l'union 
il  n'est  pas  séparé  en  deux  hypostases  ou  natures:  il  était  mort  dans  la 
cliair  et  le  même  en  tant  (pie  Dieu,  vivait  et  ressuscitait  les  morts.  Il  n'é- 
tait pas  divisé  en  «  tem})le  »  et  «  habitant  »  parce  que,  à  l'aide  d'un  temple 
et  d'un  habitant,  il  n'était  pas  possible  de  faire  un  Fils  et  un  prosopon.  Et 
si  vous  dites  qu'il  a  parlé  lui-même  du  temple  de  son  corps,  comment  n'en 
voyez-vous  ])as  l'explication  dans  ce  que  vous  lisez?  Il  n'a  j^as  dit  «  du 
temple  (({u'êtait)  son  corps  »,  comme  [304]  pour  nous  la'sser  croire  qu'il 
appelait  son  corps  un  temple,  mais  par  le  mot  «  de  »  qu'il  a  ajouté  en  di- 
sant :  «  le  temple  de  son  corps  »,  il  a  montré  que  le  temple  était  différent 
de  son  corps  et  que  le  tem])le  qui  serait  détruit  appartenait  à  son  corps, 
mais  son  corps  n'était  pas  un  temple.  De  même  lorsqu'il  monta  au  ciel, 
l'hypostase  de  son  humanité  ne  fut  pas  dissoute  ou  changée,  mais  elle  de- 
meura d'une  union  indissoluble  avec  la  divinité...  [30ô]  ...  Où  avez-vous 
apj)ris  que  Sévère  a  écrit  que  Dieu  est  passible?  lorsqu'il  crie  comme  une 
trompette  que  Dieu  est  impassible,  lui  qui  a  souffert  dans  la  chair  pour 
nous;  et  son  maître  Grér/oire  a  écrit  qu'il  était  passible  dans  la  chair  et 


ANALYSE  DU  TRAITÉ  CONTRE  LES  NESTORIENS.       313 

impassible  dans  la  divinité...  [307]  ...  XXI.  Dans  ce  chapitre  nous  écrivons 
les  questions  contre  les  orthodoxes  que  les  Nestoriens  ont  écrites  dans  l'é- 
crit de  la  foi,  et  ensuite  leur  solution,  avec  l'appui  du  Saint-Esprit. 

On  trouve  ensuite  l'énoncé  et  la  solution  des  objections  des 
Nestoriens  qui  figurent  dans  le  Synodicon,  p.  r)68-573,  et  qui 
ont  été  reprises  par  saint  Jean  Damascène  dans  son  traité 
contre  les  Jacobites,  Patrol.  Gr.,  t.  XCIV,  col.  1 136.  Voici  les 
plus  courtes  : 

...  [3I"2]...  Le  Nestorie.n  :  Si  le  Christ  dans  sa  divinité  est  le  créateur 
de  son  humanité,  et  s'il  est  créé  dans  son  humanité  par  sa  divinité;  puis- 
qu'une seule  hypostase  ne  peut  se  faire  elle-même  et  être  faite  par  elle- 
même  ;  comment  l'hypostase  du  Chri.st  peut-elle  être  une?  —  Denys  ré- 
pond :  Si  le  Christ,  selon  votre  parole,  est  celui  qui  a  fait  son  humanité 
et  si,  dans  son  humanité,  il  est  l'œuvre  de  sa  divinité,  il  n'y  a  donc  qu'un 
Fils,  un  jirosopon  ou  un  Christ;  s'il  n'est  pas  possible  qu'il  se  fasse  lui- 
même  et  qu'il  soit  fait  par  lui,  comment  est-il  un  Fils,  un  prosopon  et  un 
Christ?....  [317]....  Les  Nestoriens  rSil'àme,  qui  parla  création  est  immor- 
telle, ne  peut  mourir  dans  le  corps;  comment  Dieu  le  Verbe,  qui  est  es- 
sentiellement immortel,  mourrait-il  dans  le  corps?  —  Denys  :  Qui  donc 
erre  et  ment  comme  vous  et  dit  que  Dieu  est  mortel!  mais,  comme  l'a  dit 
Pierre  :  il  est  mort  de  corps  et  il  rut  d'esprit.  Si  l'âme  qui  est  créée  est  im- 
mortelle, comment  Dieu,  le  Créateur,  mourrait-il  !  11  en  est  de  même  pour 
l'homme  que  nous  disons  aveugle  ou  pas  aveugle;  il  est  aveugle  des  yeux 
et  il  n'est  pas  aveugle  des  mains  ou  des  pieds,  cependant,  bien  qu'il  ne 
soit  aveugle  que  d'une  partie  et  non  de  l'autre,  la  cécité  est  attribuée  à 
tout  l'homme.  De  même  le  Christ  est  mort  dans  la  chair  et  il  a  paru  im- 
mortel dans  la  divinité. 

Le  Nestorien  :  [318]  Le  Christ  Notre-Seigneur  a  éternellement  la  vie 
immortelle  et  provisoirement  la  vie  mortelle  ;  comment  n'y  a-t-il  pas  deux 
natures  :  l'une  qui  vit  toujours  et  l'autre  qui  a  reçu  la  vie  dans  le  temps? 
—  Denys  :  Si  l'homme  a  une  âme  immortelle  constamment  et  un  corps, 
passager  et  mortel  en  vérité,  comment  n'y  aurait-il  pas  deux  natures 
même  après  l'union  :  l'âme  immortelle  pour  toujours  et  le  corps  qui  vit 
un  certain  temps  et  se  dissout;  la  divinité  est  une  autre  nature  qui  n'a 
pas  commencé  et  qui  ne  finira  pas,  par  suite  le  Christ  a  trois  natures, 
trois  hypostases  et  un  prosopon,  d'après  votre  théorie....  XXIII.  Les  Nes- 
toriens :  Si,  par  suite  de  l'union  étroite  de  l'âme  avec  le  corps,  l'homme 
ne  peut  mourir  tant  que  cette  union  persiste,  comment  le  Christ  est-il 
mort,  si  l'union  de  sa  divinité  et  de  son  humanité  est  naturelle,  puisque 
cette  union  n'a  pas  été  dissoute?  —  Denys  répond  :  L'âme  de  l'homme  est 
unie  de  force  au  corps  et  elle  ne  le  quitte  pas  volontairement,  c'est  pour 
cela  que  le  corps  meurt  lorsqu'elle  manque.  Le  Verbe  de  Dieu  s'est  uni 
par  sa  volonté  à  l'âme  et  au  corps,  et  il  dit  :  J'ai  le  pouvoir  [320]  de  laisser 
mon  âme  et  j'ai  le  pouvoir  de  la  prendre,  et  :  un  bon  pasteur  donne  son 


31  1  ni:vri;  m:  i/nRiF;\T  (iifjktikn. 

àine  à  la  ninrt  pour  son  troupeau;  parce  que  .Irsiis  a  laissé  son  esprit,  sa- 
chez donc  (pie  le  \erbe  a  été  uni  en  nature  et  en  liypostase  à  sa  chair 
animée.  Par  sa  volonté  il  a  donné  son  âme  (|ui  a  été  séparée  de  son  corps 
tandis  rjue  la  divinité  n'était  pas  séparée  de  Tàme  et  du  corps;  et  la  sépa- 
ration de  lïune  et  du  corps  est  la  «nort  (pi'on  lui  attribue;  il  n'est  donc  pas 
mort  de  sa  mort  mais  de  la  notre,  lui  qui  était  vivant  par  nature,  et  qui  a 
fait  mourir  la  mort  j)ar  sa  mort. 

I/auteur  relève  ainsi  toutes  les  objections  des  Nesloricns. 

[;i50]  Nous  vous  (lisons  encore  (pie  les  /ttiiiiniim,  les  (irrrx,  les  lùiyp- 
liens,  les  Ihrrcs,  les  Couschilcs,  les  Annénirtix,  et  tous  les  peuples  qui  ont 
reçu  la  prédication  de  l'évan^nle,  disent  que  Mmii;  est  la  mère  rie  Dieu  et 
reconnaissent  dans  le  Christ  une  hypostase  incarnée;  vous  donc,  qui  n'a- 
vez pas  de  langue  propre  et  qui  n'êtes  pas  un  peuple  indépendant  mais  un 
reste  de  notre  peuple,  pourquoi  allez-vous  à  rencontre  de  tous  les  chré- 
tiens ! 

IViiys  cite  ensuite  [.'331 1  huit  lignes  de  Georges,  Si/noi/icon, 
p.  210,  1.  ll-l!<,  et  termine  par  «  la  discussion,  c'est-à-dire  la 
dispute,  [352]  de  Thomas  le  Nestorien  avec  Parthénios,  diacre 
rhalcédonien,  devant  Jacques,  chef  chalcédonien;  ils  discutè- 
rent ensemble  à  Alexandrie  »  (1). 

11  me  dit  :  Tu  es  nestorien?  Je  répondis  :  Je  ne  suis  pas  de  Pierre  mais  du 
Christ;  parce  que  le  Christ  a  souflert,  est  mort  pour  moi  et  m'a  racheté  du 
péché,  aussi  je  suis  à  lui.  Alors  ce  diacre  médit  :  Reçois-tu  les  quatre  con- 
ciles? Je  répondis  :  certes  non.  à  l'exception  de  deux  :  celui  de  Nicée  et 
celui  de  ConsUuitinople. 

Ce  /'arthénios  était  instruit  des  lettres  profanes  :  il  disait  qu(>  les  âmes 

précèdent  le  ciel  et  la  terre,  et  (]u'elles  ont  été  créées  avant  les  corps 

Le  nestorien  dit  au  chalcédonien  :  Pourquoi  Cyrille  scst-il  élevé  contre 
Xestoriiisy  Parce  qu'il  était  roux,  et  de  Germtrnicie,  qui  est  Mnrcas,  et  parce 
qu'il  n'était  pas  long  (grand)  ! 

Thomas  dit  que  ce  chalcédonien  évitait  de  recevoir  Cyrille,  parce  qu'il 
suivait  le  concile  des  six  cent  trente  et  plaçait  dans  le  Clirist  deux  natures 
et  une  hypostase  tandis  que  Cyrille  en  beaucoup  d'endroits  parait  dire 
deux  hypostases  dans  le  Christ,  bien  qu'il  les  appelle  les  parties  de 
l'hypostase  qui  est  complétée  par  les  deux  réunies  ensemble.  Car  Cyrille 
a  dit  dans  le  chapitre  de  la  foi  que  les  natures,  c'est-à-dire  les  hypostases, 
n'étaient  pas  mélangées,  et  il  apporte  l'exemple  du  coffret  qui  est  incrusté 
d'or  :  de  même  que  le  bois  est  une  chose  et  la  nature  de  l'or  [35:il  une 

(I)  Nous  no  connaissons  pas  cotte  i)ioce  par  ailleurs,  Denys  soiublo  l'avoir  cm. 
priuitée  au.x  Nostoriens  pour  en  tirer  arguinont  contre  les  chalcédonions,  c'est 
pour  frla  sans  doiito  qu'il  tcnnino  par  les  mots  •  fin  (hi  discours  sur  la  foi  dos 
iriolkites  ». 


ANALYSE    DU    TRAITÉ   CONTRE  LES  NESTORIENS.  315 

autre  chose,  et  ils  ne  se  mélangent  pas;  de  même  aussi  les  natures  du 
Christ  demeurèrent  sans  mélange.  Je  pressai  le  diacre  de  dire  deux  na- 
tures et  deux  hypostases,  ou  bien  une  nature  et  une  hypostase  qui  furent 
formées  de  deux  natures  et  deux  hypostases.  A  la  vérité  l'opinion  de  Cyrille 
était  celle-ci  :  De  même  que  la  nature  et  l'hypostase  de  l'àme  est  une 
chose  et  que  la  nature  et  l'hypostase  du  corps  est  autre  chose,  et  que  toutes 
deux,  en  composition  ensemble,  forment  une  nature  et  une  hypostase  de 
l'homme  Adam,  de  même  la  nature  et  l'hypostase  de  Uieu  le  Verbe  e,st 
une  cho.se  et  la  nature  et  l'hypostase  de  l'homme  qui  provient  de  nous  est 
autre  chose,  mais  les  deux  forment  une  hypostase  et  une  nature  du  Christ. 
11  (Parthénius)  ne  pouvait  pas  dire  cela,  parce  qu'il  confessait  deux  natures 
et  une  hypostase. 

Le  chalcédonien  dit  aussitôt  du  Christ  :  Je  dis  que  le  Christ  est  Dieu  et 
homme.  Le  nestorien  répondit  :  j'en  dis  autant.  Si  le  Christ  est  Dieu  et 
homme,  tout  ce  que  l'on  dit  de  lui  s'adresse  à  un  seul,  parce  qu'il  est 
composé  de  la  divinité  et  de  l'humanité.  —  Encore  :  Cependant  tout  ce 
qu'on  dit  du  Christ  ne  peut  pas  être  dit  de  Dieu  :  On  dit  que  le  Christ 
grandissait  en  taille,  en  sagesse  et  en  grâce  devant  Dieu  et  devant  les 
hommes.  Comment  pourrait-on  dire  de  Dieu  qu'il  grandissait  de  l'une  de 
ces  manières;  ces  trois  choses  ne  conviennent  même  pas  à  l'âme,  car  l'âme 
ne  grandit  pas  en  taille.  De  plus  si  nous  disons  que  le  Christ  a  pris  la 
forme  du  serviteur,  il  est  évident  que  ce  n'est  pas  Dieu  et  l'homme  qui 
ont  pris  la  forme  du  serviteur,  [354]  mais  Dieu  seul  a  pris  la  forme  de 
serviteur,  c'est-à-dire  un  homme  d'entre  nous  qu'il  a  uni  à  sa  filiation. 

Il  s'ensuit  qu'à  ton  avis,  le  Christ  était  différent  de  Dieu  et  de  l'homme, 
ou  qu'il  y  avait  deux  Christ,  l'un  qui  grandissait  et  l'autre  qui  prenait  la 
forme  du  serviteur.  Pour  nous,  nous  reconnaissons  que  le  Christ  fut  oint 
par  l'Esprit  dans  la  chair,  et  qu'il  grandissait  en  ce  qu'il  était  devenu  ;  de 
même  il  prit,  la  forme  du  serviteur  en  ce  qu'il  fut  incarné  et  devint,  et  non 
en  ce  qu'il  était.  Maintenant  réponds-nous,  toi  aussi,  Thomas  le  Nestorien  : 
L'homme  grandissait  en  taille,  et  le  Verbe  Dieu  prit  la  forme  du  serviteur, 
mais  ensuite  le  Christ  qui  était-il? de  quoi  était-il  composé?  Comment  com- 
prenait-il Dieu  et  l'homme,  puisqu'il  n'était  aucun  d'eux  ni  les  deux?  Car 
Dieu  a  uni  l'homme  d'entre  nous  à  sa  filiation;  mais  ce  Christ,  avec  qui 
s'est-il  uni  et  comment  comprend-il  Dieu  et  l'homme?  Mais  voyons  ce 
que  le  nestorien  dit  ensuite. 

L'auteur  continue  à  rapporter  et  à  réfuter  les  paroles  de 
Thomas,  par  exemple  à  la  page  365  : 

Parthénios  le  diacre  dit  dans  le  Christ  deux  natures  en  une  hypostase. 

Thomas  le  nestorien  dit  :  Je  dis  deux  natures  et  deux  hypostases,  parce 
que  je  ne  reconnais  pas  la  nature  sans  l'hypostase. 

Qu'appelles-tu  donc  hypostase  (Qnouma)?  L'Écriture  appelle  hypostase 
quelque  chose  de  naturel,  comme  le  dit  l'apôtre  :  Il  est  le  reflet  de  sa  gloire 
et  l'empreinte  de  sa  personne  (Qnouma),  Hébr.,  i,  3;  et  David  dit,  selon  la 


316  Finvir-,  ru:  i/oriknt  runKTiFX. 

traduction  dfs  Spj)tanin  :  Smirieiis  lui  i/uel/r  rsi  nia  sii/tsi(tncr  ;Qnourna  = 
durée  de  la  vie),  Ps.  i.wwiii,  48;  et  ailleurs  :  Ma  snhalnnce  (Qnouma  = 
ma  vie  eut  ronnnr  rien  devunt  loi ,  Ps.  xwviii.  G.  Dans  ces  textes,  l'Apôtre 
et  David  apjjellent  liypostaso  (Qnouma)  cpielque  chose  de  naturel  :  le  Fils 
qui  est  de  la  nature  du  Père  par  sa  divinité,  et.  cliez  David,  la  nature  liu- 
niaiiif.  I/Éeriture  appelle  encore  hypostase  (Qnoumai  quejiiue  chose  qui 
ne  subsiste  pas,  par  exemple  :  Sawr-mot,  à  Dieu,  parce  que  Ira  paur  sont 
arrirées  jtisr/u'à  (ttioii)  àme;  J'enfonce  ilnns  une  prn/'imdeur  de  houe,  el  Je 
n'ai  pus  de  .mf/siaîice  {Qnounvd),  Ps.  Lwni,  2-3;  ici  le  grec  ai)pellp  sub- 
stance qu'un  homme  résiste  et  puisse  supporter  les  accidents  qui  lui  arri 
vent:  on  apjielle  encore  substance  la  réunion  de  beaucoup  (pii  concordent 
ensemble  ;  comme  il  est  dit  dans  Samuel  :  f'n  hontme  xt/rlit  de  la  siihsinw.e 
iQnouma)  des  Pkilislins,  1  Rois,  \\\\,  4;  la  version  syriaque  poi-te  «  de  la 
troupe  (giama)  ».  Ainsi  le  mot  hypostase  siffnifie  quelque  chose  de  naturel 
et  aussi  quelque  chose  de  non  naturel,  comme  des  hommes  qui  s'accordent 
ensend)le. 

Le  grec  répondit  au  nestorien  :  Ce  que  nous  app(>lons  une  hypostase 
[366]  c'est  la  réunion  de  beaucoup  qui  concordent  ensemble.  Alors  T/ioman 
lui  dit  :  Nous  aussi  nous  le  confessons  ain.si;  alors  ne  dispute  pas.  puisque 
vous  reconnaissez  dcmx  hypostases  comme  nous. 

Le  chalcédonien  demanda  encore  au  ne.storien  :  Le  Ciirist  est-il  un  en 
nombre  ou  non?  Le  nestorien  répondit  :  Quelle  différence  y  a-t-il  d'être  un 
en  hypostase  ou  d'être  un  en  nombre? 

Comprenez  donc,  nestoriens  et  chalcédoniens,  que  sous  le  nom  d'un 
rhri.st.  vous  confessez  deux  Christ  et  deux  fils,  et  vous,  sous  le  nom  d'une 
hypostase.  vous  dites  deux  hypostases.  et  même  trois,  parce  que  l'âme 
aussi  est  une  hypostase  et  une  nature  humaine.  On  ne  peut  pas  énoncer 
ces  paroles,  pas  même  l'une  d'elles;  il  faut  donc  dire  que  la  divinité  a  sub- 
sisté et  est  demeurée  divinité  et  qu'elle  ne  s'est  pas  changée  en  humanité; 
et  que  la  partie  humaine  a  subsisté  et  est  demeurée  humaine,  et  n'a  i)as 
été  changée  en  divinité.  Ces  deux  choses  qui  sont  certaines  montrent  que 
la  divinité  avec  l'humanité  ne  jjcuvent  pas  être  appelées  une  nature,  mais 
une  hypostase  composée  de  deux  natures,  de  la  divinité  et  de  l'humanité, 
et  il  y  a  une  hypostase  :  il  est  Dieu  par  nature  et  le  même  est  homme  par 
nature.  Il  en  résulte  donc  (jue  le  Christ  est  vrai  Dieu  par  nature  :  quand  il 
a  ou  faim,  la  faim  était  en  vérité  dans  la  nature  humaine^:  quand  il  avait 
soif,  il  avait  soif  dans  la  nature,  et  en  vérité  il  ne  pouvait  avoir  faim  ni  soif 
dans  la  nature  (divine).  Quant  aux  infirmités,  à  la  fatigue,  aux  souffrances 
et  à  la  mort,  elles  ont  lieu  dans  la  nature,  bien  qu'en  vérité  il  soit  en  même 
temps  exempt  des  infirmités,  de  la  fatigue,  des  souffrances  et  de  la  mon 
par  nature;  il  n'a  pas  d'opérations  vaines  et  apparentes,  mais  .3(>7  toute 
opération  est  en  vérité  dans  la  nature.  Il  n'a  pas  soif  en  vérité  dans  la 
nature  (divine),  et  nous  en  dirons  autant  de  toutes  ses  opérations  diverses 
qui  avaient  lieu  en  lui  en  vérité  dans  la  nature,  sans  changement  ni  fan- 
taisie. Lorsqu'il  nous  est  prouvé  qu'il  a  eu  faim  en  vérité  dans  la  nature, 
il  est  prouvé  qu'il  y  a  deux  natures  véritables  qui  subsistent  complètes 
dans  le  Christ,  et  qu'une  hypostase  composée  est  formée  avec  elles.  Lors- 


ANALYSE    DU    TRAITE    CONTRE    LES    NESTORIENS.  Ml 

que  nous  disons  que  ce  Christ  un  avait  faim  en  vérité  dans  la  nature,  et 
qu'il  n'avait  pas  faim  en  vérité  dans  la  nature,  nous  sommes  véridiques  et 
non  trompeurs,  d'après  nos  explications.  Encore  :  Ce  Christ  un  est  visible 
et  tangible  par  nature,  et  aussi  invisible  et  intangible  par  nature;  un 
Christ  qui  a  une  hypostase  composée  de  deux  natures,  une  nature  est  sou- 
mise à  l'autre  et  lui  est  unie,  union  sans  division  ni  séparation  ;  aucune 
d'elles  ne  peut  faire  son  opération  sans  l'autre,  mais  chacune  d'elles  fait 
ce  qui  lui  est  propre  en  union  avec  l'autre...  Cyrille  se  leva  lorsque  Nesto- 
rius  dit  que  le  Christ  avait  deux  hypostases,  parce  que  de  cette  manière  il 
divisait  les  natures  et  les  séparait,  parce  que  deux  hypostases  entraînent 
deux  natures  séparées  et  particulières;  si  elles  étaient  réunies  elles  for- 
meraient une  hypostase  et  non  deux.  Nestorius  dit  que  le  Christ  avait  deux 
hypostases;  [375]  Cyrille  établit  contre  lui  qu'il  séparait  les  natures  du 
Christ  l'une  après  l'autre;  il  établit  et  démontra  que  le  Christ  est  deux 
natures  unies  et  égales,  inséparables.  Pour  répondre  à  Nestorius  qui  pla- 
çait deux  hypostases,  Cyrille  écrivit  et  démontra  l'union  des  deux  natures 
et  il  dit  :  Nous  croyons  en  une  nature  du  Verbe  Dieu  qui  est  incarné;  il 
établit  qu'une  volonté  divine  s'incarna  et  fut  unie  dans  la  nature  humaine 
sans  être  à  part  ni  séparée  de  la  nature  du  corps;  saint  Cyrille  établit  con 
tre  Nestorius  que  le  Verbe  avec  la  nature  humaine  ne  formaient  pas  deux 
hypostases,  mais  il  n'eut  pas  besoin  en  cet  endroit  de  mentionner  lesdeux 
natures  et  les  propriétés  des  natures ,  c'est-à-dire  les  opérations  et  les  vo- 
lontés, parce  que  l'Esprit  Saint  ne  manifeste  rien  en  dehors  de  son  temps  : 
Depuis  l'époque  du  Christ  jusqu'aux  trois  cent  dix-huit  (Nicée),  il  y  avait 
des  fidèles  qui  croyaient  que  le  Christ  était  de  l'essence  du  Père  et  con- 
substantiel  (au  Père),  et  ils  n'avaient  pas  besoin  d'un  Credo  qui  leur  mon- 
trât toutes  ces  propriétés.  Quand  se  manifesta  l'impiété  cVArius,  prêtre 
à' Alexandrie,  qui  disait  que  le  Hls  est  d'une  essence  autre  que  celle  du 
Père,  ils  eurent  besoin  d'un  Credo  où  fût  montrée  la  consubstantialité  du 
Fils  avec  le  Père;  ils  ne  firent  pas  connaître  la  consubstantialité  de  l'Es- 
prit avec  eux,  parce  qu'on  ne  connaissait  personne  qui  la  niât;  on  n'en 
eut  pas  besoin  jusqu'au  temps  de  Macédonius,  patriarche  de  Constantino- 
ple.  Le  Saint-Esprit  se  manifesta  en  son  temps  et  à  son  époque  par  la 
bouche  [375]  des  cent  cinquante  qui  se  réunirent  à  Conslantinople  lesquels 
établirent  et  définirent  que  le  Saint-Esprit  était  consubstantiel  au  Père  et 
en  sortait  comme  né  de  lui,  et  qu'on  lui  devait  adoration  et  honneur  avec 
le  Père  et  le  Fils.  Quand  arriva  le  blasphème  (T Apollinaire  et  de  son  sem- 
blable qui  dirent  que  le  corps  du  Christ  n'avait  pas  d'âme  rationnelle,  ils 
détournèrent  leur  face  de  son  blasphème  et  ils  le  condamnèrent,  et  ils 
établirent  que  l'humanité  du  Christ  est  une  humanité  complète  :  un  'corps 
avec  une  âme  douée  de  connaissance  et  de  raison.  Les  trois  cent  dix-huit 
n'avaient  pas  porté  cette  définition,  mais  ils  avaient  dit  :  il  s'incarna  et  fut 
homme;  ils  montrèrent  l'âme  rationnelle  et  douée  de  connaissance  lors- 
qu'ils dirent  :  «  il  devint  homme  »,  mais  ils  n'expliquèrent  pas  le  mode 
comme  les  cent  cinquante  (Pères)  parce  que  personne  ne  s'en  préoccu- 
pait, et  qu'ils  ne  pouvaient  pas  le  définir  en  dehors  de  son  époque  et  de 
son  temps.  De  même  A'estoi'ius,  après  ce  concile,  comme  ils  avaient  défini 


ois  HEVIT;:    UK    l/0Rli:.NT    CIIIIKTIKN. 

que  «  riiumaniU'  du  Clirist  est  complète  »,  })onsa  cju'unc  chose  ainsi  com- 
plète avait  besoin  d'une  hypostase;  il  ne  comprit  pas  que  deux  natures 
unies  n'ont  pas  deux  hypostases,  à  cause  de  leur  union.  Cyrille  se  leva  à 
ce  sujet  avec  tout  le  concile  réuni  à  Éphése,  et  ils  définirent  que  le  Christ 
est  doux  natures  unies  et  inic  hypostase  composée.  Le  Saint-Esprit  n'avait 
pas  besoin  en  cet  endroit  de  la  mention  des  deux  opérations  et  des  deux 
volontés  qui  étaient  des  propriétés  des  natures;  cependant  le  Saint-Esprit 
les  avait  annoncées  d'avance  [377]  au  second  concile  où  on  décréta  que  le 
Christ  est  Dieu  parfait  et  que  son  humanité  est  parfaite  avec  une  Ame 
douée  de  raison  et  de  coiniaissance,  car  ils  ne  ])onrraient  être  parfaits  s'ils 
étaient  privés  des  opérations  et  des  volontés.  Quant  aux  natures  complètes, 
ils  n'en  eurent  pas  besoin  en  dehors  du  temps  et  de  l'époque.  C'est  ainsi 
que  le  premier  concile,  en  mentionnant  l'incarnation,  avait  supposé  l'âme 
douée  de  raison  et  de  connaissance,  mais  n'avait  pas  révélé  son  nom 
clairement,  comme  le  fit  le  second  concile,  parce  (|u'on  ne  s'en  préoccu- 
pait pas  encore.  De  même  le  second  concile  mentionna  le  nom  de  l'âme 
douée  de  raison  et  de  connaissance  et  ne  fit  pas  mention  du  nom  d'opéi-a- 
tion  et  de  volonté,  ni  du  nom  de  deux  natures  et  d'une  hypostase.  Lorsque 
Ncslorius  employa  le  nom  de  deux  hypostases  et  de  deux  natures,  le 
Saint-Esprit,  au  troisième  concile,  manifesta  le  péché  de  sa  pensée;  ils 
établirent  que  le  Christ  est  une  hypostase  composée  de  deux  natures; 
(l'Esprit)  révéla  le  nom  des  natures  et  ne  montra  pas  les  opérations  et  les 
volontés  propres  des  natures  avant  qu'on  n'en  eût  besoin.  Bientôt  le 
médecin  .Edesios  (.joa^rQ^.o/)  (l)nia  la  nature  humaine  du  Christ,  au  point 
de  nier  la  résurrection  du  corps.  Au  sujet  de  ce  renégat,  comme  il  lisait 
les  livres  des  médecins  et  apprenait  la  rhétorique,  sa  pensée  inclina  vers 
l'opinion  des  anciens  philosophes  qui  niaient  la  résurrection  du  corps;  il 
renouvela  l'ancienne  opinion,  contre  laquelle  le  fils  du  vrai  Dieu  s'était 
incarné,  et  Celui-ci  montrait  la  nature  de  son  incarnation  par  toutes  les 
opérations  qui  convenaient  à  la  nature  humaine  à  l'exception  du  seul 
péché.  Puis  il  souffrit  et  mourut  d'une  viaie  mort  dans  la  nature  humaine, 
et  il  ressuscita  en  elle  de  chez  les  morts  et  il  la  montra  vivante  [378]  pour 
détruire  l'opinion  ancienne  et  maudite.  11  confirma  pour  tout  le  monde 
que  les  corps  morts  ressuscitaient  avec  liloire  sans  corruption,  comme 
son  corps  était  ressuscité  vivant  sans  coi-ruption;  pour  cela  il  demeura 
quarante  jours,  apparut  à  ses  disciples,  leur  montra  ses  os  et  sa  chair;  ils 
le  touchaient  et  ils  voyaient  la  place  des  clous  et  de  la  lance;  il  mangeait 
et  buvait  avec  eux  pour  leur  démontrer  la  résurrection  des  corps  dans  la 
résurrection  de  son  corps,  et  pour  détruii-e  l'opinion  ancienne  et  maudite. 
Malgré  cela  les  fidèles  furent  vaincus  par  les  démons,  ils  penchèrent  vers 
[es  anciennes  opinions  et  nièrent  la  résurrection  des  cor})s  morts.  Les 
Apôtres  écrivirent  pour  réfuter  cela,  comme  leurs  lettres  en  témoignent, 
pour  donner  l'enseignement  du  Saint-Esprit  et  pour  blAmer  cette  opinion. 
Comme  cette  faute  était  grand(>  et  que  le  démon  pouvait  tromper  ainsi  le 
monde  comme  il  l'avait  trompé  dès  l'abord,  il  fut  ordonné  dans  la  sainte 

(I)  Successeur  lic  .lainblique  (V). 


ANALYSI']    DU    TKAITK    CONTRK    LKS    XESTORIKNS.  310 

Église  que  celui  qui  serait  baptisé  confesserait  d'abord  le  Père,  le  Fils  et  le 
Saint-Esprit,  et  une  église  sainte,  catholique  et  apostolique,  et  la  résurrec- 
tion des  morts.  Ainsi  la  résurrection  des  corps  fut  confirmée  avec  la  con- 
fession de  la  sainte  Trinité  et  cela  fut  confirmé  pour  tous  ceux  qui  étaient 
avec  nous. 

Voilà  quelle  fut  l'opération  du  Saint-Esprit  pour  rendre  vaine  Topinion 
maudite  et  ancienne.  De  même  les  cent  cinquante  qui  s'étaient  réunis  à 
Constantinople,  après  avoir  complété  la  foi  de  la  Trinité,  fixèrent  [379]  par 
leurs  paroles  :  «  IVous  attendons  la  résurrection  des  )7iorts  et  la  vie  nouvelle 
du  monde  à  venir  ».  Le  Saint-Esprit  fit  tout  cela  pour  détruire  l'opinion 
maudite  et  ancienne  qui  régnait,  et,  après  tout  cela,  les  hommes  furent 
encore  captivés  par  les  opinions  anciennes  et  maudites,  ils  nièrent  la  ré- 
surrection des  corps  selon  la  doctrine  d'.Edesius,  philosophe  renégat.  Le 
démon  impur  voulut  les  ramener  à  l'opinion  ancienne  et  maudite  ;  il 
connut  qu'il  n'en  arriverait  pas  là  tant  que  les  hommes  confesseraient  la 
nature  du  Christ,  sa  mort  et  sa  résurrection,  il  leur  ;ipprit  à  la  nier  pour 
les  ramener  à  l'ancienne  erreur.  A  ce  moment  le  Saint-Esprit  suggéra  aux 
Pères  de  se  réunir  en  un  concile  de  six  cent  trente  (1),  tel  qu'on  n'en  vit 
jamais  de  plus' nombreux,  contre  ceux  qui  niaient  la  résurrection  des 
morts,  ce  qui  est  la  négation  la  plus  grande,  puisqu'elle  rend  inutiles  l'in- 
carnation de  Dieu,  sa  souffrance,  son  crucifiement,  sa  mort,  sa  résurrec- 
tion et  toute  son  économie  à  notre  égard.  Le  Malin  savait  alors,  comme 
précédemment,  attirer  rapidement  les  hommes  à  lui,  surtout  les  Grecs 
qui  sont  tous  philosophes  et  instruits  dans  les  anciennes  doctrines.  Par  la 
prévision  du  Saint-Esprit  sur  la  grande  malice  de  cette  idée,  il  réunit  un 
concile  aussi  grand,  et  y  affirma  la  nature  du  Christ,  celle  de  l'humanité 
avec  cette  propriété  natarelle,  évidente  chez  lui  et  confirmée  à  son  es- 
sence, à  savoir  une  volonté  et  une  opération  qui  lui  soient  propres,  et  ils 
anathématisèrent  quiconque  [380]  nierait  cela.  Par  cette  grande  vigueur, 
le  Saint-Esprit  préserva  son  Église  de  cette  grande  erreur  qui  nie  la  résur- 
rection des  morts,  et  surtout  les  Grecs  ;  il  savait  qu'ils  allaient  retourner"  à 
l'ancienne  erreur  :  il  les  en  préserva  et  il  les  fit  lutter  plus  que  tous  les 
autres  hommes,  pour  l'affermissement  de  ce  quatrième  concile  (Chalcé- 
doine?),  de  sorte  qu'en  combattant  pour  lui  ils  étaient  préservés  de  re- 
tomber dans  leur  ancienne  opinion;  en  eifet,  toutes  les  fois  qu'ils  com- 
battaient pour  affirmer  la  nature  humaine  du  Christ,  ils  ne  pouvaient 
revenir  à  nier  la  résurrection  des  corps.  Toute  action  de  l'Esprit  Saint  est 
(remplie  de)  sagesse  et  de  providence  divine,  ceux  qui  lui  résistent  le  font 


(1)  C'est  le  nombre  des  évoques  du  concile  de  Chalcédoine.  Ce  concile,  sur  le- 
quel nous  avons  déjà  trouvé  plus  liaut  la  véritable  tradition  jacobite,  est  pré- 
senté ici  à  un  nouveau  —  et  inattendu  —  point  de  vue  :  s'il  a  mis  en  relief  la 
nature  humaine  du  Christ,  ce  n'est  plus  pour  condamner  Dioscore  et  les  jacobi- 
tes  ou  pour  réhabiliter  Nestorius,  c'est  pour  démontrer  la  résurrection  des  corps 
à  l'aide  de  la  résurrection  du  corps  de  Notre-Seigneur.  —  Denys'  a  peut-être 
trouvé  cette  nouvelle  interprétation  du  concile  de  Clialcédoine  dans  l'écrit  de 
Thomas  le  Nestorieu. 


320  IU:VLK    DK    l/0IMK.\T    CIIUKTIKN . 

par  erreur  et  pèchent.  (Irace  aux  luttes  (jue  les  Grecs  livrèrent  pour  étal)lir 
la  nature  humaine  du  Christ,  le  Malin  ne  put  pas  les  ramener  à  leur  an- 
cienne opinion,  mais  si  le  Seigneur  ne  leur  avait  pas  donné  cette  comba- 
tivité pour  étal)lir  la  nature  humaine  du  Christ,  tous  se  seraient  détournés 
et  seraient  revenus  à  leur  ancienne  erreur. 

Au  Saint-Esprit  gloire  et  honneur  avec  le  Père  et  le  Fils  dans  les  siècles. 
Amen. 

Fin  du  discours  sur  la  foi  des  Melkites  composé  par  Har-Salibi  le  pai- 
sible. A  Diçu  la  gloire.  L'an  1950  (1645). 

Paris,  les  juillci  l'.ili'.t. 

F.  Nau. 


MÉLANGES 


LE  PATRIARCHE  JEAN  BERMUDEZ  D'ETHIOPIE 
(1540-1570) 

Lorsqu'on  visite  l'église  de  Sam  Sebastiaiii  da  Pedreyra  à 
Lisbonne,  on  y  remarque  un  modeste  monument  funéraire  dont 
un  blason  surmonté  d'une  mitre  avec  une  brève  inscription  latine 
font  toute  lornementation.  C'est  la  tombe  d'un  patriarche  d'Ethio- 
pie du  titre  d'Alexandrie  nommé  Jean  Bermude/.  Décédé  en 
l'an  1570,  ses  restes  furent  transportés  là  le  I6du  mois  d'octobre 
de  l'an  IG50.  Tel  est  du  moins  le  contenu  de  l'inscription  latine, 
qui  sans  un  mot  d'éloge  se  borne  à  enregistrer  ce  qui  n'intéresse 
que  rigoureuseijient  l'histoire.  Malheureusement,  malgré  sa 
brièveté,  cette  inscription  est  encore  à  écourter,  la  partie  con- 
cernant la  dignité  patriarcale  attribuée  au  défunt  doit  en  être 
totalement  supprimée.  Le  fait  de  cette  fausse  indication  ne  sau- 
rait être  imputé  toutefois  soit  à  une  erreur  soit  à  un  men- 
songe du  graveur  ou  bien  de  ceux  dont  la  piété  fit  élever  ce 
monument  à  la  mémoire  de  Bermudez.  La  bonne  foi  présida 
seule  à  la  rédaction  de  cette  épitaphe;  l'unique  cause  de  son 
inexactitude  en  fut  Jean  Bermudez  lui-même  qui,  par  une  pu- 
blication mensongère,  accrédita  dans  son  pays  un  faux  qu'il 
avait  propagé  jadis  en  Orient. 

Pendant  le  cours  du  xv'  siècle,  les  flottes  portugaises  étant 
venues  des  Indes  sur  la  côte  africaine  qui  leur  est  opposée, 
des  relations  d'amitié  et  d'affaires  s'établirent  aussitôt  entre 
l'Ethiopie  et  le  Portugal.  Des  ambassades  furent  échangées  à 
cet  effet  entre  les  deux  pays,  et  une  mission  éthiopienne  arriva 
en  Portugal  vers  le  début  du  siècle  suivant,  durant  l'année  1513. 
Elle  avait  à  sa  tête  un  Arménien  du  nom  de  Matteo,  fondé  de 

ORIENT    CHRÉTIEN.  21 


322  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

pouvoirs  du  roi  Lebna  Dengel  (1).  Elle  était  envoyée,  disait- 
elle,  pour  solliciter  le  secours  du  roi  chrétien  de  Portugal  contre 
les  impies  musulmans  qui  voulaient  ruiner  la  foi  chrétienne 
des  Éthiopiens.  Tant  pour  l'amour  de  la  religion  que  par  le 
désir  d'ajouter  à  sa  gloire,  Dom  Manuel  lit  bon  accueil  à  sa  de- 
mande et  une  expédition  militaire  fut  dès  lors  décidée.  Elle 
quitta  Lisbonne  aux  environs  de  1520.  Rodriguez  de  Lima  en 
était  le  capitaine,  François  Alvarez  le  chapelain,  et  un  jeune 
homme  du  nom  de  Jean  Bermudez  accompagnait  également 
l'expédition  en  qualité  de  médecin  (2).  En  1527,  le  24  juillet, 
Rodriguez  de  Lima  et  François  Alvarez  rentraient  à  Lisbonne 
de  retour  de  leur  expédition.  Un  nouveau  voyageur  Saga  za  Ab. 
légat  de  l'empereur  d'Ethiopie,  les  accompagnait.  Saga  za  Ab 
était  porteur  de  lettres  pour  le  roi  de  Portugal  et  le  pontife 
de  Rome  ;  mais  la  guerre  qui  sévissait  alors  en  Europe  entre 
François  P""  et  Charles-Quint  fit  différer  le  voyage  auprès  du 
pape  jusqu'à  l'année  1533,  après  le  rétablissement  de  la  paix. 
Le  29  janvier  de  cette  même  année.   Saga  za  Ab  empêché, 
François  Alvarez  se  rendit  auprès  du   Pape.  Il  alla  trouver 
Clément  VII  à  Bologne,  venu  dans  cette  ville  pour  le  couronne- 
ment de  Charles-Quint,  et,  dans  un  consistoire  solennel,  après 
avoir  remis  au  pontife  les  lettres  de  Lebna  Dengel,  il  lui  prêta 
serment  de  soumission  et  d'obéissance  au  nom  de  ce  même 
empereur  (3).  Clément  Vil  étant  mort  l'année  suivante,  la  so- 
lution de  certaines  affaires  concernant  l'Ethiopie  entreprises 
par  le  roi  Jean  III  de  Portugal  avec  le  Saint-Siège  se  trouva 
suspendue  puis  indéfiniment  ajournée.  Trois  années  plus  tard, 
en  1537,  rien  n'était  encore  définitivement  conclu,  quand  des 
messagers  de  Jérusalem  et  de  Rome  apportèrent  la  nouvelle 
que  le  Turc  avait  recommencé  la  guerre  contre  l'Ethiopie. 


(1)  Baronius-Raynaldus,  Antiales  ecclesiaslici,  Lucae  1755,  t.  XII,  p.  91. 

(2)  Alvarez  nous  a  transmis  l'histoire  de  cotte  ambassade  dans  l'ouvrage  inti- 
tulé :  Ho  Preste  .Joani  das  Indias.  Verdadera  informaçam  das  terras  do  Presto 
Joam,  segundo  vio  y  escrouoo  ho  padro  Francisco  Alvarez  capoilam  del  R(\v 
nosso  senhor.  Lisboa,  1510. 

ÇS)  Baronius-Raynaldus,  t.  XIII,  p.  2!»0.  Saga  za  Ab  n'alla  pas  à  Home,  ompôciié 
par  la  cour  de  Portugal  à  cause  do  la  conduite  scandaleuse  qu'il  mena  durant 
les  cinq  années  qu'il  passa  à  Lisbonne.  Il  s'en  excuse  lui-même  dans  une  lettre 
adressée  à  Lebna  Dengel  le  7  de  mascaram  153o.  Cf.  Giornale  délia  Societa  asia- 
lica  ilaliana,  vol.  III,  1889,  p.  58  ;  doux  lettres  étliiopionnt>s  du  xvr  siècle. 


MÉLANGES.  323 

Jean  III  résolut  alors  d'envoyer  aussitôt  les  secours  promis  à 
son  allié.  Dans  l'espoir  que  le  pape  Paul  III  se  hâterait  de 
terminer  la  question  éthiopienne,  il  fit  traîner  en  longueur,  les 
préparatifs  de  cette  expédition,  mais  ce  lut  en  vain.  Elle  quitta 
Lisbonne  le  29  mars  de  l'an  1.j39  sans  que  rien  eût  été  décidé. 
François  Alvarez  et  Saga  za  Ab  s'embarquèrent  avec  elle  pour 
rentrer  en  Ethiopie,  Saga  za  Ab  mourut  en  arrivant  àCochin  (1). 

Deux  années  plus  tard,  le  1"  janvier  15H,  de  nouveaux 
renforts  partaient  de  Lisbonne  à  destination  de  l'Ethiopie.  Ils 
formaient  un  contingent  de  100  hommes  de  troupes  conduits 
par  Christophe  de  Gama.  Deux  prêti-es  faisaient  partie  du 
voyage  ainsi  qu'un  patriarche  :  c'était  Jean  Bermudez, 

Miguel  de  Castanhoso,  qui  nous  a  conservé  le  récit  de  cette 
expédition,  est  le  premier  à  nous  présenter  le  patriarche  (2). 
Dans  aucun  des  faits  que  nous  avons  résumés  depuis  le  départ 
de  Bermudez  de  Lisbonne  en  1320  jusqu'à  ce  second  voyage, 
nulle  part  nous  n'avons  rencontré  le  médecin  île  Rodriguez  de 
Lima.  Tandis  que  tous  les  personnages  venus  d'Ethiopie  en 
Portugal  ou  à  Rome  pendant  ce  temps,  s'en  soni  retournés 
après  de  longues  instances  sans  obtenir  quoi  que  ce  soit  ou 
sans  voir  se  réaliser  tous  leurs  vœux,  Bermudez  seul,  dont  il 
n'a  jamais  été  parlé,  apparaît  soudain,  et  se  trouve  être  l'objet 
du  plus  grand  honneur  qui  fût  alois  accordé  à  l'Ethiopie.  Com- 
ment expliquer  ce  silence  de  l'histoire  sur  un  pareil  événe- 
ment si  gros  de  conséquences  pour  l'Église  et  l'Ethiopie  aussi 
bien  que  pour  le  Portugal?  Le  hasard  assurément  ne  saurait 
y  suffire  comme  nous  le  verrons  bientôt.  L'histoire  qui  inté- 
resse un  si  grand  nombre  d'hommes,  comme  l'élection  dont  il 
s'agit,  ne  perd  pas  ses  documents  comme  Bermudez  perdit  ses 
bulles  et  ce  seul  fait,  semble-t-il,  aurait  dû  être  pour  les  his- 
toriens une  présomption  contre  le  médecin  devenu  patriarche 
d'une  façon  si  inattendue.  Il  n'en  fut  rien  pourtant.  Jamais 

(1)  C'est  durant  le  séjour  do  Saga  za  Ab  en  Portugal  que  Damiam  de  Goc/ 
recueillit  auprès  de  lui  les  détails  sur  l'Ethiopie  qu'il  publia  ensuite  dans  l'ou- 
vrage intitulé  :  Fides  religio  moresque  aethiopum  sub  imperio  l'reciosi  Joan- 
nis.  Lovanii,  1540.  Il  parut  à  l'étranger  parce  (|u'il  fut  condamné  en  Portugal 
pai'  l'inquisition. 

(2)  Cf.  Miguel  de  Castanhoso  :  Ilistoriadas  cousasquoo  muy  efforçado  capitaô 
Dom  Christouào  du  Gama  fez  nos  reynos  do  Preste  Joaô  corn  quatrocentos  Por- 
tuguezos  que  comsigo  leuou,  etc..  Lisboa  1548. 


324  II K VUE  DE  l'orient  chrétien. 

de  son  vivant,  son  titre  de  patriarclie  ne  lui  fut  contesté,  ou- 
vertement du  moins.  Très  peu  soupçonnèrent  sa  supercherie 
sacrilège,  tous  ceux  qui  écrivirent  après  Castanhoso  ne  le  dé- 
signèrent jamais  autrement  que  du  nom  de  patriarclie,  et  à 
l'époque  de  sa  mort,  l'on  ne  trouva  pas  de  meilleur  vocable 
pour  résumer  sa  vie.  D'Almeida,  malgré  Tétonnement  que  lui 
procura  l'élection  de  Nunez  Barreto  du  vivant  de  Bermudez, 
Paez,  Mendez,  Lobo  et  tous  les  missionnaires  que  l'Ethiopie 
vit  arriver  aux  xvi^  et  xvif  siècles,  le  tinrent  pour  tel  (1). 

Plus  tard  Ludolf  en  Europe,  et  tous  ceux  qui  comme  lui  écri- 
virent sur  les  choses  d'Ethiopie,  en  firent  de  même.  Il  est  vrai 
que  Bermudez  s'appliqua  lui-même  de  toutes  ses  forces  à  conqui'- 
rir  ce  titre.  A  peine  Castanhoso  avait-il  publié  en  1564  le  récit 
de  l'expédition  de  Christophe  deGama,  qu'il  entreprit  lui-même, 
retourné  en  Portugal,  la  rédaction  de  cette  même  expédition  (2). 
Son  ouvrage  parut  en  1565.  Sous  sa  plume,  l'expédition  de 
1541  se  transforma  en  une  autobiographie.  Pendant  les  cin- 
quante-huit chapitres  dont  se  compose  sa  rédaction,  il  ne  parle 
d'autre  chose  que  de  lui-même.  De  tous  les  faits  qui  se  pas- 
sèrent durant  cette  terrible  campagne  de  trois  ans  contre  le 
farouche  Gaucher,  un  seul  le  préoccupe  et  domine  tous  ses  sou- 
venirs :  celui  de  son  élection  au  patriarcat  d'Ethiopie  du  titre 
d'Alexandrie.  Consacré  par  l'Abouna  Marcos,  Paul  III,  d'après 
son  récit,  le  confirma  en  cette  charge  et  Jean  III  en  Portugal 
aussi  bien  que  Galawdewos  en  Ethiopie  lui  rendirent  les  hon- 
neurs qu'exigeait  cette  dignité.  Comme  d'aucuns  cependant, 
après  avoir  lu  son  livre,  auraient  pu  se  plaindre  de  ce  qu'il  ne 
reproduisait  pas  les  bulles  établissant  son  titre,  comme  certains 
déjà  lui  en  avaient  fait  la  remarque,  il  termine  en  protestant 
de  sa  véracité,  avoue  qu'il  a  perdu  ses  bulles  dans  le  combat 
où  Christophe  de  Gama  fut  fait  prisonnier  et  en  appelle  au  ju- 
gement de  Dieu  contre  ceux  qui  soupçonnent  sa  parole. 

Un  meilleur  moyen,  et  le  plus  convaincant  celui-là,  eût  été 
d'en  appeler  simplement  à  Rome,  mais  il  n'eut  garde  de  le 
faire.  Le  public  de  son  côté  n'y  songea  pas,  il  souscrivit  au 

(1)  Cf.  C.  Beccari,  Jlerum  nelhiopicantm  scriplorcs  orietihilcs  incflili.  Roiiia, 
1903-1909,  vol.  I  il  IX. 

(2)  Esta  lie  huma  lircve  rolacion  de  oiubaxada  (|ut'  o  l'atriarclia  dom  .loaô 
Rcrmiidez  Irouxi'  do  lliiiporador  da  Ktluo])ia...  I.isboa,  15Gû. 


MÉLANGES.  32.J 

titre  que  Bermudez  se  donnait  dans  son  livre,  et  le  grand  in- 
quisiteur du  royaume  lui-même  lui  accorda  son  imprimatur  (1). 
Son  procès  dès  lors  fut  gagné.  Retiré  à  l'ermitage  de  Sam  Sc- 
bastiam  da  Pedreyra,  il  y  vécut  en  paix,  pensionné  par  le  roi, 
dans  la  pleine  jouissance  du  titre  si  désiré.  Ce  titre,  qui  fut  le 
seul,  avons-nous  dit,  qui  résuma  sa  vie  dans  son  épitaphe,  lui  est 
demeuré  incontesté  par  l'histoire  presque  jusqu'à  nos  jours. 
C'est  en  1855  seulement,  pour  la  première  fois,  que  l'auteur  qui 
fit  réimprimer  l'ouvrage  de  Bermudez  souleva  dans  sa  préface 
les  premiers  doutes  sur  l'authenticité  de  son  titre  de  patriarche. 
Un  des  principaux  arguments  qui  lui  font  émettre  ce  doute  est 
une  lettre  de  Jean  III  à  Galawdewos  datée  du  15  mars  15 16.  Le 
roi  de  Portugal  répondant,  semble-t-il,  à  une  demande  de  Tem- 
pereur  d'Ethiopie,  lui  dit  :  «  De  Bermudez,  je  ne  sais  rien  autre 
«  sinon  qu'il  n'est  qu'un  simple  prêtre,  et  des  pouvoirs  qu'il 
«  dit  que  le  Saint  Père  lui  a  donnés,  je  ne  sais  rien  aussi  (2).  » 
Jean  III  consulta-t-il  Rome  ensuite  pour  être  mieux  renseigné 
sur  la  valeur  des  pouvoirs  de  Bermudez,  nous  n'en  avons 
aucune  preuve.  Mais  ce  qu'il  ne  fit  point,  d'autres  le  firent. 
Déjà  à  cette  époque  la  Compagnie  de  Jésus  ayant  été  pres- 
sentie pour  envoyer  des  missionnaires  en  Ethiopie,  saint 
Ignace,  qui  vivait  encore,  eut  vent  de  raffaire  de  Bermudez  et 
pria  le  P.  Salmeron,  alors  à  Trente  pour  assister  au  Concile,  de 
se  renseigner  sur  ce  personnage  auprès  des  prélats.  Le  P.  Sal- 
meron s'acquitta  de  la  commission  aussitôt  et  nous  avons  en- 
core la  lettre  qu'il  adressa  à  ce  sujet  à  saint  Ignace  pour  l'ins- 
truire de  cette  affaire  (3).  Elle  renferme  toute  la  solution  de  la 
question  Bermudez,  en  voici  la  teneur  : 

«  Ayant  reçu  la  lettre  de  Votre  Révérence,  j'en  ai   parlé 

(1)  Chose  extraordinaire, semble-t-il,  carie  même  dom  Anrique  infant  do  Por- 
tugal qui  approuva  le  livre  de  Bermudez  avait  condamné  jadis  celui  de  Damiam 
de  Goez.  H  était  au  courant  des  affaires  d'Ethiopie  et  il  savait  sans  doute  que 
dom  Martinho  de  Portugal,  archevêque  de  Funclial,  qui  accompagna  François 
Alvarez  auprès  de  Clément  VII  à  Bologne,  avait  sollicité  on  vain  de  ce  dernier 
d'être  créé  cardinal  légat  a  latere  pour  aller  en  Ethiopie.  Cf.  Jaô  do  Souza. 
Documentas  arabicas  para  a  historia  Portugueza.  Lisboa,  1790,  docum.  230  et 
233.  Il  adressa  également  une  lettre  au  roi  David  par  l'entremise  de  Bermudez 
en  1539;  cf.  Beccari,  op.  cit.  vol.  V;  p.  lvui  note  I. 

(2)  Bermudez,  op.  cit.,  réimpression  do  1855,  p.  5. 

(3)  Cf.  Monumenla  llistoriae  Saciet.  Jesu.  Epistolae  P.  Salmeronis,  t.  I, 
fasc.  I,  1906,  p.  33,  epist.  13.  Beccari,  op.  cit.,  vol.  V,  p.  i.v. 


326  RKVLE    DK    l'orient    CHRÉTIEN'. 

aussitôt  ce  même  jour  avec  le  cardinal  de  Sainte- Croix  auquel 
j'ai  lu  le  passage.  Il  m'a  répondu  que  ce  cas  avait  passé  par  ses 
mains  peu  avant  de  partir  de  Rome  pour  venir  à  Trente.  Voici 
ce  qui  s'est  passé  :  un  Portugais  était  venu  des  Indes  de  chez 
le  Prêtre  Jean,  en  compagnie  de  deux  ambassadeurs  chargés 
de  lettres  de  leur  prince  pour  le  Pape.  Mais  il  paraît  que  l'un 
des  deux  ambassadeurs  mourul  sur  mer  et  l'autre  dans  les 
environs  de  Venise,  de  sorte  que  le  Portugais  porta  les  lettres 
à  Rome  au  Pape.  On  les  fit  lire  à  frère  Pedro  qui  est  de  ces 
régions  et  à  un  prêtre  qui  est  avec  le  cardinal  ïheatino  auprès 
desquels  Votre  Révérence  pourra  s'informer  de  leur  contenu. 

«  L'objet  de  la  requête  de  ces  lettres  était,  paraît-il,  que  Sa 
Sainteté  accordât  le  pouvoir  d'élire  le  patriarche  comme  jadis 
les  Ethiopiens  avaient  coutume  de  le  faire,  sans  demander  la 
Confirmation  de  l'élu  au  patriarche  d'Alexandrie  auquel  ils  ont 
l'habitude  de  recourir,  et  que  la  confirmation  de  Rome  pût 
suffire  désormais  (I).  Puis  elle  demandait  que  le  Pape  leur 
créât  un  patriarche. 

«  Ce  Portugais,  sans  avoir  reçu  aucune  solution  ni  réponse, 
quitta  Rome  et  en  arrivant  chez  le  Prêtre  Jean  lui  dit  que  Sa 
Sainteté  l'avait  élu  patriarche.  De  la  sorte  il  fut  intronisé  et 
mis  en  possession  du  patriarcat.  Dans  la  suite,  le  provincial 
qui  se  trouve  à  Jérusalem  étant  venu  à  Rome  demanda  au 
Pape  de  la  part  du  Prêtre  Jean  si  ce  Portugais  était  vraiment 
l)atriarche,  s'il  avait  été  consacré  à  Rome  et  s'il  avait  porté 
avec  lui  des  lettres  de  son  élection. 

«  Alors  l'affaire  fut  confiée  à  je  ne  sais  combien  de  cardinaux 
et  entre  autres  â  Son  Éminence  de  Sainte-Croix,  lesquels 
reconnurent  qu'il  n'avait  été  ni  élu  ni  sacré  et  n'avait  emporté 
aucune  lettre  attestant  son  élection,  et  ils  tinrent  longtemps 
une  grande  consulte  pour  savoir  ce  qu'on  devrait  faire  de  ce 
Portugais.  Pour  les  uns,  il  leur  semblait  en  conscience  qu'un 
intrus  qui  n'est  pas  un  vrai  pasteur  ne  doit  pas  être  toléré  :  pour 

(1)  Lo  Métropolitain  d'i:tliiopi('  relève  du  Patriarciin  copte  monophysile 
d'Alexandrie.  C'est  toujours  un  évêque  copte  nommé  par  ce  dernier.  L'église 
monophysite  fait  remonter  l'origine  de  cette  institution  à  un  certain  canon 
apocryphe  du  Concile  de  Nicée  Cf.  Mansi,  Concilia,  t.  II,  p.  9G4,  canon  36.  Dans 
le  synodos  éthiopien,  cf.  I\ls.  121  de  la  Hib.  Nat.,  fol.  67-81.  Hermudez  en  pnMiant 
II-  titre  d'Alexandrie  i'é.solvait  toutes  les  diflicultés;  il  sauvegardait  l'histoire 
nalionale. 


MÉLANGES.  327 

il'autres  Tenlever  et  le  remplacer  par  un  nouveau  leur  paraissait 
devoir  être  un  grand  scandale.  Afin  de  ne  point  donner  cette 
mauvaise  édification  de  la  part  du  Saint-Siège  et  pour  qu'on 
ne  prît  pas  occasion  d'en  tirer  un  mauvais  principe,  on  dit 
qu'il  fut  décidé  alors  qu'au  nom  du  Siège  Apostolique  un  évêque 
serait  envoyé  en  ambassade  auprès  du  Prêtre  Jean  pour  s'in- 
former si  le  patriarche  vivait  bien  et  s'il  remplissait  l'office  de 
pasteur,  auquel  cas  il  le  confirmerait  sans  bruit  ni  scandale. 
Au  cas  cependant  où  il  se  trouverait  qu'il  vive  mal  et  donne 
scandale  dans  son  office  ou  sa  conduite,  il  demeurerait  à  la 
discrétion  de  celui  qui  serait  envoyé  soit  de  le  déposer  ou  le 
corriger,  ou  le  confirmer  ou  en  créer  un  autre.  Voilà  tout  ce 
que  le  cardinal  connaît  sur  ce  sujet.  » 

A  ce  document  d'un  caractère  privé,  nous  pouvons  ajouter 
undocumentoffic-'iel  tiré  des  archives  du  Vatican  (1).  Use  trouve 
dans  une  relation  sur  l'Ethiopie  adressée  au  pape  Grégoire  XIII 
à  l'époque  ou  la  mission  d'Ethiopie  jetait  son  plus  bel  éclat. 
Dans  un  résumé  de  l'histoire  de  ce  pays  avant  l'organisation  de 
la  mission,  l'histoire  de  Bermudez  est  racontée  comme  il  suit  : 

«  Le  roi  envoya  alors  au  Pape  un  ambassadeur  nommé 
Zagazabo  (2)  avec  dom  François  Alvarez.  Mais  les  Portugais 
ne  laissèrent  pas  Zagazabo  venir  à  Rome.  Alvarez  seul  y  vint 
et  prêta  serment  d'obéissance  en  consistoire  public  au  pape 
Clément  à  Bologne  lors  du  couronnement  de  Charles-Quint. 
Zagazabo  retournant  plus  tard  en  Ethiopie  mourut  sur  les 
navires  portugais.  (  )r  dans  la  suite,  un  Portugais  du  nom  de 
Jean  voyant  qu'en  Ethiopie,  suivant  une  prophétie,  on  attendait 
après  le  centième  Abonna  (métropolitain)  qui  alors  venait  de 
mourir  un  nouveau  patriarche  nommé  par  l'Église  do  Rome  (3), 
s'en  vint  en  Italie,  fit  une  fausse  bulle  pontificale  qui  le  créait 

(1)  Manuscrits  latins,  fonds  Barberini,  noSl.ôl  (LVI,  98),  fol.  06-71  :  Relazione 
(IcUa  religione  e  stato  del  Rc  d'Etiopia  detto  il  Prête  Gianni  con  un  discorso 
sopra  l'unione  e  obedienza  detla  chiesa  Alessaudrina  et  Constant inopolitana  con 
la  sede  apostolica.  A.  S.  S.  Papa  Gregorio  XIll.  Même  relation  dans  Barberini 
lat.  5125  p.  78;  Urbin  829  II,  fol.  328;  Vat.  lat.  6218,  p.  209. 

(2)  Zagazabo  est  l'envoyé  Saga  za  Ab  (le  don  du  Père)  dont  nous  avons  déjà 
parlé  plus  haut. 

(3)  C.ette  prophétie  se  trouve  souvent  rappelée  dans  les  lettres  des  empereurs 
d'Ethiopie  au  Pape  à  cette  époque.  Dans  une  lettre  de  Lebna  Dengel  écrite  en 
1521  l'empereur  dit  que  cette  prophétie  se  trouve  rapportée  dans  la  Vie  de  saint 
Victor.  Cf.  Baronius-Raynaldus,  t.  XII,  p.  360. 


328  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

patriarche  d'Étliiopie,  puis  s'en  retourna  auprès  de  ce  roi 
comme  patriarche  envoyé  par  le  Pape.  Il  y  fut  accueilli  avec 
bienveillance  et  le  roi  envoya  aussitôt  ses  ambassadeurs  remer- 
cier le  Pape  avec  des  lettres  ainsi  conçues  (1)  :  Quem  nobis  in 
patriarcham  dedisti  Joannem  consecratum  posuimus  in  sede 
Pontificia,  benedic,  et  mihi  Pater  duplici  benedictione  paterna 
in  filium  secundum  benedictionem  Abraham,  Issac  et  .lacob,  etc. 
«  Au  reçu  de  ces  lettres,  Paul  III,  voyant  les  bonnes  disposi- 
tions de  ce  roi,  délibéra  de  lui  expédier  aussitôt  le  «  ius  eli- 
gendi  Patriarcham  et  duodecim  abbates  »,  lesquels  chanoines,  à 
la  mort  du  patriarche,  pourraient  élire  un  des  leurs  pour  lui 
succéder...  mais  cette  décision  de  Paul  III  d'expédier  le  «  ius 
eligendi  »  n'eut  pas  de  suite  (2).  » 

A  la  lumière  de  ces  documents,  le  faux  créé  et  exploité  par 
Bermudez  est  manifeste  et  nous  pouvons,  grâce  à  eux,  retracer 
le  procédé  dont  se  servit  le  médecin  pour  arriver  jusqu'au 
patriarcat.  Nous  avons  pour  témoins  l'empereur  d'Ethiopie  et 
le  Pontife  de  Rome,  les  deux  partis  que  trompa  simultané- 
ment Bermudez.  Galawdewos  remercie  le  Pape  d'avoir  agréé 
la  demande  qu'il  lui  avait  faite  de  créer  un  patriarche  dans  ses 
États,  le  Pape  de  son  côté  proteste  de  n'avoir  jamais  rien  décidé 
à  cet  égard.  La  supercherie  se  reconstitue  donc  comme  il 
suit  :  Bermudez  vint  à  Rome  avec  des  lettres  royales  demandant 
pour  ce  pays  l'envoi  d'un  patriarche,  et  sans  rien  avoir  obtenu 
du  pape,  de  retour  en  Ethiopie,  le  messager  royal  se  présenta 
à  son  souverain  comme  s'il  avait  été  investi  de  cette  dignité. 
Le  changement  de  règne  (3),  la  grande  distance  qui  sépare  les 

'  (1)  C'est  peut-être  le  provincial  do  Jérusalem, dont  il  est  parlé  dans  la  lettre 
de  Salmeron,  qui  porta  ce  message  royal.  Le  manuscrit  8154  Barberini  n'en  cite 
que  le  début,  elle  se  trouve  en  entier  dans  le  ms.  5'il5  du  même  fonds.  Elle  se 
ti'ouve  également  dans  les  archives  de  la  Compagnie  de  .Jésus  ;  c'est  celle  indi- 
quée dans  «  Informazione  suU'  Etiopia  al  cardinal  Morone  »  dans  Beccari,  op. 
cil.,  vol.  I,  p.  117,  et  qui  doit  paraître  dans  le  vol.  X"  déjà  sous  presse.  Le  texte 
éthiopien  de  cette  lettre,  du  reste,  a  été  trouvé  et  publié  avec  traduction,  par  le 
docteur  Hugo  Duensing  dans  :  Nachrichten  von  der  Konig  Gesellschaft  derWis- 
senschaften  zu  Gôttingen.  IMiilologisch  historische  Klasse,  1901. 

(2)  Ce  programme  fut  exécuté  par  Jules  III  et  Paul  IV.  Le  patriarche  Nufiez 
Barreto  fut  envoyé  en  Ethiopie  avec  douze  compagnons  dont  deux  évéques  avec 
future  succession. 

(3)  Parti  d'Ethiopie  sous  le  règne  de  Lebna  l>engel  (1508-1540),  Bermudez  y 
rentra  sous  lo  régne  de  (ialawdewos  (1;>I0-1559). 


MÉLANGES.  329 

deux  pays  lui  rendirent  la  supercherie  facile.  Dans  la  suite, 
le  souci  d'éviter  un  scandale,  qui  empêcha  Rome  de  sévir  et 
d'informer  Galawdewos,  lui  permit  de  continuer  à  jouer  son 
faux  rôle  pendant  près  de  vingt  ans. 

Mais  en  homme  avisé  toutefois,  Bermudez  crut  prudent 
de  quitter  l'Ethiopie  lorsqu'il  apprit  l'arrivée  du  patriarche 
Nufiez.  Il  retourna  en  Portugal  en  1559  comme  nous  l'avons 
dit  plus  haut,  juste  au  moment  où  Nunez  et  ses  compagnons 
débarquaient  aux  Indes  (1).  11  craignait  sans  doute  que  les  nou- 
velles apportées  d'Europe  par  les  missionnaires  ne  concordas- 
sent point  avec  ce  qu'il  avait  fait  croire  autour  de  lui  depuis 
son  arrivée.  Il  redoutait  qu'on  opposât  à  ses  dires  d'après  les- 
quels il  prétendait  avoir  été  nommé  par  Paul  III,  les  dires  de 
Paul  III  lui-même  ;  il  devait  craindre  surtout  qu'on  dévoilât  à 
l'empereur  comment  il  avait  abusé  de  sa  confiance  pendant 
près  de  vingt  ans. 

Mais  c'était  crainte  exagérée.  Rome,  semble-t-il,  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut,  garda  son  secret  vis-à-vis  de  Galawdewos, 
aucun  document  du  moins  ne  nous  permet  d'affirmer  le  con- 
traire. Quant  à  Nunez  Barreto  et  à  ses  compagnons,  jamais  ils 
ne  connurent  la  lettre  de  Salmeron  et  saint  Ignace  ne  les  en 
informa  jamais.  Bermudez  conserva-t-il  néanmoins  jusqu'au 
bout  l'illusion  de  n'être  jamais  découvert?  Nous  ne  saurions  le 
dire  au  juste.  Tout  porte  à  croire  qu'il  laissa  ce  monde  pensant 
emporter  avec  lui  son  secret.  L'ambition  maladive  qui  l'égara 
dans  cette  aventure  paraît  bien  ne  l'avoir  quitté  qu'au  tom- 
beau. Celui  qui  fit  tant  de  dupes  en  effet  tant  en  Ethiopie 
qu'en  Portugal  ne  fut  lui-xnême  qu'une  simple  victime  d'une 
sotte  vanité  et  c'est  en  ce  sens,  croyons-nous,  que  doit  être  in- 
terprétée son  épitaphe,  aujourd'hui  que  l'histoire  nous  a  donné 
la  vérité  sur  le  fait  qui  en  fut  la  cause. 

M.  Chaîne. 

(1)  Bermudez  n'était  pas  jésuite,  jamais  rien  n'a  pu  en  faire  douter.  Il  ne  mourut 
pas  à  Goa  mais  à  Lisbonne,  nous  en  avons  donné  les  preuves.  Nous  trouvons 
cependant  une  affirmation  contraire  dans  une  publication  parue  il  y  a  quatre  ans 
du  P.  Ladislas  de  Vannes,  Deux  Martyrs  capucins,  Poussielgue,  I(M}5,  p.  2'2I. 


BIBLIOGRAPHIE 


J.  F.  Bethune-Baker,  Nestorins  and  his  Teaching,  a  fresh  examinalion  0/ 
the  évidence.  Cambridge,  at  the  University  Press,  1908.  8°,  xviii-232  pages, 
4  s.  6  net. 

Le  but  de  M.  Bethune-Baker.  est  d'étudier  la  doctrine  de  Nestorius,  et  la 
conclusion  à  laquelle  il  arrive  est  tout  entière  contenue  dans  ces  mots  : 
Xestoi'itis  n'était  pas  Nestorien.  Certes,  en  se  fixant  un  semblable  sujet 
d'études,  l'auteur  ne  s'est  pas  même  arrêté  à  la  pensée  que  le  concile 
d'Ephèse  qui  condamna  Nestorius,  se  soit  trompé  dans  des  matières  de 
foi,  mais  il  s'est  demandé  uniquement  s'il  est  bien  vrai  que  Nestorius  pen- 
sait ce  que  le  concile  a  cru  qu'il  pensait. 

Pour  résoudre  ce  problème ,  il  fallait  naturellement  d'une  part  exposer 
les  accusations  portées  contre  Nestorius  —  et  sur  ce  point  les  actes  du  con- 
cile d'Éphèse  comme  aussi  les  écrits  des  adversaires  de  l'évêque  de  Cons- 
tantinople  sont  aussi  explicites  qu'on  peut  le  désirer  —  et  d'autre  part 
examiner  dans  les  propres  paroles  de  Nestorius  le  bien-fondé  des  accusa- 
tions précédentes  en  déterminant  la  signification  exacte  des  expressions 
qui  leur  avaient  donné  naissance,  en  étudiant  en  un  mot  la  doctrine  véri- 
table de  celui  que  l'on  regarde  comme  le  père  du  Nestorianisme.  Auss 
bien  c'est  ce  qu'a  fait  M.  Betliune-Baker,  et  l'examen  des  sources  aux- 
quelles il  convient  de  se  reporter  pour  connaître  l'enseignement  de  Nes- 
torius, constitue  selon  nous  l'un  des  plus  intéressants  chapitres  de  son 
livre. 

Un  édit  de  Théodose  11,  en  435,  ordonna  de  brûler,  et  défendit  de  citer, 
de  lire,  de  copier  ou  de  détenir  les  ouvrages  de  Nestorius.  Aussi  ce  qui 
nous  reste  de  ce  personnage  remarquable  par  son  éloquence  ne  nous  est- 
il  parvenu  que  dans  les  oeuvres  des  orthodoxes.  Ce  sont  surtout  des  ser- 
mons antérieurs  à  la  condamnation  portée  par  le  concile  d'p]phèse,  les 
uns  cités  d'une  façon  fragmentaire  par  saint  Cyrille,  d'autres  conservés 
en  entier  dans  la  traduction  latine  de  Marins  Morcator.  d'autres  enfin 
attribués  à  des  auteurs  orthodoxes,  tels  que  saint  Jean  Chrysostome.  —  Il 
faut  remarquer  toutefois  que  M.  Bethune-Baker  ne  reconnaît  pas  à  Nesto- 
rius la  paternité  des  cinquante-deux  homélies  ou  sermons  que  Ms''  Ba- 
tilfol  avait  cru  devoir  lui  restituer;  il  n'est  pas  juste  de  rapporter  à 
Nestorius  tout  ce  qui  rappelle  le  Nestorianisme  chez  les  autres  écrivains. 


BEBLlOGRAPHIi:.  331 

Par  contre,  comme  S.  Haidacher  et  M.  Loofs,  il  voit  en  Nestorius  l'au- 
teur d'un  sermon  sur  le  souverain  sacerdoce  du  Christ,  attribué  à  saint 
Jean  Chrysostome  et  publié  en  1839  par  W.  Beecher.  —  Il  nous  est  par- 
venu, outre  les  sermons,  quelques  lettres  de  Nestorius,  et  elles  se  retrou- 
vent dans  les  œuvres  de  ceux  à  qui  elles  furent  adressées.  11  y  a  encore, 
dans  des  manuscrits  syriaques,  des  fragments  inédits  de  certains  ouvrages 
de  Nestorius. 

La  première  collection  des  écrits  de  Nestorius  qui  sont  arrivés  jusqu'à 
nous,  fut  faite  au  milieu  du  xvii-  siècle  par  Garnier  dans  son  édition  de 
Marins  Mercator;  elle  a  été  réimprimée  dans  la  Patrologie  latine  de 
Migne,  t.  XLVIII.  —  Une  nouvelle  collection,  plus  complète,  est  due  à 
M.  Loofs;  cette  publication  parue  à  Halle  en  1905,  sous  le  titre  de  Nesto- 
riana,  comprend  tout  ce  qui  nous  reste  de  l'œuvre  de  Nestorius  et  consti- 
tue la  meilleure  source  d'information  sur  sa  doctrine. 

Mais  voici  que  récemment  un  nouveau  document  est  venu  s'ajouter  aux 
précédents  et  qu'un  ouvrage  de  Nestorius,  inconnu  jusqu'à  ce  jour,  vient 
d'être  découvert,  dans  un  manuscrit  conservé  en  Perse,  et  M.  Bethune- 
Haker  est  sans  doute  le  premier  à  avoir  tiré  parti  de  ce  livre  intitulé  :  Le 
liitzar  d'Héraclide.  C'est  ainsi  qu'on  désigne  (cf.  supra,  p.  *J08-209)  la 
traduction  syriaque  d'une  Apologie  que  Nestorius  écrivit  en  grec  en  sa 
propre  faveur,  lorsqu'il  vivait  en  exil  dans  les  déserts  de  l'Egypte.  Jus- 
([u'à  présent  on  avait  tenu  pour  incertaine  la  date  de  la  mort  de  Nestorius  : 
désormais  on  sait  que  l'ex-évêque  de  Constantinople  vivait  encore  à  l'épo- 
que du  concile  de  Chalcédoine  (451),  puisque  dans  la  dernière  partie  de 
son  livre  il  fait  indirectement  allusion  à  cette  assemblée.  Commencé  dès 
les  premières  années  de  l'exil,  l'ouvrage  n'aurait  été  achevé  que  vers  451. 
Selon  M.  Bethune-Baker,  la  traduction  de  cette  apologie  du  grec  en  syria- 
que aurait  été  faite  dans  la  première  moitié  du  vr-  siècle,  et  le  traducteur 
pourrait  être  Mar  Aba  l^"",  patriarche  de  540  à  55^.  —  On  sait  du  reste  que 
Mar  Aba  1"'  traduisit  en  syriaque  la  Liturgie  de  Nestorius.  —  Depuis  lors 
l'ouvrage  est  demeuré  dans  l'oubli;  seul  Ebedjesu  à  la  iin  du  xuF  siècle 
cite  explicitement,  dans  son  Catalogue,  le  Bazar  d'Héraclide  ainsi  que 
d'autres  livres  de  Nestorius;  ce  n'est  qu'au  xx^"  siècle  que  l'apologie  de 
Nestorius,  sauvée  de  la  destruction  grâce  à  son  pseudonyme,  devait  revoir 
le  jour  et  révéler  à  tout  l'univers  la  foi  de  son  auteur.  M.  Bethune-Baker  a 
pu  se  procurer  une  copie  du  manuscrit  encore  inédit  et  un  de  ses  amis  lui 
a  fait  en  anglais  une  traduction  du  texte  syriaque  :  de  la  sorte  il  a  pu  le 
premier  utiliser  ce  document  pour  rechercher  quelle  était  la  véritable  doc- 
trine de  Nestorius,  et  il  l'a  mis  largement  à  contribution,  car  les  citations 
occupent  le  tiers  du  livre  (80  pages  sur  232).  L'éditiun  du  texte  syriaque, 
accompagnée  d'une  traduction  française,  se  trouve  actuellement  eu  pré- 
paration et,  une  fois  parue,  elle  permettra  à  tous  les  intéressés  de  se  ren- 
dre compte  par  eux-mêmes  de  la  pensée  de  Nestorius  et  de  juger  en  con- 
naissance de  cause  les  conclusions  de  M.  Bethune-Baker. 

Dans  une  note,  l'auteur  parle  de  la  mort  de  Nestorius  et  il  se  refuse  à 
admettre  qu'il  mourut  d'un  cancer  à  la  langue.  Evagrius  dit  de  Nestorius  : 
«  Sa  langue  fut  dévorée  par  les  vers  »,  et  M.  Bethune-Baker  suppose  que 


332  REVLi:  i)i:  l'orient  ciirktikx. 

riiistorien  a  été  induit  on  erreur  par  une  ])arole  de  Schenoudi  :  »  Sa  lan- 
gue enfla  et  lui  remplit  la  bouche  »  et  qu'il  a  pris  au  sens  propre  ce  qui 
n'était  dit  qu'au  sens  figuré.  Or  il  y  a  dans  les  Plérophories  de  Jean  de 
Maiounia  deux  chapitres,  les  chapitres  xxiii  et  xxvi,  où  il  est  question  de 
la  dernière  maladie  de  Nestorius  (cf.  sii/irn,  ]>.  103)  ;  le  dernier  chapitre  est 
lui-même  un  «  Extrait  de  VHistoire  qiw  saint  Timothér  archevêque  d'A- 
lexnndrie  écrivit  à  Gnngra  ».  De  ces  deux  passages  il  ressort  que  Nestorius 
mourut  d'un  mal  à  la  langue.  *  Sa  langue  lui  refusa  son  service  et  sortit 
de  sa  bouche;...  elle  se  décomposa  au  point  qu'il  devint  un  objet  d'hor- 
reur et  de  pitié.  »  —  «  ...  Et  il  mourut  en  la  mordant.  »  C'est  là  sans 
doute  —  et  non  dans  Schenoudi  —  qu'I^vagrius  a  puisé  son  assertion. 

M.  Bethune-Baker  a  ajouté  à  son  livre  un  appendice  sur  l'histoire  des 
mots  syriaques  qui  traduisent  nos  mots  :  essence,  nature,  personne  et 
hypostase.  Cet  appendice  est  dû  à  l'auteur  de  la  traduction  anglaise  du 
Bazar  d'Héraclide. 

Monlargis. 

M.  Brière. 


Agnes  Smith  Lewis,  Codex  Climaci  rescriptus,  in-4",  xxxi-201  pages,  ave<- 
sept  fac-simile.  Cambridge.  University  Press,  1909.  Prix  :  10  sh.  G  net. 

M'"®  A.  S.  Lewis  a  acheté  à  diverses  reprises  des  fragments  syriaques 
dont  l'écriture  supérieure,  du  ix*"  siècle,  est  une  version  syriaque  de  l'E- 
chelle spirituelle  de  saint  Jean  Climaque,  sans  lacune,  avec  le  commen- 
cement de  la  lettre  au  Pasteur  du  même  auteur.  Le  manuscrit  est  palim 
pseste  et  a  donc  été  nommé  avec  grand  à-propos  :  «  Manuscrit  de  Climaque, 
récrit  ».  L'ancienne  écriture  présente  des  fragments  de  six  manuscrits 
différents,  grecs  et  syriaques.  M"^"  A.  S.  Lewis  donne'un  spécimen  (cinq 
pages)  de  l'ancienne  écriture  grecque  et  édite  toute  l'ancienne  écriture 
syriaque  palestinienne  du  vr  siècle,  (lui  comprend  des  fragments  d'un  lec- 
tionnaire  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament  ou  livre  d'office  (p.  1-83); 
d'un  PraxapostolusiY».  84-189);  d'une  légende  apostolique  (p.  190-193);  et 
des  fragments  d'homélies  (p.  194-201).  En  face  du  syriaque  on  trouve  le 
texte  grec  d'après  Nestlé  ou  Swete  avec,  aux  variantes,  toutes  les  diffé- 
rences du  syriaque;  on  peut  donc,  d'un  coup  d'œil,  voir  les  particularités 
dusyriaque,  d'autant  que  M"""  A.  S.  Lewis  a  marqué  dun  signe  particulier 
les  leçons  qui  lui  sont  propres. 

Le  syriaque  appelé  palestinien  représente  le  dialecte  araméen  parlé  en 
Palestine  et  en  Syrie;  il  fut  supplanté  d'abord  par  l'édessénien  et  plus  tard, 
vers  le  xii«  siècle,  par  l'arabe.  Les  quelques  spécimens  qui  nous  en  res- 
tent, surtout  des  livres  d'offict>  écrits  du  vi<'  au  xi'"  siècle,  auraient  appar- 
tenu à  des  communautés  inclkites.  Voici  deux  versets  dans  ce  dialecte, 
avec  la  Peschito  en  face  (Actes,  xix,  38-39)  : 


BIBLIOGRAPHIE.  333 

Syro-pa  les  iiuien .  Peschito . 

h>^l    01.^0^9    ^^Ol    I  «  IV>oJJo       yOOi^    K-»/    OiLqJL^o/    ^^UlidO 

^^>^  >  «\oi  vooi^  yoN  ^  n  ■     yQjo^o  yo  v^  n  i  «v^j/  Jjl^o/ 

^oS^    "^«^    c»J     y/    ♦  y^^Ot        >0»-iOj    OOI    y/o    .^.^    ^-iw    ^^ 
w_.<».  \    -^J^. — ^    yol/    y^o-^      )t^.3o^  yO^o/  1    -^-  "^  ^V^/ 

La  plupart  des  fragments  publiés  ici  n'étaient  pas  encore  connus  par 
d'autres  manuscrits  :  Exode,  Lévitique,  Deutéronome.  Rois,  Job,  Psaumes, 
Proverbes,  Cantique,  Isaïe,  Jérémie,  Joël,  Michée,  Évangiles,  Actes,  Épi- 
tres  de  saint  Paul,  2^  épitre  de  saint  Pierre  et  première  de  saint  Jean.  On 
a  trouvé  par  ailleurs  un  fragment  de  la  Sagesse  et  un  de  l'Ecclésiastique  ;  il 
est  donc  certain  que  toute  la  Bible,  y  compris  les  deutérocanoniques,  a  été 
traduite  dans  ce  dialecte  ;  la  rareté  de  ces  textes  rend  plus  précieux  ceux 
qui  ont  été  conservés,  surtout  lorsqu'ils  sont  édités  avec  le  soin  et  le  luxe 
que  l'on  admire  dans  la  présente  édition. 

F.  N.vu. 


A.  Brassac,  Manuel  bibli(/ue:  t.  IV,  Les  Actes  des  Apôtres.  Les  Epi  très. 
L'Apocalypse.  Douzième  édition  totalement  refondue  du  manuel  de 
M.  Bacuez.  In-8'%  .\ii-744  pages;  Paris,  Roger  et  Chernoviz,  1909. 

Nous  avons  annoncé  le  tome  précédent  consacré  aux  Évangiles,  HOC, 
1908,  p.  109,  et  avons  déjà  signalé  l'érudition  et  l'excellente  méthode  di- 
dactique de  l'auteur.  En  sus  de  l'analyse  et  du  commentaire  des  diverses 
pièces,  il  sait  les  mettre  en  relief  (objet,  importance,  authenticité,  date, 
but)  et  en  tirer  les  enseignements  historiques  et  théologiques  qu'elles  com- 
portent. De  plus,  79  gravures  et  5  plans  ou  cartes  parlent  aux  yeux  et  aug- 
mentent l'intérêt  de  l'ouvrage. 

F.  Nau. 


F.  Nau,  Histoire  de  saint  Pacôme,  une  rédaction  inédite  des  Ascetica. publiée 
avec  la  traduction  de  la  version  syriaque.  Analyse  des  niss.  grecs  palim- 


;>:]4  RKVLK  D1-:  i/oRii;.\T  (  nnKTiKN. 

psestes  J'aris.  Si.i>pi,.  '/SO  cl  Chartres  17 '>■'{,  J7i>'i.  (Deux  planches,. 
Histoire  de  saint  Jean-Baptiste  attribuée  à  saint  Marc  l'Êvangéliste,  texte 
f/rer  publié  avec  traduction  française.  Miracle  de  aaint  Michel  à  frôlasses, 
texte  f/rec  publié  avec  Vancienne  version  latine^  avec  le  concours  de 
J.  Hou.s(juet.  10  fr.  2.");  pour  les  souscripteurs,  0  fr.  :J5.  (Dans  Patrologia 
orientalis,  t.  IV,  fasc.  5.) 

M.  Nau  a  l'éuni  dans  ce  fascicule  dift'érents  textes  (jue  l'analyse  d'un 
nianusci'it  palimpseste  lui  a  fourni  l'occasion  d'étudier.  Le  (]oder  rescriptus 
de  la  Bibliothèque  Nationale  supplément  grec  iSO,  complété  par  Chartres. 
1754.  fol.  l-'.?4,  contient  en  écriture  supérieure  un  fragment  d'une  Vie  du 
Bienheureux  Pacôme  et,  parmi  les  textes  sous-jacents,  les  deux  autres 
morceaux,  publiés  ici  :  l'histoire  de  saint  Jean-Baptiste  et  le  récitdu  miracle 
de  saint  Michel  à  Colosses. 

Avant  de  publier  la  Vie  de  Pacome,  M.  Nau  a  décrit  dans  une  substan- 
tielle introduction  les  dilï'érents  textes  des  biograpliies  de  ce  saint,  si  fré- 
quentes dans  les  recueils  d'Ascetica.  puis  en  a  esquissé  un  classement;  si 
ce  n'est  pas  encore  du  travail  définitif,  c'est  au  moins  un  grand  progrès 
dans  la  résolution  d'un  problème  littéraire  vraiment  compliqué.  En  plus 
du  texte  grec,  établi  au  moyen  de  plusieurs  manuscrits,  le  lecteur  trouvera 
dans  la  traduction  le  témoignage  de  la  version  syriaque  publiée  par  le 
P.  Bedjan,  rendue  accessible  à  ceux  qui  ne  se  servent  pas  couramment 
des  livres  syriaques. 

M.  J.  Bousquet,  professeur  de  grec  et  vice-recteur  de  l'Institut  catholique 
de  Paris,  a  aidé  M.  Nau  dans  la  correction  des  textes  grecs. 

M.  Nau  a  mis  en  appendice  de  cette  édition  une  analyse  détaillée  des  pa- 
limpsestes utilisés  par  lui,  c'e.st-à-dire  le  ms.  de  Paris  déjà  mentionné  et 
deux  volumes  de  Chartres  qui  portent  les  numéros  1753  et  17r>4.  Il  nous 
semble  qu'au  lieu  de  se  borner  à  décrire  les  mss.  actuels.  M.  Nau  aurait 
pu  indiquer  encore  l'état  des  cahiers  dans  les  manuscrits  primitifs,  en  s(> 
servant  des  procédés  graphiques  utilisés  dans  les  plus  récents  catalogues 
de  manuscrits.  Cette  remarque,  d'ordre  purement  techni(iue,  n'enlève  au- 
cune valeur  à  la  détermination  des  sujets  contenus  dans  ces  feuillets,  et 
l'analyse  détaillée  de  ces  trois  palimpsestes  reste  une  œuvre  éminemment 
utile. 

L'histoire  de  Jean-Baptiste  est  imprimée  pour  la  })remière  fois  en  typo- 
graphie, et  d'après  plusieurs  copies;  elle  n'avait  été  publiée  jusqu'ici  que 
dans  une  édition  phototypiiiue  due  au  chanoine  Grassi  de  Gènes.  La  der- 
nière partie  du  fascicule  présente,  en  plus  dune  réédition  du  texte  grec, 
l'ancienne  traduction  latine  du  .Miracle  de  saint  .Michel  à  Colos.ses.  Cette 
version  est  un  curieux  monument  de  l'activité  littéraire  des  moines  latins 
de  l'Athos,  au  moyen  ;Vge.  et  comme  telle,  elle  présente  un  intérêt  spécial. 

Au  total,  fascicule  de  textes,  neufs  pour  la  plupart,  qui  forment  une  con- 
tribution à  l'histoire  de  la  littérature  post-classique  des  chrétientés  gréco- 
orientales. 

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Eugène  TisstUi.\NT. 


BlBLIOGRAPIIIi:.  335 

Recueil  des  historiens  arméniens  des  croisades;  Documents  Arméniens. 
Tome  second  :  Documents  latins  et  français  relatifs  à  l' Arménie.  Paris. 
Klincksieck,  1906;  P,  cclxiv-1038  pages.  60  francs. 


Ce  volume,  publié  par  les  soins  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  comprend  .six  documents  :  1°  la  Chronique  d' Arménie  de  Jean  Dar- 
del;  2°  la  Fleur  des  Histoires  d'Orient  de  Hayton;  3«  le  Direclorium  ad 
passagium  faciendum  du  pseudo  Brocardus  ;  4*^  le  De  modo  Saracenos  exlir- 
pandi  de  Guillaume  Adam;  5°  le  traité  Responsio  aderrores  impositos  Er- 
menis  de  Daniel  de  Taurisio  ;  6'^  les  Gestes  des  Chiprois. 

L'avant-propos  est  un  nécrologe,  celui  des  éditeurs  et  collaborateurs  de 
ce  tome  second  qui  sont  morts  à  la  tâche  :  MM.  Dulaurier,  Carrière,  Riant, 
Schefer,  de  Mas  Latrie,  G.  Paris.  Enfin  M.  Kohler  qui  collaborait  depuis 
longtemps  déjà  à  l'édition  de  ce  mortel  travail,  a  remplacé  à  la  peine  les 
illustres  académiciens  défunts,  a  rédigé  la  préface  et  a  permis  l'appari- 
tion de  l'ouvrage. 

1°  Jean  Dardel,  franciscain,  né  à  Etampes  et  mort  dans  cette  même  ville 
en  1384,  rencontra  au  Caire  Léon  V  de  Lusignan,  roi  d'Arménie,  prison- 
nier des  musulmans.  Il  contribua  à  sa  délivrance  et  resta  son  secrétaire. 
Sa  Chronique  d'Arménie,  écrite  en  français  et  conservée  dans  un  unique 
manuscrit  à  Dole,  lui  fut  dictée  en  majeure  partie  par  Léon  V;  elle  va  de 
Jésus-Christ,  y  compris  l'histoire  d'Abgar,  jusqu'à  l'année  1384.  Elle  est 
éditée  pour  la  première  fois  (p.  1-109). 

2*^  Hayton,  neveu  du  roi  d'Arménie  Hayton  I''',  et  plus  tard  religieux 
prémontré,  se  trouvant  à  Poitiers,  en  1306,  y  dicta  son  ouvrage  en  français 
à  Nicolas  Falcon.  Celui-ci  traduisit  le  français  en  latin,  et  cette  traduction 
latine  fut  elle-même  traduite  en  français,  en  particulier  par  Jean  le  Long, 
dès  1351.  L'édition  présente  le  texte  français  et  la  traduction  latine.  La 
quatrième  partie  traite  «  du  passage  d'outre-mer  et  comment  ceux  qui  doi- 
vent faire  le  passage  pour  conquérir  la  Terre  sainte  se  devront  conduire  ». 

3^  et  4"  Comme  appendice  à  la  quatrième  partie  de  Hayton,  on  a  ajouté 
Je  Directorium,  adressé  en  1332  à  Philippe  VI,  roi  de  France,  par  un  re- 
ligieux dominicain;  traduit  en  français,  en  1333,  par  Jean  de  Vignay  et  de 
nouveau,  en  1455,  par  Jean  Miélot  qui  l'attribua  par  conjecture  au  domi- 
nicain Brocardus  (Burchard),  dont  il  connaissait  sans  doute  la  description 
des  Lieux  saints.  M.  Kohler  établit  que  l'auteur  est  Guillaume  Adam  ici 
comme  pour  le  4°.  L'édition  donne  le  texte  latin  et  la  traduction  de  Jean 
Miélot  du  Directorium  et  édite  le  4'^  pour  la  première  fois  d'après  deux 
manuscrits  de  Bâle. 

5°  Léon  IV,  roi  d'Arménie,  envoya  Daniel  de  Tauris,  franciscain,  et  le 
chevalier  Thoros  Michel,  demander  des  secours  au  pape  Benoît  XII  contre 
les  musulmans.  Le  pape  avait  été  indisposé  contre  les  Arméniens  par  un 
certain  Nersès  Balients,  ancien  évéque  d'Ourmiah,  puis  déposé  du  siège 
(le  Manazguerd  par  le  catholicos  de  Sis;  réfugié  en  France,  Nersés  avait 
composé  un  libelle  accusant  les  Arméniens  de  117  erreurs.  Daniel  réfuta 
ce  libelle  en  1341  ;  c'est  cette  réfutation  qui  paraît  ici  pour  la  première 


;i:i(j  RKVUK    DK    L'ORIKNT    CIIRÉTIKN. 

fois  daprès  le  nis.  3368  de  Paris.  Sur  Nersès,  ses  accusations  et  Daniel, 
xoirfiOC,  lOOG.  p.  173-181,  l>74-300,  352-370. 

6"  Les  Gestes  des  Chiprois  ont  été  édités  pour  la  première  fois  par  G.  Ray- 
naud,  Genève,  1887,  8°.  L'ouvrage,  écrit  en  français,  continue  Philippe  de 
.Vovare,  sans  doute  jusque  vers  l'an  1312  (le  ms.  est  tronqué^:  il  renferme 
d'ailleurs  au  commencement  (tronqué)  une  chronique  des  royaumes  de 
Jérusalem  et  de  Chypre  de  11:51  à  122 i,  et  insère  un  fragment  (remanié) 
de  Philippe  de  Novare  qu'il  voulait  compléter.  Les  Gestes  sont  lune  des 
sources  des  chroniques  de  Chypre  d'Amadi  et  de  F.  Bustrone.  Deux  ta- 
bles des  noms  historiques  et  des  noms  géographiques,  et  un  glossaire  pour 
les  gestes  des  Chiprois,  terminent  ce  beau  volume. 

F.  Nau. 


Le  Directeur-Gérant 

F.    ClURMETANT. 


Typograpliie  Firniin-Didol  et  C".  —  Paris. 


R.  GRAFFIN.  —  F.  NAU 

PROFESSEURS    A    l/lNSTITUT     CATHOLIQUE    DE    PARIS 

F^atroloffia  orientalis 

ToMB  I.  —  Gr.  in-8°  (format  de  Migne),  xii  et  706  pages.  Prix  :  43 fr. 

I.  Le  livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre  (éthiopien  et  français),  par 
J.  Perruchon  et  I.  Guiix,  G  fr.  50.  —  II  et  IV.  History  of  the  Patriarchs 
of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe  et  anglais),  par  B.  Evetts,  7  fr. , 
et  8  fr.  35.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite,  Tout  et  Babeh  (arabe 
et  français),  par  René  Basset,  10  fr.  —  V.  Le  Synaxaire  éthiopien.  Mois 
de  Sanê  (éthiopien  et  français),  par  I.  GuiDi,  11  fr.  "^^O. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  26  fr.  95  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

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I.  Vie  de  Sévère  par  Zacharie  le  Scholastique  (syriaque  et  français), 
par  M.-A.  Kuoener,  7  fr.  —  II.  Les  Évangiles  des  douze  apôtres  et  de 
saint  Barthélémy  (copte  et  français)  par  le  D''  E.  RevilL(iut.  5  fr.  —  III.  Vie 
de  Sévère  par  Jean,  supérieur  du  monastère  de  Beith  Aphthonla, 
suivie  d'un  recueil  de  fragments  historiques  syriaques,  grecs,  latins  et  arabes 
relatifs  à  Sévère,  par  M.-A.  Kugener,  11  fr.  90.  —  IV.  Les  Versions  grec- 
ques des  Actes  des  martyrs  persans  sous  Sapor  II  (grec  et  latin), 
par  H.  Delehaye,  S.  J..  Bollandiste,  9  fr.  50.  —  V.  Le  Livre  de  Job  (éthio- 
pien et  français),  par  E.  Pereira,  7  fr.  70. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  25  fr.  90  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 
Tome  III,  646  pages.  Prix  net  :  38  fr.  60 

1.  Les  Histoires  d'Ahoudemmeh  et  de  Marouta.  primats  jacobites  de  Tagrit 
et  de  rorient  (vi'^-vii*=  siècles),  suivies  du  traité  d'Alioudernmeli  sur  l'homme 
(syriaque  et  français),  par  F.  Nau.  Prix  :  7  fr.  15.  —  II.  Réfutation  de  Sa'îd 
Ibn  Batriq  (Eutychius),  par  Sévère  Ibn-al-Moqafifa',évêque  d'Aschmou- 
naïn  (arabe  et  français),  par  P.  Chébli,  archevêque  maronite  de  Beyroutli.  Prix  : 
7  fr.  40.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite  [mile):  Les  mois  de  Hatour 
et  de  Kihak  (arabe  et  français),  par  René  Basset.  Prix  :  18  fr.  05. —  IV.  Sargis 
d'Aberga,  controverse  judéo-chrétienne,  première  assemblée  (éthiopien  et 
français),  par  S.  Grebaut.  Prix  :  6  fr. 

Ce  volume  a  coûté  seulement  24  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs, 
Tome  IV,  728  pages.  Prix  net  :  45  fr. 

I.  Les  Homélies  de  Sévère  d'Antioche  (syriaque  et  français),  fasc.  1,  par  R. 
DuVAL,5fr.  70.  —  II.  Les  plus  anciens  monuments  du  Christianisme  écrits 
sur  papyrus  (textes  grecs  avec  traduction  et  commentaires,  planches),  par 
le  D""  C.  Wessely,7  fr.  90.  —III.  Histoire  nestorienne  inédite  (chronique  de 
Séert)  (arabe  et  français),  par  W  Addaï  Sciier.  avec  le  concours  de  J.  Périer, 
fasc.  1,  6  fr.  20.  —  IV.  La  cause  de  la  fondation  des  écoles,  par  Mar 
Barhadbsabba  'Arbava,  évèque  deHahvan  (syriaque  et  français),  parM^"'  Addaï 
Scher,  5fr.  50.  —  V.  Histoire  dé  S.  Pacôme  et  de  S.  Jean-Baptiste  et 
Miracle  de  S.  Michel  à  Colosses,  texte  grec  avec  une  traduction  française 
ou  latine,  traduction  française  de  la  Vie  syriaque  de  S.  Pacôme,  analyse'  des 
trois  manuscrits  palimpsestes,  deux  planches,  par  F.  Nau  avec  le  concours  de 
J.  Bousquet,  10  fr.  25.  —  VI.  The  Life  of  Severus,  patriarch  of  Antioch, 
byAthanasius  (éthiopien  et  anglais),  par  E.-J.  Goodspeed  with  Ihe  remains 
of  the  coptic  version  by  \V.  E.  Crum,  9  tr.  50. 
Ce  volume  a  coûté  28  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VII.  —  Fasc.  1.  —  Traités  d'Isaï  le  Docteur  et  de  Hnana  d'Adiabène 
sur  les  martyrs,  le  vendredi  d'or  et  les  rogations,  et  confession  de  foi 
à  réciter  par  les  évéques  avant  l'ordination,  texte  syriaque,  traduction 
française  par  M?'  A.  Scher.  Prix  :  5  fr.  50;  franco,  5  fr.  90  (Pour  les  souscrip- 
teurs :  3  fr.  45;  franco,  3  fr.  85.  —  Fasc.  2.  —  Histoire  Nestorienne,  se- 
conde partie  d)  par  M"?''  A.  Scher. 


VONT  PARAITRE: 
Tomo  V.  —  Fasc.  I.  —  Histoire   des  patriarches  d'Alexandrie  (suite),  par 

B.   EVETTS. 

Fasc.   3.  —    Recueil  de   monographies.  —  IV.    Les   Plérophories    de 
Jean,    évêque  de  Maïouma,   texte  .syria([ue  inédit,   traduction  française 
■  ])ar  F.  N  \r:. 

Fasc.  4.  —  L'Histoire  des  conciles  de  Sévère  Ibn-al-Moqaffa',  texte 
arabe  inédit,  traduction  française  par  M.  L.  I-Ei^ov,  professeur  à  l'institut 
catholique  d'Angers. 
Tome  NI.  —  Fasc.  1. —  The  hymns  of  Severus  of  Antioch  and  others  in 
the  syriac  version  of  Paul  of  Edessa  as  revised  by  James  of  Edessa, 
texte  syriaque,  tra<iu(.-tii)ii  ani;laise  pai-  ll.-W.  BitooKS. 

Fasc.  2.  —  La  vie  de  S'  Siméon  stylite  le  jeune,  t^tc  grec,  traduction 
française  par  I^  \an  den  Ven. 
Tome   MI.  —  Fasc.  3.  —  Le  Synaxaire  éthiopien.  II.  Le  mois  de  Hamlé, 
par  I.  Gui  ni. 
Fasc.  4.  —  Les  Apocryphes  Coptes  (fasc.  II),  par  E.  Revili.out. 


DE  NOMBREUX  OUVRAGES  SONT  EN  PREPARATION.  Mentionnons  : 

Théodore  le  Lecteur.  Histoire  tripartite,  texte  grec  inédit  avec  la  version  la- 
tine d'Épipli.ane  Cassiodore,  édité  par  D.  Serruvs^  directeur  adjoint  à  l'école 
des  Hautes  Etudes. 

L'Oraison  funèbre  de  Basile  le  Macédonien,  texte  grec,  traduction  française 
par  D.  Serri;ys. 

Vies  de  Sévère,  introduction,  commentaire,  index  et  tables,  par  M. -A.  Kugener. 

Chronique  de  Mahboub  [''kyâKioi)  le  Grec,  fils  de  Constantin,  évêque  de 
Menbidj  (.\«  siècle),  texte  arabe,  traduction  française  par  A. -A.  \'.\siliev,  pro- 
lesseur  à  rUnivei'sité  de  Dorpat  (K)pheBi>). 

Coptic  Téxts  relatingto  Ecclesiastical  history  (inostly  unpublished),  edited 
with  English  translation  by  \\  -E.  Cru.m.  '  , 

Les  versions  arabes  des  Apocryphes  Apostoliques  :  —  I.  LeTestamentum 
D.  N.  J.  C,  texte  arabe  inédit,  traduction  IVancaise  p<ar  S.  B.  Ms""  Raiimam, 
L.Des.noyeiîs  et  P.Dir..  — II.Les  Canons  des  Apôtres, texte  arabe  en  majeure 
partie  inédit,  traduction  francai.se  par  MM.  J.  Périer  et  .I.-B.  Périer.  — III.  La 
Didascalie,  texte  arabe  inédit,  traduction  française  par  P.  Chéi?li. 

Les   versions   éthiopiennes   des   Apocryphes    du   Nouveau   Testament  : 

Mélanges  de  Théologie  jacobite  :  Les  Lettres  encycliques  et  les  Profes- 
sions de  foi  des  évêques  jacobites,  texte  syriaque,  traduction  française  par 
F.  N.vr.  ete. 
(Demander  tous  renseignements  et  adresser  les  souscriptions   à  la  librairie 

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CHEMINS  DE  FER  DE  PARIS  A  LYON  ET  A  LA  MÉDITERRANÉE 


Voyages  à  itinéraires  facultatifs,  de  France  aux  Échelles  du  Levant  (on  vice  versa). 
Dcft  carnets  de  voyages  ;i  itiniTairi-s  tacultatits  de  1". -2"  cl  :r  (ilasses  el  de  ;ti)0  kilomètres  de 
parcours  iiiiniiiium  par  voie  Icrrée  sont  di-livrés,  toute  l'année,  par  toutes  les  gares  P.-L.-M..  pour 
elTei'tuer  des  parcours  sur  le  réseau  P.-I..-M..  ainsi  «luesur  les  lignes  postales  de  Marseille  aux 
i:cliellcs  du  Levant  dcîsservies  par  les  Messageries  .Maritimes  (Alexandrie,  JalTa,  Iieyroulh.  Couslau- 
tinople.l.c  Pirée.  Sniyrne).  I,  itinéraire  rie  ces  voyages,  établi  au  gre  du  voyageur,  doit  passer,  à 
l'aller  et  au  relnur,  par  Marseille.  -  l.cs  carnets  (individuels  ou  eolleclirs)  sont  l'ul'ihlrs  M»  jours. 
—  Arrêts  lacullatifs.  —  laire  la  demande  de  carnet  N  jours  a\aut  le  dt'part. 


rypographie  Firiuln-I)idnt  et  C".  —  Mesnil  (Bure). 


REVUE 


DE 


L'ORIENT  CHRÉTIEN 


DEUXIÈME  SÉRIE,  Tome  IV  (XIV)  —   1909.  —  N"   4 


SOMMAIRE 


m. 
iv. 


VI. 

vil. 


VIII. 


R.  Griveau.  — Notices  des  manuscrits  arabes  chrétiens  entrés 
à  la  Bibliothèque  Nationale  de  Paris,  depuis  la  publication 
du  catalogue  (suites 

F.  Nau. —  Histoires  des  .solitaires  égyptiens  (s?<î7»',ms.("oislin 
126,  loi.   213  S(iq.) .' 

L.  Leroy.  —  Histoire  d'Abraham  le  Syrien,  patriarche  copte 
d'Alexandrie  (texte  arabe,  traduction  française! 

S.  Grébaut.  —  Vie  de  Barsoma  le  Syrien  (texte  éthio}tien. 
traduction  française)  {(in).  .  .  , 

—  Barsoma  le  Syrien,  d'après  le  synaxaire  éthiopien  (tra- 
duction)   ■  •  • 

L.  Delaporte.  —  Catalogue  sommaire  des  manuscrits  coptes 
(le  la  Bibliothèque  nationale  de   Paris 

F.  Nau.  —  La  naissance  de  Nestoriiis. 

.Mélanges  : 

I.  F.  Nau.  —  Cinq  lettres  de  Jacques  d'Edesse  à  Jean  le 
Stylite  (traduction  et  analyse) 

II.  L.   Delaporte. —  Le  *  fondement  de  l'année»,  d'après 
la  chronographie  d'Elie  de  Nisibe 

Bibliographie.   —  René  Basset,  Fekkaré  lyasous  {F.  Nau). 

—  C.  CiiAROX,  Histoire  des  patriarcats  melkites(£^.  Ttsseranl). 

—  V.  Cu.MONT,  Les  religions  orientales  dans  le  paganisme 
romain  (.¥.-.4.  Kugener).  —  R.  Ballerini,  Les  premières 
pages  du  pontificat  du  pape  Pie  IX  (F.  Nau).  —  Dictionnaire 
d'histoire  et  de  géographie  édité  à  la  librairie  Letouzey 
(F.  Nau).  —  E.  Sachatt.  Syrische  Rechtsbiicher  (.1/.-.4. 
Kugcner) 


Pages, 

:î57 

380 

409 

-114 

417 
424 

427 
440 


443 


PARIS 


BUREAUX 

DES   ŒUVRES   D'ORIENT 

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Le  Comité  est  iissuré  du  concours  de  spécialistes  compétents  :  pour  IM  r- 
nu'-nien.  M.  Basmadjian,  directeur  de  la  revue  «  Banasér  »,  et  le  R.  P. 
Peeteks,  Bollandisto  ;  pour  V Assyrien,  etc.,  le  J*.  Sciieil,  professeur  à 
l'École  des  Hautes  Etudes  ;  pour  le  Copte,  le  R.  P.  Mai.lon,  professeur  à 
l'Université  de  ik»yroutli  ;  ])our  l'Éthiopien,  M.  I.  CiIidi,  professeur  àTUni- 
versité  de  Rome,  M.  l'abbé  V.  Martin,  professeur  à  l'Institut  catliolique  de 
Paris,  et  M.  E.  Pereira  ;  pour  le  Mongol  et  le  Persan,  M.  Bi,ochej\  attaché 
à  la  Bibliotlièquo  Nationale. 

En  dépit  du  contrôle  qui  sera  exercé  par  ces  divers  savants,  chaque 
auteur  conserve  l'entière  responsabilité  de  ses  articles. 

COMITÉ  DIRECTEUR  : 

M^  Charmetanï  {^},  protonotaire  apostolique,  Directeiir  des  Œuvres  d'O- 
rient, président.  —  M.  l'abbé  Bousquet,  vice-recteur  et  professeur  de  ^tcc 
à  l'Institut  catholique  de  Paris.  —  M^''  Grakfin  {^),  prélat  de  Sa  Sain- 
teté, professeur  d'hébreu  et  de  syriaque  à  l'Institut  catholique  de  Paris.  — 
M.  l'abbé  Lerov,  professeur  d'arabe  et  d'égyptologie  à  l'Institut  catho- 
lique d'Angers.  —  M.  l'abbé  Mangenut,  professeur  d'Ecriture  sainte  à 
l'Institut  catholique  de  Paris.  —  S.  A.  R.  Maximilien,  prince  de  Saxe.  — 
M.  l'abbé  Nau,  professeur  de  mathématiques;)  l'Institut  catholiciue  de  Paris. 


Les  communications  relatives  à  la  rédaction  doivent  être  adressées 

à  M.    le   Secrétaire  de  la  Revue  de  /'Orient  chrétien 

A   LA    LIl^RAiniE   l^ICARD 

nVE    IJdNAI'ARTE.    82,    PARIS. 

11  sera  rendu  compte  de  tout  ouvrage -relatif  à  l'Drient  dont  on  enverra 
un  exemplaire  à  la  précédente  adresse. 


La  Revue  de  l'Orient  chrétien  (recueil  trimestriel) 
paraît  en  avril,  juillet,  octobru  et  janvier  par  fascicules  formant 
chaque  année  un  volume  de  près  de  500  pages  in-8 '. 

Pi'ix  de  l'abonnement  :   12  francs.  —  Etr;inger  :  14  iVancs. 

Prix  de  la  livraison  :  3  fiancs  net.  , 


NOTICES 
DES  MANUSCRITS  ARABES  CHRÉTIENS 

ENTRÉS     A     LA     BIBLIOTHÈQUE     NATIONALE 
DEPUIS    LA    PUBLICATION    DU    CATALOGUE. 

(Suite)  (1) 


4881 


f.  1 .  Vision  de  saint  Grégoire  le  Théologien. 

f.  33.  Vie  de  saint  ^j^^y,  l'ermite,  et  récit  des  tentations  et 
épreuves  que  lui  envoya  Satan. 

f.  11).  Homélie  de  saint  Jean  Clirysostome  sur  les  rois  Mages. 
Inc.  :  ^Jl  ^jJ^.   !1»  J  ^\^\  jl^^\   'J^  Jî   ^^   ^^îl   yUi-. 

r.  Cl  V".  Homélie  sur  un  miracle  de  la  sainte  Croix,  à  Jéru- 
salem, arrivé  au  prince  Mâroun. 

f.  91.  Histoire  d'un  saint  moine  qui  n'est  pas  nommé.  Début  : 
«  Il  y  avait,  ô  frères,  dans  la  ville  appelée  Al~Kanz  un  père  qui 
avait  un  fils  beau  de  forme  et  de  visage,  comme  était  Joseph 
fils  de  Jacob.  Et  il  l'éleva  dans  l'instruction  et  la  vertu.  Or 
quand  il  atteignit  l'adolescence,  ses  parents  voulurent  lui  faire 
épouser  une  fille  des  nobles  de  la  ville.  Mais  il  n'y  consentit  pas; 
et  voyant  que  ses  parents  voulaient  le  marier  de  force,  il  s'en- 
fuit secrètement...  Et  après  de  longs  voyages  sur  mer  et  sur 
terre,  il  atteignit  la  porte  d'un  monastère...  » 

f.  96  v".  Vie  de  saint  ]jL>.  Inc.  :  Jj  îj^  Li  wijj^  rJ^^  J^ 


(1)  Voy.  1!X)9,  p.  174,  276. 

ORIENT   CHRÉTIEN.  22 


338  REVUK  dp:  l'orient  chrétien. 

J^j  ij^ji  |vvy*-V.  L-Wj  .*^j^^^.  ^  ^j^'À"  ^4/-^'j  .*^  1^^>.  l^Wj; 

C'est-à-dire  :  Il  y  avait  un  iiomme,  noble,  très  riche,  qui 
n'avait  de  pitié  pour  aucun  homme.  Un  jour,  les  mendiants 
étaient  réunis  à  l'église,  et  chacun  d'eux  nommait  les  personnes 
compatissantes  qui  leur  donnaient  des  aumônes;  et  ils  priaient 
pour  elles.  Puis  ils  nommèrent  les  gens  qui  n'avaient  pas 
pitié  d'eux,  et  se  mirent  à  les  maudire;  et  ils  nommèrent  un 
homme  appelé  Batra  qui  n'avait  pas  de  compassion,  etc. 

r.  102.  Une  autre  anecdote.  Inc.  :  l»  ,jjSL]  J,!  .U.  i3\  .^t-Ofij 

C'est-à-dire  :  Il  vint  une  lois  à  Alexandrie  un  jeune  moine, 
qui  avait  avec  lui  une  jeune  femme.  Et  il  circulait  dans  la  ville 
avec  elle.  Et  des  gens  déploraient  de  les  voir  ainsi  ensemble. 

f.  103  v".  Histoire  d'un  évêque  qui,  ayant  d'abord  été  insen- 
sible aux  misères,  fut  amené  à  la  compassion  par  un  saint 
prêtre  appelé  .Jean. 

f.  106.  «  Un  moine  âgé,  plein  de  mérites,  avait  entendu 
parler  de  ce  saint  homme  Jean,  et  il  voulut  l'éprouver...  » 

f.    111.    'Jjoc^    <u^J^'    «JUi!^      C.JjJ    ,  iii,U    ^y>    Ji     ;^      ,!^« 

C'est-à-dire  :  Un  iiomme  d'âge  tomba  malade.  Et  il  était 
épris  d'une  jeune  fille  qui  le  servait,  si  l>ien  qu'on  racontait 
qu'il  avait  eu  commerce  avec  elle. 

f.  124.  Histoire  d'Anba  lacoub  (f  3  Athor). 

f.  126.  Un  extrait  incomplet  de  la  fm  des  œuvres  d'Isaac  de 
Ninive.  Inc.  :  li^    .ILiJt     ,U    .IkjJî  ,  ^  oi'.Ki!   .  ^.=^1     -^'Ij 

f.  138.  Controverse  de  Jean,  patriarche  d'Alexandrie,  avec 
un  Juif,  du  temps  d'Abd  el-Aziz,  gouverneur  de  l'Egypte. 
Voyez  215. 

f.  171.  Vie  de  sainte  Ilaria,  fille  de  l'empereur  Zenon. 

f.  11)1.  Vies  de  saint  Basile  et  de  son  frère  saint  Grégoire. 

f.  210.  Vie  d'Isaac,  évêque  de  L^l. 

f.  226.  Vie  de  sainte  ^y'^y,. 


NOTICES    DES    MANUSCRITS    ARABES    CHRÉTIENS.  331) 

Manuscrit  récent,  peu  soigné.  La  plupart  des  morceaux  sont 
écrits  dans  une  langue  très  vulgaire. 

:i:i:i  f.  24  X  17. 

4882 

Vie  de  saint  ^!!,JJ,  et  récit  de  ses  miracles.  Leçon  du 
18  Touba.  Après  l'introduction,  le  début  (f.  2,  ligne  1 1)  :  ,^03^ 

^jS-i^^  ^law    Xi]y\^    ^.3'ji    iv^^U     0*5^      ^^^  ^  ^    ,.y     .1^^'     .,-     J^^ 

■^^3   W    ^r\    j- 

C'est-à-dire  :  Il  y  avait  au  village  appelé  Chanliour  un  homme 
appelé  Joacliim,  et  sa  femme  Anne.  Ils  n'avaient  jamais  eu 
d'enfants. 

Incomplet  de  la  fin.  24  f.  2.")  x  18. 

4883 

Panégyrique  de  saint  Antoine.  Sa  vie  et  ses  miracles.  Inc.  : 

Ti^r.  23  X  18. 

4884 

Même  ouvrage  que  le  précédent. 

43  f.  24  X  15. 

4885 

f.  1.  Vie  de  saint  Macaire,  par  Sérapion,  abbé  d'un  couvent 
de  saint  Antoine.  Inc.  :  ^y^^  ._^y  ;^r'  hjr^-'  w^^l  J^  ^^-î  V. 

f.  57.  Vies  des  saints  Maxime  et  Doméce,  fils  de  l'empereur 
romain  Léonce, 
f.  95.  Vie  et  miracles  de  saint  Barsôma  le  Nu  (  .Is^î). 

161  f.  25  X  17. 


310  REVUE   DE    l'ORIEXT   CHRÉTIEN.  ; 

4886 

1 

Vie  de  saint  Pacômo.  Inc.  :  ^3Jt  !ij»  -  ^^  ^  'i^^^  6^!  ïjb    < 

.=UJ!  .^  Jjip  ^^J^\  yiiJb^  ^^M  i^^  ^î    ^ 

Copie  achevée  en  1001  des  Martyrs  (1885  J.-C.)  et  faite  • 
d'après  une  vie  de  ce  saint  datée  de  1443  de  la  même  ère  j 
(1727  J.-C).  \ 

306  f.  25  X  17.  i 

4887  \ 

f.  1.  Lettre  de  saint  Macaire  aux  moines  et  à  tous  les  chré-    | 

tiens.  Inc.  :  ,J^  l)  JU  ...  j)\  o/j'-^''  .^^)\  ^  ^^^  j^M    J 

j5»".Ji    ->-Jr   a,s*»Oj    w/iisr:'.    ,.i^i  J^  /*■*  i^-^l      .j-^,    »wl  ..»JU      wJLp«hJÎ 

r.  15  v".  Vie  de  saint  ^jb>-.  Voyez  4881. 
f.  31  V".  Vie  de  saint  \J^y\  (Apollon)  le  Pâtre.  Fête  le  5  Am-    | 
chir.  ' 

f.  41  v^  Vie  de  sainte  b^J-o.  fille  du  roi  lacoub.  Inc.  :  U!  Jlb 

C'est-à-dire  :  On  dit  qu'elle  sortit  de  la  maison  de  son  père,     ' 
sans   que   personne  ne    le    sût,   et    elle  prit   des  vêtement.s 
d'homme,  malgré  qu'elle  fût  une  jeune  fille,  et  s'échappa  rapi- 
dement; elle  arriva  ainsi  au  couvent  du  saint  Abou  Makar; 
elle  y  entra,  dans  raccoutrement  d'un  pauvre  étranger,  et  atten-     j 
dit  un  temps,  jusqu'à  ce  que  le  supérieur  lut  de  retour  d'un     j 
voyage  qu'il  faisait.  Alors  la  jeune  fille  se  leva,  elle  baisa  les 
mains  de  l'abbé,  et  lui  dit  :  Je  te  demande  de  me  faire  moine.       j 

f.  48  v^  Vie  du  saint  ermite  P.  Yacoub  (fête  le  3  Athor)  qui  1 
habita  dans  des  cavernes  pendant  15  années.  Voyez  aussi  4881.     | 

f.  51 .  Préceptes  et  anecdotes  à  l'usage  des  moines,  sous  cette  ; 
rubrique:     ^.-oJdJ!  L'iît    Uk'  ^  j.^^j^f'  ^^. 


NOTICES    DES    MANUSCRITS   ARABES    CHRÉTIENS.  341 

f.  63.  Panégyrique  des  Martyrs  d'Esna,  par  Paul,  évoque  de 
Sioiit. 

f.  143  v°.  Panégyrique  de  saint  Victor,  et  récit  de  ses  miracles, 
par  Démétrius,  patriarche  d'Antioclie,  pour  la  consécration  de 
l'église  dédiée  au  Saint.  Cf.  de  Slane,  n°  131,  1°. 

f.  262  v°.  Miracle  de  la  Sainte  Vierge  à  Athrib  arrivé  par 
l'intermédiaire  du  prêtre  Jean.  Voyez  4872. 

275  f.  23  X  17. 

4888 

Panégyrique  de  l'archimandrite  Anba  Chenoudah  par  le  Père 

Ua)^  (Visa)  son  successeur. 

Au  début  du  pivanibule  :  ..,_w^jj,^'     ^.^.srr^-'l   '^,5.x:3.1   sjcs. 

.sjyi-  loi  Lo(  lo^  J  i.W  ':>]  J,'où-^  ^r;lo-  ^ii'  s%\  _r:0>y^|l  J=.! 

Copie  achevée  en  1602  des  Martyrs. 

Voir  l'édition  de  M.  Amélineau,  Mémoires  de  la  mission 
archéol.  du  Caire,  t.  I\ . 

f.  103.  Homélie  de  l'évêque  Aura  (L^')  sur  l'ange  Gabriel. 
Inc.   :   .JU^o.!    ^^Ji\  /^\  ^yjj\    j,   "^Jà   U^U    ^.p  Jjy!  JU 

r.  139.  Vies  des  deux  saints  "'ilM  el  ^-^}. 
f.  175  v°.  Vies  des  saints  moines  Abraham  [^^Ji'\)  et  Georges 
(ài>..!U.)  par  Zacharie,  évêque  de  l>r-  (Sakha  =  Zoiç). 

205  f.  23  X  16. 

4889 

Panégyrique  de  saint  Michel  archange,  du  patriarche  Denys, 
et  de  l'empereur  Théodose,  par  Théophile,  patriarche  d'Alexan- 
drie,   ^;/:MÎ:i**^    OXUJ      .^rT^^     '>  J'^i    ^-^-r"      1^^-^     J^^     ^è    A^J 

Leçon  pour  le  12  Mesoré. 

34  f.  19  X  15. 


31-2 


UKVIE    1»K    LuKIENT    CMRÉTIKN. 


4890 


f.  1.  Vie  de  saint  P.ml  ^^-f),  premier  ermite  (^lr**^l  Jj'):  l;i  i 

fin  manrjue.  i 

f.   17.  Histoire  d'Aiiba  '^■j  le  Syrien  (  -^liJî)  et  de  sa  discus-  1 

sion  avec  le  diable  à  la  i)Oi-te  des  bains  publics  de  la  ville  ' 

de  'i^S^.  l 

Cl".  Slane  ^Cd  et  l'aimer,  Cala/oyue  de  Tr.  CoUrge,  p.   !:{.'),  ! 

pour  la  bibliographie.  i 

l.lf.  Jl  X  17.  j 

4891  ; 

Histoire  des  saints  Barlaani  et  .losaphat.  Traduite  j)ar  Jean,  i 

moine  du  monastère  de  Moïse.  ,i 

Copie  achevée  en  1580  des  Martyrs.  ' 

•207  f.  -i^x  10.  ! 

! 

4892  j 

Vie  de  Tekia  Ilaimanôt  l'Éthiopien.  ] 

111  f.  24x17.  1 

4893 

f.  1.  Panégyrique  de  .Jean  _c^^^t"  ,  par  Constantin,  évêque  * 
de  Siout. 

f.  4;i  v°.  Martyre  de  saint  Mina    ^U^'I  ^',  surnommé  Al-  I 

Amîn.                                                 ^  I 

1".  7S.  Panégyrique  du  même  Saint,  ses  miracles,  et  la  con-  ! 

sécration  de  son  église  le  15  Paoni,  par  rardiimandrite  Mar-  ; 

tyrios.  i 

f.  1)1.  Histoire  légendaire  d'un  saint  ermite  diversenicnl  j 
orthographié  Keras  ou  Cyrille,  racontée  par  saint  'j^  ou  "j. 

f.  102  v''.  Martyre  de  Aba  Noub,  sous  Dioclétien.  ! 

f.  155  v".  Homélie  sur  la  venue  d'Aba  Nuub  à  Samnour. 


15!)  f.  21  X  17. 


NOTICES    DES    MANUSCRITS   ARABES    CHRÉTIENS.  34.^ 

4894 

L'Hexaméron  (apocryphe)  de  saint  Épiphane.  Ms.  de  plusieurs 
mains  et  de  différentes  époques.  Voy.  Bezold,  Die  Scliatzhôhle, 
introduction. 

228  f.  22  X  16 

4895 

f.  1.  Homélie  de  saint  Éphrem  le  Syrien  pour  le  4"  vendredi 
du  Carême.  Inc.  : 

f.  13  v°.  Homélie  de  saint  .lean  Chrysostome  pour  le  4'  Di- 
manche de  Carême. 

f.  24  v°.  Vies  des  saints  Jean,  et  Siméon  Salus,  par  Justus, 
évoque  de  Chypre. 

f.  42.  Vie  de  saint  Etienne,  d'après  la  rubrique;  en  réalité, 
sermon  d'un  certain  Etienne  sur  la  tenue  à  l'église,  et  les  saints 
Daniel  et  Moïse. 

f.  ."31.  Histoire  d'Anba  Constantin,  évèque  de  Siout,  fêté 
comme  les  précédents  le  9  Amchir;  il  raconte  l'histoire  du 
saint  patriarche  Jean,  son  maître,  devenu  ermite,  avec  50  anec- 
dotes sur  sa  vie. 

f.  110.  Sermon  (le  nom  de  l'auteur  reste  en  blanc).  Après  la 
doxologie  : 

.*S  .l^Xi'j   Sc,^^^   Jihz^  ^j>       JS,  jj^ji  -^-5    J.=s.j  jJl  JjJl       ,1   JO.LJI  5^1  Ll 

f.  133  bis.  Sur  l'excellence  du  dimanche,  sous  cette  rubrique  : 

j^^l  ^ji  J^  ^iU!  v^Ul.  Incomplet. 

f.  147.  Sur  le  jeûne  :  ^  i"^'  p>,  ^y-o  .w-^.;--!  ,^  a.jLJl  .^Ul 
j^*hs=s--^1j.  Incomplet. 

156  f.  21  X  16. 

4896 

Recueil  de  leçons  pour  le  Temps  Pascal. 
f.  1.  Homélie  de  Jacques  de  Sarouj  sur  le  bon  larron, 
f.  18.  Lettre  de  Pilate  à  l'empereur  Tibère. 

Homélie  de  saint  Jean  Chrysostome  sur  le  Pater. 


344  REVLI-:  DK  l'orient  chrétien.  ■ 

f.  35  v".  Courtes  réflexions  sur  le  Pater.  i 
f.  3G  v°.  Homélie  de  Chrysostome  sur  le  repentir.  j 
f.    11  \°.  Homélie  du  même,  leçon  pour  le  Vendredi  de  Pâ- 
ques. Inc.   :  l^U— '    ^-^^3    •^:^^'    J!^^'   (r^  ;j^    ^Jr^^  '"'•  '^W-  \ 

f.  52  v^  Homélie.  Inc.  :  ^jr^-  ^--'  ^.-«^^  ^^  j'   ^5^'  ! 

f.  67  v°.  Homélie  par  Sévère,  patriarche  d'Antinche,  sur  le 

bon  larron, 
f.  73.  Homélie  de  Chrysostome  sur  la  douleur  et  les  épreuves.  ' 
f.  79.  Homélie  du  même,  leçon  pour  le  G"  dimanche  du  Jeûne 

Saint.  Inc.  :  m^  \^_)è  ^xàL  ^j:S^jty  ^j^  .^^>*j  ^  \^Js,  y\  *^''  \ 

f.  88.  Homélie  de  saint  Ephrem  le  Syrien.  Inc.  :  ,>^'  ^  '-^  ; 
.^v,U'  i._^^:iJl  ^^''  oiC)i>  L^U--'  ^^.^  Us^U  !  J^j  _J!  Lj.i;-  ; 

f.  97.  Homélie  du  même.   Inc.   :  J^  '-^W~'   ^'-^^'j   ^^^'   '^ 

f.  107  v".  Homélie  du  même  sur  Marc;  u,  17. 

f.   112  v°.  Homélie  de  Chrysostome.  Inc.  i^k'-^^''  ^'  ^-^  -•'  \ 

>_>    uv^  >    -^     ^^     ^?     *^        '^^       ij/     —        ^    -^        1 

f.  119.  Homélie  du  même.  Inc.  :  i;.-^'^!  ^^^  ^r'  ---^L^''  J 

^Jftj   Jj^y^^  i^_  -•-^  '-^-»3  -i^^r**^  ^^  W^'  jjtiJlj  JUJix}.  Lacunes,  i 
Homélie  du  même.  Inc.   :   ^^-^W'  Jj'y  ^^  ^,'  or"'-^^^  ^  ,*^  ! 

138  f.  21  X  15.  ; 

4897  ■ 

Quelques  homélies  de  Jacques  de  Sarouj.  j 

f.  1.  Sur  les  jeûnes  grec  et  ninivite.  Leçon  pour  le  jeûne  | 

ninivite.  ! 


t 


NOTICES    DES    MANUSCRITS    ARABES    CHRÉTIENS.  3i5 

f.  27  v^  Sur  la  création.  Le  début  est  la  leçon  des  dimanches, 
f.  67.  Un  morceau  dont  voici  l'inc.  :  J^:^i  ,L«^  ^'^\  Ali  ^^!l> 

f.  100.  Sur  le  nom  d'Emmanuel. 

f.  104.  Sur  la  Nativité  de  Notre-Seigneur. 

f.  112.  Sur  la  Nativité,  l'étoile  des  Mages,  les  Innocents,  la 
Fuite  en  Egypte,  pour  le  20  Choiak. 

f.  140.  ^U=i3t^  ^:0!    J,^     -U. 

f.  150.  Sur  le  Baptême. 

f.  157  v**.  Pourquoi  Jésus-Christ  a  eu  trente  années  d'existence 
cachée. 

102  f.  35  X  26. 

4898 

f.  1.  Paroles  des  sages  et  des  ascètes,  avec  l'indication  de  ce 
que  doivent  lire  les  diacres,  les  prêtres,  etc.,  sous  le  titre  ^_}^ 

f.  88.  Exhortation  d'un  sage  à  son  fils. 

f.    102.    Extraits    du   -^^  J'   ^-^   -V./-''  ^^jj  de  Siméon 

f.  107.  Extraits  du  *v''  ^^^  d'Élie  de  Nisibe  (paroles  des 
sages). 

f.  129.  112' homélie  (dite  aussi  vision)  de  S.  Anastase,dite  eu 
présence  de  saint  Antoine.  Il  y  parle  du  corps  de  saint  Paul, 
1^''  ermite,  et  des  fins  dernières. 

f.  157.  Extraits  des  canons  de  Cyrille  Laklak,  patriarche 
d'Alexandrie  (xiii'  siècle). 

f.  162  v".  Sur  les  héritages  tjê}^^  cliLsi?  ^. 

f.  165.  Sur  le  divorce  (incomplet). 

f.  166  v°.  ^^L.1!  >^y-  Sur  les  fins  dernières  de  l'homme, 
et  la  rétribution  future.  Cf.  Slane  251,  fol.  355-361. 

215  f  24  X  16. 

4899 

Miracles  de  saint  Siméon  surnommé  ^^yî^^S  (Salus). 
46  f.  24  X  17. 


1 

i 

;>1()  RKVUK    \)V.    l'orient    CMRKTIKN.  ; 

i 

4900 

Fragment  du  commencement  de  l'Évangile  de  saint  Luc.         j 

8  f.  18  X  14.  j 

1 
4902  i 

Recueil  des  prières-talismans.  j 

r.  1.  Prières  guérissant  les  maladies.  j 

r.  '20  v°.  Prière  à  la  Vierge  (de  Patmos?)  «  qui  fond  le  fer,  ] 

et  le  rend  comme  l'eau  courante,  qui  ressuscite  les  morts,  et  j 

fend  les  pierres  ».  j 

f.  47.  Pour  conjurer  le  mauvais  œil.  ] 

f.  18  v".  Prière  de  saint  Daniel,  «  qui,  dite  avec  foi,  préserve  ! 

de  tous  maux,  esprits  malins,  mnuvais  œil,  peurs  et  terreurs  ».  ! 

f.  73.  Prière  de  saint  ^J^P^y■ 

Ms.  récent.  83  f.  -23  x  17. 

5015  \ 

i 

Apocalypse  de  saint  Pierre.  Copie  de  la  version  en  91  cha-  j 

pitres.  j 

Incomplet  du  commencement  et  de  la  fin;  manquent  un  ou  \ 

deux  feuillets  au  commencement,  et  finit  dans   le  7(r  chap.  \ 

322  f.  19x13.  ! 

5072  \ 

f.  1.  Même  histoire  que  le  4881,  f.  91,  mais  d'une  rédaction 

un  peu  différente.  En  marge,  un  méchant  dessin  représente  un  ; 

moine  vêtu  de  noir  et  pieds   nus;  c'est,  d'après  une  note  en 

carschouni,  le  héros  de  l'histoire.  ^ 

f.  7  v'\  Histoire  de  ,  y^y^^  ,.^1.  ' 

f.  1.").  Entretien  de  Moïse  avec  Dieu  sur  le  Mont  Sinai.  Inc.  :  i 

f.  22  v°.  Visions  de  saint  Grégoire.  ; 

f.  41.  Histoire  de  Zousima. 

f.  5."»  v°.  Histoire  du  moineau,  contenant  des  choses  curieuses    j 


NOTICES    DES    MANUSCRITS    ARABES   CHRÉTIENS.  347 

et  plaisantes  à  entendre.  (Aventure  d'un  homme  de  Bagdad 
et  d'un  petit  oiseau). 

f.  58.  Fragment  de  l'Apocalypse  de  saint  Pierre,  à  partir  de 
l'exposition  de  la  Trinité. 

f.  77.  Histoire  du  démon  qui  se  convertit,  et  que  Dieu  ac- 
cueillit. 


(plus  loin  j^\)    ^jr!.j  \j^\r^^  !^^    ^^^    -^  (*jrî   ^ 


,r. 


c 

f.   82.  Histoire  de  sainte  Mariana,  c'est-à-dire  Marie,  fille 
d'Eugenios  (sainte  Marine), 
f.  92.  Histoire  du  P.  Isliaq,  fils  de  Khalil  ar-Rahman. 
f.  98  v°.  Légendes  de  quelques  rois  grecs  dans  l'ancien  temps. 

f.  101  y\  Vie  de  Mar  ^'-^'. 

f.  108.  Vie  de  Mar  ^j^. 

f.  140  v°.  Vision  de  saint  Paul.  Inc.  :  J  ^,^'  Xlsf    J!  s^^l  b 

jT  w1/3j  ^,':^  ^,'  jJ^  J.^L;^.  LyjJ^.  Datée  de  1128  (H.). 

17 ir.  2:}x  10. 

5076 

f.  1.  Abrégé  du  Canon  de  saint  Basile,  traduit  du  grec  pour 
les  moines  du  Saint-Sauveur,  en  10  chapitres. 

f.  19.  Règles  de  la  congrégation  des  moines  basiltens  du  Sau- 
veur en  Syrie,  en  48  chapitres. 

72  f.  27  X  20. 

5077 

Eucologe.  Traduit  du  grec  par  Mélétius,  évêque  d'Alep,  du 
temps  d'Ignace,  patriarche  d'Antioche.  En  93  chapitres. 
Manquent  1  ou  2  f.  à  la  fin. 

Ms.  soigné,  de  belle  calligraphie. 

274  f.  22x10. 

5078 

Vie  de  sainte  Euphrasie,  et  de  la  vertu  de  ses  parents  (son 


318  RKVLE    D1-:    l/ORIENT    CHRKTIFX. 

père  s'appelle  dans  cette  version  Antigono,  et  sa  mère  Euphra- 
sia). 

f.  31  v".  08  miracles  de  la  Sainte  Vierge. 

f.  161  V".  Quelques  histoires  de  démons. 

lGî)f.  -21  X  17. 

5079 
Divan  de  Gabriel  Farhat.  Daté  1835. 
17  1  f.  21  X  1."). 

5080 

Fragment  de    traduction   (à   partir    du   chapitre   xvni    du 

V°  livre)  d'un  ouvrage   de  l'évèque  français  ^^^o^^^v^  Un.j^^/ 

j^.yj:P-  (Théologie  morale). 
Copié  en  IS;M. 

89  f.  -23  X  17. 

5081 

Ordu  et  Calendriei'  ecclésiastique  perpétuel  pour  les  35  dates 
possibles  de  Pâques  entre  le  22  mars  et  le  25  avril. 

Le  titre  annonce  que  les  éléments  éparpillés  de  cet  ordo 
ont  été  réunis  sur  l'ordre  de  Gabriel  Sévère,  évéque  de  Phi- 
ladelphie. 

Traduit  du  grec  par  Macarius  d'Alep,  patriarche  d'Antioche, 
daté  de  1781. 

721".  21  X  18. 

5082 

Risâla  du  Cardinal  Lérinus  à  propos  de  l'évr-que  de  Phila- 
delphie, et  de  la  question  de  savoir  s'il  peut  s'abstenir  de 
mentionner  le  Pape  à  la  Messe,  alors  qu'il  l'ait  mention  du 
pntriarche  de  Constantinople.  «  Cet  ouvrage  composé  en  170(> 
est  encore  inédit;  et  il  a  été  traduit  en  arabe  à  cause  du  profit 
scientifique  qu'on  en  peut  tirer,  l'an  17î)(».  » 

71  f.  15  X  12. 


NOTICES   DES   MANUSCRITS   ARABES   CHRÉTIENS.  349 

5085 

Divan  de  Gabriel  Farhat.  Incomplet  du  commencement  et  de 
la  fin. 

132  f.  21  X  15 

5089 

Divan  de  Nicolas  Saig.  Daté  1837. 
194f.  22x  IG. 

5096 

f.  1.  Offices  des  Saints  jour  par  jour,  à  partir  du  1"  Eiloul. 

t".  379  V".  Rituel  de  la  bénédiction  de  l'eau. 

f.  386  v°.  Office  des  Pères  des  Conciles,  traduit  du    .^^LJjjj. 

398  f.  28  X  17. 

5131 

Traité  de  logique  sous  ce  titre  :  J^---  ^^  ^-çs-^iL^!!  .^^{S 

52  f.  IG  X  1 1 

5140 

«  Controverse  religieuse  qui  eut  lieu  entre  le  calife  Al-Mahdi 
et  le  Patriarche  nestorien  Timothée,  traduite  récemment  du 
syriaque.  ^>  Cf.  Addai  Scher,  Notices  sur  les  inss.  syriaques 
conservés  dans  la  Bibliothèque  de  Notre-Dame  des  Semen- 
ces, n°  90,  VII". 

37  f.  21  X  IG. 

5141 

f.  1.  Controverse  religieuse,  par  lettres,  entre  le  musulman 
Abd  Allah  ibn  Lsmaïl  al-Hâchimi  et  le  chrétien  Abd  ii-Masih 
Ibn  Ishaq  al-Kindi,  du  temps  d'AI-Mamoun. 

f.  69  :  «  Ce  Kindi  Abd  al-Masih  est  celui  qui  traduisit  les 
livres  de  philosophie  pour  la  dynastie  abbaside,  et  on  l'appela 
le  Philosophe  de  l'Islam  » . 

f.  72  v".  Controverse  qui  eut  lieu  en  présence  d'Ar-Rachid, 


350  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

entre  Siméon,  évèque  de  Tour  Abdin  i-^^jj^),  et  plusieurs 
grands  personnages  musulmans  en  172  de  TFL^'gire,  1104  des 
Grecs. 

Copié  en  1887  de  Jésus-Chrisi,  «  sur  un  livre  très  ancien  du 
village  de  Bahchiqa,  dans  la  région  de  Mossoul  ». 

f.  8()  V".  Les  sept  séances  de  controverse  qui  eurent  lieu 
entre  Klie  de  Nisibe  et  le  vizir  Ab«»u-1-Qasim  al-lloseïni  ibn 
Ali  al-.Mogazzi,  à  Nisibe,  en  117  de  l'Hégire. 

108  f.  22'x  18. 

5247 

y^LJ!  ^,-Ot.  Même  ouvrage  que  1705. 
17  f.  10x11. 

5248 

f.  1.  Fragments  du  Rituel, 
r.   lin.  Ordo. 

121  f.  16  X  10. 

5249 

napa/.XriTi7iv  pour  les  dimanches.  Daté  de  1755. 
152f.  16  X  10. 

5253 

Fragments  de  cahiers  renfermant  des  leçons  (évangiles  et 
épîtres)  pour  quelques  fêtes  de  la  liturgie  jacobite. 

15  r.  22  X  17. 

5255 

Histoire  des  Hébreux  depuis  Adam,  ayant  pour  titre  :  Livre 
des  Machabées,  attribué  à  Eusèhc,  qui  s'appelle  aussi  Josèp/ie 
Ibn  Karboun  (Gorioun).  En  8  chapitres.  Cf  de  Slane,  n"  1906. 

f.  2.']7,  dans  l'explicit,  il  est  dit  «  que  ce  livre  contient  en  grec 
beaueo.up  de  choses  concernant  Jésus-Christ,  que  les  Juifs  ont 
supprimées  dans  leur  traduction  (ou  rédaction)  hébraïque.  Et 
Tarabe  est  peut-être  ainsi  la  traduction  de  l'hébreu  ». 

Copi(i  datée  de  1853. 

2:}7f.  21  X  18. 


NOTICES    DES    MANUSCRITS    ARABES    CHRÉTIENS.  351 

6125 

Chemin  de  croix  en  M  stations. 

18  f.  16  X  11. 

224  d'Abbadie. 

^j.csr'  ^_^L>  ^  ^^£:J'  ^^ ^,1^'  :  Le  livre  des  broderies  au 

sujet  des  Abyssins. 

(Ce  ms.  arabe,  qui  devrait  figurer  à  cette  place,  est  incor- 
poré dans  le  fonds  éthiopien  d'Abbadie.  Sa  notice  a  été  rédi- 
gée par  Kazimirsky.)  Cet  ouvrage  paraît  être  un  abrégé  de 
^j^i  ^'^  3  ^_^^\  yjJ]^  d'Abou-1-Ma'àIi  al-Bokhàri.  V. 
Flûgel,  zaiis.  cl.  cleut.  Morg.  Gesellschaft,  V,  p.  SI. 

6147 

f.  1.  Recommandation  de  Notre-Seigneuràses  disciples.  Inc.  : 

Explicit  f.  20.  J^^  *-<^  WL-^'  J  ^^.  J^  ^^^'  ^  j-:^  J3 

f.  20.  Exhortation  d'Anba  Samuel,  abbé  de  Qalmoun,  à  pro- 
pos de  la  conquête  islamique  en  Egypte. 

f.  39.  Lettre  de  saint  Pisonti,  évêque  de  Qift  (f  13  Abib), 
sur  la  foi  catholique;  il  la  dicta  à  son  lit  de  mort,  etc.  {Sijii. 

f.  57.  Apophtegmes  de  saint  Jean  Ciirysostome  (sur  les 
épreuves),  et  de  quelques  saints. 

f.  61.  Extraits  d'un  sermon  de  Chenoudi  sur  les  maux  cau- 
sés par  les  infidèles. 

f.  87  v°.  Traité  intitulé  :  ;_:;^^-'î  i-^^^  J  ^,Jli)!^. 

100  f.  W)  X  13.  Ancien. 
6164 
Miracles  de  la  sainte  Vierge.  Incomplet  du  commencement. 
42  f.  16  X  12. 


352  HLVUE  DE  l'orient  chrétien. 

6165 

*^JJîJUJt  :iLj^  .*r^'  ~--^.  Traité  de  saint  Atlianase  contre 
Il  I  c 

le  siècle. 

Attaché  en  ouaqf  à  un  couvent  basilien  en  1710. 
llOf.  20  X  11. 

6166 

16  miracles  <le  saint  Jean,  débutant  par  une  introduction 
acépliale.  A  la  fin,  quelques  anecdotes  sur  Texil  de  saint  Jean. 

93  f.  22x18. 
6167 

Offices  de  chaque  jour  entre  Pâques  et  la  Pentecôte.  Incom- 
plet à  la  fin  de  quelques  feuillets. 

253  f.  21  xl5. 

6172 

Encyclopédie  en  0  chapitres  :  1°  De  l'essence  de  Dieu. 

2°  Attributs  de  la  Divinité. 

3"  Des  Anges. 

P  Des  fonctions  des  anges  (f.  GG, 
une  histoire  de  démons  arri- 
vée à  Paris\ 

5'  Des  cieux  et  des  constella- 
tions. 

G°  Des  quatre  éléments  (une  his- 
toire naturelle  complète). 

1(11  f.  14  X  10. 

6173 

1".   1 .  Prières. 

r.   10  V".  Cinq  cantiques  [j^^y)   de  saint  Jj>~j>J,   appelés 

17  f.  18  X  13. 


NOTICES   DES   MANUSCRITS   ARABES   CHRÉTIENS.  353 

6229 

Divan  de  Nicolas  Saïg  (Imprimé  à  Beyrouth,  1859). 
Daté  de  Constantinople,  1810. 

298  f .  22  X  16. 

6250 

Commentaire  de  saint  Jean  Chrysostome  sur  saint  Matthieu. 
Divisé  en  45  Maqàla  et  autant  de  sermons. 
Daté  7218  d'Adam. 

1710  de  Jésus-Christ. 
1121  de  l'Hégire. 

447  f.  31  x21. 

6251 

Commentaire  de  saint  Jean  Chrysostome  sur  la  Genèse.  Di- 
visé en  33  Maqàla,  et  autant  de  sermons . 
Daté  177 1  de  Jésus-Christ. 

•216  1.33x22. 

6255 

Lettre  de  Isa  en  réponse  à  une  lettre  adressée  à  Homs  par  un 
parti  hétérodoxe  de  Damas.  Copie  datée  de  1819. 

49  f.  20  X  13. 
6256 

f.  1.  Vie  de  saint  Gerasimos,  qui  organisa  au  Jourdain  la  vie 
cénobitique  (copiée  en  7202  d'Adam). 

f.  11.  Histoire  d'Anne,  la  femme  ressuscitée  de  Constanti- 
nople. 

f.  14  V".  Les  Sept  dormants. 

f.  30  v°.  Courte  histoire  d'une  femme  anachorète. 

Ibid.  Autre  anecdote  de  moines. 

f.  34.  Histoire  de  la  jeune  fille  baptisée  par  les  anges;  cf. 
/2OC.,1903,  p.  93. 

f.  37.  De  l'amour  de  Dieu  pour  les  hommes,  selon  saint  Paul. 

f.  38  v°.  Anecdote  de  saint  Mina,  et  de  l'homme  qui  regret- 
tait le  vœu  qu'il  avait  fait.  Cf.  ROC,  1903,  p.  94,  IV,  2°. 

OUIENT   CHRÉTIEN.  23 


354  REVUE    DE   l'orient   CHRÉTIEN. 

f.  39  V".  Miracle  d'un  liomme  de  Carlhage  appelé  ^y\^,jk.*>^\ 
le  marchand  de  coton. 

f.  16  V".  Histoire  d'une  religieuse  à  la  main  brûlée;  cf.  ROC-, 
1908,  p.  273. 

f.  51  V".  Histoire  de  trois  femmes. 

f.  56.  Histoire  du  soldat  pécheur  qui  mourut,  fut  ressuscité 
et  fit  pénitence. 

f.  60.  Histoire  d'une  religieuse  qui  tomba  entre  les  mains 
des  soldats  qui  pillaient  Jérusalem. 

f.  61  V".  Vie  de  saint  Arsène. 

f.  91  v".  Histoire  du  moine  puni  de  sa  gourmandise. 

f.  92.  Anecdotes  sur  saint  Antoine,  et  histoires  de  moines. 

f.  100.  Questions  et  réponses  sur  quelques  passages  de  l'É- 
criture. 

f.  105.  21  miracles  de  la  Sainte  Vierge. 

Daté  de  7215  d'Adam  (1707  Jésus-Christ). 

111  f.  15x11. 
6257 
^Ui>"^!  ^^,  par  Anba  Seyeros  (Sour as),  évêque  d'Achmou- 
nein,  en  8  chapitres,  en  réponse  à  des  questions. 

1.  Trinité. 

2.  Raisons  de  la  Rédemption. 

3.  Explication  de  quelques  passages  du  livre  de  Josué. 

4.  La  Transsubstantiation. 

5.  Du  combat  que  le  démon  livre  aux  croyants. 

6.  L'excellence  du  dimanche. 

7.  Le  jeûne  du  mercredi  et  du  vendredi. 

8.  Étude  sur  le  jeûne.  Cf.  de  Slane,  n"  170. 

Daté  1857. 

171  f.  18  X  11. 


L'Ecclésiastique. 


Rituel  melcliit<' 


6267 

65  f.  19  X  13. 
6268 

150  f.  15x20. 


NOTICES    DES    MANUSCRITS   ARABES    CHRETIENS.  355 

6269 

^^:^-^^!  JUxJ!  ^.^::::i"*.  Abrégé  de  la  perfection  chrétienne, 

en  50  chapitres,  par  Germanos  Farhat. 
Daté  de  1823.  ' 

98  f.  15  X  10. 

6270 

Épîtres  de  saint  Paul,  morceaux  de  méditation  choisis  pour 
chaque  jour  de  l'année  depuis  le  H"  Kanoun  II,  écrits  en  arabe 
par  G.  Farhat. 

ll.if.  1  I  >    II. 

6271 

.^y^lkJ!  ^^,  grammaire  de  Germanos  Farhat  (classique 
au  Liban,  imprimée  notamment  en  1895). 

Isagogè,  Logique,  par  Pierre,  maître  de  Germanos.  V.  5131, 
Incomplet  de  la  fin. 

178  f.  1()X  11. 

6272 

f.  1.  Eucologe  (Prières,  Litanies,  dont  celles  du  Sacré-Cœur*, 
f.  15  V".  Introduction  à  la  dévotion,  annoncée  en  23  chap. 
Incomplet  de  la  fin,  au  milieu  du  27*^  chap. 

130  f.  22  X  IG. 
6273 

Divan  de  Gabriel  Farhat.  Incomplet  du  commencement  et  de 
la  fin. 

97  f.  19  X  14. 

6274 

Epîtres  et  Actes  des  Apôtres,  vin'  s. 
201  f.  21  X  15. 
6276 


Divan  de  Nicolais  Saïg. 


162  f.  13  X  15. 


:)7)Q  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

6277 

Vie  (le  Margueritc-Miiri(^  Alacoque  tr.  du  français  par  un  P. 
Jésuite,  missionnaire,  en  1735,  à  Sida,  en  une  introduction  et 
10  chapitres. 

245  f.  21x10. 

6278 

lO^-P'  j!/^'  Ouvrage  de  spiritualité 

(tr.  de  l'espagnol  du  P.  Nirenberg,  impr.  au 
Liban  en  1735). 

18Gf.  20x15. 

6279 

f.  2.  Bestiaire  et  lapidaire  symboliques.  A  la  fin,  f.  12,  cette 
note  du  copiste  : 

f.  12.  Grand  recueil  d'anecdotes  sur  les  saints,  dont  les  noms 
se  trouvent  dans  une  table  des  matières  (inachevée),  f.  1. 

f.  279  V".  Table  alphabétique  des  matières  contenues  dans 
le  recueil. 

298  f.  21  X  18. 

6280 

Les  Quatre  Évangiles.  Incomplet  du  commencement  et  de  la 
fin.  xvi"  s. 

115f.  22  X  15. 


R.  Ghiveau, 
Arcliivistc  paléographe. 


HISTOIRES  DES  SOLITAIRES  EGYPTIENS 

[Suite  (1);  ms.  Coislin  126,  fol.  213  sqq.] 
(f.    213   r'')    Ilepi    Stx/cpiccwç. 

216.  —  'ASeV^Ôç  (2)  vipu>Tri(7£  T'.va  twv  7raT£po)v,  ti  jj.'.aivexat  t-.ç 
"Xoyi'^o'ixcvoç  p'jTTy.pôv  loyicy-ov.  'E^exàGecoç  ^à  Twspl  tootou  ysvoaévriÇ, 
01  ijiv  ï'ks.yo'i-  val,  y.caivsTa'.*  ot  ^è  o'jyl,  èxei  où  ^uvaaeGa  GwÔriva: 
T^ixaç  ot  î^twTai,  à>.là  toOto'  è(JT'.v*  to  ^/t]  Trpz^ai  aÙTà  <7(i)ji.aTr/.wç. 
'O  8ï  à^eT^çoç  àireXBwv  ai?  ^ox.ij7-WTepov  yspovTx  •/ipwTr,c£v  aùxov 
Tiepl  TOUTOU.  Asy£'.  otÙTôJ  ô  yspcov  irpôç  t6  y.sTpov  é/txGTOu  (viTeïTa,'. 
Tcap'  aÙToij.  riapsy.aXscev  oùv  6  â^eXfpoç  tov  yepovToc  léywv  Aià  tov 
xuptov,  S'.rAucov  TÔv  }^6yov  toOtov.  Aéyst  aÙTÛ  6  yépcov  'I^ou,  (pvi<j'., 
xeiTai  èvTa'jOy.  cxêCo;  £7r'.0uar,TÔv,  y.a.1  zItIOSo^  (S^£  ^'jo  à^£>.(poi"  eiç 
ey^wv   |7-£Tpa   (f.  213  v")    {/.EyàXoc,  ô   ^s  â'rspo;   r^aGO^/y.'    'Eàv   eiTrr,    o 

Xoyi<J|V.OÇ    TOO    T£7;£tOU*    -/ÎÔSXOV    £/_£tV    TO     CX.£'J0;    TO'jTO,     [J/rt     £7ûi;X£lV71    ^£ 

oûCkk  rcfj(J.iùq  à7roy.o'^|/-/i ,  oCt-/.  £;7.'.avO'/i.  'O  Si  [j/atto)  ^OzGa;  £Ï;  [7.£yà};a 
p,£Tpa  iàv  £7UiOuav{c>'/i  [xsv  y,cx.\  y.0QXiC'/r,Gri  èv  Toi  loytGaoJ,  [/.•/!  apv)  os 
aÙTO,  oOjc  £y-ixvOvi. 

217.  —  EiTC£v  yspwv  (3)*  ÔTi  iroTÉ  tiç  wliTOvidEV  ti;  papù  à|/.ap- 

(1)  Voy.  1907,  p.  43,  171,  393;  1908,  p.  47,  2(30. 

(2)  M.,  927,  n°  78.  —  Pour  avancer  un  peu  cette  publication,  nous  n'ajoutons 
pas  la  traduction,  mais  nous  renvoyons  à  Migno,  P.  L.,  t.  LXXIII  (ftl)  où  l'on 
trouvera  la  traduction  latine  de  presque  tous  nos  textes.  Nous  corrigeons  encoi-e 
le  ms.  126,  à  l'aide  du  Coislin  127,  que  nous  avons  signalé  jadis  comme  le  plus 
complet  {ROC,  1907,  fasc.  1,  p.  44).  Cette  fois  nous  utiliserons  aussi  le  Coislin 
108  {Ibid.)  parce  que  le  127  est  actuellement  (novembre  1909)  prêté  à  M.  Niki- 
tine,  à  Saint-Pétersbourg.  —  Nous  avons  constaté  aussi  à  Berlin,  au  retour  du 
congrès  des  orientalistes  de  Copenhague,  que  le  ms.  Phil.  1624  renferme  la 
même  collection  que  le  Coislin  126;  le  texte  que  nous  éditons  aujourd'hui  com- 
mence au  folio  138'  de  ce  ms.  —  Voir  les  n"'  216  à  252  dans  Coisl.  108,  f.  161 
à  164. 

(3)  M.,  928,  n°  85. 


:\7)H  REVUK    DE    l/ORIE.\T    CHRÉTIEN. 

TTiy.a,  y.cà  jcxTavjyElç  de,  {xôTOcvotav,  àxriA^év  àvayyÊrAat  Ttvi  yspovTt, 
■/.xl  oùx  elTTSv  aÙTw  t/iV  irpa^tv,  yj.V  èxv  tivi  àvaêfj  loyicaôç  toio'<j^£, 
ïyv.  Ttorr/ptav;  'ATC£x,piOYi  aÙTÔi  s/.îîvo;  aîreipoç  wv  oiaxpideto;*  àxwXe- 
TEv  aijTO'j  TYiv  'l^jy'h-i.  OuT(i>ç  àxo'Jcaç  ô  àôeXçôç  îIttsV  Ei  à77(i)Xo{;,viv 
■JTTzyw  xaXwç  (f.  213  v'')  tov  -/.day-ov.  'ATjcpyojAevoç  c^s  svcOujJLr.Or, 
âireXÔEt'v  xal  àvxyyeD^at  toÙç  T^oy.Gao'jç  aÙTo-j  tcô  àêéà  SiAouavài. 
'Hv  5e  ouTOç  6  àêêx;  Silouavo;  ^topo-Tizo;  txsya;.  'EaOcov  o'Jv  xooç 
aÙTÔv  ô  à5e>.a»ô;,  elirev  a'jTtp  t/^v  xpàçiv,  kWv.  to'>  aùroj  <7j^y)'|j-aTi,"  èàv 
àva^ôidi  TivlT^oyiay-ol  to'.O'jto'.,  ïy^ci  GOiTVîpiav;  'Avoi^xç  5e  To  (7T0[i.a  ô 
7caTr,p  aTwô  Tùiv  ypaiptôv,  vip^aro  Asysiv  on  où  TravTwç  /.piiAîc  È'tti  tovîto 
Totç  Xoyt^oy-évo'.ç.  'A/.oûtocç  5è  coO-ro  ô  à^sAçpo;  y,al  eCeATTi;  yevdfxe- 
voç  àvvi'yyeiXev  aÙTw  y.al  Tr,v  Trpà^iv.  'Az-ouGaç  5s  ô  Trar/ip,  w;  y.aXô; 
ixTpôç  ■/CxTé7vXa(J6v  aÙToO  T7)v  (j^uyriV  èx  tôv  Oeitov  *'p«^côv,  ôt:  i^xl 
aSTzvota  TOtç  (f.  214  r")  yv/iclcoç  STVKjTpioouci  ttgôç  tov  0sôv  -/.al 
-apaêaXdvTo;  toG  âé'êa  jjloi»  (  1)  Tcpo;  tov  TrxTspx  ^l'/îy/fcaTo  a'jT<o 
tx'jtx  /.al  sT-eysv  'looîi  ô  acTTe'XTCicraç  éauTov  /.al  [asXXcov  ÙTraysiv  stç 
TOV  y,di7|j!,ov  (Ib;  àcT'/j'p  sgti  y-STa^ù  twv  à5£>>(ptov.  Ta-jTa  St7iyv;<7a|j.y]v 
îva  oioajAsv  ttoîov  /,îv5i>vov  s'y  si  to  à5iax.piToiç  àvayysXeiv  eiTS  loyiG- 
y-oôç  £ÏT£  xapaxTwjj.aTa. 

218.  —  EtTTSv  ys'pwv  (2)'  O'j  TO  £'.<7£py_£G6ai  Xoyicfxoù;  £iç  '/iy.aç 
TO'JTO  TÎ'AÎv  xaTà/.oi7.a,  aA^^à  t6  /.a/.ojç  vcaTÔai  toîc  T^OYi^yAOïc,  £<7ti 
yàp  £/.  T(ov  XoyiG;7,wv  vauayv;(jai  /al  ï^ttiv  s/  tùv  >wOyiG[^-tov  cTcOavoj- 
Ovivat. 

219.  — •  'A56X(pô;  (3)  vipcoTriCS  yÉpovTa  ^ÉywV  Ti  7:oi-/;'(7W  oti 
-jTO^vlol  oî  Xoyi(j[xol  oî  7co).e[j.o0vT£ç  (f.  214  r**)  ;j.£  /al  o-j/  olàa  -ai; 
TToXejAYi'cw  Tcpoç  aÙTOUç.  Aéysi  aÙToi  ô  ys'pov  My)  iroXsy/flViriç  xpoç  aù- 
TO'j;  à'X>.à  xpôç  £va.  Hzvts;  yàp  oi  Aoyi(j[xol  Ttov  y.ovayûv,  syouij'.v 
£va  xe(pxV/^v.  Opoç  aÙTviv  oùv  t'/iv  /sçaV/jv  yp-/)  xaTavoeîv  'KdXx  £<jti, 
/al  -TToôç  £X£{vviv  xolev.srv,  /al  outo);  oî  >.oyi<7{J!.0'  TXTCsivo'jVTat. 

220.  —  npôç  TO'jç  (4)  /a/OTCOtou;  XoyKyy-où;  6  aÙTÔç  aTcexpivaTO* 


(1)  Ce  serait  donc  l;ï  un  récit  du  disciple  do  Silvain,  pout-rtro  do  Zacluirii-, 
cf.  M.,  870,  n°  10. 

(2)  M.,  928,  n"  80. 

(3)  M.,  028,  n"  88.  B(edjan,  Paradhux  Pairum,  Paris,  1807\  page  551.  n»  296, 
L(ondro.s,  add.  nis.  12173},  fol.  108'. 

(4)  M.,  928,  II"  80. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  359 

lvôu{jt,vi'<j£t,ç . 

221.  —  Eiirsv  yspcov  (1)*  'O  â'pviaov  oi/.r((ya'.  PouXojasvoç  6iàa- 
•/.Tixôç  ô(p£t>.£'.  slvai,  où  ^iSx(jy.oikio!.<;  yji-/]C,(ùv  (2),  tvy.  [xv]  (^yi[7.tO'JTat. 

222.  —  'HpwTrIOvi  Y^'pwv  (3)'  77WÇ  (f.  2J4  v")  supw  t6v  6eov; 
Rai  elTCev  'Ev  vvî'jTsia'.ç,  ev  àypu-jrviaK;,  êv  xoiroiç,  dv  £>.£ci,  irpôç  STrl 
TOUTOtç  -/.xl  £v  (îia/.ptTfii.  Aiytù  ^é  go:  ot'.  7ro>>Xol  £6>.ti|<av  ttiv  erotpxa 
aÙTûv  £v  à^'.axpiTta  -/.ai  àTC-Â7.0ov  y.evol  y.vi^îv  'dyovxeç,  to  cto[j.oc  iÎ[j,ûv 
oi^£i  àizo  v/i(7T£iaç  Taç  Yf3t<pàç  7)p/,a.|j.£V  àxo  crTvîGou;,  tÔv  Aaulo  steXs- 
<jaa£V,  xal  à  (^titsi"  ô  Ôsôç  où/C  £yo|-/.£V  t/.v  àyaTuviv  /.xl  t/iv  TaTïsivwciv. 

223.  —  'A^eXçôç  (4)  vipcoTvi'Te  yé^o^^TO.  XÉytov  'Aê'êx,  tSoù  xapa- 
jtotXcî)  Toùç  yfipovTai;  /cal  Xsyou'Ti  [y.o-.  -£pl  tt;;  GWT'/ipfaç  rriç  'l"^/,"?!? 
;7,ou,  "yCûcl  oii^£v  /.axÉyw  sx  twv  Xoytov  ocùxcov.  Ti  oùv  xal  TCapaxotXô» 
aÙTOÙç  {j,7if^£v  TTOiôv;  ÔAoç  yxp  d'U  x^oa^x^cio!..  'Hcav  ^£  (f.  214  v'') 
èy.ti  oiyye'ïy.  ^'Jo  /-oo'pa,  /.al  Xéyfi'.  xùto.)  6  yépcov  "Y7ray£  (p£p£  sv  twv 
«yye-'wv  xai  ,6»:X£  IXaiov  xal  xXucov  aÙTO'  xai  y.sraêaXe  xal  Ôèç  £Îç 
TÔv  to'tcov  aÙTOu.  'E-TCotYice  ^è  outoç  ocTra^  xal  Sic,  /.ou  "kiyv.  aÙTw* 
<î>£pe  apTi  Ta  Suo  ôfj,oO,  jcoci  iSs  zoTov  -/caôapwTEpov  sctiv.  Aéy£i  aùxo) 
6  à^fi^cpoç"  "Ottou  to  â'Xaiov  aêaXov.  A£y£'.  aÙTtp  6  yÉpcoV  ouTtoç  è^TÎ 
xal  '-^  ^'^X,*^)  2°^^  y^-P  où^£v  xaT£/£t  s^  wv  sptoTx,  à"XXà.  ttXéov  xotOapr 

^£Tat    TO'J    [/.•/!   IpWTWVTOÇ  oXcoÇ. 

224.  —  'A^eXçoç  (5)  £xa6£(^£To  (6)  '^(Juya'Cwv  ical  '/iQsXov  aÙTov 
ol  ^ai[/.oveç  TiXav^cai  Trpofpxcsi  àyyiXcov  cpavavTsç,  xxl  -À'ygipav  xùtov 
£iç  cuva^tv,  xal  cpùç  è^fii/.vuov  aÙTw.  Hx^é^oCkt  6é  tivi  ys'povTt,  xal 
(f.  215  r*)  filirev  aÙTÛ*  'Aêêa,  ol  ayy£>.oi  £pj(_ovTai  [jcExà  çwtoç  xal 
£y£Îpou(j{  fjt,£  £i;  (Tuva^tv.  A£y£i  aÙTco  ô  yspwv  Mti  âxouGTiç  aÙTwv, 
T£xvov,  ^aî{y.ov£ç  yocp  sig'.v,  àXX'  ots  à'pjrovTai  È^UTrviffat  «j£,  Xsye"  'Eyw 
0T£  6£>.(i>  £y£ipo[/.ai,  ù{/,(ï»v  ^è  oùx  xxouw.  Aaêwv  ^è  6  à^fiXfpoç  tyiv 
'7vap(xyy£Xiav  ToCi  yepovTOç,  àTC^X9£V  si;  to  jceXXiov  xOtou,  xxl  t"^ 
è':zwÛGr,  vuxtI,  TuàXiv  xKTà  to  sOoç  £'X9dvT£ç  o:  Saipioveç,  YjyEipav  aÙTo'v. 
'O  ^è  wç  7ïapviyyéX6yi  ûiro  toO  yépovTOç  àTVsxpiÔ-/!  aÙTOÎ";  XÉywv  "Ote 

(1)  M.,  928,  n°  90. 

(2)  AI.  Ssôjievo^. 

(3)  iM.,  928,  n°  91. 

(4)  M.,  929,  n°  92;  Paul,  49. 

(5)  M.,  929,  n°  93.  B.,  550,  n°  294.  L,  fol.  108.  Paul,  460. 
(ti)  Al.  èxàÔYiTo. 


360  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

htkiù  èyeipoixa-.,  ûj^-wv  dï  oîix  ày.ou(o.  Ot  «^è  sItwOv  aÙTor  O  xx/.oy/ipo; 
éxelvoç  6  <j^eu(7TV)ç  èirT^av/îcév  ce,  vilôe  yàp  xpô;  aùrov  àf^elçô;  OsT^tov 
jCpvi'craGÔai  xspjxa,  xal  eycov  stj/eucaTO  )v£ytov"  où/,  â'/w,  y.ai  (f.  215  r'') 
oùx  ï6b}Y.e^  aÙTO)'  v/.  toutou  [/.aOe  ôti  <|/ê'Jgtviç  èçTtv.  'Op6o'!<7aç  5e  ô 
à(^e7.ç6<;,  •/j>.0£  T^pèç  tov  ys'povTa  x,al  àv/i'yysO.ev  aÙToi  TaoTa.  Elirsv 
o£  d  yépwv  oTi  [Jt.£v  slyov  y.epu.a  ôaoT^oyôj.  Racl  r,).6ev  6  à^elcpôç  Cvitwv 
xocl  oùx  eoioxa,  "Hoetv  yàp  ôti  eàv  §cô  aÙTw,  sic  Tviaïav  ^uyriç  êpyo- 
|xe6a,  èloytcàjxviv  oùv  Trapaê-^vat  èvtoIyiv  y.iav,  xal  |7.vi  Trapa^vivai  ^Exa 
xal  èlGeîv  eic  0},i<]/tv,  cù  oè  twv  5at[>.dvo)v  twv  Oeao'vtiov  (ts  7T7^a.v>,ca'. 
[y-v)  àxoùffviç.  Rai  TCoXXà  CTr.piyOîlç  u-nrô  too  yépovTO;  à-TTrAOev  eJç  t-/;v 
v.iXka.v  aÙToC. 

225.  —  Et77£v  yeptov  'H  (tovj  tou  (Jt,ova)(^oij  ècTiv  ûxaxoTi,  [/.eXéTV], 
(A71  xpive-.v,  u.Tj  /.xrySKxkti^,  (x/)  yoyyû^e-.v,  yeypaTVTai  yàp'  oî  àya- 
TTÔivTSç  TOV  xupiov  (f,   215  v")  [j,'.c£tT£  rovvjpôv  (1).  To'j  f/.ovaj(_o'j  yàp 

ô     p{0Ç    £GT'!v'     Mv)     £7:têaiV£tV     £7r'      à^îxcp.     y.-/)     [i)^£7ir£'.V     TOÏÇ    6o0a).JJ',C/ÎÇ 

xaxy/  (7//]  7r£p'.£pya^£cOy.i,  [j//)Sè  àxo'J£iv  yJXoToix,  [xvi^è  Taï;  /.^P'^'-'»' 
àp77à{^£iv,  à>.Xà  (y.â7;7.ov  oiSovai,  [jz/j^è  t-^  xapi^ia  U7r£pyi<pxv£ue<j6ai, 
[j.'noi  TÔ)  loytcy.o)  iTOV/ipEusTÔai,  [xvi^è  Tr,v  xoiXiav  TzX'n^olv.  £v  ^laxpi- 
C£t  oè  -jvavTa  7vpzTy£iv,  £v  to'jtoiç  6  u-ovayo;. 

226.  —  Aiioy-fl'aavTO  t'.v£(;  (2)  Tôiv  TraTÉpcov  Trspl  tj-£yà)vOu  yEpovxoç* 

OTt     £[    '/ipjÇ^ETo'     T'.Ç    £pWTr,Ga.l     a'JTCO     T^oyOV,      £);£y£V     aÙTfO    [XSTX     E^EWÇ' 

'looù  èyw  T^ay.êàvio  tô  7:p6c7W7:ov  toO  Oeov;  xal  xàSviaat  i-ûl  Gpdvou 
xpwewç.  Tt  oùv  hCkv.c,  hcc  iroiricco  (joi;  èàv  eitiviç'  £"X£r(7dv  ;x£,  ).£y£'. 
(701  Ô  6e6ç'  El  66>.c!,ç  ïva  ele-^cw  ce,  i'XsviGOv  (f.  215  v"*)  xal  cù  tôv 
àoe);<p6v  cou,  £1  OsXsiç  ïva.  cuyj^^cop'^'co)  coi  cuyjç^wp'/icov  xxi  cù  tco  tiV/;- 
ciov  cou.  M'/]  â'cT'.v  àoixia,  xapà  tw  ÔeÇ),  (xv)  y£voiTO,  àXl'  ev  viaîv 
£CTiv  eàv  OÉXwjxEV  0(o6-^vat. 

227.  — "E)>£yov  (3)  7C£p'  Tivoç  Twv  y£pdvTtov  £tç  Ta  x£XX(a'  Ôti 
Yiv  [y.syaç  xovtxôç,  xat  wç  i-Koiv.  ttjv  cûva^-.v  aÙTOu  cuvéên  àX).ov  Tivà 
Tôiv  âyiwv  7rapa€a).cî'v  aÙTo'i.  xai  '/ixo'JCcV  aÙTOÙ  è'çwôsv  (i.aYO{/.£VOu 
[X£Ta  Tûv  )\oyictxcov  aÙTOu,  xal  "XéyovTOç*  "Ecoç  tc6t£,  8c  â'va  Xdyov, 
ô>.a  ÈxEfva  à7VYi>.9ov;  'O  Sa  £v6[Jii(^£V  ôti  [X£Tà  a>,Xou  tivô;  [ji,Xy(^£Tai, 
xai  £xpouc£v  (0CT£  ticikfhiw  xal  £ipy)V£Ùcai  aÙTOÙç.  EïceaOcov  Se  xal  t^wv 

(1)  Ps.  xcvi,  10.  M.,  857,  n"  22. 

(2)  M.,  930,  n"  95. 

(;{)  M.,  930,  n"  90.  H.,  532,  n"  243.  L,  fol.  11. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  361 

oTt  oooeiç  cUJ.Qç  ÏGTiy  zr:oi,  y,xi  â'ywv  7rapp7T7''5'.v  jj,eTiz  tou  yepovTo; 
(f.  216  r")  v.Tztv  a'jTw"  Mstix  Ttvoç  èazyo'j,  àêêà;  'O  §£  sIttcV* 
Msrà  Tou  7.oyiGao'j  jxo'j,  oti  ^£3ta.Té(7Ciapaç  [ji€aou<;  otSa  èx,  ct'/iGouç, 
/tal  £va  loyov  oi/.Tpov  r,y.oucra.  e^to,  y.al  lôç  viaBov  ^aAslv  tyiv  auva^tv 
(xou,  ÔXa  £/.£ïvx  -/ipyTicav,  x.al  toDto  [aovov  rj^^Osv  sjATupocOev  jao'j  sv  tt, 
wpa  T*^ç  (juvx^îwç,  y.al  ôiz  toOto  2(/,a^o;i.yiv  tô  'Xoyt(7|/.w. 

228.  —  EIttsv  yépwv  (!)•  Oî  xco-p'^Tai  tx  piêlia  siroivicrav,  xotl 
r,>.Oov  0'.  7:a,T£c£;  -/lu.ûv  y.al  vipyacavTO  aÙTsc'  oi  (Jt.£T'  o-ÙToùç  è^î'laêov 
aura  £y.  tt'/iOo'j;,  'ÀaOc  ^è  '/î  ysvîà  a'jTV)  y.al  £yca(j;£v  aùxà,  y.xl  £6r,y.cv 
£Ïç  ràç  6'jp''oaç  zpya. 

229.  —  'A^£X<pol  (2)  à.TCÔ  y.oivoêiO'j  £^£A^ovTcÇ  -xoéSoCkov  dç  Tr,v 
sp'/lfAOV  Tcpôç  àvaywpYiTviv.  O  Se  i^s^aTO  aÙToù;  {;.£Tà  yoc^oiç,  y.xl  côç 
â'Goç  (f.  216  r'')  ÈttI  TOiç  Ipviy.iTatç  îowv  aÙTO'j;  t.— o  y.oTvou  TCapiÔviXEv 
TpxTTc^av  TTapà  T'/jv  wpav  y.al  £iTi  £ij^£  xapÉO'/iy.sv  aÙTOÎ'ç  xal  àv£7ûau'7£v 
aÙTO'jç,  xal  0T£  £y£V£TO  ô^l^l  £êa>.ov  Toùç  ^(jj^sy.a  'J;a>>;7,oùç,  ôy-oîto^  (^£ 
x.ai  TTjV  vu/.xa.  llç  ^è  o  y£p&)v  xaTa.y.6va;  Y.ypuTrvEi,  ri/.ou'vsv  aùrwv 
àT^.Xr/'Xoiç  ).cyfJvT(ov  on  oî  àvaywprxal  cî;  Ty;v  '£p7ijj!.ov,  àvaTîauovTa!, 
ir'XÉov  -/ijjLfriv  Ttôv  £v  xocvoêioiç,  y.cd  [/,£7.1ovtcov  a'jTûv  OràyEiv  upwi  Trpèç 
tÔv  yÉpovTa  tov  y£{TOva  aùxoC),  £l7r£v  aÙToî";*  'ArjTraaaTOfi  aÙTOv  Iç 
£|/.oO  y.al  cÏTTarî  aùxto'  Mv)  xoTiV/];  xà  "kdj^y.va..  Kal  £7ro''rjCxv  o'jxcoç. 
'O  ^è  â5tou(7aç  £v6v)<j£  x6  pr;[xa,  y.al  £y.pxx7ii7£V  aùxo-j^  £io;  écnrfipaç  Èpya- 
Co[A£VOij;  vr,GX£'.(;.  'Qç  <^£  £y£'vcXO  0(|;£,  l-oir,az  y.£yàAviv  (f.  216  v") 
cùva^tv  y.al  cÎtteV  Kaxa,}vU'7C0[/.£v  Si'  '^w-?-??  o'^i  à~^  y.ôzou  £GX£.  Kal 
£E7r£V  Trà'X'.V  RaO'  v;[A£pav  yiv  £<76i£t.v  où/.  £yO(7.£v  sôo;;,  Si'  u[7.aç  ^è  yj'j- 
GWfAfiOa  ij.iy.pdv.  Kal  '77ap£Gr,y.£v  aOxoi^  apxo'jç  ^'/ipoùç  xal  à'iaç  ôîtvwv 
oxi  )(^p£ia  £0x1  Si'  ùf7-aç  éopxviv  izoïricxi,  xcd  ïèySktv  oT^iyov  o^oç  £Î;  xô 
aXa;,  y.al  àva<7xa'vx£ç,  é'Ço.'Xov  cuva^iv  £(oç  Trpwi.  Kal  'XeyEi  aùxoi"?'  Où 
ouvâ[/.sOa  ^['  uy.àç  xîXécai  oXov  xov  xavova  ïva  à.vy.Tza.uGfin^z  [/.r/.p6v  ô'xi 
àw  ^£vviç  £CX£'.  ripcoiaç  ^£  y£VO{X£vriç  viÔE^ov  cpuy£Î'v  0  ^£  Trap£y.a>£i 
aùxoù;  XÉyœv  ]Vl£'!vax£  )(_povov  [xeÔ'  7)17,(07,  £Î  Sa  [at],  y.àv  ^là  x'^v  svxoX*Àv 
y-axà  XO  â'Goç  vjfAojv  xr^ç  £pYi[7,ou  xp£Î'ç  yi^jA^ol^.  Oî  ^è  îr^ovTEç  oxt  où/. 
àTzdhjti  (f.  216  y'')  aùxoùç,  àvacxxvxEç  £<puyov  Aaôpa. 

230.  — •  'AS£);(pô;   (3)  7ipwxvic7£    xivà    xûv   TraxEpwv    Xfi'ywv    'Eàv 

(1)  M.,  033,  n"  114.  B.,  533,  n"  244. 

(2)  M.,  741,  n-  5,  930,  n*  97.  L,  fol.  7\  Paul,  289. 

(3)  M.,  931,  n"  98. 


o()2  REVUK    DK    l'orient    CHRÉTIEN. 

•j'jiAêy,  (/.e  fiapyiÔïivai,  à^zh  toO  "jttvou,  /.ai  -xp£).6r,  r,  wpa  tyï;  cuvâ^ecuç, 
o-"j;c£Ti  GîXsiY)  4*^X_"Ô  |J!-ou  aTTÔ  alffj^uvviç  (iaXciv  'tuvx^iv.  Kal  )v£yei  aùxoj 
6  veowv  'Eàv  'Tuaê*^  coi  àçuTCvôJTa'.  é'to;  xpoita;,  àvaçTaç  /.Icrcov  tx; 
Ô'joscç  xal  ràç   O'joiba;,  /.al  [iiàXs    Tr,v    TÛva^iv    cou.  réypaTTTai    yzp' 

«  St,  £i7TlV   7)   -flU-ioCC  Xal    T/f   £(7TIV  7)    VU^  ».    'Ev   ITaVTt  yxo   XX'.CO)    f^oHa- 

*^£Tat  6  Ôeo'c. 

231.  —  Et7:£v  ys'pwv   (1)*  "Ettiv  avôpwTTo;   i^Otoiv  —oAAa  xal  I't-. 

77£tvwv,  /,at  £(7T'.v    àXXoç  okiyx   znbioi^   x.al  yopTai^6[y-£voç,  /.al  6  TtolXà 

scOtojv  >cal  £Ti  7:£ivcov,  Tz'kzio^y.    [xicOov    £^£1   Tou   ol-'ya   £ç6iovtoç  x.al 

700Ta'Co,y,£voii. 
Al  i 

232.  —  EixcV  yépwv  (2)*  (f.  217  r")  'Eàv  ysv/j-ra'.  àvay.eVjv  cou 
xal  a/.Xou  >.dyoç  >.u7cyipo;.  xal  àpv^cviTai  léywv  a  Oùx  eÎtcov  tÔv  >.dyov 
to'jtov  »,  (AYi  Ipic-/);  ;j-£t'  aùrou  "kéyiùW  [eliC£ç]'  'EtceI  sxTpe7C£Tai  xal 
*A£y£'.'  Nal  sIttov,  xal  ti; 

233.  —  'A^£)^cpo;  (3)  vipwTTiOE  yÉpovTo."  OTt  r,  à^e>.(p*o  [xou  XTWj^vî 
scT'.v.  'Eàv  ^ôi  aÙT*^  àyxTzriV.  oùx  Ectiv  ojç  £i;  TÇTcjydv;  Aiyei  6  yfi'pwv 
OùyJ.  EItc£v  ^£  0  àfîîTtçdç"  AtxTi,  àê^à;  "E(pvi  ô  yîpcov  "On  to  at|/.a 

£ya£l    '7£    (A'.XpOV. 

234.  —  EliTfiv  yépwv  (4)'  Mvi  TravTl  T^o'ycp  cuv£u^dx£i  {^.viSè  cuyxa- 
Tari'Ôou,  j3pa^£toç  tticteue,  Taj(_£Ct)ç  àX-flôsue. 

235.  —  El7r£V  yépwv  "Oxi  £i  xal  sxoiriacav  dn^c  oî  àyio'. ,  àX);' 
sXaêov  -/ÎSti  xal  [i.£po<;  àvaxa'jcfiwç,  touto  ^è  'ù.tyt  fîix  to  £ivai  aùxoùç 

è'XsuOsoOUÇ  àTwô  XTÏÇ   TOU   XOGy.OU   (ppovTWOç. 

230. —  (t.  217  r'')  El^sv  yspo^v  Oxi  dàv  olbe  |xova^6ç  to'itov 
à'j^^ovTa  xpcxoTTÀv,  xàç  8k  XP''-^?  '^^^'^  cwjaxxoç  y.Exà  xo'tcou,  xy.l  Sià  xoùto 
oùy  uTràyEi  sx£ï,  6  toio'jtoç  O'j  tcicteuei  ot-.  icxlv  Osdç. 

237.  —  'A^eA(po;  vipwTVîCE  (/,'.xp6v  [i.ovaj(^ov  XÉywv  K.a>.ôv  to 
cicoTT-^cai  Ti  XaV/icai;  A£y£'.  aurai  to  xai^iov  'Eàv  Eiclv  oî  Idyoi  àpyol, 
à-pè;  aÙTOÙ;,  £i  ^à  xa>.ol,  f^o;  totcov  T(o  ayaÔû  xal  Xâ^^Yicov.  DV/jv,  xàv 
iyaOol  côct,  [x-/]  yjioviG-riç,  (kXkoi  zxyétùç  xo'j^ov  xal  àvà'7rau£. 

238.  —  "EXsyÉ  Tiç  Tcôv   y£pdvTtov    (5)*  "Oti   '7uvr,yd[jt.£0a  sv  àpj^ip 


(1)  M.,  931,  n"  iH». 

(2)  M.,  \m,  n"  KX). 

(3)  M.,  1)31,  II»  101. 
(I)  M-,  !>31,  II»  103. 
(5)  M.,  931,  n"  IdC 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  3(33 

Tûpoç  àX'X-/i>tOUç ,  /.al  HoikouiJ.z^  TTcpl  Ci^z),elxq,  /.y.'.  èyivojxeOa  yo^olyoorA 
xal  àvvipy^ojxeOa  îî;  tov  oùpavov.  NCv  8ï  (TuvxyofxeOa,  xai  sic  jcaTaXaltàv 
£p^6[/.£Ga  y.al  ci;   tov  é'vx  y.y.TaTupoj/.sv  (f.   217  v*')  si?  poOpov   -/.ztco. 

239.  —  El— c'v  Tiç  Twv  TvaTc'pwv  (1)"  El  [/.sv  0  sriw  r,{/.wv  avOpojTTo; 
VTi'cpsij  ouvaTo;  sct».  ©uAzça!.  /.al  tov  ïçto,  sî  oè  [;//;  to'jto,  wç  y]  ouva^At.; 
scTi  çu'Xà';o)y,£v  t'^v  -Atoccav . 

240.  — 'O  aùrôç  £Ï-£v  (2)*  "Epyo'j  X.peîa  TrvcUfxaTi/.O'j,  oti  sic  toGto 
-/llOoi^Ev.  Ms'ya;  yzp  /.otto;  ^fî'z'T/.îiv  cîià  toù  TTOfxaTo;,  v//i  xot.'/f(7avT£ç 
TO  £pyov  Toîi  (TtoaaTo;. 

241.  —  EItt'v  Ttç  Twv  7:aT£pwv  (3)*  "Oti  ôzi  ravTwç  tov  av6p(o-ov 
l'ysiv  £VTÔ;  aÙToO  Ipyaaiav,  'Eàv  y.èv  oOv  îi;  loycf.çiy.v  Osoi)  ajold^Ti, 
"Kcczct^xk'kv.  aÙTfo  ôiyOooc  aiav  '^''xv.  àV;.'  oùy  3'jpî(7/.£i  to'tcov  toO  a£ïva;, 
£àv  ^£  Tua'Xiv  /.up'.£uÔf,  àxô  tt;;  a'!y[j-a}.o)Gia;  coO  È^OpoCi,  7:apaêaA).£'. 
aÙTÔ)  TO  7rv£'j[xa  TO'j  O£0'j  TTu/.vx,  à>.A'  oùx  à(pioy.£V  (f,  217  v'')  aÛTÛ 
TOTTOv,  /tal  5ià  Tr,v  /.a/.'!av  vîy.ùv  àvayo)p£Î'. 

242.  —  KaT'^XÔov  ■:roT£  (xova^ol  (4)  aTTO  AiyjrTO'j  £1;  SxyJTiv, 
TvapaêalElv  toî;  y£pou<7iv,  /.al  '(^o'vteç  aÙToùç  aTTO  "Xt^j-oy  t'!oç  aùxûv 
y.ij'/J'iirjUdç,  Aa€p(o;  ènBiovrxç  iirjcavoxltaOricav.  Ma()à>v  Si  touto  6  TupEff- 
êuT£po;  TjOs'Xri'TE  OspaTTEÛGai  aÙTO'jç,  xal  £X7ipuÇ£V  Iv  T-^  Ixx.'Xvicia 
lî'ycov  Tw  la<o"  Nr,'7T£'j(jaT£  /.al  TcîvaT£  (5)  t/jv  -o"XtT£Îav  tyi;  à<;/.vî'- 
<7£o)ç  'jfxwv,  àoeAcpot.  "H6£'Xov  ^£  o'I  ':7apaêa}vOVT£;  AiyuTCTiot.  àvayoïpT)- 
<7ai, /.al  £/.py.TriC£v  aÙTOtjç'  K.al  co;  tï;v  -pcÔTr,v  ïrr.a-vjaoLV  ia/.OTcôO'/îcav. 

'EtcOI'/1<î£  Oî  aÙTOÙ;  V/lCTeU£tV   ^UO  5uO.  AOtoI  ^£  0'  Sx'/]T'.ôiTai,  £VT,CT£O0V 

Tviv  éé'ooj^.aoa,  (f.  218  r")  /.al  yîvoy.EVOu  toO  Gaê^arou  £/.x6vi(îav 
«payeîv  ol  AlyuTUTtot  y,£Tà  twv  y£povTcov.  ©opuêoualvwv  ^è  tojv  Aiyu- 
TCTiwv  <pay£Îv,  £tç  Toiv  ygpdvTwv  £/.paTViG-£v  aÙTtov  Taç  jç^fi^paç,  }.£yo)V 
Met'  £7rtGTVi[J!.viç  (pâyeT£  to;  aovayoï.  Elç  Sa  s^  a-jTÔiv  wOv)G£v  aÙToO  Tviv 
^£Î'pa,  Is'ycoV    'AxoA'JCOv     [/,£ ,   à7:oOvv]'(7/.w    yàp    ôXtiV    t-)iv    kè8ou.oi8y. 

ï^'/l'J.X    tXTt    HpxyWV.   Rai    EÎTTEV    Ô    y£pwv    El    OOV    U|7.£iç     ^là    SuO    £(t6{0VT£Ç 

ouTWç  £^£>.t7r£T£,  TTwç  £tç  TO'jç  ào£'X(poù;  iaxoL^Sct/dcH'/izs.,  oItiveç  SixTuav- 
tÔç  outcoç  —/iv  ài7/,*/ir7iv  I'ttite aougiv  .  Kal  [J'.stevôvi'txv  xÙtoîç,  /.al  c!>(p£- 
VnGfi'vTfiç  àTrYi"X6ov  {/,£TX  yu^ôiq. 

(1)  M.,  931,  n°  106. 
.  (2)  M.,  931,  n"  107. 

(3)  M.,  931,  n°  108. 

(4)  M.,  931,  n"  109.  B.,  173,  n»  86.  L,  fol.  164'.  Paul,  289. 

(5)  Al.  Ttvaxs. 


'M\  REVLE    I)K    l'orient    CHRÉTIEN. 

2''i)J.  —  'A^sAçoç  Ti;  (1)  ctva^cop'/;Gaç  /.xl  >.!xéà»v  to  <jyri\i.7.,  eùOeco; 
à-c'yAsiGsv  éy.uTÔv  léywv  ô'ti  (f.  218  r'')  àvaywpr.Tvîç  e-.jjt,'..  'Ây-0'j(Ta.v- 
TEç  Se  oÎ  yc'povTEç  Y,V)ov  -/.al  èçsêaVjv  aÙTOv,  y.al  ÈTCOirjcav  aùxov  xu- 
xleÛE'.v  rà  •/.eXT.io,  twv  à^fT^çwv  xal  pzp.eiv  {/.sTy.voiav  xai  léyv.w 
2uvytop-/î(7aT£  [xot  ôti  oùx  etp  àsxjià^'n'^'tic,  y.Wk  iy.^yoiQirjç. 

244.  —  Elxov  ^£  oî  yepovTs;  (2)  ot-  sàv  ï^r,;  vewTepov  tco  Oe^iOfxaT'. 
aÙTO'j  àvaêaîvovxa  et;  tov  oùpavov,  xpzTr,'70v  aÙToO  tov  Tro'^a,  /.xl 
pi^l^ov  aùxôv  èx.sî'Oev,  <7'jij/|<£p£i  yàp  aÙTw. 

245.  ■ —  'A5£"X^oç  (3)  Tiç  eXeyE  yEpovri  ;7,£yx>vt;i*  "HÔe^^ov  ejoeiv, 
iê^à,  yspovTx  xarà  to  6£).vi[/,y.  [7-ou,  xal  cruva-oÔavEîv  a^xfo.  Kai  T^eyei 
aÙTco  ô  yÉpcov  Ra>.w;  'C'/ixeiç  xupts  [;-ou.  'O  ^à  ^iiG/jjpi^sxo  xû  >.oyt(7p.o) 
oGxwç  e'x.ei'^j  oùx  svoet  (f.  218  v")  ^è  xov  Xoyi<7[i,ôv  xou  yépovxoç.  Kxl 
wç  ei^£V  aùxôv  ô  yÉpwv  voj^.f^ovxa  xa>;â)ç  xpax£tv,  XeyEi  aùxw*  'Eàv 
£{>pr,ç  yépovxa  xaxà  xo  8é"X7i[-f-à  (Tok,  OéXeiç  y-Eivai  [xsx'  aùxoO;  d  ôè 
£(pri"  Nal^  xal  iravu  o  eàv  eOpco  xaxà  xo  GÉlrjfj'.z  jj.O'j.  AÉyet  aùxw  ô 
yÉpwV  où)r^'  ïva  àxo'Xo'jO'/i'cviç  xaxà  xô  (ifkYiU.x  xoû  yÉcovxo;,  àl).'  iva 
aùxo;  xûi  «7w  6eV/iy,axc  àxoXouO'/îcv) ,  O'Jxcoç  àvaicauv)  ;  atcrôviOelç  oè  ô 
àS£')^çô(;  ô  D.ey£V,  àvÉcrxr,  xal  £êa};£  p.Exavoiav  lÉywv*  Suyy(6pr,<7dv  aot, 
oxi  ;j.£yà>.a  £xauyt6[/,rjV  vojj.i'^wv  xaXciç  T^syeiv  y-T/Sèv  xpaxôiv. 

246.  —  Auo  à^£>^ool  (4)  xaxà  càpxa  àvEj^wpvicav.  Opôixoç  ^£  r,v 
e!ç  xo  (j'/jt[i^oc  ô  [xixpo'x£po;  xyj  ■'c'kv/.f.oi. .  'E)^ô6vxo;  ^£  xivo;  xcov  TcaxÉpwv 
TTapaêaT.îî'v  (f.  218  V**)  aùxoîç,  eOvixav  x/iv  'XEXzvyiv,  xal  r/).6£V  ô 
;xixpox£poç  vt<]^a'.  xov  yspovxa"  o  ^è  yÉpwv  xpaxrîTa;  aOxoO  xriv  y£Î'pa 
(A£X£'7xvicev  aùxôv  xal  xov  ;x£i^6xepov  £gt'/ic£V.  Rai  eiTuov  ol  xap£(7xwx£ç 
y£povx£ç*  ô  [xtxpoxepoç,  àêêà,  irpcoxoç  IgxIv  jÎç  xô  Gyri^cc.  Kal  >iy£'. 
aÙTOîç  ô  yeptov  sytb  al'pw  xô  tz^iùxiIo'*  xoCi  jj-'.xpoxÉpou,  xal  £77iêxX).w  xy, 
71>kixîa  xou  {X£t*ÇoX£pOl». 

247.  —  EIttev  yepwv  (5)"  Eàv  xi;  {X£Îv/;  dv  xotw  xal  a-/j  ttoitiVï; 
xôv  xapTTÔv  xoO  xoTTOu,  6  xoTTOç  ^u6x£t  aùxôv  w;  {JL-/1  TTOioCîvxa  xô 
spyov  (6)  xoO  xÔtto'j. 


(1)  M.,  032,  n"  110.  Paul.  1-2(1. 

(•2)  M.,  î>3-2,  n"  111. 

(3)  M.,  932,  n"  112,  B.,  615,  n"  17.  1.,  fol.  11. 

M)  M.,  932,  n«  113.  B.,  »JI5,  n"  '>2'.). 

(r.)  iM.,  927,  ir  79. 

(G)  Al.  TOV  y.xpTtôv. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  365 

248.  —  Eiirev  yipwv  (1)'  'Eav  Ttç  %oirria-/i  -K^ôiy^a.  à)co7^0'j0wv  tû 
OsVfljJt-aTi  aÙToO  /-où  oùx  ïgti  xixxcx,  Ôsov,  sv  àyvot'z  Se  é(jTiv,  ucxspov 
TTdcvTwç  ^£^  aijTÔv  (f.  219  t'')  sT^ôeiv  zlq  tt.v  ô6ov  tou  Ôsou.  'O  ^£ 
/.ûa,T(ov  ôeV/iy-a  où  xarà  ôeov,  ouTe  xap'  à'XXôiv  Os'lcov  àx.oiÏGat,  à'XX'  wç 
£i^à>;  Ta  éo.uTO'j  vo|Jt.r(£'..  'O  TOwQÎTO?  /.oxM  sp/STat,  eiç  ttjv  ôSov  tou 
OsoOi. 

249.  —  'Hpo>T7]'6'/i  yépœv  (2)*  Tt  sgtiv  -P;  o^oç  r/  (JTev^  xxl  TgôXtjx- 
y.sV/i;  Rai  àiroxptÔelç  sliçsV  'H  ô^oç  yi  (jTevv)  oc'jtvi  èariv  Tô  ^ta(^£GÔai 
Toù;  )^oYiCT[/.oùç  éauTO'j,  x.al  xotuteiv  to  ïbiov  ÔÉXyifxa,  •/.où  toOto  iari  to 
i5o'j.àcp'/i/.a[A£v  TuavTx  y,a.l  •/ixoXo'jOvî(ja(y-£V  tc.  . 

250.  —  EE-Trev  Y£'pa)V  (3)'  "£2i77i:£p  v)  t3(:^i^  Tciv  jxovaj^oiv  xpoTijAW- 
Tepx   Tôiv    x,OG[/.i/,oJv   scTiv ,  O'jtoj;  xal   ô  ^£vo;   jj,ova.yàç   ô<peiX£i   £ivat 

ÏTOTCTpOV   TOÎÇ  'IvTOTClOl;   [XOVtXJTOlÇ   Xaxà   xàvTOC   TpOTTOV. 

251.  —  EIttIv  Ti;  Twv  TuaTsowv  (4)'  'Eàv  j;.£Îv7i  IpyàTyiç  £tç  totcov 
OTTO'J  où/C  £tGiv  spyzTa'.,  où  8ù\xTxi  7rpo/c6t];ai,  touto  Se  Sùvaxat  toG 
xywvfeacGa'.  y.vi  x.a.Taêrivat  xàro),  xal  àpyoç  ttzIiv  Èàv  [7.£ivr  [xerà 
èpyaxôiv,  èàv  vvi'cpyi  xpo"/.o''KT£t,  iàv  ^è  [ayi,  JtaTw  oùjc  ep^Exai. 

252.  —  EtTTE  yepwv  (5)'  ÔT'.  'h  '^^'/y^  sàv  loyav  ïyr/]^  ipyov  Se  oùx 
£j^71,  £0U£  ^sv^pw  £)^ovTt  cpùXXa,  xapTrov  Se  cj.  "Qcrxep  yàp  ^£vSpov 
:r>.yip£ç  /.apTrûv  £ÙGaV/i  ^è  aÛToO  Igti  xal  tz  cpùXT^a,  oùtwç  àp{y.o'^£i 
Xoyo;  4"^Xïi  ^'/P^'^'}  ^y^^'fi'^  spyaGtav. 

253.  Et77£V    yÉpwV    (6)'    El    Tl   [AlGeîÇ,  éT£pW     [7.71    X0171(7'/]Ç,    (/,t(7£Î'ç 

sav  TÎç  (70U  xaTaXaV/)<7Yi  ;  (7.yiS£  <7Ù  Y,xxx'ky.'k'f\<j-/]q  tivo'^.  M^jetç  èâv 
Ti;  aoii  <7u/.o<pavT-flV/]  ;  [xviSè  (f.  219  v")  nlt  (7uy.0(pavT-/iG-/i(;  T'.vz. 
Mic£Îç  lav  Tt'ç  Ts  £^ou5£VWG"/i,  vi  ûêpiCYi,  •/!  àp7ra(j-(i  (70'j  Ti,  71  oca  £(7tI 
ToiauTa;  x,al  cù  £V  toùtwv  ^-h  TzoïTiG'fiq  tivi.  'O  toùtov  t6v  loyov  ouva- 
{xevoç  ^acTacrott  £Îc  ctoTTiptav  oèpy.sl  aÙTÛ  (7). 

(1)  M.,  927,  11°  80. 

(•2)  M.,  927,  n°  81.  B.,  776,  n"  206. 

(3)  M.,  927,  n»  82.  B.,  752,  n"  141. 

(4)  M.,  927,  n°  83. 

(5)  M.,  928,  n"  84. 

(6)  B.,  724,  n»  55.  M.,  791,  n"  153;  857,  n"  21  ;  1039,  n"  2. 

(7)  Le  ms.  Coislin  108  porte  à  la  fin  du  chapitre  (fol.  174")  :  téXo;  tyi;  Tispl  ôta- 
v.pt(îï(i);  TrpaYfxaTei'a?. 


;{G0  REVUK  i)K  l'orient  ciiuktien. 

"Otî,  <pu"XctTTe(y6ai  ypvi   to   pLr.^Évy.   x.pîvstv. 

254.  —  '\vaywû-/irô  tiv.  (I)  TrapéêaXe  Tvps'jê'JTspoç  Toîi  xV^'pou, 
Tvoiùjv  a'jTÔj  Tôiv  âyicov  y.u<7Tr,p{wv  t-/iv  xpOTCpopzv.  'EXÔwv  o£  Ti;  —po; 
Tov  àvayo)ûYiT-Àiv  f^iéêxls  tov  TrpeoêûTepov.  E^vOovto;  oOv  toO  tz^zc^u- 
TEûO'j  xaxà  T/jV  Tuvr^Gïixv  iroivîcat  tt.v  77po(7(popà.v,  c"/cavoa>.ic6£i;  o 
àvx^^^wpriTviç  oùx.  -/ivot^ev,  v.'zriïBz  8ï  6  xpsGê'jTepoç  )C7.i  [i^o'j  (pûvYi  ysyovî 
-oôç  Tov  àvaycopyiT7;v  (f.  219  v'*)  léyoucra*  'ITpav  ot  àv6pw7:oi  to  | 
y.ptaa  u.ou.  'EysveTO  8ï  wç  ev  sKCTaTsi.  xyi  opz  >^ax/.ov  ypucoOv  /.al  ■ 
cyoïviov  yp'j(jO'jv,  "/.al  x-x^ov  ypucoov,  /.a.1  ûôwp  Travj  -/.alov.  Opz  os  | 
Tiva  y.eleoôv  ccvT^.oOvTa  /.al  fX£TaêKX7.ovTa,  /,al  pO'jAoj/,£V0Ç  tcuiv  oùx.  ' 
£~tve,  8ix  t6  /.e7.£©ov  £iva.i  tov  àvT>.oOvTa.  Kal  tooù  cpcov/î  TCpoç  aÙTOv  j 
Tzxkiv  .léyouca.'  AiarC  où  ttiveiç  I)c  toù  {ibaro;;  Tt  xpàv^aa  ey^£'.  6  /.£A£-  | 
<pô;  avT>.wv;  àvr^eî  p-ovov  y.ai  [jt,£TaêxX'X£i.  E>.Owv  8ï  sic  âauTÔv  o  I 
àvay^top-ziTT/Ç  /.al  ^ta/.piva;  r/;v  S'jvxjjl'.v  Tvi;  oTTTaciaç,  /.aA£t  tôv  xpecêu-  ! 
Tepov,  /.al  TTOtei  a.ÙTOv,  (ô;  to  xpOTEpov,  Troietv  aùroi  tyiv  ■:rpocr(popav.  \ 

255.  —  'EyivovTO  (2)  (f.  220  r")  ^ùo  à^£l9ol  ;x£yalol  £v  /.oi-  ; 
voê{(o  îcal  xxT-/içi(60-/i(jav  exacTOç  toù  ôpav  yji^^-^  OfioO  tivx  sttI  t<Tj  ! 
à(îeXcpto  aÙTOù.  'Ey£V£To  ^£  xot£  £vx  £;  aÙTWv  £^£>;6eiv  £V  -iîaÉpz  ' 
7:aoacrît£U'/i  ï^wOev  toù  /.oivoêto'j  xal  filbé  Ttva  ol-ko  xpwiaç  £<y6iovTa,  < 
xal  el7:£v  aÙTw*  'Ev  TauTYi  t-^  wpa  ÈiOiei;  Èv '7:apa'7/.£UY;  ;  Rai  xx  éçri;  j 
£yéveTQ  crùva^i;  xarà  to  eOoç.  !\T£vi7a;  ^à  ô  àà£)>oô;  aÙTOù,  eI^s  Tr,v  ; 
yao'.v  à7ro(7Tzi7av  à^w'  aÙToù  xal  èautt-^'Ôyi,  /.al  wç  viTvOov  elç  xô  x£7.)^iov  | 
A£y£i  aÙTor  Ti  eirpa^aç,  aS£><p£,  où  yàp  eI^ov,  wç  ttcô  toutou,  ètïI  ce  i 
T'/;v  Y«pi.v  toù  Ôeoù.  'O  ^à  à7i-oxpi9£l?  EÎTrev  aÙTw*  'Eyo)  oute  èv  irpaEîi  ! 
oÙt£  ev  >;0yi<7|xÇ>  dùvoi^a  ti  xov/îpov  (f.  220  r"*)  £{axutw.  AÉyEt  ! 
aÙTw  0  à^ET^^ôç  aÙTOù'  Oute  T^oyov  tivz  èXàV/iGa;;  /.al  (av/icGeIç  eIttev  , 
X9êç  eISov  Tivà  EGÔiovTa  £^to  TOÙ  xoivoêio'j  Tupcoi,  xal  cIttov  aÙTOV  Ev 
TaÙT*/i  TY/  ûpa  EcOiEiç  EV  Trapac/ceuTi  ;  Aùtv)  ÈctIv  r,  â[;.apTi'a  {xou,  àWx  , 
cuyxoTTiacro'v  [xoi  Sùo  iëbo^'x^aq  x,al  Tvapa/.alÉGcojxEV  tov  6eov  ïva  p.O', 
r7uyy^wp-/]C-/;,  /.al  Èroivicav  oùtwç,  /.al  y.ETa  Ta;  oùo  éÇooaa^a;,  eIôev  ^ 
ô  à§E).oôi;  T'^jv  yctptv  toù  Geoù  ÈAGoù-rav  il;  tov  àôEXcpèv  auTOÙ,  /.al  i 
7:ape)cVfl'6v)(7av  /.al  tco  Oeco  EÙyapi(7T-/iGav. 

i 
(1)  M.,  t>ll,  n-  11.  Coislin,  U7,  foi.  143'.  Paul,  488.  j 

(•2)  M.,  'JU,  II"  U.  Coislin,  J-.'T,  fol.  IV3\  l'aiil,  287.  I 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  367 

(XTroGTpécpe'JÔai. 

256.  —  HoTS  £iç  T5C  y.sT^T^ia  (1)  éopTviç  (f.  220  v")  ysvotjiv/;;, 
•/5(j6iov  ot  à^£V:;oi  èv  xri  i/.ySkridix,  '/iv  6=  s-/,£t  àotkooç  y.cà  siTrev  tw 
'jTrepeToOvTf  Oùx.   ecôiw   £(];v)|/.a,  à>.Xà   xaxç,  y.xl  içwv/icsv  ô  fiiax.ovûv 

à.X>.CO   à^E^OÛ  £[7-^00(7967  TO'J  laOU   XsywV    'O  OEÎva  Ô  à^ElçOÇ  où/.   £«j6l£l 

£'<Lv)u,a,  <p£0£  aÙTw  aXa;.  Rai  àv£CTVî  '^iç  Tôiv  yepovTwv  /.ai  cIttev  aÙTÔ- 
S'jV£(p£û£  «701  Tr/J.spov  îv  Tfe)  /.£7^'Xtw  GO'j  oay£ïv  /.p£y.,  Y)  xy.fj'jGx:  Tr,v 
<p{riVYiv  Ta.uT'/)v  àvwTTtov  ToO  'Xaoîi. 

257.  —  'A^£>.çôr  (2)  à(7>f/)T7);  y.vi  ÈcOîcov  à'pxov,  — apÉêalÉ  tivi 
tx£yxXco  yÉpovTi,  sù/.aipviTav  ^è  x.al  oiXkoi  ^ivoi  £/.£t,  xal  ètcoitiçev  6 
yspcov  p,i/.pov  £(|^ri[i.a  ^t'  aùxo'jç,  îcal  w;  ÈxàOwav  <pay£lv,  6  à<7Xr,"r/-,ç 
7Tzp£6"/i/C£v  éauTÔ)  [xova  (f.  220  v'')  iocêivOia  [ip£/.Tx  /.al  ri'jSiEv,  /.a- 
tb;  àvÉcTvicav  £/.  tou  '^ayfiiv,  iXa^E  aÙTOv  6  y£pcov  /.xt'  totav  y.a.1 
£Î7r£v  aÙTw*  'Ao£}vÇ£,  iàv  7rxpa.€aV/i;  Tivl,  ;r/i  £>c<pa'.v£  cou  t-/îv  ■ko'K:- 
T£iav,  £1  ^è  6£>.£tç  Goi)  T'/jv  7ro}.iT£Îav  x,paT£îv,  xaOou  £iç  tô  /.eXT^iov  aoi» 
/.ai  pLr.^aixou  È^spyou.  'O  ^à  Tîai^suÔfilç  Toi  Xoyco  toO  yÉpovTOÇ,  yÉyovE 
/.oivwvixoç  £v  T*7i  à-avT*/i'c£t  Tùv  ào£}w<pà)V. 

258.  —   rÉpovTX    T'.ç    (3)   7rap£/.aA£C£   'Xaê£tv   ypviaaTa    £1;    î^iav 

yp£iaV,    /.al    OÙÎC    £êoÛ'X£TO,  tOÇ     tÇ>     t^lW     £pyOy£ip(0    àp/.0'J[J!,£VOÇ.     '12ç    ^£ 

£7r£a£V£  Tcapa/.a'Xwv,  /.àv  Six  t-ziv  yp£tav  twv  ^£oa£vcov  «^£^aG6ai  aÙTa, 
àiTExpiôy)  6  yipwv  oTt  ^itûVà  xlayyvn  ÊcTi'v  OTi  /.al  (f.  221  r")  [;//) 
yyi]^(ù^  "koLjjfjdivoi,  /.al  Ta  àX}^OTpia  Tzx^iyixiw  /,£vo^o^w. 

259.  —  'HT^Ôi  T'.ç   (4)   [/.£yaç  s/.  ttjÇ  ^é^nç  Èvéy/.aç  tto/ùv  j^pucrtov 

[/.eO'  ÉaUTOO  £V  TTi  2)CV]T£l,  Xal  TTXp£/.â"X£'.  TOV  TCpEcêuTEpOV  iVa  SoG'^  ZOIÇ 
(/.Otkd^Olç.   El77£V    0£    6   TCpEcêuTEpOÇ"   oO    'f^^dOM    ïjQUGiV    0'    àSsT^cûOt.    Rai 

TzoXkou  pta(ja,{JL£voç  aÙTOv  è'Or.îCE  tô  cTCup-'^iov  too  ypucio'j  £t;  tv)V  6upav 
Tflç  £)c;cXvi(riaç.  Rai  eIttev  ô  upEcrêuTEpoç-  0  ^psiav  è^wv,  "Kx^jy,.  Rai 
oùo£tç   riyyiGcV    aÙTo,  T'.vè;    oè,  où^à    7rpo<j£cyov.   Rai    };£y£i    aiiTÇ)    6 


(Ij  M.,  768,  n»  54;  909,  n"  21.  Coislin,  127,  fol.  136'.  B.,  503,  n°  317. 

(2)  M.,  909,  n"  22.  Coislin  127,  fol.  136'. 

(3)  M.  773,  n"  71;  891,  n"  17.  Coislin  127,  fol.  106-107,  renferme  258-263.  B.,  503, 
n"  174.  L.,  fol.  103'. 

(4)  M.,  891,  n»  19.  B.,  840.  n"  33.  Paul,  406. 


;{68  REVLi':  dk  l'orient  chrétien*. 

-cedêuTeooç*   'E^s^aTO   ô   Osôç    Tr,v    ùyxTrry    tou.   'V-ays,    (^6;    a'jTÔ. 

2G0.  —  npo(nfv£YX£  T'.ç  (■l)y£povTi  y prijAaTa,  ■Xeywv  sye  si;  (f.  221 
|-'')  ctvyAtoaz  cou  ÔTi  iyv.^fxnxq  /.al  à'jOsteî';,  r,v  yxp  >.£>.a)?yijX£VOç. 
'O  ^ï  (XT^oxpiOfilç  eiTTEV  ^ù  ^i'  £;yi'/C0V7a  £T<ï>v  '/iT^Ges;  àpa;  to  xpocpêîov 
•xou,  tSoù  toctoOtov  vpovov  £ytt)  sv  t9î  â(jCl£vet'x  [/.ou.  Kal  où^evoç  Ê^r/i- 
0-/1V,  Toû  OïoO  STnj^wpYiyoOvTOç  /.ai  rpeçov-ro;  <j.t,  /.al  oO  xaTE^é^aTO 
).xêsîv. 

261.  —  Ar/iy/;'7avT0  oî  y£povT£ç  (2)  Tuepî  t-.vo;  •/.-/iTroupoO  ot;  sïpya- 
^STO  xal  TTzvTa  TGV  xoTcov  aÙTOù  7rap£t'5^£v  £Î<;  àyi-yiv  xal  (xovov  to 
iauTO'j  otvà>.a)j7.a  y.x'zeiyt^,  u<7Tepov  oà  6  Saravàç  ÛTVÉêalev  aùxw  >.£yo>v 
S'Jva^ov  <7£auT(5  ô>>tyov  )C£p{j(,a,  (xtîtvw;  y6pa(77iç  vi  xax.wÔvi;,  /.ai  /^petav 
£j(^'/iç  àvaT^WjULaTWV.  Rai  '7uvflyay£  xal  èyljy.'.Tc  (f.  221  v")  /.epâjAiov 
Jt£û[xaTOç,  cruvÉê-/)  Sï  aùrôv  àTÔEv^ca'.  /.al  «rair'Tîva'.  fov  7:d6a  aùroO, 
/.al  âycckùiaixi  tô  /.spjy-a  eîç  iaTpoùç,  /.al  (/.vi^Èv  tôo£>.ri<7ai.  "YTXEpov  oè 
£pj^£Tai  Tiç  EfATTcpo;  laTpôç,  y.al  ).£y£i  aÙToi  Ôti.  Èàv  jjlti  /.OTrij  ô  tzoùç 
ao'j,  ôXov  TO  CTwiy.a  cou  caTT^vat  è'/_Ê'.,  xai  eSo^ev  ïva  irpiV/i  aÙTOo  tov 
-o'Sa*  T^  ^è  vu/.tI  s/.E'V/i  s'XÔwv  sîç  éaurov  /.al  [j.£Ta[;.£).rjO£lç  £tç  o  à'Ttpa- 
^ev,  CTÊvà^aç  £/.lau(jc  xal  eIttev  Mv/frïGviT'.,  /.up'.e,  twv  ïpywv  pt,oo 
Tûv  àpj(^aia)V  wv  èiroîouv  £pya(^d[7-£voç  x.al  xap£')(^(i)v  toT;  ào£X<poî'(;.  Kal 
toOto  aÙTou  siTïdvTO;,  â'cTvi  àyy£Xoç  /cupt'ou  /.al  ).îy£i  aÙTw*  IloC;  ègtc 
TO  /.£oz{JMOv  6  cuvvi^ai;  /.al  (f.  221  \^')  tvoo  Ictiv  •/]  èATvl;  viv  ÈêouXfiu- 
Ta;;  Ï6t£  vorica;  eIxsv  'HjxâpTviKa,  /.up'.g,  cuyywpyicdv  (zot  xal  àirô 
TO'j  vOv,  où/.£tI  aura  TwO'.ù.  To'te  6  ayyzkoq  ri^axo  to'j  tcoooç  aÛToO, 
/.al  £Ù6£(oç  càÔYi,  /.al  àvacTa?  ïwOev,  àTCvi>.Gev  eîç  tov  àypôv  i^yxact- 
ahoLC  •/il6£V  oùv  ô  taTpôç  v.xzx  ttjV  (7'jvTay/iv  fX£Tà  twv  ci5r,piiov  Trpica'. 
aÙTOÎÏ  TOV  TTo^a  /.al  [x-^  sOpwv  a'jTov,  •/iptÔT7i(7£  t6v  ot/.ouvTa  ttV/jcîov 
a'jToG,  Tvoo  ècTiv  ô  àcOEvwv;  Kal  *X£y£t,  aÙTw'  'AttÔ  Trpwl  àTTTÎXOfiv 
spyâcacOat  sic  tov  àypo'v.  To't£  £x.7cXay£i<;  6  taTpoç  ài7-^lQ£v  £iç  rôv 
àypôv  OTTOU  £ipyàr£T0'  xal  iSiov  aÙTOv  c/.zxTOVTa  t7,v  yf,v,  sod^acE  tov 
Oeôv  tÔv  ^dvTa  aÙT(7)  T'/jv  ùytîxv. 

262.  —  'IIpcÔTYicEV  (iî)  â^£lcpo;  yépovTa  Isywv  ÔTae'.;  iva  xpav/fTw 
éauTO)  ^uo  (f .  222  r")  oT^o/.oTiva  si;  >.6yov  àcGfivetaç  (5W(xaToç  ;  ' Atce- 

(1)  M.,  89i,  n»  20. 

(2)  M.,  892,  n»  21.  15..  500,  ii"  101.  I,.,  loi.  100.  Paul,  326. 

(3)  M.,  892,  n-  22:  772,  n"  09.  l'>..  p.  199,  ir  lO:!.  L.  fol.  105.  Paul.  100. 


HISTOIRES    DES   SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  :^>69 

KpiÔYj  0  yspwv  O'j/C  ècTi  >ca>.ov  /.pxT/icai.  irTi-sov  tyiç  /^pî^xç  toG  aoijAa- 
To;,  T?:  oûv  Suo  ô>kO/.OTiva  sàv  /.parviV/iç,  sic  aùxà  supicxerai  f,  sT^tti; 
cou,  •/.où  îàv  cufjLê-^  aÙTOîç  âxto>.eia  oÙ'/Jti  6  Oeôç  <ppovTi'C,ei  cou.  Tviv 
oùv  cpoovTtào.  vîu.ûv  £7ripç)i<|(i)|7.sv  £tc'  auTÔ),  ÔTi  aÙTw  ^.é>>X£i  Trepi  7i[/.a)V. 

263.  —  HXÔo'v  Tiv£ç(l)  Tùv  EX'X'fl'vcdv  ^oùvai  àyy.TvriV  £v  'Ocrpa- 
x.ivr;,  xai  Xay.êzvouci  [/.£6'  éauTwv  Toù;  oîx.ovof/.O'j;,  tva  OEiçwciv  otù- 
Toî;  Tiv£ç  £iGlv  01  èTôavxy/.wv  X_p£Îa.v  s'/^ovxe;,  -/.al  à7ro<p£po'jGiv  ocùtoÙ; 
xpoç  Ttva.  >,eX(Dêy,{X£vov,  y.al  ^i^oactv  aÙTàJ.  0  ^£  oOy.  ri6£).£  "kx^zvj 
"XÉywv  'iSoù  ta  jxr/.pà  (f.  222  r'^)  ^ata  -aOrst  /.otciw  xal  irT.S/'.fa), 
y.al  £g6i'o)  tÔv  apTov  {jlou.  Kal  tcxT^'.v  àirocpÉpouciv  aÙToù;  £tç  -/.iXkiov 
fA'.Xç  X'^'P^''  f^^'^'''  T£y.vo'j,  xal  xpo'j(7àvT£ç  T71V  Ôupav,  ÛTCYi'/.o'JCfiv  TQ  9uyà- 
TTjp  aÙT-flç  ectoôcv  Tvi;  Gupocç  yuavvi  oùca,  vî  ^è  [X'/jV/ip  auT-^ç  r,v  àT:£}.- 
GoOca  £pyzcac9ai,  7)v  yàp  TvXuxpia.  Rai  Trapeyo'jciv  aÙT'^  Î{/,ztiov  /.al 
•/.£pi7.a.  'H  ^è  oùx  r(6£>v£  T^a^E^v  l£yo'j<7a*  'Oti  -à^wOev  -^  [/.YiV/ip  {/.ou  xal 
EiTtEV  jj.ot  OTI  GxpcEi,  viÔ£V/iC)£v  6  Oeoç,  xal  Eûpov  <r/fj/.£pov  Ipyy.cacGa'., 
-/.al  "£"/_0fA£v  rÀv  Tpo<p7]v  V1J/.ÛV.  Kal  wç  xIOev  r,  [AriTvip  aoT^ç,  Trap£X.à- 
X£crav  aÙTviv  "Xaêsiv  -/.al  oùx  'ÀGilTice,  XÉyouca-  "Eyco  Èyw  tôv  cppovxi- 
or/i'v  [;,o'j  GeÔv,  y.al  ûf^Eiç  G£>,£T£  (f.  222  v")  T^aês^v  aÙTOv  àx'  Ifxoo  ; 
Ol  ^£  à)C0'jcavT£ç  TTjV  TTicTiv  aÙT'^ç,  £^o^acav  TOV  Geo'v. 

rifpl    TO'j     f^cîV    -XVTOTE    V/ÎCpglV. 

264.  —  Ec7V£  yÉptov  (2)'  'Ocp£i7^£i  0  f;.ovayôç  xaG'  écirépav  y.al 
x.aTz  xpcol  TTOtEÏv  lôyov  xpo;  éauTOv  xal  XÉyEiv  Ti  wv  où  GrAEt  ô  Geoç 
oùx.  £7vo'.vî(ja[/.ev,  xal  ti  wv  GéIei  6  G£0(;  £7rot7)cau.£V,  xal  oùtoj.;  [v.£Ta- 
vosî'v  O'jTw;  xp'^  £''^'ai.  tôv  [y.ovaxo'v"  oGtco;  ïÎ^TiCEv  ô  àêoaç  'ApcÉvioç. 

265.  • —  EIttev  yÉpwv  (3)*  j^^ucio"^  lé.-^  Ttç  àT:o>>£C'/i  vi  àpyuptov, 
^(j'^a.TOLi  àvT'  aùxoO  £Op£Îv,  xaipov  8ï  6  à.TTo'X^.wv,  aXkov  £'jp£Ïv  où  oùva- 
Tai. 

266.  —  IlapéêaT^s  t-.ç  (4)  tûv  yÉpovTcov  -nroxè  Trpoç  dcT^Xov  y£povTa, 
xal  la>;OÙvT(dv  aÙTôiv,  £);£y£v  ô  £lç*  'Eyà)  aTOGavov  (f.  222  v  )  Toi 
x6c[j!.(j>,    A£'y£i  0   aXkoc,  yÉpwv  Mv)  Gapc/ic/i;  sauxto,   aô£>.^£,   £wç  àv 


(1)  M.,  891,  ïi"  18.  Paul,  406. 

(2)  M.,  938,  n°39.  Les  a»'  264-279  figurent  clans  Coislin  108,  fol.  182-183. 

(3)  M.,  939,  n»  40. 

(4)  M.,  782,  n°  116;  938,  n"  38;  1035,  n"  5.  B.,  538,  n"  253. 

ORIENT    CHRÉTIEN.  24 


:")70                                REVUE    DE    l/ORIEXT   CHRÉTIEN.  ; 

È^sVJv;;  £X.  TO'j  cojy.a.To;,  si  yàp  cù  ^.svs'.ç  on  àxaOy.vov,  7.>.'X''  6  Sara- 
vâç  0L»3C  àTTs'Ôavev. 

267.    —  EiTTcV   ys'fwv  (l)'     ÛcTvEp    ô   cTpaT'.(oTr,ç    -/.ai.   ô   /.UWiYÔç, 
à7:ep)^o[j.evoi   sî;  tov  àytôva,  où  (ppovT((^oi»(>iv    et   TiTpcocxexai  a}./,o;  Y; 

cco^erai  a).loç,   àW.'   éV.a'TTO;  ÙTrèp  éauToO   [xovou   y.ywviy.^   o'jToiÇ  ypr,'  i 

sîvai  TOV  [j.ovay6v.  ] 

2()<S.    —   EtTrev    ysptov  (2)"   'Xicrsp  oùoeiç  r^uvaTy.i    à ^'.x,-/^ '77.1    tov  j 

àyY^Ç  ToO  [iaTiAEto;  icTwTa,  o'jtwç  O'j^ï  o  Saravaç  S'jvy~(x.i  -•.  -o\.r,axi  \ 
•/îaîv  èàv  7Î  '^'y/ji  '/ip-oJv  syyùç  ■/]  tou   OsoO,  «   syyicaTe  yy.p  |j,o(,  oriCi, 

xal   eyy.ài  ûjArv  »,  àô.V   zTZii^-h  cuvsyd);   p.£T£cop'.wO(/.£63c,  (f.  223    r")  ; 

eOyspûç    ô  èyOpo;  àoTrx^si  Try   Tx^^aîxcopov   -/îaûv  <]/uyv)V  sic   To.  7w3c6"/i  | 

269.  —  EiTTEv    yéptov   0T[    àvi(7TZ{/.£V&;    Tw    7:p(oV,  Asys  aîOLU-li)' 
Stoji,a  é'pyaijai  î,vx  TpacpYiç*  vj/u/v),  vr^cpe  i,'va  ■/.Xr,povo[/.r'(j'/iç.  ' 

270.     'A<Ï£X<p6ç     eÎTC£V     (3)    TtVL     yepOVTl*     OÙ^£V    fiXsTTW     770A£;A01>  1 

£v  TY|  -/.ap^iV.  [xou*  A£y£i  aÙTw  0  yspcov  Su  TeTp7:7rulov  ei,  /tal  6  Gc'acov  1 
EiTÉpj^ETy.i  /.al  èçspysTat   Six  gou,  <7Ù  oe  où  voeTç,   làv  àè  £/£iç  Oupav 

/.al  /A£i<7Y,ç  a'JTViv,   /.al  (xyi  cuyj^top-flV/iç  eiG£A6£îv  ^'.'  aÙTviç  loyii7[/.oùç  1 

-ovYpoù;,  to't£  P^E-etç  aÙToù;  â'^oj  icTÙTXç,  /.al  7ro)^£[;.o'jvTaç.  i 

271.  —  "E}^£yov  xepi  tivoç  yipovTo:  (4),  Ôti  ôt£  £>.£yov  a'jT(o  ol  ^ 
>.oyi(7[^,ol'  "Acpeç  (f.    223   r'')    GVi'(;.£pov   /.al    auptov  [xsTavosï;,   àvT£A£- 
yev  aÙTOiç  "ké-fiov  Oùj^l,  àXT^à  c/i^AEpov  [ASTavo'/icco,  /.al  a'jpiov  t6  0£)>7;aa  ; 

TOO    ÔSO'J    y£V£(j6tO.  ' 

272.  —  Elujv   yspwv  (5)"  Ei   [j.-}i  ô  âVoj  r,p.(ï)v  avOpwTTo;  v/fov),  où  ; 
^ovarôv  çuT^a^ai  tov  e^to.  j 

273.  —   "FAeyov    oî   yHpovT£;    (6)'    gti    Tp£i;    eiclv    al    5uvz[j(.£iç  j 
TO'j  Saxavà,   aÏTivEç  -TrpoTTopEuovTai  Trac/iç  à{;.apTiaç"  r,  \r,()y\,  r,   à{;-£- 
A£ia,    y.x\   71  £TCiOu[j-'!a,   OTav    yàp    TaÔy   r,  V/fOy;,  y£vvz   tvjv  àaeXsiav, 

£/.  Sa  Tviç  à{y-eA£''aç   ê'pyeTa'.  r,   STTiOuata,  £)c   ^£    r?;;  ÈTTiBuaia:   7717:t£i  ; 

6  avôpwTCOç"    âàv    ^è    v/fcpY   o  voo;    à-ô    tt/i;    XyOyç,    où)t    ïoyezxi    îi;  ' 

TZ/V    ày.E).£iav,    Èàv   ^è    yz/i    àpt.£Vfl<j-/i ,    où/.    Ëp^ETat,  £iç  Tr,v  èxiÔuatav,  ( 

(1)  M.,  939,  IV  41.  j 

(2)  M.,  939,  n°  42.  Paul,  435. 

(3)  M.,  939,  n"  43.  H..  578,  n"  %i'>. 

(1)  M.,  939,  II"  11.  I,.  fol.  'M.  ' 

(ô)  M.,  939.  n"  1.5.  . 

(6)  M.,  9.39.  n"  If.,  l'aiil.   135.  j 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    EGYPTIENS.  . j  /  1 

sàv  ^è  (1*.   223   v")   [7//)   £-i6u;j/fl'<7y|,   où  tcîtutsi  iroxè  '/J'-^'-':^  XoigtoD. 

274.  —  EîTvev  yépwv  (1)'  Sict)7:r,v  £gx£i,  ijlvi^svoç  cppovTi^e,   xp6c- 

£y£    TVi     [y.£)^£V/î     GO'J,     /.OlTa(^0[Jt,£VO;    y.xl    àvi<7Ta(/,£V0;     fA£Tà    ^d50U     0£O'J, 

x.al  àceêcôv  ôpazç  où  çoêviOvfc*/). 

275.  —  ElTïev  yÉpwv  (2)  Tivl  à^sAcpÇ)'  'O  ^(.aêoXoç  ècTtv  ô  ^X^pô; 
■/.al  cù  ô  o'i/.oç,  6  s/9po?  oùv,  où  iraucTat  ptTCTtov  stç  tov  otjto'v  cou  £Ï 
Ti  àv  £up-/i  ivâcav  £TCiy£cov  à./.x6apcta.v  coo  ai  icTi  toO  f;-'/i  ày.s'X-^Gai 
TO'j  oiTTTS'.v  8^0).  'Ey.v  ^ï  àf^-sV/fc/iç,  TîXyipoÙTai  6  oix.oç  Tza.a'fiç  àxaOaû- 
Gt3tç,  -<cal  où>'.£Tt  tcyu£t;  eiceT^Qsiv  £-/.£t*  àXXz  xà  TcpùiTa  à  pi-TSi 
à'/CEivoç,   £V.êaX£  /.axà  jjL'.xpôv,  xat  [/.s'vei   ô    ol/.oç   cou  xa6apo;  ^tà  tyîç 

J^dCptTOÇ    TO'J    XpiCTOU. 

276.  —  "E>.ey&  Ti;  xôiv  yspovxwv  (3)'  Ôxav  C/CETTicctoci  (f.  223  v'') 
xoùç  ocpôaT^y.oùç  xoù  pooç,  xoxe  Trepty.xf/.'Trxst  £t<;  xviv  7,viy^avr,v,  èàv  oè 
p,Yl  cxeTCiccwciv  où  7repi)ty.u,7rx£t,  ouxw;  y.y.l  û  oizêoXoç,  éicv  (pôaciri 
<yy.£7wàcat  xoùç  ô^0a)v[7.oùç  xou  àvBpco— ou,  £v  7:y.vxi  àu.apxrIp'.a.Ti  xaxEi- 
voT  xxiTQv,  éàv  (^£  (pcoxicOojctv  ol  c»oOx>>(7.oi  aùxou  eùj^epws  ouvaxa-.  (pu- 
y£Îv  àx'  aùxou. 

277.  —  "E>>£yov  (4)  ox'.  £V  xco  Oû£'.  xou  àêé'a  'Avxcovtou,  £x,àO*/ivxo 
éxxà  ôv6[7.axa,  /.al  xoj  /.aipw  xûv  rpoivix.ajv,  £CpùXocGC£v  6  d;  xoù  co^Erv 
xa  7:£X£iva  Y|V  os  £)C£i  y£pa)v,  x.xi  ox£  sçuÀa.ccs  xr,v  ri[y-£p7-V  a.uxou, 
£y.pa^£  XÉywv    'Y'7tay£X£  ol  sgw  Tuov/ipol  Xoyicfj-ol  y.al  xà  â'^to  irexstvà. 

278.  —  'AS£)^(pdç  xtç  (5)  ecç  xi  /eAT^to,  l'êps^s  xà  Hx'k'kix  aùxou, 
;ca,l  côç  è/(.y.6ic£  xT^s^ai  (f.  224  r")  >;£y£i  aùxû  ô  Aoyicp,6;*  "Tirays 
uapàé'aXe  x(j^£  xw  yEpovxi,  xal  rxXiv  loyt^exîLi  £v  éauxw  >.£y&)V  oxi 
[/,£x'  à'kiyxç,  Tijv-épaç  ÛTrayw.  Dâltv  T^sysr  'Eàv  àTCoOav/],  xi  Tïoïstç; 
ajxa  oè  xal  >,a};£t:ç,  5ià  xo  ÔÉpoç.  Asyst  izixki^  èv  sauxû"  'A^X'  où)t 
â'cxi  xaipo';.  HaT^tv  oùv  )^oyi(^£xa'.  >.£ywv  'AW  wç  /.oTCxstç  xà  6pùa 
yiv£xat  xatpo'i;.  O  0£  ïcp*/)"  T£l£cw  xà  OxXTiia,  -/.al  ouxtoç  à7U£ py  o[y.ai , 
ïla'Xiv  oùv  £v  éauxw  'Xsysf  'A'Xlà  x.y-Ao;  ô  àrt^  C'/;;x£pov,  xal  àvacxàç 
à(p^>c£  xà  BcûCkicc  aùxou  ppey.xà,  /.al  "Xaêwv  xo  (XTo^^wxapiov  aùxou 
à77i£t.  'Hv  o£  xtç  yipiov  y£txviûv  aùxco  ^iopa.xtx.dç*  xal  wç  stSev  aùxov 
xpÉjç^ovxa,   Expa^s  lÉytov   Aty[/,a)^wx£,  aîyjxzXioxs,  ^£upo  ft)^£,  Kal  wç 

(1)  M.,  939,  n"  47. 

(2)  M.,  939,  n"  48.  L,  fol.  177.  Paul,  424. 

(3)  M.,  939,  n"  49.  B.,  583,  n°  378.  L,  fol.  109.  Paul,  435. 

(4)  M.,  940,  n"  50.  B.,  539,  n"  260  L,  fol.  80.  Paul,  424. 

(5)  M.,  940,  n"  51.  L.  18\ 


:^.72  HEVIF    DE    l/ORIENT    CHRÉTIEN. 

•/l'XOev  (f.  224  r'')  Xeyet  aÙToj  ô  yspoiv  'Y7rd(7Tp£(|/&v  eI;  t-/)v  xeAAav 
<70u.  Rai  ^f/;Y7)'<yxT0  6  à^A'pô;  aÙTw  tov  7:oXeu.ov  /.al  coç  £Îgy;).Ô£v  eiç 
tÔ  /t£}.").tov,  ê'êaAe  u.sT7.voiav,  Êcpwvvicav  Se  (pwvrj  jjLsy'''^''?  ^^  Saiaoveç 
>^gyovTeç*  'Evijc'/i'caTe  tîjxxç,  w  [;.ovayo{.  Rai  èyevETO  to  t|/ia6'.ov  xô  otto- 
■/.y.Tbi  a'jToO  wç  àTTo  xuoôç  •/.£/.au[y.£VOv,  -/.al  aùxol  os  (o;  xaTwvoç  àcpavelç 
yeydvaciv. 

279.  — "E>.syov  (1)  TCapt  tivo;  yepovxoç  ôti  àTrEÔvr.ocev  eiç  S/.viTtv, 
x.al  £x.ôx.7^(ocav  oi  à^eT^çol  tviv  y.).ivr,v  aùxo'j,  /.al  è(îy-/i[j-aT'.<Tav  aùxôv, 
/-al  â'êaT^ov  /.^.ats-.v.  "Hvoi^s  ^è  xoùç  o^Ôa'Xfjt.où;  aùxoG  /.al  èyé'Xacev, 
eixa  TràTviv  èyéXacev,  iyé'kcK.oi  8s.  xal  è/.  xpt'xou.  Rai  7rap£/.aA£(7av  aùxôv 
01  à^£).(pol  Isyovxeç*  Elr^e  r,(jt.îv,  (f.  224  v")  àêéà,  ^laxt  -/îu-eî;  /.IvAq- 
y-ev  /.al  gù  yeXzç"  Aeysi  aùxoî;"  'EylT^aca  Ôxt  xxvxc;  (2)  (poê£lc6î  xov 
Ôxvaxov,  xai  xo  ^£ÛX£pov  syÉXaoa,  Ôxi  oùx.  £C>X£  sxoifAOï.  To  ^è  xpixov 
iyélxax,  Ôx;  aTTO  xotvou  zlq  àvaTrauaiv  uTrzyw  xal  sùBéco;  èxoijAriôvi  6 
yÉpcov. 

280.  —  Ai'/iy'/](javxo  (3)  à^£>.(pol  >.£yovx£;-  ôxi  7:ap£6à>v0[X£v  ttoxÈ 
y£pou(7i,  /.xl  /.axà  xô  £Îw6oç  y£vo[X£V7)ç  £Ùj(^viç  àc7ra<7ajA£VOi  âXkti'Kouc; 
èxaSécÔyijjLEV,  xal  [y.£xà  xô  XaVocai,  [xÉX'Xovxfiç  àvaj(^(i)p£rv  riX-fl(>a(j!,£v 
£Ù)(_7iV  ys'vEcôa'..  EIttôv  ^£  xiç  xwv  y£ûdvxcov  irpôç  r;|7.à;-  Tt  yàp  oûx 
■/lo^acrOs ;  Rai  eI'ttxjasv  aùxài-  'Oxe  £tc'ôX()oa£V,  àêêà,  £y£V£XO  £Ùyjr), 
/.xl  {î)[xiXoO|X£v  é'toç  apxt.  Aéyei  ô  yÉpwv  Suyy (j>p'/i(7ax£ ,  (f.  224  v) 
à^s^^çol,  [xeO'  ufAwv  /.aÔECo^EVo;  xt;  à$£>,<pô;  xxl  ôaiT^wv  py'  £Ùj(^àç 
£7vo(yiG£v.  Rai  xo'jxo  a'jxoù  eittovxo;,  i-Kolfiax^  EÙyvjv  /.al  à7r£>>u(7xv 
r,iJ.aç,  (4). 

"Oxi   vpTi   èXesIv  y.al  ipi>>o^£V£ïv  £v   îXapdxYixt. 

281.  —  PÉptov  xiç  (5)  IxxÔé^eto  y.sxà  à^e'Xipoù  xotvdoiov.  'O  ^£ 
yÉpojv  -riv  £'Xev)[^.wv.  Rai  y£vo|Jt,£vou  X'.|j-oD  -ripEavxd  xtvEç  £pj(^£G6ai  £iç  x'/jv 
Ouoav  aùxoG  "Xaêeîv  âyxTTYiv.  'O  8ï  yépwv  irapeîj(^£v  Tràci  xo^ç  £p)ç^o|X£Voi; 


(1)  M.,  7"J3,  11"  159;  940,  n"  52.  Paul,  115. 

(2)  Al.  TtâvTw;. 

(3)  M.,  943,  n"  15. 

(4)  Le  ms.  Coislin  108  i)orte  à  la  fin  du   cliapitre  (loi.  186)  :  xé),oî  t^;  upayiia- 
TEia;  Tiepl  toù  ôeïv  Ttàviote  viq^iv. 

(5J  M.,  947,  II"  15.  Les  numéros  281  à  289  se  trouvent  dans  le  nis.  Coislin  1(I8. 
foi.  197-199.  H.,  588,  n"  :i88. 


HISTOIRES    DES   SOLITAIRES   ÉGYPTIENS.  373 

àyâTTYiv.  'l^wv  8l  0  OLoekr^oc,  to  Ylvo(J^evov,  \éyv.  tw  yepovTi-  Ao;  jaoi 
To  {J^spoç  |/.ou  TÛv  apxtov,  xxl  wç  OeXsiç  tu  tto^/itov  to  (Jtepoç  «rou.  'O 
^è  yépwv  ^t£{A£pt<j£  Toù;  ap-o'jç  /.al  £-oi£t  t-/|v  £A£V]|/.ocïuv/iv  (fc  225  r^) 
è/t  Tou  {JLspouç  otÙTOu.  Do'X'Xoî  Se  cuvÉTpe^ov  xpôç  tôv  yepovra,  àxoù- 
aavTeç  ô'xi  TîàGi.  Trapsye-..  "iSwv  ^£  6  6côç  ô'ti  raci  izaoéyei  e^Aoyr'js. 
Toù;  à'pTOuç  xÙto'j.  'O  ^i  à^EXçô;  xaTaoaywv  Ta  éauTOu  i|/o)j7a7,  "kéyei 
Tw  yepovTr  'Exei^vi  à>>)^a  {xixpà  t|;co[/.ia  s/^w,  àêêâ,  Xxêe  [xs  iraliv 
■/.oivdêiov.  Rai  ei'7k£V  aÙTto  6  yspwv  '£lç  ÔsIeiç  ttoiù.  Kat  sx.aÔfiaÔvi'ja.v 
TTzXtv  /.oivoêiov.  r£vo;jt.£V/iç  ^£  £'jÔY]V'Iaç,  -/ipjç^ovTO  'rca>.iv  oî  yp-ii'ÇovTS^ 
Xa[/,êa.v£iv  (1)  àyàirviv.  'Ev  [jMa  ^è  Toiv  -/;[JL£pàiv,  slatk^oiu  6  à^sXoôç, 
£l^e  TOÙ;  apTOuç  >.ei<]^avTaç.  'H).0£  (^k  Tz-tùyoq,  /.al  eittêv  6  ysptov  tw 
à^e>.çô  Couvai  aÙTw  âyaT^'/iv.  'O  Se  £l7U£V  oùjcsti  ïvi,  TTZTep.  Asyei  6 
yspwv  (f.  225  r'')  EiTTilGs  xal  {^yjTVidOv.  'O  Se  â^sloô;  etaElÔwv, 
eOpe  TO  àpToôsciov  x£-V/ip(i)asvov  apTu»v.  Kal  toGto  Iwpay.w;,  èçoêrlOri, 
xal  Xaêwv  £Ow;c£  to)  ittco^ç^w.  Kal  yvoù^  ttiv  tuittiv  /.xl  ttjV  àpsTTiV 
TOU  yé'povToç,  £So'^ac»£  TOV  Gso'v. 

282.  —  EÎTC£V  yspwv  (2)  OTt  £<7Ti  Tiç  7iro>.là  Tvo'.wv  /.okcc,  xal  Ô 
TCOvvipô;  èx,êaX7.£t  aÙTw  à/.ptêo7voyLxv  de,  èXa^iGTov  TCpàyijLo.,  tva  tôv 
(xicOèv  àTCoAecvi   ttxvtojv  wv  ipy^^eTai   àyaOwv.  KaOïiaévou    yao    'xou 

TVOTS    £V     '0<;upuyyw     (3),    TUapà    TCpScêuTS'pW    Ttvl     TTOlOUVTt    £>.£VlfJ.O(jÛva^ 

TioXkccç,  -rilBe  jri^oL  y.tTouca  a.ÙTw  cîtov.  Rat  'XEysi  aÙTv^'  (tsoe  ij/,aTtov 
x.a.1  [/.sxpw  (701.  'H  Se  vîv£y/<.£v  /cal  à-/.ptêa<ja;  to  î^axTiov  (f,  225  v^) 
Tvi  X^'P^'  eîxsv  Mî'ya  sgtIv,  îcal  xxWinyuvz  t-^v  yvipav.  E'.ttov  aÙTw- 
A^^a,  Tîs'Tupay^aç  tov  gïtov  ;  Asysf  Oùyl,  olXKcc  àyx~/iv  i^s'Sw/.a,  aÙTfi  (4). 
EItvov  ^£  aÙTw-  El  oùv  t6  ÔXov  ^s'^w;ca<;  aùx-^  (4)  oiydiTZ-ri'^,  ttwç  tiç  tÔ 
[ASTpov  7ixptow(7a;  (5)  xal  /.aTrla^uvaç  aÙTViv. 

283.  —  A^eXcpoç  (6)  TTapsêals  àvajrwpr,T-?ï  Ttvl  y.xl  £)cêatvwv  T^s'yei 
xùtw*  Suy^wp-zicrov  [7.oi,  àêêâ,  oti  x.xTvipyaTx  <3£  s/-  tou  >cavovoç  cou. 
'O  ^£  (XTCOxpiôsl;  sIttsv  aÙTw*  'O  £[xô;  /(.xvwv  ïva  àvaTrxuo'w  g£  xal 
xTCoaTetXw  sv  £ipvi'v/i  iaTtv. 


(1)  Al.  Xcêeïv. 

(2)  M.,  946,  n»  14.  B.,  789,  n°  245. 

(3)  Est  devenu  ?£vo56xtov  dans  le  syriaque. 

(4)  Al.  aÙTov. 

(5)  Al.  T)Kf)iêeu(j(.). 

(6)  M.,  945,  n°  7. 


374  nEVUE    DE    l'orient    CIIitÉTIEN. 

284.  —  'Avaywpr.r/;!;  (1)  i/Ahr-o  iyy-jç  xo'.voêiou,  7:o>>iT£:a;  tcoiôjv 
TrolXaç.  Kx'.  tuvî^y;  tivxç  Trapaêa^^eîv  ei;  tô  x.o'.voêiov  -/.al  Traaeê'.a- 
TxvTo  aÙTÔv  77ap'  (opav  «paysiv.  (f,  225  v'')  Merà  TauTa  Iî'vougiv 
aÙTÔi  01  à^eT^cpO''*  Apri  où/.  i^Xi^r,^.  àêêà;  O  ^è  ïçvi*  'JI  H'')J.'i^\.c,  r,  èarî 
£(7TIV,  sàv  TTOl'fl'cù)  TO  ïi^iov  0£>>'/;p'-y.. 

285.  —  "E^^eyov  (2)  Trepi  Ttvoç  ys'povTOÇ  Ôti  ev  Suoia  izy.ooi  t'/jv 
Ôàov  £p-/îaou  (3)  £[7.£vev,  -/.t-I  aoT-/i  7,v  -/j  i^yy.cly.  aÙTo-j.  Oiav  oipav  r,py£TO 
[xovajroç  èx  T-^;  èp7i|/,ou,  àyaO-îi  7rexot97)<7£t  £7rot£'.  aÙT(7)  yyy.Tzx'JCiv.  "IïaOev 
oOv  7:oT£  Ti;  àvaycopyiT-/iç,  x,7.i  èTTOt'/icEV  aÙTw  àvy.TTxuTtv.  O  (^è  O'jx, 
'ridiXriis.  T^a^Eiv,  lî'ycov  oti  èyto  vyiTTEuoi,  xai  }^U7rr,0£lç  £t7r£v  aÙTfT)'  M"/; 
rapcAO'/iç  TÔv  iraioz  tou.  As'op-ai  C70u,  [xr.  ûrepi^vi;  [j-£,  à}Aà  ^e'jqo 
éù^wjj,£Oa,  xy.i  tc^o'j  ^£vrîpov  ècnv  oi^£,  (oxiv:   rruyîtay.cpOY)   yovu7ï£TO'jVTt 

Axl    7CpOC£U)^0(7ivW  ,     (f.      226     T")     TOUTCO     £^y.5:o);Ou671(7W{i.£V.      "E/.)av£v 

oùv  yovu  ô  àvaywpviTr.ç  £iç  '7rpoc£U)(^riV,  /.ai  où^£v  yiyovEv.  "E/.*Xiv£  ^è 
/ca'i  6  ÇEvo^dy^oç  xai  £ÙOù^  £/.Xt,v£  tÔ  ^£v^pov  {y-£T'  aÙToO.  Kal  TrXyipocpopvi- 
0£VT£>;,  £Ùyapt(7Ty)(jy.v  Toi  Oew. 

28().  'Hv    TIÇ   [J.O'^XJO^   (4)  Ê/^wv  à^£l<pôv   /.0(j(Jt.uôv  TTTwyov  /.al 

£1  Tl   £ipyaC,£TO,  77ap£ty£V  aUT(0,  OO'OV  0£    TCap£l/eV  aUTCO,  7t7.£0V    £XT(i)y£U- 

TÊV.  'AtteXÔwv  ^£  6  à^£)v(poç,  àvvi'yy£'.}^£  y£povTi  tiv.  tÔ  xpay(;,a.  EîTCcV 
oè  aiiTÔ)  6  y£ptoV  Ei  0£le(.ç  p.ou  à/.oOcrai  [7-vi/.£t'.  «^o;  aÙTÔi  zi-ozi  iW 
£i7r£  aÙTcp*  ao£}.®£,  ot£  £t/^ov  xapeïvov  coi  /.al  cii  o'jv  tô  £Ùo^oijcai  e^ 
wv  £pyâ^'/i  (pÉpe  [aoi,  xai  d  ti  av  ÈvÉy/cr,  Xâ[xêav£  irap'  aÙToO  /.al 
(f.  226  r'*)  ÔTTOu  oï^aç  ^£Vov  vi  y£povTa  tctco^ôv,  ^ôç  aùxà  xal  Trapa- 
/.â^Ecov  tva  £Ùyyiv  TroiyfowGiv  ÛTrÈp  aÙTOû.  'Âx£X6fOv  ^£  ô  à^£lcpoç, 
£7roi7ic7ev  oÛTwç  /.ai  w;  TjXBev  6  /tocr[;.txôç  à^eXooç  aùrou,  £\âXv;(7£v 
aùxw  /.aGwç  £i7r£v  o  yÉptov  y.x\  xTZTtVh  }^u7V0U{X£V0i;,  /.ai  i^où  sv  tyj 
TTpcoTvi  vi{ji,£'pa,  laêwv  £/.  TOu  /.-/)7:ou  aÙTO'j  Xtizxo'kixyxvx  •^'v£y/.£v  aùxû. 
Aaêiov  àà  ô  àôeVjpô;  aùxà,  è'^wxfi  toîç  yÉpouai,  -/.xl  Tza.^tv.xki.aiv  aÙTOù; 
£Ù'^a(70ai  uTcèp  aÙToO  /.al  £ÙXoy7iO£ii;,  'j7r£(ïTp£<|»£v  £;;  tôv  olx,ov  aùroo. 
Ofxoico;  o£  xal  Tra'Xiv  Y,v£y)t£  Xayava  /.aï  apTOuç  xpEiç  xai  laêwv  6 
àô£Xçàç  aÙTO'j,  è7roi*/i(j£V  wç  t6  xpioTOv.  Kai  eu Vjy •/]()£ iç  TraXiv  (f.  226 
V°)  à7r7Î7tO£v.    'E")J3wv   oè    tÔ  xpixov,    •/iv£y/.£   TroT^Xà  àvaXw[xaxa,    /.ai 


(1)  M.,  945,  n°  8.  13.,  601,  n°  400.  L,  loi.  77  ot  171'. 

(2)  M.,  945,  n»  9.  B.,  594,  \r  394.  L,  fol.  \&. 

(3)  «  du  désppt  d'Égypto  ».  L. 

(I)  M..  946,  II"   l:!.   Paul,    l.'i.  H.,  799,  ir  >'58.  L,  fol.  'Jl'. 


HISTOIRES    DES  SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  375 

oivov,  y.cLi  iyH^'joLÇ,  /.al  iSiov  6  à^sXipà;  aùroû  ibxu^ccae-jy  x,al  èy.xktas. 
xoùç,  TTToij^où;  xocl  xyié—ocuci'/  aÙTOu;.  El~£v  ^è  tw  ài^sXcpw  aÙToO"  Mvi 
y^dxv  £)^eiç  oltyou  apTou;  'O  §è  s^'/i*  Oùyl,  /.upis,  ri^i-^v.  yàp  sXz^ox- 
vov  Tcapà  GO'j  TÎ  7i:0T£,  tôg  irup  éwvi'py^eTO  eïç  tÔv  oixdv  [jlo'j  xxl  y.vr,>.'.G3C£v 
aÙTûc.  'E^oTS  bî  où  Xaaêxvco  rapà  cou,  6  Hihc,  iukoyti  j^s.  AttsT^Ôwv 
O'Jv  6  à^£)^<pôç,  (XYhyyeike  t(o  yépovT-.  iry.vTa.  Ta  cuij-êzvTa,  xy.l  Xsvsi 
aÙTco  ô  yspwv  OO/.  ol<)a;  otî.  to  ïpyov  toû  {/.ovayou  tt'jc  sgti  -/.xl  otto'j 
S'  àv  etcspyrjTa',  jta^si  ;  touto  (^è  ;7,àXVjv  w^e^ji  aÙTÔv,  tou  T^otsîv 
(f.  226  V  )  £•/.  ToG  xo'ttoij  yjjToO  è').i-/]tj.OGÛv'nv  y.yX  Xa(/,êavsi.v  £'jyYiV  xaoà, 
Ttov  àyt'cov,  -/.xl  oûtwç  EÙT^oysiTai. 

287.  —  Movayoç  ziç  (1)  0r,êaîo;  £Gy£  y_âpi(j[xa  ^ta-/.ov^aç  xapà 
6£ou,  i'va  £/.zcTco  Tùv  7rpo(Jcpy^o[7-svwv  oï)tovo[/,7i  Tz  Tcpô;  Tr,v  yosiyy. 
Suv£0'/i  o£  aÙTOv  TCOT£  stç  X(ô[Jt,yiv  T'.và  ôi^dvai  àyaTT'/iv,  /.ai  i^où  yuvYi 
Tiç  -/iXôs  TCpo^  aÙTÔv  ■).aê'£Îv  àyx~/iv  oopo'jGx  Tzcckxix.  Rai  î^wv  aÙTVjv 
OT'.  Tualaiz  «popEï  èyjxly.m  x'/iv  y£Î'pa  aÙTOù  ^oOvai  aiiTvi  iroXXz,  /.al 
r:\tv zazxkri  Ti  yti^  aÙTOO  /.al  7:Ti]vzy'/.t^  oliyv.,  /.al  îàoi>  -riT^Ofiv  alXvi  -po; 
aÙTÔv  çopo'j<7a  xa'Xôiç.  K.al  î(^wv  aÙTviç  tjc  t[;.zTia,  iyoiXxaz  ^oovai  aÙTvi 
o>.iya,  xal  vjTTÂwôri  v;  yslp  (f.  227  r''')  aOroû,  /.où  (X.vrivîy/.B  tcoIXz. 
Rai  ripwTyK>£  ■n:£pl  àfxipoTspwv,  xal  eItcov  Oti  vî  tx  xaXà:  cpopou<7a,  xtco 
à(;[oXo'ywv  oùcra  à7T:T(ô-/£ur)£,  /.al  Û7roV4<|^£tj);  yxpiv  iy^^r,GXTO  tx  xaXà 
l[jt,aTia*  r,  aXV/i  Se,  yap'.v  toû  Xa^siv,  £<pdp£i7c  -x'kxix. 

288.  —  ïlapc'êa'Xo'v  — ot£  ouo  àofi'Xçol  (2)  xpd;  riva  yspovra,  /.al 
7)  Gurrfytix  TOÛ  yî'povToç  -/iv  j7//i  £(70i£iv  /.a6'  -/îjXEpav,  /.al  wç  £l^£v  toùç 
àà£>.<poùç,  £/apV)  /.al  sItïev  'Oti  vi  wr^artix  [xtcOôv  £j^£t,  xal  ô  ÈcÔuov 
TzxkiM  àyaTCviv  ^'jo  svToXàç  irX'/ipoî',  ô't'.  tô  l'^tov  0£>.7i[xa  àcp-^xE  xal  tviv 
£VToV/iv  ÈTrXvfpojdEV,  /.al  toÙç  xàù.(^ouç  àv£7rau(j£v. 

289.  'Hv  TtÇ  (3)  TÔV  (XyiWV    £V    AlyuirTw   Ol/.WV  Iv   £p"/]'[/.CO  totcw, 

*/lv  ^£  /.al  aT^'Xoç  àirô  [y.y;/.o6£V  (f.  227  r*^)  aÙToCi  Mavt^atoç,  /.al 
aÙTOç  xp£<yé'ijT£po;  Tûv  )^£yo[j.£V(ov  Trap'  aÙTOÎ";  TupEcêuTspwv.  Rai  oiç, 
'/{)St  TZX^x^xXzXv  Tivl  Tcov  ci[7.oçuXa>v  aÙToO  /.aT£"Xaê£v  aÙTOv  icnucoaç 
OTTOu  "/iv  Ô  àyioç  o  6p6dooço;,  /.al  £v  àywvia  ÈyÉvsTo  x,al  £cpoê£Î'To  xpoç 
aÙTOV  £[(je\Ô£rv  /.al  /.oij7//iôrivai,  Yi^ôi  yàp  OTt  yivc6c/.£t.  oti  Maviyaîoç 
£(ttIv,  xal  [/.ri'KOT£  où  o£';£Tai  aÙTov,  tcX'^v  àvay/,aiTG£lç,  £V.pou(j£v    /.al 

(1)  M.,  945,  n"  12. 

(2)  M.,  945,  n"  10.  B.,  592,  n"  391.  L,  fol.  4. 
(,3)  M.,  945,  ir  il.  B.,  834,  ir  4. 


376  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

y.voiça;  <>  vcocov  x,al  yviopiTa;  aOrôv,  è(5c^a.T0  aÙTOV  [/.ETa  ya.:àç,  y.al 
rjV7.Y)ca<7£v  xOtov  eù'^acOat.,  y.xl  àvaTrauca;  aùxôv  è/.o;[;//i(jev.  O  Se 
MavivaTo;  èv  âauTô)  yevd(/,evoç  tyi  vuxti  eiTcev  (i)'  Ilô);  oùoew.tav  ùtco- 
^l^txv  èv  £{xol  èTCOtvicrîv;  outoç  toO  (f.  227  v")  6eo'j  £<7tiv  ovtwç. 
Kal  èXf)ct)V  irpocsTcece  -pô;  to-jç  Trôèa,!;  aÙToG  léywv  'Eyôi  opÔoào^o: 
£Îy-i  à7;ô  t^ç  c7rijJ.£pov,  v.'x\.  o'jTto;  £(;.£iv£  |xeT'  aÙToO  (2). 

n£pl  'jTcaxorjÇ. 

290.    "K>.£YOV    OÎ    yc'pOVTE?    (3)   OTI    Èàv   ïyj/l    T'.;    TTICTIV    cïç    Tivr. 

•/.al  (^i^wG'.v  éauTOv  'j-TTOTayTiva'.  aùtw,  où  /_pe^av  i'yet  Trpoc£jf£iv  £VTo).7.rç 
OcoC,  à>k>.à.  TO)  Tuarpl  aÙToO  cuyywpElv  TCzvTa  tz  6e)//î[AXTx  aÙTOU, 
■/.xl  oùx  £/£i  £y/.V/i;j.a  xapoc  Oew,  où5èv  yàp  oûtwç  CriT£l  o  Osôç  Trxpà 
Tcov  àp^apîcov,  tbç  rôv  Stà  rviç  ûiraxori;  T/.u^viy.ov . 

291.  —  'A^eX^ôç  £V  T'/i  S)ffl'T£i  (4)  Onraywv  £iç  Oé'poç  irapî'^a).; 
[jLfiyàXo  y£povTi  xal  £titcv  aùxôr  KItté  [aoi  tI  rroiviTOi  ÛTCxycov  £iç  tô 
Oe'po;.  A£y£i  aùroj  ô  yEpwv  Kal  èzv  '70i  (f.  227  v'')  éi-w  irEiOvi  y.oij 
AéyEi  6  àà'filcpoç'  Nai,  àxouw  cou.  A£y£t  aÙT(7>  ô  yspwv  Ei  tteiOvi  |jt,oi 
àvacra  àTûOTx^ai  Toi  0£piG(/.à)  to-jtw,  xxl  oEupo  /txl  àvayyElù  coi  o 
7:oi"y;(j£iç.  Kxl  xTTET^Ôtbv  6  x^eXço;  à7T£Ta^aT0  t(o  ôfipicjj.ô)  /.al  '/i)>6ê  rpo: 
Tov  y£pov7a.  Kïkev  «^c  aÙTÛ  ô  yspwv*  Eï(îe)^Oe  £t;  to  vStXvx^  gou,  -/.al 
TCOividov  TTjV  ix'£VTyiy.o(iTyiv  àW^  eoOiwv  t-^ç  Tip-épaç  tov  àpTOv  co'j  {/.êTa 
^r.po'j    àlxTo;,  /.al  rxltv    xvxyyfi'Xw   toi  xpày{ji,x    ê'repov.  AtteVjwv  èk 

£7rO'Vl(7£V   OUTWÇ    Xxl   'À^^Oe    TTXXlV  Xpôç   TCiV  y£p0VTa.     o  ^è  y£pœV    Ï^WV  OTl 

èpyxTviç  ÈctIv,  àTC*fl'yy£t'X£v  xÙto)  ttwç  ^£î  xaOïcai  sv  tw  /.£l'Xtcp.  Kal 
à7:£7v6à)v  6  à^fiXcpo;  Èv  t(o  •/.£"X>.t(o  aÙToû  â'êaXev  (f.  228  r*)  éauxov  £7rl 
Tvpocjw-ov  £7rl  r/jv  yf/V  7;[j.£paç  Tp£ïç  xXaiwv  èvcotciov  toO  Geou.  Merz 
^è  TxijTa,  0T£  £l£yov  aÙTo)  ol  loyicaot"  'Y^|;cô8*/i;,  {Jt.£yaç  yiyovaç, 
£<p£p£V  xxl  xÙTÔç  Ta  èXaTywjxaTX  aÔToO  èvco^iov  xOtoO  XEytov  Kal  iroO 
EtT'.  -nràcat  ai  Tr'XYifjL'ji.eXsiai  [aou.  Eî  Ss  ttzXiv  £>>£yov  aÙTw*  noXXx; 
£TCOiri(Jxç  TCXvi[X[X£7veiaç,  £>.£yc  x.al  aùroç-  AAAa  irotw  [Xf/pà;  l£iTO'jpy(a; 

(1)  Al.  èXoYtÇeTO  6au|iâÇ(i)v. 

(2)  Le  ms.  Coisliii  108  porte  à  la  tin  du  chapitre  :  téXo;  t^;  upaytiarEia;  oti 
çiXoïeveîv  ypi?i  xai  èXeetv  4v  D.apÔTnrt. 

(3)  M.,  !I50,  \r  \i.  Les  n-  290  à  295  se  trouvent  dans  Toislin  108,  loi.  204 
à  205. 

(I)  M.,  95(t,  II'  II.  Paul,  Kf.!. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES   ÉGYPTIENS.  377 

TOC  7rv£Ù{Jt,aTa  ifxvrica.v  aÙTw  aicrGviTûç  "kéyo-^Tv.'  'Ej(^6iij,y.(jQ'/;[JLev  àîro 
(7o0.  As'yet  aÙTOïç*  Ataxt;  A^youGiv  aura*  'Eàv  ùv};w(ja){/,év  <7£  Tpej(_£iç 
êiç  TaTCe''v(«)(7iv,  èav  cr£  Ta7:£ivt6c(oi7.£V  àvaysiç  etç  û^j^oç. 

292.  —  (f.  228  r")  "E).£YOv  oî  yi^o^rtq  (1)  ôt;  où^Èv  outcoç 
(^viT£ï  6  6£Ôç  TCa.pà  twv  oi^-^cf.çi(ùv  toc  tûv  ^iz  tv;;  ûira/.oriç  (7/.ulj7.tôv. 

293.  —  Tepcov  T'.ç  (2)  £Îye  ^'.a/COVYiTTjV  £iç  t/iv  xcôaviv  oixoCivTa. 
SuvéGv)  <^£  âizv.'^  Ppa^uva,VTOç  too  Siax.ov'/iTou  ■;capaY£V£'70ai  /txTà  tô 
è'Oo;  ^ît^pa'.  Taç  ypeiaç  roG  yspovTOç*  jrpovîî^ovroç  oè  aÙTOÎÏ,  cn.Tzinjo'^ 
cù  y^eiai  Axi  to  £pyoy£'.pov  aOrou  ÔTrep  £i)(_£V  àv  tÇ>  ■/.e7^)*,ia>  aÙTOÙ,  /.cù 
tfykiëexo  [xyîxe  Ti  àpyocca^Ga'.  e/^cov,  p!.-/fTe  T3t  xpôç  xpo^viv,  /.al  T^Éysi  tû 
[7.a6viTfj  a.'jTc'j'  Bc'Xe'.ç  à7r£'X0crv  île,  ttiv  •/.tojjt.viv;  'O  ^à  liyi:'  'i2ç  Oe'lfiiç 
TCoiû).  'EcpoêeÎTo  ^è  /.ai  ô  à^E^cpo;  TcpoGeyyiCJOCi  t^  /.w{/,-/i  otà  to.  gx.»:v- 
5alx,  i.'vx  §£  [xr/  T^aoaxoufj"/)  toO  •TTxrpoç  xaTEi^É^aTO  àTC£A6£Îv.  (f.  228 
V^)  EîTC£v  ^£  a'JTw  6  yfptov  'VTrocyE  /.ai  'ûi.'7T£ija)  £tç  tov  Ôsov  Toiv 
7vaT£oo)v  [xou  ÔT!.  ay.iTzyJ^zi  ne  (kizo  TjavToç  Tw£tpa(7[xoG.  K.al  xoivia-aç 
£Ùy_yjV,  àxÉcTTeO^Ev  cnùzo'^.  'EXÔwv  ^à  ô  à^£>^ooç  £t;  tviv  -/.w[x-/iv  Tvsptsip- 
ya(jaTO  ottou  co-/C£t,  6  ^ia/.ov/iTvi;  /.al  £'jp£v,  S'jvsê'/;  ^è  aÙTo'v  t£  '/.où 
Toù^  aÙToG  xavxaç  etç  [j.vv][;.6cuvov  e^<o  txç  xôfxriç  EÛpeQyivat,  xV/iv  jx'.xç 
Ouyarpôç  aùroO,  vÎtiç  x.pou'jocvToç  aÙToO  tviv  6upav  »j7rvî/'.o'j(7£V  /.al 
àvcit^aaa  sv^oôev  /.al  î^ouaa  aÙTOv,  ixepwTvicsv  aù-rviv  «^là  tÔv  TraTspa 
aÙTviç,  TrpoExpi'TreTO  ^à  Efsco  fîcsTvôeïv,  à'jAa  (^è  /.al  £!.>xev.  O  8ï  oùx 
•/iv£iy£TO,  £t;itco);Ù  ^è  Pia(^op.£V7i,  /.artcyjjas  xal  £7r£(77:x(jaTo  aùrov 
7rp6?  éaoT'^'v.  (f.  228  y'')  'O  6e  £wpa)cw;  éxuxàv  icpoç  ikaélytM^/ 
(7uv(o9ou;7-evov  xal  xoi;  Xoy'.G'p.oTç  cjvfiyofj.svov,  axevà^aç  èêoa  Trpoç  xov 
0£àv,  Xsywv  Ku3i£,  èià  xà;  £Ùyàw  xoG  luaxpd?  (;.ou,  irdxjov  [j.e  èv  x-^ 
wpa  xaux'/).  Kal  xooxo  £ÏTCà>v,  sôpsOv)  é^aiov/iç  £;;  xov  TTOxap-ôv  ûira- 
ywv  £iç  xô  (Aovacx'/^piov.  Kal  àTC£)tax£(7XxG-/i  àêXaêviç  Trpô;  xôv  éau- 
xoO  icaxEpa. 

294.  —  Auo  àS£X(pol  <7ap/4i/.ol  (3)  xapEye'vovxo  otx.7iGai  ev  jj.ova- 
Txriptto  xtv'.  'O  £Lç  -/iv  àc7/.vix7iç,  ô  ^s  exepoç  £ix_£v  Û7ra/C0-/)v  [X£yâl'/iv, 
/.al  £)^£y£V  aùxû  6  Trax'/fp*  Ooitigov  xouto,  xal  £xoi£f  FIoivigov  £x,£ivo, 
/.al,  £77oi£r  <pây£  àro  Tcpwiaç,  /.al  71(j6'.£v,  /.al  £<^oi^à^£xo  £v  xô  (xova- 

(1)  M.,  950,  n°  15. 

(2)  M.,  951,  n-  16;  788.  n"  144.  Paul,  115. 

(3)  M.,  789,  ir  145;  951,  ii°  17.  Cf.  M.,  528,  ir  236. 


o78  REVUE    DK    l/ORIENT   CHRÉTIEN. 

TTxpwp  Six  tï;ç  OraxoYiç.  Kevrr.Oel;  ^à  6  àSelcpoç  aÙToC  6  à(jX.7)Tv;ç 
elrsv  ev  éauToî'  Aox.iaxcoj  (f.  229  r")  aÙTOv  il  v/v.  Orxx.or.v,  jtal 
7:ooo£7.6wv  Tw  TTXTpl  ).éy£i'  nsy,'|ov  [7.eT'  £[ZO'j  Tov  àoeXcpov,  ïvo.  TTxpa- 
êzXwaev  -otjTroTe,  /,al  àTciTvuaev  aùrov  ô  àêêàç  /cai  -/jpev  aùxôv  ô  àc/.v)- 
TTiç  Oslcov  aÙTÔv  TCeipàaai,  /cal  vi'XOov  sic  tov  TûOTajxov,  ilyj.  Sï  lùSrfhz 
■/.30-/.o^eî>>ci)v  TTol'j.  Rat  T^éyei  aùrôi'  RaTaêr,Oi  si;  tov  TroTay.ov  y.y.\ 
Tzy.c^ùAi.  Kal  x-aTsêr,,  ■/.a.l  'Kk^ov  ol  x.po/,o6£t).0'-  x.y.l  l'Xeiyov  aÙToO  to 
GÙ'j.y.,  y.otX  o'jx.  iê).7.J/xv  aùxov.  Kal  ibwv  o  à(jy.r,T-/iç  eIttcV  a'jToi*  Ava- 
6r,0'.  £x.  Tou  7ûOTa[ioij.  Rai  o^e'jovTeg  eûpov  aîù^u  vexpôv  £ppi|jt,£vov  iv 
Tfi  o^w,  /.al  elTTcv  b  àc/z/jT-/;;'  Ei  £Ïy^o[;.3v  Talaiwy.a,  lozAoy.sv  STravw 
aÙToO.  Aî'ys!,  ^è  o  t'/iv  \j7:y.Krj-ri^  e^wv  Mà>.Xov  £'j;to[7-ïOa,  eI'ttw;  àvx- 
CT^.  (f.  229  r**)  Rai  âcrrriTav  ei;  Trpocsujç^'/iv,  v.xi  cù^aasvojv  aÙTùv, 
àv£(7T7,  6  v£y-pôç,  )cal  èxauj^^aTO  6  àT/z/iTriÇ  Aé'ywv  Ôti  <^ià  tt,;  àcxv]'- 

<7ct6;;  p-OU  àv£(7T71  Ô  Ve/.pOÇ,  'Ax£-/.à"Xu'|£  ^è  0  Ôfiôç  TW  TTaTpl  TO'J  [jt-ovaTT-/;- 
OlOU    TCaVTa-    Xal    Tûciç    £X£ipa(7£    TOV  ixSik(^Oy   aÙTOU    £V    TOrç   /.pO/tO(^£iÀOlÇ, 

xal  Tcùi;  àyéaTn  ô  v£/.poç.  Rai  wç  7))^6ov  et»;  to  (/.ovacT'/fpiov,  >.£ye'.  6 
li^ëôiç  T(o  àcy./iTr*  Ti  outwç  £7i:o''7i(7aç  tw  à^e>.^w  gou,  x.al  i^où  Six 
T-/)v  U7ra-/.07;v  aÙTO'j  cc^éarn  b  v£y.po'ç. 

295.  —  'A^fiXflpdç  T'.ç  piWTtx.ôç  (1),  2/wv  t:xi6<.x  Toia,  àvaytôpyiccv 

£V     (/.OVaCTTipico    ïy.G7.Ç    aÙTSC   £V    T'/i     7:oX£l.     '12ç    O'JV    £{/,£I,V£    TpiX    £T'/;     £V 

Tr,  [Aovf,,  -/îpE.avTO  0'.  >.oyi(ï[J!.oi  ç£p£iv  aÙTW  (J!.vy;[xyiv  Ttov  (f.  229  v") 
aÙTO'j  xat^icov,  -/tal  £>.uir£ÏTO  8C  aÙTa  (7Ç0(^pa'  où/,  viv  Sï  àvxyytiXcc^ 
Tw  àêêà,  ÔTt  £)(_£i  TÈXva.  BT^sxtov  oùv  aÙTOv  6  TraT'/ip  TTuyva^l^ovTa, 
Xs'yfii  aÙTw*  Ti  £y£ti;  Ôti  CTuyvoç  £i  ;  Rai  oi.'/iy'/;aaTO  toj  TvaTpl  ot; 
Tûta  7:ai^ia  l'yco  £v  t'Â  ::6)^£i,  xal  OeIw  aÙTa  £V£y-/.ai  £v  t*^  |J!-ovri.  Rai 

£7r£Tp£4'£V   b    -KXT-ho,     Xal    X'Kt'kfiùiV    £V    Tf;    7:0A£l    £'jp£   Ta    OUO   >C0l[J.7;9£VTa 

xal  >>aêwv  to  >caTa>£iÇ)6£v,  r,>.G£v  £;<;  to  [xovaffViOptov,  xal  £TCii^r,T7i(Taç 
TOV  TraTc'pa  £Ùp£v  aÙTOv  £i;  to  àpTOxoTTETov,  xal  i^cov  aÙTOv  ô  ::aTr,p 
■/idTTz^aTO  a'jTOv.  xal  Xaêwv  to  TraiSiov  TTEpis-TÛ^aTO  xal  k\xyy,7.1i>jx- 
a£vo;  xaT£Çi^£i,  xal  >.£y£'.  to)  ~aTp'  a-jToO*  AyaTwàç  aÙTo';  'O  ^£  içr,' 
Nai.  Rai  TraXiv  sIttev  Ozvu  (f-  229  V**)  §£  <pi,>.£lç  aCiTO  ;  Rai  àizi- 
xpivaTO"  Nai.  Rai  TauTa  àxoûdaç  ô  àêêaç  £i7r£V  ^Apov,  pâXfi  aÙTÔ 
£iç  TOV  QoOpvov  biç  xaiETat.  Aaéwv  6  7:aTy;p  to  iraiotov  iauToO,  ^'^^- 
'i/£v  £i;  tÔv  (poûpvov,  xal  £y£V£TO  irapaj^prlixa  wç  opocoç  r,  cpXo^.  Rai 
àvr,Vc'yxaTO  ^d^av,  w;  ô  TcaTpiapyr;  Aêpaa(jL. 
(1)  M.,  952,  11"  IS.  Paul,  Ht:;. 


HISTOIRES    DES    SOLITAIRES    ÉGYPTIENS.  379 

296.  —  EItcsv  ysptjjv  (!)•  "On  6  xa.6yî[J!,£vo<;  èv  ÛTCxy.oin  TCarpo; 
TCveujxaTDCoo,  TvXeiovo,  {Ji.ic6ôv  â'j^et  toO  èv  ttj  èpïi^w  xaxojj'.ova.ç  àva- 
ycopoovTOç. 

297.  —  EItitsv  yépwv*  Atà  toGto  où  7rpoy.o7rTO[jt.ev,  ôti  oùx  èxKJTx- 

[/.sGx  Ta  y.STpa.  éauTOiv,  oùoè   syœy-sv   Ottojj.ov/iv  sv  tô  àpj^OjxsOoc  è'pyw. 

àX'Xà  àirovox;  G£Xoj/.£v  XT'/iaoccOat  t/,v  àpéxviv  (2). 

F.  Nau. 
(^  suivre.) 

(1)  M.,  052,  11°  19  avec  à  la  fin  une  longue  addition. 

(2)  Le  ms.  Coislin  108  porte  à  la  fin  du  chapitre  (fol.  206)  :  téao;  tïj;  nepl  Oîraxofj; 
TipayfxaTeia;.  Nous  avons  relevé  ces  finales  (supra,  n""  252,  280,  289},  comme  nou- 
veaux oxeiuplcs  du  sens  «  traité  »  que  nous  avons  indiqué  pour  TipaytiaTsia  ;  cf. 
ROC,  1909,  p.  208-209  (note  sur  le  titre  Teguurld  Heradidis). 


HISTOIRE  D'ABRAHAM  LE  SYRIEN 

PATRIARCHE  COPTE  D'ALEXANDRIE  (1) 


TRADUCTION. 

Au  nom  du  Père  et  du  Fils  et  du  Saint-Esprit,  Dieu  unique. 

(fol.  248,  a)  Nous  allons  avec  la  grâce  de  Dieu  et  sa  faveur,  exposer  la 
vie  du  Père  saint,  vénéré  et  vertueux  Anbà  Ibrahim  (Abraham)  le  Syrien, 
le  62«  patriarche  spirituel  de  la  liste  des  patriarches,  appelé  aussi  Ihn- 
Ar'a,  décédé  le  sixième  jour  de  Koiakh.  C'est  de  son  temps  qu'eut 
lieu  le  transfert  de  la  montagne,  sous  le  règne  de  notre  souverain  Al-Moëz, 
le  premier  deskhaliphes  de  l'empire  musulman  (2).  Le  Père  Anba  Ibrahim 
était  marchand  dans  les  affaires  périssables  de  ce  monde,  et  il  devint  mar- 
chand pour  les  précieuses  choses  spirituelles.  Je  vais  raconter  (son  his- 
toire) avec  la  protection  du  Seigneur,  que  sa  bénédiction  soit  sur  nous. 
Amen!  Et  gloire  à  Dieu  à  jamais! 

11  dit  :  Celui  qui  éclaire  par  sa  loi  les  flambeaux  des  intelligences,  qui 
ouvre  par  sa  doctrine  les  portes  des  cœurs,  qui  nous  fait  connaître  par 
ses  indications  les  chemins  de  la  vie,  qui  par  ses  directions  a  donné  des 
lois  et  des  constitutions  aux  chefs  des  prêtres  ;  qui  a  donné  une  preuve  de 
sa  bonté  parfaite  par  l'incarnation  de  son  Verbe  ;  qui  a  révélé  les  mystères 
ineffables  de  ses  attributs  :  nous  le  glorifions  à  cause  de  son  excellence 
sans  bornes,  et  nous  le  remercions  pour  ces  bienfaits  dignes  de  la  recon- 
naissance la  plus  grande  et  la  plus  entière,  telle  que  la  langue  ne  se  lasse 
pas  de  la  redire.  Nous  le  prions  de  nous  rendre  dignes  d'écouter  sa  parole 
divine  et  de  lui  plaire  par  nos  actions,  par  notre  docilité  et  par  notre 


(1)  Un  manuscrit  carchouni  de  Paris  (Syr.  G5)  renferme  une  rédaction  de 
cette  histoire  différente  de  celle  des  mss.  arabes  301-302  do  Paris  que  M.  Evotts 
publie  dans  la  Patrologie  oriontaie  (Ilistory  otthe  Patriarchs  etc.).  Nous  éditons 
donc  (en  caractères  arabes)  lo  ms.  carchouni  syr.  6ô,  fol-  •247'-257-  Voir  sur  ce 
manuscrit  et  sur  cette  histoire,  II.  Zoteuberg,  Catalogue  des  manuscrits  syria- 
ques rie  Paris,  p.  32. Ce  patriarche  est  aussi  appelé  Ephrem. 

(2).  Al-Mocz-lc-Din-Illah  (donnant  force  à  la  religion  do  Dieu),  proniier  Khalil'o 
fatimito  d'Egypte  et  fondateur  du  Caire,  rogna  sur  ce  pays  de  069  à  975.  —  V. 
ROC,  an.  1906,  p.  155,  note  4.  Zotenberg,  loc  cit.,  place  la  consécration  d'Abraham 
on  693  des  martyrs  (977  de  J.-C),  sous  le  règne  do  Moéz  (Mou'izz).  Nous  ajoute- 
rons à  la  fin  une  note  sur  la  chronologie. 


HISTOIRE    d'ABRAHAM    LE    SYRIEN.  381 

obéissance  à  nos  prélats,  selon  qu'il  nous  ordonne  d'observer  les  lois  et  les 
canons  qui  nous  ont  été  donnés  par  nos  pères  les  Apôtres  dans  la  paix  du 
Seigneur.  Amen. 

Mes  amis,  c'est  avec  le  plus  vif  intérêt  que  j'entreprends  de  vous  ra- 
conter la  vertueuse  vie  et  les  actions  merveilleuses  de  notre  Père  Anbâ 
Abràm  (Abraham)  le  Syrien,  et  quelques-uns  des  prodiges  et  des  miracles 
que  Dieu  (louange  à  lui)  a  opérés  par  ses  mains,  dans  la  paix  du  Seigneur. 
Amen . 

Mes  amis,  quand  le  Seigneur  Patriarche  Anbâ  Mina  (Mennas),le  soixante 
et  unième  de  la  liste  de  nos  Pères  les  Patriarches,  vint  à  mourir  et  remit 
son  troupeau  au  Pasteur  des  Pasteurs,  Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  gloire 
à  Lui  ainsi  qu'à  son  Père  et  à  son  Esprit  vivant  et  saint!  le  siège  (patriar- 
cal) resta  vacant.  Les  évèques  du  Delta  et  du  Saïd  se  réunirent  avec  les 
scribes  de  Misr  et  les  prêtres  d'Alexandrie,  (fol.  248,  b)  Ils  restèrent  plu- 
sieurs jours  sans  trouver  personne  dont  l'élévation  leur  agréât.  Or  il  y 
avait  à  Misr  un  marchand  Syrien  nommé  Ibrahim  (Abraham)  Ibn-Ar'a.  Il 
faisait  d'abondantes  aumônes  aux  veuves,  aux  pauvres,  aux  nécessiteux  et 
aux  malades.  C'était  un  vieillard  dont  la  longue  barbe  descendait  sur  la 
poitrine  comme  Abraham  l'Ancien.  Il  était  lié  avec  al-Malek  al-Moëz  et 
avec  ses  soldats  par  une  vive  affection,  parce  qu'il  était  leur  fournisseur 
et  leur  intendant.  Les  principaux  personnages  de  l'Egypte  l'aimaient  et 
l'honoraient.  On  admirait  ses  grandes  vertus  et  sa  charité  pour  les  pauvres  ; 
sa  probité,  sa  science  et  ses  bonnes  œuvres  étaient  bien  connues. 

Un  jour  tout  le  peuple  s'était  réuni  à  l'église  des  grands  et  illustres 
martyrs  Sérgius  et  Bâkhous  à  Misr,  dans  le  quartier  de  Kasr  al-Djam'a  (1). 
Les  évêques,  les  prêtres  et  les  notables  étaient  venus  également  pour  la 
fête.  Ibrahim  ben-Ar'a  entra  à  son  tour  à  l'église  pour  prier.  A  ce  moment 
un  notable  fit  signe  à  l'un  des  évêques  et  lui  dit  :  <t  Vous  cherchez  un 
homme  apte  au  patriarcat  :  voici  celui  qui  en  est  digne.  C'est  Dieu  (qu'il 
soit  béni!)  qui  nous  l'envoie.  »  Les  évêques  présents  entendirent  ce 
propos  et  l'approuvèrent,  sans  toutefois  laisser  paraître  leur  sentiment. 
Mais,  par  la  volonté  de  Dieu,  et  avec  leur  agrément,  un  des  notables,  ami 
d'Ibrahim,  l'appela  sous  prétexte  de  l'entretenir  d'une  certaine  affaire.  Puis 
lorsqu'il  fut  au  milieu  d'eux,  ils  s'écrièrent  tout  d'une  voix  .•  «  Voici  celui 
qu'a  choisi  le  Seigneur!  »  Il  poussa  un  cri,  pleura  et  dit  :  «  Je  ne  mérite 
point  cette  dignité.  »  Ils  l'emmenèrent  à  l'instant  et  le  conduisirent  à 
Alexandrie,  où  ils  le  sacrèrent  patriarche.  Dès  qu'il  fut  assis  sur  la  chaire 
de  Marc,  il  distribua  toute  sa  fortune  aux  couvents,  aux  pauvres  et  aux 
indigents.  Il  extirpa  les  mauvaises  mœurs  dans  tout  le  ressort  de  son  pa- 
triarcat. II  défendit  à  tout  prélat  d'accepter  des  présents  de  qui  que  ce  fût 
pour  le  promouvoir  aux  dignités  de  l'Église  et  prononça  l'anathème  contre 
cet  abus.  Ensuite  il  interdit  à  tout  fidèle  de  prendre  des  concubines.  Cette 

(1)  Ordinairement  appelé  Kasr  ach-Cham'a,  la  forteresse  du  flambeau.  M.  Evetts 
(Churches  and  Monasteries  of  Egypt,  p.  72,  note  4)  pense  que  ce  nom  est  une  alté- 
ration du  mot  copte  ^^hui  qui  signifie  Egypte.  Kasr  ach-Cham'a  était  en  effet 
sur  l'emplacement  de  l'ancienne  Babylone  d'Egypte  t  BiVBTAOJll  IIT6  XH  U I. 


382  REVUE  DK  l'orient  chrétiex. 

prohibition  sembla  dure  à  un  grand  nombre;  néanmoins  les  concubinaires. 
en  l'apprenant,  craignirent  le  Dieu  Très-Haut  et  l'anathème  du  patriarche, 
et  renvoyèrent  tous  leurs  concubines.  Ils  se  présentèrent  ensuite  au  pa- 
triarche et  firent  pénitence  en  sa  présence.  11  agréa  leur  repentir  et  leur 
pardonna.  Il  n'y  eut  qu'un  seul  homme  qui  désobéit.  C'était  un  membre 
du  Divan,  (fol.  249,  a)  qui  occupait  une  haute  situation  dans  le  gouverne- 
ment. Ce  malheureux  ne  craignit  pas  Dieu  le  Très-Haut,  ni  l'anathème  de 
de  ce  Père.  Celui-ci  multiplia  les  exhortations  et  usa  d'une  grande  patience 
envers  lui;  il  lui  fit  des  promesses  (?),  mais  le  coupable  ne  se  rendit  point 
et  ne  craignit  pas  ([ue  Dieu  le  perdît,  bien  qu'il  vît  ce  saint  vieillard  pros- 
terné à  terre  à  ses  pieds.  Le  patriarche  ne  cessa  pas  pour  cela  de  l'instruire 
et  de  l'exhorter  au  bien  :  il  s'humilia  devant  le  Christ  son  Créateur,  puis  il 
se  rendit  à  la  demeure  "du  coupable.  Quand  ce  mécréant  apprit  que  le 
.  Père  venait  chez  lui.  il  ferma  sa  porte,  et  le  Père  resta  debout  au  dehors, 
l'espace  de  deux  heures,  frappant  à  la  porte.  Mais  il  ne  lui  ouvrit  point  et 
ne  lui  adressa  pas  une  parole.  Constatant  alors  que  le  malheureux  préférait 
sa  propre  satisfaction  à  l'obéissance  au  Christ  et  qu'il  était  devenu  décidé- 
ment un  membre  pourri,  le  vénérable  Père  reconnut  qu'il  n'avait  plus 
rien  à  se  reproclier  à  cause  de  lui,  et  il  crut  bon  de  le  retrancher  du  corps 
de  peur  qu'il  ne  corrompît  les  autres  membres.  11  laissa  donc  sa  faute  re- 
tomber sur  sa  tête  et  il  l'excommunia;  puis  il  secoua  la  poussière  de  sa 
chaussure  sur  sa  porte  souillée.  Dieu  le  Très-Haut  fit  paraître  en  cet  ins- 
tant un  prodige  aux  yeux  des  assistants  :  le  linteau  de  la  maison,  qui  était 
en  pierre,  se  cassa  en  deux.  Chose  étonnante!  le  cœur  de  ce  malheureux 
ne  fut  pas  fléchi.  Mais,  dans  la  suite,  Dieu  donna  en  lui  un  signe  éclatant 
de  sa  justice;  il  devînt  si  pauvre  qu'il  ne  lui  resta  plus  un  seul  dirhem;  il 
perdit  sa  situation  et  tomba  dans  le  mépris  ;  il  fut  affligé  dans  son  corps 
par  de  douloureuses  maladies  et  il  subit  une  mort  cruelle  après  qu'on  lui 
eut  coupé  la  main,  sous  le  règne  d'Hakem,  servant  ainsi  d'exemple  à  tous. 
11  était  souillé  de  nombreux  péchés  et  son  châtiment  inspira  inie  grande 
crainte. 

Ce  fut  aussi  pendant  le  pontificat  de  ce  Père,  que  le  khaliphe  vint  avec 
sa  cour  visiter  un  monastère,  bien  qu'il  fût  souverain  musulm.an,  et  il 
fut  témoin  du  déplacement  de  la  montagne  sur  une  parole  du  Père. 

Voici  comment  eut  lieu  ce  prodige  :  Quand  les  musulmans  eurent  con- 
quis le  pays  d'Egypte,  ce  furent  les  khaliplies  <iui  gouvernèrent  à  la  place 
des  anciens  souverains,  et  le  pays  échut  à  Al-Malek  al-Moëz.  Cet  Al-Moëz 
faisait  venir  à  chaque  instant  le  saint  Père  Anbâ  Abràm,  et  prenait  son 
avis  en  tout  ce  qui  lui  arrivait;  puis  il  lui  demandait  sa  bénédiction.  11  le 
pria  de  venir  se  fixer  à  Mîsr,  car  Jusqu'à  cette  époque  il  résidait  dans  la 
\ille  d'Alexandrie. 

(fol.  249,  b)  Le  vizir  d'Al-Malek  al-Moëz  était  un  Juif  nommé  Vakoub  Ibn- 
Khalis  qui  était  venu  de  l'Occident  avec  le  khaliphe  et  avait  embrassé  l'isla- 
misme par  complaisance  j)our  lui.  Ce  vizir  avait  pour  ami  un  .luif  nommé 
Mousa  (Moïse).  Il  avait  reçu  de  grandes  largesses  d'Al-Mocz  et  il  était  devenu 
ti'ès  riche  grAce  à  son  amitié  avec  le  vizir.  Quand  il  fut  témoin  do  l'affec- 
tîun  du  khaliphe  j)()ur  le   vénérable  patriarche  et  des  fréquentes  visites 


HISTOIRE    d'ABRAHAM    LE    SVRIEX.  383 

qu'il  lui  faisait,  il  lui  porta  envie  et  ourdit  contre  lui  une  intrigue.  Il  dit 
à  Al-Moëz  :  «  Je  désire  que  tu  fasses  venir  ici  avec  moi  le  patriarche  des 
chrétiens  pour  que  je  discute  avec  lui  en  ta  présence.  Il  exposera  sa  reli- 
gion et  l'expliquera.  »  Le  khaliphe  ne  présenta  pas  la  question  de  cette 
manière  au  patriarche,  et  ne  lui  proposa  point  de  discuter  avec  le  Juif; 
mais  il  lui  dit  :  «  Si  vous  voulez  faire  venir  quelqu'un  des  évêques,  vos 
fils,  pour  discuter  avec  le  Juif,  faites-le.  »  Ils  fixèrent  donc  un  jour  pour 
la  réunion.  Parmi  les  évêques  présents  il  y  avait  le  saint  et  vertueux  prélat 
qui  occupait  le  siège  d'Al-iskandar  (Alexandre)  d'Al-Achmounaïn  appelé 
Sâouïrous  (Sévère)  et  surnommé  Ibn-Al-Mokaf'a.  Il  avait  été  scribe,  puis 
il  était  devenu  évèque.  Le  Seigneur  lui  avait  accordé  la  faveur  d'une  con- 
naissance approfondie  de  la  langue  arabe  grâce  à  laquelle  il  avait  écrit  un 
grand  nombre  de  livres,  d'homélies  et  de  traités  de  controverse.  Ceux  qui 
ont  lu  ses  livres  reconnaissent  son  talent  et  sa  science  profonde.  11  avait 
discuté  maintes  fois  avec  les  principaux  cheikhs  musulmans,  sur  l'ordre 
d'Al-Malek  al-Moëz,  et  il  les  avait  vaincus  par  la  puissance  de  Dieu  et  sa 
grâce.  Le  patriarche  Anbâ  Abrâm  le  prit  avec  lui  au  jour  convenu  et  ils 
se  rendirent  au  palais.  Le  juif  Mousa  y  était  également  avec  le  vizir  Ibn- 
Khalis.  Ils  restèrent  longtemps  assis  en  silence.  Al-Malek  Al-Moëz  leur  dit 
alors  :  «  Vous  ne  parlez  pas  de  la  question  pour  laquelle  vous  êtes  réunis.  » 
Puis  se  tournant  vers  le  patriarche,  il  lui  dit  :  i  Que  n'ordonnes-tu  à  ton 
représentant  de  dire  ce  qu'il  pense?  »  Le  patriarche  dit  alors  à  l'évêque  : 
«  Parle,  mon  fils,  et  que  Dieu  te  soit  en  aide.  »  L'évêque  se  tournant  vers 
le  khaliphe  Al-Moëz  :  «  II  n'est  pas  permis,  dit-il,  d'adresser  la  parole  à  un 
Juif  en  présence  du  Commandeur  des  Croyants.  »  Le  Juif  répondit  :  «  Tu 
me  fais  affront  en  disant  devant  le  Commandeur  des  Croyants  et  son  vizir 
que  je  suis  un  infidèle.  »  L'évêque  Anbâ  Sévère  lui  répli(iua  :  «  Sache,  ô  Juif, 
que,  lorsque  la  vérité  aura  paru  aux  yeux  du  Commandeur  des  Croyants, 
il  ne  s'irritera  pas.  »  Al-Malek  Al-Moëz  intervint  :  «  On  ne  doit  pas,  dit-il, 
s'emporter  pendant  la  discussion,  mais  que  chacune  des  parties  expose 
librement  sa  pensée  et  les  explications  qui  conviennent  à  sa  thèse.  »  (fol.  250, 
a)  L'évêque  dit  alors  :  «  Ce  n'est  pas  moi,  à  Juif,  qui  te  convaincs  d'igno- 
rance, mais  c'est  un  prophète  grand  et  glorieux  auprès  de  Dieu.  —  Qui 
est  ce  prophète?  »  demanda  le  Juif.  —  Il  lui  répondit  :  «  C'est  Isaïe  le  pro- 
phète qui  dit  au  commencement  de  son  livre  :  Le  bœuf  connaît  son  pos- 
sesseur, et  l'âne  connaît  l'étable  de  son  maître,  mais  Israël  ne  me  con- 
naît pas  (1).  »  AI-Moëz  dit  alors  à  Mousa  :  «  Est-ce  vrai?  »  Il  répondit: 
«  Oui.  »  L'évêque  reprit  :  ■■<  Dieu  n'a-t-il  pas  dit  que  les  animaux  sont  plus 
intelligents  que  vous?  II  ne  m'est  donc  pas  permis,  dans  une  séance  pré- 
sidée par  le  Commandeur  des  Croyants  (puisse  durer  sa  puissance),  d'a- 
dresser la  parole  à  quelqu'un  qui  est  moins  intelligent  que  les  animaux 
et  que  Dieu  qualifie  d'ignorant.  »  Al-Malek  Al-Moëz  admira  ce  raisonne- 
ment et  leur  ordonna  de  s'en  aller.  11  en  résulta  une  grande  inimitié  entre 
les  deux  parties.  La  colère  du  vizir  fut  grande  et  il  chercha  à  prendre  en 
défaut  le  patriarche,  parce  qu'il  avait  confondu  le  Juif  en  présence  d'Al- 

(I)  Is.,  I,  3. 


384  REVUK    DE    l'oRIKXT   CHRÉTIEN. 

Malek  Al-Moëz.  Mais  le  Seigneur  Clirist  garde  ses  élus  et  ses  serviteurs. 
Un  jour,  le  vizir  trouva  un  expédient  et  vint  dire  à  Al-Malek  Al-Moëz  : 
«  11  est  écrit  dans  l'Évangile  des  Chrétiens  que  celui  qui  a  de  la  foi  gros 
comme  un  grain  de  sénevé  n'a  qu'à  dire  à  la  montagne  :  déplace-toi  et 
jette-toi  dans  la  mer,  et  elle  se  déplace  (1).  Que  le  commandeur  des 
croyants  agisse  selon  sa  prudence  pour  la  vérification  de  cette  parole  et 
qu'il  se  rende  compte  que  tout  n'est  chez  eux  qu'absurdité  et  mensonge 
s'ils  ne  peuvent  l'accomplir.  Dans  ce  cas  ils  doivent  être  traités  comme  le 
mérite  leur  imposture.  »  Cette  proposition  plut  au  Klialiplie.  11  fit  venir 
Anbâ  Abràm,  le  patriarche,  et  lui  dit  :  «  Que  dis-tu  de  cette  parole?  Est- 
elle, oui  ou  non,  dans  voti-e  Évangile?  «  Le  patriarche  répondit  :  «  Oui, 
elle  y  est.  »  Al-Malek  Al-Moëz  lui  dit  alors  :  «  Sache,  ô  patriarche,  .que  la 
nation  des  chrétiens  coptes  compte  dans  ce  pays  des  milliers  et  des  mil- 
liers de  membres;  je  veux  que  tu  m'amènes  l'un  d'entre  eux  et  qu'il  opère 
ce  prodige  en  ma  présence,  sinon  c'est  toi,  leur  chef,  qui  en  répondras. 
Et  si  vous  ne  le  faites  pas,  je  jure  par  Dieu  que  je  vous  exterminerai  par 
l'épée.  »  Le  patriarche  resta  interdit,  et  fut  frappé  d'une  grande  crainte  et 
il  ne  sut  que  répondre.  Mais  Dieu  le  Très-Haut  lui  rendit  la  présence  d'es- 
prit et  il  dit  au  Khaliphe  :  «  Accorde-moi  un  délai  de  trois  jours  pour  que 
je  prie  Dieu  (glorifié  soit  son  nom)  de  rendre  le  cœur  du  Commandeur  des 
Croyants  favorable  à  ses  serviteurs.  »  Cette  demande  lui  fut  accordée, 
(fol.  250,  b)  Le  patriarche  descendit  dans  sa  cellule  à  Misr  al-'Atika  (2).  Il 
convoqua  les  prêtres  ainsi  que  l'assemblée  des  notables  de  Misr  et  tout  le 
peuple  orthodoxe  et  il  leur  annonça  en  pleurant  l'ordre  du  Khaliphe.  Or 
il  y  avait  en  ce  moment  à  Misr  des  moines  du  Ouadi  Habit  (3).  11  leur  com- 
muniqua à  tous  un  ordre  enjoignant  que  pas  un  d'entre  eux  ne  retournât 
à  son  monastère  avant  trois  jours,  et  qu'ils  se  réunissent  tous  à  l'église 
pour  prier  jour  et  nuit.  C'est  ce  qu'ils  firent  pendant  trois  jours  et  trois 
nuits.  Ce  fut,  chez  tous  les  fidèles,  une  grande  désolation,  avec  des  pleurs, 
des  gémissements,  des  prières  et  des  supplications  adressées  à  Dieu  pour 
qu'il  les  délivrât  de  cette  calamité.  Le  saint  Père  le  Patriarche  ne  prit 
aucune  nourriture  pendant  tout  ce  temps,  ni  le  jour,  ni  la  nuit.  Certains 
restaient  à  jeun  d'une  nuit  à  l'autre  et  ne  prenaient  que  du  pain,  du  sel  et 
un  peu  d'eau.  Anbà  Abràm  le  Patriarche  resta  constamment  debout,  pleu- 
rant devant  Dieu  (louange  à  Lui),  pendant  ces  jours  et  ces  nuits,  et  il  ne 
fit  pas  un  mouvement.  Cette  réunion  bénie  avait  lieu  dans  l'église  de  Notre- 

(1)  Math.,  XVII,  2U.  —  Luc,  xvii,  G. 

(2)  Masr  el-'Atika  (le  vieux  Caire)  est  la  même  ville  que  Fostat  fondt^e  par 
Amrou  sur  l'eiiiplacoment  de  l'ancienne  Babylone  d'Egypte.  Elle  a  été  supplan- 
tée par  le  Caire  actuel. 

(3)  L'orthographe  ordinaire  est  Ouadi  Habib.  On  l'appelait  encore  la  vallée  du 
Natron  ou  d'AI-Askit,  ou  désert  de  Nilrie  ou  de  Scété.  Ce  fut  un  centre  de  vie 
religieuse  intense.  Saint  Macaire,  disciple  de  saint  .\ntoine,  ([ui  s'y  établit  le 
premier,  y  attira  de  nombreux  disciples.  Cent  monastères  s'échelonnaient  dans 
cette  vallée  aride,  entrecoupée  de  marais  salins  alternant  avec  des  rochers 
abrupts.  D'après  Makrizi,  soixante-dix  mille  moines  auraient  habité  les  couvents 
de  cette  vallée  célèbre,  à  l'époque  de  la  conquête  de  l'Egypte  par  les  Jlusulmans. 


HISTOIRE    d'aBRAHAM    LE    SYRIEN.  385 

Dame,  la  Vierge  sainte  et  pure,  la  Mère  du  Sauveur  du  monde,  sainte 
Marie,  à  Qasser  al-Djama'a,  appelé  aussi  Al-Mu'allaqa  (1).  Le  Père  fit  aussi 
annoncer  ce  qui  se  passait  à  tous  les  couvents  de  religieuses  et  de  vierges 
qui  se  trouvaient  à  Misr  al-Qâhira  (2),  et  les  mit  au  courant  de  l'affaire.  Il 
leur  ordonna  de  jeûner  sans  interruption  pendant  ces  trois  jours  et  ces 
trois  nuits,  de  prier  sans  cesse  le  jour  et  la  nuit,  de  prier  Dieu  le  Très-Haut 
et  de  s'humilier  devant  Lui;  de  prier  aussi  Notre-Dame,  la  gloire  de  notre 
race.  Ils  firent  ce  qu'il  leur  ordonnait.  Lui-même  ne  prit  aucun  repos, 
parce  qu'il  était  le  Pasteur  et  que  tout  pasteur  est  responsable  de  son  trou- 
peau. Il  dit  comme  David  le  prophète  :  «  Je  ne  donnerai  point  de  repos  à 
mes  tempes  ;  je  n'accorderai  point  le  sommeil  à  mes  yeux  ni  l'assoupisse- 
ment à  mes  paupières  jusqu'à  ce  que  j'aie  sauvé  le  peuple  de  Dieu  »  (3). 
Et  il  levait  en  son  temps  les  mains  vers  le  ciel  avec  un  cœur  brisé,  et  de 
tout  son  cœur  il  adressait  ses  supplications  au  Seigneur.  Il  parla  ainsi  : 
«  Seigneur,  ne  fais  pas  de  nous  la  risée  des  nations  étrangères.  Console 
nos  âmes  en  nous  délivrant  d'elles.  Eloigne  de  nous  cette  terrible  épreuve. 
Sauve  ton  peuple  et  bénis  ton  héritage,  (fol.  251,  a)  Sois  miséricordieux  pour 
nous,  ô  Seigneur,  sauve-nous  et  délivre-nous.  Pardonne-nous  et  ne  nous 
punis  pas  selon  la  malice  de  nos  actions.  Ne  fais  pas  venir  sur  nous  les  pé- 
chés que  nous  avons  commis  et  ne  nous  induis  pas  dans  cette  dure  épreuve. 
Accorde-nous  ta  bienveillance  et  ta  miséricorde.  Tu  connais  la  situation  de 
tes  serviteurs;  tu  sais  qu'ils  n'ont  pas  d'aide  et  personne  qui  intercède  pour 
eux  auprès  du  pouvoir  par  de  bonnes  paroles  ;  que  personne  ne  s'occupe 
d'eux  et  ne  les  secourt  et  que  personne  ne  leur  est  favorable,  si  ce  n'est 
toi  seul,  ô  notre  Seigneur  Jésus-Christ.  Fais-nous  parvenir  ton  secours,  car 
tu  as  dit  et  ta  parole  est  vraie  :  Si  vous  avez  de  la  foi  gros  comme  un  grain 
de  sénevé,  dites  à  cette  montagne  :  Déplace-toi,  et  elle  vous  obéira  sans 
difficulté.  Nos  ennemis  se  sont  emparés  de  cette  parole.  Agis  avec  nous 
selon  ta  coutume.  Si  nous  n'avons  ni  confiance,  ni  foi,  si  nos  cœurs  sont 
pleins  de  doutes,  ne  nous  en  tiens  pas  rigueur,  mais  fais  en  sorte  que  ta 
parole  soit  une  lumière  devant  ces  infidèles,  afin  que  ton  saint  nom  soit 
glorifié.  i>  Le  saint  Patriarche  ne  cessait  de  répéter  cette  prière.  Il  récitait 
les  psaumes  et  des  formules  de  louanges  et  célébrait  le  Seigneur  (gloire  à 
Lui),  debout  devant  la  colonne  où  est  représentée  l'image  de  Notre-Dame 
sainte  Marie.  Chaque  fois  qu'il  finissait  sa  prière,  il  levait  ses  yeux  remplis 
de  larmes  et  suppliait  la  miséricordieuse  Vierge  Marie.  11  demeura  dans  cet 
état  pendant  trois  jours  et  trois  nuits  en  présence  de  Dieu  et  de  Notre- 
Dame  de  miséricorde,  sainte  Marie.  Quand  arriva  le  matin  du  troisième 
jour,  il  redoubla  ses  prières  et  ses  supplications,  il  s'appliqua  davantage  à 

(1)  L'église  d'Al-Mu'allaqa  (la  suspendue),  ainsi  appelée  parce  qu'elle  était  sup- 
portée par  des  arcades,  se  trouvait  au  vieux  Caire  dans  le  quartier  de  Kasr 
ach-Chama'.  C'était  l'Église  patriarcale  et  elle  était  dédiée  à  la  sainte  Vierge. 

(2)  Misr  ou  Masr  al-Qahira  (l'Egypte  la  Victorieuse)  est  la  ville  actuelle  du 
Caire.  Elle  fut  fondée  en  972  par  El-Moëz  le-Din-IUah  au  nord-est  de  Postât. 
Cette  dernière  ville  s'appela  dans  la  suite  Misr  ou  Masr  el-'Atika  (le  vieux  Caire). 

(3)  Ps.  cxxxi,  4,  5. 

ORIENT   CHRÉTIEN.  25 


:>8(j  lîKVL'F  DK  l'orient  ('iim';TiF:.\. 

la  méditation  et  mortifia  son  corps  jusqu'à  l'heure  de  l'aurore.  11  se  rappela 
alors  que  les  satellites  du  gouverneur  devaient  venir  de  grand  matin  pour 
le  conduire  à  leur  maître.  11  implora  à  grands  cris  le  Dieu  Très-Haut  et 
pleura  amèrement  à  cause  de  la  douleur  qu'il  éprouvait  pour  le  peuple  de 
Dieu.  11  sendormit  à  ce  moment  se  trouvant  seul  debout  près  de  la  colonne. 
La  Dame  de  Miséricorde  lui  adres.sa  la  parole  pendant  son  sommeil  et  lui 
dit  avec  un  visage  joyeux  :  «  Que  t'est-il  arrivé?  »  Il  répontlit  :  «  .\e  vois-tu 
pas  ma  douleur,  o  Notre  Dame,  et  en  quelle  situation  me  met  le  souverain 
de  ce  pays?  Il  m"a  dit  :  Si  tu  ne  me  montres  pas  \o  miracle  de  la  montagne, 
je  tuerai  tous  les  chrétiens  et  je  les  ferai  disparaiti-e  par  l'épée  de  tout  mon 
empire.  »  Notre-Dame  de  Miséricorde  lui  dit  :  «  Ne  crains  pas.  Mon  fils 
bien-aimé  est  avec  ceux  qui  ont  recours  à  lui.  (fol.  256,  b)  Et  moi-même  je 
serai  ton  aide  et  ton  secours,  car  je  ne  négligerai  point  les  larmes  que  tu 
as  répandues  dans  mon  église.  Mais  lève-toi,  descends  de  ce  lieu;  sors  par 
la  porte  de  la  rue  Neuve  qui  conduit  au  grand  marché.  En  sortant  tu  ren- 
contreras un  homme  portant  sur  son  épaule  une  cruche  d'eau.  Comme 
signe  particulier,  il  n'a  qu'un  œil.  Prends-le  avec  toi,  car  c'est  lui  qui 
opérera  le  prodige.  »  Le  patriarche  s'éveilla  à  ce  moment  plein  de  trouble. 
11  se  leva  promptement  et  alla,  sans  saluer  aucun  de  ceux  qu'il  connaissait, 
jusqu'à  ce  qu'il  arrivât  à  la  porte.  Il  la  trouva  fermée  et  il  éprouva  un  doute 
dans  son  cœur  et  il  se  dit  :  «  Je  pense  que  c'est  le  démon  qui  s'est  joué  de 
moi.  »  Il  appela  le  portier  et  celui-ci  lui  ouvrit  la  porte.  Le  premier  qui 
entra  fut  l'homme  dont  il  lui  avait  été  parlé  dans  la  vision.  Il  le  prit  à  part 
et  lui  dit  :  t  C'est  le  signe  (?)  du  Seigneur.  Aie  pitié  de  ce  peuple.  »  Puis  il 
l'informa  du  motif  de  la  réunion.  L'homme  lui  répondit  :  «  Pardonne-moi, 
mon  Père,  je  suis  un  pécheur;  je  ne  suis  point  parvenu  à  un  tel  degré.  » 
Le  patriarche  lui  dit  :  «  En  vérité,  tu  es  bien  celui  de  qui  dépend  le  salut 
du  monde...  »  Le  porteur  d'eau  répondit  :  «  0  mon  Père,  je  suis  un  pécheur 
chargé  de  fautes.  »  Or  ce  porteur  d'eau  était  auparavant  cordonnier  et 
s'appelait  Sima'àn  (Simon).  Il  était  arrivé  qu'une  femme  était  venue  chez 
lui  chercher  sa  chaussure  et  avait  découvert  sa  jambe.  Cette  femme  était 
d'une  grande  beauté.  L'homme  dont  nous  parlons  aperçut  la  jambe  de  cette 
femme;  son  œil  le  scandalisa  et  il  la  considéra  d'un  œil  de  concupiscence. 
Il  se  rappela  alors  la  parole  de  Notre-Seigneur  Jésus-Christ  dans  son  saint 
Evangile  où  il  est  dit  :  «  Si  ton  œil  te  scandalise,  arrache-le  et  jette-le  loin 
de  toi,  car  il  vaut  mieux  pour  toi  entrer  dans  la  vie  avec  un  seul  œil  que 
d'avoir  tes  deux  yeux  et  d'être  jeté  dans  le  feu  de  l'Enfer  (1).  »  Le  cordon- 
nier s'étant  rendu  compte  que  son  œil  considérait  la  jambe  de  cette  femme 
d'un  regard  de  concupiscence,  y  enfonça  son  poinçon  de  fer  qui  lui  servait 
à  travailler  le  cuir,  et  arracha  son  œil  qui  resta  suspendu  sur  sa  joue.  .\ 
cette  vue,  la  femme  fut  épouvantée  et  s'écria  :  »  Cet  homme  est  fou.  »  11  lui 
répondit  :  <  Un  esprit  a  disparu  de  lui  et  il  est  plus  raisonnable  que  tous 
les  habitants  de  la  terre.  »  La  femme  le  quitta  à  ce  moment,  (fol.  252,  a)  A 
partir  de  ce  jour,  il  ne  trouva  plus  de  travail  dans  la  cordonnerie  et  il  dut 
entrer  comme  mercenaire  chez  un  tanneur.  11  distribuait  aux  i)auvres  et 

(1)  .Matth..  V.  ".'9:  \viii,  •.»:  Marc,  ix,   l(i. 


HISTOIRE    d'aBRAHAM    LE    SYRIEN.  387 

aux  indigents  et  à  ceux  qui  étaient  dans  le  dénuement  tout  le  superflu  qui 
lui  restait  après  avoir  mangé.  Ce  saint  homme  pourvoyait  d'eau  les  églises. 
les  couvents  et  les  pauvres.  Quant  à  la  femme  perverse  à  cause  de  laquelle 
il  s'était  arraché  l'oeil,  elle  était  partie  pleine  d'admiration.  Elle  annonça  à 
ses  voisins  ce  qu'avait  fait  le  cordonnier.  Une  femme  de  mauvaise  vie  dit 
alors  :  «  Gagez  avec  moi  que  j'entraîne  cet  homme  à  pécher  avec  moi.  »  Les 
femmes  gagèrent  avec  elle,  puis  elles  lui  dirent  :  «  Cela  n'arrivera  jamais 
à  cet  homme  qui  s'est  conduit  ainsi  et  qui,  pour  un  regard,  s'est  arraché 
l'œil.  »  Cette  femme  alla  donc  et  employa  toutes  les  ruses,  usa  de  tous  les 
artifices  féminins  propres  à  exciter  la  convoitise.  Mais  cet  homme  n'en  fut 
pas  troublé,  et  ne  lui  céda  point.  Il  ne  la  regarda  même  pas  et  il  pria  Dieu 
de  le  fortifier  contre  ses  pièges  et  sa  ruse.  Plein  de  courage,  il  résista  à  la 
femme  et  la  repoussa.  Elle  lui  dit  alors,  quand  elle  fut  fatiguée  et  qu'elle 
n'eut  plus  de  stratagème  à  employer  contre  lui  :  «  Écoute-moi;  je  te  con- 
nais. Par  Dieu,  si  tu  ne  me  donnes  satisfaction,  je  te  livrerai  à  quelqu'un 
qui  n'aura  point  pitié  de  toi,  et  je  te  convaincrai  d'imposture.  »  Saint  Si- 
mon lui  répondit  :  «  Déploie  tous  les  artifices,  car  c'est  Dieu  qui  est  mon 
soutien.  Il  me  sert  de  voile;  il  me  protège  et  il  me  sauve  de  ta  malice.  » 
Cette  méchante  femme  reconnut  alors  qu'il  l'avait  vaincue  par  la  puissance 
de  Dieu  et  elle  le  quitta  pleine  de  confusion.  Quant  à  cet  homme  béni, 
il  continua  comme  par  le  passé  à  porter  de  l'eau  et  il  ne  cessa  de  vaquer 
à  ce  travail  jusqu'à  ce  que  Notre-Dame,  la  Vierge  de  Miséricorde,  dévoilât 
son  secret  au  vénérable  patriarche.  11  le  prit  avec  lui  et  l'obligea  à  rester 
là.  Puis  il  dit  :  «  Mon  fils,  il  m'a  été  révélé  en  songe  que  le  salut  du  peuple 
dépend  de  toi.  »  Et  il  l'obligea  par  la  parole  de  Dieu  à  rester  à  cet  endroit 
jusqu'à  l'arrivée  des  émissaires  du  gouvernement  qui  devaient  venir  le 
chercher  avec  tout  le  peuple.  Au  point  du  jour,  les  envoyés  arrivèrent  en 
effet  chez  le  patriarche,  avec  les  chambellans,  les  émirs  et  les  chefs,  et  ils 
l'emmenèrent  ainsi  que  le  cordonnier  qui  était  avec  lui,  les  fidèles  et  tous 
les  évêques,  les  prêtres  et  les  diacres  qui  l'entouraient  à  ce  moment, 
(fol.  252,  b)  Ils  portaient  à  la  main  des  encensoirs,  des  croix  et  des  cierges. 
Ils  furent  conduits  devant  Al-Malek  Al-Moëz.  Le  Khaliphe  leur  dit  :  «  Voici 
que  les  trois  jours  sont  écoulés.  »  Ils  répondirent  :  «  Oui,  Seigneur,  traite- 
nous  comme  tu  le  voudras,  mais  le  Seigneur  montrera  sa  puissance.  » 
Le  Khaliphe  sortit,  suivi  par  tout  le  peuple,  et  alla  au  pied  de  la  montagne. 
Il  dit  alors  aux  clirétiens  :  «  Je  veux  que  vous  fassiez  venir  cette  montagne, 
que  vous  l'enleviez  de  la  place  qu'elle  occupe  et  que  vous  l'établissiez  dans 
un  autre  lieu.  Cela  ne  vous  sera  pas  difficile.  C'est  votre  Évangile  qui  le 
dit.  >  Ils  lui  répondirent  :  «  Seigneur,  nous  vous  demandons  d'être  équi- 
table, ï  II  leur  dit  alors  :  a  Que  voulez-vous  que  je  fasse  de  plus  pour  vous? 
Je  vous  ai  accordé  trois  jours  de  délai;  que  voulez -vous  de  moi  mainte- 
nant? »  Ils  lui  répondirent  :  «  Nous  désirons  que  nos  Seigneurs  les  Musul- 
mans prient  les  premiers  et  demandent  à  la  montagne  de  changer  de 
place;  que  les  Juifs  prient  ensuite  et  nous  prierons  en  dernier  lieu.  »  — 
Je  veux,  dit  le  khaliphe,  me  conformer  à  leurs  désirs  pour  qu'ils  n'aient 
plus  d'autre  réclamation  à  faire.  »  Ils  répondirent  :  «  C'est  entendu  et 
nous  obéissons.  » 


388  REVLE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

Les  Musulmans  tirent  alors  leurs  ablutions  et  se  purifièrent,  car  ils  sont 
persuadés  que  l'eau  les  rend  purs;  ils  annoncèrent  l'izan  (1)  à  grands  cris 
et  prièrent  longtemps.  Un  de  leurs  Cheikhs  les  plus  vénérés  appela  la 
montagne  de  toute  sa  voix  et  lui  ordonna  de  changer  de  place,  mais  elle 
ne  bougea  pas.  Les  Juifs  s'avancèrent  à  leur  tour  avec  leur  grand-rabbin. 
Ils  commencèrent  leur  prière  et  la  prolongèrent  jusqu'à  ce  que  le  khaliphe 
en  fut  ennuyé.  Ensuite  ils  crièrent  tout  d'une  voix  à  la  montagne  de  quit- 
ter le  lieu  où  elle  était,  mais  elle  ne  bougea  pas.  Les  Musulmans  s'appro- 
chèrent alors  du  khaliphe  et  lui  dirent  :  «  Cette  parole  se  trouve-t-elle  dans 
les  écrits  des  Musulmans  ou  dans  ceux  des  Chrétiens?  »  11  leur  dit  :  <  Dans 
ceux  des  Chrétiens.  »  Ils  lui  répondirent  :  «  Pourquoi  imposes-tu  aux  Mu- 
sulmans l'opprobre  de  se  mêler  aux  communautés  infidèles?  »  11  leur 
dit  :  «  Il  n'y  a  aucun  opprobre  si  la  montagne  s'ébranle  et  change  de  place 
par  les  prières  des  chrétiens;  mais  si  elle  ne  bouge  pas,  vous  verrez  ce 
qui  arrivera  ;  par  la  vérité  de  la  religion  de  l'Islam,  je  ne  laisserai  pas 
subsister  chez  les  chrétiens  un  enfant  de  deux  jours,  mais  je  les  passerai 
au  fil  de  l'épée;  j'enlèverai  leurs  femmes,  je  rendrai  leurs  enfants  orphe- 
lins et  je  purifierai  la  terre  de  leur  présence,  car  dé.sormais  ils  ne  pour- 
ront invoquer  aucune  bonne  raison.  »  Puis  il  fit  venir  le  patriarche  en  sa 
présence  et  lui  demanda  :  i  Avez-vous  autre  chose  à  dire"/  »  If  lui  répon- 
dit :  «  Non,  Seigneur.  »  Le  khaliphe  lui  dit  :  «  Pourquoi  alors  nous  faites- 
vous  attendre  :  priez  et  invoquez  la  montagne.  »  A  ce  moment  le  patriarche 
ordonna  à  tout  le  peuple  de  dire  à  haute  voix  Kyrie  eleison  et  tous  répé- 
tèrent ensemble  le  Kyrie  eleison  quatre  cents  fois.  Ensuite  ils  offrirent 
l'encens  et  prononcèrent  les  paroles  de  l'absolution.  Le  patriarche  se  tenait 
devant  le  peuple  et  derrière  lui  était  Simon  le  cordonnier.  Le  patriarche 
ordonna  à  Simon  d'appeler  la  montagne  et  (fol.  253,  a)  il  lui  dit  :  »  Parle, 
je  parlerai  après  toi,  et,  s'il  plait  à  Dieu  le  Très-Haut,  la  montagne  bougera 
de  sa  place  et  nous  serons  sauvés.  »  Et  le  Père  PAtriarche  s'écria  en  même 
temps  que  le  cordonnier  :  «  Je  t'ordonne,  ô  montagne  bénie,  par  la  vérité 
de  Celui  qui  t'a  établie  et  qui  t'a  affermie  dans  ce  lieu,  de  quitter  la  place 
que  tu  occupes  et  de  venir  près  de  nous  sans  causer  la  perte  d'aucune 
créature  de  Dieu.  »  Et  à  l'instant  la  montagne  s'ébranla  de  sa  place  et 
s'avança  peu  à  peu  vers  les  assistants.  Le  khaliphe  s'écria  :  «  Arrête-la,  o 
patriarche,  de  peur  qu'elle  ne  fasse  périr  les  hommes  et  ne  les  anéantisse.  » 
Le  patriarche  ordonna  donc  à  la  montagne  de  s'arrêter  au  lieu  où  elle 
était  et  elle  cessa  de  bouger.  Les  témoins  oculaires  attestent  qu'au  moment 
où  la  montagne  remua,  il  se  produisit  un  grand  bruit  et  un  grand  trem- 
I)lement  de  terre  et  l'on  crut  que  la  résurrection  était  arrivée;  toutes  les 
femmes  enceintes  qui  étaient  à  Misr  et  dans  les  villages  environnants  en- 
fantèrent par  suite  du  tremblement  de  terre,  et  l'on  crut  que  le  ciel  tom- 
bait sur  la  terre. 

Le  khaliphe  ordonna  ensuite  au  patriarche  de  retourner  chez  lui,  félicité 
et  honoré  par  tous.  Les  chrétiens  étaient  dans  une  joie  et  un  bonheur  qui 
ne  se  peuvent  décrire.  Ce  même  soir,  le  khaliphe  envoya  chercher  le  pa- 

1,1  )  L'api»'!  à  lu  pricro 


HISTOIRE    d'aBRAHAM    LE    SYRIEN.  389 

triarche  qui  vint  à  lui  au  milieu  des  plus  grands  honneurs,  quand  il  fut 
arrivé  chez  Al-Malek  al-Moëz,  celui-ci  congédia  ses  esclaves  et  tous  ceux 
qui  étaient  présents,  il  baisa  la  main  du  patriarche  et  embrassa  ses  pieds 
sans  que  le  patriarche  put  l'en  empêcher.  Ensuite  le  caliphe  dit  au  pa- 
triarche :  «  Je  reconnais  la  vérité  et  j'ai  acquis  la  certitude  que  la  croyance 
des  chrétiens  est  la  vraie.  Mais  je  désire  savoir,  ô  patriarche,  quelle  est 
l'ordonnance  de  votre  doctrine,  et  je  voudrais  que  tu  m'expliquasses  com- 
ment vous  attribuez  un  fils  au  Dieu  Très-Haut.  Est  ce  que  Dieu  (qu'il  soit 
loué  et  exalté)  a  épousé  une  femme  pour  avoir  d'elle  un  fils?  »  Le  patriarche 
lui  répondit  :  «  Cette  parole  ne  convient  pas  dans  la  bouche  d'un  homme 
intelligent,  instruit,  plein  de  cœur  et  de  mérite  comme  vous  l'êtes,  et  celui 
qui  la  prononce  blasphème  contre  Dieu  le  Très-Haut.  Loin  de  Dieu  (ma- 
gnifique est  sa  puissance  et  sublime  est  sa  gloire),  qu'il  ait  im  enfant  d'une 
épouse,  comme  le  reste  des  hommes  !  Seulement  il  a  envoyé  son  Verbe  à 
Marie,  fille  de  Joachim,  parfaite  en  toute  pureté,  remplie  de  toute  grâce, 
exempte  de  tout  défaut,  sans  aucune  souillure,  le  vase  de  pureté  et  d'élec- 
tion, (fol.  253,  b)  Ce  fut  Gabriel  qui  fut  envoyé  vers  elle.  A  sa  vue  elle  fut 
saisie  de  crainte,  mais  l'ange  la  rassura  et  apaisa  son  trouble  et  sa  frayeur. 
Il  la  salua,  lui  adressa  la  parole  avec  douceur  et  lui  révéla  le  mystère 
caché,  ce  mystère  dont  Paul  l'Apôtre  dit  qu'il  est  resté  caché  depuis  la 
création  du  monde  (1).  Et  lorsque  l'ange  lui  dit  :  Salut  à  toi,  ô  pleine  de 
grâce,  le  Seigneur  est  avec  toi  (2),  au  moment  où  il  lui  dit  :  H  est  avec  toi, 
quand  Marie  l'eut  entendu  et  eut  donné  son  contentement,  à  cet  instant 
même,  le  Verbe  de  Dieu  s'incarna  dans  ses  entrailles  et  il  passa  dans  son 
sein  neuf  mois  comme  tous  les  hommes.  Et  quand  les  mois  furent  passés, 
elle  enfanta  comme  le  lui  avait  dit  l'ange  de  Dieu,  Gabriel  :  Celui  qui 
naîtra  de  toi  sera  saint  et  sera  appelé  Fils  de  Dieu  (3).  Après  sa  naissance, 
il  grandit  peu  à  peu  comme  tous  les  hommes  et  quand  il  fut  parvenu  à 
l'âge  de  trente  ans,  il  fut  baptisé  par  Jean  fils  de  Zacharie  dans  le  fleuve 
du  Jourdain  et  il  nous  légua  (dans  sa  vie)  un  modèle  pour  que  nous  le 
suivions.  Il  dit  dans  le  saint  Evangile  :  Celui  qui  n'est  pas  baptisé  dans 
l'eau  et  l'Esprit  (4)  ne  verra  pas  le  bonheur  du  royaume.  D'après  notre 
doctrine,  celui  qui  n'est  pas  baptisé  de  la  main  du  prêtre  et  meurt  ino- 
pinément, quand  même  il  serait  dans  la  situation  de  notre  Père  Abra- 
ham, il  ne  verra  pas  la  grâce  et  la  sainteté  de  Dieu. 

(1)  Col.  1,  26. 

(2)  Luc.  I,  28 

(3)  Luc.  I,  35. 

(4)  Jean,  ni,  5. 


390  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN'. 

TEXTE  ARABE 

^^\  ^jj\j  ^y\^  ^vi  jw.  (f.  217,  b). 

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OjIajj   MjXJl  "^^j^   ^ ^Wi  ^^  ??^'-J  ^^^V-^  iL^l  J — .    T^j^ô 

'jjjLlpc-Ji  ijl^i  j-à^ui-  i_fl M .Sj   <c»j5  -L.j>6i9  ^^y^  Jlo  (3^>j 

>  F  Ml    îsÂa       \s.    S-XJL«    (JjjpJl    (J-woiJl     lAjb    ^U-    5sA5>c^     Ao"ljjL*      "^ 
aJLJj    <CJV1    ^-^.^"    ^    ô^    V    \^^  (J^/Iailllj    j*Jà«lJl   ;35»cw    j5-vJ1 

Aj'Usyw  JUjJi  ^^  liiou   jij  "^^Vi  <*j1^i  pU-J  (V^='=- — •  LlUs»»   ji 
1  ;  -  'j^  ,^   ili-s^   j^    «^    ^3^k   ^    ^*^    *^J^   ^lUlj    f'L-Jlj 

A.3^ji  aJ  7c-;-wJI  ^^^_  ^-^—  ^^^'^  ^^j  ^J^  <^j  ^S  '^J^^ 


HISTOIRE    D  ABRAHAM    LE   SYRIEN.  391 

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jlSj  Ai^lj  J>.j  ^  (f.  249,  a)  «liil^.  j^.  jjj  1*^  ^ic-j  p.j;oy 


'A92  REVUr    DF    l'orient    CHRKTir.N. 

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«L;lj     -^^.J     ^J    ij^     j,     Ay}     1-^1     jj-1-^1     v-^Vl     Iaa  ^,^^2:>t.     J«J1 

LiSL-  jlS   <iV  ^.•-=2^,  (j-^^„  j'  ''^^j  ^^  d)'Lijj   a)  i^La^cj   U-i 
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^^^1^.1    cil;  A,     J^     -LbU-V     LjoU    ^_$jLJ1     cya.     J   ^r-^^"    jl     -^jl 

4j    ^,^,^1  Vj  dlJAi   d'^,.k,U  dlU!l   A^l^    (^U   o^^j   -c^   Jil 


HISTOIRE   d'ABRAHAM    LE    SYRIEN.  393 

joj   >».à  o'.,<^]i  |j.l   «-*,j*;.j  (1)  cjV!.J^  '^-'^^  ijéj^'^^  j-Ux^V^ 

-^yj^    '-^„'   .j^^^^J    ^r'^'    fJ'    "^î     f5^J     ^^    ^3^*'Vl     jo     ^_$Â)i 

Loi   v-^JLt-Vi    <J    JI9    (JaU-    ^i    ^^jjj    ùr^?-*^^   ,^^    ijr^^i 

«Csts-  ^-^^^.J  ^-^^  ^  (n-^  (f-  250,  a)  -*^lj  o^  Jj^„  j^  (j::'-^^?=^ 

^^_J1  jjt>  ^  (^-^jt::^^   "^  "-J^'  <-^-^   dLlt  AjJi  4JJI  Aie.  t^LU-  ^J^ 
jL»j>t)lj  4Jls  v_i^  j_^l  <ilo  Jjl   JI9   (^JUI   ^Jl  Ljil  jjb  4J  JI9 

1A_A    jj—J    I    L5*t/       J**^      '-'^    L5*'--'*'   r     <J-'^'_^'J    ^-^.'--'    ^J-^    ^^ 


(1)  Lp  nom  de  Sâouirous  (Sévère)  est  entouré  d'un  tracé  circulaire  et  en  face 
on  lit  en  marge  , .n..^;^  (=3     J^yt)  hérétique. 


391  REVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

j_«.,»  il  dLui  t--3«^^  <-^^^.  *^^  '^^j  -^j  ^  i-^^  (^^'^  jy^" 

^iï*)     j_^  jiS    Uiâ    5sA*-Xj    4jjUJ>t^    iàipD     ^  ..».^1    -L — .'Ij  JjtJl    vii-UJl 

Ju-atjl  (j     ^j-liC     Jjc«.Jl     CIUJ     Jls     jl     ^1     (J-*Ji     A>-j     *IV1 

jLuJtJj  J^     Ajlj     J^js-    ^Us»-    (Jl«     j^.'     **-^    j^     (^    j'    L$jL-aJl 

-^.yjJLla^  ^3     «^Ij      \J^j^M    ^^1     i^^    iJilLJ    ^psJ'    (j    iai^lj    o'^i 

<J  jiSj  d^>Ui  ^T^l  ui  ^Up  ^1  duui  Juilj  ^^15C)1  iJjt  ^i^ 

^  ^MJl  isA_A  J  jl  dJ^  l._  jvUi  j«Jl  dlUl  4J  ■  Jls  <i  yt. 
iv^_l^  A=>-lj  J  ^r-'^^^  j'  -^jls  ^Jl  *_Syl  ia-uâJl  ^^^jUtJl  <iJli> 
i-\_A    «jJLi     j^C      ji      k.,.?o      *^AL)     l)     Vij    55-^     (^^     <>Vi     b-^A    ^yjiàj 

Is^    «Olij    d^kJi    C^    ^^l    (♦^^^'^    '^l?    ^-^    l^**^'    ^    JIj    J^^ 

oJj  (VV^  "^J  JjA  ji  (Ji»'  "^l  '^-«tJi^  '^-^=*.  i-«  (^j-*^.  (^j  i*J^ 

_X^  "^-J^j-Jl  ^^1  t_^Xs  ,_^Ja>  Jl  A.»— '1  ^Jj>-  ^\j]  JL-I  ^^^  (»l>i 
^  ^  ^U  ^UJUll  ^r'Aw  C^lj  Jl  «jJ^ji^^iaJl  Jj-i  cUi  ^j  AJ^lJ  5J-L-£. 
^^Vi  j^J^J  ^^^-^jVl  ,_^\  ^*-^3  ^r-^»j.  ^^bVl  ^U^j  ^X'I 
^^^-U-  c^L*-?^  0>-A  ^^ilj  jLfcj  J^  ^^Up-  ^r-a^^  jlS^  ^J>-^  yj 
jlj  *U  <CJjJl  (j  <Jjl«  ^1  j^  Asi-l  t^-^.  "^  J^  j^^  (V^r*^ 
yUj  ^U  <!'■  ^i   ly*ii^   j[^\j  JJ}\  ^\  j  i%J\  J  \yu^^__ 

Ç'y.^Sj    «^-JJ^     i.^vj>tJj    «-l^sj^j     \--L«^-Jl    ^il—    Ali-    .^Jgc-    jj^-    jlSj 

^  ^yJaiL  ^.«..tll  ^_^  JD5  jlji  V3  JJ  V  <d»j>JL  IjJ  ^,ki  ^Is 
^^^J    L-il    Jj->    Jj    ^^^    «-Uj    TcLj    j^    ^U.    t^LOl    ^'1    ^UJI 


HISTOIRE    d'ABRAHAM    LE    SYRIEN.  395 

p^^    ÛK^  (jui  ^jtf>ii-  ^AJij  ojji  j^i  Sybiyi  ^^jÂJi  Sa.*ji 

^jl^     /*-*^     /J'     ^Vi     iÂA     {S-^j\i     ^ûLt^l     <9j^,*/j!     (1)     *.»J>Jl     ^.^fl; 
jl     -♦-fc^lj    A^^Jafl'll;    (^^J    ^li)^    ^r-'^^     Ol^istai^    ^jl-Ul    OiiU^i 

jljjlj  JJJl   $>L2)1   l_^.^l^j  jljJlj   JUJl  oUlyu   aU  i''>il!l  Ij^j^-a, 
^b    J4?  ^y^  ^A   «^'V   ^b  A>-jJ  Ja-,    ^  y.  Ul^  ^^\ 

^\  T\j^j  3jj>^  (3)  v-*^   *■'-*— '^  (J^  (2)  '^^-^„    ^sj   '^Vj  '^^ 
LL-aii-j  LLb   ^j  l   (f.  251,a)  j^'l  ^'i;^  "^J^.ô  dLji  (j-a^j 

LiJa  =»iJl      Lit      v.^**     Vj     Ul*9l      J.^      liÀs^ly"     Vj      ilC'     £5Û^ij     L5>eJJ 

L^^l    dLU    L:>cL«lj    ^u«^l    -i^^pcl)!    ii-lft    ^    Lia— \i'    Vj    cU»    ^JJ]\ 

/»_•      )(J     ,.»,^fl«.w'      A^     1^      j/3    Aj>JL^     <W.V>s)     ^^-01     Xs-     jvj-<9     («A^J)       *^ 

tJ_L«  jL»jJ   j^i  jlS  ^   ji  ^j^  viJJjij  cJS  oil  viliV  «dliJjjwo 
y>  (_$-^ij  (*^^  ^r^.  y?  (^^   Jj*   J-3JI  lÂjJ  *lUJ  J:>^1   'Ls^ 

L,— ^-A-g.      ^»A_*v_.«-J       J^      Oo^v^      ^aX»»*      LaAsj       /^^-Ua^      ij       *»*S.X.ia^     ^^ 
-UmJI     Jjj     Jj    ^j-jAaJi     <ji»ft— '1     A5>c.*lJ     Vj-ft     (»1A9     -7-L.«a^    viUj3     <Jl*s>-[j 

(I)  On  écrit  ordinairement  ,st<siJ'  j.^3,  —  l.  Ms.  ï!jo.  —  3.  Ms.  UU;. 


396  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN, 

^_^,5    ^j_L*w4    ^j    (1)    «L^     «3^_^    'i^X^\     ^     U^j    p._^     ^^ 

is\-5C    ^   aJI   lyl   j^UJl  oUj  jl  ^;^^3  ^ptuJl  vjrJj      '1  sJw_=.- 

,^J_âlj     y^^     :iy^\       *»      -CL-.     j^3     ^j^      4.1)1     ^_,jJi     ^Ic      Ajjjs-     Jsip 

jj3l  Ulj   01    ^_^^l    ^   ^   jy^.   v-r^^   cT'J   (f.  251,b)   jli 

,^-LJl   j_jj   <5Cw»l9   Saî>.Ij   ^j^   -cl    c«!>lc    '^j  «-U  î^  4jO  ^Jlc. 
joj    y^ys.^^    y^j    ciyJ    d)_/^^^    Jâi-l-ls    <.A>    ^b   <,V1   ^JaT 

^LJl     ^1     (J-sJ     j^^lï»     4)     J^     IA3.-I     C--J0     Jj     ^v*-;      ^_;^^i3     ,r*-^- 

[^i  J  ^  v-*«J  jLLjlJI  jl  jP^il  Jlsj  «Lois  J  vilis  U,U^  ^-*^jj 

l-ljb     p_5..jl      ^^1      4^^     ^      {<=>)     ïLLk»     bÀA      <]      Jlsj      4,<L-*i      -Cf. 

viUi     <)     Jlû9     viliA»     ^_^     JUI     ^^U-     j^     (^-^^     <:>c-^     jjb    C^\ 
(\)  M$.  ïLc.  —  2.  Ms.  owoi^oo  (?). 


HISTOIRE    d'aBRAHAM    LE    SYRIEN.  397 

Jjl      \U\      dUi      jl^J      JU*      ^ySi\     ^^     Jl.\^     ^Uj     tl      \:y\      l      UJI 

\-:>=_i     (^ÂJl     jL -iVl     1âa>     ^^iLi      ly~-^     ^-Ulà     wiOj      l^U      \t 

Sl-^1    (Ji-AT   jl  dU   S^JJU  dilii   \^J^^   Ijjcisli  *Jil^    c-iCil   il    Jls 

ji'  ^  (^5^"j  j^^  ^  jj^.  j^  0"*  ^  ^^^  i->o-ij  ^j-ju  oij 

^j-ju  ^l^Vl  ijU  Jl  «Ij^iài  ^Ij:-  jl  ^JliCwVl  lÂft  (Jiis'J  Uj  ^^ 
jj^wi  Ao  (^Lkjo  jlS  i^^ÀJl  AiAsJl  «^uLlJI  «Cf.  w^r^  «CSj^U  ia^iJl 
cJlij     C*     Ctjià     4JI     Jh^     il^^Vlj     bA»-       J^     Oi     r-^;^^     :)*ApJ1 

cT*  (f.  152,  a)  ZJ-^  ^■^*'-  ^  ^^'  '^'^  -^  ^  '-^t*-^^  ^-*-*  j^ 
jljjl    dUi     "^j   -Ct    îl^Vl    <=»-_^    Iji^    ;j^jVl    ulftl    (JacI    ^iii    iJAlc 

IÂa    jl^J     ^'UJl     «-J^J^J      \oL^lj     \jSiiMi     <U9Jj     <C»i     -U,     4jM     Jùai. 

^J  ^  jlS  U  LU  ^j3L^]lj  ï^^iVlj  ^\J^  AJ\  >Uo  ^J^\ 
0^1  j   A„j>aJ^     j&j    O,^   Ijili   l^— >    Alx.'  »ii   ^5-^Jl   ii^^Uil   ïl^Vl 

çj     vjiJi      /^-^     jlj-wwJl     Ujisly         Jt«     iiaiaJl      (J     (Jf-^l     1-^     (^jl 

5s-La   ^1   J>-J1   lÀA   ^   Ul  jjX    U   ^1    1-U  y  (sic)  j)U' 

CUJa-»    Sl^^Vl    jlj    <^    ^-Is    J^    i^LsJ     Jls^V    (^jÀll    <|j^    ^.^rr^'^ 

rc_-«-*  (^-Ol  îi4.»..Jjl  (JijL.il  (3-*  ^^*^  i^LÀji^£'J  ULL»-  jJL>o  sSAocr_J 
A-Ul  ^  v_^J  ijJl  klI^iJl  Vj  t^i_^  j^  A«.,.yi  O^'  Ji  îy^W 
oilûS    ^.^J    ^Lr*"^'    J?"^    ^"^    r^^-i     ^^Ir^-t^     La-O    ^Js£,    <, y&,     jl 

il  4.Ulj  SiyA  l;l  ^:^  «.«--1  <L&-  <i  l^  J^  Uj  c«  c-*>'  U  -^J 
(^^rLw  ^j  ^ytA  jj  <*iJl  jU  lj]5  ^iliL»-  ^^Ucl  jIjm-w  ^*.)Aa)1 


398  RKVLE    DE    l'oRIKNT   CHRÉTIEN. 

4jJi    iyj    l^Jli.   <ij|    *^:ij\    âl^Vl    JuJji    d^^    ^    ^^-a,li>Mj    ^Jài\s>-j 

^Vi   -c: — U   bjl^^l  doy:>JI    IjÀJI   S-cJl    oJl    sSÀii  j^   Ji 

J    ^LJ    A9    ^1     l    «^    Jlsj     -llJl     «UjJij    )iX£.    «^JC^j    CJy^^^l 

■^  --a  ;  *~o  b-ij>-l  aJjA.M  v^L-j  ^=>c;  ^1>-  aJI^  V«  JjJ»  "V  jl 
^l^^Vlj      ^L:>c_>Jlj      ^jjl      Jl;^^,.:!^     jl^l     (1)     ^Uai     Ali^J      s^^l 

jL<^Vlj  (f.  252,  b)  bjJ^lj   dy„^l    -ÇJI    Ali^  J^    ^aUIj 

(>-&-*^ >J     A «UJLMj     <Cj>J1j     ÂlûiL-Vl       Vo      4jM)     jlS        V»J      ^..JtiJlj     ^a»^ 

U  ,.^;.^  L   J^\  l;V_^  k  (»*  "^  [^5^  ^^-^  ç^}  ^'■>^^  ^  ^^^^ 

X£.    ^\     <CL=.=^    c^^l    J05    dlUl     -r^r=^     «JJjAS    ^^^     ^_/^^3    ^^j\ 

l  4J  ijjlis  ^>vU>cil  Jls  Lo  ç,>>-^  ^j"^  Vj  ^p-1  jt^oj^  ^  isyLlrj 
aJ  j^jCJ  Jjtsl  11  îijA,y  U  |«^  JUs  ^LaVl  ^iiL«  ^^^f^  ^Vj^ 
LrbU  jl  (_j^  ^   îy^'j  ^ji^-^  (C-*  ^J-^y  ^-^^  f^^  ^'^^  (*.^3y«l 

^^Vl   (J   -^j-r^^   (^-^J   (J>-^^    IjJ-Uj   J5VI   ij   lyLa»     \^l Jl 

IjJUi  ^^1   <=.t:^  ^  jyC   V  ^  (n^!>-^  u'-*^^  jl  -^„jl  ^b 

<^LJl     j^;l     \y^j     U3    <^UL     Ij^rv^J     l>*^y    C^^Vl    jlj    ^iLj    U.WW 

p-Ls  JJi.i^  jl  \^\j  ^i-:>J}i  Aj'j^  (^^^  ■^^y^  (*i^J-^J  (♦j^Li-* 
j^^^  (j   'yj^J    l_^^j  jV^-?-  '^Jr:^'   ^^^-*^   ^\>sj>  ^   ^-^^/x^ 

^j>^    J^Ji    As-lj    ç^     ^    ^b    lj:>l'    <3}i     A*     !;■    j^Wl     ^r^:^    ^Jls>- 

L'-C-  L   >JiUJJ  l^^lsij  ^M-Vl   jUoJi:i   "4>*=^.  (^^  "^'^^  jt^  o^ 

(JjL-alJl     Xc     Jlû9     ^jLaJl     jl     ^y^     /»>lwVl     A:^     jJb    ^J>Jl     IaA 
(1,)  jMs.  (.«IjL  sans  (Joute  j)uiir  — i.l/. 


HISTOIRE    d'ABRAHAM    LE    SYRIEN.  399 

J:.!    JUJI    Jl^    llVj^    l    V    JU^  ^1    ^M^   jv<)    ^    «0    Jlij   <^_-^_ 

_^-«lJ  d)^j^_Li-Ji  Lli  ji^itSi  A»^-*-  ^^j  .-*«-ill  /»1aj  cJ^i^^LJl 
p-L^"  oJ  Jlii  JljsJI  ^^b  jl  4j  Jlij  Jîl^l  (T.  253,  a)  jljcwJ 
jj_«   ^LiJ'  "«^Ul    *Ls    jl    dJ__,^>t^    Ji.*=»t)lj    jIlJ.^    a»    ^i<J,Sj    co'i 

jl  jKjl  IJjb  J  dluj  dUjl  j^  j=*_   dljLJl  JLsJl   y   d)^^l 

AJÙAs-  \a  1a»-1  (_$i^'  Vj  L^9  ^1  (Vf<^"j  1-^  (.^inAS»^  *^  o'^'»' 
«^-j«-LJ  ^<U^  ^jJaS  ^1  «-U-j  <«^^  v«  J^l  d[^"  ^JJj  AJJI 
,J-j:>=J1  ^U  |»^iiî>c^J  (T'I-^'  ^-^'*-^'  ^^  viio^^ia)  l  Ajisjl  ciiUJl  7' j^ 
jj-jl^J  ^^^Ja  J^  Jlsj  -^J  ^-^^z^.  ^y^„  f^J  "^^^^^  (3  *— Â^.  jl 
^"^^  C^  ^^  ^Jat  ^J.S jj  W«5  «0  JD  JusJl  d]^:>=;'  U  jl 
^^^.«a-«    j_î     C^IS    (_).^l5>-    ^1__;-«1     L^-"    '*-'^^*:>'l     (V     C-iziu-j     sJ^ils    'UlJiJl     jl 

i^j)I\  (j-^  o-iLUl  «-L-Jl  jl  Jl*)l  l^A>jt>yj  y^  "11  **<^lj 
yj^    /*-rt^-^    ^^^    ^^    /*rt^    j^    ^y.j^^    dlUl    ^1    dUi    A»j 

d^li  J  ybj  dj  4^^  <u£.-c^  (iJ^^^iaJi  ^^UJl  ^;Xw  A-LUl  dil;'  ^j 
A-«  /*:^*f^3    '»>JU-«   ^_^r*^l   J*-^^  •  ««iU/^Jl   -*^   ^1   (JL?^   UAs   ^LxJl 


--100  REVL'E    DE    l'orient    CHRETIEN. 

A_U   it.U:?o'  t^>S  (5^j*i'   (^-^^--^s^j   jv>^>.*-^  v^l/   *— "^  ^^    c^r^ 
aJj    l^   ^    *U   j_^  bl^l    rjj  J^'J  ^^^>^^   ^^   J*  ^-^J  J^" 

.^ S  ^^^\  ji\s^  dll:u  ^.  ^>ijCj1  1-U  l;"^y  l  ^!y„>J^  «^  J^ 

•>L01  ^aa  J^  -^  jli  -us  ^  4,  iUCj,  jl  7=-^.  ^  i-V^ 
jyC  jl  iJ<;>t«  ^^1*3  Ajjji  Cvl^  4)1  UU  JU"  4.UL  ^IS  j_^_ 
âLl,!   ^^  ^1    -c^o  J^j\  l^\j  yi^\  JU  J^  Vj-^  Jr*  ^"^-^  "^^ 

jli  L^l  J^Jj  jlS^JI  ^liVl  ^ILJi  \s,^\  ^^\  ^^l*)l  ^^1 
Jbi^  oU  ji  ^k  ^1  <;V  cil:^  ATb  Ui^  (f.  253,  b)  ô^\^^ 

*^jI>  c^^  v*-^^  y^  f*^-^  ^-3-^  ^"*^-^  V-^  ô^-^  ^-^  "^^^^ 

4/,  r^  ^s-^^  v--^^  Jj-t^^  cTi^î^:  '^  ^^  ^-^^  j>^l  ^1  y 

L  dU  ^>U1  d>Ui  y  J15  Uj  ^U)l  ^a;^  Ji  ^  l^,.-!^ 
L^J   JU"    U^  sIjaJj  1*^1   cXS  Us   ^;-lJ1   ^'U   JjU  j^\  wt 

ATAJj  Uj  Ua»  *X]1  ^Jj  ^3^3  dlU  ^_^j-*Jl  jl  J-^'Lrr"  '*-'^^  *-^>^ 
^y^JJlJ-  «0  jU  UU  ^Ul  J^  ^  o^9  «-US  ^UJl  Jl  _j^.  ^ 
^^jCS  Jll,  Ljjl^  j^jVl  ^  J  l^J  ^1  U^^y^  ^  -u^'  «c^ 
V   r-jjlj  *UJ1  j^   -ui*   V  Ja  a^j>cJ1  ^L:f:^Vl  j  Jlsj  ^  -w:; 

«Ci»      Cj»,*JJ       'ybl>JI     A)        "^     AaJjo       >       \^     liAl£3     C'J^Ul     *-*)      (jtî.^. 

[A  suivre.)  L.  Leroy. 


VIE  DE  BARSOMA  LE  SYRIEN 

{Fin)  (1) 


TEXTE 
(F.  22  r«  c,  suite)  «Dhr.^^'ï/.Tf  :  a^Kïx^  ■  •Vft.ïi-  •  hA^k-J  • 

'^T'f:  -■  A^Sft  •  nh^w  •  (F    '^-^  V"  a)  rtiP""/  •  (YhlllhO-  '.  hr 

ï  •  h»Kt\  •  ^^f\^'  •  î\A?i.eî:ii-  "  m(i{\  '  CM  •  n'i't  ■•  /wi^h/.  • 

<{.C'/  ••  flJhArh  !  ?t'}H  •  ^nA  •  nhhtn^C'n'  •  \\(n*  -.  h'i-l-  '■  h 
ry^"7S"'>h  ■  0:6  :  (Oh'i'l'  '■  'ÏVX-  •  ^.n,ll-  ::  fOhArt  '  JP.'H' 
7<.  •  A(>A.h  •  "itro^  :  j!A":»éA^  '  fl>.e«'ïiP<.  ■  hh  ■  jRî\Ah.h  « 

H/A  :: 

(1)  Voir  ROC,   1908,  p.  337;  1909,  p.  135  et  p.  -261. 

ORIENT   CHRÉTIKN.  26 


IU2  Ki:vui-:  dk  l'orifnt  ciirétikn. 

hî»»  :  -^n  •  y^'iJ:   :   A4»S.ft  •  rWr/iAjl'.Yl-  •  îirh'/"   :  'PI  :  l»-?i 

.Cl'4.^.  :  nîi^'l-  •  fl»<:.H  :  VHifî:  •  ri).l'.n.Aî:  :  K'1''^'^'V  •  ,hy. 
(o  :  riïA,e.hA  •••  fl»VM-  ■  iiai-hU  •  Iv:.?!^.?'  •■  P-9"  •  "^hhii, 

htlh  ••  A'JAr  •••  flïî^C'î-  •  WA-tf»-  •  Itx'iW  •  JL'.nA-  •  n?i*7ll.^'n 
rh.t:  •  ^rAh  :  fliÂ/>lfl>h'i-.  •  hl\h  •  vn-V  •  H'M:  •  ^'SA  ■• 
H<<.fl»rt  ■  J^'OJ-jPV  :  fDA/}<f.A'P  •  "hrï^O'  :  H^.rt.e/.e/  •  IW-A 
'>  •  ?il^>  •  'W.CVTI-  î  Kil^C  ■  J^-'îa»*  ■•  H^.<Cfl>-ft  ••  *ï^ftA>  ■ 
fl»;i,'>Crh4»  •  ?»l^"3iU-  «  flïî\r/i^-  •  'ïn  ■  ;b^.A  !  «T'^'^lh  •  Hh 

atai'ïi-f'ao'Ci  •  <w>h<.  •  nAO*"»-  •  ?i'}H  •  .e.-nA-  •  9^'i'l'  •  m 
ne  ■  A-M-î*  :  ^'SA  :  h'w»  :  JA.P.-^.  î  Jx^f^^M  ''  (ohtl'i-p 
(ïh'  ••  W-A"  •  UVi'l'  •  /w»JiV.l-  :  ?»A  •  ViV-  -•  .ft^f.CU?»  :  A4».S.A  " 
n»An  •   h-'J-nh-  •  ïf-A-o»-  •  'TiO  •  hihl'i  •  oohli  ■  Utn»  -.  j?,*7 

n<.  •  «->'/•  ■••  l'-i^^'h  •  ■ç.jP^'j  •  ri'^ïihA  :  fl>^'>/*'K  •  ?»^ih  • 

r»JL'>n.  •  Am>.  ••  hMa»'^  •  m">'i  -  "hrïMat*'  .-  yhrc9*i  • 
A?iA-  ■  Mnà^  :  Hh/w»  !  .e,n-A'l-  ■  ïx'n'H'  «  fliAH  •  hc^.e.în 

fil-  ::  (Oa-lJUV   •   •ÏV.flïAïl-   •   (DUtiat-    :    Anh    :    h'^iVlO»-  :  () 

aj-?i'i:  :  %\u  '  h^  •  i:w  ''  ïi-nAhtf'»-  ■•  nyMat-i  •  hr^^  •  h 

v*"  c)  aJOrlrl:  :  WA-  •  He:^.«','>  :  ^A-ne  ■  rAA.fi-  ■•  y"'>'f>.  •• 

flïH.('./.*Tr  •  .l'.ïl-'>  ••  fl»*?il-  •■  Cl'"»  "  atfl'VoO'  :  II'}-/-  :  h 
A-  :  '/•:'''i:<.   ■  fl»^A^tf•»•    ■    ll'/l/nA  :  AY.  :   h^/»  :  ^'.ll'.IC  •  /*' 

A  :••  ^A  •  nrnA-7-  ■  rîncVtf'»-  ■  CU'fi'l'  '' 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  403 

fiero^'  ::  h^t^V  '  OiTxlô'i  ■  j^-ïh^'V  ■  flJh'flX-A'P  :  -Tin,!;-  «  ©0 

-f:  :  «»ft*A  ■  Tdf  >  •  ^^H.•/  •'  ©ViV-  •  hA  •  hrKh'P  '  ^^ 

h^wh-j  •  c'ï^»  ■••  flj^n  ■  Ml  •  n^l^'^  ■  î\A-ihh  •  kh-  •  -t'ic 

n  ''\a  '  ao^d^^-  ::  \r d.iïf^^'f a^'  '  Ah.A,A  •  4-M'l'  •  ?iA 

je.rt9"l^  •  ltxn,i  ■  ^'ïT^A-  ■  -nH-r^v  «  KA'w  .•  oj-^^iaD.  .•  ^A 
hC'.'xD'  '.  AV  ■  M^?,  ■  h<w»  î  -jn?»  •  AdA  •  rt'flh  ::  toh'i'ï'iï 

(F.  2;]  r«  a)  nhOoh  :  AV  •  ^P^^î:*  ::  flJr7ia-9i  •  •/f.'^TI-A 
}%A  •  i\rO'  •  Ti^i-  •  VArh-  •  flïnhP.  •  AdA  ■  Wt\±\rao'  .-  n4» 

(DooT^Yy-  •  '^n.11-  •  îlAAi'}  ■  Kin  ■  .fc-flA-  •  A-i:  '  hhoo  -. 

iiff^mi  :  nfl>-A'f'  •  -nhA.'!-  •  o^j^-n,  •  AiV  •  «d-M:  :  a/^.'h^  •  c?» 

A  ••  W-A-  •  ePr  «  Kl  •  hà({  -•  hao\\c\\9'  :  AhCA-f  A  •  m^i 

r  «  K>  •  hdn  •  \\K:>^c\\-  •  flïî»n.A"  .•  ii*^^:  :  ^'.^''îie  «  nK 

înCA-f  A  ■  «iVn-C  •  \\oo  -.  /^p  :  A-flîi  «  'wiv.iri,  .-  <^.'^'^  :  rp 

9>  ihtro  s  A-n?»  •••  'Wi^-lri.  !  fl^îtl:  :  h9"^t^  '  Mf"  ■  HA^if 
^#Hi  :  '^tqohltx  :  fllfl^Af  A  :  M   •   K^ïL'h  :  ^j?.W'  «   fiha^ 

(om  •  An^  ■  hA-^-iî  •  ^ïia-îi  •  y^"7T^-  ■  i-^tf»-  « 


104  RKVLK    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

yx9^ff:h'  •  rtïti^ih  •■  -nhù,  ■■  no-u  •  ùy-m"}  « (Dhio-  •  hat-ùh  • 

Y.  :  Kfl>-ÔA»  ;  >l*n  :  h'rXiJ-  :•-  a)?»^fl>-rt  :  îiA  :  Thli^D'  '  hj. 
n,A-  :  (Il  *A  î  athCf^Ot»'  :: 

V'^A'  •  A^'SA  :■■   l-fliAni'l-  •  .1iA.Vi)-  •  fflrliO  :  hrh'^S't^  ■• 

Ih  :  fl)^'.n.A?'    :    hj'^ti-   :   Ah    •    Jl'W»    :    '7ïl.'>  :  VlA/b   •  Afl  • 

n^i'ï'f-  :  rn/.  •  hsfi-ti  ■  hcft-ffi  "  m'iiwid  •  •ihri:  •  h^w»  .- 

fl>-?»'f:  •  ï^ijE*.  ••  rort^rh  ■  ?»^.'«ll-  ■  Î\^A"  •  A4»S.A  :  "V*?  :  HCA 

r"  c)  n?i^„u-  :  anv^  :  fli-A'ï'  •  tf>-Am.  ■  n.'f-  •  îr)(:A-/:.e'>  •  «v. 

hV  •  ?iV/*'-f-  !  Ani'M:  •  //«hJ  ••  Ali'>'/:  •  HXAP  •  Oi't\\:\'  '•  H 
HA"?  •  (nhVM'd  "  ath'iU  •  .e.S\.?iA-  •  (O'h'l:  '  ^^f^l\  •  i*Y.?'  • 
/wAhil  ■•  ?i*7ll.^'njuf:  ••  hrfï^'iy.  ■•■  nuii.e,*!»  :  fl>-A'|-  ■  ?»A'l-  ■• 

fliMT  •  fl»hAr/ï  ■•  riflw)-)?.  :  h'iu  •  .l'.nA " '/"j»/.5:  ■  ^7n/.  • 
?i*7ii.?i  •  hstï-ti  ■  îir:A-fA  ■  ntiA'^v  •  {Xhiv  •■  ini-  •  9ny, 

(I)  >»,  e&t  ajouté  i)Our  la  clarto  du  sens. 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN'.  105 

flJiM-  !  hàa  ■  'wiïiA  •  *^A.A  =  a)\\'h  •  ^d^^cr  -  K^ti  •  * 
M-l-  •  tlxMi  •  V^'n'T't'  '•  (D^.t'/.'^ïi9*  •  (Dfti'l'P'nh'  •  A"*  • 

•Tin  •  'Md  ï  fl»nK  •  n.^-  :  incMin  ••  n^A-/-  ■  A-^n^  :  athù 
fs:>  '  -vn  ■  A-H-n  :  ?i7h  ■  j^-nA  ■  x^^ifl  .•  «f-Tr-ncr    AflcA 

'^  ■•  /Z-ïb^  î  C7-<wi  ::  (F.  23  v«  a)  tohah/^h?*  :  ;ï,'H^  :  WA" 

ff«»-  •  ïi'in  :  ^-nA-  ■••  Vi-'J  ■  nA-t^h  •  nh^w» .-  nhch  •  (o'd'isr  • 

flJOiôK  ■•  fl>-A'/-  !  ^AV>  «  <0j2.n,A-tf«>-  •  A^d<-T  :  oie  '  hn 
A  •  J?.-A<i>-  •  îl<w»  :  'hbr'C  •  (D-h'V  •  \\fi^:\\a«'  :  AVAA  •  fl»K 
fl>-AJ^Îritf«>-  •  'Tin  :  K^i^h.^  «  flif'feT'J  •  (D-incao  :  fllK^Clf 

tf»-  -•  tD'ï-ôd>  ••  <f.<:A  •  \\00  :  ^thC  •  h'i^K,?  •'  flïAn  :   Cî*   ■ 

+m  •  W-A"  :  KHA  ■  /^;'ii-  ••  oiCA^.  ■•  <<.J^-4'^  ■  (d\\'i  ■•  rAA  ■• 

n*^  ''  'iaj'  «  ©An  ■  /-Ar"/  ■  h.v  ••  -ïn  ■  hu^  :  liic  ■  -td. 

•//i'^T^  ■  C'I-A'll-  :••  flïAMi  •  'ïn.ii-  :  l^AA  •  t\K^  •  h<w»  .-  ^ 

-n^ih  •  -irn  •  *.s.A  •  flJh«»  ;  /?,ft^^  :  A"*  •  fl>je.^A,  •  aaa. 
n  :  ^.-nA  •  ;ih^fl>-  •  ai-k*  •  hnnjtx  •  h<wi .-  m  •  K^tha^-c  •- 

-mu-  •  nh^-t^h  ::  ffli-V?^  :  îT^AA  •  JlA^i^  •  Anh  :  h^hv 
-îl-fl  ••  ?i'}H  •  JR-flA  «  CJ^K.3:  î  h'>(0*^  ■  h'w  :  J?.^'^?»  ••  6}x9^ 

iîfltfo.  :  >^ftn  :  flïJ&^C  !  'Tin  î  *^A  :  ^â  '  flCA<^  •••  M  •  K 
KîT'C  :   Xïoo  :  (D^Tty-p  :  ^^^A.  '-  i»»thd  '  Kf^-é.^  '  (F     23  v"  b) 


inO  itKVUi:  Dr;  i/oriext  chrétikx. 

r^Aii.  •  ^.4»'lAîP  "  fliinh-  •  hAn  •  rDî\j,f  .-  a-'|:  •  aoycthé, 
Xiao-w  ::  ^#w9»ijc:  :  i/riK'^'j  •  flinifi/n  ■  TA'/î  •  u:  •  "/n..?. 

hrhfntt;-}  :  4,.^.^    :   ^7^   :    flCA"?    •   ?lA'Wi  :    KM  =  ^h'^Ch 

<{.'I:V  ■  CW-A •^  •  flJ-innï  •  rhrtl-  «  mKhooc,  .-  ir^i  :  ^7'|- 

(F.  n  r  c)  (DAn  ■  K-jnn  •  4'S.a  ■  ^^i^^vh^. .-  r/DA?.îri'>  : 
A-'i:  :  «^-nc  :  hbWrhcPtKv-  ■  ^ir-vn  •  h'iw.'h  ■  nA.A."îi-  •• 

<"»•  ••  Aëîil>">»;'»'fîii-  ::  maiiih  -•  4»'Ç.A  •  \\fn*  -.  .e. Ji-C  ■•  •ïtt.ira»»-  : 

'ïn  ■  VT'l*   -•   Ml'   '•   /^.-flAJ^   "  fllflJ-^-fao-A  •   '>i\Y\^   •   01:   : 
ÏI'.V'Ï'  :  flï-A'l-  :  /WïJi-J  î  An    :    OK  :  'lin  :  dl'  -  VïCA/.'jP'J  :  .P- 

4»'iA?*  "  ïïï/niiA-  :  nn.e.v/:irtfo-  ■  An  •  /.h-nT  •  îi'>h  •  .e. 

dat-ù  '  Tx'H'  •  n.li'/:'ï:  '.  ^ViA  •  «h-LA-f-  •  (otih^m  -.  4"/A'r  : 
?i'>H  •  lMr»-A  :  70^.  :  'rAA.li-  •  fli4»IAS"  •  hi*'-/'  •  K^hr 

-ïn  :  n,'i-  :  YicM'im  •  h*^  •  '>'V>i<w»'j  :  Ah  î  ;v^fl»-Â,v  :  n 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  107 

nWA-  •  'wKpdA  ".  flJP-rrt  •  h'iù  ■  hh^'-'l'  ■  Ml  •  r-'VA-'f o«-  « 
flo-  ::   (Dh'V'lÙ   •  hhoo  -  é.*^?:\\  :  hfl>-  :  (F.  24  r    a)  A|^'><<.4» 

Ù*ny^   ■    l»n/.îri     ■   A"h*7ll.K   ::    (D.fcn,A-o»>-   ■   A^C^/i,!)-   •    K'}'V 

^  :    h'W    :    ^rtnrK    •    AMil.h    :   AHî^lfBJ:   :    <J.*.ïie    •    m^^TÙ 
-f'  ■  Ane  :    V&.'kon'V   :    A../-    :    f-^   ::  fl),e,hH.3:   :  ^.P.*fe4»e  •  ?i 

^n  :  H^f.*!'^  !  \{au  i  (Lv>Afl>î:  =  toy.iac  •■  ir^ii-  -•  flïH<^.4»p.  • 

hdn  :  .e-rhC  :  ©.ft^h-C  :  HAAiT  (1)   «  fflO/lh'iî  •  ïinAlritfi»-  :  v^ 

î^.4.  ■  IHV.  •  AdA  ■  H.ft<(.4».P.'  •  J&^-l-Ayîo»-  •  M  ■•  WA-  •  H?iT 
ft-t-f:  •  ÎIA?»*  ■  flï1'^/*'K>  ■  Tr/-A"<î»-  :  (OThli^lfa^'  •  A-flh  s 

oof^h  -•  9"AA,irtf»-  î  -vn  !  <wï[j^  :  «^e.  :  •Tin  .-  ^ak  -  7x-  j  <» 

ïJA'P  !  K'^Al-  !  (F    24  1°  ]))  flje:^.  :  fA^m-ao'  .  ?»}«  ••  ^iX* 
CJP  :  fli^A?»A-  •  h-ÎH  :  jî.'ftA-  !  ^h*7H.A.  •  C^h  s  AflCA*^  ••  T 

'^hhA  •  -hfiK  •  h^w»  :  ^(D^nc?*  :  ?iA<w»  ..  ivhwn  •  tiAn-  ' 

(1)  Ms.  mdi-C  !  î>"0?"  (sit). 


108  Ri:vuK  DK  l'orient  chhktiex. 

([ÏXOD   :    l-^iPC   ::   flinCh   :   >l^n    ■    f\àh    •    H'/;  :  UlC  '  ht-l' 

AU4»i  ••  nfl>-/l'[;;i-  •  iB'/'HhCTtf»»-  ■  AA^^m-'H:'/  «  flJAW-A» 
<»«>•:  ?»A  :  fl>-ft/;:i-  ■  ffl^.rt*7.Ç.  ■  ^JP/^Xh  •.:  fliRA.  ■  AdA  •  Hl'- 
'B'7^.h  ■  oiq-j^-p-tfo-  :  nîT^  :  in/,  :  îiftm.4.S"A  •  C?irt  :  A 

<^A-1h  «  flï*7nr:  •  i^vf  ■  AHi-n/.  :  Ah  :  Mi^-i-  -  «dw-a»  ■  *n 

f  î  ^îiP  «  >};C?tf»-  •  4»?^  •  A^C^iAuM-  :  ïxin  :  ^,'^ahao.  : 
iDXAf  :  AdA-ir**»-  :  ai?i9"ll  :  n/.h  :  •^.n.irtf»-  ::  aiJK.n>A*'<n>-  : 
l^*   •■   h^   :    /uj^.ïh^  :  (F.  24  r°  C)  /iy.   î  ?»9"fl>-A'|.'"Mri<n>-  :  M 

.e.'1l*:if  A  :  KiD-  :  Hj?.'>Ah«^  «  fli^..e'>/*'?»  ■  n->/.  •  flj^,^.a>« 
•7f:  :  "À-flV  •  A^A  •  aY.  ••  (Dhrhà-  •' 

(D-ha-h'iÙ    •  ?lA  •  i?.<<.*S.  :   jP-fl^-IC?»  :  hArh.   :    AdA    :   >iC 

^'h'\'  •'  MM  '  .e.nA-  ••  "i?:n9*  •  ^aDT\)C^\a^'  •  flïrh.<.  ••  ^7 

-Thtfi».  :  n^i-ÎV   «  ^A'W  •    -J/ïiV  •  Ai,^^.*J^"  :  '>4»>A  •  hAK  :  H 

X'>nA  •  ïl.,eil-  :••  fliaJ-^i-f-rnJ-rt  :  0)7/.?»  :   A4'S.A  '  fl)fl».Çl+  :  "h 

ni  '  Ohtll'  :  ^J?.V.  :  MX,''?"  •  flïhArh  :  O^n.J?-  •  .^^'A  :  (Dao{\ti^ 

ao.    î   XxoB    i    'î'A'fl/.    :   C?ifr   !    fl)Afl>-î»'I:rt    ••  Ai.VhP-  •  T.^««i  :: 

flï<w»x-K  •  ?tn'>  :  nfl>-A'/*  •  V4A  •  A(^A  •  nïirt.  •  a?»îp'?iA  •  jp. 

'B«7r:îP  :  A'flO-d  :  fl)A*.S.A  ■  KiW  '  Ki^'à^M'  ■  ôY.  ■  m.?/ 
+  :  fl>-A-/-  :  ^<>.('/>-ï:ii-  :  rD«|»T+rn  :  oi'f-mm-e  ■  7^  ■  An.y  •" 
fl»/..e.7».A  ■•  A^'SA  :  Yx-W  •  fl»r/W»t".  •-  fli^'.n.A"  •  >i'>rt  •  V7C 

ïi-h  •  \\fn»  :  ?»A-  ■  'îr:'i-*^'>  •  Ai,^.nK.ti  -  ^A  •  n<<..'*'.e.h  •' 

AA.h  •  Vil-  ■  ^^.ÎV'W  :  Ah   :  Mil.?»  :  i^./f'.P.h  -  fliLTiJ?  •  ^l).^'* 

-I:h  :  nXAÏi'llh  :  >|A  :  flï7<.h  :  OiM  '-  hh^C.  "  AflA  :  T'I' 
h   î   ^'Î'I-   :   nfl)-A-ï-    ••   H'I:   '   me   :  hao   :  -l-Tjv/DifnC   :  fl)Ji'-<w» 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  409 

(Dira-  i  (1) 

(I)  La  Vie  de  Barsoma  le  Syrien  se  termine  brusquement  ici,  pour  faire 
place,  en  tête  du  foL  24  v",  à  une  homélie  de  Saint  Cyrille  de  Jérusalem  sur  la 
Purification  de  la  Sainte  Vierge,  dont  le  texte  grec  figure  parmi  les  spuria  de 
Saint  Cyrille,  P.  G.,  t.  331,  col.  1187.  Cette  pièce  n'est  pas  indiquée  dans  le  cata- 
logue de  M.  A.  d'Abbadie. 


TRADUCTION 


(F.  22  r"  c,  suite)  Après  cela  d'autres  vinrent  vers  lui  et  lui  dirent  :  «  Aie 
pitié  de  nous,  ô  notre  Père  saint,  car  la  mort  et  la  famine  sont  entrées  dans 
notre  pays.  »  Il  acquiesça  à  leur  demande  et,  s'étant  levé,  alla  avec  eux. 
Lorsqu'il  approchait  de  la  ville,  voici  :  des  hommes  étaient  en  train  de 
porter  (un  malade)  sur  un  lit.  Ils  le  placèrent  devant  le  saint  ;  il  lui  prit 
la  main  dans  sa  main  au  nom  du  Seigneur  et  le  fit  se  lever. 

Là  tomba  un  prêtre  d'une  autre  ville,  lui  dont  la  foi  au  saint  était  petite, 
(F.  22  V"  a)  d'après  ce  qu'il  avait  entendu  au  sujet  de  lui  de  la  part  des 
évêques,  ses  ennemis.  Lorsqu'il  eut  vu  ce  miracle,  il  eut  peur  et  cria,  en 
disant  :  «  Ce  que  je  sais  c'est  que  toi  tu  es  orthodoxe  par  ta  foi  et  que  tu 
es  édifié  sur  elle.  Quant  à  ceux  qui  racontent  l'iniquité  contre  toi,  qu'ils 
soient  confondus  et  que  ceux  qui  te  haïssent  soient  déshonorés  !  »  Le 
prêtre  s'en  alla,  en  prêchant  cela  dans  tous  les  lieux.  Le  saint  pria  sur  la 
ville  et  ils  obtinrent  la  guérison  de  la  part  du  Seigneur. 

Les  évêques  hérétiques  écrivirent  des  lettres  de  mensonge  et  les 
envoyèrent  au  pays  où  le  saint  allait  et  se  trouvait,  en  disant  :  «  Prenez 
garde  de  ne  pas  vous  aboucher,  à  aucun  d'entre  vous,  avec  Barsoma.  » 
Lorsque  (les  gens)  se  furent  réunis  et  eurent  lu  la  lettre,  qui  leur  ordon- 
nait de  se  détourner  (de  Barsoma),  ils  outragèrent  le  saint.  Mais  l'un  des 
anciens  de  la  ville  (s'écria)  :  «  Malheur  (aux  évêques)  !  Vous-mêmes  vous 
saurez,  ô  frères,  qu'un  fils  unique  malade  est  demeuré  avec  moi  et  était 
sur  le  point  de  mourir.  Je  l'ai  porté  au  couvent  du  saint  et  j'ai  été  anxieux, 
lorsqu'il  mourut  là,  loin  de  son  pays.  Quand  (le  saint)  me  vit  souffrant  de 
cœur  énormément  à  cause  du  jeune  homme,  il  me  consola  et  me  dit  :  Ne 
crains  pas;  certes,  ton  fils  vivra.  Le  voici  lui-même;  vous  le  voyez  aujour- 
d'hui au  milieu  de  vous.  (F.  22  v"b)  Que  tous  les  évêques  enragés  soient 
donc  confondus!  Prenez  garde  de  ne  pas  rejeter  ce  saint.  Pour  moi,  je 
vous  dis  que  moi-même  je  ne  me  séparerai  jamais  de  lui  ainsi  que  tous 
mes  gens.  »  Tous  crièrent,  en  disant  :  «  Par  le  Seigneur  Dieu  n'en  rece- 
vons Ipas  d'autre  à  la  place  de  ce  saint,  qui  guérit  les  malades,  ne  nous 
séparons  pas  de  lui  qui  chasse  les  loups  du  troupeau,  ne  le  rejetons  pas 
derrière  nous,  lui  qui  guérit  nos  blessures,  et  ne  nous  éloignons  pas  de 


110  RKVUK    DE    l'orient   CHRPJTIEN. 

lui.  ï  Ils  rcrivirent  ;lux  évoques  coniinent  ils  uvaient  rejetô  leurs  ordres 
derrière  eux. 

Quant  (aux  évOqucs),  ils  résolurent  dans  leur  cœur,  en  disant  :  e  Que 
ferons-nous  à  ce  saint,  pour  le  chasser  de  notre  territoire?  >  Ils  convo- 
(luèrent  tous  les  prêtres  des  lieux  (jui  craiunaient  le  saint.  Lorsqu'ils 
furent  réunis  tous  ensemble  dans  un  lieu,  pour  accomplir  ce  (projet,,  un 
diacre  se  leva  au  milieu  d'eux).  11  leva  la  main  et  dit  :  t  Écoutez-moi- 
ô  mes  Pères.  Beaucoup  d'entre  vous  ont  connu  comment  mes  doigts 
avaient  été  secs.  Lorsque  je  les  ai  montrés  à  sa  sainteté  le  Docteur  Barsoma, 
il  a  fait  sur  eux  le  signe  de  la  croix  avec  la  salive  de  sa  bouche  et  immé- 
diatement j'ai  été  guéri.  Il  y  avait  des  hommes  d'entre  vous  à  ce  moment- 
là  qui  ont  vu  (cela;.  Je  vous  dis  ce  qui  m'est  arrivé.  Pour  moi,  je  n'abandon- 
nerai pas  celui  par  l'intermédiaire  de  qui  est  survenue  pour  moi  la  guérison, 
(F.  22  v"  c)  mais  avec  tout  être  qui  l'abandonnera  je  n'aurai  aucun  (rapport). 
Que  celui  qui  le  maudira  soit  lui-même  maudit!  »  Ayant  entendu  cela,  ils 
furent  confondus  et  aucun  n'osa  répondre  mot.  Mais  leur  dessein  im]nir 
échoua. 

Des  hommes  enragés  se  levèrent,  apportèrent  une  femme  dont  les  mains 
et  les  pieds  étaient  secs  depuis  trente  ans  et  l'amenèrent  à  {Barsoma).  Le 
juste  la  bénit  par  l'image  du  signe  du  Sauveur,  c'est-à-dire  (du  .signe)  de 
la  croix,  et  aussitôt  elle  fut  bien  portante.  Ceux  qui  l'avaient  apportée 
furent  stupéfaits  et  la  peur  descendit  sur  eux.  Ils  s'en  allèrent  honteux. 

Vint  vers  {Barsoma)  d'un  lieu  éloigné  une  femme,  qui  avait  un  démon 
impur.  (Le  démon;  criait  en  elle,  en  disant  :  «  Les  évoques  sont  nos  amis 
en  ces  jours.  Pour  toi,  Barxoma,  tu  brûleras  et  tu  deviendras  sec,  toi  notre 
ennemi  et  notre  cxpulseur.  La  force  de  ton  zèle  et  de  ta  prière  m'ont 
amené  vers  toi  malgré  ma  volonté  d'un  lieu  éloigné.  N'eût  été  ta  prière 
(jui  monte  vers  les  hauteurs  (du  ciel),  nous  aurions  rendu  les  évéques,  qui 
nous  écoutent,  capables  de  perdre  beaucoup  (de  fidèles.  Ce  sont  eux  qui 
nous  ont  ouvert  les  porte.s.,  atin  que  nous  entrions  vers  les  hommes.  Mais, 
toi  Barsoma,  tu  n'abandonnes  pas  (ton  zèle),  puisque  tu  veux  fermer  les 
l>ortes  (F.  23  r"a)  que  nous  ont  ouvertes  nos  amis.  »  Les  (gens)  de  peu  de 
foi  qui  entendirent  ceci  se  repentirent  et  pleurèrent  sur  eux-mêmes 
devant  lui. 

Vinrent  vers  lui  d'autres  (gens),  en  lui  disant  (jue  le  corps  du  Christ 
était  formé  comme  le  corps  que  font  les  hommes.  Satan  cria  dans  la 
femme  et  dit  :  «  Je  suis  Satan,  le  chef  de  toute  la  gauche.  Moi-même,  en 
outre,  j'ai  tenté  le  Christ  dans  le  désert.  C'est  moi  aussi  qui  n'ai  pas  eu 
honte  et  lui  ai  dit  :  Prosteruc-toi  devant  moi.  Par  contrainte,  alors  que  je 
ne  le  voulais  pas,  on  m'a  amené  ici  de  l'extrémité  de  la  terre,  atin  que  le 
zèle  et  l'ardeur  de  Barsoma  jugeassent  contre  moi.  (La  foi)  droite  que 
moi-même  je  hais,  je  la  proclame  contre  ma  volonté.  Si  le  corps  du  Christ 
est  formé  comme  le  corps  des  hommes,  qui  donc  a  rompu  son  corps  et  l'a 
donné  aux  siens?  Si  le  sang  de  l'Inique,  que  l'on  a  crucitié,  est  comme 
(celui  desj  hommes,  quel  est  donc  celui  d'entre  les  enfants  d".l(/a»j,  dont 
'e  sang  a  pardonné  les  péchés?  Certes,  par  ma  parole,  moi-même  je  n'an- 
nonce pas  la  vérité;  cependant  la  puissance  de  la  croix  vivificatrice  me 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  411 

contraint  de  raconter  la  vérité.  »  Lorsque  ces  ,c:ens  de  peu  de  foi  eurent 
entendu  (ceci),  ils  furent  stupéfaits. 

En  outre,  vinrent  vers  (Barsoma)  d'autres  .yens  de  Cappadoce.  Ils 
amenèrent  avec  eux  un  homme  qui  avait  un  démon.  Sa  bouche  rendait  du 
pus.  (F.  23  r°  h)  On  avait  peur  de  le  voir  et  d'approcher  de  lui  à  cause 
de  sa  puanteur.  Le  saint  le  traîna  vers  lui,  le  bénit  au  nom  du  Christ  et 
cracha  sur  ses  plaies,  (qui)  devinrent  saines.  Il  tomba  de  son  corps 
comme  des  écailles  de  poisson  et  son  corps  fut  sain.  De  plus,  il  fit  sortir 
de  lui  le  démon.  Quant  aux  gens  qui  étaient  avec  lui,  ils  (ne)  dirent  mot, 
mais  se  turent. 

Il  y  avait  aussi  un  prêtre  explicateur  'des  Ecritures)  dans  les  sanctuaires 
et  les  éjLilises.  Il  enseignait  aux  hommes  les  Ecritures.  Il  avait  été  jadis 
l'ami  du  saint.  Sa  pensée  changea  et  il  eut  peu  de  confiance  au  saint.  Il 
souffrit  et  tomba  dans  la  maladie.  ,Ses  amis  vinrent  vers  lui  et  lui  dirent  : 
«  Il  ne  faut  pas  que  tu  sois  (animé)  de  deux  sentiments  (opposés)  à  l'é- 
gard du  serviteur  de  Jésus-Christ.  Pour  nous,  nous  savons  qu'il  est  juste  et 
qu'il  n'a  pas  outrepassé  les  choses  de  la  foi.  Cependant  il  y  a  des  évèques 
qui  ont  été  iniques  envers  lui.  »  Alors  ce  pauvre  (prêtre)  fut  rempli  d'in- 
dignation et,  étendant  ses  mains,  outragea  le  saint  Docteur  Barsoma. 
Aussitôt  ses  mains  devinrent  sèches;  la  chair  de  ses  bras  se  détacha,  sa 
langue  se  fendit  en  deux  morceaux  et  sortit  de  sa  bouche.  Peu  après, 
il  mourut,  lui  qui  par  sa  pauvreté  avait  été  un  misérable. 

11  y  eut  encore  dans  la  ville  un  prêtre,  dans  lequel  entrèrent  la  jalousie 
de  Salan  et  le  blasphème.  Ayant  pris  des  barres  (F.  23  r"  c)  de  fer  dans  sa 
main,  il  courut  à  l'intérieur  de  l'église  et  les  mit  derrière  la  porte.  Il  cria 
à  haute  voix  et  dit  :  «  Moi-même  je  détruirai  ce  sanctuaire,  dans  lequel  a 
prié  Barsoma  et  qu'il  a  souillé.  »  Tandis  qu'il  outrageait  le  saint,  l'ange  du 
Seigneur  du  haut  du  ciel  le  perdit.  Il  tomba  dans  le  feu.  (Le  feu)  le  tor- 
turait. II  criait  dans  (le  feu)  ardent,  en  disant  :  «  Aie  pitié  de  moi,  ô  servi- 
teur du  'àe'igxiewY  Jésus-Christ,  Barsoma,  à  cause  du  tourment  qui  est  venu 
sur  moi.  »  Il  disait  aux  gens  de  la  ville  :  «  Je  vous  en  prie,  allez  me  cher- 
cher de  la  poussière  sur  laquelle  se  tient  le  saint  Docteur  Barsoma.  Moi- 
même  j'ai  confiance  que  j'obtiendrai  la  rosée  par  la  prière  du  saint.  »  Les 
hommes  de  la  ville  le  haïssaient.  Ils  se  réjouirent  à  son  sujet,  (désirant) 
qu'il  mourût,  et  ils  ne  firent  pas  comme  il  leur  avait  dit.  Peu  après,  il 
mourut. 

Il  y  avait  en  outre  un  moine  prêtre  (que)  les  évèques  de  peu  de  foi 
aimaient.  Ils  lui  prêtèrent  un  mutuel  appui  et  le  reçurent  chez  eux,  afin 
qu'il  devint  un  adversaire  du  saint.  Ce  prêtre  alla  où  habitait  [Barsoma), 
entra  dans  l'église  le  jour  du  dimanche,  offrit  le  sacrifice  eucharistique  et 
donna  la  communion  (aux  fidèles).  Il  se  tint  à  la  porte  du  tabernacle  et 
cria  au  peuple  en  disant  :  «  Si  quelqu'un  s'associe  à  Barsoma,  qu'il  soit 
(F.  23  V"  a)  maudit!  »  Tout  le  peuple  lui  répondit,  en  disant  :  «  Sois  seul 
(maudit),  comme  tu  t'en  souviendras  ainsi  que  tout  être  qui  dira  selon  ta 
parole.  »  II  laissa  le  peuple  derrière  lui  et  sortit  .sur  la  place.  Il  dit  aux 
vieillards  de  la  ville  :  «  Certes,  je  suis  prêt  à  attaaher  des  chaînes  à 
votre  cou  et  à  vous  conduire  à  Ântioche.  »  Il  s'indigna,  les  menaça,  les 


4]  2  REVUE    DK    l'ORIKNT    CMRKTIKX. 

effraya  et  monta  à  clieval,  afin  d'aller  à  Aiilior/ie.  Lorsqu'il  fut  éloigné  un 
peu  de  la  ville,  voici  :  l'ange  du  Seigneur  le  jeta  à  terre.  Tous  les  membres 
de  son  corps  furent  brisés;  il  tremblait  énormément;  il  fut  atteint  d'un 
grand  tourment.  Lorsque  cette  liistoire  fut  apprise  par  le  prêtre  de  la  ville, 
il  se  réjouit  d'une  grande  joie,  car  il  était  le  promoteur  de  la  foi  droite. 
(Le  moine)  députa  (au  prêtre  un  messager)  avec  une  demande,  (le  priant) 
de  parvenir  vers  le  saint,  pour  que  celui-ci  lui  pardonnât  et  priât  pour  lui, 
afin  qu'il  recouvrât  la  .santé.  Mais  (le  prêtre)  lui  députa  (un  messager),  en 
disant  :  «  Le  Seigneur  est  vivant.  (J'affirme)  que  je  n'irai  pas  vers  (le  saint) 
à  cause  de  toi.  »  Le  moine  s'entretint  avec  d'autres  ,::ens  du  peuple,  en 
disant  :  «  Aidez-moi,  mes  frères,  afin  que  l'un  il'entre  vous  reçoive  sa 
récompense  et  aille  vers  le  saint  Docteur  Barsoma.  En  effet,  moi-même, 
je  sais  qu'il  est  un  homme  miséricordieux,  (F.  2.3  v"  bj  qu'il  ne  rend  le  mal 
à  personne  (et)  qu'il  priera  pour  moi,  afin  que  je  recouvre  la  santé.  » 
Lorsque  le  prêtre  de  la  ville  eut  su  (cela),  il  excommunia  celui  qui  irait 
vers  (le  saint)  par  complaisance.  Mais  il  dit  :  «  Laissez  mourir  ce  blasphé- 
mateur, car  le  Seigneur  ne  se  fera  fléchir  par  personne.  »  Ils  n'allèrent 
pas  à  cause  de  l'excommunication.  La  souirrance  augmenta  sur  (le  moine) 
énormément.  Peu  après,  il  mourut  d'une  mort  cruelle. 

Les  (gens)  de  peu  de  foi  envoyèrent  une  lettre  au  saint  par  ruse,  en 
voulant  son  assassinat.  Ils  avaient  comploté  avec  les  évoques  d'accomplir 
ce  (forfait).  Ils  réunirent  plus  de  deux  mille  hommes  et  les  disposèrent 
derrière  un  mur,  afin  que,  lorsqu'il  passerait,  ils  le  tuassent.  Ils  recommen 
cèrent  encore  et  lui  écrivirent  une  lettre  ainsi  (conçue)  :  e  0  Maître  véritable 
et  sage,  bon  pasteur,  grand  parmi  les  fidèles,  saint  Docteur  Barsoma,  nous 
connaissons  ta  sainteté  qui  a  sondé  nos  âmes;  nous  connaissons  nos  péchés, 
nos  œuvres  impures  et  nos  paroles  de  mensonge;  nous  savons  que  tu 
en.seignes  la  vérité  et  nous  ne  pouvons  pas  parvenir  vers  ta  paternité,  (car) 
nous  craignons  que  les  gens  du  chemin,  où  nous  passerons,  ne  nous 
lapident.  Nous  te  demandons  (donc),  t'importunant  un  peu,  de  venir  vers 
nous,  afin  que  nous  confessions  notre  folie  devant  toi  et  (F.  23  v«  c)  que 
nous  suivions  ton  enseignement.  » 

Lorsque  le  saint  eut  lu  la  lettre,  il  se  réjouit  fort,  (car)  il  ne  savait  pas 
qu'ils  lui  tendaient  un  piège.  (Cette) 03uvre  fut  révélée  à  un  de  ses  disciples, 
pendant  la  nuit.  (Le  Seigneur)  révéla  (au  disciple)  leur  œuvre.  Le  disciple 
cacha  cela  à  son  maître,  mais  le  raconta  à  deux  de  ses  frères.  Le  saint 
partit,  pour  aller  vers  (les  gens),  par  la  route,  qu'ils  lui  avaient  dite.  Mais 
eux  avaient  caché  des  épées  à  cet  endroit,  afin  de  le  tuer,  lorsqu'il  entre- 
rait à  l'église.  Ils  s'étaient  dit  entre  eux  :  «  Si  nous  le  trouvons  entrant 
seul,  nous  pourrons  le  tuer.  Mais  si  nous  le  tuons,  alors  qu'un  groupe  se 
trouvera  avec  lui,  nous  n'avouerons  pas  que  nous  l'avons  tué  publique- 
ment. »  Ils  lui  dirent  :  «  Prends  un  de  tes  disciples  avec  toi,  afin  que  nous 
allions  à  l'église,  pour  te  confesser  nos  péchés  devant  le  peuple.  »  Il  leur 
obéit.  Mais  le  disciple,  à  qui  la  vision  avait  été  manifestée,  lui  dit  :  t  ,Iadîs 
c'était  à  nous  d'apprendre  de  toi,  tous  les  jours,  mais  aujourd'hui  c'est  moi 
fjui  te  révélerai  leur  ruse.  Le  Seigneur  m'a  parfaitement  fait  voir  qu'ils 
veulent  te  tuer.  »  Les  héréti(iues  lui  dirent  :  «  Laisse  les  frères  (jui  sont 


VIE    DE    BA.RSOMA    LE    SYRIEN.  413 

avec  toi  aller  vers  leur  chemin.  Mais  toi,  que  tu  le  veuilles  ou  (F.  24  r^  a) 
que  tu  ne  le  veuilles  pas,  nous  te  lapiderons.  »  Il  pensait  qu'ils  plaisantaient 
avec  lui.  Mais  eux  jurèrent  ensemble  devant  lui,  en  disant  :  «  Aujourd'hui 
tu  mourras.  »  Le  saint  se  réjouit.  Son  visage  brillait.  11  était  rempli  de  joie. 
11  leva  ses  mains  au  ciel  et  bénit  le  Seigneur.  11  dit  à  ses  disciples  :  «  Vous 
savez  que  j'allais  vers  les  régions  de  la  Perse,  vers  les  prêtres  des  idoles 
et  vers  les  villes  éloignées,  en  recherchant  (le  martyre).  Mais  maintenant, 
voici  que  j'ai  obtenu  ce  que  je  recherche.  11  faut  que  je  glorifie  le 
Seigneur  qui  m'a  accordé  (sa)  grâce.  Ma  volonté  et  le  désir  de  mon  cœur 
sont  accomplis  pour  moi  aujourd'hui.  Maintenant,  ô  mes  enfants,  si  quel- 
qu'un veut  me  suivre,  qu'il  fasse  pareillement,  mais  que  celui  qui  veut  s'en 
aller  s'en  aille  en  paix.  Cependant  je  vous  dis  de  ne  pas  porter  de  bâton 
contre  celui  qui  veut  vous  tuer,  mais  tout  ce  que  je  fais,  faites-le  comme 
moi.  »  Lorsqu'il  eut  fini  de  leur  parler,  il  s'approcha  d'eux.  Son  visage 
brillait  comme  le  visage  d'un  ange. 

On  préparait  un  lieu,  afin  que  ses  ennemis  l'y  lapidassent.  Ils  se  levèrent 
tous.  Avec  eux  il  y  avait  aussi  d'autres  gens.  Ils  vinrent  vers  l'endroit  (où 
étaient)  des  pierres.  Mais  le  saint  vint  vers  l'endroit  (où  était)  de  l'eau, 
vers  d'autres  personnes.  Il  y  avait  des  femmes  (F.  24  r'^  h)  et  des  enfants, 
(qui)  se  tenaient  (là),  en  le  regardant,  et  priaient,  en  disant  :  «  0  Seigneur 
secours  Barsoma  ton  serviteur.  »  Le  saint  voulait  traverser  l'eau  et  entrer 
au  milieu  de  rasseml)lée,  afin  qu'on  le  hipidàt,  car  il  pensait  dans  son 
cœur  qu'à  cette  heure  même  il  allait  mourir.  Mais  (ses)  disciples  le  prirent, 
ne  l'abandonnèrent  pas  et  lui  dirent  .•  «  Tourne  ton  visage  vers  l'orient,  prie 
pour  tes  enfants  et  bénis-les,  eux  qui  sont  venus  comme  des  brebis  que 
l'on  conduit,  pour  être  égorgées.  Bénis  aussi  tes  enfants  qui  sont  éloignés  ; 
ne  les  oublie  pas  à  cause  de  leur  éloignement  de  toi  ;  souviens-toi  de  leur 
pauvreté,  (te  rappelant)  comment  ils  ont  abandonné  leurs  pères  et  t'ont 
suivi,  comme  tu  le  sais  ;  bénis  encore  cette  ville  dans  laquelle  nous  avons 
grandi;  souviens-toi  de  ses  anciens,  de  tous  ceux  qui  y  sont  et  se  pros- 
ternent devant  toi;  prié  pour  ceux  qui  te  lapideront;  rends-leur  comme  a 
fait  Etienne,  le  prince  des  martyrs;  fais  du  bien  à  celui  qui  te  fait  du  mal 
et  à  tout  être  qui  te  fait  souffrir.  »  Pendant  que  le  disciple  qui  avait  eu  la 
vision  s'entretenait  avec  lui,  le  saint  regardait  ses  disciples  qui  se  tenaient 
debout.  11  pria  sur  eux,'puis  les  bénit.  Il  leur  dit  :  «  Prenez  garde  (F.  24 
r°  c)  qu'aucun  d'entre  vous  ne  devienne  un  être  qui  ait  recours  à  la  violence 
ou  ait  des  querelles,  (qu'aucun)  n'élève  un  bâton,  ni  ne  jette  une  pierre 
contre  quelqu'un,  même  appartenant  à  ceux-ci.  » 

Les  gens  réunis  (là),  qui  voulaient  le  lapider,  crièrent  contre  ses  disciples, 
en  disant  :  «  Abandonnez  Votre  Maitre,  mais  vous,  allez  en  sécurité,  car 
nous  ne  voulons  pas  en  tuer  d'autre  que  lui.  »  Ils  lapidèrent  donc  le  saint. 
Une  pierre  tomba  dans  son  œil  gauche.  Il  cria  à  haute  voix.  Il  leur  sembla 
que  sa  tète  était  brisée.  Mais  (la  pierre)  ne  le  blessa  pas  du  tout.  La  pierre, 
dans  l'air,  revint  contre  l'homme  qui  lapidait  le  l)ienheureux  et  le  saint; 
alors  que  personne  ne  la  vil,  elle  tomba  dans  ses  yeux  et  les  creva;  son 
visage  fut  déformé  aussitôt.  Un  disciple  du  saint  saisit  {Barsoma),  l'em- 
brassa et  lui  dit  :  «  Certes,  je  t'ai  dit  que  ces  misérables  n'auraient  pas, 


114  Ftr;vLT.  DK  l'orient  chrétien. 

pitié  de  toi.  Mais,  sur  ta  propre  volonté,  voici  que  le  Seigneur  a  accompli 
ton  désir  :  tes  yeux  ont  vu  tes  ennemis  qui  t'ont  lapidé.  Moi-même  je  sais 
que,  lorst[ue  tu  seras  mort  dans  cette  ville,  elle  sera  ravagée,  et  le  feu 
viendra  du  ciel  sur  elle  et  la  l)rùlpra  comme  Sodome  et  Gomorr/ic  » 


APPENDICE  :  BARSOMA  LE  SYRIEN 

u'ai'rès  ee  .svnaxaire  éthiopien. 


TRADUCTION  (1). 

Au  nom  du  Père,  du  Fils  et  du  Saint-Esprit,  un  seul  Dieu.  Le  9  de  Ya- 
katit.  En  ce  jour,  mourut  le  saint  Père  le  grand  Barsoma  le  Syrien,  Père 
des  moines  du  pays  de  Syrie.  Les  parents  de  ce  saint  étaient  des  gens  de 
la  ville  de  Samosatc.  Un  anachorète  avait  prophétisé  sur  lui  (F.  178  v^a) 
et  avait  dit  à  son  père  avant  sa  naissance  :  «  Un  fruit  suave  et  excellent 
sortira  de  toi.  Sa  renommée  sera  entendue  dans  toute  la  terre  de  Syrie.  » 
(^ L'anachorète)  lui  exposa  ce  qui  lui  adviendrait. 

Lorsque  {Barsoma)  fut  né,  eut  grandi  et  fut  arrivé  à  la  connaissance  du 
Seigneur,  il  s'enfuit  de  chez  ses  parents  et  parvint  au  fleuve  de  VEuphrate. 
Il  demeura  là  chez  un  homme  juste,  appelé  Ahraluun.  Celui-ci  le  mena 
aux  couvents  à  cause  de  la  crainte  de  ses  parents.  Saint  Abba  Barsoma 
habita  dans  un  rocher  et  combattit  là  un  grand  combat.  Sa  renommée  fut 
entendue  dans  tous  les  pays.  De  nombreux  disciples  lui  survinrent.  L'eau 
de  Fendroit  oîi  il  demeurait  était  très  amère.  Lorsqu'il  eut  prié,  le  Sei- 
gneur la  changea  et  elle  devint  douce. 

Le  Seigneur  fit  par  son  intermédiaire  de  grands  miracles  et  prodiges. 
En  (Voici  quelques-uns).  Lui-même,  une  fois,  était  éloigné  de  sa  grotte, 
ainsi  que  ses  disciples.  Le  moment  du  coucher  du  soleil  approchait  et  il 
était  loin  de  sa  grotte.  Il  pria  le  Seigneur  qui  arrêta  pour  lui  le  soleil,  jus- 
qu'à ce  qu'il  fût  parvenu  à  sa  grotte.  Vne  fois,  il  y  avait  une  ville  tumul- 
tueuse, (dont)  les  gens  étaient  infidèles.  La  pluie  avait  été  écartée  sur  la 
volonté  du  Seigneur;  il  n'avait  pas  plu  sur  eux.  Lorsqu'ils  furent  tour- 
mentés, ils  vinrent  vers  saint  Abf/n  Bar.'>omo'.  11  les  réprimanda  et  ils  fi- 
rent la  paix  avec  (F.  178  v»  b)  ceux  qui  croyaient  à  Notre-Seigneur  Jésus- 
Christ.  Lui-môme  fit  pleuvoir  beaucoup  sur  eux.  Ils  adhérèrent  à  lui.  Il 
pria  Notre-Seigneur  Jésus-Christ.  Il  fit  pleuvoir  sur  eux  et  ils  crurent  au 
Seigneur.  De  même  pour  d'autres  villes,  (où)  il  y  avait  des  infidèles.  Il  les 

(Il  Traduction  faili'  sur  lo  lus.  |-2(mIc  la  i!ibliotli('(|uo  Natioualo  (!<>  Paris  (fonds 
éthiopien). 


VIE    DE    BARSOMA    LE    SYRIEN.  415 

convertit  tous  à  la  connaissance  du  Seigneur.  Il  détruisit  beaucoup  de  tem- 
ples d'idoles. 

Ce  saint  fit  pour  lui  un  sanctuaire.  Il  se  tint  debout  là,  sans  s'asseoir, 
pendant  cinquante  ans.  Il  arriva  que,  lorsqu'il  fut  affaibli  par  les  veilles 
et  les  jeûnes,  il  sommeillait,  en  étant  debout  (et  en  ayant)  .sous  ses  mains 
un  (support)  incline,  sur  lequel  il  s  appuyait.  Il  jeûnait  pendant  une  se- 
maine. Le  saint  vivait  dans  les  jours  d'Abba  Siméon  le  Stylite.  11  désira  le 
voir,  car  il  avait  appris  la  renommée  de  sa  sainteté  et  de  ses  vertus  de 
la  part  de  beaucoup  de  gens.  Saint  Abba  Siméon  vint.  Ils  se  bénirent  mu- 
tuellement. Puis,  il  retourna  à  son  couvent. 

(Barsoma)  prêcha  dans  la  ville  de  Samarie.  (Les  gens)  crurent  par  son 
intermédiaire,  lorsqu'il  eut  fait  chez  eux  beaucoup  de  miracles  et  de  pro- 
diges. Il  alla  vers  le  roi  Théodose  le  Jeune.  Le  roi  l'encouragea  et  lui  donna 
beaucoup  d'argent,  mais  il  n'accepta  rien  de  lui.  Le  roi  écrivit,  afin  qu'il 
devînt  pour  lui  une  puissance  sur  tous  les  évoques  du  district  <ÏAntiochc, 
et  lui  donna  son  anneau.  Lorsque  fut  réunie  l'assemblée  du  concile  des 
•200  évêques,  (F.  178  v»  c)  dans  la  ville  (ÏÉphèse,  au  sujet  de  l'hérétique 
Xestorius,  ils  l'excommunièrent,  le  maudirent  et  le  dépo.sèrent.  Ce  Père 
se  trouvait  avec  eux.  Le  roi  lui  écrivit  un  billet  de  sa  main,  afin  que  tous 
les  juges  et  les  préfets  du  district  d'Antioche  lui  obéissent.  (Barsoma)  écri- 
vit une  lettre  à  toutes  les  villes  et  la  cacheta  avec  l'anneau  du  roi.  Il  leur 
ordonna  de  faire  de  bonnes  actions. 

Des  hommes  méchants  le  haïssaient.  Ils  l'accusèrent  auprès  du  roi  (à 
(|Ui)  ils  dirent  :  «  Voici  :  Abba  Barsoma  mange,  boit  et  est  vêtu  de  beaux 
habits.  »  Le  roi  envoya  un  de  ses  ministres,  afin  de  s'enquérir  de  ce  qui 
était  dit  à  ce  propos  au  sujet  à' Abba  Barsoma.  Lorsque  l'ami  du  roi  fut 
parvenu  vers  le  saint,  il  ne  trouva  chez  lui  rien  de  mal  de  ce  qu'on  avait 
raconté  à  son  sujet.  Alors  il  l'amena  au  roi  (qui)  ne  trouva  rien  de  changé 
dans  ses  oeuvres  spirituelles,  à  sa  connaissance.  Le  roi  lui  rendit  de  grands 
honneurs  et  le  renvoya  à  son  couvent. 

Lorsque  le  roi  Marcien  l'hérétique  eut  convoqué  le  concile  à  Chalcé- 
doine,  les  conseillers  du  roi  lui  demandèrent  de  ne  pas  faire  venir  parmi 
eux  Barsoma,  car  ils  savaient  la  grâce  de  l'Esprit-Saint  qui  était  sur  lui, 
afin  qu'il  ne  les  contredît,  ne  les  vainquît  et  ne  les  confondît  pas.  Lorsque 
fut  terminée  la  réunion  du  concile  impur,  (F.  179  r»  a)  qui  divisa  le  Christ 
Roi  et  en  fit  deux  natures,  le  bienlieureux  Barsoma  lutta  contre  eux,  ré- 
futa leurs  paroles,  les  excommunia  et  les  maudit.  Ils  écrivirent  au  roi,  en 
l'accusant.  Le  roi  l'envoya  chercher,  mais  il  ne  put  pas  s'opposer  à  la 
.grâce  de  l'Esprit-Saint  qui  était  sur  lui.  Alors  .466a  Barsoma  maudit  la 
reine.  Elle  s'en. alla  et  ne  demeura  (sur  terre)  que  peu  de  jours.  Elle  mou- 
rut affreusement. 

Les  hérétiques  luttèrent  contre  lui  et  écrivirent  à  toutes  les  villes  de  ne 
pas  lui  obéir.  Mais  elles  ne  les  écoutèrent  pas  et  n'abandonnèrent  pas 
l'obéissance  au  saint,  (ni)  sa  doctrine.  Deux  mille  hommes  hérétiques 
firent  la  paix  ;  avec  eux  étaient  les  évoques  hérétiques.  Ils  lui  dressèrent 
une  embuscade  sur  le  chemin,  afin  de  le  tuer.  Alors  ils  envoyèrent  (quel- 
qu'un) vers  lui,  afin  qu'il  vînt  vers  eux  et  qu'il  allât  à  l'église  conjointe- 


416  RKVLr:  dk  l'orient  <hrétii;.\. 

ment  (avec  eux).  Lorsqu'il  fut  venu  et  eut  marché  avec  eux  dans  le  che- 
min, ils  le  lapidèrent,  mais  les  pierres  retournèrent  sur  leurs  têtes.  Ils 
s'enfuirent  et  sVn  allèrent  d'auprès  de  lui,  en  étant  confondus. 

Puis.  Itir.sque  le  Seigneur  voulut  le  faire  sortir  des  chaînes  de  ce  monde, 
il  envoya  son  ange  vers  lui  (qui)  lui  dit  :  €  Dans  quatre  jours  tu  èmigreras 
de  ce  monde.  »  Saint  Abba  liarsoma  envoya  ((luclqu'un)  vers  son  disciple 
et  lui  dit  (F.  179  r°  b)  (d'aller)  aux  villes  environnantes,  afin  de  consoler 
les  fidèles.  Tandis  que  le  disciple  parcourait  (les  villes),  il  parvint  à  un 
sanctuaire,  dans  lequel  était  la  tête  de  Saint  Jean-Baptiste.  11  salua  la  tète 
sainte  et  pleura.  11  la  pria  au  sujet  du  roi  Marcien.  Une  voix  sortit  de  !a 
tête  de  Saint  Jean-liaptiste.  en  disant  :  <>  Ne  crains  pas,  car  il  est  mort, 
car  Barsoma  Ta  accusé  auprès  du  Seigneur.  » 

Saint  Abha  Barximia  bénit  son  disciple  et  mourut  en  paix.  Une  colonne 
(le  lumière  apparut  à  la  porte  de  sa  grotte,  lallant)  jus(ju"au  ciel.  Tous  les 
fidèles  la  virent  de  loin.  Us  vinrent  vers  le  saint  et  ils  le  trouvèrent  mort. 
Ils  furent  bénis  par  lui  ;  ils  pleurèrent  sur  lui  et  furent  tristes  énormé- 
ment à  cause  de  leur  séparation  d'avec  leur  Père  spirituel.  Ils  l'enseve- 
lirent, comme  il  convient,  au  milieu  do  psalmodies  et  de  chants  nom- 
breux, et  ils  le  mirent  au  tombeau. 

Que  sa  sainte  bénédiction  soit  avec  son  cher  Za-Munfas-Qedons  (1)  ])Our 
les  siècles  des  siècles! 

Salàm.  Salut,  étoile  resplendissante  de  la  foi. 

Du  couvent  de  Ba.wioul. 

Alors  (jue  dans  le  désert  il  se  nourrissait  de  rejetons  verts, 

Il  s'éloigna,  comme  son  nom  l'indique,  et  s'abstint  de  la  nourriture, 

Car  Barsoma  veut  dire  Fils  dx  jeûne. 

Ilézancourt  par  Gournay-en-Hray,  le  5  Novciiilire  l'.K)ï). 

Sylvain  Chkhait. 

(1)  Za-Manfaa-Qedoi'is  est  le  nom  du  propriétaire  du  ms.  1-26.  «  Une  note,  qui  se 
trouve  à  la  lin  du  voluiiio,  fait  connaître  ([ue  ce  nis.  a  été  e.xécuté  aux  frais  do 
Za-Manfas-QedoùH,  do  la  ville  de  Kanta,  lieu  do  sc-jour  de  saint  liabni-Manfas- 
Qedoùs  (ho7<:  I  Yl'W  «  <"»»!>  :  hO-V  :  Tttd.  ■■  <n»'V««.n  :  *A}.ft  .)  en  l'an  du  luondo 
71!l2,  sous  le  règne  du  roi  .Jyàsoù.  »  Zotonberg,  Catalogue  des  manascrils  éthio- 
piens, p.  178. 


CÀTALO&UE  SOMMAIRE 
DES    MANUSCRITS    COPTES 

DE  LA  BIBLIOTHÈQUE  NATIONALE 


Pentatelque  [huliaïrique),  avec  traduction  arabe. 

1  r.-9I  r.  Genèse.  91  v.-9o  v.  en  blanc.  94  r.-175  v.  Exode. 
176  r. -177  V.  en  blanc.  178  r.--236  v.  Lévitique.  -237  r. -309  r. 
Nombres.     309  V.-3G7  v.  Deiitéronome. 

Ms.  acéphale,  de  367  feuil.;  40  X  28.  D'après  une  note  (91  r.), 
la  copie  de  la  Genèse  ;i  été  achevée  le  19  Choiak  1073  E.  M.  [1356 
ap.  J.-C.];  d'après  une  autre  note  (367  v.  ),  le  volume  entier  a 
été  terminé  trois  ans  plus  tard.  Le  scribe  était  un  moine 
nommé  Michel,  fils  d'Abraham. 

Ce  ms.  porte  une  double  pagination  :  l'une,  moderne,  au 
recto  de  chaque  ieuillet;  l'autre,  ancienne,  au  verso,  en  lettres 
et  en  chiffres  coptes;  les  trois_premiers  feuillets  ont  disparu; 
la  Genèse  commence  au  feuil.  a  [4];  l'Exode  est  paginé  \  [IJ- 
HB  [82];  le  Lévitique,  \  [Ij-iie  [59];  les  deux  derniers  livres 
ensemble,  a  [1]-|)aa  [131]. 

En  tête  de  chaque  livre  est  un  ornement,  colorié  pour  le 
Lévitique  et  le  Deutéronome.  A  la  première  page  de  la  Genèse, 
après  le  titre  en  rouge,  les  lignes  coptes  sont  écrites  deux  par 
deux  en  noir  et  en  rouge;  les  deux  premières  lignes  de  l'arabe 
sont  en  lettres  d'or  bordées  de  noir.  A  la  première  page  de 
TExode,  les  trois  premières  lignes  de  l'arabe  et  les  points  de 
division  sont  en  or  bordé  de  noir.  Au  début  des  livres  suivants, 
une  page  dont  le  texte  copte  est  partie  en  rouge  et  partie 
en  noir.  Des  paragraphes  sont  indiqués  par  une  majuscule  écrite 
à  la  marge.  Les  quatre  derniers  livres  comportent  en  outre  une 

ORIENT  CHRÉTIEN.  27 


lis  REVUK    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

division  en  180  cliapitres  numérotés  à  la  marge  :  Exode,  1-78; 
Lévitiquc,  79-115;  Nombres,  11(1-181;  Deutérunome,  182-180. 
La  lettre  •>  porte  un  point  rouge  à  l'intérieur;  les  points  de 
division  sont  indiqués  par  •^•.  La  lecture  des  chiflVes  repré- 
sentés dans  le  texte  par  des  lettres  a  été  plus  tard  écrite  en 
rouge  à  la  marge.  —  Corrections  et  \ariantes  postérieures  en 
interligne. 

A  appartenu  à  Gaulmin. 

BiBL.  —  A.  Fallet.  La  version  cophte  du  Pentatcuque,  pu- 
bliée d'après  les  manuscrits  de  la  Bibliothèque  impériale 
(le  Paris  avec  des  variantes  et  des  notes.  Paris,  1854.  Il  n'a 
paru  que  Genèse,  i-xxvii,  sans  clef  des  sigles.  —  Les  "2  mss.  de 
Ja  Bibliothèque  nationale  (n""  1  et  100)  n'ont  pas  été  utilisés 
dans  les  éditions  du  Pentateuque  bohaïrique. 


Les  douze  pi^tits  Prophètes  et  la  prophétie  de  Daniel 
(bohaïrique),  avec  traduction  arabe. 

•2r.-ll  V.  Osée.  12r.-20r.  Amos.  20v.-25r.  Michée.  25v.- 
:]0  r.  Joël.  30  V.-31  v.  Abdias.  :î2  r.-34  v.  Jonas.  35  r.-37  v. 
Nahum.  38r.-41  r.  Habacuc.  11  v.-44  v.  Sophonie.  45  r.- 
47  r.  Aggée.  47  v.-59  v.  Zacliarie.  60  r.-64  r.  Malacliie. 
04  V. -66  V.  en  blanc.     67  r.- 106  v.  Daniel. 

Ms.  de  106  feuil.;  3*2  x  24.  Après  chaque  prophétie,  sauf 
Osée  et  Habacuc,  une  note  indique  à  quelle  date  a  été  terminée 
la  copie;  la  dernière  (106  v.)  est  du  OChoiak  1376  E.  U.  [1659 
ap.  J.-C.]. 

Ce  ms.  porte  une  double  pagination  :  Tune,  moderne,  au 
recto  de  chaque  feuillet;  l'autre,  ancienne,  au  verso,  en  let- 
tres et  en  chiffres  coptes;  Daniel  est  coté  séparément  par  le 
scribe. 

Au  verso  du  premier  leuillet,  une  grande  croix  entourée  de 
rectangles  peints  en  couleurs  diverses.  La  première  page  de 
chaque  prophétie  est  encadrée  d'ornements  de  même  style.  Le 
titre  indiquant  le  nom  et  le  numéro  d'ordre  du  projthète  est  en 
rouge;  les  lignes  suivantes  sont  deux  par  deux  écrites  en  noir 
orné  de  rouge  puis  en  rouge.  Les  chapitres,  suivant  la  division 
copte,  sont  notés  à  la  marge.  Le  nom  du  prophète  est  marqué  en 


MAXUSClîITS    COPTES.  419 

arabe  au  recto  et  en  copte  au  verso,  en  haut  des  pages;  en  bas, 
un  appel.  Les  lettres  jj  et  z  portent  un  point  rouge  à  l'intérieur 
de  la  boucle,  c|)  en  a  deux  et  x  quatre,  ovoe  est  écrit  avec  T-/ 
dans  le  premier  o  et  pour  bon  les  deux  dernières  lettres  sont 
inscrites  dans  la  boucle  de  la  première.  Les  points  de  division 
sont  indiqués  par  •<,-. 

Acquis  au  Caire  par  Vansleb  dont  le  cachet  est  empreint 
1  V.  et  106  V.  Sur  le  premier  feuillet  de  garde,  note  descriptive 
par  Joseph  Ascari. 

BiBL.  —  E.  Quatremère.  Daniel  et  les  douze  petits  Pro- 
phètes, manuscrits  coptes  de  la  Bibliothèque  impéinale,  n"  2. 
et  Saint-Germain,  n"  21.  Notices  et  Extraits  des  manus- 
crits..., VIII  (1810),  1"  part.,  p.  220-289.  On  y  trouve  une 
description  des  deux  ms.  (Bibl.  nat.,  2  et  58),  des  renseigne- 
ments sur  les  publications  antérieures,  une  étude  sur  les  diver- 
gences du  copte  et  de  l'arabe,  le  texte  copte  et  la  traductiou 
latine  de  la  prophétie  de  Zacharie. 

H.  Tattam.  Duodecim  Frophetarum  minorum  libros  in 
lingua  aegijptiaca  vulgo  coptica  seu  memphitica  ex  ms. 
Parisiensi  descriptos  et  cum  ms.  Johannis  Lee  J.C.D.  col- 
latos  latine  edidit.  Oxford,  183(5.  D'après  une  copie  de  Woïde. 

J.  Bardelli.  Daniel  copto-mempliitice.  Pise,  1819.  Utilise 
les  deux  manuscrits  de  Paris. 

H.  Tattam.  Prophetae  Maiores  in  dialecto  linguae  aegyp- 
tiacae  memphitica  seu  coptica  edidit  cum  versione  latina. 
Oxford,  1852.  Utilise  le  Copt.  2. 

2A 

EzÉCHiEL  (hoha'irique),  avec  traduction  arabe. 

Ms.  de.  187  feuil.;  32  x  21.  La  note  finale  (18()  r.)  indique 
qu'il  fut  écrit  pour  le  patriarcat  et  achevé  le  21  Paôni  1072 
E.  M.  [135(3  ap.  J.-C.]. 

Ce  ms.  porte  une  double  pagination  :  l'une  moderne,  au  recto 
de  chaque  feuillet;  l'autre,  en  copte,  au  verso,  commence  à  c  [2J. 

2  V.,  une  croix  en  couleurs;  3  r.,  un  ornement  en  couleurs 
dans  lequel  est  inscrit,  en  rouge,  le  titre  du  livre.  Le  texte 
est  divisé  en  -19  chapitres  indiqués  par  une  grande  lettre  majus- 
cule à  la  marge,  accompagnée  parfois  d'arabesques  et  d'ani- 


120  RKVUK    DK    l'orient    CHRÉTIEN. 

jiiaux  en  couleurs;  les  sections  secondaires  sont  marquées  par 
une  lettre  ornée  de  muge  écrite  à  la  marge.  La  lettre  <|)  porte 
un  point  rouge  à  l'iiitérieur;  les  points  de  division  sont  repré- 
sentés par  •<>•;  les  abréviations  sont  surmontées  d'un  trail  noir 
;ivec  un  gros  point  l'ouge  au  milieu. 

A  appartenu  à  Benoît  de  Maillet.  —  A  la  fin,  à  l'intérieur  de 
la  couverture,  une  note  descriptive  par  [Joseph  |  Ascari. 


PsAUMKs  ET  Odks  {bo/t(Nrii/Ne),  avec  traduction  arabe. 

•2  r.-122  Psaumes.  123  r.-121  r.  1"  cantique  de  Moïse  (Exode 
XV,  1-19).  124  r.-127  r.  2''  cantique  de  Moïse  (Deut.  xxxii,  1-21). 
127  r.-128  r.  Prière  d'Anne,  mère  de  Samuel  (I  Sam.  ii,  1-1(>). 
r28r.-129r.  Prière  du  prophète  Habacuc(IIab.  m,  2-19).  129r.- 
129  v.  Prière  de  Jouas  (Jon.  ii,  2-10).  l.'io  r.-130  v.  Prière 
d'Ezéchias  (Isaïe,  xwviii,  lo-l  1,  16-20).  130  v. -131  v.  Prière  de 
.Manassé.  131  v.-132  v.  1'"  prière  d'Isaïe.  132  v.-133  r.  2'  prière 
d'Isaïe.  133  r.-13I  r.  3"  prière  d'Isaïe.  134  r.-136  r.  Qua- 
trième vision  de  Daniel  (Daniel,  m,  1-21).  136  r.-l  10  r.  Prière 
d'Azarias  (Daniel,  m,  23-97). 

Le  psautier  est  divisé  en  vingt  katigiiata  et  en  soixante 
Aoga;  il  n'y  a  pas  de  division  en  livres. 

Ms.  de  1 10  feuil.;  30  X  20.  La  note  finale  (1 10  r.)  indique 
qu'il  a  été  achevé  le  12  Epîp  1375  E.  M.  [1059  ap.  J.-CJ. 

Ce  ms.  a  été  écrit  de  la  même  main  que  le  n°  2,  cinq  mois 
plus  tôt;  il  présente  les  mêmes  ornements  et  la  même  disposi- 
tion: le  scribe  a  en  oulre  fait  usage  de  la  couleur  verte  en  di- 
vers endroits,  par  exemple  pour  les  points  placés  dans  les  titres 
des  psaumes. 

Acquis  par  Vansleb  dont  le  cachet  est  empreint  1  r.  et  1  K»  v. 

4 

Psaumes  et  Odes  {boliaïrique),  plus  deux  feuillets  du  Mar- 
tyre DE  MENAS  (il mua). 

Lacune  :  feuillet  r,.  1-1  :  Ps.  1,5-5 fin.  Lacune  :  feuillet  ib- 
5-65  :  Ps.  7,3-51,2.  Lacune  :  2  feuillets  |>aK  et  ))mi.  (»()-73  : 
Ps.  51,3-59,13.  Lacune  :  feuillet  pu  a.  74-110  :  Ps.  61,5- 
88,44.     Lacune  :  2  feuillets  cuii  et  clia.      117-120  :  Ps.  89,17- 


MANUSCRTS    COPTES.  l'21 


93,16.  Lacune  :  2  feuillets  on  a  et  ciiH.  121-128  :  Ps.  95,0- 
102,21.  Lacune  :  feuillet  coÂ^  129-11.3  :  Ps.  103,  11-109,7. 
Lacune  :  14  feuillets,  de  ^  à  t.vb.  111-171  v.  :  Ps.  118,119- 
fin.  172  V.-17 1  V.  1''"  cantique  de  Moïse.  171  V.-179  v.  2"  can- 
tique de  Moïse.  179  v.-lSO  v.  Prière  d'Anne.  180  v.-lSl  ^ . 
Prière  d'Ezéchias.  181  V.-183  v.  Prière  de  Manassé.  183  v.- 
181  r.  Prière  de  Jonas.  181  r.-186  v.  Prière  du  prophète 
Habacuc.  186  a'.-188  r.  V'  prière  d'Isaïe.  188  r.-188  v.  2" 
prière  d'Isaïe.  188  v. -189  v.  3'  prière  d'Isaïe.  190  r. -193  v. 
Quatrième  vision  de  Daniel.      193  V.-200  v.   Prière  d'Azarias. 

200  V.-201  r.  Cantique  de  la  Sainte  Vierge   (Luc,  i,  47-55). 

201  r.-2()2  r.  Cantique  de  Zacliarie  (Luc,  i,  68-79).  202  r.  Can- 
tique de  Siméon  (Luc,  ii,  29-32).  202  r.-204  v.  Gloria  in 
excelsis  [intitulé  rnetoc  hit;  Ar.r>A  aoaiiacioo  iiiApxue- 
iiicKonoG  =  Cantique  d'Amba  Athanase,  rarclievêque  (1)|. 
2(»  1  V.-205  V.  Symbole  de  Nicée,  205  v.-2(  I6  r.  Prière  du  patriar- 
che Sévère  que  le  moine  doil   réciter  avant  de  se  coucher. 

206  r.-207  r.     Prière  du  i)atriarch('  à  dire  à  la  première  heure. 

207  r.-207  v.  Prière  de  la  troisième  heure.  2(  iT  V.-208  r.  Prière 
de  la  sixième  heure.  208  r.-208  v.  Prière  de  la  neuvièmiï 
heure.  20S  v.  Prière  de  la  nuit  (inachevée).  209-210.  Deux 
feuillets  du  marlyre  de  Menas;  le  premier  commence  par  epoc 
nTATAK()ii(iii(OT(iii  et  sc  termine  par  o'/oeiKi.xtniireii  ; 
le  second  commence   par  (j)iiovi-Ap2(>.\.\  et  se   termine   par 

6p(:n(H|2()2IAKTIII()V. 

Ms.  de  210  feuil.;  28  x  21  ;  parchemin.  Sans  date. 

Ce  ms.  est  paginé  au  recto  en  chiffres  occidentaux;  au  verso, 
en  lettres  coptes  (nombres  pairs);  le  dernier  feuillet  est  coté 
vgr.  [562]  ;  les  cahiers,  de  16  pages,  sont  cotés  par  première  et 
dernière  avec,  au  milieu,  un  ornement  rouge  accompagné  de  mots 
abrégés;  chaque  page  comporte  25  lignes  de  16  à  20  lettres. 

Les  titres  sont  en  rouge.  La  première  lettre  du  texte  est  une 
grande  majuscule  à  la  marge,  accompagnée  du  côté  extérieur 
d'un  ornement  rouge.  Les  paragraphes  sont  indiqués  par  une 
petite  majuscule  à  la  marge  rehaussée  de  rouge.  Les  lettres  <{> 

(1)  Un  psautier  syriaque  à  l'usage  des  Jacobites(Bibl.  nat.,  sjr.  13)  porte  poui- 
litre  du  Gloria  in  excelsis  :  Cantique  des  anges...  complété  par  saint  AUianase, 
patriarche  d'Alexandrie  (Cf.  Zotenberg,  Catalogue  des  manuscrils  syriaques). 


l-j-2  i{i:\ir:  Dr;  r,  oriknt  chfiktikn. 

et  •)  portent  parfois  un  ou  deux  points  rouges;  les  points  de 
division  sont  rouges.  A  la  page  172  r.  est  dessiné  un  cavalier; 
au  début  de  la  page  172  v.  un  ornement. 

Le  fragment  du  martyre  de  Menas  provient  d'un  autre  vo- 
lume :  le  feuillet  2(»î>  est  coté  m-aa,  c'est  le  premier  du  troi- 
sième cahier  et  il  est  orné  d'une  croix  grecque  disposée  entre 
Ai]  et  (rpo;  le  feuillet  210  est  coté  au  verso  un,  c'est  le  dernier 
du  môme  cahier  et  il  est  orné  de  deux  entrelacs  qui  se  coupent, 
disposés  entre  v.\'  et  <|)(;.  Chaque  page  comporte  29  ou  :{0  lignes 
de  14  ou  15  lettres. 

Ce  fragment,  écrit  tout  en  noir,  est  à  peu  prés  de  la  même 
époque  que  le  psautier;  de  fréquents  alinéas  commencent 
par  une  lettn;  un  peu  plus  .grande  placée  dans  la  marge;  les 
phrases  sont  séparées  par  le  signe  =. 

Acquis  par  Vanslel)  dont  le  cachet  sur  cire  est  empreint  aux 
feuillets  1  et  201).     . 


PsAL.MKS  KT  0\)V.^  {bohaïruiiic), 

2  r.-HG  v.  Psaumes.  147  r.-148  v.  1*^'  Cantique  de  Moïse. 
148  v.-ir)0  r.  Quatrième  vision  de  Daniel  et  prière  d'Azarias. 

Ms.  de  157feuil.;  21  x  KJ.  Écrit  par  un  certain  Jean  (ir^lir.). 
Sans  date. 

Ce  ms.  porte  une  double  pagination  au  recto  de  chaque  feuil- 
let :  l'une,  moderne,  de  1  à  150  (le  2'"  feuillet  a  été  oublié); 
l'autre,  en  lettres  coptes    de  À  [1]  à  pm.  [157j. 

Le  titre  de  chaque  psaume  est  à  l'encre  rouge.  Quelques  ali- 
néas indiqués  par  une  majuscule  à  la  marge  rehaussée  de  rouge. 
Les  lettres  j)  et  (|)  portent  un  point  rouge  à  l'intérieur  de  la 
boucle.  Les  points  de  di\  ision  sont  marqués  •>  en  rouge. 

A  appartenu  à  Gaulmin. 

BiHL.  —  P.  de  Lagarde.  Psallerii  versio  meinp/iitica... 
Berlin,  1S75.  Utilise  les  ms.  copt.  5  et  12, 

6 

Katamehos  [bu/i(fh-/(/i(('}  pour  les  six  premiers  mois  de  l'an- 
née (1). 

(l)  L'année  commence  le  ~".t  août,  de  l'année  julienne  pour  les  coptes  schis- 
inatiques,  de  l'année  grégorienne  pour  les  coptes  unis.  Elle  est  formée  de  dou/c 


MANUSCRITS    COPTES.  423 

Thôout  :  2  r.-G  r.  P''  dimanche.  G  r.-lO  r.  2"  dimanche. 
10  V.-15  V.  3"  dimanche.       10  r.-21  v.  4"  dimanche. 

Paopi  :  22  r.-2<S  r.  1"  dimanche.  28  v.-33  r.  2''  dimanche. 
33  V.-39  r.  3"  dimanche.       39  v.-45  v.  4"  dimanclie. 

Athôr  :  46  r.-.j3  r.  1"  dimanche.  53  V.-58  r.  2^  dimanche. 
58  V.-65  r.  3'  dimanche.      G5  v.-78  r.  4"  dimanche. 

Choiak  :  78  V.-85  r.  1"  dimanche.  85  v.-92  v.  2"  dimanche. 
93  r.-99  r.  3"  dimanche.  99  V.-105  r.  4'^  dimanche.  105  v.- 
111  r.  Nativité.       111  v. -118  v.  Epiphanie. 

Tôbi  :  119  i'.-124  v.  1"  dimanche.  125  r.-131  r.  2"  diman- 
che.      131  v.-l  10  r.  3*^  dimanclie.       140  v.-150v.  4" dimanche. 

Mechir  :  151  r.-157  v.  1'"''  dimanche.  158  r.-163  v.  2^  diman- 
che.      1G4  r.-170  r.  3'  dimanche.       170  v. -176  r.  1"  dimanche. 

176  V.-181  V.  Office  du  5«  dimanche,  s'il  y  en  a  un.  183  r.- 
183  V.  Prière  pour  le  3"  dimanche  de  Carême.  185  v.  Titre 
en  arabe. 

Ms.  de  185  feuil.  :  28  x  19.  Sans  date. 

Ce  ms.  est  paginé  au  recto  de  chaque  feuillet  en  chiffres  occi- 
dentaux; chaque  cahier  est  numéroté  par  premier  et  dernier 
feuillet  en  lettres  coptes. 

Le  titre  de  chaque  dimanche  est  en  arabe;  il  est  parfois  pré- 
cédé d'un  ornement  en  couleurs  :  2  r.,  16  r.,  22  r.,  46  r. ,  78  v., 
105  V.,  119  r.,  151  r.  Les  Livres  d'où  sont  extraites  les  leçons 
sont  indiqués  à  l'encre  rouge;  chaque  leçon  débute  par  une 
grande  majuscule  très  ornée.  Les  lettres  c|),  j)  et  ?  portent  un 
point  rouge  à  l'intérieur  de  la  boucle.  Les  points  sont  marqués 
par  %.  Chaque  dimanche  est  suivi  d'une  note  arabe. 

A  appartenu  à  Peiresc  et  à  Delamare.  —  Page  de  garde, 
verso,  note  descriptive  par  J.  Ascari,  en  173 1. 

(.4  suivre.)  L.  Delaporte. 

mois  de  trente  jours  et  d'un  petit  mois  (niKOVXI  IIABOt)  composé  des 
cinq  jours  complémentaires  (six  tous  les  4  ans).  Voici  les  noms  des  mois,  en 
bohaïrique,  et  les  dates  auxquelles  ils  débutent  dans  l'année  commune  :  Thôout, 
29  août;  Paopi,  28  sept.;  Athôr,  28  oct.;  Choiak,  27  nov.;  Tôbi,  27  déc;  Mechir, 
26  janv.;  Famenôth,  25  fév.;  Farmouthi,  27  mars;  Pachôn,  26  avril;  Paôni, 
26  mai;  Epîp.,  25  juin;Mesôrî,  25  juil.;  le  petit  mois,  24  août.  —  L'année  qui 
suit  l'intercalaire  commence  le  30  août,  mais,  comme  elle  concourt  avec  une 
année  bissextile  romaine,  elle  finit  le  28  août  et  la  suivante  recommence  le 
29  août.  —  L'ère  des  Martyrs,  usitée  chez  les  coptes,  a  débuté  le  29  août  284  de 
l'ère  chrétienne. 


LA  NAISSANCE  DE  NESTORIUS 


Les  auteurs  grecs  ne  nous  donnent    aucun  renseignement 
sur  ce  point;  nous  pouvons  suppléer  à  leur  silence  à  l'aide  de      | 
la  lettre  de  Philoxène  de  Mabboug  à  Abou  Xiphir,  cf.  ROC      \ 
t.  VIII  ill)03),  p.  t)-2:}  à  630,  reprise  et  complétée  par  Denys.       i 
supra,  p.  301  à  302.  j 

La  lettre  de  Philoxène,  telle  qu'elle  a  été  éditée,  porte  par-  "■ 
tout  Théodoi-e  de  Mopsueste  au  lieu  de  Théodoret  de  Cyr.  et  les  ■■ 
erreurs  et  anaclironismes  ainsi  introduits  faisaient  doutei",  à 
bon  droit,  de  l'authenticité  de  la  lettre.  Il  n'en  est  plus  de  même  \ 
maintenant  que  nous  savons,  grâce  à  Denys,  qu'il  faut  lire  ; 
Théodoret;  le  sens  seul  d'ailleurs  suffisait  à  le  faire  voir.  Le  ! 
scribe  qui  a  commis  cette  niodilication  systématique  a  pu  aussi  ' 
introduire  Honorius,  en  un  endroit,  en  place  de  Théodose,  et  i 
même  changer  Yafar  en  Nifir.  On  pourrait  ainsi  identilier  j 
Abou-Nifir,  stratélate  de  Hirta,  avec  Abou-Yafar,  lieutenant  du  i 
roi  de  Perse  à  Hirta  entre  498  et  503,  cf.  ROC,  XTH,  (;23.  D'ail-  \ 
leurs  le  manuscrit  add.  1 152!),  qui  renferme  la  lettre  de  Phi-  i 
loxène,  est  du  vir'  au  viii''  siècle  et  suppose  quelques  copies  ; 
antérieures,  puisque  Théodore  a  été  manifestement  introduit 
en  place  de  Théodoret.  11  ne  parait  donc  pas  impossible  que  la 
lettre  à  Abou-Yafar  —  corrompue  depuis  lors  par  les  scribes  ; 
—  ait  été  éei'ite  durant  les  premières  années  du  \f  siècle.  La  J 
légende  qui  va  nous  guider  est  donc  d'antiquité  très  respec-  j 
table.  \ 

Nestorius  est  d-'origine  perse;  son  grand-père,  nommé  Ad-      ! 
daï,  habitait   Atac,   dans  le  Beit-(iarmaï  (I);   il   frappa  une      i 

(1)  Les  Nestoriens  sont  d'accord  ici  avoc  Philoxt'iie  et  Denys,  car  l!ar  .Vli  écrit,  ( 
.sous  le  mot  Atac  :  ■■  nom  do  la  vile  il'Addaï,  f/rand-pèrc  (Da\  no-Smith  a  tra-  . 

(luit  :  prrirc,  Thésaurus  syr.,  I,  422)  do  Nestorius.  Cela   nous   explique  aussi  ^ 

l'engouement  do  l'école  des  Perses  et  des  Perses  pour  Nestorius.  | 


LA    NAISSANCE    DE    NESTORIUS.  J-5 

femme  (1)  au  point  de  la  faire  avorter  et  dut  donc  s'enfuir  et  se 
réfugier  avec  sa  femme,  nommée  'Amalcâ  (2),  dans  la  Sophène  ; 
ils  allèrent  habiter  Samosate.  Addai  et  'Amalcâ  étaient  païens, 
ils  furent  ensevelis  à  Samosate.  Après  leur  mort,  leurs  deux 
fils  allèrent  à  Germanicie  (on  Mar'as)  et  se  marièrent  dans  le 
village  de  Béhédîn,  qui  était  détruit  au  xn"  siècle.  D'après  une 
légende,  quiconque  naissait  dans  ce  village  et  buvait  de  Feau 
de  certaine  de  ses  fontaines  avait  la  voix  remarquable  et 
claire  (3).  L'aîné  des  deux  frères,  nommé  Barba'alsmîn  (le 
fils  du  Baal  du  ciel),  eut  un  fils  (ju'il  appela  Nestorius;  le  cadet, 
nommé  Abi'asoum  (mon  père  a  mal  agi?)  eut  aussi  un  fils  qu'il 
appela  Théodoret  (4).  Nestorius  était  roux  (5),  n'était  pas 
grand  (6),  avait  de  grands  yeux  et  une  figure  agréable  :  «  c'était 
un  nouveau  David  (7)  ».  II  entra  assez  tôt  au  monastère.  On 
montrait,  au-dessus  du  village  de  Béhédin,  une  caverne  où  il 
aurait  demeuré  sans  doute  avant  d'entrer  au  monastère  d'Eu- 
prépios,  près  d'Antioche.  La  vie  érémitique  aurait  donc  été  pour 
lui  une  véritable  vocation,  à  laquelle  d'ailleurs  il  resta  fidèle 
toute  sa  vie.  Les  historiens  grecs  nous  font  connaître  la  suite  de 
sa  carrière. 

Que  Tliéo<loret  de  Cyr  ait  été  le  cousin  germain  de  Nestorius, 
c'est  une  pure  légende  jacobite;  car  les  nombreux  ennemis  de 
Théodoret  n'auraient  pas  manqué  de  lui  reprocher  cette  pa- 
renté. Cette  légende  est  fondée  sur  la  persistance  que  mit 
Théodoret  à  affirmer  que  Nestorius  n'avait  pas  professé  les 
erreurs  pour  lesquelles  on  l'avait  condamné,  et  sur  la  tendance 
jacobite  qui  identifie  le  plus  possible  Théodoret  avec  Nestorius, 


(1)  Denys  porte,  do  seconde  main,  "  sa  lenime  ■•.  Philoxéne  qui  était  du  Ueit- 
Garmaï  a  toute  chance,  en  dehors  des  fautes  de  scribe,  de  nous  avoir  conservé 
la  véritable  tradition.  Denj's  (de  première  main)  est  d'ailleurs  d'accord  avec  lui. 

(2)  On  peut  écrire  aussi 'Amlaca.  Une  autre  tradition  jacobite  poi'te  Malktoum, 
Oriens  chrislianus,  I  (1901),  p.  278. 

(3)  Ces  détails  sur  Béhédin  ne  se  trouvent  que  chez  Denys,  mais  comme  il 
avait  été  évêque  de  Germanicie  avant  de  les  écrire,  ils  doivent  provenir  d'une 
tradition  recueillie  par  lui  dans  cette  ville  même  et  qui  doit  donc  être  acceptée. 

(4)  Ici,  et  dans  toute  la  suite,  Philoxéne,  tel  qu'il  est  conservé,  porte  à  tort 
Théodore  (de  Mopsueste). 

(5)  Sic  Denys  (p.  314)  et  la  lettre  à  Cosme,  ZDMG.,  LI V  (1900),  p.  378-395.  D'ail- 
leurs il  est  d'origine  Perse  ou  arienne  et  non  sémite. 

(G)  D'après  Denys  (p.  314). 
(7)  Sic  la  lettre  à  Cosme. 


I2<>  iii;\UE  i)K  i/<»uir.NT  ciihktikn. 

pour  avoir  quelque  raison  d'aflirmer  que  le  concile  de  Chalcé- 
doine  en  absolvant  le  premier  a  aussi  absous  le  second. 

Le  livre  d'IIéraclidc  sera  bientôt  d'ailleurs  à  la  portée  du  pu- 
blic, car  le  R.  P.  Bedjan  a  bien  voulu  me  communiquer  les 
l»onnes  feuilles  de  son  édition  (521  pages).  Je  les  ai  emportées 
en  vacances  à  Ribaule  Gard)  et  j'ai  traduit  les  pages  1  à  32  et 
126  à  521.  M.  Maurice  Brière  m'a  rendu  le  service  de  traduire 
les  pages  32  à  125.  Notre  traduction  Irançaise  était  terminée  le 
3  octobre.  Du  5  au  14  octobre,  je  l'ai  lue  tout  entière,  à  Colo- 
gne, auR.  P.  Bedjan.  Durant  ces  quelques  jours,  j'ai  profité  des 
corrections  et  des  conseils  qu'a  bien  voulu  m'indiquer  et  me 
donner  l'éminent  orientaliste,  le  doyen,  je  crois,  des  syriaci- 
sants:  il  a  bien  voulu  admettre  aussi  la  plupart  des  corrections 
au  texte  syriaque  que  l'étude  compan'-e  des  textes  et  versions 
m'avait  suggérées,  et  les  insérer  en  errata  à  la  fin  du  texte.  En- 
fin j'ai  terminé  mes  annotations  et  j'ai  remis  le  manuscrit  de  la 
traduction  à  la  librairie  Letouzey,  le  2  novembre,  pour  me  con- 
sacrer ensuite  à  mes  nombreuses  classes  de  mathématiques. 
Depuis,  j'ai  retrouvé  le  texte  grec  de  trois  homélies  de  Nes- 
torius,  en  particulier  des  deux  traduites  en  partie  par  Mercator 
et  qui  figurent  d'après  cet  auteur  dans  Loofs,  Xestoriana, 
p.  342  à  347.  Je  les  édite  à  la  suite  de  la  traduction  du  livre 
d'Héraclide. 

F.  Nau. 


MÉLANGES 


I 

CINQ  LETTRES  DE  JACQUES  D'ÉDESSE  A  JEAN 
LE  STYLITE  (TRADUCTION  ET  ANALYSE). 

La  première  lettre  ci-après,  écrite  par  Jacques  d'Édesse  vers 
la  fin  de  sa  vie  (708)  puisqu'il  y  mentionne  sa  revision  de  la 
Bible  faite  vers  701-705,  traite  du  nombre  des  livres  écrits  par 
Salomon,  des  livres  protocanoniques  et  deutérocanoniques  et 
d'une  difficulté  chronologique. 

La  seconde  rend  compte  d"une  contradiction  apparente 
(relative  à  Noé),  entre  saint  Cyrille  d'Alexandrie  et  II  Pierre, 
II,  5. 

Nous  faisons  suivre  la  traduction  de  ces  deux  lettres  du  ré- 
sumé de  trois  autres  :  la  première,  toute  de  critique  littéraire, 
a  été  éditée  mais  non  traduite,  ZDMG.,  t.  XXIV,  p.  2GI  sqq. 
Elle  montre  que  deux  discours  en  vers  attribués  à  Jacques  de 
Saroug  ne  peuvent  pas  être  de  cet  auteur.  Les  deux  dernières 
ont  trait  à  une  question  personnelle  mal  définie,  à  la  fête  de 
l'exaltation  de  la  sainte  Croix  et  à  un  passage  obscur  du  44" 
discours  de  Saint  Ephrem,  Opcni  oinnia,  Rome,  1713,  t.  III, 
p.  78.  Elles  sont  des  spécimens  intéressants  de  critique  biblique, 
historique  et  littéraire  du  vu''  au  viii"  siècle. 

F.  Nau. 


128  REVUE    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

TRADUCTION 

I.  —  AUTRE    LETTRE   DU   MÊME   AU   MÊME. 

A  notre  frère  spirituel  et  aimé,  au  religieux  et  pieux  prêtre  Mar  Jean, 
(de  la  part  de)  Jacques  l'humble,  paix  dans  le  Seigneur. 

1 .  ExoRDE.  —  Je  veux  que  ta  pieuse  Fraternité  juge  des  sentiments  de 
mon  Humilité  comme  elle  juge  d'une  femme  qui  a  enfanté  et  qui  nourrit 
(son  enfant)  et  d'une  mère  miséricordieuse  :  bien  quelle  crie  un  peu  con- 
tre son  fils  et  l'empêche  de  téter,  elle  ne  supporte  cependant  pas  de  le 
repousser  pour  longtemps;  de  même  si  mon  Humilité  crie  parfois  un  peu 
à  cause  des  opprobres  et  des  amertumes  qui  m'adviennent  pour  mes  pé- 
chés, elle  n'admet  et  ne  supporte  cependant  pas  de  repousser  ta  Frater- 
nité, ou  un  autre  des  disciples  du  Messie,  qui  lui  soumet  ses  difficultés 
sur  un  passage  des  saints  Livres  ou  sur  un  autre  sujet  quelconque  utile 
à  l'âme.  Et  je  ne  le  fais  pas  seulement  à  cause  de  l'ordre  du  Maître  qui 
me  l'ordonne,  mais  aussi  parce  que  ce  m'est  facile  et  agréable,  car  il  a 
encore  été  dit  que  je  fasse  croitre  et  grandir  les  semences,  et  que  j'ap- 
porte sur  la  table,  avec  les  talents  qui  forment  le  capital,  l'intérêt  propor- 
tionné à  ma  force  (  1).  Ne  crains  donc  pas  de  me  demander  les  choses  qui 
te  préoccupent,  parce  que,  quand  bien  même  je  crierais  un  peu  en  pa- 
roles à  un  moment  quelconque,  par  la  suite  du  moins  je  me  contrains  et 
me  donne  de  la  peine  pour  envoyer  et  accomplir  ce  qui  m'est  ordonné  et 
demandé  par  la  charité  des  frères. 

2.  Nombre  des  livres  attribués  a  Salomon.  —  Ta  Fraternité  me  de- 
mande une  chose  qui  m'embarrasse  aussi  bien  qu'elle.  Que  pourrai-je  donc 
dire  et  répondre  à  ta  Fraternité  qui  m'interroge  sur  une  diversité  de  paro- 
les de  cet  Esprit  saint,  apostolique  et  doctoral  qui  sait  tout  et  scrute 
jusqu'aux  profondeurs  de  Dieu,  sinon  que  j'hésite  aussi  bien  que  toi  et 
que  j'admire  la  sagesse  cachée  de  l'Esprit. 

Il  est  bien  vrai  que  saint  Clément,  disciple  de  l'apùtre  Pierre,  a  écrit 
dans  la  huitième  constitution  (otâ-a^iç),  au  sujet  des  canons  (2),  comme 
récrit  ta  Fraternité,  qu'il  y  a  cinq  livres  de  Salomon,  mais  il  ne  distingue 
pas  et  ne  nous  nomme  pas  clairement  quels  sont  ces  livres;  tandis  qu'il 
n'y  en  a  que  trois  d'après  les  saints  docteurs  que  tu  as  mentionnés  : 
Alhanase,  Basile,  Grégoire,  Amphiloqtie,  et,  avant  eux,  FAisèbe  de  Cêsarée. 
avec  beaucoup  d'autres  qui  les  suivirent.  Ta  Fraternité  a  bien  fait  d'hési- 
ter et  d'étudier  ce  sujet,  c'est  même  extrêmement  beau  et  louable,  ce- 
pendant il  ne  faut  pas  t'étonner  des  variantes  analogues  des  paroles  di^ 
l'Esprit,  car  l'Esprit  les  a  prononcées  dans  sa  sagesse  par  la  bouche  d'hom- 
mes et  pour  des  hommes,  et  comme  il  le  jugeait  convenable.  Comme  ces 

(1)  Cf.  Matth.,  xxv,  -20-30. 

(2)  Il  s'agit  de  l'octateiiquo  de  Clément  dont  \o  liuitiénie  Uvro  est  formé  des 
canons  dtfsapôtros.  Dans  l'édition  de  Lagarde,  Reliquiac  juris  aiU.  syr.,  Lcipzii:, 
18.56,  p.  00,  Hsno  -2,  on  trouve  bien  <•  de  Salomon,  cinq  livres  •■  :  tandis  (ine  le 
texte  grec  du  dernier  canon  des  apôtres  n'atti'ibue  (|ue  trois  livres  ;i  .Salomon, 
cl'.  Mansi.  Concilia.  I,  17. 


MÉLANGES.  429 

paroles  t'ont  embarrassé  et  étonné,  voilà  que  tu  me  demandes  —  bien  que 
je  sois  aussi  embarrassé  et  aussi  étonné  que  toi  —  pourquoi  Clément  a  dit 
cinq,  tandis  que  les  docteurs  ont  dit  trois,  fait  qui  est  exact  et  absolument 
vrai,  mais  que  je  ne  comprends  pas  et  que  je  ne  promets  pas  de  t'expli- 
quer.  Je  t'écris  seulement  ce  qui  me  paraît  juste,  ce  sera  du  moins  une 
apparence  de  vérité.  Je  me  hâte  donc  de  dire  que  Clément  a  compté  cinq 
livres  de  Salomon  parce  qu'il  lui  a  attribué  aussi  la  Sagesse,  ce  livre  si 
admirable,  et  parce  qu'il  a  divisé  le  livre  des  Proverbes  et  en  a  fait 
deux  livres,  car  certains  partagent  aussi  cette  idée  que  c'est  un  autre 
livre  qui  a  été  réuni  et  placé  avec  celui-ci.  à  partir  de  l'endroit  (1)  où 
sont  mentionnés  les  Proverbes  écrits  par  les  «  amis  »  (2)  d'Ézéchias,  et 
jusqu'à  la  tin  ;  voilà  ce  que  je  crois  pouvoir  dire  au  sujet  du  texte  de 
Clément. 

Quant  au  texte  des  docteurs  qui  ne  mentionne  que  trois  livres  (de  Sa- 
lomon), je  dis  qu'ils  n'en  comptent  que  trois,  parce  qu'ils  ne  parlent  que 
des  livres  définis  canoniquement  par  l'tlglise  des  livres  protocanoniques), 
et  parce  qu'ils  ne  faisaient  qu'un  livre  et  non  pas  deux  de  tout  le  livre 
des  Proverbes.  Toutes  ces  idées  procèdent  de  ma  faible  et  modeste  opi- 
nion ;  pour  ce  qui  est  de  la  vérité ,  nous  le  laissons  à  connaître  à  l'Esprit, 
écrivain  des  (saints)  Livres;  cependant  pour  la  tranquillité  et  la  consola- 
tion de  ta  Fraternité,  j'ai  cru  bon  de  t'envoyer  avec  ceci  un  exemplaire 
d'un  petit  traité  ([ue  j  avais  composé  au  sujet  de  la  Sagesse,  ce  livre  si 
admirable  que  beaucoup  attribuent  à  Salomon.  au  temps  où  je  m'appli- 
quais avec  amour  du  travail  à  reviser  ce  livre  avec  les  autres  (3).  Voilà 
tout  pour  la  première  question  contenue  dans  la  lettre  de  ta  Fraternité. 

3.  Des  livhes  deutérocanunivues.  —  Venons  à  la  seconde  question  : 
Pourquoi  ces  livres  ne  sont-ils  pas  comptés  parmi  les  livres  canoniques 
de  l'Eglise?  Je  parle  de  la  grande  Sagesse  et  de  Jésus  fils  de  Sirac,  et  de 
beaucoup  d'autres  qui  sont  rejetés  en  dehors,  comme  Tobie  et  celui  des 
femmes  Esther  et  Judith,  et  les  trois  (livres)  sur  les  Macchabées  (4).  Je  te 
répondrai  encore  que  la  vérité  est  exactement  connue  de  l'Esprit  prophé- 
tique, apostolique  et  doctoral.  Je  veux  aussi  te  dire  l'opinion  de  mon 
faible  esprit  :  c'est  qu'ils  ne  sont  pas  composés  tout  entiers  de  paroles  révé- 
lées par  l'Esprit  (saint)  ou  de  prophéties  venant  de  Dieu,  mais  ils  renfer- 
ment ou  bien  des  paroles  de  sagesse  humaine  écrites  par  des  hommes 
pieux,  ou  bien  des  histoires  au  sujet  des  hommes  saints  et  pieux  eux- 
mêmes,  c'est  pourquoi  on  les  a  séparés  du  nombre  des  livres  canoniques 
de  l'Église,  et  on  les  a  placés  pour  la  lecture  particulière  en  dehors  des 
(livres)  habituels  pour  servir  à  la  correction  et  à  la  rectitude  des  mœurs, 

(1)  Prov.,  xxv. 

(2)  Le  grec  et  la  Peschito  portent  ot  çjiXoi,  l'hébreu  et  la  Vulgate  :  viri. 

(3)  En  704  à  705. 

(4)  Esther  est,  en  majeure  partie,  protocanonique:  le  troisième  livre  des  Mac- 
chabées, bien  que  mentionné  comme  canonique  dans  le  dernier  canon  des  apô- 
tres, est  apocryphe;  l'Église  catholique  attribue  aux  deutérocanoniques  la  même 
autorité  qu'aux  autres. 


|;;(J  REVUE    I)K    L  ORIENT    CIIRKTIEX. 

des  actions  et  des  actes,  pour  tous  ceux  qui  ont  l'esprit  bien  docile,  qui 
veulent  entendre  d'utiles  paroles  et  tendre  par  la  parole  et  par  les  actes  à 
la  connaissance  de  la  bonne  conduite. 

4.  Du  coMi'LT  ni:s  Alkxandhins.  —  Quant  à  ta  tmisièine  question  rela- 
tive à  Tannée  que  les  Alexandrins  coini)tent  de  plus  que  nous  comme  je 
te  l'ai  dit  jadis  (1),  elle  demanderait  beaucoup  de  paroles  pour  (-tre  réso- 
lue de  manière  à  te  satisfaire.  Écoute  du  moins  les  quelques  mots  que  je 
puis  te  dire  d'après  mes  forces  et  mon  temps  (disponible).  Sache  que 
l'année  de  la  révolution  du  soleil  sur  le  cercle  du  ciel  étant  formée  de 
trois  cent  soixante-cinq  jours,  on  obtient  cinquante-deux  semaines,  et  un 
jour  en  sus  des  semaines.  Il  est  donc  évident  que  chaque  année,  il  y  aura 
un  même  jour  fixe  et  déterminé  qui  en  sera  le  commencement  et  la  fin. 
11  s'ensuit  que  si  la  première  année  commence  et  finit  par  un  dimanche, 
—  et  ce  jour  lui  sera  fixe  et  déterminé  jiour  en  marquer  le  commence- 
ment et  la  fin,  —  la  seconde  année  commencera  et  finira  par  un  lundi,  la 
troisième  par  un  mardi,  la  quatrième  commencera  par  un  mercredi,  et  — 
à  cause  du  jour  en  plus  qui  s'ajoute  au  cours  de  l'année  (année  bissextile^ 
tous  les  quatre  ans  —  on  trouve  qu'elle  se  termine  un  jeudi.  11  est  donc 
évident,  d'après  ce  que  je  viens  de  dire,  cjue  la  cinquième  année  prendra 
le  vendredi,  c'est-à-dire  le  cinquième  jour,  comme  fixe,  particulier  et  dé- 
terminé. 

Ce  que  je  viens  de  te  dire  sur  ces  cinq  ans  te  montre  que  tous  ceux 
qui  s'adonnent  à  ces  calculs  cherchent  quel  est  le  jour  de  la  semaine  qui 
termine  l'année,  c'est-à-dire  celui  qu'avoisine  (que  suit)  l'année  suivante, 
dans  cette  période  de  sept  jours,  qui  est  la  couronne  de  tout  le  temps 
de  ce  monde,  et  que  vous  avez  coutume  d'appeler  «  fondement  ï  de  Tan- 
née qui  suivra  (2).  Ce  «  fondement  »  dont  vous  parlez  t'est  connu  d'après 
celui  ([u'a  eu  et  qu'a  pris  Tannée  courante,  et  non  d'après  celui  ([ue  pren- 
dra plus  tard  Tannée  qui  va  commencer.  Il  s'ensuit  donc  qu'il  te  faut 
prendre  Tannée  que  les  Alexandrins  comptent  en  plus  que  toi  quand  tu 
veux  calculer  le  commencement  de  ton  année  et  savoir  quel  est  celui  des 
jours  de  la  semaine  qui  convenait  à  Tannée  courante  et  non  à  Tannée  à 
venir  qui  n'est  pas  encore  commencée  et  par  suite  qui  n'est  pas  proche. 
Vous  ne  le  comptez  pas  bien  à  Taido  des  années  écoulées.  Car  lorsque 
vous  laissez  d'abord  cette  année  de  côté  et  ne  comptez  que  5.180  au  lieu 

(1)  Cf.  ROC,  HMiO,  p.  200  et  p.  10  du  til•ai^o  à  pai't.  Ledrrs  de  Jacques  d'Édesse, 
Paris,  1900. 

(•2)  Le  ■<  fondement  do  raunéc  »  est  le  dernier  jour  de  l'annc-e  syrioiuio,  c'est- 
à-dire  le  jour  de  la  s«?maine  qui  tombe  le  30  septembre.  D'ailleurs  JJISO  ou  5181 
représentent,  d'après  l'ère  alexandrine  de  la  création,  l'année  de  la  naissance 
(lu  Christ.  Jacques  semble  dire  que  Tautcui'  d'un  comput  pascal  pour  1010  pai- 
exemple  chiM'clio  non  pas  le  Jour  de  la  .semaine  qui  correspond  au  30  septembre 
lOiU  (auqu(>l  cas  il  utiliserait  5180),  mais  celui  qui  correspond  au  30  septembre 
1000  qui  est  le  ■•  foinlement  »  de  l'anni'c  suivante,  et  dans  ce  cas,  pour  faire  le 
lompnt  (le  1010,  il  utili.se  le  nombre  51Si.  —  Voir  l'article  suivant  sur  le  ■•  fon- 
dement (le  rannéc  ■>  d'apn's  Klie  de  Nisibc. 


MÉLANGES.  431 

de  5.181,  vous  avez  coutume  de  compter  au  lieu  de  ce  (fondement;  celui 
de  l'année  à  venir  et  qui  n'est  pas  encore  en  cours,  parce  ([ue  vous  ne 
connaissez  pas  la  cause  de  cette  dénomination  «  fondement  ». 

Comprends  par  là  et  travaille  en  ton  esprit  autant  que  tu  le  peux,  jus- 
qu'à ce  que  tu  possèdes  ce  que  tu  demandes  ;  sachant  que  ce  nombre 
5.180  que  vous  donnez  n'est  pas  le  véritable,  pas  plus  que  celui  des 
Alexandrins,  parce  que  le  nombre  des  années  du  monde  n'est  connu  et 
ne  sera  connu  de  personne.  Ce  sont  des  opinions,  que  chacun  commence 
par  se  former  avec  raison,  afin  d'avoir  occasion  (un  point  de  départ)  pour 
compter  ensuite  ce  qu'il  veut.  Voilà  ce  que  j'ai  trouvé  maintenant  à  ré- 
pondre aux  questions  et  aux  demandes  de  la  lettre  de  ta  Fraternité. 

5.  Question  personneij.e.  —  Quant  à  la  requête  qui  termine  ta  lettre, 
je  dirai  à  ta  Fraternité  qu'il  ne  s'agit  pas  de  la  faute  commise  contre  moi 
par  cet  homme  et  pour  laquelle  il  croit  que  je  me  venge  ;  mais  il  a  péché 
contre  lui-même  et  contre  la  loi  de  Dieu.  11  a  péché  d'autant  plus  grave- 
ment qu'il  a  été  averti  et  exhorté  avant  sa  faute.  Beaucoup  lui  ont  crié  et 
moi  aussi  je  lui  ai  fait  dire  :  <  Prends  garde  à  ne  pas  te  jeter  dans  cette 
fosse  pour  y  mourir  ».  —  11  n'a  pas  écouté  et  n'a  pas  obéi.  Et  maintenant 
que  ferais-je  pour  lui"?  Il  ne  me  demande  pas  moins  que  de  violer  pour 
lui  la  loi  divine,  de  me  rendre  aussi  coupable  qu'il  l'e.st,  de  faire  accep- 
tion de  personne  et  de  manquer  à  la  loi  de  Dieu.  11  croit  que  c'est  moi 
qui  l'ai  retranché  de  l'Eglise,  mais  il  s'est  retranché  lui-même  et  ce  n'est 
pas  moi  (qui  l'ai  fait).  Dis-lui  de  pleurer  sur  ce  qu'il  a  fait  et  de  penser 
qu'il  lui  vaut  mieux  d'être  retranché  de  l'Eglise  que  de  violer  sa  règle. 
Quand  il  sera  venu  ici,  je  ferai  avec  lui  selon  son  repentir  (1).  —  Porte- 
toi  bien  en  Notre-Seigneur  et  prie  aussi  pour  mon  Humilité. 


II.    —    DU    MEME    AU    MEME. 

1.  ExoRDE.  —  J'ai  reçu  la  précieuse  lettre  de  ta  Fraternité 
et  j'ai  vu  la  difficulté  qu'elle  renferme.  A  mon  avis,  si  lu  avais 
voulu  mettre  en  œuvre  les  mains  spirituelles  de  ton  esprit 
pour  prendre  le  hoyau  (oîy.EXXa)  spirituel  et  investigateur  et 
creuser  tant  soit  peu,  tu  aurais  pu,  même  sans  ouvriers,  mettre 
au  jour  et  extraire  ce  qui  est  caché  dans  les  paroles  qui  t'ont 
créé  des  difficultés,  car  le  trou  à  creuser  n'était  ni  profond  ni 
pénible.  Mais  je  sais  bien  ce  qui  t'arrive  et  je  veux  le  dire  .à  ta 
Fraternité  quiaiine  les  ouvriers  littéraires  :  puisque  l'on  trouve 
facilement  des  ouvriers  qui  se  louent  volontiers,  tu  as  jugé 
commode  de  louer  des  ouvriers  et  de  creuser  par  leurs  mains 

(1)  Il  semble  s'agir  d'une  censure  ecclésiastique  qu'on  demandait  à  Jacques 
d'Édesse  de  lever. 


|;}2  RKVUE    DE    l'orient   CHRÉTIEN. 

plufit  que  (le  travailhT  et  d'opérer  avec  les  tiennes;  tu  as  donc 
dit  à  ton  espiit  travailleur  et  investigateur  littéraire  :  «  Puis- 
qu'il m'est  lacile  de  louer  d(^s  ouvriers  qui  creuseront,  pourquoi 
nie  fatig'uerais-je  à  des  recherches  superllues?  »  (tu  risques) 
seulement  que  cet  ouvrier  qui  fait  des  recherches  superflues  ne 
se  fatigue  absolument,  ne  s'arrête,  e1  ne  cesse  de  travailler. 
Mais  en  voilà  assez  à  ce  sujet  ;  écoute  de  mon  Humilité  quelques 
paroles  courtes  et  brèves,  tant  que  je  m'y  appli(|ue  un  peu  et 
que  j'ai  la  force  et  le  courage  de  creuser. 

1.  ExpLicATiûx  d'une  phrase  DE  SAINT  CvRiLLE.  —  Ta  Fra- 
ternité doit  comprendre  et  savoir  que  l'on  peut  voir  les  méde- 
cins des  corps  aussi  se  servir  d'un  seul  et  unique  remède  con- 
tre des  maladies  nombreuses  et  diverses,  car,  selon  la  nature 
de  chaque  maladie,  ils  mélangent  dans  cet  unique  remède  les 
autres  plantes  médicinales  qui  sunt  convenables  et  utiles.  C'est 
ainsi  que  nous  voyons  agir  aussi  ces  médecins  spirituels  et 
(ces)  soutiens  des  âmes  ;  je  parle  de  ces  colonnes  mystiques  de 
l'Église  et  des  interprètes  des  paroles  divines,  quand  —  pour 
la  cause  qui  est  enjeu  (1)  et  aussi  pour  une  chose  placée  plus 
haut  dans  leur  discours  doctoral  —  ils  se  servent  de  la  même 
par(»le  qu'ils  tirent  du  saint  Livre  à  laquelle  ils  mélangent  d'au- 
tres choses  tirées  de  divers  endroits  du  même  livre,  et  qu'ils  en 
fabriquent  avec  art  et  sagesse  un  remède  avantageux  et  profi- 
table pour  les  esprits  des  auditeurs.  Si  tu  réiléchis  à  cela  avec 
sagesse  et  si  tu  le  comprends  avec  intelligence,  tu  n'auras  plus 
de  motif  pour  t'étonner  et  pour  douter  de  ce  que  tu  as  vu  et 
entendu  de  saint  Cyrille,  cet  haltile  artisan  de  paroles  et  ce  sage 
médecin  des  âmes.  Il  songeait  à  la  lois  dans  son  discours  au 
but  qu'il  avait  et  à  la  chose  qu'il  voulait  interpréter.  Il  faisait 
une  théorie  spirituelle  et  métaphorique  sur  le  mystère  divin  de 
la  Providence  salvatrice  du  Messie,  celle  qui  a  trait  à  la  fin  des 
temps  et  aux  derniers  jours  ou  bien,  pour  ainsi  dire,  à  la  on- 
zième heure,  celle  qui  triuche  au  soir  du  jour  de  tout  ce  monde. 

Comme  il  voulait  parler  de  la  Providence  divine,  sage  et 
inexprimable  qui  a  trait  à  la  fin  du  monde  et  qu'il  voulait  aussi 
faire  à  ce  sujet  une  métaphore  tirée  de  Noé,  de  son  temps  et  des 
siens,  et  comparer   cette  époque  à    la  onzième  heure,   il  lui 

(1)  Liltéralciin'iil  :  pour  la  caiiso  (]ui  ost  Iii(\ 


MÉLANGES.  433 

fallait  donc,  pour  obtenir  une  similitude  exacte,  en  arriver  — 
en  théorie  et  par  une  analogie  convenable  des  paroles  —  à  pla- 
cer Noé,  son  époque  et  son  nombre  au  onzième  degré.  Son 
discours  ne  visait  donc  pas  les  générations  et  les  familles  qui 
se  suivent  l'une  l'autre  et  l'une  après  l'autre,  mais  les  hommes 
dont  les  noms  sont  donnés  depuis  Adcuu  }usq\ïk  Noé,  c'est- 
à-dire  jusqu'au  temps  du  déluge  dans  tout  le  livre  divin.  Car 
lorsque  tu  lis  attentivement  toute  l'histoire  du  saint  livre,  tu  ne 
trouves  les  noms  et  le  souvenir  que  de  onze  hommes  de  toute 
la  race  et  la  descendance  libre  et  juste,  depuis  Adam  jusqu'au 
déluge,  et  aucun  en  plus.  Les  voici  :  Adam,  Abel,  Seth,  Enos, 
Qaïnan,  Maaléel,  lared,  Hénoch,  Mathusalem,  Lamech  et  Noé. 
Le  livre  sacerdotal  et  saint  de  Moyse,  ou  plutôt  l'Esprit  qui 
l'a  écrit,  —  parmi  toute  la  race  libre  et  en  dehors  de  ceux  de 
la  race  maudite  de  Gain,  —  ne  donne  le  souvenir  et  les  noms 
que  de  ces  onze  hommes.  Il  ne  faut  donc  pas  s'étonner  ni  hé- 
site*',  parce  que  saint  Cyrille  a  appelé  Noé  le  onzième  après 
Adam  dans  la  théorie  (la  similitude)  ajoutée  à  son  discours  sur 
le  sujet  qu'il  avait  en  vue.  Il  savait  ce  qu'il  disait,  et  il  n'igno- 
rait pas  que  dans  la  série  des  générations,  Tune  de  l'autre  et 
l'une  après  l'autre,  que  l'on  trouve  dans  le  livre  de  la  création 
(Genèse)  (1)  e1  aussi  dans  l'Évangile  (2),  Noé  est  le  dixième  et 
non  le  onzième  après  Adam.  C'est  ce  qu'on  trouve  dans  le  livre 
de  EXasupâ  de  saint  Cyrille  (:>)  et  aussi  dans  le  livre  de  la  créa- 
tion et  dans  le  livre  de  l'Évangile. 

3.  Explication  de  II  Pierre,  ii,  5.  —  Quant  au  texte  de  la 
seconde  épîtré'  catholique  de  Pierre  où  ta  Fraternité  dit  qu'il 
est  écrit  :  «  Noé  huitième  héraut  »,  il  ne  fait  pas  allusion  à 
l'ordre  du  rang  et  de  la  descendance  de  ceux  qui  proviennent 
d'Adam,  car  on  ne  trouve  pas  dans  les  environs  de  cette  pa- 
role les  mots  :  «  depuis  Adam  »  mais  il  est  seulement  dit 
qu'il  est  «  le  huitième  héraut  de  justice  ».  Bien  que  la  phrase 
soit  un  peu  obscure,  elle  a  cependant  ce  sens  et  cette  signifi- 
cation que  la  prédication  juste,  droite  et  pieuse  de  Noé  fut  le 
fait  de  huit  personnes  "Seulement  :  à  savoir  de  Noé  lui-même, 

(1)  Gen.,  V. 

(2)  Luc,  m,  36-38. 

(3)  Cf.  Migne,  P.  G.,  t.  LXIX,  col.  52  :  Kal  ^v  (Nwe)  Sixato;  s?  'A5à\L  Sià  Sri9 
•Y£VEaXoYoy[j.evoç. 

ORIENT  f.iiRt;iii:\.  28 


i;!l  HKVl  H    1»K    l'OHIENT    CIIRKTIKX. 

de  ses  troi.s  fils,  de  sa  femme  et  des  femmes  de  ses  trois  [ils; 
sur  ces  huit  personnes,  Noé  est  le  huitième  héraut  de  justice. 
Voilà  ce  que  mon  Humilité  a  découvert  en  prenant  le  hoyau 
à  ta  place  et  en  creusant  le  fond  de  Ion  champ.  Pour  toi,  lis 
avec  Soin  ces  quelques  recherches  et  prie  puur  celui  qui  a 
creusé,  alin  que  Dieu  le  fortifie  pour  qu'il  creuse  avec  courage 
el  sagesse,  que  le  Seigneur  te  donne  la  force  de  semer  et  de 
moissonner  sur  ces  labours  et  ces  travaux  pour  ton  avantage 
et  celui  de  ceux  qui  tomberont  (sur  cette  lettre),  par  les  j)riè- 
res  des  saints.  Amen. 


EXTRAITS    DE    TROIS    AUTRES    LETTRES. 

III.  —  Une  lettre  au  prêtre  Jean,  stylite  de  Litharba  (1),  a 
été  publiée  par  M.  Schroeter  [Z.  D.  M.  G.,  t.  XXIV,  p.  -261  sq.). 
Jacques  d'Édesse,  après  un  long  exorde  pour  encourager  Jean 
à  lui  adresser  des  questions  sans  se  laisser  arrêter  par  ses 
rebuffades,  lui  apprend  que  deux  homélies  attribuées  à  Jac- 
ques (de  Saroug)  ne  peuvent  être  de  ce  docteur  parce  que 
Tune  est  composée  en  deux  mètres  différents  tandis  que  Jac- 
ques (de  Saroug)  a  toujours  ('crit  dans  le  même  mètre,  et 
surtout  parce  que  leur  doctrine  est  hétérodoxe.  Voici  la  par- 
tie la  plus  importante  de  cette  lettre  toute  de  critique  litté- 
raire. 

Ta  t'ratcrnité  m'écrit  maintenant  au  sujet  des  doutes  ({u'elle  a  éprouvés 
sur  certaines  homélies  qu'elle  rencontra,  dans  lesquelles  on  trouve  des 
paroles  étrangères  au  sentiment  des  docteurs  de  l'Eglise.  Ton  zèle  et  ta 
demande  ont  été  causes  f[ue  moi  aussi  j'ai  trouvé  ces  homélies  et  ainsi 
ton  zèle  a  rendu  service  à  toi.  à  moi  et  à  beaucoup  d'autres  qui  rencon- 
treront désormais  et  ces  liomélies  et  mon  (présent)  écrit  à  leur  sujet,  si 
du  moins  quelqu'un  veut  bleu  accepter  ce  ([ue  mon  Humilité  écrit  là-des- 
sus. ' 

Apprends  maintenant,  ù  ami  de  Dic^u  et  du  Verbe,  et  ne  doute  pas  (pour 
ne  pas  douter)  de  ce  que  je  vais  te  dire  :  Tous  ceux  qui  possèdent  et 
ont  eu  jusqu'ici  le  don  de  discerner  If'  esprits,  témoignent  et  discer- 
nent quelles  sont  les  paroles  de  l'esprit  de  Dieu  et  les  paroles  de  ce 
monde  ou  encore  quelles  sont  celles  de  l'Esprit  opposé  (du  démon)  ;  le 
Verbe  de  Dieu  est  une  lampe  devant  les  pieds  et  une  lumière  dans  les 

(1;  Ad(l.  lus.  1-JI72,  loi.  ri>'-SI'.  C'est  la  proiuioi'O  dj  rocuoii 


.MÉLANGES.  435 

voies  de  tous  ceux  qui  possèdent  l'esprit  du  Messie,  qui  savent  discerner 
le  bien  du  mal,  qui  ne  prennent  pas  l'amer  pour  le  doux  ni  le  doux  pour 
Tamer,  et  qui  ne  sont  pas  trompés  par  le  pain  d'orge  ou  le  pain  d'avoine 
au  point  de  le  prendre  pour  du  pain  de  froment  lorsqu'il  n'en  est  pas. 
Comprends  donc  ce  que  je  dis  et  sache  que  ces  discours  (i-^mi^)  écrits  et 
cachés  sous  le  (nom  du)  docteur  Mar  Jacques  (de  Saroug)  (1)  ne  sont  pas 
(le  Mar  Jacques  ni  de  l'esprit  qui  parlait  par  lui  et  par  tous  les  docteurs 
de  l'Église.  Jacques  Ta  appris  de  Jacques  (2)  et  décrète  à  leur  sujet  qu'ils 
ne  sont  pas  de  Jacques  ni  d'Ephrem  son  maître,  ni  d'aucun  des  hommes 
sains  (orthodoxes)  qui  ont  l'esprit  du  Messie.  Mais  ces  discours  sont  do 
l'un  des  petits  rhéteurs,  d'un  sage  d'un  jour  qui  a  voulu  se  glorifier  et 
s'introduire  lui-même  parmi  les  auteurs  et  qui  a  pensé  de  lui  qu'il  était 
un  écrivain  et  un  interprète. 

Il  attribua  faussement  son  plagiat  au  docteur  Mar  Jacques,  et  le  mit 
sous  ce  nom;  dans  certaines  parties  de  ses  écrits  (fol.  SQ"")  il  prit  des 
explications  et  par  endroits  des  interprétations  dans  les  écrits  du  docteur, 
et  il  les  inséra  dans  les  siens;  dans  d'autres  partie.s  et  par  endroits  il 
prit  —  confiant  dans  son  sens  et  sa  rhétorique  —  ce  qu'il  avait  entendu 
dire  derrière  les  métiers  de  tisserands,  et  près  de  ceux  qui  sont  assis 
aux  portes,  et  près  de  ceux  qui  boivent  du  vin,  et  aussi  près  de  ceux  qui 
se  réunissent,  pleins  d'ivresse,  sur  le  lit  des  fumiers  et  y  bavardent,  puis 
il  plaça  impudemment  tout  cela  dans  les  discours  qu'il  compila.  Il  les 
composa  sur  deux  mètres,  et  en  cela  seulement  il  agit  bien  incons- 
ciemment d'ailleurs  —  car,  en  les  composant  sur  deux  mètres,  il  montre 
qu'ils  ne  sont  pas  de  Mar  Jacques  le  docteur  qui  composa  tous  ses  dis- 
cours en  vers  sur  l'unique  mètre  ()i!^<uLio)  de  douze  syllabes  (ii::^*)  parta- 
gées en  trois  morceaux  (v^ûsoi^)  de  quatre  syllabes  chacun.  (Cet  auteur) 
dans  ce  qu'il  dit,  n'a  ni  la  substance  ni  l'ordonnance  (que  l'on  trouve) 
dans  la  parole,  dans  la  pensée,  dans  les  sentences  (de  Jacques  de  Saroug) 
ni  même  dans  l'agencement  et  la  disposition  de  ses  mots.  Il  mériterait  le 
pardon  de  ces  petites  inepties,  s'il  ne  péchait  pas  encore  dans  les  choses 
plus  importantes.  Comme  il  se  montre  partout  sans  intelligence,  il  n'aura 
pas  non  plus  de  rémission,  car  il  dit  beaucoup  de  choses  qui  n'appartien- 
nent pas  au  sens  des  mystères  de  l'Église,  et  l'Esprit  de  Dieu  n'admet 
pas  en  lui  les  choses  (dogmes)  souillées. 

Il  dit  qu'au  premier  jour  furent  créées  les  puissances  intellectuelles  et 
incorporelles  avec  le  ciel  et  la  terre  —  Moyse  ne  l'a  pas  écrit  et  les  doc- 
teurs ne  nous  Tout  pas  transmis.  —  Il  dit  encore  que  ces  pures  intelli- 
gences et  ces  secondes  lumières  —  je  parle  de  ces  puissances  angéliques 
et  célestes,  serviteurs  de  Dieu  qui  accomplissent  sa  volonté  —  ne  sont  pas 
(créées)  à  l'image  de  Dieu  leur  créateur,  Adam  est  plus  grand  que  Gabriel 
et  Michael  et  leur  est  préférable.  —  Il  imagina  dans  sa  pensée  que  le 
sac  (iic^)  qui  a  deux  ouvertures,  l'une  pour  recevoir  et  l'autre  pour  donner. 


(1)  Né  en  452,  évoque  de  Saroug  de  519  au  21  nov.  521. 

(2)  C'esl-à-diro  :  Jacques  d'Édesse  l'a  appris  en  étudiant  Jacques  de  Saroug. 


'136  REVL'I-:    DE    l'orient    CHRÉTIEN. 

est  l'image  de  Dieu  invisible  que  l'on  ne  peut  représenter.  —  Il  dit  en- 
core que  Satan  —  qui  fut  créé  avec  le  Chérubin,  et  qui  fut  fait  lumière 
avec  toutes  les  puissances  intellectuelles,  mais  qui,  à  cause  de  son  orgueil 
et  de  sa  hauteur  contre  Dieu,  devint  ténèbres,  en  disant  :  je  monterai  au 
ciel,  je  pliict'rai  mon  sièfje  nu-dessus  des  iiuuf/es  et  des  i-loites,  et  je  serai 
semblable  au  Très-Haut,  et  qui  devait  tomber  et  devenir  ténèbres  un 
temps  long  et  incommensurable  avant  que  le  monde  existât,  —  (il  dit  donc) 
que  Satan  tomba  le  sixième  jour  et  qu'il  fut  rejeté  de  son  rang  parce  qu'il 
envia  l'honneur  fait  à  Adam.  On  ne  trouve  pas  cela  écrit  dans  les  paroles 
des  saints  Livres  ni  dans  celles  de  leurs  interprètes,  mais  on  les  trouve 
écrites  explicitement  dans  les  livres  des  hérétiques,  des  séducteurs  (fol. 
80^),  et  des  adversaires  de  Dieu  et  du  sens  des  docteurs  de  l'Église. 

Cet  homme  a  encore  dans  ces  discours  d'autres  inepties  et  beaucoup  de 
sottises,  tant  dans  les  mots  que  dans  les  paroles  excessives  qui  ne  ren- 
ferment ni  vérité  ni  avantage.  Ainsi  il  pense  que  chacune  des  paroles 
attribuées  à  Dieu  lors  de  la  création,  a  été  prononcée  d'une  voix  (sen- 
sible), afin  que  rintelligence  de  ces  choses  vînt  jusqu'à  nous,  car  nous 
n'aurions  pu  les  apprendre  ni  en  saisir  le  sens  sans  un  écrit  visible  ou  une 
parole  sensible.  11  semble  insinuer  dans  ses  discours  que  les  substances 
intellectuelles  avaient  besoin  ou  ont  besoin  de  cette  lumière  sensible. 

Il  profère  des  paroles  inutiles  et  vaines;  car  il  ne  sait  pas  ce  qu'il  dit. 
au  sujet  de  deux  choses  qui  se  présentent  dans  le  livre  de  Job,  parce 
qu'elles  sont  désignées  à  l'aide  de  noms  hébreux  —  je  veux  parler  de 
Béhémoth  et  de  Lévialhan  —  il  ne  sait  pas  ce  qu'ils  signifient.  Il  se  glori- 
fie de  suivre  la  parole  de  Moyse  et  il  prend  tout  ce  qui  est  écrit  au  sens 
matériel,  judaïque  et  sabbatique.  Il  attribue  à  toutes  les  créatures  un 
corps,  une  figure  et  une  forme  avec  tout  ce  qui  suit  le  corps.  Voilà  ce 
que  cet  homme  a  su  proférer  dans  ces  homélies. 

Voici  d'ailleurs  ces  homélies  afin  qu'elles  soient  connues  de  tous  et 
afin  que  personne  ne  croie  qu'elles  ont  été  écrites  par  le  docteur  Mar  Jac- 
ques :  celle  qui  a  été  écrite  sur  deux  mesures  est  divisée  en  huit  sections 
qui  se  suivent  l'une  l'autre,  une  de  chaque  mesure,  son  commencement 
est  : 

Au  commencement  des  livres  le  Fils  a  écrit 

Que  par  son  moyen  surgirent  toutes  les  créatures  (1). 

L'autre  qui  est  d'une  seule  mesure  a  pour  commencement  : 

Par  ton  Esprit  je  te  chanterai,  toi  et  tes  propriétés,  ù  Seigneur; 
Et,  par  ton  don,  je  louerai  ta  création  (2). 

I\ .  —  La  lettre  suivante,  très  courte  (railleurs  (3),  semble 
être  une  réponse  à  une  question  délicate  qui  n'est  pas  énon- 


7. 


(1)  lCx*V3  "^2  >aD  uwo.-«l3^  :  o^a>o  \-^  Iv^ûo,  'yt^-^_  Cf.  l's.  xNxix,  8  iM  Ilobr.  X. 
(:î)  A(l(i.  lus.  k'17-.>,  fol.  Sl--H\\ 


MÉLANGES.  437 

cée,  on  n'y  trouve  que  des  réticences.  Jean  le  stylite  semble 
avoir  entrepris  une  cure  (spirituelle)  et  ne  savoir  comment  la 
mener  à  bien. 

...  Tu  me  demandes  de  parler  de  ce  que  je  ne  sais  comment  faire  pour 
t'en  parler  (1).  De  quelle  manière  agir?  Je  me  trouve  entre  deux  difficul- 
tés et  deux  obstacles:  moi  d'une  part,  je  ne  sais  comment  parler,  et  toi  de 
l'autre,  tu  as  assumé  la  charge  du  médecin  et  tu  n'as  pas  de  fer  pour 
trancher;  tu  ne  connais  pas  non  plus  les  constitutions  des  corps,  ni  les 
différences  des  âges  et  des  statures  et  tu  n'as  ni  les  plantes  médicinales 
ni  les  remèdes...  Comprends  ce  que  je  dis,  bien  qu'il  me  soit  difficile  et 
dangereux  de  parler  et  qu'il  faille  me  servir  de  paroles  figurées  et  énig- 
matiques  pour  ne  pas  être  compris  de  tous  et  pour  qu'elles  ne  causent 
pas  aux  auditeurs  détriment  et  maladie  au  lieu  de  profit  (spirituel)  (2). 

Toute  la  lettre  est  sur  ce  ton.  Elle  pourrait  donc  Intéresser 
un  amateur  de  rébus. 

V.  —  Dans  une  autre  lettre  (3),  Jacques  d'Édesse  se  déclare 
prêt  à  répondre  aux  demandes  de  Jean  mais  il  n'a  pas,  à  l'en- 
droit où  il  est  alors,  beaucoup  de  livres  des  docteurs  interprètes 
des  paroles  divines  (4),  il  ne  peut  donc  lui  donner  que  fort  peu 
de  renseignements  sur  la  fête  de  la  sainte  croix  que  l'on  cé- 
lèbre le  14  septembre.  11  est  étrange  que  Jacques  se  borne  ici 
à  citer  Socrate  et  ne  mentionne  pas  la  Doctrine  d'Addaï  qu'il 
aurait  cependant  dû  connaître  : 

Voici  que  ta  Fraternité  m'a  interrogé  au  sujet  de  la  fête  de  la  dédicace 
de  la  croix  bénie  et  vénérée,  pourquoi  à  cette  époque  est-elle  fêtée  par 
les  chrétiens  le  14  du  mois  d'Eloul  (septembre)  ?  A  quelle  époque  et  où  a 
commencé  cette  coutume?  Y  a-t-il  quelque  colonne  (docteur)  de  l'Église 
qui  ait  écrit  quelque  chose  à  ce  sujet?  Trouve-t-on  dans  les  histoires  de 
l'Église  quelque  témoignage  là-dessus  ou  sur  les  questions  que  l'on  peut 
poser  sur  cette  fête  ? 

Je  ne  puis  te  répondre  et  ne  sais  que  te  dire  sinon  que  l'on  fait  ainsi 
dans  les  Églises  des  villes  d'après  la  coutume  et  la  tradition  ecclésiastique 

(1)  ^cn^^i^  \î^»;  U^Ij   \)l  vs.,*  Uf  ^w  ^^vj  |£s^»>9  ja^./»  ^  UsLv 

(3)  Add.  ms.  Um,  fol.  85--87\ 

(4)  \^iw  ^  y.^.'\t.  Ls^  a!^  lis:i.o^  Ib-so»  |io*ftv>o  jjûX::»»  JaM:»»  ^î  ^^^ 
Uw  -û-N  V^l-  Jacques  ne  devait  donc  pas  être  au  couvent  de  Téléda  ni 
sans  cloute  à  Édesse. 


i:!8  REVUE    DE    l/ORIENT    CHRÉTIEN. 

depuis  longtemps.  Et  sache  bien  que  la  tradition  antique  dune  coutume, 
qui  court  depuis  longtemps  dans  l'Eglise,  doit  être  réputée  vraie  et  accep- 
table comme  celle  qui  est  écrite.  Mais  comme  je  te  l'ai  déjà  écrit,  je  ne 
puis  pas  to  dire  ni  d'où  elle  vient  ni  do  quelle  époque,  ni  qui  l'a  établie. 
J'ai  parcouru  l'iiistoiro  ecclé.siastique  de  Socrate  où  est  racontée  la  dé- 
couverte de  la  croix  vénérée  par  les  soins  de  la  pieuse  impératrice  Ilr- 
lène  (1)  et  je  n'ai  pas  trouvé  que  cet  écrivain  ait  consigné  quelque  chose, 
au  sujet  du  jour  de  la  fête;  je  ne  me  souviens  pas  non  plus  d'avoir  jamais 
vu  ou  lu  quelque  chose  de  tel  au  sujet  de  cette  fête.  Voilà  le  peu  ([ue  je 
puis  répondre  à  ta  première  question. 

Dans  la  seconde  partie  de  cette  lettre,  .Jacques  d'Édesse  com- 
mente un  passage  de  saint  Ephrem  (41'"  discours).  Il  rite  donc 
une  partie  de  ce  discours  ainsi  que  la  fin  du  précédent  (Cf. 
Opéra  omnia,  t.  III,  Romae,  1743,  pp.  77-79).  Il  est  important 
de  noter  que  nous  avons  collationné  cette  longue  citation  faite 
par  Jacques  d'Edesse  avec  l'édition  Romaine  et  que  nous 
avons  trouvé  peu  de  variantes.  Il  s'ensuit  donc  que  l'on  mu- 
tilait seulement  les  discours  de  saint  Ephrem  qui  étaient  dé- 
favorables aux  monophysites,  comme  nous  l'avons  vu  pour  le 
Discours  cité  par  saint  Jean  Maron  (/lOC,  1001,  p.  110-117): 
tous  les  autres  ont  chance  de  nous  être  parvenus  dans  un  état 
suffisant  de  conservation.  Nous  pouvons  ainsi  donner  quelque 
réconfort  aux  éditeurs  de  saint  Ephrem  que  nous  avons  dû 
jadis  alarmer  un  peu  [loc.  cit.). 

Jean  le  stylite  ne  comprend  pas  le  passage  suivant  de  saint 
Ephrem  : 

Les  rebelles  seront  réprimandés,  les  investigateurs  seront  retenus.  Ils 
ont  vu  que  personne  ne  peut  comprendre  la  nature  ;  ils  ont  vu  que  quatre 
choses  sont  enfermées  dans  les  eaux,  elles  ont  une  nature  unique,  il  y  a 
aussi  deu.v  natures,  il  y  en  a  aussi  trois  :  triple  nature  qui  brille  triple- 
ment; qui  pourra  comprendre  le  maître  des  natures  et  scruter  son  es- 
sence... 

Jacques  d'Edesse  commence  par  reconnaître  l'obscurité  de 
ce  texte,  obscurité  qui  est  peut-être  voulue  : 

Ta  Fraternité  m'a  écrit  qu'elle  est  perplexe  au  sujet  d'un  écrit  du  doc- 
teur saint  Mar  Ephrem.  et,  je  te  le  dis,  qui  ne  serait  pas  perplexe  à  ce 

(1)  Hist.  eccL,  1,  17.  11  est  (Honnant  que  .lacqucs  ne  mentionne  i)as  lu  hoclruic 
d'Addnï,  car  c'est  un  écrit  édcssénicn  bien  antérieur  à  .lacqucs  (un  manuscrit  est 
(lu  vr  siècle)  et  on  y  troiivi"  les  i^'cits  de  deux  inventions  de  la  croix. 


-Mi:LA\<iES.  13!) 

sujet?  et  qui  pourrait  t'en  découvrir  le  vrai  sens?  Comme  le  discours  de 
cet  homme  sage  était  dirigé  contre  les  investigateurs  (les  chercheurs)  et 
les  sophistes  arrogants,  pour  leur  fermer  la  bouche,  pour  les  réprimander 
et  les  arrêter  dans  leurs  investigations  et  leui's  (arrogantes)  recherches  au 
sujet  de  Dieu,  c'est  pour  cela,  à  mon  avis,  qu'il  a  écrit  son  discours  de 
manière  mystique  et  obscure,  afin  qu'ils  en  soient  plus  réprimandés  par  là 
même  et  qu'ils  cessent  leurs  investigations  et  recherches  envers  le  Dieu 
caché  et  incompréhensible,  puisqu'ils  ne  peuvent  même  pas  comprendre 
des  paroles  écrites. 

Le  but  de  son  discours  était  Dieu,  même  dans  ce  passage  qu'il  a  écrit 
au  sujet  de  la  nature,  comme  tu  peux  le  voir  par  les  autres  phrases 
qui  précèdent  et  aussi  par  celles  qui  suivent.  Ce  passage  est  dans  le 
44*^  discours  de  ceux  que  ce  docteur  a  écrits  sur  la  foi.  Il  commence  par  : 

Vient  ensuite  une  longue  citation  de  saint  Ephrem  depuis 
{Opéra,  t.  III,  p.  78)  :  ^vo/  Ni.L  ^jh/,  00,30  ©i-  iv^  jusqu'à  (p.  79)  : 
pv\v<.\  vûNjLio  op.;l  ^^-  u\jLo  wo,oi!^(j  p^.  Nous  n'avons  relevé  que 
vingt-deux  variantes  dont  plusieurs  sont  peu  importantes  et 
une  omission.  Les  mots  :  .^o^  p,  i.a^.  n^  ,^^0  ,ç„sal  ^a  qui  se  trou- 
vent dans  l'édition  Romaine  ne  figurent  pas  dans  Jacques 
d'Édesse. 

Enfin  Jacques  explique  que  les  «  quatre  choses  »  désignent 
peut-être  les  quadrupèdes,  les  oiseaux,  l(.^s  reptiles  et  les  pois- 
sons, car  ces  quatre  classes  ont  toutes  des  représentants  dans 
les  eaux.  Ceux  «  d'une  nature  »  sont  les  poissons  qui  ne  peuvent 
vivre  que  dans  l'eau;  ceux  de  «  deux  natures  »  senties  amphi- 
bies qui  vivent  dans  l'eau  et  sur  la  terre,  comme  les  castors 
(ir^),  le  chien  d'eau  (p-^o  .^c^)  et  l'hippopotame  (1);  ceux  de 
«  trois  natures  »  peuvent  vivre  à  la  fois  sur  la  terre,  dans  l'air 
et  dans  l'eau  comme  les  oiseaux  marins  et  la  poule  d'eau 

■  j^o"t«3^  IvVio  l^iinûi.  \-^')0  .  i^a»  ^*  |Ldi^'.2^3  .  lao  J-bo  ^^  »-vooo  t^*o  v^o^J-aoo 

«  Ainsi  riiippopotamo  (le  cheval  des  eaux)  qui  est  dans  le  Nil,  fleuve  d'E- 
gypte, demeure  durant  le  jour  dans  les  eaux,  il  s'y  accouple,  y  engendre  et  y 
fait  tout  ce  qu'il  veut;  durant  la  nuit  il  monte  et  va  paître  les  herbes  et  les  se- 
mences qui  sont  dans  les  champs  ».  —  D'après  ce  passage,  Jacques  d'Édesse, 
qui  avait  d'ailleurs  visité  l'Egypte  (cf.  Rubens  Duval,  La  liltéralure  syriaque, 
p.  o76,  Paris,  1889),  connaissait  bien  l'hippopotame.  Il  est  remarquable  dès  lors 
qu'il  n'ait  pas  songé  à  voir  dans  cet  animal  le  Béhémoth  de  la  Bible  (Job. 
chap.  xl).  Pour  Jacques  d'Édesse,  Béhémoth  (les  bêtes)  désigne  les  sauterelles. 
Cette  opinion  est  commune  chez  les  exégètes  syriens,  et  nous  avons  cherché  n 
la  mettre  en  relief.  Cf.  nOC:,  1905. 


440  RKvrr:  df.  l'ouiknt  ciiri':tie\. 

(p:ja;  iissJîO.  et  participent  ainsi  du  quadrupède,  de  l'oiseau  et  du 
poisson  ou  encore  peuvent  vivi-e  à  la  fois  sur  la  terre,  dans  la 
terre  et  dans  Teau  comme  les  grenouilles  (kjvo/)  et  participent 
ainsi  du  quadrupède,  du  reptile  el  du  poisson. 


II 


LE  ('  FONDEMENT  DE  L'ANNEE  » 
D'APRÈS  LA  CHRONOGRAPHIE  D'ÉLIE  DE  NISIBE 

Dans  la  Chronographie  d'Élie  de  Nisibe  l'expression  «  fonde- 
ment de  l'année  »  s'entend  en  trois  sens  différents  selon  qu'il 
s'agit  de  l'année  civile,  de  l'année  solaire  ou  de  l'année  lu- 
naire. 

Je  suppose  que  l'auteur  donnait  la  définition  du  fondement 
de  l'année  civile  et  le  moyen  de  le  calculer  au  début  du  cha- 
pitre sur  la  computation  des  fêtes  des  chrétiens  dont  la  der- 
nière partie  est  conservée  à  la  page  88'  du  manuscrit.  Il 
termine,  en  effet,  par  l'indication  de  la  méthode  pour  calculer 
quel  jour  de  la  semaine  tombe  le  commencement  d'un  mois  ou 
l'une  des  fêtes  fixes;  dans  une  année  commune,  deux  éléments 
sont  nécessaires  :  le  «  fondement  de  l'année  »  et  le  «  signe  »  du 
mois  ou  de  la  fête.  Cette  dernière  expression  s'entend,  pour  les 
mois,  du  reste  de  la  division  par  7  du  chiffre  obtenu  en  ajoutant 
le  nombre  des  jours  du  mois  précédent  au  signe  de  ce  même 
mois,  le  signe  de  Tesrin  I  étant  1  ;  pour  Tesrin  II  on  obtient 
(I  -h  31  z=  32  divisé  par  7,  reste)  4;  pour  Kanun  1  (4-h  30  =:  34, 
divisé  par  7,  reste)  6;  etc.  Pour  les  fêtes,  «  le  signe  »  est  le  reste 
de  la  division  par  7  du  chiffre  obtenu  en  ajoutant  le  nombre 
des  jours  écoulés  dans  le  mois  au  signe  de  ce  mois;  celui  de  la 
Nativité  est  (24  -+-  G  [signe  de  Kanun  I]  =  30,  divisé  par  7, 
reste)  2. 

«  Si,  écrit  Élie  de  Nisibe,  nous  voulons  savoir  en  quel  jour 
de  la  semaine  arrive  le  commencement  de  l'un  des  mois,  l'une 
des  fêtes  ou  l'une  des  Commémorations,  nous  ajoutons  le  signe 
(lu  mois  que  nous  voulons,  de  la  fête  ou  de  la  Commémora- 
tion, au  fi>ii(/eineu/  de  l'année;  nous  soustrayons  du  total  une 


MÉLANGES.  441 

semaine,  s'il  y  a  plus  d'une  semaine;  le  reste,  c'est  le  com- 
mencement de  ce  mois,  le  jour  de  la  fête  ou  de  la  commémo- 
ration. 

«  Si  c'est  une  année  intercalaire,  nous  ajoutons  les  signes 
des  mois,  des  fêtes  ou  des  Commémorations,  depuis  le  com- 
mencement de  Tesrin  I  jusqu'à  la  fin  de  Sebat,  au  fondement 
de  l'année;  depuis  le  commencement  d'Adar  jusqu'à  la  fin  de 
l'année,  au  commencement  de  F  année.  » 

De  là  il  résulte  indubitablement  que,  pour  Élie  de  Nisibe,  le 
fondement  de  l'année  civile  c'est  le  jour  de  la  semaine  auquel 
finit  l'année  précédente.  Transposons  dans  notre  calendrier. 
L'année  courante  (1909)  a  commencé  un  samedi;  son  fonde- 
ment sera  le  vendredi  dernier  jour  de  1908.  Voulons-nous 
savoir  quel  jour  de  la  semaine  est  tombé  le  28  février?  Le  signe 
de  février  est  4  (1  -+-  31  =  32;  divisé  par  7,  reste  4);  4  H- 
27  jours  écoulés  ==  31  ;  31  divisé  par  7,  reste  3.  Ajoutons  3  jours 
au  fondement  vendredi,  nous  trouvons  que  le  28  février  est 
tombé  un  lundi.  Pour  le  V  mars,  le  signe  est  4  (4  +  28  =  32; 
divisé  par  7,  reste  4);  le  1"  mars  est  tombé  un  mardi,  A"  jour 
après  le  vendredi.  Appliquons  la  règle  à  1908.  Le  fondement, 
dernier  jour  de  1907,  c'est  mercredi;  le  commencement  de 
l'année,  jeudi.  Pour  le  28  février,  nous  ajoutons  3  jours  au  fon- 
dement et  trouvons  samedi;  pour  le  1"'  mars,  nous  ajoutons 
4  jours  au  commencement  de  l'année  et  trouvons  lundi.  Élie  dit 
encore  (fol.  99'')  :  «  En  ajoutant  1  (c'est-à-dire  le  signe  de 
Tesrin  I)  au  fondement  de  l'année,  tu  obtiens  le  commencement 
de  Tannée.  » 

Le  fondement  de  l'année  civile  varie,  dans  le  calendrier  ju- 
lien, suivant  un  cycle  de  28  ans,  comme  la  «  lettre  dominicale  » 
chez  les  Occidentaux. 

Pour  l'année  solaire,  le  fondement  est,  d'après  la  théorie 
développée  à  la  page  74'  du  manuscrit,  le  temps  écoulé  dans 
la  semaine  au  moment  de  l'équinoxe  de  printemps,  la  semaine 
commençant  au  coucher  du  soleil  le  samedi  soir,  puisque 
pour  les  Orientaux  chaque  jour  commence  le  soir  au  coucher 
du  soleil  et  non,  comme  en  occident,  à  minuit.  Le  fondement 
de  l'année  solaire  varie  suivant  un  cycle  de  220  années  so- 
laires qui  font  80.353  jours  ou  11.479  semaines.  Élie  fait  com- 
mencer ce  cycle  au  début  de  l'ère  de  Nabuchodonosor,  747 


M'-:  HKVLK    I)i;    L  OUIKNT    CHRHTl  r:.\. 

avant  l'ère  chrétienne,  ann(''e  pour  laquelle  le  fondement  est  1 

1  jour  10  heures  56  minutes,  l'équinoxe  ayant  eu  lieu  le  lundi  ] 

à  4  heures  56  minutes  du  matin.  ] 

Le  fondement  de  l'année  lunaire,  c'est  le  temps  «  écoulé  dans  \ 

le  mois  lunaire  commun  au  moment   du  soir  où  commence  ] 

le  F'' jourd'Adar  ».  Cette  donnée,  que  nous  trouvons  à  la  page  < 

7S^  du  manuscrit,  sert  à  calculer  l'âge  de  la  lune  au  coni-  ! 

mencement  d'un  jour  quelconque  de  l'année;  elle  varie  sui-  I 

vant  une  période  fictive  de  76  ans,  à  la  fm  de  laquelle  la  dif-  i 

férence  s'est  augmentée  de  5  heures  18  minutes  5;i  secondes.  \ 

Élie  donne  un  tableau  des  fondements  de  76  années  simples  à  < 

partir  du  commencement  de  l'ère  de  Nabuchodonosor.  d'après  \ 

les  calculs  de  IMolémée  au  2'  chapitre  du  5'  livre  de  l'Aima-  | 

geste,  calculs  suivant  lesquels  il  estime  que  l'âge  de  la  lune  \ 
était  à  Bagdad,  au  moment  du  soir  où  a  commencé  le  l'""  Adar 

de  l'an  747  avant  l'ère  chrétienne,  S  jours  1 1  minutes.  Dans  un  ■ 

second  tableau,  il  indique  les  jours,  heures  et  minutes,  qu'il  i 
faut  ajouter  pour  les  trente-six  premières  périodes  complètes 

de  76  années.  I 

Élie  connaît  aussi  le  cycle  de  lî)  ans  dont  il  traite  à  la  page  | 

1)3'  ;  il  appelle  alors  fondement  de  la  lune,  le  chiffre  que  nous  ] 

nommons  «  épacte  »  (1).  i 


(1)  Voir  La  Clironor/raphie  d'Élie  bar  Sinwja,  luétropolitain  de  .Xùihe.  Traduc- 
tion française  par  L.  Deiaporte.  Bibliothèque  de  l'École  pratique  des  Ilaula^- 
Éludes,  toino  181,  Paris.  l'JOl». 

L.    DeLAI'OHTE. 


111 


Nous  apprenons  la  mort  do  M.  Karl  Krumbachcr,  professeur  à  Puniversité  de 
Munich,  le  rénovateur  des  études  byzantines.  Dieu  l'a  lappelé  à  lui  le  12  dé- 
cembre 1!K)9,  après  de  longues  soufl'rances,  ;ï  l'âge  de  cinquante-quatre  ans.  La 
l'édaction  de  la  Revue  de  VOrienl  Chrétien  tient  à  adresser  à  sa  famille  et  à  ses 
nombreux  amis  l'expression  de  ses  sincères  condoléances. 


BIBLIOGRAPHIE 


René  Basset,  Fekkaré  lijasous,  8",  28  pages,  Paris,  Librairie  de  l'art  indé- 
pendant, 1909  (Forme  le  fasc.  XI  des  «  Apocryphes  éthiopiens  traduits  en 
français  ».  Cf.  ROC,  1906,  p.  110).  —  1  fr.  50. 

C'est  une  apocalypse  à  tendance  politique.  Au  jour  de  la  Cène,  les  dis- 
ciples demandent  au  Sauveur  quels  seront  les  signes  de  la  fin  du  monde. 
Il  en  énumère  un  bon  nombre  et  ajoute  :  «  Ensuite,  j'amènerai  de  l'orient 
un  roi  nommé  Théodore  (  Teouodros)  qui  rassemblera  ceux  que  j'aurai 
épargnés  et  qui  faisaient  ma  volonté.  Il  viendra  un  métropolitain  qui  con- 
sacrera la  terre  ;  toutes  les  églises  détruites  seront  rétablies...  Ma  paix  des- 
cendra sur  la  terre...  En  ce  temps,  il  n'y  aura  pas  de  troubles,  ni  de  paro- 
les hostiles,  ni  de  haine...  Tout  marchera  selon  la  parole  du  roi  et  du 
métropolitain...  on  célébrera  le  Seigneur  par  des  hymnes  et  des  prières 
pendant  quarante  ans.  Ensuite  régneront  trois  rois...  »  Cette  prophétie 
fut  appli([uée,  au  xix"  siècle  seulement,  à  Théodoros  II  ,7  1868)  et  au  mé- 
tropolite Salama;  elle  ne  parait  pas  avoir  été  utilisée  par  Théodore  I  (1409- 
I4I2).  Elle  est  d'ailleurs  certainement  antérieure  au  xvi®  siècle ,  date  des 
plus  anciens  manuscrits  conservés,  et  montre  du  moins  que  l'adage  is  fecil 
cui  prodest  souffre  des  exceptions. 

F.  Nau. 

Le  P.  Cyrille  Charon  (C.  P.  Karalevskv),  Histoire  des  Patriarcals  Me/ki- 
tes  {Alexandrie,  Antioche,  Jérusalem)  depuis  le  schisme  monopliysite  du 
sixième  siècle  jusqu'à  nos  Jours,  avec  caries  et  illustrations  d'après  les 
originaux.  Tome  III,  Les  Institutions  :  Liturgie,  Hiérarchie,  Statistique, 
Organisation,  Listes  épiscopales;  fasc.  I.  Rome,  1909,  304  pages.  A  Paris, 
en  commission  chez  Paul  Geuthner.  —  8  fr.  "25  le  volume. 

Avec  ce  fascicule,  le  P.  Charon  commence  la  publication  de  son  Histoire 
des  Patriarchats  melkites  qu'il  préparait  depuis  de  longues  années.  Formé 
aux  méthodes  scientifiques  occidentales,  et  prêtre  de  cette  église  byzantine 
(ju'il  aime  tant,  le  P.  C.  est  aussi  qualifié  qu'on  peut  l'être  pour  entre- 
prendre un  semblable  travail.  Du  reste,  son  étude  sur  la  liturgie  constan- 
tinopolitaine  dans  les  églises  d'Alexandrie,  d'Antioche  et  de  Jérusalem  a 
permis  au  public  savant  d'apprécier  les  principes  qui  ont  dirigé  toutes  ses 
recherches. 

Le  troisième  volume  dont  nous  annonçons  aujourd'hui  le  premier  fasci- 
cule contiendra  tout  ce  qui  concerne  les  institutions  ecclésiastiques  des 


141  rti;\i  i:  i>i-:  l'ohient  ciuii-tikn'. 

Molkites.  Les  trois  premiers  chapitres,  adoption,  liistoire,  pratique  du  rite 
byzantin  dans  les  patriarchats  melkites,  reproduisent  en  majeure  partie 
l'essai  imprimé  dans  les  y  vjjoiTO[xt/.!x  et  qui  a  été  recensé  ici  même,  mais 
avec  (juelques  additions  intéressantes,  telle  la  comparaison  du  calendrier 
jacol)ile  avec  ceux  d'Al-Hairouni  et  de  Nicon  pour  les  trois  premiers  mois 
(le  Tannée.  L'auteur  a  signalé  sept  manuscrits  syro-melkites  qu'il  ignorait 
en  19(>8(l),  et  il  ne  faut  pas  douter  qu'il  n'en  découvre  encore  d'autres; 
les  quelques  pages  reproduites  photographiquement  sont  de  bons  spéci- 
mens de  l'écriture  syriaque  propre  aux  Melkites.  Nous  ne  dirons  rien  de 
l'histoire  des  éditions  de  la  liturgie  melkite  déjà  très  bien  traitée  dans 
l'ouvrage  cité,  le  P.  C.  a  eu  l'excellente  pensée  de  l'illustrer  par  la  repro- 
duction de  quelques  pages  empruntées  aux  plus  anciennes  de  ces  publica- 
tions, on  y  verra  plusieurs  pages  du  liturgicon  d'Athanase  IV  Dabbàs,  une 
de  l'horologe  de  1514  (imprimé  à  Fano  ,  une  de  l'horologe  de  1702,  trois  du 
psautier  de  1706. 

Toutefois,  il  y  a  une  édition  du  livre  des  Épîtres  plus  ancienne  que  celle 
imprimée  à  Schouair  en  1759,  c'est  un  Praxapostolos  publié  à  Alep  en 
1707,  par  les  soins  d'Athanase  IV  Dabbâs.  Cette  édition  n'existe  pas  dans 
la  riche  collection  liturgique  du  British  Muséum  et  je  comprends  fort  bien 
(ju'elle  ait  échappé  aux  investigations  du  P.  C,  elle  m'est  connue  par 
quelques  lignes  du  manuscrit  Borgiano  iirabo  63  (olim  K.  I.  43)  copié  en 
1741  par  le  prêtre  copte  Raphaël  Tukhi.  Voici  le  texte  de  cette  note  :  «  Le 
livre  des  irpâÇetç,  c'est-à-dire  les  Actes  des  Apôtres  saints,  ensuite  les  lettres 
de  Paul  l'apôtre,  puis  de  Jacques  et  de  Pierre  et  de  Jean  et  de  Jude,  a  été 
copié  de  dessus  un  livre  imprimé  dans  la  ville  d'Alep  l'imprenable  l'an 
1707  du  Christ,  et  j'ai  fait  cette  copie  en  l'an  1741  du  Christ.  »  Le  même 
scribe  a  ajouté  dans  la  marge  :  «  par  les  soins  du  Père  honoré  et  du  Sei- 
gneur célèbre  Kyriou  Kyr  Cyrille  le  vénérable  patriarche  d'Antioche  ». 
Malgré  ces  derniers  mots,  il  nous  semble  que  ce  n'est  pas  à  Cyrille .  mais 
bien  au  savant  Athanase  IV  qu'il  faut  attribuer  l'initiative  de  cette  publi- 
cation. Cyrille  fut  patriarche  d'Antioche  pour  la  troisième  fois  de  1093  à 
1720,  c'est  vrai,  mais  Athanase  IV,  qu'il  avait  dépossédé  de  son  siège,  était 
revenu  depuis  un  an,  au  moins,  dans  la  ville  d'Alep,  car  nous  savons  qu'il 
y  fit  imprimer  un  psautier  en  1706.  Si  Tukhi  a  mentionné  le  nom  de  Cyrille, 
c'est  probablement  parce  que  ce  patriarche  était  mort  en  communion  avec 
l'Eglise  Romaine,  tandis  qu'Athanase  resta  toute  sa  vie  un  orthodoxe  en- 
durci. Rendons-lui  néanmoins  l'honneur  auquel  il  a  droit  ;  par  ses  éditions 
du  Liturgicon  en  1701,  du  psautier  en  1706,  de  VApostolos  en  1707,  de 
l'évangéliaire  et  du  livre  des  prophéties  en  1708,  du  Pamklitikon  en  1711, 
il  a  bien  mérité  de  l'Église  Melkite. 

Le  chapitre  sur  la  jjratique  du  rite  byzantin  a  subi  quelques  retouches 
avec  la  reproduction  de  deux  nntiiiwnsia,  l'un  ancien  avec  inscriptions  en 
arabe,  l'autre  moderne  avec  légendes  grecciues. 

Au  chapitre  \\,  commence  la  partie  vraiment  nouvelle  du  volume  avec 

(1)  Le  manuscrit  18  de  la  liste  du  1'.  C.  csl  lo  ms.  liortjUxno  siro  /.'>  et  non  ,'Hi 
(rorrigor  au.ssi  à  l;i  pago  Ix'i. 


BIBLIOGRAPHIE.  445 

l'histoire  de  la  hiérarchie  dans  les  patriarchats  melkites.  La  liste  des  évê- 
chés  d'Egypte  qu'a  publiée  Parthey  en  186G  donnerait  l'état  du  patriarcat 
d'Alexandrie  au  sixième  siècle,  c'est-à-dire  avant  la  séparation  monophy- 
site;  il  y  avait  alors  103  évéchés  répartis  en  10  éparchies,  mais  la  scission 
des  raonophysites  rendit  très  précaire  la  situation  des  orthodoxes  qui 
n'avaient  en  1715  que  quatre  métropolites  dépendants  du  trône  patriarcal. 
Actuellement  la  situation  n'est  pas  meilleure,  et  encore,  faut-il  le  noter, 
les  quatre  sièges  métropolitains  sont  de  pures  titulatures  et  dépourvus  de 
suffragants.  Le  patriarchat  d'Antioche  comprenait  au  sixième  siècle  12  mé- 
tropoles, plus  5  églises  autocépliales,  7  éparchies,  2  évéchés  exempts,  en 
tout  151  évéchés  (cf.  supra,  p.  209).  Au  dixième  siècle,  les  évéchés  melkites 
y  étaient  au  plus  une  soixantaine;  en  1715,  ils  n'étaient  plus  que  17;  en 
1855,  14.  L'auteur  étudie  ensuite  l'histoire  de  la  hiérarchie  melkite  catho- 
lique et  en  discute  la  réorganisation  ;  ces  pages  n'ont  pas  seulement  un 
intérêt  théorique,  elles  peuvent  et  doivent  porter  fruit  pour  le  développe- 
ment et  le  fonctionnement  normal  de  l'église  de  Syrie.  Lors  de  sa  for- 
mation au  cinquième  siècle,  le  patriarchat  de  Jérusalem  comprenait  55 
évéchés  répartis  entre  3  métropoles,  mais  la  conquête  arabe  appauvrit 
particulièrement  cette  église;  en  1700,  il  y  avait  7  sièges  suffragants, 
comme  en  1715  et  1838;  à  l'heure  actuelle,  on  en  compte  14. 

Le  chapitre  V  contiendra  la  statistique  des  patriarchats  melkites,  catlio- 
liques  et  orthodoxes;  ce  cliapitre  n'étant  pas  encore  terminé,  nous  nous 
réservons  d'en  parler  à  une  prochaine  recension.  On  aura  remarqué  com- 
bien le  livre  du  P.  C.  renferme  de  documents  difficiles  à  trouver  et  qui 
jamais  n'avaient  été  réunis  dans  un  aussi  vigoureux  essai  de  synthèse. 
On  pourra  critiquer  l'inégalité  de  quelques  développements  ,  certains 
exposés  un  peu  diffus,  quelques  phrases  même  qui  sont  des  énigmes  (1), 
mais  l'ensemble  du  travail  reste  majestueux  et,  nous  n'en  doutons  pas, 
cette  première  tentative  dune  histoire  des  patriarches  melkites  sera  appré- 
ciée de  tous  ceux  qui  s'intéressent  aux  églises  d'Orient  ;  c'est  pour  cela  que 
nous  nous  sommes  permis  d'en  entretenir  si  longuement  les  lecteurs  de 
la  Revue  de  VOvienl  Chrétien. 

Rome,  le  4  novembre  1909. 

Eugène  Tisserant. 

Franz  Cumont,  Les  religions  orientales  dans  le  paganisme  romain,  AnndAes 
du  Musée  Guimet  (Bibliothèque  de  vulgarisc^tion),  t.  XXIV,  2e  édition 
revue.  Paris,  E.  Leroux,  1909,  xxvi  -f  431  pages  in-12.  —  Prix  :  5  fr. 

Les  lecteurs  de  la  Revue  connaissent  déjà  ce  beau  livre  dont  nous  avons 
annoncé,  il  y  a  deux  ans,  la  première  édition.  La  seconde  édition,  qui  vient 
de  paraître,  diffère  surtout  de  la  première  par  un  remaniement  sérieux 
des  notes.  M.  Cumont  s'est  efforcé,  dit-il,  d'y  tenir  compte  des  suggestions 
ou  observations  que  des  lecteurs  obligeants  lui  avaient  communiquées, 

(1)  Cf.  p.  215;  pourquoi  la  date  du  document  de  Parthey  est-elle  ■<  évidem- 
ment »  fausse  ? 


■Ile»  KICVCK    I)K    l'ORIKNT    CHRÉTIEN. 

(l'y  signaler  les  publications  nouvelles  et  dy  utiliser  les  résultats  de  ses 
j)ropres  reclierches.  Le  texte  même  n'a  guère  été  modifié.  M.  Cumont  s'est 
l)orné.  en  général,  à  en  faire  disparaître  certaines  erreurs.  Les  additions 
y  sont  insignifiantes,  sauf  dans  le  chapitre  sur  la  Syrie.  Un  index  termine 
cette  seconde  édition,  et  facilitera  la  recherche  des  sujets  qui  y  sont  tou- 
chés. Ainsi  mise  au  point,  la  seconde  édition,  qui  est  imprimée  sur  du 
papier  de  meilleure  qualité  et  avec  des  caractère  plus  élégants,  est  assu- 
rée d'avoir  encore  plus  de  succès  que  la  première.  Notons  qu'il  en  paraîtra 
prochainement  une  traduction  allemande  chez  Teubner  à  Leipzig.  C'est 
assez  dire  combien  cet  ouvrage  de  M.  Cumont  est  apprécié  en  Allemagne. 

M.  A.   KlGE.NER. 

1'.  K AïKAKLi':  Hallkrini  s.  J.,  Les  preniif'res  pnf/es  du  pontificat  du  pajie 
Pie  IX,  Home,  M.  Bretsclineider,  1909,  80,  .\v-254  pages.  —  4  fr.  50. 

Cet  ouvrage  a  été  imprimé  en  italien  dès  1867,  mais  n'a  pas  été  livré  à 
la  publicité  ;  les  éjjreuves  ont  été  corrigées  à  cette  époque  par  Sa  Sainteté, 
et  l'on  trouve  à  la  fin  du  présent  ouvrage  une  reproduction  phototypique 
de  quelques  passages  des  épreuves  avec  addition  de  la  main  de  Pie  IX, 
p.  215-217.  L'ouvrage  italien  avait  été  traduit  en  français  sur  le  désir  de 
Pie  IX,  par  l'abbé  Van  der  Berghen.  alors  correspondant  belge  de  la  Civillà 
eattoHca.  La  librairie  Bretschneider  édite  aujourd'hui  cette  traduction. 
C'est  l'histoire  des  premiers  mois  du  pontificat  de  Pie  IX  (avec  un  aperçu 
sur  sa  jeunesse)  jusqu'à  la  fin  de  1840  :  l'élection,  le  pardon  politique, 
les  conséquences  heureuses  ou  malheureuses  de  cette  amnistie,  le  parti 
que  les  révolutionnaires  italiens  ont  su  en  tirer,  les  premières  réformes 
politiques.  L'éditeur  ajoute  en  appendice  le  chapitre  du  Juif  de  Vérone. 
roman  du  P.  A.  Bresciani,  qui  raconte  la  fuite  de  Pie  IX  de  Rome  à  Gaëte. 
en  1848.  parce  que  cet  ouvrage  porte  aussi  quelques  corrections  de  la  main 
de  Pie  IX.  L'éditeur  a  pensé,  à  bon  droit,  que  l'auguste  correcteur  dont  les 
Révérends  Pères  se  réclament,  donne  une  valeur  particulière  à  leurs 
ouvrages.  11  aurait  été  intéressant  de  connaître,  par  des  notes,  tous  les  pas- 
sages modifiés  par  Pic  IX,  afin  de  nous  rendre  compte  s'il  a  pris  la  peine 
de  lire  autre  chose  que  sa  biographie  antérieure  au  Pontificat;  car  c'est  à 
cette  seule  partie  que  se  rapportent  les  reproductions  des  pages  215  à  217. 
L'ouvrage  servira  surtout  à  donner  une  idée  de  la  puissance  des  sociétés 
secrètes  pour  diriger  un  troupeau  d'inconscients  au  milieu  d'une  foule  in- 
différente. C'est  encore  l'histoire  des  présentes  manifestations. 

F.  Nau. 

JJiclionnaire  d'histoire  et  de  urot/rufi/iie  ccriésiusii'/ues  publié  sous  la  di- 
rection de  M*-'"'  Alfred  Haudrillard,  recteur  de  l'Institut  catholique  de 
Paris,  M.  Albert  A'ogt,  docteur  es  lettres,  et  M.  Urbain  Rouziès,  Fasc.  I  : 
Aacht-Aciiot,  à  la  librairie  Letouzey  et  Ané,  Paris,  1909. 

Cette  publication,  avec  les  Dictionnaires  de  la  Bible  (bientôt  terminé), 
de  théologie,  d'archéologie  et  liturgie  (en  cours),  de  droit  canonique  (en 


BIBLIOGRAPHIE.  447 

projet),  sert  à  constituer,  d'après  le  projet  des  éditeurs,  une  encyclopédie 
des  sciences  ecclésiastiques. 

Les  dictionnaires  paraissent  par  fascicules  in-4o  de  160  pages  (320  co- 
lonnes) ;  une  gravure  hors  texte  tient  lieu  de  seize  pages  de  texte.  Le  prix 
de  chaque  fascicule  rendu  franco  est  de  5  francs  net,  payable  dans  la 
(j^uinzaine  qui  suit  la  réception  de  chaque  fascicule. 

Les  divers  dictionnaires  n'empiètent  pas  l'un  sur  l'autre,  car  ils  ont  été 
conçus  comme  devant  former  un  seul  tout.  Lorsqu'un  même  article  se 
trouve  dans  plusieurs,  il  est  rédigé  â  des  points  de  vue  différents.  Le  fasci- 
cule que  nous  annonçons  comprend  surtout  des  biographies. 

F.  N.vu. 

Eduard  Saciiau,  Syrische  Rechtsljucher  heràiisi^egeben  und  iibersetzt.  Zwei- 
ter  Band.  Berlin,  G.  Reimer,  11)08,  xxiv  +  212  pages  in-S".  —  Prix  : 
10  Mk. 

Le  tome  II  des  Si/rische  llechlshikher  donne  les  recueils  de  lois  de  trois 
patriarches  nestoriensde  l'époque  islamique  :  Henanjésu  (ou  Chenânîschô), 
Timothée  et  Jésu  bar  Noun  (ou  Ischô  bar  Noun). 

Henanjésu  fut  nommé  patriarche  en  l'an  68G  de  notre  ère.  Sept  ans  plus 
tard,  en  693,  il  fut  déposé  et  exilé.  Son  successeur,  l'évèque  de  Nisibe, 
Jean  le  Lépreux,  n'exerça  le  patriarcat  qu'un  an  et  dix  mois.  Après  sa  mort, 
le  trône  patriarcal  resta  vacant,  et  Henanjésu  redevint  de  facto  le  patriar- 
che des  Nestoriens.  11  mourut  en  701  dans  le  couvent  de  Jonas,  près  de 
Mossoul,  où  il  s'était  retiré. 

Divers  écrits  sont  attribués  à  Henanjésu.  Le  seul  d'entre  eux  qui  semble 
nous  avoir  été  transmis,  est  le  recueil  de  Sententiae  édité  par  M.  Sachau. 
Ce  recueil  se  compose  de  25  pièces,  ou  plutôt  de  24  —  le  n°  18  n'est  que 
la  répétition  des  n°s  22,  23  et  24  —  et  se  divise  en  deux  groupes.  Le  pre- 
mier comprend  les  pièces  1-17.  Ces  pièces,  à  l'exception  des  n"''  1-3,  6,  16 
et  17  qui  sont  des  épîtres  sans  aucun  caractère  juridique,  représentent 
des  sentences,  c'est-à-dire  des  jugements  de  Henanjésu.  Dans  ces  sentences, 
le  patriarche  expose  d'abord  en  détail  le  cas  qui  lui  est  soumis,  reproduit 
ensuite  les  noms  des  parties,  puis  donne  des  instructions  pour  un  nouvel 
examen  de  la  question,  ou  bien  rend  une  sentence  sans  appel.  Le  second 
groupe  (n'^'*  19-25)  comprend  d'abord  des  sentences  analogues  à  celles  du 
premier  groupe,  avec  cette  différence  toutefois  que  les  noms  des  parties 
sont  omis,  ensuite  des  instructions  juridiques. 

Henanjésu  nous  apparaît  dans  son  recueil  comme  le  juge  suprême  de 
son  peuple,  cassant  les  sentences  injustes  des  autorités  qui  lui  étaient  su- 
l)ordonnées,  et  prenant  vigoureusement  en  main  les  intérêts  des  faibles, 
des  opprimés,  des  veuves,  des  orphelins  et  des  esclaves.  Ses  successeurs, 
Timothée  et  Jésu  bar  Noun,  furent  plutôt  des  législateurs,  qui  s'efforcèrent 
d'établir  des  règles  fixes,  notamment  pour  le  droit  famihal,  afin  d'empê- 
clier  que  les  Chrétiens  ne  s'adressent  aux  tribunaux  des  cadis. 

Timothée  fut  patriarche  de  780  à  823.  II  vécut  à  Bagdad  qui  était  depuis 
762  la  résidence  des  chalifes,  et  fut  un  des  chefs  du  mouvement  littéraire 


118  RicvL  !•:  1)1-:  i/oiui:nt  ciiui-tikn. 

dont  cette  ville  était  alors  le  foyer  et  qiii  avait  pour  but  de  rendre  acces- 
sible au  monde  arabe,  par  des  traductions,  une  grande  partie  de  la  littéra- 
ture grecque,  écrivain  très  fécond,  il  coii^posa  en  805,  à  la  demande  de 
deux  archevêques  de  son  diocèse,  un  recueil  de  lois.  Ce  recueil  comprend 
99  canons  sous  forme  de  (juestions  et  de  réponses,  et  a  trait  surtout  au 
droit  matrimonial  et  au  droit  de  succession. 

Jésu  bar  Noun  succéda  à  Timothée  sur  le  trône  patriarcal.  11  mourut 
quatre  ans  plus  tard  (1).  Son  recueil  de  lois  continue  et  complète  celui  de 
Timothée.  Parmi  les  lois  nouvelles,  nous  citerons  celles  qui  sont  dirigées 
contre  la  magie  et  l'astrologie  (.$  34-40). 

M.  Sachau  a  édité  le  texte  syriaque  de  ces  trois  recueils  d'après  le  ms. 
du  Vatican  Borgiano  siriaco  n.  82.  Pour  les  recueils  de  Timothée  et  Jésu 
bar  Noun,  il  a,  de  plus,  mis  à  profit  le  Vaticanus  arabe  153,  qui  donne  le 
début  du  livre  de  Timothée  (§^  1-53)  et  la  fin  de  celui  de  Jésu  bar  Noun 
{%',  33-130),  et  le  manuscrit  syriaque  306  de  la  Bibliothèque  nationale,  qui 
contient  des  extraits  de  ces  deux  ouvrages.  La  version  arabe  est  due  au 
distingué  juriste  Ibn  Altayyib,  mort  en  1043.  Elle  est  plutôt  un  abrégé 
qu'une  traduction  littérale,  et  semble  avoir  été  faite  sur  un  original  syriaque 
déjà  corrompu.  Elle  n'a  donc  pas  fourni  à  M.  Sachau  le  secours  qu'il  en 
attendait.  Quant  aux  extraits  du  ms.  syriacjue  de  Paris,  ils  remontent  à  un 
texte  identique  à  celui  du  Borgiano  siriaco  82,  et  sont  à  peu  près  sans 
valeur  pour  l'interprétation  du  texte. 

Le  tome   II  des  Syrische  Beclilsbiicher  a  la  même  disposition  ([ue  le 
tome  I.  11  débute  par  une  introduction  ([ui  fournit  sur  la  vie,  sur  les  œu- 
vres et  principalement  sur  les  recueils  de  lois  des  trois  patriarches  Henan-     j 
jésu,  Timothée  et  Jésu  bar  Noun.  tous  les  renseignements  désirables,  donne     \ 
ensuite  le  texte  de  ces  recueils  avec  des  notes  critiques  au  bas  des  pages  et     j 
la  traduction  allemande  en  regard,  continue  par  un  commentaire  où  Ic'^     ' 
points  douteux  sont  éclaircis  dans  la  mesure  du  possible,  et  se  termine  par 
un  index  nominum  et  une  table  des  matières,  cette  dernière  dressée  par     ; 
les  soins  de  M.  Lorenz  Briitt  qu'un  destin  cruel  a  ravi  depuis  à  la  science,     i 
Il  est  à  peine  besoin  d'ajouter  (juc  le  t.  11  mérite  les  mêmes  éloges  que  le     i 
t.  I  pour  la  maîtrise  avec  laiiuelle  il  est  publié.  | 

M.  A.  KUGENER.  \ 

(1)  M.  Sachau  donne  coninio  dalr  du  jiatriarcliat  de  .losii  bar  Noun  les  années  i 

.S-2()-824.  Il  y  a  ici  une  erreur  inanileste,  Tiinotiiée  auquel  ,)ésu  bar  Noun  suc-  * 

céda  n'étant  mort  qu'en  823.  11  faut  lire  821-828,  ou  plutôt  823-827;  cf.  R.  Plv.m,.  \ 
LUtéralurc  syria'/ue-,  p.  ;!87. 


Le  Directeur-Gérant 

F.    ClIARXIKTAKT. 


R.  GRAFFIN.  —  F.  NAU 

PROFESSEURS    A    I.'lXSTITUT     CATHOLIQUE    DE    PAKI> 

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f.  Le  livre  des  mystères  du  ciel  et  de  la  terre  (éthiopien  et  français),  par 
J.  Perruciion"  et  I.  Guinr.  6  fr.  50.  —  II  et  IV.  History  of  the  Patriarchs 
of  the  Coptic  Church  of  Alexandria  (arabe  et  anglais),  par  B.  Evetts.  7  fr. , 
et  8  fr.  35.  —  III.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite,  Tout  et  Babeh  (arabe 
et  français),  par  René  Basset,  10  fr.  —  V.  Le  Synaxaire  éthiopien.  Mois 
de  Sanê  (éthiopien  et  français),  par  I.  GuiDi,  11  fi-.  20. 

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saint  Barthélémy  (copte  et  français)  par  le  D''  E.  Revillout,  5  fr.  —  III.  Vie 
de  Sévère  par  Jean,  supérieur  du  monastère  de  Beith  Aphthonia, 
suivie  d'un  recueil  de  fragments  historiques  syriaques,  grecs,  latins  et  arabes 
relatifs  à  Sévère,  par  M. -A.  Kugeneh,  11  fr.  90.  —  IV.  Les  Versions  grec- 
ques des  Actes  des  martyrs  persans  sous  Sapor  II  (grec  et  latin), 
par  H.  Delehaye,  S.  .1.,  Bollandiste,  9  fr.  50.  —  \".  Le  Livre  de  Job  (éthio- 
pien et  français),  par  E.  Pereira,  7  fr.  70. 

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1.  Les  Histoires  d'Ahoudemmeh  et  de  Marouta.  primats  jacobites  de  Tagrit 
et  de  rurient  (vi*"-vn'"  siècles),  suivies  du  traité  d'Ahoudemmeh  sur  l'homme 
(syriaque  et  français),  i)ar  F.  Nau.  Prix  :  7  fr.  15.  —  II.  Réfutation  de  Sa'Id 
Ibn  Batriq  (Eutychius),  par  Sévère  Ibn-al-Moqaffa',èvêque  d'Aschmou- 
naïn  (arabe  et  français),  par  P.  Chébli.  archevêque  maronite  de  Beyrouth.  Prix  : 
7  fr.  40.  —  111.  Le  Synaxaire  arabe  jacobite  (sui(e):  Les  mois  de  Hatour 
et  de  Kihak  (arabe  et  français),  par  René  Basset.  Prix  :  18  fr.  05. —  IV.  Sargis 
d'Aberga,  controverse  judéo-chrétienne,  première  assemblée  (éthiopien  et 
français),  par  S.  Grébaut.  Prix  :  6  fr. 

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I.  Les  Homélies  de  Sévère  d'Antioche  (syriaque  et  français),  fasc.  1,  par  R. 
DuvAL,5fr.  70.  —  II.  Les  plus  anciens  monuments  du  Christianisme  écrits 
sur  papyrus  (textes  grecs  avec  traduction  et  commentaires,  planches),  par 
le  D""  C.  Wessei.y,7  fr.  90.  — III.  Histoire  nestorienne  inédite (chroniqxie  de 
Séert)  (arabe  et  français),  par  M»''  Addaï  Scher,  avec  le  concours  de  J.  Périer, 
fasc.  1,  6  fr.  20.  —  IV.  La  cause  de  la  fondation  des  écoles,  par  Mar 
Bariiadbsabba  'Arbava,  évèque  deHahvan  (syriaque  et  français),  par  M*^''  Addaï 
Scher,  5fr.  50.  —  V.  Histoire  dé  S.  Pacôme  et  de  S.  Jean-Baptiste  et 
Miracle  de  S.  Michel  à  Colosses,  texte  grec  avec  une  traduction  française 
ou  latine,  traduction  française  de  la  Vie  syriaque  de  S.  Pacôme,  analyse  des 
trois  manuscrits  palimpsestes,  deux  planches,  par  F.  Nau  avec  le  concours  de 
.!>  Bousquet,  10  fr.  25.  —  VI.  The  Life  of  Severus,  patriarch  of  Antioch, 
byAthanasius  (éthiopien  et  anglais),  par  E.-J.  Goodspeed  with  the  remains 
of  the  coptic  version  by  W.  E.  Crum,  9  fr.  50. 
Ce  volume  a  coûté  28  fr.  30  (port  en  sus)  aux  souscripteurs. 

Tome  VII.  —  Fasc.  1.  —  Traités  d'Isaï  le  Docteur  et  de  Hnana  d'Adiabène 
sur  les  martyrs,  le  vendredi  d'or  et  les  rogations,  et  confession  de  foi 
à  réciter  par  les  évêques  avant  l'ordination,  texte  syriaque,  traduction 
française  par  M=''  A.  Scher.  Prix  :  5  fr.  50;  franco,  5  fr.  90  (Pour  les  souscrip- 
teurs :  3  fr.  45;  franco,  3  fr.  85.  —  Fasc.  2.  —  Histoire  Nestorienne,  se- 
conde partie  (I)  par  M-"'  A.  Schi^r. 


VONT  PAIiA/TIi/:: 

iuiiic  \  .  —  l'.isc.  I.  —  Histoire   des  patriarches  d'Alexandrie  {suite),  jjar 
B.  EvETTS.  (Paru.) 

F.'ixc.  3.  —  Recueil  de  monographies.  —  l\'.  Les  Plérophories  de 
Jean,  évéque  de  Maïouma,  texte  syrimjue  inédit .' traduitimi  française 
j)ar  F.  >  \i  . 

Fasc.    1  L'Histoire  des  conciles  de  Sévère  Ibn-al-Moqa&'a\  texte 

arabe  inédit,  trailuction   française  i)ar   M.  I.    Leroy,   iirofesseur  ù  l'Institut 
catliolique  (l'Angers. 
Tome  \l.  —  Kasc.  1. —  The  hymns  of  Severus  of  Antioch  and  others  in 
the  syriac  version  of  Paul  of  Edessa  as  revised  by  James  of  Edessa, 
texte  syriaque,  traduction  anj^laise  par  V..-\\.  Biîdok^.    [Paru.) 

i-'asc.  '2.  —  La  vie  de  S'  Siméon  stylite  le  jeune,  texte  ffrcc.  traduction 
franraisepar  P.  V.\n  hen  Ve.n. 
']  orne    VII.  —  Fa.sc.  3.  —  Le  Synaxaire  éthiopien.  H.  Le  mois   de   Hamlé, 

par  l.GL'iin. 

F.tsi-.   1.    -- Les  Apocryphes  Coptes  (fasc.  H),  ))ar  F.  IIeviu.out. 


DE  NOMBREUX  OUVRAGES  SONT  EN  PREPARATION.  Mentionnons  : 

Théodore  le  Lecteur.  Histoire  trijjartite,  fexic  grec  inédit  avec  la  version  la- 
tine dHpiplmnc  Cassiodore,  édité  par  I).  Serimy-S,  directeur  adjoint  à  l'école 
(les  Hautes  Ftudes. 

L'Oraison  funèbre  de  Basile  le  Macédonien,  texte  grec,  traduction  française 
par  D.  Skrriys. 

"Vies  de  Sévère,  introduction,  commentaire,  index  et  tables,  jjar  M. -A.  Klgener. 

Chronique  de  Mahboub  ('AyâTito;)  le  Grec,  fils  de  Constantin,  évéque  de 
Menbidj  ux"  siècle),  texte  arabe,  ti-aduction  iVançaise  par  A.-.\.  \'Asn.iEV,  ])ro- 
fesseur  à  l'Université  de  Dorpat  (10|>beui.). 

Coptic  Texts  relating  to  Ecclesiastical  history  (uiostly  uni)ublislied).  edited 
with  Ihiglisli  translation  by  W  .-K.  Crim. 

Les  versions  arabes  des  Apocryphes  Apostoliques  :  -  1.  LeTestamentum 
D.  N.  J.  C  texte  arabe  inédit,  traduction  française  par  S.  M.  Mp'  Kaiimam. 
L.Di>n<)Yj:i!S  et  P.  Dm!.  — II. Les  Canons  des  Apôtres, texte  arabe  en  majeure 
partie  inédit,  traduction  française  parMM.  .1.  Périer  et .l.-M.  Périer.  —  Hl.  La 
Didascalie,  texte  arabe  inédit,  ti-aduction  française  par  P.  Cm'iu.i. 

Les   versions   éthiopiennes    des   Apocryphes    du   Nouveau    Testament  : 

Mélanges  de  Théologie  jacobite  :  Les  Lettres  encycliques  et  les  Profes- 
sions de  foi  des  evéquesjacobites,  texte  syria(pu%  tiaductimi  française  ]»ar 
F.  Nai.  etc. 
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i  lielle.s  du  l.irvaiit  desservies  par  les  .Messageries  Maritimes  (Alexandrie,  .lalla.  lieyroulh.  Coiislaii- 
•.iiiople,l.e  l'in-e.Smyrne).  I/itiix-raire  <le  ees  voyages,  eiahli  au  gre  du  voyaj^eur,  doit  passer,  à 
i'alleret  au  retour,  par  Marseille.-  I.es  cariiels  (individuels  ou  eolleciils)  sont  ralablca  ifO  jour^- 
—  Arrêts  laciiilaiils.  —  I  aire  la  demande  de  carnet  ."i  jours  avant  le  départ. 


-Ki'iot    et    C".   —   M'-!'il    (  Fmv.). 


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4_20-00    32180      XL 


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