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REVUE DES PATOIS
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?ev.aac^-l»'--- ^-^.c.M^^taa
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jm.^^ RECUEIL TRIMESTRIEL ^T ^^
CONSACRÉ A l'Étude des patois
ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANCK
ET DES RÉGIONS LIMITROPHES
PUBLIÉ PAR
L. CLÉDAT
PROKBASErn K L\ FACUI.TK DKS I.KTTRBS DB LYON
TOME I. — 1887
PARIS
F. VIEWEG, LlBRAlRE-ÉDITEUR
(E. BOUILLON ET E. VIEWEG, SUGGRSSEURS)
67, rue de Richelieu, 67
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t^f..'. to
7^''^ -.-O -''^
f AMKÉE. K' 4. JANVIER- AVRIL 1837
Q^ RECUEIL TRIMESTRIEL y^ ÇX
CONSACRÉ A l'Étude des patois
ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANGE
ET DES RÉGIONS LIMITROPHES
PUBLIÉ PAR
L. CLÉDAT
PBOFBSSEUBÂ LA FACULTÉ DBS LETTRES DE LYON
PARIS
F. VIEWEG, Libraire-Éditeur
67, rue de Richelieu, 67
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^
' SOMMAIRE DU PRÉSENT NUBiÉRO
I. — Avertissement.
II. — L. Clédat : Les patois de la région lyonnaise.
III. — E. Philipon : Le dialecte bressan aux XIII* et XIVb sièclesi
IV. — Notices bibliographiques.
V. — Chronique.
LES PROCHAINS NUMÉROS CONTIENDRONT:
L. Clédat. — Les patois de la région lyonnaise, série d'articles.
Nizier da Puitspelu. — Un conte en patois du commencement dzc
siècle.
E. Philipon. —Phonologie et morphologie du patois de Saint-Genis-
leS'Ollières.
Ch. Joret. — Mélanges normands.
Massip et Clédat. — Compte du syndic de la commune de Tournon
pour 1459-60.
Articles divers, notices bibliographiques, comptes-rendus, contes et
chansons populaires, par MM, Ritter, Hegnaud, BrunoU Guigue, Fer-
tiault, Gonnet, Favraud, inspecteur primaire à Ruffec (Charente), Tron-
chon, directeur de l'Ecole Normale de Mâcon, Liotard, instituteur à.
Beaufort (Drôme), Bourg, instituteur à Ruffieu (Ain), Martin, institutear
à Sainte-Cécile (Saône-et-Loire), Combier, instituteur à Lyon, etc.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉDAT,
professeur à la Faculté des lettres de Lyon.
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AVERTISSEMENT
Il existe déjà en France deux recueils périodiques
consacrés aux éludes romanes, la Revue deê langues
romanes et la Romania. Mais ces recueils s'étendent à
toutes les langues néo-latines.
La Revue que nous fondons aura un domaine plus
restreint puisqu'elle ne s'applique qu'aux patois et an-
ciens dialectes romans de la France et des régions limi^
trophes. Par f régions limitrophes i, nous entendons la
Suisse occidentale,le3 pays Wallons, et les régions de 11-
talie et de l'Espagne dont les idiomes peuvent être ran-
gés dans la même famille que les patois voisins parlés
&a France. Il va sans dire que nous comptons étudier
ces divers idiomes au point de vue littéraire aussi bien
qu'au point de vue philologique.
Il est inutile d'insister sur l'intérêt qu'offrent les patois
et dialectes, et en eux-mêmes, et par les éclaircissements
qu'on en peut tirer pour Tétude scientifique des langues
officielles. Nous ajouterons qu'il est urgent d'entrepren-
1re une enquête sur les patpis de France; car le dévelop-
lement si heureux de l'instruction primaire tend à leur
'uleverune grande partie de leur originalité en y intro-
nisant chaque jour un plus grand nombre de formes et
e tournures françaises.
Notre désir eçt donc, de centraliser dans cette Revue
REVUE DKS PATOIS. 1. 1
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3 tlEVUE DES PATOIS
les travaux sur les patois de France qui sont en cours
d'exécution, et d'en provoquer de nouveaux. Nous ac-
cueillerons avec reconnaissance les études qui pourront
nous être envoyées sur tel ou tel patois déterminé, les
proverbes et dictons patois, les contes et chansons po-
pulaires, les recueils de locutions, les notices bibliogra-
phiques sur les publications locales, enfin les textes an-
ciens en langue vulgaire que MM. les archivistes vou-
dront bien extraire de leurs archives.
S'il convient de respecter absolument, sauf à l'inter-
prèter,rorthographe des textes anciens,il n*estpasmoins
nécessaire d'adopter, autant que possible, un système
uniforme pour la notation des sons actuels, tout en tenant
compte de Torthographe traditionnelle qui est en usage
pour les patois de langue d'oc, et qui, il faut bien l'a-
vouer, est beaucoup plus logique et plus raisonnable
que notre orthographe française. Quant aux sons que
le français ne connaît pas, au lieu de les noter par des
caractères spéciaux, il nous paraît plus commode et
plus simple de les écrire avec les lettres françaises qui
s'en rapprochent le plus, sauf à souligner ces lettres et
à les imprimer en italiques. Nous n'admettrons que les
caractères spéciaux dont l'expérience aura démontré
l'utilité, notamment dans les études qui auraient pour
objet la détermination rigoureuse des nuances des sons.
En conséquence, voici quelques indications pratiques,
que nous compléterons à Toccasion, et auxquelles nous
prions nos correspondants de vouloir bien se confor-
mer.
Il importe d'écrire exactement les mots tels qu'ils se
prononcent. Il ne faut pas, sous prétexte de se rappro-
cher de l'orthographe française, écrire des lettres qui ne
se prononcent pas. Quant aux lettres finales qui ne se
prononcent qu'en liaison, prière de les mettre entre pa-
renthèses. Par exemple, écrire ainsi le pronom vous,
s'il se prononce comme en français : vou(z).
Distinguer avec soin a tel qu'on l'entend dans le fran-
çais patte (écrivez pâte), d'à tel qu'on l'entend dans
pâte. Écrire par un a souligné Va intermédiaire entre a
ei 0, qu'on rencontre dans certains patois.
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AVERTISSEMENT 3
Distinguer é fermé d'è ouvert, d'é très ouvert, et d'è
souligné, intermédiaire entre è et a. Ne jamais écrire è
ouvert par et ni par ai, comme on le fait souvent, la
graphie ai ou a\j étant réservée pour la diphtongue où
Ton fait entendre réellement un a suivi d'un i semi-
Yoyelle.commedansrinterjection aïe, dans «pa?/en» ou
dans le provençal «pmre».
Le son que Ton entend dans les mots français utot» et
«chàp^aîf» doit être écrit par ô, jamais par eau ni par
m, la graphie au étant réservée pour la diphtongue où
l'on fait entendre un a suivi d'un lo anglais.
Dans certains patois, \e dit muet peut avoir l'accent
Ionique. Nous demandons qu*on récrive alors : è. Ainsi,
à Saint-Amour (Jura), dêre sera le mot qui traduit 1^
français dire.
An souligné sera le son intermédiaire entre an et
on.
Le son que nous écrivons tantôt par m (fin), tantôt
par en (rien), tantôt par ain ou ein (main, plein), est en
réalité un è nasal. Prière de l'écrire en, la graphie in
étant réservée pour le véritable i nasal, que connaissent
beaucoup de patois.
Le son que nous écrivons en français par un est en
réalité un eu nasal. Prière de l'écrire en, la graphie un
étant réservée pour le véritable w nasal, qui n'existe pas
en français.
Écrire toujours par an le son que l'orthographe fran-
çaise rend tantôt par an (chantant) tantôt par en {ense-
mencement).
Il n'y a pas d'inconvénient à écrire eu (de ceux) et ou
(ie fou) comme en français. Ve et l'o suivis d'un
ou semi-voyelle (ta anglais) devront être notés par ew
et ou?.
Le son français oi (de roi, croit, etc.) devra être écrit
u?a, la graphie oi étant réservée pour l'o suivi réelle-
ment d'un i semi- voyelle.
La diphtongue composée d'un ou semi-voyelle et d'un
è sera de même écrite wè.
Les patois de la région lorraine ont une gutturale très
voisine du c/t allemand. Prière de la noter par A^, la
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4 REVUB BBS PATOIS
graphie ch restant réservée au son chuintant que Ton
entend dans le français « cAant,c^val, etc. » Souligner
le signe kh, quand il exprimera le ch allemand (iotio?.
Ecrire toujours par z V$ douce que Ton entend par
exemple dans le français t ro«e. »
Écrire par r soulignée IV interdentale ou sifflante
que possèdent plusieurs patois très éloignés les uns des
autres.
Certains patois ont des sons analogues au th anglais.
. Nous recommandons d'écrire par s soulignée le th fort
et par z souligné le th doux.
L7 mouillée s'écrit en français tantôt par Z/, tantôt
par t/, m ou même illi. Nous la rendrons par une / sui-
vie d'un petit y placé en haut et à droite de la consonne :
ly. Nous écrirons de même par n* ïn mouillée, et par
ky, t9, etc., le A et le f mouillés que possèdent plusieurs
patois.
Pour les sons que nous n'avons pas prévus, nous re-
commandons de nouveau de les écrire avec les lettres
françaises qui s'en rapprochent le plus, en les soulignant
et en les expliquant.
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LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE
Sous le titre qu'on vient de lire, je me propose d'étu-
dier les patois de France que M. Ascoli a rangés dans la
classe des patois franco-provençaux, et ceux de quelques
départements voisins de cette région. Ce sont les patois
des départements de l'Ain, des Hautes-Alpes, de TAr-
dèche, du Doubs, de la Drôme^ de Tlsère, du Jura, de
la Loire, de la Haute-Loire, du Rhône, de la Haute-
Saône, de Saône-et-Loire, de la Savoie, de la Haute-Sa-
voie, des Vosges et du territoire de Belfort.
Les textes publiés dans ces différents patois étant in-
suffisants pour l'étude méthodique que je désirais en-
treprendre, je me suis adressé, avec le haut patronage
de M. Michel Bréal, à M.Charles, recteur de l'Académie
de Lyon, qui a bien voulu recommander mon entreprise
à MM. les recteurs des Académies de Besançon, de
Chambéry, de Clermont et de Nancy. MM. les inspec-
teurs d'Académie, avisés par les recteurs, ont bien
voulu, de leur côté, avertir de mon projet les institu-
teurs de chaque département par Tintermédiaire des
bulletins départementaux de Finstruction primaire, et
m'envoyer les noms des instituteurs qui leur pa-
raissaient disposés à me seconder. Enfin je me suis
adressé à MM. les directeurs des Ecoles Normales
primaires de larégion,pour obtenir le concours des élè-
ves-maîtres de ces Ecoles. J'exprime ici à tous ceux qui
m'ont aidé dans ces démarches préliminaires mes sen-
iments de bien vive reconnaissance. Grâce au bien-
eillant empressement de tous j'espère trouver au moins
n correspondant pour chaque canton de la région,
"ai envoyé un premier questionnaire aux insli tu-
eurs qui m'étaient indiqués, et je commencerai mon
Uude dès que j'aurai reçu un assez grand nombre de ré-
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6 REVUE DBS PATOIS
ponses.Voici les noms des correspondants qui m'avaient
déjà répondu au moment où ce numéro a été mis sous
presse (1):
Département de TAin
Cinquante-trois élèves-maîtres de l'Ecole Normale de
Bourg, directeur M. Marlot.
A7*rondîs$ement de Boui^g. — MM.Charnay, instituteur
à Fleyriat; Prost, à Lescheroux.
Arrondissement deNantua. — MM.Pochet, instituteur
à Saint-Germain de-Joux ; Lançon, à Izernore.
Arrondissement de Trévoux. — M. Guédon, instituteur
à Marlieuxi
Arrondissement de Belley. — M. Bourg, instituteur à
Ruffleu. — M. Tronchon, directeur de l'Ecole Normale de
Mâcon, a eu l'obligeance de m'envoyer des renseignements
sur les patois de Gormaranche et de Hauteville.
Arrondissement de Geœ. — M. Fricl^, instituteur à Gex.
Alpes (Hautes)
Arrondissement d'Emhrnin. — M. Aubert, instituteur à
Ghorges,
Ardèche
Arrondissement de Privas. — MM. Gharrière, instituteur
à Gras ; Roche, à Saint-Pierreville ; Teyssier, à Laville-
dieu ; Gurnier, à Baix.
Arrondissemeyit de Largentière. — MM. Villard, insti-
tuteur à Vallon; Labrot,à Lablachère; Bertrand, à Payzac.
Arrondissement de Toumon, — MM. Terrasse, institu-
teur au Gheylard ; Avon, à Saint-Victor ; Ghambron, à
Lachaumette; Verset, à Lachapelle-sous Ghanéac ; Merland,
à Boffres.
Territoire de Belfort
Sept élèves-maîtres de TEcole Normale de Belfort, direc-
teur M. Rouget.
MM. Gordonnier, instituteur à GrandviUars ; Ghenal, à
Berraont.
(1) J'indiquerai à ia fm de la Chronique ceux dont les réponses me
seront parvenues avant le tirage.
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GLÉDAT. — PATOIS DB LA RÉGION LYONNAISB 7
Doabt
Les élèves-maîtres de TEcole Normale de BesâDçon,direc-
teur M. Gobin.
Arrondissement de Besançon. — MM. Bretlllot, institu-
teur à Âvanne ; Cretenet, à Nans-sous-Sainte-Anne.
Arrondissement de PontayHier. — MU, Dros, instituteur
à Bians-les-Usiers ; Vauchy, à Boujeons ; Longctiamp, à
Fonrgs ; Moureaux, surveillant général au coliège de
Cbàlon-sur-Saône ; Didio, à Lièvremont.
Arrondissement de Montbéliard.—M.YeTnerey, institu •
teur à Dampierre-sur-le-Doubs.
Arrondissement de Baume-les-Dames. — MM. Gloriod,
instituteur à Nancray ; Gulchard, à Geney ; Annequin, à
Cour-les-Baumes.'
Drôme
Huit élèves-maîtres de l'Ecole Normale de Valence, direc-
teur M. Jeannot.
Arrondissement de 'Die. — MM. Faure, instituteur h
Bouvières ; Liotard, à Die ; Liotard, à Beaufort.
A^'rondissement de Montélimar. — MM.Plèche, institu-
teur à Taulignan : Achard, à Sauzet ; Bayle, à Suze-la-
Rousse.
Arrondissement de Vale^ice. — MM. Didier, instituteur
à Cbanos-Gurson ; Carron, à ChabQuil ; Jacquet, à Espe-
luche.
Isère
Quatre-vingt-huit élcves-maîlros de TEcole Normale de
('• renoble, directeur M. Ablard.
Arrondissement de Grenoble. — MM. Ney ton, institu-
teur à Lans ; Durand, au MoUard de la Motte Saint-Mar-
tin ; Rostaing. à Livetet Gavet ; Moutin, au Sappey,
Jura
Arrondissement de Lonsle-Saulniev. — MM. Molard,
instituteur à Quintigny : Gabet, à Bornay.
An^ondisseiiient de Saint-Claude. — M.Pinsard, institu-
teur à Saint-Laurent des-Prés.
Arrondissement de Dôle. — M. Béchet, instituteur à La
î^ye.
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EBVUB DBS PKrOlS
Loire
Réponses annoncées de trente-huit élèves-maîtres de
TËcole Normale de Montbrison, directeur M. Liquier.
Arrondissement de Roanne. — MM. Dervire, instituteur
à Fourneaux ; Bretton,à Saint-Rirand ; Bergier,en retraite
À Saint-Haon-le-Ghâtel.
Arrondisse)nent de Montbrison, — M. Soulier, institu*
teur à Rozier,
Haute-Loire
Réponses annoncées de deux élèves-maîtres de TEcole
Normale du Puy, directeur M. Piquet.
Arrondissement du Puy. — MM. Dedival, instituteur à
Saint-Hostien ; Lagrevol, à Saugues ; Prunet, à Gayres.
Arrondissement d'Yssingeaux. — MM. Dupau, institu-
teur à Tence; Grousset, à La Ghapelle d'Aurec.
Arrondissement de Brioude. — M. Moussier, instituteur
à Pinols.
Rhône
Réponses annoncées des élèves-maîtrôs de l'Ecole Nor-
male de Lyon, directeur M. Jarach.
Arrondissement de Lyon. — MM. Mercier, instituteur à
Lyon (pour le patois du canton de Belley, Ain) ; Pagnoz, à
Lyon (pour le patois du canton d'Audeux, Doubs): Fougère,
à Lyon (pour le patois du canton de Meyzieu, Isère) ; Hu-
gonnet, à Lyon (pour le patois du canton deGonliège, Jura);
Gombier, à Lyon (pour le patois du canton de Tramayes,
Saône-et-Loire) ; Durand, à Lyon (pour le patois du canton
de Domèvre en Haye, Meurthe-et-Moselle); Genesle, à Lon-
ges ; Robert, à Doinmartin.
ArrondUsement de ^^7;^/'ranc/^e.—MM.Desmule, insti-
tuteur à Vauxrenard ; Perrachon, à Lyon (pour le patois
du canton de Belleville-sur-Saône) ; Gharrion, à Blacé.
Saône (Haute)
• Vingt-Cinq élèves-maîtres de TEcole Normale de Vesoul,
directeur M. Vallée.
Arrondissement de Vesout. ~ M. Gobin, directeur de
l'Ecole Normale de Besançon (pour le canton d'Amance) ;
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GLÉDAT. — PATOlg DK hK RÉGION LYONNAISE 8
MM. Simonot, instituteur à Storoy-le-Bourg ; Barthélémy,
à Chantes ; Vircondelet, à Bouit ; Menneglier, à Navenne.
Arrcmctissement de Gray^ —MM. Reverchon, instituteur
à Autoreille ; Claudinot, à Montagney ; Michaud, à Germi-
gney ; Goublet, à Dampierresur-Salon.
8a6ne-et*Loire
Réponses annoncées des élèves-maîtres de TEcole Normale
de Mâcon, directeur M. Tronchon.
Arrondissement de Mâcon.— MM. Guillemin, instituteur
à La Truchère ; Amiot, à Ameugny ; Martin, à Sainte-Cé-
cile ; Vernettà Saint-Sorlin ; Merlin, à Tramayes.
Arrondissement de Charolles- — MM Dessertine, insti-
tuteur à Saint-Racho ; Jeannin, à Bourbon-Lancy ; Gha-
chuat, à Sivignon ; Routhier, à Saint-Igny-de-Roche.
Ai^ondissement de Louhans. — MM. Sarrazin, institu-
teur à Savigny en Revermont ; Paccaut, à La Ghapelle-
Thècle ; Parriaud, à Ormes; Veaux, à Vérissey ; Ghanussot,
à Miroir.
Arrondissement de Chalon-sur-Saône. — MM.GdLUthierj
instituteur à Saint-Eusèbe ; Lebeaux, à Saint-Germain-du-
Plain ; Marinot, à Marcilly-les-Buxy; Frémy, à Fontaines.
Arrondissement d^ A utun- —MM. Perrin, instituteur à
Dezize ; Petitjean, à Charbonnat-sur-Arroux ; Jondeau, à
Epinac.
Savoie
Arrondissement de Saint-Jean-de-MawHenne. — M.
Thimel, instituteur à Saint-Georges d'Hurtières.
ArroJidissement de Chambéry. — M. Rey, instituteur à
Grésy-sur-Aix.
Haute-Savoie
Arrondissement de Thonon. — M. Vernaz, directeur de
Ecole primaire à Thonon.
Arrondissement d^ Annecy. — M. Berthod, instituteur à
♦leythet.
Arrondissement de Bonneville, — M.Bouchard, institu-
eur à Ghamonix.
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10 RBVUB DES PATOIS
Vosges
M. Haillant, avoué à Epiaal, qui veut bien être mon
correspondant général pour les Vosges.
Trente-neuf réponses annoncées des élèves maîtres de
l'Ecole Normale d'Epinal, directeur M. Graillet,
Arrondissement d'ÉpinaL —M. Bédon, instituteur à
Saint-Laurent.
Arr(mdisse7nent de Saint-Dié. — M. Noël, instituteur à
Saint-Dié.
Arrondissement de Remireniont, — MM.Godel, institu-
teur aux Gliarbonniers-Saint-Maurice; Sidre, à Bonnefon-
taine ; Pierre, àTrougemont ; Antoine, à La Chaume.
Arrondissement de Xetifchâteau. — M.Barrat, institu-
teur à Barville.
L. Clédat.
] ■
!
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LE DIALECTE BRESSAN AUX Xlir
ET XIV' SIÈCLES
Le parler bressan appartient à cette branche de dia-
lectes romans qui assourdissent en e Ta étymologique,
lorsqu'il se trouve précédé d'un son palatal, et le main-
tiennent intact, dans le cas contraire.De nos jours, il est
vrai, \a non infecté d*yod a fait place à un o, mais outre
que c'est là un phénomène linguistique d'une nature
toute spéciale qui n'infirme en rien l'influence de la pa-
latale sur Ta originaire, ses premières manifestations
sont de date relativement récente, puisque l'on n'en
trouve pas trace dans les œuvres du poète bressan Ber-
nardin Uchard, qui écrivait sous Louis XIIL L'idiome
de Bresse rentre donc bien dans ce groupe dialectal,
auquel M. Ascoli a donné le nom de franco-provençal^
parce que, participant à la fois des caractères de la
langue d'oc et de ceux de la langue d'oïl, il sert, pour
ainsi parler, de transition entre l'une et l'autre. Pour la
phonétique et la grammaire, le dialecte bressan se rap-
proche Tisiblement du dialecte lyonnais : comme lui, en
outre, il présente cet intérêt tout particulier de former
l'une des limites du nouveau domaine linguistique ima-
giné par le savant romaniste italien.
Malheureusement, pour l'époque ancienne de son
histoire, les textes littéraires font défaut; quant aux
délibérations des communes, aux ordonnances de police,
aux tarifs de droits d'entrée ou de péage et autres
documents de caractère administratif, intéressant là
Bresse, je n'en ai jamais rencontré qui fussent rédigés
dans la langue du pays.
Dans leurs rapports avec leurs sujets bressans, les
comtes de Savoie se servirent jusqu'à la fin du latin
comme langue officielle : c'est dans cette langue notam-
ment que sont rédigées ces nombreuses lettres patentes
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12 REVUE DES PATOIS
qui venaient confirmer périodiquement des franchises,
dont on se faisait payer le renouvellement à beaux de-
niers comptants (1). Si parfois, à partir du xv« siècle, la
chancellerie savoisienne abandonne la vieille langue
liturgique, c'est pour la remplacer par le dialecte de
rile de France, qui dès lors tendait à tout envahir (2).
Dans les villes de Bresse, à Bourg particulièrement,
Tautorité communale emplo3''ait, elle aussi, la langue la-
tine, et cela à une époque où la commune lyonnaise y
avait depuis longtemps renoncé. C'est ainsi que, le 5
juin 1498, les citoyens de Bourg s'étant réunis pour exa-
miner la demande de subvention formée par une société
d'archers, le procès verbal de leur délibération fut écrit
en latin (3). C'est dans cette môme langue que les syn-
dics des villes de Bresse s'adressaient à la cour de
Savoie (4). Pour ce qui est des actes destinés à la publi-
cité, tels que les ordonnances de police ou les tarifs
d'octroi, ils étaient rédigés en français (5).
Les textes administratifs manquant tout comme les
textes littéraires, force nous sera de nous contenter des
seuls documents en dialecte bressan qui nous soient par*
venus, je veux dire quelques chartes d'ailleurs fort
rares et quelques papiers ou registres terriers, en petit
nombre, eux aussi. Ces registres qui contenaient, ran-
gée sous des cotes personnelles, Ténumération des rede-
vances foncières dues à un bénéficier^ constituaient au
(1) Cf. leCartulaire de Bourg en Bresse publié par M. J. Brossard,
Bourg, 1882. No* 18, 34, 38, 94 et les no» 45, 73, 93, 140, 141, 145,
151, 153. En 1501, sur requête des syndics de Bourgs, le duc Phili-
bert le Beau rendit une ordonnance contre la falsification des vins :
requête et ordonnance sont en latin. (//^td, n» 162). Voyez aussi le Re-
cueil des franchises de la ville de Bourg, codifié en latin et approuvé
pçir le prince, le 24 mai 1522. (Ibid. n» 165).
(2) Cf. J. Brossard, ibid. p. 148 : Ordonnance d*Amédée VIII sur la
panification, donnée à Bourg, le 5 janv. 1423. Voves aussi 1q qoi 138,
170, 174, etc.
(3) J. Brossard, Ibid. n» 158. Cf. les nos 86, 96, 97.
(4) J. Brossard, Ibid. n* 56 : Supplique des syndics des principales
villes de Bresse au comte Amédée VIII touchant Tadministration et
réponsedu prince, datée du 20 juillet 1414.
(5) J. Brossard, /W(i. no» 127, 159,
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PHILIPON. — DIALBGTE BRESSAN 13
profit de ce dernier un véritable titre de propriété : ils
étaient dressés contradictoirement sur les lieux mêmes.
Pour qu'on pût utilement les opposer aux débiteurs ré-
calcitrants, il était nécessaire ou tout au moins désira-
ble, qu'ils fussent rédigés dans Tidiome du pays. Aussi
les archives du Rhône conservent-elles un certain nom-
bre de ces terriers bressans dont aucun n'a encore été
publié : j'en donne plus loin d'assez importants extraits
qui serviront de base à l'étude que j'entreprends.
PHONOLOGIE
VOYELLES TONIQUES
Qu'il soit bref OU long, TA libre latin persiste en dia-
lecte bressan de même qu'en provençal : chasal casa-
lem maison iv 1, chassai vMO, quai qualem v4,
quais q u a 1 e s i k, chenava *c a n a b a m, fr. chanvre
rv 29, sennar seminare i 1, toriiar l (1), favro
fabrum v, atilliare *artilliator v. Et à plus
forte raison, lorsqu'il était protégé par l'entrave, soit
en latin , soit en roman ; mas iv 10, taschi *t a s c a m v ;
levagio *le v at i c u m il, gajo i 4, héritage iv 11.
La forme plaustro p 1 a s t r u m, vieux fr. piastre v 4,
témoigne de l'ancienneté de la tendance qui a abouti de
nos jours à l'assourdissement de Ta tonique en ô, dans
les patois bressans.
Tandis que, dans les dialectes d'oc, le groupe atr a
passé à air : paire pat rem, chez nous il s'est réduit
très normalement a ar : para iv 12, v 1, fra^^o fra-
trem-es n 28, v 1, /rar^ f rater ivl2, v, mare
IV 12.
Devant n, A libre demeure aussi, sans autre change-
(1) J'indique par la lettre L la charte de Lent (1276), publiée par
M. Valeotin Smith dans la Bibliotheca Dotnbensis, t. I, p, 474 c
LorigÎDal se trouve aux Archives Nationales, P 1394, cote 572.
(i) Les §§ 29 à 43 du Terrier de Maillisola remplissent les f^ nou-
▼etax 12, 13 et 14. Ce dernier f« correspond au fo ancien 24; le folio-
ttge ancien des deax autres a disparu.
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14 REVUE DBS PATOIS
ment que celui résultant de la nasalisation :pan p ane m
IV iS, chapelan n 22, man manu m vl,4, chastelan
V 18, A en juger par les parlers actuels, cette nasalisa-
tion devait intervenir, même à la pénultième en roman,
c'est, d'ailleurs, ce que, dans une certaine mesure,
on serait autorisé à conclure de la graphie an a que
présente le Terrier de Bàgé : anciannes, anciennes.
Dans les autres textes, au contraire, la graphie an est
à peu près constante : fontana iv 39, Fontanes ii 18,
ancianes iv3, \\\z\%channo 'casnum rvSO.
L'A persiste,comme de raison,dans le suffixe en atum :
prapratum iw passim^ i20,ii4,v7,pnora prieuré
u.acostuma, conta computatum ivll, posa pau-
satum 1 16, divisa iv30. De même dans les suffixes
en ATUs et atos : juras j u r a t u s v f^ 13, p^^az 'p r a-
tusvl3, /o^ latus ii3, IV 1, ô/a5 *ablatus ii 22,
trovas turbatus ii 37; — pra^ 'pratus-os iv
passirn^ v 10.
Dans les finales en atam, l'A posttonique parait avoir
été absorbé par Ta accentué, et Ton a eu, en bressan
comme en lyonnais, des formes féminines en aicorrua
corvée iv 13, noma nominatam iv 34, confina
— atam iv 18, achatat achetée ivl, char ra charre-
tée V 1, 7 et toutes les mesures agraires: bichona iv
3> copa coupée vpa^j/wi, copela iv 8, nici/terav 7, ses.
teira iv 39 ; quartella iv 19. Le pluriel atas est devenu
ays dans les plus anciens textes, après avoir sans doute
passé par aes : bicherays, bicherées, mesure agraire i
passim, asigays adsediatas i 1. Ays s'est, par la
suite, réduit à es, qui est la forme constamment em-
ployée, à partir du xiv« siècle : dimes decimatas ii
25, confines iv 28, brulles, brûlées, iv 8, quartettes iv
11. corves corvées v 2, copes v po^., charres charretées
IV, V 3, ânes as in atas ii 26, confesses v, cultives
IV 9.
L'A libre, précédé d'une palatale d'origine latine ou
romane.persiste lorsqu'il se trouve à la finale en roman :
assegia •adsediatum— am il9,7, m^tïta medie-.
tatem iv 3, 9, albergia — atam iv 10, 14 paia
payée iv, 12, i 7, meyta, moitié 1 11, 12. Il s'assourdit
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PHILIPON. — DIALECTE BBESSAN 15
enay, e, dans le cas contraire : alhergies —a tus et
— atos IV 15, 13 chauchies *caIcatos, pressés, tas-
sés, II 26. Cf. Ensy A in (= I a n u s = 1 1 a n u s), meitent
*raedietanum iv 10.
L'entrave a protégé la voyelle originaire dans :
channo * cas nu m iv 30, chanos v 15.
L'adoucissement de TA entravé en e intervient, par
contre, même en dehors de toute influence palatale, de-
vant le groupe r + consonne ; Bernert Be r n a r d u m
IV oO, Bcrncrda iv. Les textes lyonnais du xiv» siècle
ont de même : erbro ar bo r e m , heyres arrhas hav-
rhes (1). Cet adoucissement est d'autant plus étrange
que les patois actuels montrent une tendance marquée
a élargir en a Ye, dans la même situation : tarra t e r-
ram dans toute la Haute-Bresse. On trouve déjà au
XHi* siècle, dans le Terrier de Mionnay, offarendes
pour offereiide^ ii 25.
Suivi d'une palatale, ou, ce qui revient au même, d'une
gutturale se résolvant en semi- voyelle, TA devient ay,
ai.eione : aygues 'acquas iv 33, ayes aquas v,
3, \Q,say ecce hac i 8, cay v 2 ; czai iv 12, contrait
contractum iv 21, Batailli iv 13; Bateilli iv 14,
seint sanctum y passim ; melli 'metalleam, iîa-
telH IV 13, l'i.
ARIUM, AlUAM =6'r, e^'i : Porter, chardoner,
Masuer, colonber, chivaler, pelleter iv 1, 3, 12, 19, 26,
25, Meissoners il 1, Garner, Dorer, chareter m 2, 6, 10,
nielpler néflier ii 14, buers * hoydLuns.escuers écuyers v,
parersy tenementer (— arii) iv 20; — i»Y(e/'t (*prata-
riam), charreri rue, MasueH iv 19, 6, 12, perreri 1 8,
Hveri ii 2 et v pas., chanaveri chenevière ii 40, Buy-
seri iii 2.
A côté de la forme dialectale en er, eri, le Terrier de
Bâgé emploie la forme française en ier, ieri bientôt
contractée en tri : tenementiers^ aniers v 8, parier
(1) » Per m meysons en la charrieri de TErbro sec. > Arckiv. corn,
de Lyon CC. 13, i, f« 15 v. — « Je lovait 1 roucint pour alar a Maçon
et balliayl d eires iv gros, puytes fui cootremandas et furont les hey*
res perdues. » Àrcfi, corn, de Lyon, CC, 373.
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16 REVUE DES PATOIB
(— arii) co-propriétaires; tissiri, charriri, Anires^ auj.
Asnières, platires.
Précédé d'une palatale ARIUM, ARIAM deviennent
très normalement ie7% ievi : vachiers iv 3, Fuchiei* m
2 ; verchieri vervecariam (?) i 9, 12 et par contrac-
tion verchiri v pas. Toutefois les finales en er, eri ont
une tendance envahissante marquée : pasquer iv Jlfwr-
ger iv 4, Bergers ii 80 ; vercheri ii 2, iv, Blancheri
IV 5.
E et i
E long est représenté en bressan par e, ey, ei : hers
heredes iv 32, iglesi ii 5,niullier iv G,mollef^iii
eyr heredes ir 8, seir sérum iv 1, S, 'oeir verum
Y.saveir iv, 1-4, met me i, borgeis burgensem iv
1, meis mensem ii 42, teises toises iv 19, treis très
IV 3, sey se v, preveiro presbiterum ivl8, igleysi
ecclesiam v 1; —-aveina iv 13et/Wnfœnum.
I bref a subi la même transformation : seit sitL ,
veis vice m iv 13; dime dimidium iv 9,septema
septimam ii 19, novema *novi mam iv 30, dienws
decimus ii 22, siseyma v 10.
E bref est devenu te, souvent contracté en i : Pieros
IV 4, pieci piecci peti am 1 18, iv 16, v 10, nies nepos
II 37, niecci iv 34, siet sedet iv 12, Michiel iv 3, en-
trémie intermedium, mt^dt médium diem, mie
careima iv 7, 3, 32 ; — Pirro v 1, pici ii 17, nis neveu
vmais aussi ne^ v, ttfl'n/onf tenent v l^tint tenet
IV 12, V à côté de tient v.
En hiatus avec un U post tonique, TE bref rejette sur
lui son accent : Matheus, Onceu, Deu Deum , Bertho-
lomeu IV 20, 23, 21, 30, Bertholomeus, Andreus Ii8, 18,
33, Batholomeo m 5. Il s'est consonnantisé dans An-
drios 1 10. Cette règle ne va pas sans un certain nombre
d'exceptions : TE peut conserver son accent et à la place
de ru disparu apparaît alors un r inorganique : Andrer
uAndrers iv M^Juers Jud8BU6iv28;— Andriers v
5, Betholomiers v passim.
Un phénomène analogue à celui que je viens de cons-
tater pour E bref en hiatus, s'est produit pour l'I long
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PHIUPON. — DIALECTE BRESSAN 17
de ricuiH qui, mis eu contact avec la posttonique par
la chute de la consonne intermédiaire, a rejeté son ac-
cent et a donné ainsi naissance à la forme : rio 1 11.
EC + dentale et IC + dent. aboutissent, l'un et l'autre,
à ei : dreti d i rectum iv 14, orendreit maintenant v
2 ; — Beticit Be ne d ict um iv 7, Beneita iv 5.
ERlUM,avec un E bref, est devenu cr dans Merccnv
24 et ei'o dans cimitero cœmeterium qui est de for-
mation savante.
o, AU et u.
0 long, U bref et la diphtongue AU se continuent en
bressan par ou, o ou u. Les scribes emploient indiffé-
remment Tune ou l'autre de ces graphies ; Tidentité du
son qu'elles représentent est donc bien assurée : ce son
est, de toute évidence, celui de o fermé (ou) (1) : loitr
leur, serour, nevour iv 17, 20, 30, 6, 3, 14, v, floiir
florem v, segnotir iv 26, sci^ours v, Sottnan
Sa(g)ttnam y passim, — foMotum, lor, plusors,
sororsy nevors iv 1, 3, 7, %seignor\ pas,; — does
duas I 16, soa suam i 13, po paucum v, Pol
Paulum m 5, Ost Au[g)ustum ii 42, choses v 1 ; —
lur II 28, siiai 7.
0 bref se diphtongue d'ordinaire en tie : lues locos
IV 13, V 10, suet^s soror v, fues focus— os iv Si, y 1,
fue foci V 10, J8^(;tt^, Beaujeu i, lueo locum i 3 et
buec *boscum ou l'O n'était long que par position. A
la finale en roman ue peut s'ouvrir en u^ : lua iv 1, fxia
IV 17.
L'O bref a pris le son de o fermé dans les mots
suivants : pot iv 38 à rapprocher de pout et puont *po-
tunt IV, demof^e *demorat et bos boves ii 23, que
les patois prononcent bous.
De nos jours 0 entravé s'est diphtongue en eu ou en
ou : peurta portam grou grossum. Au xiv^siècle,
son continuateur est représenté par un o qui pouvait
d'ailleurs se prononcer ou : morta ypassim.
(1) Les patois actuels confirment ce que j'avance : ils prononcen en
effet cour c<Bur, otcr au ru m, pouvro pauper. çhotisa chose.
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16 REVDB DBS PàTOlS
A la différence de ce qui s*est passé en français, Vu
entravé prend en bressan le son d un o ouvert ; la
preuve en est non seulement dans la façon de parler
des patois actuels (1), mais aussi dans l'emploi exclusif
que font nos textes de la graphie par o simple : josta
juxta IV, Il 27, forchi furcam iv 13, soz, desoz
s ub tus IV 12, II 32, ôrote, franc. brout(de Tangl. sax.
brûstian, bourgeonner) iv 80, Bore Burgum iv 1,
ros russum iv 3, boc *buscum m 1.
UL + cons. = ou : houtra ultra v passim.
La régression d'une palatale posttonique a produit la
diphtongue ui : puis puteum ni,cruis crucem ir
8, V et chapuis où TU parait avoir été long en b. latin.
De même pour 0 long : tuit toti iv mais parrochi
parrochiam v.
VOYELLES NASALES
EN sonnait in : Lorinz Laurencius v 4 et Lot^ent
V 5.
ON et UN, Ces deux graphies sont employées indis-
tinctement l'une pour l'autre : Marion et Mariun. ii
29, 80, maison et maisun iv, ii 33, 35, boiis et buns iv
13, 18, undo II 28 et onclo iv 2, on et un fr. on v,
Lombars et Lumbars v, affermont iv 34 et du-
runty se cuntint L. Le son qu'elles représentent pa-
raît avoir été assez indécis, comme d'ailleurs il l'est
encore dans les patois de la région, où il tient le milieu
entre on et an français. L'un des papiers-terriers de
Mionnay l'écrit ami : Liann Lugdunum.
Sous l'influence d'un son palatal, cet an peut s'ouvrir
en in : pigins pipiones ii 26, Cf. le v. lyon. inces
un ci as, onces.
(I) Les Bressans disent en effet : $or pour Bourg, jor pour jattr,
for pour four. Dans la PieéammioiT^ m vers bressans de Bernardia
Uchard, éditée en 1619, je relève les formes: bor, secor secours, jor
pp. 35, 28, 36.
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PHILIPOK. — DIALECTE BRESSAN 19
VOYELLES POSTTONIQUES
L'A posttonique demeure sous sa forme latine : livra,
fema, iv 3, 4, terra ii 1, iv, v, dama L, mesura ii 41,
riva v3, houtra ultra v 1. — Devant s de flexion,
il s'adoucit en e : hones coshimes iv 1, choses v 1, vau-
res *vauras, terres incultes iv 8, les tenues ii 41.
Précédé d'une palatale primaire ou secondaire, TA
est remplacé par t. J'imagine que cet i n'est point le
continaateur direct de TA latin : Tyod a dû d'abord
adoucir cet A en e^ puis la diphtongue ie ainsi obte-
nue s'est contractée en ?, de même que cela est arrivé
à la tonique poarpim petiam devenu pid dans cer-
tains de nos textes. Malheureusement les documents
que nous possédons ne sont pas assez anciens pour
qu'on puisse espérer y rencontrer des exemples de la
forme intermédiaire. Quoiqu'il en soit de cette conjec-
ture, l't est constant à la posttonique après la palatale :
vercheri iv passim./illi filiam iv i,lS,piecci iv8, 16,
igleysi v 1, riveri ii 2, grangi iv 19, forchi iv 13, tas-
chi y passim^ talli taille v passim.
De même après r et s, lorsque la voyelle tonique est
i : ciri iv 4, hisi bise iv 4.
ISe protégé, semble-t-il, par 1'^ de flexion, subsiste
au pluriel : fillies iv 1.
E, I, 0, U. On sait qu'en français ces voyelles tom-
bent pour être remplacées, là où la prononciation l'exige,
par un e muet, d'origine purement romane.En bressan
le même phénomène s'est produit, seulement la voyelle
de soutien varie suivant les genres : c'est un o pour le
masculin et un a pour le féminin: templo iypassim,pu'
Mtconi5, ïYS.atro alterum iv 8, levago *levati-
cum 1 1, mcayros L, Guillermo v 7, atros alteros
»^ 34, talliablo v 7, Pirro v 1 ; Martins li Amples v 8,
^mo ulmum ii 8, usajo ii 17 ; — terra talliabla v P
semblabla iv 34, 35 et peut être segla secalem (1).
(1) Segia pourrait aussi remonter à un type b. lat. *secaUim que
^rmettrait de supposer Tun des exemples cités par Ducange, Gi vo
'alum.
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20 HEVUE DES PATOIS
Telle est la règle générale; mais dans certains mots,
la voj^elle originaire parait s*être perpétuée en roman :
c'est ainsi que Yi posltonique a persisté dans atri al-
teri IV 6, 12, 33 et Ve dans pare iv 12, frare ii 6, 27,
IV 12, V, 7nare iv pas,, homent hominem iv 13, y pas,
homcnt homines iv 3, 8, v pas, (Cf. pédestres pres-
biter à côté à^ preveiro presbiterum dans le Ter-
rier de Maillisola), Cette persistance de la voj'cUe la-
tine a été contestée, on a prétendu que Ye ne se trouvait
dans les mots que je viens de citer, que par suite d'une
recherche d'orthographe étymologique et à l'appui de
cette manière de voir, on a fait remarquer que les plus
anciens textes présentaient les formes en o à côté des
formes en e. C'est exact ^omt pare et frare, qui s'écri-
vent parfois para et fraro^ vraisemblablement sous
l'influence analogique des formes ou Yo atone remonte
à un u latin posttonique, formes de beaucoup les plus
nombreuses dans la déclinaison, mais on ne rencontre
jamais ^nare écrit avec la voyelle d'appui du féminin : a.
D'autre part, et cela est à mon sens décisif, si Ton
peut à la rigueur admettre que les notaires de Maillis
sola et de Bâgé aient eu l'esprit hanté par des préoccu-
pations d'orthographe étymologique,ce qui de leur part
ne laisse pas que de surprendre quelque peu, il est bien
évident que le peuple n'a pas été chercher des leçons
de prononciation dans des documents qu'il ne lisait cer-
tainement pas; si donc, ainsi qu'on le prétend, la forme
para eût été la forme originaire, il aurait continué à
s'en servir sans s'inquiéter autrement des tentatives
faites par les lettrés pour réformer lorthographe pho-
nétique. Or c'est précisément le contraire qui a eu lieu.
Mes observations personnelles me permettent en effet
d'affirmer que les patois actuels de la Bresse, comme
ceux du Lyonnais prononcent /?(3r<?,/r(5r^ et non pôro^
frôro ; môre^ oindre et non môra^ oindra, lien est de
même des patois du Bugey et notamment du patois de
Jujurieux qui distingue très nettement les cas où la
voyelle finale remonte à un « latin de ceux ou elle re-
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PHIUPOK. — DIALBGTB BRESSAN 2i
monte à un p : bravo, livra, âno et cindrè,parè,frarè,
mare (1).
Aussi bien Tun des textes que je publie nous fournit
la preuve qu'au xiv* siècle cette distinction, loin d'être
purement orlhographique,n'était que le reflet d'une di-
vergence très marquée dans la prononciation: le Terrier
de Bàgé emploie en effet, à côté de la graphie frare. la
gnphie frarey (M2), indiquant par là très nettement le
son d'é? ouvert (è) qu'avait le continuateur de Ve posttoni-
que latin, à la diflërence du continuateur de Yu qui
est constamment représenté par un o.
VOYELLES PROTONIQUES
A. La palatale développée par une gutturale trans-
forme d'ordinaire TA libre protonique en ay, e : bychay-
rais I I, 4, hicherays i 1, chemin ii 4, chenavos *ca-
nabus n 22, verchcn m 7, gelina iv, v, sairement
sacramentum iv 1. L'yod apparaît dans : bichierays
I 2, reixhieri i 9, 12 ; mais suivant la tendance habi-
tuelle aux dialectes de notre région, ir s'est le plus sou-
vent contracté en i : chîmin m 4, iv 1, chivalrr iv 23,
chifyrier v 3, chivilliart v, verchiri v p«5.. sayri-
inent L, iv 12. Les cas où la voj^elle persiste sous sa
forme latine sont assez fréquents : chalcndes iv 1,
chasal^ chasauz iv IS.chavalier v P 10, charain ii 28, 39,
II, Borchanin Burgum caninum ï\ S.chajmisx,
chanaveri ii 40, gallina n o.
E peut s'amincir en / sous l'action de la palatale :
iglesi ecclesiam n 5, igleysi v 1, nigima *nec
unam i.
I a passé à u ÙB.ns prumeriment n 1, 15, sous l'in-
flaence de la nasale suivante. Cf. le lyonnais fuma fe-
minam et le franc, fumier fi ma ri um. Est-ce à la
] îme cause qu'il faut attribuer le passage de I long à
i contrairement à l'usage général en roman, dans de-
[1) La même remarque a été faile par M. Gillieron dans sa trt^s in-
t -essante étude sur le Patois de la commune de Vionnaz, Paris,
i ^, p. M).
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22 REVUE DES PATOIS
fenU definitns iv ^ 34 : le v. lyon. a de même fenis
(Marg. d'Oingt p. 41).
Signalons la forme mel l due vraisemblablement à
une transposition de voyelles : sael=:seal = seel = si-
gillum. Cf. le v. franc, seax.
0 long persiste avec le son d'o très ouvert, parfois
rendu par e : sorors iv 7 et serour iv 5. Marguerite
d'Oingt a de môme les deux formes solouz et selouz
soleil (pp. 58, 61).
Bref ou entravé, O protonique passe à o fermé, renda
indifféremment par ou, o ou w : Mouner molinarium
IV 3, mulin iv 21, codumes consuetudines l, cortil
cohortilem i 16, curtil ii 3, iv 2, Meoiiay i 1,
Meunay ii 22, Johan ii 25, Juhannet ii 27, 28. Il en est
de même de u bref : Lovai louvetier îv 22, auj.
Louvat, nom propre.
0 bref parait s'être comporté comme o long dans
Bertholomeu iv 30, Bertholomier v.
U entravé est représenté par un o ouvert : Rossetes
de russus auj. Rossettes annexe de Druilliat, copa
cuppa + atam v pas., copeles iv2.
AU = ou, ooViU: Oudri franc. Audri iv 16, outreyo
auctorico l. clouswav; Dorer m 5, Lorent v 5,
closuraw; Mûris Mauricium m 4.
CONSONNES
Les faits à signaler sont peu nombreux, les conson-
nes latines se comportant, à peu de chose près, de la
même manière en bressan et en français.
L. Cette liquide persiste, lorsqu'elle se trouve à la fi-
nale en roman : Oysel ii 12, cortil 1 16, curtil li 3, iv 2,
chasal iv 1, v, /îZ v 7. quai v. Suivie d'une autre consonne
et spécialement d'une s de flexion elle s'apocope ou se vo-
calise : 1. atri alteri, atros iv 6, 34, fiz filius v,
communaz v f® 13, sage salicem, saule v, quiz
qualis v; — 2. autriiv^, chasauz*CK^z,\e%iY :%,
curtiuz IV 29, Moreuz, Michieuz ii 10, II, Oyse iz
II 13, 7'iveuz, porceuz, aygneuz, veuz vitellos ii : 7,
22, 5'wat^z qua les uiV.fiouz filius v9.
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PHILIPOir. -«-' DIALBGTK BRESSAN 23
La permutation avec r se constate dans Guillermo ii
3, V 7, a^^^moyia aumône iv.
R est intervenu par épinthèse dans Trenplo Tem-
plum que l'on rencontre une fois dans le Terrier de
Maillùola (§ 6) à côté de Templo qui est la forme habi-
tuelle. Par contre il y a eu apocope de Yr dans atilliarey
atillour armurier v.
Le passage de r à 2 se constate dans caltal, mais^ â
côté, canal ii 16, 15.
Un r non étymologique apparaît dans nombre de
noms propres remontant à un type latin en ceum : An-
drer Andrseum iv 8, L, Bertholomier v, Amier
Amedaeum iy, H Juers Judseus iv28.
NF = FF le/fant infantes v2, 9.
MN = NN : sennar seminare mais/fema ïTl, 29 :
les patois disent fenna, sennôy etc.
C. Le son chuintant se développe devant a de même
qu'en français : chimin iv 1, Borchanin iv 22, forchi
IV 13.
C appuyé a passé â g spirant devant e dans sage
saligem v.
Devant ^ ou i, C intervocal prend un son sifflant rendu
par c, ce ou même ch : pieci 1 18, piecd iv 16 (cf. niecci
IV 34) ; parochi parochiam ii 24 (cf. plachi place
II 5). — Devant u il s'est adouci en g : niguna nec
unam L.
La gutturale s'est résolue en palatale dans : sayri-
rnent sacramentum L^ivlS, avoy ab hoc iv 13,
veray veracum iv 28, contrait contractum iv.
G devenu final en roman se durcit en c : estanc sta-
gnum i5, Bore Burgum iv que le français local
prononce Bourque.
T appuyé s'est adouci en d dans codumes consuetu-
dines L. Cf. le v. lyon. sanda santé.
Nos textes nous fournissent quelques exemples de t
.lal non étymologique : Estient iv 3, 4, Dont do m i-
um IV, homent ho mi ne m iv 3, 14, v. Ce f parasite
sparaît lorsque la déclinaison amène une s : Estiens
5, Donz IV.
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24 REVUE DES PATOIS
FLEXION
Je me bornerai à donner ici un tableau sommaire des
formes flexionnelles, relativement peu nombreuses, que
présentent les textes que je publie.
ARTICLE DÉFINI
Masculin Féminin
Sing. Nom. li ii 22, iv 1, 12, v 1. li 1 15, iv, L.
Gén. del 1 16, ii 17, iv, v 2. de la m 4, iv 1 ; de V m 2.
Dat. ah II 22, IV, V 1. a la iv.
Ace. io 1 1, II, ni, IV, V. la i— v ; V iv.
Plup. Nom. li II 2. IV 12. v 2. les iv.
Gén. del i 17, ii 22, iv 5, de les ii 4, iv 1, v 1, l.
20 ; deux IV 16,
doua m 8.
Dat. aux iv, aus m 2, as a les iv ; al iv 28.
\ passim.
Ace. los II 22,111 1, IV 19, les l\,v;le II .41.
v9,
Neutre : to Mercros iv f« 96.
J?( = en lo I 8, IV 1, 19. Eux = en los iv f» 88 v.
SUBSTANTIF
Première déclinaison. Les prénoms et les termes
toponymiqùes appartenant à cette déclinaison déplacent
Taccent au cas oblique :
Sing. suj. Perenella, Hugueta, Jaqueta, Luca iv6,7. 21.
^g.Suguetan.Jaquetan, Estevenan, Marietan^Bemer-
dan, Johannan iv 21, 6, 1, 29, 81, Jordaneian n 3,
Eslevenetan v 7, Perronetan v 1 ; — Mallisofaniv
16, Osan v 10, Sounan Sagunam v5et pas, mais
aussi Souna.
Au pluriel Ta étymologique est remplacé par e : tau-
res IV 8, choses v 2.
Deuxième déclinaison. La déclinaison est encore
parfaitement observée, même dans le Terrier de Mailli-
sola qui date du milieu du xiv* siècle :
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f
PHIUPON. — DIALECTE BRESSAN 25
Sing. suj. Pieros iv 4. chape- Plur.suj. parer ix fèd^ée/iemen-
ïans II 21, Johannez ter iv 20, parier v
Landris v 8, tene- Ml.
menlei's iv 2i,chiva-
lers IV 26, ^6ne»>ten-
tiers V 8, /tie* 13.
Reg. Peroni\4,chapelan Rag» parers i\ iiO, pariers
n 32. Johan Lan- v f* 12.
dri V, cliira^€?r iv28.
Troisième déclinaison. Suivant Tusage général en
roman de France, le nominatif singulier prend d'ordi-
naire une s, alors môme que le type latin en est dépour-
vu; par contre cette s manque au nom.plur. : honz ho-
mo IV 1, maisons iv5, mulliers iv 4 ; — heir here-
des IV 18, effant\%
Les mots pare, frare, mare font le plus souvent ex-
ception à cette règle : pare iv 28, frare iv 12, mare iv ;
et fraros au c. suj. plur. 1 17.
Dans les mots qui déplacent Taccent au cas oblique,
le c. suj. singulier ne prend une s que lorsque le type
latin en avait une:^erivl2, tutare 'tutator iv 28,
atilliare v mais nies nepos ii 37, m;? v.
Y a-t-il eu déplacement d'accent dans homent hom i-
nem iv 13, 3, v, ou bien Tn est-il dû à une sorte d'anus-
vara venant nasaliser Tatone anale, comme cela a eu
lieu, parait-il, dans le dialecte Lorrain ?(1) Le v. lyon. a
de même: ordenz ordines, termen terminem et
homens homines.
adjectif possessif
Sing. Suj. Masc. sos iv 3, 4, v Fem. sa iv
Reg. son II 27, iv 2. rai li 27, si iv 6, 17, v.
sa II 10.
Plur. Suj. si IV 18.
Reg. SOS IV 2, 15, V 8. ses iv.
La troisième personne du pluriel /or, lonr^ hir iv 3,
(1) Cf. dans la Romania (t. i, p.320), Tarticle de M. F.Bonnardot :
Vndoctimenten patois Lorrain (1337-38).
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26 REYUB DSS PATOIS
17, II 28, est iDcléclinable,sauf dans le Terrier de Bàgé
où l'on trouve lours au plur. fém.
Nos textes nous offrent quelques exemples de rem-
ploi de l'adjectif possessif tonique : josta lo sin curtil
IV 33 ; josta lo curtil sin iv f^s 34 et 85 : to sin part iv
9, Il 32, 33, 40 ; la ver chéri soa i 1. 3.
PRONOM POSSESSIF. — Maac. plup. suj. li sin iv 18, 19. —
Fem. sing. reg. lassin iv32.
ADJECTIF DÉMONSTRATIF
Maac. sing. Reg. cest iv; — cel ii Fem. cesta i ; — cela ii 17,
17,v; — 5cZii86; iv 41, cella l 2 ; —
— celui 1 4. y cella i S ; cillieg v 1.
Plur. SuJ. Iquetes i 4.
Reg. cetes iv S8.
PRONOM DÉMONSTRATIF. - Masc plup. reg. ceu% iv 16. —
Neutre : czo eccehoc iv pas.
PRONOM PERSONNEL
Première personne.
Sing. Masc. et Fem. suj. jo L.
Reg. Ind. mey^ mei i.
Troisième personne.
Sing. Masc. suJ. Il iv, el u 31. Fem. illi ii 85, iv 4, L.
Reg. ind. li iv4, v. U iv 22.
Reg. dir. lo iv 14, l' iv 14. la iv.
Plur. Suj.iïiv2, v2.
L'omission du pronom personnel n'est pas rare : « La
quai vercheri a aquîs, » iv 3.
Comme régime des prépositions, le Terrier de Mail-
lisola emploie lui pour le masculin et lie pour le fémi-
nin. Le Terrier de Bàgé emploie pour le masculin le
pronom sey, au sens du français lui : « Lorinz est homz
talliablos monseignor et tient de sey ii meyteres de
terra, tant per sey quant per sa mulier. • (§. 4) La
forme du pluriel masculin est euz, ivfo35et ouzv f«4.
Le Terrier de Maillisola maintient très régulière-
ment le pronom réfléchi des deux genres sey: « Perenez
Leurons confesse qu'il deit , persei et per si se-
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r
PHILIPON. — DlikLBGtB BRESSAN 27
TOUT » (|. 6) — « Et czo confesse per sey et per lo dit
son mari. • (S 4). Il en est de même du Terrier de Saint-
Maurice (m 10, 11).
PRONOM RELATIF
Masc. sing. nom. qui iv fem. que i, v, qui iv
gen. de cui iv f« 14
aoc que iv, en que (in que, quey, quei u 4,
quem> iv. ii 82. iv 30, 29.
Plor. suj. quiîi 15, iva
Masc. sing. nom. liqitaz v f» 15 fem. U quauz iv 22.
gen. delqual iv de la quai i.
lto««aJil.iv3.v ), a quai tv 3, 15.
ace. j«i3«a/ (=enloqual) i^Uniaqual ivS.
r 19, V r» 14. f
Plur. nom. les quauz iv 16.
gen. delquauz iv 12.
ace. les quauz iv 14.
VERBE
PREMIÈRE CONJUGAISON. Verbes en ar et en ibr. Ind.
près. 1 . confesso, outreyo L. 8. confesse i, iste w^affer-
me IV 13, affermey v P 13. 6. affermont iv 84, 3, 8, du-
runt V.
Parf. 3. doniet, abergiet iv 14, 3, acheta v. P 14.
Fut. 1. dareyh.
Condit. 3. sennereit iv 34.
Infln. «. tomar l, sennar iv 1 . p. p«i^r i v 8, peschier
y pas.
Parlic.pass. Masc.sing.suj. trovas ii 37 ; — albergies
IV 15.
Reg. confessa l, posa 1 16, divisa iv 30 ; — aZ-
bergia iv 10.
Plur. Reg. 'divisas (cf. pra^ pratos iv, vlO); «/-
bergiesvfl^, chauchies *calcatos ii 26.
Fem. sing. confina iv 18 ; paia, albergia iv 12, 14.
V\\ïv, dimes decimatas ii25, confines iv28;
abergies v 18.
L'irrégulier 'ator P aller, fait à la 3« pers. du sing. de
rind. prés, vayt 1 1 et vait iv 3.
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â8 REVUE DBS PATOIS
DEUXIÈME CONJUGAISON, A'erbes en eir. Ind. près. 1.
volo. 3. deit l, iv, siet iv 13, pot iv 88. 6. deivont ii
38, ly.puontiy f«33.
Imp. 3. deveit iv 14. — Parf. 3. eschaisit iv P» 18.
Fut. 6 verrunt L. Imp. du subj. 3. poiist L.
Inf. saveir iv, 14,
TROISIÈME CONJUGAISON. Verbes en re Ind. prés. 1
recognesso l. 3. s'ensettt. 6. prometont iv 13, faut fa-
ciunt IV 19.
Fut. 1. vendHH L.
Inf. faire L.
Part. pass. fém. sing. faiti l.
quatrième CONJUGAISON. Verbes en ir. Ind. prés. 3.
tint IV 1, V, tient y. 6. tinont iv 1, 15, tigniont v 1.
Fut. 1. partireyh.
Parf. 8. aqtiist iv 8.
Part. pass. masc. sing. suj. defenis iv f© 34*
verbes auxiliaires. Aveir. Ind. prés. i.ayL,3.a
IV, /ta V. 6. antiv 18.
Imp. 3. rtf^îï L, Parf. 8. Ao/ v 9.
Fsti'e. Ind. prés. 3. ^s< iv. 6. sunt iv 8.
Imp. 3. ère iv.
Parf. 3. fut IV, 6. furont iv 2.
Impf. du subj. 8. fust l.
B. Philipon.
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TEXTES INÉDITS
TERRIERS DE MIONNAY
Ces terriers sont conservés aux Archive-s du Rhône, partie iiou
inventoriée ; ils ont du être dressés dans cette paroisse de Mion-
nay, sur le territoire de laquelle se trouvait la chartreusine de Pol-
letins que dirigea, vers la fin du XIII* siècle, la mystique Marguerite
d'Oingt, l'auteur des Visions.
I. — Si est li servis del don GuUIeruo Vert
de Meonay*
Vers 1225
1. — Primeriment Gnillermos Burdins deyt iiij copes
de froment a la mesura de ^leonay (1) e . jx. den . vien.
e la lîerci partia d'una gallina per la mayson e p^r la
vercheri soa, asigia de las lo chamin per loqual on vayt
de Meonay a Salliar (2). Item tint x blcherays de terra
tachables asigaj's al lerritoiro de Siro (3) et ij copes per
levago.Item v bychayrais de terra tachables a la Croys(4)
de Meonay^, de las lo chemin pe/' loqual on vayt de Vi-
inies a Monlluel (5). Item ij copes p^r levagio.
2. — Item Isabel mollier de Martin Guigon de Meo-
nay deit iiij copes de froment a la mesura meyma de Vi-
mies e la lierci partia d-una gallina per cella meyma
vercheri. Item v bicherays [de] terra tachables a Cru-
ceus,de las lo chamin per quai on vajH de Meonay a Re-
chaneu;et deit . ij . copes per levagio. Item vj bichierays
(1) Mionnay» Ain, ar. et c. Trévoux.
(2) Au N. 0. de Mionnay, la carte de TËtat-Major (feuille 159), in-
dique un bois et un étang Saillard.
(3) C'est vraisemblablement le territoire qui a donné son nom au
château de Sure, commune de S. André-Ie-Corcy.
(4) L*original porte cruceos qui a été exponctué : une main étran-
gère a écrit en interligne : la croys. Cf. au § 2 Crucem.
(5) Vimies, petite ville du Franc-Lyonnais, aujourd'hui NeuviUe-s.*
^ne, ar. dd Lyon, ch . 1. c. — Montluel, cl^. 1. c. de Tarr. de Trévoux.
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30 REVUE DES PATOIS
de terra tachables al territorio de Siro . ij . copes per le-
vagio.
3. — Item Peronella mollier d'Estienen Burdin say
en arriers deyt iiij copes de froment a ycella meyma me-
sura, jx d. e la tierci partia d'una gallina p^r la mayson
e la v^rcheri soa asegael lueo desus dit.
4. — Item Beatris mollier d'Unbert lo dit Clercs tint
iiij bichayrays de terra thachables assegays a la Croys;
les quais a en gago de Tienen Burdin. Item vj biche-
rays de terra tachables al territoiro de Siro, lesquals a
en gajo de celui Estienen Burdin. Et deit ij copes per lo
levajo de la terra Cruceu e does copes fer Jo lovago de
la terra de Siro.
5. — Item Johannes, filius Stephani, tint vij bicheraj'^s
de terra tachabla en la vaura, de las Testanc de Pelo-
tens (6) e un bychiet comblo per lo levagio et deyt. ij. d.
de servis per cela meyma terra e tachi.
6. — Item Beneyti molier de Johan Viton tint vj bi-
cherays de terra tachabla assiga de las lo champ de la
Vaura e de las Tétanc; e deyt , j . bychiet comblo de
levago et terra tachabla décima.
7. — Item Peronella, fili de Martin Marion, deyt . j .
bicheton de froment e .viij. den.vien.p^la mayson et la
vercheri sua assegia las lo chamin p^r lo quai om vayt
de Vimies a Montluel, e una gallina.
8. — Item Etiene[taj li Perreri deit . j . bychiet de
froment e . x . d. p^r la verchieri soa assigia de las lo
chamin del quai om vayt de Vimies a Montluel.
9. — Item Guill^rmo* Mosguigos deit . ij . copes de
froment e la quarta partia d*una gallina per la mayson
e la verchieri sua assegia en la marcelleri.
10. — Item Andrios Guigos deyt una copa de froment,
la tierci partia de una gallina p^r la meyma verchieri.
11. — Item Peros Durandi deyt la meyta d'un bichi^^
(6) Pelotens, auj.Poii«tins, a donné son nom à la obarlreusine illus-
trée par Marguerite d'Oingt. Le ms. des Visions de Marguerite écrit
de même PeloUns que jVi remplacé à tort par Poleieins dans mon
édition (pp. 90,91); la carte de Cassini écrit: PoUetin, et celle de
rÉtat-major : PoUetins.
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t>HILIPON. — DIALECTE BRESSAK 81
de froment per ona vercheri assegia de las lo rio de
Meonay.
12. — ItemGuill^rwo^DuranseJohansDuransfraros
devont la meta d'un bichiet de froment p^r la verchieri
soa assegia de las la verchieri Pero Durant. Item . xij .
den . vien. per una terra assegia de las lo chamin per
k> quai cm vayt de Lion a Yilars (1).
13. — Item Johanna Clemenci deyt . xij . d . per la
terra soa assegia en les Désertes,
li. — Item Guillea^ma, li molier Martin Jordan, deyt .
ij . sols p^r la verchî^W soa assegia en la mercelleri.
15. — Item Bernars Verneys deit . vj . bicht^fe de se-
gla a la mesara de Yimies p^r una pici de terra assigia
de las lo pra de Pelotens. Item . xij . d. per son mas, al
quai habite, e does galines. Item . viij . d. per lo cortil
posa al dit mas.
16. — Item Guill^rmos del Pins e Johans del Pins e
Clemenci del Pins, fraros^tinont. vj , bicheraysde terra
tacho&to ; e un bichiet e dimey del levage iper una t^rra
de las lo mans d'Unber Verney. E est tachabla septima.
17. — Item Johans del Pins deyt, xij . den. j. gallma,
per nna pieci de terra assegia de las lo chamin p^r lo
quai on vayt de Meonay aMontluel.
18. — Item Guille^-mos Guigos deyt . v . d. i^er un pra
assegia de las lo chamin per quai om vayt de Yimies a
Moutluel.
19. — Item Mathia, fili Unber Chanavet,. iij . d. per icel
mémo pra.
II. — CHABTA DE MEUNAY.
Ce papier terrier, dont je dois commanication à l'obligeance de
H. G. Ooigae, date du milieu du XIII* siècle : il est conserv:* aux
Archives du Rhône, partie non inventoriée. Le bénéficier était
vraisemblablement Tabbesse de Saint-Pierre de Lyon, qui Jusqu'en
1789 nomma à la cure de Mionnay.
Ce est H servis del priora de Meunay
1. — Prtimeriment Johans Meissoners de Yimies deit
iij s, V d. per sa terra....
(1) Viilars, Ain, ar. Trévoux^ oh. l. c.
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^^i-
3^ RBV Ufi DES PATOIS
2. — Item li eirGuilleniiet Aramos xij d. p^rlor inaî-
son et per la vercheri, las la ri veri de Vimies.
3. Item li eyr Guillermo Burdin vj d. per lor maison.
It. xij d. et . j . gallina per lor curtil qui fu Jordanetan.
It. xij d. et . j . gallina p^r lor curtil qui est las lo cimi-
tero
4. — Item Peros Sornins viij d. et j dimei gallina per
lor curtil de las lo puis. It. xij d. per la maison en que
il iste et per la vercheri en que est li maison. It. vj d. et
j . gallina per la vercheri que est desus sa maison. It.
xij d. per la terra de les ragies que est las lo chemin de
Monluel. It. xvj d. p^r lo pra de la plancheta.
5. — Item Estevenez Boyet ij s. et ij gallines per la
vercheri que est devant Tiglesi, las la plachi.
6. — Item Estevenenz Chaltanej^s et sa suers li Chal-
taneta. xviij d. per la terra que est las lo pra frare
Martin.
7. — It. Johanez del Fayet viij d. et dimey gallina per
lo curtil de las lo puis. It. jx bichez de segla per la ter-
ra de la vaura.
8. — It Bertholomeus Sornins xviij d. yienneis et . j .
bichet de froment per sa maison et per sa vercheri que
est de las Tormo de la cruis.
9. -- It Gorons de la Lescheri vj d. per Tissua qu'il a
desus Johannet Durant.
10. — It. Peros Moreuz ij s. per sa maison en que il
iste, a Montaneis.
11. - It. Michieuz Hatoz jx d. perla terra qte^ fut
Bondet.
12. — It. li eyr Guill^rmo Oysel ij s. xvj d. p^r la
l<?rra q?i^ est las
13. — It. Estevenez Oyseuz ij bichetz de segla per la
t^rra que est las Eschays.
14. — It. Estevenez Guigos vij bichetz de segla per
la terra del Melpler et j gallina.lt. vj d. perla terra que
est las la rêver [i.]
Ce sunt le terre a tachi del pri07^a de Meunay.
1.5. — Prumeriment Peros Sornins tint una peci de
t<?rra que est en la vaura San Pero, de las la t^rra Mai-
gnin a tachi x et . j . cartal de lavajo.
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PHILIPON. — DIALECTE BRESSAN 33
16. — Johaiiuez del Fayet . j . peci que est las la terra
de San Pero a tachi x, . j. caltal de levajo.
17.— 1 1. Este venez del puis .j . peci que est de las la vi
de les ragiesa tachi x, . j . carta/ de levajo. It. a cela mei-
ma taclii . j . peci que est las les riveuz de les ragies et
la lerra del pra . j . cartal de levajo. It. . j . pici qve est
en cel lua de las...., a cela taclii et a cel levajo. It. . j .
pici que est entre les terres de Pelotens, a cel ussajo. It.
. j . pici que est en Sjto. de las la terra Perron Sornin, a
cel mémo usajo.
18. — It. Andreus de Fontanes . j . pici que est el mas
de Fontanes a tachi vu et . j . cartal de levajo et viij d.
19. — It. Amours de les Eschiroles . j . pici que est las
lo pra de Pelotens, a tachi septema, . j . car/aZ de levajo.
20. — It. Estevenez Cuidoz tint p^r la confrari et per
la luminairi . j . peci a taschi septema.
21. — It. est li condamina et prateirolet li bues qui est
en la vaura San Pero et li t^rra qw^est las les terres Es-
tevenent Sornin et les terres Martin Cornet, que est al
priera senz servis et senz tachi.
22. — It. li diemos de Meunay del porceuz et de aj'^g-
neus et de veuz et de toz los blas et del chenavos est tôt
del priera, maque li seysens qui est al chapelan.
23. — It. levé li chapelans xij gerbes en chacun jou
de bos.
24. — It. sunt les seputures de la parochi deis vj d. en
sus al priera dimes.
25. — It. les offarendes de Meunay, de la Tosanz et de
Chalendes et del vendre Sant et de Pâques et de Pen-
tecosteset de festa Sant Jehan Baptista, sunt dimes a la
prioressa de Meuna3^
26. — Summa de servis d'argent : lxiii s. vu d.
Summa de froment : v bichez a la mesura de Vimies.
Summa de segla : vu ânes a la mesura de Vimies.
Summa d'aveina : iv cumblos Chauchies.
Summa de gallines : ix et m pigins.
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34 REVUE DES PAtOJS
GO EST LI SERVIS DE MEUNAY QtFI EST A MADAMA
L*ABESSA DE SANT PERO
Ces reconnaissances^ passées au mois d'août 1817, près d'un
siècle après les précédentes, Pont été, elles aussi, au profit de
Tabbesse de Saint-Pierre de Lyon ; elles forment un petit rouleau
en parchemin qui est conservée aux archives du Rhône, partie
non inventoriée.
27. — Peros Durant de Meunay deit a midama Tabessa
dimey bichet de froment per . j . t^rra qui est josta
la t^rra Juhannet Durant et Guillermet Durant, son
fraro.
28. — Juhannet Durant et Guill<?rmet Durant so fraro
deivont dimey bichet de froment a la mesura de Vimies
per . j . vercheri qui est josta la terra Pero Durant lur
unclo. Item deivont mais xij d. per la terra del Pontet,
josta lo chamin de Vilars.
29. — Estevena li Paincta deit . j . bichet de froment a
la mesura desus deita et x d. per . j . vercheri qui est to-
chant las la maison a la âUi Martin Marion.
30. — Peros Bergers qu'ite a Lechirolez et Peronella
Savi qui fu fllli Martin Mariun deivont . j . bichet de fro-
ment a la mesura de Vimies et xviij d. et . j . gallinaper
• j . maison et per . j . vercheri qui est josta la vercheri
a la Perreneta.
31. — Guiliermeta qui fu moller Esteven Vitondeit
.ij . d. per . j . terra qui est a thachi josta la terra Be-
neit Sornin.
32. — Guiliermos Guigos deit . ij . copes de froment et
les II pars de .j . gallina per lo mas en que élite. It. deit
. V . d. et oboZa de wiemieis per la siu part d'un pra qui
est desos la vila, de las Echais.
33. -- Andreus Guigos deit . j . copa de froment et lo
tiers de dimey gallina per sella meyma vercheri qui
est dita desus et .j . maisun qui est josta la maisunGuil-
lermoGuigo.lt. deit mais .ij . d. et oboZa per la sin part
del pra qui est dis desus, josta lo pra Guillermo Guigo.
34.— Guiliermos Burdins deit . iiij . copes de froment
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PHILIPON. — DULEGTE BRESSAN 85
et .jx .d.et lo tiers de . j. gallinap^r samaisun etp^r sa
vercheri en que el ite, josta la maisun al Peleter.
35. — Peronella qui fu moUer Estevenet Burdin deit
.jv. copes de froment et .jx. d. et lo tiers de .j. gallinaper
sa maison et per sa vercheri en que illi este. It. p^r la
maisun Guillermo Burdin.
36.— Isabel qui fumoller Martin Guigo deit . iiij . co-
pes de froment et . jx. d. et lo tiers de . j. gallina per sel
mémo mas qui est dis desus.
37. — Juhanz Trovas de Lechirolez et Martins li nies
qQ'ite a Montaneys deivont .xij. d. et dimey gallina per
.j. terra qui est en Cornaues, josta la terra a laGuilkr
meda et de Tautra Pero Marion.
38. — Berners Verneis deit . vj . bichez de segla a la
mesura de Vimies per . j . terra qui est josta lo pra de
Pelotens. It. deit . xij . d. per son mas en que el este. It.
deit .viij. d, et .j. gallina per .j. curtil qui est josta son
mas.
39. — Juhans del Puis deit .xij. d. et .j. gallina per 4.
terra qui est assisa las lo chamin qui vait de Meunay a
Montluel.
40. — Matia Chanaveri deit .vj. d. per la sin part del
pra qui est dis desus.
41. — Benez Bataillart et JuhannaClemensi samoller
deivont .j. bichet de froment a la mesura de Vimies per
•j. terra qui fu al Gotus de Miribel, josta la vercheri Es-
te venann Sorvina.lt. dei vont mais. x ij .d. p^r.j .terra qui
est assisa en le Désertes, josta le terres de Pelote^ins et
de Tautra lo chamin qui vait a Lia^in.
42- — GuiU^rma qui fu moUer Martin Jordann deit
-ij. sols de wienneis per sa vercheri qt^i est asissa en la
merseri.
M et CGC et xvii, el meis de Ost.
III. TERRIER DE MIRIBEL.
Ce terrier, dont il ne nous reste que quelques fragments en
rt mauvais état, est conservé aux Archives du Rhône, fonds
aint-Paul, partie non inventoriée. A en juger par l'écriture, il'a
& être dressé dans la première moitié du XIV- siècde : ce qu
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36 REVUE DES PATOIS
nous en est parvenu est relatif au Mariller, annexe de Miribel. et
à Saint-Maurice de Beynost. Le bi^néflciaire des services énumé-
rés était, suivant toute apparence, le chapitre de Saint-Paul do
Lyon qui garda jusqu'à la Révolution la collation delà priccipale
cure de Miribel, et à qui larchevèque Pierre I" avait donné, vers
1185, l'église de Saint-Maurice : ce même chapitre était, d'ailleurs,
possessionné dans l'une et Tautre paroisse, ainsi que dans les pa-
roisses voisines de Dagneux, Béligneux, Rigneux, Thil et Versail-
leux (1).
A Saint Mûris (2)
1. — Premeriment Johaneta et si enfant, losquauz
illi ot de Este vent Prostcey en areres son mari, dei vont
iij oholes et una pogeysa p^r una pici de boc qui est as-
sisa jota lo boc Martin Coillart d'una part et jota lo boc
AIj^s Pasquala de l'autra.
2. — It. Hugonins Merciers deit xvi deniers iper sa
vigni qui est assisa en la Buyseri, jota la vigni aus en-
fanz czay en areres Johan GarmT, d'una part, et jota la
vigni CTuillerihet Fuchier de Tautra. (Paiet P. de Mei-
simo) (3).
8. — It. Aiys Pascala deit vu d. \ienneis per una
sin vigni qîn* est assisa jota la vigni Johanin Guillot.
d'una part.etjotala vigni aus enfanz Pascal, de Tautra,
et jota la vigni dous enfanz Eslevent Prost. It deit mes
li dita Alj's ix d. per sa vigni que siet jota la vigni de-
vant dita, d'una part, et jota la vigni Mossi Jacelino, et
jota la vigni Johan (iuillot, de Tautra.
4.— It.Martins d'Eschays (4) deit ij s. et .vij. d. per sa
vigni qui est assisa jota la vigni Anthoynet Cuyday
d'una part, et jota lo chimin publico] tendent de la vila
de Sant Mûris vers Tiglesi de la dita vila, de Faulra.
(i) Polyptique de l'Eglise collégiale de Saint-Paul de Lyon, publié
par M. C. Guigue, Lyon, ^ 875. Introduction, pp. XI, XVII, XIX et pp.
21,26, 46,49.89, 107, 117.
(2) Saint Maurice de Beynost, paroisse de rarchiprétré de Chala-
mont, en Bresse, auj. commune du c. de Montiuel, arr. de Trévoux.
(3) M6ximieux,ctî. 1. c. arr. Trévoux.
(4) Les Echeix, commune de Tramoyes, marais, ancien lac (carte
de Cassini). Cf. le Polyptique de S. Paul^ p. 21, où il est question
d'un <c Martins d'Ëschays. »
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PHILIPON. — DIALBGTE BRESSAN 87
5. — ItBarlholomeoBuiniat deît m d. per sa mayson
qtii siet el Mariler a Miribel (1), jota la mayson dous se-
rorsHumbert Dorer, d*una part, et jota la maison a TEs-
poydeur,de Tautra, et jota lo chiminpublico tendant de
la vila de Miribel versus la porta del Mariller,dè Tautra.
It. delt mes xvi d. p^r sa vigni qui est assise en la Boy-
seri, jota la vigni czay en areresdeceluy Guillermet
de riglessi de Sant Pol de Lion, d'una part, et jota la
vigni qui est aus hers Estient de la Vila (2) de Tautra.
6. — Item Jaquemet Panosars deil xviii d. p^r sa ver-
cheri qui est assisa jota la vercheri Johan Cuyday,
d'unapart, et jota la vercheri Alys de Vila, de Tautra, et
jota la vigni Mossi chivaler, de l'autra.
7. — Item Peros Voz deit xvi d. per sa vercheri et per
sa mayson assisa jota lo mas Perron d'Echaj's, d*una
part, et jota.... d'Eschays, de Tautra, et jota la vigni Pe-
rinet... , de Tautra.
8. — Item Johanz de Clarafont deit jx d. et j'bichet de
froment a la mesura de Miribel p^r sa vercheri qui est
assisa a la Chanal, jota lo chimin tendant de Lion a Mi-
ribel, de Tuna part, et jota lo mas dous hers ^lartin de
riarafont. de Tautra.
9. — Item Gilieta filli Machon Baratin deit ix d. vieu-
neis per una mayson qui est assisa jota la vigni dous
eufanz czaj' en areres Perron Violan.
10. — Item Johanna Yvernona, fllli czay en areres
Bernert Yvernon, deitp^rscj- et p(?rPei'onella si serour
dimecopon de froment a la mesura de Miribel et una
pogeysa et dime per una mayson qui est assisa al Buyat
jota la mayson Guill^rmet Fuchier,de les dues parties.
et jota lo chimin del Buyat, de l'autra.
11. — Item Hugos Briais deit p6?r sey et Guillermet
Martin et Estient sos fraros vin d. per jour vigni qui
est assisa en la Buj'sseri, jota la vigni Martin Chareter,
(I) Miribel, Ain, arr. Trévoux c. Moulluel. Celait avant 17») un
>ourg el marquisat de Bresse, archipr. de Chalamont, elect. et baill.
le Bourg eo Bresse. Le Mariler, annexe de Miribel, est appelé Maril-
let sur la carte de Cassini et le Mas-Riilier sur celle de Félat-major.
i2) La Ville, annexe de Miribel.
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88 REVUE DBS PATOIS
d'tina part, et jota la vigni Guillermet Fuchier, de Tau-
tr£(, et jota lo chimin de la Buyseri, de Tautra.
IV. Terrieb du temple de maillisola.
Dressé dans le courant de Tannée 1841, ce terrier contient le.-
Aveux et reconnaissances des tenanciers de la maison de Maiiii-
sola. Cette maison, après avoir appartenu aux Templiers, avait été
réunie à l'ordre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, en
vertu de la décision du concile de 1812 qui abolissait l'ordre da
Temple. Elle était située sur la commune de Druillat, au lieu dit
le Temple: c'était un des membres de la commanderie des FeaiJ-
Ic^es. Ses possessions s'étendaient non seulement sur Druillat,
mais encore sur Domplerre et Saint-Martin du Mont. Le terrier de
Maill isola est conservé aux archives du Rhône, fonds de Malte,
partie non inventoriée. C'est un registre papier, fort maltraité par
le temps : il ne nous en reste plus que 21 feuillets désassemblés et
dont un certain nombre sont déchirés par le milieu. Ses dimen-
sions sont en longueur : 805 millimètres, et en largeur : 215. En
nombre d'endroits l'usure du papier ou des taches d'eau ont rendu
le texte à peu près illisible : partout ailleurs l'encre a pris une
teinte jaunâtre qui se confond presque avec celle du papier; enfin
le foliotage ancien a été remplacé au crayon par un foliotage nou-
veau, souvent inexact»
Apud Rossetes ancien in parrochia de Durlia. ;1)
l.(M6e^nc^(?/^) Premerem^nt,Johanz deFontanes con-
fesse estrehonz delà ditamaj^son de Maillisolaales bones
costumes et confesse per son sairemcnt qu*il deit vin s.
V. d. et pusa. per czo qu*il tint de la dita maison son
chasal, sa maison et m?dt de les choses qui s'i ti-
nont qu'il a aquis de plusors ; et pot tôt contenir v bi-
chetes de segla ou froment a sennar el dit lua qui se
tint et est assis tôt, et sa maison qwi i est, josta la ver-
cheri Albert Porter et josta la maison a les Allies Jo-
ha7met Odet tôt de vers la bisi d'una p^rt, et josla la
vcrcheri Estient lo Bru?i de vers lo vent; quant per una
sestei rade terra assis 1 josta lo buec de Maillisola, de
vcrsseir, et josta lo chimin borgeis tendent de Bore a
1. Druilial, village et paroisse en Bresse, élection et baiUage de
Bourg; aujourd'hui Druillat, Ain, ar. Bourg, c. Pont d'Ain. Cf. A^
mail, kistor, de Lyon pour 4789.
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PHnjPON. -- DIAUBQTB RRESSAN 8»
YaranboD ; et ana gelina a Carementrant p^r lo fua et
li remanens tôt a Chalendes. Item .j. bichetam bladi sili-
gf»is,xx«* àenariùs, per la t^rra qu'il a achatat, las las-
8in del buec de Roeetas(l), del Tewplo. JOMORLLen.
2. Item confesse p^r Johan et p^r Estevenan sos ne-
Tors, qai faront enfant Marietan Bella de Rossetes,
qu'il deivont vi d. p^r .j . petit de curtil assis josta la ver-
chéri al Tissot et josta le violet tendent vers Rossetes
d*aval. Item deivont dimi livra de ciri sus .ij. copelesde
terra ou près assises josta la vercheri al dit Johan son
onclo et josta lo chimin de Borc.Et ezo confesse li diz Jo-
hanz. jo.
3. Johanz li gros vachiers et Johanz sos fizsunt bo-
rnent lige de la dita maison de Maillisola, et confessont
qQ'il deivont a la dita maison totes bones costumes an-
cianes ; et deivont xiiii d. bons a Chalendes paier et una
geltn^ pcr an per lor curtil assis a Rossetes et pcr la
maison qui i est assisa ; et est assis josta k> pra auz en-
fans al Ros de la Rua, de vers midi, et josta lo chimin
publico per lo quai on vait de la maison JohanrànChar-
doner vcrslo fort de Rossetes, de vers la bisi. Item deit
xiiii d. bons per sa vcrcberi assisa josta lo pra auz en-
fans [al Ros] de la Rua (2j, de vers matin, et josta lo
chimin publico tendent de la maison Guiilcrmeti Ro-
celH et Johennin Chardoncr, de vers seir ; la quai ver-
cheri a aquisde Johan Flandin et pot contenir a sennar
per an treis bichetesde frome/it ou de segla. Item deit
XX d. v, per una bichona de terra assisa josta lo chi-
min per lo quai on vait de la Batailli ve»*sPoncins(8),de
vers miedi, et josta lo curtil qui fut Michiel de la Rua
rendu del Templo. Item deit n d. per la meitia d'una
copela de terra assisa josta sa maison, de vers seir, la
quai il aquist de Ëstient Brun, son nevour. Item deit viii
d. de servis per les choses Jocerant, son nevour, qu'il
.bergiet Item deivont mais un d. v. per lo qtiart d'una
»pela de terra assisa a Rossetes josta lo pra Guillermo
Ligues. joMORLLen.
1. Rossettes, annexe de Druilliat.
2. La Huas, hameau au N. 0. de Druilliat.
3. PonciDy Ain, ar. Nantua^ ch. )• o.
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40 REVUE DES PATOIS
4. (F® 16 vo) Bernerda qui fut filli. PeronOdet, mulliers
Peron Bègues, fema ligi, confesse qu'illi deit xii d. pcr
una bichona de terra assisa a Rossetes, josta la terra
Estient Murger, devers lo vens,et jostala terra Blondet,
de vers la bisi. Item deit li diz Pieros sos maris .j. livra
de ciri et J. gelina a Carementrant, per son fua et per
sa maison et per sa vercheri qui contint una bichona,
assisa josta la terra Estient Murger et josta la maison
et lo curlil a les goles. Et czo confesse per sej'^ et per lo
dit son mari. joMORLLeri.
5. Estiens Murgers confesse estre honz liges de la dita
maison a les bones costumes, et qu'il deit iiii d. v. et
livra et dimc de ciri pcrsa maison et pcr sa vercheri en
que siet li dita maisons, assis à Rossetes, josta la ver-
cheriBeguet,de vers bisi, et jostalamaison etlavercheri
â la Rocelli; quant perla vercheri assisa de las la ver-
chéri Blondet et de las les terres Perenin Bo. Item deit
un sols et dimey per la vercheri qu'il aquist et per Ipo
déterra qui s'i tint, qu'il alberglet del segnors de la
maison, assisa Rossetes, josta lochimin tendent de la
maison a la Beneita a la Batailli, de ii parties, et josta
la vercheri a la dita Beneita et josta la terra a ceuz
de la Blancheri (1). joMORLLeri.
6. Perenez Leurons est bons liges de la dita maison a
les bones costumes et confesse qu'il deit. ii s. vn d.
per sei et per si serour, per lor maison et ve?*cheri
assisa Rossetes, jo^^ta la charreri tendent de Maillisola
al mulin et josta la terra Perenin Bo, de ve^^s miedi, et
de vers la bisi,. josta la terra vercheri GuillermetBlon-
det.Item deit ii s. vi d. per Jaquetan si muUier, per una
vercheri qui contint I quartella de terra assisa josta
lo buec del Trenplo, de vers la bisi et josta lo chimin
tendent de Maillisola a Rossetes. Et czo confesse persai-
rement et tuit li atri.
7. Perenella Hugueta et Jaqueta, qui furont Allies
Johannan à la Gila de Rossetes, sunt bones femes et li-
ges de la dita maison etdeivont ii sols, v, et .j. geUna a
Carementrant per lo fua, per lor maison et vercheri en
1. Los Blanch^ros, hameau au S. 0. de Druilliat.
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PHIL1P0N. — DIALBGTB BRESSAN 41
que est li dita maisons, assis josta la v(?rcheri Pe-
ron Beneit et josta la vercheri Peron Beguet. Item deit
Il dita Hugueta, çer sey et per sos enfans, xii d. p^r
una bichona de lé?rra assisa josta lo buec del Tewplo, la
vi enlremie, de vers la bisi, et josta la charreri tendent
del dit curtil vers la maison a les dites sorors. jomorl-
Leri.
8.(f» 17) Johanneta Roceilliqui fut mulliers Guill^rmet
Rocellio et.... dit Beneiton,sunt bornant a lesbones cos-
tumes de Maillisola et dei vont, assi comme il confessont
per lor sairem^nt, xix d. paier a Chalendes,p^r chascun
an, et una gelina a Careimentrant, p^r lor vercheri as-
sisa a llossetes, en la quai est lor maisons; et est assisa
josta la vercheri GniUermet Bo, devers midi, et josta
la vercheri Estient Murger, de vers la bisi. Item dei vont
xu d. vienneis per I petit curtil assis josta locurlil Guil-
lerwel Aines de Rossetes; quant per latro curtil assis
josta lo curtil Peron Balando et josta lo curtil Guil-
lei^mo Aygues ; qiiant per una piecci de terra assisa en
les bonnes, josta la terra Guille^^^no Bo, d'una p^rt, et
josta la terra Estient Blanchon ; quant per i pra assis
josta lo pra Peron Brun et josta lo pra auz Fluris ;
qt/é^nf per una atra terra assisa en vavres brulles(l),
josta la terra Bernert Fluri, de u parties ; quant per I
pra appella de Mal pertuis, assis josta lo chimin tendent
de Rossetes vers Durlia et vers sant Andrer, et josta lo
pra Guillermin Mortier ; quant per una terra assisa en
Borchanin. josta la terra Estient Blanchon et josta terra
Estient Alcuireu ;quantper Ibroci assisa en la vavra de
Borchaniw, josta la brocci Estient Blanchon et josta la
brocci Gristin de Rossetes. Et puont contenir les dites
choses, qu'il tinont del mas al Fluris, xi bichones
de terra ou près. .lOMORLLeri.
1' Du bas lat. vaura ou vavra q\i\ aie sens de terre inculte et cou-
vertes de ronces. H existe un lieu dit La Vavre^ un peu au Nord de
Rossettes : un peu plus au Nord, dans le canton de Ceyzériat, on
rencontre une commune qui porte le nom de La Vavrette»
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42 REVaE DXS PATOIS
Aptcd la Batailli
. 9.Cf<»24v.) Guilkrm^ta,mulliers Johan filPeron Rosset
de la Raa, flUi Ëstient del Besson, confesse, et II diz sos
maris, qu'il deivont, p^r czo qu'il tinont de Ja dita mai-
son, I bichet de segla et i bich^^ d'aveina, a la mesura
d'Anbronnay, ii s. i d« p^r la meitia del mas qui fut
Johan de la Batailli qui ère son paro, tant en terres cul-
tives quam non cultives, quam bos et pras assis a la Ba-
tailli. Item deivont mais i bich^ de segla et i bichet
d*aveina et xxi d. per les choses qui furont acquises de
Estient dit la Guignieta, tant en buec qt^am en terres,
quatn en pras, qwi eontinont viii carteles de terra ou
près, assis a la Batailli per tôt. Item deivont mais m bi*
chetes de segla et iiii bichetes et dime d'aveina et ii s.
VII d. V., conta la sin part del pan per les choses qwi fu-
ront aquises de Guionnet Lanno, tant en pras qt^am en
buec, quam en terres, assis tôt à la Batailli.
Soma VII bichetes de segla, x bichetes et dime d'avei-
na, VI s. et V. d., per tôt.
10. — Estevenez Conbez de la Batailli, bons liges de
la dita maison, confesse qu'il deit primeriment viii d.per
unapieca de terra en que est sa maisons et sa grangi
assisa a la Batailli, josta lo chimin publico tendent de
Poncins à Vilars, et josta lo chimin tendent de la Batailli
vers Maillisoia, com per una terra assisa josta la terra
dessus eonflna: et continont, les ii piecces, iiibichones
ou près. Les quauz choses il aquist per si mullier d'enz
Nerbonz. Item deit xviii d. et m d. per son dreit del
pans, que il a albergia ai dit servis; et deit lo dit argent
per dime lo mas qui fut Girert de la Batailli assis tôt a
la Batailli; et en deit mais i bichet d'aveina et i bi-
cheto de segla per les dites choses. Lo qtml mas il ot de
Mosse Estient de la Batailli, son onclo, qui lo li doniet.
Item deit vi d. per i petit curtil qu'il tint qui fut auz hers
Michiel de la Batailli, de cui il l'aquist, assis el meitent
de la vila de la Batailli. Item deit mais i bicheta et dime
d'aveina, xvi d. et melli per lo mas qui fut a la Perreta
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PHILIPON. — DIALBGTB BRESSAN 43
filli Pelin et a la Guillermetadita Cusina assis el dit mas
de la Batailli.
11. — (fr25 r.) Item deit mais xi d. v. de servis, conta
soû dreit del pans et servis, dime hicheta de segla et lo
sesein d'atra et una bicheta d'aveina p^r czo qu'il tint
del héritage son paro et si mare, assis tôt el dit mas de
la Batailli; et contint tôt iiii quartelles de t^rraoupres,
assis en plosors lues, el dit mas de la Batailli. Jomorl-
Len.
Somma v s. ii d. et melli, i bictieta de segla et dime
bicheta et lo sesein d'atra bicheta de segla, v bicbetes
et dime d'aveina. les corues et les gelines, assi com il
est acostuma.
12.~ Perenella,suer del dit Estevenet Cowbet.deit una
bicheta de segla et vi d. vien. per lo curtil en que siet
sa maison a la Batailli, josta lo chimie de Viiars de
v^rs bisi et josta lo curtil al dit son fraro com per m
bichones de terra assisa josta la t^rra a la fllli al Masuer
czai en arriéres et josta la terra al dit son fraro et a la
fllli Estient Berson et sant les dites choses per son par-
tage de son paro et de sa mare. Et deit paier per lie Es-
tevenez sos frare atres costumes et totes gardes del se-
gnoî's per tôt. Et sus czo, illi quitte lo dit son frare de
lot partage de pare et mare. Et prometont en contra
non venir per lor sairime?zt, présent Johan Boison, cler.
Per czo dessus et per son cinquein de ii pras, del quauz
li I est assis en les clés (1) de la Batailli et li atri soz la
maison auz Bareilliars, josta lo praa la Masueri de totes
parties, s'en tint de tôt per paia et Ten quitte, assi com
dessus, JoMORLLeri.
13. Johanna qui fut mullier al Masuer, confesse, per
Estevenan sa fllli qu'illi a del dit Peron Masuer home/it
lige aies bones costumes, deit ii s. m d. ui bicbetes de
segla. un bichetes et dime d'aveina per les terres et
possessions qui furent Estient Veisons delà Batailli,tanl
en terre[s] cultives qwan non cultives, plans, bos, pras,
pasquers et totes (F^ 25 v*) choses assises el dit mas.
Item deit mais vu d. dime bicheta et la sesta partia
(1) Cf. Ducange, GI,, vu Clavis, locus clausus.
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44 REVUE DES PATOIS
d'una bicheta de segla et una bicheta d'à veina paier al dit
termo de la missetenbro ; et deivont corruade forchi ou
de rastel una veis Tan et la geh'ua del fua p^r la sesema
partia del mas qui fut Martin de la Batailli tam en ter-
res cultives queLtn non cultives, pras, pasquers, bos et
plans et atres possessions assises el dit mas en plusors
lues. Item plus deivront lo quart d'un pan et lo sesein del
tiers d*un pan paier a Chalendes. Et continont les dites
choses et pont contenir x quartelles de t^rra,assi com il
afferme p^r son saireme?it, ou près. Item deivont mais
V d. et melli de servis p^r los diz pans albergies paier
avoi lo dit servis chascun an p^rdurablament. Jomorl-
Leri.
14. Item deit mais ii s. m d. m bichetes de segla un
bichetes et dime d*a veina per les choses qui furont Ma-
rion de la Batelli. tant en terres cultives qwamnon cul-
tives, en pras, en bos. en pasquers et en plans assis tôt
el dit mas, en laparrochi de Durlia ; les quauz choses do-
niet Mosse Estiens de la Bateilli, prestres, al pare de la
dita flUi Estevena, czo est asaveir, al dit PeronMasuer.
Item deit mais un d. et melli pe/* son dreit del pans que
deveit li dita chosa qui fut albergia al dit servis paier
p«?r ... lo dit servis. Item deit mais viii d. per loboisou
Estienent dit la Guignieta qwam per Millet son ne-
vour. JoMORLLen. Sowima vi bichetes de segla et dime
bicheta et lo sesein d'una bicheta de segla, x bichetes
d'aveina, vi s. vu d.
15. Guieta qui fui fllli Johannan a la Breta de la Batailli
confesse pcr sei et pcr Estevenet et pcr Johannan sos
enfans, laquai Johanna illi ot de Estient Gabait son
mari,quMldeivontiis.vien.,ibichet deseglaetles iipa;*s
d'una bicheta de segla, iiii bichetes d^aveina, per les ii
parties del mas qui fut Martin de la Bateilli, tant en
terres cultives quam non cultives, quam en bos, plans,
pras et pasquers, assis el dit mas ; les quauz choses con-
tinont et puont contenir x quartelles de terra assises en
plusors lues el dit mas. Item deit mais iiii d. v. per czo
qu'illi deveit del pans per son dreit qui lor fut albergie^
al dit servis, JoMORLLeri.
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PHILIPOK. — DIALliCTE BRESSAN 45
A la Tesferi
16. iP '^6 v). Guill^rmiiis Galanz, lions liges de la dita
maison, co/ifesse qu'il deit tant p^r se^^ quant ^er ses
niecces Johannan qui fut fllli Estient son fraro et Johan-
neta/r qui fut fllli Peron son fraro. Et deivont una»^
quartafH silig/w/^ ad mensuram Anbronmcv", decem
solidos et sex Aenarios yie^wenses, a paier lot a la rais-
setenbro^et i geh'na a Caremewtrant, per czo i]ui s'en-
seul : Premeriment per lor maisons assises a la Testeri
et per la terra ou est assisa li dita maisons, de vers la
bisi, et josta la terra de la dita maison de MailHsola, de
vers lo vens, et josta lo chimin publico tendent de Dur-
lia vers Mowtbego,de versmatin, et josta lo chimin ten-
dent vers la Testeri, de vers seir, quant ^er una piecci
de t^'ra assisa josta lo byez de Mallisolan, de vers seir,
et josta la terra Perenet del Berson et la te>Ta auz Or-
saz, de ve>'S matin, et josta lo chimin per loqteal on vait
delà Testeri, ve;^ lo Berson, de vers lo vens quant per
I pra assis a Boniunel, josta lo pra auz e>îfaiiz Estient de
la Rua et josta lo pra qui fut Oudri de la Testeri.de vers
malin, et josta lo buec a ceux "de Dompiero. de ve>-s lo
seir,q«an<pe>*una piecci déterra qu\ futaquisa de Guil-
le/'mo Cornet de la Rua assisa josta la te/Ta al dit Oudri,
cler.et josta la terra Perenet del Berson et josta la terra
auz enfans Bernert de la Rua,de vers lo venz.qieaufper
una alra te/Ta assisa josta la terra auz diz enfanz, de
vers la bisi, et josta la terra qui fut Mosse P... de la Rua,
de verslo vens, quant per i curtil assis josta locurtil del
dit Oudri de la Testeri, de vers la bisi, et josla lo curtil
deuz diz enfans, de vers lo vens qui fut aquis del dit
Cornet. Les quauz totes choses conixnoni, faiti leal esti-
macion, xiiu quartelles de terra a la dita mesura, ou
près. Et sunt tuit homent lige de la dita maison. Jo-
MORLLeri.
17 (f»272). — EstevenezOdez maris Jolianna>idel Ver-
ney confesse per la dita Johannan si mullier qu'il doi-
vent II s»v. et una gelina per lo fua; et czo deivon^per
lour maison et curtil,en qtie est li dita maisons, qta con-
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46 RBVUB DES PATOIS
tint una bichona ou près assis el v^rney, josta lo buec
del yerney qui est de la dita maison de Maillisola et
josta lo chimin tendent a la rua, de vers la bisi.
18. — Johannez 11 hors confesse pet* sey quant pei-
mosse Estient son fraro, qu*il suwt bornent (sic) de la
dita maison auz buns us et costumes et deivont xviii d.
et dime biche< d'aveina et ii d. et pusa per lour paHia
del pan per la meitia de lor maisons et de lor chasauz
assis a la Tester i,ensenbla i petit curtil qui s'i tint,de vers
seir,assit (sic) tôt josta la closura del curtil qui fut Oudri
de la Testeri, cler, et josta lo dit curtil, do vers vens, et
josta lo chimin tendent de Maillisola v^rsMonbeggo,de
v^rs bisi, et josta lo curtil qui fut Paisel, de vers matin,
et contint una bichona de terra, ou pt'es, quant p^r la
meitia de v bichones de terra assisa josta la terra mosse
Point delaRua,preYeiro,de versseir, et josta Io...aceux
de la Testeri, de vers matin, qwanf perla meitia de v bi-
chones de terra assisa josta la terra Estient del Besson,
de vers seir, et josta la terra qui fut Paysel qui per la
mort de lui eschaisit a la dita maison, de vers seir,qttanf
per la meitia d'un curtil assis a la Testeri qui contint
II copees de terra, assis josta la vercheri qui fut Oudri
de la Testeri, de vers vens, et josta lo curtil mosse Point
de la Rua,prestro,de vei^s bisi, quant per la meitia de n
cartelles de buec assis josta lo buec del dit Oudri et
Estient del Besson,de vers bisi, et josta lo buec auz ga-
lans et lo buec del dit Oudri, de vers lo vens, quant per
la meitia d'una q^/artella de terra assisa josta la terra
Estient de Besson, de vers vens, et josta la terra qui fut
Paysel, de vers la bisi, et en tôt czo dessus confina. Ant
Tautra meitia Estiens, qui fut fiz Bernardin Lors, et 31
heir. .
19. — Item deivont mais li davant dit fraro per Es-
tevenan qui fut mulliers Peron Lors, lor paro, qui esteit
assi lor mare quant en deivont czo qui s'enseut (f> 27 v.)
czo est a saveir : xvx s.v. bons per an,los xii per les ter-
res de Chillon et los un s. per les choses de vers la cha-
pella, a paier tôt al dit termo de la missetenbro ; et czo
deivont per czo qui s'en seut: premeriment,perlor mai-
son assisa a Chillon,eûsenbla v bichones de terra qui b1
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PHILIPON. — DIALEGTB BRESSAN 47
tinont de vers Orient, quant per una quartella de Wrra
assjsa josta la terra Johan d'Âveines, de vers la bisi, et
josta la t^rra del dit Estient de vers veas, lo chimin en-
tremie, per lo quai on vait de Chillon vers los pras d'Es-
peron, quant per u sestairies de terra d'Anbronnay as-
sisa josta la terra mosse Jaque de Ghillon et a sos tiers,
de vers seir, et josta la terra Estient del Besson, de vers
matin, en la quai terra est assisa lor grangi quant per
II sesteirte^ de terra assises josta lo chimin publicoper
lo quai on vait de la Tester! vers la Chapella et vers lo
pra d'Esperon, de vers miedi, et josta la terra del dit Es-
tient del Besson, de vers bisi, qimnt per m bichone* de
terra assises josta lo buecdit del vërgiel, de vers vens,
et josta la terra Johan Pantier, de vers la bisi, quant per
iiii copees de terra assises josta la terra Estient Colon-
ber, de vei-s lo venz, et josta la terra Guillermet Malet
et la terra Johan Pantier, de vers la hm,quant per i pra
assis en la praeri d'Esperon, josta lo pra auz enfans
Guille/-met Chapella que tint Oudris de la Tester! et li
»in, de vers lo vens, et josta lopra Ogerdel Murcing,el
quai pra se faut per an ii muel de fein de vi teises chas-
cuns. Etczo confesse li diz Johanz per sey et per lo dit
son fraro. JoMORLLeri.
Apud Durlia
20. — (f«,35 V.) Pieros del Vergiel et Matheus di^ li
gros flz confessent per euz et per lour parers qu'il sunt
tenementerde la dita maison deMaillisola et deivoht
communalment, et lour parer,ïx d.vien.per ii sestairies
de terra, ou près, qu'il tinont assises entre la morta de
Nocuiday et los pras del crins et josta la terra Guionét
Rubout et josla la morta de Noncuiday devers midi. Et
czo confessent per eux et per lor parer i^s] . JoMORLLeri.
21. — (f« 36 V.) Estienz Oudris del Pont d'Ens tene-
menterseoi^ fesse per Iluguetan si mullier filli Doulant
[u'il deit per la dita si mullier vi s vien. per i pra assis
lessoz lo mas de Pentpiel josta la riveri de Suran et josta
) mulin de Penpiel et josta les terres a ceuz de Pentpiel,
nsewbla los pertinences et appendices ; el quai pra on
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48 REVUE DES PATOIS
fait \)er an m charres de fein, ou près ; loqual pra li dita
Luca li a dona el contr-àit del mariage. Et czo a confessa.
li dita Luca, présent Johan Boison cler de Maillisola. lo
niercros après la festa Deu m.gcg.xli. JoMORLLen.
22. JohaMueta qui fut mulier al lovât del Pont d'Enz,
confesse qu'illi deitxii d. v. p<?r unaemina de t^rra ou
près assisa en longi fan,josta lochimin tendent del Pont
d'Enz al pont de Prela et josta les terres a la Ri bouda ;
li quauz chosafut acquisa del Blanc de Xo?2cuiday, el la
li doniet a la dita si mulier.
23. — Beneitons li Juers del Pont d'Ens confesse per
mosse Philipo d'Onceu, chivaler,assi comme pe^* tulare
de lui, qu'il deit ii d. et melli per ii quartelles de terra
assisa en Morfontana, josta la terra Peron Rosset del
Pont et de las la terra Humbert Pelleter.
24. — Johans et Pieros Bogonz et Perenella lor suer,
tenementer, assi deivont ii s. v. per xx quartelle^ de
terra assisa en Morfontana, josta la terra auz hers Gui
Ribout et josta la terra qui fut mosse Point de la Rua,
(li quauz vaque a present),et josta la terra Humbert
Pelleter.
25.— Estiens Rolez,tenementersdeit ii d. per una bi-
chona de terra assisa el dit lua, en Morfontana, josta la
terra al dit p>'eveiro et auz enfans Gui Ribout, qu'il
aquist dez enfans Humbert Pelleter.
26. — (f* 87 r.) Mosse Humbert de Montmaior, cbiva-
1ers tenementers, deit viii s. m d. v. bons per iv seslai-
ries de terra ouchal assises outra la riveri d'Enz, josta
la dita riveri et josta la terra del dit chivaler qu'il aquist
de ceuz de Varey, et josta la chai auz hersPonczet Rai-
nart et la terra mosse Johan de la Palu, segnour de Ri-
chomont, et josta lo chimin publico tendent de la fin del
Pont d'Enz vers Ambronnay et dure i petit outra la dita
fin del Pont d'Enz.
27. — I tempour vin sestairie^ de terra,ou près, assises
en Morfontana, deczai la riveri d'Enstan, en terres cul-
tives* quam non cultives, quamenjies assises josta la ri-
veri d'Ens et josta la terra qui fut mosse Point de la Rua,
pristro, et la terra Peron dit Rossi et Guillelmet mercer
del Pont d'Eus et josta la terra Mosse Philipo d'On-
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PHILIPON. — DIAI^EGTE BRESSAN 49
ceu chivaler et dita terra, tant que al curtil Este-
venet Escofier del Pont, près de la porta del Pont,
devers Varanbon, et josta la terra auz enfans Hugon
Pelleter.
V. TERRIER DE BAGÉ
A s'en tenir à Texamcn des formes graphiques, ce registre de
reconnaissances a visiblement été dressé vers 1825 : c'était la date
que Je lui avais assignée^ lorsque poursuivant ma Jecture, je ren-
contrai une cote ainsi libellée : • Jobannez Berciiars Juras, tint
de monseignor £d[ouard] un pra que il achetit del mas talliablo
de la fllli a la Rosa d'^Ennes. » (f* 14). Or il n'y a qu'un seul
comte de Savoie qui ait porté ce nom d'Edouard, c'est le fils
d'Ame V et de Sy bille de Bâgé, le vaincu de Varey, qui régna de
1^3 à lâ^ ; c'est donc entre ces deux dates, peu distantes l'une de
l'autre, que se place la rédaction de notre terrier (1). Les aveux et
reconnaissances qu'il contient se réfèrent pour la plupart à des
teniires situées à Asniéres (An ires), Aisne (En nés). Saint-Laurent
de TAin, Beplonges, Felllens, Mauziat (Mauziacum), Pont de Vaux
(Pontem Vailium), Roz, Ozan et Gbevroux.
Les tenanciers du comte de Savoie et de Bàgé appartenaient à la
classe ia plus misérable : c'étaient des serfs taillables et corvéables
à merà. Sans parler d'une redevance fixe en argent et en nature
perçue sur chaque feu et représentant ce que nous appellerions
aajoard'hui la cote personnelle et mobilière, ils étaient assujettis à
la tàcbe (2) ou droit de champart, qui leur enlevait une part no-
table de leur récolte. Enfin au pied de chaque cote, le seigneur
stipule expressément le droit de main morte. Cette main mise du
seigneur sur la personne et les biens de son serf suivait celui-ci
partout oà il allait; aussi notre terrier contienMl un certain nom-
bre de reconnaissances passées par des tenanciers habitant Huri-
gny, Saint Jean-le-Friche, Sennecé. Mâcon, sur la rive droite de la
Saône, et qui sont imposés, non seulement à raison des biens
qu'ils détiennent dans le comté de Bâgé, mais encore eu égard à
ceux qu'ils possèdent dans le comté deMâcon. C'est pour la même
raison que des terres situées « outre Saône > sont concédées par le
comte de Savoie dont les domaines s'arrêtaient à la rivière : ces
terres acquises par des serfs savoyards, avaient, par suite de
l'exercice du droit de main morte, fait retour au comte qui en
avait disposé, réserve faite des droits du roi de France, dont rele-
vait alors le comté de Mâcon.
(1) Sur la réunion du comté de Bâgé à la Savoie, voyez l'Essai sur
Vhistcire de Bourg que M. Ch. Jarrin a publié comme préface au Car-
tulaire de Bourg-en-Bresse, p. XXV.
(2) Sur la tâche, voyez Ducange, Gl. V^^.Tasea 2, iachia et iâcfœ.
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50 REVUE DfiS PAT0Î8
Le terrier de Bâgé est conservé aux Archives de la Oôte-d'Or,
sous la cote B. 570, Chambre des Comptes dé Bourgogne, châUlle-
nie de Bàgé. C'est un long rouleau en parchemin de 11 m. a» de
longueur sur 0 m. 226 de largeur : il se composait de 18 feuilles
cousues à la suite l'une de l'autre et numérotées au bas ; la pre-
mière est aujourd'hui perdue. Les extraits que je publie ici rem-
plissent la presque totalité des folios 2 et 3.
[Apud Attires]
1. Johannez Donnez, Marlins Johanz et Esteveneta
fraro sunt bornent taXUabto monseignor et tigniont de
sey a Anires (1) un meyieres de t^rra et m charres de
fein ; per les quaz choses il dey vunt monseignor la talli,
les corv^5 et la taschî en ii meyter^^ et un copes de la
dita terra ; et chascu?is fues i geh'na et m sols et ti de-
niers pamî^ de renta. Item tint li diz Johanz per Per-
ronetansa mullier del tinement Johan lo Pin, paro de
cilliey Perronetan, x copes de t^rra et i charra de fein ;
per les quaz choses il deit al dit monseignor la talH, les
corvée et la tach/ de la dita terra ; et deit chascu7^s fues
1 gelina ; et deit de les choses desus dites xv d. par. de
renta. It. tint assi per sa mullier de la dama delà Sala (2)
houtra Souna (3), ii copes de terra, a vt d.par. de rewta.
It. tint de Rëbutin Aimey benna en la riveri de Sounan,
a xviii d. par. de renta. It. tint de Tigleysi de Seint
Pirro de Mascon i copa de terra. Et ha mes sire maa
morta. .
2. Perrenins Girouz, llumberz et Johannez Girouz
sunt bornent taillm&Zo monseignor et li eflfantcay en
arieres Guienet Girout ; et tigniont de monseignor a
Anires v meyieres déterra esiujeyuros ;d'A]nires et m
charres de fein et i plaustro de pecheri en Fivoylgli ;
per les quaz choses il dey vunt monseignor la taillî et
les corves et la tachi de ni meyteres de la dita terra et
nii sols et V d. par. ; encloses vni copes de terra,les quaz
lintli dizllumbers es essarts; et deit chascuns fues i
(1) Asnières, Ain, ar. Bourg, c. Bagé-le-Châtel.
(2) La Salle, Saône-et-Loire, ar. Maçon, c. Lugny.
(3) € Sur la rive droite de la Saône ». Les patois actuels disent Seurie.
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PHIUPON. — DIALECTE BRESSAN 5i
gelina. Item li dit Perrenins et Johannez tignîont hou-
tra Souna del seignor de Monbellet(l) i meyiera de terra
et la syseyma partie d'una benna a pechier en Souna.
It.lâquartapartie[d'unasey]assisa assi en Sounan.Item
la qnarta partie d'una sey en Ossan (2) a ii s. et vi d.
par. de renta. Et sunt orendreit m fue. Et ha messire
man morta,
3. Johannez Landris est homz XsAliablos monseignor
et tint de sey un meyleres et iiii co^es de terra et m
charres de fein. It. i sey a pechier en Osan. It. i pecheri
josta la riva de Sounam que est apelee la riveri Johan
Landri ; per les quaz choses il deit al dit monseignor la
talli, les cor\es et la taschî de ii meyteres et un cope^
de la dita t^rra et ii s. et ix d. par. de renta ; et deit
chaseuns fues i gelfna. It. tint de monseignor Bertho-
\omier Chivrier, i sey a peschier a vi d. par. de renta.
It. tint de Johan de Felinz i meytera de terra a xviii d.
par. de renta. Et ha mes sire man morta.
4. Lorînz est homz iailltablos monseignor et tient de
sey II meyteres de terra, tant per sey quant per sa mul-
lier, et ii charres de fein et una pecheri en la riverï de
Sounan ; per les quaz choses il deit monseignor la talli,
les corve* et la taschi en x cope^ de terra et xii d. par.
de renta et i gelî»a per son fue. It. tint de monseignor
HugoM de Felinz (3) chevalier dime// charra de fein a m
d. de renta. It. de Tigleysi de CIugnî/(4), lo plaustrohou
est assisa sa maysons en la quai il demore a i d. par. de
renta. Et ha mes sires man morta.
5. AndriersRobelez est homz l^Wiablos monseignor et
tient de sey m bichomes de terra et dimey charra de fein
et la tierci partie de la pecheri a la Guori jusqwes al
biede Osan et la syseyma partie d*una benna en la riveri
de Sounan. Item la tierci partie es ayies, joste lo bos
Lorent et Martin del Port. Per les quaz choses il deit
n )nseignor la tallt, les corvée et la tasch? en la terra
i) MoQtbeliet^ Saône-eULoire, ar. Mâcon, c. Lugny.
2) Ozan, Ain, ar. Bourg, c. Pont-de-Vaux.
^) Keillens, AId, ar. Bourg, c. B&gé-le-Châtel.
t) Cluny, Saône-et-Loire, ar. Màcon, ch.-l. c.
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52 REVUE DES PATOIS
desus dita et xxiii d. el m ]}ogeyses pami5 de renta et
I gélhia pé?r son fue. It. tint del priour de Sancia (1) la
tierci partie d'una charra de fein a un d. de renta. Et
ha mes sire man morta.
6. — Estivenz Boysonz d'Anir^^- est homz talliablos
moHseignor et tient de sey m meyteres et dim^y delei'n
et lo pra d'una charra et dimey de fein ; p<?r les quaz
choses il deit monseignor la talW, les corves et la tachi
de III meyt^re^ et dimey de la dita té?rra et xvi d. et
obola pamî5 de renta et i gelina i^er lo fue- Item tintde
Johan de Felinz iiii copesde terra, a x d. vien. de renta.
Item de Tigleysi de Seint Pirro de Mascon i mey tera de
terra a xvi d. par. de renta. Et ha man morta mes sire
sus sey.
7. — Guillermez de Tigleysi est homz talliaWo^ mon
seignor et tient de sey m meyteres de terra, per les
quaz il deit les corvée et la laschi d'una meytera(5tcî) de
la dita terra et xvi d. par. de renta et i geh'na per son
fue ; et de les dites m [meyteres] de terra, x cope^ sunt
del mas taIliablo(^te) Johan Landri per lo mariage Este-
venetan muUier del dit Gaillermet, ;fllli] del dit Johan
Landri. Item tint li diz Guillermez perlo nomGuillermo,
fil cay en arieres (ruille/'iTio al Arenbour, hon tàWîablo
moHseignor, ix cope^ de terra et lo pra d'una charra de
fein, per les quaz il deit monseignor la ta lli], les corve«
et la tachi de la dita terra et xi d. par. de renta et i ge-
lina per lo fue. It. tint del priour de Laysia (2), dimey
cop« de terra a i d. torneis de re?ita. It. tint del seignor
de Mo/ibelet ii cope^ de terra a vii d. et obola yKvisis de
re?ita. Et a mes sire ma?i morta.
8. -— Martins li Amplos est tenementiers mon seignor
et tient de sey es Neyvros un meyteres de terra et lo
[pra] de vi charres et dimey de fen, en la praj^eri d'A-
nires; perles quaz il deit monseignor la tachi de ii mey-
teres un copes de la dita terra et les corves et m sols et
IX d. parms de renta et i geh'na per son fue.
(1) Auj. Sancé, Saône et*Loire, ar. et c. M&cod.
(2) Laize, Saône-et-Loire, ar. et c. Màcon.
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PHIUPON. — DIALECTE BRESSAN 5â
9. — Guillermez li flouz Johan Landri est homztallia-
blos monseignor et tient de sej^ p^r Lorencin sa mullier
et per sos effanz, los quaz il hot cay en arieres de Este-
venan sa mullier, fllli cay en arriéres Vincent d'Osa, v
meyteres de terra et de bos et lo p^'a de vi charres de
fein en la praj^eri d'Anires ; item, dimey benna en la ri-
veri de So[unan] ; per les quaz choses il deit mon sei-
gnor la tallt, les corves et latachi en ni copes de la terra
desus dita et ii sols et vi d. renta. It. tint de Tigleysi de
Seint Pirro de Mascon et de la mullier cay en arieres
Estevenin del L m bichones de terra a xii d. par.
de renta. Et ha mes sire man morta.
10. — Guillermez li Borgeis est homz tdAliablos mon
seignor et tient de sey perlo nom de sa mullier del mas
taillablo a s bêlez sa mayson et v meytere^ de terra
en Anires, en divers lues, et lo pra de ii charres et dime
de fein. Item la quarla p/z>'tied'ttna benna et la syseyma
partie d'autra benna en la riveri de Sounan. Item la
syseyma partie en i s[eij\en les ayies. Item la tierci par-
tie d'unapecheri en Sounan, deis la pecheri qtei est ape-
lee (foyri jusq?<es al bez d'Osan. It. tint de monseignor
es ayies josta lo bos Lorent et Martin del port i petite
pieci de bos. Per les quaz choses, il deit monseignor la
tallî, les corve6* et la tachi en m meytere^ et i copa de la
dita terra et iiii sols et iiii d. pami^ et id. torne/5 de
renta ; et chascuns fues i gelfna. It. tint de monseignor
Ilugon de Felinz, chevalier, xi cope^ de terra et lo pra
de iiii charres de fein a v s. et vin d. par. de renta. Et
prent Poncez d' Amoret, en les dites terres et pras, vi d.
par. de renta. It. tint de la dama de la Sala lo pra d'una
charra de fein a vi d.par. de renia. It. tint de monseignor
I gélifia. Et a mes sire man morta.
11.— Estivenz Rubaz est homz tallia6/o^ monseignor,
et tient de sey', tant per sey que per sa mullier, x copes
de terra et lo pra] de ii charres de fein. Per les quaz
choses il deit monseignor la tall?, les corves et la tachi
en. V. copes de la dita terra et x d. par. de renia et i d.
vien. et i gelfna per lo fue. II. tint de mon seignor Hu-
gon de Felinz chet?aKer, per sa femma, lo pra de dime
çharra de fein a j d. et obola et i pogeysa de renta ; et
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54 REVUE DB8 PATOIS
ha mes sire man morta ; et deit monseignor i gelina
per lo fue.
12. Johannez Rubaz est homz monseignor tàlliablos,
et tiat de sey en Anires i meytera de t^rra et lo pra
d'una charra et dim^ de fein, p^r les quaz il deit mon-
seignor la talh', les corves et la tachi de iiii copes de la
dita terra, et i d. par. de renta, et i gelina per lo fue ;
et a mes sire man morta.
13. — Martins li Praz est homz tallmôZo^ monseignor,
et tint de sey per lo now de sos efifanz i meytera de
terra [et lo pra] d'una charra de fein ; per les quaz choses
il deit monseignor la talU, les corvée, la tacht en iiiico-
pes de la di[ta terraj et vi d. par. et i d. vien. It. del dit
monseignor i copa de terra es Ney vros et la tierci par-
tie en nu ande[nsj (1) de pra et la syseyma partie en la
pecheri de l'ivoylgli ; per les quaz choses, il deit mon
seignor la taschi en dues.... de la dita copa de terra et i
d. vien. et o6o/a parm^ de renta ; et chascuns fues i ge-
lina ; et a mes sire man morta.
14. — Martins Alis d'Anires est homz taAliablos mon
seignor, et tient de sey, tant per sey quant per safemma,
III meyte/'e5 de terra et lo pra de m charres de fein ;
item en Tivoigli lo plastro de n seis a peschier : per les
quaz choses il deit mon seignor la talli, les corvée et la
taschi en ii meytere^ et i copa de la dita terra et ii sols
et IX d. de renta ; et deit chascuns fues i gelina monsei-
gnor. Item tint de monseignor Hugon de Felinz, chet?a-
lier, II cope5 de terra a vi d. par. de renta. Item tint del
seignor de Monbelet una partie de terra a m d. par. de
renta. Item tint del priour de Sancia lo plaustro el
quai est assisa sa maysons a iiii d. par. de renta. Item
tint de Tigleysi de Seiiit Vincent de Mascon, houtra
Souna, V cope^ de terra a ii d. et latachi de renta ; et ha
mes sire man morta.
15.— Lorenz del port est homz taWiablos mon seignor
et tient de sey vi mey tere^ de terra et ii mey tere^ de bos
et lo pra de... charres do fein et la lierci partie en i
benna, en la riveri de Sounan.Item la meytie en i seisâ
(1) V. Ducange Gl.V»s. andellus, and€na2, et andeUus,endelluSfen'
dens ; sous ces derniers mots sont cités des actes rêdigés daos les
Dombes.
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PHILIPON. - DIALECTE BRESSAN 55
peschier en les ayes et sages et chanos joste(5tc) la dita
seis. Item la meytie d'une (sic) seis a peschier dedenz lo
pra Berfnert]. Item latierci partie d'una seis a peschier
en Tivoigli. P^r les quaz choses il deit mon seignor la
tall£, les corves et la tascht en m meyt^re^ de la dita
terra, et deit dim^ copa de froment et vu s. et x d. par.
de renta, et chascuns fues i geltna. It. tint del seignor
de Monbelet m co^es de terrei et m andeinz de pra a ix
d. et obola de renta. It. tint de cel mesmo seignor de
Monbelet i copa de t^rra a vi d. et obola par. de renta. It.
tint de la daaia de la Sala lo pra d'una charra de fein a
xn d. par. et i gelina de renta. It. tint del priour de San-
cie lo pra de dimey charra de fein a un d. et obola par.
de renta. Et ha mes sire man morla.
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GLOSSAIRE
Ana, mesure de seiçle. en fran-
çais local, une ànee, la charge
d'un àne, ii 26.
Atideanz, andenz mesure de
pré V f« 11, 13 et 18.
Ayes V f* 5 : « I sey a peschier
en les ayes. • (J)
Aygneus plur. c. reg., agneaux
II 22.
Benna, sorte de nasse dont on
se servait pour pêcher dans
la Saône v. 1. Cf. dans le Glos-
saire duMorvan pardeCham-
bure : < henaston^ petite
benne dont on se sert pour la
vendange ou la pèche. » Voy
cependant Ducange Gl.vi* Ben-
na 8 et venna et Littré au
mot hanneton.
Bichel II 88, 41, m 7, iv 15. by-
chiel I 6, mesure de grains et
notamment de froment et de
seigle, en usage dans la Bour-
gogne, la Bresse, la Dombes
et le Lyonnais. A Dijon, le
bichet était la moitié de l'é-
mine et le double du quartal :
dans le Lyonnais, il contenait
60 livres de froment, dans la
Dombes, un peu moins. Cf.
Ducange 01. bichetus»
Bicheta, mesure de froment et
de seigle plus petite que la
précédente (?), iv 15 et 3.
Btchona iv 8, v 5, mesure de
terre ; c'est l'étendue de ter-
rain capable de recevoir un
bichet de grains de semence.
Bicherays, plur. i 6, bichay-
rays i 4. mesure de terre, en-
core en usage dans le Lyon-
nais et de la même valeur que
la précédente.
Boc II 1. buec IV 7, bois.
Broci, petit bois taillis, v. franc.
hroce : • per 1 broci assisa en
la vavra de Borchanin ; » iv 8.
Brofa IV pas., c'est vraisem-
blablement l'équivalent du
franc, local brotteaux. Ce nom
do brotteaux s'applique encor
aux pâturages qui longent la
rivière d'Ain.
Ckanos plur. c. reg. chênes v
15.
Chapuia, chArpeniier, l.
Charra, charretée, mesure de
foin IV 21 et v pas. C'est la
carrada du polyptique d'Ir-
minon que M. Guérard estime
avoir été de la contenan<«
d'environ quatre qnintaux
métriques.
Charreri, rue de village, iv 7.
Chasal, chassai emplacement
sur lequel on a élevé une mai-
son : « Il tint de Tlgleysi de
S. Estient de Mascon lo cha-
sal de sa mayson ensamble, lo
curtil.» vfo9 et v pas,
Chenavos, pi. c. reg. chanvres
II 22.
Closura, cîousura v f»« 13 et
14, terre ou pré dos : « I clo-
sura en la quai pot aveir yi
charres de feln. •
Condamtna, terre afTranchie
des charges ii 21.
Copa. mesure de froment i 10,
Il 82. La copa était d'ordinaire
le tiers du bichet : à Bourg, la
copa contenait 24 livres de
grains. Cf. Ducange G1.
cupa 8.
Copa, franc, local coupée iv.
19 étendue de terre, que rori
peut ensemencer avec une
coupe de grains.
Copela, IV 3. mesure de terre
qui pouvait recevoir un copet-
lus de semences. Cf. Ducange,
Gl. copellus.
Copon, mesure de froment, m
9 : il fallait 24 copons jpour
faire un bichet. Duc. Gl. >-<>
cupa 3.
Cortil 1 15, curtil v fo 9, Jardin.
Cumhlo, mesure d'avoine :
a summa d'aveina : iv cumbios
chaucbies, » n 26. Chauchies
dérive du bas lat. calcatos et
signifie foulés, tassés. On sait
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PHILIPON. — DIALECTB BRESSAN
57
que d'ordinaire le blé se me-
sorait ad rasum et l'avoine
ad combîum ; de là le nom
de comblo donné à la mesure
d'avoine, qui n'était autre nue
le biche! : iv comblas d'à-
veina, cela signifie iv bichez
comblas d*aveina,
Emina, mesure de terre iv 22
du b. lat herninata. C'est
l'espace de terrain que Ton
ensemençait avec une émine
de erniins ; Vemina parait
avoir été le double du bichet.
Gf.DuciLNOE Gl. Hemina et
Herninata.
(Jallina i, ii, gelina v, poule.
Gors masc plur. c. reg. pê-
cheries. Cf. Duc. GI. goraus
et Littré au mot gora.
Itoygli, ivoylgli, tvoylli, yvol-
U V 14,18 et p<u^im. étang em-
poissonné ? Dans la Bombes,
on oppose Vévolage hVassec:
révolage est la période pen-
dant lanuelle les étangs sont
pleins d'eau et donnent du
poisson.
Levagio, levajo 1 1, ii 16, rede-
vance en nature, consistant
en une partie de la récolte.
Maignix iv 33, habitation ru-
rale.
Mange de bas, lisière de bois.
V. Cf. DucANGE, Ql. manica
6.
Mans 1 16, mas ii 88, iv 8, do-
maine rural.
Melli, maille, iv 28, petite mon-
naie.
Melpler, néflier, ii 14.
Meytera, mesure de terre, plus
grande que la coupée, v pas,
forta, morte-eau. iv 20.
Muel plur. c. rég. meules de
foin, IV 19.
MuUiers, uiollier épouse iv
^eyvras. v p-is (?); cest vrai-
semblablementréquivalentdu
V. franc, noeray, noue, prés
bas, marécages, b. lat. noa,
novium. CL Littré au mot
noue.
Obola II 32, V 6, petite monnaie
de la valeur d'un demi denier.
Cf. DucANGE, Gl. quadrans
1.
Orendreit, maintenant v 8.
Ouchal (terra) terre laboura-
b/e, IV 26.
Parier c. suj. plur. coproprié-
taires V passim,
Pasquers. pâturages, iv 13.
Pigtns, pigeons, ii 26.
Plastro, plaustro iv 14. v 14.
4, emplacement de terrain sur
lequel se trouvent les bâti-
ments d'habitation.
Praiirrol, prairie ii 21. Duc.
Gl. prataria, praterilia.
Pusa, poge 1 1, petite monnaie:
La poge ou potse était la moi-
tié de l'obole et le quart du
denier.
Quartaly cariai iv 39, ii 19,
mesure de grains. Cf. Duc.
Gl. quartatlus et car taillis
2.
Quartellaw 6, mesure de terre
nue l'on peut ensemencer à
1 aide d'un quartal de grains.
Ragies ii 17, 4, Souches (?;.
Duc. GI. racha 3.
Rio ruisseau, lat. rivum 1 11.
Riveri v pas, plaine sur le
bord d'un cours d'eau.
Sages, saules v 15.
Sets y pas., petit étang empois-
sonne : c la meytie d'une seis
a peschier dedenz lo pra Ber-
nert, > v 15.
Sellion, mesure de terre, v.
Tepaf terre inculte v f* 15.
Taschi, lachi, terra lachabla
V passim, 1 1, 5, 16. La tache
était une redevance féodale
analogue au champart.
Vaura ou vavra i 6, ii 15, iv
8. 32. terre inculte, couverte
de ronces.
VercJieri, enclos attenant à la
maison d'habitation, ii % iv
7, V pas*
Veux, veaux ii22.
Vi chemin ii 17, iv.
Vto?^^s>entler iv 2.
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
Les notices bibliographiques qui suivent,eQ dehors des généralitéê,
sont placées dans Tordre alphabétique des noms de dépariemeats et
de pays. Nous y avons réuni, sur les publications relatives aux pa-
tois, toutes les indications que nous avions sous la main, sans essayer
de les disposer méthodiquement, et sans viser à réparer dès mainte-
nant les omissions, qui peuvent être nombreuses. Ces notices biblio-
graphiques n'ont donc pas la prétention d'être complètes, elles n^ont
queTambition de le devenir. Nous les compléterons, tout en les tenant
au courant, dans les numéros suivants, de manière & faciliter la tftche
de celui qui entreprendra plus tard une bibliographie générale des
patois.
Nous avons été obligé, d'après les titres, de classer les publications
tantôt par départements et tantôt par anciens pays. Il en résulte que,
si Ton veut savoir par exemple ce qui a paru sur le patois de la
Haute-Garonne, il faudra chercher à la fois à Garonne {UmUe) et à
Languedoc. Si l'on veut connaître les publications sur les patois du
Languedoc, il faudra chercher non-seulement l'article Lan^tt^cto?, mais
encore les articles de tous les départements compris dans le Langue-
doc, et ainsi de suite.
Faute de place, nous ne donnons ci-après que les notices relatives
au midi de la France et à la région lyonnaise. Les notices sur le
nord du domaine gallo-iomain, sur la Catalogne et sur la Suisse,
se trouveront dans le prochain numéro.
GÉNÉRALITÉS
Bibliographies et études générales, localisations dilaectales de textes
anciens d'origine douteuse.
Dans les Mélanges sur les langues, dialectes et patois (Paris, De-
launay, 1831), pages 432 et suiv., se trouve une collection de ver-
sions de la Parabole de l'enfant prodigue,en divers idiomes ou patois
de France (et régions limitrophes). Cette collection a été réimprimée,
avec quelques additions, par M. Favre sous le titre de Parabole de
VEnfant prodigue en 88 patois divers de la France (Niort, Favre ;
Paris, Champion).
Schnakenburg. — Idiomes populaires de la France, choix de mor-
ceaiLv dans les principales nuances de tous les dialectes ou patois de
la France (Berlin, 4840).
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NOTIGHS BIBU06RA.PHIQUES 59
SalfU à VOecUanie, imité de Florian, traduit en cent sept idiomes,
la plupart d'origine romane {Monlpeïïier, Hamelin frères, 4886),
RoUaod. -^ Faune populaire de la France (Paris, Maisonneuve,
6 volumes). Cf. Remania, XT, 633.
Hormann. — Sur la question des dialectes (dans Homanische Fors-
chungen I, 428).
Pierquin de Gembloux. — Histoire..,, bibliographique des patois
(Techenerl84i;.
HebouL — Bibliographie des ouvrages imprimés en patois du midi
de la France et des travaux sur la langue rotnano provençale (dans
Bulletin du Bibliophile 1877). D'après un petit article consacré à ce
travail par M. Bauquier {liofnania, VU, 347), Fauteur suit pas à pas,
pour la période moderne, Pierquin de Gembloux et Mary Lafon. Mais
il y a de bonnes indications relatives aux Bouches-du-Rhône et au Var.
Dans le Jarbueh fur romanische Literatur (XII, 269). article de
Bartling sur les dialectes du midi de la France. L auteur, dit M. Gas-
ton Paris {Romania^ I, 263) a surtout un point de vue pratique, et ne
se montre pas fort au courant des travaux faits dans ce domaine.
Notices et extraits de quelques ouvrages écrits en patois du midi de
la France (par Gustave Brunet), Paris, Leleux, 1840.
Dans la Bévue des langues romanes (VI, 206 ; VU, 179, etc.), His-
toire littéraire des patois du midi de la France au XVIlh siè-cle,
par Noulet. Appendice bibliographique de cette étude dans Revue des
\ençues romanes^ 2* série, III, 57.
Dans le bulletin de la ^^ciété archéologique, scientifique et litté-
raire de Béliers (2« série, VI), se trouve un catalogue des noms de
plantes dans les divers dii^lectes du midi, principalement en langue-
<iociea, par Azaïs.
Dictionnaire provençal {Le trésor du Félibrige), de Mistral (Paris,
Chaffl{ttOD, 1878-86), contenant des formes empruntées à un bon
nombre de patois du midi.
Azaïs. — Dictionnaire des idiomes romans du midi de la France
(Paris, Maisonneuve 1877-81) Cf. Remania, V, 508.
Boucoiran. — Dictionnaire des idiomes méridionaux qui sotU par-
iés depuis Nice jusqu'à Rayonne et depuis les Pyrénées jusqu'au centre
UlaFrance (Pari.«, Maisonneuve, 1875-84) Cf. Romania IV, r;8.
Tourtoulon et Bringuier. — Étude sur la limite de la langue d'oc
et de la langue d'M (dans Archives des missions scientifiques et litté-
raires, 3e série, IIÏ, 544, et Maisonneuve, 1876). Cf. Romania, VI, 630.
Dans VArchivio gloiiologico italiano (III, 61^, se trouve un impor-
UdI article de M. Ascoli, établissant un groupe de patois Iranco-pro-
vençaux, intermédiaire entre le provençal et le français.
jauquier. — Changement de ts final en es et en tgh dans les patois
di midi {Romania VIII, 114).
Ihabaneau.— T final non étymologique en langue d'oc (dans Roma-
ne , VIII, 110). Cf. les comptes-rendus de la Romania dans la Zeits-
cl ifï fur romanische philologie (II, 492, et III, 304).
)u même : Notes sur quelques pronoms provençaux dans dif-
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60 EEVUE DBS PATOIS
férents patois du midi (Romania, W. 3:«: V, 232 et 372; VU,
329).
Bauquier. — De quelques promtm provençaux fdans Rei*ue ttes
langues romaties, 2* série, VI, 23).
Clédat. — Le pronom personnel neutre dans le Forex-, le LyùmiaU
et la Bresse (dans Romania, XI t, .346).
Nicoles. — Ckule de l médiate dans quelques pays de langue d'oc
(dans Romania, VllI, 392).
P. Meyer. — Les troisièmes personnes du pluriel dans les patois du
midi (dans Romania^ IX, 192;. Cf. Romaniaj XIIÏ, 293.
Roqiîe-Ferrier. — Vestiges d^ un article archaïque roman conservés
dans les dialectes du midi de la France (dans Revue des langues ro-
manes, 3* série, II, il4 et même série, III, 145). Cf. Romania^ IX,
156.
P. Meyer. — Du passage d'Sji à r et d'R à s,z dans tes dialectes du
midi de la France (dans Romania, IV, 184, 464; V, 488). Cf. Revue
des langues romanes (2^ série, IX, 148K
Thomas. — Du passage d's,z an, etc. dans le Nord de la langue d'oc
(dans Romaniay Vï, 261). Cf. un article du même dans le Giornale di
filologia romanx^i, l, 205, et Romania, IX, 622.
Le même. — en et na en provençal (dans Rowania^ XII, 585).
Sur les traces de Vi du nominatif pluriel latin dans les patois du
midi, voyez Romania, XIV, 291.
Long article de P. Meyer (Romania, XÏV, 'j85) sur des manuscrits
provençaux de la collection Libri à Florence.
Zemlim. — Der nachlaut i in den Dialecten Nord-und Ost-Fran-
kreichs. Cf. Zeilschrift fur romanisclie philologie, V, 446.
Sur la localisation dialectale des plus anciens textes français {Ser-
ments de Strasbourg, Prose de Sainte-Eulalie, Fragment de Valen-
ciennes, Paraphrase du Cantique des Cantiques), voyez Koschwîlz,
Commentar xu den (ïliesten Franxôsischen sprachdenkmatern, qui
renvoie aux travaux antérieurs.
Pour la Chanson de Roland, voyez les différentes éditions de ce
poème, et Rominia, XI, 400.
Sur le dialecte auquel doit être attribuée la langue des troubadours,
vovez Revue des langues rwnanes, 3« série, 1, 157 et sui v., et /i(>ma;i ta,
Vlil, 160.
NOTICES CLASSEES PAR DÉPARTEMENTS
ET ANCIENS PAYS
Ain.
Dans la Statistique de VMn, publiée en 1808 par les ordres du pré-
fet Bossi (Paris, Testu), se trouve une étude sur les patois, p. 318.
Le Duc. — Notls Bressans et Bugistes corrigés sur les preifîi^res
éditions (Bourg, Martin-Bottier).
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f
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES Gl
Le même : C/iansoM et lettres paloiseSy Uugeysiennes et Domhistes^
atec une étude sur le patois du pays de Gex (Bourg, Marlin -Bottier,
1881).
Le même : L'enrôlement de Tivan^ comédie bressane du XVII^ siè-
cle (Bourg, Gromier, 1870>.
Pbiiipon. — I^ patois de Jujurieux en Bas-Bugey (dans Annales
de la Société d'émulation de VAin, XVII et XVIII).
Fables en patois hugeyaien, par le père Froment (Musy). Ont paru
d'abord dans V Abeille de Nantua, Publiées à part, Nnotua, imprima-
rie Arène, 18dO. Cf. Le Duc, Les Fabulistes de /'y^m (Bourg, impri-
merie Villerranche« 1883), p. 47.
Oao6 la Géographie de VAin {{" volume), publiée par la Société
de géographie de TAin (Bourg, imprimerie Centrale, 1885), se trou-
vent deux études sur les chants populaires et les patois de la Bresse
el du Bugey, par M. Jarrin.
* Clédat. — Le pronom neutre dans la Bresse (dans ïiomania,
XIII, 346).
Le même : Le patois de CoUgny et de Saint- Amour (dans Romania,
XIV, 549).
UAlmanach de VAin (Bourg, Victor Authier), qui en est à sa vingt-
Iroisième année, publie des textes patois.
Alpes (Basses),
Damase Arbaud. — Chants populaires de la Provence (Aix, Ma-
kaire, 1862-64)-
Alpes (ffautes).
Voyez Vauiiois {pays).
Chabrand et Rochas d'Aiglun. — Patois des Alpes Cottiennesct en
particulier du Quey ras {Grenoble, 1877), contenant une grammaire»
ao glossaire, des exemples de patois divers de la région et un recueil
(le noms de lieux du Queyras et contrées contiguës.
Abbé Guillaume. — Spécimen du langage de 8at?mcx (torcalquier,
1880. — Publication de VAthénh de Forealquier), Cf. Bomania,
IX, mz.
Du même : Spécimen du langage parlé dans le département des
Hautes- Alpes vers la fin du Xlle siècle (dans Revue des langues ro-
manes, 3* série, V, 54). Cf. Romania, X, 441.
Du même : Le mystère de Saint- Eustactie (dans Reime des langues
romanes^ 3* série, VU, 105, et numéros suivants). Cf. Bomania, XI,
168. — Tiré à part (Paris, Maisonneuve, 1883).
Du même: Le mystère de Sant-Anthoni de Viennes (Paris, Maison-
oeuve, 1884). Cf. Romania, XIII, 294.
Abbé Kazy. — Le mystère de Saint- André (Aix, imprimerie proven-
çale, 1883). Cf. Romania, XIII, 134. On trouve dans ce volume une
nomenclature des documents en langue vulgaire connus dans les Hau-
tes-Alpes.
A Ipes-Mantimes,
TosellL — Rapport d*une eonversatiofh sur le dialecte niçois (Nice,
CauTÎD, 1864).
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62 REVUE I>ES PATOÎS
Andrews. — Essai de grammaire du dialecte MenUmais, (Nice, im-
primerie Niçoise, 1875). Cf. Romania, IV, 492.
Du même : Vocabulaire français-mentonais (Nice, imprimerie Ni-
çoise, 1877). Cf. Htmania, VI, 620, et Revue critique, 4878, n« 39.
Du même: Chanson recueillie à Menton (dans Homania, IX, 500),
et Conte mentonais (dans Romania, X, 244).
Du même : Phonétique mentonaise (dans Romaniuy XII, 354).
Sardou. — Vidiome niçois (Paris, Champion, 1878. — Extrait des
Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Mariti-
mes). Cf. Romania, VIII, 456.
Chabaneau. — Inscription provençale en vers du XY!* siècle con-
servée dans V église poroissiate du Bar (dans Revue des langues ro -
mânes, 2» série, VI, 161).
Deux textes provençaux de Vence, communiqués par M. Blanc
(Rcvtie des Sociétés savantes^ 6* série, II ï, 429).
Chanson populaire de Vence, publiée par M.olland dans Romania,
XV, 122.
Ardéche.
Clugnet. — Glossaire et grammaire du patois de Gilhoc (Paris,
Leroux, 1883).
Vaschalde de Vais.— Anthologie patoise du Vivarais (Montpellier,
1875). Cf. Revue des langues romanes, 2® série, III, dans la biblio-
graphie du no 1 .
Du même : Dictons et sobriquets populaires du Vivarais (Marseille,
1874).
Du même : Nos pères, proverbes et maximes du midi de la France
(1882).
Du même : Une inscription en langue d'oc du XV^ s. à Largentière
(dans Rev. des langues romanes, 2« série, t. IV, 57).
Le journal Le patriote de VArdèche publie depuis deux ans un al-
manacfa en patois du pays, de Privas à Largentière,
M. Massip, archiviste de Privas,nous écrit qu'il n'y a dans ses ar-
chives qu'un seul texte en patois. Il a bien voulu le mettre à notre dis-
position, et nous comptons le publier prochainement.
Ariège,
Sur le dialecte de' l'Ariège, vovez Revue des langues romanes, II,
310.
Pasquier. — Leudaire de Saverdun (dans Revue des langues roma-
nes, 3» série, II, 105. Cf. même Revue, 3o série, III, 117.
Du même: Document de i^S3 {dBins Revue des langues romanes^
3* série, VU, 55).
Louis Garaud,— Le latm populaire,., au point de vue de la phonéti-
que dans le dialecte languedocien de Pamiers (Paris, Belin, 1885).
Extrait du cartulaire de Saint-Pierre de Lézat dans Meyer, Recueil
d^ anciens textes, p. 169.
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NOTICES ÊIBLIOÔRAPHlQÛES 63
Armagnac.
Bladé. — Proverbes et devinettes populaires reciteillis dans l* Arma-
gnac et VAgettais (Paris, Champion). Un supplément à ce travail a
p^m ddinslsL Revue de Gascogne, XX, 512, sous ie litre de: Poésies
françaises poputaires recueillies dans le Bas-Amiagnac.
Aude,
Blrat. — Poésies narbonnaises (Narbonne, Gaillard, 1862).
Achille Mir. — La Canson de la Lauseto (Montpellier, 1876), pré-
cédée d'ane grammaire.
Le même : Glossaire des comparaisons populaires du Narbonnais et
du Carcafse% (dans Revue des langues romanes, 3^ série, IV, 277, et
numéros suivants). Tiré à part.
Noulet. — Le semen-contra de MounreaLy poésie du siècle der-
nier en patois de Carcassonne (dans Reviie des langues romanes. Vil,
216).
Documents en langue vulgaire de Carcassonne (1370) et de Nar-
bonne (1380, 1397, 1421), publiés par M. Alart dans Revue des lan-
gues romanes, 2« série, iV, p. 6, 8, 9 et 11.
Auvergne.
Bouillet Album auvergnat (Moulins, Desrosiers, 1853).
F. Mège. — Souvenirs de la tangue d Auvergne (1861, Aubry).
DonioL —Les patois de la Basse- Auvergne (MontpeWler), C'est une
publication de la Société pour V étude des tangues romanes. Cf. Roma*
wa, VIII, 130.
Malval. — Étude des patois de la Basse-Auvergne. Cf. Revue des
langues romanes, 3« série, V, p. 90 et suivantes.
Puilspelu. — « Acala » en auvergnat (dans Romania, XV, 436).
Aveyron.
Durand. ~ Études de philologie et linguistique aveyronnaises (Pa-
ns, Maisonneuve, 1879. — Extr. des Mémoires de la Société des
lettresj Sciences et Arts de V Aveyron). Cf. Romania, IX, 152 et
159.
Abbé Vayssier. — Dictionnaire du patois de V Aveyron.
Desj&rdÎDS. ~ Cartulaire de Conques en Rouergue ('Paris, Picard,
1879). Cf. Revue des langues romanes, 3« série, III, 277, en note.
Affre. — Documents sur le langage de Rodez et de Millau du Xlh
ottAT/* siècle (dans Revue des langues romanes, 3« série, I, i). Cf.
mtiia, VIII, 295.
]onslans. — Le livre de Vépervier ^Millau), Voy. Rouergue.
Béam.
'.espy. — Grammaire béarnaise. (2» édit., Maisonneuve, 1880).
)u même : Dictons du pays de Béam (Paris, Champion, 1875).
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G4 REVUE DES PATOIS
Couaraze «le Laa. — Les Chants du Béarn cl de la Bigarre (Tarbes,
i8GI).
Haloulel et l'icol. — Proverbes béarnais (Paris, Frank, 1862).
Groeber.— Plainte funéraire béarnaise [WV^ siècle, dans la Zeils-
chrifl liir romanisclie philologie, III, '3^),
Ancienne traduction béarnaise de la Disciplifia cUricalis, publiée
par Milà y Fonlanals dans Revue des latufues romanes, 2^ série, II,
p. 225 et suivantes.
Louis. — Notes d'un vieux Béarnais sur le patois de son pays
(dans Je Compte-rendu du Congrès scientifique de Dax, i^* session,
mai 1882. — Dax, Médan, 1883).
Mazure et Hatoulet. — Fors de Béarn et d^Olorou, ~ Un extrait
dans Meyer, Becueil d'anciens textes, p. 180.
Document béarnais (1411) publié par M. Alart dans Revue des
langues romanes, 2^ série, IV, 10.
Alart. — Acte de procuration de 1409 (dans Revue des langues
romanes, VI, 68).
Lespy et Raymond. — Récits d'Histoire sainte en béarnais, i'f.
Revue de^s langues romanes^ 2« série, III, 15 mai, et même série, IV,
291.
Les mêmes : Dictionnaire béarnais (Pau, Ribaut).
Raymond. — Enquête sur les serfs du Béarn, X/K» siècle (dans
Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau, 2® série,
VU, 121). Cf. Romania, IX, 488.
Barthety et Soulice. — Calvinisme de Béarn, poème béarnais de
J. H.Fondevi)le(Pau, Ribaut, 1880;. C'est un tirage à part du Bul-
letin de ta Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau,
Bigarre,
Couaraze de Laa. — Les C liants du Réarn et de ta Bigarre (Tarbes ,
1861).
Bouches'du-Wiône.
Bonnes indications bibliographiques dans le Bulletin du Biblio-
phile, 1877. Voyez ci-dessus Généralités,
Fr. Mistral. —Jean dou Porc, poésie enfantine en patois de Mail-
lane (Romania, 1, 110).
G. Ravnaud. — Un testament marseillais en 1316 (dans Romania^
VIII, 103).
Régis de la Colombière. — Les cris populaires de Marseille (Mar-
seille, Lebon, 1868).
Lieutaud. — Lou Bouman d'Arle (dans Revue de Marseille et de
Provefice, avril 1873, p. 169). Cf. Romania, II, 379.
Extrait du Cartulaire de Sl-Victor de Marseille dans Meyer, Be»
cueil d'anciens textes, p. 158.
Règlements pour les courtiers et les portefaix de Tarascon, 1454,
dans Meyer, Recueil d'anciens textes, p. 184.
Thénard.— Livre de raisofi d'un bourgeois de Marseille (dans les pu-
blications de la Société pour Vétude des langues romanes^ Mont-
pellier),
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES G5
Commingcs*
Victor Cazos. — Massouquets de Sent Biach, (SUGaudens, 1852) .
M Ces poésies, dit Tédileùr, peuvent ôtre regardées comme ua spéci-
men exact de Tidiome parlé à St-Béat, à St- Bertrand et dans tout le
CommingeB.
Corrèze,
Vialle. — Dictionnaire du patois du bas-limousin ci plus particu-
lièrtment des environs de Tulle, par Béronie (Tulle, 1828).
Chanson populaire du canton de Brives, publiée par Rolland dans
Romania, XV, 112.
Abbé Joseph Roux. — Sent Marsal a Tuln, poème en langage de
Tulle (Montpellier, Haraelin frères, 1880).
Du même : Bernât de Ventadourn,en langage de Tulle (Montpellier,
Hanfielin frères, 1881).
Du même: Peire Rogier, en même langage (Montpellier, Hamelin
frères, 1881).
Creuse,
Thomas. — Rapport sur une mission philologique dans le départe^
ment de la Creuse (dwas Archives des Missions, 3* série, V. 423). Cf.
Homania, VllI, 460.
Dr Vincent. — Etudes sur le patois de la Creuse, (dans Revue des
langues romanes, 3» série, Vi, 277). Cf. Romania, XI, 162.
Du même : Etudes sur le patois de la Creuse (dans Mémoires de la
Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, IV, 426,
et V, 226). Cf. Romania XI, 451, et XIV, 619.
Da même : Le garçou que vai demanda no fillo en maridage, conte
en patois de Ja partie méridionale du canton de Guéret (dans Revue des
langues romanes, 3« série, XI, 261). Cf. Revue des langues romanes,
3- série, XII, 219.
Da même: Le pitii tro de jau, en patois de Tarrondissemeut de
BoQi^neuf (dans Revue des langues romanes, 3« série, I, 105).
Dauphiné.
Ollivier. — Esscd gur l'origine des dialectes vulgaires du Dauphiné,
suivi d*une Bibliographie des patois de la même province par Colomb
de Balines (Valence, Borel, 1838).
Abbé Moulier. — Bibliographie des dialectes dauphinois, et docu-
ments inédits (Valence, imprimerie valentinoise, 1885).
Gariel. — Dictionnaire des patois du Dauphiné, de Chabrol (Gre-
noble, Allier).
Lapaume. — Recueil de poésies en patois du Dauphiné (Grenoble,
Brevet, 1878).
Guichard. '— Une version dauphinoise de l^Escriveto (dans Revue
des langues romanes, 3* série, XIV, 89).
5
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"
66 RBVOE DES P4T0I8
Du même : Lou vodou de San Brancaci, comédie dauphinoise
(Montpellier, Hamelin frères, 1882).
Révillout. — Las noças de Jausêi&u Roubî, comédie dauphinoise
du commencement du siècle (dans Revue des langues romanes, VIII,
114).
Sainl-Remy. — Lou siège de SolUem, poème dauphinois de Bois-
sier (Extrait de la Revue des langues romanes).
Roman. — Document dauphinois de la fin du XII^ siècle (dans Re-
mania, Xin, 275).
Armagna Doufinen, (Valence, Lantheaume). Nous avons sous les
yeux Falmanach de 1886, qui nous a été envoyé par M* Liotard. Il
contient, suivant Tusage, des contes et des poésies. Il est entièrement
en patois.
Le Bulletin de la société d* Archéologie de Valence a publié un cer-
tain nombre de pièces patoises dont on annonce un tirage à pari.
La Petite Revue des Bibliophiles dauphinois a publié un certain
nombre de textes en dialecte dauphinois. Cf. Romania, II, 379.
Attribution au Dauphiné de V Alexandre d'Âlbéric dit de Besançon,
dans une dissertation de Flechtner. Cf, Remania ^ XI, 634.
Dordogne.
Chabaneau. -- Grammaire limousine, Voy. Limousin,
Chanabeau. — Noël périgourdin (dans Revue des langues rammtêSy
2« série, VII, 164.
Du même : Cantique périgourdin (dans Revue des langues rûmtmes,
3« série, XII, 157).
J. Ciédat. — La comtesse de MoniignaCf poème en patois périgowr
din (Périgueux, VveRequier, 1873).
De Mellet. — Ikux chansons populaires recueiUiês dans ta Dordogne
(dans Revue des Sociétés savantes^ 5« série, VU, 517).
Fragment d'une chanson populaire du Périgord, publié par Rol-
land dans Remania, XV, 123.
Auguste Chastanet. — Lous bouqueis de la Jano, poème périgour-
din (Périgueux, imprimerie Dupont^ 1875).
Doubs,
Tissot. — Le patois des Fourgs (1865).
Du même : Les Fourgs et les environs. — Les mœurs, — (Beean-
çon, MarioD, 1873), ouvrage contenant des proverbes et des textes
patois.
Humbert. — Recueil de ^oëls anciens en patois de VanclanSj nou-
velle édition revue par Journot (Besançon, Marion).
A.-B.-C.-H. — La Crèche, drame populaire en patois de Besançon,
recueilli d après les traditions orales, onzième édition (Besançon, Ou-
thenin-Chalandre).
Recueil de Neëls anciens en patois de Besançon (Besançon 1804).
Belamy. — Recueil de Noëls anciens eu patois de Besançon (Besan-
sançon, Çintot, 1842).
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KOtlCB» BIBLtOC^RAPHIQUES 67
Mme Brun. — Essai âun dictionnaire comtois-français (Besan-
çon, 4753.)
Bouchot. — Les Gandes, poésies patoises (Besançon, 1883).
Du même: Contes francs-conUois {Pwls, 1887).
CoQtejean. — Glossaire du patois de Montbétiard, précédé d*une
grammaire et suivi de textes patois (Montbélîard, imprimerie Bar-
bier, 1876).
Recueil de quelques poésies en patois des envirofis de Montbéliard
(Montbéliard, Barbier, 1885).
Chaque année, le 14 juillet, il se publie à Montbéliard un journal
contenant des articles patois.
Drame.
Accarias. — Actes de décès (XVI« siècle) à Saint-Paul-Trois-Chi-
ieaux (dans Bévue des langues romanes, 3« série, IV, 275).
Charte valencienne publiée dans Meyer, Recueil d*anciens textes,
p. 159.
L'abbé Chevalier. — Cartulaire de Saint-Paul de Romans.
Coutume de SaintValtier,ip\xb]\èe dans la Petite Revue de» bibliù-
pkiles Dauphinois (1870), et dans Meyer, Recueil d'anciens textes, p.
173 et suivantes, en note.
Grivel de Crest. — Poésies, théâtre, patois, mélanges (Valence,
1878).
Fore%.
Gras. — Dictionnaire du patois Foréx,ien (Lyon, Brun, 1863),
suivi d*uae grammaire, et d'une étude sur les patois du Forez avec
des spécimens répartis sous 4 divisions : patois de la montagne, pa-
tois forézien proprement dit, patois des villes industrlellles, patois
du Roannais.
Glossaire d'Onofrio, voyez Lyonnais.
Clédat. — Le pronom neutre en Forez (dans Romania, XII, 346).
Brunet. — Le ballet forézien (Paris, Aubry, 1855).
Franche-Comté
Foereler. — lyeit^r y«op^i(Heilbronn, Henninger), ^e*^^ attribué
par lediteur au dialecte de la Franche-Comté.
Fallot. — Recherches sur le patois de la Franche Comté, Lor-
raine et Alsace (^Montbéliard, 1828).
Gard
Bigot. — Li boutoun dé guéto, poésies patoises (Nîmeâ, Salles,
1850, 2« édition).
Le môme : Li Bourgadieiro, en dialecte de Nîmes (Nîmes, Chau-
lard, 1875, 6« éd-tîon).
Fesquet. — Monographie dusihii^ùUecte languedocien du canton de
U Salle Sam^Pierre (dans Eevue des langues romanes, 3* série, XI,
54, 238, et XII, 53).
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68 BEVUB DES PATOIS
Du même : Proverbes et dictons recueillis à Colognac, arrondisse-
ment du Vigan (dans Hevue des tatigues romanes, VI, 103). Cf. Ro-
maniat II I, 499«
Mazel. — Les proverbes du Languedoc, de Rtilman de Nimes (dans
Revue des langues romanes f 3® série, III, 42).
Chanson populaire de Lasalle, publiée par Rolland, dans Rmuania,
XV, iU.
Aragon. — Un poék cévenol, Laurent Cabanis (dans les Mémoires
deVAcdémie de Montpellier,\,539). Cf. Romania,\lU, 115.
Roque-Ferrier. — Les pluriels de l'article archaïque à Nimes (dans
Revue des langues Romanes, 3« série, IV, iO).
P. Meyer. — R pour s, z àReaucaire (dans Romania, V, 488).
Banquier. — Lettre sur la charte Alaisienne de 1200 (dans le Bul-
letin de la Société scientifique et littéraire d'Alais^ VIII, 73^.
Tarif en langue vulgaire dressé par ordre de la Cour Royale et du
Viguier de Xlmes (dans Revue des Sociétés Savantes, 6® série, I, 53(5).
Charvet. — Un épisode d'histoire locale sous le règne deCharks VI
(dans le Bulletin de la Société scienUfique et littéraire d^Alais). Cet ar-
ticle contient des fragments en langue vulgaire.
Du même. — Deux quittances en langue romane délivrées par Uf
abbesses du Monastère de Ste-Claire d'Alais au XIV^ siècle (dans Revue
des langues romanes, IV, 403) .
Garonne (Haute)
Odde de Triors. — Les joyeuses reclierches de la langue tolosatne,
(1578. Réimprimé en 1847).
Roumeguère. — Glossaire mycologique étymologique (dans les
Mémoires de la Société agricole des Pyrénées -Orientales, XXI, 217).
Cf. Romania, IV, 297.
Roque-Ferrier. — L'article archaïque dans la vallée de Larboust
(dans Revue des langues romanes, 'M série, III, 145).
Sur le parfait toulousain en egui, voyez De Tourtoulon, De quelques
formes de Vancienne la)igue d'oc (flans Revue des langues romanes,
V, 354), et Romania, III, 420.
Particularité du patois delà Haule-Garonne signalée dans /{omatiM,
VIII, 116, ligne 9.
Sur le langage de St-Béat, voyez la notice bibliographique du Cof»-
minges.
Noulet. — Las ordenansas del Libre blanc. Cf. Revue Critique,
1878, no 109.
Du même : Notice sur c Le pàssolen^ moundi >, poème toulousain
(dans Revue des langues romanes, 3» série, XII, 133).
Charte des habitants de Villemur (1178), dans ïeulet, Trésor des
Chartes, I, 120, et dans Bartsch, Chrestomathie provençale, 97.
Sur 1 école poétique de Toulouse, voyez les leçons de M. Couture,
publiées dans le tome XXI de la Revue de Gascogne,
Gascogne
Luchairc. — Recueil de textes de Vancien dialecte gascon, classés
par régions (Paris, Mai8onneuve,1881). Cf, Romania^ XI, 135,
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r
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 69
M. Luchaire dans sa thèse latinô De Ungua Aquitanica (Paris,
Hachette 1877), parle des rapports phonétiques du basque et du dia-
lecte gascon.' Cf. Rœnania^ Vil, 440. Ce travail, refondu, a été pu-
blié en français sous le titre de Les origines linguistiques de iVl^ui-
tetiitff'Pau,f877).
Du même : Etude sur les idiomes pyrénéens de la r^igion française
(Paris, Maisonneuve).
Bladé. — Poésies populaires de la Gascogne {^m%^ Maisonneuve).
Couture. — Quatre actes en gascon navarrais du X/Fe siècle (dans
Bévue de Gascogne, 1874, p. 220).
Document gascon, publié par M. Marchegay dans la Revue des
Sociétés saluantes, 0« série, tome H, 421. Cr. liomania, YI, 156.
Gers.
Cénac-Moncaut. — Dictionnaire gascon- fran^^ais, dialecte du dépar-
tement du Gers {Aubry, 1863).
Coutume de Pouy-Can'éjelai-t {i^3) dans Archives historiques du
département de la Gironde, tome XVÎÎ. Cf. Romnnia, VII, 475.
Gêcaudan,
Abbé Baidit. _ Glanes gèmudanaises (Mende, 1859).
Gironde,
L^abbê Caudéran. — Dialecte bordelais (Aubry, 1862).
Meste Verdie. — Œuvres complètes ("12» édition, Bordeaux, 1876).
Hérault.
Barthès. — Glossaire botanique de Varrondissemant de Saint Poiis,
précédé d'une étude du dinleclfi languedocien. Cf. Revue des langues
romanes, IV, 700.
Atger. — Poésies populaires en langue d'oc (Montpellier, 1875).
De Tourtoulon. — Note sur une variété du sous-dialecte de Mont-
ptHier (dans Revue des langues romanes, IV, 124).
Montel. — Inventaire des archives de la commune clôture (dans Re-
tne des langues romanes, II, 85 ; III, 9, etc.).
Du même : Le Mémorial des Nobles, de Montpellier (dans Revue des
langues rotnanes, IV, 481 a VI,39).— Sur l'édition Germain du Mémo-
rial des Xobles, voy. Romania, XIII, 160.
Roque-Ferrier. — Les pluriels de Varticle archaïque à Lansargues,
et le Pater .noster Monlpellierain du poète Gervais (dans Revue des
langues romanes, 3« série, IV, 40).
Espagne. — Proverbes et dictons poptilaires recueillis à Aspwan
[dans Revue des langues romanes, IV, 600).
Inscription de Béziers (1418), publiée par M. Noguier dans le Bul-
letin de IdL Société archéologùfiue de Béziers (2» série, IV, 336), et par
M. Soucaille dans la Revue des Sociétés savantes (mars-avril 1872,
p. \2\K Cf. Romania. î. 504,
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10 MYCB DES FA.TOI8
Westphal-Castaloati. — Termes de marine et de pêche e» usage à
Ftàawu (dans Ikvue des langues ronumes^ 3« série, IX, 130).
Chanson populaire de Ganges, publiée par Rolland, dans Romaniay
XV, p. 118. — P. 119, môme chanson en patois de Lodève. — P.
120, même chanson en patois de Béziers.
Document en langue vulg<aire de Montpellier (1361), publié par
M, Alard, dans Revue des langues romanes, 2« série, t. lY, 5.
Extrait du cartulaire de Sainl-Gumem-du-Désert dans Meyer, Re-
cueil d'anciens textes, p. 164 et 167.
Langlade. — Lous las d'amour, poème en tango^ de Lansarguse
(Montpellier, Hamelin frères, 1871)).
Azaïs. ^Amlbs de Barbastre, conte en langage de Béûers (M<mt-
pellier, Hamelin frères, 1881).
A. Roux. — Lou Vêle e Vanel, en vers de Lunel- Vieil (Montpellier,
Hamelin frèr«^« 1880).
Langlade. — MàUuin e Daudet, églogue en langage de Lansargues
(Montpellier, Hamelin frères, 1881).
Du même : Vaulet e Gourgas, églogue en même langage (Montpel-
lier, Hamelin frères, 1882).
Ghassary, Gautier et Vergne. — Poésies languedociennes eo sous-
dialecte des environs de Montpellier (Ibidem, 1882).
Donnadieu. — Sonfo Mario del Scmkl, légende en vers biterrois
(Ibidem, 1884).
Verses Bezieirencs de Jacques Azais (Montpellier, Hamelin frères).
Roque-Ferrier. — Fragment d'un poème en langage de Bessan
(extrait de la Revue des langues romanes).
Uiou de Pascal, armanac rouman, qui se publie chaque année à
Montpellier (Hamelin frères), est entièrement rédigé en patois. Pre-
mière année, 1881 .
Isère.
J.-J. Champollion — Figeac. — Nouvelles recherches sur les patois
de la France et en particulier sur ceux du département de Vlsère
(Paris, Goujon, 1800). Ce petit volume contient en appendice diffé-
rentes pièces en patois de Grenoble, de VOgsan, de Trièves, des pro-
verbes dauphinois, un petit vocabulaire des patois de Tlsère, et il
se termine par une notice bibliographique des ouvrages imprimés
en patois du département de Tlsère.
Rivière. — Notes sur le langage de Saint- Maurice de fExil, canton
d^ Roussiilon (âwas Revue des langues romanes, 2« série, VI, 11). Cf.
Romania, VIII, 132.
Le même. - Conte en patois de Saint-Maurice de VExil (dans Revue
des langues romanes,2^ série, VII, 184). Cf. Romania, VIII, 133.
Italie.
Sur les patois franco-provençaux d'Italie, voyez Archivio glottoto-
gico italiano (III, 61).
Montot. — Histoire littéraire des Vaudoisdu Piémont (Paris, Firs-
bacher, 1885). Cf. Romania, XIV, 319.
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NOTIORfi BIBUO0RAPHIÛnE8 11
Jura.
Pyol» — SMûtiqtit générale du Jura (Lons-le-S&unîer, Courbet,
1838), avec une étude sur les patoÎQ, p. 373 et suivantes.
Gédal. — Le patoU de Coligny et de Saint-Amour (dans Romania.
XIV, 549).
Landee.
De Grateloup. — Grammaire gasconne et française (1734), publiée
4aM Bêws des iangnes rofmnés, 3« série, XVI, 5, et 4* série, I, 15).
Paul Meyer. — Étude mr um charte landaise de i268 ou 1269
(dans Romania, III, 433, et IV. 462). Gf* Rev>ue des langues romanes,
Vin, 10, M AmMMiia^ VIII, 401, note.
Languedoc,
Sauvages. — Dictionnaire languedocien-français (Nîmes, 1785, et
Aiais, 1820).
D'Hombres. — Dictionnaire languedocien-frq^^çais (Alais, Bruguei-
rolle, 1872). Cf. Revue des langues romanes, 3« série, II, 293.
Jeux et soumetas du Bas-Languedoe (dans Revue des langues ro-
manes, V, 185).
Recueil des proverbes météorologiques et agronomiques des Cèvennols
(dans Annales de F Agriculture française, 2e série, XIX).
Monte! et Lambert. — Chants populaires du Languedoc (ont paru
dans la Refnse des langues roma$k9s)»
Lambert. — Contes populaires du Languedoc (dans Revue des langues
rvmmes, 3* série, XIII, 184, etc.)
Chanson populaire languedocienne, publiée par Rolland dans jRotna-
nia, XV, 117.
Chabaneau. — Néèi kinguedoeien inédit (dans Revue des langues ro-
manes, 2' série, VII, 10).
Le môme : Ti interrogatif en Bas -Languedoc (dans Romania, VI,
442).
Sur la double forme de l'article et des pronoms en languedocien,
voyez Romas^ia, V, 406 et 507.
E^iile Labroue. — Mémoire sur le poète Anutud Daubasse (Toulouse,
1873).
LArmana de Lengado (continuation de VArmagna cevenou)^ qui se
publie chaque année à Alais, chez Bruguei rolle et Cie (Paris, Thorin),
est entièrement rédigé en patois.
Limousin,
Chabaneau. — Grammaire limousine (Paris, Maisonneuve, 1876).
}t excellent ouvrage, qui a d'abord paru dans la Revue des langues
mânes, doit être recommandé à l'imitation de tous ceux qui veulent
trepreodre des études de patois.
Foucaud et Richard. <- Poésies en patois limousin (Limoges, De-
)urtieux, 1848-49).
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72 REVUE DES PÂT0I8
Ruben. — Poésies de Foucaud, édition philologique (Didot frères,
4865).
Englent. — Deux chansons pastorales limùusines (dans Zeitsehrift
fur romanisehe philologie, lU, 397).
Colonie limousine en Saintonge Voy. Charente.
Clément-Simon. — Proverbes recueillis dans le Bas-Limousin (dans
Revue des langues romanes, 3« série, III, 84).
Abbé Roux. — Proverbes bas-limousins (dans Zeitsehrift fur roma-
nisehe philologie, VI, 526).
Leroux, Molinier et Thomas. — Documents historiques bas-latins,
provençaux et français, concernant principalement la Marche et le Li*.
mousin (Limoge, Ducourtieux).
Sermons limousins, publiés dans Mever, Recueils d'anciens textes,
p. 40.
Annuari lemouzi per lou bel an de Dieu 1884 (Périgueux, Cassard
frères), avec des textes patois.
Champeval. — Deux lettres patoises de Baluse (dans le Bulletin de
Brives).
Attribution du langage des troubadours au dialecte limousin dans
la leçon d*ouverture du cours de M. Chabaneau à la Faculté des Lettres
de Montpellier. (Revue des langues romanes, 3« série, 1, 157). Cf. Ao-
mania, VIII, p. 460.
Loire,
Coutume de Saint-Bonnet le Château, publiée dans la Mure, Histoire
du Forez, III, pièces supplémentaires, p. 71, dans Meyer, Recueil ^an-
ciens textes, p. 173, et dans VHistoire de Saint-Bonnet le Château, par
Vincent Durant (Lyon, 1885, I, 74).
Œuvres complètes de Jean Chapelon (St-Etienne, 1837).
Consultez la bibliographie qui précède le Glossaire d*Onofrio.
Loire (Haute).
Abbé Payrard. — Noèls telhves de Pabbé Cordât (Le Puy, Frev-
dier, 1876).
Smith. — Un alléluia pascal en Velay (dans Revue des langues ro-
manes, 2e sérié, VI, 217),
Chassaing. — Car/Mteir« des Templiers du Puy-en-Velay (Paris,
Champion, 188>). Cf. Romania, XIII, 167.
Lot.
La chanson de Jean Renaud en patois de Sérignac (dans Romania,
XI, 107).
Coutume de Montcuq, dans Meyer, Recueil d'anciens textes, p.
1«6.
Lot-et-Garonne»
Hoque Ferrier. — Le lafigage de Villeneuve-d^Agen (dans Revue des
langwH romanes, 3« série, X, 261).
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUBS 73
Bladé. — Proverbes et devinettes populaires^ecueillu dans l* A gênais
(Paris, Champion).
Le même : Contes populaires agenais (Toulouse» Baer).
Delbès. — Lou Ritchouné (2e édition, Agen, 1876).
Jasmin. — Las papillotos. (Agen, Chairou, 1843-63).
Magen et Tholin. — Archives municipales d*Agen. Cf. Revue cri'
tique, 1877, n» 99.
Bebouis. — Coutume de Clermont-Dessus en Agenais (dans
Nouvelle revue historique du droit, 1^1, p. 45). Cf. Romania, X,
417.
Coutume de Pujols (1309) dans Archives historiques du département
de la Gironde, tome XVH. Cf. Romania, VU, 475. .
Lozère.
Chanson populaire de la Lozère, publiée par Rolland dans l}oma-
iita, XV, 115.
Lyonnais.
Onofrio. — Essai d'un glossaire des patois de Lyonnais, Forez et
Beaujolais, précédé d'une Bibliographie de ces patois (Lyon,Scheuring,
1864).
Puitepelu. — Sur quelques particularités curieuses du patois lyon-
nais (Lyon, imprimerie Pitrat, 1883. — Extrait de la Revue lyonnaise,
tome YI).
Du même : Des verbes dans notre bon patois lyonnais (Lyon, impri-
merie Pitrat, 1883. — Extrait de la Revue lyonnaise, tome VI).
Du même : Vieilles citoses et vieux mots lyonnais (Lyon, imprimerie
Mougin-Husand, 1885. Extrait de la Revue lyontMise).
Du même : Très humble essai d i phonétitiue lyonnaise (Lyon, Georg,
1885). Cf. Revue des langues romanes, 3'' série, XIV, 149.
Du môme : Dictionnaire étymologique du patois du Lyonnais, Ire li-
mison, A. — Dardenna (Lyon, Georg, 1877), excellent ouvrage dont
nous rendrons compte avec plus de détails.
Du même : Notes sur des mots lyonnais {antif*on, cala) dans Roma-
nia, XV, 435 et 436.
Du même: Ambaissi, ambiorses en /i^onnaù (dans Revue d^s langues
romanes, 3« série, XVI, 309).
Monio. — Etude sur la genèse des patois, et en particulier du roman
OM patois lyonnais, avec textes patois (Paris, Dumoulin, 1873)
Philipon. — Phonétique lyonnaise au XI V^ siècle {dd^ns Romania,
Xllf, 542).
Clédat. - Le protunn neutre en lyonnais ^dans Romania, XII, 346).
Cornu. — L'adjectif possessif féminin en lyonnais (dans Romania,
XV, 134). Cf. Romania, même tome, p. 430 et 434 (Philipon et Puits-
pelu).
Marche.
Leroux, Molioieret Thomas. — Documents historiques, basUitius,
provençaux et français, concei'nant principalement la Marche et le Li-
woiwt» (Limoges, Ducourtieux).
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74 RBVUB DBS PATOIS
Navarre
Voy. Gascogne,
Provence,
Pellae. — Dictionnaire provençal et français (Xvigùon, 1723).
Âchard. — Dictionnaire de la Provence et du Comtat venaissin (Aiz,
1785).
M. G. *- Nouveau dictionnaire provençal-français (Marseille, Mas-
vert et Camoin, 1823).
Avril. •— Dictûmi^re provençal-françaiM (Apt, Cartier, 1840),
Honorât. — Dictionnaire provençal- français (Digne, Repos,
1846-50).
Mistral. — Dictionnaire protT^a^/ran^aû (Paris, Champion).
Chabaneau. — TI interrogatif en provençal moderne (daos Romania,
VI, 442).
Sur l'article pluriel masculin dans le dialecte ancien et dans le pa-
tois moderne de la Provence, voy. Romania, III, 115 et 420.
L*abbé Albanès. — Inventaires de diverses églises de Provence (dans
Revue des Sociétés savantes, 7« série, I, 148). Le dernier de ces inven-
taires est en provençal.
La chanson de Jean Renaud en patois prûvenetU (dans Romania, Xi,
106).
VArmana provençau, qui se publie chaque année à Avignon chez
Roumanille (Paris, Thorin),e8t entièrement rédigé en provençal.
Quant aux œuvres des félibres de Provence, elles sont trop connues*
et à juste titre, pour qu*il soit utile de les énuraérer ici.
Pwg-de-Dâme
Mège. — Souvenirs de la langue d'Auvergne, essai sur les idiotiS'
mes du département du Puy-de-Dôme (Aubry, 1861).
Cohendy et Thomas. — Strophes au Saint-Esprit en dialeete auver^
gnat (dans Romania, VIII, 211). Le manuscrit de ce texte a été trouvé
à Saint-Julien de Coppei, près de Biilom. CÎMevue des langues roma-
nes, 3e série, II, p. 82 et suiv. — L'origine auvergnate a été contestée.
Charte du Puy-de-Dôme publiée dans Meyer, Recueil ^anciens
textes, 171.
Pyrénées (Basses)
Raymond. — Un règlement pour la saison thermale des Eaux Chaudes
en 1576 (d&ns Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau^
1871-72, p. 111.) Cf. Romania, II, 506.
De Puymaigre. — Chants populaires recueillis dans la vallée d*Os-
sau (Eaux-Bonnes), dans Romania, III, 89.
Alart. — Certificat délivré par les jurais de Pau (1411), dans Revue
des langues romanes, IV, 515.
Bémont et Meyer. — Charte du pays de Soûle (dans Rofmania, V,
367). Cf. Revue des langues romanes, 2« série, II, no 11.
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NOTTGB8 BIBLIOGRAPHIQUES 75
Pyrénées {Hautes)
Dejeanne. — Contes de la Bigorre (dans Romania, XII, 566.)
Querey
Devic. — Variations phonétiques de la sifflante s dans le langue-
docien parlé en Querey (dans Mémoires de la société de linguistique de
Paris, III, 165).
Magen. — Souvenirs d'une course en Querey (publication de la So-
riétéd^agriculture, sciences et artsd'Agen), Cf. Romania, II, 276, et IV,
154.
Rkéne
Les CEuvres de Marguerite d'Oyngt, publiées par nôtre collaborateur
M. Philipon (Lyon,Scheuring,i877).— Marguerite d'Oyagt,prieure de
PoIletiDS, a vécu à la fin du X11I« siècle. Elle mourut probablement
en 1310, diaprés Topinion de M. G. Guigue. Le manuscrit de ses œu-
Très fait partie de la Bibliothèque publique de Grenoble ; il est dupre-
mier quart du XIV« siècle. Le Bois d'Oingt, chef-lieu de canton de
l'arroodisseoient de Villefranche, et le village d'Oingt, sont situés au
N. 0. de Lyon. Le monastère de Polletins était situé de l'autre côté de
la Saône, dans la paroisse de Mionnay, qui forme aujourd'hui une com-
mune de Tarrondissement et du canton de Trévoux (Ain). Sur le mé-
rite littéraire des œuvres de Marguerite d'Oingt, voy. J.Victor Leclerc,
Hist. littéraire de la France, t. XX. Sur la publication de M. Phili-
pon, voy. Remania VU, 42.
Pour le XIV» siècle, il faut citer les trois syndicats (procès-ver-
baux d*èlections consulaires) de 1352, 1355, 1358, publiés par M.
C. Guigue à la suite du Cartulairemunieipal de la ville de Lj^on, Lyon,
1876. On y remarque un mélange de français et de formes lyonnaises.
Des firagmeats de ces syndicats avaient déjà été publiés par Godemard,
dans \e& Documents pour servir à Vhistoire de Lyon, et par Péricaud dans
les NoUê et documents pour servir à l'histoire de Lyon» De la même
année que le premier de ces syndicats (1352) est une inscription en
langue vulgaire qui fait partie du musée épigraphique de la ville de
Lyon. Elle consacre l'institution d*une messe perpétuelle pour le re-
pos des âmes d*une famille de Lyonnais dont plusieurs membres étaient
morts de la peste en 1348. Cette inscription a été publiée par Artaud,
dans la Notice des antiquités et des tableaux du musée de Lyon, par
Comarmond, dans la Description lapidaire dumusée de Lyon, enOn par
Onofrio dans la bibliographie qui précède son Glossaire (v. ci dessus,
article Lyonnais),
Dans Lyon-Revue et dans la Revue lyonnaise, M. Georges Guigue a
publié plusieurs textes lyonnais,et notamment le Livre de raison d'un
bourgeois de Lyon au XI V^ siècle (Lyon-Revue), les Possessions du
prieuré d'Alix (Revue Lyonnaise, 15 juillet 1883), le Carcabeau du
péage de Givors (Revue Lyonnaise. 15 février 1883).
Philipon. — Un Lyonnais à Paris au XIV^ s. (extrait de Lyon-
Betme, 30 avril 1884). — Cf. Romania, XIII, 476.
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76 REVUE DES PATOIS
Du même : La BernarduBuyandiri, tragi-comédie en patois Ifonnasi
du XVIhsiéch (extrait de la Revue lyonnmse, — Lyon, Georg, 1885).
Cf. Rotnania, XIII, 319.
Du même : Chansom en patois lyonnais (dans Lyon-Remie, Le pre-
mier article a paru dans le numéro de septembre 1886).
Puitspelu. — Un Noël satirique en patois lyonnais^ Lyon, Storck,
1883. — Notre collaborateur Puitspelu se propose de publier bien-
tôt une édition corrigée de ce noël.
Consultez la bibliographie qui précède le Glossaire d'Onofrio.
Rouergue
Vayssier. — Le dialecte rouet^at (dans Revue d^s langues romanes,
III, 78, 354).
Aymeric. — Le dialecte rouergat{â9Lns Zeitschrift fur romaniseke Phi-
lologie, ÏIÏ, 322). —Cf. Romania, IX, 163.
Constans. — Essai sur V histoire du sous-dialecte du Rouergue (dans
les Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de VAreyron,
t. XII). Cf. Rev. des langties romanes, 3e série, IV, 249, et V, 27.
Durand. — Notes de philologie rouergate (dans Rev. des langues
romanes, 3e série, VU, 62, 218; X, 157, 209; XI. 77, etc.). Cf.
Romania, XI, 348.
Constans. — Le livre de Vépervier, cartulaire de la commune rff Mil-
lau, suivi d'autres documents relatifs au Rouergue, Paris, Maison-
neuve (publication delà Société pour rétmle d£S langues romanes),
Mazel et Vigouroux. — Le testament de Couchard, dialecte en vers
rouergats du XV1I« s. (23« fascicule des publications de la Mainte-
nance du Languedoc. — Montpellier, Hamelin frères, 1882).
Saône {Haute)
Pratbernon . — Restes des langues et coutumes anciennes . . . dans les noms
propres des terres et des cantons parcellaires de la Haute-Saône (dans
Mémoires de In commission d'archéologie de la Haute-Saône, t. I,
fasc. 1.)
Dornier. — Essai histonque et voyages pittoresques dans VarroH-
dissementde Gray (3 vol., Gray et Besançon, 1836).
Saône-et-Loire
Ragut. — Statistique du département de Saône-et-Loire (Màcon,
1838), contenant une étude sur les patois de la Bresse Chalonnaise.
Lhuilier. — Nœls Macontmis, traduits par Fertiault (à la suite des
Noièls bourguignons de La Monnoye).
Sa roi c
Bauquier. — Une particularité du patois de Queige (dans Romania,
V, 493). Cf. Romania, VI, 447.
L'abbé Pont. — Origines du patois de la Tarmtaise (Paris, Maison-
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 11
neuve, 1872), avec des échantillons des divers patois de celte région.
Cf, iterw critique^ 1872, no 7.
Brachet. — Dieiionnaire du patoig savoyard d' A Iber teille (Albert»
viQe, Hodoyer). — Nouv. édit, sous presse.
CoDstaotin. — La muse sacoisienne au XV 11^ s. : la plaisante pro*
nostiquaiion faite par un astrologue de Chambéry,acec la Moquerie sa-
royarde (Annecy, imprim. Abry, i88i).
UAlmanath de Dian de la Jeanne f qui parait chaque année à Cbam-
bêry (imprim. Ménard) contient à la fin quelques poésies patoises.
Savoie (Haute)
Constantin. — Littérature orale de la Savoie, proverbes ^ devinettes,
contes, etc. (Annecy, itnpri m. Dépollier et Cie, 1882). Contient un petit
chapitre sur la prononciation du patois d*Annecy.
Le même : Chansons choisies de Joseph Béard en patois de Rumilly
^Annecy, imprim. Abry, 1866).
La Bévue savoisienne, publication mensuelle de la Société florimon-
tane (Annecy, imprimerie Abry) en est à sa 28© année. Le dernier
numéro (janv. i887) contient une chanson de Joseph Béard.
Tarn.
Couzinié. — Dictionnaire de la langue roman o-castraise (Castres,
Canlié, 1850).
L'abbé Gary. — Dictionnaire palois-lrançais à l'usage du déparie'^
ment du Tarn et des déparietnetUs circonvoisins (Castres, imprimerie
Pujol, 1845).
Chanson populaire de Brassac^ publiée par Rolland^ dans Boma-
nia, XV, Ml.
Tarn-et'Garon^ie,
Trois versions dilTérentes d'une chanson populaire, publiées par
Rolland, itowaiita, XV, 121 et 124.
Var.
Bonnes indications bibliographiques dans le Bulletin du bibliophile,
1877. — Voy. ci-dessus Généralités.
Fragment du Cartulaire de Lérins dans Meyer, Becueil d'anciens
testes, p. 162.
Giraud. — Archives administratives ou Capitouls de la Cadière
(Toulon, 1851). —Extrait dans Meyer, Becueil d'anciens textes,
p. 192.
Vaucluse.
Achard. — Dictionnaire de la Provence et du Comtat Venaissin
(Aix, 1785).
Barjavel. — Dictons et sobriquets patois des villes et villages du dé*
parlement de Vaucluse (Carpentras, 1849).
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78 RBYUB DES PATOIS
Flore d^Àpif dans les AntuUe» dt la Société hûtoriqne d'Api, 2« an-
Dée, p. 86.
Sabatier. — Chantons hébrateo-provençalei dê$ Juifs Contadins
(Nîmes, Gatélan, 1874). — Cf. Ronuinia, III, 498.
Lieutaud. — Un troubadour aptisien deVordre de St-Françoie (da.ns
Revue de MarseiUe et de Provence, 1874, p. 121.)— Cf. Romania, IV,
510.
Atari. — DoeumetU en langue vulgaire d'Avignon (vers 4423), dans
Revue des langues romanes, 8« série, t. IV, p. 12.
Pierre de Marelles. — Lou poutoun de la pnncesso, poème en sous-
dialecte d*Avignon (Montpellier, Hamelin frères, 1884).
Vaudois (pays).
Rœsiger. — Neu Hengstett, Gesehiehte und Spraehe einer Waiden-
ser Colonie in Wûr ttemberg (OmhwM, Abel).— Cf. Romania, XII,
431.
Vienne (Haute).
La Chanson de Jean Renaud en patois de Limoges (dans Romania^
XI, 104).
Guibert. — F^e livre de raison d'Etienne Benoist ^Limoges, Ducour-
iieux, 1889. — Cf. Romania, XII, 123.
Vosges,
Maillant. — Flore populaire des Vosges (Epinal, chez Tauteur).
Du même : Essai sur un patois vosgien (Uriménil), comprenant une
grammaire et un dictionnaire (Epinal, ohez Tauteur).
Du même : Concours des patois vosgiens à la détermination de Vori-
gine des lieux-dits des Vosges (Ibid.).
Du même : Bibliographie vosgienne de 1883, 1884 (Ibid.)
Jouve. — Noëls patois chantés dans la Meurthe et dans les Vosges
(Didot frères, 1864).
Le méme,-^ Coup d'œil sur les patois vosgiens {Remiremoni, Leduc,
1864).
Le chanoine Hingre,-- ùeux poésies en patois de la Bresse (Vosges),
Extr. des Annales de la société d^émulation des Vosges*
Le même : Légendes populaires, deux poésies en patois de la Haule-
Moselotle (Extrait du Bulletin de la société philomatique vosgiemne,
1884-85).
Le môme : Monographie du patois de la Bresse (Vosges). — Extr.
du Bulletin de la société philomatique vosgienne, 1886-87.
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CHRONIQUE
Au moment où nous mettons sous presse, on nous signale le pros-
pectus d*uDe Revue des patois gallo-romans, qui doit être dirigée
par M. Gilliéron. On pensera sans doute qu'il n'était pas très utile de
fonder en même temps deux Revues de patois en France. C'est aussi
notre avis. Mais M. Gilliéron était averti de notre projet, dès le mois
de novembre dernier, par une demande de collaboration qui est res-
tée sans réponse. Nous déclinons donc toute responsabilité dans la
GODCurrence évidemment regrettable qui se produit.
— Outre les articles de fond et les notices bibliographiques, nos
prochains numéros contiendront: lo des Comptes-rendus détaillés des
ouvrages les plus importants, 2^ des Mélanges^ comprenant des
articles de peu d'étendue et des textes anciens ou modernes. Nous
nous proposons notamment de publier des chansons patoises qui
nous ont été envoyées par MM. Fertiault, Gonnet,Tronchon, directeur
de l'Ecole normale de Mâcon, Liotard, instituteur à Beaufort
(Drôme), Bourg, instituteur à RufQeu (Ain), Martin, instituteur à
Ssûnte-Cécîle (Saône-et-Loire). etc.
— Publications annoncées :
Alpes (Hautes). — Istoria Pétri et Pauli, mystère en langue vul^
gaire du brianconnais, p. par Tabbé Guillaume (papier vergé, 6 fr. 50;
dix exemplaires sur hollande à 20 fr. S'adresser au secrétariat de la
Société éPètudes, à Gap).
DoRDOGNE. — Lo libre de vita de Bergerac, texte du XI V® siècle,
doit paraître dans la livraison mai-juin du Bulletin de la Société his^
torique et archéologique de la Dordogne.
Poitou. — Grammaire historique du patois poitevin, par M. Favraud,
inspecteur primaire & RufTec (Charente).
Savoie (Haute). — Monographie du patois savoisien, par M. Fe-
nouillet, instituteur à Desingy.
Vendée. — Glossaire du patois de VIle-d^Elle^ par labbé Simon-
neau.
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1
80 REVUE DES PÂTOïS
— yoms des correspondunts dont nous avons reçu les rcpomcs avant
le tirage de ce numéro :
MM. Bouleyre, instiluleur à Prddelles (Haule-Loire), Bourgeois, à
Franois (Doubs), Martin, à Sainte-Cécile (Saône-et-Loire), Jean-
selme, à Aspres-sur-Buec (Hautes-Alpes), Verdan, à Grésy-sur-Isère
(Savoie), Frebillot, à Baudricourt (Vosges), Chambon, à Meugloa
(Drômej, Labas, à Sevrey (Saône-el-Loire), Ghalendon, à Fay-le-
Froid (Haute-Loire), Fcnouillet, à Desingy (Haute-Savoie), Mazei, à
Lavoûtc-Chilhac (Haute-Loire), Plumerei, à Senonges (Vosges), Per-
ron, à Abbenans (Doubs), Cornaud, à Barcillonnette (Hautes-Alpes),
Sorgues, à Vitry-en-Charollais (Saône-et-Loire), Dégouiiles, à Sasse.
nay (Saône et-Loire), Monnier, à Auxelles-Haut (territoire de Belforl),
Chabert, àSaint-Lager (Rhône). Mourlot,à Rigney (Doubs), Lecolie,
à Saint-Lager (Rhône), Dargaud, à Boisjean (Saône-et-Loire), V'ion-
Delphin, à Lagnieu (Ain), ïruchot, à Sennecey-le-Grand (Saône-et-
Loire), Boyer, à Craponne (Haute-Loire), Charpillet, à Broye-les-
Pesmes( Haute -Saône), Chevalier, à Boëge (Haute-Savoie), Faivre, à
Passonrontaine (Doubs), Carleron, à Grand-Combe-des-Bois (Doubs),
Grenot, à OfTranges (Jura), Lassauzé, à Charnay (Rhône), Ménar«i, j^
Cussy en Morvan (Saône-et-Loire).
M. Catiilon, garde-forestier à la Chaume du Val-Pajol (Vosges).
Enfin MM. les directeurs des Ecoles normales de Lons-le-Saunier,
de Privas et d'Albertville, m'annoncent les réponses des élèves-maî-
tres de leurs Ecoles.
Le Gérant : F. Vieweg.
Lnval, inip. et stér. E. JAMIN, rue de la Paix, il.
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I" AIWBE. N» 2, AVRIL-JUILLET 1887
^1^ RECUEIL TRIMESTRIEL T^J^
CONSACRÉ A l'Étude des patois
ET ANCIE3NS DIALECTES ROMANS DE LA FRANGE
ET DBS RÉGIONS LIMITROPHES
PUBLIÉ PAR
L. CLÉDAT
I»lfcOFE8SBna A LA FACDLTK DBS LRTTRBS DR LYON
. PARIS
F. VIEWEG, LlBRAIRE-ËDITEUR
(E. BOUILLON ET E. VIEWEG, successeurs)
67, rue de Richelieu, 67
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SOMMAIRE DU PRÉSENT NUMÉRO
I. — L. Clédat : Les patois de la région lyonnaise.
II. — Nizier du Puitspelu : Un conte en patois du commencement du
siècle.
III. — Ch. Joret : Randonnée, Minette et la roulette.
IV. Mélanges et textes : Légende en patois de la Bolle (F. Brunot).
Chansons populaires en patois de VAveyron (F. Fertiaalt). Chan-
sons populaires en patois du Bois-d'Oingt (D' Gonnet). Chanson
en patois deCormaranche (Tronchon), Conte populaire en patois
de Germolles (Combier). La pauvre Dzone (J. Martin).
V. — Comptes-rendus : Molsy. Dictionnaire du patois normand. —
Puitspelu, Dictionnaire étymologique du patois lyonnais.
VI. -^Notices bibliographiques.
VII. — Chronique.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CUÈDAT,
professeur à la Faculté des lettres de Lyon.
Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu
un double exemplaire.
Prix d'abonnement à la
REVUE DES PATOIS J
FRANCE , ■ . • 15 francs. - :
UNION POSTALE 17 » ' l
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LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE
Nous avons indiqué dans notre premier numéro
(pages 6 et suiv., et p. 80) les noms des correspondants
dont les réponses nous étaient parvenues avant le ti-
rage. Dorénavant, ces indications se trouveront tou-
jours dans la Chronique.
Nous commençons aujourd'hui notre étude, et nous
prions nos correspondants et nos lecteurs de nous
adresser toutes les rectifications utiles (1). Car d'une
part, il a pu nous arriver d'interpréter d'une manière
inexacte les renseignements qui nous étaient fournis;
d'autre part, ces renseignements ne sont pas toujours
aussi abondants ni aussi précis que nous le souhaite-
rions, et il serait important de pouvoir fixer plus rigou-
reusement les limites des faits que nous établissons plus
loin.
Notre premier questionnaire contenait une série de
phrases dont les traductions patoises doivent nous per-
mettre d'étudier : 1<> les formes de Tarticle défini ;
2^ celles de l'article indéfini ; 3* le dédoublement pos-
sible en deux catégories des mots féminins qui se ter^-
minaient en latin par un a ; i9 les caractéristiques du
féminin et du pluriel; 5<^ les formes des pronoms per^
sonnels.
I. - L'ARTICLE DÉFINI
Nous nous arrêterons d'abord à deux particularités
communes aux diverses formes de l'article placé de-
vant les mots commençant par des voyelles : la réduc-
tion de l'article singulier à /, et la sifflante de liaison au
^pluriel.
I) Nous avertissons nos correspondants du Rhône et de rAin, que,
ce à la libéralité du Conseil général du Rhône et aux souscriptions
intaires des bibliothèques de l'Ain, ils trouveront la Revue des Pa-
dans toutes les bibliothèques pédagogiques de ces deux départe-
Ls.
BIV, D. PATOIS 6
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â2 RSYUS DBS PATOIS
Réduction de t article singulier à V devant les voyelles.
Un fait commun à toute la France, c'est Télision de la
voyelle de l'article singulier, masculin ou féminin, de-
vant les mots commençant par une voyelle. Dans ce cas
l'article est donc uniformément P.
Toutefois, nous avons à constater un phénomène cu-
rieux, c'est la suppression apparente de l'article devant
le mot qui signifie eau^ lorsque ce mot commence par
un yod (t ou y suivi d'une voyelle). Pour prendre un
exemple, dans la commune de la Truchère, canton de
Tournus (Saône-et-Loire), « Teau » se dit : id ; « la cou-
leur de l'eau » se dit : la couleur de iô. Voici comment
on peut expliquer cette particularité : sous l'influence
de Yyod qui commençait le substantif,le l qui constituait
l'article s'est d'abord mouillé ; puis il s'est réduit i un
simple yod, suivant la tendance naturelle qui pousse
/ mouillé à se transformer en yody et qui fait que
beaucoup de personnes prononcent en français bataye
au lieu de bataille, soley au lieu de soleil L'article ré-
duit à y s'est ensuite confondu avec la voyelle initiale
du substantif (1). On doit constater le même change-
ment devant les autres substantifs, masculins ou fémi-
nins,qui commencent par un t/oci>quand il en existe d'au-
tres, à moins que le fait ne soit particulier au mot qui dé-
signe l'eau, à cause de l'emploi fréquent de ce mot. Ce
phénomène doit s'être aussi produit dans des patois ex-
térieurs à la région lyonnaise. Je prie mes lecteurs de
vouloir bien me le signaler partout où ils pourront le
remarquer.
Pour la région que j'étudie spécialement ici J'ai cons-
taté cette réduction de l'article dans les pays sui-
vants :
Saône-et-Loire. Arr. de Mâcon : La Truchère (c. de
Tournus) ; arr. de Charolles : Vitry-en-CharoUais (c.
de Paray-le-Monial), Bourbon-Lancy, Sivignon(c. de
St-Bonnet-de-Joux), Les Guerreaux, La-Motte-St-Jean et
(1) Bien des gens suppriment le / du pronom personnel dans an cas
semblable, et prononcent : « qu'est-ce qu'i y a », au lieu de « qu'est-ce
qu'il y a. »
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L. CLÈDJlT. — LES PAtOlS DE LA BËGION LITONNAISE 83
St-Agnan (c. de Digoin) ; arr. d'Autun : St-Bérain-
sous-Sanvignes (c. de Montcenis), Cussy-en-Morvau
(c. de Lucenay-rEvêque) ; arr. de Châlon : St- Jean-de-
Vaux (c. de Givry), Sassenay (c. de Ghâlpn), Fontaines
(c. de Chagny), Navilly (c. de Verdun) ; arr, de Lou-
hans : Ormes (c. de Cuisery), Vérissey (c. de Montret),
Authumes f c. de Pierre). — Dans le môme département,
mon correspondant de Bourg-le Comte (c. deMarcigny,
arr. de Charolles) ne supprime Tarticie devant id qu'a*
près la préposition de^ et inversement, celui de Senne-
cey-le-Grand (arr. de Châlon) traduit « Teau » par yo,
mais « la couleur de Teau » par la couleur de Vyo.
Jura. Arr. de Lons-le-Saunier : Quintigny (c. de
Bletterans) ; arr. de DÔle : Offanges (c. de Montmirey),
LaLoye (c. de Montbarrez), Chemin (c. de Tavaux).
Hautr-Saône. Arr, de Oray : Broye-les-Pesmes et
Montagney (c. de Pesmes), Apremont (c. de Gray), Gé-
ziers et Autoreille (c. de Gy), Villexon (c. de Fresne-St-
Mamès) ; arr. de Vesoul : Raze (c. de Scey-sur Saône),
Bonlt (c. de Rioz). — Dans le même département, mes
correspondants de Gennigney (c. et arr. de Gray) et de
Bathiers (c. de Rioz, arr. de Vesoul) ne suppriment l'ar-
ticle qu'après la préposition de.
DouBS. Arr. de Besançon : Avanne (c. de Boussiëres)»
Franois (c. d'Audeux), Rigney (c. de Marchaux).
Par exception, bien que le mot qui signifie « eau »
commence par un yod^ je trouve Tarticle r dans les ré-
ponses que j'ai reçues pour les pays suivants :
LoiRR. Arr. de Roanne : St-Haon-le-Châtel, et, dims
le canton de Gharlieu, Pouilly et Nandac.
Saônr-bivLoirr. Arr. de Mâcon : Ameugny (c de
St-Gengoux-le-Natlonal) ; arr. d'Autun : Epinac, An-
tolly (c* dAutun), Dezize (c. de Conches-les-Mines),
Charbonnat(c. de Mesvres); arr. de Châlon : St-Ger-
m *n-du-Plain, Sevrey (c. de Châlon), Marcilly (c. de
B ry)^ St-Eusèbe (c. de Mont-St- Vincent).
article n'est jamais supprimé devant le mot qui si-
g] le « eau », quand ce mot ne commence pas par
lu fod.
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a kEVtjÉ DÉS I^ATOIS
La sifflante de liaison au pluriel.
Les formes de l'article pluriel se terminent générale-
ment devant les voyelles par un s qui n'existe plus de-
vant les consonnes, sauf dans quelques patois, et qui est
un reste de s latin de « illos, illas ».
Ce s est ordinairement un s doux (z) comme en fran-
çais. Toutefois, il est marqué par ss, et doit par con-
séquent se prononcer comme un s dur, dans les ré-
ponses que j'ai reçues pour deux cantons du départe-
ment des Hautes-Alpes assez éloignés l'un de l'autre :
Aspres-sur-Buech (arr. de Gap) et Chorges (arr. d'Em-
brun). Mon correspondant de Chorges me dit d'ailleurs
que le patois de Chorges est identique à celui de St-Ju-
lien-en-Beauchêne, c. d'Aspres-sur-Buech, à 60 kilo-
mètres de Chorges. La liaison m'est aussi indiquée par
s dur, en Saône-et-Loire, aux Guerreaux, à La Motte-St-
Jean et à St-Agnan, c. de Digoin, arr. de CharoUes (une
seule réponse).
Le5 latin s'est transforméenr dans le patois de Cussy-
en-Morvan, c. de Lucenay-l'Evêque , arr. d'Autun
(Saôneet-Loire), où les pluriels de « Tâne, l'oie (l'aile) »
sont : lé-r-àne, lé-r-ôle (1). Ce fait est à rapprocher de
la mutation de 5 en r signalée par plusieurs romanistes
dans un certain nombre de patois (Voy. Revue des Pa-
tois, L 60).
Dans une bonne partie de la Bresse (département de
l'Ain, arr. de Bourg), 5 latin de liaison est devenu j* : à
Salavre (c. de Coligny), àBoissey (c. de Pont-de-Vaux),
à Lescheroux et à St-Julien-sur-Rej'^ssouze (c. de St-Tri-
viers-de-Courtes), à Courtes et à St-Jean-sur-Reyssouze
(même canton), à Montrevel, à Viriat (c. de Bourg).
Mais tandis que mes correspondants de Viriat, de
Montrevel et de Courtes indiquent cette prononciation
comme générale (2), les autres font des distinctions.
(1) Toutefois, on m'indique la prononciation z dans « éz Ole » =
aux autres,
(2) Toutefois, dans les phrases traduites, mon correspondant de
Montrevel marque la liaison par z devant un mot commençant
par eu.
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L. CLÉDAT. ^ LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 85
Sur deux réponses que j'ai reçues pour Lescheroux,
Tune dit que s final se prononce quelquefois comme
j, par exemple dans t leu-z-éfants » (les enfants), mais
elle indique le son j devant un autre mot commençant
par é; la seconde réponse pour Lescheroux et la ré-
ponse pour St-Jean-sur-Reyssouze indiquent la pronon-
ciation 2 devant les mots commençant par é^ i, u ou eu,
et j devant les mots commençant par a, o, ou, on ou
ain. C'est en effet la loi que j'avais constatée dans le pa-
tois de Poisoux, c. de St-Amour (Jura), à quelques ki-
lomètres de Coligny (voy. Romania, XIV, 549). Sur
mes deux correspondants de Salavre (c. de Coligny),
l'an dit que devant a, ot«, on, ain, le s final se prononce
toujours y, et tantôt z.taintbij, devant les autres voyelles ;
le second indique la prononciation^ comme générale,
avec cette réserve que t s final peut se prononcer z
devant è, par exemple dans lez èfé = les enfants. » La
réponse de Boissey me donne j devant a, o, ou, on, en,
— ;: devant e,i,u,--s devant ain, La réponse de St-Ju-
lien-sur-Reissouze me donne z devant é^ i, u, —j de-
vant eu, — z,j (?) devant a, o, ou, on, — s devant ain.
Je sollicite, pour ces différents points, des réponses plus
catégoriques, accompagnées d'exemples. D'ailleurs ce
fait s'éclaircira quand nous aborderons la phonétique.
Dans la région des Dombes voisine de la Bresse (c. de
Châtillon-surChalaronne, arr. de Trévoux), je relève
les mentions suivantes : « s final en liaison, devant les
mots commençant par é, i, u, eu, se prononce comme
le z français ; devant les mots commençant par a, o, ou,
on, ain, il se prononce comme le z, mais très doux, se
rapprochant beaucoup du 7 » (Chaveyriat) — « s final
en liaison, devant les mots commençant par é, i, u, eu,
se prononce absolument comme z; devant les mots
commençant par a, 0, ou, on, ain/û se prononce comme
un z très sifflant » (Neuville-les-Dames).
En dehors du département de TAin, nous retrouvons
sporadiquement le changement de s final en j devant
les voyelles : i^ dans Y Isère, à Pin, c. de Virieu, arr.
de LaTour-du-Pin (1); 2* dans YArdèche, arr.de Privas,
(1) Pour Oyeu, même canton de VirieU| on m'indique la prononcisl-
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86 BBYUBDB8 PATOIS
& Baix, c. de Chomérac, et i St-Pîerreville(l); S'' dans
la Drôme, arr. de Die, iDie et à Menglon (c. de Ghâtil-
Ion). *• Dans la Haute-Loire^ arr. d'Yssingeaux, pour
St-Voy et le Chambon de Tence (c. de Tence) on m*écrit
que s de liaison se prononce comme dans le français, z^
mais en appuyant plus fortement, presque >. Une autre
réponse pour la môme commune de St-Voy indique pu-
rement et simplement le son^'.
Enfin s de liaison se prononce comme le th anglais
à Grésy-sur-Aix^ c. d'Aix-les-Bains, arr. de Chambéry.
Rapprochez ce que dit M. Brachet dans son Diction-
naire du patois savoyard : < Dans certaines parties de
la Savoie, on prononce la lettre z avec le bout de la
langue sur les lèvres, comme on le fait pour le th an-
glais devant une voyelle. •
Partout ailleurs, dans toute la région étudiée ici, la
liaison, lorsqu'elle se produit, se fait comme en français
par un z. Mais certains patois paraissent supprimer (ou
avoir une tendance a supprimer) la sifflante de liaison,
tantôt d'une façon générale, tantôt après l'article fémi-
nin, tantôt seulement devant un adjectif (par exemple
dans auœ autres hommes, atuv autres femmes).
La suppression générale est indiquée : pour le Jura, i
Bois d'Amont (c. de Morez (2), arr. de Saint-Claude);
pour la Loire, dans deux cantons voisins, Tun apparte-
nant àl'arr. de Roanne (Saint-Just-en-Chevalet, com-
mune de Champoly), l'autre de Tarr. de Montbrison
(Noirétable,commune de Saint-Didier-sur-Rochefort)(8).
tton J devant é^ t, «, eu, et % devant a, o, ou, mif ain, ce qui serait
précisément Tinverse de la régie signalée plus haut. Pour La Cha-
pelle-de-la-Tour, c. de La Tour-du-Pin, on m'indique la prononcia-
tion j devant la seule voyelle t.
(1) A Paysac, canton de Joyeuse, arr. de Largentiére, il semble
qu'il y ait une distinction analogue à celle que nous avons signalée
ci-dessus pour Poisoux dans la Bresse. Mais la réponse que j'ai reçu'».
n*est pas claire. Même remarque pour Charbonnat, c. de Mesvrei, e i
Sadne-et-Loire.
(2) Dans une autre commune du môme canton, à Longchaumoir ,
toutes les liaisons sont marquées.
(3) Dans la réponse pour La Fouiilouse, c. de Saint Héaod, art. d i
Saint-Etienne, la liaison est supprimée 5 fois 7.
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r
L. CLÈDÀT. — LBS PATOIS DB LA lUtolON LTONNAISB 87
Il est vrai que, dans la réponse reçue pour Champoly,
Tarticle féminin pluriel est toujours écrit les, mais la
comparaison avec la réponse de Saint-Didier (qui écrit
lé devant les voyelles) me porte à considérer cette ortho*
graphe comme factice^ et due & l'influence du français.
— Pour le département de l'Ain, dans la réponse en pa-
tois de Cressin-Rochefort (c.etarr. de Belley), sur huit
exemples où l'article pluriel est placé devant des mots
commençant par des voyelles^ six ne portent aucune in-
dication de liaison. — Pour V Isère, suppression génér
raie de la liaison & Saint-Paul-les-Monestier (c. du Mo-
nestier de Clermont, arr. de Grenoble) (1). ■— Pour la
Drame, même suppression à Montjoux (c. de Dieuleflt,
arr. de Montéiimar) dans sept exemples sur huit. L'ex-
ception est « lei-2-omei y = les hommes. Il n'y a pas
d'exception, la forme de l'article pluriel étant aussi leï,
dans la réponse que j'ai reçue pour Pont-de-Barret
(même c. de Dieulefit) ; dans les autres patois qui ont
la forme let^ la sifflante de liaison est constamment
indiquée (2). — Pour la Haute-Loire, la suppression
générale de la liaison est signalée à la Chaise-Dieu (arr.
de Brioude) ; toutefois, mon correspondant écrit « las
ala»«=/«5 ailes. Si c'est réellement une exception^ il
faut sans doute l'attribuer à l'euphonie : la ala serait
trop dur, à cause de la rencontre des deux a.
Les patois qui suppriment seulement s de liaison de-
vant les mots féminins commençant par des voyelles,
sont : dans le Doubs, arr. de Pontarlier, Remoray (c.
de Mouthe) et, dans le canton de Montbenoît, Gilley,
Ville du Pont, Montbenoît, La Longeville, Maison du
Bois, les Allemands (une seule réponse indiquant le
patois commun à toutes ces localités). Dans le môme
canton, la réponse pour la commune de Lièvremont mar-
que partout la liaison. — Dans la Haute- Savoie, les
(1) Dans une réponse pour La Motte -Saint Martin, c. de la Mure,
arr. de Grenoble, suppression de la liaison dans deux exemples sur
huit. Dans une autre réponse pour le môme endroit, une suppression
sur huit.
(2) Excepté à Bouvières (c. de Bourdeaux, arr. de Die), où elle est
tantôt supprimée, tantôt maintenue, sans régularité*
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1
88 REVUE DES PATOIS
Houches (1) (c. de Chamonix,arr. de Bonneville).— Dans
VAin, sur deux réponses reçues pour Cormaranche (c.
de Hauteville, arr. de Belley), Tune supprime la liaison
devant les féminins, l'autre la maintient partout. —
Dans V Isère, suppression de la liaison devant les fémi-
nins (cinq fois sur six) à Champagnier (c. de Vizille,
arr. de Grenoble). — Parfois les patois qui suppriment
la liaison devant les féminins, la suppriment aussi de-
vant les adjectifs même masculins {A^n% aux autres
hommes). Il en est ainsi dans le canton de Montbenoît
et à Remoray (Doubs), et à Cormaranche (Ain) d'après
Tune des réponses.
Enfin un certain nombre de réponses suppriment seu-
lement la liaison devant les adjectifs (j'indique cette
particularité d'après les deux seuls exemples : aux au-
tres hommes, aux autres femmss (2) : dans les Vosges^
canton de Dompaire (arr. de Mirecourt) ; dans le terri-
toire de Belfort, à Grandvillars (c. de Delle) ; dans
V Isère, à Saint-Clair-de-la-Tour (c. et arr. de la Tour-
du-Pin). La réponse pour Bermont (c. dé Bel fort) ne
supprime la liaison que devant autres masculin. Il en
est de même, en Saône-et-Loire, à Saint-Igny-de-Roche
(c. de Chauffai lies, arr. de CharoUes) ; dans l'Atn, à
Neuville-les-Dames (c. de Châtillon-sur-Chalaronne, arr.
de Trévoux), dans une réponse sur deux, l'autre faisant
la liaison partout ; dans YArdèche, â Payzac (c. de Jo-
yeuse, arr. de Largentière) ; dans X^Drôme, à Baume-
de-Transit (c. de Saint-Paul-Trois-Châteaux, arr. de
Montélimar). Au contraire, on ne supprime la liaison
que devant autres féminin dans les réponses que j'ai
reçues pour les localités ci-dessous: Doubs, Pontets (c.
deMouthe, arr. de Pontarlier) (3), Jura, Poulnay (c. de
(1) Mon correspondant des Houches a supprimé aussi la liaison
devant quelques masculins.
(2) Comme je n'avais pas prévu la particularité signalée ici, je n'a-
vais mis dans mon questionnaire que ces deux exemples d'articles
devant des adjectifs.
(3) Dans une autre commune de Tarr. et du c. de Pontarlier, aux
Fourgs, je constate aussi la suppression de la liaison devant autres
fém., mais on a oublié de traduire la phrase contenant autres mas-
culin*
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L. GLÉDAT. — LES PATOIS DB Lk RÉGION LYONNAISE 89
Chaumergy, arr. de Dôle) ; Saône-et-Loirey Bourbon-
Lancy (arr. de Charolles) ; Ain, Ruffleu (c. de Champa-
gne, arr. de Belley), dans une réponse sur deux, l'autre
faisant la liaison partout ; Isère, Saint-Michel-de-Saint-
Geoirs (c. de Sain1rEtienne-de-Saint-Geoirs, arr. de
Saint-Marcellin), Péage-de-Roussiilon (c. de Roussillon,
arr. de Vienne), et la Chapelle-de-la-Tour (c. et arr. de
la-Tour-du Pin) dans une réponse sur deux.
ARTICLE MASCULIN SINGULIER
L'article masculin singulier a d'abord été générale-
ment lo dans tout le domaine gallo-roman. Puis il est
devenu le dans le nord et lou dans le midi : mais il est
resté lo dans une partie de la région intermédiaire que
nous étudions. On retrouve aussi, dans cette région, les
deux formes essentielles le et lou, et en outre quelques
formes rares, telles que ël, lé ou le, lu (1). Nous allons
passer en revue ces différentes formes, en commençant
par les plus rares.
LÉ ou LE
« On trouve le, dit M. Adam {Les Patois lorraiyis, p.
49) dans l'angle sud-est du département des Vosges».
C'est en effet la forme qui m'est donnée dans les répon-
ses que j'ai reçues pour le sud-est de l'arrondissement
de Remiremont: Le Thillot, Saulxures,et Basse-sur-le-
Rupt (c. de Saulxures). C'est aussi la forme signalée par
l'abbé Hingre dans ses études sur le patois de la Bresse
(c. de Saulxures).
La forme lé m'est encore donnée pour le patois de
Frangy (arr. de Saint-Julien) dans la Haute-Savoie.
Enfin la forme le m'est indiquée pour deux points
assez éloignés du département de Saône et-Loire: Rigny-
sur Arroux (c. de Gueugnon, arr. de Charolles) et An-
(1) Mislral {Dictionnaire, art. lou] signale une cinquième formci
liouy dans le Veiay : mais aucun de mes correspondants du Velay ne
la mention net
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M RKYUB DBS PATOIS
tuUy (c. et arr.d'Autun), et, concurremment avec te.ponx
Chille, c. de Conliége, arr. de Lons-le-Saunier (Jura).
En dehors de notre région, je trouve lé dans les tra-
ductions de la Parabole de TEnfant prodigue en patois
d' « une partie de Tarr. de Confolens » (Charente) et en
patois de Carcassonne, le dans une traduction en patois
de la Haute-Garonne.
EL
La forme ël est signalée par Adam (/. c, p. 49) dans
une partie du département de Meurthe-et-Moselle et
dans les communes suivantes du département des Vos-
ges (arr. de Neufchâteau) : Autigny-la-Tour (c. de Cous-
sey), Vouxey (c. de Chatenois), Circourt (c. de Neufchâ-
teau). Mes correspondants me la signalent aussi (tou-
jours dans l'arr. de Neufchâteau) à Barville (c de Neuf-
château) et dans le canton de Coussey ; mais on m'indi-
que également la forme le pour le c. de Neufchâteau.
M. Adam attribue cette forme à une métathèse. Il
ajoute que dans un assez grand nombre de communes,
eul s'emploie concurremment avec le. Mais l'exemple
qu'il cite pour le patois de Vouxey ne me paraît pas con-
cluant : dans « Tè chevit chas 1' pévè = il est tombé sur
le pavé, » on peut se demander si l'apostrophe est bien
placée et s'il ne faut pas écrire : c Tè chevit chus '1
pévè. »
En dehors de la région que nous étudions, on trouve
el dans le patois de Cambrai (Mélanges sur les langues^
p. 468).
LU
Cette forme est très rare. Dans le domaine de la lan-
gue d'oc, elle a été signalée par M. Chabaneau pour la
Dordogne et le Limousin, concurremment avec lou
(voy. Grammaire limousine, p. 188. Cf. Mistral, JD/c-
tionnaire provençal- français, 9iX\., lou et lu). Dans notre
région, Gras {Dict. du patois forézien^ p. 155) la men-
tionne pour le Forez, concurremment avec lou et /o,
mais il n'indique pas dans quelle partie du Forez il l'a
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L. GLÉDAT. — LB8 PATOIS NL UL RÉGION LTONNAISB 91
trouvée. Un de mes correspondants l'a relevée dans le
patois de Cessieu, c. de La Tour-du-Pin (Isère) ; mais
un antre me donne pour le même patois la forme lo, qai
est d'ailleurs la plus répandue dans le canton de La Tour-
du-Pin. Enfin, la forme lu m'est encore signalée dans
trois cantons contigus de Tarr. de Valence : Bourg-de-
Péage, Romans et Saint-Donat. On sait que les villes de
Romans et de Bourg-de-Péage sont situées Tune en face
de Tautre et ne sont séparées que'par llsëre. On dit lu à
Boarg-de-Péage même, à Saint-Donat, et, pour le canton
de Romans, à Triors (1) ; dans une autre partie du can-
ton de Romans, à Châtillon-Saint-Jean, on dit le.
Nous verrons que lu est plus répandu comme forme
de rarticle masculin pluriel.
LOU
La forme provençale lou est particulièrement en
usage dans les départements les plus méridionaux de la
région que nous étudions. Elle paraît occuper la presque
totalité du département des Hautes-Alpes. Je la relève
dans les réponses qui me sont envoyées pour Aspres-
sur-Buëch, Saint- Julien-en-Beauchêne (c. d'Aspres-sur-
Buëch), Barcillonnette, Ribeyret (c. de Rosans), dans
Tarr. de Gap, et pour Chorges, dans Tarr. d'Embrun.
Les traductions de la Parabole de l'Enfant prodigue en
patois de Gap {Mélanges sur les langues, p. 533; réim-
pression Favre, p. 123), d'Embrun (Patois des Alpes
Cottiennes, p. 157), du Monôtier, arr. de Briançon
{Ibidem, p. 155), la grammaire du patois du Queyras,
c. d'Aiguilles, arr. de Briançon {Ibid., p. 10), nous don-
nent aussi lou. Je n'ai trouvé une forme différente, le^
que dans le patois de Briançon (/6id.,p. 150). Cette ville
est voisine d'une région dans laquelle la forme régulière
de l'article est en effet le: la Savoie, et la partie italienne
( Bs Alpes Cottiennes. Le Salut à l'Occitanie.,,, traduit
I % cent sept idiomes (Montpellier, Hamelin frères,
(1) Mon correspondant de Triors indique par le signe de la voyelle
rêve» la brièveté de i*tt de lu. Mon correspondant de Saint-Donat
I marque d'im accent grave.
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92 REVUE DES PATOIS
1886) donne des traductions da Salut d^ns les patois
suivants des Hautes-Alpes : arr. de Gap, L'Epine (c.
de Serres}, Veynes et Orpierre ; arr. de Briançon,
Aiguilles, Arvieux-Queyras (c. d'Aiguilles), Vallouise
(c. de Largentière) ; arr. d'Embrun, Guillestre, Bas-
Champsaur (commune de Breziers, c. de Chorges).
Partout j'ai relevé la forme lou pour Tarticle masculin
singulier.
Lou occupe aussi la plus grande partie du départe-
ment de la Drôme ; c'est la forme qui m'est donnée dans
toutes les réponses que j'ai reçues pour les arr. de
Nyons, de Montélimar, et de Die : dans l'arr. de Nyons,
Nyons et le Buis-les-Baronnies ; dans l'arr. de Monté-
limar, Suze-la-Rousse et Baume de Transit (c. de Saint-
Paul-trois-Châleaux), Sauzet (c. de Marsanne), Pont-de-
Barret et Montjoux (c. de Dieulefit), Taulignan (c. de
Grignan) ; dans l'arr. de Die, Die, Menglon {c. de Ghâ-
tillon). Bouvières (c. de Bourdeaux), Beaufort (c. de
Cresl). Les traductions de la Parabole et celles du
Salut à TOccitanie donnent aussi la forme lou pour
les patois de Nyons et Buis, dans l'arr. de Nyons; de
Die et de Luc-en-Diois, dans l'arr. de Die ; de Mar-
sanne, dans l'arr. de Montélimar. Mais la traduction
du Salut en patois de Lus-la-Croix-IIaute (c. de Châtil-
lon-en-Diois) donne le.
Dans l'arr. de Valence, on a lou à Beaumont-lès- Va-
lence (c. de Valence), Valence (d'après Mél. sur les
langues, p. 529), Chanos-Curson (c. de Tain), Chabeuil
et Montmeyran (c. de Chabeuil), Mirmande (c. de Lo-
riol). C'est dans cet arrondissement que se trouve l'en-
clave de « lu » que nous avons signalée plus haut. En
outre, on rencontre les formes) lo et le dans la région
voisine de l'arr. de Saint-Marcellin (Isère) : lo à Saint-
Bonnet-de-Valclérieux (c. du Grand-Serre), le à Châlil-
lon-Saint-Jean (c. de Romans) (1).
Le département de l'Ardèche est tout entier acquis à
forme lou d'après les renseignements que j'ai reçus
(1) Dans le même canton, comme nous l'avons vu, on trouve la
forme lu à Trior$«
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L. CLÉDAT. ^ LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 93
pour Gras (c. de Bourg-Saint-Andéol), Saint-Pierreville,
Lavilledieu (c. de Villeneuve-de-Berg), Baix (c. de Cho-
mérac),Viviers, de Tarr. de Privas ; pour Vallon, Labla-
chère et Payzac (c. de Joyeuse), Jaujac (c. de Thueyts)
et Coucouron, de Tarr. de Largentière ; pour Le Chey-
lard, Saint-Victor (c. de Saint- Félicien), Devesset (c. de
Saint-Agrèye), La Chapelle-sous-Chanéac (c. de Saint-
Martin-de-Valamas), BoJBfres (c. de Vernoud), de l'arr.
de Tournon. Les traductions de la Parabole donnent
aussi lou pour Privas {MéL, p. 515 ; réimp. Favre,
p. 103), et pourAnnonay, del'arr. de Tournon {MéL,
p. 516 ; réimpr. Favre, p. 104). Toutefois, M. Clugnet
{Glossaire du patois de Gilhoc) indique lo et le (p. 47)
pour Gilhoc (c. de La Mastre, arr. de Tournon).
Le département de la Haute-Loire est divisé en trois
arrondissements disposés parallèlement de Touest à
Test. Chacun de ces arrondissements contient dans sa
partie septentrionale (1) une région où l'on dit le
(voy. ci-dessous). Partout ailleurs on a lou : à Pinols,
dans Tarr. de Brioude ; à Freycenet-Latour (c. de Mo-
nastier), à Pradelles, à Fay-le-Froid, â Saint-Hostien
(c. de Saint-Julien-Chapteuil), à Saugues,à Cayres,dans
Tarr. du Puy ; à Tence et à Saint- Voy (c. de Tence),
dans Tarr. d'Yssingeaux. La traduction de la Parabole
donne aussi lou pour les environs du Puy (MéL^ p.
514; réimpr. Favre, p. 101).
La forme lou occupe encore la partie méridionale
de l'arrondissement de Grenoble, dans le voisinage
des Hautes-Alpes et de la Drôme. Je la relève pour
Mens, pour La Motte-d^Vveillans et La Motte-Saint-Mar-
tin (c. de La Mure), Saint-Paul-les-Monestier (c. de Mo-
nestier-de-Clermont), Monestier-du-Percy (c.de Clelles).
Lou vodou de Sant-Brancassi, par G. Guichard, donne
la forme lou pour le canton de Mens, et le Recueil de
poésies eii patois du Dauphiné, par Lapaume, la donne
aussi pour Sinard (c. de Monestier-de-Clermont). Nous
verrons que Tarrondissement-de-Grenoble offre concur-
(1) Et aussi dans la partie occidentale de Tarr. de Brioude (Lavoùte-
Chilhac).
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^
94 RËVtm DÈS PAtOtd
remment les formes lo et le. Le canton de Vizille est à
peu près au centre de ces diverses formes ; aussi les ré-
ponses que j'ai reçues pour plusieurs communes de ce
canton, hésitent-elles tantôt entre lo et le, tantôt entre
le et lou. L'hésitation entre le et lou se produit à Saint-
Jean-de-Vaux. Il en est de même à La Garde, c. de
Bourg-d'Oisans. Dans la traduction de la Parabole en
patois de TOisan, publiée par Champollion, on a lou,
mais plusieurs communes du canton du Bourg-d'Oisans
disent le ; voyez plus loin.
Lou se trouve aussi dans le petit coin du département
de l'Isère (arr. de Vienne) qui confine à l'Ardèche,
à Péage-de-Roussillon (1), c. deRoussillon, et dans la
partie sud de Tarr. de Saint-Marcellin, près de la région
de la Drôme qui a la même forme, àPresles-en-Royans,
c. de Pont-en-Royans.
En négligeant pour le moment, sauf à y revenir, les
pays où la forme lou est sporadique, et en remontant
vers le nord, nous rencontrons, en Franche Comté, une
région étendue acquise tout entière à l'article lou. C'est
la forme qui m'est indiquée dans toutes les réponses que
j'ai reçues pour le département du Doubs : arr. de Pon-
tarlier, à Levier et à Bians-les-Usiers (c. de Levier), i
Boujeons, Remoray et Pontets (c. de Mouthe), aux
Fourgs (c. de Pontarlier), au Sauget et à Liévremont
(c, de Montbenoît) ; arr. de Besançon, à Fertans, Re-
franche et Nans-sous-Sainte-Anne (c. d'Amancey), à
Epeugney (c. de Quingey), à Mamirolle (c. de Besan-
çon), à Rigney (c. de Marchaux), à Franois et Ruffey
(c. d'Audeux), à Avanne (c. de Boussières) ; arr. de
Baume-les-Dames, à Nancray et Glamondans (c. de
Roulans), à Abbenans (c. de Rougemont), à Courtetain
et Passonfontaine (c. de Vercel), à Blassans et Geney
(c. de Llsle-sur-le-Doubs), à Cour-les-Baumes (c. de
Baume-les-Dames) ; arr. de Montbéliard, à Russey et à
La Grand-Combe-des-Bois (c. de Russey), i Frambou-
hans (c. de Maîche), i Dampierre-sur-le-Doubs (c. de
(1) Mon correspondant pour le Péage-de-RoussiUon écrit
ment km, qu*il fait suivre, une fois, de leu entre parenthèsee.
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ts. ÛLÉDAt. — LB0 PktOXn M L4 BÉGION LYONNAlSB M
PoQt-de-Roide). Tous les textes imprimés en patois du
Doabs que j'ai pu consulter concordent avec ces rensei-
gnements directs. Je remarque seulement dans les pro-
verbes en patois des Fourgs, publiés par M. Tissot
{Les Fourgs, Besançon, 1873) la réduction fréquente de
loukr, par exemple « Tfu », au lieu de « lou fu » =» Z^
feu.
Les trois arrondissements du département de la Haute-
Saône sont disposés parallèlement de Touest à l'est, et
chacun d'eux est borné au midi par le département du
Doubs. Dans le voisinage du Doubs, c'est-i-dire dans
leur partie méridionale, ces trois arrondissements offrent
la forme lou : arr. de Gray, à Bonboillon (c. de Marnay),
et & Autoreille et Géziers (c. de Gy) ; arr. de Vesoul, à
Buthiers et & Boult (c. de Rioz), à Montbozon, à Noroy-
le-Bourg, à Navenne et i Lavilleneuve (c. de Vesoul), à
Raze (c. de Scey-sur-Saône) (1) ; arr. de Lure, à Viller-
sexel, et & Coisevaux (c. d'Héricourt). La limite septen-
trionale de l'article lou (2) décrit ainsi un arc de cercle
qui coupe le département de la Haute Saône, englobant
au centre la moitié environ de Tarr. de Vesoul, et s*in-
fléchissant & droite et & gauche.
L'extrémité sud du département du Doubs est reliée
à la partie septentrionale du département de l'Ain, qui
est acquise aussi à l'article lou, par une bande de pays,
offrant le même article, qui forme le sud du départe-
ment du Jura. Le nombre relativement restreint des ré-
ponses que j'ai reçues pour le Jura ne me permet pas
de fixer exactement les limites de lou dans ce départe-
ment. J'ai relevé cette forme sur les points suivants :
dans l'arr. de Poligny, à Foncine (c. de Planches) d'a-
près un conte patois publié par M. Tissot {Les Fourgs,
p. 276) ; dans Tarr. de Lon8-ie-Saunier,à Domblans (c. de
Voiteur) d'après une chanson publiée dans les Mélanges
[1) Dans le même canton, à Chantes, on a la forme le,
(2) En debors de la région que nous étudions, on trouve lou plus
a nord dans une partie du département de Meurthe-et-Moselle : à
1 Jzéville, arr. et c. de Nancy, diaprés les Patots Lorrains d'Adam,
e à OnyiUe, c. de GhamUey, arr. de Briej» d'après les traductions
d la Parabole.
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96 ftEYUE DES PATOIS
sur les langues (p. 46), à Clairvaux, d'après la Statisti-
que générale du Jura, de Pyot (p. 383), à Bornay (c. de
Lons-le-Saunier), à Blye (c. de Conliège) (1), à Poisoux
(c, de Saint-Amour, Voy. Romania, XIV, 551); dans
Tarr. de Saint-Claude, à Grandvaux(c. de Saint-Laurent)
et à Moirans.
Dans le département de F Ain, Tarlicle loit occupe l'ar-
rondissement de Bourg, à l'exception de la pointe mé-
ridionale, et le nord-ouest de l'arr. de Nantua. Nous l'a-
vons relevé, pour l'arr. de Bourg, à Peronnas et Viriat
(c, de Bourg), à Saint-Julien, Courtes, Lescheroux et
Saint-Jean (c. de Saint-Trivier-de-Courtes), à Salavre
(c. de Coligny), à Montrevel, à Boissey (c. de Pont-de-
Vaux), à Saint- Jean (c. de Pont-de-Veyle),à Chavannes-
sur-Suran (c. de Trefifort) (2) ; pour l'arr. de Nantua, à
Bouvent (c. d'Oyonnax) et à Izernore (3). Dans la partie
nord de l'arr. de Trévoux, sur les confins de l'arr. de
. Bourg, on a lou à Chaveyriat et à Vonnas (c. de Châtil-
lon-sur-Chalaronne).
Entre les deux grands domaines de lou que nous ve-
nons de déterminer dans la région qui fait l'objet de
notre étude, l'un au sud, l'autre au nord, on retrouve
sporadiquement cette forme sur quelques points des dé-
partements de la Loire et de l'Isère. On dit lou à Saint-
Étienne (4) : voyez les textes cités par Gras {Diction-
naire du patois forézien^ p. 255 et 258) et les œuvres
des poètes du cru, les Chapelon, Philippon et Linossier.
On dit aussi lou dans une partie du canton de Saint-
Haon-le-Châtel (arr. de Roanne). Dans les textes cités
par Gras pour le canton de Saint-Jean-Soleymieux (arr.
de Mont-brison), on a tantôt lou et tantôt le. Dans l'Isè-
re, en dehors des parties de ce département qui se rat-
tachent directement au domaine méridional de lou,
(1) Nous avons vu qu'une autre commune du même canton aies
formes le et le.
(2) Nous verrons qu'à TrefTort même, on trouve la forme lo.
(3) Nous verrons qu'une autre commune du canton d'Izernore a la
forme lo.
(4) La réponse & mon questionnaire qui m'a été faite en patois do
Saint-Etienne donne /^, mais j'imagine qu'il y a erreur.
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L. GLÉDAT. — LES PATOIS ]>E LÀ RÉGION LYONNAISE 97
cette forme m'est signalée à Chaponnay et à Marennes
(c. de Saint-Symphorien d'Ozon),à Roche (c. de La Ver-
pillière), pour l'arr. de Vienne ; et à Saint-Didier-de-La-
Tour, c. et arr. de La Tour-du-Pin (1).
LE
En dehors et à Test de la France, Tarticle le se ren-
contre dans les parties alpines du Piémont (Oulx et val-
lée de Pragelas, d'après le Patois des Alpes Cottiennes,
p. 152 et 153) et dans la presque totalité de la Suisse
française (voyez les traductions de la Parabole et les
travaux de MM. Hœfelin, Cornu, Gilliéron). On ne s'é-
tonnera donc pas que nous trouvions cette forme de Tar-
ticle dans les départements de notre région qui confi-
nent à l'Italie et à la Suisse. Nous l'avons déjà signalée
dans un coin du département des Hautes-Alpes (Brian-
çon). Elle s'étend sur la Savoie presque tout entière.
Pour le département de la Savoie, nous la relevons à
Saint-Georges d'Hurtières(c. d'Aiguebelle, arr. de Saint-
Jean-de-Maurienne), à Mercury-Gémilly (c. d'Albert-
ville), à Grésy-sur-Isère, à Beaufort, dans l'arr. d'Al-
bertville ; à Grésy-sur-Aix (c. d'Aix-les-Bains), dans
l'arr. de Chambéry. Toutefois, d'après les textes cités
dans les Origines du patois de la Tarentaise,i^B.r l'abbé
Pont, la forme lo occuperait la Haute Tarentaise (arr.
deMoutiers). Pour la Haute-Savoie, on trouve teàMey-
thet (c. d'Annecy) à Annecy même (d'après les Prover-
bes publiés par M. Constantin), àRumilly (sous la forme
apostrophée f , d'après les chansons de J. Béard), dans
l'arr. d'Annecy ; à Desingy (c. de Seyssel) dans l'arr. de
Saint- Julien (3); à Margencel, Authy et Sciez (c. de
Thonon) et à Boëge, dans l'arr. de Thonon. Mais on
me signale la forme lo à Bouches, c. de Ghamonix,
arr. de Bonneville.
En continuant à suivre la frontière de Suisse, nous
(1) Dans ce même canton de La-Tour- du-Pia, nous avons déjà
constaté Temploi de la forme lu, et nous verrons qu'on trouve auss
les formes le et lo»
{2) Dans le même arr., nous avons signalé la forme lé à Frangy,
RBV. D, PATOIS 7
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1
08 HGVUK DBS PATOIB
arrivons au département de rAin. L'article le est seul
employé dans les réponses que nous avons reçues pour
l'arrondissement de Gex : à Gex même (1), à Challex (c.
de CoUonges), à Versonnex, Vesancy et Thoiry (c. de
Ferney). On le trouve ensuite dans la partie de Tarr. de
Nantua qui confine à la Haute-Savoie en longeant le
Rhône, à Arlod (c. de Châtillon de Michaille) (2), et dans
celle qui confine à Tarr. de Belley, à Petit-Albergement
(c. de Brénod)(3). L'arr.deBelley paraît presque tout
entier acquis à la forme te. Nous la trouvons à Belley (4),
Peyrieu et Cressin-Rochefort (c. de Belley), à Virieu-le-
Grand, à Ruffleu et à Fitigneu (c. de Champagne) (5), à
Sutrieu, àHautevilleet àCormaranche (c. d'Hauteville)
(6), à Lagnieu (7), à Gorbonod (c. de Seyssel) (8). Pour
i'arr. de Bourg, nous trouvons le dans la pointe méri-
dionale, à Pont-d'Ain, Druilliat et Tossiat (c. de Pont-
d'Ain). Enfin on remarque des traces éparses de te dans
Tarr. de Trévoux, à Miribel (c. deMontluel,tout près du
département de l'Isère) (9), à Rigneux-le-Franc (c. de
Meximieux), à Reyrieux (c. de Trévoux). On a lo (voy.
plus loin) dans d'autres parties des cantons de Mexi-
mieux et de Trévoux. Pour Marlieux (c. de Villars) (8),
{{) Cf. Le Duc, Chansons patoises, p. 291.
(2) D*autre8 communes du môme canton, comme nous le verrons
plus loin, ont la forme lo, qui est la plus répandue dans cet arrondis-
sement.
(3) Sur un autre point du même canton, on a la forme lo ; voy. plus
loin.
(4) Toutefois, dans les Noêls bressans de Le Duc, on trouve (ou et lo
pour Belley, (p. 128); mais dans les Chansons patoises publiées par le
même, on a /^ pour le même pays.
(5) Cf. Le Duc, Chansons patoises, p. 143.
(6, 7, 8) Sur d'autres points des mêmes cantons, on a la forme lo ;
voyez plus loin.
(9) Dans le terrier de Miribel, publié par M. Philipon {Reime des
Patois, I, 35), et qui appartient au commencement du xiv« siècle, la
forme de l'article est lo. Mais on ne s'étonnera pas que, du xiv^ au
XIX* siècle, elle ait pu passer de lo à le. La. persistance de lo dans les
pays circonvoisins permet de croire que cette transformation est rè
cente.
(10) Dans un texte présenté par Le Duc {Ch, patoises, p. 378) comme
émanant de Marlieux, on rencontre la forme lou. Mais ce texte est un
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L. GLâDAT. — USB PATOIS DE LA. RÉOION LYONNAISE 99
j'ai reçu deux réponses contradictoires, Tune donnant
lo et l'autre le. Ailleurs, à Trévoux même, à Baneins
(c. de Saint-Trivier-sur-Moignans). mes correspon-
dants hésitententre le et lo, Ces hésitations s'expliquent
sans doute par un son intermédiaire entre ces deux
formes.
En suivant toujours notre frontière orientale, il faut
sauter les départements du Jura (1) et du Doubs pour re-
trouver le dans le territoire de Belfort, à Grand villars
(c. de Délie), à Bermont (c. de Belfort; ce canton a aussi
la forme lo), et dans le canton de Fontaine.
Tous les pays que nous venons de parcourir peuvent
être considérés comme se rattachant, pour la forme de
l'article, aux patois de la Suisse française. Si nous re-
descendons maintenant du nord au sud, en suivant la
limite occidentale de notre région, nous trouverons en-
core l'article le dans une série de patois qui se rattachent
au domaine du français central.
M. Adam, dans son étude sur les patois lorrains, cons
tate la présence de le dans la région occidentale du dé-
partement des Vosges: à Ménil en-Xaintois (c. de Mire-
court), à Laneuveville-sous-Montfort et à Lignéville (c,
de Vittel), à Saint-Baslemont (c. de Darney), dans Tarr.
de Mirecourt ; à Trampot, Pargny et Landaville (c.
de Neufchâ*eau), à Maconcourt, Vouxey et Houécourt
(c. de Châtenois) et à Bulgnéville, dans l'arr. de Neuf-
château. Dans le même arrondissement de Neufchâteau,
cette forme nous est encore signalée à Dommartin-sur-
Vraine (c.de Châtenois) et à Ainvelle (c. de Lamarche) (2) .
La partie occidentale du département de la Haute-
Saône est également acquise à l'article le. Nous le trou-
vons à Baulay (c. d'Amance), à Jussey, àBetoncourt-les-
Ménétriers (c. de Vitrey) et à Chantes (c. de Scey-sur-
Saône) (3), dans l'arr. de Vesoul; à Dampierre-sur-Salon,
article de journal, publié sous un pseudonyme, et dont la provenance
est contestable.
(4) Nous allons revenir sur le Jura, qui offre le dans sa partie occi-
dentale.
(2) On trouve aussi lo dans ce canton.
(3) Nous avons vu qu'une autre commune de ce canton avait lou
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iOO RBVUB DBS Ï>AT0I8
à Germigney et à Apremont (c. de Gray), à Montagney
et à Broye-les-Pesmes (c. de Pesmes), à Vellexon (c. de
Fresne-Saint-Mamès), à Oyriéres (c. d'Autrey) et à
Ghamplitte, dansTarr. de Gray.
Môme forme dans la partie nord-ouest du départe-
ment du Jura. Il y a unanimité dans les réponses que
j'ai reçues pour Tarr. de Dôle (Tavaux, c. de Chemin ;
Foulnay, c. de Chaumergy ; Offlanges, c. de Montnii-
rey; La Loye, c. de Montbarrey). Ajoutez Quintigny (c.
de Bletterans), dans Tarr. de Lons-le-Saunier (1).
Le se trouve dans toutes les réponses que j*ai reçues
pour le département de Saône-et-Loire, à l'exception de
deux cas de le, que nous avons signalés. Ces réponses
viennent des pays suivants : St-Racho (c. de La Clayet-
te), Oudry (c. de Palinges), Vitry-en-CharoUais (c. de
Paray-le-Mouial), Les Guerreaux,La Motte-St-Jean,St-
Agnan (c. de Digoin), Bourbon-Lancy, Toulon-sur-
Arroux, LaGuiche, Collonges et Joncy (c. de La Gui-
che),Bourg-le-Comie(c.deMarcigny),Sivignon(c. de St-
Bonnet-de-Joux), St-Igny-de-Roche (c. de Chauflfailles),
dans Tarr. de CharoUes ; wSt-Amour et Chânes (c. de La
Chapelle-de-Guinchay), Clessé (c. de Lugny), La Tru-
chère (c. de Tournus), Matour, Authumes (c. de Pierre),
Ameugny, Malay, Sigy-le-Châtel (c. de St-Gengoux-le-
National), Ste-Cécile (c. de Cluny), Sagy (c. de Beau-
repâire), St-Martin-de-Senozan, St-Sorlin et Solutré (c.
de Mâcon), Tramayes et Germolles (c. de Tramayes),
dans l'arr. de Mâcon ; Cussy-en-Morvan (c. de Lucenay-
TEvêque), St-Bérain-sous-Sanvigne (c, de Montcenis),
Dezize(c. de Conches-les-Mines), Charbonnat-sur-Ar-
roux (c. de Mesvres), Epinac, Issy-l'Evêque, dans Tarr.
d'Autun ; Navilly (c. de Verdun), Mercurey et St-Jean-
de-Vaux (c. de Givry), Sevrey et Sassenay (c. de Châ-
Ion), St-Eusèbe (c. de M'-St-Vincent), St-Germain-du-
Plain, Marcilly (c. de Buxy), Fontaines (c. de Chagny),
St-Vallier (c. de Monceau-les-Mines), Sennecey-le-Grand,
dansTarr. de Châlon; Bosjean (c. de St-Germain-du-
(1) Dans ce même arrondissement, nous avons vu que la réponse
pour Chille, c. de Conliège, hésite entre le et iè.
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L. GLÉDAT. — LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 101
Bois); La Chapelle-Thècle (c. de Montpont), Savignj^-
en-Revermont (c. de Beaurepaire-en-Bresse), Branges
(c. de Louhans), Ormes (c. de Cuisery), Vérissey (c. de
Monlret), Le Miroir (c. de Cuiseaux), dans i'arr. de
Louhans.
L'article le est généralement employé dans le dépar-
tement dé la Loire, sous réserve d'une région assez res-
treinte où l'on trouve to, comme nous le verrons plus
loin, et de quelques enclaves de lou. que nous avons
déjà signalées. On a Z^ à Renaison, St-Rirand et Am-
bierle (c. de St-Haon-le-Châtel), à Pouilly et à Nandax
(c. de Charlieu), à Belmont, à St-Cyr-de-Faviéres (c. de
St-Symphorien-de-Lay), â Juré et à Champoly (c. de St-
Jast-en-Chevalet), dans Tarr. de Roanne ; à St-Didier-
sur-Rochefort (c. de Noirétable), â Ailleux (c. de Boën),
i Boën même (d'après les textes qui suivent le Diction-
flaire du patois forézien, de Gras), à Feurs (d'après
Gras), à Moingt (c. de Montbrison), àMontbrison même
(d'après Gras), à Chambles (c. de St-Rambert), à Rozier,
Estivareille et Usson (c. de St-Bonnet-le-Château) (1),
dans Tarr. de Montbrison ; à La Fouillouse (c. de St-
Héand), à St-Ghamond et à Izieux (c. de St-Chamond),
à Firminy (c. du Chambon), à Bourg-Argental, et,
d'après Gras, à Jonzieu (c. de St-Genest-Malifaux), dans
Tarr. de St-Elienne.
Le nord du département de la Ilte-Loire est égale-
ment acquis à la forme le : La Chaise-Dieu et Lavoûte-
Chilhac, dans l'arr. de Brioude; Craponne, dans l'arr.
du Puy; La Chapelle-d'Aurec (c. de Monistrol), dans
l'arr. d'Yssingeaux.
L'article le occupe donc la partie orientale et la
partie occidentale de la région que nous étudions. Entre
les deux, au centre, se placent les départements de
risère et du Rhône, qu'il nous reste à parcourir.
Le département du Rhône se partage entre les for-
mes lo et le, la première étant plus répandue dans l'arr.
de Lyon, et la seconde dans larr. de Villefranche, no-
tamment à St Bonnet-de-Bruyères (c. de Monsols),Pont-
(1) Usson, d'après Gras.
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103 RBVOfi PBS PATOIS
Trambouze (c. de Thizy), Charnay (c. d'Anse) (1), St-La
ger (2), Odenas et Cercié (c. de Belleville),Quincié et les
Ardillats (c. de Beaujeu), Blacé et Vaux-Rhône (c. de
Villefranche).
Dans le département de Tlsère, on rencontre sporadi-
quement l'article te,à St-Jean de-Bournay,àRevel (c. de
Beaurepaire) (8), à la Côte-St- André et à Gillonay (c. de
La Côle-St- André) (4), à Corbas (c. de St-Symphorien-
d'Ozon) (5), dans Tarr. de Vienne ; à La Tour-du-Pin et à
Vignieu (c. de La Tour-du-Pin), à St-Savin (c. de Bour-
goin), dans l'arr. de La Tour-du-Pin ; à Vinay, dans
Tarr. de St-Marcellin ; au Fréney-d'Oisans, à Auris-en-
Oisans, Livet-et-Gavet et Villard-Reculas (c. de Bourg-
d'Oisans), à Voreppe (c. de Voiron), au Guâ (c. de Vif),
à Champ (c. de Vizille),â Chapareillan (c.du Touvet) (6),
dans l'arr. de Grenoble. Joignons un coin du départe-
ment de la Drôme, dans les voisinage de Tlsère : Châtil-
lon St-Jean, c. de Romans, arr. de Valence.
LO.
La forme lo n'occupe pas de grandes régions com-
pactes, comme il arrive pour lou et pour le, si ce n'est
dans le nord. Mais on la rencontre par îlots plus ou
moins étendus dans la plupart des départements que
nous étudions.
Nous avons déjà vu que M. Clugnet {Glossaire du pa-
tois de Qilhoc) signale l'article lo sur un point du dé-
partement de l'Ardèche, à Gilhoc, c. de La Mastre, arr.
de Tournon.
Un autre cas de to, qui paraît tout à fait isolé, est celui
de Houches, c. de Chamonix, arr. de Bonneville, en
(\) Mon correspondant pour Charnay indique que la voyelle de Par
ticie masculin singulier est entre o et e.
(2) Mon correspondant pour St-Lager indique que la voyelle de l'ar-
ticle masculin singulier est entre e et eu,
(3, 4, 5) On a /o dans d'autres parties des cantons de Beaurepaire,
de la Côte-St-André et de St-Symphorien-d*Ozon.
(6) D'autres communes du canton du Touvet ont lo.
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L. GLÉDAT. •- LES PATOIS DB Lk RÂGION LYONNAISE 108
Hte-Savoie. C'est d'aillears la seule réponse que j'aie re-
çue pour cet arrondissement.
Dans le département de la Drôme, lo m'est indiqué
à St-Bonnet-de-Valclérieux (c. du G^Serre, arr. de Va-
lence).
St-Bonnet-de-Valclérieux est i proximité de Tarr. de
St-Marcellin (Isère). Cet arrondissement est presque
tout entier acquis à la forme lo ; nous la trouvons à Va-
tilieu, St-Paul-d'Izeaux, La Forteresse (c. de Tullins), à
Sillans, Penol, St-Michel-de St-Geoirs (c. de St-Elienne-
de-St-Geoirs), à St-Bonnet-de-Chavagne (c. de St-Mar-
cellin). Nous avons encore lo à La Terrasse, St-Hilaire
et La Buissière (c. du Touvet), à St-Pierre-d'AUevard,
Pinsot et Moutaret (c. d'Allevard), i Bresson, Rovey-
sieux. Le Sappey, St-Ismier et Bernin (c. de Grenoble),
i Grenoble même (d'après les textes patois publiés), à
Pontcharra (c. de Goncelin), à Noyarey (c. de Sasse-
nage),à Méandre et àLans(c.de Villard-de-Lans)(l),dans
Tarr. de Grenoble; aux Côtes-d'Arey (c. de Vienne), i
St-Pierre-de-Chandieu et à St-6eorges-d'Espéranche (c.
d'Heyrieux), à Beaurepaire et Pommier (c. de Beaure-
paire) (2),â Semons et à Faramans (c. de La Côte-St- An-
dré) (3), i Jons (c. de Meyzieu)(4), dans Tarr. de Vienne ;
à Pressins et à Chimilin (c. de Pont-de-Beau voisin), à
Charavines, Oyeu et Le Pin (c. de Virieu), aux Ave-
nières (5) (c. de Morestel) (6), à La Chapelle-de-La-Tour,
Crémieu et St-Clair-de-la-Tour(c.deLaTour-du-Pin)(7),
dans l'arr. de la Tour-du-Pin.
(i) Pour une autre commune du canton de ViUard-de-Lans, Au-
tranSy je constate une hésitation entre lo et le. De môme pour
Cbampagnier, c. de Vizille.
(2, 3) Nous avons vu qu'on a /«dans d'autres communes des can-
tons de Beaurepaire et de La Côte-St-André.
(4) Pour Meyzieu, même hésitation entre lo et le.
(5; Une autre réponse pour les Avenières m'indique non pas lo,
mais c Um très adouci. »
(6) Pour Bouvesse-Quirieu, dans le même canton de Morestel, je
constate une hésitation entre leeilo.
(7) Pour Faverges, dans le même canton de La Tour-du-Pin, je
constate une hésitation entre le et lo. Nous avons vu, d'ailleurs, que le
canton de La Tour-du<Pin offre aussi les formes le^ lou et lu^
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104 RBVUE DES PATOIS
Pour le département de la Loire, nous trouvons lo
dans la partie orientale des arrondissements de Roanne
et de Montbrison (1), entre le cours de la Loire et les
monts du Lyonnais, à la limite du département du
Rhône : à Fourneaux (c. de St-Symphorien-de-Lay) (2),
& Ste-Colombe (c. de Néronde), dans Tarr. de Roanne;
à Essertines-en-Donzy (c. de Feurs), à Viricelles (c. de
St-Galmier), dans Tarr. de Montbrison. Enfin dans Tarr.
de St-Etienne, on trouve lo à Rive-de-Gier (voyez les
poésies de Roquille) sur les confins de la partie di|
Rhône qui a la même forme d'article.
Le Rhône a to à Longes (c. de Condrieu), à Grezieux-
le-Marché (c. de St-Symphorien-sur-Coise), à Mornant
(d'après Monin^Patois lyonnais\ddLns Tarr. de Lyon (3);
à St-Véran et à Létra (c. du Bois d'Oingt), dans Tarr. de
Villefranche.
Dans le département de TAin, Tarr. de Trévoux offre
un grand mélange des formes lo et le. Nous avons indi-
qué les pays où on dit le et ceux où on hésite. On dit lo
àSt-Maurice-de-Gourdans, Bourg-Sl-Christophe et Fa-
ramans (c. de Meximieux), à Illiat (c. de Thoissey), à
Neuville les-Dames (c. de Châtillon-sur-Ciialaronne)(4).
Dans Tarr. de Belley, où le domine, on a quelques
exemples de lo : & Torlier (c. d'Hauteville), à Vaux
(c. de Lagnieu), à Seyssel et à St-llambert (d'après les
Noëls bressans publiés par Le Duc). C'est lo qui
domine dans l'arr. de Nantua et dans la partie voi-
sine de l'arr. de Bourg; nous avons relevé cette for-
me â St-Alban (c. de Poncin), à Brion (c. de Nantua)
et à Nantua môme (d'après les Noëls de Le Duc), à Cor-
(1) Je la trouve aussi (conjointement avec leu) à l'autre extrémité
du département, dans les monts de la Madeleine, d'après une chanson
publiée par Gras. Ce fait est à rapprocher de rattrit)ution de la même
forme à l'Auvergne par Mistral (Dictionnaire, art. loii),
(2) Dans le même canton, on a le à St-Cyr-de-Favières.
(3) C'est aussi la forme de Tarticie dans les textes littéraires en pa-
tois lyonnais du xviii' et du xix® siècle, et à plus forte raison dans les
textes antérieurs.
(4) Rappelons que, dans une partie de ce canton, on a la forme loti»
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L. GLÉDAT. — LES PA.TOIS DE LA. RÉGION LYONNA.ISE 106
celles (c.de Brénod) (l),à St-Germain-de-Joux et à Villes
(c. de Châtillon-de-Michaille) (2), à Ceignes (c. dlzer-
nore), dans l'arr. de Nantua ; à Grand-Corent, Geyzô-
riat et Villereversure (c. de Geyzériat) et à Treffort (3),
dans Tarr. de Bourg. En résumant les renseignements
que nous possédons sur le département de TAin, nous
pouvons dire d'une façon générale que lou domine dans
la Bresse, le dans le pays de Gex et une partie du Bas-
Bugey, to dansleBugey et le Revermont, et que les
Dombes se partagent entre lo et le.
En remontant vers le nord, nous trouvons un îlot de
l'article lo dans un coin du département du Jura voisin
delà Suisse, à Longchaumoiset àBois-d'Amont(c. de
Morez, arr. de St-Glaude).
Enfin la région la plus étendue qui soit occupée sans
interruption par l'article lo, comprend le nord de Tarr.
de Lure, dans la Haute-Saône, la partie voisine du ter-
ritoire de Belfort (l'autre partie de ce territoire se ratta-
chant au sud de Tarr. de Lure et au département du
Doubs, qui ont la forme loti), et le département des
Vosges presque tout entier, â l'exception de la partie
orientale de l'arr. de Remiremont, où Ton trouve lé, et
du nord de l'arr. de Neufchateau, qui offre le et eicL
Voici les villes et cantons de cette région pour lesquelles
jai des attestations formelles de la présence de l'article
io : Haute-Saône. Aillevillers (c. de St Loup), Bouli-
gney (c. de Vauvillers), Melisey, Glairegoutte (c. de
Champagne}^), Raddon (c. de Faucogney), Villers-les-
Luxeuil (c. de Saulx), dans l'arr. de Lure, et un village
de Tarr. de Vesoul qui confine à l'arr. de Lure, Mer-
suay (c. de Port-sur-Saône) ; territoire de Belfort,
le canton de Rougemont-le-Ghâteau, celui de Giroma-
gny (notamment Auxelles-Haut), et une partie du can-
ton de Belfort ; Vosges, Tendon (c. de Remiremont) et
le canton de Plombières, dans l'arr. de Remiremont;
(1,2) On a le dans d'autres parties des cantons de Brénod et de
CMtiilon-de-Michaille (voy. plus haut).
Ci) Dans une autre partie du canton de Treffort, on a la forme lou
qui est la plus répandue dans Tarr. de Bourg.
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106 RBVUB DBS PATOIS
Gérardmer,Ies cantons de St-Dié (notamment Taintrux),
de Senones (notamment Le Mont), de Fraize, Proven-
chères-sur-Fave, Raon-l'Etape, Brouvelieures, dans
Tarr. de St Dié; Moyemont et Roville-aux-Chônes (c. de
Rambervilliers), Gmey-les-Surance (c. de Bains), Xer-
tigny et Uriménil (c. de Xertigny), et les cantons de
Châtel,de Bruyères et d'Epinal (notamment St -Laurent),
dansTarr. d'Epinal; les cantons de Darney, de Dom
paire et de Mirecourt (notamment Remicourt), dans
l'arr. de Mirecourt ; et une partie du canton de La-
marche dans Tarr. de Neufchâteau.
En dehors de la région que nous étudions, Tarticle lo
s'étend encore, d'après M. Adam, sur la plus grande
partie du département de Meurthe-et-Moselle. Je le re-
lève aussi dans la traduction de la Parabole en patois
d'Altkirk (Alsace).
Dans un prochain numéro, nous étudierons les formes
contractes (français t du, au ») de l'article masculin.
L. Clédat.
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UN CONTE EN PATOIS LYONNAIS
DU COMMENCEMENT DU SIÈCLE
Lorsque, vers 1806, le bureau chargé de la direction
de la Statistique de TEmpire résolut de recueillir des
traductions de la parabole de VEnfant prodigue dans
les divers patois de la France, Cochard était conseiller
de préfecture du Rhône. Il fut chargé, en cette qualité,
de rassembler les traductions pour le département. Co-
chard avait le goût des recherches érudites et s'acquitta
de sa tâche avec zèle et conscience. Notre dessein est de
publier un jour l'ensemble des traductions qu'il a faites
ou recueillies et dont plusieurs sont demeurées iné-
dites (1).
Mêlé avec elles, nous avons rencontré un conte patois
intitulé : Dialogue de deux hommes de la paroisse de...
qui étaient au cabaret. La paroisse, c'est Saint-Sympho-
rien-le-Château, aujourd'hui Saint-Symphorien-sur-
Coize, gros bourg sur les limites du Forez. En effet, la
Parabole en patois de S*-S. offre non seulement les
mêmes particularités phonétiques et orthographiques,
mais le manuscrit est de la même main que le conte (2),
écrit de la même encre sur le même papier. Cochard
avait certainement demandé la traduction à quelqu'un
du pays, qui a complété l'envoi par le conte, lequel
d'ailleurs, par sa physionomie populaire, est bien plus
intéressant que la parabole.
Tous les contes de ce genre sont empruntés à un fonds
commun, et l'on serait bien empêché de trouver à chacun
son père, même putatif. Le nôtre a sa physionomie per-
sonnelle, très française, voire très lyonnaise. On ren-
contre bien dans les Kinder und Hausmàrchen, des
frères Grimm, un conte {Les quatre frères adroits)^
(1) Nous en devons la communication à l'obligeance de M. Véricel^
acquéreur des manuscrits de Cochard.
(2) Cette main n*est pas celle de Cochard,
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108 REVUE DES PATOIS
fondé sur une idée analogue à la nôtre, mais la parenté
est si éloignée que les cousins sont méconnaissables.
Dans le récit lyonnais un père a trois fils qui voyagent
pour choisir un métier. L'un se fait maréchal-ferrant,
Fautre barbier, l'autre maître d'armes. Dans le récit
allemand les fils sont quatre ; Fun se fait voleur (1), le
deuxième astronome, le troisième chasseur, le quatrième
tailleur. Les deux auteurs font distinguer les jeunes
gens à leur retour par des exploits extraordinaires. Là
s'arrête la ressemblance. L'histoire des Grimm a tout
rappareil féerique : fille de roi, dragon, enchante-
ments, etc. L'histoire du paysan lyonnais est réaliste et
narquoise et n'a cure des miracles. I^s exploits n'ont
pas le caractère du merveilleux, mais celui de grosses
gasconnades.
Toutefois, il existe de notre conte une version fran-
çaise beaucoup plus rapprochée, que j'ai souvenir d'avoir
lu dans ma plus tendre enfance, vers 18â7 ou 1838. Si,
après tant d'années la mémoire ne me faut, c'était dans
un recueil périodique, le premier, je crois, qu'on ait eu
ridée de faire pour les enfants (2). Le Journal des En-
fants, de 1887, était loin du Magasin d éducation. Les
gravures ressemblaient assez à celle du Messager boi-
teux de Berne, et le papier aussi. Je n'y puis cependant
songer sans un souvenir de plaisir. Là parurent les
Aventures de Jean-Paul Choppart et VHistoire de
Robert-Robert et de son cousin Lavenette, de Louis
Desnoyers, qui ont eu depuis tant de succès en librairie.
Le conte n'était guère que le squelette du nôtre. Il y
avait aussi des différences de détail. Le maréchal ferrait
les quatre chevaux d'un carosse ; à Saint-Symphorien,
(1) Je remarque que le côté moral des contes allemands est en gé-
néral fort négligé. C'est ainsi que Petit-Poucet se fait vendre par son
père pour tromper les acheteurs et revenir chez lui. Dans le Roi-
Grenouille une action fort méchante delà ûUe du roi est récompensée
par la délivrance du prince enchanté et le mariage qui en est la con-
séquence. Il y a loin de ceci à la recherche de moralité des contes de
Perrault.
(2) C'est aussi là que je lus pour la première fois le joli conte de
Grimm, Les Musiciens de Brème,
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porrspKLu. — UN conte en patois lyonnais 109
c'est seulement le cheval d'un postillon, ce qui est déjà
suffisant, si Ton songe que c'était au galop. Le maître
d'armes faisait un parapluie de son épée à sa mère, ce
qui était plus édifiant qu'à Saint-Symphorien, où c'est à
lui-môme. Le père partageait son bien également entre
ses trois enfants. Chez nous la question narquoise qui
termine le conte est bien plus drôle. La mise en scène,
le dialogue, le parler paysan, les réflexions d'une appa-
rence naïve, les détails comiques, appartiennent tous à
notre auteur, qui avait infiniment d'esprit, du moins de
celui que nous aimons,'nous autres Lyonnais.
II avait moins de lettres que d'esprit, ce qui n'est pas
lin mal, au contraire, quand il s'agit de littérature popu-
laire. Sa version française a plus d'une faute d'ortho-
graphe. Sa version patoise fourmille de fautes, non que
Vauteur ne sût parfaitement « sa langue, i cela se voit
de reste, mais il ne savait comment exprimer les sons,
et a recours aux indications phonétiques les plus
bizarres. 11 eût été facile de donner un texte rectifié,
mais nous avons préféré une édition « diplomatique (!)»,
sauf à faire les corrections en note. Il nous semble qu'il
en doit toujours être ainsi pour la première édition d'un
document quelconque, afin de fournir d'abord une base
rigoureuse à la critique.
L'auteur a joint au texte une traduction « littéraire »,
que nous donnons en regard.
P. S. Les lignes qui précèdent étaient imprimées en épreuves,
lorsque j'ai pu me procurer une édition complète des Kinder und
Hatumàrchefi. C'est celle de W. Hertz, Berlin, 1886. J'y trouve, sous
le no 125, Die drei Brnder, le conte lyonnais dans ses principales
%oes, à côté de celui que j'ai cité plus haut, Die vier kunstrcichen
Brùder (n» 129). Celui-ci existait seul dans les éditions que j'avais
eues entre mains. Je me permets de continuer à trouver le conte
lyonnais très préférable aux autres sous le rapport pittoresque.
Dans le no 125, le père donne sa maison au troisième fils, le maître
d'armes, ce qui me semble positivement une injustice envers les
autres, et en tout cas, est infîniment moins comique que de laisser
trancher la question par le lecteur. Il est vrai que les trois frères ha-
bitent en commun la maison, et finissent par être enterrés dans la
même fosse, détail édifiant dont le conte lyonnais ne s'inquiète pas.
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110 RKYUE DBS PATOIS
Dtalogo de doux honu» de la Dialogue de deux hommes de la
parochi de qu'eriant ou paroisse de ^t étaient
cabaret. au cabaret.
De ce que je bérons Pendant que nous boi-
cella chôpina, se vot (*) rons cette chopine, si
voglis (*), paure (•) Guil- vous voulez, père Guillot,
lot, je vots (*) racontarai je vous raconterai ce qui
ce que m'a étau diit lot m'a été dit le jour de la
jor àe la féri où cabaret foire, au cabaret de la
de la Catin d'où (3) bor, Catherine du bourg, alors
a dont (•) que je flot P) que je fis le marcné de la
la pachi («) de la péri de paire de bœufs qui sont
bou que sont incor en encore dans notre écu-
noulron étroblot (•). — rie. — Hé ! vous me ferez
(1) Fe),s en patois se prononce bref (rô). L'auteur ajoute un £ pour
marquer le son bref. Le Lyonnais prononce brefs tous les o suivis
d'un t : pot, mot, gigot, sot.
(2) Voglis, prononcez volki. L'auteur emploie la graphie gl pour
marquer t mouillée, et il a soin d*en prévenir dans une note de la
Parabole : « Gli se prononce comme gli en italien. » Il est probable
qu il Ta fait sur Ja recommandation de Cochard, qui employait cette
graphie.
(3) Pattrtf pour pore pat rem. L'auteur a trouvé que raccent cir-
conflexe {ô) n'indiquerait pas encore suffisamment l'ouverture de la
voyelle, et il emploie partout la diphtongue au; par exemple pour ô
final (are) des verbes de la 1^ conjugaison. Voici encore une note de
la Parabole : « U est aussi très difficile d'imiter en français le son des
infinitifs et participes, amassau, donnau et cœteras {sic). La dernière
syllabe de ces mots sonne comme un o, mais plus encore comme un
au, •
(4) Vots. Ici Tauteur a ajouté une s après le t pour marquer le plu-
riel, ce qu'il avait oublié la première fois.
(5) Z)'où pour dou. Le mss. fourmille de ces incorrections.
(6) A dont pour adon ("vieux fr. adonc),
(7) Fiot i^iiv fio{s) . Ce 0 euphronique s'ajoute quelquefois a la
Ira personne du passé défini des verbes en t, lorsque le mot est mono-
syllabe : je dios « je dis » ; mais je fine « je finis ». Aujourd'hui, sous
l'influence du français, ondit j> fis.
(8) Pachi pacta.
(9) 0 post-tonique, en lyonnais, a un son entre o et ^ muet.
Pour l'exprimer, Tauteur n'a rien trouvé de mieux que d'ajouter un
t k oi Mais on a vu (note 1) qu'il l'ajoute aussi à o tonique pour
exprimer le son bref, ce qui « ajoute » surtout à la confusion. U
faut donc lire étrôblo. Le mot est ici masculin. U en est de même à
Rive-de-Gier, mais dans la plus grande partie du Lyonnais, il est
féminin : étrobla stabula.
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PUrrSFELU. — UN OOHTB BN PATQIS LYONNAIS iii
Dial (') paure Blanc, vots plaisir, père Blano.
me faris plésit (•).
— Je vot diirai (•) dont. Je vous dirai donc,si je
se je m'en sovenotbien, m'en souviens bien,qu'un
qu in certein (*) homo homme, qui s'appeloit
que s apelove Gliodot (') Claude Guy, avoit élevé
Gui,ayetelevaulrèsgar- trois garçons, qui fe-
çons que fesiant, mon soient, mon ami, trois
ami, très cholands (•) beaux jeunes gens. S'il
bien bragords ('). Se o falloit travailler, ils al-
(*) falet travaillit, ys alo- loient ferme, mais aussi
viant (») farmot, mé ils ne se faisoient pas
avouai, ys ne se fesiant prier pour manger la
pau praï par migit la sopa soupe et piquer la fricas-
et picau la fricassia. La sée. Le dimanche vous
diimingi (*®) vot lotz P*) les auriez vus bien mis,
ariaus vus bien farôs (*'; guetter les filles pour les
qu*apichayauviant (**j le amener faire Tamour; ce
(1) 2>ta/ C*e8t le vieux fr. dea. On dit habituellement dia mé !
ce qui est peut-être dia -f m agi s au sens affîrmatif.
(2) Plésit, lisez plési» L'auteur ajoute communément un t pour
remplacer r tombée.
(3) Ùiirai. Voici encore une note de l'auteur : e Diisilj la pro-
nonciation de ces prétérit {^sic) est très difficile à imiter. Elle tient du
dz et du dj (cette observation est fort juste). Néanmoins il me semble
qu^en appuyant un peu fort sur deux i on lui donne uue prononcia-
tion assez ressemblante. » Ce n'est pas notre avis, mais voilà le lec-
teur prévenu de la signification phonétique du groupe u, du moins
lorsqu'il est précédé de d. Il en est de môme lorsqu'il est précédé de U
(4) Certein ; on dit généralement çartain.
(5) GLiodotiisez LtAvdo.
(6) Choland ou mieux chaulant n'est pas suffisamment traduit
par c jeune homme ». Il a la signification particulière de garçon
porté à Tamour. Peut-être de calere. Cf. un « homme chaud » pour
un « homme porté à l'amour ».
(7) Bragords ; c'est le vieux fr. bragard, gentil, aimable.
(8) 0 est le pronom neutre, distinct du pronom personnel al.
(9) Aloviant ; on dirait aujourd'hui alliant,
(10) Diimingi y. note 3.
(li) Loiz pour lo(s). Je ne sais pourquoi l'auteur a eu la fantaisie
e substituer un x à Vs accoutumée.
(12) Farôs. C'est Je faraud du fr. populaire.
(13) Apickayauviant ; deux remarques : lot s'est nasalisé aujour-
Thui dans tout le Lyonnais. Apinchi adspectare (cf. pr, pinckina
ectinare) ; 2o Le Dialogo et la Parabole ajoutent à l'imparfait des
erbes de la Ir* conjugaison en i la flexion ôv par analogie avec les
erbes en ô, plus une voyelle intercalaire. Chanta, je cliantùvo^ mais
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112 REVUE DES PAÏOIS
filles par le menau fre- qui fesoit gronder les
cautauO); ce que fesiet mères, qui ne jpou voient
brure (') le môres ('), que contenir leurs nlles dans
ne povant pau tegni le devoir, quand ces gail-
gloux (*) filles de rejuinl, lards les avoient appelées
p) quand cellots gail- par leurs signes. Ce jeu
laurds les ayant («) gui- dura quelque tems, mais
gnis.Stujuet durit coqui ensuite le père, oui se
(') tion, mais pu sen (*) sentoit quelques liards
lot paure, que se sintiet dans son tiroir, dit un
coqui liaurds den (•) sa soir à ses trois garçons :
lieta (*<>) diisit in se à sots Allons, vous autres, vous
très garçons : Assa ! vots voilà grands, il faut que
otrots (**), vots vequia vous appreniez chacun
frands ; o vots faut pren- un métier. Si vous êtes
re(**)chauquin inaçro- comme on doit être, et
fession. Se vots êtes que vous craigniez Dieu,
com'o se dé, et que vots vous ferez votre chemin,'
gardiis bien la craintii s'il plaît à Dieu et à la
C*) de DiiUjVotsfaris vou- bonne Vierge. Pour moi
Iron chamin, se plat a je vous aiderai de tout
apichi, fapich[ay]ovOf et à la 3« personne du pluriel apichayauviatU
suivant la graphie de l'auteur. Je ne sais si cela existe encore à St.
Symphorien, mais dans la région lyonnaise en général, il n'y a pas de
syllabe intercalaire : apincki, fapinchôve ; et aux 2<^ et 3* personnes
du pluriel la flexion ov disparaît. Voici le paradigme complet à Cra-
ponne : fapinchovo, t'apinchdve, al apinckôve, nosapinchôvons, voë
apinchiôs, ù apinchiant.
(1) Fr^cflu/flufricare, avec sulT. fréquentatif o/d. Malgré letymo-
logie un peu roide, le mot, sans être noble, n'a pas le caractère ob*
scène,
(2) Brure, C'est le fr. bruire ; i est tombé comme dans essuire
devenu essure,
(3) More. L'auteur, qui écrit paure, écrit môre, je ne sais pourquoi.
(4) Gloux prononcez liou (v, note 2).
(5) Tegni de rejuinty tenir joint, serré de près, que Tauleur tra-
duit à la façon de Bitaubé par « retenir dans le devoir ».
(6) Les ayant, prononcez le-x-a-yanL
(7) Coqui pour quauqui qualisquam.
(8) Pu sen, prononcez pussin, paraît être la réunion de puis ains.
(9) DeUf prononcez din.
(10) Lielay contraction de layette au vieux sens de tiroir»
(11) Otrots pour autros « autres »
(12) Prendre, prononcez prindre.
(13^ Craintii, Les deux t sont ici pour marquer la prononciation
particulière de ( (v. note 3, page 111) et non pour indiquer l'insistance
sur t, qui est au contraire atone.
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PUITSPELU. — UN CONTE EN PATOIS LYONNAIS 113
Diiuetla bona Viergie. mon pou voir. Quand vous
Per me, je vots édiirai reviendrez, celui de vous
tôt ce que je porai. Quand qui sera le plus habile
pu sen (0 vols tornarios, dans son art, sera mon
celuqui de vots très que héritier. En entendant
soura lo mi sa profession, cette injonction, nos trois
sera Theretiit (*), et a jeunes gens se levèrent
paussara lots otrots de et remercièrent leur pè-
lour (•). Stots très cho- re.
lands, quant ys enten-
diiront (*)yq[uiin O, se le-
viront de suitii et remar-
çayiront (*) gloux paure.
0 ayet in visin qu'ayet II y avoit un voisin qui»
de son lau (') très boglies de son côté, avoit trois
Oqae n'étiant pau dife- filles qui n'étoient pas
rentes (•) et qu'ayant C®) laides, et qui avoient
(t) Pu sen V. note 8, page il2.
(2) Heritii. Ici, à Pinverse de craintii (noie 13, page 112), les
deux n marquent Tinsistance sur la voyelle tonique.
(3) De four de foris. L'auteur a omis de traduire le membre de
phrase : « et il poussera les autres dehors ».
(4) Enlendiiront. prononcez à peu près intindgironL
(5) Yquiin^ prononc, iki-tHy avec h palatal, « ceci ». Il s'écrit or-
dinairement iquien. Est-ce eccu'hunc?
(6) Remarçayiront, On dit aujourd'hui, dans le Lyonnais, rcmarci-
rofU,
(7) Lau pour /olatus.
(8) Boglies, prononcez bol/U (v. note 2, page iiO). Le pluriel est
hôlhe et non bolhis. De bagacula (?), du rad. bag qu'on trouve dans
le T, pr. bagage, Fit. bapascia et le v. fr, baiesse. Dans 6o/Aton afait
usage du suffixe ucula au lieu du suffixe acea qui est dans bagascia*
(9) Diferenies pour indifférentes, comme à Lyon manquablemêut
^UT immanquablement , Même locution en Berri. C'est bien à tort
que Jaubert y voit une ellipse : « différent (de ce qui est bon) », car
le mot, en ce sens, ne s'emploie qu'avec la négation. On ne dit ja-
mais» une chose différente », et c'est au contraire iridifférent qui
veut dire médiocre, ordinaire. « Une terre indifférente », une terre
qui produit peu. Donc ici, trois filles qui n'étaient pas « différentes »,
ce sont trois filles qui n'étaient pas « indifférentes », et trois filles qui
n'étaient pas indifférentes, ce sont trois filles pour lesquelles on n'é-
tait pas indifférent. Cette dernière interversion des sens a des exem-
ples. Cf. une rue passante » pour une rue où il y a des passants,
et ic avoir le fouet » pour être fouetté.
(10) Ayant, prononcez a-yant et non ai-yant.
Rfcy. D. PATOIS 8
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114 RBTUB DBS PATOIS
coqoi vês (*) frecaatau (') quelqaefois parlé d'a-
avouai noutrons cho- mour avec nos trois gar-
lands. Dretque (») lo sole çons. Aussitôt que le so-
comencit (*) aliure, ys ali- leil commença à paroître,
ront les (») apichit par ceux-ci allèrent les ffuet-
gleux(»)diire adiiu.Alse ter pour leur faire leurs
betiront à plourau, boni- adieux. Elles se mirent à
gens 1 Ç) quand al viront pleurer en voyant qu'ils
que glioux galand alau- alloient partir. Chacun
viant (•) mooau j^'). Cho- disoit â la sienne : Apai-
cuin de stosici disiet à la se-toi donc, il ne faut pas
sina : Caisis-te (*°) dont ; te chagriner ; aussitôt
o ne faut pau te chagri- ç[ue je saurai mon métier
nau ; je tornarai dret que je reviendrai et nous
jesourai ma profession ; nous marierons, et je
je nots mariarons ension veux que tu ayes la plus
(**)• et je volotque t'ayê- belle chaîne qui se soit
ses la plus bella chena vue dans la paroisse. Cela
que se set vu den (") la les faisait rire, mais ce
parochi. Yguien (*•) le fit nétaiii que d'un côté (sic).
rire una braisa (•*)» naé o Les pauvres filles, hélas !
n'ére que d'in lau. Le savoientbienquelesgar-
(i) F^jvicis.
{2) FrecatUau; en traduisant par « parler d'amour >, lauteur
adoucit fortement son propre texte.
(3) Dret que ; « aussitôt que ». Drictum quod se prête mieux
au sens et à la forme que trans quod.
(4) Comencit prononcez camincit.
(5) Les apichî est mal noté. Lisez le article, + % euphonique : le-
%*apicki,
(6) Gleux prononcez lieu. Remarquez que leur, pronom possessif,
se distingue de leur, pronom personnel. Nous avons vu que le pre-
mier est liou ; le second est lieu.
(7) Bonigens prononcez bonigin! L'auteur n'apas cru assez litté-
raire de traduire cette exclamation, qui est cependant charpiant^ :
« bonnes gens 1 » et se prononce sur un ton de compassion analo-
gue à celui du pêchaireàxi bas Dauphiné.
(8) ilauvianl. L'auteur a changé ici son orthographe (y. note 9,
page 111).
(9) Modau pour modo motare.
(10) Caûû-t^ pour Quam-/^. QttaûtK se taire », formé sur qui es.
(li) Ension prononcez insion; c'est du moins le mot d'aujourd'hui
in simul. On dit aussi insian.
(12) Den prononcez (im.
(13) Yquien. L'auteur change son orthographe. V. note 5. page 113).
(14) Una braisa. L'auteur, qui dit in unum au masculin, dit una
au féminin. Je ne sais si c'est une faute. On dit aujourd'hui ina. Ina
braisa, un tant soit peu, littéralement une miette.
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PmrSPSLU. — TJN COMTE BK PATOIS LYONNAIS liS
poure flUes, bonigens ! çons font mauvaise fin
sayant assé que lots gar- {sic) des niaises qui se
çons font sovent (*) peta fient à eux.
fin (*) de le nigaudes que
se flont en elloux (^).
Apre qu'j'-s se firont (*) Lorsqu'ils se furent em-
Iretouts embrassit, lots brassés, ils allèrent droit
très eholands s'en agli- à Paris. En arrivant, ils
ront drètà Paris. En ari- allèrent se promener. Ils
vant, ys se firont bien regardoicnt la rivière,
poudrau(*),etysagliront lorsqu'il survint une on-
se permenau.'Ys avisau- dée qui fesoit courir si
viant la reviri quant o fort les dames et les mes-
vegni une (•) marcia C), sieurs que c étoit diver-
3ue fésiet tant codre le tissant â voir. Ils se reti-
ames et lots monsius rèrent pour se coucher ;
qu'o vere (*) joli de z-ou ils dormirent bien, et le
{!) Savent, liTononcezsov in,
(2) Petafin, Contraction de pute fin, Feire petafin d'une chose,
rabîmer, la gâter. D'où plus souvent peiafinô, abîmer. Pute n'est
pas ici puta, mais putida.
(3) Elloux, prononcez sans doute èlou, x paraissant ajouté par
analogie avec celle du fr. eux. On dit dans toute la contrée de Mor-
nant ellos, en faisant sentir s.
(4) Firont, souvent employé pour /iur(wi « furent ». Quand « j'avais
des culottes de fromage blanc »^ ma mère me chantait souvent une
chanson où firons signifiait tour à tour « fûmes » et « fîmes », et
qui m'impressionnait fort, non à cause de cette particularité phonéti-
que, mais à cause du mot pôiû
Quand nous firons à San-Remy
Nous fierons feire in grous pôti,
D'ina groussa liure(bis) ;
Y a parte.
Y a par m6,
Y a par të, ma mia 1
(5) Poudrau, Cette particularité montre que le conte a été écrit à
une époque presque contemporaine de celle où Ton se poudrait les
'•heveux.
(6) Une (v. note 44, page 114). La finale e au lieu de a est certai-
ment un lapsus occasionné par l'influence du français.
(7) De (i m)- m e rsi a pour im-mersio, La forme primitive était me-
ia^ dont e a passé à a sous infl. de r.
(8) 0 vere, lisez o-v-ére, c'est-à-dire 0, pronom neutre, et ère, im-
jf&it du verbe « être >, reliés par un v euphonique.
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116
kJSVUË DES PATOIS
(') vira (»). Ys se reti-
iriront par se couchit ;
y dormiront bien, et lot
ïendemon ('), ys chusês-
siront chocuin gloux pro-
fession. Lo plus vi (*) se
fit marichaux, lot second
se fit barbi, et lot Irésié-
mot se fit mètre d'aurmes
den-en (*) régiment.
Ici (') paure Blanc se
sentiit lo gosit essu C)
et se caisit un moment (^)
par trincau avouai lot
paure Guillot ; pus en (')
arepregni comiquien 0^)
la parola : 0 semble (**)
que la niola (") est cofla ;
al poret ben pissit (**).
En tous caus, je sont ici
à la souta, et après sta
choçina, o n'en pot ve-
gni in autra (*^). Lo pore
uillot repondiit : 0 ne
lendemain ils choisirent
chacun leur métier. L'aî-
né se fit maréchal, le se-
cond barbier, et le troi-
sième maître d'armes
dans un régiment.
Ici père Blanc se sentit
le gosier sec, et il se tut
un moment pour trin-
auer avec le père Guillot.
Ensuite il reprit ainsi la
Farole : Il me semble que
atmosphère est chargée
et que nous pourrions
bien avoir de la pluie.
En tous cas, nous som-
mes ici à Tabri, et après
cette chopine il en peut
venir une autre. — Ho!
dit le père Guillot, ce ne
(i) Z-oii. Ou représente le fr. y, et % est une liaison euphonique
sans cloute parce que i'élisioD d'où ferait confusion avec l'article dou
« du ». Quant à ou, c'est, je crois, hoc,
(2) Vira u voir ». Ce mot déroute toutes mes notions du patois.
Partout Ton dit veire. Ce n*est cependant pas un lapsus, car l'auteur
répète le mot plus loin.
(3) Lendemon € lendemain ». Ce on anus n'appartient guère qu'à
Rive-de-Gier.
(4) Vi « vieux ». Le lyonnais en général dit viu,
(5) Den-en prononcez din w'-m.
(0) Ici ; « ici » l'auteur semble avoir oublié le patois pour le
français. On dit partout tgut. Pourtant il répète plus loin ici»
(7) Essu,pditi\c\ped'es8ure ex-sugere.
(8) Moment, prononcez momint,
(9) Pu sen^ (v. note 8, page 112).
(10) Comiquien lisez comm'iquien € comme cela ».
(11) Semble, prononcez simble.
(12) iVto/anebula.
(13) PissiL On voit que l'auteur a traduit en style nobld.
(14)i4tt/ra,on dit aujourd'hui outra. Peut-être est-ce un oubli de
lauteur.
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PUITSPELU. — UN CONTE EN PATOIS LYONNAIS 117
sera qu'un grain (sic)^
qui ne nous empêchera
pas de nous en aller. No-
tre femme seroit en pei-
ne, et ensuite elle gron-
deroit. Mais nous avons
encore le teçips de nous
rendre et de venir à la
fin de votre récit.
sera qu'ina foumassia 0)
que ne nots empachira(«)
pau de nots en alau. Se je
nots amusayauviant trop
taurd, noutra groussa
(*) seret in pena, et ail
(») bruret. Mé j'ons in-
core lo tion de nots
rendre {^) et de vegni à
la fin de voutron récit.
Et (•) ben dont, diisit
paure Blanc, je vouai lot
contenui. In jor que lot
Saure Gui ère ou pi 0
*ou fuet, pace que o fe-
siet fret et qu'o ayet chut
de ne, a vit entrau (•)
soux très garçons. L'un
(*) portove in martio,
l'autrot in rasot et lot tré-
siemot in soprot. Après
qu'ys Turont embrassit
gloux paure, et qu'ys gli
ossiront devisau coqui
momants, coma ys erians
(*•) fatiicau, ys agliront
Et bien donc, reprit le
père Blanc, je vais le
continuer : Un jour que
le père étoit auprès du
feu, parce qu'il fesoit
froid et qu'il étoit tombé
de la neige, il vit entrer
ses trois garçons. L'un
{>ortoit un marteau. Tau-
re un rasoir, et l'autre
un sabre. Lorsqu'ils eu-
rent embrassé leur père
et qu'ils eurent causé
quelques moments avec
lui, comme ils étoient fa-
tigués, ils allèrent se cou-
(1) Foumassia « petite pluie fine et de peu de durée «>. On dit géné-
ralement fumassia, de « fumée » avec suffixe péjor. asse- Une pluie
très fine a quelque analogie avec de la fumée.
(2) Empaehira, prononcez impachira.
(3) Groussa \ c'est le terme familier qu'on emploie pour dire
« notre femme ». A Lyon on dit la bourgeoise.
(4) AU ; fauteur écrit tantôt a/, tantôt ail u elle »>. Je doute que
cette forme existe encore. Dans la plus grande partie du Lyonnais on
dit 2^; à Rive-de-Gier i devant les consonnes, et il devant les voyelles.
(5) Rendre , prononcez rindre.
(6) Et, lisez eh !
(7) Ou pi d'où fuety littéralement « au pied du feu ». D'où, lisez
dou.
(8) Entrau, prononcez intrâ.
(9) Uun, L*auteurfait la remarque suivante : < Ici un, substantif,
e distingue d'in adjectif. » Et il ajoute assez naïvemement : c Celte
listinction est en faveur de fharmonie »*, La vérité est que, pour la
larlé grammaticale, la distinction existe dans tout le Lyonnais. Seu-
lement « un », substantif, se dit, cette fois pour fharmonie, yun, à
^ve-de Gier yon. Cf. ailem. ein et einer, angl. a et one.
(10) Erians; érVidemment poui* ériant.
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118
REVUE DS8 PATOIS
se couchi. Lot lendemant
lot paure, que ne volet
fin d'orreur (M den sa
ecision, assemnlit tota
sa familli par iugi avouai
elloux. Quand ys firont
tous présents, lo parmi,
qu'ère marichaux, vit in
postillon que galopauve
su in chiviô que n'a^'^et
fin de fers oux pis. A
iisit: Lessis-me fere ; et
a lot fari pendant qu'a
galopauve. Ma flota (»),
lot paure restii entu-
nau, et a cru ben que
son bien seret à stui-ci ;
quand lot second vit una
liura (•) que venait co-
rant. A dont a diisit :
Vots alau vira (*) lot qun
de nots doux amerite
d'être Théretiit, et a fit la
borbaala liura pendant
qu'ai coriet tant qu'ai
ayet de chombes (•). Lot
paure ne sayet que n'en
diire, quand lot plus
jouainot diisit: 0 raoglie;
(*) totore C) voutres échi-
nes seront trempes. Vots
alau vira si je saî ma-
neyit mon sauprot. In
efat, a n'en joiit si bien
cher. Le lendemain le
père, qui ne vouloit point
d'erreur [sic) dans sa dé-
cision, assembla sa fa-
mille pour juger avec
chacun d'elle. Lorsqu'il
furent tous présents, le
premier, qui étoit maré-
chal, vit un postillon qui
galopoit sur un cheval
qui n'avait point de fers
aux pieds. Il dit : Lais-
sez-moi faire ; et il le
ferra pendant qu'il galo-
poit. Le père resta éton-
né (sic), et crut que son
bien seroit à celui-ci.
Mais le second voyant un
lièvre qui venoit en cou-
rant, dit : Vous allez voir
qui de nous deux mérite
d'être l'héritier. Et il fit
la barbe au lièvre pen-
dant qu'il couroit tant
qu'il pouvoit. Le père ne
savoit qu'en dire, lorsque
le plus jeune dit : Il
pleut, et dans un moment
vous aurez le dos {sic)
trempé. Vous allez voir si
je sais manier mon sa-
bre. En effet, il en joua
si bien sur sa tête qu'il
ne tomba pas une goutte
(1) Orreur. Horreur est exigé chez nous pour « erreur ». J'avais
un maçon qui mettait au pied de tous ses mémoires : « Horreur ne
fait pas contre », bonne précaution pour indiquer qu'erreur ne fait
pas compte.
(2) Ma ftotùy euphémisme pour « ma foi I » parce que e ma foi »
était réputé un péché, « un serment prêté en vain ».
(3) Liura lepora. « Lièvre » est féminin chez nous.
(4) Vira, v. note 2, page 116).
(5) c< Courir tant qu'on a de jambes », expression pittoresque très
usitée à Lyon,
(6) 0 moglie, lisez o moihe « il mouille », constamment employa
pour «il pleut ».
(7) Totore u tout à l'heure » (ad) totam horaou
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PDITSPSLU. — UN GONT£ KM PATOIS L.YONNAIS 119
SU sa tête, qu'o ne chayit
S au salament (') in degot
e jplevi su sa roba (*).
— Devinaus vore ('j où
qun d'oux (*) tré lo pau-
re baillit son bien ?
de pluie sur son babit.
Devinez maintenant au-
quel des trois le père
donna son bien ?
PUITSPELU.
(1) Salament, prononcez salanUn, forme patoisée de « seulement ».
(2) Roba, comme en ital., esl pris au sens général de vêtement.
(3) Vore « maintenant • : hora avec prosthèse d'un i; euphonique ;
oertains endroits ont préposé y : yore.
(4) D'oux, lisez dous « des >».
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iaO REVUE DES PATOIS
RANDONNÉE
MINETTE ET LA ROULETTE
Si, comme jeux de Tenfance, les Randonnées pren-
nent place parmi les traditions populaires, comme spé-
cimen de nos idiomes vulgaires, elles n'ont pas moins
droit de figurer dans les études de linguistique ; c'est à
ce titre que je viens adresser à la Revue des Patois la
Randonnée de « Minette et la Roulette », que j'ai enten-
due autrefois dans le Bessin. Cette randonnée n'est rien
moins qu'inconnue; M. E. Rolland Ta publiée en 1883
dans ses Rimes et Jeux de ï enfance-, M. J. Fleury en
a également depuis donné une version dans son Essai
sur le patois de la Hague (1) ; mais ces textes différent
notablement de celui que Ton trouvera plus loin, non-
seulement au point de vue phonétique, mais aussi pour
la forme du récit ; chose qui ne doit pas surprendre, car
Ton sait combien les contes populaires varient d'un pays
à l'autre et même d'une commune à une autre, on pour-
rait dire d'un narrateur à un autre narrateur.
Ne me fiant pas entièrementà mes souvenirs d'enfan.
ce, je me suis adressé a l'instituteur de Formignj'-, mon
village natal, et deux de ses élèves lui ont remis deux
versions en patois qui ne sont pas entièrement sembla-
bles, et qui diffèrent dans plusieurs passages de celle
queje connaissais. J'ai reçu d'un de mes amis de Bayeux
une version bien autrement différente et pour la forme
du récit, tout y est au discours direct, et pour la langue,
le français a fait place au patois. C'est aussi une version
française que m'a communiquée mon compatriote et
ami, M. Emile Legrand, professeur à l'Ecole des langues
(I) On en trouve également plusieurs versions dans le tome II des
« Poésies populaifcs de la France »> qui se trouvent en manuscrit à la
Bibliothèque nationale. Il faut aussi en rapprocher la Monlado de
Tarn-et-Garonne, publiée dans le n® du 25 mars 1887 de la Revue
des traditions populaires.
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GH. JORBT. — RANDONNÉE 121
orientales, et originaire de Fontenay-IeMarmion, vil-
lage de Tarrondissement de Caen. Il la écrite sous la
dictée de Mme Legrand sa mère, ainsi que la plupart
des chansons populaires si curieuses qui ont paru en
1881 dans la Romania. Enfin M. E.Rolland aeula com-
plaisance de me donner un texte de « Minette et la Rou-
lette » qu'il avait reçu de M.Picquot, instituteur à Gré-
ville dans la Hague, texte différent de celui qu*a publié
M. J. Fleury. Je donnerai en note les variantes les plus
curieuses que présentent les diverses versions et je ferai
suivre celle de Formigny qui est en patois de la version
francisée de Fontenay-le-Marmion ; on aura là un exem-
ple des différences profondes que présentent si souvent,
dans une même région, les monuments de la tradition
populaire.
Je n ai qu'un mot à ajouter sur la manière dont j*ai
reproduit ma randonnée; la version de M. Legrand
étant en français, je la donne telle qu'il Ta transcrite lui-
même ; quant a celle de Formigny, je me suis attaché
à reproduire aussi fidèlement que possible les sons du
patois ; j'y suis parvenu en me servant presque exclu-
sivement des lettres de l'alphabet français ; je n'ai pas
besoin de dire quelle valeur j'attribue à ces lettres, je
ferai remarquer seulement que e précédé de d ou ô indi-
que que ces voj^elles sont longues et qu'après une con-
sonne cet e marque cette légère résonnance qui rend
seule possible en français la prononciation des explosi-
ves finales. Pour les autres signes,^' représente le son de
Ye muet de que, c'est à dire o ; è, le son intermédiaire à
e muet et à ^ fermé de Vè des monosyllabes me (moi), te
(toi), ainsi que de Ve devenu final par la chute de l'r,
comme dans 7nè (mer), etc.; Il est 1'/ mouillé bas-nor-
mand qu'on entend dans les groupes cZ, gh etc.
I. — Version de Formigny (*).
An rôli rôlân marôlette amôn («) lé cân, j'rencontri
(i) Je désigne par A et B les deux versions des élèves de l'école
communale de Formigny, par J celle que j'ai entendue dans mon en-
fance, F la version de Fonlenay-Ie-Marmin, G celle de Gréville, qui
est en patois de La Hague, et X la version de Bayeux.
(2) A et B : anvô le cân.
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122 REVUE DBS PATOIS
Minette, qui m' prî (M ma rôlette, j' li (*) dî Minette,
ran (') mè ma rôlette ; é m'dî que j'n'érée pâ ma rôlette,
avan (*) que j'n'li û donné crôtelatte H- J'm'ân fu
trouvé ma mère por qu'é m'dônî (®) crôtelette ; é m'dî
que je n'érée pas crôtelette, qu'é n'û lé cllée (du buf-
fet) Ç). J'm'an fu trouvé man père por qu'i m'donî lé
cllée ; i m'di qu*i ne m'ièdonnerè pâ, avan qu'i n'û hure
de lou. J'm'an fu trouvé l'iou por qu'i m'donî d'sa hure;
i m'di qu'i n'më don'ré pâ d'sa hure qu'i n'û gambe (»)
de vée. J'm'an fu trouve Tvéepor qu'i m'donî d'sa gam-
be; i m'dî que j'n'érèe pâ d'sa gambe, avân qu'i n'û le
d'vaque J'm'an fu trouvé la vaque por qu'è m'donî de
san le; é m'dî qu'è n'm'an don'ré pâ avân qu'é n'û
d'I'erbe du prè. J'm'an fu trouvé l'prè por qu i m'donî
d's'n erbe, i m'dî qu'i n'm'an doneré pâ, avân qu'i n'û
l'cou dïâ (»). J'm'an fu trouvé lé faucôu por qu'i m'donî
Tcou de fâ; i me dî qu'i n' don'ré pâ l'cou d'fâ, avân qu'i
n'û dular d'por. J'm'an fu trouvé i'por por qu'i m'donî
(1) A et B : rapi.
(2) B a passé toute cette proposition, A écrit « j'yin > pour t j'U. »
(3) A dit : cBarmè ma rôlette, » et ajoute t j'tè bal'rè crôtelette, »
supprimant ainsi la réponse de Minette.
(4) G: d'vàn.
(5) Croûtelette, forme conservée par F.
(6) A : « bayî. > ainsi que partout à la place de < dont. i>
(7) A et B ne donnent pas de complément à cllée.
(8) X : pied de veau. G : tchuêsse, cuisse,
(9) Telle est la version de A etB. Dans le récit que j'ai entendu
dans mon enfance on disait, autant qu'il m'en souvient, et la version
de Bayeux confirme ce souvenir incertain :' « I m*di qu'i n'më don>è
pà dVn erbe avân qu'i n'fû fauqui ('ou fôqui) ; j'm'an fu trouvé la fi
por qu'è fôquî Tprè, è m*dî qu'n'fôqu'ré pâ lé prè avân qu'é n*û
d'grèssedë por.» — La version française de Bayeux. dit ici, — je la
donne teUe qu'eUe m'a été communiquée — :
Je m'en fus trouver le pré.
Pré, donne-moi de ton herbe.
Tu n'auras pas de mon herbe
Avant que je ne sois fauché.
Je m'en fus trouver la faux :
Faux, fauche-moi de l'herbe.
Je ne faucherai pas d'herbe
Avant que je ne sois graissée.
Je m'en fus trouver le cocboDy etCt
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GH. JOBST. — RJlMBONMÉB 138
d'son lar ; i me dî qu'i n'më don'ré pâ de son lar, avân
qu'i n'û du gllan d'quône. J'm'an fa trouvé Tquône
por qu'i m'donî d'san gllan; im'dîqu'i n'm'an don'ré
pâ.avân qu'i n'û du van d'ia mê. J'm'an fu trouvé la naè
por qu'è m'donî d'san van ; é m'dî qu'è n'm'an don'ré
pâ. avàn qu'è n'fû salée (').
Par bonheur et par chance j'avèe trèe grin d'sè dân
ma manche ; j'ansali la mè, la mè m'anvanti; j'anvanti
Tquêiie, Tquêne m'anglanti ; j'anglanti Tpor, Tpor
m'anlardi; j'anlardi Tfaucôu, l'faucôu m'anfauqui (') ;
j'anfauqui l'prè, le pré m'anerbi ; j'anerbi la vaque, la
vaque manleti; j'anléti le vée, le vée m'angambi («);
j'angambi Tlou, l'iou m'anhuri; j'anhuri man père,
man ])ére m'ancllèti; j'ancllèti ma mère, ma mère m'an-
crùti ; j'ancrôti Minette, qui m'randi ma rôlette(*).
II. — VERSION DE FONTENAY-LE-MARMION
Rouli roulant
Ma quérette amont les camps.
J'ai rencontré Minette
Qui m'a pris ma roulette (').
Je lui ai dit : Minette,
Rends-moi ma roulette.
Tu n auras pas ta roulette
Que tu ne me donnes de la hure de loup («).
Je m'en fuseau loup :
(i) Dans la version de Grévilie comme dans celle de M. J.Fleury,
la mer ne met pas de condition ; la version de M. J. Fleury commence
la ritournelle : « la mé m envente », aussitôt après « que m'donnit
d'son vent « ; la version de Grévilie ajoute : « 0 m'dî d'en prendre à
banneiâ », mais elle supprime t la mé m'envente ».
(2) Ceci est la version de A et B ; celle que je croi:? me rappeler
disait : « J'angrèssi Ja fâ, la fâ m'anfôqui, j*anfôqui Ipré, l'pré m'an-
erbi > ; la version de Baveux dit tout simplement :
J*engraissi la faux, la faux m'enherbi.
(3) X : m'empièti.
(4) F, on va le voir, ajoute : «Je t'avais tipas bien dit Minette, que
tu me rendrais ma roulette».
(5) M. E. Legrand pense que roulette ici signifie « bourdelot »,
i< chausson > ; pomme ou poire cuite entourée de p&te.
(6) On voit que F transpose la place de la hure.
(7) il faut remarquer celte tournure qui n^9> d'analogue dans aucune
auire yenion.
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124 REVUE DES PATOIS
Loup donne-moi de ta hure.
Tu n'auras pas de ma hure
Que tu ne me donnes croutelette (*).
Je m'en fus à ma mère :
Ma mère, donnez-moi croutelette.
Tu n'auras pas croutelette
Que tu ne me donnes les clefs de la huchette.
Je m'en fus à mon père :
Mon père, donnez-moi les clefs de la huchette.
Tu n'auras pas les clefs de la huchette
Que tu ne me donnes de la cuisse de veau.
Je m*en fus au veau :
Veau, donne-moi de ta cuisse.
Tu n'auras pas de ma cuisse
Que tu ne me donnes du lait de la vache.
Vache, donne-moi de ton lait.
Tu n'auras pas de mon lait
Que tu ne me donnes de Therbe de la faulx.
Je m'en fus à la faulx :
Faulx, donne-moi de ton herbe.
Tu n'auras pas de mon herbe
Que tu ne me donnes de la graisse de porc.
Je m'en fus au porc :
Porc, donne-moi de ta graisse.
Tu n'auras pas de ma graisse
Que tu ne me donnes du gland du chêne.
Je m'en fus au chêne :
Chêne, donne-moi de ton gland.
Tu n'auras pas de mon gland
Que tu ne me donnes du vent de la mer.
Je m'en fus à la mer :
Mer, donne-moi de ton vent.
Tu n'auras pas de mon vent
Que tu ne m'ensales.
J'avais par hasard et par chance
Trois brins de sel dans ma manche.
J'ensale la mer,
La mer m'en vente,
(1) Il est assez singulier que le loup demande [une croutelette*
c'est à dire du pain et non de la chair.
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CH. JORET. — RANDONNÉE 125
fenvente le chêne,
Le chêne m'englande,
J*englande le porc,
Le porc m'engraisse,
J'engraisse la faulx,
La faulx m'enherbe,
J'enherbe la vache,
La vache m'enlaite,
J^enlaite le veau,
Le veau m'encuisse,
J'encuisse mon père,
Mon père m'enclée,
J'enclée ma mère,
Ma mère m'encroûte,
J'encroûte le loup,
Le loup m'enhure,
J'enhure Minette;
Minette m'a rendu roulette.
Je t'avais ti pas bien dit, Minette,
Que tu me rendrais ma roulette.
Ch. Joret.
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MÉLANGES ET TEXTES
I
LÉGENDE EN PATOIS DE LA BOLLE f VOSGES) («).
Ce conte a été recueilli par moi de la bouche de ma
grand-mère, originaire du pays, et aujourd'hui âgée de
87 ans. Elle le tenait elle-même de sa famille. .
Dous jwône jans étènn Ranci
Eou si mâriè. I venèns à Sèn-
ié chu lo prête pou s'fare pu-
blié zio ban. I rekhèns ènswônn;
Tom se pedë dé, se bèvès ; là fou
là, qu'ôs qu'il àrivë ? fel rènnalô
to pvva lé à la Rôle. So chalan
ne là retreve pu, i rènnalë lo
pwa lu. Quant i feu ô hô do rèn
di Tièche, quéqu' chôze lo peur-
nê, i n' sàrô demâle ç' que o'ièr ;
i falë k'i sévës. Çâ lo rawanë à la
r'vèr (2), à là pièce là pu
méchante, qui s' hoche lo Trou
Mwanô. Lo valà su lo bor dâ
r'vèr bien esbôbî, i rwati de tôt
H coté pou war qui a ç'que Ta-
vou amvvanè to là. I n'wayë rin.
I retourne chu zio, il an fayë
one màlèdé, il an mourë. Toutli
jans do vilâtje dehône que c'ièr
io diâb. Donc li jans dotënn si bin
que pahwônn n aprekhô (3) là
môhon (4).
F. Brunot.
Deux jeunes gens étaient ftan-
ces pour se marier. Ils venaient
à St-Dié cliex, le prêtre pour faire
publier leurs bans, llsressortaient
ensemble ; V homme se perdit de
sa jeune fille : cette {la) fois,
qu'est-ce quil arriva? Elle s'en
retourna toute seule à la Bolle.
Son galant ne la retrouva plus,
il s'en retourna tout seul. Quand
il fut au haut de la côte des 7i-
ges (4), quelque chose le prit^ il
ne saurait démêler ce que c'était ;
il fallait qu'il suivit. Ça le mena
à la rivière à Vendroit le plus
dangereux qui s appelle le Trou
Moineau. Le voilà sur le bord de
la rivière^ bien étonné, il regarda
de tous les côtés pour voir qui
est-ce qui L'avait amené là. Il ne
voyait rien. Il retourna chez, lui
il en fit une maladie, il en mou-
rut. Tous les gens du ifillage di-
saient que c'était le diable. Donc
les gens craignaient si fort que
personne n'approchait la maison.
(1) La Belle est un hameau situé à 3 kil. de Saint-Dié, dans Ja
vallée du Taintroué. — L'orthographe suivie pour la transcription de
ce conte est conforme aux recommandations contenues dans Taver-
lissement publié en tète du premier fascicule de la Revue des patois.
Toutefois, notre patois employant les sons quelorthographe allemande
rend par à et par ô, nous nous servons aussi de ces signes. Nous
n'écrivons que les lettres qui se prononcent : on devra donc pronon-
cer les mots doiiSyjanSj etc., en faisant sentira final, tout en faisant
sonner le dernier t. Le n est redoublé quand la voyelle précédente,
nasalisée, est suivie d'un n prononcé.
(2) Les Tiges, lieu dit sur la roule de Saint-Dié à la Bolle.
(3) La rivière dont il est ici question est la Meurthe.
(4) Dans dprekhë, kh a le son du ch allemand doux.
(5) La maison des Tiges est encore connue sous le nom de maison
du PetitrSoroiar.
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r
IfÉLANORS BT TBXTB8
427
II
CHANSONS POPULAIRES EN PATOIS DE L'AVBYRON.
Chanson à boire,
Lou brabé hooime. Le brave homme.
Diou counserbé
L aubre de lo combo torto !
0 maioquél que lo ploDtat!
SoQS oquéi iou serio muort ;
L*ago aurio pouirét moun cuors
Et quon iou serai muort,
Entéoiirés ploura les ousteses,
Que crîdoran, o bras oubert :
— « Ai î lou brabé bomme
Que perden ! »
Dieu conserve
U arbre à 1^ jambe torte!
Aussi celui qui l'a planté!
Sans lui je serais mort ;
Veau aurait pourri mon corps.
Et quand je serai mort.
Vous entendrez pleurer les hôtesseê
Qui crieront à bras ouverts :
— « Ok ! le brave homme
Que nous perdons ! »
Ce-morceau, tout informe qu'il est comme vers, est
jeté avec une verve remarquable. C'est un vrai cri d'i
vrogne. Un poète de profession aurait mieux rimé, mais
au fond n'aurait pas mieux dit.
Bourrée, chanson à damer.
Belle Vo t'au fatse,
Mie ;
Belle To t'au fatse !
T'aujougat lou tour;..
Lou te lo jogue
Cddajour î
On te Va faite belle,
Amie^
On te ra faite belle !
On Va joué le tour ;.
On te le joue
Chaque jour.
Cette bourrée est encore dansée par les habitants de
Laguiole (Aveyron).
Pierrounette.
1
Laltré jiour iou mo mariaij
Diu lou ternis de la calour,
Pécaïro !
DÎQ lou lemts de la calo ur,
M*omour I
L'autre jour je me marie.
Dans le temps de la chaleur,
Pécaire /«S^ ♦ •
Dans le temps de la ^chaleur,
Mon amour /
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1
128
REVUE DES PATOIS
Ni pringaire un bieil renaïre
Que renaïvo nuit et jiour,
Pécaîro !
Que renaïvo nuit et iiour,
M'omour I
3
Dou gran moti mou criavo :
— « Mi jounetto, lèva-vous,
Pécaîro !
Mi jounetto, leva-vous
M'omour I »
4
— Oun boulès-bous que gone?
Es très houros d'avdnt jiour,
Pécaîro l
Es très houros d'avant jiour,
M'omour? »
5
— t Tou fielouaras to fielouselto.
Et iou forai mous poillossons,
Pécaîro !
Et iou forai mous poillossons,
M'omour !
6
Nous oun oren o lo fiaire
0 lo fiaire de Sain-Flour,
Pécaîro !
0 lo flaire de Sain-Flour,
M'omour!
7
Les bendren six yards la pièce,
Aquo fora très sos*^ les dou s,
Pécaîro !
Aquo fora très sos les dous,
M'omour !
8
t N'i croumporen oune sometta
Que nous nortero tous les dous,
Pécaîro 1
Que nous portero tous les dous,
M'omour 1 »
9
Si eren pas al mieto-costa,
Qu'é nous sevenet toutes dous,
Pécaîro I
Qu'é nous sevenet toutes dous,
M'omour!
10
Pierrounetto s'y coupal'espauletto
Laudinou s'y coupa Iou genôuil,
Pécaîro !
Laudinou s'y coupa Iou genouil
M'omour I
2
Je pris un vieux grondeur
Qui grondmi nuit et jour,
Pécaire !
Qni grondait nuit et jour,
Mon amoar!
3
De grand matin (i/) me criait :
— « Ma jeunette, levez vous ^
Pécaire !
Ma jeunette j levez-vous
Mon amour ! >
4
— « Où voulez-vous que faille ?
Il est trois heures d'avant jour,
Pécaire!
Il est trois heures d'avant jour.
Mon amour! «
o
— « Ttt fileras ta quenouille.
Et je ferai mes paillassons,
Pécaire !
Et je ferai mes paillassons^
Mon amour!
6
Nous nous en irons à la foire^
A la foire de Saint-Flour^
Pécaire!
A la foire de Saint-Flour,
M on amour !
7
Nous le» vendrons sixliards la pièce;
Cela fera trois sous les deux^
Pécaire !
Cela fera trois sous les deux,
Mon amour !
8
€ Nous en achèterons une mule
Qui nous portera tous les deux,
Pécaire !
Qui nous portera tous les deux.
Mon amour ! »
9 ^
Nous n'étions pas à mi-côte
Qu'elle nous fit tomber tous les deux,
Pécaire !
Qu'elle nous fit tomber totisles deux.
Mon amour !
40
Pierrounette s'y coupa V épaule,
Claude s'y coupa le genouy
Pécaire !
Claude s'y coupa le genou,
Mon amour !
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MÉLANOfiS EX TEXTES
la)
il
— c LeTa-vous,oia mignounetto,
Noos oun oren o Son-Flour,
Pécaïro !
Nous oun oren o Son*Plour
M*oinour !
12
• Ooufliporen rie yards d'emplastre ;
Nous emplastreron toutes dous,
Pécaïro 1
Nous emplastréron toutes dous,
M'omour! >
//
c Lev&^b-vûus, ma nUgnonneUe,
Nous nous en irans à Saint-Fiour^
Pécaire !
Nous nous en irons à Saint-Flourf
Mon amour !
V2
iVbiM oeKèUronstliords d'emplâtre;
Nous noue empiâirerone loue tes deux
Pécaire t
Nous nousemplâtrerontious les deux
Mon amour ! »
Cette chanson, remarquable par sa naïveté, est chan-
tée dans plQsiears contrées de rÂveyron,et particuliè-
rement à Laguiole.
F. Fertiault.
III
CHANSONS POPULAIRES EN PATOIS DU B0I8-D*0INGT
(RHONE).
N* 1.
La chanson suivante se chante sur l'air du psaume
In exitu Israël de JEgypto.
Dze Tooi vo tgaotô lou vépre
de SaDt-ApoUomô,
Le lut en ou, la tcîvre en b6.
Le itt dit à la tcivre : « Decèn
dan sô bô. >
La tcl?re li repondi : « Dze ne
si p6 si béte, te me mëndzeriô. »
Le lu li di : « Dze ne si pô Q de
loa Jui :
Dze ne fai pô grô lou ven-
dredi».
La tcivre fu si béte que le de-
cèndi s6 b6.
Le lu la pri par la barbitce et
Ilficriô:ô barbare o! (1)
Je vais vous chanter les vêpres
de St-ApoUinaire,
Le loup en haut, la chèvre en
bas.
Le loup dit à la chèvre : « Des»
cends donc en bas»,
La chèvre lui répondit : (c Je
ne suis pas si bête, tu me man-
gerais. »
Le loup lui répondit : « Je ne
suis pas (iU des juifs :
Je ne fais pas gras les vendre-
dis. y*
La chèvre fut si bête quelle
descendit en bas.
Le loup la prit par la barbiche
et lui fit crier : ô barbaro o !
N« 2.
jA chanson suivante se rapporte à la rivalité survenue,
V ^rs 1880, entre deux cités voisines : le Bois-dOingt et
S int-Véran. Le différend s'était produit à l'occasion
1) L'orthographe de cette chanson a été rendue conforme au sys-
U 16 exposé dans TAvertissement de la Revue.
RCv/p. PATOIS. 9
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180 lUCVUE DES PATOIS
d'une jeune personne du Bois-d'Uingl, « la Dodon », re-
nommée pour sa beauté, et qui avait été donnée en ma-
riage à un jeune homme de Saint- Véran. Les jeunes
gens du Bois-d'ûingt qui s'étaient tour à tour disputé sa
main avaient conçu un vif dépit de ce mariage, et ils
s'étaient promis de ne le respecter que si leur rival pré-
féré leur faisait don d'une somme qu'ils avaient fixée.
Malheureusement l'indigène de Saint- Véran qui avait
admis, en principe, ce tribut, n'avait consenti à en paj-er
qu'une fraction, et le dépit des autres s'était encore
accru d'autant. De là, rivalité et haine entre les deux
communes, dont les jeunes gens cherchaient toutes les
occasions de se rencontrer pour mesurer leurs forces.
C'était généralement dans les foires et dans les vogues
que ces luttes avaient lieu, et la place restait générale-
ment aux Fauvi (habitants du Bois d'Oingt)(l ), qui, plus
nombreux, chassaient les Gorli (habitants de Saint-
Véran) (2) de ces sortes d'assemblées.
La lutte entre les deux communes a duré près de
40 ans ; elle s'est terminée par la mort de quelques-uns,
par la prison pour d'autres, et je ne jurerais pas que
toute inimitié fût éteinte entre les deux bourgades.
La chanson célèbre la victoire des Fauvi sur les Gorli
à la vogue des Grands-Ponts (commune de Légny), le
jour du dimanche des Brandons (on a coutume de man-
ger des bugncs à la vogue des Brandons qui attire une
nombreuse population venue quelquefois de très loin i.
Ce jour-là, les Fauvi postés sur le pont en avaient dé-
fendu l'accès aux Gorli qui venaient danser à la vogue,
puis il les avaient poussés dans la rivière, assez grosse
a cet endroit et dans cette saison de Tannée, et les Gorli
avaient dû la traverser, non sans se mouiller.
(1) Fauvi vient du mot « IV*ve » : il fuit allusion h un ancien usage
du Bois-d'Oingt, d'après lequel, chaque année, le jour de la vogue,
les jeunes gens deoelte commune distribuaient aux pauvres accourus
de tous côtés une soupe de fèves.
(2) Gorli vient de gorle = coimje. C'était à cette époque la culture
en honneur à Saint- Véran.
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MÉLANGES ET TEXTES
lal
Oq dit qu'à San Veran
Y a lan na bel la feoa :
Sa gaurdzi
E d aiàmbi,
Et son nô efHlô
Comme on rôble de for.
On dit. qtià SI- Véran
H y a Hïie si belle femme :
Sii gorye
Est cotnmejune alambic,
Ei son net' effilé
Comme un rablede four, (')
Lou Gorli é la Doudon
Lontain se rapeleront
D*avai reçu la porsuili
La diumène du Braudon :
I-z-on passô la reviri
To dret à coutô du poni (bis).
Les Gorlis et la Dodon
Lofigtemps se rappelleront
D'avoir reçu la poursuite
Le dimanche des brandons :
Us ont passé la rivière
Tout droit à côté du pont.
La granda Doudon de loin
1d se maneyant le groin
Disôve : proni coraaze
Mou brôve San Verani,
Vo sole teeé tapadze
In mindzant de bugne fci.
La grande Claudine de loin
En se caressant le groin
DisaU : prenez courage
Mes braves 8t^ Véran,
Vous seuls fere% tapage
En mangeant des éugnes ici.
Celou de San Véranda
Dansant bien Tallemauda,
Le diumène du Braudon
Sont venu à lou pont
Danché un rigoclon
Sin flttta ni tioIou.
Ceux de St-Véran
£ui dansent l'allemande,
e dimanche des brandons
Sont venus aux ponts
Danser un rigodon
Sans flûte ni violon.
To le monde é suprè
De vai on paré affer
De vai a plin de dzeur
Tôle le gorle in fleur,
EtTalitiduBoe
Que Tau mu pe le vair.
Tout le monde est surpris
De voir une pareille affaire,
De vovr en plein jour
Tant de courges fleuries,
Et l'élite du Bois [d'Oingt)
Qui est la haut pour les voir.
Celou de San Veran
No reprotçon le fauve,
On a vu lou Fauvi
Tcharayé lou Gorli
Dedin le bl, nadgé
Sin sefére prié.
Ceux deSl'Véran
Nous reprochent les feues,
On a vu les Fauvis
Porter les Oorlis
Dedans le bief, nager
Sans se faire prier.
La granda Doudon
Drèti su le pont
;tchôve lou Gorli a riiameçon.
en, bien, sin seré bien
lou Gorli revenôve à la nadze ;
len, bien, sin seré bien
■ loa Gorli ou nin fasse de marins;
La grande Claudine
Droite sur le pont
Péchait à l'hameçon les Gorlis.
Bien, ca serait bten
Si les Ùorlis revenaient à la nage ;
Bien, bien, ça serait bien
Si des Gorlismi faisait desmarins»
(i). C'est riustrument dont se servent les boulangers poup retirer
« cendres du four.
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1
132 REVUE DES PÂT0I6
No 3.
Les couplets qui suivent se chantent le soir du 80 avril,
lorsque les garçons du pays viennent à la lune recueil-
lir de porte en porte une offrande dont le produit doit
être employé, la nuit même, à payer les frais d'une pe-
tite fête C).
Vetia veni le dzouli mai (*).
Habitant, réveiUe, habitant réveille-loi^
Viens boire à ma bouteilie.
Si l'on donne quelque chose^ le chœur reprend :
Dans mon jardin je m*en irai,
Un bon bouquet j'amasserai,
Habitant réveille, habitant réveille-toi ^
Viens boire à ma bouteiHe.
^i Ton ne répond pas rapideçient, le chœur dit :
Si vous ne voulez rien nous donner,
11 ne faut pas nous retarder,
Car la nuit s'en va
Et le jour vient. Ah !
Joli mois de mai !
Enfin, si Ton ne donne rien, on est gratifié du couplet
suivant :
Si vo ne voli rèn no donnô,
Dze von vo tçantô la deborrassaizon (•) :
Vetia veni le dzouli mai,
Le c... me deborasserai, deborasse :
Deman, a vutron dedzuno,
Vo mèndzerai le piourcé (*) !
Il y a une variante au début :
Vetia veni le dzouli uiai :
Dzoune filles, veni vai,
Veni tôle vaire,
Vetia vos amants que vo venant vaire !
D' GONNBT.
(i) On trouvera plusieurs chants de quête analogues dans Le Duc^
Chansons pxitoises, p< 79 el suiv. (Note de la R.}.
(2) C'est-à-dire : Voici venir le joli mois.
(3) Cest-à-dire : Nous allons vous chanfer Véfilalion.
(4) Piourciz^peau,
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MÉLàKâBS Bt TBXtÈS ISft
IV
PATOIS DE GORMARANCHB (aIN)
Traduction de la Benaïta de Brillât-Savarin (1)
Par M. Troftchon, dîrcfteor de l'Ecole normale de Màcoa
De lé felyes dou veladzo
Noln Bénaîta ë laflror;
\j*è grftD, Ix'è brft?a, ir'è sddze,
E nia rèn sou sen onor.
Per écawfé l7*é vairéntai
Pé irèré, méoà lo bwo ;
La gran Di&na que se Téntè,
Xè porre la tegni co.
Tiè mé vÎD sarvi, ma fel/e,
Ladetévè réoeourâ,
Tre TÎvié dégèn ma famejje
E mailressa (Z) Vfe saré.
Oh ! non, réptede Bénaîta,
Yomé faite irôd'ooor;
Vo Tiré d*ég^ bénaîta,
E Ire mé fft ma ou couor.
Ondior 86ôn oereiié
De BéUaî (Vn gran gorman
VoUévè la earessié
ElabalridèribaD.
0 crérè lârè & sa guisa,
Mat iraî, d'ôn gran eô dé pouèn,
Le foli degèo ]a cîsa {ou la saï)
E le fe nln A le grouèo .
Pltftanl ma Benaïta m*Amè,
E be mo-z-a dé to ne.
Bàslièo, Piaérro et Gaebftmè
An-i-aou to traï lou pagué.
D'or ôa empltrre na oéna
Qu'on né Tare p&s dé mé (mal)
Cir cbO qu'a na brava lèna
E pl7e retsso que le raî (3).
De$ filles du villaoe
Noire Benoîte est la fleur ;
Elle est grande, jolie et sage.
Il n'y a rien sur son honneur.
Pour battre le blé elle est taillante,
Pour traire^ mener les bœufs ;
La grande Jeanne qui se vante
Ne pourrait lui tenir coup.
t Ches moi viens servir, ma fille • ,
Lui disait le curé,
« Tu vivras dans ma famille.
Et maîtresse tu seras, »
— I OA tt<m / vépondit Benoîte,
Vous me faites trop d'honneur.
Vous vivez d'eau bénite.
Elle me fait mal au cœur, »
L'autre jour, sous un cerisier.
De Belleu un grand gourmand
Voulait la caresser
Et lui donner des rubans.
Il erogait faire à sa guise.
Mais eUe,étun gramd eoupde poing.
Le jeta dans la haie (dse)
Et lui fit saigner le nez (yroin).
Pourtant ma Benoîte m'aime
Elle me l'a dit tout net.
Bastien, Pierre et Guillaume
Ont tous trois eu leur paquet.
D'or on emplirait une benne
Qu'on ne l'aurait pas de moi :
Celui qui a une honnête femme
Est plus riche que le rot.
M). Cette chanson de Brillât-Savarin a été d*abord publiée dans
le loniteur de VÀin, m octobre 1878. Elle fait partie âesChansons pa-
to es, réunies par Le Duc.
2) Ou pluta mêtra.
)) Celte pièce, rapprochée de la chanson originale de Brillat-Sa^
VI n, pourra servir à comparer le patois de Cormaranche avec celui
<l< Belley. Le traducteur a dû sacnfier qudquefois la rime à Fezacti-
tu e de la traduction. L*accent circonflexe, sur une syllabe formée
<!' " son nasal, indique que ce ?Otl 'loit ^Ire prolongé.
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Id4
REVUE DES PATOIS
conte populaire en patois de germolles
(saône-et-loire)
Envoyé par M. Combier, insli tuteur-adjoint à Lyon
Y avô iûne voe on lou c'avo
bian fan. A rencontre on renague
se premenô le Ion de la revire.
Al le demande c*man i fôdré fére
pe trôva à mandzi. Le rena le
répon :
M Avise itye dan la revire,
c'man y-z-i a de poéçon ; te n*o
qu'à mitre ta queuve dans l'éye,
lé poéçon an fre, i van teu veni
se caUi dedan, apré te Taratzerô
é nôz en van mandzi nôton su. »
Le lou fayi c'man le rena
l'avô de, é u bô de deuve-z-ure,
3uan le rena vi que y étô bian
zela, a deci u lou :
« Tire, lou, tire, t'en amené dé
biô »
Le lou teri tan que sa queuve
aratzi.
On môroan aprë, i viran dé
bredzi en trouin de bieulri de
tzande.:
« Se noz alin lé trôva, que le
rena deci u lou, nô lé demanderin
on batron (i ) pe remitre à la pièce
de ta queuve ? — lé bin encô
vré, ce que te di ! alins-y ! »
Quan le batron il étatzi, c' man
y fayd bian fre» lé bredzi sôtin à
la bourde (2).
« Se nôz y sôlin éri ? que \e rena
deci. -^ Ma foe dze vu bin ! i»
Mé vêla que le feuve se miti u
batron du lou. Al u biù cori, i
ne !e tui pô, u contrére ; mé a
l
Il y avatt une fois un loup qui
avait bien faim. Il rencontre un
renard qui se promenait le long
de la rivière. Il lui demande
cofnment il faudrait faire pour
trouver à manger. Le renard lui
répond :
t Regarde ici dans la rivière,
comme tly a des poissons; tu n*as
ju'à mettre ta queue dans Veau,
^ es poissons ont froid^ils vont totés
venir se cacher dedans, après tu
la retireras et nous allons en man-
ger notre saoul.
Le loup fit comme le renard lui
avait dit, et au bout de deux heu-
res, quand le renard vit que c'était
bien gelé, U dit au loup :
« Tire, loup, tire, tu en amènes
des beaux, »
Le loup tira tant que sa queue
arracha.
Un moment après, ils virent
des bergers en train de teiller du
chanvi'e :
c St nous allions les trouver,
dit le renard ofu loup, lioUs leur
dematiderions une trêne pour re-
mettre à la place de ta qiieue ? —
Cest bien encore vrai, ce que tu
dis I A llons-y ! »
Quand la tresse lut attachée,
comme il faisait bien froid, les
bergers sautaient par dessus leur
feu,
« Si nous y sautions aussi ? dit
le renard au loup. — Ma foi je
veux bien. »
Mais voilà que le feu se mit à la
tresse du loup. Il eut beau courir,
cela ne réteignit pas, au contraire ;
: (1^ Un batron est une grosse tresse de chanvre.
(2) Une bourde est un çranH feu. Le deuxième dimanche de carê-
me, tous les jeunes gens des deux sexes se réunissent pour faire une
grande bourde autour de laquelle on danse.
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MÉLANGES ET TEXTES 135
côrô, mé y bnilô. Se bian qu*y le plus il courait, plus cela le bru-
banvi c'man on côtzon que nô lait. Si bien qu'il fut tout huclê,
vin 3e tué. comme un porc qu'oui vient de tuer.
Lé bredzi se mitron a creyi : Les bergers se mirent à crier :
« Lô 1 (J), le lou que W brulô, i « Le loup qui est tout brûlé, il ne
ne le tzoume pieu que do u pôe su lui reste que deux poiU sur le nez,
le nô, encor i le fé bian mô ! !ùî encore cela lui fait bien mal! *{^).
lô : )» (2}.
VI
LA PAUVRE DZONE
Chanson populaire en patois de Saint-Amour
(Saône-et-Loire)
Envoyée par M. J. Martin, instituteur à Ste-Gécile.
U puvre Dzone avait on mauve La pautre Jeanne acait un maurain
[couteiUon.f/^e»] ^ , ^ cot^llomfîs)^
Crégin de ne lou po rontre, ^W«< ne pas Puse^, i i ; ^ ua-^^^
Aile ra pourté en inaesson, ^^ ^ « ^^^ «f mbmpa^. 'n.-. l
La puvre Dzone, Upami'e,^eii.pm^\\ . ;:■ .nl^^.n;,
Aile a pourté en maesson m^imM mmm9f^ .'■> -.:... /..-.
SonmovécouteiUon. ^ 'nf>f?'fi2fW«.^,^-^^f«Wv.j.o
La pu
Cregii
Aile! .
^.Bf?^^''^^iPR^?S!fTÇ,9fl;fr^,Hffl8ffe Mmm' h.^]^ne(^cm WKfromuf/
^..#Hv'^J?on^,a.n^su son , ,,^^.,^,^,;i,^ «,„^,;;;,,^;
Gara" ■ -'
■Lat
LV «^...^ n.»>^«... , .' . , (f(jr plie a pris la [oUj\
^Tel^e liLsloiîé ç)u làuji eC rfu VeaarJ est 'fôtC féûrincIllèl'^Sy'elf
A3îffl:i*fe^oa*rrdt«ir,'p' 414 ; Gras'; Pàtbïs f6rêz>>K p. '^^-'K^m-'
nia, VIII, 133 et 596. [Note de la R.]
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196 RBVUB DES PA.TOIS
COMPTES-RENDUS
H. M018Y. — Diotioimaire de patois normand indiquant
piartioolièrement tous les termes de ce patois en usage dans
la région centrale de la Normandie, pour servir A l'histoire
de la langue française, etc. Caen, le Blanc-Hardel, sans date
(1886). Id-8, de CXLVI, 701 pages. Prix 15 francs.
Voici un livre auquel il n*a manqué pour être excellent que d'être
fait d*après une meilleure méthode ; fruit de longues et patientes re-
cherches et du travail le plus consciencieux^ il semblerait devoir ré-
pondre à toutes les exigences de la science ; malheureusement l'auteur
a obéi, en l'entreprenant à une idée préconçue et fausse^et il ne s'est
pas fait une idée exacte de ce que doit être un Dictionnaire de patois.
Cétait déjà une pensée malheureuse que de vouloir faire v servir »
l'étude du parler populaire d'une province c à THistoire de la langue »
littéraire, et elle a porté M. H. M. à établir entre des formes nor-
mandes et françaises des rapprochements forcés ; c'a été une pensée
plus funeste encore que de prendre pour champ de ses études une
région anssi étendue et aussi mal définie que « la région centrale de
la Normandie », et encore si M. H. M. s'y étflit tenu ! Mais involon-
tairement il a fait entrer dans son glossaire des mots qui appartien-
nent, non au patois du centre, mais aux patois de TËst et de l'Ouest
de cette province ; c'est môme dans des ouvra§;es qui leur sont consa-
crés qu'il est allé le plus souvent chercher ses exemples : comment
être surpris dès lors qu'ils soient en contradiction avec les formes
qu'ils doivent prouver? et comment aussi la phonétique que M. H« C.
a donnée pourrait-elle, dans ces conditions, être celles d'un patois
normand déterminé ? Un autre défaut de son Dictionnaire^ c'est que
les mots n'y sont point représentés comme ils se prononcent ; ils sont
écrits un peu au hasard, avec une orthographe qui ne peut en donner
une idée nette et précise et qui rappelle trop souvent les bizarreries et
l'irrégularité de l'orthographe française. Dire que les étymologtes sont
souvent aventurées, est chose aussi à laquelle il faut s'attendre : EniaUy
par exemple, est donné comme « une forme corrompue de eiuie (issue) »
et dérivé d^exire, quand les citations, données & l'appui de ce mot, pré-
sentent la forme esseaulx, laquelle nous reporte à axicellus, etc.
Mais si j'ai ainsi largement fait la part de la critique, il n'est que juste
que je fasse aussi celle de l'éloge, le Dictionnaire de M. H. M. est une mine
de renseignements précieux sur le parler populaire de la Normandie ;
par le nombre de mots qu'il donne, il l'emporte de bien loin sur tous
les ouvrages du même genre qui l'ont précédé et ces mots sont en
général bien définis. Ce n'est pas en vain non plus que M. H. M. a
pendant vingt ans vécu dans l'intimité des textes normands ; on
trouve dans les exemples si nombreux destinés à éclaircir ou expliquer
les vocables de son Dictionnaire, les indications les plus curieuses^
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COMPTES-RENDUS 137
des allusions vraiment inappréciables à des faits historiqueii, à d'an«
ciennes coutumes, etc. Enfin, un appendice étendu nous donne la dé-
nomination de tout ce qui se rapporte en Normandie aux usages
locaux, k la manière de vivre, aux traditions» aux métiers, etc.^ ainsi
que les noms patois si curieux des animaux, des végétaux et des miné-
raux : véritable encyclopédie normande du plus haut intérêt. On voit
par là quelle richesse d*informalions oiïre le Glossaire de M. H. M. ;
aussi f malgré ses défauts, il est et restera longtemps indispensable à
quiconque s'occupe non seulement du patois, mais encore de l'histoire
de la Normandie.
Charles Jorbt.
N. DU PuiTSPELi'. ^ DietioBnaire étymologique du patois
lyonnais, (Lyon, Henri-Georg, in-8o).
Le dictionnaire étymologique n'est pas entièrement publié encore,
tant s'en faut ; la première livraison seule (A.-Dardenna) a paru. Il
serait donc prématuré d'entreprendre un examen détaillé de Touvrage
et de le dépouiller ligne par ligne pour y trouver à faire quelques
observations, dont la liste, étant donné le soin et la science de Tauteur,
serait fort maigre.
Cependant on peut déjà, d'après cette centaine de pages, juger que
le travail de M. Nizier du Puitspelu sera une œuvre consciencieuse et
considérable, beaucoup plus complète que la plupart des recueils de
œ genre et particulièrement que le vocabulaire inédit de Cochard, qui
date du commencement de ce siècle et auquel celui-ci ajoute une
foule de mots. L'auteur, qui est un modeste, n*a cependant pas cherché
à grossir son volume, et il nous annonce qu'il a élagué comme inutiles
tous les mots qui ont une ressemblance trop grande avec le français.
Pour ceux qui dérivent en effet du français, voilà qui va bien, mais
tous les termes autochtones doivent, à notre avis, être mentionnés, fût-ce
sans autre explication, de façon à pouvoir être retrouvés et signalés
dans les comparaisons qu'on fait souvent des dialectes. S'en tenir aux
mots absolument originaux de forme serait du reste fausser un peu la
physionomie du patois lyonnais en la faisant trop particulière. Il
sera bien facile à l'auteur de combler cette lacune dans les livraisons
qui vont suivre; et de réparer dans son errata définitif les omissions de
la première.
Ce qui lui a plus coûté, nous dit-il, que le rassemblement des mots,
ce sont les études sur leur origine. Nous l'en croyons volontiers, et
nous ne recommanderons pas son exemple à la masse des patoisants,
r er faire un dictionnaire historique d'un dialecte, dans l'état où sont
< core en France les études romanes, est une témérité ; mais M. Nizier
( D Puitspelu qui n est pas, quoiqu'il en dise, un amateur, pouvait se
1 1 permettre et par conséquent devait la tenter. En effet, il nous a
1 mblé que même dans cette « recherche de l'impossible, » comme il
i i, il n'a pas si mal réussi. Les élymologies nouvelles proposées dans
I \ premier volume, peu nombreuses il est vrai, n'ont rien d'inyrai-
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488 REVUE DES PA.TOIS
semblable ; plusieurs des anciennes au contraire, acceptées jusqu'ici
par tradition, sont justement discutées. L'auteur doit cette sûreté de
jugement à l'habitude qu'il a de la méthode comparative et aux rap-
prochements constants qu il fait entre son dialecte et les voisins. Il
connaît également les exigences rigoureuses de la phonétique, qu*il a
spécialement étudiée en vue de son patois dans son Très humble Essai
de phonétique lyonnaise. Cet essai terme pour ainsi dre la base du
Dictionnaire, aussi l'auteur a-t il l'intention de le faire réimprimer en
tête du nouvel ouvrage. C'est une promesse à laquelle nous ne pouvons
qu*applaudir.
Une réserve cependant. Puisque le lecteur aura sous la main à la
fois les règles générales théoriques contenues dans cette introduction
et les applications de ces mêmes règles éparses dans tout le diction-
naire, pourquoi renvoyer sans cesse des unes aux autres, des mots
aux paragraphes correspondants de la phonétique ? L'auteur a déjà
restreint le nombre de ces mentions. Ne pourrait-on aller plus loin
encore ? Quel intériH y a-t-il à trouver à presque tous les verbes en ô
l'indication suivante : avec le siéffixe ô (14, iyOU 2, ou 4), Il vaudrait
mieux, il nous semble, réserver ces références pour les cas particuliers.
11 suffira pour cela de faire avec et autour de la phonétique un bon
résumé de toutes les observations générales^ d'y indiquer les parti-
cularités de notre dialecte, leur géographie, et, s'il est possible, un
peu de leur histoire. Ce sera là la préface naturelle du livre, indispen-
sable à tous ceux que le hasard n'a pas fait naître ou vivre autour de
Saint-Georges. Nous la demandons, cette préface, à M. Nizier du
Puitspelu, avec d'autant plus d'insistance que nous le savons capable
de la faire très humblement, mais très bien, avec cette sûreté de mé-
thode dont nous le félicitons et à laquelle on reconnaîtrait volontiers
un romaniste de profession, si on ne savait que l'auteur s'est mis sur
le tard, et depuis quelques années seulement, à ce genre d'études où i)
réussit si complètement. ^. ; ^y,,;
> •^•f. t. ; i Vw.'^-.- ..J. ..: ;■ ,.,., ,:• I
' ' ■ r • ' m.i. .(i h.- ' ,11 • il*..?. :.r -'"'
'• •->. *ii; i
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NOTICES BIBLIOGBAPHIQUES (i).
(..ÉNlPlR ALITÉS
Joret. — Changement de nen s (z) et en dh dans les dialectes fran-
rais (dans Mémoires de la Société de linguistique de Paris, HT, 154).
Bulletin bibliographique de ta langue d'oc pendant les années i^2^
i873 et 1874 (dans Revue des tangues romanes, VII, 428).
Lûcking. — Die œlteden franzœsischen Mundarten (Berlin, Weid-
inann, 1877). Cf. Romania,V\\, 111 \ Literarisches Centralblatt, 1878,
n® 4 ; Zeitschrift fur romanische philologie, II, 152; lenaer Weratur-
zeitung, 1878, no 21, et Revue critique, 1878, art. 210.
Meissner. — » Le mélange des dialectes dans le français (dans Archiv
fur das Studitim der neueren Sprachen, L, 191) Cf. Romania, II, 143.
Franzôsisches ai siatt des frûheren oi (dans Zeitschrift fur sienogra
phie und orthographie, 1871 , n» 4) Cf. Romania, II, 144.
Sur le dialecte de V Alexis en vers octo-svllabiques, voy. Romania,
VIII, 167.
Jaubert. — Glossaire du Centre (Paris, Chaix, 1864, ot Supplé-
ment en 1869). Ce glossaire embrasse : le Berry tout entier, le Niver-
nais, y compris le Morvan, la partie septentrionale du Bourbonnais,
jusqu*à Moulins et Monluçon, la lisière nord de la Marche passant
rapidement au Limousin, la lisière du Poitou et de la Touraine, la
portion du Blaîsois et de TOrléanais située sur la rive gauche de la
Loire et comprenant leurs parts respectives de la Sologne. Il s'ap-
plique ainsi aux départements du Cher, de Tlndre, de la Nièvre, du
Loiret, de TYonne, de la Côte-d'Or, de Saône-ot-Loire, de l'Allier, de
la Creuse, de la Vienne, de l'Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher.
Behrens. — Grammatikalifche und letikalische Arbeiten ûber die
lebenden Mundarten der langue d'oc und der languie d'oïl (dans Zeits-
chrift fur neufranzôs, Spr, und Litt,, IX, 92). Bibliographie importante,
qui servira à. compléter les présentes notices.
Ain
Valentin SmiUi et G. Guîgue. — Bibliotfieca Dumbensis, Le n»
75 de Lyon-Revue (1887, p. 178) contient la traduction française d'un
article consacré à cet ouvrage par M. Suchier dans le Literaturblatt
fftr... romanische philologie. M. Suchier donne une liste des docu-
(IJ Noire collaborateur, M. BruDot, s'est chargé, dans ces notices biblio^ra-
pbicpies. An d<ipoiii!lement des p^^riodiques allemands.
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140 REVUE DES PATOIS
ments el inscrîplions du département de PAin qui ont été imprimés.
Aune
Deux chartes de Soissons dans lievue des Sociétés savantes, 6« sé-
rie, I, 76. Cf. Romania, TV, 508.
Alpes (HauUs) (i)
Chaix (sous-préfet à Briançon, de iSOO à 1815). — Préoccupations
statistiqueSy géographiques ^pittoresques el synoptiques du département
des Hautes-Alpes, 1 vol. in 12, 983 pages (Grenoble, AUier^ 1845). Cet
ouvrage est devenu fort rare, les exemplaires ayant été poursuivis et
détruits par le clergé. Le chap. XH (p. 312) est consacré à la linguis-
tique avec divers exemples des xit , xiu et xiv« siècles, et contient un
recueil de proverbes en dialecte vaudois.
Ladoucette. -~ Histoire^ topographie ^ antiquités, usages, diafe«Ues
des Hautes- Alpes (3« éd. Pans, Gide et Cie, 1848). Sur les dialectes,
voy. p.604.
Alsace '
Oberlin. — Essai sur le patois des environs du Ban de la Roche.
Voy, Lorraine.
Henri Lahm. — Le patois de la Baroche (val d'Orbey, Haut -Rhin),
étude publiée dans les Romaniscfie Studien, H, 7^ p. 1.
Anglo-normand
P. Meyer. — Fabliau anglo-normand (dans Romania, I, 69).
Du même. — Mélanges de poésie anglo-normands (dans Remania^
IV, 370).
Du même. — La vie de Si-Grégoire le Grande par frère Angier, re-
ligieux de Sainte-Frideswide (dans Romania, XII, 145).
Du même. — Le manuscrit 8336 de la Bibliothèque de Sir Thomas
Phillips (dans Romania, XIH, 497).
Vising. — Etude sur le dialecte angUhfiormand du Xïh siècle (Up-
sala, Edquist). — Cf. Romania, XI, 461.
Du même. — Versification anglo-normande (Upsala, 1884). Cf. ^-
mania, XV, 144.
Stûrzinger. — Orthographia gallica (Heilbronn, Henninger, 1884).
Cf. Romania, XIII, 488.
Scheibner. — Ueber die herrschaft der franicesischen Sprache in
England, Cf. Literaturblatt fur germanische und romaniscfie phi-
lologie, 1881, mai, col. 176.
Brekke. ~ Etude sur la flexion dans le voyage de 8t-Brandan (Pa-
ris, Vieweg, 1885). Cf. Zeitschrift fiir rom. philologie, IX. 158.
Hammer. — La langue du Brandan anglo-normand (dans Zeits^
ehrifl fur romanische philologie, IX, 75).
(I) Ces notes complémenUires sur les Hautes-Alpes nons gnt été obligeammeD^
fonrniett par M. de Cazenove.
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NOTICES BIBLIOGBAPHIQUES 141
Boucherie. — PepU traité de médecine en langue vulgaire (dans
hemu de* langues romanes, VII, 62). Cf. Romania, IV, 4d5.
Sar la pronoDciatiôn de r médial à Jersey, voy. B<nnania, VI,
256.
La neuve annt^, almanach jersiais (Le Gros, édileup).
Méiivier. — Dictiûnnaire franco-normand du dialecte de Guer-
nesey (Londres, 1870).
Sur les caractères distinclifs des manuscrits écrits en Angleterre,
Toy. Ramania, H, 1.
Stengel. — Desputaison de l'âme et du corps (dans Zeitschrifl fur
romanùche philologie, IV. 7i).
Du même. — John Gower's Minnesang und Efte^iucfUbftchlein (Mar-
burg, Friedrich, 1886). Cf. Romania, XV, 641.
La manière de langage qui e^iseigne à parler et à écrire le français ,
modèles de conversation composés en Angleterre à la fin du XJY^
siècle (dao8 Revue crilique^ numéros complémentaires de 1870). CF.
Ramania, II, 368.
Scbiœsser. — Die Lautverfiœltnisse der Quatre livres des Rois
(Bonn, Georgî, 1886). CÎ.Romania, XV, 641.
Snchier. — Ueber die Mathmus Paris Zugeschriebene Vie de seint
Àuban (HaUe, Niemeyer, 1876). Cf. Remania, Vf, 145, et Zeitschrifl
fur ronusnische philologie, II, 338.
Da même. —• Bibliotheca normannica. Voy. ct-dessous Sonnandie.
Àngoumois
Teodertng. — Bas poiievinische KatfMrinenleben (Barmen, 1885).
L'auteur conclut que ce texte appartient au sud de rÂngoumois.
Goeritch. «> Les dialeetes du Sud-Ouest de la langue d^oïl (tome III
des Franzâsischen Studien de Koerting et Koschwitz. Heîibronn,
HennÎDger).
Aiy'ou
Tardif. — Coutumes d'Anjou (Paris, Picard).
Gôrlich. — Die nordivestlichen Dialekle der Uuigue d'o'il, étude des
dialectes de Bretagne, Anjou, Maine et Touraine (Heilbronn, Hennin-
ger, 1886).
Aunis
Goeriicb. — Les dialectes du Sud-Ouest de la langue d'oïl (dans le
tome IH des Pranzoesischen Siudien de Koerting et Koschwitz. Heil-
broDD, HenniDger)#
Auvergne
Il se publie à Clermont-Ferrand un Almanach chantant de VAu-
1 rgne, du Bourbonnais et du Velay, Nous avons sous les yeux Tan-
1 e 1885^ qui contient une poésie paloise, Le coq ou les deux paysans,
] r M. Symphorien Espinasse. C*est un spécimen du patois de la Li-
1 içne d'Auvergne.
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I't2 REVUE DES PATOIS
Bagnard. — Voy. Valais (canton du).
Béarn
LamaysoueUe. — Imituliou de Jésu-Chril iradmide en béarnés
fPau, 1870).
Beaujolais
Dictionnaire crunolrio. Voyez rarlicle Lyonnais dansées NoUees do
numéro précédent.
Bel fort (Territoire de)
Horning. — Die ostfanx-osischen Grenz4ialekte ^wischen Met:i und
Belfort. Voy. Lorraine.
Belgique
Sei)eier. — Trouvères belges au MU' siècle. Cf. Zeitschrift fur ro-
inanische philologie ^ II, 47t>.
Voy, Wallons (pays).
Bessin, voy. Sormandie
Bourgogne
Mignard. — Histoire de l'idiome bourguignon (Dijon, Lamarche et
Drofielle, 1856). Ce voliiine contrent un glossaire bourguignon, une
grammaire comparée de Tidiome bourguignon, un chapitre intitulé
(c Du rapport des dialectes à l'idiome et des dialectes entre eux », où
sont rattachés à l'idiome bourguignon les dialectes champenois, ni"
vernais, iiiil< onoais, bressans, franc-comtois, lyonnais, un chapitre
sur l'idiome lorrain, une bibliographie raisonnée de Tidiome bourgui-
gnon, une bibliographie spéciale des nof^ls et en particulier des noëls
de La Monnoye, et un recueil de poésies bourguignonnes.
Fertiault. — La vraie lumière, noël en patois bourguignon (Mâcou,
imprimerie Durand).
Du même : Lé deu veigneron, diailogue antre Toma et Simon (Ma-
çon, imprimerie Durand, 1884).
Mignard. — Vocabulaire raisonné et comparé du dialecte et du pa-
tois de la province de Bourgogfie, ou étude sur Vhistoire et les mœurs
de cette province d'après son langage (Dijon, 1870, in-8).
La Monnoye (Gui-Barôzai). --Noëls bourguignons, traduits par Fer*
tiault (Paris, Lavigne, 1842, Vannier, 1858; Bruxelles, Mertens,
1865).
P. Meyei'. — Notice mr un manuscrit bourguignon (dans Homania,
VI, 1 et 600). CL Zeitschrift fiir roman isc fie philologie, l, 450 (compte-
rendu du n« 21 de la Homania).
Sur l'origine bourguignonne du ms. des Lorrains de Dijon, voy.
Romania, III, 88.
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 143
Hretiiyuc
Sur quelques traits de phonétique bretonne, vov. Romaniti, JX,
446.
Oorlicli. — Die nordwesllUhen Dialekte. Voy. Anjou,
Calvados
Jorel. — Chanson normande du Calvados (dans Romania, V,
373).
Particularité du patois de Dozulé, signalée par M. -loret dans Ro-
mania, XII, 591.
Fleurv. — Quelques traits plioîiétiques du patois kaguais (dans Ro-
mania, XIII, 426).
Du même. — Essai sur le patois normand de la Uague (Paris, Mai-
sonneuvp, 1886, 368 pages, in-8}. — Cf. Revue critique, 28 mars 1687,
p. 251, et un article de Gilliéron dans Literaturblatt fur,., roma^
nische philologie. Janvier 1887: (Ce livre contient une phonétique et
une grammaire de 90 pages, un glossaire de 2,300 mots (200 pages)
et un appendice où on ne retrouve que des textes déjà connus ou des
observations empruntées à 'd'autres philologues. — Le glossaire est
la partie la plus importante du livre, malgré un système de transcrip-
tion défectueux. Toutefois il ne donne pas une idée exacte du patois
étudié. L'auteur, originaire de Gréville, n'a guère devant les yeux que
son propre patois; or il y a des différences importantes entre les dia-
lectes du pays, aussi bien au point de vue lexicologique qu'au point
de vue phonétique. On peut même dire que la Hague n'est pas une
unité linguistique, il se parle sur certains points des dialectes plus
voisins de celui du Val de Saire que de celui de la Hague. — La pho-
nétique et la morphologie ont peu de valeur, Tauteur n'a ni méthode,
ni système, comme en témoignent des erreurs nombreuses et très
graves).
Catalogne,
Cambouliu. — Essai sur la littérature catalane (Durand, 1857).
Milà y Fonlanals.— Romancer illo catalan (2e édition.— Barcelone,
Verdaguer). Cf. Romania, XI, 632.
M. Milà y Fontanals a publié dans la Hevue des langues romanes
divers articles sur le catalan, notamment : Enigmes populaires cata-
lanes (2« série, I, 22, et III, 1); Roman catalan en prose (2© série,
II, p. 225 et suiv.), Mélatigesd<} Uitigue catalane (2*^ série, III, 225);
Phonétique catalane (2« série. I, 146) ; Lo sermo d'enMuntaner (3« sé-
rie. II, 218; 111,38, et V, 1).
Dans la même Revue (tomes UI et suiv., jusques et y compris le
tome m de la 2® série), M. Alart a publié une série de textes cata-
lans anciens, et aussi des remarques sur plusieurs particularités de
la langue catalane (2« série,IV, 15 septembre, et3e série, II, p. 15), sur
le son catalan ny (VU, 446), sur des formules de conjuration (2® sé-
rie, III, 9), De ces études est sorti un volume intitulé: Documents
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iU REVUE DES PAiOlÔ
sur la langue calalane des anciens comtés de HoussUlon el de Cerda-
gne {Puris, 1881 ; 235 et 28 pages).
Dans le Jarbw^ fur romanische und engUsche Literasuriy)^ M. Mila
y Fontdnals a publié un mémoire sur la poésie catalane des XIV« et
XV« siècles.
Du même : Poètes catalans^ dans un volume de la Société pour
rétude des langues romanes (Montpellier, 1876).
Du même, dans la Rewixensa, revista catalana (V, 3) : Quatre
mots sobre Vortografia catalana.
Du même, dans Lo gay «a^r( Barcelone, 15 décembre 1879, p. 312):
Un manuscrit del arxiu capUula$\ Cf. Bomania, IX, 168.
Du même : Estudios de lengua catalana (Barcelone, Verdaguer,
1875). Cf. Bomania, IV, 288.
Konrad Hofmann. ~ Ein Kalalanisches Thicfxpos von Ramon Lull
(Munich, 1872). Cf. Remania, IIl, 111, Rivista difilologia romanza,
II; 116, et JarbuchfûrrofnanUche Literalur, N. F., I, 368.
Amer. — Genesi de Scriptura (Barcelone, Verdaguer, 1873, dans
la Biblioleca catalana de Mariano Aguilo v Fuster). Cf. Romania,
IV, 481.
Balaguer y Merino. — Ordinacions y bans del conUat d'Empurias
(dans Revue des langues romanes,3^ série, 1, 18 et 179^.
Du même : La traduccio catalana del Fias sanclorum (dans Bévue
des langues romanes, 3« série, V, 56). Cf. Bomania, X, 411.
Ch. de Tourtoulon. ~ Texte catalan du XIV» siècle (dans Bévue
des langues romanes^ IU, 175). Cf. Bomania, I, 500.
P. Meyer. — Traités catalans de grammaire et de poétique (dans
Bomania, VI, 341 ; VIII, 181 ; IX, 51). Le même signale une particu-
larité du catalan dans Bonumia, l, lOi.
Du même : Mélatiges catalans (dans Bomania, X, 223).
Du même : Nouvelles catalanes inédites (dans Bomania, XIII, 264).
Foerster. — Dialogue de Bue et de son cheval (âKns Zeilschrift fur
romanische Philologie, 1,79). Cf. Bomania, VI, 474, et XI» 126.
Chabaneau. — Extrait d'une traduction catalane de la légende
dorée (dans Bévue des langues romanes, 2« série, VI, 214).
MMSSBÎidi, — Die catalanische melrische Version der sieben Weùen
Meister (Vienne, Gerold, 1876). Travail extrait du tome XXV des
Mémoires de r Académie de Vienne. Cf. Remania, VI, 297, et XI,
123.
Puiggari. — Dos flors Uiterarias de Vedat mitxana (dans La Be-
naxcfisa, revista catalana, V, 21). Cf. Romania, IV, 155.
Pin y Solars. — Poésies religieuses de la Catalogne (dans Revue des
langues romanes^ VII, 226).
Manuel de Bofarull. — Poesias religiosas catalanas (dans Bevista
historic^'latina, Barcelone, tome II). Cf. Bomania, IV, 508.
Du même : Opuscules inédites del cronisla catalan Pedro Miguel Car-
bonell (HsiTcelone, 1864-65).
Du même : Sistema grammatical y Crcstomalia de la lenyna catala-^
na (Barcelone, 1864).
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NOTICES BlBLIOaRAPHIQMES 145
Vidal y Valenciano. — La Comedia di Dant AUighier traslatada
m rims vulgars ccUhalans per N'Andreu Febrer (Barcelone, Verda-
guer, 1878). Cf. Romania, VIII, 454.
RecuU de exempUs e miracles (Barcelone, Verdaguer, 1881, dans
la Biblioteca calalana de D. Mariano Aguilo y Fuster). Cf. Romania^
X,277.
Baist. — Version catalane de la Visio Tundali (dans la T^iischrifi
fur romanische Philologie, IV, 319). Cf. Romania, X, 299.
Manuscrit d'un poème catalan sur la Passion et le Jugement der-
nier, signalé dans Ramania, X, 449.
Maspons y Labros. — La Rondallayre, contes populaires catalans
(Barcelone, Verdaguer, 1871). Cf. Romania, I, 257.
Cornu. — L'a prosthétique en catalan (dans Aomam'a, XI, 75).
Mariano Aguilo. — Cançoner de les obretes en nostra lengua ma-
terna mes divulgades durant los segles XIV ^ XV e XVI (Barcelone,
Verdaguer). Cf. Romania, XI, 127 et 171, et aussi X, 499, note 2.
Pepratx. — Comparaisons populaires en catalan-rousillonais (dans
Bâvue des langues romanes, 3« série, VI, 286).
Sanpere y Miquel. — Un estudide toponomastica ca/aiana (Barce-
lone, Verdaguer, 1880). Cf. Romania, XI, 430.
Du même : articles sur des questions catalanes dans Revista de aen-
cias historicas de Barcelone. Cf. Remania, XI, 449.
Morosi. — Uodiemo dialelto catalane d'Alghero (dans les Miscel-
lanea in memoria di Napoleone Caix e Ugo Angelo Canello, p. 313.
— Firenze^ successori Le Monnier, 1886). Dans le môme volume,
p. 373, se trouve une aubade catalane, publiée par Mila y Fontanals.
Libre del orde de Cavagleria de Ramon Lull (Barcelone, Verda-
guer, 1879). Cf. Remania XII, 605.
Ortografia de la lengua catalana, por la real Academia de buenas
letras (Barcelone, Jepus).
Thomas. — Les proverbes de (iuylem de Cervera (dans Remania^
XV, 25).
Morel-Fatio. — Fragment d'un conte catalan traduit du français
(dans Remania, V, 453).
Du même : Sur un prétendu fragment inédit de Descîot (dans Ror
mania, V, 233).
Du même : Mélanges de littérature catalane (dans Remania, X,
497 ; XII, 230 ; XV, 192). Cf. Remania, XI, 175.
Du même : Proverbes rimes de Raimond Lull dans Remania, XI,
188).
Du même : Poème barcelonais de 1473 (dans Remania, XI, 333).
Vidal. — Documents sur la la langue catalane des anciens comtés
de Reussillon et de Cerdagne, publiés dans la Revue des langues ro-
manes. Les derniers articles parus sont dans le t. XVI de la 3* série
(p. 257) et dans le 1. 1 de la 4* série (p. 59).
Franc. Pelay Briz. — Gansons de la Terra, cants pepulars cata-
lans (Barcelone, 1866-77, 5 vol.).
Joehsflorals de Barcelona (Barcelone, 1859-82, 24 vol.).
Cardona. — IkU^ antica letteratura catalana (Naples, 1880).
REV. D. PATOIS 10
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146 REVUE DES PATOIS
Vogel Eberhard. — Neucatalanische Studien (Paderborn und
Munster, SchÔningh, 1886. 194 p. in-8). Cf. un article rie MoreU
Fatio dans Literaiurblaii fur romanische philologie ^ Janv. 1887 :
(L'auteur s'est trop hftté de publier le résultat d'études encore in-
complètes. Son travail contient une grammaire avec une phonétique
très développée, une bibliographie, une histoire littéraire, etc.. Le
plan était bon, mais les recherches n'ont pas été poussées assez loin.
Des livres essentiels sont inconnus à M. Vogel, ainsi la grammaire
de Ballot, les Etudes de Mila, etc. — La partie littéraire résume Tubino,
auquel cependant sont ajoutées des observations sur la Rythmique de
TAtlantida, de Jacinlo Verdaguer. Or cet auteur qui parle une langue
savante et originale ne peut servir de base à des recherches sur le cata-
lan. On trouverait sur la langue parlée des données beaucoup plus sûres
dans les comédies de Serafi Fi tarra par exemple . -— Il y a aussi des erreurs
philologiques, dont Tune sur Tétymologie de petit rapporté à pedi-
lum + le suffixe it, — Le travail de M. Vogel n'est du reste pas un
mauvais début, Tauteur aura seulement besoin d'approfondir plus un
sujet qu'il n'a traité que d'une façon un peu superficielle).
Champagne,
Tarbé. — Recherches sur Vhistoire des patois de Champagne (Paris,
Techener, 1851).
Introduction de formes champenoises ou lorraines dans un texte de
rile de France, voy. Romania, I, 423.
Histoire queurieuse et terrible doou tems du monsieur du Malberoug
(Paris, Techener, 1851),
Charente.
Boucherie. — Une colonie limousine en Saintonge (Saint-Eutrope),
dans la Reme des langues romanes, 2o série, f, no 5.
Côte-d'Or.
Bonnardot. — La Chanson du Chevreau (Beaune), publiée dans
Romania, I, 219.
Clément Janin. — Sobriquets des villes et villages de la Côte-d'Or^
— arr. de Dijon (Dijon, impr. Carré, 2« éd. 1880).
Du même. — Sobriquets des villes et villages de la Côte-d^Or, —
Beaune, Semur et Ch&tillon.
Créole.
Thomas. — Grammaire créole. Cf. Revue critique , 1872, no 10.
Gaidoz. — Note bibliographique sur le ci*éole français (dans Revue
critique, 1881, n^SS).
Fortier. — The French Language in Louisiane and the Negro-French
Dialect (dans les Transactions of the Modem language Association of
America, l, 96). Cf. Romania, XY, 635.
Saint-Quentin. — Introduction à Ihistoire de Cayenne, suivie d'un
recueil de contes, fables et chansons en créole (Antibes, 1872).
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 147
Voy. Maurice (île).
Dauphiné,
Abbé Moutier. — Grammaire dauphinoise, dialecte de la vallée de
la Dr^Jm^ (Montélimar, 1882).
Du même. — Un braunché de Nouvèus doufmens^ parlarde Louriou,
recueil de Noêls dauphinois (Montélimar, 1879).
Dordogne
A. Chastanet. — Counteis e viorlas (Ribérac, Delacroix, 18T7).
Le Bulletin de la Société historique du Périgord a commencé à pu-
blier (XIV, p. 104 et 194) le Livre de Vie de la ville de Bergerac,
texte dialectal du XIV* siècle, que nous annoncions dans la Chronique
de notre premier numéro. Cette publication, aussi intéressante pour
l'historien que pour le philologue, est due à M. Ch. Durand.
Eure-et-Loir.
Desgranges. — Mots ou langage de la campagne du canton de Bon»
neoal (dans Mémoires de la Société des Antiquaires, II, 420).
Fribourg (canton de)
Dans le Jarbuck fur romanische undenglische Sprache undLttera
tur (XV, 133, 267 et 407) : Recherches sur les patois romans du can-
ton de Fribourg, par Hoefelin, comprenant une grammaire, un choix
de poésies populaires et un glossaire. Publiées à part chez Teubner
(Leipzig, 1879).
\J Introduction à C étude des dialectes du pays Romand de Ayer
(Voy. Suisse] contient quelques textes en patois de la Gruyère.
Dans les Ilomanisehe Studien (I, 358), M. Cornu a réimprimé, d'a-
près un système orthographique particulier, le Ranz des vaches de la
Gruyère et la chanson de Jean de la Bollièta.
Dans Romania (IV, 195), Chants et contes populaires de la Gruyère
parJ. Cornu, avec un sommaire des flexions et un glossaire.
Dans Romania (IV, 76), Proverbes patois du canton de Fribourg
et spécialement de la Gruyère, ^tJ, Chenaux et J, Cornu.
(raronne (Haute-).
Noulet. — Las Nonpareilhas Receptas, publiées d'après l'édition de
Toulouse, 1555 (Paris, Maisonneuve, 1880).
Gascogne.
D. J. — Documents pour servir à l'histoire des patois gascons (dans
Heuue de linguistique, XVI, 163).
Genève (Canton de)
(Humbert). — Glossaire genevois (Genève, Marc Sestié, 1820).
Humbert. — Nouveau glossaire genevois (1856).
Dans le t. XIX des Mémoires de la Société d'Histoire de Genève,
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148 REVUE DBS PATOIS
Fe trouve un article de notre collaborateur M. Ritter, intitulé Re-
cherches sur le patois de Genève (indications bibliographiques) Cf.
Romania IV, 154.
[M. Philippe Plan, conservateur de la Bibliothèque de Genève^
mort à 58 ans, le 14 juillet 1885, était un littérateur aimable et dis-
tingué. Il s*intéressait beaucoup aux patois, et il a publié deux textes
de la fin du XYII® siècle, qui sans doute sontTœuvre d'un ecclésias-
tique genevois :
La Chanson de Rocati (Mémoires de la Société d'Histoire de Ge-
nève, tome XIX). Cette chanson est un récit de TËscalade de Genève
(1602) ; elle est mutilée, le commencement ayant été déchiré dans le
manuscrit que possédait M. Plan ; ce qui reste se compose de cent
cinquante quatrains et d'un court épilogue.
La conspiration de Compesières, poème en patois savoyard. Genève,
lib. Cherbuliez, 1870, 98 pages, 8o. Ce joli volume 1(imprimé par
M. Fick, dessins d'Alfred Da Moot), contient un poème en 181 qua-
trains, suivis d'un court épilogue. Dans l'introduction, M. Plan a
esquissé en quelques traits l'histoire de la disparition du patois à Ge-
nève, et indiqué les circonstances historiques auxquelles il est fait
allusion dans le récit de cette conspiration (imaginaire) de Compe-
sières. Il s'agit d'une série de tracasseries que la petite République
de Genève avait à supporter de la part de son puissant voisin, en 1695.
M. Philippe Plan avait projeté une réimpression du Cruel assiège-
ment de la ville de Gais, qui a été fait et mis en rime par un citoyen
de la dicte ville de Gais en leur langage. Lyon, 1594 (1). Ce mor-
ceau, qui est ce qu'on appelle aujourd'hui un monologue dramati-
que, trouvera peut-être sa place dans le Recueil des pièces de l'an-
cien théâtre français, que MM. Anatole de Montaigion et Georges
Picot se sont proposé de mottre au jour (Voir le Bulletin de la Société
des anciens textes français, séances des 25 avril 1875, 13 janvier 1876,
22 mai et 26 juin 1878; rapports de M. Paul Meyer, 21 juin 1876 et
19 mai 1878).
Enfin, dans la Bibliothèque universelle de Lausanne (août 1872),
M. Plan a publié un article : Le peintre Hornung et son livre {Gros
et menus propos\ où il donne des détails bibliographiques très com-
plets sur les morceaux les plus remarquables qui, dans notre siècle^
aient été écrits en patois genevois.
Eugène Ritter.]
(1) Ce poème paraît être autre chose que celui qui est mentionné
dans les passages suivants, et qui est d'une autre date : c Les
troupes étrangères qui étaient à Genève (1567) donnèrent, en passant,
l'alarme à Gex et à Versoix, dont les habitants prirent une ter-
reur panique et abandonnèrent ces deux bourgs. C'est ce qu'on a de-
puis appelé la guerre de Gex, aussitôt finie que commencée, dont ou
a fait un poème en vers burlesques, en langage du pays. »
(Spon. Histoire de Genève, éd. de 1734. 1, 419.)
Senebier, dans le premier volume de \ Histoire littéraire de Genève,
page '76, cite au milieu d'une liste de documents à consulter : La
gazetia de la guerra Zay : Zay susay, Zay la vella et Zay la comba,
8o 1568. Cf. Bulletin de VlvstiixU genevois, XXV, 353.
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 149
Gruyère, voy. Fribourg {canton de),
Guemesey; voy. Anglo-normand.
Hainaut.
D*Herbomez. — Eitide sur le dialecte du Toumaisis au Xllb siècle
(Touroay, Casterman, 1881. Extrait des Mémoires de la Société histo-
rique de Toum^y). Cf. Romaniaf XI, 144.
Settegast. — Ly histore de Julius César, de Jehan de Tuim (Halle,
Niemeyer, 1881). Cf. Romania, XII, 380.
Schwalke. — Versuch einer Darstellung der Mundart von Tournai
im MittelaUer (Halle, dissert, de docteur).
Hérault.
J. B. Favre. — Obras lengadoucianas (Montpellier, 1878).
Laurès. — Lou càmpestre, poésies languedociennes suivies d'un
glossaire, dialecte des environs de Béziers (Montpellier, 1878).
Roqueierrier. — Quatre contes languedociens recueillis à Gignac
(Paris, Maisonneuve, 1878. — Extrait de la Revue des langues ro-
manes),
Ile-de-France.
G. Raynaud. — Poésies inédites de Jean Moniot, trouvère parisien
du X//i« siècle (dans le Bulletin de la Société de V histoire de Paris).
Metzke. — Der dialect von Ile de France im XIII und XIV Jahrhun-
dert (Breslau).
Ilte-et-Vilaine.
Sébillot. — Blason populaire de la Haute-Bretagne, Ille -et- Vilaine,
contenant des dictons patois (dans Revue de linguistique, XIX, 324) .
Orain Ad. — Glossaire patois du département d'Ille-et-Vilaine,
suivi de chansons populaires avec musique (Paris, Maisonneuve et
Leclerc, 1886, 224 p. 8»). Cf. GiUiéron dans Literaturblatt fur roma-
nische Philologie, 4 avril 1887 : (Travail sans prétentions scienti-
fiques. C*esl une collection de mots faite par un habitant du pays,
avec un recueil de trente chants populaires, dont beaucoup sont char-
mants, accompagnés de leur mélodie. — Le travail philologique est
loin d*étre irréprochable. La transcription, appuyée sur l'orthographe
française, est mauvaise et ne peut servir aux recherches phonétiques.
— Les localités auxquelles appartiennent les termes cités ne sont pas
non plus distinguées avec précision : le domaine qui leur est attribué
est tantôt trop vaste, tantôt trop restreint. L'auteur eût dû s'attacher
\ un dialecte particulier qu*il a entendu parler, et en noter les formes
Bivec exactitude. Ce n'était pas très difficile, car le département
llUe-et-Vilaine ne se distingue pas par une grande variété phoné-
ique de formes ; les idiomes qu'on y parle soulèvent des questions
{énérales curieuses, mais tout autres, et qui se rapportent au recul
le la langue bretonne). — Ce glossaire a d'abord paru dans la Revue
le linguistique, t. XVH, XVIll et XIX.
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150 REVUE DBS PATOIS
Leroux. — Le patois de la Mée. Voy, Loire-Inférieure.
Indre-et-Loire
A. Brachet. — Vocabulaire tourangeau (dans Romaniay I, 88).
J. Delaville-Lerouix. — Registres des comptes municipaux de la
ville de Tours (Paris, Picard).
Isère,
Rivière Bertrand. — Traduction de Mireille en dialecte dauphinois ^
précédée de notes sur le langage de St-Maurice de l'Exil (Paris, 1881.
Publication de la Société pour V étude des langues romanes^
Jersey, voy. Anglo-normand.
Jura.
U. Robert. — Un vocabulaire latin-français du XIV siècle, suivi
d^un recueil d'anciens proverbes (dans Bibliothèque de l'Ecole des
Chartes, XXXIV, 33). Cf. Romama, II, 273.
Liège.
P. Meyer. — Rapport sur d'anciennes poésies religieuses en dia-
lecte liégeois (dans Revue des Sociétés savantes, 5^ série, VI, 236).
Cf. Romania, III, 432.
Horning. — Etudes sur le wallon des environs de Liège (dans
Zeitschrift fur romanische philologie, IX, 480).
Limousin.
L'abbé Roux. — Sourcelages lemouzis, énigmes limousines (Mont-
pellier, 1877).
Loir-et-Cher.
Talbert. — Du dialecte blaisois (Paris, Thorin, 1874). Cf. Revue
critique, iS15, no i3.
Loire-Inférieure.
Leroux Alcide. — Marche du patois actuel dans l'ancien pays de la
Mée (Haute-Bretagne), Paris, Lechevalier, 1886, 66 p. in-8. Cf. Gil-
liéron dans Literaturblatt fur romanische Philologie,^ Q.Yn\iS81 : (Le
domaine de l'ancien pays de la Mée est limité par la Loire, la Vilaine,
PErdre et le Semnon, il touche aux pays de langue bretonne et a
rétendue d'un département moyen. — Il est impossible de considérer
avec Fauteur le dialecte de ce pays comme une unité linguistique, il
est plus impossible encore d'admettre qu'il s'étende depuis la Bretagne
bretonnante jusqu'à la Mayenne (inclus.), de la Loire aux environs de
St-Malo. Il y a sur ce territoire une foule de patois et aussi des
idiomes qui ont le français et non le gallo-roman pour base. — Le sys-
tème orthographique est celui du français, au point que l'auteur écrit
par exemple eu dans pasteur en avertissant que cet eu se prononce
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r
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 151
OU (patou). — L'ouvrage commence par une introduction sur la pro-
noDciatioD, puis Tiennent une grammaire et un lexique. Le lexique
est iotéressant surtout parce qu'il fournit des mots qui ont appartenu
à la langue littéraire. Mais leur domaine n'est pas assez exactement
limité. — Les tentatives étymologiques ont échoué, et l'auteur, qui
n'est qu'un amateur, eût mieux fait de s'en abstenir).
Lorraine.
Oberlin. — Essai sur le patois lorrain des environs du comté du
Ban-de-la- Hoche (Strasbourg, 1775).
Clesse. — Essai sur le patois lorrain (Paris, Berger-Levrault).
Gérard. — Les patois lorrains (Nancy, 1877), discours de réception
à PAcadémie de Stanislas.
Adam. — Les patois lorrains (Paris, Maisonneuve, 1881).
Hentschke. — Die Lothringische Perfekt-Endung « ont » (dans
Zeitsckrift fur romanische philologie t VIII, 122).
P. Meyer. — Notice d'un manuscrit lorrain (dans Bulletin de la Sa-
ciété des anciens textes français, 1884, no 2).
Bonnardot. — Le psautier de Metz (Paris, Vieweg), 2 vol., le se-
cond contenant une grammaire, un glossaire et des variantes.
Apfelstedt. — Lothringischer Psalter des XIV. Jahrhunderts (Heil-
bronn, Heoninger). L'introduction est une grammaire élémentaire des
principaux monuments anciens appartenant au dialecte lorrain.
Fallot. — Recherches sur le patois de Franche-Comté ^ Lorraine et
Alsace (Montbéliard, 1828).
Bonnardot. — Document en patois lorrain relatif à la guerre entre
k comte de Bar et le duc de Ijorraine, XIV® siècle (dans Romania, I,
328).
Du même. — Variétés lorraines (présentées comme supplément au
travail précédent, dans Romania, II, 245).
Du môme. — Rapport sur une mission littéraire en Lorraine (dans
Archives des missions scientifiques et littéraires, 3* série, I, 247). Cf.
Romania, III, 126.
Du même. — Chartes françaises de Lorraine et de Metz (Paris,
Durand et Pedone-Lauriel). Cf. Revue critique, 1874, art. 44.
Du même. — Dialogus aniine conquerentis et rationis consolantis,
iraduction en dialecte lorrain du XU' siècle (dans Romania, V, 269 ;
VI, 141). Cf. Zeitschrift fur romanische Philologie, I, 397 et 556.
Du même. — Notice du ms. 189 de la bibliothèque d^Epinal (dans
Bulletin de la Société des anciens textes français, 1876, p. 64).
De Bouteiller et Bonnardot. — La guerre de Metz en 1324. Cf.
^ne des langues romanes, 2« série, i, 220.
introduction de formes champenoises ou lorraines dans un texte
^ rile de France, voy. Romania, I, 423.
Horning. — Etudes sur les dialectes des Vosges et de la Lorraine
{ ans Zeitschrift fur romanische philologie, IX, 497).
Du même : Die ostfranzôsischen Grenzdialekte zwischen Metz und
J 'ifort, (Heilbronn, Henninger, 1887). C'est le Ve volume des Fran-
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152 REVUE DES PATOIS
zôsiscke Studien de Kôrting et Koschwitz. Nous donnerons de cet
ouvrage un compte-rendu détaillé.
Les publications spéciales sur le dialecte Messin sont indiquées à
Meurthe-et-Moselle.
Lozère.
Caïx. — Romance dite de ClotUde, qui se chante encore dans les
montagnes de la Lozère (dans Mémoires de la Société des Antiquaires,
VIII, 225).
Lyonnais.
Puitspelu. — Vieilles choses et vieux mots lyonnais, 2® fasc.
(Exlr. de la Revue Lyonnaise). L'auteur étudie les mots lyonnais sui-
vants : arpelleur, alna, antraa, melin, bêche, boche.
Du même, dans la Revue des langues romanes, 4« série, I, 156,
notes sur les mots lyonnais bolhi ou bôye^ charat, maigna ou mei-
gna.
Maine.
Gôrïich. — Die nordwestlichen Dialekte; voy. Anjou.
Manche.
Romdahl. — Glossaire du patois du Val de Saire (Linkoeping, 1881).
Cf. Remania, Xïl, 125.
Le Héricher. — Des noms de lieu de la Manche, (Paris, 1881).
Marne.
Parabole de VEnfant prodigue dans Vidiome de Courtisols (dans
Mémoires de la Société des Antiquaires, V. 347j.
Remarques diverses sur le patois de Courtisols dans le môme vo-
lume de la même collection, p. 353 et 357. Voyez aussi Bomania,
V. 407.
Piètrement. — Le patois briard du canton d'Estemay (dans Revue
de linguistique, XX^ no d'avril).
Marne {Haute).
De Waiily. — Mémoire sur la langue de Joinville^ (tome XXVI des
Mémoires de P Académie des inscriptions).
Du même. — Addition au mémoire sur la langue de Joinville (dans
Bibl^ de VE. des Chartes, XLIV, 12). Cf. Romania, XIII, 163.
Maurice [lie).
Bos. — îiote sur le créole que Von parle à Vile Maurice (dans Ro-
mania, IX, 571).
Bessac. — Etude sur le patois créole mauricien (Paris, Berger-
Levrault).
Voy. Créole.
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NOTICES BIBUOGRAPHIQtJES 153
Meurthe-et-Moselle.
Teissier. — Recherchée sur Vdtymologie des noms de lieu et autres,
dans Uksouspréfecture de Thionville (dans Société des Antiquaires^
IV, 420).
Quépat. — Chants populaires Messins (Paris, BailUère).
De Puyinaigre. — Chants populaires recueillis dans le pays Messin
(Paris, Champion, 2« édition).
P. Meyer. — Notice d'un manuscrit Messin (dans Romania^ XV,
f6<).
E. Rolland. — Vocabulaire du patois du pays Messin, tel quil est
actuellemenl parlé à Rémillyyancien département de la Moselle, canton
de Pange (dans Remania, II, 437). Un supplément à ce travail, con-
tenant des renseignements sur le patois de Woippy (près Metz) et de
LandrofT (prés Faulquemont) a été publié dans Remania, V, 489.
Meuse.
Jacob. — Cartulaire de Fabbaye de Sainte-Hoïlde (Bar-le-Duc,
Constant Laguerre). Cr. Remania, XI, 631.
Cordier. — Coumédiesen patois meusien (Bar-le-Duc, 1878).
Morvan.
De Ghambure. — Glossaire du Morvan, étude sur le langage de
cette contrée comparé avec les principaux dialectes ou patois de la
France, de la Belgique wallonne, de la Suisse romande (Paris,
Champion). Cf. Remania, VIII, 144 et Revue critique, 1880, art. 170.
Namur (province de).
Vilmotte. — Note sur le patois de Couvin (Gand, 1886).
Neuçhâtel (canton de).
Dans la Zeitschrift fur vergleirhende sprachforschung (1873, Neue
Folge, I, 289 et 481) se trouve un article important de M. Hœfelin sur
les dialectes suisses du Sud-Ouest. Cf. Romania, II, 373, et III, 422.
Normandie.
Gasté. — Chansons normandes du XV* siècle (Caen, 1866).
G. Paris. — « ri » signe d interrogation (dans Romania, VI, 438).
DelbouUe. —-Glossaire de la vallée d*fft/^r^5 (Havre, Brenier,1879).
Cf. Revue critique, 1877, no 20.
Du même. — Supplément au Glossaire de la vallJe d'Hyères. Cf.
f me critique, 1878, n© 68.
-. Havet. — iiNousr*et « on »en normand (ddins Romania,Vll, 109).
< un article de M. Joret, dans Romania, VIII, 102, deux articles
( M. Fleury, dans Romania, X, 40^, et XII, 342, et les réponses de
1 Joret, dans Romania, XII, 588, et XIII, 424.
^'amhagen. — Le c en ancien normand (dans Zeitschrift fur ro-
1 mischephUologie, III, 161). Cf. Remania, VIII, 625.
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154 REVDE DES PATOIS
Le Héricher. — Ebauche d'une néréide populaire de Normandie
(dans Bulletin de la Société des Antiquaires de Normandie, IX, 174).
Du même. — Philologie de la flore populaire de Normandie (Cou-
tances, 1883).
Schulze. — Betontes e -f- i und o -{- \ in der nôrmannischen
Mundart (Halle). Cf. Romania, IX, 475 ; X, 258.
Strauch. — Lateinisches oin der normannischen Mundart (Halle).
Cf. Romania, X, 458.
Thierkopf. — Der stammhafte Wecksel im normannischen (Halle).
Héron. — Œuvres de Henri d^Andeli, trouvère normand (Rouen,
1880, publication de la Société rouennaise des Bibliophiles). Cf. Ro-
mania, I. 204, et XI, 137.
Du môme. — Chansons de Boger d'Andeli. Cf. Romania, XII, 428.
Du même. — Les dits de Hue Archevesque (Rouen, Cagniard,
1885).
Joret. — De quelques modifications phonétiques particulières au
dialecte bas-normand (dans Borrania^ V. 490).
Du môme. — Un signe d'interrogation dans un patois français^ et
Emploi du pronom possessif à la place de l'adjectif démonstratif en
normand (dans Bomania, VI, i33 et 134).
Du môme. — Essai sur te patois normand du Bessin (Paris, Wie-
weg). Cf. Bévue critique, 1881, art. 240, et la réponse de l'auteur à la
suite du no 51. Cf. aussi Romania^ X, 456.
Du môme. — Du caractère et de V extension du patois normand
(Paris, Vieweg). Cf. Bomania, XII. 393, et XIII, 114.
Du môme. — R bas-normand (dans Romania, XII, 591).
Du môme. — R haut-normand (dans Romania, XIV, 285).
Du môme. — Mélanges de phonétique normande {PdiT\s,V\evieg). Cf.
Romania, XIII, 487.
Fleury. — La littérature orale de la Basse-Normandie (Paris, Mai-
sonneuve, 1883). Cf. Romania, XIII, 154.
Suchier. — Bibliotheca normannica (Halle, Niemeyer), collection de
textes normands. Cf. Revue critique^ 1880, art. 116. Liieraturblatt
fur... romanische philologie, 1881, sept., col. 327. Romania, XIV,
598.
Moisy. — JVom« de famille nortnands (Paris, Vieweg). Cf. Romania^
V, 251, et Revue critique, 1876, n» 6.
Du môme. — • Dictionnaire du patois no7*mand. Voyez ci-dessus,
p. 136.
Reinsch. — Les € Joies Notre-Dame » de Guillaume Le Clerc de
Normandie ^dans Zeitschrift fur romanische philologie, ÏII, 20 Ij. Cf.
Romania, VIII, 625.
Voy. Anglo-Normand.
Orne.
Dubois. — Etymologie et emploi des locutions ou des mots introduits
ou conservés dans le département de l'Orne (dans Mémoires de V Aca-
démie Celtique, V. 39 et 173 ; et Société des Antiquaires, IV, 226).
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUBS 155
Pas-de-Calais.
Notice sur les usages et le langage des habitants dw^aut-Pont, fau-
bourg de Saint'Omer (dans Mémoires de la Société des AntiquaireSy III,
357 et 334).
Documents de Saini-Omer, dans Giry, Histoire de la ville de Saint-
Onur. Voy. Picardie,
De Wailly. — Recueil de chartes en langue vulgaire provenant des
archives de la collégiale de Saint Pierre-d^ Aire (dans Bibliothèque de
VEcoUdes Chartes, XXXI, 261).
Du même. — Observations grammaticales sur des chartes françaises
d'Aire en Artois (dans Bibl. de VEc. des Chartes, XXXII, 291).
G. Raynaud. — Les congés de Jean Bodel, avec uue étude gramma-
ticale (dans Romania, IX, 216).
Picardie,
Siemt. — Ueber lateinisches c vor e und i im Pikardischen (Halle).
Cf. Romania, XI, 462.
Sur différents caractères du picard, voy. Romania, II, 3, et XI, 530.
Haase. — Dos verhœltniss der pikardischen und wallonischen
Denkmœler des MiltelaUers in Bezug auf a und e vor gedecktem n.
(Halle, 1880).
Boucherie. — Fragments d*une anthologie picarde (dans Revue des
langues romanes, 111,311). Cf. Romania, II, 138.
Le Preux. — Chartes françaises du Vermandois, de 1218 à 1250
(dans Bibliothèque de VEcoUdes Chartes, XXXV, 437).
Neumaun. — Laut und flexions-lehre des AUfranzœsischen, kaupi-
sœchlich aus pikardischen Urkunden von Vermandois (Heilbronn,
Henninger). Cf. Bibliothèque de V Ecole des Chartes, XXXIX, 351).
Raynaud. — Chartes françaises du Ponthieu ("dans Bibliothèque de
f Ecole des Chartes, XXXVI, 193).
Du même. — Etude sur le dialecte picard dans le Ponthieu (Paris,
Frank, 1876. A d'abord paru dans la Bibliothèque de F Ecole des Chartes,
XXXVII, 5, etc.) Cf. Romania, VI, 614, et Jenaer literaturzeitung,
1878, non.
Giry. — Histoire de la ville de Saint-Omer (Paris, Vieweg), con-
tenant un grand nombre de documents en picard du XIII^' siècle. Cf.
Romania, VIII, 468.
Horning. — Origine picarde de Ts de la première personne du sin-
gulier en français (dans Romanische Studien, t. V, 707). Cf. Romania,
X, 307.
Tain = teneo en Picardie, voy. Romania, VII, 96.
Poitou,
upîn. — Mémoire sur le patois poitevin (dans Société des Anti-
res, I, i95).
lansonde Jean Renaud en patois du Bas-Poitou (dans Romania, XI,
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1
156 RBVDE DBS PATOIS
Gœrlich. — Les dialectes du sud-ouest de la langue d'oïl (dans le
tome III des FranzcBsischen Studien de Koerting et Koschwitz. Heil-
bronn, HenDinger).
Tendering. — Phonétique et morphologie de la Vie de Sainte Cathe-
rine en poitevin (dans Archiv fur dos Studium der neueren Sprachen^
LXVII, 269). Cf. Angoumois.
Gaidoz et Sébillot. — Bibliographie des traditions et de la littéra-
ture populaire du Poitou (dans Zeitschrift fur romanisehe philohffie,
VU, 554).
Boucherie. — Textes poitevins du XÏIl* siècle (dans Revue des lan-
gues romanes, II, 118).
Du même. — Le dialecte poitevin au XllU siècle (Paris, Duraod
et Pedone-Lauriel). Cf. Goettinger gelehrte Anzeigen, 1874, no 45,
Revue des langues romanes, VI, bibliographie du no 4, et VII, 443,
Romania, IV, 145 et 156.
L'abbé Rousseau. — Glossaire poitevin, 2» éd. (Niort, Clouzot).
La gente poitevinerie, plusieurs fois réimprimée. La plus ancienne
édition connue est de 1572. Cf. Literaturblatt fur germaniscke und
romanisehe philologie, I, n» 1 (article de M. Picot).
Dreux du Radier. — Essai sur le langage poitevin (Niort, 1866).
Le pseudo-Turpin dit poitevin. Voy. Saintonge.
Favraud. — (Èuvres en patois poitevin, suivies d'un glossaire (Cou-
ture d'Argenson, 1884).
Ponthieu, voy. Picardie.
Pyrénées (Basses). ,
Ducéré. — Le gascon de Rayonne aux XIII* et XIV^ siècles (dans
Revue de linguistique, XY, 80 et 162).
Romand, voy. Suisse.
Pyrénées (Hautes).
J. Portes. — Lafontaine, fablos caousidos, libromen traduitos en
patouis pyrénéen e enrichidos dous éléments de la grammairo d^aquéro
lengo (Bagnères-de-Bigorre, 1857).
Rhône.
Puitspelu. — Un no^l satirique en patois lyonnais^ 2* édition
entièrement refondue (Lyon, Storck, 1887). C'est un noël composé en
1723 et rempli d'allusions aux hommes et aux choses de Lyon.
Saintonge.
Auracher. — Le pseudo-Turpin dit poitevin (dans Zeitschrift fur
romanisehe philologie, I, 259). Cf. Romania, VI, 627.
Langarenne. — Notice sur le patois saintongeais (dans Revue des
langues romanes, VII, 134, et 2* série, I, 44).
Dans In Revue de Saintonge et d^Aunis, VU, 176, nous relevons un
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r
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 157
article en patois sous le litre de : In jharbot de bouquet $atntanjhouê.
Le même numéro (page 196) contient aussi des proverbes sainlon-
geais, mais sous forme française.
Goerlich. — Les dialectes du sud-ouest de la langue d'oU (dans le
tome III des Franzoesisehen Studien de Koerting et Koschwitz. Heil-
bronn, Henninger).
Saône (Haute).
Poulet. — Vocabulaire de Plancher-les-Mines (Paris, Labure). Cf.
Bevuê critique, 4879, art. 209.
Savoie (Haute).
Chacun des numéros de la Rexfue savoistenne que nous avons reçus
depuis le commencement de l'année (le dernier est celui de juin<juillet
1887) contient des chansons de Joseph Béard, publiées par M. Cons-
tantin.
Constantin. — Etymologie des mots Huguenot et gavot (Annecy,
Abry, 1887, tirage à part d'articles parus dans la Revue Savoisienne).
L'auleur appuie Fétymologie eidgenossen pour huguenot, et explique
par rinflueace des patois de la Suisse et de la Haute Savoie, les
transformations subies par ce mot. Rappelons que dans le Dauphiné
(voy. Mistral, Dictionnaire) on dit eiguenaud. Dans les environs de
Périgueux, on dit aussi eiguenaw dans le sens de « impie », sans penser,
aujourd'hui du moins, aux huguenots. — Gavot a été le nom d'un pays
compris entre le Valais et la Drance, ot borné au nord par le lac de
Genève. L'auteur rattache ce mot au latin cavus.
Seine.
Nisard. — De quelques parisianismes populaires (Paris, Maison-
neuve, 1876). Cf. Jenaer Literaturzeitung, 1878, no 40.
Suisse
Recueil de morceaux en patois de la Suisse française (Lausanne,
Cbantrens, 1842).
Àyer. — Introduction à Vétude des dialectes du pays romand (Neu-
cbâtjel, 1878). -- Cf. Remania, VllI, 458, et Zeitschrxft fur romanisehe
PhUologie, III, 459. — La brochure de M. Ayer contient quelques
textes en patois de la Gruyère.
Bridel. — Glossaire du patois de la Suisse romande (Lausanne,
1866, tome XXI des Mémoires de la Société d'histoire de la Suisse ro-
moiuid). — L'appendice contient des traductions de la Parabole de
l'enfant prodigue, des pièces patoises et des proverbes, recueillis par
L. Favrat.
Voyez Fribourg, Neuchâtel, Genève, Valais, Vaud {cantons de).
Touraine
Attribution à la Touraine de VEpitre farcie de la St-Etienne, dans
Romania, IX, 155.
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158 RBVUB DBS PATOIS
Prononciation des mots en et enTour&ine, voy. Ramania, V, 494.
Gôrlich. — Die nordwestlichen Dialekte. Voy. Anjou.
Valais (canton du).
Cornu. — Déclinaison de Varticle dans le Valais (dans Romania,
VI, 253).
Le même : Phonologie du Bagnard (dans Romania^ VI, 359).
Gilliéron. — Patois de la commune de Vionnaz (Bas- Valais), dans la
bibliothèque de VEcole des Hautes études, 40« fasc.
Du même : Petit atlas phonétique du pays roman (Sud du Rhdne).
Paris, Champion.
Vaud (Canton de)
Odin. — Phonologie des patois du canton de Vaud (Halle, Niemeyer,
1886). Cf. Romania, XV, 639.
Callet. — Glossaire wiudois (Cherbuliez, 1862).
Hofman. — Le futur en m et la traduction d*Ezéehiel (dans Rama-
nisehe Forsehungen, I, 437).
Cornu. — Deux histoires villageoises en patois taudois (dans Ritntia
di filologia romanza, I, 98).
Velay
Les chants populaires du Velay et du Forez, publiés par M. Smith
dans la Romania (passim), contiennent un certain nombre de textes
patois.
Vendée
Revellière-Lépeaux. — Notice du patois vendéen (Niort, 1869).
Vermandois. — Voy. Picardie.
Vionnaz, — Voy. Valais (canton du).
Vosges
Attribution des Formes du ms. de Floovant au dialecte des Vosges,
Ronumia, VI, 605.
Horning. Etudes sur les dialectes des Vosges et de la Lorraine, Voy.
Lorraine.
Wallons (pays)
Rémacle. — Dictionnmre wallon-français (Liège, 2« éd., 1844).
Âltenbuch. — Versuch einer Darstellung der wallonischen mundart
(extrait du programme du gymnase d'Eupen). Cf. Romania, XI, 461.
Grand gagnage. — Dictionnaire étymologique de la langue wallonne^
achevé par M. Scheler. Cf. Romania, VII, 350, XI, 630.
Scheler. — La geste de Liège par Jehan des Preis. Glossaire (Bru
xelles, Hayes, 1882).
Pasquet. — Quelques particularités grammaticales du dialecte tral-
Ion au XIII^ siècle (dans Romania, XV, 130).
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CHRONIQUE 159
Stûrzinger. -— Remarlis on the conjugation of the WalUmian Dia-
lect (dans Transtwtions of the Modem Language Association of America^
I, 204). Cf. Romania, XV, 635.
Hugo von Feilitzen. — Li ver del Juis (Upsala, 1883^.
El. B. et D. — Choix de chansons et poésies wallonnes.
Observations utiles sur le patois wallon, et vocabulaire du patois du
duché de Bouillon, dans les Lettres à Grégoire {Revue des langues ro-
numeSy2e série, VII, 64 et 168).
Haase. — Das verhœltniss der pikardischen und waUontschen
Denktnœler Voy. Picardie,
Voy. Hainaut, Liège, Namur.
CHRONIQUE
— Dans les chansons et contes en patois que nous publions sous le
titre de Mélanges, on remarquera que nous respectons Torthographe
adoptée par nos correspondants toutes les fois qu'il ne nous a pas été
possible de nous entendre oralement avec eux. Nous recommandons
à nos correspondants de l'avenir de se conformer, autant que faire se
pourra, aux indications très simples contenues dans TAvertissement
du premier numéro, et en tout cas d'expliquer par des notes bien
précises la prononciation des lettres qu'ils emploient toutes les fois
qu'elle diffère de la prononciation des mêmes lettres en français.
Nous leur recommandons, en outre, de ne pas négliger de nous aver-
tir lorsque les pièces qu'ils nous envoient ont déjà été publiées.
Nous avons dit que nous compléterions et que nous corrigerions, à
l'occasion, notre système orthographique. Pour commencer dès au-
jourd'hui, il nous paraît utile, après réflexion, d'écrire par aw le son
composé d'un a et d'un ou semi-voyelle ; la notation au, que nous
avions proposée, pourrait faire confusion, par suite de l'habitude que
l'on a d'écrire ainsi en français la simple voyelle o. On nous fait re-
marquer aussi que ai ou ay, pour le son composé d'un a et d'un yod,
n'est pas sufBsamment clair, et qu'il vaut mieux mettre un tréma sur
1' : at.
" Notre correspondant et collaborateur, M. Haillant, vient d'obte-
i une mention au concours des antiquités nationales, pour son Essai
s -* un patois vosgien (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
8 mce du 24 juin).
[)ans le même concours, MM. Lespy et Heymond ont obtenu la
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160 RBVUE DES PATOIS
troisième médaille pour leur Dictionnaire béarnais ancien et mo
deme,
— A roccasion de TExpositioa Nationale de 1887 à Toulouse, M.
Julien Sacaze a entrepris de réunir des documents sur les patois ac-
tuels de la région pyrénéenne (départements des Pyrénées-Orientales,
de l'Aude, de FAriège, de la Haute Garonne, du Gers, des Hautes-
Pyrénées, des Basses-Pyrénées et des Landes). A cet effet, il a de-
mandé à tous les instituteurs de la région une liste des noms topo
graphiques de leur commune et une traduction patoise de deux
courtes légendes. Nous souhaitons plein succès à cette intéressante
entreprise, et nous émettons le vœu qu'on ne se contente pas de réu-
nir les réponses en volumes et de les déposer dans la Bibliothèque
publique de la ville de Toulouse, comme l'annonce la circulaire. On
pourra trouver assurément dans ces réponses, après classement et
triage, la matière d'une publication fort utile.
— Noms des correspondants qui ont rempli notre pre^mier question--
noire sur les patois de la région lyonnaise, depuis la publication de
notre dernier numéro :
MM. Planche, instituteur à Isieux (Loire), Fèvre, à Marcigny
(Saône-et-Loire), Suavet, à Mercury-Gemilly (Savoie), Chanal, à
Freycenet-Latour (Haute-Loire), Debize, à Quincié (Rhône), Roman,
À Montjoux (Drôme), Drouillot, à Navilly (Saône-et-Loire), Alabrebis,
à La Guiche (Saône-et-Loire), Giroud, à Solutré (Saône-et-Loire),
Dégouilles, à Sassenay (Saône-et-Loire), Pelletier, à Versonnex
(Ain), Charmoillaux, à Frambouhans (Doubs), Morain, à Sainl-Val-
lier (Saône-et-Loire), Gabert, à Charavines (Isère), Brusson, à Cha-
ponnay (Isère), Colin, à Fraize (Vosges), Dérobert, à Frangy (Haute-
Savoie), Baux, à Bourg-de- Péage (Drôme), Desprez, à Ornans (Doubs),
Tavernier, à La Chaise-Dieu (Haute- Loire), Ferlin, à Saint-Donai
(Drôme), Morln, à Chanes (Saône-et-Loire), Méline, à Gérardmer
(Vosges), Arnaud de TUbac, en retraite à Marseille, Teyssier, à Jau-
jac (Ardèche), Gallin, à Longchaumois (Jura), Fléchère, à Challex
(Ain), Nodon, à Coucouron (Ardèche^, Rochaix, à Belley (Ain), De-
lolme, à Monastier (Haute-Loire), Poirson, à Remicourt (Vosges), La-
rue, à Neuvy-Grandchamp (Saône-et-Loire), Tournery, à Petit-Alber-
gement (Ain), Vernet, à Aubenas (Ardèche), Robelet, à Thoisaey
(Ain), Hermand-Giraud, à Villard-Jullien (Isère), Possoz, à Séez (Sa-
voie).
Le gérant : F. VIEWEG.
Laval. — Imp. et atér. B. JAMIN, 41, rue de la Paix.
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r ANNÉE. N« a JUILLET-OCTOBRE 1887
>^_V RECUEIL TRIMESTRIEL T^^-x
ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANCE
KT DES RÉGIONS LIMITROPHES
PUBLIÉ PAR
L. CLÉDAT
PllOPBSSBDB A LA FACULTÙ DES LKTTRES DB LYOX
PARIS
F. VIEWEG, Libraire-Éditeur
(E. BOUILLON et E. VIEWEG, successeurs)
67, rue de Richelieu, 67
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SOMICAIBE DU PRÉSENT NUMÉRO
I. — L. Glédat : Le patois de Coligny et de SainUAmaur.^ Gram-
maire et glossaire.
II. — Ccànbier : Contes en patois de Germolles. —Jean de la Jeanne
— Le pou et la puce. — La chasse au loup. — Le lièvre
ensorcelé, —Le loup et le renard.— Le coupent de Cluny,
— Peton et sa femme. — Les coups d'yeux.
III.— Poitspelu: 5ttr une dérivation populaire du participe passé.
IV. — P. Sébillot : Contes de la Haute-Bretagne : La bonne fem^me
aux cent écus. — Peuçot.
V. — Devanne: Conte en patois de Prouvy* — Laisse^là ma'lêle.
VI. — Blancbet : Proverbes limousins,
VII. — Possoz : Chanson en patois de Séez (Savoie). — Les trois sor-
tes de garçons
VIII.— Dépouillement des périodiques français consacrés aux tra-
ditions populaires.
IX. — Notices bibliographiques.
X. - Chronique.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉDAT.
professeur à la Faculté des lettres de Lyon.
Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu
un double exemplaire.
Prix d'abonnement à la
REVUE DES PATOIS
FRANCE r *• • • 15 francs.
UNION POSTALE -W
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LE PATOIS DE COLIGNY
ET DE SAINT-AMOUR
GRAMMAIRE ET GLOSSAIRE (1).
Coligny {Couligna dans la langue du pays), dont le
nom a été illustré par une grande famille de France^
est aajourd'hui un cheMieu de canton du département
de r Ain (arr. de Bourg). Saint-Amour {Sét Amô), chef-
lieu de canton voisin, appartient au département du
Jura et à Tarrondissement de Lons-le-Saulnier. La lan-
gue que je me propose d'étudier ici est donc celle de la
partie sud-ouest du département du Jura et de la région
Yoisine du département de l'Ain. Je n'ai fait dans ces
deux cantons qu'un séjour de courte durée, mais j'ai pu
interroger longuement une femme du pays, Clémentine
Labranche, qui habite le bourg de Poisoux, canton de
Saint-Amour, à quelques kilomètres de Coligny. Ce
patois n'a encore fait l'objet d'aucune étude. Monnier
seul en a parlé en lui empruntant quelques exemples
pour son Vocabulaire de la langue rustique et popu-
laire du Jura {Mélanges sur les langues^ Paris, Delau-
nay, 1831),
SONS PARTICULIERS AU PATOIS DE COLIGNY ET DE SAINT-AMOUR.
Je dois commencer par quelques explications sur les
sons particuliers à notre patois. On trouve d'abord trois
consonnes que le français n'a pas : un r interdental, qui
(1) La première partie de ce travail (la grammaire) a déjà paru dans
la homania (XIV, 549). Nous la réimprimons ici, en modifiant un peu,
pour la simplifier, l'orthographe précédemment adoptée. Notre inten-
tion est de donner à ceux de nos lecteurs qui ne sont pas des spécia-
Jistes, non pas le modèle, mais l'exemple d'un travail que chacun d'eux
peul facilement entreprendre sur le patois quMl connaît.
REV. D. PATOIS H
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162 llBVtTE DÈS PAtÔId
se prononce du bout de la langue, et deux spirantes
qu'on prononce en blésant.
M. Cornu (Romania, VI, 370) a déjà signalé l'existence
d'un r interdental dans le patois du Bagnard, et il mar-
que ce son par un point placé sous un r ordinaire. Je
n'adopterai aucun signe spécial. Il suffit de savoir que r
a toujours ce son, dans notre patois, quand il est isolé
entre deux voyelles. Notre r interdental doit se rappro-
cher aussi du r signalé par M. Joret (Romania, XII,
593) dans le patois de la Hague occidentale, comme
ayant une tendance à se transformer en spirante, en th
doux anglais. En effet, lorsqu'on fait répéter ce son aux
habitants de Coligny, le soin qu'ils mettent à le pronon-
cer aboutit à le transformer en th anglais, et je retrouve
dans mes premières notes sur ce patois des futurs que
j'avais écrits « pourtefAa », par exemple, au lieu de
« pourtera ».
Mais ce sont surtout les deux spirantes « blésantes »
qui peuvent être assimilées au th anglais ; Tune a le son
du th fort, l'autre celui du th doux. Ces deux spirantes
existent aussi dans le patois de Vionnaz (Bas-Valais) (1).
et M. Gilliéron note la première par un f, la seconde par
un d, en plaçant un point sous chacune de ces lettres.
Comme les sons français les plus voisins sont certaine-
ment ceux de s dur et de z (s doux), il me semble préfé-
rable de représenter ces deux spirantes par s et z itali-
ques. Le premier de ces deux sons a été remarqué par M.
Cornu dans le patois de la Gruyère (2), et il le note par
un c cédille ; mais ce signe a l'inconvénient de prêter à
l'équivoque, puisqu'il a en français une autre valeur.
M. Cornu écrit par un a surmonté d'un petit o. Va
troublé, c'est-à-dire intermédiaire entre a et o. Je le note-
rai par un a italique.
Quant aux sons de notre patois qui lui sont communs
avec le français, je crois qu'il est naturel de les repré-
senter par les lettres de l'orthographe française, toutes
les fois qu'elles ne peuvent faire confusion. J'emploierai
(1) Bibliothèque de TEcole des Hautes-Études, 40 fisiscicule.
(2) Romania, IV, 199.
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t. CLKDAT. " Le PAtOiS Î)R OOLIGnIT ET DE S^-AMOUR 168
donc les signes ch, qu, eu, ou, avec leur valeur actuelle
eo français. Je noterai aussi les voyelles nasales en les
faisant suivre d'un n ; an italique sera Y a troublé nasal.
Pour représenter Vè nasal, je me servirai de la notation
en, substituée aux graphies diverses du français ain,
eiUy in.
En principe j'écrirai comme en français Ve labial, dit
emuet ou e féminin. Mais dans les cas où cette notation
pourrait ne pas être claire, particulièrement quand Ve
labial est tonique, il sera surmonté d*un tréma : ë.
Il convient aussi d'adopter un signe unique pour les
différentes consonnes mouillées. Ce sera un petit y placé
en haut et i droite de la consonne : &, ny, fty, fy.
J'emploierai l'accent circonflexe avec la valeur qu'il a
en français dans pâte, tête, côte.
Enfin je mettrai entre parenthèses les lettres qu'on
n'entend que dans les liaisons, comme s de l'article lé
(«). Il importe de faire remarquer que s flnal a deux
valeurs dans les liaisons, celle d'un z ou d'un s doux,
comme en français, et celle d'un y. Il a la première
▼aleur quand le mot suivant commence par é, t, u, eu^
et la seconde devant a, o, ou, on, en. On prononce vou-
;-ate (vous avez), el vouz-éte (vous êtes); léj-oumou
(les hommes), et léz-écla (les éclairs), etc.
Bien entendu, les lettres italiques n'ont la valeur par-
ticulière indiquée plus haut que lorsqu'elles se trouvent
dans un mot dont les autres lettres sont en romain.
i. — formes de la dâclikalson.
l'abtiolb.
L'article défini offre les formes suivantes :
Moieulin.
Singulier lou, 1' {devant vo^eUe),
Pluriel lé(8).
rêVMMH»
SimguUer la, V (dMoitl pcyOle).
Pkmd lé(t).
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164 HBVDE DBS PATOIS
Les articles contractes sont : du (français du), u (fran-
çais au), pour le singulier^ dé(s) et é(s) pour le pluriel.
Les formes contractes du pluriel ne servent pas,comme
en français, pour le féminin. On dit de le majon (des
maisons), et non dé majon.
L'article indéfini masculin est on devant les consonnes*
on ou n' devant les voyelles. Le féminin est ena ou na^
avec a troublé. Exemples : on ami, ou n'ami (un ami),
na majon (une maison),^ 7 ena fèna (c'est une femme).
LES NOBCS RT ADJECTIFS.
Pour les noms masculins et pour les féminins qui ne
se terminent pas par un a atone, le pluriel est identique
au singulier ; il n'y a pas trace de s, même dans les
liaisons.
Les substantifs féminins qui se terminent au singulier
par un a atone ont un e au pluriel : le{s) fêne (les femmes).
Dans les adjectifs, la voyelle atone qui correspond au
français e est ou au masculin des deux nombres, a au
féminin singulier, e au féminin pluriel : égrou (aigre,
masc. sing.; aigres, masc. plur.) ; égra (aigre, fém. sing.),
égre (aigres, fém. plur,).
ADJECTIFS DÉMONSTRATIFS.
Moiculin.
Singulier cheu, ch'l {devant voyelle).
cheli.
Pluriel cé(8).
Féminin,
Singulier chela.
Pluriel chelë(8).
On emploie aussi Tadjectif démonstratif ^<t, qui dérive
évidemment par ceti, de cesti, cestui, forme connue en
vieux français. Mais ce démonstratif ne s'est conservé
que dans certaines locutions : sti oui (aujourd'hui), sti
matèn (ce matin), sti châ (ce soir), sfeié (cette année),
sVeiépôchô (cette année passée, Tannée dernière).
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t. GLÉDAT. — LB PATOIS DE GOLIGKT ET DE 8*-AM0UR 165
PRONOMS DÉMONSTRATIFS.
Masculin,
Singulier cheiik^e^ celui, celui-ci.
cheuk^e -k^fi^ celui ci*
cheulà, celui-là.
Pluriel cék^e, ceux, ceux-ci^
cëk^e -k^ô, ceux-ci,
céU, ceux-là.
Féminin,
Singulier lak^e, celle, celle-ci,
lak^e -kU, celle-ci.
lak^elà, celle-là.
Pluriel lêsik^e, eelUe, ccllet-ci.
l&ôlà, cellet-là.
Le pronom neutre ch' correspondant an français c ce »,
ne s'emploie que devant le relatif : ch* que vous dëte
« ce que vous dites ». Partout ailleurs il est remplacé
par la forme neutre du pronon personnel (voyez ci-
dessous).
Au français < ceci » correspond : « cèkye. •
— « cela » — « cela. »
ADJECTIFS POSSESSIFS.
Moiculin.
Singulier mon, mfin (devani voyelle).
Pluriel më(8).
Féminin.
Singulier ma.
Pluriel me(B).
Les mêmes flexions de genre et de nombre s'appli-
quent aux adjectifs ton. chon, neutron^ veutron (ton,
son, notre, votre).
jô (des deux genres) = leur jà(s) onjô = leurs*
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166 RBVU9 DBS PATOIS
PRONOMS P08SB88IFM.
Moiculin.
Singnlier lou mènnoa.
Pluriel lé mènnoa.
Féminin.
Singulier la mènna.
Pluriel le mènne. i
Les mêmes flexions de genre et de nombre s'appli-
quent aux pronoms loii tènnou, lou chènnou, lou neu-
trou, lou veutrou.
Dans le pronom lou jô (le leur), l'article seul prend
les flexions.
PBONOMS RELATIFS.
Qt^ « qui, que >, masculin, féminin et neutre.
i)on«cdont >.
PRONOMS INTERROGATIFS.
Cui « qui ? ».
Par exemple, quand on dit : « / 'tarevô. — Cui f »,
c'est-à-dire : « Il est arrivé. — Qui ? » Mais quand il n'y
a pas ellipse du verbe, on dit toujours : Cui 't eu que,
« Qui est-ce qui ou que », et Que'teu que^ « Qu'est-ce
qui ou que ? » On dit aussi en abrégeant la formule :
^T eu que.
Quâ « quoi ».
PRONOMS PERSONNELS.
Première personne.
Singulier ze (je).
me.
mA (mot).
Pluriel aoii(i)
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r
L. CL&DkT, — LE PATOIS DE GOLiaNT ET DE S*- AMOUR 167
Deuxième penonne.
SingmUer te {tu).
te.
ta (to»).
Piuriel vou(8).
Troitième penonne {réfléehiê).
che (te),
cbA (sot),
Troieième personne (non réfléehiê).
Masculin.
Singulier I (it) devant cantonne, 1 devant voyelle
Li (/tti) dalt^.
Lou (le, lui datif).
Lui (2«f\ aprée let prépoeitions)»
Pluriel I (f2«) devant consonne, '1 d#vanl voy«l{«.
Lé(8) (les, leur).
Lézt (to»r).
J6 (euûB).
Féminin.
U (M.
la (2a, <«t datif).
l^À 0<<e» apr«c 2m prépositions).
Pluriel le, V (elles).
lé(s) (les, Uur).
lézi (/eiir).
joule (elles, après les prépositions).
Neutre.
é (devant consonne), ^(devant voyelle), équivaut
à il neutre et à le neutre.
eu {il neutre) après le verbe.
J'ai déjà signalé ces formes dans la Romania (XII,
£2).
Le verbe « être », à la troisième personne du singu-
'er de l'indicatif présent, se supprime devant les mots
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168 BBVUB DBS PATOIS
commençant par une consonne. On dira donc, sans ex-
primer le verbe : i bon (il bon) = il est bon ; le huna
(elle bonne) = elle est bonne.
Devant les mots commençant par une voyelle, la même
personne du verbe « être » se réduit à Y. On dira donc :
i 't éreu = il est heureux ; le ï éreuja = elle est heureuse.
II. — FORMES DR LA CONJUGAISON.
INFINITIF.
Il y a cinq terminaisons d'inflnitir.
Au suffixe latin are correspond la terminaison é
ouë
— ôre — â
— ère — re (1)
— ire — i
La terminaison ordinaire, pour les verbes de la con-
jugaison latine en are est é. En effet, dans notre patois,
à Va tonique latin suivi d'un r correspond le son éipére
s=patrem), tandis que Va tonique suivi d'une autre
consonne est devenue ô : pourtô = portatum, bantô
as bonitatem. En se rapprochant de Bourg, dans le
canton de Treffort, on trouve un traitement uniforme
pour ces deux catégories d'à : pare «= patrem, pourtô
= portatum et portare. — Quant au suffixe è'(e labial
tonique), on le rencontre après l'y, après les consonnes
mouillées et les chuintantes, et dans terë (tirer) :
adyô
(aiier).
iarzé
(cKarger),
euiye •
(ouiller) .
mëxé
{manger).
acouné
(aeerocher).
Yèzé
(venget).
PARTICIPE PRÉSENT ET GÉRONDIF.
Le participe présent de toutes les conjugaisons est
en é. Car, dans la phonétique de notre patois, Va suivi
de deux consonnes dont la première est un n, se change
en é : gréy latin grandem. Le participe présent est
(1) Prendre et ses composés font à Tinfinitif : préde.
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L. GLÉDAT. — LE PATOIS DE GOLIGNY Si' DE S^-AMOUR 16d
donc identique à Finfinitif dans la conjugaison en é, et
les verbes en a et en i substituent un ^ à ces deux suffi-
xes. Cet é est précédé de la syllabe « o^ » (latin isc,
français iss) dans les verbes inchoatifs : nuri (nourrir)
fait « nura^é ». Toutefois plusieurs de ces verbes n'ont
pas la syllabe inchoative au participe présent : choufri
(souffrir) ei parti (partir), qui sont inchoatifs dans notre
patois, font, au participe présent, choufré et parte. Les
verbes veni (venir) et teni (tenir) ont le participe pré-
sent en yé : verué, ten^é. Le verbe va (voir) fait au par-
ticipe présent : vayé. Quant aux verbes en re, il y a,
entre leurs infinitifs et leurs participes présents, des dif-
férences très variées, qui résultent du déplacement de
l'accent.
En voici quelques exemples :
Infinitif. '
Participe présent.
rédre
{rendre).
rédé
{rendant).
préde
(prendre).
prenne
(prenant).
bàro
{boire).
buvé, beuvè
(buvant) .
cràre
{croire) .
crayè
(croyant)
lire
{lire).
leyé
(liiant).
rire
(rire).
reyè
(riant).
vivre
{vivre).
vive
(vivant).
meudre
{mordre).
mourdé
(mordant),
dére
(dire).
deyë ou dizé
(disant).
Le féminin du participe présent est en éta : « riante »
86 dit reyéta.
Au lieu du gérondif (dont la forme se confond avec
celle du participe présent) on emploie souvent l'infinitif.
On dit : é veni (en venir) aussi bien que : é venyé (en
venant).
PARTICIPE PASSÉ.
Le participe passé des verbes en é est en d, et celui
des verbes en è', en â :
trouvé (trouver) fait trouvé (trouvé).
pourté (porter) fait pourtô.
afroumé (a/fermer) fait afroumô.
arevé (arriver) fait arevô, etc.
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470 REVUE DES PATOIS
D'autre part :
mëzé {fnanger) fait méz^•
eul^é (ouiller) fait eul^d,
drechô (âreuer) fait drechà.
apourt é {approcher) fait apoortA.
apouyfi {appuyer) fait apouyéL.
araid {arracher) fait aratà, etc.
Les verbes de la conjugaison en i ont le plus souvent
le participe passé semblable & Tinânitif : nuri (nourrir
et nourri). Mais plusieurs ont le participe en u :
couri, comme t courir • en français , fait couru.
crevi (couvrir) fait crevu (et autti crevi),
chônti {tentir) fait chôntu.
chourtl {iortir) fait chourtu, seurtu, {et auui chourti, seurti)*
Le participe de mûri (mourir) est meu, féminin
meurta. — Uvri (ouvrir) a deux participes : uvri et
uvwa.tém. uvwarta : ce dernier ne s'emploie pas dans
les temps composés.
Les verbes en â (= oir) ont le participe en u : voulâ
fait voulu. Dans la plupart de ces participes, la consonne
anale du radical est tombée, et la voyelle radicale s'est
contractée avec la flexion :
pouvâ (pouvoir) fait pu {on dit aussi poui).
chavâ (savoir) fait su.
devà (devoir) fait à7u.
va (voir) fait yu.
Plusieurs verbes en re ont aussi le participe passé
ent^:
meudre (mordre) fait mourdu.
tondre fait tondu.
viyre fait vécu.
bàre (boire) fait byu.
coun^âtre (eonnaUre) fait coun^u.
ordre (croire) fait cru.
Le participe passé des verbes en re a dans notre patois,
comme en français, dés terminaisons très variées :
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L. GLÉDAT. — LB PATOIS DB GOLIGNY ET DE S^-AMOOR 174
dére [dire) faU de.
fôre (faire) fait fa.
prëde (prendre) fait pri.
rire fait ri.
plère (plaire) faitplë.
Les participes passés sont invariables ; ils n'ont aa-
cnne flexion de genre ni de nombre, les liaisons n'en
révèlent môme aucune trace. Cependant quelques par-
ticipes forts ont un féminin : de (dit) fait dëta, pri (pris)
fait prija. Ces féminins ont des pluriels en e.
INDICATIF PRÉSENT
A part les auxiliaires ^*r^(être) et at?ô (avoir), et quel-
ques verbes irréguliers comme fére (faire), aie (aller),
chavâ (savoir), voulâ (vouloir), la première personne
de l'indicatif présent se termine toujours par un ou
atone.
se peurtou (je parte), ze yayou (je vote),
ze bàvou (je boit). ze chéntou (je sens).
Aux deux autres personnes du singulier de Tindica-
tif présent, les verbes en re, ceux en â, et les verbes in-
choatifs en i n'ont pas d'atone après l'accent. Mais plu-
sieurs des verbes en i non inchoatifs ont ces deux per-
sonnes terminées par un e atone. Ce sont, comme en
tmnçeLïB.crevi (couvrir), eufri{offnv),uvri (ouvrir), etc.,
et aussi quelques autres qui n'ont pas d'^ atone en fran-
çais, comme dremi (dormir), qui fait :
te dréme (tu dors),
i dréme {U dor().
Les verbes de la conjugaison en ^ ont toujours Tatone,
comme en français ; ainsi pourté (porter) fait te peurte^
etc.
Les et le t qui caractérisent en latin les deux dernières
personnes du singulier sont complètement tombés, et
on ne les entend plus, môme dans les liaisons. Toutefois,
dans les locutions interrogatives où le prénom suit le
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172 RBVOB DBS PATOIS
verbe, on trouve, comme en français, un < à la troisième
personne : pré t-i (prend-il ?). — Ame-H (aime-t-il ?).
La voyelle du radical du verbe, telle qu'on la trouve
à l'inânitif, est quelquefois modifiée, comme en français
et pour les mêmes causes, à l'indicatif présent. Ainsi :
Pouvà (pouvoir) fait ze peuvou.
Devà (devoir) fait ze dâvou.
Voulà (vouloir) fait ze vu.
Cette catégorie comprend dans notre patois des ver-
bes qui, en français, ont aujourd'hui ou ont toujours eu
la môme voyelle dans toutes leurs formes :
Trouvé fait ze treuvou.
Chourti (sortir) fait ze scurtou.
Pourté (porter) fait ze peurtou.
Veni et teni ont la voyelle du radical de l'infinitif à la
première personne de l'indicatif présent, mais la chan-
gent aux deux autres : « zevenyou, te vèn, i vèn. »
En français, dans les verbes de ce genre, l'accent, aux
deux premières personnes du pluriel, se transportant
sur la désinence, la voyelle de l'infinitif reparaît au ra-
dical : devoir et notes devons. Dans l'état actuel de no-
tre patois, l'accent reste sur la môme syllabe à toutes
les personnes, et le \erhe peurté (porter) fait au pluriel
de l'indicatif présent : nous peurtèn, voi^ peurtô avec
l'accent tonique sur eu. On dit bien aussi pourtèn, pourtô
(moins que peurtèn, peurtô) mais avec l'accent sur le
radical. Devâ (devoir) fait : nov^ dâvèn, voies date, avec
l'accent sur â (1). Dans les verbes veni et tem,qui ne per-
dent pas la voyelle de l'infinitif à la première personne,
cette voyelle se retrouve au pluriel, mais tonique B,ViS&i :
« ze venyou, te vèn, nous ven^èn. »
Quelquefois la vo3^elle de l'infinîtif est modifiée pour
différentes causes à la première personne du singulier, et
se retrouve aux deux autres personnes :
(1) Devèji et devâ, avec Taccenlsur la flexion, existent aussi, mais
sont les formes régulières du pluriel de Timparfait. Cette observation
ne s'applique pas à pourté y dont Timparfait est en Ôva.
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L. GLÉDAT. — LE PATOIS DE GOLIGNY ET DE S^-AMOOR 173
rire fait te rij ri, et ze reyou.
crèodre fait te crèn, i crôn et ze cren^ou.
lire fait te )i, i li, et ze Icyou.
prède {prendre) fait te pré, i pré et ze pren^ou.
C'est le contraire pourrf^'re (dire), qui fait « ze deyou*,
etc te di,i di.»
Dans tous ces verbes on a au pluriel la voyelle de la
première personne du singulier.
Aux terminaisons on$ (ou ions) et eut des premières
et troisièmes personnes du pluriel, qu*on retrouve dans
presque tous les temps du français, correspondent des
terminaisons en « en » (1) et < aji » atones : « nous peur-
tèn (7WUS portons), i peurtan (ils portent) », avec l'ac-
cent sur le radical. Au subjonctif, présent et imparfait,
on dit : que nous peurtèn^ que nous pourtichèn, tou-
jours avec l'accent sur le radical.
La deuxième personne du pluriel se termine généra-
lement en ô dans les temps de notre patois [ô aussi, et
non iôy au subjonctiQ* Mais il y a des distinctions à faire
pour plusieurs temps : nous en parlerons à propos de
chacun d'eux. Â Tindicatif présent la deuxième personne
du pluriel est en 6 (atone) pour les verbes de la conju-
gaison en ^ :
TOUS peartô {vova portez), vous treuvô (vous trouvez)
Les verbes en i non inchoatifs font i (latin itis) : cet i
est aujourd'hui atone.
vons dhjmi
(voui dormez).
vous mèti
{vous mentez)
▼DUS crëvi
(vous couvrez).
vous couri
{vous courez) .
vous vêni
{vous venez).
vous têni
{vous tenez).
VOUS eufri
{voue offrez).
vous uvri
{vous ouvrez)
vous chènti
{voui Mentez),
vous chourti,
seurti
{vous sortez).
Plusieurs verbes en re et un en â (voulâ) ont aussi la
deuxième personne du pluriel en i :
(i) La première personne du pluriel est très peu employée. On la
remplace généralement par la troisième personne du singulier pré-
cédée de an.
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m
tlBVUË DBS PATOtS
vous vêli
vous rédi
vous tondi
vous meurdii
— mourdi
(vous voHiex),
{voui rendez),
(vous tondez),
(vous mordez)
vous prêni
vous defédi
vous créni
(vous prenez),
(vous défendez),
(vous craignez).
Beaucoup de verbes en re et en â ont la deuxième
personne du pluriel en te (latin itis par i bref, fran-
çais dites, faites) :
vous fête
(vous faites).
vous dëte
(vous dites).
vous rite
(vous riez).
vous vite
(vous vivez).
vous pléte
(vous plaisez).
vous conduite
(vous conduisez) .
vous bâte
(vous buvez).
vous lite
(vous lisez).
vous cràte
(vous croyez).
vous coun^âto
(vous connaissez )
vous Ate
(vons avez) .
vous vâte
(vous voyet).
vous date
(votu devez).
vous peute
(vous pouvez).
vous chôte
(vous savez).
Enfin tous les verbes à flexion inchoative, qui ont
les premières personnes de l'indicatif présent en -âsou,
-â, -â, (français w), ont la deuxième personne du pluriel
en âte :
vous nurâte (voiis nourrissez), vous botâte {vous bâ-
tissez). On dit aussi, mais moins : vous nura^ô ou nu-
ra^i.
Plusieurs verbes ont l'indicatif présent irrégulier :
avâ (avoir), être [être), fére (faire), chavâ (sdivoir), voulâ
(vouloir), pouvâ (pouvoir), aie (aller). On trouvera plus
loin la conjugaison complète d'ai?(îetdVfr^.Jedonneici
rindicatif présent des autres verbes dont je viens de
parler :
se feu
ye fai^).
se veu
{je vais).
te f6
(tu fais).
te t6
(tu vas).
i fa
(il fait).
i va
(il va).
nous fèn
(nous faisons).
nous alèn
(nous allons).
vous fôte
(vous faites) ,
vouB alô
(vous aUez),
i fan
(iUfont).
i van
(Us vont).
(1) Quelques-uns de ces verbes s^emploient parfois avec la flexion
ô ; vous veiôf vous meurdô.
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t.. CLÉDAT. — Lfi PATOIS DB GOUGNY ET DE S^-aMoXTR i%
ze chà
(je Mis).
ze vu
(je veux).
te chô
(tu iaU).
te vu
(tu veux).
i cb6, chà
{U taUj.
i vu
(il veul).
nous cbavèa
(nous iavotu.)
nous vêiyèn
(nous voulons).
— chôvèn
—
vous v61i
(vous voulez).
vous ehôte
{vous savez).
i véiyan
(ils veulent).
î chôvan
(ils savent^.
ze peuvou
(je peux).
te peu
(tu peux).
i peu
{il peut).
L'accent tonique est sur le
nous peuvèn
radical à toutes les personnes.
vous peule
(vous pouvez).
•
i peuvan (ils peuvent).
PRÉSENT DU SUBJONCTIF.
La seule personne da présent du subjonctif qui se dis-
tingue nettement du présent de l'indicatif est la premiè-
re. L'atone caractéristique de cette personne est ou à
l'indicatif, a au subjonctif : z^ peurtouei que zepeurta.
La deuxième personne du pluriel diffère aussi, en
principe, dans les deux modes. Mais on se sert ordinai-
rement de la forme de l'indicatif, quand celle-ci n'est
pas en -te. Les formes propres du subjonctif sont : a (la-
tin étis) pour les verbes en é, -ô (latin atis) pour les au-
tres : que vous treûva (que vous trouviez), que voies
seurtô (que vous sortiez). On applique souvent, par con-
fusion, aux verbes qui n'ont pas l'infinitif en é la termi-
naison a : que vous vivâ, au lieu de que vous vivo.
Les verbes qui n'ont pas l'atone e aux deux dernières
personnes du singulier de l'indicatif présent la prennent
au subjonctif : i ré (il rend) et qu'i réde (qu'il rende).
Les verbes qui sont irréguliers à l'indicatif présent
sont aussi irréguliers (quant au radical) au présent du
subjonctif :
Infinitif.
indicatif.
Subjonctif.
Père.
ze feu.
ze fâcha.
Aie.
▼eu.
ala.
VoulA.
vu.
vél^a.
Pouvà.
peuvou.
puicha.
Gbâvà,
ehà*
•bàelM,
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176
REVDE DES FATOIS
IMPARFAIT DE L'INDICATIF.
Il y a trois formes d'imparfait. Les verbes en é ont
rimparfait en 6va (latin abam)^ ceux en i et une partie
de ceux eu re l'ont en iva (latin ibam), ceux en â et une
partie de ceux en re Tout en â (latin ebam). Exemples :
pourtôva (portais). mézôva (mangeait), ad^ôva (aidais).
trouvôva (trouvais). alôva . (allais).
teniva
(tenais).
yeniva
(venais)
nuriva
{nourriuais) .
couriva
(courais).
creviva
(couvrais).
dremiva
(dormais).
métiva
(meMais)
muriva
(mourais).
cûfriva
(olfrain).
uvriva
(ouvrais).
partiva
(partais).
chèntiva
(sentais).
chourliva (sortais.
choufriva
(sou/frais).
bléciva
(blanchissais),
bôtiva
(bâtissais).
sufriva
—
preniva
(prenais) .
rédiva
(rendais).
défédiva
(défendais).
vequiva
(vivais).
londiva
(tondais).
creniva
(craignais).
mourdiva (mordais).
avâ
(avais)
vajâ
(voyais).
devâ
(devais).
pouvA
(pouvais).
chavâ
(savais).
vul^à
velJ^a
(voulais).
crajà
(croyais).
lijà
(lUais).
beuvà
(buvais).
conduijà
(conduisais).
cougnarà
{connaissais), pléjà
(plaisaU).
On voit, d'après cette liste, que l'imparfait en iva em-
piète sur rimparfait en rî, puisque beaucoup de verbes
qui, en latin, avaient la flexion ebam prennent la termi-
naison iva, tandis qu'aucun de ceux qui avaient ibam
ne prend â.
Les flexions de personnes sont les mêmes pour les
trois terminaisons de l'imparfait :
Singulier !'• â.
2» e.
3* e.
Pluriel l^* en.
8« an (par a troublé).
Dans les imparfaits en iva et en ôva, ces flexions sont
atones ; elles sont toniques dans les imparfaits en â.
PRÉTÉRIT
La grande majorité des verbes a le prétérit en i ; quel-
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L. CLÊDkt. — LB PATOIS DR COUONY BT DB S^-AHOUR 177
ques-uns l*ont en u. Les uns et les autres ont les trois
personnes da singulier semblables entre elles. Les per-
sonnes du pluriel sont :
l^e irèn ou urèn.
2« ira ou urô.
3^ iron ou uron.
A la 2^ personne, à côté de ira et urô on trouve aussi
les flexions ite et ute. Les formes telles que irèn et ira
sont le résultat d*ane double analogie : 1^ avec la3« per-
sonne du même temps, iron, 2® avec les !'•■ et 2"* per-
sonnes du pluriel de tous les autres temps. Le dialecte
bourguignon, d'après Mignard (p. 173, 175, 179) fait wr^,
ire, aux trois personnes du pluriel.
Tous les verbes de la conjugaison en é et de la conju-
gaison en i ont le prétérit en i :
pourti (portât), ali (oiat). trouvi (trouvai),
mézl (mangeai),
GhèoU (sûntis), parti {partie). crevi (eouvrU),
méti (mentii). couri (courui). mûri (tnouruê).
chonfri (iouffrU). chourli ($orti$).
Ces derniers verbes ont le prétérit singulier sembla-
ble à l'infinitif. Il n'en est pas de même de teni et de
veni, qui font tènci et vend, formes dérivées de2«* per-
sonnes latines telles que tensisti, vensisti.
Plusieurs verbes en â ou en re ont aussi le prétérit
en i. Quelques-uns ajoutent simplement un i au radical :
défédi Qe défendis), rédi Qe rendis), tondt (je tondis)^
mourdi (je mordis). Quelques autres ont des formes for-
tes : pri (je pris), /î (je fis). Enfin plusieurs de ces pré-
térits dérivent soit directement, soit par analogie, de
secondes personnes latines en sisti (comme conduisis
en français) : deci (je dis), leci (je lus), puici (je pus),
veci (je voulus), conduici (je conduisis), pléci (je plus),
crènci (je craignis), reci devis). Ajoutez vequi (je vécus).
La plupart des verbes en â et quelques-uns en re ont
le prétérit en u :
u = eus yu =vis (de voir) dyu = dus su = sus
cru =8 crus biu ss bus coun^u = connus
RBV. D. PATOIS. 12
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i78 KBVX7B BBS PATOIS
IMPARFAIT DU 80BJOHOTIF.
L'imparfait du subjonctif est terminé en icha : « Que
ze pourticha » {que je portasse). Les flexions de per-
sonnes, toujours atones, sont a, e^ e pour le singulier,
en, ô, an par a troublé, pour le pluriel.
IMPÂRATIF.
La 2* personne sing. de l'impératif est généralement
semblable à la 2* et à la 3« personne sing. de Tindicatif
présent, ou à la 8*, quand celle-ci diffère de la î2« : Te ou
ipré (tu prends ou il prend), pré (prends). — 2V ou t
treûve (tu trouves ou il trouve), treûve (trouve). — Te
ou t nurâ (tu nourris ou il nourrit), nurâ (nourris). —
/ va (il va), va (va).
Les verbes en t qui ont un e atone aux deux dernières
personnes du singulier font Timpératif en a; drëma
(dors), creva (couvre), eûfra (offre). Pour ce dernier
verbe, il semble qu'on dise aussi eûfre.
La l^ et la 2* personne du pluriel sont semblables aux
mêmes personnes de Tindicatif, et accentuées comme
elles sur le radical. Toutefois, quand elles sont suivies
d'un pronom personnel régime, Taccent reprend la place
qu'il occupait jadis régulièrement sur la désinence. On
dit : amô veûtron père (aimez votre père), avec l'ac-
cent tonique sur a de amô, mais : amô m^ ou amô lou
(aimez-moi ou aimez le) avec Taccent tonique sur ô.
Dans ce cas, si le verbe n'a pas la même voyelle radicale
à rinflnitif et à l'indicatif présent, Timpératif prend la
voyelle de l'infinitif; on dit: pet^r^d (portez), mais :
pouriô me (portez-moi).
Exceptions aux règles ci-dessus: voulâ, chavâ, avâ,
étref empruntent les formes de l'impératif au subjonc-
tif et non à l'indicatif. Nous donnerons plus loin la con-
jugaison complète des deux auxiliaires. Voici l'impéra-
tif de voulâ et de chavâ ;
Singulier vet^e ou vulje, ehâcha.
Pluriel vêl^èn ou mO^m,
v«ii ou vuli,
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t. GLÉDâT. — LE PATOiS tB OOLiaNir ET DB S^-AMOUR 179
L*aooent tonique est sur le radical à toutes les pér-
sonnes.
FUTUR BT OONDITIONKEL.
Le fatar et le conditionnel ont les mêmes flexions
pour les trois personnes du pluriel : M en, 6, an ».-«« iV(m$
pourterèn » signifie à la fois « nous porterons » et
« nous porterions ».Au singulier le futur fait « ë, é, « », et
le conditionnel « â, ê, ê. » Dans toutes ces formes l'ac-
cent est sur la dernière syllabe :
ze pourterê (je porterai), ze pourterà (je porterais),
te pourteré (tu porteras). te pourterê (tu porterais)»
i pourtera (il portera), i poiirterê {il porterait).
Dans les verbes en é, les futurs sont en erë: trouvé,
trouverë ; dans ceux en re^ ils sont en rë : dëre (dire)
fait derë, rédre (rendre) fait rédrë,plére (plaire) fait
plérë, Zire (lire) fait lire, préde {poxxr prédrê, prendre)
fait préde, etc. La voyelle du radical change quelque-
fois au futur : bare (boire) fait berë ; fére (faire), farë ;
meûdre (mordre), m^vdrë. Dans les verbes en i non
inchoaiifs la terminaison est en erë pu rë : uvri (ou-
vrir), uvrerê\crevi{(^o\Ji\v'\t)y creverë^dremiiàovxmv),
dremerë; méti {meniiT),méterë;chourti (sortir), c/k>w-
trë (1) ; chènti (sentir), chèntrë. Les verbes inchoatifs
ont le futur en atrë : nuri (nourrir) fait nuratrë. La
flexion atrë dérive du latin isceràbeo, et le f s'explique,
comme celui du français connaître (cougnatreA^ns no-
tre patois), par le groupe de consonnes $r : un i s'est
introduit entre ces consonnes pour faciliter la pronon-
ciation, plus tard s est tombé et le t est restée Les ver-
bes teni et veni ont, comme en français, un futur irré-
-"ilier où apparaît un d de même origine que le t de
uratrë: tendre, vendre. Courir pour lequel on a aussi
'nfinitif coure, fait au futur coure. — Les verbes en
Dut une terminaison en rë : devâ (devoir) taitdevrëf
;i) Ici r du ndical est tombé devant (r«
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180
RBVU£ DBS PATOIS
vâ (voir) fait verë. Pouvâ (pouvoir), c/tat?<î (savoir), avâ
(avoir), perdent le v au futur : poùre.charë, are. Vould
(vouloir) tdiitvedrë.
Nous donnons ci-après la conjugaison complète des
auxilaires avâ et être, et de cinq verbes réprésentant
les différentes formes de la conjugaison ordinaire.
Verbe avâ (avoir).
Pariicipe préêetU ei gérondif. Participe pauè.
ayé ayu.
Indicatif présent. Imparfait, Prétérit.
z' a
z' avà
Z* U
V ô
t* avë
t' u
1 a
'1 avé
'l u
novy en
nouj avôn
nouz urèn
voiq Ate
vouj avô
vouz ur6, ute
•1 an
1 avaii
'1 uran.
Préeent du tubjanetif.
Imparfait.
Impératif.
Que z* acha,
aya
Que z* ucha
Que t' ache,
aye
Que t' uche
acha, aya
Que 1 ache.
aye
Que 1 uche
Que nouj achèO;
, ayôn
Que nouz uchèn
œhèn, ayèn
Que vouj ochô,
ayô
Que vouz uch6
achô, ayô
— acha
—
Que '1 ochan
ayan
Que *1 uchait.
Futur.
CondUionnel
z' are
z* ar&
t' are
t' arô
1 ara
'1 are
nouJ aréa
aot;g arèn
vouj arô
vouj arô
1 ara»
1 aran
Verbe être (être).
Participe présent <
it gérondif.
Participe passé.
été
ëtô
Indicatif présent.
Imparfait.
Prétérit.
ZQ si
z* éra
ZQ fU. fi
l' 6
V ère
te fu, ci
DigitizedbyGoOÇle
r
L. CLÉDAT. ^ LE PATOIS DE GOUGNT BT DE B^AMOUR 181
i 't
'1 ère
i fti, fi
noa cfadp
Douz èrèo
nou furèn, firôn
voaz été
V01U èrô
vou furô, Ûr6
— fute, fite
icbofi
1 éran
i lùran, firati.
Swfouci^ prcMtil.
Imparfait,
Impératif,
Que ze ehaya
Qae se fùcha,
ficha
Qq6 te chaye
Que te foche.
fiche
chaya
Qo' i chaye
Qu' i fuche^
fiche
Qoenou chayèn
Que nou iùchèn,
fichèn
chayèn
Qnevou chayô
Quevou ftichô,
fichô
chay^
— chaya
Qa' i chayan
Qu' i fuchafi
fichan
FtUur.
ze seré
ze 1
ier&
Ce verbe, aux temps composés, se conjugue avec lui-
mdme ou avec avâ.
Verbe « «été » (chanter).
Participe priêeiU et gènmdif. Participe pané.
tètè tèt6
N.-B. — Il y a des verbes de cette conjugaison qui ont
rinflnitif en é*, et le participe passé en à.
InHeaiif préeent.
Imparfait.
PrétèrU.
ze Mon
ze fètôva
ze tèU
te tète
te fètove
te fétt
i tète
i fètôve
i féti
nou <ètèn
nou lëtôvèn
nou fétirèn
vou iéià
vou fètôvô
vou fétirô.fétite
i «ètan
i <èt6van
i féUrait.
Suhjonetif prnent.
Imparfait.
Impératif.
Que ze «èU
Que ze «éticha
Que te fête
Que te fétiche
fùle
Qu' i lète
Qu' i fétiche
Que nou «étdn
Que nou fètichèn
fètèn
Que vou <èU, lètô
Que vou fëtichô
fèt6
Qu' i fètan
Qu' i fétichan
Futur.
Conditionnel
ze iéierë
ze téiert
Digitizedby VjC
m
RRVOB DB8 PÂT0I8
Verbe rédre (rendre).
Participe pr««i< et gérondif. Participé
f paué.
rédé
rédu
Indicatif prècent.
Imparfait.
PriUrU,
ze rédou
ze rèdiva
ze redit
te rét
te rèdive
te rédi
i r6
i rèdive
i rédi
nou rédèn
nou rédivèn
nou rèdirèn
vou rédi
vou rèdivô
You rèdirô,rôdité
i rédan
i rédiva»
i rédiran
Imparfait,
Imipèratif.
Que ze réda
Que ze rédicha
Que te rëde
Que te rédiche
ré
Qu* i réde
Qu' i rédiche
Que nou rédèn
Que nou rédichèn
rédén
Que vou rédô, réda
Que vou rédichô
rédi
Qu' i rédan
Qu' i rèdichon
FutfÊTs
OwWMfvwimvi •
zerédH
zerédrà
Verbe devâ (devoir).
Participe préêcnt
et gérondif.
Participe pa$$i.
devé
d^u
Indicatif présent.
Imparfait,
PrHérit.
ze dàvou
ze devà
ze d^u
te dà
te deve
te d^u
i dà
i deve
i d^u
nou dàvàn
nou devèn
nou d^uràn
vou date
vou devô
vou d^urô, d^ute
i dàvan
i devait
i d^urayi
(1) Quelques verbes en re ont le prétérit en u it %e biu »> (je bus),
(2) Plusieurs verbes en re n'ont pas la même voyelle radicale aux
trois personnes du singulier. Ainsi rtre fait 7^ reyou, te ri, i ri, nous
reyèn, vous rite, i reyon. Ces verbes ont en général le participe pré-
sent conrorme (quant à la voyelle radicale) à la !'• personne de Tin-
dicatif: r^^ (riant).
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r
t. GLÉDAT. — LE PATOIS DB COLIONT ET DE S^-AMOUR 18S
Subjonctif prêtent. Imparfait. Impératif.
Que ze d&va Que ze doucha
Que te dàve Que te douche dft
Qu' i dàve Qu' i douche
Que non dftvèn Que oou d^uchèn
Que vou dàyô, dâva Que vou d^uchô
dàrèn
date
Qa' i dAran
Futur,
te devrfi
Qu' i doucha»
Conditionnel,
ze devra
Verbe cfiènti (sentir).
Participe prêtent et gérondif. Participe paué.
chèoté chèntu
N.-B. D'autres verbes de cette conjugaison ont le par-
ticipe passé en t.
Indicatif prêtent.
Imparfait.
Prêtera.
ze chôntou
ze chèntiva ze
chènti
te chôn
te chèntive te
chènU
i chèo
i chèntive i
chènti
non chèntÔQ
nou chèntivèn non
chèntirèn
▼on chônti
vott chèntivô vou
ehèntirôyChentite
i chèntan
i chèntivan i
chèntiran
Imparfait.
Impératif.
Que ze chènta
Que ze chènticha
Que te chènte
Que te chèntiche
chèn
Qu' i chènte
Qu' i chèntiche
Que non chèntèn
Que nou chèntichèn
chèntèn
Que von chèntô, chènta
Que vou chèntichA
chènU
Qu' i chèntan
Qu' i chèntichan
Futur.
Conditionnel.
ze chèntrô
ze chèntiA
Verbe
nuri (nourrir).
nuratè
nuri
Indicatif prêtent.
Subjonctif prêtent.
Impératif.
S6 nurâjou
Que ze nurAi a
te nurâ
Que te nur&«e
nurft
î nar&
Qn' i nurâ«e
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lai
nou nuràfèn
vou nur&te
i Duràfan
RBVUE DES PATOIS
Que nou nur&fèn nurAiôn
Que vou nuràio, nuràfa nurftte
Qu* i DurAian
Les autres temps se conjuguent comme ceux de
chèntL
On remarquera qu'il n'y a pas de forme inchoative
pour l'imparfait.
Plusieurs verbes sont inchoatifs dans notre patois, qui
ne le sont pas en français. On dit : « ze partâsou (je pars) y
ze choufra^ou (je souffre), ze murâ^ou (je meu7^) »,
etc.
GLOSSAIRE (i).
A, â, prép.
Abédouné, abandonner. A rin-
dicatif présent, dans ahédou-
nou J^abandonne. l'accent
tonique parait être sur Vé.
Abatre, abattre,
Javulje, abeille.
Aberéy abreuver,
Acheûta, abri.
Absé, absent.
Akeû, aeeord,
Acourdé, accorder. La première
personne de l'indicatif pré-
sent est akeurdou, avec l'ac-
cent sur eu.
Acourtë, aeeroeher,
Aculyi, aceueilHr.
Aieté, acheter.
Atevé, asuire, achever,
Admëtre, admettre.
Adouré, adorer,
Adôci, adoucir.
Adrechë, adreuer,
Afebli, affaiblir,
Afroumé, affermer, La première
personne de l'indicatif présent
est afreumou, avec Paccent
sur 0tt.
Aftrôsou, affreux,
Agachë, agacer,
Arou, âae,
AJEenoul7ë, agenouiller,
Môton, agneau.
Agréti, agrandir,
Agrémé, aarêment.
Eglou, aigle.
Egrou, aigre.
Egô, aigu,
Olje. aiguille.
Effulyon, aiguillon,
Hémoulé, aiguiser. L'indicatif
i. Au momeot où nous avons réuni les éléments de ce glossaire,
notre vue principale était de recueillir des matériaux pour une phoné-
tique du patois de St- Amour. G^est pourquoi nous avons rangé les
mots patois dans Tordre alphabétique des mots français qui les tra-
duisent. Cette disposition, que nous recommandons à nos correspon-
dants, et qui peut d*ailieurs être complétée par un petit répertoire
dans l'ordre alphabétique des mots patois, se prête mieux en eiTet aux
recherches phonétiques.
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L. GLÉDÂT. — LE PATOIS DE GOUQNY ET DE S'-AMOUR 185
présent, première personne,
est rémeûlou.
AJre (mot féminin), ail.
Ola, aile,
Otralieû. aiUeurt,
Amé, aimer,
PJe vieû, aîné.
£tra« chueû, aire.
EJou, aise.
Azoumé, ajourner.
Ajouté, ajouter.
AJëna, akne.
Epréde, allumer le feu,
Amandre, amande.
Bamôcé, amaeeer.
Ama, âme.
Ama, amer.
Amitja, amitié.
Amwarô, fèm. amwarôsa, amou-
reux, euee,
Abwilë ou amwijë, amuur,
Onoa, âne.
Gheûma, àn^ete,
Ansoo, ange
Effuela (avec Vaceent toniq;ue sur
la première syllabe), anguille,
AniJDÔ. animal.
Enô, année, — St'eié, celle année.
— St'elé pôchO, Vannée derniè-
re.
£û, aoust.
Aprechevft, apercevoir,
Paratre, apparaître.
Creié, appeler.
Apoartë, approcher.
ApouyC appuyer.
AreoTeûla. araignée,
Abrou. arbre,
krzéf argent,
Araie, arracher,
krés^, arranaer.
Deri é , arriére en).
Arevé, arriver,
Areûzé, arroser.
Aséblé, assembler*
Cheté, asseoir.
Pro, assez.
Acheta, assietU.
Achoamé, assommer.
Baf& fmaseulin)^ auge.
Egmeté, augmenter.
Eumeûna, aumône,
Ona, aune.
Devé, auparavant.
Pré, auprès.
Acbe, aussi [suivi de • que 9.
Etoa, aussi également).
Ghasteû, aussitôt.
Até, autant,
Otft, autel,
Oteû, auteur.
La tou, ]ou tou, u tou, autour.
Otroa, fém, 6tra, autre.
0 tramé, autrement,
Avaié, avaler.
Avéchou, avance.
Avéchë, avancer.
Devé que l'ôtrou, avant tautre.
— Avé-deri, avant-dernier. —
D'avô qu'yë, avant-hier.
Avârou, avare.
Avwâ, avec,
Aveni. avenir, .
Fourtëna buna, aventure (bon-
ne).
Avarche, averse.
Averti* avertir,
A vu, aveu,
AvuIjou, fém. avulxe, aveugle,
Avulyë, aveugler.
AvUÔ, avisé.
Avoucft, avocat.
Avouyë, avouer,
Avri, avril.
BabeUë, babiller.
Bakye inuuc,), bac,
Badene> badiner,
Bagàsou» bagage.
B&gua. bague.
Bagurëta, baguette,
B&ffnë, baigner.
B&Ire (masc), bail.
Mftmé, baiser,
Bftchë, baiuer,
Ron, balai,
Balanche, balance,
Baléchë» balancer.
Afakyë, balayer,
Barcon, balcon,
Bôla, balle.
Béda, bande,
Bédô, bandeau.
Bédé, bander.
Bédi, bandit.
Bon-mère, bannière.
Bédoulye, bandouillére.
Bancarouta, banqueroute.
Batijë, baptiser.
Batémou, baptême.
Bakyë, baquet.
Bourieûre, baratte.
Barba, barbe,
Barbie barbier.
Barboulrë, barbouiller,
B&ra, barre.
Barire, barrière.
Baraca, barrique.
Bô, fém. bôcha, bas, baue.
Sôche (na), bas (un).
Bôcha-cou, baue-cour.
Bachën, bauin.
Bachënye. bassine.
Bachenrë. bassiner.
BatÂlre, batailu.
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1
188
RBVaS DES PATOIS
Bôtà, bâtard,
Batô, bateau.
Bateli, batelier.
Bôtemé» bâtiment,
Bôll. bâtir.
Bôton, bâton.
Bâté, battant
Batemé, battement.
Bâtre, battre. Part, passé :
« bain 9, indic. prés., pre-
mière pers. : « ze bâton » ;
imparf. : t bativa » ; prêt :
c bâti ».
Bava, bavard.
Bava, bave.
Bavëta, bavette,
Biô, fém. bala, beau, belle,
Bié, beaucoup.
Biôtô, beauté
Bëca .féminin, bec,
Becâcne, bécane.
Bêcha, bêche.
Bécé, bêcher,
Bequé, becauetter,
Peguelyë, bégayer,
Bugnëta fém, , beignet.
Béleraé, bêlement.
BelëiSi, belette.
Benâ, benêt.
Benyatre, bénir Part, passé :
benyu bén%i benâ bénit), be-
nâte bénite .
Benati, bénitier.
Bequël^e, béquille,
BrI, berceau.
Gourté, bercer,
Va»i, berger.
Vwire, bergère.
Brezeri, bergerie.
Beràche, besace.
Bezougne, besogne.
Fôta, besoin.
Bâchon, besson,
Béte, 6ét<!.
Béterâva, betterave.
Bêlé, beualer,
Beûrou, oeurre.
Bié, &tats.
Bi^e, 6û;^.
Bén (lou), bien (le).
Bèn, bien, adv.
Bié, bén, 6im {beawoup).
Bènfa, bienfait.
Bén éreû, bienheureux.
Bén dasteû, bt>n((}(.
Bière, bière (à boire),
Bire, 6ièr« (cercueil).
Bigou, bigot.
Bila, &t7<!.
Gobilye, bille (d'enfant).
BelTë, W«e<.
Bené, biner,
Biqua, bique.
Blzt, bizarre,
Biagueû, blagueûsa« blagueur,
euse
Blâmou. blâme.
Blamé. blâmer.
Blan, blanse, blanc, blanche.
B\és\, blanchir.
BIÔ, bU,
Blecbë, blesser.
Blechëra, blessure,
Bieû, bluza, bleu, bleue.
Bebëlre, bobine.
Bwë, bceuf.
Bare, boire,
Beû, bois.
Bàzi, boisé.
Bwâté, boUer,
Bwatô, bwatûja, boUeux, eu$e.
Bôl, bol.
Bon, buna« bon, bonne.
Buneû, bonheur,
Bunoumou, bonhomme.
Bonsou, bonjour,
Bounë, bonnet.
Bôr, bord.
Bourde, border.
Bourdëra, bordure.
Beumou, fém, beurna, borgne.
Beûna, borne.
Abeûné, borner.
Bouçu, bossu, bossue.
Bouta, botte.
Gueurze. bouche.
Beû^i, boucher, subst masc.
Beuverie, boucherie.
Beûjon, bouchon.
Boudeû, boudeûja,6ot4ilettr, -eu-
se.
Budén, boudin.
Goulue, boue.
Boufu, bouffi,
Bôzë, bouger,
BulTé. bouillant,
Buli, bouilli.
Bôdre, bouij/tr. Indic prés,: cire
bulTou, i bô.»— Imparf.: c bu-
l^lva. »
BulTon, bouillon,
Bouléxi, -ire, boulanger, boulan-
gère.
Boula^ boule,
Boulëta, boulette.
Bouleversé, bouleversé,
Boukië, bouquet.
Bourbô, bourbeux
Bourbl, bourbier,
Bourdouné, bourdonner.
Bou, bourg.
Bourgâda, bourgade.
Bourzà, bourgeois.
Bourache, bourrache,
Bourlë, bourrelet.
Boucha, bourse.
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L. CLÈDkT. — LE PàTOIS DE COLIGNY ET DE S^-AMOUR 187
Basculé, hoMieulêr.
BÔja, bùuse.
Boutëlxe, bouteille.
Butêca. boutique.
Boutouné. boutonner.
Boutounire, boutonnière.
Boavi, -ire, bouvier, ièr$,
Bouyô, boyau.
Bracouni, braconnier.
Braira, Bralreû, brailleur.
Uzouné, bratre,
Brôja, braise.
BrsLnse, branche.
Palreû^ brandon.
Brélé. branler.
Bra, brat.
Brazi, brasier.
Brachâ, brassée.
Bràvou, br&va, brave (au sens
de ôeou),
Br&Temè, bravement.
Môton. brebis.
Bredoulië, bredouiller,
Bràcbe» Bresse.
Bretâla, bretelle
Bricoula, bricole.
Brëda, bride.
Brpdé, brider.
BrelJé, bnllant
BrelTë, briller.
Brèn. brin.
Garon, brique,
Brikré, briquet.
Brou, broc.
Bour.të, brochet.
Boar^ta, brochette.
Bourde, broder.
Brouderi, broderie.
Bronze, broncher.
Broucha, broue.
Broucé, brouer.
Cevlre a reûva, bro%utte.
NTële. brouUlard.
Broul'ë, brouiller.
Brou ch aille, broussaille.
Breûté, brouter.
Brayë, broyer-,
Peliôtra. bru,
Brire, bruire.
Breyemé, bruissement,
Bri, bruit.
Brûlera, brûlure.
' Brë, bruna, brun, brune,
B«^uire, bruyère.
' ï «eron, bûcheron.
£ \7é,bucler.
\ f ràchon, buisson.
E vabiou ou buvôblou^ buva-
C bana> eabane,
C baré, cabaret.
C&ba, eabas.
Gadrouba, cabinet (armoire).
Cabrieûla, cabriole.
Cabrieûll, cabriolet.
Ga^ëta, cachette,
Cadé, cadet,
Oâ^e, cage,
Côl^e, caille.
Cal^â, caillé.
Caliâ, caillot.
Gal^eû, caillou.
Kéce, caisse,
Kéci, caissier.
Gaioulé, cajoler,
Calmou, calme.
Calmé, calmer.
Calcula, calotte.
Comarade, camarade,
Camà, eamard.
Camljeûla, camisole.
Can, camp.
Képafirnâ, 'gnkràSi, campagnard,
-arde.
E^épâ^ne. campagne,
Camu, camus.
Canà, canal.
Canâ, canard.
Càna, cane.
Cftna. canne.
Canéla, cannelle.
Capablou, capdblou, capable.
Capote, capote,
Caracaté, caqueter (se dit des
poules).
Pre quâ. car,
Carâfa, carafe.
La carénma, carême (le).
Carachë, caresser.
«Sarugne, carogne.
Carouta, carotte.
Carpa, carpe.
Caro, carré, -ée,
Caryô, carô, carreau.
Cariére. Oarire, carrière.
Carieûla, car noie.
Caroube, carrosse.
Carta, carte.
Câcé, casser.
Cacereûla, casserole.
Cacheû, casseur,
Castonade, cassoTuide.
Côja, cause.
Keûcion, caution.
Cavali, cavalire, cavalier, -ière.
Côva , cave,
Centura, ceinture .
Le chèndre, cendres (les).
Ce, cent.
Cétènna, centaine.
Cétiëmou, centième.
Cëpa, fém.,cep (de vigne),
Cepédé, cependant,
Chelyou, cercle.
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188
RBYUB DBS PAT0I8
Gheré, cercler (un tonneau),
iSarfwà. cerfeuil
Gharvala, cervelle,
SôlJOn, jSôkrëna, chacun, cha-
cune,
iSagrèn, chagHn.
5ènna, chaîne.
Ghala, chaise,
Saled, chaleur,
Samal^^ë, chamailler,
iSambra, chambre.
Ssok, champ.
Moucharon, champignon.
/Sédftia, chandelle,
Sézé, changer,
iSéchon, chaneon.
iSété, chanter.
iSevenô, chanvre.
Sapé, chapeau.
Àap&la, chapelle,
iSapon, chapon.
Sôqne, chaque,
Sk, char,
iSarbon, charbon,
iSercutié, charcutier.
SaJtzon, chardon,
Suriê, charger.
Stanire, ekamière.
iSarpéta, charpente.
iSareta, eharette.
iSaru, charrue,
5ache, ehaese.
Sa» chat^ «ata, chatte.
SôtAgne, châtaigne,
Sôté, château
Saieuë, chatouiller.
S6, «ôda, chaud, -dtf.
iSfôdlre, chaudière.
ShTté, chauffer.
Roula, chaume,
Sôche, ehauuer,
iSôchëta, chauaette.
Âôchëra.iSôcheméta, chauaure.
Pelô, chauve.
Rata voulftche, chauvetouris.
Ghô, chaux.
Semèn, chemin,
Semenù, cheminée.
iSemiJa, chemise.
SùnOM, chêne.
Kdi. chenet,
SeikkUe, chenUle.
Se, «ëra, cher, chère.
SOMTChët chercher.
Ghéri, chérir,
Seretô, cherté.
Gheti, chetiva, ehétif,chétive.
iSevô. cheval.
â^evëUe, cheville.
5ëvra, chèvre.
Brek'èn, e^^vr^au.
Vé, e/MJz.
jSèn, «ëna, cAten, cAtennf,
^ifrou, Mtifré.
Deurrê, choir.
Ghivazi, choisir,
iSepëna, chopine,
jSeûJa, c/^M.
â^ô. eAoïi.
GhieûtA, dumette.
Ghuiché, chuchoter.
Quyë, ci,
Girou, a«r^«.
E76Uquel7on fu), (à la) cime.
Cecëlxe, cil
Ghèn. dnq,
Ghènquiétëmou^ cinfiuantième.
Ghènquiëmou, einçuieme.
Cire, cirer.
Blu«ëta« maan.
Glabôdé, clabauder.
IjSl, iTÔra, «teir, claire.
ijaretA, clarté.
Lt6, cte/.
L'OUM^ cloche.
Jjonsi, clocher*
Epéra, cloison.
Eueûre, clore. — Part, passé:
l'yeû. — Ind. près. : r%lreû-
jrou, rél'eû^
Lieû, clou,
CkiyoUj cochon.
K^eur, kreû, ea
Ereûfrou, coffre.
Ason, cognée.
Gunyë, cogner.
Cwafé, bourlé, coiffer.
Cuën, coin.
Guèn, cotn^.
Goulôre, colère.
E'eûlëca, colique.
Eieûla, eotle.
E'eûlé, eolier.
Goulrë, cottiar.
Goulëna, coUine.
Ooulomba, colombe.
Goulëna, colonne.
Navëta, colza.
Gombatre, combattre.
Gombèn, combien.
Repli, combler,
Eemëdé, commander,
Eemé, comme, comment,
Eemeûdou, commode,
Eemèn, kemëna, commun, com-
mune.
Gomplazé, comglazéta» com-
plaisant, complaisante,
Gomplimé» compliment,
Gompeuzé, composer. Gompeu*
JÔ9 composé.
Gompréde, comprendre.
Gonté, comptant..
Gontou, compte.
Banca, comptoir.
I Goncevâ, concevoir. Ind. près, :
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L. GLÉDAT. — LE PATOIS DK GOLIGNV ET DE 8^-AMOUR 189
xe conceva^u, te conceva.
Imparfait, xe concevi va. Par(.
patte : con<u.
Goanrfttre, eonnaUre,
Gonsairé» comerver.
Conté, amient.
Gontrérou, contraire.
Gontranë, contrarier.
Contre^ contre. A contre k^eû,
à contre cœur,
Gontrevé, contrevent.
Poale, coq.
Eeuqaël^e. coque, coquille.
&eû, cor (aux pieds).
Croabël?e, corbeille.
KjeuTûSLj cordé.
Goardon, cordon.
Kmrdaniy cordonnier,
&eama, corne.
GoaroëlTe, corneille.
Gouraë. cornet.
Kreû, corps.
Golidô, corridor.
Coriië, corriger.
&eu, corsage.
Kreatelëta, côtelette.
Kieûta, côte,
Lran, eôtè,
CoQtelTon, cotillon.
CoQton, coton.
06, cou.
Coié, (caw«e dans le Rêver-
Moiil), coucher.
Ooadou, coude.
CO de pië, cou-^-vied.
Godre, coudre. Ind prés. : ze co-
joa, i oO, TOUS COZi : Impar-
fait : xe couzlva . Part. pas. :
coazu.
Caaaa, couenne.
Goaleû, couleur.
Gô, coup.
Kreûgë, couper.
Gonperât coupure.
Goa, cour.
GonraroQ» courage.
Goaré, courant,
Gioabi, courber, Ind. Prés. : xe
croabafoaj Imparfait : xe
croabiva : Part passe : croubi.
Cîoure, conrl, courir.
Carda, courge,
Conrëna, couronne,
Coara, courroie,
Conreha, coursé.
Cuë, carta, court, courte.
Cazèn, cousin,
Cazëna, cousine,
Cuce, coussin,
Caté, couteau.
Kieûté; coûter.
Kreadëra. couture.
Couvô, couvée.
Couvé, couvent.
Guélrou, couvercle,
Crevu, couvert.
Guftrta, couverte, couverture,
CrevI, couvrir,
Gras&ra, crachat.
Gra^, cracher.
Grftya, craie,
Grènti, créntice, craintif, crain-
tive.
Grlja, crampe,
Grépon, crampon,
Grftnoa, avare,
Gr&cbe, craue.
Grev&ta, cravate,
Grftyon, crayon.
Grë*e, crèche,
Eemôlyou, (masc.) crémaillère,
Grénma, crhne,
GrépL crépir.
Frija, crépu.
GrèncboD, cresson,
Gréta, crête,
GruUë, creuser,
Pron, pronda, creux, creuse,
(dans le sens de profond),
Grev&che, crevetsse,
Gre^é, crier,
Greyâ, crey&rda, criard, criar-
de,
Kreûblou, crible.
Grenire, crinière.
Grija, crise,
Grispé. crisper.
Gourxë, crochet.
Gourou, crochu.
Grâre, croire,
Grwajft) croisée.
Grwajë, croiser.
Grfttre, eroUre.
Grouqué, croquer,
Greûta, crotte,
Greûté, crotter.
GouIé, crouler.
Groupl, croupir.
Greûta, croiUe.
Grayablou, croyable,
Gru, creva, cru, crue.
Guli. cueillir. Ind. prés. : xe
cuha^u.
Gulre, cuillère.
Gui, cuir,
GuirOf cuire. Ind, prés, : vous
cuite* i cuëyan ; Imparfait :
xe cuya ; Part, prés : cueyé.
Guzëna, cuisine,
Guzeni, cuisinier.
Guicbe, cuisse.
Gui, cuita, cuit, cuite^
Guivrou, cuivre.
Gulôta, culotte.
GurO, curé.
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\
190
Creyeû, creyeûja, ewrienx, cu-
rieuse,
Tëna, cuve.
Cuvi, euvier.
D'abeû, d'abord.
Dényë, daigner.
D'ailleû, d^ailleun.
Dé, dai*.
Dama, dame.
Dan^ereû, dangereux.
Dé, dans.
Dèche, danse.
Dèchë, danser
Dècheû, danseur,
Dôba, daube.
D'ayétacou, davantage.
De, de.
Dayé, dé.
Débtirâ., débarras.
Débraye, déblayer.
Débourdé, déborder.
Débouté, débotter
Débeû^ë. déboucher,
K^épou, debout,
Débredé, débrider,
Débroul'ë, débrouiller,
Decba, deçà
DékTepé, décamper,
Dé^énné, déchaîner,
Dé^arzë, décharger,
Dé^arnô, décharné.
Décocha, déchaussé.
Déféré, déclouer.
Décôdre, découdre.
Décourazë. décourager.
Décourxë, décrocher,
Décreûté, décrotter,
Dedé, dedans.
Dédëre, dédire.
Dédroublé, dédoubler.
Dé'alTë, défaillir.
Défère, défaire.
Défédre, défendre.
Défècha, défense.
Déféré, déferrer.
Defeyé, défiant» défier.
Défourmé, déformer,
Défèn, défunt.
Dégage, dégager.
DéguTènné. dégainer,
Dé«ëlou. déael.
Dégour^ë, dégorger,
Dégurdi. dégourdir,
Dégrâchë. dégraisser.
Dégringoulé. dégringoler.
DéguenelTU, déguenillé.
Déjeû^à. déhanché,
Defeû, (Coligny : deyô ; dans le
Revermont : defou), dehors.
Déjra, déia.
P^nné, aéjeuner.
RfiVUB DBS PATOIS
De rôtrouHon, delà (parddà).
Délacbë, dÀlaisseTé
Délôcé, délasser,
Délec&, délicat.
Délaye, délier,
Délouzë, déloger.
Délé^ou, déluge,
Deman, demain,
Démanxouné, démancher,
Deméda, demande,
Demédé, demander.
Démézou (se), démange (je) ; *e
me démésou, yai dés déman^
geaisons.
Demar^ë. démarche,
Déménazë, déménager,
Déméti. démenti,
Demouranche, demeure,
Deraouré, demeurer,
Déraeûli. démolir.
Déniée, dénicher.
Dé, dent.
Dépaïjë, dépayser.
Dépare, dépêcher,
Dépédre, dépendre,
Dépé, dépens,
Déspécha, dépense.
Déspéché, dépenser.
Dépéri, dépérir,
Déplayë, déployer,
Dépeûzé, déposer.
DépouUë, dépouiller.
Depi, depuis
Déracené. déraciner,
Deri, derlre. dernier, dernière.
Déroubé, dérober,
Deri, derrière.
Dé, dès.
Déjasteré, désaltérer.
Déjapwéntu désappointé.
Déchédre, descendre,
Dézénouyë, desennuyer.
Dézâ, désert.
Dézarté déserter.
Dézéspwâ désespoir.
DéjabeUë. déshabiUer.
Déjounoiirë, déshonorer.
Dézl, désir
Déjoulé, désoler..
Désert, dessert.
Dechou, dessous.
Desu, dessus.
Dézuni, désunir.
Détaxe, détacher.
Déteré, déterrer,
Détou, détour.
Dëtou (masc). dette.
Dië. deuil,
Deû (masc), douve (fèm,)^ deux.
Deûjëmoa, deuxième.
Deve, devant,
DevenL devenir,
Derà, devoir.
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L. CLÉDAT. — LE PATOIS i>E GOUONT BT DE S*-AMOUR 191
Dévouré, dévorer.
Die, Dieu,
Diablou, diabU.
Diferanche, différence,
Dimë^ dimanche.
Dènné, diner.
Dcre, dire.
T>i&[ÀréUe,duparaUre .
Dispéché, dupenur.
Dlspeûsé, diiposer,
DistaDCbe, dittance.
Déverti, divertir.
DéTizé, divieer.
Di. dix.
Dijëmou dixième.
Dizënna, dizaine.
D&, doigt.
Doméne, domaine.
Yalë, domestique ( valet).
Servéta, domestique (femme).
Damazou, dommage.
Don, donc.
Balrê, donner.
Douré, dorer.
Dremi. dormir.
Droublou, doublou, double.
Droabiëra, doublure,
D6cemé, doucement,
DOQlTë, douillet.
DouieCt, douleur.
Dô, dCcha, doux, douce.
Douje, douze.
Doujènna, douzaine.
Dra. drop.
Dreci. dreeser.
Drâ. droit.
Dr&» dr&t&i droit, droite.
Dreûlou, drôle,
Da, dura, dur.
Dnremé, durement.
Pftfô. duvet.
EgUTe, eau.
Ebëna, ébéne.
Ebourné, éborgner,
Crepely u . ébo urriffé .
Ebrélé, ébranler.
Ebrechë, ébrécher.
Eiata, écatUe.
Echarlouta. èekalotu.
|<apé, échapper.
«Ejarça. éckarpe.
Kiôdé, éehauder.
E^^'a, éehelU.
Ej vëta, écheveau.
Ej la, échine.
El lé, éciairt (faire des).
Al mé, éclairer (quelr]u*un ou
j aelque chose).
|c leûta, écoU.
« eûche, écorM.
S< ift^^icoreher.
Dépelyouté, écosser.
Ecuté, écouter.
Ëcrevichou (ma8C.}« écrevisse.
Ecruéle, écrouelles.
Coulé» s*écrouler,
Ecuala, écueUe.
Ekrëma, écume.
EkTem^eûre, éeumoire.
Efachè, effacer.
E fraye, effrayer.
Efrontô, effronté.
Eli je, éalise
Eloun^e, éloigner.
Ebarachë, embarrasser.
Ebarâ, embarras.
Ebrachë, embrasser.
Réraoulé, émoudre.
S'éparé, s'emparer,
Ëpa^ë, empêcher.
Epli, emplir.
Ëplwà, emploi.
Eplayë, employer.
Epronté, emprunter.
E (n), en. (Enlever se dit élevé,
tandis que élever se dit élevé).
Encoure, encore.
Ecrou, encre.
Edrë, endroit.
Edra, endroit (d'une étoffe).
Efé, enfant,
Efâ, enfer.
Egagë, engager.
Egurdi, engourdir.
Elevé, enlever.
Enui, ennui.
Eremé, enrhumer.
Esenre, enseigner.
Es blou, ensemble.
Etédre, entendre.
Etédu, entendu.
Etétô, entêté.
Eti, entier.
Etre mi. entre.
Etre, entrer.
Evà, envers (d'une étoffe).
Evié, envoyer.
Eviré, environ.
Epé, épécha, épais, épaisse,
Epôla, épaule.
Eparvi, épervier.
Epëna» épine.
EpénUe, éfingle.
Piemé, éplucher.
F.peûzé, épouser.
Epeû, épeûja. époux, épouse.
Epréde,^j3r«ndr«(allu merle feu) .
Escargou, escargot.
Espère, espérer.
Espwâ, espoir.
Esuyë, essuyer.
E, et.
Et&, état.
Etarnevé, étemuer. Ind, fri$*t
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Itô
RBVUE DBS PATOIS
s* étarnevou, avec Taccent
sur a.
Etrezi, étranger,
EtrèlTë, étrangler
Etrènna, étrenne.
Etrà, étrftte, étroit, étroite,
Etudrë, étudier.
EvelJë, éveiller,
Lavieû, évier.
Espligué^ expliquer.
Expeûzé, exfwser,
Espré, exprès.
Fôbla, fabU.
Fabrëca, fabrique.
Fô«ë, fâcher.
Facilou, facile.
FSiChan, façon,
Faffou, fagot,
Fftblou. faible.
Fftblacne, faiblesse.
Fan, faim,
Falft, falloir.
FamëlTe, famille.
Fatëfi», fatigue.
Chaye, faucher,
F6, fôcha, faux, fausse,
D& (mase.), faux.
Fôta, faute,
Fum&la, femelle.
Fëna, femme.
Fèdre, fendre.
Fêta, fente.
F&. fer,
Froumé, fermer.
Frémi, fermier.
Fêta, fHe.
Fwâ, feu.
Foulre, feuille,
Fôva, fève,
Fuvri, février.
Fich&la, ficelle.
Peyê, ^, verbe.
Fie. fiera, fier, fière,
Fëga, fyue.
Flvra, fièvre.
Fi, fil,
Fëlre, filU.
Garchon, fils.
Felreûlou, fiUeul,
Asuire, finir. Ind. prés. : ;3*asuë'
you, t'asui. Part, passé :
asui. Part, prés.: Asuéyê.
Fièula, fiole.
Frajoulë. flageolet.
Flanéle, fianelle.
Flaca, fiaque.
Elcreûcheû, fléau à battre le blé,
Fleû, fleur,
L^uri, fleurir.
Fle&ricê, florissant.
Pwft, foi.
Fwa, feyouy foie.
Fên, foin.
Fare, foire,
G6, fols,
Fontanna, fontaine.
Feûche, force.
Fourche, forcer. Ind. prés. : ze
feûcbou, vous feûchd ; Im-
pératif: fourcb6-lou.
Fourê, forêt,
Farje, forge.
Fourxeron, forgeron
Fourbe, forger,
Feû, feurta> fort, forte.
Tera, fossé,
Fô, foula, fou, folle.
Fwë. fouet.
Fwaté, fouetter,
FieiiTe, fougère.
Foula, foulard.
Foula, foule.
Fou, four.
Fourbe, fourche.
Fourxëta, fourchette.
Froumi, fourmi.
Fournéze, fournaise.
Fournô, fournée,
Fourarou, fourrage.
Fwa, foyer.
Fré, frêche, frais, fraîche.
Frôja, fraise.
Frôzi, fraisier.
Frecachft, fricassée.
Défriche, fruhe,
Frecachë, frire,
Fryë, friser,
Fra, frâde. froid, froide.
Troulîouné. froisser.
FroumaJ70U, fromage.
Frété, frotter.
Fuire, fuir*
Fumire, fumée.
Fumi, fumier.
GanTë, gagner.
Guyé, Guiéta, gai, gaie.
Guîé, gant.
Gachon, garçon^
Gardé, garder.
G^té, gâter.
GA<e, gauche,
iTelé, aeler
Zênne, gêner,
iTen&vrou, genièvre,
Zenù, genou.
Zé,gens.
Jftrba, gerbe,
L'ache, glace.
^ëvra, givre.
LTê, gland.
Liene. glaner.
OonlTé, gonfler*
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L. GLEDAT. — LB PATOIS DK G0LI6NY KT DR S^-AMO0R 193
Gueurse, gorge,
Gouzi, aoiier.
Groume, gourmand,
Deû^, go%u$e.
Goûta, goutte,
Gran» grain,
Granna, graine,
Grèce, graine.
Gré, et gré, gréta, grand, gran-
de.
Grô, grôcha, grai, gra$$e,
Grô, ^rrf.
Gurni, grenier,
GrëUe (/<ftn.), ^n7.
Grel7on« grillon.
Greva, grive,
Greû. greûcha, gro9*
Griijftiat grouille,
GuenëJ^e, guenille,
Gaéroa, guère.
Gari, guérir»
Gara, guerre.
jlchOQ» hache,
Chft, ikaie.
Fafleûla, haricot,
Azft, hoiard,
1l6, yôta. Afltt/, Aaufe. « Yô »
peut être considéré comme
précédé d'une aspiration,
car a ce mur est haut » se
dit: c ce mu yô >, et non:
< ce mu't j6. • Voyez ci-des-
sus, page 167-168.
i^rba, herbe,
Ora, heure,
£reû, éreCUa, heureux, heureuse,
Evâ, hirer,
Oumou, homme.
Epetd, hopUal.
Ourlousou {moêe,), horloge,
Eûca, ou ta, hotte,
Egrelou, houx,
Efou. huile.
Voue, huit.
Vouëtiëmott, huitième,
Imeû, /^Mineur.
InTuré, ignorer,
Emôze, %mage,
Epôcié, impatient.
Epi» impie,
Enpoarté, important,
Epeûzé, imposer.
EncoQnro, tit^oiinN.
figrft^ ingrat.
Enoaoé, innocent.
Eqoiétou, inquiet,
Erété, inventer.
Evité, énvité, inviter,
RBV. D. PATOIS
Seû, seûla, ivre,
Zelo, zelôja, jaloux, jalouse.
iSamba, jambe,
Zapé, japper.
Gurti, jardin.
Jôïïoiït jaune.
Carte, jeter,
Judiy jeudi,
ZednovL Jeune et jeûne,
Bràvou, ;o/i.
^on. jonc.
ZëvSL, joue.
Zouyé, jouer.
Z6, joug,
Zouyl, jouir.
Zou, jour.
Zournô, journée,
ZMz^y juger,
JulTë, juUlet.
Jwèn, juin.
Gavaia, jument.
Tën que, jusque.
LédOU. laid.
Gayë, laie.
Lanna, laine.
L&chë, laisser.
Lé, lait.
Le mire, lampe,
Léchë, lancer.
Ruia (fém.), lange.
Lènga, langue.
Létama, lanten^.
Là. lard
Lar^ou, large,
Lô, lôcha, las, lasse.
Lavé, tarer.
Le5i, léger,
Lou lédeman, lendemain (le),
LouquôlOU, laquôla, lequel, la
quelle.
Buya, lessive.
Levé, lever.
Lébé (nuttc). lèvre.
Layë, lier.
Lievrou, lièvre.
Lënjou, linge.
Léçu, linceul (drap).
LTâ, lit,
Louzë, loger.
Que, lorsque,
Afroumé, louer (un domesti
que),
Luï, louis.
Leù, leûva, loup, louve.
Demouranche, loyer.
Llcftma, lucarne.
Beluëyé, luisant.
Lemire, lumière,
Londi, lundi,
i3
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194
Luna, luné.
Lunëta, lunette.
Lizerne, luzerne.
Mftchë, mâcher,
Machan, maçon,
Mé, mai.
Mègrou, maigre.
Han, main.
Voure, maintenant
Mé^ mais.
MaJOD^ maison.
Métré, maître.
Métrëcha, maUre$$e,
Mo, mal. — Môl a prepeù : mal
propos.
Maladoa, malade.
Môladr&, maladroit.
Môlou, mâle.
Môl étédu, malentendu.
Môgrô. malaré.
■Maleû, malheur.
Mâle. malU.
Manze, manche.
Mèjë, manger.
Mèqué, manquer.
Mèté, manteau.
Marbra (fém.), marbre.
Mar^é, marchand.
Poutache, charva, mare.
Marmëta, marmite.
Marte, marteau.
Mâche, masse.
Matèn, matin.
Môchadou, maussade.
Môvé, môvëje, mauvais, mau-
vaise.
Méconté, mécontent.
Mel^eû, meilleur, meilleure.
Mél7é, mêler.
Mémou, mime.
Mënnasou, minage.
Mandiyë, mendier.
Méchonse (fém.), mensonge.
MëkTeû, menteur.
Mèti, mentir.
Menizi, menuisier.
Mère (avec r français), mer.
Mécredi, mercredi.
Mère, mère.
Merëtou, mérite,
Mftrlou, merle.
Guenre couva, mésange (bouge^
aueue).
Mecha, meue.
Mezëra, mesure.
Mikrë, métier.
Beté, mettre. BèQ betô^ bien mu.
Meùblou, meuble.
Meûla, metde.
Monni, meunier,
Ujàué, miauler.
RBVUB DË8 PKtÙJA
Miëta, mie de pain.
Mi. mUl.
Mieû« mieux.
MigranDa, migraine.
Mwàté, milieu.
Mël^e^ mille.
Mënçou, mince.
Mena, mine.
Mina, minuit.
Meré, miroir.
Mwâla^ moelle.
Mwënou, moine.
M&, mots.
Mâchon, moisson.
Muzl, moisir.
Matyâ, moitié.
Moumé. moment.
Mondou, monde.
Monnaya, monnaie.
Monsu, monsieur.
Montra, montre.
Mouqué, moquer.
Moucé, morceau.
Meûdre, mordre.
Meû, mort.
Mou, mot.
Meû^e, mouche.
Mouxë, moucher.
Mouron, moucheron.
Mouxô, mouchoir.
Môdre, moudre.
Moul'e, mouiller,
Mulin, moulin.
Moucha, mousse,
Môton^ mouton.
Muvé, muer,
Mouë^ muet.
Mule, mulet.
Mu, micr.
Mô^ môra, mûr, mûre.
Môré, mûrir.
Muzé, museau.
Naxe, nage.
Nétre, naître ; nécé, naieeant.
Qou\& de nô, narine.
Navë, navet.
Ne, ne.
Necëaérou, nécessaire.
Nëjse, neige.
Ny&, nerf.
Neûvou, neuf.
Neû neuf (9).
Neûviëmou, neuvième.
Nevô, neveu.
Nô, nez.
Nul, nid.
NIèche, nièce.
Nouche, noce,
Nouyé, noêl.
Nô, namd.
N&« n&re, %ùir, noire.
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L. GLÉDAt. — LE PAtOlé bl GOLlONt ET DE S^-AMOUR 195
Pareûla, parole.
Pâ, part,
Parta^ou. partage.
Parti, partir.
Pô, OOJ.
Pose, paster,
Pôla, pâte.
Pata, patte,
CeucëlTe, paupière.
Peûvrou, pauvre.
Peùvretô, pauvreté.
Pîiyë. payer.
Va\»pay$
Païzan, paytan,
Pé, peau.
Péie, pêche.
Péci, pêcher.
P^ené, peigner.
Pènna, petne.
VéUe-mèUe, pèle-^nèlê.
Pôla, pelle.
Pelouta, pelote.
Pédé, pendant.
Pèdre, pendre.
Pesé, penser.
Péta, vente.
Prêche, percer.
Pawe, perche.
Padre, perdre ; perdu, perdu.
Ind. prés. : « ze pardou, te
pft >.
Pedri, perdrix.
Péri, pertr.
Premetre, permettre.
Pèrouqu'e, perroquet.
Perëqua, perruque.
Pechena, personne.
Parta. perte
Pézé, peeant.
Pézé. peser.
Pétâ, pétard.
Petë, petëta, petit, petite.
Petë gachon, petit^fUê.
Peu, peu.
Pô, peur.
Peut-être, peut être.
Jaquréte, jne.
Plêche, pièeê.
Pïë, pied.
Piàra, pierre.
Pënjsou, pigeon.
Pela, pile.
Peliè, |)t/i«r.
PelTë, pt7ter.
Plouce, pioche.
Pipa, ptpe.
Pequé, piquer.
Pequëra, pigûre.
PI, 0M (adv.).
Pwache, pis (de la vache)
Pediâ, pitié.
Plache, place.
Piachë, placer.
Nron, nom.
Nonmé, nommer.
Noutérou, notaire.
Nué, nouer.
Nurce, nourrice.
Nurson, nourrisson.
Nouvé, nouveau.
Piàra, noyau.
Nayë. noyer.
Nouyi. noyer (arbre).
Nu, nu, nue,
Nà, fittt^
L^outa, nuque.
Odeû, odeur.
Zu^œil.
Zue, œuf.
EÛTra, ceuvre (ouvrage).
Zemon, oignon.
Jou&zé. oiseau.
Emelëta, omelette.
On, oit.
Onl'e, oncle.
Onl^a, ongle.
Onje, onze.
Eûpeûzé, opposer.
Eu, or.
Eûdrou, ordre.
Ourël^e, oreille.
Eur^ou, orge.
Urtl. ortie.
jgTeû. 01.
Eûzé, oser.
Javan, osier.
Deûté, ôter.
U, ou.
U 't eu que, où est-ce que.
Ebleyé, oublier.
Oui, Ywa (A Viilemotier, en
Bresse), oui.
OU, outil.
Otra, outre.
Ouvrir ouvrier.
Pan, pain.
Père, paire.
Pàzibfou^ paisible.
Pé, paix.
Pôlou, pâle.
Pani, panier.
Papl, papier.
Parpefion, papiUon.
PôqUTe, Pâques.
Paqu'ë, paquet.
Pë(r), par.
Prequà, parce que.
Predon, pordo».
Predoune, pardonner.
Pare, pareil.
Paré, parent.
Parou«e, parinêêe.
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196
REVUE DES PATOIS
Plédayë, plaider.
PJé, plaie.
Plana, plaine,
Plàzi, plaisir.
Planta, plante.
Pla.plata, plat, plate.
Platéy plateau.
Plën, plënna, plein , pleine.
Bêlé, pleurer.
Ploava, pleuvoir. Ind. prés. : é
pleû.
PJâ, pli.
PJaye, plier.
piété, plonger.
Plouze, pluie.
PJêma, plume.
PJë, plus.
Pie teû, plutôt.
Gafa, poche.
Cache (fém.y, poêle.
Pwèlou, poêle (pour se chauf-
fer).
Pft, poids.
PunTa, poignée.
Pâ, poil,
Pwaleû, poilu.
Pare, j^ire.
Pft, j»OIS.
Pwsgon, poMoti.
PàchoUy poîMon.
Estoumft, poitrine.
Pâvrou, poivre.
Pouma, pomme.
Urson pore-épicn
Peurta, pwarta (Thoissia, dans
la montagne à côté de St-
Amour), porte.
Peûzé, poser.
Tepèn> pot.
Pieu. pou.
Pojffou, pouce.
Pôdra, poudre.
Pieûlreu, pouilleux.
Pouialre, poule.
Poule, pou(e^
Pô, pouls,
Pre, për deoani les voyelles,
pour.
Pu ri, pourri.
Prévu, pourvu.
Pôcé, poiMier.
Pocha, poussière.
PuJ7ën, potiMtfi.
Trô, poutre.
Préli, prairie.
Prô,»r«.
Presse, prêcher.
Prédi, prédire.
Premi, premire, prei»»^, pre-
mière.
Pré, »m.
Preze, présent*
Fréchô, pressé.
Prétou, prêt.
Curô, prêtre,
Preûva, preuve.
Préveni, prévenir.
Prayë, prier,
Prayire, prière.
PrOan, prison.
Pri, prix.
Proucé, procès.
Dispécheû, prodigue,
Proufi, profit*
Prouy pronda, profond, profon
de.
Premené, promener,
Premëtre, promettre.
Prepeûzé, proposer.
Peûprou, propre.
Peûpretô, propreté.
PTOuyé,prouver.Ind.prés. : c se
preûvou ».
Davônre, prune.
Dômô, pruneau.
Davôni, prunier.
Puse, puce.
Pi, puis.
Picnque, puisque.
Puicé, puissant.
Pwajë, puiser,
Pwâ, puUs.
Que, quand.
Qué(tK quant.
Quaréta. quarante.
Quk, quart
}uàrti, quartier.
juôzi, auasi*
juateâjcf quatorze.
^uatrou, quatre.
juatreyëmou, quatrième*
Que, que.
Que, quel, dans « que tén I que
plouze t»
luôquTe, quelque.
luôqui^on, quelqu'un, quelques
uns. Quôquyene, quelques-
uties.
Quôque cô, quelquefois.
Couva, queue.
Ouëlre, quille.
Quènjëmou, quinzième.
QuTetanche, quittance.
QuTëtou, quitte*
Qurëté, quitter.
Quftqure, quoique.
Raba, rabais.
Rabachë ou rebachë, rabais
ser.
Rabatre, rabattre.
Remédé. rœommoder.
Racour^, raccourcir.
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L- GLÉDAT. — LE PATOIS DE COLIQNT ET DE S*-AMOUR i^1
Rache> race.
Baîeté, racheter,
Rôl^é, raeUr.
BeÏTésê, rafraUhir.
Rènge^ rage.
Râdou, raide.
R&y rate.
Rénzèn, roUin.
Bîdon, raieon.
Kajouné, raitonner.
Rajeuni, rajeunir»
Reléti, ralentir.
Bamô^, ramoner.
Répé, ramper.
Ré^ë, ranger.
Rèzft, rangée,
Rôpé, râper,
Rapoam, rapprocher.
Réroa, rare.
Rôzé, raeer.
Reùiô, rasoir.
Rachazi, raMaJt'er.
Raséblé, rateembUr.
Recheté, ra«teot>.
Ra, rat.
ILÔié, râteau.
Rdteli. râtelier.
RôlTé, râtiuer.
Rôlrou, Midi, rauque.
Rôva^ rave.
Raye, rayer.
RAyon, rayon.
Rebou, rf&ottr«.
Rechevft, recevoir. Ind. près : xe
rechavou^te recba. Part.pas.:
reçu.
Bésodé, réchauffer.
Recompansé, recompenser,
Revën, regain,
RegalOU, régal.
Oatrë, regarder.
Regré, regret,
Kreûte, reins.
Recârté, rejeter.
Réboorsé, rembourser.
RemëdoQ, remède.
Remftchë, remercier.
RéplU remplir,
Ren&, rei»ard.
Racontré, rencontrer,
Gu7ëde, rénee.
Rëtré, rentrer»
Révresé, renrerier.
Révié, renvoyer.
Repô, repae.
Repenti, repentir.
Répondre, répondre.
Repeû, repot.
Demouré, rester.
Retâ, retard.
Reterë, retirer.
Retoo, retour,
RétrecL rétrécir.
Reûci, réussir.
Revëjsou, (masc) revanche,
Révou, rêve.
Révelyë, réveiller.
Revér, revers.
RabelTë, rerêlir.
Revourté. révolter.
Reûnou, Rhône.
Rëmou. rhume.
Rë^u, riche,
Re^Ache, richesse.
RedTo, rideau.
Rèncbë, rtfieer.
Revire, rtrière.
Ri, riz.
Rouba, robe.
Rou^e, roche,
Rou^i, rocher.
Reû;7ë, roflfncr.
RA, roi,
Ëron^e, ronce.
Reyon, reyonda, rond, ronde.
Reuzë, ronger.
Reûza, rofe.
Reû^ô, rosée.
Rouzi, rosier,
R6cbe, rosse.
Reusegneû, rossignol.
Ruti. rôtir.
Reûva, roue.
Rouzou, roit^e.
Rou^i, rouair.
RulTe. rouille.
Reûlé, rouler.
Reûvëta, roulette.
Rousi, rouseir.
Routa, roiOe.
Bëna, ruche.
Ruja, ruse.
La chôbla, lou chAblou, sable.
Gabeû, sabot.
GhAbrou, sabre.
Ghéi, sac.
Ghènjsou, sage,
Sémë, saigner,
Ghên, sain.
Gbèn, cbènte, saint, sainte. Ge-
pendant on dit Sét-Àmô
(St-Amour).
GhAzi, saisir.
GhAJon, saison.
Gbaiada. salade.
Ghôlou, sale.
Ghalé, saler,
Ghaloupé, salir.
Ghalouperi, saleté.
Ghalëva, salive.
Sébadi, samedi.
Ghan, sang,
SéUfL, sanglier,
Sésul, sangsue.
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108
RBVUfi DBS PATOIS
Se, tans.
Séto, santé.
Seûna, Saône.
Ghapèn, sapin,
FeÛChô, sarcloir.
Gh&l^é, sarcler.
Sarmé, sarment,
Chôche, sauce.
Se ne pô, sauf, prép.
Ghôjsou, saule.
Chô, saut.
Chôté, sauter.
Chôterftla, sauterelle,
Chôvé, sauver.
G bavé, savant.
Ghavata, savate.
GhavoD^ savon.
Ghëhe (fém ), seau.
Gherëta, scie.
Gheré, scier.
Ghë sëche, sec, sèche.
Sechë, sécher,
Sécon, second.
Ohek^eûre, secouer. Part. prés. :
checouzé ; Part, pas.: che-
couzu; Ind. prés. :i chek^eû^
ze chekTeûzoa; Imparf.: i ehe-
couziva.
Ghecou, secours,
Ghecoucha, secouue.
Secré, secret.
Telon, sein.
Ghëze, seize.
Ghô. sel.
Ghelon, selon.
Ghenaille, semailles.
Ghemala, semelle.
Ghemanna, semaine.
Séblé, semblant.
Semé if^m.) semence.
Ghené, semer.
Ghenreû, semeur.
Ghan, sens.
Sétimé, sentiment.
Gha, sept.
Ghatiëmou, septième.
Sëriènga, seringue.
Serment, serment.
Sarpô, serpent.
Gberé, serrer.
Gherâlie, serrure.
GheralTl, serrurier
Sërvéta, servante.
Servlchou, service.
Serviëta, serviette.
Servi, servir.
GhôdelL seuil.
Ghoulë, choulëta, seul, seule.
Ghôva, sève.
Détrëyë, sevrer.
Ghe, fi. Chou, pour chevou, si
vous
SI, 9i, particule affirmative.
Ghe, si (tant.)
Subie, siffler.
Subie, sifflet.
Semë, signer.
GheJron, sillon.
Gbënzou, singe.
Don bèn« sinon.
Ghastêu, sitôt.
Si, six.
Sijemou, sixième.
Sereû, sœur.
Gb&ya, soie.
Ghâ, soif.
Sunrë, soigner.
Gbwèn, soin.
G h à. soir.
Velia, soirée.
Ghwaséta, soixante.
Ghwasétrëmou, soixantième,
Ghôdâ, soldat.
Ghelô, soUil.
Ghombrou, sombre.
Ghouma, somme,
Sënou, sommeil.
Ereukrelron. sommet.
Ghon, son (a'une cloche).
Reprèn, son (résidu de mou-
ture).
Ghon;70U, songe
Ghouné, sonner. Ind. près. : se
chounou.
Ghounëta, sonnette.
Ghouci, sorcier.
Seur. sort.
Ghourti, sortir, Ind. prés, : ze
seurtou.
Seû, sou.
Surla, souche,
Seûcl, souci.
Ghôdé, souder.
Seûl^é, souffler.
SeûlTë, soufflet.
Sufri, souffrir.
Sëprou, soufre.
Seû, seûla, soûl, soûle.
Seule, soûler.
Seulevé, soulever.
Ghoulâ, soulier.
Ghoumëtre, soumettre.
Ghoupa, soupe,
GhouDé, souper.
Gamele, soupière.
Seûlrou, soupir.
Seûlïé, soupirer.
Ghoucha, source.
Seucëlie ifém..)^ sourcil.
Ghoû, chourda, sourd.
Seûrire, sourire.
R&ta, souris.
Ghou, sous.
Seûteni, soutenir.
Seûterë, soutirer,
Seveni, souvenir.
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L. CLÉDâT. — LE PATOIS DB GOLIONY ET DE S^-AMOOR ÏM
Chouvé, êouvetit,
Sabëta, nUniê*
Chulchë. sucer. Ind, pré$. : Me
cbuichou.
Sëcrou, suere.
TrOcbé, suer.
Trôcbon, sueur.
Surze, suie.
Sapoarté, supporter,
SapetUé, supposer,
Desa, sur.
Soi, sûr, sûre.
E bén sui, sûremeM.
Fô nTon, surnom.
Surprédre, surprendre.
Surtou. surtout.
Suspédre, suspendre.
Trôbla, table.
Devétl^ tablier.
Tase, tache.
T&yë, tâcher.
Dënnëta, taie.
TaJTë, tailler.
Che quftjë« se taire.
Barété, ché, tamis.
Tè mieû, tant mieux.
Tanta, tante.
Të tèa. tantôt.
TA, tard.
Tar«ë. tarder.
Ta, tas.
Tôcba. tasse.
Tôté, tôter.
Tôpa, taupe.
Touré. toureau.
Tôlou, tel.
Temwën, témoin.
Tén, temps.
Tèndrou, tendre.
Tannou, terme.
Terèn, «errai».
Tara, terre.
Téta, tète.
Tiëdoa, tiède.
Til761e. (tlleul.
Terë. tirer.
Tijon. ^on.
Tijanna, fitane.
T&la, toile.
T&, loif.
Tomba, tombeau.
De a ne, tomber.
Touné, tonner.
Pancban, tonneau.
Toanéroa, tonnerr e.
TouMon, torchon.
Teûdre, tordre. Ind. prés. : ze
teurdou, i teû. Part. pat. :
tourdu.
Teû, tort.
Tourdu, tortue.
Teû, tôt.
Tou*ë, toucher.
Toutou, toujours.
Tou. tour.
Troumêté, tourmenter.
Tourné, tourner.
Tourta, tourte.
Teûcbèn, Toussaint.
Tusl, tousser.
Tou, touta, tout, toute.
Teû, toux.
Tracacbë, tracasser.
Trayl, trahir.
Trayijon. traMson.
Trèn, train,
Trènné, traîner.
Trére, traire.
Tré^ë, trancher.
Trèspourté, transporter.
Travalye. travail.
Travâ, travets.
Travesé, traverser.
Cbènfèn (en Bresse), trèfle.
Trese, treize.
Trèblô, trembler.
Trèpé, tremper.
Trèta, trente.
Trëcba^ tresse.
Trëyë^ trier.
TrounTon, trognon.
Trâ, trois.
Tràjemou, troisième.
Trou, trop.
Trouté, trotter.
Goulë, câpou, trou.
Troupa, troupe.
Gué, tuer.
KTëla. tuile.
Cournë^ tuyau.
Uni, unir.
Ujajou, usage.
Ya^e, vache.
YSLSU vacher,
Yayé, vaillant.
VachàJa, vaisselle.
Vôlë, valet.
Fonda, vallée.
Valâ, valoir.
Vé, veau.
VëlTe, veille.
Velya, veillée.
Vènna, veine.
Védé^e, vendange.
Vêdre, vendre.
Véjance, vengeance.
Vé^ë, venger.
Verèn, venin.
Vé. vent.
Vètrou, ventre.
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200
HBVUB DES PATOIS
Véppe, vépret.
Vârou, ver.
Vë, verda, vert, verte,
Yerze, verge.
Fi, verrue,
Vé, vert.
Versé, ver$er.
Vâvou, veut.
Yianda, vuindt.
Vëdxou, yëdra, vide.
Vedië, vider.
Via, vie.
Vieû. vielle, vieux, vieille.
Vi, vlva, vif, vive,
Yën^e* vigne.
Vel&2;ou. village.
Vêla, vilU,
Venégrou, vinaigre.
Vèn, vingt.
Vèntiëmou, vingtiènM.
ViouloD, violon.
Vijasou, vitage.
Vitou, vite.
Vitra, vUre.
Veû, voM.
Vëqura, voici, voUà,
Vizen, Yizena (avec l*aocent
sur i), voisin, voisine.
Vatëra, voUure.
Voulé, voler.
VèlcTÔ, volet.
Beûmi, vomir.
Via^ou, vogage*
Viaiayeû, voyageur.
Va, vrai.
Vrëva, vue.
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CONTES EN PATOIS DE GERMOLLES
(8A0NB-BT- LOIRE, CANTON DE TRAMAYES)
Recueillis par M. COMBIER (1).
DSAN DE LA DZOKE
Y*avô ènne vôe (3) ènn'ème
que 8*apal6 Dzan de la DzOae ;
Al ëtô on p*tTon nran san être
bredën tôt an prèn.
Ai ètd garçon é atxômô avwi
sa mère quétô vèeve dépi
qaëqu'tan ; al avô on frère qu*étô
ancôr u erÇ.
On COU que la Dzône partô
a la mëee, le deci : « Dzan, te
farô bian èntancion que le ç'ti
ne i6 fftye pô afola» te le greu*
cerô bian é te te b&yerô garde
que lé moutze ne Tannouyèn
pô, te lé virrô. »
Quao la Dzône fi parti, Dzan
ali vue son frère,a aremô bian,
mé lé moutze le corèn déçu le
na. Dzan ali qu*ri ènne grouce
nialetze : u Avwi san dze lé
teuveré bèn ! »
A fouti on grou cou de ma-
letze é moutze! Y*an tuï p't'étre
bèn quéqueune» mé i tuï éri le
JBAIC DE LA JEANNE (2).
H y avait une fais un homme
f fit Rappelait Jean de Jeanne,
il était un peu bête (niais) sans
être imbécile entièrement.
Il était 'garçon et habitait
avec sa mère qui était veuve de-
puis quelque temps ; il avait un
frère qui était encore au ber*
ceau*
Une fois que la Jeanne par-
tait à la messe, elle dit : t Jean,
tu feras bien attention que le
petit ne se fasse pas de mal, tu
le berceras bien, et tu te donne-
ras garde que les mouches ne
V ennuient pas, tu les chasseras.^
Quand Jeanne fut partie, Jean
alla voir son frère, il dormait
bien, mais les moudies lui cou-
raient sur le nez. Jean alla
chercher un gros maillet (de
bois) : « Avec cela, je les tuerai
bien. >
// donna un gros coup de
maillet aux mouches! H en tua
peut-être bien quelques-unes
i. Voyez Revue des patois, I, 134.
2. [Le type populaire de Jean de la Jeanne a fourni le titre d*un
almanach qui se publie chaque année à Chambérv, Almanach de Dian
de la Jeanna (Voy. Revue d^s Patois, l, 77). Ailleurs il est appelé
Jean Béte (Voy. Romania, IX. 389), Jean le Diot (Voy. Sébillot, Lit-
térature orale de la Haute-Bretagne, p. 89 et 393), Tcbampoilimaou
(Voy. Annuari le mouzi de 1884, p. 43).] L. C.
3. L'orthographe de ces textes a été rendue conforme aux indica-
tions de la Revue des Patois. Le son marqué àe est un o très puvçrt,
suivi d'un e qui n'est ni fermé ni muet, mais entre les deux.
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HBVUB DES PATOIS
cadé avwi^ é qu&n la Dzône
revend, son peti étô mour.
La Dzône bâyô sovan de
bian bon consèy a son pouvre
Dzan, mé i ne le sarvitzèn pô
toudzô bian.
c Quan te varô le feuve dèn
andrë, te courerô vite tzortzi
de l'éye pe le tué. »
Quéque dzô aprô que sa mère
Tu de san, le nanveye u meu-
lin. Le monni étô apré tzarfa le
fèr. Vite Dzan de la Dzône coure
quVi ènne sèye qu*a rampntzi
a réciuze, é a va la rotzi dan le
for ; apré al an retourne tzôrtzi
ènn^ôtre é a la vwide ancôr
dan le fôr ; mé le monni arvi,
preni on grou garô é se meti a
tapa déçu Dzan que se sôvi an
béian vé sa mère é a la raconti
oe qu'étô arva.
« Mé, grou bredèn, i ne falô
K mitre de Téye dan le fôr ;
ne ôtre vèè guan te varô
quécon que tzarfera le fôr, ô
yeu d*i mitre de l'éye, t'i
mitrô du bou. »
Quéque dzô apré san, Dzan
de la Dzône se trovi de vôe
aneor ènn'ôme que tzarfô le
fôr ; çTôme sorti du fomi
p'ala vôe si se pan levèa bian.
Vite mon Dzan se miti a fora
de bou dan le fôr, al i miti tô
le bou qu'a trovi : dé mociô pe
fére dé mangue, d'ôtre pe fére
déz ancené, anfèn tôt i pôci, é
quan le métré arvi, i n'éto pieu
tan !
Mon Dzan recevi ancôr quéque
cou de fregon (1) de fôr,é quan
al arvi vé sa mère al étô a
môeti mourl
mais il tua Venfant avec, et
quand la Jeanne revint, son en-
fant était mort.
La Jeanne donnait souvent
de bien bons conseils à son pau-
vre Jean, mais ils ne lui ser-
vaient pas toujours bien.
c Quand tu verras le feu
dans un endroit, tu courras vi-
te chercher de Veau pour Vé-
tevidre. >»
Quelques jours après que sa
mère lui eut dilcela,elle t envoie
au moulin. Le meunier était
après chauffer le four. Vite Jean
de la Jeanne court chercher un
seau qu'il remplit à V écluse , et
il va le jeter dans le four; après,
xi en retourne chercher un au-
tre et il le vide encore dans le
four, mais le meunier arriva,
prit un gros bàlon, et se mit à
frapper sur Jean qui se sauva
en pleurant vers sa mère, et il
lui raconta ce qui était arrivé.
« Mais, gros hête. Une fallait
pas mettre de Veau dans le four;
une autrefois quand tu verras
quelqu*un qui chauffera le four^
au lieu (Py mettre de ieau, tu
y mettras du bois, n
Quelques jours après cela,
Jean de la Jeanne se trouva de
voir encore un homme qui
chauffait %on four ; cet homme
était sorti du fournil pour aller
voir si ses pains levaient bien.
Vite mon Jean se met à four-
rer du bois dans le four, il y
mit tous le bois qu'il trouva :
des morceaux pour faire des
manches, d'autre pour faire des
. (2), enfin tout y passa, et
quand le maître arriva, il n'é-
tait plus temps.
Mon Jean reçut encore quel-
Ï'ues coups de la perche du
bur, et lorsguHl arriva vers sa
mère, il était à moitié mort!
i. Fregon, grande perche qui sert à remuer la braise dans le four*
2. Je ne sais comment désigner en français ce morceau de bois qui»
partant du joug, passe entre les bœufs et s^attache par une oonlei
pour les faire tirer.
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GOMBIER. — GONTSS EN PATOIS DE GBRMOLLES 203
La Dzône éiô bian anneuyi,
mé Ja poudre fône avô biô se
tzamon^i ne sarnlzô de guère
èiiétôbènloudzëbredèD.
Quéque tan apré teu celé
maleurp la Dxône ali a ènne
f^ere adseté de fàye pe nanve-
L' 80D Dzan ao Ixan ; é le le
i pe garda.
Quan sa mère fi parti, Dzaa
al) a la côve au'ri èone bôtéye
de yen é al ublêyi de remttre
le guëfon (I) se bian que le
Tèn t'aD ali td. Quao al i ?i, al
n poa oue sa mère le bâte; mé
c'maD fere pre dêre que le n'i
Tare p6 ? À monti u greni, i
xf afo aocor on sa de fardae^ al
ie déçandi a la oôve ô a le seni
déçu le vôn !
Qoan la DzAne revèoci, le vi
bte totsttite a la miae de Dzan
que y'étô arva quéqu'tzuse ; Tali
Tôea la oôve ; c< A bèn ! su cou
BO ion predzu, quéque no van
déreni, i fôdra que no tzortzèa
oMon pan ou bèn que nô meu-
rèa de fan ! A que dz'é don de
maleur d'avôe on garçon c'man
un ! Aaueute Dzan, 06 son deu-
bledzi ae noz an ala é de léci
nèl* mwizon pusque nô n'an
|Heu ran a manazi 1 Alon^partèn,
tire la pourte deri tôe 1 » que
deci la Dzône an s'n'alan. E le
paKi devan p*on peti viol que
va du coulé du bou. Dzan teri
la pourte, mé al la teri se four
qu'ai l'avanti ; é a se^ui sa mère
avwi sa pourte deri son dou.
Quan yariveron u bou, i
c'mao^a être on pet^on né.
Vantandroo déz ôme, i cruran
que y'étô dé voleur 1 San ran
oên, la Dzône monte déçu on
La Jeanne était bien ennuyée^
mais la ffauvre femme avait
beau se faire du chaarin, cela
ne servait auère et il était tou-
jours bien bête .
Quelque temps après tous ces
malheurs, la Jeanne alla à une
foire acheter des brebis pour
envoyer son Jean aux champs^
et elle le laissa pour garder.
Quand sa mère fut partie^
Jean alla à la cave chercher
une bouteille de vin, et oublia
de remettre le bouchon de bois
si bien que le vin se répandit
tout. Quand il le vitt il eut
peur que sa mère le batte ; mais
comment faire pour (dire) qu*ellê
ne le voie pas f II monta au gre-
nier^ il y avait encore un sae
de farine, il le descendit à la
cave, et il le sema sur le vin!
Quand la Jeanne revint, elle
vit bien de smte à la mine de
Jean qu'il était arrivé quelqiui
chose, elle alla voir à la cave :
c Eh bien ! cette fois nous som-
mes perdus, qu'est-ce que nous
allons devenir, il faudra que
nous cherchions notre pain ou
bien que nous mourions de
faim 1 Ah que j'ai donc du mal-
heur d'avoir un garçon comme
cela! Ecoule, Jean, nous som-
mes obligés de nous en aller et
de laisser notre maison puisque
nous n'avons plus rien à man-
ger I Allons, par tons, tire (ferme)
la porte derrière toi, » dit la
Jeanne en s* en allant. Et elle
partit devafUpar un petit sen-
tier qui va au côté du bois.
Jean tira la porte, mais il la
tira si fort qu'il l'arracha, et
il suivit sa mère avec sa porte
derrière sofi dos.
Quand iU arrivèrent au bois,
il commençait à être un peu
nuit, tU entendirent des hom-
mes, ils crurent que c'étaient
des voleurs. Sans rien dire, la
1. Bouchon en bois remplaçant parfois le robinet.
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204
REVtJE DES PATOIS
tzône, Dzan la si, toudzë avwi
sa pourte deri son dou.
Y'étô bian dé voleur que
y^avèn anlandu : i tôrztzën en
n'andrS pe fére a sèpa. I vôn-
ceron dzusteman u pëye du
tz6ne q\ï6 étèn le Dzan é U
Dzône.Y'alemeroQon grou feuve
é i se mitron a fére dé pu de
Trequi.
Pandan que lé voleur déme-
nèn lé pu, Dzan de la Dzône
preni anvëye de pici, al i de-
yi a sa mère. « Pice don, çrou
bredèn, mé pice don ! » E Dzan
pici drë dan la fonte quevo lé
voleur fayèn zieu pu. I dëye-
ron teu: t Démené! démené,
c*é la grâce de Dieu qui tombe
dedan ! »
On moman apré^ Dzan qu'avô
toudzë sa pourte deri son dou
deci a sa mère : u A ! se te savô,
ma mère, que celé pourte me
tzardze. — Mé, grou bredèn,
léce-la don tzére ! »
Dzan léci tzére la pourte
dzuste u m6man que le cuizeni
Î^ôtô lé pu é que léz 6tre vo-
eur contèn l^ardzan qu'i venèn
de vola ; é le tzéci (ou tzàyi)
déçu le mangue de la menure,
ce que fi cèpa la langue u
pouvre (1) cuizeni san le fére
pwèn d'ôtre mô !
Lé voleur crâyeron que
y'étô le diàbe que lé tzàvo
déçu. I se sôveron teu, celu
qu'àvô la langue cèpa le deri an
breuyan c*man on viô, ce que
fi ancô mé pou èz ôtre.
Quan le Dzan é la Dzône
viron que lé voleur étèn parti tô
de t)on, i déçandron de déçu
zieu tzône, i ramôceron Tardzan
que lé voleur avèn ublëyi é
rô-
da
Jeanne monte sur un chêne^
Jean la suit, toujours avec sa
porte derrière son dos.
C'était bien des voleurs quHls
avaient entendus: ils cherchaient
un endroit {une place) pour
faire à souper. Ils vinrent juste
au pied du chêne où étaient le
Jean et la Jeanne, ils allumè-
rent un grand feu, et ils se mi-
rent à faire des bouillies de
blé de Turquie (nuOs).
Pendant que les voleurs
muaient les bouiUies^ Jean
la Jeanne prit envie de pisser,
il le dit à sa mère. « Pisse donc^
gros bête! mais pisse donci »
it Jean pissa juste dans le
chaudron où les voleurs fai-
saient leurs bouillies. Ils di-
rent tous : « Remuez ! Remuez !
c'est la grâce de Dieu qui tom-
be dedans ! »
Un instant après, Jean qui
avait toujours sa porte derrière
son dos, dit encore à sa mère :
c Ak ! si tu savais, ma mère,
Îue cette porte me charge. —
!ais, gros bête, laisse la donc
tomber! »
Jean laissa tomber la porte
juste à Pinstant où le cuisinier
goûtait les bouillies et que les
autres voleurs comptaient Var-
gent qu'ils tfenaient de voler y et
elle tomba sur le manche de la
spatule, ce qui fit couper la
langue au pauvre cuisinier
sans lui faire point d'autre
mal (2).
Les voleurs crurent que éé-
tait le diable qui leur tombait
dessus. Ils se sauvèrent tous,
celui qui avait la langue cou-
pée, le dernier, en beuglant
comme un veau, ce qui fit enco-
re davantage peur aux autres.
Quand le Jean et la Jeanne
virent que les voleurs étaient
partis to}U de bon (réellement),
ils descendirent de sur leur chê-
ne. Us ramassèrent l'argent que
I . Dans le sens de mendiant, on dirait puvre.
nard
2. [Cet épisode rappelle le passage du Pèlerinage Renart, où Ber^
ird rarchiprétre se laisse choir de son arbre sur les loups,] L. C,
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GOMfiIRR. — GOMTBS EK l^ATOIS DB GERMOLLBS 205
y'uron pe vivre tranquileman la
reste de zieu dzô.
LE PIC E LA PUZ6.
Tkxà ènne vôe on piu é èn-
ne puze qa'ëtèD marëyi anson-
èo. Mé le piu mur é la puze
piur.
Y*aTd a coûté du yë qu'ô la
paze bélô ènne tzire ciue Tantan-
di, le la deci : u Qu é que t'ô,
puze, que tu piur? — Â bèn, le
piu é inour ! — Pusque le
piu é mour é que te piur, dze
TE danei. » Le ban que se f rô-
rd a coulé de la tzire deci :
< Qu*é que t*ô, tzire, que te dan-
ce? — À bèn ! le piu é mour,
la puze piur é m6e dze dan-
ce! — Môe, dze va m*écarque«
rala ! n Le verou qu'étô a la
poarte,que vi le ban que s'écar-
quevalôyle demandi : « Qu*é que
tô, ban, ^ue te t'ècarquevale?
— Le piu e mour, la puze piur,
la tzire dance, é mèe dze m*ecar
quevale. — E bèn m6e dze va
verota. » On meuyan que
pôçd dan la c6r pe prandre
eooe pôlàve demandi u ve-
rou : » Qu (é que t'ô, verou, que
te verôte ? — A bèn le piu é
moar..., etc. ! — Pusque y'é
sau, dziB va m'épieumaci ! » E
le meuvan ali vova dan le pra,
se puzl déçu le sôze qu*é da*
coule la fonténe é se miti a
>*épieumaci ! La fonténe que
l'avisé fére le demandi : « Qu'é
que t*ô, meuyan, que te t*épieu-
Bttce?^Tè le piu qu'é mourja
puze, etc. ! — E bèn môe dze
^ séeti ! » (3)
La Twènnète que venô tzor-
)
les voleurs avatent oublié et ils
eurent pour vivre tranquille'
ment le reste de leurs jours.
LE POU ET LA PUCb(I).
H y avait une fois un pou et
une puce qui él^Uent mariés en •
semble, mais le pou meurt, et
la puce pleure.
Il y avait à côté du lit où la
puce pleurait, une chaise qui
Ventendit^elle lui dit : c Qu'as-
tu, puce, que tu pleures? — Eh
bien! le pou est mort! — Puisque
le pou est mort et que tu pleu-
res, je vais danser, » Le banc
qui se trouvait à côté de la
chaise, dit : c Qu*as-tu, chaise,
que tu danses ? — Eh bien ! le
pou est mort, la puce pleure et
moi je danse ! — Moi je vais
trébucher (2) ! ^ Le verrou qui
était à la porte vit le banc qui
trébuchaU,lui demanda mQu as*
tujbanc, que tu trébuches?— Le
pou est mort, la puce pleure,
la chaise danse, et moi je tré-
buche. — Eh bien, je vais ver-
rouiller ! » Un milan, qui pas-
sait dans la cour pour prendre
une poulCy demanda au verrou:
M Qu^as-tu, verrou, que tu ver--
rouilles?^ Eh bien! le pou est
mort,..,, etc... ! — Puisque
c'est cela, je vais me plumer! >>
Et le milan alla là-bas dans le
pré, se posa sur le saule qui est
à côté de la fontaine et se mit
à se plumer ! La fontaine, qui
le regardait faire, lui demanda :
c( Qu'as-tu, milan, que tu te
plumes? — Eh bien! le pou
est mort^ la puce, etc..,. ! —
Eh bien, moi je vais tarir (ou
sécher).
Antoinette qui venait cher-
i. [Cf. Romama, Vf, 244.] L. C.
2. u Trébucher >» ne donne pas le sens d*êquarquevala,<m[ veut dire
«faire du bruit avec ses jambes comme un cheval qui tombe. »
3. La racine de sôeti est «dé = « soif » .
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â06
nsVUB DttS PATOtS
Ui de Téye pe fére le oan,
demandi a la fonténe : « Qu'é
que V6, fonténe que t*ô Bôeté?
— A bèD le piu é mour... etc.
— Pusque y'é san, dze va cr6yi
mé tepèn. »> E la Twènnon crôyi
se dou tepèn !
Quan le revènci a la mwizon,
son père lademandi : «Twènnon,
c'man qu'i fé que le ne m'apour-
le pwèn d*éye?— A! yé le
piu... etc...é môe dz'é côça mé
tepèn ! — A bèn si le piu .. etc,
môe dze va rotzi ma pôle a la
c6r. » E a rotzi sa pôle a la c6r!
LA TZACB U LOU
Ënn* an-néy a la fèn dé se-
nâye, on lou mandzô teu lé
mwiton u père Dzanou. On
86e Dzanou deci a sa fône : « I
fôdra pretan éçàyi de tué celé
soie béte ! — E bon t'irô a l'és-
pèr é te le teuverô. — 0 ! te di
Dèn, t6e, mé 1 m annouye de y'ala
tô su, vèn avwi môe e pi cfz'yi-
ré. »
La Marëye, mie n'étô pô
pouruze, ali teu lé sôe a Tés-
pèr avwi sVôme, mé i ne vi-
ron p6 le lou ; é u b6 de ui dz6
le père Dzanou ne voli pôi retor-
na.
Le san-madi, la Marëye
Vali t6te suie, le trôvi le lou é
le le tuï bian !
Quan le revènci, le révëyi
vite s*n*ôme : « Live-te tôtzuite
p*ala qu*ri le lou, dze vèn de le
tué. »
Y'apourteron le lou a la grand-
ze é 1 vènceron se cutzi. Dza-
nou deci a sa fëne : « I ne f6
f»ô dêre que y'é sôe qu'a tué le
ou, di don que y'é môé, pa ce
que noté vôezèn,le père lôdon
é léz ôtre me farèn trô anradzi.
— Alon ! s*i te fé se piézi, dze
d*ré que y'é tôe que l'a tué. »
Le pouvre père Dzanou savO
bèn que sa fëne deré bèn tô de
cher de l^eau pour faire le pain
demanda à la fontaine : a Qu^ae*
tujontaine^que tu as séché? —
Eh bien ! le pou estnwrt.... etc. !
Puisque c'est cela, je vais cas-
sermespots! » Et Antoinette
cassa ses deux pots !
Quand elle remnt à la maison,
son père lui demanda : « Antoi-
nette, comment cela se fait que
tu ne m'apportes point éTeauf
— Ah ! c'est le pou,.,, etc.., et
moi f ai cassé mes pots! — Eh
bien site pou.,., etc.., moi je
vais fêter ma pâte à la cour ! >
Et il jeta sa pâte à la cour !
LA GHA38I AU LOUP
Une ànnée.à la fin des semait-
leSf un loup mangeait tous les
moutons du père Jean. Un soir
Jean dit à sa femme : t H fau-
dra pourtant essayer de tuer
cette vilaine bête. — Eh bien^
tu iras à Vaffât et tu le tueras!
— Oh! tu dis bienAoifmais cela
m'ennuie d'y aller tout seul,
viens avec moi et alors j'irai! >
La Marie qui n'était pas peu-
reuse alla tous les soirs à Voffût
avec son mart, mais ils ne vi"
rent pas le loup, et au bout
de huit jours, le père Jean
ne voulut pas y retourner.
Le samedi, la Marie y alla
toute seule, elle trouva le loup^
et elle le tua bien !
Quand elle revint^ eUe éveil-
la vite son niari: c Lève-toi
toui de suite pour aller cher^
chérie loup ; je viens de le tuer. •
Ils apportèrent le loup à la
grange et ils vinrent se coudier.
Jean dit à sa femme : *i 11 ne
faut pas dire que &est toi qui as
tué le loup, dis donc que c'est
moif parce que nos voisins, le
père Claude et les autres,me fe-
raient trop enrager! — Allons!
si cela te fait tant plaisir Je di-
rai que cest toi qui Cas tué. »
Le pauvre père Jean savait
bien que sa femme dirait bien
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COltBlBR. — CONTES SK ^ATOIS 1>B OfiRliOLLBS Wl
même que y'élô lëye qu'avô
tué le lou, l*élô bèD éri c*inan
lés dire, \% ne pevô pô ampétzi
sa langue d'ala.
Pandan que la Marëye dre-
mô, le père Dzanou se levi tô
barman, al ali qu*ri on pyèn
baçan d*éye q'ua vreci dan le
yë, bian a coulé de sa fêne, é
on petron déçu sa tzemize.
Quan i fi le matèo, que le se
révëyi, le cru que l'avô pici
Q ^ë : « Elà I mô n*6me,dz'é bian
pici u y6, mé te n'i dero p6,léz
ôlre me larèn bèn tr^ dévyi.
— Akeute, dse vu bèn nan
ran dêre, mé le ne derô pô éri
que y'étôe qu*a lue le loul
— N'àyepô pou, dze ne tu ran
endëre! m
C^mansu dsô él6 èiin' diroanl-
16, le père Dzanou ali a la mëce.
Al am u bôr on p'I'on trô de
bonure, é a sa seli yova déçu
le ban qu*é devan le père Dzàc :
a le mili a raconta c*man al
avè bian tué le lou 16 su. c Vô
Tendre le vôe apré la mëce, al é
delé dan nôi* grandze, y'é on
bio, dze ne pdyo côzi pô Ta-
porta. »
Dzuste a su moman, la Ma-
r^e j>ôç6éri qu'alô a la mëoe :
« 0 que de van t que le deci.
-*Alon, euize te don, sM zy'a de
nn, y'a bèn éri otizuze dan ton
Të 1 » que répondi le père
LA LIVIIR AN90RCKLA
Le père Françde éid on bon
keoré, mé al émô on pHion
Irô la Uaoe. Teute lé dimantze,
&pré la méee^ a pron6 son fuzi
é al alô fére on tôr du coûté de
la Ruzire é du Bou de Rolze; é
«OYan a n étô pô reveni pe dëre
lé vépre,é lé tzantu élèn dobled-
n de lé dëre lô su. I finitroo
P*élre anneuyi de su métier.
tout de mime que c'était elle
qui avait tué le loup, elle était
bien, aussi comme les autres,
elle ne pouvait pas empêcher sa
langue d'aller.
Pendant que la Marie dor-
mait, le père Jean se leva tout
doucement^ il alla chercher un
plein bassin d'eau quHl versa
dans le lit à côté de sa femwe^
et un peu sur sa chemise, Quana
ce fut le matin, qu'elle ^ éveilla^
elle crut qu'elle avait pissé au
lit : « Hélas ! mon homme, fai
bien pissé au lit, mais tu
ne le diras pas, les autres me
feraient bien trop endéver. —
Ecoute, je veux bien ne rien en
dire^ mais tu ne diras pas nan
plus que if est toi qui as tué le
loup ! — If aie pa* peur ! je ne
veux rien en dire ! »
Comme ce jour était un di-
manche, le père Jean alla à la
messe. Il arriva au bourg un
j)eu trop de bonne heure, et
il s^assit là- bas sur le banc qui
est devant le père Jacques ; il se
mit à conter comment il avait
bien tué le louptoutseul. « Vous
viendrez le voir après la mes-
se, il est là-bas dans notre gran-
ge, c'est un beau l je ne pouvais
presque pas l'apporter ! >
Juste à cet instant, la Marie
passait aussi, qui allait à la
messe : t Oh î Que de vent ! dit-
elle l — Allons, tais-toi, s'il y a
du vent, il y a bien autre chose
dam ton Ut ! » lui répondit le
père Jean,
LE LlèVRB ENSORCELÉ
Le père François était un bon
curé, mais il aimait un peu trop
la chasse. Tous les dimanches
après la messe, il prenait son
fusil, et il allait faire un tour
du côté de la Routière et du
bois de Roches ; et souvent il
n'était pas revenu pour dire les
vêpres, et les chantres étaient
obligés de les dire seuls* Ils /!•
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-^06
RBVUB DES PATOIS
Le père Benèe qu*étô on ma-
lèn é que conTétzô bian dé se-
gré, voli fére ènn* farce u keu-
ré, mé a n'an deci ran a preçône.
La dimanlze apré, cman
d*abilude le keuré va a la tzace
a trouve ènu* grouce livre, al
la fou on cou de fuzi, mé i ne
la fé pwèn de mô ! A retzardze
son fuzi, é on môman apré a
vôe ancor la livre quétô s'ia
déçu son eu é que se fAyô la
barbe avwi se pâte de devan.
A s'annapretze ancôr on
cou é la tire san la fére pwèn de
mô. La livre ne se sôvi toudzë
guère Ivvèn ! Anfèn le keuré fi
se bian qu*al uzi tôte sa poudre
san pevùe tué la livre. A vi
bèn que 1 étô ansorcela. A revèn
ci a la keure, retzardzi son
fuzi é bénitzi le cou. Apré a
retorni v6e la livre. L'étô toud-
zë a pu pré a la même andrë :
a s*an aprelze, lalini'e bian é
sare le dzakyon. Su cou i la co-
{>i ènn' tzambe de devan. mé
e se sôvi bèn toudzë é le keu-
ré ne la revi pô.
Quan a san vènci, i latandèn
pala vôe le père Benôe qu'étô
côzi mour. Al y*ali tôtzuite. Le
père Benôe élô an éfé bian
malade, mé negueun ne savô ce
qu*al avô! Le keuré le b&yi
le deri sacreman,é an Ti bâvan,
a vi qu*i le mancô on bra.
A dévini bèn tôtzuite ce que
Îf'ètô que sa livre ansorcela! é
e père Benôe le déci bèn éri
avan de meuri que y'étô lui.
Dépi su tan le père Françôe
ne retomi pieu a la tzace.
nirent par être ennuyés de ce
métier !
Le père BenoU qui était un
malin {rusé} et qut connaissait
bien des secrets, voulut faire
une farce au curé, mais il n'en
dit rien à personne.
Le dimanche suivantj com-
me d'habitude, le curé va à la
chasse, il trouve un gros lièvre,
il lui tire un coup de fusil,
mais il ne lui fait point de mal!
H recharge son fusil, et, un ins-
tant après, il voit encore le liè-
vre qui était assis sur son der-
rière et qui se faisait la barbe
avec ses pattes de devant,
IWen approche encore une fois,
et le tire sans lui faire point de
mal. Le lièvre ne se sauva tou-
jours guère loin. Enfin le curé
fit si bien qu'il usa (brûla)
toute sa poudre sans pouvoir
tuer le lièvre. Il vit bien ju*il
était ensorcelé. H revint a la
cure, reclwrgea son fusil et bé-
ntt le coup. Après cela, il re-
tourna vers le lièvre. Il était
toujours à peu près au même
endroit : il s'en approche,le vise
bien et presse la délente. Cette
fois, il lui coupa une jambe de
devant, mais il se sauva bien
toujours, et le curé ne le vit
plus.
Quand il s'en vint, on Vatten-
daitpour aller voir le père Be-
noit qui était presque mort^ H
y alla tout de suite. Le père Be-
noU était en effet bien tnalade,
mais personne ne savait ce qu'U
avait. Le curé lui donna le der-
nier sacrement, et en le lui don-
nant, il vit au'il lui manquait
un bras. Il devina bien immé-
diatement ce que c'était que son
lièvre ensorcelé! et le père Be-
noit lui dit bien aussi avant
de tnourir que c'était lui.
Depuis ce temps, le père Fran-
çois ne retourna plus à la ckas
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G03IBIBR. — COMTEd ^ PÂT0t8( DE GERMOLLKS %^
LE SANTBGiNON.
Oo di6 dan ënne cetë^re co-
mnoe, i se trôvi on Sanlen'on
é doa nioncieu dan la même
ôbèrdze.
A goûta, la cuizenire sarvit-
xi antre ôtre tzuze on grou pôle
è dou pèndzon.
Lé Gou moncieu se sarvitron
Je premi, i preneron tzacon on
pèndzon. Le Santenron que léz
avixô fére ne savô pô ancô trô
que dëre, mé a ne répouri pô:
« A ! y'é don tzacon s' n'wazîo?»
É aa dran san a prenl le polé
dan s'n* aciète é a le mandzi tôt
an pyèn !
K'roan i n*avô pô gran ôtre
fricô, lé dou moncieu feron bian
alrapa, mé /avèn tour é i ne
deyvtron ran. Mé apré goûta,
avân de prendre zîeu café,y*ale-
roD à Tètrôb^e é i côperon la
queuve du meule u Santen'on.
Paodan qu*i prenèn zieu café,
le Santen'on ali éri vôe son
meule. Quan a vi gu^al avô la
queuve c6pa, a dévini bèn tôt-
fuite que que Tavô fa san. A
preni son k*tiO é a fandi lagour-
uze é dou tzevô dé moncieu
tanc que côzi a la cëme de la
tête. Â retorni vé lé moncieu é
a se miti a rire : t A ! a ! a !
se YÔ savô I voté dou tzevô an
bèn tan ri de vôe que mon
meule avô la queuve copa qu*i
se son fandu la gueule tan qu*é
deovez orëbe !
LB LOU t LB RElf A
^ Enne vôe le Lou é le Rena
8*aQtandron pe fére on viar de
môeti.
K'man su viar étô Iwén de
LE 8AU«T-IGN0N ^1).
Un jour dans une petite com-
mune, il se trouva un St-Ignon
et deux messieurs (2) dans la
même auberge.
A dîner, la cuisinière servit
entre autres choses un gros pou-
let et deux pigeons.
Les deux messieurs se servi»
rent les premiers, ils prirent
chacun un pigeon. Le Saint-
Ignon qui les regardait faire ne
savait pas encore trop que dire^
mais il ne s'effraya pas: € Ah!
c'est donc chacun son oiseau ? »
Et en disant cela il prit le pou-
let dans son assiette et il le man-
gea entièrement.
Comme il n'v avait pas beau-
coup d'autres plats, les deux mes-
sieurs furent bien attrapés, mais
ils avaient tort et ils ne dirent
rien. Mais après dîner, avant
de prendre leur eafè, ils allè-
rent à Vécurie et ils coupèrent
la queue du mulet appartenant
au St-Ignon.
Pendant qi^ilspi^enaient leur
café, le Stlgnon alla aussi voir
son mulet. Quand il vit qu'il
avait la queue coupée, il devina
bien de suite qui lui avait fait
cela, il prit son couteau et il
fendit la bouche des deux che-
vaux des messieurs jusque pres-
que au haut de la tète, il retour-
na vers les messieurs, il se mit
à rire : n Ha! ha! hat si vous
saviez ! vos deux chevaux ont
bien tant ri de voir que mon
mulet avait la queue coupée,
^'ils se sont fendu la bouche
pisqu'aux detix oreilles.
LE LOUP ET LE RBffARO (3).
Une fois le hup et le renard
s'entendirent pour faire un éco-
buage de moitié.
Comme cet éeobuage était
1. Sl-Ignon : habitant de la commune de St-Igny-de-Vers.
2. Probablement deux commis voyageurs.
3. [Cf. Bmania, VIU,596,] L. Cf.
BEV. D. PATOIS. H
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âio
tlBVtnS BKS PkfOtB
zieu mwizon, i pourteron a goû-
ta. I pourteron on tepèn de mi
é ènne dôzon-ènne de gôfre.
Le Rena au'é fénvan égor-
man fi bèn aastou 16. Via ce
qu'a fi pe ne pô mé Iravà'i :
a fi samb'an auequecoo lecrëye
é répon : « Hé !... A bèn dz*i
Tal »
Le Lou demandi ce que y*é :
tf 0 1 7*é mon frère Dzan que me
crêye p*étre paron-èn, dze va
vile y'aia, é dze revendre pe vi-
te encdr !» A fi samb^an de
parti, mé al ali dan ènne petëte
cad6ie qu'Ôy*avèn mi zieu goûta,
é a mandzi trèe gôfre avwi du
mi.
Quan a revènci, le Lou le de-
mandi k*man q^u*al avô apala
son fiu : c Mimi premi ! »
Tôt é dou contineuveron de
piéci, mé le Bena se lôci bian
vite, é a fi ancore k*man le ore-
mi cou : « Hé ! A wi ! a Dèn
dz*i va tôtzuite I » Ë a dêyi u
Lou : « Y'é bian la fëne a no-
ton Flebè quevèn d'acutzi,éi me
cr6yan p*étre paron-èn ! i»
E al ali ancôr vôe le tepèn
de mi é lé gôfre. Çu cou, y étô
on Mimi segon qu*avenô deba-
tizi.
Enne trôezième vôe a retorni
vôe le tepèn de mi.
Anfèn midi arvi é lé dou
piéçu de viar aleron goûta, mé
1 ne tzômô côzi pieu de gofre é
ancôr mwèn de mi.
Le Rena deci u Lou : t T*ô
mé trav&yi que môe, mandze ce
que tzoume, dz'atandré bèn!
Matan que y'é premi t^e quéque
tzèn que noz ara mandzi nô-
ton goûta. B
Le Lou ne compreni pô qu'é
qu^étô le voleur, é a gout'on a
n dobledzi de se sara ancore la
crépi re.
loin de leurt mations ils porté-
rent à diner. Ils portèrent un
pot de miel et une douzaine de
gaufres.
Le renard, qui est fainéant et
gourmand, fut bientôt las. Voilà
ce qu'il fit pour ne pas plus tra-
vailler. Il fit semblant que quel-
qu'un rappelle, et il répond:
• HélEh bien, j'y vais ! »
Le loup demanda ce aue (fest :
€ Oh! c'est mon frère Jean qui
m'appelle pour être parrain, je
vais vite y allerM je reviendrai
flus vite encore t 9 II fit sem^
lant de partir,mais il alla dans
une petite cabane où ils avaient
mis leur dîner, et il mangea
trois gaufres avec du miel.
Quand il revint^ le loup lui
demanda comment il avait nom-
mé son filleul : « Mimi (1) pre-
mier \ »
Tous deux continuèrent de
piocher, mais le renard se lassa
oien vite, et fit encore comme la
première fou : u Hè t Ah oui!
Mih bien, j'y vais tout de sutte î >
Et il dit au loup : c C'est Men la
femme de notre Philibert qui
vient d^ accoucher, et ils m' appel-
lent pour être parrain ! b
Et il alla encore voir le pot de
miel et les qaufres ! Cette fois,
c'était un Mimi {{) second qu'il
venait de baptiser.
Une troisième fois il retour-
na voir le pot de miel.
Enfin midi arriva et les deux
piocheurs d^écobuage allèrent
dîner, mais Une restait presque
plus de gaufres et encore moins
de miel.
Le renard dit au loup : « Tu
as plus travaillé que moi, man-
ge ce qui reste ,j' attendrai bien î
Frobaolement que c'est par là
quelque chien qui nous aura
mangé notre diner. »
Le loup ne comprit pas qui
était le voleur ; et à goûter ^ d
fut obligé de se serrer encore la
ceinture.
U Pour rendre exactement il faudrait dire Miêl-n^ieL
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CiOlIfiteR. — 0ONTS8 EN PAtOÎB DB âBRMOLLBS 2ii
LE COUTAN DR ClUIfl.
LE COUVENT DE GLUNY.
Légende
TàTÔ dan le tao on four cou-
Ttn de mwèn-ne a la cême de
Sèn RigÔ, é Sèn Higô élô yon
de celé mwèn-ne.
A|>ré la mour de çu gran
sèo, i vènci si tèleman de mwèn-
ne dan çu couvan qu'i n'i pôyèn
pieu teu leni.
Yon de celé mwèn-ne qu'élô
maçon è que s^apalô Brenou
deei : « I nô fô bôLi ènn*dtre cou-
vai) î — \Vi, mè qu ô qu'i fô le
bôliî — E bèn I dze va carâyi
mon marUÔ ann^èr, é qu'ô a
tzara nô bdtttran su noviô cou-
nn. »
Brenou rotzt don son mart^'ô
de maçon qu'ali tzére qu'ô é
Ciani asture.
Awi dôzSz ôtre mwèn-ne^ i
boUtron le couvan de Ciuni !
LE p'tON et la p'TONB
EnD*6me s'apalô P'ton é sa
fene P'tône.
On dzô qu*i trftyèn de rave,
fé le P*ton qu'ali fére a goula.
Qoan le goûta fi pré» a crëvi
la P*i6ne pe veni goûta, mé la
P'tôae ne vènct pô é le irâyô
toadzêde rave.
Le P*ton nanvri on lou pe
fére pou a la P'tône ; mé le lou
De voli pO fére pou a la P'tône,
éle Myô toudzë de rave.
Le P*ton nannî on izèn pe
mourdre le lou« mé le tzèn ne
▼611 pô mourdre le lou, le lou
ne vôli pô fére pou a la P'tône,
^ le trftyô toudzë de rave.
Le P'ton nanvTî on bôton
pe batre le tzèn ; mé le bôton
06 v6i) pô batre le tzèn, le tzèn
Il y avait dans le temps un
grand couvent de moines a la ci-
me du Saint-Rigaudf et Saint
Rigaud était un de ces moines.
Après la mort de ce grand
saint, il vint tellement de moi-
nes dans ce couvent qu*ils n'y
pouvaient plus totu tenir.
Un de ces moines oui était ma-
çon et qui s*appetatt Bemou
dit : c H nous faut bâtir un au-
tre couvent t — Oui, mais où
fautH le bâtir f - Eh bien, je
vais lancer monmarteauen l'atr,
et là où il tombera, notis bâti-
rons ce nouveau couvent ! »
Bemou jeta donc son mar-
teau de maçon, qui alla tomber
là où est Cluny a Vheure actuel-
le.
Avec douze autres moines, ils
bâtirent Vabbaye de Cluny.
PETON ET fA FEMME
Un homme se nommait Peton
et sa femme Petonne.
Un jour qu'ils arraehasent
des raves, ce fut Peton qui alla
faire à diner. Quand le Aner fut
prêt, il appela sa femme pour
venir dîner^ mais la PeUnme
ne vint pas, et elle arrachait tou-
jours des raves.
Peton envoya un Ump pour
faire peur à Petonne, mou le
loup ne voulut pas faire peur à
Petonne, et elle arrachait tou-
jours des raves.
Peton envoya un chien pour
mordre le loup ; mais le chien
ne voulut pas mordre le loup,
le loup ne voulut pas faire peur
à Petonne, et elle an*achait tou-
jours des raves.
Peton envoya un bâton pour
battre le chien; mais le bâton
ne voulut pas battre le chienf k
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212
REVUE t)B8 PATOIS
ne Yoli...etc. .. é la P'tôDe
tràyô toudzë de rave.
Le P'ton naDvn du feuve pe
brûlé le bôton ; mé le Teuve ne
voli pô brûlé le bôton, le bôton
ne vôlî pô tapa... etc.. é la
P'iône trâyô toudzë de rave.
Le Fton nanv^i de l'éye
pe tué le feuve ; mé l'éye ne
voli po tué le feuve, le feuve ne
voli po, etc.... é la Ftône
trftyô toudzë de rave.
Le P'ton nanvri dou bu
pe bèere l'éye ; mé lé dou
DU ne vôleron pô bôere l'éye,
l'éye ne voli po tué le feuve,
etc.. é la P*tône trâyô toud-
zë de rave.
Le Fton nanvn on dzu é
dé gu'on pe iftyi lé bu ; mé
lé gu'on ne vôleron pô lâyi lé
bu ; lé bu ne vôleron pô. etc.,
é la P'iône trftyo touazë de
rave.
Quan le P*ton vi 8an,a nanv'i
dé ra pe rondzi lé guron ;
lé ra se mitron a rondzi lé gu'on ,
lé guron se mitron a Iftyi lé bu,
lé bu a bôere l'éye, Vèye à tué le
feuve, le feuve a brûle le bôton,
le bôton a bàtre le tzèn,le tzèna
mourdrele lou, le lou a fére
pou a la Ftône.
La P'tone se miti a côri, é si
dépi su moman le ne s'é pô arê-
te, le cour encô toudzë !
LÉ cou DE ZfKU
Twèn-non étô on bon garçon,
m^ a n'étô pô dé pe malèn. Ai
ftv^ bian anvëye de se man^i,
mé a ne savo pô k'man i falô
fère p'ala cortizi. Son père le y
anseunri : < Quan t'irô vôe lé
fëye, te lé derô de petete bé-
tize, dé n^anceri pe lé rére rire. »
Le même sôe mon Twèn-non
ali vôe lé fëye, é a lé dëyi
ehien ne voulut,.,, etc,„et Pe'
tonne arrachait toujoun des ra-
ves.
reton envoya du feu pour
brûler le bâton ; mais le feu ne
voulut pas brûler le bâton, le
bâton ne voulut pas frapper,
etc... et Petmne arrachait tou-
jours des raves.
Peton envoya de Veau pour
éteindre le feu ; mats Veau ne
voulut pas éteindre le feu, le feu
ne voulut pas, etc.... et Peton-
ne arrachait toujours des raves.
Peton envoya deux bomfs pour
boire Veau ; mais les deux bœufs
ne voulurent pas boire Veau,
Veau ne voulut pas tuer le feu,
etc.. et Petonne arrachait tou-
jours des raves.
Peton envoya un joug et des
cordes wmr Iter les bœufs; mois
les cordes ne voulurent pas lier
les bœufs; Us bœufs ne voulu-
rent pas, etc.. et Petonne arra-
chait toujours des raves.
Quand Peton vit cela, il en-
voya des rats pour ronger les
cordes : les rats se mirent à roti-
ger les cordes, les cordes se mi-
rent à lier les bœufs, les bœufs
à boire Veau, Veau à éteindre te
feu, le (eu à brûler le bâton, le
bâton a battre le chien, le
ehien à mordre le loup, le loup
à fairepeur à Petonne.
Petonne se mit à courir, et si
depuis ce moment elle ne s'est
pas an^êtée, elle court encore
toujours!
LES COUPS d'yBLTC
Antoine était un bon garçon,
maisiln'était pas desplus rusés.
Il avait bien envie de se marier,
mais il ne savait pas comment
il fallait faire pour aller cour-^
tiser. Son père le lui enseigna:
< Quand tu iras voir les nlles,
tu leur diras des petites bêtises,
des niaiseries pour les faire ri-
re». >
Le même soir mon Antoine
alla voir les fUles, et il leur dit
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GOMBIER. — CONTES EN PATOIS DE GERMOLLES
dé pelêle bétîze é dé nranceri.
TO te 8ôe a deci : c De Q*lëve
bétize, de nTanceri ! de Q*tëve
etc.» Lé féye rëyeron bèn, mé
j lepreneron p*0D bredéo qtt*al
étO bèn an éfé, é i se môqueron
bian de s6e.
Le ]andemaD al i raconti a
son père. « Mé, nran aue Té, i
n^épôc'man san qu'i falôfére!
Nô lé di q\xi son brôve, que nô
lézéme bian,D6 lé baye de cou
dezieu.nô ié pènce lé teton, nô
1^ ambrace, é te va vôe qui t*è-
meran bèn ! é qu'i se marëye*
ran bèn avwi tôe. »
Twëo-QOD ne compreni p6
k^man i fald fére pe b&yi de
cou de zieu é fôye : < Si dze lé
r6tze méz ieu, dze ne va pieu
Tôe ciar! > Ë v*ia ce qu*a ràyi:
avan d*ala vëyî, al antre a
Tëtrôbe é mwiton, son père
avô ènne dôzon-èone de faye^
a léz avanti léz ieu a teute,* é
a parti vôe lé fêye avwi ç'iéz ieu
dan sa potze.Sû cou a n'ali pô u
même andrê que la premire v6e.
Quan al arivi é qu*a fi s'ta» a
se miti a san-yi séz ieu de
fâ^e pandan qu*a dêyô é fêye
^u'i son bian brôve, au a léz
eme bian ! Mé quan a voli pènci
lé teton a yeune, a pènci se
four que le*se roili a crëyi, le
se relôrni et le le fouti ônne
zifle.Twèn-non fi dôbiedzi de se
6Ôva.
Pandi su tan, son père au*avô
antandu se fftye que poucèn de
cri k'man8*nô léz avôétran-yi,
ali vôe ce que y'avèn, a preni
èone lampe é al antri a l^étrôbre.
Quana vi que y*avén toute léz
ieu avanta, a deci : « 0 ! le
bredèn, y'é bian lui qu*m'a fa
su cou. dze le leuveré quan a re-
vendra. >
A preni on grou tracion, é a
se catzi deri le portô pe lataa-
âiâ
des petites hètueê,dee niaieeriet.
Tout le soir il dit : c Des petites
bêtises, des niaiseries, des peti-
tes etc. . . » Les filles rirent bien,
mais elles le prirent pour un
idiot qu'il était bien en effet, et
et elles se moquèrent bien de lui.
Le lendemain, il le raconta à
son père. ^Mais, niais que tu es,
ce n'est pas ainsi quilfalUiit
faire! On leur dit qu'elles sont
jolies, qu'on les aime bien, on
leur donne des coups d'yeux, on
leur pince les seins, on les em*
brasse, et tu vas voir qu'elles
t'aimeront bien! et qu'elles se
marieront bien avec toi, »
Antoine ne comprenait pas
comment il fallait faire pour
donner des coups ayeux aux
^lles : « Si je leur jette mes yeux,
je ne vais plus voir elatrt »
Et voilà ce qu'il fit : avant
d'aller veiller, il entre dans
l'ètable des moutons, son père
avait une douzaine de brebis,
il leur arracha les yeux à tou-
tes, et il partit voir les filles
avec ces yeux dans sa poche.
Cette fois il n'alla pas au même
endroit aue la jfremière fois.
Quand il arriva et qu'il fut
assis, il se mit à jeter des couvs
d'yeux de brebis pendant au il
disait aux filles qu elles sont bien
jolies, qu'il les aime beaucoup !
Mais quand il voulut pincer les
seins à une, il pinça si fo/i*t
quelle se mit à crier, elle se re-
tourna et elle lui donna une gi-
fle, Antoine fut obligé de se sau-
ver.
Pendant ce temps, son père
qui avait entendu ses brebis qui
poussaient des cris comme si on
les avait eniranglées, alla voir
ce qu'elles avaient, il prit une
lampe et il entra à l'ètable.
Quand il vit qu'elles avaient
toutes les yeux arrachés, il dit:
a Oh\ le bête (idiot), c'est bien
lui qui m'a fait ce coup t je U
tuerai quand il reviendra. »
Il prit un gros bâton, et il se
cacha deninère le portail pour
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214 RBVUB DBS PATOIS
dra ! Sitou qu*al entri, ase miti
a tapa decu, mé se four que lé
cou pétèDK*maadécou d*éc6çu!
Twèn-DOD se sôvi, é dépi su
moman dze ne se pô ce qu al é
déveoi.
l'attendre. Sitôt qu'il entra, %l
se mit à frapper dessus, nuHS
si fort que tes coups retentis^
saient comme des coups de fléau,
Antoine se sauva, et depuis
ce moment, je ne sais pas c$
qu'il est devenu.
SUR UNE DÉRIVATION POPULAIRE
DU PARTICIPE PASSÉ
Quand j'étais à Saint-Pierre*, j'avais mou camarade
Ricot, lequel n*eut jamais de chance. Il n'avait pas plu-
tôt remonté sa montre qu'elle était « arrête » ; voulait-il
manger une pomme, il se trouvait qu'elle était « gâte» ;
voulait-il aller à la campagne, il était sûr de recevoir
un aval d'eau et de rentrer tout « trempe » • ; mangeait-
il seulement deux livres de flageoles, il avait l'estomac
« gonfle » ; portait-il seulement trois ans une redin-
gote, elle était « use » ; se trouvait-il deux minutes à
un courant d'air, encore bien qu'il eût deux onces de
coton dans les oreilles, il avait tout de suite la gaugne
« enfle ».
J'ai cité mon camarade Ricot parce qu'il n'avait pas
de chance, mais à part cela, à Lyon, nous disons tous
comme lui.
Il n'y a rien sans cause, et les corruptions mômes ont
leur logique. Je remarque que les six participes en
question ont cela de particulier qu'ils sont de véritables
adjectifs, c'est-à-dire qu'ils expriment un état, une qua-
lité, et non une action. Ainsi Ricot ne disait pas : « Je
(1) [Il s*agit ici du palais Saint-Pierre, à Lyon, où sont installés
les bureaux de Tarchitecture municipale et Técole des lieaux-Arts.
Notre collaborateur Puitspelu est architecte de profession, philologue
par goût, et fantaisiste par dessus tout.] l. c.
(2) a Trempe > se dit un peu partout en France,
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PUITSPBLU. — DÉRIVATION DU PARTICIPE PASSÉ 316
sois aime de ma colombe ». Gomme les puristes, il di-
sait « je suis aimé ». Il ne disait pas : « Cette chanson
est bien chante t,mais « cette chanson est bien chantée ».
Nous disons d'une pomme qu'elle est gâte, mais nous
disons d'une pièce de soie, qu'elle est gâtée (par le ca-
nut). Dans le premier cas la pomme a une qualité, dans
le second la pièce subit une action.
Or je remarque encore que dans tous les adjectifs
féminins français, la dernière syllabe est muette : cette
boule est creuse^ cette femme est grosse^ cette fleur est
rose. Dans c cette joue est enflée », il y a contradiction
avec les autres adjectifs. Nous avons pris sur nous de
la rectifier. Si nous avions pu, sur cette forme féminine,
forger un masculin, nous n'y eussions point faillis mais,
en présence de l'impossibilité, nous nous sommes bor-
nés a faire di enfle, gâte etc. des adj. des deux genres,
comme rose, colère, légitime. On dit « ce doigt est rose,
cette fleur est rose », nous pouvons donc dire < ce doigt
est enfle, cette joue est enfl£ ».
Cette analogie s'est appliquée d'abord aux participes
d'un usage plus fréquent. Elle se serait certainement
étendue, si l'instituteur n'y eût mis bon ordre. Je le
regrette.
PUITSPELU.
Lyonnais.
(1) [La formation d*adjectiliB sur le radical des vefbes est un vieux
procédé de la langue française, et les adjectifs n*ont pas toujours la
désinence féminine. Sur « asseûrer >» on avait fait « asseClr ». Plusieurs
des mots signalés ici se retrouvent dans les dialectes du midi. Vo-
yet le Didûmnaireà^ Mistral aux mots enfle, gaunfle, gaU, trempe,
KM.] !.. C.
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216 U£VU£ DE8 PATÛlâ
LA BONNE FEMME AUX CENT ECUS
CONTE DE LA HAUTB-BRBTAONB (1).
(inV avait eune fa eun jieiine gars et eune jieune fille, sa sœu, qui
demeuraeDt o leu tante qu'été ben veille et qu'avait cent éçus dans
D'un vieux bas danp le fond de son ormouére.
L jieune gars partit fère son tour de France et sa sœu restît o ta
tante.
Quand le gars eut fé son tour y revègn (revint) et demandit à sa
sœu eyou qu'été leu tante.
— Ah mon pauv'frére, que dit la fille, ol est enterrée de cette mê-
riennée (après-midi),
— Et les cent écus?
— Dam, mon gars, et les cent écus aussi, ol avé dit comme cela
que quand o moûré o voulé que n'on mette les cent éçus o ielle dans
sa ch&sse.
— Ibécile, je n'té creyas pas si béte, tu aras ben mieux fé d'ies
garder pour nous, et si cu*y renonce pour ta part> j'vas t'aller les
chercher pour mo (moi).
Quand y fut nit (nuit), i'prit eune bêche et allit dans Tcimetière et
déterrit la bonne femme et trouvit les cent éçus o tout (avec elle).
Durant qu'y travaillé, i'passi par lé cimetière, un voleu o iun pour-
ciau eue (tué), qu'il emportait dans n'eune pouche. Quand y vit un
homme qui travaillé la nit (nuit) dans le cimetière^ il eut poûe (peur)
et j'tit (jeta) son fée (faix) et s'ensauvit. Quand c'est qu'laute vit la
pouchée, il allit va (voir) c'qué c'était et quand y vit que c*té un
pourciau :
— Ah v'iè mon affére.
11 ôtit le pourciau de d'dans la pouche, mit sa tante à la place et s'en
allit do (avec) l'pourciau sur son dos.
Queuque temps après, i'voleu s'dit qu'i' n'avé ren vu et que les
môres (morts) n'ervenaint point. Fr'tournit dans l'cimetière et trou-
vit sa pouche : « Ah ! j'étas-t'y béte, v'ià ben ma pouche i' avait ren
du tout, c'qué c'est pas moins qu'la poûe !
r r mit sa pouchée sur son dos et s'en allit.
Quand il arrivit cez (chez) H, il dit comme cela à sa femme « Lève
to et m'fé d'Ja soupe ; v'ià un pourciau, et quand la soupe s'ra faite tu
m'reveilleras^ mo j'vas m'coucher. »
La femme se l'vit ben vile et s'mit à délier la pouche, mais un des
bras de la morte que le gas avé plée (plié) de force pour le fère entrer
(I) Publié par le Vieux Corsaire (f« SoinMfato, janvier 1886 (Com.
de M. Paul Sbbillot). Le même thème se trouve avec des variantes
dans un autre conte du même pays intitulé : D'un vieux cheval et
d'une vieille femme. Sébillot, Contes po/mlaires, i'» série.
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SÉBILLOT. - CONTES DE LA HAUTE-BBETAÛNE 21*?
dans la poucbe vergit (se déplia) et donnil eune bonne claque à la
femme qui s'ébériit (s'écria) :
— Âh mon pauv'homme, mée c^est un môre que tu as dans ta
pouche!
— Qu'in (tiens) s'il avé été vivant j'aras pas pu Tmetle dedans.
— Mée vère mée (mais oui certes) c'est eune femme*
— En dame ! à c'I'heure mé v'ià dans un vilain cas ; mée ça ne fé
rin, n'y a not'vouesign qui dit comme cela que n'on Ty vole ses choux.
J'vas t'aller metle la bonne femme dans son clos, accorée a iun pom-
mier 0 iun chou sous l'bras, et jVas li dire après que gn'y a cor une
bonne femme qu'est à i'y voler ses choux.
En elTé i* mit la bonne femme à teni' rin qu'un p'tit conte un pom-
mier et allit cez (chez) son vouesign.
— Eh, Turaud, v'ià cor la veille qu'est dans ton clos à te voler des
eboux. 0 n'na cor iun sous l'bras.
Vlà Turau qui print son fusil et qui tirit sus la veille (vieille). La
v'iàchftte (tombée).
— Dame mon gars, te v'ia dans d' vilains draps, eu (tu) as eue la
pauv'e bonne femme-là pour un chou, eu auras pas dû tirer d'sus.
— A mon Dieu comment fère, j*vas être guillotiné.
— Non fé (non certes), si tu veux m'donner tras (trois) cents francs,
fvas ben t'en débarrasser.
— Oh la oui, j'veux ben et j'n'en dirai rin.
Vlà not voleur qui prend la bonne femme sur son dos et la porte
cez Monsieur Recteur. V tapit à la porte ben fort :
— Monsieur Recteur, Monsieur Recteur, lev'ous (levez vous) ben
vite ; v'Ià eune femme qui va mouri' à vot' porte.
Le pauv' prèle (prêtre) se levi (leva) ben vite ; mée i ne trouvi pas
ses bannes (son pantalon) et asseyit (essayait) de pouiller ses jambes
dans les manches de sa soudène (soutane)...
— Mée dépéch'ous don ben vite ; o va mouri* sans confession et
c'est vous qu'en s'rez l'auteur (la cause).
Enfign (enfin) quand c'est que l'voleur ouït l'recteur qu'arriv', i'
laissit chà (laissa choir) la bonne bonne femme.
— Ah Monsieur recteur ! la v'Ia morte, et vous v'ia dans un vilain
cas, mée s'ous (si vous) voulez me donner Iras cents francs et votre
vieux cheva' (cheval), j'vas v'zen (vous en) débarrasser.
Monsieur recteur li dit d'entrer en espérant (attendant) qu'y montî
(montât) li chercher l'argent.
Le voleur vit dans le coin du fouyer (foyer) un vieux havet (espèce
de petite fourche à deux dents dont on se sert dans les campagnes
pour la cuisine) qui n'avé pus (plus) qu'une dent et le démandit au
recteur.
Quand il eut son argent, il amouérit (arrangea) la bonne femme
comme i' put sus l'cheva' et li (lui) lii (lia) le havet dans la main, de
manière que quand Tcheva' bougeait le havet l'piquait et li donnit tras
ou quatre bons coups d'fouet.
L'cheva' s'ensauvit au grand galop, et tant pus qu'i' courait, tant
pus que l'havet l'piquait, de manière qu'y u'sarrétit qu'ben lin (loin)
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dis REVUB DBS PATOIS
et trouTÎt dans l'bout d'un clos (champ) eyoù (où) qu't* trouvtt une
pouche pleine d'avouéne que les fermiers avaint lessée (laissée) là
durant qu'ils t*aint (étaient) à yen (à en) semer dans l'autre bout.
Quand ITermier vit Tcheva* manger l'avouéne, i' criit su' la bonne
femme, et comme o n'ii répondait point i' li dit : a Vieille sorcière ! tu
vas t'en aller do (avec) ton cheva' », et s'mit à couri' d'ssus, i' prît
son fouet par le p'tit bout du manche et Py en donnit un massacré (fa-
meux) coup su' la goule.
La bonne femme chéyit (tomba) et T*là tous ses ouvriers de H dire
qu'il avait eu grand tort de cuer (tuer) la pauvre bonne femme-là,
qu'allait a la forge fëre raccomoder (réparer) son havet pour doux
tras (deux ou trois) goulées d'avouéne.
Via l'fermier point fié (fier) qui leux dit comme cela que s'inn'
voulaint (s'ils ne voulaient) ren dire,is allaint s'en aller fncasser d'zeux
(des œufs) et faire la noce toute la r'ciée (l'après-midi). Les ouvriers
dirent qu'i* voulaint ben.
r r'greyit (il réinstalla) la bonne femme su' l'cbeva' et donnit au
cheva' tras bons coups d'fouet*
Le cheva' partit et s'arrétit dans n'un pré et s'mit à pâturer (paître) ;
une bonne femme qui passit par là au so (au soir) eut poûe (peur) et
s'en allit dire au primetère (presbytère) que l'diaube (diable) était dans
n'un pré.
Monsieur recteur ne voulait pas crère (croire) ; mée la bonne femme
li dit de v'ni' o ielle (venir avec elle) et qu'elle allé li Tmontrer (le lui
montrer).
Quand i' furent là, le recteur crut aussi li (lui) quVétait l'diabe^ et
dit à la bonne femme et de dire et de faire dire dans la paroisse que
le lendemain matin gn'i' arait (il y aurait) eune procession pour chas-
ser rdémon.
Dès au matign, vlà tout ce que nV avait de veilles bonnes femmes
qu'arrivaint au primetère et quand n'i' eut hardi (beaucoup) de monde,
les v'ià tous partis en procession.
Mée quand l'cheva' qui n'féesé (faisait) ren dépée (depuis) huit
jours (jours) se mit à sauter et à couri' (courir), quand i' vit tant
d'mpnde, les prêt' (prêtres) eurent poux et s*ensauvitent, et tous ceux
qui pouvaint couri' les sieuvitent (suivirent) ; n'y avé pu par drére
(derrière) que les bonnes femmes o lous (avec leurs) bâtons qui di-
saint en se sauvant aussi ielles tant qu'o pouvaint : € Eh pourquo
(pourquoi) pas s'entr'attenre (s'entre attendre); et pourquo pas s'en-
tr'attenre ? »
Et je n'sé pus c'quest devenue la bonne femme et Fcbeva* après
cela.
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SÉBILLOT. — GONTBS DE hk HAUTE-BRETAGNE 219
PEUÇOT
CONTB EN PATOIS D*iLLE'KT-yiLAiNB {Ercé, près Liffré),
Peûçoi était si p'tit, si p'tit, qu'an joû qu*i* pleuvait, i' s'cutit (1)
soû eune feille de brou (2). Sa méère huchit (3) après li pour li don-
ner sa graissée (4).
— Eioù quTes, Peûçot ?
— Soû eune feille de brou, quT dit, et i' sortit dé dessous.
Une aut' fais, la vache, respé d'vous, Tavalit, et i' restit tras joû's
sans sorti* d'son vent*e.
Le trasième jou', 1' sortit, et il était si ordous qu'i* faisait don-
gier (5) ; sa méère le démerdit o de l'ève (6), et il allit courre par les
clos. Quand i* fut lassé, i s'mussil dans n*un treu (trou) de taôpe tout
cont'e eune greusse roche. Gomme i' qu*mençait à dormi*, i' ouït i'ga-
lop d*un cheva'; était sti d*un marchand qui s'en venait d*la faire,
et qu*était do son chien. Comme i' faisait chaA et que Tendrait était
ben ombré, i* descendit de dessus son cheva', Fattachit à eune grosse
arb'e, et s'assit su' la roche. Y tirit sa bourse de ses hannes (7), et
commençit à compter son argent : Eune, deùhe, trfts, quat', cinque,
six. Quand i' tirit sa sixième pièce, i' oyait eune voix, quasiment
comme ielle d'un guersillon (8), qui disait, aussi vilement qu'un tra-
quât : Eune, deùhe, trfts, quat', cinque, six ! I' recommencit diqu'à
tras fais à compter, et tras fais, i' ouit la p'tite voix de guersillon. Le
marchand se colérit, et i' dit à son chien :
— C'est-i* taï, mon chien, qu'es à t'gaosser d'ma? Si tu requ'-
mences, j'vas t'écraboui'.
r se remit à compter sa pauv'argent, et Peuçot répétit cor après li.
r quit son chien , et recommencit à compter son argent, crayant que
la faïs-là, i' serait ben tranquille. Mais i' ouit cor la p'tite voix de
guersillon, qu^avait la mine de s' fout'e de li.
— Cest 1*, ta. mon cheva', qui t'amuses & t'gaosser d'ma! tais-ta,
ou ben je t'qûrai (0) tout comme not' chien.
Le marchand se remit cor à compter sa pauv'e argent, et i' ouït cor
la petite voix qu'avait la mine de s'fout'e de li. V quit son cheva» et .
i' s'rassit, disant comme ça :
^ A. c't'heure, j'vas ét'e ben tranquille, pisqué je sais tout
sou* ici.
r prit cor sa bourse et comptit : Eune, deùhe, tras, quat', cinque»
six, sans se presser, et i' ouït le p'tit guersillon qui disait, quasiment
aussi vite qu'un traquet : Eune, deùhe, tras, quat', cinque, six I
Du coup, i' se colérit si dusse, qu'i' s'en serait ben roulé dans la
place, r tirit son pistolet d'sa pouchette et dit :
(1) Cacha. — (2);Lierre. — (3) Cria. — (4) Beurrée. — (5) Répu-
gnance. — (6) Eau. — (7) Culottes. — (8) Grillon. — (9) Tuerai,
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2d0
ilEVUE DSS PATOIS
— Queue biab'e qu*est par ici ! si je l'ois cor eune fais, 'est ma que
yvas quer. Eune... deuhe... iras... quatre... cinque... six !
— Eune ! deûhe ! Iras ! quafe ! cinque ! six !
r tirit son coup de pistolet, et se quit. Quand Peuçot vit qu'il était
mort tout né, i* sortit de son étaupinière, et i* prit la pauv* argent du
marchand.
Paul Sébillot.
CONTE EN PATOIS DE PROUVY
(canton sud de valencibnnbs)
Recueilli par M. DEVANNE
Elève-maître de l'Ecole Normale de Douai (1)
LA1CHB LA M TlBTE
Ed nou joun timps^ el chi-
metière Samt-Roch, à Valin-
ciennes, n'étot point si bin in-
terténu qu'à ch'teur, et in trou-
vot des ossiaux {aux a un son
entre eu et au) d'morts ed tous
les côtés. A ch' t'époque-là,
Bon valet et Moucfueron étote in
jour à d' viser in tiéte àtiéte avec
m canette ed bière din Tcaba-
ret k*in appelle el Café à guer-
Doules. Mouqueron qui avot inn
tiote zine. i racontot ses cam-
panes conte les Bédouins et i
clisot que rin au monde enn
porrot li faire peur. < Hin
dé ch'monte ichi, poussipe, qui
dit Bonvalet, mais à m'mote
que si té véyot des gins ed
1 aute monde, té tronneros dins
tes maronnes. Tiens, j'parie
.que té n'oseros point tin d aller
au chimetiére éche nuit ichi, à
minuit, ramasser inn tiéte ed
mort et mé iVapporter. — Ej'
parie qu'si, qui ait Mouqueron;
kosce que nous parions ? — Inn
boutèle ed cbampane à boire
au café à Guernoules. — Cha
m' va. Té verras in peu {eu a un
son voisin de au en patois) si
j'ai peur des r' venants. >
i. Ce conte, nous a été envoyé par M. Martin, professeur & TEcole
Normale de Douai, à qui nous devons encore d'autres compiunicatioQS,
que nous publierons ultérieurement.
LAIS8B-L\ MA TâTB
Dam notre jeune temps, le et-
metière Sainl-Roch, à Valen-
cïennes, n était pas si bien en-
tretenu que maintenant (qu'à
cette heure) f et on trouvait des
os de morts de tous les côtés, A
cette époque-lày Bonvalet et Mou-
cheron étaient un jour à causer
tête à tête avec un litre de bière
dans le cabaret ou'on appelle le
Café à grenouittes. Moucheron
qui était un peu grisé, racontait
ses campagnes contre les Bé-
douins et disait que rien au
monde ne pourrait lut faire peur.
« Rien de ce monde ici, possible,
dit Bonvalet, mais à ma mode
que si tu voyais des aens de Vau-
tre monde, tu tremblerais dans
tes pantalons. Tiens, je parie
que tu n'oserais foint aller au
cifnetière cette nutt-ei, àminuit,
ramasser une tête de mort et
me la rapporter, — Je pane
que si, que dit Moucheron, pour
quoi parions-nousf — Unebou-
teille de chamvagne à boire au
café à Grenouilles,— Ça me va.
Tu vefiras un peu si j'ai peur des
revenants.
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BLANGUBt. — PROVBRBÈS LIMOUSINS
221
Bonvalet, qui volot gagner sin
pari, 8În va e'mucher dm Tchi-
metière in attindant Mouque-
ron. Ch'ti-chi arrife jusse quind
Tguetteux d'Valinciennes son-
DOl douze keu d'su l'cloque, et
î cache après inn tiéte ed mort.
Po bîn Ion d*duce que Bonva-
let î étot mucbé, i io vot tro
<|uaU. S'iD faire ni inn ni deux^
i in ramasse inn. Comme i
rténot dÎQ ses mains, v'ià qu'i
intînd inn vo qui crie su in ton
lamîntabe : u Voleur, laicbe-là
mTiéte. » Mouqueron est inter-
loqué, i jette bin vite Tossiau
în disant : «< Tiens, lé v*là,
t*tiéte. » Pi, s'ermettant, i in
ramasse inn eutte < Laiche-là
m'tiéte, » qu*alle dit core el
même vo « Té couyonnes,
fieu,qui dit Mouqueron. ch^n'est
mi poussipe éque t*euches deux
tiétes.M Et i importe trioquilie-
mint eV coloquinte du trépassé.
Bon valet a payé s'pari, mais
i s*a bin gardé d*dire a Mouque-
qu^ron oué ch*élot li qui avot
crié dio Tchimetiére.
Bonvaletf qui voulait gagner
son pari, s'en va ie cacher dans
le Cimetière, en attendant Mou-
cheron. Celui-ct arrive juste
quand le guetteur de Valeneien"
nés frappait douze coups sur la
cloche^ et il cherche une tête de
mort. Pas bien loin de Fendroit
oii Bonvalet était caché, il en
voit trois, quatre. Sans faire nt
une ni deux, il en ramasse une.
Comme tl la tenait dans ses
mains, voilà quil entend une
voix qui dit d*un ton lamentable :
< Voleur, laisse-là ma tète, >
Moucheron est interloqué^ tl
jette bien vite Vos en disant:
c Tiens, la voilà, ta tête ! > Puis,
se remettant, il en ramasse une
autre, < Laisse-là ma tête^ •
que dit encore la même voix.
« Tu plaisantes, que dit Mou»
cheron, ce n*est pas possible que
tu aies deux têtes, > Et il em-
porte tranquillement la eoloquin*
te du trépassé!
Bonvalet apayé son pari,mats
il s'est bien gardé de dire à Mou-
cheron que c'était lui qui avait
crié dans le cimetière.
PROVERBES LIMOUSINS
Recueillis par M. BLANGHET
Instituteur à Sussac (Haute -Vienne)
O é passo di las vignas.
0 aémo à leva lou coudé.
0 a trapo in co dé soulé à
l'oumbro.
0 aimo maé pyinte qu*u yo.
0 é parti perlo gloiro.
0 é parti per las canas.
0 a préé lo cliao do tchamps.
Il est passé dans les vignes
(il a bu).
Il aime a lever le coude (d
boire).
Il a attrapé un coup de sa*
leil à Vombre (il a bu).
il aime mieux pinte qu^un
œuf (il aime à boire).
Il est parti pour la gloire
{il a ou).
Il est parti pour les canards
(il a bu).
Il a pris la clef des champs
{il s'est sauvé).
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sâs
RBVms t>B8 PATOid
0 creeu que tout loa pai est
plan.
0 a sinit quoqué fuun.
Oaîotindi bnihundi quaoquo
moucho.
0 a lou piao di lo mo.
0 est chao, ma io brCiIé.
Tu 8é coumo St-Thoumas.
0 se coiiedgeo coumo las pou-
Jas.
0 se couedffeo quand uhn met
lou chis déforé.
Passa inté lous maçous n*an pas
boucho.
0 é éto pié à lo migeo do po.
0 n*est pas no à Paris.
Garda so liboguo per mingea
dos cbos.
Gratta sous peur et sa piosés.
Uhn n*est pas à rinterromin
d*uncho.
G a quoquo ré après so soupo.
0 vo nous chanta las vépras.
0 é éto mettu à Therbo.
Cha Picard soun couégeo.
G n*in no païo l'ochado.
Y s'intindin coumo 2violounaé-
rés.
Cliar coumo dé lo soupo dé
boudihn.
Gardo tas couquillas per manda
tas fîUas.
G n'o a pas culi dinh soun var-
gier.
G n'est pas Tautour si lous cra-
paos n*an pas dé plumo.
Il croit que tout le terrain
est plan (il ne doute de
rien).
Il a senti quelque fUmée (il
s'est douté de quelque cho-
se).
Il a entendu bourdonner quel-
que mouche (il a appris
quelque chose).
Il a poil dans la main (il
est paresseux).
Il est chaud, mais je brûle
{il est adroit, mais Je le suis
davantage).
Tu es comme St-Thomas.
Il se couche en même temps
que les poules.
H se couche quand on met le
chiens dehors {à la nuit).
Passer où les maçons n'ont
pas bouché.
Il a été pris à la mie du pain
{en revenant pour manger
a la maison).
Il n'est pas allé d Paris (il
ne connaît pas les usages
du monde).
Garder sa langue pour man-
ger des choux.
Gratter ses poux et ses puces
(se mêler de ses affaires).
On n'est pas à l'enterrement
d'un chat (on n'a pas besoin
d'être si sérieux).
Il a quelque chose à manger
après sa soupe (il est riche).
il veut nous chanter les vê-
pres (dire ce qu'U ne sait
pas).
Il a été mis a C herbe (il a re-
çu une punition).
Chez Picard sont couchés (il
est trop tard).
Il en a payé la sauce.
Ils s'entendent comme deux
violonistes.
Clair comme de la soupe de
boudins.
Garde tes coouilles pour ma-
rier tes filles.
Il ne Va pas cueilli dans son
Jardin.
Il nest pas la cause si Us
crapaiîds n'ont pas de ptu^
me.
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bLAKCâBT. — PROVERBES LtMOtJSiKS
0 est sur lou tapis.
O est bélio à mingeo Pherbo.
O est bétio à paîa patento.
Quo vaé coumo lou sucré sur las
perras.
0 faro coufflo las nèplas.
Lous gendarmas los séghian
pas.
Arer las deots longeas coumo
lou dé.
Fa maé dé do qu'uhn n'o dé
boue.
Perfa do fio faut do boue.
0 rit in boursade.
0 a po dé se négeadi in crachat.
0 Dé se paégno pas in d*uhn
clio.
0 né se mooho pas in le coudé.
0 a gu in piao blanc.
0 Bîro sage ciuand las cbabras
poundran aos yos.
Que bessa Taégo.
Changea 4 liards per in so.
0 findrio un piao per n'in ver lo
mpulo.
O pavoro lo sinmano dos 3 di-
joa."
Intra coumo n*anédinh in mouli.
Chercha lous venues di las ci-
réja».
Ou*é no moucho dy no gorgeo
dé loup.
0 a plante lou pouro.
Régarda lou diable au périer.
Tua lou diable à couos de
bounet.
Fa Fane per ver ravéno.
O é coumo las roondrés, o né
TO ni heure, ni laissa beuré.
Faut passa per lo porto o per
lo fénétro.
Qu'é bailla son noillas garda
au loup.
Il est sur le tapis (sur la sel
telle).
Il est sot à manger de V herbe.
Il est sot à payer patente.
Ça 9*a comme le sucre sur les
pierres.
Il fera comme les nèfles {il
s'amendera en vieillissant)^
Les gendarmes ne le suivaient
pas (il n'était pas pressé).
Avoir les dents longues com-
me le doigt {en rougir).
Faire plus de feu qu'on n'a
de bois.
Pour faire du feu il faut du
bois.
Il rit en boursée {par force).
Il a peur de se noyer dans un
crachat.
Il ne se peigne pas avec un
clou.
Il ne se mouche pas avec le
coude,
lia eu un cheveu blanc {il a
eu peur).
Il sera sage quand les chè-
vres pondront des œufs.
C'est bêcher l'eau.
Changer 4 liards pour un
sou.
Il fendrait un cheveu pour
en avoir la moelle.
Il payera la semaine des 3
jeudis.
Entrer comme un âne dans
un moulin.
Chercher les vers dans les
cerises.
Cest une mouche dans la
bouche du loup.
Il a planté le porreau {il
est tombé).
Regarde^' le diable au poirier.
Tuer le diable à coup de bon-
net.
Faire Cane pour avoir Va-
voine.
Il est comme les ronces, il ne
veut ni boire ni laisser boi-
re.
Il faut passer par la porte
ou par la fenêtre.
C'est donner ses brebis à gar
derauloup.
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224
HBVUE DES PiLtOtÉ
0 faro bé dé grands pas in ter-
ro mollo.
Qu*é infila dé las perlas.
A Todour uhn couné lo flour.
Faut fa Bouna las cliochas.
0 é coumoloupapo.
Gnioro dos chapeux dé resto.
0 U a rendu lo mounudo dé so
péço.
Per fa no mouletlo faut cassa
dos yos.
0 se fario pindré per in so.
u'é in prôto per in rendu.
' a servi dé plat dé dessert.
0 couneut lo dix-septièmo.
Sérieux coumo un bounet dé
né.
Quo né se trobo pas di in pas
de vacho.
Mettre quaocu à lo rason.
0 a déviro so chaosso gaocbo.
8
Ubn H forio dire qu*o no pas
dé chomiso.
Uhn li forio créré que las lébrés
batissin surlou cboné.
Quand Tépino naé uhn couné
silo piquoro.
Etre di l'ofi buiilin.
Etre di in p!é sa dé rats.
Gno pertout no légo dé méchon
chami.
Na pourta do fé à las poulas.
u'é lou diable à confessa,
é fo pas li gratta doré Toreillo.
s
Co li amettu lo pisé di Toreillo.
Intré lou ceu et lo terro gno
dos arringeomins.
Uhn né po pas souna lo cliocho
et ségré lo proucessie.
0 faé coumo Vécrabisso.
Naau boue sans serpo*
Plégia soun proufié di no feuil-
lo dé persil
0 a chabo dé fa rire.
// fera bien de grands pas en
terre molle.
C'est enfiler des perles.
A rôdeur on connaît la fleur.
U faut faire sonner les clo-
ches.
Il est comme le pape {infail-
lible).
Il y aura des chapeaux derett-
te {il tombei*a des soldais).
Il lui a rendu la monnaie de
sa pièce.
Pour faire une omelette il
faut casser des œufs.
Il se ferait pendre pour un
sou.
C'est un prêté pour un rendu.
Il a servi de plat de dessert.
Il connaît la dix-septième.
Séy^ieux comme un bonnet de
nuit.
Ça ne se trouve pas dans un
pas de vache.
Mettre quelqu'un à la raison.
Il a retouimé son bas gauche
(pour évita" les sorciers).
On lui ferait dire qu'il n'a
pas de chemise.
On lui ferait croire que les
lièvres bâtissent sur les
chênes.
Quand Vépine naît on con-
naît si elle piquera ou non.
Etre dans l'huile bouillante.
Etre dans un plein sac de
rats.
Il y a partout une lieue de
mauvais chemin.
A liez porter du foin aux pou-
les (vous m'ennuyez).
Cest le diable à confesser.
Il ne faut pas lui gratter der-
rière Voreille.
Ça lut a mis la puce à V oreil-
le (donné envie de faire).
Entre le ciel et la terre il y
a des accommodements.
On ne peut pas sonner la clo-
che et suivre la procession.
Il fait comme Vècrevisse.
Aller au bois sans serpe.
Plier son profit dans une
feuille de persil.
Il a fini de faire rire {il est
mort).
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BLANGHBT. — PROVfiUBfiS LIMOCSINS
225
Si chaaué mercier pourlavo au
roarcno soun panier per vea-
dré sas peinas^olou lournorio.
Si quélo finno n'o pas d'négo di
sous sers, lo n'in auro di sous
buers.
Countin coumo no graolo qu'lm-
porto in calao.
Mintar coumo n*arrachur dé
dints*
Qu'é ta boun se sao que se sala.
Quand o n'i sirio pu, Fuhn né
lîorio pas lous I ios per lo
que.
Quand Toillo a coumioço déna
au blé, faut qu'élo y'ané
Quand io soupo est facho, faut
lo mingea.
Quand lo poulo chanto, lo vo
pouné.
0 faro quoquo ré si las mou-
cbas lou cuin pas à couo des
pied.
Fopréné l'argîn per ço qu'o vao.
Téné lou bé di l'aégo à quocu.
Quo se nano in d'un bouri des
favas.
O parlavo dé lasgrossas dinis.
Trapaquoqua ré au sao dé lo
pisé.
Né faut pas tua tout ço qu'é
gras.
Né faut pa5 tua toutas las mou-
chas que piquin.
Né faut pas prené toujours lou
chat per lo quoua.
N'estpas tin dé ferma Técurio
quand lou chavao est parti.
Si chaque mercier portait au
marché son panier pour
échanger tes peines, il le
rapporterait.
Si cette femme n*a pas d'eau
dans ses seaux, elle en aura
dans ses yeux (sera mal-
heureuse).
Content comme un corbeau
qui emporte une noix.
Menteur comme un atrc^cheur
de dents.
C'est aussi bon sans sel que
sans salaison.
Quand il n'y sef*ail plus, on
ne lierait pas les bœufs par
la queue.
Quand la brebis a commencé
d'allei* dans le blé, il faut
qu'elle y revienne.
Quand la soupe est faite, il
faut la manger.
Quand la poule chante elle
veut pondre [quand on
parle de quelque chose, on
le désire).
Il fera quelque chose si les
mouches ne le tuent pas à
coups de pied.
H faut prendre l'argent pour
ce qwil vaut.
Tenir à quelqt^un le bec dans
Veau.
C'est parti comme un brimbo-
rion de haricots.
Il parlait des grosses dents.
Empoigner quelque chose au
saut de la puce.
Il ne faut pas tuer tout ce qui
est gras.
Il ne faut pas tuer toutes les
mouches qui piquent.
Il ne faut pas prendre tou-
jours le chat par la queue.
Il n'est pas tethps de fermer
l'écurie quand le cheval est
parti.
AEV. D. PAtOlS.
15
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âaft RBVtTB DES t>ATOÎ8
CHANSON EN PATOIS DE SÉEZ (SAVOIE)
Envoyée par M. POSSOZ, instituteur à Séez
LB8 TROIS SORTES DE GARÇONS
Volié-vo saveï vèro l'y a de
sorte (1)
Dé garçon dein ci paî ?
Dé teimpône, dé tranquiUo(2)
E poué d*emm6rU.
E Yoz atrë^ fille.
Que eî l'einvia dé vo maria»
Chouési su celié treï cliassé»
Prendé qo qui yo fa.
Lu tranquillo vo in veillé
Quant i fait bon tein,
I von quan lé net son lonxé,
I reston pa tan longtein,
Lo pi tar a dziz heure.
I reston pa tan dé pli.
Dés cou son sa rédui dein leu
m^nazo,
Et bien sovein endroumi.
Luz emmorti sorteïchon
Quant i cheinton santà.
I von devan la porta
Pé lu vèré passa.
Qnant i son devan la porta,
I cheinton la freï,
S'en retournon déré la couà
délie vacé
Avoué lu peu tu dreï.
VotUe%-vous savoir cùmHen
il y a de sortes
De garçons dans cepa^s f
Des turbulents^ des tranquil-
les^
Et des endormis.
Et vous autres, fiUeSy
Qui ave% C envie de vous ma-
rier^
Choisissez sur ces trois dos-
ses^
Prenez ce quHl vous faut.
Les tranquilles vont aux veil-
lées
Quand il fait bon tentvs.
Ils vont quand les nuUs sont
lonaues,
Ils ny restent pas si long-
temps.
Le plus tard à dix heures.
Ils restent pas tant de plus.
Des fois, (a cette heure là) ils
sont dijà rentrés dans leur
ménage,
Et bien souvent endormis.
Les endormu sortent^
Quand iU entendent chanter.
Ils vont devant la porte
Pour les voir passer.
Quand ils sont devant lapor^
te,
Ils sentent le f^oid.
IU s*en retournent derrière la
queue des vaches.
Avec les cheveux tout droits.
(1) Ve final des mots, sans avoir plus de valeur que l'e muet fran
çais, se prononce comme Vé aigu.
(2) Les 0 et les a finals des mots n'ont pas plus de valeur qu*en
provençal et dans les langues méridionales. Dans le cas contraire ils
portent un accent*
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r
POSSOZ. — CHANSON BN t»ATOIS Dfi SÉBZ (SAVOIB) 927
Lq (eimp^né vont ia veillé
Les turbulents vont aux veil-
lées,
Presque toutes les nuits.
Le matin arriver
Ils ne savent pas ce qu'ils
ont fait:
Des bêtises devant les fenê-
très,
Et des sottises dedans {dans
la maison).
Voyez-vous ici ce qui arrive
Encore le plus souvent.
Si vous prenez un garçon
tranquille,
Tout le monde est content.
Ils disent (on dit) : Voici une
fille
Qui attrape bien.
Elle prend un garçon tran
quille,
Elle sait bien travailler,
(Elle) sera une femme heu-
reuse^
Elle aura de quoi manger.
Les indolents ont leurs ma-
nières
Aussi pour travailler.
Et quand ils sont avec la
(leu7') femme.
Ce n'est jamais pour s'amu-
se7\
Et dans leurs manières
[Ils) wnt un peu trop pe-
sants,
Et dans deux ou trois cam-
pagnes (années)
Ils ont une nichée d*enfants.
Les lurons travaillent
Toujours en s* amusant.
Cest ce qu'il faut à la femme
Pour lui passer le temps.
Et elle qui est encore assez
contente
Aussi de son côté :
« Si j'avais pris un milHon-
natrCf
Je n'aurais pas mieux attrU"
pé.*
(1) Campagne est pris ici dans le sens d'année. C'est un terme
emprunté aux ouvriers émigranls.
Presque toté les net.
Lo matin amivé,
I savon pa ço qu'i on fai,
Dé bôUsé devan lé fenésré
E dé soUisé didein,
Veï-vo ichi ço qui arruvé
Inco lo pi sovein.
Si vo prénde on garçon tran-
quille,
10 10 mondo i é contein,
I dion : Veï-vo ichi na Allé
Qui attrapé bien :
A prein on garçon tranquille,
A 8a bien travaillé,
Sarà na fenna heureusa,
L'ara de que misé.
ha emmorti on leu magnèré
Aussi pè travaillé,
E quant i son avoué la fenna
L'é jamais pè s'amuger,
E deio leur magnèré
Son n'a vouera truë pesan,
E dein dave eu trei compagne
i on na nicha d'élan.
Lu teimpôné travaillon
Tpzor ein s'amujein,
Lé ^ qu'i fat à la fenna
Péln passa lo teim.
Et l^i qui é mai preû conteinta
AuBsi dé son la :
« Z'ari preï on millionairé,
« Z'arapa miu attrapa.»
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^28 RBVUE DES PATOIS
Vo poudé preud* esemplo
Su cilta sansoD.
L*é preu pas tan loozé,
Lé n*a rien qu*ôn bocôn.
Lo coplet lo plus véritable (1)
I se trouvé esré lo déré :
Si vo vollié esré fenna heureuse,
Prendé lu teimponé.
Qaui Fa fai la sansônnetta
L*é un viu garçon
Ein se rétirein dln veillé,
Na net qu'ai éré pion.
L^ét alla demanda de veillé à
samaltressà,
Lui a pa voUiu eûvri,
II a fait la sansônnetta
Pè l'eingriuzé dé pli.
Vous pouvez prendre exem-
ple
Sur cette chanson.
Elle n'est pas si longue.
Elle n'a rien qu'un morceau.
Le couplet le plus véritable
Se trouve être le dernier :
Si vous voulez être femme
heureuse.
Prenez les lurons.
Qui a fait la chansonnette,
Cest un vieux garçon.
En se retirant des veillées^
Une nuit qu'il était saoul.
H est allé demander de la veil-
lée à sa maîtresse,
{Elle) n'a pas voulu lui ou-
vrir,
Il a fait la chansonnette
Pour Vagacer de plus {da-
vantage).
{{) C*est-à-dire celui qui contient le plus de vérités»
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DÉPOUILLEMENT DES PÉRIODIQJES FRANÇAIS
CONSACRÉS AUX TRADITIONS POPULAIRES (1)
MéiwÊmlne.^Juillet 1887.— L'antropophagie (suite).— Notes sur
Madagascar (suite), par M. Max Leclerc. — Contes Haoussas (suite),
par M. René Basset. — La Haute Bretagne au XVI« siècle (suite), par
M. A. de La Borderie. — Corporations, compagnonnages et Métiers
(tuile). — Le Plongeur (suite). — Bibliographie.
Août. — L'antropopbagie (suite). — Notes sur Madagascar (suite),
par M. Max Leclerc. — Corporations, compagnonnages et métiers
(suite). — Le monde fantastique en Haute-Bretagne, par M. Ad. Orain.
— Les trois Conseils de Salomon, par M. H. Gaidoz. — Les contes
populaires de M. Luzel, par M. H. Gaidoz. — Chansons populaires de
la Basse-Bretagne (suite). — Les yeux arrachés (suite). — Quelques
idées de sauvages (suite). — Bibliographie.
Septembre, — L*antropophagie (suite). — Alexandre-le Grand, par
M. F. M. Luzel. — Les rites delà construction, par M.Aug. Gittée. —
Corporations, compagnonnages et métiers (suite), — Devinettes de la
Météorologie (suite). — Les oreilles^ par M. H. Gaidoz. — Biblio-
graphie.
BeYve de» Traditions populaires {2),— Juillet 1887.—
Deux mythes sur Tours, par A. Lang. —Facéties normandes. lY. La
lune prise au piège, par G. Sauvage.— Renaud et ses femmes, chanson
wallonne, par A. Gittée. — La légende de Didon. 1. Dans TExtréme-
Orîent, par H. Cordier. — Facéties populaires, par L. Brueyre. —
(1) Nous nous proposons de donner régulièrement le dépouillement
des périodiques français consacrés aux traditions populaires, sans
préjudice de l'indication, dans les notices bibliographiques, des textes
patois qui seraient publiés dans ces recueils.
(2) M. P. Sébillot a bien voulu relever pour nous les articles inté-
ressant les patois qui figurent dans le premier volume de la Revue des
traditioTM populaires. On en trouvera Tindication dans les Notices bi-
bliographiques. Nous devons encore à M. Sébillot d'utiles complé-
ments aux notices bibliographiques publiées dans nos deux pre-
miers numéros. — La Société dont la Revue des traditions popu-
laires est Torgane, vient de faire paraître, sous le titre d'Anntwrire,
UQ fort joli volume, où nous signalerons notamment (p. 85) une biblio-
graphie du folk-lore français en 1886, et (p. 97) des instructions très
détaillées pour les collecteurs de traditions populaires.
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290 REVUB DES PATOIS
Les coquillages de mer, par P. Sébillot. — Berceuses bretoDoes. I. Le
roitelet, par Tabbé Abgrail. — Les treize grains de blé noir, conte de
rille-etVilaine, par 0. Havard. — La sorcellerie et le mauvais œil
dans la Cornouaille anglaise (suite), par Lach Szyrma. — Sobriquets
et superstitions militaires. V. Armée française, par M. Bayon. — Ga-
laiTre, légende bourguignonne, par L. Fontaine. — La chanson du
Sifflet, par F. Fertiault. — Extraits et lectures, par A. Certeux. —
Bibliographie. — Périodiques et journaux. — Notes et enquêtes.
Août. — La grande Ourse, par C. Ploix. — La lille déguisée en
dragon, chanson de la Franche-Comté, par C. Beauquier. — Payer le
tribut à César, conte breton, par F. M. Luzel. — La légende de Didon.
IL En Angleterre. Légendes parallèles, I, par P. Sébillot. — Contes
populaires flamands, par P. de Mont. — La Ménagère et le Meunier,
chanson du Périgord, par P. Mounet. — Sobriquets et superstitions
militaires. VL Le sort des flèches chez les Musulmans, par A. Cer-
teux. — Les Roseaux qui chantent, conte de la Haute- Bresse. A
propos de ce conte et des contes en partie chantés, par P. S. — Les
insectes malfaisants. Origine des insectes à piqûre, par L. Brueyre.
— Origine des puces, des moustiques, des mouches et des poux, par
P. Sébillot. — Ivan, fils de paysan, conte russe, par L. Sichler. —
Nécrologie. Louis de Honchaud. — Extraits et lectures : le roi boit,
conte du Jura, par L. de Honchaud. ^ Bibliographie. — Périodiques
et journaux. — Notes et enquêtes.
Septembre. — Les héros d'Ossian, I, par L. Brueyre. — Berceuses
et rimaillettes bretonnes (suite), par Tabbé Abgrail. — Sobriquets et
superstitions militaires. VIL Le tirage au sort en Belgique, par A.
Harou. — Légendes chrétiennes de l'Oukraine, I, par E. Hins. — Le
poème de Kourrouglou, par L. Bonnemère. -> Faits de sorcellerie
dans la Prusse orientale, par G. de Rialle. — Les Mines et les Mi-
neurs. IIL Les Génies des mines, par P. Sébillot. — Le Blanc et le
Jaune, conte poitevin, par R. M. Lacuve. — Les Eaux thermales et
minérales. II. Origine. III. La découverte des sources, par A* Cer-
teux. — Contes populaires flamands (suite), par P. de Mont. —
Usages de moisson, par F. Fertiault. — Extraits et lectures. L'enfant
saint Simon (The nation)» — Bibliographie. — Périodiques et jour-
naux. — Notes et enquêtes.
liA Tradition.— Juillet 1887.— Les anciens conteurs. IL Les
aventures de Til Ulespiègle, par H. Carnoy. — Media- Res, légende
des Pampas, par J. Desplas. — Poèmes de la Tradition. I. Le roite-
let, par E. Blémont. ^ La légende des chats parlants, par C. Buet.
— En revenant des Noces, chanson populaire recueillie, par C. de
Sivry. — La chanson de Marguerite, dans le Faust de W. Gosthe,
par le D' Stanislao Prato. — Les Sornettes de ma grand*mère« L Jean
Jeannot, par L. Dauphin. — La Retraite illuminée d'Auxerre, par M.
Lorin.— La Pierre tremblante de Fairdhu, tradition écossaise par R.
Mac Gwenlyne. — A travers les Livres et les Revues, par E. de
Warloy. — Bibliographie, Henry Carnoy. — Périodiques et journaux.
-» Nptes et enquêtes,
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DÊPOUILLBMSNT DES PÉRIODIQUES 231
AoûL — MoDsires et Géants. III. Lyderic et Phinaert, par A. Des-
roasseaax. — La légende de la Bergeronnette, nouveile, par G. Lan-
oelin. — Contes du vieux Japon. III. Momotaro, traduit par J. Dau-
tremer. — Ce matin je me suis levée, Chanson populaire, recueillie par
C. de Sivry. — Les Géants de la Montagne et les Nains de la Plaine,
par A. Certeux. — Horizons, poésie, par Ed. Guinand. — Les Russes
chez eux. La petite Russie. IL Kiev. Le RaskoL par Ar. Sinval.
— Sonnets mythologiques. I. Aux pieds d*Omphale. II. Tantale. III.
Prométhée, poésies par C. Fuster. — La Chaire du Diable. Légende
du Bocage normand^ par V. Brunet. — Le Démon Mahidis, extrait
des Choses vues, de V. Hugo. — Vocero, poésie de A. des Essarts.
— La Saint-Martin, chanson de la Bresse, recueillie par G. Guillon.
— A travers les Livres et les Revues, par C. de Warloy. -^ Biblio-
graphie, H. Garnoy. — Notes et enquêtes.
Septeînbre. — Le pécheur de Port-Miou, légende proveogale, par
J.-B. Berenger-Féraud. — Les Fées de France, nouvelle, par A. Dau-
det. — Les trois Galants, chanson de la Bresse, recueillie par G.
Vicaire. — La fille du Geôlier, chanson populaire recueillie par G. de
Sivry. — Mœurs et superstitions japonaises. I. Le Renard, par H.
Gamilly. — La Dame de Montigny-le-Ganelon, par E. Maison. —
Fanchy, poésie de A. Millien. — La littérature populaire. IL Opinion
de Ch. Nodier. — La Fiancée du Conscrit, poésie de Gh. Grandmou-
gin. — Le Père Licoquet, conte champenois, par F. Chevalier. ^
Quand on est marié, chanson du Bugey, recueillie par H. Bidault. —
Le Chat, roi des Forêts, légende russe, par H. Garnoy. — A travers
les Livres et les Revues, par C. de Warloy. — Bibliographie, par
A.Gittée.
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
Ain
J. Tiersot. — Les noces de l*alouette et du moineau (dans Revue des
Trad.pop,, I, 3).
C. Guillon. — Devinettes de la Bresse (dans Revue des Trad. pop.,
1,20).
C. Guiiion. ^ La Saint-Marttn, chanson recueillie à CeyzemU (dans
la Tradition, l, 157).
Alpes-Maritimes
J.-B. ÂDdrews. — Giouan Braguetta, tkanson de jeux mentonnai^e
(dans Revue des Trad. pop,, TI, 126).
AngUhNormand
Stengel. — Onze nouveaux manuscrits du Brut en prose (dans Zeiis-
ehrift fur romanische philologie, X, 278). Cf. Romania, XVI, 154.
Auvergne
Berceuse auvergnate (dans Annuaire des Traditions populaires,
Paris, Maisonneuve, 1887, p. 33).
Les noces du pinson et de Valouette, chanson de V Auvergne (dans
Revue des Trad.pop,, II, 110).
Bancharel. — Les veillées auvergnates (Aurillac, Bancharel). Cf.
Revue des Trad.pop.y U, 237.
Bretagne
P. Sébillot. — Sur les limites du breton et du français (in-8o de 8
pages. Paris, Hennuyer, 1878. Extrait des Bulletins de la Société dan-
thropologie).
Le même : La langue bretonne, limites et statistique (in-8o de 29
pages, avec 6 cartes. Paris, Leroux, 1886. Extrait de la Revue d'Eth-
nographie, janvier- février, 1886.
Legonidec. — Extrait du glossaire breton, ou recueil des expres-
sions surannées ou rustiques usitées dans la ci-devant province de Bre-
tagne (d&ns Mémoires de la Société des Antiquaires, t. IV, 1823, p.
322-337).
Pour la Haute-Bretagne, voy, aussi lUe-et-Vikine,
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KOTIGES BIBUOGRAPHIQUES SS3
Calvadoë
C*est par inadvertance que, dans le dernier numéro de la Revue des
paioiSj p. 143, les études sur le patois de la Hague ont été placées
sous la rubrique « Calvados ». Voyez ci-dessous Tarticle Manche,
Cantal
L. Farges. — Froverbes et devinettes de la Haute-Auvergne (dans
Itetme des Trad, pop., I).
Catalogne
Le poème barcelonais en Vhonneur de Ferdinand le Catholique (dans
Komania, XVI, 92 ; article complémentaire).
Mussafia et Emile Lévy. — Corrections au « Livre de Courtoisie »
(dans Romania, XVI, 1Ô6).
La Zeitsehrift fur romanische philologie (X, 313), dans son compte-
rendu du numéro de janvier 1886 de la Romania, fait d'importantes
remarques critiques sur les Proverbes de Guilhem de Cerveyra,
Rubîo y Ors. — Notieia de la vida y escritos Corrèze de D* Manuel
MUay Fontanals (Barcelone, Jepus Rovizalta, 1887).
Corrèze
Cbampeval. — Proverbes bas-limousins (Tulle, Damîen Serre). Cf.
Revue des Trad. pop., II, 333.
Côte'd*(h'
A, Durandeau. ^ Chanson bourguignonne de 1604, chantée par
les membres de Vinfanta^ie Dijonnaise (dans Revue des Trad, pop,, I,
204).
Le même : Poèmes bourguignons d*Aimé Piron, avec une préface de
L, CrousU (Dijon, chez tous les libraires).
Côtes-du-Nord
Conie en patois du littoral des Côtes-du-Nord (dans Acta compara-
tionis liiterarum universairum Clausembourg, no CXCI, 1886).
Créole
Voy. Hàiti^ Louisiane, Maurice (xle),
Dordogne. *
• Œuvres de Pierre Rousset. Nouvelle édition revue, corrigée et
augmentée de pièces inédites, publiée par J. B. L. (liascoux), avec
1. Les présentes notices, relatives au département de la Dordogne,
nous sont fournies par M. Michel Hardy, l'obligeant bibliothécaire de
la ville de Périgueux.
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2S4 RBYUB DBS PATOIS
des notes et des éclaircissemeots » ; Sarlat, imp. Dauriac, 1839. —
In-8 de 110 pages.
t Lo Dispulo de Baceus et de Priajnu, coumpoùxado per lou s' Rous-
sel, de Sorlat, et noubélomen publiado per J. B. L. (Lasooux) > ; Sar-
lat, imp. Dauriac, 1841. — In-8 de 8 pages.
c Lou jolous otropat ou los Omours de Floridor et d'Olympo, de Ro-
zillou et d'Otneltto et dé lo margui^ couinedio coumpouzado per lou
siour Roussel, de Sorlat, Tan 1645. » Première édition, Sarlat, Go-
lombet, 1676. ~ 2« éd., Sarlat, Robin, 1751. (V. Essai de Bibliogra-
phie périgourdine, par A. de Roumejoux ; Sauvelerre, J. Chollet,
1882, in-4, col. 203. — Recueil d'opuscules et fragments en vers pa-
tois, extraits d'ouvrages devenus rares, par G. Brunet ; Paris, Gayet
et Lebrun, 1839, p. 66. —P. Rousset aurait en outre publié à Sarlat,
en 1676, des Comédies et une pièce de vers intitulée Le Solitaire^)
« Testomen dou Rey Louis sèzè » ; Périgueux, v« Faure impri-
meur, s. d. — 4 pages in-4. — Traduction attribuée par M. Dujarric-
Descombes à M. PaulEmèric Cellerier, ancien sous-préfet, décédé à
Murât en 1837. V. Bulletin de la Soe. Areh. du Périgord, t. XIII,
1886, p. 254.
<c Îjo sauo dau paubrè > , Angouléme, imp. E. Grobot, s. d 3
pages in-16.-- Chansons patoises faites & Nontron sur M. de Sainte-
Aulaire fils, candidat à la députation, 1845. (Note de M. L. Lapeyre).
li Martelouty lous rats dé cavo é tous commis de Voctroi dé lo t>illo dé
Périgueux f en l*onnado 18 i4. — Poémé en potois Perigourdi, coum-
posa per J.-B^^. Morteyrol, qu'èro olors sécrétari en chef dé lo sous-
préfecture dé Périgueux » ; Périgueux, imp. Dupont, 1847, in-8 de
15 p.
« Prumiéro eiglogo de Virgilo, verseii Périgourdino, suivont lou
potois que parlen ô Excideuil é din sous envi rouns, » par J.-B.
Morteyrol ; Périgueux, imp. Dupont, s. d. — In-8 de 8 pages.
« Recueil de fables patoises , > par P. Lachambeaudle ; Périgueux,
imp. Dupont, 1857, in-i6 de 11 pages.
c Tckonsou sur Var doou renard et doou courbeou^ par R. N. (Napo-
léon Raynaud),déPérigueux,oroouco8ioudélovôto dé Goulougney»;
Périgueux, imp. Faure et Rastouil, s. d. — 3 pages in-8. — Napoléon
Raynaud, coiffeur à Périgueux» mort le 5 janvier 1858. (Note de M.
L. Lapeyre).
« Première églogue de Virgile^ traduite en vers patois, suivie des
imprécations de Gariou, par Guillaudoux de Marsaneix (Jules Perrot^»;
Périgueux, imp. Rastouil, 1863, in-l6de 16 pages.
« Mousur Magno, poémé par un payson dé Périgueux (M. Sabin-
Lacombe) » ; Paris, imp. Paul Dupont, 1866, gr. in-8 de 17 pages.
«( Lous bouquets de lo Jano^ pouème perigourdi couronnât pel la So-
ciétat de las Lengas Roumanas, de Mounpeiher, lou 31 mars 1875
(Texte et traduction française), per Augusto Ghastanet » ; Périgueux,
jrop. Dupont, 1875, in-8 de 30 pages '.
1. Nous avons déjà signalé cet ouvrage de M. Ghastanet, ainsi que
le suivant.
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r"
NOTIGBS BIBLIOGRAPHIQUES 235
« Counteis e viorlas. — Lou curet de Peiro-Bufiero. — Un tour de
Moussu Roumieu. — L'auseû que parlo. — Lou dous cuberts. — La
depousiciou dau Frisât. — Davaut Moussu lou méro. — Davant
Moussu ]ou curet. — Davant Moussu lou juge. — Lou singe et lou
ehal, par Augustou Chastauet, felîbre majourau >» ; Riberac, G. Dele-
CToiz, 1877, in-8 de 31 pages.
« Loui paradis de Uu Belas-Mais, coumedio en un ate e en proso,
qu*a outengut lou pris ou councours de la Soucietat felibrenco de Pa-
ris, » par Auguste Chastanet; Montpellier, Hamelin, 1885^ in-8 de
33 pages.
K CouHieis e viorUu. — Lou curet de Peiro-Bufiero è lou chavau
de Batistou, per Augusto Cbastanet, felibre majourau > ; Périgueux,
imp. Ronteix et Bonhur, 1886, in-8 de 20 pages, avec illustrations
par L. Daniel.
« Lo depousieion dou Frisât, » par Auguste Cbastanet ; — croquis
par Zig-Zag; — Périgueux, lith. Ronteix et Bonbur, s. d. (1886),
in-8 de 7 pages.
Drame,
L. Gallel. — Chanson de mai, de la vallée du Rhâne, Valence (dans
Revue des Trad, pop., H, 200).
Eure.
Robin, Le Prévost, A. Passy et de Blosseville. — Dictionnaire du
patois normand en usage dans le département de T Eure (Ëvreux, Héris-
sey, 1879-82). Cf. le compte-rendu de M. Joret, dans Romania,
XVI, 128.
Gard.
De Quatrefages. — Le jaloux, version eévennole (dans Revue des
Trad, pop., II, 64).
Garonne (Haute-).
Alma-Rouch. — Le chant du &oiit)fVr(daD8 Revue des Trad, pop., I,
373).
Hainaut.
Harou. — Souhaits de bonne année en Hainaut (dans Revue des
Trad. pop., II, 8).
Hatti.
D' Janvier. — Berceuse haïtienne (dans Revue des Trad. pop. ,
1,21).
Ou mémo. ^ Conte criole (dans Revw des Trod. pop., l, 106).
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286 REVUE DES PATOIS
We-et-yHaiiie.
Decombe, — Chansons popuhms de l'HU-el-Vilaine [Rennes, H.
Caiilière, i884, in-i2 elzévir).
P. Sébillol. — Traditions eê superstiiiovu de la HaïUe -Bretagne
(Paris, Maisonneuve, 1882, in-12 elzévir).
Le même. — Coutumeê populaires de la Haute-Bretagne (Paris,
Maisonneuve, i886, in-12 elzévir). Cet ouvrage et le précédent con-
tiennent beaucoup d'expressions patoises.
Le même. — Essai sur le patois gallot, 21 p« in-8 (Extrait de la
Revue de linguistique, janvier 1877).
Le môme. — Contes populaires de la Haute Bretagne (3 séries en
3 vol. in-18. Paris, Charpentier, 1880, 1881-82). Le dialogue de plu-
sieurs contes est en patois.
Le même. — Littérature orale de la Haute -Bretagne (Paris, Mai-
sonneuve, in-12 elzévir, 1881). L*un des contes est en patois, ainsi
que plusieurs chansons, des formulettes et diverses pièces.
Article de P. Sébillot sur le Glossaire patois dllle-et-Vilaine de
M. Orain, dans Revue des Trad. pop,, II, 44.
Italie,
Almanach de V agriculteur valdotain (4 années parues. — Aosle,
Louis Mensio). Cet almanach contient des proverbes dans le patois
français de la vallée d*Ao8te.
Lot-et-Garonne,
Télîsmart Bernard, de Casseneuil (Lot-et-Garonne). — Prumiè
début d*un poéto gascoti. Dus tsours passais al eastel dé Birou, poème
en vers patois (Périgueux, imprim. Dupont, 1869. ^ In-8 de 36 p.
avec portrait).
Le même. — Crime d' Haute faye... Horribles détails, poésie gas-
conne (Périgueux, imprim. Gassard frères, 1871. — In-8 de 20 pages.
Louisiane,
Compair Chivreil et eompair Torti, conte de la Louisiane (dans
Annuaire des Traditions populaires, Paris, Maisonneuve, 1887,
p. 60.
Compair Lapin et compair Bauki, conte nègre de la Louisiane
(dans Revue des Trad, pop.^ II, 166).
Manche.
Voyez ci -dessus l'article Calvados,
Compte- rendu de V Essai sur le patois normand de la Hague de
J. Fleury, dans Romania, XVI, 128.
Dans le numéro de juillet du Literaturblatt fur Romanische philolo-
gie, M. J. Fleury, répondant à M. Gilliéron (voyez notre dernier nu-
méro, p. 143) s'étonne qu'il veuille en remontrer à un homme qui a
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NOTICES BiBLIOORAPHIQUBS 237
vécu vÎDgt ans dans le pays de la Hague, alors que lui-même, son
article le prouve, ne connaît pas le patois dont il parle. L auteur ex-
plique ensuite qu'il n'a pas adopté de transcription scientifique, parce
qu'il a voulu rester intelligible. Il n'a pas grossi son vocabulaire,
parce qu*ii ne pouvait se résoudre à inventer des mots. Enfin il s'est
attaché à certains détails, parce qu'illes a cru intéressants ; il éclaircit
en particulier ce qu'il a voulu dire à propos des verbes en at (fr. oir)
comme « pleuvai », et que M. Gilliéron n'a pas compris. — M. Gil-
liéron, dit la rédaction du Litei'aturblalt, renonce à répondre.
Maurice (Ue).
Cb. Baissac. — Histoire Loulou qui té voulé bourlé 9a femme (dans
Retue des Trad.pap., I, 14).
Morbihan.
Fouquet. — Légendes du Morbihan (Vannes, Cauderan, 18o7, in-18j.
On trouve dans cet ouvrage des expressions patoises.
Nièvre,
A. Millien. — Pourquoué que n*on dit que les chavaus c'est du
monde (N« XVII des Contes des provinces de France de P. Sébillot.
Paris, Cerf, 1884, in-18).
Noi'd.
Varmena d^Valineiennes, publication annuelle de la librairie Giard,
Valenciennes.
Noi'niandie,
Sur le Dktionnaire de patois normand de H. Moisy, dont nous
avons publié un compte-rendu dans notre dernier numéro (p. 136),
voyez aussi Romania, XVI, 128.
Ch. Joret. — Flore populaire de Normandie, Nous espérons pou-
voir publier bientôt un compte-rendu détaillé de cet ouvrage.
Picardie.
Conte en patois du Ponthieu (Trop gratter cuit, trop parler nuit)
dans les Conies des provinces de France de P. Sébillot (Paris, Cerf,
1884. - No LXII).
Poitou
MU* Poey-Davant. — Conte en patois du Poitou (N« LVI des Contes
des provinces de France de P. Sébillot. Paris, Cerf, 1884),
Prusse française,
P. Sébillot -^ Le folk-lore de Malmédy (dans Revue des Trad. pop.f
11,174).
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d38 tUIVim DBS PATOIS
Amumae wallon do fSamène, publié à Mtlmédy (Mâmdt, veave
H. Sciofl).
Savoie (Haute-).
Lacroix. — Le pays de Gaoot (dans Eefme savoUienne^ 28* année,
p. 260). Conteste l'opinion exprimée par M. Constantin dans un tra-
vail précédemment signalé (Voy. Revue de* Patois, l, 157).
Seine-Inférieure.
Inscription en vers français placée dans Véglise de Voules (dans
Bulletin de la Société des anciem textes français, 1886, p. 93).
Suisse,
Voy. Vaud (canton de).
Tam^t'Garonne,
Mm« N. A.-E. ^ La mountado, randonnée de Tam-et Garonne (dans
Revue des Trad. pop., 11, 131.
La même. — Les transformations, version de Tarn-el-Garonné
fdans Revue des Trad, pop.. Il, 208).
Vaud (canton de).
Odin. — Etude sur le verbe dans le patois de Bhtiay (Leipzig,
1887).
Vienne.
Jean Brunet. — La fontaine Saint^Martin, légende (dans Revus
des Trad. pop., 1, 147).
Vosges.
Sur la Flore populaire des Vosges, de M. Haillant, récemment cou-
ronnée par TAcadémie des Inscriptions et Belles-Lettres, voy. Roma-
nia, XVI, 147.
Wallons (pays).
Sur les caractères dialectaux du Wallon, voy. Wilmotte, Compte-
rendu du Poème moral publié par Cloetta (dans Romania, XYI, 118).
Voyez Hainaut et Prusse française.
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CHRONIQUE
Orthographe des textes pcUois ^ — La consonne l mouillé tend à
disparaître de la prononciation courante du français. Sans s'en douter,
00 la remplace ordinairement par une simple mouillure (sans l), par
00 simple y. Ainsi on écrit u haillon *, mais on prononce le plus sou-
reat « ha-yon. > On 8*habitue ainsi à écrire avec des / un son qui en
réalité ne contient pas cette consonne^ et on transporte cette ha-
bitude dans la notation du patois. Nous invitons nos correspondants à
distinguer avec soin ^es deux sons, et à représenter le premier
{l mouillé) par b, le second (simple mouillure) par y.
Les personnes qui écrivent du patois sont naturellement portées à
employer des lettres parasites (qui ne se prononcent pas), analogues
& celles qui existent dais l'orthographe française : par exemple on
mettra un h devant le mot qui correspond à hiver, alors même qu'il n'y
a pas d'asnirat'on, on terminera par nt les troisièmes personnes du
pluriel, par s les secondes personnes du singulier, et les pluriels des
ooms et des adjectifs ; si le mot qui signiOe « doigt » est da, on ré-
crira non-seulement avec un t final, mais encore avec le ridicule g qui
orne le mot français ((2a^< !!), on redoublera les consonnes en écrivant
dette au lieu de dète, etc. On doit comprendre cependant qu'il vaudrait
mieux n'écrire que les lettres qui se prononcent, si Ton veut rendre
possible la comparaison des différents patois entre eux. Par exemple
il y a des patois où l'article féminin pluriel se dit las (en faisant son-
ner « final), d'autres où cet article est (a, sans «.Si, dans le second
cas, on écrit aussi las, sous prétexte qu'il y avait s final en latin et
que le mot français correspondant se termine par un s non prononcé,
comment distinguera-t on les deux formes ? Toutefois, comme il y a
là une habitude dont nous n'espérons pas triompher du premier coup,
nous supposerons toujours, à défaut de déclaration contraire, qu'on
a'est conformé aux usages de Torthographe française, aussi bien pour
les lettres parasites que pour la notation des sons réels.
Publications annoncées, — La Revue des Traditions populaires,
dans son numéro d'août, annonce que M. Félix Ârnaudin va publier
incessamment un volume de chansons populaires de la Grande Lande
(partie nord du département des Landes) et des régions voisines. Le
même auteur fera paraître incessamment un volume de contes popu-
laires recueillis dans la même région.
I. Voyez Revue des patois. Avertissement du premier numéro, et
Chronique du Becond (p. 159).
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240 RBVUB DES PATOIS
Doit paraître au mois de Janvier prochain, dans la Bibliothèque
de la Faculté des lettres de Lyon (tome IV), la Reproduction plioto-
lithographique du Nouveau Testament provençal de Lyon, publiée
avec une nouvelle édition du Rituel cathare par M. L. Ciédat (Paris,
Leroux, xxvi-480 pages in-8, sur papier de Hollande teinté ; —
Prix : 50 francs).
Le Gérant : E. ViEWEG.
Laval. — Imp. E. JAMIN, rue de la Paix, ii.
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l'* ANNEE. N« 4. OCTOBRE-DÉCEMBRE 1887
CONSA(RE A L ETUDE DES PATOIS
ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANGE
ET DES RÉGIONS LIMITROPHES
PUBLIÉ PAR
L. CLÉDAT
PROFBftSBUB A LA PACULTI4 DKS LVrrrRKS DE LYON
PARIS
F. YIEWEG, LlBRAIRE-ÉDITEUR
<E. BOUILLON ET E. VIEWEG, successeurs)
67, rue de Richelieu, 67
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SOMMAIREiDU PRÉSENT NUMÉRO
I. — Le chanoine Hingre : Complainte en vieux patois d*' - j
Bresse (Vosges),
II. — E. Philipon : Le patois de Saint-Genisles-Ollières e' ' .'
lecte lyonnais,
III. — Compte-rendu. — Ch. Joret: Flore populaire de la Nor-
mandie,
IV. — Notices bibliographiques,
V. — Chronique,
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉDAT,
professeur à la Faculté des lettres de Lyon.
Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu
un double exemplaire.
Prix d'abonnement à la
REVUE DES PATOIS
FRANCE iS francs.
UNION POSTALE 17 ' »
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GRAN COMPIANCE
Fàle è vie patoi de Lai Bresse khu lai vie dé
Frèrk JEUSÈl^Hi:,
LÉ sàin eumite dé vètuon
GHANDË COMPLAINTE
Faite en vieux patois de La Bresse (Vosges) sur la vie de
Frêue JOSKPH,
le saint ermite de ventron
OBSERVATIONS PRELIMINAIRES
Comme son titre l'indique, le chant historique dont la
Reçue commence aujourd'hui la reproduction intégrale,
a été composé en vieux patois de La Bresse, commune
des montagnes des Vosges qui tient la tête de la vallée
de la Haute-Moselolte concurremment avec les bifurca-
tions parallèles de Xouice (Cornimont) et Ventron.
Il nous paraît inutile de tracer une esquisse abrégée
de rhistoire qui s*y déroule depuis la première strophe
jusqu'à la dernière ; ce qui doit surtout exciter l'intérêt
des lecteurs, c'est le dialecte particulier qu1l a le mé-
rite de leur présenter dans sa pureté inaltérée, et avec
une liberté d'allure égale à celle de la prose la plus dé-
gagée des entraves de la versification. Une moHOjfra-
REV» D. PATOIS. 1 6
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242 RBVUB DBS PATOIS
phie de ce patois, qu'on regarde à bon droit comme le
mieax caractérisé du nord-est de la France,a été publiée
dans le « Bulletin de la société philomatique vosgienne »
en 1887, et couronnée par la « Société d'émulation des
Vosges. »
Bien que notre poème n*ait été composé qu'en ces
dernières années, nous ne sommes pas moins en droit
de dire qu'il est « en vieux patois de La Bresse », celui
qui s'y parlait dans la première moitié de ce siècle, et
de temps immémorial, avant la dégradation actuelle de
son rare phonisme et de son précieux vocabulaire. Par
les conditions de son existence, Tauteur n*a pu en par-
ler ni en savoir d'autre ; mais aussi il Ta su et il le sait
encore à la perfection. Nous pouvons donc renouveler
ici l'assertion déjà émise dans la « Monographie » sus*
dite, savoir, que nous donnons « une eau pure de roche
« granitique puisée à sa source môme. »
La prononciation et l'orthographe sont basées en gé-
néral sur l'usage français. Il y a néanmoins certaines
différences essentielles dans la prononciation ; et l'or-
thographe supprime, à trois ou quatre exceptions près,
les lettres muettes et parasites, censées étymologiques.
Ces particularités sont marquées dans le tableau sui-
vant, que le lecteur voudra bien ne pas perdre de vue :
Dormantes ou intermittentes.
1^ L'^ sans accent est tout à fait muet ; ainsi : fe, me^
te^ se, dey ne^ = 1', m', t', s', d', n' ; bwadela — babiller
= bwadla, ken6k?ie — connaître = knôkh'.
3*' L'/, dans les pronoms personnels el — il, ils, ne
s'entend que devant une voyelle initiale du mot Suivant ;
ainsi : ^Z t?^ — il va = è vé, el tête — ils étaient = è
têt' ; mais e{ a — il est = èle, èl' a; el eukhte -» ils sor-
tent == ële, 61' eokht'.
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rilNGRE. — GOMPLAIMTB VOSGIENNB 24B
3^ Us des monosyllabies las, das^ mas, tas. sas, cas,
nôs^ vos, lôs, nos, vos, lôs, etc. ne s'entend non|plus que
devant une voyelle initiale du mot suivant : Las ôme—
les hommes = iftz' 5m' ; las fôme — les femmes == Ift
f5m', etc.
kp Le t de^k conjonction et reste toujours muet, comme
en français.
Voyelle-consonne lo.
Au commencement des mots, et au milieu après les
liquides /, m^ n et r» w = vou ; en toute autre position,
w = ou. Il forme toujours une diphthongaison.
Semi-voyelle y :
Elle n'est jamais qu'une euphonique, mouillant, ou
diphthongant la voyelle suivante. Elle ne donne pas le
son ai à Va qui la précède.
Nuances des voyelles e sonore et o :
é » % ouvert et bref,
^ "- e him^ et bref.
ê^e ottvtrt et long.
ê«e fermé M long.
ê = eu, toujours faible et bref.
c) BT o ouvert et brtt
6 = 0 fermé et bref.
d 8 o ouvert et long.
ô =: o fermé et long.
Différences de ch^ de g doux et j, des voyelles t et u
nasalisées et h, avec le français :
(7/t,et^doux ou>, ne sont paa spirants et soutenus
comme en français^ mais explosifs et amollis comme en
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244 B£VUB DES PATOIS
anglais, en espagnol et en italien, c*est-â-dire que ch
» ch anglaiSycA espagnol, c (devant e et i) italien, = tch
(sans toutefois laisser entendre le t) \ e\,g doux, j^g
doux et; anglais, « g doux italien, == dge, dj (sans lais*
ser entendre le d).
/garde le son pur dï, et u le son pur d'w dans les
syllabes nasales tn, un. Toute m et toute n que ne suit
pas une voyelle ou une apostrophe est purement nasale.
/f est toujours pleinement aspirée.
Articulation ou spi ration palatale et graphisme kh,
qui n'existent pas en français :
ii/^s:: c/e allemand, cJi breton, ch latin, y espagnol,
œ russe, 7. grec, hh de l'arabe et autres langues orien-
tales.
Equivalences.
Ai = ci = 6' s= et (conjonction).
Ain =s ein, lain = iein = icn.
G doux = j ; gea =ja ; geô =jO, etc.
Relativement à la versiâcation,la seule chose à noter,
c'est que Ye muet n'entre pas dans la mesure du vers ; il
ne pourrait y compter sans changer ce dialecte d'une si
belle physionomie dans la bouche des indigènes, en un
jargon ridicule, affreux, inintelligible. Il faut donc lire
et prononcer :
« I ieu chanta lai saint' vie
« Dé Frêr' Jeusèph' dé Vètron,
« Pou qu' eir seusse in pô sêvie
c Das kértië que lai khcoûtron.
« Se tô r {« tôr) mond' né pieu lai sere
« Khu tele et tel' dé sas pw6,
« Chaiqui sré euhou di hlêre
« Çu qu' (= k') pou lé li sôn'ré bM^6. »
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IIIXORE. — COMPLAINTE VOSGIENNB 245
Les vers sont de sept sy llabes,et de la structure la plus
régulière sous les deux rapports de la mesure et de la
rime.
La traduction française, aussi littérale que possible,
placée en regard du patois, suffit rigoureusement pour
donner Tintelligence précise même de tous les termes
les plus étrangers au français. Quelques notes au bas des
pages achèveront d'élucider ce que cette traduction
pourrait encore y laisser de vague et de peu satisfaisant^
en même temps qu'elles aideront à mieux saisir le carac-
tère propre du dialecte.
IIINGRR.
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GRAN COMPIANCE
Fftte è Tié patoi de Lai Bresse khu lai vie dé
Frêrk JEUSÊPHE
LÉ SAIN BRMITA DÉ YÈTRON
In mo ai çôs que vouron ouyé chanta mai compiance.
1
I ieu clianta lai sainte vie
Dé Frère Jeusèphe dé Vètron,
Pou qu'elle seusse in pô sêvie
Das kértiè que lai khcoûtron.
Se tô le monde né pieu lai sêre
TrA pou trâ khu pu d'in pwô,
Chaiqui sré euhou d'i hlëre
Çu que pou lé li sèneré bw5.
Wa-ce que Frère Jeusèphe véné i monde ; se lignaige ; se
jène t6 jukhqu*ai lai mwô de sai mère.
2
Dê-z-i â p ! Mé rcontaige
Aihonche pwa dire l'umble audra
Et ca le pore, m brauve lignaige
Vou-ce que me sain feu-t-ègenra ;
1-1. I-je devant une consonne ou une voyelle mouillée ; Ije ou je
{= ij' f) devant une voyelle ordinaire, feu-veux ; inf. leureoM Vêla',
ce verbe est encore plus'irrégulier en bressau qu'en français.
1-3. Seusse-soii, tout à la lois prés, et imp. du subj.
1-5. Pi>u-peut, mouillement semblable à ieu; inf. Pleure; il est
aussi très irrégulier.
1-7. Euhou, oûse-Wbre, ayant la facilité de. . . ; lat. Otiosus. Hlire-
démêler et choisir, lat. Eligere, fr. Elire dans le sens le plus étendu.
1-8. I^-lui, rég. dir. ; ti-lui, rég. indirect.
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GRANDE COMPLAINTE
Faite en Tieux patois de La Bresse sur la Tie de
Frèrk JOSEPH,
LS Saint bruits de tbntrok.
Un mot à ceux qui vaudront ouïr chanter ma complainte.
î
Je veuœ chanter la êainte vie
De Frère Joseph de Ventron^
Pour quelle soit un peu suivie
Des chrétiens qui Véoouteroni.
Si tout le monde ne peut la suivre
Trait pour trait sur plus d'un points
Chacun sera libre d'y choisir
Ce qui pour lui lui semblera bon.
Où est-ce que Frère Joseph vint au monde ; son lignage ; son
jeune temps jusqu'à la mort de sa mère.
Dieu y ait part t Mon récit
Commence par dire l'humble endroit
Et encore le pauvre mais probe lignage
Oi$ (est-ce que) mon saint fut engendré;
S-1. Dê-z-i à pâ ! Dieu y ait part ! Vieille formule pour eonsaorer à
Dieu toute besogne importante ; d*où le dicton : De-z-i âpà! Dô qu'à-
%^ihonche^ té n'a mt /â-Dieu y ait part 1 Quand on commence, ce.
n'est pas fini. Cette formule existe partout; c*eBt par elle aue débu-
tent les chroniques de Froissart. La vraie forme de 2)9 est dée^ comme
celle de A est â^ ; Teuphonie a déterminé ces modifications.
2-2. Aihonche<xmmenc& ; inf. Aihonché. Champ. Ahonchi. V. fr.
Ahoncher-saisir.
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2\S KEVUE DES PATOIS
Peusqu'el fau niwciié lai diôre
D'awé dcna in si bê fru
Aille lai cwàre que Yé vu khtiôre,
Et cèle vou que Dée V6 rètru,
3
El ié, pou fàre lai sùme ronde,
Cen-vinte-nieufe an aupdprê.
Frère Jeusèphe véné i monde
D5 le piain pèyi de lai Comte,
Ai Lômontù, leù que se trove
Khu lai paroisse dé Lèmon,
Et de lai vile dé Herewô rlôve
Pou Qu que rèwatte lé canton.
4
TiAne Fermé, que feu se père,
Deukhi de lai vile dé Moulin ;
0 ne sai de wa-ce que veni sai mère
Qu'ô dehi Anne-Caitltne Pèrin.
Dé se mété le pu ôrdinAre
TiAnê fèyi das sadbô,
Gaignan pwa sas peti sël&re
Dé que ti jeute vive dé p5.
Das bië de lai tierre s'el tête pore,
El eûste au leû ine èfan
â-3. Et ca-ei encore ; ces deux conjonctions s'unissent presque tou-
jours. Brauve n*a guère le sens de brave que comme synonyme de
probe. VoU'Ce ^ue' comme H'a-c^^u^est une abrév. de Vou (où) a (est)-
ce que, c'est-à-dire simplement ok,
2-5. Ifwelii^- partager par moitié. Di9re gloire et souvent vaine
gloire. Bl fait 6/, cl fait ti (khtiôre). H fait /I, gl fait di, pi fait pi.
2-C. X^fna-donner se modifie en aorC aux 2c et 3« p. s. et 3« p. pi.
de l'ind. ainsi qu'au fut. et au cond.
2-7. Cwâre-heu, localité, coin ; se retrouve partout. Khtidre-éelote,
se nouer (en parlant des fruitsj.
2-8. A^/ni-recueilli et recouvré; infinitif: Bétrûre: le simple est
Etrûrc
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HINGftB. — COMPLAINTE VOSGIENNE ^9
Puisqu'il faut partager la gloire
D'avoir donné un si beau fmit
Entre le coin qui Va vu éclore
Et ceint OM Bien Va rectmlli.
3
Il y a, pour faire la somme ronde,
Cent vingt-neuf ans à peu prês^
Frire Joseph vint au mond^
Dans le plat pays de la ConUê,
A LomonM, lieu qui se trouve
Sur la paroisse de Lomont,
Et de la ville d'Héi^icmrt relh>e
Pour ce qui f^ai^l-e le cantûn.
4
Etienne Formet^ qui fut son père^
Soii4iit de la ville de Moulins (en Bourbonnais),
On ne sait d'où venait sa mère^
Qu'on disait (nommait) Anne-Catherine Perrin.
De son métier le jdus ordinaire
Etienne faisait des sabots.
Gagnant par ses petits salaires
De quoi tout juste vivre de peu.
Des biens de la terre y ils étaient pauvê'es,
Ils eui*ent e%i compensation un enfant
d'ï, El ié'il y a; dans celle locution f-y se fusionne toujours
comme diphthonguantc avec le verbe : cl té, et iawi, et ieûy el
iairéf etc.
3-2. Frère Joseph naquit le 7 février 172i, à Lomontot, section
de LomoDty dans le canton d*Héncourt. Lo poète reporte donc sa
composition vers 1853.
4-1 . L'ancienne orthographe hésite entre Formel et Fourmet.
4-2. O^tiMi-sortir de, venir de, être issu, être originaire.
4-6 Sadlfô-esi une contraction de «ô/a-d^-^soulier de bois, égale-
ment usité, de même que sadlceû, de sôla-de-heû-soulier de cuir. Les
étymologistes français, et étrangers saas doute, ne savent que dire
de sabot 1
5-2. Auleû'k la place, en compensation. V* fr. Enleu,
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360 RBVUB DSB PATOIS
Que valé meu que se pwé d'dre,
Et que le pu rare diyaman.
Insi que pwôte se batutÂre,
El eu ai nâ Piére-Jôsë ;
Et pu ta., lé surnô de Frêre^
Si dou, si jeute et si bê.
6
Dé sai mère lai gran idée
Feu di forma èréemd
D6 lai crainte et Taimou de Dée^
Et ca de sas sain cômaudmè.
Etrèfaulaikhéjawère
Da tô peti qu'el sêreu dra
Et de haite lé sèté di dewère
Lé pu pôdan et le pu khtra.
7
0, peti èfan, et jène bwôbe,
£1 ne dôti que de f&re di mau.
Et de wakhta lai baie bianche robe
Rveukhtie i fou batismau.
L'ôbèissaoce lai pu khtrème
BrÂcyi tertôte sas action»
Et dan lé feurmi lai jème
D'in monde piein d'aimaulission.
8 ,
Que t'a baie, robe d'inôcence,
Etére, s5 taiche, sô fau piô !
5-3. Pu^^-poids, veut dire aussi poil, brin; et encore poit dans le
composé Pwé-de-seuque'^Qx^ de sucre, dragée,
5-6. Awé ai nô-avoir nom ; v. fr. Aûoir à nom ; Bret. Ano ; Gall.
Anu),
6-2. Ër^niô-solidement ; £r^^-as8eoir solidement; £/i^tf-8olide,
en règle ; rad. A^-règle ; v. fr. yî«7,Porr. Rée,
6-6. Da ta p^h'-dès tout petit ; ital. ùa faneiullo.
Ô-7 Dtlkatte'k grands pas, comme celui qui se hâte»
6-8. Pôdan-qm est en pente rapide ; B. lat. Pendent, méoM
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HINGRE. — COMPLilINTB V0S6IENNB 251
Qui valut mieux que mh poids d'or,
Et que le plus rare diaiman.
Ainsi que porte son acte de baptême^
Il etU (à) nùm Pierre Joseph,
Et plus tard le sunum de Frère,
Si doux^ si juste et si beau.
6
De sa nière la grande pensée
Fut de le former solidement
Dans la crainte et l'amour de Dieu
Et (encore) de ses saints commandements.
Et l'enfant laissa déjà voir
Dés tout petit qu'il suivrait droit
Et à grands pas le sentier du devoir
Le plus abrupt et le plus étroit.
7
Oui, petit enfant et jeune garçon,
Il ne craignait que de faire du mal
Et de salir la belle blanche robe
Revêtue aux fonts baptismaux.
L'obéissance la plus timorée
Dirigeait toutes ses actions.
Et devant lui fermait la barrière
D'un monde plein de mauvaises suggestions.
Qtie tu es belle, robe d'innocence,
Dans ton intégrité, sans tache, sans faux pli t
seDi. jrA/ra*étroit, Tait au fém. khtraite, comme Dra-droW, draite;
Aa-roide, raide, etc.
7-1. 0-oui. V Tr. 0, Oc. Champ., Comt., etc, Ô. Bwôbe-gSLvqon est
commun à une foule de langues et de dialecteB.
7-3. Wakhta, Bret., Gasc.» Gwasta. AngL Wasia.
7-b.Khtféme, bret. £«//am-crainte, £«/rami?((-eiïrayé.
7-6. Bràcié d'mger, faire virer ; v. fr. Brader,
7-7. 7^mtf-porte- barri ère \ B. lat. Aaeama, Agiama.
7-8. Aimaulmion-excilBLiion à mal faire ; AimauUre-ponsMr au
voal ; AinutulissioU'Celm qui perle au mal.
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^^ RBVUE DBS FATOIS
Dà tai màque démée pwarkhence
Que t'a aiblan, (Hvtne fié !
0 wé çou que 8ré lui jônaue
Éda le main i tô qu'el tk ;
Dé Jeusèphe las jène 5naue
Môtron le Sain qu'el sreu pu lA.
Mè-ce qu*é le jène ôme^aiprëlai mwô de ftai mère et lé rmai-
riaige dé se père, nalé ai mAte.
9
Piére-J6sè ta ca biè jène
Dô qu'el rcié le cw5 d'in grô dieu,
Ce que le pu deuillanmè rsiène
Tote lai vie d6-d-in bwô lieu,
Veila mwôte lai m5re si bw6ne
Que de se khô Té rèkhaufié,
Lai mère que s'é dena tan de pw6Qe
Pou le neûri et TèdêUé.
10
Anne Caitltne ta mwôte aiprome
Qu'Etiàne pwa conci6ce trôvé
Qu'el faili pcnre eue aute fôme
Pou le mou do lé-mùnie et dé se fo.
Ma ce ne feu qu'ène dore mdrAte
Pou ine èfan si ffonti
8-1. Hôbe se dit des vôlemeots des homoies aussi bien que des leni*
mes.
8-3. Mâque est de tous les dialectes français, v. et mod. Pwar^
khenceAe lait de paraître ; Pirar/cAan- visible , Pwar^- paraître.
8-4. Aiblan, v. fr. BUind ; lat. Blandus, etc., etc.
8-6. Eda ou Eneda, épenth. de I^a^lès. iVam-matio, lat. Mane.
9-2. Dd-quand, v. fr. Datique ; Bourg. Dô. On dit également Da, Da
que, Rcié.recui, inf. i^çûre; ce verbe a des formes bésitaotes, irrégu-
Itères.
9-3. Dsitillamnô. adverbe ; DcrniV/an-douillet, sensible, donlou*
reux.
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HINGRE. — GOMPLJUNÏE VOSGIENNE 2Û3
Dans ta seulement demie apparence^
Que i» es ravismnis^ divine fleur !
On voit ce que sera la journée
Dès le iHolin au temps qu'il fait;
De Joseph les jeunes années
Montrèi^ent le saint qu'il serait plus tard.
Comment k ieune kofume, après la moii de sa mère et le rema-
ria je de son père^ alla en dotnesticité (à maître) .
Pierre-Joseph était encore bien jetme
Lorsqu'il recul le coup d'un gtvs deuil^
Celui qui le plus douloureusement résonne
Toute la vie dans un bon cœur.
Voilà motie la mère si bonfie
Qui dans son giivn l'a réchauffé,
La mère qui s'est donné tant de peine
Pour le nourrir et Vàluquer.
10
Anne-Catherièie était motie à peine^
Que Etienne en (peu*) conscience ttvuva
Qu'il fallait pre^idre une atUre femme
Pour le mieux de lui-9netne d de son fUs.
Mais ce ne fut qu'une dure marâtre
Pour un enfant si gentil
0-4. Dô-dans, prend Teuph. d devant une voyelle.
9-6. Khdh^ron ; horv.klieâ, kkôn; Frioul. Séose ; Ali. Sahoss ; Gr.
yoreâ-ie renferme.
' 9-8. Ed^^ie-former, éduquer ; v. fr. Endilier,
iO-l. Aipronte, se dit aussi Auprôme; v. fr. Oprunie, Oprinie;
:hamp. Oprume, Oprome^ etc. ; Engad. Amprim, Lat. Ad primum.
10-4. Lé-môme ; cette forme môme n'est employée que jointe au
ronom personnel; en toute autre position, on dit fnême comme le
rançaîs.
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i54 RBVÛB DBS PATOlS
Qu'eu pu ché nala ai mftte
Que de wére se pire n'aisseuti.
il
£1 n'aireu hmà Toukhu paite
Pwa flértè, ou pou se wôg* ;
Né penre d'aute voue que lai draite
E demandan bwônemô congé :
< Pwa dekhu le gran biè d'ène dèchAge
< I vos frà lai rsote d'in Iwé ;
« I n'a lai fwôkhe aivô Tàge ;
< KbMiè que ce n'a que me déwé.
42
Pftmwô, nala è mègnée,
Mo que ce seu c'a-t-âque dé fw3.
Se lai vie ! a gaignée.
C'a grSsse pwône et peti raipwo.
S6 mwarqua né rgrè né jôe,
Piein de cœure et de bwône vélôta,
Aichu in labourou de Rôe
Piére-Jôse feu se perzôta.
M5 que Frère Jeusëphe se khiqué ai mftte.
13
El s'i khiqué bwôbe tranquile^ .
Bwô-n-èfan et bwÔ-n-ovré,
10-7. Awépu rA^ avoir plus cher, c'e8t*à-dire, aimer mieux. V. fr.
Avoir plus cher, plus chier\ Mess, A wé meu cheu. Ai mâle ; Champ.,
Berr. en maire ^ en maître ; Gap. A mettre.
10-8. Kaisseuti ; le pron. en fait ne, n' devant uoa voyeUe, et é de-
vant une consonne. Atsseuti, v.fr. Assotir, Assoler, etc./dial. divers.
AissuU^ assoler^ assotir, etc.
11-1 . RmA fait Jémà après une syll. fin. muette.
11-2. Fierté ne veut pas dire fierté, mais colère*
11-8. Khonè^ inf. /iCAôTia-opiner, se passe ordinairement dé
pronom à la première personne ae rindicatit présent. AU. Schemen-'
sembler.
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HIN6RB. — COMPLAINTE V0S6IBNNB 255
Qui aima mieux Mer en domesticité
Que de voir son père en être tout vexé,
a
Il n'aurait jamais voulu partir
Par eoUre et pour se venger;
Ni prendre d'autre voie que la droite.
En demandant d'une bonne façon permission :
c Par dessus le grand bien d'une décharge
€ Je vous ferai la recette d'un loyer ;
« J'en ai la force avec l'âge;
<c Je pense que ce n'ed que mon devoir, »
i2
Néanmoins^ aller en condition^
De quelque manière que ce soit^ c'est quelque chose de
Si la vie y est gagnée, [fort.
C'est grosse peine d petit rappoH.
I Sans marquer ni regret ni joie,
' Plein de courage et de bonne volonté^
i Chez un laboureur de Roye
Pierre^ Joseph fut se présenter.
Comment Fr, Joseph se comporta en conditon.
iS
Il s'y montra garçon tranquille ^
Bon enfant et bon ouvrier ,
iS-1. Pâmwô est daos beaucoup de dialectes. Effi^^n^S^-eo domesti-
que est tout^aoalogue à Ai mate,
12-6. Coeurs se prend toujours au moral et yeut dire surtout con^
rage et noblesse de sentiment.
12-7. Roye, commune voisine de Lomont. Le cultivateur chez qui
Fr. Joseph prit du service se nommait Grosjean, Fr. Joseph pou«
Tait avoir 11 ans.
f 2-8. P^r»>ta-présenter ; la transposition de Ve dans per est fami-
lière à ridiome.
13-1. Khiquè-omeTf parer: Se khiqui-w tenir, seoon^rter. Mess*
Chiqui,Se chiqui. AU» SchicUn.
Digitized by VjOOQIC
L*ûO REVUE DES PATOIS
Ai lai besogne vife et-y-aubile,
Vaula brauve et tocwé brr.
Ma poukhou ei ta si saige
Qu'aute hau-r*et bai ô se déhi:
« Nos 5 in sain dô le véhnaige ! t
Et 1*5 que di wére 5 le pérbi.
14
De tôte mèchan conipaignée
El ne faureu mi li pwaula ;
Ca mwo de bwayesse èkhùgnée
Auto de lé pour l'èjôla.
Douçou, pudeùre, modestie,
Fèyëte qu'6 n'on hmà ouyé
Eukhi de sai bwoche ène seutie,
!n jeûrion, in mô grossie.
15
Insi que lui rligion Tei^sùgne.
Las chaique j6 el aicoudi
Lai périére aivô lai besogne.
Que se-n-<^ta li comandi.
Las diémôn'ge.. ce ta se délice
Dé mate è-n-ieuve sas bw6 lehé
Aute et-y-aiprê las ôflce,
Pou sas dévotion i môté.
13*3. AubUe-mii expédie la besogne vile el bien.
13-4. Kauta-valel» domeslique, a gardé un sens noble. Bré, toujours
disposé à agir et à se dépenser. Bret. Bré, B^r-prompt ; Cornwal.
l?ri^;&-courage ; Angl. Prtf-cliercher ; liai. 6rio-enlrain.
13-5. PoukhoUj V. fr. Porsolz, a un sens un peu vague el un emploi
très-fréquent. Saige-pkux et irréprochable.
13-6. Autehau-r'^t bai-enire naul et bas, à demi-voix.
13-8. Di-de le ; de même mt-mele, H te le, sise le, nt-ne le.Pérhé*
aimer (priser) ; té prehéiu aimes, el pr^fie-ii aime.
14-1. ^«'c/ian^mauvaise. Tous les nàj, en en^ onf, sont invar, au
fém., excepté Gran qui Tait grante après le subs«
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âINGRfi. — COMPLAINTE VOSGIENNE 25*?
A la besogne vif et habile^
Valet probe et toujours prêt.
Mais suiiout il était si sage (et pieux)
Qu'à demi-voix on se disait :
« Nou^ avons un saint dans le voisinage f »
Et rien que de le voir on Vaimait.
14
De toute mauvaise compagnie
Il ne faudrait pas lui parler ;
Encore moins de fille empressée
Autour de lui pour Venjoler.
Douceur^ pudeur, modestie j
Faisaient qu'on n'a jamais oui
Sortir de sa bouche une parole obscène^
Un blasphème f un mot grossier.
15
Ainsi que la religion l'enseigne^
Les jours ordinaires, il accordait
La prière avec la besogne
Que son état lui commandait.
Les dimanches, c'était son délice
De mettre en œuvre (employer) ses bons loisirs
Entre et après les offices.
Pour ses dévotions à l'église.
(A suivre).
14-3. Bwayesse est d'une foule de dialectes.EilE^n^-empressé, c*est \
i-dire ensoi^, rad. soin.
14-7. StftOttf-paroIe obcène» comme le v. fr. Sotie, TAU. Zote, etc.
14-3. JeHrion-^role grossière Juron et blasphème.
15-2. Chaique'jô-iovit ordinaire, ouvrable, en semaine. Cette ma->
niëre de parler est commune à toutes les orovinces.
15-6. Ètvô'lehé-bon loisir; Vn tombée oie bivô se relève quelquefois
pour Dreodre la place de VI dans lehë et faire dire bwô^é,
15-8. lfd<^4X)outier, église. Les premières églises du pays étaient
des églises de monastères.
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n
LE PATOIS DE SAINT GENIS LES OLLIÈRES
LE DIALECTE LYONNAIS
INTRODUCTION.
Si Ton suit, au sortir de Lyon, la route de Bordeaux,
on aperçoit,au bout d'une heure de marche, dominant,â
droite,Ie plateau de Graponne, un mamelon stérile et nu
que couronne un clocher aux formes massives. Tout
autour de l'église, viennent s'élager des maisons en pisé,
•dont le revêtement de plâtre éclate joyeusement au soleil
et fait ainsi mieux ressortir la teinte sombre des roches
granitiques, qui émergent çà et là de maigres pâturages.
C'est le village de Saint-Genis-les-OUières. Un peu en
avant, du côté de Lyon, des ruines d'aqueduc se dres-
sent au milieu des vignes, mettant dans la campagne
lyonnaise comme un lointain souvenir des âges dispa-
rus Dans le fond, et servant de cadre à ce paysage
qui n'est pas sans grandeur, les premiers contre-forts
des monts du Lyonnais déroulent leurs cimes boi-
sées.
Ce nom de « les OUières » (ollarias) que porte notre
village, atteste l'existence en cet endroit de poteries ou
de briqueteries (1), dont l'établissement remonte, peut-
être, à l'époque encore peu éloignée de la conquête, où
les Romains conçurent le projet d'amener à Lugdunu i
les eaux de la Brévenne. Dans un temps où les rout ;
(1) On sait que par suite d'extensions de sens successives, le vl t
olla avait 6ni par signifier toute espèce de poterie, et notamment i
tuile {imbrex). Cf. Ducange, v° olUi, K
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PHILIPOX. - TATOIS BE »AIMT GENIS LES OLLIÈKES 25D
étaient rares et difQciles, la nécessité s'imposait de fa-
briquer, aussi presque possible du lieu des travaux, les
briques destinées à la construction de ces gigantesques
conduites d*eau qui devaient assurer Talimentation de
la nouvelle capitale des Gaules ; il n*y aurait donc rien
d'étonnant à ce que les architectes romains aiçnt eu
ridée d'utiliser, pour leur œuvre, les couches argileuses
qui abondent dans le sol de Saint-Genis.
Quoi qu'il en soit de cette conjecture, ce qu'il y a de
certain, c'est que Saint-Genis-les-Oliières doit bien son
nom & des Tabriques d'ouvrages en terre cuite, et non à
des fabriques d'huile. Olearias eût donné en vieux lyon-
nais olieres ; or, ce n'est qu'au XVP siècle, c'est-à-dire
à une époque ou les formes dialectales avaient subi
déjà l'influence délétère du français, que la désignation
actuelle de « les OUières » commence à remplacer la dé-
signation primitive de « les Oleres », qui était seule en
usage, dans les textes des XIV«et XV' siècles, et qui,
manifestement, dérive de ollarias (1).
Aussi bien, les noyers sont rares à Saint-Genis et y
viennent mal, il est donc peu vraisemblable que l'on ait
jamais établi des huileries dans ce pays où la matière
première faisait défaut.
Il existe d'ailleurs dans notre région d'autres localités
qui visiblement ont emprunté leur nom à des poteries
ou à des tuileries établies, sur leur territoire ; tels sont :
Saint-Bonnet-les-Oules, dans la Loire, qu'un pouillé du
XV« siècle appelle « Sanctus Bonitus les OUieres », et
Oullins(AttWîns, Ullins),n,\x\ portes de Lj'On, non loin
de l'aqueduc du Pilât (2).
Avant la Révolution, Saint-Genis-les-Ollières faisait
(1) Uecclesia Saficti Genesii les Oleres se trouve menlionaée dans
YobU de Laurent Juliea, chapelain perpétuel de Saint-Jean de Lyon,
[uel décéda en 13S0,et dans deux pouillés du diocèse de Lyon, Tun
XIV* siècle et l'autre de 1492. Lo premier exemple que j'aie relevé
remploi de la forme moderne « les Oiières », se trouve dans un
uillé de 1587. (M. C. Guigue, Ohiiuarium ccclesix lugduncnsis et
ig. Bernard, Cartulaires d'Aimy et de Savigny^ II, 934. 953, 981,
m, 1025).
{2) Aug. Bernard, loc. cit.. II, 965, 1033»
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260 RBVUB DBS PATOIS
partie de l'élection et de la sénéchaussée de Lyon. Son
église se trouvait comprise dans Tarchiprêtré des su-
burbes ; elle relevait des chanoines comtes de Lyon, qui
en restèrent les patrons temporels jusqu'en 1789 (1). Sa
population était, en 1726, de 236 habitants (2).
Aujourd'hui^ Saint-Genis-lesOUiëres est une des com-
munes du canton de Yaugneray, arrondissement de
Lyon : sa population, d'après le dernier recensement,
est de 895 habitants (3) .
Bien qu'obligés d'aller chaque semaine & la ville, pour
les besoins de l'industrie du blanchissage, à laquelle ils
se sont adonnés depuis quelque quarante ans, ses habi-
tants n'en continuent pas moins à se servir de leur vieil
idiome, sur lequel le français n'a encore eu que fort peu
de prise et qui est resté incomparablement plus pur et
plus riche^en formes originales,que celui de nombre de
communes du Bugey, de la Bresse ou de la Suisse»
qui, elles, cependant sont bien plus éloignées de tout
centre urbain.
J'avais d'ailleurs, pour faire du parler de Saint-Genis-
les-OUières la base de mes études sur le patois lyonnais,
deux raisons qui m'ont décidé : la première, c'est que
voulant montrer ce que serait devenu de nos jours le
dialecte parlé à Lyon au XIV* siècle, s'il n'avait été dé-
possédé, depuis longtemps, par le français, il me fallait
naturellement choisir comme terme de comparaison le
patois d'une commune assez rapprochée de la ville pour
avoir parlé, dans les temps anciens, un langage à peu
près identique au langage urbain ; la seconde, c est
qu'appelé à passer chaque année plusieurs semaines à
(1) Aug. Bernard, loc. cit., II, 953,981, 1008,1025; La Mure,
Hist. ecclésiast, du Diocèse de Lyon^ pp. 230 et suiv. ; PouUlédu dUh-
cèse de Lyon, en 1743, publié par la Société de la DiaDa, de MonU
brison, p. 81. Un pouilié de 1492 estime à 15 sous la dtme perçue par
le chapitre de Lyon sur Téglise de Saint-Genis-les-OIlières.
(2) Saugrain, Diclion, universel de la France, Paris, 1720. Le
pouilié de 1743 Rxe à 150 le nombre des communiants de Saint-Genîs-
les-Ollières, et Expiily, dans son Diction, géogr.' kistor, et polit, des
Gaules et de la France (t. IV, 17Ô6), attribue à notre Saint-Genis, 52
feux.
(3) Dénombrement de la population, 1886, Paris^ Imp. nat. 1887»
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PHIUPON. — PATOIS DE SAINT QENIS LES OLLIÊRBS 261
Saint-Genis, je pouvais à loisir retourner à la source de
mes observations pour les compléter ou les rectifier, ce
qu'en réalité, j'ai fait pendant plusieurs années de suite.
Quant à faire une étude d'ensemble des patois pariés
dans l'ancienne province du Lyonnais, il n*y fallait pas
songer : les caractères dialectaux ne coïncidant en aucune
façon avec les divisions administratives, dont ils se sou-
cient peu, il n'existe pas, à vrai dire,de patois lyonnais,
mais bien des patois de telle ou telle commune du Lyon-
nais. Vouloir embrasser dans une même étude les uns
et les autres, ce serait donc se vouer par avance à
l'inexactitude ou à la confusion.
Néanmoins, j'ai pu me convaincre de la ressemblance
presque complète des parlers de Craponne, de Grézieux
et de Sainte-Consorce avec celui de Saint-Genis ; de telle
sorte que ce que je dis de ce dernier peut d'ordinaire
s'appliquer aux autres.
Les sons en usage dans notre patois sont & peu de
chose prés les mêmes qu'en français. Voici d'ailleurs
l'explication des graphies que nous avons employées :
Voyelles. — a est bref et ouvert.—a des terminaisons
féminines est muet.
é est fermé ; — è est un peu plus ouvert que Vè fran-
çais ; — ë est presque muet.
t est long ; — i des terminaisons féminines est muet.
0 des terminaisons masculines est muet ; — ô est plus
fermé que Yô français.
u est Yu français.
L'accent grave placé au-dessus d'une voyelle suivie
d'un y, indique la prononciation isolée de cette voyelle:
pàyîy payer ; jôyî, jouer ; bùya, lessive.
Diphtongues. — Ou est, de même qu'en français,
une fausse diphtongue ; oi pourrait s'écrire oà;— oué
^\ouè sont des diphtongues.
Consonnes. — Devant e et i, la gutturale sonore est
rendue par gu comme en français.
s initiale, ss et c devant e om i ont la même valeur
qu'en français.
ch sonne de même qu'en français.
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n
263 REVCE DES PATOIS
r médiate est interdentale.
k\ l\ n\ sont des consonnes mouillées.
cV' est un son écrasé qui n'a pas d'analogue en fran-
çais.
Nasales. — an a un son nasillard, très ouvert, qui
se rapproche sensiblement du français am, sans cepen-
dant se confondre avec lui.
en sonne ein.
on est très ouvert. C'est un son voisin du français an.
Les autres graphies ont la même valeur que celle qui
leur est attribuée par le français moderne.
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PHONÉTIQUE
VOYELLES
I. ■■ Voyelles toniques.
1. Qu'il fût long ou bref en latin, l'A libre accentué a
fait place de nos jours à un o fermé (ô) :
n = ehàntô^ chanté— -ée,
= pare, père.
= c&ro, coin.
= ekatôr, cheptel.
== gingô^donner des
[coups de pieds.
= màncâf manquer.
Le vieux lyonnais donnait au continuateur de l'A latin
un son fermé et long, que les scribes du XIV* siècle no-
taient souvent, à la manière allemande, par un a redou-
blé (aa) : Bemert Soillaart, (1) menaa m i n a t i, ovraa
operatam, donaa donatum, pelaas *pilatus,
apellaa appellatum, «a/aa sal a ti, ^oraïaa *diur-
natam, etc. (2). Par la suite des temps, cet â dut s'as-
sourdir de plus en plus et, dès la fin du XVIIP siècle, au
plus tard, il a pris le son actuel que les textes patois de
l'époque notent par a w d'une façon, il est vrai, encore
sporadîque (3).
Nasum = nô^ nez.
Ganlatum
Fabam = fùm, féye.
Patrem
Pratum = |wd, pré.
Quadrum
Avanim = aoéro^ avare.
Capitale
Advisare = art«d,regarder.
De giga
Ugare = lié, lier.
Mancare
1. Arch. Com. de Lyon, CC. 61. Le registre CC. 60, qui n'est que
' copie de CC. 61, écrit Bernart Soliart.
2. Cf. mon étude sur La Phonétique lyonnaùe au XIV^ siècle, dans
RoMANiA, Xlli, 543, et Tétude dont j'ai fait suivre la publication du
)glement fiscal de 1351 (Lyon-Revue, 1883).
3. La ebanson de Reverony sur l'ascension aérostatique de Pilâtre
iirosier qui eut lieu, à Lyon, en 1784, emploie indistinctement lagra-
lie au et Ja graphie a : mctttm {monXer) fComplimenlau (complimen-
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264 REVUE DES PATOIS
On a prétendu que cette dégénérescence de Td primi-
tif en 6, s'était produite dans les campagnes beaucoup
plus tôt qu'à Lyon môme. Ce n'est guère probable. Si
en effet, le langage des villes peut influer sur celui des
campagnes, le contraire n'a pas lieu d'ordinaire. Aussi
bien, le parler rural est, de sa nature, bien plus ennemi
de la nouveauté, bien plus respectueux des traditions
que le parler urbain; d*où il suitque si le sonâ a persisté
plus longtemps ici que là, ce doit ôtre à la campagne et
non pas à la ville. Enfin, la comparaison des textes écrits,
pour ainsi parler, sous la dictée des habitants de la cam-
pagne lyonnaise, aux XlIPet XIV« siècles, tels que les
Terriers de Saint-Germain au Mont (T Or ^ de Roche-
fort, de Sainte-Consorçe, etc. (1), avec les documents
administratifs rédigés âLyon, à la môme époque, établit
Tidentité du langage de la ville et de celui des campa-
gnes environnantes. Cette identité, nous la constatons
encore au XVIIP siècle, dans la Ville de Lyon en vers
burlesques, où l'auteur fait parler tour à tour des cita-
dins et des paysans (2).
La vérité, c'est que l'assourdissement en 6 n'ayant
acquis tout son développement qu'à une époque où, de-
puis longtemps déjà, la ville avait abandonné sa vieille
ter), ravicolau (réconrorier), à côté de: resta (rester) et autres formes
anaiogiXes. De inêroe,dans une cbanson^en patois lyonnais, intitulée :
Dialogue entre deux fiabiianis du Mont-d'Or, oui date du premier em-
pire et m*a été communiquée par M. Vericel : brauve bravum, aume
animam et parla paraoolare, na nasum ; pas passum en rime
avec la négation pau. Cette tendance de Va à se fermer en au, 6 s'était
manifestée dès le Moyen- Age : frauria (confrérie^ dans un testament
insinué à Feurs.à la fin du XIII* siècle^ fauvro fabr um dans un Ter^
rier de Saint Germain au Mont-d'Or (Revue Lyonnais», juin \9S5),
plaustro{\, îrsLnc, piastre) dans le Terrier de Bagé (Revue des Patois,
1, 51), plautro plastrum dans le Carcabeaudujjéage de Givors de
i22b, qui nous est parvenu par une copie de 1375 environ, et tauxa
(taxe), dans le Règlement fiscal de 1351 (Lyon-Rivub, oct., nov. et
déc. 1883).
2. Cf. Lés bénéjiees du chapitre de tS. Jean (de Lyon) à Saint-Ger-
main au Mont'd'Or et à Poleymieux, dans la Revus Lyonnais», nu-
méro de juin 1885 et la Romania, XK, 581 588.
i. Cf. La Eemarda-huyandiri et le Dialecte lyonnais au XVIb siècle
dans la Rbvub Lyonnaibb, numéros de nor, et déc, 1884,
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PHILIPON. — PATOIS DE SAINT GENIS LES OLLIÈRES 365
langue pour le français, les manifestations de ce phé-
nomène linguistique ne se peuvent guère rencontrer
et ne se rencontrent, en effet, que dans les parlers ru*
raux.
2. L'A étymologique a persisté dans quelques cas,
d'ailleurs assez rares, sous la forme d'un a ouvert (à) :
Qualem = quai, quel. Palam = pala, pelle.
Âlam = aluy aile. Sapam = iava^ séye.
Mais aussi :
AU. salo = tôloy sale. Rarum = rôlo^ rare.
Rapam =1. rôva, rave. Cicalam = cigôlay cigale.
3. Protégé par Tentrave, Ta originaire s'est maintenu
jusqu'à ce jour dans un certain nombre de cas, mais
l'assourdissement en ô tend visiblement à se générali-
ser. Cette transformation s'accomplit un peu au hasard
et sans qu'il soit possible de déterminer bien exacte-
ment à quelles règles elle obéit. C'est ainsi que de
deux mots placés dans les mômes conditions phoniques,
il arrive souvent que l'un conserve \a étymologique,
tandis que l'autre le remplace par 6, Tout ce que Ton
peut dire, c'est que le sort de l'a accentué dépend, dans
une certaine mesure, de la nature de l'entrave.
I. — i4 persiste avec le son (ïun a ouvert
1® Lorsque le second élément de l'entrave est une semi-
voyelle :
Glaciem = Poci, glace. Rabiem zz ragi, rage.
Caveam z= eagiy ca^e. *Liinacieniz= lumaci, limace.
Plateam zz piacij place. Faciem m faci, face.
Sapium = sajo, sage. *Ferraalias=/rowaZv,fiançailles.
Paleam — paH, paille. Gutta+aleas^a^^o/a^éJ, fond d'un
Dagula = dal^i, faux. [tonneau.
Âll. braccho + aliam = bracalyi, Castaneam =c/idtomi,chàtaîgne.
[personne qui se conduit mal. Montaneara=fA(mfanH, montage.
*Seminalia8 z= senatrey semaille. Minatiam — menaeif menace.
Grôci grâtiam, alônji avellaneam, farrôhi
ferraleam^ grôH graculam, corbeau, font ex-
ception.
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1
c
^66 REVUE DES PATOIS
2f^ Devant une consonne redoublée suivie d'une semi*
voyelle :
Cassiam z=ra«t,poëIeàfrire. De Mraginem= trènassi^ plante
Palca-|-accîara=pa/^a«n,corbeille. [rampante.
Bisacciam = heweiy besace. Beccum+aociam=^iba<n>béca88e.
*Gras8iaiii = crasii, crasse. De *bacca =: horhassi, auge.
Alliam = (i}yi, ail.
3* Devant CC ou C première consonne d'un groupe:
Vaccam zz mehi, vache. Pacla zz paehi, marché.
Saccum -zz sa, sac. •Placcaszr /> F/or/t^.nomdelîeu.
Maïs par contre :
Ali. hacco =: ôchi, hache.
i!" Dans les finales en atigum :
DamnaticumzKtatnajo^dommage. Silvaticum = sarvajo, sauvage.
iEtaticum = ajo, &ge. Vilaiicum = vilajo, village.
*Ripaticttm = rtro/o, rive. Formaticum zz fnmajo, fromage.
5» Devant une dentale persistante en roman ;
Sapidum = $ado, savoureux. Ail. plaît =:pla/a, bateau à laver
*Lattam =: lata^ latte. Pat.... zzpata, chiffon.
Maie habitum zz fHalado, malade. Gatla z= chata, chatte.
6^ Devant une liquide suivie d'une labiale :
Palmam=:paniia,paume de la main. Arborem zzabro, arbre.
Balmam=:6arf»a, terrain en pcnte« Marmorem = ma^ro^ marbre.
Malvam = marra, mauve.
Orpa harpam et lôrma lac rj^ m am font excep-
tion.
70 Devant PP :
Ail. krappen = craj^^ grappe. ? = fiafto, flétri.
Mappam = nopo, nappe.
II. — Z/'A entravé s*assoî(rdit en 6 :
V Devant RR ou R suivie d'une autre consonne :
Garrum = chôr, char. Tardum z= /dt-, tard.
Garricam = ehôrgi^ charge. AU. warten = garda, garde.
Lardum =: 1er, lard. AH. reginhart r: renâr, renard.
Arcam = ôrchi, coffre. Quartum = qnâr, quart.
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PHILIPON. — PATOIS DE SAINT GEMS LES OLLIÈRBS 267
2* Devant SS ou S, première consonne d'un groupe :
Grassum = gf'o, gras. Asinum = ôno, kae.
Lassmn r= léy las. Pastam =: pôta, paie.
Bassani = bàua, basse. Plastruni =: plâtro. plftlre.
Arabe: tbâça= tôsm^ tasse. 'Repastum = repô, repas.
*Gasnuin =r châno, chéno. ^Tascam = tôchi, Uche.
3» Devant LL et L finale en roman :
CaHom zngôla, gale. Ail. baHen =: Mfa, corbeille^ ffi
PaUidam =:p(Uoy pâle. [local, haie,
Ganalem = chanô, cbenal. Salem zz sô^ sel.
Catala c a b a 1 1 a m et pala p a 1 1 a m, (franc, épaule)^
ont échappé à Tassourdissement.
\9 Devant CL :
Miraculom iz mtrM^o^ miracle. Maculam z= môt^i, maille.
Basîculum =: rdc^'o, racloir. Quaquilamzr^^dN, caille.
Mais aussi tinahë tenaculas, franc, tenailles.
5<> Devant BL,BR:
Tabolam = U^la, table. Acer arborem = izeroblo^ érable.
Stabolam = Hr6bla, étable. Ail. sabel = sôbro, sabre.
Aroabilem = èmôblOj aimable. Rutabulam = rôblOf fourgon de
Labrara = fôwrt, lèvre. boulanger.
Je n'ai qu'une seule exception à citer, c'est sabla s a-
bu la m, franc, sable.
4. Suivi d'une nasale devenue finale en roman, l'A li-
bre se nasalise en un son très ouvert (^n) qui se rappro-
che sensiblement de la nasale in, sans toutefois se con-
fondre avec elle. Il en est de même de TA entravé,
lorsque le premier élément de l'entrave est une nasale :
Manum = màrty main. Campum =: chàn, champ.
Lîgamen = liÂHf lien. Plantam = planta, plante.
Panem =: pàn, pain. Graneam = gràtigi, grange.
Famem = /Vin, faim. Cameram = chànbt'a, chambre.
J'est là un phénomène linguistique qui a ses racines
I QS Tancienne langue, ainsi que le prouve Thésitation
ise constate, dans les textes lyonnais du moyen-âge,
tre les graphies an, ayn, ain^ en et in. C'est ainsi que
n rencontre dans Marguerite d'Oingt fayn, maiuj
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268 RRVUR DES P4T0IS
mengier (pp. 42, 62, 67) à côté de semblanci, mans, pan
et humans (pp. 46, 59-60, 67, 55). Les Textes lyonnais
du XI V siècle, que j'ai publiés ou cités dans la Roma-
nia (XIII, 542,590), écrivent, eux aussi, tour à tour :
main, sain, efaynt infantes et man, san, sove-
ran, grangi, changier^ etc. La même confusion se
relève dans la Bemarda-Bupandiri, tragi-comédie en
patois lyonnais du XVII* siècle,et dans la Ville de Lyon
en vers bw^lesques, qui emploient indistinctement les
deux notations: man^ pan^ fan et sm sanum cer-
tain ; — meingy, maingi et changi (changer). (1)
Dans le parler de Saint Genis-les-Ollières et des com-
munes voisines, an a un son particulièrement na-
sillard, assez peu harmonieux & entendre, et dont rien,
ni en français, ni dans les patois de la Bresse et du Bu-
gey, ne peut donner une idée exacte.
6. Contrairement à ce qui a lieu dans les patois bres-
sans ou bugystes ainsi que dans la plupart de ceux de
la Savoie et de la Suisse (2), la nasalisation de TA libre
n'intervient pas à la pénultième en roman :
Se^iimaxiam zz semana, semaine. Campanam = campana,clochette.
Lanam = lana, laine. Ramam = rama^rame.
Fontanam = fontana, gros robi- Flammam =: flamay flamme.
net en cuivre. Planum = piano, plan.
Granam z;: gi'ana, graine.
Peut-être n'en était-il pas de môme en vieux lyonnais ;
rhésitation est tout au moins permise, en présence de
graphies telles que : lanna, semanna, campanna (3).
6. L'A accentué suivi de C, Q, ou G, s'amalgame en
quelque sorte avec la palatale développée par la guttu-
i . Voyez mon édition de la Bemarda-Buyandiri, Lyon, 1885, V* par-
tie, vers 27, 28, 15' ',198; II* partie, vers 8, 157, 125, 223 et 238, elles
passages patois de la YilU de Lyon en vers burlesqties, vers 57, 160,
74 et 190 dans la Revue Lyonnaise, nov. et déc. 1884.
2. Voyez notamment : F. Brachet, Dict, du patois savoyarde^ Albert-
ville, p. 12; A. Odin, Pkonologie des patois du canton de Vaud,
p. 21 ; J. GilliéroQ, Patois de la commune Vionnaz (Bas Valais), p. 19
et mon étude sur le Patois de Jujurieux (Bas-Bugey), p. 2.
3. Romcmia, XIII, 543.
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PHIUPON. — PATOIS DB 8ÀIKT OKNIS LBS OLLIÈHES 269
raie et se continue en roman tantôt avec un son è, nota-
blement plus ouvert que celui que Ton entend dans le
français aigle, par exemple, tantôt avec le son d'un e
fermé {é) :
I. — A est devenu è (ay) dans :
Laciem = lé^ ]ait. Aqailam =: égla, aigle.
Factam = fè, fait. Acinum = jèno^ marc da raisin.
lUàc = ilè, là. Plagam =r plèy plaie.
Trabacnlum = travèr, travail. Faginamzr fèna^ fouine.
Et dans un certain nombre de noms de lieux :
Vallem Neriacum =: Vaugneray, (?) = Bessenay.
Cabinacum = Chevtnay, Gaselliacttm = Chasselay,
Poloniacum = Pollianay. Gasiacum =: Chazay.
De même dans mè m agi s, davantage» et dans
cuèna cutaneam, franc, couenne, où la palatale
remonte au latin.
È s*est atténué en ë dans nie n i d a c e m, niais, mais
au féminin nièUt^ niaise.
II. — Le son é se constate dans :
*Acrtini =: égro, aigre,
Facere
= fére, faire.
Macmm =r mégro, maigre
Factam
= féti, faite.
Fraxinam :^fréM, frêne.
Placere
= plére, plaire.
Acquam = égui, eau.
Putnacem
= punéf punais
Mafgjistrum = métro, mattre.
Tragere
= trère, traire.
7. L'A étymologique ^st devenu è dans :
Gamem= cher, chair.
Arrhas = ène, arrhes, v.f. errhes, Araarum = amer, amer.
Mais amara.où Tr estmédial, a donné amara, tandis
que claram, placé dans les mômes conditions phoni-
ques, a donné naissance i la forme cPèra. Par contre,
**lors que claram est devenu amer, clarum est de-
enu d'or (= clar dans la Bernard. Buy and.)
Nous verrons plus loin que la liquide R exerce sur TA
inique placé après elle, une influence palatale : iiri (ti-
3r), i?m (tourner) et à la posttonique : ciri ceram,
hiri cathedram. Ici nous prenons sur le fait Tao-
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1
270 RfiVUS DBS PATOIS
tion de la liquide sur l'A qui la précède. Dans Tancieiine
langue, cette action se faisait sentir plus fréquemment
qu'aujourd*hui; en voici plusieurs exemples que je re-
lève dans des textes lyonnais ou bressans du XIV* siècle :
heyres a r r h a s (1), erbros arbores, erbro-sec (2),
Bernerd et Bepvierda B e r n a r d u m (3), Ouichert
Wichard(4), Evrert Everard, Berert Berard,
Betmert Bernardum, erbaletier arbalétrier, Gi-
reW Girard, gwer quartum cahier, (5), chairrere
carrariam (CC. 1, P> 161. r), cerpes franc, carpes (6),
c/it^r(carnem), gerha {2\\qxx\. garha), qu'il faut rap-
procher de chano (c a s n u m) (7).
8. Dans les terminaisons en âliâm, àlëam, ânëam, la
palatale s'est bornée à mouiller TL ou TN, sans jamais
exercer aucune action sur TA qui la précède, comm3 cela
paraît bien avoir eu lieu dans le v. franc. dai7te,&ai7ter,
niontaigne^ compaignon et dans le franc, moderne :
châtaigne, araignée^ baigner, v. franc. ôaflfna*. (8)
Paleam. =paW, paille. •Fermalia8=/ro»ia^e,fiançailIcs.
Talcain =: to/^i, taille. *Seininalias=<ena/3^e,seinaîlles.
*Alliam = alU, ail. Castaneam =:c^totiïi,ch&taigne.
Dagalam=(/<{^f,faux,v.franc.(/at7.*MoataneainsNio»)/aH-M*,montagne.
Fcrrain+aliam=/arro/yi, ferraille. Avellaneam=a(d»yf, noisette.
Il en est de même du son mouillé développé par le
groupe CL.
Maculam =: viôM, maille. Tenaculas == tinabe, tenailles.
Quaquilam = côlH, caille.
\. Archives municipales de Lyoa, CC. 373.
2. ConvefUiones Dominorum et B. de Yarey (Romama, XHI, 579)
et Arch. mun. de Lyon: CC. 13, I, P» «5, v©; CC. 379 et CC.f passim.
3. Terrier de Bâgé (Archives de la Côte-d'Or, B. 570).
4. Arch. mun. de Lvon, CC, 60.
5. Arch. mun. de Lyon; CC. 1, {• 131, vo; CC. 13, no 1, foi 3 et ,
CC. 6C)etCC. 373, fos i9, 15.
6. Bèglement fiscal de 1351 (II, 16), dans Lyon-Revue, 1883.
7. Œuvres de Marauerite d'Oingt, p . 66 ; Tarif du péage de Lt/< «
(1277-1315) publié à la suite du Carlulaire d'Etienfie de ViUeuve;te -
rier de Bâgé{ï{E\vE des patois, I, 55).
8. Cf. Tburot.De la prononciation française depuis lecommencenu il
du XVi^ siècle, diaprés les témoignages des grammairiens^ 1. 1, p. 32 \
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PUIUPON. ~ PATOIS DIS SMNX GËNIS LBS OLUKKBS 271
Le français local dit encore aujourd'hui avagnée (J) et
non araignée^ châtagne et non cliâtaigne, etc. Il en
était de même dans notre vieille langue : les Textes
lyonnais du XIV« siècle écrivent en effet : palli, talli,
salleytj sallians, chastannyesy polali poulaille, fu-
tali futaille (2), feraUi.ferallieSy ferraille (8).
9. De même que ses voisins du Forez, de la Bresse et
duBugey.le dialecte lyonnais appartient à ce groupe de
parlers romans qui se caractérisent par les traitements
divers qu'ils font subir à l'A latin, suivant que cet A se
trouve précédé, ou non, d'une palatale.
Dans ce dernier cas, le Lj^onnais du XIV* siècle don-
nait à Va un son fermé et long^queles scribes du temps,
ainsi que je l'ai remarqué plus haut, rendaient flré-
quemment par un a redoublé (aa). La palatale, au
contraire, ~ qu'elle existât déjà en latin, ou qu'elle ne
fût que le résultat d'un développement roman de guttu-
rale, — a eu pour effet de donner à Ya un son ouvert :
c'est ce dont témoignent, non seulement la prononcia-
tion actuelle des patois, mais encore cette graphie aa
réservée soigneusement aux seuls a continuateurs d'un
type non infecté d'yod (4).
1. Cf. E. Molard, Dictionnaire grammatical du mauvais langage^ à
ce root.
2. Cf. Ramania, XIII, 543, 5136, 568. On trouve aussi, mais beaucoup
plus rarement : patify, saylet.
3. Arch. comm, de Lyon, CC. 373, l" 29.
4. L^auteur de la Beniarda-Buyandiri indique parfois le son ou*
vert de l'a par Tadjonction d'un t final qui n'a rien d*étymoloçique :
tiriat (tiré), oa/itfxiaf (baplisé), mepriz-iat (méprisée), mais aussi: dan-
cia (dansé), logea (logée). Bernardin Uchara, dans la Piedmontoise
en vers tressants (éd. G. Brunet, 1855), a recours au même procédé:
baillât (donnée), déDOchat (dépéché), tailUU (taillé) (pp. 31, 30, 14) et
par contre : nù (nez), cliartà (clarté), capitula (capituler) (pp, 1 1, 26,
■). Nicolas Martin, l'auteur des Noelz et cluinsmis nouvellejnent
mpose% tant en vulgaire françot/s quesavoysien^ (Lyon, 1556)^ tait
»s régulièrement suivre d'un %, Va continuateur d'un type infecté
foâ^leschiaz (léchées), pechaz (péché), debochia% (débauchée), cor-
ssiaz (courroucé), etc. (p. 65) et par contre : gra{gcé\ trova (trou-
;), escMpa (échappé)^ etc. (pp. 42. 68). Enfin, dans une chanson en
;oi8 qui date du commeocement du siècle et que m*a communiquée
Vericel, pu^mi (poignée) rime avec la 3« pers. siog. du futur : rç*.
idraj où l'a était bien certainement ouvert.
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372 HE V UB DK8 PATOIS
10. Là s'est arrêtée la transformation, lorsque par suite
de la chute des consonnes finales, l'a s'est troavë occuper
en roman la dernière place du mot : pidia pietatem,
essaya, appareyllia^ otreya dans Marguerite d'Oingt
(pp. 77, 63, 58, 61) ; — meytia, marchia, sachia (le con-
tenu d'un sac), seignia signatum, chia caput, dans
les Textes lyonnais du XI V^ siècle; — marchia,
dans la Chanson du formulaire fort récréatif, (qui
date de la fin du XVI« siècle) ; — pitia, enragea (en-
ragé), logea (logée), mingia (mangé) dans la Bemar-
da-Buyandiri (II* part., vers 368, 260, 259; I'* partie,
vers 129) ; — maitia^ laissia dans la Ville de Lyon en
vers burlesques ; — chercha (cherché), coucha (couché)
dans un Noël lyonnais du XVIIP siècle (1).
Le patois de Saint-Genis-les-OUières a de même :
pid^a (pitié), bochm (bouchée), mèPa (moitié), uPa (ai-
guillée de fil), sach'a (contenu d'un sac), où Va se pro-
nonce ouvert.
Au participe passé, l'analogie des infinitifs en ( (^ier^
de l'époque primitive) est en passe de troubler la déri-
vation étymologique, et l'on a les doubles formes : co-
minera et comincî, moVa et molH, etc. (2). La forme
primitive en y a a une tendance très marquée à ne plus
s'employer qu'au féminin
11. Si Va, adouci déjà par Tinfluenoe de la palatale, se
trouve suivi d'une consonne persistant en roman, il
pousse plus loin la série de ses transformations et s'at-
ténue en e : travalyer, despleyer^ agenolier^ mengier^
aheissier (Marg. d'Oingt, pp. 54, 58, 59,67, 54); ballier^
paier, cfiangier, eydier (Textes lyonnais du XIV< siè-
cle, publiés dans la Romania, XIII, 567) ; — espachiez
expandicatus, dennies dignatus, péchiez pecca-
i.ffoels en patois lyonnais publiés dans Lyon-Rbvcb (juillet-septem-
bre 1885), Noël, V.
2. On trouve déjà dans la B^rmiriia Buyandiriimarchi m evchinm"
p6c/itpeccatuin,àcôlé de «nnto^a inrabiatum,<?^n^aa cambia,
tum, etc. (I, 105; II, 802 ; — II, 260, 203).
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PUILIPON. — PATOIS DIS S.VlKr GENIS LES OLLIÉRES 27\3
los. mesprisiez minus pretiatus (Marg. d*Oingt, pp.
37,65, 53, 38); ptei/^^plicatos, afaities •adfactatos
(Textes lyonnais du XIV«s.); marchies mercatus,-
atos, à côté de raarchia mercatum, -ati. dans le Rè-
glement fiscal de 1351 ; — chier carum dans Marg.
d'Oingt (p. 56), c^te/*caput, chieora d^ins les Textes
lyonnais (IV, 48; VII, 6) (l), chies casa dans le Syndi-
cat lyonnais de 1352 (2).
12. Par la saite des tempsJa diphtongue ie s'est apla-
tie en i {y) : arrachy arracher, eyrf^/ aider, dans la Che-
muchée de VAsne de 1566 et mangy manger, dans
la Chanson du Formulaire fort récréatif. Au XVIP
siècle, la forme en f, y est constante : cachi cacher,
nieingy manger, ctiivra chèvre, chia chien, dans la
Bernarda-Buyandiri ; chiri chaise, dans la Ville de
Lyon en vers burlesques. C'est elle que l'on retrouve
dans les patois actuels du Lyonnais et notamment dans
le nôtre, où chier carum fait seul exception :
Galhedram = chiri, chaire. Caoem =: ekin, china, Ihicn,
Gapram = chitra, chèvre. chienne.
Casa = chi, chez. Jaculuiii = jicbo, couleuvre et
Scaiain = ëehila, échelle. Iraçoir de la charrue.
18. Il en est de môme à Tinfinitif des verbes de la
première conjugaison où TA tonique est précédé, soit en
latin, soil en roman, d'une palatale.
I. 'La palatale remonte au latin :
Verbes terminés en gî :
CtLmhïvLTezzzchàngi, changer. Laubiare =%', loger.
'Inrabiarez: inragi, enrager. Niveare zz nJègi, neiger,
Abreviare=^ a6rSgfi, abréger. Ail. hring-Hiare=:an*tii(7i,arranger«
Somniare= sôtigi, songer.
1« Romania, Xi il, 375, 584.
2. On donne le nom de Syndicats aux procès -verbaux d'élection des
conseillers delà ville de Lyon; quelques-uns d*ealre eux sont écrits
en dialecte Ivonnais. Ils sont conservés aux Archives de la ville de
Lyon, Série 6B.
REV. D. PATOIS. <^
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1
274 RBVOE DES PATOIS
Verbes terminés en vî :
'Molliare = moM^ mouiller. Tâleare = taH, tailler.
Gatulliare =cJ^ol'i,chatouiller. = babit^i, babiller.
Goih. scalja = îchalH, écaler. Gandela-iare—e^mfi/ri, luire par
zi piétri^ piailler. intervalles, en parlant dti soleil-
Bajulare == hahî, donner.
Et les dérivés patois : caboM écraser, degtieiiM dé-
chirer, êboM éventrer.
Verbes terminés en n^î :
Balneare = ôan^l, baigner. ? = fromyi, aveogler.
Guneare =: comi, cogner. AH. sparen =eparnJt\ épargner.
AH. weidanjan = (^dAiî, gagner.
Elles dérivés patois: chanconH chercher querelle,
pitronH (fréquentatif de pétrir)» se dejarfanH, se dé-
battre.
Verbes terminés en sî :
Puteare = poè$iy puiser. Pretiare == prui, priser.
? =fim,rouir le chanvre. Gruciare =r croèii, croiser.
T =r ammU amuser. ^qualem =: igoHA, égaliser.
All.bristan = frmt, briser. De guease =i%omI, injurier.
Verbes terminés en ssî :
Galciare = efctol, chausser. Esp.gozar ^r^teifM),' gausser.
*Texeare = iis$i, tisser. Ital.carezzare = earany caresser.
*Gaptiarez= cha$i\^ chasser. Ital. carcassa + iare = careaxÈi^
*Bassiare = hès$i^ baisser (1). tousser.
i. Les formes bèssi^ cabossl, dansl et autres analogues s'explî-
3ueQt, non pas, ainsi qu'on l'a avancé, par Finfluence de la sifflante
ure, mais bien par Tinlerposition d*une palatale, àTépoque deforna-
tien des langues romanes et par la création de types tels que *fras-
siare, ^cabossiare, etc. La sifflante dure n*a pas d'action sur 1 A, uosî
que le prouvent les formes suivantes : cnnfessar, pauar, pensar dans
Marguerite d'Oini^ ; pa$êar dans le Compte de Jehan de Durehe que
j'ai publié dans Un Lyonnais à Paris au XiV* siècle; passa dans la
Ville de Lyon en vers burlesques. Le patois de S. Genis-les-OHières
dit passôy cassôy lossô et non passi, cassi, lossi ; de même, à la post-
tonique, tôssa (tasse), lôssa (lasse), bôssa (basse), grihsa (grosse),
bessa (bécbe) et non pas iôssi, tôssi, bôssi, grôsii^ beui.
Quant à Tinterposilion d'une palatale, elle est bien dans le génie
roman : captiare (chasser) est formé sur eaptum^ tradiare sur Iroc-
tum^ direciiare sur direcium, minatiare sur minatum, ete.
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PHIUPON. — PAtOlS DB SÀlNÏ ÛENIS L1SS OLLIÊRES 2^5
Contra... = eonlroMi^eontrarier. De Trac :=:iraea$it,io\innenier,
'DirecUare=:dr2fii, dresser. Prov« crotsarrr eroMi, bercer.
De bosse = eabossl, bosseler. *Qttatiare(?)r=«'aeaMi,s'accroupir«
Onomatopée = pissl, pisser. Hirpiciare= arsl, herser.
Debraochiumr=:tft6ra<i{,embrasser Allem. = danêly danser.
Et les dérivés patois : possî téter, petassî mettre
des pièces, raccommoder, ëborsî enlever l'enveloppe
épineuse delà châtaigne.
Verbes terminés en cl :
Ninitiare z^menaci, menacer.
*Âbanteare= avànci, avancer.
Tractiare zz traci, tracer.
Adnantiare=3afumci, anDonc«r.
Goniiiiitîare=::0o»ititc»,comineûcer. Lanceare r: làndf lancer
Tricbeare =<rSrt, tresser. Galceare := cAdel, foolor.
Et le dérivé patois ; dêpillorcî, peler un fruit.
Verbes terminés en cHî, dî, mî, vI :
* . .
Adpropiare=aproc^i.approcher. Vindenfiiarc^rotndénml^ vendanger .
A4)atare r= èdi, aider. Scopa+iare:= couévi, balajer.
Verbes terminés en yî :
'Âdpratariarezraprdrâjfi, mettre *Adpodiare = opôjfî, appuyer.
nne terre en pré. 'Radiare = rà^, épancher
De per = perci^ percer.
*Leqaeare z^ laci, lacer.
*Flateare z^plact, placer.
'Dcpetiare = dêp§ei^ dépecer.
1^ La gutturale qui la développe précède immédiate-
ment la tonique :
Verbes enaî :
BalUcare =: bougi, bouger.
Mandacare = màngi, manger«
Fabricare :=forgU forger.
Carricare = chârgi, charger.
Yindicare = tnngi, venger.
Verbes en chI :
Pnedicare :^ prèehU prêcher.
Goiioeare ^zeouehU coucher.
*Deroccare= dèrochi, tomber.
*Marcare = marehl^ marcher.
Masticare = môehî, mâdier.
Lâxare = léehU lâcher.
Judicare = jtfgi, juger.
Interrogare^n^rro^lfintorroger.
Purgare => P^f^gU purger.
Partem. . . =: partagî, partager.
Truncare =z tJ'ànchU ébrancher.
Allem. := lichi, lécher.
Exorticare = êeorehi, écorcher.
Gircare = charchi. chercher.
*Ad-buceare= aboehî, tomber en
[avant.
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270 IIBVUE DES PATOIS
Siccarc = sèchi, sécher. *Ex-radîcare= araehi, arracher.
*lfticare = tnochi, moucher. De croc = aety)chi, accrocher.
Pandîcarc = pànd^i, répandre.
Ajoutez : perchi (percher), tàchi (tâcher), torchi (tor •
cher), etànchî (faire une digue), fôchî (fâcher), piochi
(piocher), dëfrichî (défricher), apinchî (surprendre),
aguinchî (guetter).
Inpachi Mnpactare, empêcher, suppose la forme
intermédiaire inpatcare. Cf. à la posttonique pachi
pac ta, marché.
Verbes en \i :
Pacare = pàyt^ payer. *Hirpicare nar/KÎjfî, herser.
Necare = wâyJ, noyer. *Aptificare =atofàyî, élever.
Secare = sàyi^ faucher. Gampum-f-icare =:c^i»/NÎyi,mener
Adplicare = aplÀyl^ atteler. paître.
Manicare = minàyi, manier. Jocare ==;V>y^ jouer.
Precare = priyl, prier. Locare ==%i, louer.
Mandicare= mandiyt, mandier. Exsuccare zz^f^Myi, essuyer.
Et les dérivés patois : blôyi, tiller le chanvre, rojàyi,
se colorer en rouge, hleusàyî, se colorer en bleu.
Dans secôyi succutare,la palatale paraît s'être dé-
veloppée au choc des deux voyelles mises en contact par
la chute du t média 1. Il en est de même àzn^bateyi
baptisare, qui nous offre un curieux exemple de la
sjncope si rare de « entre deux voj'elles, et probable-
ment aussi dans foilàyi (de follum), faire le fou, bar-
màyi (de balma)^ terme du jeu de boule, intôyi (de tec-
tum), mettre à Tabri, baràyî, travailler péniblement ,
sacràyij jurer.
2^ La gutturale se trouvait séparée de la voyelle ac-
centuée par une autre consonne.
Verbes terminés en ssî, tî, dî :
Laxare,lacsare:=tol, laisser. 'Goctare =: coHètilu)^ se presser.
Adpunctare z=apoiii(«, faire une Placitare ^ pUdi plaider.
pointe. Vocuilare = t?oWt, vider. (1)
Adfeclarc =: afèti, vanner.
1. L'iafiailif votcii^r se trouve dans le compte des dépenses faites
pour abattre le château de Nervieu (1350) (Arch. de la vtUe de Lyon^
partie non inventoriée).
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PHUJPON. — PATOIS DE SAINT GEMIS LES 0LLIÊRE8 277
JU6, jeter, dérive vraisemblablement d'une forme
giiare, qui n'est pas purement hypothétique (1). Jac-
tare eût donné en lyonnais >t7t.
Verbes terminés eii VU NiÎ :
Adgennculare = a9«fio«^i> agc- ^Berylluculare = 6rt7'i, briller,
nouiller. Goagulare =: eahl^ caiUer.
Ad[Miricu1are=: aparthi, égaliser. Vîgilare = vti^t, veiller.
Trabaculare =/rawi/*î,travaiJler. Strangulare zdftrànlJi,éiTeLng\er.
TorcQlare = trol^i, pressurer. Pectinarc = pin^i, peigner.
Fodicolare = fulH, fouiller. De pugnum =: inpnnH, saisir.
Et un grand nombre de dérivés patois tels : botibi,
se couvrir de petits nuages, ganbiPi^ boiter, gaboM,
brasser l'eau, gassoVî^ agiter l'eau contenue dans un
vase non rempli, barfoM, parler à la légère, cramahî^
écraser, grapiPî, grapiller, insorPî, assourdir, ëborPÎ,
aveugler, sedëcortacomilH, se débrouiller, decharpiM,
déchiqueter, se soriM. *s o 1 i eu 1 a r e, se chauflfer au so-
leil, etc.
14. La liquide R précédée d'un E ou d'un I voyelle pa-
rait exercer sur l'A accentué une influence analogue à
celle de la palatale : remirer ^ •mi rare, dans Margue-
rite d'Oingt {p. 44), ci7Her,*cer2ireyScelle7% dans les
Gwnptes municipaux du XIV^ siècle^ retin (neerl.
têren) dans la Bemarda Buyandiri (I, 166) (2), Hri
dans un Noël lyonnais du siècle dernier.
Et dans notre patois :
Neerland.téren zz tiri, tirer. Ceraseam = eerfii, cerise (3).
All.skêrran =d?j;i«tri,'déchirer Virare =:rfri, tourner.
De même : veré, teré, dégueré dans le patois bugey-
sien; 'ceryé dans le patois de Vionnaz (Valais); teri dans
1. Cf. Ducange, Gl. V» Gï/ar^. Les formes du v. franc. </^/e/*,</i7tfr,
jtier, ne peuvent pas non plus dériver de jactare* qui eût donné ge-
Uer, comme placitare a donné platdier et Macsare laissier.
Enfin le mot jtto, pousse d'arbre, rejeton, lève tout doute ijacta edi
donné en lyonnais jï^t.
2. Le développem.nt de Tyod par le groupe IR se constate mieux
encore dans les formes participiales, telles que tiriai (tiré), viriat^
franc, populaire frottée (Bcm. Buyand,, 1, 79, 80).
^ 3. Voyez cependant, au sujet dc^ rétyn^oilogio de cerise, Puçangç,
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278 RBVITE DBS PAT0I8
les patoiB du canton de Vaud, tdrjér, tirjér dans le dia-
lecte de Val Soana (1).
Ce phénomène parait étranger au vieux français qui
a^ comme le français moderne, les formes virer ^ tiref\
1 5. L'entrave a protégé TA originaire contre Taction dm
la palatale : chargiy carricam, dans le Carcabeau du
péage de Givors^ channo, casnum, et chanos, cas-
nu «• dans les Terriers bressans de Maillisoda et de
Bâgé.
Et dans notre patois :
Gafnum =: cMno, chêne. Gattum^- am = chat, ckata, chat,
Ctmcàmzzchôrgitçbtirge, chatte.
Garrum =: ehôr, char.
Chèr^ carnew, et gerba {ii]em. garha) font excep-
tion. Le français moderne présente la même anomalie :
çhair^ gerbe et chary charge; mais le vieux français
employait les formes régulières charriy char, c^rnem,
et^arft^, tandis qu'en lyonnais, la forme cher était en
usage dès la an du XIIP siècle, au plus tard (2).
16. La palatale développée & une époque relativement
récente par les groupes CL et GL est restée sans in*
fluence sur TA étymologique :
Clafem = clyâ, clef. Glaciem zz Uaei^ glace,
Glarum = etrôr, clair. 'Glasiicum ;= Pur, glas,
'Dejunculare = <féjotic/yd, dételer. zizpictfôf rejaillir.
Il est à noter aussi que II voyelle en contact direct
avec l'Atonique n'exerce aucune action sur ce dernier :
mariôt mari tare, liô, ligare, pariôy pariare, ^riô
('crldare), fiô ("fidare), mais oubliyî, oblitare.
17. Suffixe ARIUM, ARIAM. Ce suffixe avait donné
naissance, en vieux lyonnais, à deux classes de mots,
1. B. Philipon, Paioii de la commune de Jujurieux (Bas-Bugey) ;
Gilliéron, Pat, de la com. de Vionnat (Glossaire); Schizzi franco^pro'-
venzalif dans VArchivio Glottolog.y t- III, put)t. I, p. 103; Nigra,
Fonetica del dialetie di Val-Soana, n* 164. Gf. plus haut^ n» 7.
2. G'est celle qu'emploie Marguerite d'Oingt (p. 66). On la rencon-
tre aussi dans Je Règlement fiscal de 1851 (Lyon-Rbvub, numéros d*oct,
nev.et déc. ""^'
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PUUJPON. — PATOIS DB SAINT 0BNI8 XES OLLIÈRES 379
les unsde formation savante^tels qae solairo, salarinoiy
(CC. 873) essemplayro, commisseirOy necessero, les au-
tres de formation populaire, où Yu posttonique avait
disparu sans laisser de trace, tels que sauners, salina-
rios, p^/^er«,cA^nai?^r,canabarium, etauféminin:
cudurery^ perreri, lumeri, luminariam.
Sous l'influence d'un son mouillé ARIUM devenait ré-
gulièrement i^r: iiolier, tegularium,c/ocAîer, noyer^
preyeri. Dès le XIV* siècle, on voit cette diphton^
gaison s'étendre à des mots qui^ étymologiquement, n'y
avaient aucun droit : prymierei derrierdms Margue-
rite d'Oingt qui, d'ailleurs, écrit aussi primer et lumeri
(pp. 41, 58, 40) ; drapier, escoffiery ferratiers^ taiyer-
niers et tout auprès cuderers, dorerSy poters dans le
Syndicat pour l'élection consulaire de 1856.
La forme en ie. dut se généraliser rapidement et flnir
par tout envahir, car à la fin du XVI* siècle, la seule
forme qui se rencontre dans les textes lyonnais est celle
en (, tri, laquelle suppose nécessairement, à la phase
précédente, la forme en ie, ieri, dont elle n'est qu'une
contraction (1): poumyy pommier, dans la Chanson du
formulaire fort récréatif et quarly, quartier, dans la
Chevauchée de Vasne de i506.
De nos jours et dans notre patois, la forme en i, in,
est de règle.
Operariam zz wwrly ouvrier. Tastarium = p^l, pâté.
Pomarium = /wml, poraraier. Vervecarium = har^, berger.
Paiiarium = panf , panier. Avelianeariuin = flU(mTf,noisetier.
Primarium p: ^rmi^ prsmier. Gloccarium ^ c<rocM, elocher.
Etauféminin:
Opefariam = oiwrtri, ouvrière. Bniyrariam = ftwrf ri , baratte .
j^nmariam =;|KiniiW,première* Oaviculariam z=t^av$Mriytot^i
'Paaiariam zz^iri^ pétrin, Gramaculariam=ertttiia|rirt, cré*
t ' On peut citer quelques exemples, en fort petit nombre, il est
vrai, de l'emploi de la forme conlraole. dès le aIV« siècle : eseuir
^eutarium, à côté d*^i^HÛr< dans Marg. d'Oingt (pp. 74, 75)» et
ÎT^emiri p rira aria m dans un registre de Comptes municipaux de
•yon, qui va de Tannée 1369 à Tannée 1378.
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580 REVUE DKS PATOIS
Uipariain =: rertri^ rivière. maillëre.
VerVecariamzr hargiri, hergètc. De Buca = bùyandiri, lavandière»
18. A côté des formes en i, hn (= er, ierj - erU
ieH de la phase antérieure)» le patois de Saint-Oenis*
les-OUières possède un certain nombre de mots ter-
minés en ero, è^n (= airo, ah% de la phase antérieu-
re). Comme ces mo*s servent pour la plupart àdési-
i^er soit des choses, soit des professions essentiel-
lement rurales et que d'ailleurs, en ce qui concerne
leur dérivation, ils ont obéi aux règles générales de
la phonétique de notre parler, on ne saurait les consi-
dérer comme étant de formation savante.
D'autre part, ces mots ont tous leur racine dans notre
patois même et, sauf une ou deux exceptions, il n^existe
pas pour eux de double forme en ?, fn. 11 n'y a donc
pas de bonne raison pour se refuser à y voir des formes
aborigènes.
Aparium = av^ro, essaim. Tectinarium = pimèro, pei*
De gro]a r:r«<^o/^ro,savetier gneur de chaiiYre»
Démarra ziniarpro, terrassier *Bibarium zihefoèro, hviyt\a»
Dé patta r= pafèro, chiffon- De manducarc rrwiànjfro, — èri,
nier. mangeur, mangeuse.
De mola zz amolèro^ remou- De secare = fàyèrOf — M,
leur. fausbeur, — euae.
De messem = meissanè?v, —èri, De lingam z:iltngnêro, — êrt^
moissonneur, euse. bavard, bavarde.
Ail. bristan r= brisêro^ scieur de long.
Et le dérivé patois rapiacèro, savetier.
A côté de patèi^o et d'amolèro^ les doublesformes pati
et amolandî continuent à vivre. Mànjèro et mànjèri
s'emploient concurremment avec mànju, mànjusa et
bevèro a perdu son féminin, si tant est qu'il en ait jamais
eu. Quant à la substitution du suffixe ARIUM au suffixe
ATOREM, à Taide duquel ont été formés les mots fran-
çais correspondants, elle n'est pas plus surprenante que
celle du suffixe ATOREM au suffixe ARIUM dans gri-
maçu, franc. gHmacier, pirâyti petra + atorem, car-
rier.
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PHILIPON. — PATOIS DE SAINT QENIS LES OLLIÊRES 281
Le patois de Rive-de-Giers dit de même maraudera
maraudear, patèro chiffonnier, regrolairo savetier (1).
Enfin le nom de lieu Fot^ero Forum Varii, Four-
vière (CC. 191 et CC. 1, passim) nous donne un exem-
ple ancien de la formation populaire en airo, ero (2),
{A suivre).
Ë. Philipon.
1. Œuvres complètes de G. Roquille, de Riue-decGiers (LoiTe), pp.
14, 39, 99. Rive-de-Giers appartenait, avant 1790, à l'ancienne pro-
tÎQce du Lyonnais.
2. J*ai proposé et défendu cette étymologie dans un article relatif
aux origines de Lugàunum, qui a paru dans Lyon-Revue, no de mars
1887. Elle a été adoptée par N. du Fuitspelu dans son Dictionnaire
étymologiqtte du patois Lyonnais, vo Fourvières.
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COMPTE-RENDU
Flore populaire de la Normandie, par Charles Jouet» pro^
fesseur à la Faculté des lettres à'Aix, membre de la Scciété des Antp'
qtuiires de Normandie. Caen, H. Dalesques. Paris, Maisonoeuve,
1887. In'8. LXXXIV. 328 pages.
Parmi les publications les plus propres à enrichir et à compléter la
connaissance des patois il faut mettre au premier rang les Faunes et
les Flores populaires ; si ces ouvrages jettent, on le sait, un jour
inattendu sur les traditions et les légendes vulgaires, ils n^offrent pas
moins dMntérét au point de vue linguistique, car le» dénominations si
variées qu'on y rencontre comptent parmi les éléments les plus cu-
rieux de nos idiomes ; j'ajouterai parmi les moins connus, parce
qu'on ne les trouve que d'une manière bien imparfaite dans les dic-
tionnaires même les plus complets. Il faut donc savoir gré à M.
Charles Joret, à qui l'on doit déjà tant de publications sur les patois
de la Normandie, de nous donner aujourd'hui la Flore populaire de
cette province, et de nous la donner sous une forme aussi scientifi-
que que nouvelle.
Cette Flore s'ouvre par une introduction de plus de 80 pages, où
l'on trouve résumée l'histoire des travaux dont la botanique populaire
a été l'objet depuis Tantiquité jusqu'à nos jours, aussi bien au point
de vue mythologique qu'au point de vue de la nomenclature vulgaire.
Cette nomenclature a existé à toutes les époques ; mais que de causes
l'ont changée et transformée! Influence savante sur le vocabulaire,
modifications dialectales de la langue aux diverses époques de son dé-
veloppement et sur les différents points du territoire où elle est par-
lée ; aussi, que de noms dissemblables portent parfois les mêmes
plantes dans la même région ! La Flore populaire de la Normandie
nous en offre de nombreux exemples ; c'est par centaines presque
que Ton compte les vocables qui servent dans cette province à dési-
gner les fruits de l'Epine blanche ou de l'Epine noire, ainsi que ceux
de l'Eglantier ; que de dénominations différentes aussi on y rencontre,
par exemple, pour le Coquelicot, la Renoncule, la Renouée des oi-
seaux, le Gouet ou Arum, la Prêle des champs et des marais, etc.
Les noms vulgaires de la Flore de M. Charles Joret se trouvent d'a-
bord rangés, suivant leurs analogies linguistiques, autour du nom
scientifique et latin de chacune des 1200 à 1500 plantes qu'elle renfer-
me; puis un index général de 60 pages à deux colonnes nous donne tous
ces noms à la suite les uns des autres, mais par ordre alphabétique
cette fois. Celte liste, qui ne comprend pas moins de 3000 noms vulgai-
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COMPTE-RENDU 288
res^ montre quelle est la richesse de la flore populaire d*une province
dont le patois ne présente cependant que des différences assez peu
considérables avec la langue classique : on n'avait encore pour aucune
contrée ua recueil de noms vulgaires aussi étendu. Ce qui augmente
la valeur de cette longue liste, c'est que tous les vocables si
variés et si curieux que nous trouvons ainsi réunis n'ont pas été^ à
de rares exceptions près, pris dans des livres^ mais que M. Charles
Joret les a recueillis lui-même ou les a reçus de ses 150 à 200 cor-
respondants. Il y a là une garantie d*authenticilé que ne présente au-
cune flore populaire publiée jusqu'ici, et cette enquête poursuivie sur
une échelle aussi vaste explique en même temps la richesse surpre-
nante que présente celle de la Normandie. Il faut ajouter qu'un long et
précieux appendice comprend les noms des pommiers et des poiriers
à pressoir ; leur liste comprend 40 pages entières ; c'est dire quel
en est le nombre et la variété ; M. Joret ne croit pas cependant,
et avec raison, en avoir épuisé l'interminable nomenclature ; mais ce
qu'il nous donne dépasse de beaucoup tout ce qui avait jusqu'ici été
tenté en ce genre.
On voit par ce qui précède quelles qualités distinguent la Flore
populaire de la Normandiey et quelle contribution inespérée elle
offre pour les patois de cette région. Qu'il nous soit permis en termi-
nant d'exprimer le souhait qu'un travail pareil soit fait pour chacune
de DOS provinces ; c*est alors que sera vraiment possible la Flore po-
pulaire de la France que M. Eugène Rolland a entreprise et qu'on
attend avec tant d'impatience.
V.
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BÊPOUILLEMEMT BES PÊUOBIOUES FRANÇAIS
CONSACRÉS AUX TRADITIONS POPULAIRES
Mélusine. — Octobre 1887. — L*anlropophagie (suite). — La
fascination (suite). — En Indo-Chine, par M. H. Gaidoz. — Recettes
de vétérinaires, par M. H. Gaidoz. — La fleur cueillie, par M. H.
Gaidoz. — Les trois conseils de Salomon, par M. Israël Lévî, —
Notes sur Madagascar (suite). Le salut et la politesse, par M. H;
Gaidoz. — Dictons gastronomiques (suite). — La flèche de Nemrod,
par M. René Basset (suite). — Les facéties de la mer (suites). — Les
femmes qui accouchent d*animaux (suite). — Le jeu de Saint-Pierre
(suite).
Novembre. ^ Les conseils d*un père mourant, par M. F.-M. Luzel.
— La fantasmagorie, par M. E. Rolland. — Les charmeurs de ser-
pents, par M. E. Rolland. — Croyances et pratiques de s chasseurs,
par M. H. Gaidcz. — Apparitions dont on fait p eur aux petits enfants,
par M. E. Rolland. — Les cheveux rouges, par M. K. Nyrop. — Le
salut et la politesse, par M. H. Gaidoz. — Le folklore juridique des
enfants. — Bibliographie.
Décembre, — Un nouveau traité de mythologie, par M. H. Gaidoz. —
A propos d'un livr e de médecine populaire, par M. J. Tuchmann. —
Les serments et les jurons, par E. R. -— L'enrance et les en&nts
(suite). — - Chansons populaires de la Basse-Bretagne (suite). — La
fraternisation 9 par M. H. Gaidoz. — Le salut et la politesse, par
M. H. Gaidoz. — L'arc-en-ciel (suite). — Bibliographie.
Rerue des traditions populaires.— Octobre 1887.— Les Pour-
quoi. I. Pourquoi les chiens se regardent sous la queue, par G.
Enaud. — II. Pourquoi les chiens lèvent la patte, par A. Gittée. —
III. Pourquoi les chiens chassent, par P. Sébîllot. — La chanson
du silllet (suite), par C. Beauquier. ^ Iconographie traditionnelle. I.
Eglises de Haute-Bretagne, par E . Hamonic. — Alexandre en Algérie.
II. Alexandre dans le Maghreb, par R. Basset. — Une chanson
bourbonnaise, par J. Tiersot. — Les héros d*Ossian (suite et fln),
par L. Brueyre. — Le gras et le maigre, légende normande, par V.
Brunet. — Sobriquets et superstitions militaires. Vlh Le tirage au
sort en Belgique (suite), par A. Harou. VIII. Les brimades, par A.
Certeux. — Les moines, conte du Poitou, par L. Pineau. — Cou-
tumes de pécheurs. I. En Ecosse, par VV. Gregor. — La vigne, chan-
son de vendange, par C.de Sivry.— Les Kédales et les Voinraux, conte
lorrain, par N. Ney. — I^s mines et le? mineur?. lîF. Les génies deg
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DÉPOUILLEMENT DBS PÂRIODIOUES FKANÇÂIS 285
mines (suite), par F. Sébillot. — Extraits et lectures. Superstitions
du xvii» siècle, par C. de Bergerac. — Bibliographie. — Périodiques
et journaux. — Notes et enquêtes.
Novembre. — Légendes m ythologiques lettonnes, par Z. Wissen-
dorf. — La mariée et la brebis tondue, chanson d'Auvergne, par D-
Pommerol. — Quel]ues souvenirs des fées dans le Gard, par H. Roux.
—Iconographie traditionnelle . Eglises de Haute-Bretagne (suite), par
E. Hamonic. — Les Pourquoi. IV. Pourquoi les chats n'ont plus de
cornes. V. Pourquoi la mule est stérile. VI. Pourquoi la brebis ne
parle plus. VII. Pourquoi le chameau a les oreilles petites. VIII.
Pourquoi le bouc a mauvaise ode-jr, par P. Sébillot. — Droit iblklo-
riqoe. Le Tyndwaidde Tîle de Man, par VV.-S. Lach Szyrma. —Contes
populaires flamands (suite), pir P. de Mont. — leuK et divertissements
populaires. Coutumes de moisson en Bresse. II. Prendre le Renard
(suite) par Le Curieux. — La chasse et les chasseurs. I. Supersti-
tions de la Suisse romande, par A. Certeu^. — Un conte populaire
de Côme et conte turc, par S. Prato. — Légendes de Mermaids du
nord de l'Ecosse, par VValter Gregor. — La demande refusée, chanson
de la Franche-Comté, par C. Beauquier. — Légendes chrétiennes de
rOukraine (suite), par E. Hins. — Coutumes de mariage. I. Le brû-
lement du fauteuil, par H. Stiébel. — Légendes du Bas Berry, par
M. Sand. — Extraits et lectures. I. Vampires contemporains, dans
Journal de Saint-Pétershourg, — Bibliographie. — Périodiques et
journaux. — Notes et enquêtes.
Décembre, — Les précurseurs de nos études. I. Histoire de quelques
manuscritSy par A, Meyrac— Coutumes, croyances et superstitions de
Noël. I. Suisse romande, par A. Certeux. IL La bûche de Noël en
Lorraine, par F. Fertiault. III. Chanson chantée en Flandre, par A.
Harou. IV. Traditions de la Basse-Bretagne, par L.-F, Sauvé. V.
Croyances en Poitou, par R.-M. Lacuve. VL Redevance féodale en
Bretagne, par P. S. VIL Les torches de la nuit de Noël, par G. le
Calvez. — La marchande d'oranges, chanson lorraine, par J. Tiersot.
— Le chemin de la mort, par L, Bonnemère. — Le mythe solaire du
du cheval dans une formulette de Livourne, par S. Prato. — Les
Pourquoi. IX. Pourquoi les roses ont leur couleur, par P. Sébillot. —
La sorcellerie en Angleterre (suite), par W.-S. Lach Szyrma. —
Chanson de mendiant breton^ par 1 ubbé J.-M. Abgrall. -^ Contes
populaires flamands (suite), par Pol de Mont. — Les souhaits de
bonne année en Basse-Bretagne, en Haute-Bretagne, en Normandie,
en Auvergne, etc., en Belgique, en Angleterre, par P. Sébillot. —
Souhait de bonne année en rébus, par P. S. — Extraits et lectures.
L L'élixîr de l'empereur Guillaume, par L. Katona. IL Fête de Saint
Nicolas en Alsace, par Paul Ristelhuber. — Bibliographie. — Pério-
diques et journaux. — Notes et enquêtes. — Table méthodique des
matières. — Table alphabétique et analytique.
La Tradition.— Oc^o^r^ 1887. ~ Essais sur quelques cycles légen-
daires. I. Les guerriers dormants» par H. Carnoy. — Le beau laurier
de France. Ah ! mon beau château 1 chansons populaires recueillies par
H^io C. Manon, — Mon père a fait bâtir maison, chanson recueillie
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1
â86 RJBVUS DBS PATOIS
parC. de Sivry. — Mœurs et superstitioaaj&ponatses. II. Tokio, par
H. Gamilly.~La cloche de Saiat-Sulpice d'Amiens, légeade picaiîle,
par C. de Warloy. — Deux chaosoas. I. Pelile Sarah. II. Belle aux
longs oheTeux, poésies de G. Vicaire. — Trilby et le Drac, par H.
Babott. — La Maria, chanson de la Bresse, recueillie par G. Guillon*
— Cont#da fées, par P. Ginisty. — Es o cambio que t'espero, coate
provençal recneèl^^ J.-B. Bérenger-Féraud. — Le pécheur repenti,
nouvelle du comte L. TohàtÂ^ traduite par E. Halpbérine. — Antchar,
poésie d'après Pouchkine, par A. Chaboseau. -^ A travers les livres
et les revues, par C. de Warloy. — Bibliographie, par G. Vicaire.
— Notes et enquêtes.
Novembre, — Les Busses chez eux. Ili. fin Oukraine. Mariage
petit russien. Kabzars, par A. Sinval. — La Bique, ehanson populaire
de la Franche-Comté, recueillie par C. Grand mougin. ^^ Dans les
prisons de fiantes, mélodie et chanson populaires recueillies par
C. de Sivry. — Les poètes semi-populaires. I. Gabriel Brottier»
tailleur bourguignon, par C. Rémond. — La Jacoumino, texte pro«
vençal et traduction, par F. Gras. — La barque du sultan Mahomet II,
par J. Nicolaïdes. — Les pois dans les souliers, conte provençal, par
J.-B. BérengerFéraud. — Les jarretières, coutume picarde, par E.
Desombres. — Les traditionnistes. IL Eugène Rolland, par G. de
Warloy. — Le romancero provençal, par G. Vicaire. — La société de
réforme ortografique, par P. Passy. — La chanson des hirondelles,
poésie, par E. Guinand. -* Les petites gardeuses de moutons, poésie
de E. Ferré. -* Bibliographie, par H. ùirnoy.
Décembre. — Frère Jean Gallet, par G. Vicaire. — La légende du
bœuf de saint Jacques, par C. Buet. — Dans la Posada, légende
espagnole, par C. Lancelin. — Lou coutilhoun, poésie en dialecte de
Gascogne et traduction de J. Salles. — Malurette, poésie de G.
Vicaire. — Le irait ou le treizième, conte du bocage normand, par
V. Brunet. — Charmante Sylvie, chanson populaire de la Franche-
Comté, par G. Grandmougin. — Le diable et le soldat russe, par A.
Sainval. ~ Monstres et géants. V. Martin et Martine, par A. Des-
rousseaux« — Le glas, poésie de R. Glneste. — Un Voceri de Tile de
Corse, par P. Bourde. — Les anciens conteurs. III. Les anciennes
éditions de Boccace, par H. Carnoy. — Poèmes de la tradition. IL La
légende maternelle, poésie de E. Blémont. -^ Dans les jardins d'moa
père, chanson et mélodie populaires recueillies par C. de Sivry. —
Les monts de la Tsernagora. légende monténégrine, par le D' Cons-
tantin Stravelachi. — Le cœur mangé, légende de la Gascogne, par
J.-F. Bladé. — Une légende de l'Asie-Mineure, par J. Nicolaïdes. —
Contes du vieux Japon. IV. Urashima-taro chez l'ondine riugujo, par
J.-J. Rein. — Bibliographie. — A nos lecteurs. — Table des
iières.
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r
SECTION BIBLIOGRAPHIQUES (*)
Généralités.
Rapports de Henri Grégoire sur la bibUograpkie, la destruction des
patois et les excès du vandalisme^ rééditét par un bibliophile nor-
mand (Caen, 1868; xvi, 139 p. ln*8).
Gazier. — Lettres à Grégoire sur les patois de France (Pans, 1880.
-- 353 p. iQ*8j. Extrait de la Revue des langues romanes,
Vioson. — La langue française et les idiomes locaux (dans Revue
de linguistique, XIII, 187).
A. Espagne. — Des formes provençales dans Molière (dans Revue
des langues romanes, XI, 70).
B. PoUach. -* Die Patoisfonnen in Moliêres Lutspielen (dans VAr^
ckiv de Herrig» 1884, p. 183).
J. MicbeL ^ Lei euphonique en provençal et en français (dans
Bulletin de la Société Académique du Var, 1877, p. 101). Cf. Revue
des langues romanes, XX, 301.
Le Hérîcber. ^ Histoire de deux préfixes à travers le vieux français
$t les patois. (Avranches, Lelregnilly Qls, 1879. — Ô4 p. in-8).
C. Gbabaneau. — La deuxième personne du pluriel de Vindicatif,
présent dans les dialeetes de l'Est (dans Revue des langues romanes,
XXI, 151).
Borel. — Dictionnaire des termes du vieu x françaistUonvéHe édition
suivie des Patois de la France, recueil de chants, noelSf fables, dictons,
dialogues, fragments de poème, composés en principaux dialeetes de la
France, par L. Favre.
Lcspy. — Le b et le y dans les idiomes du midi de la France (dans
Revue d'Aquitaine, IV, 75).
A. Roque-Ferrier. — Ut des infinitifs en langue d'oc (dans Revue
des langues romanes, Xili, 180).
De Tourtoulon. — Les prôtérits en «egui > dans la langue d'oc
(dans Revue des langues romanes, I, 232£).
(I) Pour compléternos notices bibliographiques, nous nous sommes
beaucoup servi du travail de M. Behrens (Voyez Revue des patois, î,
139).— Dans les Notices du dernier numéro de chaque année^nous men-
tionnerons régulièrement, corn me nous le faisons aujourd'hui, les travaux
et les textes publiés dans ie courant de Tannée par notre Revue.^On a
pu remarquer que nous faisions âgurer, dans les Notices, des œuvres
françaises du moyen-&ge composées par des provinciaux. Ces œuvres
offrent un intérêt dialectologique par les provinciaiismes qu*on peut y
relever.
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288 UEVUE DES PATOIS
Sur différentes formes du verbe c luer • en provençal, voyez Retu^
des langues romanes, XXIV, 289, et XXVI, 49.
Rebou). — Anonymes, pseudonymes et supercheries littéraires de la
Provence ancienne et moderne (dans Bulletin de la Société d'études de
la ville de Draguignanj\l,iB5).0L Revue des langues ronMnes,\X,96'
Savinian. — Grammaire provençale, précis historique de la langue
d'oc. Parties du discours pour les sous-dialectee marseillais, cévenol et
montpelliérain (Avignon et Paris, 1882. — xl, 197 p. in-12).
L.-L. Bonaparte. -^ Spécimen d'orthographe applicable aux dialectes
de la langue (Tof^ (Londres, 1867, 16 p. in-i6).
C. Chabaneau. — Sur une particularité de la déclinaison gallo-riy
fnane, et « Dominus*^ et ^i senior > au féminin en provençal (dans Revue
des langues romanes, 4* série. I, 437, 444, et 615).
GiUiéron. — Mélanges gallo-romans^ consacrés : I® aux pronoms per*
sonnels de la 1*^ et de la 2« pers. du pluriel en usage dans les dépar-
tements du Pas-de-Calais et de la Somme; 2o aux formels du français
parlé en Picardie €Je trouviendrai, je prouviendrai »; 3^* aux dépla-
cements d*accent en patois savoyard. Le numéro de septembre du
Literaturblatt fur gei-manische und romanische philologie contient un
article de M. Morf sur ce (ravail, qu*il analyse sans y ajouter beau-
coup de remarques personnelles. II conteste cependant les conclusions
de l'auteur sur le dernier point. L^article se termine parTannonce très
élogieuse de la revue de M. Giiliéron. M. Morf engage le directeur à
s*y servir de Talphabet scientiGque déjà employé par lui, en y ajoutant
des caractères spéciaux pour marquer les voyelles toniques (i).
Sur Torthographe à employer pour transcrire les textes patois, voyez
Revue des patois, I, p. 2, 159, 239 et 3l9.
L. Clédat. — Patois de la région lyoufiaise, étude consacrée aux pa-
tois de quinze départements (dans Revue des patois, I, p. 4 et 81).
Sur 01 du futur correspondant à ai de Tindicatif présent de « avoir » »
voyez Rofnania, XVI, 635.
Mackel. — Die germanisehen Eletnente in der franzôsisehen und
provenzalischen sprache (dans Franzôsische stftdien, VI, I). Cf. Roma-
nia, XVI, 609.
Sirand. — Des patois bressan et bugiste comparés (dans Revue d»
Lyonnais, 2e série, XXIII, 365).
Toubin. — Recherches sur V argot des peigneurs de chanvre. Voyez
Jura,
Ch. Guillon. — Clianson en patois deCeyzéfiat (dans La Tradition,
I, 212).
Philipon. — Le dialecte bressan aux XUI* et XIV* siècles (à^xi^ Re-
tue des patois, I, p. U).
Tronchon, — Texte en patois de Cormaranche (dans Reçue des pa-
tois,!, \33).
(I) Voyez ci-dessous, page 319.
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NOTICES BIBLIOGKAPUIQUES 289
L. Clédat. — Le patoh de Colîgny et de Saint-Amour (dans Revue
des patois, ]^\6\), Réimpression -- avec quelques modifications et
l'adjonction d'un glossaire étendu - d'un travail qui avait paru dans
ia Aomaitta.
Pbilipon. -^ L'a aceentué pt^éeédé d'une palatale dans les dialectes de
la Bresse et du Bugey (dans Romania. XV 1, 263).
Aisne,
Mayeuz. — Essai de glossaire local de l'arrondissement de Château-
Thierry (dans Annales de la Société historique de Château-Thierry ^
1875, p. 49).
Piette. — Note sur le patois des environs de Veroins (dans Bulletin
de la Société archéologique de Vervins, IX, p. 56).
Allier.
Texier. — Lexique patois du canton d^Eseurolles (dans Bulletin de
la Société d'émulation de V Allier, tome XI).
Alj)es (Basses).
Parabole en patois du canton de Seyne et en patois de l'arrondisse-
ment de Castellane, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois di-
vers, réimpression Favre (Paris, Champion), pages 135 et 146.
Rolland. — Dictionnaire des expressions vicieuses.,. e<»nmunes dans
les Hautes et les Basses-Alpes (Gap, AUierJSlO. — in-8 ; viir, 366 p.).
Texte en patois de Forcalquier (page xi), de Yolonne (p. xiii)^ de
Digne (p. xvii), de Digne-Sièyes (p. xviii), de Castellanne (p. xix),
d'AUos (p. xx), de Pierrevert (p. xxxi), de Saint-Michel (p. xxxti),
dans Salut à rOceitante, traduit en cent sept idioines (Montpellier,
Hamelin frères, 1886).
Al}}es (Hautes).
Parabole en patois de Gap, dans Parabole de l'Enfant Prodigue en
poids divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 123.
Rolland. — Dictionnaire des ej^pi'cssions vicieuses.,, communes dans
les Hautes et les Basses-Alpes. Voyez ci-dessus Alpes {Basses),
Lettres d'Erasme à Eugène ou Annimire du département des HaU'
teS'Alpes pour 1808 (Gap, Allier, 1868) La lettre onzième aborde la
question du langage.
Sur un mot du Donat provençal rattaché au dialecte des Alpes Cot-
tiennes, voyez Revue des langues romanes, XIX, 62.
Long. — Lettre à M. /. Qaicherat sur le sens dumot « bric^ dans les
^iùis des Alpes (dans Revue Archéologique, 1878, juillet). Cf. Revue
!e« langues romanes, XY, 1 46.
Jouglard.— Mots caractéristiques du patois des Hautes-Alpes, partl-
ulièrement de Gap et du Champsaur (dans Bulletin de la société d'é-
ud€S des Hautes-Alpes, I, 257 ; II, 69 et 224).
REV. D, PAT0Ï3. 19
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290 REVUS DES PATOIS
Sur le dialecte du Champeaur, et particulièrement de Saint-BooDet
en Champeaur en 1825 et 1828, voyez les articles de P. G. dans le tome
II du BulUtin de la Société d'Étudeê des Haute9-Alpes.
Le livre de Ladoucette sur VHutoire des Hautes- Alpes. (V^oyes Re-
vue des patois^ \, 140) contient des textes en patois de Gap, Dévokiy,
Veynes, Serres, et Orpierre, Queyras^ Monétier, Embrun, Cboq|M,
Ribiers.
Allemand. — SMe de mots patois du Champeaur el dm Gapençais
(dans Bulletin de la Société d^ Etudes des RauU^Àifes, II, 224).
Lesbros. — Liste de quelques mots vulfom» mités dans la commwne
de Bruis et dans la vallée de VOule (dans Bulletin de la Société d^Étu-
des des Hautes-Alpes, II, 525 ; IIl, 33S).
Lesbros. — Ar^ de Montmorin (dans Bulletin de la Société dPEtu-
des des Hautes- Alpes, IL 232).
Deux listes de mots vulgaires des Hautes-Alpes publiées dans le
tome III du Bulletin delà Société d* Etudes des Hautes- Alpes,
Texte en patois de L'Epine (p. xxi), de Veynes (p. xxii), de
Guillestre (p. xxiii), d'Arvieux-Queyras (p. xxiv), de la vallée du
Queyras (p. xxv), de VaULouise (p. Lni),d'Orpierre (p. uy\ du bas
Ghampsaùr (p. lv), dans Salut à VOccitanie^ traduit en cent sept idùh
met (Montpellier, Hamelin frères, 1886).
P. Guillaume. — Le mystère de Saint'Pons (dans Revue des langues
romanes, 4« série, i, 317 et 461) Cî. Romania, XI, 168.
Alpes-Maritimes.
Parabole en patois d'EscragnoUes^ dans Parabole de VEnfant prodi-
gue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion; p. 151.
Rancher. — La NemaÛa, poème niçard iNice, 1823, in-8;.
Giausep Miceu. — 6frommoftca i\riMarda (Nice, i840.— in- 12).
Marie de Solms. — Nice, avec un vocabulaire niçois (Florence,
1854).
Craig. —A handbook to the modem provençal (niçois) Umguage
(London 1863) Cf. Revue Critique, 1866, p. 355, et ïahrbw^ de
Lemcke, X, 173.
Sardou et (^Ivino. — Grammaire de Vidiome niçois (Nice, Vis-
conti, 1822. — vi, 154, p. in-12).
Caire.— ^Oj^^io sttl dia(eWotifa;aar(io(SanRemo,1884.— 44 p. in-8).
Emm. Valeri. — // dialetto nizzardo (Nice, 1885).
Sur une enclave italienne des Alpes-Maritimes, voyez Revue de
Linguistique, XIII, 308.
Texte en Niçard dans Salut à VOeci tante, traduction en cent sept
idiomes (Montpellier, Hamelin frères, 1886) p. xuii.
Andrews. — Phonétique mentonaise, suite et On (dans Romania,
XVI, 543.
Alsace.
Parabole en palois d*Altkirck. dans Parabole de VEnfant prodigue
en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), page 28.
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^OtÎGES BIBLlOUH^PUiUUES 291
Gaidoz. — Les géographes allematids de rAlsa4;e (dans Revue bleue ,
2e série, II, p. 900).
Heim. — La langue française en Alsace- Lorraine (dans Revue Alsa-
cienne, III, 447).
Gaidoz et Sébillot. — Bibliographie des traditions et de la littéra-
ture populaire de V Alsace (SainUQueDtio, iroprim. Moureau etfilg
1883. — 35 p. in-8). ExiTd\i à\i Polybiblion, 1882.
Oberlin. — Observations concernant le patois et les mofurs des gens
de la campagne. (Strasbourg, 1791, in-)8.
Roesch. — Les patois de l* Alsace (dans Revue d'Alsace, lumier,
mars juillet et septembre 1885).
Anglo-Normand,
MétÎYier. -^ Poésies guernesiaises et françaises (Guernasey, 1883).
8«r e devant a en anglo.normand, voy. Romania, XVI; 580.
Angoumois,
CasHijg»> ^ Six chansons populaires de l*Afigoutnois (Angouléme,
Lefraîse, f856w ^ iii-8, 12 pages).
Anjou.
Loîseau. — Rapports de te langue de Rabelais avec les patois de la
Touraine et de l'Anjou (dans Mémoires de la Société Académique de
Maine-et-Loire, XXI, p. 7Q).
Ménière. — Glossaire ètymologigue et comparatif du patois angevin,
ancien et moderne (Angers, Lachèse et Dalbeau, 1881. — in-8; 374
pages).
Ardéohe,
Parabole en patois de Privas etderarrondissement(rAnnonay,dans
Parabole de tEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre
(Paris, Champion), p. 102 et 104.
Smith. — La parabole de St-Luc et la passion en patois de Sf^-Eula-
lie d'Ardèehe (dans Romania,\l,^.h!^). Complainte de S^-Madeleine en
méioe patois (dans Romania, IV, 439).
Texte en patois de St-Marcel d'Ardèehe^ dans Revue des p. gallo-
romans, I, 123.
Ariége.
Parabole en patois de Ramiers, de St-Girons, de rarrondissement
de Foix et de l'extrémité de l^arrondissement de Foix, dans Parabole
de l'Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favns (Paris,
Champiou), p. 74, 76, 80 et 82.
lAinbert. — Contes populaires de Belesla (dans Revue des langues
romanes, 4* série, I, p. 565, 578, 586, 591, 593).
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^ REVUE DES PATOIS
Aube.
Debreuil. — Ephémirideê de Groslsy avec des remarques importan-
tes sur le patois de Troyes el un vocabulaire (Paris, Durand, 181 1 . —
2 voK in-i2).
Des Etangs. — Listes des noms populaires des platUes de CAube et
des envirom de Provttis (dans Mémoires de la Société d^ agriculture,
sciences et arts du département de VAube, 1841, p. 137).
Atule»
Parabole en patois de Carcasonne,dans Parabole de VEufatU Prodi-
gue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion j, p. 90«
Cantagreh — Notes sur le sousdialecle Carcassonnais et les sous-
dialectes UmUrophes (dans Revue des langues romanes, I, 3i2, 315).
Sur les limites du catalan et de la langue d'oc, voy. Bulletin de la
Société d'antfiropologie de Paris, 3' série, II, p. 68. Cf. Bévue des lan*
gués romanes^ XXIII. ?49.
L. Lambert. -> Contes populaires de Narbonne (dans Revue des lan»
gués romanes, S* série, I, p. 554. 568 et 571).
Aunis,
Favre, — Glossaire, Voyez Poitou.
L. E. Meyer. — Glossaire de VAunis (La Rocbelle, 1870, — in-8).
Auvergjic.
Labouderie. — Vocabulaire du patois usité sur la rive gauche de
rAllagnoHf depuis Mural jusqu'à Malompise (dans Mémoires de la
Société des Antiquaires, XII, 338).
Le même. ^ Le livre de Ruth en patois auvergnat (dans MéUmges
sur les langues, Paris, 1831, p. 94).
Parabole en patois auvergnat dans Parabole de l'Enfant Prodigue
en patois divers réimpression Favre (Paris, Champion), p, 4.
Gaidoz et Sébillot. — Bibliographie des traditions et de la littéra-
ture populaire de IWuvergne et du Velay (dans la Revue d'Auvergne,
tome II. Tiré à part, Clermont-Ferrand, 1885, 31 p. in-8).
E. de Chalaniat. — Catalogue des oiseaux qui ont été observés en
Auvergne (dans Annales scientifiques et littéraires de V Auvergne, t.
XIX et xx).
Brieude. — Topographie médicale de la Haute- Auvergne (nouvelle
édition, Aurillac, 1821).
Deribier de Cheissac. — Vocabulaire du Velay et de la Haute-Auver^
gne. Voyez Loire {Haute).
Docteur Pommerol. — Chanson d^ Auvergne (dans Revue des trad.
pop. II, 487).
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NOTICES BIBUOCRAPHIOUES 293
AveywH.
Parabole ea patois de Rodez, dans Parabole de VEnfant Prodigue
en paioig divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 67.
Iam eaUekitme roûergas (Rodez, 1656. — 188 p. in-16) Cf. Revue
des langues romanes y III, 82, et XVII, 140.
Les Quaire saisons, ou les Géorgiques paioises, avec un vocabulaire
du dialecte du Rouergue (Villefr>:nche, Vedeilhié, 1781. — in-8.)
Le Dictionnaire de l'abbé Vayssiera paru en 1879, chez Carrëre, à
Rodez (XLIII, 656 p. in-4)Cf.i?erttf des langues romanes. XVIÏ,291,
Mazel. — Dwn Guérin et le langage de Nant (dans Revue des lan-
gues romanes, XXVI, 164).
FertiaulU — Chansons populaires en patois de VAveyron (dans Re-
vue des patois, I, 127).
Béarn,
Mazure. — Histoire du Béarn et du pays basque contenant une
étude sur la langue béarnaise (Pau^ Vignancour, 1839. — in 8).
Schnakenburg. — Ueber Spraehe, Gesânge und Sitten in Beam
(dans Arehiv de Herrig, XIX, 317).
Vignancour. — Poésies béarnaises (2e èdit. Pau, 1852-1860).
Trois Notes successives publiées à Londres, en 1878 et 1879, par
L.-L. Bonaparte, sur le caractère pronominal du monosyllabe béarnais
« que >.
Ung fUmquêtat eœlhut hens los Psalmes de David metuiz en rima
bemesa per Arnaud de Salette, en Y meta MDLXXXIU (Pau, Ri-
baut. — 1878, in-8), ouvrage accompagné d*un glossaire, comme le
suivant.
Segond fiowiuetot, etc. (Pau, 1880).
Belfort (Territoire de)
Parabole en patois de Girproagney dans Parabole de VEnfant Pro-
digue en patois divers^ réimpression Favre (Paris, Champion), p. 90.
Corbis. — Jjocutions partieuliéres à Belfort (dans Revue d'Alsace,
1879, ;>. 329 et 1883, p. 227).
Belgique.
De Reiiïenberg. — Remarques sur les patois romans usités en Bel-
gique (Bruxelles, 1839, in-8).
Le même. — Nouvelles remarques sur les patois usités en Bel-
gique (Bruxelles,1839.---in-8}.Extiait du Bulletin de l'Académie royale
de Bruxelles, VI. Cf. Ai'ehives historiques et littéraires du nord de la
France et du midi de la Belgique, nouvelle série, II, 307, et Annuaire
de la Bibliothèque royale de Bruxelles^ 1° année.
Grandgagnage. — Etudes sur quelque» nomsd^' lieux situés en Belgi'*
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^9k REVUE DES PATOfS
que. Extrait des Annales de la Société archéologique de Namur. Voyez
aussi les Mémoires couronnés de t Académie royale de Belgique^ tome
XXVI.
Le mérna. ^ Voe(^mlaire des ancwu noms de lieu» de la Belgique
orientale (Liège, CaroDanne, 1869. — in-8).
[Poyart]. — Frandrictêmes, fcallonûmeê, fautes que eommetteni
fréquemment les Belges, \2» édition, Bruxellea» Bampdlbergha, ftSil.
— in-i2 ; xir, 2W pages.
Flaoux. •<-' Mémoire en réponse à la question proposée par rAcad^-
me raifale de Bruxelles ; quelle est l^origine de h différence qui
existe, par rapport à la langue, entre les provinces dites flamande», et
celles dites wallonnes? (Bruxelles, Demat, 1825, — in-4| 112 pages)*
Voy, Luxembourg, Liège, Br(^nt, Namur, Hainaut, Wallons
(pays).
Berne {canton de)
Parabole en patois de la montagne de Diesse, de Bieone, de Cour-
telary atde MooU^r-Granval dans Parabole de VBf^ant Prodigue en
patois divers, réimpresaioo Favre (Paris, Champion), p. 128, 153,
166, 157.
Parabole en patois de Delemont, dans Mélanges sur les Ismguse,
Paris, 1831, p. 6»0.
Berry.
Labonna. *-« Beeveil de mots et expressions qui, employés par Ra-
belais, sont encore en usage dans le Berry, <Cbatâaurout, 17 p., in*8).
Extrait de la Revue du Centre,
Coudereau. — Sur le dialecte berrichon (dans Mémoires de la &>-
ciété (Tantropologie de Paris, 2« série, I, 336).
Tissier. — Dictionnaire berrichon (Paris, Ghio, 1884. — xi, 106
pages).
Bouches du Hhône.
Parabole en patois du quartier Saint-Jean & Marseille et en patois
de Marseille; dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers,
réimpression Favre (Paris, Champion), p. 109 et 150.
De Villeneuve. — Statistique du département des Bouches-du-
Rhône (Marseille, 1821 29. — 4 vol. in-4).
Morel. — Lou Galoubé, pouésios prouvetiçalous (Avignon, 1828).
[Laugier de Chartrouse]. *— Nomenclature patoise des plantes des
environs d'Arles (Arles, Dumas et Dajre, 1859, — vin, 69 p., in-8).
Gros de Marseille. — Recueil de pouésiés prouvençalos (deux édi-
tions, Marseille, 1734 et 1763}.
Gelu. ~ Chansons provençales (2* éd. Marseille, Lafflte et Rou-
baud, 1856, in-12).
Le même. — Mesle Àncerro, chanson provençale (Marseille» C((-
moin^ 1863).
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N0TIGB8 BlBLIOGRàPHIQCJBS 995
Le même. — Lou Garagai, chanson provençale (Marseille, Camoin,
1872. — 62p.,in-8).
Feraud. -- Le Saint Evangile selon Saint-Mathieu, traduit en pr<h
vençal marseillais moderne (1866).
La Bresco, de Crousillat, avec une préfa(îe de Mistral (Àvrgnon,
1866).
CaunUfs dau village en parler de Marseille (Marseille, Boy et fils,
^869.^ 116p„in-8).
R^uia. — Nomenclature franco-provençale de* plantes qui crois*
sent dans notre région (dans Mémoires de r Académie d'Aix^ X\),
Texte en patois de Saint-Savoumin (p. xxxiv), de Maillanne (p.
xxvii), des environs d'Âix, (p. xlyi), d*Aix, (p. xux, et p. l) dans
Salut à POccitanie^ traduit en cent sept idiomes (Montpellier, Hame-
lin frères, 1886).
Bourgogne.
Glossaire alphabétique pour VintelUgence des mots bourguignons et
autres qui peuvent avoir besoin d'explication dans les Noëls de Gui
Bar&zai (Dijon, 1720. — in-8, 297 pages).
Wolienberg. — Sur le soi-disant idiome bourguignMt (dans
Archiv. de Herrig, XXVIII, 259).
Brabant*
Marchai. — Traduction de la Parabole de CEnfant Prodigue
en patoi» wallon^ parlé depuis Viviers àPOie jusqu'à Wavre
(dans Mémoires de la Société des Antiquaires^ nouvelle série, II,
p. 234).
Bresse.
Chansons en patois du pays de Bresse (dans Mélanges sur les
langues, Paris, 1831, p. 144).
Bretagne.
Qaidoz et Sébillot. — Bibliographie des traditions et de la Htté-
rature populaire de la Bretagne (dans la Aevue celtique, V, 277).
Calvados.
Gourgeon. — Gtossain^ du langage de Condé-sur-Noireau
(Caen, 1830. ^in-8;.
Lecœur. ~ Esquisses du Bocage normand, avec des remarques
sur le patois (Condé-sur-Noireau, 18^3. — in-8).
Gh. Joret. — Mandonnée en patois de Fùrmigny (dans Hevue
des Patois, l, 120).
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300 UEVCE DES PATOIS
Canada,
A. Marshall Elliol. — Speeek Mixture tu French Canûâa (dans
Tranêoetions of tke Modem Language Asgoct'ation of Âmerka^ II,
f8d6).
Cantal.
Parabole en patois d\\uri«lac,dans Pambolede VEnfant Prodigue en
patois divers^ réimpression Fa?re (Paris, Champion), p. 66.
Textes en patois deMolompise et de Salers, dans Rertêe desp, gallo-
romans, T, 124.
Catalan.
Parabole en patois catalan, envoyée par un membre du lycée de
Tarbes, dans Paroto^ de VEnfant Prodigne en patois dfrer«,réimpres-
sion Favre (Paris, Champion), p. 190.
Jaubert de Passa. — Rechetrhes historiques sur la langue catahfie
(dans Mélanges sur les langues, Paris, 1831, p, 297).
Morel-Fatio. — Note sur l'article dénvé de ipse dans les dialectes
catalans (dans Mélanges Renier, Paris, Vieweg; page 0).
Charente,
Parabole en patois poitevin (p. 42) et en patois limousin (p. 58} de
l'arrondissement de Confolens, en patois angoumoisin (p. 48) et en
patois périgourdin (p. 54) du canton de La Valette, et en un troi-
sième patois des environs de La Valette (p. 43), dans Parabole de
r Enfant Prodigue en patois dii^ers, réimpression Favre (Paris, Cham*
pion).
Texte en patois de Julienne,dans Revue des p. galto romans, 1, 1S5.
Charente-Inférieure,
Parabole en patois de Saintes, de La Rochelle et de Marennes,
dans Parabole de VEnfanl Prodigue en patois divers, réimpression Fa«
vre (Paris, Champion), p. 44, 46 et 48.
M. — Glossaire du patois Rochelais (Paris, Didot, 1861).
Gautier. — Statistique de la Cha/i'ente»Inférieure, avec des remar-
ques sur le patois (La Rochelle, 1839).
Kemmerer. — Du langage dans les campagnes de Vlle-de-Ré (dans le
\o\iTïi9\ La Charente-Inférieure, 1865).
L'abbé Rainguet. — Du dialecte romano'saintongeais de Jonzac(dans
Congrès scientifique de France, 23* session, tenue à la Rochelle, p.
404).
Les catalogues de la librairie Moquet, de Bordeaux annoncent
comme devant paraître incessamment un Glossaire saintongeais, par
Eveillé (prix : 12 fr.).
Texte en patois de Pons, dans Revue des p. gallo-romans, 1, 126.
Fariboles saintongheaises, purnal patois publié à Saint-Jean d*AngèIy
de 1878 à 1881,
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NOTICES BIBLIOGRAPHIOUES SÎT/
Cher.
Texte en patois de Saiot-Hilaire, dans Revue des p. gaUo-rofmns,!,
127.
Corrèze.
Chanl de noce en patois de Tulle, dans Romania, IX, 568.
Texte en patois de la campagne d*Us«el, dans Revue des p. ffalUh'
r&maus^ 1, 128.
CôieS'dU'Nord
Plusieurs des ouvrages relatifs aux patois de la Haute-Bretagne, qui
sont cités à Tarticle lUe-et-Vilaine, s'appliquent aux patois du dépar-
tement des C6te8-du-Nord.
Dauphiné,
Âbbé Bourdillon. — Des produeiions diverses en patois du Dauphiné
et des recherches sur les divers patois de cette province et leurs dtffé
renies origines (dans la 24^ session du Congrès scientifique de France j
t. II, Grenoble, 1858).
Dordogne,
Parabole en patois non tron nais et en patois sarladais, dans Para-
hoU de l'Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris,
Champion), p. 55 et 56.
Périgueux. — Les périgordinismes can^gés (DanedCf 1818.— in-8u
P. Mounet. — La Ménagère et le Meunier, chanson du Pèrigord
(dans Revue des Trad, pop,, II, 363).
Doubs,
Parabole en patois de Besançon,dan8 Parabole de VEnfant Prodigue
en patois divers^ réimpression Favre (Paris, Champion), p. 38.
Beauquier. — Vocabulaire étymologique des provincialismes usités
dans le département du Doubs (dans Mémoires de la Société d'èmulati4>n
du Doubs, 18 décembre 1879),
Texte en patois de Bannans, dans Revue des p. gallo-romam, 1, 132.
Dialogue en patois d'Aiiiancey et de Deservillers^ ibidem, p. 133.
Ch. Banquier. — Fot*mulettes en patois du Doubs ("dans Revm des
Trad. pap., II, 437),
Drame.
Ollivier. — Essais historiques sur la ville de Valence, avec des notes
et des pièces justificatives inédites, (Valence, Borel, 1831. — in-8).
Bellon. — La linguistique au service de l'histoire (dans Bulletin de
la société archéologique de la Drame, 1, 189; II, 48 et 142). Henseigne-
ments particuliers sur le patois dp Charpey.
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n
d96 REVUE DBS PATOIS
Boissier.— G^oMatre du patois de Die (Valence^ 1874. — in-8, 47p.)«
Moulier. — Grammaire dauphinoise, (Voyez Revue des patois, l, 147,
article Dauphiné).
Parabole de l'Enfant Prodigue ea patois de Crest,daas Ollivier, Bi*
sais historiques sur la ville de VaUnce (Voy. ci -dessus).
Parabole en patois du Buis, de Nyons, de Valence et de Die, dans
Parabole de VEnfant Prodigué en patois divers, réimpression Favre,
(Paris, Champion), p. 114, 116, 120 et 121).
Texte en patois de Luc-en-Diois (p. lvi), en dialecte moyen-dauphi-
nois de la Drônie (p. Lvri), en patois de Lus-Ia-Croix- Haute (p. lviii),
dans Salut à VOccitanie, traduit en cent sept idiomes (Montpellier, Ha-
melin frôres, 1886).
Eure,
Parabole en patois normand du pays d'Ouche, dans Parabole de
VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre, (Paris, Cham-
pion), p. 85.
Vasnier. — Petit Dictionnaire du patois normand en usage dans
l'arrondissement de Pont-Audemer (Évreux, 1862. — in-8 ; iv, 76
pages).
Eure-et-Loir.
Texte en patois de Crépainville, dans Revue des p. gallo-romans, l,
135.
Franche-Comté,
Dartois. — Coup d'œil spécial sur les patois de Franche-Comté (dans
Académie des sciences^ belles-lettres et arts de Besançon, 1850, p. 139).
Monnier. — VocaMaire de la langue mstique et populaire de la Se»
quanie (dans Annuaire du département du Jura, 1857, p. 268,et 1859,
p. 205).
Fribourg (Canton de).
Parabole en patois roman de Gruyôres^dans Parabole de l'Enfant Pro-
digue en patois divers, réimpression Favre (Paria^ Champion), p. 14X«
Grangier. — Glossaire fribourgeois (Fribourg, 1864. — in-12).
Gard.
Parabole en patois du Vigan, dans Mélanges sur les langues, Paris,
1831, p. 520.
Parabole en patois de Nimes, d'Uzès et d'Alais, dans Parabole de
VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Cham-
pion), p. 106, 108 et 140.
L'abbé Séguier. -- Dictionnaire de la langue cévenole, publié par-
tiellement dans Revue des langues romanes, XVI, 279.
Le marquis de La Fare-Alais. ^ Las CastagnùdoSy poésies langui-
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 299
doeienneê, avec notes et glossaire (2« éd. Alais, 1851. — jn-8, 501 p.).
Sur les caractères du dialecte d^Alai?, voy. Revue des langues r(mta'
nés, 1, 70.
Sur les caractères du dialecte d'Avèze, voy. Romania, VIII, 115«
Fesquet. — Le provençal de Nimes et le languedocien de Colognac
(dans Revue des langues romanes, \Y, 250%
Texte en patois de Beaucaire (page lxv), de Ntmes (p. lxvii), des
environs de Ntmes (p. Lxvni), de Vauvert (p. lxix), de Saint-Jean de
Serres (p. lxx>, d*Alais (p. lxxi), dans Salut à rOrcttanie, traduction
en cent sept idiomes (Montpellier, Hamelin frères, 1886).
Textes en patois d'Aramon, de Rrouzet et de Pouzillac, dans Revue
des p, gallo romans^ ], 137 et suiv.
Oaronne (Haute).
Doujat. — Le ramelet moundi, avec un dictionnaire de la langue
toulousaine (Toulouse, différentes éditions, en 1631, 1637, 1638, etc).
La doueirino crestiano meso en rimos, avec des remarques sur la
prononciation et rorlbographe (Toulouse, 1642, — in-12).
[Le P. Amilha]. — Le tableu de la bido del parfet crestia (Tou<
louie, Jacques Boudo, 1673 < .
Parabole en patois de la Haute*6aronno, dans Parabole de V Enfant
Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion),
p. 78.
A. Abadie. — Las regiouns del cel, traduction del franees en toulou-
sain (Berlio, Knickmeyer, 1883. — )n-8).
Poumarède. — Manuel des termes usuels (Toulouse, Veuve Sens,
1860. ^ in-8; XX, 488 p.).
Noulet et Chabaneau. — Deux manuscrits provençaux du XIV*
siècle, contenant des poésies de l'école toulousaine (Montpellier, Hamelin
frères, 1888). Cest une publication de la Société des langues romanes.
Voy. Revue des langues romanes, 4« série, I, 623.
Gascogne.
A. du Mège. — Statistique générale des départements pyrénéens,
contenant une étude sur les dialectes de la région (Paris, Treuthel et
Wurtz, 18:88-29, 2 vol.— in-8).
Cénac-Moncaut. — Voyage archéologique et historique dans les an»
ciens comtés d'Astarac et de Pardiac, ^secdes textes patois (I856,in'8).
Note philologique sur ^i} et Vodans l'idiome ^o^ron (dans Revue d'A*
quitaine, VII, 55i).
JVoïiw donnés en Gascogne aux bêtes de labour (dans Revue d'Aqui-
taine, VII, 557).
Du Peyrat. — Mémoire sur les idiomes du midi de la France en gé-
nérale sur celui du centre de la Guienne en particulier, et Glossaire,
(dans Congrès scientifique de France, 28* session tenue k Bordeaux en
Septembre 1861, t. V, p. 299 et 413).
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300 REVUE DES PATOIS
Bïschoff,^ Voyage en Gascogmd'Aqen à Aw:h (Auch, 4866.- in-i2)«
Cf. Aerué de Gofcogne, VII, 338.
Différents articles de MM. Couture, Noulet, Dulac, de Larroque,
Balencie, dans Revue de Gascogne^ V» passim ; X, 475 et 527 ; XII,
236, 309; XVI, passim ; XIX, 49 et 487 ; XXIII, 91 et 366.
Causerie littéraire sur les patois (Bordeaux, Soriano, 4879— in-iS).
J. Daste. — Essai sur les cariictêres de la langue gasconne (dans
Revue de Gascogne, XII, p. 309, 462, 548).
Luchaire. — Aquitains et Gascons, réponse à If. Paul Meyer (dans
Rei^c de Gascogne^ XIX, 53 et 161).
Genève {Canton de).
Parabole en langage genevois dans Parabole de V Enfant Prodigue en
patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 133.
Gers.
Sur le patois du département du Gers, voyez la réponse aux ques-
tions posées par i'Abbé Grégoire, dans Revue des langues romanes,
VIII, 92.
Cazeaux. — Annuaire pour Van XU, avec des détails sur le patois
de i'Armagnac (Auch, 1803. — in-4).
Parabole en patois gascon du département du Gers, dans Parabole
de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris,
Champion) p. 72.
Documents en patois du Gers,publiés par Duceré dans Revue de
Linguistique, XIII.
Texte en patois de Lectoure, dans Bévue des p. gallo-romans, I,
142.
Girofide,
Parabole en trois patois de Tarrondissemeut de la Rcole, dans
Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre
(Paris, Champion), page 50, 52 et 71.
Mourot. •:- Dictionnaire du patois de La Teste (La Teste, 1870).
G. D. — Essai gramnMtical sur le gascon de Bordeaux (Bordeaux,
Degréteau et Poujoi, 1867. — 17 p., in-8).
Document en patois de Bordeaux, publié par Duceré, dans Revue
de linguistique, XIII.
Dans le ms. de .la Bibliothèque de l'Arsenal, à Paris, n* 3548, se
trouvent trois chartes de Tabbaye de Sainte-Croix de Bordeaux en
langage du pays (p. 129).
Grisons (canton des).
Parabole en patois de la Haute-Ëngadine et de la Basse-Engadine,
dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression
Favre (Paris, Champion), p. 136 et 138,
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NDÏIOKS lilBLIOGUAPHlQUES oOl
Haimiut.
Parabole en patois des environs de Mous, dans Parabole de VEn-
fant Prodigue en fatoU divers, réimpression Favre (Paris, Champion),
p. H.
H, Deimothe. — Scèfies populaires mofUoises, avec un glossaire
(Mens, Hoyois, 1841).
Essai ^une pkonètonomie du Hainaut (Mons, Dequesne-Masquillier,
1868. — in.8).
Sigard. — Glossaire étymologique nionloi» (Bruxelles, 2« édition,
l«TO. — in-8. 408 pages).
UcraulL
Parabole en patois d^Agde, de Lodève et de Montpellier, dans
Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre
(Paris, Champion), p. 92, 93 et 09.
Barthès. — Prumié Bouquet, poésies languedociennes avec un
avant-propos de Mari us Bourelly et des notes sur Torthographe et la
prononciation languedociennes (Montpellier, Hamelin frères, 1878.
— in-12 ; 475 p.).
F.*R. Martin. — Les loisirs d'un languedocien, (Montpellier, Se-
valie. 1827.— in-8, 308 p.).
Ch.de Tourtoulon.— iVote sous le dialecte de Montpellier (dans Ikvue
des tanguas romanes., \, 119-125).
Loret et Barrandon. — Flore de Montpellier (Paris, Delahays,
1876. — in-8; XLVin, 920 p.).
A. Roque-Ferrier. — Poésies languedociennes de Guiraldenc
(dans Revue des langues romanes^ XVII, 220; XVIII, 90; XXII, 80
et 281).
Le môme.— Le vin du purgaloiref conte inédit en vers loftgue-
dœiens^ avec des remarques linguistiques (dans Revue des lan-
gues romanes, XXVI, 177).
Le même. — Fouines extraites de ta deuxième satire de Perse
traduite en vers lodévois, par M, Motimer (dans Revue des tan-
tfues romanes, XIX, 24).
Westpbal-Casteloau. — Termes de marine et de pêche en usage
au grau de Palavas (dans Revue des langues y^oman^^, XX III, 130).
W. Mushacke. — Gesehichiliche Entwickelung der Mundart
von MontpelUer(}\e\\hToniï, Henninger,l884.— in-8, 166p«,dans les
F^nzdsisehe Studien, I\', fasc. 5). Cf. Romania, XVI, 608.
Texte eo patois de Lansargues dans Salut à VOceitanie tradmit
en cent sept idiomes (Montpellier, Hamelin frères, 1886}, p. lxxii.
Lambert. — Conte en patois de Montpellier (dans Revue des
langues romanes,i^ série, I, 588;.
Espagne. — Inscriptions languedociennes contemporaines rcr
cueilUes à Montpellier {dfins Revue des langues romanes, 4* série,
!,«»).
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302 RSVUE DKS PATOIS
Ille-et-Vilaine.
Le Mièr» dé QiiPt|.> — LùU alphabétique de quelques mois
en usage à Rennes (duamMàsÊÊmt» 4t la Société des Antiquaires,
VI, 235, et dans Mélanges sur k^kmn^mi^ Paris, 1Ô31, p. 235).
Texte en patois de Saint-Méloir-de«-Owii»^iBs Eemêedes p-gal-^
lo-romans, I, 144.
P. Sébillot. — Contes en patois de 5am/-ifeto H 4f Avrf (dans
lUvue des patois, I, 216 et 219).
Laisnel de La Salle. — De quelques traHtionSy préjugés, dic-
tons et locutions populaires de V arrondissement de La Châtre
(dans le Moniteur de Vlndre^ octobre-décembre 1853).
Indre-et-Loire.
De Croy. ^ Etudes statistiques sur le département d[ Indre-et-
Loire, avec un chapitre sur ridiome Tourangeau (Tours et Paris,
1838. — in-12).
Isère.
Vallier. — Sur l'origine des noms de l'Isère et de la Tarentaise
(dans Petite revue dauphinoise, 1880, p. 17).
Texte en patois.de Corps (p. lix), des environs de Grenoble et de la
vallée inférieure de l'Isère (p. lx), en dialecte nord-dauphinois de
l'Isère (p. Lxi), dans Salut à VOceitanie traduit en cent sept
idiomes (Montpellier, Hamelin frères, 1886).
Italie.
G. Piolti. — Petit glossaire du patois français de Cesana Tori»
nese (appendice IV d'une brochure intitulée : Nei dintomi di Ce-
sana. Extrait du Bulletin du Club alpin Italien, XX, n« 53. —
Turin, 1887).
Gaidoz. — Les vallées françaises du Piémont (dans Annales de
l'Ecole Ubre des sciences politiques^ H, 53. Cf. Aomanta, XXI, 632.
Jura.
Monnîer. — Vocabulaire de la langue rustique et populaire
du Jura, précédé d^observations grammaticales et de chansons
(dans Mélanges sur les langues, Paris, 1831, p. 30 et 150).
Toubin. — Recherches sur la langue bellau, argot des pei-
gneurs de chanvre (dans Mémoires de la société d^Emulation
du Douas, 6 juillet 1867).
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306
^ Beqmeiques coutumes y pi^verbes et locutions du
de SaHns (dans Mémoires de la société d'Emulation du
Ifmtàs, 1868, p. 283).
Gascon. — Quelques expressions et locutions usitées en Fran-
che-Comtë et particulièrement à Dole (dans Mémoires de la
société d'Emulation du Doubs, 1870-71, p. 101)-
Landes,
J. Beaurredon. ^ Etudes landaises^ contenant un Essai de phi-
lolagie landaise (Pau, MenHière, 1877. — in-8).
Documents en patois des arrondissements de Dax et de Mont-de-
Marsan, publiés par Duceré, dans Revue de linguistique, XIII.
Languedoc.
La bibliothèque de Nimes contient différents manuscrits de Tabbé
Séguier et de Ruiman sur le languedocien. Voy. Gard.
[Astruc]. — Mémoires pour C histoire naturelle de la province
du Languedoc, et en particulier du langage de cette province
(Paris, 1737).
De Belleval. — Nomenclateur botanique languedocien (dans
Annuaire de la société d'agriculture du département de VHé-
rault, Montpellier, 1840).
Roque-Ferrier. — De la substitution du à à Tl (dans Bévue des
langues romanes, XXIV, 187). Cf. Rùmania, XIII, 177.
Germain Encontre. — Una coursa de bioous, poème en quatre
chants en vers languedociens (Nimes, 1839).
Liège.
Lejeune. ^ Flore des environs de Spa (Liège, Duvivier, 1811-
12. — in-8, 2 vol.).
Parabole en patois de Liège, dans Parabole de VEnfant Prodi-
gtif* en patois divers, réimpression Pavre (Paris, Champion), p. 6.
Simonon. — Poésies en patois de Liège, précédées d^une disser-
tation grammaticale sur ce patois et suivies dPun glossaire
(Liège, Oudard, 1845).
L. M[icbe6lsJ. — Grammaire élémentaire liégeoise (Liège, F.
Renard, 1863. — in-8; vi, 160 pages).
Forir. — Dictionnaii'e liégeois-français (Liège, 1875. —2 vol.
in^).
Limousin.
Sauger-Préneuf. — Dictionnaire des locutions vicieuses usitées
dans le midi delà France, et particulièrement dans la ci-devant
province du Limousin (Limoges^ 1825. — 264 p., in-12).
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â04 RëVUë des PA.TOiS
Loire.
Complainte populaire eu langage de Saiut-Genest-Maliifaux^ dans
Rùmaniûy II, 474, de Fraisses, ibid.. H, 475, et IV, 116, de Marihes,
ibid., II, 65, et IV, 116 (textes recueillis par M. Smith).
Loire (Haute).
Gaidoz et Sébillot. — Bibliographie des tradiliotis et de la lilté-
rature populaire de V Auvergne et du Velay. Voy. Auve)*gne.
Parabole eu patois des environs du Puy, dans Parabole de l'En-
fant Prodigue en patois divei% réimpression Favre (Paris, Cham-
pion), p. 101.
Deribier de Cheyssac. — Description statistique du département
de la Haute-Loire (Paris et le Puy, 4824,— in-8). Renseignements dé-
taillés sur les patois.
Le même. — - Vocabulaire du patois du Velay ef de la Saule-
Auvei'gne (dans Mémoires de la Société des antiquaires de France^
IX, 361).
Arnaud. — Flore du département delà Haute Loire (dans An-
nales de la Société d'agriculture du Puy^ XVIII, 373).
Moussier. — Catalogue des Ofiimaux vertébrés de la Haute-
Loire (dans Annales de la Société d'agriculture du Puy, XVIII,
373).
Pomier. — Manuel des locutions vicieuses les plus fréquentes
dans le département de la Haute-Loire (Le Puy, Pasquet, 1835).
Textes recueillis par M. Smith :
lo Complaintes populaires de St-Homain-le-Chalm et de Vorey
en français mélangé de patois, dans itomanta, II, 473. et IV, 109/
2o Chants de quête en patois de Chamalières, dans Bomania, II,
59 en patois de Dunières, ibid,^ H, 63, en patois de St-Just-Malmont,
ibid,f II, 64, en patois de St-Germain-Laprade, ibid,^ II, 66.
3^ Chansons populaires en patois des Beaux, près Yssingeaux^daos
Bomania, VII, 71, en patois de Rosières, ibid., VII, 80.
4® Noëlsen patois de St* Pierre Eynac et de Vorey, dans Romania^
VIII, 414, en patois de Retournaguet, ibid., VIII, 446, en patois de
PolignactWd., VIII, 421.
&^ Chant de noce en patois de Vorey, dans Bomania, IX, 568.
6^ La PorcheronnCy avec des couplets en patois de Vorey, dans
BomantUy X, 584.
Loire- Inférieure.
Eude). —Les locutions nantaises y avec une préface par Charles
Monselet (Morel, 1884).
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NOTICES BIBLIOGIIAPIIIOUES £05
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sion^ tenue à Orléans, t II, 200).
Boucher. — Deux Mazarinades en patois orZeanai« (édition nou-
velle, Orléans, Herluison, 1875. -- xxin, 96pajes).
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Parabole en patois lorrain, dans Parabole de V Enfant Prodigue
en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 23.
Jouve. — Bibliographie du patois lon*ain (Nancy, Lepage, 1866.
— in-8).
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ment dtms la ci-devant province de Lon'oiwe (Nancy, 1807.— in-8).
L. M. P. — Dictionnaire patois-français de la Lorraine et parti-
culièrement des Vosges.
Marchai. — Poésies populaires de la Lorraine (Nancv, Lepage,
1854).
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Lot-et-Garonne,
LafoDt-du-Gujula, le père. —Notice sur le langage des habitants
du département de Lot-et-Garonne (dans le Deuxième recueil des
travaux de la Société d^agnculture, sciences et arts d^Agen,
1812, p. 154).
Poati. — Dictionnaire de la langue romano^agenaise.
L'^zèt*e*
Parabole en patois du département de la Lozère, dans Parabole
de VBnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris,
Champion), p. 97.
La romance de Clotilde, signalée ci-dessus, p. 152 a été publiée
de nouveau dans l{omania,y\, i31.
Luxefnbourg.
Parabole en patois ardennois entre Neui'chàteau et Bouillon, dans
Parabole de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression
Favre (Paris, Champion), p. 20.
hBsnoY.-^Dictionnaii^e wallon-français à r usage des habitants
de la province de Luxembourg et des contrées voisines (Neufclm-
teau, ches l'auteur, 1856» — in-12).
Stronck. — HistorischphilologischeStudienùber desbelgische
Gallien.,.,mit besonderer Berucksichtigung des luxemburgisehen
BEV. D. PATOIS. 20
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306 REVUB DBS PATOIS
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Luxembourg, 1869, page 271).
Beauvois. — Les langues et les littératures française et alle-
mande dans le grand duché de Luxembourg (dans Polybiblion^
1880, p. 167, 351 et 448).
Sur le patois du duché de Bouillon, voy. Revue des langues ro-
manesy «■ série, VII, 64 et 168.
Lyonnais.
Sur c ambaissi, ambiorses » en lyonnais (Cf, Revue des Patois^ I,
73), voy. Revue des langues romanes, 4« série, I, 309.
Puitspelu. — « Orolhi, graula » en lyonnais (dans Revue des
langues romand, 4* série, I, 311).
Le même. — Le lyonnais « gratoDs, griatons » (dans Revue des
langues romanes, h série, I, 435.
Pbilipon. — L'a accentué précédé dune palatale en lyonnais
(dans Romam'a, XVI, 263).
Maine»
De M[onte8sonJ. — Vocabulaire des mots usités dans le Haut-
Maine (2e édition. Le Mans et Paris, 4859. — 500 pages).
Chardon. — Etudes sur le dialecte et le patois du Maine (Le
Mans, 1869. — in-8, 34 pages). Extrait du Bulletin de la Société
d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe.
Manche.
La Marche. — Extrait dun Dictionnaire du vieux langage ou
patois des an^ondissements de Cherbourg, Valognes et Saint-Lô
(dans Mémoires de la Société académique de Cherbourg, 1843, p.
125, et dans Notices et documents publiés par la Société archéolo-
gique de la Manche, tome I. première partie).
Joly Sénoville. — Le patois parlé dans la presqu'île du Coten-
tin (VaJognes, 1882.— in-8,48 p.).
Sur VEssai sur le patois de la Bague de J. Fleury, voy. Litera-
risches Centralblatt fur Deut^chland, 4 juin 4887, et Revue Criti-
que, 4 juillet 1887.
Marne.
Hubert. — Notice sur la commune de Courtisais (dans Annuaire
de la Marne, 1820, p. 226).
Recherches nouvelles sur le patois de Courtisais (dans Mélan-
ges sur les langues, Paris 1831, p. 219).
Chalette. — Précis de la stastique du département dz la Marne
(1844), Remarques sur les patois.
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kOTIOBS BIBLIOaRAl>ÛlQUES 307
Saubinet. — Vocabulaire du bas langage rémois (Reims, Bris
sarl-Binet, !845. — in-18, 116 p.).
GaleroD. — Variétés rémoises (Reims, BriBsart-BinetjiSoS.—in-U).
Marne {Haute),
Mulson. — Vocabulaire langrois (Langres, Dafay, 1822).
Mayenne.
Verger. — Notice sur Jublains, avec un vocabulaire des vieux
mots en usage dans le départeraeot de la Mayenne (2* édition, Nantes,
Mellinet, 1833).
Meurthe.
Jouve. — Recueil nouveau de vieux noëls en patois de la Meur-
the et des Vosgts. Voy. Vosges.
Meurtkz-et'Moselle .
Parabole en patois d'Onville, ancien canton de Gorze, dans Pa«
rabote de l'Enfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre
(Paris, Champion), p. 21.
Parabole en patois de Vaudemont dans Parabole de V Enfant
Prodigue ei» patois divers, réimpression Favre (Paris, (Champion),
p. 25.
GrîllA de B«OMlin. —* Rapport sur les monuments historiques
des arrondissemeiUs de Nancy et de Tout, avec des textes patois
(Paris, 1837. in-4). Dans la Collection des Documents inédits sur
Vhistoire de France.
Glesse. — Le patois lofram de Fillières (dans Mémoires de
F Académie de Stanislas, i"* série» VIII, 308). Cf. Annales de la
Société d émulation des Vosges, 188!i.
Le Lorrain peint par lui-même, almanach curions et émuzant,
avec des textes patois. C^est dans cette publication qu'ont paru en
1833 et 1854 les Vocabulaires patois du j ays Messin de Jaclot de
Saulny, publiés à part (Paris, Borani et Orox,1854.*-in-12, viii, 60 p.)
Daras. — Remarques sur quelques valeurs phoniques du pays
Mesein (Metz, Rousseau- Pallez, 1861. — iD-8).
Lorrain. — Glossaire du patois Messin ç!îfincY, Sidot, 1876. —
in-8, 63 pages.)
Le livre d* Adam, Les pa/oû lorrains, (voyez ci-dessus, p. 151) con-
tient des textes en patois des localités suivantes de Meurthe-et-Moselle:
Domgermain, page 309 ; Mailly, p. 408 et 409 ; Diarville, p. 412 ;
Serres, p. 432 ; Landremont, p. 436 ; Lachapelle et Thiaville, p. 437 ;
MolneviUe, p. 440 ; EinviUe, p. 445 ; Fraimbois, p. 447,
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3U8 UEVUK DES PATOIS
Meuse,
Denis. — Du patois de la Même (Commercy, 1806).
Cordier. — Vocabulaire des mots patois en usage dans le dé-
partement de la Meuse (Paris, Duvergier, 1833, in-8 et Mémoii^es
de la Société des Antiquaires. X, 416).
lAbourasse, — Glossaire patois de la Meuse (1887).
Horning. — La diphtongue aw dans deux patois du Batrois
fdaiis Revue des p, gallo-romans, 1, 29).
Morvan,
Parabole en patois du Morvan dans Parabole de l'Enfant Pro-
digue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion),
p. 10.
Namur.
Parabole m patois de Namur, dans Parabole de l? Enfant /Pro-
digue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 9.
Ghavée.— Français et wallon{P&ns et Bruxelles, 1857.— in-12;
Vf, 224 pages).
Glossaire namuivis- français, publié par le journal La Mannile
depuis mars 1883.
Neuchatel (canton de).
A. G. Glossaire tieuchat^lois (2« édition, Neuchatel, 1858, — 350
'parabole en patois broyard dans Parabole de C Enfant PfiHiigue
en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 126.
Xord.
Lebeau. — Tf*adu€tion de la Parabole de VEnfant Pi^odigue en
patois de C arrondissement dPAvesnes (dans Mémoires de la So-
ciété des antiquaires, X, 470).
Parabole en patois de Cambrai dans Parabole de VEnfant Pro-
digue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 12.
Escallier. — Remarques sur le patois (Douai, Wartelle, 1856.
-in-8, XII, 660 pages.)
Hécart. — Vocabulaire rouchi-françau (3« édition, Valencien-
nes 1834. — XVI, 504 pages).
Yseux. — La langue d'oïl et le tvallon roucM (dans Revue ca-
tholique de TUniversité de Louvainy 1879, p. 25^ et 349).
Laigle. — Causerie sur le patois et les provincialismes de Var-
rondissement de Valendennes ( Valenciennes, Henry, 1885. — in-8).
Legrand. — Dictionnaire du patois de Lille et de ses environs
ff édition. Lille, Vanackère, 1856. -~)n-i2 ; xviii, 455 pages).
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NOTICES BiBLlOGRAPHlQUES 300
Vermesse. — Vocabtdau'â du patois lillois (Lille, Béiiague, 1861.
— in- 12; xviii, 155 p.)
Le même. — Dictionnaire du patois de la Flandre française
(1867). — Cf. Revue antique, 1867, art. 225. et Revue des Sociétés
savantes, 1869, 4e série, U IX, p. 398.
Debuire du Bue. — Glossaire lillois (Paris et Lille, 1867. — in-8;
87 pages). Le même auteur a publié des Chansons en patois de
LiUe.
[Al. Faidherbe]. — Bluette grammaticale à propos au patois
(dans les Mémoires de la Société d'émulation de Roubaix, t. VII),
Tiré à part.
Deerousseaux. — Chansons et pasquilles lilloises (nouvelle édi-
tion, 1865,4 vol. in- 12).
GîUiéron. — Le suffixe « ellum » dans les patois du nord {dans
Revue des p. gallo-romans, 1, 33).
Devanne. — Conte en patois de Prouvy (dans Revue des patois,
1,220).
Nonnandie,
Parabole en patois du centre de la Normandie, dans Parabole de
^Enfant Prodigue en patois divans, réimpression Favre (Paris,
Champion), p. 148.
De Gervâle. — Recherches sur les anciens noms de lieu en
Normandie (dans Mélanges sur les langues, Paris, 1831^ p. 224j,
Edélestand et Alfred du Méril. — Dictionnaire du patois nor-
mand (Caen, Mancel, 1849).
Julien Travers. — Glossaire du patois normand, de Louis Du-
bois (Caen, Hardel, 1856. - in-8, xl, 440 p.)
Le Héricher. — Histoire et glossaire du normand (Avranches et
Paris, 1862. — 2 vol. in-8).
Du même. — Littérature populaire de la Normandie (dans Mé
moires de la Société archéologique d" Avranches et de MotHain,
tome VII).
Levarasseur. — Remarques sur quelques expressions usitées en
Normandie {Cuen, LeBlanc-Hardel, 1878. — in-8, 108 p.). Extrait de
Tannée 1878 de VAnauaire Normand»
H. Moisy. — De quelques modes de prononciation usités en pa-
tois no}jnand (dans Revue histofique de r ancienne langue ftan-
çaise, 1877).
Deux articles de M. Joret sur quelques expressions normandes
dans les Mémoires de la Société de linguistique, III, 417 et VI, 273.
Remarques sur la Flore populaire du Bessin, par Pluquet, dans
Mémoires de la Société linnéenne du Calvados, 1824, p. 272.
Pluquet. — Contes populaires, préjugés, patois, pi^verbes,
noms de lieux de Varrondisscment de Bayeux (2* édition, Rouen,
Frère, 1834. — xiu, 163 p., in-8).
Decorde. — Dictionnaire Au patois du pays de Bray (Rouen,
1852. - in-8, 140 p.).
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diO HEVUE DES PATOIS
sur e devant a «n normaod, troy« Beets, 0 Irntf ch vor lateinis^
chen A (Darmstadt, Otto, 1888). Cf. Romania^ XVI, 560.
Lé docteut A. » Mot$ paloU recueillis dan» le canion de
Crenpy (in*8, s. I. n. d.).
Gilliéron. — Le suffixe « ellum > dans les patois de l'Oise (dsDs
Rm)ue desp,ffallo^omans, ], 33)«
Ortie.
Chrélien. — Usages, proverbes et anciens mots de Varrondiêse-
ment di" Argentan (Annuaire A rgenténois, 1835).
Pas'de Calais.
Advielle. — Le patois artésien et les chansons de la fête d'Ar-
ras (Paris, Caix, «882.— in-8. 16 pages).
Grammaire artésienne (Saint-Omer, 4772. — in-12; 107 p ) Cf.
Revue des langues l'omanes, XV, 64, à propos des réponses aux
questions de Tabbé Grégoire.
Deseille. — Glossaire du patois des matelots boulonnais (Paris,
Picard, 1884. — in-S, 436 p.).
Sur une particularité du patois picard du Boulonnais, vo/. Roma-
ma, Xlli, 422.
Parabole en patois du canton de Carvin, et en patois de la ville
de Saint-Omer, dans Parabole de VEnfant Prodigue en patois dir
divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 16 et 18«
Gilliéron. — Le suffixe « ellum >< dans le patois du Pas-de^
Calais (dans Revue des p, gallo-romans, I, 33).
Edmond Edmond. — Lexique Saint- Potois (dans Revue des p.
g allô -romans, \, 54).
Le même. — Chanson en patois d'Berlin-le-Sec. — Une scène
de l'ancien carnaval de Saint-PoL — Fragment de seimon en
patois de Wavrans. - Conte en patois des faubourgs de Saint-Pol
(dans Revue des p, gallo-romans, I, 97, 99, 105, 107).
Perche.
Ach. (îenty. — Les œuvres poétiques en patois percheron de PieiTC
Genty (Paris, 4863. - in-12; lxxu, 70 pages).
Vailerange. — Le Clergé, la Bourgeoisie, le Peuple, etc. (Paris,
Passard, 4864). Ce livre contient, page 423 et suiv., un glossaire per-
cheron.
Picardie»
Satire d'un curé picard (Avignon, Claude Lenolume,17o4.— in-12).
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NOTICES BIBUOQRAPHIQUES 811
Grégoire d'Esaigny. — Mémùité sur CoHgiHi et kê earaeîèfe$
de la langue picarde (dans Magasin encyclopédique de MilliH^
f6ii,t. V, p. 116 et 841).
Corblet. — Glossaire étymologique et comparatif du patois pi^
tard ancien éi moderne (Va^fiBi 1851. ^ in-S, 619 p.). Extrait des
MémoiTH de la Société dés antiquaires de Picardie, t. XL
Paris d'Amiens. — Note sur l'orthographe picarde (Londres,
1862).
Jouadcoux. — Essai sur VOrigine et la ft)rmation du paî0is pi*
card (1873, 64 p., in-12).
Le âiéme. ^ Btudes pour sérier à un glossaire étymologique
du patois picard, (Paris, Picard» 1880, in'4 ; m, 294 pages). Cf.
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 1880, p. 631).
Sur c detant a en picard, voyes BeeU, 0 und G H vor latHnis*
ehen A (Dannstadt, Otto, 1888). Gf* Romania, XVI, 580.
Poitou,
L. Favre. — Glossaire du Poitout de la Saintùnge eî de l'Auniê
(Niort,1867.— in-8;LXxxiv. 356 pages). Et Supplément aux glossai-
res du Poitou publiés jusqu'à ce Jour (Niort, 1881 .— in-8, 52 pages).
Hichard. — Les ouvres de Jean Drouhet (Nouvelle édition, Poi-
tiers, Druineaud, 1878).
De la Fonteuelle de Vaudoré. — Recherches sur la lariaUé poi-
tevine (dans Èulktin dé ta Société d'agriculture, belles-lettres et
arts de Poitiers, lit, 33 et 201).
Pressac. — Poésies patoises de Vabbé Gusteau, suivies d'un glos-
saire poitevin (Poitiers, Oudin, 1861. — in-12).
Dugast-Matifeux. — Traduction en vers poitevins de la pre-
mière églogue de Virgile (dans Revue des provinces de VOuest,
VL 233).
Différents articles de Rondier dans Le Mellois, 2, 9 et 16 juin, ei
28 juillet 1861.
De Gennes. — Sur Vœuvre du patois poitevin (Poitiers, Dupré,
1863. - in-8, 29 pages).
Lalanne. — Glossaire du patois poitevin (Poitiers, 1868. — in-8,
XL, 264 pages). Cf. Revue des Sociétés savantes, 4* série, ix, 405.
Lévrier. — Dictionnaire étymologique du patois poitevin (Niort,
Mercier, 1867. — in-8, 195 pages).
DuvaL — Etudes antiques sur les patois poitevin (Niort, Mer-
cier, 1867. - in-8, 12 p.).
Sglogues poitevines par feu Messire Jean Babu (Nouvelle édi-
tion, Niort, Favre, 1875. - in-i2, 404 pages).
Poëy-d*Avant. — De ^influence du langage poitevin sur le style
àe Rabelais {P&r'is, Techener, 18i')5. - in-8). Extrait du BtiZ/e/m rftt
Bibliophile, 1855, p. 2H.
Provence,
Ornithologie ou dénomination provençale française de tous les
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B12 REVUE DLS PATOIS
oiseaux connus en Ptwence^ par un amateur (Marseille, Rousian,
i76Ô. — 8 p. in-i).
Achard. — Syntaxe de Vidiome provençal (dans Revue des lan-
gues romanes^ XIII, 13).
M. G[arcin] a publié deux ouvrages sous le titre de Nouveau die-
tionnaire provençal français. Le second a paru à Draguignan, chez
Fabre, en 1841 (2\ol. in-8).
Grammaire françaUe expliquée au moyen de la langue pro-
vençale (Marseille, Camoîn, 1826.— viii, io2 p., in-S). Cf. Bévue Cri-
tique, 1866, p. 404.
J. B. Reynier. — Les provençalismes corrigés (2« éd. Marseille,
chez l'auteur, 1878. ^ 188 p. ia-8.)
Gabrieli. — Manuel du provençal ou Les pt^vençalismes corri
gés (2e éd. Marseille^ chez l'auteur, 1878. — 188 p. in-8).
J. J. Castor. — L*inlei*prète ptx>vençal, contenant un choix de
45000 tomes provençaux (Apt. Clauzel, 1843. — xvni, 292 p. in-12).
Roumanille. ~ Li provençalo, recueil de poésies diverses, précé-
dées d'une introduction par M. Saint-René'Taillandier, et suivies
d'un glossaire (Avignon, Séguin, 1852. — xlv, 437 p. in-12).
Prusse française.
Parabole en patois de Malniédy dans Parabole de VEnfanl Pt^o-
digue en patois divet'S^ réimpression Favre (Paris, Champion), p. 7.
Gaidoz. — Malmedy et la Wallonie prussienne (dans Je Cor-
respondant, 10 septembre 1886). Spécimens de patois.
Puy-de-Dôme,
Parabole en patois de Saint- Amand-Tallende, dans Parabole de
VEnfant Prodigue en patois divef*s, réimpression Favre (Paris,
Champion), p. 64.
Pyrénées (Basses).
Fablas causidas de Lafontaine en bers gascouns (Rayonne,
Fauvet-Duhart, 1776). Contient un Diccionnariot gascoun é
fronces.
Lagravère. — Poésies en gascoun (Bayonne 1865).
Duceré. — Petit vocabulaire en pur gascon bayonnais (dans
Bévue de linguistique, XIII, 395).
Documents en patois divers de Tarrondissement de Bayonne et de
Tarrondissement d'Orlhez, publiés par Duceré dans Bévue de linguis-
tique, xin.
Pyrénées (Hautes),
La Boulinière, — Itinéraire descriptif et pittoresque deH Hautes-
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KOTiCES BlfiLlOGRAPHIQUES 313
Pyrénées, avec un chapitre sur le langage, et des poésies du Bigorre
(Paris 1825, 3 vol. in-8).
Cordier. — Dictionnaire des patois du Lavedan et de Bigorre
(dans Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau,
octobre 1876).
Cordier. — Etudes sur le dialecte du Lavedan (Bagnères, J.
Cazeneuve, 1878).
Pyi*énéeS'Onentales,
Parabole en langue catalane des Pyrénées-Orientales, dans Para-
àùle de VEnfant Prodigue en patois divers, réimpression Favre
(Paris, Champion), p. 83.
Quercy.
Adrien Paxes. — CoV de floitos é coV d'estuflols, avec un glos
saire (Paris, 1884.— 216 p., in-i2).
Rhône.
L. Clédat. — Saint'Jaqueme (dans Lyon-Bevue, décembre 1882
et janvier 1883). Il faut prononcer Jakme et non Jaquême.
Puitspelu. — Un conte en patois de SaintSymphorien sur-
Coise, du commencement du siècle (dans Revue des Patois, I, i07).
Dr Gonnet. — Chansons populaires en patois du Bois-dOingi
<dans Revue des patois, \, 129)
Philipon. ~ La naissance de Lugdunum (dans Lyon-Revue, 31
mars 1887). Dans cet article^ M. Philipon explique le nom de Four-
vîères par « forum Varii. »
Philipon. — Etude sur le patois de Saint-Genis-les-Ollières
(dans Retme des patois, I, p. 258).
Puitspelu. — Sur une dérivation populaire et lyonnaise du
participe passé (dans Revue des patois^ I, 214).
Bouergue.
J. Daw9à.^ P7*overb€s patois (dans Mémoires de la Société des
lettres, sciences et arts de CAveyron, V, 437^.
Sur la limite du tch, dj, ou j, vis-à-vis du tz et dz, voyez Durand,
De Vinfluenee des milieux sur les caractères de race chez Vhom-
me et les animaux (Paris, Germer-Baillière, 1868. — 60 p., in-8).
De nouvelles Notes de philologie rouergate, par M. Durand (voy.
Revue des patois, T, 76) ont paru dans la Bévue des langues ro-
maneSj IV® série, I, p. 296.
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314 REVUE DBS PATOIS
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Burgaud des Marets. — Ùiclionnaire Saintongeais (Paris, Didot,
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blicaine de Saintes, 1849).
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Paris, 1869. — in-8, 432 pages).
L. C[outure]. — Patois saintongeais en Gascogne (dans Beuue
de Gascogne, XVI).
Boucherie. ^Patois de la Saintonge [dans Bulletin de ta Sodéii
archéologique de la Charente, 4« série, 1, 157).
Saône {Haute).
Parabole en patois de Champagney, de Vauvilliers, de Yesoul et
de Cliamplille, dans Parabole de PRnfUnt Prodigue en patois
divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 31, 33, 34 et 36.
Ch. Grandmougin. — Chansons populaires en patois de Neurey-
en-Vaux (dans La Tradition, ï, 232 et 274).
Saône-et-Loire.
Simonet. — Vocabulaire des patois d'Ùchon (Paris, 1859).
Guillemin. — Glossaire du patois de l'ancienne Bresse châlon-^
naisè, et notamment du canton de Saint Germain-du- Bois (dans
Mémoires de la Société archéologique de Châlons-sur-Saône^ IV,
p. 129).
Combler. — Contes populaires en patois de Germolles (dans
Revue des patois, I, 134 et 201).
Martin. -— Chanson populaite en patois de Saint-Amour,
Saône-et-Loire (dans Revue des patois, 1, 135).
Savoie,
Vallier. — Sur l'origine des noms de r Isère et de la Tarentaise,
Voy. Isère.
iN. Martin. — Noêls anciens en patois de la Maurienne.
Despine. — Recherches sur les poésies en dialecte savoyard
(dans Revue savoisienne, 1864).
L'abbé Brunet. — Essai sur les patois des arrondissements
d'Albertville et de Moutiers (dans Recueil des Mémoires de l'Aca-
démie de la val d'Isère, Moutiers, 1867).
L'abbé Pont. — Vocabulaire du Tetratsu de la Tarentaiês
(Chambéry, 1869).
Gilliéron. — Importation directe du français à Villard-de-
Beaufort (dans Revue des p. gallo-romans, I, 30).
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N0TIGB8 BIBLIOGRAPHIQUES 815
Le même. -« Ltf êUffixe « ellum n en Savoie {dune Revue den p.
galUhromanê, I, 41).
Possoz. — Chanson en patois de Seez (dans Revue des patois,
1,226).
Savoie (Haute).
Pait^ de Martine et de Saint-Paul en i792 et 1880 (dans
Revue savoisienne, février 1880).
Seine.
Agnel. — Observations sur la prononciation et le langage rus-
tique des environs de Paris (Paris, Schlesioger et Dumoulin, 1855.
— 118 p., in-»2).
Le même. — De Pinfluence du langage populaire sur la forme
de certains mois de la langue française (Paris, Dumoulin, 1869.
— 182 p., in-8).
Ch. Nisard. — Etude sur le langage populaire ou patois de
Paris et de sa banlieue {V2s\s, Franck, 1872).
0. Jespersen. — Troch af det fHÈrisùke vulgœrsprogs grammatik
(dans Kort Udsigt over det philologisk-histonscke Samfnnds Virksom-
Kêd, Kjabtinbftttl, 1880, p. 93).
Slede. ^ Sfntaktfsehe Eigentûmlichkeiteri âer Umgangsspimhe
tceniger gebitdeter Pariser (Berlin. 188q).
Seine-et-Marne .
Bourquelot. -» Paioiê du pays de Provins. (Meaut, 1870).
Des Etangs. — Flore populaire de VAube et des environs de Pro-
vins. Voyez .4 ube.
Seine* Inférieure.
Chassant. — Muse normande de Louis Petit, de Rouen, en patois
normand du XVIP siècle. fRouen, 1853).
De la Querière. — Traité de prosodie normande (Houen, 1826, in-8),
Extrait des Prorès-rei'baux de la société d'émulation de Rouen, année
1826, p. 32.
CoUen-Castaigne. — Essai historique et statistique sur la ville de
Bolbec, atec un rocabulaire cauchois (Bouen, 18;^).
De Ffesnay. — Mémento oit recueil courant de divers mots, expres-
sions et locutions tirés du patois du pays de Caux, et partieulièrement
du canton de Tôtes (Rouen, 188. . — in-8, 300 p.».
Sèvres (Deux),
Beauchet'Filleau. — Essai sur le patois poitevin du canton de Chef-.
Boutonne et des communes voisines (Alelle, 1864. — in 8, 296 p.).
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316 RE V Lit DES PATOIS
Ronde en patois de Mazières, dans Revue des p. gaUo-nmMiMf î,
130. Une note dit que la prononciation êeule (?) est de Mazières.
Sotnme,
André de Poilly. — Coup d'oeil sur Vidiome picard de l'arrondiue-
ment d'AbbetiUe (dans les 91 maires de ki Société d^émitlatUm d^Ahbe-
ville, 1833, p. H8).
Giliiéron. — Le suffixe « ellum » dans les patois de la Somme (dan?
Revue des p. gallo-romans, I, 33).
Suisse .
J . L. M. — Bibliothèque romane de la Suisse, ou Recueil de morceaux
écHts en langue romane de la Suisse occidentale (Lausanne, 1856).
Morf. — « Manducatum > =s ^manducatami^ en calaisan et en vandotg
Mans Romania, XVI, 278).
Tarn.
Parabole en patois du département du Tarn, dans Parediole de /'£it«
faut Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion),
p. 95.
Daubian. — Le Misanthrope converti, comédie en cinq actes, en vers
|Mito» (Castres, Rodière, 1797.— in-8).
De Clausade. — Poésies languedociennes et françaises é^Auger
Gailla^iL (Albi, Rodière, «843. — in-lS; \liii, 326 p.).
Tarn-et'Garonne,
Parabole en patois de Montauban, dans Parabole de V Enfant Prodi-
gue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 69.
J. H. Lacoumbo. — Las lamhruscos de la lengo d* Aquitanio, Kvec un
glossaire (Montauban, 1879).
Touraine.
Loiseau. — Rapports de la langue de Rabelais avec les patois de la
Touraine et de l'Anjou (dans Mémoires de la Société académique de
Maine-et-Loire, XXI, p. 70.)
Valais (canton du).
Parabole en patois de Saint-Maurice dans Parabole de VEnfani Pro-
digue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 1^.
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NOTICES BIULIOGHàPHIQUI S 31/
Var,
Parabole en patois provençal du déparlenent du Var, dans Para-
bole de VEnfarU Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris,
Champion), p. 411 et en patois génois de Mons, ibidem, p. 151.
Texte en patois de Roquebrune-lès-Fréjus (page xuv), du Loup (p.
xLv), dans Salvi à VOccitanie traduit en cent sept idiomes (MontpeU
lier, Hamelin frères, 1880).
Vaucluse,
Parabole en patois d'Avignon et du canton de Cadenet, dans Para-
bole de i Enfant Prodigue en divers patois, réimpression Favre (Paris,
Champion), p. 113 et 118.
Réguis. — Synonymie provençale des champignons de Vaucluse,
(Marseille, Bérard 1886. — 14i pages in- i}. Cf. Hevue des langues ro-
tnanes, XXXI, 96.
Texte en patois de Sainte- Anne (page xxxiu), de Tlsle (p. xxxv),
d'Avignon (p. xxxvi), de Saint-Roman (p. xxxviii), de Malemort (p.
xxzix), dans Salut à VOccitanie traduit eyi cent sept idiomes (Mont-
pellier, Hamelin frères, 1886).
Vaud {canton de).
Parobole en patois de Muatreux,dans Para^oied^ l* Enfant Prodigue
en divers patois, réimpression Favre (Paris, Champion), p. 131.
DeveleY.^Observationssur le langage du pays de Vaud (Lausanne*
Lacombe, 182i. -< io-8).
Vaudeis {pays).
Grûzmacher. — Waldensische Sprache (dans Archiv deHerriy, XVI,
369).
Mu8ton« — Aperçu de Vantiquité des Vaudois des Alpes diaprés
leurs poèmes en langue romane (Pignerol, Chiantore et Mascarelli,
1882. — in-8, 2 p.).
Montet. — Histoire littéraire des Vaudois du Piémont, (Voyez fie-
vue des patois, I, 70).
Vendée.
C. Poèy-Davant. — La mouété de quene, conte. Exemple de
patois des environs de Fonienay-le-Comte, orthographié d'après
la prononciation (dans Revue des provinces de VOuest^ 1858).
Aude. — Du langage populaire en Vendée (Napoléon- Vendée,
1858. — in-8, 31 pages). Extrait de VAnnimire d'émulation, 1857,
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31^ RBVUE DKS PJLtOlS
Vienne {Haute).
Parabole en dialecte limousin de la Haute-Vienae et en patois de
rarrondiseement de Saint-Yrieiz, dans Parabole de P Enfant Pro-
digue en patoii divers, réimpression Favre (Paris^ Champion), p. 60
et 62,
LamberL — Conte populaire de Saint-Paul d'Byjeaux (dans
Revue des langues romanes, 4* série, I, 582).
Blanchet. — Proverbes limousins (dans Revue des patois, I,
221).
Wallons (pays).
Thomassin. — Mémoire statistique du départemeùt de VOurU,
Cam brésier.— i)ic^fonnaire wallon-françau (Liège, 1787.— in-8y
197 pages).
Martin Lobet. — Dictionnaire wallon-français (Vervier», Nautet-
Hans, 1854. — in-S).
Hubert. -r-Dictionnaire wallon- français, (i!«édition,Liège,i868).
[GrensonJ. — Versions wallonnes de la Parabole de ÇEnfant
Prodigue (Liège 1870. <- in-8). Cf. Bulletin de la Société liégeoise ,
t. VIL
Henaux — Etudes historiques et littéraires sur le wallon
(Liège, Oudart, 1843, 96 pages in-8).
Vierset. — Essai d'orthographe wallonne d'après la méthode
Ghavée (Namur, \Vesmel-Charlier,4887.)
[G. Golhm]. — Dictionnaire français-wallon (Uëge^J, Goltrier,
<879. — in-12, iv, 239 pages).
Capitaine. — Rapport sur la bibliothèque de la Société liégeoise
de littérature wallonne (Liège, 1859).
Articles nombreux et importants dans le Bulletin de la Société
liégeoise de littérature wallonne.
Wil motte. — Phonétique wailone, commencement d'une étude
sur le patois du canton de FexheSlins, province de Liège, et de six
communes wallonnes du Limhourg {ânns Revue des p. oallo-romàns^
I, 23).
Defrecheux. — Dialectologie wallonne ;dans Revue des p. gallo*
romans, l, 153^. Nous avons emprunté à oe travail diverses indica-
tions.
Voy. Belgique^ Luxembourg, Liège, Brabant, Namur, Eainaut^
Prusse française.
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r
CHRONIQUE
Les deux premiers numéros de la Revue des patoùgallo-ramanê (1),
pdbliée par MM. Giliiéron et Rousselot, viennent de paraître en un
seul fascicule. Nous signalons ci-dessus, dans nos Noiicei bibliogra^
phiquesi les articles et les textes contenus dans ce fasciculeXes direc-
teurs de la nouvelle Revue ont fait fondre un grand nombre de carac-
tères spéciaux, pour arriver à une notation rigoureusement phonéti-
que des patois. Plusieurs de ces caractères avaient déjà été employés
ou proposés isolément. C'est ainsi que nous avions nous-méme proposé
$ fi % pointés en dessous, pour rendre les deux th anglais (2), au
iieu de téi d pointés* dont M. Giliiéron s*était servi précédemment
dans son étude sur le patois de Vionnaz. Aujourd'hui MM. Giliiéron
et Rousselot présentent un système général très étudié, très déve-
loppé, et qui leur fait assurément honneur, ainsi qu'à leur maître,
M. Gaston Paris, à qui la Revue est dédiée. Mais nous craignons que
le résultat pratique ne soit bien au-dessous de l'effort déployé. On ne
peut s'empêcher de remarquer que le travail si important d'Ascoli sur
les patois franco-provençaux repose tout entier sur des textes patois
écrits avec l'orthographe française, et que, sans le secours de toutes
ces distinctions graphiques, on a publié d'excellentes études dia-
leGtologiques,qui ne manquaient pas de précision. Sans doute il est
utile de rendre la transcription des patois plus phonétique. Mais était-
il nécessaire d'inventer en quelque sorte un alphabet (3), dont la com-
plication est telle que les exemples cités sur la couverture de la Re-
vue comprennent quarante-deux signes nouveaux, ajoutés à ceux
de l'alphabet français, — et ce ne sont que des exemples ! D'ailleurs,
en voulant rendre chaque variété de son par un signe spécial, on se
hoîirte & l'impossible ; car, à ce compte, le système graphique de MM.
Giliiéron et Rousselot, malgré Fa complication et sa louable élasticité,
est lui-même très incomplet^ et ses inventeurs sont obligés de le re-
connaître. La rigueur du système ne va pas non plus sans certaines
contradictions dans l'application : on refuse à deux lettres juxtapo-
sées le droit de représenter un son simple, mais on l'accorde à deux
1. Voyez la Chronique de notre premier numéro, p. 79.
2. Voyez Romania, XIV, 550.
3. A tout le moins serait-il désirable que les partisans de la multi-
plication des signes spéciaux s'entendissent entre eux. Or les caractè-
res dont l'imprimerie de la Romania vient de se munir ne sont pas
conformes à ceux qui sont employés dans la Revue dei patois gallo*
Tontans.
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320 REVUE DES PATOIS
lettres superposées, collées eoseuible, ou enclavées Tuoe dans l'autre.
N'y a-t-il pas quelque puérilité ii écrire le son du ch français par un c
renfermant un petit h ? Quelle que soit la taille de iVtJa graphie nou-
velle n*e8t pas plus logique que la graphie française, et elle est assu-
rément moins claire pour le commun des lecteurs, dont il faut bien se
préoccuper un peu dans une entreprise où Ton fait appel à toutes les
bonnes volontés. Les textes écrits d*après le nouveau système ont une
apparence extrêmement bizarre et cabalistique ; nos pauvres patois
français ressemblent, sous ce déguisement, h quelque langue de sau-
vages, et, singulier résultat, tous à la même. Ce résultat, en contra-
diction directe avec le but poursuivi, provient de la difficulté qu'on
éprouve à faire de cette écriture une lecture courante, difficulté qui, par
elle-même, n'est pas un des moindres inconvénients du système, surtout
pour les documents quiont une valeur et un intérêt littéraires.Pour goû-
ter les spécimens de littérature populaire que nous donnera la Revue
de MM. Gilliéron et Rousselot, quelquefois même pour en tirer commo-
dément des conclusions philologiques, le premier soin devra être de
retranscrire les textes en bonne écriture ordinaire, et de remplacer
tous les signes diacritiques, suscrits et souscrits,qui hérissent chaque
caractère, par deux ou trois remarques sur les lettres qui ne reprèsen*
teront pas exactement le même son qu'en français. — D'autre part,
un semblable système ne peut être employé que par des spécialistes,
ou par un petit nombre d'amateurs^ particulièrement doués, et aux-
quels on aura pu expliquer oralenietit tous les rouages du nouveau
mécanisme graphique. Or il faut compter sur le concours d'un grand
nombre de personnes de bonne volonté, si l'on ve>it recueillir à temps
ce qui reste encore de nos vieux patois. Combien voudront ou sauront
appliquer le système ? Ceux qui essaieront de s*en servir,et qui cher-
cheront le < fin du fin > dans les sons et dans les signes diacritiques,
courront grand risque de s égarer, de prendre ou d'écrire un son ou
un signe pour l'autre, en un mot de s'embrouiller et de nous em-
brouiller. En résumé, le système graphique de MM. Gilliéron et
Rousselot nous paraît devoir être souvent inapplicable, quelquefois
dangereux,rarement utile. Au demeurant,il est fort ingénieux. — L. C.
Le Gérant : E. VIEWEG.
Laval. — Imp. et stér. Ë. JAMIN, 41. rue d« la Paix.
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r"
TABLE DES MATIÈRES '
Pages
Atet'tiwment 1
L. Clédat. — Les Patois de la région lyonnaise 5,81
E. Pbilipon. — Le dialecte bressan aux XIII* et XIV* siècles 11
Nizîer du Puitspelu. — Un conte «n patois lyonnais du commence-
ment du siècle 107
Ch. .Tore t. — Randonnée normande : Minette et la roulette 120
P. Brunot. — Légende en patois de la Bolle (Vosges) 126
F. Fertiault. — Chansons populaires en patois de l'Aveyron 127
D' Gonnet. — Chansons populaires enpatois du Bois-d'Oingt (Rhône) ^ 129
Tronchon. — Cfianson en patois de Connaranche (Ain) 133
Combier — Contes populaires en patois de Germolles (Saône-et-
Loire) 184,201
J. Martin. — Chcmson populaire en patois de Saint-Amour (Saône-
et-Loire) • 135
L. Clédat. — Le patois de Coligny(Ain)et de Saint- Amour (Jura),
grammaire et glossaire 163
Nizier du Puitspelu. — Sur une dérivation populaire du participe
passé. *>| 1
P. Sébîllot. — Contes de la Haute- Bretagne 216
Devanne. — Conte enpatois de Prouvy (près Vaknciennes) 220
Blanchct. — Proverbes limousitis 221
COMPTES-RENDUS :
Moisy. — Dictionnaire du patois normand (Ch. Joret) 136
Puitspelu. — Dictionnaire étymologique du j^f^lois lyonnais (F.
Brunot) 137
(/h. Joret. — Flore populaire de la Normandie (V.) 282
Dépouillement des périodiques français consacrés aux traditions po-
pulaires 229,284
N0ÏICK6 BIBLIOGRAPHIQUES 58,139.282,287
Chronique 79,159,239,319
1 Lesaotios bibliographiques du dernier nuDiéro de Tannée conticmnent une
table analytique du tome I, on les articles sont classtïs par départements et pays-
LAVAL. — IMPRIMERIE E. JAMIN, RUE DE LA PAIX^ 41.
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r
REVUE DES PATOIS
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^
^
« DES p
RECUEll. TRIMESTRIEL
tP
CO^SA^RK A L ETUDE DES PATOIS
ET ANCIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANCE
ET DES RÉGIONS LIMITROPHES
PUBLIÉ PAU
L. CLEDAT
PBOPBSSEl'R A LA FAOlJLTft DEfl LETTRES DE LYON
TOME II. - 1888
PARIS
F. VIKWEC, Libraire-Éditeur
(E. BOUILLON KT E. VIEWEG, KSi'CTESSKrRS)
67, Rue de irieholieu, 67
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2» ANNÉE. N^« 1 KT 2. JANVIER-JUILLET 1888
^m.^^ RECUEIL TRIMESTRIEL ^T ^^
CONSACRÉ A l'Étude des patois
ET ANCIEN!? DIALECTES ROMANS DE LA FRANGE
KT DES RÉGIONS LIMITROPHEfi
PUBLIÉ PAR
L. CLÉDAT
PBORSSSBCB A LA PACULTÛ DRS LKTTRKS DE LYON
PARIS
F. VIEWEG, LiBRAIRE-ÉDITEUR
(E. BOUILLON ET E. VIEWEG, suggesskurs)
67, rue de Richelieu, 67
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SOMMAIRE DU PRÉSENT NUMÉRO
I. — L. Clédat: Les patois de la région lyonnaise (suite).
II. — E. PhilipoQ: Le patois de Saint-Genis-îes-OUières et le
dialecte lyonnais (suite).
III. — Hingre : Complainte en vieux patois de la Bresse (Vosges),
(suite).
IV. — Oi). Joret et Morice; Etude sur le patois du Bocage Virois
septentrional.
V. — J. Fleury : Le patois norjnand de la Eague et lieux cir-
convoisins.
VI. — A. Simonneau: Glossaire du patois de Vile d'Elle {Ve^idée).
VII. — A. Thomas: Co interrogatif dans le patois de la Creuse.
VIII. — Puitspelu : Contes en patois de Mornant (Rhône).
IX. — Comptes-rendus:
A. Horning : Die ostfranzôsischen Grenzdialehle zwi-
schen Metz und Belfort (Ferdinand Brunot>.
C. This: Die mundart der fanzosischenOrtschaften der
Kantons Falkenberg (F. B.)
X. — Notices bibliographiques .
XI. — Chronique.
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉDAT,
professeur à la Faculté des lettres de Lyon.
Il sera rendu compte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu
un double exemplaire.
Prix d'abonnement à la
REVUE DES PATOIS
FRANCE 15 francs.
VNÏON POSTALE 17
A
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r
LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE
[Suite.)
Avant de commencer l'étude des formes contractes de
l'article, je vais donner des indications nouvelles sur l'ar-
ticle devant l'yod et sur là forme propre de l'article mas-
culin singulier, indications qui me sont fournies par les
réponses que j'ai.reçues depuis l'impression du fascicule
2 de la Revue des Patois.
I. — Bien que le mot qui signifie « eau i commence
par un yod, l'article est maintenu à Neuvy-Grand-
Champ, canton de Gueugnon, arrondissement de Gha-
roUes ('Saône-et-Loire), et à Demigny, canton de Chagny,
arr. de CMlons-sur-Saône. Il est au contraire supprimé
à La Fretle, canton de Montrât, et à Marcilly, canton de
Buxy (môme département).
II.— L'article lé (1) m'est signalé dans le patois d'An-
dilly, canton de Cruseilles, arr. de St-Julien (Haute-
Savoie). En outre, dans la réponse que j'ai reçue pour
Versonnex, canton de Rumilly, arr. d'Annecy, l'article
est écrit lé devant cAz::f/ianglais,mais f partout ailleurs.
III. — Nous avons dit que Tarticle lou était répandu
dans tout le département des Hautes-Alpes, à l'exception
de Briançon qui a < le ». Il faut ajouter à cette exception
le patois de La Salle, canton de Monêtier, arr. de Gap.
Aux communes du département de la Drôme qui di-
sent < lou » il faut ajouter La Chapelle-en-Vercors, dans
l'arr.de Die; à celles du département de rArdèche,Béage
canton de Montpezat, arr. de Largentière ; à celles du
(1) Dans mon précédent article {Revue des patois, I, page 89, ligne
13 avant la fin), il faut corriger lé en lé.
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1
2 REVUE DES PATOIS
département de l'Isère, Cornillon, canton de Mens, arr,
de Grenoble.
IV. — Nous venons de voir que le patois de La Salle
(Hautes-Alpes) dit le. Dans le département de la Savoie,
je constate cette forme à Montgilbert, canton d'Aigue-
belle, arr. de St-Jean-de-Maurienne, à Grignon, canton
et arr. d'Albertville, et, pour Tarr. de Chambérj^ à Pla-
naise, canton de Montmélian, à St-Girod (1), canton
d'Albens, à St-Jean-d'Arvey, canton de Chambéry, et à
St-Oflfenges Dessous, canton d'Aix-les-Bains. Dans la
Haute-Savoie, on a aussi le (écrit V) à Pers-Jussy, can-
ton de Reignier, arr. de St-Julien, et à Versonnex (2),
canton de Rumilly, arr. d'Annecy.
Pour le département de TAin, dans l'arr. de Nantua.
canton de Brénod, j'ai signalé la forme « le » à Petit-
Albergement. Ajoutez Brénod même, et, dans l'arr. de
Gex, Divonne les-Bains, canton de Gex.
Pour le département de Saône et-Loire, ajoutez aux
patois cités page 100,ceux de Neuvy-Grand-Champ, can-
ton de Gueugnon, dans l'arr. de Charolies, de LaFrette,
canton de Montrêt, dans l'arr. de Louhans, et de Demi-
gny, canton de Ghagny, arr. de Châlons-sur-Saône.
Dans le département de la Haute-Loire, « le » est em-
ployé à Frugières-le-Pin, canton de Paulhaguet, arr.de
Brioude. Enfin, dans le département du Rhône, nous
constatons encore cette forme aux Chères, canton de
Limonest, arr. de Lyon, et. pour l'arr. de Villefranche,
à Chamelet, canton du Bois-d'Oingt (3), à Liergues, can-
ton d'Anse, et à Gharentay, canton de Belleville. Mon
correspondant pour Liergues spécifie que e de « le » se
prononce en ouvrant bien la bouche, et celui de Gha-
rentay écrit leu.
(\) Mon correspondant pour St-Giroil écrit V.
r2) Mon correspondant pour Versonnex écrit /*. En outre il donne à
Tarticle la forme (^ devant c/t = //t anglais ; voyez ci-dessus.
(3) Dans une autre partie du canton du Bois-d'Oingt on dit « lo >.
Voyez Revue des Patois, I, p. 104.
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L. GLÉDAT — LEd PATOIS DE LA tlÉQION LY0NNAI8B 3
V. — J'ai signalé Texistence de Tarticle lo à Houches
(Haute-Savoie). Ajoutez, dans le même département,
Doussard^ canton de Faverges, arrondissement d'An-
necy, et, dans la Savoie, Séez, canton de Bourg-St-
Maurice» arr. de Moutiers (1).
Dans le département de TAin, il faut ajouter Mogne-
neins, canton de Thoissey, arr. de Trévoux, et, dans le
département des Vosges, arr. de St-Dié, Plainfaing, can-
ton de Fraize, et La BoUe près St-Dié.
FORMES CONTRACTES DE L'ARTICLE MASCULIN
SINGULIER.
Pour rétude des formes contractes correspondant au
français « du » et c au », nous ne pourrons trouver que
peu de renseignements dans les traductions de la Para-
bole de VEnfant Prodigue^ et dans celles du Salut à
rOccitanie; car le second texte ne contient aucun exem-
ple du génitif ni du datif de l'article singulier, et le pre-
mier n'a au que par exception. D'autre part, la forme
€ du » manque dans un certain nombre de réponses de
mes correspondants, le questionnaire que je leur avais
adressé n'ayant cette forme que devant le substantif
€ mur », et ce substantif étant souvent traduit par un mot
féminin analogue au français c muraille » ou « paroi ».
Heureusement cette lacune dans mes renseignements
ne s'est guère produite que pour Une région où il y a
corrélation entre les traductions patoises de du et celles
de au, et où on peut conclure de l'un de ces articles à
l'autre.
On trouve dans nos patois, pour exprimer le daiif auy
des formes très variées. Ce peut être l'une des diphton-
(1) D'après l'abbé Pont {Origines du patois de la Tareniaise), la
forme « lo » occupe en eiïet la Haute-Tareiitaise (arrondissement de
Moutiers).
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4 IlEVDB DBS PATOIS
gues awy ow^ eto, eïy ou Tune des voyelles a, é, i, o, v,
ou, eu, ou même la voyelle nasale on. A la plupart de
ces formes correspondent des génitifs (= français du)
qui n'en diffèrent que par le d initial: daw^ dow, dex,
dé, di, do, etc.
Les limites géographiques de ces diverses formes ne
coïncident presque jamais avec celles que nous avons
déterminées pour les différentes formes de l'article non
contracte.
Aux génitifs daw, dota, dew, dei\ dé, deu, dd corres-
pondent toujours les datifs mo, ow, ew, et, é, eu, 6, à la
réserve des exceptions suivantes, dont une seule est
sûre : dans une région très-limitée, dô correspond à on,
et, dans un cas douteux, à eï-, dans les réponses que j'ai
reçues, deï paraît correspondre une fois à iei et une au-
tre fois â ou. Quant aux génitifs di, du, dou, chacun
d'eux correspond à la forme de datif qui s'en rapproche
le plus,i, w, ou ; mais en outre, chacun d'eux correspond
parfois au datif o;duet di peuvent correspondre à â, et
du à ou (très rarement à eu et à é). Enfln dou (rare) cor-
respond à 6.
Si nous reprenons le groupement en sens inverse,
nous verrons qu'aux datifs aw, ow, ew, eï,é, eu, u, i, cor-
respondent toujours les génitifs daio, dow, dew^ deïy
dé, deu, du, di, à la réserve des exceptions suivantes :
keueiké correspond rarement le génitif du, à eï plus
rarement encore le génitif do. Quant au datif on, très ra-
re, il correspond régulièrement à dô, Enfln chacun des
datifs a et 0 se partage entre les génitifs du et di, ô peut
en outre correspondre à dou, très rarement à de et don,
et le datif ou se partage entre les génitifs dou et du.
Voici maintenant, dans l'ordre alphabétique des dé-
partements de la région, les formes que l'on rencontre
pour chacun d'eux :
Ain : du et u, du et eu, deu et eu, di et i, dou et ou,
et peut-être du et ou.
Alpes (hautes) : daio et aïo, dow et owy dou et ou^
deietei,{i)eiô.
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L. CLÉDAT. — LES PATOIS DB LA RÉGION LYONNAISE 5
Ardbche : data et aïo^ dotv et ow, dd ei à, deï et ei,
di et t.
Belfort {Territoire de) : le génitif est toujours di,\e
datif ô OU a.
DouBs : du et u, du et 6 (?), di et 6.
Drôme : dow et ow, dou et ow, drf et à,
Isère : dfai/? et aw, dow et oi^, dé et ^ (rare), dd et d,
dow et ow, di et i (rare).
Jura : du et w, dw et ô, dw et a, dou et «5.
Loire : dew et ett? (rare), rfd et d, d^w et eu, du et w,
dw et 6 (rare), dou et ow, dé et ^.
LoiR£ (haute): deï et eï, dt et t, daw et aw, dew et
eu, dou et ow.
Rhône : dow et ow, dw et w, d^ et ^ (rare).
Saône (haute) : le datif est partout <5, sauf un coin où
il est d. On trouve du et<J, dow et d, di et d, dô et d, d<5
Saône-et-loire : le génitif est partout dw, sauf un
coin où il est dL On trouve du et w, dw et <5, du et ow,
dw et é^du et d, di et t.
Savoie : dw et w, dow (?) et ow, di et t.
Savoie (haute) : dw et w, deu (?) et ew.
Vosges : dô et on, dô et d, dow et d, de et d, dt et t, dt
et d (rare), dà et d, dow et d.
Nous serons heureux des rectifications qui pourront
nous être envoyées pour ce tableau, ainsi que pour la
suite de notre étude.
Nous allons maintenant essayer de localiser aVec plus
de précision ces différentes formes dans Tordre suivant:
1<* dow et owy daw et aw.
2® dew et ew.
3* deï et et.
4« dé et é.
5<> dew et eu.
6<> dô et d.
7<> dd et on.
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REVUE DES PATOIS
80
dou et ou.
9« dou
1 et <).
lO» di
et t.
11»
di
et 0.
120
di
et a.
13»
du
et tt.
14«
du
et 0.
15»
du
et a.
16»
du
et ott.
Les combinaisons plus rares seront signalées, d^i* et
ieiy deïet ou, do et ei, sous le n* 3, du et ^ sous le n» 4,
du et eu sous le n<^ 5, deul et a/, et les génitifs don et de
sous le n« 6, dt et on sous le n® 7.
le Formes « dow » s= du, et « ow • =5 ati
ou « daw » et t avr n.
La partie la plus méridionale de la région que nous
étudions traduit généralement du par doo? (« do suivi
d'un ou semi-voyelle), et au par ow. Toutefois, dans les
Hautes- Alpes, toutes les réponses (1) me donnent om pour
le datif, à Texception de Tun des deux correspondants
d'A.spressur-Buech Carrt. de Gap),qui écrit oou, c'est-à-
dire ow{2). Le génitif manquant dans les réponses, on
peut supposer qu'il est dow ou dou, suivant que le datif
est ow ou bien ou. On trouve aussi exceptionnellement
dans les Hautes-Alpes les datifs o et ei, que nous signa-
lerons à leur place.
Dans la Drôme, toutes les réponses pour Tarrondisse-
ment de Montélimar (3) donnent le datif oow, c'est-à-dire
ow. De même, pour l'arrondissement de Die, à Menglon
(1) Voyez Ténumératioa des localités dans mon article précédent
{Revue des PatoiSy I, p. 91).
(2) A Monétier, chef-lieu de cantonde Tarrondissement de Briançon,
on a le datif aw d'après Chabrand, Patots du Queyras,
(3) Voyez Bévue des Patois, 1, 92.
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L. GLÉDAT. — LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 7
(canton de Châtillon),à Bouvières (canton de Bourdeaux),
à Die même, où le son est noté oô, et, pour Tarrondisse-
ment de Valence, à St-Bonnel de Valclérieux (canton
de Grand-Serre), à St-Donat, à Mirmande (canton de
Loriol), à Chabeuil (1). Les autres formes du départe-
ment de la Drôme sont : on (rare) et o. La forme du gé-
nitif qui correspond à ow paraît être quelquefois dou au
lieu de dow : à St-Bonnet de Valclérieux (canton de
Grand-Serre) et à St-Donnat.
Dans FArdèche, la forme ow (notée oou) est donnée
par toutes les réponses de Tarrondissement de Privas (2),
à l'exception de Gras (canton de Bourg-St-Andéol), où
on a f . Ow est aussi la forme de Jaujac (canton de Thueyts)
dans l'arrondissement de Largentière, et de Cheylard,
chef-lieu de canton, dans Tarrondissement de Tournon.
Dans ce dernier arrondissement, les réponses de Lacha-
pelle-sous-Ghanéac (canton de St Martin de Valamas) et
de Devesset (canton de St-Agrève) donnent aWj écrit
aou. Mais il y a vraisemblablement peu de différence
entre les sons marqués aw et ow.
Les génitifs sont respectivement dow et daio. Les
autres formes du département de TArdèche sont i, ey et
ô pour le datif, avec les génitifs correspondants.
Dans un arrondissement de la Haute-Loire (Yssin-
geauxj, on trouve daw (génitiQ et aw (datif), pour le
canton de Tence, à St-Voy et au Chambon de Tence,
c'est-à-dire à proximité de la partie du département de
l'Ardèche qui offre les mêmes formes. Le reste du dé-
partement se partage entre les formes i, ou, eïeteuy
comme nous le verrons plus loin.
Dans Tarrondissement le plus méridional du départe-
ment de l'Isère (Grenoble), et dans la partie sud de cet
irrondissement, on trouve le datif aïo à La Motte-St-
klartin et La Motte d' Aveillans (canton de la Mure), à
(1) On trouve aussi Ô dans une autre partie du canton de Chabeuil.
(2) Voy. Reme des patois, I, 92,
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8 REVUE DES PATOIS
Gua (canton de Vif), et le datif oto à Monestier-du-Percy
(canton de Clelies), à Cornillon (canton de Mens) (1), et à
Livet-et Gavet (canton de Bourg d*0isans)(2).
2« t Dèw » et € èw ».
Je n'ai rencontré dew (écrit deou), et ew (écrit eou),
qu'à Estivareiile, canton de St-Bonnet le Château, dans
Tarrondissement de Montbrison (Loire), Dans un texte
en patois d'Usson, près d'Estivareille, texte publié par
Gras (Patois forézien), on trouve aussi : dèta etèio notés
déuy eu.
8« <c Dél » et c éï »
Le génitif déï et le datif ^ï (prononcés en diphtongue,
ne formant pas deux syllabes) ne se trouvent que 1« dans
le département des Hautes-Alpes, et 2» dans une partie
du département de la Haute- Loire et dans la partie voi-
sine du département de l'Ardèche.
Pour les Hautes Alpes, c'est dans le canton d'Aiguille,
arrondissement de Briançon, que l'on trouve les formes
dei etei, concurem ment avec dou et OM(Voy. Chabrand,
Patois de Queyras.)
Pour la Haute-Loire, on me signale ces formes, dans
Tarondissement de Brioude, à La Chaise-Dieu (chef-lieu
de canton), et, dans l'arrondissement du Puy, â Pradel-
les(3) (chef-lieu de canton) et à Freycenet-Latour (4) (can-
ton du Monastier). Mon correspondant pour Monastier-
(i) A Mens même on aurait o, si la réponse que j'ai reçue est
exacte.
(2) Dans le même canton de Bourg-d'Oisans, on a aussi o et ou.
(3) Mon correspondant de Pradelles écrit dei et ei sans tréma, maïs
il ne me paraît pas y avoir de doule possible pour la prononciation.
(4) J'ai deux réponses pour Freycenet-Latour ; Tune des deux donne
le datif ou au lieu de ei, probablement par erreur.
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L. CLÉDAT. — LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 9
St-Gazeille (canton du Monastier) donne dey pour le gé-
nitif, et iey (1) pour le datif. Enfin à St-Hostien (can-
ton de St-Julien-de-Chapteuil, arrondissement du Puy),
on m'indique déy (gén.) et ou (dat.)
Pour TArdèche, je constate déï et é% dans deux can-
tons de l'arrondissement de Largentière : & Payzac et
Lablachére (canton de Joyeuse), et à Béage (canton
de Montpezat). Enfin, à Coucouron (chef-lieu de can-
ton, môme arrondissement), on m'indique do (gén.) et
4% (dat.)
4<> ( Dé > et c é •.
Les formes dé et é occupent dans la Loire une bande
de pays qui coupe, de l'ouest à l'est, l'arrondissement
de Roanne, et empiète un peu sur le département du
Rhône. On les trouve en effet dans une partie des can-
tons de St-Haon-le-Châtel (à St-IIaon môme) et de St-
Symphorien-deLay) à St-Cyr de Favières), et a Pont
Trarabouze (Rhône, arrondissement de Villefranche,
canton de Thizy).
Sporadiquement, on rencontre encore les formes dé et
é dans l'Isère et en Saône-et-Loire : ce sont celles qu'on
me signale dans le canton est de Grenoble, au Sappey.
Dans le même canton, à St-Ismier, au datif ^correspond
le génitif du ; il en est de môme à Antully (Saône-et-
Loire, canton et arrondissement d'Autun) et à la Gui-
che (Saône-et-Loire, chef-lieu de canton de l'arrondis-
sement de CharoUes). On a aussi le datif <^ à Charbon-
not (2) (canton de Mesvres, arrondissement d'Autun) :
la forme du génitif est douteuse dans la réponse que
j'ai reçue.
(1) Peut-être IV initial est-il simplement euphonique, le mot qui
précède, dans l'exemple choisi, se terminant par une voyelle.
(2) Mon correspondant de CbarbonQot écrit : ex.
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10 BEVUE DBS PAT0I8
5* « Deu > et < en. >
Ces formes se rencontrent dans trois communes de la
Haute-Loire et de la Loire, placées sur une ligne légè-
rement courbe qu'on dirigerait du sud-ouest au nord-
ouest : Craponne (1) (chef-lieu de canton de l'arrondis-
sement du Puy), Rozier (Loire, arrondissement de
Montbrison, canton de St-Bonnet) et La Fouillouse
(Loire, arrondissement de St Etienne, canton de St-
Héand). Pour La Fouillouse, la forme du génitif man-
que dans la réponse que j'ai reçue.
Le datif eu est le seul qui me soit signalé dans tout
l'arrondissement de Gex (Ain). Il correspond au génitif
deu à Vesancy (canton de Gex) et à Versonnex (can-
ton de Ferney), et au génitif du à Gex même, à Thoi-
ry (canton de Ferney) et à Challey (canton de Col-
longes).
Enfin le datif eu m'est également indiqué, dans la Hau-
te-Savoie, pour Les Houches (canton de Chamonix, ar-
rondissement de Bonneville).
6o € dô > et « 6 >, « dô » et < ô >
Dans l'Isère, l'arrondissement de Grenoble, entre la
partie méridionale qui est acquise aux formes dow, ow
ou daw, aw (2), et la partie septentrionale où l'on ren-
contre duy u (voyez plus loin), contient une bande de
territoire, aux bords très découpés, où Ton m'indique
tantôt dou, ou, tantôt dô, 6, et où, selon toute probabili-
té, les formes réelles doivent être souvent intermédiai-
res entre dô et dou, entre ô et ou. Quoiqu'il en soit, on
(1) Mon correspondant de Craponne écrit : « dœu, œu. >
(2) Tout à fait au midi^ à Mens, on aurait aussi les formes dô, ô.
Mais j*ai déjà formulé un doute sur l'exactitude de ce renseigne-
ment.
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r
L. GLÉDA.T. — LES PATOIS DE LA. RÉGION LYONNAISE 11
me signale « dô » et « ô » (écrit o ou au) à Champ, Vi-
zille et St-Jean-de-Vaux (canton de Vizilie), à Lans et
Méandre (canton de Viiiard de Lans) (1), & Freney d'Oi-
sans et Auris en Oisans (commune de Bourg d'0isans)(2).
Dans le même département, les parties des autres ar-
rondissements qui ne sont pas acquises aux formes du
et u se partagent aussi entre dô et ô, d'une part, dou et
ou d'autre part, sauf Tarrondissement de Vienne où les
formes dô et 6 ne paraissent pas se rencontrer. Dans
Tarrondissement de Vienne, ce sont au contraire dô et ô
qui l'emportent (3), notamment à Presles-en-Royans
(canton de Pont-en-Royans),Vinay (chef-lieu de canton),
St-Bonnel de Chavagne (canton de St-Marcellin).La par-
tie centrale de l'arrondissement de la Tour-du-Pin est
aussi acquise éidô, ô : La Tour-du-Pin, St-Claïr de la
Tour, La Chapelle de la Tour, St-Didier de la Tour,
Cessieu (canton de la Tour-du-Pin).
Chacun des départements qui bornent l'Isère au sud
(Hautes-Alpes, Drôme, Ardèche) a un arrondissement,
le plus septentrional, où se rencontrent les formes dô et
d. Dans les Hautes-Alpes, ô m'est signalé à La Salle
(canton de Monétier, arrondissement de Briançon).
Dans la Drôme,arrondissement de Valence, on didô eiô
à Bourg -de-Péage (chef-lieu de canton), à Beaumont-les-
Valence (canton de Valence), à Chanos-Curson (canton
de Tain), à Montmeyran (canton de Chabeuil) (4). Je
trouve dou et 4 à Triors (canton de Romans) (5). Dans
l'Ardèche, arrondissement de Tournon, on a dô, ô, à
St-Victor (canton de St-Félicien), et dou, ô, à Boffres
(canton de Vernoux).
De l'Ardèche, suivons les formes dô, ô dans la Loire.
(1) Dans ce canton, on trouve aussi : cfou, ou, et dow, ow.
(2) Dans le même canton, on trouve les formes dou, ou (voyez ci*
dessous.)
(3) On trouve aussi, mais exceptionnellement^ di et t.
(4) A Chabeuil même on a dou; et ow.
(5) Dans le même canton, je trouve aussi dou, ou.
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12 REVUE DES PATOIS
Pour le département de la Loire, à l'exception des pays
assez rares où l*on trouve deto et ew, deu et eu, dé et é^
formes que nous avons déjà signalées et localisées, à
rexceplîon de la pointe nord-est de l'arrondissement de
Roanne, qui offre du et u, comme nous le verrons, et
enfin delà partie orientale de Tarrondissement de Mont-
brison, qui adow et ou, on peut dire que les formes habi-
tuelles du génitif et du datif de l'article sont do, et o (écrit
ô ou au). On nous signale le datif 6 à Saint-Etienne, à
Bourg-Argental (chef-lieu de canton), à St-Chamond et
Izieux (canton de St-Chamond), à Firminy (canton du
Chambon), à Jonzieux (canton de St-Genest-Malifaux,
d'après Gras), dans Tarrondissement de St-Etienne ; à
Moingt ipanton de Montbrison), à Ailleux (canton de
Boën), à St-Didier-sur-Rochefort (canton de Noirétable),
à St- Jean-Soleymieux (d'après Gras) et à Feurs (d'après
Gras), dansTarrondissementde Montbrison ; àSt-Rirand
(canton de St-Haon-leChâtel)(l),àChampoly et Juré(can-
ton de St-Just-en- Chevalet), à Fourneaux (canton de St-
Symphorien-de-Lay) (2). La forme du génitif manque
dans les réponses que nous avons reçues pour Bourg-
Argental, St-Etienne et St-Ghamond. A Fourneaux, le
génitif serait du. Partout ailleurs on trouve dô.
Pour retrouver maintenant les formes eW et o réunies,
il nous faut sauter là partie centrale de la région que
nous étudions, et arriver dans le nord de la Haute-Saône.
On a dd et d à Mersuay (canton de Port-sur-Saône,
près du canton d'Amance) dans l'arrondissement de Ve-
soûl, et à Aillevillers (canton de St-Loup) et Bouligney
(canton de Vauvillers), dans Tarrondissement de Lure.
Dans les Vosges, à l'exception de l'arrondissement
de Remiremont qui est presque entièrement acquis aux
formes di, i, et d'une bonne partie de l'arrondissement
de Neufchâteau où Ton trouve dou, 6, et à l'exception des
quelques cas particuliers que nous signalerons bientôt,
(1) A St-Haon môme, en a : tî^, é.
(2) Dans une autre partie de ce canton, nous avons trouvé : dé, é.
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L. GLÉDAT. — LES PATOIS DR LA RÉGION LYONNAISE 13
ce sont les formes do et ô qui dominent ; on les rencon-
tre notamment à Âinvelle (canton de Lamarche)
dans Tarrondissement de Neufchâteau ; dans toutes les
localités de l'arrondissement de Mirecourt pour lesquel-
les j'ai des réponses : Mirecourt et Remicourt (canton
de Mirecourt), Charmes, Dompaire, Darney, chefs-lieux
décantons; àEpinal,Châtel (chef-lieu de canton), Gruey-
les-Surance (canton de Bains), dans l'arrondissement
d'Epinal ; à Saint-Dié, Taintrux, et La Belle (canton
de St-Dié), à Mont et Senones (canton de Senones), à
Fraize et Plainfainz (canton de Fraize), à Raon-l'Etape,
Gérardmer et Provenchères-sur-Fave, chefs-lieux de
cantons, dans l'arrondissement de St-Dié. Il faut remar-
quer seulement que, dans l'arrondissement de St-Dié, l'o
de do et o paraît être généralement ouvert et bref, com-
me semblent l'indiquer les graphies dà et ot que jetrouve
dans un certain nombre de réponses ; mais le fait n'est
présenté comme tout à fait sûr qu'à Gérardmer.
M. Adam {Patois lorrahis) indique dans les Vosges
deux autres formes de génitif, de et don : de^ joint pro-
bablement à <î, à Hennezel et St-Baslemont (canton de
Darney) et à Lignéville (canton de Vittel), dans l'ar-
rondissement de Mirecourt (1); don, joint probablement
à 0, dans l'arrondissement de Neufchâteau, à Pargny et
Landaville (canton de Neufchâteau) et à Autigny-la-
Tour (canton de Coussey). Enfin à Coussey même, on me
signale les formes deul et al (??).
7o c D6 )) 6t <c on >
C'est dans une partie de l'arrondissement d'Epinal
qu'on trouve le génitif dô, uni au datif on : à St-Laurent
(canton d'Epinal) (2), à Uriménil et Xertigny (canton
(1) Rappelons que les formes habituelles de Tarroadisseoient de
Mirecourt sont dô et 6,
(2) A Epinal indme^ les forines sont dé et d.
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14 REVUE DÉS PATOIS
de Xertigny). — A Moyemont et Roville-aux-Chênes
(commune de llambervillers), les formes sont di et on.
8» « Don » et € ou >
Le datif ow ne dépasse pas, comme limite nord, le dé-
partement de TAin. Je le trouve d'ailleurs dans tous les
départements qui sont partiellement ou totalement au
sud de l'Ain, à l'exception de TArdèche.
Pour la Savoie, je renvoie au 16«, le datif ou parais-
sant y être associé au génitif du.
Dans les Hautes-Alpes, doit et ou sont les formes les
plus répandues. On les trouve, arrondissement de Gap,
à Gap même (d'après la traduction de la Parabole), à
Ribeyrel (canton de Rosans), à Barcillonnette, chef-
lieu de canton, à St- Julien en Beauchêne (canton
d'Aspres sur Buech (1) ; arrondissement de Briançon, à
Briançon même (d'après Chabrand, Patois du Queyras),
et dans le canton d'Aiguille (d'après le même livre), où
on rencontre aussi les formes deï et et ; arrondisse-
ment d'Embrun, à Embrun même (toujours d'après Pa-
tois du Queyras) et à Ghorges, chef-lieu de canton.
La Drôme offre dou, ou, sur les limites du départe-
ment de risère, à la Chapelle en Vercors, chef-lieu de
canton de l'arrondissement de Die, et à Châtillon-St-
Jean (canton de Romans) (2), dans l'arrondissement de
Valence.
Nous avons délimité, sous le n* 6, la partie de l'I-
sère où l'on trouve tantôt dô d, et tantôt dow, ou. Ces
dernières formes me sont signalées, dans l'arrondisse-
ment de St-Marcellin, à St-Michel-St-Geoirs (canton
(4) Pour Aspres-sur-Buech même, j'ai déjà fait remarquer que j*a
vais deux réponses contradictoires, donnant l'une le datif om% l'au
treott.
(2) Je rappelle que, dans ce même canton, on trouve aussi dou^ d.
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L. GLÉDAT. — LES PATOIS DE LA RÉGION LYONNAISE 15
de St-Etienne-St-Geoirs) (1) ; dans rarrondissement
de Grenoble, à Autrans (canton de Villard-de-Lans) (2),
à Lagarde et Villard-Reculas (canton de Bourg d'Oi-
sans) (3) ; dans l'arrondissement de La Tour-du-Pin, à
Faverges et Vignieu (canton de la Tour-du-Pin) (4), à
Hières (canton de Grémieu), à St-Savin (canton de Bour-
goin) ; dans Tarrondissement de Vienne, à Côtes d'A-
rey (canton de Vienne-Sud), à Meyzieu et Jons (canton
de Meyzieu), à St-Pierre-de-Chandieu (canton d'IIey-
rieux), à Giilonnay,LaCôte-St-André,Faramans (canton
de St- André) (5), à Revel et Pommier (canton de Beau-
repaire), à Corbas et Chaponnay (canton de St-Sympho-
rien d'Ozon), à Péage-de-Roussillon (canton de Rous-
sillon). Je dois dire que, pour un certain nombre de ces
communes, la forme du génitif manque dans les répon-
ses que j'ai reçues: si je me suis trompé en supposant
qu'elle devait être do w, je prie mes correspondants de
m'adresser les rectifications utiles.
La Haute-Loire offre les formes dou, ou, au sud-est et
aunord-est : dans l'arrondissement du Puy, à St-Hostien
(canton de St-Julien-Chaplein), à Fay-le-Froid, chef-
lieu de canton, à Freycenet-Latour (canton de Monas-
tier) (6) ; dans l'arrondissement d'Yssingeaux,à La Cha-
pelle d'Aurec (canton de Monistrol).
Pour la Loire, on trouve dou et ou dans le sud-est et
Test de l'arrondissement de Montbrison : à Chambles
(canton de St-Rambert), à Viricelles (canton de St-Gal-
mier), à Essertines en Donzy (canton de Feurs) (7).
Mêmes formes dans le sud de l'arrondissement de
Lyon, à Grezieux-le-Marché (canton de St-Symphorien
sur Coise), à Longes (canton de Condrieu).
(1) Dans une autre partie du même canton, on a du, u.
(2, 3, 4) Dans les cantons de Villard-de-Lans, de Bourg-d'Oisans
et de La Tour-du-Pin, on trouve aussi les formes do, ô (Voy. ci-des-
sus).
(5) Dans une autre partie de ce canton, on a du, u.
(6) Dans le même canton on a aussi : deif e'L
(7) Â Feurs même, ou a dô, d.
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16 KËVUE DES PAtOIÔ
Enfin dans TAin, ce sont les arrondissements de Bel-
ley et de Nantua qui offrent les formes dou et ou. Ces
arrondissements paraisssent se partager à peu près éga-
lement en dou, ou, d'une part, et du, u, de Tautre. On
trouve dou et ou à St-Germain de Joux et Villes
(cantonade Châtillon-de-Michaille), à St-Alban (can-
ton de Poncin), à Brénod et Corcelles (canton de
Brénod), à Ceignes (canton d'Yzernore), dans l'arron-
dissement de Nantua ; à Virieu le Grand, cheMieu de
canton, à Lagnieu et Vaux (canton deLagnieu , à Lu-
trieu (canton de Champagne), à Hauteville, Cormaran-
che et Corlier. (canton d'Hauteville), à St-Rambert, chef-
lieu de canton (d'après les Noëls publiés par Le Duc)
dans Tarrondlssement de Belley. Comme nous le ver-
rons plus loin, plusieurs de ces mêmes cantons offrent
aussi, sur d'autres points, les formes dUy u.
9o « Dou » et « 6 »
On trouve sporadiquement le datif d joint au génitif
dou dans plusieurs communes de deux départements
méridionaux (Drôme et Ardèche) et de deux départe-
ments septentrionaux (Jura et Haute-Saône) de la région
que nous étudions. Ce sont:
Pour la Drôme : Triors (canton de Romans, arrondis-
sement de Valence).
Pour TArdèche : Boffres (canton de Vernoux,arrondis-
sement de Tournons.
Pour le Jura : Offlanges (canton de Montmirey, arron-
dissement de Dôle), et, près d'Offlanges, dans la Haute-
Saône, une bande de territoire allant du sud-ouest de l'ar-
rondissement de Gray au centre de l'arrondissement de
Vesoul : Montagney (canton de Pesmes) (3), Bonboillon
(canton de Marnay), Autoreille (canton de Gy) (3), Raz
(1) On trouve aussi, dans ce canton, les formes du^ ô.
(2) Le même canton a aussi les formes di^ Ô.
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L. GLÉDA.T. — LS8 PA.TOIS DB LA. RÉaiOK LYONNA^IâB 17
et Chantes (canton de Scey-sur-Saône) et Lavilleneuve
(canton de Vesoul).
lO* c Di > et € i »
Les formes di et i se rencontrent au sud-est, au sud-
ouest, au centre et au nord-est de notre région.
Dans le sud-est, on me les signale sur deux points iso-
lés du département de la Savoie : à St-Jean d'Aryey (can-
ton de Chambéry-nord), et à Mercury-Gémilly (canton
d'Albertville).
Dans le sud-ouest, à l'extrémité méridionale du dépar-
tement de TArdèche, on les retrouve dans deux cantons
voisins, l'un (Vallon) appartenant à l'arrondissement
de Largentière, l'autre (Bourg-St-Andéol, commune de
Gras) appartenant à l'arrondissement de Privas. Ajou-
tons le sud-ouest du département de la Haute-Loire :
Cayres et Saugues, chefs-lieux de cantons de Tarrondis-
sement du Puy, Pinols et Lavoûte-Chillac, chefs-lieux de
cantons de l'arrondissement de Brioude.
Au centre, dans le département de l'Ain, arrondisse-
ment de Trévoux, c'est le patois de Bourg-St-Christophe
et de Faramans (canton de Meximieux) qui offre les
formes di et i, que l'on retrouve encore sur un point du
département de Saône-et-Loire^ à La Ghapelle-Thécle
(canton de Montpont) dans l'arrondissement de Lou-
hans, et sur un point du département de l'Isère, à St-
Paul d'Izeaux, canton de TuUins, arrondissement de
St-Marcellin.
Enfin au nord-est, dans le canton de Yercel (Doubs,
arrondissement de Baume-les-Dames), on a di et i à Pas-
sonfontaine et à Courtelain, et, dans le département des
Vosges, l'arrondissement de Remiremont semble acquis
dans son entier au génitif dh datif i. Ce sont les formes
qu'on me signale pour Saulxures-sur-Moselotte, Basse-
sur-le-Rupt, La Bresse (commune de Saulxures-sur-Mo-
RBV. D» PATOIS 2
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18 RBVOB DBS PA.T0I8
selotte). Tendon (canton de Remiremont), et pour le
canton du Thillot. Cependant, à Plombières, on m'indi-
que le datif <î à côté du génitif di. Nous trouvons encore
di et t dans une bande de territoire qui, partant de la
pointe nord de l'arrondissement de Remiremont, se di-
rige du sud au nord à travers les arrondissements d'E-
pinal et St-Dié : elle comprend notamment Bruyères (l),
cheMieu de canton de l'arrondissement d'Epinal, et
Brouvelieures, cheMieu de canton de Tarrondissement
de St Dié. Nous avons déjà vu qu'à Ramberrilliers (ar-
rondissement d'Epinal), on a di et on.
iio « DI » et c ô >»
Le génitif t/i joint au datif ^ occupe une région com-
pacte qui comprend la plus grande partie du départe-
ment du Doubs et du territoire de Belfort, et une bonne
partie du département de la Haute-Saône.
Dans le Doubs, il n'y a que l'arrondissement de Pon-
tarlier et une petite partie de l'arrondissement de Be-
sançon qui soient acquis aux formes duy u, comme nous
le verrons plus loin. Partout ailleurs, à l'exception de
quelques cas de di, â, de dUy ô, et de dt, i (ce dernier
déjà signalé), on a uniformément di, à, notamment i
Fertans (canton d'Amancey) (2), & Rufifey (canton d'Au-
deux) (8), à Mamirolle (canton de Besançon-sud), à Ri«
gney (canton de Marchaux), à Epeugney (canton de
Qainguy), & Avanne (canton de Boussière), dans l'ar-
rondissement de Besançon ; à Grlammondans et Nan-
cray (canton de Roulans), à Cour-les-Baumes (can-
deBaume-les-Dames), à Âbbenans (canton de Rouge*
(I) Mon correspondant de Bruyères écrit te au datif, mais je pense
qu*ii a voulu noter ainsi un t long, comme dans les finales françaises
en te.
<2) G* est dans le canton d'Amancey qu'on trouve aussi du, u*
(3) C'est dans le canton d'Audeux qu'on trouve aussi du, ô.
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L. GLÉDAT. — LES PATOIS DK LA RÉGION LYONNAISE 19
mont), dans Farrondissement de Baume-les-Dames ; à
Russey et Grand-Combe-des-Bois (canton de Russey),
à Frambouhans (canton de Marche), dans Tarrondisse-
ment de Montbéliard.
Le territoire de Belfort se partage entre di, â, et di,â.
On trouve dt, a> à Rougemont-le-Château, et à Giroma-
gny et Auxelles-Haut (canton de Giromagoy).
Dans la Haute-Saône, Tarrondissement de Lure, à
l'exception des cas de dâ, ô, déjà signalés.et d'un cas de
di, â, est acquis entièrement aux formes di, 6. On les
trouve notamment à Raddon (canton de Faucogney),
à Viliers-de-Luxeuil (canton de Saulx), à Clairegoutte
(canton de Champagney), à Mélisey et à Villersexel,
chefs-lieux de cantons.Dans l'arrondissement de Vesoui,
les formes les plus communes sont du, d, et rff , d. On a
di, d, à Buthiers et Boult (canton de Rioz), à Navenne
(canton de Vesoui), et à Noroy-le-Bourg etMontbozon,
chefs-lieux de cantons. Enfin, bien que les formes domi-
nantes dans l'arrondissement de Gray soient du, d, et
plus rarement dou, ô, on trouve di, d, à Géziers (canton
deGy)(l).
On trouve aussi di, d, dans un coin du département
des Vosges voisin de la Haute-Saône, à Plombières (ar-
rondissement de Remiremont).
12* « Di » et « a I»
Le génitif di Joint au datif a, se trouve dans les mô-
mes départements que di et d.
Dans le Doubs, on me signale ces formes à Giney et
Bussans (canton de Llsle, arrondissement de Beaume-
les-Dames), et à Dampierre sur le Doubs (canton de
Ponl-de-Roide, arrondissement de Montbéliard) (2).
(1) Dans le même canton on a aussi : dou d.
(2j Mon correspondant de Giney a écrit «à >,eL celui de Dampierre:
€ à »,
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2Ô RBVUB DBS PA.T0I8
Dans le territoire de Belfort, on a di, â, à Belfort et
Bermont (canton de Belfort), à Grandvillars (canton de
Délie), et à Fontaine.
Enfin, dans la Haute-Saône, les mêmes formes se trou*
irent & Goisevaux (canton d'Hèricourt, arrondissement
de Lure).
Le pays où Ton a di, â, forme donc une petite enclaye
dans la partie orientale de la région où l'on a : dû ô.
18» € Du > et « tt ».
Le datif t^ ne se trouve pas dans les départements les
plus méridionaux de notre région (Hautes-Alpes,Drôme,
Ardèche, Haute-Loire) Cette forme est au contraire fré-
quente dans risère : elle occupe la partie nord de Tarron-
dissement de Grenoble: Bresson, (canton de Greno-
ble-sud), Bernin (canton de Grenoble-est) (1), Roveys-
sieux (canton de Grenoble-nord), Noyarey (canton de
Sassenage), Voreppe (canton de Voiron), La Terrasse,
St-Hilaire et la Buissière (canton du Touvet), Pinsot
et St-Pierre d'Allevard (canton d'AUevard), Pontcharra
(canton de Goncelin) ; la lisière méridionale et orientale
de Tarrondissement de la Tour du Pin : Pin, Oyeu et
Cbaravines (canton de Virieu-sur-Bourbre), Chimilin
et Pressins (canton de Pont*de Beauvoisin), Bouvesse^
Quirieu et Aveuières (canton de Morestel) ; la partie sud-
est de Tarrond. de Vienne : St-Jean de Bournay (chef-
lieu de canton), et Semons (canton de la Côte St-André) ;
enfin la partie de Tarrondissement de St-Marcelin qui
borde les arrondissements de Vienne et de la Tour<-du-
Pin et vient se rattacher à l'arrondissement de Greno-
ble : La Forteresse (canton de TuUins), et Sillans (can-
ton de St-Etienne-St-Geoirs) (2).
(i) Dans une partie du canton de Grenoble-est, au Sappey et & St-
Ismier. on a ^ (Voyez ci-dessus)«
(2) Dans le même canton on a la forme ou à St-Michel-St Geoirs.
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L. GLiDAT. — LBS PA.T0T8 DE LA. RÉGION LYONNAISE 81
La forme u parait être de beaucoup la plus répandue
dans les deux départements de laSavoie.Dans les répon-
ses que j'ai reçues, je n'ai relevé que quelques exem-
ples sporadiques de i (â St-Jean d*Arvey et Mercury-
Gémilly), de ou (à St-Georges d'Hurtières), et de eu (à
Houches). OudiU pour toutes les autres localités énumé-
rées dans mon premier article {Revue des Patois, 1, 97),
en y comprenant Frahgy, arrondissement de St-Julien.
Ajoutez, pour la Haute-Savoie, Versonnex (canton de
Rumilly, arrondissement d* Annecy), Doussard (can-
ton de Faverges, môme arrondissement), Pers-Jussy
(canton de Reignier, arrondissement de St-Julien), et,
pour la Savoie, Grignon (canton et arrondissement d'Al-
bertville), Montgilbert (canton d'Aiguebelle, arrondisse-
ment de St-Jean-de-Maurienne), Séez (canton de Bourg
St-Maurice, arrondissement de Moutiers), St*0£Fenges-
Dessous (canton d'Aix-les-Bains, arrondissement de
Chambéry), St-Girod (canton d'Albens, môme arrondis-
sement) et Planaise (canton de Montmélian, môme ar^
rondissement).
c t« » est aussi très répandu dans le département de
TAin. Nous le constatons dans toutes les localités que
nous avons citées dans notre article précédent {Revue
des Patois, I, p. 96, 98, 104), à l'exception de Tarrondis-
sement de Gex, qui paraît être acquis tout entier à la
forme eu, d'un coin de Tarrondissement de Trévoux où
on at, comme nous Tavons vu sous le n^ 10« et d'une par-
tie des arrondissements de Nantuaet de Belley, où Ton
trouve ou (Voyez ci-dessus, n* 8). D'après une réponse
nouvellement reçue, nous pouvons ajouter, pour la forme
u, Mogneneins (canton de Thoissey, arrondissement de
Trévoux).
Même fréquence de « u » dans le département du
Rhône. Je relève cette forme aux Chères (canton de Li-
monest, arrondissement de Lyon), et dans toutes les lo-
calités de l'arrondissement de Villefranche citées pré-
cédemment {Revue des Patois, I, p. 101), en exceptant
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23 RBVUE DES PATOIS
Pont-Trambouze (canton de Thizy)où Ton dit «^ >,mais
en ajoutant Létra» St-Véran et Ghamelet (canton du Bois
d'Oingt), Charentay (canton de Belleville), Liergues
(canton d'Anse). Nous avons vu qu'une partie de Tar-
rondissement de Lyon avait la forme ou.
Le département de la Loire n'a la forme u que dans la
pointe nord-est de Tarrondlssement de Roanne, qui s'a-
vance entre les départements du Khône et de Saône-et*
Loire, à Belmont, chef-lieu de canton.
Le département de Saône-et- Loire a la forme u sur la
lisière du département du Rhône, à St-Igny de Roche,
canton de GhaufTailles, arrondissement de CharoUes, et,
pour l'arrondissement de Mâcon, à Matour (chef-lieu de
canton), à Tramayes, St-Léger et SUPierre (canton de
Tramayes),à Chanes et St-Amour (canton de La Chapelle
de-Guinchay), à Solutré (canton de Mâcon-sud), à St-
Sorlin et St-Martin de Senozan (canton de Mftcon-nord.
On rencontre encore u dans un coin de l'arrondisse-
ment de Louhans voisin du Jura, à Miroir (canton de
Cuiseaux).
Les arrondissements méridionaux du département du
Jura ont aussi « u », celui de Lons-le-Saunier à Bornay
(canton de Lons-le-Saunier), et à Blye (canton de Gon-
liège) (1), et celui de St-Glaude à St-Laurent et Grand-
vaux (canton de St Laurent), et à Moirans (chef-lieu
de canton). Ici « u » coïncide exactement avec l'emploi
de Iqu au lieu de le.
Enfin le département le plus septentrional de notre
région où l'on constate la forme u, est celui du Doubs.
Nous la relevons dans tout l'arrondissement de Pontar-
lier (Voyez pour les noms des localités, la Revue des
Patois, I, 94), et, dans l'arrondissement de Besançon, &
Nans-sous-Ste-Anne et à Refranche (canton d'Amancey).
Tous les patois qui disent u au datif singulier, disent
du au génitif.
(1) On a 0 dans une autre partie du canton de Conliége.
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L. CLÉDA.T. — LES PATOIS DE LA RÉOION LYONNAISE
140 a du» et « 6 »
Les formes du et 6, c'est-à-dire celles mômes du fran-
çais (car ô équivaut à au), ont un domaine compacte ;
elles se rencontrent dans la partie nord du Jura, dans la
partie sud de la Haute-Saône, avec un crochet dans le
département du Doubs, et ce sont elles qui dominent
dans le département de Saône-et-Loire, où elles l'em-
portent sur duy u, et sur du, â.
Dans l'arrondissement le plus septentrional du Jura,
celui de Dôle, on ne trouve guère que dUy 6^ notamment
à Foulnay (canton de Chaumergy), à la Loye (can-
ton de Montbarrez), â Tavaux (canton de Chemin).
Une seule réponse m'indique dou, d, pour Offlanges
(canton de Montmirey). Quant à Tarrondissement
de Lons-le-Saunier, il semble se partager entre du, w,
et duy ô. On a du, ô, à Quintigny (canton de Blette-
rans), à Chille (canton de Conliège) (1).
Pour la Haute-Saône, du et ô dominent dans l'arron-
dissement de Gray, et sont fréquents dans celui de Ve-
soul. Nous trouvons ces formes, dans l'arrondissement
de Gray, à Dampierre-sur-Salon, â Géringney et Apre-
mont (canton de Gray), à Broye-les-Pesmes (canton de
Pesmes)(2), à Vellexon (canton deFresnes St-Mamès),à
Oyrières (canton d'Autrey), à Champlitte-la-Ville (canton
de Champlitte); dans l'arrondissement deVesoul, àBe-
toncourt-les-Ménétriers (canton de Vitrey), à Jussey,
chef-lieu de canton, et à Bauley (canton d'Amance) (3).
Pour le Doubs, on ne rencontre du et 6 que dans un
coin de l'arrondissement de Besançon, à Franois (can-
ton d'Audeux) (4).
(i) Dans le même caDton, on a aussi du, u.
(2) Dans le même canton, on a aussi dou et 6,
(3) Dans le même canton , on a aussi dô, ô,
(4) Dans le même canton, on a aussi di et Ô.
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24 RBYUB DES PA.T0I8
Pour le département dé Saône-et-Loire, c'est dans
Tarrondissement d'Autun que les formes du et ô sont le
plus rares, les formes dominantes étant du et â. On les
trouve cependant à Saint-Bérain-sous-Sanvignes (canton
de Montcenis). Dans Tarrondissement de Châlon, on a
du, ô, partout (1). Dans l'arrondissement de Louhans, ré-
serve faite de La Chapelle-Thècle, qui a di, i, et de Mi-
roir, qui B,du, u, toutes les localités citées dans mon pre-
mier article {Revue des Patois, I, p. 100-101) ont du^â, et
il faut y ajouter Sagy (canton de Beaurepaire en Bresse)
et La Frette (canton de Montret). L'arrondissement de
Mâcon se partage entre du, u (voyez ci-dessus), et du^
ô, que Ton trouve à Authumes (canton de Pierre), & La
Truchère (canton de Tournus), à Ameugny, Sigy-le-
Châtel et Malay (canton de St-Gengoux-le-National), à
Ste-Gécile (canton de Cluny). Enfin, dans Tarrondisse-
ment de Charolles, les formes du et ou, duetu, du été
sont rares, tandis qu'on B,du et o à Vitry-en-Charollais
(canton de Paray-le-Monial), à Bourbon-Lancj% à Sivi-
gnon (canton de St-Bonnet-de-Joux), à Rigny-sur-Ar-
roux et Neuvy-Grandchamp (canton de Gueugnon), à
Collonges-en-Gharollais et Joncy (canton de La Guiche),
à Bourg-le-Comte (canton de Marcigny),à Palinges (can-
ton d'Audry), à Toulon-sur-Arroux (2).
16* « Dq > et c a »
Nous venons de voir qu'en Saône-et-Loire, dans l'ar-
rondissement d'Autun, les formes qui dominent sont
du et a; on les trouve à Issy-l'Evôque, à Epinac, à Dezi-
ze (canton de Conches-les-Mines), à Cussyen-Morvan
(canton de Lucenay-rEvêque).On les trouve encore, dans
(i) Voyez rénumération des localités dans Remte des Patois, I, p.
100. Toutefois, dans une réponse nouvelle^ pour Demigny, canton de
Chagny je trouve dt», d.
(2) Mon correspondant pour St-AgnansurLoire (canton deDigoin)
donne le génitif du et le datif aul (?)
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L. CLÉDAT. — LES PA.T01S DB LA RÉGION LYONNAISE 25
rarrondissement de Châlon, à Demigny (canton de Gha-
gny)-
La réunion du génitif du et du datif a se rencontre en
outre isolément dans le département du Jura, à Bois-
d'Amont et Longchaumois, canton de Morez, arrondis-
sement de St- Claude.
16*€Da» et c ou M
La réunion du génitif du et du datif ou est très rare
et sporadique. Elle est probable à St-Georges d'Hurtiè-
res (canton d'Aiguebelle) en Savoie ; le datif y est ou ;
quant au génitif^ la forme manque dans la réponse que
j'ai reçue, mais la forme ordinaire du génitif en Savoie
est du. On trouve encore du et ou dans la Loire, à Ste-
Colombe, canton de Néronde, arrondissement de Roan-
ne, et en Saône-et-Loire, arrondissement de Charolles, à
St-Racho (canton de La Clayette). Enfin pour les dépar-
tements de FAin et du Jura, la forme du génitif man-
quant plusieurs fois dans les réponses que nous avons
reçues, nous avons conjecturé qu'au datif ow correspon-
dait régulièrement le génitif (iou : il est possible que,
dans quelques cas, le génitif soit réellement du.
(A suivre).
L. Clédat.
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LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES
EST
LE DIALECTE LYONNAIS
{Suite), i
19. E long est représenté en lyonnais par un e ou-
vert (è), noté et dans l'ancienne langue (2).
Telam = tèla, toile. Sérum = se, soir.
Stalem = etèla, étoile. Très zz trè, trois.
Habere = avè, avoir. Me = mè, moi.
Sapera = savè^ sa?oir. Mensem =z met mois.
Debeo = dèvo, je dois. Prehensum, am = prè, prèsa, pris
Credere=: crère, croire. prise (3).
Trebium= trèvoy carrefour.
Dans arietem^ TE a été traité comme long ; ce qui a
produit la forme are, bélier (4).
20. Lorsque, par suite de la chute d'une consonne
intermédiaire, TE s'est trouvé en contact avec la
voyelle posttonique, une palatale s'est développée au
choc des deux voyelles et est venue donner à Ve un
son plus ouvert encore :
Credo = crètfo, je crois.
1. Voyez Revue des patois , l, 258.
2. CL pueyr poiere y corteis curtensis^dans Marg. d^Oingt (pp.
53^ iA)etmeis mensem, peis pensum, deveir debere, tomeis tu-
ronenses, dans les textes lyonnais du XlVe siècle (Romania, XIII,
544). La Bernarda Buyandiri se sert indistinctement des quatre gra-
phies ey, si, ay, ai, pour représenter le son du continuateur de TE
long.
3. Cf. francheises francus + esias dans le Tarif du Péaqe de
Lyon, 1277-1315 (Cart. d'Et. de Villeneuve, publié par M. C. Guigue,
p. 409).
4. Cf. le provençal arieth, aries, aret; voy. Raynouard, Lex, Ro-
man, à ces mots.
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PHILIPPON. — PA.TOIS DE SAINT GBNIS LKS 0LUÉRK8 27
De nos jours, cet ,è s'est même le plus souvent
élargi en a:
Metam = mâ^, meule de foin. Fœtam = fà^^a^ brebis.
AU XIV* siècle, cet élargissement ne semble pas en*
core s'être produit : feyeSy fœtas, dans un tarif d'oc-
troi lyonnais de cette époque.
21. Devant N finale en roman, TE se nasalise :
Frenum =: frèny frein. Racemum i= raiièn, raisin.
Plénum = pUn, plein. Venenum = verèn^ venin.
Fœnnm z= fèn^ foin.
22. Si la nasale est suivie d'une voyelle qui persiste
en rçman, Ve^ continuateur de TE long, se prononce
long et très ouvert [ê).
Ayenam z= avèna, avoine. Vindemiam = tnn(i^t>endange.
Pœnam = j)^na, peine. Domeni(c)am=Kitiim^f, dimanche
Plenam = pUna; pleine.
Mais garina warenna, garenne où Vi parait dû au
voisinage de la liquide. Cf. ciri ceram, cire.
23. Précédé d'une gutturale, E long permute avec î :
Placere = p/èsi, plaisir. Mcrcedem = meciy merci.
Pagensem = pdi, pays. Geram = cîrt, cire.
*Descensa zzdecûe. Je sens du cou- Ecclesiam = el^isi, église,
rant, le fil de Teau (1).
De même, s1l est suivi d'une palatale, primaire ou
secondaire :
Pejor = pire, pire. Scx = «i, six.
Apothecam = boiiéa, boutique. Sanctum-GenesiumzzSatfU-fifenti.
24. Un certain nombre de verbes qui suivent en latin
la seconde conjugaison ont passé à la quatrième,
comme cela leur est d'ailleurs arrivé en français :
mt^mucere, moisir, at?oH ab h orr ère, prendre
en dégoût, poWputrer e, pourrir, tenî tenere, tenir,
etc. Ce sont là des permutations qui relèvent de la mor-
phologie plutôt que de la phonétique.
1 . Ce mot est employé» à Lyon, par les bateliers de la Saône.
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28 RBYUB DES PATOIS
25. L'E des finales en ETTUM ou ITTDM qui,
en français, est représenté par un e ouvert {et) : duvet,
poulet, a pris dans notre patois un son mi-muet :
*Dubetum z= duvî, duvet. De pulla = polêf coq.
Bichetum zzbichêf bichet,(me* ? =cotitë,nnqaeJnnc,
sure de grains). local, cotioet.
De malleum =i mal% maiUet. De gallinaz= gelefiê, geai
Goth.gretan =z regre, regret. De robin = robihêy robinet.
De serpullum=farpofê, serpolet. De solus = sole, seulet.
Dans les finales en ETTAM, au contraire, Ye ouvert
originaire a persisté :
Bichetam = bichitaj la moitié du De pisum zzpesèta, pesette.
bichet.
De ruga = ruèta, ruelle. De solam =: soUta, seuleite.
26. E bref était représenté par ie dans la langue du
XIV« siècle: siecho sedium, sieclo saeculum. pf^
pedes, liere le gère, dans Marguerite d'Om^rf (pp. 65,
76, 48, 38), espieces species.pieci petiam, piera pe-
tram, entieri ïniegTdLmMegre sequere, <ry^i?o *tre-
bium, carrefour, dans les Textes Lyonnais du XIV*
siècle. Deux siècles plus tard, la diphtongue s'était apla-
tie en t, y : py pedem, dans la Chevauchée de Vasne de
1566; py pedes, fivra *tehrB,m, entiry integram
dans la Bernarda Buyandiri (1,65; II, 72 et 4); pice pe-
tiam dans la Ville de Lyon en vers burlesques, et Piro
Petrum dans un Noël Lyonnais du XVIII' siècle. (1)
De même dans notre patois :
Petiam — pîci, pièce.
Levium
= lijo, liège.
*Febram = fivra, fièvre.
Petram
= pira, pierre.
Lepor+am = tivra, lièvre.
Integram
= intirt, entière
Pedem =: pi, pied.
Sequere
zz sigre, suivre.
Hederam = ila, lierre.
Bedum
= H, bief.
Le nom propre Bertholomie BB,Ttholome}im, que
Ton rencontre souvent dans les Comptes municipaux de
Lyon au XIV* siècle, est devenu Bartholomî. (2)
1 . Cf. mon édition des Noëls Lyonnais (Lyon-Revue, numéros de
juillet, août, sept. 1885, Noël VI),
2. Ci. notamment CG. 13, n* 1, fo« 9 et suiv. des Archives commu-
naUs de Lyon,
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PHILIPON. — PATOIS DK SAINT GBNIS LES OLLIÈRES 29
27. La diphtongue originaire a persisté dans :
Gelum = cterciel. Fel z=/Ser, fiel.
Mel = mt'tfr, miel. Feram= fier, fier.
Heri = ter, hier. *Ferere= /S^re, frapper.
28. Devant N finale en roman, TE bref se nasalise :
Bene = bèn^ bien. Genus = gèn, point.
Yeni = oèn, viens. Tene =: tèn, tiens»
Rem = rèfij rien.
La forme diphlonguée bien, vien a-t-elle existé en
lyonnais ? C'est possible ; mais dans ce cas elle dût dis-
paraître de très bonne heure, car les plus anciens textes
que nous possédions ne paraissent pas la connaître :
tein et bin dans Marguerite (ïOingt{pTp. 39, 40) ; ren
et beins dans les Textes Lyonnais du XI V^ siècle ; ben,
ven veni et vin dans la BemardaBuyandiri etc.
 la pénultième en roman, E bref suivi d'une nasale,
prend le son d'un e mi-muet :
Teneo =: têno^ je tiens. Yenio =: vêno, je viens.
29. L'Ë bref s'est consonnantisé après avoir rejeté son
accent sur la syllabe suivante :
Deam = B^u, Diea. Nebulam = wôla, nuage.
Melius = m'tt, mieux. Ego = jo, je.
Sébum = fin, suif Bartholomeam=: Bartolom^a, Bar-
Medullam =: mWlay moelle. thélemie.
Tegulam = Voula^ tuile.
Les formes du possessif masculin et féminin min, tin
sin, s'expliquent de môme. En ce qui concerne le fémi-
nin, tout d'abord, ïe de meam a rejeté son accent et s'est
changé en semi-voyelle ; cette semi-voyelle agissant
sur Ta, dès lors accentué, l'a transformée en ^ ; de là
une forme mien, bientôt réduite & min. (1) Pour ce qui
1. Le Terrier de la Gommanderie de Chazelles-sur-Lyon, q^ui porte
la date de 1290, nous présente la forme iS. (Ja/urtn SvmphoriaQurn,
où in est biea évidemment pour ien de la ghase antérieure. De môme
dans un tarif de l'octroi de Lyon pour 129o : Saint Saphorin, et dans
le Règlement fiscalde 1351 : Ùzebatin Sebastiauum. De nos jours,
les finales en ianum donnent régulièrement des finales en in : Saint»
Julin.
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90 RBVUB DBS PilTOIS
est du masculin, voici Texplication qu'on en peut don-
ner : meum est devenu mitim ; puis obéissant à une
tendance qui a acquis dans les patois actuels un grand
développement, la nasale un a passé à in (1) ; d'où la
forme mtm qui dut aboutir bien vite à min (2).
80. Le sort de ï E entravé dépend de la nature de
Tentrave. Devant SP, ST, SC, il prend le son d'un e
fermé :
Mespilam = népla, nèfle. Festam =z fêta, fête.
Vespam =: guépa, guêpe. Bestiam = W<t, bête.
•Testam iz téta, tête. 'i1&timum=z èmo, esprit.
Fenestram= fenétra, fenêtre. *Fre6eiiiii = fré. fréchi, frais,
*E8sere =z être, être . fraîche.
Bessam =: béssa^ bêche. Vesperam = «ifvo, soir.
SI. Devant une labiale, TE entravé prend un son
mi-muet :
Feminam = fena, femme. Flebilem = fêblo, faible.
Semino = seno, je sème. Tepidum = tyêdo, tiède.
32. Devant M ou N, suivie d'une autre consonne, il
se nasalise et sonne en (écrit anciennement en^ ein ou
m), de môme qu'en vieux français et en provençal (3) :
Ventrem = vèntro^ ventre. Serpentem = tarpèn^ serpent.
Frumentum = fromèn, froment. Vendere =z vendre, vendre.
Dentem = dèn, dent. Tempus = tin, temps.
Teneram = tendra^ tendre. Temporum =: tènplOf tempe.
33. Devant RR, TE latin est représenté en patois
comme en français par un e ouvert :
1. Sur le passage de un à in, cf. inces un ci as, dans un texte
lyonnais du XIV* s. (Àrch, du Rhône, Arm. Abram., vol. 25,n» 4),
et dans notre patois : lindi (lundi), in unum, comin communem,
etc.
2. Cf. la note que j'ai publiée dans la Rovania (XV, 430434), sur
le possessif toniijue du singulier en lyonnais,
3. La graphie ein n'était pas rare dans les anciens textes : tems
tempus, seins sine dans le Terrier de 5. Germain au Monl-éPOr
(tS ^^ ^^ ^)« publié par la Revue Lyonnaise (juin 1885, p. 428), bein
bene dans Mara, d'Oingt (p. 39), fein fœnum dans un Tarif d'octroi
du 4 déc. 1358 (Romania, XIII, 545). Sur le son de en en vieux fran-
çais, voyez Tarticle de M. Meyer sur AN et EN toniques dans les
Mémoires de la Société de linguistique, l, 2i4, et Rouania, II^ 247.
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PHILIPON. — PATOIS DB SAINT QSNIS LES OLLIÈRES 31
Ferrum = fèr^ fer. Serram = terra, serrure.
Terram zz terra, terre,
Si l'entrave est fonnée paraae R saivie d'une autre
eonnone» FE prend en patois on son très oaT»rt qui
ie rapproche de celui de a, sans pourtant se confondre
avec lui :
Herbam = irba, herbe. Perdere = ^re, perdre.
Yernam z= vèma, aulne. Pertica == pèrchi, perche.
Coopertum = covèr, toit. Hibernum = ivèr, hiver.
Neryum = nèTj nerf. Gooperculum=cii«rc^o, couvercle.
Gerulam == gèrla^ cuvier.
Au Moyen-Age, TE se changeait fréquemment en a
devant les liquides : sarges se ri cas, Marsal Marcel-
lum, AftcAa/Michaelum, dans les Textes Lyonnais du
XIV* siècle, {Romania, XIIL 545) ; halla bellam dans
\2l Bem.'Buyand'y covarte (coopertas) dans un Noël
Lyonnais du siècle dernier {Lyon-Revue, août 1885,
Noël IV). Dans le parler de Saint-Genis-les-Ollières, cet
élargissement n'est plus que l'exception :
Sericam = $argi, serge. Servam =r tarva, réservoir.
Et luizôr lacertum, lézard, où l'a secondaire a passé
34. Si la première consonne de l'entra ve est une gut-
turale, TE devient ë, lorsqu*il se trouve à la finale en
roman^ et è, dans le cas contraire (1) :
Directam = dr9, droit. Grescere, crecsere =or^<re,crottre
Lecium = l^, lit. Directam = driti, droite
L'E placé dans la même situation phonique a permuté
avec i dans :
Pectinum = piffio, peigne *Segalam = àWa, seigle.
Teclam = vWt^ vieUle.
i. Cet assourdissement de eit (=ectuin) en é doit être de date ré-
cente : Marg. d^Oinft écrit en effet leit et iieMectum (pp. 47, 53),
et je relève dans deux textes lyonnais du XIV* siècle les formes
tupiel suspectum eiprofet profectum, qui impliquent la pronon-
ciation ouverte de Te. EoÛn la Ville de Lyon en vers burlesques, qui
date de la fin du XVII* siècle^ècrit encore dret directum,/tenec-
tum, et je lis dans un Noël imprimé à Lyon en 1744 (Noël V) : endret,
endroit.
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32 RBYUB DBS PATOIS
Cette transformation était déjà un fait accompli au
XVII« siècle : la Bemarda-Buyandiri^ nous fournit en
effet les formes mZZi/ veclam et pigne pectinat (II
106, 1 3.)
35. ERIUM, ERIAM, avec un E bref, donnaient en
vieuxLyonnais des finales en ier.eriimestiers^merders
et maneriy merceri, materi, Rua Marchere, charreri
carreriam, rue. On trouve, d'ailleurs, dès le XlVe siè-
cle, des exemples de la diphtongaison de eri en ieri et
môme de la réduction de ieri à iri : charrieri. Rua
Marchieri et Marchire, à côté de Marchere (1).
Les formes aplaties en t, iri sont les seules qu'em-
ploient les textes patois des XVI« et XVII* qui nous sont
parvenus : éguiry aiguière, dans la Chevauchée de
VAsne de 1566 \ charriridw[islB,Bern.'Buyand. (1,75),
et mety métier, dans la Ville de Lyon en vers hurles-^
ques.
Notre patois n'en connaît pas d'autres :
Ministerium = metif métier. Carreriam n charîri, rae.
Gœmeterium=6«n^tir9,cimetière Gongeriem = conxiri, amas de
Merceriam = marcirt, mercière. Deige.
ERIAM, avec un E long, est devenu èri : fèH feriam
foire.
36. Dans les finales en ELLAM, TE étymologique est
représenté en roman par un e ouvert :
*Ramellam = ramèUi, mauvais Beliam = hèla, belle,
couteaa. Sellam = tèlay chaise.
La finale ENNAM a été traitée de même: ct^èna cutis
+ ennam, couenne.
Dans les finales en ELLUM, TE mis en contact avec le
produit de la vocalisatton de TL, s'est consonnantisé et a
rejeté son accent. De là des formes telles que aignius
agnellos, naviouz qui se rencontrent dans un Texte
I. Cf. Romania, XIII, 555, et Àrchiv. Camm. de Lyon, CC. 13,
n» 1, f. 2 et CC. 1, foi 168 v., 1Ô3 r. et passim.
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PHILIPON. — PATOIS DB SAINt GËHIS LB8 0LUÈRB8 83
Lyonnais du XIV« siècle {Romania XIII, 568). A partir
du XVIII* siècle, peut-être sous Finfluence des formes
françaises analogues, tu est devenu tau : biaUi coutiau,
piau d^ns Ih Be^^arda-Buyandiri; toniaUy mantiau^
noviau dans les Noëls Lyonnais (Lyon-Revue, JuilL-
Sept. 1885.)
De même dans notre patois :
Gultellam == eoUô, couteau. Sitellum = s?d, seau
Martellum zurnarVô, marteau. Peilum = p'd, peau.
Bellum = M, beau. Paxiilum= paits^ô, échalas.
Ramellum = ramfôy rameau.
Faits anormaux. L'E a quelque tendance à passer à
u devant les labiales : fume feminas. dans la Bern.-
Buyand., (1, 193), fuma dans la Ville de Lyon en vers
burlesques (1) ; nublo ne bu lu m, sombre et duto debi-
tum dette dans notre patois. (2) Il est devenu o dans
quore quaerere, chercher.
87. 1 long est traité différemment suivant qu'il est ou
qu*il n'est pas à la anale, en roman. Dans ce dernier cas,
il persiste sous sa forme latine, comme d'ailleurs dans
tout le domaine roman :
Spinam =z dpina, épine. Tinam = tina, cuve.
Librum = livro, livre. Servicium = sarvicio, service.
38. Dans le cas contraire, et c'est là un fait bien digne
de remarque, il se change en e fermé (é).
Nidura =z n^, nid. Mantile = màtUé, nappe.
Apricum = atré, abri ? =: bréy bruit.
1. J'en û publié les passades patois dans la Revue Lyonnaise^
Duméro de déc. 1884 (pp. 671-685) ; fuma se trouve au vers 245 de ces
extraits.
2. Cf. ritalien tt^drto^ ebriacum, ivre, ru^dto rebellis.
RKV. D, PATOIS 3
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84 HBVXJlft DES t»ATOtâ
Et tous les infinitifs des verbes qui suivent la qua-
trième conjugaison : vené venir, ouvré ouvrir, dorme
dormir, fine finir, musé mucire,*" moisir, etc.
Il existe toutefois à cette règle un certain nombre
d'exceptions : amî amicum, fî filum.
Notre patois emploie d'ailleurs concurremment avec
les formes en é que je viens de citer, des formes en î qui
semblent même en passe de déposséder les premières :
ni nid, avrî abrî, finî finir, dormî dormir etc.(l).
Le passage à ^ de 11 long devenu final en roman pa-
raît bien spécial aux parlers de notre région ; les patois
de la Bresse (2), du Bugey,de la Suisse romande et de la
Savoie conservent l'I étymologique en cette situation :
furni fournir, t?^m venir, en Bressan ; veni venir, corti
cohortilem, peni punir, en Bugeysien ; Kœrti jardin,
dremi dormir, ni nid^ dans le patois de la commune de
Vionnaz ; manti mantile, senti sentir, dans le canton
de Vaud ; empli, remplir en Savoisien. Il en est de mê-
me des patois Foréziens : suvegny souvenir, ra-
juégny rajeunir, à St-Etienne, manti à Montbrison. (3)
Aux confins du Lyonnais, à Rive-de-Giers,la forme en i
paraît seule en usage ; c'est du moins la seule qu'em-
ploie le poëte Roquille : vegni venir, contegni conte-
nir, figni fini etc. (4)
39. L'I long de pisum a été traité comme bref, de mô-
(1) La forme en é paraît, au contraire, être seule en usage, à Crar
penne et à PoUionay .
(2) Cf. Les Noels Bressans publiés par P. Leduc, Bourg, 1845, pp. Q
et H ; — mon élude sur le Patois de Jujurieux (Bas-Bugey) Paris,
Vieweg, p. 8 ; — Gilliéron, Patois de la commune de Vionnaz (Bas-
Valais), p. 30 ; -- A. Odin, Pkonologiedu canton de Vaud, Halle, 1986
n© 60 ; — Sansons rime et flanfioume de Dian de la Jeanna, Gham-
bery 1878, p. 24. — Le v. franc, finer finir, mourir, n'a rien à voir
ici ; il s*explique par le b. lat. finare dont rezisience est établie par
le provençal flnar, finir, cesser, mourir. Cf. Raynouard, Lex. Roman,
IIi; 329.
(3) Œuvres complètes de Babochi, St-Etieune, «878 p. 143 ; P.
Gras, Dictionnaire du Patois Foré%ien.
(4) Roquille, Œuvres complêteSy St-Elienne, 1883, pp. 137, 139,
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PHILIPON. — PKtOlS t)E SAINT OENIâ LES OLUÊRBS SS
me que cela lui est arrivé en français et en provençal,
et l'on a eu la forme : pè pois.
40. Devant N finale en roman, I se nasalise :
Gaminum zn chumtn, chemin. Vicinum zzvèsirif voisin.
Caninum(?)=:c/iantn,désagréable. Album spinumzzardtfpm^aubépinc
La nasale in a dans notre patois un son notablement
plus ouvert qu'en français.
41. Lorsque par suite de la disparition d'une consonne
intermédiaire» 11 s'est trouvé en contact avec la voyelle
suivante, il a rejeté son accent et s'est consonnantisé :.
Lixîvium =: liss^u, eau de lessive. Tartitam z= parPa, partie.
Rivum i=v.ljron,ryM ruisseau(ij. Finitam = fin^a, finie.
Urticam =orfya, ortie. *Advertitam rzacar^ya, avertie.
*Spicam = efa, épi. iBvidiam =z tn^a, envie.
Vitara ^^-Va^ vie.
Par contre, à l'infinitif de quelques verbes appartenant
en latin à la 4<» conjugaison, l'accent a été rejeté en
arrière, puis l'I long a été traité comme bref et l'on a eu
les formes sôtre^ syôtre, sôrtire, sentre sèntire,
viendre vènire.
42. I bref devient è :
Vicem =: vè, fois. Piperem = pètro, poivre.
Nigrum-am=: nô, nf ri, noir,noire. Vitrum = vèro, verre.
Nivem = n^,neige,v.lyon.n«^. Trivium =: trèvo, carrefour.
Sitim =• «è, soif. Juniperum == ginèvro.
Pilum :=. pèf cheveu. Tonitrum z= tonèro, tonnerre.
Sanctam Fidem = Sainti - Fèr, Recipere = v. lyon. reeeyvre^
Sainte Foy. recevoir (M.O. p. 62).
fiibere = hère, boire.
43. Ve ouvert est devenu muet dans :
^[iveam = nJègi, neige. 'Ficatum iz fèjo^ foie.
Picem =: pêgi, poix. *Garpinam = charpena, charmille.
In picem =r inpêzo, empois.
(1) Dans le Terrier de St-Germain au Uont-â^oTy § 16. (Revues
Lyonnaise, Juin 1885). Cf. dans les Nommées de 1388 {A^chiv, de
Ljfon, ce. 1, fo 178> : rm d*Yseron» — De môme, en bugeysien :
Hie% rivum ruisseau qui se jette dans l'Ain, un peu en amont du
Pont d'Ain (rive gauche), et les noms de lieu formés sur viens :
Vieux d'Izenave et Saint Jean le Vieux S diu dus Jo ha unes a vico^
dans l'arrondissement de Nantua.
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"1
36 RBVUB DES PATOIS
44. La nasalisation s*est produite dans :
Minus = mêfiy moins. Sine = sèn, sans (1).
45. 1 entravé a subi des traitements très divers. Il s'est
changé en e fermé lorsque la première des consonnes
de l'entrave était une S.
Aristam = aréta, arrête. Uaptisma = halémo, baptême.
Cristam i= eréta^ crête.
*Genistum zz gim, genêt .
Pareillement : mémo metipsimum, même.
46. Suivie d'une gutturale ou d'une palatale, il a pris,
à la finale en roman, le son d'un e mi-muet et, a la pénul-
tième, celui d'un e ouvert (è) : (2)
Frigidum zz /të, froid. Digitum zz dé, doigt.
Strictum "=■ eire^ étroit
Frigidam = frèdi, froide. Rigidum, am = rèdo, rèdi^ raide.
Strictam zz etrètiy étroite. Benedictam = Benèti, Benotte.
AH. cribbia — crépi, crèche.
47. IcuLUM, icuLAM Ont donué en patois des finales
en ù, îVi :
Soliculum =z xo/^, soleil. Pariculum =par(fry pareil.
Articulum zz artè^ orteil.
Apiculum =: av\lH, abeille. Pariculam zz pavil^i, pareille.
Lenticulam zz UntWi^ lentille. Caniculam = chanilH^ chenille.
Gorniculum zz cornibi, plante Trichilam zz irllH, treille,
grimpante.
De même :
Vigiliam zz vibi, veille. 'Mirabilias zi v. l^*on, tneravilles,
Filiam zz fibi, fille. merveilles.
48. Devant N, l'I se nasalise :
Ginerem =: cindre, cendre. Linguam =i lingUy langue.
{{) Menz et senZy seyns, seins en vieux lyonnais (ftomanm XIIIy546).
(2) Cet assourdissement était inconnu de la vielle langue: beneyt be-
nedictum, estreyt^ dei digitum, freyi frigidum dans marg,
d'Oingt {pp. 49, 75,45, 47), dey d i gi t o s, /r^^f frigidum dans la
Bemarda-Buyandiri (II, 320, 401); la freia dans le Noël IV.
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PHILIPON. — PATOIS DE SAINT GENIS LES OLLIÈllES 37
Inter = tntre, entre. Cingolam z= einln, sangle.
De-intu8 = din. dans. Lineum = Itnjo, linge.
Findere = findre, fendre.
49. Ll étymologique s*est maintena dans t?t7a villam
conti-airement à l'usage du Bressan et du Bugeysien où
il a fait place à un ^ : vêla. Mais, en vieux lyonnais, il-
lum a donné el (Marguerite dOingt p. 51), qui de nos
jours s'est élargi en al.
L'atténuation en ë s'est produite dans lëira litteram.
50. IR suivie d'une autre consonne est devenu art
après avoir passé par er :
Yirgam — vargij verge. Circalum =: carclw, cercle.
Firmum = farmo, ferme. ^Viridam = varda^ verte.
Mais aussi : ersi hirpicem, ver viridem, nerta
myrtam, myrte.
51. L'I s'est inorganiquement transformé en u :
Cippa = çupa, cep. V. h. ail. Iwa =: uif, if.
yîduum z= vuvo, veuf.
Dans /wyi filicam fougère, Yu peut être le résultat
de la vocalisation de 1'/ : on aurait eu alors la série : fel-
gif feiigi, fugi.
o
52. En vieux lyonnais l'O long prenait le son d'un o
fermé {ou) que les scribes rendaient indifféremment par
ow, 0 ei u: gloriosj gloriosa et glorious, gloriousa
dans Marguerite d'Oingt (pp. 43, 40, 39, 47), ora ho ram
et aura, Ornaciu (Ornacieux, dans l'Isère) et preciotcs
précieux, (Ibidem pp. 41, 60, 66, 73, 19); nevous neveu à
côté de nevus dans le Terrier de St-Germain et de Po-
leymieux; lours^melliour ei valur; vendors, vendeurs
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n
38 REVUE DES PATOIS
et menurs dans le Règlement fiscal de 1351 ; touz et
toz totos ; peysour pensatorem et mellior meilleur,
segniours et segnurs^ segnur, menurs, hures ho ras;
lor et lur\; boitus et boytoux dans les Textes lyonnais
du XIV^ siècle (Romania XIII, 546).(1) Au XVII* siè-
cle, vraisemblablement, ou s'était déjà aminci en u [û)
devant R et devant S : querelu querelleur, hura
heure dans la Bern.-Buyand. (I, 252; I, 19, II, 64);
amoiru dimonreux^peraizu paresseux ,/Uriitôa furieuse,
peraizuze (Ibidem, I, LU, 305, 1, 70,11, 301) (2); curiusa
curieuse dans le Noël VI.
53. En règle générale, dans le parler de Saint-Genis-
les-Ollières, TO long latin suivie d'une R ou d'une S est
aujourd'hui représentée par u.
C'est ce qui se produit :
V Dans les Anales en ATOREM :
Messionem+atorem zz mèssoî^u^ De capere ziacflpartt,accapareur.
moissonneur. Petra+atorem i= prdyu, carrier.
Grola-fatorem=:r«flfro^ savetier Necatoreni (?) == négu, boucher.
Habilis-|-atorem=ra6f77u, rebou- Manducatorem = mànju, mangeur
teur. Picem+atoremzzp«;tt,cordonnier-
Mais mocàr moqueur, ramonàr ramonneur et piro-
rou *parollatorem, chaudronnier.
2» Dans les mots formés à l'aide des suffixes ORIUM,
ORIAM qui sont devenus en patois u, uri : (3)
Muccatorium mmoehu, mouchoir. •Passatoriam = poseur t, passoire
Affectatoriumzz afètu, crible. •Gollatoriam z= coluri, filtre.
De vocuitare i=det?ottedu, dévidoir. V.h.all. scûmzz cwmttri.écumoire
De directum zz dr'èssu, dressoir. De *batere zz baturi, baratte.
De*Succutare zz SecôyUy panier à De ductile zz dol^uri, douille
. [salade. [de la faux.
(i) De même à la protonique : correour et courreour, escoffer et
escoufier, codurier et cudnrier, couvreour et recuvrour, mounier et
mugnier, dorier et dourier^ rua rue et Romarcheri rue Mercière.
(2) Cf. mon travail sur la Beitiarda-Burandiri et le Dialecte Lyon--
nais au XVII* siècU (Revue-Lyonnaise, VIH, 636).
(3) Orium donnait en v. lyoïmsûs our: ovraor et Aoi^rootiroperato-
rium ouvroir dans le Bêglement fiscal de 1351. Ovreour, ovrour, ter-
rour territorium, aberour, abreuvoir, dans les Nommées de ! 388
(Archiv. Corn, de I^fon, CC. 1, pauim,)
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PHnjPON. — PATOIS DB SAIMT GEKÏS LES OLLTÊRES 39
*Jitatorium n jùn, poche à long De plicare = plàyuri^ cheville
manche, dont se servent les la* [du timon,
vandières. De ^affanare = afanure, salaire
•Fossatorium=z/?««M, fossoir. [en nature.
De cosse = lcoH$Uf fléau.
Et en général tous les mots qui en français se termi-
nent en oir : rasu rasoir, inbochu entonnoir, lavu la-
voir, agotu égoutoir, aburu abreuvoir etc. Mèmouéri
mémoriam et dalouéri doloire font exception.
Notons aussi la double forme passouéri qui comme
les deux autres a vraisemblablement subi Tinfluence du
français.
30 Dans les mots formés à l'aide des suffixes OSUM
OSAM:
Gandiosam rzjà%fu^ joyeux. Godiosam njV^tMa, joyeuse.
Pietosum =:^td)^u,compatissant. Pietosam=piJ7t««a,compatissante
Cinerosum = cindru, couvert de Ginerosam = ctndïtwo, couverte
[cendre. [de cendre.
Pigr)tiosum=j9ar0Mtf; paresseux. Pigrîtiosam= pareMtata^ pares-
[seuse.
Et les dérivés patois: barfoh'u^ barfol^t^a, brouillon,
brouillonne ; &cy M, bojvsa^ gonflé, gonflée; cabomu,
cabomusa^ creux, creuse ; inbitionuy inbitionusa,
ambitieux, ambitieuse ; barbelu radotteur etc. Il en est
de môme pour les féminins des substantifs enATOREM:
relevusa accoucheuse, acapartisa, mànjusa et mocusa
moqueuse.
Zelosum^ zelosam, ont de même qu'en français, subi
un traitement spécial et sont àevervi^ jalon Jalousa.
40 Dans un petit nombre de mots terminés en OREM,
ORAM.
Melîorem z= mil^u, meilleur. Horam =: t»ra, heure. *
Seniorem == morutu, monsieur. Ploro = fluro, je pleure,
lilorum = itt, leur.
54. Dans les substantifs en OREM Vo a pris le plus
souvent un son très ouvert [à) :
Calorem = chalàr, chaleur. Golorem =: colàry couleur.
Dulcorem zz douçor, douceur. Gantorem = chàntôr, chanteur.
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40 RBYC7E DES PATOIS
MsLispou pavorem, peur.
Au XlVe siècle, cet o paraît s'être prononcé tantôt ou-
vert, tantôt fermé ,suivant qu'il sejtrouvait libre ou en-
travé, en roman.
C'est du moins ce que Ton est, à mon sens, en droit
de conclure de ce fait que, dans Marguerite d'Oingt, la
graphie ou est constante devant r finale en roman, tan-
dis qu'au contraire Vo persiste très régulièrement sous
sa forme latine toutes les fois que la déclinaison amène
une s : doucour, amour, honour et doucors, amers j
dolors, savors, (1) Dès le milieu du XIV* siècle, cette
distinction délicate semble tomber en désuétude et le
son fermé commence & se généraliser : c'est ainsi que
dans le Règlement fiscal de 1357, notamment, je
relève les formes vendeurs, làberours, acheteurs à
côté des formes primitives conseilors, vendors.
Vo fermé (ou) ne paraît pas avoir joui longtemps de
son triomphe, car dès la fin du XVP siècle, il est rem-
placé dans les textes patois par la diphtongue eu qui
devait se prononcer très ouverte et correspondre au son
à de notre parler : seigneur dans la Chanson du For-
mulaire fort récréatif \percureur, fureur dans la Ber-
narda-Buyandiri (II, 24, 56).
55. Dans un certain nombre de mots, l'o fermé de
l'ancienne langue se prononce aujourd'hui ouvert:
Nos z= no, nous. Totum = to, tout.
Vos = vo, voas. Horam = vore, maintenant.
Gelt. boc =: ho, bouc.
Dès le XV? siècle^ dans la Chevauchée de Tasne, on
trouve no et vo à côté de nou et vou, La Ville de Lyon
en vers burlesques^ ne connaît que les formes avec o
simple : no, vo, /o^ totum, te toti.
Parfois au contraire, ou s'est fermé en u :
Nepotem = nevu, neveu. Nodum = nu, nœud.
(1) Cf. Rmania XIII, 546.
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PHILIPON. — PATOIS DE 8A.INT 6BNI8 LES OLLIËRBS 41
Ailleurs, enfin, il devient 6 :
VoIat=: voUy il vole,
56. Devant une nasale devenue finale en roman, 0 se
nasalise :
Ericionem = urision, hérisson. Piscionem = pèsson, poisson.
De palea = paPasêon^ corbeille. Pipionem = pinjon, pigeon.
A la pénultienne en roman, Vo suivie d'une nasale se
prononce ouvert :
Personam = parsona, personne. Pomam zi poma, pomme.
St. O BREF. Dans l'ancienne langue, TO bref persistait
d'ordinaire avec le son d'un o ouvert : ovra operam,
moles molas, for foras, bo bovem, pot potest. (1)
Au XVIP siècle, Yo ouvert a fait place à un o fermé :
demoura demeure, bou bœuf, écoula scholam, pou po-
potest. (2) •
Le parler de Saint-Genis semble hésiter entre les deux
sortes d'o : il s'en est tenu à Vo fermé dans :
Bovem = bou, bœuf.
Diem Jovis = dt/oi», jeudi.
*Deforas = defou, dehors.
Rotam = roua, roue.
Rosam = rousa, rose.
Operam
Molere
Trifolium
Potest
= ouvra, ouvrage.
= moudre, moudre.
= tHoulo, trèfle.
= pou, il peut.
Il est revenu a Yo ouvert dans :
Molam z= mola, meule.
Volo =: volo, je veux.
Probe = pro, assez.
De propago = prova, provin.
Scholam
No vu m
Probam
De moror
= dcola, école.
=,novo, neuf.
= pnwa, preuve,
zi dwwwo, je demeure
•Poteo = pôyo, je peux.
L'O du suffixe OLAM a été traité de môme :
Filiolam z= filiola, filleule. Gurtilem+olam =: cort^ro^, cour
Fabeolam = fiéjola, haricot. tilière.
(1) Cf. Bomania XIII, 547 et le Règletnent fiscal de 1351 (Lyon-Re-
vue, Nov. 1883, p. 244).
(2) La BemardO'Buyandiri et le Dialecte lyonnais au XVih siè-
cle (Revub-lyonnaisb, t. VIII, p. 637).
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42 REVUE DES PATOIS
Dans le suffixe OLUM, la vocalisation de TL explique
la forme : rossignoii lusciniolum, rossignol.
Ou s'est réduit à u dans filiu filleul, acouéru sciu-
riolum, v. lyon, ecoyriouz (Romania, XIII, 576),
écureuil, arliu ordeolum? orgelet. (1)
58. En vieux lyonnais TO bref se diphtonguait volon-
tiers en wo, ue : cwor cœur, ctiors chœurs ;ruello rotu-
lum, pueblo populum, huelo oleum, suers sœur,
cuer cuir, Fuer Forum. (2) Il en est de même aujour-
d'hui encore, dans notre patois :
Soror = suer, sœur. Solum = iuêr, aire.
De dolere zz duèr, deuil. Corium z= cttèr, cuir.
La diphtongue ue de la phase primitive s'est réduite
à u dans puploy v. lyon pueblo populum, peuple,
publo peuplier, mublOy mobilem, v. lyon. mueblo.
Dans uilo oleum, il y a eu régression de la palatale
posttonique. •
59. Suivi d'une gutturale, 0 bref se diphtongue en un
son qui tient le milieu entre ua et ue et que je noterai
par uë :
Neerl. nocke = n«e, nuque. Jocum =: ;tte, jeu.
Focum = fué, feu. Gael. tore, troc = trwèy truie.
Orwm,dont Yo long a été traité comme bref dans l'en-
semble des dialectes romans, a donné de même uë œuf.
Cette diphtongue u^ n'est que l'atténuation de la diph-
tongue ua de la phase antérieure : fua focum, lua lo"
cum, Bornua Burgum no vu m, dans Marguerite
d'Oingt{^^, 51, 40, 76) et dans les Textes lyonnais du
XIV siècle. Ua s'atténuait dès cette époque en ue lors-
que la déclinaison amenait une 5 à la finale en roman :
/tie^locus,locos, /tu^^ovos (3).
(Ij Sur cette étymologie. voy. Littré au root orgelet et Ducange Gl.
v« ordeolus,
(•2) Romania XIII, 547.
(3) Cf. Romania, XIII,547et le Règlement fiscal de 1351 dans Lyon-
t\evue{Noy. 1883, p. 241).
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PHIUPON. — PATOIS DE SAINT eSNTS LES OLLIÈRES 43
Il faut voir la résolution de la gutturale dans :
Hoc n ùua, voua, v. lyon. oy, oui. *Trocuin = troua, pressoir.
Vocem=: voua, v. lyon. voys^ voix. Apud hoc=awtt2,v.lyon.at?oy,avec.
Suivie d'une palatale primaire.O bref devient w^,ott^;
Hodie, = vue, aujourd'hui. Foriam =: fouéri, flux de ventre.
60. O BNTRAVB. En vieux lyonnais 0 entrave avait
pris un son ouvert : forz fortes, porg porcum, porc,
otos hospites, parochi parrochiam dans les textes
du XIV« siècle (1) : porta, cor corpus, fort dans la
Bem. Buyand. (1, 154, 38 ; II 304); sauf devant s, où il
sonnait ou : groics grossum dans un compte lyonnais
de 1364-65, grou^ plutou plutôt, (2) noutron nostrum,
voutro dans la Bemarda Buyandiri.
Dans notre parler 0 entravé a subi trois traitements
divers: d'ordinaire, il a fait place à un o ouvert, mais il
s'est fermé en ô devant r et en ou devant s :
0 entravé =» o ouvert dans :
Roccam = rochi, roche. Torculam = trobi, tourteau.
Propiam i=prochi, proche. Parrochiam rzparochif paroisse.
Gopulam = eobla , attelage h Ab oculuin = avolfo, aveugle,
deux.
Mais aussi fôlH foliam, feuille.
O entravé = ô devant R :
Portam = porta, porte. Corpus = car, corps.
De tortain=: tôrchiy torche* Sortem = sdr, sort.
Fortem = for, fort. Porcum = par, porc.
Mortuum = môr, mort. Mordere m môdre, mordre.
*Retortam= rtôta, lien fait d'une Sortire =■ sôtre, sortir,
branche tordue. Ordinem = ôdre, ordre.
Les formes poucio p o 1 1 i c e m, fou f o 1 1 u m et recourta
recollectam, récolte, s'expliquent par la vocalisation
del'L.
O entra vépar S + consonne = ou :
(1) Romania XIII, 547 et Lyon-Revue, nov. <883.
(2) Revue Lyonnaise, VIII, 638 et Archiv. munie, de Lyon GC. 373.
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44 REVUE DBS PATOIS
Grossam,-ani = grou, grousM^ Fossam zzfouxsa^ fosse.
gros^ grosse. EleemosjDamzi ottmattfui,aumÔDe
Gostam = coûta, côte. 'Plus tosto z= plutou^ plus tôt
Ossem =: o«, 08. *Bene tosto = bientou, bientôt.
Proposituin = parpou, propos. Vostrum = voutron, Totre.
Le français fantôme p hantas m a est en patois /«n-
touma.
61. Devant une gutturale suivie d'une autre consonne
0 devenait ue ou oi, oy dans l'ancienne langue :
Bt^^cboscum, huet octo, huel ocnVupues *pocsum
puis, et coiti coctam, cuite, coysi coxam, cuisse, 7ioyt
noctem, boyta 'boxidam dans Marguerite dOingtei
les Textes du XIV^ siècle{l); boy boscum dans la Bem.
Buyand,, (II 85).
Dans notre parler, VO placé dans cette situation a
donné naissance & la diphtongue oué :
*Bocsuin = bouè^ bois. Coxam = eouéssiy cuisse.
Coctum =z couéf cuit. De coctare =z a la eouétt\ & la
Goquere = couére, cuire. hâte.
Angl.sax. Sdtig = souéfty suie. Neerl.nocke=ztum^et nwè) nuque.
Ajoutez couévo scopeum, balais, où la palatale
remonte au latin.
Oué s'est réduit à é dans né noctem et à w dan pu,Y.
lyon. pues, puis.
!7f octo est à rapprocher du v. lyon huet. Quant à {z)iu
oculum, Marguerite d'Oingt nous offre les formes in-
termédiaires : huel, heuz et iiouz (pp. 52, 61, 39).
62. Lorsque la première des consonnes qui forment
rentra ve est une N, TO se nasalise en un son qui se rap-
proche de celui de an et que je noterai on pour éviter
toute confusion :
Frontem = fràn, front. Hlac montem zz lômàn^ là haut.
Goncham=côtk;Ai, table de pressoir:
Si la nasale est suivie d'une palatale primaire ou secon-
daire, on se diphtongue en uin :
Somnium = suin, sommeil. Longe = luin, loin.
(i) Cf. Romania XIII, 547.
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PHIUPON. — PATOIS DE SAINT GENIS LES OLLIÈRES 43
De même en vieux lyonnais : acoindes adcognitos,
parents.
u
63. U LONG. Il persiste d'ordinaire :
Nudam = nu, du. Murum = mur, mur.
Cnidum = cru, cru. Lunam = Iwia, lune.
Celt. druth = dru, dru. Plumam zzftluma^ plume.
Pertnsum =paWti, trou. It.presura= prépara, présure.
Yendutum = vendu, vendu. Cuculum =r cocu, coucou.
Ina unam et comina ^communam, s'expliquent par
rinfluence des formes masculines m et comin.
64. Lorsque par la suite de la chute d'une consonne
médialeJ'U s'est trouvé en contact avec un A posttonique,
il s'est élargi en ou :
Nudam = noua^ nue. Rugam = roua, rue.
Grudam = croua, crue. Sanguisugam = «àtMoua, sangsue.
Druth-am = droua, drue. Vendutam = cèndoua, vendue.
Crescere + ulam 1= cmsot4a,crue Carrucam = charoua, charrue,
d'eau.
Il en est ainsi, comme de raison, pour tous les parti-
cipes passés en UTAM : mordoua^ pardoua, etc.
Au pluriel TU reparaît avec sa sonorité celtique :
Nudas = nûe, nues. Yenduias = veindûe, vendues.
Sanguisugas = sànsiie, sangsues. Mordutas =: mordue, mordues.
65. L'attraction de la palatale posttonique dans la S3'l-
labe accentuée explique les formes qui suivent :
Salmuriam=rarmoii/rt,sanmure. Lacryma + usiara =z lartnouèsû
*Minutias = menuése, petits mor- petit lézard gris (1).
ceaux de porc.
Dans admr^ ad du ce re, amener etmmre ex sugere,
faire sécher, la palatale développée par la gutturale est
(i) G^est le vieux fr. larmot, specie di iucertola {Dict. d'Oudin & ce
mot), et le provençal Lagramma^ Larmusa (Honnorat, DicL provem,
franc).
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1
46 RBVUft DBS PAtOiS
Tenue, elle aussi, se fondre ea quelque sorte dans la to-
nique. Il en est autrement dans bùjfa *bucam, ce qui
peut faire naître quelque doute sur le point de savoir
si la palatale remonte bien au C latin,ou si au contraire,
le C médial étant tombé, elle ne s'est pas développée au
choc des deux voyelles.
66. Devant M ou N, Y U long se nasalise en in:
De fumare = parfin, parfum. Gommunem = comin, commun.
Unum =: in, un. . . .Dunum =:Mon Verdin, M* Verdun*
Mais aussi dilon diem lunse.
Unum est devenu an dans Lian Lugdunum Lyon.
C'est là un fait qui n'est point nouveau; Marguerite
d'Oingt écrivait déjà Lyan (p. 91), et la forme Lian se
rencontre très fréquemment dans les textes du XIV*
siècle (1). Cf. à la protonique anbuni umbilicu m, nom-
bril.
67. U bref devient ou :
Lupum = tou, loup. Lupam ^ toua^ louve.
Nebulas zz woule^ nuages. Tegulam =r Vouiay tuile.
Guprum = ▼. lyon.cotti?ro,cuivre. Sébum =: T.ljon.Mou,<you,suif.
De nos jours le son ou de la phase primitive s'est
aminci en u dans :
Deum = D'tt, Dieu. Sébum = xm, suif.
Melius = mfu, mieux Jugum = ju, joug.
Duas = dtt«, deux. Cubai = eue, elle couve.
68. Sous l'influence d'un son mouillé, U bref s'est
diphtongue en oué ué : (3)
Nucem = noué, noix. Puleum = pauè, puits.
Buxum = 6011^, buis. *Fenucum = fenoué, fenouil.
•Gutter = gouétro, goitre. Grucem z= crué^ croix.
Mais plèvi pluviam pluie.
(i) Homania XIII, 548. Cette forme Lian est celle qu*emploie une
inscription de 1352, écrite en lyonnais et conservée au Musée lapi-
daire de la ville de Lyon.
(2) Cf. nuys, nuces (luyvo fluvium et croys cruoem dans Tan-
oîenne langue. (Romania XIII, 548).
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PHILIPON. — PAtOIS DK SAINT GltNlS LES OLUÈRES 4?
69. U bref s'est nasalisé ea on daûsTadject.poss. tnon^
ton^ son, et en in dans le pron. poss. : min meum
{-s^miin de la phrase antérieare), tin,sin, mien, tien,
sien.
70. U ENTRAVÉ. Long par nature, il persiste sous sa
forme latine :
Locustara =z ^uto, sauterelle. Cultrum = cutro, coutre de la
Fustam = futa, bareille. charrue.
Butyrum = buro^ heure. Pulicem = puzi, puce.
Judicem = jujo, juge. Sulphurem =: supro, soufre.
Justum = S. Ju, S^-Just.
L'U long entravé s'est adouci en e dans inclyeno in-
cudinem, enclume; il s'est ouvert en o dans porna
prunam.
71. Bref par nature, l'U entravé a passé à o ouvert:
Pulpam
Grastam
Furnum
nporpa, viande sans os.Furcam
= grota, morceau deburgum
pain béni.Gursam
=. for, four. Bursam
zzforchiy fourche.
= 6or, bourg.
= corsa, course.
= horsa, bourse.
Brustum
Buccam
= brOf jeune pousse.
= bochiy bouche.
Diurnum
Gurtum
=:jor, jour.
= cor, court.
Russam
= roêsay rousse.
Bullam
= bola, boule.
Guttam
De snbtufl
•Stuplum
= gota, goûte.
= dittOj dessous.
= êirohlOy chaume.
Gubitum
Stuppas
Bucculam
= caàOf coude.
= ^tope, étoupes.
i=6od7a, boucle.
Rubeum
= rojo, rouge.
Ouchi ulcam,taille,dow,dowddulcem,pow(ira pul-
verem s'expliquent par la vocalisation de l'L. Quant a la
forme rou russum, c'est probablement un reste de l'an-
cienne langue, où l'U bref entravé était représenté par
0 fermé (ow). Les graphies cours cursus et jour que
Ton rencontre à côté de jor dans Marguerite d'Oingt ne
laissent pas de doute sur ce point. Au XVII» siècle,le con-
tinuateur de ru bref entravé est encore ow : bouchiy four,
mouchi, hourça, roujou dans la Bernarda-Buyandiri
(11,340, 175, 841 ; 1,57; 11,192). A partir de la fin de ce
même siècle, ou tend de plus en plus à s'éclaircir en o :
tor, tour, cor cour, jor jour dans la Ville de Lyon en
vers burlesques.
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48 REVOE DES PATOIS
72. L'U entravé a passé à ô dans :
Luriduin,-am = ldr,/^rda, lourd; Ulmum =t ài^mo, orme,
lourde. Juvenem = jôno, jeune.
Gurgitem zz gârgi, gorge.
73. Suivi d'une gutturale, U entravé prend générale-
ment le son d'un o ouvert:
Ductilem = dolH, douille. Ranuculain=</rano/J't,grenouille.
Coluculam =:co^H,quenouille. Bulgam z= ^t, grand sac.
De succuiare = bassoln', boue.
Mais uH acuculam et pm peducul um pou.
La palatale a été attirée par la syllabe accentuée dans :
Pugnum zi poin, poing. Punclain = pointi, pointe.
74. Devant M ou N, TU se nasalise en un son sut ge-
neris qui se rapproche de celui du français an :
Truncain = trômhi, tronc. Profundum iz pt^àn, profond.
Columbamzz colônba, colombe. Ramicem = rônzi, ronce.
AU
75. Au devient ow:
Glaudere = chourty clore. De pausare =z repou^ repos.
Pauperem = pouro, pauvre. Causam = ckousa, chose.
Inclausum = incUou, enclos. Paucum = pou, peu.
Raucam =: roucki, rauque. *Saumam =i sauma, ànesse.
Gaudam — coua, queue. Alterum = outro, autre.
Oya aucam, «oflrtsalviam, sauge, 5oyt sabucam su-
reau, s'expliquent, à la rigueur,par l'influence de la
patatale ; mais comment expliquer ora auram vent, or
aurum et cadola catabulam, hutte ?
L'ancienne langue transformait de même AU en ou
contrairement à Tusage du français: chousa dans le Syn-
dicat lyonnais de 1368 ; Montour Montem de auro;
cloîitre claustru m, cloître, reclouz reclus dans les
Nommées de 1388 {Archiv. de Lyon, CC 1) ; repou^
pouvroy pou peu, coua queue, chousa dans la Bem.
Buyand et dans la Ville de Lyon en vers burlesques (1).
AU d'origine latine ou romane est devenu 6 dans pôso
pauso,LT(5doClaudum, lôiia lagunani,5(yosalicem.
(1) Romania XUI, 548 el Revue Lyonmise VIII, 640.
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PHILIPON. — PATOIS DB SAINT GENIS LES OLLIÈRBS 49
Dans un prochain arlicle, nous étudierons lo traite-
ment des voyelles atones et des consonnes.
E. Phiupon.
KBT. D. PATOIS.
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GRAN COMPIANCE
Fftte è vie patoi de Lai Bresse (Vosges)
(SuiU)
16
S el vé, dô lai semaine, ai masse,
Biè loQ que ce sâe di tô bedu,
Lai besogne se rparé d'ène basse
Qii'el s'5 fré ca pu que le du.
Et setô que las Ange s'6 malête
Pou meu répara Taire ;
Dé khûre que sas mate ô tête
Pwa das menée tô-t-aidmiré.
17
Lé praclaige das geè Ténoue;
El 8'6 ttre aidraitmô fieu.
Auleû d5 lé-môme el oue
Das secrète parole di Bon-Dieu.
Pou rôrdinâre sé-n-ètûde
Ta de pwaula le mwô qu'el pwayi.
Dé lai totale solitude
Ène gran èvie lé rqwéyi.
18
El aimi tan lai périére
Qu'el sawi trôva le mouyè
16-2. Sde-Boii, forme ancienne qui peut se remplacer par Seusse
comme i4^-ait par eusse.
16-3. Hasse-xoTce déployée, fougue, etc. V. fr. Hausse. Ali.
Heise. Mess. Haxe. Bret. ffas. B.lat. As. Gr. ilûs^faire effort. Hebr.
HazaS'îorce.
16-5. Seiô^ expression conjecturale, difficile k exp1i(]uer.
16-7. Dé Khûre, m. k m. de sûr ; on dit aussi Di kkûre, Pau te
khûre.
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GRANDE COMPLAINTE
Faite en vieux patois de La Bresse (Vosges)
(Suite)
16
S'il va, dans la êemaine^ à (la) meiêe^
Bien loin que ce soit du temps perdu,
La besogne se reprendra d'une telle vigueur
Qu'il s'en fera encore plus que ce qui est dû.
Et peut^tre que les Anges s'en mêlaient
Pour mieux réparer l'arrêt.
C'est chose sûre que ses maîtres en étaient
Par moments tout saisis d'admiration.
17
Le jabotage des gens l'ennuie ;
Il s'en tire adroitement dehors.
A la plaee^ en lui-même^ il entend
De secrètes paroles du bon Dieu.
D'ordinaire son étude
Etait de parler le moins qu'il pouvait ;
De la complète solitude
Une grande envie le recherchait.
// aimait tant la prière
Qu'il savait trouver le moyen
16-8. Menée ou B^^e-temps d'une action, iluimir^-étonné, ômer*
veillé ; cette forme passive est assez commune.
17-1. Praquela (lé praquèieyadMwx, jaser. Lorr. Praquè, Prôquè ;
hngi. Prattle. Praquelé,Praquèleh9LV&td, arde.
17-4. Bon Dieu, forme française ; Dée est la forme vraie du patois,
qui dit aussi Lé bwô Dée,
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53 REVUE DES PATOIS
D*5 rèpe sai vie tôte entière
Sè-z-eukhi di cômuQ riè.
Périé de j6 ne pieu li suftre ;
Périé de neû ni pieu lassa.
Ti a ce que saireu nos dtre
Las neû qu'el i é passa t
19
Conte las n9he et las fwQ khcousse
Das trôhe ènemi di salu
El heuchi ai sai rècousse
Lai jûne et le pain das élu.
El ié pu d'in tamwô khûre
Qu'é vu et qu'é raipouta i
Qu'el jéhi sevô khu lai dure j
Laikhan se lée ou le fw5 de cota.
Sêvan sas pérmasse ai se père,
El li pw^te, ai lai sôhon,
Dé se léwé lai sème ètêre
Aivô das piaihan rôhon :
c Sinse khûre qu'aichi mas bw5 m&te
M Ije & tertô çou qu*el me fau.
c El a d6 jeute que mas rfAte
€ Prôfi teste ai çôs de l'eutau. »
21
Jène geô, que parfâ modèle
Frère Jeusèphe vos é môtra !
18-4. At^-sillon creusé par les roues des charriots sur un chemin
▼icinal •; RU se forme sur nieûroue.
18-6. Ni, conlraclion régulière de ne le.
18-7. Ti qui, n'est qu*inlerrogalif. Prov. Tt-qui ?^ ^
19-1. iVô/<6 -chicane, noise. V. fr. Nose, Noxe. Fwo-îoti, invar, pour
les deux genres.
li)-4. Jûfi« (fénî.)-jeûne. V. fr.. Champ., Langd.,etc, June.
19 7. Jere-giv, coucher. Coik;/i^-coucher est toujours act. ou pron.
Le part, passé de jêre est J? ou Ju.
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COMPLAINTE 53
D'en remplir sa vie toute entière
Sans sortir de la commune ornière.
Prier de jour ne peut lui suffire ;
Prier de nuit ne le peut lasser.
Qui est-ce qui saurait nous dire
Les nuUs qu'il y a passées f
19
Contre les noises et les fortes secousses
Des trois ennemis du salut
Il appelait à sa rescousse
Le jeûne et le pain des élus.
Il y a plus d'un témoin sûr
Qui a vu et qui a rapporté
Qu'il couchait souvent sur la dure.
Laissant son lit^ ou le foin^ de câté.
20
Suivant ses promesses à son père.
Il lui porte, à la saison,
De son loyer la somme entière^
Avec d'agréables raisons :
« Soyez sûr que chez mes bons maîtres
« J'ai tout ce qu'il me faut,
« // est donc juste que mes recettes
€ Profitent à ceux de la maison, »
21
Jeunes gens, quel parfait modèle
Frère Joseph vous a montré t
19-8. Lée-Wi, V. fr. Leis, Lorr., Champ., Lée. Comt., Bourg.,
Norm.,'L^, Norm. 2*, Prov., Lie. Fwô-hin^ comme Pwô- poing, Pwé-
point.
» 20-3. LémAoYer, ferait Lwé à la suite d'une voyelle sonore ou
d'une syllabe nasale (v. 11-6).
20-1, Rfiteproûl, gain. Lorr., Mess., Rfale.
20-8. £tt/au-logis, maison du domicile. Il est, sous des nuances di
verses, de tous les dialectes français anc. et mod.
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54 RBYUB DES PATOIS
Et ne déhi mi qu'el khteincèle
Si haa qu'6 n'i pieu èfira.
S'el a maulauhan ai 86re
D*in khioQ khu terta las pw6,
Vos i ë tô de même ai hlêre
Tôpien âque dé bê et de bw5.
Frère Jeusèphe ai l'armée.
Dé tlrié pou lai milice
Veici qu'el fau je le grô jeu,
Et chaingé se pwahou service
Conte tne aute pu hèreugeû.
MA pou se dèdûre ai Tarmée
El aire das bw6 soutien :
C'a, aivô lai waude dé Dée,
Lai Bw&ne-Ieuge, et se-n-ange gardien.
23
Ai se père lé saige conscri dône
D'in cœure khélan et jayou
Sai peice d'ène masse fàte essône
Pou rs5ti las mauchanceou.
Lé pinça dé bénisse poûssêre
Qu'el é tu penre ô brayan
Dékhu lai fosse dé sai mëre
Sré tertô se-n-ôre et se-n-agen.
2i-.3. Khtemcelè (té, el ^/i^tn^ê^^-étinceler, briller ; kkieineèle-
étincelle.
21-4. J5/ra-arriver et pénétrer par effort. Bret, Dt/fra-avancer ; Dif-
froea-pressev; E/Treis-Tompu. Alt. £i/)cm-8'emporter.
21-6. KAtVm-sillon, tÂche ; D'in khion-loui d'une suite, & la suite,
sans interruption. *
S2-2. /^-jouer, fait jue aux 2^ et 3« p. de l'ind., au fut. et au coo^
dit.
22-5. DÀiârtf-déduire, conduire ; Se dêdûre-s^ tirer d'affaire, é^en
bien tirer.
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GOMPLAINTB 55
Et ne dites pas quHl brille
Si haut qu'an n'y peut arriver.
S'il est malaisé à suivre
Sans lacune sur tous ses points ^
Vous y avez tout de même à choisir
Beaucoup {de choses) de beau et de bon.
Frère Joseph à l'armée.
22
De tirer (au sort) pour la milice
Voici qu'il faut jouer le gros jeu^
Et échanger son paisible service
Contre un autre plus orageux.
Mais pour se bien tirer d'affaire à l'armée
Il aura de bons soutiens ;
C'est^ avec la garde de DieUy
La Bonne-ViergCy et son ange gardien,
23
A son père le sage conscrit donne
D'un cœur coulant et joyeux
Sa part d'une masse faite ensemble
Pour dédommager les malchanceux.
La pincée de bénite poussière
Qu'il a été prendre en pleurant
Sur la fosse de sa mère
Sera tout son or et tout son argent.
22-7. Waude-garde; dans ce subst., comme aux personnes carac-
téristicrues du verbe Wada-ghTder, le rad. Wa se change en IVau
par l'enet de Taccentuation.
23-2. Khelan, part.- adj. du verbe ^A^^a-fendre, couler, filer,
siller, écosser, etc.; se dit de celui qui ^^i coulant en affaires.
23-4. Asôtt-donner un soultCf une compensation. Le simple sàti si-
gnifie/Inimir de,,,
23-6. Brayan, inf. Brdre-pleurer. (Faire attention que Yy . ne
change pas le son de Va, non plus que dans /ayem, etc.; prononcer
toujours: ayan, ayé^ a-you, etc.)
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1
56 RBVUB DBS PATOIS
El feu aussi bw5 soudAre
Que wadazwan bw5 vaula.
I pu khtrô d'eue tôte fw8 gare
El deû se wère aidé mala.
In'ô kènekhè mi le dètèe;
El peu mÂque ête ai Fontenai,
Ene fameusemô rude baitèe
Qu'ô-z-ècrâyon las Anglai.
25
Lé train de lai vie militaire,
Aihaisi de màhe ôcausion,
Né féyé mi ai déchaîre
Sai vertu ué sai rligion.
Lé pô d'oûre qu'el é campôse
Aute las exercice di meté,
El ne 16s passe ai rô-n-aute chose
Qu'ai visité las môté.
26
Môté, chaipèle, leû de pélnaige,
C5re sain, côvô dé rligeou,
Oflce aivô bê chantaige,
Veila çu qu'el n'a kériou.
Biè sevô rtîrié dô-d-ène cwAre,
Wa-ce qu'el ne sré mi tairbusté^
24-2. Ififufaswan-auparavant se décompose ainsi ; Wa-^a-z-wan,
c'est-à-dire, vers -dès-avant.
24-3: khtrô fém. khtrôsse, serré; I pu khlrô-siu plus serré, épais,
oppressé. Ce mot est voisin de A:A/ra- étroit.
24-4. ilid^-maintenant; signif. primitive qui 8*étend jusqu'à celle
de toujours , sans cesse.
24-8. Ecràyé accabler et écraser. V. fr. Acrailler»
24-5. / khènekh4-'}e connais, té A*e/7Ô-tu connais, t kènekhée-yt con-
naissais, ^noA^-con naître, kenu^usse-aoniïM^}!^,
25-2. Aihaisi, i^- encombré, rembli de choses à balayer. V fr.
champ., etc., ii^auar-immondices; it. Basq. Ahatza. JVâ^mauvais,
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HINGHB. — COMPLAINTE VOSGIENNE Ô7
24
Il fut aussi bon soldat
Qu'auparavant bon domestique.
Au plus épais d'une très forte guerre
Il dût se voir sans cesse mêlé.
Je n'en connais pas le détail ;
Il put seulement être à Fontenay,
Une fameusement rude bataille
Ou l'on écrasa les Anglais.
25
Le train de la vie militaire,
Encombré de mauvaises occasions,
Ne fit pas (à) déchoir
Sa vertu m sa religion.
Le peu d'heures qu'il a congé
Entre les exercices du métier,
Il ne les passe à rien autre chose
Qu'à visiter les églises.
26
Eglises, chapelles, lieux de pèlerinage,
Reliques, couvents de religieux,
Offices avec (de) beaux chants^
Voilà ce dont il est curieux.
Souvent retiré dans un coin,
Où il ne sera pas tarabusté.
fém, Mûhe, ou Mâkhe. suivant la consonne qui suit. V. fr., Mais,
aise ; Lat. Malus, d*où mais, mus, ma,
2&-5. CampOse, lat. CamposAes champs, la clef des champs, congé,
moment de loisir ; cet ancien terme de m vie universitaire s'est glissé
dans un grand nombre d^idi ornes populaires.
26-<5. Core sain-corps saint, relique ; et surtout corps de Saint re-
trouvé intact dans son tombeau.
26-4. Çu qu'el n'a ce dont il est... La tournure moderne du français
est inconnue à notre patois.
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58 RBVUB DBS PATOIS
0 le wé daitô se gran rôsÂre
Périé Dée et médité.
27
Sas chèfe tamwô d'ène saigeasse
Si khtarque aimeu tan de dongé,
D'ène vertu que rô ne pié né ne lasse,
Li dôn'te in totÂle congé.
€ Di service di ra t'a quite f
€ Tô bwô militaire que t'a,
€ Té srô ca in miô ermite ;
c Vé te fàre sain ai tai velôta. »
28
D6 lô piaihan ôrdônance
Dènaue dan qu'el n*i eusse dra,
El rkénô lai providence
Que le mwône sêvan sas bwô gra.
El rmèkhte duemô sas m&te,
Et peu di gélemô aidieu
Ai sas pu brauve cômaràte
Tô gré de lé dô le fon di tieu.
Frère Jeusèphe se rbôte ai mate pour sôrvéquè se père
juqu'ai lai mwô.
29
D6 que khu las dou jeûhe el bàhe
Père et mère aiprè tan de tô,
26-7. Daitô, epenthèse de ^tïô-avec, ne se dit que de la cause ios-
trumentale, et le plus souvent est suivi de la prép. de : aitô dé se pau-
avec son bâton, v. fr. A tout ; s'est conservé dans toutes les provinces.
Lé gran rôsâre-le grand rosaire de quinze dizains.
271. Saigeasse-sa^esse^ c'est-à-dire, piété et conduite exemplaires.
27-2. khlarque-ûroiifferme^ inébranlable. Ang\. Starch \ Bvei. Star l;
AU. Starck ; fsl. Slyrkia&ïîennxT.
27-5,6,7,8. La tradition a conservé ces paroles comme ayant été
dites à peu près textuellement à Frère Joseph, qui fut licencié avant
son temps, aussitôt après la guerre anglo-hanovrienne.
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r
HINGRE. — COMPLAINTE YOSOIENNE 59
On le voit, avec son grand rosaire^
Prier Dieu H méditer.
27
Ses chefs témoins d'une sagesse
Si inébranlable parmi tant de dangers,
D'une vertu que rien ne plie ni ne lasse ^
Lui donnent un total congé.
c Du service du roi tu es quitte.
ff Tout bon militaire que tu es,
c Tu serais encore meilleur ermite ;
M Va te faire sain à ta volonté.
28
Dans leur gracieuse ordonnance
Donnée avant qu'il n'y ait droit,
Il reconnaît la providence
Qui le mène suivant son bon gré.
Il remercie dûment ses chefs (m. à m. maîtres)
Et puis dit gaiement adieu
A ses plus honnêtes camarades
Très en regret de lui dans le fond du ccmr.
Fr. Joseph se remet en service pour fournir de quoi vivre à son
père jusqu'à la mort.
29
Quand sur les deux joues il baise
Père et mère après tant de temps,
28-1,2. Le service des miliciens était ordinairement de six années ;
Fr. Joseph fut congédié par faveur au bout de (rois.
28-4. Sas bwôgra-ses bons grés; on emploie aussi le singulier,
comme en français.
28-8. Gr^qui reerette une personne, une chose éloignée, perdue ;
invar, au féminin. Il est d'une foule de langues indo-européennes. —
Subst. Gré-regret.
29-1. Dô 7fi^-quand, m. k m., dés que; on dit aussi Da que, et le
simple da. Dkm-deux, fait douse devant une voyelle, et dousse pris ab*
solument. JeUhe^pue ; B. lat. Geusia.
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CO nSVOB DBS PATOIS
Ine èf an né se se pu d'àhe ;
Ça-z-eû leû ai Lômontô,
Dô que Piére-Jôsë vené sôrpenre
Las sée mi mwè rèjuyé
Di rwôre tôcwé aussi lenre
Pou lAs piÂre et lôs atdié.
30
Fran di service ai lai gàre.
Lé service ai mate ei rprô
Pou sôrvéquè dé se sêlàre
Se pore père que ne fà pu rô.
Ai-y-in brauve ôme dé Citôre
Échat le bwônoûre de i'awé.
Ça se dèré mate bai khu tierre.
Et pou n'eukhi dô dose mwé.
3i
Tiànê ta déveni tô ciéne ;
Dé ramela et ca de seufri
El avî sai mesure tôte piéne ;
El ne dagé pu wau de meûri.
Sai peurmëre fôme i cèmetêre
L'aitôdi ja depeu déhe an;
Conte dé lée 5 le béton jêre
Pou dreumi le som di gongan.
29-6. S^-sien, sienne ; de même mée-mien, tée-iien ; on a aussi
adopté la forme française, laquelle répond à Tall. mein, dein^ sein,
tanais que la patoise répond au latin ntéiu, tûns, sûus.
29-7. Tôcwé'\.ou}o\ir?>, est en réalité tout-coup, comme le Narb,
Toui'Cop ; on devrait régulièrement dire Tôctob.
29-8.Pwre-plaire,se prend encore plus souvent à l'actif qu*au neutre.
30-3. Sort'^tié-sustenter, défrayer comme par survivance. V. fr.
Sorvisquer (= sorviqué).
30-5. Cti^r^-Citers, commune des environs de Lomont.
30-7. Bai khu tierre- m. à m. bas sur terre, formule correspondante
à celle de Hau i ciéle haut au ciel ; les adj. 6ai-bas et /tau-haut ont
dû être amenés par le geste qu^ils accompagnent.
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HIKQRE. — COMPLAINTE VOSGIENNE 61
Vn enfant ne se sent plus (Taise;
Cela eut lieu à Lomontot
Lorsque Pierre-Joseph vint surprendre
Les siens non moins réjouis
De le revoir toujours aussi tendrement disposé
Pour leur plaire et les aider.
30
Affranchi du service à la guerre,
Le service à maître il reprend
Pour sustenter de son salaire
Son pauvre père qui ne fait plus rien.
A un brave homme de Citers
Echoit le bonheur de Favoir.
C'est son dernier nuûtre (bas) sur terre.
Et pour en soHir dans douze mois.
Si
Etienne était devenu tout décrépi et languissant ;
De prendre peine et de souffrir
Il avait sa mesure toute pleine ;
// ne tarda plus guère de mourir.
Sa première femme au cimetière
L'attendait déjà depuis dix ans.
A côté d'elle on le mit coucher
Pour dormir le sommeil de la mort.
30-8. Ifto^mois, comme fwè'foij fois ; tr^-vois^voit ; ptc^-poix, poil»
poids, pois, etc.
31-1. CUfée-lhugaissiLni ei près de mourir. Bret. clen, clan, clin;
elenved, clenuet-mB.Mie.
31-7. 0 lebôton-on le mirent, pour: on le mit. 0-on veut le verbe
à la 3* pers. du ptur. quand celle-ci sonne on.
31-8. Lé som di gongan-le sommeil du glas funèbre. Gongan est
l'onomatopée de la sonnerie pour les morts ; c'est la berceuse chantée
par les cloches pour endormir les morts dans la tombe ; de là, som di
jfon^/in-sommeil du glas funèbre, Pètu di gongan-creux (Tossej du
glas funèbre.
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62 REVUE DBS PATOIS
32
Lai Tue das ôsse Anne-Gailltne
Dé se bw6 fé rmue aukhtaa le tien
QaéTreu lai mwô sôryéntne
M&que auprôme, ou dé tô niea.
Dé larme el airôse lai tète
È lai tenan aute sas dou main,
c I te wadrà, qa*el di, pou m'ête
ff Insi qu'ène érlique dé sain ! n
M6 que PiéreJôsê Formé se bote ermite, et qu'el vie peur-
mêrmô s*aijêre î Mèni, et peu qu'el wandèle ai Bussan.
33
El ne pemi mi lai parole :
c Vé te fàre sain m6 que te vouré *
Pou ène mèchauquS fafiôle,
D'in rûheû lé legé dtrë.
c C'a ciéte, qu'el posse, Dée lé-môme,
c Que te heuche ai lai vr& sainteté.
• Dée né di rô tô-t-ai-y-aume ;
c Ai ti d'6 f&re ène virtè. t
34
Note Seigneure pr5 se pu hau r&me,
Face qu'el ieu-t-ète biè khcoûta,
32-1 . Las d$$e Anne-Caitline : le aom du possesseur suivant celai
de robjel possédé oe prend pas la prép. de quand il est nom propre.
32-i. Dé ta nieu de tout nouveau, au lieu de tout de nauveoM ;
Mais on pourrait dire tô de nôve, comme en français.
32-7,8. Cette tête chérie et vénérable fut pour Fr. Joseph un véri-
table trésor dont il ne se sépara jamais. Elle se voit encore à rermi-
tage de Ventron.
Tf'atu/tf^-changer, transporter; et neutral., changer de domicile,
transporter ailleurs ses pénates; changer de maison, en parlant d*un
domestique. Comt., Porr., \andelé-se rendre &. . .; AU. Wandeln.
33-1. P^mi-prenait ; inf. penre; ind, pr. t pemé, té pré, el pré;
fut., 1 para; part.^ pW, the.
33-2. Mèchauque-(ne) me chaut quel; subst., Mècluiuqué{né) me
chaut quoi,; adv. de mode, mèthauquemô'(ne) me chaut comment ;
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HINGRE. — COMPLAINTE YOS0IBNNS 63
32
La vue des osêemenU d'Anne-Catherine
De son bon fils émeut autant le cœur
Que ferait la mort survenue
Seulement à cette heure mime^ ou tout de nouveau.
De larmes il arrose la tête
En la tenant entre ses deux mains,
c Je te garderait dit-il, pour m'êlre
« Comme une relique de saint, »
Comment Pierre-Joseph Formel se met ermite^ et quUl vient
tabord se fixer au Ménilf et puis qu'il se transporte à Bussang.
33
Il ne prenait pas la parole :
I Va te faire saint comme tu voudras •
Pour une je ne sais quelle faribole,
D* un gai farceur le léger propos,
« C'est certes, pense-t-iL Dieu lui-même^
« Qui t'appelle à la vraie sainteté ;
« Dieu ne dit i*ien tout à l'aventure ;
« A toi d'en faire une vérité, »
34
Notre Seigneur prend sa plus haute voiXy
Parce qu'il veut être bien écoulé^
adv. de lieu, fn^(;/iatt2£;ar(m (ne) me chaut où, c'est à-dire, vers où ;
la particule ne a disparu dans le pronom me. Fa/i2)/f-fanbole, parole
en Tair, insignifiante. V. fr. Fafellue ; Engad. Faviola,
33-4. A4Aèô etotf'goguenard et plaisantin. V. fr. (H. de Valenc.)
enruAtr-reodre goguenard et entreprenant. Diri-dire, propos ; ▼. fr.
DUerel.
33-6. Heuché-^pDéier, prend beaucoup de formes dans le ▼. fr. et
dans les divers dialectes provinciaux.
33-7. Tô-t-ai-y-aume-ioui à conjecture, sans précision, sans réflexion
sans direction, sans raison, ilum^-appréciation, estimation, conjec-
ture ; Attffia-supputer, présumer ; El n'ié pwà d'aume ai lé, ai çou
qu*el (il il n'y a pas à faire fond sur lui, sur ce qu*il dit, c'est un homme
qui açit, qui parle tout à Taventure
34-1. fbtiTi^-voix, timbre de voix, puissance de la voix. Sur ce rad.,
le fr. a formé ramage, que notre patois n*a pas.
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64 REVUE DES PATOIS
Pou nos hwa de sauva note &me
E' tônan le rèkhe dé cota.
Jeusèphe é l'auhôce et le cœure,
Mêtnan que se vie père a mwô,
Dé sêre tô-t-ai lai rigueure
In mô aussi jeute que fw5.
85
Aibandnan sé-n-iritaige
Et que qu*el eusse, ai sai kheu,
Né poutan pou tô baugaige
Qu'in live, ène ieuge, in bondieu^
Ëne tête dé mwô, in rôsàre ;
S5 maule arou di londmain,
Libre et gàe qu'in ouhê de Tare,
El pr5 se viô dewa nos montain.
36
El vie di peurmé s'aijêre
Khu lai paroisse di Mèni,
M& pou cwôran nala blêre
Pu oute lai cwache dé se bwô ni.
E rqwéyan d5 lai contraue
Aque ai se-n-aub6ce, el é vu
Ene cbaipèle mau rècoutraue
Kbu lai cômûne dé DèmVu.
37
Ma, qu'el ne pwaulésse ai pwakhéne,
Surtou qu'el ne démandésse rè,
34-3. Hwa-cnev; ihwé, té houe, el houe, etc. imp. t hwée ; fut.,
i houerâ,
34-5. i4u/(ôc^-aisance, facilité ; pièce d'habitation.
35-4. Bomft^tf crucifix ; c*estle seul terme propre; Crucifi oa CrisU
est du néologisme.
35-6. Mau/e-mauvaise, maie, ne se dit plus qu*en composition.
i4roti-inquiétude, se prend toujours pour une crainte, une sollicitude
pénible. V.fr. Aroue; Lat. Auguriumf
36-1. Di pu^tw^-premièrement, du premier. S'at/^r^-s'abattre ; se
poser pour gfter.
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HINGRE. — COMPLAINTE VOSGIENNB 65
Pour nous crier de sauver notre âme,
En tournant le reste de côté.
Joseph a la facilité d le cceur^
Maintenant que son vieux père est mort,
De suivre tout à la rigueur.
Un mot aussi juste que fort,
35
Abandonnant son héritage.
Et quoi (que ce soit) qu'il ait, à sa sœur ;
Ne portant pour tout bagage
Qu'un livre, une vierge, un crucifix.
Une tête de mort, un rosaire ;
Sans pénible sollicitude du lendemain^
Libre et gai comme un oiseau de Vair,
Il pi^end son vol vers nos montagnes.
36
Il vient tout d^ abord se poser et se fixer
Sur la paroisse du Ménily
Mais pour bientôt aller choisir
Plus outre la cachette de son bon nid.
En cherchant dans la contrée
Quelque chose à sa convenance, il a vu
Une chapelle mal entretenue
Sur la commune de Demrupt.
37
Mais, qu'il ne parle à personne.
Surtout qu'il ne dem^ande rien,
36-2. Le MéDil, près de Bamonchamp, paroisse composée des deux
communes du Ménil et de Demrupt.
36-3. Cwôran-bienlôt, c'est à dire, courant, encourant. V. Ir. Tôt
curant. Tôt tatani.
36-4. Lé bmà nîAe bon nid, le petit coin où l'on se trouve tout-à-
fait tranquille et à l'aise.
31-i. Pwakhêne-per^onne, n'est que pronom. Mess., Péclioune;
Champ., Petchoune, Pessunne; Wall., Pechaune.
RBV. D. PATOIB. • 5
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66 RBVOB DBS PATOIS
Dépcu ja dousse ou trô semaine,
Coula se nnwarque et sôrprô.
Tô le monde s'aijàle et grauhèle
Ai la vue dé Tètraingé
Énasa d6 sai chaipèle,
S5 prêque jémâ b bougé.
38
Wa le t5-la ce ne ta mi rare
Dé wôre cromié das bérgan.
Pou cè-ci, r6 de meu ai f&re
Que de s'5 dèneûkhenè tô-de-gran.
I dayè 5 denon l'èchàge
Di khcoûre et dl dèganda.
Mi s5 khcrainche, ma sô-s-aid&ge,
Lé gran cwô feu hasarda.
39
Lé vie soudàre é deû rire
• È lôs wayan si khpèvreû ;
, « Ma tan vite et s5 mô dtre
Lé pore novice vende lé leû. .
Ai lai waude-Dée else rbéte
Pou nala pwa dekhu las hau
Juqu*ai de Tante cota de Fôrgôte
Trôva in pu khûre eutau.
M5 que Frère Jeusèphe passé dousse ou trôhe an d6-d-ène
heute et in khébe bô, khu lai haute montain aute Bussan et
Vètron.
37-5. Avd/i-mettre en éveil et étonner. V. fr. Galtr, Agalir» Laogd.,
£fi;otte/ia étourdir ; £n;aouri étonné, éperdu. Gra«/i^/a-gazouiller,
murmurer, jaser, caqueter. Langd., Grajel(U' ; Comt., GrezU; Engi L,
Carschlar.
37-7, S'énasa-se blottir et rester immobile. Rad. As^-ruche < j-
beilles.
38-2. Cràmié {té crômieyAWev et venir par circuits, par détot -s.
V, fr., Lorr., Acramier, Ewcr^t^-entortiller.
38-5. Dayi^-crieur public, celui qui proclame les loie^ les arrêts, e.
V. fr. Dayer-assembiée ; Lorr. Daitileur-crieur, Dot/^-proclani *;
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HINGRE. —COMPLAINTE VOSGIENNB 67
Depuis déjà deux ou trois semaines,
Cela se remarque et surprend.
Tout le monde prend F éveil et jase
A la vue de l'oranger
Blotti dans sa chapelle
Sans presque jamais en bouger.
38
Vers ce temps-là, ce n'était pas rare
Devoir circuler des brigands.
Pour celui-ci rien de mieux à faire
Que de s'en débarrasser immédiatement.
Au crieur officiel on donna la commission
De le secouer H de le faire déguerpir.
Non sans crainte^ mais sans retard
Le grand coup fut hasardé.
39
L'ancien soldat à dû (manqué de) rire
En les voyant si peureux ;
Mais bien vite et sans mot dire
Le pauvre novice vide le lieu.
A la garde de Dieu il se remet
Pour (Mer par dessus Us hauts (soumets)
Jusqu'au delà de Forgoutte
Trouver un plus sûr logis.
Comment Fr. Joseph passa deux ou trois années dans une hutte
d un bois creux^ sur la haute montagne entre Bussang et Yen-
tron.
Basq. Dda-proclamatioD, fonction d'avocat, etc. En voulant parler
français, on traduisait Dayè par Doyen (dèyen).
38-7. Khcrainche-api^téheïïsïofï ; ibAcratTi^/i^-craindre, appréhender,
marcher en clopinant par crainte de la douleur ; V. fr. Crainser-îrls-
onner, se crisper ; Ital. Sgranchiare.
39-1 KtV-vieux, est très-souvent synonyme d'ancien^
39-2 Khpèvreû, eiî<e-peureux ; Itaf. Spauroso ; Lat. Expavére.
39-3. Tan vtV^-bien vite, m. à m. tant vite, le plus vite possible.
39-5. Waude-Dëe'girde de Dieu ; entre de un. de Wande^eid initial
le Dée, la préposition de s*efTace ordinairement.
39-6. Las hau-les hauteurs, les plus hauts sommets des montagnes.
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68 RBYUB DES PATOIS
40
Grâce ai Dée 1 D5-d-ène ékhpwakhe
Que pwakhène n'i bôie las pié,
El sré cwaché si d'aifwakhe
Qu'5 ne varon pu le harboûssié.
S'i càsè, ç'a-t-ène aifâre
Que ne pieu mi trô aibaubi
L'ôme eusè de jêre, ai lai g&re,
Emeu le leû das gran baivi.
41
Dan tôte auie chose el s'èkhègne
Dé lova et d'airôgé,
Aitô de lai môsse et das frôgne,
Ene baie ronde heute pou se logé.
Et pou se mate dé neû biè khaipe
Das mâhe bête et di grô fra,
El chave in tron dé vie saipe,
Qu'el peûsse dé takhe i-y-5tra.
42
El n'airé pw5 d'aute keuhfne
Que cèle das ouhê di cié :
Moûre, ambre, amerèle.. neû, fôyîne,
Fraîse, bélue et graîne d'ailié ;
40-1. Grâce ai Dée-f^r^ce À Dieu, expression tràs fréquente de con-
tenleroent, et de réussite, k^ptcakhe-fourré, comme qui dirait épaisse;
prend un é épenthétique quand b mot précédent a sa finale en e
muet.
40-3. i4 t/tra/c/i^-attache, solidité; D*a7/trdc/i^-bien, très- bien, très-
solidement, beaucoup, etc; Fu^a^Ae- vivacité, feu, action vive, fois ;
^//i£7a/c/i^-attacher fortement; Comt. Fouace; Irl., Feich; Proi
Fou(M«i>- beaucoup ; V. fr. S/a6*/ter-attacher, Esp., Fajar (sz fakha
Aniçl., Fasten (= fasen),
^0-4. Harboûssié'AèrB.nger sans cesFe, vexer el malmener ; V.
f/ar^- fatiguer ; Baûssié est une variante de Boûssa^ un fréquentât
d'où Hare-Boussié,
40-6. ffrau^t-effrayer vivement ; le part. prés, adject. Ebaubi s\g
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HINGRE. — COMPLAINTE VOSGIENNE 69
40
Grâces à Dieu! dans un fourré
Où personne ne met les pieds,
Il sera caché si bien
Qu'on ne viendra plus le malmener.
S y caser, c'est une affaire
Qui ne peut pas trop effrayer
L'homme accoutumé de coucher y à la guerre.
Ou cela se trouve de grands espaces de temps
41
Avant tout autre chose il s'empresse
D'élever et d'arranger
Avec delà mousse et des branches de sapin
Une belle ronde hutte pour se loger.
Pour être, de nuit, mieux à l'abri
Des méchantes bêtes et du gros froid.
Il creuse un tronc de vieux sapin,
Quil puisse de flanc y entrer.
42
Il naura point d'autre cuisine
Que celle des oiseaux du ciel :
Mures, framboises, merises, noisettes, faine,
Fraises, myrtiles et graines d'alisier ;
(le étonné, stupéfait. Ce mol est usité dans tous les dialectes, môme
dans le français moderne.
-40 7. Eusè-êehsihlivié, qui a Vusage.
40-8. £m^u-parmi ; v. fr., Emmi; Emeii le leû-hu beau milieu de
la place, où l'on se trou v :. //aivi-espace de temps; AU., Ewig-éier-
"el : Lat., 6Ki;Mm-durée indéterminée.
41-2. Lôva-lever, se dit spécialement pour la charpente d'un b&ti-
ent.
41-3. Frôgne^bnnche de sapin; v. fr.. Freigne ; il donne plusieurs
îrivé» matériels et tropologiques.
41-5. KlMipe-sBMÎ, échappé, A l'abri.
41-8. Dé takhd'ile travers, sur le côté, de flanc ; v. fr. En tasche ;
ret., Dastaz.
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70 RfiVOB DBS PATOIS
Et seto ca, pwa dekhu lai rcrute
Qu*el pieu fâre d5 lai montain,
Quique légume et das sache frute
Qu'el vireu qwêre è-n-Almain.
43
C'a lai jùne que le raissasie;
Lai périére a se-n-autértiè;
Pou se rpo de lai neû el vie ;
L'aimou de Dée a tertô se biè.
Sai bwône, sai vrâ noûritûre,
Ç*a lai sainte grÂce di Bon-Dieu
Que rèpe sé-n-&me simple et pure.
Et de rèj5e keukèle se tieu.
44
El é ca pu d'ène aute sièce
Pou ressevi Taidmiran besô
Que l'aitatne dé fÂre pènetôce
Lé jô, lai neû, dé tô sô.
Fasse dé coudlate, rude ciliée,
Chaîne hursiée d'airou piquion,
D*in continuèle suplice
Rnôvelête khu se côre lai Paussion.
45
El ne saireu f&re se gémw5ge
Qu*el ne dèkh5désse ai Bussan.
42 5. Bcrute-recrue, récolte, bénéfice, gain.
42-7. 5a, ache-sec ; khâ, âkhe-sec et friable, aride, tout-à-fiut des-
séché pax la chaleur.
42-8. i4Imatn- Allemagne, c'est-à-dire, Alsace, ou pays de langue
allemande en j^énéral. La forme Almain correspond exactement &
celle de Ifon^ain-montagne.
43 3. Vie (té vie)- veiller, faire la veille de prière ou de charité^
pour toute autre espèce de veille on dit Loûrié {té loûrie), rad,
Loûre-veïMée.
43-8. Bèfoe grande joie ; subst. de Rèjuyé-Tèiomv. Keukelé (té keu-
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HINORE. — COIfPLAINTB VOSOIBNNB 71
Et petd-étre encore^ far dessus le produit
Qu'il peut (se) faire dans la forH,
Quelques légumes^ et des fruits secs
Qu'il irait chercher en Alsace.
43
C'est le jeûne qui leyassasie;
La prière est son entretien ;
Pour son repos de la nuit il veille ;
V amour de Dieu est tout son bien.
Sa bonne, sa vraie nourriture.
C'est la sainte grâce du bon Dieu
Qui remplit son âme simple et pure
Et de joie comble délicieusement son cœur.
44
n a encore plus iune autre industrie
Pour assouvir le merveilleux besoin
Qui le presse de faire pénitence
Le jour y la nuit, de toute façon.
Verge (faisceau) de cordelettes, rude cilice,
Chaine hérissée d'affreux aiguillons,
D'un continuel supplice
Sur son corps renouvelaient la Passion.
45
Il ne saurait faire son dimanche
Qu'il ne descende à Bufsang.
kèleyremplÏT délicieusemcot. Langd. Acoucoulat. V fr. Gogue-meis
recherehés ; Goguelu-gros et gras, dodu.
44-1. Siôce est le même terme que science, mais se prend dans lé
sens plus restreint de moyen habile, stratagème, secret pratique.
44-2. i4idmtran-admirable ; Aidmirè'émerveiWè.
44-4. Sôsens, manière, côté, façon, direction.
446. Fasse-yerge. V. fr. Faisse. Esp. Haz. B. lat. Fassium. Lat.
^ascis. Fasse dé cou/f/a^^-discipline.
45-1. G^mtix5^e-dimanche ; on dit également Gémwôn'ge, Diémôge,
Hémàn*ge.
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72 REVUE DES PATOIS
Ma d6 le vouyaige el s'airôge
Pou s'èkhquivè das passan.
El demoûre, lé gran de lai jôDaue,
I môté khtêle qu'in stAtu ;
Et khu le ta, pwa das tônaue
El rgaigne è cwache se rètu.
46
El prô waude que sas manière
Né faiste ai hmeûre las sôpcion ;
Rô même parmeu sas périére
N'aitîre khu lé l'ailenlion.
Gé n'a mi, qu'ô pôsse, in père,
MA putô in saiquê senau
Qu'é le monde è ha et se lé bore
Ënaiprêqu^que raibêgau
47
Foû ? wée, i fau sô de nos aute I
Lai folie que sauve las sain,
C'a, gaige ! ène rôhon pu haute
Que cèle que pié las mondain.
Lé pu eûrou dé ce bai monde,
C'a ce que Vé tona dèyé ;
D5 lai pà lai pu parfonde
El khae ja las j5e di cié.
48
Ma tê soin qu'el seûsse i mate
Lé mare l'eu cworan sara
45-5. Le gran\e long.. En bressau, long ne se dit que gran, anle.
45 6 khlèle-sWencieux et immobile; il veut dire encore probe, non
voleur. AH. Sh7 silencieux ; Stehlen-dérober,
45-8. Rètu asile, retraite, refuge. Angl. Tattoo-veinxie, Kymr. Tu
cacher.
46-2, Sôpcion, est du féminin. Hmeûre- h\re commencer, mettre
mouvement. Lat. Emovére,
46 6, Saigi^']e ne sais quel, abrév. de I-ne-sai-que également usi
Sai^w? prend le pronom in-un, in saique, où l'on peut voir i-ne^Boi-qt
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HINGRE. -* COMPLAINTE VOSGIENNE 73
Mais dans le trajet il s'arrange
Pour f esquiver des passants.
Il demeure le long de la journée
A l'église tranquille comme une statue.
Et sur le soir par des voies détournées
Il regagne en cachette son asile.
46
Il prend garde que ses manières
Ne fassent naître et circuler les soupçons.
Rien même dans ses prières
N'attire sur lui Vattention.
Ce n'est pas {à ce) qu'on pense^ un pauvre.
Mais plutôt un je ne sais quel original
Qui a le monde en haine et le houde
A la suite de quelque pénible revers.
47
Fou ? oui. au faux sentiment de nous autres!
La folie qui sauve les saints
C'est sans doute une raison plus haute
Que celle qui perd les mondains.
Le plus heureux de ce bas monde.,
C'est c^elui qui l'a tout*né derrière ;
Dans la paix (a plus profonde
Il goûte déjà les joies du ciel.
48
Mais tel soin qu'il sache y mettre
Le maire l'eut bientôt mis en demeure
tout simplement, ^nau- un peu fou, bizarre, qui s'applique en origi-
* \ des œuvres d^art sans profit.
i-7. Bora-bouder. Ital. ^oriare-s'enorgueillir ; Irl. Borr- orgueil ;
r'flfii-s'enfler.
7-1. Foû n'a pour féminin que sàte.
7-3. Gaige î'gSLf^e ! n'est-ce pas?.cerlainemeot !
-4. Piédepevdre, transforme son radical en be quand celui-ci n'a
! !*accent tonique: nos bedô-nous perdons, i bedée-'^e perdais ; elle
é-eWe perdit, etc.
-8. «Aay^essayer, goûter. On dit également ^Âr^ay^.
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74 REVUS PBS PATOIS
Dé se fàre ai knôkhô tiaikhe et nate,
Ou dé ne jéin& pu se môtra.
El rvé d5 se leû ène èpôce^
Et peu rviè duemô sôti
Das bwè paupié dé rkèn'khôce
Qu'è dra 5 li rèpêti.
48-2. Sarà'Sener^ veut dire encore sommer, mettre en demeure.
48-5. Se leU'Son lieu natal. EpôcCf s. f., espace, qui ne se dit guère
que de la durée.
48-6. 5^h'-muni, assorti^ pourvu»
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HINGRE. — GOMPLA.INTB VOSGIENNB 75
De 8ê faire connaître clair d net,
Ou de ne plus jamais se montrer ^
Il retourne dans son lieu natal un espace de temps,
Et puis revient duement muni
Des bons papiers propres à le faire recownaitre
Qu'en droit on lui réclamait.
(A suivre)
HiNORE.
48-7. Paupté dé rkèn'khàce, m. à m. papiers de reconnaissance,
pour reconnaître l'identité de Quelqu'un.
48-8. H^ptf^^repéter, veut aire surtout réclamer.
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1
ETUDE SUR LE PATOIS DU BOCAGE VIROIS
SEPTENTRIONAL.
Le petit travail qui suit m'a été adressé, il y a sept
ans, par M. Morice, instituteur communal au Mesnil-
Auzouf (Calvados), alors que je faisais mon enquête sur
Les caractères et t extension du patois normand; il me
frappa par l'eiicactitude des faits qui y sont signalés et
par les aptitudes linguistiques qu'il révèle chez son au-
teur .On peut le considérer comme donnant une idée juste
et suffisamment complète du parler populaire de la par-
tie septentrionale du Bocage virois. Il montre donc que
sans préparation spéciale et en se bornant à noter scru-
puleusement et fidèlement les sons, il est possible de
faire la phonétique d'un patois, â ce titre il m'a paru
digne d'être publié.
Je n'ai trouvé qu'une lacune véritable dans c«3 travail;
il ne parle pas du changement de ce^ ci en che, chi,
qu'on rencontre cependant dans certains mots comme
cauchon, cauchetle. Il présentait un certain nombre de
redites ; je les ai fait disparaître, ainsi que deux ou trois
confusions; j'ai ajouté quelques notes pour signaler
des lacunes ou éclaircir des points obscurs ; j'ai aussi
effacé quelques exemples qui m'ont paru douteux ou
inutiles et changé Tordre ou la disposition de deux ou
trois paragraphes. C'est dire qu'il fallait peu de modifi-
cations pour rendre cette étude presque irréprochable ;
leur petit nombre est la meilleure preuve de sa valeur
réelle.
Charles Joret.
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MORICE. — PA.T01S DU BOCAGE VIROIS
77
A MESNIL-AUZOUF, ON DIT;
é(i),è
pour oi ou oy.
Yée
» voir ou vois.
véyons
» voyons.
Dé
pour doit ou dot'gt.
véyous
» voyez-vous.
mé
moi.
voulé
» vouloir, etc.
mée
mois.
té
toi.
se
soi.
qu ou
k pour cil.
fé
/btfdansmafé.
ma foi].
arquet
pour archet.
fré
fioid.
camp
» champ.
adré
adi'oit.
ca
» chat.
apercévé
apercevoir.
canevire
» ehènevière.
avène
avoine.
cambre
» chanvre.
avé
avoir.
caôffé
> dhauffer.
assée
asseoir.
ca<!)dron
• chaudron.
besson (2)
boisson.
caôsse
» chausse.
hère
boire.
caOchon
» chausson.
crére
croire.
caôchette
» chaussette.
croire
croître.
faôqui
» faucher.
de que
de quoi.
queù
» chez.
être
étroit.
queû nous
» chez nous.
endré
endrott.
quien
» chien.
étéle
étoile.
quièvre
» chèvre.
ercévé
reteooir.
quéruo
» charrue.
pée
pois.
quérette
» charrette.
pétrenne
poitrine.
querpcnti
• charpentier.
pesson
potsson.
quône
» chêne.
père
poire.
quainne
» chaîne.
péri
poirier.
qu 'mince
» chemise.
pré
poiré.
quérouagne
» charogne.
que
quoi.
équicllc
> échelle.
sécante
soixante.
équelon
» échelon.
se
soif.
perque
» perche.
se
savé
soir,
savoir.
perqui
bùquetle
» percher.
. bûchette.
léle
toile.
terbùqui
» trébucher.
fli
toilier.
terbuquet
> trébuchuet.
véture
voiture.
branque
» bi'anche.
vésin
voisin.
banque
» hanche, eic.{3)
1. Au lieu de é il faut plutôt, à la fin des mots, un e intermédiaire
entrée muet et è ouvert.
2. On s'attendrait à la ibrme béckon qu'on rencontre dans le Bessin
et le Cotentin ; mais le patois du Bocage a déjà s(s) pour ce (i) comme
en Traoçais. On trouvera aussi plus loin caôsse, il est vrai, k côté de
caôclion, caôchelte.
3. Il manque ici un chapitre sur ch pour ç, s français, forme qu'on
rencontre parfois, on vient de le voir au milieu des mots, mais dont
je r/ai pas d'exemple au commencement ; c'est peut-élro pour cela
que M. Morice ne l'a pas notée.
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78
RBVXTB DES PA.TOIS
gue pour j.
guerbe poapj«r6e.
gambe » jambe,
guéret » jarret.
gante > jante, etc.
ao pour eau.
aô pour au.
siaô > êeau.
riaô » l'eau.
pîaô » ««au
biaô * oeau*
biaôcou > 6eai«eotfp.
viaô > oeatc.
jaône > jaune.
saôce » «atice.
épaôle » épaule, etc.
é pour eau final.
agné
bauQé
coûté
chape
gâté
marte
mante
ouaizé
russe
tore
tropé
tonné (4)
pour agneau.
> banneau.
» couteau.
» chapeau.
» poteau.
> marteau.
» manteau.
* ot'seau.
> ntfMeati.
» toureau.
» troupeau.
> tonneau, etc.
à pour au, aux, aud.
ch&
h&
fà
s&
crap&
cisià
ch>à
chapià
martîÀ
toriÀ
pour chaud.
■ haut.
» /aux.
» saule,
» crapaud.
» ciseaux,
> e/^et>auff.
» efcapeauo?.
» marteaux.
» taureauj;
où pour oir.
arrosoû pour arrosoir.
battoû > battoir.
démôloû > démêloir.
entonnoû » entonnoir,
éteignoû i étei^noir.
saloû > satotr, etc.
OU8 pour TOUS.
dépêchons pour dèpkhez-vms.
hfttous > hâtez-vous.
▼'•eus > venez-vous.
Téyous > voffez-vous.
trouvons > IrvwMS-cottC
kérious » croyes-vom^ëL,
Suppression de la coBSonne
finale.
hopita
chva
camava
ma
mié
miche
noé
se
fi
sui
du
mu
su
dormi
fini
T'ni
sali
pour hôpital.
> chival.
» camefoal.
» mal.
> miel.
» miehel.
» nàèl.
> sel,
» fil.
» suif,
» dur.
> mtlr.
■ «ur (aigre).
» dormir.
» finir.
» centr
et de même pour tous verbes en ir.
i pour er ou é (5).
à l'infinitif et au participe pas-
sé des verbes de la lr« con-
jugaison.
4. Il semble qu'il faudrait plutM touné.
5. Il faudrait dire ier ou ié, car les verbes qui suivent^ont en ré ité
leur infloitif et leur participe, ce que n*a pas remarqué M. Moi (e,
respectivement en ier et ié^ ainsi laissier, cnerchié, etc.
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MORIGK. — PATOIS DU BOCAGE YIROIS
79
aitaqui pour
épelogui
faôqui
r'cherchi
penchi
apperchi
laissi
bllaissi
adersi
harangaî
distingni
embarçiui
aitaqui
travailli
habilli
étranllife;
agaci
annoDci
arrançi
changi
poi-i
cherchi
changi
corrigi
i pour er.
méti
poli
horlogi
écoli
ouvri
boulangi
bergi
monni
cordonni
osi
gosi
coUi
escali
guerai
pani
papi
chandeli
pi
cuilli
chi
permi
demi
(Utaeher ou at-
taquer],
éplucher,
faucher,
rechercher,
pencher,
approcher,
lauser,
blesser,
adresser,
haranguer,
distinguer,
embarquer,
attaquer,
travailler,
habiller,
étrangler,
agacer,
annoncer,
arranger,
changer,
payer,
cherché,
changé
corrtgé, etc.
ier^ ien.
pour métier,
potier,
horloger,
écolier
ouvrier',
boulanger,
berger,
meunier,
cordonnier,
osier,
gosier,
collier,
escalier,
grenier,
panier,
papier,
chandelier,
pied,
cuiller,
chier, cher,
premier,
dernier.
bi
combi
> bien.
> combien^ etc.
ire pour ière..
soupire
cafetire
couturire
dérire
Tolire
écolire
tabatire
barrire
caruassire
pour soupière.
> cafetière.
9 couturière,
» derrière,
> volièi*e,
9 écolière,
• tabatière
» barrière.
» camassièrcyel^.
ie pour ée.
dragie
boucbie
branquie
kérouisic
fricassie
onilie
aragnie
coucbie
laissie
changie
embarquie
pour
dragée.
bouchée.
branchée.
croisée.
fricassée
onglée,
araianée.
couchée.
laissée.
changée.
embarquée.
eu pour eur.
batteû
couYreû
faucheû
relieû
tanneû
moqueû
trompeû
leû
pour batteur.
> couvrir.
» faucheur.
» relieur.
■ tanneur,
> moqueur.
» trompeur.
» leur, etc.
Ime pour ième.
deuzime
troislme
Suatérime
ixtme
quinztme
quarantlme
pour deuxième.
» troisième.
f quatrième.
> aixième.
> quinzième,
quarantième.
6« Il représente ici, comme plus loin, l mouillé ; dans le patois du
Bessin, au lieu de élranlli, on dit étrangi, avec chute de 17, tandis
que dans ëtranUi^ il y a eu chute du g.
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80
REVUE DES PATOIS
n
in pour i ou ins pour ig
mins
minse
lain-me
que-min se
lapin- ne
racîn>ne
t«rrin-ne
ain-né
fȎtrin-ne
in-gne
min-ne
pour mts.
» mise,
» lime,
eliemise,
lapine.
racine.
terrine,
aine.
ntrine.
^ne.
tnine.
ieUy i ou u pour ui.
nieu
min-nîeu
sieuvant
nieure
iiculc
relieure (?)
gueusse
g]]ieu ou llieu
pi
appié
essié (?)
ennué
pour
nuit.
minuit,
suivant,
nuire,
tuile.
reluire,
cuisse.
glui.
puits,
appuyer*
essuyer.
ennuyer, etc.
6 pour où.
crôte pour croûte,
crôton » croiUon.
brôter » brouter.
jô » joue, etc.
er pour re.
ergaiQ
erbut
erpos
ertourné
ercherché
ercévé
erfaire
pour regatn.
» rebut.
» repos.
» retourner.
» rechercher,
» recevoir,
» refaire, etc.
eu pour VLf el, ou.
plleurae pour plume,
plleumage » plumage.
voleuine » volume.
leune » lune,
feumi » fumier.
légueume > légume,
queuque > quelque,
reùe (8] » roue.
ueu, ue pour eu, ieu.
bueurre pour beurre,
les groupes
dans les pa
. 3ocago est ailé plus 1
que ces derniers; dans le groupe gl, l'explosive est tombée et il d
resté que 17 mouillé, tout comme dans l'espagnol llano de piano,
8. Dans le patois du Bessin et de la Plaine de Gaen on dit
11 mouillées pour 1 simple, au
commencement et au mi-
lieu des mots (7).
blleu
bllé
bilan
bllo
bllon
elle
elle
cllérement
cllenche
cllô ou llô
éclléré
fllambé
fllétri
filée
verllà
llané
lland
lieu
llace
onllie
pilant
pliante
pllaindre
pllanche
pllanchi
pllafon
pllàtre
plleuré
pi lai si
pli ace
pliât
slluffé
sllouffé
llerce
pour bleu,
blé.
blanc.
bloc,
blond.
clef.
clair.
clairement.
clenche,
clos.
éclairer.
flamber.
flétrir.
fléau,
verglas.
glaner.
gland.
glui.
glace.
onglée.
plant,
planter.
plaindre.
planche.
plancher.
plafond.
plâtre.
pleurer.
plaisir.
place.
plat.
siffler.
soufAer,
cercle.
7. Il s'agit du changement de / en //(mouillé) dans
cK fif gl; plj changement qu'on rencontre également (
du Bessin et du Colenlin ; mais le patois du Bocage es
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MORIGE. — PATOIS DU BOGAiJE VIROIS
81
fueille
efTueilli
saeu
vueû
feuille,
effeuiller,
seuil [9].
• [10].
» vieux
bep pour br. — oer pour cp.
fr pour fer.— guer pour gr.
per pour pp. — ter pour tp.
pel pour pi. — bel pour bL
berielle
bérioche
berbis
bérouette
bérière
cabériolet
catervin
sttkérier
catérlme
dersi
derlin.
venderdi
éterne
éterné
fériand
fôriandise
férouèse
guériotte.
guernadi
guerdin
guerni
guernouille
gucrzi
kéruel
kéroi
kéroisée
kérion
mékerdi
périère
permi
perzeni
perpos (à)
rapperchi
tcrpi
lérouite
termaine
termue
terpas
terzor
térouéc
téruelle
détéruirc
pour
bretelle,
brioche.
brehU,
brouette.
bruyère.
cabriolet.
quatre-vingts.
sucrier.
quatrième.
dresser.
drelin,
veyidredi.
étrennes
etrenner,
friand.
friandise.
fraise.
gnotte.
grenadier.
gredin,
guernier.
grenouille,
grésil,
cruel,
croix,
croisée.
crayon.
mercredi.
prière.
premier.
présent.
propos (à).
rapprocher.
trépied,
truite,
trémaine{trèfle)
trémie.
trépas.
trésor.
trois.
truelle.
détruire.
Insléruirc
oubélié
oubéliette
iabélié
empélié
suppélié
pélié
pélion
» instruire.
> oublier.
» oubliette.
» tablier.
> employer.
» supplier.
» plier.
» pltyon, etc.
Contpactions et
m'n pour
m'n éfant
Vn
t'n homme
t'n argent
1 , ej tiens
no
vo
i
i no dit
i no-z aime
vo dites
i mangent
co
Fopmes ou locutions papti-
culièpes.
aphépèses.
mon, devant
une vovelle.
mon enfant,
ton.
ton homme,
ton argent.
je tiens,
nous,
vous,
il, ils.
il nous dit.
il nous aime,
vous dites.
iU mangent,
encore.
do
do mé
itou >
mé itou »
0 >
0 chante »
0 rit »
0 no-z ennuie »
0 dansent »
ol
ol' appelle >
ol' emportent»
H >
c'est li >
men >
men kien »
ten »
ten cllou »
leû [z] »
no >
pour avec.
> avec inoi.
> aussi.
» moi aussi.
• elle, elles.
» ( lie chante.
» elle rit.
elle nous ennuie
elles dansent,
elle, elles, dev.
une voTclle.
elle appelle .
elles emportent
lui.
c*est lui.
mon,
mon chien,
ton.
ton clou,
nous,
leur
on.
9. Deuil, au contraire, se réduit seulement à deu, sans diphtongai-
son d'eu.
iO. Mieux, lui^ n*a pas pour équivalent mueû, mais simplement,
meû ; dans le patois du Bessio il s'est réJuit à mû.
REV. D. PATOIS 6
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82
REVUE DES PATOIS
j'aTOQS
l'disOQS
leû dire
leû-z aindi
no-z-est
no TO di
vi-t*en
▼i-t*en do mé
vi-t*en qucu li
v'noù-z en do nous
pour nous avons.
» nous disons,
9 leur dire.
È leur aider.
» on est.
» on pous dit.
> viens ou viens fen.
» viens avec moi.
> viens chez lui.
■ venez-vous en avec nous, etc.
Mesnil-Auzouf.
L'instituteur : MORIGB.
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r
LE PATOIS NORMAND DE LA HAGUE
ET LlIiUX CIRCONVOISINS.
Les habitants de la partie péninsulaire du départe-
ment de la Manche et des îles anglo-normandes voisi-
nes parlent un langage qui, pour les nuances de la pro-
nonciation et le vocabulaire, diffère dlle à île, de can-
ton à canton et même de paroisse à paroisse, si bien
que les habitués s'y reconnaissent tout de suite, — mais
qui présente des caractères communs très précis par
lesquels il se distingue non seulement du français et du
haut normand, mais du bas normand parlé dansTAvran-
chin, le Bessin et même la partie méridionale du Co-
tentin.
Ce patois suit les lois générales du bas normand à
Tendroit dn '* dur et du c doux (cat, chat; chendre^
cendre ; tchieiii, chien) ; les sons oi et ui lui répugnent
et il préfère à ces sons les diverses nuances de Ve {mé
moi ; fréi froid; péire, poire ; seu, soif, li et ttei, lui,
masculin et féminin) etc.
Mais il présente aussi des caractères spéciaux :
1. A côté de ri aigu du français et du haut normand,
il emploie un i grave. Il y a entre ces deux i le même
rapport qu'entre Vé aigu eiïè grave. Cetf, inconnu au
français, est très commun en polonais, où il s'écrit y,
et en russe, où il s'écrit h.
2. A côté de IV gutturale des Parisiens, de IV roulée
des Granvillais et des Méridionaux, ce patois possède
une r très faible, postdentale, qui s'emploie toujours
'"'"tre deux voyelles et souvent ailleurs. Ce son, étran-
.T au français et à l'allemand, est fréquent également
ez les Polonais et chez les Russes, entre deux voyel-
3 et ailleurs, comme en baguais. Les Russes appoi-
nt cette lettre r molle et la figurent ainsi pb. Dans
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84 REVUE DES PATOIS
mon Essai sur le patois de la Hague, je la représente
par un r avec point souscrit.
3. Ce langage place souvent après les voyelles et les
diphtongues un petit ë enclitique^ qui lui est particu-
lier : « amôuë », amour ; « afôuërquieî », aflfourcher.
4. An se prononce tout autrement que en ;
An haguais se prononce comme âo portuguais ; ce
son se compose de deux nasales an et on, formant une
syllabe unique.
5. i4w,pro venant du latin ou de lallemand au, se pro-
nonce en diphtongue, rfow, comme dans ces deux lan-
gues^ et jamais o.
6. La plupart des diphtongues sont accentuées sur
la première voyelle, comme en allemand, et non sur la
seconde comme en français : « fraise », fraise ; « môuëre»,
mure; « lûëre », lire : « devaldë », descendre, etc.
7. Les dipthongues commençant par i font parfois
exception, cet i ne servant que d'une sorte d'appui
pour la voyelle, h'i d'appui se place aussi devant les
diphtongues, dont il fait des triphtongues ; iàou, eau ;
liàon^ lien. Ces mots ne sont que d'une syllabe et Ton
y entend les trois voyelles.
8. Mais quelquefois Vi initial est accentué et il se
produit alors une triphtongue forte ; lei : trachiei^ cher-
cher ; sdongliei, meurtriei : giieiy triei ne forment
qu'une «yllabe : Sanglier ^meur trier n'ont eu de même
que deux syllabes en français jusqu'au commencement
du XVIP siècle. Il est probable qu'à cette époque la
prononciation de ces anales se rapprochait de celles
qu'elles ont en normand, c'est-à-dire .que Ye, au lieu
d'être ouvert, tendait vers T*. Il est à peu près impos-
sible en effet de prononcer meurtrier en deux syllabes
avec Yé final ouvert.
9. La diphtongue ùë est aussi spéciale à ce patoi
Dans son savant ouvrage sur les Caractères et textes
sion du patois normand, M. Joret place, par erren
notre région parmi celles qui changent o -+- c, ^ +
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FLEDRY. — LE PATOIS NORMAND DE LA HAGUB 85
(g) w, du latin en iéy iè. Cette transformation est à peu
près étrangère à la région ; o -f- c, e-i- g (g) u suivis
d'une voyelle, deviennent généralement : « ûè » : OculuSj
ûë ;jocus, jûë ; locus^liié ; nocere.niiére ; sequere, sûëre ;
légère, lûére, etc. Suivis d'une consonne, ces groupes
donnent lieu à des formes variées : pocca, pouque :
bocca, bôuëche ; noctem^ niei, etc.
10. L est généralement mouillée après les labiales
et souvent après les gutturales ; blleu, bleu : flleu (fa-
rine), gllé (gelée de viande), etc. Vers le sud de la ré-
gion, cette/ mouillée prend parfois le son qu'elle a à
Paris: bieu, fieu, etc.
H. Les mots composés et un peu longs ont généra-
lement deux accents, un faible et un fort, comme en
allemand ; afôuërquiei (aflFourcher).
Ces caractères et quelques autres de moindre impor-
tance sont communs à toute la région insulaire et pé-
ninsulaire.
Mais il y a aussi entre les diverses parties de cette
région quelques différences notables.
La plus importante repose sur la forme qu'a prise Va
latin des infinitifs en are, des participes en atus, des
substantifs en atem.
Après une consonne molle, ch, g[i). /(mouillée),
cette voyelle est devenue uniformément iei dans toute
la région ; « trachfei », chercher, « môuëgfeî, magiei»,
manger, etc.
Mais après une consonne forte cet a est devenu, sui-
vant les pays: ei: «lavëi » (laver); ô,<(lavô)) ;àë, «lavâë»,
bountei, bountô, bountâë.
La première prononciation est celle d'une toute petite
région, qui comprend Jobourg en pleine Hague, et une
langue de terre au bord de TOcéan entre Les Pieux et
Barneville.
La seconde est celle qu'on entend à l'extrême pointe
de la Hague et dans tout le Val de Saire.
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86 REVUE DBS PATOIS
La troisième, la plus répandue, règne dans la plus
grande partie de la Hague et du Cotentin, et dans les
îles anglo-normandes : Aurigny, Serk, Guernesey et
Jersey.
Deux de ces prononciations remontent à une époque
reculée et ont leurs dates.
La prononciation ei était usuelle au XIIP siècle pro-
bablement dans les localités où on la rencontre au-
jourd'hui. Nous en avons la preuve dans un poème en
« Hague langage », sur un thaumaturge du XIIP siè-
cle, Thomas Hélie, poème qui a dû être écrit peu de
temps après la mort du personnage. Dans ce poème,
tous les mots de la catégorie indiquée sont écrits par
^i: jureir, procur<?ir, nomm^y, sant^y, vilt^y, etc. Cet-
te prononciation s'est maintenue dans une petite ré-
gion, au milieu de populations qui en ont une autre.
La prononciation des finales susdite en « âë w est attes-
tée à une époque plus andienne encore. On la rencon-
tre à la fois dans les iles an glo -normandes et la plus
grande partie de la péninsule. Or ces îles ont été sé-
parées de la France en 1106, et depuis lors leurs rela-
tions avec le continent ont é»é sensiblement restrein-
tes.
Il n'est pas possible d'admettre que les Haguais,
qui n'ont pu imposer leur prononciation à Jobourg,for-
mant une enclave au milieu d'eux, aient pu l'imposer
aux trois grandes îles dont la mer les sépare ; il n'est
nullement admissible non plus que ces îles aient pu
l'imposer au continent. Il faut donc admettre que cette
prononciation que nous trouvons générale aujourd'hui,
était également générale avant la séparation, et qu'elle
remonte par conséquent aux premières années de '.
langue.
Quant à la prononciation o, je ne connais aucune d
te ancienne qui nous la montre en faveur. On coa
prend du reste qu'elle a pu facilement sortir de !'<
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r
FLEURY. — LE PATOIS NORMAND DE LA. HAQUE 87
Dans la partie méridionale de la région, aux environs
de la Haye-du-Puits, par exemple Va de « 4ë » tend sen-
siblement vers 0. Cette même tendance se remarque
également chez les paysans des environs de Paris.
Mais cet a qui domine dans la majeure partie de la
région, d'où provient-il ?
Va latin, dans les mots en question, est devenu e en
français : il est devenu e aussi en certains cas dans no-
tre patois ; amare, ^màë ; carruca, qu^ruei, etc. tandis
qu'il est resté a dans toutes les autres langues roma-
nes. Faut-il admettre que, dans les finales en question,
cette voyelle a passé par e. et qu'après être devenue e,
elle a eu le temps de devenir a,avantle douzième siècle,
bien qu'aucun témoignage précis ne vienne à Tappui ?
N'est-il pas plus naturel au contraire d'admetlre quô,
dans cette partie isolée delà France du nord, l'a se soit
maintenu aussi bien qu'en italien, en provençal, en es-
pagnol, en portugais, en roumain et en divers autres
patois français ? et qu'il a suivi la règle générale des
patois romans au lieu d'entrer dans l'exception du fran-
çais du nord ?
Deux influences extérieures ont même dû contribuer
à la conservation de cet a, au moins dans les infinitifs.
On a parlé autrefois celtique dans ce pays comme dans
le reste de la Gaule. Or la plupart des verbes du bre-
ton, héritier du celtique, ont l'infinitif en a.
Les Scandinaves sont venus dans le pays, ofl ils ont
laissé leurs traces dans divers noms de lieux et surtout
dans cette grande fortification, le Haguedik, dont le
sol garde le souvcnir.à défaut de l'histoire.Or la grande
majorité des infinitifs suédois est également en a.
On semble donc en droit de conclure : l'a existait
ins les infinitifs latins, il existait dans dans le baguais
i douzième siècle, on l'y voit figurer encore aujour-
tiui ; donc il n'en est jamais sorti.
Ce qu'il faudrait expliquer historiquement, ce n'est
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88 REVUE DBS PATOIS
pas la présence de » àë >, et de « <^ » dans ces finales,
c'est celle de ei.
Quoi qu il en soit, ces variétés dans certains détails
de prononciation n'ont qu'une importance secondaire
dans la constitution du langage. Leur rôle est tout au
plus celui des variétés de pelage ou de couleur dans le
règne végétal ou animal. Elles n'empêchent pas le pa-
tois de la région de former un genre, un genre unique
et bien déterminé, dans la famille des patois nor-
mands.
Jean Flbury.
St-Pétersbourg, 4/16 décembre 1887.
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r
GLOSSAIRE DU PATOIS DÉ L'ILE-D'ELLE
(VENDÉE)
L'Ile-d'EUe est un pays de Saintonge, ou d'Aunis,
dentelle avait toujours fait partie jusqu'en 1791, où
elle fut détachée par un décret spécial du département
de la Charente-Inférieure. Ses relations principales
sont encore avec la Saintonge ; les rapports officiels
seuls la portent du côté de la Vendée ou du Poitou.
J'indique par « L. F.» M. L. Favre,auteur du Glossaire
du Poitou, de la Saintonge et de fAuniSj et par « J.G. »
M. Jules Guérin, correcteur à rimprimerie F. Didot,
auteur de poésies en patois de Tlle-d'Elle. Je tiens en
outre à offrir de vifs remerciements au même M. J.
Guérin et à M. Jeanty Billaud le Bourgnassou pour
l'aimable concours qu'ils m'ont prêté, en m'indiquant
un grand nombre de termes et de significations.
On trouvera quelques indications sur la prononcia-
tion page 89, note 1, page 90, n. 1 et 2, page 91, n. 1.
i4.Pron.pers.3« pers.du fém.— Elle. — S'emploie au sing, ou auplur.
devant une consonne : A vendrai, a vendront. Al se met de-
vant une voyelle : Al êrat, al êront. L. F.
Aba d*aive. S. m. Averse.
Abeehai. Y. a. Faire manger.
A^el^aite, S. f. Grande euphorbe.
A 4lonce. S. f. Faiblesse, pâmoison. Chère d'abilonce, tomber de fai-
blesse.
A onichulai, ou plus rarement il6atchtt/af (i ). Y . n . Faire la bascule.
[i) Tch rend une palatale légèrement aspirée, qui se produit en ap-
p yant la langue sur la racine des dents supérieures, comme le tcha
Si usent.
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90 REVUE DES PATOIS
Abopèn. s. m. Aubépine.
€ La fl^ur de Vabopèn
La bâté de ma mie ». (Chamon).
Ahotai (S\) S'accroupir.
Aboté. Adj. Accroupi. « L'éiion iretouz abotéx dtour d'en béa
▼rèzah de fu. »
Abotéa (1). S. m. Bàtardeau, digue.
c Ah t qui me souvèns bai de tos petit batéas,
Dos quenards, dôs foussés, dds pèns, dôz aboiéas, >
(J. G. Aux Nelluats),
Aboul^ôdai (S\) V. pron. — Se réunir en foule.
Abourai, V. a. Mettre une couverture capable de réchauffer ; don-
ner de la litière aux bestiaux. — c Tchô bUonchè m'aboare
bai. >
Abourde. S. f. Béquille.
Abourolé, Adj. Couvert de boutons éruptifs. — « Mon drôle é tout
abourolé de picote. »
Abramai. V. a. Dévorer tout à la fois.
Abre, S. m. Arbre.
Abrenoncio ! Exclamation de frayeur, de dégoût.
Abriau V. a. Couvrir.
Abrial^. S. m. Couverture.
Abriqw. S. m. Abri.
« Lés dés me tronsounont ; lés m^ns dons ma belvuze,
I voudrè bé me mètre à VaJbHque dô vont. »
(J. G. VHiver),
AbuU(mnai{S^,) V. pron.— Prendre du ventre.— t L*é tout abut^aunè^
fô crère que l'a le caréa. »
Aburai. V. n. et a. Couler lentement; décanter doucement un li-
quide. — « L'aive chézèt si tèlemont qu*al aburèt dons mon
jagouèt. »
Acahami (S\) V. pron. — Se courber de vieillesse. — « Quème (2)
tch^X orne s'at acabasé depi qui Favè vu. >
Acachai» V. a. Presser fortement.
Acache, Adj. Pressé. — « Tehô pèn et bé acache. »
Acadai (S*) V. pron. — Se calmer. — t Tchô malon quemoènce à
9*acadai, >
Aearôdai {S\) V. pron. — Se flétrir.
AcMimai. V. a. Abimer, écraser. — « Le s'avont jetés su H, e i i-
vontocostm^. »
(1) £eta forment uaediphthoague.
(2) L*acceQl tonique affecte fréquemment l'e muet^ je l'écris dans «
cas par : 6.
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SIMONNEA.U. — GLOSSAIRE DU PATOIS DE l'ILE-D'ELLE 91
Aeoiinai. V. a. Démolir, réduire à rien. Vieilli.
Achalai, V. a. Echauffer.
Aehalai (S*.) V. pron. — S'échauffer. — « Si Je pérèt s'achalai, le
serët gari on en vire-mèn. >
Aduii, V. a. Placer un appât soutenu par une broche.
Aeke. S. f. Appât, broche.
Aehenau. S. m. Chenal, canal.
Aehé{t). S. m. Ver de terre employé pour la pèche.
• Dos pibolous alont avec en grou viu bot
Qu'ri dôz achès pre la yremaje. >
(J. G. Aux NelUzais).
Achoya (On), Loc.« Rester on œhoya », rester inacheyé.
Açhoyai. V. n. Abandonner son nid, son ouvrage. — « Si te mes la
mën dons le niq de fcAel ozéa, te feraz achoyai la môre. >
Actmontai. V. a. Assaisonner.
Aeotai. V. a. Appuyer. « I se sûr de chère, si te m acote pas. >
Aeoichinai, V. a. Gâter par des petits soins.
Aeoichinad (S*.) V. pron. — S'accoutumer aux petits soins.
Acaiemont, S. m. Appui.
Acauai. V. a. Attacher à la queue.
Acaursé. Adj. Achalandé, accoutumé. — < A serètbé ioni accour^aye
6 manège, si al étèt vigilonte. »
Acouzinai (S*.) V. pron. — « Dos couzèns remés de germèn qui
s'acouzinont pu anit, qau sine ét-ô tchu ? >
Aeoyâs. S. m. pi. Corniche d'appui, courant au sommet d'un mur.
Acremaù V. a. Recommander. — « L'a paz odju l'ënme de s'émoyai
de lés mèndes, i li avè pretont bé aeremé. >
Acremonce. S. f. Injonction.
AcrochaL V. a. Enlever, mettre en fuite. — « Qu'a venge ïtchi djé
mondai, ol et ma qui l'acrocherai de ma ci^arté ! >
Adarai (S'.) V. pron. — Se ralentir, rester en arrière.
A-de-grou. Adv. Pénible. — « G li sera bé à de-grou, si l'ét gêné de
vivre tout seil. »
A-de-mau. Adv. Chagrinant, regrettable.— c Quond Fera pu que de
Taive à bouèrc, o li serat à-de-mau. »
.4djef (D') (1). Loc. De guet, en se cachant. — t Le venèt d*adjèt, bé
sûr pre noz atrapai. »
A ,»nat, V. a. .A^gacer. — « Quond en chai jél^e de la goule, o
3t pas Vadjinai, »
) Dj est la prononciation douce de tch, ayant la valeur du dja
îcrit.
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92 REVDB DES PA.TOIS
Ad}uxai, V. a. Aiguiser. — « Tèré pu vite à détrechen'ai après qu'i
éré fèt adjuxai mon détrau. >
iidjtuott. S. m. Aiguiseur. — « Pas de pu alrapou quême in adjuzou
de cizéas. >
Adoubage. S. m. Assaisonnement. — c Ine famé bé ménagère ne
met pas trop d*adoubage dons le fricot. >
Adoubai. V. a. Assaisonner. — < Non dèt adfmbai l'amelète aTont
qu'a sèt tckèie. >
Ad(nuii (S*.)V. pron. — Contracter une alliance illégitime. — t 0
fèt levé le tcher, le s'adouont anit quéme dds chais. >
Adonnai, V.n. S*accorder. — t 01 y on avètpasyèn pre faire odoitMi
ses ditèns quême le défènt Toguenèt. »
Aferie, S. f. Hachis de légumes et de lard. — « Non met donsTaferie
dôz us, de la vinète, dôs jutes, o bé dèn dô chou-ègre, pis
non fèt tehure 6 fou. >
A fiai. V. a. Propager un plant. — « Pr* arwar dô muau, i'é afié dds
violais pre léz abél^es. >
Afilaye, S. f. Suite. Tout d'afilaye, sans interruption.
Afinai. V. a. Tromper finement. — « Le m*a afiné pre le pouèsèn
d'avrel'. »
A f rouai. V. a. Chausser de guéret le pied d'un légume. — « Si le
Telont avwar dô fremont lésboquèns sont gênés deTafrouai tout
quême lés pataquès. >
Agâ(t). S. m. Dommage. — c Lés drôles fézont bé souvont pu d'agàt
que lés baltes. >
Agease, S. f. Pie. — < Pre te netiai le tia de la gorge, crèt-mou,
avale en niq d'ageaxe. »
Agease -Batrèse. S. f. Pie-grièche.
Ageasèn. S. m. Petit de la pie.
Ageonçai. V. a. Balayer. — « Vageonce ma phace d'ositout qu'i é
pris ma corsclète et mon cotel^èn. »
Ageonçures. S. f. pi. Balayures.
Agravai {S\) V. pron. Se fatiguer les pieds jusqu'à engorgement.—
« I pou pas bougeai, parce qu*i me se agravé on route. »
Agrouai. Y. a. Réunir sous ses ailes, couvrir avec soin.
« Bon sèr dèn, léz amis!... agrouéz vos cosès. »
(J. G. Aux NeUeiais).
Agougeaù V. a. Introduire la nourriture avec une palette dans le f
sier des volailles. — t Ta bé à faire d'agougeai tous tel i
petros. »
Agou{t). S. m. Egout ; infirmité aux jambes, abcès.— < L'a in ago
à ine jambe qui li amènra rèn de bèn. »
Agoutai, V. a. Egouter.
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8IM0NNBAU. ~ GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'ILE-D'ELLE 93
Agralon{t), Adj. — AfTable. « Al atirc pas à lé, parce qu'ai a pas
le TÎsage agraloDt. )>
Agrapôdai (S'.) V. pron. — S'accroupir en se ramassant à l'instar
d'un crapaud.
Agrapinai (S',) V. pron. — Grimper en employant les pieds et Jos
mains. — «In goret qui vut s'agrapinai avec ses sotel^es et
sûr de rutelai. >
Agrenal^s. S. m. pi. Sédiments, restes épars. — • 01 et pas la pêne
de prondre le toulot de cl^as pr'avwar rèn que dôs agrenal^s. »
Agrenau {ToiU à V), Loc. adv. A découvert. — « Quond i si malade
Uchi dons la quarte o me fisquèt de me confésai tout à l'agre*
nau. >
Agroli. Adj. Durci et réduit en petites mottes ; pain mal cuit.
Agntselé. Adj. Couvert de boutons, d'insectes à l'instar de gro-
seilles. -— < Le mosiu et la dame on étiont agruzeUs. > L. F.
Aguel^aye. S. f. Aiguillée.
Aguebre. S. f. Aiguille. — « Et-ô en chaniô, o be dèn en c&bl^e
épisouné, qu'ol et malézé de calai pre le cha d'ine aguel^e ? >
Aguel^èn. S. m. Aiguillon. — « Le bon Dju ne vut que non gibe con-
tre Yaguebèn. »
Aguenèt (A l\) Loc adv. « Etre à Vaguenèt », c'est être surmené
d'affaires.
• Le pôvre à la mondreUe et bé à l'agucnèt,
A mode qu'o dizèt le défènt Toguenèt. »
(J. G. Aux Nellezais).
Ahè9. S. m. pi. Broussailles. — « 01 et rèn que dôz akk, non pèt pas
s'on acrochai. »
Ahèraù Y. a. Crier baro sur quelqu'un pris en faute ou suspect.
Ahulai, V. a. Insulter, couvrir de bonté. — t Le l'avont tont ahulé
que le s'at aboté sous la mot. »
A\:fa{t), Adj. Pressé et gluant. Se dit du pain manquant de fermen*
iation.
APon. S. m. Gland.
« E dôs fc^arpéas à pbens furés
Ë dôz allons pre vos gorès. >
(J. G. Genvrdi 1874).
APou. Adv. Ailleurs.
Aive. S. f. Eau.
c Dôs pibhes de sus la levaje
Qui se miriont dons Taive d bord dô Contrebôt. >
v(J. G, Aux Nellezais).
. Aasai. Y. a Mettre en liassse oignons, aulx, échalotes.
. [i\z). Adj. Non levé, c Pèn ail. »
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94 RBVUE DES PATOIS
Alizé, S. f. Gâteau ou galette de Pâques. — € Tous léz ont de
Valize pre Pâques pis dô maU pre le prévale, velà la manière
de Nèle. »
Alotai{S',) V. pron. — Se marier. — € Tchés febes seront dos
courlis jusqu'à ton qu'a séchont alotayes, >
AnuUounai, V. a. Diviser en petits pelotons. — c Le li a copé It
fièyre avec dds romèdes que li'avèt amatounés on boulètes. >
Amatounai (S\) V. pron. — Se diviser en petites boules.
Amérôde, S. f. Lutin chanteur.
Amirolét. S. m. Môme sens.
« Venez tretous chontont gués quéme amirolès,
Venez su lés hôturés. »
(J. G. Le Prèvail).
Amôdurai (S*.) V. pron. S'apaiser. — « Quond Fa odja bioté, le s'al
en petit amôduré. »
Atnondel^èn, S. m. Surplus que le marchand ajoute à titre gra-
cieux.
Apetôdai. V. a. Accoutumer.
Anit. Adv. Aujourd'hui.
« Alènz i m'aprecèt qu'ol et assez pr'ant/
É que lés paseréas qui n'émont poènt la nit
Sont déjà jouqués dons la barge ! »
(J.G.AuxNelUzais),
Apaciai. V. a. Apaiser.
« Dos tondes bé dresayes,
Lavour non servira pr apaciai vos sas.
Dos tases de café pu pis que dôs basas.
(J. G. Le Prévail).
Apilotai. V. a. Réunir en monceau.
Apistolai ou AfUtolaù V. a. Ajuster.
Apl'onjure, S. f. Fixation d'un plan, d'un projet.
Apouai. V. a. Appuyer. — t Quond on a péché in ome qui
quemoèncët à nigeai, o fôt li apouai la talte pu bas que les
pés. »
Apouaye. S. f. Action d'appuyer.
« Lés petis ozil'ons (6»)
Ont fët luz apouaye, là là,
Ont fèt luz apouaye, lalir lonfa » [Chanson).
Aprayai. V. a. Convertir en prairie.
Aprênquai (S*. ) V. pron.— Saisir un objet pour se hisser. — • Qr d
on ne sét pas de s aprênquai^ on et trejou quèlche» •
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8IMONNEAU. — GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'ILE-D*ELLB d5
Aquet'ai. V. n. Faire tomber à plat un palet. — t Le pèt pas faire
aqaehai quond le joue ô palet A fesai ; ol et pas adrèt. >
AqueVmi (S'). Y. pron. — S'associer pour avoir moitié.
Aquenuson{t), Ady Gounaisseur, industrieux.
Arafe. S. f. Labour A la charrue. — < Le monge quême en bouai
qui ya A Varaye, > (Loc. prov.)»
Ard^ua. S. m. Composition aromatique pour laver un fût, un
vase. — c In adjtca doune en bon goût A n-ën fût, o bé A n*èn
charnai. >
Are {on), Adv. En arrière. — Plus tard se dit : « on are dd tons, on
are-sézèn. »
Airehéncha(t). S. m. Pellicule qui se détache A la racine des ongles
et cause de la douleur. — f Lés archènchas me tchuzont quême
dô fu. >
ArdêPèn, S. m. Pointe d'une boucle^ d'une agrafe; petit bouton
sur le bord de la paupière. — < 0 se dit que /cÂau qui a
ardeUèn a c... dons le chemin dô prêtre. »
Arétaude, S. f. Epinoche, petit poisson blanc, muni d'arêtes ai-
gués.
« I te dis, mon béa fah, que l^'at dons son grabo
Ine umre ! — d moèns ine arètaude, »
(J. G. Attx Nellezaish
Argardai ou Agardaù V. a. Regarder.
Argrèncé. Adj. Aigri. — c In drôle qui fët ses dons éttrejou ar-
grèncé. »
Arjau. S. m. Graminée, dite hordeum murinum.
u Lés petis chemines sont trejou pl'èns d'arjau. »
(J. G. Aux Nellezais).
Arimage. Sm. Visage disgracieux.
Arimai. V. a. Faire accorder,
c Pr'arimai tchés ditens
A pu près quême o faut > (J.G.)*
Arolai Y. a. Mettre au cours.
Arondéa. S. m. Petit de l'hirondelle.
ArùndèU, S. f. Hirondelle. — c Léz arondèUs sont léz ozéas dô
bbn Djiïy o n'a que lés chétis qui lu fézont dd mau. >
Arondèn {lïin}. Loc. adv. Tout-A-coup, précipitamment.
Arantelai, Y. a. Oter les toiles d'araignée. — t 01 y at tout
l'urmes dons le todiën qu'o fôt tous lés jouz arontelaû »
yntêle. S. f. Toile d'araignée.
onteUm. S. m. Long manche surmonté d'un balai qui sert A ôter
3S toiles d'araignée.
aaû Y. a. Tondre ras l'herbe d'une prairie*
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96 REYUB DES PATOIS
AroucUyai (S*). V. pron. — Faire le cercle autour d'un objet.
Arouchaû Y. a. Repousser violemment. — « Dis dèn fehe, si ichù
gaz aprêche arouche-lou bé loèn » .
ArounyoMt (S*). V. pron. — Se courrir de rogne.
Aroutai. V. n. Donner beaucoup de lait. — « Ta vache aroutera
mu, si te ses bai acachai su ses chès ».
Arsèn. Âdj. Brûlant. — • I crèt que nêtre fêhe a mau ô dedons
parce qu'ai a demi le tons le tckèr arsën ».
ArUfalHs, S. f. plur. Toutes sortes d'objets de ménage et de bar-
des.
Artifabé. Adj. Habillé d'une manière singulière.
Arioupon. S. m. Mauvais garnement.
Aiegrh-e (S'). V. pron. Se persuader. — t A pèt pas «'on asegrère,
ol Ta bé étounée. »
A'Sh\ Adv. Hier soir.
Asial^. S. m. Siège. — t 01 a fet si grond chau que l'avont rais dôs
péarcs souc la treize pre servi d*asialT ».
Asion, Adv. En son séant: on sen asion.
Asir? [S'). V. pron. S'asseoir. — « I pèt pas niasire, parce qu'omo
lent dons le mounrau dôs fèses. »
Asont{D'). Loc. adv. D'accord. — t L'alont atelai tchés ^ènes mèn-
des ; le sonttretous d'asont ».
Asoulasai {S\), V. pron. Se réunir en groupe.
• Ah ! vène, courèns dèn voyés quême on pasont
Le mènde yen à yen là-bas s^asouUuont, »
(J.G. Le Prévail).
^tchat S. m. Acquêt, achat.
Aichétai, V. a. Acheter. — t L'avont béodju de la réussite, pisque
ÏBLtchéioni tous les jous. »
Aidmmai. V. a. Combler. — t A^c^uraèns vitemont nêtre pahai,
parce qu'i crôt qu'i avèns de la tounère. >
A-tchti rouliau. Adv. A c. nu. (Expression commune, non dépla-
cée).
f Ëpre lés écoutai lés fêlées on boubau
Vont-èles quèntre zu s'asire k-tchn rouhau
Ë lés mens dons la migabère. »
(J. G. Aux Nellezaxs).
Aichutai (S'). V. pron. — S'asseoir sur ses talons. — € Si ve voyez
lés babël^es s'a/c^utai, ol et pre levai la péa à tchuquez-ènz. »
Auves, S. pi. Etincelles.
Avéa. S. m. Caprice toléré chez un enfant. — « Teli donnes trop
d'aria, lèche-lou reni grond, te vwèras. >
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SIllONNBiU. — GLOSSAIHE DtT PAÏOIS DB L'ILB-D'ELLB 97
Avexai. V. a. Façonner. *- « Tehèle chombréra et poènt étourdie, te
l'éras bé tout avezée à tés tripotages. »
Aviat. V. a. Allumer le feu, Texciter. — « Tchô bwas s'éprond pas,
mes dën de la remêUe pr'aoïai le fu. »
Avialu, S. f. Allume : petits morceaux de bois que \t boulanger met
a la gueule du four pour éclairer et entretenir la chaleur.
Avèndre. Y. n. S'ajuster bien. — « Ses étures sont quême ses
bardes, a H avenont pas. »
AvionU Adj. Très sec. — « Tchfi tons et rëde aoiont, »
Avizai. V. a. Apercevoir d'une manière douteuse. — « M'ét avis
qu'i Té avizé dons le boul^^au. »
Amzièn, S. f. Vision, avertissement mystique. — c 01 et bé sine
de («/raque chouze ; depis que lu garcèn et nallé, Tavont odju
dôs avizièns. >
Avoltm. V. n. Prospérer. — c Le sont nit é jou à Taguenèt, mé Ta-
voluont pas béacot. >
Avonge. S. f. Avance, promptitude.
Avongeai Y. n. Avancer, aller vite. — « 01 et en nigeasèn qui
n'awmge a rèn. >
i4ooure? Adv. Dam quel endroit ?
Atrazai. Y. a, et n. Embraser ; être brûlant. — t Uavraze dons
sèn lit, ol et bé l'onroumure o ine punézie. >
Avutrai. Y. a. Aveugler.
AtulJe. S. m. Aveugle.
Bachetai. Y. n. Se comporter.
Babelwchai. Y. a. Ramasser les restes.
Babigeot. S. m. Lait battu.
Bacu{t). S. m. Petit tonneau.
Badaù Y. n. Avoir un air hébété. — t 01 et pas grond'chouze de
lé, al et bonne qu'à hadai. >
Badau. Adj. m. Qui a Tair hébété.
Badouère. Adj. f. Môme sens, au féminin.
BadroU. Adj. f. Niaise.
Bagoulfage, S. m. Loquacité. — « In bagoulrage qui ébobe tout le
mènde, lue longue à tout dire. >
Bagoulfai. N. n. Parler sans réflexion.
Baiue* S. f. Partie basse d'une prairie. — « L*aive quemoèncèt a
barbayai dans la hais»e de la Grenol'ère ».
Bajat garde, Y. n. Prendre garde.
REV. D. PATOIS ^
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^
96 WVUK 0K8 P4T018
Babëi, V, a. Donner. ^^ € BaJiéi-moa ce qne T'avéi^ é i re goneiw
nend jusqu^à Yélre deeèz. •
Bal^arge. S. f. Orge à denx rangs,
BtU^argeau, Adj. m» Se dit d'on champ enaenieneé de hmlktr^ê,
Bal^oH. S. m. Instrumeai pour tenir la bonche onverte.
Bat^ote. S. f. GuTe. ^ • Pre la baaje i avèns ine pone, ine balfote
et trop petite pre chez nous. »
BalaL \, n. Se tenir sor leau. — « I eréi qo'i Ta chère malade, î
baie dons mes hardes. >
Balasêém, S. m. Lange doublé, rempli de halle on cosse d'avoine.
BiUe, S. f. Enreloppe légère do grain, particulièrement de l'aToine.
Balère. S. f. Lit de balle on de cosse d'avoine. ^ • Bonnes geons 1
le Gonchont sa la baie ou dôs balères, pas moyen d'avwar de
cooaite >.
Baléi. S. m. Passage converti sorte de hangar, ^ « 01 y a encore
anit bé dôz églMzes qui avont en balèt & l'ontraye. »
Balinèt, S. m. Petit balai.
Balôdaù Y. n. Flotter sur Teau,
Balot. S. m. Lèvre. — c TcAèle fél^e serèt pas mal avenonte, mé
ol et qu^al a le grou haloi, »
Balwar. S. m. Etre au halwar^ c'est flotter surTeau.
Bâqnemèn. S. m. Corset sans manches. — i Anit le hàquensèn
n'ét pu à la mode, al ayont le dare fèt quême en gardou. >
Barahai. V. n. Parler à grand éclat de voix ; Mre des efforts pour
ouvrir une serrure et sans pouvoir y parvenir.
Baroêseriee. S. f. pi. Objets sans prix.
Barate, S. f. Angélique, plante ombellifère.
Barbayai. V. n. Flotter sur les bords. — * D'ôtre fouez i fèziens de
la trompine de boulot, dons ine gronde nuuarine vour que le
vèn barbajèt. »
Barbot. S. m. Blatte, insecte coleoptère ; sorte de haricot ditpejtfoh
bar bot.
Bardai (Se), V. pron. ~ Manger ou boire à l'excès, se gaver. -»
L'avont bé moyen d*ôtre on are ; ol et in omci qui pèt alai k la
fwère sons veoi sou é bardé » .
Bardéa. S. m. Battoir de laveuse.
Bardelat, V. a. Former un cordon de terre pour hausser une levée.
— c I noz avèns levé tckèiù nit pr'alai bardelat la levée dOs
franges. >
Bardjinai. V. n. Hésiter, s'y prendre à plusieurs fois avant de fai
quelque chose.
Éare. S. f. Filet de de morve, qui pend.
Baré, Adj. Bigarré. — < Tckès mèndes trouront pas à mariai
fébe parce qu'ai a la figure baraye t.
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8IM0NNEAÛ. ^ ât088i.7RE DÛ PATOIS DE L'ILE-D'ELLE 90
Barge. S. f. Meule de foin de forme allongée. — c Lés soulën« sont
quêine lés passeréas, ol et à la barge que Talont se jooquai. »
Baricot. S. m. Petit fût.
Bavou, Adj. Qui a la morve pendante.
Boisayèns, S. m. pi. Groupe de petites boites où le tisserand met
les pelotes pour ourdir le fil.
Boêsoi, S. f. Auge. — t Quond le sortont de rôçunai la phace et ôs-
si nète quême ine boMos, >
Biuse-couète, S. f. Oiseau des champs qui agite souvent la queue.
Batou. S. m. Gros bftton rond ou plat pour faire tomber la graine
du lin ou du chanvre.
Bazt, V. n. Disparaître ; s'affaiblir. — t I étés bazie, ma chère,
i*avës si grond fèn qu'i èrèz chèt tout quëroe rèn. »
Béa, bile, Âdj. Beau, belle.
« Lés onciéns m*o-z-avont trejou dit : mon béa fah,
Dons tous léz onvirènz o n'ét point de preval'
Si béa que tchô de Nèle. »
(J. G. Le Prévat'D.
Beaeot, Adv. Beaucoup.
Becot. S. m. Chevreau — iRèn de si bèn quême ine tckuse de becoi,^
Beda. S. m. Cochon gras ; un gros homme. — « 01 et en grou
beda qui n'ét semont pas capabhe de se virai tout sel^. »
Bedaye, Loc. Tout de bedaye, tout droit.
Bedouis. S. m. Boue ou matière liquide brassée. — < 01 et en vrè
bedouis de vont la porte de tches mèndes^ en goret y nigerèt. »
Bedouque, S. f. Lit (fam.).
Begassai. V. n. Bégayer. — « Le begasse tout qu'ol i fét élwadai
lézehs. »
Bêlai, V. n. Pleurer avec cris. ~ t Ton drôle s*at égarguenètë à
bêlai. >
Behard, Âdj. Bancal.
Bel^arde. S. f. Houlette de berger.
€ I swète ô brejaiz étbrejères
Dos belyardes^ dos djilwères.»
(J. G. Genvraii^A).
Behe S. f. Bouture. — < I voudrez afiai dâs dalias, mô le dizont
qu'o prend pas de behe. »
BeNte. S. f. Petit morceau de bois servant de bouton. — € D'ôtre
foué l'étiont poènt si beflmqués quême anit ; la tchnloie étét
atachaye avec ine ganoche é la gilet avec dôs belUtes. »
^elinèU. S. f. Petit gâteau ayant la forme d'un belin ou mouton.
zlàdaù V. n. Criailler.
iel^ot. S. m. Billot.
\elot. Adj. Bellot, vimx franc. Terme de tendresse adressé à un
enfant.
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100 RBVUB DES PATOIS
c Amenez vos onfons» tchés béas petis belots
Mengeront dos drajayes ».
(J. G. Le Prevail).
Bénédique. S. f. Epinoche.
Bén^et, S. m. Pâte frite. — c< I mongens dôs crêpes, lés bêwrês sont
pre lés mosius. »
Bèn$. S. m. pi. c Etre dans ses bêm », c'est être par hasard bien
disposé.
Beque. S. f. Chèvre.
Bequen^ai. V. n. Bêler, en parlant d'une chèvre; rire souvent et
sans cause. — «A sont dôs onfontilonges, a fazont que bequemcu.^
Bi rai. Loc. Bien vrai (prononciation altérée pour bé vrai).
Bessèn. Adj. m. Jumeau.
Bis9ounai, V. n. Accoucher de deux enfants. — c Quond mènme sa
famé a bessouM, le dit que )*a pas pau de la mizère. >
Bmoune, Adj. f. Jumelle.
Betai. V .n. Se flger.
Beié. Adj. Figé.
Besaque. S. f. Mauvaise boisson. — c Le vèn de Ichèie anaye et
encore pu chéti, o sera que de la bezaqtte.*
Bezekti, V. a. Solliciter instamment.
Biai, S. m. Marché ; Lieux -dits.
Biaisai. V. n. Jeter de petits cris confus (Onomat).
c 0 biaise de toute manière,
Onrère !
0 Télwade, o fèt dôs chalèns, »
Alèns !
(J. G. Les Begnous).
Bios. S. m. pi. Boyaux. — « I fazèns boucherie, vèns dèn nos èdai
à démêlai lés bias. »
Bibl^ai, V. a. Fatiguer d'instances. — « Le m'avont tout bibl^é qu*i
crayès que le m'ériont araché la maule de la taite. »
Bielrai. Y. a. Loucher.— c I me doute qu' al a pas le vaèn bé drèt,
souvent de fouéz a regarde on bicUont. >
Bicbard. Adj. Qui louche.
Bie, S. f. Cruche. ^ « Si le broc de la bie n*a pas de petis crus,
ol et dongéru parce que n*on pourèt avalai en grapau.»
Bigourne, S. f. Loup-garou femelle. — « Ine hèle demwèzèle de
Niort, qui avèt été cbongeaye on bigourne venèt tous léz onr
bequcn^ai dons Tédiale de la cabane de Soulise. »
Bime, S. m. Sorte d'osier.
« ... De béas garcènslés pés, dons lés gasoils
Devont Sébastopol trepen^iont dons la brîme
Sonz le moèndre cossèt de polên ne de bînie, »
(J. G. L'Hiver).
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SIMONNBAU. — GLOSSAIRE DU PATOIS DB L'ILE-D'BLLE 101
Bine. S. f. Gros morceau.
Binéa, S. m. Même sens.
Biôgeaù V. n. Fourmiller. -- < Dos camés qui biôgeant. >
Biégère S. f. Amas d'animaux ou d'enfaats en remuement. —
M Quu biégère de drôles I si o passe ine voènture, al et sûre d'on
ébrenai <cAuquez-èns. »
Biot, S. m. Biberon, bec d'un vase. ~ « 0 n'a que si la mère pèt
pas lés nouri qu'on dèt mètre léz onfonz ô biot, »
Biotai. V. n. Boire au biberon.
Birot^ai Y. a. Inspecter fixement. — « 01 et djère béa de birohai
léz autres quême te fès. >
BUel^ai» V. n. Agiter souvent les paupières.
Bitquai. V, n. Etre vexé. — < Térai pu réçunai chez li, parce que le
m'a ènvité rèn que me faire bisquai. »
Bisque. Adj. Aigre.
BUtrô. S. m. Petit domestique.
Elirai, S. f. Epoque des semailles.
Bl^ondUt. S. m. Gilet de laine qu'on place sur la chemise. —
t 01 y avèt d*autre foué dus modes de blyonchèt, yen on futène,
Tautre on moletèn. »
Boguèt. S. m. Pelle en bois concave. — « 0 poènt qu'i se rondu, i
n'é pu qu'ine atonde : la pale é le bùguèt. » La pale é le boguèt^
entendez : la sépulture.
Bôkii, y. n. Crier longuement comme des chiens dans la nuit. —
c Le bôliont si fort qu'i crayès qu'ol étèt dôs baites qui preniont
la foudre. »
BôHnes. S. f. pi. Bas grossiers.
Bombé. Adj. Enflé ; ivre.
Bombibe. S. f. Toute espèce de viande.
Borde. S. f. Tige nue du lin, du chanvre ; arête de poisson. —
« Dos bordes de Ion fèt,dds bordes de pouéssèns, vour-to qu'o de
Tènt tchô mot? »
Boisis. S. m. Partie élevée d un terrain. — < Olét su lés bosis que
n'on quêUe^le pu béa pissenlit. >
Bot. S. m. Sabot ; lieu-dit signifiant chemin de limite.
. « l'avès bé de béas bots ferez é cabochéz,
Ah t qu*i me fézès bé ontondre su Ickés paras. > {Chanson),
Bouai. S. m. Laboureur. — < In boua.i et tchô qui tènt la charie, pis
le toucherèn mène lés bus. »
Bouaite S. f. Botte.
Boucouén. S. m. Boudeur.
Bouèle. S. f. Houe à fer très mince, à semer lin et chanvre. —
< Avec la bouèle non a de béa garèt de menuzé. »
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102 REVUE DBS PATOia
Bouète. S. f. Petite ouverture ou niche dans un mur. — « Dons fcbd
tons lés mézènz avlont dôs bouètes o bé dôs fenêtres grillon-
naies. »
Boubê. Ad). Boursoufflé; Esp. buba pustule. 01 et marque que
lés geons de Nèle avont quasimont le ntènme parlonge que le
mènde de rEspanre.
Botûtelèn. M}. Légèrement enflé.
Bouchard, Âdj. Barbouillé. —< Lés drôles 6ouc^r(i« sont sine que
lus mères sont ddz sôgrénes. »
Bouché. S. m. Engin tendu pour la pèche ; lieux-dits. — c Les pu
bonnes ongucl^es sont tc/ièies dô Bé^uc^-dôs-Mélais. *
Boucon. S. m. Réprimande.
Bouètouzai, V. n. Boiter. — « Babèn de Laudèrie bouétouze si bai
dôs dus coûtés que n'on dirèt que le palote dôs dus mens. >
Boufie. S. f. t — Ampoule. — « 0 li a Tenu ine sigrousse boufle su
le nai que n'on çrêrèt que ba dus taites. »
Bougeai, V. n. Se mettre en mouvement.
Boulmu. S. m. Groupe. — « Qu'étô qu'ol y a dons la rue? Tchn
bouhau de mènde qui vouét. »
Bouhaie, S. f. Réunion de rejetons. — < Quond Taront fèt la
fuhaie ïtchi pre le mwas de mè, le li avont dressé toute ine bon-
l^aie de cotchne. >
Boulot. S. m. Petit pain rond.
« l'avèns chôfé le fou, ve-z ôréz dôs bouloU. •
(J. G. Le Prevatl)
Boulotai (Se). V. pron.— Se rouler.
Bourèn. S. m. Ane.
Bouraie, S. f. Herbe marécageuse servant k faire la litière.
Bourèn Boura. Loc. En désarroi.
Bouriche, S. f. Petit panier rond. 01 et en petit penai quemode
pr'alai qu*ri dôs porUëns càléas.
BourwoMai. V. n. Fabriquer des engins d'osier.
t Qu'ét-Ô qu'i va ve dire anit pre quemoènçai?
Lés garcèns dô Tc^éréa alont-el^s bourn^Mai
De tchô tonz à la soulal^ère ? >
(J. G. Aux NelïeMis).
Boum^assou, S. m. Ouvrier qui fabrique des engins d*osier.
Bournai, S. m. Ruche.
« 0 brou met, o subl^èt, brenère I
Onrère !
Tout quême )n bournai de melèns,
Alèns! »
(J. G. Lés Bégnous).
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SIMONNEAU GLOSSAIRB DO PATOIS DE L'ILE-D'ELLE lOS
Boui-nai. Y. a. Frapper aur un objet creux. — u Le Ta bé tout
boumé que le li fését frelassai la pire. >
Boumre S. f. Sorte de manne pour porter les anguilles.
Bourivrèns, S. m. pi. Gros pantalon.
« Ma mère li a fèt faire
De béas petits bourn^èns bUus;
E pis dôs soûlais,
A la mirdondéne. » (Chanson).
Baurole, S. f. Engin d osier.
« Ë dôs melènz é dôs citroles.
E dôs pibaus dons vos bouroles. »
(J. G. Genvi-at 1874).
Boursète, S. f. M&che, plante, — « La boursète vent pretout, mè
ichèle que n'on scne dons lés vrejais vent pu grousse.»
BoufSTur. Adj. Sournois.
Bouiaû V. n. Menacer de la corne. — < La vache houte ; a serè
bonne sons tchu ; ol et en môvëz rcnèn. »
Bouietfèn. S. m. Panier d'osier. — € Le profite pas qu'in u dons
n'en houtelrèn, » (Prov.)
Boutên-d'or. S. m. -La renoncule des prés. — • « Dôs boutèn-d^or su
lés bras devers le poun^èt, o cope la fièvre bé quême o fau.»
Bout-gtienelrou. Loc Gouri le bout-guenelroUf alai de tous coûtés
sons savwar vour.
BouzalJ. S. m.Gros ventre.— < Tchn bouzah | ol et poènt le june qui
on et cause. »
Bouziai, S. m. Celui qui a un gros ventre.
Rradjète, S. m. Fermeture particulière du pantalon. — c L'onciène
mode, ol étèt dôs fc/iulotes à trape, à-ceture ol et dôs tchulotez à
la bradjête. >
Broffuenaye. S. f. Charge de foin ou de paille portée sur des per
ches.
Braguenèa, S. m. Perche pour porter le foin ou la paille. —
< Pre se faire regoulai n*on met son dé dons ira goule, n'on dit on
Néle qu'o serèt mu de se calai en bragwnéa I >
Braguenô. Loc. Saint-André braguenô trwas jous é trwas seménes
avontwô. (Dicton.)
Braiehe, S. f. Rayon de miel. — t Le pu savent de tretouz ol et
i^hwà qui pèrèt faire ine braiche ossi bai quême lés abel'es, mé
>ur ét-el» ? »
(/^at. V. n. Crier fort et longtemps,
(yai . V. a. Broyer le chanvre, le lin.
i|fe. S. f. Instrument à broyer le chanvre, le lin.
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104 BEVUE DES PATOIS
t Voui si doreDavonl ine fën de chôdraje
Ye prenèt» mon vwèzën, eharchéz dons tchô salou,
Si bé fremé là-baz à coûté de la 6;'ay0.»
(J. G. VHiver).
Brayèn, S. m. Bandage.
Brayounèt. S. m. Petit bandage.
Brîehe. Adj. Qoi a perdu des dents. — « Depis qui se hfiehe i fèt
pu que matrouUai. »
Bredauai, Y. n. S*occuper à des riens, bavarder.
Bredaue. S. f. Femme sans soin.
Bredk'hredoe. Loc. Bruit qu'on fait avec des sabots trop grands.
Brébai. Y. n. Crier avec amertume et sanglots.
Brelau, S. m. Bélier ; ver des cerises.
c Lés brelauSy lés gorès, lés poulèns, lés grapaus. >
(J. G. Aux NelUêait),
Brebèn, S. f. Petite servante. — « La hrel^èn dét fremogeai lés tés
de walres é agougeai lés peros. «
Brelère. S. f. Anse d'un seau, d*une marmite.
Brelôdai. Y. n. Courir follement.
Brelondinai. Y. a. Publier indiscrètement.
c I m'on va pu loèn tout contont
Souque vètrc nai
Ye brelondinai :
I se pretont poènt ine montouze. >
(J. G. La Goule dô DjiahlH),
Brenauat, Y. n. S'appliquer aux soins de la cuisine.
Brenas$erie$, S. f. pL Soins de la cuisine.
Brenaye, S. f. Pâtée des chiens, des cochons. — c Dos pataquès,
dôs navèas, dôs citrolcs, dô pèn chobeni, pis dô bron, velà de
la brenaye. »
Brènbalai (Se) . Y. pron. Se balancer.
Brènbale, S. f. Balançoire.
Brènboty Brevot. S. m. Yase à boire. >- c Avwar trejou le brènbot ô
nai. > (Loeut.).
Brenère I Interj. Exclamation de dégoût.
Brèngalu$, S. f. pi. Menus bois. . « Quond Tavont éremehé, o
rechte dons lés ferais fcAuques hrèngabe^ de bwas pre lé
pôvres. »
Brenique ! Interj . Exclamation de dégoût.
Breniquotère ! Id. Môme sens.
Brenoncio t Interj. Terme exprimant l'horreur.
Brêteî Interj. Expression terminale inspirée par Tennui.
Breièn. S. m. Etincelle.
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SniONNSAU. — OL088AIRB DU PATOIS DE L'ILE-D*ELLE 166
Breievèles^ S. f. pi. Choses vaines et futiles. A Noirmoutier, Ver-
teê-velles, esprits follets, jetant des cris sur les vagues et attirant
les marins dans des passes dangereuses. — « V'amuzéz dën paz à
lé, a ne dit que dôs bretevèles. »
BreUmmu. Y. n. Jeter des étincelles.
Brevochai, Y. n. Perdre son temps à boire.
Bri. S. m. Argile laissée par la mer. — c On Nële oi y at cènq
tuileries vour le fézont avec dô bri dus tubbes é pis dôs
caréas. »
Brimai. Y. n. Tomber de la brume.
Brimassai. Y. d. Diminutif du précédent.
Brime, S. f. Brume.
Brvnk. Adj. Dépéri ("en parlant du blé).
c Que Tchù qui tènt, élève, abime,
Garde vêtre bhé de la Mme. >
(J. G. Gentrai 4874).
Brôliai. V. n. Délirer.
Bron. S. m. Son.
Btùunai. Y. n. Mugir.
« 0 broumètf o subl^èt, brenère ! »
(J. G. Lét Begnoui).
Broutelièn. S. m. Fagot à un lien. — c A la mode de ^cAolèn,
chaquèn porte son brouUUèn. *
Brunite. S. f. Drap mortuaire. — « Si ine fêlre moure, ol et ine
brunète bhonche que le li dounont. »
BrmstU. Y. a. Brosser.
Bualie, S. f. Chaume laissé après la moisson.— « Le pé de la pahe
qui rechte après que Tavont copé le bhé, ol et la bualH, > «
Buaye* S. f. Lessive. — c La buaye, ol et la gronde lessive qui
se fèt donz ine pone voûr que le coulont lés bardes. >
Budau, S. m. Jeune veau.
Budêt. S. m. Même sens.
c Dos badès é dôs jemonléas,
Dôs vaches é dôs chcvolahes^
Dôz us, dô bure, dôs volal^es. * .
(J. G. Genvrai 1874).
Buehebaù Y. n. Ramasser des branches mortes. — « Anit si n'on
buchêl^c dons lés bwas on et sur d'être harôdé & moèns d*avwar
la premissièn. »
Bufai, Y. a. Souffler.— « Dô tons qu*i étés petit ol y avèt poènt du
bufêt dons lés mézens; n'on bufèt avec sa goule pr'aviai le fu. >
Bufe. S. f. Souffle.— c Tétièns dare èa terai de bwas, i soutiens ni
vont ni bufe. »
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n
106 RBVUB DR8 PA.T018
Bulèt, S. m. Soufflet.
Bulai, V. n. leter de loDgues clameurs.
Bubie. S. f. Gros ventre.
Buor, S. m. Oiseau de proie voisin du héron.
Buréa (Saute-), Jeu qui consiste à faire des cabrioles.
Burri^ai. V. n. Se heurter.
Buzèn» S. m. Buse, oiseau de proie. — c 01. et quéme la chonsèn
dô buzèn.o ne unit jamais.— Jône quême la pâte dô buzèn.n (Pro?.).
Cabau, Adj. Sombre et calme. — « Tons eabau »
Cabo(t), S. m. Pied d'ail.— « Le cabot et tout le pé de Talr, pis lés
petits mourcéas sont dôs gousses. »
Caboumai, V. a. Frapper.
Cabourne, Adj. Creux, caverneux. — « Té trouvé ine cosse eaôotini^
qui étèt toute pl-^ène de muau d'abébes. »
Cacaxsard, Adj. Bègue (Onomat.^.
Cadenète, S.f. Petit objet pendant,comme le givre aux tuile8,comme
des parures aux cheveux. — « AFavèt de bêles cadenètes qui
étiont atachéez à ses pl'au. »»
Cadrètê, S. f. Jeu de cartes.
Cadru. Adj. Triste et pensif. — « L'a pas bougé dô coin dô fouai,
l'aétéoadrtt toute la journaje. »
Cafen^èn, S. m. Mauvais café.
Cagoubai. Y. a. Produire un gargouillement ; se dit des hruits in-
testinaux.
CagoulH, S. f. Bulle de gaz s'échappant avec bruit d'un liquide.
Gâtasse. S. f. Pie, envisagée comme douée d'inspiration.
Cal^. S. m. Le mâle de la caille. — Courcaillet, cri des cailles.
Calai, V. n. S'enfoncer dans Teau.
I É dôs batéas calés sous le pèn de Marons. »
{i.G.AuxNellesais),
Calât. V. a. Introduire. — c N'on cale son pé dons sa chausse, son
bras dons sa manche, sa taite dons son bonnet^ pis le sôr n'on
se cale dons son lit. »
Caban. S. m. Caillou.
Calau. S. m. Plongeon.
« Brête ! la bonde toute entére,
Onrère,
Tout quême en soûlas de pirèns,
Alènz,
Féssit en béa calau, ma chère. >
(J. G. Lés BegnoHs).
I
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SIMONNEAU. — GL08SATRB DU PATOIS DR L'ILB-D'BLLE 107
Calé, Adj . Chauve, dépouillé. — < Tchô pôvre orne et tout calé. Ta
pas mu de pl'aus qu'îne péa de tombour. »
Caléa, S. m. Noix.
Cal^ebotes, Sf. pi. Lait réduit en caillots.
Calot, Adj. Qui a une tache blanche à la tète. — « A4u pas vu que
Uh6 jène gaz et eaht, le sera pu facile à troure si le se péard. »
Cal^odai, V. a. Atteindre avec des cailloux.
CaMré. Adj. Fou momentanément) troublé.
Camit. S. m. Ver du fromage, de la viande, des fruits. — « I mon-
gerès paE de tehù fremage, Fa dôs cameU qui quemoènçont à
aYwar de la léne. )•
Canéle. S. f. Burette employée au service de Tautel. — « 0 li avënt
bai de servi la maisse pre surtout quond le donne lés canèiet 6
prêtre. »
Canigeat (Se), Y. pron. S'enfoncer dans un lit, dans un nid. —
c 0 fët grond frëd, mes béas petis menyèUK, ve seréx bé mu
quond ve serez canigez dons vêtre liti >
Canfou. Adj. Honteux, lâche.
Canuiièns. S. m. pi. Caleçons.
< ... Ve pévéz me crëre su parole,
Qu'on me fézont djilai sur le l'a dôs russèns,
Téralèz ma tchixloie é pis mes eanu9sèn$,yi
Capot. S. m. CoifiFkire de femme.
Capot, Adj. Humilié, honteux. ~ < Le Tavont pas convié de s'assire^
ol et li qui a retourné bé capot. »
Caqueté, S. f. Dent, terme enfantin.
Carau, S. m. Fragment de poterie. — ** N'on pèt pas prézimai
quême le sont malérus, Tavontque dôs caraw pre se servi. »
Carbau, S. m. Charbon allumé.— u Charbèn ol étfc^ôqui et étènt
carbau, ol et tchô qui et alumé.»
Carealjèns (A), Loc. En écartant les jambes.
Carne. S. f. Charogne. — « Tchô mënde a bé tchuquez agous, le
pue quême ine eame, »
Caroê$e. S. f. Caisse en bois dans laquelle les laveuses s'agenouillent
pour laver.
Carpoussat (Se), V. pron. Se pousser, se tirailler brutalement.
Casiéa, S. m. Morceau de vase cassé.
C nne, S . f . Petite maison misérable. - « Tc^èle mézèn et bé mal
relaie, ol et ine vrée cassine. »
Ci 'n. S. f. Poupée en étoffe ou en carton. ~ c Al a la taite brôl^aye
e le sur, à s'amuze avec ine eatèn^ quême ine dralaisse. »
Ci MU. y. n. S'amuser avec une poupée.
Cl ^. S. f. Femme de rien.
Cl -ai. V. a. Réprimander vertement.
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n
106 REVUE DES PATOIS
Cènce. S. f. Linge pour essayer.
Cènçwarai, V. a. Passer rapidement an linge à l*eau.
Cerne, S. m. Arc-en-ciel. — < 01 y avèt en cerne dons le ions, pis
dare ine négreté your qu'ol élwadët. »
Cha, S. m. Trou d'une aiguille.
Cha (A), Loc. prépositive. Par. — A cha yèt», un par un ; à cha
dus, deux par deux.
Chacot. S. m. Peine d'esprit. — « Al a péardu son budau, velà ce
qui fët son ehacot. »
Chaeotai. V. n. Donner des coups répétés. — « Si te continues à
ehaeotai quême hier te seras pas surpris qu'i t'onvwèrai ine
sunificatiôn. »
Chafam, S. m. pi. Echafaud. — « Lés crus de ehafaus éUonl plèns
tchèie anaye de niqs de mwênéas. »
Chafouèn, S. m. Petit quadrupède Carnivore.
Chafaurai (Se). V. pron. Se couvrir çà et là. — « Tavèns dô bron-
ze dons le tons, le quemoënce & se chafourai ».
Châfre, S. m. Résidu, écume. — c Nos braiches avont odjn béaeot
de châfre, hé mu de cire que de muau. »
Chai. S. m. Chien. — « 01 adoune mu que ché battu.»
Chah, S. m. Banc de cailloux.
Chabèn, S. m. Petit caillou.
Châma, S. m. Nuque, chignon.— a Ses phauz étiont bé pbajéz on
dus, ë le li pondrelnont su le châgnâ dô cou quêmc ine poupée
de lèn. w
Chanjaye. S. f. Chênaie.
Change. S. m. Chêne.
c Que pre contai lés tours de tous les Tc/iéroléas,
Pre ve dire combai de groles, de groléas
Lés hutiais tuont dons lés chànies.
(J. G. Aux Nellesais).
Chalaù V. n. Se décourager et mollir. — « On premai le se dépéchei
bé rède, mé su la fin ol étét voyabbe que le chalet. >
Chalai. V. n. Frissonner par suite du froid ou d'un coup violent.—
c I sens rondus dons la quarte, bé te crèrès pas que lés dés me
chaliont, pondont le passage de tchés vimères. »
Chalén. S. m. Eclair phosphorescent.
« 01 élwade, o fèt dôs chalèns,
Alèns ! >
(J. G. Lés Bégnous).
Chahngeai.Y, n. Subir des retards.
Chamarai (Se). V. pron. Se couvrir de nuages. — « l'avèns ie
Paive pre le certèn, le tons se chamare dô coûté de la galéarn< n
Chapetii-Chapiva. Adv. Tout doucement.
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SDfONNEAU. — GLOSSAmB DU PATOIS DE L*ILE-D'BLLE 100
Chapbe. S. m. Inflammation qai cause le dépérissement des bras oa
des jambes. ^ f AUou on noume chapPe dô grou sablée, que lés
macènz prenont prc faire dô mortié. »
Chapuzai, V. n. Travailler le bois. — « 01 étét le pu béagossou de
tdiôlèn, l'èmèt béacot à chapuzai. »
Charet', S. m. Petite lampe. — • Chez nous les famés filiont à la
chondèle de rousine, ommonchayé dons n*èn bwas fondu qui se
noumèt la l^ube, é léz omes traval^iont o charelK >
Ckatse-Galery. S. f. Cortège de chasse fatidique. — ■ Galery étèt in
oncièn nobl^e qui chassit le dimonche pondont la grond maisse ;
l'a passé ine foué on Nèle, à la crwasaye dô Moulèn-Rouge, ol y
a bé lontons^ l'avèt avec li tout en soûlas de chais, qui jabro
Mont. 01 et en bourn^asou qui m'o-z-a dit. »
Ckâielèt. S. m. Dévidoir.
ChéUèn. Adj. Nom surtout donné aux bœufs roux.
Chatèn. S. f. Fleur de l'osier.
Chataunai. V. n. Faire ses petits, se dit de la chatte.
Chaiaunère, S. f. Trou pour faire passer un chat. — « Si la misère
passe pas pre le cru de Tedjai, a passe pre la chatounère* »
Chavéue. S. f. Chouette.
Chavont. S. m. Chat-huant. — « Al et poènt jolie, al a dôz el^s de
chavont. »
Cheminé, Adj. Qui travaille sur les chemins.
Chenéa. S. m. Petit chien.
Chèntrai, V. a. Faire pattre sur la lisière d'un champ cultivé.
Chènire. S. f. Lisière de terrain autour d'un champ, — « D'ôtre
foué les riches douniont la promissièn de menai les vaches su
lés chéntres, mé anit pu rèn. »
Chentichai, Y. n. Pleurnicher.
Chèrage, S. m. État de la chair. — « 0 serêt tons de lés vendre, a
sont on bon chèrage. »
Chère ou Chure. V. n. Tomber.
« Prée. indicatif: I chèt, te chèt, le chèt, i chézens, ve chézez,
le chézont ; Imparf. ind. : I chézès, etc. ; Passé dèf. : I chézis, etc.
Fui»: I chôrai,te chôras, etc. ; Subj. : Qu'i chèche, etc. ; Imp. :
Qu'i chézisse^ etc.
Cherewas, S. m. Corps d'animal. — « D'ôssitout qu'i serai mort, le
lécheront pas tchô chercwas souc lu nai. »
Chéront. Âdj. Qui vend trop cher. — « l'érèns pas de bénéfice à
agetai chez li, l'ét trop chérant. *
Cherpèn. S. m. Charpie.
Cherve. S. f. Chanvre. — « Depis qu'ô se sëne pu de cherve, lés
famés avont pas tout d'ouvrage, é pis léz aives sont pas si pou
ries. »
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110 BBVUB DES PATOta
Chét, S. m. Le trayon de ia vaobe. — « La pis de la vache, n'en
qaenui pas ce qu'o-y-ai, mé le ehéi^ i savëns bé ce qu'o ?ai dire.»
Chèt. S. m. Pièce. — t Le sont bé à lus èze, Favont quatre o cènq
chèts de baites dons lu tét. >
Chèt. Part, passé du verbe chère» — Tombé.
Chétiverie, S. f. État de langueur. — < L'a de la chéliverie^ o serét
paz ine bonne marque, i garontis que l^e s'en va son petit
chemèn. »
ChêvÔ-MaUL S. m. Cheval fantastique. ■ 01 et en galoue qui
prond su li in oiiie qui et on route, é s'on va le faire nigeai dons
en grond gasoli" ; mé le nige pas si le fôt en sine de crvra. n
Chevolal'es. Sf. pi. Espèce chevaline.
« Dos vaches, é dôs chevolal'es,
Dôz u, dô bure, dôs volabes. »
(J.G. GenvratiHU),
Cliewlèt, S. m. Instrument à broyer le lin. — • Si léz oncièns rêve-
niont, le quenutriont pu l'ondrèt, pu de lèn, pu de eberve, pu de
mal'au, pu de chevolèt, »
Chès. S. m. Cellier. — « Tc^ôlèn, le celai ol et Tondrèt vour qu'oD
met le vin pre la mézèn, pis le chez et pre teni toute la récolte. •
Chicot S. m. Petit chien.
Chicotai. V. n. Mettre bas, se dit d'une chienne.
Chie-mâle. Adj. Lâche,- perdu, bon à rien, en parlant d'un fruit,
Chie-moulue. S. m. Jeu qui consiste &se pousser le long d*un mur.
Chiquèt. S. m. Petite quantité. — « Le poye pas ses dètes rongé*
mont, l'o donne à cha chiquèt, »
Chirouai, S. m. Latrines.
Chôbardat. V. n. Se réjouir de l'humiliation qui arrive à autrui.
Chobeni, Adj. Moisi.
il 01 et ine sèzèn qui n'a jamès fini
Pre tous <c/iés charche-pèn que ve voyez veni,
Grèpes, la jale ôs dés, ompMssontla penère
De ^oÀuques vjus lopèns de boulots ekobenù. >
(J. G. l'Hiver).
Chôdê'baude. S. f. Air de feu flambant.
Chô'de-bouUure, S. f. Éruption produite par la chaleur. — « Tcka
frèd, brenèrel Lés petis drôles n'atraperont pas de châ-di-
bouhure, »
Chôdraye. S. f. Anguilles, poissons à sauce aromatique*
« Venez, pre rôçunai. Tout quême i ve-2-o dis,
l'ôrèns de la chôdraye, et pis dôz échôdis. »
(J. G. Le Prevail).
Chola (Pu), V. n. NUmporte.
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8IMONNBAU. — GL0S81ÎRE DU PATOIS DE L*ILE-D*ELLE lU
Chompii, Adj. Enfant illégiiinQe. — « L'a jamès quenod/u ses
parons, ol et en chompis. »
Chope. Adj. Mûr et mon. *- c Pre dire que lés frutagcs sont mou-
ques, i layèns pas queipont faire, fût bë dire que le sont o^pes.»
Chopem. V. n. Mûrir et mollir.
Chusèn. S. m. Petit insecte ailé qui bourdonne autour des lits,
pendant la nuit, au printemps.
H E pre ye garonti dôs ehutèni, dûs musôs,
Tirez bai tos ridéas de sarge. >
(J. G. Aux NelUtaU).
Chusounai, V. n. S*occuper de petites choses.
Cihale. S. f. Toute petite anguille blanche. — <• Vour qu'ol on ai,
i'érèns dô fricot, lés marchondes de cibales huchont dons lés
mes. »
Ctfabot Adj. Creux, malade d'une affection interne.
Cbaboiai, V. n. Sonner creux, t quême in u qui ctf aboie, »
Clraehê. S. m. Herbe marécageuse, affectée aux paillasses de lit,
parce que les souris ne s*y logent pas.
C^rtai. V. n. Éclairer.
Cbavét, S. m. Crochet pour peser ; anneau rois au grouin d*un porc
pour l'empêcher de fouiller. — « Nos mèndes avont mis en cl^avèa
k la goret, i crayiens que le lés èret mongés. »
d'à». S. m. Glas; fléau k battre le grain. — « Quond o soune en
el^az i devrièns nos mètre on l'idaje que nêtre tour sera bétout
▼ena. »
d'en. S. m. Porte k claire-voie. — « Le chontèt quême en goret
pris dons n'en d'en. » (Prov.)
Clèréa. S. m. Espace d'eau claire parmi les herbes marécageuses.
— t J'é bu dons n'en clèréa qui étèt propre quême en mirouai. »
CMue. S. f. Clisse.
CUcmibai. Y. n. Flamber.
CUrnnhe. S. f.
d'os. S. m. Trou laissé par le pas d'un animal. — c Si te vas
chèntrai ta vache vers le Bwas-Priou, vour qu' ol y a dûs chos,
tâche de pas calai ton pé dedons. >
Coeassiai. S. m. Marchand d'œufs.
Coeatri. S. m. CDuf avorté. — « Fôt crëre que ^c^èle poule et trop
veille, aramêne pu que dôs cocatrù. »
Ci 'Jtel'as. S. m. pi. Boyaux de boeuf.
« Ve souvènt-o^ lés gas, de tehè\e gronde anaye,
Que Toguenët mongit tout de codebel'as. *
(J. G. UHiver).
Ci ùnge. S. m. Coiffure. — « TcAés taites de famés coûtent bé
Hr avec tous tché^ coéfioiiges qu'o fût si souvent apistolai. m
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*. *jm
ii2 kBVttB DBS PATOIS
Coèfiê. S. m. Même sens.
Cofine- S. f. Vase de bois.
Cofinéa. S. m. Vase de bois pour façonner la paie.
CofinèU, S. f. Vase de bois plus petit que les deux préeédents.
Camprewmère. S. f. Intelligence. — « L'a pas la comprenowre bé
ôverte. »
ÇondriPe» S. f. Mésange, oiseau.
« Le pènsèn é la çondrél'e
Veliont se mariai^
Le veliont faire dôs noces,
L'aviont rèn à lu dounai,
De Hrète é là. Ion là là,
De bé arapés,
Vy on ôra. »
{Chamon),
Conviott. S. m. Celui qui fait les invitations pour une noce. — «On
Nèle lés convious portont en ribon à lu coûté, pis le chontont,
pis le hdpetont, pis le mongeont é le bouévont pretont. »
Cùrche, S. f. Plante marécageuse.
Cordante, Adj. Nulle personne. — • Té rèn vu, ol j avèt cof-dom^. »
Cornai, V. n. et a. Jouer de la corne ; signaler un coupable.
Cornue. Adj. Loucbe. — « Al et cornue, al a le balot de lèvre, pis
léz UHses on pwèls de pourcéa, a serèt bé bêle si an (1) avèt pas
tout tchu, »
Corpegeau, S. m. Courlis, oiseau. — « Quu mode d'ozéa ét-au le
courlis? i n'o sèt pas, mé lés prunes corpegeau avont la péa ossi
dure quême ine péa de sabarèn. »
Corporofice» S. f. Corpulence.
Cortelète. S. f. Corset. — « A se machont lés coûtez avec lus eane-
lètes ; tout tchu, o\ et pre faire virai les galonts. »
Coêiarde, S. f. Ëpervier, oiseau de proie. — c Le noumont oncore
cossarde ine famé qui a pas Ter agralont. »
Cosse. S. f. Bûche.
€ Combai dôs Tapèns jusqu'à pé do Bochai
Lés rudes fagotous pouriont ve-z arachai
Des tchés bêles cosses do franges.
(J. G. Afêx Nellesais).
Cossèt, S. m. Racine de bûche.
Cot S. m. Ëminence, terme du jeu de marbre. — « Tchô qui dit
cot assez tout, pèt mètre su en petit poènt la marbre que le vut
poquai. »
1. L'euphonie demande la substitution de n à / primitive. [Ne serait*
ce pas plutôt la négation n' précédée du pronom personnel tel qu'on
le trouve devant les consonnes ?]
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SIMONNBAU. — OLOSdAiRB DÛ PATOIS DE L'ILE-D'BLLB ll3
Cotai, V. a. Toucher.
Cotchtt. Adj. Mari trompé.
Coichue. S. f. Giguê. — Emblème des maris trompés.
Coll. y. n. Se piquer, sentir mauvais. — « Le lèngc saré humide
et sûr de coti. »
Couat. V. a. Couver. — « Pr'alé djère vite, le disont qu'ol et ôssi
lëng quéme in poule k couai, >
Cauai. S, m. Vase de bois où le faucheur met sa pierre à aiguiser.
Couatie. S. f. Lit de plume, coite. — « TchvL tons frèd 1 quême o
corne dons la cheminaye ! Qu'o fèt béa canigés donz ine C(maite
bé surge ! »
Coubl^aû V. a. Accoupler. — « Via le moumont de coubbai tchés
drôles prc la coumin'èn, o sera béa si o n'a pas de choqueries.>
Coudèn. S. m. Coing.
Coudinai. S. m. Cognassier.
Coue, S. f. Queue.
Coue'de-pwavre, S. m. Menthe poivrée.
Couèn, S. m. Petit oiseau, dernier né de la nichée ; c'est toujours un
mâle, à ce que l'on assure.
Couèî. S. m. Mèche de cheveux. — « AI et jamais bé couéfaye, al a
trejou dôs couèU qui sortont de desous sa toque. >
CotftI. S. m. Œuf qui s'est gâté au moment de l'incubation.
Couinai. Y. n* Grogner.
Goulag, S. f. Etroite pièce de terre : tènement.
Coulou, S. m. Couloire.
Coupémbre, S. m. Concombre.
€ Pre parlai de tout tchu dô coupèmbre 6 rifau,
Pr'arimai tehéa ditens k pu prez quême o fau,
Ton e bé pr'ine rabinaje. >
(J. G. Aux Nellemis).
Coureahet, S. m. Cri de la caille; forme d'un tissu relAché qu'on dit
tomber en coureat^et,
« Ma chausse chezit tout ontére,
Onrère !
On courcaUèt su mes talens»
Alènst 9
(J. G. Lés Begmw).
Caurontai. V. n. Exécuter une marche où l'on se tient par la main.
« I m'on souvèns, dô tons qu'i étés petit, léz omes es lés famés lé-
cbiont luz ouvrages é l'aliont courmUai su lés chèntres dô Priôté^
le jou dô mardi-gras. »
Courante, S. f. Marche dans laquelle on se tient par la main.
Coure. Adv. Quand.
Courèt. S. m. Cordon de cuir pour attacher les souliers ou la poi-
gnée d'un bâton.
iUEV. D. PATOIS 8
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m RIVU8 DBS PATOIS
Courge, S.f. Bâton encoche pour porter double fardeau. — €N*on se
sert djère anit de la courge que pr'alé tirai lés vaches, é pre
portai dus sellas de lèt, »
CourgMye, S. f. Charge d'une courge.
Courlaste. S. f. Ëcorce ; grosse toile ; herbe en forme de tissu. —
c Gourlasse, petites erbes qui sont quénie ine tèle su lés motes,
quond Taive et n'alaje. »
Courlis, S. m. Femme qui est toujours en course.
Courpewén, S. m. Saillie des hanches.— « L*aatrapé dd mau dons
le eourpenJèn^ le pét pas se virai ; i crét qu'ol et lés gorèns. »
Courtouère, S. f. Couvercle de la marmite. — « Lés chapéas de tehès
madames à ceture, sombl'ont tout quëme dôs courUméres. »
Couêêin, S, m. Artison^ ver qui pique le bois.
Coussouné. Adj. Piqué parles artisons.
Coutèn. S. m. Nervure d'une feuille, tige d'une plante.
Contre, S. m. Couteau placé, la pointe en bas, en avant du fer de la
charrue. — « Le coiUre fèt ine trace dons le sel^én, vour que le
soc dôt passai. *
Coutrèt, S. m. Charge de vendange.
Comyèu, S. m. Nigaud, malavisé.
Couyounai, Y. a. Tourner en dérision.
Cos, S. f. Pierre à aiguiser du faucheur.
Crabosêèn, Adj. Abattu, rabougri.
Crante, Adj. Fier. — « Vwa dén quême le porte la jombe réde» é
quême le porte sa casquéte on crante, >
Cremelfou, Ad). Désireux, avide.
Crenên. S. m. Petit réduit.
Crèntite, S. f. Grande pitié.
Crère, V. a. Croire. — t En grond montou a béa asurai ce que le
dit, 0 n'a que lés fébl'es de cervéa qui le crayont, >
Crét. S. m. Cheptel ; inondation. — « Si o continue à mouhai d'à-
bat, i*érénz en crèt, pit-être dus, tchô de Niort étc^ deFontené.»
Crie. S. f. Cruche. — t Le dizont bai : ossi sourd quême ine erie,
mé i sèt pas preca. >
Croie, S. m. Vase de bois pour piler le sel.
Cri*. S. m. Trou.
Crucel^au, Adj. Maigre. -^ «Prunéas crucel^au. »
Cruge, S. f. Excavation.
Crugeaû V. a. Faire un trou. ^ « 01 y a bé tout de fal'ètea dons
la iéare de nêtre ondrét, n*on sèt pas jusque vour crugeai,
pr'apouai lés premères péares. »
Cntstehaù V. n. Croustiller.
Cruslêlye, S. f. Cartilage du nez, des oreilles. ^ m TM pôvre orne
a chèt à bas, le s*a cassé la erutièUe dô nai. »
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SUfOKNËAU. — GLOSSAlRB DU PATOIS DE L*ILE-d'SLLB 145
Cumai (Se). Y. pron. Se heurter.
Cufi^e, S. f. Contusion. ^ « On ontront tout de bedaye Toure que
le met son bwa, le s'a calé la taite contre en maUèn, le s'a fèt
ine ctm^e qu'o li a passé su le Uhèr. »
Cu)a> S. f. Plante qui produit la calebasse. ^ « Chez nous n*on dit
paz ine calebasse mé ine gourde, o bai ine boutele' de ewa, »
D
Da. S. m. Urine. ~ << Le surgièn a vu son da, le crët pas que l'èche
la pièrc, mé que Ta /c^uque chouze d*onvrimé dons le dedons. »
Dalf. S* m. Faux.— « TcAuqu'èn qui dirèt ine (6s passerët pre faire
d<>z étures, o faut trejou dire en dal^ à la mode de fc/iôlèn. »
Délaye, S. f. Grande émission d'urine.
Daltai, V. n. Éprouver un frémissement. — c Le chontët de si bon
ichér, qu'o le fézèt dallai, >
Danu. S. m. Gêne» dommage.— < L'a pas mu d'ènme qn'in onfont,
le quenut pas vour que le fèt danu, »
Dare. S. m. Derrière. — < On companraye lèse tènt dare léz autres,
parce que l'ét bontou, mé l'ét poènt on are pre s'on alai. n
Dé, S. m. Doigt. <* » L'o-z a tout expl^iqué 6 dé è h YeV, n'on pou
Tèt pas se trompai. >»
Déa f Interj. Particule intensitive. — c Vèndra-t-el^ dia f •
Débouchardai, Y. a. Débarbouiller. — « I déboucharde mes drôles
tous lés matèns. »
Débouquai (Se), Y. pron. — Cesser de bouder.
Dèburaù Y. n. Couler à petites gouttes. — «La chaa étèt si forte
anit que la suou deburêt de ma taite jusqu à téare. »
Décalufré, Adj. Dépouillé.
Déçondou,S, m. Talier sur lequel s'enroule la toile, à mesure qu'elle
se fabrique.
Décourompre» Y. a. Interrompre. — c Le s'avont mahéz, é quond
le mère a velu léz amounôtai, pre lu prêchai le bon drèt, le
FaTont décourompu. »
Décrapitai. Y. a. Critiquer cruellement.
Décroehetounai. Y. a. Décrocher.
Défruôhi, Y. a. Démolir. — « L'a défruchi toutes tchés mazures. >
Degraboul^ai, Y. a. Découvrir, éventer.
Delènquai. Y. n. S'affaiblir. — 0 saute & la vue que le delànque, mé
le Youdrèt paz o faire quenutre. »
Délivres, S. m. pi. Décombres* — « Le velont pu qu'i mèchèns lés
délivrée dons lés rues, mé vour lés métrenz-i» pisqu'o n'a pu de
tèrèn. >
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116 REVOE DES PATOIS
Delâdaû Y. n. Faire une pluie fine.
Déluré. Adj. Dégagé, dégourdi.
Démode on démode. Loc. De degré en degré.
Demalat (Se). V. pron. — Se plaindre.
Démên {A lo). Loc. Du mauvais côté, à l'écart. — c Ine chouze loèo,
n'on dit qu*al éi à la démèn. »
Démenuzai. Y. a. Ëmiettcr. — « Si ve veléz apaciai Têtre sa, déme-
nuzéz dô pèn dons dô babigeot, o bé dons de la piqueté. »
Demiocre. Adj. Médiocre.
Demuronee.S. f. Habitation. -— « N'on dirèt que Tét venu pu grou
depis que Ta <c^uque chouze de mu que son père, o li faut ine pu
bêle demuronce. »
Dèn. Conj. Donc.
Dénigeaû Y. a. Dénicher. — « Quond le s'on éra dons Touche de
bAl^e-bec, le léchera dare li en béa niq à dénigeai. »
Dénongeai (Se). Se débarrasser, par exemple, de la vermine, des
mauvaises herbes. — « Lés polies, lés piozes, lés urn'es lés de-
vouront, quemont s'on détwngeai ? »
DenJot. Adj. Dégoûté, délicat.
Dépeçai, Y. a. Hacher.
Dépeçât (Se). Y. pron. S'agiter. — '< Le sedepéce pre faire crèrc que
Tét tchnqae chouze de bèn : l'érèt bé béa on jurai. >»
Deque f Adv. De quoi ?
Déquenal^aL Y. a. Prendre pour parrain ou marraine. — « Déque-
nal^ai /c^uqu'èn, c'ét le prendre pre pérèn. »
Deraiy derère. Adj . Dernier.
Déroctai. Y. n. Sortir de Tornière, suspendre une occupation.
Derougeai. Y. a. Ronger autour. — « Bé sûr que lavèt la frèngale,
le 8*a jeté su in ous, le Ta derougé quéme en chai. »
Deroumai. Y. a. User. — « Quemont fès-tu dèn, mon béa petit faly,
pre deroumai si vite tes bos, tés sabarènz é tés pôtens ? >
Déeod^ue. S. f. Insu. — « 01 y a dôs frèzes é dôs gruzèles dons mon
vregeai, i tu pas que t*on pronges k ma désod^ue. »
Désourdine (A la). — Loc. En cachette, À la sourdine.
Dêl. S. m. Lavoir, —e Ta caresse é pis ton bardéa montrent que te
vaz d dét, »
De'tapounai. Y. a. Oter le bouchon.
Détourne. S. f. Plante mystique qui produit un mirage et fait per-
dre son chemin et la connaissance des lieux à celui qui l'a ren-
contrée.
Détrau. S. m. Grande cognée.
Détrechenraî. Y. a. Défricher. — ce Après que n'on a araché les
cosses, n'on d^trechenye on arachont lès cosses. »
Délreciré. Adj. Renversé et inanimé. — « Léz el^s détrevirés. >»
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SIMONNBAU. — ÛL0S8AIRE DU PATOIS DB L'ILE-D'BLLB 117
Détriai. V. a. Serrer.
Détrôt^ai. V. a. Dérouler du dévidoir.
Devalaù Y. n. Descendre.
Devalajfe. S. f. Descente.
te Quond à la fén de vos béas jous,
Ve-z éréz à la devalaye,
Que dons son paradis iretous
Djvi ve mèche dons la gronde alaye. >
(J. G. Genvrat 1874).
Devers. Prépos. Aux environs.
c A raatèn dons lés bwas devert le Gru-qui-boul^e,
L*aive dô grond foussèt gelèt su ma piloul^e. »
(J. G. UHiver).
Dévéisaye. S. f. Raclée. — « 7c Au dévétaye que l^a od/ue parce que
Tavèt paz été lu faire ine visite pre le tiremont dô garcèn. »
Dèvirai. V. a. Écarter du chemin. — « En petit drôle venèt dons
la rue, t*as paz odju Tèume de dévirai tés vaches ; en petit mu
aie Fériont ébrené. »
Devontau. S. m. Tablier de cuisine.
cTon devontau
Ma chambrière,
Ton devontau,
Que Tét salau ! >
(Chamon).
Devouêdai. V. a. Dévider.
DevouèdoH. S. m. Dévidoir.— » Pu de lonfèt, pu àedevouédm. »
Devouêdouêrê. S. f. Même sens.
Dézabriai. V. a. Découvrir quelqu'un qui est couché. — « I se rède
quêmc en troie, paz étounont, dézabrié toute la nit. »
Dézaehalai. V. a. Délivrer de la chaleur.
Dézaniai (Se). Y. pron.— Cesser de fréquenter un lieu; quitter son
nid.
Déxèrai. Y. a. Mettre hors de la bonne voie.
Dichquetai. Y. a. Critiquer,
Distoui. Adv. Aussitôt.
Divrèn (jour). Adv. Ouvrable (jour).
D}émondai. Y. a. Quémander. — « Rèn de pu nivront, o d/émonde
sons caisse. »
Ujèndai. Y. n. S'enfuir en hâte et honteusement.
D}ind}èn. Adj. Boiteux, terme de mépris.
Dj«ndjifiat. Y. n. Boiter par suite d'un accroc, d'un coup.
D'jèndou. S. m. Espèce de guigne douce.
Djènêêèn. S. m. Clou pour ferrer les sabot^,
Dj^re. Adv. Guère,
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118 RBVOK DES PATOIS
Djffat. V. a. Guetter. — c l Té bé djéié, k s'on rontera pas. »
Diichaye, S. f. Petite quantité d'un liquide.
Djichou. Adj. Trop sensible, chatouilleux.
D}ilai. y. n. Glisser.
D'}ile, S. f. Rigole sur un plan incliné où l'on le fait glisser.
Diilénue, S. f. Cérémonie du premier jour de l'an, empruntée aux
Gaulois. Ce sens est perdu ici, il ne reste plus que celai de < que-
relle. »
Ditlwère, S. f. Même sens que djile.
« I swète d brejaiz é brejëres,
Dos bebardes, dôs djilwères
É dôs grelës dons lés coutaus. •
(J. G. Genvrat 4874).
Dj tnai. S. m. Cerisier à fruits acides.
Djmtf. S. f. Guigne. — « I re-s o diz, fézéz-^ous de la confiture de
djinet, bé mebou que la tabaraje de prunes. »»
l}}%nètê. S. f. Coquille d'hélice servant de jouet aux enfants.
Djur^'. Adj. Salé à l'excès. — c Vos fricos sont djurés. Te ferez
onchéri la sau. >
Do. Art — De, du, des.
Dodinai. V. n. Faire des muufements de tête. — « De la vwar de
mènme dodinai de la tête o donne le virounéa. »
Dompis. Prép. Depuis.
Dormirie, S. f. Penchant au sommeil.
Doi^mitwère, S. f. Même sens.
Domaye, S. f. Plein giron.
Dorne. S. f. Giron. — t A dèt être atchumaye, dus drôles 6 pon«
drehau, in autre dons sadom^.i
Dotai, y. n. Sommeiller. — « La vel'e fôt que dotai, al a pu de re-
marque. >
DoubUai, S. m. Bissac.
Dottô. Adv. Dehors.
Doutonce. S. f. Soupçon, doute non arrêté.
DrâUisse, S. f. Fillette.
Drapéa. S. m. Linge dans lequel on enveloppe un enfant au maillot.
Drelinai, V. n. Résonner (Onomat.)
Drèt, Ad?. Directement, en face. — « Le dévire djère de sa route,
le dimonche si le sort, le s*on va drèt o cabaret. •
Drigaly, S. m. Objets de ménage.
Drôle. S. m. Enfant, garçon.
Drolé.Ady Ajusté.
Drosses. S. f. pi. Rebut de grains.
Drouim. S. f. Sorcière, femme nomade. — « Tehé% drouinêi me
fézont tronsi, i sèt pas vour qu'a prenont ce qu'a dizont. t
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SIMONNEAU. — OLOSSAmB DD PATOIS DE L'ILB-D*ELLE 119
LMssou. S. m. Vaisselier.
LhÊimèt. S. m. Duvet.
JDupe. S. f. Happe.—- c Le s'a miz ine dupe k son bounèi, a li pon-
drélre jusqa'ô courpen^èn. »
Dupé. Adj. Huppé.
Lhoarau V. a. Salir en laissant des traces. — « Tehé% drôles quond
l'avont mongé de la marmenade, lu mens, lu goule, luz bardes
on sont toutes dwarayeê, »
Éarse (On). Loc. adr. -*En action. — < Lresont trejou on èaru. »
Éhafè. Adj. Ébahi.
Éba^é, Adj. Étonné extrêmement.
Ébaloui. Adj . Énervé par la chaleur. — c Le pouvèt paz uvri' lés,
tout que U'étët èbeUoui par la chau. »
Éhebai. Y. a. Détacher un rejeton.
Ébelai (S*). V. pron. — S'écrier par surprise.
Éhelis. S. m. Cri non réfléchi. — « Tchu pau! tchuz ébelist »
ÉbPukii. V, n. Avoir des éblouissements.
Ébobai.Y. a. Hébéter.
Ébobé. Adj. Hébété. — « L'étèt ébobè. Ta rechté la goule ôverte. »
Ébourai. Y. a. Ébaucher. — « Si te pèt pas épenigeai ton ménage,
é^our^-lott 6 moèns. »
Éboumigeai. Y. a. Secouer à la hâte. — « Dons la quarte o tôt tout
juste o-z éboumigeai. »
Ébouzeifaù Y. n. Tomber en désordre. — « Tous tchés chontiés que
Ta quemoèncéz avont ébouzel^é. »
Ébrahai [S'), Pousser un grand cri.
Ébrai^is. S. m. Grand cri.
Ébrenai.y. a. Écraser.— c Dis dèn, sès-tu que lacariole ô bouchai a
ébrené Louise Mimaude? »
Ébrivai. Y. n. Travailler avec élan et se relâcher ensuite.
Ébrivaye. S. f. Action de faire un effort et de se ralentir. — « 01 et
poènt en bon traval^ou, le marche que prV6rt'oaye. •
Ébroquewai, Y. a. Ébrécher. — t 01 et on venont dô poué qu'ai
a ébroqueifié ses dus bos pis sa bie. »
Ébrwa. Adj. Qui a trop de jeu par reff3t de la dessication : se dit
surtout d'un fût.
Jé&i*ifi/. Adj. Essoufflé.
ÉcaifargeaiiS'). Y. pron. — Marcher en écartant les jambes.
Éea'narai{S^). Y. pron. — Porter un pied au large en glissant.
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120 RBYUE DBS PATOIS
Éearqualrai. Y. n. Écarquiller, écarter lea jambes.
Échafrai. Y. a. Effacer. — « A force de savën lés taches s'on alont,
mé qoond l'ounur et onchouté pas moyen d<Vz échafrai, »
Éeharhoi, S. m. Hanneton.
Éeharbotai, Y. a. Battre, secouer.
« Ye souYènt-o, lés gas, de tchèle gronde anaye
Qu'ol odjit tont de neige é tont de givrehas,
Que nêtre bonne, yehe é courajuze armaye
Écharbotèt si bai lés Russiènz on Grimaye. »
(J. G.L'Hirer),
Éehardai. Y. a. Oter les écailles.
Écharde. S. f. Écaille de poisson. — « Pre faire chère léz échardes
n'on raclée avec en coutéa le pouéssèn à l'onrebourque. »
Écharebé, Adj. Chassieux comme la mèche d'un chareiL — < I crèt
pas que le sèche en môvès garcèn, mé Ta dôz el's éeharelrés. >
Éeherpinai, Y. a. Réduire en charpie.
Éehôdissim. S. m. Marchand d'échaudis.
« De Fuaule o vendra béacot d'échôdissous
Ë bë d*autres marchonds qui Tondront pre dus sous
Dos gàtéas, dôs b'iinètes. »
(J. G. Le Prevail).
Échôdis, S. m. Gâteau sans levain.
Éehôgruai. Y. a. Passer à l'eau chaude.
Éehuméa. S. m. Coupe de la meule de foin.
« Ë bai, dompis tehô tons su lés taites d'uméas,
Ye-z avez vu t*ô pas poussai pu d'ine ful^e
Ve-z avez ontouné bé dôs béaz échuméas. »
(J. G. L'Htver).
Éeidmi. Y. imp. Se produire une subite contraction d*un muscle.
« 0 m'a éciclUy à malén, dons le rÀtéa de l'échiné, açure i pèt pa
groupai. >
Écichure. S. f . Contraction subite.
ÉeUèrzie. S. f. Aube, point du jour.
^corcA^-tchtt. S. m. Églantier. — « Su la fèn, léz écorche-Uihu venont
chopes, mé l'avont on dedons d<)s grênes qui sombbont à dôs
polrs. >
Écramonti. Y. a. Écraser.
Éeriole. S. f. Imbécile.
Éewaraî. S. m. Éclat, copeau sans valeur qu'on détache d'une
bûche.
Ectcarau, S. m. Stupide. — t Ah ! ah ! Vécwarau qui nous regarde.»
[ChantttH).
Éà\ai. S. m. Évier de cuisine,
Éfarvoyé. Adj. Effrayé.
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SIlfONNSAU. ~ GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'lLE-L*fiLLE i2i
É/ownelaû Y. n. Tirer le chanyre femelle.^ « 01 y a dô mènde qui
pouvont paz éfoumelai parce que l'odur de la cherve lés nivre. »
Éfourâehai. Y. a. Effaroucher.
Éfournia. S. m. Petit oiseau qui quitte le nid.
« Ye-z ayez dénigé dons lés niqs de mwènéas
Pu d'in éfoumia qui n'aYèt que la bul^e. »
(J. G. UHivef').
Éfùumiai. Y. n. Quitter son nid et voler péniblement.
Éfrazis, S. m. Grand cri.
Éfuhage. S. m. Démonstration.
Égab. S. m. Rosée.
ÉgaUai. Y. a. Mouiller & petites gouttes.
Égalrai (S*). Y. pron. — Se mouiller en marchant dans l'herbe.
Égarguenèiai{S^), Y. pron. Crier jusqu'à suffocation.— «Le poupën
s'at égarguenèté à bêlai ; o le fézët rongoul^ai ; l'on étèt nègre. »
Égarjombai, Y. a. Enjamber.
Égalai. Y. a. Polir. — « Tchô mènde et bé mal ègolè ; ses bardes
sont tout de travéars su li. »
ÉgouuaL Y. a. Retirer les pois de leurs gousses. — c Le dizèt que
le yelèt m'égoussai léz ei^s avec en vire-brectchén ; tchu n*a poènt
la taite bé pli^onge. »
Égrafinai. Y. a. Ëgratigner.
Égrafinure. S. f. ÉgraUgnure. — • Tapez su li avec en trwa ; mé
pas ^égrafinure, o ve serèt trejou renaqué. »
Égrème. S. f. Gouttelette de larme. — ^ 0 li a touché en petit le
tckèr, léz égrèmes li veniont d-z ebs. >
Éjombaye. S. f. Enjambée.
Éloekaù Y. a. Tuer les limaces ou les loches,
ÉUmrdi. Y a. Étourdir.
Éltoadai, Y. n. Faire des éclairs.
Élicade, S. f. Éclair. • - « Quême i sens bé tout veziqués, la vie de
tehë mènde passe quême ine élwade, »
Émégai (5*). Y. pron. —Tourner, en parlant du lait.
Émenai. Y. a. Essayer. — c In vitemont qui n'a poènt été émené
fét trejou tehuques rolès.»
Émogeai. Y. a. Oter les tripes à un poisson.
Émorchai. Y. a. Nettoyer k demi un objet.
^mouekal^, S. m. Instrument pour chasser les mouches.
. )mouliUm. S. m. Remouleur. — « L'émoulitou aad/uzé mon razou,
le li a fèt dos donts tout quême à n'en fébèt. »
. )numtt\ Y. a. Aplatir une chose molle. — « Tavès tout en plèn
doubl^ai de malles, al étiont tout émouties à men arivaye. >
. imouvat, Y. a. Mettre en mouvement, en inquiétude.
, 'moyai (S*). Y. pron. — S'informer. — « Le dizont que la foudre
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Idd RBVUB DBB PATOIS
s'a mis dons lés baltes à la fwère de Marons, émojés ye-z-on
dèn. »
Emwaselai. V. a. Amaigrir.
Enm, S. m. Agneau.
Ènme. S. f. Intelligence, idée. — « L'a pas mu d'Mtii^ qu'in on-
font. »
Énôlai. V. a. Tirer la graine du noyau, le corps d'un mollusque.
« Énôlai lés pinéas de patches, lés moucl^es, lés soardèas, etc. ■
Ènses, S. f. plur. Phalanges des doigts. -^ i I te feré petai les
ènses, si te fës dôs chélivetés. »
Épalacre, S. m. Large plaie dont la vue fait horreur.
« Tchnz épalaere ! abrenutio ! o fèt pau. »
ÉpaU. S. f. Épaule. ~ « Etre pas large d*épales, vut dire avariciu. »
Épalérê, S. f. Partie du ?étement qui couvre les épaules.
Épapenatsè. Adj. (Vêtement) quia trop d'ampleur ; qui fait du ta-
page.
ÉfMraû V. a. Etendre du chanvre roui, du lin, etc.
Éparaye. S. f. Jonchée.
Éparou, S. m. Séchoir. — « I vèns dô lavou, i'étons su léz épanms
tous méz harnicages. »
Éparpalyai. V. a. Éparpiller.
Épéalaû V. a. Dépouiller de la peau. — « Si tchô gas vut me bini,
i'é bonne onvie de l'épéalai ! »
Épèle, S. £. Trame.— « Ine épèle se met dons la navète dô tisserén su
ine aguel'e. »
ÉpeneN. Adj. Pauvrement vêtu de loques légères.
Épénîgeai. V. a. Examiner minutieusement'; chercher avec le bec,
avec les doigts.
Épihossai, Y. a. Même sens.
Épiozai. V. a. Tuer les puces. — « Fdt épiozat tous lés matèns, si
on vut se dénongeai. »
Épirahai (S*). V. pron. S*épuiser à crier. — c Le s'at tont épirol'é,
qu'i crâyès que l'avèt le rouméa. »
Épisioumi. V. a. Entrelacer les fils de deux cordes.
Êpl^aeré, Adj. Absolument semblable.
Épl^èL S. m. Profit. — « La tèle on aune fèt pu d'épl'èt qu'ê
mètre, ol a moèns de gavênye. »
Épontaù y. a. Épouvanter.— « Si ve-z épofUés lés drôles, ol lés rond
quel'ots. 9
Épopluchai. Y. a. Yisiter avec soin, nettoyer.
Épurait^ S. m. Ëpouvantail. — « 7c^ mènde et ôssi béa quême in
épâralJ ! »
Éprederiai, Y. n. Faire s'envoler de tous les côtés à la fois comme
une volée de perdrix.
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SnfONNBAU. — GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'ILE-D'ELLE 123
Éprederié. Part, passé da verbe éjn^edei^iai.
Épwèzou, S. m. Instrument pour épuiser le bateau, écoppe.
Érage. Adj. Qui est d'une certaine origine, en mauvaise part.
— « Érage de canne, sot et malën. »
Éralai. V, a. Déchirer. — On passont à travéars en bwéssèn le s*at
éralé in usse. »
ErbeUôdai. V. n. Brouter une herbe rare.
Érboulagês. S. m. plur. Mélange d'herbes.
ÉremeUai. V. a. Recneillir le menu bois.
Ergalisse. S. f. Réglisse.
Ergwane. S. f. Champignon brun. — a Gombé d'êrgwanei qu'ol y
avèt d'ôtrefwé vers la cope dô navire. »
Érènde. S. f. Ronce.
t Qu'o ne venge paz ine érènde
Dons vos grons chons baUarjaus,
Ni de jaguenal^, ni d'arjaus. »
(J. G. Genvrai 1874).
Értpoulat{S*), V. pron. S'égratigner en glissant.
Éronehé. Adj. Qui a une marche irrégulière. — - c Depis que Ta
odjn ine ataque^ Tét tout èronché, »
Ésaquat, V. n. Éclater.
Eteofiaûy. a. Subtiliser. — c SiTavèt pa2 odjxx Ton vie de m'esco-
fiai tc^uque chouzc, le m'ôrèt pas tont gréssé la pâte. >
Éséartai. V. a. Mettre en lambeaux. — « Léz épèngl'es, ol et bèn
que pr'ésseartai, parléz-mou dôs bel^ètes. »
Éségai. Y. a. Épuiser.
Ésermounai, Y. a. Donner un surnom.
Ét9è». S. m. Reste de pâture devant les animaux.
Éuolai. Y. a. Détacher un fragment en tirant. — « Bournéx lés
drôles, mé luz éuolez pas lés orèl'ea. >
Éssolei. S. m. pi. Même sens qu'éssès.
Éuorai. Y. n. Sécher à moitié.
Éuore. S. f. Air sec.
Éssorêtai, Y. a. Couper les oreilles,rendre soret, — « Le li a roumé
lés plans si près que n'on crérèt que le l'a Msorété, »
Ésgoumai, Y. n. Répandre une odeur agréable ; essaimer, en parlan t
des abeilles qui s'échappent.
Ksquèntai, Y. a. Éreinter de fatigue.
^stofe. S. f. Espèce de tissu de laine.
Ssiopai, Y. a. Raccommoder un vêtement. -^ u Le surgièn li a
estopé la goule, parce que le s'avét copé le balot. »
IstounuUique. Adj. Asthmatique, qui a la respiration gênée.
itelai. V. a. Fendre du bois.
^,tènte. S. f. Souffle.
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A REVDE DES PATOIS
Étreci. V. a. Rétrécir.
Étrebou, S. m. Instrument k déyider.
Étures. S. f. pi. Grimaces, façons ridicule. Angl. e$ture,
ÉvaL V. a. Arroser.
Évaye. S. f. Inondation. — « Tchns malus qu'ol odjii l'anaye de la
grond évaye! »
Éviscarié, Adj. Endommagé, estropié.
ÉvonireUai, V. a. Avoir en désordre les jupons, les culottes.
Évou, Adj. Aqueux. — « Lés frutages sont évoM, »
Évrèden, S. m. Mouvement spontané et subit.
Évrel^odé. Adj. Éveillé, réjoui.
Ézifumee. S. f. Commodité.
Fanre. S. f. Fange. (Peu usité.)
FanJoa. Adj. Fangeux. (Resté dans Terré-Fagnou, village de Saint
Jcan-de-Liversay ; d'ailleurs presque inusité).
Fab. S. m. Fils.
« Mes cherz amis de la Vondaye ,
I ve swètc la boune anaye,
A vos famés, vos fahz ôssi,
Douze béas grons mwas sons souci. >
(J. F. Genvrai 1874).
Fabète. S. f. Défaut dans un tissu.
Faramine (Bête), S. f. Animal fantastique. — « Pondont le jou le
se cache dons léz ers dô tons, pis pondont la nit le dévale su la
téare pre mongeai dôs serpons, pis pre faire avwar pau ôs drô-
les. 01 et rèn de bèn tchèXe bai te- faramine. »
Farcis. S. m. Mélange d*herbes hachées. — « TcAèle de chez nouz a
fét dô farcis avec dôs chouz-égres pis de la vinète, i m*on se
rolé. I
Farfadet. S. m. Lutin niais qui descend par la cheminée et s^assied
sur un trépied. »
Fams, S. m. Paille de fève.
Febau, S. m. Filleul. — « 0 fera racordai ses mandes, si le babes
en nôlèt à ton febau, pre le premai de l'on. »
Febaude, S. f. Jeune fille. — c< Tckés felmudes anit, pr*avv^ar de
bêles nipes a metriont tout laréonsu. »
Febâtre. S. f. Belle-fille.
Fèn, S. m. Foin.
Feivètrai. Y. n. Courir ç& et là dans un appartement.
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BIMONNSAU. — GLOSSAIRE DU PATOIS DE L'ILE-D'ELLE 125
Fènttze. S. f. Finesse. — t T*és sûr d'être queiché parce qu'ol et en
gas qui joue pre fèntize, »
Ferait. Y. a. Curer un fossé.
Fhse. S. f. Perche.
Féuèle, S. f. Moule à beurre^ à fromage.
Féuou. S. m. Gaule d^osier^ employée par les hourgnoiious.
Fi, S. m. Verrue, c 01 et en mau qui se garit pre segrèt avec de
la Come-de-cerf. »
Fi'Choneru. S. m. Boulon cancéreux. — « 01 et en fi'Chonci*u que
l'a ô balot. »
Fie, S. f. Figue.
Firvoléa. S. m. Toute petite anguille.
Fùsèn, S. m. Dard des abeilles, des reptiles.— < Fù se défiai de lé,
sa longue et en vrè finèn de serpont. »
Fissounai, Y. n. Agiter le dard.
FPàche. Adj. Défait, ramolli.
Ft^a$quai. Y. a. Repasser du linge.
Fl^asque, S. m. Fer à repasser. — « Lés gardous de vaches anit
pouvont pu sorti, si l'avont pas dès chemizes pasquayets, »
Fôfen^ai, Y. a. Fouler aux pieds.
Fogué, Adj. Rempli et pressé.
Foniêzie. S. f. Colère. — « Le s*a mis donz ine si gronde fontèzie
que le trepèt dôs pés. »
Fâpi. Adj. Chiffonné.
FarctablTe. Adj. Travail au-dessus des forces.
Foreiu. Adj. Fort. — « In ome forciu pourèt bé o faire, mé li, l'ét
trop guenëlye. »
Formonee, S. f. Forme, formation.
Fortin, S. m. Légume à saveur piquante.
Fôssi, Adj. Rempli, jusqu'à fausser les portes.
Fouai. S. m. Foyer.
Fougeai, Y. n. Fouiller la terre.
Foumaû S. m. Fumier.
Fourâehe, Adj. Yolage, sauvage.
Fourehèt. S. m. Perche fourchue servant à conduire le bateau.
FoiUai{Se). Y. pron. — Se moquer.
Fouiau. Adj. Fatal.
Foutu, Adj. Perdu, condamné.
J râi^aye. S. f. Nom de localité, lieu planté de frênes.
J rânie, S. m. Frêne.
J ratrês. S. m. Barbier.
i "èchèn [Sentir le). Loc. Odeur de viande franche, et par extension,
de poisson de marée, de lieux humides* ^ « Tout ce qui sont le
frèchèn me fet huti. »
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1
126 RBVUE DBS PATOIS
Fredet^au. Adj. Frileux.
c Mon Dju ! tchn tons ! l'hivéar, tehn trichte choaxe !
Quême en chat fredehou su la çondre de bouze>
I m'on va m*acourpi quèntre tchô contrefont. »
(J. G. LHiver).
Frelassai, V. n. Produire un mélange de petits bruits. — c L^
cous que le li a donnés deyion bai 11 faire frelouai la pire. >
Frétasse, Adj. Bruyant. — c Les poumes frétasses avoDt dôs pinéas
qui fasont dô brut. >
Frelèngat V. n. Résonner avec éclat.
FreUnguêtes. S. f. pi. Choses sonores.
Frelinai, Y. n. Faire un petit bruit répété.
Fremeeofre, S. m. Cloporte.
Fremièi'e. S. f. Fourmilière.
Fremiolai, V. n. Éprouver une sensation semblable à celle causée
par les fourmis.
Fremogeai. V. a. Enlever le fumier d'une étable. — « Si ve vêlez
avwar de bêles baites, fremogezAtà é brussez-lai tous lés matèns.»
Frèndre. V. n. Répandre le blé sur Taire.
Frèngale. S. f. Boulimie.
Frèngea%,y, n. Mollir. _ « Pre qu'ine paiche sèche boune o fôt qu'a
irènge. »
Frenicl^e. Adj. Sensible, chatouilleux.
Fréraickes. S. m. pi. Frères et beaux-frères.
Freichèt. S. m. Écumoire. — t N'on se sert dô frêtckèt pr'éto^umai
le pot, pre tirai le pwèssèn dô pélén» etc. >
Frézè, S. f. Orfraie. — «La frézè a chonté toute la nit su la chemi-
naje, ol et bé sine que le delènque. »
Fricot. S. m. Mets. — c Le fricot le mel^ou ol et de la gogae fri-
cassa je avec dô fortèn.»
Friolèt, S. m. Petit plat à queue dans lequel on fait une sauce
piquante. — c 01 et le friolet vour non met ine sauce A Tal' pre
mongeai dôs pataquès o bé dôs lumas. »
Fruire. Y. n. Se servir, — cl monge dô pèn sec A mon réasunaii
parce qu'i avèns rèn à fruire, >
Fuau, S. m. Fiel. — «< Amer quême dùfuau, >
Fubfaye. S. f. Feuillage mis à la porte des jeunes filles la nuit da
!<*' mai. — c Le li avont douné ine/W/'aye de su, de colcAue é et
pussènte pre la rondre can^ouxe. >
Fuméa, S. m. Respiration affaiblie d'une personne expirante. -*
« L'ét à boutj Ta pu que le fuméa. >
Fumerote. S. f. Gourtiliôre, insecte.
Fumai. Y. a. Dédaigner* r- « Tehés mèndes sont c(;'ère quéme
0 fau, l'avont fèt que me fun'ai.È
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SmONNEÂU. — 6L038ÂIRE DU PATOIS DE l'ILE-D^ELLB 127
Furg<ti^tti. V. a. Pousser ça et là les tisons.
Furguèn. S. m. Instrument pour remuer le feu.
Futeme. S. L Goût aigri d'un fût.
Gabegie. S. f. Tromperie.
Gabelou. S. m. Douanier.
GabôdaUes. S. m. pi. Gamins. — c 01 et en soûlas de ^ofroda/rcs. >
Gabuzai. V. a. Chicaner, houspiller.
Gdche. S. f. Brouillard qui surprend quand le blé est en Taire —
€ Via en vimère qui se lève ô vouz aporte la gâche. »
Gaeipotai, V. a. Remuer et mêler divers objets.
Gadrô, S. f. Femme sans soin.
Gadrobe, S. m. Tablier. — c In gadrobe ompaiche d^onchouti le
cotel'èn. »
Galai. V. n. Pousser des gaules. — « La végne gale^ gare ô geo
blonc. »
Gale. S. f. Gaule.
Galéarne. S. f. Nord-ouest. -— « Vonts de haut, de bas^ de bize,
de galéarne. »
Galipote. S. f. Lutin femelle qui a la forme d'un chien-lévrier,
c Ah ! quême ôtour dô fu tous lés fuzéas viriont !
Quême tchès gas on grond soûlas couriont.
Lés grond galipotes barajes ! »
(J. G. Aux Nellesais).
Galouc, S. m. Sorcier changé en loup.
c 01 étèt le béa tons dôs galoucs, dôs sorçais ;
Tout quême 6 jour d'anit U ontondiont ramissais
Toutes les nits dons lés venèles. »
(J. G. Aux Nellem$).
Ganoehe. S. f. Bouton à deux têtes» sur la supérieure desquelles on
met une pièce et on tire pour la renverser : c'est le jeu de la
ganoehe.
Ganot {Marcher à la) Loc. Les pieds dans l'eau. — c L'aive barbajèt
dons lés prés, i sens venuz à la ganot. »
Gapébe. S. f. Femme qui n'est pas ménagère. — c La pu chétivt
famé qu'ol y èche ô mènde, ine gapèlfe. »
Garayoi. Y. a. Attaquer sur plusieurs points, sans reléche.
Gardou. S. m. Gage ronde en osier pour garder le poisson dans
l'eau.
Gari. V. a. Guérir.
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i2d RBVÙE DBS PAfOIS
Garoehat. V. a. Lancer des pierres. — c Les drdles de Nèle sont
môfazoot pre garoehai, »
Garoul'. S. m. Epi du mais; le maïs.
Ga$$ol^, S. m. Petite flaque d'eau. — « Tehù béa petit menyèn, l'a
uigé dons n'en gassol^, >
Gaven^ai, V, a. Perdre, gAcher.
Gavênye, S. m. Perte. — « In talmr qui quenut pas bé la tal^e fcl
souvent dô gavenie. »
Geale. S. f. Engelure.
Geamai, V. n. Germer.
Gearfièn, S. m. Germe.
Geau. S. m. Coq.
c Chez nouz i'avienz en geau
Qui s'apelèt Lubën, (bis)
L'a pris sa ?olaje
A la gronge dô Moulèn.
La frelèn tèntène
Le frelèn tèn tén. »
(Ckafuon).
Geau-hbonc, S. m. Gelée blanche.
Gécol (On). Loc. Mettre un gilet en geeol^ c'est le jeter comme un
manteau sur les épaules.
Gème, S. f. Brai, goudron pour calfater.
GemelaL V. n. Faire des gémissements saccadés.
GèmpaUai, V. a. Joncher.
Gèngeolai, V. m. Etre mal ajusté, avoir du jeu.
Genok, S. m. Genou. — « Pre faire sa prière, o fôt semèire àgeoDl^
pis junai lés mens. >
Geôlên. S. m. Manne d'osier dont on couvre le pain sur la table.
Geôzèle. S. f. Poule d'eau.
Gerguèt. S. m. Corset.
Gibai. V. n. Huer.
Gibe. S. f. Ruade.
Gigouniai. V. n. Remuer la jambe, la gigue.
Gigue. S. f. Jambe, patte, gigot. — c 01 y érat ine gigue d'en»»,
obé dên ine fcAusse de becot. •
Girèn, S. m. Le pied de veau, arum, L. F.
GivreUas, S. m. Givre.
Godai. Y. n. Faire des plis, bAiller au lieu de s'adapter comme il
faut, en parlant d'un vêtement.
Godêle. S. f. Lame de couteau. — • Chez nous le mènde se servent
poènt de fourchète ; le péchont le fricot avec la godèle. »
Godelis. S. m. Pli au bas des vêtements.
Godrai. V. n. Se couvrir de tâches de boue.
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8IMONNEAU. — GLOSSAIRE DU PÀTOlS DE L^ILE-D'eLLE 139
Godrou Adj. Taché de boue.
Gogue. S. f. Ragoût fait avec du sang, du lard, et des oignons.
Gondèn, S. f. Femme insouciante.
Gorai. V. a. Tromper, voler. — « 01 et in atrapou, Tét sûr de te
gorai si t'es pas adrèt. »
Garèns, S. m. pi. Engourdissement des reins.
€ Gréyéz mou, n'aléz paz atrapai lés gorèns !
Acouté tout le mènde é piz ses onvirèns
Ne valont pas quatre cenèles. »
{J. G, AuxNellesoîsy
Gorgia. S. m. Orifice du gosier. — t L*a mouru pr'èn purèt qui li a
fremé le gorgia. »
Gosêai. V. a. Travailler le bois.
G0S8OU, S. m. Ouvrier qui travaille le bois. — • Françwas Delafèn
qui fèt dôs boguèt^, et le pu béa gossou de tchôlèn. >
GouguênH. S. f. Femme malpropre.
Goulags, S. f. Bouchée.
Goule. S. f. Bouche.
« On dit pretout vour i'é passé
Que ma goule et en tamis precé. >
(J. G. La Goule dô Djablre).
Gouhtage, S. m. Cancan.
Gouletaï. V. a. Faire des cancans.
Goumèn. S. m. Double menton.
Coupe» Adj. Insensible. — « L'aive étët gelaye, i'avés lés mens
goupes, on venont dô dèt. >
Gourd. Adj. Engourdi. '
Gtmrgondine, S. f. Coureuse, femme de conduite suspecte.
Gourvelf. S. m. Privation de sommeil.
Govrvelrai, V. n. Se priver de sommeil. — c I'é gourvelré cette nit,
vel& preca i'é alrapé dô frèd. >
GouspeUai. V. a. Couper en menus morceaux.
Grabot. S. m. Ovaire qui renferme la graine du lin.
GrabotaL V. n. Se mettre en grumeaux, en parlant du lait.
Gi-aboié. Part. pass. Tourné en grumeaux.
Grâlai. V. n. Griller. — • Te vendras nos troure le se de vel'aje,
piz i ferèns grâlai dôs chatêgnes. >
Grâlou. S. m. Gril pour fraire griller les châtaignes.
I atéa, S. m. Bardane. — c Lés boules de gratéa prenont si bé dons
' es phaus qu'on pèt pas lèz acrochai à moèns d'amenai lés pl^aus. >
Uèn. S. m. Grillon, viande fraîche de porc frite.
wt. S. m. Atteint de langueur, maladie déférée à S. Graut, du
.anjon, invoqué pour les enfants étiqucs.
ivai. V. a et n. Monter.
\vaye. S. f. Montée.
RKV. D. PATOIS. 9
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190 RBVUB DES PATOIS
Grègue. Loc. Remuer, s'agiter.
Grêle. S. f. Crible.
GreUt, S.m. Grillon.
Gremel^in, S. m. Grameau. -- « Lés drôles avont ramassé lés gre-
mebens. i
Grewau. S. m. Grignoo.
Grenevéa, S. m. Plante de prairie, sorte de roseao.
Grenevèle. S. f. Petite grenouille .
Grènguenassai (Se). Y. pron. — Se disputer.
Grenigeai. V. a. Remuer un monceau. — « L'avonge à rèn, le fet
que grenigeai. >
Grenotai, V. n. Jeter du grain devant la charrue.
Gr^/»e.Adj. Celui qui a Tongléc. ~ c l'étès si grèpe qu i quenussès pas
si avès tchuque chouze dons mes dés. «
Grève. S. f. Ligne ou raie qui partage les cheveux. — « Tchô mènde
fèt bé son crame, le porte la grève quême en drôle. >
Grezel^ai. V. n. Avoir la respiration gênée par les glaires.
Grezelién. S m. Respiration glaireuse, gênée. — « Al a le grezet^èn,
tchu bé qu^al et estoumatique. »
Grimau. S. m. Le diable (popul.). — c Le dizont qu'ol et Grimau qui
li bal^c de Targeont. •
Grossai. Y. n. Faire de petits cris avant de couver, (poule).
Groussalre. S. f. Grain ou farine d'orge, de baillarge. — « I sens
bé mu anit, i mongôns pu groussal^c, mé de béa pèn de minot. »
Grousseries. S. f. pi. Grosse filasse.
Grwa. S. f. Terre calcaire.
Grwal^ai. V. n. S'agiter doucement.
Grwaye. S. f. Couvée, groupe. — « Grwaye de poules, de drôles, de
feUaudes. >
Guedai (Se). Y. pron. — Manger plus que de raison.
Guedé. Adj. Rassasié à l'excès. — c L'étiont à n'en récunai de
mossius, l'étiont tretous guedés quond l'avont sorti. »
Guebau. S. m. Ensemble de grains de raisins, qui, dans une grappe
forment une petite grappe autour d'une secondaire.
Gulèl^e. S. f. Petite grappe, objet très petit, un rien. — « Il y on
avèt pas ine guêtre k luchai. >
Guèn. S. m. Regain.
Guenai. Y.n. Grogner, hennir.
Guenassai. V. n. Soupirer souvent.
Guenasse. S. f. Gène qui excite une petite toux fréquente.
Guenèn, S. m. Asthme.
(A suivre J Auo. Simonneau
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nr^
PATOIS DE LA COMMUNE DE LÉTRA
CANTON DU BOIS-D'OINGT (RHONE) (1).
I
Recueil de mots patois n'ayant aucune ressemblance
avec leurs correspondants finançais.
« Abôtchié, » mettre dans la position a boson (2).
• Afanô, » verbe, gagner par un travail assidu.
« Agouigé, t V., rendre pointu,
a Alancha» » n. m., églantier,
a Alogni, » n. f., noisette.
« Arnold, » V., aiguiser.
€ Anbôsseu, » n. m., entonnoir.
« Anbriri, » n.f., plante ligneuse grimpante, clématite
viorne.
1. [Nous publions, sans y rieo changer, l'intéressant petit travail
3ue nous a envoyé M. Chaberl, instituteur à Longessaigne. Sans
oute plusieurs des mots qui sont signalés comme u n'ayant aucune
ressemblance avec leurs correspondants français » s'en rapprochent
au contraire très sensiblement, mais ils n'offrent pas, pour cela,
moins d'intérêt. Sans- doute aussi, dans la « liste des mois patois
n*ayant pas le môme genre qu'en français », il eût mieux valu ne pas
comprendre ceux qui ne se rattachent pas à la même origine, comme
a «oussi n (franc, chausse) opposé à bas. Mais toutes ces formes sont,
par elles-mêmes, utiles à connaître, et nous serions heureux de rece-
voir souveot des recueils de mots et d'expressions aussi soignés.
D*aprës les indications de M. Chabert, IV en italique est une s très
dure ( vraisemblablement le th dur anglais), le z en italique est un
z dur Ufi doux anglais ?) ; dans le groupe sL^ on perçoit très bien l'i,
I iis 1 5, au lieu or être produite par le sifllement de l'air entre les
i iisives, est produite entre les molaires de gauche. R en italique est
i 3 r interdentale. Les voyelles en caractères gras sont les voyelles
t liques].
t. Voyez plus loin, aux expressions patoises. — Les formes du pa-
t ; de Létra sont à rapprocher des formes recueillies par notre colla-
I ateur Fuitspelu dans son excellent Dictionnaire étymologique du
] tois lyonnais.
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132 REVtIR D&Ô PATOIS
« Aobrô, » osier.
« Anbutô, » n. f., plein quelque chose; une bonne poi-
gnée.
« Ândiri, » n. f., ustensile de cuisine que l'on suspend à
à la crémaillère et qui soutient la poêle au-dessus
du foyer. Français : landier.
« Angorlô, » n. m., houx, arbrisseau.
« Anperui, » sorbier.
« Aparo, » verbe, s'apprêter à recevoir, à attraper un
objet lancé d'une ceriaine distance ou plutôt d'une
certaine hauteur.
« Apleyé, » v., atteler ensemble deux vaches ou deux
bœufs.
« Apondré, » atteindre.
« Arapô, » V. etadj., coller, adhérer.
« Aremé ou arimé, » adv. aussi : mode-tu aretnéf
(Pars-tu aussi ?) Dans certaines localités on dit
« ari, » dans d'autres « éri ».
« Arri, » adv. Ari de, dans la propriété d'un tel.
« Aventô, » retirer, arracher, sortir.
« Avôrri, » v. tr., se dégoûter d'un aliment.
« Banseyé, » v., défoncer un terrain pour planter la
vigne,
« Barbyan, » maladie des chèvres qui réside dans la
bouche et qui fait qu'elles ne mangent pas. On lève
le barbyan en leur frottant la langue avec une
tranche de pain, frottée d'ail et saupoudrée de sel et
de poivre.
« Bariln, » n. f., tonneau de la contenance de 221) litres,
son contenu.
« Barma, » n. f., talus couvert de buissons au fond d'un
champ, au bord d'un chemin.
« Blé,» adj., qui n'est pas dur, principalement en pari? t
d'un fruit très fait.
« Boémô, n. m., câlin, personne qui aflfecte des manié. 5
douces et aimables, cachant un fond parfois r -
chant et pervers.
« Bôron, » n. m., gerbe de paille.
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CIIABERT. — PATOIS DB LÉTRA (UHONE) 133
« Bôzi, • n. f., plante de la famille des joncacées dont
les tonneliers se servent pour calfeutrer.
« Bozi, » grand sac à farine.
« Bretan'i, » n. f., dans une cuisine de campagne, plaque
de fonte, fixée au mur et devant laquelle est le
foj'er.
« Bricola, » n. f., quelque chose de peu de valeur, de
peu d'importance.
« Buia. » (bu-ia), lessive.
« Bo^i, » n. f., (bûche), brin, plus spécialement fétu de
paille.
« Bu5/i6, » v. et adj.Voy. Crénsî. « On fa busliô lou
keyon canti son san^^é. »
« Cabryon, » n. m., fromage de chèvre.
« Cakil'on, » n. m. petit tonneau de 40 à 50 litres.
« Careyé, » v., jeter.
« Garni, » n. m., sac de cuir que les chasseurs portent
en bandouillère.
« Cassi, » n. f.. la poêle, ustensile de cuisine.
« Gavé, » n. m., gui, plante parasite.
« Combien, » (pron. comme en français), beaucoup.
« Conziri, » n. f.. amas de neige formé par le vent.
« Côrô, • n. m , rextrémitê, le bout, la fin.
« Gorsi, 1 V., craquer.
« Crènsi, » v. et adj., brûlé à demi : « Fère crènsi lou
seveu, la boura, lou marèo, un'èbro. »
« Gruizi, » n. f., coquille de noix, de noisette.
« Culoté,n. f. p., pantalons, s'emploie presque toujours
au pluriel.
« Gulron, » oreiller, traversin.
« Gwètié, cwètié (se). » v. pron., se dépécher.
« Gwèvié, » balayer.
« Cwèvô, » balai.
• DaW, » n. f., faux (pour faucher).
« Damu, lômu, » adverbes désignant un lieu en contre-
haut. Damit désigne un point relativement proche,
tandis que lomu, se rapporte à un lieu plus éloigné.
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n
134 REVUE DES PATOIS
« Dava, lova, » adverbes désignant un lieu en contre-
bas. Même distinction à faire que pour les précé-
dents.
« Darô, » tout de suite, àTinstant môme.
« Dènsi, » n. f., dents agacées. « Lou frui var fon la
dènsi, » les fruits verts agacent les dents.
« Derontré, » donner la première façon à un « vîarô.»
« Devalô, » V., descendre.
« Devanti, » n. m., tablier.
« Dgiatô, » donner des coups avec un bâton flexible, un
fouet, une corde.
« Dgiôvri, » adj., couvert de givre.
« Duèla. » n. f., chacune des planches qui composent un
tonneau, une cuve.
« Ébordgié,» v., répandre le fumier régulièrement à la
surface d'un champ.
« Ëcôssea, t n. m., fléau à battre le blé.
« Écôtô, • tailler un arbre.
« Émô, » n. m., intelligence, savoir faire; avoir de
Tesprit.
c< Ènbôcônô. » empoisonner, empester, faire sentir très
mauvais.
« Ën^aplô, » afller une faux au moyen d'un marteau et
d'une petite enclume spécialement aifectée à cet
usage et appelée c ènsaplô. »
« Èntèn,» n. m., petit têtard de chônequi marque la sépa-
ration dans un bois taillis entre deux propriétaires.
« Èn2:itô, » V., se dilater sous Tactioa de l'humidité.
« Él^ênô, » verbe, et « él-ô:iô, »adj. Lorsqu'un récipient
en bois est longtemps sans servir, les cercles et les
planchent qui le composent se disjoignent et laissent
répandre les liquides. On a qu'il a «él'ênô,» qu'il es*
« él^ônô. »
« Épalèj'é, » V. tr., abîmer (un être vivant). S'épaleyé
s'estropier.
« Épul^i, » éclore (se dit des œufs).
« É^arasson, n. m., échelle à un seul montant.
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CHABBRT. — PATOIS DE LÉTRA (RHONE) 1c5
f É^rbôtô, » V., emmêler du fil.
t Étrigé (s'), » V. pr., se distendre les muscles après un
engourdissement quelconque, en bâillant et en al-
longeant les bras en Pair.
f Été, • aussi. Synonyme de aremé.
€ Etrôl'i, • n. f., champ après la moisson.
« Etrol'on,! partie inférieure des tiges de blé que la fau-
cille ne peut pas atteindre et qui reste plantée dans
le sol après la moisson.
€ Étw6,> — « Fére étwô na tina,na 2:arla,on ^arlo i etc.
plonger dans Teau un récipient en bois pour que,
Teau faisant dilater le bois, il puisse garder un li-
quide. Voy. « él'ônô » et « ènzitô. •
t Elira, » n. f.. le vent.
ft Évadi, » V. intr., digérer. En faisant une longue
course, en restant longtemps sans manger, on a bien
le temps d'évadi.
« Farnô, » se faire, en parlant des fruits, des fromages.
« Fenêrié, » faner le foin, répandre pêle-mêle.
« Fèya, » brebis.
« Fiëru, » adj., blessé légèrement.
« Fran, » tout à fait, absolument, complètement : « ié
fran vré, ié fran fini. »
« Fromal^i, » n. f., dragée.
« Frômôdgié, » v., ôter le iumier de letable; faire un
grand nettoyage.
« Futa, » n. f., futaille, tonneau.
« Gabo, » n. f., flaque d'eau sur un chemin.
tt Gabôlyè, » manipuler un liquide.
« Gaboln, » n. f., boue.
« GanbiW, » courir la prétantaine, faire beaucoup de
chemin inutilement.
« Gôgnan, » nigaud.
« Gôiôrda, » n. f., serpe.
« Grabôtô, » équivaut à gratter, mais n'en est le plus
souvent qu'un diminutif.
« G6r, » endroit d'une petite rivière ou d'un ruisseau
où l'eau est très profonde.
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136 RBVUB DBS PATOIS
« Grafln'é, » égratigner, principalement avec les ongles.
« Grôla, » n. f., corbeau.
« Grola, » n. f., durillon, épaississement de répiderme
aux pieds et aux mains.
« Grupô, » adj., gourd (se dit des doigts).
« Grwassi, » n. f., poule qui couve ou qui a des pous-
sins.
« Grwô, » couver.
« Gwè, » n. m., serpette à tailler la vigne.
A Gôrgôsson, » n. m., aigreurs d'estomac.
« Kèyon, » porc.
« Leugareu, » loup-garou ; autrefois, au temps des sor-
ciers et des revenants, on appelait ainsi un homme
qui, lorsqu'il endossait la peau d'un ours, devenait
un être féroce complètement sous la dépendance du
diable et effrayait les populations des campagnes.
« Malèn, » méchant.
« Maneta, » n. f., manche, poignée.
« Marèn, » n. m. pi., vêtements, matériaux, choses.
« Marge, » n. f., pie.
« Mé, » plus, davantage.
« Mèya, » gros tas de gerbes ou de fagots en forme de
cône.
« Mèyossa, » fraise.
« Môdô, » V., partir.
« Môlon, » n. m., mie de pain.
« MôrnwZia, » mucosité qui coule du nez.
« Môzoia, » fourmi.
« Mwar, » un tas.
« Nîula, » (le niulé, au pi.), brouillard épais.
« Oca, » n. f., guêtre.
« Panô, » n. f., gifle.
« Parô, » verbe, barrer le passage, empêcher.
« Partuzèla, » n. f., étui en bois qui contient une pier
à aiguiser la faux et que les faucheurs porte
suspendu à la ceinture.
« Pata, » n. f., morceau d'étoffe de peu de valeur.
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GHABBRT. — PATOIS DE LÉTRA (RHONE) 437
« Pôchou, » échalas.
«c Pelossa ou pelossi, » prunelle (fruit sauvage).
« Pêssôleuri, » n. f., rame (jardinage).
« Petafinô, » endommager, se gâter.
« Picôlon, » n. m., petit point.
« Piè^ô, » tronc d'un arbre.
« Pitron'è, » pétrir.
« Pouô, » tailler la vigne.
« Poustônada, » racine jaune, carotte.
« Prèn'iri, » n. f., en été, intervalle entre midi et trois
heures ou à peu près. « Fére prèn'iri », dormir, se
reposer après dîner, faire la sieste.
« Prion, » profond.
« Paie » ( pu-io), un poussin.
« Ragota, » n. f., petite racine sèche, arrachée.
« Rê, » n. f., sillon tracé par la charrue.
« Revartchié, » retourner, rabattre une partie sur l'au-
tre : revartchié la terre, les couvertures, la peau.
« Rôpi, » n. m., boisson qui s'obtient en faisant tremper
dans Teau du raisin, des sorbes, des cerises, des
prunelles, etc.
« Rfci, » cuscute, plante parasite.
« Rwô, » n. f., nom de certains chemins à pente rapide
et très profonds.
« Ru, » ruisseau.
« Rutia, ») n. f., tartine.
« Saléta, » n. f., oseille.
« /Sanbarota,» (marcher) en sautant sur une seule jambe
(litt. jambe cassée, de Titalien rotta, rompue).
« Sanpota, » tonneau contenant une demi barihi.
« Sarpimé, » fouler aux pieds, piétiner,
c Sarva, » pièce d'eau, mare.
i avô, » verbe intr., déprendre Técorce d'avec le bois
lorsqu'au printemps l'ascension de la sève facilite
cette opération.
< 'ayon, » (sa-ion), n. m., intérieur, partie comestible
desamandes,noiK, noisettes, etc.
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138 REVUE DES PATOIS
« Serinô, » n. f., raprès-midi.
« Seveliri, » longue bandelette d'étoffe.
« Sevelô, » n. f., haie vive.
« Sèyé, » faucher.
« iSZiapi, » perdre sa fraîcheur, se flétrir, en parlant
d'une planto, d'une fleur.
« Sliei^ô, état de ce qui a « sliapi ».
« SZiavelîri, » vrille, instrument du menuisier.
« Sômu.» le lieu où Ton est lorsqu'il est plus élevé com-
parativement qu'un autre.
« Sôva, » au contraire, lorsqu'il est plus bas.
« Delé, dessé, » lorsqu'on est au même niveau.
Voy. damu, dava.
« Sonbô, » adj., peu profond.
« Sôtia, » charrue.
« iSuô, Swè, » pomme de terre, mais la tige, non les tu-
bercules, ni les racines.
« Swa, » n. m., aire en plein air, où l'on bat le blé.
« Talô, » verbe et adj., meurtrir par un choc : « lou frui
se t6lon en tonbàn. »
« Talion, » tranche de fruit.
« Tarné, » tresses de paille dont on confectionne les
chapeaux.
« Tchiôké, » n. m., hoquet.
« Tchioulô, » glisser sur une pente.
« Tina, »> n. f., cuve.
« Tineri, » n. m., bâtiment où sont logés le pressoir et
les cuves.
« Tôna, » n. f., petite guêpe.
« Tôpina, » terrine destinée à recevoir le lait.
« Tôpinon, n. m. (litt. petita topina), théière.
« Tôtw^é, » équivalent de tôtaleuraytont à l'heure, pa$sé
ou à venir.
« Tracola, » n. f., certain système primitif de fermetu -e
d'une porte au moyen d'une cheville ou d'un loqu 3t
en bois; personne lente, peu expéditive.
« Trô, » n. m., chevron, poutre.
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GHABERT. — PATOIS DE LÉTRA (RHONE) 189
ce Trôl'é, » pressurer (^ns propre).
« Yalén, lô valën, la val^, » à la descente, sur la pentes
€< Varvi, » n, f., verrue.
« Viarô, n. m., terre inculte depuis plusieurs années.
€ Ve ou vé, » vers, chez, t Var se,» chez soi ou chez Iuh
« var iélô, » chez eux; « var iéla », chez elle,
f Viè2:6, » On vièzô, une fois. *
€ Violé, » n. m. Sentier,
€ Voré, > à présent, maintenant. Quelques-uns disent:
€ vôrèndrô».
€ Vnrô, » adj., se dit d'un terrain très meuble,
t iTarla » , n f . cuvier, cuve à lessive,
t Zarlo, » n. m., petit cuveau de la contenance de 15 à
25 litres, servant à divers usages et spécialement à
vendanger.
« ZeLsM, » n. f., petit éclat de bois qui entre dans les
chairs,
c Zèn, > point, pas un seul.
« Zengô, » V. neutre, lancer des ruades.
€ Zigogné, » V., se dit de quelque chose qui branle
faute d'avoir été solidement fixé.
II
Expressions patoises.
« A su pu, a s6 ion, » (1) peu à peu, un à un.
• Fére piacuta, » (litt. pied à cdte), faire courte échelle.
t A grôbôsson, » accroupi.
t A bôson » (2).— Un objet est à boson lorsque le dessus
ou la face principale est tourné en dessous ; Toriflce
d'un vase, par exemple. Son opposé est t a la ran-
varsa. »
1. Latin ad cato paucum^ ad cata unum. Cf. Romania, ir, 80.
2. Sens primitif: sur la bouche, sur la face. Comp. la signification
lyonnaise et genevoise du verbe aboucher, signalée par Littré à Té-
tymologie de ce hiot.
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1
140 REVUE DES PATOIS
€ Fére 16 cokil'on, 16 canbôrlé, i rouler sens dessus
dessous.
t Allô caré {autrefois keri), • aller chercher.
• Tan qu'à, » jusqu'à.
€ A Tabada, > en liberté, surtout en parlant des ani-
maux domestiques.
c In ^an, > en champ, en parlant des bestiaux qui vont
paître.
« A mètre » (être) en condition.
• Fwé du ciel, » la foudre,
t De corsa, • vivement.
« De rènsi, » tout d'une suite, sans s'arrêter.
« Fére vô, • montrer {faire voir).
« De tra^Zia, » de travers.
€ Fére la boba, » faire la moue.
€ A refachon, a sa refachon, • (manger) à son aise, sans
cérémonie, jusqu'à complète satisfaction.
€ Pani a l'énpeta, » hotte de chiffonnier qu'on porte sur
le dos à l'aide de bretelles.
€ Fére la calète, » glisser sur la glace.
« De vôlô.i —Lorsqu'on veut faire tomber un arbre, on
le scie aux trois quarts puis on le tire sur une corde
attachée le plus haut possible. On tire par élans, et
lo vélo, c'est-à-dire la force acquise par le poids de
l'arbre, contribue beaucoup à le faire verser. Plus
il est haut ,plus il a de vélo.
€ Dire na raènson^i, • au lieu de mentir.
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GHABERT. -- PATOIS DE LÉTRA (RHONE)
141
III
Liste de mots patois n'ayant pas* le même genre qu'en
français.
FRANÇAIS
PATOIS
Bas, masc.
iSoussi, fém.
Centime,
Santima.
Cep,
Supa.
Charivari,
iSalivari.
Chiflfre,
iSifra.
Corbeau,
Grôla.
Crémaillère,
Crôma.
Écrevisse,
Écrevîssô.
Enclume,
Èns/ienô.
Encre,
Èncrô.
Encrier,
Èncriri.
Étable,
Etrôblô.
Faucille,
Vôlan.
Frêne,
Frôn^i.
Froid,
Fré.
Gaufre,
Gôfrô.
Gramme,
Grama.
Groseille (fruit),
Grôzula.
Hameau,
Vôzinô.
Horloge,
Orlo2:6.
Haricot,
Fièjula.
Huile,
Uilô.
] lée,
Idé.
: etit lézard gris,
Larmouizi.
J ie.
Ali.
; ièvre,
Livra.
! [aïs,
Trôkèya.
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1
442 RBVUK DES PATOIS
Mensonge,
Mënson^i
Mie (de pain),
Môlon.
Ongle,
Onln.
Rang,
Rèn^i.
Sable.
Sôbla.
Seau,
Sôhi.
Seigle,
Sôl'a.
Sel,
SÔ.
Serpent,
Sarpèn.
Sommeil,
Soin.
Taupe,
Darbon.
Ciseaux,
Sijou.
Vipère,
Vipère.
Vis,
Vissô.
Chabert
Instituteur à Longessaigne.
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CO INTERhOGATlF ET EXCLAMATIF
- DANS LE PATOIS DE LA CREUSE
M. Gaston Paris a très clairement exposé (1) l'origine
et l'histoire en français de la particule interrogative et
exclamative ti, dans les phrases populaires, comme :
Votes y êtes-ii ? ou Je suis H bête ! L'emploi de co dont
e veux dire quelques mots se rattache au même ordre
d'idées et a la môme explication psychologique.
Ce mot est le pronom démonstratif bien connu du
provençal classique, dont la forme complète est aco ou
açt/o, démonstratif qui fait souvent les fonctions de pro-
nom personnel neutre. Voici, empruntés au patois de
St-Yrieîx-la-Montagne (Creuse), quelques exemples de
ce qu'on peut appeler son emploi normal (2) :
De k* et eo? en français populaire : De quoi c*e$t'tt ?
Vaico? — Çava-tif
Pléu eo? — / pleut'H ?
Ke tat faicot — (Que fait-on ici ?)
Lai fozyo eo brave ? — Ça y faisait ti joli ?
Syi lai somtuè eo ! — Ça s'y amusa-ti I
Dans tous ces exemples l'emploi de co est très régu-
lier et très rationnel ; le patois de St-Yrieix-la-Montagne
n'en connaît pas d'autre. Il faut noter seulement le grand
usage que Ton y fait de la construction impersonnelle,
usage commun d'ailleurs au français populaire où, dans
les phrases affirmatives, ça traduit exactement co : co
lai s* ei omusô = fr. pop. ça s'y est amusé =: français
on ^y est amusé. Cette construction affirmative appelle
naturellement la construction interrogative : lai s' eico
i atisô ? que le français populaire ne peut rendre qu'à
1 ide de ça et de H combinés : ça s^y est-ti amusé ? De
l i s'ei co omicsô ? à : lai vou siè co omuso ? il y a exac-
I) Eomania, i877, p. 438. 542.
l) Comparez Chabaneau, Gramm, limousine, p. 179, 185.
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n
144 KEVUB DES PATOIS
tement la môme distance que de : ça s'y est-ti amusé ?
à : vous vou^ y êtes-ti amv^é ? Si le patois de St Yrieix
ne Ta pas encore franchie, les patois des communes voi-
sines ne Tont pas tous imité.
J'avais remarqué depuis longtemps la phrase : 1 sai
co, me ? (Je sais-ti, ynoi ?) dans la bouche de personnes
originaires de Savennes (can'on deGuéret). J'ai entendu
bien souvent dire : Nou lai s^omusèren co (1) / (Nous
nous y amusâmes'ti !), Vou siè co biètyio (Vous êtes-
ti bête!) par une personne de Chavanat (canton deSt-
Sulpice-les-Champs). Voici maintenant qu'il m'est tombé
sous les yeux un article de journal en patois de la Creuse
{rara avis !) imprimé, ou plutôt réimprimé, dans la
Démocratie du Centre du 25 janvier 1882, et où je re-
marque plusieurs exemples de cette curieuse construc-
tion. Ce texte paraît provenir d'une commune située en-
tre Ahun et Aubusson, pas très loin sans doute de Cha-
vanat. Voici ce que j'y relève :
D'ante vènet co doun ? = D où [tu] viens ii donc ?
Le counemei co te? = [Tu] le connais ti, toi ?
Ou lai ei co? =1 II y est-ti ?
Ces exemples nous montrentqu'il s'est développé dans
une certaine région, que je ne puis préciser davantage,
une nouvelle forme de conjugaison interrogativeet ex-
clamative, où co joue absolument le même rôle que ft*
en français : ily a là une coïncidence curieuse au point
de vue psychologique qui m'a paru mériter d'être
signalée.
Antoine Thomas.
(1) Phrase doublement curieuse en ce que le -pronom de )a troisième
personne du pluriel est employé comme réfléchi du pronom de la pre-
mière. A St-Yrieix on dirait : lai nous omusèrenl Toutefois cet
emploi de se au lieu de nous et de vous n'y est pas absolue it
inconnu.
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CONTES EN PATOIS DE MORNANT (RHONE)
Mon bon monsu Cliéda,
Vos m'ayi domandô de vos u dire in petit brizon de
le z'histuéres de ma mdre-grand% adon quand j'équins
pilit, que j'équins pôs grand. Je vos z'u dire d'abô que
ma môre-grand' équièt ina Couillôrd (vo z'u ayi be-
toubin cognussu los Couillôrds ? 0 y équièt ina bona
familli de Mornant, qu'i z'èquiant cuzins avoue los Bra-
gôrds). Ma môre-grand' ayèt mariô mon pore-grand',
qu*équièt de Lyan, mes qu'arièt binfait in bon flfro (1)
tôt de mémo.
Adon, par vo z'u continué, je vo z'u dire que vèquia
quôques vés que je disiins à ma môre-grand' : « Mo-
re, contô-me don in conto !» — Et ma more grand' me
disièt comm'iquin : <c Calile (2), de lo tian que le bé-
ties(3) parliant (y a bin pro de tian ; o y équièt davant
la grand' Révolution), o y ayèt ina vés in bou, in chi-
viau et in chin que faisiant causett' insian.
— 0, more, et qu'équièt qu i disiant ?
— 0 y ayèt lo bou que disièt comftilquin :
a Tua-më, minge-më ; je sus la Paix !
Et lo cbiviau disièt : « Sella-më, monta-më, je sus la
auerra !»
Et ma grand* s'arretôve.
Les ffeos de Mornant sont surnominés les Fifros.
^ Calite en patois = fr. Clair vil.
(3; Lisez. Béties.
RKV. D. PATOIS 10
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146 REVUE DES PATOIS
— 0 môre ! Ei lo chin, que disièt-të ?
— Leva la coua ; bica dessos !
In' outra vés, je disiins à ma grand' ; c More, baiUi-
më don ina rutia(l) de cràsi de burro(2); pussin vos
me dire in conto !
Le me disiet : « Caille, vole-të que je të disio(3) lo
conto dou Curô et dou Vitrayî ?
— 0 môre, que je faisié, dites-le-me don 1
— 0 y ayet ina vés lo curô de vais chiz nos que se
jubôve (4) avouai lo vitrayî, drèt bin in bôs dou Bor-
Chanin(5), tant qu*i z'ayantde mogne(6).
— 0 môre ! parqué don que lo curé et lo vitrayî se
jubôvontfère?
— 0 y avet lo curô que voliet pôs se laissî betô ina
vitr' u eu.
In outra vés, vos n'in dire d'outrés.
PUITSPBLU.
(1) Rutia^ tartine.
(2) Résidu du beurre qu'on a fait fondre.
(3| Lisez dii^o.
(i) Se jubôf se battre.
(5; Bourg-Chanin, quartier de Mornant. Beaucoup disent lo Bor
Charin,
(6) Mogne, force.
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r"
COMPTES RENDUS
D' Adolf Horning. — Die ostfran%ôsi$chen Grenzdialekte zunschen
Metz und Belfort (Tiré des Franzôsische Studien, Heilbronn, Hennin-
ger, 1887).
M. le professeur Horning nous dit lui-même que son livre est le ré*
sumé de trois années de recherches. Commençons par reconnaître
que ces trois années auront été bien employées pour la philologie ro-
mane et que le nouvel ouvrage du professeur de Strasbourg, digne de
ceux qui lui ont fait un nom honorable dans la science est appelé à
compléter très heureusement les études générales déjà publiées sur
les patois lorrains par l'Académie de Stanislas. Les renseignements
fournis par M. Horning, recueillis par lui-même ou sur les lieux ou
auprès de personnes originaires du pays, notés directement et immé-
diatement dans un alphabet complété par un philologue de profession,
ont le précieux avantage d'être sûrs, tandis que ceux qu'on trouve
dans le volume de M. Adam, soit par la faute des compilateurs, soit
par celle des auteurs eux-mêmes, sont souvent erronés. Nous ne dou-
tons donc pas que le travail de M. H. ne contribue utilement à l'étude
des dialectes de l'Est.
Ces éloges faits, avouerai-je que je ne suis parvenu à comprendre
ni l'idée maîtresse ni la méthode générale de cet ouvrage ? L'auteur
nous avertit le premier qu'il n'a pas eu pour but de fixer la frontière
linguistique des deux langues française et allemande. Soit, mais alors
qu'a-t-il voulu faire au juste? Etudier un certain nombre de patois
mal connus, mais pourquoi les choisir épars sur une si vaste étendue,
de terrain ?
L'enquête devait perdre en profondeur ce qu'elle gagnait en étendue.
Les localités observées sont trop distantes les unes des autres ; il y a
loin de Metz à Belfort, et s'il ne faut pas s'arrêter dans 67 localités
pour faire la route, il faudrait à notre sens beaucoup plus de 67 étapes
pour noter les variétés dialectales qu'on rencontre de Courcelles-
Cbaussy à Mon treux- Vieux. Les réseaux à mailles si claires peuvent
embrasser la largeur des rivières, mais ils laissent passer de fort beaux
poissons.
Ajouterai-je que M. Horning, bien que résidant à Strasbourg, m'a
iru connaître insuffisamment le terrain qu'il allait étudier. Non pas
l'il ait été aveuglé par les préjugés, comme on pourrait le craindre :
\ contraire, il n'a tenu aucun compte des démarcations artificielles
iblies temporairement entre la France et l'Alsace, et il a englobé de
nne grâce dans ses études des localités aujourd'hui déguisées sous
I noms de Geistkirchen, Bliensbach, Schnierlach, mais qui conti-
lent à parler français tout comme si elles s'appelaient encore Juve-
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148 nEVDB DBS PATOIS
lize, Blancherupt ou La Poutroye. M. Horning a fait preuve ûnsi
d'une impartialité scientifique que je me plais à reconnaître, et qui est
non seulement honorable pour lui, mais précieuse pour nos études, un
Allemand pouvant seul aujourd'hui se promener librement des deux
côtés des poteaux Trontières.
Ce que je lui reproche seulement, c'est- de sembler s*étre avancé au
hasard, plutôt guidé par le tracé des routes que par i étude préalable
de la géographie- linguistique et même physique du pays.
Ainsi, je parierais qu'il est venu de Strasbourg à Schirmeck, limite
extrême du français, que de là, après avoir rayonné dans les enn-
rons, il a pris la route de St-Dié par Fouday, St-Rlaise-la- Roche,
Saales, Provenchères, Vanifosse^ Neufviller, Ste-Marguerite, et il s*est
évidemment imaginé avoir suivi, à partir de Saales, le cours de la
Meurlhe, comme le prouve sa carte, aussi mal faite du reste qu*une
vieille carte de Meissas et Micheiot. Or, la rivière qu'il a suivie est la
Fave et non la Meurthe. La méprise est sans importance en soi, deux
si gros fleuves pouvant être confondus même par des géographes à
outrance, comme le sont les Allemands. Ce qui est grave, c'est que
ritinéralre de M. Horning s'en est trouvé faussé. Des villages situés
sur la haute Meurthe je ne trouve plus indiqué que Fraize, ce qui est
insuffisant. Les patois si intéressants de Habeanrupt, du Valtin, et, sur
l'autre bras de Clefcy, de Ban-sur-Meurthe, qui font la transition avec
celui de Gérard mer, sont omis.
Et on pourrait faire beaucoup d'autres observations analogues. M.
Horning s'attache de préférence aux patois de Textréme frontière,
c'est son but. Pourquoi sauter alors de Raon-sur-Plaine à Belval en
ne mentionnant que Senones ? La vallée du Habodeau remonte vers
l'Alsace beaucoup plus haut que Senones vers Moussey et Prayé ; mais
la route passe à, Belval pour aller de Senones à Rothau, et M. H. l'a
prise. Seulement, les particularités linguistiques ne suivent malheu-
reusement pas le trajet des diligences.
J'en viens maintenant aux observations mêmes, à propos desquelles
je ferai encore à l'auteur le reproche d'avoir voulu trop embrasser. Il
reconnaît lui-même que les notions de morphologie et de syntaxe quUl
apporte sont très incomplètes, alors pourquoi nous les donner avant
d'avoir poussé plus avant ?
Il eût fallu tout au moins classer ces éléments d'une façon sérieuse,
et je les trouve à certains endroits dans un véritable désordre. Les
pronoms démonstratifs : • Vôtsi, lot'lat, sosi, sola, sitel >, étudiés dans
différents patois, sont pêle-mêle, des formes sont oubliées, ainsi: lo me-
tin le qui s'oppose à lo metin si comme « ce matin -là > à « ce matin-ci.»
Aux adjectifs il n'est pas question de pluriel, etc., etc.
La phonétique est beaucoup meilleure et j'y reviens avec plaisii
pour terminer comme j'ai commencé par des éloges. Rien, en effet, n'-
pêche que par les défauts généraux de l'ouvrage que nous avons si
gnalés. Mais les observations faites, autant que nous avons pu les vé
rifieo sont justes et témoignent d'une grande finesse d'oreille etd*un
grande entente des nuances. La notation, un peu rébarbative à Tœi
en est assez simple, enfin la classification des faits, les principes gé
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COMPTES RENDUS 149
néraux de comparaison sont très scientifiques et prouvent une connais-
sance approfondie des métliodes et des travaux de la dialectologie mo-
derne.
En somme, le travail de M. Homing est la base d'un ouvrage qui
sera excellent si l'auteur veut bien combler les lacunes que nous lui
indiquons, c'est-à-dire reprendre les faits de syntaxe et surtout de
morphologie qu*il a laissés de c6té^ et se remettre en marche Tété
prochain pour des localités qu'il n a pas visitées, mais dont le site est
charmant et qu'il aura plaisir à voir.
Fbrdimand Brunot.
Dr Constant This. — Oie Mundart der franxosischen Ortsckaften der
Kantons Falkevberg {Kreis Bolchen in Eothringen). Strasbourg, Ed.
Heite, 1887, 80 p.
Le dialecte étudié dans cet opuscule est celui des localités du canton
de Fauquemont, qui fait aujourd'hui partie du cercle de Boulay
( Alsace-Lorraine}«Les voici telles qu'on les rencontre duS.-Ë. au N.-O.:
Thonvilie, Thicourt, Chémery, Many, Araincourt, Holacourt, Herny,
Arriance, Vatimont^ Han-sur la-Nied, Adaincourt, Vittoncourt, Voim-
haut.
Situées au N.-E. de Metz, ces localités sont placées sur l'extrême
frontière du français le long d'une chaîne de col'ines boisées qui for-
ment la ligne de partage des eaux de la Nied française et de la Nied
allemande.
Font-elles partie de la Lorraine linguistique, comment se rattachent-
elles au dialecte messin, forment-elles un groupe dialectal? autant de
questions que Tauteur s'est refusé et à trancher et à poser. Son travail
nVst donc pas une source d'idées, c'est, comme tant d'autres,une simple
collection de faits, phonétiques d'abord (10-44), morphologiques en-
suite (45-74). Un court index termine le tout.
Il y a dans cette phonétique. du reste rigoureusement classée,quelques
observations contestables. A la page 43 par exemple, M.This dit que
le w allemand s'est conservé dans des mots comme ivep^ (guêpe), mais
se prononce-t-il v, comme dans l'allemand wespe ? Il y a aussi des
lacunes, et en revanche des explications inutiles de faits bien connus
(Voir celles qui concernent le X) empruntées souvent à des ouvrages
qui sont dans toutes les mains comme celui de Brûcke.
Mais ce sont là des vétilles. Le travail est dans l'ensemble utile et
intéressant, il dénote un esprit très méthodique, sinon très hardi.
F. B.
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n
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
(0
GÉNÉRALITÉS
£. Brissaud. — Histoire des expressions populaires relatives à Vana
tomie, à la physiologie et à la médecine, Paris, Chamerot, lX-348 p«
in-18. Cf. Revue des trad, pop. ,111, 347.
D'Arbois de Jubainville. — La langue latine en Gaule (dans Revue
des p. gallo-romans. 1, 16i et 264).
Horning et Gilliéron. — De V extension géographique des sons ch
(allemand), ch (français) et h,'], répondant aux sons français ys et yz
(daDS Revue des p. gallo-romans, I, 256).
Puitspelu. -— Pouacre, polacre, poulacre^ étymologie (dans Revue
des langues romanes, XXXII, 43).
S. Prato. — Les formules finales des contes gascons, languedociens
et catalans (dans Occitania, I, 36).
L. Clédat. — Le Nouveau Testament traduit au X/lï* siècle en
langue provençale, reproduction photolithographique du manuscrit
de Lyon, précédée d'une préface et d'une nouvelle édition du rituel ca-
thare (Paris, Leroux, 1888, XXV-482 p. in-8). Opinion de M. Chaba-
neau sur la langue de ce manuscrit : c Le manuscrit de Lyon présente
1. Dans le dernier numéro de la Remania (XVII, 320), M. P.Meyer
critiaue nos Noticea bibliographiques, sans avoir pris la peine de
lire les quelques lignes d'introduction qui en expliquaient le carac-
tère (V. Revue des patois, 1, 58). « Nous avons réuni, disions -nous,
toutes les indications que nous avions sous la main, sans essayer de
les disposer méthodiquement, et sans viser à réparer dès maintenant
les omissions qui peuvent être nombreuses. Ces notices bibliographiques
n'ont donc pas la prétention d'être complètes, elles n'ont que l'ambi-
tion de le devenir. Nous les compléterons, tout en les tenant au cou-
rant, dans les numéros suivants, de manière à faciliter la t&che de ce-
lui qui entreprendra plus tard une bibliographie générale des patois.*
Nous mettions donc à la disposition du public les notes bibliographi-
ques que nous avions prises pour notre usage personnel ; nous n'a-
vions aucunement la prétention de donner dès l'abord une bibliogra-
phie complète et î-aisonnée des publications sur les patois de France,
comme celle que M. Behrens publiait un' peu après l'apparition de
notre premier numéro, et à laquelle nous avons rendu pleine just'***
(Voy. Revtœ dcb patois, \, 139, et 287, noie 1). Nos notices, queh
modestes qu*elles fussent, ontd'ailleurs fourni à M. Behrens la mati
d'un petit supplément à son excellent travail. Comme nous av<
nous-même largement profité, dansnotre quatrième numéro, des r
geignements recueillis par M. Behrens, la réunion des notices de
quatre premiers numéros constitue aujourd'hui une bibliographie
peu près complète des travaux importants parus sur les patois ga
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 151
un grand nombre des traits dialectaux propres à la région qui com-
prend l'Aude et le Tarn, et partiellement la Haute-Garonne et rAriôge,
région qui est justement celle où les Albigeois étaient le plus répan-
dus. >
Paul Vœlkel. — Sur le changentent delenn (Berlin, 1888, 48 p. in-
4). Travail très étudié sur les conditions de vocalisation de /.
Sur le Salut à l'OccUanie traduil en cetit-sept idiomes, voy. un ar-
ticle de Suchier dans LiteratûrbUUt filr.,» romanische philologie^ mars
1888.
Aisne.
L*abbé Torlet. — Texte en patois de Sains (dans Revue des p. gallo-
romans^ I, 281).
Allemagne (Colonies gallo-romanes d*).
Sur la colonie française de Friedrichsdorf près de Francfort, voyez
la Tradition, W, 161.
A. Roque- Ferrier. — Les Provençaux d'Allemagne et le langage de
Pinacke-Serres (Wurtemberg), dans Ocdtania, 1, 5. — Article plein
de renseignements intéressants.
Alpes (Hautes-)
Fr. Pascal. — Sant Jan e les fuec de sant Jan dins les Aup (parla
dou Gapencès) dans X<m Felibrige, I, 73, 85. 100, 141, 149.
F. Pascal. — Vlliado d'Oumero (cant quatreii) revirado en i»'rla
dis Aup (Gap, Richaud, 1888).
romans, et nos lecteurs et collaborateurs y trouveront, croyons-nous,
la plupart des renseignements qui leur sont utiles avant d'entrepren-
dre une étude quelconque de dialectologie. Parmi les erreurs qui se
sont glissées dans le classement, forcément h&tif, de nos notices,
nous en avons rectifié quelques unes ; mais il en est plusieurs autres
que nous n'avons pas même cru nécessaire de signaler. Le poème
barcelonais, publié par M. Morel-Fatio, figure à tort sous le titre Ca-
talogne: ceux qui s'occuperont du dialecte catalan se rendront facile
ment compte de cette erreur en se reportant au numéro de la Roma-
nia auquel nous avons renvoyé, et notre lapsus ne trompera personne.
Quant au mélange des noms de pays et des noms de départements
dans notre classement alphabétique, nous l'avons expliqué, tout en le
regrettant, dans les lignes suivantes que nous nous bornons à repro-
C lire : « Nous avons été obligé, d*après les titres, de classer les pu-
I cations tantôt par départements et tantôt par anciens pays. Il en ré-
[ Ite que, si l'on veut savoir^ par exemple, ce qui a paru sur le patois
4 ! la Haute-Garonne, il faudra chercher à la fois à Garonne (Haute-)
{ à Languedoc. Si Ton veut connaître les publications sur les patois
< Languedoc, il faudra chercher non seulement l'article Lanauedoc,
1 lis encore les articles de tous les déparlements compris dans le Lan-
I edoc, et ainsi de suite. »
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152 REVUE DES PATOIS
Alsace.
L'abbé Simon. — Texte en patois de la Poutroye (dans Revue des p.
gallO'tomans, 1,201).
Sur le livre de C.This, dont nous avons donné ci-dessus un compte-
renduy voyez ZeUschrift fur romanùche philologiey XI, 259.
Ardèche
Vincent d'Indy. — Chanson de quête en patois du Haul-Vivarais
(dans Bévue des trad, pop., 111, 255).
Ariêge.
L. Lambert. — Le roi des poissons^ conte en patois de Belesta (dans
Bévue des langues romanes^ XXXII, 24).
P. Boulanger. — Chanson de Gaston Phœbus {dB,ïis la Tradition^ II,
23).
Béam.
G. Boulanger. — Cantique Béarnais de Notre-Dame (dans la Tradi-
tion, II, 189).
BoucheS'dU'Bhôfie.
F. Delille et F. Clément. — Sièis-Four, sirvente patriouli en parla
literàri d'Arle (Avignon f Roumanille,i887, 24 p. in-8).Gf. OccHaniot
1,52.
Poésie inédite d'Auguste Verdoty avec une notice sur ses ouvrages,
ÔB,nsOccitama, 1,71.
Catalogne.
J. Verdaguer. — Les fills del Canigô, avec traduction provençale
(dans Lou Felibrige, I. 173).
Charente.
L'abbé T...— Texte en patois de La Chaise, canton de Barbezieux
(dans Bévue des p, gallo-romans, 1, 281 ).
Charente-Inférieure .
P. Mar«ut, — !n jharbot de bouquet saintonghoué (Paris, Ghio^
Cî. Bévue des p. gallo-romans, I, 230.
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 153
Carrèxe.
Poésies en patois eT Argentan^ dans OccUania, I, 79. — Ce patoîB se
distingae en particulier par le maintien de Va comme finale féminine
au singulier et au pluriel des substantifs et des adjectifs féminins.
Côte-d'Or.
P. Lejay. — Le raton et la ratotle, conte en patois de Pontaiilier-
sur-Saône {à^ns Revus des p. gallo-romans^ I, p. i98).
L'abbé Rabiet; — Le patois de Bourberain (dans Revue des p, gallo *
romans, I, 241).
lyauphiné,
A. Roque-Ferrier. — Le langage dauphinois de Pinache-Serres en
Wurtemberg, Voy, Allemagne {Colonies gallo-romanes d').
Garonne (Haute-).
D' Noulet et C. Ghabaneau. — Deux manuscrits provençatix du
XIV^ s. contenant des poésies de Raimon de Cornet^ de Peire de LadUs
et fP autres poètes de l'école toulousaine (Paris, Maison neuve et Le-
clerc, 1888, LVI-259 p. in-8). — Ce livre, que nous avons déjà si-
gnalé, commence par une copieuse introduction, donnant tous les ren-
seignements utiles sur les deux manuscrits publiés, sur les trouba-
dours toulousains et sur leur versification. Après les poésies viennent
des notes, une étude grammaticale très précieuse et un glossaire. Il
résulte de Tétude grammaticale que la langue des deux manuscrits est
à très peu près celle des Leys d^amors. Le volume se teràiine par un
appendice (contenant le Doctrinal de trobar de R. de Cornet et la
glose de Jean de Castelnou sur cet ouvrage) et des additions et correc-
tions. Cf. Revue des L romanes, XXXIÎ, 46.
D' Noulet, — Œuvres de Pierre Goudelin, publiées sous les auspices
du Conseil général de la Haute-Garonne (Toulouse, Privât J 887; LVIIL
XX et 507 pages). — L Avertissement, — II. Notice biographique sur
Pierre Goudelfn, — III. Notice sur le buste et les portraits de Goudelin
(en télé du volume le portrait de Goudelin d*après le tableau de Nico-
las de Troy conservé au Musée de Toulouse). — IV. Bibliographie des
Œuvres de Goudelin. — V. Lb ramelet moundi, avec d'abondantes
notes. •— VI. Glossaire, « Afin de donner à mon glossaire, dit M. le
O*" Noulet, un caractère uniquement pratique, en conformité du pro-
§ imme qui m'était tracé, j*ai évité toute digression, toute trace d'é-
r Jition, non sans regretter d'avoir ainsi à renoncer à faire usage des
r berches longuement accumulées qu'un Dictionnaire raisonné de
l liome toulousain m*eût fourni l'occasion de produire. > Nous sou-
fc tons vivement que le Dictionnaire raisonné de Vidiome toulousain
G soit qu'ajourné. Il serait fort regrettable que M. le D' Noulet
a mdonnàt un projet qu'il est mieux que personne en état de réaliser.
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154 HEVDB DBS PATOIS
Grùûru.
Ulrich. — Textes de la HatUe Engadine (dans Archivio GloUol&gico
itoitano, VIII,129et263).
UérauU
L. Lambert. — Le petit mas, conte en patois de Montpellier (dans
Revue des langues romanes, XXXII, p. 35).
A. Roque-Ferrier. — Le conte de Jean de VOurs en patois de UonU-
pellier et en patois de Lansargues (dans Oceitania, I, 28).
E. Marsal. — Las Erbetas, cansou mount-peUèirenca (Moatp^ier,
Combes, 1887, 6 p. in-4). Cf. Occitania, I, 49.
J. Soulet. — Las Ajustas â Cela, pouème lenguadoeien dins lou
parla de Céta (Cette, imprimerie Cros, 1887, 16 p. in-8).
A. Tandon. — Fables, contes et autres pièces en vers patois de
Montpellier (2e édit. Montpellier, Renaud, 1813, XXIV, 200 p. in-8).
Pièce en patois de Bédarieux, dans Occitania, I, 86. — « C'est à
notre connaissance, dit M. Hoque-Ferrier, la première poésie bétari-
cienne qui ait été imprimée jusqu'ici. »
lUe et'Vilaine.
J. Gilliéron. — Patois de Louvigné-de-Bais (dans Revue des p>
gallo-romans, 1, 174).
Italie
G. de Gregorio. — Fonetica dei dialetti gaUo-italici de Sicilia
(dans Archivio glottologico italiano, VIII, 304 et 406).
Landes.
Arnaudin. » Contes populaires recueillis dans la Grande-Lande,
le Born, les Petites Landes et le Morensin. Paris, Lechevalier, XIII-
3(2 p. in-18. — C'est le volume que nous annoncions daos notre
avant-dernier numéro {Revue des patois, 1, 239). Il contient une étude
sur le patois grand-landais. L'auteur annonce la publication pro-
chaine de chansons populaires du même pays. Cf. Revue des Trad,
pop,, m, 125, et La Tradition, II, 62.
La Rebiste gascoune, journal populaire, paraît à Dax tous les deux
mois.
Liège,
Doutrepont. — No^ls en patois de Liège (dans Beoue des p, gc •
romans, I. 184 et 265).
Compte-rendu de l'article de A. Horning sur le patois de Liège (V
Revue des patois, I, 150)^ dans Revue des p, gallo-romans, I, 22^.
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r
NOTIGBS BIBLIOORA.PHIûnBS 155
Limousin.
A. Thomas. -— Poésies complètes de Bertran de Bom (Toulouse,
Privât, 1888, LII-212 p., petit in-8K — Dans cette édition accompa-
gnée de notes et d'un commentaire historique et suivie d'un glossaire,
M. Thomas a unifié l'orthographe et c s'est attaché à donner les formes
de ia langue provençale telle qu'on la parlait sur les frontières du
Lâmousin et du Périgord à l'époque de Bertran de Born. »
Loir-et-Cher,
L*abbé Pelle. — Texte en patois de Couffy, canton de St-Aignan
dans Revue des p. gallo-romans, 1, 202).
Lorraine,
Voyez ci-dessous, à Tart. Vosges, le compte-rendu du Bulletin de
la Société philomatique vosgienne,
Lot,
L'abbé Pouget. — Conte et dictons en patois de Sénaillac, canton
de la Tronquiére (dans Revue des p. gaUo-romans, l, 203).
Lyonnais
Sur Tadjectif possessif féminin en lyonnais, voyez les remarques
de W. Meyer dans Zeitschrift fur romanische philologie , XI, 149.
Puitspelu. — Dictionnaire étymologique du patois lyonnais. Le 2«
et le 3* fascicule (Damayat-Ponoman) sont dignes des éloges que
nous avons accordés au premier (Revue des patois, I, 137). Nous
reviendrons sur cet important ouvrage quand il sera terminé.
Le même. — Vadou en lyonnais (dans Romania, XVII, 287).
Marne.
L*abbé Adam.— Texte en patois d'Essart-lexrSézanne, canton d'Es-
temay idans Revue des p. gallo-romans, I, 205^.
Maurice (île).
C. Baissac. — Le folk-lore de Vile Maurice, texte créole et traduc-
<i^~ française, Paris, Maisonneuve, XIX - 466 p. in-8. — Cf. Revue
d 'rad. pop., III, 237, et La Tradition, II, 157.
Mayenne,
Ltin. — Notes sur le patois de Monljean (dans Revue des p. gallo-
ri ins, I, 172).
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156 REVUE DES PATOIS
Pas-de-Calais,
E. Edmont.— Nattas propres Saini-Polois (dans Revue de p. gaib-
romans, I, 289. — A suivre.)
Puy-de-Dôme.
L'abbé Saby. — Texte en patois de St-Romain^ canton de Satnl-
Anihème (dans Revue des p. galb-romans, I, 282).
Prusse française
Article sur les Remarks mi the Conjugation of the toaHonian Diakd
de J. StûrzÎDger, dans Revue des p. galto-romans, I, 225.
Pyrénées (Basses),
L'abbé Gasteig. — Texte et proverbes en patois des environs de Pau
(dans Revues des p, gallo-romans, l, 284).
Pyrénées Orientales,
Michel Aymar.— La formulàri de laspreguaris (Perpignan, 18S8),
livre de prières en roussiilonnais.
Rhône,
Devaux. — Etymologie de Ver y a du patois de St-Genù-les-OUièrei
(dans Revue des p, gallo-romans, 1, 261).
Saintonge, .
Eveillé (A). — Glossaire saintongeais des deux Charentes (Paris,
Champion, in-8, X-413 pages).
Savoie.
J. Gilliéron. — Conservation des consonnes finales dans le patois de
Bonneval, de Lanslebourg et de Séez (dans Revue des p, galio-romoMi
I, 477).
Savoie (Haute),
A. Constantin. — La Marion su on pommi, chanson en patoi ie
Thônes (dans La Tradition, IF, 56).
Le même. — Chansons de Joseph Béard (Suite), dans Revue a-
voisienne, 28« année, p. 30J et 333.
Pascaléin. — . Des mots savoyen, savoyard et savoisien (dans Re te
Savoisienne, 28« année, p. 325, 353, et 29» année p. 25 et 41).
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 157
Sur une nouvelle plaquette savoyarde, voyez Revue Savoistenne,
29« année, p. 149.
Semelnférieure.
L'abbé Lebarq. — Texte en patois de Hautot-Saint'Sulpice, canton
de Doudeville, avec variantes de Fécamp et d'Offranville (dans Revue
des p. gallo-romans, l, 286).
Somme,
Ph. Riquebourg. — Texte en patois de Cayeuœ, canton de Moreuil
(dans Revue des p. gallo-romans, I, 287).
Suisse,
Voy. Vaud {Canton de).
Tarn,
Aug. Fourès. — Les Grilhs (Paris, Maisonaeuve et Leclerc). Cf.
Revue des langues romanes, XXXII, 104.
Var.
Maurice Viei. — Recherches étymologiques sur les noms propres des
habitants d'Hyères (dans Hyères-joumal ,1888).
Vaucluse.
F. Gras. — Le romancero provençal (Paris, Savine). Cf. Revue des
langues romanes, XXXII, 104.
Vaud {Canton de)
Sur « Odin, Elude sur le verbe dans le patois de Blonay,n Voy. Lite-
raturblatt fur germanische und romanische philologie, février 1888.
Vosges.
Parabole en patois de Gérardmer, daos Parabole de VEnfant
Prodigue en patois divers, réimpression Favre (Paris, Champion),
p. «.
ichard. — Extrait d'un glossaire des différents patois en
us je dans le département des Vosges (dans Mélanges sur les
la gués, Paris, 1831, p. 117).
e même. — Liste en patois de Dommartin près de Remire-
m 2t de 309 mots proposés pour être traduits en patois (dans
M ^ anges sur les langues, Paris, 1831, p. 137).
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n
158 BEVUE DES PATOIS
Jouve. — Epkre en patois^ adressée par les habitants de Ge-
rardmerau ministre de l'intérieur en 1809 (Remiremont, 1866.
— in-12).
Le même. — Recueil nouveau de vieux noëls en patois de la
Meurthe et des Vosges (dans Mémoires de la société d'archéologie
lorraine, 2« série, t. IX).
Le môme. — Chanson en patois vosgien (Epinal, 1876).
Thiriat. — La vallée de C leurie {Remiremoni, 4869).
Le livre de L. Adam « Les patois lorrains » (voy. Hevue des PcUoù,\,
p. 151) contient des textes en patois des localités suivantes des
Vosges : Sainte-Barbe, page 402 ; Landaville, p. 404 ; Docelles, p.
410; Val-de-Champ près Bruyères, p. 416; de ThoIy,p. 419; Va
gney, p. 426; Gérardmer, p. 429 ; Charmois l'Orgueilleux, p. 434.
F. Brunot. — Légende en patois de la Bolle (dans Revue des
patois, 1, 126).
Le chanoine Hingre. — Complainte en vieux patois de La
Bresse, Vosges (dans Revue des patois, 1, 241).
[Le XIII* bulletin de la Société philomalique vosgienne (1887-1888),
qui vient de paraître à Saint-Dié(Humberty imprimeur), contieot diffé-
rents renseignements intéressants pour Tétude des patois locaux.
Notre collaborateur, M. le ohanoine Hingre, y a noté les « cris et
chants traditionnels des Patres de la Bresse. > C'est un document de
plus fourni à ceux qui voudraient compléter ou contrôler les travaux
que M. H. a déjà publiés sur ce patois, grâce à lui bien connu aujour-
d'hui.
Ajoutons, bien que ceci sorte uo peu de notre sujet, qu'il y a parmi
ces chants étranges une petite ronde que sa grâce recommande aux
amateurs de poésie populaire.
Page 291 du même recueil, nos lecteurs trouveront un très impor-
tant travail de M. Gaston Save sur le costume lorrain. Nous n'avons
pas à considérer Tintérêt historique de ces recherches, mais elles nous
fournissent à nous une très précieuse énumération de mots peu con-
nus qui désignent ou désignaient dans les diiïérentes localités lorrai-
nes toutes les parties du costume, de'la bambtllotte (gland du bonnet)
au sârd'keu (soulier).
M. Save, qui n'est pas un linguiste de profession, mais un ar-
tiste de talent et un archeologue.de passion, aurait dû s'abstenir peut-
être de quelques conjectures étymologiques peu fondées. La nomencla-
ture et la description des objets suffisait à rintérêt.
Cette nomenclature paraît, du reste, fort complète. M. Save en a
recueilli les éléments non seulement dans ses excursions, mais dans
des documents conservés à la Bibliothèque de Nancy et qui méritent
d'être énumérés:
10 Un recueil de 265 mémoires originaux provenant de l'enquêf de
r Académie de Stanislas (1877) et qui n'ont pas tous été utilisé*" i^
341-346) ;
2o Les mss. originaux d'une enquête de 1808 sur le patois de r-
rondissement de Saint -Dié ;
3o Une étude de 1778 sur les mêmes patois, accompagnée de t( ^s
en vers et en prose ;
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NOTICES BIBLIOGRÂPHIOUES 159
4« Uq glossaire lorrain en fiches par Lerouge (326-329) ;
5*> Un glossaire de quelques patois lorrains par Gérard (330-340) ;
&" Des observations sur les patois lorrains par Tabbé Jeaunin (no
768).
Des indications éparses dans tous ces recueils, M. Save a tiré une
foule de curiosités. Malheureusement les noms relevés ne pourront
servir qu'à compléter dans l'ensemble les vocabulaires lorrains, ils ne
fourniront aucune indication linguistique précise. Pris pêle-mêle dans
difTérents patois, ils ne se rapportent à aucun d'eux en particulier et
il ne faudra par chercher dans leurs formes des renseignements pho-
nétiques.
Tel quel cependant Tarticle de M. Save est encore un document,
Don-seulement pour les historiens, mais pour les lexicologues.] F. B.
Wallon.
Nous avons signalé {Revue des patois, I, 238) le compte- rendu qu'a
fait M. Wilmotte du Poême^ moral publié par M. Gloetta. Une polémi-
que s'est engagée à ce sujet entre l'éditeur et le critique, dans Rotna-
nia, XVII, 306.
Yonne.
Comat. — Dictionnaire du patois en usage dans le centre du
département de V Yonne (dans Bulletin de la Société archéologi-
que de Sens, 1851, page 296).
Jossier. — Dictionnaire des patois de i Yonne (Auxerre, 1882.
— in-8, 119 pages).
Ch. Moiset. — Les anciens noëls chantés dans les pays qui for-
ment aujourd huile département de V Yonne (Auxerre, Rouillé. —
Extrait du Bulletin de la Société des Sciences de C Yonne) Cf.
Bévue des trad. pop., II, 479.
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1
CHRONIQUE
— Dorénavant, au lieu de donner le dépouillement complet des p^
riodiques français consacrés aux traditions populaires, dépouillement
qui nous prenait malheureusement trop de place, nous nous borne-
rons à signaler dans les Notices bibliograpkiqueê les articles de ces
périodiques qui intéressent directement les études dialectologiques.
— Enquête sur let patois de la région lyonnaise, — Aux listes de
collaborateurs que nous avons déjà, publiées (Voy. Revue des patois^ I,
p. 6, 80, 160), il Faut ajouter les personnes dont les noms suivent :
F.Bonnardot, archiviste-paléographe; F. Brunot, professeur à la Fa-
culté des Lettres de Lyon, pour les patois de Plainfaing et de la Bolle
(Vosges); Hingre, chanoine à Saint-Oié, pour le patois de la Bresse
(Vosges) ; Larue, instituteur à Neuvy-Grandchamp (Saône-el- Loire);
Tournery, à Petit-Albergement (Ain) ; Vernel, à Aubenas (Ardèchc);
Robelet, à Thoissey (Ain) ; Hermand, à Villard-Julliendsère;; Possoz,
à Séez (Savoie) ; Fermond, à St-Donat (Drôme),
Le gérant :iE. Vieweq.
Lavai. — Imprimerie E.JAMIN, 41, rue de la Paix.
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i
2* ANNBK. N» 3. JUILLET-OCTOBRB 1888
^W RECUEIL TRIMESTRIEL ^^
CONSACRÉ A l'Étude des patois
KT A>CIENS DIALECTES ROMANS DE LA FRANCE
RT DES RÉGIONS LIMITROPHES
PUBLIÉ PAR
L. CLÉDAT
PROFESSEUR k LA FACULTÉ DES LETTRES DE LYON
PARIS
F. VIEWEG, Libraire-Éditeur
(R. BOUILLON KT E. VIEWEG, Successeurs)
67, Rue de Richelieu, 67
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SOMMAIRE DU PRÉSENT NUMÉRO
I. — E. Julben : Quelques mots de la langue vulgaire chez
les agronomes latins i 61
II. — Hingre : Grande complainte en patois vosgien (^sniie) 161
III. — Fr. Bonnardot : « Tant mieux! Tant pis! » dia-
logue populaire en patois de la plaine de Beaune, . lîrt
IV. — F. Fertiault : Conte de VAunis 19!
V. — E. Philipon : Le patois de Saint-Genis-les-Olliéres et
le dialecte lyonnais (suite) \%
VI. — F. Mistral : La chèvre de maître Raphaël, conte en
patois de Maillane 21S
VII . — L. Clédat : La chanson du Pauvre Jean, en patois des
environs de Pèriguev^, avec musique 2î'
VIII. — Vwxis^Qhx: Rôffolesinpatuais liyonnais (Jl] *3?&
IX. — NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES. Comptbs-rbndus
de : Victor, Phonetische Studien ; Mîtiet, Etudes
lexico graphiques sur l'ancienne langue française;
Baudouin, Glossaire du patois de la forêt de Clair-
vaux ; Constantin, Recueil complet des chansons
patolses de Joseph Béard, etc 2ÎT
X. — Chronique 240
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÈDAT, ,
professeur à la Faculté des Lettres de Lyon.
Il sera rendu compte de fous les our rages dont la rédaction aura reçu
un double exemplaire.
Prix d'abonnement à la REVUE DES PATOIS :
FRANCE 15 francs
UNION POSTALE 17 >
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QUELQUES MOTS DE LA LANGUE VULGAIRE
CHEZ LES AGRONOMES LATINS
Les Romains qui ont écrit des traités d'agriculture
ont montré autant de prétention au beau langage que
les orateurs ou les historiens de leur temps. Ils parlaient
la même langue, ils avaient été instruits par les mêmes
maîtres, ils s'adressaient au même public. Seul, le vieux
Caton, qui vivait dans un âge encore peu cultivé et se
piquait de mépriser les savants, semblait devoir faire
exception à la règle commune ; mais le traité qui porte
son nom a été rajeuni après sa mort; il a été ramené à
des formes et soumis à des lois qu'ignorait le rude
censeur. Les agronomes latins s'exprimaient donc tout
autrement que ces paysans dont ils s'occupaient et qui
ne les lisaient pas : ils parlaient des occupations de la
campagne avec le style des hommes de la ville-. Mais,
quelle que fût leur passion pour le langage poli et raffiné,
ils ne pouvaient toujours la satisfaire pleinement; il y
avait des choses que les rhéteurs et les grammairiens
n'avaient pas nommées, qu'ils ne connaissaient pas,
qu'ils étaient bien loin de soupçonner. Quand un terme
manquait à la langue littéraire, il fallait, bon gré, mal
gré, le demander à la langue rustique ; on ne présentait
cet intrus, ce déclassé, qu'avec des précautions infinies,
mais enfin on le présentait, et la nécessité lui faisait
une place quelquefois importante. Aussi on a pu relever
dftns les traités d'agriculture un grand nombre d'expres-
sions qu'on ne trouve pas ailleurs ou seulement dans
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162 REVUE DES PATOIS
les inscriptions. Ce sont les premiers vestiges d'un
idiome encore méprisé, la première manifestation d'un
patois qui donnera naissance aux langues novo-latines.
De bonne heure, ceux qui ont étudié les origines du
français ont tourné leurs regards de ce côté ; ils doivent
beaucoup aux traités d'agriculture. Mais si patientes,
si consciencieuses qu'aient été leurs recherches, on peut
encore je crois, glaner après eux. Je voudrais indiquer
ici quelques mots qui semblent leur avoir échappé et
qui se sont maintenus dans notre langue.
On fait généralement venir guéret de « vervactum » ;
cependant cette étymologie est contraire aux règles or-
dinaires de la dérivation ; la disparition de v dans le
groupe rv ne s'explique pas. On échappe à cette grave dif-
ficulté en rattachant le mot à vëtèrètum (*) qui est souvent
employé par les agronomes et a exactement le sens que
« guéret » a dans notre prose. Ainsi Columelle dit, (I, 3) :
« Ideoque postreges exactos Liciniana illa jugera... ma-
jores quœstus retulere quam nunc nobis prœbent am-
plissima vetereta. » Il a môme déjà le sens très étendu
et très général qu'il a pris dans la poésie; ainsi le même
auteur dit encore (II, 10): « Si veteretum erit in valle
situm. » Cf. même livre, 12.
Le mot français voie a un sens spécial dans quel-
ques expressions toutes faites. Ainsi on dit: une voie de
charbon, une voie de bois, etc. Pour celui qui emploie
le terme, c'est le nom d'une mesure. Littré cependant
le rattache à via chemin, avec lequel il n'a aucun rap-
port de sens ('), bien que la dérivation soit régulière.
(i; [Il est beaucoup plus difficile de tirer guéret {guarait dans la
Gh. de Roland) de veteretum que de vervactum- Les mots en etufn
ont passé en franijais sous une forme féminine en aie: « saulaie,
aunaie ». En supposant une substitution de suffixe, iWwm pour etufn,
on obtiendrait Dien la forme actuelle guéret; mais l'orthographe
ancienne guarait exige un mot latin en actum. Le rapprochement
entre veteretum et guéret est d'ailleurs intéressant]. L. G.
(2) [Il y a un rapport de sens assez naturel, et que Littrè indique :
« ce qui peut être porté dans un seul voyage. »]
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JDLLIKN. — LA LANGUE DES AGRONOMES LATINS 163
Tout devient clair et logique, si on remonte au mot
latin vèhem, qui était le nom d'une mesure, mais d'une
mesure variable, parce qu'elle indiquait le contenu
d'une voiture. Ainsi Columelle lui donne différentes
valeurs : pour le fumier, dit-il (XI, 2), « vehis autem ster-
coris una habet modios octoginta. » Elle varie même
avec les différents bois (XI, 2): « Materies si roborea
est, ab uno fabro dolari ad unguem per quadrata débet
XX (il s'agit de pieds); haec erit vehis una. Pinus autem
V et XX pedum œque ab uno expeditur. » L'auteur
continue cette énumération et ajoute: « atque omnes
hae mensurae similiter vehes appellantur. » (Cf. II, 149).
On ne peut rien trouver, ce me semble, qui explique
mieux le sens du mot français, ni qui satisfasse mieux
aux exigences de la dérivation (*). L'étymologie me
paraît incontestable.
Il n'en est pas de même de celle que je proposerais
pour le mot enter. Je ne la donne que comme une hypo-
thèse, mais cette hypothèse est au moins plus vraisem-
blable que celle qui a prévalu. Le mot classique qui
désignait cette opération agricole était inserere; quand
les gens instruits faisaient usage d'un mot aussi fran-
chement latin, est-il possible que les paysans se soient
avisés de recourir à un mot grec ? C'est . ce qu'ont
cependant admis Diez et Littré : suivant eux, ce terme
vient du grec âjAçurov, qui serait devenu en latin
impota, mot qu'on ne trouve nulle part dans ce sens,
même dans le dictionnaire de Du Cange. Ne semble-t-il
pas plus légitime de le faire venir de amùem, qui signi-
fiait « perche, branche. » Columelle, (IX, l)dit: « Deinde
per transversa laterum cava transmittentur amites, qui
(1) [Pour iivQT voie diQvehem, il faut supposer une forme populaire
eu a, 'veham^ et admetlre pour Ve bref de ce mot la même transfor-
mation exceptionnelle que dans meam qui a donné le vieux français
« meie, moie ».]
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164 REVUE DES PATOIS
exîtus ferarum obserent. » Horace (Epod. 2, 33) l'avait
déjà employé dans le même sens:
Aut amite levi rara tendit retja
Turdis edacibus dolos.
L*élymologie, satisfaisante pour le sens, ne Test pas
pour la dérivation; mais on sait avec quelle facilité la
langue vulgaire formait des verbes tirés des noms et
quelle prédilection elle avait pour les verbes en are. Un
verbe amitare, qu'on trouve aussi peu qu'impota^ mais
qui est plus légitime et plus vraisemblable, a pu donner
ente, comme piscari a àonné pêche ^ qui n'a point de
correspondant en latin. Il n'est pas impossible d'ailleurs
que la langue vulgaire qui altérait volontiers les finales
ait eu, à côté de amitem^ une forme amitam comme elle
avait sementiam à côté de sementem.
Le grec, auquel on a décidément recours dans les cas
embarrassants, a fourni encore une autre étymologie
non moins contestable. Le mot serpillière qui, d'après
Littré, désigne « une toile grosse et claire qui sert à
différents usages et entre autres à emballer les
marchandises » viendrait, d'après le même auteur, de
^7)pajjL7:£>.tvoc, feuille morte : c'est la couleur qui aurait
fourni le rapport entre deux idées aussi éloignées. Il
n'est pas de ceux qui frappent ; en dépit des intermé-
diaires que Littré cherche à établir, tout cela, je le
crains, paraîtra étrange et bizarre. Les agronomes
latins connaissaient un mot bien plus voisin du nôtre
par le sens et par la forme, c'est le mot scirpictda
(qu'on écrivait aussi sirpiculaei surpicvlà). Il désignait
un grossier tissu de joncs dont on faisait des paniers,
des nattes, des corbeilles à fleurs fVarr. de Re R. II, 2 ;
Colum. X, 30S . Plante, Capt. IV, 2,37 ; Pomponius chez
Ribbeck, II p. 243). Le mot n'appartient pas seulement
à la langue vulgaire ou comique, car Properce (IV,
2,40) l'emploie aussi :
Sirpiculis medio pulvere ferre rosam.
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i
JULLIKN. — LA LANGUE DES AGRONOMES LATINS 165
Serpillière, qui représentait chez les anciens comme il
représente chez nous un tissu grossier, vient de scirpicula
par la forme régulièrement dérivée scirpicidaria.
Ces exemples, recueillis au hasard des lectures, mon-
trent quels services pourraient rendre encore aux langues
issues du latin les ouvrages agronomiques. Malheureuse-
ment, nous n'en avons pas d'éditions faites dans un esprit
vraiment critique, et on sait quelles facilités on prenait
jadis avec les textes, combien on était prompt à changer
tout ce qui paraissait étrange ou contraire à l'usage
ordinaire de la langue. Je ne doute pas qu'une révision
attentive des manuscrits ne permît d'augmenter la liste
déjà étendue des mots rustiques qui ont survécu. Les
patois surtout profiteraient de cette étude ; plus sem-
blables au latin rustique, langues vulgaires comme lui,
ils en ont mieux conservé les éléments. C'est une obser-
vation qu'il est facile de faire. Pour ma part, quoique
je sois fort peu familier avec les idiomes. populaires, il
m'est arrivé souvent de ne comprendre la langue des
paysans du Dauphiné qu'à travers celle des paysans ro-
mains. Il y a là, ce me semble, une veine, non pas
nouvelle, mais bonne encore à exploiter. La science de
la syntaxe elle-même, si corrects que veuillent ôtre les
agronomes latins, ferait là plus d'un profit. Des phrases
comme celle-ci qui est de Varron (De Re rust. II, 2)
« Cum calores aut frigora se fregenint » prouvent bien
que notre manière d'exprimer le passif par un verbe
pronominal remonte à une haute antiquité ou plutôt
qu'elle a toujours existé dans la langue populaire. A
force de vivre avec les paysans, les lettrés subissaient,
sans s'en douter, l'invasion de leur idiome.
Em. Jullien.
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GRAN COMPIANCE
Fâte è vie patoi de Lai Bresse khu lai vie dé
Frbre JEUSÈPHE
lé sain brmite dé vètron
(Suite)
M6-ce que l*Ermite feu trova dô sai heute.
49
Dépeu qu'el a fieu de méfiance
Êne ou douse anaue on sena
Qu'ô ne sai ca mi sai demoûrance
Né lai vie qu'el pieu mwôna.
Dée vé dècwaché lai lemêre
Et lai mate i hau chandlé,
Dreûvi pou nos le fâre ai 1ère
In live das marwae dé lé.
50
El iawi dô i vilaige
Ine airée et geinge kértiè,
Çou que ieu dire, tô brauve et saige
Sevan lai mote das anciè.
40-2. j4waue-année,8e dit concurramment avec ônaue, Sena-soiiner
a la rad. siè quand celui-ci porte l'accent tonique \ Té siène-Xu
sonnes.
49-5 Dècwaché-dëcoxLyr'iT, c'est-à-dire dérocher, manière de parler
tout à fait semblable à celle de rfe-cowrnV. I/emdre-lam inaire,
clarté, et non lumière en général, que se dit jô-jour, comme les
ténèbres neû-nuit.
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r
GRANDE COMPLAINTE
Faite en vieux patois de La Bresse sur la vie de
Frère JOSEPH
LE SAINT ERMITE DE VENTRON
(Suite)
Comment Fr, Joseph fui trouvé dans sa hutte.
49
Depuis qu'il est hors de suspicion,
Une ou deux années ont sonné
Qu'on ne sait pas encore sa demeure
Ni la vie qu'il peut ?nener.
Dieu va découvrir la luinière
Et la mettre au haut chandelier ,
Ouvrir^ pour nous le faire lire^
Un livre des jnerveilles de lui.
50
Il y avait donc au village
Un solide et vrai chrétien.
Ce qui veut dire, tout probe, pieux et sage,
A la façon des anciens.
49^. Chandlé-hdiwi chandelier en l)ois et à pince qui portait les
bandelettes de hêtre à éclairage appelées Lemôre.
50-4. D'J-donc, a Tinconvénient de signifier encore dans^ dès (avec
que), et dent.
50-2. Geinge-8^in, non dénaturé, non frelaté, pur et sans altération
de sa bonne essence primitive, lat. Genuinus.
50-4. Sôtan lai m(5/e-suivant la mode, à la façon habituelle.
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168 BEVUE DES PATOIS
D'ène fainile tô-la khêriée,
Jean-Jàque Valrôfe ta se bwô nô,
El n'é deukhi ène airiée
Que de sai rligion n'a rai senô.
51
Donte ène fwé que le brauve Valrôfc
Sôkhèle aipre das khtérbi,
El sôrprô l'Ermite dô se khôfe,
Et ti doussebiè-n-ébauLi,
L'in, dé wôre vou-ce que se rètate
L'ôme dasdiém«>ge si pô kenu,
L'aute d'ete pri dô sai cwachate,..
Ma dehô las chose pwa le menu,
52
Jean-Jâque oue ène voi que térlande
Parmeu lai bihe in be chan.
Tô-t-èjâli, el se démande
Se ce n'a camiquique bérgan.
È jèdan nieu las arae,
El i dèmale âque dé devO :
« Bérgan né chante rô de pwarae,
Qu*el se di, vé-t-ô wôre in pô. »
53
Lé veici pre d'ène caibnate
Qu'ène piékhe feumàe pâkhe lé ta ,
50-5. Khêrié (.s'<?>s'Hcarter bien loin. Les uds disent uue celle
famiUe était originaire de la Suisse, les autres de la Lorraine
allemande. Elle a perdu le souvenir précis de son origine.
50-6. Bwn nô, le nom vrai et officiel, par opposition au surnom
ou sobriquet.
50-7. Aên>V?race, descendance ; nature, naturel, v. fr. De bonne
aire-de bonne nature, de bonne race.
50-8. Senô^ adv., qui se prend adjectivement, et veut dire : sans
cela^ sans la chose en question, sine hoc.
51-1. Sôkhela^ forme diminutive de 5e«c/ie-cheicher lentement cà
et là qui correspond au b. lat. Sorire, à Tall. Sùchen^ à Tangl.
Seek, etc. Khtérbi-peiMs arbres brisés et morts ; ail. Sterben-
mourir ? .Çfrrt:«^//7-hérissé en forme de buisson? Ital. 5<tf?7>o-brous-
saille ?Lat. .SVtVp^-racine î d'où ^jciarôare-ren verser, fr. Extirper f
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HINGRE. — COMPLAINTE VOSGIENNE 169
D'une famille venue là de loin,
Jean-Jacques Walroff était son propre nom.
Il en est sorti U7ie lignée
Qui de sa religion n'est pas dépourvue,
51
Donc, une fois que le brave Walroff
Cherche ça et là des arbres morts.
Il surprend l'ermite dans son chalet,
Et tous les deux bien étonnés,
Uun^ de voir où se réfugie
L'homme des dimanches si peu connu.
L'autre, d être pris dans sa cachette,..
Mais disons les choses par le menu.
52
Jean-Jacques entend une voix qui fredonne
A travers la bise icn beau chant ;
Tout en émoi, il se demande
Si ce n'est pas encore quelque brigand.
En tendant mieux V oreille
Il y distingue quelque chose de pieux ;
c Brigand ne chante rien de pareil,
a Se dit-il, va-t-en voir un peu. »
53
Le voici prés d'une cabanette
Dont une fumée bleuâtre perce le toit,
51-8. KAô/'^-cyiaume. cbaumine, chalet, habitation champêtre toute
primitive, habitation d'été sur les sommets. V. fr. Hooe; b. lat.
Ho fa, Iloha, Hove, Hobe, etc : anc. sax. Uofe; fini. Hove; flam,
lùfce ; lomb. liove ; arabe et hébr. Havah-
Ô1-5 Rètata (séj-se réfugier ; voir Rètu, 45-8.
.')2-l. Téi'landa-fvedojïner, chanter longtemps la môme chose. Il
touche à Térlauda, comt. Landdiy Jura Zan(2é-battre la campagne.
52-5. Jede-joindre ; jède las arac-dresser, joindre les oreilles,
nage prise du cheval dont les oreilles se dressent et se rejoignent
our mieux écouter.
53-2. PiV, êA^^-bleu, v. fr. Pers, perse.
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170 REVUB DBS PATOIS
Ma el ne trôve eukbe né meussate
Pou Tôtraue d'aucun cota.
El fâ ène khâde aute dou brance,
Hblùte sô rô dire, et rkénô
L*ôme que li rirâce lai rmôbrance,
I môté, d'insain ai hnô.
54
El prô piaihi, ène menée,
Di kbcoùta et di khpiyé ;
Et dô que, sai cantique fînée,
L'Ermite se rbôte i périé
Déconte se feû que khpétie
E kbtian lai feumâe pwa hbron,
Lé bwô hlùnou s'èhaidie
Dé hwa traiviê lai tioûhon :
55
« Jène ôme, dreûve Teukhe dé te-n-auhôce
€ Ai-y-in que n'é mi veni trô hau
Pou le piaihi de fàre lai kènekhôce
a D'in kértiè si c5me el fau ! »
— a Bénian sinse-vôs ai cwôraige ! »
Rèpon le jène ôme ; vos wayi
€ Qu'i n'a qu'ène sèle dô me raéfhaige ;
« Perni-la, et se vos khaufyi. •
56
Lai soûle et fameuse khayére
Qu'el perzôte si galanmô,
53-3. Meussate-pRsssige étroit pour se glisser, pour se meussié,
V. fr. se musser, comme une souris.
53-5. Khâde-fente étroite, ouverture en long très étroite ; khadesse-
brèche (par ex. dans la denture;. kW.Schade, et Scheide,
53-6, if6/û^è-observer curieusement à distance.
58 8. 5am-saint, veut dire aussi toute représentation par le dessir
et la sculpture.
54-2. Khpiyé, quoique identicrue matériellement ù épier, n'en a p^s
le sens particulier et défavorable.
54-3. Cantique a été féminisé par analogie.
54-4. Se rbôte i périe-ae remet au prier.
54-5. Khpëtié {té kh2)ètie)-i)èiiilei\ veut dire aussi répandre et dis
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HINGRE. — COMPLAINTE VOSGHENNE 171
Mais il ne trouve porte ni étroit passage
Pour l'entrée d'aucun côté.
Il fait une séparation entre deux branches.
Observe sans rien dire, et reconnaît
L'homme qui lui retrace la ressemblance,
A l'église, d'une statue à genoux,
54
Il prend plaisir, un certain temps y
A l'écouter et à le considérer;
Et lorsque, son cantique fini,
L'Ermite se remet à prier
A côté de son feu qui pétille
En jetant la- fumée pour bouffées.
Le bon observateur s'enhardit
De crier à travers la cloison :
55
t Jeune homme , ouvre la porte de ton habitation
« A quelqu'un qui n'est pas venu trop haut
t Pour le plaisir de faire la connaissance
a D'un chrétien si comme il faut ! »
— « Bienvenu soyez- vous en visite !
« Répond le jeune homme; vous voyez
a Que je n'ai qu'une chaise dans mon ménage,
f Prenez- la, et chauffez-vous ! »
^&
La seule et fameuse chaise
Qu'il présente si courtoisement,
tribuer par petites parcelles, comme le Wall. Spiter, l'Angl. Spalter;
le V. fr. disait 5peci«r mettre en petites pièces»
54-6. JT^ron-jaillissement, bouffée, éruption, flot. etc. Celt. JBorn;
Ail. anc. et mod. Born, Burn, Brunn, Brunno, Brunnen^ etc. —
Hbron a conserTè la prép. e, ex qui exprime mieux le sens radical.
5i-7. Hlûnè^^i syn.de Hblûtè, Norm. Luné; bret. Lugna,
>6-3. /nse prend aussi très bien pour quelqu'un,
•6-5. jB«'«ïa«-bien venant, v. fr. hiem-teignant ; c'est une formule
( ligatoire envers un arrivant qu'on n'a encore jamais reçu ou qu'on
I L pas reçu depuis longtemps; on dit en guise d'aimable reproche :
J faureu vas fàre hénian-W faudrait vous faire bienvenant !
1 nvenu I
6-1, Khayérese dit aussi sèle^khianjùre, aikhianjùre.
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172 BBVUB DBS PATOIS
Ce n'a qu'ène grosse vilaine piére
Pôsaue 16-Ia mèchaukmô.
Pré di feù Jean-Jàque s*aikhéte
Sô fàre mi di tô le facenou ;
Et de lètùneniô vou que ça le khéte
El demoûre ène bénêe possoii.
57
\!à el rprô cwôran le discoOr#*,
Khlaqiie dé se fàre ai-y-espliquè
Mô-ce que sô rô et sô secoure
Ine ôme jue insi dé vequè.
Frère Jeusèphe, que ne sai mi feinde
Né ca penre d'as fau dètô,
Se cond*khô dé H dèpeinde
Lé pu grô, se ne mi le tôrtô.
58
Même sai gèle li feu motraue.
El le mwône déconte se khôbe tron,
Rote lai khcwOkhe que freume l'ôtraue,
Et, l'ai jOe raileman kbu se fron :
tf 0 n'i se né vô né pieuge ;
« Et s'el i geale, c'a tôti,
« Aivô me bondieu et mai ieuge
a Ije i so è pairaidi ! »
59
Jean-Jâque érviè khu se fauteue.
Et dô le fon di tieu tôché
56-Ô. S'a/A/ie^è-s'asseoir, s'entremêle avec ses syn- S'aikhaire ei
^'aikhayé.
5f>-f>. Facenou, oii^e-façonnier, qui fait des façons exagérées, in-
tempestives.
56 8. Pos.soUf oû5e-pensif et silencieux. V. fr. Pensieu, Pensieux ;
prov. Pensiu,
57-2. Khlaque-By'i^Q, passionné Angl. StoMC/i-in.!lination. Irl. Slu-
caim-avaier.
57-3. Sô rô-sausrien, ou riens, avec le sens de res-
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HINGRB. — COMPLAINTE VOSGIENNE 173
Ce n'est qu'une grosse (et) vilaine pierre
Posée là n'importe comment.
Près du feu Jean-Jacques s'assied
Sans faire aucunement le difficile ;
Et de Vétonyiement où ça le jette ^
Il demeure un instant pensif et silencieux.
57
Mais il reprend bientôt le discours.
Avide de se faire expliquer
Comment sans rien et sans secours
Un homme peut ainsi vivre.
Frère Joseph, qui ne sait pas feindre
Ni prendre de faux détours,
Condescend à lui dépeindre
Le plus gros, si non {ne pas) le tout.
58
Même son gîte de nuit lui fut montré.
Il le mène à côté de son tronc creux,
Ote Vécorce qui ferme Ventrée,
Et, la joie éclatant sur son front :
tt On n'y sent ni vent ni pluie ;
a Et s'il y gèle^ cela ne fait rien;
« Avec mçn crucifix et ma vierge
a J'y suis en paradis ! i>
59
Jean- Jacques revient sur son fauteuil.
Et, au fond du cœur touché,
57-4. Juyè'Xn. à m., jouir, ne veut dire que pouvoir, venir à bout
de... Il a les pers. caracl. de l'ind. pr. et par suite le fut. et cond.
homoph. avec les mômes de jé-jouer.
57-7. Se condkhôfi'de-se prêter à..., un peu malgré soi; Amyot :
i Se condescendirent à le suivre. »
58-3. Rôta- oier. Le simple, qui serait ota, n'existe pns. Feurma-
ermer fait freumB.vL\ pers. caraclôristiquesde l'ind. pr., au fut. et au
ond.
58-4. Railemè (ratlèmeyhrxWeT, se refléter, etc.
58-6. Ça <da-c'est tout un, cela n*y fait rien, n*importft; Froissart:
C'était pour lui tout un. »
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1
174 REVUE DES PATOIS
Se khtiore das larme ai sas eue
Qu'el ne pieu raissêre dé toché.
a 0 ! khcoûti me, pore et bwô Frère !
a C a-t-ène folie dé demoûra
a Tô-ci dô-d-ène te misère 1
« Dé khùre vos i périra 1 »
60
— « Vos ate braumô dô l'èreûre !
« Khu çou que vos pwa si airou
M Bôti-me in po pu de ferveùre,
a I srâ Tome lé pu eûrou.
« Mé-n-aifàre a raisônaue,
« Peusqu'i Ta de rèkhe èkhayé
a D'eviè to de même que d'ônaue,
« Et que biè-n-àhe i n'a juyé. »
61
Ène si khcàbreûsse existence
Fâ le sujè d'in gran dèdu ;
Ma rine i piê sai lôquence
Tan Taute ai se-n-idée tiè du .
Jean-Jâque, pou quitè TErmite,
Lé tainé si pérhanmô
Dé 11 rôn'de ai se tô visite,
Qu'el n'obténé Tègaigemô.
Mô-ce que Frère Jeusèphe feu ai cwôraige aichi Jean-
Jàque Valrôfe.
62
Lé busnè rvéni de Forgôte,
Dô se tieu ne bote pu dé rwala
59-3. Khtiôre-éclore, se dit aussi du fait de ne pouvoir plus retenir
ses larmeSf delà nue qui finit par se fondre en pluie. Comp, h. écluse.
59-4. Raissêre, ou JRaw^ept-suivre à la tâche, au fur et à mesarf
59 5. J.J. Valroff cesse de tutoyer Fr. Joseph à cause du resp '^
dont il est pénétré après ce qu'il vient de voir et d'entendre.
60-1. iîraMWÔ-beaucoup, est commun au v. fr. et à tous les gat is
de France.
60-2. Ptoarc-paraitre, est irréc. et défectif. I pioarkhéje parai ;
i pioarkhée-ie paraissais / pioarX/ia«-apparent.
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IlINGRE. — COMPLAINTE VOSGIENNE 175
Sent affluer et s'exprimer des larmes à ses yeux
Qu'il ne peut suffire à essuyer,
M Oh/ écoutez-moi, pauvre et bon Frère !
« C'est une folie de rester
a Ici dans une telle misère ;
« Certainement vous y périrez! »
60
€ Vous êtes tout à fait dans l'erreur;
« Sur ce qui vous 'paraît si affreux
€ Mettez-moi un peu plus de ferveur,
« Et je serai l'homme le plus heureux.
û Mon affaire est raisonnée,
« Puisque Je l'ai de reste essayée
« D'hiver tout de même que d'été,
a Et que bien aisément f en suis v>enu à bout,
et
Une si scabreuse existence
Fait le sujet d'un long débat;
Mais l'un y perd son éloquence.
Tant Vautre à son idée s'opiniâtre,
Jean-Jacques, pour quitter V Ermite,
Le pressa si affectueusement
De lui rendre à son tour visite
Qu'il en obtint l'engagement.
Comment Ft , Joseph fut en visite chez (les) Jean-
Jacques Walroff.
62
L'homme de Bussang revenu de Forgoutte
Dans son cœur ne cesse plus de ruminer
60-8. Biè-nrdhe-h\QXi à Taise, bien aisément.
jMyé-réiissir à, prend le régime avec de , cî-en, /i*-en. C'est le
môme terme matériel que le fr. jouir.
01-2 Dérfii-débat, jeu bruyant, comme le v. fr. Desduit.
61-3. Lôquence, cette forme contracte est de toutes les provinces.
61-4. Teni dw-tenir dur, c-à-d., ferme, d'une manière opiniâtre
i ébr-anlable. '
Cvoôraige-vSaXie pendant le jour ; cwôrgé (ctoôrgieycoaYerser en
" site, passer un certain temps en visite.
52-1. Busné, ^/^-habitant de Bussang.
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176 REVUE DES PATOIS
Né ca d'awé khu las pôle
Çou qu'el é vu hau-pwa-la.
D'aiprë sas tôchan rnôvelaige
Tô le monde se rèjue tôpien
Aichi lé, et dô le véhnaige,
Dé pwaula i nôvê sain.
63
Lé diémôge main el wartete
Pou dô quV) le waureu hbeuni.
Lé, passe sô tôna lai tête
Maugra çou qu'é tu conveni.
Tôte-nate dèsauma, Jean-Jàque
Jukhqu'i môté cwô aiprê ;
L'ôme dé Dée se sôgni màque
Qu'6 H hôqui ja le cotre :
64
— « Ma, bwô Frère, et vote pérmasse ?
« A-ce que vos Tairin reuyè ? »
— « Nôna I C'a pou aiprê masse ;
« Dée d'abôre ; qu'el le mérite biè. » —
— « Nos parin pou ène injure
a Lé rfu d'ôtra aichi nos ! » —
— a Ij'i vira dé tô khûre 1
« Trô de bonta I Rmèkhiésinse-vôsl »
62-2. HOfa-coHsei\ Lorr. Houtè. Mess. Hotë. Angl. Hait (= haut)'
AH. Ilallen. 7?ica/a-relourner en tous sens. V. fr. Roeler, Revolver-
Champ- Retolver. Angl. Revolve, Wallow. Bret. Rvoilla, Vutlha-
Esp. Vuelver. B lat. Rev olver e-exsiminer, étudier. Lat. Mente re-
volver e.
62-8. P<)<e-lèvre, est de tous les dialectes romans .
62-4. HaUrpioa-la-haLiit parla, pour par là~haut.
62-5. Rnôvelaige-T^conidi^Q, ce qu'on renouvelle.
63-1. TTar^^-giietter, épier. AH. Warien^ Teut Ouarta. Irl, Varth.
Basq. Oartus-}e maperçois. B. lat. tFarda-sen tin elle. C'est matériel-
lement le même terme que Garder, en l)res.sau ; Wada.
63-2. Wariapou do gra^-guctter pour quand, être aux. aguets pour
quand. Hbeuni-se montrer dans le lointain et se rapprocher. V\ fr.
Ehané-qui commence à sortir et h se montrer. Gr. Enibainâ-msiTcher
et monter.
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HINGRE. — COMPLAINTE VOSGIENNE 177
Ni d* avoir sur les lèvres
Ce quil a vu par là-haut.
D'après ses touchants récits
Tout le monde se réjouit beaucoup
Chez lui et dans le voisinage
Déparier au nouveau saint.
63
Le dimanche matin ils épiaient
Pour le voir apparaître et approcher .
Lui, passe sans tourner la tête
Malgré ce qui avait été convenu:
Tout à fait déçu et déconcerté, Jean-Jacques
Jusqu'à Véglise court après (lui).
L'homme de Dieu se signait à peine
Que déjà en lui poussait le coude.
64
a Mais, bon Frère, et votre promesse ?
« Est'ce que vous l'auriez oubliée f »
— « Non ; c'est pour après (la) messe;
« Dieu d'abord ; qtiil le mérite bien ! »
— « Nous prendrions pour une injure
€ Le refus d'entrer chez nous. » —
— « J'irai^ rien de plus sûr.
« Trop de bonté! Remercié soyez -vous t »
625. Dèsauma-ivom^ et déconcerté ; le simple est il uma-suppater,
conjecturer, etc.
63-8. -ffrîgua-heurter doucement, surtout au bras, de manière ordi-
nairement a faire dévier la main. v. fr. bloquer, Zoquer. Côtrê
coude du bras. V. fr. Coûte, Coter el, Coteré.
64-2. Reuyè (reMe)-oublier — Gérardmer ; Reuillè, Vosg. Reubliè,
Mess. Raur)%é. Suisse rom. Reuhia.
ôâ'S. Nônanon pas; v. fr. Non est l cela n'est pas; A^d-n-a-non-
est.
6i-7. Dé tô khûre-àe tout sûr, très sûrement. On dit aussi Di ta
khùre-àvi tout sûr, et Di A/itire-du sûr.
64-8. Trô de bonla-trop de bonté, pour : c'est trop de bonté. Bonta ;
un assez grand nombre de subst. fem. que le fr. termine en té et le
lat. en as-ate, ont cette forme ta comme en italien. Rmèkhié sinse-
r(}5-remercié soyez-vous; diverses formules de souhait ou de malédic-
tion ont cette tournure.
2'
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178 REVUE DES PATOIS
65
Aipre masse, aute èbeuroùre ;
Sai dévotion l'é-t-èvoûla
D5 las hbron d'in te bwônoûre
Qu'el ne songe pu wau d'ô nala.
I môté Jean-Jàque értône
Pou tô de même l'ô dèmâyé ;
Et l'aute, preque hontou, s'ètône
Que Toûre eusse autan khpiôtîé.
66
El ne sai que dire, né vou se mate,
Do qu'è venan ai lai mwôhon,
El wé la petite fête qu'a prate
Et las bénian qu'ô li fon.
Aipre lé rpreuge qn'el se fèyésse
Pée que le pu klitrème ai tainè,
El fau biè qu'el s'ètauyésse
Aivô lôs pou dèjunè.
67
El airote trô d'èkérkhance
S'el lôs rfusi tô-t-ai-fà ;
Dé lô sôpe, pwa compiaihance
El aivale doù-trô seupâ.
Sai règle ô ta ja kérnêe
Pu qu'ai se-n-idée elle né dewi.
65-1. Èbetiroùre-ohsiaclo, empêchement ; rad. ôewre-barre pour
étayer, affermir ; è^^'wrè-appuyer, affermir avec une longue et
forte barre ; V. fr. Abarrer.
65-2. i?poîi/a-envelopper et «aveugler, comme dans la fumée, dans
la poussière volante, dans l'eau ; se dit aussi bien au neutre qu'à
l'actif ; Nàs écoula dô le poussa, dô lai feumâB,
B5-4 O nala-Q\\ aller, pour s'en aller. Wn tombée de d-en s'est
relevée pour s'agglutiner à ala et faire nala,
65-8. Khpiètié-^Wf^r vite en besogne. V. fr. Expleiter, Expleitie\
Berr., Champ., Anj., olc, Epletery Apleter.
6()-4. Las béniaji'les bien venant, compliment qui consiste à dii
héyiian ! bien venant, bien venu !
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HINGRE. — COMPLAINTE VOSaÏENNE 179
65
Après la messes autre obstacle :
Sa piété Va inondé
Des effluves d'une telle félicité
Qu'il ne songe plus guère de s'en aller,
A l'église Jean-Jacques retourne
Pour aussi bien l'en arracher ;
Et Vautre, presque honteux, s'étonne
Que l'heure ait autant marché.
66
Il ne sait quoi dire ni où se mettre
Lorsquen arrivant à la maison,
Il voit la petite fête qui est prête
Et les compliments de bonne venue qu on lui fait.
Après le reproche qu'il se fasse
Pis que le plus timide^ iinportuner,
Il faut bien qu'il s'attable
Avec eux pour dîner.
67
Ils auraient trop de chagrin
SHl les refusait tout à fait ;
De leur soupe par complaisance
Il avale deux ou trois gorgées.
Sa règle en était déjà échancrée
Plus qu'à son sentiment elle ne devait,
66-8. D^/u-dlner; le déjeûner se dit Lépeti dèju; et le dîner, qui
est le principal repas de la journée, Lé gran dèju, et simplement Lé
dèju.
67-1. Èkérkhance-j^&inQ de cœur, fingad. Increchamentûm ;
ital- Increscimento, Bret. Encrez. Correspond le v. imp. et en même
temps pronom. Ècrakhe : el me n'ècra, el me nèkér khi, etc.
Engad. Encrescher ; iiol. Increscere, et V3.d}. Increcioso ; hresa^yi
Ekcrkhan, Ekérkhou \ b. \2X.Increscere ,
67-4. .Se i/]?fî-p alite quantité de liquide humée et absorbée d'une
Korgee. V. fr. 6'Mper-humer, aspirer, qui! se retrouve dans tous les
dialectes romans et dans toutes les langues indo-européennes. Doù-
<r<>/ie-deux ou trois, synérèse de Dou ou trôhe.
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1
180 REVUE DES PATOIS
Pace que hmâ dô lai maitnôe
Lai manre chose el a'èkhayi.
68
El le vélete soti de vitèe
Et ca d'in oudouse auhmô
Que li varote pu ai tèe
D6-d-in si crOe dènuemô.
C'a de lai basse tertôte bédue ;
El rfûse nate lôs charité :
« N'inse pwô;d arou 1 Dée m'aidue
« Dô qu'eln'ié lai nècistè. »
69
Vos aira biè-n-auhé de craîre
Çou que da la né manqué rai,
Qu ai tôhmâ Jean-Jàque et le Frère
Feuste ène pare dé bw6-n-aimi.
L'aute-cite, pou n'ete vu de pwakhône
N'awi pu besô de précaution.
Et peu veni chaique jô sô gêne
Fàre i moté sas dévotion.
70
<c Dé vos laikhé si minable.
Que Jean-Jâqus li dehi chaique fwé,
a Ce n'a pu ete raisônâble ;
« D'i mate ordre el ié-t-in dewé I » —
— a J'aimerO tô de môme ène chaipèle
a Pou mai ieuge et ca me bondieu -,
(f Lé rèkhe n'a qu'ène bagatèle ;
a Pou mi-môme j'â çou qu'i ieu. »
68-2. Au/imd-ustensile, vase, objet de ménage. V. fr. Aùcemant.
Gomt. Aisema, Asement. Prov. Aùima. Langd, Aisino, B. Ut.
Eisiamentum.
68-3, Véni ai tèe-Yen\r à taille, à propos, être utile.
68-4. Cr<îe-âpre, sévère, difficile à supporter ; se dit spécialement
du pain mal feiit, désagréable à mâcher et difficile à avaler. Gomt.
Crwaïou, croïou, cruïou. Suisse rom. crouyo, croïou, croi. liai.
crojo, Eiet. crai. Gall Croyvo»
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HINaRE. — COMPLAINTE VOSGIENNE 181
Parce que jamais dans la matinée
La moindre chose il ne goûtait.
68
Ils voulaient le fournir de victuaille.
Et encore d'un ou deux ustensiles
Qui lui viendraient le plus à propos
Dans un si sévère dénuement.
C'est de la peine toute perdue^
Il refuse net leurs charités :
« N'ayez poi7it d'inquiétude I Dieu m'aide
« Quand il y en a (la) nécessité. »
69
Vous attirez bien aisé de croire
Ce qui dès lors ne manqua pas (d*être),
Qnà tout jamais Jean- Jacques et le Frère
Furent une paire de bons a)nis.
Celui-ci y pour n'être vu de personne
N'avait plus besoin de précautions.
Il put venir chaque jour sans gêne
Faire à l'église ses dévotions,
70
« De vous laisser si misérable,
« Lui disait Jean-Jacques chaque fois,
« Ce n'est plus être raisonnable ;
(f D'y mettre ordre il y a un devoir, » —
— a J'aimerais tout de même une chapelle
« Pour ma vierge et mon bondieu;
« Le reste n'est qu\ine bagatelle ;
« Pour moi-même j'ai ce que je veux, » —
69-2. Da Zo-dès lors; on dit aussi Ba tô-la,
69-5. X'auf e-ct<e-celui -ci, m. â m., l'auire-ci. La particule ci est
devenue cite par attraction.
70-1. Afmd&Ze-misérable, plongé dans la misère ; on dit encore
minâhe^ suivant la tendance du dialecte à supprimer 17 dans toutes les
terminaisons analogues.
70-2. Que li dehi'<iMQ lui disait ; c'est la syntaxe de tous les patois
français.
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182 REVUE DES PATOIS
71
Dé sas fwokhe Jean-Jâque traiwae
Pou-z-ô fâre ai hmeûre Taivi.
Ma ène dote értiè le consae
Et se lé dètône di sévi ;
C'a que lai deraoûrance né chaingésse,
In jô sreu-t-él, d'aubitan ;
Qu'aipre le Frêre elle né dévenésse
Lai casslne dé quique bérgan.
Pouqué et mô-ce que Frôre Jeusèphe passé dé Bussan
ai Vètron.
72
Trô gran ônaue d'exercice
Khu-d-in chani si khtraitmô tiô
On forma de rèkhe lé novice
Lé pu aubile et le pu fvs^o.
Aipre le rude aiprentissiaige,
Lai baie et haute profession 1
Ma Bussan é khapa le gaige
D'ène mou rare bénédiction.
73
Ai santifiyé las Bute
Frère Jeusèphe ta destiné ;
El vé s'i rôn'de ai Foûre du te
Que Dée li é-t-aissinè.
Lé veici I Grâce et louange
As brauve-geô qu'on s'eû le gaigné I
Saluô-le-aivô le bwô-n-ange
Qu'é châge de l'aicompaigné !
71-4, Et se lé dètône-ei se le détourne; celte particule, puremen*
explétive et affirmative, lient toujours lieu du pronom personnel qn
pourrait s'exprimer formellement devant un second verbe énoncé ih
même sujet.
71-6. In jô sreu-f'él'Un jour serait-il, pour un jour viendrait,
Pouquépoiivquoi, de même que mrj-comment, veut être suivi dt
que : Pouqué qu'ai passe, Mô-ce qu'el passe.
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HINGRE. — COMPLAINTE VOSGIBNNE 183
71
De {toutes) ses forces Jean-Jacques travaille
Pour en faire promouvoir l'avis ;
Mais une crainte retient le Conseil (municipal)
Et le détourne de le suivre :
C'est que la résidence ne change^
Un jour vieiidrait^ d^ habitant ;
Qu'après le Frétée elle ne devienne
Le i^epaire de quelque brigand.
Pourquoi et comment Fr, Joseph passa de Bussang à
Ventron.
72
Trois longues années d^exercice
Sur un champ si étroitement clos
Ont formé de reste le novice
Le plus habile et le plus fort.
Après le rude apprentissage,
La belle et haute profession.
Mais Bussang a laissé s'échapper le gage
D'une bien rare bénédiction
73
A sanctifier les Buttes
Frère Joseph était destiné .
Il y viendra à l'heure dite
Que Dieu lui a assignée.
Le voici ! Grâce et louange
Aux braves gens qui ont su le gagner !
Saluons- le avec le bon ange
Qui a charge de V acrompagyier !
TZ-7. X/iapa-échappfT, se prend à l'actif aussi l»ien qu'au neutre.
7ÎÎ-3. Oure dute-ïmure dite^ ou due. Au premier cas, il y aurait
altération, presqu'inouïe dans le dialecte, a'z en u: au second cas,
Taltération serait de ne en uie, car partout ailleurs le fém. de dit est
due.
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184 REVUE DES PATOIS
74
Lai paroisse, alore piantoûse
D'ôme d'aif wakhe et-y-èkhtîmè,
Pwayi-t-ete surtou diorioûse
D'in qu'à dehi lé Peti-Tômè.
Parmeu le train d'ène grosse mwétrasse
El aipemi sas èfan
Ai mate è-n-ieuve lai saigeasse
Qu'el awete ja reçu dô le san.
75
Ore, in jô qu'el mwône sas vaiche
Paitûrié khu lai montain,
Sô hmâ songé qu'el i dèche
Wêre i meté lai vie d'in sain,
Sai bv^ône chance brâcie tô jeute
Las rètôniesse dé se trôpe
Wa lai khpwakhe et dan lai heute
Que creûvete âque dé si be.
76
Aipre lai peurmere sôrprîhe
Et le tô d'in po se rèwaîtié.
Lin Taute se trovte ai lô guîhe
Et se liete fine fran aimitié.
El n'a pv^aula dô le cwôraige
Au te las dou nôve aimi,
Que de lai vie qu'aucun couraige
Né poureu tôcwé sôteni.
74-1. Piantouj oû^e-avant en abondance ; Piantou{s. f.)-abondance;
V. fr. Planté.
74-2. D'aiftcakhe-m-km,, d'atlache solide ; Orne d*aifwak7ie-\iommb
solide, sur qui on peut compter sous tous les rapports. Rad. Ftcakhe
(voir 40-8).
744. Jn-un, et quelqu'un.
74-7. Mate è-n-ieuv e-meitre en œuvre, pratiquer, faire passer dans la
pratique.
74-8. Avoir dans le sang, être dans le sang, se dit de toute qualité
morale ou disposition congéniale.
75-3. Beioé-deyo'ir est fort irrégulier, et a plusieurs formes pour le
même temps, par ex., le subj.
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HINGRE. — COMPLAINTE VOSGIENNE 185
74
La paroisse, alors bien fournie
nhommes de valeur et estimés
Pouvait être surtout fière
De quelqu'un qu'on appelait Le Petit-Thomas.
Parmi le train d'une grosse métairie
Il apprenait (à) ses enfants
A pratiquer la sagesse et la piété
Quils avaient déjà reçues dans le sang.
75
Or, un jour qu'il mène ses vaches
Pâturer sur la montagne.
Sans jamais songer quHl y doive
Voir sur le (au) métier la vie d'un saint.
Sa bonne chance dirige tout juste
Les circuits capricieux de son troupeau
Vers le fourr> et devant la hutte
Qui couvraient quelque chose de si beau.
76
Après la première surprise
Et le temps d'un peu se considérer,
L'un l'autre se trouvent à leur goût (guise),
Et lient une franche amitié.
Il n'est parlé dans la longue conversation
Entre les deux nouveaux amis
Que de la vie qu* aucun courage
Ne pourrait toujours soutenir.
75-6. Rètôniesse est le subst. de Rètonié» comme Toniesse de
rônfe'-faire des tours et détours, tourniller ; il y a aussi les fréq.
Tàniaige, Rètàniaige.
76-3. Etre à la guise de quelqu'un, c*est lui plaire et lui convenir
parfaitement.
764. Fran-franc, invariable au fém. par analogie avec les autres
ad j. an<, and, e/i^ qui font ante^ ande^ ente, au fém., en français,
mais non en patois.
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186 BEVUK DES PATOIS
77
Que que TErmite khu le pwô-la dehésse,
Tômè ne saireu sôpouta
Qu'è leù de kértiè ô le laikhésse
Dô-d-in si minable èta.
El fau que Vètron eusse pu de cœure
Que ne n'on môtra ços de Bussan !
Vètron de se fàre ène ôneûre
Dé Tawé pou-z-aubitan 1
78
Aivô las ôme di véhnaige
Hmeû pwa sas tôchan rôhon,
C'a cwôran fà di lOvaige
D'ène chaipèle et d'ène mwôhon,
Mâque dé trave et de piainche breuchée,
Pou-z-aitôn'de que khu chasau
0 faisse âque dé pu èrée
Aitô das piére et de lai chau.
79
Dé vrà, in bàtiemô de piére
Rèpiaiceré pu ta ce de bo ;
Et pou-z-aissevi sai câriére
Frère Jeusèphe aire lé rpO :
1 ieu dire qu'ai-y-ène aute piaice
El ne sré pu fôrcié de wandela ,
Pace qu'autérmô, pou bwône peice
El é ca dukhe ai ramela.
80
Ai Vètron, bwône et douce fôte
Léjôqu'è rmèkhian braumô
77-3. Leû-lieu^ pays, endroit, localité, etc.
77-7. Oîieùre-honuQiiry est fém. en patois , à aussi bon droit «e
humeur, ferveur, etc. en français.
77-8. Auhitan-hsh'û'iini, signifie surtout celui qui a domicile fixe w
les privilèges de citoyen dans une localité.
78-4. Lovaige se dit spécialement du fait d'élever la charpente d ae
maison.
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HINGEK. — COMPLAINTE VOSGIENNE 187
71
Quoi que V Ermite sur ce point-là dise,
Thomas ne saurait supporter
Qu'en pays chrétien on le laisse
Dans une si misérable situation.
Il faut que Ventron ait plus de cœur
Que n'en ont montré ceux de Bussang ;
Ventron doit se faire un honneur
De l'avoir pour habitant,
78
Avec les hommes du voisinage . .
Mis en mouvement par ses touchantes raisons,
C'est bien vite fait d'élever (du levage)
Une chapelle et une maison.
Seulement en (de) solives et en planches clouées
Pour attendre que sur fondements
On fasse quelque chose déplus solide
Avec des pierres et de la chaux,
79
De vrai, un bâtiment en pierres
Remplacera plus tard celui de bois ;
Et pour achever sa carrière
Frère Joseph aura le repos ;
Je veux dire qu'à une autre place
Il ne sera plus forcé de transporter son domicile ;
Parce que autrement pour longue durée
Il a encore fort à travailler.
80
A Ventron bonne et douce fête
Le jour qu'en remerciant beaucoup
78-6. CA^5aw-fondements* d'une maison creusés jusqu'au crassinou
à la roche; se dit aussi de l'emplacement simple d'une maison. C'est
le mot Casai, Casale, etc. (rad. Case, Casa), commun à tout le domaine
gallo- roman.
79-(5. Wandela (Wandèle) se prend à l'actif, et au neutre ou abso-
lument pour changer de domicile.
79-7. BtDône peice-m. à m. bonne pièce, de temps (sous-entendu).
79-8. Dukhe-aur ; et adv. fortement.
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188 REVUE DES PATOIS
L'ôme dé Dée vie penre sai gete
As Bute dô lô pOre lôgeraô.
Ma c'a iô jeute lé contrâre
Aichi las dôtile fiusnè,
Aigré de çou qu'el n'on seû fâre
Dôtance d'etemau aivéhnè.
81
Ma Tôneûre pou la Hau-de-Fôrgôte
Dé Tav^é tan de tô cv^aché
Né s'é mi khconcié tertôte :
Lé po qu'el n'é raicreuché
C'a le nô dé « Tête dé TErmite »
Qu'el pwote ca i jô d'aineû,
Et lai piaice dé lai guérite
Qu'ô-z-i on mwarqua d'ène creû.
80-7. ^{(^r^ regrettant, à regret, en regret, ne change pas au fémi-
nin, peut-être à cause qu'il est au fond une formule adverbiale.
V. fr. Engrois. Engroès, Angl. Angry.
81-tJ. Khconcié (/t^co/>c0)-s'eflracer et disparaître. V. fr. Esconser.
Khconcié {Khconcïej-(aL\re disparaître, anéantir. V. fr, Conchier ;
Ital. Conciare.
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HINGRK. — COMPLAINTE VOSGIKNNE 18^
L homme de Dieu vient prendre son gîte
Aux Buttes^ dans leur pauvre logement.
Mais c'est tout juste le contraire
Chez les craintifs Bussenets
Regrettant fort ce quil nont su faire
Crainte d'être mal avoisinés.
81
Cependant r honneur pour le Haut-de- For goutte
De ravoir tant de temps caché
Ne s* est pas évanoui tout entier ;
Le peu quil en a raccroché,
C^est le nom de « Tête de C Ermite, »
Quil porte encore au jour d'aujourd'hui.
Et la place de la guérite
Quon y a marquée d'une croix.
(à suivre) HINGRE
On était vers Tautomne de 1751. Fr. Joseph avait passé trois années,
étés et hivers, dans une hutte de branchage et dans un sapin creux,
au sommet d'une haute montagne où la neige tient de quatre à cinq
mois. Il avait 27 ans quand il vint se fiiier déanitivement aux Buttes
deVentron. Il y mourut âgé de 60 ans.
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1
leO REVUE DES PATOIS
TANT MIEUX ! TANT PIS !
DIALOGUE POPULAIRE EN PATOIS DE LA PLAINE DE BeAUNE
CCôte-d'Or) (1).
Bon jdr, Jan ! — Y n'm'èpeul pu Jan, i seu mèrié. —
E bin, bon ! — 0 ! p'ancor tan tan bon : y'é pri eun'fôme
ki mïè bin anrèjé. — Elâ ! Tan pè ! — 0 ! p'ancor tan
tan pè : il m'é èpourté in biâ sac de bié. — E bin bon !
— 0 ! p'ancor tan tan bon : â santo Téchôfé. — Elâ !
tan pè. — 0 ! p'ancor tan tan pè : y an é neurî in grô
couchon. — E bio, bon ! — 0 ! p'ancor tan tan bon ;
an Imeunant bèn^é, â s'a nèyé. — Elâ ! tan pè ! —
( ) ! p'ancor tan tan pè : an le rtiran, y'é rëniené in grô
poèsson. — E bin bon ! — 0 ! p'ancor tan tan bon : an
iïyan fri (2), fé mi Tfeu è le mâyon. — Elâ ! Tan pè!
— 0 ! p'ancor tan tan pè : mè fdme étd d'dan !
Cette manière de complainte m'a été dite par ma
grand-mère. Les reprises ou refrains « E bin boni —
Ela ! tan pè ! — O ! p'ancor tan tan bon, tan tan pè ! »
se disent avec beaucoup d'expression et avec la mimique
appropriée. Le rôle du compère « E bin bon ! — Ela !
tan pè ! » peut aussi être dit en chœur par l'assemblée,
tandis que Jan fait nécessairement solo.
Je conjecture que te début du morceau est altéré:
je le donne comme je l'ai toujours entendu, bien que foîi
n'ignorât pas la signification morale du mot « Jean »
appliqué à un nouveau marié, témoin le die ton populaire:
Ki s'niôrl rvanderdi
A Jan rsémedi.
Fr. Bonnardot.
(1) Bien que le village de Demigny, où ce dialogue a été recueill"
appartienne au dèparioment de Saône-el-Loire (arrondissement (
Châlon, canton de Chagny), cependant sa situation topographiqu
sa langue et l'affinité naturelle des lieux et des intérêts le ratlachei
Èlulot à la région de Beaune. Il fait face, de l'autre côté de 1
HiiHine, à Meursault, puis, sur le second plan, à Pomard et Volna
(Gôte-d'Or).
(2) « En le faisant frire ».
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CONTE DE L'AUNIS
Recueilli par F: FERTIAULT
(Texte)
INB RUSB DE PÉSAN
— Voés-tu, Liaumet qu*o di-
sait le père Boessas à son drôle,
quand n'on a fait hieuque (1)
ehoûse à l'envers, o faut pas
s'en ébaflfer, moun émit; mes o
faut s'y prendre coume le bor-
dier (2) à Mon sieu de Grimont.
— Et qu'est-ô, sti, qu'o fazit?
-* M'est avis que tu zou as
rebachë déjà mes de vingt foès,
qu'o dessit la Boesselle.
— Tés-toi, la femme, sti qui
dit ; îne femme, ol a mes d'ine
langue, mes ol a pas d'oreilles.
— Voué, stelle (3); si j 'avons
pas d'oreilles, o y at dés hou-
mes qui n'en avant trot.
— Veux-tu te tézer, criyit
l'autre, ou ben j 'allons t'en
trouver.
(Traduction)
VyE RUSE DE PAYSAN
— VoiS'tu, Liaumet, que di-
sait le père Boessas, à son gar-
çon, quand on a fait quelqtte
chose à l* envers, il ne faut pas
s* en époumoner, monam.i;mais
il faut s'y prendre comme le
métayer de monsieur de Gri-
mont,
— Et qu'est-ce, dit-il, qu'il
fit?
— M'est avis que tu l'as ra-
bâché déjà plus de vingt fois,
que dit la Boesselle.
— Tais-toi, la femme, dit-il
qti'il dit; une femme, elle a plus
d'une langue, meus elle n'a pas
d'oreilles.
— Oui, dit-elle ; si nous n'a-
vons pas d'oreilles, il y a des
hommes qui en ont trop.
— Veii.x-tx( te taire, cria l'au-
tre, ou bien nous allons t'en
trouver.
(1) Hieuque, hieul, hieu sV»crivont i^^alement Tieuquc, tieul, tieu. La
rononclatlon du /t est trèsgutiupalo, et donne presque le siMi du t.
(5). Bordier se traduit par métnyer ; mais il a néanmoins une
uanoe parllculi^re : le boraier est le métnyer des borda du domaine.
• Borderie comporté par conséquent l'acception analogue.
C8). Sti, stelle, dont j'ai conservé la forme communiquée, devraient
'écrire : c^Vi, c*Véle, contractions de deasîti, dessit-éle (dit-il, dit elle).
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1
192
REVUE DES PATOIS
— Voyons, mon père, qu'o
dessit Liaumet, qu'est-ô donc-
que fazit hieul houme ?
— Eh bin, dessit Boessas, je
disis donc qu'ol était le bordier
à mon sieu de Grimont, et il
avait ine fameuse borderie, ma
M 1 mes de deux cents journal
de prés, et dés champs, et dés
mottes, et dés gâtines, quoé !
01 é là qu'oy en avait dés cheû
(i) de bêtes : dés beûs, dés va-
ches et dés bédet, des petites
tores qui veniant coume la sar-
madelle, sans compter lés naur-
rins, et les oueilles, et lés
ignas... Eh b'n ! femme, n'est-ô
pas vré que tu rouilles les œils ?
— Si fait, si fait ; finis tanse-
ment toun histouêre.
— Zou fazis-j'y pas ?... qu'i rè-
pounit. Eh b*n ! partant, le bor-
dier i s'en voulait n'aller, pas'-
qu'i voulait tous lés agrains (2),
et que le mon sieu zou voulait
pas, et s'asticotiant c'me hieu.
A ine fouére, voure qu'i za-
viant été vend* leu bétiére, le
mon sieu dessit au bordier :
— Allons-nous-en boére in
cot et manger in mourcas, que
je nous arrangions.
L*aut' zou voulait pas, pas'
qu'il était censément in paure
houme; mes, n'ostant, mon sieu
— Voyons mon pore, que dit
Liaumet, qu'est-ce donc que fit
cet homm^e f
— Eh bien ! dit Boessas, je
disais dmic qu'il était le mé-
tayer de monsieur de Grimont,
et il avait unefamerise métairie,
ma foi /plus de deux cents jour-
naux de prés, et des champs, et
des jardins, et des terres en
friche, quoi! C'est là qu'il yen
avait des débutes : des bœufs,
des vaches et des veaux, des pe-
tites truies qui venaient comme
le chiendent, sans compter les
cochons de lait, les brebis, et les
agneaux,,. Eh bien! femme,
n'est-ilpas vrai que tu roules les
yeux f
— Si fait, si fait; finis tant
seulement ton histoire.
— Ne le fais'je pasf,,. qu'il
répondit. Eh bien ! pourtant le
métayer, il voulait s'en aller,
parce qu'il voulait tous les
agrains, et que le monsieur ne
le voulait pas, et (ils) s'astico-
taient comme ça,
A une foire, où, ils avaient été
vendre leur bétail, le monsieur
dit au métayer :
— Allons-nous-en boire un
coup et manger un morceau,
qu^ noîis nous arrangions.
L'autre ne voulait pa^ parce-
qiiil était censément un pauvre
homme ; mais , nonobstant ,
(I). J'ai laissé le mot cheû sans traduction. J*ai consulté trois glc
saires locaux, inutilement, et Je n'ai pas de gens du pays sous la mai
Il doit y avoir erreur de copiste. Cheû veut dire ce, ou chei. Ce n'<
point ce qu'il faut à notre phrase. Je soupçonnerais coue ou coi*
(queue ou couoée) pour signifier grand nombre, ribambelle,
(î). Agrains ne peut guère se traduire que par une périphrase ;
sont les criblures de céréales destinées aux volailles.
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FERTIAULT. - CONTE DE l'aUNIS
193
de Grimont, qu'était pas fier,
zou voulait, et i z'y fussiant et
se mettiant à tabye.
Quand le fricot fut bâzit, lés
qui les fésiant manger empor-
tiant tout, les plats et lés assiet-
tes. Le bordier créyit-ipas qu'ol
était finit, et i frmist son coûtas,
ine méchante goudrelle, mes qui
copait coume dau feu, et i la
saquit dans sa poche.
Mes v'Ià bin ine aute chouse.
Lés aubergistes qui se séguiant,
rhoume et la femme, avec ine
devantière sur leû jarde, apor-
tîant un gigue d'oueilles, et dés
ozâs routis, avec ine salade de
doucette, et ine petite chopine
de vin, qui était cliair, fiche !
comme si il'aviant mis rafine-
zit :
— Malhureux 1 Je c*neCissis
pas hiélé manières ! qu*o dessit
tout bas le bordier.
Il avait pas trot mal mangé ;
mes il était pas guedé. I cou-
mincit à tirer tout doucement
son coûtas en faisant dévaler sa
main le long de sa queùsse ;
mes c'ment le duvrit ? Le mon
sieu, qui avait musse sa gani-
vette (1) au biâ mitan de la gi.
gue, disait c'me hieu :
— Y é b'n, Toinet ; pusque tu
veux les agrains, moé je veux le
pré des Etlers, voure qu'o n'y
avait quasiment pas de foin.
— Bon ! qu*o dessit le bor-
ier, m*y v'ià... \h ! voué, mon
monsieur de Grimont, qui n'é-
tait pas fier, le voulait, et ils y
furent et se mirent à table.
Quand le fricot eût disparu,
ceux qui les faisaient manger
emportèrent tout, les plats et les
assiettes Le métayer ne crut-il
pas que c'était fini, et il ferma
son couteau, une méchante alu-
melle, mais qui coupait comme
du feu, et il la fourra dans sa
poche*
Mais voilà bien une autre
chose. Les aubergistes qui se sui-
vaient, l*hom,me et la femme,
avec un tablier sur leurs vête"
ment s, apportent un gigot de
brebis, et des oiseaux rôtis, avec
une salade de mâche, et une pe-
tite chopine de vin, qui était
clair, fichtre/ comme s'ils l'a-
vaient mis à clarifier,
— Malheureux! Je ne connus
pas ses manières ! qv£ dit tout
bas le métayer.
Il n'avait pas trop mal m,an-
gé; mais il n'était pds rempli.
Il com,m,ence à tirer tout douce-
ment son couteau en faisant
descendre sa main le long de sa
cuisse; mais comment l'ouvrir?
Le monsieur qui avait fiché son
grand couteau au beau milieu
du gigot, disait comme ça :
— C'est bien, Toinet ; puisque
tu veux les agrains, moi je veu^
le pré des Etiers, où. il n'y avait
presqve pas de foin.
— Bon ! que dit le métayer,
m'y voilà,.. Ah ! oui monsieur,
(i), Ganieette a une forme trompeuse de diminutif ; c*
traire, le plus grand couteau du boucher.
'est, au con-
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194
RBVUR DBS PATOIS
sieu, n'y avait pas de foin 1 0
y en avait de quoi fore mangé à
toutes nous bétes, sou vout res-
pet, et, dans lés foussiés, de
quoi leû fére du soutre à tre-
tous... Pas de foin, malpeste I
Yè il était si épés qu'o foUait pas
tenit le dail coume hieu, mes
coume hieu...
Et, p'r faire le dail, il avait
défrraé son coûtas, et i le gue-
nigeait de ci de là su la tabye.
— Et après ? qu'o dessit le
quenaille.
• — Oh ! sti qu'i dit, quand il
oyut duvrit son coûtas, i put
duvrit le bet (2).
n*y avait pas de foin ! Il y en
avait de quoi faire manger à
toutes nos bêtes, sauf votre res-
pect, et, dans les fossés, de quoi
leur faire une litière à tous,,.
Pas de foin, m alpeste ! Et il était
si épais qu'il ne fallait pas tenir
la faux comme çà, mais comme
ça...
Et, pour faire la faux, il avait
défermé (1) son couteau, et il
le remuait de-ci de-là sur la
table.
— Et après f que dit le jeune
garçon,
— Oh ! dit-il qu'il dit, quand
il eût ouvert son couteau, il put
ouvrir le bec.
(1). J*al conservé affermé, trè8 compréhensible, et bien plus naïf q\
rouvert, qu'il nrreût fallu prendre et qui n'a pas la môme saveur.
(2) Ce conte, copié d'un manuscrit, a été envoyé du midi de I
Charente-Inférieure.
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LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES
ET
LE DIALECTE LYONNAIS
Suite (1)
IL — Voyelles posttoniques
76. — Les règles qui ont présidé au traitement des
voyelles placées après la voyelle accentuée sont les
mêmes, dans notre parler, qu'en provençal et en français ;
je me bornerai donc à rechercher ce que sont devenues,
dans le patois de S'-Genis, les posttoniques qui per-
sistent en roman.
A POSTTONIQUB
77. — Cette voyelle demeure sous sa forme originaire,
à moins que, soit en latin, soit en roman, elle ne se
trouve précédée d un son palatal. Dans ce dernier cas,
elle fait place à un i atone.
Ceti toutefois ne remonte pas directement à l'A latin.
A l'époque préhistorique du dialecte lyonnais, TA
adouci en e, par TefTet de la palatale, dut former avec
cette dernière la diphtongue te qui, par la suite, se sera
réduite à i, (après avoir passé par n), de même que la
diphtongue tonique ie de l'époque primitive s'est, vers la
fin du XV' siècle, au plus tard, amincie en / (2) ; seule-
(1) Voy. Revue des patois, I, 858 et II, 26.
(2» Ce n'est point là une pure hypothèse ; on trouve encore quelques
traces de la aiphtongue originaire dans les textes lyonnais du xrv«
siècle. C'est d'abord le Tarif de Voctroi de Lyon du 4 déc. 1358
{Romania xiii, 575) qui emploie le pluriel bettes bestias à côté du
singulier beti. C'est ensuite le Règleme?it fiscal de 1351 y où les
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196 REVUE DES PATOIS
ment la réduction s'est opérée plus tôt dans un cas que
dans l'autre ; si bien qu'alors que, dans les Textes lyon-
nais du KIY*" siècle, ie subsiste encore à la tonique, il
s'est déjà laissé remplacer par 2, à la posltonique :
mengier, travalyer, abeissier, eforcier et blanchi , preyerz,
aigui, lentilli dans Marguerite d'Oingt; chievra, changier,
eydler et beti, lanci, vergi dans les Textes administratifs
lyonnais,
78. — En règle générale, l'A étymologique se main-
tient à la posttonique :
Bursam = horm, bourse. Lanam = lana, laine.
De mai us ^3 mayossa, fraise Avenam = a t>èna, avoine,
des bois. (1) Feminam = fêna, femme.
Bassam = bôssa, basse. Tabulam = trôbla, table.
De pannus=: panossa, chiffon. Portara =: /xîr^a, porte.
* Gursam = corsa, course. Rotam =: roua, roue.
Arabe : thâça = tôssa^ tasse. Malvam = marva, mauve.
Fossam = foussa, fosse. Palmam =i parma, paume de
Horam = ura, heure. la main.
Ficam = figa, ûgue.
79. — Précédé d'une palatale, TA originaire a fait
place à un i ( = ie de la phase antérieure).
formes archaïques : pelletet'ii, draperiiy friperii, telaterii, chêne-
raterii, potei'ii, se rencontrent à côte des formes nouvelles: peletery,
drapery^ irepery, telatery, chenevatery, mercery, etc.
Dans les cfialectes placés à l'orient du notre, la chose est encore
plus sensible : la diphtongue originaire ie persiste après certaines
consonnes ; ailleurs, la palatale, après avoir adouci Ta en e, s'est
tantôt consonnantisce, tantôt fonoue, en quelque sorte, dans la
consonne précédente dont elle a modifié la nature : aveWe aï)iculam,
çâtanve castaneam, hctve bestiam, égVe acquam et pièce
plateam, vaçe vaccam, dans le patois de Jujurieux (Bas-Bu^cy);
aranVe araneam, beitye bestiam; artse arcain, fese filiam,
dans le patois de Vionnaz (Bas- Valais) ; felVe filiam, aranffe
araneam, béive bestiam, égUe acquam; grandze graneam,
dans les patois Vaudois. (Cf. mon élude sur le patois de jujurieux,
p. 13 ; Gilliéron, Le patois de la commune de Vionnas (Bas- Valais)
p. 41 etOdin Phonologie des patois du canton de Vaud, p. 77).
(l) Cf. le prov. majofa fraise, le languedocien majhoufô et ie
forézien mailloiissa, mayoussa.
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PHILIPON. — LE PATOIS DE SAÏNT-GENIS-LBS-OLLIÈRES 197
I. La palatale existait déjà en latin.
Lanceam = lànci, lance. Ceraseam (2)= Cf?rt5i, cerise.
*Glaciam =: lyaci, glace. Bestiam = bèti bête.
Exeorticeam = cdrci, écorce. Pullaleam i= /)o/aW, poule.
Gratiam = grôci, grâce. Filiam =: fHH,^\\\Q.
Tri.cciamz= trêci, tresse. Castaneam= chôtanH, châ-
Cassiam=i cassi, poêle à frire. taîgne.
Paleaceam (1) = pal'Jaci, cor- * Congeriam:^: con^frt, amas
beille à pain. de neige.
Ecclesiam = êlyisi église.
De même dans les suffixes en ariam, eriam, oriam.
Ripariam=i: rerîW, rivière. Feriam =: fèri, foire.
Vervecariam == bargiri, ber- Merceriam =:: marcîrt, mer-
gère. cière.
Operariam =r ouvriri, ou- *Passatoriam z=;)asswrt, pas-
vrière. soire.
Rapariam zrratJÎri, champ de ♦Colatoriam =: coluri, filtre
raves. pour le lait.
II. — La palatale s'est développée en roman :
Concham=: cànchi, table du Lenticulam=: Zcn^iV^e, lentille,
pressoir. Apiculam =i avil^l, abeille.
Furcam =: forchi, fourche. De pugnum rziponH, petit gà-
Buccam = bochi, bouche. teau.
Vaccam = vachi, vache. Nigram =: nêre, paresse.
* Pactam = pachi, marché. Diem Dominicam =r diumèni,
Filicam =: fugi, fougère. dimanche.
Carricam =r chôrgi, charge. Directam n^ drèti, droite.
* Picam =i= pl^gi, poix.
(1) Cf. Ducange, Gl. v» paleaceiis, stramineus.
(2) La forme cerasea n'e.st pas hypothétique, elle existait en b lat.
Of. Ducange, édition Didot, au moi cerasea. Ce mot est tiré duchap.
95, du livre de l'ordre de Saint- Victor de Paris, où sont énumérés les
ignés qui pour les moines, voués à un silence perpétuel, remplaçaient
j langage parlé. Voici notamment les signes par lesquels on aésiguait
'îs poires, les pommes et les cerises : « Pro signo pomorum, maxime
yri vel mali, poUicem cnm aliis digitis conclude. Pro signo
zraseariitn, adde, ut digitum subtus oculum ponae. » (Dur,, gl.
• sifl?ium, 9).
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198 RKVUB DES PATOIS
80. — Le passage à i peut aussi se produire après les
combinaisons ER, IR et IL(1): iri iram, illi illam
dans Marguerite d'Oingt, ciri ceram, dans le Règlement
fiscal de 1351 -
Et dans notre patois :
Ceram =: ciri, cire. Cathedram = chîri, chaire.
Choléram = colôrij colère.
81. — La palatale adventice, — je veux dire celle qui
se développe au choc de deux voyelles rapprochées par
la chute d'une consonne médiale, — reste sans influence
sur la posttonique :
Metam = màyat meule de Fœtam = fàya, brebis.
foin. Àu(c)am = ôya, oie.
Bu(c)am = biiya, lessive (2). Liberatara =^ livràya, flamme
V.h.all.gâki 1= gàya,gsi\e. de rubans, livrée.
Et les dérivés patois : càga truie, Trocàya maïs.
Il en est de môme de celle qu'à une époque relative-
ment récente, les groupes romans gl et cl oni engendrée:
Bucculam rz: bociva, boucle. Rasiculum = rôclya, racloir.
*Segalam z=sil'^a, seigle. *Junculam=: jouclva, lanière
= ricl^a, diarrhée. du joug.
82. — Lorsque par suite d'un rejet d accent, un t
accentué s*est transformé en semi-voyelle, cette semi-
voyelle n'exerce aucune aclion sur l'A qui la suit :
Vitam = î?Vû, vie. Urticara = ortya, ortie.
Partitam = parf^a, partie. *8picam = ep^a, épi.
De même en vieux lyonnais : conpagnya compagnie,
departia departitam, via vie, endiirmia endormie,
sevelya sepelitam (il/ary. d'Oingt, pp. 79, 36, 77, 92).
(1) Ce phénomène a été signalé par M. Nigi-a dans le dialecte de ^
Soana, (Ponetica del dialetto di Val sonna, n« 58, dans VArckh
glottologico t. m, punt. I«). Je l'ai relevé moi-même, dans le pat
de Jujurieux (Bas-Bugey) qui dit cire ceram et çère cathedram
(2) De même dans la liern, Buyand. (II, 152) : buya.
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PHILIPON. — LB PATOIS DK SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 199
83. — L'A posttonique des finales en atam, qui
subsiste en français sous la forme d'un e muet : aimée^
changée, a été, dans notre dialecte, comme attiré et
absorbé par TA accentué: /«yalavatam, jorna diur-
natam, chargia carricatam, apoia ^adpodiatam
dans les Textes diiXI\'' siècle; — niatina matinée, entra
entrée, estona étonnée, b?'u/a brûlée, logea logée, dans
la Bernarda-Biiyandiri, Et dans noire patois:
Cantatam irr chàntô, chantée. De saccum = sachya, sachée,
Ligatani =: liô liée. le contenu d'un sac.
Intratam =: intrô, entrée, Molliatam = mol^a, mouillée .
De bucca = bochya, bouchée.
Livràya liberatam flot de ruban», est le seul exemple
que j*aie à citer de la persistance de TA posttonique en
cette situation. Quant aux terminaisons participiales en
iTAM, UTAM, nous avous eu déjà l'occasion de constater
que le T médiat étant tombé, l'accent s'était porté sur TA,
qui, dès lors, dut prendre le son mi-fermé qu'il a de nos
jours ; vèndoua vendutam, fin^a finitam.
84. — Il s'est passé, pour TA posttonique, ce que nous
avons eu l'occasion de constater plus haut, à l'occasion
de TA tortique atténué en a ouvert, sous l'influence de la
palatale : suivi d'une S de flexion, l'A des terminaisons
féminines s'est adouci en e (1), et l'on a eu des pluriels
tels que: ai^mes animas, choses causas, letres litteras
(1) Cette influence de 1'^ finale sur la voyelle précédente, suppose
nécessairement qu'à l'époque à laquelle remontent les formes citées au
texte, cette consonne se faisait entendre dans la prononciation; ce qui
n'est pas pour nous surprendre, puisque deux siècles pins tard, Vs
finale se prononçait encore en français « partout où on s'arreste. »
(Robert Estienne, 1549). Deimier ^1610) après avoir constaté qu' « on
dict bien souvent tu pensoy^ tu disoy^ tu faisoy, etc. » ajoute
qu3 Ton dit aussi « en ceste façon tu pensais, tu disais^ tu faisais, etc.
comme Ronsard Ta pratiqué. » En ce qui concerne spécialement les
terminaisons féminines, il est vrai que Vs s'y faisait peu sentir, dès le
second quart du xvi* siècle, mais c'était làiin vice de prononciation
que Tory (lô29) reprocha aux dames de Paris, et vers la fin du siècle
(1596\ Lanoue écrira encore dans son Dictionnaire des rimes fran-
çoises, que les noms (/races, délices, prémices^ indulgences , etc.,
«ne se peuvent prononcer î<ans5. » (Gh. Thurot, De la prononciation
française depuis le commencement du XVI* siècle, d'après les
témoignages des grammairiens. II, 2i, 35, 36 et I. Introduction).
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200 RETL'B DES PATOIS
(Marguerite d'Oingt pp. 41, 30, 36); otT^5 *operas,
portes portas, estopes stuppas (Textes Lyonnais du
XIV^ siècle); de même que l'on avait eu dt^s formes
participiales telles que : espachiez expandicatus,
mesprisiez minus pretiatus, péchiez peccatos {Marg.
d'Oingt, pp, 37, 38, 53), pièges plicatos, afaities
adfactatos [Textes lyon. du X/P s.) et marchies mer-
catus^-atos, à côté de mârr^Aia mercatum, dans /e
Règlement fiscal de 1351 . (i)
85. — Quelle était en vieux lyonnais la prononciation
de Ve féminin ? Cet e avait il le son « un peu obscur, »
mou et « a peine perceptible, » que les grammairiens
Français duxvi* siècle s'accordent à lui reconnaître (2);
ou bien, au contraire, ne se prononçait-il pas ouvert à
la façon de l'italien corone, anime! Etant donnée
l'absence d'accentuation dans les manuscrits, c'est là,
on le conçoit, une question à laquelle il est bien
difficile de répondre d'une façon absolument précise.
Je n'ai pas non plus rencontré dans les textes lyonnais
de ces notations complexes telles que et ou é»î, par
exemple, qui permettraient de conclure sans hésitation
au son ouvert de Ve féminin (3). Force nous est donc de
nous en tenir aux indications que nous fournit la
prononciation actuelle des patois.
Or les parlers de notre région, — et j'entends par là
non seulement les parlers du Lyonnais, mais aussi ceux
(1) Gf fua focum, Zwa locum et lues locus, \oco^, Bot-nua
Burgum novum et hues ovos. dans Marg. d*Oingt{p^. 51, 40, 7G;
el dans les Textes lyonnais pu))liés par IdiRomania (xiii, 547)
(2) Gh. Thurot, loc. cil. I, 1G2 et suiv.
(3) Dans les nombreux textes en dialecte lyonnais du xiv« siècle que
j'ai copiés ou consultés, je n'ai relevé qu'une seule fois la ç[raphie et
pour es (= lat. as). (Vest dans un fragment de registre non inventorit-
conservé aux Arcniv»'S de Lyon et qui se rapporte à l'année lîît.î*^ :
« Item que a le Chalendet MCC(.1LX[I furont belle per conseliour do
la vilade Liontt si qui s'ensegont isy après. . ». A^'isiblement, l'auteur
de cette note n'était pas un lettré, il écrivait comme l'on parlait autour
de lui, fort peu soucieux de respecter l'oi Ihographe étymologique,
mais c'est précisément pour cela qu'au point de vue où "je me place,
le fragment dont je parle est précieux â consulter.
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PHILIPON. — LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 201
du Bugey, de la Savoie et de la Suisse romande, —
donnent en général à Ve féminin un son plus ou moins
ouvert, suivant les lieux, mais se distinguant nettement
de Ve muet français. Dans le Bas-Bugey, à Jujurieux
notamment, Ve des termmaisons féminines du pluriel
est bien décidémenl un e ouvert (è) : âlè al as, fènè
feminas; il en est de même en Savoie, à Albertville :
let fennet les femmes, frizet cerises et, en Suisse, dans
le canton de Vaud, où le second e de fene est identique
à Ve final de Titalien sette. (1)
Dans la commune de Vionnaz (Bas Valais), cet e se
rapproche de Ve muet sans cependant se confondre avec
lui (2). Au Bouveret (Valais), j ai eu moi-même l'occasion
de relever le son nettement ouvert de Ve féminin : fènè
feminas. Dans le Forez au contraire, du moins
dans les parties du Forez qui appartiennent au domaine
franco-provençal, — j'emploie cette expression brevitatis
causa^ — cet ^ a un son fermé : lé fenné (P. Gras.
Dict. du Pat. Forézien p. 153).
A St-Genis-les-OUières, Ve des terminaisons féminines
du pluriel tient le milieu entre Ve muet et Ve ouvert ;
je le noterai par ë :
Rosas zzr r(yusC\ roses. Plantas = plante, plantes.
86. — Tandis que, au singulier des substantifs fémi-
nins où Va posttonique se trouvait précédé d un son
(1) Cf. mon étude sur le patois de la commune de Jujurieux,
(Bas-Bugey). p. 13. Voyez aussi ; Brachet, Dictionnaire du patois
savoyard tel qu*il est parlé dans le canton d* Albertville^ pp 48 et
l^',-^ PL.Oàiw, Phonologie des patois du canton de Vaud, pp. 16,76.
Si Ton s'en rapporte à la graphie adoptée par l'auteur de la Conspi-
ration de Compesières, poème en patois savoyard (lisez ge?ievois)
de 1695, édité à Genève en 1870, Ye des terminaisons féminines du
pluriel aurait été un e fermé {é) : aie ailes, lettré lettres, oreille
oreilles, mais il faut se rappeler qu'une grande incertitude a régné
jusqu'au milieu du xviii» siècle, dans la notation graphique des
différentes espèces d'e: c'est ainsi qu'à la fin du xvii» siècle, Richclet
marquait encore par un accent aigu, Ve ouvert (accès, excès, procès);
il n'y aurait donc rien d'impossible à ce que les é de notre poëme ne
fussent, eux aussi, des e ouverts. Cf. G. Thurot loc. cit., 1 37-45 et
Introduction, l\v.
'(îi; Gillieron, Patois de la commune de Vionnas (Bas-Valais),
p. 15.
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n
202 REVUE DES PATOIS
palatal, la diphtongue ie de Tépoque primitive s est
résolue en i : forchi fourche, grôci grâce ; au pluriel, au
contraire, \e qui s'était en quelque sorte attaché à 1'^
finale, dont il facilitait la prononciation, a été sauvé
par cette consonne d'une ruine complète (1) et c'est le
premier élément de la diphtongue qui a disparu :
blanchesy mervilles, matières manières, dans Marg.
d'Oingt (pp. 38, 47, 53), lances, espieces épices, vaches
dans les Textes lyonnais du X/P siècle, et dans notre
parler :
Vaccas = vache, vaches. Lenticulas = Ventile, lentilles.
87. — Terminaisons en AT AS. Dans les plus anciens
textes lyonnais et bressans, atas est devenu ays après
avoir sans doute passé par aes : bickerays bicherées,
asigays adsediatas, dans une charte deMeonay(Mion-
nay), de 1226 environ (2). A partir du xiv* siècle, ays fait
place hes : achetés *adcaptatas, chargies carricatas
dans les Textes lyonnais du XIV^ siècle ; crées creatas
dans Marguerite a'Oingt (p. 40); corves corrugatas,
ânes SisinsiidLS^ cultives cultivatas dans les Terriers
Bressans publiés par la Revue des Patois (I, 14. 29 et
suiv.) ; marié maritatas dans la Beimarda-Bayandiri,
II en est de même des terminaisons ates et a\t:s :
c/flr/e.$ claritates, rf«y^m/^.ç diversitates dans Mar-
guerite d'Oingt (pp. 4i, 11); libertés libertates, c/e^^
claves, dans les Syndicats lyonnais de 1352 et 1355.
Dans notre paler axas est devenu é :
Cantatas = chanté, chantées. Ligatas = lié, liées.
(1) Nous avons constaté au sujet de Ta bref un fait analogue :
d'ordinaire, la diphtongue ie {= k href) de l'époque primitive s'est, de
nos jourà, écrasée en t ; piciy v. lyon. pièce; pira, v. \yon, piera;
mais elle a persisté là où hon second élément était utile à la pronon-
ciation d'une consonne finale : fier fiel, ier hier, niier miel.
(•2) Cf. la Revue des Patois, I, 14 et 29.
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PHILIPON. — LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 203
Le pluriel du participe féminin des verbes en { (= ter
de la phase antérieure) se termine en en iê avec l'accent
sur ré';
Cuminitiatas=i:co»imcz(?, com- Carricalas = chargië, cliar-
mencées. gëes.
Dans les terminaisons participâtes en itas, utas, l'A
posttonique, au lieu d'aller se perdre, pour ainsi parler,
dans la syllabe accentuée, s'est maintenu distinct sous
la forme d'un e mi muet qui aujourd'hui porte l'accent :
Finitas = finie, finies. Yend\iiSiS=: vendue, vendues.
88. — E, I, O, U posttoniques.
En règle générale, les posttoniques autres que A ne
persistent en lyonnais, de même qu'en français et en
provençal, qu'autant qu'elles sont nécessaires à la pro-
nonciation des consonnes qui les précèdent.
Marguerite d'Oingt, qui écrivait à la fin du xm* siècle
ou au commencement du siècle suivant, distingue
encore fort nettement ces diverses posttoniques et fait
subir à chacune d'elles un traitement spécial : frare^
orne, noble, autri alleri, aulros s,\ier os, aiitro alievum,
livro librum (pp. 37, 41, 43, 39, 46, 36). Un tarif du
péage de Lyon, qui date des premières années du
xiv" siècle, écrit Vendresy (iu e ris et cercla c i rculum(l).
Mais cette distinction délicate entre les différentes
posttoniques, ne tarda pas à s'effacer ; Yo finit par
devenir la désinence masculine habituelle et s'étendit
à des mots où Tétymologie ne l'appelait pas : fraro
fratrem, reyalmo royaume, Vehidros Veneris etc.,
dans des Textes lyonnais du XIV siècle.
De m^me dans notre patois :
Ventrem r= vèntro, ventre. Piperem = pèvy^o, poivre
Hominem = omo, homme. Salicem =r sâjo, saule.
(1) Cf. H Oman ta, xiii 554, 568.
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204 BBVUB DBS PATOIS
L'E étymologique a cependant persisté dans an certain
nombre de cas :
Patrem =pôre, père Fratrem = ^r6re, frère.
Matrem = môre, mère. Ordinein= ôdre, ordre.
De même que Vo est devenu la désinence ordinaire du
masculin, Va et Vi sont devenus celles du féminin :
Pulverem := poudra, poudre. Daclile = dolH^ douille.
O et U posttoniques sont représentés en patois par un
o atone :
Populum z= pu^/o, peuplier. Asinum = <5no, âne.
Bopulos =z publo, peupliers. Asinos =: ôno, ânes.
Et les formes verbales : chànto canto, volo, dèvo etc.
89. — Dans les finales en ium, les deux posttoniques
persistent d'ordinaire, la première sous forme de semi-
voyelle :
Servitium = sarr c^o, service. Mauricium = MoricVo, Mau-
Praecipitium = precipic^o, rice.
précipice. Spatium = espôc^o, espace.
L'hiatus posttonique apparaît même dans des mots
où il n'existait pas en latin : con/'ocomputum, poncho
pollicem, mirôcPo miraculum, cf/ercAo couvercle.
La consonnantisation de la semi-voyelle originaire Ta
fait disparaître dans chànjo cambium, change.
90. — Les textes anciens nous offrent de nombreux
exemples de ce phénomène linguistique: P5pario,/>ro/>r/o,
contio dans Marg, d'Oingt (pp. 55, 73, 76, 6\),prejti'
dicio, officio,exetcicio,ctiangio cambiu m, «A/Va^ios de-
meures, y/ârJ^o demeure, con/io computum, estrangios
extraneus dans les Textes lyonnais du xiv* siècle (1).
La langue de cette époque conservait encore un petit
nombre de proparoxitons : ordenos ordinis, ordre
y/wayp/«^7 imaginem, image (3/ary. rf'Omy/, pp. 73, 78)
amandoles amygdalas, amandes dans le Carcaheau d\
péage de G h ors,
1) Romania xiii, 054: LyonRetue nov. 1883 p 245.
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PHILIPON. — LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 205
III. — Voyelles protonîques.
91. — L'accent tonique divise le mot en deux parties
dont la première porte un accent secondaire. Les voyelles
placées après cet accent sont, en général, traitées de
même que celles qui viennent après Faccent principal ;
en d'autres termes, les deux parties du mot obéissent
aux mêmes règles quant à la persistance ou à la chute
des voyelles qui entrent dans leur composition. Ces
règles, communes à tout le roman de France, sont trop
connues pour qu'il soit nécessaire de les rappeler ici; je
me bornerai donc à rechercher ce que deviennent, dans
le parler que j'étudie, les protoniques qui persistent.
L Protonîques initiales ou entravées
92. — A se maintient d'ordinaire en patois, avec le
son d'un a ouvert :
Aparium = avéro, essaim.
Articulum = artë, orteil.
Damnaticum =: damajo, dom-
mage.
Avelaneam =z alonvi, noisette.
De sapa = savô, détacher
l'ècorce d'une branche.
Marcare = marchî, marcher.
Ranaculam = granolH, gre-
nouille.
Parabolare = parla, parler.
De lacryma = larmouési
petit lézard gris
Trabaculare = tra-oalvî, tra
vailler.
Passare := passa, passer
Quassare= cassô, casser.
93. — Le passage à 6 est fréquent
Carricarei=: chôrgi, charger.
Fabricare =: fôrgî, forger.
Masticare=: môcM, mâcher.
♦ Pastarium =: pâti, pâté
Laxare = lôchî, lâcher.
V. h. ail. hadil^zd/i'on, haillons,
Hastellarium z=: ôteli, atelier.
♦ Tascare — UkM, tâcher.
De pallidum = pôlî, pâlir.
Asinarium = ôn^i, boueur.
* Taxitai-e = tôtô, tâter.
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206 REVUE DES PATOIS
La permutation avec o ouvert est rare :
Lassare = lossô, lasser. AIL krappen = gropô, saisir.
Quadratum = corô, carré.
Dans les textes anciens, l'A protonique persiste
presque toujours sous sa forme latine. On peut cepen-
dant citer un petit nombre de mots où il a fait place à
au ou o : tauxacion^ taussacion, solairo salarium et
so/frans shimn. (1)
94. — Précédé d'un son palatal, primaire ou secon-
daire, TA est devenu i, après avoir, suivant toute
apparence, passé par ie. Cette réduction de la diphtongue
primitive était déjà un fait accompli au xvi* siècle : les
textes de cette époque nous en présentent en efifet un
assez grand nombre d'exemples : chival, chimin, chi-
valyers^ gisir jacere.
Dans notre patois, ce passage à i, de TA protonique
suivant un son mouillé, est au demeurant assez rare ;
le plus souvent Va se maintient sans changement.
Caballum = chtvô, cheval. * Canepum (2) = chinèvo,
chanvre.
De canis — chine, chenets. De casellum=:/rtn-8'yd, présure.
Mais par contre :
Canalem = c/îano, chéneau. Caniculara=:c/iantW, chenille
Caninura = chanin, maus- De cava ^n chavô, creuser,
sade, désagréable. v. fr. chaver.
De scala = charasson, échelle Caponem = chavon, provio
à un seul montant. de la vigne.
Canonem = chanon,éim. Caseariam =- ckasiri, cage à
fromages.
La persistance de Va, après la gutturale, étaitplus fré-
quente encore dans la vieille langue ; chavalier, c'-i-
vauz, chanever, cliamin, chayuis charpenlier, chav ^t
(1) Romania XIII, 549.
(8) Sur cette étymologie voyez Diicange Gl. "^^canepa^Z. Can r-
hum eût donné chantio en lyonnais.
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PHILIPON. — LE PATOIS DE SAINT-GBNIS-LES-OLLIÈRES 207
chevreau, chavouchour etc. dans les Textes lyonnais du
XIV® siècle (1).
Entravé, TA persiste presque toujours sous sa forme
latine :
Capitale = chatôr, cheptel. Gallinarium = jalenî, pou-
lailler.
Captiare = chassî, chasser. Carpinam = charpena, char-
mille.
Capulare = c/iap/d, hacher. Carricare =chargî, charger.
Je ne connais que deux exceptions : achiiô acheter qui
é\A\iachatar en vieux lyon. eijiclyô jaculare, rejaillir.
95. — A + palatale = é :
Adjutare = èdî, aider. De lactem z= lêiva, petit lait.
De fascis = fèssèla, moule à Taxonem = tesson, blaireau,
fromage. *Maxiriaire= mèsselôr, mo-
Paxillutn = pêss^ô, échalas. laire.
96. — Devant N première consonne d'un groupe, A
se nasalise en un son très ouvert qui se rapproche sen-
siblement de in et dont j'ai déjà eu l'occasion de parler,
à propos de TA tonique ;
Cantare = chanta, chanter. Manducare = màngî, manger.
Sanitatem = sàntô, santé. Extranearium=é^ràn^î, étran-
ger.
97. — Faits anormaux. — A s'est changé inorgani-
qucmenten u^ après avoir vraisemblablement passé par
€ ou i :
Araneariam = uranHri, arai- Caminum =: chumin, chemin.
gnèe.
Cramacularium = crumaiyîri, De lacertum =: luizôr, lézard .
crémaillère,
Churo s'explique par la vocalisation du v :
Chivro = chiuro = churo.
Ui de la phase intermédiaire a persisté dans : pirorou
paroUalorem, chaudronnier, piregloriu compère
loriot, iserôblo acer arborem, érable.
(1) Romania xiii, 549.
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208 REVUE DBS PATOIS
E
98. — Il se maintient d'ordinaire, avec un son à
peine plus marqué que celui de Ve muet du français (1):
Veritatem = veritô, vérité. De directum == dréssîri, che-
Debere -n devè, devoir. min de traverse.
Venire m veni, venir. Ecclesiam =: el^isî, église.
Seminare = senô, semer. Bessare = bëssô, bêcher.
Elevare := êlevô, élever. * De junculare =. dejoncl^ô.
Mercedem r= mect, merci. dételer.
Leviarium =: legl, léger. Pensare = peso, peser.
E = é :
Aestimum=(f)»o, intelligence. Restare ^zréstô, rester.
Praedicare = précM, prêcher. Necatorem(?)=:n^^M, boucher.
E est devenu è :
De mes-rem = mèssonôy mois- Prehensionem z=zp7'è8on, pri-
sonner. son.
Glenare = l^ènô, glaner. Medietatem =: mèt^a, moitié.
99. — LV de Tépoque primitive s'est élargi en a dans:
Secare = sàyî, faucher. Necare := nàyî, noyer.
Obedire = obàyî, obéir. Benedicere = benàyl, bénir.
De creta z= <7rày on, crayon . Picem resinam = ;>a ravina,
poix résine.
Le passage à a se constate encore dans : jalô gelare,
ja/fri gelée eija/ou zelosum.
100. — Devant R première consonne d'un groupe, e a
permuté avec a (2) ;
Perdutum z=:/)arc?u, perdu. Viridiarium = t?ar;?/, verger.
Verecundiam m vargon^i, Serpentera n: sarpèn, serpent,
honte.
(1) Afin d'éviter toute confusion, je note Ve muet par ê quand il se
trouve dans une situation où le français n'admet pas d'e muet, c*est-
à dire au commencement du mot, comme dans elevô franc, élever et
lorsqu'il est suivi de deux consonnes, comme dans drëssire, bë.
etc. Mais en réalité é et e ont dans notre patois la même vale
celle d'un e mi-muet.
(2) Déjà au XIV» siècle : Sarpent serpentem, Dalphin Dauph
varay veracum, allisan eligant, pa/e<i>r5 pelletiers {Romat
XIII, 550) et dans la Bern, Buy and, : gramarci grandmerci, m^
aussi perteny parvenir, perce que parce que (II, 61, 10.; I, 413)
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PHIUPON. — LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRBS 209
De hîbernum = ivarnô , hi- De serpuUum = sarpolëy ser-
verner. polet.
De versum = tnvarsô, cou- De terra = éarraci, terrasse,
cher, renverser.
101. — L'amincissement en i intervient sous l'in-
fluence d*un son mouillé :
Pectinare = pinMÎ, peigner. De frescum = frisqvs, frais.
Lectionem = licion, leçon. Genista = ginê, genêt.
Tenaculas = ^ma^i'e, tenailles Lecken = h*c/iî, lécher .
S. Genesium = v. lyon. Saint-
Ginez.
102. — Lorsque, soit en latin, soit en roman, Ve s'est
trouvé en contact direct avec une voyelle suivante, il
s'est changé en semi-voyelle: nMoule nebulas, t^oula
tegulam, agr^ôblo agréable.
103 — Suivi de N première consonne d'un groupe ,
E se nasalise :
Intendere= m^ènc?re,enteodre Sentire = senti, sentir.
Lenticulam = lèntilH^ lentille.
104. — Faits anormaux. — E a passé à ti dans
urisson ericionem, fumèla femelle, fumella dans la
Bera. Biiijand (II 303) (1), ardupin{y. fr. aubépin).
Il s'est changé en o dans le v. lyon. domonstrances
demonstrantias(lfâ5rp'. d'O. p. 72) et dans le patois /ro-
ma/^^fermalias fiançailles, caboma cavernam grotte.
Cf. ritalien domandare demander et domani demain.
Le passage à i devant r se relève dans iritô haere-
ditare, hériter. Cf. à la tonique c2V2ceram, cire.
I
106. — I long demeure:
* Mirellum = mir^ô, miroir. Iinaginem = imôgi, image.
*"^aculum=^ miroclyô y mi- Desiderare = rfestrd, désirer,
racle,
ripa = ar 2 v<5, arriver. Signa re =sm<5, stn^l, signer.
pen8are= dispensa y dépen- * Advisare = arnsô, regarder,
ser.
) Cf. le franc. iMweaw geraellum et le v. fr. frumail fermail.
4'
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210 REVUE DES PATOIS
106. — Bref, il devient e :
* Minare = mena, mener. De picem = tnpesô, empeser.
De minor = menacl, menacer. Minutias = menuèse, petits
Siccare =sec/if, sécher. morceaux de porc.
.Minores = v. lyon. Menours. Tricheare = tréci, tresser.
mineuis.
Pirarium = per?, poirier. De pisurm = peseta, peselle.
De bibere = 6erèro, buveur. De pigritiam = se perèsf, fai-
Timorem = v. lyon. temour, néanter.
crainte. (1) Defrigidum=/rerfo/u,frilleux
Il passe à è dans :
Pisci onem =j)èsson, poisson. Vicinum = rèsm, voisin.
Misculare =mèclifô, mêler.
Ue ouvert de la phase primitive s'est élargi en a :
WicsiTe = plàyi, plier. (2) Persicarium =/)ersày!, pêcher
Picem resinam = pa rasina, Hirpiciare = arpàyî, repàyî^
poix résine. herser.
De * bricare = rebràyusa, re-
broyeuse.
Suivi d'une gutturale, è s'est aminci en i: viMyigi-
lare veiller(3j.
107. — Le groupe I R + consonne est devenu ar, après
avoir vraisemblablement passé par er :
Hirpiciare = arsî^ herser. Viridicariam = varchiri,
Circare =c/iarc/if, chercher. enclos.
Virtutem= vartu, vertu. De virga = vargèta, brosse,
Mirabilia = marvèlyi, mer Silvaticum = sarva;o,8auvage.
v^lle.
(1) Œuvres de Marg. d'Oingt, p. 61.
(2) Au XIV" siècle, cette transformation n'est pas encore accompUe
desplcyer dèplover, oirei/ei auctoricavit dans Marc. d*Ohig(,\i
5«, 01, pièges pl'icatos dans le Tarif d'octroi du 4 dec. i338.
(3) Cet amincissement était inconnu de la vieille langue ; veylla*\
vigilans, dans Marg, d'Oingip» 62.
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r
PHILIPON. — LB PATOIS DE SA.INT-GENIS-LES-OLUÈRIÎS 211
108. — La nasalisation intervient devant N suivie
d'une autre consonne.
Intrare = tntrôy entrer. Cumini tiare = comincî, com-
Singalarem^: singl^ô, san- mencer.
glier. Vindicare := vingt y venger.
* Cinerarium = cindri, cen- Vinderaiare =: vmrfènm!,ven-
driér. danger.
109. — Faits anormaux. — I a passé inorgani-
quement à ii dans (1) :
Limaciam = lumaci, limace. Viperum rz: "ciupero, vipère.
Fimarium = fumî, fumier. Nec unûra z=z nuguin, nulle
Vicinura z=. vusin, voisin (à part.
la montagne) . Umbiliculum = anbuni, nom-
Sibilare = sublô, siffler. • bril.
Adfirmare nr afrumô, affer-
mer.
Primaniim est devenu prom/ (2) et le v. h. ail. Kiefer
a donné yo^a joue, v. fr. gifle, même sens.
O
110. — Long par nature, il passe habituellement à ou :
Nodare = nonô, nouer. De pavorem =: pouriu, peu-
Sponsare^i: ëpoiifiô, épouser. reux.
AUembôzen := bousi^ô, pous- Ob\\ia.re :^ onbfiyl, oublier.
ser, v. fr. bouter. De forratura ■=: fourô, fourrer.
^ Cos tare = rou^d. coûter. Costatum rz: co?/^(5, côté.
El roiist rosarium, où l'O bref a été traité comme
long.
111. — Ou s'est aminci en u dans :
Plorare = plurô, pleurer. *Cosinum = cusin, cousin.
Floriacum= Fluriu, P'ieu- * Florire ^ /Zwr^?, fleurir.
rieux. De *crosum:= C7n<s($, creuser.
Ail. Kausj an = c/u4sc, choisir.
(1) Cf. le prov. prumier et le franc, fumier.
(8) Cf. promerimefit dans GC. 373 (Arrh. com. de Lyon).
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212
REVUB DES PATOIS
112. — Suivant une marche contraire, ou s'est élargi
en ô dans àvô ovare, pondre.
Poursuivant la série de ses transformations, il s'est
éclairci en o dans :
Golare = cola, couler.
De costuma r= acotumô, ac-
coutumer.
Torculare ^=:troM, presser.
De boscus i^: boquâ, bouquet.
Portare z= porto, porter.
De rorem = arosu, arrosoir.
♦Abhorrererr avori, prendre
en dégoût.
De corda = cordici, lien du
joug
Grossarium = grossi, grossier.
OUarias = ol Itères, v. lyon.
Oleres poteries.
Cette tendance de Vo fermé {ou, de l'époque primitive)
à s'ouvrir en o n'est pas très ancienne ; la langue du
XVII* siècle ne connaît guère que la prononciation
fermée : vouleur voleur, sourciri sorcière, courdiri cor-
dière, e/J^ourcy eSorcez, pourtave portabat, mourciau
morceau, soulete seules, dans la Bern. Buyand. (I 25,
145,205,378; II 200, 390, 286.); coutillon cotillon,
dans le couplet patois de V Entrée magnifique de Bacchus
en la ville de Lyon, 1627. A partir du milieu du XVIII*
siècle, au contraire, la notation o se généralise : tochi
toucher, solamem seulement, porta porter, retonieran
retourneront, dans la Ville de Lyon en vers burlesques,
édition de 1750. (1).
113. — Devant les nasales, l'éclaircissement est de
règle :
Donare ^=don6, donner. Talponariam r=rz darboniri,
Communem := comin, com- taupinière.
mun. Carbonarias = Ckarbontre,
Pomarium =:poml, pommier. Charbonnières.
Il ne parait pas en avoir toujours été ainsiw On
trouve, en effet, au xiv siècle, les deux notations o et u^
employées dans les m^mes textes ; or la graphie u
représentant bien certainement le son ou, — ducour et
(l) Cf. Revue-Lyonnaise, nov. 1884 p. 64î^et la note.
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PHILIPON. — LE PATOIS DE SAINT-GENIS-LES-OLLIERES 213
doiicoîir dsins Marg. d'Oingt (pp. 51, 42), moutons et
mutons dans les Textes lyonnais^ — o devait lui aussi
se prononcer fermé (ou) : comunal et cumunal{\), donar
et dunar sonnaient donc coumunal^ dounar. Aussi bien,
— et cela est décisif, — le continuateur de l'O suivi d'une
nasale, est noté ou dans la Bernarda-Buyandiri : proumy
promis, nouma nommé, douna àonn^v^ froumageotiîvO"
mage. (HH, 53, 182; II 104). La tendance de ou à
s'ouvrir en o se manifeste, au reste, dès le commence-
ment du xvni* siècle : raisomia raisonné, promi promis,
dans la fi/le de Lyon en vers burlesques»
114. — Bref, 0 se maintient en règle générale avec le
son d'un o ouvert.
Probare = provô, prouver. De fodera := foryô, fourreau.
Volere = fo/è^ vouloir. Coronam -^ corona, couronne.
Colorera r= color, couleur. Molinumzz: malin, moulin.
Potere = ;)orè, pouvoir. Colaphare r= copô, couper.
Apothecam i= botica, bouti- ♦Copertum = covcr, toit.
que. Detrifolium=r triolv, trèfle.
Bovarium = 6ot?f, bouvier. De s:)lea -rr solôr, souliers.
Locare r= /ôyf, louer. Jocare = j'ô.vf, jouer.
Dans la vieille langue, o bref, de même que o long,
avait donné naissance à un o fermé que les scribes
notaient tantôt par o, tantôt par ou, tantôt enfin par un u
qui, je Tai constaté déjà, sonnait bien certainement ou:
ovrar operare, poer potere, overt à côté de ouvras et
de/?wé»r, uvert^ ouvrir etc., dans les Textes Lyonnais du
XIV* siècle (2). Le son originaire s'est maintenu jusqu'à
nos jours dans 02/vr/ ouvrier, probablement, d'ailleurs,
sous rinfluence du français.
(1) Romania xni, 551.
(2) Cf. Romania xui, 551 et P. Meyer, Phonétique Provençale, O,
ians les Mem. de la Soc. de linguistique I, 151. Pour ridentilé pho-
nique des trois gi-aphies o, ow, et t€ cf. plusors et plusours, codurer
itcudurery, doucoiir ei ducoifr, moutons et mul07is diins les texles
yonnais du Moyen âge.
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^
214 HKVUE DES PATOIS
116. Ou de Tépoque primitive s'est de nos jours aminci
en u dans :
Morire = mûri, mourir. Coquinam — cusina, cuisine.
De girare=:^trwè^a, girouette. De cooperire = cuerclMo cou-
Fodiculare = /'w/i'î, fouiller. vercle.
UO de focarium placé dans les mômes conditions pho-
niques que celui de locare n'en a pas moins subi un
traitement différent : au lieu de s'éclaircir en o apr^s
avoir passé par ou^ il a suivi une marche inverse et s'est
aminci en n : fuyt, foyer.
116. — Dans les mots qui suivent, la diphtongaison
s'explique par la vocalisation de IV :
Collocare = cowr/i?, coucher. Solidare = soi«i<5, soudi^r.
Ou s'est aminci en u dans :
Colligere ^nculH, cueillir. De olla = IJUin, Oulins.
Molinarium = mun\, meunier.
117. — Suivi d une patale, 0 se diphtongue en oué :
* Coctare = .se cou(5<e, se bâter Vocuitare = t?ot«îrfî, vider.
* Scopeare:= cowdvf, balayer. De vocuitare =:rfet30u^du, dé-
vidoir.
La Bernarda Buyandiri nous présente les formes
analogues: ^oi/fl//îV/ cofeatam, coiffée et ç'woiry, balayer
(II 200, 238).
118. — L'O s'est atténué en e dans un certain nombre
decas et cela dès le xiv® siècle :,ç^row;' sororem eiserors
dans les Textes lyonnais, seloiiz soleil à côté de solouz
dans Marg. d'Oinc/t (pp. 61, 58), abetiquairou apothi-
caire, prefon profundum dans la Bern, Buy and,
(II 2io, 333). De même dans notre parler :
* Solamente =: selambn, seu- Cochleariam = kelviri, cuil-
inent. Hère.
I)econdire=rA-yèwrfwra, assai- De seopeare = equevil^e, ba-
sonnement. layures.
Poussant plus loin encore la série des ses transfor-
mations, 0 est devenu i dans Brityd, Urotteaux.
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PHILIPON. — LE PATOIS DK SAINT-GRNIS-LES-OLLIÈRES 215
Mis en contact par la chute d'une consonne médiale
avec la voyelle qui le suit, TO s'est atténué en e, puis on
î, et enfin s'est consonnantisé :
Profundum = pr^on, profond. De locustan: /''w^dr, sauterelle-
Rotundum = ryon, rond.
Marguerite d'Oingt (p. 62) emploie déjà la forme
rionda.
119. Devant N suivi d une autre consonne, 10 se
nasalise et prend un son qui se rapproche sensiblement
de la nasale française an :
Bonitatem = bdntô. De frontera r= efrontô, effronté.
U
120. Long par nature, il persiste pur :
Fumare =: fumô, fumer. Perustulare = hrulô, brûler.
Mucire = muse, moisir. Butyrariam =: buriri, baratte.
Jejunarezr junô, jeûner. De bustum ~ buclyô, flamber
Quand par suite de la chute d'une consonne médiale.
Vu s'est trouvé en contact avec une autre voyelle, il tend
à s'élargir en ou :
Sudare = ,stt<5 et soi^, suer. * Stupare = ëtouô, rendre
* Tutare = touô, tuer. étanche.
L'U long a été traité comme bref dans :
Furunculum = foronclyo, fu- Mutare = modo, partir,
ronde.
121. Bref par nature, TU est aujourd'hui devenu o :
Gubernare=:^ot?am<3,gouver'. De cuneum = conH, frapper.
ner. Nutrire =: noH, nourir.
Cuculum = cocu, coucou. Gustare = gotô, diner.
•Buticulam = botilyi, bouteille De genuculum =r/^eno^^?,age-
^ De gutta = agotô, égouier. nouiller.
De mustum = moterda, mou- Bullengarium =:: bolèngi, bou-
tarde. langer.
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216 REVUE DES PATOIS
De currere = coratô, courir. Pulnionem=pormon, poumon
Subinde = socm, souvent. Cubare = corô, couver.
Cucumerem =: cocombro, con-
combre.
En contact direct avec un voyelle suivante, il s'élargît
en ou :
Putare = pouô, tailler la vigne. Cubare = couâ, couver.
122. — La vocalisation de TL a donné naissance à
doucor *dulcorem douceur, adouci adoucir et bougi
bouger.
Ou de la phase primitive s'est aminci en u dans :
muton, mouton, biilH bouillir et la double forme bugi
bouger. De même dans sufrô soufrer.
L'éclaircissement en o se relève dans : acotô écouter,
cot^ô couteau.
123. — Dans l'ancienne langue, u bref protonique était
représenté par ou\ mais dès le xvii" siècle cet o fermé
tend à se laisser remplacer par un o ouvert : molerda^
bogressa à côté de couva couvé, goûta dans la Bern,
Buyand. (I 76, II 398, I 53, 94). Quant à la réduction
de ou à t/, elle se constate dans bul^on bouillon, ascuta
auscultare, puciri poussière, c'est-à-dire dans des
mots où Vu étymologique se trouvait suivi, en latin,
d'une /qui s'est vocalisée en roman.
124. — Sous rinfluence d'une palatale, u bref se
diphtongue en oué :
Puteare = pouésî, puiser. Lucidere z=z louèdî, s'illuminer
Cruciare =: crouésî, croiser. d'éclairs.
Sciuriolum = acouéru, écureuil
Mais pugna poignée, inpunH empoigner.
125. — U a passé à i dans :
Juniperum = ginèvro, ge- Unionem =: in^on, oignon,
nièvre. lyon. huntom
Curculionem = gorguil^on , Brugariam =: brîri, bruyèi
charançon. (=britri).
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PHILIPON. — LE PATOIS DB SAINT-GENIS-LES-OLLIERES 217
Il s'est atténué en e dans ipeluè (angl. sax. pullian)
poulie. Cf. incl^eno incudinem enclume, à la tonique.
126. — L'U protonique se nasalise devant N en un
son qui se rapproche de an :
\ olunX^Xem^= voldntô, volonté. A.dbund3ive— abonda, abonder.
Le son an s'est décidément produit dans anhuni,
umbilicum, nombril.
AU
127. — AU d'origine latine ou romane devenait
généralement ou dans l'ancienne langue : outreyon
auctoricant^ ounour alenatorem, fouceta falsita-
te m, souner salinarii, deffroudar fraudare dans les
Textes lyonnais duXIV^ siècle ; outar al tare dans Marg.
d'Oingi(p.55)^poureta pauvreté dans la Bern. Biiyand^
(I, 226).
De même dans le parler de Saint-Genis :
"Fraudare =: fraudé, frauder. Ausare = ousô, oser.
Paupertatem == pouritô, pau-
vreté.
• Âlmosnam = oumouna, au-
mône.
AU est devenu d dans :
Haustare = ôtô, ôter.
Mauricium = Môriçyo.
AU = d :■
Pausare z=zposô, poser.
Auriculam =:ortlyi, oreille.
AU = u :
De A(c)uculain = ul^orij
aiguillon.
AU = e :
vicellum = ijyô, oiseau.
{A suivre).
* Salmam =: souma, ânesse.
Paiicum:= poM, peu.
Saltare = sôtô, sauter.
Gaudere = rejà^î, réjouir.
Vallem neriaci =: Von^erê ,
Vaugneray.
Ail. Kausjan= chusé, choisir.
V. h. ail. Kraûsel = grise 11,
groseillier.
E. Philipon.
5»
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218 REVUR DES PATOIS
CONTE EN PATOIS DE MAILLANE
Recueilli par F, Mistral
TEXTE
LA CABRO DE MÈSTE RAFÈD
Mèste Rafèuavié sèt enfant em'uno cabro, que li piciiot
anavon garda. E quand aquésti demaniavon à la cabro
s'èro proun sadoulo, aquesto respoundié :
Siéu bèn sadoulo^
Siéu bèn redouno :
Aqiiéu que me môuseira
Sèt oulo de la
Me trouvara.
Mai la cabro, uno les qu'èro à l'oustau, se levavo lou
la, et quand mèste Rafèu venié pèr la môuse, elo îé disié :
Siéu pas bèn sadoulo,
Siéu pas bèn redouno :
Quati me tnôuseira
Pas uno de la
Me trouvara.
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K. MISTRAL. — CONTE KN PATOIS DE MAILLANE 219
CONTE EN PATOIS DE MAILLANE
Recueilli par F. Mistral (*)
TRADUCTION
LA CHÈVRE DE MAITRE RAPHAËL
Maître Raphaël avait sept enfants avec une chèvre, que
les petits allaient garder, et quand ceux-ci demandaient
à la chèvre si elle était assez repue, celle-ci répondait :
Je suis bien soûle.
Je suis bien ronde :
Celui qui me traira ,
Sept pots de lait
Me trouvera.
Mais la chèvre, une tois qu'elle était à la maison s'ôtait
le lait, et quand maître Raphaël venait pour la traire,
elle lui disait :
Je ne suis pas bien soûle.
Je ne suis pas bien ronde :
Qui me traira.
Pas un pot de lait
Ne me tx^ouvera.
(1) Mistral nous écrit qu'il a recueilli ce conte de la bouche de sa
nipre.
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^
220 REVUE DES PATOIS
Mèsle Rafèu, de la maliço, tiiè à-de-rènq si sèl enfanl,
mai aguënt à la fin dessouta Tengano de la cabro, Tespeiè
iouto vivo, e^m'acô la cabro s'anë'scoundredîns iou trau
d'un loup, ounte fasié pou en tôuti, en ourlant :
Siéu la cabro de ènèsie Rafèn
Que rCa ni car ni pèu^
Un banihoun dessus Vesquino:
Aquéu que me irouvara
L'amo dôu cors ié iramblaraf
Quand Iou loup retourné à soun trau, de veire aquéu
bestiarî, aguè' no pou dôu diable, e'm'acôs'encourreguè, e
rescountrèlo reinard e ié digue:
Dins moun oustau, oh ! queto laido bèsti!
r a 'no bèsti sènso peu
Que vau pas uno lamo de coutèxt.
E*m*aco lis abiho, en pougnènt la cabro, la faguèron
sourti dôu trau, e Iou loup la mangé.
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p. MISTRAL. — CONTE EN PATOIS DE MAILLANE 221
Maître Raphaël, de colère, tua l'un après l'autre ses
sept enfants ; mais ayant à la fin découvert la ruse de la
chèvre, il Técorcha toute vive, et ensuite la chèvre alla se
cacher dans le trou d*un loup, où elle faisait peur à tous»
en hurlant :
Je 8utp la chèvre de maître Raphaël
Qui n'a ni chair ni peau.
Un cornichon sur l'échiné :
Celui qui me trouvera,
L'âme du corps lui tremblera/
Quand le loup retourna à son trou, en voyant cet ani-
mal, il eut une peur du diable, et aussitôt il s'enfuit, et
il rencontra le renard et lui dit :
Dans ma maison, oh! quelle laide bête!
C'est une bête sans peau.
Qui ne vaut pas une lame de couteau.
Et ensuite les abeilles, en piquant la chèvre, la firent
sortir du trou, et le loup la mangea.
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222
RBVUB DBS PATOIS
PATOIS LES ENVIRONS DE PÉRIGUEUX
LA CHANSON DU PAUVRE JEAN
Andantitio. A
Lou paw-brè Zon Ch'éDTaî toa-zour groan-don. Vaï
B
sa chouD a-vou - cà, qu'èï pér ché coun-chur-tà. Diw chyâ. Mou-
A tempo.
chur, é Diw é de boun-zour, mè vé-nè coun-chur-là d'un o-fà
Presser un peu.
Je - li - - - cà, be • - - léw zo-mai, Mou - chur, u'èn aw - rià
J~~Tr«MiôÏ8 I â* fois j
E - lai Mou-chur quan you ve-Dé dôw tro-baî, que moun lyè n*èï pâ
faîy m'en pou-dé pà dé mai, you chéT, etc.
I I
^ — Lou pawbi'è Zon
Ch'èn vaï touzour groundon.
Vaï sa choun avoucà,
Qu'èï pèr chè counchurtà.
Le pauv7*e Jean
S'en va toujours grondan
Va chez son avocat.
C'est pour se consulter.
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L. CLÉDAT. — CHANSON EN PATOIS DE PÉRIGUEUX 223
B — Diw ch^â, Mouchur,
E Diw è de bounzour,
Mè vènè counchurtâ
D'un ofâ dèlicâ :
Bèlèw zomaï, Mouchur,
N'en ôwr^â vou plèïd^â.
B — Notrèï vèjî
Chè rijèn entré i,
De chô que n'aï troubà
Unô fènn'6 moun grè,
[De chô que n'aï troubâ
Unô fènn'ô moun grè.]
B_Mèdijèntou,
Qu'èï pèr m'en dèitournâ :
E chi tu rèïpoujâ,
Tu n'en chirâ cournàr l
Vou, dijà mè, Mouchur,
Chir^ô qu'un cô chègur.
II
L'avoucâ li rèïpoundè (1) :
^ — Elâ I moun pawbrè Zon ,
Tu chèï bien maw pènson.
Tu for^à bien mèl^our
De dëmourà tou choul.
H — Tu pôçôr^à
Toun tèn en dègouciw,
Tu for^â toun cholu,
'u chir'à pâ coucu,
Tu for^à toun cholu,
"u chir^â pà coucu.]
— Adieu, Monsieu7^,
Et Dieu et de bonjour^
Je me viens consulter
Hune affaire délicate :
Peut-être jamais^ Monsietir,
N'en auriez-vous plaidé.
Nos voisins
Se rient entre eux.
De ce que je n'ai trouvé
Une femme à mon gré,
[De ce que je n'ai trouvé
Une femme à mon gré.]
Ils me disent tous.
C'est pour m'en détourner :
Si tu rép.useSy
Tu en seras cornard!
YouSy dites-moi. Monsieur.
Si ce serait un coup sûr.
II
L'avocat lui répondit :
— Hélas I mon pauvre Jean,
Tu es bien mal pensant.
Tu ferais bien meilleur
De demeurer tout seul.
Tu passerais
Ton temps en dévotion^
Tu ferais ton salut,
Tu serais pas cocu^
[Tu ferais ton salut,
Tu serais pas cocu.]
(1) Ces mots sont parlés, de même que « Ion Zon li rpïponndè » et
Tavouca li dichè » un peu plus loin.
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Googîè'
n
224
RBVUB DBS PATOIS
Lou Zon li rèlpoundë :
c — Elâ ! Mouchur,
Quan (you) vènè dùw trobaï.
Que moun Vè nëï pà faï,.
M*èn poudë pà de inaï.
^ — You chèï ni çaw.
Ni countën ni chodour,
You ne trôbè dègun
Per fâ moun golëtoun,
You m'opèlè louzour
Lou pawbrë Zon tou choul.
Le Jean lui répondit :
Hélas ! Monsieur^
Quand je viens du travail j
Que mon lit n est pas fait ^
Vous ne m en pouvez pas
[davantage,^
III
L'avouca li dichè :
A — Ela l moun pawbrè Zon,
You vèjè toun pènçon,
Ew fô tè moridâ,
Tu t'en pwèï pâ garda.
B — Chi tu là pourtâ,
Ela chè vèïron pâ,
E [chi tu là pourtâ,
Ela chè vèïron pâ] :
Tu chirâ dôw troupèw,
Per mô fè, dôw pu bèw.
Je ne suis ni chaud ^
Ni content ni saoul,
i Je ne trouve personne
Pour faire ma galette^
Je m'appelle toujours
Le pauvre Jean tout seul.
III
L'avocat lui dit :
— Hélas/ mon pauvre Jean,
Je vois ton penchant,
Il faut te marier.
Tu t'en peux pas garder.
Si tu les portes,
Elles se verront pas,
Et [si tu les portes.
Elles se verront pas] :
Tu seras du troupeau ^
Par ma foi, des plus beaux.
Cette chanson est en patois des environs de Périgueux
côté du .Change. Les o et les on correspondant à des a e,
à des an du français représentent des sons intermédiaires
entre a et o d une part, entre an et on de l'autre, mais
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L. ( LKDAT. — CHANSON KN PATOIS DE PÉRIGUEUX 225
très voisins de o et on français. Un est Vu nasal, et non le
un français fqui est en réalité un eu nasal) ; in est Vi nasal,
et non le in français (qui est en réalité un è nasal, et que
nous écrivons en) S (ou ç) et z, ch et j, représentent des
sons qui ne sont pas exactement ceux des mêmes lettres
en français \ s ei z sont plus chuintants qu'en français,
(*h et y le sont moins, si bien que s et ch patois se rap-
prochent beaucoup Tun de Tautre, et de même z et,;.
J'ai écrit la chanson du Pauvre Jean sous la dictée de
mon père. Elle comporte trois phrases musicales, que
nous désignons par A, B, C, et qui reviennent dans
Tordre suivant : 1* A, et B trois fois, 2' A, B, C, et B (en
terminant par la mesure finale), 3* A, et B (en terminant
par la mesure finale). L'ensemble de la chanson se
compose donc de trois parties, la troisième sensiblement
plus courte que les deux premières. Les vers sont de six
syllabes, à l'exception du premier de chaque phrase
musicale, qui est généralement de quatre, mais deux fois
de six, et une fois de cinq. Il en résulte que pour la 2'
et la 3' partie, la première mesure de A doit être écrite
^^T"^ i_
ainsi =-g^^^g^^llJ.iiz^^ , et que pour la 3* partie,
E- laîmoun pnw-bré
la dernière mesure de A doit être écrite =s
dâ. Chi lu
J'ajoute que pour la 2* et la 3* partie, la seconde note de
la troisième mesure de A est do au lieu de la.
Les « bis » étant placés sans symétrie, et n'étant pas la
répétition de la même musique, nous récrivons entiè-
rement les vers répétés, en les mettant entre crochets.
Les vers assonent entre eux deux par deux, mais il arrive
plusieurs fois que l'assonance fait défaut, ou qu'elle est
approximative.
Je remercie mon excellent collègue, M. Victor Loret,
q a bien voulu m'aider à noter la musique.
L. CLÉDAT
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22G ItKVUlî DES PATOIS
ROFFOLES C) IN PATUAIS LIYONNAIS
II
MON BON MONSU CLIKDAT.
Je vo-z-u dire qu'o y aviet ina vés (') îna joulia
bôyi (3) de vais chiz nos (*) quH lli disîant Parnon (5), bien
bravona, nié in pitit brizon (*) niéci (7). O v'est parqué
sa môre lli (^) disiet tojors : « Mé, Parnon, quand Tant
së-z-lans {^) su lo eu, le bôye sant pôs tant bétonnes
romm'icinqui (*0) !
Véquia quin vépro la Parnon allôve in champ le
vaches (**J. Don, bien sûr, o y avié la Bardelia, la Fro
niinla, la Bayetta (}') et lo chin Faraud. Don, de Taffére,
que la Parnon rincontrô monsu lo curô que lli disit
conim'iquien : — Bon sai, Parnon ! — Bon saî, monsu lo
curô! — Comint que te vos? — Marci bien, monsu lo
(uu'ô, et vos mémo? — Marci bien, Parnon. Avis vos fait
bona vindémi Q^) ? - Marci bien, monsu lo curô, et vos
mémo? — Mes, Parnon, los curôs faut pôs de vindémil
(lomint que va ta môre? s'est-eir accuchia (**) — Marci
bien, monsu lo curô, et vos mémo ? — Mes, Parnon, les
curôs ne s'accuchiout pôs! Te véquia bien grandetta,
Parno, que Tajoque t'ôs? — Së-z-ians, monsu lo curô. —
Sé-z-ians! O v'est pôs possible! — Védes vos-mémo,
monsu lo curô, rebrique la Parnon, in trossant cotf et
chamisi par darri, védes vos-mémo, ma môre disiet
qu'o y étôve écrit iqui !
PUITSPELU, io cujsin.
(0 Rùiftyles « Balivernes, sots contes • — C'est la suite de la série
('()inmenc<>e sous le Htre de Contes en patois de Mornant ftievue def
pot ai fi. 11, 145.)
(2) Ina vés « une fols •.
V\) Bôyi a jeune fille ».
il) De caifi chiz nos « de chez nous ».
(5) Qu'iUi distant Parnon* qu'on appelait Pernon ».
(li) In pitit brizon « un tant soit peu ».
(7) Nieci « sotte ».
(8) Le cousin Puitspelu n'est pas ferré sur l'orthographe de la Re^ c
des P(ttois ; Hi doit se prononcer Wi.
(9) Se s-inns • seize ans ».
(10) Tant bétonnes comnVicinqui « aussi bêtes que cela ».
(M) Allôce in champ le caches « faisait paître les yaches >..
(\2 liardella etc ■ noms propres de vaches »
J3) Vindêmi « vendangre »
ÎU S'arcnrhi « aeeniieher ».
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NOTICES BIBLIOGRiPfflOUES
GÉNÉRALITÉS
Sur Torigine méridionale des mots elme et osberc tels que
les offre la Chanson de Roland, voy. un article de M. G. Paris
«lans Romania, XVII, 425.
Victor. — Phonetische Studten. — M. Wilhelm Vietor en-
treprend la publication d'une nouvelle Revue dont nous avons
reçu les trois premiers fascicules (1887-88) et à laquelle nous
souhaitons le meilleur succès. Elle a pour titre : Phonetische
Sttidien, Zeitschrift fxir wissenachaftliche und prakttsche Pho-
netih (Marburg, Elwert). D'après Tidèe générale qui a présidé
à la fondation de la Revue, ceux des collaborateurs qui
• s'occupent du français ont principalement pour but de simpli-
fier l'étude de notre langue en réformant l'orthographe. Us
partent naturellement d'une étude rigoureuse de la qualité des
sons vocaux, et visent à représenter chacun d eux pa • un signe
spécial et unique. Le système graphique qu'ils proposent peut
être utile pour certaines études dialectologiques; il est plus
simple que celui de MM. Gilliéronet Rousselol. — Nous signa-
lerons, dans les fascicules que nous avons reçus, les articles
suivants : Paul Passy. Kurze darstelluYKj des franzœsis:hen
laiUsysiems (pages 18, lL5et 245). — Ch. Lévêque. Des encli-
tiques en français (p. 157 et 262). - Hambeau et Kûlm^
Comptes-rendus de divers ouvrages sur le français phonétiqve
(p. 79 et 178)
Université de Nebraska. — University Studies (Lincoln^
Nebraska). Le premier fascicule de cette revue universitaire
vient de paraître (juillet 1888, 9ô p. in-8). Il contient une étude
de 66 pages, par M. Joseph A.. Fontaine, sur les Verbes auxi"
^ 'aires dans les langues romanes, notamment en français et en
Tovençal. J'ai traité rapidement le môme sujet, pour le fran-
ais, dans ma Grammaire historique du français (Paris,
arnier frères) pages '^U et suivantes. Pour les formes réflô-
hies qui équivalent à un passif, il faut tenir compte de
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•2'2H HV.WK iH'.S l'ATOlS
l'exemple latin «le Varron, elle par notre collabor.Ueur M, Jul-
lien dans le prèseuL numéro (p. loj). M. Fontaine se propose
de continuer s jn travail en étudiant les mêmes phénomènes
dans les autres dialectes romans, et notamment en catalan.
E. Rolland. — Varfjot en 1790; ouvrafjes sur l'argot. Doctf-
)n(''i}t pour VètvfJc de l'arijot. (Dans les Variétés bib(iof/ra-
phlquesy organe de la librairie Rolland, n" i et 2).
Le même. — (rlaiiures lexirofjraphiqiios, termes fie c«rr.«^f',<
dans Varirtès bibliographiques, n"!).
Le même. — Supplément à la faune populaire. Noms de In
chaure-sovris dans les diverses langves et patois (dans les Va-
riiHôfi bibliographiques y n" '2, col 35). M. Rolland fait précéder
ce supplément des lignes suivantes : a Nous avons publié chez
Maisonneuve, éditeur, 25, quai Vokaire, un ouvrage en 6 vo-
inmes in -8, sous le titre de Farine populaire de la France,
Noms vulgaires, dictons, proverbes, contes et superstitions.
IS7T-1883. I^ous avons recueilli depuis sur le même sujet des
matériaux dont nous voulons faire prollter les lecteurs des
Var, bibl. Le supplément que nous donnons ne sera ni tiré à
jiart ni réimprimé en volume. «
K. Mackel. — Die gernianischen clémente inder fran^a-si}^
r' trn und prorcu.-alisrhen sprarhe. \ oyez Siuv cet ouvrage, qui»
nous avons déjà signalé (Revue des Patois, I. 28^), un articli-
d(» M. W. Meyer dans IJterafurblatt fur... romanischc philo
hufic, juillet 18^8, col. 30i?.
Hermann Sternbeck. — Unrirhtige Wortaxifstellung und
Woridcntungcn in Raynouards Lexique roman. Cf. Revue da^
langues romanes XXXII, ^U.
(î. Paris. — ÎM littérature française au moyen-àge (Paris,
Hachette, 18iS8 ; YII-292 p.) Dans cet excellent ouvrage, nous
relevons le passage suivant, relatif aux dialectes de France
(p.ige 3) : « Dans le domaine gaîlo-roman se parle à l'origine
une langue à peu prés identique, ou au moins facilement eoni-
prébensible à tous, le latin vulgaire, qui, même d'un bout de
la Gaule à l'autre, ne présente pendant longtemps que des
nuances insensibles. Peu à peu, dans cette unité se marquent
desdilférenciations locales. LesS<?rmew.^s échangés àStrasbourg
en 842 ont déjà des traits qui appartiennent au français '^u
nord et qui sont inconnus à celui du midi ; d'autres, qui devr t
produire une séparation bien plus grande, n'y apparaiss it
pas encore. Entre les divers dialectes du nord, les diffèrent s
au IX' siècle sont déjà sensibles, mais non telles qu'elles t i
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 229
pèchent de se comprendre. Ces différences vont par la suite en
s'accusant de plus en plus; mais ces dialectes ont entre eux
tant de traits communs qu'ils restent toujours assez voisins,
et que les œuvres écrites dans Tun d'entre eux peuvent èlre lues
ou entendues dans la région où se parle l'autre, et facilement,
quoique souvent très grossièrement, accommodées par les
copistes à leurs parlers respectifs. A partir du XTI^ siècle, la
prépondérance littéraire du dialecte français proprement dit,
ou de ceux qui lui ressemblent le plus, est tout à fait dessinée et
toutes les œuvres littéraires la subissent plus ou moins. >
Sur le Nouveau Testament provençal de Lyon (Revue des
Patois, II, 150) et le dialecte auquel il appartient, voyez le
comple-rendu de la Noble leçon (édition Montet) par M. Foerster
dans Gœttingische gelehrte An^seiijen, 1888, n- 20-21, pages 76*?
et su[v.
Heinrich Sabersky. — Zur provenu al Isch en Lautlehre : pa-
rasitischesi und die damit ^usammenhan/jenden erscheinun-
f/en (Berlin. Mayer et M aller, 1888 ; 1' 0 p. in-8 . Etude compa-
rée de ri parasite dans le provençal des troubadours et dans
les p^fois actuels du midi. Nombreux exemples, méthodique-
ment classés.
Le D^ A. Millet. — Etudes lexicographiques su7' l'ancienne
langue française à propos du dictionnaire de M, Godefroy
(Paris, Leehevalier, 188>^, 71 pages in-S). L'auteur est trop sé-
vère pour M. (lodefroy, dont le dictionnaire a rendu et conti-
nuera à rendre de très grands services. Comment s'étonner
qu'il y ait beaucoup à critiquer dans une œuvre aussi consi-
dérable? Bien des lacunes viennent des conditions mêmes de
la publication; d'autres sont presqm' impossibles à combler
dans l'état actuel de la science, ot nmr eureusement, parmi
ces dernières, il faut compter pour ((uelquc temps encore celles
qui sont relativt^s aux différcnciarions dialectales précises. Les
critiques de M. le D«" Millet sont d'ailleurs très judicieuses, très
utiles et souvent amusantes. Il paraît être au courant des tra-
vaux les plus récents de philologie française. On peut cepen-
dant relever quelques erreurs assez graves, connue la mention
(p. 29) d'une prétendue chute de 8 intervocal issu d'un c latin,
et es intervocal issu d'un ?/(!) : qui ne voit que dfspaiablc se
ra ache il payer et despaisablc ii paix, desaloscr à /as et dcsa-
lo rr à louer? Le préfixe mes, dans mesqucranre (p. 45), est
ti iuit à tort par maie, au lieu de minus. Kcvcne(\). 14) doit
pi bablement être lu Kèrene. « Chief » ne signifie pas svcccfi
(l 16), mais bout, d'où le sens particulier de la locution
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230 REVUE DBS PATOIS
t venir à chief » := venir à bout, réussir. Ce qui frappe le
plus dans le travail de M. Millet, c'est la netteté de son
esprit et la rigueur de sa méthode, qualités précieuses pour
un lexicographe. Aussi attendons-nous avec une vive curio-
sité le « Glossaire des mots omis par M. Godefroy » qu'il se
propose de faire paraître quand M. Godefroy aura terminé
sa publication. Il indique en excellents termes, dans sa
conclusion les qualités que doit avoir un bon dictionnaire
maniable du vieux français, et on ne peut que souhaiter
qu'il entreprenne lui môme ce livre, dont il voit si bien Timpor-
tance, les difficultés et les conditions essentielles.
Jean Psichari, — Quelques observations nur la jthnnHiqi^e
des patois et leur i)ifli'cncesur les layvjues communes (doxi^^
Revue des p. yallo-romans, II, 7).
NOTICES CLASSÉES PAR DÉPARTEMENTS
ET ANCIENS PAYS
Ain
'Ch. Guillon. — Lm Quenouille, chanson recueillie à Cey^è-
riat (dans la Tradition, juillet I88S, page 200).
Le même. — La servante du curé, chanson brcssmte
recueil lie à Ccy sériât (dans la Tradition, août 1888» p. 251).
Le môme. — La Bourbonnaise, chanson en patois de Ceyjé-
riat (dans la Tradition, sept. 188 i, page 283). Cette chanson
est à rapprocher de la Pauvre Jeanne, en patois de St-Amour
(8aône-et-Loire), que nous avons publiée {Revue des Patois,
l, 135).
Al})es (Basses)
V. Lieutaud. — Ordonnance municipale de Digne sur 's
impôts indirects (dans Revue des langues romanes, XXX .
167). Ce texte, dit M. Lieutaud, est Tunique document i
langue vulgaire qui se trouve dans le Livre noir des archi> s
municipales de Digne, et peut-être dans toutes ces archive .
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NOTICES BIBLIOORAPHIQUES 231
Alpes (HauteaJ
P. Criiillaunie. —Fston'a Petriei Panli, mi/sfrre du .W^sièc/f*
(Gap, 1887,XX-236 pages in-8).
E. Montet. — La noble Leçon, arcoinpaf/née d'une traduction
en patois moderne de la vallée du Qneyras Voy. Vaudois
(Pays),
Anbe
A. Baudouin. — Glossaire du /patois de la forH deClairvaur
(Troyes, Lacroix 1887, 337 pages in-8. — Extr. des Mémoires
de la Société Académique de l'Aube, 1885-86-87). — Travail
excellent, très consciencieux, très fourni, bien que Tauteur se
propose déjà d'y ajouter un supplément. Le système graphique
prête seul à la critique. Nous passons condamnati >n pour
l'emploi des lettres parasites, cet emploi n'offrant pas d'incon-
vénient grave quand il est entendu que les lettres parasites
sont les mêmes qu'en français. Mais pourquoi écrire plaice,
clou, entjlouti des mots qu'on prononce piaice, quiou, en-
ijuiouti"! Pourquoi employer tantôt IV muet, tantôt l'accent
circonflexe (ce dernier est bien préférable) pour marquer
l'allongement des voyelles ? L'auteur est surtout embarrassé
quand il s'agit d'exprimer le son de l'y après l'accent tonique;
tantôt il supprime toute trace de ce son, comme dans pote,
qu'il faut prononcer po^^e ; tantôt il l'exprime par une l : faible
qu'il faut prononcer faib'Je. En se servant, comme nous faisons,
d'un petit y en indice, on évite toute difticulté et toute confusion.
On pourrait aussi relever beaucoup de locutions inexactes,
comme : « a français se changeant en ai patois » au lieu de
« ai (è) patois correspondant à a français. » Mais M. Baudouin
ne se pique pas d'être philologue, et son œuvre, sans préten-
tions scientifiques, n'en rendra pas moins de ser^•ices à la
science.
Aude
X Mir. — Lot', lutrin de Lader, avec glossaire (Paris,
Maisonneuve).
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232 HE vu 15 DES PATOIS
Bouches du Wiônc
Le chanoine Trichaud. — U7ie famille arlésienne, poème en
huit cha7its (Arles, Mlle Serre, 1887).
Catalogne
A. Pages. — Notice sur les travaux (et en particulier sur
les travaux catalans) de Joseph Tastu (dans Revue deè langues
romanes, XXXII, 127;.
Vidal. — Documents sur la lanf/ue catalane des anciens
comtés de Roussillonet de Cerdayne {Suite , dans Revue de^
langues romanes j XXX II, 146).
Charente
L'abbé Fourgeaud. — Grammaire du patois d^ Puybarraud ,
commune de Genouillac, canton de Saint-Claud {dans Récite
des p. gallo-romans, II, 54. A suiv7'e).
Dauphinc
Puilspelu. — Le mot lyonnais a carcabeau » (dans Romauia,
XVII, 437). Cet article s'applique également aux patois du
Daupliiné. Voy. ci-dessous Lyonnais,
Do7xlognc
C Chabaneau. — Chanson inédite du troubadour Peire dcl
Vern (dans Revue des langues romanes, XXXII, 171). • Je
publie cette pièce fort insignifiante, dit M. Chabaneau, la seule
qu'on ait conservée de son auteur sur lequel nous ne savons
rien, à titre de complément de mon recueil des Poésies inédites
des tt^oubadours du Pcrigord; non pas que je puisse assurer
(pie Peire del Vern était Périgourdin — il aurait pu être
Quercinois comme je l'ai supposé ailleurs —, mais seulement
parce que la localité dont il a tiré son surnom peut être
identifiée, plus vraisemblablement qu'avec aucune autre, ave«
la petite ville de Vergt, arrondissement de Pèrigueux, don
le nom, défiguré par la graphie moderne, se montre dans le?
documents du moyen-Age sous la forme de Vern ou Verni
(lat. Verniutn) ».
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUKS 233
Compte-rendu du Livre de Vie de la ville de Bergerac publié
par Durand (Revue des patois , I, 147) dans Revue des langues
romanes, XXXII, 215.
Eure-et-Loir
Sur le bouloty pâtisserie de Chartres, voy. Variétés biblio^
f/raphiques, n* 2, col. 43.
Gascogne
Isidore Salles. — La feuille et la racine, poésie en patois du
pays de Gosse (dans la Tradition, juillet 1888, page 202).
Le môme. — Le cantonnier, poésie gasconne du pays de
Gosse (dans la Tradition, août 1888, page 2.i3).
Poésies gasconnes (dans Revue des Basses-Pyrénées et des
Landes, juin 1888).
Grisons {Canton des)
Jacob Ulrich. — Susanna, ein oberengadinisches Drama des
XVI Jahrhunderts (Frauenfeld, Huber, 1888, in-12, VI-140 p.)
fc L'édition de ce texte est accompagnée, dit M. G. Paris, d'une
utile esquisse phonétique et morphologique, et d'un court
glossaire étymologique, le tout fort concis, mais fait avec
grande intelligence. »
Annalas délia Societad Rhaeto-romanscha {V^ année, 1886;
2" année, 1887). Cf. un compte-rendu de J. Ulrich dans Liiera-
turblatt fur romanische philologie, août 1888, col. 363.
Landes
J. de Laporterie. — Texte en patois de St-Sever \j)roverbes et
dictons du pays deChalosse (dans Rvvne des p. f/allo-romans,
U, 109).
Liège
M. Wilmote. — Les vay^iétés du CH allemand, dans les patois
lu nord-est de la Belgique fdans Revue des p. qallo-romans,
I, 38).
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234 REVUE DES PATOIS
Limousin
Sur rèdition de Bertrand de Born par Thomas, que nous
avons signalée dans notre dernier numéro (Revue des Patois,
II, 155) voyez le compte-rendu de C. Chahaneau dans Rerve de^
langues romanes, XXXII, 20«.
Lorraine
Constant This. — Die deutsch-franzœsische Sprach*jren^e
in Lothrinr/en /dans Beitrœge sur Landes-und volkeskundv
von Elsass-Lothringen, l«r fase., Strasbourg, Heitz et Mûndel,
1887 ; 34 pages, avec une carte). Cf. Revue des p. gallo-romfmji,
II, 158).
Lyonnais
Puitspelu. — Le mot lyonnais Carcabeau (dans Romania,
XVIT, p. 437). A propos du mot carcabeau, dérivé de carta^
bcUinn, M. Puitspelu établit pour le lyonnais et le dauphinois
une tendance phonétique qu'il exprime ainsi : « Lorsque, dans
un mot roman, il se trouve une gutturale dure et une dentale
dans deux syllabes contiguês, il y a tendance à assimiler la
dentale à la gutturale. •
Le môme — Lyonnais « huguo •. — Lyo'nnais « échantillon,
chcnevoite » (dans Revue des langues romanes, XXXII, 197 et
11)8). Corrections, faites par Tauteur lui-môme, au Dicdotinairc
étymologique du patois lyonnais.
Meurt] le
Sonienclature alphabétique des termes techniques agricoles,
usités dans la presque totalité des départements de la Meurthc
et des Vosges (Extrait de la Feuille du cidtivateur de Tan 4,
dans les Variétés bibliographiques, n* 2, col. 43).
Meuse
René Stiebel. — Dayure meusienne, recueillie par M. Im-
hovrasse (dans Revue des Trad. pop., septembre 1888.
page 508). La dayure esi une chanson dialoguée entre garçons
et filles.
1
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 235
A. Jeanroy. — Quatre contes meusiens, de MàngienneSy
conton de Sjiincourt j^dans Revue des p. gallo-romans, II, 97).
L*^ premier de ces contes (Le renard et le pot de crème) doit-
être rapproché d'un conte deGermolles, que nous avons publié
ici-même (Revue des patois, T, 209)
L'abbé Delabar. — Texte en patois d'Ornes, canton de
Charny, arv, de Verdun fdans Revue des p. gallo-romans,
II, ilO).
Nord
Sur le chansonnier lillois Alexandre Desrousseaux, voyez un
article de M. Léon Sichler dans la Traditiony août 188"^, p. ^25.
Ch. Bonnier. — Ueher die fran::oesischen Eigennamen in
(dter und neuer Zeit, besonders in Gebiet zwiscfien Douai und
Lille (Dissertation de docteur. Halle 1888, 34 p. in-8). Etude
sur les noms propres de personnes dans la région de Douai.
Pas-de-Calais
Dans le manuscrit de la bibliothèque d'Arrasn" 307, M. Paul
Meyer {Romania ^\ll, 369) signale une Vie de saint Vast,
comme contenant des traits artésiens en assez grand nombre.
Pèrigord
Compte-rendu du Bertrand de Born de Thomas. Voy.
Limousin,
C. Chabaneau. — Chanson inédite d'un troubadour du
PMgord. Voy. Dordogne.
Provence
C. Chabaneau.— Parnasse provençal du P. Bougerel {Suite,
dans Revue des langues romanes, XXXII, 182). Ce supplément
au Parnasse provençal est une liste alphabétique des auteurs
de la Provence propre qui ont écrit dans leur idiome de l'an
1500 à l'an 1800.
Sur la brousso, espèce de fromage provençal, voy. Variétés
bibliographiques, n" 2. col. 45.
Don Savie de Fourvier. — Licantico prouvençau (Avignon,
Aubanel, 1887). Cf. Revue des p. gallo-romans, U, 158.
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236 IIEVIIE DES PATOIS
Pyrénées Orientales
Vidal. — Documents sur la langue des anctejis comités de
Roussillon et de Cerdag7ie (Voy . Catalogne),
Savoie
J. GilUéron. — Mélanges savoyards : I Siccum, siccam ; //.
Geyitiana (dans Revue des p, gallo-i^omans, II, 31).
Savoie {Haute)
M. Constantin, le zélé secrétaire de la société llorimontane
d'Annecy, vient de publier à part le /?ec^/^^7 complet des chan-
sons patoises de J. Béard, dont nous avons déjà signalé la
publication par fragments dans la Revue Savoisiennc. Le
système graphique de M. Constantin est ingénieux et généra-
lement fort simple. Nous n'aurons que quelques remarques à
faire : 1* L'auteur représente le th dur des Anglais par çk avec
une cédille sous le c, et le th doux par^'A. Nous préférerions,
pour ce dernier son, la notation xr/i, car le th doux est au th
dur ce que le ^ est au f ou à Vs dure, et non ce que le j est au ç.
"i" Il y aurait avantage, ce nous semble, comme nous l'avons
proposé dès notre premier numéro, et comme le font plusieurs
de nos collaborateurs, à représenter la mouillure, particulière-
ment après l'accent, par un petit y placé à droite et en haut
de la consonne dont il indique la mouillure. Vy ordinaire fait
confusion, car on prononcera instinctivement bâtie (comme
7'ôtfc) un mot qu'on verra écrit bétyô. 3" Ce qui nous parait
le plus contestable dans le système, c'est remploi des con-
sonnes finales parasites, quand les mômes consonnes ne sont
pas parasites (c'est-à-dire quand elles se prononcent) dans
les mots français correspondants. Ainsi M. Constantin écrit
fort un mot qu'il fîiut prononcer tô ! Nous sommes avertis,
il est vrai, que lorsqu'une consonne de la fin des mots se
prononce, elle est suivie d'une apostrophe. Mais c'est une
bien grande complication. Nous comprenons à la rigueur que,
pour mieux marquer l'identité entre un mot français et un mot
patois de même prononciation, on conserve les lettres parasites
de l'orthographe française; mais il est exagéré d'écrire des
lettres qui ne se prononcent pas en patois, quand elles se pro-
7\ on cent en français.
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NOTICES BlttLtOOKAPHlQUKS 237
Sèvres (Deux)
Jacquett (Ed. Lacuve). — Le Masureau de Coudray-Sal-
hart, relation en patois poitevin d'x^no excursion aux ruines
du château 5aZ6aW (Melle, Ed. Lacuve, 1888, 14 pages in-8. —
ïii'é à 25 exemplaires numérotés à la presse).
D. Bourchenin. — Texte en patois de Lezay (dans Rerne
des p. gallo-romans, II, 106).
Vaudois (Pays)
E. Montet. — L« noble leçon, accompagnée de traductions
en patois ntodcrtie de In ralUe du Queyras, et en patois mo-
derne du val St'Martin. (Paris, Firschbacher, 1888). Cf. un
compte rendu trés-étendu de W. Foerster dans Goetting'sche
gelehrte Anseigen, 1888, n*' 20-21. Ce compte-rendu renferme
des remarques importantes sur la langue des pays vaudois.
Vosgeif
Konienclature dos termes agricoles, Voy. Meurt he.
Wallons (Pays)
A. Doutrepont. — Nofls loaUons (dans Revue des p, gallo-
romans, II, 65).
Voy. Liage.
Yonne
L'abbé Girardot.— Les sons ch et j=:iss et is français y dans
le patois de Thory, canton d'Avallon (dans Revue des p gallo-
romans, II, 46).
Le môme. — Chanson des vignerons auxerrois, patois de
Ver menton (ibidem. II, 93).
Le môme. — Dialectologie du département de l'Yonne (ibi-
dem, II, 155).
L'abbé Méry. — Texte en patois de Villiers-sur-Tholon,
canton d'Aillant (ibidem, II, 112^.
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238
RETUB DBS PATOIS
LISTE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS
dont leê onrraffes ou articles font VobjM d'un compte-rendu
ou sont simplement mentionnés dans les Noficcs hibliofjra-
phiquesde ce numéro.
Baudouin 'A.)
m.
Att6<?
' Lëvéque (Ch.)
w.
Généralités
Bèard (Joseph;
»
Savoie C/ï^«)
Lieutaud (V.)
»
Alpes^Bas )
Bonnier (Ch.)
»
.Vorrf
MackeHE.)
»
Généralités
Bougerel (P.)
»
Provence
Méry
»
Yonne
Bourclienin
»
Sèvres (D.)
Meyer (W.)
»
Généralités
Chabaneau (C.)
»
Dordofjne
Millet (D'A.)
»
Généralités
Limousin
Mir(A.)
»
Aude
Provence
Montet (E.)
»
VaudoisfP.)
Constantin
»
Savoie{H**)
Pages (A.)
»
Cataloffne
Delabar
»
Meuse
Paris (Gaston)
»
Généralités
Desrousseaux
»
Sord
Passy (Paul;
»
Généralités
Doutrepont
»
Walloïis{P.)
Psiehari (J.)
»
Généralités
Durand
»
Dordogne
Puitspelu
»
Lyonnais
Foerster :W.)
»
Généralités
Rambeau
»
Généralités
Vaudois{P.)
Rolland (E.)
»
Généralités
Fontaine
*
Généralités
Sabersky(H).
»
Généralités
Fourgeauci
»
Charente
Salles (Isidore)
»
Gascogna
Gilliéron (J.)
»
Savoie
Um ii fmmt.
»
Proreticc
Oirardot
»
Yonne
Sichler (Léon)
»
Sord
Godefroy
»
(Généralités
Sternbeck
»
Généralités
Guillaume (P.)
»
Alpes(H.)
Stiebel (René)
»
Meuse
Guillon (Ch.)
»
Ain
Tastu (Joseph)
»
Catalogne
Jacquett
»
Sèvres {D )
This(C.)
»
Lorraine
Jeanroy
»
Meuse
Triehaud
»
Bouc.-^.-R,
KQhn "
»
Généralités
Ulrich
»
Grisons
Labourasse
»
Meuse
Vidal
»
Pyrèn.'O.
Lacuve (Ed.)
»
Sèvres (D.)
Wilmote
»
Liège
Laporterie
»
Landes
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 239
LISTE DES REVUES
Dépouillées ou mentionnées dans les Notices bibliographiques
de ce numéro.
Annalas délia Socieiad Rœéo-romanscha, 4'« et 2* année.
Gœttingische gelehrte Anzeigen, 18S8, n* 20 et 21 .
Literaturblatt fUr romanische Philologie, juillet-sept. 1888.
Mémoires de la Société académique de VAube.
Phonetische Studien. fasc. 1-3.
Revue des Basses Pyrénées et des Landes , juin 1888.
Revue des langues romanes j mars-avril 1888 .
Revue des p. gallo-romans, n" 5-6.
Revue des traditions populaires, juillet-septembre '888.
Revv^ Savoisienne, juillet-septembre 1888.
Romania, juillet 1888
Tradition ^/a^l, juillet-septembre 18SS.
University Studies p. by the University of Nebraska, n* 1.
Variétés bibliographiques, n'« 1 et 2.
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CHRONIQUE
M. Ed. Laeuve ^Jaequett), dont nous signalons ci-<lessas
(art. Devr.'Sèrres) une plaquette patolse, va publier par soos-
cription des « Fables en patois poitevin, pour la plupart imitas
de La Fontaine » . Chaque fable sera ornée d'un frontispice
satirique. I^ prix de sous<!ription est de 6 francs, 10 francs sur
papier de Hollande. (S'adresser à M. Ed. LACr\'K, Grande -rue,
à Melle, Denx-Sèrres). Le volume, de format in- i^, aura 250
pages au moins.
Le journal Lovk felibrtge II, p. 87) annonce la publication
prochaine à Marseille, sous la direction du fêlibre Auguste
Marin, d'un Armana marsihés, contenant des poésies, contes,
nouvelles et chansons en dialecte marseillais.
Le môme journal (II, 93) annonce la fondation à Toulouse
d'une Assoi'iatinn pyrénèeyine, <|ui a pour but d'étudier et de
faire connaître les Pyrénées au point de vue lin(jvistiqfu\
géographique, historique, etc. Celle Société publiera une
revue illustrée, qui sera sous la direction de MM. Julien Sacaze
et F. Garrigou. Nous avons déjà eu l'occasion de parler de
M. Julien Sacaze. à propos de l'eufiuéte sur les patois de la
région pyrénéenne (Voy. Revue des Patois, I, 160). Nous sou-
haitons le meilleur succès à la nouvelle Revue.
Enfin on nous promet la publication par M. Pasquet, dans
les Mémoires de l'Académie toyale de Belgique, d'un recueil
de sermons wallons du XIII^ siècle.
J^e Gérant : K. Viewkg.
Erratum
Dans le dernier numéro, p. 146. ligne 4, au lieu de crasi, lisez
crassi (crasse).
I.YrtN. — rMPBIMKRIR STORCK» 78, «HE I>F. L'HOTRr.-DE-VtU.E
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ANNÉE. N» 4. OCTOBBE-DKCBMBRE 1888
/^^^ RECUEIL TRIMESTRIEL ^^^
CONSACRÉ A l'Étude des patois
ET anciens dialectes ROMANS DE LA FRANCE
RT DES RÉGIONS LIMITROPHES
PUBLIÉ PAR
L. CLÉDAT
PROFESSEUR K LA FACULTÉ DES LRTTRES DE LY
ON
PARIS
F.. VIEWEG, LlBRAIRE-ÉDlTEUR
(E. BOUILLON BT B. VIEWEG, Successeurs)
67, Rue de Richelieu, 67
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SOMMAIRE DU PRÉSENT NUMÉRO
I. — L. ClMat: Compte municipal en p&toiê' de Tour non
(mai î459-mai Î461) 241
II. — k. Rivière: Notes sur le patois de Saint-Maurice de
VExil (hère) 274
III. - Bruyère: Chanson populaii^e on patois de Grèsieu-le-
Marché {Rhône) 289
IV. — A. Reydellet: Chanson en patois du Grand-Aberge-
mcnt (Ain) * 590
V. — L. Clèdat : Phonétique française: I. Les noms de lieu
en ai; IL mestier et mosttbr ; III. Le suffixe
lEK = AklUM * 294
VI. — Hanriot ; Quelques motê du patois de Bercenay-en-
Othe(Aube) • 29Ô
VII. — J. Durandeau ; LE vaigneron, chanson en patois de
la Côte d'Or. . ^ 3(M^
VIII, — Vmtspelxi : Rôffbles in patuais liyonnais (III). . . . 302?
IX. — NOTICES BIBLIOGRAPHIQuisS ET COMPTES-
RENDUS SOMMAIRES 303
X. — Chronique . 31â
XI. — Table des matières du tome II de la Ret ne des Patois. 317
Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé à M. CLÉJDAT,
professeur à la Faculté des Lettres dn Lyon,
Il sera rendu cottipte de tous les ouvrages dont la rédaction aura reçu
un double exemplaire.
Prix d'abonnement à la REVUE DES PATOIS :
FRANCE 16 francs
UNION POSTALE. . . . * . 1^ r
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-;^:^>m^'-'7^s^^^
' ''•i,3
COMPTE MUNICIPAL EN PATOIS DE TOURNON
MAI 1459 — MAI 1461
C'est à Tobligeance de M. Massip, ancien archiviste de
Privas, que nous devons la communication du compte
que nous publions ci après. Il nous est signalé comme le
seul texte en langue vulgaire que possèdent les archives
de Privas. Nous nous bornons à donner aujourd'hui le
texte de cet important document, réservant pour un
prochain article les observations historiques et philo-
logiques qu'il comporte.
J'indiquerai seulement comment j'ai résolu les abréva-
tions.
Il n'y a guère d'article du compte où ne se trouve, au
moins une fois, l'un des mots dit ou dita figuré par un d
et un signe abréviatif. On peut avoir Tidée d'écrire ces
mots, comme on les rencontre souvent à cette époque,
avec un c devant le i. Je n'ai pas adopté cette forme parce
que du se trouve exceptionnellement écrit en toutes lettres
dans les articles 163 et 213 (1); ditz, cas régime pluriel,
dans rarticle 1 ; inditz, cas sujet singulier, dans l'article 3;
indiia (2) dans le même article et plusieurs autres fois.
Voici un certain nombre d'autres mots dont j'ai résolu
les abréviations d'après les passages où ils sont écrits
(1) J'ai numéroté tous les articles du compte, pour rendre les
renvois possibles.
(2) On a cependant dicta (ou dittaf) dans Tart. 13.
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242 KEVUK DES PATOtS
sans abréviation : sirvent (écrit notamment en toutes
lettres dans l'article 136) ; sirgent (en toutes lettres,
art. 132); chescun (art. 180); appart (art. 141), appar (:îOj
et apar (37); la. \)vèpos\i\on per (ilù}, primet/rament f3);
recepta(li)\ les noms propres Pei/re (\S9)yAnt/ioni (157 j.
AndreoH (204) et Andreo (47), Matheo (84), Marsal (101 K
Frances (176), Beatrix (69), Biberet (112), Marcouc riic\.
Le mot yowr est écrit de différentes manières, et notam-
ment yor (rarement) etyowr. Quand on a a jo' », ce qui
indique une abréviation, je Iranscris^oî/r.
On a une seule fois ententes lettres écrit soma, (art. lOj,
le mot qui désigne la charge d'une bête de somme, latin
saumata, provençal aaumada, hançais sommée , Quand il
se trouve en abrégé, je le transcris somaa d'après Tusage
général pour les mots analogues, qui sont le plus souvent
écrits dans notre texte par deux a : Joitmaa, rarement
journa.
Le prénom de l'auteur du compte est écrit Beriho ou
Bartho avec un trait abrévialif au-dessus. Je transcris
Beriholomeou et Bartholomeou , La diphtongue finale de
ce mot pourrait aussi être écrite eo (d-après Afidreo,
Matheo, à côté d'^Andreou. Voyez ci-dessus).
J*ai lu avec quelque hésitation merchntnt (et non mar-
chant), demy(ei non dimy),SpeHt {e\, non Spvnt),
Enfin j'applique les règles de la déclinaison aux noms
abrégés dont la lettre finale n'est pas formellement in-
diquée ; car ces règles sont généralement observées par
l'auteur du compte.
Le fac-similé ci-joint reproduit le verso du folio 13
(art. 161-165).
L. Clkdat.
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L. CLÉDAT. — COMPTE MUNICIPAL DK TOURNON 243
-f- JheSliS
(1) Lo compte de mj/, Bertholomeou de Senenlaifsa, lo
quai entende de rendi^e a la univevsita dol luoc de
Tornon on aux auditours et conseillera d'aquella, dol
rèfjimen et rjouvernament qtie you ay fait durant lo temps
de dos ans, accommenssaas a la fesia de Pandecoatas
corrent Van mil iiij*^' lix, et lo primier Jour de may, et
finissent a la dita fesia de Pandecosias corrent Van mil
iiij^^ Ix'" et ungf, los qualx ditz ans ay ista sindics et pro-
curoi^^ de la dita unioersita^ et prior de la confreyria
dol Saint Sperit au dit luoc de Tornon acoustumaa a
faire, isiant avoy my sindic, pt'rx:uror et prior de la dita
confreyria Glaudo FaurCy dol dit luoc de Tornon ^ an
quai compte entende rendre rayson tant de touias receptas
per my faytaSy comma pai/amens per my faits tant dois
fogaiges que an arju cours los ditz dos ans durans coj^tma
dois aultres négocia de la dita universita, an protestacion
que si en mon dit compte avia mes chausa que non fus de
mectre, que non me sia repputaa, et sia per non meaaa^
qtiar non entendo rendre sinon i^eal compte. Et si avion
leyssa chausa a mectre, que me sia licit a la y mectre.
(2) Et primeyrament s^enset ly recepta dois
fofjaigea que an agu cours los ditz dos ans durans :
(3) Primeyrament es veray que lo primier an consent
fnil iiij*^mœ, fut inditz lo fogaiges reals, et per lap^rt et
porcion dol dt luoc de To7vion a payar fut indita una
ialha au dit luoc de Tornon de xxij meys et demi/, que
fut beyllaa a levar a Artus le Mein\ dont n'ay recept dol
dit Artus per la dita talha lasumma de
ij^ Ixxxxvij Ib.v s. vij d.
(4) Item lo segond an corrent mil iiij^ /jc"» fut endita
una aultra talha de fogage au dit luoc de Tornon, de
xxiiij meySy la qualla talha me fut beillaa a levar, et
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J244 REVUE DES PATOIS
monta la dita talha, dont en faite recepta, rebatus deduc-
cions et mos gaiges de la levar
iij^^ xvij Ib. xvij s. vit; d, t.
(5) Autra recepta per my fayia per lo fait
comiin l'an mil iiij^^ lix, et lo vf jour dejuing :
(6) Et primeyrament es veray que ly dita universitas
de Tornon era actengûa a Johan de la Balma niet^hant
de Valencia en certana summa a causa de certana quan-
tiia de salper luy beillaa; et per so que la dita universitas
non avia de que ly payar, fut advisa per los conseillers,
soes assaver per Johan BerthalaySj Johan Mestral, Peyre
Lussatj Peyre Beciac, Stene Briode et plusours aultres,
que Vom preses dol dit Johan de la Balma des somaas de
salper aver argent a ly payar ^ et furon presas, et costava
ly somaa de la dita sal unze flor, et seys gros, et non se
poguit vendre ly somaa sinon dex flor, et huet gros, et
per ainssi y a agu de tara seys lyoras et sinq sos, et per
ainssi non ay agu de la dita sal^ rebaiu la dita tara, sinon
quatre vintz lioras tourn,, dont en fauc recepta iiij^ Ib,
(7) Item ay recept^ lo xxiij jour d*ost Van mil iiij^ ILcy
de Frances de Varenna per en diminucion de certana
talha de fogageper luy levaa au dit luoc de Tour non, dont
a rendu compte, so es assaber ij Ib, t,
(8) Item ayplus recept de Margarita Bacona, en dimi-
nucion de certana summa en que fut mestres Thomas
Chirols son senher era obligaas a la dita universita, l'an
dessus et lo xij jourt de mars iij Ib. xv s. t,
(9) Item plus ay receu de Pierre de Berc pour la reste
de sa parcelle, qui monte ij Ib, t,
(10) Item plus per doas somas de vin de Guichari
Grangier, et une de Guige Barbey r on, monte, de la
confrairie ij Ib, t,
(11) Item ay plus recept per la venda dol doble desme
dol vin de las vendesmas dol dit an ?nil iiij^^ lix, vendu f
desliura a Venchant public de la court dol dit luoc ?
Tornon, a Glaudo Fau7*e comma plus et darrier offre ,
per lopres de cent septanta lioras tourn,, de lasquals fa r
recepta c' Ixx Ib
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L. CLBDAT. — COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 245
(12) liemay recept lo ix*jourdemay Van Ix^^per x so-
maas de sal que nous fey beillar Johan Mestral^ a Va/en-
cia, et non nous fey gis de près de la dita sal y mas la nous
prestava per adonc,et se vende a Johan Mondo de Mercurol
nou flor. et nou gy^os peiiia monea ly somaa, et ainsi non
ay recept de la dita sal en monea Rey si non la summa
de locf"" et v Ib,
Et fut délibéra per los conseillers en aquo de mestre
Reymond dol Boysson,
(13) Item plus ay recept dol dit Johan Mestral, Van
dessus dit et lo xiiij^ jour dol meys dejuing, en sinq so-
maas de sal que nous prestet lo ditz Johans Mestrals a
Valencia,et fut fait per la deliberacion dois conseillers per
aver argent per los affayres de la villa, et se vendet ly dicta
sais a Johan Mondo ly somaa ix flor, et demy petita mo-
nea, et ainssi non ay recept en monea de Rey si non la
summa de xxxj Ib. xiij s.
(14) Item plus ay recept per lopres et venda de xij so-
maas de sal de la mensura de Tornon, agûas et receopûas
dol coynandament dois ditz conseillers, so es assaver Johan
Berthalay^ Johan Mestral, Peyre Gonot, Peyre Beciac,
Stene Briode, Johan Boneyro, mestre Raymond dol
Boysson et Michalo Forn^ ly quai sal fut beillaa per
Jeronime de la Columbeyra per lopres de chescuna somaa
de xij flor, viij gros, et peux futvendua tant per payar lo
pvimier carto dol fogage de Van /a?'" co7nma aultres negocis
de la dita universita, et fut vendua a Loys Baronat
d'Anonay chescuna somaa per lopres de xij flor., et ung
franc sus lo tout, monta ly dita sal so que n'ay agu, dont
en fauc recept a c' ta? Ib,
(15) Item ay jolus recept per la venda dol doble
desme de las vendesmas dol territori de Tornon de Van
Ix^^ , vendu a V encha^it public de la dita court de Tournon
al dit mon compayre Johan Mestral y comma plus et derrier
offrent^ per lo près de ij^' Ib. t.
Somma gboss. la beceta : mil ij""^ iiij''lb. xj s, iij d. t.
(16) S'enset ly misa de la talhareal indita Van lix:
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246 REVUE DES PATOIS
(17 J Et primeyrament ay pzyaper lo mandament de la
diia taUuiy que înonta v s. l.
(18 J Item plus ay paya per la feysao de la parcella
endita lo dit an, que rqonta vij s. vj d, t,
(19) Item ay paya a mestre Vidal Vincent, dit Masada,
comis per Andreo Brissonnet, recevor gênerai en Virares,
aussi que apar per sa buleta Van lix lo xxiij dol tneys de
Juillet, que monta l^ ij Ib, vij s. iij d.
(20) Paya per la policia x d. t.
(21) Item ay paya au dit Masada Van et lo jour
dessusscrips ainssi que apar per sa bulleta, que mon-
ta xxxvj Ib, xij s. ix d.
(22) Paya per la policia œ d. t.
(23) Paya per lo port au dit Masada^ que monta v s. t.
(24) Item ay plus paya a unrj nonna Guillem Monier,
que port ava poyssanssa dol recevor ainssi que appar per
nota receptaper mestre Johan Gros sus Van lix et danner
jour dol meys d*ost, que monta xix Ib. t,
(25) Paya audit Guillem Monter per sapena v s. t.
(26) Item a y jiaya a mestre Johan Gros, tant per la
policia de la dita summa per luy recepia, commaper una
obligance recepta contra lo dit Monier de la dita summa
de gardar de damage la dita villa, que monta xv d. t.
(27) Item ay plus paya au dit Masada, Van lix et lo xij
jour d'octobre, ainssi comma [jiar'] per policia, que
monta xxxiiij Ib. i.
(28) Paya per la policia x d. t.
(29) Paya per lo port v s. /.
(30) Item plus ay paya a monssenhor lo juge de
Vivares, per una deschar j a a luy beillaa per Eymav
Sabbatier, ainssi que appar per sa policia sus Van lix et
lo vj' jourt d'octobre, que monta xv Ib. '
(31) Item plus ay paya au dit Masada, lo dit an et •
xij*^ jour d'octobre, ainssi comtna appar j^r sa polici ,
monta vj Ib,
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L. CLEDAT. — COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 247
(32) Item ay plus paya au dit Masada, Van et lojour
dessus scriptz^ ainssi coînma appar per sa policia^ mon-
ta xj Ib. t.
(S'S) Item plus ay paya au dit Masada, l'an et lo
jour dessus ditz^ ainssi que apar per sa policia, mon-
ta vj Ib.xv s, t.
CS4) Item plus ay paya au dit Masada, l'an dessus et
lo œxij de novembre, ainssi que appar per sa policia, mon-
ta X Ib, t.
(35) Paya per la policia x d, t,
(36) Paya per lo port v s. t,
(37) Item ay plus paya au dit Masada que ly portet
Glaudos Faures ou Bourc Saint Andiol, ainssi que apar
pe7^ sa policia sus l'a?! lix et lo œxv jor de janvyer, mon-
ta xxiiij Ib, t,
(38) Paya per la policia x d, t.
(39) Item ay paya. Van et lojour dessus ditz, a Glaudo
Faure per portar lo dit argent ou Bourc Sant Andiol, et
lay istet très jou7^s, que valon a x sos per jour la sununa
de j^ Ib. xs,
(40) Item plus ay paya au dit Masada, lo xxiij de mars
Van dessus, ainssi que apar per sa policia, que mon-
ta XV ij Ib, vj s. viij d.
(41) Paya per la bulleia ou per lo poî^t, que mon-
ta vj s, iij d, t,
(42) Item aypaya a Nicolau de Fontana, sirvent de la
cort de Tcrnon,per fayre la cria per la villa per assemblar
lo dit c(.mun per mectre sus la dita talha, monta x d. t,
(43) Item ay paya per unas leclras que ajiey impetrar
de la court de Boceu contra los officiers de Tornon, que
non avian pjas volgu senhar la comission de la dita
pai^cella endita Van lix, que montan las ditas lec-
tras ij s. vj d, t,
(44) Item plus ay paya a mestre Loys Chan'o,per una
chartra per luy recepta d'una requesta scrita per los
BÎndirs a Johan Biberet, baille de Tornon, que el agues a
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248 REVUB DMS PATOIS
9enhar la comission pei^ exhigir et levar loa den. de la
diia ialha, de la quala chausa elles fut i^ffusana, et ay
paya de la diia requesta ij 8. vj d. t
(45) Item ay paya que demande per masjournas de my
et de meatre Reymond del Boijsêon, que fûmes en Boceu
a lajournaa, que GaiellaSy procurors de Monssenhor de
Tornon, s'era opposaas contt*a las lectras que noue avian
agu de Bocieou per exhigir et levar los den . de la diia
ialha, demande per nosiraa journaas dessus x s. i.
f 46 J Item ay paya a Loys Charroti, per escrire unas
certanas memorias dey tas per lo dit mesire Reymond dol
Boysson per tenir la diia journaa^ monta xv d. i.
(47) Item ay paya a Andreo Brossa, per remenar ou
addobar certanas goieyi^as do cuber t de la gleysa de
Si-Julia , Van lix et ter s jour de feorier^ monta ij s. vj d. t.
(48) Aultres payamens faitz per my, Bertho-
lomeou de Seneclausa per lo fogage de Van Ix'*^ :
(49) Et primeyrament ay paya pei* lo mandament dol
dit se gond fogaige, lo xxjour de may l'an dessus dii, que
monta iiij s. vij d. t,
(50) Item ay paya per la fasso de la parcella dol fogage
dol dit an, que monta vij s, vj ûf. t,
(51) Item ay paya au dit Vidal Vincent, dit Masada,
per lo primier carto dol dit fogage^ lo segont jourt d'ost
l'an dessus dit, comma costa policia de sa man, que monta
so que ly ay beilla Ij Ib, xv s. t,
(52) Item plus ay paya au dit Vidal Vincent, dit
Masada, per la surmisa de la diia ialha. Van et lo jour
dessus ditz, costa policia, monta xlviij Ib, i. v s, t.
(53) Item plus ayj^aya per las doas policias j s. viij d. t.
(54) Item plus ay paya au dit Masada, per lopm^t de la
dessusdiia summa vij s. vj d.
(55) Item aypaya au dit Masada, loxxv' jour d'octobt
l'an Ix^^ , per lo dit fogaige, costa per sa bulleia, qi
monta Ixaf^ Ib.
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L. CLÉDAT. — COMPTE MUNICIPAL DE TOUKNON 249
(56) Payaper lapolicia x d, t.
(57) Payaper lo port ij s. vj d. i.
(58) Item plus ay paya au dit Masada per lo dit
fogaige^ lo xv' jour de décembre Van dessus dit, costa per
sa bulleta, que monta so que ly ay paya xliiij lb,x s, t,
(59) Paya per la policia x d, t.
(60) Paya per lo port de la dita siimma iij s, ix d, t,
(61) Item ay paya au dit Vincent Masada a Viviers,
lo xxix Jour de mars mil iiif^xjl ^per lo darrier quarto
dol dit fogaige, meyan la quai summa me a dona quic-
tansa gênerai de tout lo fogage, inclusas toutas aultras
policias, que monta so que ly ay paya xxvj Ib.xvs, ij d, t,
(62) Paya per la policia ij s, vj d,
(63) Item ay paya a mestre Peyre Fores, luoctenent de
monssenhor lojuge de Tornon^per faire senhar laparcella
dol dit fogagCy que monta v s. t.
(64) Payamens faitz per my, Bertholomeou
de Seneclausa, dol fait comun:
(65) Et primeyrament fut delibei^a per los consillers de
la dita tmiversita que l'on trameses Glaudo Faure a
Paris devers 7ness' Jolian de Marcoux, per so quel era
istas menas per certans comissaris, affin que Von soupes
de Vistat de mess' Johan de Marcoux.et lo ditz Glaudoslay
anei per lo comandament dois conseillers^ you beilley lo
xviij jour de may mil iiij^^ lix, quant partit per s'en
anar, comma costa policia dol dit Glaudo Faure, que
monta xj Ib, ij s, vj d,
(66) Item plus fut ordenna per los ditz conseillers que
you anesso en Desani devers mess*' Bart^peraver conseilh
nmVel sur so que mestre Chanialros, per unas lectras de
ey, volia fayre compellir los ditz habitans de Tornon
*r lo pontonage de DouXy devers lo quai mess' Bart you
ly Van dessus dit et lo xxix jour de n:ay^ demande per
as j ornas ,r s. t.
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2^0 RBVUE DES PATOIS
(61) Item ay paya a ung sirgeni real per son salaria
que vengiiit exequiar la dita universita a la itistancia de
Gabriel Ponhet de Villanova de Berc^perhuet lioras iorn .
que demandava a la dita villa de Tornon per certafis
procès receps per mesire Johan Ponhei son payre ou iempsi
passa sus lo fait de las talhas dol pays^ lo qualx sirgeus
aguit per son salari v s. t.
(68) Item ay paya per la copia de las leciras dol dit
Gabriel Ponhet en las qualx me oppousey, que monta so
que n'ay paya x rf. /.
(69) Item ay paya a Jacque Blanc Peal^ lo xxvj jour de
may Van lix^per exequtar unas lectras al nom de la villa
contra Colin Beatrix, et eysso per so que lo ditz Beatrix a
agu ung taxa contra la villa en la court de Bociou, lo
quai taxa volia far exequtar contra my coma sindic de la
dita villa, et octenguiou lectras a rencontra de luy a
veyre revocar lo dit taxa, et ly a y dofina per sa pena,
monta xv d. t,
(70) Item ay paya a mestre Johan Gros notari habitant
de Tornon^ Van lix, per la pena et emohnnent de una
obliganssa que avia recept de Johan de la Balma de
Valencia, de certana quantita de sal que avia beilla a la
villa lo dits Johans de la Balma, que monta so que ly ay
paya xv d, t,
(7ÎJ Item ay paya a Gabriel Ponhet de Villanova de
BerCy lo septième jour de juing fan lix, per lo procès de
que fut faits a causa de certana repparacion de extima
sus lo fait de las talhas dol pays j dol quai procès deman-
dava per la cota et porcion de Tornon lasumma de vj Ib.,
et fut accorda ou lo dit Gabriel per certans dois conseillers
et mestre Raymond dol Boysson, ainssi que appar per
policia faita de sa man, que monta ij Ib, xv s. t,
(72) Item ay beilla a Glaudo Faure, lo noveme jour de
juing Van lix, per tramectre a monssenhor lo juge d
Vivares que era a Paris, et eysso en diminucion de S'
que ly villa ly poya estre actegûa dol temps passa, et fu
beilla a Frances Cheyssùni de Chalanco per ly portar^pe
la deliberacion dois conseillers, que monta so que It
heylley .rij Ib. vij s. vj d. t
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r-
L. CLÉDAT. — COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 251
C73J Item ay paya a Piero Tardiou^ lo œij' Jourt de
juing Van lix, on quai fui donna après faitper reffar la
poster la de la gleysa de Saint Julian devers Verba, et nay
paya que monta j*^ Ib, ij s. vj d. t.
f74J Item ay paya, per so que fut des libéra per los con-
seillers que you et Stene Briodes anessan a Valencia per
achatar de sa l per los affaires de la villa, et en achatemos
de Jehan de la Balma la sal de que fay mencion sus en
ma recepta, et fut Van lix et lo vj^ jour de juing, de que
demando per nost ras jour naas x s, t,
(75) Item ay paya a mestre Anthoni Giraud, altrament
Dolmas, l'an lix et lo xviij^jour d*ost, pei' aver la copia
donnas lectras de comission dol Re y contra los taverniers ,
et fasian exequtar chescunz comma si fussan taverniir
public, et payey per aver la copia de la comis-
sion ij s . vj d. t,
(76) Iton ay paya a Jame Torrolhon, lo xxij dost
Van lix, per lo paii que la villa ly dévia de Van lviij\
ainssi 'que apar 2)er policia de sa m an, que mon-
ta ij Ib. t,
(77) Item a y jtaya a Janin Chivalier, sirvent de la
court de Tornon, quant acommenset de criar lo doble
desmCy que monta v d, t.
(78j Item a y paya a mossenhor Durant Penier, cura de
Tornon, per doas torchas que nous prestet per faire lo
gait de la feyra de Saint Julian, Van lix et lo xxvij jour
d*ost, monta vij s. x d. t,
{79) Item ay paya a mestre Huguet de Perrici, per
una procuracion per luy recepta per tramectre a Nimes,
lo ters jour de septembre Van lix, en la causa de Colin
Beatrix, que monta iij s. ix d, t.
(80) Iton ay beilla dol comnndament dois conseillers,
lo XXV jour de septembre Van dessus, a fuess*" Johan de
Marcoux,per certanas causas contenguas dedifis la cedula,
per so qu elles avia recobra ung sac ou non de la villa que
era en parla?nent a Paris, sus lo fait de la pleydeyaria
dol capitanage, aiiissi que apar per policia de sa )nan,
monta so que n'ay paya iiij Ib, xij s, vj d, t.
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252 REVUE DES PATOIS
C81) Item aypaya pei'' la copia d'unas leciras de par la-
ment de Paris, impeiras per lo noble Glaudo de Chasiel
Non contra la dit a comima a causa de las talhcLsdolRey,
et fut lo XXV j de septembre Van lix^ que monta v «. t.
(82) Item ay paya per la copia d'unas lectras^impetras
de la court do seneschal per Colin Beatrix a causa dol
doble desme, que monta so que n'ay paya x d. t,
(83j Item a y paya a Nicolau Fontana, sirgent de la
court de Tornon^ per far comandar aux pontoniers de
Doux que aguessan a tenir garny lo port de Doux de
navey^ înonta v d, t.
(84) Item a y paya a mestre Matheo Torr^olhon^ lo
xiij jort d'octobre Van lix, per la copia d'unas lectras de
comis8ion,impetraas a la instancia de mossenhor de Tor-
non de la court de parlament de Tholosa per fayre in for-
maciofi contra la villa sus so que disian que nous avian
ouy los comptes de Johan Foires et de Glaudo Faure^ que
monta so que n'ay paya ij s. vj d. i,
(85) Item plus a y paya au dit Torrolhon, per la copia
d'unas aultras lectras y vnpetras a la instancia de
mess^ Bart de la court dol seneschal, feysaiii menssion
que non ly aguessan gis far payar de doble desme, et fui
Van lixj que monta so que n'ay paya j s, liij d. i,
(86) Item ay paya a Peyre^ lo masson, per si et per son
varlet, lo xvj^ Jour d'octobre Van lix, pei^ addobar la voûta
de la grant porta de Saint-Julian^tant per tours journaas
comma 2^er lo fer que y an bouta, que monta ix s, t,
(87) Item ay 2)aya a Girard Breybant, lo xx jour d'oc-
tobre Van dessus dit, per la copia d'unas lectras impetras
per monssenltor de Tornon de parla7nent de Tholosa contra
ladita villa, et eysso affin que nous non aguessan a meyllar
ny empeytar de la causa de Johan dol Senlms ny de lu y
tant a Tholouza coiu?na a Nimes, que monta so que n'ay
2Jaya j s, viij d, t
(88) Item ay paya que ay beylla, lo ocvj^jourt d'octobr
Van dessus dit, per la copia d'unas autras lectras impetrc
per Vabayessa de Bella Comba et de Johan Doron comm
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L. CLEDAT. — COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 253
son procurer , traitas de la court de Tornon contra la
dita villa a causa dol dohle desme, que monta j s. viij d
(89) Item plus a\j paya que ay beilla a Johan de la
Mota,clierc de mess*' Johan deMarcoux^lo xxiij dol me y s
d'octobre Van lix, quant anet a Tholoza devers son mestre,
et fut deslibeva per los conseillers que Von ly beilles sex
lieras per aver ung relevament en cas d'appel contra lo
noble Glaudo de Chastel Non a causa de las lectras que
nous avia fait inhibir de Paris, et ly ay beilla, présent
Glaudo FaurCy tant per solicitar nostras causas aue a ly
dita villa a Tholoza cotmna per las ditas lectras^ que
monta vj Ib. t,
(90J Item ay paya, lo xxiiij jour de novembre Van dessus
dit y a mestre Jame Torrolhon,per la copia d'unas lectras
impetras en Bociou a la instancia de Colin Beatrix, per
so que nous fey adjornar en Bociou a per se g re (la) la causa
que la villa lay a contra luy^ monta j s. viij d, t.
(91) Item a y paya lo xrn jour de novembre a Artus lo
Meur, sir yen t real, per inhibir unas lectras de Bociou
contra Johan Doro jier lo fait dol dohle desme de ma dama
de Bella Comba, que non lo avia pas paya de las vinhas de
las moinas, monta xv d. t,
(92) Item j^lus ay paya per la copia d'unas aultî^as
lectras impetras a la instancia de Philibert Monaud de
la court de Bociou, que disia que non dévia pas payar
lo dohle desme, et fut lo sinqueme jour de décembre
Van lix xv d, t,
(9 3) Item fut ordenna et a my comanda per losditz con-
seillers que quant lo ditz mess^ Johan de Mai^coux fut
vengus de Paris, que Von ly donnes per son benvengu
aucun servisiy et furon doas torchas et quatre fromage de
Crapona, lasqualx torchas et fromages ly donney lo
xxiiij jour de décembre Van lix, et n'ayj^dya j" Ib. x t,
(94) Item ay payajo tersjour de Chalendas Van dessus
dit y tant per lo dinar dois pontoniers de Doux, que lour
deou donar lydita villa, et ung gros per ivar, comma per
lapena dois ditz pontoniers de mect7*e las planchas sus la
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^
254 BEVUE DES PATOIS
riviera de Doux ^ dol temps passa jusgues au Jour présent^
monta 80 q\ie n*ay paya j^lb. ija. vj d. f,
Costa policia,
(95) liem^lo quatre jour de feorier l'an lûr, per la deli-
beracion doLv conseillers^ you fuy a Valencia per reyre ai
nous poyrian a ver de sa! de Johan de la Bahna^ per arer
argent a souvenir oiw a/fars de la villa ^ et non poyuy gijt
a ver, demande per nm journaa v s, t
(96 J Item ay paya, lo vj' jour de feorier l'an //.r, que
heyley a preffait a ung pavissor de pavir la toyra dol
pertus de la piorta de Maires, et se monta so que ly ay paya
audit pavissor xvj s, iijd.t.
(97 J Item aypaya lo viij^jour de feorier l'an de^ssus dit
a Jame Doso, sirgent real, per sa pena et sala ri d'anar
exequtar unas lectras inhiùitorias, impetras per la dita
villa tant contra monssenhoi* de Rochabona co?na conti^
Hugo Symond, sirgent real, lo qualr James Doso fui tant
a Rochabona comma a La Mastra per faire la dita
exequcion, de que ly ay paya, conta la copia de las diias
lectras per beillar a las partias, que monta so que n*ay
paya xix s. ij d, t,
(98) Item ay paya, lo i.i* jour de feorier Van dessus dit,
a mestre Huguet dePerrici notai^i^ per una auctoria faita
per my et per lo dit Glando Faure, .sindics et procurount
de la dita universita de Tornon, per pjrtar a Tholosa,
recepta per lo dit mestre Huguet r .v, ^
La quai auctoria a j^orta Glaudos Faures a Tholvusa,
(99) Item plus ay paya, pter la deliberacion dois con-
seillers, que ay beilla a Glaudo Faure quant anei a
Tholoza, et partiguit lo novesme four de feorier l'an liv^
et fut fait merrhas avoy luy a xij s, et vj d, per jour, et
lay istet xxxvj jours que valon, a x gros per jourt,xxij Ih.
et demya, et beillet a nostres advocats et procurors,
primeyrament a nostre advocat mess* Laurel ij Ib.,
item a nostre aultre adoocat mestre Peyre Doux, per so
que deytet certanas lectras ou non de la villa, ij Ib., et au
jjrocu7*or dol Rey ung escu, item a mestre Vidal Farjon
nostre procuror ung escu, item a mestre Estienne
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L. CLKDAT. — COMPTE MUNICIPAL DR TOUKNON 255
Durand nostre procuror aussi ung escu . « I^em plus doney
au clierc de fiostre procta^or, affin que me feses de
î^equestas per donnav a Messenhors per Vespedicion de
nosire pi^oces, que monta ccv s. t. Item plus donney a
mestve Albain^ que donnaca nostras requestas a Mes-
senhors, X s. t. Item plus fesy assemblar Jiostves advocatz
et procu7*ors, et lour donney a dinar en aquo de mon
hoste, in forma decenti^per consultar las lect ras contra
Mossenhor de Chastel Non, que monta so que me costet
le diiz dinars ij Ib.j s, vj d. t, j> Et per ainssi monta
tout en summa so que ly beyley^ au dit Glaudo Faure^
la summa de ccxxiij Ib. xix s.
Ainssi que par per pdicia de sa m an,
(100) Item plus ay ji<^y^ ^i beilla a mess'' Johan de
Marcoux juge de Vivares, lo ix^ jourt de feorier Van
dessus dit, en diminucion de so que la villa ly pot dever,
etper sajiena et travail h de las causas de la dit a vil la ^
et se monta so que ly en ay paya x Ib. t.
Costa poli ci a.
(101) Item ay payalo xiij jour de mars Van dessus dit
a Marsal Chivalier, per addobar la porta et sarralha dot
tour Palhassier, que non se poya sarrar^ monta so que
n'aypaya ly s, xj d. t,
(102j Item plus ay paya au dit Massai C/nvalier
per dos coingz de fer per lu y faitz^ que furon mes en la
porta de la gleysa de Sant Julian, Van et lojour dessus
ditZj monta xv d, t,
(103) Item ay paya lo xoiij' jour de mars Van dessus
dit a Peyre de Guiot, escoffier de Tornon^ que anava a
Tholoza, et ly beylley unas lectras per portar a Mossenhor
lojuge^ et ly donney per sa pena ij s, vj d, t.
(104) Item aypaya, lo xxf'jour de mars Van dessus dit,
per lo salari d'ung sirvent que nous tramesit Masada
contra la dita villa per so que Von ly dévia encora dol
/ faige^ monta iij s. ix d, t,
105) Item plus ay beilla et paya, per lo comandament
a !s conseillers de la cilla, lo xxiij^ jour de julhet Van
l , a Glaudo Faure, pro lo tramectre a Tholoza, et par^
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n
256 REVUIÎ DES PATOIS
tiguit de Tornon lo jourt dessus diij et lay isiei
xxxij jours^ et fut fait merchas avoy luy a x gros pev
jourt, que monteron sas ditas jornaas xx Ib, tourn., et
beillet ainssi que me reppof^tet per son compte a vostres
advocas et procurors et en acquello que donnava las
requestas a Messenhors j)er la expedicion de nostre procès»
et don net au clievc de )nestre Vidal Farjon per fayre far
de requestas vjs. t-j d, t. Et per ainssi monta so que a
donna aux advocas ou procuf^ors ou cliercs ou sollicitors,
tout ensumma, ?wu Ib, t., de que se monta tout so que
ly ay beilla ou per sas journas ou per las aulims
chausas déclaras dessus, ainssi que appar perpolicia de
sa man xxix Ib, t.
(106) Item ay paya lo xxx jour d'octobî^e l'an lixa
Johan de Mofitaut, sirgent real de Nimes, lo quai nous
tramesit inestres Vidais Geneys contra la dita villa^per
la resta dol procès que ly deviu ly villa de Monssenhor de
Tornon j^er lo fait de la reppara^ion de la villa, que
monta so que ly ay paya ij s, vj d, t,
(107) Item plus ay paya a Janin Chivalier lo darrier
jour d'octobre l'an dessus dit,]^^^ "'*« execucion faitaper
lo fait de la villa, monta v d. t.
(108) Item ay paya et beilla a Marti de Monteilhs,
clierc de mestre Johan Gros de Tornon, per lo viage que
fey a Nimes, tant per saoer en ques termes et*a ly causa de
Colin Beat rix com ma 2)er 2^ortar d'argent a mess^ Loys
Roux, procuror de la dita vil la ^ et fou lo segond jort de
7iovem.bre Van lix, monta /* Ib. x s, t,
(109) Item ay 2)aya au dit messire Loys Roux, perla
pencion que la villa ly fay a procurar las causas de la
dita villa, ly ay paya per las mans dol dit Marti, que
monta tj^ Ib. xv s i.
Costa jjolicia,
(110) Item plus ay paya a messenhors los chanonis ^e
Sant Julian de Tornon, per la pencion que ly villa le r
fay chescun an, et aquo per l'an lix viij Ib. v, s .
Costa policia .
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L. CLKDAT. — COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 257
(îîlj Item plus ay paya a inesireLoys Chanson noiari,
per la feysso d'unas lectras impetras de la court de Boceo
contra Johan Dora, procuror de madama de Bella
Comba^ a caxisa dol doble desme j s, xj d, t.
(112) Item jjIus ay paya^ lo xxt; de noveinbre l*an
dessus dit, do/ comafidament dois conseillers niesirc
Raymond dol Moysfton^ Estene Briode, a Johan Biberet,
baille de Tornon^ per lo décret mes en la deslioranssa dol
dolde desme de Van dessus dit et aultres accjvda an luy
jusques au jour d'uy, costa per sa policia ij" Ib, t.
(llSj Item ay paya a Anthoni Tornay nAari et fermier
de la court de Bociouy la xxiiij' de novembre Van dessus ^
a causa dol jjroces ayu per la dita villa amb'aquellos de
Malves en Bociou, monta so que ly ay beilla iiij Ib. t.
(114) Item ay paya a Glaudo Faure^sindic et procuror
et prior de la confreyria dol sant Sperit, per sos gages
de l'an liœ, que monta so que ly ay paya xv Ib. t.
Costa j^olicia,
f 1 15) liom ay paya a Loi^ens Champel, factour de Johan
Plovier de Valencia^ lo vj' Jour dejuing Van mil iiij'^^ Ix
a causa de resta de sril que ly villa ly dévia dol tetnps
pa-Hsay laquai la sal aoia près Peyre Beciacs, Stenea
Briodes^ comma sindics, et que monta so que nay
paya vj Ib. xty s. t.
Costa policia,
(116j Item plus ay paya et rendu a Johan de la Afota,
clierc de mess^ Johan Marcoux, que nous avia presta a
Tholoza lo xxiij d*octobre per aver unas lectras en cas
d'appel contra monssenhor de Chastel Nou, que monta so
que ly en ay retourna j^ Ib. t.
(117j Item ay paya lo xxiiij jour dejuing Van Ix'^ a
J^cque Blanc Peal, per la copia de las lectras per las-
q ilx avia fait assignar los ditz sindics de Tornon Guiot
! rdi en chancellaria a Paris a causa de las talhas, que
) nta so que n'ay pay t xv d, t.
^118) Item ay paya lo xviij jour dejuing, Van dessus
8*
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258 \i\^\m DKS PATOIsi
dit davreyranient scrij^i^a Jeronirne Chapiiis de Condriou
per causa de ceriana resta de sal que ly villa ly dévia doi
temps passa, que avia près Stenes Briodes commasindics
per adonc, que monta so que ly en ay paya vj Ib. t.
Costa policia dol dit Jet^onime Chappuis.
(119) Item ay paya lo xxix jour de juing Vanla^n
mossen Johan Silic, que recspt au nom de Matheo
Torrolhon, per lo pati de la court de Tournon que la
rilla donna aux fermiers ainssi que es de coustuma, et
eysso per lo pati de Van Ix^ ainssi que appar per policia
de sa man^ monta so que n*ay paya iiij Ib. t.
(120) Item plus ay jmya lo scgond jourt de juinfi
ran Ix^^ a Glaudo Faure, consindic, per so qu'elles mna
heilla a mestre Vidal Gettes a Nimes per aver la sentencin
donnaa contra Monssenhor de Tornon en favour de In
ni lia, touchant lo fait dois murs de la villa, et lo dit:
(tlffudos FnurcH ht p(àviot a Tholoza^ oosta policia do dit
Vidal Geneya j Ib. t.
( 121 j Item plus ay paya a mestre Anthoni Tomnif lo
j-xij'^jourde /nai's l'an /.f*'", a causa dois procès d*acijueUf*i<
de Maires, que an ayu au la villa nus lo fait de la rpjipfi-
racioti et ejtimn dnU ierritovia^ ainssi que nppnr y«.<'
policia de sa inan, que nionta Hj Ib. i.
(122) Item plus ay beilla a Johan Lochet, lo xxrlij de
mars Van Ar"*, en déduction de la tallui de mes^ Johan de.
Marcoux, la qud non fut pas desduita al dit Lochet quant
on fesit la visitacion de la tallia, et ly en donnet roui son
arrest, que monta so que ly en ay paya, ainssi que apjjar
per policia de sa m an ij Ib, xij s. 17 d.
(123) Item j^las ay paya lo xxviijjour d'abrial l*an /.r",
per la copia d'unas lectras impetras de chancellaria pei*
Guiot Tardi contra la dit a villa, et eysso sus lo fait de no
quel se volia exemptar de payar la talha dol Rey et aul-
très subsidis delà dita villa comma uny des habitans, que
monta -^^ à- ^•
(124) Item ay paya, lo xx^ jour d'abrial Van Ijd^, n
mestre Raymond dol Boysson per la pena que jiresit de
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L. CLÊDAT. — COMPTE MUNICIPAL DK TOUKNON 259
fav xina cediila per la villa per rçspotidre a Benest Lan*-
sart, luoctenent de baillioii, a causa de las lectras dessus
ditas, que monta x s. t,
rt^^) Item plus ay paya au dit mestre Raymond, l'an
et jour dessus ditz, jjer faire certains articles sus V appel-
lacion de la villa que fut faita en aquo de mestre Beneyt
Lftnssart, touc/tant lo fait de las lectras dessus nommas,
oev tramectre a Tholoza, que monta rj s. iij d. t,
(126) Item ay paya lo awij Jour d'abrial Van dessus,
que fut ordenna per Los conseillers que Vom trameses Peyre
de Guiot a Tholoza per anar querre unas inldbitoria^ en
ca^ d*appel contra lo dit Guiot Tardif et monta so que
heilley au dit Peyre de Guiot iij Ib, j s, xj d. t.
( 127) Item pltis ay paya per botar a exequcion las ditas
lectras, que Pieros de Guiot apporte contra Guiot lo
manesc/tal et Beneyt Lanssart, et ay donna au sirgent
real que era de Chalanco, que sappella Arpadayna, que
monta *V *• ^^ ^- ^•
(128) Item plus ay paya a mestre Gouin Brenas^ per so
qu'elles avia fait la relacion de las lectras dessus scriptas,
que monta so que n*ay paya, ij s, vj rf. t,
ri29) Item plus ay paya, lo xxvj de tnay, per faire la
copia dol sindicat de m.y et de mon compaignon Glaudo
Faure, pjer tramectre a Nimes en la causa de Colin
Beatrix, que monta ij s. vj d, t.
ri30) Item ay paya a Jame Boissonet, lo xxiij de may
Van dessus, per far la copia de las lectras contra monS'^
senhor de Citas tel Non, et per las far portar en Bociou,
que monta ij s. vj d, t.
(131) Item ay paya a Janin dut Monestier, lo xxix dt'
hiay Van dessus dit, per sapena et salari per anar exequ-
tar et assignar monssenhor de Chastel Nou a Tholoza a
persegre Vappellctcion si bon ly sembla, que monta so
que ly aypaya j^ Ib, t.
(132) Item aypaya lo dit jour a Johan Galland^ sirgent
de Rey, per la copia d*unas lectras de Nimes exequtas a la
instancia de mestre Vidal Geneys contra la dita villa per
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260 RHVUB DBS PATOIS
la resta dot pi^oces que la villa a agu an Monssenhor de
Tornon, que monta j s, itj d, t.
fl3SJ Item ay pay i lo xxvj jour de may Van /.c'*, ;>er
^1/19 8omaa8 de hla que ay achaia per far Cohnona de la
confreyria dol Saint Sperit, qn*es arcontumaa de fayve
chescun an a Tour non, que monta .vo que nay paya a dos
flor. la somaa, monta tout vij Ib. .r*. /.
rî34j Item ay paya per fayre dire una messa dol Saut
Sjyerit lo diluns de Pand^rostas Van dessus dit, mon-
ta j .9. iijd. t.
(135J Item «v payi a Plero Paiw^tt, pestrc, per coyir
lo jHin de la dita holmona de Pandecostas Van desaus
dit, monta j* Ih.t.
( 136 J Item j^lus ay paya lo viij^ jour d'octobre Van lù\
}t€r lo fsalari d'ung airvenl que nous trames Eymars Sab-
batiers contra la dita villa per resta dol fogage de Van lw\
et ly ay donna per sa penna ij s. vj d. i
(^137) Item plus ay paya a Janin ChivaUer, sirgeni fie
la court de Tournon^per sa pena de criar lo doble desme
dol vin de Van lix, et lo xxoiij jour de septembre, mercha
fait an luy, que monta x s, t.
(138) Item ay paya a Glaudo Faure lo xxix de julhet
Van lix^per anar en Bociou per impetrar unas lectras de
la court dol Rey sus lo fait de la talha dol fogage dol dit
an^per so que ly officier de Alonssenhor de Tournon non
volian gis senhar de exequtoria per levar et exhigir las
ditx den, de la parce lia y monta v «. i.
(139) Item ay paya per las lectras de la dita comisson,
que portet de Bociou ij s, vj d, t.
(140) I ton plus ay paya au dit Glaudo Faure, per una
jornaa que fut en Bociou per so que madama de Belfa
Comba non volia pas payar lo doble desme de las vin^att
de las moinas, et ly officier de Tornon avian ordena ^ \ie
Von ly tournes la rendesma fjue Von a via près d'ella et
fut appel la ]>er la villa en Bociof/, dont ay }mya per a ar
a la jorhâa, monta v f t.
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L. CLBDAT. — COMPTE MUNICIPAL DIS TOUKNON 2H1
fî4t) Item plus ay paya au dit Glaudo Fauve per una
aultra jornaa que fou Anonay^ lo xxiiij jourt d'abinal
Van /x"*, /5e?' saher si poyria fiaar argent ou si poyria
vendre de sal per aver argent per los a (fars dt la diia
villay que monta sa journna vs. t,
(142) Item plus ay paya, Van Ix^'^et lo xxv dol meys
d'ost, que ay conta an los pontoniers de Doux, tant dol
dinar que la villa lour a accohstuma de donnar a Pande^
costas, comma per la liora d^ung confrayre et per los dos
gros de Pasquas^ et oussi per so quelly avian mes, per
avant, sinq ves las planchas en Doux, dont nay conta
amb*ellos de tout so, que se monta so que n'ay paya aus
ditz pontoniers, enclus tout, que monta ij Ib, x s, t.
(Î4SJ Item ay paya a Johan de la Balma, merchant de
Valencia, per x somaas de sal que nous avia beilla per la
villa Van lix et lo vj jourt dol mes de juing, de la quai
sal you era oblîgas commua principalx et nobles Johans
ÏA)ng et Johan Berialays comma fi ansas, comma par per
policia de Peyre Mura, faciour de Johan de la Babna,
sus lo doux de la dita obligance.que monta so que n*xy
paya nij'"' vj Ib. v s. t.
(144) Item plus ay paya Van lix et lo xoc' jour de
feorier, per xiij escus nous et quinze sos tournes, au quai
la dita villa era actengùa a mess'' Johan de Marcoux, ly
quala summa fut bcillaa a Johan de la Moata, clierc dol
dit mess' Johan de Marcoux.ainssl que appart per policia
sus lo dos de la dita pbligance de la man dol dit Johan,
que monta -Tviij Ib. xij s, vj d, t,
(145) Item fuy en Desani Van lix et lo x' jour de no-
vembre, per la deliberacion dois conseillers^ per aver con-
seilh an mess' Bart de las lectras que avia empêtra Cha-
malroux contra la villa de Tornon a causa dol ponto-
uage de Doux, demande per ma jornaa x s, t.
(146) Item aypaya lo vij"*'' Jour dejulng Van lix a Johan
le la Bal ma y merchant de Valencia, per certana sal que
ly villa ly dcvia dol temps passa jusques au jour présent,
7ue Glaudos Faures et mestres Raymond dol Boysson
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262 REVUE Dli.S PATOIS
eran sindic de la dita villa, et eran obliga comma sindic
avecques certans dois conseillers envers lo dit Johan de la
Balrna en certana sxnntna de sal, ainssi que apar per jjo-
licia de sa man, que monta ly siimma que ly ay
paya ivij Ih. t.
(î 47 J Item ay paya a Estene Briode lo xxiiij de jan-
Dyer Van /.r'", per so que ly villa ly era actengûa a causa
de la reddicion de sos comptes, endiminucton de soquely
villa ly poyria dever^ ainssi que apar per polie ia de sa
man, que monta j^ Ib, x s. t.
(148) Item ay paya a Loys Charron, notari de Tournon,
lo xxix jour dejanvyer mil iiij^ /.r'", per certanas scrip-
turas que a fait lo diiz Charros a la dita villa, et eysso en
diminucion de so que l'on l y poyria dever a causa de las
ditas scripuiras, que monta j^lh. xviij s. ix d, i,
Costa policia dol dit Charron.
(149) Item ay paya a messenhors les serviteurs de Si-
Julian de Tournon, lo xv jour de may mil iiij^ l:&^, per
la pencion que ly villa lour fay chescun an, que monta so
que n'ay paya riij Ib, xv s, t,
Costa jiolicia,
fl50) Item plus ay paya a mcstre Peyre Gros, d'Ar^la-
bosc^ a causa de son patrocain fait en la court real de
Bociou tant contra Colin Beatrix comma Johan de la
Charité, ainssi que appar per policia de sa man l'an lue et
lo ser/ond jourt de novembre, que /nonta ij Ib. v s. t.
flol) Item plus au paya a Guiot lo maneschal, lo xxij
jour d'abrial Van lj:"^,per unq quintal de fer que me fey
pendre et desltorar a mestre Benest Lanssart, luocieneni
de beilliou de Vivares. per certanas lectras realx impe-
tras a la instancia dol dit Guiot Tardi contra la dita
villa, et per so que ly cilla ly av la près sa vendesma per lo
doble des/ne, lo qualx fers valia per addonc j Ib. x s. t,
f 152) Itetn ay jmya a mestre Vidal Geneys, notari de
Ni mes, per h) procès de appel lacion agu contra Monssen-
hor de Tournon en la court présidai a Nimes an la villa a
causa de la repparacion de las muratlhes, ainssi que apar
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L. CLKDAT. — COMPTi-: MUNICH'AL 1>M TULKNON 2(Ju
par policia dol dit Vidal Gène y s lo xxiij jour de julhet
Van liTy que monta so que n'aïf paya ij Ih. t.
Cl 53). Item ay paya a Peyre de Montpeyroux, sirgeni
de la court de Monssenhor de Tour non ^ lo xij jourt
d'ost Van Ix^^ , per so quel assigne certans garens
per produire contra mestre Peyre Foreys a causa
de la plassa dois hunhons davant son hostal, que
monta vj d. t.
flo'ij Item ay paya per la copia de las lectras de que lo
ditz mestre Peyre Fores ?ious fey deffendre la dita plassa
lo Jour dessus dit, que monta vj d, t.
f J55J Item ay paya lo xxiij jour d^ost Van dessus
dit.perunas lectras que avian tirait de la court de Bociou,
per fayre inhibir a acquellos que avian tomba las mura-
Ihas velhas de la villa près de la tour de la Aluyia^
monta ij s, vj d. t.
rJoG.) Item ))lus ay paya lo ditjora Jacques Blanc-Peal,
sirgent de la court de Tornon, que fey comandament oux
homes de Toryion que anessan addobar los chamins en la
(ira ni Costa ^ que monta j s. vj d. /.
f lî\7 .) Item plus ay paya^ lo primier jourt de sepieinbre
fan /.r'<» , a mestre Anthoni ToDiay, a causa dol procès
que ly villa a agu an Colin Beatrix en Bociou^ connnapar
per jjolicia de sa man, que monta j^ Ib- x s. t.
(I58J Item plus aypaya [a] Art us Lo Meur^ sirgeni real,
per exequtar las lectras dessus ditas, impetraasde Boceou
contra acquellos que avian tomba la muralha et y f avian
porta lapeyra^ et MossenJiers de Tournon se oppouset a la
exequcion de las ditas lectras, et ly ay paya de la dita
exequcion, que monta Hj s ix d. t.
(159.) Item plus aypaya, lo quatreme jourt de septembre,
per anar a la journaa de la assignacion de las ditas
lectr^as, et lay anet Glaudos Faures consindics^ et ly ay
paya per sa journaa Van dessus dit v s. t,
(160.) Item plus ay paya, lo sinquemejour de septembre ^
per far addobar lo pont de la porta de Malves, et ay fait
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26-f RKVUli DES PATOIS
mecire una pessa de rore que y falhia, que monta 80 que
nay paya ij s,vj d. t.
(161.) Item ay paya lo xij jour de septembre a Glanda
Faure, r nsiudir, per la joiirnaa que fut en Boceo.et eysua
contra acquellos que avian rout las muralhas dessus
ditas et n an porta las peyras, et eyra ly causa a ordennar
si Mofissenhers pendria la causa on si acquelly
que Vavian routa vendrian respondre en persona,
monta ^ -'*• ^•
(162J Item Van dessus dit Lv^^ aguiou (aguiou cor-
rigé en a JoJiannes) de juossen Vencura de Tornon
doas torchas per accompanJtar lo gait de lafeyra de Saut
Julian^ et ay paya de so que en gastemos per acom-
panhar lo dit gait, que monta iiij s. t
(163J Item aypaya, lo x.w jour de septembre Van Ix'",
per una journaa que fut Glaudos Faures consindics en
Boceo, quar pendia tousjours a ordennar comma dessus
es dit, que monta v s. i,
(16 Ij Item plusay j)aya^ lo ters jour d'octobre Van l.i:'^,
n mestre AnUfoni Boysson a causa dol procès que ly villa
a agu an PerriUton Barres et son filh Didier, et eysso sus
lo fait de la i^epjtavacion de las tal/tas de la villa, ainssi
que appar per polie ia de la man dol dit Boysson, que
monta j*^ Ih. t,
(lOoj Item ay paya a Jacques Blanc Pcal, lo quatveme
jour d*octohre Van que dessus, j)er so que ella a cria lo
doble desme de Van Le'" jusques que fut deslictres, q^te ly
ay paya per sapena, mercha fait aroy luy, que monta .rs, t. !
(lOOj Item ay paya, lo vj^ jour de novembre Van /.r",
que ay beilla a monssen/ior lo juge dol Rey de Vivares,
alias mess^ Johan de Marcoux, per so qu'elles nous acia •
presta a Tholoza ou beilla per nous en 7iostras causas de .
la villa, tant en aquella que ly villa lay a contra Rocha-
bonna a causa de las talhas reals, comjna contra Guiot lo
manes^/ial, et las aultras causas que ly villa lay a, que
monta so que nous avia presta, ou per sa pena, que
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r^
u
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L. CLÉDAT. — COMPTK MUNICIPAL DR TOUUNON 265
ly (lij paya comma par per policia senhaa de sa
man crj Ib, xij s. vj d. t,
(167) Item plus aij paya, lo vje jour de novembre
ran ix"*^ que ay beilla a mess* Johan de Marcoux, juge dé
Vivareys, quant s'en anet a Tholoza^per portar a iiostres
advocas et procurors^ et autras chausas certanas et nec^
cessarias a la dita ril/a, romma par per policia de sa
tnan^ que monta x Ib, t.
(108) Item plus ay paya lo xv jour de novembre Tan
dessus dit a Marti de Monteilhs, clierc, per copiar las
lectra^ que aportet Guiot lo maneschals a des franchises
que ont les comessals dol Rey en cest présent i^ealnw »,
la^squallas apportet lo ditz Guiotz en sa favour quant
venguit devers lo Rey, monta ij s, vj d, t.
(100) Item plus ay paya a mestre Vidal Geneys, notari
de Nimes, lo xxiiij* de novembre de Van dessus dit, tant
pei* las exportulas de la examinacion dois gare ns produit z
per la villa contra Colin Beatrix en las causas de Nimes,
que monta so que nay paya, comma costa policia dol dit
Geneys v Ib, xv s. t.
f 170) Item plus ay paya au dit mestre Vidal Geneys,
lo xxiiij jour de novembre Van dessus dit, en la prese?icia
de mestre Raymond dol Boysson et de Glaudo Faure
consindic, en Vostal de mestre Beneyt Lanssart, per la
resta dol procès grossa de la causa d'appel que a agu
Monssenhers de Tournon an la villa a Nimes, a causa de
la repparacioti, loqual procès a pointa a Tholoza lo ditz
Glaudos Faures consindics, car lo ditz mossenhers de
Tournon avia appella de Vordennanssa que fut faita en
la dita causa per la dita villa, vint et sinq sos tournes,
dont non a y agu point de policia quar lo ditz Geneys
mesit la dita summa ou pe dol dit procès comma savon ly
dit Raymond dol Boysson et Glaudos Faures, que
nonta j^ Ib. v s, t.
(171) Item plus ay paya lo xxiiij* jour de novembre a
Marti de Monteilhs, clierc, per fayre la copia d*unas
ectras que fey exequtar contra la dita villa mestres
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26(> REVUE DES PATOIS
Dragones Burys a causa decertafis enchans contra la villa
per Otachi Chalo x d.t.
fî72J Item ay fAus paya^ loxxLv jour de novembre ran
dessus dit, a Glaudo Faure consindic, per sapena d*anar
quérir mestre Raymond dot Boysson vers las jninas jier
faire las probanssas dois articles contra Colin Beatrix en
la causa que avia contra la villa a Nimes, que
monta iij s. ùc d. t.
(173) Item plus ay paya, per la deliberacion doh
r07isillers, que fu appointa que lo ditz Glaudos Faures
anessa devers lo Rey per impetrar unas lectras de provi-
sion contra Guiot lo manescJml que se volia exemptar de
payar las ialhas, et lo ditz Glaudos anei quérir las ditas
lectras a Borges, ont era lo Reys, et lay istet allant ou
venant xiiij Jours, et ly donavan per jour dix gros,
que montan sas ditas journas viij Ib, vx s. t. viij Ib. xv s. t
(174) Item ay mays paya au dit Glaudo Faure, per
las ditas lectras impetras contra lo dit Guiot Tardi, que
furon pourtas a Tholoza,car lo dit Guiot s'en appellet
de la exequcion d'aquella-'^^ que consteron las dita^
lectras ij Ib, xr s, t.
(175) Item plus ay paya au dit Glaudo Faure, que avia
dona au clierc que fey las ditas lectras affîn que la-^
expedigues plus tost, que mo7ita ij s. vj d. t,
(17 G) Item ay paya a Johan Mestral, lo xxvij dejan-
vyer Van /x'", en dimimœion de so que ly villa ly poyria
estime actengùa, que ly ay déduit tant per la resta de sa
talha nomma d*aquella de monssen Frances Mayne, et
aquella de Johan de la Chalin, ainssi que apar per
policia de sa man iiij Ib, ij s, vj d. i.
(177) Item plus ay paya l'an et lo jour dessus ditz au
dit Johan Alestral, que ly ay conta tant per sa part dol
doble desme de Van lix comma d'acquelle de Van M^, et
eysso per x somaas de sal que avia beilla a la dita villa, q f
monta so que ly en ay paya, comma costa policia de \
man ou dos de la obligance iiij xvij Ib, x s.
(178) Item plus ay paya Van et lo jour dessus ditz t
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L. CLÉDAT. — - COMPTK MUNICIPAL DE TOUttNON 267
dit Johan Mesiral, en dimînucion de so que ly villa ly era
actengûa, comma par per una obligance faita de la man
de mestre Huguet de Perrici^ en que era obligas mestre
Raymond dol Boysson et Glaudos Faures comma sindic^
aifissi qite apar per policia faita de sa ynan ou dos de la
obligance^que monta so que n'aypaya liiij là. iij s, iiij d, t,
(179) Item plus ay paya lo xxvij de janvyer au dit
Johan Mestral, per quinze somaas de sal que nous avia
fait beillar a Valencia per los affaires de la villa ^ comma
par per policias sus los dos de las obliganssas de sa man^
recepta l'una de la man de mestre Rei^mond dol Boysson
et l*autra de la man de mestre Antkoni Astier.que monta
tout en summa so que n'ay paya en monea Rey c, v Ib .t,
(180) Item plus ay paya^ que fut deslibera per los
consiliers que Glaudos Faures ânes a Tholoza per veyre
en ques termes eran nosti^as causas, et fut Van /a^** et lo
Joij^' Jour de feorier que partiguit^ et fut fait merchas an
lo dit Glaudo Faures a xij sos et vj d, tournes per jour, et
lay istet xxvj jours, que valon a z gros per jourt pcvj Ho-
ras sinq sos tournes, et donnet a nosires advocas et pj'o-
curors, so es assaber mess^ Loret et mestre Peyre Doux
nosires advocaz en parlament, a chescun ung escu, et don-
net a mestre Stienne Durant et a mestre Vidal Farjon,
nostres procurors en par/atnent, a chescun ung escu, et
per ainssi monta la summa que ay beilla au dit Glaudo
Faiire, ainssi que apar per sa policia, que mon-
ta XX j Ib. xiij s. iiij d,
fl81j Item fuy Annonay lo xxv jour de julhet Van
Ix'^ y per vendre xij somaas de sal que nous avia beilla
Jeronimes de la Columbeyra per los affaires de la villa,
et las vendey a Loys Baronat d' Annonay^ comma cosia
en ma recepta, demande per ma journaa x s, t.
(182) Item ay paya, per far revet'sar las ditas xij
fl naos de sal tant ou mesurors comma en acquellos que
l n porta la dita sal en ma botiqua, ont la presit en plu-
â ^irs feys lo ditz Loys Baronat, quen 'ay paya xs.viij d.t.
^i8S) Item ay paya a mestre Huguet de Perricij lo
.n oitr de feorier l'an Ix^^ ,/>^r fayre nostra auctoria per
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268 REVUB DBS PATOIS
tramecire a Tholoza pet* far las preseniacions ouxjoun
ordinaris de la seneschaussia de Belc fyre per las causai
de la diia villa^ que monta v s, t.
(184) Item aypaya au dit mestie Huguei^ que aria fait
per auti^as certanas scripturas per la villa, per tramecire
a Tholoza y monta v s. t.
(185) Item ay paya a mestre Jame Torrolhon, lo
xxij jourt de feorier l'an dessus dit, per lo instrument de
la indicion dol doble desme^ per tramectre a Ximesper
lo produire en la causa de Colin heatrLr, que inonta xo
que n*ay paya y« ib, vij ,?. vj d. t.
fl8V)) Item jt lus a y paya, lo xaiij de feorier l'an dessuf!
dit, a mestre Huyuet de Perrici, per la feysso et scriptu^n
et actestacion de la ordennanssa que fey Mossenhor de
Tour non et sos conseil hs an la villa sus la industria dois
habitans de la dita villa, ly quai actestacion fut tra-
messa a Xi mes j^^r produire en la causa de Colin Beatrix,
monta .rvijs. vj d. t.
(187) Item ay paya, lo xxiiij jour de feorier l'an Lv"' ,
per lo comandament dois conseillers, a mcss^ Johan de
Marcoux, quant anet a Tholoza per far solicitar las
causas de la dita villa et unioersita de Tornoti, et affin
que n'agues melhor souvenanssa, ainssi que appar per
policia de sa man, que inonta so que ly ay beilla xx Ib.i.
(188j Item ay paya, lo xf"^ jour de mara l'an hv^^ .n
mestre Huyuet de Perrici, per una procuracion per luif
recepta per tramectre a Ximes en la causa de Colin
Beatrix, que monta r s. t.
(iSUj lient a y paya a Sivnr Briodc, lo xc*" jour d*'
décembre l'an que de.s>ius, p '/• ffirc .sfj drspen.sa quant anet
a Obenaas, pf^r so que lay cra ayus ass'iqnas en proprin
jtPrso)ina al non de la vilht a causa de f<o que demanda n
inonsxonJmv de Foys- cerianu snnuna d^ftryent ou payf^, *'
l'an Irj que le dit: Briodcs rra sindirs ci Pcyre Boci '.
et ansKi per lorifiyr qtCcl fut a Vinicrs qtf^ut s'i teuf/uer n
ly très istat per coytar la talha dol Rey, et y fui p r
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L. CLÉD.Vr. — COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 269
acquêt la causa niestna, et tij ay payât tant per los dos
viages commapev sas jour naas iiij Ib. xij d, t.
Costa polie ia de sa man.
(190) Item ay paya a Marti de Monteilhs, clierc de
nionsen Johan Gros^ per far la copia de l'ordennanssa
que fut fayta antiquarnent per los officiers reals ou siège
de Boceo a causa dois euwlumens dois euchans, que
demandava uiestre Dragones Bu ris per Hostachi Chaton^
et fut tramessa H dita ordemianssa en Boceo per en in-
formar los diiz officiers dol temps présent , monta so que
nay paya ij s. vj d, t.
(191) Item ay paya per pajner que ay employa, tant
jier mos comptes comma per autras scripturas^ que
fnonta ij s. t,
(192) Item ay paya lo darrier jour d'abrial l'an lœj^
per ung message que tramesi a Valencia, per so que las
tnayas volian danssar al sementeri ^ et n*aguio remedi
devers )nonssen]ior Vofficial, que nonyaguessan a danssar
ftus pena d*escuminiamenty monta ij s, vj d. t.
(193) Item ay paya lo xxvj de deconbre l'an Ar'" , per lo
dinar que ly [villa] a acoustuma de donnar aulx pontoniers
de Doux lo segond jourt de Chalendas^ et aussi per
l'argent que Von lour donna per ivar et per mectre las
planchas sus la rivière de Doux per doas fes, que se monta
80 que lour en ay paya, enclus lo dinar et las planchas^
monta /<* Ib. x s. /.
f 194) Item ay plus ptaya et rendu a Artus Lo Mcur^
levor de la talha dol Rey de l'an lix, en laqualla talha
Johans B ibères era trop talhas et aussi inossen Anthonis
Fireys et ly héritier dol Litnosin comma il moustre-
ron, et fut vegu per my et Glaudo Faure, consindic,
sus lo papier dol possessori^ et fut trouha qu*elly eran
trop entalha que non devian, et lour fut desduit, que se
monta so que n'ay paya al dit Artus xv s. t.
fl95j Item ay plus paya a Stene Briode, al quai ly villa
era actengûa, et eysso en diminucion de so que H dita
villa ly poyria cstre actengùa tant per la y^csta de sos
romptes commn per nultros rhausas, ainssi que apar per
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270 REVUE DES PATOIS
policia de sa man sus lo xxiij de may l'an IxJ, que
monta y« lb,xijs.i.
ri9Gj Item ay paya a mesire Pons Chanabatier, fermier
de la court de Tournon, per la Testa dot pati de Van Iviij
comma per lo instrument dol sindicat dol dit an et autras
scriptui^as per luy faitas al noyn de la dita villa, comma
par per policia de sa man sus xvij dol meys de janvyer,
que monta ij Ib. viij s. ix d.
(197) Item ay paya als po7itoniers de Doux, per lo dinar
que ly villa lour a acoustuma de donnar lo jourt de
PandecostaSy et aussi per lo compes que Von lour a acos-
tuma de donnar, et per los dos gros que Von lour dona a
PasquaSy et aussi per mectre las planchas quatre ves sus
la rivière de DouXy de que non avianpas ista paya deseos
Chalendas jusques au jour présent, que fut lo xxiiij jourt
de may Van Ixj, costa policia de la man de mestre Johan
Gros, monta j^ Ib. xviij s, ix d. t.
(108) Item fut délibéra per los consillers que Vom
trameses Glaudo Faure a Tholouza per anar veyre en
ques termes eran nosti^as causas et per pourtar d'argent a
monssenhor lo juge^ ainssi qu*el nous avia manda per una
lectra fyiissojna qu*el nous avia presta certana summa
d'argent per beillar a nos t ras causas, et lay istet le diiz
Glaudos Faures xxiiij jours, et fut fait merchas avofj
luy a ix gros per jour, que montan sas ditas jour-
naas, ainssi que appar per policia de sa man,
monta xiij Ib. /. x s, t.
Cli)9) Item pins beilley au dit Glaudo Faure per portar
a monssenhor lo juge, ainssi que fut deslibera per lom
conseillers, et per so quelles treyssit unas lectras de
chansselaria a cansi dol doble desme contra acquellos
que non volian p'ryar, que monta so que ly ay trames per
lo dit Glaudo Faut^e, ainssi que apar per una lectra mis-
soria que me a trames per lo dit Glaudo Faure,
monta xix Ib, x s.
(200) Dont rebaten de (corrigé en Conta ung escu en) l
summa dessus dita xxvij s. et vj d., losqualx lo dit
Ghudos Faures avia beilla a mfs!^^ Loys Roux ainsjii qi
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r
L. CLKDAT. — COMPTE MUNICIPAL DE TOUBNON 271
appar per policia de la man dol dit mess* Loys Roux, a
causa de la pencion que ly villa ly dofinava chescun
an j escu.
(201) Item ay paya a Humhert Chasalet, lo xvij de
may l'an Ixj, per lo procès qu*el receopit sus lo fait de la
plassa dois hunhons el portai de l port de Roy, ainssi que
apar per policia de sa ^nan, que fnonta j^ Ib, t.
(202) Item ay paya a Johan Lochet per so que ly vil la, en
la reddicion de sos comptes, non ly avia pas desduit la
ialha de mess* Johan de Marcoux per una colleta comuna
quel avia leva, et la villa la ly dévia desduire, que ly ay
payasoque montava lidita colleta per la part et porciondol
dit mess* Johan de Marcoux, comma costa policia de la
man dol dit Johan Lochet, que monta ij Ib, xvj s, t.
(203) Item ay paya al dit Lochet, a cuy ly villa era
actengûa a causa dol bla de l'olmona quel avia fait far
luyistant sindic, l'an liiij, et ly ay paya en diminucion
de so que Von luy poya dever, ainssi que appar per policia
de sa man faita lo viij* jour de novembre Van lix, que
monta iij Ib. t.
(204) Item ay paya a Andreou Brossa, per so qu*el
hostet los teolles dol cubert dessus la crota de la porta de
Malves, affin que noyi se rompessan, quar lo cubers 7ion
valia ren, et fut lo xij jourt de novembre Van Ar'" , que
monta ijs.vjdj.
(205) Item demando j^er mos gaiges de Van lix que ay
servi la villa my istant sindic, monta xv Ib, t
(206) Item plus demande per mos gaiges de Van W^ ,
que fuy sindics et priors de la confreyria do Sa7ii Sperii
avec lo dit Glaudo Faure, et fu deslibera per los conseil-
lers tous ensemble en aquo de mestre Reymond dol
Boysson que, si nous voulian servir la dita villa comma
avian acoustuma lo dit an comma dessus, que nous
aguessan de gaiges, actendu que nous enpoyan pas forssar
de set^vir la dita villa si nous non voulian, et fut ordena
que aguesson de gaiges, losqualx eran accoustuma de
donnar antiquament, affin que nous servigtiessan la dita
villa, que son xv Ib. t.
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272 REVUE DES PATOIS
(207) Item Van mil iiij^^ Iviij et lo xij jour d'abrial,
qiieera fiindics mestres Reymonds del Boysson et Glaudos
Fauves, fut ovdenna per los conseilleras en aquo de
mess' Johan de Marcoux que Von beilles a Johannes^
clierc de inonssenhor lo juge, per so qu'el anava a
Tholouza, la summa de très lioras, et James Valleta
senher de Glaudo Fauve dévia furnir lo dit argent al
nom dol dit Glaudo Fau re per povtav a Tholoza a nostrea
advocas et procurors, et lo ditz Ja)nes Valleta non aguii
jyas de que furnir lo dit argent, mas folguit que you et
Pieros Gonos beillessan lo dit argent per lo vouler dois
conseillers, que demando per so que ay heilla, qw non aij
pas istas payas, que monta j^^b, xs. t.
(208) Item plus ay paya, lo prunier jour de Jiovemljve
Van Ixj, a niestre Reymond del Boysson^ et eysso per
causa qu'elavia vacqua sinq jours en fasent las probasper
la villa contra Colin Beairix quant mestre Vidal Geneys
v^enguit examinar los garens ou nom de la villa contra h
dit Colin Beatrix, que m nHa so que lyay beilla, ainssi
par per policia de sa man j^ Ib. xij s, t.
(209) Item plus ay paya lo xxxj de mars Van lxj,jier
certana sir a que beillcy a Glaudo Faure et a Bartholomew
Sarzier per fayre lo siri pasqual dol dit an, de que y a
de resta de la dita sira, que uionta so que nay paya viij s. t.
(210) Item plus ay paya jter la resta de las fervoyr^ dv
las campanas de Sant Julian, et per la resta d^una somna
de bla que ay beilla a mestre Guilhemi lo chappuis a causa
de la feysso dois botz de las ditas campanas, et fut lo
ix jour de feorier Van lix, que monta Ij/ dita
resta ij Ib. iiij s. iiij d. t.
(211) Item 2ilus a\j paya Van Ixj et lo xv jour de may,
per far coyre lo pan de Volmona^ a Peyre Painot, boulon-
gier de Tournon, monta j^lb, t.
(212) Item plus ay paya lo xxv jour de may Van Ixj a
Glaudo Faure, consindic avoy my, et eysso en diminucv
de SOS gaiges de Van Lé^ que a servie istant luy sindic <
my, la dita villa, ainssi que apar per policia de sa ma
que monta vj Ib.
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L. CLBDAT. — COMPTE MUNICIPAL DE TOURNON 273
(213) Item plus demande pei* la resta de sept journaan
que istey a Viviers a causa del pariiment de la talha,
ainssi que fo ordenna per los conseillers que you lay anesso,
et fut dit per lo conseilk dois sindics de las villas que Con
non demandessa point de gaiges per la causa dois grans
offres extraordinaires que y eran^ et fut appointa que you
aguessa per payar n:on hoste quatre lioras, et ainssi me
demorarian devent una liora et sinq sos a xv sos per
jourt 7" Ib. V s. t.
L'an mil.iiij^' Ir^^ et lo viij'^jour d'abrial .
(214) Item plus ay paya a Artur lo Meur, per certanas
exequcions que el a fait per la villa, ainssi que el desclayra
per una policia fait a de sa man sus Van mil iiij^^ Icc*^ et
lo vj^^ jourt de feorier, que monta so que n'ay paya xvs. t.
(215) Item plus ay paya per la copia d\inas lectras que
me fey exequtar lo ^Bretons, que se volia deffendre que
non payes pas la talha real, que monta j s. iij d, t.
1216) Item plus ay paya lo xjour d'abrial Van /.t"» a
Piero Tardiou, chappuisde Tornon,per addobar la porta
dol tor Palhassier que era rompua devei^s lo pe, que se
monta so que ly en ay paya vj s, iij d, t,
(217) Item plus ay paya a Jehan Lochet^ que ly estoit
actenue la dite ville tant a cause de la reste de la taille
quil avoit levée comrne pour la parcelle de monseigneur
le juge ^ comme aussi pour la i^este que ly de voit la dite
ville a cause de la confrérie du Saint Esprit, monte comtfie
apert police octroya par laMargaHleMontaichiere^relessa
du dit Lochet vj Ib. vj s. iiij d. t,
SOMME GROSS. DE TOUTE LA MISE DU PRESENT COMPTE
MONTE : xii;^^ ij Ib. xviij s, ,cj d. t.
Et par ainsi reste devant la dite ville, veu la recepte et
\ mise, qui monte xxij Ib. vij s. viij d, t.
lO»
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NOTES SUR LE LAiNGAGE
DE SAINT-MAURICK-DE-L'EXIL
Saint-Maurice-de-rExil, canton de Roussillon (Isère),
est un petit village composé de trois ou quatre hameaux
formant ensemble une commune de mille habitants
environ. Le village est à douze cents mètres du Rh6nc.
entre les stations des Roches et du Péage (chemin do
fer Paris-Lyon-Méditerranée).
Les vingt-et-une communes du canton, sauf quelques
variantes, ont à peu près le même patois; cependant il
y a des expressions singulières dans quelques villages,
ainsi on dit: rfVmro^// (provençal anciièi), i)our « aujour-
d'hui » ; vorendré, pour « maintenant >», et i/iorp à
St-Maurice.
Dans larrondissement de Vienne, les habitants disent
en parlant de leur village : .1 MoidL iquiet van i mizou
(te troii dp cier cueme do soidoué (1 ) = à Moidieu, là où
Ton mange des morceaux de viande gros comme de-^
lampes.
A Saint-Maurice on dirait : A Moidsé^ iquiet vani
mijon de trou (ou motirciô) de char etieme de chonln.
mais avec un accent très différent.
Aux Roches-de-Condrieu, l'idiome est très harmo-
nieux, il se prête admirablement à la versification, el
les expressions sont douces et agréables, on dit :
— Onte vaïtse ? (où vas-tu).
— Vetse^ fé esqiiiglïe ! (vois-tu, j'ai glissé).
\)Chould, à Saint-Maurice : chelu. h Lyon : el ralèu, en Provence
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M. RIVIÈRE. — LANGAGE T>E S'-MAURICK-DE-l'BXIL 27o
A Saint-Maurice :
— Van véise ?
— Vàtsp, fé coulo !
PRONONCIATION
Toutes les lettres se prononcent comme en français,
sauf dans les cas suivants :
L'o a deux sons différents. Le premier est le son bref,
par exemple à Tinfinilif des verhes de la premi^^re con-
jugaison :
Omo, chanto, ploùro, trouva, etc.
Aimer, chanter, pleurer, trouver, etc.
De môme au participe; dans Tun et Tautre cas, on
écrit habituellement Yo sans accent :
fé chanto^fé onio^fé ploùro^ etc.
Toutefois Vo bref s'écrit avec tin accent grave à la
fin des noms ou adjectifs : majestô^ majesté, poiiretày
pauvreté ; mais on ne met pas d'accent sur les mono-
syllabes : po, pas, no y nez, etc.
L*a prononciation de \o est longue dans :
ApotrcnKy i\)irou, Incvtre, quoque, etc.
Apôtre, l'autre, encore, quelque, etc.
LV sans accent est toujours muet. Ainsi on dit
persévérance^ au lieu de pèrsécérance,
(Remarque : Taccent grave sur ànce ou anse comme
dans France^ danse, etc., indique qu'à Saint-Maurice on
appuie fortement en prononçant cette syllabe).
On dit : vierge ^ per^ verge, par e muel, au lieu de :
vierge, pèr, vèj^ge.
Ou a deux prononciations très distinctes et très impor-
tantes : la prononciation française d'abord; l'autre, qu'il
faudrait entendre pour bien la saisir, et qui ressemble
de loin à la prononciation parisienne, se trouve par
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276 RSTUB DBS PATOIS
exemple dans le pluriel de Farticle: /ot/(les). On écrit cet
où avec un accent grave.
Ou se prononce de m^me dans quelques substantifs,
adjectifs et verbes :
Lou roussi gnioù, loù roussigniov.
Le rossignol, les rossignols.
Il y a donc une grande différence de prononciation
entre la première syllabe du mol roiissignioù et la der-
nière, c'esl-à-dire la mc'^me différence qu'entre Farticle
lou au singulier et loù au pluriel.
Pour ou, moiiriou.
Pauvre, maure. : même remarque.
Je ploùrou, je pleure. )
Ou remplace Te muet français dans les verbes à la
première personne du présent de Tlndicatif :
Je chàntou, je bogliou, je travagltou, j'omou, etc.
Je chante, je donne, je travaille. j'aime, etc.
De même dans quelques substantifs et adjectifs:
Coùtrov, poùrou, cronou, brot^ou.
Contre, pauvre, rrâne, brave.
r^^ joue un grand rôle dans la prononciation. Il est
presque impossible d'en saisir le son, même en l'enten-
dant : à peine Vu se fait sentir, à peine Ye se prononce,
ce qui donne un son intermédiaire difficile à expliquer,
(jette diphtongue se rencontre fréquemment : elle rem-
place i français le plus souvent : MvEreglie (l) =
.Vlireille.
Le son que les patoisants écrivent ig/ie se prononce
comme 2//<? dans « fille, feuille, chenille, famille, etc. > =
figlie^ fouoglie chanigiie, famiglie, etc.
• (1) Les deux derniers e sont muets.
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M. RIVIÈRE. — LANGAGE DE S*-MAUR1CE-DE-l'EX1L 277
ARTICLE
L'article se décline ainsi :
Nom, — le — Lou
Gén. — du — Dellou
Masculin singulier { Dut. — au — Allou
Ace. — le — Lou
Abl. — du — Dellou
^ Les — Lait
Masculin pluriel , ^^^ _ ^^^^^^^
Féminin pluriel
[ Les — Aile
I Des — Dellc
PRONOMS POSSESSIFS
Les anciens disaient pour les pronoms possessifs :
Masc. siNG. — Louman, lou tan, Ion san, lou nontrou,
lou voùirou^ loti f/liow\
Masc. plur. — Loù man. loit tan, loii san, loù nontrou,
loù voùtroii, Ion gliour,
Fém. sing. — La miay la tsa, la sia, la nontra, la
rôti ira, la gliour ,
Fém. plur. — Le miuet, le tsuet, le siuet. h nontre, le
voùtre, le gliour.
On dit maintenant :
Masc sing. — Lou fuiénou, lou tsénou, lou siénou,
lou noiitrou, lou voùtrou, lou gliour.
Masc. plur. — Loh miénou, loù tsénou, loù siénou.
loù noùtrou, loù vontrou, loù gliour.
Fém. sing. — La miéna, la tséna, la siémt, la noùtra,
ï voùtra, la gliour.
Fém. plur. — Le miéne, le tséne, le siéne, le noùtre,
» voùtre, le gliour
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278 REVUE DBS PATOIS
A (ilonas, on dit:
Masculin singulier et pluriel
Ijou minoUy loù mînon, lou tînou, loù ttnou,
Le mien, les miens, le tien, les tiens,
Féminin singulier et pluriel
etc,
etc.
Lci
La
mina,
mienne,
mîne.
la iina,
la tienne,
le tlne,
Les miennes, les tiennes.
la sina, etc.
la , sienne, etc.
le sine, etc.
les siennes, etc.
PRONOMS PERSONNELS
Je
Tu
Il ou elle
Nous
Vous
Ils ou elles
Je
Te
Oùf oùUc, aile
Ne
Vouii
/.
alla
L*^ des pronoms oùlle, alle^ au singulier s'élide
devant un verbe quand il commence par une voyelle :
mais aile au pluriel ne change pas. On ajoute un z :
« aile z*anl va » = elles ont eu.
PRONOMS DÉMONSTRATIFS
Ce
Que
Celui-ci
Quèquict
Celui-là
QtœWiqaief
Celle là
QiœlVèquiet
Cette
Quella
Ces
Qiœlloù ou quelle
Ceux-là
Quelloù z'iquiet
Celles-là
Quelle s'iquiet
DES VERBlflS
Dans la première conjuj^caison, la terminaison er c
rinfinitif français est représentée par o, qui se pr
nonce à peu de chose près comme Fo du mot sort :
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M. RIVIÈRE. — LANGAGK DE S*-MAURICE-DE-L'EXIL 279
Otno, aimer; chanto, chanter; allô, aller; trouva,
trouver; devueno, deviner: mémo, ruminer; etc.
Un certain nombre de verbes de cette conjugaison ont
l'infinitif en ié, yé^ou é :
Dansiè, lèssié, nctteyi\ sei/iK mouche, bcujliâ.
Danser, laisser, nettoyer, fauolier, moucher, donner.
La seconde conjugaison est en / au lieu de h* :
Ftij}n\ vetpti, reteyni, pariH*gni, ètregni.
Finir, venir, retenir, parvenir, éternuer.
Il y a enfin les verbes en re :
Rendre, vâre, apoxerre, pouére, courre, etc.
Rendre, voir, apercevoir, pouvoir, courir, etc.
Nous donnons ci-après la conjugaison des deux
auxiliaires, du verbe aimrr, et d'un certain nombre de
verbes irréguliers.
VERBE ETRE
Indicatif Présent
Je se
T^sse
I ou air uet
Ne son
Vous ésso
1 ou aile sont
Imparfuit (1)
J'érou
T*ére
I ou aU'ère
Ne z'éron
Vous érc»
on aile zÏTaii
Autre Imparfait
J'étsin
T'étso
I ou air élsê
Ne z'étson
Vous étso
1 ou aile z'étsau
Passé Défini (2;
Je fuet
Te fuet
Où nu aile fuet
Ne tiron
Vous firo
1 ou aile liran
(\) Cet imparfait cl le suivant (2) S'emploie très rarement parce
uni trôs-usités. (pi'il t^o confond avec le verl)e
« faire ».
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280 RliVUK DES PATOIS
Passé Indéfini Conditionnel présent
J'èéto
T'o èto ou t'ésse éto
Oûll' ou air a éto
Ne z'ont éto
Vous éde éto
I ou aile z'ant éto
Je serin
Te serio
Où ou aile seruet
Ne serion
Vous serio
I ou aile serian
Passé Antérieur
J'ossuet éto
T'ossuet éto
Oùir ou aile ossuet éto
Ne z'osstron éto
Vous ossîro éto
I osRtran èto
Plus-que-Pa rfa it
J'ayin éto
T'ayio éto
Oûir ou air ayié éto
Ne z'ayion éto
Vous ayio éto
I ou aile z'ayian éto
Futur
Je sera
Te seré
Oùir ou aile sera
Ne seron
Vous seri
I ou aile serai!
Futur Antérieur
J'arin éto
T*aré éto
Oûir ou air ara éto
Ne z'aron éto
Vous ari éto
I ou aile z'aran éto
Passé
J'arin éto
T'ario éto
Oûir ou air aruet éto
Ne z*arion éto
Vous ario éto
I ou aile z'arian éto
On dit aussi ; (i)
J'ossiou éto
T'ossieéto
Oùir ou air ossie éto
Ne z'ossion éto
Vous ossio éto
I ou aile z'ossian éto
Impératif
Seye
Se von
Seyez
Subjonctif Présent ou Futvr
Que je seyou
Que te seye
Qu*où seye
Qu'aile seye
Que ne seyon
Que vous seyez
Qu'i seyon
Qu'aile seyon
(i) Peu usité.
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M. RIVIÈRE. — LANGAGE DK S'-MAUK1CE-DE-L*KXÎL 281
Imparfait
Que je fèssou
Que te fesse
Qu'où fesse
Qu'aile fesse
Que ne fésson
Que vous fésso
Qu'i féssan, ou qu'aile f^ssan
Autre Imparfait
Signifiant aussi faucher
(Les deux sont également usités)
Que je seyiâsou
Que te seyiâse
Qu'où seyiâse
Qu'aile seyiâse
Que ne seyiâson
Que vous seyiâso
Qu'i seyiâsan
Qu'aile seyiâsan
Pafisv
Que j'ayiou étn
Que t'ayie éto
Qu'oui r ayie éto
Qu'air ayie élo
Que ne z'ayion ètu
Que vous ayio éto
Qu'i ayian éto
Qu'aile z'ayian éto
Plus-que-Pa rfait
Que j'ossiou éto
Que t'ossie éto
Qu'oùir ossie éto
Qu'air ossie éto
Que ne z'ossion éto
Que vous ossio éto
Qu'i ossian éto
Qu'aile z'ossian éto
hi finit if Présent
Etre
Passé
.Vvè él(j
P(i rt iripc Prèsen t
Etan
Passa
Ayan étu
VERBE AVOIR
Indicatif Présent
J'é
T'o
Oùir a
Air a
Ne z,ont
Vous éde
I ant
Aile z'ant
Imparfait
Jayin
T'ayio
Oùir ayié
Air ayié
Ne z'ayion
Vous ayio
I ayian
Aile z'ayian
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à
2H2
REVUE DES PATOES
Ptifisé Défini
J'ossuet
T'ossuet
Oùll' ossuet
Air ossuet
Ne zossîron
Vous //osstro
I osstran
Allé z'ossiran
Passé Indéfini
JV* z'îi
T'o z'à
Oîiir a zà
Air a zà
Ne z'ont z'à
Vous ède z'à
I ant z'à
Aile z\'înt z'à
Passé Antérieur
J'ossuet z'à
T 'ossuet z'à
I ou air assuet z'à
Ne z'ossiron z'à
Vous ossiro z'à
I ossïran z'à
Aile z'osstran z'à
Plus-que-Parfait
J'ayin z'à
T'ayio z'à
Oùir ayié zà
Air ayié z'à
Ne z'ayion z'à
Vous ayio z'à
I ayian z'à
Aile z'ayian z'à
Futur
Jcirà
T'aré
Ouïr ara
Air ara
Ne zaroii
Vous ari
I aran
Aile z'aran
Futur Antérieur
J arà z'à
Taré z'à
Oùir ara z'à
Air ara z'à
Ne z'aron z'à
Vous ari zà
I aran z'à
Aile z'aran z'à
Conditioyincl
J'arin
T'arlo
Oiiir aruet
Air aruet
Ne z'arion
Vous ario
I arian
Aile zarian
Passé
J'arin z*»1
T'ario z'à
Oiiir aruet z'à
Air aruet z'à
Ne z'arion z'à
Vous ario z'à
I arian z'à
Aile z'arian z'à
On dit aussi :
J'ossiou z'à
T'ossie z'à
Oùir ossie z'à
Ne z'ossion z'à
Vous ossio z'à
I ossian z'à
Aile z 'ossian z'à
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M. UIVIKKK. — LANUAGK
Impératif
Aye
Avon
Ayez
Subjonctif Présent on Fuivr
Que j'ayou
Que t'uye
Qu'oùir aye ou j|u'allc aye
Que ne z'ayon
Que vous ayo
Qu'i ayan
Qu'aile z'ayan
Imparfait
Que jayiâsou
Que t'ayiàse
Qu'oûir ayiàse
Qu'ail ayiàse
Que ne z'ayiAson
Que vrms ayiAsu
Qu'i ayiàsan
Qu'aile z'ayiAsan
Passé
Que j'ayiou zM
Que t'ayie z'X
DK s'-maurici:-1)K-l'e\il :.^83
Qu'oiiir ayie z'à
Qu'aile ayie z'â
Que n'ayion z'A
Que vous ayio z'A
Qu'i ayian z'à
Qu'aile z'ayian z'î\
On dit fréquemment ;
Que j'ayAsou zVi etc.
Plus-que-Parfait
Quej'ossiou z'à
Que t'ossie z'â
Qu'oùir ossie z'â
Qu'air ossie z'à
Que ne z'ossion z'à
Que vous ossio z'à
Qu'i ossian z'à
Qu'aile z'ossian z'à
Infinitif Prèsen,
Avé
Passé
Avè z'à
Participe Présetit
Ayan
Passé
Avé z'à
VERBE AIMER
Indicatif Présent
J'OHIOU
ï'ome
Oui Tome
Air orne
Ne z'onion ( 1 )
Vous onio (2;
I omon (3)
Aile z-omon (4)
^1,3. 4) Première syllîibe lonj^uo
Qtdeuxipuio brève — 2 Xe pus s'ar-
rêter sur la première syllabe.
Imparfait
J'omnVOLi
T'oniove
Oiill ou air omove
Ne z'omovon
Vous omovo
I ou aile z'omovan
I*as.<é Défini
J'oniuet
Toniuet
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284
REVUB DKS PANTOIS
Oûll' nu air omuet
Ne z'omtron
Vous onitro
I ou aile z'omtran
Passé Indéfini
J'é émo
T'o omo
Oùir ou air a 01110
Ne z'ont )mo
Vous éde omo
I ant ou aile z'anl omo
Passt^ Antcricnr
J'ossuet omo
ï'ossuet omo
Oùir ou ail' ossuet omo
Ne z'ossîron omo
Vous ossîro omo
I oit aile z'ossîran omo
PI us-q uc-Parfa il
.Payin omo
T'ayio omo
Oùir ou air ayié (uiio
No z 'avion omo
Vous ayio om<»
I on aile z'ayian omo
Futur
J'omarâ
T'omaré
Oûir ou air omara
Ne z'omaron
Vous omari
I ou aile z'omaran
Futur Antcriei r
J'arâ omo
T'aré omo
Oiiir OH air ara omo
Ne z'aron omo
Vous ari omo
I OU aile z'aran omo
Conditionnel Présent
J'omarln
T'omario
Oùir ou air omaraet
Ne z'omarion
Vous omario
I ou aile z'omarian
Passé
J'arln omo
T'ario omo
OùU'ou aU'aniet oim»
Ne z'arion omo
Vous ario omo
I ou aile z'arian omo
On dit aussi: (1)
J'ossiou omo
T'ossie omo
Oùir ou air ossie omo
Ne z*ossîon omo
Vous ossio omo
I on aile z'ossian omo
Impératif
Orna
Omon
Omo
Subjonctif Présent ov Futur
Que j'omou
Que t'ome
Qu'oûir ou qn'air ome
Que ne z'omon
Que vous omo
Qu'i ou qu'aile z'omon
Imparfait
Quej'omàsou
Que t'omâse
Qu'oùir ou qu*air omâse
Que ne z'omàson
Que vous omAso
Qu'i ou qu'aile z'omâsou
(i) Peu usilé
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M.
RIVIÈRE. — LANGAaE DE S'-MAURICE-DR-l/EXri. 2H5
Qu
Passé
Que j'ayiou omo
Que t'ayieomo
Qu'oùlF ou qu'air ayie omo
Que ne z'ayion omo
Que vous ayio omo
Qu'i ou qu'aile z*ayian omo
On dit encore et fréquemment :
Que j'ayiàsou omo
Que t'ayiâse omo
Qu'oùir ou qu'air ayiàse omo
Que ne z'ayiàson omo
Que vous ayiàso omo
Qu*i ou qu'aile z'ayiàsan omo
Plus-que-Parfait
Que j'ossiou omo
Que t'ossie omo
oùir ou qu'air ossie omo
Que ne z'ossion omo
Que vous ossio omo
Qu' i ossian omo
Ivfinitif Présent
Omo
Passé
Avé omo
Participe Présent
Oman
Passé
Ayan omo
VERBES IRREGULIERS
CONJUGAISON en 0. — VERBE ALLER, a//o.
Indicatif : Je vo, te vé, où va, aile va, ne von, vous
allô, i van, aile van.
Imparfait : J'allovou, l'allove, oùirallove, airallove.
Ne z'allovon, vous allovo, i allovan, aile z'allovan.
Passé déf. : i^Ww^i, t'alluel, oiiiralluel, aU'alluet, ne
z^allîron, vous allîro, i allîran, allez'allîran.
Futur : J'érâ, l*éré, oiill'éra, all'éra, ne z'éron, vous éri,
i éran, aile z'éran.
Condit. prés. : J'érin, t'ério, oùiréruel, airéruet, ne
z'érion, vous ério, i érian, aile z'érian.
Impératif : vé, allon, allô.
Conjugaison en ié, — verbe envoyer, envoyé.
Indicatif : J'envouoyou, l'envouoye, oùirenvouoye,
ali'envouoye , ne z'envouoyon, vous envouyé, i
envouoyon, aile z'envouoyon.
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286 RKVUB DES PATOIS
Imparfait: J'envouyiovou, t'envouyiovc», oùirenvou-
yiovo, aile envoiiyiove, ne z'envouyiouvon, vous
envoiiyiovo, i envouyiovan, aile z'envoiiyiovan.
Passé déf. : J^envouyuel, t'envouyiiet, oùirenvouyuet,
aU'envouyiiet, ne //envouyîron^ vous cnvouyîro,
i envouvîran, aile z'envouvîran.
Futw : J'enverrà, l'enverré, oiiirenverra, aU'enverra,
ne z'enverron, vous envorri, i enverran, aile
z'en verra n.
Cond, prés. : J*enverrin, l'enverrio, oùlKenverruet,
all'enverruet, ne //enverrion, vous enverrio, i en-
verrian, aile z'enverrian.
Impératif : Envouoye. envouyon, envouyé.
CONJUGAISON en /. — VKRBE MOURIR, nipri ou mare
Indicatif prés, : Je mârou. te mar, où mar, elle mar, ne
màron, vous merâ, i mâron, aile mâron.
Imparfait : Je meréssien, te meréssio, où meréssuet^ aile
moréssuet, ne meréssion, vous meréssio, i méres-
sian, aile meréssian.
Passé déf. .Je merucl, tu meruet, oùmeruet, allemeruet,
ne merîron, vous nierîro, i merîran, aile merîran.
Futur : (i) Je merrà, te merré, où merra, aile merra,
ne merron, vous merri, i nierran, aile merran.
Conditionnel : ic merrin, tu merrio, où merruet, aile
merruet, ne merrion, vous merrio, i merrian, aile
merrian.
Impératif: Mar, ... (|u'i mâron.
VERBE von<, t)orp,
Indic. prés. : Je veyou, te va, où va, aile va, ne veyon
vous veyez, i veyon, aile veyon.
(1^ Le Futur ot \e Conditionnel exigrent inipf-rieusement deux r pour
satisfairp à la prononciation.
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M. RTVTERR. — LANGAGE DE S'-MAURICE-DF.-l'eXIL 287
Imparfait : Je vésieii, ie vésio, oii vésié, allé vésié, ne
vésion, vous vésio, i vésian, aile vésian.
Passé déf. : Je vuel, te vuet, où vuet, aile vuet, ne vîron,
vous vîro, i vîran, aile vîran.
Futur : Je verra, te verre, où verra, aile verra, ne ver-
rou, vous verri. i verran, aile verran.
Condit, préspnt : 3e vevrin, tu verrio, où verruet, aile
verruel, ne verrion, vous verrio, iverrian, aile
verrian.
Impératif : va, veyon, veyé.
Remarque importante. — A la première personne du
pluriel (lu présent de l'indicatif de tous les verbes,
Taccent tonique porte sur le radical et non sur la
terminaison o/j, qui est atone.
Maurice RIVIKRE
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'^
28R REVITE DES PATOIS
CHANSON POPULAffiE
EN PATOIS DE GRÉZIEU-LE-MARCHÉ (RHONE)
Gr)mniuniqiiée par M. BRUYÈRE
TEXTE
i*"^ couplet.
Quand lo ptclii Jean vole se mario^ ol allove to (1) braies.
fio manches] (bis-
Il allayanttous dous ensions^ semblove dou-z-aoges;
1 ne fuyonl po plus tou mario
Qu'i ne poyant plus s'accordo.
2e couplet.
1 n'uyont po demoro trais seraanes entchires (bis
Qu'i pregnant se mancheto, faisyant crevo de rire ; •
La parniiri mancheto,
Lo ptchi Jean ailii vair à bo.
3^ couplet.
Quand lo ptchi Jean se vit à bo, a borlove sa more : (6f .«
u Eerilli vito à mo parens qu'i me venessyant quorre.
Et fête vito mo paques.
Je ne volo plus demor' avouai se. »
4^ couplet
Quand sa more fi-t-arrivo, a 111 contove so doutes jbis
A crillove comme in sorci : « Le m'a crevo le coûtes.
Et lëLe vito mo paques.
Je ne volo plus demor' avouai se. «
5* couplet,
— « 0 more î ne lo plegni po tant, a n'é po tant malado ; /t/.-»
Auparavant que je lo battessin, a ne vole rien fére ;
A fara mi inn'autra vai
Ce que j'y commandarai. »
6« couplet.
— « Ne fais-jo po to ce qu'o faut, ne vais-jo po quorre d*éga^ (6(
Lo demadjin à mon levo, je beto la char coaire ;
Le-z-ecuèles et lo tranche,
J'ou ranjo to-t'ou dresso. *
(1 ) « Tout culotte, tout manche, » bras dessus, bras dessous.
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CHANSON POPULAIRE EN PATOIS DE GRKZIEU-LE-MARCHK 289
CHANSON POPULAIRE
EN PATOIS DE GRÊZIEU-LE-MARCHÉ
Communiquée pai- M. BRUYÈRE
TRADUCTION LITTÉRALE
ic couplet.
Quand le petit Jean voulait se marier, ça allait bras dessus,
[ bras dessous, ]
lu allaient tous deux ensemble; ils semblaient deux anges .'
Ils ne furent pas plus tôt mariés
Qu'ils ne purent plus s'accorder,
2« couplet,
Il9 n'eurent pas demeuré trois semaines entières
Qu'il s prenaient à se msnicheitiv (battre), faisaient crever de rire,
A la première manchetée (dispute),
Le petit Jean alla voir à bas.
3« couplet.
Quand le petit Jean se vit à bas, il pleurait sa mère :
— « Ecrive j vite à mes parents, qu'ils me viennent quérir ;
Et faites vite mespaquets^
.Te ne veux plus demeurer avec soi. »
4« couplet.
Quand sa mère fut arrivée, il lui contait ses doutes.
Il criait comme un sorcier : « Elle m'a crevé les côtes.
Et faites vile mes paquets,
Je ne veux plus rester avec soi, »
5e couplet.
— o O mère ! ne le plaignes pas tant,il n'est pas tant malade.
Avant qu^je le batte, il ne voulait rien faire ;
Il fei^a mieux une autrefois
Ce que je lui commanderai. »
6'c couplet,
— •Ne fais- je pas tout ce qu'il faut, ne vais- je pas quérir d'eau f
Le matin à mon lever, je mets la chair cuire ;
Les écuelles et le tranchoir.
Je le range tout au dressoir. » (1)
(1) La chanson est yisiblement incomplète.
11«
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?90 KKVIR DRS PATOIS
CHANSON
EN PATOIS DU GRAND-ABERGEMENT
CANTON DE BRÉXOD (Ain)
Cette chanson est (rorigine bressane. Apportée au
Grand-Abergement par des personnes qui avaient vécu
longtemps en Bresse, elle fut d'abord chantée en patois
brçssan. Puis ceux qui l'apprirent de seconde main,
ignorant le patois bressan, Unirent par y substituer
le patois même du pays. Néanmoins toute trace de son
origine n'a pas disparu. Par exemple, dans le refrain,
« Men'arga » est bressan et signifie « mon âme ».
« Men'arga voua » signifie donc : « mon àme oui >\
c'est-à-dire « certes oui ». C'est là une façon de renforcer
l'affirmation. De même encore, au 2^ couplet, quelques
personnes disent « on mj » = « un mal », en donnant
à Va un son intermédiaire entre a et o, tandis qu'au
Grand-Abergement on prononce « m^ ». Au second
couplet, au lieu de « Jàne Marié qu'évo don ? » on a la
variante « qu'avijvo-don ? » qui n'est pas bugeysienne.
Si la forme « men'arga » n'existe pas au (irand-
Abergement avec le sens qu'elle a dans celte chanson,
elle se retrouve pourtant dans une autre locution. Toute
femme, qui parle de son mari mort, dira toujours : << Men*
omo, bon Dieu ày senarma », littéralement: « Mon
homme, que le bon Dieu ait son àme 1 »
Nous avons dans cette chanson des sons inconnus au
français : nous les notons par les lettres italiques 5 et r.
Le premier correspond au th dur anglais, le second
au th doux. Dans les mots comme m^aw = mieux, et
me/^aw = meil/etn% on prononce ^aw d'une seule émis-
sion de voix, de sorte que les trois sons, i.a.ou^ ne for-
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CHANSON EN PATOIg! DU GRANDrABKRGEMENT
2^1
ment qu une syllabe. Les enfants rendent très bien ce son
quand ils imitent le cri du chat. De mOme voua ^= a oui »
se prononce d'une seule émission de voix, et ne forme
qu'une syllabe.
L'^, accolé au haut d'une lettre, indique simplement
une mouillure de celte lettre. Et à ce propos, on peut
remarquer que les lettres mouillées ont toutes subsisté,
et se sont très bien conservées dans ce patois, ce qui
n'est pas toujours arrivé dans le français, d'où /mouillé
a complètement disparu. En effet paille se prononce au-
jourd'hui pa-ye.
Nous devons ajouter que les mots patois féminins
dont la finale a subi l'influence d'une palatale ^q termi-
nent en e muet au lieu de a. Or, dans cette chanson, le
mot « bora^a = bourrache » paraît faire exception.
En réalité, il n'en est rien. Le mot patois est bien « bo-
rate », mais Va final est mis pour la rime avec voua.
De m^me, au 8* couplet, « la téta so la guel% », au lieu
de « ... so la gueli'e. »
A. Reydellkt.
TEXTE
Piéro, s'inreveni'ant du boue,
Trouvé sa féna soula.
Voua,
Ma fày voua, men'arga voua.
Trouvé sa féna soula,
Voua.
TRADUCTION LITTÉRALE
1'
Pien'e, s'en revenant du bois,
Trouve sa femme soûle.
Oui,
Ma foi oui, mon âme oui!
Trouve sa femm,e soûle.
Oui.
II
Jane Marié, qu'évo don i
Z'ay on gran ma dé téta.
Voua,
Ma fày voua, men*arga voua,
Z'ay on gran ma dé téta,
Voua.
Jeanne Marie, qu'avez vous
[donc ?.
J'ai un grand mal de tète.
Oui, .
Ma foi oui, mon âme oui,
J'ai un grand mal de tùte, .
Oui.
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'29^
REVUB DBS PATOIS
III
E faut alla u médecin.
U mel^àw dé la vêla.
Voua,
Ma fày voua, men'argavoua,
U mel»à\v dé la vêla,
Voua .
IV
Quan le médecin fu venu,
Con^u la maindia.
Voua.
Ma fày voua, men'arga voua,
C.ini'ula maladia,
Voua.
V
E faut la faré on bon beli^on,
On beli'on dé borasa.
Voua,
Ma fày voua, men*arga voua,
On beli'on dé borasa.
Voua.
VI
Z'amari mi'aw na sopa de vin
Qu'on belJ^on dé borasa.
Voua,
Ma fây voua, men'arga voua.
Qu'on belï'on dé borasa,
Voua.
VII
Se ae ven^evo à meri
Met ta mé din la cava.
Voua,
Ma fày voua, men'arga voua,
Metta mé din la cava.
Voua,
// faut aller au médecin,
:4m meilleitrâe la ville.
Oui,
Ma foi oui, mon âme ow*.
Av meilleur de la ville.
Oui.
Quand le médecin fut venu,
(II) connut la maladie.
Oui,
Ma foi oui, mon âme oui.
(Il) conmté la maladie.
// faut lui faire un bon bouillon.
Un bouillon de bourrache.
Oui,
Ma foi oui, mon âme oui I
Un bouillon de bourrache.
Oui.
J'a im cra is m ieux u n e soupe a u
[vin.]
Qu'un bouillon de bourrache.
Oui,
Ma foi oui, mon âme oui.
Qu'un bofdllon de b(nn*rache.
Oui.
Si je venais à mourir,
Mettes^-moi dans la cave.
Oui,
Ma foi oui, mon âme oti»,
Mettez-moi dans la cave.
Oui.
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CHANSON BN PATOIS VU 0RAND-ABBRGBMENT
VIII 8
293
Lo pià contra la meral^e,
La tôta so la guel^a,
Voua>
Ma fày voua, meu'arga voua.
La tôta so la guei^a,
Voua.(l)
Les pieds contre la muraille,
La tète sous le fausset.
Oui,
Ma foi oui, mon âme oui,
La tète sous le fausset.
Oui,
(i) Comparez Ph. le Duc, Chansons et lettretf pfttoises, p. 21.
Digitized bydOOÇlC"'
294 REYUB DBS PATOIS
PHONÉTIQUE FRANÇAISE
I
LES NOMS DE LIEU EN llû
En règle générale, lorsqu'une voyelle tonique du lalin
était séparée tVun u posttonique par une gutturale, cette
gutturale est tombée, et Vu a formé diphtongue avec,)^
voyelle tonique précédente. C'est ainsique/a^w//ia pro-
duit le vieux français fou (hêtre). En conséquence le
suffixe acum aurait dû produire un suffixe ou, et Came-
nicum devrait être représenté par Camhrou et non par
Cambrai (i). Pour se tirer de cette difficulté, M. Schwau
suppose que les noms de lieu en acian s'employaient au
génitif, et explique Cambrai par Cameraci. Mais aci
aurait fait ais et non ai. Cf. /is de fect. Ne serait-il pas
plus simple d'expliquer le suffixe ai par ac sans flexion?
(iC sont les noms communs et les noms de personnes
(|u'on avait intérêt à terminer par les flexions latines,
pour la distinction du sujet et du régime. On ne peut
m'objecter i/lac produisant /«, car ce mot a été traité,
d'après son emploi le plus fréquent, comme proclitique.
(Cf. pccehoc donnant f o, ce) et la chute du c se justifie an
besoin par Tunion habituelle de illac et de ubi, le c
tombant devant u (Cf. sr//;* de 'spcunmi). D'ailleurs on a
aussi lai,
il
Mestier et moslier
Il nous parait impossible de séparer mesticr, métier,
de la forme menesiier^ qu'on trouve dans la prose de
Stc-Eulalie. Mai.s il est des cas où IV français corres-
pondant à une voyelle atone du lalin est tombé très an-
ciennement : cf. ait pour airf, de /labeat^ et eit por-
eiet, delà flexion ebai de l'imparfait. Je crois donc q
(1) Le suffixe adjectif acum (très rare) a donné ai probablem
sous l'influence du féminin acam qui donne régulièrement aie.
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L. CLBDAT. — PHONÉTIQUE FRANÇAISE 295
e atone du très vieux français placé entre n et 5/ est
tombé vers la même époque que e atone de aiel et de
eiet. Dès lors ;î, arrivant en contact avec 5, a disparu aussi,
comme dans le latin 77ie(7i)sem, etc, et dans le français
ai(n)siiéy mo[n)siew\ Dans cette hypothèse, mostier
(*monistei'inm) aurait été également précédé d'une forme
moneslier, contemporaine de menesiier = ministerium,
Qîiant à chanestel, c'est un diminutif de chaneste ou
chaaestre, comme ménesirelesl un diminutif de menestre.
Ue du mot çonestable a pu être protégé par le sentiment
persistant de la composition de ce mot, où entre le subs-
tantif e^/^ô/^. Cet e est d'ailleurs tombé quand le mot a
passé en Angleterre : anglais constable. Ajoutons que
menestier et monestier, étant plus populaires et plus
souvent employés que conestahle, étaient plus exposés
aux modifications phonétiques.
III
LB SUFFIXE iersssarmm.
L rt tonique latin placé entre deux palatales, dont Tune
tend à le changer en ai et l'autre en eV, a donné i dans
(/ist=>jacet. Mais lorsque cette voyelle était placée entre
une palatale et une nasale, le même phénomène ne s'est
pas produit, et la palatale a seule agi : de là chien et non
chin, de cœiem, bien que dans ce mot comme à9M%jacet
Va fût sollicité par deux influences contraires. C'est
aussi l'influence de la palatale précédente qui Ta em-
porté lorsque le suffixe aritim .qui, à lui seul, donne
air dans ra/r, de variiim) était précédé d'une palatale,
par exemple dans verc.ier, de r/r/rfîVzrew/n, berc.ier. de
vervecarinm. etc. Le suffixe ter ainsi formé (ou, plus
anciennement, le snl'fixe i'/riifm) ii été appliqué h tous
les mots qui avaient on latin le suffixe ariiim, même non
précédé d'une palatale. 11 s'est substitué ultérieuremenl
au suffixe er dans les mots tels que sangler et bacheler,
qui se rattachent au latin ffrem. h. CsLmxj
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296 REVUE DES PATOIS
QUELQUES MOTS DU PATOIS DE BERCENAY-
EN-OTHE (AUBE)
Recueillis par M. Hanriot
Arriée Encore, à nouveau.
AôtUat Petit puceron rouge, presque imperceptible, qu i
pendant les mois (Vaoût et de septembre, se trouve
en abondance sur r« berbe A cochon », et se répand
sur le corps des personnes en provoquant des
démangeaisons fort désagréables.
Areindre (\) Un livre est placé sur le rayon le plus élevé
d*une bibliothèque ou au fond d*un placard : on
|)eut,ou on ne peut pas, Vareindre. D*où : prendre,
tirer de.
Baloquer Quand un essieu de voiture est mal ajusté dans sa
boite, la roue baioque, avec bruit.
Bas^er (par a bref) Agiter le liquide contenu dans une bouteille.
BeHftuder Rêver en parlant, dire toujours quelque chose, mais
sans bruit, avec nonchalance. Le substantif
dérivé est « berlaudeux )i, celui qui beHaiide.
Bitri Une mère appelle ainsi familièrement le nombril
de son petit enfant.
BUer Embrasser, familièrement ou non-
Bouquin Bouc. D'où bouquiner^ faire couvrir une chèvre
par un Jx>uc. (Employé grossièrement pour les
personnes).
bomln Maison publique-
Brandiller {se) Se balancer. BraïuHllou, balançoire.
^^/e Bonnet de femme; plus souvent, ooilte de couleur
qui se met sous le bonnet. [Voy. aussi Llttré;.
Came Terme injurieux, d'une violence extrême, employé
contre les animaux et quelquefois cxsnire les ijer-
sonnes, pour indiquer lout ce quMl y a de
mauvais et de malfaisant.
Casgiitie Habitation misérable.
ChôLdron Vase en terre, percé de [jelits trous au fond et sur
la paroi cylindrique, dont on se sert ix>ur UlIth^
CKOutter le ))elit lait contenu dans la crême culte
et transformée en fromage mou.
rhnfioiif/inner Un enfant diagoucUnne un morceau de bois, quand
il le coupe et le fend à tort et & travers, soit
maladresse, soit mauvais état du couteau.
:i) Le mot est dans Littré.
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HANRIOT. — PATOIS DE BKROKNAY-BN-OTHE 29T
Charoiuo Grosse toile qui recouvre le linge à couler dans le
cuvier, et sur laquelle on verse les cendres et le
lecliu.
Chance «Chanvre», mot féminin en patois. Indique le
champ ou la récolte.
Cfiéyu Pièce en fer rectangulaire, avec ressort sur l'un
des longs côtés, dans laquelle on engnge le seau
pour le descendre au puits. D*où : déchéytUer le
seau.
Citre Cidre.
Clamart CImellère.
Clei/iner Très usité, pour dire : i^nclier, incliner. On cleigne
une Jwuteille à moitié vide ; Tèpaule cleigne d'un
côté.
Cochet ... Robinet ix)ur tonneau .
Cogneau Pain long et doré (T) qu'un parrain ou une mar-
raine donnaient Jadis, au jour de l'an, à leur .
filleul. — Cognctte, gâteau soc fait avec des
rognures de pâte (de galette, par exemple^.
CoiUouife Couloirc dont les femmes se servent pour cow/er
le lait qui vient d'être tiré.
Courre Courir, au sens ordinaire. — Aller courre, aller
passer son après - midi chez quelqu'un. Une
jeune fille ca courre chez une voisine ; elle tra-
vaille avec elle, à du crochet par exemple, elle
bavarde, etc.~Se dit d'un garçon quand ildescend
le dimanche soir, c.a.d. qu'il va retrouver ses
camarades à l'auberge ou â la danse.
Coupiau Copeau.
Corps tuyau (de drainage, par exemple) .
Cbiica Poule qui cou ve.
Corner Une vielUo coutume veut que, dans chaque
village, pendant la période du carnaval, les
Jeunes gens cornent l'homme et la femme qui
ont eu des rapports illicites. ~ Les corneux s'en
vont le soir, vers dix heures, dans le bols le plus
rapproché de la maison du cornard ou cornée et
font le plus de bruit qu'ils fieuvent, avec des
cornes surtout.
Couaintier Se dit en parlant d'un moutard qui crie bêtement.
Crôler Une i)OUle qui s'étrangle crûle. — Familièrement.
une i)ei"sonne a le rrdlat, quand elle est très
enrouée.
CréUtule Crédule
C/'i (qu'rl) Très usilé, aller chercher.
Dépiauter un lièvre, lui ôter la piau (peau\
Deecendre (Voir courre).
ih'rne Un agneau est t/e/ve, quand il a le tournis. - On
cdernc quelqu'un, quand on lui donne sur la lèto
un coup qui l'assomme.— Je suis rfefvje, c. a. ci.
j'ai mal à la tête, la tète me tourne.
Descendée Descente d'une colline. — « Montée et descendee. »
Dores en acant Encore employé par quelques personnes âgées.
Drapiau4B \ . . . . Drapeaux» petits linges (usés^ dont on enveloppe
les nouveaux -né$.
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1
298 RKVUB DES PATOIS
Échadre... Écharde.
ÉgUfffier Faire sauter de Tcau ou de la boue sur une per-
sonne* soit avec le pied, soit a%'ec un bftton.
Émieyer du pain, le ml u ire en miettes.
Épeui*er Faire [«ur.
Épipgale Très petit poisson long, dans la Vanne.
Équeuechée Se dit d*une plume dont les pointes s«>nt brisées un
r^eu, ou détériorées.
Kstrayot Escargot.
Écouter (8*) S*accroupir.
Érerrer Agacer, taquiner (un serpent, par exemple,, maifc
à distance par crainte du danger.
Farce Adjeclif.qui signifie: drôle, risible, divertisîsanl-
Faîte (la) .Nom du liêlre — Faienne, la faine. (Cf. Maine et
Mayenne).
Faraud Xoni [X)rtè par lieaucoup de ctlievaux (Carubi,
autre nointrês fréquent). Farrtuder, fsilre\e b«iu.
' Voy. faraud dans Littrél.
Filiaux Filleul.
Flûtat Sifflet, fait avec une l»ran<!lie de saule.
FleiUré CDU café) bien filtré.
Fratrés Barbier.
Fra 'i>ar « bref).. .. Se dit du IjoIs qui se casse facilement, san* v-
tordre.
Folndre Faiblir. — Foiudre de la Jambe.
Gauyi^. Un seau d'eau qui remonte du puits contient quel-
quefois des gauyts^ c. a. d. de petits débris de
bois, d*herbe, etc.
Cruénet* «La mère aux guênes, • tr^s usité. — C'est l'éfiou-
vantail (Ijête ou vieille sorcière) dont on se -sert
pour empêclier les ]>et ils enfants de s'a pîH'orher
des ptuits.
Guenneton Hnaneton.
fitierlette Vieille Oerbis (brebis) maigre et efflanquée.
Graisseiuc Câlin, patelin run cliat — une ]>ei*sonnc — ub
enfant).
Goguenette Fleur du narcisse.
Heurter Hurler — se dit surtout de la vache.
HMer Appeler de loin une personne, en criant très fort.
(verl)e actif et neutre).
Jnterlat Mot rare, — mais dont les 8onneui*s se servent pour
désigner la ï»artie intérieure de la cloche on
s'accroche le battant, et même pour désigner la
(•ourroie qui le suspend.
Mâfart C^naivl domestique mal**.
Maujranc Cheval qui n'est pas franc du collier.
Mettrons Mûres des l)Ols.
M en ter Le Très usité.
Mec, nteffud. Ne i»lus Jamais.
Moult Très usité dans loulo la Cha m ivign»*.
Mouton Hallant (le la cU»che.
Nota: (du genou) . . Rotule.
Patouillat Flaque d'eau, dans une ornière par exempt»
Pétoi^e Grande peur. — « Flanquer la pétrisse ».
Perrière ... Carrière de pierre.
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r
HANRIOT. — PATOIS DK BEKCENAY-EN-OTHE :^9
Pertuyer Perdre son temps A Touvrage, autour de Tou*
vrage.
Poison A gardé le genre de potio.
Pqffbr . . Éclater avec bruit ; se dit d*un sac gonflé d*air sur
lequel on applique un coup de poing.
Pcfouise Seringue l'aile en bois de sureau (Jouet d*enfant).
Pu Laid, vilain — (très usité).
Sqffy-e Gourmand, voraco.
.SaWe.H (par a bref). . Cercles.
Sâcler ■ Sarcler.
Sanoêtise Sangsue.
SettUlat.. Petit trou plein d'eau (!■ qu l"50 de large), au
milieu des bois, dans lequel viennent se désaltérer
les animaux et les oiseaux. Cest là que ces der-
niers sont souvent pris avec des pièges.
SeûUlou Sureau.
Siau Seau.
Sinôt Grenier è foin.
Sinelle Petite baie i>ouge sur Pépine.
Seuter, »euiier Deux cultivateurs, n*ayant chacun qu'un cheval.
mais ayant besoin de deux chevaux pour leurs
labours, seûtent ensemble, c. a. d. se prêtent leur
cheval muluellemenl,— l'un est )*eutier(le l'autre.
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300 RBVUB DES PATOIS
LÉ VAIGNERON
CHANSON EN PATOIS DE LA CÔTE D*OR
Cette chanson des Vignerons nous a été remise par
une institutrice. Nous avons respecté rortliographc dont
elle se sert. Ce chant parait être une composition tout à
fait populaire ; nul auteur proprement dit n'y a mis la
main. — Le patois est c^lui des environs de Brâzey-en-
Piaine(Côle d'Or). — C'est la peinture d'une journée de
vigneron ; mais tous les jours se ressemblent dans cette
vie à fleur de terre. Montaigne n a-t-il pas dit : « Un Jour
c'est iousjours! » Cf. Le Réveil bourguignon, 1" année.
n-11.
I
\h ! que niétei d* galeire
D'être vaigneron 1
Tôjo égailai lai teîre
Dan tôte lé chàgeon (les saison*' !
J' gaignon de Tergent
Tôt queman dé nôbieu fnobhsh
Q' man dé z-aivôca !
DIro-t-on pa
Voï(ooiy) dénôblillon?
Ç'â dé vaigneron (I) ! (bis)
II
L* maitln, j' peurnon no gliaude(2),
Et no gro z-outiou (outils).
Et peu j'enfillon no biaude
Et no gro saîbou ;
Et peu j'aillon bouère in' gôtte
Anco po si lia (six liards) ;
Çai no fait cassai ine crôte,
Çai chaisse lé brouilla, (bis)
{{) Ces derniers vers doivent être le i*efralo de la chanson.
(2) Couteaux fabriqués à Saint-Claude. C'étaient de petits couteaux
très répandus parmi les villageois de la Côte-d'Or. t cause de leur bon
inarclié : rarement leur prix dépassait 4 snus. Ils étalent d une gram
simplicité: une lame en fer et un manche de buis rond les corn p«
salent. Dans les St Claude de luxe, le buis, A son extrémité, était perroi
de telle sorte qu'il formait sirtlet (un stlllo, selon le mol des Boni
ffulffnons). Le borget mouvait i*ailer (siffler) son ckcin içhlen) tTali
(avec) son St-Claude. Tous ces couteaux avalent de plus (iraversant
manche) un trou assez pros pour y passer une ficelle, en sorte que
précieux Instrument, attaché par ladite ficelle (dont l'autre \xiui eU
noué à lu poche du pantalon), pendait le longr de la Jambe des i^eli
bemers et ne se perdait pas facilement.
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DURANDEAU. — CHANSON DE I.A COTE-D'OR 30i
m
Ai meldi, chaicun aipoutieu (apporte)
In' bressie de coupiau ;
J' beurlon c' qui en guige d* moutieu (1).
El peu j'on bê chau.
J*entaimôn lai politique
Qu'man dé z-aivôca;
Poin d' nôlair' qui no z-esplique
Le loi de TEta (bis).
IV
L'soi, en revenan dé veigne,
Anco pa Irô «ar,
J'aiparcevon dan lai plaigne
Inépâ broùillar(2):
Ç'â d' no conibuse lé ferneire
Que von s'enfiammai.
Et nos cambuseire
Que fon not' soupai. (bis)
V
Oh ! que repa délëctabîeu
Po dé vaigneron!
Dé pomm* de tarr' su lai tabieu,
Ine bone sôpe au z-ôgnon I
Du picton piein ine creuche
Anco bé gadié(3}.
Dé péchô (paisseatix) an guige de beuche
Po no réchauffé !
Peu, j'von no couché!
J. DURANDRAU
(1} Nous brûlons cela en guise de mottes.
^2) Couplet vraiment poétique. Il a un grand air de parenté avec la
nn de la première ôgrlogue fie Virgile. Tmduisons-le : « Le soir, en rece-
txani des oignes — Encore pas trop tard, - Nous apercevons dans la
plaine --Un épais brouillard: —Cest de nos demeures les feux — Qui
cont s'enjlammer, — Et nofi femmes — Qui font notre souper. » — Cani'
btise signifie : chétive maison ; comme la femme reste d'ordinaire dans
la cambuse, elle est Justement appelée cambuseire.
• (8; Le piclon (est encore) bien conservé. — Le picton ou la piquette,
petit vin clairet et aigrelet. Dans mon jeune temps on cliantait ce
refrain :
Encore un p*tit coup dV picton
Pour vous r' mettre [bis]
Encore un p'tit coup d' picton
Pour vous r* mettre à la raison.
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30.^ REVUK DK^ PATOIS
ROFFOLES IN PATUAIS LIYONNAIS
III
MON BON MONSU CLIÉDAT,
0 faut que je vos diise qu'o y ayet mou Quzin, lo
Tuéno (•) de Saint-Sorlin, qu ayet niariô la Françon, ina
joulia bùyi (-) de Saint-Anduer P), don que vos savi qu'i
diont comm'iquin f *) :
La voga (^) de Saint-Ânduer,
Onte le fille chayont à l'invers.
Adoiî, par vos en revegni, i firont la fêta; i flront pelA
los potarras (*), los cops de fusi, de pistolé : pin, pan, pin,
pan, pou, pou! que vos ariôs disit qu'o y èquiet tota l'ar-
mèya (7) de la guerra que faisié la batailli. Àdon. par vos
en revegni, lo Tuéno et la Françon mangiront bien, i bevi-
ront bien, i dansiront bien; pouaisin (S) i z aliiront se
cuchi. Los ménôs {^) fesiant la rutia (*^), qu'i z*aviant
betô (**) dedins ina pléna tabassiri (*^). Stapindant (^^) la
Françon disiet à s n homo : « Tuéno! faut-o que je buge?
Y en a qu'amont qu'on buge, d'autres qu amont pôs. •
— Et lo Tuéno, al equiet bin bien content de veire qu'ai
ayet ina fëna de si bon command (**J, que vos savi, mon
bon monsu Cliédat, que le fënes sont si tant malines. que
le se reljiffont comme de jicles (*5j.
Et lo Tuéno, al a vivu bien liurux, avouai sa bona féna,
qu'equiet tojors de bien bon command.
PUITSPELU, /o CUSf'n,
(I) Tuvno, Antoine. — (2) Bôf/t, Jeune nile — i^) Saint-Atuluer, Saint-
Andéol, village.— (4) / dion comm'iquw, on dit comme cela (en proverbe).
— (5) Voga, fére du villaiçe. — (6) Potarras, français du crû boites, sort<^
de petits mortiers sans affût, qu'on tire aux fêtes. — (7) Arméffa, armée
— (8) Pouaisin, puis ensuite. — (9) Los mt^nOs, les garçons du pays. -
(10) Rutia, trandies de [«lin dans du vin sucré qu'on porte aux mari<
pendant la nuit de noces, —(il) Betô, mis. —^12) Taffa^siri, t^itiatièn
Cest une aimable plaisanterie que de mettre du poivre, du talxac, df
cendres ou autres ingrédients dans le vin sucré des époux. — (\3^Slapii
fiant, IKîndant re temps-là. — (II) De si tx)n command, si docile, si faci»
A commander. — (15) Jtcle, couleuvre à collier, qui a la réputation de n
pas être de bon command. On dit en proverbe A Lyon : niaUn comm
un jfrle, se rebijrer comme un jicle.
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NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
GÉNÉRALITÉS ET ÉTUDES DE PHILOLOGIE FRANÇAISE
Nous avons signalé dans notre avant-dernier numéro
{Revote des patois, II, 151) l'étude de P. Vœlkel sur le change-
ment de 17 en ti. Cf. Literaiurhlatt fur,., romanische philo-
lo(f%ey octobre 1888, col. 451 (article de W. Meyer> et novembre
1888, col. 557 (réponse de M. Vœlkel).
Sclimidt. — Uebcr die Endungen des Prœsens im Alipro-
vensalischen (Dissertation de Strasbourg, 1887, 34 p. in-8).
Cf. LiieraturblaU fûr,„ romanischc philologicy octobre 1888,
col. 454 (article de E. Lévy).
Sur la Revue des p. gallo-romans (II, 1 et 2), voyez deux
articles, un de M. Schuchardt, l'auîre de M. Morf, dans Utero,-
iurblatt fur, . romanische philologie, novembre 168i, col 481
et 503. Voy. aussi Phonetische Studien (II, i08, article de Ch.
Levôque).
Louis Meigret. — Le tretté de la grammére françoèze, nou-
velle édition par W. Foerster, xxx — 211 p., 1888. (Dans
Snmnihing franjsœaischcr Nendrvcke, de K. Vollmœller).
Peretz..— Alt prônons alische Sprichicœrter (Erlangen, Dei-
chert, 1887, 49 p. in-8). Voy. l'ouvrage suivant.
Cnyrim. — Sprichicœrter. . ,bei den prot^ensalischen Lyriketm,
Marburg, Elwert, 18S8, 75 p. in-8 (dans Ausgaben und
Abhandlungen ans dem Gcbiete der rom. Philologie, LXXI).
Sur cet ouvrage et sur le précédent, voy. Literatvrblatt ffir,.,
romanische philologie, décembre 1888, col. 537.
Franz Beyer. — Franjsœsische phonetik (Cothen, Schulze,
188S). Cf. Phonetische Studien, II, 90 (article de 0. Jespersen)
et Romania, XVII, 6i9.
E. Koschwitz. — Neufranzœsische formenlchre nach ihrem
Laufstande (Oppein und Leipzig, 1888, 34 p. in-8). M. Kos-
chwitz s'est attaché à noter scrupuleusement la prononciation
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304 REVUE DES PATOfS
de toutes les formes grammaticales françaises, et nous ne
doutons pas que son livre ne rende les plus grands services
pour lôtude du français en Allemagne. Cf. Phonetische
Studicn, II, 9i (article de 0. Ba<lke) et RevM des p gallo-
romans, II, Î33 (article de J. Gilliéron).
Puitspelu. — Le peuplier dans les langues romonea (dans
Revue des langues romanes, XXXII, 289^.
Signalons dans la Revue des langues romanes (XXXII, 292
et 303) deux articles importants de M. Castets sur la Littéra-
ture française au Moyen-Age de G. Paris, et sur Les pari ers
de France du môme auteur.
J. Fleury. — L'invasion des barbares et la formation de^
langues romanes (dans Revue Savoisienne^ oct.-nov. 1888.
p. 313). Article très suggestif.
Maspëro. — Le patois français d'un copte du XIII* siècle
(dans Romania, XVII, 48l).
Sur le dialecte du Brut de Munich, voy. Romania, XVII,
5i3.
Tobler. — Vermischte Beiirœge sur fransœsischen Grarn"
matik, nouvelle série, /(dans Zeitschrift filr romanische phi'
lologie, XI, 433). Cf. Romania, XVII, 621.
Schwan. — Sur les plus anciens textes français, et Sur les
féminins de la 3* dècL (dans Zeitschrift fur romanische phi-
lologie, XI. 46> et 551). Cf. Romonia XVII, 62i.6>3.
Le môme. —Zur Lehre von den fransœsischen Satjrdopj^clfor-
men (àaws Zeitschrift fur romanische philologie, XII, 192). Cf.
Romania, XVII, 624, et. pour les suffixes ier et ai, cî-dessus
Revue des patois, II, p. 294 et 295.
Beyer. — Die Londoner Psalterhand,^chrift Arundel 280
(dans Zeitschrift fur romanische philologie, XI, 513, et XÎI, 1).
W. Meyer. — Labial isierun g von Gutturalen in Nordfràn-
jfœsischen (dans Zeitschrift fur romanische philologie, XI,
538) Cf. Romania, XVII, 622.
Horning. — Die Schicksale von EN -f- Kons. und A.N 4- Ko
im Ostfransœsischen (dans Zeitschrift fur romanische phii
logie XL 542;. Cf. Romania, XVII, 623.
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NOTICES BIBLIOQRAPHIQIIRS ;JOv")
Appel. — Prjv, ilh{eUe), dans Zeit.^chrift ff*r roinanisrho
p/n'lnloffic, XII. ?6:^.
Sur l'rt aecentm* précédé d'une palatale en franco-provençal,
voyez ZeiMirift fur romanische philologie, XII, Î"î0.
D'Ovidio. — Ricerchc sut pronomi per^onaii e poss essivi
ncolatini (dans Archivio glottologico italiano, IX, ,25). Cf.
Romania, XVII, 626.
D'Arbois de Jubainvilie. — Le suffixe lACup (dans Biblioth.
de r Ecole des Chartes, XLVII, 633) Ct ibidem, XLVIIL 357.
Grœber.— Grundiss der romanischen philologie (^irasboixvg,
Trùbner). Cet important ouvrage contient (I, 561) un article
de M. Sucliier sur le français, le proven(:al et leurs dialectes.
Gt. Romania, XVII, 635.
Scheler. — Dictionnaire d'élymologie française, 3* édition
(Paris, Vieweg 1888, gr in-8, xii-527 p.) Cf. Romania,
(XVII, 636) et Litcratvrblatt fvr... romanische philologie,
mai 18.?8, col. 213.
Glanures lexicographiques. Noms donnés aux ricochets.
Noms de la chiquenaude, (dans Variétés bibliographiques, oct.
nov. 1888, col. 65, et dèc. 1888, col. 97).
Document sur l'argot, dans Variétés bibliographiques, oct.
nov. 1878, col. 79, et déc. 1888, col. 99.
Rolland. — Supplément à la Faune populaire (dsiïia Variétés
bibliographiques, déc. 1888, col. 102).
D. Behrens. — Ueber reciproke metathese im romanischen
(Greifswald, Abel, 1888, 119 p. in-8) Cette étude, consacrée â
un phénomène phonétique très restreint, est faite avec le plus
grand soin, et nous parait épuiser la question.
H. Morf. — Die Untersuchung lebender Mundarten fdans
Zeitschrift fur neufranzosische Spr, und Litt., X, 187^. Consi-
dérations générales sur les recherches dialectales, présentées
Tec beaucoup d'autorité.
L. Clédat. — Les patois de la région lyonnaise. Suite (dans
^4fvuedes Patois, II, 1 et 160}.
Le même. — Phonétiqtœ française : les noms de lieu en ni;
12»
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306 REVUE DES PATOIS
mesticrct mostier ; le suffixe ier •=. arium (dans Revue des
Patois, II, p. 2ù\),
E. Jallien. ^ Qiiolques mots de la lanQue vulgaire chej^ len
agronomes iatins ^dans Revue des Patois t II, lOl).
NOTICES CLASSÉES PAR DÉPARTEMENTS
ET ANCIENS PAYS
Ain
Reydellet.— C/ï anson en patois du Gr and- Abbergement (dans
Revue des Patois, II, p. 290).
Alpes (Hantes)
P. Guillaume. — Le mystère de Saint- Pons (Suite et fin,
dans Rsjvue dus langues romanes, XXXH, "259). M. P. Guil-
laume nous fail espérer la puhlicatton'd'un dictionnaire de tous
les mots contenus dans la série des mystères des Hautes-Alpes.
Cf. Romanta, XVII, 620.
A n glo-Nor m and
Werner Sœderlijelm. — De Saint- Laurent^ poâme anglo-nor-
mand du Xll* siècle, publié pour la première fois d'après le
manuscrit unique de Paris (Paris, Welter, 8i8), Cf. Litera-
turblatt fur.,, romanische philologie, octobre 13^8, col 452
(article de H Suchier; et Romania XVII, 610 (article de Gas-
ton Paris).
Emil Busch. — Laut-und Formenleh^e der Anglonormannis-
chen Sprache des XIV Jahrhunderts (Dissert, de docteur,
Grdfiswald, Àbel, 188;). Cf. Romania, XVII, 636. '
Anjou
M«« G. Cormeray. — La fille du labouroux, chanson d
l'Anjou {dans Revue des Trad, pop., III, 6^2).
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NOTICES fiIBLIOGBAPHiQUES 807
Ardèche
L. Clédat. — Compte municipal en patois de Tournon (dans
Revue des patois, II, 241.)
Aube
Hanriot. — Quelques mots du patois de Bercenay-en-Othe
(dans Revtie des patois, II, p. 296). » >
Aude
Lambert. — Conte en patois de Nar bonne ("dans Revue des
langues romanes, XXXII, 238).
Bouches-dU'Rh âne
A. Marin. — Armcma marsihès pèr 1889 (Marseille, Sardau,
92 p.). •
F. Mistral. — La chèvre de maître Raphaël, conte enpatois de
Maillane (dans Revue des patois, II, 2 -S).
Calvados
Ch. Joret et Morice. — Etude sur le patois du Bocage Vi-
rois septentrional, Mesnil-Aujstouf {dans Revue des patois. Il*
76).
Catalogne
Pau Bertran y Bros. — Rondallistica, estudi de literatura
popufar abmostres catalanes inédites (Barcelone, imprimerie
La Renaixensa, lo88, 106 p.). — ^e livœ contient des contes,
randonnées et propos rustiques, avec Tindication furt utile du
lieu où chacun d'eux a été recueilli. Plusieurs de ces contes
sont bien connus (comme sujet), d'autres sont plus originaux^
mais tous sont intéressants Nous souhaitons que Tauteurnous
donne bientôt les trois nouveaux volumes de contes qu'il
annonce.
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JUS RRVUK DES PATOIS
Pierre Vidal. — MèlcuKjr.s dliistoire, de littérature et de pJti-
lologie catalane, I-XII (dans Remie des langues romanes,
XXXTF, 333. A suivre). Le premier article de cette série donne
des renseignements intéressants sur la langue de Ramon Lull.
Ces autres articles sont consacrés à des textes divers en cata-
lan de Perpignan.
R. Otto. — Wer tcar der Vcrfasser des katalanisch-pro'cen^-
alischen Gedichtes Lo conquerimbnt dk matlorcha. ? (dans;
Zeitschrift fUr romanische philologie, XIÎ, 261). Cf. Romania
SVII, 1)25 en note.
Guarnerio. — // dialetto catalano d*Alghero (dans Archivio
glottologico italiano, IX 26i). Cf. Romania, XVII, 62ti
Article de M. Morel-Fatio sur le catalan dans le Grundrtsé
de Grœbei' (Vovv ci-dessus, page 305), I, 669.
Charente,
Emile Nadau4. — La parabole dp l'enfant prodigue en
patois du canton de Saint- Amant (dans Revue des i. romanes,
XXXII, 321). Ce n'est pas seulement une traduction du texte
biblique. M. Nadaud a eu l'heureuse idée de développer le
récit, de manière à présenter un plus grand nombre de formes
et de tournures patoises. L'auteur est embarrassé pour noter
Ve féminin devant plusieurs consonnes comme dans chcrchit.
Pourquoi ne pas écrire chcrchit 'f Je ne comprends pas la
distinction entrée, es et e^ : en français, porté, portés et porter
se prononcent de môme; et au contraire a le son de Vè ouvert.
J'écrirais- donc mésouei non meison. Quanta 17 mouillée, dans
les cas où le français ne remploie pas ou la note dune
manière équivoque, la meilleure notation me parait être /*.
- Chorevte-înférieurc.
V. Fertiault, — Colite de /M»/î?s (dans Revue des patois,
îl> 191). Cf. ciHlessous, p. 315,
C arrête.
Transaction entre les habitants et le seigneur de BeaxUi\
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NOTICES BIBLIOaUAPHlQUES 309
éitrMénoit\s (ôans Architcs liistoyHqucs de la Marche ci du
Umousin, I, 274). Cf. Romania, XVII, 6*31.
Côte-d'Or.
Un nouveau journal, hebdomadaire, vient de paraître à Dijon
sous le titre de Réveil Bourguignon. Il se propose de donner
une large part aux patois et aux traditions locales.
J. Durandeau. — Le vaigneron, chanson on patois de la
Côte-^'Or (dans Revue des Patois, II, p. 300).
Fr. Bonnardot. r- « Tant mieux! tant pis! » dialogue po-
pulaire en patois de la plaine de Beaune (dans Revue des
patois, II, 190;.
Creuse.
A. Thomas. •— co inierrogatif et exclamatif dans le patois
de la Creuse (dans Revue des patois y II, 143).
Dordogno,
L. Clédat. — La chanson du Pauvre Jean, en patois des
environs de Pèrigueux (dans Revue des patois, II, 222). A pro-
pos de cette clianson, M. Weber, le critique si a\itorisé du
Temps, fait les remarques suivantes, que nous reproduisons
pour ceux qu'intéresse spécialement la partie musicale des
chansons populaires : « J'ai reçu une livraison de la Revue des
Patois contenant une chanson populaire d'un genre que je
n'avais pas encore rencontré, du moins quant à la musique.
La versification n'est pas à couplets réguliers. II. a donc fallu,
faire un air à trois fractions qui alternent; si on les désigne par
a, bt c, la succession se fait ainsi : «, trois fois, 6, a, fr, v, a/b,
A y regarder de près cependant, on voit que les trois: frac-
tions se réduisent à deux. La première a huit mesures. à. deux
temps formant deux phrases parfaitement régulières. Le
deuxième fragment est construit de la même façon ; le nombre
de mesures s'élève à douze par la répétition de la seconde
phrase du premier fragment pour terminer ; par une petite
irrégularité la durée de la huitième mesure est abrégée dVj
moitié. Le troisième fragment ite sert qu'une fuis et nVs'
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•310 REVUE DES PATOIS
qu'une altëraiion de ia première phrase du second fragment.
La mélodie en généfal est simple, mais .nullement vulgaire.»
Gard.
De Boislisle. — Communication sur de9 fragmenta de tivre$
de raiêf^n, de Guillaume et d* Antoine de Bagnofê sur Cèze
(dans Bulletin historiqii.e et philologique du Comité des ira
vaux historiques; 1886, p. 209).
Le marquis de la FarcAlais (179 1--1846), dans Occitania,
t. I, p. 60.
Lou sant-evangèli d'après Sant Marc y parla de La Salle
Saint-Pierre (Loundros, Societad biblico per la Orand Bre-
tagne e per Testrange. 1888, 75 p. in-16). Livre de propagande
religieuse, dont les philologues feront leur profit.
Garonne (Haute),
Sur les Œuvres de Pierre Goudelin publiées par M le I>
Noulet (Revue des patois, II, 153), voy. Revue des langues
romanes, XXXTI, 466,
Gascogne.
G. Lefévre-Pontalis. — Petite chronique de Guyenne (dans
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, XLVII, 53).
Grisons (Canton des),
Buck. — Documents rhéto-romans des Vllh, I^ et X' siècles
(dans Zeitschrift fUr romanische philologie, XI, 107).
Decurtius. — Reetoromanische Chrestomathie, I, 1 (dans
Romanische horschungen de K. Volmœller). Eplangen, Dei-
chert, 1888, 2 -8 p. in-8. — Cf. Literaturblatt fCir.., romanische
philologie, octobre 1838, col. 461 (article de Th. Gartner).
Sur Tédition de Susanna par Ulrich {Revue des patois, I
223). voyez Zeitschrift fur romanische philologie, XII, 21
(compte-rendu de Gartner), et Archivio gloitologico italian
ÎX, 107.
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NOTICES BIBLIOGUAPHIQUïïS 311
Article de M Gartner sur les dialectes rétoromans dans le
Grundriss de Grœber. (Voy. ci-dessus, page 305), I, 461.
Hérault,
Lambert. -• Contes en patois de l'Hérault (dans Revue des
langues romanes, XXXU, 234, •^4*2).
Sur Diogène G^îraldenc, poète montpellièrain, voy.. Occi-
tania, I, 121 (article de A. Uoque-Ferrier, avec des noteis
philologiques. — Tiré à part).
Sur Germain Encontre, poète de Marsillargues, voy. Occù
tania, I, 1 î8 (article de A. Roux).
A. Langlade. — L'estanc de l'Ôrt, poème languôdocien &n
quatre chants (dans Occitania, I, 146. A suivre).
Isère.
Georges Boncieux. — La chanson de la Saint-Jean, environs
de Bourgoin [d^ns Revue des p, gallo-romans, II, 2U5).
Italie.
Sur les dialectes gallo-italiques de la Sicile, voy. Archivio
glottologlco italiano, IX, 4.J7.
Liège.
M. Wilmotte commence par le Dialecte liégeois au XII^ siècle
ses Eludes de dialectologie wallonne dans Isl Remania (X\ll,
553j. Il publie en appendice 24 chartes liégeoises.
Lorraine.
Compte-rendu de A. Horning, Die ostfranjsœsischen Gn^ina-
dialekte^wisrhen Metj uvi Bjlford (F. Brunot), dans Revue des
patois, II, 147.
Compte-rendu de C. T»iis, Die Mundart (fer froiuœsischen
Ortschafteiidor Idntons FuUconbcrg (F. Brunot), darts Revue des
patois, II, 149.
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312 REVUE DRS PATOIS
Lot-et-Garonne,
J. F. B. — Loti Simoun de Hautocom (dans La Tradition,
novembre 1888, p. 345).
Manche.
J. Fleury. — Le patois normand de la Hagiw et lieux cir-
convoisins (dans Revue des patois. II, 83).
Marne (Haute).
(t. Saige. — Une charte française de JoinviUc en doxible
exemplaire scellé (di^ns Biblioth, de i' Ecole des Chartes,
XLVII, 5).
Nord,
Desrousseaux. — Mœurs poptUaires^ de la Flandre française
(Lille, L. Quarrè, ?889. Deux volumes). Nous ne saurions trop
recommander ces deux excellents volumes à l'imitation des
amateurs d'études locales. Ils contiennent les i*enseignements
les plus abondants et les plus curieux sur les fêles, les amu-
sements, les jeux de lenfance et de la jeunesse, les rondes
et chansons, les berceuses, les formulettes, les friandises, les
carrillons, les danses, les superstitions, les célébrités de la rue,
etc. L'auteur a beaucoup desprit, ce qui ne gdte rien, et son
érudition n'ennuie pas, ce qui est rare. Naturellement, on ren-
(îontre, chemin faisant, une foule de locutions et de mots patois.
Un chapitre tout entier (tome II, p. 205) est consacré à la
bibliographie patoise de la Flandre française,
Picardie,
(^ Chabaneau. — Li romans de Saint Fanuel, suite et lin
(dans Reçue des lamjaes romvicsy XXXII, p. 3G0). L'ensemble
du travail de M. Cuabaneau vient de paraître en tirage à part.
Provence.
C. Chabaneau. — Parnasse jrrovençal du P, Bougerel, suit<
et fin (dans Revue des langues romanes, XXXII, 209).
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NOTICES BIBLIOGKAPHIQUES 313
F Donnadîeu. — Les précurseurs des Fèlibres, 1800-1855
(Paris, Quaiitin, 188S, ia-8, 354 p.). Cf. Occitania, L 173 (article
important de A. Roque-Ferrier).
Sur le Dictionnaire français méridional de M. L. Piat, voy.
Occitania, I, 198.
Sur la suite du Salut à l'Occitanie traduit en cent sept idiomes,
qui doit bientôt paraître, voy. Occitania, I, ?33.
Pyrèyiées-Orientales.
P. Vidal. — Mélanges de philologie catalane, Voy. Cata-
logne,
P. Vidal. — Documents sur la langue catalane dos^ anciens
comtés de Roussillon et do Cerdagne, Suite (dans Revue des
langues romanes, XXXIl, HO)
Rh&ne.
Pliilipon. • Le patois de Saint'Gcnis-leS'OUières et le dia-
lecte lyonnais, Suite (dans Revue des patois, II, 26).
Chabert. — Patois de la commune de Lètra (dans Rernc
des patois j II, 131).
Puitspelu. — Rôffoles in patuais liyonnais, I, II, III, (dans
Revue des patois, II, 145, l>-?6, 30?).
Bruyère. — C/ianson populaire en patns do (irèsieu-le-Star'
r/*c (dans Revue des Patois, II, 288).
Saône (Hante).
Jeanroy. — Los trois bonnes commères, chanson recueillie
à Saint-Loifp'Sur-Lémouso (dans Revue des p. gallo-romans,
II, 193).
Saône^ct'Loire.
Le p' (eu ou Vesiau de Vrogesson (Vergissoni, légende patoise
(Mâcon, Protat, 1888, 21 p. in-8. Extrait des Annales de l'Aca-
démie de Màcon), Récit amusant, et d'une allure bien popu-
laire, qui remonte au milieu du siècle dernier.
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314 UEVUB DES PATOIS
Savoie,
J. Gilliéron. — Le lo tjormanique en Savoie (dans Revue
des p, gallo-romans t IIi 176)-
A. Lecoy de la Marche. — Le mystère de Saint- Bci^nard
de Mentit on (P^r'ia, Didot, 1888. xxxr — 199 p. Publication de
la Société des Anciens textes français), u Non seulement, dit
M. Lecoy de la Mardie, l'auteur était un religieux du Mont-
Joux, mais c était aussi un enfant du pays: la langue dont il
s'est servi est en effet Tidiome litléraire de la Savoie, du Valais
et du Val d'Aoste. C'est du français quelque peu mitigé par
l'introduction de certains mots ou de certains lours de phrase
appartenant au dialecte local. »
Savoie (Haute) .
A. Constantin. — A. Bèard et sas œuvres (dans Revue
Savoisienne, oct. nov. et dèc. LS'^B, p. 310 et 342).
Vendée.
Abbé Simonneau. — Glossaire du patois de Vile-d'Elfe,
Vendée (dans Revue des patois, II, 89).
Vosges.
Le chanoine Hingre. — Grande complainte en vieux patois
de la Bresse, Suite (dans Revue des patois, II, f»0 et 16ti).
Wallotis (pays).
M. Wilmotte, — Etudes de dialectologie icallonne (dans
Romania, XVII, 542. A suivre).
Horning. — Zur icallonischen Lautkhre (dans Zeitschr.'ft
fur romanischc philologie, XII, 2 5\
Emmanuel Pasquet. — Sermons de carême en diahcU
walhn, texte inédit du Xllh siècle (Bruxelles, Hayez, 1588,
48 p. in-8). Extrait du tome XLI des Mémoires de l'Académii
royale de Belgique.
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CHRONIQUE
A nos collaborateurs. — L'obligation de ne pas trop mor-
celer les articles étendus e' de grouper autant que possible
les textes par ré^çions nous empêche de publier aussi vite
que nous le voudrions les communications que nous avon$
reçues. Nous prions nos corraspondants de nous- excuser. Les
prochains numéros contiendront : Combler. Chmison», ronfios
et dictons en patois do Gcrmo'les (S^ônc-ct-Ijoire); Ferliault,
Contes et chans-^ns en patois divers ; Liotard, Chanson patoise ;
Dubois, Mot^ patois de Franclié-Comtè ; Espinasse. Textes
en imtois auvergnat ; Robelet, Chanson en patois ç?e Mo-
gnereins; Foumier, Patois de Frugières-ie-Pin; Mairesse»
Co7ite en patois de Bertry (Nord); Guidez, Conte en patois
d'Ivouy (Nord) ; Lantoine, Conte en patois du Pas^erCalais ;
Decamp, Dialogue en patois de Ligny (Nord) ; E. Martin^
La limite du flamand et du roman dans le département du
Nord ; Rodicq, Etude philologique sur le patois de la Meuse ;
Hingre, Observations sur les chuintantes; M. Rivière, Textes
m patois de Saint-Maurice dd Exil, etc.
Double rectification. -- M. Fertiault. en publiant un conte
de TAunis dans notre dernier numéro (page 192), déclare ne
pas connaître le mot c cheu ». M. l'abbé Simonneau, auteur
du Glossaire du patois de l'Ile-d'EUe dont nous donnerons
prochainement la Un» nous écrit à ce propos : « Le mot cheu
existe dans notre patois. J*aurais dû le mettre dans mon glos-
saire Il signifie : pièce, chef. »
Nécrologie. — Les études romanes viennent de faire une
grande perle en la personne de M. Arsène Darmesteter. pro-
fesseur à la Faculté des Lettres de Paris. Jeune encore, il
avait contribué plus que tout autre, si Ton excepte M. Gaston
Paris, son matlre, aux progrès de la philolog e française. Il
avait en préparation un Dictionnaire historique do la langue
française, auquel il travaillait passionnément depuis de
longues années, et qui était fort avancé. On nous fait espérer
qu*un ami dévoué et des plus compétents mettra la dernière
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31H BEVLB DES PATOIS
main â cette œuvre capitale, et pourra bientôt la donner au
public.
La Roiiuutia consacre â M. V. Vieweg la notice suivante :
• Nos lecteurs savent que depuis Tannée dernière, \nRomania
ainsi que toute l'ancienne maison k. Frank a passé aux mains
de MM. E. Bouillon et E. Vieweg, gendre et fils de F Vieweg.
Ce dernier setait retiré des affaires, contraint moins par
l'âge, dont son esprit actif supportait vaillamment le poids,
que par le douloureux état de sa santé. La maladie, contre
laquelle il luttait depuis longtemps. Ta terrassé bientôt après
la résolution qu'elle lui avait imposée; il est mort le 16 mai
dernier dans la petite maison qu'il occupait aux portes de
Paris. Nous éprouvons le besoin d'adresser un adieu sympa-
thique â rhomme aimable et intelligent qui nolis a aidés à
fonder la Romania, il y a dix-sept ans, comme il y a vingt-
trois ans la Revue Critique. F. Vieweg appartenait à une race
d'éditeurs qui a toujours été rare et qui semble destinée à le
devenir de plus en plus. Il ne regardait pas les livres et les
journaux qu'il publiait comme un simple objet de commerce,
il les lisait, il les appréciait, jouissait non seulement de leur
succès, mais de leur valeur. Il aimait très sincèrement la
science et la critique, il en comprenait les conditions, et il
avait fait ce que bien peu d'autres auraient fait, en laissant
traiter avec la dernière sévérité, dans la Revue Critique qu'il
signait comme gérant responsable, des livres qui avaient paru
dans sa maison. Aussi, malgré les diflicultés que nous avons
eues parfois avec l'éditeur, avions-nous pour l'homme, comme
il avait pour nous, une cordiale amitié, qui nous a fait res-
sentir douloureusement, quelqu'attendu qu'il fût, le coup qui
l'a enlevé pour toujours aux siens. Si on fait quelque jour
l'histoire de la tentative de renaissance des études historiques
et philologiques qui s'est produite en France depuis une tren-
taine d'années, le nom de cet allemand naturalisé frani^ais
depuis 1865 méritera assurément d'y occuper une place. »
Publication nouTelle. — M. J. B. Rousseau, libraire à
Clermont-Ferrand, vient de publier un Almanach dès paîsans
auverr/nais pour 1889, qui contient plusieurs x>Jèces patoises,
et se vend seulement 10 centimes.
Le Gérant : K, Bouillon.
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TABLE DES MAT]^';RES "^
PavM.
L. Clédat. — Les pntoia de la région lyonnaise (Suite), . 1,160
E. Philipon. — Le patois de Saint-Genis-les-Ollières et
le dialecte lyonnais {Suite) 26,195-
Hingre. — Complainte en vieux patois de la Bresse ros-
gienne (Suite) 50,166
Ch. Joret et Morice. — Etude sur le patois du Bocage
Virois septentrional 76
J. Fleury. — Le patois normand de la Hague et lieux
circonvoisins 83
Sinionneau. — Glossaire du patois de Vile d'Elle (Ven-
dée) • . . . 89
Chabert. — Patois de la commune de Létra (Rhône) 131
A. Thomas. — Co interrogatif et exclamatif dans le pa-
tois de la Creuse 143
Puitspelu. — Raffoles in patuais liyonnais 145,226.30?
E. Jullien — Quelques mots de la langue vulgaire chez
les agronomes latins , 161
V\\ Bonnardot. — « Tant mieux ! Tant pis ! » dialog^ie
populaire en patois de la plaine de Beaune 190
F. Fertiault. — Conte de l*Aunis 191
F. Mistral. — La chèvre de maître Raphaël, conte en pa-
tois de Mailla.ne 218
L. Clèdat. — La chanson du Pauvre Jean, en patois des
environs de Péri gueux, avec musique 222
L. Clédat. — Compte municipal en patois de Tournon
(mai 1459 - mai Î46Î) 241
M. Rivière. — Notes sur le langage de St'Maurice-de-
l'Exil (Isère) 258
Bruyère. — Chanson popxdaire en patois de Grézieu 288
(t) Les notices bibliographiques du dernier numéro de Tannée con-
tiennent une table analyMquo où los articles sont classés par départe-
ments et pays.
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318 REVUE DES i'ATOlS
Reydellet. — Chanson populaire, en patois de GranH-
Abergement (Ain) ?9 »
L. Clùdat. — Phonétique française : l. Les noms d-lieu
en AI. IL Mestier et Mostikr. ///. Le svffixe ibr = arium 294
Hanriot. — Quelques mots du patois de Bercvnay-cn-Othe. 296
Durandeau. — Chanson des viijnerons (Côte-^'Or) 300
COMPTES-RENDUS :
D' Adolf Horning. — Die ostfransœsischcn Grcnsdialekte
swischen Mets und Bel fort (F. Brunot.) 147
D' Constant This. — Die Mundart der franaosischen
ortschaften der Kantons Falkenbenj (F . B.) 149
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES i50,?27,3a3
Chronique iG0,?40,3i5
Ouvrages ou articles qui lont Tobjet d^nn compte-rendu
sommaire dans les Notices bibliographiques <1).
Argentan (Poésies en patois d') i53
Arnaudin. — Contes populaires recueillis dans la
Grande-Layide, le Born, les Pet ites- Landes et le Moren-
sin .. 154
Baudouin (A.) — Glossaii^e du patois de la forH de
Clairmtux .' 23^1
Bàard (Chansons de Joseph). Voy. Constantin.
Bcdaricu (Pièce en patois de) 154
Belirens (D.) — Ueber reciproke metathesé in rama-
nischen . i . i 305
Bertran de Born (Poésies de). Voy. Thomas.
Bertran y Bros (Pau.) — Rondallistica 307
Bovfjcrel [Le Pm^nasse provençal du P.) Voy. Chaba-
nean,
Chabaneau(C.) — Chanson inédite du troubadour P cire
del Vurn 232
Chabaneau (C.) — Le Paumasse provençal du P. Bon-
gerel 235
Chabaneau et Noulet. — Voy. Noulet.
Clédat (L.) — Le Nouveau Testament provençal de Lyon 150,^29
Clédat (L.) — La chanson du Pauvre Jean en patois de
Pèriijneux 30Î
Constantin. — Recueil des chansons patoises de J. Béard 23'
0) Nous ne ferons pas figurer dans cette liste les ouvrages qui son
simf>lonient cités dans les Xotices.
^
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TABLK DES MATIERES 319
Desrousseaux. — Mœurs populaires de (a Flandre fran-
çaise 31^
Fleury (.1 ) — L'invasion d^fS bçirbareset la fondation des
lan-fUJS, romanes 304
Foerster (W.) — Compte rendu d'une édition nouvelle de
la Noblei Le-on, 237
Fontaine (J.- A.) — Les verbes auxiliaires dans les lan-
gues romanes , 227
Godefi'oy (Dictiorinairc de) \0Y Millet
Goudalin (Œuvres de P.) Voy. Noulet,
Grœber. — Gruniriss dar romanischen philologie 305
Gulllon (Ch.) — La Bourbonnaise, chanson en patois de
Ceyjièriat 230
Hinjçre(« e chanoine). — Cris et chants traditionnels des
pâtres de la Bresse vosgicnne 158
Jeanroy (A.-) — Quatre contes meusiens 235
Koschwitz (E.) — Neufran^œsische formenlehre 303
Lecoy de la Marche (A.) — Le mystère de St-Bernard-de-
Mcnthon 314
Lieutaud (V.) — Ordonnance municipale de Digne 230
Millel (D') — Etudes lexicoijraphiques sur Cuncienne lan-
gue française à propos du dictionnaire de Al. Godefroy 229
Munlel (E.) — La Nobh Lcçm 237
Morf (H.) — Die untersuchun'j lebender Mundarten 305
Mystère de St-Bernard-de-Menthon (Le), Voy. Lecoy de la
Marche.
Nadaud (Emile). — La parabole de Venfant prodigue en
patois du canton de Sain*.- Amant 308
Noulet (D'). — Œuvres de Pierre Goudelin 153
Noulet et Chabaneau. — Deux manuscrits provençaux du
XIV' siècle 153
Nouveau Testament provençal de Lyon (Le), Voy. Clédat.
Paris (Gaston). — La littérature française au moyen-
âge 22S et 304
Peire del Ver n {Chanson inédite de) \oy, Chabaneau.
P'teuou l'esiau de Vregasson (Le), légende patoise 313
Puitspclu; — Dictionnaire étymologique du patois lyon-
nais (2« et 3* fascicules) 155
Puitspelu. — Le mot lyonnais « carcabeau » 234
Rolland E.). — Supplément à la faune populaire 228
Ro.'(ue-Ferriei\ •— Les provençaux d'Allemagne et le lan-
gage de Pinache- Serres 151
Sabersky (H.). — Zur provensalischen Lautlehrc :para8i
tisches i 229
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320 REVCIE DRS PATOIS
Sant-Eranf/cli d'après Sant Xîarc, en parla fh La Saife-
Saint-Pi rn* :U!«
Save (Gaston). — Le costume lorrain 158
Thomas ( A.. ) ■- Poé-^ibe complètes de Bertran de Born.., 155. ^34
Ulrich (Jacob). — Snsanna, ein obère nffa<ttnischesi
Drama 233
Vidal (P.) — Afë/an/yffs d'histoire, d^ littèrjturc ci df
philologie cataUme, i-xii 308
Vietor. ~ Phonetische Studicn 227
Voelkel (Paul). — Sxir le changemevi de l en a 151
Liste alphabétique dos périodiques cités ou analysés
dans les Notices blblio^n^phlques :
Annalas délia Societad Rœto-romanscha, — Annales de
V Académie de Mâcon, — Archives historiques de la Marche
et du Limousin. — Archivio glottologico italiano, — Biblio-
thèque de V Ecole des Chartes. — Bulletin de la Société dei^
Sciences de l'Yo7ine, — Bulletin de la Société historiqtte et
archéologique du Périgord. — Bulletin de la Société philo-
ma tique Vosgienne. — Bulletin historique et philologique du
Comité des Travaux historiques , ^ Felibrige (Lov), — Gœt-
tingische gelehrte an^eigen. s Litcraturblatt ffir romanis-
chc philologie. — Mémoires de l'Académie royale de Belgique,
— Mémoires de la Société Académique de l'Aube. — Occita-
nia. — Phonetische Studicn. — Revue des Basses- Pyrénées et
des Landes. — Revue des langues romanes. — Revue des po^
tois gallo-romans, — Revue des traditions populaires. —
Revue Saroisienne. — Romania. — Tradition {La). — Unî-
versity Studies. — Variétés bibliographiques . — Zeitschrifi
fur neuframœsische Sprache und Littérature. — Zeitschrift
fur romanische philologie.
I YON. — iMPBiMEniK STORCK, 78, hik nK l'hotel-de-viij.e
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F* yiEWEG, Libraire- Édlteut'
E. BOUILLON BT E. ViEtVEG, successeurs
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diaprés les 7'éauliat^ de (u science moderne
Par Auguste SCHELER
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540 pages à 2 colonne*. — Prix : 18 fr.
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et des pays étrangers
et précédés d'un essai sur l origine et la propagation descentes
populaires européens
t>ar Emmanuel GOSQUIN
Deuxième tirage. — Ouvrage couronné par Tlnstitut de France,
Premier prix Archon-D«spérouses, 1887.
2 volumes in 8 raisin.— Prix : 12 fr,
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Par M. HINGRE
Chanoine de St-Diè
Membre de la Société de Linguistique de Paris . .
En Vente chez TAutenr. Prix franco : 2 fr. 50
. Ce travail a été couronné par la Société d^Emulaiion des
Vosges, sur un rapport du Secrétaire perpétuel-, M. Haillant,
ijui résumait ainsi ses appréciations :
« L'œuvre de M. Hingre est dans son genre une des plus
approfondies que nous connaissions. Elle nous dévoile d'une
façon très exacte et très complète un dialecte patois des plus
originaux et des mieux caractérisés, non seulement des Vosges,
mais encore de tout le nord-est de la France n.
I . . .
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Professeur au Lycée Louis-le-Grand.
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