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Full text of "Revue de philologie française et de littérature; recueil trimestriel .."

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REVUE  DES  PATOIS 


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?ev.aac^-l»'---      ^-^.c.M^^taa 


1  ,  r  r  »-v  .*  t  >>  ^  *  . 


jm.^^  RECUEIL  TRIMESTRIEL  ^T     ^^ 


CONSACRÉ    A    l'Étude    des    patois 

ET    ANCIENS    DIALECTES    ROMANS    DE    LA    FRANCK 
ET   DES    RÉGIONS    LIMITROPHES 

PUBLIÉ  PAR 

L.  CLÉDAT 

PROKBASErn  K    L\    FACUI.TK   DKS    I.KTTRBS    DB   LYON 

TOME   I.  —  1887 


PARIS 

F.    VIEWEG,    LlBRAlRE-ÉDITEUR 

(E.  BOUILLON  ET  E.  VIEWEG,  SUGGRSSEURS) 
67,  rue  de  Richelieu,  67 


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t^f..'.  to 


7^''^  -.-O  -''^ 


f  AMKÉE.  K'  4.  JANVIER- AVRIL  1837 

Q^  RECUEIL   TRIMESTRIEL  y^  ÇX 

CONSACRÉ    A     l'Étude    des    patois 

ET    ANCIENS    DIALECTES     ROMANS    DE     LA     FRANGE 
ET    DES    RÉGIONS    LIMITROPHES 

PUBLIÉ  PAR 

L.  CLÉDAT 

PBOFBSSEUBÂ    LA   FACULTÉ  DBS  LETTRES  DE  LYON 


PARIS 

F.  VIEWEG,  Libraire-Éditeur 
67,  rue  de  Richelieu,  67 


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^ 


'   SOMMAIRE  DU  PRÉSENT  NUBiÉRO 


I.  —  Avertissement. 
II.  —  L.  Clédat  :  Les  patois  de  la  région  lyonnaise. 

III.  —  E.  Philipon  :  Le  dialecte  bressan  aux  XIII*  et  XIVb  sièclesi 

IV.  —  Notices  bibliographiques. 
V.  —  Chronique. 


LES  PROCHAINS  NUMÉROS  CONTIENDRONT: 


L.  Clédat.  —  Les  patois  de  la  région  lyonnaise,  série  d'articles. 
Nizier  da  Puitspelu.  —  Un  conte  en  patois  du  commencement   dzc 

siècle. 
E.  Philipon.  —Phonologie  et  morphologie  du  patois  de  Saint-Genis- 

leS'Ollières. 
Ch.  Joret.  —  Mélanges  normands. 
Massip  et  Clédat.  —  Compte  du  syndic  de  la  commune  de  Tournon 

pour  1459-60. 
Articles  divers,  notices  bibliographiques,  comptes-rendus,  contes  et 
chansons  populaires,  par  MM,  Ritter,  Hegnaud,  BrunoU  Guigue,  Fer- 
tiault,  Gonnet,  Favraud,  inspecteur  primaire  à  Ruffec  (Charente),  Tron- 
chon,  directeur  de  l'Ecole  Normale  de  Mâcon,  Liotard,  instituteur  à. 
Beaufort  (Drôme),  Bourg,  instituteur  à  Ruffieu  (Ain),  Martin,  institutear 
à  Sainte-Cécile  (Saône-et-Loire),  Combier,  instituteur  à  Lyon,  etc. 


Tout  ce  qui  concerne  la  rédaction  doit  être  adressé  à  M.  CLÉDAT, 
professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 


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AVERTISSEMENT 


Il  existe  déjà  en  France  deux  recueils  périodiques 
consacrés  aux  éludes  romanes,  la  Revue  deê  langues 
romanes  et  la  Romania.  Mais  ces  recueils  s'étendent  à 
toutes  les  langues  néo-latines. 

La  Revue  que  nous  fondons  aura  un  domaine  plus 
restreint  puisqu'elle  ne  s'applique  qu'aux  patois  et  an- 
ciens dialectes  romans  de  la  France  et  des  régions  limi^ 
trophes.  Par  f  régions  limitrophes  i,  nous  entendons  la 
Suisse  occidentale,le3  pays  Wallons,  et  les  régions  de  11- 
talie  et  de  l'Espagne  dont  les  idiomes  peuvent  être  ran- 
gés dans  la  même  famille  que  les  patois  voisins  parlés 
&a  France.  Il  va  sans  dire  que  nous  comptons  étudier 
ces  divers  idiomes  au  point  de  vue  littéraire  aussi  bien 
qu'au  point  de  vue  philologique. 

Il  est  inutile  d'insister  sur  l'intérêt  qu'offrent  les  patois 
et  dialectes,  et  en  eux-mêmes,  et  par  les  éclaircissements 
qu'on  en  peut  tirer  pour  Tétude  scientifique  des  langues 
officielles. Nous  ajouterons  qu'il  est  urgent  d'entrepren- 
1re  une  enquête  sur  les  patpis de  France;  car  le  dévelop- 

lement  si  heureux  de  l'instruction  primaire  tend  à  leur 
'uleverune  grande  partie  de  leur  originalité  en  y  intro- 
nisant chaque  jour  un  plus  grand  nombre  de  formes  et 

e  tournures  françaises. 

Notre  désir  eçt  donc,  de  centraliser  dans  cette  Revue 

REVUE  DKS  PATOIS.  1.  1 


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3  tlEVUE  DES  PATOIS 

les  travaux  sur  les  patois  de  France  qui  sont  en  cours 
d'exécution,  et  d'en  provoquer  de  nouveaux.  Nous  ac- 
cueillerons avec  reconnaissance  les  études  qui  pourront 
nous  être  envoyées  sur  tel  ou  tel  patois  déterminé,  les 
proverbes  et  dictons  patois,  les  contes  et  chansons  po- 
pulaires, les  recueils  de  locutions,  les  notices  bibliogra- 
phiques sur  les  publications  locales,  enfin  les  textes  an- 
ciens en  langue  vulgaire  que  MM.  les  archivistes  vou- 
dront bien  extraire  de  leurs  archives. 

S'il  convient  de  respecter  absolument,  sauf  à  l'inter- 
prèter,rorthographe  des  textes  anciens,il  n*estpasmoins 
nécessaire  d'adopter,  autant  que  possible,  un  système 
uniforme  pour  la  notation  des  sons  actuels,  tout  en  tenant 
compte  de  Torthographe  traditionnelle  qui  est  en  usage 
pour  les  patois  de  langue  d'oc,  et  qui,  il  faut  bien  l'a- 
vouer, est  beaucoup  plus  logique  et  plus  raisonnable 
que  notre  orthographe  française.  Quant  aux  sons  que 
le  français  ne  connaît  pas,  au  lieu  de  les  noter  par  des 
caractères  spéciaux,  il  nous  paraît  plus  commode  et 
plus  simple  de  les  écrire  avec  les  lettres  françaises  qui 
s'en  rapprochent  le  plus,  sauf  à  souligner  ces  lettres  et 
à  les  imprimer  en  italiques.  Nous  n'admettrons  que  les 
caractères  spéciaux  dont  l'expérience  aura  démontré 
l'utilité,  notamment  dans  les  études  qui  auraient  pour 
objet  la  détermination  rigoureuse  des  nuances  des  sons. 

En  conséquence, voici  quelques  indications  pratiques, 
que  nous  compléterons  à  Toccasion,  et  auxquelles  nous 
prions  nos  correspondants  de  vouloir  bien  se  confor- 
mer. 

Il  importe  d'écrire  exactement  les  mots  tels  qu'ils  se 
prononcent.  Il  ne  faut  pas,  sous  prétexte  de  se  rappro- 
cher de  l'orthographe  française,  écrire  des  lettres  qui  ne 
se  prononcent  pas.  Quant  aux  lettres  finales  qui  ne  se 
prononcent  qu'en  liaison,  prière  de  les  mettre  entre  pa- 
renthèses. Par  exemple,  écrire  ainsi  le  pronom  vous, 
s'il  se  prononce  comme  en  français  :  vou(z). 

Distinguer  avec  soin  a  tel  qu'on  l'entend  dans  le  fran- 
çais patte  (écrivez  pâte),  d'à  tel  qu'on  l'entend  dans 
pâte.  Écrire  par  un  a  souligné  Va  intermédiaire  entre  a 
ei  0,  qu'on  rencontre  dans  certains  patois. 


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AVERTISSEMENT  3 

Distinguer  é  fermé  d'è  ouvert,  d'é  très  ouvert,  et  d'è 
souligné,  intermédiaire  entre  è  et  a.  Ne  jamais  écrire  è 
ouvert  par  et  ni  par  ai,  comme  on  le  fait  souvent,  la 
graphie  ai  ou  a\j  étant  réservée  pour  la  diphtongue  où 
Ton  fait  entendre  réellement  un  a  suivi  d'un  i  semi- 
Yoyelle.commedansrinterjection  aïe,  dans  «pa?/en»  ou 
dans  le  provençal  «pmre». 

Le  son  que  Ton  entend  dans  les  mots  français  utot»  et 
«chàp^aîf»  doit  être  écrit  par  ô,  jamais  par  eau  ni  par 
m,  la  graphie  au  étant  réservée  pour  la  diphtongue  où 
l'on  fait  entendre  un  a  suivi  d'un  lo  anglais. 

Dans  certains  patois,  \e  dit  muet  peut  avoir  l'accent 
Ionique.  Nous  demandons  qu*on  récrive  alors  :  è.  Ainsi, 
à  Saint-Amour  (Jura),  dêre  sera  le  mot  qui  traduit  1^ 
français  dire. 

An  souligné  sera  le  son  intermédiaire  entre  an  et 
on. 

Le  son  que  nous  écrivons  tantôt  par  m  (fin),  tantôt 
par  en  (rien),  tantôt  par  ain  ou  ein  (main,  plein),  est  en 
réalité  un  è  nasal.  Prière  de  l'écrire  en,  la  graphie  in 
étant  réservée  pour  le  véritable  i  nasal,  que  connaissent 
beaucoup  de  patois. 

Le  son  que  nous  écrivons  en  français  par  un  est  en 
réalité  un  eu  nasal.  Prière  de  l'écrire  en,  la  graphie  un 
étant  réservée  pour  le  véritable  w  nasal, qui  n'existe  pas 
en  français. 

Écrire  toujours  par  an  le  son  que  l'orthographe  fran- 
çaise rend  tantôt  par  an  (chantant)  tantôt  par  en  {ense- 
mencement). 

Il  n'y  a  pas  d'inconvénient  à  écrire  eu  (de  ceux)  et  ou 
(ie  fou)  comme  en  français.  Ve  et  l'o  suivis  d'un 
ou  semi-voyelle  (ta  anglais)  devront  être  notés  par  ew 
et  ou?. 

Le  son  français  oi  (de  roi,  croit,  etc.) devra  être  écrit 
u?a,  la  graphie  oi  étant  réservée  pour  l'o  suivi  réelle- 
ment d'un  i  semi- voyelle. 

La  diphtongue  composée  d'un  ou  semi-voyelle  et  d'un 
è  sera  de  même  écrite  wè. 

Les  patois  de  la  région  lorraine  ont  une  gutturale  très 
voisine  du  c/t  allemand.  Prière  de  la  noter  par  A^,  la 


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4  REVUB  BBS  PATOIS 

graphie  ch  restant  réservée  au  son  chuintant  que  Ton 
entend  dans  le  français  «  cAant,c^val,  etc.  »  Souligner 
le  signe  kh,  quand  il  exprimera  le  ch  allemand  (iotio?. 

Ecrire  toujours  par  z  V$  douce  que  Ton  entend  par 
exemple  dans  le  français  t  ro«e.  » 

Écrire  par  r  soulignée  IV  interdentale  ou  sifflante 
que  possèdent  plusieurs  patois  très  éloignés  les  uns  des 
autres. 

Certains  patois  ont  des  sons  analogues  au  th  anglais. 
.  Nous  recommandons  d'écrire  par  s  soulignée  le  th  fort 
et  par  z  souligné  le  th  doux. 

L7  mouillée  s'écrit  en  français  tantôt  par  Z/,  tantôt 
par  t/,  m  ou  même  illi.  Nous  la  rendrons  par  une  /  sui- 
vie d'un  petit  y  placé  en  haut  et  à  droite  de  la  consonne  : 
ly.  Nous  écrirons  de  même  par  n*  ïn  mouillée,  et  par 
ky,  t9,  etc.,  le  A  et  le  f  mouillés  que  possèdent  plusieurs 
patois. 

Pour  les  sons  que  nous  n'avons  pas  prévus,  nous  re- 
commandons de  nouveau  de  les  écrire  avec  les  lettres 
françaises  qui  s'en  rapprochent  le  plus,  en  les  soulignant 
et  en  les  expliquant. 


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LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE 

Sous  le  titre  qu'on  vient  de  lire,  je  me  propose  d'étu- 
dier les  patois  de  France  que  M.  Ascoli  a  rangés  dans  la 
classe  des  patois  franco-provençaux,  et  ceux  de  quelques 
départements  voisins  de  cette  région.  Ce  sont  les  patois 
des  départements  de  l'Ain,  des  Hautes-Alpes,  de  TAr- 
dèche,  du  Doubs,  de  la  Drôme^  de  Tlsère,  du  Jura,  de 
la  Loire,  de  la  Haute-Loire,  du  Rhône,  de  la  Haute- 
Saône,  de  Saône-et-Loire,  de  la  Savoie,  de  la  Haute-Sa- 
voie, des  Vosges  et  du  territoire  de  Belfort. 

Les  textes  publiés  dans  ces  différents  patois  étant  in- 
suffisants pour  l'étude  méthodique  que  je  désirais  en- 
treprendre, je  me  suis  adressé,  avec  le  haut  patronage 
de  M.  Michel  Bréal,  à  M.Charles,  recteur  de  l'Académie 
de  Lyon,  qui  a  bien  voulu  recommander  mon  entreprise 
à  MM.  les  recteurs  des  Académies   de  Besançon,  de 
Chambéry,  de  Clermont  et  de  Nancy.  MM.  les  inspec- 
teurs  d'Académie,  avisés  par  les  recteurs,  ont  bien 
voulu,  de  leur  côté,  avertir  de  mon  projet  les  institu- 
teurs de  chaque  département  par  Tintermédiaire  des 
bulletins  départementaux  de  Finstruction  primaire,  et 
m'envoyer   les   noms   des  instituteurs    qui  leur  pa- 
raissaient disposés  à  me  seconder.  Enfin  je  me  suis 
adressé  à  MM.  les  directeurs  des   Ecoles   Normales 
primaires  de  larégion,pour  obtenir  le  concours  des  élè- 
ves-maîtres de  ces  Ecoles.  J'exprime  ici  à  tous  ceux  qui 
m'ont  aidé  dans  ces  démarches  préliminaires  mes  sen- 
iments  de  bien  vive  reconnaissance.  Grâce  au  bien- 
eillant  empressement  de  tous  j'espère  trouver  au  moins 
n  correspondant  pour  chaque  canton  de  la  région, 
"ai  envoyé    un  premier   questionnaire  aux   insli tu- 
eurs qui  m'étaient  indiqués,  et  je  commencerai  mon 
Uude  dès  que  j'aurai  reçu  un  assez  grand  nombre  de  ré- 


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6  REVUE  DBS  PATOIS 

ponses.Voici  les  noms  des  correspondants  qui  m'avaient 
déjà  répondu  au  moment  où  ce  numéro  a  été  mis  sous 
presse  (1): 

Département  de  TAin 

Cinquante-trois  élèves-maîtres  de  l'Ecole  Normale  de 
Bourg,  directeur  M.  Marlot. 

A7*rondîs$ement  de  Boui^g.  —  MM.Charnay,  instituteur 
à  Fleyriat;  Prost,  à  Lescheroux. 

Arrondissement  deNantua.  —  MM.Pochet,  instituteur 
à  Saint-Germain  de-Joux  ;  Lançon,  à  Izernore. 

Arrondissement  de  Trévoux.  —  M.  Guédon,  instituteur 
à  Marlieuxi 

Arrondissement  de  Belley.  —  M.  Bourg,  instituteur  à 
Ruffleu.  —  M.  Tronchon,  directeur  de  l'Ecole  Normale  de 
Mâcon,  a  eu  l'obligeance  de  m'envoyer  des  renseignements 
sur  les  patois  de  Gormaranche  et  de  Hauteville. 

Arrondissement  de  Geœ.  —  M.  Fricl^,  instituteur  à  Gex. 

Alpes  (Hautes) 

Arrondissement  d'Emhrnin.  —  M.  Aubert,  instituteur  à 
Ghorges, 

Ardèche 

Arrondissement  de  Privas.  —  MM.  Gharrière,  instituteur 
à  Gras  ;  Roche,  à  Saint-Pierreville  ;  Teyssier,  à  Laville- 
dieu  ;  Gurnier,  à  Baix. 

Arrondissemeyit  de  Largentière.  —  MM.  Villard,  insti- 
tuteur à  Vallon;  Labrot,à  Lablachère;  Bertrand, à  Payzac. 

Arrondissement  de  Toumon,  —  MM.  Terrasse,  institu- 
teur au  Gheylard  ;  Avon,  à  Saint-Victor  ;  Ghambron,  à 
Lachaumette;  Verset,  à  Lachapelle-sous  Ghanéac  ;  Merland, 
à  Boffres. 

Territoire  de  Belfort 

Sept  élèves-maîtres  de  TEcole  Normale  de  Belfort,  direc- 
teur M.  Rouget. 

MM.  Gordonnier,  instituteur  à  GrandviUars  ;  Ghenal,  à 
Berraont. 

(1)  J'indiquerai  à  ia  fm  de  la  Chronique  ceux  dont  les  réponses  me 
seront  parvenues  avant  le  tirage. 

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GLÉDAT.  —  PATOIS  DB  LA  RÉGION  LYONNAISB  7 

Doabt 

Les  élèves-maîtres  de  TEcole  Normale  de  BesâDçon,direc- 
teur  M.  Gobin. 

Arrondissement  de  Besançon.  —  MM.  Bretlllot,  institu- 
teur à  Âvanne  ;  Cretenet,  à  Nans-sous-Sainte-Anne. 

Arrondissement  de  PontayHier.  —  MU,  Dros,  instituteur 
à  Bians-les-Usiers  ;  Vauchy,  à  Boujeons  ;  Longctiamp,  à 
Fonrgs  ;  Moureaux,  surveillant  général  au  coliège  de 
Cbàlon-sur-Saône  ;  Didio,  à  Lièvremont. 

Arrondissement  de  Montbéliard.—M.YeTnerey,  institu  • 
teur  à  Dampierre-sur-le-Doubs. 

Arrondissement  de  Baume-les-Dames.  —  MM.  Gloriod, 
instituteur  à  Nancray  ;  Gulchard,  à  Geney  ;  Annequin,  à 
Cour-les-Baumes.' 

Drôme 

Huit  élèves-maîtres  de  l'Ecole  Normale  de  Valence,  direc- 
teur M.  Jeannot. 

Arrondissement  de  'Die.  —  MM.  Faure,  instituteur  h 
Bouvières  ;  Liotard,  à  Die  ;  Liotard,  à  Beaufort. 

A^'rondissement  de  Montélimar. — MM.Plèche,  institu- 
teur à  Taulignan  :  Achard,  à  Sauzet  ;  Bayle,  à  Suze-la- 
Rousse. 

Arrondissement  de  Vale^ice.  —  MM.  Didier,  instituteur 
à  Cbanos-Gurson  ;  Carron,  à  ChabQuil  ;  Jacquet,  à  Espe- 
luche. 

Isère 

Quatre-vingt-huit  élcves-maîlros  de  TEcole  Normale  de 
('•  renoble,  directeur  M.  Ablard. 

Arrondissement  de  Grenoble.  —  MM.  Ney ton,  institu- 
teur à  Lans  ;  Durand,  au  MoUard  de  la  Motte  Saint-Mar- 
tin ;  Rostaing.  à  Livetet  Gavet  ;  Moutin,  au  Sappey, 

Jura 

Arrondissement  de  Lonsle-Saulniev.  —  MM.  Molard, 
instituteur  à  Quintigny  :  Gabet,  à  Bornay. 

An^ondisseiiient  de  Saint-Claude.  —  M.Pinsard,  institu- 
teur à  Saint-Laurent  des-Prés. 

Arrondissement  de  Dôle.  —  M.  Béchet,  instituteur  à  La 
î^ye. 


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EBVUB  DBS  PKrOlS 


Loire 


Réponses  annoncées  de  trente-huit  élèves-maîtres  de 
TËcole  Normale  de  Montbrison,  directeur  M.  Liquier. 

Arrondissement  de  Roanne.  —  MM.  Dervire,  instituteur 
à  Fourneaux  ;  Bretton,à  Saint-Rirand  ;  Bergier,en  retraite 
À  Saint-Haon-le-Ghâtel. 

Arrondisse)nent  de  Montbrison,  —  M.  Soulier,  institu* 
teur  à  Rozier, 

Haute-Loire 

Réponses  annoncées  de  deux  élèves-maîtres  de  TEcole 
Normale  du  Puy,  directeur  M.  Piquet. 

Arrondissement  du  Puy.  —  MM.  Dedival,  instituteur  à 
Saint-Hostien  ;  Lagrevol,  à  Saugues  ;  Prunet,  à  Gayres. 

Arrondissement  d'Yssingeaux.  —  MM.  Dupau,  institu- 
teur à  Tence;  Grousset,  à  La  Ghapelle  d'Aurec. 

Arrondissement  de  Brioude.  —  M.  Moussier,  instituteur 
à  Pinols. 

Rhône 

Réponses  annoncées  des  élèves-maîtrôs  de  l'Ecole  Nor- 
male de  Lyon,  directeur  M.  Jarach. 

Arrondissement  de  Lyon.  —  MM.  Mercier,  instituteur  à 
Lyon  (pour  le  patois  du  canton  de  Belley,  Ain)  ;  Pagnoz,  à 
Lyon  (pour  le  patois  du  canton  d'Audeux,  Doubs):  Fougère, 
à  Lyon  (pour  le  patois  du  canton  de  Meyzieu,  Isère)  ;  Hu- 
gonnet,  à  Lyon  (pour  le  patois  du  canton  deGonliège,  Jura); 
Gombier,  à  Lyon  (pour  le  patois  du  canton  de  Tramayes, 
Saône-et-Loire)  ;  Durand,  à  Lyon  (pour  le  patois  du  canton 
de  Domèvre  en  Haye,  Meurthe-et-Moselle);  Genesle, à  Lon- 
ges ;  Robert,  à  Doinmartin. 

ArrondUsement  de  ^^7;^/'ranc/^e.—MM.Desmule, insti- 
tuteur à  Vauxrenard  ;  Perrachon,  à  Lyon  (pour  le  patois 
du  canton  de  Belleville-sur-Saône)  ;  Gharrion,  à  Blacé. 

Saône  (Haute) 

•  Vingt-Cinq  élèves-maîtres  de  TEcole  Normale  de  Vesoul, 
directeur  M.  Vallée. 

Arrondissement  de  Vesout.  ~  M.  Gobin,  directeur  de 
l'Ecole  Normale  de  Besançon  (pour  le  canton  d'Amance)  ; 


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GLÉDAT.  —  PATOlg  DK  hK  RÉGION  LYONNAISE  8 

MM.  Simonot,  instituteur  à  Storoy-le-Bourg  ;  Barthélémy, 
à  Chantes  ;  Vircondelet,  à  Bouit  ;  Menneglier,  à  Navenne. 
Arrcmctissement  de  Gray^  —MM.  Reverchon,  instituteur 
à  Autoreille  ;  Claudinot,  à  Montagney  ;  Michaud,  à  Germi- 
gney  ;  Goublet,  à Dampierresur-Salon. 

8a6ne-et*Loire 

Réponses  annoncées  des  élèves-maîtres  de  TEcole  Normale 
de  Mâcon,  directeur  M.  Tronchon. 

Arrondissement  de  Mâcon.— MM.  Guillemin,  instituteur 
à  La  Truchère  ;  Amiot,  à  Ameugny  ;  Martin,  à  Sainte-Cé- 
cile ;  Vernettà  Saint-Sorlin  ;  Merlin,  à  Tramayes. 

Arrondissement  de  Charolles-  —  MM  Dessertine,  insti- 
tuteur à  Saint-Racho  ;  Jeannin,  à  Bourbon-Lancy  ;  Gha- 
chuat,  à  Sivignon  ;  Routhier,  à  Saint-Igny-de-Roche. 

Ai^ondissement  de  Louhans.  —  MM.  Sarrazin,  institu- 
teur à  Savigny  en  Revermont  ;  Paccaut,  à  La  Ghapelle- 
Thècle  ;  Parriaud,  à  Ormes;  Veaux,  à  Vérissey  ;  Ghanussot, 
à  Miroir. 

Arrondissement  de  Chalon-sur-Saône.  —  MM.GdLUthierj 
instituteur  à  Saint-Eusèbe  ;  Lebeaux,  à  Saint-Germain-du- 
Plain  ;  Marinot,  à  Marcilly-les-Buxy;  Frémy,  à  Fontaines. 

Arrondissement  d^ A utun-  —MM.  Perrin,  instituteur  à 
Dezize  ;  Petitjean,  à  Charbonnat-sur-Arroux  ;  Jondeau,  à 
Epinac. 

Savoie 

Arrondissement  de  Saint-Jean-de-MawHenne.  —  M. 
Thimel,  instituteur  à  Saint-Georges  d'Hurtières. 

ArroJidissement  de  Chambéry.  —  M.  Rey,  instituteur  à 
Grésy-sur-Aix. 

Haute-Savoie 

Arrondissement  de  Thonon.  —  M.  Vernaz,  directeur  de 
Ecole  primaire  à  Thonon. 

Arrondissement  d^ Annecy.  —  M.  Berthod,  instituteur  à 
♦leythet. 

Arrondissement  de  Bonneville,  —  M.Bouchard,  institu- 
eur  à  Ghamonix. 


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10  RBVUB  DES  PATOIS 

Vosges 

M.  Haillant,  avoué  à  Epiaal,  qui  veut  bien  être  mon 
correspondant  général  pour  les  Vosges. 

Trente-neuf  réponses  annoncées  des  élèves  maîtres  de 
l'Ecole  Normale  d'Epinal,  directeur  M.  Graillet, 

Arrondissement  d'ÉpinaL  —M.  Bédon,  instituteur  à 
Saint-Laurent. 

Arr(mdisse7nent  de  Saint-Dié.  —  M.  Noël,  instituteur  à 
Saint-Dié. 

Arrondissement  de  Remireniont,  —  MM.Godel,  institu- 
teur aux  Gliarbonniers-Saint-Maurice;  Sidre,  à  Bonnefon- 
taine  ;  Pierre,  àTrougemont  ;  Antoine,  à  La  Chaume. 

Arrondissement  de  Xetifchâteau.  —  M.Barrat,  institu- 
teur à  Barville. 

L.  Clédat. 


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LE  DIALECTE  BRESSAN  AUX  Xlir 
ET  XIV'  SIÈCLES 

Le  parler  bressan  appartient  à  cette  branche  de  dia- 
lectes romans  qui  assourdissent  en  e  Ta  étymologique, 
lorsqu'il  se  trouve  précédé  d'un  son  palatal,  et  le  main- 
tiennent intact,  dans  le  cas  contraire.De  nos  jours,  il  est 
vrai,  \a  non  infecté  d*yod  a  fait  place  à  un  o,  mais  outre 
que  c'est  là  un  phénomène  linguistique  d'une  nature 
toute  spéciale  qui  n'infirme  en  rien  l'influence  de  la  pa- 
latale sur  Ta  originaire,  ses  premières  manifestations 
sont  de  date  relativement  récente,  puisque  l'on  n'en 
trouve  pas  trace  dans  les  œuvres  du  poète  bressan  Ber- 
nardin Uchard,  qui  écrivait  sous  Louis  XIIL  L'idiome 
de  Bresse  rentre  donc  bien  dans  ce  groupe  dialectal, 
auquel  M.  Ascoli  a  donné  le  nom  de  franco-provençal^ 
parce  que,  participant  à  la  fois  des  caractères  de  la 
langue  d'oc  et  de  ceux  de  la  langue  d'oïl,  il  sert,  pour 
ainsi  parler,  de  transition  entre  l'une  et  l'autre.  Pour  la 
phonétique  et  la  grammaire,  le  dialecte  bressan  se  rap- 
proche Tisiblement  du  dialecte  lyonnais  :  comme  lui, en 
outre,  il  présente  cet  intérêt  tout  particulier  de  former 
l'une  des  limites  du  nouveau  domaine  linguistique  ima- 
giné par  le  savant  romaniste  italien. 

Malheureusement,  pour  l'époque  ancienne  de  son 
histoire, les  textes  littéraires  font  défaut;  quant  aux 
délibérations  des  communes,  aux  ordonnances  de  police, 
aux  tarifs  de  droits  d'entrée  ou  de  péage  et  autres 
documents  de  caractère  administratif,  intéressant  là 
Bresse,  je  n'en  ai  jamais  rencontré  qui  fussent  rédigés 
dans  la  langue  du  pays. 

Dans  leurs  rapports  avec  leurs  sujets  bressans,  les 
comtes  de  Savoie  se  servirent  jusqu'à  la  fin  du  latin 
comme  langue  officielle  :  c'est  dans  cette  langue  notam- 
ment que  sont  rédigées  ces  nombreuses  lettres  patentes 


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12  REVUE  DES  PATOIS 

qui  venaient  confirmer  périodiquement  des  franchises, 
dont  on  se  faisait  payer  le  renouvellement  à  beaux  de- 
niers comptants  (1).  Si  parfois,  à  partir  du  xv«  siècle,  la 
chancellerie  savoisienne  abandonne  la  vieille  langue 
liturgique,  c'est  pour  la  remplacer  par  le  dialecte  de 
rile  de  France,  qui  dès  lors  tendait  à  tout  envahir  (2). 

Dans  les  villes  de  Bresse,  à  Bourg  particulièrement, 
Tautorité  communale  emplo3''ait,  elle  aussi,  la  langue  la- 
tine, et  cela  à  une  époque  où  la  commune  lyonnaise  y 
avait  depuis  longtemps  renoncé.  C'est  ainsi  que,  le  5 
juin  1498,  les  citoyens  de  Bourg  s'étant  réunis  pour  exa- 
miner la  demande  de  subvention  formée  par  une  société 
d'archers,  le  procès  verbal  de  leur  délibération  fut  écrit 
en  latin  (3).  C'est  dans  cette  môme  langue  que  les  syn- 
dics des  villes  de  Bresse  s'adressaient  à  la  cour  de 
Savoie  (4).  Pour  ce  qui  est  des  actes  destinés  à  la  publi- 
cité, tels  que  les  ordonnances  de  police  ou  les  tarifs 
d'octroi,  ils  étaient  rédigés  en  français  (5). 

Les  textes  administratifs  manquant  tout  comme  les 
textes  littéraires,  force  nous  sera  de  nous  contenter  des 
seuls  documents  en  dialecte  bressan  qui  nous  soient  par* 
venus,  je  veux  dire  quelques  chartes  d'ailleurs  fort 
rares  et  quelques  papiers  ou  registres  terriers,  en  petit 
nombre,  eux  aussi.  Ces  registres  qui  contenaient,  ran- 
gée sous  des  cotes  personnelles,  Ténumération  des  rede- 
vances foncières  dues  à  un  bénéficier^  constituaient  au 


(1)  Cf.  leCartulaire  de  Bourg  en  Bresse  publié  par  M.  J.  Brossard, 
Bourg,  1882.  No*  18,  34,  38,  94  et  les  no»  45,  73,  93,  140,  141,  145, 
151, 153.  En  1501,  sur  requête  des  syndics  de  Bourgs,  le  duc  Phili- 
bert le  Beau  rendit  une  ordonnance  contre  la  falsification  des  vins  : 
requête  et  ordonnance  sont  en  latin. (//^td,  n»  162).  Voyez  aussi  le  Re- 
cueil des  franchises  de  la  ville  de  Bourg,  codifié  en  latin  et  approuvé 
pçir  le  prince,  le  24  mai  1522.  (Ibid.  n»  165). 

(2)  Cf.  J.  Brossard,  ibid.  p.  148  :  Ordonnance  d*Amédée  VIII  sur  la 
panification,  donnée  à  Bourg,  le  5  janv.  1423.  Voves  aussi  1q  qoi  138, 
170,  174,  etc. 

(3)  J.  Brossard,  Ibid.  n»  158.  Cf.  les  nos  86,  96,  97. 

(4)  J.  Brossard,  Ibid.  n*  56  :  Supplique  des  syndics  des  principales 
villes  de  Bresse  au  comte  Amédée  VIII  touchant  Tadministration  et 
réponsedu  prince, datée  du 20 juillet  1414. 

(5)  J.  Brossard,  /W(i.  no»  127, 159, 


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PHILIPON.  —  DIALBGTE  BRESSAN  13 

profit  de  ce  dernier  un  véritable  titre  de  propriété  :  ils 
étaient  dressés  contradictoirement  sur  les  lieux  mêmes. 
Pour  qu'on  pût  utilement  les  opposer  aux  débiteurs  ré- 
calcitrants, il  était  nécessaire  ou  tout  au  moins  désira- 
ble, qu'ils  fussent  rédigés  dans  Tidiome  du  pays.  Aussi 
les  archives  du  Rhône  conservent-elles  un  certain  nom- 
bre de  ces  terriers  bressans  dont  aucun  n'a  encore  été 
publié  :  j'en  donne  plus  loin  d'assez  importants  extraits 
qui  serviront  de  base  à  l'étude  que  j'entreprends. 


PHONOLOGIE 

VOYELLES    TONIQUES 

Qu'il  soit  bref  OU  long,  TA  libre  latin  persiste  en  dia- 
lecte bressan  de  même  qu'en  provençal  :  chasal  casa- 
lem  maison  iv  1,  chassai  vMO,  quai  qualem  v4, 
quais  q  u  a  1  e  s  i  k,  chenava  *c  a  n  a  b  a  m,  fr.  chanvre 
rv  29,  sennar  seminare  i  1,  toriiar  l  (1),  favro 
fabrum  v,  atilliare  *artilliator  v.  Et  à  plus 
forte  raison,  lorsqu'il  était  protégé  par  l'entrave,  soit 
en  latin ,  soit  en  roman  ;  mas  iv  10,  taschi  *t  a  s  c  a  m  v  ; 
levagio  *le  v  at  i  c  u  m  il,  gajo  i  4,  héritage  iv  11. 

La  forme  plaustro  p  1  a  s  t  r  u  m,  vieux  fr.  piastre  v  4, 
témoigne  de  l'ancienneté  de  la  tendance  qui  a  abouti  de 
nos  jours  à  l'assourdissement  de  Ta  tonique  en  ô,  dans 
les  patois  bressans. 

Tandis  que,  dans  les  dialectes  d'oc,  le  groupe  atr  a 
passé  à  air  :  paire  pat  rem,  chez  nous  il  s'est  réduit 
très  normalement  a  ar  :  para  iv  12,  v  1,  fra^^o  fra- 
trem-es  n  28,  v  1,  /rar^  f rater  ivl2,  v,  mare 
IV 12. 

Devant  n,  A  libre  demeure  aussi,  sans  autre  change- 

(1)  J'indique  par  la  lettre  L  la  charte  de  Lent  (1276),  publiée  par 
M.  Valeotin  Smith  dans  la  Bibliotheca  Dotnbensis,  t.  I,  p,  474 c 
LorigÎDal  se  trouve  aux  Archives  Nationales,  P  1394,  cote  572. 

(i)  Les  §§  29  à  43  du  Terrier  de  Maillisola  remplissent  les  f^  nou- 
▼etax  12,  13  et  14.  Ce  dernier  f«  correspond  au  fo  ancien  24;  le  folio- 
ttge  ancien  des  deax  autres  a  disparu. 


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14  REVUE  DBS  PATOIS 

ment  que  celui  résultant  de  la  nasalisation  :pan  p  ane  m 
IV  iS,  chapelan  n  22,  man  manu  m  vl,4,  chastelan 
V 18,  A  en  juger  par  les  parlers  actuels,  cette  nasalisa- 
tion devait  intervenir,  même  à  la  pénultième  en  roman, 
c'est,  d'ailleurs,  ce  que,  dans  une  certaine  mesure, 
on  serait  autorisé  à  conclure  de  la  graphie  an  a  que 
présente  le  Terrier  de  Bàgé  :  anciannes,  anciennes. 
Dans  les  autres  textes,  au  contraire,  la  graphie  an  est 
à  peu  près  constante  :  fontana  iv  39,  Fontanes  ii  18, 
ancianes  iv3,  \\\z\%channo  'casnum  rvSO. 

L'A  persiste,comme  de  raison,dans  le  suffixe  en  atum  : 
prapratum  iw passim^  i20,ii4,v7,pnora  prieuré 
u.acostuma,  conta  computatum  ivll,  posa  pau- 
satum  1 16,  divisa  iv30.  De  même  dans  les  suffixes 
en  ATUs  et  atos  :  juras  j  u  r  a  t  u  s  v  f^  13,  p^^az  'p  r  a- 
tusvl3,  /o^  latus  ii3,  IV  1,  ô/a5  *ablatus  ii  22, 
trovas  turbatus  ii  37;  —  pra^ 'pratus-os  iv 
passirn^  v  10. 

Dans  les  finales  en  atam,  l'A  posttonique  parait  avoir 
été  absorbé  par  Ta  accentué,  et  Ton  a  eu,  en  bressan 
comme  en  lyonnais,  des  formes  féminines  en  aicorrua 
corvée  iv  13,  noma  nominatam  iv  34,  confina 
—  atam  iv  18,  achatat  achetée  ivl,  char ra  charre- 
tée V  1,  7  et  toutes  les  mesures  agraires:  bichona  iv 
3>  copa  coupée  vpa^j/wi,  copela  iv  8,  nici/terav  7,  ses. 
teira  iv  39  ;  quartella  iv  19.  Le  pluriel  atas  est  devenu 
ays  dans  les  plus  anciens  textes,  après  avoir  sans  doute 
passé  par  aes  :  bicherays,  bicherées,  mesure  agraire  i 
passim,  asigays  adsediatas  i  1.  Ays  s'est,  par  la 
suite,  réduit  à  es,  qui  est  la  forme  constamment  em- 
ployée, à  partir  du  xiv«  siècle  :  dimes  decimatas  ii 
25,  confines  iv  28,  brulles,  brûlées,  iv  8,  quartettes  iv 
11.  corves  corvées  v  2,  copes  v  po^.,  charres  charretées 
IV,  V  3,  ânes  as  in  atas  ii  26,  confesses  v,  cultives 
IV  9. 

L'A  libre,  précédé  d'une  palatale  d'origine  latine  ou 
romane.persiste  lorsqu'il  se  trouve  à  la  finale  en  roman  : 
assegia  •adsediatum— am  il9,7,  m^tïta  medie-. 
tatem   iv   3,   9,  albergia    —  atam  iv  10,  14  paia 
payée  iv,  12,  i  7,  meyta,  moitié  1 11, 12.  Il  s'assourdit 


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PHILIPON.  —  DIALECTE  BBESSAN  15 

enay,  e,  dans  le  cas  contraire  :  alhergies  —a  tus  et 
— atos  IV  15,  13  chauchies  *caIcatos,  pressés,  tas- 
sés, II  26.  Cf.  Ensy  A  in  (=  I  a  n  u  s  =  1 1  a  n  u  s),  meitent 
*raedietanum  iv  10. 

L'entrave  a  protégé  la  voyelle  originaire  dans  : 
channo   *  cas  nu  m   iv  30,  chanos  v  15. 

L'adoucissement  de  TA  entravé  en  e  intervient,  par 
contre,  même  en  dehors  de  toute  influence  palatale,  de- 
vant le  groupe  r  +  consonne  ;  Bernert  Be  r  n  a  r  d  u  m 
IV  oO,  Bcrncrda  iv.  Les  textes  lyonnais  du  xiv»  siècle 
ont  de  même  :  erbro  ar  bo  r  e  m ,  heyres  arrhas  hav- 
rhes  (1).  Cet  adoucissement  est  d'autant  plus  étrange 
que  les  patois  actuels  montrent  une  tendance  marquée 
a  élargir  en  a  Ye,  dans  la  même  situation  :  tarra  t  e  r- 
ram  dans  toute  la  Haute-Bresse.  On  trouve  déjà  au 
XHi*  siècle,  dans  le  Terrier  de  Mionnay,  offarendes 
pour  offereiide^  ii  25. 

Suivi  d'une  palatale,  ou,  ce  qui  revient  au  même,  d'une 
gutturale  se  résolvant  en  semi- voyelle,  TA  devient  ay, 
ai.eione  :  aygues  'acquas  iv  33,  ayes  aquas  v, 
3,  \Q,say  ecce  hac  i  8,  cay  v  2  ;  czai  iv  12,  contrait 
contractum  iv  21,  Batailli  iv  13;  Bateilli  iv  14, 
seint  sanctum  y  passim ;  melli  'metalleam,  iîa- 
telH  IV  13,  l'i. 

ARIUM,  AlUAM  =6'r,  e^'i  :  Porter,  chardoner, 
Masuer,  colonber,  chivaler,  pelleter  iv  1,  3, 12,  19,  26, 
25,  Meissoners  il  1,  Garner,  Dorer, chareter  m  2,  6, 10, 
nielpler  néflier  ii  14,  buers  *  hoydLuns.escuers  écuyers  v, 
parersy  tenementer  (— arii)  iv  20;  —  i»Y(e/'t  (*prata- 
riam),  charreri  rue,  MasueH  iv  19,  6, 12,  perreri  1 8, 
Hveri  ii  2  et  v  pas.,  chanaveri  chenevière  ii  40,  Buy- 
seri  iii  2. 

A  côté  de  la  forme  dialectale  en  er,  eri,  le  Terrier  de 
Bâgé  emploie  la  forme  française  en  ier,  ieri  bientôt 
contractée  en  tri  :  tenementiers^  aniers  v  8,  parier 

(1)  »  Per  m  meysons  en  la  charrieri  de  TErbro  sec.  >  Arckiv.  corn, 
de  Lyon  CC.  13,  i,  f«  15  v.  —  «  Je  lovait  1  roucint  pour  alar  a  Maçon 
et  balliayl  d  eires  iv  gros,  puytes  fui  cootremandas  et  furont  les  hey* 
res  perdues.  »  Àrcfi,  corn,  de  Lyon,  CC,  373. 


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16  REVUE  DES  PATOIB 

(—  arii)  co-propriétaires;  tissiri,  charriri,  Anires^  auj. 
Asnières,  platires. 

Précédé  d'une  palatale  ARIUM,  ARIAM  deviennent 
très  normalement  ie7%  ievi  :  vachiers  iv  3,  Fuchiei*  m 
2  ;  verchieri  vervecariam  (?)  i  9, 12  et  par  contrac- 
tion verchiri  v  pas.  Toutefois  les  finales  en  er,  eri  ont 
une  tendance  envahissante  marquée  :  pasquer  iv  Jlfwr- 
ger  iv  4,  Bergers  ii  80  ;  vercheri  ii  2,  iv,  Blancheri 
IV  5. 

E  et  i 

E  long  est  représenté  en  bressan  par  e,  ey,  ei  :  hers 
heredes  iv  32,  iglesi  ii  5,niullier  iv  G,mollef^iii 
eyr  heredes  ir  8,  seir  sérum  iv  1,  S,  'oeir  verum 
Y.saveir  iv,  1-4, met  me  i,  borgeis  burgensem  iv 
1,  meis  mensem  ii  42,  teises  toises  iv  19,  treis  très 
IV 3,  sey  se  v, preveiro  presbiterum  ivl8,  igleysi 
ecclesiam  v  1;  —-aveina  iv  13et/Wnfœnum. 

I  bref  a  subi  la  même  transformation  :  seit  sitL  , 
veis  vice  m  iv  13;  dime  dimidium  iv  9,septema 
septimam  ii  19,  novema  *novi  mam  iv  30,  dienws 
decimus  ii  22,  siseyma  v  10. 

E  bref  est  devenu  te,  souvent  contracté  en  i  :  Pieros 
IV  4,  pieci  piecci  peti  am  1 18,  iv  16,  v  10,  nies  nepos 
II 37,  niecci  iv  34,  siet  sedet  iv  12,  Michiel  iv  3,  en- 
trémie  intermedium,  mt^dt  médium  diem,  mie 
careima  iv  7,  3, 32  ;  —  Pirro  v  1,  pici  ii  17,  nis  neveu 
vmais  aussi  ne^  v,  ttfl'n/onf  tenent  v  l^tint  tenet 
IV  12,  V  à  côté  de  tient  v. 

En  hiatus  avec  un  U  post  tonique,  TE  bref  rejette  sur 
lui  son  accent  :  Matheus,  Onceu,  Deu  Deum ,  Bertho- 
lomeu  IV  20,  23,  21, 30,  Bertholomeus,  Andreus  Ii8, 18, 
33,  Batholomeo  m  5.  Il  s'est  consonnantisé  dans  An- 
drios  1 10.  Cette  règle  ne  va  pas  sans  un  certain  nombre 
d'exceptions  :  TE  peut  conserver  son  accent  et  à  la  place 
de  ru  disparu  apparaît  alors  un  r  inorganique  :  Andrer 
uAndrers  iv  M^Juers  Jud8BU6iv28;—  Andriers  v 
5,  Betholomiers  v  passim. 

Un  phénomène  analogue  à  celui  que  je  viens  de  cons- 
tater pour  E  bref  en  hiatus,  s'est  produit  pour  l'I  long 


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PHIUPON.  —  DIALECTE  BRESSAN  17 

de  ricuiH  qui,  mis  eu  contact  avec  la  posttonique  par 
la  chute  de  la  consonne  intermédiaire,  a  rejeté  son  ac- 
cent et  a  donné  ainsi  naissance  à  la  forme  :  rio  1 11. 

EC  +  dentale  et  IC  +  dent. aboutissent, l'un  et  l'autre, 
à  ei  :  dreti  d  i rectum  iv  14,  orendreit  maintenant  v 
2  ;  —  Beticit  Be  ne  d  ict  um  iv  7,  Beneita  iv  5. 

ERlUM,avec  un  E  bref,  est  devenu  cr  dans  Merccnv 
24  et  ei'o  dans  cimitero  cœmeterium  qui  est  de  for- 
mation savante. 

o,  AU  et  u. 

0  long,  U  bref  et  la  diphtongue  AU  se  continuent  en 
bressan  par  ou,  o  ou  u.  Les  scribes  emploient  indiffé- 
remment Tune  ou  l'autre  de  ces  graphies  ;  Tidentité  du 
son  qu'elles  représentent  est  donc  bien  assurée  :  ce  son 
est,  de  toute  évidence,  celui  de  o  fermé  (ou)  (1)  :  loitr 
leur,  serour,  nevour  iv  17,  20,  30,  6,  3,  14,  v,  floiir 
florem  v,  segnotir  iv  26,  sci^ours  v,  Sottnan 
Sa(g)ttnam  y  passim,  —  foMotum,  lor,  plusors, 
sororsy  nevors  iv  1,  3,  7,  %seignor\  pas,;  —  does 
duas  I  16,  soa  suam  i  13,  po  paucum  v,  Pol 
Paulum  m  5,  Ost  Au[g)ustum  ii  42,  choses  v  1  ;  — 
lur  II  28,  siiai  7. 

0  bref  se  diphtongue  d'ordinaire  en  tie  :  lues  locos 
IV  13,  V  10,  suet^s  soror  v,  fues  focus— os  iv  Si,  y  1, 
fue  foci  V  10,  J8^(;tt^,  Beaujeu  i,  lueo  locum  i  3  et 
buec  *boscum  ou  l'O  n'était  long  que  par  position.  A 
la  finale  en  roman  ue  peut  s'ouvrir  en  u^  :  lua  iv  1,  fxia 
IV 17. 

L'O  bref  a  pris  le  son  de  o  fermé  dans  les  mots 
suivants  :  pot  iv  38  à  rapprocher  de  pout  et  puont  *po- 
tunt  IV,  demof^e  *demorat  et  bos  boves  ii  23,  que 
les  patois  prononcent  bous. 

De  nos  jours  0  entravé  s'est  diphtongue  en  eu  ou  en 
ou  :  peurta  portam  grou  grossum.  Au  xiv^siècle, 
son  continuateur  est  représenté  par  un  o  qui  pouvait 
d'ailleurs  se  prononcer  ou  :  morta  ypassim. 

(1)  Les  patois  actuels  confirment  ce  que  j'avance  :  ils  prononcen  en 
effet  cour  c<Bur,  otcr  au  ru  m,  pouvro  pauper.  çhotisa  chose. 


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16  REVDB  DBS  PàTOlS 

A  la  différence  de  ce  qui  s*est  passé  en  français,  Vu 
entravé  prend  en  bressan  le  son  d  un  o  ouvert  ;  la 
preuve  en  est  non  seulement  dans  la  façon  de  parler 
des  patois  actuels  (1),  mais  aussi  dans  l'emploi  exclusif 
que  font  nos  textes  de  la  graphie  par  o  simple  :  josta 
juxta  IV,  Il  27,  forchi  furcam  iv  13,  soz,  desoz 
s ub tus  IV  12,  II  32,  ôrote,  franc.  brout(de  Tangl.  sax. 
brûstian,  bourgeonner)  iv  80,  Bore  Burgum  iv  1, 
ros  russum  iv  3,  boc  *buscum  m  1. 

UL  +  cons.  =  ou  :  houtra  ultra  v  passim. 

La  régression  d'une  palatale  posttonique  a  produit  la 
diphtongue  ui  :  puis  puteum  ni,cruis  crucem  ir 
8,  V  et  chapuis  où  TU  parait  avoir  été  long  en  b.  latin. 
De  même  pour  0  long  :  tuit  toti  iv  mais  parrochi 
parrochiam  v. 


VOYELLES  NASALES 

EN  sonnait  in  :  Lorinz  Laurencius  v  4  et  Lot^ent 
V  5. 

ON  et  UN,  Ces  deux  graphies  sont  employées  indis- 
tinctement l'une  pour  l'autre  :  Marion  et  Mariun.  ii 
29,  80,  maison  et  maisun  iv,  ii  33,  35,  boiis  et  buns  iv 
13,  18,  undo  II  28  et  onclo  iv  2,  on  et  un  fr.  on  v, 
Lombars  et  Lumbars  v,  affermont  iv  34  et  du- 
runty  se  cuntint  L.  Le  son  qu'elles  représentent  pa- 
raît avoir  été  assez  indécis,  comme  d'ailleurs  il  l'est 
encore  dans  les  patois  de  la  région,  où  il  tient  le  milieu 
entre  on  et  an  français.  L'un  des  papiers-terriers  de 
Mionnay  l'écrit  ami  :  Liann  Lugdunum. 

Sous  l'influence  d'un  son  palatal,  cet  an  peut  s'ouvrir 
en  in  :  pigins  pipiones  ii  26,  Cf.  le  v.  lyon.  inces 
un  ci  as,  onces. 


(I)  Les  Bressans  disent  en  effet  :  $or  pour  Bourg,  jor  pour  jattr, 
for  pour  four.  Dans  la  PieéammioiT^  m  vers  bressans  de  Bernardia 
Uchard,  éditée  en  1619,  je  relève  les  formes:  bor,  secor  secours,  jor 
pp.  35,  28, 36. 


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PHILIPOK.  —  DIALECTE  BRESSAN  19 


VOYELLES  POSTTONIQUES 

L'A  posttonique  demeure  sous  sa  forme  latine  :  livra, 
fema,  iv  3,  4,  terra  ii  1,  iv,  v,  dama  L,  mesura  ii  41, 
riva  v3,  houtra  ultra  v  1.  —  Devant  s  de  flexion, 
il  s'adoucit  en  e  :  hones  coshimes  iv  1,  choses  v  1,  vau- 
res  *vauras,  terres  incultes  iv  8,  les  tenues  ii  41. 

Précédé  d'une  palatale  primaire  ou  secondaire,  TA 
est  remplacé  par  t.  J'imagine  que  cet  i  n'est  point  le 
continaateur  direct  de  TA  latin  :  Tyod  a  dû  d'abord 
adoucir  cet  A  en  e^  puis  la  diphtongue  ie  ainsi  obte- 
nue  s'est  contractée  en  ?,  de  même  que  cela  est  arrivé 
à  la  tonique  poarpim  petiam  devenu  pid  dans  cer- 
tains de  nos  textes.  Malheureusement  les  documents 
que  nous  possédons  ne  sont  pas  assez  anciens  pour 
qu'on  puisse  espérer  y  rencontrer  des  exemples  de  la 
forme  intermédiaire.  Quoiqu'il  en  soit  de  cette  conjec- 
ture, l't  est  constant  à  la  posttonique  après  la  palatale  : 
vercheri  iv  passim./illi  filiam  iv  i,lS,piecci  iv8, 16, 
igleysi  v  1,  riveri  ii  2,  grangi  iv  19,  forchi  iv  13,  tas- 
chi  y  passim^  talli  taille  v  passim. 

De  même  après  r  et  s,  lorsque  la  voyelle  tonique  est 
i  :  ciri  iv  4,  hisi  bise  iv  4. 

ISe  protégé,  semble-t-il,  par  1'^  de  flexion,  subsiste 
au  pluriel  :  fillies  iv  1. 

E,  I,  0,  U.  On  sait  qu'en  français  ces  voyelles  tom- 
bent pour  être  remplacées,  là  où  la  prononciation  l'exige, 
par  un  e  muet,  d'origine  purement  romane.En  bressan 
le  même  phénomène  s'est  produit,  seulement  la  voyelle 
de  soutien  varie  suivant  les  genres  :  c'est  un  o  pour  le 
masculin  et  un  a  pour  le  féminin:  templo  iypassim,pu' 
Mtconi5,  ïYS.atro  alterum  iv  8,  levago  *levati- 
cum  1 1,  mcayros  L,  Guillermo  v  7,  atros  alteros 
»^  34,  talliablo  v  7,  Pirro  v  1  ;  Martins  li  Amples  v  8, 

^mo  ulmum  ii  8,  usajo  ii  17  ;  —  terra  talliabla  v  P 

semblabla  iv  34,  35  et  peut  être  segla  secalem  (1). 

(1)  Segia  pourrait  aussi  remonter  à  un  type  b.  lat.  *secaUim  que 
^rmettrait  de  supposer  Tun  des  exemples  cités  par  Ducange,  Gi  vo 
'alum. 


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20  HEVUE  DES  PATOIS 

Telle  est  la  règle  générale;  mais  dans  certains  mots, 
la  voj^elle  originaire  parait  s*être  perpétuée  en  roman  : 
c'est  ainsi  que  Yi  posltonique  a  persisté  dans  atri  al- 
teri  IV  6,  12,  33  et  Ve  dans  pare  iv  12,  frare  ii  6,  27, 
IV  12,  V,  7nare  iv  pas,,  homent  hominem  iv  13,  y  pas, 
homcnt  homines  iv  3,  8,  v  pas,  (Cf.  pédestres  pres- 
biter  à  côté  à^  preveiro  presbiterum  dans  le  Ter- 
rier de  Maillisola),  Cette  persistance  de  la  voj'cUe  la- 
tine a  été  contestée,  on  a  prétendu  que  Ye  ne  se  trouvait 
dans  les  mots  que  je  viens  de  citer,  que  par  suite  d'une 
recherche  d'orthographe  étymologique  et  à  l'appui  de 
cette  manière  de  voir,  on  a  fait  remarquer  que  les  plus 
anciens  textes  présentaient  les  formes  en  o  à  côté  des 
formes  en  e.  C'est  exact  ^omt  pare  et  frare,  qui  s'écri- 
vent parfois  para  et  fraro^  vraisemblablement  sous 
l'influence  analogique  des  formes  ou  Yo  atone  remonte 
à  un  u  latin  posttonique,  formes  de  beaucoup  les  plus 
nombreuses  dans  la  déclinaison,  mais  on  ne  rencontre 
jamais  ^nare  écrit  avec  la  voyelle  d'appui  du  féminin  :  a. 

D'autre  part,  et  cela  est  à  mon  sens  décisif,  si  Ton 
peut  à  la  rigueur  admettre  que  les  notaires  de  Maillis 
sola  et  de  Bâgé  aient  eu  l'esprit  hanté  par  des  préoccu- 
pations d'orthographe  étymologique,ce  qui  de  leur  part 
ne  laisse  pas  que  de  surprendre  quelque  peu,  il  est  bien 
évident  que  le  peuple  n'a  pas  été  chercher  des  leçons 
de  prononciation  dans  des  documents  qu'il  ne  lisait  cer- 
tainement pas;  si  donc,  ainsi  qu'on  le  prétend,  la  forme 
para  eût  été  la  forme  originaire,  il  aurait  continué  à 
s'en  servir  sans  s'inquiéter  autrement  des  tentatives 
faites  par  les  lettrés  pour  réformer  lorthographe  pho- 
nétique. Or  c'est  précisément  le  contraire  qui  a  eu  lieu. 
Mes  observations  personnelles  me  permettent  en  effet 
d'affirmer  que  les  patois  actuels  de  la  Bresse,  comme 
ceux  du  Lyonnais  prononcent /?(3r<?,/r(5r^  et  non  pôro^ 
frôro  ;  môre^  oindre  et  non  môra^  oindra,  lien  est  de 
même  des  patois  du  Bugey  et  notamment  du  patois  de 
Jujurieux  qui  distingue  très  nettement  les  cas  où  la 
voyelle  finale  remonte  à  un  «  latin  de  ceux  ou  elle  re- 


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PHIUPOK.  —  DIALBGTB  BRESSAN  2i 

monte  à  un  p  :  bravo,  livra,  âno  et  cindrè,parè,frarè, 
mare  (1). 

Aussi  bien  Tun  des  textes  que  je  publie  nous  fournit 
la  preuve  qu'au  xiv*  siècle  cette  distinction,  loin  d'être 
purement  orlhographique,n'était  que  le  reflet  d'une  di- 
vergence très  marquée  dans  la  prononciation:  le  Terrier 
de  Bàgé  emploie  en  effet,  à  côté  de  la  graphie  frare.  la 
gnphie  frarey  (M2),  indiquant  par  là  très  nettement  le 
son  d'é?  ouvert  (è)  qu'avait  le  continuateur  de  Ve  posttoni- 
que latin,  à  la  diflërence  du  continuateur  de  Yu  qui 
est  constamment  représenté  par  un  o. 


VOYELLES  PROTONIQUES 

A.  La  palatale  développée  par  une  gutturale  trans- 
forme d'ordinaire  TA  libre  protonique  en  ay,  e  :  bychay- 
rais  I  I,  4,  hicherays  i  1,  chemin  ii  4,  chenavos  *ca- 
nabus  n  22,  verchcn  m  7,  gelina  iv,  v,  sairement 
sacramentum  iv  1.  L'yod  apparaît  dans  :  bichierays 
I  2,  reixhieri  i  9, 12  ;  mais  suivant  la  tendance  habi- 
tuelle aux  dialectes  de  notre  région,  ir  s'est  le  plus  sou- 
vent contracté  en  i  :  chîmin  m  4,  iv  1,  chivalrr  iv  23, 
chifyrier  v  3,  chivilliart  v,  verchiri  v  p«5..  sayri- 
inent  L,  iv  12.  Les  cas  où  la  voj^elle  persiste  sous  sa 
forme  latine  sont  assez  fréquents  :  chalcndes  iv  1, 
chasal^  chasauz iv IS.chavalier  v  P 10, charain  ii  28, 39, 
II,  Borchanin  Burgum  caninum  ï\  S.chajmisx, 
chanaveri  ii  40,  gallina  n  o. 

E  peut  s'amincir  en  /  sous  l'action  de  la  palatale  : 
iglesi  ecclesiam  n  5,  igleysi  v  1,  nigima  *nec 
unam  i. 

I  a  passé  à  u  ÙB.ns  prumeriment  n  1, 15,  sous  l'in- 
flaence  de  la  nasale  suivante.  Cf.  le  lyonnais  fuma  fe- 
minam  et  le  franc,  fumier  fi  ma  ri  um.  Est-ce  à  la 
]  îme  cause  qu'il  faut  attribuer  le  passage  de  I  long  à 
i    contrairement  à  l'usage  général  en  roman,  dans  de- 

[1)  La  même  remarque  a  été  faile  par  M.  Gillieron  dans  sa  trt^s  in- 
t  -essante  étude  sur  le  Patois  de  la  commune  de  Vionnaz,  Paris, 
i  ^,  p.  M). 


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22  REVUE  DES  PATOIS 

fenU  definitns  iv  ^  34  :  le  v.  lyon.  a  de  même  fenis 
(Marg.  d'Oingt  p.  41). 

Signalons  la  forme  mel  l  due  vraisemblablement  à 
une  transposition  de  voyelles  :  sael=:seal  =  seel  =  si- 
gillum.  Cf.  le  v.  franc,  seax. 

0  long  persiste  avec  le  son  d'o  très  ouvert,  parfois 
rendu  par  e  :  sorors  iv  7  et  serour  iv  5.  Marguerite 
d'Oingt  a  de  môme  les  deux  formes  solouz  et  selouz 
soleil  (pp.  58,  61). 

Bref  ou  entravé,  O  protonique  passe  à  o  fermé,  renda 
indifféremment  par  ou,  o  ou  w  :  Mouner  molinarium 
IV  3,  mulin  iv  21,  codumes  consuetudines  l,  cortil 
cohortilem  i  16,  curtil  ii  3,  iv  2,  Meoiiay  i  1, 
Meunay  ii  22,  Johan  ii  25,  Juhannet  ii  27,  28.  Il  en  est 
de  même  de  u  bref  :  Lovai  louvetier  îv  22,  auj. 
Louvat,  nom  propre. 

0  bref  parait  s'être  comporté  comme  o  long  dans 
Bertholomeu  iv  30,  Bertholomier  v. 

U  entravé  est  représenté  par  un  o  ouvert  :  Rossetes 
de  russus  auj.  Rossettes  annexe  de  Druilliat,  copa 
cuppa  +  atam  v  pas.,  copeles  iv2. 

AU  =  ou,  ooViU:  Oudri  franc.  Audri  iv  16,  outreyo 
auctorico  l.  clouswav;  Dorer  m  5,  Lorent  v  5, 
closuraw;  Mûris  Mauricium  m  4. 

CONSONNES 

Les  faits  à  signaler  sont  peu  nombreux,  les  conson- 
nes latines  se  comportant,  à  peu  de  chose  près,  de  la 
même  manière  en  bressan  et  en  français. 

L.  Cette  liquide  persiste,  lorsqu'elle  se  trouve  à  la  fi- 
nale en  roman  :  Oysel  ii  12,  cortil  1 16,  curtil  li  3,  iv  2, 
chasal  iv  1,  v,  /îZ  v  7.  quai  v.  Suivie  d'une  autre  consonne 
et  spécialement  d'une  s  de  flexion  elle  s'apocope  ou  se  vo- 
calise :  1.  atri  alteri,  atros  iv  6,  34,  fiz  filius  v, 
communaz  v  f®  13,  sage  salicem,  saule  v,  quiz 
qualis  v;  —  2.  autriiv^,  chasauz*CK^z,\e%iY  :%, 
curtiuz  IV  29,  Moreuz,  Michieuz  ii  10,  II,  Oyse  iz 
II  13, 7'iveuz,  porceuz,  aygneuz,  veuz  vitellos  ii  :  7, 
22,  5'wat^z  qua les  uiV.fiouz  filius  v9. 


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PHILIPOir.  -«-'  DIALBGTK  BRESSAN  23 

La  permutation  avec  r  se  constate  dans  Guillermo  ii 
3,  V  7,  a^^^moyia  aumône  iv. 

R  est  intervenu  par  épinthèse  dans  Trenplo  Tem- 
plum  que  l'on  rencontre  une  fois  dans  le  Terrier  de 
Maillùola  (§  6)  à  côté  de  Templo  qui  est  la  forme  habi- 
tuelle. Par  contre  il  y  a  eu  apocope  de  Yr  dans  atilliarey 
atillour  armurier  v. 

Le  passage  de  r  à  2  se  constate  dans  caltal,  mais^  â 
côté,  canal  ii  16, 15. 

Un  r  non  étymologique  apparaît  dans  nombre  de 
noms  propres  remontant  à  un  type  latin  en  ceum  :  An- 
drer  Andrseum  iv  8,  L,  Bertholomier  v,  Amier 
Amedaeum  iy,  H  Juers  Judseus  iv28. 

NF  =  FF  le/fant  infantes  v2,  9. 

MN  =  NN  :  sennar  seminare  mais/fema  ïTl,  29  : 
les  patois  disent  fenna,  sennôy  etc. 

C.  Le  son  chuintant  se  développe  devant  a  de  même 
qu'en  français  :  chimin  iv  1,  Borchanin  iv  22,  forchi 
IV  13. 

C  appuyé  a  passé  â  g  spirant  devant  e  dans  sage 
saligem  v. 

Devant  ^  ou  i,  C  intervocal  prend  un  son  sifflant  rendu 
par  c,  ce  ou  même  ch  :  pieci  1 18,  piecd  iv  16  (cf.  niecci 
IV  34)  ;  parochi  parochiam  ii  24  (cf.  plachi  place 
II  5).  —  Devant  u  il  s'est  adouci  en  g  :  niguna  nec 
unam  L. 

La  gutturale  s'est  résolue  en  palatale  dans  :  sayri- 
rnent  sacramentum  L^ivlS, avoy  ab  hoc  iv  13, 
veray  veracum  iv  28,  contrait  contractum  iv. 
G  devenu  final  en  roman  se  durcit  en  c  :  estanc  sta- 
gnum  i5,  Bore  Burgum  iv  que  le  français  local 
prononce  Bourque. 

T  appuyé  s'est  adouci  en  d  dans  codumes  consuetu- 
dines  L.  Cf.  le  v.  lyon.  sanda  santé. 

Nos  textes  nous  fournissent  quelques  exemples  de  t 
.lal  non  étymologique  :  Estient  iv  3,  4,  Dont  do  m  i- 
um  IV,  homent  ho  mi  ne  m  iv  3, 14,  v.  Ce  f  parasite 

sparaît  lorsque  la  déclinaison  amène  une  s  :  Estiens 

5,  Donz  IV. 


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24  REVUE  DES  PATOIS 


FLEXION 

Je  me  bornerai  à  donner  ici  un  tableau  sommaire  des 
formes  flexionnelles,  relativement  peu  nombreuses,  que 
présentent  les  textes  que  je  publie. 

ARTICLE  DÉFINI 

Masculin  Féminin 

Sing.  Nom.  li  ii  22,  iv  1,  12,  v  1.    li  1 15,  iv,  L. 

Gén.  del  1 16,  ii  17,  iv,  v  2.    de  la  m  4,  iv  1  ;  de  V  m  2. 
Dat.    ah  II  22,  IV,  V  1.         a  la  iv. 
Ace.    io  1 1,  II,  ni,  IV,  V.      la  i— v  ;  V  iv. 
Plup.  Nom.  li  II 2.  IV  12.  v  2.         les  iv. 

Gén.   del  i  17,  ii  22,  iv  5,    de  les  ii  4,  iv  1,  v  1,  l. 
20   ;   deux    IV  16, 
doua  m  8. 
Dat.    aux  iv,  aus  m  2,  as   a  les  iv  ;  al  iv  28. 

\  passim. 
Ace.    los  II  22,111 1,  IV  19,    les  l\,v;le  II  .41. 
v9, 
Neutre  :  to  Mercros  iv  f«  96. 
J?(  =  en  lo  I  8,  IV 1,  19.        Eux  =  en  los  iv  f»  88  v. 


SUBSTANTIF 

Première  déclinaison.  Les  prénoms  et  les  termes 
toponymiqùes  appartenant  à  cette  déclinaison  déplacent 
Taccent  au  cas  oblique  : 

Sing.  suj.  Perenella,  Hugueta,  Jaqueta,  Luca  iv6,7.  21. 

^g.Suguetan.Jaquetan,  Estevenan,  Marietan^Bemer- 
dan,  Johannan  iv  21,  6, 1,  29,  81,  Jordaneian  n  3, 
Eslevenetan  v  7,  Perronetan  v  1  ;  —  Mallisofaniv 
16,  Osan  v  10,  Sounan  Sagunam  v5et pas,  mais 
aussi  Souna. 

Au  pluriel  Ta  étymologique  est  remplacé  par  e  :  tau- 
res IV  8,  choses  v  2. 

Deuxième  déclinaison.  La  déclinaison  est  encore 
parfaitement  observée,  même  dans  le  Terrier  de  Mailli- 
sola  qui  date  du  milieu  du  xiv*  siècle  : 


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f 


PHIUPON.  —  DIALECTE  BRESSAN  25 

Sing.  suj.  Pieros  iv  4.  chape-   Plur.suj.  parer  ix  fèd^ée/iemen- 

ïans  II  21,  Johannez  ter  iv  20,  parier  v 

Landris  v  8,    tene-  Ml. 

menlei's  iv  2i,chiva- 

lers  IV  26,  ^6ne»>ten- 

tiers  V  8,  /tie*  13. 
Reg.  Peroni\4,chapelan    Rag»        parers  i\  iiO, pariers 

n  32.    Johan  Lan-  v  f*  12. 

dri  V,  cliira^€?r  iv28. 

Troisième  déclinaison.  Suivant  Tusage  général  en 
roman  de  France,  le  nominatif  singulier  prend  d'ordi- 
naire une  s,  alors  môme  que  le  type  latin  en  est  dépour- 
vu; par  contre  cette  s  manque  au  nom.plur.  :  honz  ho- 
mo  IV  1,  maisons  iv5,  mulliers  iv  4  ;  —  heir  here- 
des  IV  18,  effant\% 

Les  mots  pare,  frare,  mare  font  le  plus  souvent  ex- 
ception à  cette  règle  :  pare  iv  28,  frare  iv  12,  mare  iv  ; 
et  fraros  au  c.  suj.  plur.  1 17. 

Dans  les  mots  qui  déplacent  Taccent  au  cas  oblique, 
le  c.  suj.  singulier  ne  prend  une  s  que  lorsque  le  type 
latin  en  avait  une:^erivl2,  tutare  'tutator  iv  28, 
atilliare  v  mais  nies  nepos  ii  37,  m;?  v. 

Y  a-t-il  eu  déplacement  d'accent  dans  homent  hom  i- 
nem  iv  13,  3,  v,  ou  bien  Tn  est-il  dû  à  une  sorte  d'anus- 
vara  venant  nasaliser  Tatone  anale,  comme  cela  a  eu 
lieu,  parait-il,  dans  le  dialecte  Lorrain ?(1)  Le  v.  lyon.  a 
de  même:  ordenz  ordines,  termen  terminem  et 
homens  homines. 


adjectif  possessif 

Sing.  Suj.  Masc.  sos  iv  3,  4,  v  Fem.  sa  iv 

Reg.  son  II  27,  iv  2.  rai  li  27,  si  iv  6,  17,  v. 

sa  II 10. 
Plur.  Suj.   si  IV 18. 

Reg.  SOS  IV  2, 15,  V  8.  ses  iv. 

La  troisième  personne  du  pluriel  /or,  lonr^  hir  iv  3, 


(1)  Cf.  dans  la  Romania  (t.  i,  p.320),  Tarticle  de  M.  F.Bonnardot  : 
Vndoctimenten  patois  Lorrain  (1337-38). 


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26  REYUB  DSS  PATOIS 

17,  II  28,  est  iDcléclinable,sauf  dans  le  Terrier  de  Bàgé 
où  l'on  trouve  lours  au  plur.  fém. 

Nos  textes  nous  offrent  quelques  exemples  de  rem- 
ploi de  l'adjectif  possessif  tonique  :  josta  lo  sin  curtil 
IV  33  ;  josta  lo  curtil  sin  iv  f^s  34  et  85  :  to  sin  part  iv 
9,  Il  32,  33,  40  ;  la  ver  chéri  soa  i  1.  3. 

PRONOM  POSSESSIF.  —  Maac.  plup.  suj.  li  sin  iv  18,  19.  — 
Fem.  sing.  reg.  lassin  iv32. 

ADJECTIF  DÉMONSTRATIF 

Maac.  sing.  Reg.  cest  iv;  —  cel  ii  Fem.  cesta  i  ;  —  cela  ii  17, 

17,v;  — 5cZii86;  iv  41,  cella  l  2  ;  — 

—  celui  1 4.  y  cella  i  S  ;  cillieg  v  1. 

Plur.  SuJ.  Iquetes  i  4. 

Reg.  cetes  iv  S8. 
PRONOM  DÉMONSTRATIF.  -  Masc  plup.  reg.  ceu%  iv  16.  — 
Neutre  :  czo  eccehoc  iv  pas. 

PRONOM  PERSONNEL 

Première  personne. 

Sing.  Masc.  et  Fem.  suj.  jo  L. 

Reg.  Ind.  mey^  mei  i. 

Troisième  personne. 

Sing.  Masc.  suJ.  Il  iv,  el  u  31.  Fem.  illi  ii  85,  iv  4,  L. 

Reg.  ind.  li  iv4,  v.  U  iv  22. 

Reg.  dir.  lo  iv  14, l' iv  14.  la  iv. 

Plur.  Suj.iïiv2,  v2. 

L'omission  du  pronom  personnel  n'est  pas  rare  :  «  La 
quai  vercheri  a  aquîs,  »  iv  3. 

Comme  régime  des  prépositions,  le  Terrier  de  Mail- 
lisola  emploie  lui  pour  le  masculin  et  lie  pour  le  fémi- 
nin. Le  Terrier  de  Bàgé  emploie  pour  le  masculin  le 
pronom  sey,  au  sens  du  français  lui  :  «  Lorinz  est  homz 
talliablos  monseignor  et  tient  de  sey  ii  meyteres  de 
terra,  tant  per  sey  quant  per  sa  mulier.  •  (§.  4)  La 
forme  du  pluriel  masculin  est  euz,  ivfo35et  ouzv  f«4. 

Le  Terrier  de  Maillisola  maintient  très  régulière- 
ment le  pronom  réfléchi  des  deux  genres  sey:  «  Perenez 
Leurons confesse  qu'il  deit ,  persei  et  per  si  se- 


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r 


PHILIPON.  —  DlikLBGtB  BRESSAN  27 

TOUT »  (|.  6)  —  «  Et  czo  confesse  per  sey  et  per  lo  dit 

son  mari.  •  (S  4).  Il  en  est  de  même  du  Terrier  de  Saint- 
Maurice  (m  10, 11). 

PRONOM  RELATIF 

Masc.  sing.  nom.  qui  iv  fem.  que  i,  v,  qui  iv 

gen.  de  cui  iv  f«  14 

aoc  que  iv,  en  que  (in  que,  quey,  quei  u  4, 

quem>  iv.  ii  82.  iv  30,  29. 

Plor.  suj.  quiîi  15,  iva 

Masc.  sing.  nom.  liqitaz  v  f»  15  fem.  U  quauz  iv  22. 

gen.    delqual  iv  de  la  quai  i. 

lto««aJil.iv3.v  ), a  quai  tv  3, 15. 
ace.  j«i3«a/  (=enloqual)  i^Uniaqual  ivS. 

r     19,  V  r»  14.  f 

Plur.  nom.  les  quauz  iv  16. 
gen.  delquauz  iv  12. 

ace.  les  quauz  iv  14. 


VERBE 

PREMIÈRE  CONJUGAISON.  Verbes  en  ar  et  en  ibr.  Ind. 
près.  1 .  confesso,  outreyo  L.  8.  confesse  i,  iste  w^affer- 
me  IV  13,  affermey  v  P 13.  6.  affermont  iv  84, 3, 8,  du- 
runt  V. 
Parf.  3.  doniet,  abergiet  iv  14, 3,  acheta  v.  P 14. 
Fut.  1.  dareyh. 
Condit.  3.  sennereit  iv  34. 

Infln.  «.  tomar  l,  sennar  iv  1 .  p.  p«i^r  i v  8,  peschier 
y  pas. 

Parlic.pass.  Masc.sing.suj.  trovas  ii  37  ;  —  albergies 
IV  15. 

Reg.  confessa  l,  posa  1 16,  divisa  iv  30  ;  —  aZ- 
bergia  iv  10. 
Plur.  Reg.  'divisas  (cf.  pra^  pratos  iv,  vlO);  «/- 
bergiesvfl^,  chauchies  *calcatos  ii  26. 
Fem.  sing.  confina  iv  18  ;  paia,  albergia  iv  12, 14. 
V\\ïv,  dimes  decimatas  ii25,  confines  iv28; 
abergies  v  18. 
L'irrégulier  'ator  P  aller,  fait  à  la  3«  pers.  du  sing.  de 
rind.  prés,  vayt  1 1  et  vait  iv  3. 


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â8  REVUE  DBS  PATOIS 

DEUXIÈME  CONJUGAISON,  A'erbes  en  eir.  Ind.  près.  1. 
volo.  3.  deit  l,  iv,  siet  iv  13,  pot  iv  88.  6.  deivont  ii 
38,  ly.puontiy  f«33. 

Imp.  3.  deveit  iv  14.  —  Parf.  3.  eschaisit  iv  P»  18. 

Fut.  6  verrunt  L.         Imp.  du  subj.  3.  poiist  L. 

Inf.  saveir  iv,  14, 

TROISIÈME  CONJUGAISON.  Verbes  en  re  Ind.  prés.  1 
recognesso  l.  3.  s'ensettt.  6.  prometont  iv  13,  faut  fa- 
ciunt  IV  19. 

Fut.  1.  vendHH  L. 

Inf.  faire  L. 

Part.  pass.  fém.  sing.  faiti  l. 

quatrième  CONJUGAISON.  Verbes  en  ir.  Ind.  prés.  3. 
tint  IV  1,  V,  tient  y.  6.  tinont  iv  1, 15,  tigniont  v  1. 

Fut.  1.  partireyh. 

Parf.  8.  aqtiist  iv  8. 

Part.  pass.  masc.  sing.  suj.  defenis  iv  f©  34* 

verbes  auxiliaires.  Aveir.  Ind.  prés.  i.ayL,3.a 
IV,  /ta  V.  6.  antiv  18. 

Imp.  3.  rtf^îï  L,  Parf.  8.  Ao/  v  9. 

Fsti'e.  Ind.  prés.  3.  ^s<  iv.  6.  sunt  iv  8. 

Imp.  3.  ère  iv. 

Parf.  3.  fut  IV,  6.  furont  iv  2. 

Impf.  du  subj.  8.  fust  l. 

B.  Philipon. 


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TEXTES  INÉDITS 

TERRIERS    DE    MIONNAY 

Ces  terriers  sont  conservés  aux  Archive-s  du  Rhône,  partie  iiou 
inventoriée  ;  ils  ont  du  être  dressés  dans  cette  paroisse  de  Mion- 
nay,  sur  le  territoire  de  laquelle  se  trouvait  la  chartreusine  de  Pol- 
letins  que  dirigea,  vers  la  fin  du  XIII*  siècle,  la  mystique  Marguerite 
d'Oingt,  l'auteur  des  Visions. 

I.  —  Si  est  li  servis  del  don  GuUIeruo  Vert 

de  Meonay* 

Vers  1225 

1.  —  Primeriment  Gnillermos  Burdins  deyt  iiij  copes 
de  froment  a  la  mesura  de  ^leonay  (1)  e  .  jx.  den .  vien. 
e  la  lîerci  partia  d'una  gallina  per  la  mayson  e  p^r  la 
vercheri  soa,  asigia  de  las  lo  chamin  per  loqual  on  vayt 
de  Meonay  a  Salliar  (2).  Item  tint  x  blcherays  de  terra 
tachables  asigaj's  al  lerritoiro  de  Siro  (3)  et  ij  copes  per 
levago.Item  v  bychayrais  de  terra  tachables  a  la  Croys(4) 
de  Meonay^,  de  las  lo  chemin  pe/'  loqual  on  vayt  de  Vi- 
inies  a  Monlluel  (5).  Item  ij  copes  p^r  levagio. 

2.  —  Item  Isabel  mollier  de  Martin  Guigon  de  Meo- 
nay deit  iiij  copes  de  froment  a  la  mesura  meyma  de  Vi- 
mies  e  la  lierci  partia  d-una  gallina  per  cella  meyma 
vercheri.  Item  v  bicherays  [de]  terra  tachables  a  Cru- 
ceus,de  las  lo  chamin  per  quai  on  vajH  de  Meonay  a  Re- 
chaneu;et  deit .  ij .  copes  per  levagio.  Item  vj  bichierays 

(1)  Mionnay»  Ain,  ar.  et  c.  Trévoux. 

(2)  Au  N.  0.  de  Mionnay,  la  carte  de  TËtat-Major  (feuille  159),  in- 
dique un  bois  et  un  étang  Saillard. 

(3)  C'est  vraisemblablement  le  territoire  qui  a  donné  son  nom  au 
château  de  Sure,  commune  de  S.  André-Ie-Corcy. 

(4)  L*original  porte  cruceos  qui  a  été  exponctué  :  une  main  étran- 
gère a  écrit  en  interligne  :  la  croys.  Cf.  au  §  2  Crucem. 

(5)  Vimies,  petite  ville  du  Franc-Lyonnais,  aujourd'hui  NeuviUe-s.* 
^ne,  ar.  dd  Lyon,  ch .  1.  c. — Montluel,  cl^.  1.  c.  de  Tarr.  de  Trévoux. 


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30  REVUE  DES  PATOIS 

de  terra  tachables  al  territorio  de  Siro  .  ij .  copes  per  le- 
vagio. 

3.  —  Item  Peronella  mollier  d'Estienen  Burdin  say 
en  arriers  deyt  iiij  copes  de  froment  a  ycella  meyma  me- 
sura, jx  d.  e  la  tierci  partia  d'una  gallina  p^r  la  mayson 
e  la  v^rcheri  soa  asegael  lueo  desus  dit. 

4.  —  Item  Beatris  mollier  d'Unbert  lo  dit  Clercs  tint 
iiij  bichayrays  de  terra  thachables  assegays  a  la  Croys; 
les  quais  a  en  gago  de  Tienen  Burdin.  Item  vj  biche- 
rays  de  terra  tachables  al  territoiro  de  Siro,  lesquals  a 
en  gajo  de  celui  Estienen  Burdin.  Et  deit  ij  copes  per  lo 
levajo  de  la  terra  Cruceu  e  does  copes  fer  Jo  lovago  de 
la  terra  de  Siro. 

5.  —  Item  Johannes,  filius  Stephani,  tint  vij  bicheraj'^s 
de  terra  tachabla  en  la  vaura,  de  las  Testanc  de  Pelo- 
tens  (6)  e  un  bychiet  comblo  per  lo  levagio  et  deyt.  ij.  d. 
de  servis  per  cela  meyma  terra  e  tachi. 

6.  —  Item  Beneyti  molier  de  Johan  Viton  tint  vj  bi- 
cherays  de  terra  tachabla  assiga  de  las  lo  champ  de  la 
Vaura  e  de  las  Tétanc;  e  deyt ,  j  .  bychiet  comblo  de 
levago  et  terra  tachabla  décima. 

7.  —  Item  Peronella,  fili  de  Martin  Marion,  deyt .  j  . 
bicheton  de  froment  e  .viij.  den.vien.p^la  mayson  et  la 
vercheri  sua  assegia  las  lo  chamin  p^r  lo  quai  om  vayt 
de  Vimies  a  Montluel,  e  una  gallina. 

8.  —  Item  Etiene[taj  li  Perreri  deit  .  j  .  bychiet  de 
froment  e  .  x  .  d.  p^r  la  verchieri  soa  assigia  de  las  lo 
chamin  del  quai  om  vayt  de  Vimies  a  Montluel. 

9.  —  Item  Guill^rmo*  Mosguigos  deit .  ij .  copes  de 
froment  e  la  quarta  partia  d*una  gallina  per  la  mayson 
e  la  verchieri  sua  assegia  en  la  marcelleri. 

10.  —  Item  Andrios  Guigos  deyt  una  copa  de  froment, 
la  tierci  partia  de  una  gallina  p^r  la  meyma  verchieri. 

11.  —  Item  Peros  Durandi  deyt  la  meyta  d'un  bichi^^ 


(6)  Pelotens,  auj.Poii«tins,  a  donné  son  nom  à  la  obarlreusine  illus- 
trée par  Marguerite  d'Oingt.  Le  ms.  des  Visions  de  Marguerite  écrit 
de  même  PeloUns  que  jVi  remplacé  à  tort  par  Poleieins  dans  mon 
édition  (pp.  90,91);  la  carte  de  Cassini  écrit:  PoUetin,  et  celle  de 
rÉtat-major  :  PoUetins. 


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t>HILIPON.  —  DIALECTE  BRESSAK  81 

de  froment  per  ona  vercheri  assegia  de  las  lo  rio  de 
Meonay. 

12.  —  ItemGuill^rwo^DuranseJohansDuransfraros 
devont  la  meta  d'un  bichiet  de  froment  p^r  la  verchieri 
soa  assegia  de  las  la  verchieri  Pero  Durant.  Item  .  xij  . 
den  .  vien.  per  una  terra  assegia  de  las  lo  chamin  per 
k>  quai  cm  vayt  de  Lion  a  Yilars  (1). 

13.  —  Item  Johanna  Clemenci  deyt .  xij  .  d  .  per  la 
terra  soa  assegia  en  les  Désertes, 

li.  —  Item  Guillea^ma,  li  molier  Martin  Jordan,  deyt . 
ij  .  sols  p^r  la  verchî^W  soa  assegia  en  la  mercelleri. 

15.  —  Item  Bernars  Verneys  deit .  vj  .  bicht^fe  de  se- 
gla  a  la  mesara  de  Yimies  p^r  una  pici  de  terra  assigia 
de  las  lo  pra  de  Pelotens.  Item  .  xij  .  d.  per  son  mas,  al 
quai  habite,  e  does  galines.  Item  .  viij .  d.  per  lo  cortil 
posa  al  dit  mas. 

16.  —  Item  Guill^rmos  del  Pins  e  Johans  del  Pins  e 
Clemenci  del  Pins,  fraros^tinont.  vj  ,  bicheraysde  terra 
tacho&to  ;  e  un  bichiet  e  dimey  del  levage  iper  una  t^rra 
de  las  lo  mans  d'Unber  Verney.  E  est  tachabla  septima. 

17.  —  Item  Johans  del  Pins  deyt,  xij  .  den.  j.  gallma, 
per  nna  pieci  de  terra  assegia  de  las  lo  chamin  p^r  lo 
quai  on  vayt  de  Meonay  aMontluel. 

18.  —  Item  Guille^-mos  Guigos  deyt .  v .  d.  i^er  un  pra 
assegia  de  las  lo  chamin  per  quai  om  vayt  de  Yimies  a 
Moutluel. 

19.  —  Item  Mathia,  fili  Unber  Chanavet,.  iij .  d.  per  icel 
mémo  pra. 

II.  —  CHABTA  DE  MEUNAY. 

Ce  papier  terrier,  dont  je  dois  commanication  à  l'obligeance  de 
H.  G.  Ooigae,  date  du  milieu  du  XIII*  siècle  :  il  est  conserv:*  aux 
Archives  du  Rhône,  partie  non  inventoriée.  Le  bénéficier  était 
vraisemblablement  Tabbesse  de  Saint-Pierre  de  Lyon,  qui  Jusqu'en 
1789  nomma  à  la  cure  de  Mionnay. 

Ce  est  H  servis  del  priora  de  Meunay 
1.  —  Prtimeriment  Johans  Meissoners  de  Yimies  deit 
iij  s,  V  d.  per  sa  terra.... 

(1)  Viilars,  Ain,  ar.  Trévoux^  oh.  l.  c. 


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^^i- 


3^  RBV  Ufi  DES  PATOIS 

2.  —  Item  li  eirGuilleniiet  Aramos  xij  d.  p^rlor  inaî- 
son  et  per  la  vercheri,  las  la  ri veri  de  Vimies. 

3.  Item  li  eyr  Guillermo  Burdin  vj  d.  per  lor  maison. 
It.  xij  d.  et .  j .  gallina  per  lor  curtil  qui  fu  Jordanetan. 
It.  xij  d.  et .  j .  gallina  p^r  lor  curtil  qui  est  las  lo  cimi- 
tero 

4.  —  Item  Peros  Sornins  viij  d.  et  j  dimei  gallina  per 
lor  curtil  de  las  lo  puis.  It.  xij  d.  per  la  maison  en  que 
il  iste  et  per  la  vercheri  en  que  est  li  maison.  It.  vj  d.  et 
j  .  gallina  per  la  vercheri  que  est  desus  sa  maison.  It. 
xij  d.  per  la  terra  de  les  ragies  que  est  las  lo  chemin  de 
Monluel.  It.  xvj  d.  p^r  lo  pra  de  la  plancheta. 

5.  —  Item  Estevenez  Boyet  ij  s.  et  ij  gallines  per  la 
vercheri  que  est  devant  Tiglesi,  las  la  plachi. 

6.  —  Item  Estevenenz  Chaltanej^s  et  sa  suers  li  Chal- 
taneta.  xviij  d.  per  la  terra  que  est  las  lo  pra  frare 
Martin. 

7.  —  It.  Johanez  del  Fayet  viij  d.  et  dimey  gallina  per 
lo  curtil  de  las  lo  puis.  It.  jx  bichez  de  segla  per  la  ter- 
ra  de  la  vaura. 

8.  —  It  Bertholomeus  Sornins  xviij  d.  yienneis  et .  j . 
bichet  de  froment  per  sa  maison  et  per  sa  vercheri  que 
est  de  las  Tormo  de  la  cruis. 

9.  --  It  Gorons  de  la  Lescheri  vj  d.  per  Tissua  qu'il  a 
desus  Johannet  Durant. 

10.  —  It.  Peros  Moreuz  ij  s.  per  sa  maison  en  que  il 
iste,  a  Montaneis. 

11.  -  It.  Michieuz  Hatoz  jx  d.  perla  terra qte^  fut 
Bondet. 

12.  —  It.  li  eyr  Guill^rmo  Oysel  ij  s.  xvj  d.  p^r  la 
l<?rra  q?i^  est  las 

13.  —  It.  Estevenez  Oyseuz  ij  bichetz  de  segla  per  la 
t^rra  que  est  las  Eschays. 

14.  —  It.  Estevenez  Guigos  vij  bichetz  de  segla  per 
la  terra  del  Melpler  et  j  gallina.lt.  vj  d.  perla  terra  que 
est  las  la  rêver [i.] 

Ce  sunt  le  terre  a  tachi  del  pri07^a  de  Meunay. 
1.5.  —  Prumeriment  Peros  Sornins  tint  una  peci  de 
t<?rra  que  est  en  la  vaura  San  Pero,  de  las  la  t^rra  Mai- 
gnin  a  tachi  x  et .  j .  cartal  de  lavajo. 


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PHILIPON.  —  DIALECTE  BRESSAN  33 

16.  —  Johaiiuez  del  Fayet .  j  .  peci  que  est  las  la  terra 
de  San  Pero  a  tachi  x, .  j.  caltal  de  levajo. 

17.— 1 1.  Este  venez  del  puis  .j .  peci  que  est  de  las  la  vi 
de  les  ragiesa  tachi  x, .  j .  carta/  de  levajo.  It.  a  cela  mei- 
ma  taclii  .  j  .  peci  que  est  las  les  riveuz  de  les  ragies  et 
la  lerra  del  pra .  j  .  cartal  de  levajo.  It.  .  j .  pici  qve  est 
en  cel  lua  de  las....,  a  cela  taclii  et  a  cel  levajo.  It. .  j  . 
pici  que  est  entre  les  terres  de  Pelotens,  a  cel  ussajo.  It. 
.  j  .  pici  que  est  en  Sjto.  de  las  la  terra  Perron  Sornin,  a 
cel  mémo  usajo. 

18.  —  It.  Andreus  de  Fontanes  .  j .  pici  que  est  el  mas 
de  Fontanes  a  tachi  vu  et .  j  .  cartal  de  levajo  et  viij  d. 

19.  —  It.  Amours  de  les  Eschiroles  .  j .  pici  que  est  las 
lo  pra  de  Pelotens,  a  tachi  septema,  .  j .  car/aZ  de  levajo. 

20.  —  It.  Estevenez  Cuidoz  tint  p^r  la  confrari  et  per 
la  luminairi .  j .  peci  a  taschi  septema. 

21.  —  It.  est  li  condamina  et  prateirolet  li  bues  qui  est 
en  la  vaura  San  Pero  et  li  t^rra  qw^est  las  les  terres  Es- 
tevenent  Sornin  et  les  terres  Martin  Cornet,  que  est  al 
priera  senz  servis  et  senz  tachi. 

22.  —  It.  li  diemos  de  Meunay  del  porceuz  et  de  aj'^g- 
neus  et  de  veuz  et  de  toz  los  blas  et  del  chenavos  est  tôt 
del  priera,  maque  li  seysens  qui  est  al  chapelan. 

23.  —  It.  levé  li  chapelans  xij  gerbes  en  chacun  jou 
de  bos. 

24.  —  It.  sunt  les  seputures  de  la  parochi  deis  vj  d.  en 
sus  al  priera  dimes. 

25.  —  It.  les  offarendes  de  Meunay,  de  la  Tosanz  et  de 
Chalendes  et  del  vendre  Sant  et  de  Pâques  et  de  Pen- 
tecosteset  de  festa  Sant  Jehan  Baptista,  sunt  dimes  a  la 
prioressa  de  Meuna3^ 

26.  —  Summa  de  servis  d'argent  :  lxiii  s.  vu  d. 
Summa  de  froment  :  v  bichez  a  la  mesura  de  Vimies. 
Summa  de  segla  :  vu  ânes  a  la  mesura  de  Vimies. 
Summa  d'aveina  :  iv  cumblos  Chauchies. 

Summa  de  gallines  :  ix  et  m  pigins. 


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34  REVUE  DES  PAtOJS 


GO  EST  LI  SERVIS  DE  MEUNAY  QtFI  EST  A  MADAMA 
L*ABESSA  DE  SANT  PERO 

Ces  reconnaissances^  passées  au  mois  d'août  1817,  près  d'un 
siècle  après  les  précédentes,  Pont  été,  elles  aussi,  au  profit  de 
Tabbesse  de  Saint-Pierre  de  Lyon  ;  elles  forment  un  petit  rouleau 
en  parchemin  qui  est  conservée  aux  archives  du  Rhône,  partie 
non  inventoriée. 

27.  —  Peros  Durant  de  Meunay  deit  a  midama  Tabessa 
dimey  bichet  de  froment  per .  j  .  t^rra  qui  est  josta 
la  t^rra  Juhannet  Durant  et  Guillermet  Durant,  son 
fraro. 

28.  —  Juhannet  Durant  et  Guill<?rmet  Durant  so  fraro 
deivont  dimey  bichet  de  froment  a  la  mesura  de  Vimies 
per .  j .  vercheri  qui  est  josta  la  terra  Pero  Durant  lur 
unclo.  Item  deivont  mais  xij  d.  per  la  terra  del  Pontet, 
josta  lo  chamin  de  Vilars. 

29.  —  Estevena  li  Paincta  deit .  j .  bichet  de  froment  a 
la  mesura  desus  deita  et  x  d.  per  .  j .  vercheri  qui  est  to- 
chant  las  la  maison  a  la  âUi  Martin  Marion. 

30.  —  Peros  Bergers  qu'ite  a  Lechirolez  et  Peronella 
Savi  qui  fu  fllli  Martin  Mariun  deivont .  j .  bichet  de  fro- 
ment a  la  mesura  de  Vimies  et  xviij  d.  et .  j .  gallinaper 
•  j  .  maison  et  per  .  j .  vercheri  qui  est  josta  la  vercheri 
a  la  Perreneta. 

31.  —  Guiliermeta  qui  fu  moller  Esteven  Vitondeit 
.ij .  d.  per  .  j  .  terra  qui  est  a  thachi  josta  la  terra  Be- 
neit  Sornin. 

32.  —  Guiliermos  Guigos  deit .  ij .  copes  de  froment  et 
les  II  pars  de  .j .  gallina  per  lo  mas  en  que  élite.  It.  deit 
.  V .  d.  et  oboZa  de  wiemieis  per  la  siu  part  d'un  pra  qui 
est  desos  la  vila,  de  las  Echais. 

33.  --  Andreus  Guigos  deit .  j .  copa  de  froment  et  lo 
tiers  de  dimey  gallina  per  sella  meyma  vercheri  qui 
est  dita  desus  et  .j .  maisun  qui  est  josta  la  maisunGuil- 
lermoGuigo.lt.  deit  mais  .ij .  d.  et  oboZa  per  la  sin  part 
del  pra  qui  est  dis  desus,  josta  lo  pra  Guillermo  Guigo. 

34.—  Guiliermos  Burdins  deit .  iiij .  copes  de  froment 


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PHILIPON.  —  DULEGTE  BRESSAN  85 

et  .jx  .d.et  lo tiers  de .  j.  gallinap^r  samaisun  etp^r  sa 
vercheri  en  que  el  ite,  josta  la  maisun  al  Peleter. 

35.  —  Peronella  qui  fu  moUer  Estevenet  Burdin  deit 
.jv.  copes  de  froment  et  .jx.  d.  et  lo  tiers  de  .j.  gallinaper 
sa  maison  et  per  sa  vercheri  en  que  illi  este.  It.  p^r  la 
maisun  Guillermo  Burdin. 

36.—  Isabel  qui  fumoller  Martin  Guigo  deit .  iiij .  co- 
pes de  froment  et .  jx.  d.  et  lo  tiers  de .  j.  gallina  per  sel 
mémo  mas  qui  est  dis  desus. 

37.  —  Juhanz  Trovas  de  Lechirolez  et  Martins  li  nies 
qQ'ite  a  Montaneys  deivont  .xij.  d.  et  dimey  gallina  per 
.j.  terra  qui  est  en  Cornaues,  josta  la  terra  a  laGuilkr 
meda  et  de  Tautra  Pero  Marion. 

38.  —  Berners  Verneis  deit .  vj .  bichez  de  segla  a  la 
mesura  de  Vimies  per  .  j .  terra  qui  est  josta  lo  pra  de 
Pelotens.  It.  deit .  xij .  d.  per  son  mas  en  que  el  este.  It. 
deit  .viij.  d,  et  .j.  gallina  per  .j.  curtil  qui  est  josta  son 
mas. 

39.  —  Juhans  del  Puis  deit  .xij.  d.  et  .j.  gallina  per  4. 
terra  qui  est  assisa  las  lo  chamin  qui  vait  de  Meunay  a 
Montluel. 

40.  —  Matia  Chanaveri  deit  .vj.  d.  per  la  sin  part  del 
pra  qui  est  dis  desus. 

41.  —  Benez  Bataillart  et  JuhannaClemensi  samoller 
deivont  .j.  bichet  de  froment  a  la  mesura  de  Vimies  per 
•j.  terra  qui  fu  al  Gotus  de  Miribel, josta  la  vercheri  Es- 
te venann  Sorvina.lt.  dei  vont  mais. x  ij  .d.  p^r.j  .terra  qui 
est  assisa  en  le  Désertes,  josta  le  terres  de  Pelote^ins  et 
de  Tautra  lo  chamin  qui  vait  a  Lia^in. 

42-  —  GuiU^rma  qui  fu  moUer  Martin  Jordann  deit 
-ij.  sols  de  wienneis  per  sa  vercheri  qt^i  est  asissa  en  la 
merseri. 

M  et  CGC  et  xvii,  el  meis  de  Ost. 

III.  TERRIER  DE  MIRIBEL. 

Ce  terrier,  dont  il  ne  nous  reste  que  quelques  fragments  en 
rt  mauvais  état,  est  conservé  aux  Archives  du  Rhône,  fonds 
aint-Paul,  partie  non  inventoriée.  A  en  juger  par  l'écriture,  il'a 
&  être  dressé  dans  la  première  moitié  du    XIV-  siècde  :  ce  qu 


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36  REVUE  DES  PATOIS 

nous  en  est  parvenu  est  relatif  au  Mariller,  annexe  de  Miribel.  et 
à  Saint-Maurice  de  Beynost.  Le  bi^néflciaire  des  services  énumé- 
rés  était,  suivant  toute  apparence,  le  chapitre  de  Saint-Paul  do 
Lyon  qui  garda  jusqu'à  la  Révolution  la  collation  delà  priccipale 
cure  de  Miribel,  et  à  qui  larchevèque  Pierre  I"  avait  donné,  vers 
1185,  l'église  de  Saint-Maurice  :  ce  même  chapitre  était,  d'ailleurs, 
possessionné  dans  l'une  et  Tautre  paroisse,  ainsi  que  dans  les  pa- 
roisses voisines  de  Dagneux,  Béligneux,  Rigneux,  Thil  et  Versail- 
leux  (1). 

A  Saint  Mûris  (2) 

1.  —  Premeriment  Johaneta et  si  enfant,  losquauz 

illi  ot  de  Este  vent  Prostcey  en  areres  son  mari,  dei  vont 
iij  oholes  et  una  pogeysa  p^r  una  pici  de  boc  qui  est  as- 
sisa  jota  lo  boc  Martin  Coillart  d'una  part  et  jota  lo  boc 
AIj^s  Pasquala  de  l'autra. 

2.  —  It.  Hugonins  Merciers  deit  xvi  deniers  iper  sa 
vigni  qui  est  assisa  en  la  Buyseri,  jota  la  vigni  aus  en- 
fanz  czay  en  areres  Johan  GarmT,  d'una  part,  et  jota  la 
vigni  CTuillerihet  Fuchier  de  Tautra.  (Paiet  P.  de  Mei- 
simo)  (3). 

8.  —  It.  Aiys  Pascala  deit  vu  d.  \ienneis  per  una 
sin  vigni  qîn*  est  assisa  jota  la  vigni  Johanin  Guillot. 

d'una  part.etjotala  vigni  aus  enfanz Pascal, de Tautra, 

et  jota  la  vigni  dous  enfanz  Eslevent  Prost.  It  deit  mes 
li  dita  Alj's  ix  d.  per  sa  vigni  que  siet  jota  la  vigni  de- 
vant dita,  d'una  part,  et  jota  la  vigni  Mossi  Jacelino,  et 
jota  la  vigni  Johan  (iuillot,  de  Tautra. 

4.— It.Martins  d'Eschays  (4)  deit  ij  s.  et  .vij.  d.  per  sa 
vigni  qui  est  assisa  jota  la  vigni  Anthoynet  Cuyday 
d'una  part,  et  jota  lo  chimin  publico]  tendent  de  la  vila 
de  Sant  Mûris  vers  Tiglesi  de  la  dita  vila,  de  Faulra. 

(i)  Polyptique  de  l'Eglise  collégiale  de  Saint-Paul  de  Lyon,  publié 
par  M.  C.  Guigue,  Lyon, ^ 875.  Introduction,  pp.  XI,  XVII,  XIX  et  pp. 
21,26,  46,49.89,  107,  117. 

(2)  Saint  Maurice  de  Beynost,  paroisse  de  rarchiprétré  de  Chala- 
mont,  en  Bresse,  auj.  commune  du  c.  de  Montiuel,  arr.  de  Trévoux. 

(3)  M6ximieux,ctî.  1.  c.  arr.  Trévoux. 

(4)  Les  Echeix,  commune  de  Tramoyes,  marais,  ancien  lac  (carte 
de  Cassini).  Cf.  le  Polyptique  de  S.  Paul^  p.  21,  où  il  est  question 
d'un  <c  Martins  d'Ëschays.  » 


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PHILIPON.  —  DIALBGTE  BRESSAN  87 

5.  —  ItBarlholomeoBuiniat  deît  m  d.  per  sa  mayson 
qtii  siet  el  Mariler  a  Miribel  (1),  jota  la  mayson  dous  se- 
rorsHumbert  Dorer,  d*una  part,  et  jota  la  maison  a  TEs- 
poydeur,de  Tautra,  et  jota  lo  chiminpublico  tendant  de 
la  vila  de  Miribel  versus  la  porta  del  Mariller,dè  Tautra. 
It.  delt  mes  xvi  d.  p^r  sa  vigni  qui  est  assise  en  la  Boy- 

seri,  jota  la  vigni  czay  en  areresdeceluy  Guillermet 

de  riglessi  de  Sant  Pol  de  Lion,  d'una  part,  et  jota  la 
vigni  qui  est  aus  hers  Estient  de  la  Vila (2)  de  Tautra. 

6. — Item  Jaquemet  Panosars  deil  xviii  d.  p^r  sa  ver- 
cheri  qui  est  assisa  jota  la  vercheri  Johan  Cuyday, 
d'unapart,  et  jota  la  vercheri  Alys  de  Vila,  de  Tautra,  et 
jota  la  vigni  Mossi chivaler,  de  l'autra. 

7.  —  Item  Peros  Voz  deit  xvi  d.  per  sa  vercheri  et  per 
sa  mayson  assisa  jota  lo  mas  Perron  d'Echaj's,  d*una 
part,  et  jota....  d'Eschays,  de  Tautra,  et  jota  la  vigni  Pe- 
rinet...  ,  de  Tautra. 

8.  —  Item  Johanz  de  Clarafont  deit  jx  d.  et  j'bichet  de 
froment  a  la  mesura  de  Miribel  p^r  sa  vercheri  qui  est 
assisa  a  la  Chanal,  jota  lo  chimin  tendant  de  Lion  a  Mi- 
ribel, de  Tuna  part,  et  jota  lo  mas  dous  hers  ^lartin  de 
riarafont.  de  Tautra. 

9.  —  Item  Gilieta  filli  Machon  Baratin  deit  ix  d.  vieu- 
neis  per  una  mayson  qui  est  assisa  jota  la  vigni  dous 
eufanz  czaj'  en  areres  Perron  Violan. 

10.  —  Item  Johanna  Yvernona,  fllli  czay  en  areres 
Bernert  Yvernon,  deitp^rscj-  et  p(?rPei'onella  si  serour 
dimecopon  de  froment  a  la  mesura  de  Miribel  et  una 
pogeysa  et  dime  per  una  mayson  qui  est  assisa  al  Buyat 
jota  la  mayson  Guill^rmet  Fuchier,de  les  dues  parties. 
et  jota  lo  chimin  del  Buyat,  de  l'autra. 

11.  — Item  Hugos  Briais  deit  p6?r  sey  et  Guillermet 
Martin  et  Estient  sos  fraros  vin  d.  per  jour  vigni  qui 
est  assisa  en  la  Buj'sseri,  jota  la  vigni  Martin  Chareter, 

(I)  Miribel,  Ain,  arr.  Trévoux  c.  Moulluel.  Celait  avant  17»)  un 
>ourg  el  marquisat  de  Bresse,  archipr.  de  Chalamont,  elect.  et  baill. 
le  Bourg  eo  Bresse.  Le  Mariler,  annexe  de  Miribel,  est  appelé  Maril- 
let  sur  la  carte  de  Cassini  et  le  Mas-Riilier  sur  celle  de  Félat-major. 

i2)  La  Ville,  annexe  de  Miribel. 


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88  REVUE  DBS  PATOIS 

d'tina  part,  et  jota  la  vigni  Guillermet  Fuchier,  de  Tau- 
tr£(,  et  jota  lo  chimin  de  la  Buyseri,  de  Tautra. 

IV.  Terrieb  du  temple  de  maillisola. 

Dressé  dans  le  courant  de  Tannée  1841,  ce  terrier  contient  le.- 
Aveux  et  reconnaissances  des  tenanciers  de  la  maison  de  Maiiii- 
sola.  Cette  maison,  après  avoir  appartenu  aux  Templiers,  avait  été 
réunie  à  l'ordre  des  chevaliers  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  en 
vertu  de  la  décision  du  concile  de  1812  qui  abolissait  l'ordre  da 
Temple.  Elle  était  située  sur  la  commune  de  Druillat,  au  lieu  dit 
le  Temple:  c'était  un  des  membres  de  la commanderie  des  FeaiJ- 
Ic^es.  Ses  possessions  s'étendaient  non  seulement  sur  Druillat, 
mais  encore  sur  Domplerre  et  Saint-Martin  du  Mont.  Le  terrier  de 
Maill isola  est  conservé  aux  archives  du  Rhône,  fonds  de  Malte, 
partie  non  inventoriée.  C'est  un  registre  papier,  fort  maltraité  par 
le  temps  :  il  ne  nous  en  reste  plus  que  21  feuillets  désassemblés  et 
dont  un  certain  nombre  sont  déchirés  par  le  milieu.  Ses  dimen- 
sions sont  en  longueur  :  805  millimètres,  et  en  largeur  :  215.  En 
nombre  d'endroits  l'usure  du  papier  ou  des  taches  d'eau  ont  rendu 
le  texte  à  peu  près  illisible  :  partout  ailleurs  l'encre  a  pris  une 
teinte  jaunâtre  qui  se  confond  presque  avec  celle  du  papier;  enfin 
le  foliotage  ancien  a  été  remplacé  au  crayon  par  un  foliotage  nou- 
veau, souvent  inexact» 

Apud  Rossetes  ancien  in  parrochia  de  Durlia.  ;1) 

l.(M6e^nc^(?/^)  Premerem^nt,Johanz  deFontanes  con- 
fesse estrehonz  delà  ditamaj^son  de  Maillisolaales  bones 
costumes  et  confesse  per  son  sairemcnt  qu*il  deit  vin  s. 
V.  d.  et  pusa.  per  czo  qu*il  tint  de  la  dita  maison  son 
chasal,  sa  maison  et  m?dt  de  les  choses  qui  s'i  ti- 
nont  qu'il  a  aquis  de  plusors  ;  et  pot  tôt  contenir  v  bi- 
chetes  de  segla  ou  froment  a  sennar  el  dit  lua  qui  se 
tint  et  est  assis  tôt,  et  sa  maison  qwi  i  est,  josta  la  ver- 
cheri  Albert  Porter  et  josta  la  maison  a  les  Allies  Jo- 
ha7met  Odet  tôt  de  vers  la  bisi  d'una  p^rt,  et  josla  la 
vcrcheri  Estient  lo  Bru?i  de  vers  lo  vent;  quant  per  una 
sestei rade  terra  assis  1  josta  lo  buec  de  Maillisola,  de 
vcrsseir,  et  josta  lo  chimin  borgeis  tendent  de  Bore  a 

1.  Druilial,  village  et  paroisse  en  Bresse,  élection  et  baiUage  de 
Bourg;  aujourd'hui  Druillat,  Ain,  ar.  Bourg,  c.  Pont  d'Ain.  Cf.  A^ 
mail,  kistor,  de  Lyon  pour  4789. 


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PHnjPON.  --  DIAUBQTB  RRESSAN  8» 

YaranboD  ;  et  ana  gelina  a  Carementrant  p^r  lo  fua  et 
li  remanens  tôt  a  Chalendes.  Item  .j.  bichetam  bladi  sili- 
gf»is,xx«*  àenariùs,  per  la  t^rra  qu'il  a  achatat,  las  las- 
8in  del  buec  de  Roeetas(l),  del  Tewplo.  JOMORLLen. 

2.  Item  confesse  p^r  Johan  et  p^r  Estevenan  sos  ne- 
Tors,  qai  faront  enfant  Marietan  Bella  de  Rossetes, 
qu'il  deivont  vi  d.  p^r  .j .  petit  de  curtil  assis  josta  la  ver- 
chéri  al  Tissot  et  josta  le  violet  tendent  vers  Rossetes 
d*aval.  Item  deivont  dimi  livra  de  ciri  sus  .ij.  copelesde 
terra  ou  près  assises  josta  la  vercheri  al  dit  Johan  son 
onclo  et  josta  lo  chimin  de  Borc.Et  ezo  confesse  li  diz  Jo- 
hanz.  jo. 

3.  Johanz  li  gros  vachiers  et  Johanz  sos  fizsunt  bo- 
rnent lige  de  la  dita  maison  de  Maillisola,  et  confessont 
qQ'il  deivont  a  la  dita  maison  totes  bones  costumes  an- 
cianes  ;  et  deivont  xiiii  d.  bons  a  Chalendes  paier  et  una 
geltn^  pcr  an  per  lor  curtil  assis  a  Rossetes  et  pcr  la 
maison  qui  i  est  assisa  ;  et  est  assis  josta  k>  pra  auz  en- 
fans  al  Ros  de  la  Rua,  de  vers  midi,  et  josta  lo  chimin 
publico  per  lo  quai  on  vait  de  la  maison  JohanrànChar- 
doner  vcrslo  fort  de  Rossetes,  de  vers  la  bisi.  Item  deit 
xiiii  d.  bons  per  sa  vcrcberi  assisa  josta  lo  pra  auz  en- 
fans  [al  Ros]  de  la  Rua  (2j,  de  vers  matin,  et  josta  lo 
chimin  publico  tendent  de  la  maison  Guiilcrmeti  Ro- 
celH  et  Johennin  Chardoncr,  de  vers  seir  ;  la  quai  ver- 
cheri a  aquisde  Johan  Flandin  et  pot  contenir  a  sennar 
per  an  treis  bichetesde  frome/it  ou  de  segla.  Item  deit 
XX  d.  v,  per  una  bichona  de  terra  assisa  josta  lo  chi- 
min per  lo  quai  on  vait  de  la  Batailli  ve»*sPoncins(8),de 
vers  miedi,  et  josta  lo  curtil  qui  fut  Michiel  de  la  Rua 
rendu  del  Templo.  Item  deit  n  d.  per  la  meitia  d'una 
copela  de  terra  assisa  josta  sa  maison,  de  vers  seir,  la 
quai  il  aquist  de  Ëstient  Brun,  son  nevour.  Item  deit  viii 
d.  de  servis  per  les  choses  Jocerant,  son  nevour,  qu'il 
.bergiet  Item  deivont  mais  un  d.  v.  per  lo  qtiart  d'una 
»pela  de  terra  assisa  a  Rossetes  josta  lo  pra  Guillermo 
Ligues.  joMORLLen. 

1.  Rossettes,  annexe  de  Druilliat. 

2.  La  Huas,  hameau  au  N.  0.  de  Druilliat. 

3.  PonciDy  Ain,  ar.  Nantua^  ch.  )•  o. 


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40  REVUE  DES  PATOIS 

4.  (F®  16  vo)  Bernerda  qui  fut  filli.  PeronOdet,  mulliers 
Peron  Bègues,  fema  ligi,  confesse  qu'illi  deit  xii  d.  pcr 
una  bichona  de  terra  assisa  a  Rossetes,  josta  la  terra 
Estient  Murger,  devers lo  vens,et  jostala  terra  Blondet, 
de  vers  la  bisi.  Item  deit  li  diz  Pieros  sos  maris  .j.  livra 
de  ciri  et  J.  gelina  a  Carementrant,  per  son  fua  et  per 
sa  maison  et  per  sa  vercheri  qui  contint  una  bichona, 
assisa  josta  la  terra  Estient  Murger  et  josta  la  maison 
et  lo  curlil  a  les  goles.  Et  czo  confesse  per  sej'^  et  per  lo 
dit  son  mari.  joMORLLeri. 

5.  Estiens  Murgers  confesse  estre  honz  liges  de  la  dita 
maison  a  les  bones  costumes,  et  qu'il  deit  iiii  d.  v.  et 
livra  et  dimc  de  ciri  pcrsa  maison  et  pcr  sa  vercheri  en 
que  siet  li  dita  maisons,  assis  à  Rossetes,  josta  la  ver- 
cheriBeguet,de  vers  bisi,  et  jostalamaison  etlavercheri 
â  la  Rocelli;  quant  perla  vercheri assisa  de  las  la  ver- 
chéri  Blondet  et  de  las  les  terres  Perenin  Bo.  Item  deit 
un  sols  et  dimey  per  la  vercheri  qu'il  aquist  et  per  Ipo 
déterra  qui  s'i  tint, qu'il  alberglet  del  segnors  de  la 
maison, assisa  Rossetes,  josta lochimin  tendent  de  la 
maison  a  la  Beneita  a  la  Batailli,  de  ii  parties,  et  josta 
la  vercheri  a  la  dita  Beneita  et  josta  la  terra  a  ceuz 
de  la  Blancheri  (1).  joMORLLeri. 

6.  Perenez  Leurons  est  bons  liges  de  la  dita  maison  a 
les  bones  costumes  et  confesse  qu'il  deit.  ii  s.  vn  d. 
per  sei  et  per  si  serour,  per  lor  maison  et  ve?*cheri 
assisa  Rossetes,  jo^^ta  la  charreri  tendent  de  Maillisola 
al  mulin  et  josta  la  terra  Perenin  Bo,  de  ve^^s  miedi,  et 
de  vers  la  bisi,.  josta  la  terra  vercheri  GuillermetBlon- 
det.Item  deit  ii  s.  vi  d.  per  Jaquetan  si  muUier,  per  una 
vercheri  qui  contint  I  quartella  de  terra  assisa  josta 
lo  buec  del  Trenplo,  de  vers  la  bisi  et  josta  lo  chimin 
tendent  de  Maillisola  a  Rossetes.  Et  czo  confesse  persai- 
rement  et  tuit  li  atri. 

7.  Perenella  Hugueta  et  Jaqueta,  qui  furont  Allies 
Johannan  à  la  Gila  de  Rossetes,  sunt  bones  femes  et  li- 
ges de  la  dita  maison  etdeivont  ii  sols,  v,  et  .j.  geUna  a 
Carementrant  per  lo  fua,  per  lor  maison  et  vercheri  en 

1.  Los  Blanch^ros,  hameau  au  S.  0.  de  Druilliat. 

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PHIL1P0N.  —  DIALBGTB  BRESSAN  41 

que  est  li  dita  maisons,  assis  josta  la  v(?rcheri  Pe- 
ron  Beneit  et  josta  la  vercheri  Peron  Beguet.  Item  deit 
Il  dita  Hugueta,  çer  sey  et  per  sos  enfans,  xii  d.  p^r 
una  bichona  de  lé?rra  assisa  josta  lo  buec  del  Tewplo,  la 
vi  enlremie,  de  vers  la  bisi,  et  josta  la  charreri  tendent 
del  dit  curtil  vers  la  maison  a  les  dites  sorors.  jomorl- 
Leri. 

8.(f»  17)  Johanneta  Roceilliqui  fut  mulliers Guill^rmet 
Rocellio  et....  dit  Beneiton,sunt  bornant  a  lesbones  cos- 
tumes de  Maillisola  et  dei  vont,  assi  comme  il  confessont 
per  lor  sairem^nt,  xix  d.  paier  a  Chalendes,p^r  chascun 
an,  et  una  gelina  a  Careimentrant,  p^r  lor  vercheri  as- 
sisa a  llossetes,  en  la  quai  est  lor  maisons;  et  est  assisa 
josta  la  vercheri  GniUermet  Bo,  devers  midi,  et  josta 
la  vercheri  Estient  Murger,  de  vers  la  bisi.  Item  dei  vont 
xu  d.  vienneis  per  I  petit  curtil  assis  josta  locurlil  Guil- 
lerwel  Aines  de  Rossetes;  quant  per  latro  curtil  assis 
josta  lo  curtil  Peron  Balando  et  josta  lo  curtil  Guil- 
lei^mo  Aygues  ;  qiiant  per  una  piecci  de  terra  assisa  en 
les  bonnes,  josta  la  terra  Guille^^^no  Bo,  d'una  p^rt,  et 
josta  la  terra  Estient  Blanchon  ;  quant  per  i  pra  assis 
josta  lo  pra  Peron  Brun  et  josta  lo  pra  auz  Fluris  ; 
qt/é^nf  per  una  atra  terra  assisa  en  vavres  brulles(l), 
josta  la  terra  Bernert  Fluri,  de  u  parties  ;  quant  per  I 
pra  appella  de  Mal  pertuis,  assis  josta  lo  chimin  tendent 
de  Rossetes  vers  Durlia  et  vers  sant  Andrer,  et  josta  lo 
pra  Guillermin  Mortier  ;  quant  per  una  terra  assisa  en 
Borchanin.  josta  la  terra  Estient  Blanchon  et  josta  terra 
Estient  Alcuireu  ;quantper  Ibroci  assisa  en  la  vavra  de 
Borchaniw,  josta  la  brocci  Estient  Blanchon  et  josta  la 
brocci  Gristin  de  Rossetes.  Et  puont  contenir  les  dites 
choses,  qu'il  tinont  del  mas   al  Fluris,  xi  bichones 
de  terra  ou  près.  .lOMORLLeri. 

1'  Du  bas  lat.  vaura  ou  vavra  q\i\  aie  sens  de  terre  inculte  et  cou- 
vertes de  ronces.  H  existe  un  lieu  dit  La  Vavre^  un  peu  au  Nord  de 
Rossettes  :  un  peu  plus  au  Nord,  dans  le  canton  de  Ceyzériat,  on 
rencontre  une  commune  qui  porte  le  nom  de  La  Vavrette» 


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42  REVaE  DXS  PATOIS 


Aptcd  la  Batailli 

.  9.Cf<»24v.)  Guilkrm^ta,mulliers  Johan  filPeron  Rosset 
de  la  Raa,  flUi  Ëstient  del  Besson,  confesse,  et  II  diz  sos 
maris,  qu'il  deivont,  p^r  czo  qu'il  tinont  de  Ja  dita  mai- 
son, I  bichet  de  segla  et  i  bich^^  d'aveina,  a  la  mesura 
d'Anbronnay,  ii  s.  i  d«  p^r  la  meitia  del  mas  qui  fut 
Johan  de  la  Batailli  qui  ère  son  paro,  tant  en  terres  cul- 
tives quam  non  cultives,  quam  bos  et  pras  assis  a  la  Ba- 
tailli. Item  deivont  mais  i  bich^  de  segla  et  i  bichet 
d*aveina  et  xxi  d.  per  les  choses  qui  furont  acquises  de 
Estient  dit  la  Guignieta,  tant  en  buec  qt^am  en  terres, 
quatn  en  pras,  qwi  eontinont  viii  carteles  de  terra  ou 
près,  assis  a  la  Batailli  per  tôt.  Item  deivont  mais  m  bi* 
chetes  de  segla  et  iiii  bichetes  et  dime  d'aveina  et  ii  s. 
VII  d.  V.,  conta  la  sin  part  del  pan  per  les  choses  qwi  fu- 
ront aquises  de  Guionnet  Lanno,  tant  en  pras  qt^am  en 
buec,  quam  en  terres,  assis  tôt  à  la  Batailli. 

Soma  VII  bichetes  de  segla,  x  bichetes  et  dime  d'avei- 
na, VI  s.  et  V.  d.,  per  tôt. 

10.  —  Estevenez  Conbez  de  la  Batailli,  bons  liges  de 
la  dita  maison, confesse  qu'il  deit  primeriment  viii  d.per 
unapieca  de  terra  en  que  est  sa  maisons  et  sa  grangi 
assisa  a  la  Batailli,  josta  lo  chimin  publico  tendent  de 
Poncins  à  Vilars,  et  josta  lo  chimin  tendent  de  la  Batailli 
vers  Maillisoia,  com  per  una  terra  assisa  josta  la  terra 
dessus  eonflna:  et  continont,  les  ii  piecces,  iiibichones 
ou  près.  Les  quauz  choses  il  aquist  per  si  mullier  d'enz 
Nerbonz.  Item  deit  xviii  d.  et  m  d.  per  son  dreit  del 
pans, que  il  a  albergia  ai  dit  servis;  et  deit  lo  dit  argent 
per  dime  lo  mas  qui  fut  Girert  de  la  Batailli  assis  tôt  a 
la  Batailli;  et  en  deit  mais  i  bichet  d'aveina  et  i  bi- 
cheto  de  segla  per  les  dites  choses.  Lo  qtml  mas  il  ot  de 
Mosse  Estient  de  la  Batailli,  son  onclo,  qui  lo  li  doniet. 
Item  deit  vi  d.  per  i  petit  curtil  qu'il  tint  qui  fut  auz  hers 
Michiel  de  la  Batailli,  de  cui  il  l'aquist,  assis  el  meitent 
de  la  vila  de  la  Batailli.  Item  deit  mais  i  bicheta  et  dime 
d'aveina,  xvi  d.  et  melli  per  lo  mas  qui  fut  a  la  Perreta 


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PHILIPON.  —  DIALBGTB  BRESSAN  43 

filli  Pelin  et  a  la  Guillermetadita  Cusina  assis  el  dit  mas 
de  la  Batailli. 

11.  —  (fr25  r.)  Item  deit  mais  xi  d.  v.  de  servis,  conta 
soû  dreit  del  pans  et  servis,  dime  hicheta  de  segla  et  lo 
sesein  d'atra  et  una  bicheta  d'aveina  p^r  czo  qu'il  tint 
del  héritage  son  paro  et  si  mare,  assis  tôt  el  dit  mas  de 
la  Batailli;  et  contint  tôt  iiii  quartelles  de  t^rraoupres, 
assis  en  plosors  lues,  el  dit  mas  de  la  Batailli.  Jomorl- 
Len. 

Somma  v  s.  ii  d.  et  melli,  i  bictieta  de  segla  et  dime 
bicheta  et  lo  sesein  d'atra  bicheta  de  segla,  v  bicbetes 
et  dime  d'aveina.  les  corues  et  les  gelines,  assi  com  il 
est  acostuma. 

12.~  Perenella,suer  del  dit  Estevenet  Cowbet.deit  una 
bicheta  de  segla  et  vi  d.  vien.  per  lo  curtil  en  que  siet 
sa  maison  a  la  Batailli,  josta  lo  chimie  de  Viiars  de 
v^rs  bisi  et  josta  lo  curtil  al  dit  son  fraro  com  per  m 
bichones  de  terra  assisa  josta  la  t^rra  a  la  fllli  al  Masuer 
czai  en  arriéres  et  josta  la  terra  al  dit  son  fraro  et  a  la 
fllli  Estient  Berson  et  sant  les  dites  choses  per  son  par- 
tage de  son  paro  et  de  sa  mare.  Et  deit  paier  per  lie  Es- 
tevenez  sos  frare  atres  costumes  et  totes  gardes  del  se- 
gnoî's  per  tôt.  Et  sus  czo,  illi  quitte  lo  dit  son  frare  de 
lot  partage  de  pare  et  mare.  Et  prometont  en  contra 
non  venir  per  lor  sairime?zt, présent  Johan  Boison,  cler. 
Per  czo  dessus  et  per  son  cinquein  de  ii  pras,  del  quauz 
li  I  est  assis  en  les  clés  (1)  de  la  Batailli  et  li  atri  soz  la 
maison  auz  Bareilliars,  josta  lo  praa  la  Masueri  de  totes 
parties,  s'en  tint  de  tôt  per  paia  et  Ten  quitte,  assi  com 
dessus,  JoMORLLeri. 

13.  Johanna  qui  fut  mullier  al  Masuer,  confesse,  per 
Estevenan  sa  fllli  qu'illi  a  del  dit  Peron  Masuer  home/it 
lige  aies  bones  costumes,  deit  ii  s.  m  d.  ui  bicbetes  de 
segla.  un  bichetes  et  dime  d'aveina  per  les  terres  et 
possessions  qui  furent  Estient  Veisons  delà  Batailli,tanl 
en  terre[s]  cultives  qwan  non  cultives,  plans,  bos,  pras, 
pasquers  et  totes  (F^  25  v*)  choses  assises  el  dit  mas. 
Item  deit  mais  vu  d.  dime  bicheta  et  la  sesta  partia 

(1)  Cf.  Ducange,  GI,,  vu  Clavis,  locus  clausus. 

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44  REVUE  DES  PATOIS 

d'una  bicheta  de  segla  et  una  bicheta  d'à  veina  paier  al  dit 
termo  de  la  missetenbro  ;  et  deivont  corruade  forchi  ou 
de  rastel  una  veis  Tan  et  la  geh'ua  del  fua  p^r  la  sesema 
partia  del  mas  qui  fut  Martin  de  la  Batailli  tam  en  ter- 
res cultives  queLtn  non  cultives,  pras,  pasquers,  bos  et 
plans  et  atres  possessions  assises  el  dit  mas  en  plusors 
lues.  Item  plus  deivront  lo  quart  d'un  pan  et  lo  sesein  del 
tiers  d*un  pan  paier  a  Chalendes.  Et  continont  les  dites 
choses  et  pont  contenir  x  quartelles  de  t^rra,assi  com  il 
afferme  p^r  son  saireme?it,  ou  près.  Item  deivont  mais 
V  d.  et  melli  de  servis  p^r  los  diz  pans  albergies  paier 
avoi  lo  dit  servis  chascun  an  p^rdurablament.  Jomorl- 
Leri. 

14.  Item  deit  mais  ii  s.  m  d.  m  bichetes  de  segla  un 
bichetes  et  dime  d*a veina  per  les  choses  qui  furont  Ma- 
rion  de  la  Batelli.  tant  en  terres  cultives  qwamnon  cul- 
tives, en  pras,  en  bos.  en  pasquers  et  en  plans  assis  tôt 
el  dit  mas, en  laparrochi  de  Durlia  ;  les  quauz choses  do- 
niet  Mosse  Estiens  de  la  Bateilli,  prestres,  al  pare  de  la 
dita  flUi  Estevena,  czo  est  asaveir,  al  dit  PeronMasuer. 
Item  deit  mais  un  d.  et  melli  pe/*  son  dreit  del  pans  que 
deveit  li  dita  chosa  qui  fut  albergia  al  dit  servis  paier 
p«?r  ...  lo  dit  servis.  Item  deit  mais  viii  d.  per  loboisou 
Estienent  dit  la  Guignieta  qwam  per  Millet  son  ne- 
vour.  JoMORLLen.  Sowima  vi  bichetes  de  segla  et  dime 
bicheta  et  lo  sesein  d'una  bicheta  de  segla,  x  bichetes 
d'aveina,  vi  s.  vu  d. 

15.  Guieta  qui  fui  fllli  Johannan  a  la  Breta  de  la  Batailli 
confesse  pcr  sei  et  pcr  Estevenet  et  pcr  Johannan  sos 
enfans,  laquai  Johanna  illi  ot  de  Estient  Gabait  son 
mari,quMldeivontiis.vien.,ibichet  deseglaetles  iipa;*s 
d'una  bicheta  de  segla,  iiii  bichetes  d^aveina,  per  les  ii 
parties  del  mas  qui  fut  Martin  de  la  Bateilli,  tant  en 
terres  cultives  quam  non  cultives,  quam  en  bos,  plans, 
pras  et  pasquers,  assis  el  dit  mas  ;  les  quauz  choses  con- 
tinont  et  puont  contenir  x  quartelles  de  terra  assises  en 
plusors  lues  el  dit  mas.  Item  deit  mais  iiii  d.  v.  per  czo 
qu'illi  deveit  del  pans  per  son  dreit  qui  lor  fut  albergie^ 
al  dit  servis,  JoMORLLeri. 


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PHILIPOK.  —  DIALliCTE  BRESSAN  45 

A  la  Tesferi 

16.  iP  '^6  v).  Guill^rmiiis  Galanz,  lions  liges  de  la  dita 
maison,  co/ifesse  qu'il  deit  tant  p^r  se^^  quant  ^er  ses 
niecces  Johannan  qui  fut  fllli  Estient  son  fraro  et  Johan- 
neta/r  qui  fut  fllli  Peron  son  fraro.  Et  deivont  una»^ 
quartafH  silig/w/^  ad  mensuram  Anbronmcv",  decem 
solidos  et  sex  Aenarios  yie^wenses,  a  paier  lot  a  la  rais- 
setenbro^et  i  geh'na  a  Caremewtrant,  per  czo  i]ui  s'en- 
seul  :  Premeriment  per  lor  maisons  assises  a  la  Testeri 
et  per  la  terra  ou  est  assisa  li  dita  maisons,  de  vers  la 
bisi,  et  josta  la  terra  de  la  dita  maison  de  MailHsola,  de 
vers  lo  vens,  et  josta  lo  chimin  publico  tendent  de  Dur- 
lia  vers  Mowtbego,de  versmatin,  et  josta  lo  chimin  ten- 
dent vers  la  Testeri,  de  vers  seir,  quant  ^er  una  piecci 
de  t^'ra  assisa  josta  lo  byez  de  Mallisolan,  de  vers  seir, 
et  josta  la  terra  Perenet  del  Berson  et  la  te>Ta  auz  Or- 
saz,  de  ve>'S  matin,  et  josta  lo  chimin  per  loqteal  on  vait 
delà  Testeri,  ve;^  lo  Berson,  de  vers  lo  vens  quant  per 
I  pra  assis  a  Boniunel,  josta  lo  pra  auz  e>îfaiiz  Estient  de 
la  Rua  et  josta  lo  pra  qui  fut  Oudri  de  la  Testeri.de  vers 
malin,  et  josta  lo  buec  a  ceux  "de  Dompiero.  de  ve>-s  lo 
seir,q«an<pe>*una  piecci  déterra  qu\  futaquisa  de  Guil- 
le/'mo  Cornet  de  la  Rua  assisa  josta  la  te/Ta  al  dit  Oudri, 
cler.et  josta  la  terra  Perenet  del  Berson  et  josta  la  terra 
auz  enfans  Bernert  de  la  Rua,de  vers  lo  venz.qieaufper 
una  alra  te/Ta  assisa  josta  la  terra  auz  diz  enfanz,  de 
vers  la  bisi,  et  josta  la  terra  qui  fut  Mosse  P...  de  la  Rua, 
de  verslo  vens,  quant  per  i  curtil  assis  josta  locurtil  del 
dit  Oudri  de  la  Testeri,  de  vers  la  bisi,  et  josla  lo  curtil 
deuz  diz  enfans,  de  vers  lo  vens  qui  fut  aquis  del  dit 
Cornet.  Les  quauz  totes  choses  conixnoni,  faiti  leal  esti- 
macion,  xiiu  quartelles  de  terra  a  la  dita  mesura,  ou 
près.  Et  sunt  tuit  homent  lige  de  la  dita  maison.  Jo- 
MORLLeri. 

17  (f»272).  —  EstevenezOdez  maris  Jolianna>idel  Ver- 
ney  confesse  per  la  dita  Johannan  si  mullier  qu'il  doi- 
vent II  s»v.  et  una  gelina  per  lo  fua;  et  czo  deivon^per 
lour  maison  et  curtil,en  qtie  est  li  dita  maisons,  qta  con- 


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46  RBVUB  DES  PATOIS 

tint  una  bichona  ou  près  assis  el  v^rney,  josta  lo  buec 
del  yerney  qui  est  de  la  dita  maison  de  Maillisola  et 
josta  lo  chimin  tendent  a  la  rua,  de  vers  la  bisi. 

18.  —  Johannez  11  hors  confesse  pet*  sey  quant  pei- 
mosse  Estient  son  fraro,  qu*il  suwt  bornent  (sic)  de  la 
dita  maison  auz  buns  us  et  costumes  et  deivont  xviii  d. 
et  dime  biche<  d'aveina  et  ii  d.  et  pusa  per  lour  paHia 
del  pan  per  la  meitia  de  lor  maisons  et  de  lor  chasauz 
assis  a  la  Tester i,ensenbla  i  petit  curtil  qui  s'i  tint,de  vers 
seir,assit  (sic)  tôt  josta  la  closura  del  curtil  qui  fut  Oudri 
de  la  Testeri,  cler,  et  josta  lo  dit  curtil,  do  vers  vens,  et 
josta  lo  chimin  tendent  de  Maillisola  v^rsMonbeggo,de 
v^rs  bisi,  et  josta  lo  curtil  qui  fut  Paisel,  de  vers  matin, 
et  contint  una  bichona  de  terra,  ou  pt'es,  quant  p^r  la 
meitia  de  v  bichones  de  terra  assisa  josta  la  terra  mosse 
Point  delaRua,preYeiro,de  versseir,  et  josta  Io...aceux 
de  la  Testeri,  de  vers  matin,  qwanf  perla  meitia  de  v  bi- 
chones de  terra  assisa  josta  la  terra  Estient  del  Besson, 
de  vers  seir,  et  josta  la  terra  qui  fut  Paysel  qui  per  la 
mort  de  lui  eschaisit  a  la  dita  maison, de  vers  seir,qttanf 
per  la  meitia  d'un  curtil  assis  a  la  Testeri  qui  contint 
II  copees  de  terra,  assis  josta  la  vercheri  qui  fut  Oudri 
de  la  Testeri, de  vers  vens,  et  josta  lo  curtil  mosse  Point 
de  la  Rua,prestro,de  vei^s  bisi,  quant  per  la  meitia  de  n 
cartelles  de  buec  assis  josta  lo  buec  del  dit  Oudri  et 
Estient  del  Besson,de  vers  bisi, et  josta  lo  buec  auz  ga- 
lans  et  lo  buec  del  dit  Oudri,  de  vers  lo  vens,  quant  per 
la  meitia  d'una  q^/artella  de  terra  assisa  josta  la  terra 
Estient  de  Besson,  de  vers  vens,  et  josta  la  terra  qui  fut 
Paysel,  de  vers  la  bisi,  et  en  tôt  czo  dessus  confina.  Ant 
Tautra  meitia  Estiens,  qui  fut  fiz  Bernardin  Lors,  et  31 
heir.  . 

19.  —  Item  deivont  mais  li  davant  dit  fraro  per  Es- 
tevenan  qui  fut  mulliers  Peron  Lors,  lor  paro,  qui  esteit 
assi  lor  mare  quant  en  deivont  czo  qui  s'enseut  (f>  27  v.) 
czo  est  a  saveir  :  xvx  s.v.  bons  per  an,los  xii  per  les  ter- 
res de  Chillon  et  los  un  s.  per  les  choses  de  vers  la  cha- 
pella,  a  paier  tôt  al  dit  termo  de  la  missetenbro  ;  et  czo 
deivont  per  czo  qui  s'en  seut:  premeriment,perlor  mai- 
son assisa  a  Chillon,eûsenbla  v  bichones  de  terra  qui  b1 


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PHILIPON.  —  DIALEGTB  BRESSAN  47 

tinont  de  vers  Orient,  quant  per  una  quartella  de  Wrra 
assjsa  josta  la  terra  Johan  d'Âveines,  de  vers  la  bisi,  et 
josta  la  t^rra  del  dit  Estient  de  vers  veas,  lo  chimin  en- 
tremie,  per  lo  quai  on  vait  de  Chillon  vers  los  pras  d'Es- 
peron,  quant  per  u  sestairies  de  terra  d'Anbronnay  as- 
sisa  josta  la  terra  mosse  Jaque  de  Ghillon  et  a  sos  tiers, 
de  vers  seir,  et  josta  la  terra  Estient  del  Besson,  de  vers 
matin,  en  la  quai  terra  est  assisa  lor  grangi  quant  per 
II  sesteirte^  de  terra  assises  josta  lo  chimin  publicoper 
lo  quai  on  vait  de  la  Tester!  vers  la  Chapella  et  vers  lo 
pra  d'Esperon,  de  vers  miedi,  et  josta  la  terra  del  dit  Es- 
tient del  Besson,  de  vers  bisi,  qimnt  per  m  bichone*  de 
terra  assises  josta  lo  buecdit  del  vërgiel,  de  vers  vens, 
et  josta  la  terra  Johan  Pantier,  de  vers  la  bisi,  quant  per 
iiii  copees  de  terra  assises  josta  la  terra  Estient  Colon- 
ber,  de  vei-s  lo  venz,  et  josta  la  terra  Guillermet  Malet 
et  la  terra  Johan  Pantier,  de  vers  la  hm,quant  per  i  pra 
assis  en  la  praeri  d'Esperon,  josta  lo  pra  auz  enfans 
Guille/-met  Chapella  que  tint  Oudris  de  la  Tester!  et  li 
»in,  de  vers  lo  vens,  et  josta  lopra  Ogerdel  Murcing,el 
quai  pra  se  faut  per  an  ii  muel  de  fein  de  vi  teises  chas- 
cuns.  Etczo  confesse  li  diz  Johanz  per  sey  et  per  lo  dit 
son  fraro.  JoMORLLeri. 

Apud  Durlia 

20.  —  (f«,35  V.)  Pieros  del  Vergiel  et  Matheus  di^  li 
gros  flz  confessent  per  euz  et  per  lour  parers  qu'il  sunt 
tenementerde  la  dita  maison  deMaillisola  et  deivoht 
communalment,  et  lour  parer,ïx  d.vien.per  ii  sestairies 
de  terra,  ou  près,  qu'il  tinont  assises  entre  la  morta  de 
Nocuiday  et  los  pras  del  crins  et  josta  la  terra  Guionét 
Rubout  et  josla  la  morta  de  Noncuiday  devers  midi.  Et 
czo  confessent  per  eux  et  per  lor  parer i^s] .  JoMORLLeri. 

21.  —  (f«  36  V.)  Estienz  Oudris  del  Pont  d'Ens  tene- 
menterseoi^ fesse  per  Iluguetan  si  mullier  filli  Doulant 
[u'il  deit  per  la  dita  si  mullier  vi  s  vien.  per  i  pra  assis 
lessoz  lo  mas  de  Pentpiel  josta  la  riveri  de  Suran  et  josta 
)  mulin  de  Penpiel  et  josta  les  terres  a  ceuz  de  Pentpiel, 
nsewbla  los  pertinences  et  appendices  ;  el  quai  pra  on 


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48  REVUE  DES  PATOIS 

fait  \)er  an  m  charres  de  fein,  ou  près  ;  loqual  pra  li  dita 
Luca  li  a  dona  el  contr-àit  del  mariage. Et  czo  a  confessa. 
li  dita  Luca,  présent  Johan  Boison  cler  de  Maillisola.  lo 
niercros  après  la  festa  Deu  m.gcg.xli.  JoMORLLen. 

22.  JohaMueta  qui  fut  mulier  al  lovât  del  Pont  d'Enz, 
confesse  qu'illi  deitxii  d.  v.  p<?r  unaemina  de  t^rra  ou 
près  assisa  en  longi  fan,josta  lochimin  tendent  del  Pont 
d'Enz  al  pont  de  Prela  et  josta  les  terres  a  la  Ri  bouda  ; 
li  quauz  chosafut  acquisa  del  Blanc  de  Xo?2cuiday,  el  la 
li  doniet  a  la  dita  si  mulier. 

23.  —  Beneitons  li  Juers  del  Pont  d'Ens  confesse  per 
mosse  Philipo  d'Onceu,  chivaler,assi  comme  pe^*  tulare 
de  lui,  qu'il  deit  ii  d.  et  melli  per  ii  quartelles  de  terra 
assisa  en  Morfontana,  josta  la  terra  Peron  Rosset  del 
Pont  et  de  las  la  terra  Humbert  Pelleter. 

24.  —  Johans  et  Pieros  Bogonz  et  Perenella  lor  suer, 
tenementer,  assi  deivont  ii  s.  v.  per  xx  quartelle^  de 
terra  assisa  en  Morfontana,  josta  la  terra  auz  hers  Gui 
Ribout  et  josta  la  terra  qui  fut  mosse  Point  de  la  Rua, 
(li  quauz  vaque  a  present),et  josta  la  terra  Humbert 
Pelleter. 

25.—  Estiens  Rolez,tenementersdeit  ii  d.  per  una  bi- 
chona  de  terra  assisa  el  dit  lua,  en  Morfontana,  josta  la 
terra  al  dit  p>'eveiro  et  auz  enfans  Gui  Ribout,  qu'il 
aquist  dez  enfans  Humbert  Pelleter. 

26.  —  (f*  87  r.)  Mosse  Humbert  de  Montmaior,  cbiva- 
1ers  tenementers,  deit  viii  s.  m  d.  v.  bons  per  iv  seslai- 
ries  de  terra  ouchal  assises  outra  la  riveri  d'Enz,  josta 
la  dita  riveri  et  josta  la  terra  del  dit  chivaler  qu'il  aquist 
de  ceuz  de  Varey,  et  josta  la  chai  auz  hersPonczet  Rai- 
nart  et  la  terra  mosse  Johan  de  la  Palu,  segnour  de  Ri- 
chomont,  et  josta  lo  chimin  publico  tendent  de  la  fin  del 
Pont  d'Enz  vers  Ambronnay  et  dure  i  petit  outra  la  dita 
fin  del  Pont  d'Enz. 

27.  —  I  tempour  vin  sestairie^  de  terra,ou  près,  assises 
en  Morfontana,  deczai  la  riveri  d'Enstan,  en  terres  cul- 
tives* quam  non  cultives,  quamenjies  assises  josta  la  ri- 
veri d'Ens  et  josta  la  terra  qui  fut  mosse  Point  de  la  Rua, 
pristro,  et  la  terra  Peron  dit  Rossi  et  Guillelmet  mercer 
del  Pont  d'Eus  et  josta  la  terra  Mosse  Philipo  d'On- 


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PHILIPON.  —  DIAI^EGTE  BRESSAN  49 

ceu  chivaler  et dita  terra,  tant  que  al  curtil  Este- 

venet  Escofier  del  Pont,  près  de  la  porta  del  Pont, 
devers  Varanbon,  et  josta  la  terra  auz  enfans  Hugon 
Pelleter. 

V.  TERRIER  DE  BAGÉ 

A  s'en  tenir  à  Texamcn  des  formes  graphiques,  ce  registre  de 
reconnaissances  a  visiblement  été  dressé  vers  1825  :  c'était  la  date 
que  Je  lui  avais  assignée^  lorsque  poursuivant  ma  Jecture,  je  ren- 
contrai une  cote  ainsi  libellée  :  •  Jobannez  Berciiars  Juras,  tint 
de  monseignor  £d[ouard]  un  pra  que  il  achetit  del  mas  talliablo 
de  la  fllli  a  la  Rosa  d'^Ennes.  »  (f*  14).  Or  il  n'y  a  qu'un  seul 
comte  de  Savoie  qui  ait  porté  ce  nom  d'Edouard,  c'est  le  fils 
d'Ame  V  et  de  Sy bille  de  Bâgé,  le  vaincu  de  Varey,  qui  régna  de 
1^3  à  lâ^  ;  c'est  donc  entre  ces  deux  dates,  peu  distantes  l'une  de 
l'autre,  que  se  place  la  rédaction  de  notre  terrier  (1).  Les  aveux  et 
reconnaissances  qu'il  contient  se  réfèrent  pour  la  plupart  à  des 
teniires  situées  à  Asniéres  (An ires),  Aisne  (En nés).  Saint-Laurent 
de  TAin,  Beplonges,  Felllens,  Mauziat  (Mauziacum),  Pont  de  Vaux 
(Pontem  Vailium),  Roz,  Ozan  et  Gbevroux. 

Les  tenanciers  du  comte  de  Savoie  et  de  Bàgé  appartenaient  à  la 
classe  ia  plus  misérable  :  c'étaient  des  serfs  taillables  et  corvéables 
à  merà.  Sans  parler  d'une  redevance  fixe  en  argent  et  en  nature 
perçue  sur  chaque  feu  et  représentant  ce  que  nous  appellerions 
aajoard'hui  la  cote  personnelle  et  mobilière,  ils  étaient  assujettis  à 
la  tàcbe  (2)  ou  droit  de  champart,  qui  leur  enlevait  une  part  no- 
table de  leur  récolte.  Enfin  au  pied  de  chaque  cote,  le  seigneur 
stipule  expressément  le  droit  de  main  morte.  Cette  main  mise  du 
seigneur  sur  la  personne  et  les  biens  de  son  serf  suivait  celui-ci 
partout  oà  il  allait;  aussi  notre  terrier  contienMl  un  certain  nom- 
bre de  reconnaissances  passées  par  des  tenanciers  habitant  Huri- 
gny,  Saint  Jean-le-Friche,  Sennecé.  Mâcon,  sur  la  rive  droite  de  la 
Saône,  et  qui  sont  imposés,  non  seulement  à  raison  des  biens 
qu'ils  détiennent  dans  le  comté  de  Bâgé,  mais  encore  eu  égard  à 
ceux  qu'ils  possèdent  dans  le  comté  deMâcon.  C'est  pour  la  même 
raison  que  des  terres  situées  «  outre  Saône  >  sont  concédées  par  le 
comte  de  Savoie  dont  les  domaines  s'arrêtaient  à  la  rivière  :  ces 
terres  acquises  par  des  serfs  savoyards,  avaient,  par  suite  de 
l'exercice  du  droit  de  main  morte,  fait  retour  au  comte  qui  en 
avait  disposé,  réserve  faite  des  droits  du  roi  de  France,  dont  rele- 
vait alors  le  comté  de  Mâcon. 

(1)  Sur  la  réunion  du  comté  de  Bâgé  à  la  Savoie,  voyez  l'Essai  sur 
Vhistcire  de  Bourg  que  M.  Ch.  Jarrin  a  publié  comme  préface  au  Car- 
tulaire  de  Bourg-en-Bresse,  p.  XXV. 

(2)  Sur  la  tâche,  voyez  Ducange,  Gl.  V^^.Tasea  2,  iachia  et  iâcfœ. 

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50  REVUE  DfiS  PAT0Î8 

Le  terrier  de  Bâgé  est  conservé  aux  Archives  de  la  Oôte-d'Or, 
sous  la  cote  B.  570,  Chambre  des  Comptes  dé  Bourgogne,  châUlle- 
nie  de  Bàgé.  C'est  un  long  rouleau  en  parchemin  de  11  m.  a»  de 
longueur  sur  0  m.  226  de  largeur  :  il  se  composait  de  18  feuilles 
cousues  à  la  suite  l'une  de  l'autre  et  numérotées  au  bas  ;  la  pre- 
mière est  aujourd'hui  perdue.  Les  extraits  que  je  publie  ici  rem- 
plissent la  presque  totalité  des  folios  2  et  3. 

[Apud  Attires] 

1.  Johannez  Donnez,  Marlins  Johanz  et  Esteveneta 
fraro  sunt  bornent  taXUabto  monseignor  et  tigniont  de 
sey  a  Anires  (1)  un  meyieres  de  t^rra  et  m  charres  de 
fein  ;  per  les  quaz  choses  il  dey  vunt  monseignor  la  talli, 
les  corv^5  et  la  taschî  en  ii  meyter^^  et  un  copes  de  la 
dita  terra  ;  et  chascu?is  fues  i  geh'na  et  m  sols  et  ti  de- 
niers pamî^  de  renta.  Item  tint  li  diz  Johanz  per  Per- 
ronetansa  mullier  del  tinement  Johan  lo  Pin,  paro  de 
cilliey  Perronetan,  x  copes  de  t^rra  et  i  charra  de  fein  ; 
per  les  quaz  choses  il  deit  al  dit  monseignor  la  talH,  les 
corvée  et  la  tach/  de  la  dita  terra  ;  et  deit  chascu7^s  fues 
1  gelina  ;  et  deit  de  les  choses  desus  dites  xv  d.  par.  de 
renta.  It.  tint  assi  per  sa  mullier  de  la  dama  delà  Sala  (2) 
houtra  Souna  (3),  ii  copes  de  terra,  a  vt  d.par.  de  rewta. 
It.  tint  de  Rëbutin  Aimey  benna  en  la  riveri  de  Sounan, 
a  xviii  d.  par.  de  renta.  It.  tint  de  Tigleysi  de  Seint 
Pirro  de  Mascon  i  copa  de  terra.  Et  ha  mes  sire  maa 

morta.  . 

2.  Perrenins  Girouz,  llumberz  et  Johannez  Girouz 
sunt  bornent  taillm&Zo  monseignor  et  li  eflfantcay  en 
arieres  Guienet  Girout  ;  et  tigniont  de  monseignor  a 
Anires  v  meyieres  déterra  esiujeyuros  ;d'A]nires  et  m 
charres  de  fein  et  i  plaustro  de  pecheri  en  Fivoylgli  ; 
per  les  quaz  choses  il  dey  vunt  monseignor  la  taillî  et 
les  corves  et  la  tachi  de  ni  meyteres  de  la  dita  terra  et 
nii  sols  et  V  d.  par.  ;  encloses  vni  copes  de  terra,les  quaz 
lintli  dizllumbers  es  essarts;  et  deit  chascuns  fues  i 

(1)  Asnières,  Ain,  ar.  Bourg,  c.  Bagé-le-Châtel. 

(2)  La  Salle,  Saône-et-Loire,  ar.  Maçon,  c.  Lugny. 

(3)  €  Sur  la  rive  droite  de  la  Saône  ».  Les  patois  actuels  disent  Seurie. 


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PHIUPON.  —  DIALECTE  BRESSAN  5i 

gelina.  Item  li  dit  Perrenins  et  Johannez  tignîont  hou- 
tra  Souna  del  seignor  de  Monbellet(l)  i  meyiera  de  terra 
et  la  syseyma partie  d'una  benna  a  pechier  en  Souna. 
It.lâquartapartie[d'unasey]assisa  assi  en  Sounan.Item 
la  qnarta  partie  d'una  sey  en  Ossan  (2)  a  ii  s.  et  vi  d. 
par.  de  renta.  Et  sunt  orendreit  m  fue.  Et  ha  messire 
man  morta, 

3.  Johannez  Landris  est  homz  XsAliablos  monseignor 
et  tint  de  sey  un  meyleres  et  iiii  co^es  de  terra  et  m 
charres  de  fein.  It.  i  sey  a  pechier  en  Osan.  It.  i  pecheri 
josta  la  riva  de  Sounam  que  est  apelee  la  riveri  Johan 
Landri  ;  per  les  quaz  choses  il  deit  al  dit  monseignor  la 
talli,  les  cor\es  et  la  taschî  de  ii  meyteres  et  un  cope^ 
de  la  dita  t^rra  et  ii  s.  et  ix  d.  par.  de  renta  ;  et  deit 
chaseuns  fues  i  gelfna.  It.  tint  de  monseignor  Bertho- 
\omier  Chivrier,  i  sey  a  peschier  a  vi  d.  par.  de  renta. 
It.  tint  de  Johan  de  Felinz  i  meytera  de  terra  a  xviii  d. 
par.  de  renta.  Et  ha  mes  sire  man  morta. 

4.  Lorînz  est  homz  iailltablos  monseignor  et  tient  de 
sey  II  meyteres  de  terra,  tant  per  sey  quant  per  sa  mul- 
lier,  et  ii  charres  de  fein  et  una  pecheri  en  la  riverï  de 
Sounan  ;  per  les  quaz  choses  il  deit  monseignor  la  talli, 
les  corve*  et  la  taschi  en  x  cope^  de  terra  et  xii  d.  par. 
de  renta  et  i  gelî»a  per  son  fue.  It.  tint  de  monseignor 
HugoM  de  Felinz  (3)  chevalier  dime//  charra  de  fein  a  m 
d.  de  renta.  It.  de  Tigleysi  de  CIugnî/(4),  lo  plaustrohou 
est  assisa  sa  maysons  en  la  quai  il  demore  a  i  d.  par.  de 
renta.  Et  ha  mes  sires  man  morta. 

5.  AndriersRobelez  est  homz  l^Wiablos  monseignor  et 
tient  de  sey  m  bichomes  de  terra  et  dimey  charra  de  fein 
et  la  tierci  partie  de  la  pecheri  a  la  Guori  jusqwes  al 
biede  Osan  et  la  syseyma  partie  d*una  benna  en  la  riveri 
de  Sounan.  Item  la  tierci  partie  es  ayies,  joste  lo  bos 
Lorent  et  Martin  del  Port.  Per  les  quaz  choses  il  deit 
n  )nseignor  la  tallt,  les  corvée  et  la  tasch?  en  la  terra 


i)  MoQtbeliet^  Saône-eULoire,  ar.  Mâcon,  c.  Lugny. 
2)  Ozan,  Ain,  ar.  Bourg,  c.  Pont-de-Vaux. 
^)  Keillens,  AId,  ar.  Bourg,  c.  B&gé-le-Châtel. 
t)  Cluny,  Saône-et-Loire,  ar.  Màcon,  ch.-l.  c. 


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52  REVUE  DES  PATOIS 

desus  dita  et  xxiii  d.  el  m  ]}ogeyses  pami5  de  renta  et 
I  gélhia  pé?r  son  fue.  It.  tint  del  priour  de  Sancia  (1)  la 
tierci  partie  d'una  charra  de  fein  a  un  d.  de  renta.  Et 
ha  mes  sire  man  morta. 

6.  —  Estivenz  Boysonz  d'Anir^^-  est  homz  talliablos 
moHseignor  et  tient  de  sey  m  meyteres  et  dim^y  delei'n 
et  lo  pra  d'una  charra  et  dimey  de  fein  ;  p<?r  les  quaz 
choses  il  deit  monseignor  la  talW,  les  corves  et  la  tachi 
de  III  meyt^re^  et  dimey  de  la  dita  té?rra  et  xvi  d.  et 
obola  pamî5  de  renta  et  i  gelina  i^er  lo  fue-  Item  tintde 
Johan  de  Felinz  iiii  copesde  terra,  a  x  d.  vien.  de  renta. 
Item  de  Tigleysi  de  Seint  Pirro  de  Mascon  i  mey tera  de 
terra  a  xvi  d.  par.  de  renta.  Et  ha  man  morta  mes  sire 
sus  sey. 

7.  —  Guillermez  de  Tigleysi  est  homz  talliaWo^  mon 
seignor  et  tient  de  sey  m  meyteres  de  terra,  per  les 
quaz  il  deit  les  corvée  et  la  laschi  d'una  meytera(5tcî)  de 
la  dita  terra  et  xvi  d.  par.  de  renta  et  i  geh'na  per  son 
fue  ;  et  de  les  dites  m  [meyteres]  de  terra,  x  cope^  sunt 
del  mas  taIliablo(^te)  Johan  Landri  per  lo  mariage Este- 
venetan  muUier  del  dit  Gaillermet,  ;fllli]  del  dit  Johan 
Landri.  Item  tint  li  diz  Guillermez  perlo  nomGuillermo, 
fil  cay  en  arieres  (ruille/'iTio  al  Arenbour,  hon  tàWîablo 
moHseignor,  ix  cope^  de  terra  et  lo  pra  d'una  charra  de 
fein,  per  les  quaz  il  deit  monseignor  la  ta  lli],  les  corve« 
et  la  tachi  de  la  dita  terra  et  xi  d.  par.  de  renta  et  i  ge- 
lina  per  lo  fue.  It.  tint  del  priour  de  Laysia  (2),  dimey 
cop«  de  terra  a  i  d.  torneis  de  re?ita.  It.  tint  del  seignor 
de  Mo/ibelet  ii  cope^  de  terra  a  vii  d.  et  obola  yKvisis  de 
re?ita.  Et  a  mes  sire  ma?i  morta. 

8.  -—  Martins  li  Amplos  est  tenementiers  mon  seignor 
et  tient  de  sey  es  Neyvros  un  meyteres  de  terra  et  lo 
[pra]  de  vi  charres  et  dimey  de  fen,  en  la  praj^eri  d'A- 
nires;  perles  quaz  il  deit  monseignor  la  tachi  de  ii mey- 
teres un  copes  de  la  dita  terra  et  les  corves  et  m  sols  et 
IX  d.  parms  de  renta  et  i  geh'na  per  son  fue. 


(1)  Auj.  Sancé,  Saône  et*Loire,  ar.  et  c.  M&cod. 

(2)  Laize,  Saône-et-Loire,  ar.  et  c.  Màcon. 


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PHIUPON.  —  DIALECTE  BRESSAN  5â 

9.  —  Guillermez  li  flouz  Johan  Landri  est  homztallia- 
blos  monseignor  et  tient  de  sej^  p^r  Lorencin  sa  mullier 
et  per  sos  effanz,  los  quaz  il  hot  cay  en  arieres  de  Este- 
venan  sa  mullier,  fllli  cay  en  arriéres  Vincent  d'Osa,  v 
meyteres  de  terra  et  de  bos  et  lo  p^'a  de  vi  charres  de 
fein  en  la  praj^eri  d'Anires  ;  item,  dimey  benna  en  la  ri- 
veri  de  So[unan]  ;  per  les  quaz  choses  il  deit  mon  sei- 
gnor  la  tallt,  les  corves  et  latachi  en  ni  copes  de  la  terra 
desus  dita  et  ii  sols  et  vi  d.  renta.  It.  tint  de  Tigleysi  de 
Seint  Pirro  de  Mascon  et  de  la  mullier  cay  en  arieres 

Estevenin  del  L m  bichones  de  terra  a  xii  d.  par. 

de  renta.  Et  ha  mes  sire  man  morta. 

10.  —  Guillermez  li  Borgeis  est  homz  tdAliablos  mon 
seignor  et  tient  de  sey  perlo  nom  de  sa  mullier  del  mas 

taillablo  a  s bêlez  sa  mayson  et  v  meytere^  de  terra 

en  Anires,  en  divers  lues,  et  lo  pra  de  ii  charres  et  dime 
de  fein.  Item  la  quarla  p/z>'tied'ttna  benna  et  la  syseyma 
partie  d'autra  benna  en  la  riveri  de  Sounan.  Item  la 
syseyma  partie  en  i  s[eij\en  les ayies. Item  la  tierci  par- 
tie d'unapecheri  en  Sounan,  deis  la  pecheri  qtei  est  ape- 
lee  (foyri  jusq?<es  al  bez  d'Osan.  It.  tint  de  monseignor 
es  ayies  josta  lo  bos  Lorent  et  Martin  del  port  i  petite 
pieci  de  bos.  Per  les  quaz  choses,  il  deit  monseignor  la 
tallî,  les  corve6*  et  la  tachi  en  m  meytere^  et  i  copa  de  la 
dita  terra  et  iiii  sols  et  iiii  d.  pami^  et  id.  torne/5  de 
renta  ;  et  chascuns  fues  i  gelfna.  It.  tint  de  monseignor 
Ilugon  de  Felinz,  chevalier,  xi  cope^  de  terra  et  lo  pra 
de  iiii  charres  de  fein  a  v  s.  et  vin  d.  par.  de  renta.  Et 
prent  Poncez  d' Amoret,  en  les  dites  terres  et  pras,  vi  d. 
par.  de  renta.  It.  tint  de  la  dama  de  la  Sala  lo  pra  d'una 
charra  de  fein  a  vi  d.par.  de  renia.  It.  tint  de  monseignor 
I  gélifia.  Et  a  mes  sire  man  morta. 

11.— Estivenz  Rubaz  est  homz  tallia6/o^  monseignor, 
et  tient  de  sey',  tant  per  sey  que  per  sa  mullier,  x  copes 
de  terra  et  lo  pra]  de  ii  charres  de  fein.  Per  les  quaz 
choses  il  deit  monseignor  la  tall?,  les  corves  et  la  tachi 
en.  V.  copes  de  la  dita  terra  et  x  d.  par.  de  renia  et  i  d. 
vien.  et  i  gelfna  per  lo  fue.  II.  tint  de  mon  seignor  Hu- 
gon  de  Felinz  chet?aKer,  per  sa  femma,  lo  pra  de  dime 
çharra  de  fein  a  j  d.  et  obola  et  i  pogeysa  de  renta  ;  et 


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54  REVUE  DB8  PATOIS 

ha  mes  sire  man  morta  ;  et  deit  monseignor  i  gelina 
per  lo  fue. 

12.  Johannez  Rubaz  est  homz  monseignor  tàlliablos, 
et  tiat  de  sey  en  Anires  i  meytera  de  t^rra  et  lo  pra 
d'una  charra  et  dim^  de  fein,  p^r  les  quaz  il  deit  mon- 
seignor la  talh',  les  corves  et  la  tachi  de  iiii  copes  de  la 
dita  terra,  et  i  d.  par.  de  renta,  et  i  gelina  per  lo  fue  ; 
et  a  mes  sire  man  morta. 

13.  —  Martins  li  Praz  est  homz  tallmôZo^  monseignor, 
et  tint  de  sey  per  lo  now  de  sos  efifanz  i  meytera  de 
terra  [et  lo  pra]  d'una  charra  de  fein  ;  per  les  quaz  choses 
il  deit  monseignor  la  talU,  les  corvée,  la  tacht  en  iiiico- 
pes  de  la  di[ta  terraj  et  vi  d.  par.  et  i  d.  vien.  It.  del  dit 
monseignor  i  copa  de  terra  es  Ney  vros  et  la  tierci  par- 
tie en  nu  ande[nsj  (1)  de  pra  et  la  syseyma  partie  en  la 
pecheri  de  l'ivoylgli  ;  per  les  quaz  choses,  il  deit  mon 
seignor  la  taschi  en  dues....  de  la  dita  copa  de  terra  et  i 
d.  vien.  et  o6o/a  parm^  de  renta  ;  et  chascuns  fues  i  ge- 
lina ;  et  a  mes  sire  man  morta. 

14.  —  Martins  Alis  d'Anires  est  homz  taAliablos  mon 
seignor,  et  tient  de  sey,  tant  per  sey  quant  per  safemma, 
III  meyte/'e5  de  terra  et  lo  pra  de  m  charres  de  fein  ; 
item  en  Tivoigli  lo  plastro  de  n  seis  a  peschier  :  per  les 
quaz  choses  il  deit  mon  seignor  la  talli,  les  corvée  et  la 
taschi  en  ii  meytere^  et  i  copa  de  la  dita  terra  et  ii  sols 
et  IX  d.  de  renta  ;  et  deit  chascuns  fues  i  gelina  monsei- 
gnor. Item  tint  de  monseignor  Hugon  de  Felinz,  chet?a- 
lier,  II  cope5  de  terra  a  vi  d.  par.  de  renta.  Item  tint  del 
seignor  de  Monbelet  una  partie  de  terra  a  m  d.  par.  de 
renta.  Item  tint  del  priour  de  Sancia  lo  plaustro  el 
quai  est  assisa  sa  maysons  a  iiii  d.  par.  de  renta.  Item 
tint  de  Tigleysi  de  Seiiit  Vincent  de  Mascon,  houtra 
Souna,  V  cope^  de  terra  a  ii  d.  et  latachi  de  renta  ;  et  ha 
mes  sire  man  morta. 

15.— Lorenz  del  port  est  homz  taWiablos  mon  seignor 
et  tient  de  sey  vi  mey tere^  de  terra  et  ii  mey tere^  de  bos 
et  lo  pra  de...  charres  do  fein  et  la  lierci  partie  en  i 
benna,  en  la  riveri  de  Sounan.Item  la  meytie  en  i  seisâ 

(1)  V.  Ducange  Gl.V»s.  andellus,  and€na2,  et  andeUus,endelluSfen' 
dens  ;  sous  ces  derniers  mots  sont  cités  des  actes  rêdigés  daos  les 
Dombes. 


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PHILIPON.  -  DIALECTE  BRESSAN  55 

peschier  en  les  ayes  et  sages  et  chanos  joste(5tc)  la  dita 
seis.  Item  la  meytie  d'une  (sic)  seis  a  peschier  dedenz  lo 
pra  Berfnert].  Item  latierci  partie  d'una  seis  a  peschier 
en  Tivoigli.  P^r  les  quaz  choses  il  deit  mon  seignor  la 
tall£,  les  corves  et  la  tascht  en  m  meyt^re^  de  la  dita 
terra,  et  deit  dim^  copa  de  froment  et  vu  s.  et  x  d.  par. 
de  renta,  et  chascuns  fues  i  geltna.  It.  tint  del  seignor 
de  Monbelet  m  co^es  de  terrei  et  m  andeinz  de  pra  a  ix 
d.  et  obola  de  renta.  It.  tint  de  cel  mesmo  seignor  de 
Monbelet  i  copa  de  t^rra  a  vi  d.  et  obola  par.  de  renta.  It. 
tint  de  la  daaia  de  la  Sala  lo  pra  d'una  charra  de  fein  a 
xn  d.  par.  et  i  gelina  de  renta.  It.  tint  del  priour  de  San- 
cie  lo  pra  de  dimey  charra  de  fein  a  un  d.  et  obola  par. 
de  renta.  Et  ha  mes  sire  man  morla. 


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GLOSSAIRE 


Ana,  mesure  de  seiçle.  en  fran- 
çais local,  une  ànee,  la  charge 
d'un  àne,  ii  26. 

Atideanz,  andenz  mesure  de 
pré  V  f«  11, 13  et  18. 

Ayes  V  f*  5  :  «  I  sey  a  peschier 
en  les  ayes.  •  (J) 

Aygneus  plur.  c.  reg.,  agneaux 
II  22. 

Benna,  sorte  de  nasse  dont  on 
se  servait  pour  pêcher  dans 
la  Saône  v.  1.  Cf.  dans  le  Glos- 
saire duMorvan  pardeCham- 
bure  :  <  henaston^  petite 
benne  dont  on  se  sert  pour  la 
vendange  ou  la  pèche.  »  Voy 
cependant  Ducange  Gl.vi*  Ben- 
na  8  et  venna  et  Littré  au 
mot  hanneton. 

Bichel  II  88,  41,  m  7,  iv  15.  by- 
chiel  I  6,  mesure  de  grains  et 
notamment  de  froment  et  de 
seigle,  en  usage  dans  la  Bour- 
gogne, la  Bresse,  la  Dombes 
et  le  Lyonnais.  A  Dijon,  le 
bichet  était  la  moitié  de  l'é- 
mine  et  le  double  du  quartal  : 
dans  le  Lyonnais,  il  contenait 
60  livres  de  froment,  dans  la 
Dombes,  un  peu  moins.  Cf. 
Ducange  01.  bichetus» 

Bicheta,  mesure  de  froment  et 
de  seigle  plus  petite  que  la 
précédente  (?),  iv  15  et  3. 

Btchona  iv  8,  v  5,  mesure  de 
terre  ;  c'est  l'étendue  de  ter- 
rain capable  de  recevoir  un 
bichet  de  grains  de  semence. 

Bicherays,  plur.  i  6,  bichay- 
rays  i  4.  mesure  de  terre,  en- 
core en  usage  dans  le  Lyon- 
nais et  de  la  même  valeur  que 
la  précédente. 

Boc  II  1.  buec  IV  7,  bois. 

Broci,  petit  bois  taillis,  v.  franc. 
hroce  :  •  per  1  broci  assisa  en 
la  vavra  de  Borchanin  ;  »  iv  8. 

Brofa  IV  pas.,  c'est  vraisem- 
blablement l'équivalent  du 
franc,  local  brotteaux.  Ce  nom 
do  brotteaux  s'applique  encor 


aux  pâturages  qui  longent  la 
rivière  d'Ain. 

Ckanos  plur.  c.  reg.  chênes  v 
15. 

Chapuia,  chArpeniier,  l. 

Charra,  charretée,  mesure  de 
foin  IV  21  et  v  pas.  C'est  la 
carrada  du  polyptique  d'Ir- 
minon  que  M.  Guérard  estime 
avoir  été  de  la  contenan<« 
d'environ  quatre  qnintaux 
métriques. 

Charreri,  rue  de  village,  iv  7. 

Chasal,  chassai  emplacement 
sur  lequel  on  a  élevé  une  mai- 
son :  «  Il  tint  de  Tlgleysi  de 
S.  Estient  de  Mascon  lo  cha- 
sal  de  sa  mayson  ensamble,  lo 
curtil.»  vfo9  et  v  pas, 

Chenavos,  pi.  c.  reg.  chanvres 
II  22. 

Closura,  cîousura  v  f»«  13  et 
14,  terre  ou  pré  dos  :  «  I  clo- 
sura  en  la  quai  pot  aveir  yi 
charres  de  feln.  • 

Condamtna,  terre  afTranchie 
des  charges  ii  21. 

Copa.  mesure  de  froment  i  10, 
Il  82.  La  copa  était  d'ordinaire 
le  tiers  du  bichet  :  à  Bourg,  la 
copa  contenait  24  livres  de 
grains.  Cf.  Ducange  G1. 
cupa  8. 

Copa,  franc,  local  coupée  iv. 
19  étendue  de  terre,  que  rori 
peut  ensemencer  avec  une 
coupe  de  grains. 

Copela,  IV  3.  mesure  de  terre 
qui  pouvait  recevoir  un  copet- 
lus  de  semences.  Cf.  Ducange, 
Gl.  copellus. 

Copon,  mesure  de  froment,  m 
9  :  il  fallait  24  copons  jpour 
faire  un  bichet.  Duc.  Gl.  >-<> 
cupa  3. 

Cortil  1 15,  curtil  v  fo  9,  Jardin. 

Cumhlo,  mesure  d'avoine  : 
a  summa  d'aveina  :  iv  cumbios 
chaucbies,  »  n  26.  Chauchies 
dérive  du  bas  lat.  calcatos  et 
signifie  foulés,  tassés.  On  sait 


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PHILIPON.  —  DIALECTB  BRESSAN 


57 


que  d'ordinaire  le  blé  se  me- 
sorait  ad  rasum  et  l'avoine 
ad  combîum  ;  de  là  le  nom 
de  comblo  donné  à  la  mesure 
d'avoine, qui  n'était  autre  nue 
le  biche!  :  iv  comblas  d'à- 
veina,  cela  signifie  iv  bichez 
comblas  d*aveina, 

Emina,  mesure  de  terre  iv  22 
du  b.  lat  herninata.  C'est 
l'espace  de  terrain  que  Ton 
ensemençait  avec  une  émine 
de  erniins  ;  Vemina  parait 
avoir  été  le  double  du  bichet. 
Gf.DuciLNOE  Gl.  Hemina  et 
Herninata. 

(Jallina  i,  ii,  gelina  v,  poule. 

Gors  masc  plur.  c.  reg.  pê- 
cheries. Cf.  Duc.  GI.  goraus 
et  Littré  au  mot  gora. 

Itoygli,  ivoylgli,  tvoylli,  yvol- 
U  V  14,18  et p<u^im.  étang  em- 
poissonné ?  Dans  la  Bombes, 
on  oppose  Vévolage  hVassec: 
révolage  est  la  période  pen- 
dant lanuelle  les  étangs  sont 
pleins  d'eau  et  donnent  du 
poisson. 

Levagio,  levajo  1 1,  ii  16,  rede- 
vance en  nature,  consistant 
en  une  partie  de  la  récolte. 

Maignix  iv  33,  habitation  ru- 
rale. 

Mange  de  bas,  lisière  de  bois. 
V.  Cf.  DucANGE,  Ql.  manica 
6. 

Mans  1 16,  mas  ii  88,  iv  8,  do- 
maine rural. 

Melli,  maille,  iv  28,  petite  mon- 
naie. 

Melpler,  néflier,  ii  14. 

Meytera,  mesure  de  terre,  plus 
grande  que  la  coupée,  v  pas, 

forta,  morte-eau.  iv  20. 

Muel  plur.  c.  rég.  meules  de 
foin,  IV  19. 

MuUiers,    uiollier  épouse  iv 

^eyvras.  v  p-is  (?);  cest  vrai- 
semblablementréquivalentdu 
V.  franc,  noeray,  noue,  prés 
bas,  marécages,  b.  lat.  noa, 
novium.  CL  Littré  au  mot 
noue. 


Obola  II  32,  V  6,  petite  monnaie 
de  la  valeur  d'un  demi  denier. 
Cf.  DucANGE,  Gl.  quadrans 
1. 

Orendreit,  maintenant  v  8. 

Ouchal  (terra)  terre  laboura- 
b/e,  IV  26. 

Parier  c.  suj.  plur.  coproprié- 
taires V  passim, 

Pasquers.  pâturages,  iv  13. 

Pigtns,  pigeons,  ii  26. 

Plastro,  plaustro  iv  14.  v  14. 
4,  emplacement  de  terrain  sur 
lequel  se  trouvent  les  bâti- 
ments d'habitation. 

Praiirrol,  prairie  ii  21.  Duc. 
Gl.  prataria,  praterilia. 

Pusa,  poge  1 1, petite  monnaie: 
La  poge  ou  potse  était  la  moi- 
tié de  l'obole  et  le  quart  du 
denier. 

Quartaly  cariai  iv  39,  ii  19, 
mesure  de  grains.  Cf.  Duc. 
Gl.  quartatlus  et  car  taillis 
2. 

Quartellaw  6,  mesure  de  terre 
nue  l'on  peut  ensemencer  à 
1  aide  d'un  quartal  de  grains. 

Ragies  ii  17,  4,  Souches  (?;. 
Duc.  GI.  racha  3. 

Rio  ruisseau,  lat.  rivum  1 11. 

Riveri  v  pas,  plaine  sur  le 
bord  d'un  cours  d'eau. 

Sages,  saules  v  15. 

Sets  y  pas.,  petit  étang  empois- 
sonne :  c  la  meytie  d'une  seis 
a  peschier  dedenz  lo  pra  Ber- 
nert,  >  v  15. 

Sellion,  mesure  de  terre,  v. 

Tepaf  terre  inculte  v  f*  15. 

Taschi,  lachi,  terra  lachabla 
V  passim,  1 1,  5, 16.  La  tache 
était  une  redevance  féodale 
analogue  au  champart. 

Vaura  ou  vavra  i  6,  ii  15,  iv 
8.  32.  terre  inculte,  couverte 
de  ronces. 

VercJieri,  enclos  attenant  à  la 
maison  d'habitation,  ii  %  iv 
7,  V  pas* 

Veux,  veaux  ii22. 

Vi  chemin  ii  17,  iv. 

Vto?^^s>entler  iv  2. 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES 

Les  notices  bibliographiques  qui  suivent,eQ  dehors  des  généralitéê, 
sont  placées  dans  Tordre  alphabétique  des  noms  de  dépariemeats  et 
de  pays.  Nous  y  avons  réuni,  sur  les  publications  relatives  aux  pa- 
tois, toutes  les  indications  que  nous  avions  sous  la  main,  sans  essayer 
de  les  disposer  méthodiquement,  et  sans  viser  à  réparer  dès  mainte- 
nant les  omissions,  qui  peuvent  être  nombreuses.  Ces  notices  biblio- 
graphiques n'ont  donc  pas  la  prétention  d'être  complètes,  elles  n^ont 
queTambition  de  le  devenir.  Nous  les  compléterons,  tout  en  les  tenant 
au  courant,  dans  les  numéros  suivants,  de  manière  &  faciliter  la  tftche 
de  celui  qui  entreprendra  plus  tard  une  bibliographie  générale  des 
patois. 

Nous  avons  été  obligé,  d'après  les  titres,  de  classer  les  publications 
tantôt  par  départements  et  tantôt  par  anciens  pays.  Il  en  résulte  que, 
si  Ton  veut  savoir  par  exemple  ce  qui  a  paru  sur  le  patois  de  la 
Haute-Garonne,  il  faudra  chercher  à  la  fois  à  Garonne  {UmUe)  et  à 
Languedoc.  Si  l'on  veut  connaître  les  publications  sur  les  patois  du 
Languedoc,  il  faudra  chercher  non-seulement  l'article  Lan^tt^cto?,  mais 
encore  les  articles  de  tous  les  départements  compris  dans  le  Langue- 
doc, et  ainsi  de  suite. 

Faute  de  place,  nous  ne  donnons  ci-après  que  les  notices  relatives 
au  midi  de  la  France  et  à  la  région  lyonnaise.  Les  notices  sur  le 
nord  du  domaine  gallo-iomain,  sur  la  Catalogne  et  sur  la  Suisse, 
se  trouveront  dans  le  prochain  numéro. 


GÉNÉRALITÉS 

Bibliographies  et  études  générales,  localisations  dilaectales  de  textes 
anciens  d'origine  douteuse. 

Dans  les  Mélanges  sur  les  langues,  dialectes  et  patois  (Paris,  De- 
launay,  1831),  pages  432  et  suiv.,  se  trouve  une  collection  de  ver- 
sions de  la  Parabole  de  l'enfant  prodigue,en  divers  idiomes  ou  patois 
de  France  (et  régions  limitrophes).  Cette  collection  a  été  réimprimée, 
avec  quelques  additions,  par  M.  Favre  sous  le  titre  de  Parabole  de 
VEnfant  prodigue  en  88  patois  divers  de  la  France  (Niort,  Favre  ; 
Paris,  Champion). 

Schnakenburg.  —  Idiomes  populaires  de  la  France,  choix  de  mor- 
ceaiLv  dans  les  principales  nuances  de  tous  les  dialectes  ou  patois  de 
la  France  (Berlin,  4840). 


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NOTIGHS  BIBU06RA.PHIQUES  59 

SalfU  à  VOecUanie,  imité  de  Florian,  traduit  en  cent  sept  idiomes, 
la  plupart  d'origine  romane  {Monlpeïïier,  Hamelin  frères,  4886), 

RoUaod.  -^  Faune  populaire  de  la  France  (Paris,  Maisonneuve, 
6  volumes).  Cf.  Remania,  XT,  633. 

Hormann.  —  Sur  la  question  des  dialectes  (dans  Homanische  Fors- 
chungen  I,  428). 

Pierquin  de  Gembloux.  —  Histoire..,,  bibliographique  des  patois 
(Techenerl84i;. 

HebouL  —  Bibliographie  des  ouvrages  imprimés  en  patois  du  midi 
de  la  France  et  des  travaux  sur  la  langue  rotnano  provençale  (dans 
Bulletin  du  Bibliophile  1877).  D'après  un  petit  article  consacré  à  ce 
travail  par  M.  Bauquier  {liofnania,  VU,  347),  Fauteur  suit  pas  à  pas, 
pour  la  période  moderne,  Pierquin  de  Gembloux  et  Mary  Lafon.  Mais 
il  y  a  de  bonnes  indications  relatives  aux  Bouches-du-Rhône  et  au  Var. 

Dans  le  Jarbueh  fur  romanische  Literatur  (XII,  269).  article  de 
Bartling  sur  les  dialectes  du  midi  de  la  France.  L  auteur,  dit  M.  Gas- 
ton Paris  {Romania^  I,  263)  a  surtout  un  point  de  vue  pratique,  et  ne 
se  montre  pas  fort  au  courant  des  travaux  faits  dans  ce  domaine. 

Notices  et  extraits  de  quelques  ouvrages  écrits  en  patois  du  midi  de 
la  France  (par  Gustave  Brunet),  Paris,  Leleux,  1840. 

Dans  la  Bévue  des  langues  romanes  (VI,  206  ;  VU,  179,  etc.),  His- 
toire  littéraire  des  patois  du  midi  de  la  France  au  XVIlh  siè-cle, 
par  Noulet.  Appendice  bibliographique  de  cette  étude  dans  Revue  des 
\ençues  romanes^  2*  série,  III,  57. 

Dans  le  bulletin  de  la  ^^ciété  archéologique,  scientifique  et  litté- 
raire de  Béliers  (2«  série,  VI),  se  trouve  un  catalogue  des  noms  de 
plantes  dans  les  divers  dii^lectes  du  midi,  principalement  en  langue- 
<iociea,  par  Azaïs. 

Dictionnaire  provençal  {Le  trésor  du  Félibrige),  de  Mistral  (Paris, 
Chaffl{ttOD,  1878-86),  contenant  des  formes  empruntées  à  un  bon 
nombre  de  patois  du  midi. 

Azaïs.  —  Dictionnaire  des  idiomes  romans  du  midi  de  la  France 
(Paris,  Maisonneuve  1877-81)  Cf.  Remania,  V,  508. 

Boucoiran.  —  Dictionnaire  des  idiomes  méridionaux  qui  sotU  par- 
iés depuis  Nice  jusqu'à  Rayonne  et  depuis  les  Pyrénées  jusqu'au  centre 
UlaFrance  (Pari.«,  Maisonneuve,  1875-84)  Cf.  Romania  IV,  r;8. 

Tourtoulon  et  Bringuier.  —  Étude  sur  la  limite  de  la  langue  d'oc 
et  de  la  langue  d'M  (dans  Archives  des  missions  scientifiques  et  litté- 
raires, 3e  série,  IIÏ,  544, et  Maisonneuve,  1876).  Cf.  Romania,  VI,  630. 

Dans  VArchivio  gloiiologico  italiano  (III,  61^,  se  trouve  un  impor- 
UdI  article  de  M.  Ascoli,  établissant  un  groupe  de  patois  Iranco-pro- 
vençaux,  intermédiaire  entre  le  provençal  et  le  français. 

jauquier.  —  Changement  de  ts  final  en  es  et  en  tgh  dans  les  patois 
di  midi  {Romania  VIII,  114). 

Ihabaneau.—  T  final  non  étymologique  en  langue  d'oc  (dans  Roma- 
ne ,  VIII,  110).  Cf.  les  comptes-rendus  de  la  Romania  dans  la  Zeits- 
cl  ifï  fur  romanische  philologie  (II,  492,  et  III,  304). 

)u  même  :   Notes  sur  quelques  pronoms  provençaux  dans  dif- 


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60  EEVUE  DBS  PATOIS 

férents  patois  du  midi  (Romania,  W.  3:«:  V,  232  et  372;  VU, 
329). 

Bauquier.  —  De  quelques  promtm  provençaux  fdans  Rei*ue  ttes 
langues  romaties,  2*  série,  VI,  23). 

Clédat.  —  Le  pronom  personnel  neutre  dans  le  Forex-,  le  LyùmiaU 
et  la  Bresse  (dans  Romania,  XI  t,  .346). 

Nicoles.  —  Ckule  de  l  médiate  dans  quelques  pays  de  langue  d'oc 
(dans  Romania,  VllI,  392). 

P.  Meyer.  —  Les  troisièmes  personnes  du  pluriel  dans  les  patois  du 
midi  (dans  Romania^  IX,  192;.  Cf.  Romaniaj  XIIÏ,  293. 

Roqiîe-Ferrier.  —  Vestiges  d^ un  article  archaïque  roman  conservés 
dans  les  dialectes  du  midi  de  la  France  (dans  Revue  des  langues  ro- 
manes, 3*  série,  II,  il4  et  même  série,  III,  145).  Cf.  Romania^  IX, 
156. 

P.  Meyer.  —  Du  passage  d'Sji  à  r  et  d'R  à  s,z  dans  tes  dialectes  du 
midi  de  la  France  (dans  Romania,  IV,  184,  464;  V,  488).  Cf.  Revue 
des  langues  romanes  (2^  série,  IX,  148K 

Thomas. —  Du  passage  d's,z  an,  etc.  dans  le  Nord  de  la  langue  d'oc 
(dans  Romaniay  Vï,  261).  Cf.  un  article  du  même  dans  le  Giornale  di 
filologia  romanx^i,  l,  205,  et  Romania,  IX,  622. 

Le  même.  —  en  et  na  en  provençal  (dans  Rowania^  XII,  585). 

Sur  les  traces  de  Vi  du  nominatif  pluriel  latin  dans  les  patois  du 
midi,  voyez  Romania,  XIV,  291. 

Long  article  de  P.  Meyer  (Romania,  XÏV,  'j85)  sur  des  manuscrits 
provençaux  de  la  collection  Libri  à  Florence. 

Zemlim.  —  Der  nachlaut  i  in  den  Dialecten  Nord-und  Ost-Fran- 
kreichs.  Cf.  Zeilschrift  fur  romanisclie  philologie,  V,  446. 

Sur  la  localisation  dialectale  des  plus  anciens  textes  français  {Ser- 
ments de  Strasbourg,  Prose  de  Sainte-Eulalie,  Fragment  de  Valen- 
ciennes,  Paraphrase  du  Cantique  des  Cantiques),  voyez  Koschwîlz, 
Commentar  xu  den  (ïliesten  Franxôsischen  sprachdenkmatern,  qui 
renvoie  aux  travaux  antérieurs. 

Pour  la  Chanson  de  Roland,  voyez  les  différentes  éditions  de  ce 
poème,  et  Rominia,  XI,  400. 

Sur  le  dialecte  auquel  doit  être  attribuée  la  langue  des  troubadours, 
vovez  Revue  des  langues  rwnanes,  3«  série,  1, 157  et  sui v., et /i(>ma;i ta, 
Vlil,  160. 


NOTICES  CLASSEES  PAR  DÉPARTEMENTS 
ET  ANCIENS  PAYS 

Ain. 

Dans  la  Statistique  de  VMn,  publiée  en  1808  par  les  ordres  du  pré- 
fet Bossi  (Paris,  Testu),  se  trouve  une  étude  sur  les  patois,  p.  318. 

Le  Duc.  —  Notls  Bressans  et  Bugistes  corrigés  sur  les  preifîi^res 
éditions  (Bourg,  Martin-Bottier). 


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f 


NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  Gl 

Le  même  :  C/iansoM  et  lettres  paloiseSy  Uugeysiennes  et  Domhistes^ 
atec  une  étude  sur  le  patois  du  pays  de  Gex  (Bourg,  Marlin -Bottier, 
1881). 

Le  même  :  L'enrôlement  de  Tivan^  comédie  bressane  du  XVII^  siè- 
cle (Bourg,  Gromier,  1870>. 

Pbiiipon. —  I^  patois  de  Jujurieux  en  Bas-Bugey  (dans  Annales 
de  la  Société  d'émulation  de  VAin,  XVII  et  XVIII). 

Fables  en  patois  hugeyaien,  par  le  père  Froment  (Musy).  Ont  paru 
d'abord  dans  V Abeille  de  Nantua,  Publiées  à  part,  Nnotua,  imprima- 
rie  Arène,  18dO.  Cf.  Le  Duc,  Les  Fabulistes  de  /'y^m  (Bourg,  impri- 
merie Villerranche«  1883),  p.  47. 

Oao6  la  Géographie  de  VAin  {{"  volume),  publiée   par  la  Société 
de  géographie  de  TAin  (Bourg,  imprimerie  Centrale,   1885),  se  trou- 
vent deux  études  sur  les  chants  populaires  et  les  patois  de  la  Bresse 
el  du  Bugey,  par  M.  Jarrin. 
*    Clédat.   —   Le  pronom  neutre  dans  la  Bresse  (dans   ïiomania, 

XIII,  346). 

Le  même  :  Le  patois  de  CoUgny  et  de  Saint- Amour  (dans  Romania, 

XIV,  549). 

UAlmanach  de  VAin  (Bourg,  Victor  Authier),  qui  en  est  à  sa  vingt- 
Iroisième  année,  publie  des  textes  patois. 

Alpes  (Basses), 

Damase  Arbaud.  —  Chants  populaires  de  la  Provence  (Aix,  Ma- 
kaire,  1862-64)- 

Alpes  (ffautes). 

Voyez  Vauiiois  {pays). 

Chabrand  et  Rochas  d'Aiglun.  —  Patois  des  Alpes  Cottiennesct  en 
particulier  du  Quey ras  {Grenoble,  1877),  contenant  une  grammaire» 
ao  glossaire,  des  exemples  de  patois  divers  de  la  région  et  un  recueil 
(le  noms  de  lieux  du  Queyras  et  contrées  contiguës. 

Abbé  Guillaume.  —  Spécimen  du  langage  de  8at?mcx  (torcalquier, 
1880.  —  Publication  de  VAthénh  de  Forealquier),  Cf.  Bomania, 

IX,  mz. 

Du  même  :  Spécimen  du  langage  parlé  dans  le  département  des 
Hautes- Alpes  vers  la  fin  du  Xlle  siècle  (dans  Revue  des  langues  ro- 
manes, 3*  série,  V,  54).  Cf.  Romania,  X,  441. 

Du  même  :  Le  mystère  de  Saint- Eustactie  (dans  Reime  des  langues 
romanes^  3*  série,  VU,  105,  et  numéros  suivants).  Cf.  Bomania,  XI, 
168.  —  Tiré  à  part  (Paris,  Maisonneuve,  1883). 

Du  même:  Le  mystère  de  Sant-Anthoni de  Viennes  (Paris,  Maison- 
oeuve,  1884).  Cf.  Romania,  XIII,  294. 

Abbé  Kazy.  —  Le  mystère  de  Saint- André  (Aix,  imprimerie  proven- 
çale, 1883).  Cf.  Romania,  XIII,  134.  On  trouve  dans  ce  volume  une 
nomenclature  des  documents  en  langue  vulgaire  connus  dans  les  Hau- 
tes-Alpes. 

A  Ipes-Mantimes, 

TosellL  —  Rapport  d*une  eonversatiofh  sur  le  dialecte  niçois  (Nice, 
CauTÎD,  1864). 


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62  REVUE  I>ES  PATOÎS 

Andrews.  —  Essai  de  grammaire  du  dialecte  MenUmais,  (Nice,  im- 
primerie Niçoise,  1875).  Cf.  Romania,  IV,  492. 

Du  même  :  Vocabulaire  français-mentonais  (Nice,  imprimerie  Ni- 
çoise, 1877).  Cf.  Htmania,  VI,  620,  et  Revue  critique,  4878,  n«  39. 

Du  même:  Chanson  recueillie  à  Menton  (dans  Homania,  IX,  500), 
et  Conte  mentonais  (dans  Romania,  X,  244). 

Du  même  :  Phonétique  mentonaise  (dans  Romaniuy  XII,  354). 

Sardou.  —  Vidiome  niçois  (Paris,  Champion,  1878.  —  Extrait  des 
Mémoires  de  la  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  Alpes-Mariti- 
mes). Cf.  Romania,  VIII,  456. 

Chabaneau.  —  Inscription  provençale  en  vers  du  XY!*  siècle  con- 
servée dans  V église  poroissiate  du  Bar  (dans  Revue  des  langues  ro  - 
mânes,  2»  série,  VI,  161). 

Deux  textes  provençaux  de  Vence,  communiqués  par  M.  Blanc 
(Rcvtie  des  Sociétés  savantes^  6*  série,  II ï,  429). 

Chanson  populaire  de  Vence,  publiée  par  M.olland  dans  Romania, 
XV,  122. 

Ardéche. 

Clugnet.  —  Glossaire  et  grammaire  du  patois  de  Gilhoc  (Paris, 
Leroux,  1883). 

Vaschalde  de  Vais.—  Anthologie patoise  du  Vivarais  (Montpellier, 
1875).  Cf.  Revue  des  langues  romanes,  2®  série,  III,  dans  la  biblio- 
graphie du  no  1 . 

Du  même  :  Dictons  et  sobriquets  populaires  du  Vivarais  (Marseille, 
1874). 

Du  même  :  Nos  pères,  proverbes  et  maximes  du  midi  de  la  France 
(1882). 

Du  même  :  Une  inscription  en  langue  d'oc  du  XV^  s.  à  Largentière 
(dans  Rev.  des  langues  romanes,  2«  série,  t.  IV,  57). 

Le  journal  Le  patriote  de  VArdèche  publie  depuis  deux  ans  un  al- 
manacfa  en  patois  du  pays,  de  Privas  à  Largentière, 

M.  Massip,  archiviste  de  Privas,nous  écrit  qu'il  n'y  a  dans  ses  ar- 
chives qu'un  seul  texte  en  patois.  Il  a  bien  voulu  le  mettre  à  notre  dis- 
position, et  nous  comptons  le  publier  prochainement. 

Ariège, 

Sur  le  dialecte  de'  l'Ariège,  vovez  Revue  des  langues  romanes,  II, 
310. 

Pasquier.  —  Leudaire  de  Saverdun  (dans  Revue  des  langues  roma- 
nes, 3»  série,  II,  105.  Cf.  même  Revue,  3o  série,  III,  117. 

Du  même:  Document  de  i^S3  {dBins  Revue  des  langues  romanes^ 
3*  série,  VU,  55). 

Louis  Garaud,—  Le  latm  populaire,.,  au  point  de  vue  de  la  phonéti- 
que dans  le  dialecte  languedocien  de  Pamiers  (Paris,  Belin,  1885). 

Extrait  du  cartulaire  de  Saint-Pierre  de  Lézat  dans  Meyer,  Recueil 
d^ anciens  textes,  p.  169. 


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NOTICES  ÊIBLIOÔRAPHlQÛES  63 

Armagnac. 

Bladé.  —  Proverbes  et  devinettes  populaires  reciteillis  dans  l* Arma- 
gnac et  VAgettais  (Paris,  Champion).  Un  supplément  à  ce  travail  a 
p^m  ddinslsL  Revue  de  Gascogne,  XX,  512,  sous  ie  litre  de:  Poésies 
françaises poputaires  recueillies  dans  le  Bas-Amiagnac. 

Aude, 

Blrat.  —  Poésies  narbonnaises  (Narbonne,  Gaillard,  1862). 

Achille  Mir.  —  La  Canson  de  la  Lauseto  (Montpellier,  1876),  pré- 
cédée d'ane  grammaire. 

Le  même  :  Glossaire  des  comparaisons  populaires  du  Narbonnais  et 
du  Carcafse%  (dans  Revue  des  langues  romanes,  3^  série,  IV,  277,  et 
numéros  suivants).  Tiré  à  part. 

Noulet.  —  Le  semen-contra  de  MounreaLy  poésie  du  siècle  der- 
nier en  patois  de  Carcassonne  (dans  Reviie  des  langues  romanes.  Vil, 
216). 

Documents  en  langue  vulgaire  de  Carcassonne  (1370)  et  de  Nar- 
bonne (1380,  1397,  1421),  publiés  par  M.  Alart  dans  Revue  des  lan- 
gues romanes,  2«  série,  iV,  p.  6, 8,  9  et  11. 

Auvergne. 

Bouillet Album  auvergnat  (Moulins,  Desrosiers,  1853). 

F.  Mège.  —  Souvenirs  de  la  tangue  d  Auvergne  (1861,  Aubry). 

DonioL  —Les patois  de  la  Basse- Auvergne (MontpeWler),  C'est  une 
publication  de  la  Société  pour  V étude  des  tangues  romanes.  Cf.  Roma* 
wa,  VIII,  130. 

Malval.  —  Étude  des  patois  de  la  Basse-Auvergne.  Cf.  Revue  des 
langues  romanes,  3«  série,  V,  p.  90  et  suivantes. 

Puilspelu.  —  «  Acala  »  en  auvergnat  (dans  Romania,  XV,  436). 

Aveyron. 

Durand.  ~  Études  de  philologie  et  linguistique  aveyronnaises  (Pa- 
ns, Maisonneuve,  1879.  —  Extr.  des  Mémoires  de  la  Société  des 
lettresj  Sciences  et  Arts  de  V Aveyron).  Cf.  Romania,  IX,  152  et 
159. 

Abbé  Vayssier.  —  Dictionnaire  du  patois  de  V Aveyron. 

Desj&rdÎDS.  ~  Cartulaire  de  Conques  en  Rouergue  ('Paris,  Picard, 
1879).  Cf.  Revue  des  langues  romanes,  3«  série,  III,  277,  en  note. 

Affre.  —  Documents  sur  le  langage  de  Rodez  et  de  Millau  du  Xlh 
ottAT/*  siècle  (dans  Revue  des  langues  romanes,  3«  série,  I,  i).  Cf. 

mtiia,  VIII,  295. 

]onslans.  —  Le  livre  de  Vépervier  ^Millau),  Voy.  Rouergue. 

Béam. 

'.espy.  —  Grammaire  béarnaise.  (2»  édit.,  Maisonneuve,  1880). 
)u  même  :  Dictons  du  pays  de  Béam  (Paris,  Champion,  1875). 


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G4  REVUE  DES  PATOIS 

Couaraze  «le  Laa.  —  Les  Chants  du  Béarn  cl  de  la  Bigarre  (Tarbes, 
i8GI). 

Haloulel  et  l'icol.  —  Proverbes  béarnais  (Paris,  Frank,  1862). 

Groeber.—  Plainte  funéraire  béarnaise  [WV^  siècle,  dans  la  Zeils- 
chrifl  liir  romanisclie  philologie,  III,  '3^), 

Ancienne  traduction  béarnaise  de  la  Disciplifia  cUricalis,  publiée 
par  Milà  y  Fonlanals  dans  Revue  des  latufues  romanes,  2^  série,  II, 
p.  225  et  suivantes. 

Louis.  —  Notes  d'un  vieux  Béarnais  sur  le  patois  de  son  pays 
(dans  Je  Compte-rendu  du  Congrès  scientifique  de  Dax,  i^*  session, 
mai  1882.  —  Dax,  Médan,  1883). 

Mazure  et  Hatoulet.  —  Fors  de  Béarn  et  d^Olorou,  ~  Un  extrait 
dans  Meyer,  Becueil  d'anciens  textes,  p.  180. 

Document  béarnais  (1411)  publié  par  M.  Alart  dans  Revue  des 
langues  romanes,  2^  série,  IV,  10. 

Alart.  —  Acte  de  procuration  de  1409  (dans  Revue  des  langues 
romanes,  VI,  68). 

Lespy  et  Raymond.  —  Récits  d'Histoire  sainte  en  béarnais,  i'f. 
Revue  de^s  langues  romanes^  2«  série,  III,  15  mai,  et  même  série,  IV, 
291. 

Les  mêmes  :  Dictionnaire  béarnais  (Pau,  Ribaut). 

Raymond.  —  Enquête  sur  les  serfs  du  Béarn,  X/K»  siècle  (dans 
Bulletin  de  la  Société  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  de  Pau,  2®  série, 
VU,  121).  Cf.  Romania,  IX,  488. 

Barthety  et  Soulice.  —  Calvinisme  de  Béarn,  poème  béarnais  de 
J.  H.Fondevi)le(Pau,  Ribaut,  1880;.  C'est  un  tirage  à  part  du  Bul- 
letin de  ta  Société  des  Sciences,  Lettres  et  Arts  de  Pau, 

Bigarre, 

Couaraze  de  Laa.  —  Les  C liants  du  Réarn  et  de  ta  Bigarre  (Tarbes , 
1861). 

Bouches'du-Wiône. 

Bonnes  indications  bibliographiques  dans  le  Bulletin  du  Biblio- 
phile, 1877.  Voyez  ci-dessus  Généralités, 

Fr.  Mistral.  —Jean  dou  Porc,  poésie  enfantine  en  patois  de  Mail- 
lane  (Romania,  1, 110). 

G.  Ravnaud.  —  Un  testament  marseillais  en  1316  (dans  Romania^ 
VIII,  103). 

Régis  de  la  Colombière.  —  Les  cris  populaires  de  Marseille  (Mar- 
seille,  Lebon,  1868). 

Lieutaud.  —  Lou  Bouman  d'Arle  (dans  Revue  de  Marseille  et  de 
Provefice,  avril  1873,  p.  169).  Cf.  Romania,  II,  379. 

Extrait  du  Cartulaire  de  Sl-Victor  de  Marseille  dans  Meyer,  Be» 
cueil  d'anciens  textes,  p.  158. 

Règlements  pour  les  courtiers  et  les  portefaix  de  Tarascon,  1454, 
dans  Meyer,  Recueil  d'anciens  textes,  p.  184. 

Thénard.—  Livre  de  raisofi  d'un  bourgeois  de  Marseille  (dans  les  pu- 
blications de  la  Société  pour  Vétude  des  langues  romanes^  Mont- 
pellier), 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  G5 

Commingcs* 

Victor  Cazos.  —  Massouquets  de  Sent  Biach,  (SUGaudens,  1852) . 
M  Ces  poésies,  dit  Tédileùr,  peuvent  ôtre  regardées  comme  ua  spéci- 
men exact  de  Tidiome  parlé  à  St-Béat,  à  St- Bertrand  et  dans  tout  le 
CommingeB. 

Corrèze, 

Vialle.  —  Dictionnaire  du  patois  du  bas-limousin  ci  plus  particu- 
lièrtment  des  environs  de  Tulle,  par  Béronie  (Tulle,  1828). 

Chanson  populaire  du  canton  de  Brives,  publiée  par  Rolland  dans 
Romania,  XV,  112. 

Abbé  Joseph  Roux.  —  Sent  Marsal  a  Tuln,  poème  en  langage  de 
Tulle  (Montpellier,  Haraelin  frères,  1880). 

Du  même  :  Bernât  de  Ventadourn,en  langage  de  Tulle  (Montpellier, 
Hanfielin  frères,  1881). 

Du  même:  Peire  Rogier,  en  même  langage  (Montpellier,  Hamelin 
frères,  1881). 

Creuse, 

Thomas.  —  Rapport  sur  une  mission  philologique  dans  le  départe^ 
ment  de  la  Creuse (dwas  Archives  des  Missions,  3*  série,  V.  423).  Cf. 
Homania,  VllI,  460. 

Dr  Vincent.  —  Etudes  sur  le  patois  de  la  Creuse,  (dans  Revue  des 
langues  romanes,  3»  série,  Vi,  277).  Cf.  Romania,  XI,  162. 

Du  même  :  Etudes  sur  le  patois  de  la  Creuse  (dans  Mémoires  de  la 
Société  des  sciences  naturelles  et  archéologiques  de  la  Creuse,  IV,  426, 
et  V,  226).  Cf.  Romania  XI,  451,  et  XIV,  619. 

Da  même  :  Le  garçou  que  vai  demanda  no  fillo  en  maridage,  conte 
en  patois  de  Ja  partie  méridionale  du  canton  de  Guéret  (dans  Revue  des 
langues  romanes,  3«  série,  XI,  261).  Cf.  Revue  des  langues  romanes, 
3-  série,  XII,  219. 

Da  même:  Le  pitii  tro  de  jau,  en  patois  de  Tarrondissemeut  de 
BoQi^neuf  (dans  Revue  des  langues  romanes,  3«  série,  I,  105). 

Dauphiné. 

Ollivier.  —  Esscd  gur  l'origine  des  dialectes  vulgaires  du  Dauphiné, 
suivi  d*une  Bibliographie  des  patois  de  la  même  province  par  Colomb 
de  Balines  (Valence,  Borel,  1838). 

Abbé  Moulier.  —  Bibliographie  des  dialectes  dauphinois,  et  docu- 
ments inédits  (Valence,  imprimerie  valentinoise,  1885). 

Gariel.  —  Dictionnaire  des  patois  du  Dauphiné,  de  Chabrol  (Gre- 
noble, Allier). 

Lapaume.  —  Recueil  de  poésies  en  patois  du  Dauphiné  (Grenoble, 
Brevet,  1878). 

Guichard.  '—  Une  version  dauphinoise  de  l^Escriveto  (dans  Revue 
des  langues  romanes,  3*  série,  XIV,  89). 

5 


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" 


66  RBVOE  DES  P4T0I8 

Du  même  :  Lou  vodou  de  San  Brancaci,  comédie  dauphinoise 
(Montpellier,  Hamelin  frères,  1882). 

Révillout.  —  Las  noças  de  Jausêi&u  Roubî,  comédie  dauphinoise 
du  commencement  du  siècle  (dans  Revue  des  langues  romanes,  VIII, 
114). 

Sainl-Remy.  —  Lou  siège  de  SolUem,  poème  dauphinois  de  Bois- 
sier  (Extrait  de  la  Revue  des  langues  romanes). 

Roman.  —  Document  dauphinois  de  la  fin  du  XII^  siècle  (dans  Re- 
mania, Xin,  275). 

Armagna  Doufinen,  (Valence,  Lantheaume).  Nous  avons  sous  les 
yeux  Falmanach  de  1886,  qui  nous  a  été  envoyé  par  M*  Liotard.  Il 
contient,  suivant  Tusage,  des  contes  et  des  poésies.  Il  est  entièrement 
en  patois. 

Le  Bulletin  de  la  société  d* Archéologie  de  Valence  a  publié  un  cer- 
tain nombre  de  pièces  patoises  dont  on  annonce  un  tirage  à  pari. 

La  Petite  Revue  des  Bibliophiles  dauphinois  a  publié  un  certain 
nombre  de  textes  en  dialecte  dauphinois.  Cf.  Romania,  II,  379. 

Attribution  au  Dauphiné  de  V Alexandre  d'Âlbéric  dit  de  Besançon, 
dans  une  dissertation  de  Flechtner.  Cf,  Remania ^  XI,  634. 

Dordogne. 

Chabaneau.  --  Grammaire  limousine,  Voy.  Limousin, 

Chanabeau.  —  Noël  périgourdin  (dans  Revue  des  langues  rammtêSy 
2«  série,  VII,  164. 

Du  même  :  Cantique  périgourdin  (dans  Revue  des  langues  rûmtmes, 
3«  série,  XII,  157). 

J.  Ciédat.  —  La  comtesse  de  MoniignaCf  poème  en  patois  périgowr 
din  (Périgueux,  VveRequier,  1873). 

De  Mellet. —  Ikux  chansons  populaires  recueiUiês  dans  ta  Dordogne 
(dans  Revue  des  Sociétés  savantes^  5«  série,  VU,  517). 

Fragment  d'une  chanson  populaire  du  Périgord,  publié  par  Rol- 
land dans  Remania,  XV,  123. 

Auguste  Chastanet.  —  Lous  bouqueis  de  la  Jano,  poème  périgour- 
din (Périgueux,  imprimerie  Dupont^  1875). 

Doubs, 

Tissot.  —  Le  patois  des  Fourgs  (1865). 

Du  même  :  Les  Fourgs  et  les  environs.  —  Les  mœurs,  —  (Beean- 
çon,  MarioD,  1873),  ouvrage  contenant  des  proverbes  et  des  textes 
patois. 

Humbert.  —  Recueil  de  ^oëls  anciens  en  patois  de  VanclanSj  nou- 
velle édition  revue  par  Journot  (Besançon,  Marion). 

A.-B.-C.-H.  —  La  Crèche,  drame  populaire  en  patois  de  Besançon, 
recueilli  d  après  les  traditions  orales,  onzième  édition  (Besançon,  Ou- 
thenin-Chalandre). 

Recueil  de  Neëls  anciens  en  patois  de  Besançon  (Besançon  1804). 

Belamy.  —  Recueil  de  Noëls  anciens  eu  patois  de  Besançon  (Besan- 
sançon,  Çintot,  1842). 


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KOtlCB»  BIBLtOC^RAPHIQUES  67 

Mme  Brun.  — Essai  âun  dictionnaire  comtois-français  (Besan- 
çon, 4753.) 

Bouchot.  —  Les  Gandes,  poésies  patoises  (Besançon,  1883). 

Du  même:  Contes  francs-conUois {Pwls,  1887). 

CoQtejean.  —  Glossaire  du  patois  de  Montbétiard,  précédé  d*une 
grammaire  et  suivi  de  textes  patois  (Montbélîard,  imprimerie  Bar- 
bier, 1876). 

Recueil  de  quelques  poésies  en  patois  des  envirofis  de  Montbéliard 
(Montbéliard,  Barbier,  1885). 

Chaque  année,  le  14  juillet,  il  se  publie  à  Montbéliard  un  journal 
contenant  des  articles  patois. 

Drame. 

Accarias.  —  Actes  de  décès  (XVI«  siècle)  à  Saint-Paul-Trois-Chi- 
ieaux  (dans  Bévue  des  langues  romanes,  3«  série,  IV,  275). 

Charte  valencienne  publiée  dans  Meyer,  Recueil  d*anciens  textes, 
p.  159. 

L'abbé  Chevalier.  —  Cartulaire  de  Saint-Paul  de  Romans. 

Coutume  de  SaintValtier,ip\xb]\èe  dans  la  Petite  Revue  de»  bibliù- 
pkiles  Dauphinois  (1870),  et  dans  Meyer,  Recueil  d'anciens  textes,  p. 
173  et  suivantes,  en  note. 

Grivel  de  Crest.  —  Poésies,  théâtre,  patois,  mélanges  (Valence, 
1878). 

Fore%. 

Gras.  —  Dictionnaire  du  patois  Foréx,ien  (Lyon,  Brun,  1863), 
suivi  d*uae  grammaire,  et  d'une  étude  sur  les  patois  du  Forez  avec 
des  spécimens  répartis  sous  4  divisions  :  patois  de  la  montagne,  pa- 
tois forézien  proprement  dit,  patois  des  villes  industrlellles,  patois 
du  Roannais. 

Glossaire  d'Onofrio,  voyez  Lyonnais. 

Clédat.  —  Le  pronom  neutre  en  Forez  (dans  Romania,  XII,  346). 

Brunet.  —  Le  ballet  forézien  (Paris,  Aubry,  1855). 

Franche-Comté 

Foereler.  —  lyeit^r  y«op^i(Heilbronn,  Henninger),  ^e*^^  attribué 
par lediteur  au  dialecte  de  la  Franche-Comté. 

Fallot.  —  Recherches  sur  le  patois  de  la  Franche  Comté,  Lor- 
raine et  Alsace  (^Montbéliard,  1828). 

Gard 

Bigot.  —  Li  boutoun  dé  guéto,  poésies  patoises  (Nîmeâ,  Salles, 
1850,  2«  édition). 

Le  môme  :  Li  Bourgadieiro,  en  dialecte  de  Nîmes  (Nîmes,  Chau- 
lard,  1875, 6«  éd-tîon). 

Fesquet.  —  Monographie  dusihii^ùUecte  languedocien  du  canton  de 
U  Salle Sam^Pierre  (dans  Eevue  des  langues  romanes,  3*  série,  XI, 
54, 238,  et  XII,  53). 


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68  BEVUB  DES  PATOIS 

Du  même  :  Proverbes  et  dictons  recueillis  à  Colognac,  arrondisse- 
ment du  Vigan  (dans  Hevue  des  tatigues  romanes,  VI,  103).  Cf.  Ro- 
maniat  II I,  499« 

Mazel.  —  Les  proverbes  du  Languedoc,  de  Rtilman  de  Nimes  (dans 
Revue  des  langues  romanes f  3®  série,  III,  42). 

Chanson  populaire  de  Lasalle,  publiée  par  Rolland,  dans  Rmuania, 
XV,  iU. 

Aragon.  —  Un  poék  cévenol,  Laurent  Cabanis  (dans  les  Mémoires 
deVAcdémie  de  Montpellier,\,539).  Cf.  Romania,\lU,  115. 

Roque-Ferrier.  —  Les  pluriels  de  l'article  archaïque  à  Nimes  (dans 
Revue  des  langues  Romanes,  3«  série,  IV,  iO). 

P.  Meyer.  —  R  pour  s,  z  àReaucaire  (dans  Romania,  V,  488). 

Banquier.  —  Lettre  sur  la  charte  Alaisienne  de  1200  (dans  le  Bul- 
letin de  la  Société  scientifique  et  littéraire  d'Alais^  VIII,  73^. 

Tarif  en  langue  vulgaire  dressé  par  ordre  de  la  Cour  Royale  et  du 
Viguier  de  Xlmes  (dans  Revue  des  Sociétés  Savantes,  6®  série,  I,  53(5). 

Charvet.  —  Un  épisode  d'histoire  locale  sous  le  règne  deCharks  VI 
(dans  le  Bulletin  de  la  Société scienUfique  et  littéraire d^Alais).  Cet  ar- 
ticle contient  des  fragments  en  langue  vulgaire. 

Du  même.  —  Deux  quittances  en  langue  romane  délivrées  par  Uf 
abbesses  du  Monastère  de  Ste-Claire  d'Alais  au  XIV^  siècle  (dans  Revue 
des  langues  romanes,  IV,  403) . 

Garonne  (Haute) 

Odde  de  Triors.  —  Les  joyeuses  reclierches  de  la  langue  tolosatne, 
(1578.  Réimprimé  en  1847). 

Roumeguère.  —  Glossaire  mycologique  étymologique  (dans  les 
Mémoires  de  la  Société  agricole  des  Pyrénées -Orientales,  XXI,  217). 
Cf.  Romania,  IV,  297. 

Roque-Ferrier.  —  L'article  archaïque  dans  la  vallée  de  Larboust 
(dans  Revue  des  langues  romanes,  'M  série,  III,  145). 

Sur  le  parfait  toulousain  en  egui,  voyez  De  Tourtoulon,  De  quelques 
formes  de  Vancienne  la)igue  d'oc  (flans  Revue  des  langues  romanes, 
V,  354),  et  Romania,  III,  420. 

Particularité  du  patois  delà  Haule-Garonne  signalée  dans /{omatiM, 
VIII,  116,  ligne  9. 

Sur  le  langage  de  St-Béat,  voyez  la  notice  bibliographique  du  Cof»- 
minges. 

Noulet.  —  Las  ordenansas  del  Libre  blanc.  Cf.  Revue  Critique, 
1878,  no  109. 

Du  même  :  Notice  sur  c  Le  pàssolen^  moundi  >,  poème  toulousain 
(dans  Revue  des  langues  romanes,  3»  série,  XII,  133). 

Charte  des  habitants  de  Villemur  (1178),  dans  ïeulet,  Trésor  des 
Chartes,  I,  120,  et  dans  Bartsch,  Chrestomathie  provençale,  97. 

Sur  1  école  poétique  de  Toulouse,  voyez  les  leçons  de  M.  Couture, 
publiées  dans  le  tome  XXI  de  la  Revue  de  Gascogne, 

Gascogne 

Luchairc.  —  Recueil  de  textes  de  Vancien  dialecte  gascon,  classés 
par  régions  (Paris,  Mai8onneuve,1881).  Cf,  Romania^  XI,  135, 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  69 

M.  Luchaire  dans  sa  thèse  latinô  De  Ungua  Aquitanica  (Paris, 
Hachette  1877),  parle  des  rapports  phonétiques  du  basque  et  du  dia- 
lecte gascon.'  Cf.  Rœnania^  Vil,  440.  Ce  travail,  refondu,  a  été  pu- 
blié en  français  sous  le  titre  de  Les  origines  linguistiques  de  iVl^ui- 
tetiitff'Pau,f877). 

Du  même  :  Etude  sur  les  idiomes  pyrénéens  de  la  r^igion  française 
(Paris,  Maisonneuve). 

Bladé.  —  Poésies  populaires  de  la  Gascogne  {^m%^  Maisonneuve). 

Couture.  —  Quatre  actes  en  gascon  navarrais  du  X/Fe  siècle  (dans 
Bévue  de  Gascogne,  1874,  p.  220). 

Document  gascon,  publié  par  M.  Marchegay  dans  la  Revue  des 
Sociétés  saluantes,  0«  série,  tome  H,  421.  Cr.  liomania,  YI,  156. 

Gers. 

Cénac-Moncaut.  —  Dictionnaire  gascon- fran^^ais,  dialecte  du  dépar- 
tement du  Gers  {Aubry,  1863). 

Coutume  de  Pouy-Can'éjelai-t  {i^3)  dans  Archives  historiques  du 
département  de  la  Gironde,  tome  XVÎÎ.  Cf.  Romnnia,  VII,  475. 

Gêcaudan, 

Abbé  Baidit.  _  Glanes  gèmudanaises  (Mende,  1859). 

Gironde, 

L^abbê  Caudéran.  —  Dialecte  bordelais  (Aubry,  1862). 

Meste  Verdie.  —  Œuvres  complètes  ("12»  édition,  Bordeaux,  1876). 

Hérault. 

Barthès.  —  Glossaire  botanique  de  Varrondissemant  de  Saint  Poiis, 
précédé  d'une  étude  du  dinleclfi  languedocien.  Cf.  Revue  des  langues 
romanes,  IV,  700. 

Atger.  —  Poésies  populaires  en  langue  d'oc  (Montpellier,  1875). 

De  Tourtoulon.  —  Note  sur  une  variété  du  sous-dialecte  de  Mont- 
ptHier  (dans  Revue  des  langues  romanes,  IV,  124). 

Montel.  —  Inventaire  des  archives  de  la  commune  clôture  (dans  Re- 
tne  des  langues  romanes,  II,  85  ;  III,  9,  etc.). 

Du  même  :  Le  Mémorial  des  Nobles,  de  Montpellier  (dans  Revue  des 
langues  rotnanes,  IV,  481  a  VI,39).— Sur  l'édition  Germain  du  Mémo- 
rial des  Xobles,  voy.  Romania,  XIII,  160. 

Roque-Ferrier.  —  Les  pluriels  de  Varticle  archaïque  à  Lansargues, 
et  le  Pater  .noster  Monlpellierain  du  poète  Gervais  (dans  Revue  des 
langues  romanes,  3«  série,  IV,  40). 

Espagne.  —  Proverbes  et  dictons  poptilaires  recueillis  à  Aspwan 
[dans  Revue  des  langues  romanes,  IV,  600). 

Inscription  de  Béziers  (1418),  publiée  par  M.  Noguier  dans  le  Bul- 
letin de  IdL  Société  archéologùfiue  de  Béziers  (2»  série,  IV,  336),  et  par 
M.  Soucaille  dans  la  Revue  des  Sociétés  savantes  (mars-avril  1872, 
p.  \2\K  Cf.  Romania.  î.  504, 


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10  MYCB  DES  FA.TOI8 

Westphal-Castaloati.  —  Termes  de  marine  et  de  pêche  e»  usage  à 
Ftàawu  (dans  Ikvue  des  langues  ronumes^  3«  série,  IX,  130). 

Chanson  populaire  de  Ganges,  publiée  par  Rolland,  dans  Romaniay 
XV,  p.  118.  —  P.  119,  môme  chanson  en  patois  de  Lodève.  —  P. 
120,  même  chanson  en  patois  de  Béziers. 

Document  en  langue  vulg<aire  de  Montpellier  (1361),  publié  par 
M,  Alard,  dans  Revue  des  langues  romanes,  2«  série,  t.  lY,  5. 

Extrait  du  cartulaire  de  Sainl-Gumem-du-Désert  dans  Meyer,  Re- 
cueil d'anciens  textes,  p.  164  et  167. 

Langlade.  —  Lous  las  d'amour,  poème  en  tango^  de  Lansarguse 
(Montpellier,  Hamelin  frères,  1871)). 

Azaïs.  ^Amlbs  de  Barbastre,  conte  en  langage  de  Béûers  (M<mt- 
pellier,  Hamelin  frères,  1881). 

A.  Roux.  —  Lou  Vêle  e  Vanel,  en  vers  de  Lunel- Vieil  (Montpellier, 
Hamelin  frèr«^«  1880). 

Langlade.  —  MàUuin  e  Daudet,  églogue  en  langage  de  Lansargues 
(Montpellier,  Hamelin  frères,  1881). 

Du  même  :  Vaulet  e  Gourgas,  églogue  en  même  langage  (Montpel- 
lier, Hamelin  frères,  1882). 

Ghassary,  Gautier  et  Vergne.  —  Poésies  languedociennes  eo  sous- 
dialecte  des  environs  de  Montpellier  (Ibidem,  1882). 

Donnadieu.  —  Sonfo  Mario  del  Scmkl,  légende  en  vers  biterrois 
(Ibidem,  1884). 

Verses  Bezieirencs  de  Jacques  Azais  (Montpellier,  Hamelin  frères). 

Roque-Ferrier.  —  Fragment  d'un  poème  en  langage  de  Bessan 
(extrait  de  la  Revue  des  langues  romanes). 

Uiou  de  Pascal,  armanac  rouman,  qui  se  publie  chaque  année  à 
Montpellier  (Hamelin  frères),  est  entièrement  rédigé  en  patois.  Pre- 
mière année,  1881 . 

Isère. 

J.-J.  Champollion  —  Figeac.  —  Nouvelles  recherches  sur  les  patois 
de  la  France  et  en  particulier  sur  ceux  du  département  de  Vlsère 
(Paris,  Goujon,  1800).  Ce  petit  volume  contient  en  appendice  diffé- 
rentes pièces  en  patois  de  Grenoble,  de  VOgsan,  de  Trièves,  des  pro- 
verbes dauphinois,  un  petit  vocabulaire  des  patois  de  Tlsère,  et  il 
se  termine  par  une  notice  bibliographique  des  ouvrages  imprimés 
en  patois  du  département  de  Tlsère. 

Rivière.  —  Notes  sur  le  langage  de  Saint- Maurice  de  fExil,  canton 
d^  Roussiilon  (âwas  Revue  des  langues  romanes,  2«  série,  VI,  11).  Cf. 
Romania,  VIII,  132. 

Le  même.  -  Conte  en  patois  de  Saint-Maurice  de  VExil  (dans  Revue 
des  langues  romanes,2^  série,  VII,  184).  Cf.  Romania,  VIII,  133. 

Italie. 

Sur  les  patois  franco-provençaux  d'Italie,  voyez  Archivio  glottoto- 
gico  italiano  (III,  61). 

Montot.  —  Histoire  littéraire  des  Vaudoisdu  Piémont  (Paris,  Firs- 
bacher,  1885).  Cf.  Romania,  XIV,  319. 


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NOTIORfi  BIBUO0RAPHIÛnE8  11 

Jura. 

Pyol»  —  SMûtiqtit  générale  du  Jura  (Lons-le-S&unîer,  Courbet, 
1838),  avec  une  étude  sur  les  patoÎQ,  p.  373  et  suivantes. 

Gédal.  —  Le  patoU  de  Coligny  et  de  Saint-Amour  (dans  Romania. 
XIV,  549). 

Landee. 

De  Grateloup.  —  Grammaire  gasconne  et  française  (1734),  publiée 
4aM  Bêws  des  iangnes  rofmnés,  3«  série,  XVI,  5,  et  4*  série,  I,  15). 

Paul  Meyer.  —  Étude  mr  um  charte  landaise  de  i268  ou  1269 
(dans  Romania,  III,  433,  et  IV.  462).  Gf*  Rev>ue  des  langues  romanes, 
Vin,  10,  M  AmMMiia^  VIII,  401,  note. 

Languedoc, 

Sauvages.  —  Dictionnaire  languedocien-français  (Nîmes,  1785,  et 
Aiais,  1820). 

D'Hombres.  —  Dictionnaire  languedocien-frq^^çais  (Alais,  Bruguei- 
rolle,  1872).  Cf.  Revue  des  langues  romanes,  3«  série,  II,  293. 

Jeux  et  soumetas  du  Bas-Languedoe  (dans  Revue  des  langues  ro- 
manes, V,  185). 

Recueil  des  proverbes  météorologiques  et  agronomiques  des  Cèvennols 
(dans  Annales  de  F  Agriculture  française,  2e  série,  XIX). 

Monte!  et  Lambert.  —  Chants  populaires  du  Languedoc  (ont  paru 
dans  la  Refnse  des  langues  roma$k9s)» 

Lambert.  —  Contes  populaires  du  Languedoc  (dans  Revue  des  langues 
rvmmes,  3*  série,  XIII,  184,  etc.) 

Chanson  populaire  languedocienne,  publiée  par  Rolland  dans  jRotna- 
nia,  XV,  117. 

Chabaneau.  —  Néèi  kinguedoeien  inédit  (dans  Revue  des  langues  ro- 
manes, 2'  série,  VII,  10). 

Le  môme  :  Ti  interrogatif  en  Bas -Languedoc  (dans  Romania,  VI, 
442). 

Sur  la  double  forme  de  l'article  et  des  pronoms  en  languedocien, 
voyez  Romas^ia,  V,  406  et  507. 

E^iile  Labroue.  —  Mémoire  sur  le  poète  Anutud  Daubasse  (Toulouse, 
1873). 

LArmana  de  Lengado  (continuation  de  VArmagna  cevenou)^  qui  se 
publie  chaque  année  à  Alais,  chez  Bruguei rolle  et  Cie  (Paris,  Thorin), 
est  entièrement  rédigé  en  patois. 

Limousin, 

Chabaneau.  —  Grammaire  limousine  (Paris,  Maisonneuve,  1876). 
}t  excellent  ouvrage,  qui  a  d'abord  paru  dans  la  Revue  des  langues 
mânes,  doit  être  recommandé  à  l'imitation  de  tous  ceux  qui  veulent 
trepreodre  des  études  de  patois. 

Foucaud  et  Richard.  <-  Poésies  en  patois  limousin  (Limoges,  De- 
)urtieux,  1848-49). 


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72  REVUE  DES  PÂT0I8 

Ruben.  —  Poésies  de  Foucaud,  édition  philologique  (Didot  frères, 
4865). 

Englent.  —  Deux  chansons  pastorales  limùusines  (dans  Zeitsehrift 
fur  romanisehe  philologie,  lU,  397). 

Colonie  limousine  en  Saintonge  Voy.  Charente. 

Clément-Simon.  —  Proverbes  recueillis  dans  le  Bas-Limousin  (dans 
Revue  des  langues  romanes,  3«  série,  III,  84). 

Abbé  Roux.  —  Proverbes  bas-limousins  (dans  Zeitsehrift  fur  roma- 
nisehe philologie,  VI,  526). 

Leroux,  Molinier  et  Thomas.  —  Documents  historiques  bas-latins, 
provençaux  et  français,  concernant  principalement  la  Marche  et  le  Li*. 
mousin  (Limoge,  Ducourtieux). 

Sermons  limousins,  publiés  dans  Mever,  Recueils  d'anciens  textes, 
p.  40. 

Annuari  lemouzi  per  lou  bel  an  de  Dieu  1884  (Périgueux,  Cassard 
frères),  avec  des  textes  patois. 

Champeval.  —  Deux  lettres  patoises  de  Baluse  (dans  le  Bulletin  de 
Brives). 

Attribution  du  langage  des  troubadours  au  dialecte  limousin  dans 
la  leçon  d*ouverture  du  cours  de  M.  Chabaneau  à  la  Faculté  des  Lettres 
de  Montpellier.  (Revue  des  langues  romanes,  3«  série,  1, 157).  Cf.  Ao- 
mania,  VIII,  p.  460. 

Loire, 

Coutume  de  Saint-Bonnet  le  Château,  publiée  dans  la  Mure,  Histoire 
du  Forez,  III,  pièces  supplémentaires,  p.  71,  dans  Meyer,  Recueil  ^an- 
ciens textes,  p.  173,  et  dans  VHistoire  de  Saint-Bonnet  le  Château,  par 
Vincent  Durant  (Lyon,  1885,  I,  74). 

Œuvres  complètes  de  Jean  Chapelon  (St-Etienne,  1837). 

Consultez  la  bibliographie  qui  précède  le  Glossaire  d*Onofrio. 

Loire  (Haute). 

Abbé  Payrard.  —  Noèls  telhves  de  Pabbé  Cordât  (Le  Puy,  Frev- 
dier,  1876). 

Smith.  —  Un  alléluia  pascal  en  Velay  (dans  Revue  des  langues  ro- 
manes, 2e  sérié,  VI,  217), 

Chassaing.  —  Car/Mteir«  des  Templiers  du  Puy-en-Velay  (Paris, 
Champion,  188>).  Cf.  Romania,  XIII,  167. 

Lot. 

La  chanson  de  Jean  Renaud  en  patois  de  Sérignac  (dans  Romania, 
XI,  107). 

Coutume  de  Montcuq,  dans  Meyer,  Recueil  d'anciens  textes,  p. 
1«6. 

Lot-et-Garonne» 

Hoque  Ferrier.  —  Le  lafigage  de  Villeneuve-d^Agen  (dans  Revue  des 
langwH  romanes,  3«  série,  X,  261). 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUBS  73 

Bladé.  —  Proverbes  et  devinettes  populaires^ecueillu  dans  l* A  gênais 
(Paris,  Champion). 

Le  même  :  Contes  populaires  agenais  (Toulouse»  Baer). 

Delbès.  —  Lou  Ritchouné  (2e  édition,  Agen,  1876). 

Jasmin.  —  Las  papillotos.  (Agen,  Chairou,  1843-63). 

Magen  et  Tholin.  —  Archives  municipales  d*Agen.  Cf.  Revue  cri' 
tique,  1877,  n»  99. 

Bebouis.  —  Coutume  de  Clermont-Dessus  en  Agenais  (dans 
Nouvelle  revue  historique  du  droit,  1^1,  p.  45).  Cf.  Romania,  X, 
417. 

Coutume  de  Pujols  (1309)  dans  Archives  historiques  du  département 
de  la  Gironde,  tome  XVH.  Cf.  Romania,  VU,  475.     . 

Lozère. 

Chanson  populaire  de  la  Lozère,  publiée  par  Rolland  dans  l}oma- 
iita,  XV,  115. 

Lyonnais. 

Onofrio.  —  Essai  d'un  glossaire  des  patois  de  Lyonnais,  Forez  et 
Beaujolais,  précédé  d'une  Bibliographie  de  ces  patois  (Lyon,Scheuring, 
1864). 

Puitepelu.  —  Sur  quelques  particularités  curieuses  du  patois  lyon- 
nais (Lyon,  imprimerie  Pitrat,  1883.  —  Extrait  de  la  Revue  lyonnaise, 
tome  YI). 

Du  même  :  Des  verbes  dans  notre  bon  patois  lyonnais  (Lyon,  impri- 
merie Pitrat,  1883.  —  Extrait  de  la  Revue  lyonnaise,  tome  VI). 

Du  même  :  Vieilles  citoses  et  vieux  mots  lyonnais  (Lyon,  imprimerie 
Mougin-Husand,  1885.  Extrait  de  la  Revue  lyontMise). 

Du  même  :  Très  humble  essai  d  i  phonétitiue  lyonnaise  (Lyon,  Georg, 
1885).  Cf.  Revue  des  langues  romanes,  3''  série,  XIV,  149. 

Du  môme  :  Dictionnaire  étymologique  du  patois  du  Lyonnais,  Ire  li- 
mison,  A.  —  Dardenna  (Lyon,  Georg,  1877),  excellent  ouvrage  dont 
nous  rendrons  compte  avec  plus  de  détails. 

Du  même  :  Notes  sur  des  mots  lyonnais  {antif*on,  cala)  dans  Roma- 
nia,  XV,  435  et  436. 

Du  même:  Ambaissi, ambiorses  en  /i^onnaù (dans  Revue d^s  langues 
romanes,  3«  série,  XVI,  309). 

Monio.  —  Etude  sur  la  genèse  des  patois,  et  en  particulier  du  roman 
OM  patois  lyonnais,  avec  textes  patois  (Paris,  Dumoulin,  1873) 

Philipon.  —  Phonétique  lyonnaise  au  XI V^  siècle  {dd^ns  Romania, 
Xllf,  542). 

Clédat.    -  Le  protunn  neutre  en  lyonnais  ^dans  Romania,  XII, 346). 

Cornu.  —  L'adjectif  possessif  féminin  en  lyonnais  (dans  Romania, 
XV,  134).  Cf.  Romania,  même  tome,  p.  430  et  434  (Philipon  et  Puits- 
pelu). 

Marche. 

Leroux,  Molioieret  Thomas.  —  Documents  historiques,  basUitius, 
provençaux  et  français,  concei'nant  principalement  la  Marche  et  le  Li- 

woiwt»  (Limoges,  Ducourtieux). 


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74  RBVUB  DBS  PATOIS 

Navarre 
Voy.  Gascogne, 

Provence, 

Pellae.  —  Dictionnaire  provençal  et  français  (Xvigùon,  1723). 

Âchard.  —  Dictionnaire  de  la  Provence  et  du  Comtat  venaissin  (Aiz, 
1785). 

M.  G.  *-  Nouveau  dictionnaire  provençal-français  (Marseille,  Mas- 
vert  et  Camoin,  1823). 

Avril.  •—  Dictûmi^re  provençal-françaiM  (Apt,  Cartier,  1840), 

Honorât.  —  Dictionnaire  provençal- français  (Digne,  Repos, 
1846-50). 

Mistral.  —  Dictionnaire  protT^a^/ran^aû  (Paris,  Champion). 

Chabaneau.  —  TI  interrogatif  en  provençal  moderne  (daos  Romania, 
VI,  442). 

Sur  l'article  pluriel  masculin  dans  le  dialecte  ancien  et  dans  le  pa- 
tois moderne  de  la  Provence,  voy.  Romania,  III,  115  et  420. 

L*abbé  Albanès.  —  Inventaires  de  diverses  églises  de  Provence  (dans 
Revue  des  Sociétés  savantes,  7«  série,  I,  148).  Le  dernier  de  ces  inven- 
taires est  en  provençal. 

La  chanson  de  Jean  Renaud  en  patois  prûvenetU  (dans  Romania,  Xi, 
106). 

VArmana  provençau,  qui  se  publie  chaque  année  à  Avignon  chez 
Roumanille  (Paris,  Thorin),e8t  entièrement  rédigé  en  provençal. 

Quant  aux  œuvres  des  félibres  de  Provence, elles  sont  trop  connues* 
et  à  juste  titre,  pour  qu*il  soit  utile  de  les  énuraérer  ici. 

Pwg-de-Dâme 

Mège.  —  Souvenirs  de  la  langue  d'Auvergne,  essai  sur  les  idiotiS' 
mes  du  département  du  Puy-de-Dôme  (Aubry,  1861). 

Cohendy  et  Thomas.  —  Strophes  au  Saint-Esprit  en  dialeete  auver^ 
gnat  (dans  Romania,  VIII,  211).  Le  manuscrit  de  ce  texte  a  été  trouvé 
à  Saint-Julien  de  Coppei,  près  de  Biilom.  CÎMevue  des  langues  roma- 
nes, 3e  série, II,  p.  82  et  suiv.  —  L'origine  auvergnate  a  été  contestée. 

Charte  du  Puy-de-Dôme  publiée  dans  Meyer,  Recueil  ^anciens 
textes,  171. 

Pyrénées  (Basses) 

Raymond. —  Un  règlement  pour  la  saison  thermale  des  Eaux  Chaudes 
en  1576  (d&ns  Bulletin  de  la  Société  des  Sciences, Lettres  et  Arts  de  Pau^ 
1871-72,  p.  111.)  Cf.  Romania,  II,  506. 

De  Puymaigre.  —  Chants  populaires  recueillis  dans  la  vallée  d*Os- 
sau  (Eaux-Bonnes),  dans  Romania,  III,  89. 

Alart.  —  Certificat  délivré  par  les  jurais  de  Pau  (1411),  dans  Revue 
des  langues  romanes,  IV,  515. 

Bémont  et  Meyer.  —  Charte  du  pays  de  Soûle  (dans  Rofmania,  V, 
367).  Cf.  Revue  des  langues  romanes,  2«  série,  II,  no  11. 


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NOTTGB8  BIBLIOGRAPHIQUES  75 

Pyrénées  {Hautes) 
Dejeanne.  —  Contes  de  la  Bigorre  (dans  Romania,  XII,  566.) 
Querey 

Devic.  —  Variations  phonétiques  de  la  sifflante  s  dans  le  langue- 
docien parlé  en  Querey  (dans  Mémoires  de  la  société  de  linguistique  de 
Paris,  III,  165). 

Magen.  — Souvenirs  d'une  course  en  Querey  (publication  de  la  So- 
riétéd^agriculture,  sciences  et  artsd'Agen),  Cf.  Romania,  II,  276,  et  IV, 
154. 

Rkéne 

Les  CEuvres  de  Marguerite  d'Oyngt,  publiées  par  nôtre  collaborateur 
M.  Philipon  (Lyon,Scheuring,i877).— Marguerite  d'Oyagt,prieure  de 
PoIletiDS,  a  vécu  à  la  fin  du  X11I«  siècle.  Elle  mourut  probablement 
en  1310,  diaprés  Topinion  de  M.  G.  Guigue.  Le  manuscrit  de  ses  œu- 
Très  fait  partie  de  la  Bibliothèque  publique  de  Grenoble  ;  il  est  dupre- 
mier  quart  du  XIV«  siècle.  Le  Bois  d'Oingt,  chef-lieu  de  canton  de 
l'arroodisseoient  de  Villefranche,  et  le  village  d'Oingt,  sont  situés  au 
N.  0.  de  Lyon.  Le  monastère  de  Polletins  était  situé  de  l'autre  côté  de 
la  Saône,  dans  la  paroisse  de  Mionnay,  qui  forme  aujourd'hui  une  com- 
mune de  Tarrondissement  et  du  canton  de  Trévoux  (Ain).  Sur  le  mé- 
rite littéraire  des  œuvres  de  Marguerite  d'Oingt,  voy.  J.Victor Leclerc, 
Hist.  littéraire  de  la  France,  t.  XX.  Sur  la  publication  de  M.  Phili- 
pon, voy.  Remania  VU,  42. 

Pour  le  XIV»  siècle,  il  faut  citer  les  trois  syndicats  (procès-ver- 
baux d*èlections  consulaires)  de  1352,  1355,  1358,  publiés  par  M. 
C.  Guigue  à  la  suite  du  Cartulairemunieipal  de  la  ville  de  Lj^on,  Lyon, 
1876.  On  y  remarque  un  mélange  de  français  et  de  formes  lyonnaises. 
Des  firagmeats  de  ces  syndicats  avaient  déjà  été  publiés  par  Godemard, 
dans  \e&  Documents  pour  servir  à  Vhistoire  de  Lyon,  et  par  Péricaud  dans 
les  NoUê  et  documents  pour  servir  à  l'histoire  de  Lyon»  De  la  même 
année  que  le  premier  de  ces  syndicats  (1352)  est  une  inscription  en 
langue  vulgaire  qui  fait  partie  du  musée  épigraphique  de  la  ville  de 
Lyon.  Elle  consacre  l'institution  d*une  messe  perpétuelle  pour  le  re- 
pos des  âmes  d*une  famille  de  Lyonnais  dont  plusieurs  membres  étaient 
morts  de  la  peste  en  1348.  Cette  inscription  a  été  publiée  par  Artaud, 
dans  la  Notice  des  antiquités  et  des  tableaux  du  musée  de  Lyon,  par 
Comarmond,  dans  la  Description  lapidaire  dumusée  de  Lyon,  enOn  par 
Onofrio  dans  la  bibliographie  qui  précède  son  Glossaire  (v.  ci  dessus, 
article  Lyonnais), 

Dans  Lyon-Revue  et  dans  la  Revue  lyonnaise,  M.  Georges  Guigue  a 
publié  plusieurs  textes  lyonnais,et  notamment  le  Livre  de  raison  d'un 
bourgeois  de  Lyon  au  XI V^  siècle  (Lyon-Revue),  les  Possessions  du 
prieuré  d'Alix  (Revue  Lyonnaise,  15  juillet  1883),  le  Carcabeau  du 
péage  de  Givors  (Revue  Lyonnaise.  15  février  1883). 

Philipon.  —  Un  Lyonnais  à  Paris  au  XIV^  s.  (extrait  de  Lyon- 
Betme,  30  avril  1884).  —  Cf.  Romania,  XIII,  476. 


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76  REVUE  DES  PATOIS 

Du  même  :  La  BernarduBuyandiri,  tragi-comédie  en  patois  Ifonnasi 
du  XVIhsiéch  (extrait  de  la  Revue  lyonnmse,  —  Lyon,  Georg,  1885). 
Cf.  Rotnania,  XIII,  319. 

Du  même  :  Chansom  en  patois  lyonnais  (dans  Lyon-Remie,  Le  pre- 
mier article  a  paru  dans  le  numéro  de  septembre  1886). 

Puitspelu.  —  Un  Noël  satirique  en  patois  lyonnais^  Lyon,  Storck, 
1883.  —  Notre  collaborateur  Puitspelu  se  propose  de  publier  bien- 
tôt une  édition  corrigée  de  ce  noël. 

Consultez  la  bibliographie  qui  précède  le  Glossaire  d'Onofrio. 

Rouergue 

Vayssier.  —  Le  dialecte  rouet^at  (dans  Revue  d^s  langues  romanes, 
III,  78,  354). 

Aymeric.  —  Le  dialecte  rouergat{â9Lns  Zeitschrift  fur  romaniseke  Phi- 
lologie, ÏIÏ,  322).  —Cf.  Romania,  IX,  163. 

Constans.  —  Essai  sur  V histoire  du  sous-dialecte  du  Rouergue  (dans 
les  Mémoires  de  la  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  de  VAreyron, 
t.  XII).  Cf.  Rev.  des  langties  romanes,  3e  série,  IV,  249,  et  V,  27. 

Durand.  —  Notes  de  philologie  rouergate  (dans  Rev.  des  langues 
romanes,  3e  série,  VU,  62,  218;  X,  157,  209;  XI.  77,  etc.).  Cf. 
Romania,  XI,  348. 

Constans.  —  Le  livre  de  Vépervier,  cartulaire  de  la  commune  rff  Mil- 
lau, suivi  d'autres  documents  relatifs  au  Rouergue,  Paris,  Maison- 
neuve  (publication  delà  Société  pour  rétmle  d£S  langues  romanes), 

Mazel  et  Vigouroux.  —  Le  testament  de  Couchard,  dialecte  en  vers 
rouergats  du  XV1I«  s.  (23«  fascicule  des  publications  de  la  Mainte- 
nance du  Languedoc.  —  Montpellier,  Hamelin  frères,  1882). 

Saône  {Haute) 

Pratbernon . — Restes  des  langues  et  coutumes  anciennes . . .  dans  les  noms 
propres  des  terres  et  des  cantons  parcellaires  de  la  Haute-Saône  (dans 
Mémoires  de  In  commission  d'archéologie  de  la  Haute-Saône,  t.  I, 
fasc.  1.) 

Dornier.  —  Essai  histonque  et  voyages  pittoresques  dans  VarroH- 
dissementde  Gray  (3  vol.,  Gray  et  Besançon,  1836). 

Saône-et-Loire 

Ragut.  —  Statistique  du  département  de  Saône-et-Loire  (Màcon, 
1838),  contenant  une  étude  sur  les  patois  de  la  Bresse  Chalonnaise. 

Lhuilier. —  Nœls  Macontmis,  traduits  par  Fertiault  (à  la  suite  des 
Noièls  bourguignons  de  La  Monnoye). 

Sa roi  c 

Bauquier. —  Une  particularité  du  patois  de  Queige  (dans  Romania, 
V,  493).  Cf.  Romania,  VI,  447. 
L'abbé  Pont.  —  Origines  du  patois  de  la  Tarmtaise  (Paris,  Maison- 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  11 

neuve,  1872),  avec  des  échantillons  des  divers  patois  de  celte  région. 
Cf,  iterw  critique^  1872,  no  7. 

Brachet.  —  Dieiionnaire  du  patoig  savoyard  d' A Iber teille  (Albert» 
viQe,  Hodoyer).  —  Nouv.  édit,  sous  presse. 

CoDstaotin.  —  La  muse  sacoisienne  au  XV 11^  s.  :  la  plaisante  pro* 
nostiquaiion  faite  par  un  astrologue  de  Chambéry,acec  la  Moquerie  sa- 
royarde  (Annecy,  imprim.  Abry,  i88i). 

UAlmanath  de  Dian  de  la  Jeanne f  qui  parait  chaque  année  à  Cbam- 
bêry  (imprim.  Ménard)  contient  à  la  fin  quelques  poésies  patoises. 

Savoie  (Haute) 

Constantin.  —  Littérature  orale  de  la  Savoie,  proverbes ^  devinettes, 
contes,  etc.  (Annecy,  itnpri m.  Dépollier  et  Cie,  1882).  Contient  un  petit 
chapitre  sur  la  prononciation  du  patois  d*Annecy. 

Le  même  :  Chansons  choisies  de  Joseph  Béard  en  patois  de  Rumilly 
^Annecy,  imprim.  Abry,  1866). 

La  Bévue  savoisienne,  publication  mensuelle  de  la  Société  florimon- 
tane  (Annecy,  imprimerie  Abry)  en  est  à  sa  28©  année.  Le  dernier 
numéro  (janv.  i887)  contient  une  chanson  de  Joseph  Béard. 

Tarn. 

Couzinié.  —  Dictionnaire  de  la  langue  roman o-castraise  (Castres, 
Canlié,  1850). 

L'abbé  Gary.  —  Dictionnaire  palois-lrançais  à  l'usage  du  déparie'^ 
ment  du  Tarn  et  des  déparietnetUs  circonvoisins  (Castres,  imprimerie 
Pujol,  1845). 

Chanson  populaire  de  Brassac^  publiée  par  Rolland^  dans  Boma- 
nia,  XV,  Ml. 

Tarn-et'Garon^ie, 

Trois  versions  dilTérentes  d'une  chanson  populaire,  publiées  par 
Rolland,  itowaiita,  XV,  121  et  124. 

Var. 

Bonnes  indications  bibliographiques  dans  le  Bulletin  du  bibliophile, 
1877.  —  Voy.  ci-dessus  Généralités. 

Fragment  du  Cartulaire  de  Lérins  dans  Meyer,  Becueil  d'anciens 
testes,  p.  162. 

Giraud.  —  Archives  administratives  ou  Capitouls  de  la  Cadière 
(Toulon,  1851).  —Extrait dans  Meyer,  Becueil  d'anciens  textes, 
p.  192. 

Vaucluse. 

Achard.  —  Dictionnaire  de  la  Provence  et  du  Comtat  Venaissin 
(Aix,  1785). 

Barjavel.  —  Dictons  et  sobriquets  patois  des  villes  et  villages  du  dé* 
parlement  de  Vaucluse  (Carpentras,  1849). 


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78  RBYUB  DES  PATOIS 

Flore d^Àpif  dans  les  AntuUe»  dt  la  Société  hûtoriqne  d'Api,  2«  an- 
Dée,  p.  86. 

Sabatier.  —  Chantons  hébrateo-provençalei  dê$  Juifs  Contadins 
(Nîmes,  Gatélan,  1874).  —  Cf.  Ronuinia,  III,  498. 

Lieutaud.  —  Un  troubadour  aptisien  deVordre  de  St-Françoie (da.ns 
Revue  de  MarseiUe  et  de  Provence,  1874,  p.  121.)—  Cf.  Romania,  IV, 
510. 

Atari.  — DoeumetU  en  langue  vulgaire  d'Avignon  (vers  4423),  dans 
Revue  des  langues  romanes,  8«  série,  t.  IV,  p.  12. 

Pierre  de  Marelles. —  Lou  poutoun  de  la  pnncesso,  poème  en  sous- 
dialecte  d*Avignon  (Montpellier,  Hamelin  frères,  1884). 

Vaudois  (pays). 

Rœsiger.  —  Neu  Hengstett,  Gesehiehte  und  Spraehe  einer  Waiden- 
ser  Colonie  in  Wûr ttemberg  (OmhwM,  Abel).—  Cf.  Romania,  XII, 
431. 

Vienne  (Haute). 

La  Chanson  de  Jean  Renaud  en  patois  de  Limoges  (dans  Romania^ 
XI,  104). 

Guibert.  —  F^e  livre  de  raison  d'Etienne  Benoist  ^Limoges,  Ducour- 
iieux,  1889.  —  Cf.  Romania,  XII,  123. 

Vosges, 

Maillant.  —  Flore  populaire  des  Vosges  (Epinal,  chez  Tauteur). 

Du  même  :  Essai  sur  un  patois  vosgien  (Uriménil),  comprenant  une 
grammaire  et  un  dictionnaire  (Epinal,  ohez  Tauteur). 

Du  même  :  Concours  des  patois  vosgiens  à  la  détermination  de  Vori- 
gine  des  lieux-dits  des  Vosges  (Ibid.). 

Du  même  :  Bibliographie  vosgienne  de  1883,  1884  (Ibid.) 

Jouve.  —  Noëls  patois  chantés  dans  la  Meurthe  et  dans  les  Vosges 
(Didot  frères,  1864). 

Le  méme,-^  Coup  d'œil  sur  les  patois  vosgiens  {Remiremoni,  Leduc, 
1864). 

Le  chanoine  Hingre,--  ùeux  poésies  en  patois  de  la  Bresse  (Vosges), 
Extr.  des  Annales  de  la  société  d^émulation  des  Vosges* 

Le  même  :  Légendes  populaires,  deux  poésies  en  patois  de  la  Haule- 
Moselotle  (Extrait  du  Bulletin  de  la  société  philomatique  vosgiemne, 
1884-85). 

Le  môme  :  Monographie  du  patois  de  la  Bresse  (Vosges).  —  Extr. 
du  Bulletin  de  la  société  philomatique  vosgienne,  1886-87. 


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CHRONIQUE 


Au  moment  où  nous  mettons  sous  presse,  on  nous  signale  le  pros- 
pectus d*uDe  Revue  des  patois  gallo-romans,  qui  doit  être  dirigée 
par  M.  Gilliéron.  On  pensera  sans  doute  qu'il  n'était  pas  très  utile  de 
fonder  en  même  temps  deux  Revues  de  patois  en  France.  C'est  aussi 
notre  avis.  Mais  M.  Gilliéron  était  averti  de  notre  projet,  dès  le  mois 
de  novembre  dernier,  par  une  demande  de  collaboration  qui  est  res- 
tée sans  réponse.  Nous  déclinons  donc  toute  responsabilité  dans  la 
GODCurrence  évidemment  regrettable  qui  se  produit. 

—  Outre  les  articles  de  fond  et  les  notices  bibliographiques,  nos 
prochains  numéros  contiendront:  lo  des  Comptes-rendus  détaillés  des 
ouvrages  les  plus  importants,  2^  des  Mélanges^  comprenant  des 
articles  de  peu  d'étendue  et  des  textes  anciens  ou  modernes.  Nous 
nous  proposons  notamment  de  publier  des  chansons  patoises  qui 
nous  ont  été  envoyées  par  MM.  Fertiault,  Gonnet,Tronchon,  directeur 
de  l'Ecole  normale  de  Mâcon,  Liotard,  instituteur  à  Beaufort 
(Drôme),  Bourg,  instituteur  à  RufQeu  (Ain),  Martin,  instituteur  à 
Ssûnte-Cécîle  (Saône-et-Loire).  etc. 

—  Publications  annoncées  : 

Alpes  (Hautes).  —  Istoria  Pétri  et  Pauli,  mystère  en  langue  vul^ 
gaire  du  brianconnais,  p.  par  Tabbé  Guillaume  (papier  vergé,  6  fr.  50; 
dix  exemplaires  sur  hollande  à  20  fr.  S'adresser  au  secrétariat  de  la 
Société  éPètudes,  à  Gap). 

DoRDOGNE.  —  Lo  libre  de  vita  de  Bergerac,  texte  du  XI V®  siècle, 
doit  paraître  dans  la  livraison  mai-juin  du  Bulletin  de  la  Société  his^ 
torique  et  archéologique  de  la  Dordogne. 

Poitou. —  Grammaire  historique  du  patois  poitevin,  par  M.  Favraud, 
inspecteur  primaire  &  RufTec  (Charente). 

Savoie  (Haute).  —  Monographie  du  patois  savoisien,  par  M.  Fe- 
nouillet,  instituteur  à  Desingy. 

Vendée.  —  Glossaire  du  patois  de  VIle-d^Elle^  par  labbé  Simon- 
neau. 


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80  REVUE  DES  PÂTOïS 

—  yoms  des  correspondunts  dont  nous  avons  reçu  les  rcpomcs  avant 
le  tirage  de  ce  numéro  : 

MM.  Bouleyre,  instiluleur  à  Prddelles  (Haule-Loire),  Bourgeois,  à 
Franois  (Doubs),  Martin,  à  Sainte-Cécile  (Saône-et-Loire),  Jean- 
selme,  à  Aspres-sur-Buec  (Hautes-Alpes),  Verdan,  à  Grésy-sur-Isère 
(Savoie),  Frebillot,  à  Baudricourt  (Vosges),  Chambon,  à  Meugloa 
(Drômej,  Labas,  à  Sevrey  (Saône-el-Loire),  Ghalendon,  à  Fay-le- 
Froid  (Haute-Loire),  Fcnouillet,  à  Desingy  (Haute-Savoie),  Mazei,  à 
Lavoûtc-Chilhac  (Haute-Loire),  Plumerei,  à  Senonges  (Vosges),  Per- 
ron, à  Abbenans  (Doubs),  Cornaud,  à  Barcillonnette  (Hautes-Alpes), 
Sorgues,  à  Vitry-en-Charollais  (Saône-et-Loire),  Dégouiiles,  à  Sasse. 
nay  (Saône  et-Loire),  Monnier,  à  Auxelles-Haut  (territoire  de  Belforl), 
Chabert,  àSaint-Lager  (Rhône).  Mourlot,à  Rigney  (Doubs),  Lecolie, 
à  Saint-Lager  (Rhône),  Dargaud,  à  Boisjean  (Saône-et-Loire),  V'ion- 
Delphin,  à  Lagnieu  (Ain),  ïruchot,  à  Sennecey-le-Grand  (Saône-et- 
Loire),  Boyer,  à  Craponne  (Haute-Loire),  Charpillet,  à  Broye-les- 
Pesmes(  Haute -Saône),  Chevalier,  à  Boëge  (Haute-Savoie),  Faivre,  à 
Passonrontaine  (Doubs),  Carleron,  à  Grand-Combe-des-Bois  (Doubs), 
Grenot,  à  OfTranges  (Jura),  Lassauzé,  à  Charnay  (Rhône),  Ménar«i,  j^ 
Cussy  en  Morvan  (Saône-et-Loire). 

M.  Catiilon,  garde-forestier  à  la  Chaume  du  Val-Pajol  (Vosges). 

Enfin  MM.  les  directeurs  des  Ecoles  normales  de  Lons-le-Saunier, 
de  Privas  et  d'Albertville,  m'annoncent  les  réponses  des  élèves-maî- 
tres de  leurs  Ecoles. 


Le  Gérant  :  F.  Vieweg. 


Lnval,  inip.  et  stér.  E.  JAMIN,  rue  de  la  Paix,  il. 


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I"  AIWBE.  N»  2,  AVRIL-JUILLET  1887 

^1^  RECUEIL  TRIMESTRIEL  T^J^ 

CONSACRÉ    A    l'Étude    des    patois 

ET     ANCIE3NS     DIALECTES    ROMANS    DE    LA    FRANGE 
ET      DBS    RÉGIONS    LIMITROPHES 


PUBLIÉ  PAR 

L.  CLÉDAT 

I»lfcOFE8SBna  A   LA  FACDLTK  DBS   LRTTRBS   DR  LYON 


.  PARIS 

F.    VIEWEG,    LlBRAIRE-ËDITEUR 

(E.   BOUILLON  ET  E.  VIEWEG,  successeurs) 
67,  rue  de  Richelieu,  67 


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SOMMAIRE  DU  PRÉSENT  NUMÉRO 


I.  —  L.  Clédat  :  Les  patois  de  la  région  lyonnaise. 
II.  —  Nizier  du  Puitspelu  :  Un  conte  en  patois  du  commencement  du 
siècle. 

III.  —  Ch.  Joret  :  Randonnée,  Minette  et  la  roulette. 

IV.  Mélanges  et  textes  :  Légende  en  patois  de  la  Bolle  (F.  Brunot). 
Chansons  populaires  en  patois  de  VAveyron  (F.  Fertiaalt).  Chan- 
sons populaires  en  patois  du  Bois-d'Oingt  (D'  Gonnet).  Chanson 
en  patois  deCormaranche  (Tronchon),  Conte  populaire  en  patois 
de  Germolles  (Combier).  La  pauvre  Dzone  (J.  Martin). 

V.  —  Comptes-rendus  :  Molsy.  Dictionnaire  du  patois  normand.  — 
Puitspelu,  Dictionnaire  étymologique  du  patois  lyonnais. 

VI.  -^Notices  bibliographiques. 

VII.  —  Chronique. 


Tout  ce  qui  concerne  la  rédaction  doit  être  adressé  à  M.  CUÈDAT, 
professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

Il  sera  rendu  compte  de  tous  les  ouvrages  dont  la  rédaction  aura  reçu 
un  double  exemplaire. 


Prix  d'abonnement  à  la 

REVUE    DES    PATOIS      J 

FRANCE ,    ■    .    •  15  francs.  -  : 

UNION  POSTALE 17        »  '  l 


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LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE 

Nous  avons  indiqué  dans  notre  premier  numéro 
(pages  6  et  suiv.,  et  p.  80)  les  noms  des  correspondants 
dont  les  réponses  nous  étaient  parvenues  avant  le  ti- 
rage. Dorénavant,  ces  indications  se  trouveront  tou- 
jours dans  la  Chronique. 

Nous  commençons  aujourd'hui  notre  étude,  et  nous 
prions  nos  correspondants  et  nos  lecteurs  de  nous 
adresser  toutes  les  rectifications  utiles  (1).  Car  d'une 
part,  il  a  pu  nous  arriver  d'interpréter  d'une  manière 
inexacte  les  renseignements  qui  nous  étaient  fournis; 
d'autre  part,  ces  renseignements  ne  sont  pas  toujours 
aussi  abondants  ni  aussi  précis  que  nous  le  souhaite- 
rions, et  il  serait  important  de  pouvoir  fixer  plus  rigou- 
reusement les  limites  des  faits  que  nous  établissons  plus 
loin. 

Notre  premier  questionnaire  contenait  une  série  de 
phrases  dont  les  traductions  patoises  doivent  nous  per- 
mettre d'étudier  :  1<>  les  formes  de  Tarticle  défini  ; 
2^  celles  de  l'article  indéfini  ;  3*  le  dédoublement  pos- 
sible en  deux  catégories  des  mots  féminins  qui  se  ter^- 
minaient  en  latin  par  un  a  ;  i9  les  caractéristiques  du 
féminin  et  du  pluriel;  5<^  les  formes  des  pronoms  per^ 
sonnels. 

I.  -  L'ARTICLE  DÉFINI 

Nous  nous  arrêterons  d'abord  à  deux  particularités 
communes  aux  diverses  formes  de  l'article  placé  de- 
vant les  mots  commençant  par  des  voyelles  :  la  réduc- 
tion de  l'article  singulier  à  /,  et  la  sifflante  de  liaison  au 
^pluriel. 

I)  Nous  avertissons  nos  correspondants  du  Rhône  et  de  rAin,  que, 
ce  à  la  libéralité  du  Conseil  général  du  Rhône  et  aux  souscriptions 
intaires  des  bibliothèques  de  l'Ain,  ils  trouveront  la  Revue  des  Pa- 

dans  toutes  les  bibliothèques  pédagogiques  de  ces  deux  départe- 

Ls. 

BIV,  D.  PATOIS  6 


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â2  RSYUS  DBS  PATOIS 

Réduction  de  t article  singulier  à  V  devant  les  voyelles. 

Un  fait  commun  à  toute  la  France,  c'est  Télision  de  la 
voyelle  de  l'article  singulier,  masculin  ou  féminin,  de- 
vant les  mots  commençant  par  une  voyelle.  Dans  ce  cas 
l'article  est  donc  uniformément  P. 

Toutefois,  nous  avons  à  constater  un  phénomène  cu- 
rieux, c'est  la  suppression  apparente  de  l'article  devant 
le  mot  qui  signifie  eau^  lorsque  ce  mot  commence  par 
un  yod  (t  ou  y  suivi  d'une  voyelle).  Pour  prendre  un 
exemple,  dans  la  commune  de  la  Truchère,  canton  de 
Tournus  (Saône-et-Loire),  «  Teau  »  se  dit  :  id  ;  «  la  cou- 
leur de  l'eau  »  se  dit  :  la  couleur  de  iô.  Voici  comment 
on  peut  expliquer  cette  particularité  :  sous  l'influence 
de  Yyod  qui  commençait  le  substantif,le  l  qui  constituait 
l'article  s'est  d'abord  mouillé  ;  puis  il  s'est  réduit  i  un 
simple  yod,  suivant  la  tendance  naturelle  qui  pousse 
/  mouillé  à  se  transformer  en  yody  et  qui  fait  que 
beaucoup  de  personnes  prononcent  en  français  bataye 
au  lieu  de  bataille,  soley  au  lieu  de  soleil  L'article  ré- 
duit à  y  s'est  ensuite  confondu  avec  la  voyelle  initiale 
du  substantif  (1).  On  doit  constater  le  même  change- 
ment  devant  les  autres  substantifs,  masculins  ou  fémi- 
nins,qui  commencent  par  un  t/oci>quand  il  en  existe  d'au- 
tres, à  moins  que  le  fait  ne  soit  particulier  au  mot  qui  dé- 
signe l'eau,  à  cause  de  l'emploi  fréquent  de  ce  mot.  Ce 
phénomène  doit  s'être  aussi  produit  dans  des  patois  ex- 
térieurs à  la  région  lyonnaise.  Je  prie  mes  lecteurs  de 
vouloir  bien  me  le  signaler  partout  où  ils  pourront  le 
remarquer. 

Pour  la  région  que  j'étudie  spécialement  ici  J'ai  cons- 
taté cette  réduction  de  l'article  dans  les  pays  sui- 
vants : 

Saône-et-Loire.  Arr.  de  Mâcon  :  La  Truchère  (c.  de 
Tournus)  ;  arr.  de  Charolles  :  Vitry-en-CharoUais  (c. 
de  Paray-le-Monial),  Bourbon-Lancy,  Sivignon(c.  de 
St-Bonnet-de-Joux),  Les  Guerreaux,  La-Motte-St-Jean  et 

(1)  Bien  des  gens  suppriment  le  /  du  pronom  personnel  dans  an  cas 
semblable,  et  prononcent  :  «  qu'est-ce  qu'i  y  a  »,  au  lieu  de  «  qu'est-ce 
qu'il  y  a.  » 


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L.  CLÈDJlT.  —  LES  PAtOlS  DE  LA  BËGION  LITONNAISE    83 

St-Agnan  (c.  de  Digoin)  ;  arr.  d'Autun  :  St-Bérain- 
sous-Sanvignes  (c.  de  Montcenis),  Cussy-en-Morvau 
(c.  de  Lucenay-rEvêque)  ;  arr.  de  Châlon  :  St- Jean-de- 
Vaux  (c.  de  Givry),  Sassenay  (c.  de  Ghâlpn),  Fontaines 
(c.  de  Chagny),  Navilly  (c.  de  Verdun)  ;  arr,  de  Lou- 
hans  :  Ormes  (c.  de  Cuisery),  Vérissey  (c.  de  Montret), 
Authumes  f  c.  de  Pierre).  —  Dans  le  môme  département, 
mon  correspondant  de  Bourg-le  Comte  (c.  deMarcigny, 
arr.  de  Charolles)  ne  supprime  Tarticie  devant  id  qu'a* 
près  la  préposition  de^  et  inversement,  celui  de  Senne- 
cey-le-Grand  (arr.  de  Châlon)  traduit  «  Teau  »  par  yo, 
mais  «  la  couleur  de  Teau  »  par  la  couleur  de  Vyo. 

Jura.  Arr.  de  Lons-le-Saunier  :  Quintigny  (c.  de 
Bletterans)  ;  arr.  de  DÔle  :  Offanges  (c.  de  Montmirey), 
LaLoye  (c.  de  Montbarrez),  Chemin  (c.  de  Tavaux). 

Hautr-Saône.  Arr,  de  Oray  :  Broye-les-Pesmes  et 
Montagney  (c.  de  Pesmes),  Apremont  (c.  de  Gray),  Gé- 
ziers  et  Autoreille  (c.  de  Gy),  Villexon  (c.  de  Fresne-St- 
Mamès)  ;  arr.  de  Vesoul  :  Raze  (c.  de  Scey-sur  Saône), 
Bonlt  (c.  de  Rioz).  —  Dans  le  même  département,  mes 
correspondants  de  Gennigney  (c.  et  arr.  de  Gray)  et  de 
Bathiers  (c.  de  Rioz,  arr.  de  Vesoul)  ne  suppriment  l'ar- 
ticle qu'après  la  préposition  de. 

DouBS.  Arr.  de  Besançon  :  Avanne  (c.  de  Boussiëres)» 
Franois  (c.  d'Audeux),  Rigney  (c.  de  Marchaux). 

Par  exception,  bien  que  le  mot  qui  signifie  «  eau  » 
commence  par  un  yod^  je  trouve  Tarticle  r  dans  les  ré- 
ponses que  j'ai  reçues  pour  les  pays  suivants  : 

LoiRR.  Arr.  de  Roanne  :  St-Haon-le-Châtel,  et,  dims 
le  canton  de  Gharlieu,  Pouilly  et  Nandac. 

Saônr-bivLoirr.  Arr.  de  Mâcon  :  Ameugny  (c  de 
St-Gengoux-le-Natlonal)  ;  arr.  d'Autun  :  Epinac,  An- 
tolly  (c*  dAutun),  Dezize  (c.  de  Conches-les-Mines), 
Charbonnat(c.  de  Mesvres);  arr.  de  Châlon  :  St-Ger- 
m  *n-du-Plain,  Sevrey  (c.  de  Châlon),  Marcilly  (c.  de 
B  ry)^  St-Eusèbe  (c.  de  Mont-St- Vincent). 

article  n'est  jamais  supprimé  devant  le  mot  qui  si- 
g]  le  «  eau  »,  quand  ce  mot  ne  commence  pas  par 
lu   fod. 


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a  kEVtjÉ  DÉS  I^ATOIS 

La  sifflante  de  liaison  au  pluriel. 

Les  formes  de  l'article  pluriel  se  terminent  générale- 
ment devant  les  voyelles  par  un  s  qui  n'existe  plus  de- 
vant les  consonnes,  sauf  dans  quelques  patois,  et  qui  est 
un  reste  de  s  latin  de  «  illos,  illas  ». 

Ce  s  est  ordinairement  un  s  doux  (z)  comme  en  fran- 
çais. Toutefois,  il  est  marqué  par  ss,  et  doit  par  con- 
séquent se  prononcer  comme  un  s  dur,  dans  les  ré- 
ponses que  j'ai  reçues  pour  deux  cantons  du  départe- 
ment des  Hautes-Alpes  assez  éloignés  l'un  de  l'autre  : 
Aspres-sur-Buech  (arr.  de  Gap)  et  Chorges  (arr.  d'Em- 
brun). Mon  correspondant  de  Chorges  me  dit  d'ailleurs 
que  le  patois  de  Chorges  est  identique  à  celui  de  St-Ju- 
lien-en-Beauchêne,  c.  d'Aspres-sur-Buech,  à  60  kilo- 
mètres de  Chorges.  La  liaison  m'est  aussi  indiquée  par 
s  dur,  en  Saône-et-Loire,  aux  Guerreaux,  à  La  Motte-St- 
Jean  et  à  St-Agnan,  c.  de  Digoin,  arr.  de  CharoUes  (une 
seule  réponse). 

Le5  latin  s'est  transforméenr  dans  le  patois  de  Cussy- 
en-Morvan,  c.  de  Lucenay-l'Evêque ,  arr.  d'Autun 
(Saôneet-Loire),  où  les  pluriels  de  «  Tâne,  l'oie  (l'aile)  » 
sont  :  lé-r-àne,  lé-r-ôle  (1).  Ce  fait  est  à  rapprocher  de 
la  mutation  de  5  en  r  signalée  par  plusieurs  romanistes 
dans  un  certain  nombre  de  patois  (Voy.  Revue  des  Pa- 
tois, L  60). 

Dans  une  bonne  partie  de  la  Bresse  (département  de 
l'Ain,  arr.  de  Bourg),  5  latin  de  liaison  est  devenu j*  :  à 
Salavre  (c.  de  Coligny),  àBoissey  (c.  de  Pont-de-Vaux), 
à  Lescheroux  et  à  St-Julien-sur-Rej'^ssouze  (c.  de  St-Tri- 
viers-de-Courtes),  à  Courtes  et  à  St-Jean-sur-Reyssouze 
(même  canton),  à  Montrevel,  à  Viriat  (c.  de  Bourg). 
Mais  tandis  que  mes  correspondants  de  Viriat,  de 
Montrevel  et  de  Courtes  indiquent  cette  prononciation 
comme  générale  (2),  les  autres  font  des  distinctions. 

(1)  Toutefois,  on  m'indique  la  prononciation  z  dans  «  éz  Ole  »  = 
aux  autres, 

(2)  Toutefois,  dans  les  phrases  traduites,  mon  correspondant  de 
Montrevel  marque  la  liaison  par  z  devant  un  mot  commençant 
par  eu. 


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L.  CLÉDAT.  ^  LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE     85 

Sur  deux  réponses  que  j'ai  reçues  pour  Lescheroux, 
Tune  dit  que  s  final  se  prononce  quelquefois  comme 
j,  par  exemple  dans  t  leu-z-éfants  »  (les  enfants),  mais 
elle  indique  le  son  j  devant  un  autre  mot  commençant 
par  é;  la  seconde  réponse  pour  Lescheroux  et  la  ré- 
ponse pour  St-Jean-sur-Reyssouze  indiquent  la  pronon- 
ciation 2  devant  les  mots  commençant  par  é^  i,  u  ou  eu, 
et  j  devant  les  mots  commençant  par  a,  o,  ou,  on  ou 
ain.  C'est  en  effet  la  loi  que  j'avais  constatée  dans  le  pa- 
tois de  Poisoux,  c.  de  St-Amour  (Jura),  à  quelques  ki- 
lomètres de  Coligny  (voy.  Romania,  XIV,  549).  Sur 
mes  deux  correspondants  de  Salavre  (c.  de  Coligny), 
l'an  dit  que  devant  a,  ot«,  on,  ain,  le  s  final  se  prononce 
toujours  y,  et  tantôt  z.taintbij,  devant  les  autres  voyelles  ; 
le  second  indique  la  prononciation^  comme  générale, 
avec  cette  réserve  que  t  s  final  peut  se  prononcer  z 
devant  è,  par  exemple  dans  lez  èfé  =  les  enfants.  »  La 
réponse  de  Boissey  me  donne  j  devant  a,  o,  ou,  on,  en, 
—  ;:  devant  e,i,u,--s  devant  ain,  La  réponse  de  St-Ju- 
lien-sur-Reissouze  me  donne  z  devant  é^  i,  u,  —j  de- 
vant eu,  —  z,j  (?)  devant  a,  o,  ou,  on,  —  s  devant  ain. 
Je  sollicite,  pour  ces  différents  points,  des  réponses  plus 
catégoriques,  accompagnées  d'exemples.  D'ailleurs  ce 
fait  s'éclaircira  quand  nous  aborderons  la  phonétique. 

Dans  la  région  des  Dombes  voisine  de  la  Bresse  (c.  de 
Châtillon-surChalaronne,  arr.  de  Trévoux),  je  relève 
les  mentions  suivantes  :  «  s  final  en  liaison,  devant  les 
mots  commençant  par  é,  i,  u,  eu,  se  prononce  comme 
le  z  français  ;  devant  les  mots  commençant  par  a,  o,  ou, 
on,  ain,  il  se  prononce  comme  le  z,  mais  très  doux,  se 
rapprochant  beaucoup  du  7  »  (Chaveyriat)  —  «  s  final 
en  liaison,  devant  les  mots  commençant  par  é,  i,  u,  eu, 
se  prononce  absolument  comme  z;  devant  les  mots 
commençant  par  a,  0,  ou,  on,  ain/û  se  prononce  comme 
un  z  très  sifflant  »  (Neuville-les-Dames). 

En  dehors  du  département  de  TAin,  nous  retrouvons 
sporadiquement  le  changement  de  s  final  en  j  devant 
les  voyelles  :  i^  dans  Y  Isère,  à  Pin,  c.  de  Virieu,  arr. 
de  LaTour-du-Pin  (1);  2*  dans  YArdèche,  arr.de  Privas, 

(1)  Pour  Oyeu,  même  canton  de  VirieU|  on  m'indique  la  prononcisl- 

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86  BBYUBDB8  PATOIS 

&  Baix,  c.  de  Chomérac,  et  i  St-Pîerreville(l);  S'' dans 
la  Drôme,  arr.  de  Die,  iDie  et  à  Menglon  (c.  de  Ghâtil- 
Ion).  *•  Dans  la  Haute-Loire^  arr.  d'Yssingeaux,  pour 
St-Voy  et  le  Chambon  de  Tence  (c.  de  Tence)  on  m*écrit 
que  s  de  liaison  se  prononce  comme  dans  le  français,  z^ 
mais  en  appuyant  plus  fortement,  presque >.  Une  autre 
réponse  pour  la  môme  commune  de  St-Voy  indique  pu- 
rement et  simplement  le  son^'. 

Enfin  s  de  liaison  se  prononce  comme  le  th  anglais 
à  Grésy-sur-Aix^  c.  d'Aix-les-Bains,  arr.  de  Chambéry. 
Rapprochez  ce  que  dit  M.  Brachet  dans  son  Diction- 
naire du  patois  savoyard  :  <  Dans  certaines  parties  de 
la  Savoie,  on  prononce  la  lettre  z  avec  le  bout  de  la 
langue  sur  les  lèvres,  comme  on  le  fait  pour  le  th  an- 
glais devant  une  voyelle.  • 

Partout  ailleurs,  dans  toute  la  région  étudiée  ici,  la 
liaison,  lorsqu'elle  se  produit,  se  fait  comme  en  français 
par  un  z.  Mais  certains  patois  paraissent  supprimer  (ou 
avoir  une  tendance  a  supprimer)  la  sifflante  de  liaison, 
tantôt  d'une  façon  générale,  tantôt  après  l'article  fémi- 
nin, tantôt  seulement  devant  un  adjectif  (par  exemple 
dans  auœ  autres  hommes,  atuv  autres  femmes). 

La  suppression  générale  est  indiquée  :  pour  le  Jura,  i 
Bois  d'Amont  (c.  de  Morez  (2),  arr.  de  Saint-Claude); 
pour  la  Loire,  dans  deux  cantons  voisins,  Tun  apparte- 
nant àl'arr.  de  Roanne  (Saint-Just-en-Chevalet,  com- 
mune de  Champoly),  l'autre  de  Tarr.  de  Montbrison 
(Noirétable,commune  de  Saint-Didier-sur-Rochefort)(8). 

tton  J  devant  é^  t,  «,  eu,  et  %  devant  a,  o,  ou,  mif  ain,  ce  qui  serait 
précisément  Tinverse  de  la  régie  signalée  plus  haut.  Pour  La  Cha- 
pelle-de-la-Tour,  c.  de  La  Tour-du-Pin,  on  m'indique  la  prononcia- 
tion j  devant  la  seule  voyelle  t. 

(1)  A  Paysac,  canton  de  Joyeuse,  arr.  de  Largentiére,  il  semble 
qu'il  y  ait  une  distinction  analogue  à  celle  que  nous  avons  signalée 
ci-dessus  pour  Poisoux  dans  la  Bresse.  Mais  la  réponse  que  j'ai  reçu'». 
n*est  pas  claire.  Même  remarque  pour  Charbonnat,  c.  de  Mesvrei,  e  i 
Sadne-et-Loire. 

(2)  Dans  une  autre  commune  du  môme  canton,  à  Longchaumoir , 
toutes  les  liaisons  sont  marquées. 

(3)  Dans  la  réponse  pour  La  Fouiilouse,  c.  de  Saint  Héaod,  art.  d  i 
Saint-Etienne,  la  liaison  est  supprimée  5  fois  7. 


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r 


L.  CLÈDÀT.  —  LBS  PATOIS  DB  LA  lUtolON  LTONNAISB     87 

Il  est  vrai  que,  dans  la  réponse  reçue  pour  Champoly, 
Tarticle  féminin  pluriel  est  toujours  écrit  les,  mais  la 
comparaison  avec  la  réponse  de  Saint-Didier  (qui  écrit 
lé  devant  les  voyelles)  me  porte  à  considérer  cette  ortho* 
graphe  comme  factice^  et  due  &  l'influence  du  français. 
—  Pour  le  département  de  l'Ain,  dans  la  réponse  en  pa- 
tois de  Cressin-Rochefort  (c.etarr.  de  Belley),  sur  huit 
exemples  où  l'article  pluriel  est  placé  devant  des  mots 
commençant  par  des  voyelles^  six  ne  portent  aucune  in- 
dication de  liaison.  —  Pour  V Isère,  suppression  génér 
raie  de  la  liaison  &  Saint-Paul-les-Monestier  (c.  du  Mo- 
nestier  de  Clermont,  arr.  de  Grenoble)  (1).  ■—  Pour  la 
Drame,  même  suppression  à  Montjoux  (c.  de  Dieuleflt, 
arr.  de  Montéiimar)  dans  sept  exemples  sur  huit.  L'ex- 
ception est  «  lei-2-omei  y  =  les  hommes.  Il  n'y  a  pas 
d'exception,  la  forme  de  l'article  pluriel  étant  aussi  leï, 
dans  la  réponse  que  j'ai  reçue  pour  Pont-de-Barret 
(même  c.  de  Dieulefit)  ;  dans  les  autres  patois  qui  ont 
la  forme  let^  la  sifflante  de  liaison  est  constamment 
indiquée  (2).  —  Pour  la  Haute-Loire,  la  suppression 
générale  de  la  liaison  est  signalée  à  la  Chaise-Dieu  (arr. 
de  Brioude)  ;  toutefois,  mon  correspondant  écrit  «  las 
ala»«=/«5  ailes.  Si  c'est  réellement  une  exception^  il 
faut  sans  doute  l'attribuer  à  l'euphonie  :  la  ala  serait 
trop  dur,  à  cause  de  la  rencontre  des  deux  a. 

Les  patois  qui  suppriment  seulement  s  de  liaison  de- 
vant les  mots  féminins  commençant  par  des  voyelles, 
sont  :  dans  le  Doubs,  arr.  de  Pontarlier,  Remoray  (c. 
de  Mouthe)  et,  dans  le  canton  de  Montbenoît,  Gilley, 
Ville  du  Pont,  Montbenoît,  La  Longeville,  Maison  du 
Bois,  les  Allemands  (une  seule  réponse  indiquant  le 
patois  commun  à  toutes  ces  localités).  Dans  le  môme 
canton,  la  réponse  pour  la  commune  de  Lièvremont  mar- 
que partout  la  liaison.  —  Dans  la  Haute- Savoie,  les 

(1)  Dans  une  réponse  pour  La  Motte -Saint  Martin,  c.  de  la  Mure, 
arr.  de  Grenoble,  suppression  de  la  liaison  dans  deux  exemples  sur 
huit.  Dans  une  autre  réponse  pour  le  môme  endroit,  une  suppression 
sur  huit. 

(2)  Excepté  à  Bouvières  (c.  de  Bourdeaux,  arr.  de  Die),  où  elle  est 
tantôt  supprimée,  tantôt  maintenue,  sans  régularité* 


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88  REVUE  DES  PATOIS 

Houches  (1)  (c.  de  Chamonix,arr.  de  Bonneville).— Dans 
VAin,  sur  deux  réponses  reçues  pour  Cormaranche  (c. 
de  Hauteville,  arr.  de  Belley),  Tune  supprime  la  liaison 
devant  les  féminins,  l'autre  la  maintient  partout.  — 
Dans  V Isère,  suppression  de  la  liaison  devant  les  fémi- 
nins (cinq  fois  sur  six)  à  Champagnier  (c.  de  Vizille, 
arr.  de  Grenoble).  —  Parfois  les  patois  qui  suppriment 
la  liaison  devant  les  féminins,  la  suppriment  aussi  de- 
vant les  adjectifs  même  masculins  {A^n%  aux  autres 
hommes).  Il  en  est  ainsi  dans  le  canton  de  Montbenoît 
et  à  Remoray  (Doubs),  et  à  Cormaranche  (Ain)  d'après 
Tune  des  réponses. 

Enfin  un  certain  nombre  de  réponses  suppriment  seu- 
lement la  liaison  devant  les  adjectifs  (j'indique  cette 
particularité  d'après  les  deux  seuls  exemples  :  aux  au- 
tres hommes,  aux  autres  femmss  (2)  :  dans  les  Vosges^ 
canton  de  Dompaire  (arr.  de  Mirecourt)  ;  dans  le  terri- 
toire de  Belfort,  à  Grandvillars  (c.  de  Delle)  ;  dans 
V Isère,  à  Saint-Clair-de-la-Tour  (c.  et  arr.  de  la  Tour- 
du-Pin).  La  réponse  pour  Bermont  (c.  dé  Bel  fort)  ne 
supprime  la  liaison  que  devant  autres  masculin.  Il  en 
est  de  même,  en  Saône-et-Loire,  à  Saint-Igny-de-Roche 
(c.  de  Chauffai  lies,  arr.  de  CharoUes)  ;  dans  l'Atn,  à 
Neuville-les-Dames  (c.  de  Châtillon-sur-Chalaronne,  arr. 
de  Trévoux),  dans  une  réponse  sur  deux,  l'autre  faisant 
la  liaison  partout  ;  dans  YArdèche,  â  Payzac  (c.  de  Jo- 
yeuse, arr.  de  Largentière)  ;  dans  X^Drôme,  à  Baume- 
de-Transit  (c.  de  Saint-Paul-Trois-Châteaux,  arr.  de 
Montélimar).  Au  contraire,  on  ne  supprime  la  liaison 
que  devant  autres  féminin  dans  les  réponses  que  j'ai 
reçues  pour  les  localités  ci-dessous:  Doubs,  Pontets  (c. 
deMouthe,  arr.  de  Pontarlier)  (3),  Jura,  Poulnay  (c.  de 

(1)  Mon  correspondant  des  Houches  a  supprimé  aussi  la  liaison 
devant  quelques  masculins. 

(2)  Comme  je  n'avais  pas  prévu  la  particularité  signalée  ici,  je  n'a- 
vais mis  dans  mon  questionnaire  que  ces  deux  exemples  d'articles 
devant  des  adjectifs. 

(3)  Dans  une  autre  commune  de  Tarr.  et  du  c.  de  Pontarlier,  aux 
Fourgs,  je  constate  aussi  la  suppression  de  la  liaison  devant  autres 
fém.,  mais  on  a  oublié  de  traduire  la  phrase  contenant  autres  mas- 
culin* 


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L.  GLÉDAT.  —  LES  PATOIS  DB  Lk  RÉGION  LYONNAISE  89 

Chaumergy,  arr.  de  Dôle)  ;  Saône-et-Loirey  Bourbon- 
Lancy  (arr.  de  Charolles)  ;  Ain,  Ruffleu  (c.  de  Champa- 
gne, arr.  de  Belley),  dans  une  réponse  sur  deux,  l'autre 
faisant  la  liaison  partout  ;  Isère,  Saint-Michel-de-Saint- 
Geoirs  (c.  de  Sain1rEtienne-de-Saint-Geoirs,  arr.  de 
Saint-Marcellin),  Péage-de-Roussiilon  (c.  de  Roussillon, 
arr.  de  Vienne),  et  la  Chapelle-de-la-Tour  (c.  et  arr.  de 
la-Tour-du  Pin)  dans  une  réponse  sur  deux. 


ARTICLE  MASCULIN  SINGULIER 

L'article  masculin  singulier  a  d'abord  été  générale- 
ment lo  dans  tout  le  domaine  gallo-roman.  Puis  il  est 
devenu  le  dans  le  nord  et  lou  dans  le  midi  :  mais  il  est 
resté  lo  dans  une  partie  de  la  région  intermédiaire  que 
nous  étudions.  On  retrouve  aussi,  dans  cette  région,  les 
deux  formes  essentielles  le  et  lou,  et  en  outre  quelques 
formes  rares,  telles  que  ël,  lé  ou  le,  lu  (1).  Nous  allons 
passer  en  revue  ces  différentes  formes,  en  commençant 
par  les  plus  rares. 

LÉ  ou  LE 

«  On  trouve  le,  dit  M.  Adam  {Les  Patois  lorraiyis,  p. 
49)  dans  l'angle  sud-est  du  département  des  Vosges». 
C'est  en  effet  la  forme  qui  m'est  donnée  dans  les  répon- 
ses que  j'ai  reçues  pour  le  sud-est  de  l'arrondissement 
de  Remiremont:  Le  Thillot,  Saulxures,et  Basse-sur-le- 
Rupt  (c.  de  Saulxures). C'est  aussi  la  forme  signalée  par 
l'abbé  Hingre  dans  ses  études  sur  le  patois  de  la  Bresse 
(c.  de  Saulxures). 

La  forme  lé  m'est  encore  donnée  pour  le  patois  de 
Frangy  (arr.  de  Saint-Julien)  dans  la  Haute-Savoie. 

Enfin  la  forme  le  m'est  indiquée  pour  deux  points 
assez  éloignés  du  département  de  Saône  et-Loire:  Rigny- 
sur  Arroux  (c.  de  Gueugnon,  arr.  de  Charolles)  et  An- 

(1)  Mislral  {Dictionnaire,  art.  lou]  signale  une  cinquième  formci 
liouy  dans  le  Veiay  :  mais  aucun  de  mes  correspondants  du  Velay  ne 
la  mention  net 


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M  RKYUB  DBS  PATOIS 

tuUy  (c.  et  arr.d'Autun), et, concurremment  avec  te.ponx 
Chille,  c.  de  Conliége,  arr.  de  Lons-le-Saunier  (Jura). 

En  dehors  de  notre  région,  je  trouve  lé  dans  les  tra- 
ductions de  la  Parabole  de  TEnfant  prodigue  en  patois 
d'  «  une  partie  de  Tarr.  de  Confolens  »  (Charente)  et  en 
patois  de  Carcassonne,  le  dans  une  traduction  en  patois 
de  la  Haute-Garonne. 

EL 

La  forme  ël  est  signalée  par  Adam  (/.  c,  p.  49)  dans 
une  partie  du  département  de  Meurthe-et-Moselle  et 
dans  les  communes  suivantes  du  département  des  Vos- 
ges (arr.  de  Neufchâteau)  :  Autigny-la-Tour  (c.  de  Cous- 
sey),  Vouxey  (c.  de  Chatenois),  Circourt  (c.  de  Neufchâ- 
teau). Mes  correspondants  me  la  signalent  aussi  (tou- 
jours dans  l'arr.  de  Neufchâteau)  à  Barville  (c  de  Neuf- 
château)  et  dans  le  canton  de  Coussey  ;  mais  on  m'indi- 
que également  la  forme  le  pour  le  c.  de  Neufchâteau. 

M.  Adam  attribue  cette  forme  à  une  métathèse.  Il 
ajoute  que  dans  un  assez  grand  nombre  de  communes, 
eul  s'emploie  concurremment  avec  le.  Mais  l'exemple 
qu'il  cite  pour  le  patois  de  Vouxey  ne  me  paraît  pas  con- 
cluant :  dans  «  Tè  chevit  chas  1'  pévè  =  il  est  tombé  sur 
le  pavé,  »  on  peut  se  demander  si  l'apostrophe  est  bien 
placée  et  s'il  ne  faut  pas  écrire  :  c  Tè  chevit  chus  '1 
pévè.  » 

En  dehors  de  la  région  que  nous  étudions,  on  trouve 
el  dans  le  patois  de  Cambrai  (Mélanges  sur  les  langues^ 
p.  468). 

LU 

Cette  forme  est  très  rare.  Dans  le  domaine  de  la  lan- 
gue d'oc,  elle  a  été  signalée  par  M.  Chabaneau  pour  la 
Dordogne  et  le  Limousin,  concurremment  avec  lou 
(voy.  Grammaire  limousine,  p.  188.  Cf.  Mistral,  JD/c- 
tionnaire provençal- français,  9iX\.,  lou  et  lu).  Dans  notre 
région,  Gras  {Dict.  du  patois  forézien^  p.  155)  la  men- 
tionne pour  le  Forez,  concurremment  avec  lou  et  /o, 
mais  il  n'indique  pas  dans  quelle  partie  du  Forez  il  l'a 


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L.  GLÉDAT.  —  LB8  PATOIS  NL  UL  RÉGION  LTONNAISB    91 

trouvée.  Un  de  mes  correspondants  l'a  relevée  dans  le 
patois  de  Cessieu,  c.  de  La  Tour-du-Pin  (Isère)  ;  mais 
un  antre  me  donne  pour  le  même  patois  la  forme  lo,  qai 
est  d'ailleurs  la  plus  répandue  dans  le  canton  de  La  Tour- 
du-Pin.  Enfin,  la  forme  lu  m'est  encore  signalée  dans 
trois  cantons  contigus  de  Tarr.  de  Valence  :  Bourg-de- 
Péage,  Romans  et  Saint-Donat.  On  sait  que  les  villes  de 
Romans  et  de  Bourg-de-Péage  sont  situées  Tune  en  face 
de  Tautre  et  ne  sont  séparées  que'par  llsëre.  On  dit  lu  à 
Boarg-de-Péage  même,  à  Saint-Donat,  et,  pour  le  canton 
de  Romans,  à  Triors  (1)  ;  dans  une  autre  partie  du  can- 
ton de  Romans,  à  Châtillon-Saint-Jean,  on  dit  le. 

Nous  verrons  que  lu  est  plus  répandu  comme  forme 
de  rarticle  masculin  pluriel. 

LOU 

La  forme  provençale  lou  est  particulièrement  en 
usage  dans  les  départements  les  plus  méridionaux  de  la 
région  que  nous  étudions.  Elle  paraît  occuper  la  presque 
totalité  du  département  des  Hautes-Alpes.  Je  la  relève 
dans  les  réponses  qui  me  sont  envoyées  pour  Aspres- 
sur-Buëch,  Saint- Julien-en-Beauchêne  (c.  d'Aspres-sur- 
Buëch),  Barcillonnette,  Ribeyret  (c.  de  Rosans),  dans 
Tarr.  de  Gap,  et  pour  Chorges,  dans  Tarr.  d'Embrun. 
Les  traductions  de  la  Parabole  de  l'Enfant  prodigue  en 
patois  de  Gap  {Mélanges  sur  les  langues,  p.  533;  réim- 
pression Favre,  p.  123),  d'Embrun  (Patois  des  Alpes 
Cottiennes,  p.  157),  du  Monôtier,  arr.  de  Briançon 
{Ibidem,  p.  155),  la  grammaire  du  patois  du  Queyras, 
c.  d'Aiguilles,  arr.  de  Briançon  {Ibid.,  p.  10),  nous  don- 
nent aussi  lou.  Je  n'ai  trouvé  une  forme  différente,  le^ 
que  dans  le  patois  de  Briançon  (/6id.,p.  150).  Cette  ville 
est  voisine  d'une  région  dans  laquelle  la  forme  régulière 
de  l'article  est  en  effet  le:  la  Savoie,  et  la  partie  italienne 
(  Bs  Alpes  Cottiennes.  Le  Salut  à  l'Occitanie.,,,  traduit 
I  %  cent  sept  idiomes  (Montpellier,  Hamelin  frères, 

(1)  Mon  correspondant  de  Triors  indique  par  le  signe  de  la  voyelle 
rêve»  la  brièveté  de  i*tt  de  lu.  Mon  correspondant  de  Saint-Donat 
I  marque  d'im  accent  grave. 


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92  REVUE  DES  PATOIS 

1886)  donne  des  traductions  da  Salut  d^ns  les  patois 
suivants  des  Hautes-Alpes  :  arr.  de  Gap,  L'Epine  (c. 
de  Serres},  Veynes  et  Orpierre  ;  arr.  de  Briançon, 
Aiguilles,  Arvieux-Queyras  (c.  d'Aiguilles),  Vallouise 
(c.  de  Largentière)  ;  arr.  d'Embrun,  Guillestre,  Bas- 
Champsaur  (commune  de  Breziers,  c.  de  Chorges). 
Partout  j'ai  relevé  la  forme  lou  pour  Tarticle  masculin 
singulier. 

Lou  occupe  aussi  la  plus  grande  partie  du  départe- 
ment de  la  Drôme  ;  c'est  la  forme  qui  m'est  donnée  dans 
toutes  les  réponses  que  j'ai  reçues  pour  les  arr.  de 
Nyons,  de  Montélimar,  et  de  Die  :  dans  l'arr.  de  Nyons, 
Nyons  et  le  Buis-les-Baronnies  ;  dans  l'arr.  de  Monté- 
limar, Suze-la-Rousse  et  Baume  de  Transit  (c.  de  Saint- 
Paul-trois-Châleaux),  Sauzet  (c.  de  Marsanne),  Pont-de- 
Barret  et  Montjoux  (c.  de  Dieulefit),  Taulignan  (c.  de 
Grignan)  ;  dans  l'arr.  de  Die,  Die,  Menglon  {c.  de  Ghâ- 
tillon).  Bouvières  (c.  de  Bourdeaux),  Beaufort  (c.  de 
Cresl).  Les  traductions  de  la  Parabole  et  celles  du 
Salut  à  TOccitanie  donnent  aussi  la  forme  lou  pour 
les  patois  de  Nyons  et  Buis,  dans  l'arr.  de  Nyons;  de 
Die  et  de  Luc-en-Diois,  dans  l'arr.  de  Die  ;  de  Mar- 
sanne, dans  l'arr.  de  Montélimar.  Mais  la  traduction 
du  Salut  en  patois  de  Lus-la-Croix-IIaute  (c.  de  Châtil- 
lon-en-Diois)  donne  le. 

Dans  l'arr.  de  Valence,  on  a  lou  à  Beaumont-lès- Va- 
lence (c.  de  Valence),  Valence  (d'après  Mél.  sur  les 
langues,  p.  529),  Chanos-Curson  (c.  de  Tain),  Chabeuil 
et  Montmeyran  (c.  de  Chabeuil),  Mirmande  (c.  de  Lo- 
riol).  C'est  dans  cet  arrondissement  que  se  trouve  l'en- 
clave de  «  lu  »  que  nous  avons  signalée  plus  haut.  En 
outre,  on  rencontre  les  formes)  lo  et  le  dans  la  région 
voisine  de  l'arr.  de  Saint-Marcellin  (Isère)  :  lo  à  Saint- 
Bonnet-de-Valclérieux  (c.  du  Grand-Serre),  le  à  Châlil- 
lon-Saint-Jean  (c.  de  Romans)  (1). 

Le  département  de  l'Ardèche  est  tout  entier  acquis  à 
forme  lou  d'après  les  renseignements  que  j'ai  reçus 


(1)  Dans  le  même  canton,  comme  nous  l'avons  vu,  on  trouve  la 
forme  lu  à  Trior$« 


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L.  CLÉDAT.  ^  LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE  93 

pour  Gras  (c.  de  Bourg-Saint-Andéol),  Saint-Pierreville, 
Lavilledieu  (c.  de  Villeneuve-de-Berg),  Baix  (c.  de  Cho- 
mérac),Viviers,  de  Tarr.  de  Privas  ;  pour  Vallon,  Labla- 
chère  et  Payzac  (c.  de  Joyeuse),  Jaujac  (c.  de  Thueyts) 
et  Coucouron,  de  Tarr.  de  Largentière  ;  pour  Le  Chey- 
lard,  Saint-Victor  (c.  de  Saint- Félicien),  Devesset  (c.  de 
Saint-Agrèye),  La  Chapelle-sous-Chanéac  (c.  de  Saint- 
Martin-de-Valamas),  BoJBfres  (c.  de  Vernoud),  de  l'arr. 
de  Tournon.  Les  traductions  de  la  Parabole  donnent 
aussi  lou  pour  Privas  {MéL,  p.  515  ;  réimp.  Favre, 
p.  103),  et  pourAnnonay,  del'arr.  de  Tournon  {MéL, 
p.  516  ;  réimpr.  Favre,  p.  104).  Toutefois,  M.  Clugnet 
{Glossaire  du  patois  de  Gilhoc)  indique  lo  et  le  (p.  47) 
pour  Gilhoc  (c.  de  La  Mastre,  arr.  de  Tournon). 

Le  département  de  la  Haute-Loire  est  divisé  en  trois 
arrondissements  disposés  parallèlement  de  Touest  à 
Test.  Chacun  de  ces  arrondissements  contient  dans  sa 
partie  septentrionale  (1)  une  région  où  l'on  dit  le 
(voy.  ci-dessous).  Partout  ailleurs  on  a  lou  :  à  Pinols, 
dans  Tarr.  de  Brioude  ;  à  Freycenet-Latour  (c.  de  Mo- 
nastier),  à  Pradelles,  à  Fay-le-Froid,  â  Saint-Hostien 
(c.  de  Saint-Julien-Chapteuil),  à  Saugues,à  Cayres,dans 
Tarr.  du  Puy  ;  à  Tence  et  à  Saint- Voy  (c.  de  Tence), 
dans  Tarr.  d'Yssingeaux.  La  traduction  de  la  Parabole 
donne  aussi  lou  pour  les  environs  du  Puy  (MéL^  p. 
514;  réimpr.  Favre,  p.  101). 

La  forme  lou  occupe  encore  la  partie  méridionale 
de  l'arrondissement  de  Grenoble,  dans  le  voisinage 
des  Hautes-Alpes  et  de  la  Drôme.  Je  la  relève  pour 
Mens,  pour  La  Motte-d^Vveillans  et  La  Motte-Saint-Mar- 
tin (c.  de  La  Mure),  Saint-Paul-les-Monestier  (c.  de  Mo- 
nestier-de-Clermont),  Monestier-du-Percy  (c.de  Clelles). 
Lou  vodou  de  Sant-Brancassi,  par  G.  Guichard,  donne 
la  forme  lou  pour  le  canton  de  Mens,  et  le  Recueil  de 
poésies  eii  patois  du  Dauphiné,  par  Lapaume,  la  donne 
aussi  pour  Sinard  (c.  de  Monestier-de-Clermont).  Nous 
verrons  que  Tarrondissement-de-Grenoble  offre  concur- 

(1)  Et  aussi  dans  la  partie  occidentale  de  Tarr.  de  Brioude  (Lavoùte- 
Chilhac). 


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^ 


94  RËVtm  DÈS  PAtOtd 

remment  les  formes  lo  et  le.  Le  canton  de  Vizille  est  à 
peu  près  au  centre  de  ces  diverses  formes  ;  aussi  les  ré- 
ponses que  j'ai  reçues  pour  plusieurs  communes  de  ce 
canton,  hésitent-elles  tantôt  entre  lo  et  le,  tantôt  entre 
le  et  lou.  L'hésitation  entre  le  et  lou  se  produit  à  Saint- 
Jean-de-Vaux.  Il  en  est  de  même  à  La  Garde,  c.  de 
Bourg-d'Oisans.  Dans  la  traduction  de  la  Parabole  en 
patois  de  TOisan,  publiée  par  Champollion,  on  a  lou, 
mais  plusieurs  communes  du  canton  du  Bourg-d'Oisans 
disent  le  ;  voyez  plus  loin. 

Lou  se  trouve  aussi  dans  le  petit  coin  du  département 
de  l'Isère  (arr.  de  Vienne)  qui  confine  à  l'Ardèche, 
à  Péage-de-Roussillon  (1),  c.  deRoussillon,  et  dans  la 
partie  sud  de  Tarr.  de  Saint-Marcellin,  près  de  la  région 
de  la  Drôme  qui  a  la  même  forme,  àPresles-en-Royans, 
c.  de  Pont-en-Royans. 

En  négligeant  pour  le  moment,  sauf  à  y  revenir,  les 
pays  où  la  forme  lou  est  sporadique,  et  en  remontant 
vers  le  nord,  nous  rencontrons,  en  Franche  Comté,  une 
région  étendue  acquise  tout  entière  à  l'article  lou.  C'est 
la  forme  qui  m'est  indiquée  dans  toutes  les  réponses  que 
j'ai  reçues  pour  le  département  du  Doubs  :  arr.  de  Pon- 
tarlier,  à  Levier  et  à  Bians-les-Usiers  (c.  de  Levier),  i 
Boujeons,  Remoray  et  Pontets  (c.  de  Mouthe),  aux 
Fourgs  (c.  de  Pontarlier),  au  Sauget  et  à  Liévremont 
(c,  de  Montbenoît)  ;  arr.  de  Besançon,  à  Fertans,  Re- 
franche et  Nans-sous-Sainte-Anne  (c.  d'Amancey),  à 
Epeugney  (c.  de  Quingey),  à  Mamirolle  (c.  de  Besan- 
çon), à  Rigney  (c.  de  Marchaux),  à  Franois  et  Ruffey 
(c.  d'Audeux),  à  Avanne  (c.  de  Boussières)  ;  arr.  de 
Baume-les-Dames,  à  Nancray  et  Glamondans  (c.  de 
Roulans),  à  Abbenans  (c.  de  Rougemont),  à  Courtetain 
et  Passonfontaine  (c.  de  Vercel),  à  Blassans  et  Geney 
(c.  de  Llsle-sur-le-Doubs),  à  Cour-les-Baumes  (c.  de 
Baume-les-Dames)  ;  arr.  de  Montbéliard,  à  Russey  et  à 
La  Grand-Combe-des-Bois  (c.  de  Russey),  i  Frambou- 
hans  (c.  de  Maîche),  i  Dampierre-sur-le-Doubs  (c.  de 

(1)  Mon  correspondant  pour  le  Péage-de-RoussiUon  écrit 

ment  km,  qu*il  fait  suivre,  une  fois,  de  leu  entre  parenthèsee. 


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ts.  ÛLÉDAt.  —  LB0  PktOXn  M  L4  BÉGION  LYONNAlSB    M 

PoQt-de-Roide).  Tous  les  textes  imprimés  en  patois  du 
Doabs  que  j'ai  pu  consulter  concordent  avec  ces  rensei- 
gnements directs.  Je  remarque  seulement  dans  les  pro- 
verbes en  patois  des  Fourgs,  publiés  par  M.  Tissot 
{Les  Fourgs,  Besançon,  1873)  la  réduction  fréquente  de 
loukr,  par  exemple  «  Tfu  »,  au  lieu  de  «  lou  fu  »  =»  Z^ 
feu. 

Les  trois  arrondissements  du  département  de  la  Haute- 
Saône  sont  disposés  parallèlement  de  Touest  à  l'est,  et 
chacun  d'eux  est  borné  au  midi  par  le  département  du 
Doubs.  Dans  le  voisinage  du  Doubs,  c'est-i-dire  dans 
leur  partie  méridionale,  ces  trois  arrondissements  offrent 
la  forme  lou  :  arr.  de  Gray,  à  Bonboillon  (c.  de  Marnay), 
et  &  Autoreille  et  Géziers  (c.  de  Gy)  ;  arr.  de  Vesoul,  à 
Buthiers  et  &  Boult  (c.  de  Rioz),  à  Montbozon,  à  Noroy- 
le-Bourg,  à  Navenne  et  i  Lavilleneuve  (c.  de  Vesoul),  à 
Raze  (c.  de  Scey-sur-Saône)  (1)  ;  arr.  de  Lure,  à  Viller- 
sexel,  et  &  Coisevaux  (c.  d'Héricourt).  La  limite  septen- 
trionale de  l'article  lou  (2)  décrit  ainsi  un  arc  de  cercle 
qui  coupe  le  département  de  la  Haute  Saône,  englobant 
au  centre  la  moitié  environ  de  Tarr.  de  Vesoul,  et  s*in- 
fléchissant  &  droite  et  &  gauche. 

L'extrémité  sud  du  département  du  Doubs  est  reliée 
à  la  partie  septentrionale  du  département  de  l'Ain,  qui 
est  acquise  aussi  à  l'article  lou,  par  une  bande  de  pays, 
offrant  le  même  article,  qui  forme  le  sud  du  départe- 
ment du  Jura.  Le  nombre  relativement  restreint  des  ré- 
ponses que  j'ai  reçues  pour  le  Jura  ne  me  permet  pas 
de  fixer  exactement  les  limites  de  lou  dans  ce  départe- 
ment. J'ai  relevé  cette  forme  sur  les  points  suivants  : 
dans  l'arr.  de  Poligny,  à  Foncine  (c.  de  Planches)  d'a- 
près un  conte  patois  publié  par  M.  Tissot  {Les  Fourgs, 
p.  276)  ;  dans  Tarr.  de  Lon8-ie-Saunier,à  Domblans  (c.  de 
Voiteur)  d'après  une  chanson  publiée  dans  les  Mélanges 

[1)  Dans  le  même  canton,  à  Chantes,  on  a  la  forme  le, 

(2)  En  debors  de  la  région  que  nous  étudions,  on  trouve  lou  plus 
a  nord  dans  une  partie  du  département  de  Meurthe-et-Moselle  :  à 
1  Jzéville,  arr.  et  c.  de  Nancy,  diaprés  les  Patots  Lorrains  d'Adam, 
e  à  OnyiUe,  c.  de  GhamUey,  arr.  de  Briej»  d'après  les  traductions 
d   la  Parabole. 


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96  ftEYUE  DES  PATOIS 

sur  les  langues  (p.  46),  à  Clairvaux,  d'après  la  Statisti- 
que générale  du  Jura,  de  Pyot  (p.  383),  à  Bornay  (c.  de 
Lons-le-Saunier),  à  Blye  (c.  de  Conliège)  (1),  à  Poisoux 
(c,  de  Saint-Amour,  Voy.  Romania,  XIV,  551);  dans 
Tarr.  de  Saint-Claude,  à  Grandvaux(c.  de  Saint-Laurent) 
et  à  Moirans. 

Dans  le  département  de  F  Ain,  Tarlicle  loit  occupe  l'ar- 
rondissement de  Bourg,  à  l'exception  de  la  pointe  mé- 
ridionale, et  le  nord-ouest  de  l'arr.  de  Nantua.  Nous  l'a- 
vons relevé,  pour  l'arr.  de  Bourg,  à  Peronnas  et  Viriat 
(c,  de  Bourg),  à  Saint-Julien,  Courtes,  Lescheroux  et 
Saint-Jean  (c.  de  Saint-Trivier-de-Courtes),  à  Salavre 
(c.  de  Coligny),  à  Montrevel,  à  Boissey  (c.  de  Pont-de- 
Vaux),  à  Saint- Jean  (c.  de  Pont-de-Veyle),à  Chavannes- 
sur-Suran  (c.  de  Trefifort)  (2)  ;  pour  l'arr.  de  Nantua,  à 
Bouvent  (c.  d'Oyonnax)  et  à  Izernore  (3).  Dans  la  partie 
nord  de  l'arr.  de  Trévoux,  sur  les  confins  de  l'arr.  de 
.  Bourg,  on  a  lou  à  Chaveyriat  et  à  Vonnas  (c.  de  Châtil- 
lon-sur-Chalaronne). 

Entre  les  deux  grands  domaines  de  lou  que  nous  ve- 
nons de  déterminer  dans  la  région  qui  fait  l'objet  de 
notre  étude,  l'un  au  sud,  l'autre  au  nord,  on  retrouve 
sporadiquement  cette  forme  sur  quelques  points  des  dé- 
partements de  la  Loire  et  de  l'Isère.  On  dit  lou  à  Saint- 
Étienne  (4)  :  voyez  les  textes  cités  par  Gras  {Diction- 
naire  du  patois  forézien^  p.  255  et  258)  et  les  œuvres 
des  poètes  du  cru,  les  Chapelon,  Philippon  et  Linossier. 
On  dit  aussi  lou  dans  une  partie  du  canton  de  Saint- 
Haon-le-Châtel  (arr.  de  Roanne).  Dans  les  textes  cités 
par  Gras  pour  le  canton  de  Saint-Jean-Soleymieux  (arr. 
de  Mont-brison),  on  a  tantôt  lou  et  tantôt  le.  Dans  l'Isè- 
re, en  dehors  des  parties  de  ce  département  qui  se  rat- 
tachent directement  au  domaine  méridional  de   lou, 

(1)  Nous  avons  vu  qu'une  autre  commune  du  même  canton  aies 
formes  le  et  le. 

(2)  Nous  verrons  qu'à  TrefTort  même,  on  trouve  la  forme  lo. 

(3)  Nous  verrons  qu'une  autre  commune  du  canton  d'Izernore  a  la 
forme  lo. 

(4)  La  réponse  &  mon  questionnaire  qui  m'a  été  faite  en  patois  do 
Saint-Etienne  donne /^,  mais  j'imagine  qu'il  y  a  erreur. 


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L.  GLÉDAT.  —  LES  PATOIS  ]>E  LÀ  RÉGION  LYONNAISE    97 

cette  forme  m'est  signalée  à  Chaponnay  et  à  Marennes 
(c.  de  Saint-Symphorien  d'Ozon),à  Roche  (c.  de  La  Ver- 
pillière),  pour  l'arr.  de  Vienne  ;  et  à  Saint-Didier-de-La- 
Tour,  c.  et  arr.  de  La  Tour-du-Pin  (1). 

LE 

En  dehors  et  à  Test  de  la  France,  Tarticle  le  se  ren- 
contre dans  les  parties  alpines  du  Piémont  (Oulx  et  val- 
lée de  Pragelas,  d'après  le  Patois  des  Alpes  Cottiennes, 
p.  152  et  153)  et  dans  la  presque  totalité  de  la  Suisse 
française  (voyez  les  traductions  de  la  Parabole  et  les 
travaux  de  MM.  Hœfelin,  Cornu,  Gilliéron).  On  ne  s'é- 
tonnera donc  pas  que  nous  trouvions  cette  forme  de  Tar- 
ticle  dans  les  départements  de  notre  région  qui  confi- 
nent à  l'Italie  et  à  la  Suisse.  Nous  l'avons  déjà  signalée 
dans  un  coin  du  département  des  Hautes-Alpes  (Brian- 
çon).  Elle  s'étend  sur  la  Savoie  presque  tout  entière. 
Pour  le  département  de  la  Savoie,  nous  la  relevons  à 
Saint-Georges  d'Hurtières(c.  d'Aiguebelle,  arr.  de  Saint- 
Jean-de-Maurienne),  à  Mercury-Gémilly  (c.  d'Albert- 
ville), à  Grésy-sur-Isère,  à  Beaufort,  dans  l'arr.  d'Al- 
bertville ;  à  Grésy-sur-Aix  (c.  d'Aix-les-Bains),  dans 
l'arr.  de  Chambéry.  Toutefois,  d'après  les  textes  cités 
dans  les  Origines  du  patois  de  la  Tarentaise,i^B.r  l'abbé 
Pont,  la  forme  lo  occuperait  la  Haute  Tarentaise  (arr. 
deMoutiers).  Pour  la  Haute-Savoie,  on  trouve  teàMey- 
thet  (c.  d'Annecy)  à  Annecy  même  (d'après  les  Prover- 
bes publiés  par  M.  Constantin),  àRumilly  (sous  la  forme 
apostrophée  f ,  d'après  les  chansons  de  J.  Béard),  dans 
l'arr.  d'Annecy  ;  à  Desingy  (c.  de  Seyssel)  dans  l'arr.  de 
Saint- Julien  (3);  à  Margencel,  Authy  et  Sciez  (c.  de 
Thonon)  et  à  Boëge,  dans  l'arr.  de  Thonon.  Mais  on 
me  signale  la  forme  lo  à  Bouches,  c.  de  Ghamonix, 
arr.  de  Bonneville. 

En  continuant  à  suivre  la  frontière  de  Suisse,  nous 

(1)  Dans  ce  même  canton  de  La-Tour- du-Pia,  nous  avons  déjà 
constaté  Temploi  de  la  forme  lu,  et  nous  verrons  qu'on  trouve  auss 
les  formes  le  et  lo» 

{2)  Dans  le  même  arr.,  nous  avons  signalé  la  forme  lé  à  Frangy, 

RBV.  D,  PATOIS  7 


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1 


08  HGVUK  DBS  PATOIB 

arrivons  au  département  de  rAin.  L'article  le  est  seul 
employé  dans  les  réponses  que  nous  avons  reçues  pour 
l'arrondissement  de  Gex  :  à  Gex  même  (1),  à  Challex  (c. 
de  CoUonges),  à  Versonnex,  Vesancy  et  Thoiry  (c.  de 
Ferney).  On  le  trouve  ensuite  dans  la  partie  de  Tarr.  de 
Nantua  qui  confine  à  la  Haute-Savoie  en  longeant  le 
Rhône,  à  Arlod  (c.  de  Châtillon  de  Michaille)  (2),  et  dans 
celle  qui  confine  à  Tarr.  de  Belley,  à  Petit-Albergement 
(c.  de  Brénod)(3).  L'arr.deBelley  paraît  presque  tout 
entier  acquis  à  la  forme  te.  Nous  la  trouvons  à  Belley  (4), 
Peyrieu  et  Cressin-Rochefort  (c.  de  Belley),  à  Virieu-le- 
Grand,  à  Ruffleu  et  à  Fitigneu  (c.  de  Champagne)  (5),  à 
Sutrieu,  àHautevilleet  àCormaranche  (c.  d'Hauteville) 
(6),  à  Lagnieu  (7),  à  Gorbonod  (c.  de  Seyssel)  (8).  Pour 
i'arr.  de  Bourg,  nous  trouvons  le  dans  la  pointe  méri- 
dionale, à  Pont-d'Ain,  Druilliat  et  Tossiat  (c.  de  Pont- 
d'Ain).  Enfin  on  remarque  des  traces  éparses  de  te  dans 
Tarr.  de  Trévoux,  à  Miribel  (c.  deMontluel,tout  près  du 
département  de  l'Isère)  (9),  à  Rigneux-le-Franc  (c.  de 
Meximieux),  à  Reyrieux  (c.  de  Trévoux).  On  a  lo  (voy. 
plus  loin)  dans  d'autres  parties  des  cantons  de  Mexi- 
mieux et  de  Trévoux.  Pour  Marlieux  (c.  de  Villars)  (8), 

{{)  Cf.  Le  Duc,  Chansons  patoises,  p.  291. 

(2)  D*autre8  communes  du  môme  canton,  comme  nous  le  verrons 
plus  loin,  ont  la  forme  lo,  qui  est  la  plus  répandue  dans  cet  arrondis- 
sement. 

(3)  Sur  un  autre  point  du  même  canton,  on  a  la  forme  lo  ;  voy.  plus 
loin. 

(4)  Toutefois,  dans  les  Noêls  bressans  de  Le  Duc,  on  trouve  (ou  et  lo 
pour  Belley,  (p.  128);  mais  dans  les  Chansons  patoises  publiées  par  le 
même,  on  a  /^  pour  le  même  pays. 

(5)  Cf.  Le  Duc,  Chansons  patoises,  p.  143. 

(6,  7,  8)  Sur  d'autres  points  des  mêmes  cantons,  on  a  la  forme  lo  ; 
voyez  plus  loin. 

(9)  Dans  le  terrier  de  Miribel,  publié  par  M.  Philipon  {Reime  des 
Patois,  I,  35),  et  qui  appartient  au  commencement  du  xiv«  siècle,  la 
forme  de  l'article  est  lo.  Mais  on  ne  s'étonnera  pas  que,  du  xiv^  au 
XIX*  siècle,  elle  ait  pu  passer  de  lo  à  le. La.  persistance  de  lo  dans  les 
pays  circonvoisins  permet  de  croire  que  cette  transformation  est  rè 
cente. 

(10)  Dans  un  texte  présenté  par  Le  Duc  {Ch,  patoises,  p.  378)  comme 
émanant  de  Marlieux,  on  rencontre  la  forme  lou.  Mais  ce  texte  est  un 


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L.  GLâDAT.  —  USB  PATOIS  DE  LA.  RÉOION  LYONNAISE     99 

j'ai  reçu  deux  réponses  contradictoires,  Tune  donnant 
lo  et  l'autre  le.  Ailleurs,  à  Trévoux  même,  à  Baneins 
(c.  de  Saint-Trivier-sur-Moignans).  mes  correspon- 
dants hésitententre  le  et  lo,  Ces  hésitations  s'expliquent 
sans  doute  par  un  son  intermédiaire  entre  ces  deux 
formes. 

En  suivant  toujours  notre  frontière  orientale,  il  faut 
sauter  les  départements  du  Jura  (1)  et  du  Doubs  pour  re- 
trouver le  dans  le  territoire  de  Belfort,  à  Grand villars 
(c.  de  Délie),  à  Bermont  (c.  de  Belfort;  ce  canton  a  aussi 
la  forme  lo),  et  dans  le  canton  de  Fontaine. 

Tous  les  pays  que  nous  venons  de  parcourir  peuvent 
être  considérés  comme  se  rattachant,  pour  la  forme  de 
l'article,  aux  patois  de  la  Suisse  française.  Si  nous  re- 
descendons maintenant  du  nord  au  sud,  en  suivant  la 
limite  occidentale  de  notre  région,  nous  trouverons  en- 
core l'article  le  dans  une  série  de  patois  qui  se  rattachent 
au  domaine  du  français  central. 

M.  Adam,  dans  son  étude  sur  les  patois  lorrains,  cons 
tate  la  présence  de  le  dans  la  région  occidentale  du  dé- 
partement des  Vosges:  à  Ménil  en-Xaintois (c.  de  Mire- 
court),  à  Laneuveville-sous-Montfort  et  à  Lignéville  (c, 
de  Vittel),  à  Saint-Baslemont  (c.  de  Darney),  dans  Tarr. 
de  Mirecourt  ;  à  Trampot,  Pargny  et  Landaville  (c. 
de  Neufchâ*eau),  à  Maconcourt,  Vouxey  et  Houécourt 
(c.  de  Châtenois)  et  à  Bulgnéville,  dans  l'arr.  de  Neuf- 
château.  Dans  le  même  arrondissement  de  Neufchâteau, 
cette  forme  nous  est  encore  signalée  à  Dommartin-sur- 
Vraine  (c.de  Châtenois)  et  à  Ainvelle  (c.  de  Lamarche)  (2) . 

La  partie  occidentale  du  département  de  la  Haute- 
Saône  est  également  acquise  à  l'article  le.  Nous  le  trou- 
vons à  Baulay  (c.  d'Amance),  à  Jussey,  àBetoncourt-les- 
Ménétriers  (c.  de  Vitrey)  et  à  Chantes  (c.  de  Scey-sur- 
Saône)  (3),  dans  l'arr.  de  Vesoul;  à  Dampierre-sur-Salon, 

article  de  journal,  publié  sous  un  pseudonyme,  et  dont  la  provenance 
est  contestable. 

(4)  Nous  allons  revenir  sur  le  Jura,  qui  offre  le  dans  sa  partie  occi- 
dentale. 

(2)  On  trouve  aussi  lo  dans  ce  canton. 

(3)  Nous  avons  vu  qu'une  autre  commune  de  ce  canton   avait  lou 


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iOO  RBVUB  DBS  Ï>AT0I8 

à  Germigney  et  à  Apremont  (c.  de  Gray),  à  Montagney 
et  à  Broye-les-Pesmes  (c.  de  Pesmes),  à  Vellexon  (c.  de 
Fresne-Saint-Mamès),  à  Oyriéres  (c.  d'Autrey)  et  à 
Ghamplitte,  dansTarr.  de  Gray. 

Môme  forme  dans  la  partie  nord-ouest  du  départe- 
ment du  Jura.  Il  y  a  unanimité  dans  les  réponses  que 
j'ai  reçues  pour  Tarr.  de  Dôle  (Tavaux,  c.  de  Chemin  ; 
Foulnay,  c.  de  Chaumergy  ;  Offlanges,  c.  de  Montnii- 
rey;  La  Loye,  c.  de  Montbarrey).  Ajoutez  Quintigny  (c. 
de  Bletterans),  dans  Tarr.  de  Lons-le-Saunier  (1). 

Le  se  trouve  dans  toutes  les  réponses  que  j*ai  reçues 
pour  le  département  de  Saône-et-Loire,  à  l'exception  de 
deux  cas  de  le,  que  nous  avons  signalés.  Ces  réponses 
viennent  des  pays  suivants  :  St-Racho  (c.  de  La  Clayet- 
te), Oudry  (c.  de  Palinges),  Vitry-en-CharoUais  (c.  de 
Paray-le-Mouial),  Les  Guerreaux,La  Motte-St-Jean,St- 
Agnan  (c.  de  Digoin),  Bourbon-Lancy,  Toulon-sur- 
Arroux,  LaGuiche,  Collonges  et  Joncy  (c.  de  La  Gui- 
che),Bourg-le-Comie(c.deMarcigny),Sivignon(c.  de  St- 
Bonnet-de-Joux),  St-Igny-de-Roche  (c.  de  Chauflfailles), 
dans  Tarr.  de  CharoUes  ;  wSt-Amour  et  Chânes  (c.  de  La 
Chapelle-de-Guinchay),  Clessé  (c.  de  Lugny),  La  Tru- 
chère  (c.  de  Tournus),  Matour,  Authumes  (c.  de  Pierre), 
Ameugny,  Malay,  Sigy-le-Châtel  (c.  de  St-Gengoux-le- 
National),  Ste-Cécile  (c.  de  Cluny),  Sagy  (c.  de  Beau- 
repâire),  St-Martin-de-Senozan,  St-Sorlin  et  Solutré  (c. 
de  Mâcon),  Tramayes  et  Germolles  (c.  de  Tramayes), 
dans  l'arr.  de  Mâcon  ;  Cussy-en-Morvan  (c.  de  Lucenay- 
TEvêque),  St-Bérain-sous-Sanvigne  (c,  de  Montcenis), 
Dezize(c.  de  Conches-les-Mines),  Charbonnat-sur-Ar- 
roux  (c.  de  Mesvres),  Epinac,  Issy-l'Evêque,  dans  Tarr. 
d'Autun  ;  Navilly  (c.  de  Verdun),  Mercurey  et  St-Jean- 
de-Vaux  (c.  de  Givry),  Sevrey  et  Sassenay  (c.  de  Châ- 
Ion),  St-Eusèbe  (c.  de  M'-St-Vincent),  St-Germain-du- 
Plain,  Marcilly  (c.  de  Buxy),  Fontaines  (c.  de  Chagny), 
St-Vallier  (c.  de  Monceau-les-Mines),  Sennecey-le-Grand, 
dansTarr.  de  Châlon;  Bosjean  (c.  de  St-Germain-du- 

(1)  Dans  ce  même  arrondissement,  nous  avons  vu  que  la  réponse 
pour  Chille,  c.  de  Conliège,  hésite  entre  le  et  iè. 


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L.  GLÉDAT.  —  LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE   101 

Bois);  La  Chapelle-Thècle  (c.  de  Montpont),  Savignj^- 
en-Revermont  (c.  de  Beaurepaire-en-Bresse),  Branges 
(c.  de  Louhans),  Ormes  (c.  de  Cuisery),  Vérissey  (c.  de 
Monlret),  Le  Miroir  (c.  de  Cuiseaux),  dans  i'arr.  de 
Louhans. 

L'article  le  est  généralement  employé  dans  le  dépar- 
tement dé  la  Loire,  sous  réserve  d'une  région  assez  res- 
treinte où  l'on  trouve  to,  comme  nous  le  verrons  plus 
loin,  et  de  quelques  enclaves  de  lou.  que  nous  avons 
déjà  signalées.  On  a  Z^  à  Renaison,  St-Rirand  et  Am- 
bierle  (c.  de  St-Haon-le-Châtel),  à  Pouilly  et  à  Nandax 
(c.  de  Charlieu),  à  Belmont,  à  St-Cyr-de-Faviéres  (c.  de 
St-Symphorien-de-Lay),  â  Juré  et  à  Champoly  (c.  de  St- 
Jast-en-Chevalet),  dans  Tarr.  de  Roanne  ;  à  St-Didier- 
sur-Rochefort  (c.  de  Noirétable),  â  Ailleux  (c.  de  Boën), 
i  Boën  même  (d'après  les  textes  qui  suivent  le  Diction- 
flaire  du  patois  forézien,  de  Gras),  à  Feurs  (d'après 
Gras),  à  Moingt  (c.  de  Montbrison),  àMontbrison  même 
(d'après  Gras),  à  Chambles  (c.  de  St-Rambert),  à  Rozier, 
Estivareille  et  Usson  (c.  de  St-Bonnet-le-Château)  (1), 
dans  Tarr.  de  Montbrison  ;  à  La  Fouillouse  (c.  de  St- 
Héand),  à  St-Ghamond  et  à  Izieux  (c.  de  St-Chamond), 
à  Firminy  (c.  du  Chambon),  à  Bourg-Argental,  et, 
d'après  Gras,  à  Jonzieu  (c.  de  St-Genest-Malifaux),  dans 
Tarr.  de  St-Elienne. 

Le  nord  du  département  de  la  Ilte-Loire  est  égale- 
ment acquis  à  la  forme  le  :  La  Chaise-Dieu  et  Lavoûte- 
Chilhac,  dans  l'arr.  de  Brioude;  Craponne,  dans  l'arr. 
du  Puy;  La  Chapelle-d'Aurec  (c.  de  Monistrol),  dans 
l'arr.  d'Yssingeaux. 

L'article  le  occupe  donc  la  partie  orientale  et  la 
partie  occidentale  de  la  région  que  nous  étudions.  Entre 
les  deux,  au  centre,  se  placent  les  départements  de 
risère  et  du  Rhône,  qu'il  nous  reste  à  parcourir. 

Le  département  du  Rhône  se  partage  entre  les  for- 
mes lo  et  le,  la  première  étant  plus  répandue  dans  l'arr. 
de  Lyon,  et  la  seconde  dans  larr.  de  Villefranche,  no- 
tamment à  St  Bonnet-de-Bruyères  (c.  de  Monsols),Pont- 

(1)  Usson,  d'après  Gras. 


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103  RBVOfi  PBS  PATOIS 

Trambouze  (c.  de  Thizy),  Charnay  (c.  d'Anse)  (1),  St-La 
ger  (2),  Odenas  et  Cercié  (c.  de  Belleville),Quincié  et  les 
Ardillats  (c.  de  Beaujeu),  Blacé  et  Vaux-Rhône  (c.  de 
Villefranche). 

Dans  le  département  de  Tlsère,  on  rencontre  sporadi- 
quement l'article  te,à  St-Jean  de-Bournay,àRevel  (c.  de 
Beaurepaire)  (8),  à  la  Côte-St- André  et  à  Gillonay  (c.  de 
La  Côle-St- André)  (4),  à  Corbas  (c.  de  St-Symphorien- 
d'Ozon)  (5),  dans  Tarr.  de  Vienne  ;  à  La  Tour-du-Pin  et  à 
Vignieu  (c.  de  La  Tour-du-Pin),  à  St-Savin  (c.  de  Bour- 
goin),  dans  l'arr.  de  La  Tour-du-Pin  ;  à  Vinay,  dans 
Tarr.  de  St-Marcellin  ;  au  Fréney-d'Oisans,  à  Auris-en- 
Oisans,  Livet-et-Gavet  et  Villard-Reculas  (c.  de  Bourg- 
d'Oisans),  à  Voreppe  (c.  de  Voiron),  au  Guâ  (c.  de  Vif), 
à  Champ  (c.  de  Vizille),â  Chapareillan  (c.du  Touvet)  (6), 
dans  l'arr.  de  Grenoble.  Joignons  un  coin  du  départe- 
ment de  la  Drôme,  dans  les  voisinage  de  Tlsère  :  Châtil- 
lon  St-Jean,  c.  de  Romans,  arr.  de  Valence. 


LO. 


La  forme  lo  n'occupe  pas  de  grandes  régions  com- 
pactes, comme  il  arrive  pour  lou  et  pour  le,  si  ce  n'est 
dans  le  nord.  Mais  on  la  rencontre  par  îlots  plus  ou 
moins  étendus  dans  la  plupart  des  départements  que 
nous  étudions. 

Nous  avons  déjà  vu  que  M.  Clugnet  {Glossaire  du  pa- 
tois de  Qilhoc)  signale  l'article  lo  sur  un  point  du  dé- 
partement de  l'Ardèche,  à  Gilhoc,  c.  de  La  Mastre,  arr. 
de  Tournon. 

Un  autre  cas  de  to,  qui  paraît  tout  à  fait  isolé,  est  celui 
de  Houches,  c.  de  Chamonix,  arr.  de  Bonneville,  en 


(\)  Mon  correspondant  pour  Charnay  indique  que  la  voyelle  de  Par 
ticie  masculin  singulier  est  entre  o  et  e. 

(2)  Mon  correspondant  pour  St-Lager  indique  que  la  voyelle  de  l'ar- 
ticle  masculin  singulier  est  entre  e  et  eu, 

(3,  4, 5)  On  a  /o  dans  d'autres  parties  des  cantons  de  Beaurepaire, 
de  la  Côte-St-André  et  de  St-Symphorien-d*Ozon. 

(6)  D'autres  communes  du  canton  du  Touvet  ont  lo. 


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L.  GLÉDAT.  •-  LES  PATOIS  DB  Lk  RÂGION  LYONNAISE  108 

Hte-Savoie.  C'est  d'aillears  la  seule  réponse  que  j'aie  re- 
çue pour  cet  arrondissement. 

Dans  le  département  de  la  Drôme,  lo  m'est  indiqué 
à  St-Bonnet-de-Valclérieux  (c.  du  G^Serre,  arr.  de  Va- 
lence). 

St-Bonnet-de-Valclérieux  est  i  proximité  de  Tarr.  de 
St-Marcellin  (Isère).  Cet  arrondissement  est  presque 
tout  entier  acquis  à  la  forme  lo  ;  nous  la  trouvons  à  Va- 
tilieu,  St-Paul-d'Izeaux,  La  Forteresse  (c.  de  Tullins),  à 
Sillans,  Penol,  St-Michel-de  St-Geoirs  (c.  de  St-Elienne- 
de-St-Geoirs),  à  St-Bonnet-de-Chavagne  (c.  de  St-Mar- 
cellin).  Nous  avons  encore  lo  à  La  Terrasse,  St-Hilaire 
et  La  Buissière  (c.  du  Touvet),  à  St-Pierre-d'AUevard, 
Pinsot  et  Moutaret  (c.  d'Allevard),  i  Bresson,  Rovey- 
sieux.  Le  Sappey,  St-Ismier  et  Bernin  (c.  de  Grenoble), 
i  Grenoble  même  (d'après  les  textes  patois  publiés),  à 
Pontcharra  (c.  de  Goncelin),  à  Noyarey  (c.  de  Sasse- 
nage),à  Méandre  et  àLans(c.de  Villard-de-Lans)(l),dans 
Tarr.  de  Grenoble;  aux  Côtes-d'Arey  (c.  de  Vienne),  i 
St-Pierre-de-Chandieu  et  à  St-6eorges-d'Espéranche  (c. 
d'Heyrieux),  à  Beaurepaire  et  Pommier  (c.  de  Beaure- 
paire)  (2),â  Semons  et  à  Faramans  (c.  de  La  Côte-St- An- 
dré) (3),  i  Jons  (c.  de  Meyzieu)(4),  dans  Tarr.  de  Vienne  ; 
à  Pressins  et  à  Chimilin  (c.  de  Pont-de-Beau voisin),  à 
Charavines,  Oyeu  et  Le  Pin  (c.  de  Virieu),  aux  Ave- 
nières  (5)  (c.  de  Morestel)  (6),  à  La  Chapelle-de-La-Tour, 
Crémieu  et  St-Clair-de-la-Tour(c.deLaTour-du-Pin)(7), 
dans  l'arr.  de  la  Tour-du-Pin. 


(i)  Pour  une  autre  commune  du  canton  de  ViUard-de-Lans,  Au- 
tranSy  je  constate  une  hésitation  entre  lo  et  le.  De  môme  pour 
Cbampagnier,  c.  de  Vizille. 

(2,  3)  Nous  avons  vu  qu'on  a  /«dans  d'autres  communes  des  can- 
tons de  Beaurepaire  et  de  La  Côte-St-André. 

(4)  Pour  Meyzieu,  même  hésitation  entre  lo  et  le. 

(5;  Une  autre  réponse  pour  les  Avenières  m'indique  non  pas  lo, 
mais  c  Um  très  adouci.  » 

(6)  Pour  Bouvesse-Quirieu,  dans  le  même  canton  de  Morestel,  je 
constate  une  hésitation  entre  leeilo. 

(7)  Pour  Faverges,  dans  le  même  canton  de  La  Tour-du-Pin,  je 
constate  une  hésitation  entre  le  et  lo.  Nous  avons  vu,  d'ailleurs,  que  le 
canton  de  La  Tour-du<Pin  offre  aussi  les  formes  le^  lou  et  lu^ 


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104  RBVUE  DES  PATOIS 

Pour  le  département  de  la  Loire,  nous  trouvons  lo 
dans  la  partie  orientale  des  arrondissements  de  Roanne 
et  de  Montbrison  (1),  entre  le  cours  de  la  Loire  et  les 
monts  du  Lyonnais,  à  la  limite  du  département  du 
Rhône  :  à  Fourneaux  (c.  de  St-Symphorien-de-Lay)  (2), 
&  Ste-Colombe  (c.  de  Néronde),  dans  Tarr.  de  Roanne; 
à  Essertines-en-Donzy  (c.  de  Feurs),  à  Viricelles  (c.  de 
St-Galmier),  dans  Tarr.  de  Montbrison.  Enfin  dans  Tarr. 
de  St-Etienne,  on  trouve  lo  à  Rive-de-Gier  (voyez  les 
poésies  de  Roquille)  sur  les  confins  de  la  partie  di| 
Rhône  qui  a  la  même  forme  d'article. 

Le  Rhône  a  to  à  Longes  (c.  de  Condrieu),  à  Grezieux- 
le-Marché  (c.  de  St-Symphorien-sur-Coise),  à  Mornant 
(d'après  Monin^Patois  lyonnais\ddLns  Tarr.  de  Lyon  (3); 
à  St-Véran  et  à  Létra  (c.  du  Bois  d'Oingt),  dans  Tarr.  de 
Villefranche. 

Dans  le  département  de  TAin,  Tarr.  de  Trévoux  offre 
un  grand  mélange  des  formes  lo  et  le.  Nous  avons  indi- 
qué les  pays  où  on  dit  le  et  ceux  où  on  hésite.  On  dit  lo 
àSt-Maurice-de-Gourdans,  Bourg-Sl-Christophe  et  Fa- 
ramans  (c.  de  Meximieux),  à  Illiat  (c.  de  Thoissey),  à 
Neuville  les-Dames  (c.  de  Châtillon-sur-Ciialaronne)(4). 
Dans  Tarr.  de  Belley,  où  le  domine,  on  a  quelques 
exemples  de  lo  :  &  Torlier  (c.  d'Hauteville),  à  Vaux 
(c.  de  Lagnieu),  à  Seyssel  et  à  St-llambert  (d'après  les 
Noëls  bressans  publiés  par  Le  Duc).  C'est  lo  qui 
domine  dans  l'arr.  de  Nantua  et  dans  la  partie  voi- 
sine de  l'arr.  de  Bourg;  nous  avons  relevé  cette  for- 
me â  St-Alban  (c.  de  Poncin),  à  Brion  (c.  de  Nantua) 
et  à  Nantua  môme  (d'après  les  Noëls  de  Le  Duc),  à  Cor- 


(1)  Je  la  trouve  aussi  (conjointement  avec  leu)  à  l'autre  extrémité 
du  département,  dans  les  monts  de  la  Madeleine,  d'après  une  chanson 
publiée  par  Gras.  Ce  fait  est  à  rapprocher  de  rattrit)ution  de  la  même 
forme  à  l'Auvergne  par  Mistral  (Dictionnaire,  art.  loii), 

(2)  Dans  le  même  canton,  on  a  le  à  St-Cyr-de-Favières. 

(3)  C'est  aussi  la  forme  de  Tarticie  dans  les  textes  littéraires  en  pa- 
tois lyonnais  du  xviii'  et  du  xix®  siècle,  et  à  plus  forte  raison  dans  les 
textes  antérieurs. 

(4)  Rappelons  que,  dans  une  partie  de  ce  canton,  on  a  la  forme  loti» 


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L.  GLÉDAT.  —  LES  PA.TOIS  DE  LA.  RÉGION  LYONNA.ISE  106 

celles  (c.de  Brénod)  (l),à  St-Germain-de-Joux  et  à  Villes 
(c.  de  Châtillon-de-Michaille)  (2),  à  Ceignes  (c.  dlzer- 
nore),  dans  l'arr.  de  Nantua  ;  à  Grand-Corent,  Geyzô- 
riat  et  Villereversure  (c.  de  Geyzériat)  et  à  Treffort  (3), 
dans  Tarr.  de  Bourg.  En  résumant  les  renseignements 
que  nous  possédons  sur  le  département  de  TAin,  nous 
pouvons  dire  d'une  façon  générale  que  lou  domine  dans 
la  Bresse,  le  dans  le  pays  de  Gex  et  une  partie  du  Bas- 
Bugey,  to  dansleBugey  et  le  Revermont,  et  que  les 
Dombes  se  partagent  entre  lo  et  le. 

En  remontant  vers  le  nord,  nous  trouvons  un  îlot  de 
l'article  lo  dans  un  coin  du  département  du  Jura  voisin 
delà  Suisse,  à  Longchaumoiset  àBois-d'Amont(c.  de 
Morez,  arr.  de  St-Glaude). 

Enfin  la  région  la  plus  étendue  qui  soit  occupée  sans 
interruption  par  l'article  lo,  comprend  le  nord  de  Tarr. 
de  Lure,  dans  la  Haute-Saône,  la  partie  voisine  du  ter- 
ritoire de  Belfort  (l'autre  partie  de  ce  territoire  se  ratta- 
chant au  sud  de  Tarr.  de  Lure  et  au  département  du 
Doubs,  qui  ont  la  forme  loti),  et  le  département  des 
Vosges  presque  tout  entier,  â  l'exception  de  la  partie 
orientale  de  l'arr.  de  Remiremont,  où  Ton  trouve  lé,  et 
du  nord  de  l'arr.  de  Neufchateau,  qui  offre  le  et  eicL 
Voici  les  villes  et  cantons  de  cette  région  pour  lesquelles 
jai  des  attestations  formelles  de  la  présence  de  l'article 
io  :  Haute-Saône.  Aillevillers  (c.  de  St  Loup),  Bouli- 
gney  (c.  de  Vauvillers),  Melisey,  Glairegoutte  (c.  de 
Champagne}^),  Raddon  (c.  de  Faucogney),  Villers-les- 
Luxeuil  (c.  de  Saulx),  dans  l'arr.  de  Lure,  et  un  village 
de  Tarr.  de  Vesoul  qui  confine  à  l'arr.  de  Lure,  Mer- 
suay  (c.  de  Port-sur-Saône)  ;  territoire  de  Belfort, 
le  canton  de  Rougemont-le-Ghâteau,  celui  de  Giroma- 
gny  (notamment  Auxelles-Haut),  et  une  partie  du  can- 
ton de  Belfort  ;  Vosges,  Tendon  (c.  de  Remiremont)  et 
le  canton  de  Plombières,  dans  l'arr.  de  Remiremont; 


(1,2)  On  a  le  dans  d'autres  parties  des  cantons  de  Brénod  et  de 
CMtiilon-de-Michaille  (voy.  plus  haut). 

Ci)  Dans  une  autre  partie  du  canton  de  Treffort,  on  a  la  forme  lou 
qui  est  la  plus  répandue  dans  Tarr.  de  Bourg. 


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106  RBVUB  DBS  PATOIS 

Gérardmer,Ies  cantons  de  St-Dié  (notamment  Taintrux), 
de  Senones  (notamment  Le  Mont),  de  Fraize,  Proven- 
chères-sur-Fave,  Raon-l'Etape,  Brouvelieures,  dans 
Tarr.  de  St  Dié;  Moyemont  et  Roville-aux-Chônes  (c.  de 
Rambervilliers),  Gmey-les-Surance  (c.  de  Bains),  Xer- 
tigny  et  Uriménil  (c.  de  Xertigny),  et  les  cantons  de 
Châtel,de  Bruyères  et  d'Epinal  (notamment  St -Laurent), 
dansTarr.  d'Epinal;  les  cantons  de  Darney,  de  Dom 
paire  et  de  Mirecourt  (notamment  Remicourt),  dans 
l'arr.  de  Mirecourt  ;  et  une  partie  du  canton  de  La- 
marche  dans  Tarr.  de  Neufchâteau. 

En  dehors  de  la  région  que  nous  étudions,  Tarticle  lo 
s'étend  encore,  d'après  M.  Adam,  sur  la  plus  grande 
partie  du  département  de  Meurthe-et-Moselle.  Je  le  re- 
lève aussi  dans  la  traduction  de  la  Parabole  en  patois 
d'Altkirk  (Alsace). 

Dans  un  prochain  numéro,  nous  étudierons  les  formes 
contractes  (français  t  du,  au  »)  de  l'article  masculin. 

L.  Clédat. 


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UN  CONTE  EN  PATOIS  LYONNAIS 

DU  COMMENCEMENT  DU  SIÈCLE 


Lorsque,  vers  1806,  le  bureau  chargé  de  la  direction 
de  la  Statistique  de  TEmpire  résolut  de  recueillir  des 
traductions  de  la  parabole  de  VEnfant  prodigue  dans 
les  divers  patois  de  la  France,  Cochard  était  conseiller 
de  préfecture  du  Rhône.  Il  fut  chargé,  en  cette  qualité, 
de  rassembler  les  traductions  pour  le  département.  Co- 
chard avait  le  goût  des  recherches  érudites  et  s'acquitta 
de  sa  tâche  avec  zèle  et  conscience.  Notre  dessein  est  de 
publier  un  jour  l'ensemble  des  traductions  qu'il  a  faites 
ou  recueillies  et  dont  plusieurs  sont  demeurées  iné- 
dites (1). 

Mêlé  avec  elles,  nous  avons  rencontré  un  conte  patois 
intitulé  :  Dialogue  de  deux  hommes  de  la  paroisse  de... 
qui  étaient  au  cabaret.  La  paroisse,  c'est  Saint-Sympho- 
rien-le-Château,  aujourd'hui  Saint-Symphorien-sur- 
Coize,  gros  bourg  sur  les  limites  du  Forez.  En  effet,  la 
Parabole  en  patois  de  S*-S.  offre  non  seulement  les 
mêmes  particularités  phonétiques  et  orthographiques, 
mais  le  manuscrit  est  de  la  même  main  que  le  conte  (2), 
écrit  de  la  même  encre  sur  le  même  papier.  Cochard 
avait  certainement  demandé  la  traduction  à  quelqu'un 
du  pays,  qui  a  complété  l'envoi  par  le  conte,  lequel 
d'ailleurs,  par  sa  physionomie  populaire,  est  bien  plus 
intéressant  que  la  parabole. 

Tous  les  contes  de  ce  genre  sont  empruntés  à  un  fonds 
commun,  et  l'on  serait  bien  empêché  de  trouver  à  chacun 
son  père,  même  putatif.  Le  nôtre  a  sa  physionomie  per- 
sonnelle, très  française,  voire  très  lyonnaise.  On  ren- 
contre bien  dans  les  Kinder  und  Hausmàrchen,  des 
frères  Grimm,  un  conte  {Les  quatre  frères  adroits)^ 

(1)  Nous  en  devons  la  communication  à  l'obligeance  de  M.  Véricel^ 
acquéreur  des  manuscrits  de  Cochard. 

(2)  Cette  main  n*est  pas  celle  de  Cochard, 


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108  REVUE  DES  PATOIS 

fondé  sur  une  idée  analogue  à  la  nôtre,  mais  la  parenté 
est  si  éloignée  que  les  cousins  sont  méconnaissables. 

Dans  le  récit  lyonnais  un  père  a  trois  fils  qui  voyagent 
pour  choisir  un  métier.  L'un  se  fait  maréchal-ferrant, 
Fautre  barbier,  l'autre  maître  d'armes.  Dans  le  récit 
allemand  les  fils  sont  quatre  ;  Fun  se  fait  voleur  (1),  le 
deuxième  astronome,  le  troisième  chasseur,  le  quatrième 
tailleur.  Les  deux  auteurs  font  distinguer  les  jeunes 
gens  à  leur  retour  par  des  exploits  extraordinaires.  Là 
s'arrête  la  ressemblance.  L'histoire  des  Grimm  a  tout 
rappareil  féerique  :  fille  de  roi,  dragon,  enchante- 
ments, etc.  L'histoire  du  paysan  lyonnais  est  réaliste  et 
narquoise  et  n'a  cure  des  miracles.  I^s  exploits  n'ont 
pas  le  caractère  du  merveilleux,  mais  celui  de  grosses 
gasconnades. 

Toutefois,  il  existe  de  notre  conte  une  version  fran- 
çaise beaucoup  plus  rapprochée,  que  j'ai  souvenir  d'avoir 
lu  dans  ma  plus  tendre  enfance,  vers  18â7  ou  1838.  Si, 
après  tant  d'années  la  mémoire  ne  me  faut,  c'était  dans 
un  recueil  périodique,  le  premier,  je  crois,  qu'on  ait  eu 
ridée  de  faire  pour  les  enfants  (2).  Le  Journal  des  En- 
fants, de  1887,  était  loin  du  Magasin  d éducation.  Les 
gravures  ressemblaient  assez  à  celle  du  Messager  boi- 
teux de  Berne,  et  le  papier  aussi.  Je  n'y  puis  cependant 
songer  sans  un  souvenir  de  plaisir.  Là  parurent  les 
Aventures  de  Jean-Paul  Choppart  et  VHistoire  de 
Robert-Robert  et  de  son  cousin  Lavenette,  de  Louis 
Desnoyers,  qui  ont  eu  depuis  tant  de  succès  en  librairie. 
Le  conte  n'était  guère  que  le  squelette  du  nôtre.  Il  y 
avait  aussi  des  différences  de  détail.  Le  maréchal  ferrait 
les  quatre  chevaux  d'un  carosse  ;  à  Saint-Symphorien, 

(1)  Je  remarque  que  le  côté  moral  des  contes  allemands  est  en  gé- 
néral fort  négligé.  C'est  ainsi  que  Petit-Poucet  se  fait  vendre  par  son 
père  pour  tromper  les  acheteurs  et  revenir  chez  lui.  Dans  le  Roi- 
Grenouille  une  action  fort  méchante  delà  ûUe  du  roi  est  récompensée 
par  la  délivrance  du  prince  enchanté  et  le  mariage  qui  en  est  la  con- 
séquence. Il  y  a  loin  de  ceci  à  la  recherche  de  moralité  des  contes  de 
Perrault. 

(2)  C'est  aussi  là  que  je  lus  pour  la  première  fois  le  joli  conte  de 
Grimm,  Les  Musiciens  de  Brème, 


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porrspKLu.  —  UN  conte  en  patois  lyonnais     109 

c'est  seulement  le  cheval  d'un  postillon,  ce  qui  est  déjà 
suffisant,  si  Ton  songe  que  c'était  au  galop.  Le  maître 
d'armes  faisait  un  parapluie  de  son  épée  à  sa  mère,  ce 
qui  était  plus  édifiant  qu'à  Saint-Symphorien,  où  c'est  à 
lui-môme.  Le  père  partageait  son  bien  également  entre 
ses  trois  enfants.  Chez  nous  la  question  narquoise  qui 
termine  le  conte  est  bien  plus  drôle.  La  mise  en  scène, 
le  dialogue,  le  parler  paysan,  les  réflexions  d'une  appa- 
rence naïve,  les  détails  comiques,  appartiennent  tous  à 
notre  auteur,  qui  avait  infiniment  d'esprit,  du  moins  de 
celui  que  nous  aimons,'nous  autres  Lyonnais. 

II  avait  moins  de  lettres  que  d'esprit,  ce  qui  n'est  pas 
lin  mal,  au  contraire,  quand  il  s'agit  de  littérature  popu- 
laire. Sa  version  française  a  plus  d'une  faute  d'ortho- 
graphe. Sa  version  patoise  fourmille  de  fautes,  non  que 
Vauteur  ne  sût  parfaitement  «  sa  langue,  i  cela  se  voit 
de  reste,  mais  il  ne  savait  comment  exprimer  les  sons, 
et  a  recours  aux  indications  phonétiques  les  plus 
bizarres.  11  eût  été  facile  de  donner  un  texte  rectifié, 
mais  nous  avons  préféré  une  édition  «  diplomatique  (!)», 
sauf  à  faire  les  corrections  en  note.  Il  nous  semble  qu'il 
en  doit  toujours  être  ainsi  pour  la  première  édition  d'un 
document  quelconque,  afin  de  fournir  d'abord  une  base 
rigoureuse  à  la  critique. 

L'auteur  a  joint  au  texte  une  traduction  «  littéraire  », 
que  nous  donnons  en  regard. 

P.  S.  Les  lignes  qui  précèdent  étaient  imprimées  en  épreuves, 
lorsque  j'ai  pu  me  procurer  une  édition  complète  des  Kinder  und 
Hatumàrchefi.  C'est  celle  de  W.  Hertz,  Berlin,  1886.  J'y  trouve,  sous 
le  no  125,  Die  drei  Brnder,  le  conte  lyonnais  dans  ses  principales 
%oes,  à  côté  de  celui  que  j'ai  cité  plus  haut,  Die  vier  kunstrcichen 
Brùder  (n»  129).  Celui-ci  existait  seul  dans  les  éditions  que  j'avais 
eues  entre  mains.  Je  me  permets  de  continuer  à  trouver  le  conte 
lyonnais  très  préférable  aux  autres  sous  le  rapport  pittoresque. 

Dans  le  no  125,  le  père  donne  sa  maison  au  troisième  fils,  le  maître 
d'armes,  ce  qui  me  semble  positivement  une  injustice  envers  les 
autres,  et  en  tout  cas,  est  infîniment  moins  comique  que  de  laisser 
trancher  la  question  par  le  lecteur.  Il  est  vrai  que  les  trois  frères  ha- 
bitent en  commun  la  maison,  et  finissent  par  être  enterrés  dans  la 
même  fosse,  détail  édifiant  dont  le  conte  lyonnais  ne  s'inquiète  pas. 


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110  RKYUE  DBS  PATOIS 

Dtalogo   de  doux  honu»  de  la  Dialogue  de  deux  hommes  de  la 

parochi  de qu'eriant  ou  paroisse  de ^t  étaient 

cabaret.  au  cabaret. 

De  ce  que  je  bérons  Pendant  que  nous  boi- 

cella  chôpina,  se  vot  (*)  rons    cette    chopine,   si 

voglis  (*),  paure  (•)  Guil-  vous  voulez,  père  Guillot, 

lot,  je  vots  (*)  racontarai  je  vous  raconterai  ce  qui 

ce  que  m'a  étau  diit  lot  m'a  été  dit  le  jour  de  la 

jor  àe  la  féri  où  cabaret  foire,  au   cabaret  de   la 

de  la  Catin  d'où  (3)  bor,  Catherine  du  bourg,  alors 

a  dont  (•)  que  je  flot  P)  que  je  fis  le  marcné  de  la 

la  pachi  («)  de  la  péri  de  paire  de  bœufs  qui  sont 

bou  que  sont  incor    en  encore  dans   notre  écu- 

noulron  étroblot  (•).  —  rie.  —  Hé  !  vous  me  ferez 

(1)  Fe),s  en  patois  se  prononce  bref  (rô).  L'auteur  ajoute  un  £  pour 
marquer  le  son  bref.  Le  Lyonnais  prononce  brefs  tous  les  o  suivis 
d'un  t  :  pot,  mot,  gigot,  sot. 

(2)  Voglis,  prononcez  volki.  L'auteur  emploie  la  graphie  gl  pour 
marquer  t  mouillée,  et  il  a  soin  d*en  prévenir  dans  une  note  de  la 
Parabole  :  «  Gli  se  prononce  comme  gli  en  italien.  »  Il  est  probable 
qu  il  Ta  fait  sur  Ja  recommandation  de  Cochard,  qui  employait  cette 
graphie. 

(3)  Pattrtf  pour  pore  pat  rem.  L'auteur  a  trouvé  que  raccent  cir- 
conflexe {ô)  n'indiquerait  pas  encore  suffisamment  l'ouverture  de  la 
voyelle,  et  il  emploie  partout  la  diphtongue  au;  par  exemple  pour  ô 
final  (are)  des  verbes  de  la  1^  conjugaison.  Voici  encore  une  note  de 
la  Parabole  :  «  U  est  aussi  très  difficile  d'imiter  en  français  le  son  des 
infinitifs  et  participes,  amassau,  donnau  et  cœteras  {sic).  La  dernière 
syllabe  de  ces  mots  sonne  comme  un  o,  mais  plus  encore  comme  un 
au,  • 

(4)  Vots.  Ici  Tauteur  a  ajouté  une  s  après  le  t  pour  marquer  le  plu- 
riel, ce  qu'il  avait  oublié  la  première  fois. 

(5)  Z)'où  pour  dou.  Le  mss.  fourmille  de  ces  incorrections. 

(6)  A  dont  pour  adon  ("vieux  fr.  adonc), 

(7)  Fiot  i^iiv  fio{s) .  Ce  0  euphronique  s'ajoute  quelquefois  a  la 
Ira  personne  du  passé  défini  des  verbes  en  t,  lorsque  le  mot  est  mono- 
syllabe :  je  dios  «  je  dis  »  ;  mais  je  fine  «  je  finis  ».  Aujourd'hui,  sous 
l'influence  du  français,  ondit  j>  fis. 

(8)  Pachi  pacta. 

(9)  0  post-tonique,  en  lyonnais,  a  un  son  entre  o  et  ^  muet. 
Pour  l'exprimer,  Tauteur  n'a  rien  trouvé  de  mieux  que  d'ajouter  un 
t  k  oi  Mais  on  a  vu  (note  1)  qu'il  l'ajoute  aussi  à  o  tonique  pour 
exprimer  le  son  bref,  ce  qui  «  ajoute  »  surtout  à  la  confusion.  U 
faut  donc  lire  étrôblo.  Le  mot  est  ici  masculin.  U  en  est  de  même  à 
Rive-de-Gier,  mais  dans  la  plus  grande  partie  du  Lyonnais,  il  est 
féminin  :  étrobla  stabula. 


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PUrrSFELU.  —  UN  OOHTB  BN  PATQIS  LYONNAIS       iii 

Dial  (')  paure  Blanc,  vots  plaisir,  père  Blano. 
me  faris  plésit  (•). 

—  Je  vot  diirai  (•)  dont.  Je  vous  dirai  donc,si  je 

se  je  m'en  sovenotbien,  m'en  souviens  bien,qu'un 

qu  in    certein    (*)  homo  homme,    qui   s'appeloit 

que  s  apelove  Gliodot  (')  Claude  Guy,  avoit  élevé 

Gui,ayetelevaulrèsgar-  trois    garçons,    qui  fe- 

çons   que    fesiant,   mon  soient,  mon  ami,    trois 

ami,    très    cholands   (•)  beaux  jeunes  gens.  S'il 

bien  bragords  (').  Se  o  falloit  travailler,  ils  al- 

(*)  falet  travaillit,  ys  alo-  loient  ferme,  mais  aussi 

viant    (»)    farmot,    mé  ils  ne  se    faisoient    pas 

avouai,  ys  ne  se  fesiant  prier    pour   manger   la 

pau  praï  par  migit  la  sopa  soupe  et  piquer  la  fricas- 

et  picau  la  fricassia.  La  sée.  Le  dimanche  vous 

diimingi  (*®)  vot  lotz  P*)  les  auriez  vus  bien  mis, 

ariaus  vus  bien  farôs  (*';  guetter  les  filles  pour  les 

qu*apichayauviant  (**j  le  amener  faire  Tamour;  ce 

(1)  2>ta/ C*e8t  le  vieux  fr.  dea.  On  dit  habituellement  dia  mé  ! 
ce  qui  est  peut-être  dia  -f  m  agi  s  au  sens  affîrmatif. 

(2)  Plésit,  lisez  plési»  L'auteur  ajoute  communément  un  t  pour 
remplacer  r  tombée. 

(3)  Ùiirai.  Voici  encore  une  note  de  l'auteur  :  e  Diisilj  la  pro- 
nonciation de  ces  prétérit  {^sic)  est  très  difficile  à  imiter.  Elle  tient  du 
dz  et  du  dj  (cette  observation  est  fort  juste).  Néanmoins  il  me  semble 
qu^en  appuyant  un  peu  fort  sur  deux  i  on  lui  donne  uue  prononcia- 
tion assez  ressemblante.  »  Ce  n'est  pas  notre  avis,  mais  voilà  le  lec- 
teur prévenu  de  la  signification  phonétique  du  groupe  u,  du  moins 
lorsqu'il  est  précédé  de  d.  Il  en  est  de  môme  lorsqu'il  est  précédé  de  U 

(4)  Certein  ;  on  dit  généralement  çartain. 

(5)  GLiodotiisez LtAvdo. 

(6)  Choland  ou  mieux  chaulant  n'est  pas  suffisamment  traduit 
par  c  jeune  homme  ».  Il  a  la  signification  particulière  de  garçon 
porté  à  Tamour.  Peut-être  de  calere.  Cf.  un  «  homme  chaud  »  pour 
un  «  homme  porté  à  l'amour  ». 

(7)  Bragords  ;  c'est  le  vieux  fr.  bragard,  gentil,  aimable. 

(8)  0  est  le  pronom  neutre,  distinct  du  pronom  personnel  al. 

(9)  Aloviant  ;  on  dirait  aujourd'hui  alliant, 

(10)  Diimingi  y.  note  3. 

(li)  Loiz  pour  lo(s).  Je  ne  sais  pourquoi  l'auteur  a  eu  la  fantaisie 
e  substituer  un  x  à  Vs  accoutumée. 

(12)  Farôs.  C'est  Je  faraud  du  fr.  populaire. 

(13)  Apickayauviant  ;  deux  remarques  :  lot  s'est  nasalisé  aujour- 
Thui  dans  tout  le  Lyonnais.  Apinchi  adspectare  (cf.  pr,  pinckina 
ectinare)  ;  2o  Le  Dialogo  et  la  Parabole  ajoutent  à  l'imparfait  des 
erbes  de  la  Ir*  conjugaison  en  i  la  flexion  ôv  par  analogie  avec  les 
erbes  en  ô,  plus  une  voyelle  intercalaire.  Chanta,  je  cliantùvo^  mais 


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112  REVUE  DES  PAÏOIS 

filles  par  le  menau  fre-  qui    fesoit  gronder   les 

cautauO);  ce  que  fesiet  mères,  qui  ne  jpou voient 

brure  (')  le  môres  ('),  que  contenir  leurs  nlles  dans 

ne    povant     pau    tegni  le  devoir,  quand  ces  gail- 

gloux  (*)  filles  de  rejuinl,  lards  les  avoient  appelées 

p)  quand    cellots    gail-  par  leurs  signes.  Ce  jeu 

laurds  les  ayant  («)  gui-  dura  quelque  tems,  mais 

gnis.Stujuet  durit  coqui  ensuite  le  père,  oui   se 

(')  tion,  mais  pu  sen  (*)  sentoit    quelques   liards 

lot  paure,  que  se  sintiet  dans  son  tiroir,    dit  un 

coqui  liaurds  den  (•)  sa  soir  à  ses  trois  garçons  : 

lieta  (*<>)  diisit  in  se  à  sots  Allons,  vous  autres,  vous 

très  garçons  :  Assa  !  vots  voilà  grands,  il  faut  que 

otrots    (**),  vots    vequia  vous   appreniez   chacun 

frands  ;  o  vots  faut  pren-  un  métier.  Si  vous  êtes 

re(**)chauquin  inaçro-  comme  on  doit  être,  et 

fession.     Se    vots    êtes  que  vous  craigniez  Dieu, 

com'o  se  dé,  et  que  vots  vous  ferez  votre  chemin,' 

gardiis  bien  la  craintii  s'il  plaît  à  Dieu  et  à  la 

C*)  de  DiiUjVotsfaris  vou-  bonne  Vierge.  Pour  moi 

Iron  chamin,  se  plat  a  je  vous  aiderai  de  tout 

apichi,  fapich[ay]ovOf  et  à  la  3«  personne  du  pluriel  apichayauviatU 
suivant  la  graphie  de  l'auteur.  Je  ne  sais  si  cela  existe  encore  à  St. 
Symphorien,  mais  dans  la  région  lyonnaise  en  général,  il  n'y  a  pas  de 
syllabe  intercalaire  :  apincki,  fapinchôve  ;  et  aux  2<^  et  3*  personnes 
du  pluriel  la  flexion  ov  disparaît.  Voici  le  paradigme  complet  à  Cra- 
ponne  :  fapinchovo,  t'apinchdve,  al  apinckôve,  nosapinchôvons,  voë 
apinchiôs,  ù  apinchiant. 

(1)  Fr^cflu/flufricare,  avec  sulT.  fréquentatif o/d.  Malgré  letymo- 
logie  un  peu  roide,  le  mot,  sans  être  noble,  n'a  pas  le  caractère  ob* 
scène, 

(2)  Brure,  C'est  le  fr.  bruire  ;  i  est  tombé  comme  dans  essuire 
devenu  essure, 

(3)  More.  L'auteur,  qui  écrit  paure,  écrit  môre,  je  ne  sais  pourquoi. 

(4)  Gloux  prononcez  liou  (v,  note  2). 

(5)  Tegni  de  rejuinty  tenir  joint,  serré  de  près,  que  Tauleur  tra- 
duit à  la  façon  de  Bitaubé  par  «  retenir  dans  le  devoir  ». 

(6)  Les  ayant,  prononcez  le-x-a-yanL 

(7)  Coqui  pour  quauqui  qualisquam. 

(8)  Pu  sen,  prononcez  pussin,  paraît  être  la  réunion  de  puis  ains. 

(9)  DeUf  prononcez  din. 

(10)  Lielay  contraction  de  layette  au  vieux  sens  de  tiroir» 

(11)  Otrots  pour  autros  «  autres  » 

(12)  Prendre,  prononcez  prindre. 

(13^  Craintii,  Les  deux  t  sont  ici  pour  marquer  la  prononciation 
particulière  de  (  (v.  note  3,  page  111)  et  non  pour  indiquer  l'insistance 
sur  t,  qui  est  au  contraire  atone. 


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PUITSPELU.  —  UN  CONTE  EN  PATOIS  LYONNAIS       113 

Diiuetla  bona  Viergie.  mon  pou  voir.  Quand  vous 

Per  me,  je  vots  édiirai  reviendrez,  celui  de  vous 

tôt  ce  que  je  porai.  Quand  qui  sera  le  plus  habile 

pu  sen  (0  vols  tornarios,  dans  son  art,  sera  mon 

celuqui  de  vots  très  que  héritier.  En    entendant 

soura  lo  mi  sa  profession,  cette  injonction,  nos  trois 

sera  Theretiit  (*),    et    a  jeunes  gens  se  levèrent 

paussara  lots   otrots  de  et  remercièrent  leur  pè- 

lour  (•).  Stots  très  cho-  re. 
lands,    quant  ys  enten- 
diiront  (*)yq[uiin  O,  se  le- 
viront  de  suitii  et  remar- 
çayiront  (*)  gloux  paure. 

0  ayet  in  visin  qu'ayet  II  y  avoit  un  voisin  qui» 

de  son  lau  (')  très  boglies  de  son  côté,  avoit  trois 

Oqae  n'étiant  pau  dife-  filles   qui    n'étoient  pas 

rentes  (•)  et  qu'ayant  C®)  laides,    et    qui    avoient 


(t)  Pu  sen  V.  note  8,  page  il2. 

(2)  Heritii.  Ici,  à  Pinverse  de  craintii  (noie  13,  page  112),  les 
deux  n  marquent  Tinsistance  sur  la  voyelle  tonique. 

(3)  De  four  de  foris.  L'auteur  a  omis  de  traduire  le  membre  de 
phrase  :  «  et  il  poussera  les  autres  dehors  ». 

(4)  Enlendiiront.  prononcez  à  peu  près  intindgironL 

(5)  Yquiin^  prononc,  iki-tHy  avec  h  palatal,  «  ceci  ».  Il  s'écrit  or- 
dinairement iquien. Est-ce  eccu'hunc? 

(6)  Remarçayiront,  On  dit  aujourd'hui,  dans  le  Lyonnais,  rcmarci- 
rofU, 

(7)  Lau  pour  /olatus. 

(8)  Boglies,  prononcez  bol/U  (v.  note  2,  page  iiO).  Le  pluriel  est 
hôlhe  et  non  bolhis.  De  bagacula  (?),  du  rad.  bag  qu'on  trouve  dans 
le  T,  pr.  bagage,  Fit.  bapascia  et  le  v.  fr,  baiesse.  Dans  6o/Aton  afait 
usage  du  suffixe  ucula  au  lieu  du  suffixe  acea  qui  est  dans  bagascia* 

(9)  Diferenies  pour  indifférentes,  comme  à  Lyon  manquablemêut 
^UT  immanquablement ,  Même  locution  en  Berri.  C'est  bien  à  tort 
que  Jaubert  y  voit  une  ellipse  :  «  différent  (de  ce  qui  est  bon)  »,  car 
le  mot,  en  ce  sens,  ne  s'emploie  qu'avec  la  négation.  On  ne  dit  ja- 
mais» une  chose  différente  »,  et  c'est  au  contraire  iridifférent  qui 
veut  dire  médiocre,  ordinaire.  «  Une  terre  indifférente  »,  une  terre 
qui  produit  peu.  Donc  ici,  trois  filles  qui  n'étaient  pas  «  différentes  », 
ce  sont  trois  filles  qui  n'étaient  pas  «  indifférentes  »,  et  trois  filles  qui 
n'étaient  pas  indifférentes,  ce  sont  trois  filles  pour  lesquelles  on  n'é- 
tait pas  indifférent.  Cette  dernière  interversion  des  sens  a  des  exem- 
ples. Cf.  une  rue  passante  »  pour  une  rue  où  il  y  a  des  passants, 
et  ic  avoir  le  fouet  »  pour  être  fouetté. 

(10)  Ayant,  prononcez  a-yant  et  non  ai-yant. 

Rfcy.   D.  PATOIS  8 


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114  RBTUB  DBS  PATOIS 

coqoi  vês  (*)  frecaatau  (')  quelqaefois    parlé    d'a- 

avouai    noutrons     cho-  mour  avec  nos  trois  gar- 

lands.  Dretque  (»)  lo  sole  çons.  Aussitôt  que  le  so- 

comencit  (*)  aliure,  ys  ali-  leil  commença  à  paroître, 

ront  les  (»)  apichit  par  ceux-ci  allèrent  les  ffuet- 

gleux(»)diire  adiiu.Alse  ter  pour  leur  faire  leurs 

betiront  à  plourau,  boni-  adieux.  Elles  se  mirent  à 

gens  1  Ç)  quand  al  viront  pleurer  en  voyant  qu'ils 

que  glioux  galand  alau-  alloient  partir.    Chacun 

viant  (•)  mooau  j^').  Cho-  disoit  â  la  sienne  :  Apai- 

cuin  de  stosici  disiet  à  la  se-toi  donc,  il  ne  faut  pas 

sina  :  Caisis-te  (*°)  dont  ;  te    chagriner  ;    aussitôt 

o  ne  faut  pau  te  chagri-  ç[ue  je  saurai  mon  métier 

nau  ;  je  tornarai  dret  que  je    reviendrai    et    nous 

jesourai  ma  profession  ;  nous    marierons,    et   je 

je  nots  mariarons  ension  veux  que  tu  ayes  la  plus 

(**)•  et  je  volotque  t'ayê-  belle  chaîne  qui  se  soit 

ses  la  plus  bella  chena  vue  dans  la  paroisse.  Cela 

que  se  set  vu  den  (")  la  les  faisait  rire,  mais   ce 

parochi.  Yguien  (*•)  le  fit  nétaiii  que  d'un  côté  (sic). 

rire  una  braisa  (•*)»  naé  o  Les  pauvres  filles,  hélas  ! 

n'ére    que  d'in  lau.    Le  savoientbienquelesgar- 

(i)  F^jvicis. 

{2)  FrecatUau;  en  traduisant  par  «  parler  d'amour  >,  lauteur 
adoucit  fortement  son  propre  texte. 

(3)  Dret  que  ;  «  aussitôt  que  ».  Drictum  quod  se  prête  mieux 
au  sens  et  à  la  forme  que  trans  quod. 

(4)  Comencit  prononcez  camincit. 

(5)  Les  apichî  est  mal  noté.  Lisez  le  article,  +  %  euphonique  :  le- 
%*apicki, 

(6)  Gleux  prononcez  lieu.  Remarquez  que  leur,  pronom  possessif, 
se  distingue  de  leur,  pronom  personnel.  Nous  avons  vu  que  le  pre- 
mier est  liou  ;  le  second  est  lieu. 

(7)  Bonigens  prononcez  bonigin!  L'auteur  n'apas  cru  assez  litté- 
raire de  traduire  cette  exclamation,  qui  est  cependant  charpiant^  : 
«  bonnes  gens  1  »  et  se  prononce  sur  un  ton  de  compassion  analo- 
gue à  celui  du  pêchaireàxi  bas  Dauphiné. 

(8)  ilauvianl.  L'auteur  a  changé  ici  son  orthographe  (y.  note  9, 
page  111). 

(9)  Modau  pour  modo  motare. 

(10)  Caûû-t^  pour  Quam-/^.  QttaûtK  se  taire  »,  formé  sur  qui  es. 
(li)  Ension  prononcez  insion;  c'est  du  moins  le  mot  d'aujourd'hui 

in  simul.  On  dit  aussi  insian. 

(12)  Den  prononcez  (im. 

(13)  Yquien.  L'auteur  change  son  orthographe.  V.  note  5.  page  113). 

(14)  Una  braisa.  L'auteur,  qui  dit  in  unum  au  masculin,  dit  una 
au  féminin.  Je  ne  sais  si  c'est  une  faute.  On  dit  aujourd'hui  ina.  Ina 
braisa,  un  tant  soit  peu,  littéralement  une  miette. 


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PmrSPSLU.  —  TJN  COMTE  BK  PATOIS  LYONNAIS       liS 

poure  flUes,    bonigens  !  çons  font  mauvaise  fin 

sayant  assé  que  lots  gar-  {sic)  des    niaises  qui  se 

çons  font  sovent  (*)  peta  fient  à  eux. 
fin  (*)  de  le  nigaudes  que 
se  flont  en  elloux  (^). 

Apre  qu'j'-s  se  firont  (*)  Lorsqu'ils  se  furent  em- 

Iretouts  embrassit,    lots  brassés,  ils  allèrent  droit 

très  eholands  s'en  agli-  à  Paris.  En  arrivant,  ils 

ront  drètà  Paris.  En  ari-  allèrent  se  promener.  Ils 

vant,    ys  se  firont  bien  regardoicnt    la  rivière, 

poudrau(*),etysagliront  lorsqu'il  survint  une  on- 

se  permenau.'Ys  avisau-  dée  qui  fesoit  courir   si 

viant  la  reviri  quant  o  fort  les  dames  et  les  mes- 

vegni  une  (•)  marcia  C),  sieurs  que  c  étoit  diver- 

3ue  fésiet  tant  codre  le  tissant  â  voir.  Ils  se  reti- 

ames   et    lots  monsius  rèrent  pour  se  coucher  ; 

qu'o  vere  (*)  joli  de  z-ou  ils  dormirent  bien,  et  le 


{!)  Savent,  liTononcezsov in, 

(2)  Petafin,  Contraction  de  pute  fin,  Feire  petafin  d'une  chose, 
rabîmer,  la  gâter.  D'où  plus  souvent  peiafinô,  abîmer.  Pute  n'est 
pas  ici  puta,  mais  putida. 

(3)  Elloux,  prononcez  sans  doute  èlou,  x  paraissant  ajouté  par 
analogie  avec  celle  du  fr.  eux.  On  dit  dans  toute  la  contrée  de  Mor- 
nant  ellos,  en  faisant  sentir  s. 

(4)  Firont,  souvent  employé  pour /iur(wi  «  furent  ».  Quand  «  j'avais 
des  culottes  de  fromage  blanc  »^  ma  mère  me  chantait  souvent  une 
chanson  où  firons  signifiait  tour  à  tour  «  fûmes  »  et  «  fîmes  »,  et 
qui  m'impressionnait  fort,  non  à  cause  de  cette  particularité  phonéti- 
que, mais  à  cause  du  mot  pôiû 

Quand  nous  firons  à  San-Remy 

Nous  fierons  feire  in  grous  pôti, 

D'ina  groussa  liure(bis)  ; 

Y  a  parte. 

Y  a  par  m6, 

Y  a  par  të,  ma  mia  1 

(5)  Poudrau,  Cette  particularité  montre  que  le  conte  a  été  écrit  à 
une  époque  presque  contemporaine  de  celle  où  Ton  se  poudrait  les 
'•heveux. 

(6)  Une  (v.  note  44,  page  114).   La  finale  e  au  lieu  de  a  est  certai- 
ment  un  lapsus  occasionné  par  l'influence  du  français. 

(7)  De  (i  m)-  m  e  rsi  a  pour  im-mersio,  La  forme  primitive  était  me- 
ia^  dont  e  a  passé  à  a  sous  infl.  de  r. 

(8)  0  vere,  lisez  o-v-ére,  c'est-à-dire  0,  pronom  neutre,  et  ère,  im- 
jf&it  du  verbe  «  être   >,  reliés  par   un  v  euphonique. 


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116 


kJSVUË  DES  PATOIS 


(')  vira  (»).  Ys  se  reti- 
iriront  par  se  couchit  ; 
y  dormiront  bien,  et  lot 
ïendemon  ('),  ys  chusês- 
siront  chocuin  gloux  pro- 
fession. Lo  plus  vi  (*)  se 
fit  marichaux,  lot  second 
se  fit  barbi,  et  lot  Irésié- 
mot  se  fit  mètre  d'aurmes 
den-en  (*)  régiment. 

Ici  (')  paure  Blanc  se 
sentiit  lo  gosit  essu  C) 
et  se  caisit  un  moment  (^) 
par  trincau  avouai  lot 
paure  Guillot  ;  pus  en  (') 
arepregni  comiquien  0^) 
la  parola  :  0  semble  (**) 
que  la  niola  (")  est  cofla  ; 
al  poret  ben  pissit  (**). 
En  tous  caus,  je  sont  ici 
à  la  souta,  et  après  sta 
choçina,  o  n'en  pot  ve- 

gni  in  autra  (*^).  Lo  pore 
uillot  repondiit  :  0  ne 


lendemain  ils  choisirent 
chacun  leur  métier.  L'aî- 
né se  fit  maréchal,  le  se- 
cond barbier,  et  le  troi- 
sième maître  d'armes 
dans  un  régiment. 


Ici  père  Blanc  se  sentit 
le  gosier  sec,  et  il  se  tut 
un  moment  pour  trin- 
auer  avec  le  père  Guillot. 
Ensuite  il  reprit  ainsi  la 

Farole  :  Il  me  semble  que 
atmosphère  est  chargée 
et  que  nous  pourrions 
bien  avoir  de  la  pluie. 
En  tous  cas,  nous  som- 
mes ici  à  Tabri,  et  après 
cette  chopine  il  en  peut 
venir  une  autre.  —  Ho! 
dit  le  père  Guillot,  ce  ne 


(i)  Z-oii.  Ou  représente  le  fr.  y,  et  %  est  une  liaison  euphonique 
sans  cloute  parce  que  i'élisioD  d'où  ferait  confusion  avec  l'article  dou 
«  du  ».  Quant  à  ou,  c'est,  je  crois,  hoc, 

(2)  Vira  u  voir  ».  Ce  mot  déroute  toutes  mes  notions  du  patois. 
Partout  Ton  dit  veire.  Ce  n*est  cependant  pas  un  lapsus,  car  l'auteur 
répète  le  mot  plus  loin. 

(3)  Lendemon  €  lendemain  ».  Ce  on  anus  n'appartient  guère  qu'à 
Rive-de-Gier. 

(4)  Vi  «  vieux  ».  Le  lyonnais  en  général  dit  viu, 

(5)  Den-en  prononcez  din  w'-m. 

(0)  Ici  ;  «  ici  »  l'auteur  semble  avoir  oublié  le  patois  pour  le 
français.  On  dit  partout  tgut.  Pourtant  il  répète  plus  loin  ici» 

(7)  Essu,pditi\c\ped'es8ure  ex-sugere. 

(8)  Moment,  prononcez  momint, 

(9)  Pu  sen^  (v.  note  8,  page  112). 

(10)  Comiquien  lisez  comm'iquien  €  comme  cela  ». 

(11)  Semble,  prononcez  simble. 

(12)  iVto/anebula. 

(13)  PissiL  On  voit  que  l'auteur  a  traduit  en  style  nobld. 
(14)i4tt/ra,on  dit  aujourd'hui  outra.  Peut-être  est-ce  un  oubli  de 

lauteur. 


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PUITSPELU.  —  UN  CONTE  EN  PATOIS  LYONNAIS       117 

sera  qu'un  grain  (sic)^ 
qui  ne  nous  empêchera 
pas  de  nous  en  aller.  No- 
tre femme  seroit  en  pei- 
ne, et  ensuite  elle  gron- 
deroit.  Mais  nous  avons 
encore  le  teçips  de  nous 
rendre  et  de  venir  à  la 
fin  de  votre  récit. 


sera  qu'ina  foumassia  0) 
que  ne  nots  empachira(«) 
pau  de  nots  en  alau.  Se  je 
nots  amusayauviant  trop 
taurd,  noutra  groussa 
(*)  seret  in  pena,  et  ail 
(»)  bruret.  Mé  j'ons  in- 
core  lo  tion  de  nots 
rendre  {^)  et  de  vegni  à 
la  fin  de  voutron  récit. 

Et  (•)  ben  dont,  diisit 
paure  Blanc,  je  vouai  lot 
contenui.  In  jor  que  lot 

Saure  Gui  ère  ou  pi  0 
*ou  fuet,  pace  que  o  fe- 
siet  fret  et  qu'o  ayet  chut 
de  ne,  a  vit  entrau  (•) 
soux  très  garçons.  L'un 
(*)  portove  in  martio, 
l'autrot  in  rasot  et  lot  tré- 
siemot  in  soprot.  Après 
qu'ys  Turont  embrassit 
gloux  paure,  et  qu'ys  gli 
ossiront  devisau  coqui 
momants,  coma  ys  erians 
(*•)  fatiicau,  ys   agliront 


Et  bien  donc,  reprit  le 
père  Blanc,  je  vais  le 
continuer  :  Un  jour  que 
le  père  étoit  auprès  du 
feu,  parce  qu'il  fesoit 
froid  et  qu'il  étoit  tombé 
de  la  neige,  il  vit  entrer 
ses  trois  garçons.  L'un 

{>ortoit  un  marteau.  Tau- 
re un  rasoir,  et  l'autre 
un  sabre.  Lorsqu'ils  eu- 
rent embrassé  leur  père 
et  qu'ils  eurent  causé 
quelques  moments  avec 
lui,  comme  ils  étoient  fa- 
tigués, ils  allèrent  se  cou- 


(1)  Foumassia  «  petite  pluie  fine  et  de  peu  de  durée  «>.  On  dit  géné- 
ralement fumassia,  de  «  fumée  »  avec  suffixe  péjor.  asse-  Une  pluie 
très  fine  a  quelque  analogie  avec  de  la  fumée. 

(2)  Empaehira,  prononcez  impachira. 

(3)  Groussa  \  c'est  le  terme  familier  qu'on  emploie  pour  dire 
«  notre  femme  ».  A  Lyon  on  dit  la  bourgeoise. 

(4)  AU  ;  fauteur  écrit  tantôt  a/,  tantôt  ail  u  elle  »>.  Je  doute  que 
cette  forme  existe  encore.  Dans  la  plus  grande  partie  du  Lyonnais  on 
dit  2^;  à  Rive-de-Gier  i  devant  les  consonnes,  et  il  devant  les  voyelles. 

(5)  Rendre ,  prononcez  rindre. 

(6)  Et,  lisez  eh  ! 

(7)  Ou  pi  d'où  fuety  littéralement  «  au  pied  du  feu  ».  D'où,  lisez 
dou. 

(8)  Entrau,  prononcez  intrâ. 

(9)  Uun,  L*auteurfait  la  remarque  suivante  :  <  Ici  un,  substantif, 
e  distingue  d'in  adjectif.  »  Et  il  ajoute  assez  naïvemement  :  c  Celte 
listinction  est  en  faveur  de  fharmonie  »*,  La  vérité  est  que,  pour  la 
larlé  grammaticale,  la  distinction  existe  dans  tout  le  Lyonnais.  Seu- 
lement «  un  »,  substantif,  se  dit,  cette  fois  pour  fharmonie,  yun,  à 
^ve-de  Gier  yon.  Cf.  ailem.  ein  et  einer,  angl.  a  et  one. 

(10)  Erians;  érVidemment  poui*  ériant. 


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118 


REVUE  DS8  PATOIS 


se  couchi.  Lot  lendemant 
lot  paure,  que  ne  volet 

fin  d'orreur  (M  den  sa 
ecision,  assemnlit  tota 
sa  familli  par  iugi avouai 
elloux.  Quand  ys  firont 
tous  présents,  lo  parmi, 
qu'ère  marichaux,  vit  in 
postillon  que  galopauve 
su  in   chiviô  que  n'a^'^et 

fin  de  fers  oux  pis.  A 
iisit:  Lessis-me  fere  ;  et 
a  lot  fari  pendant  qu'a 
galopauve.  Ma  flota  (»), 
lot  paure  restii  entu- 
nau,  et  a  cru  ben  que 
son  bien  seret  à  stui-ci  ; 
quand  lot  second  vit  una 
liura  (•)  que  venait  co- 
rant.  A  dont  a  diisit  : 
Vots  alau  vira  (*)  lot  qun 
de  nots  doux  amerite 
d'être  Théretiit,  et  a  fit  la 
borbaala  liura  pendant 
qu'ai  coriet  tant  qu'ai 
ayet  de  chombes  (•).  Lot 
paure  ne  sayet  que  n'en 
diire,  quand  lot  plus 
jouainot  diisit:  0  raoglie; 
(*)  totore  C)  voutres  échi- 
nes seront  trempes.  Vots 
alau  vira  si  je  saî  ma- 
neyit  mon  sauprot.  In 
efat,  a  n'en  joiit  si  bien 


cher.  Le  lendemain  le 
père,  qui  ne  vouloit  point 
d'erreur  [sic)  dans  sa  dé- 
cision, assembla  sa  fa- 
mille pour  juger  avec 
chacun  d'elle.  Lorsqu'il 
furent  tous  présents,  le 
premier,  qui  étoit  maré- 
chal, vit  un  postillon  qui 
galopoit  sur  un  cheval 
qui  n'avait  point  de  fers 
aux  pieds.  Il  dit  :  Lais- 
sez-moi faire  ;  et  il  le 
ferra  pendant  qu'il  galo- 
poit. Le  père  resta  éton- 
né (sic),  et  crut  que  son 
bien  seroit  à  celui-ci. 
Mais  le  second  voyant  un 
lièvre  qui  venoit  en  cou- 
rant, dit  :  Vous  allez  voir 
qui  de  nous  deux  mérite 
d'être  l'héritier.  Et  il  fit 
la  barbe  au  lièvre  pen- 
dant qu'il  couroit  tant 
qu'il  pouvoit.  Le  père  ne 
savoit  qu'en  dire,  lorsque 
le  plus  jeune  dit  :  Il 
pleut,  et  dans  un  moment 
vous  aurez  le  dos  {sic) 
trempé.  Vous  allez  voir  si 
je  sais  manier  mon  sa- 
bre. En  effet,  il  en  joua 
si  bien  sur  sa  tête  qu'il 
ne  tomba  pas  une  goutte 


(1)  Orreur.  Horreur  est  exigé  chez  nous  pour  «  erreur  ».  J'avais 
un  maçon  qui  mettait  au  pied  de  tous  ses  mémoires  :  «  Horreur  ne 
fait  pas  contre  »,  bonne  précaution  pour  indiquer  qu'erreur  ne  fait 
pas  compte. 

(2)  Ma  ftotùy  euphémisme  pour  «  ma  foi  I  »  parce  que  e  ma  foi  » 
était  réputé  un  péché,  «  un  serment  prêté  en  vain  ». 

(3)  Liura  lepora.  «  Lièvre  »  est  féminin  chez  nous. 

(4)  Vira,  v.  note  2,  page  116). 

(5)  c<  Courir  tant  qu'on  a  de  jambes  »,  expression  pittoresque  très 
usitée  à  Lyon, 

(6)  0  moglie,  lisez  o  moihe  «  il  mouille  »,  constamment  employa 
pour  «il  pleut  ». 

(7)  Totore  u  tout  à  l'heure  »  (ad)  totam  horaou 


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PDITSPSLU.  —  UN  GONT£  KM  PATOIS  L.YONNAIS        119 


SU  sa  tête,  qu'o  ne  chayit 

S  au  salament  (')  in  degot 
e  jplevi  su  sa  roba  (*). 
—  Devinaus  vore  ('j  où 
qun  d'oux  (*)  tré  lo  pau- 
re  baillit  son  bien  ? 


de  pluie  sur  son  babit. 
Devinez  maintenant  au- 
quel des  trois  le  père 
donna  son  bien  ? 


PUITSPELU. 


(1)  Salament,  prononcez  salanUn,  forme  patoisée  de  «  seulement  ». 

(2)  Roba,  comme  en  ital.,  esl  pris  au  sens  général  de  vêtement. 

(3)  Vore  «  maintenant  •  :  hora  avec  prosthèse  d'un  i;  euphonique  ; 
oertains  endroits  ont  préposé  y  :  yore. 

(4)  D'oux,  lisez  dous  «  des  >». 


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iaO  REVUE  DES  PATOIS 

RANDONNÉE 

MINETTE  ET  LA  ROULETTE 


Si,  comme  jeux  de  Tenfance,  les  Randonnées  pren- 
nent place  parmi  les  traditions  populaires,  comme  spé- 
cimen de  nos  idiomes  vulgaires,  elles  n'ont  pas  moins 
droit  de  figurer  dans  les  études  de  linguistique  ;  c'est  à 
ce  titre  que  je  viens  adresser  à  la  Revue  des  Patois  la 
Randonnée  de  «  Minette  et  la  Roulette  »,  que  j'ai  enten- 
due autrefois  dans  le  Bessin.  Cette  randonnée  n'est  rien 
moins  qu'inconnue;  M.  E.  Rolland  Ta  publiée  en  1883 
dans  ses  Rimes  et  Jeux  de  ï enfance-,  M.  J.  Fleury  en 
a  également  depuis  donné  une  version  dans  son  Essai 
sur  le  patois  de  la  Hague  (1)  ;  mais  ces  textes  différent 
notablement  de  celui  que  Ton  trouvera  plus  loin,  non- 
seulement  au  point  de  vue  phonétique,  mais  aussi  pour 
la  forme  du  récit  ;  chose  qui  ne  doit  pas  surprendre,  car 
Ton  sait  combien  les  contes  populaires  varient  d'un  pays 
à  l'autre  et  même  d'une  commune  à  une  autre,  on  pour- 
rait dire  d'un  narrateur  à  un  autre  narrateur. 

Ne  me  fiant  pas  entièrementà  mes  souvenirs  d'enfan. 
ce,  je  me  suis  adressé  a  l'instituteur  de  Formignj'-,  mon 
village  natal,  et  deux  de  ses  élèves  lui  ont  remis  deux 
versions  en  patois  qui  ne  sont  pas  entièrement  sembla- 
bles, et  qui  diffèrent  dans  plusieurs  passages  de  celle 
queje  connaissais.  J'ai  reçu  d'un  de  mes  amis  de  Bayeux 
une  version  bien  autrement  différente  et  pour  la  forme 
du  récit,  tout  y  est  au  discours  direct,  et  pour  la  langue, 
le  français  a  fait  place  au  patois.  C'est  aussi  une  version 
française  que  m'a  communiquée  mon  compatriote  et 
ami,  M.  Emile  Legrand,  professeur  à  l'Ecole  des  langues 

(I)  On  en  trouve  également  plusieurs  versions  dans  le  tome  II  des 
«  Poésies  populaifcs  de  la  France  »>  qui  se  trouvent  en  manuscrit  à  la 
Bibliothèque  nationale.  Il  faut  aussi  en  rapprocher  la  Monlado  de 
Tarn-et-Garonne,  publiée  dans  le  n®  du  25  mars  1887  de  la  Revue 
des  traditions  populaires. 


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GH.  JORBT.  —  RANDONNÉE  121 

orientales,  et  originaire  de  Fontenay-IeMarmion,  vil- 
lage de  Tarrondissement  de  Caen.  Il  la  écrite  sous  la 
dictée  de  Mme  Legrand  sa  mère,  ainsi  que  la  plupart 
des  chansons  populaires  si  curieuses  qui  ont  paru  en 
1881  dans  la  Romania.  Enfin  M.  E.Rolland  aeula  com- 
plaisance de  me  donner  un  texte  de  «  Minette  et  la  Rou- 
lette »  qu'il  avait  reçu  de  M.Picquot,  instituteur  à  Gré- 
ville  dans  la  Hague,  texte  différent  de  celui  qu*a  publié 
M.  J.  Fleury.  Je  donnerai  en  note  les  variantes  les  plus 
curieuses  que  présentent  les  diverses  versions  et  je  ferai 
suivre  celle  de  Formigny  qui  est  en  patois  de  la  version 
francisée  de  Fontenay-le-Marmion  ;  on  aura  là  un  exem- 
ple des  différences  profondes  que  présentent  si  souvent, 
dans  une  même  région,  les  monuments  de  la  tradition 
populaire. 

Je  n  ai  qu'un  mot  à  ajouter  sur  la  manière  dont  j*ai 
reproduit  ma  randonnée;  la  version  de  M.  Legrand 
étant  en  français,  je  la  donne  telle  qu'il  Ta  transcrite  lui- 
même  ;  quant  a  celle  de  Formigny,  je  me  suis  attaché 
à  reproduire  aussi  fidèlement  que  possible  les  sons  du 
patois  ;  j'y  suis  parvenu  en  me  servant  presque  exclu- 
sivement des  lettres  de  l'alphabet  français  ;  je  n'ai  pas 
besoin  de  dire  quelle  valeur  j'attribue  à  ces  lettres,  je 
ferai  remarquer  seulement  que  e  précédé  de  d  ou  ô  indi- 
que que  ces  voj^elles  sont  longues  et  qu'après  une  con- 
sonne cet  e  marque  cette  légère  résonnance  qui  rend 
seule  possible  en  français  la  prononciation  des  explosi- 
ves finales.  Pour  les  autres  signes,^'  représente  le  son  de 
Ye  muet  de  que,  c'est  à  dire  o  ;  è,  le  son  intermédiaire  à 
e  muet  et  à  ^  fermé  de  Vè  des  monosyllabes  me  (moi),  te 
(toi),  ainsi  que  de  Ve  devenu  final  par  la  chute  de  l'r, 
comme  dans  7nè  (mer),  etc.;  Il  est  1'/  mouillé  bas-nor- 
mand qu'on  entend  dans  les  groupes  cZ,  gh  etc. 

I.  —  Version  de  Formigny  (*). 
An  rôli  rôlân  marôlette  amôn  («)  lé  cân,  j'rencontri 

(i)  Je  désigne  par  A  et  B  les  deux  versions  des  élèves  de  l'école 
communale  de  Formigny,  par  J  celle  que  j'ai  entendue  dans  mon  en- 
fance, F  la  version  de  Fonlenay-Ie-Marmin,  G  celle  de  Gréville,  qui 
est  en  patois  de  La  Hague,  et  X  la  version  de  Bayeux. 

(2)  A  et  B  :  anvô  le  cân. 


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122  REVUE  DBS  PATOIS 

Minette,  qui  m'  prî  (M  ma  rôlette,  j' li  (*)  dî  Minette, 
ran  (')  mè  ma  rôlette  ;  é  m'dî  que  j'n'érée  pâ  ma  rôlette, 
avan  (*)  que  j'n'li  û  donné  crôtelatte  H-  J'm'ân  fu 
trouvé  ma  mère  por  qu'é  m'dônî  (®)  crôtelette  ;  é  m'dî 
que  je  n'érée  pas  crôtelette,  qu'é  n'û  lé  cllée  (du  buf- 
fet) Ç).  J'm'an  fu  trouvé  man  père  por  qu'i  m'donî  lé 
cllée  ;  i  m'di  qu*i  ne  m'ièdonnerè  pâ,  avan  qu'i  n'û  hure 
de  lou.  J'm'an  fu  trouvé  l'iou  por  qu'i  m'donî  d'sa  hure; 
i  m'di  qu'i  n'më  don'ré  pâ  d'sa  hure  qu'i  n'û  gambe  (») 
de  vée.  J'm'an  fu  trouve  Tvéepor  qu'i  m'donî  d'sa  gam- 
be; i  m'dî  que  j'n'érèe  pâ  d'sa  gambe,  avân  qu'i  n'û  le 
d'vaque  J'm'an  fu  trouvé  la  vaque  por  qu'è  m'donî  de 
san  le;  é  m'dî  qu'è  n'm'an  don'ré  pâ  avân  qu'é  n'û 
d'I'erbe  du  prè.  J'm'an  fu  trouvé  l'prè  por  qu  i  m'donî 
d's'n  erbe,  i  m'dî  qu'i  n'm'an  doneré  pâ,  avân  qu'i  n'û 
l'cou  dïâ  (»).  J'm'an  fu  trouvé  lé  faucôu  por  qu'i  m'donî 
Tcou  de  fâ;  i  me  dî  qu'i  n'  don'ré  pâ  l'cou  d'fâ,  avân  qu'i 
n'û  dular  d'por.  J'm'an  fu  trouvé  i'por  por  qu'i  m'donî 

(1)  A  et  B  :  rapi. 

(2)  B  a  passé  toute  cette  proposition,  A  écrit  «  j'yin  >  pour  t  j'U.  » 

(3)  A  dit  :  cBarmè  ma  rôlette,  »  et  ajoute  t  j'tè  bal'rè  crôtelette,  » 
supprimant  ainsi  la  réponse  de  Minette. 

(4)  G:  d'vàn. 

(5)  Croûtelette,  forme  conservée  par  F. 

(6)  A  :  «  bayî.  >  ainsi  que  partout  à  la  place  de  <  dont.  i> 

(7)  A  et  B  ne  donnent  pas  de  complément  à  cllée. 
(8) X  :  pied  de  veau.  G  :  tchuêsse,  cuisse, 

(9)  Telle  est  la  version  de  A  etB.  Dans  le  récit  que  j'ai  entendu 
dans  mon  enfance  on  disait,  autant  qu'il  m'en  souvient,  et  la  version 
de  Bayeux  confirme  ce  souvenir  incertain  :'  «  I  m*di  qu'i  n'më  don>è 
pà  dVn  erbe  avân  qu'i  n'fû  fauqui  ('ou  fôqui)  ;  j'm'an  fu  trouvé  la  fi 
por  qu'è  fôquî  Tprè,  è  m*dî  qu'n'fôqu'ré  pâ  lé  prè  avân  qu'é  n*û 
d'grèssedë  por.»  —  La  version  française  de  Bayeux.  dit  ici,  —  je  la 
donne  teUe  qu'eUe  m'a  été  communiquée  —  : 

Je  m'en  fus  trouver  le  pré. 

Pré,  donne-moi  de  ton  herbe. 

Tu  n'auras  pas  de  mon  herbe 

Avant  que  je  ne  sois  fauché. 

Je  m'en  fus  trouver  la  faux  : 

Faux,  fauche-moi  de  l'herbe. 

Je  ne  faucherai  pas  d'herbe 

Avant  que  je  ne  sois  graissée. 

Je  m'en  fus  trouver  le  cocboDy  etCt 


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GH.  JOBST.  —  RJlMBONMÉB  138 

d'son  lar  ;  i  me  dî  qu'i  n'më  don'ré  pâ  de  son  lar,  avân 
qu'i  n'û  du  gllan  d'quône.  J'm'an  fa  trouvé  Tquône 
por  qu'i  m'donî  d'san  gllan;  im'dîqu'i  n'm'an  don'ré 
pâ.avân  qu'i  n'û  du  van  d'ia  mê.  J'm'an  fu  trouvé  la  naè 
por  qu'è  m'donî  d'san  van  ;  é  m'dî  qu'è  n'm'an  don'ré 
pâ.  avàn  qu'è  n'fû  salée  ('). 

Par  bonheur  et  par  chance  j'avèe  trèe  grin  d'sè  dân 
ma  manche  ;  j'ansali  la  mè,  la  mè  m'anvanti;  j'anvanti 
Tquêiie,  Tquêne  m'anglanti  ;  j'anglanti  Tpor,  Tpor 
m'anlardi;  j'anlardi  Tfaucôu,  l'faucôu  m'anfauqui  (')  ; 
j'anfauqui  l'prè,  le  pré  m'anerbi  ;  j'anerbi  la  vaque,  la 
vaque  manleti;  j'anléti  le  vée,  le  vée  m'angambi  («); 
j'angambi  Tlou,  l'iou  m'anhuri;  j'anhuri  man  père, 
man  ])ére  m'ancllèti;  j'ancllèti  ma  mère,  ma  mère  m'an- 
crùti  ;  j'ancrôti  Minette,  qui  m'randi  ma  rôlette(*). 

II.  —  VERSION  DE  FONTENAY-LE-MARMION 

Rouli  roulant 

Ma  quérette  amont  les  camps. 

J'ai  rencontré  Minette 

Qui    m'a  pris  ma  roulette  ('). 

Je  lui  ai  dit  :  Minette, 

Rends-moi  ma  roulette. 

Tu  n  auras  pas  ta  roulette 

Que  tu  ne  me  donnes  de  la  hure  de  loup  («). 

Je  m'en  fuseau  loup  : 

(i)  Dans  la  version  de  Grévilie  comme  dans  celle  de  M.  J.Fleury, 
la  mer  ne  met  pas  de  condition  ;  la  version  de  M.  J.  Fleury  commence 
la  ritournelle  :  «  la mé  m  envente  »,  aussitôt  après  «  que  m'donnit 
d'son  vent  «  ;  la  version  de  Grévilie  ajoute  :  «  0  m'dî  d'en  prendre  à 
banneiâ  »,  mais  elle  supprime  t  la  mé  m'envente  ». 

(2)  Ceci  est  la  version  de  A  et  B  ;  celle  que  je  croi:?  me  rappeler 
disait  :  «  J'angrèssi  Ja  fâ,  la  fâ  m'anfôqui,  j*anfôqui  Ipré,  l'pré  m'an- 
erbi  >  ;  la  version  de  Baveux  dit  tout  simplement  : 

J*engraissi  la  faux,  la  faux  m'enherbi. 

(3)  X  :  m'empièti. 

(4)  F,  on  va  le  voir,  ajoute  :  «Je  t'avais  tipas  bien  dit  Minette,  que 
tu  me  rendrais  ma  roulette». 

(5)  M.  E.  Legrand  pense  que  roulette  ici  signifie  «  bourdelot  », 
i<  chausson  >  ;  pomme  ou  poire  cuite  entourée  de  p&te. 

(6)  On  voit  que  F  transpose  la  place  de  la  hure. 

(7)  il  faut  remarquer  celte  tournure  qui  n^9>  d'analogue  dans  aucune 
auire  yenion. 


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124  REVUE  DES  PATOIS 

Loup  donne-moi  de  ta  hure. 

Tu  n'auras  pas  de  ma  hure 

Que  tu  ne  me  donnes  croutelette  (*). 

Je  m'en  fus  à  ma  mère  : 

Ma  mère,  donnez-moi  croutelette. 

Tu  n'auras  pas  croutelette 

Que  tu  ne  me  donnes  les  clefs  de  la  huchette. 

Je  m'en  fus  à  mon  père  : 

Mon  père,  donnez-moi  les  clefs  de  la  huchette. 

Tu  n'auras  pas  les  clefs  de  la  huchette 

Que  tu  ne  me  donnes  de  la  cuisse  de  veau. 

Je  m*en  fus  au  veau  : 

Veau,  donne-moi  de  ta  cuisse. 

Tu  n'auras  pas  de  ma  cuisse 

Que  tu  ne  me  donnes  du  lait  de  la  vache. 

Vache,  donne-moi  de  ton  lait. 

Tu  n'auras  pas  de  mon  lait 

Que  tu  ne  me  donnes  de  Therbe  de  la  faulx. 

Je  m'en  fus  à  la  faulx  : 

Faulx,  donne-moi  de  ton  herbe. 

Tu  n'auras  pas  de  mon  herbe 

Que  tu  ne  me  donnes  de  la  graisse  de  porc. 

Je  m'en  fus  au  porc  : 

Porc,  donne-moi  de  ta  graisse. 

Tu  n'auras  pas  de  ma  graisse 

Que  tu  ne  me  donnes  du  gland  du  chêne. 

Je  m'en  fus  au  chêne  : 

Chêne,  donne-moi  de  ton  gland. 

Tu  n'auras  pas  de  mon  gland 

Que  tu  ne  me  donnes  du  vent  de  la  mer. 

Je  m'en  fus  à  la  mer  : 

Mer,  donne-moi  de  ton  vent. 

Tu  n'auras  pas  de  mon  vent 

Que  tu  ne  m'ensales. 

J'avais  par  hasard  et  par  chance 

Trois  brins  de  sel  dans  ma  manche. 

J'ensale  la  mer, 

La  mer  m'en  vente, 

(1)  Il   est  assez  singulier  que  le  loup  demande  [une  croutelette* 
c'est  à  dire  du  pain  et  non  de  la  chair. 


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CH.  JORET.  —  RANDONNÉE  125 

fenvente  le  chêne, 

Le  chêne  m'englande, 

J*englande  le  porc, 

Le  porc  m'engraisse, 

J'engraisse  la  faulx, 

La  faulx  m'enherbe, 

J'enherbe  la  vache, 

La  vache  m'enlaite, 

J^enlaite  le  veau, 

Le  veau  m'encuisse, 

J'encuisse  mon  père, 

Mon  père  m'enclée, 

J'enclée  ma  mère, 

Ma  mère  m'encroûte, 

J'encroûte  le  loup, 

Le  loup  m'enhure, 

J'enhure  Minette; 

Minette  m'a  rendu  roulette. 

Je  t'avais  ti  pas  bien  dit,  Minette, 

Que  tu  me  rendrais  ma  roulette. 

Ch.  Joret. 


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MÉLANGES  ET  TEXTES 
I 

LÉGENDE  EN  PATOIS  DE  LA  BOLLE  f VOSGES)  («). 

Ce  conte  a  été  recueilli  par  moi  de  la  bouche  de  ma 
grand-mère,  originaire  du  pays,  et  aujourd'hui  âgée  de 
87  ans.  Elle  le  tenait  elle-même  de  sa  famille.  . 


Dous  jwône  jans  étènn  Ranci 

Eou  si  mâriè.  I  venèns  à  Sèn- 
ié  chu  lo  prête  pou  s'fare  pu- 
blié zio  ban.  I  rekhèns  ènswônn; 
Tom  se  pedë  dé,  se  bèvès  ;  là  fou 
là,  qu'ôs  qu'il  àrivë  ?  fel  rènnalô 
to  pvva  lé  à  la  Rôle.  So  chalan 
ne  là  retreve  pu,  i  rènnalë  lo 
pwa  lu.  Quant  i  feu  ô  hô  do  rèn 
di  Tièche,  quéqu'  chôze  lo  peur- 
nê,  i  n'  sàrô  demâle  ç'  que  o'ièr  ; 
i  falë  k'i  sévës.  Çâ  lo  rawanë  à  la 
r'vèr  (2),  à  là  pièce  là  pu 
méchante,  qui  s'  hoche  lo  Trou 
Mwanô.  Lo  valà  su  lo  bor  dâ 
r'vèr  bien  esbôbî,  i  rwati  de  tôt 
H  coté  pou  war  qui  a  ç'que  Ta- 
vou  amvvanè  to  là.  I  n'wayë  rin. 
I  retourne  chu  zio,  il  an  fayë 
one  màlèdé,  il  an  mourë.  Toutli 
jans  do  vilâtje  dehône  que  c'ièr 
io  diâb.  Donc  li  jans  dotënn  si  bin 
que  pahwônn  n  aprekhô  (3)  là 
môhon  (4). 

F.  Brunot. 


Deux  jeunes  gens  étaient  ftan- 
ces  pour  se  marier.  Ils  venaient 
à  St-Dié  cliex,  le  prêtre  pour  faire 
publier  leurs  bans,  llsressortaient 
ensemble  ;  V  homme  se  perdit  de 
sa  jeune  fille  :  cette  {la)  fois, 
qu'est-ce  quil  arriva?  Elle  s'en 
retourna  toute  seule  à  la  Bolle. 
Son  galant  ne  la  retrouva  plus, 
il  s'en  retourna  tout  seul.  Quand 
il  fut  au  haut  de  la  côte  des  7i- 
ges  (4),  quelque  chose  le  prit^  il 
ne  saurait  démêler  ce  que  c'était  ; 
il  fallait  qu'il  suivit.  Ça  le  mena 
à  la  rivière  à  Vendroit  le  plus 
dangereux  qui  s  appelle  le  Trou 
Moineau.  Le  voilà  sur  le  bord  de 
la  rivière^  bien  étonné,  il  regarda 
de  tous  les  côtés  pour  voir  qui 
est-ce  qui  L'avait  amené  là.  Il  ne 
voyait  rien.  Il  retourna  chez,  lui 
il  en  fit  une  maladie,  il  en  mou- 
rut. Tous  les  gens  du  ifillage  di- 
saient que  c'était  le  diable.  Donc 
les  gens  craignaient  si  fort  que 
personne  n'approchait  la  maison. 


(1)  La  Belle  est  un  hameau  situé  à  3  kil.  de  Saint-Dié,  dans  Ja 
vallée  du  Taintroué.  —  L'orthographe  suivie  pour  la  transcription  de 
ce  conte  est  conforme  aux  recommandations  contenues  dans  Taver- 
lissement  publié  en  tète  du  premier  fascicule  de  la  Revue  des  patois. 
Toutefois,  notre  patois  employant  les  sons  quelorthographe  allemande 
rend  par  à  et  par  ô,  nous  nous  servons  aussi  de  ces  signes.  Nous 
n'écrivons  que  les  lettres  qui  se  prononcent  :  on  devra  donc  pronon- 
cer les  mots  doiiSyjanSj  etc.,  en  faisant  sentira  final,  tout  en  faisant 
sonner  le  dernier  t.  Le  n  est  redoublé  quand  la  voyelle  précédente, 
nasalisée,  est  suivie  d'un  n  prononcé. 

(2)  Les  Tiges,  lieu  dit  sur  la  roule  de  Saint-Dié  à  la  Bolle. 

(3)  La  rivière  dont  il  est  ici  question  est  la  Meurthe. 

(4)  Dans  dprekhë,  kh  a  le  son  du  ch  allemand  doux. 

(5)  La  maison  des  Tiges  est  encore  connue  sous  le  nom  de  maison 
du  PetitrSoroiar. 


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r 


IfÉLANORS  BT  TBXTB8 


427 


II 
CHANSONS  POPULAIRES  EN  PATOIS  DE  L'AVBYRON. 

Chanson  à  boire, 
Lou  brabé  hooime.  Le  brave  homme. 


Diou  counserbé 
L  aubre  de  lo  combo  torto  ! 
0  maioquél  que  lo  ploDtat! 
SoQS  oquéi  iou  serio  muort  ; 
L*ago  aurio  pouirét  moun  cuors 

Et  quon  iou  serai  muort, 
Entéoiirés    ploura  les   ousteses, 
Que  crîdoran,  o  bras  oubert  : 
—  «  Ai  î  lou  brabé  bomme 
Que  perden  !  » 


Dieu  conserve 
U arbre  à  1^  jambe  torte! 
Aussi  celui  qui  l'a  planté! 
Sans  lui  je  serais  mort  ; 
Veau  aurait  pourri  mon  corps. 

Et  quand  je  serai  mort. 
Vous  entendrez  pleurer  les  hôtesseê 
Qui  crieront  à  bras  ouverts  : 
—  «  Ok  !  le  brave  homme 
Que  nous  perdons  !  » 


Ce-morceau,  tout  informe  qu'il  est  comme  vers,  est 
jeté  avec  une  verve  remarquable.  C'est  un  vrai  cri  d'i 
vrogne.  Un  poète  de  profession  aurait  mieux  rimé,  mais 
au  fond  n'aurait  pas  mieux  dit. 


Bourrée,  chanson  à  damer. 


Belle  Vo  t'au  fatse, 

Mie  ; 
Belle  To  t'au  fatse  ! 
T'aujougat  lou  tour;.. 
Lou  te  lo  jogue 
Cddajour  î 


On  te  Va  faite  belle, 
Amie^ 

On  te  ra  faite  belle  ! 

On  Va  joué  le  tour  ;. 
On  te  le  joue 
Chaque  jour. 


Cette  bourrée  est  encore  dansée  par  les  habitants  de 
Laguiole  (Aveyron). 

Pierrounette. 


1 
Laltré  jiour  iou  mo  mariaij 
Diu  lou  ternis  de  la  calour, 

Pécaïro  ! 
DÎQ  lou  lemts  de  la  calo  ur, 
M*omour  I 


L'autre  jour  je  me  marie. 
Dans  le  temps  de  la  chaleur, 
Pécaire  /«S^      ♦  • 
Dans  le  temps  de  la  ^chaleur, 
Mon  amour  / 


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1 


128 


REVUE  DES  PATOIS 


Ni  pringaire  un  bieil  renaïre 
Que  renaïvo  nuit  et  jiour, 

Pécaîro  ! 
Que  renaïvo  nuit  et  iiour, 
M'omour  I 
3 
Dou  gran  moti  mou  criavo  : 

—  «  Mi jounetto,  lèva-vous, 

Pécaîro  ! 
Mi  jounetto,  leva-vous 
M'omour  I  » 
4 

—  Oun  boulès-bous  que  gone? 
Es  très  houros  d'avdnt  jiour, 

Pécaîro  l 
Es  très  houros  d'avant  jiour, 
M'omour?  » 
5 

—  t  Tou  fielouaras  to  fielouselto. 
Et  iou  forai  mous  poillossons, 

Pécaîro  ! 
Et  iou  forai  mous  poillossons, 
M'omour  ! 
6 
Nous  oun  oren  o  lo  fiaire 
0  lo  fiaire  de  Sain-Flour, 

Pécaîro  ! 
0  lo  flaire  de  Sain-Flour, 
M'omour! 
7 
Les  bendren  six  yards  la  pièce, 
Aquo  fora  très  sos*^  les  dou  s, 

Pécaîro  ! 
Aquo  fora  très  sos  les  dous, 
M'omour  ! 
8 
t  N'i  croumporen  oune   sometta 
Que  nous  nortero  tous  les  dous, 

Pécaîro  1 

Que  nous  portero  tous  les   dous, 

M'omour  1  » 

9 

Si  eren  pas  al  mieto-costa, 

Qu'é  nous   sevenet  toutes  dous, 

Pécaîro  I 

Qu'é  nous   sevenet  toutes   dous, 

M'omour! 

10 

Pierrounetto  s'y  coupal'espauletto 

Laudinou  s'y  coupa  Iou  genôuil, 

Pécaîro  ! 
Laudinou  s'y  coupa  Iou  genouil 
M'omour  I 


2 


Je  pris  un  vieux  grondeur 
Qui  grondmi  nuit  et  jour, 

Pécaire  ! 
Qni  grondait  nuit  et  jour, 
Mon  amoar! 
3 
De  grand  matin  (i/)  me  criait  : 

—  «  Ma  jeunette,  levez  vous ^ 

Pécaire  ! 
Ma  jeunette j  levez-vous 
Mon  amour  !  > 
4 

—  «  Où  voulez-vous  que  faille  ? 
Il  est  trois  heures  d'avant  jour, 

Pécaire! 
Il  est  trois  heures  d'avant  jour. 
Mon  amour!  « 
o 

—  «  Ttt  fileras  ta  quenouille. 
Et  je  ferai  mes  paillassons, 

Pécaire  ! 
Et  je  ferai  mes  paillassons^ 
Mon  amour! 
6 
Nous  nous  en  irons  à  la  foire^ 
A  la  foire  de  Saint-Flour^ 

Pécaire! 
A  la  foire  de  Saint-Flour, 
M  on  amour  ! 
7 
Nous  le»  vendrons  sixliards  la  pièce; 
Cela  fera  trois  sous  les  deux^ 

Pécaire  ! 

Cela  fera  trois  sous  les  deux, 

Mon  amour  ! 

8 

€  Nous  en  achèterons  une  mule 

Qui  nous  portera  tous  les  deux, 

Pécaire  ! 
Qui  nous  portera  tous  les  deux. 
Mon  amour  !  » 
9  ^ 
Nous  n'étions  pas  à  mi-côte 
Qu'elle  nous  fit  tomber  tous  les  deux, 

Pécaire  ! 

Qu'elle  nous  fit  tomber  totisles  deux. 

Mon  amour  ! 

40 

Pierrounette  s'y  coupa  V épaule, 

Claude  s'y  coupa  le  genouy 

Pécaire  ! 
Claude  s'y  coupa  le  genou, 
Mon  amour  ! 


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MÉLANOfiS  EX  TEXTES 


la) 


il 


—  c  LeTa-vous,oia  mignounetto, 
Noos  oun  oren  o  Son-Flour, 

Pécaïro  ! 
Nous  oun  oren  o  Son*Plour 
M*oinour  ! 
12 
•  Ooufliporen  rie  yards  d'emplastre  ; 
Nous  emplastreron  toutes  dous, 

Pécaïro  1 
Nous  emplastréron  toutes  dous, 
M'omour!  > 


// 


c  Lev&^b-vûus,  ma  nUgnonneUe, 
Nous  nous  en  irans  à  Saint-Fiour^ 

Pécaire  ! 

Nous  nous  en  irons  à  Saint-Flourf 

Mon  amour  ! 

V2 

iVbiM  oeKèUronstliords  d'emplâtre; 

Nous  noue  empiâirerone  loue  tes  deux 

Pécaire t 
Nous  nousemplâtrerontious  les  deux 
Mon  amour  !  » 


Cette  chanson,  remarquable  par  sa  naïveté,  est  chan- 
tée dans  plQsiears  contrées  de  rÂveyron,et  particuliè- 
rement à  Laguiole. 

F.  Fertiault. 

III 

CHANSONS  POPULAIRES  EN  PATOIS  DU  B0I8-D*0INGT 

(RHONE). 

N*  1. 

La  chanson  suivante  se  chante  sur  l'air  du  psaume 
In  exitu  Israël  de  JEgypto. 


Dze  Tooi  vo  tgaotô  lou  vépre 
de  SaDt-ApoUomô, 
Le  lut  en  ou,  la  tcîvre  en  b6. 

Le  itt  dit  à  la  tcivre  :  «  Decèn 
dan  sô  bô.  > 

La  tcl?re  li  repondi  :  «  Dze  ne 
si  p6  si  béte,  te  me  mëndzeriô.  » 

Le  lu  li  di  :  «  Dze  ne  si  pô  Q  de 
loa  Jui  : 

Dze  ne  fai  pô  grô  lou  ven- 
dredi». 

La  tcivre  fu  si  béte  que  le  de- 
cèndi  s6  b6. 

Le  lu  la  pri  par  la  barbitce  et 
Ilficriô:ô  barbare  o!  (1) 


Je  vais  vous  chanter  les  vêpres 
de  St-ApoUinaire, 

Le  loup  en  haut,  la  chèvre  en 
bas. 

Le  loup  dit  à  la  chèvre  :  «  Des» 
cends  donc  en  bas», 

La  chèvre  lui  répondit  :  (c  Je 
ne  suis  pas  si  bête,  tu  me  man- 
gerais. » 

Le  loup  lui  répondit  :  «  Je  ne 
suis  pas  (iU  des  juifs  : 

Je  ne  fais  pas  gras  les  vendre- 
dis.  y* 

La  chèvre  fut  si  bête  quelle 
descendit  en  bas. 

Le  loup  la  prit  par  la  barbiche 
et  lui  fit  crier  :  ô  barbaro  o  ! 


N«  2. 

jA  chanson  suivante  se  rapporte  à  la  rivalité  survenue, 
V  ^rs  1880,  entre  deux  cités  voisines  :  le  Bois-dOingt  et 
S  int-Véran.  Le  différend  s'était  produit  à  l'occasion 

1)  L'orthographe  de  cette  chanson  a  été  rendue  conforme  au  sys- 
U  16  exposé  dans  TAvertissement  de  la  Revue. 

RCv/p.  PATOIS.  9 


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180  lUCVUE  DES  PATOIS 

d'une  jeune  personne  du  Bois-d'Uingl,  «  la  Dodon  »,  re- 
nommée pour  sa  beauté,  et  qui  avait  été  donnée  en  ma- 
riage à  un  jeune  homme  de  Saint- Véran.  Les  jeunes 
gens  du  Bois-d'ûingt  qui  s'étaient  tour  à  tour  disputé  sa 
main  avaient  conçu  un  vif  dépit  de  ce  mariage,  et  ils 
s'étaient  promis  de  ne  le  respecter  que  si  leur  rival  pré- 
féré leur  faisait  don  d'une  somme  qu'ils  avaient  fixée. 
Malheureusement  l'indigène  de  Saint- Véran  qui  avait 
admis,  en  principe,  ce  tribut,  n'avait  consenti  à  en  paj-er 
qu'une  fraction,  et  le  dépit  des  autres  s'était  encore 
accru  d'autant.  De  là,  rivalité  et  haine  entre  les  deux 
communes,  dont  les  jeunes  gens  cherchaient  toutes  les 
occasions  de  se  rencontrer  pour  mesurer  leurs  forces. 
C'était  généralement  dans  les  foires  et  dans  les  vogues 
que  ces  luttes  avaient  lieu,  et  la  place  restait  générale- 
ment aux  Fauvi  (habitants  du  Bois  d'Oingt)(l  ),  qui,  plus 
nombreux,  chassaient  les  Gorli  (habitants  de  Saint- 
Véran)  (2)  de  ces  sortes  d'assemblées. 

La  lutte  entre  les  deux  communes  a  duré  près  de 
40  ans  ;  elle  s'est  terminée  par  la  mort  de  quelques-uns, 
par  la  prison  pour  d'autres,  et  je  ne  jurerais  pas  que 
toute  inimitié  fût  éteinte  entre  les  deux  bourgades. 

La  chanson  célèbre  la  victoire  des  Fauvi  sur  les  Gorli 
à  la  vogue  des  Grands-Ponts  (commune  de  Légny),  le 
jour  du  dimanche  des  Brandons  (on  a  coutume  de  man- 
ger des  bugncs  à  la  vogue  des  Brandons  qui  attire  une 
nombreuse  population  venue  quelquefois  de  très  loin  i. 
Ce  jour-là,  les  Fauvi  postés  sur  le  pont  en  avaient  dé- 
fendu l'accès  aux  Gorli  qui  venaient  danser  à  la  vogue, 
puis  il  les  avaient  poussés  dans  la  rivière,  assez  grosse 
a  cet  endroit  et  dans  cette  saison  de  Tannée,  et  les  Gorli 
avaient  dû  la  traverser,  non  sans  se  mouiller. 


(1)  Fauvi  vient  du  mot  «  IV*ve  »  :  il  fuit  allusion  h  un  ancien  usage 
du  Bois-d'Oingt,  d'après  lequel,  chaque  année,  le  jour  de  la  vogue, 
les  jeunes  gens  deoelte  commune  distribuaient  aux  pauvres  accourus 
de  tous  côtés  une  soupe  de  fèves. 

(2)  Gorli  vient  de  gorle  =  coimje.  C'était  à  cette  époque  la  culture 
en  honneur  à  Saint- Véran. 


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MÉLANGES  ET  TEXTES 


lal 


Oq  dit  qu'à  San  Veran 
Y  a  lan  na  bel  la  feoa  : 
Sa  gaurdzi 
E  d  aiàmbi, 
Et  son  nô  efHlô 
Comme  on  rôble  de  for. 


On  dit.  qtià  SI-  Véran 

H  y  a  Hïie  si  belle  femme  : 

Sii  gorye 

Est  cotnmejune  alambic, 

Ei  son  net' effilé 

Comme  un  rablede  four,  (') 


Lou  Gorli  é  la  Doudon 

Lontain  se  rapeleront 

D*avai  reçu  la  porsuili 

La  diumène  du  Braudon  : 

I-z-on  passô  la  reviri 

To  dret  à  coutô  du  poni  (bis). 


Les  Gorlis  et  la  Dodon 
Lofigtemps  se  rappelleront 
D'avoir  reçu  la  poursuite 
Le  dimanche  des  brandons  : 
Us  ont  passé  la  rivière 
Tout  droit  à  côté  du  pont. 


La  granda  Doudon  de  loin 
1d  se  maneyant  le  groin 
Disôve  :  proni  coraaze 
Mou  brôve  San  Verani, 
Vo  sole  teeé  tapadze 
In  mindzant  de  bugne  fci. 


La  grande  Claudine  de  loin 
En  se  caressant  le  groin 
DisaU  :  prenez  courage 
Mes  braves  8t^ Véran, 
Vous  seuls  fere%  tapage 
En  mangeant  des  éugnes  ici. 


Celou  de  San  Véranda 
Dansant  bien  Tallemauda, 
Le  diumène  du  Braudon 
Sont  venu  à  lou  pont 
Danché  un  rigoclon 
Sin  flttta  ni  tioIou. 


Ceux  de  St-Véran 

£ui  dansent  l'allemande, 
e  dimanche  des  brandons 
Sont  venus  aux  ponts 
Danser  un  rigodon 
Sans  flûte  ni  violon. 


To  le  monde  é  suprè 
De  vai  on  paré  affer 
De  vai  a  plin  de  dzeur 
Tôle  le  gorle  in  fleur, 
EtTalitiduBoe 
Que  Tau  mu  pe  le  vair. 


Tout  le  monde  est  surpris 
De  voir  une  pareille  affaire, 
De  vovr  en  plein  jour 
Tant  de  courges  fleuries, 
Et  l'élite  du  Bois  [d'Oingt) 
Qui  est  la  haut  pour  les  voir. 


Celou  de  San  Veran 
No  reprotçon  le  fauve, 
On  a  vu  lou  Fauvi 
Tcharayé  lou  Gorli 
Dedin  le  bl,  nadgé 
Sin  sefére  prié. 


Ceux  deSl'Véran 
Nous  reprochent  les  feues, 
On  a  vu  les  Fauvis 
Porter  les  Oorlis 
Dedans  le  bief,  nager 
Sans  se  faire  prier. 


La  granda  Doudon 
Drèti  su  le  pont 

;tchôve  lou  Gorli  a  riiameçon. 

en,  bien,  sin  seré  bien 
lou  Gorli  revenôve  à  la  nadze  ; 

len,  bien,  sin  seré  bien 

■  loa  Gorli  ou  nin  fasse  de  marins; 


La  grande  Claudine 

Droite  sur  le  pont 

Péchait  à  l'hameçon   les  Gorlis. 

Bien,  ca  serait  bten 

Si  les  Ùorlis  revenaient  à  la  nage  ; 

Bien,  bien,  ça  serait  bien 

Si  des  Gorlismi  faisait  desmarins» 


(i).  C'est  riustrument  dont  se  servent  les  boulangers  poup  retirer 
«  cendres  du  four. 


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1 


132  REVUE  DES  PÂT0I6 

No  3. 

Les  couplets  qui  suivent  se  chantent  le  soir  du  80  avril, 
lorsque  les  garçons  du  pays  viennent  à  la  lune  recueil- 
lir de  porte  en  porte  une  offrande  dont  le  produit  doit 
être  employé,  la  nuit  même,  à  payer  les  frais  d'une  pe- 
tite fête  C). 

Vetia  veni  le  dzouli  mai  (*). 
Habitant,  réveiUe,  habitant  réveille-loi^ 
Viens  boire  à  ma  bouteilie. 

Si  l'on  donne  quelque  chose^  le  chœur  reprend  : 

Dans  mon  jardin  je  m*en  irai, 
Un  bon  bouquet  j'amasserai, 
Habitant  réveille,  habitant  réveille-toi  ^ 
Viens  boire  à  ma  bouteiHe. 

^i  Ton  ne  répond  pas  rapideçient,  le  chœur  dit  : 

Si  vous  ne  voulez  rien  nous  donner, 
11  ne  faut  pas  nous  retarder, 
Car  la  nuit  s'en  va 
Et  le  jour  vient.  Ah  ! 
Joli  mois  de  mai  ! 

Enfin,  si  Ton  ne  donne  rien,  on  est  gratifié  du  couplet 
suivant  : 

Si  vo  ne  voli  rèn  no  donnô, 

Dze  von  vo  tçantô  la  deborrassaizon  (•)  : 

Vetia  veni  le  dzouli  mai, 

Le  c...  me  deborasserai,  deborasse  : 

Deman,  a  vutron  dedzuno, 

Vo  mèndzerai  le  piourcé  (*)  ! 

Il  y  a  une  variante  au  début  : 

Vetia  veni  le  dzouli  uiai  : 
Dzoune  filles,  veni  vai, 

Veni  tôle  vaire, 

Vetia  vos  amants  que  vo  venant  vaire  ! 

D'  GONNBT. 

(i)  On  trouvera  plusieurs  chants  de  quête  analogues  dans  Le  Duc^ 
Chansons  pxitoises,  p<  79  el  suiv.  (Note  de  la  R.}. 

(2)  C'est-à-dire  :  Voici  venir  le  joli  mois. 

(3)  Cest-à-dire  :  Nous  allons  vous  chanfer  Véfilalion. 

(4)  Piourciz^peau, 


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MÉLàKâBS  Bt  TBXtÈS  ISft 

IV 
PATOIS  DE  GORMARANCHB  (aIN) 

Traduction  de  la  Benaïta  de  Brillât-Savarin  (1) 

Par  M.  Troftchon,  dîrcfteor  de  l'Ecole  normale  de  Màcoa 


De  lé  felyes  dou  veladzo 
Noln  Bénaîta  ë  laflror; 
\j*è  grftD,  Ix'è  brft?a,  ir'è  sddze, 
E  nia  rèn  sou  sen  onor. 
Per  écawfé  l7*é  vairéntai 
Pé  irèré,  méoà  lo  bwo  ; 
La  gran  Di&na  que  se  Téntè, 
Xè  porre  la  tegni  co. 

Tiè  mé  vÎD  sarvi,  ma  fel/e, 
Ladetévè  réoeourâ, 
Tre  TÎvié  dégèn  ma  famejje 
E  mailressa  (Z)  Vfe  saré. 
Oh  !  non,  réptede  Bénaîta, 
Yomé  faite  irôd'ooor; 
Vo  Tiré  d*ég^  bénaîta, 
E  Ire  mé  fft  ma  ou  couor. 

Ondior  86ôn  oereiié 

De  BéUaî  (Vn  gran  gorman 

VoUévè  la  earessié 

ElabalridèribaD. 

0  crérè  lârè  &  sa  guisa, 

Mat  iraî,  d'ôn  gran  eô  dé  pouèn, 

Le  foli  degèo  ]a  cîsa  {ou  la  saï) 

E  le  fe  nln A  le  grouèo . 

Pltftanl  ma  Benaïta  m*Amè, 
E  be  mo-z-a  dé  to  ne. 
Bàslièo,  Piaérro  et  Gaebftmè 
An-i-aou  to  traï  lou  pagué. 
D'or  ôa  empltrre  na  oéna 
Qu'on  né  Tare  p&s  dé  mé  (mal) 
Cir  cbO  qu'a  na  brava  lèna 
E  pl7e  retsso  que  le  raî  (3). 


De$  filles  du  villaoe 
Noire  Benoîte  est  la  fleur  ; 
Elle  est  grande,  jolie  et  sage. 
Il  n'y  a  rien  sur  son  honneur. 
Pour  battre  le  blé  elle  est  taillante, 
Pour  traire^  mener  les  bœufs  ; 
La  grande  Jeanne  qui  se  vante 
Ne  pourrait  lui  tenir  coup. 

t  Ches  moi  viens  servir,  ma  fille  • , 

Lui  disait  le  curé, 

«  Tu  vivras  dans  ma  famille. 

Et  maîtresse  tu  seras,  » 

—  I  OA  tt<m  /  vépondit  Benoîte, 

Vous  me  faites  trop  d'honneur. 

Vous  vivez  d'eau  bénite. 

Elle  me  fait  mal  au  cœur,  » 

L'autre  jour,  sous  un  cerisier. 

De  Belleu  un  grand  gourmand 

Voulait  la  caresser 

Et  lui  donner  des  rubans. 

Il  erogait  faire  à  sa  guise. 

Mais  eUe,étun  gramd  eoupde  poing. 

Le  jeta  dans  la  haie  (dse) 

Et  lui  fit  saigner  le  nez  (yroin). 

Pourtant  ma  Benoîte  m'aime 
Elle  me  l'a  dit  tout  net. 
Bastien,  Pierre  et  Guillaume 
Ont  tous  trois  eu  leur  paquet. 
D'or  on  emplirait  une  benne 
Qu'on  ne  l'aurait  pas  de  moi  : 
Celui  qui  a  une  honnête  femme 
Est  plus  riche  que  le  rot. 


M).  Cette  chanson  de  Brillât-Savarin  a  été  d*abord  publiée  dans 
le  loniteur  de  VÀin,  m  octobre  1878.  Elle  fait  partie  âesChansons  pa- 
to  es,  réunies  par  Le  Duc. 

2)  Ou  pluta  mêtra. 

))  Celte  pièce,  rapprochée  de  la  chanson  originale  de  Brillat-Sa^ 
VI  n,  pourra  servir  à  comparer  le  patois  de  Cormaranche  avec  celui 
<l<  Belley.  Le  traducteur  a  dû  sacnfier  qudquefois  la  rime  à  Fezacti- 
tu  e  de  la  traduction.  L*accent  circonflexe,  sur  une  syllabe  formée 
<!'  "  son  nasal,  indique  que  ce  ?Otl  'loit  ^Ire  prolongé. 


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Id4 


REVUE  DES  PATOIS 


conte  populaire  en  patois  de  germolles 
(saône-et-loire) 

Envoyé  par  M.  Combier,  insli tuteur-adjoint  à  Lyon 


Y  avô  iûne  voe  on  lou  c'avo 
bian  fan.  A  rencontre  on  renague 
se  premenô  le  Ion  de  la  revire. 
Al  le  demande  c*man  i  fôdré  fére 
pe  trôva  à  mandzi.  Le  rena  le 
répon  : 

M  Avise  itye  dan  la  revire, 
c'man  y-z-i  a  de  poéçon  ;  te  n*o 
qu'à  mitre  ta  queuve  dans  l'éye, 
lé  poéçon  an  fre,  i  van  teu  veni 
se  caUi  dedan,  apré  te  Taratzerô 
é  nôz  en  van  mandzi  nôton  su.  » 

Le  lou  fayi  c'man  le  rena 
l'avô  de,  é  u  bô  de  deuve-z-ure, 

3uan  le  rena  vi  que  y  étô  bian 
zela,  a  deci  u  lou  : 

«  Tire,  lou,  tire,  t'en  amené  dé 
biô  » 

Le  lou  teri  tan  que  sa  queuve 
aratzi. 

On  môroan  aprë,  i  viran  dé 
bredzi  en  trouin  de  bieulri  de 
tzande.: 

«  Se  noz  alin  lé  trôva,  que  le 
rena  deci  u  lou,  nô  lé  demanderin 
on  batron  (i  )  pe  remitre  à  la  pièce 
de  ta  queuve  ?  —  lé  bin  encô 
vré,  ce  que  te  di  !  alins-y  !  » 

Quan  le  batron  il  étatzi,  c'  man 
y  fayd  bian  fre»  lé  bredzi  sôtin  à 
la  bourde  (2). 

«  Se  nôz  y  sôlin  éri  ?  que  \e  rena 
deci.  -^  Ma  foe  dze  vu  bin  !  i» 

Mé  vêla  que  le  feuve  se  miti  u 
batron  du  lou.  Al  u  biù  cori,  i 
ne  !e  tui  pô,  u  contrére  ;  mé  a 


l 


Il  y  avatt  une  fois  un  loup  qui 
avait  bien  faim.  Il  rencontre  un 
renard  qui  se  promenait  le  long 
de  la  rivière.  Il  lui  demande 
cofnment  il  faudrait  faire  pour 
trouver  à  manger.  Le  renard  lui 
répond  : 

t  Regarde  ici  dans  la  rivière, 
comme  tly  a  des  poissons;  tu  n*as 
ju'à  mettre  ta  queue  dans  Veau, 
^ es  poissons  ont  froid^ils  vont  totés 
venir  se  cacher  dedans,  après  tu 
la  retireras  et  nous  allons  en  man- 
ger notre  saoul. 

Le  loup  fit  comme  le  renard  lui 
avait  dit,  et  au  bout  de  deux  heu- 
res, quand  le  renard  vit  que  c'était 
bien  gelé,  U  dit  au  loup  : 

«  Tire,  loup,  tire,  tu  en  amènes 
des  beaux,  » 

Le  loup  tira  tant  que  sa  queue 
arracha. 

Un  moment  après,  ils  virent 
des  bergers  en  train  de  teiller  du 
chanvi'e  : 

c  St  nous  allions  les  trouver, 
dit  le  renard  ofu  loup,  lioUs  leur 
dematiderions  une  trêne  pour  re- 
mettre à  la  place  de  ta  qiieue  ?  — 
Cest  bien  encore  vrai,  ce  que  tu 
dis  I  A  llons-y  !  » 

Quand  la  tresse  lut  attachée, 
comme  il  faisait  bien  froid,  les 
bergers  sautaient  par  dessus  leur 
feu, 

«  Si  nous  y  sautions  aussi  ?  dit 
le  renard  au  loup.  —  Ma  foi  je 
veux  bien.  » 

Mais  voilà  que  le  feu  se  mit  à  la 
tresse  du  loup.  Il  eut  beau  courir, 
cela  ne  réteignit  pas,  au  contraire  ; 


:    (1^  Un  batron  est  une  grosse  tresse  de  chanvre. 

(2)  Une  bourde  est  un  çranH  feu.  Le  deuxième  dimanche  de  carê- 
me, tous  les  jeunes  gens  des  deux  sexes  se  réunissent  pour  faire  une 
grande  bourde  autour  de  laquelle  on  danse. 


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MÉLANGES  ET  TEXTES  135 

côrô,  mé  y  bnilô.  Se  bian  qu*y  le  plus  il  courait,  plus  cela  le  bru- 

banvi  c'man   on  côtzon   que  nô  lait.  Si  bien  qu'il  fut  tout  huclê, 

vin  3e  tué.  comme  un  porc  qu'oui  vient  de  tuer. 

Lé  bredzi  se  mitron   a  creyi  :  Les  bergers  se  mirent  à  crier  : 

«  Lô  1  (J),  le  lou  que  W  brulô,  i  «  Le  loup  qui  est  tout  brûlé,  il  ne 

ne  le  tzoume  pieu  que  do u  pôe  su  lui  reste  que  deux  poiU  sur  le  nez, 

le  nô,  encor  i  le  fé  bian  mô  !  !ùî  encore  cela  lui  fait  bien  mal!  *{^). 
lô  :  )»  (2}. 

VI 
LA   PAUVRE   DZONE 

Chanson  populaire  en  patois  de  Saint-Amour 
(Saône-et-Loire) 

Envoyée  par  M.  J.  Martin,  instituteur  à  Ste-Gécile. 

U  puvre  Dzone  avait  on  mauve  La pautre  Jeanne acait un  maurain 

[couteiUon.f/^e»]  ^         ,             ^    cot^llomfîs)^ 

Crégin  de  ne  lou  po  rontre,  ^W«<  ne  pas  Puse^,  i  i  ;  ^  ua-^^^ 

Aile  ra  pourté  en  inaesson,  ^^  ^  «  ^^^  «f  mbmpa^.  'n.-.  l 

La  puvre  Dzone,  Upami'e,^eii.pm^\\ .  ;:■  .nl^^.n;, 

Aile  a  pourté  en  maesson  m^imM  mmm9f^  .'■>  -.:...  /..-. 

SonmovécouteiUon.              ^  'nf>f?'fi2fW«.^,^-^^f«Wv.j.o 

La  pu 


Cregii 

Aile! . 

^.Bf?^^''^^iPR^?S!fTÇ,9fl;fr^,Hffl8ffe     Mmm'  h.^]^ne(^cm  WKfromuf/ 


^..#Hv'^J?on^,a.n^su  son  ,  ,,^^.,^,^,;i,^  «,„^,;;;,,^; 

Gara"   ■    -' 

■Lat 


LV  «^...^  n.»>^«...        ,     .'  .    ,         (f(jr  plie  a  pris  la  [oUj\ 


^Tel^e  liLsloiîé  ç)u  làuji  eC  rfu  VeaarJ  est  'fôtC  féûrincIllèl'^Sy'elf 
A3îffl:i*fe^oa*rrdt«ir,'p'  414  ;  Gras';  Pàtbïs  f6rêz>>K  p. '^^-'K^m-' 
nia,  VIII,  133  et  596.  [Note  de  la  R.] 


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196  RBVUB  DES  PA.TOIS 


COMPTES-RENDUS 

H.  M018Y.  —  Diotioimaire  de  patois  normand  indiquant 
piartioolièrement  tous  les  termes  de  ce  patois  en  usage  dans 
la  région  centrale  de  la  Normandie,  pour  servir  A  l'histoire 
de  la  langue  française,  etc.  Caen,  le  Blanc-Hardel,  sans  date 
(1886).  Id-8,  de  CXLVI,  701  pages.  Prix  15  francs. 

Voici  un  livre  auquel  il  n*a  manqué  pour  être  excellent  que  d'être 
fait  d*après  une  meilleure  méthode  ;  fruit  de  longues  et  patientes  re- 
cherches et  du  travail  le  plus  consciencieux^  il  semblerait  devoir  ré- 
pondre à  toutes  les  exigences  de  la  science  ;  malheureusement  l'auteur 
a  obéi,  en  l'entreprenant  à  une  idée  préconçue  et  fausse^et  il  ne  s'est 
pas  fait  une  idée  exacte  de  ce  que  doit  être  un  Dictionnaire  de  patois. 
Cétait  déjà  une  pensée  malheureuse  que  de  vouloir  faire  v  servir  » 
l'étude  du  parler  populaire  d'une  province  c  à  THistoire  de  la  langue  » 
littéraire,  et  elle  a  porté  M.  H.  M.  à  établir  entre  des  formes  nor- 
mandes et  françaises  des  rapprochements  forcés  ;  c'a  été  une  pensée 
plus  funeste  encore  que  de  prendre  pour  champ  de  ses  études  une 
région  anssi  étendue  et  aussi  mal  définie  que  «  la  région  centrale  de 
la  Normandie  »,  et  encore  si  M.  H.  M.  s'y  étflit  tenu  !  Mais  involon- 
tairement il  a  fait  entrer  dans  son  glossaire  des  mots  qui  appartien- 
nent, non  au  patois  du  centre,  mais  aux  patois  de  TËst  et  de  l'Ouest 
de  cette  province  ;  c'est  môme  dans  des  ouvra§;es  qui  leur  sont  consa- 
crés qu'il  est  allé  le  plus  souvent  chercher  ses  exemples  :  comment 
être  surpris  dès  lors  qu'ils  soient  en  contradiction  avec  les  formes 
qu'ils  doivent  prouver?  et  comment  aussi  la  phonétique  que  M.  H«  C. 
a  donnée  pourrait-elle,  dans  ces  conditions,  être  celles  d'un  patois 
normand  déterminé  ?  Un  autre  défaut  de  son  Dictionnaire^  c'est  que 
les  mots  n'y  sont  point  représentés  comme  ils  se  prononcent  ;  ils  sont 
écrits  un  peu  au  hasard,  avec  une  orthographe  qui  ne  peut  en  donner 
une  idée  nette  et  précise  et  qui  rappelle  trop  souvent  les  bizarreries  et 
l'irrégularité  de  l'orthographe  française.  Dire  que  les  étymologtes  sont 
souvent  aventurées,  est  chose  aussi  à  laquelle  il  faut  s'attendre  :  EniaUy 
par  exemple,  est  donné  comme  «  une  forme  corrompue  de  eiuie  (issue)  » 
et  dérivé  d^exire,  quand  les  citations,  données  &  l'appui  de  ce  mot,  pré- 
sentent la  forme  esseaulx,  laquelle  nous  reporte  à  axicellus,  etc. 

Mais  si  j'ai  ainsi  largement  fait  la  part  de  la  critique,  il  n'est  que  juste 
que  je  fasse  aussi  celle  de  l'éloge,  le  Dictionnaire  de  M.  H.  M.  est  une  mine 
de  renseignements  précieux  sur  le  parler  populaire  de  la  Normandie  ; 
par  le  nombre  de  mots  qu'il  donne,  il  l'emporte  de  bien  loin  sur  tous 
les  ouvrages  du  même  genre  qui  l'ont  précédé  et  ces  mots  sont  en 
général  bien  définis.  Ce  n'est  pas  en  vain  non  plus  que  M.  H.  M.  a 
pendant  vingt  ans  vécu  dans  l'intimité  des  textes  normands  ;  on 
trouve  dans  les  exemples  si  nombreux  destinés  à  éclaircir  ou  expliquer 
les  vocables  de  son  Dictionnaire,  les  indications  les  plus  curieuses^ 


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COMPTES-RENDUS  137 

des  allusions  vraiment  inappréciables  à  des  faits  historiqueii,  à  d'an« 
ciennes  coutumes,  etc.  Enfin,  un  appendice  étendu  nous  donne  la  dé- 
nomination de  tout  ce  qui  se  rapporte  en  Normandie  aux  usages 
locaux,  k  la  manière  de  vivre,  aux  traditions»  aux  métiers,  etc.^  ainsi 
que  les  noms  patois  si  curieux  des  animaux,  des  végétaux  et  des  miné- 
raux :  véritable  encyclopédie  normande  du  plus  haut  intérêt.  On  voit 
par  là  quelle  richesse  d*informalions  oiïre  le  Glossaire  de  M.  H.  M.  ; 
aussi f  malgré  ses  défauts,  il  est  et  restera  longtemps  indispensable  à 
quiconque  s'occupe  non  seulement  du  patois,  mais  encore  de  l'histoire 
de  la  Normandie. 

Charles  Jorbt. 


N.  DU  PuiTSPELi'.  ^  DietioBnaire  étymologique  du  patois 
lyonnais,  (Lyon,  Henri-Georg,  in-8o). 

Le  dictionnaire  étymologique  n'est  pas  entièrement  publié  encore, 
tant  s'en  faut  ;  la  première  livraison  seule  (A.-Dardenna)  a  paru.  Il 
serait  donc  prématuré  d'entreprendre  un  examen  détaillé  de  Touvrage 
et  de  le  dépouiller  ligne  par  ligne  pour  y  trouver  à  faire  quelques 
observations,  dont  la  liste,  étant  donné  le  soin  et  la  science  de  Tauteur, 
serait  fort  maigre. 

Cependant  on  peut  déjà,  d'après  cette  centaine  de  pages,  juger  que 
le  travail  de  M.  Nizier  du  Puitspelu  sera  une  œuvre  consciencieuse  et 
considérable,  beaucoup  plus  complète  que  la  plupart  des  recueils  de 
œ  genre  et  particulièrement  que  le  vocabulaire  inédit  de  Cochard,  qui 
date  du  commencement  de  ce  siècle  et  auquel  celui-ci  ajoute  une 
foule  de  mots.  L'auteur,  qui  est  un  modeste,  n*a  cependant  pas  cherché 
à  grossir  son  volume,  et  il  nous  annonce  qu'il  a  élagué  comme  inutiles 
tous  les  mots  qui  ont  une  ressemblance  trop  grande  avec  le  français. 
Pour  ceux  qui  dérivent  en  effet  du  français,  voilà  qui  va  bien,  mais 
tous  les  termes  autochtones  doivent,  à  notre  avis,  être  mentionnés,  fût-ce 
sans  autre  explication,  de  façon  à  pouvoir  être  retrouvés  et  signalés 
dans  les  comparaisons  qu'on  fait  souvent  des  dialectes.  S'en  tenir  aux 
mots  absolument  originaux  de  forme  serait  du  reste  fausser  un  peu  la 
physionomie  du  patois  lyonnais  en  la  faisant  trop  particulière.  Il 
sera  bien  facile  à  l'auteur  de  combler  cette  lacune  dans  les  livraisons 
qui  vont  suivre;  et  de  réparer  dans  son  errata  définitif  les  omissions  de 
la  première. 

Ce  qui  lui  a  plus  coûté,  nous  dit-il,  que  le  rassemblement  des  mots, 
ce  sont  les  études  sur  leur  origine.  Nous  l'en  croyons  volontiers,  et 
nous  ne  recommanderons  pas  son  exemple  à  la  masse  des  patoisants, 
r  er  faire  un  dictionnaire  historique  d'un  dialecte,  dans  l'état  où  sont 
<  core  en  France  les  études  romanes,  est  une  témérité  ;  mais  M.  Nizier 
(  D  Puitspelu  qui  n  est  pas,  quoiqu'il  en  dise,  un  amateur,  pouvait  se 
1 1  permettre  et  par  conséquent  devait  la  tenter.  En  effet,  il  nous  a 
1  mblé  que  même  dans  cette  «  recherche  de  l'impossible,  »  comme  il 
i  i,  il  n'a  pas  si  mal  réussi.  Les  élymologies  nouvelles  proposées  dans 
I  \  premier  volume,  peu  nombreuses  il  est  vrai,  n'ont  rien  d'inyrai- 


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488  REVUE  DES  PA.TOIS 

semblable  ;  plusieurs  des  anciennes  au  contraire,  acceptées  jusqu'ici 
par  tradition,  sont  justement  discutées.  L'auteur  doit  cette  sûreté  de 
jugement  à  l'habitude  qu'il  a  de  la  méthode  comparative  et  aux  rap- 
prochements constants  qu  il  fait  entre  son  dialecte  et  les  voisins.  Il 
connaît  également  les  exigences  rigoureuses  de  la  phonétique,  qu*il  a 
spécialement  étudiée  en  vue  de  son  patois  dans  son  Très  humble  Essai 
de  phonétique  lyonnaise.  Cet  essai  terme  pour  ainsi  dre  la  base  du 
Dictionnaire,  aussi  l'auteur  a-t  il  l'intention  de  le  faire  réimprimer  en 
tête  du  nouvel  ouvrage.  C'est  une  promesse  à  laquelle  nous  ne  pouvons 
qu*applaudir. 

Une  réserve  cependant.  Puisque  le  lecteur  aura  sous  la  main  à  la 
fois  les  règles  générales  théoriques  contenues  dans  cette  introduction 
et  les  applications  de  ces  mêmes  règles  éparses  dans  tout  le  diction- 
naire, pourquoi  renvoyer  sans  cesse  des  unes  aux  autres,  des  mots 
aux  paragraphes  correspondants  de  la  phonétique  ?  L'auteur  a  déjà 
restreint  le  nombre  de  ces  mentions.  Ne  pourrait-on  aller  plus  loin 
encore  ?  Quel  intériH  y  a-t-il  à  trouver  à  presque  tous  les  verbes  en  ô 
l'indication  suivante  :  avec  le  siéffixe  ô  (14,  iyOU  2,  ou  4),  Il  vaudrait 
mieux, il  nous  semble,  réserver  ces  références  pour  les  cas  particuliers. 

11  suffira  pour  cela  de  faire  avec  et  autour  de  la  phonétique  un  bon 
résumé  de  toutes  les  observations  générales^  d'y  indiquer  les  parti- 
cularités de  notre  dialecte,  leur  géographie,  et,  s'il  est  possible,  un 
peu  de  leur  histoire.  Ce  sera  là  la  préface  naturelle  du  livre,  indispen- 
sable à  tous  ceux  que  le  hasard  n'a  pas  fait  naître  ou  vivre  autour  de 
Saint-Georges.  Nous  la  demandons,  cette  préface,  à  M.  Nizier  du 
Puitspelu,  avec  d'autant  plus  d'insistance  que  nous  le  savons  capable 
de  la  faire  très  humblement,  mais  très  bien,  avec  cette  sûreté  de  mé- 
thode dont  nous  le  félicitons  et  à  laquelle  on  reconnaîtrait  volontiers 
un  romaniste  de  profession,  si  on  ne  savait  que  l'auteur  s'est  mis  sur 
le  tard,  et  depuis  quelques  années  seulement,  à  ce  genre  d'études  où  i) 
réussit  si  complètement.  ^.  ;  ^y,,; 

>      •^•f.      t.       ;  i       Vw.'^-.-      ..J.     ..:    ;■      ,.,.,      ,:•   I 

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'•  •->.   *ii;  i 


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NOTICES  BIBLIOGBAPHIQUES  (i). 


(..ÉNlPlR  ALITÉS 

Joret.  —  Changement  de  nen  s  (z)  et  en  dh  dans  les  dialectes  fran- 
rais  (dans  Mémoires  de  la  Société  de  linguistique  de  Paris,  HT,  154). 

Bulletin  bibliographique  de  ta  langue  d'oc  pendant  les  années  i^2^ 
i873  et  1874  (dans  Revue  des  tangues  romanes,  VII,  428). 

Lûcking.  —  Die  œlteden  franzœsischen  Mundarten  (Berlin,  Weid- 
inann,  1877).  Cf.  Romania,V\\,  111  \ Literarisches  Centralblatt,  1878, 
n®  4  ;  Zeitschrift  fur  romanische  philologie,  II,  152;  lenaer  Weratur- 
zeitung,  1878,  no  21,  et  Revue  critique,  1878,  art.  210. 

Meissner.  — »  Le  mélange  des  dialectes  dans  le  français  (dans  Archiv 
fur  das  Studitim  der  neueren  Sprachen,  L,  191)  Cf.  Romania,  II,  143. 

Franzôsisches  ai  siatt  des  frûheren  oi  (dans  Zeitschrift  fur  sienogra 
phie  und  orthographie,  1871 ,  n»  4)  Cf.  Romania,  II,  144. 

Sur  le  dialecte  de  V Alexis  en  vers  octo-svllabiques,  voy.  Romania, 
VIII,  167. 

Jaubert.  —  Glossaire  du  Centre  (Paris,  Chaix,  1864,  ot  Supplé- 
ment en  1869).  Ce  glossaire  embrasse  :  le  Berry  tout  entier,  le  Niver- 
nais, y  compris  le  Morvan,  la  partie  septentrionale  du  Bourbonnais, 
jusqu*à  Moulins  et  Monluçon,  la  lisière  nord  de  la  Marche  passant 
rapidement  au  Limousin,  la  lisière  du  Poitou  et  de  la  Touraine,  la 
portion  du  Blaîsois  et  de  TOrléanais  située  sur  la  rive  gauche  de  la 
Loire  et  comprenant  leurs  parts  respectives  de  la  Sologne.  Il  s'ap- 
plique ainsi  aux  départements  du  Cher,  de  Tlndre,  de  la  Nièvre,  du 
Loiret,  de  TYonne,  de  la  Côte-d'Or,  de  Saône-ot-Loire,  de  l'Allier,  de 
la  Creuse,  de  la  Vienne,  de  l'Indre-et-Loire  et  du  Loir-et-Cher. 

Behrens.  —  Grammatikalifche  und  letikalische  Arbeiten  ûber  die 
lebenden  Mundarten  der  langue  d'oc  und  der  languie  d'oïl  (dans  Zeits- 
chrift fur  neufranzôs, Spr,  und  Litt,,  IX,  92).  Bibliographie  importante, 
qui  servira  à. compléter  les  présentes  notices. 

Ain 

Valentin  SmiUi  et  G.  Guîgue.  —  Bibliotfieca  Dumbensis,  Le  n» 
75  de  Lyon-Revue  (1887,  p.  178)  contient  la  traduction  française  d'un 
article  consacré  à  cet  ouvrage  par  M.  Suchier  dans  le  Literaturblatt 
fftr...  romanische  philologie.  M.  Suchier  donne  une  liste  des  docu- 

(IJ  Noire  collaborateur,  M.  BruDot,  s'est  chargé,  dans  ces  notices  biblio^ra- 
pbicpies.  An  d<ipoiii!lement  des  p^^riodiques  allemands. 


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140  REVUE  DES  PATOIS 

ments  el  inscrîplions  du  département  de  PAin  qui  ont  été  imprimés. 

Aune 

Deux  chartes  de  Soissons  dans  lievue  des  Sociétés  savantes,  6«  sé- 
rie, I,  76.  Cf.  Romania,  TV,  508. 

Alpes  (HauUs)  (i) 

Chaix  (sous-préfet  à  Briançon,  de  iSOO  à  1815).  —  Préoccupations 
statistiqueSy  géographiques  ^pittoresques  el  synoptiques  du  département 
des  Hautes-Alpes,  1  vol.  in  12, 983  pages  (Grenoble,  AUier^  1845).  Cet 
ouvrage  est  devenu  fort  rare,  les  exemplaires  ayant  été  poursuivis  et 
détruits  par  le  clergé.  Le  chap.  XH  (p.  312)  est  consacré  à  la  linguis- 
tique avec  divers  exemples  des  xit ,  xiu  et  xiv«  siècles,  et  contient  un 
recueil  de  proverbes  en  dialecte  vaudois. 

Ladoucette.  -~  Histoire^  topographie ^  antiquités,  usages,  diafe«Ues 
des  Hautes- Alpes  (3«  éd.  Pans,  Gide  et  Cie,  1848).  Sur  les  dialectes, 
voy.  p.604. 

Alsace   ' 

Oberlin.  —  Essai  sur  le  patois  des  environs  du  Ban  de  la  Roche. 
Voy,  Lorraine. 

Henri  Lahm.  —  Le  patois  de  la  Baroche  (val  d'Orbey,  Haut -Rhin), 
étude  publiée  dans  les  Romaniscfie  Studien,  H,  7^  p.  1. 

Anglo-normand 

P.  Meyer.  —  Fabliau  anglo-normand  (dans  Romania,  I,  69). 

Du  même.  —  Mélanges  de  poésie  anglo-normands  (dans  Remania^ 
IV,  370). 

Du  même.  —  La  vie  de  Si-Grégoire  le  Grande  par  frère  Angier,  re- 
ligieux de  Sainte-Frideswide  (dans  Romania,  XII,  145). 

Du  même.  —  Le  manuscrit  8336  de  la  Bibliothèque  de  Sir  Thomas 
Phillips  (dans  Romania,  XIH,  497). 

Vising.  —  Etude  sur  le  dialecte  angUhfiormand  du  Xïh  siècle  (Up- 
sala,  Edquist).  —  Cf.  Romania,  XI,  461. 

Du  même.  —  Versification  anglo-normande  (Upsala,  1884).  Cf.  ^- 
mania,  XV,  144. 

Stûrzinger.  —  Orthographia  gallica  (Heilbronn,  Henninger,  1884). 
Cf.  Romania,  XIII,  488. 

Scheibner.  —  Ueber  die  herrschaft  der  franicesischen  Sprache  in 
England,  Cf.  Literaturblatt  fur  germanische  und  romaniscfie  phi- 
lologie, 1881,  mai,  col.  176. 

Brekke.  ~  Etude  sur  la  flexion  dans  le  voyage  de  8t-Brandan  (Pa- 
ris, Vieweg,  1885).  Cf.  Zeitschrift  fiir  rom.  philologie,  IX.  158. 

Hammer.  —  La  langue  du  Brandan  anglo-normand  (dans  Zeits^ 
ehrifl  fur  romanische  philologie,  IX,  75). 

(I)  Ces  notes  complémenUires  sur  les  Hautes-Alpes  nons  gnt  été  obligeammeD^ 

fonrniett  par  M.  de  Cazenove. 


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NOTICES  BIBLIOGBAPHIQUES  141 

Boucherie.  —  PepU  traité  de  médecine  en  langue  vulgaire  (dans 
hemu  de*  langues  romanes,  VII,  62).  Cf.  Romania,  IV,  4d5. 

Sar  la  pronoDciatiôn  de  r  médial  à  Jersey,  voy.  B<nnania,  VI, 
256. 

La  neuve  annt^,  almanach  jersiais  (Le  Gros,  édileup). 

Méiivier.  —  Dictiûnnaire  franco-normand  du  dialecte  de  Guer- 
nesey  (Londres,  1870). 

Sur  les  caractères  distinclifs  des  manuscrits  écrits  en  Angleterre, 
Toy.  Ramania,  H,  1. 

Stengel.  —  Desputaison  de  l'âme  et  du  corps  (dans  Zeitschrifl  fur 
romanùche  philologie,  IV.  7i). 

Du  même.  —  John  Gower's  Minnesang  und  Efte^iucfUbftchlein  (Mar- 
burg,  Friedrich,  1886).  Cf.  Romania,  XV,  641. 

La  manière  de  langage  qui  e^iseigne  à  parler  et  à  écrire  le  français , 
modèles  de  conversation  composés  en  Angleterre  à  la  fin  du  XJY^ 
siècle  (dao8  Revue  crilique^  numéros  complémentaires  de  1870).  CF. 
Ramania,  II,  368. 

Scbiœsser.  —  Die  Lautverfiœltnisse  der  Quatre  livres  des  Rois 
(Bonn,  Georgî,  1886).  CÎ.Romania,  XV,  641. 

Snchier.  —  Ueber  die  Mathmus  Paris  Zugeschriebene  Vie  de  seint 
Àuban  (HaUe,  Niemeyer,  1876).  Cf.  Remania,  Vf,  145,  et  Zeitschrifl 
fur  ronusnische  philologie,  II,  338. 

Da  même.  —•  Bibliotheca  normannica.  Voy.  ct-dessous  Sonnandie. 

Àngoumois 

Teodertng.  —  Bas  poiievinische  KatfMrinenleben  (Barmen,  1885). 
L'auteur  conclut  que  ce  texte  appartient  au  sud  de  rÂngoumois. 

Goeritch.  «>  Les  dialeetes  du  Sud-Ouest  de  la  langue  d^oïl  (tome  III 
des  Franzâsischen  Studien  de  Koerting  et  Koschwitz.  Heîibronn, 
HennÎDger). 

Aiy'ou 

Tardif.  —  Coutumes  d'Anjou  (Paris,  Picard). 

Gôrlich.  —  Die  nordivestlichen  Dialekle  der  Uuigue  d'o'il,  étude  des 
dialectes  de  Bretagne,  Anjou,  Maine  et  Touraine  (Heilbronn,  Hennin- 
ger,  1886). 

Aunis 

Goeriicb.  —  Les  dialectes  du  Sud-Ouest  de  la  langue  d'oïl  (dans  le 
tome  IH  des  Pranzoesischen  Siudien  de  Koerting  et  Koschwitz.  Heil- 
broDD,  HenniDger)# 

Auvergne 

Il  se  publie  à  Clermont-Ferrand  un  Almanach  chantant  de  VAu- 
1  rgne,  du  Bourbonnais  et  du  Velay,  Nous  avons  sous  les  yeux  Tan- 
1  e  1885^  qui  contient  une  poésie  paloise,  Le  coq  ou  les  deux  paysans, 
]  r  M.  Symphorien  Espinasse.  C*est  un  spécimen  du  patois  de  la  Li- 
1   içne  d'Auvergne. 


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I't2  REVUE  DES  PATOIS 

Bagnard.  —  Voy.  Valais  (canton  du). 

Béarn 

LamaysoueUe.  —  Imituliou  de   Jésu-Chril  iradmide  en   béarnés 
fPau,  1870). 

Beaujolais 

Dictionnaire  crunolrio.  Voyez  rarlicle  Lyonnais  dansées  NoUees  do 
numéro  précédent. 

Bel  fort  (Territoire  de) 

Horning.  —  Die  ostfanx-osischen  Grenz4ialekte  ^wischen  Met:i  und 
Belfort.  Voy.  Lorraine. 

Belgique 

Sei)eier.  —  Trouvères  belges  au  MU'  siècle.  Cf.  Zeitschrift  fur  ro- 
inanische  philologie ^  II,  47t>. 
Voy,  Wallons  (pays). 

Bessin,  voy.  Sormandie 
Bourgogne 

Mignard.  —  Histoire  de  l'idiome  bourguignon  (Dijon,  Lamarche  et 
Drofielle,  1856).  Ce  voliiine  contrent  un  glossaire  bourguignon,  une 
grammaire  comparée  de  Tidiome  bourguignon,  un  chapitre  intitulé 
(c  Du  rapport  des  dialectes  à  l'idiome  et  des  dialectes  entre  eux  »,  où 
sont  rattachés  à  l'idiome  bourguignon  les  dialectes  champenois,  ni" 
vernais,  iiiil<  onoais,  bressans,  franc-comtois,  lyonnais,  un  chapitre 
sur  l'idiome  lorrain,  une  bibliographie  raisonnée  de  Tidiome  bourgui- 
gnon, une  bibliographie  spéciale  des  nof^ls  et  en  particulier  des  noëls 
de  La  Monnoye,  et  un  recueil  de  poésies  bourguignonnes. 

Fertiault.  —  La  vraie  lumière,  noël  en  patois  bourguignon  (Mâcou, 
imprimerie  Durand). 

Du  même  :  Lé  deu  veigneron,  diailogue  antre  Toma  et  Simon  (Ma- 
çon, imprimerie  Durand,  1884). 

Mignard.  —  Vocabulaire  raisonné  et  comparé  du  dialecte  et  du  pa- 
tois de  la  province  de  Bourgogfie,  ou  étude  sur  Vhistoire  et  les  mœurs 
de  cette  province  d'après  son  langage  (Dijon,  1870,  in-8). 

La  Monnoye  (Gui-Barôzai).  --Noëls  bourguignons,  traduits  par  Fer* 
tiault  (Paris,  Lavigne,  1842,  Vannier,  1858;  Bruxelles,  Mertens, 
1865). 

P.  Meyei'.  —  Notice  mr  un  manuscrit  bourguignon  (dans  Homania, 
VI,  1  et  600).  CL  Zeitschrift  fiir  roman isc fie  philologie,  l,  450  (compte- 
rendu  du  n«  21  de  la  Homania). 

Sur  l'origine  bourguignonne  du  ms.  des  Lorrains  de  Dijon,  voy. 
Romania,  III,  88. 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  143 

Hretiiyuc 

Sur  quelques  traits  de  phonétique  bretonne,  vov.  Romaniti,  JX, 
446. 

Oorlicli.  —  Die  nordwesllUhen  Dialekte.  Voy.  Anjou, 

Calvados 

Jorel.  —  Chanson  normande  du  Calvados  (dans  Romania,  V, 
373). 

Particularité  du  patois  de  Dozulé,  signalée  par  M.  -loret  dans  Ro- 
mania, XII,  591. 

Fleurv.  —  Quelques  traits  plioîiétiques  du  patois  kaguais  (dans  Ro- 
mania, XIII,  426). 

Du  même.  —  Essai  sur  le  patois  normand  de  la  Uague  (Paris,  Mai- 
sonneuvp,  1886,  368  pages,  in-8}.  —  Cf.  Revue  critique,  28  mars  1687, 
p.  251,  et  un  article  de  Gilliéron  dans  Literaturblatt  fur,.,  roma^ 
nische  philologie.  Janvier  1887:  (Ce  livre  contient  une  phonétique  et 
une  grammaire  de  90  pages,  un  glossaire  de  2,300  mots  (200  pages) 
et  un  appendice  où  on  ne  retrouve  que  des  textes  déjà  connus  ou  des 
observations  empruntées  à  'd'autres  philologues.  —  Le  glossaire  est 
la  partie  la  plus  importante  du  livre,  malgré  un  système  de  transcrip- 
tion défectueux.  Toutefois  il  ne  donne  pas  une  idée  exacte  du  patois 
étudié.  L'auteur,  originaire  de  Gréville,  n'a  guère  devant  les  yeux  que 
son  propre  patois;  or  il  y  a  des  différences  importantes  entre  les  dia- 
lectes du  pays,  aussi  bien  au  point  de  vue  lexicologique  qu'au  point 
de  vue  phonétique.  On  peut  même  dire  que  la  Hague  n'est  pas  une 
unité  linguistique,  il  se  parle  sur  certains  points  des  dialectes  plus 
voisins  de  celui  du  Val  de  Saire  que  de  celui  de  la  Hague.  —  La  pho- 
nétique et  la  morphologie  ont  peu  de  valeur,  Tauteur  n'a  ni  méthode, 
ni  système,  comme  en  témoignent  des  erreurs  nombreuses  et  très 
graves). 

Catalogne, 

Cambouliu.  —  Essai  sur  la  littérature  catalane  (Durand,  1857). 

Milà  y  Fonlanals.—  Romancer illo  catalan  (2e  édition.—  Barcelone, 
Verdaguer).  Cf.  Romania,  XI,  632. 

M.  Milà  y  Fontanals  a  publié  dans  la  Hevue  des  langues  romanes 
divers  articles  sur  le  catalan,  notamment  :  Enigmes  populaires  cata- 
lanes (2«  série,  I,  22,  et  III,  1);  Roman  catalan  en  prose  (2©  série, 
II,  p.  225  et  suiv.),  Mélatigesd<}  Uitigue  catalane  (2*^  série,  III,  225); 
Phonétique  catalane  (2«  série.  I,  146)  ;  Lo  sermo  d'enMuntaner  (3«  sé- 
rie. II,  218;  111,38,  et  V,  1). 

Dans  la  même  Revue  (tomes  UI  et  suiv.,  jusques  et  y  compris  le 
tome  m  de  la  2®  série),  M.  Alart  a  publié  une  série  de  textes  cata- 
lans anciens,  et  aussi  des  remarques  sur  plusieurs  particularités  de 
la  langue  catalane  (2«  série,IV,  15  septembre,  et3e  série,  II, p. 15),  sur 
le  son  catalan  ny  (VU,  446),  sur  des  formules  de  conjuration  (2®  sé- 
rie, III,  9),  De  ces  études  est  sorti  un  volume  intitulé:  Documents 


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iU  REVUE  DES  PAiOlÔ 

sur  la  langue  calalane  des  anciens  comtés  de  HoussUlon  el  de  Cerda- 
gne  {Puris,  1881  ;  235  et  28  pages). 

Dans  le  Jarbw^  fur  romanische  und  engUsche  Literasuriy)^  M.  Mila 
y  Fontdnals  a  publié  un  mémoire  sur  la  poésie  catalane  des  XIV«  et 
XV«  siècles. 

Du  même  :  Poètes  catalans^  dans  un  volume  de  la  Société  pour 
rétude  des  langues  romanes  (Montpellier,  1876). 

Du  même,  dans  la  Rewixensa,  revista  catalana  (V,  3)  :  Quatre 
mots  sobre  Vortografia  catalana. 

Du  même,  dans  Lo  gay  «a^r(  Barcelone,  15  décembre  1879,  p.  312): 
Un  manuscrit  del  arxiu  capUula$\  Cf.  Bomania,  IX,  168. 

Du  même  :  Estudios  de  lengua  catalana  (Barcelone,  Verdaguer, 
1875).  Cf.  Bomania,  IV,  288. 

Konrad  Hofmann.  ~  Ein  Kalalanisches  Thicfxpos  von  Ramon  Lull 
(Munich,  1872).  Cf.  Remania,  IIl,  111,  Rivista  difilologia  romanza, 
II;  116,  et  JarbuchfûrrofnanUche  Literalur,  N.  F.,  I,  368. 

Amer.  —  Genesi  de  Scriptura  (Barcelone,  Verdaguer,  1873,  dans 
la  Biblioleca  catalana  de  Mariano  Aguilo  v  Fuster).  Cf.  Romania, 
IV,  481. 

Balaguer  y  Merino.  —  Ordinacions  y  bans  del  conUat  d'Empurias 
(dans  Revue  des  langues  romanes,3^  série,  1, 18  et  179^. 

Du  même  :  La  traduccio  catalana  del  Fias  sanclorum  (dans  Bévue 
des  langues  romanes,  3«  série,  V,  56).  Cf.  Bomania,  X,  411. 

Ch.  de  Tourtoulon.  ~  Texte  catalan  du  XIV»  siècle  (dans  Bévue 
des  langues  romanes^  IU,  175).  Cf.  Bomania,  I,  500. 

P.  Meyer.  —  Traités  catalans  de  grammaire  et  de  poétique  (dans 
Bomania,  VI,  341  ;  VIII,  181  ;  IX,  51).  Le  même  signale  une  particu- 
larité du  catalan  dans  Bonumia,  l,  lOi. 

Du  même  :  Mélatiges  catalans  (dans  Bomania,  X,  223). 

Du  même  :  Nouvelles  catalanes  inédites  (dans  Bomania,  XIII,  264). 

Foerster.  —  Dialogue  de  Bue  et  de  son  cheval  (âKns  Zeilschrift  fur 
romanische  Philologie,  1,79).  Cf.  Bomania,  VI,  474,  et  XI»  126. 

Chabaneau.  —  Extrait  d'une  traduction  catalane  de  la  légende 
dorée  (dans  Bévue  des  langues  romanes,  2«  série,  VI,  214). 

MMSSBÎidi,  —  Die  catalanische  melrische  Version  der  sieben  Weùen 
Meister  (Vienne,  Gerold,  1876).  Travail  extrait  du  tome  XXV  des 
Mémoires  de  r Académie  de  Vienne.  Cf.  Remania,  VI,  297,  et  XI, 
123. 

Puiggari.  —  Dos  flors  Uiterarias  de  Vedat  mitxana  (dans  La  Be- 
naxcfisa,  revista  catalana,  V,  21).  Cf.  Romania,  IV,  155. 

Pin  y  Solars.  —  Poésies  religieuses  de  la  Catalogne  (dans  Revue  des 
langues  romanes^  VII,  226). 

Manuel  de  Bofarull.  —  Poesias  religiosas  catalanas  (dans  Bevista 
historic^'latina,  Barcelone,  tome  II).  Cf.  Bomania,  IV,  508. 

Du  même  :  Opuscules  inédites  del  cronisla  catalan  Pedro  Miguel  Car- 
bonell  (HsiTcelone,  1864-65). 

Du  même  :  Sistema  grammatical  y  Crcstomalia  de  la  lenyna  catala-^ 
na  (Barcelone,  1864). 


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NOTICES  BlBLIOaRAPHIQMES  145 

Vidal  y  Valenciano.  —  La  Comedia  di  Dant  AUighier  traslatada 
m  rims  vulgars  ccUhalans  per  N'Andreu  Febrer  (Barcelone,  Verda- 
guer,  1878).  Cf.  Romania,  VIII,  454. 

RecuU  de  exempUs  e  miracles  (Barcelone,  Verdaguer,  1881,  dans 
la  Biblioteca  calalana  de  D.  Mariano  Aguilo  y  Fuster).  Cf.  Romania^ 
X,277. 

Baist.  —  Version  catalane  de  la  Visio  Tundali  (dans  la  T^iischrifi 
fur  romanische  Philologie,  IV,  319).  Cf.  Romania,  X,  299. 

Manuscrit  d'un  poème  catalan  sur  la  Passion  et  le  Jugement  der- 
nier, signalé  dans  Ramania,  X,  449. 

Maspons  y  Labros.  —  La  Rondallayre,  contes  populaires  catalans 
(Barcelone,  Verdaguer,  1871).  Cf.  Romania,  I,  257. 

Cornu.  —  L'a  prosthétique  en  catalan  (dans  Aomam'a,  XI,  75). 

Mariano  Aguilo.  —  Cançoner  de  les  obretes  en  nostra  lengua  ma- 
terna mes  divulgades  durant  los  segles  XIV ^  XV  e  XVI  (Barcelone, 
Verdaguer).  Cf.  Romania,  XI,  127  et  171,  et  aussi  X,  499,  note  2. 

Pepratx.  —  Comparaisons  populaires  en  catalan-rousillonais  (dans 
Bâvue  des  langues  romanes,  3«  série,  VI,  286). 

Sanpere  y  Miquel.  —  Un  estudide  toponomastica  ca/aiana  (Barce- 
lone, Verdaguer,  1880).  Cf.  Romania,  XI,  430. 

Du  même  :  articles  sur  des  questions  catalanes  dans  Revista  de  aen- 
cias  historicas  de  Barcelone.  Cf.  Remania,  XI,  449. 

Morosi.  —  Uodiemo  dialelto  catalane  d'Alghero  (dans  les  Miscel- 
lanea  in  memoria  di  Napoleone  Caix  e  Ugo  Angelo  Canello,  p.  313. 
—  Firenze^  successori  Le  Monnier,  1886).  Dans  le  môme  volume, 
p.  373,  se  trouve  une  aubade  catalane,  publiée  par  Mila  y  Fontanals. 

Libre  del  orde  de  Cavagleria  de  Ramon  Lull  (Barcelone,  Verda- 
guer, 1879).  Cf.  Remania  XII,  605. 

Ortografia  de  la  lengua  catalana,  por  la  real  Academia  de  buenas 
letras  (Barcelone,  Jepus). 

Thomas.  —  Les  proverbes  de  (iuylem  de  Cervera  (dans  Remania^ 
XV,  25). 

Morel-Fatio.  —  Fragment  d'un  conte  catalan  traduit  du  français 
(dans  Remania,  V,  453). 

Du  même  :  Sur  un  prétendu  fragment  inédit  de  Descîot  (dans  Ror 
mania,  V,  233). 

Du  même  :  Mélanges  de  littérature  catalane  (dans  Remania,  X, 
497  ;  XII,  230  ;  XV,  192).  Cf.  Remania,  XI,  175. 

Du  même  :  Proverbes  rimes  de  Raimond  Lull  dans  Remania,  XI, 
188). 

Du  même  :  Poème  barcelonais  de  1473  (dans  Remania,  XI,  333). 

Vidal.  —  Documents  sur  la  la  langue  catalane  des  anciens  comtés 
de  Reussillon  et  de  Cerdagne,  publiés  dans  la  Revue  des  langues  ro- 
manes. Les  derniers  articles  parus  sont  dans  le  t.  XVI  de  la  3*  série 
(p.  257)  et  dans  le  1. 1  de  la  4*  série  (p.  59). 

Franc.  Pelay  Briz.  —  Gansons  de  la  Terra,  cants  pepulars  cata- 
lans (Barcelone,  1866-77,  5  vol.). 
Joehsflorals  de  Barcelona  (Barcelone,  1859-82,  24  vol.). 
Cardona.  —  IkU^  antica  letteratura  catalana  (Naples,  1880). 

REV.    D.  PATOIS  10 


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146  REVUE  DES  PATOIS 

Vogel  Eberhard.  —  Neucatalanische  Studien  (Paderborn  und 
Munster,  SchÔningh,  1886.  194  p.  in-8).  Cf.  un  article  rie  MoreU 
Fatio  dans  Literaiurblaii  fur  romanische  philologie ^  Janv.  1887  : 
(L'auteur  s'est  trop  hftté  de  publier  le  résultat  d'études  encore  in- 
complètes. Son  travail  contient  une  grammaire  avec  une  phonétique 
très  développée,  une  bibliographie,  une  histoire  littéraire,  etc..  Le 
plan  était  bon,  mais  les  recherches  n'ont  pas  été  poussées  assez  loin. 
Des  livres  essentiels  sont  inconnus  à  M.  Vogel,  ainsi  la  grammaire 
de  Ballot,  les  Etudes  de  Mila,  etc.  —  La  partie  littéraire  résume  Tubino, 
auquel  cependant  sont  ajoutées  des  observations  sur  la  Rythmique  de 
TAtlantida,  de  Jacinlo  Verdaguer.  Or  cet  auteur  qui  parle  une  langue 
savante  et  originale  ne  peut  servir  de  base  à  des  recherches  sur  le  cata- 
lan. On  trouverait  sur  la  langue  parlée  des  données  beaucoup  plus  sûres 
dans  les  comédies  de  Serafi  Fi  tarra  par  exemple .  -—  Il  y  a  aussi  des  erreurs 
philologiques,  dont  Tune  sur  Tétymologie  de  petit  rapporté  à  pedi- 
lum  +  le  suffixe  it,  —  Le  travail  de  M.  Vogel  n'est  du  reste  pas  un 
mauvais  début,  Tauteur  aura  seulement  besoin  d'approfondir  plus  un 
sujet  qu'il  n'a  traité  que  d'une  façon  un  peu  superficielle). 

Champagne, 

Tarbé.  —  Recherches  sur  Vhistoire  des  patois  de  Champagne  (Paris, 
Techener,  1851). 

Introduction  de  formes  champenoises  ou  lorraines  dans  un  texte  de 
rile  de  France,  voy.  Romania,  I,  423. 

Histoire  queurieuse  et  terrible  doou  tems  du  monsieur  du  Malberoug 
(Paris,  Techener,  1851), 

Charente. 

Boucherie.  —  Une  colonie  limousine  en  Saintonge  (Saint-Eutrope), 
dans  la  Reme  des  langues  romanes,  2o  série,  f,  no  5. 

Côte-d'Or. 

Bonnardot.  —  La  Chanson  du  Chevreau  (Beaune),  publiée  dans 
Romania,  I,  219. 

Clément  Janin.  —  Sobriquets  des  villes  et  villages  de  la  Côte-d'Or^ 
—  arr.  de  Dijon  (Dijon,  impr.  Carré,  2«  éd.  1880). 

Du  même.  —  Sobriquets  des  villes  et  villages  de  la  Côte-d^Or,  — 
Beaune,  Semur  et  Ch&tillon. 

Créole. 

Thomas.  —  Grammaire  créole.  Cf.  Revue  critique ,  1872,  no  10. 

Gaidoz.  —  Note  bibliographique  sur  le  ci*éole  français  (dans  Revue 
critique,  1881,  n^SS). 

Fortier.  —  The  French  Language  in  Louisiane  and  the  Negro-French 
Dialect  (dans  les  Transactions  of  the  Modem  language  Association  of 
America,  l,  96).  Cf.  Romania,  XY,  635. 

Saint-Quentin.  —  Introduction  à  Ihistoire  de  Cayenne,  suivie  d'un 
recueil  de  contes,  fables  et  chansons  en  créole  (Antibes,  1872). 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  147 

Voy.  Maurice  (île). 

Dauphiné, 

Abbé  Moutier.  —  Grammaire  dauphinoise,  dialecte  de  la  vallée  de 
la  Dr^Jm^  (Montélimar,  1882). 

Du  même.  —  Un  braunché  de  Nouvèus  doufmens^  parlarde  Louriou, 
recueil  de  Noêls  dauphinois  (Montélimar,  1879). 

Dordogne 

A.  Chastanet.  —  Counteis  e  viorlas  (Ribérac,  Delacroix,  18T7). 

Le  Bulletin  de  la  Société  historique  du  Périgord  a  commencé  à  pu- 
blier (XIV,  p.  104  et  194)  le  Livre  de  Vie  de  la  ville  de  Bergerac, 
texte  dialectal  du  XIV*  siècle,  que  nous  annoncions  dans  la  Chronique 
de  notre  premier  numéro.  Cette  publication,  aussi  intéressante  pour 
l'historien  que  pour  le  philologue,  est  due  à  M.  Ch.  Durand. 

Eure-et-Loir. 

Desgranges.  —  Mots  ou  langage  de  la  campagne  du  canton  de  Bon» 
neoal  (dans  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires,  II,  420). 

Fribourg  (canton  de) 

Dans  le  Jarbuck  fur  romanische  undenglische  Sprache  undLttera 
tur  (XV,  133,  267  et  407)  :  Recherches  sur  les  patois  romans  du  can- 
ton de  Fribourg,  par  Hoefelin,  comprenant  une  grammaire,  un  choix 
de  poésies  populaires  et  un  glossaire.  Publiées  à  part  chez  Teubner 
(Leipzig,  1879). 

\J Introduction  à  C étude  des  dialectes  du  pays  Romand  de  Ayer 
(Voy.  Suisse]  contient  quelques  textes  en  patois  de  la  Gruyère. 

Dans  les  Ilomanisehe  Studien  (I,  358),  M.  Cornu  a  réimprimé,  d'a- 
près un  système  orthographique  particulier,  le  Ranz  des  vaches  de  la 
Gruyère  et  la  chanson  de  Jean  de  la  Bollièta. 

Dans  Romania  (IV,  195),  Chants  et  contes  populaires  de  la  Gruyère 
parJ.  Cornu,  avec  un  sommaire  des  flexions  et  un  glossaire. 

Dans  Romania  (IV,  76),  Proverbes  patois  du  canton  de  Fribourg 
et  spécialement  de  la  Gruyère,  ^tJ,  Chenaux  et  J,  Cornu. 

(raronne  (Haute-). 

Noulet.  —  Las  Nonpareilhas  Receptas,  publiées  d'après  l'édition  de 
Toulouse,  1555  (Paris,  Maisonneuve,  1880). 

Gascogne. 

D.  J.  —  Documents  pour  servir  à  l'histoire  des  patois  gascons  (dans 
Heuue  de  linguistique,  XVI,  163). 

Genève  (Canton  de) 

(Humbert).  —  Glossaire  genevois  (Genève,  Marc  Sestié,  1820). 

Humbert.  —  Nouveau  glossaire  genevois  (1856). 

Dans  le  t.  XIX  des  Mémoires  de  la  Société  d'Histoire  de  Genève, 


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148  REVUE  DBS  PATOIS 

Fe  trouve  un  article  de  notre  collaborateur  M.  Ritter,  intitulé  Re- 
cherches  sur  le  patois  de  Genève  (indications  bibliographiques)  Cf. 
Romania  IV,  154. 

[M.  Philippe  Plan,  conservateur  de  la  Bibliothèque  de  Genève^ 
mort  à  58  ans,  le  14  juillet  1885,  était  un  littérateur  aimable  et  dis- 
tingué. Il  s*intéressait  beaucoup  aux  patois,  et  il  a  publié  deux  textes 
de  la  fin  du  XYII®  siècle,  qui  sans  doute  sontTœuvre  d'un  ecclésias- 
tique genevois  : 

La  Chanson  de  Rocati  (Mémoires  de  la  Société  d'Histoire  de  Ge- 
nève, tome  XIX).  Cette  chanson  est  un  récit  de  TËscalade  de  Genève 
(1602)  ;  elle  est  mutilée,  le  commencement  ayant  été  déchiré  dans  le 
manuscrit  que  possédait  M.  Plan  ;  ce  qui  reste  se  compose  de  cent 
cinquante  quatrains  et  d'un  court  épilogue. 

La  conspiration  de  Compesières,  poème  en  patois  savoyard.  Genève, 
lib.  Cherbuliez,  1870,  98  pages,  8o.  Ce  joli  volume  1(imprimé  par 
M.  Fick,  dessins  d'Alfred  Da  Moot),  contient  un  poème  en  181  qua- 
trains, suivis  d'un  court  épilogue.  Dans  l'introduction,  M.  Plan  a 
esquissé  en  quelques  traits  l'histoire  de  la  disparition  du  patois  à  Ge- 
nève, et  indiqué  les  circonstances  historiques  auxquelles  il  est  fait 
allusion  dans  le  récit  de  cette  conspiration  (imaginaire)  de  Compe- 
sières. Il  s'agit  d'une  série  de  tracasseries  que  la  petite  République 
de  Genève  avait  à  supporter  de  la  part  de  son  puissant  voisin,  en  1695. 

M.  Philippe  Plan  avait  projeté  une  réimpression  du  Cruel  assiège- 
ment  de  la  ville  de  Gais,  qui  a  été  fait  et  mis  en  rime  par  un  citoyen 
de  la  dicte  ville  de  Gais  en  leur  langage.  Lyon,  1594  (1).  Ce  mor- 
ceau, qui  est  ce  qu'on  appelle  aujourd'hui  un  monologue  dramati- 
que, trouvera  peut-être  sa  place  dans  le  Recueil  des  pièces  de  l'an- 
cien théâtre  français,  que  MM.  Anatole  de  Montaigion  et  Georges 
Picot  se  sont  proposé  de  mottre  au  jour  (Voir  le  Bulletin  de  la  Société 
des  anciens  textes  français,  séances  des  25  avril  1875,  13  janvier  1876, 
22  mai  et  26  juin  1878;  rapports  de  M.  Paul  Meyer,  21  juin  1876  et 
19  mai  1878). 

Enfin,  dans  la  Bibliothèque  universelle  de  Lausanne  (août  1872), 
M.  Plan  a  publié  un  article  :  Le  peintre  Hornung  et  son  livre  {Gros 
et  menus  propos\  où  il  donne  des  détails  bibliographiques  très  com- 
plets sur  les  morceaux  les  plus  remarquables  qui,  dans  notre  siècle^ 
aient  été  écrits  en  patois  genevois. 

Eugène  Ritter.] 

(1)  Ce  poème  paraît  être  autre  chose  que  celui  qui  est  mentionné 
dans  les  passages  suivants,  et  qui  est  d'une  autre  date  :  c  Les 
troupes  étrangères  qui  étaient  à  Genève  (1567)  donnèrent,  en  passant, 
l'alarme  à  Gex  et  à  Versoix,  dont  les  habitants  prirent  une  ter- 
reur panique  et  abandonnèrent  ces  deux  bourgs.  C'est  ce  qu'on  a  de- 
puis appelé  la  guerre  de  Gex,  aussitôt  finie  que  commencée,  dont  ou 
a  fait  un  poème  en  vers  burlesques,  en  langage  du  pays.  » 

(Spon.  Histoire  de  Genève,  éd.  de  1734.  1,  419.) 

Senebier,  dans  le  premier  volume  de  \  Histoire  littéraire  de  Genève, 
page '76,  cite  au  milieu  d'une  liste  de  documents  à  consulter  :  La 
gazetia  de  la  guerra  Zay  :  Zay  susay,  Zay  la  vella  et  Zay  la  comba, 
8o  1568.  Cf.  Bulletin  de  VlvstiixU  genevois,  XXV,  353. 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  149 

Gruyère,  voy.  Fribourg  {canton  de), 

Guemesey;  voy.  Anglo-normand. 
Hainaut. 

D*Herbomez.  —  Eitide  sur  le  dialecte  du  Toumaisis  au  Xllb  siècle 
(Touroay,  Casterman,  1881.  Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  histo- 
rique de  Toum^y).  Cf.  Romaniaf  XI,  144. 

Settegast.  —  Ly  histore  de  Julius  César,  de  Jehan  de  Tuim  (Halle, 
Niemeyer,  1881).  Cf.  Romania,  XII,  380. 

Schwalke.  —  Versuch  einer  Darstellung  der  Mundart  von  Tournai 
im  MittelaUer  (Halle,  dissert,  de  docteur). 

Hérault. 

J.  B.  Favre.  —  Obras  lengadoucianas  (Montpellier,  1878). 

Laurès.  —  Lou  càmpestre,  poésies  languedociennes  suivies  d'un 
glossaire,  dialecte  des  environs  de  Béziers  (Montpellier,  1878). 

Roqueierrier.  —  Quatre  contes  languedociens  recueillis  à  Gignac 
(Paris,  Maisonneuve,  1878.  —  Extrait  de  la  Revue  des  langues  ro- 
manes), 

Ile-de-France. 

G.  Raynaud.  —  Poésies  inédites  de  Jean  Moniot,  trouvère  parisien 
du  X//i«  siècle  (dans  le  Bulletin  de  la  Société  de  V histoire  de  Paris). 

Metzke.  —  Der  dialect  von  Ile  de  France  im  XIII  und  XIV  Jahrhun- 
dert  (Breslau). 

Ilte-et-Vilaine. 

Sébillot.  —  Blason  populaire  de  la  Haute-Bretagne,  Ille -et- Vilaine, 
contenant  des  dictons  patois  (dans  Revue  de  linguistique,  XIX,  324) . 

Orain  Ad.  —  Glossaire  patois  du  département  d'Ille-et-Vilaine, 
suivi  de  chansons  populaires  avec  musique  (Paris,  Maisonneuve  et 
Leclerc,  1886,  224  p.  8»).  Cf.  GiUiéron  dans  Literaturblatt  fur  roma- 
nische  Philologie,  4  avril  1887  :  (Travail  sans  prétentions  scienti- 
fiques. C*esl  une  collection  de  mots  faite  par  un  habitant  du  pays, 
avec  un  recueil  de  trente  chants  populaires,  dont  beaucoup  sont  char- 
mants, accompagnés  de  leur  mélodie.  —  Le  travail  philologique  est 
loin  d*étre  irréprochable.  La  transcription,  appuyée  sur  l'orthographe 
française,  est  mauvaise  et  ne  peut  servir  aux  recherches  phonétiques. 
—  Les  localités  auxquelles  appartiennent  les  termes  cités  ne  sont  pas 
non  plus  distinguées  avec  précision  :  le  domaine  qui  leur  est  attribué 
est  tantôt  trop  vaste,  tantôt  trop  restreint.  L'auteur  eût  dû  s'attacher 
\  un  dialecte  particulier  qu*il  a  entendu  parler,  et  en  noter  les  formes 
Bivec  exactitude.  Ce  n'était  pas  très  difficile,  car  le  département 
llUe-et-Vilaine  ne  se  distingue  pas  par  une  grande  variété  phoné- 
ique  de  formes  ;  les  idiomes  qu'on  y  parle  soulèvent  des  questions 
{énérales  curieuses,  mais  tout  autres,  et  qui  se  rapportent  au  recul 
le  la  langue  bretonne).  —  Ce  glossaire  a  d'abord  paru  dans  la  Revue 
le  linguistique,  t.  XVH,  XVIll  et  XIX. 


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150  REVUE  DBS  PATOIS 

Leroux.  —  Le  patois  de  la  Mée.  Voy,  Loire-Inférieure. 

Indre-et-Loire 

A.  Brachet.  —  Vocabulaire  tourangeau  (dans  Romaniay  I,  88). 
J.  Delaville-Lerouix.  —  Registres  des  comptes  municipaux  de  la 
ville  de  Tours  (Paris,  Picard). 

Isère, 

Rivière  Bertrand.  —  Traduction  de  Mireille  en  dialecte  dauphinois ^ 
précédée  de  notes  sur  le  langage  de  St-Maurice  de  l'Exil  (Paris,  1881. 
Publication  de  la  Société  pour  V étude  des  langues  romanes^ 

Jersey,  voy.  Anglo-normand. 

Jura. 

U.  Robert.  —  Un  vocabulaire  latin-français  du  XIV  siècle,  suivi 
d^un  recueil  d'anciens  proverbes  (dans  Bibliothèque  de  l'Ecole  des 
Chartes,  XXXIV,  33).  Cf.  Romama,  II,  273. 

Liège. 

P.  Meyer.  —  Rapport  sur  d'anciennes  poésies  religieuses  en  dia- 
lecte liégeois  (dans  Revue  des  Sociétés  savantes,  5^  série,  VI,  236). 
Cf.  Romania,  III,  432. 

Horning.  —  Etudes  sur  le  wallon  des  environs  de  Liège  (dans 
Zeitschrift  fur  romanische  philologie,  IX,  480). 

Limousin. 

L'abbé  Roux.  —  Sourcelages  lemouzis,  énigmes  limousines  (Mont- 
pellier, 1877). 

Loir-et-Cher. 

Talbert.  —  Du  dialecte  blaisois  (Paris,  Thorin,  1874).  Cf.  Revue 
critique,  iS15,  no  i3. 

Loire-Inférieure. 

Leroux  Alcide.  —  Marche  du  patois  actuel  dans  l'ancien  pays  de  la 
Mée  (Haute-Bretagne),  Paris,  Lechevalier,  1886,  66  p.  in-8.  Cf.  Gil- 
liéron  dans  Literaturblatt  fur  romanische  Philologie,^  Q.Yn\iS81  :  (Le 
domaine  de  l'ancien  pays  de  la  Mée  est  limité  par  la  Loire,  la  Vilaine, 
PErdre  et  le  Semnon,  il  touche  aux  pays  de  langue  bretonne  et  a 
rétendue  d'un  département  moyen.  —  Il  est  impossible  de  considérer 
avec  Fauteur  le  dialecte  de  ce  pays  comme  une  unité  linguistique,  il 
est  plus  impossible  encore  d'admettre  qu'il  s'étende  depuis  la  Bretagne 
bretonnante  jusqu'à  la  Mayenne  (inclus.),  de  la  Loire  aux  environs  de 
St-Malo.  Il  y  a  sur  ce  territoire  une  foule  de  patois  et  aussi  des 
idiomes  qui  ont  le  français  et  non  le  gallo-roman  pour  base.  —  Le  sys- 
tème orthographique  est  celui  du  français,  au  point  que  l'auteur  écrit 
par  exemple  eu  dans  pasteur  en  avertissant  que  cet  eu  se  prononce 


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r 


NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  151 

OU  (patou).  —  L'ouvrage  commence  par  une  introduction  sur  la  pro- 
noDciatioD,  puis  Tiennent  une  grammaire  et  un  lexique.  Le  lexique 
est  iotéressant  surtout  parce  qu'il  fournit  des  mots  qui  ont  appartenu 
à  la  langue  littéraire.  Mais  leur  domaine  n'est  pas  assez  exactement 
limité.  —  Les  tentatives  étymologiques  ont  échoué,  et  l'auteur,  qui 
n'est  qu'un  amateur,  eût  mieux  fait  de  s'en  abstenir). 

Lorraine. 

Oberlin.  —  Essai  sur  le  patois  lorrain  des  environs  du  comté  du 
Ban-de-la- Hoche  (Strasbourg,  1775). 

Clesse.  —  Essai  sur  le  patois  lorrain  (Paris,  Berger-Levrault). 

Gérard.  —  Les  patois  lorrains  (Nancy,  1877),  discours  de  réception 
à  PAcadémie  de  Stanislas. 

Adam.  —  Les  patois  lorrains  (Paris,  Maisonneuve,  1881). 

Hentschke.  —  Die  Lothringische  Perfekt-Endung  «  ont  »  (dans 
Zeitsckrift  fur  romanische  philologie t  VIII,  122). 

P.  Meyer.  —  Notice  d'un  manuscrit  lorrain  (dans  Bulletin  de  la  Sa- 
ciété  des  anciens  textes  français,  1884,  no  2). 

Bonnardot.  —  Le  psautier  de  Metz  (Paris,  Vieweg),  2  vol.,  le  se- 
cond contenant  une  grammaire,  un  glossaire  et  des  variantes. 

Apfelstedt.  —  Lothringischer  Psalter  des  XIV.  Jahrhunderts  (Heil- 
bronn,  Heoninger).  L'introduction  est  une  grammaire  élémentaire  des 
principaux  monuments  anciens  appartenant  au  dialecte  lorrain. 

Fallot.  —  Recherches  sur  le  patois  de  Franche-Comté ^  Lorraine  et 
Alsace  (Montbéliard,  1828). 

Bonnardot.  —  Document  en  patois  lorrain  relatif  à  la  guerre  entre 
k  comte  de  Bar  et  le  duc  de  Ijorraine,  XIV®  siècle  (dans  Romania,  I, 
328). 

Du  même.  —  Variétés  lorraines  (présentées  comme  supplément  au 
travail  précédent,  dans  Romania,  II,  245). 

Du  môme.  —  Rapport  sur  une  mission  littéraire  en  Lorraine  (dans 
Archives  des  missions  scientifiques  et  littéraires,  3*  série,  I,  247).  Cf. 
Romania,  III,  126. 

Du  même.  —  Chartes  françaises  de  Lorraine  et  de  Metz  (Paris, 
Durand  et  Pedone-Lauriel).  Cf.  Revue  critique,  1874,  art.  44. 

Du  même.  —  Dialogus  aniine  conquerentis  et  rationis  consolantis, 
iraduction  en  dialecte  lorrain  du  XU'  siècle  (dans  Romania,  V,  269  ; 
VI,  141).  Cf.  Zeitschrift  fur  romanische  Philologie,  I,  397  et  556. 

Du  même.  —  Notice  du  ms.  189  de  la  bibliothèque  d^Epinal  (dans 
Bulletin  de  la  Société  des  anciens  textes  français,  1876,  p.  64). 

De  Bouteiller  et  Bonnardot.  —  La  guerre  de  Metz  en  1324.  Cf. 
^ne  des  langues  romanes,  2«  série,  i,  220. 

introduction  de  formes  champenoises  ou  lorraines  dans  un  texte 
^   rile  de  France,  voy.  Romania,  I,  423. 

Horning.  —  Etudes  sur  les  dialectes  des  Vosges  et  de  la  Lorraine 
{  ans  Zeitschrift  fur  romanische  philologie,  IX,  497). 

Du  même  :  Die  ostfranzôsischen  Grenzdialekte  zwischen  Metz  und 
J  'ifort,  (Heilbronn,  Henninger,  1887).  C'est  le  Ve  volume  des  Fran- 


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152  REVUE  DES  PATOIS 

zôsiscke  Studien  de  Kôrting  et  Koschwitz.  Nous  donnerons  de  cet 
ouvrage  un  compte-rendu  détaillé. 

Les  publications  spéciales  sur  le  dialecte  Messin  sont  indiquées  à 
Meurthe-et-Moselle. 

Lozère. 

Caïx.  —  Romance  dite  de  ClotUde,  qui  se  chante  encore  dans  les 
montagnes  de  la  Lozère  (dans  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires, 
VIII,  225). 

Lyonnais. 

Puitspelu.  —  Vieilles  choses  et  vieux  mots  lyonnais,  2®  fasc. 
(Exlr.  de  la  Revue  Lyonnaise).  L'auteur  étudie  les  mots  lyonnais  sui- 
vants :  arpelleur,  alna,  antraa,  melin,  bêche,  boche. 

Du  même,  dans  la  Revue  des  langues  romanes,  4«  série,  I,  156, 
notes  sur  les  mots  lyonnais  bolhi  ou  bôye^  charat,  maigna  ou  mei- 
gna. 

Maine. 

Gôrïich.  —  Die  nordwestlichen  Dialekte;  voy.  Anjou. 

Manche. 

Romdahl.  —  Glossaire  du  patois  du  Val  de  Saire  (Linkoeping,  1881). 
Cf.  Remania,  Xïl,  125. 
Le  Héricher.  —  Des  noms  de  lieu  de  la  Manche,  (Paris,  1881). 

Marne. 

Parabole  de  VEnfant  prodigue  dans  Vidiome  de  Courtisols  (dans 
Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires,  V.  347j. 

Remarques  diverses  sur  le  patois  de  Courtisols  dans  le  môme  vo- 
lume de  la  même  collection,  p.  353  et  357.  Voyez  aussi  Bomania, 
V.  407. 

Piètrement.  —  Le  patois  briard  du  canton  d'Estemay  (dans  Revue 
de  linguistique,  XX^  no  d'avril). 

Marne  {Haute). 

De  Waiily.  —  Mémoire  sur  la  langue  de  Joinville^  (tome  XXVI  des 
Mémoires  de  P Académie  des  inscriptions). 

Du  même.  —  Addition  au  mémoire  sur  la  langue  de  Joinville  (dans 
Bibl^  de  VE.  des  Chartes,  XLIV,  12).  Cf.  Romania,  XIII,  163. 

Maurice  [lie). 

Bos.  —  îiote  sur  le  créole  que  Von  parle  à  Vile  Maurice  (dans  Ro- 
mania, IX,  571). 

Bessac.  —  Etude  sur  le  patois  créole  mauricien  (Paris,  Berger- 
Levrault). 

Voy.  Créole. 


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NOTICES  BIBUOGRAPHIQtJES  153 

Meurthe-et-Moselle. 

Teissier.  —  Recherchée  sur  Vdtymologie  des  noms  de  lieu  et  autres, 
dans  Uksouspréfecture  de  Thionville  (dans  Société  des  Antiquaires^ 
IV,  420). 

Quépat.  —  Chants  populaires  Messins  (Paris,  BailUère). 

De  Puyinaigre.  —  Chants  populaires  recueillis  dans  le  pays  Messin 
(Paris,  Champion,  2«  édition). 

P.  Meyer.  —  Notice  d'un  manuscrit  Messin  (dans  Romania^  XV, 
f6<). 

E.  Rolland.  —  Vocabulaire  du  patois  du  pays  Messin,  tel  quil  est 
actuellemenl  parlé  à  Rémillyyancien  département  de  la  Moselle,  canton 
de  Pange  (dans  Remania,  II,  437).  Un  supplément  à  ce  travail,  con- 
tenant  des  renseignements  sur  le  patois  de  Woippy  (près  Metz)  et  de 
LandrofT  (prés  Faulquemont)  a  été  publié  dans  Remania,  V,  489. 

Meuse. 

Jacob.  —  Cartulaire  de  Fabbaye  de  Sainte-Hoïlde  (Bar-le-Duc, 
Constant  Laguerre).  Cr.  Remania,  XI,  631. 
Cordier.  —  Coumédiesen  patois  meusien  (Bar-le-Duc,  1878). 

Morvan. 

De  Ghambure.  —  Glossaire  du  Morvan,  étude  sur  le  langage  de 
cette  contrée  comparé  avec  les  principaux  dialectes  ou  patois  de  la 
France,  de  la  Belgique  wallonne,  de  la  Suisse  romande  (Paris, 
Champion).  Cf.  Remania,  VIII,  144  et  Revue  critique,  1880,  art.  170. 

Namur  (province  de). 

Vilmotte.  —  Note  sur  le  patois  de  Couvin  (Gand,  1886). 

Neuçhâtel  (canton  de). 

Dans  la  Zeitschrift  fur  vergleirhende  sprachforschung  (1873,  Neue 
Folge,  I,  289  et  481)  se  trouve  un  article  important  de  M.  Hœfelin  sur 
les  dialectes  suisses  du  Sud-Ouest.  Cf.  Romania,  II,  373,  et  III,  422. 

Normandie. 

Gasté.  —  Chansons  normandes  du  XV*  siècle  (Caen,  1866). 

G.  Paris.  —  «  ri  »  signe  d interrogation  (dans  Romania,  VI,  438). 

DelbouUe.  —-Glossaire  de  la  vallée  d*fft/^r^5 (Havre,  Brenier,1879). 
Cf.  Revue  critique,  1877,  no  20. 

Du  même.  —  Supplément  au  Glossaire  de  la  vallJe  d'Hyères.  Cf. 
f  me  critique,  1878,  n©  68. 

-.  Havet. —  iiNousr*et  «  on  »en  normand (ddins  Romania,Vll,  109). 
<  un  article  de  M.  Joret,  dans  Romania,  VIII,  102,  deux  articles 
(  M.  Fleury,  dans  Romania,  X,  40^,  et  XII,  342,  et  les  réponses  de 
1     Joret,  dans  Romania,  XII,  588,  et  XIII,  424. 

^'amhagen.  —  Le  c  en  ancien  normand  (dans  Zeitschrift  fur  ro- 
1    mischephUologie,  III,  161).  Cf.  Remania,  VIII,  625. 


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154  REVDE  DES  PATOIS 

Le  Héricher.  —  Ebauche  d'une  néréide  populaire  de  Normandie 
(dans  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie,  IX,  174). 

Du  même.  —  Philologie  de  la  flore  populaire  de  Normandie  (Cou- 
tances,  1883). 

Schulze.  —  Betontes  e  -f-  i  und  o  -{-  \  in  der  nôrmannischen 
Mundart  (Halle).  Cf.  Romania,  IX,  475  ;  X,  258. 

Strauch.  —  Lateinisches  oin  der  normannischen  Mundart  (Halle). 
Cf.  Romania,  X,  458. 

Thierkopf.  —  Der  stammhafte  Wecksel  im  normannischen  (Halle). 

Héron.  —  Œuvres  de  Henri  d^Andeli,  trouvère  normand  (Rouen, 
1880,  publication  de  la  Société  rouennaise  des  Bibliophiles).  Cf.  Ro- 
mania,  I.  204,  et  XI,  137. 

Du  môme.  —  Chansons  de  Boger  d'Andeli.  Cf.  Romania,  XII,  428. 

Du  même.  —  Les  dits  de  Hue  Archevesque  (Rouen,  Cagniard, 
1885). 

Joret.  —  De  quelques  modifications  phonétiques  particulières  au 
dialecte  bas-normand  (dans  Borrania^  V.  490). 

Du  môme.  —  Un  signe  d'interrogation  dans  un  patois  français^  et 
Emploi  du  pronom  possessif  à  la  place  de  l'adjectif  démonstratif  en 
normand  (dans  Bomania,  VI,  i33  et  134). 

Du  môme.  —  Essai  sur  te  patois  normand  du  Bessin  (Paris,  Wie- 
weg).  Cf.  Bévue  critique,  1881,  art.  240,  et  la  réponse  de  l'auteur  à  la 
suite  du  no  51.  Cf.  aussi  Romania^  X,  456. 

Du  môme.  —  Du  caractère  et  de  V extension  du  patois  normand 
(Paris,  Vieweg).  Cf.  Bomania,  XII.  393,  et  XIII,  114. 

Du  môme.  —  R  bas-normand  (dans  Romania,  XII,  591). 

Du  môme.  —  R  haut-normand  (dans  Romania,  XIV,  285). 

Du  môme.  — Mélanges  de  phonétique  normande  {PdiT\s,V\evieg).  Cf. 
Romania,  XIII,  487. 

Fleury.  —  La  littérature  orale  de  la  Basse-Normandie  (Paris,  Mai- 
sonneuve,  1883).  Cf.  Romania,  XIII,  154. 

Suchier.  —  Bibliotheca  normannica  (Halle,  Niemeyer),  collection  de 
textes  normands.  Cf.  Revue  critique^  1880,  art.  116.  Liieraturblatt 
fur...  romanische  philologie,  1881,  sept.,  col.  327.  Romania,  XIV, 
598. 

Moisy.  — JVom«  de  famille  nortnands  (Paris,  Vieweg). Cf.  Romania^ 
V,  251,  et  Revue  critique,  1876,  n»  6. 

Du  môme.  — •  Dictionnaire  du  patois  no7*mand.  Voyez  ci-dessus, 
p.  136. 

Reinsch.  —  Les  €  Joies  Notre-Dame  »  de  Guillaume  Le  Clerc  de 
Normandie  ^dans  Zeitschrift  fur  romanische  philologie,  ÏII,  20 Ij.  Cf. 
Romania,  VIII,  625. 

Voy.  Anglo-Normand. 

Orne. 

Dubois.  —  Etymologie  et  emploi  des  locutions  ou  des  mots  introduits 
ou  conservés  dans  le  département  de  l'Orne  (dans  Mémoires  de  V Aca- 
démie Celtique,  V.  39  et  173  ;  et  Société  des  Antiquaires,  IV,  226). 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUBS  155 

Pas-de-Calais. 

Notice  sur  les  usages  et  le  langage  des  habitants  dw^aut-Pont,  fau- 
bourg de  Saint'Omer  (dans  Mémoires  de  la  Société  des  AntiquaireSy  III, 
357  et  334). 

Documents  de  Saini-Omer,  dans  Giry,  Histoire  de  la  ville  de  Saint- 
Onur.  Voy.  Picardie, 

De  Wailly.  —  Recueil  de  chartes  en  langue  vulgaire  provenant  des 
archives  de  la  collégiale  de  Saint  Pierre-d^ Aire  (dans  Bibliothèque  de 
VEcoUdes  Chartes,  XXXI,  261). 

Du  même.  —  Observations  grammaticales  sur  des  chartes  françaises 
d'Aire  en  Artois  (dans  Bibl.  de  VEc.  des  Chartes,  XXXII,  291). 

G.  Raynaud.  —  Les  congés  de  Jean  Bodel,  avec  uue  étude  gramma- 
ticale (dans  Romania,  IX,  216). 

Picardie, 

Siemt.  —  Ueber  lateinisches  c  vor  e  und  i  im  Pikardischen  (Halle). 
Cf.  Romania,  XI,  462. 

Sur  différents  caractères  du  picard,  voy.  Romania,  II,  3,  et  XI,  530. 

Haase.  —  Dos  verhœltniss  der  pikardischen  und  wallonischen 
Denkmœler  des  MiltelaUers  in  Bezug  auf  a  und  e  vor  gedecktem  n. 
(Halle,  1880). 

Boucherie.  —  Fragments  d*une  anthologie  picarde  (dans  Revue  des 
langues  romanes,  111,311).  Cf.  Romania,  II,  138. 

Le  Preux.  —  Chartes  françaises  du  Vermandois,  de  1218  à  1250 
(dans  Bibliothèque  de  VEcoUdes  Chartes,  XXXV,  437). 

Neumaun.  —  Laut  und  flexions-lehre  des  AUfranzœsischen,  kaupi- 
sœchlich  aus  pikardischen  Urkunden  von  Vermandois  (Heilbronn, 
Henninger).  Cf.  Bibliothèque  de  V Ecole  des  Chartes,  XXXIX,  351). 

Raynaud.  —  Chartes  françaises  du  Ponthieu  ("dans  Bibliothèque  de 
f  Ecole  des  Chartes,  XXXVI,  193). 

Du  même.  —  Etude  sur  le  dialecte  picard  dans  le  Ponthieu  (Paris, 
Frank,  1876.  A  d'abord  paru  dans  la  Bibliothèque  de  F  Ecole  des  Chartes, 
XXXVII,  5,  etc.)  Cf.  Romania,  VI,  614,  et  Jenaer  literaturzeitung, 
1878,  non. 

Giry.  —  Histoire  de  la  ville  de  Saint-Omer  (Paris,  Vieweg),  con- 
tenant un  grand  nombre  de  documents  en  picard  du  XIII^'  siècle.  Cf. 
Romania,  VIII,  468. 

Horning.  —  Origine  picarde  de  Ts  de  la  première  personne  du  sin- 
gulier en  français  (dans  Romanische  Studien,  t.  V,  707).  Cf.  Romania, 
X,  307. 

Tain  =  teneo  en  Picardie,  voy.  Romania,  VII,  96. 

Poitou, 

upîn.  —  Mémoire  sur  le  patois  poitevin  (dans  Société  des  Anti- 

res,  I,  i95). 

lansonde  Jean  Renaud  en  patois  du  Bas-Poitou  (dans  Romania,  XI, 


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1 


156  RBVDE  DBS  PATOIS 

Gœrlich.  —  Les  dialectes  du  sud-ouest  de  la  langue  d'oïl  (dans  le 
tome  III  des  FranzcBsischen  Studien  de  Koerting  et  Koschwitz.  Heil- 
bronn,  HenDinger). 

Tendering.  —  Phonétique  et  morphologie  de  la  Vie  de  Sainte  Cathe- 
rine en  poitevin  (dans  Archiv  fur  dos  Studium  der  neueren  Sprachen^ 
LXVII,  269).  Cf.  Angoumois. 

Gaidoz  et  Sébillot.  —  Bibliographie  des  traditions  et  de  la  littéra- 
ture populaire  du  Poitou  (dans  Zeitschrift  fur  romanisehe  philohffie, 
VU,  554). 

Boucherie.  —  Textes  poitevins  du  XÏIl*  siècle  (dans  Revue  des  lan- 
gues romanes,  II,  118). 

Du  même.  —  Le  dialecte  poitevin  au  XllU  siècle  (Paris,  Duraod 
et  Pedone-Lauriel).  Cf.  Goettinger  gelehrte  Anzeigen,  1874,  no  45, 
Revue  des  langues  romanes,  VI,  bibliographie  du  no  4,  et  VII,  443, 
Romania,  IV,  145  et  156. 

L'abbé  Rousseau.  —  Glossaire  poitevin,  2»  éd.  (Niort,  Clouzot). 

La  gente  poitevinerie,  plusieurs  fois  réimprimée.  La  plus  ancienne 
édition  connue  est  de  1572.  Cf.  Literaturblatt  fur  germaniscke  und 
romanisehe  philologie,  I,  n»  1  (article  de  M.  Picot). 

Dreux  du  Radier.  —  Essai  sur  le  langage  poitevin  (Niort,  1866). 

Le  pseudo-Turpin  dit  poitevin.  Voy.  Saintonge. 

Favraud.  —  (Èuvres  en  patois  poitevin,  suivies  d'un  glossaire  (Cou- 
ture d'Argenson,  1884). 

Ponthieu,  voy.  Picardie. 

Pyrénées  (Basses).    , 

Ducéré.  —  Le  gascon  de  Rayonne  aux  XIII*  et  XIV^  siècles  (dans 
Revue  de  linguistique,  XY,  80  et  162). 

Romand,  voy.  Suisse. 

Pyrénées  (Hautes). 

J.  Portes.  —  Lafontaine,  fablos  caousidos,  libromen  traduitos  en 
patouis  pyrénéen  e  enrichidos  dous  éléments  de  la  grammairo  d^aquéro 
lengo  (Bagnères-de-Bigorre,  1857). 

Rhône. 

Puitspelu.  —  Un  no^l  satirique  en  patois  lyonnais^  2*  édition 
entièrement  refondue  (Lyon,  Storck,  1887).  C'est  un  noël  composé  en 
1723  et  rempli  d'allusions  aux  hommes  et  aux  choses  de  Lyon. 

Saintonge. 

Auracher.  —  Le  pseudo-Turpin  dit  poitevin  (dans  Zeitschrift  fur 
romanisehe  philologie,  I,  259).  Cf.  Romania,  VI,  627. 

Langarenne.  —  Notice  sur  le  patois  saintongeais  (dans  Revue  des 
langues  romanes,  VII,  134,  et  2*  série,  I,  44). 

Dans  In  Revue  de  Saintonge  et  d^Aunis,  VU,  176,  nous  relevons  un 


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r 


NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  157 

article  en  patois  sous  le  litre  de  :  In  jharbot  de  bouquet  $atntanjhouê. 
Le  même  numéro  (page  196)  contient  aussi  des  proverbes  sainlon- 
geais,  mais  sous  forme  française. 

Goerlich.  —  Les  dialectes  du  sud-ouest  de  la  langue  d'oU  (dans  le 
tome  III  des  Franzoesisehen  Studien  de  Koerting  et  Koschwitz.  Heil- 
bronn,  Henninger). 

Saône  (Haute). 

Poulet.  —  Vocabulaire  de  Plancher-les-Mines  (Paris,  Labure).  Cf. 
Bevuê  critique,  4879,  art.  209. 

Savoie  (Haute). 

Chacun  des  numéros  de  la  Rexfue  savoistenne  que  nous  avons  reçus 
depuis  le  commencement  de  l'année  (le  dernier  est  celui  de  juin<juillet 
1887)  contient  des  chansons  de  Joseph  Béard,  publiées  par  M.  Cons- 
tantin. 

Constantin.  —  Etymologie  des  mots  Huguenot  et  gavot  (Annecy, 
Abry,  1887,  tirage  à  part  d'articles  parus  dans  la  Revue  Savoisienne). 
L'auleur  appuie  Fétymologie  eidgenossen  pour  huguenot,  et  explique 
par  rinflueace  des  patois  de  la  Suisse  et  de  la  Haute  Savoie,  les 
transformations  subies  par  ce  mot.  Rappelons  que  dans  le  Dauphiné 
(voy.  Mistral,  Dictionnaire)  on  dit  eiguenaud.  Dans  les  environs  de 
Périgueux,  on  dit  aussi  eiguenaw  dans  le  sens  de  «  impie  »,  sans  penser, 
aujourd'hui  du  moins,  aux  huguenots.  —  Gavot  a  été  le  nom  d'un  pays 
compris  entre  le  Valais  et  la  Drance,  ot  borné  au  nord  par  le  lac  de 
Genève.  L'auteur  rattache  ce  mot  au  latin  cavus. 

Seine. 

Nisard.  —  De  quelques  parisianismes  populaires  (Paris,  Maison- 
neuve,  1876).  Cf.  Jenaer  Literaturzeitung,  1878,  no  40. 

Suisse 

Recueil  de  morceaux  en  patois  de  la  Suisse  française  (Lausanne, 
Cbantrens,  1842). 

Àyer.  —  Introduction  à  Vétude  des  dialectes  du  pays  romand  (Neu- 
cbâtjel,  1878).  --  Cf.  Remania,  VllI,  458,  et  Zeitschrxft  fur  romanisehe 
PhUologie,  III,  459.  —  La  brochure  de  M.  Ayer  contient  quelques 
textes  en  patois  de  la  Gruyère. 

Bridel.  —  Glossaire  du  patois  de  la  Suisse  romande  (Lausanne, 
1866,  tome  XXI  des  Mémoires  de  la  Société  d'histoire  de  la  Suisse  ro- 
moiuid).  —  L'appendice  contient  des  traductions  de  la  Parabole  de 
l'enfant  prodigue,  des  pièces  patoises  et  des  proverbes,  recueillis  par 
L.  Favrat. 

Voyez  Fribourg,  Neuchâtel,  Genève,  Valais,  Vaud  {cantons  de). 

Touraine 

Attribution  à  la  Touraine  de  VEpitre  farcie  de  la  St-Etienne,  dans 
Romania,  IX,  155. 


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158  RBVUB  DBS  PATOIS 

Prononciation  des  mots  en  et  enTour&ine,  voy.  Ramania,  V,  494. 
Gôrlich.  —  Die  nordwestlichen  Dialekte.  Voy.  Anjou. 

Valais  (canton  du). 

Cornu.  —  Déclinaison  de  Varticle  dans  le  Valais  (dans  Romania, 
VI,  253). 

Le  même  :  Phonologie  du  Bagnard  (dans  Romania^  VI,  359). 

Gilliéron.  —  Patois  de  la  commune  de  Vionnaz  (Bas- Valais),  dans  la 
bibliothèque  de  VEcole  des  Hautes  études,  40«  fasc. 

Du  même  :  Petit  atlas  phonétique  du  pays  roman  (Sud  du  Rhdne). 
Paris,  Champion. 

Vaud  (Canton  de) 

Odin.  —  Phonologie  des  patois  du  canton  de  Vaud  (Halle,  Niemeyer, 
1886).  Cf.  Romania,  XV,  639. 

Callet.  —  Glossaire  wiudois  (Cherbuliez,  1862). 

Hofman.  —  Le  futur  en  m  et  la  traduction  d*Ezéehiel  (dans  Rama- 
nisehe  Forsehungen,  I,  437). 

Cornu.  —  Deux  histoires  villageoises  en  patois  taudois  (dans  Ritntia 
di  filologia  romanza,  I,  98). 

Velay 

Les  chants  populaires  du  Velay  et  du  Forez,  publiés  par  M.  Smith 
dans  la  Romania  (passim),  contiennent  un  certain  nombre  de  textes 
patois. 

Vendée 

Revellière-Lépeaux.  —  Notice  du  patois  vendéen  (Niort,  1869). 

Vermandois.  —  Voy.  Picardie. 

Vionnaz,  —  Voy.  Valais  (canton  du). 

Vosges 

Attribution  des  Formes  du  ms.  de  Floovant  au  dialecte  des  Vosges, 
Ronumia,  VI,  605. 

Horning.  Etudes  sur  les  dialectes  des  Vosges  et  de  la  Lorraine,  Voy. 
Lorraine. 

Wallons  (pays) 

Rémacle.  —  Dictionnmre  wallon-français  (Liège,  2«  éd.,  1844). 

Âltenbuch.  —  Versuch  einer  Darstellung  der  wallonischen  mundart 
(extrait  du  programme  du  gymnase  d'Eupen).  Cf.  Romania,  XI,  461. 

Grand gagnage.  —  Dictionnaire  étymologique  de  la  langue  wallonne^ 
achevé  par  M.  Scheler.  Cf.  Romania,  VII,  350,  XI,  630. 

Scheler.  —  La  geste  de  Liège  par  Jehan  des  Preis.  Glossaire  (Bru 
xelles,  Hayes,  1882). 

Pasquet.  —  Quelques  particularités  grammaticales  du  dialecte  tral- 
Ion  au  XIII^  siècle  (dans  Romania,  XV,  130). 


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CHRONIQUE  159 

Stûrzinger.  -—  Remarlis  on  the  conjugation  of  the  WalUmian  Dia- 
lect  (dans  Transtwtions  of  the  Modem  Language  Association  of  America^ 
I,  204).  Cf.  Romania,  XV,  635. 

Hugo  von  Feilitzen.  —  Li  ver  del  Juis  (Upsala,  1883^. 

El.  B.  et  D.  —  Choix  de  chansons  et  poésies  wallonnes. 

Observations  utiles  sur  le  patois  wallon,  et  vocabulaire  du  patois  du 
duché  de  Bouillon,  dans  les  Lettres  à  Grégoire  {Revue  des  langues  ro- 
numeSy2e  série,  VII,  64  et  168). 

Haase.  —  Das  verhœltniss  der  pikardischen  und  waUontschen 
Denktnœler  Voy.  Picardie, 

Voy.  Hainaut,  Liège,  Namur. 


CHRONIQUE 


—  Dans  les  chansons  et  contes  en  patois  que  nous  publions  sous  le 
titre  de  Mélanges,  on  remarquera  que  nous  respectons  Torthographe 
adoptée  par  nos  correspondants  toutes  les  fois  qu'il  ne  nous  a  pas  été 
possible  de  nous  entendre  oralement  avec  eux.  Nous  recommandons 
à  nos  correspondants  de  l'avenir  de  se  conformer,  autant  que  faire  se 
pourra,  aux  indications  très  simples  contenues  dans  TAvertissement 
du  premier  numéro,  et  en  tout  cas  d'expliquer  par  des  notes  bien 
précises  la  prononciation  des  lettres  qu'ils  emploient  toutes  les  fois 
qu'elle  diffère  de  la  prononciation  des  mêmes  lettres  en  français. 
Nous  leur  recommandons,  en  outre,  de  ne  pas  négliger  de  nous  aver- 
tir lorsque  les  pièces  qu'ils  nous  envoient  ont  déjà  été  publiées. 

Nous  avons  dit  que  nous  compléterions  et  que  nous  corrigerions,  à 
l'occasion,  notre  système  orthographique.  Pour  commencer  dès  au- 
jourd'hui, il  nous  paraît  utile,  après  réflexion,  d'écrire  par  aw  le  son 
composé  d'un  a  et  d'un  ou  semi-voyelle  ;  la  notation  au,  que  nous 
avions  proposée,  pourrait  faire  confusion,  par  suite  de  l'habitude  que 
l'on  a  d'écrire  ainsi  en  français  la  simple  voyelle  o.  On  nous  fait  re- 
marquer aussi  que  ai  ou  ay,  pour  le  son  composé  d'un  a  et  d'un  yod, 
n'est  pas  sufBsamment  clair,  et  qu'il  vaut  mieux  mettre  un  tréma  sur 
1'  :  at. 

"  Notre  correspondant  et  collaborateur,  M.  Haillant,  vient  d'obte- 
i  une  mention  au  concours  des  antiquités  nationales,  pour  son  Essai 
s  -*  un  patois  vosgien  (Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 
8   mce  du  24  juin). 

[)ans  le  même  concours,  MM.  Lespy  et  Heymond  ont  obtenu  la 


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160  RBVUE  DES  PATOIS 

troisième  médaille  pour  leur  Dictionnaire  béarnais  ancien  et  mo 
deme, 

—  A  roccasion  de  TExpositioa  Nationale  de  1887  à  Toulouse,  M. 
Julien  Sacaze  a  entrepris  de  réunir  des  documents  sur  les  patois  ac- 
tuels de  la  région  pyrénéenne  (départements  des  Pyrénées-Orientales, 
de  l'Aude,  de  FAriège,  de  la  Haute  Garonne,  du  Gers,  des  Hautes- 
Pyrénées,  des  Basses-Pyrénées  et  des  Landes).  A  cet  effet,  il  a  de- 
mandé à  tous  les  instituteurs  de  la  région  une  liste  des  noms  topo 
graphiques  de  leur  commune  et  une  traduction  patoise  de  deux 
courtes  légendes.  Nous  souhaitons  plein  succès  à  cette  intéressante 
entreprise,  et  nous  émettons  le  vœu  qu'on  ne  se  contente  pas  de  réu- 
nir les  réponses  en  volumes  et  de  les  déposer  dans  la  Bibliothèque 
publique  de  la  ville  de  Toulouse,  comme  l'annonce  la  circulaire.  On 
pourra  trouver  assurément  dans  ces  réponses,  après  classement  et 
triage,  la  matière  d'une  publication  fort  utile. 

—  Noms  des  correspondants  qui  ont  rempli  notre  pre^mier  question-- 
noire  sur  les  patois  de  la  région  lyonnaise,  depuis  la  publication  de 
notre  dernier  numéro  : 

MM.  Planche,  instituteur  à  Isieux  (Loire),  Fèvre,  à  Marcigny 
(Saône-et-Loire),  Suavet,  à  Mercury-Gemilly  (Savoie),  Chanal,  à 
Freycenet-Latour  (Haute-Loire),  Debize,  à  Quincié  (Rhône),  Roman, 
À  Montjoux  (Drôme),  Drouillot,  à  Navilly  (Saône-et-Loire),  Alabrebis, 
à  La  Guiche  (Saône-et-Loire),  Giroud,  à  Solutré  (Saône-et-Loire), 
Dégouilles,  à  Sassenay  (Saône-et-Loire),  Pelletier,  à  Versonnex 
(Ain),  Charmoillaux,  à  Frambouhans  (Doubs),  Morain,  à  Sainl-Val- 
lier  (Saône-et-Loire),  Gabert,  à  Charavines  (Isère),  Brusson,  à  Cha- 
ponnay  (Isère),  Colin,  à  Fraize  (Vosges),  Dérobert,  à  Frangy  (Haute- 
Savoie),  Baux,  à  Bourg-de- Péage  (Drôme),  Desprez,  à  Ornans  (Doubs), 
Tavernier,  à  La  Chaise-Dieu  (Haute- Loire),  Ferlin,  à  Saint-Donai 
(Drôme),  Morln,  à  Chanes  (Saône-et-Loire),  Méline,  à  Gérardmer 
(Vosges),  Arnaud  de  TUbac,  en  retraite  à  Marseille,  Teyssier,  à  Jau- 
jac  (Ardèche),  Gallin,  à  Longchaumois  (Jura),  Fléchère,  à  Challex 
(Ain),  Nodon,  à  Coucouron  (Ardèche^,  Rochaix,  à  Belley  (Ain),  De- 
lolme,  à  Monastier  (Haute-Loire),  Poirson,  à  Remicourt  (Vosges),  La- 
rue,  à  Neuvy-Grandchamp  (Saône-et-Loire),  Tournery,  à  Petit-Alber- 
gement  (Ain),  Vernet,  à  Aubenas  (Ardèche),  Robelet,  à  Thoisaey 
(Ain),  Hermand-Giraud,  à  Villard-Jullien  (Isère),  Possoz,  à  Séez  (Sa- 
voie). 


Le  gérant  :  F.  VIEWEG. 


Laval.  —  Imp.  et  atér.  B.  JAMIN,  41,  rue  de  la  Paix. 


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r  ANNÉE.  N«  a  JUILLET-OCTOBRE  1887 

>^_V  RECUEIL  TRIMESTRIEL  T^^-x 


ET    ANCIENS    DIALECTES    ROMANS    DE    LA    FRANCE 
KT  DES    RÉGIONS    LIMITROPHES 

PUBLIÉ  PAR 

L.  CLÉDAT 

PllOPBSSBDB  A    LA   FACULTÙ  DES  LKTTRES  DB  LYOX 


PARIS 
F.  VIEWEG,  Libraire-Éditeur 

(E.  BOUILLON  et  E.  VIEWEG,  successeurs) 
67,  rue  de  Richelieu,  67 


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SOMICAIBE  DU  PRÉSENT  NUMÉRO 


I.  —  L.  Glédat  :  Le  patois  de  Coligny  et  de  SainUAmaur.^  Gram- 

maire  et  glossaire. 
II.  —  Ccànbier  :  Contes  en  patois  de  Germolles.  —Jean  de  la  Jeanne 

—  Le  pou  et  la  puce.  —  La  chasse  au  loup.  —  Le  lièvre 
ensorcelé,  —Le  loup  et  le  renard.—  Le  coupent  de  Cluny, 

—  Peton  et  sa  femme.  —  Les  coups  d'yeux. 

III.—  Poitspelu:  5ttr  une  dérivation  populaire  du  participe  passé. 
IV.  —  P.  Sébillot  :  Contes  de  la  Haute-Bretagne  :  La  bonne  fem^me 

aux  cent  écus.  —  Peuçot. 
V.  —  Devanne:  Conte  en  patois  de  Prouvy* —  Laisse^là  ma'lêle. 
VI.  —  Blancbet  :  Proverbes  limousins, 

VII.  —  Possoz  :  Chanson  en  patois  de  Séez  (Savoie).  —  Les  trois  sor- 
tes de  garçons 
VIII.—  Dépouillement  des  périodiques  français  consacrés  aux  tra- 
ditions populaires. 
IX.  —  Notices  bibliographiques. 
X.  -  Chronique. 


Tout  ce  qui  concerne  la  rédaction  doit  être  adressé  à  M.  CLÉDAT. 
professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

Il  sera  rendu  compte  de  tous  les  ouvrages  dont  la  rédaction  aura  reçu 
un  double  exemplaire. 


Prix  d'abonnement  à  la 

REVUE     DES     PATOIS 

FRANCE r  *•    •    •  15  francs. 

UNION  POSTALE -W 


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LE  PATOIS  DE  COLIGNY 
ET  DE  SAINT-AMOUR 

GRAMMAIRE  ET  GLOSSAIRE  (1). 


Coligny  {Couligna  dans  la  langue  du  pays),  dont  le 
nom  a  été  illustré  par  une  grande  famille  de  France^ 
est  aajourd'hui  un  cheMieu  de  canton  du  département 
de  r Ain  (arr.  de  Bourg).  Saint-Amour  {Sét  Amô),  chef- 
lieu  de  canton  voisin,  appartient  au  département  du 
Jura  et  à  Tarrondissement  de  Lons-le-Saulnier.  La  lan- 
gue que  je  me  propose  d'étudier  ici  est  donc  celle  de  la 
partie  sud-ouest  du  département  du  Jura  et  de  la  région 
Yoisine  du  département  de  l'Ain.  Je  n'ai  fait  dans  ces 
deux  cantons  qu'un  séjour  de  courte  durée,  mais  j'ai  pu 
interroger  longuement  une  femme  du  pays,  Clémentine 
Labranche,  qui  habite  le  bourg  de  Poisoux,  canton  de 
Saint-Amour,  à  quelques  kilomètres  de  Coligny.  Ce 
patois  n'a  encore  fait  l'objet  d'aucune  étude.  Monnier 
seul  en  a  parlé  en  lui  empruntant  quelques  exemples 
pour  son  Vocabulaire  de  la  langue  rustique  et  popu- 
laire du  Jura  {Mélanges  sur  les  langues^  Paris,  Delau- 
nay,  1831), 

SONS  PARTICULIERS  AU  PATOIS  DE  COLIGNY  ET  DE  SAINT-AMOUR. 

Je  dois  commencer  par  quelques  explications  sur  les 
sons  particuliers  à  notre  patois.  On  trouve  d'abord  trois 
consonnes  que  le  français  n'a  pas  :  un  r  interdental,  qui 

(1)  La  première  partie  de  ce  travail  (la  grammaire)  a  déjà  paru  dans 
la  homania  (XIV,  549).  Nous  la  réimprimons  ici, en  modifiant  un  peu, 
pour  la  simplifier,  l'orthographe  précédemment  adoptée.  Notre  inten- 
tion est  de  donner  à  ceux  de  nos  lecteurs  qui  ne  sont  pas  des  spécia- 
Jistes,  non  pas  le  modèle,  mais  l'exemple  d'un  travail  que  chacun  d'eux 
peul  facilement  entreprendre  sur  le  patois  quMl  connaît. 

REV.   D.   PATOIS  H 


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162  llBVtTE  DÈS  PAtÔId 

se  prononce  du  bout  de  la  langue,  et  deux  spirantes 
qu'on  prononce  en  blésant. 

M.  Cornu  (Romania,  VI,  370)  a  déjà  signalé  l'existence 
d'un  r  interdental  dans  le  patois  du  Bagnard,  et  il  mar- 
que ce  son  par  un  point  placé  sous  un  r  ordinaire.  Je 
n'adopterai  aucun  signe  spécial.  Il  suffit  de  savoir  que  r 
a  toujours  ce  son,  dans  notre  patois,  quand  il  est  isolé 
entre  deux  voyelles.  Notre  r  interdental  doit  se  rappro- 
cher aussi  du  r  signalé  par  M.  Joret  (Romania,  XII, 
593)  dans  le  patois  de  la  Hague  occidentale,  comme 
ayant  une  tendance  à  se  transformer  en  spirante,  en  th 
doux  anglais.  En  effet,  lorsqu'on  fait  répéter  ce  son  aux 
habitants  de  Coligny,  le  soin  qu'ils  mettent  à  le  pronon- 
cer aboutit  à  le  transformer  en  th  anglais,  et  je  retrouve 
dans  mes  premières  notes  sur  ce  patois  des  futurs  que 
j'avais  écrits  «  pourtefAa  »,  par  exemple,  au  lieu  de 
«  pourtera  ». 

Mais  ce  sont  surtout  les  deux  spirantes  «  blésantes  » 
qui  peuvent  être  assimilées  au  th  anglais  ;  Tune  a  le  son 
du  th  fort,  l'autre  celui  du  th  doux.  Ces  deux  spirantes 
existent  aussi  dans  le  patois  de  Vionnaz  (Bas-Valais)  (1). 
et  M.  Gilliéron  note  la  première  par  un  f,  la  seconde  par 
un  d,  en  plaçant  un  point  sous  chacune  de  ces  lettres. 
Comme  les  sons  français  les  plus  voisins  sont  certaine- 
ment ceux  de  s  dur  et  de  z  (s  doux),  il  me  semble  préfé- 
rable de  représenter  ces  deux  spirantes  par  s  et  z  itali- 
ques. Le  premier  de  ces  deux  sons  a  été  remarqué  par  M. 
Cornu  dans  le  patois  de  la  Gruyère  (2),  et  il  le  note  par 
un  c  cédille  ;  mais  ce  signe  a  l'inconvénient  de  prêter  à 
l'équivoque,  puisqu'il  a  en  français  une  autre  valeur. 

M.  Cornu  écrit  par  un  a  surmonté  d'un  petit  o.  Va 
troublé,  c'est-à-dire  intermédiaire  entre  a  et  o.  Je  le  note- 
rai par  un  a  italique. 

Quant  aux  sons  de  notre  patois  qui  lui  sont  communs 
avec  le  français,  je  crois  qu'il  est  naturel  de  les  repré- 
senter par  les  lettres  de  l'orthographe  française,  toutes 
les  fois  qu'elles  ne  peuvent  faire  confusion.  J'emploierai 

(1)  Bibliothèque  de  TEcole  des  Hautes-Études,  40  fisiscicule. 

(2)  Romania,  IV,  199. 


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t.  CLKDAT.  "  Le  PAtOiS  Î)R  OOLIGnIT  ET  DE  S^-AMOUR     168 

donc  les  signes  ch,  qu,  eu,  ou,  avec  leur  valeur  actuelle 
eo  français.  Je  noterai  aussi  les  voyelles  nasales  en  les 
faisant  suivre  d'un  n  ;  an  italique  sera  Y  a  troublé  nasal. 
Pour  représenter  Vè  nasal,  je  me  servirai  de  la  notation 
en,  substituée  aux  graphies  diverses  du  français  ain, 
eiUy  in. 

En  principe  j'écrirai  comme  en  français  Ve  labial,  dit 
emuet  ou  e  féminin.  Mais  dans  les  cas  où  cette  notation 
pourrait  ne  pas  être  claire,  particulièrement  quand  Ve 
labial  est  tonique,  il  sera  surmonté  d*un  tréma  :  ë. 

Il  convient  aussi  d'adopter  un  signe  unique  pour  les 
différentes  consonnes  mouillées.  Ce  sera  un  petit  y  placé 
en  haut  et  i  droite  de  la  consonne  :  &,  ny,  fty,  fy. 

J'emploierai  l'accent  circonflexe  avec  la  valeur  qu'il  a 
en  français  dans  pâte,  tête,  côte. 

Enfin  je  mettrai  entre  parenthèses  les  lettres  qu'on 
n'entend  que  dans  les  liaisons,  comme  s  de  l'article  lé 
(«).  Il  importe  de  faire  remarquer  que  s  flnal  a  deux 
valeurs  dans  les  liaisons,  celle  d'un  z  ou  d'un  s  doux, 
comme  en  français,  et  celle  d'un  y.  Il  a  la  première 
▼aleur  quand  le  mot  suivant  commence  par  é,  t,  u,  eu^ 
et  la  seconde  devant  a,  o,  ou,  on,  en.  On  prononce  vou- 
;-ate (vous avez),  el  vouz-éte  (vous  êtes);  léj-oumou 
(les  hommes),  et  léz-écla  (les  éclairs),  etc. 

Bien  entendu,  les  lettres  italiques  n'ont  la  valeur  par- 
ticulière indiquée  plus  haut  que  lorsqu'elles  se  trouvent 
dans  un  mot  dont  les  autres  lettres  sont  en  romain. 

i.  —  formes  de  la  dâclikalson. 
l'abtiolb. 

L'article  défini  offre  les  formes  suivantes  : 

Moieulin. 

Singulier   lou,  1'    {devant  vo^eUe), 
Pluriel       lé(8). 

rêVMMH» 

SimguUer   la,  V    (dMoitl  pcyOle). 
Pkmd      lé(t). 


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164  HBVDE  DBS  PATOIS 

Les  articles  contractes  sont  :  du  (français  du),  u  (fran- 
çais au),  pour  le  singulier^  dé(s)  et  é(s)  pour  le  pluriel. 

Les  formes  contractes  du  pluriel  ne  servent  pas,comme 
en  français,  pour  le  féminin.  On  dit  de  le  majon  (des 
maisons),  et  non  dé  majon. 

L'article  indéfini  masculin  est  on  devant  les  consonnes* 
on  ou  n'  devant  les  voyelles.  Le  féminin  est  ena  ou  na^ 
avec  a  troublé.  Exemples  :  on  ami,  ou  n'ami  (un  ami), 
na  majon  (une  maison),^  7  ena  fèna  (c'est  une  femme). 

LES  NOBCS  RT  ADJECTIFS. 

Pour  les  noms  masculins  et  pour  les  féminins  qui  ne 
se  terminent  pas  par  un  a  atone,  le  pluriel  est  identique 
au  singulier  ;  il  n'y  a  pas  trace  de  s,  même  dans  les 
liaisons. 

Les  substantifs  féminins  qui  se  terminent  au  singulier 
par  un  a  atone  ont  un  e  au  pluriel  :  le{s)  fêne  (les  femmes). 

Dans  les  adjectifs,  la  voyelle  atone  qui  correspond  au 
français  e  est  ou  au  masculin  des  deux  nombres,  a  au 
féminin  singulier,  e  au  féminin  pluriel  :  égrou  (aigre, 
masc.  sing.;  aigres,  masc.  plur.)  ;  égra  (aigre,  fém.  sing.), 
égre  (aigres,  fém.  plur,). 

ADJECTIFS  DÉMONSTRATIFS. 

Moiculin. 

Singulier    cheu,  ch'l  {devant  voyelle). 

cheli. 
Pluriel       cé(8). 

Féminin, 

Singulier    chela. 
Pluriel       chelë(8). 

On  emploie  aussi  Tadjectif  démonstratif  ^<t, qui  dérive 
évidemment  par  ceti,  de  cesti,  cestui,  forme  connue  en 
vieux  français.  Mais  ce  démonstratif  ne  s'est  conservé 
que  dans  certaines  locutions  :  sti  oui  (aujourd'hui),  sti 
matèn  (ce  matin),  sti  châ  (ce  soir),  sfeié  (cette  année), 
sVeiépôchô  (cette  année  passée,  Tannée  dernière). 


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t.  GLÉDAT.  —  LB  PATOIS  DE  GOLIGKT  ET  DE  8*-AM0UR    165 

PRONOMS  DÉMONSTRATIFS. 

Masculin, 

Singulier    cheiik^e^  celui,  celui-ci. 

cheuk^e  -k^fi^  celui  ci* 

cheulà,  celui-là. 
Pluriel       cék^e,  ceux,  ceux-ci^ 

cëk^e  -k^ô,  ceux-ci, 

céU,  ceux-là. 

Féminin, 

Singulier    lak^e,  celle,  celle-ci, 

lak^e  -kU,  celle-ci. 

lak^elà,  celle-là. 
Pluriel       lêsik^e,  eelUe,  ccllet-ci. 

l&ôlà,  cellet-là. 

Le  pronom  neutre  ch'  correspondant  an  français  c  ce  », 
ne  s'emploie  que  devant  le  relatif  :  ch*  que  vous  dëte 
«  ce  que  vous  dites  ».  Partout  ailleurs  il  est  remplacé 
par  la  forme  neutre  du  pronon  personnel  (voyez  ci- 
dessous). 

Au  français  <  ceci  »  correspond  :  «  cèkye.  • 
—       «  cela  »       —  «  cela.  » 

ADJECTIFS  POSSESSIFS. 

Moiculin. 

Singulier    mon,  mfin    (devani  voyelle). 
Pluriel       më(8). 

Féminin. 

Singulier    ma. 
Pluriel       me(B). 

Les  mêmes  flexions  de  genre  et  de  nombre  s'appli- 
quent aux  adjectifs  ton.  chon,  neutron^  veutron  (ton, 
son,  notre,  votre). 

jô  (des  deux  genres)  =  leur      jà(s)  onjô  =  leurs* 


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166  RBVU9  DBS  PATOIS 


PRONOMS  P08SB88IFM. 


Moiculin. 


Singnlier    lou  mènnoa. 
Pluriel       lé  mènnoa. 

Féminin. 

Singulier    la  mènna. 

Pluriel       le  mènne.  i 

Les  mêmes  flexions  de  genre  et  de  nombre  s'appli- 
quent aux  pronoms  loii  tènnou,  lou  chènnou,  lou  neu- 
trou,  lou  veutrou. 

Dans  le  pronom  lou  jô  (le  leur),  l'article  seul  prend 
les  flexions. 

PBONOMS  RELATIFS. 

Qt^  «  qui,  que  >,  masculin,  féminin  et  neutre. 
i)on«cdont  >. 

PRONOMS  INTERROGATIFS. 

Cui  «  qui  ?  ». 

Par  exemple,  quand  on  dit  :  «  /  'tarevô.  —  Cui  f  », 
c'est-à-dire  :  «  Il  est  arrivé.  —  Qui  ?  »  Mais  quand  il  n'y 
a  pas  ellipse  du  verbe,  on  dit  toujours  :  Cui  't  eu  que, 
«  Qui  est-ce  qui  ou  que  »,  et  Que'teu  que^  «  Qu'est-ce 
qui  ou  que  ?  »  On  dit  aussi  en  abrégeant  la  formule  : 
^T  eu  que. 

Quâ  «  quoi  ». 

PRONOMS  PERSONNELS. 


Première  personne. 


Singulier    ze  (je). 

me. 

mA  (mot). 
Pluriel       aoii(i) 


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r 


L.   CL&DkT,  —  LE  PATOIS  DE  GOLiaNT  ET  DE  S*- AMOUR    167 


Deuxième  penonne. 

SingmUer    te  {tu). 

te. 

ta  (to»). 
Piuriel       vou(8). 

Troitième  penonne  {réfléehiê). 

che  (te), 
cbA  (sot), 

Troieième  personne  (non  réfléehiê). 

Masculin. 

Singulier    I  (it)  devant  cantonne,  1  devant  voyelle 

Li  (/tti)  dalt^. 

Lou  (le,  lui  datif). 

Lui  (2«f\  aprée  let  prépoeitions)» 
Pluriel       I  (f2«)  devant  consonne,  '1  d#vanl  voy«l{«. 

Lé(8)  (les,  leur). 

Lézt  (to»r). 
J6  (euûB). 

Féminin. 

U  (M. 

la  (2a,  <«t  datif). 
l^À  0<<e»  apr«c  2m  prépositions). 
Pluriel       le,  V  (elles). 

lé(s)  (les,  Uur). 

lézi  (/eiir). 

joule  (elles,  après  les  prépositions). 

Neutre. 

é  (devant  consonne),  ^(devant  voyelle),  équivaut 

à  il  neutre  et  à  le  neutre. 
eu  {il  neutre)  après  le  verbe. 

J'ai  déjà  signalé  ces  formes  dans  la  Romania  (XII, 
£2). 

Le  verbe  «  être  »,  à  la  troisième  personne  du  singu- 
'er  de  l'indicatif  présent,  se  supprime  devant  les  mots 


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168  BBVUB  DBS  PATOIS 

commençant  par  une  consonne.  On  dira  donc,  sans  ex- 
primer le  verbe  :  i  bon  (il  bon)  =  il  est  bon  ;  le  huna 
(elle  bonne)  =  elle  est  bonne. 

Devant  les  mots  commençant  par  une  voyelle,  la  même 
personne  du  verbe  «  être  »  se  réduit  à  Y.  On  dira  donc  : 
i  't  éreu = il  est  heureux  ;  le  ï  éreuja = elle  est  heureuse. 

II.  —  FORMES  DR  LA  CONJUGAISON. 
INFINITIF. 

Il  y  a  cinq  terminaisons  d'inflnitir. 
Au  suffixe  latin  are  correspond  la  terminaison  é 

ouë 

—  ôre  —  â 

—  ère  —  re  (1) 

—  ire  —  i 

La  terminaison  ordinaire,  pour  les  verbes  de  la  con- 
jugaison latine  en  are  est  é.  En  effet,  dans  notre  patois, 
à  Va  tonique  latin  suivi  d'un  r  correspond  le  son  éipére 
s=patrem),  tandis  que  Va  tonique  suivi  d'une  autre 
consonne  est  devenue  ô  :  pourtô  =  portatum,  bantô 
as  bonitatem.  En  se  rapprochant  de  Bourg,  dans  le 
canton  de  Treffort,  on  trouve  un  traitement  uniforme 
pour  ces  deux  catégories  d'à  :  pare  «=  patrem,  pourtô 
=  portatum  et  portare.  — Quant  au  suffixe  è'(e  labial 
tonique),  on  le  rencontre  après  l'y,  après  les  consonnes 
mouillées  et  les  chuintantes,  et  dans  terë  (tirer)  : 


adyô 

(aiier). 

iarzé 

(cKarger), 

euiye  • 

(ouiller)  . 

mëxé 

{manger). 

acouné 

(aeerocher). 

Yèzé 

(venget). 

PARTICIPE  PRÉSENT  ET  GÉRONDIF. 

Le  participe  présent  de  toutes  les  conjugaisons  est 
en  é.  Car,  dans  la  phonétique  de  notre  patois,  Va  suivi 
de  deux  consonnes  dont  la  première  est  un  n,  se  change 
en  é  :  gréy  latin  grandem.  Le  participe  présent  est 

(1)  Prendre  et  ses  composés  font  à  Tinfinitif  :  préde. 

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L.  GLÉDAT.   —  LE  PATOIS  DE  GOLIGNY  Si'  DE  S^-AMOUR    16d 

donc  identique  à  Finfinitif  dans  la  conjugaison  en  é,  et 
les  verbes  en  a  et  en  i  substituent  un  ^  à  ces  deux  suffi- 
xes. Cet  é  est  précédé  de  la  syllabe  «  o^  »  (latin  isc, 
français  iss)  dans  les  verbes  inchoatifs  :  nuri  (nourrir) 
fait  «  nura^é  ».  Toutefois  plusieurs  de  ces  verbes  n'ont 
pas  la  syllabe  inchoative  au  participe  présent  :  choufri 
(souffrir)  ei  parti  (partir),  qui  sont  inchoatifs  dans  notre 
patois,  font,  au  participe  présent,  choufré  et  parte.  Les 
verbes  veni  (venir)  et  teni  (tenir)  ont  le  participe  pré- 
sent en  yé  :  verué,  ten^é.  Le  verbe  va  (voir)  fait  au  par- 
ticipe présent  :  vayé.  Quant  aux  verbes  en  re,  il  y  a, 
entre  leurs  infinitifs  et  leurs  participes  présents,  des  dif- 
férences très  variées,  qui  résultent  du  déplacement  de 
l'accent. 
En  voici  quelques  exemples  : 


Infinitif.    ' 

Participe  présent. 

rédre 

{rendre). 

rédé 

{rendant). 

préde 

(prendre). 

prenne 

(prenant). 

bàro 

{boire). 

buvé,  beuvè 

(buvant) . 

cràre 

{croire) . 

crayè 

(croyant) 

lire 

{lire). 

leyé 

(liiant). 

rire 

(rire). 

reyè 

(riant). 

vivre 

{vivre). 

vive 

(vivant). 

meudre 

{mordre). 

mourdé 

(mordant), 

dére 

(dire). 

deyë  ou  dizé 

(disant). 

Le  féminin  du  participe  présent  est  en  éta  :  «  riante  » 
86  dit  reyéta. 

Au  lieu  du  gérondif  (dont  la  forme  se  confond  avec 
celle  du  participe  présent)  on  emploie  souvent  l'infinitif. 
On  dit  :  é  veni  (en  venir)  aussi  bien  que  :  é  venyé  (en 
venant). 

PARTICIPE  PASSÉ. 

Le  participe  passé  des  verbes  en  é  est  en  d,  et  celui 
des  verbes  en  è',  en  â  : 

trouvé  (trouver)  fait  trouvé  (trouvé). 
pourté  (porter)  fait  pourtô. 
afroumé  (a/fermer)  fait  afroumô. 
arevé  (arriver)  fait  arevô,  etc. 


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470  REVUE  DES  PATOIS 

D'autre  part  : 

mëzé  {fnanger)  fait  méz^• 
eul^é  (ouiller)  fait  eul^d, 
drechô  (âreuer)  fait  drechà. 
apourt é  {approcher)  fait  apoortA. 
apouyfi  {appuyer)  fait  apouyéL. 
araid  {arracher)  fait  aratà,  etc. 

Les  verbes  de  la  conjugaison  en  i  ont  le  plus  souvent 
le  participe  passé  semblable  &  Tinânitif  :  nuri  (nourrir 
et  nourri).  Mais  plusieurs  ont  le  participe  en  u  : 

couri,  comme  t  courir  •  en  français ,  fait  couru. 

crevi  (couvrir)  fait  crevu  (et  autti  crevi), 

chônti  {tentir)  fait  chôntu. 

chourtl  {iortir)  fait  chourtu,  seurtu,  {et  auui  chourti,  seurti)* 

Le  participe  de  mûri  (mourir)  est  meu,  féminin 
meurta.  —  Uvri  (ouvrir)  a  deux  participes  :  uvri  et 
uvwa.tém.  uvwarta  :  ce  dernier  ne  s'emploie  pas  dans 
les  temps  composés. 

Les  verbes  en  â  (=  oir)  ont  le  participe  en  u  :  voulâ 
fait  voulu.  Dans  la  plupart  de  ces  participes,  la  consonne 
anale  du  radical  est  tombée,  et  la  voyelle  radicale  s'est 
contractée  avec  la  flexion  : 

pouvâ  (pouvoir)  fait  pu  {on  dit  aussi  poui). 
chavâ  (savoir)  fait  su. 
devà  (devoir)  fait  à7u. 
va  (voir)  fait  yu. 

Plusieurs  verbes  en  re  ont  aussi  le  participe  passé 
ent^: 

meudre  (mordre)  fait  mourdu. 

tondre  fait  tondu. 

viyre  fait  vécu. 

bàre  (boire)  fait  byu. 

coun^âtre  (eonnaUre)  fait  coun^u. 

ordre  (croire)  fait  cru. 

Le  participe  passé  des  verbes  en  re  a  dans  notre  patois, 
comme  en  français,  dés  terminaisons  très  variées  : 


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L.  GLÉDAT.  —  LB  PATOIS  DB  GOLIGNY  ET  DE  S^-AMOOR  174 

dére  [dire)  faU  de. 
fôre  (faire)  fait  fa. 
prëde  (prendre)  fait  pri. 
rire  fait  ri. 
plère  (plaire)  faitplë. 

Les  participes  passés  sont  invariables  ;  ils  n'ont  aa- 
cnne  flexion  de  genre  ni  de  nombre,  les  liaisons  n'en 
révèlent  môme  aucune  trace.  Cependant  quelques  par- 
ticipes forts  ont  un  féminin  :  de  (dit)  fait  dëta,  pri  (pris) 
fait  prija.  Ces  féminins  ont  des  pluriels  en  e. 

INDICATIF  PRÉSENT 

A  part  les  auxiliaires  ^*r^(être)  et  at?ô  (avoir),  et  quel- 
ques verbes  irréguliers  comme  fére  (faire),  aie  (aller), 
chavâ  (savoir),  voulâ  (vouloir),  la  première  personne 
de  l'indicatif  présent  se  termine  toujours  par  un  ou 
atone. 

se  peurtou   (je  parte),  ze  yayou  (je  vote), 

ze  bàvou    (je  boit).  ze  chéntou  (je  sens). 

Aux  deux  autres  personnes  du  singulier  de  Tindica- 
tif  présent,  les  verbes  en  re,  ceux  en  â,  et  les  verbes  in- 
choatifs  en  i  n'ont  pas  d'atone  après  l'accent.  Mais  plu- 
sieurs des  verbes  en  i  non  inchoatifs  ont  ces  deux  per- 
sonnes terminées  par  un  e  atone.  Ce  sont,  comme  en 
tmnçeLïB.crevi  (couvrir),  eufri{offnv),uvri  (ouvrir),  etc., 
et  aussi  quelques  autres  qui  n'ont  pas  d'^  atone  en  fran- 
çais, comme  dremi  (dormir),  qui  fait  : 

te  dréme    (tu  dors), 
i  dréme    {U  dor(). 

Les  verbes  de  la  conjugaison  en  ^ ont  toujours  Tatone, 
comme  en  français  ;  ainsi  pourté  (porter)  fait  te  peurte^ 
etc. 

Les  et  le  t  qui  caractérisent  en  latin  les  deux  dernières 
personnes  du  singulier  sont  complètement  tombés,  et 
on  ne  les  entend  plus,  môme  dans  les  liaisons.  Toutefois, 
dans  les  locutions  interrogatives  où  le  prénom  suit  le 


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172  RBVOB  DBS  PATOIS 

verbe,  on  trouve,  comme  en  français,  un  <  à  la  troisième 
personne  :  pré  t-i  (prend-il  ?).  —  Ame-H  (aime-t-il  ?). 

La  voyelle  du  radical  du  verbe,  telle  qu'on  la  trouve 
à  l'inânitif,  est  quelquefois  modifiée,  comme  en  français 
et  pour  les  mêmes  causes,  à  l'indicatif  présent.  Ainsi  : 

Pouvà  (pouvoir)  fait  ze  peuvou. 
Devà  (devoir)  fait  ze  dâvou. 
Voulà  (vouloir)  fait  ze  vu. 

Cette  catégorie  comprend  dans  notre  patois  des  ver- 
bes qui,  en  français,  ont  aujourd'hui  ou  ont  toujours  eu 
la  môme  voyelle  dans  toutes  leurs  formes  : 

Trouvé  fait  ze  treuvou. 
Chourti  (sortir)  fait  ze  scurtou. 
Pourté  (porter)  fait  ze  peurtou. 

Veni  et  teni  ont  la  voyelle  du  radical  de  l'infinitif  à  la 
première  personne  de  l'indicatif  présent,  mais  la  chan- 
gent aux  deux  autres  :  «  zevenyou,  te  vèn,  i  vèn.  » 

En  français,  dans  les  verbes  de  ce  genre,  l'accent,  aux 
deux  premières  personnes  du  pluriel,  se  transportant 
sur  la  désinence,  la  voyelle  de  l'infinitif  reparaît  au  ra- 
dical :  devoir  et  notes  devons.  Dans  l'état  actuel  de  no- 
tre patois,  l'accent  reste  sur  la  môme  syllabe  à  toutes 
les  personnes,  et  le  \erhe  peurté  (porter)  fait  au  pluriel 
de  l'indicatif  présent  :  nous  peurtèn,  voi^  peurtô  avec 
l'accent  tonique  sur  eu.  On  dit  bien  aussi  pourtèn,  pourtô 
(moins  que  peurtèn,  peurtô)  mais  avec  l'accent  sur  le 
radical.  Devâ  (devoir)  fait  :  nov^  dâvèn,  voies  date,  avec 
l'accent  sur  â  (1).  Dans  les  verbes  veni  et  tem,qui  ne  per- 
dent pas  la  voyelle  de  l'infinitif  à  la  première  personne, 
cette  voyelle  se  retrouve  au  pluriel,  mais  tonique  B,ViS&i  : 
«  ze  venyou,  te  vèn,  nous  ven^èn.  » 

Quelquefois  la  vo3^elle  de  l'infinîtif  est  modifiée  pour 
différentes  causes  à  la  première  personne  du  singulier,  et 
se  retrouve  aux  deux  autres  personnes  : 

(1)  Devèji  et  devâ,  avec  Taccenlsur  la  flexion,  existent  aussi,  mais 
sont  les  formes  régulières  du  pluriel  de  Timparfait.  Cette  observation 
ne  s'applique  pas  à  pourté  y  dont  Timparfait  est  en  Ôva. 


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L.  GLÉDAT.   —  LE  PATOIS  DE  GOLIGNY  ET  DE  S^-AMOOR     173 

rire  fait  te  rij  ri,  et  ze  reyou. 

crèodre  fait  te  crèn,  i  crôn  et  ze  cren^ou. 

lire  fait  te  )i,  i  li,  et  ze  Icyou. 

prède  {prendre)  fait  te  pré,  i  pré  et  ze  pren^ou. 

C'est  le  contraire  pourrf^'re  (dire), qui  fait  «  ze  deyou*, 
etc  te  di,i  di.» 

Dans  tous  ces  verbes  on  a  au  pluriel  la  voyelle  de  la 
première  personne  du  singulier. 

Aux  terminaisons  on$  (ou  ions)  et  eut  des  premières 
et  troisièmes  personnes  du  pluriel,  qu*on  retrouve  dans 
presque  tous  les  temps  du  français,  correspondent  des 
terminaisons  en  «  en  »  (1)  et  <  aji  »  atones  :  «  nous  peur- 
tèn  (7WUS  portons),  i  peurtan  (ils portent)  »,  avec  l'ac- 
cent sur  le  radical.  Au  subjonctif,  présent  et  imparfait, 
on  dit  :  que  nous  peurtèn^  que  nous  pourtichèn,  tou- 
jours avec  l'accent  sur  le  radical. 

La  deuxième  personne  du  pluriel  se  termine  généra- 
lement en  ô  dans  les  temps  de  notre  patois  [ô  aussi,  et 
non  iôy  au  subjonctiQ*  Mais  il  y  a  des  distinctions  à  faire 
pour  plusieurs  temps  :  nous  en  parlerons  à  propos  de 
chacun  d'eux.  Â  Tindicatif  présent  la  deuxième  personne 
du  pluriel  est  en  6  (atone)  pour  les  verbes  de  la  conju- 
gaison en  ^  : 

TOUS  peartô  {vova  portez),  vous  treuvô  (vous  trouvez) 

Les  verbes  en  i  non  inchoatifs  font  i  (latin  itis)  :  cet  i 
est  aujourd'hui  atone. 


vons  dhjmi 

(voui  dormez). 

vous  mèti 

{vous  mentez) 

▼DUS  crëvi 

(vous  couvrez). 

vous  couri 

{vous  courez) . 

vous  vêni 

{vous  venez). 

vous  têni 

{vous  tenez). 

VOUS  eufri 

{voue  offrez). 

vous  uvri 

{vous  ouvrez) 

vous  chènti 

{voui  Mentez), 

vous  chourti, 

seurti 

{vous  sortez). 

Plusieurs  verbes  en  re  et  un  en  â  (voulâ)  ont  aussi  la 
deuxième  personne  du  pluriel  en  i  : 

(i)  La  première  personne  du  pluriel  est  très  peu  employée.  On  la 
remplace  généralement  par  la  troisième  personne  du  singulier  pré- 
cédée de  an. 


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m 


tlBVUË  DBS  PATOtS 


vous  vêli 
vous  rédi 
vous  tondi 
vous  meurdii 
—    mourdi 


(vous  voHiex), 
{voui  rendez), 
(vous  tondez), 
(vous  mordez) 


vous  prêni 
vous  defédi 
vous  créni 


(vous  prenez), 
(vous  défendez), 
(vous  craignez). 


Beaucoup  de  verbes  en  re  et  en  â  ont  la  deuxième 
personne  du  pluriel  en  te  (latin  itis  par  i  bref,  fran- 
çais dites,  faites)  : 


vous  fête 

(vous  faites). 

vous  dëte 

(vous  dites). 

vous  rite 

(vous  riez). 

vous  vite 

(vous  vivez). 

vous  pléte 

(vous  plaisez). 

vous  conduite 

(vous  conduisez) . 

vous  bâte 

(vous  buvez). 

vous  lite 

(vous  lisez). 

vous  cràte 

(vous  croyez). 

vous  coun^âto 

(vous  connaissez  ) 

vous  Ate 

(vons  avez) . 

vous  vâte 

(vous  voyet). 

vous  date 

(votu  devez). 

vous  peute 

(vous  pouvez). 

vous  chôte 

(vous  savez). 

Enfin  tous  les  verbes  à  flexion  inchoative,  qui  ont 
les  premières  personnes  de  l'indicatif  présent  en  -âsou, 
-â,  -â,  (français  w),  ont  la  deuxième  personne  du  pluriel 
en  âte  : 

vous  nurâte  (voiis  nourrissez),  vous  botâte  {vous  bâ- 
tissez). On  dit  aussi,  mais  moins  :  vous  nura^ô  ou  nu- 
ra^i. 

Plusieurs  verbes  ont  l'indicatif  présent  irrégulier  : 
avâ  (avoir),  être  [être),  fére  (faire),  chavâ  (sdivoir),  voulâ 
(vouloir),  pouvâ  (pouvoir),  aie  (aller).  On  trouvera  plus 
loin  la  conjugaison  complète  d'ai?(îetdVfr^.Jedonneici 
rindicatif  présent  des  autres  verbes  dont  je  viens  de 
parler  : 


se      feu 

ye  fai^). 

se      veu 

{je  vais). 

te      f6 

(tu  fais). 

te      t6 

(tu  vas). 

i        fa 

(il  fait). 

i         va 

(il  va). 

nous  fèn 

(nous  faisons). 

nous  alèn 

(nous  allons). 

vous  fôte 

(vous  faites) , 

vouB  alô 

(vous  aUez), 

i         fan 

(iUfont). 

i        van 

(Us  vont). 

(1)  Quelques-uns  de  ces  verbes  s^emploient  parfois  avec  la  flexion 
ô  ;  vous  veiôf  vous  meurdô. 


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t..   CLÉDAT.   —  Lfi  PATOIS  DB  GOUGNY  ET  DE  S^-aMoXTR    i% 


ze      chà 

(je  Mis). 

ze     vu 

(je  veux). 

te      chô 

(tu  iaU). 

te      vu 

(tu  veux). 

i         cb6,  chà 

{U  taUj. 

i        vu 

(il  veul). 

nous  cbavèa 

(nous  iavotu.) 

nous  vêiyèn 

(nous  voulons). 

—    chôvèn 

— 

vous  v61i 

(vous  voulez). 

vous  ehôte 

{vous  savez). 

i        véiyan 

(ils  veulent). 

î         chôvan 

(ils  savent^. 

ze     peuvou 

(je  peux). 

te      peu 

(tu  peux). 

i        peu 

{il  peut). 

L'accent  tonique  est   sur  le 

nous  peuvèn 

radical  à  toutes  les  personnes. 

vous  peule 

(vous  pouvez). 

• 

i        peuvan       (ils  peuvent). 

PRÉSENT  DU   SUBJONCTIF. 

La  seule  personne  da  présent  du  subjonctif  qui  se  dis- 
tingue nettement  du  présent  de  l'indicatif  est  la  premiè- 
re. L'atone  caractéristique  de  cette  personne  est  ou  à 
l'indicatif,  a  au  subjonctif  :  z^  peurtouei  que  zepeurta. 

La  deuxième  personne  du  pluriel  diffère  aussi,  en 
principe,  dans  les  deux  modes.  Mais  on  se  sert  ordinai- 
rement de  la  forme  de  l'indicatif,  quand  celle-ci  n'est 
pas  en  -te.  Les  formes  propres  du  subjonctif  sont  :  a  (la- 
tin étis)  pour  les  verbes  en  é,  -ô  (latin  atis)  pour  les  au- 
tres :  que  vous  treûva  (que  vous  trouviez),  que  voies 
seurtô  (que  vous  sortiez).  On  applique  souvent,  par  con- 
fusion, aux  verbes  qui  n'ont  pas  l'infinitif  en  é  la  termi- 
naison a  :  que  vous  vivâ,  au  lieu  de  que  vous  vivo. 

Les  verbes  qui  n'ont  pas  l'atone  e  aux  deux  dernières 
personnes  du  singulier  de  l'indicatif  présent  la  prennent 
au  subjonctif  :  i  ré  (il  rend)  et  qu'i  réde  (qu'il  rende). 

Les  verbes  qui  sont  irréguliers  à  l'indicatif  présent 
sont  aussi  irréguliers  (quant  au  radical)  au  présent  du 
subjonctif  : 


Infinitif. 

indicatif. 

Subjonctif. 

Père. 

ze  feu. 

ze  fâcha. 

Aie. 

▼eu. 

ala. 

VoulA. 

vu. 

vél^a. 

Pouvà. 

peuvou. 

puicha. 

Gbâvà, 

ehà* 

•bàelM, 

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176 


REVDE  DES  FATOIS 


IMPARFAIT  DE  L'INDICATIF. 


Il  y  a  trois  formes  d'imparfait.  Les  verbes  en  é  ont 
rimparfait  en  6va  (latin  abam)^  ceux  en  i  et  une  partie 
de  ceux  eu  re  l'ont  en  iva  (latin  ibam),  ceux  en  â  et  une 
partie  de  ceux  en  re  Tout  en  â  (latin  ebam).  Exemples  : 

pourtôva  (portais).         mézôva     (mangeait),      ad^ôva      (aidais). 
trouvôva  (trouvais).       alôva     .   (allais). 


teniva 

(tenais). 

yeniva 

(venais) 

nuriva 

{nourriuais) . 

couriva 

(courais). 

creviva 

(couvrais). 

dremiva 

(dormais). 

métiva 

(meMais) 

muriva 

(mourais). 

cûfriva 

(olfrain). 

uvriva 

(ouvrais). 

partiva 

(partais). 

chèntiva 

(sentais). 

chourliva  (sortais. 

choufriva 

(sou/frais). 

bléciva 

(blanchissais), 

bôtiva 

(bâtissais). 

sufriva 

— 

preniva 

(prenais) . 

rédiva 

(rendais). 

défédiva 

(défendais). 

vequiva 

(vivais). 

londiva 

(tondais). 

creniva 

(craignais). 

mourdiva  (mordais). 

avâ 

(avais) 

vajâ 

(voyais). 

devâ 

(devais). 

pouvA 

(pouvais). 

chavâ 

(savais). 

vul^à 
velJ^a 

(voulais). 

crajà 

(croyais). 

lijà 

(lUais). 

beuvà 

(buvais). 

conduijà 

(conduisais). 

cougnarà 

{connaissais),  pléjà 

(plaisaU). 

On  voit,  d'après  cette  liste,  que  l'imparfait  en  iva  em- 
piète sur  rimparfait  en  rî,  puisque  beaucoup  de  verbes 
qui,  en  latin,  avaient  la  flexion  ebam  prennent  la  termi- 
naison iva,  tandis  qu'aucun  de  ceux  qui  avaient  ibam 
ne  prend  â. 

Les  flexions  de  personnes  sont  les  mêmes  pour  les 
trois  terminaisons  de  l'imparfait  : 


Singulier  !'•  â. 
2»  e. 
3*  e. 


Pluriel  l^*  en. 

8«  an  (par  a  troublé). 

Dans  les  imparfaits  en  iva  et  en  ôva,  ces  flexions  sont 
atones  ;  elles  sont  toniques  dans  les  imparfaits  en  â. 


PRÉTÉRIT 

La  grande  majorité  des  verbes  a  le  prétérit  en  i  ;  quel- 


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L.  CLÊDkt.   —  LB  PATOIS  DR  COUONY  BT  DB  S^-AHOUR    177 

ques-uns  l*ont  en  u.  Les  uns  et  les  autres  ont  les  trois 
personnes  da  singulier  semblables  entre  elles.  Les  per- 
sonnes du  pluriel  sont  : 

l^e  irèn  ou  urèn. 
2«  ira  ou  urô. 
3^  iron  ou  uron. 

A  la  2^  personne,  à  côté  de  ira  et  urô  on  trouve  aussi 
les  flexions  ite  et  ute.  Les  formes  telles  que  irèn  et  ira 
sont  le  résultat  d*ane  double  analogie  :  1^  avec  la3«  per- 
sonne du  même  temps,  iron,  2®  avec  les  !'•■  et  2"*  per- 
sonnes du  pluriel  de  tous  les  autres  temps.  Le  dialecte 
bourguignon,  d'après  Mignard  (p.  173, 175, 179)  fait  wr^, 
ire,  aux  trois  personnes  du  pluriel. 

Tous  les  verbes  de  la  conjugaison  en  é  et  de  la  conju- 
gaison en  i  ont  le  prétérit  en  i  : 

pourti  (portât),  ali  (oiat).  trouvi  (trouvai), 

mézl  (mangeai), 

GhèoU  (sûntis),  parti      {partie).         crevi  (eouvrU), 

méti  (mentii).  couri      (courui).        mûri  (tnouruê). 

chonfri  (iouffrU).  chourli  ($orti$). 

Ces  derniers  verbes  ont  le  prétérit  singulier  sembla- 
ble à  l'infinitif.  Il  n'en  est  pas  de  même  de  teni  et  de 
veni,  qui  font  tènci  et  vend,  formes  dérivées  de2«*  per- 
sonnes latines  telles  que  tensisti,  vensisti. 

Plusieurs  verbes  en  â  ou  en  re  ont  aussi  le  prétérit 
en  i.  Quelques-uns  ajoutent  simplement  un  i  au  radical  : 
défédi  Qe  défendis),  rédi  Qe  rendis),  tondt  (je  tondis)^ 
mourdi  (je  mordis).  Quelques  autres  ont  des  formes  for- 
tes :  pri  (je  pris),  /î  (je  fis).  Enfin  plusieurs  de  ces  pré- 
térits dérivent  soit  directement,  soit  par  analogie,  de 
secondes  personnes  latines  en  sisti  (comme  conduisis 
en  français)  :  deci  (je  dis),  leci  (je  lus),  puici  (je  pus), 
veci  (je  voulus),  conduici  (je  conduisis),  pléci  (je  plus), 
crènci  (je  craignis),  reci  devis).  Ajoutez  vequi  (je  vécus). 

La  plupart  des  verbes  en  â  et  quelques-uns  en  re  ont 
le  prétérit  en  u  : 

u  =  eus      yu  =vis  (de  voir)    dyu  =  dus  su  =  sus 
cru  =8  crus  biu  ss  bus  coun^u  =  connus 

RBV.  D.  PATOIS.  12 


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i78  KBVX7B  BBS  PATOIS 


IMPARFAIT  DU  80BJOHOTIF. 

L'imparfait  du  subjonctif  est  terminé  en  icha  :  «  Que 
ze  pourticha  »  {que  je  portasse).  Les  flexions  de  per- 
sonnes, toujours  atones,  sont  a,  e^  e  pour  le  singulier, 
en,  ô,  an  par  a  troublé,  pour  le  pluriel. 

IMPÂRATIF. 

La  2*  personne  sing.  de  l'impératif  est  généralement 
semblable  à  la  2*  et  à  la  3«  personne  sing.  de  Tindicatif 
présent,  ou  à  la  8*,  quand  celle-ci  diffère  de  la  î2«  :  Te  ou 
ipré  (tu  prends  ou  il  prend),  pré  (prends).  —  2V  ou  t 
treûve  (tu  trouves  ou  il  trouve),  treûve  (trouve).  —  Te 
ou  t  nurâ  (tu  nourris  ou  il  nourrit),  nurâ  (nourris).  — 
/  va  (il  va),  va  (va). 

Les  verbes  en  t  qui  ont  un  e  atone  aux  deux  dernières 
personnes  du  singulier  font  Timpératif  en  a;  drëma 
(dors),  creva  (couvre),  eûfra  (offre).  Pour  ce  dernier 
verbe,  il  semble  qu'on  dise  aussi  eûfre. 

La  l^  et  la  2*  personne  du  pluriel  sont  semblables  aux 
mêmes  personnes  de  Tindicatif,  et  accentuées  comme 
elles  sur  le  radical.  Toutefois,  quand  elles  sont  suivies 
d'un  pronom  personnel  régime,  Taccent  reprend  la  place 
qu'il  occupait  jadis  régulièrement  sur  la  désinence.  On 
dit  :  amô  veûtron  père  (aimez  votre  père),  avec  l'ac- 
cent tonique  sur  a  de  amô,  mais  :  amô  m^  ou  amô  lou 
(aimez-moi  ou  aimez  le)  avec  Taccent  tonique  sur  ô. 
Dans  ce  cas,  si  le  verbe  n'a  pas  la  même  voyelle  radicale 
à  rinflnitif  et  à  l'indicatif  présent,  Timpératif  prend  la 
voyelle  de  l'infinitif;  on  dit:  pet^r^d  (portez),  mais  : 
pouriô  me  (portez-moi). 

Exceptions  aux  règles  ci-dessus:  voulâ,  chavâ,  avâ, 
étref  empruntent  les  formes  de  l'impératif  au  subjonc- 
tif et  non  à  l'indicatif.  Nous  donnerons  plus  loin  la  con- 
jugaison complète  des  deux  auxiliaires.  Voici  l'impéra- 
tif de  voulâ  et  de  chavâ  ; 

Singulier    vet^e  ou  vulje,  ehâcha. 

Pluriel       vêl^èn  ou  mO^m, 
v«ii  ou  vuli, 


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t.  GLÉDâT.  —  LE  PATOiS  tB  OOLiaNir  ET  DB  S^-AMOUR   179 

L*aooent  tonique  est  sur  le  radical  à  toutes  les  pér- 
sonnes. 

FUTUR  BT  OONDITIONKEL. 

Le  fatar  et  le  conditionnel  ont  les  mêmes  flexions 
pour  les  trois  personnes  du  pluriel  :  M  en,  6,  an  ».-««  iV(m$ 
pourterèn  »  signifie  à  la  fois  «  nous  porterons  »  et 
«  nous  porterions  ».Au  singulier  le  futur  fait  «  ë,  é,  «  »,  et 
le  conditionnel  «  â,  ê,  ê.  »  Dans  toutes  ces  formes  l'ac- 
cent est  sur  la  dernière  syllabe  : 

ze  pourterê    (je  porterai),  ze  pourterà    (je  porterais), 

te  pourteré    (tu  porteras).  te  pourterê     (tu  porterais)» 

i  pourtera    (il  portera),  i  poiirterê      {il  porterait). 

Dans  les  verbes  en  é,  les  futurs  sont  en  erë:  trouvé, 
trouverë  ;  dans  ceux  en  re^  ils  sont  en  rë  :  dëre  (dire) 
fait  derë,  rédre  (rendre)  fait  rédrë,plére  (plaire)  fait 
plérë,  Zire  (lire)  fait  lire,  préde  {poxxr  prédrê,  prendre) 
fait  préde,  etc.  La  voyelle  du  radical  change  quelque- 
fois au  futur  :  bare  (boire)  fait  berë  ;  fére  (faire),  farë  ; 
meûdre  (mordre),  m^vdrë.  Dans  les  verbes  en  i  non 
inchoaiifs  la  terminaison  est  en  erë  pu  rë  :  uvri  (ou- 
vrir), uvrerê\crevi{(^o\Ji\v'\t)y  creverë^dremiiàovxmv), 
dremerë;  méti  {meniiT),méterë;chourti  (sortir),  c/k>w- 
trë  (1)  ;  chènti  (sentir),  chèntrë.  Les  verbes  inchoatifs 
ont  le  futur  en  atrë  :  nuri  (nourrir)  fait  nuratrë.  La 
flexion  atrë  dérive  du  latin  isceràbeo,  et  le  f  s'explique, 
comme  celui  du  français  connaître  (cougnatreA^ns  no- 
tre patois),  par  le  groupe  de  consonnes  $r  :  un  i  s'est 
introduit  entre  ces  consonnes  pour  faciliter  la  pronon- 
ciation, plus  tard  s  est  tombé  et  le  t  est  restée  Les  ver- 
bes teni  et  veni  ont,  comme  en  français,  un  futur  irré- 
-"ilier  où  apparaît  un  d  de  même  origine  que  le  t  de 
uratrë:  tendre,  vendre.  Courir  pour  lequel  on  a  aussi 
'nfinitif  coure,  fait  au  futur  coure.  —  Les  verbes  en 
Dut  une  terminaison  en  rë  :  devâ  (devoir)  taitdevrëf 

;i)  Ici  r  du  ndical  est  tombé  devant  (r« 

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180 


RBVU£  DBS  PATOIS 


vâ  (voir)  fait  verë.  Pouvâ  (pouvoir),  c/tat?<î  (savoir),  avâ 
(avoir),  perdent  le  v  au  futur  :  poùre.charë,  are.  Vould 
(vouloir)  tdiitvedrë. 


Nous  donnons  ci-après  la  conjugaison  complète  des 
auxilaires  avâ  et  être,  et  de  cinq  verbes  réprésentant 
les  différentes  formes  de  la  conjugaison  ordinaire. 

Verbe  avâ  (avoir). 

Pariicipe  préêetU  ei  gérondif.  Participe  pauè. 

ayé  ayu. 

Indicatif  présent.  Imparfait,  Prétérit. 


z'      a 

z'       avà 

Z*          U 

V       ô 

t*       avë 

t'       u 

1        a 

'1       avé 

'l       u 

novy  en 

nouj  avôn 

nouz  urèn 

voiq  Ate 

vouj  avô 

vouz  ur6,  ute 

•1        an 

1        avaii 

'1       uran. 

Préeent  du  tubjanetif. 

Imparfait. 

Impératif. 

Que  z*       acha, 

aya 

Que  z*       ucha 

Que  t'       ache, 

aye 

Que  t'       uche 

acha,    aya 

Que  1       ache. 

aye 

Que  1       uche 

Que  nouj  achèO; 

,  ayôn 

Que  nouz  uchèn 

œhèn,  ayèn 

Que  vouj  ochô, 

ayô 

Que  vouz  uch6 

achô,    ayô 

—        acha 

— 

Que  '1        ochan 

ayan 

Que  *1       uchait. 

Futur. 

CondUionnel 

z'      are 

z*       ar& 

t'       are 

t'       arô 

1       ara 

'1       are 

nouJ  aréa 

aot;g  arèn 

vouj  arô 

vouj  arô 

1       ara» 

1       aran 

Verbe  être  (être). 

Participe  présent  < 

it  gérondif. 

Participe  passé. 

été 

ëtô 

Indicatif  présent. 

Imparfait. 

Prétérit. 

ZQ       si 

z*      éra 

ZQ       fU.        fi 

l'         6 

V       ère 

te      fu,     ci 

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r 


L.  CLÉDAT.  ^  LE  PATOIS  DE  GOUGNT  BT  DE  B^AMOUR   181 


i      't 

'1       ère 

i        fti,      fi 

noa    cfadp 

Douz  èrèo 

nou  furèn,  firôn 

voaz  été 

V01U  èrô 

vou  furô,   Ûr6 
—    fute,    fite 

icbofi 

1       éran 

i       lùran,  firati. 

Swfouci^  prcMtil. 

Imparfait, 

Impératif, 

Que  ze     ehaya 

Qae  se     fùcha, 

ficha 

Qq6  te     chaye 

Que  te      foche. 

fiche 

chaya 

Qo'  i       chaye 

Qu'  i        fuche^ 

fiche 

Qoenou  chayèn 

Que  nou  iùchèn, 

fichèn 

chayèn 

Qnevou  chayô 

Quevou  ftichô, 

fichô 

chay^ 

—       chaya 

Qa'  i        chayan 

Qu'  i        fuchafi 

fichan 

FtUur. 

ze  seré 

ze  1 

ier& 

Ce  verbe,  aux  temps  composés,  se  conjugue  avec  lui- 
mdme  ou  avec  avâ. 

Verbe  «  «été  »  (chanter). 

Participe  priêeiU  et  gènmdif.  Participe  pané. 

tètè  tèt6 

N.-B.  —  Il  y  a  des  verbes  de  cette  conjugaison  qui  ont 
rinflnitif  en  é*,  et  le  participe  passé  en  à. 


InHeaiif  préeent. 

Imparfait. 

PrétèrU. 

ze     Mon 

ze     fètôva 

ze     tèU 

te      tète 

te     fètove 

te      fétt 

i        tète 

i      fètôve 

i        féti 

nou    <ètèn 

nou  lëtôvèn 

nou   fétirèn 

vou     iéià 

vou  fètôvô 

vou  fétirô.fétite 

i        «ètan 

i      <èt6van 

i       féUrait. 

Suhjonetif  prnent. 

Imparfait. 

Impératif. 

Que  ze     «èU 

Que  ze      «éticha 

Que  te     fête 

Que  te      fétiche 

fùle 

Qu'  i       lète 

Qu'  i        fétiche 

Que  nou   «étdn 

Que  nou   fètichèn 

fètèn 

Que  vou   <èU,  lètô 

Que  vou   fëtichô 

fèt6 

Qu'  i         fètan 

Qu'  i         fétichan 

Futur. 

Conditionnel 

ze  iéierë 

ze  téiert 

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m 


RRVOB  DB8  PÂT0I8 


Verbe  rédre  (rendre). 


Participe  pr««i<  et  gérondif.                     Participé 

f  paué. 

rédé 

rédu 

Indicatif  prècent. 

Imparfait. 

PriUrU, 

ze     rédou 

ze     rèdiva 

ze     redit 

te      rét 

te     rèdive 

te     rédi 

i        r6 

i       rèdive 

i       rédi 

nou   rédèn 

nou  rédivèn 

nou  rèdirèn 

vou   rédi 

vou  rèdivô 

You  rèdirô,rôdité 

i        rédan 

i       rédiva» 

i       rédiran 

Imparfait, 

Imipèratif. 

Que  ze     réda 

Que  ze      rédicha 

Que  te     rëde 

Que  te       rédiche 

ré 

Qu*  i       réde 

Qu'  i        rédiche 

Que  nou  rédèn 

Que  nou    rédichèn 

rédén 

Que  vou  rédô,  réda 

Que  vou    rédichô 

rédi 

Qu'  i       rédan 

Qu'  i         rèdichon 

FutfÊTs 

OwWMfvwimvi  • 

zerédH 

zerédrà 

Verbe  devâ  (devoir). 


Participe  préêcnt 

et  gérondif. 

Participe  pa$$i. 

devé 

d^u 

Indicatif  présent. 

Imparfait, 

PrHérit. 

ze     dàvou 

ze      devà 

ze      d^u 

te      dà 

te      deve 

te      d^u 

i        dà 

i        deve 

i       d^u 

nou  dàvàn 

nou  devèn 

nou  d^uràn 

vou    date 

vou   devô 

vou  d^urô,  d^ute 

i        dàvan 

i        devait 

i        d^urayi 

(1)  Quelques  verbes  en  re  ont  le  prétérit  en  u  it  %e  biu  »>  (je  bus), 

(2)  Plusieurs  verbes  en  re  n'ont  pas  la  même  voyelle  radicale  aux 
trois  personnes  du  singulier.  Ainsi  rtre  fait  7^  reyou,  te  ri,  i  ri,  nous 
reyèn,  vous  rite,  i  reyon.  Ces  verbes  ont  en  général  le  participe  pré- 
sent conrorme  (quant  à  la  voyelle  radicale)  à  la  !'•  personne  de  Tin- 
dicatif:  r^^  (riant). 


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r 


t.  GLÉDAT.   —  LE  PATOIS  DB  COLIONT  ET  DE  S^-AMOUR   18S 

Subjonctif  prêtent.  Imparfait.  Impératif. 

Que  ze  d&va  Que  ze    doucha 

Que  te  dàve  Que  te    douche  dft 

Qu'  i  dàve  Qu'  i       douche 

Que  non  dftvèn  Que  oou  d^uchèn 


Que  vou    dàyô,  dâva      Que  vou  d^uchô 


dàrèn 
date 


Qa'  i        dAran 

Futur, 
te  devrfi 


Qu'  i       doucha» 


Conditionnel, 
ze  devra 


Verbe  cfiènti  (sentir). 

Participe  prêtent  et  gérondif.  Participe  paué. 

chèoté  chèntu 

N.-B.  D'autres  verbes  de  cette  conjugaison  ont  le  par- 
ticipe passé  en  t. 


Indicatif  prêtent. 

Imparfait. 

Prêtera. 

ze     chôntou 

ze     chèntiva       ze 

chènti 

te      chôn 

te     chèntive        te 

chènU 

i        chèo 

i       chèntive       i 

chènti 

non  chèntÔQ 

nou  chèntivèn      non 

chèntirèn 

▼on    chônti 

vott  chèntivô       vou 

ehèntirôyChentite 

i        chèntan 

i        chèntivan     i 

chèntiran 

Imparfait. 

Impératif. 

Que  ze     chènta 

Que  ze       chènticha 

Que  te      chènte 

Que  te      chèntiche 

chèn 

Qu'  i         chènte 

Qu'  i        chèntiche 

Que  non   chèntèn 

Que  nou    chèntichèn 

chèntèn 

Que  von    chèntô,  chènta 

Que  vou   chèntichA 

chènU 

Qu'  i       chèntan 

Qu'  i        chèntichan 

Futur. 

Conditionnel. 

ze  chèntrô 

ze  chèntiA 

Verbe 

nuri  (nourrir). 

nuratè 

nuri 

Indicatif  prêtent. 

Subjonctif  prêtent. 

Impératif. 

S6     nurâjou 

Que  ze     nurAi a 

te      nurâ 

Que  te      nur&«e 

nurft 

î       nar& 

Qn'  i       nurâ«e 

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lai 


nou   nuràfèn 
vou    nur&te 
i         Duràfan 


RBVUE  DES  PATOIS 

Que  nou   nur&fèn  nurAiôn 

Que  vou    nuràio,  nuràfa  nurftte 
Qu*  i         DurAian 


Les  autres  temps  se  conjuguent  comme  ceux  de 
chèntL 

On  remarquera  qu'il  n'y  a  pas  de  forme  inchoative 
pour  l'imparfait. 

Plusieurs  verbes  sont  inchoatifs  dans  notre  patois,  qui 
ne  le  sont  pas  en  français.  On  dit  :  «  ze  partâsou  (je pars)  y 
ze  choufra^ou  (je  souffre),  ze  murâ^ou  (je  meu7^)  », 
etc. 


GLOSSAIRE  (i). 


A,  â,  prép. 

Abédouné,  abandonner.  A  rin- 
dicatif  présent,  dans  ahédou- 
nou  J^abandonne.  l'accent 
tonique  parait  être  sur  Vé. 

Abatre,  abattre, 

Javulje,  abeille. 

Aberéy  abreuver, 

Acheûta,  abri. 

Absé,  absent. 

Akeû,  aeeord, 

Acourdé,  accorder.  La  première 
personne  de  l'indicatif  pré- 
sent est  akeurdou,  avec  l'ac- 
cent sur  eu. 

Acourtë,  aeeroeher, 

Aculyi,  aceueilHr. 

Aieté,  acheter. 

Atevé,  asuire,  achever, 

Admëtre,  admettre. 


Adouré,  adorer, 

Adôci,  adoucir. 

Adrechë,  adreuer, 

Afebli,  affaiblir, 

Afroumé,  affermer,  La  première 
personne  de  l'indicatif  présent 
est  afreumou,  avec  Paccent 
sur  0tt. 

Aftrôsou,  affreux, 

Agachë,  agacer, 

Arou,  âae, 

AJEenoul7ë,  agenouiller, 

Môton,  agneau. 

Agréti,  agrandir, 

Agrémé,  aarêment. 

Eglou,  aigle. 

Egrou,  aigre. 

Egô,  aigu, 

Olje.  aiguille. 

Effulyon,  aiguillon, 

Hémoulé,    aiguiser.     L'indicatif 


i.  Au  momeot  où  nous  avons  réuni  les  éléments  de  ce  glossaire, 
notre  vue  principale  était  de  recueillir  des  matériaux  pour  une  phoné- 
tique du  patois  de  St- Amour.  G^est  pourquoi  nous  avons  rangé  les 
mots  patois  dans  Tordre  alphabétique  des  mots  français  qui  les  tra- 
duisent. Cette  disposition,  que  nous  recommandons  à  nos  correspon- 
dants, et  qui  peut  d*ailieurs  être  complétée  par  un  petit  répertoire 
dans  l'ordre  alphabétique  des  mots  patois,  se  prête  mieux  en  eiTet  aux 
recherches  phonétiques. 


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L.  GLÉDÂT.   —  LE  PATOIS  DE  GOUQNY  ET  DE  S'-AMOUR   185 


présent,  première  personne, 
est  rémeûlou. 

AJre  (mot  féminin),  ail. 

Ola,  aile, 

Otralieû.  aiUeurt, 

Amé,  aimer, 

PJe  vieû,  aîné. 

£tra«  chueû,  aire. 

EJou,  aise. 

Azoumé,  ajourner. 

Ajouté,  ajouter. 

AJëna,  akne. 

Epréde,  allumer  le  feu, 

Amandre,  amande. 

Bamôcé,  amaeeer. 

Ama,  âme. 

Ama,  amer. 

Amitja,  amitié. 

Amwarô,  fèm.  amwarôsa,  amou- 
reux, euee, 

Abwilë  ou  amwijë,  amuur, 

Onoa,  âne. 

Gheûma,  àn^ete, 

Ansoo,  ange 

Effuela  (avec  Vaceent  toniq;ue  sur 
la  première  syllabe),  anguille, 

AniJDÔ.  animal. 

Enô,  année,  —  St'eié,  celle  année. 
—  St'elé  pôchO,  Vannée  derniè- 
re. 

£û,  aoust. 

Aprechevft,  apercevoir, 

Paratre,  apparaître. 

Creié,  appeler. 

Apoartë,  approcher. 

ApouyC  appuyer. 

AreoTeûla.  araignée, 

Abrou.  arbre, 

krzéf  argent, 

Araie,  arracher, 

krés^,  arranaer. 

Deri  é  ,  arriére  en). 

Arevé,  arriver, 

Areûzé,  arroser. 

Aséblé,  assembler* 

Cheté,  asseoir. 

Pro,  assez. 

Acheta,  assietU. 

Achoamé,  assommer. 

Baf&  fmaseulin)^  auge. 

Egmeté,  augmenter. 

Eumeûna,  aumône, 

Ona,  aune. 

Devé,  auparavant. 

Pré,  auprès. 

Acbe,  aussi  [suivi  de  •  que  9. 

Etoa,  aussi  également). 

Ghasteû,  aussitôt. 

Até,  autant, 

Otft,  autel, 

Oteû,  auteur. 

La  tou,  ]ou  tou,  u   tou,  autour. 

Otroa,  fém,  6tra,  autre. 


0  tramé,  autrement, 

Avaié,  avaler. 

Avéchou,  avance. 

Avéchë,  avancer. 

Devé  que  l'ôtrou,  avant  tautre. 
—  Avé-deri,  avant-dernier.  — 
D'avô  qu'yë,  avant-hier. 

Avârou,  avare. 

Avwâ,  avec, 

Aveni.  avenir,  . 

Fourtëna  buna,  aventure  (bon- 
ne). 

Avarche,  averse. 

Averti*  avertir, 

A  vu,  aveu, 

AvuIjou,  fém.  avulxe,  aveugle, 

Avulyë,  aveugler. 

AvUÔ,  avisé. 

Avoucft,  avocat. 

Avouyë,  avouer, 

Avri,  avril. 


BabeUë,  babiller. 
Bakye  inuuc,),  bac, 
Badene>  badiner, 
Bagàsou»  bagage. 
B&gua.  bague. 
Bagurëta,  baguette, 
B&ffnë,  baigner. 
B&Ire  (masc),  bail. 
Mftmé,  baiser, 
Bftchë,  baiuer, 
Ron,  balai, 
Balanche,  balance, 
Baléchë»  balancer. 
Afakyë,  balayer, 
Barcon,  balcon, 
Bôla,  balle. 
Béda,  bande, 
Bédô,  bandeau. 
Bédé,  bander. 
Bédi,  bandit. 
Bon-mère,  bannière. 
Bédoulye,  bandouillére. 
Bancarouta,  banqueroute. 
Batijë,  baptiser. 
Batémou,  baptême. 
Bakyë,  baquet. 
Bourieûre,  baratte. 
Barba,  barbe, 
Barbie  barbier. 
Barboulrë,  barbouiller, 
B&ra,  barre. 
Barire,  barrière. 
Baraca,  barrique. 
Bô,  fém.  bôcha,  bas,  baue. 
Sôche  (na),  bas  (un). 
Bôcha-cou,  baue-cour. 
Bachën,  bauin. 
Bachënye.  bassine. 
Bachenrë.  bassiner. 
BatÂlre,  batailu. 


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188 


RBVaS  DES  PATOIS 


Bôtà,  bâtard, 

Batô,  bateau. 

Bateli,  batelier. 

Bôtemé»  bâtiment, 

Bôll.  bâtir. 

Bôton,  bâton. 

Bâté,  battant 

Batemé,  battement. 

Bâtre,  battre.  Part,  passé  : 
«  bain  9,  indic.  prés.,  pre- 
mière pers.  :  «  ze  bâton  »  ; 
imparf.  :  t  bativa  »  ;  prêt  : 
c  bâti  ». 

Bava,  bavard. 

Bava,  bave. 

Bavëta,  bavette, 

Biô,  fém.  bala,  beau,  belle, 

Bié,  beaucoup. 

Biôtô,  beauté 

Bëca  .féminin,    bec, 

Becâcne,  bécane. 

Bêcha,  bêche. 

Bécé,  bêcher, 

Bequé,  becauetter, 

Peguelyë,  bégayer, 

Bugnëta  fém,  ,  beignet. 

Béleraé,  bêlement. 

BelëiSi,  belette. 

Benâ,  benêt. 

Benyatre,  bénir  Part,  passé  : 
benyu  bén%i  benâ  bénit),  be- 
nâte   bénite  . 

Benati,  bénitier. 

Bequël^e,  béquille, 

BrI,  berceau. 

Gourté,  bercer, 

Va»i,  berger. 

Vwire,  bergère. 

Brezeri,  bergerie. 

Beràche,  besace. 

Bezougne,  besogne. 

Fôta,  besoin. 

Bâchon,  besson, 

Béte,  6ét<!. 

Béterâva,  betterave. 

Bêlé,  beualer, 

Beûrou,  oeurre. 

Bié,  &tats. 

Bi^e,  6û;^. 

Bén  (lou),  bien  (le). 

Bèn,  bien,  adv. 

Bié,  bén,  6im  {beawoup). 

Bènfa,  bienfait. 

Bén  éreû,  bienheureux. 

Bén  dasteû,  bt>n((}(. 

Bière,  bière  (à  boire), 

Bire,  6ièr«  (cercueil). 

Bigou,  bigot. 

Bila,  &t7<!. 

Gobilye,  bille  (d'enfant). 

BelTë,  W«e<. 

Bené,  biner, 

Biqua,  bique. 


Blzt,  bizarre, 

Biagueû,  blagueûsa«  blagueur, 
euse 

Blâmou.  blâme. 

Blamé.  blâmer. 

Blan,  blanse,    blanc,   blanche. 

B\és\,  blanchir. 

BIÔ,  bU, 

Blecbë,  blesser. 

Blechëra,  blessure, 

Bieû,  bluza,  bleu,  bleue. 

Bebëlre,  bobine. 

Bwë,  bceuf. 

Bare,  boire, 

Beû,  bois. 

Bàzi,  boisé. 

Bwâté,  boUer, 

Bwatô,  bwatûja,  boUeux,  eu$e. 

Bôl,  bol. 

Bon,  buna«  bon,  bonne. 

Buneû,  bonheur, 

Bunoumou,  bonhomme. 

Bonsou,  bonjour, 

Bounë,  bonnet. 

Bôr,  bord. 

Bourde,  border. 

Bourdëra,  bordure. 

Beumou,  fém,  beurna,  borgne. 

Beûna,  borne. 

Abeûné,  borner. 

Bouçu,  bossu,  bossue. 

Bouta,  botte. 

Gueurze.  bouche. 

Beû^i,  boucher,  subst  masc. 

Beuverie,  boucherie. 

Beûjon,  bouchon. 

Boudeû,  boudeûja,6ot4ilettr, -eu- 
se. 

Budén,  boudin. 

Goulue,  boue. 

Boufu,  bouffi, 

Bôzë,  bouger, 

BulTé.  bouillant, 

Buli,  bouilli. 

Bôdre,  bouij/tr.  Indic prés,: cire 
bulTou,  i  bô.»— Imparf.:  c  bu- 
l^lva.  » 

BulTon,   bouillon, 

Bouléxi,  -ire,  boulanger,  boulan- 
gère. 

Boula^  boule, 

Boulëta,  boulette. 

Bouleversé,  bouleversé, 

Boukië,  bouquet. 

Bourbô,  bourbeux 

Bourbl,  bourbier, 

Bourdouné,  bourdonner. 

Bou,  bourg. 

Bourgâda,  bourgade. 

Bourzà,  bourgeois. 

Bourache,  bourrache, 

Bourlë,  bourrelet. 

Boucha,  bourse. 


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L.  CLÈDkT.  —  LE  PàTOIS  DE  COLIGNY  ET  DE  S^-AMOUR    187 


Basculé,  hoMieulêr. 

BÔja,  bùuse. 

Boutëlxe,  bouteille. 

Butêca.  boutique. 

Boutouné.  boutonner. 

Boutounire,  boutonnière. 

Boavi,  -ire,  bouvier,  ièr$, 

Bouyô,  boyau. 

Bracouni,  braconnier. 

Braira,    Bralreû,  brailleur. 

Uzouné,  bratre, 

Brôja,  braise. 

BrsLnse,  branche. 

Palreû^  brandon. 

Brélé.  branler. 

Bra,  brat. 

Brazi,  brasier. 

Brachâ,  brassée. 

Bràvou,  br&va,  brave  (au  sens 
de  ôeou), 

Br&Temè,  bravement. 

Môton.  brebis. 

Bredoulië,  bredouiller, 

Bràcbe»  Bresse. 

Bretâla,  bretelle 

Bricoula,  bricole. 

Brëda,  bride. 

Brpdé,  brider. 

BrelJé,  bnllant 

BrelTë,   briller. 

Brèn.  brin. 

Garon,  brique, 

Brikré,   briquet. 

Brou,  broc. 

Bour.të,  brochet. 

Boar^ta,  brochette. 

Bourde,  broder. 

Brouderi,  broderie. 

Bronze,  broncher. 

Broucha,  broue. 

Broucé,  brouer. 

Cevlre  a  reûva,  bro%utte. 

NTële.  brouUlard. 

Broul'ë,  brouiller. 

Brou ch aille,  broussaille. 

Breûté,  brouter. 

Brayë,  broyer-, 

Peliôtra.  bru, 

Brire,  bruire. 

Breyemé,  bruissement, 

Bri,  bruit. 

Brûlera,  brûlure. 
'      Brë,  bruna,  brun,  brune, 

B«^uire,  bruyère. 
'      ï   «eron,  bûcheron. 

£   \7é,bucler. 
\      f   ràchon,  buisson. 

E   vabiou  ou  buvôblou^  buva- 


C    bana>  eabane, 
C   baré,  cabaret. 


C&ba,  eabas. 

Gadrouba,  cabinet  (armoire). 

Cabrieûla,  cabriole. 

Cabrieûll,  cabriolet. 

Ga^ëta,  cachette, 

Cadé,  cadet, 

Oâ^e,  cage, 

Côl^e,  caille. 

Cal^â,  caillé. 

Caliâ,  caillot. 

Gal^eû,  caillou. 

Kéce,  caisse, 

Kéci,  caissier. 

Gaioulé,  cajoler, 

Calmou,  calme. 

Calmé,  calmer. 

Calcula,  calotte. 

Comarade,  camarade, 

Camà,  eamard. 

Camljeûla,  camisole. 

Can,  camp. 

Képafirnâ,  'gnkràSi, campagnard, 

-arde. 
E^épâ^ne.  campagne, 
Camu,  camus. 
Canà,  canal. 
Canâ,  canard. 
Càna,  cane. 
Cftna.  canne. 
Canéla,  cannelle. 
Capablou,  capdblou,  capable. 
Capote,  capote, 
Caracaté,    caqueter  (se  dit  des 

poules). 
Pre  quâ.  car, 
Carâfa,  carafe. 
La  carénma,  carême  (le). 
Carachë,  caresser. 
«Sarugne,  carogne. 
Carouta,  carotte. 
Carpa,  carpe. 
Caro,  carré,  -ée, 
Caryô,  carô,  carreau. 
Cariére.  Oarire,  carrière. 
Carieûla,  car  noie. 
Caroube,  carrosse. 
Carta,  carte. 
Câcé,  casser. 
Cacereûla,  casserole. 
Cacheû,  casseur, 
Castonade,  cassoTuide. 
Côja,  cause. 
Keûcion,  caution. 
Cavali,  cavalire,  cavalier, -ière. 
Côva ,  cave, 
Centura,  ceinture . 
Le  chèndre,  cendres  (les). 
Ce,  cent. 

Cétènna,  centaine. 
Cétiëmou,  centième. 
Cëpa,  fém.,cep  (de  vigne), 
Cepédé,  cependant, 
Chelyou,  cercle. 


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188 


RBYUB  DBS  PAT0I8 


Gheré,  cercler  (un  tonneau), 
iSarfwà.  cerfeuil 
Gharvala,  cervelle, 
SôlJOn,  jSôkrëna,  chacun,  cha- 
cune, 
iSagrèn,  chagHn. 
5ènna,  chaîne. 
Ghala,  chaise, 
Saled,  chaleur, 
Samal^^ë,  chamailler, 
iSambra,  chambre. 
Ssok,  champ. 

Moucharon,  champignon. 
/Sédftia,  chandelle, 
Sézé,  changer, 
iSéchon,  chaneon. 
iSété,  chanter. 
iSevenô,  chanvre. 
Sapé,  chapeau. 
Àap&la,  chapelle, 
iSapon,  chapon. 
Sôqne,  chaque, 
Sk,  char, 
iSarbon,  charbon, 
iSercutié,  charcutier. 
SaJtzon,  chardon, 
Suriê,  charger. 
Stanire,  ekamière. 
iSarpéta,  charpente. 
iSareta,  eharette. 
iSaru,  charrue, 
5ache,  ehaese. 
Sa»  chat^  «ata,  chatte. 
SôtAgne,  châtaigne, 
Sôté,  château 
Saieuë,  chatouiller. 
S6,  «ôda,  chaud,  -dtf. 
iSfôdlre,  chaudière. 
ShTté,  chauffer. 
Roula,  chaume, 
Sôche,  ehauuer, 
iSôchëta,  chauaette. 
Âôchëra.iSôcheméta,  chauaure. 
Pelô,  chauve. 

Rata  voulftche,  chauvetouris. 
Ghô,  chaux. 
Semèn,  chemin, 
Semenù,  cheminée. 
iSemiJa,  chemise. 
SùnOM,  chêne. 
Kdi.  chenet, 
SeikkUe,  chenUle. 
Se,  «ëra,  cher,  chère. 
SOMTChët  chercher. 
Ghéri,  chérir, 
Seretô,  cherté. 

Gheti,  chetiva,  ehétif,chétive. 
iSevô.  cheval. 
â^evëUe,  cheville. 
5ëvra,  chèvre. 
Brek'èn,  e^^vr^au. 
Vé,  e/MJz. 
jSèn,  «ëna,  cAten,  cAtennf, 


^ifrou,  Mtifré. 

Deurrê,  choir. 

Ghivazi,  choisir, 

iSepëna,  chopine, 

jSeûJa,  c/^M. 

â^ô.  eAoïi. 

GhieûtA,  dumette. 

Ghuiché,  chuchoter. 

Quyë,  ci, 

Girou,  a«r^«. 

E76Uquel7on  fu),  (à  la)  cime. 

Cecëlxe,  cil 

Ghèn.  dnq, 

Ghènquiétëmou^  cinfiuantième. 

Ghènquiëmou,  einçuieme. 

Cire,  cirer. 

Blu«ëta«  maan. 

Glabôdé,  clabauder. 

IjSl,  iTÔra,  «teir,  claire. 

ijaretA,  clarté. 

Lt6,  cte/. 

L'OUM^  cloche. 

Jjonsi,  clocher* 

Epéra,  cloison. 

Eueûre,  clore.  —  Part,  passé: 
l'yeû.  —  Ind.  près.  :  r%lreû- 
jrou,  rél'eû^ 

Lieû,  clou, 

CkiyoUj  cochon. 

K^eur,  kreû,  ea 

Ereûfrou,  coffre. 

Ason,  cognée. 

Gunyë,  cogner. 

Cwafé,  bourlé,  coiffer. 

Cuën,  coin. 

Guèn,  cotn^. 

Goulôre,  colère. 

E'eûlëca,  colique. 

Eieûla,  eotle. 

E'eûlé,  eolier. 

Goulrë,  cottiar. 

Goulëna,  coUine. 

Ooulomba,  colombe. 

Goulëna,  colonne. 

Navëta,  colza. 

Gombatre,  combattre. 

Gombèn,  combien. 

Repli,  combler, 

Eemëdé,  commander, 

Eemé,  comme,  comment, 

Eemeûdou,  commode, 

Eemèn,  kemëna,  commun,  com- 
mune. 

Gomplazé,  comglazéta»  com- 
plaisant, complaisante, 

Gomplimé»  compliment, 

Gompeuzé,  composer.  Gompeu* 

JÔ9  composé. 
Gompréde,  comprendre. 
Gonté,  comptant.. 
Gontou,  compte. 

Banca,  comptoir. 
I      Goncevâ,  concevoir.  Ind.  près,  : 


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L.  GLÉDAT.   —  LE  PATOIS  DK  GOLIGNV  ET  DE  8^-AMOUR   189 


xe  conceva^u,  te  conceva. 
Imparfait,  xe  concevi  va.  Par(. 
patte  :  con<u. 

Goanrfttre,  eonnaUre, 

Gonsairé»  comerver. 

Conté,  amient. 

Gontrérou,  contraire. 

Gontranë,  contrarier. 

Contre^  contre.  A  contre  k^eû, 
à  contre  cœur, 

Gontrevé,  contrevent. 

Poale,  coq. 

Eeuqaël^e.  coque,  coquille. 

&eû,  cor  (aux  pieds). 

Croabël?e,  corbeille. 

KjeuTûSLj  cordé. 

Goardon,  cordon. 

Kmrdaniy  cordonnier, 

&eama,  corne. 

GoaroëlTe,  corneille. 

Gouraë.  cornet. 

Kreû,  corps. 

Golidô,  corridor. 

Coriië,  corriger. 

&eu,  corsage. 

Kreatelëta,  côtelette. 

Kieûta,  côte, 

Lran,  eôtè, 

CoQtelTon,  cotillon. 

CoQton,  coton. 

06,  cou. 

Coié,  (caw«e  dans  le  Rêver- 
Moiil),  coucher. 

Ooadou,  coude. 

CO  de  pië,  cou-^-vied. 

Godre,  coudre.  Ind  prés.  :  ze  co- 
joa,  i  oO,  TOUS  COZi  :  Impar- 
fait :  xe  couzlva .  Part.  pas.  : 
coazu. 

Caaaa,  couenne. 

Goaleû,  couleur. 

Gô,  coup. 

Kreûgë,  couper. 

Gonperât  coupure. 

Goa,  cour. 

GonraroQ»  courage. 

Goaré,  courant, 

Gioabi,  courber,  Ind.  Prés.  :  xe 
croabafoaj  Imparfait  :  xe 
croabiva  :  Part  passe  :  croubi. 

Cîoure,  conrl,  courir. 

Carda,  courge, 

Conrëna,  couronne, 

Coara,  courroie, 

Conreha,  coursé. 

Cuë,  carta,  court,  courte. 

Cazèn,  cousin, 

Cazëna,  cousine, 

Cuce,  coussin, 

Caté,  couteau. 

Kieûté;  coûter. 

Kreadëra.  couture. 

Couvô,  couvée. 


Couvé,  couvent. 

Guélrou,  couvercle, 

Crevu,  couvert. 

Guftrta,  couverte,  couverture, 

CrevI,  couvrir, 

Gras&ra,  crachat. 

Gra^,  cracher. 

Grftya,  craie, 

Grènti,  créntice,  craintif,  crain- 
tive. 

Grlja,  crampe, 

Grépon,  crampon, 

Grftnoa,  avare, 

Gr&cbe,  craue. 

Grev&ta,  cravate, 

Grftyon,  crayon. 

Grë*e,  crèche, 

Eemôlyou,   (masc.)  crémaillère, 

Grénma,  crhne, 

GrépL  crépir. 

Frija,  crépu. 

GrèncboD,  cresson, 

Gréta,  crête, 

GruUë,  creuser, 

Pron,  pronda,  creux,  creuse, 
(dans  le  sens  de  profond), 

Grev&che,  crevetsse, 

Gre^é,  crier, 

Greyâ,  crey&rda,  criard,  criar- 
de, 

Kreûblou,  crible. 

Grenire,  crinière. 

Grija,  crise, 

Grispé.  crisper. 

Gourxë,  crochet. 

Gourou,  crochu. 

Grâre,  croire, 

Grwajft)  croisée. 

Grwajë,  croiser. 

Grfttre,  eroUre. 

Grouqué,  croquer, 

Greûta,  crotte, 

Greûté,  crotter. 

GouIé,  crouler. 

Groupl,  croupir. 

Greûta,  croiUe. 

Grayablou,  croyable, 

Gru,  creva,  cru,  crue. 

Guli.  cueillir.  Ind.  prés.  :  xe 
cuha^u. 

Gulre,  cuillère. 

Gui,  cuir, 

GuirOf  cuire.  Ind,  prés,  :  vous 
cuite*  i  cuëyan  ;  Imparfait  : 
xe  cuya  ;  Part,  prés  :  cueyé. 

Guzëna,  cuisine, 

Guzeni,  cuisinier. 

Guicbe,  cuisse. 

Gui,  cuita,  cuit,  cuite^ 

Guivrou,  cuivre. 

Gulôta,  culotte. 

GurO,  curé. 


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190 


Creyeû,  creyeûja,  ewrienx,  cu- 
rieuse, 
Tëna,  cuve. 
Cuvi,  euvier. 


D'abeû,  d'abord. 

Dényë,  daigner. 

D'ailleû,  d^ailleun. 

Dé,  dai*. 

Dama,  dame. 

Dan^ereû,  dangereux. 

Dé,  dans. 

Dèche,  danse. 

Dèchë,  danser 

Dècheû,  danseur, 

Dôba,  daube. 

D'ayétacou,  davantage. 

De,  de. 

Dayé,  dé. 

Débtirâ.,  débarras. 

Débraye,  déblayer. 

Débourdé,  déborder. 

Débouté,  débotter 

Débeû^ë.  déboucher, 

K^épou,  debout, 

Débredé,  débrider, 

Débroul'ë,  débrouiller, 

Decba,  deçà 

DékTepé,  décamper, 

Dé^énné,  déchaîner, 

Dé^arzë,  décharger, 

Dé^arnô,  décharné. 

Décocha,  déchaussé. 

Déféré,  déclouer. 

Décôdre,  découdre. 

Décourazë.  décourager. 

Décourxë,  décrocher, 

Décreûté,  décrotter, 

Dedé,  dedans. 

Dédëre,  dédire. 

Dédroublé,  dédoubler. 

Dé'alTë,  défaillir. 

Défère,  défaire. 

Défédre,  défendre. 

Défècha,  défense. 

Déféré,  déferrer. 

Defeyé,  défiant»  défier. 

Défourmé,  déformer, 

Défèn,  défunt. 

Dégage,  dégager. 

DéguTènné.  dégainer, 

Dé«ëlou.  déael. 

Dégour^ë,  dégorger, 

Dégurdi.  dégourdir, 

Dégrâchë.  dégraisser. 

Dégringoulé.  dégringoler. 

DéguenelTU,  déguenillé. 

Déjeû^à.  déhanché, 

Defeû,  (Coligny  :  deyô  ;  dans  le 

Revermont  :  defou),  dehors. 
Déjra,  déia. 
P^nné,  aéjeuner. 


RfiVUB  DBS  PATOIS 


De  rôtrouHon,  delà  (parddà). 

Délacbë,  dÀlaisseTé 

Délôcé,  délasser, 

Délec&,  délicat. 

Délaye,  délier, 

Délouzë,  déloger. 

Délé^ou,  déluge, 

Deman,  demain, 

Démanxouné,  démancher, 

Deméda,  demande, 

Demédé,  demander. 

Démézou  (se),  démange  (je)  ;  *e 

me  démésou,  yai  dés  déman^ 

geaisons. 
Demar^ë.  démarche, 
Déménazë,  déménager, 
Déméti.  démenti, 
Demouranche,  demeure, 
Deraouré,  demeurer, 
Déraeûli.  démolir. 
Déniée,  dénicher. 
Dé,  dent. 

Dépaïjë,  dépayser. 
Dépare,  dépêcher, 
Dépédre,  dépendre, 
Dépé,  dépens, 
Déspécha,  dépense. 
Déspéché,  dépenser. 
Dépéri,  dépérir, 
Déplayë,  déployer, 
Dépeûzé,  déposer. 
DépouUë,  dépouiller. 
Depi,  depuis 
Déracené.  déraciner, 
Deri,  derlre.  dernier,  dernière. 
Déroubé,  dérober, 
Deri,  derrière. 
Dé,  dès. 

Déjasteré,  désaltérer. 
Déjapwéntu   désappointé. 
Déchédre,  descendre, 
Dézénouyë,  desennuyer. 
Dézâ,  désert. 
Dézarté   déserter. 
Dézéspwâ  désespoir. 
DéjabeUë.  déshabiUer. 
Déjounoiirë,  déshonorer. 
Dézl,  désir 
Déjoulé,  désoler.. 
Désert,  dessert. 
Dechou,  dessous. 
Desu,  dessus. 
Dézuni,  désunir. 
Détaxe,  détacher. 
Déteré,  déterrer, 
Détou,  détour. 
Dëtou  (masc).  dette. 
Dië.  deuil, 

Deû  (masc), douve  (fèm,)^  deux. 
Deûjëmoa,  deuxième. 
Deve,  devant, 
DevenL  devenir, 
Derà,  devoir. 


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L.  CLÉDAT.  —  LE  PATOIS  i>E  GOUONT  BT  DE  S*-AMOUR    191 


Dévouré,  dévorer. 

Die,  Dieu, 

Diablou,  diabU. 

Diferanche,  différence, 

Dimë^  dimanche. 

Dènné,  diner. 

Dcre,  dire. 

T>i&[ÀréUe,duparaUre . 

Dispéché,  dupenur. 

Dlspeûsé,   diiposer, 

DistaDCbe,  dittance. 

Déverti,  divertir. 

DéTizé,  divieer. 

Di.  dix. 

Dijëmou  dixième. 

Dizënna,  dizaine. 

D&,  doigt. 

Doméne,  domaine. 

Yalë,  domestique  ( valet). 

Servéta,  domestique  (femme). 

Damazou,  dommage. 

Don,  donc. 

Balrê,  donner. 

Douré,  dorer. 

Dremi.  dormir. 

Droublou,  doublou,  double. 

Droabiëra,  doublure, 

D6cemé,  doucement, 

DOQlTë,  douillet. 

DouieCt,  douleur. 

Dô,  dCcha,  doux,  douce. 

Douje,  douze. 

Doujènna,  douzaine. 

Dra.  drop. 

Dreci.  dreeser. 

Drâ.  droit. 

Dr&»  dr&t&i  droit,  droite. 

Dreûlou,  drôle, 

Da,  dura,  dur. 

Dnremé,  durement. 

Pftfô.  duvet. 


EgUTe,  eau. 
Ebëna,  ébéne. 
Ebourné,  éborgner, 
Crepely  u .  ébo  urriffé . 
Ebrélé,  ébranler. 


Ebrechë,  ébrécher. 
Eiata,  écatUe. 
Echarlouta.  èekalotu. 
|<apé,  échapper. 
«Ejarça.  éckarpe. 
Kiôdé,  éehauder. 
E^^'a,  éehelU. 
Ej  vëta,  écheveau. 
Ej  la,  échine. 


El   lé,  éciairt  (faire  des). 

Al  mé,  éclairer  (quelr]u*un  ou 


j  aelque  chose). 
|c  leûta,  écoU. 
«  eûche,  écorM. 
S<  ift^^icoreher. 


Dépelyouté,  écosser. 
Ecuté,  écouter. 

Ëcrevichou  (ma8C.}«  écrevisse. 
Ecruéle,  écrouelles. 
Coulé»  s*écrouler, 
Ecuala,  écueUe. 
Ekrëma,  écume. 
EkTem^eûre,  éeumoire. 
Efachè,  effacer. 
E fraye,  effrayer. 
Efrontô,  effronté. 
Eli  je,  éalise 
Eloun^e,  éloigner. 
Ebarachë,  embarrasser. 
Ebarâ,  embarras. 
Ebrachë,  embrasser. 
Réraoulé,  émoudre. 
S'éparé,  s'emparer, 
Ëpa^ë,  empêcher. 
Epli,  emplir. 
Ëplwà,  emploi. 
Eplayë,  employer. 
Epronté,  emprunter. 
E  (n),  en.  (Enlever  se  dit  élevé, 
tandis  que  élever  se  dit  élevé). 
Encoure,  encore. 
Ecrou,  encre. 
Edrë,  endroit. 

Edra,  endroit  (d'une  étoffe). 
Efé,  enfant, 
Efâ,  enfer. 
Egagë,  engager. 
Egurdi,  engourdir. 
Elevé,  enlever. 
Enui,  ennui. 
Eremé,  enrhumer. 
Esenre,  enseigner. 
Es  blou,  ensemble. 
Etédre,  entendre. 
Etédu,  entendu. 
Etétô,  entêté. 
Eti,  entier. 
Etre  mi.  entre. 
Etre,  entrer. 

Evà,  envers  (d'une  étoffe). 
Evié,  envoyer. 
Eviré,  environ. 
Epé,  épécha,  épais,  épaisse, 
Epôla,  épaule. 
Eparvi,  épervier. 
Epëna»  épine. 
EpénUe,  éfingle. 
Piemé,  éplucher. 
F.peûzé,  épouser. 
Epeû,  épeûja.  époux,  épouse. 
Epréde,^j3r«ndr«(allu merle  feu) . 
Escargou,  escargot. 
Espère,  espérer. 
Espwâ,  espoir. 
Esuyë,  essuyer. 
E,  et. 
Et&,  état. 
Etarnevé,  étemuer.  Ind,  fri$*t 


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Itô 


RBVUE  DBS  PATOIS 


s*  étarnevou,   avec  Taccent 

sur  a. 
Etrezi,  étranger, 
EtrèlTë,  étrangler 
Etrènna,  étrenne. 
Etrà,  étrftte,  étroit,  étroite, 
Etudrë,  étudier. 
EvelJë,  éveiller, 
Lavieû,  évier. 
Espligué^  expliquer. 
Expeûzé,  exfwser, 
Espré,  exprès. 

Fôbla,  fabU. 

Fabrëca,  fabrique. 

Fô«ë,  fâcher. 

Facilou,  facile. 

FSiChan,  façon, 

Faffou,  fagot, 

Fftblou.  faible. 

Fftblacne,  faiblesse. 

Fan,  faim, 

Falft,  falloir. 

FamëlTe,  famille. 

Fatëfi»,  fatigue. 

Chaye,  faucher, 

F6,  fôcha,  faux,  fausse, 

D&  (mase.),  faux. 

Fôta,  faute, 

Fum&la,  femelle. 

Fëna,  femme. 

Fèdre,  fendre. 

Fêta,  fente. 

F&.  fer, 

Froumé,  fermer. 

Frémi,  fermier. 

Fêta,  fHe. 

Fwâ,  feu. 

Foulre,  feuille, 

Fôva,  fève, 

Fuvri,  février. 

Fich&la,  ficelle. 

Peyê,  ^,  verbe. 

Fie.  fiera,  fier,  fière, 

Fëga,  fyue. 

Flvra,  fièvre. 

Fi,  fil, 

Fëlre,  filU. 

Garchon,  fils. 

Felreûlou,  fiUeul, 

Asuire,  finir.  Ind.  prés.  :  ;3*asuë' 
you,  t'asui.  Part,  passé  : 
asui.  Part,  prés.:  Asuéyê. 

Fièula,  fiole. 

Frajoulë.  flageolet. 

Flanéle,  fianelle. 

Flaca,  fiaque. 

Elcreûcheû,  fléau  à  battre  le  blé, 

Fleû,  fleur, 

L^uri,  fleurir. 

Fle&ricê,  florissant. 

Pwft,  foi. 


Fwa,  feyouy  foie. 

Fên,  foin. 

Fare,  foire, 

G6,  fols, 

Fontanna,  fontaine. 

Feûche,  force. 

Fourche,  forcer.  Ind.  prés.  :  ze 
feûcbou,  vous  feûchd  ;  Im- 
pératif: fourcb6-lou. 

Fourê,  forêt, 

Farje,  forge. 

Fourxeron,  forgeron 

Fourbe,  forger, 

Feû,  feurta>  fort,  forte. 

Tera,  fossé, 

Fô,  foula,  fou,  folle. 

Fwë.  fouet. 

Fwaté,  fouetter, 

FieiiTe,  fougère. 

Foula,  foulard. 

Foula,  foule. 

Fou,  four. 

Fourbe,  fourche. 

Fourxëta,  fourchette. 

Froumi,  fourmi. 

Fournéze,  fournaise. 

Fournô,  fournée, 

Fourarou,  fourrage. 

Fwa,  foyer. 

Fré,  frêche,  frais,  fraîche. 

Frôja,  fraise. 

Frôzi,  fraisier. 

Frecachft,  fricassée. 

Défriche,  fruhe, 

Frecachë,  frire, 

Fryë,  friser, 

Fra,  frâde.  froid,  froide. 

Troulîouné.  froisser. 

FroumaJ70U,  fromage. 

Frété,  frotter. 

Fuire,  fuir* 

Fumire,  fumée. 

Fumi,  fumier. 

GanTë,  gagner. 
Guyé,  Guiéta,  gai,  gaie. 
Guîé,  gant. 
Gachon,  garçon^ 
Gardé,  garder. 
G^té,  gâter. 
GA<e,  gauche, 
iTelé,  aeler 
Zênne,  gêner, 
iTen&vrou,  genièvre, 
Zenù,  genou. 
Zé,gens. 
Jftrba,  gerbe, 
L'ache,  glace. 
^ëvra,  givre. 
LTê,  gland. 
Liene.  glaner. 
OonlTé,  gonfler* 


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L.  GLEDAT.   —  LB  PATOIS  DK  G0LI6NY  KT  DR  S^-AMO0R    193 

Gueurse,  gorge, 
Gouzi,  aoiier. 
Groume,  gourmand, 
Deû^,  go%u$e. 
Goûta,  goutte, 
Gran»  grain, 
Granna,  graine, 
Grèce,  graine. 

Gré,  et  gré,  gréta,  grand,  gran- 
de. 
Grô,  grôcha,  grai,  gra$$e, 
Grô,  ^rrf. 
Gurni,  grenier, 
GrëUe  (/<ftn.),  ^n7. 
Grel7on«  grillon. 
Greva,  grive, 
Greû.  greûcha,  gro9* 
Griijftiat  grouille, 
GuenëJ^e,  guenille, 
Gaéroa,  guère. 
Gari,  guérir» 
Gara,  guerre. 


jlchOQ»  hache, 

Chft,  ikaie. 

Fafleûla,  haricot, 

Azft,  hoiard, 

1l6,  yôta.  Afltt/,  Aaufe.  «  Yô  » 
peut  être  considéré  comme 
précédé  d'une  aspiration, 
car  a  ce  mur  est  haut  »  se 
dit:  c  ce  mu  yô  >,  et  non: 
<  ce  mu't  j6.  •  Voyez  ci-des- 
sus, page  167-168. 

i^rba,  herbe, 

Ora,  heure, 

£reû,  éreCUa,  heureux,  heureuse, 

Evâ,  hirer, 

Oumou,  homme. 

Epetd,  hopUal. 

Ourlousou  {moêe,),  horloge, 

Eûca,  ou  ta,  hotte, 

Egrelou,  houx, 

Efou.  huile. 

Voue,  huit. 

Vouëtiëmott,  huitième, 

Imeû,  /^Mineur. 


InTuré,  ignorer, 
Emôze,  %mage, 
Epôcié,  impatient. 
Epi»  impie, 
Enpoarté,  important, 
Epeûzé,  imposer. 
EncoQnro,  tit^oiinN. 
figrft^  ingrat. 
Enoaoé,  innocent. 
Eqoiétou,  inquiet, 
Erété,  inventer. 
Evité,  énvité,  inviter, 

RBV.   D.  PATOIS 


Seû,  seûla,  ivre, 

Zelo,  zelôja,  jaloux,  jalouse. 

iSamba,  jambe, 

Zapé,  japper. 

Gurti,  jardin. 

Jôïïoiït  jaune. 

Carte,  jeter, 

Judiy  jeudi, 

ZednovL  Jeune  et  jeûne, 

Bràvou,  ;o/i. 

^on.  jonc. 

ZëvSL,  joue. 

Zouyé,  jouer. 

Z6,  joug, 

Zouyl,  jouir. 

Zou,  jour. 

Zournô,  journée, 

ZMz^y  juger, 

JulTë,  juUlet. 

Jwèn,  juin. 

Gavaia,  jument. 

Tën  que,  jusque. 


LédOU.  laid. 

Gayë,  laie. 

Lanna,  laine. 

L&chë,  laisser. 

Lé,  lait. 

Le  mire,  lampe, 

Léchë,  lancer. 

Ruia  (fém.),  lange. 

Lènga,  langue. 

Létama,  lanten^. 

Là.  lard 

Lar^ou,  large, 

Lô,  lôcha,  las,  lasse. 

Lavé,  tarer. 

Le5i,  léger, 

Lou  lédeman,  lendemain  (le), 

LouquôlOU,  laquôla,  lequel,  la 

quelle. 
Buya,  lessive. 
Levé,  lever. 
Lébé  (nuttc).  lèvre. 
Layë,  lier. 
Lievrou,  lièvre. 
Lënjou,  linge. 
Léçu,  linceul  (drap). 
LTâ,  lit, 
Louzë,  loger. 
Que,  lorsque, 
Afroumé,     louer    (un    domesti 

que), 
Luï,  louis. 

Leù,  leûva,  loup,  louve. 
Demouranche,  loyer. 
Llcftma,  lucarne. 
Beluëyé,  luisant. 
Lemire,  lumière, 
Londi,  lundi, 

i3 


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194 

Luna,  luné. 
Lunëta,  lunette. 
Lizerne,  luzerne. 


Mftchë,  mâcher, 

Machan,  maçon, 

Mé,  mai. 

Mègrou,  maigre. 

Han,  main. 

Voure,  maintenant 

Mé^  mais. 

MaJOD^  maison. 

Métré,  maître. 

Métrëcha,  maUre$$e, 

Mo,  mal.  —  Môl  a  prepeù  :  mal 
propos. 

Maladoa,  malade. 

Môladr&,  maladroit. 

Môlou,  mâle. 

Môl  étédu,  malentendu. 

Môgrô.  malaré. 

■Maleû,  malheur. 

Mâle.  malU. 

Manze,  manche. 

Mèjë,  manger. 

Mèqué,  manquer. 

Mèté,  manteau. 

Marbra  (fém.),  marbre. 

Mar^é,  marchand. 

Poutache,  charva,  mare. 

Marmëta,  marmite. 

Marte,  marteau. 

Mâche,  masse. 

Matèn,  matin. 

Môchadou,  maussade. 

Môvé,   môvëje,  mauvais,  mau- 
vaise. 

Méconté,  mécontent. 

Mel^eû,  meilleur,  meilleure. 

Mél7é,  mêler. 

Mémou,  mime. 

Mënnasou,  minage. 

Mandiyë,  mendier. 

Méchonse  (fém.),  mensonge. 

MëkTeû,  menteur. 

Mèti,  mentir. 

Menizi,  menuisier. 

Mère  (avec  r  français),  mer. 

Mécredi,  mercredi. 

Mère,  mère. 

Merëtou,  mérite, 

Mftrlou,  merle. 

Guenre  couva,  mésange  (bouge^ 
aueue). 

Mecha,  meue. 
Mezëra,  mesure. 

Mikrë,  métier. 

Beté,  mettre.  BèQ  betô^  bien  mu. 

Meùblou,  meuble. 

Meûla,  metde. 

Monni,  meunier, 

Ujàué,  miauler. 


RBVUB  DË8  PKtÙJA 


Miëta,  mie  de  pain. 
Mi.  mUl. 
Mieû«  mieux. 
MigranDa,  migraine. 
Mwàté,  milieu. 
Mël^e^  mille. 
Mënçou,  mince. 
Mena,  mine. 
Mina,  minuit. 
Meré,  miroir. 
Mwâla^  moelle. 
Mwënou,  moine. 
M&,  mots. 
Mâchon,  moisson. 
Muzl,  moisir. 
Matyâ,  moitié. 
Moumé.  moment. 
Mondou,  monde. 
Monnaya,  monnaie. 
Monsu,  monsieur. 
Montra,  montre. 
Mouqué,  moquer. 
Moucé,  morceau. 
Meûdre,  mordre. 
Meû,  mort. 
Mou,  mot. 
Meû^e,  mouche. 
Mouxë,  moucher. 
Mouron,  moucheron. 
Mouxô,  mouchoir. 
Môdre,  moudre. 
Moul'e,  mouiller, 
Mulin,  moulin. 
Moucha,  mousse, 
Môton^  mouton. 
Muvé,  muer, 
Mouë^  muet. 
Mule,  mulet. 
Mu,  micr. 

Mô^  môra,  mûr,  mûre. 
Môré,  mûrir. 
Muzé,  museau. 


Naxe,  nage. 

Nétre,  naître  ;  nécé,  naieeant. 

Qou\&  de  nô,  narine. 

Navë,  navet. 

Ne,  ne. 

Necëaérou,  nécessaire. 

Nëjse,  neige. 

Ny&,  nerf. 

Neûvou,  neuf. 

Neû  neuf  (9). 

Neûviëmou,  neuvième. 

Nevô,  neveu. 

Nô,  nez. 

Nul,  nid. 

NIèche,  nièce. 

Nouche,  noce, 

Nouyé,  noêl. 

Nô,  namd. 

N&«  n&re,  %ùir,  noire. 


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L.  GLÉDAt.  —  LE  PAtOlé  bl  GOLlONt  ET  DE  S^-AMOUR    195 

Pareûla,  parole. 

Pâ,  part, 

Parta^ou.  partage. 

Parti,  partir. 

Pô,  OOJ. 

Pose,  paster, 

Pôla,  pâte. 

Pata,  patte, 

CeucëlTe,  paupière. 

Peûvrou,  pauvre. 

Peùvretô,  pauvreté. 

Pîiyë.  payer. 

Va\»pay$ 

Païzan,  paytan, 

Pé,  peau. 

Péie,  pêche. 

Péci,  pêcher. 

P^ené,  peigner. 

Pènna,  petne. 

VéUe-mèUe,  pèle-^nèlê. 

Pôla,  pelle. 

Pelouta,  pelote. 

Pédé,  pendant. 

Pèdre,  pendre. 

Pesé,  penser. 

Péta,  vente. 

Prêche,  percer. 

Pawe,  perche. 

Padre,  perdre  ;  perdu,  perdu. 

Ind.  prés.  :  «  ze  pardou,  te 

pft  >. 
Pedri,  perdrix. 
Péri,  pertr. 
Premetre,  permettre. 
Pèrouqu'e,  perroquet. 
Perëqua,  perruque. 
Pechena,  personne. 
Parta.  perte 
Pézé,  peeant. 
Pézé.  peser. 
Pétâ,  pétard. 
Petë,  petëta,  petit,  petite. 
Petë  gachon,  petit^fUê. 
Peu,  peu. 
Pô,  peur. 

Peut-être,  peut  être. 
Jaquréte,  jne. 
Plêche,  pièeê. 
Pïë,  pied. 
Piàra,  pierre. 
Pënjsou,  pigeon. 
Pela,  pile. 
Peliè,  |)t/i«r. 
PelTë,  pt7ter. 
Plouce,  pioche. 
Pipa,  ptpe. 
Pequé,  piquer. 
Pequëra,  pigûre. 
PI,  0M  (adv.). 
Pwache,  pis  (de  la  vache) 
Pediâ,  pitié. 
Plache,  place. 
Piachë,  placer. 


Nron,  nom. 
Nonmé,  nommer. 
Noutérou,  notaire. 
Nué,  nouer. 
Nurce,  nourrice. 
Nurson,  nourrisson. 
Nouvé,  nouveau. 
Piàra,  noyau. 
Nayë.  noyer. 
Nouyi.  noyer  (arbre). 
Nu,  nu,  nue, 
Nà,  fittt^ 
L^outa,  nuque. 


Odeû,  odeur. 

Zu^œil. 

Zue,  œuf. 

EÛTra,  ceuvre  (ouvrage). 

Zemon,  oignon. 

Jou&zé.  oiseau. 

Emelëta,  omelette. 

On,  oit. 

Onl'e,  oncle. 

Onl^a,  ongle. 

Onje,  onze. 

Eûpeûzé,  opposer. 

Eu,  or. 

Eûdrou,  ordre. 

Ourël^e,  oreille. 

Eur^ou,  orge. 

Urtl.  ortie. 

jgTeû.  01. 

Eûzé,  oser. 

Javan,  osier. 

Deûté,  ôter. 

U,  ou. 

U  't  eu  que,  où  est-ce  que. 

Ebleyé,  oublier. 

Oui,  Ywa  (A  Viilemotier,  en 

Bresse),  oui. 
OU,  outil. 
Otra,  outre. 
Ouvrir  ouvrier. 


Pan,  pain. 
Père,  paire. 
Pàzibfou^  paisible. 
Pé,  paix. 
Pôlou,  pâle. 
Pani,  panier. 
Papl,  papier. 
Parpefion,  papiUon. 
PôqUTe,  Pâques. 
Paqu'ë,  paquet. 
Pë(r),  par. 
Prequà,  parce  que. 
Predon,  pordo». 
Predoune,  pardonner. 
Pare,  pareil. 
Paré,  parent. 
Parou«e,  parinêêe. 


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196 


REVUE  DES  PATOIS 


Plédayë,  plaider. 

PJé,  plaie. 

Plana,  plaine, 

Plàzi,  plaisir. 

Planta,  plante. 

Pla.plata,  plat,  plate. 

Platéy  plateau. 

Plën,  plënna,  plein ,  pleine. 

Bêlé,  pleurer. 

Ploava,  pleuvoir.  Ind.  prés.  :  é 
pleû. 

PJâ,  pli. 

PJaye,  plier. 

piété,  plonger. 

Plouze,  pluie. 

PJêma,  plume. 

PJë,  plus. 

Pie  teû,  plutôt. 

Gafa,  poche. 

Cache  (fém.y,  poêle. 

Pwèlou,  poêle  (pour  se  chauf- 
fer). 

Pft,  poids. 

PunTa,  poignée. 

Pâ,  poil, 

Pwaleû,  poilu. 

Pare,  j^ire. 

Pft,  j»OIS. 

Pwsgon,  poMoti. 

PàchoUy  poîMon. 

Estoumft,  poitrine. 

Pâvrou,  poivre. 

Pouma,  pomme. 

Urson  pore-épicn 

Peurta,  pwarta  (Thoissia,  dans 
la  montagne  à  côté  de  St- 
Amour),  porte. 

Peûzé,  poser. 

Tepèn>  pot. 

Pieu.  pou. 

Pojffou,  pouce. 

Pôdra,  poudre. 

Pieûlreu,  pouilleux. 

Pouialre,  poule. 

Poule,  pou(e^ 

Pô,  pouls, 

Pre,  për  deoani  les  voyelles, 

pour. 
Pu  ri,  pourri. 
Prévu,  pourvu. 
Pôcé,  poiMier. 
Pocha,  poussière. 
PuJ7ën,  potiMtfi. 
Trô,  poutre. 
Préli,  prairie. 
Prô,»r«. 
Presse,  prêcher. 
Prédi,  prédire. 
Premi,  premire,  prei»»^,  pre- 

mière. 
Pré,  »m. 
Preze,  présent* 
Fréchô,  pressé. 


Prétou,  prêt. 

Curô,  prêtre, 

Preûva,  preuve. 

Préveni,  prévenir. 

Prayë,  prier, 

Prayire,  prière. 

PrOan,  prison. 

Pri,  prix. 

Proucé,  procès. 

Dispécheû,  prodigue, 

Proufi,  profit* 

Prouy  pronda,  profond,  profon 

de. 
Premené,  promener, 
Premëtre,  promettre. 
Prepeûzé,  proposer. 
Peûprou,  propre. 
Peûpretô,  propreté. 
PTOuyé,prouver.Ind.prés.  :  c  se 

preûvou  ». 
Davônre,  prune. 
Dômô,  pruneau. 
Davôni,  prunier. 
Puse,  puce. 
Pi,  puis. 

Picnque,  puisque. 
Puicé,  puissant. 
Pwajë,  puiser, 
Pwâ,  puUs. 

Que,  quand. 

Qué(tK  quant. 

Quaréta.  quarante. 

Quk,  quart 

}uàrti,  quartier. 

juôzi,  auasi* 

juateâjcf  quatorze. 

^uatrou,  quatre. 

juatreyëmou,  quatrième* 

Que,  que. 

Que,  quel,  dans  «  que  tén  I  que 
plouze  t» 

luôquTe,  quelque. 

luôqui^on,   quelqu'un,   quelques 
uns.     Quôquyene,    quelques- 
uties. 
Quôque  cô,  quelquefois. 
Couva,  queue. 
Ouëlre,  quille. 
Quènjëmou,  quinzième. 
QuTetanche,  quittance. 
QuTëtou,  quitte* 
Qurëté,  quitter. 
Quftqure,  quoique. 

Raba,  rabais. 

Rabachë  ou  rebachë,   rabais 

ser. 
Rabatre,  rabattre. 
Remédé.  rœommoder. 
Racour^,  raccourcir. 


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L-  GLÉDAT.  —  LE  PATOIS  DE  COLIQNT  ET  DE  S*-AMOUR  i^1 


Rache>  race. 

Baîeté,  racheter, 

Rôl^é,  raeUr. 

BeÏTésê,  rafraUhir. 

Rènge^  rage. 

Râdou,  raide. 

R&y  rate. 

Rénzèn,  roUin. 

Bîdon,  raieon. 

Kajouné,  raitonner. 

Rajeuni,  rajeunir» 

Reléti,  ralentir. 

Bamô^,  ramoner. 

Répé,  ramper. 

Ré^ë,  ranger. 

Rèzft,  rangée, 

Rôpé,  râper, 

Rapoam,  rapprocher. 

Réroa,  rare. 

Rôzé,  raeer. 

Reùiô,  rasoir. 

Rachazi,  raMaJt'er. 

Raséblé,  rateembUr. 

Recheté,  ra«teot>. 

Ra,  rat. 

ILÔié,  râteau. 

Rdteli.  râtelier. 

RôlTé,  râtiuer. 

Rôlrou,  Midi,  rauque. 

Rôva^  rave. 

Raye,  rayer. 

RAyon,  rayon. 

Rebou,  rf&ottr«. 

Rechevft,  recevoir.  Ind.  près  :  xe 

rechavou^te  recba.  Part.pas.: 

reçu. 
Bésodé,  réchauffer. 
Recompansé,  recompenser, 
Revën,  regain, 
RegalOU,  régal. 
Oatrë,  regarder. 
Regré,  regret, 
Kreûte,  reins. 
Recârté,  rejeter. 
Réboorsé,  rembourser. 
RemëdoQ,  remède. 
Remftchë,  remercier. 
RéplU  remplir, 
Ren&,  rei»ard. 
Racontré,  rencontrer, 
Gu7ëde,  rénee. 
Rëtré,  rentrer» 
Révresé,  renrerier. 
Révié,  renvoyer. 
Repô,  repae. 
Repenti,  repentir. 
Répondre,  répondre. 
Repeû,  repot. 
Demouré,  rester. 
Retâ,  retard. 
Reterë,  retirer. 
Retoo,  retour, 
RétrecL  rétrécir. 


Reûci,  réussir. 

Revëjsou,  (masc)  revanche, 

Révou,  rêve. 

Révelyë,  réveiller. 

Revér,  revers. 

RabelTë,  rerêlir. 

Revourté.  révolter. 

Reûnou,  Rhône. 

Rëmou.  rhume. 

Rë^u,  riche, 

Re^Ache,  richesse. 

RedTo,  rideau. 

Rèncbë,  rtfieer. 

Revire,  rtrière. 

Ri,  riz. 

Rouba,  robe. 

Rou^e,  roche, 

Rou^i,  rocher. 

Reû;7ë,  roflfncr. 

RA,  roi, 

Ëron^e,  ronce. 

Reyon,  reyonda,  rond,  ronde. 

Reuzë,  ronger. 

Reûza,  rofe. 

Reû^ô,  rosée. 

Rouzi,  rosier, 

R6cbe,  rosse. 

Reusegneû,  rossignol. 

Ruti.  rôtir. 

Reûva,  roue. 

Rouzou,  roit^e. 

Rou^i,  rouair. 

RulTe.  rouille. 

Reûlé,  rouler. 

Reûvëta,  roulette. 

Rousi,  rouseir. 

Routa,  roiOe. 

Bëna,  ruche. 

Ruja,  ruse. 


La  chôbla,  lou  chAblou,  sable. 

Gabeû,  sabot. 

GhAbrou,  sabre. 

Ghéi,  sac. 

Ghènjsou,  sage, 

Sémë,  saigner, 

Ghên,  sain. 

Gbèn,  cbènte,  saint,  sainte.  Ge- 

pendant    on    dit     Sét-Àmô 

(St-Amour). 
GhAzi,  saisir. 
GhAJon,  saison. 
Gbaiada.  salade. 
Ghôlou,  sale. 
Ghalé,  saler, 
Ghaloupé,  salir. 
Ghalouperi,  saleté. 
Ghalëva,  salive. 
Sébadi,  samedi. 
Ghan,  sang, 
SéUfL,  sanglier, 
Sésul,  sangsue. 


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108 


RBVUfi  DBS  PATOIS 


Se,  tans. 

Séto,  santé. 

Seûna,  Saône. 

Ghapèn,  sapin, 

FeÛChô,  sarcloir. 

Gh&l^é,  sarcler. 

Sarmé,  sarment, 

Chôche,  sauce. 

Se  ne  pô,  sauf,  prép. 

Ghôjsou,  saule. 

Chô,  saut. 

Chôté,  sauter. 

Chôterftla,  sauterelle, 

Chôvé,  sauver. 

G  bavé,  savant. 

Ghavata,  savate. 

GhavoD^  savon. 

Ghëhe  (fém  ),  seau. 

Gherëta,  scie. 

Gheré,  scier. 

Ghë  sëche,  sec,  sèche. 

Sechë,  sécher, 

Sécon,  second. 

Ohek^eûre,  secouer.  Part.  prés.  : 
checouzé  ;  Part,  pas.:  che- 
couzu;  Ind.  prés.  :i  chek^eû^ 
ze  chekTeûzoa;  Imparf.:  i  ehe- 
couziva. 

Ghecou,  secours, 

Ghecoucha,  secouue. 

Secré,  secret. 

Telon,  sein. 

Ghëze,  seize. 

Ghô.  sel. 

Ghelon,  selon. 

Ghenaille,  semailles. 

Ghemala,  semelle. 

Ghemanna,  semaine. 

Séblé,  semblant. 

Semé  if^m.)  semence. 

Ghené,  semer. 

Ghenreû,  semeur. 

Ghan,  sens. 

Sétimé,  sentiment. 

Gha,  sept. 

Ghatiëmou,  septième. 

Sëriènga,  seringue. 

Serment,  serment. 

Sarpô,  serpent. 

Gberé,  serrer. 

Gherâlie,  serrure. 

GheralTl,  serrurier 

Sërvéta,  servante. 

Servlchou,  service. 

Serviëta,  serviette. 

Servi,  servir. 

GhôdelL  seuil. 

Ghoulë,  choulëta,  seul,  seule. 

Ghôva,  sève. 

Détrëyë,  sevrer. 

Ghe,  fi.  Chou,  pour  chevou,  si 
vous 

SI,  9i,  particule  affirmative. 


Ghe,  si  (tant.) 

Subie,  siffler. 

Subie,  sifflet. 

Semë,  signer. 

GheJron,  sillon. 

Gbënzou,  singe. 

Don  bèn«  sinon. 

Ghastêu,  sitôt. 

Si,  six. 

Sijemou,  sixième. 

Sereû,  sœur. 

Gb&ya,  soie. 

Ghâ,  soif. 

Sunrë,  soigner. 

Gbwèn,  soin. 

G  h  à.  soir. 

Velia,  soirée. 

Ghwaséta,  soixante. 

Ghwasétrëmou,  soixantième, 

Ghôdâ,  soldat. 

Ghelô,  soUil. 

Ghombrou,  sombre. 

Ghouma,  somme, 

Sënou,  sommeil. 

Ereukrelron.  sommet. 

Ghon,  son  (a'une  cloche). 

Reprèn,  son  (résidu  de  mou- 
ture). 

Ghon;70U,  songe 

Ghouné,  sonner.  Ind.  près.  :  se 
chounou. 

Ghounëta,  sonnette. 

Ghouci,  sorcier. 

Seur.  sort. 

Ghourti,  sortir,  Ind.  prés,  :  ze 
seurtou. 

Seû,  sou. 

Surla,  souche, 

Seûcl,  souci. 

Ghôdé,  souder. 

Seûl^é,  souffler. 

SeûlTë,  soufflet. 

Sufri,  souffrir. 

Sëprou,  soufre. 

Seû,  seûla,  soûl,  soûle. 

Seule,  soûler. 

Seulevé,  soulever. 

Ghoulâ,  soulier. 

Ghoumëtre,  soumettre. 

Ghoupa,  soupe, 

GhouDé,  souper. 

Gamele,  soupière. 

Seûlrou,  soupir. 

Seûlïé,  soupirer. 

Ghoucha,  source. 

Seucëlie  ifém..)^  sourcil. 

Ghoû,  chourda,  sourd. 

Seûrire,  sourire. 

R&ta,  souris. 

Ghou,  sous. 

Seûteni,  soutenir. 

Seûterë,  soutirer, 

Seveni,  souvenir. 


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L.  CLÉDâT.  —  LE  PATOIS  DB  GOLIONY  ET  DE  S^-AMOOR    ÏM 


Chouvé,  êouvetit, 

Sabëta,  nUniê* 

Chulchë.  sucer.  Ind,  pré$.  :  Me 

cbuichou. 
Sëcrou,  suere. 
TrOcbé,  suer. 
Trôcbon,  sueur. 
Surze,  suie. 
Sapoarté,  supporter, 
SapetUé,  supposer, 
Desa, sur. 
Soi,  sûr,  sûre. 
E  bén  sui,  sûremeM. 
Fô  nTon,  surnom. 
Surprédre,  surprendre. 
Surtou.  surtout. 
Suspédre,  suspendre. 


Trôbla,  table. 

Devétl^  tablier. 

Tase,  tache. 

T&yë,  tâcher. 

Dënnëta,  taie. 

TaJTë,  tailler. 

Che  quftjë«  se  taire. 

Barété,  ché,  tamis. 

Tè  mieû,  tant  mieux. 

Tanta,  tante. 

Të  tèa.  tantôt. 

TA,  tard. 

Tar«ë.  tarder. 

Ta,  tas. 

Tôcba.  tasse. 

Tôté,  tôter. 

Tôpa,  taupe. 

Touré.  toureau. 

Tôlou,  tel. 

Temwën,  témoin. 

Tén,  temps. 

Tèndrou,  tendre. 

Tannou,  terme. 

Terèn,  «errai». 

Tara,  terre. 

Téta,  tète. 

Tiëdoa,  tiède. 

Til761e.  (tlleul. 

Terë.  tirer. 

Tijon.  ^on. 

Tijanna,  fitane. 

T&la,  toile. 

T&,  loif. 

Tomba,  tombeau. 

De  a  ne,  tomber. 

Touné,  tonner. 

Pancban,  tonneau. 

Toanéroa,  tonnerr  e. 

TouMon,  torchon. 

Teûdre,  tordre.  Ind.  prés.  :  ze 

teurdou,  i  teû.    Part.  pat.  : 

tourdu. 
Teû,  tort. 
Tourdu,  tortue. 


Teû,  tôt. 

Tou*ë,  toucher. 

Toutou,  toujours. 

Tou.  tour. 

Troumêté,  tourmenter. 

Tourné,  tourner. 

Tourta,  tourte. 

Teûcbèn,  Toussaint. 

Tusl,  tousser. 

Tou,  touta,  tout,  toute. 

Teû,  toux. 

Tracacbë,  tracasser. 

Trayl,  trahir. 

Trayijon.  traMson. 

Trèn,  train, 

Trènné,  traîner. 

Trére,  traire. 

Tré^ë,  trancher. 

Trèspourté,  transporter. 

Travalye.  travail. 

Travâ,  travets. 

Travesé,  traverser. 

Cbènfèn  (en  Bresse),  trèfle. 

Trese,  treize. 

Trèblô,  trembler. 

Trèpé,  tremper. 

Trèta,  trente. 

Trëcba^  tresse. 

Trëyë^  trier. 

TrounTon,  trognon. 

Trâ,  trois. 

Tràjemou,  troisième. 

Trou,  trop. 

Trouté,  trotter. 

Goulë,  câpou,  trou. 

Troupa,  troupe. 

Gué,  tuer. 

KTëla.  tuile. 

Cournë^  tuyau. 


Uni,  unir. 
Ujajou,  usage. 


Ya^e,  vache. 
YSLSU  vacher, 
Yayé,  vaillant. 
VachàJa,  vaisselle. 
Vôlë,  valet. 
Fonda,  vallée. 
Valâ,  valoir. 
Vé,  veau. 
VëlTe,  veille. 
Velya,  veillée. 
Vènna,  veine. 
Védé^e,  vendange. 
Vêdre,  vendre. 
Véjance,  vengeance. 
Vé^ë,  venger. 
Verèn,  venin. 
Vé.  vent. 
Vètrou,  ventre. 


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200 


HBVUB  DES  PATOIS 


Véppe,  vépret. 

Vârou,  ver. 

Vë,  verda,  vert,  verte, 

Yerze,  verge. 

Fi,  verrue, 

Vé,  vert. 

Versé,  ver$er. 

Vâvou,  veut. 

Yianda,  vuindt. 

Vëdxou,  yëdra,  vide. 

Vedië,  vider. 

Via,  vie. 

Vieû.  vielle,  vieux,  vieille. 

Vi,  vlva,  vif,  vive, 

Yën^e*  vigne. 

Vel&2;ou.  village. 

Vêla,  vilU, 

Venégrou,  vinaigre. 


Vèn,  vingt. 

Vèntiëmou,  vingtiènM. 

ViouloD,  violon. 

Vijasou,  vitage. 

Vitou,  vite. 

Vitra,  vUre. 

Veû,  voM. 

Vëqura,  voici,  voUà, 

Vizen,   Yizena   (avec  l*aocent 

sur  i),  voisin,  voisine. 
Vatëra,  voUure. 
Voulé,  voler. 
VèlcTÔ,  volet. 
Beûmi,  vomir. 
Via^ou,  vogage* 
Viaiayeû,  voyageur. 
Va,  vrai. 
Vrëva,  vue. 


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CONTES  EN  PATOIS  DE  GERMOLLES 

(8A0NB-BT- LOIRE,  CANTON  DE  TRAMAYES) 

Recueillis  par  M.  COMBIER  (1). 


DSAN    DE   LA    DZOKE 

Y*avô  ènne  vôe  (3)  ènn'ème 
que  8*apal6  Dzan  de  la  DzOae  ; 
Al  ëtô  on  p*tTon  nran  san  être 
bredën  tôt  an  prèn. 

Ai  ètd  garçon  é  atxômô  avwi 
sa  mère  quétô  vèeve  dépi 
qaëqu'tan  ;  al  avô  on  frère  qu*étô 
ancôr  u  erÇ. 

On  COU  que  la  Dzône  partô 
a  la  mëee,  le  deci  :  «  Dzan,  te 
farô  bian  èntancion  que  le  ç'ti 
ne  i6  fftye  pô  afola»  te  le  greu* 
cerô  bian  é  te  te  b&yerô  garde 
que  lé  moutze  ne  Tannouyèn 
pô,  te  lé  virrô.  » 

Quao  la  Dzône  fi  parti,  Dzan 
ali  vue  son  frère,a  aremô  bian, 
mé  lé  moutze  le  corèn  déçu  le 
na.  Dzan  ali  qu*ri  ènne  grouce 
nialetze  :  u  Avwi  san  dze  lé 
teuveré  bèn  !  » 


A  fouti  on  grou  cou  de  ma- 
letze  é  moutze!  Y*an  tuï  p't'étre 
bèn  quéqueune»  mé  i  tuï  éri  le 


JBAIC  DE  LA  JEANNE  (2). 

H  y  avait  une  fais  un  homme 
f  fit  Rappelait  Jean  de  Jeanne, 
il  était  un  peu  bête  (niais)  sans 
être  imbécile  entièrement. 

Il  était  'garçon  et  habitait 
avec  sa  mère  qui  était  veuve  de- 
puis quelque  temps  ;  il  avait  un 
frère  qui  était  encore  au  ber* 
ceau* 

Une  fois  que  la  Jeanne  par- 
tait à  la  messe,  elle  dit  :  t  Jean, 
tu  feras  bien  attention  que  le 
petit  ne  se  fasse  pas  de  mal,  tu 
le  berceras  bien,  et  tu  te  donne- 
ras garde  que  les  mouches  ne 
V ennuient  pas, tu  les  chasseras.^ 

Quand  Jeanne  fut  partie, Jean 
alla  voir  son  frère,  il  dormait 
bien,  mais  les  moudies  lui  cou- 
raient sur  le  nez.  Jean  alla 
chercher  un  gros  maillet  (de 
bois)  :  «  Avec  cela,  je  les  tuerai 
bien.  > 

//  donna  un  gros  coup  de 
maillet  aux  mouches!  H  en  tua 
peut-être     bien    quelques-unes 


i.  Voyez  Revue  des  patois,  I,  134. 

2.  [Le  type  populaire  de  Jean  de  la  Jeanne  a  fourni  le  titre  d*un 
almanach  qui  se  publie  chaque  année  à  Chambérv,  Almanach  de  Dian 
de  la  Jeanna  (Voy.  Revue  d^s  Patois,  l,  77).  Ailleurs  il  est  appelé 
Jean  Béte  (Voy.  Romania,  IX.  389),  Jean  le  Diot  (Voy.  Sébillot,  Lit- 
térature orale  de  la  Haute-Bretagne,  p.  89  et  393),  Tcbampoilimaou 
(Voy.  Annuari  le  mouzi  de  1884,  p.  43).]  L.  C. 

3.  L'orthographe  de  ces  textes  a  été  rendue  conforme  aux  indica- 
tions de  la  Revue  des  Patois.  Le  son  marqué  àe  est  un  o  très  puvçrt, 
suivi  d'un  e  qui  n'est  ni  fermé  ni  muet,  mais  entre  les  deux. 


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HBVUB  DES  PATOIS 


cadé  avwi^  é  qu&n   la   Dzône 
revend,  son  peti  étô  mour. 

La  Dzône  bâyô  sovan  de 
bian  bon  consèy  a  son  pouvre 
Dzan,  mé  i  ne  le  sarvitzèn  pô 
toudzô  bian. 

c  Quan  te  varô  le  feuve  dèn 
andrë,  te  courerô  vite  tzortzi 
de  l'éye  pe  le  tué.  » 

Quéque  dzô  aprô  que  sa  mère 
Tu  de  san,  le  nanveye  u  meu- 
lin.  Le  monni  étô  apré  tzarfa  le 
fèr.  Vite  Dzan  de  la  Dzône  coure 
quVi  ènne  sèye  qu*a  rampntzi 
a  réciuze,  é  a  va  la  rotzi  dan  le 
for  ;  apré  al  an  retourne  tzôrtzi 
ènn^ôtre  é  a  la  vwide  ancôr 
dan  le  fôr  ;  mé  le  monni  arvi, 
preni  on  grou  garô  é  se  meti  a 
tapa  déçu  Dzan  que  se  sôvi  an 
béian  vé  sa  mère  é  a  la  raconti 
oe  qu'étô  arva. 

«  Mé,  grou  bredèn,  i  ne  falô 

K  mitre  de  Téye  dan  le  fôr  ; 
ne  ôtre  vèè  guan  te  varô 
quécon  que  tzarfera  le  fôr,  ô 
yeu  d*i  mitre  de  l'éye,  t'i 
mitrô  du  bou.  » 

Quéque  dzô  apré  san,  Dzan 
de  la  Dzône  se  trovi  de  vôe 
aneor  ènn'ôme  que  tzarfô  le 
fôr  ;  çTôme  sorti  du  fomi 
p'ala  vôe  si  se  pan  levèa  bian. 
Vite  mon  Dzan  se  miti  a  fora 
de  bou  dan  le  fôr,  al  i  miti  tô 
le  bou  qu'a  trovi  :  dé  mociô  pe 
fére  dé  mangue,  d'ôtre  pe  fére 
déz  ancené,  anfèn  tôt  i  pôci,  é 
quan  le  métré  arvi,  i  n'éto  pieu 
tan  ! 


Mon  Dzan  recevi  ancôr  quéque 
cou  de  fregon  (1)  de  fôr,é  quan 
al  arvi  vé  sa  mère  al  étô  a 
môeti  mourl 


mais  il  tua  Venfant  avec,  et 
quand  la  Jeanne  revint,  son  en- 
fant était  mort. 

La  Jeanne  donnait  souvent 
de  bien  bons  conseils  à  son  pau- 
vre Jean,  mais  ils  ne  lui  ser- 
vaient pas  toujours  bien. 

c  Quand  tu  verras  le  feu 
dans  un  endroit,  tu  courras  vi- 
te chercher  de  Veau  pour  Vé- 
tevidre.  >» 

Quelques  jours  après  que  sa 
mère  lui  eut  dilcela,elle  t envoie 
au  moulin.  Le  meunier  était 
après  chauffer  le  four.  Vite  Jean 
de  la  Jeanne  court  chercher  un 
seau  qu'il  remplit  à  V écluse ,  et 
il  va  le  jeter  dans  le  four;  après, 
xi  en  retourne  chercher  un  au- 
tre et  il  le  vide  encore  dans  le 
four,  mais  le  meunier  arriva, 
prit  un  gros  bàlon,  et  se  mit  à 
frapper  sur  Jean  qui  se  sauva 
en  pleurant  vers  sa  mère,  et  il 
lui  raconta  ce  qui  était  arrivé. 

«  Mais, gros  hête.  Une  fallait 
pas  mettre  de  Veau  dans  le  four; 
une  autrefois  quand  tu  verras 
quelqu*un  qui  chauffera  le  four^ 
au  lieu  (Py  mettre  de  ieau,  tu 
y  mettras  du  bois,  n 

Quelques  jours  après  cela, 
Jean  de  la  Jeanne  se  trouva  de 
voir  encore  un  homme  qui 
chauffait  %on  four  ;  cet  homme 
était  sorti  du  fournil  pour  aller 
voir  si  ses  pains  levaient  bien. 
Vite  mon  Jean  se  met  à  four- 
rer du  bois  dans  le  four,  il  y 
mit  tous  le  bois  qu'il  trouva  : 
des  morceaux  pour  faire  des 
manches,  d'autre  pour  faire  des 
.  (2),  enfin  tout  y  passa,  et 


quand  le  maître  arriva,  il  n'é- 
tait plus  temps. 
Mon  Jean  reçut  encore  quel- 

Ï'ues  coups  de    la  perche   du 
bur,  et  lorsguHl  arriva  vers  sa 
mère,  il  était  à  moitié  mort! 


i.  Fregon,  grande  perche  qui  sert  à  remuer  la  braise  dans  le  four* 
2.  Je  ne  sais  comment  désigner  en  français  ce  morceau  de  bois  qui» 

partant  du  joug,  passe  entre  les  bœufs  et  s^attache  par  une  oonlei 

pour  les  faire  tirer. 


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GOMBIER.  —  GONTSS  EN  PATOIS  DE  GBRMOLLES       203 


La  Dzône  éiô  bian  anneuyi, 
mé  Ja  poudre  fône  avô  biô  se 
tzamon^i  ne  sarnlzô  de  guère 
èiiétôbènloudzëbredèD. 

Quéque  tan  apré  teu  celé 
maleurp  la  Dxône  ali  a  ènne 
f^ere  adseté  de  fàye  pe  nanve- 

L'  80D  Dzan  ao  Ixan  ;  é  le  le 
i  pe  garda. 

Quan  sa  mère  fi  parti,  Dzaa 
al)  a  la  côve  au'ri  èone  bôtéye 
de  yen  é  al  ublêyi  de  remttre 
le  guëfon  (I)  se  bian  que  le 
Tèn  t'aD  ali  td.  Quao  al  i  ?i,  al 
n  poa  oue  sa  mère  le  bâte;  mé 
c'maD  fere  pre  dêre  que  le  n'i 
Tare  p6  ?  À  monti  u  greni,  i 
xf  afo  aocor  on  sa  de  fardae^  al 
ie  déçandi  a  la  oôve  ô  a  le  seni 
déçu  le  vôn  ! 

Qoan  la  DzAne  revèoci,  le  vi 
bte  totsttite  a  la  miae  de  Dzan 
que  y'étô  arva  quéqu'tzuse  ;  Tali 
Tôea  la  oôve  ;  c<  A  bèn  !  su  cou 
BO  ion  predzu,  quéque  no  van 
déreni,  i  fôdra  que  no  tzortzèa 
oMon  pan  ou  bèn  que  nô  meu- 
rèa  de  fan  !  A  que  dz'é  don  de 
maleur  d'avôe  on  garçon  c'man 
un  !  Aaueute  Dzan,  06  son  deu- 
bledzi  ae  noz  an  ala  é  de  léci 
nèl*  mwizon  pusque  nô  n'an 
|Heu  ran  a  manazi  1  Alon^partèn, 
tire  la  pourte  deri  tôe  1  »  que 
deci  la  Dzône  an  s'n'alan.  E  le 
paKi  devan  p*on  peti  viol  que 
va  du  coulé  du  bou.  Dzan  teri 
la  pourte,  mé  al  la  teri  se  four 
qu'ai  l'avanti  ;  é  a  se^ui  sa  mère 
avwi  sa  pourte  deri  son  dou. 


Quan  yariveron  u  bou,  i 
c'mao^a  être  on  pet^on  né. 
Vantandroo  déz  ôme,  i  cruran 
que  y'étô  dé  voleur  1  San  ran 
oên,  la  Dzône  monte  déçu  on 


La  Jeanne  était  bien  ennuyée^ 
mais  la  ffauvre  femme  avait 
beau  se  faire  du  chaarin,  cela 
ne  servait  auère  et  il  était  tou- 
jours bien  bête . 

Quelque  temps  après  tous  ces 
malheurs,  la  Jeanne  alla  à  une 
foire  acheter  des  brebis  pour 
envoyer  son  Jean  aux  champs^ 
et  elle  le  laissa  pour  garder. 

Quand  sa  mère  fut  partie^ 
Jean  alla  à  la  cave  chercher 
une  bouteille  de  vin,  et  oublia 
de  remettre  le  bouchon  de  bois 
si  bien  que  le  vin  se  répandit 
tout.  Quand  il  le  vitt  il  eut 
peur  que  sa  mère  le  batte  ;  mais 
comment  faire  pour  (dire)  qu*ellê 
ne  le  voie  pas  f  II  monta  au  gre- 
nier^ il  y  avait  encore  un  sae 
de  farine,  il  le  descendit  à  la 
cave,  et  il  le  sema  sur  le  vin! 

Quand  la  Jeanne  revint,  elle 
vit  bien  de  smte  à  la  mine  de 
Jean  qu'il  était  arrivé  quelqiui 
chose,  elle  alla  voir  à  la  cave  : 
c  Eh  bien  !  cette  fois  nous  som- 
mes perdus,  qu'est-ce  que  nous 
allons  devenir,  il  faudra  que 
nous  cherchions  notre  pain  ou 
bien  que  nous  mourions  de 
faim  1  Ah  que  j'ai  donc  du  mal- 
heur d'avoir  un  garçon  comme 
cela!  Ecoule,  Jean,  nous  som- 
mes obligés  de  nous  en  aller  et 
de  laisser  notre  maison  puisque 
nous  n'avons  plus  rien  à  man- 
ger I  Allons, par  tons, tire  (ferme) 
la  porte  derrière  toi,  »  dit  la 
Jeanne  en  s* en  allant.  Et  elle 
partit  devafUpar  un  petit  sen- 
tier qui  va  au  côté  du  bois. 
Jean  tira  la  porte,  mais  il  la 
tira  si  fort  qu'il  l'arracha,  et 
il  suivit  sa  mère  avec  sa  porte 
derrière  sofi  dos. 

Quand  iU  arrivèrent  au  bois, 
il  commençait  à  être  un  peu 
nuit,  tU  entendirent  des  hom- 
mes, ils  crurent  que  c'étaient 
des  voleurs.  Sans  rien  dire,  la 


1.  Bouchon  en  bois  remplaçant  parfois  le  robinet. 


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204 


REVtJE  DES  PATOIS 


tzône,  Dzan  la  si,  toudzë  avwi 
sa  pourte  deri  son  dou. 

Y'étô  bian  dé  voleur  que 
y^avèn  anlandu  :  i  tôrztzën  en 
n'andrS  pe  fére  a  sèpa.  I  vôn- 
ceron  dzusteman  u  pëye  du 
tz6ne  q\ï6  étèn  le  Dzan  é  U 
Dzône.Y'alemeroQon  grou  feuve 
é  i  se  mitron  a  fére  dé  pu  de 
Trequi. 

Pandan  que  lé  voleur  déme- 
nèn  lé  pu,  Dzan  de  la  Dzône 
preni  anvëye  de  pici,  al  i  de- 
yi  a  sa  mère.  «  Pice  don,  çrou 
bredèn,  mé  pice  don  !  »  E  Dzan 
pici  drë  dan  la  fonte  quevo  lé 
voleur  fayèn  zieu  pu.  I  dëye- 
ron  teu:  t  Démené!  démené, 
c*é  la  grâce  de  Dieu  qui  tombe 
dedan  !  » 

On  moman  apré^  Dzan  qu'avô 
toudzë  sa  pourte  deri  son  dou 
deci  a  sa  mère  :  u  A  !  se  te  savô, 
ma  mère,  que  celé  pourte  me 
tzardze.  —  Mé,  grou  bredèn, 
léce-la  don  tzére  !  » 

Dzan  léci  tzére  la  pourte 
dzuste  u  m6man  que  le  cuizeni 

Î^ôtô  lé  pu  é  que  léz  6tre  vo- 
eur  contèn  l^ardzan  qu'i  venèn 
de  vola  ;  é  le  tzéci  (ou  tzàyi) 
déçu  le  mangue  de  la  menure, 
ce  que  fi  cèpa  la  langue  u 
pouvre  (1)  cuizeni  san  le  fére 
pwèn  d'ôtre  mô  ! 

Lé  voleur  crâyeron  que 
y'étô  le  diàbe  que  lé  tzàvo 
déçu.  I  se  sôveron  teu,  celu 
qu'àvô  la  langue  cèpa  le  deri  an 
breuyan  c*man  on  viô,  ce  que 
fi  ancô  mé  pou  èz  ôtre. 

Quan  le  Dzan  é  la  Dzône 
viron  que  lé  voleur  étèn  parti  tô 
de  t)on,  i  déçandron  de  déçu 
zieu  tzône,  i  ramôceron  Tardzan 
que    lé  voleur  avèn  ublëyi  é 


rô- 
da 


Jeanne  monte  sur  un  chêne^ 
Jean  la  suit,  toujours  avec  sa 
porte  derrière  son  dos. 

C'était  bien  des  voleurs  quHls 
avaient  entendus:  ils  cherchaient 
un  endroit  {une  place)  pour 
faire  à  souper.  Ils  vinrent  juste 
au  pied  du  chêne  où  étaient  le 
Jean  et  la  Jeanne,  ils  allumè- 
rent un  grand  feu,  et  ils  se  mi- 
rent à  faire  des  bouillies  de 
blé  de  Turquie  (nuOs). 

Pendant  que  les  voleurs 
muaient  les  bouiUies^  Jean 
la  Jeanne  prit  envie  de  pisser, 
il  le  dit  à  sa  mère.  «  Pisse  donc^ 
gros  bête!  mais  pisse  donci  » 
it  Jean  pissa  juste  dans  le 
chaudron  où  les  voleurs  fai- 
saient leurs  bouillies.  Ils  di- 
rent tous  :  «  Remuez  !  Remuez  ! 
c'est  la  grâce  de  Dieu  qui  tom- 
be dedans  !  » 

Un  instant  après,  Jean  qui 
avait  toujours  sa  porte  derrière 
son  dos,  dit  encore  à  sa  mère  : 
c  Ak  !  si  tu  savais,  ma  mère, 

Îue  cette  porte  me  charge.  — 
!ais,  gros  bête,  laisse  la  donc 
tomber!  » 

Jean  laissa  tomber  la  porte 
juste  à  Pinstant  où  le  cuisinier 
goûtait  les  bouillies  et  que  les 
autres  voleurs  comptaient  Var- 
gent  qu'ils  tfenaient  de  voler  y  et 
elle  tomba  sur  le  manche  de  la 
spatule,  ce  qui  fit  couper  la 
langue  au  pauvre  cuisinier 
sans  lui  faire  point  d'autre 
mal  (2). 

Les  voleurs  crurent  que  éé- 
tait  le  diable  qui  leur  tombait 
dessus.  Ils  se  sauvèrent  tous, 
celui  qui  avait  la  langue  cou- 
pée, le  dernier,  en  beuglant 
comme  un  veau,  ce  qui  fit  enco- 
re davantage  peur  aux  autres. 

Quand  le  Jean  et  la  Jeanne 
virent  que  les  voleurs  étaient 
partis  to}U  de  bon  (réellement), 
ils  descendirent  de  sur  leur  chê- 
ne. Us  ramassèrent  l'argent  que 


I .  Dans  le  sens  de  mendiant,  on  dirait  puvre. 


nard 


2.  [Cet  épisode  rappelle  le  passage  du  Pèlerinage  Renart,  où  Ber^ 
ird  rarchiprétre  se  laisse  choir  de  son  arbre  sur  les  loups,]  L.  C, 


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GOMfiIRR.  —  GOMTBS  EK  l^ATOIS  DB  GERMOLLBS       205 


y'uron  pe  vivre  tranquileman  la 
reste  de  zieu  dzô. 


LE  PIC  E  LA  PUZ6. 

Tkxà  ènne  vôe  on  piu  é  èn- 
ne  puze  qa'ëtèD  marëyi  anson- 
èo.  Mé  le  piu  mur  é  la  puze 
piur. 

Y*aTd  a  coûté  du  yë  qu'ô  la 
paze  bélô  ènne  tzire  ciue  Tantan- 
di,  le  la  deci  :  u  Qu  é  que  t'ô, 
puze, que  tu  piur?  —  Â  bèn,  le 
piu  é  inour  !  —  Pusque  le 
piu  é  mour  é  que  te  piur,  dze 
TE  danei.  »  Le  ban  que  se  f  rô- 
rd  a  coulé  de  la  tzire  deci  : 
<  Qu*é  que  t*ô,  tzire,  que  te  dan- 
ce?  —  À  bèn  !  le  piu  é  mour, 
la  puze  piur  é  m6e  dze  dan- 
ce!  —  Môe,  dze  va  m*écarque« 
rala  !  n  Le  verou  qu'étô  a  la 
poarte,que  vi  le  ban  que  s'écar- 
quevalôyle  demandi  :  «  Qu*é  que 
tô,  ban,  ^ue  te  t'ècarquevale? 
—  Le  piu  e  mour,  la  puze  piur, 
la  tzire  dance,  é  mèe  dze  m*ecar 
quevale.  —  E  bèn  m6e  dze  va 
verota.  »  On  meuyan  que 
pôçd  dan  la  c6r  pe  prandre 
eooe  pôlàve  demandi  u  ve- 
rou :  »  Qu  (é  que  t'ô,  verou,  que 
te  verôte  ?  —  A  bèn  le  piu  é 
moar...,  etc.  !  —  Pusque  y'é 
sau,  dziB  va  m'épieumaci  !  »  E 
le  meuvan  ali  vova  dan  le  pra, 
se  puzl  déçu  le  sôze  qu*é  da* 
coule  la  fonténe  é  se  miti  a 
>*épieumaci  !  La  fonténe  que 
l'avisé  fére  le  demandi  :  «  Qu'é 
que  t*ô,  meuyan,  que  te  t*épieu- 
Bttce?^Tè  le  piu  qu'é  mourja 
puze,  etc.  !  —  E  bèn  môe  dze 
^  séeti  !  »  (3) 

La  Twènnète  que  venô  tzor- 


) 


les  voleurs  avatent  oublié  et  ils 
eurent  pour  vivre  tranquille' 
ment  le  reste  de  leurs  jours. 


LE  POU  ET  LA  PUCb(I). 

H  y  avait  une  fois  un  pou  et 
une  puce  qui  él^Uent  mariés  en  • 
semble,  mais  le  pou  meurt,  et 
la  puce  pleure. 

Il  y  avait  à  côté  du  lit  où  la 
puce  pleurait,  une  chaise  qui 
Ventendit^elle  lui  dit  :  c  Qu'as- 
tu,  puce,  que  tu  pleures?  —  Eh 
bien!  le  pou  est  mort! — Puisque 
le  pou  est  mort  et  que  tu  pleu- 
res, je  vais  danser,  »  Le  banc 
qui  se  trouvait  à  côté  de  la 
chaise,  dit  :  c  Qu*as-tu,  chaise, 
que  tu  danses  ?  —  Eh  bien  !  le 
pou  est  mort,  la  puce  pleure  et 
moi  je  danse  !  —  Moi  je  vais 
trébucher  (2)  !  ^  Le  verrou  qui 
était  à  la  porte  vit  le  banc  qui 
trébuchaU,lui  demanda  mQu  as* 
tujbanc,  que  tu  trébuches?—  Le 
pou  est  mort,  la  puce  pleure, 
la  chaise  danse,  et  moi  je  tré- 
buche. —  Eh  bien,  je  vais  ver- 
rouiller !  »  Un  milan,  qui  pas- 
sait dans  la  cour  pour  prendre 
une  poulCy  demanda  au  verrou: 
M  Qu^as-tu,  verrou,  que  tu  ver-- 
rouilles?^  Eh  bien!  le  pou  est 
mort,..,,  etc...  !  —  Puisque 
c'est  cela,  je  vais  me  plumer!  >> 
Et  le  milan  alla  là-bas  dans  le 
pré,  se  posa  sur  le  saule  qui  est 
à  côté  de  la  fontaine  et  se  mit 
à  se  plumer  !  La  fontaine,  qui 
le  regardait  faire, lui  demanda  : 
c(  Qu'as-tu,  milan,  que  tu  te 
plumes?  —  Eh  bien!  le  pou 
est  mort^  la  puce,  etc..,.  !  — 
Eh  bien,  moi  je  vais  tarir  (ou 
sécher). 

Antoinette  qui  venait  cher- 


i.  [Cf.  Romama,  Vf,  244.]  L.  C. 

2.  u  Trébucher  >»  ne  donne  pas  le  sens  d*êquarquevala,<m[  veut  dire 
«faire  du  bruit  avec  ses  jambes  comme  un  cheval  qui  tombe.  » 

3.  La  racine  de  sôeti  est  «dé  =  «  soif  » . 


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â06 


nsVUB  DttS  PATOtS 


Ui  de  Téye  pe  fére  le  oan, 
demandi  a  la  fonténe  :  «  Qu'é 
que  V6,  fonténe  que  t*ô  Bôeté? 

—  A  bèD  le  piu  é  mour...  etc. 

—  Pusque  y'é  san,  dze  va  cr6yi 
mé  tepèn.  »>  E  la  Twènnon  crôyi 
se  dou  tepèn  ! 

Quan  le  revènci  a  la  mwizon, 
son  père  lademandi  :  «Twènnon, 
c'man  qu'i  fé  que  le  ne  m'apour- 
le  pwèn  d*éye?—  A!  yé  le 
piu...  etc...é  môe  dz'é  côça  mé 
tepèn  !  —  A  bèn  si  le  piu  ..  etc, 
môe  dze  va  rotzi  ma  pôle  a  la 
c6r.  »  E  a  rotzi  sa  pôle  a  la  c6r! 


LA    TZACB  U  LOU 

Ënn*  an-néy  a  la  fèn  dé  se- 
nâye,  on  lou  mandzô  teu  lé 
mwiton  u  père  Dzanou.  On 
86e  Dzanou  deci  a  sa  fône  :  «  I 
fôdra  pretan  éçàyi  de  tué  celé 
soie  béte  !  —  E  bon  t'irô  a  l'és- 
pèr  é  te  le  teuverô.  —  0  !  te  di 
Dèn,  t6e,  mé  1  m  annouye  de  y'ala 
tô  su,  vèn  avwi  môe  e  pi  cfz'yi- 
ré.  » 

La  Marëye,  mie  n'étô  pô 
pouruze,  ali  teu  lé  sôe  a  Tés- 
pèr  avwi  sVôme,  mé  i  ne  vi- 
ron  p6  le  lou  ;  é  u  b6  de  ui  dz6 
le  père  Dzanou  ne  voli  pôi  retor- 
na. 

Le  san-madi,  la  Marëye 
Vali  t6te  suie,  le  trôvi  le  lou  é 
le  le  tuï  bian  ! 

Quan  le  revènci,  le  révëyi 
vite  s*n*ôme  :  «  Live-te  tôtzuite 
p*ala  qu*ri  le  lou,  dze  vèn  de  le 
tué.  » 

Y'apourteron  le  lou  a  la  grand- 
ze  é  1  vènceron  se  cutzi.  Dza- 
nou deci  a  sa  fëne  :  «  I  ne  f6 
f»ô  dêre  que  y'é  sôe  qu'a  tué  le 
ou,  di  don  que  y'é  môé,  pa  ce 
que  noté  vôezèn,le  père  lôdon 
é  léz  ôtre  me  farèn  trô  anradzi. 
—  Alon  !  s*i  te  fé  se  piézi,  dze 
d*ré  que  y'é  tôe  que  l'a  tué.  » 

Le  pouvre  père  Dzanou  savO 
bèn  que  sa  fëne  deré  bèn  tô  de 


cher  de  l^eau  pour  faire  le  pain 
demanda  à  la  fontaine  :  a  Qu^ae* 
tujontaine^que  tu  as  séché?  — 
Eh  bien  !  le  pou  estnwrt....  etc.  ! 
Puisque  c'est  cela,  je  vais  cas- 
sermespots!  »  Et  Antoinette 
cassa  ses  deux  pots  ! 

Quand  elle  remnt  à  la  maison, 
son  père  lui  demanda  :  «  Antoi- 
nette, comment  cela  se  fait  que 
tu  ne  m'apportes  point   éTeauf 

—  Ah  !  c'est  le  pou,.,,  etc..,  et 
moi  f  ai  cassé  mes  pots!  — Eh 
bien  site  pou.,.,  etc..,  moi  je 
vais  fêter  ma  pâte  à  la  cour  !  > 
Et  il  jeta  sa  pâte  à  la  cour  ! 

LA  GHA38I  AU  LOUP 

Une  ànnée.à  la  fin  des  semait- 
leSf  un  loup  mangeait  tous  les 
moutons  du  père  Jean.  Un  soir 
Jean  dit  à  sa  femme  :  t  H  fau- 
dra pourtant  essayer  de  tuer 
cette  vilaine  bête.  —  Eh  bien^ 
tu  iras  à  Vaffât  et  tu  le  tueras! 

—  Oh!  tu  dis  bienAoifmais  cela 
m'ennuie  d'y  aller  tout  seul, 
viens  avec  moi  et  alors  j'irai!  > 

La  Marie  qui  n'était  pas  peu- 
reuse  alla  tous  les  soirs  à  Voffût 
avec  son  mart,  mais  ils  ne  vi" 
rent  pas  le  loup,  et  au  bout 
de  huit  jours,  le  père  Jean 
ne  voulut  pas  y  retourner. 

Le  samedi,  la  Marie  y  alla 
toute  seule,  elle  trouva  le  loup^ 
et  elle  le  tua  bien  ! 

Quand  elle  revint^  eUe  éveil- 
la vite  son  niari:  c  Lève-toi 
toui  de  suite  pour  aller  cher^ 
chérie  loup  ;  je  viens  de  le  tuer.  • 

Ils  apportèrent  le  loup  à  la 
grange  et  ils  vinrent  se  coudier. 
Jean  dit  à  sa  femme  :  *i  11  ne 
faut  pas  dire  que  &est  toi  qui  as 
tué  le  loup,  dis  donc  que  c'est 
moif  parce  que  nos  voisins,  le 
père  Claude  et  les  autres,me  fe- 
raient trop  enrager!  —  Allons! 
si  cela  te  fait  tant  plaisir  Je  di- 
rai que  cest  toi  qui  Cas  tué.  » 

Le  pauvre  père  Jean  savait 
bien  que  sa  femme  dirait  bien 


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COltBlBR.  —  CONTES  SK  ^ATOIS  1>B  OfiRliOLLBS      Wl 


même  que  y'élô  lëye  qu'avô 
tué  le  lou,  l*élô  bèD  éri  c*inan 
lés  dire,  \%  ne  pevô  pô  ampétzi 
sa  langue  d'ala. 

Pandan  que  la  Marëye  dre- 
mô,  le  père  Dzanou  se  levi  tô 
barman,  al  ali  qu*ri  on  pyèn 
baçan  d*éye  q'ua  vreci  dan  le 
yë,  bian  a  coulé  de  sa  fêne,  é 
on  petron  déçu  sa  tzemize. 

Quan  i  fi  le  matèo,  que  le  se 
révëyi,  le  cru  que  l'avô  pici 
Q  ^ë  :  «  Elà  I  mô  n*6me,dz'é  bian 
pici  u  y6,  mé  te  n'i  dero  p6,léz 
ôlre  me  larèn  bèn  tr^  dévyi. 
—  Akeute,  dse  vu  bèn  nan 
ran  dêre,  mé  le  ne  derô  pô  éri 
que  y'étôe  qu*a  lue  le  loul 
— N'àyepô  pou,  dze  ne  tu  ran 
endëre!  m 

C^mansu  dsô  él6  èiin'  diroanl- 
16,  le  père  Dzanou  ali  a  la  mëce. 
Al  am  u  bôr  on  p'I'on  trô  de 
bonure,  é  a  sa  seli  yova  déçu 
le  ban  qu*é  devan  le  père  Dzàc  : 
a  le  mili  a  raconta  c*man  al 
avè  bian  tué  le  lou  16  su.  c  Vô 
Tendre  le  vôe  apré  la  mëce,  al  é 
delé  dan  nôi*  grandze,  y'é  on 
bio,  dze  ne  pdyo  côzi  pô  Ta- 
porta.  » 

Dzuste  a  su  moman,  la  Ma- 
r^e  j>ôç6éri  qu'alô  a  la  mëoe  : 
«  0  que  de  van  t  que  le  deci. 
-*Alon,  euize  te  don,  sM  zy'a  de 
nn,  y'a  bèn  éri  otizuze  dan  ton 
Të  1    »   que   répondi   le   père 


LA  LIVIIR  AN90RCKLA 

Le  père  Françde  éid  on  bon 
keoré,  mé  al  émô  on  pHion 
Irô  la  Uaoe.  Teute  lé  dimantze, 
&pré  la  méee^  a  pron6  son  fuzi 
é  al  alô  fére  on  tôr  du  coûté  de 
la  Ruzire  é  du  Bou  de  Rolze;  é 
«OYan  a  n  étô  pô  reveni  pe  dëre 
lé  vépre,é  lé  tzantu  élèn  dobled- 
n  de  lé  dëre  lô  su.  I  finitroo 
P*élre  anneuyi  de  su   métier. 


tout  de  mime  que  c'était  elle 
qui  avait  tué  le  loup,  elle  était 
bien,  aussi  comme  les  autres, 
elle  ne  pouvait  pas  empêcher  sa 
langue  d'aller. 

Pendant  que  la  Marie  dor- 
mait, le  père  Jean  se  leva  tout 
doucement^  il  alla  chercher  un 
plein  bassin  d'eau  quHl  versa 
dans  le  lit  à  côté  de  sa  femwe^ 
et  un  peu  sur  sa  chemise,  Quana 
ce  fut  le  matin,  qu'elle  ^ éveilla^ 
elle  crut  qu'elle  avait  pissé  au 
lit  :  «  Hélas  !  mon  homme,  fai 
bien  pissé  au  lit,  mais  tu 
ne  le  diras  pas,  les  autres  me 
feraient  bien  trop  endéver.  — 
Ecoute,  je  veux  bien  ne  rien  en 
dire^  mais  tu  ne  diras  pas  nan 
plus  que  if  est  toi  qui  as  tué  le 
loup  !  —  If  aie  pa*  peur  !  je  ne 
veux  rien  en  dire  !  » 

Comme  ce  jour  était  un  di- 
manche, le  père  Jean  alla  à  la 
messe.  Il  arriva  au  bourg  un 
j)eu  trop  de  bonne  heure,  et 
il  s^assit  là- bas  sur  le  banc  qui 
est  devant  le  père  Jacques  ;  il  se 
mit  à  conter  comment  il  avait 
bien  tué  le  louptoutseul.  «  Vous 
viendrez  le  voir  après  la  mes- 
se, il  est  là-bas  dans  notre  gran- 
ge, c'est  un  beau  l  je  ne  pouvais 
presque  pas  l'apporter  !  > 

Juste  à  cet  instant,  la  Marie 
passait  aussi,  qui  allait  à  la 
messe  :  t  Oh  î  Que  de  vent  !  dit- 
elle  l  —  Allons,  tais-toi, s'il  y  a 
du  vent,  il  y  a  bien  autre  chose 
dam  ton  Ut  !  »  lui  répondit  le 
père  Jean, 


LE  LlèVRB  ENSORCELÉ 

Le  père  François  était  un  bon 
curé,  mais  il  aimait  un  peu  trop 
la  chasse.  Tous  les  dimanches 
après  la  messe,  il  prenait  son 
fusil,  et  il  allait  faire  un  tour 
du  côté  de  la  Routière  et  du 
bois  de  Roches  ;  et  souvent  il 
n'était  pas  revenu  pour  dire  les 
vêpres,  et  les  chantres  étaient 
obligés  de  les  dire  seuls*  Ils  /!• 


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-^06 


RBVUB  DES  PATOIS 


Le  père  Benèe  qu*étô  on  ma- 
lèn  é  que  conTétzô  bian  dé  se- 
gré,  voli  fére  ènn*  farce  u  keu- 
ré,  mé  a  n'an  deci  ran  a  preçône. 

La  dimanlze  apré,  cman 
d*abilude  le  keuré  va  a  la  tzace 
a  trouve  ènu*  grouce  livre,  al 
la  fou  on  cou  de  fuzi,  mé  i  ne 
la  fé  pwèn  de  mô  !  A  retzardze 
son  fuzi,  é  on  môman  apré  a 
vôe  ancor  la  livre  quétô  s'ia 
déçu  son  eu  é  que  se  fAyô  la 
barbe  avwi  se  pâte  de  devan. 

A  s'annapretze  ancôr  on 
cou  é  la  tire  san  la  fére  pwèn  de 
mô.  La  livre  ne  se  sôvi  toudzë 
guère  Ivvèn  !  Anfèn  le  keuré  fi 
se  bian  qu*al  uzi  tôte  sa  poudre 
san  pevùe  tué  la  livre.  A  vi 
bèn  que  1  étô  ansorcela. A  revèn 
ci  a  la  keure,  retzardzi  son 
fuzi  é  bénitzi  le  cou.  Apré  a 
retorni  v6e  la  livre.  L'étô  toud- 
zë a  pu  pré  a  la  même  andrë  : 
a  s*an  aprelze,  lalini'e  bian  é 
sare  le  dzakyon.  Su  cou  i  la  co- 

{>i  ènn'  tzambe  de  devan.  mé 
e  se  sôvi  bèn  toudzë  é  le  keu- 
ré ne  la  revi  pô. 

Quan  a  san  vènci, i latandèn 
pala  vôe  le  père  Benôe  qu'étô 
côzi  mour.  Al  y*ali  tôtzuite.  Le 
père  Benôe  élô  an  éfé  bian 
malade,  mé  negueun  ne  savô  ce 
qu*al  avô!  Le  keuré  le  b&yi 
le  deri  sacreman,é  an  Ti  bâvan, 
a  vi  qu*i  le  mancô  on  bra. 
A  dévini  bèn   tôtzuite  ce  que 

Îf'ètô  que  sa  livre  ansorcela!  é 
e  père  Benôe  le  déci  bèn  éri 
avan  de  meuri  que  y'étô  lui. 


Dépi  su  tan  le  père  Françôe 
ne  retomi  pieu  a  la  tzace. 


nirent  par  être  ennuyés  de  ce 
métier  ! 

Le  père  BenoU  qui  était  un 
malin  {rusé}  et  qut  connaissait 
bien  des  secrets,  voulut  faire 
une  farce  au  curé,  mais  il  n'en 
dit  rien  à  personne. 

Le  dimanche  suivantj  com- 
me d'habitude,  le  curé  va  à  la 
chasse,  il  trouve  un  gros  lièvre, 
il  lui  tire  un  coup  de  fusil, 
mais  il  ne  lui  fait  point  de  mal! 
H  recharge  son  fusil,  et,  un  ins- 
tant après,  il  voit  encore  le  liè- 
vre qui  était  assis  sur  son  der- 
rière et  qui  se  faisait  la  barbe 
avec  ses  pattes  de  devant, 
IWen  approche  encore  une  fois, 
et  le  tire  sans  lui  faire  point  de 
mal.  Le  lièvre  ne  se  sauva  tou- 
jours guère  loin.  Enfin  le  curé 
fit  si  bien  qu'il  usa  (brûla) 
toute  sa  poudre  sans  pouvoir 
tuer  le  lièvre.  Il  vit  bien  ju*il 
était  ensorcelé.  H  revint  a  la 
cure,  reclwrgea  son  fusil  et  bé- 
ntt  le  coup.  Après  cela,  il  re- 
tourna vers  le  lièvre.  Il  était 
toujours  à  peu  près  au  même 
endroit  :  il  s'en  approche,le  vise 
bien  et  presse  la  délente.  Cette 
fois,  il  lui  coupa  une  jambe  de 
devant,  mais  il  se  sauva  bien 
toujours,  et  le  curé  ne  le  vit 
plus. 

Quand  il  s'en  vint,  on  Vatten- 
daitpour  aller  voir  le  père  Be- 
noit qui  était  presque  mort^  H 
y  alla  tout  de  suite.  Le  père  Be- 
noU était  en  effet  bien  tnalade, 
mais  personne  ne  savait  ce  qu'U 
avait.  Le  curé  lui  donna  le  der- 
nier sacrement,  et  en  le  lui  don- 
nant, il  vit  au'il  lui  manquait 
un  bras.  Il  devina  bien  immé- 
diatement ce  que  c'était  que  son 
lièvre  ensorcelé!  et  le  père  Be- 
noit lui  dit  bien  aussi  avant 
de  tnourir  que  c'était  lui. 

Depuis  ce  temps,  le  père  Fran- 
çois ne  retourna  plus  à  la  ckas 


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G03IBIBR.  —  COMTEd  ^  PÂT0t8(  DE  GERMOLLKS       %^ 


LE  SANTBGiNON. 

Oo  di6  dan  ënne  cetë^re  co- 
mnoe,  i  se  trôvi  on  Sanlen'on 
é  doa  nioncieu  dan  la  même 
ôbèrdze. 

A  goûta,  la  cuizenire  sarvit- 
xi  antre  ôtre  tzuze  on  grou  pôle 
è  dou  pèndzon. 

Lé  Gou  moncieu  se  sarvitron 
Je  premi,  i  preneron  tzacon  on 
pèndzon.  Le  Santenron  que  léz 
avixô  fére  ne  savô  pô  ancô  trô 
que  dëre,  mé  a  ne  répouri  pô: 
«  A  !  y'é  don  tzacon  s' n'wazîo?» 
É  aa  dran  san  a  prenl  le  polé 
dan  s'n*  aciète  é  a  le  mandzi  tôt 
an  pyèn  ! 

K'roan  i  n*avô  pô  gran  ôtre 
fricô,  lé  dou  moncieu  feron  bian 
alrapa,  mé  /avèn  tour  é  i  ne 
deyvtron  ran.  Mé  apré  goûta, 
avân  de  prendre  zîeu  café,y*ale- 
roD  à  Tètrôb^e  é  i  côperon  la 
queuve  du  meule  u  Santen'on. 


Paodan  qu*i  prenèn  zieu  café, 
le  Santen'on  ali  éri  vôe  son 
meule.  Quan  a  vi  gu^al  avô  la 
queuve  c6pa,  a  dévini  bèn  tôt- 
fuite  que  que  Tavô  fa  san.  A 
preni  son  k*tiO  é  a  fandi  lagour- 
uze  é  dou  tzevô  dé  moncieu 
tanc  que  côzi  a  la  cëme  de  la 
tête.  Â  retorni  vé  lé  moncieu  é 
a  se  miti  a  rire  :  t  A  !  a  !  a  ! 
se  YÔ  savô  I  voté  dou  tzevô  an 
bèn  tan  ri  de  vôe  que  mon 
meule  avô  la  queuve  copa  qu*i 
se  son  fandu  la  gueule  tan  qu*é 
deovez  orëbe  ! 


LB  LOU   t  LB  RElf  A 

^  Enne  vôe  le  Lou  é  le  Rena 
8*aQtandron  pe  fére  on  viar  de 
môeti. 
K'man  su  viar  étô  Iwén  de 


LE  8AU«T-IGN0N  ^1). 

Un  jour  dans  une  petite  com- 
mune, il  se  trouva  un  St-Ignon 
et  deux  messieurs  (2)  dans  la 
même  auberge. 

A  dîner,  la  cuisinière  servit 
entre  autres  choses  un  gros  pou- 
let et  deux  pigeons. 

Les  deux  messieurs  se  servi» 
rent  les  premiers,  ils  prirent 
chacun  un  pigeon.  Le  Saint- 
Ignon  qui  les  regardait  faire  ne 
savait  pas  encore  trop  que  dire^ 
mais  il  ne  s'effraya  pas:  €  Ah! 
c'est  donc  chacun  son  oiseau  ?  » 
Et  en  disant  cela  il  prit  le  pou- 
let dans  son  assiette  et  il  le  man- 
gea entièrement. 

Comme  il  n'v  avait  pas  beau- 
coup d'autres  plats,  les  deux  mes- 
sieurs furent  bien  attrapés, mais 
ils  avaient  tort  et  ils  ne  dirent 
rien.  Mais  après  dîner,  avant 
de  prendre  leur  eafè,  ils  allè- 
rent à  Vécurie  et  ils  coupèrent 
la  queue  du  mulet  appartenant 
au  St-Ignon. 

Pendant  qi^ilspi^enaient  leur 
café,  le  Stlgnon  alla  aussi  voir 
son  mulet.  Quand  il  vit  qu'il 
avait  la  queue  coupée,  il  devina 
bien  de  suite  qui  lui  avait  fait 
cela,  il  prit  son  couteau  et  il 
fendit  la  bouche  des  deux  che- 
vaux des  messieurs  jusque  pres- 
que au  haut  de  la  tète,  il  retour- 
na vers  les  messieurs,  il  se  mit 
à  rire  :  n  Ha!  ha!  hat  si  vous 
saviez  !  vos  deux  chevaux  ont 
bien  tant  ri  de  voir  que  mon 
mulet  avait  la  queue  coupée, 
^'ils  se  sont  fendu  la  bouche 
pisqu'aux  detix  oreilles. 

LE  LOUP  ET  LE  RBffARO  (3). 

Une  fois  le  hup  et  le  renard 
s'entendirent  pour  faire  un  éco- 
buage  de  moitié. 

Comme    cet    éeobuage    était 


1.  Sl-Ignon  :  habitant  de  la  commune  de  St-Igny-de-Vers. 

2.  Probablement  deux  commis  voyageurs. 

3.  [Cf.  Bmania,  VIU,596,]  L.  Cf. 

BEV.  D.  PATOIS.  H 


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âio 


tlBVtnS  BKS  PkfOtB 


zieu  mwizon,  i  pourteron  a  goû- 
ta. I  pourteron  on  tepèn  de  mi 
é  ènne  dôzon-ènne  de  gôfre. 

Le  Rena  au'é  fénvan  égor- 
man  fi  bèn  aastou  16.  Via  ce 
qu'a  fi  pe  ne  pô  mé  Iravà'i  : 
a  fi  samb'an  auequecoo  lecrëye 
é  répon  :  «  Hé  !...  A  bèn  dz*i 
Tal  » 

Le  Lou  demandi  ce  que  y*é  : 
tf  0 1  7*é  mon  frère  Dzan  que  me 
crêye  p*étre  paron-èn,  dze  va 
vile  y'aia,  é  dze  revendre  pe  vi- 
te encdr  !»  A  fi  samb^an  de 
parti,  mé  al  ali  dan  ènne  petëte 
cad6ie  qu'Ôy*avèn  mi  zieu  goûta, 
é  a  mandzi  trèe  gôfre  avwi  du 
mi. 

Quan  a  revènci,  le  Lou  le  de- 
mandi k*man  q^u*al  avô  apala 
son  fiu  :  c  Mimi  premi  !  » 

Tôt  é  dou  contineuveron  de 
piéci,  mé  le  Bena  se  lôci  bian 
vite,  é  a  fi  ancore  k*man  le  ore- 
mi  cou  :  «  Hé  !  A  wi  !  a  Dèn 
dz*i  va  tôtzuite  I  »  Ë  a  dêyi  u 
Lou  :  «  Y'é  bian  la  fëne  a  no- 
ton  Flebè  quevèn  d'acutzi,éi  me 
cr6yan  p*étre  paron-èn  !  i» 

E  al  ali  ancôr  vôe  le  tepèn 
de  mi  é  lé  gôfre.  Çu  cou,  y  étô 
on  Mimi  segon  qu*avenô  deba- 
tizi. 

Enne  trôezième  vôe  a  retorni 
vôe  le  tepèn  de  mi. 

Anfèn  midi  arvi  é  lé  dou 
piéçu  de  viar  aleron  goûta,  mé 
1  ne  tzômô  côzi  pieu  de  gofre  é 
ancôr  mwèn  de  mi. 

Le  Rena  deci  u  Lou  :  t  T*ô 
mé  trav&yi  que  môe,  mandze  ce 
que  tzoume,  dz'atandré  bèn! 
Matan  que  y'é  premi t^e  quéque 
tzèn  que  noz  ara  mandzi  nô- 
ton  goûta.  B 

Le  Lou  ne  compreni  pô  qu'é 
qu^étô  le  voleur,  é  a  gout'on  a 
n  dobledzi  de  se  sara  ancore  la 
crépi  re. 


loin  de  leurt  mations  ils  porté- 
rent  à  diner.  Ils  portèrent  un 
pot  de  miel  et  une  douzaine  de 
gaufres. 

Le  renard,  qui  est  fainéant  et 
gourmand,  fut  bientôt  las.  Voilà 
ce  qu'il  fit  pour  ne  pas  plus  tra- 
vailler. Il  fit  semblant  que  quel- 
qu'un rappelle,  et  il  répond: 
•  HélEh  bien,  j'y  vais  !  » 

Le  loup  demanda  ce  aue  (fest  : 
€  Oh!  c'est  mon  frère  Jean  qui 
m'appelle  pour  être  parrain,  je 
vais  vite  y  allerM  je  reviendrai 

flus  vite  encore  t  9  II  fit  sem^ 
lant  de  partir,mais  il  alla  dans 
une  petite  cabane  où  ils  avaient 
mis  leur  dîner,  et  il  mangea 
trois  gaufres  avec  du  miel. 

Quand  il  revint^  le  loup  lui 
demanda  comment  il  avait  nom- 
mé son  filleul  :  «  Mimi  (1)  pre- 
mier \  » 

Tous  deux  continuèrent  de 
piocher,  mais  le  renard  se  lassa 
oien  vite,  et  fit  encore  comme  la 
première  fou  :  u  Hè  t  Ah  oui! 
Mih  bien,  j'y  vais  tout  de  sutte  î  > 
Et  il  dit  au  loup  :  c  C'est  Men  la 
femme  de  notre  Philibert  qui 
vient  d^ accoucher,  et  ils  m' appel- 
lent pour  être  parrain  !  b 

Et  il  alla  encore  voir  le  pot  de 
miel  et  les  qaufres  !  Cette  fois, 
c'était  un  Mimi  {{)  second  qu'il 
venait  de  baptiser. 

Une  troisième  fois  il  retour- 
na voir  le  pot  de  miel. 

Enfin  midi  arriva  et  les  deux 
piocheurs  d^écobuage  allèrent 
dîner,  mais  Une  restait  presque 
plus  de  gaufres  et  encore  moins 
de  miel. 

Le  renard  dit  au  loup  :  «  Tu 
as  plus  travaillé  que  moi,  man- 
ge ce  qui  reste ,j' attendrai  bien  î 
Frobaolement  que  c'est  par  là 
quelque  chien  qui  nous  aura 
mangé  notre  diner.  » 

Le  loup  ne  comprit  pas  qui 
était  le  voleur  ;  et  à  goûter ^  d 
fut  obligé  de  se  serrer  encore  la 
ceinture. 


U  Pour  rendre  exactement  il  faudrait  dire  Miêl-n^ieL 

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CiOlIfiteR.  —  0ONTS8  EN  PAtOÎB  DB  âBRMOLLBS       2ii 


LE  COUTAN  DR  ClUIfl. 


LE  COUVENT   DE  GLUNY. 


Légende 


TàTÔ  dan  le  tao  on  four  cou- 
Ttn  de  mwèn-ne  a  la  cême  de 
Sèn  RigÔ,  é  Sèn  Higô  élô  yon 
de  celé  mwèn-ne. 

A|>ré  la  mour  de  çu  gran 
sèo,  i  vènci  si  tèleman  de  mwèn- 
ne  dan  çu  couvan  qu'i  n'i  pôyèn 
pieu  teu  leni. 

Yon  de  celé  mwèn-ne  qu'élô 
maçon  è  que  s^apalô  Brenou 
deei  :  «  I  nô  fô  bôLi  ènn*dtre  cou- 
vai) î  —  \Vi,  mè  qu  ô  qu'i  fô  le 
bôliî  —  E  bèn  I  dze  va  carâyi 
mon  marUÔ  ann^èr,  é  qu'ô  a 
tzara  nô  bdtttran  su  noviô  cou- 
nn.  » 

Brenou  rotzt  don  son  mart^'ô 
de  maçon  qu'ali  tzére  qu'ô  é 
Ciani  asture. 

Awi  dôzSz  ôtre  mwèn-ne^  i 
boUtron  le  couvan  de  Ciuni  ! 


LE  p'tON  et  la   p'TONB 

EnD*6me  s'apalô  P'ton  é  sa 
fene  P'tône. 

On  dzô  qu*i  trftyèn  de  rave, 
fé  le  P*ton  qu'ali  fére  a  goula. 
Qoan  le  goûta  fi  pré»  a  crëvi 
la  P*i6ne  pe  veni  goûta,  mé  la 
P'tôae  ne  vènct  pô  é  le  irâyô 
toadzêde  rave. 

Le  P*ton  nanvri  on  lou  pe 
fére  pou  a  la  P'tône  ;  mé  le  lou 
De  voli  pO  fére  pou  a  la  P'tône, 
éle  Myô  toudzë  de  rave. 

Le  P*ton  nannî  on  izèn  pe 
mourdre  le  lou«  mé  le  tzèn  ne 
▼611  pô  mourdre  le  lou,  le  lou 
ne  vôli  pô  fére  pou  a  la  P'tône, 
^  le  trftyô  toudzë  de  rave. 

Le  P'ton  nanvTî  on  bôton 
pe  batre  le  tzèn  ;  mé  le  bôton 
06  v6i)  pô  batre  le  tzèn,  le  tzèn 


Il  y  avait  dans  le  temps  un 
grand  couvent  de  moines  a  la  ci- 
me du  Saint-Rigaudf  et  Saint 
Rigaud  était  un  de  ces  moines. 

Après  la  mort  de  ce  grand 
saint,  il  vint  tellement  de  moi- 
nes dans  ce  couvent  qu*ils  n'y 
pouvaient  plus  totu  tenir. 

Un  de  ces  moines  oui  était  ma- 
çon et  qui  s*appetatt  Bemou 
dit  :  c  H  nous  faut  bâtir  un  au- 
tre couvent  t  —  Oui,  mais  où 
fautH  le  bâtir  f  -  Eh  bien,  je 
vais  lancer  monmarteauen  l'atr, 
et  là  où  il  tombera,  notis  bâti- 
rons ce  nouveau  couvent  !  » 

Bemou  jeta  donc  son  mar- 
teau de  maçon,  qui  alla  tomber 
là  où  est  Cluny  a  Vheure  actuel- 
le. 

Avec  douze  autres  moines,  ils 
bâtirent  Vabbaye  de  Cluny. 


PETON   ET   fA  FEMME 

Un  homme  se  nommait  Peton 
et  sa  femme  Petonne. 

Un  jour  qu'ils  arraehasent 
des  raves,  ce  fut  Peton  qui  alla 
faire  à  diner. Quand  le  Aner  fut 
prêt,  il  appela  sa  femme  pour 
venir  dîner^  mais  la  PeUnme 
ne  vint  pas,  et  elle  arrachait  tou- 
jours des  raves. 

Peton  envoya  un  Ump  pour 
faire  peur  à  Petonne,  mou  le 
loup  ne  voulut  pas  faire  peur  à 
Petonne,  et  elle  arrachait  tou- 
jours des  raves. 

Peton  envoya  un  chien  pour 
mordre  le  loup  ;  mais  le  chien 
ne  voulut  pas  mordre  le  loup, 
le  loup  ne  voulut  pas  faire  peur 
à  Petonne,  et  elle  an*achait  tou- 
jours des  raves. 

Peton  envoya  un  bâton  pour 
battre  le  chien;  mais  le  bâton 
ne  voulut  pas  battre  le  chienf  k 


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212 


REVUE  t)B8  PATOIS 


ne  Yoli...etc. ..  é  la  P'tôDe 
tràyô  toudzë  de  rave. 

Le  P'ton  naDvn  du  feuve  pe 
brûlé  le  bôton  ;  mé  le  Teuve  ne 
voli  pô  brûlé  le  bôton,  le  bôton 
ne  vôlî  pô  tapa... etc..  é  la 
P'iône  trâyô  toudzë  de  rave. 

Le  Fton  nanv^i  de  l'éye 
pe  tué  le  feuve  ;  mé  l'éye  ne 
voli  po  tué  le  feuve,  le  feuve  ne 
voli  po,  etc....  é  la  Ftône 
trftyô  toudzë  de  rave. 

Le  P'ton  nanvri  dou  bu 
pe  bèere  l'éye  ;  mé  lé  dou 
DU  ne  vôleron  pô  bôere  l'éye, 
l'éye  ne  voli  po  tué  le  feuve, 
etc..  é  la  P*tône  trâyô  toud- 
zë de  rave. 

Le  Fton  nanvn  on  dzu  é 
dé  gu'on  pe  iftyi  lé  bu  ;  mé 
lé  gu'on  ne  vôleron  pô  lâyi  lé 
bu  ;  lé  bu  ne  vôleron  pô.  etc., 
é  la  P'iône  trftyo  touazë  de 
rave. 

Quan  le  P*ton  vi  8an,a  nanv'i 
dé  ra  pe  rondzi  lé  guron  ; 
lé  ra  se  mitron  a  rondzi  lé  gu'on , 
lé  guron  se  mitron  a  Iftyi  lé  bu, 
lé  bu  a  bôere  l'éye,  Vèye  à  tué  le 
feuve,  le  feuve  a  brûle  le  bôton, 
le  bôton  a  bàtre  le  tzèn,le  tzèna 
mourdrele  lou,  le  lou  a  fére 
pou  a  la  Ftône. 

La  P'tone  se  miti  a  côri,  é  si 
dépi  su  moman  le  ne  s'é  pô  arê- 
te, le  cour  encô  toudzë  ! 


LÉ  cou  DE  ZfKU 

Twèn-non  étô  on  bon  garçon, 
m^  a  n'étô  pô  dé  pe  malèn.  Ai 
ftv^  bian  anvëye  de  se  man^i, 
mé  a  ne  savo  pô  k'man  i  falô 
fère  p'ala  cortizi.  Son  père  le  y 
anseunri  :  <  Quan  t'irô  vôe  lé 
fëye,  te  lé  derô  de  petete  bé- 
tize,  dé  n^anceri  pe  lé  rére  rire.  » 


Le  même  sôe  mon  Twèn-non 
ali   vôe  lé  fëye,  é  a  lé  dëyi 


ehien  ne  voulut,.,,  etc,„et  Pe' 
tonne  arrachait  toujoun  des  ra- 
ves. 

reton  envoya  du  feu  pour 
brûler  le  bâton  ;  mais  le  feu  ne 
voulut  pas  brûler  le  bâton,  le 
bâton  ne  voulut  pas  frapper, 
etc...  et  Petmne  arrachait  tou- 
jours des  raves. 

Peton  envoya  de  Veau  pour 
éteindre  le  feu  ;  mats  Veau  ne 
voulut  pas  éteindre  le  feu,  le  feu 
ne  voulut  pas,  etc....  et  Peton- 
ne  arrachait  toujours  des  raves. 

Peton  envoya  deux  bomfs  pour 
boire  Veau  ;  mais  les  deux  bœufs 
ne  voulurent  pas  boire  Veau, 
Veau  ne  voulut  pas  tuer  le  feu, 
etc..  et  Petonne  arrachait  tou- 
jours des  raves. 

Peton  envoya  un  joug  et  des 
cordes  wmr  Iter  les  bœufs;  mois 
les  cordes  ne  voulurent  pas  lier 
les  bœufs;  Us  bœufs  ne  voulu- 
rent pas,  etc..  et  Petonne  arra- 
chait toujours  des  raves. 

Quand  Peton  vit  cela,  il  en- 
voya des  rats  pour  ronger  les 
cordes  :  les  rats  se  mirent  à  roti- 
ger  les  cordes,  les  cordes  se  mi- 
rent à  lier  les  bœufs,  les  bœufs 
à  boire  Veau,  Veau  à  éteindre  te 
feu,  le  (eu  à  brûler  le  bâton,  le 
bâton  a  battre  le  chien,  le 
ehien  à  mordre  le  loup,  le  loup 
à  fairepeur  à  Petonne. 

Petonne  se  mit  à  courir,  et  si 
depuis  ce  moment  elle  ne  s'est 
pas  an^êtée,  elle  court  encore 
toujours! 

LES  COUPS  d'yBLTC 

Antoine  était  un  bon  garçon, 
maisiln'était  pas  desplus  rusés. 
Il  avait  bien  envie  de  se  marier, 
mais  il  ne  savait  pas  comment 
il  fallait  faire  pour  aller  cour-^ 
tiser.  Son  père  le  lui  enseigna: 
<  Quand  tu  iras  voir  les  nlles, 
tu  leur  diras  des  petites  bêtises, 
des  niaiseries  pour  les  faire  ri- 
re». > 

Le  même  soir  mon  Antoine 
alla  voir  les  fUles,  et  il  leur  dit 


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GOMBIER.  —  CONTES  EN  PATOIS  DE  GERMOLLES 


dé  pelêle  bétîze  é  dé  nranceri. 
TO  te  8ôe  a  deci  :  c  De  Q*lëve 
bétize,  de  nTanceri  !  de  Q*tëve 
etc.»  Lé  féye  rëyeron  bèn,  mé 
j  lepreneron  p*0D  bredéo  qtt*al 
étO  bèn  an  éfé,  é  i  se  môqueron 
bian  de  s6e. 

Le  ]andemaD  al  i  raconti  a 
son  père.  «  Mé,  nran  aue  Té,  i 
n^épôc'man  san  qu'i  falôfére! 
Nô  lé  di  q\xi  son  brôve,  que  nô 
lézéme  bian,D6  lé  baye  de  cou 
dezieu.nô  ié  pènce  lé  teton,  nô 
1^  ambrace,  é  te  va  vôe  qui  t*è- 
meran  bèn  !  é  qu'i  se  marëye* 
ran  bèn  avwi  tôe.  » 

Twëo-QOD  ne  compreni  p6 
k^man  i  fald  fére  pe  b&yi  de 
cou  de  zieu  é  fôye  :  <  Si  dze  lé 
r6tze  méz  ieu,  dze  ne  va  pieu 
Tôe  ciar!  >  Ë  v*ia  ce  qu*a  ràyi: 
avan  d*ala  vëyî,  al  antre  a 
Tëtrôbe  é  mwiton,  son  père 
avô  ènne  dôzon-èone  de  faye^ 
a  léz  avanti  léz  ieu  a  teute,*  é 
a  parti  vôe  lé  fêye  avwi  ç'iéz  ieu 
dan  sa  potze.Sû  cou  a  n'ali  pô  u 
même  andrê  que  la  premire  v6e. 


Quan  al  arivi  é  qu*a  fi  s'ta»  a 
se  miti  a  san-yi  séz  ieu  de 
fâ^e  pandan  qu*a  dêyô  é  fêye 
^u'i  son  bian  brôve,  au  a  léz 
eme  bian  !  Mé  quan  a  voli  pènci 
lé  teton  a  yeune,  a  pènci  se 
four  que  le*se  roili  a  crëyi,  le 
se  relôrni  et  le  le  fouti  ônne 
zifle.Twèn-non  fi  dôbiedzi  de  se 
6Ôva. 

Pandi  su  tan,  son  père  au*avô 
antandu  se  fftye  que  poucèn  de 
cri  k'man8*nô  léz  avôétran-yi, 
ali  vôe  ce  que  y'avèn,  a  preni 
èone  lampe  é  al  antri  a  l^étrôbre. 

Quana  vi  que  y*avén  toute  léz 
ieu  avanta,  a  deci  :  «  0  !  le 
bredèn,  y'é  bian  lui  qu*m'a  fa 
su  cou.  dze  le  leuveré  quan  a  re- 
vendra. > 

A  preni  on  grou  tracion,  é  a 
se  catzi deri  le  portô  pe  lataa- 


âiâ 


des  petites  hètueê,dee  niaieeriet. 
Tout  le  soir  il  dit  :  c  Des  petites 
bêtises,  des  niaiseries,  des  peti- 
tes etc. . .  »  Les  filles  rirent  bien, 
mais  elles  le  prirent  pour  un 
idiot  qu'il  était  bien  en  effet,  et 
et  elles  se  moquèrent  bien  de  lui. 

Le  lendemain,  il  le  raconta  à 
son  père.  ^Mais,  niais  que  tu  es, 
ce  n'est  pas  ainsi  quilfalUiit 
faire!  On  leur  dit  qu'elles  sont 
jolies,  qu'on  les  aime  bien,  on 
leur  donne  des  coups  d'yeux,  on 
leur  pince  les  seins,  on  les  em* 
brasse,  et  tu  vas  voir  qu'elles 
t'aimeront  bien!  et  qu'elles  se 
marieront  bien  avec  toi,  » 

Antoine  ne  comprenait  pas 
comment  il  fallait  faire  pour 
donner  des  coups  ayeux  aux 
^lles  :  «  Si  je  leur  jette  mes  yeux, 
je  ne  vais  plus  voir  elatrt  » 
Et  voilà  ce  qu'il  fit  :  avant 
d'aller  veiller,  il  entre  dans 
l'ètable  des  moutons,  son  père 
avait  une  douzaine  de  brebis, 
il  leur  arracha  les  yeux  à  tou- 
tes, et  il  partit  voir  les  filles 
avec  ces  yeux  dans  sa  poche. 
Cette  fois  il  n'alla  pas  au  même 
endroit  aue  la  jfremière  fois. 

Quand  il  arriva  et  qu'il  fut 
assis,  il  se  mit  à  jeter  des  couvs 
d'yeux  de  brebis  pendant  au  il 
disait  aux  filles  qu  elles  sont  bien 
jolies,  qu'il  les  aime  beaucoup  ! 
Mais  quand  il  voulut  pincer  les 
seins  à  une,  il  pinça  si  fo/i*t 
quelle  se  mit  à  crier,  elle  se  re- 
tourna et  elle  lui  donna  une  gi- 
fle, Antoine  fut  obligé  de  se  sau- 
ver. 

Pendant  ce  temps,  son  père 
qui  avait  entendu  ses  brebis  qui 
poussaient  des  cris  comme  si  on 
les  avait  eniranglées,  alla  voir 
ce  qu'elles  avaient,  il  prit  une 
lampe  et  il  entra  à  l'ètable. 

Quand  il  vit  qu'elles  avaient 
toutes  les  yeux  arrachés,  il  dit: 
a  Oh\  le  bête  (idiot),  c'est  bien 
lui  qui  m'a  fait  ce  coup  t  je  U 
tuerai  quand  il  reviendra.  » 

Il  prit  un  gros  bâton,  et  il  se 
cacha  deninère   le  portail  pour 


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214  RBVUB  DBS  PATOIS 


dra  !  Sitou  qu*al  entri,  ase  miti 
a  tapa  decu,  mé  se  four  que  lé 
cou  pétèDK*maadécou  d*éc6çu! 

Twèn-DOD  se  sôvi,  é  dépi  su 
moman  dze  ne  se  pô  ce  qu  al  é 
déveoi. 


l'attendre.  Sitôt  qu'il  entra,  %l 
se  mit  à  frapper  dessus,  nuHS 
si  fort  que  tes  coups  retentis^ 
saient  comme  des  coups  de  fléau, 
Antoine  se  sauva,  et  depuis 
ce  moment,  je  ne  sais  pas  c$ 
qu'il  est  devenu. 


SUR  UNE  DÉRIVATION  POPULAIRE 
DU  PARTICIPE  PASSÉ 

Quand  j'étais  à  Saint-Pierre*,  j'avais  mou  camarade 
Ricot,  lequel  n*eut  jamais  de  chance.  Il  n'avait  pas  plu- 
tôt remonté  sa  montre  qu'elle  était  «  arrête  »  ;  voulait-il 
manger  une  pomme,  il  se  trouvait  qu'elle  était  «  gâte»  ; 
voulait-il  aller  à  la  campagne,  il  était  sûr  de  recevoir 
un  aval  d'eau  et  de  rentrer  tout  «  trempe  »  •  ;  mangeait- 
il  seulement  deux  livres  de  flageoles,  il  avait  l'estomac 
«  gonfle  »  ;  portait-il  seulement  trois  ans  une  redin- 
gote, elle  était  «  use  »  ;  se  trouvait-il  deux  minutes  à 
un  courant  d'air,  encore  bien  qu'il  eût  deux  onces  de 
coton  dans  les  oreilles,  il  avait  tout  de  suite  la  gaugne 
«  enfle  ». 

J'ai  cité  mon  camarade  Ricot  parce  qu'il  n'avait  pas 
de  chance,  mais  à  part  cela,  à  Lyon,  nous  disons  tous 
comme  lui. 

Il  n'y  a  rien  sans  cause,  et  les  corruptions  mômes  ont 
leur  logique.  Je  remarque  que  les  six  participes  en 
question  ont  cela  de  particulier  qu'ils  sont  de  véritables 
adjectifs,  c'est-à-dire  qu'ils  expriment  un  état,  une  qua- 
lité, et  non  une  action.  Ainsi  Ricot  ne  disait  pas  :  «  Je 

(1)  [Il  s*agit  ici  du  palais  Saint-Pierre,  à  Lyon,  où  sont  installés 
les  bureaux  de  Tarchitecture  municipale  et  Técole  des  lieaux-Arts. 
Notre  collaborateur  Puitspelu  est  architecte  de  profession,  philologue 
par  goût,  et  fantaisiste  par  dessus  tout.]  l.  c. 

(2)  a  Trempe  >  se  dit  un  peu  partout  en  France, 


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PUITSPBLU.  —  DÉRIVATION  DU  PARTICIPE  PASSÉ      316 

sois  aime  de  ma  colombe  ».  Gomme  les  puristes,  il  di- 
sait «  je  suis  aimé  ».  Il  ne  disait  pas  :  «  Cette  chanson 
est  bien  chante  t,mais  «  cette  chanson  est  bien  chantée  ». 

Nous  disons  d'une  pomme  qu'elle  est  gâte,  mais  nous 
disons  d'une  pièce  de  soie,  qu'elle  est  gâtée  (par  le  ca- 
nut). Dans  le  premier  cas  la  pomme  a  une  qualité,  dans 
le  second  la  pièce  subit  une  action. 

Or  je  remarque  encore  que  dans  tous  les  adjectifs 
féminins  français,  la  dernière  syllabe  est  muette  :  cette 
boule  est  creuse^  cette  femme  est  grosse^  cette  fleur  est 
rose.  Dans  c  cette  joue  est  enflée  »,  il  y  a  contradiction 
avec  les  autres  adjectifs.  Nous  avons  pris  sur  nous  de 
la  rectifier.  Si  nous  avions  pu,  sur  cette  forme  féminine, 
forger  un  masculin,  nous  n'y  eussions  point  faillis  mais, 
en  présence  de  l'impossibilité,  nous  nous  sommes  bor- 
nés a  faire  di  enfle,  gâte  etc.  des  adj.  des  deux  genres, 
comme  rose,  colère,  légitime.  On  dit  «  ce  doigt  est  rose, 
cette  fleur  est  rose  »,  nous  pouvons  donc  dire  <  ce  doigt 
est  enfle,  cette  joue  est  enfl£  ». 

Cette  analogie  s'est  appliquée  d'abord  aux  participes 
d'un  usage  plus  fréquent.  Elle  se  serait  certainement 
étendue,  si  l'instituteur  n'y  eût  mis  bon  ordre.  Je  le 
regrette. 

PUITSPELU. 
Lyonnais. 

(1)  [La  formation  d*adjectiliB  sur  le  radical  des  vefbes  est  un  vieux 
procédé  de  la  langue  française,  et  les  adjectifs  n*ont  pas  toujours  la 
désinence  féminine.  Sur  «  asseûrer  >»  on  avait  fait  «  asseClr  ».  Plusieurs 
des  mots  signalés  ici  se  retrouvent  dans  les  dialectes  du  midi.  Vo- 
yet  le  Didûmnaireà^  Mistral  aux  mots  enfle,  gaunfle,  gaU,  trempe, 

KM.]  !..  C. 


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216  U£VU£  DE8  PATÛlâ 

LA  BONNE  FEMME  AUX  CENT  ECUS 

CONTE  DE  LA  HAUTB-BRBTAONB  (1). 

(inV  avait  eune  fa  eun  jieiine  gars  et  eune  jieune  fille,  sa  sœu,  qui 
demeuraeDt  o  leu  tante  qu'été  ben  veille  et  qu'avait  cent  éçus  dans 
D'un  vieux  bas  danp  le  fond  de  son  ormouére. 

L  jieune  gars  partit  fère  son  tour  de  France  et  sa  sœu  restît  o  ta 
tante. 

Quand  le  gars  eut  fé  son  tour  y  revègn  (revint)  et  demandit  à  sa 
sœu  eyou  qu'été  leu  tante. 

—  Ah  mon  pauv'frére,  que  dit  la  fille,  ol  est  enterrée  de  cette  mê- 
riennée  (après-midi), 

—  Et  les  cent  écus? 

—  Dam,  mon  gars,  et  les  cent  écus  aussi,  ol  avé  dit  comme  cela 
que  quand  o  moûré  o  voulé  que  n'on  mette  les  cent  éçus  o  ielle  dans 
sa  ch&sse. 

—  Ibécile,  je  n'té  creyas  pas  si  béte,  tu  aras  ben  mieux  fé  d'ies 
garder  pour  nous,  et  si  cu*y  renonce  pour  ta  part>  j'vas  t'aller  les 
chercher  pour  mo  (moi). 

Quand  y  fut  nit  (nuit),  i'prit  eune  bêche  et  allit  dans  Tcimetière  et 
déterrit  la  bonne  femme  et  trouvit  les  cent  éçus  o  tout  (avec  elle). 

Durant  qu'y  travaillé,  i'passi  par  lé  cimetière,  un  voleu  o  iun  pour- 
ciau  eue  (tué),  qu'il  emportait  dans  n'eune  pouche.  Quand  y  vit  un 
homme  qui  travaillé  la  nit  (nuit)  dans  le  cimetière^  il  eut  poûe  (peur) 
et  j'tit  (jeta)  son  fée  (faix)  et  s'ensauvit.  Quand  c'est  qu'laute  vit  la 
pouchée,  il  allit  va  (voir)  c'qué  c'était  et  quand  y  vit  que  c*té  un 
pourciau  : 

—  Ah  v'iè  mon  affére. 

11  ôtit  le  pourciau  de  d'dans  la  pouche,  mit  sa  tante  à  la  place  et  s'en 
allit  do  (avec)  l'pourciau  sur  son  dos. 

Queuque  temps  après,  i'voleu  s'dit  qu'i'  n'avé  ren  vu  et  que  les 
môres  (morts)  n'ervenaint  point.  Fr'tournit  dans  l'cimetière  et  trou- 
vit sa  pouche  :  «  Ah  !  j'étas-t'y  béte,  v'ià  ben  ma  pouche  i'  avait  ren 
du  tout,  c'qué  c'est  pas  moins  qu'la  poûe  ! 

r  r  mit  sa  pouchée  sur  son  dos  et  s'en  allit. 

Quand  il  arrivit  cez  (chez)  H,  il  dit  comme  cela  à  sa  femme  «  Lève 
to  et  m'fé  d'Ja  soupe  ;  v'ià  un  pourciau,  et  quand  la  soupe  s'ra  faite  tu 
m'reveilleras^  mo  j'vas  m'coucher.  » 

La  femme  se  l'vit  ben  vile  et  s'mit  à  délier  la  pouche,  mais  un  des 
bras  de  la  morte  que  le  gas  avé  plée  (plié)  de  force  pour  le  fère  entrer 

(I)  Publié  par  le  Vieux  Corsaire  (f«  SoinMfato,  janvier  1886  (Com. 
de  M.  Paul  Sbbillot).  Le  même  thème  se  trouve  avec  des  variantes 
dans  un  autre  conte  du  même  pays  intitulé  :  D'un  vieux  cheval  et 
d'une  vieille  femme.  Sébillot,  Contes  po/mlaires,  i'»  série. 


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SÉBILLOT.  -   CONTES  DE  LA  HAUTE-BBETAÛNE        21*? 

dans  la  poucbe  vergit  (se  déplia)  et  donnil  eune  bonne  claque  à  la 
femme  qui  s'ébériit  (s'écria)  : 

—  Âh  mon  pauv'homme,  mée  c^est  un  môre  que  tu  as  dans  ta 
pouche! 

—  Qu'in  (tiens)  s'il  avé  été  vivant  j'aras  pas  pu  Tmetle  dedans. 

—  Mée  vère  mée  (mais  oui  certes)  c'est  eune  femme* 

—  En  dame  !  à  c'I'heure  mé  v'ià  dans  un  vilain  cas  ;  mée  ça  ne  fé 
rin,  n'y  a  not'vouesign  qui  dit  comme  cela  que  n'on  Ty  vole  ses  choux. 
J'vas  t'aller  metle  la  bonne  femme  dans  son  clos,  accorée  a  iun  pom- 
mier 0  iun  chou  sous  l'bras,  et  jVas  li  dire  après  que  gn'y  a  cor  une 
bonne  femme  qu'est  à  i'y  voler  ses  choux. 

En  elTé  i*  mit  la  bonne  femme  à  teni'  rin  qu'un  p'tit  conte  un  pom- 
mier et  allit  cez  (chez)  son  vouesign. 

—  Eh,  Turaud,  v'ià  cor  la  veille  qu'est  dans  ton  clos  à  te  voler  des 
eboux.  0  n'na  cor  iun  sous  l'bras. 

Vlà  Turau  qui  print  son  fusil  et  qui  tirit  sus  la  veille  (vieille).  La 
v'iàchftte  (tombée). 

—  Dame  mon  gars,  te  v'ia  dans  d' vilains  draps,  eu  (tu)  as  eue  la 
pauv'e  bonne  femme-là  pour  un  chou,  eu  auras  pas  dû  tirer  d'sus. 

—  A  mon  Dieu  comment  fère,  j*vas  être  guillotiné. 

—  Non  fé  (non  certes),  si  tu  veux  m'donner  tras  (trois)  cents  francs, 
fvas  ben  t'en  débarrasser. 

—  Oh  la  oui,  j'veux  ben  et  j'n'en  dirai  rin. 

Vlà  not  voleur  qui  prend  la  bonne  femme  sur  son  dos  et  la  porte 
cez  Monsieur  Recteur.  V  tapit  à  la  porte  ben  fort  : 

—  Monsieur  Recteur,  Monsieur  Recteur,  lev'ous  (levez  vous)  ben 
vite  ;  v'Ià  eune  femme  qui  va  mouri'  à  vot' porte. 

Le  pauv'  prèle  (prêtre)  se  levi  (leva)  ben  vite  ;  mée  i  ne  trouvi  pas 
ses  bannes  (son  pantalon)  et  asseyit  (essayait)  de  pouiller  ses  jambes 
dans  les  manches  de  sa  soudène  (soutane)... 

—  Mée  dépéch'ous  don  ben  vite  ;  o  va  mouri*  sans  confession  et 
c'est  vous  qu'en  s'rez  l'auteur  (la  cause). 

Enfign  (enfin)  quand  c'est  que  l'voleur  ouït  l'recteur  qu'arriv',  i' 
laissit  chà  (laissa  choir)  la  bonne  bonne  femme. 

—  Ah  Monsieur  recteur  !  la  v'Ia  morte,  et  vous  v'ia  dans  un  vilain 
cas,  mée  s'ous  (si  vous)  voulez  me  donner  Iras  cents  francs  et  votre 
vieux  cheva'  (cheval),  j'vas  v'zen  (vous  en)  débarrasser. 

Monsieur  recteur  li  dit  d'entrer  en  espérant  (attendant)  qu'y  montî 
(montât)  li  chercher  l'argent. 

Le  voleur  vit  dans  le  coin  du  fouyer  (foyer)  un  vieux  havet  (espèce 
de  petite  fourche  à  deux  dents  dont  on  se  sert  dans  les  campagnes 
pour  la  cuisine)  qui  n'avé  pus  (plus)  qu'une  dent  et  le  démandit  au 
recteur. 

Quand  il  eut  son  argent,  il  amouérit  (arrangea)  la  bonne  femme 
comme  i'  put  sus  l'cheva'  et  li  (lui)  lii  (lia)  le  havet  dans  la  main,  de 
manière  que  quand  Tcheva'  bougeait  le  havet  l'piquait  et  li  donnit  tras 
ou  quatre  bons  coups  d'fouet. 

L'cheva'  s'ensauvit  au  grand  galop,  et  tant  pus  qu'i'  courait,  tant 
pus  que  l'havet  l'piquait,  de  manière  qu'y  u'sarrétit  qu'ben  lin  (loin) 


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dis  REVUB  DBS  PATOIS 

et  trouTÎt  dans  l'bout  d'un  clos  (champ)  eyoù  (où)  qu't*  trouvtt  une 
pouche  pleine  d'avouéne  que  les  fermiers  avaint  lessée  (laissée)  là 
durant  qu'ils  t*aint  (étaient)  à  yen  (à  en)  semer  dans  l'autre  bout. 

Quand  ITermier  vit  Tcheva*  manger  l'avouéne,  i'  criit  su'  la  bonne 
femme,  et  comme  o  n'ii  répondait  point  i'  li  dit  :  a  Vieille  sorcière  !  tu 
vas  t'en  aller  do  (avec)  ton  cheva'  »,  et  s'mit  à  couri'  d'ssus,  i'  prît 
son  fouet  par  le  p'tit  bout  du  manche  et  Py  en  donnit  un  massacré  (fa- 
meux) coup  su'  la  goule. 

La  bonne  femme  chéyit  (tomba)  et  T*là  tous  ses  ouvriers  de  H  dire 
qu'il  avait  eu  grand  tort  de  cuer  (tuer)  la  pauvre  bonne  femme-là, 
qu'allait  a  la  forge  fëre  raccomoder  (réparer)  son  havet  pour  doux 
tras  (deux  ou  trois)  goulées  d'avouéne. 

Via  l'fermier  point  fié  (fier)  qui  leux  dit  comme  cela  que  s'inn' 
voulaint  (s'ils  ne  voulaient)  ren  dire,is  allaint  s'en  aller  fncasser  d'zeux 
(des  œufs)  et  faire  la  noce  toute  la  r'ciée  (l'après-midi).  Les  ouvriers 
dirent  qu'i*  voulaint  ben. 

r  r'greyit  (il  réinstalla)  la  bonne  femme  su'  l'cbeva'  et  donnit  au 
cheva'  tras  bons  coups  d'fouet* 

Le  cheva'  partit  et  s'arrétit  dans  n'un  pré  et  s'mit  à  pâturer  (paître)  ; 
une  bonne  femme  qui  passit  par  là  au  so  (au  soir)  eut  poûe  (peur)  et 
s'en  allit  dire  au  primetère  (presbytère)  que  l'diaube  (diable)  était  dans 
n'un  pré. 

Monsieur  recteur  ne  voulait  pas  crère  (croire)  ;  mée  la  bonne  femme 
li  dit  de  v'ni'  o  ielle  (venir  avec  elle)  et  qu'elle  allé  li  Tmontrer  (le  lui 
montrer). 

Quand  i'  furent  là,  le  recteur  crut  aussi  li  (lui)  quVétait  l'diabe^  et 
dit  à  la  bonne  femme  et  de  dire  et  de  faire  dire  dans  la  paroisse  que 
le  lendemain  matin  gn'i'  arait  (il  y  aurait)  eune  procession  pour  chas- 
ser rdémon. 

Dès  au  matign,  vlà  tout  ce  que  nV  avait  de  veilles  bonnes  femmes 
qu'arrivaint  au  primetère  et  quand  n'i'  eut  hardi  (beaucoup)  de  monde, 
les  v'ià  tous  partis  en  procession. 

Mée  quand  l'cheva'  qui  n'féesé  (faisait)  ren  dépée  (depuis)  huit 
jours  (jours)  se  mit  à  sauter  et  à  couri'  (courir),  quand  i'  vit  tant 
d'mpnde,  les  prêt'  (prêtres)  eurent  poux  et  s*ensauvitent,  et  tous  ceux 
qui  pouvaint  couri'  les  sieuvitent  (suivirent)  ;  n'y  avé  pu  par  drére 
(derrière)  que  les  bonnes  femmes  o  lous  (avec  leurs)  bâtons  qui  di- 
saint  en  se  sauvant  aussi  ielles  tant  qu'o  pouvaint  :  €  Eh  pourquo 
(pourquoi)  pas  s'entr'attenre  (s'entre  attendre);  et  pourquo  pas  s'en- 
tr'attenre  ?  » 

Et  je  n'sé  pus  c'quest  devenue  la  bonne  femme  et  Fcbeva*  après 
cela. 


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SÉBILLOT.  —  GONTBS  DE  hk  HAUTE-BRETAGNE         219 

PEUÇOT 

CONTB  EN  PATOIS  D*iLLE'KT-yiLAiNB  {Ercé,  près  Liffré), 

Peûçoi  était  si  p'tit,  si  p'tit,  qu'an  joû  qu*i*  pleuvait,  i'  s'cutit  (1) 
soû  eune  feille  de  brou  (2).  Sa  méère  huchit  (3)  après  li  pour  li  don- 
ner sa  graissée  (4). 

—  Eioù  quTes,  Peûçot  ? 

—  Soû  eune  feille  de  brou,  quT  dit,  et  i'  sortit  dé  dessous. 

Une  aut'  fais,  la  vache,  respé  d'vous,  Tavalit,  et  i'  restit  tras  joû's 
sans  sorti*  d'son  vent*e. 

Le  trasième  jou',  1'  sortit,  et  il  était  si  ordous  qu'i*  faisait  don- 
gier  (5)  ;  sa  méère  le  démerdit  o  de  l'ève  (6),  et  il  allit  courre  par  les 
clos.  Quand  i*  fut  lassé,  i  s'mussil  dans  n*un  treu  (trou)  de  taôpe  tout 
cont'e  eune  greusse  roche.  Gomme  i'  qu*mençait  à  dormi*,  i'  ouït  i'ga- 
lop  d*un  cheva';  était  sti  d*un  marchand  qui  s'en  venait  d*la  faire, 
et  qu*était  do  son  chien.  Comme  i'  faisait  chaA  et  que  Tendrait  était 
ben  ombré,  i*  descendit  de  dessus  son  cheva',  Fattachit  à  eune  grosse 
arb'e,  et  s'assit  su'  la  roche.  Y  tirit  sa  bourse  de  ses  hannes  (7),  et 
commençit  à  compter  son  argent  :  Eune,  deùhe,  trfts,  quat',  cinque, 
six.  Quand  i'  tirit  sa  sixième  pièce,  i'  oyait  eune  voix,  quasiment 
comme  ielle  d'un  guersillon  (8),  qui  disait,  aussi  vilement  qu'un  tra- 
quât :  Eune,  deùhe,  trfts,  quat',  cinque,  six  !  I'  recommencit  diqu'à 
tras  fais  à  compter,  et  tras  fais,  i'  ouit  la  p'tite  voix  de  guersillon.  Le 
marchand  se  colérit,  et  i'  dit  à  son  chien  : 

—  C'est-i*  taï,  mon  chien,  qu'es  à  t'gaosser  d'ma?  Si  tu  requ'- 
mences,  j'vas  t'écraboui'. 

r  se  remit  à  compter  sa  pauv'argent,  et  Peuçot  répétit  cor  après  li. 
r  quit  son  chien ,  et  recommencit  à  compter  son  argent,  crayant  que 
la  faïs-là,  i'  serait  ben  tranquille.  Mais  i'  ouit  cor  la  p'tite  voix  de 
guersillon,  qu^avait  la  mine  de  s' fout'e  de  li. 

—  Cest  1*,  ta.  mon  cheva',  qui  t'amuses  &  t'gaosser  d'ma!  tais-ta, 
ou  ben  je  t'qûrai  (0)  tout  comme  not'  chien. 

Le  marchand  se  remit  cor  à  compter  sa  pauv'e  argent,  et  i'  ouït  cor 
la  petite  voix  qu'avait  la  mine  de  s'fout'e  de  li.  V  quit  son  cheva»  et . 
i'  s'rassit,  disant  comme  ça  : 

^  A.  c't'heure,  j'vas  ét'e  ben  tranquille,  pisqué  je  sais  tout 
sou*  ici. 

r  prit  cor  sa  bourse  et  comptit  :  Eune,  deùhe,  tras,  quat',  cinque» 
six,  sans  se  presser,  et  i'  ouït  le  p'tit  guersillon  qui  disait,  quasiment 
aussi  vite  qu'un  traquet  :  Eune,  deùhe,  tras,  quat',  cinque,  six  I 

Du  coup,  i'  se  colérit  si  dusse,  qu'i'  s'en  serait  ben  roulé  dans  la 
place,  r  tirit  son  pistolet  d'sa  pouchette  et  dit  : 

(1)  Cacha.  —  (2);Lierre.  —  (3)  Cria.  —  (4)  Beurrée.  —  (5)  Répu- 
gnance. —  (6)  Eau.  —  (7)  Culottes.  —  (8)  Grillon.  —  (9)  Tuerai, 


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2d0 


ilEVUE  DSS  PATOIS 


—  Queue  biab'e  qu*est  par  ici  !  si  je  l'ois  cor  eune  fais,  'est  ma  que 
yvas  quer.  Eune...  deuhe...  iras...  quatre...  cinque...  six  ! 

—  Eune  !  deûhe  !  Iras  !  quafe  !  cinque  !  six  ! 

r  tirit  son  coup  de  pistolet,  et  se  quit.  Quand  Peuçot  vit  qu'il  était 
mort  tout  né,  i*  sortit  de  son  étaupinière,  et  i*  prit  la  pauv*  argent  du 
marchand. 

Paul  Sébillot. 


CONTE  EN  PATOIS  DE  PROUVY 

(canton  sud  de  valencibnnbs) 

Recueilli  par  M.  DEVANNE 
Elève-maître  de  l'Ecole  Normale  de  Douai  (1) 


LA1CHB  LA   M  TlBTE 

Ed  nou  joun  timps^  el  chi- 
metière  Samt-Roch,  à  Valin- 
ciennes,  n'étot  point  si  bin  in- 
terténu qu'à  ch'teur,  et  in  trou- 
vot  des  ossiaux  {aux  a  un  son 
entre  eu  et  au)  d'morts  ed  tous 
les  côtés.  A  ch'  t'époque-là, 
Bon  valet  et  Moucfueron  étote  in 
jour  à  d' viser  in  tiéte  àtiéte  avec 
m  canette  ed  bière  din  Tcaba- 
ret  k*in  appelle  el  Café  à  guer- 
Doules.  Mouqueron  qui  avot  inn 
tiote  zine.  i  racontot  ses  cam- 
panes  conte  les  Bédouins  et  i 
clisot  que  rin  au  monde  enn 
porrot  li  faire  peur.  <  Hin 
dé  ch'monte  ichi,  poussipe,  qui 
dit  Bonvalet,  mais  à  m'mote 
que  si  té  véyot  des  gins  ed 
1  aute  monde,  té  tronneros  dins 
tes  maronnes.  Tiens,  j'parie 
.que  té  n'oseros  point  tin  d  aller 
au  chimetiére  éche  nuit  ichi,  à 
minuit,  ramasser  inn  tiéte  ed 
mort  et  mé  iVapporter.  —  Ej' 
parie  qu'si,  qui  ait  Mouqueron; 
kosce  que  nous  parions  ?  —  Inn 
boutèle  ed  cbampane  à  boire 
au  café  à  Guernoules.  —  Cha 
m' va.  Té  verras  in  peu  {eu  a  un 
son  voisin  de  au  en  patois)  si 
j'ai  peur  des  r' venants.  > 

i.  Ce  conte,  nous  a  été  envoyé  par  M.  Martin,  professeur  &  TEcole 
Normale  de  Douai,  à  qui  nous  devons  encore  d'autres  compiunicatioQS, 
que  nous  publierons  ultérieurement. 


LAIS8B-L\  MA  TâTB 

Dam  notre  jeune  temps,  le  et- 
metière  Sainl-Roch,  à  Valen- 
cïennes,  n  était  pas  si  bien  en- 
tretenu que  maintenant  (qu'à 
cette  heure) f  et  on  trouvait  des 
os  de  morts  de  tous  les  côtés,  A 
cette  époque-lày  Bonvalet  et  Mou- 
cheron étaient  un  jour  à  causer 
tête  à  tête  avec  un  litre  de  bière 
dans  le  cabaret  ou'on  appelle  le 
Café  à  grenouittes.  Moucheron 
qui  était  un  peu  grisé,  racontait 
ses  campagnes  contre  les  Bé- 
douins et  disait  que  rien  au 
monde  ne  pourrait  lut  faire  peur. 
«  Rien  de  ce  monde  ici,  possible, 
dit  Bonvalet,  mais  à  ma  mode 
que  si  tu  voyais  des  aens  de  Vau- 
tre monde,  tu  tremblerais  dans 
tes  pantalons.  Tiens,  je  parie 
que  tu  n'oserais  foint  aller  au 
cifnetière  cette  nutt-ei,  àminuit, 
ramasser  une  tête  de  mort  et 
me  la  rapporter,  —  Je  pane 
que  si,  que  dit  Moucheron,  pour 
quoi  parions-nousf —  Unebou- 
teille  de  chamvagne  à  boire  au 
café  à  Grenouilles,—  Ça  me  va. 
Tu  vefiras  un  peu  si  j'ai  peur  des 
revenants. 


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BLANGUBt.  —  PROVBRBÈS  LIMOUSINS 


221 


Bonvalet,  qui  volot  gagner  sin 
pari,  8În  va  e'mucher  dm  Tchi- 
metière  in  attindant  Mouque- 
ron.  Ch'ti-chi  arrife  jusse  quind 
Tguetteux  d'Valinciennes  son- 
DOl  douze  keu  d'su  l'cloque,  et 
î  cache  après  inn  tiéte  ed  mort. 
Po  bîn  Ion  d*duce  que  Bonva- 
let  î  étot  mucbé,  i  io  vot  tro 
<|uaU.  S'iD  faire  ni  inn  ni  deux^ 
i  in  ramasse  inn.  Comme  i 
rténot  dÎQ  ses  mains,  v'ià  qu'i 
intînd  inn  vo  qui  crie  su  in  ton 
lamîntabe  :  u  Voleur,  laicbe-là 
mTiéte.  »  Mouqueron  est  inter- 
loqué, i  jette  bin  vite  Tossiau 
în  disant  :  «<  Tiens,  lé  v*là, 
t*tiéte.  »  Pi,  s'ermettant,  i  in 
ramasse  inn  eutte  <  Laiche-là 
m'tiéte,  »  qu*alle  dit  core  el 
même  vo  «  Té  couyonnes, 
fieu,qui  dit  Mouqueron.  ch^n'est 
mi  poussipe  éque  t*euches  deux 
tiétes.M  Et  i  importe  trioquilie- 
mint  eV  coloquinte  du  trépassé. 

Bon  valet  a  payé  s'pari,  mais 
i  s*a  bin  gardé  d*dire  a  Mouque- 
qu^ron  oué  ch*élot  li  qui  avot 
crié  dio  Tchimetiére. 


Bonvaletf  qui  voulait  gagner 
son  pari,  s'en  va  ie  cacher  dans 
le  Cimetière,  en  attendant  Mou- 
cheron.  Celui-ct  arrive  juste 
quand  le  guetteur  de  Valeneien" 
nés  frappait  douze  coups  sur  la 
cloche^  et  il  cherche  une  tête  de 
mort.  Pas  bien  loin  de  Fendroit 
oii  Bonvalet  était  caché,  il  en 
voit  trois,  quatre.  Sans  faire  nt 
une  ni  deux,  il  en  ramasse  une. 
Comme  tl  la  tenait  dans  ses 
mains,  voilà  quil  entend  une 
voix  qui  dit  d*un  ton  lamentable  : 
<  Voleur,  laisse-là  ma  tète,  > 
Moucheron  est  interloqué^  tl 
jette  bien  vite  Vos  en  disant: 
c  Tiens,  la  voilà,  ta  tête  !  >  Puis, 
se  remettant,  il  en  ramasse  une 
autre,  <  Laisse-là  ma  tête^  • 
que  dit  encore  la  même  voix. 
«  Tu  plaisantes,  que  dit  Mou» 
cheron,  ce  n*est  pas  possible  que 
tu  aies  deux  têtes,  >  Et  il  em- 
porte  tranquillement  la  eoloquin* 
te  du  trépassé! 

Bonvalet  apayé  son  pari,mats 
il  s'est  bien  gardé  de  dire  à  Mou- 
cheron que  c'était  lui  qui  avait 
crié  dans  le  cimetière. 


PROVERBES  LIMOUSINS 

Recueillis  par  M.  BLANGHET 
Instituteur  à  Sussac  (Haute -Vienne) 


O  é  passo  di  las  vignas. 

0  aémo  à  leva  lou  coudé. 

0  a  trapo   in  co  dé  soulé  à 

l'oumbro. 
0  aimo  maé  pyinte  qu*u  yo. 

0  é  parti  perlo  gloiro. 

0  é  parti  per  las  canas. 

0  a  préé  lo  cliao  do  tchamps. 


Il  est  passé  dans  les  vignes 

(il  a  bu). 
Il  aime  a  lever  le  coude  (d 

boire). 
Il  a  attrapé  un  coup  de  sa* 

leil  à  Vombre  (il  a  bu). 
il  aime  mieux  pinte  qu^un 

œuf  (il  aime  à  boire). 
Il   est  parti  pour  la  gloire 

{il  a  ou). 
Il  est  parti  pour  les  canards 

(il  a  bu). 
Il  a  pris  la  clef  des  champs 

{il  s'est  sauvé). 


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sâs 


RBVms  t>B8  PATOid 


0  creeu  que  tout  loa  pai  est 
plan. 

0  a  sinit  quoqué  fuun. 


Oaîotindi  bnihundi  quaoquo 
moucho. 

0  a  lou  piao  di  lo  mo. 

0  est  chao,  ma  io  brCiIé. 


Tu  8é  coumo  St-Thoumas. 
0  se  coiiedgeo  coumo  las  pou- 

Jas. 
0  se  couedffeo  quand  uhn  met 

lou  chis  déforé. 
Passa  inté  lous  maçous  n*an  pas 

boucho. 
0  é  éto  pié  à  lo  migeo  do  po. 


0  n*est  pas  no  à  Paris. 

Garda  so  liboguo  per  mingea 

dos  cbos. 
Gratta  sous  peur  et  sa  piosés. 

Uhn  n*est  pas   à  rinterromin 
d*uncho. 

G  a  quoquo  ré  après  so  soupo. 

0  vo  nous  chanta  las  vépras. 

0  é  éto  mettu  à  Therbo. 

Cha  Picard  soun  couégeo. 

G  n*in  no  païo  l'ochado. 

Y  s'intindin  coumo  2violounaé- 

rés. 
Cliar  coumo  dé  lo  soupo  dé 

boudihn. 
Gardo  tas  couquillas  per  manda 

tas  fîUas. 
G  n'o  a  pas  culi  dinh  soun  var- 

gier. 
G  n'est  pas  Tautour  si  lous  cra- 

paos  n*an  pas  dé  plumo. 


Il  croit  que  tout  le  terrain 
est  plan  (il  ne  doute  de 
rien). 

Il  a  senti  quelque  fUmée  (il 
s'est  douté  de  quelque  cho- 
se). 

Il  a  entendu  bourdonner  quel- 
que mouche  (il  a  appris 
quelque  chose). 

Il  a  poil  dans  la  main  (il 
est  paresseux). 

Il  est  chaud,  mais  je  brûle 
{il  est  adroit,  mais  Je  le  suis 
davantage). 

Tu  es  comme  St-Thomas. 

Il  se  couche  en  même  temps 
que  les  poules. 

H  se  couche  quand  on  met  le 
chiens  dehors  {à  la  nuit). 

Passer  où  les  maçons  n'ont 
pas  bouché. 

Il  a  été  pris  à  la  mie  du  pain 
{en  revenant  pour  manger 
a  la  maison). 

Il  n'est  pas  allé  d  Paris  (il 
ne  connaît  pas  les  usages 
du  monde). 

Garder  sa  langue  pour  man- 
ger des  choux. 

Gratter  ses  poux  et  ses  puces 
(se  mêler  de  ses  affaires). 

On  n'est  pas  à  l'enterrement 
d'un  chat  (on  n'a  pas  besoin 
d'être  si  sérieux). 

Il  a  quelque  chose  à  manger 
après  sa  soupe  (il  est  riche). 

il  veut  nous  chanter  les  vê- 
pres (dire  ce  qu'U  ne  sait 
pas). 

Il  a  été  mis  a  C herbe  (il  a  re- 
çu une  punition). 

Chez  Picard  sont  couchés  (il 
est  trop  tard). 

Il  en  a  payé  la  sauce. 

Ils  s'entendent  comme  deux 
violonistes. 

Clair  comme  de  la  soupe  de 
boudins. 

Garde  tes  coouilles  pour  ma- 
rier tes  filles. 

Il  ne  Va  pas  cueilli  dans  son 
Jardin. 

Il  nest  pas  la  cause  si  Us 
crapaiîds  n'ont  pas  de  ptu^ 
me. 


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bLAKCâBT.  —  PROVERBES  LtMOtJSiKS 
0  est  sur  lou  tapis. 


O  est  bélio  à  mingeo  Pherbo. 
O  est  bétio  à  paîa  patento. 
Quo  vaé  coumo  lou  sucré  sur  las 

perras. 
0  faro  coufflo  las  nèplas. 

Lous   gendarmas  los  séghian 

pas. 
Arer  las  deots  longeas  coumo 

lou  dé. 
Fa   maé  dé  do  qu'uhn  n'o  dé 

boue. 
Perfa  do  fio  faut  do  boue. 

0  rit  in  boursade. 

0  a  po  dé  se  négeadi  in  crachat. 

0  Dé  se  paégno  pas  in  d*uhn 

clio. 
0  né  se  mooho  pas  in  le  coudé. 

0  a  gu  in  piao  blanc. 

0  Bîro  sage  ciuand  las  cbabras 

poundran  aos  yos. 
Que  bessa  Taégo. 
Changea  4  liards  per  in  so. 

0  findrio  un  piao  per  n'in  ver  lo 

mpulo. 
O  pavoro  lo  sinmano  dos  3  di- 

joa." 
Intra  coumo  n*anédinh  in  mouli. 

Chercha  lous  venues  di  las  ci- 

réja». 
Ou*é  no  moucho  dy  no  gorgeo 

dé  loup. 
0  a  plante  lou  pouro. 

Régarda  lou  diable  au  périer. 
Tua  lou  diable     à   couos   de 

bounet. 
Fa  Fane  per  ver  ravéno. 

O  é  coumo  las  roondrés,  o  né 
TO  ni  heure,  ni  laissa  beuré. 

Faut  passa  per  lo  porto  o  per 

lo  fénétro. 
Qu'é   bailla  son  noillas  garda 

au  loup. 


Il  est  sur  le  tapis  (sur  la  sel 

telle). 

Il  est  sot  à  manger  de  V herbe. 
Il  est  sot  à  payer  patente. 
Ça  9*a  comme  le  sucre  sur  les 

pierres. 
Il  fera  comme  les  nèfles  {il 

s'amendera  en  vieillissant)^ 
Les  gendarmes  ne  le  suivaient 

pas  (il  n'était  pas  pressé). 
Avoir  les  dents  longues  com- 
me le  doigt  {en  rougir). 
Faire  plus  de  feu  qu'on  n'a 

de  bois. 
Pour  faire  du  feu  il  faut  du 

bois. 
Il  rit  en  boursée  {par  force). 
Il  a  peur  de  se  noyer  dans  un 

crachat. 
Il  ne  se  peigne  pas  avec  un 

clou. 
Il  ne  se  mouche  pas  avec  le 

coude, 
lia  eu  un  cheveu  blanc  {il  a 

eu  peur). 
Il  sera  sage  quand  les  chè- 
vres pondront  des  œufs. 
C'est  bêcher  l'eau. 
Changer  4  liards  pour  un 

sou. 
Il  fendrait  un  cheveu  pour 

en  avoir  la  moelle. 
Il  payera  la  semaine  des  3 

jeudis. 
Entrer  comme  un  âne  dans 

un  moulin. 
Chercher  les  vers  dans  les 

cerises. 
Cest    une  mouche  dans  la 

bouche  du  loup. 
Il  a  planté  le  porreau   {il 

est  tombé). 
Regarde^'  le  diable  au  poirier. 
Tuer  le  diable  à  coup  de  bon- 
net. 
Faire  Cane  pour  avoir  Va- 

voine. 
Il  est  comme  les  ronces,  il  ne 

veut  ni  boire  ni  laisser  boi- 
re. 
Il  faut  passer  par  la  porte 

ou  par  la  fenêtre. 
C'est  donner  ses  brebis  à  gar 

derauloup. 


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224 


HBVUE  DES  PiLtOtÉ 


0  faro  bé  dé  grands  pas  in  ter- 

ro  mollo. 
Qu*é  infila  dé  las  perlas. 
A  Todour  uhn  couné  lo  flour. 
Faut  fa  Bouna  las  cliochas. 

0  é  coumoloupapo. 

Gnioro  dos  chapeux  dé  resto. 

0  U  a  rendu  lo  mounudo  dé  so 

péço. 
Per  fa  no  mouletlo   faut  cassa 

dos  yos. 
0  se  fario  pindré  per  in  so. 


u'é  in  prôto  per  in  rendu. 

'  a  servi  dé  plat  dé  dessert. 
0  couneut  lo  dix-septièmo. 
Sérieux  coumo  un   bounet  dé 

né. 
Quo  né  se  trobo  pas  di   in  pas 

de  vacho. 
Mettre  quaocu  à  lo  rason. 
0  a  déviro  so  chaosso  gaocbo. 


8 


Ubn  H  forio  dire  qu*o  no  pas 

dé  chomiso. 
Uhn  li  forio  créré  que  las  lébrés 

batissin  surlou  cboné. 

Quand  Tépino  naé  uhn  couné 

silo  piquoro. 
Etre  di  l'ofi  buiilin. 
Etre  di  in  p!é  sa  dé  rats. 

Gno  pertout  no  légo  dé  méchon 

chami. 
Na  pourta  do  fé  à  las  poulas. 


u'é  lou  diable  à  confessa, 
é  fo  pas  li  gratta  doré  Toreillo. 


s 


Co  li  amettu  lo  pisé  di  Toreillo. 

Intré  lou  ceu  et  lo   terro  gno 

dos  arringeomins. 
Uhn  né  po  pas  souna  lo  cliocho 

et  ségré  lo  proucessie. 
0  faé  coumo  Vécrabisso. 
Naau  boue  sans  serpo* 
Plégia  soun  proufié  di  no  feuil- 

lo  dé  persil 
0  a  chabo  dé  fa  rire. 


//  fera  bien  de  grands  pas  en 
terre  molle. 

C'est  enfiler  des  perles. 

A  rôdeur  on  connaît  la  fleur. 

U  faut  faire  sonner  les  clo- 
ches. 

Il  est  comme  le  pape  {infail- 
lible). 

Il  y  aura  des  chapeaux  derett- 
te  {il  tombei*a  des  soldais). 

Il  lui  a  rendu  la  monnaie  de 
sa  pièce. 

Pour  faire  une  omelette  il 
faut  casser  des  œufs. 

Il  se  ferait  pendre  pour  un 
sou. 

C'est  un  prêté  pour  un  rendu. 

Il  a  servi  de  plat  de  dessert. 

Il  connaît  la  dix-septième. 

Séy^ieux  comme  un  bonnet  de 
nuit. 

Ça  ne  se  trouve  pas  dans  un 
pas  de  vache. 

Mettre  quelqu'un  à  la  raison. 

Il  a  retouimé  son  bas  gauche 
(pour  évita"  les  sorciers). 

On  lui  ferait  dire  qu'il  n'a 
pas  de  chemise. 

On  lui  ferait  croire  que  les 
lièvres  bâtissent  sur  les 
chênes. 

Quand  Vépine  naît  on  con- 
naît si  elle  piquera  ou  non. 

Etre  dans  l'huile  bouillante. 

Etre  dans  un  plein  sac  de 
rats. 

Il  y  a  partout  une  lieue  de 
mauvais  chemin. 

A  liez  porter  du  foin  aux  pou- 
les (vous  m'ennuyez). 

Cest  le  diable  à  confesser. 

Il  ne  faut  pas  lui  gratter  der- 
rière Voreille. 

Ça  lut  a  mis  la  puce  à  V oreil- 
le (donné  envie  de  faire). 

Entre  le  ciel  et  la  terre  il  y 
a  des  accommodements. 

On  ne  peut  pas  sonner  la  clo- 
che et  suivre  la  procession. 

Il  fait  comme  Vècrevisse. 

Aller  au  bois  sans  serpe. 

Plier  son  profit  dans  une 
feuille  de  persil. 

Il  a  fini  de  faire  rire  {il  est 
mort). 


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BLANGHBT.  —  PROVfiUBfiS  LIMOCSINS 


225 


Si  chaaué  mercier  pourlavo  au 
roarcno  soun  panier  per  vea- 
dré  sas  peinas^olou  lournorio. 

Si  quélo  finno  n'o  pas  d'négo  di 
sous  sers,  lo  n'in  auro  di  sous 
buers. 

Countin  coumo  no  graolo  qu'lm- 

porto  in  calao. 
Mintar   coumo  n*arrachur    dé 

dints* 
Qu'é  ta  boun  se  sao  que  se  sala. 

Quand  o  n'i  sirio  pu,  Fuhn  né 
lîorio  pas  lous  I  ios  per  lo 
que. 

Quand  Toillo  a  coumioço  déna 
au  blé,  faut  qu'élo  y'ané 

Quand  io  soupo  est  facho,  faut 

lo  mingea. 
Quand  lo  poulo  chanto,  lo   vo 

pouné. 


0  faro  quoquo  ré  si  las  mou- 
cbas  lou  cuin  pas  à  couo  des 
pied. 

Fopréné  l'argîn  per  ço  qu'o  vao. 

Téné  lou  bé  di  l'aégo  à  quocu. 

Quo  se  nano  in  d'un  bouri  des 
favas. 

O  parlavo  dé  lasgrossas  dinis. 

Trapaquoqua  ré  au  sao  dé  lo 
pisé. 

Né  faut  pas  tua  tout  ço  qu'é 
gras. 

Né  faut  pa5  tua  toutas  las  mou- 
chas que  piquin. 

Né  faut  pas  prené  toujours  lou 
chat  per  lo  quoua. 

N'estpas  tin  dé  ferma  Técurio 
quand  lou  chavao  est  parti. 


Si  chaque  mercier  portait  au 
marché  son  panier  pour 
échanger  tes  peines,  il  le 
rapporterait. 

Si  cette  femme  n*a  pas  d'eau 
dans  ses  seaux,  elle  en  aura 
dans  ses  yeux  (sera  mal- 
heureuse). 

Content  comme  un  corbeau 
qui  emporte  une  noix. 

Menteur  comme  un  atrc^cheur 
de  dents. 

C'est  aussi  bon  sans  sel  que 
sans  salaison. 

Quand  il  n'y  sef*ail  plus,  on 
ne  lierait  pas  les  bœufs  par 
la  queue. 

Quand  la  brebis  a  commencé 
d'allei*  dans  le  blé,  il  faut 
qu'elle  y  revienne. 

Quand  la  soupe  est  faite,  il 
faut  la  manger. 

Quand  la  poule  chante  elle 
veut  pondre  [quand  on 
parle  de  quelque  chose,  on 
le  désire). 

Il  fera  quelque  chose  si  les 
mouches  ne  le  tuent  pas  à 
coups  de  pied. 

H  faut  prendre  l'argent  pour 
ce  qwil  vaut. 

Tenir  à  quelqt^un  le  bec  dans 
Veau. 

C'est  parti  comme  un  brimbo- 
rion de  haricots. 

Il  parlait  des  grosses  dents. 

Empoigner  quelque  chose  au 
saut  de  la  puce. 

Il  ne  faut  pas  tuer  tout  ce  qui 
est  gras. 

Il  ne  faut  pas  tuer  toutes  les 
mouches  qui  piquent. 

Il  ne  faut  pas  prendre  tou- 
jours le  chat  par  la  queue. 

Il  n'est  pas  tethps  de  fermer 
l'écurie  quand  le  cheval  est 
parti. 


AEV.  D.  PAtOlS. 


15 


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âaft  RBVtTB  DES  t>ATOÎ8 

CHANSON  EN  PATOIS  DE  SÉEZ  (SAVOIE) 

Envoyée  par  M.  POSSOZ,  instituteur  à  Séez 

LB8  TROIS  SORTES  DE  GARÇONS 


Volié-vo  saveï  vèro  l'y  a  de 

sorte  (1) 
Dé  garçon  dein  ci  paî  ? 
Dé  teimpône,  dé  tranquiUo(2) 

E  poué  d*emm6rU. 

E  Yoz  atrë^  fille. 

Que  eî  l'einvia  dé  vo  maria» 

Chouési  su  celié  treï  cliassé» 

Prendé  qo  qui  yo  fa. 

Lu  tranquillo  vo  in  veillé 

Quant  i  fait  bon  tein, 

I  von  quan  lé  net  son  lonxé, 

I  reston  pa  tan  longtein, 

Lo  pi  tar  a  dziz  heure. 
I  reston  pa  tan  dé  pli. 
Dés  cou  son  sa  rédui  dein  leu 
m^nazo, 

Et  bien  sovein  endroumi. 

Luz  emmorti  sorteïchon 
Quant  i  cheinton  santà. 
I  von  devan  la  porta 
Pé  lu  vèré  passa. 
Qnant  i  son  devan  la  porta, 

I  cheinton  la  freï, 

S'en  retournon  déré  la  couà 

délie  vacé 
Avoué  lu  peu  tu  dreï. 


VotUe%-vous  savoir  cùmHen 
il  y  a  de  sortes 

De  garçons  dans  cepa^s  f 

Des  turbulents^  des  tranquil- 
les^ 

Et  des  endormis. 

Et  vous  autres,  fiUeSy 

Qui  ave%  C envie  de  vous  ma- 
rier^ 

Choisissez  sur  ces  trois  dos- 
ses^ 

Prenez  ce  quHl  vous  faut. 

Les  tranquilles  vont  aux  veil- 
lées 

Quand  il  fait  bon  tentvs. 

Ils  vont  quand  les  nuUs  sont 
lonaues, 

Ils  ny  restent  pas  si  long- 
temps. 

Le  plus  tard  à  dix  heures. 

Ils  restent  pas  tant  de  plus. 

Des  fois,  (a  cette  heure  là)  ils 
sont  dijà  rentrés  dans  leur 
ménage, 

Et  bien  souvent  endormis. 

Les  endormu  sortent^ 
Quand  iU  entendent  chanter. 
Ils  vont  devant  la  porte 
Pour  les  voir  passer. 
Quand  ils  sont  devant  lapor^ 

te, 
Ils  sentent  le  f^oid. 
IU  s*en  retournent  derrière  la 

queue  des  vaches. 
Avec  les  cheveux  tout  droits. 


(1)  Ve  final  des  mots,  sans  avoir  plus  de  valeur  que  l'e  muet  fran 
çais,  se  prononce  comme  Vé  aigu. 

(2)  Les  0  et  les  a  finals  des  mots  n'ont  pas  plus  de  valeur  qu*en 
provençal  et  dans  les  langues  méridionales.  Dans  le  cas  contraire  ils 
portent  un  accent* 


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r 


POSSOZ.  —  CHANSON  BN  t»ATOIS  Dfi  SÉBZ  (SAVOIB)    927 
Lq  (eimp^né  vont  ia  veillé 


Les  turbulents  vont  aux  veil- 
lées, 

Presque  toutes  les  nuits. 

Le  matin  arriver 

Ils  ne  savent  pas  ce  qu'ils 
ont  fait: 

Des  bêtises  devant  les  fenê- 
très, 

Et  des  sottises  dedans  {dans 
la  maison). 

Voyez-vous  ici  ce  qui  arrive 

Encore  le  plus  souvent. 

Si  vous  prenez  un  garçon 
tranquille, 

Tout  le  monde  est  content. 

Ils  disent  (on  dit)  :  Voici  une 
fille 

Qui  attrape  bien. 

Elle  prend  un  garçon  tran 
quille, 

Elle  sait  bien  travailler, 

(Elle)  sera  une  femme  heu- 
reuse^ 

Elle  aura  de  quoi  manger. 

Les  indolents  ont  leurs  ma- 
nières 

Aussi  pour  travailler. 

Et  quand  ils  sont  avec  la 
(leu7')  femme. 

Ce  n'est  jamais  pour  s'amu- 
se7\ 

Et  dans  leurs  manières 

[Ils)  wnt  un  peu  trop  pe- 
sants, 

Et  dans  deux  ou  trois  cam- 
pagnes (années) 

Ils  ont  une  nichée  d*enfants. 

Les  lurons  travaillent 
Toujours  en  s* amusant. 
Cest  ce  qu'il  faut  à  la  femme 
Pour  lui  passer  le  temps. 
Et  elle  qui  est  encore  assez 

contente 
Aussi  de  son  côté  : 
«  Si  j'avais  pris  un  milHon- 

natrCf 
Je  n'aurais  pas  mieux  attrU" 

pé.* 

(1)  Campagne  est  pris  ici  dans  le  sens  d'année.  C'est  un  terme 
emprunté  aux  ouvriers  émigranls. 


Presque  toté  les  net. 

Lo  matin  amivé, 

I  savon  pa  ço  qu'i  on  fai, 

Dé  bôUsé  devan  lé  fenésré 

E  dé  soUisé  didein, 

Veï-vo  ichi  ço  qui  arruvé 
Inco  lo  pi  sovein. 

Si  vo  prénde  on  garçon  tran- 

quille, 
10  10  mondo  i  é  contein, 
I  dion  :  Veï-vo  ichi  na  Allé 

Qui  attrapé  bien  : 

A  prein  on  garçon  tranquille, 

A  8a  bien  travaillé, 
Sarà  na  fenna  heureusa, 

L'ara  de  que  misé. 

ha  emmorti  on  leu  magnèré 

Aussi  pè  travaillé, 

E  quant  i  son  avoué  la  fenna 

L'é  jamais  pè  s'amuger, 

E  deio  leur  magnèré 

Son  n'a  vouera  truë  pesan, 

E  dein  dave  eu  trei   compagne 

i  on  na  nicha  d'élan. 

Lu  teimpôné  travaillon 

Tpzor  ein  s'amujein, 

Lé  ^  qu'i  fat  à  la  fenna 

Péln  passa  lo  teim. 

Et  l^i  qui  é  mai  preû  conteinta 

AuBsi  dé  son  la  : 

«  Z'ari  preï  on  millionairé, 

«  Z'arapa  miu  attrapa.» 


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^28  RBVUE  DES  PATOIS 

Vo  poudé  preud*  esemplo 


Su  cilta  sansoD. 

L*é  preu  pas  tan  loozé, 

Lé  n*a  rien  qu*ôn  bocôn. 

Lo  coplet  lo  plus  véritable  (1) 

I  se  trouvé  esré  lo  déré  : 

Si  vo  vollié  esré  fenna  heureuse, 

Prendé  lu  teimponé. 

Qaui  Fa  fai  la  sansônnetta 

L*é  un  viu  garçon 

Ein  se  rétirein  dln  veillé, 

Na  net  qu'ai  éré  pion. 

L^ét  alla  demanda  de  veillé  à 

samaltressà, 
Lui  a  pa  voUiu  eûvri, 

II  a  fait  la  sansônnetta 
Pè  l'eingriuzé  dé  pli. 


Vous  pouvez  prendre  exem- 
ple 

Sur  cette  chanson. 
Elle  n'est  pas  si  longue. 
Elle  n'a  rien  qu'un  morceau. 
Le  couplet  le  plus  véritable 
Se  trouve  être  le  dernier  : 
Si  vous  voulez  être  femme 

heureuse. 
Prenez  les  lurons. 

Qui  a  fait  la  chansonnette, 
Cest  un  vieux  garçon. 
En  se  retirant  des  veillées^ 
Une  nuit  qu'il  était  saoul. 
H  est  allé  demander  de  la  veil- 
lée à  sa  maîtresse, 
{Elle)  n'a  pas  voulu  lui  ou- 
vrir, 
Il  a  fait  la  chansonnette 
Pour  Vagacer  de  plus  {da- 
vantage). 


{{)  C*est-à-dire  celui  qui  contient  le  plus  de  vérités» 


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DÉPOUILLEMENT  DES  PÉRIODIQJES  FRANÇAIS 

CONSACRÉS  AUX  TRADITIONS  POPULAIRES  (1) 


MéiwÊmlne.^Juillet  1887.— L'antropophagie  (suite).— Notes  sur 
Madagascar  (suite),  par  M.  Max  Leclerc.  —  Contes  Haoussas  (suite), 
par  M.  René  Basset.  —  La  Haute  Bretagne  au  XVI«  siècle  (suite),  par 
M.  A.  de  La  Borderie.  —  Corporations,  compagnonnages  et  Métiers 
(tuile).  —  Le  Plongeur  (suite).  —  Bibliographie. 

Août.  —  L'antropopbagie  (suite).  —  Notes  sur  Madagascar  (suite), 
par  M.  Max  Leclerc.  —  Corporations,  compagnonnages  et  métiers 
(suite).  —  Le  monde  fantastique  en  Haute-Bretagne,  par  M.  Ad.  Orain. 
—  Les  trois  Conseils  de  Salomon,  par  M.  H.  Gaidoz.  —  Les  contes 
populaires  de  M.  Luzel,  par  M.  H.  Gaidoz.  —  Chansons  populaires  de 
la  Basse-Bretagne  (suite).  —  Les  yeux  arrachés  (suite).  —  Quelques 
idées  de  sauvages  (suite).  —  Bibliographie. 

Septembre,  —  L*antropophagie  (suite).  —  Alexandre-le  Grand,  par 
M.  F. M.  Luzel. —  Les  rites  delà  construction,  par  M.Aug.  Gittée. — 
Corporations,  compagnonnages  et  métiers  (suite),  —  Devinettes  de  la 
Météorologie  (suite).  —  Les  oreilles^  par  M.  H.  Gaidoz.  —  Biblio- 
graphie. 

BeYve  de»  Traditions  populaires  {2),— Juillet  1887.— 
Deux  mythes  sur  Tours,  par  A.  Lang.  —Facéties  normandes.  lY.  La 
lune  prise  au  piège,  par  G.  Sauvage.—  Renaud  et  ses  femmes,  chanson 
wallonne,  par  A.  Gittée.  —  La  légende  de  Didon.  1.  Dans  TExtréme- 
Orîent,  par  H.  Cordier.  —  Facéties  populaires,  par  L.  Brueyre.  — 

(1)  Nous  nous  proposons  de  donner  régulièrement  le  dépouillement 
des  périodiques  français  consacrés  aux  traditions  populaires,  sans 
préjudice  de  l'indication,  dans  les  notices  bibliographiques,  des  textes 
patois  qui  seraient  publiés  dans  ces  recueils. 

(2)  M.  P.  Sébillot  a  bien  voulu  relever  pour  nous  les  articles  inté- 
ressant les  patois  qui  figurent  dans  le  premier  volume  de  la  Revue  des 
traditioTM  populaires.  On  en  trouvera  Tindication  dans  les  Notices  bi- 
bliographiques. Nous  devons  encore  à  M.  Sébillot  d'utiles  complé- 
ments aux  notices  bibliographiques  publiées  dans  nos  deux  pre- 
miers numéros.  —  La  Société  dont  la  Revue  des  traditions  popu- 
laires  est  Torgane,  vient  de  faire  paraître,  sous  le  titre  d'Anntwrire, 
UQ  fort  joli  volume,  où  nous  signalerons  notamment  (p.  85)  une  biblio- 
graphie du  folk-lore  français  en  1886,  et  (p.  97)  des  instructions  très 
détaillées  pour  les  collecteurs  de  traditions  populaires. 


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290  REVUB  DES  PATOIS 

Les  coquillages  de  mer,  par  P.  Sébillot.  —  Berceuses  bretoDoes.  I.  Le 
roitelet,  par  Tabbé  Abgrail.  —  Les  treize  grains  de  blé  noir,  conte  de 
rille-etVilaine,  par  0.  Havard.  —  La  sorcellerie  et  le  mauvais  œil 
dans  la  Cornouaille  anglaise  (suite),  par  Lach  Szyrma.  —  Sobriquets 
et  superstitions  militaires.  V.  Armée  française,  par  M.  Bayon.  —  Ga- 
laiTre,  légende  bourguignonne,  par  L.  Fontaine.  —  La  chanson  du 
Sifflet,  par  F.  Fertiault.  —  Extraits  et  lectures,  par  A.  Certeux.  — 
Bibliographie.  —  Périodiques  et  journaux. —  Notes  et  enquêtes. 

Août.  —  La  grande  Ourse,  par  C.  Ploix.  —  La  lille  déguisée  en 
dragon,  chanson  de  la  Franche-Comté,  par  C.  Beauquier.  —  Payer  le 
tribut  à  César,  conte  breton,  par  F.  M.  Luzel.  —  La  légende  de  Didon. 
IL  En  Angleterre.  Légendes  parallèles,  I,  par  P.  Sébillot.  —  Contes 
populaires  flamands,  par  P.  de  Mont.  —  La  Ménagère  et  le  Meunier, 
chanson  du  Périgord,  par  P.  Mounet.  —  Sobriquets  et  superstitions 
militaires.  VL  Le  sort  des  flèches  chez  les  Musulmans,  par  A.  Cer- 
teux. —  Les  Roseaux  qui  chantent,  conte  de  la  Haute- Bresse.  A 
propos  de  ce  conte  et  des  contes  en  partie  chantés,  par  P.  S.  —  Les 
insectes  malfaisants.  Origine  des  insectes  à  piqûre,  par  L.  Brueyre. 

—  Origine  des  puces,  des  moustiques,  des  mouches  et  des  poux,  par 
P.  Sébillot.  —  Ivan,  fils  de  paysan,  conte  russe,  par  L.  Sichler.  — 
Nécrologie.  Louis  de  Honchaud.  —  Extraits  et  lectures  :  le  roi  boit, 
conte  du  Jura,  par  L.  de  Honchaud.  ^  Bibliographie.  —  Périodiques 
et  journaux.  —  Notes  et  enquêtes. 

Septembre.  —  Les  héros  d'Ossian,  I,  par  L.  Brueyre.  —  Berceuses 
et  rimaillettes  bretonnes  (suite),  par  Tabbé  Abgrail.  —  Sobriquets  et 
superstitions  militaires.  VIL  Le  tirage  au  sort  en  Belgique,  par  A. 
Harou.  —  Légendes  chrétiennes  de  l'Oukraine,  I,  par  E.  Hins.  —  Le 
poème  de  Kourrouglou,  par  L.  Bonnemère.  ->  Faits  de  sorcellerie 
dans  la  Prusse  orientale,  par  G.  de  Rialle.  —  Les  Mines  et  les  Mi- 
neurs. IIL  Les  Génies  des  mines,  par  P.  Sébillot.  —  Le  Blanc  et  le 
Jaune,  conte  poitevin,  par  R.  M.  Lacuve.  —  Les  Eaux  thermales  et 
minérales.  II.  Origine.  III.  La  découverte  des  sources,  par  A*  Cer- 
teux. —  Contes  populaires  flamands  (suite),  par  P.  de  Mont.  — 
Usages  de  moisson,  par  F.  Fertiault.  —  Extraits  et  lectures.  L'enfant 
saint  Simon  (The  nation)»  —  Bibliographie.  —  Périodiques  et  jour- 
naux. —  Notes  et  enquêtes. 

liA  Tradition.—  Juillet  1887.—  Les  anciens  conteurs.  IL  Les 
aventures  de  Til  Ulespiègle,  par  H.  Carnoy.  —  Media- Res,  légende 
des  Pampas,  par  J.  Desplas.  —  Poèmes  de  la  Tradition.  I.  Le  roite- 
let, par  E.  Blémont.  ^  La  légende  des  chats  parlants,  par  C.  Buet. 

—  En  revenant  des  Noces,  chanson  populaire  recueillie,  par  C.  de 
Sivry.  —  La  chanson  de  Marguerite,  dans  le  Faust  de  W.  Gosthe, 
par  le  D'  Stanislao  Prato.  —  Les  Sornettes  de  ma  grand*mère«  L  Jean 
Jeannot,  par  L.  Dauphin.  —  La  Retraite  illuminée  d'Auxerre,  par  M. 
Lorin.—  La  Pierre  tremblante  de  Fairdhu,  tradition  écossaise  par  R. 
Mac  Gwenlyne.  —  A  travers  les  Livres  et  les  Revues,  par  E.  de 
Warloy.  —  Bibliographie, Henry  Carnoy.  —  Périodiques  et  journaux. 
-»  Nptes  et  enquêtes, 


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DÊPOUILLBMSNT  DES  PÉRIODIQUES  231 

AoûL  —  MoDsires  et  Géants.  III.  Lyderic  et  Phinaert,  par  A.  Des- 
roasseaax.  —  La  légende  de  la  Bergeronnette,  nouveile,  par  G.  Lan- 
oelin.  —  Contes  du  vieux  Japon.  III.  Momotaro,  traduit  par  J.  Dau- 
tremer. —  Ce  matin  je  me  suis  levée,  Chanson  populaire,  recueillie  par 
C.  de  Sivry.  —  Les  Géants  de  la  Montagne  et  les  Nains  de  la  Plaine, 
par  A.  Certeux.  —  Horizons,  poésie,  par  Ed.  Guinand. —  Les  Russes 
chez  eux.  La  petite  Russie.  IL  Kiev.  Le  RaskoL  par  Ar.  Sinval. 

—  Sonnets  mythologiques.  I.  Aux  pieds  d*Omphale.  II.  Tantale.  III. 
Prométhée,  poésies  par  C.  Fuster.  —  La  Chaire  du  Diable.  Légende 
du  Bocage  normand^  par  V.  Brunet.  —  Le  Démon  Mahidis,  extrait 
des  Choses  vues,  de  V.  Hugo.  —  Vocero,  poésie  de  A.  des  Essarts. 

—  La  Saint-Martin,  chanson  de  la  Bresse,  recueillie  par  G.  Guillon. 

—  A  travers  les  Livres  et  les  Revues,  par  C.  de  Warloy.  -^  Biblio- 
graphie, H.  Garnoy.  —  Notes  et  enquêtes. 

Septeînbre.  —  Le  pécheur  de  Port-Miou,  légende  proveogale,  par 
J.-B.  Berenger-Féraud.  — Les  Fées  de  France,  nouvelle,  par  A.  Dau- 
det. —  Les  trois  Galants,  chanson  de  la  Bresse,  recueillie  par  G. 
Vicaire.  —  La  fille  du  Geôlier,  chanson  populaire  recueillie  par  G.  de 
Sivry.  —  Mœurs  et  superstitions  japonaises.  I.  Le  Renard,  par  H. 
Gamilly.  —  La  Dame  de  Montigny-le-Ganelon,  par  E.  Maison.  — 
Fanchy,  poésie  de  A.  Millien.  —  La  littérature  populaire.  IL  Opinion 
de  Ch.  Nodier.  —  La  Fiancée  du  Conscrit,  poésie  de  Gh.  Grandmou- 
gin.  —  Le  Père  Licoquet,  conte  champenois,  par  F.  Chevalier.  ^ 
Quand  on  est  marié,  chanson  du  Bugey,  recueillie  par  H.  Bidault.  — 
Le  Chat,  roi  des  Forêts,  légende  russe,  par  H.  Garnoy.  —  A  travers 
les  Livres  et  les  Revues,  par  C.  de  Warloy.  —  Bibliographie,  par 
A.Gittée. 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES 


Ain 

J.  Tiersot.  —  Les  noces  de  l*alouette  et  du  moineau  (dans  Revue  des 
Trad.pop,,  I,  3). 

C.  Guillon.  —  Devinettes  de  la  Bresse  (dans  Revue  des  Trad.  pop., 
1,20). 

C.  Guiiion.  ^  La  Saint-Marttn,  chanson  recueillie  à  CeyzemU  (dans 
la  Tradition,  l,  157). 

Alpes-Maritimes 

J.-B.  ÂDdrews.  —  Giouan  Braguetta,  tkanson  de  jeux  mentonnai^e 
(dans  Revue  des  Trad.  pop,,  TI,  126). 

AngUhNormand 

Stengel.  —  Onze  nouveaux  manuscrits  du  Brut  en  prose  (dans  Zeiis- 
ehrift  fur  romanische  philologie,  X,  278).  Cf.  Romania,  XVI,  154. 

Auvergne 

Berceuse  auvergnate  (dans  Annuaire  des  Traditions  populaires, 
Paris,  Maisonneuve,  1887,  p.  33). 

Les  noces  du  pinson  et  de  Valouette,  chanson  de  V Auvergne  (dans 
Revue  des  Trad.pop,,  II,  110). 

Bancharel.  —  Les  veillées  auvergnates  (Aurillac,  Bancharel).  Cf. 
Revue  des  Trad.pop.y  U,  237. 

Bretagne 

P.  Sébillot.  —  Sur  les  limites  du  breton  et  du  français  (in-8o  de  8 
pages.  Paris,  Hennuyer,  1878.  Extrait  des  Bulletins  de  la  Société  dan- 
thropologie). 

Le  même  :  La  langue  bretonne,  limites  et  statistique  (in-8o  de  29 
pages,  avec  6  cartes.  Paris,  Leroux,  1886.  Extrait  de  la  Revue  d'Eth- 
nographie, janvier- février,  1886. 

Legonidec.  —  Extrait  du  glossaire  breton,  ou  recueil  des  expres- 
sions surannées  ou  rustiques  usitées  dans  la  ci-devant  province  de  Bre- 
tagne (d&ns  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires,  t.  IV,  1823,  p. 
322-337). 

Pour  la  Haute-Bretagne,  voy,  aussi  lUe-et-Vikine, 


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KOTIGES  BIBUOGRAPHIQUES  SS3 

Calvadoë 

C*est  par  inadvertance  que,  dans  le  dernier  numéro  de  la  Revue  des 
paioiSj  p.  143,  les  études  sur  le  patois  de  la  Hague  ont  été  placées 
sous  la  rubrique  «  Calvados  ».  Voyez  ci-dessous  Tarticle  Manche, 

Cantal 

L.  Farges.  —  Froverbes  et  devinettes  de  la  Haute-Auvergne  (dans 
Itetme  des  Trad,  pop.,  I). 

Catalogne 

Le  poème  barcelonais  en  Vhonneur  de  Ferdinand  le  Catholique  (dans 
Komania,  XVI,  92  ;  article  complémentaire). 

Mussafia  et  Emile  Lévy.  —  Corrections  au  «  Livre  de  Courtoisie  » 
(dans  Romania,  XVI,  1Ô6). 

La  Zeitsehrift  fur  romanische  philologie  (X,  313),  dans  son  compte- 
rendu  du  numéro  de  janvier  1886  de  la  Romania,  fait  d'importantes 
remarques  critiques  sur  les  Proverbes  de  Guilhem  de  Cerveyra, 

Rubîo  y  Ors.  —  Notieia  de  la  vida  y  escritos  Corrèze  de  D*  Manuel 
MUay  Fontanals  (Barcelone,  Jepus  Rovizalta,  1887). 

Corrèze 

Cbampeval.  —  Proverbes  bas-limousins  (Tulle,  Damîen  Serre).  Cf. 
Revue  des  Trad.  pop.,  II,  333. 

Côte'd*(h' 

A,  Durandeau.  ^  Chanson  bourguignonne  de  1604,  chantée  par 
les  membres  de  Vinfanta^ie  Dijonnaise  (dans  Revue  des  Trad,  pop,,  I, 
204). 

Le  même  :  Poèmes  bourguignons  d*Aimé  Piron,  avec  une  préface  de 
L,  CrousU  (Dijon,  chez  tous  les  libraires). 

Côtes-du-Nord 

Conie  en  patois  du  littoral  des  Côtes-du-Nord  (dans  Acta  compara- 
tionis  liiterarum  universairum  Clausembourg,  no  CXCI,  1886). 

Créole 

Voy.  Hàiti^  Louisiane,  Maurice  (xle), 

Dordogne.  * 

•  Œuvres  de  Pierre  Rousset.  Nouvelle  édition  revue,  corrigée  et 
augmentée  de  pièces  inédites,  publiée  par  J.  B.  L.  (liascoux),  avec 

1.  Les  présentes  notices,  relatives  au  département  de  la  Dordogne, 
nous  sont  fournies  par  M.  Michel  Hardy,  l'obligeant  bibliothécaire  de 
la  ville  de  Périgueux. 


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2S4  RBYUB  DBS  PATOIS 

des  notes  et  des  éclaircissemeots  »  ;  Sarlat,  imp.  Dauriac,  1839.  — 
In-8  de  110  pages. 

t  Lo  Dispulo  de  Baceus  et  de  Priajnu,  coumpoùxado  per  lou  s' Rous- 
sel, de  Sorlat,  et  noubélomen  publiado  per  J.  B.  L.  (Lasooux)  >  ;  Sar- 
lat,  imp.  Dauriac,  1841.  —  In-8  de  8  pages. 

c  Lou  jolous  otropat  ou  los  Omours  de  Floridor  et  d'Olympo,  de  Ro- 
zillou  et  d'Otneltto  et  dé  lo  margui^  couinedio  coumpouzado  per  lou 
siour  Roussel,  de  Sorlat,  Tan  1645.  »  Première  édition,  Sarlat,  Go- 
lombet,  1676.  ~  2«  éd.,  Sarlat,  Robin,  1751.  (V.  Essai  de  Bibliogra- 
phie périgourdine,  par  A.  de  Roumejoux  ;  Sauvelerre,  J.  Chollet, 
1882,  in-4,  col.  203.  —  Recueil  d'opuscules  et  fragments  en  vers  pa- 
tois, extraits  d'ouvrages  devenus  rares,  par  G.  Brunet  ;  Paris,  Gayet 
et  Lebrun,  1839,  p.  66.  —P.  Rousset  aurait  en  outre  publié  à  Sarlat, 
en  1676,  des  Comédies  et  une  pièce  de  vers  intitulée  Le  Solitaire^) 

«  Testomen  dou  Rey  Louis  sèzè  »  ;  Périgueux,  v«  Faure  impri- 
meur, s.  d. —  4  pages  in-4.  —  Traduction  attribuée  par  M.  Dujarric- 
Descombes  à  M.  PaulEmèric  Cellerier,  ancien  sous-préfet,  décédé  à 
Murât  en  1837.  V.  Bulletin  de  la  Soe.  Areh.  du  Périgord,  t.  XIII, 
1886,  p.  254. 

<c  Îjo  sauo  dau  paubrè  > ,  Angouléme,   imp.  E.  Grobot,  s.  d 3 

pages  in-16.-- Chansons  patoises  faites  &  Nontron  sur  M.  de  Sainte- 
Aulaire  fils,  candidat  à  la  députation,  1845.  (Note  de  M.  L.  Lapeyre). 

li  Martelouty  lous  rats  dé  cavo  é  tous  commis  de  Voctroi  dé  lo  t>illo  dé 
Périgueux f  en  l*onnado  18 i4.  —  Poémé  en  potois  Perigourdi,  coum- 
posa  per  J.-B^^.  Morteyrol,  qu'èro  olors  sécrétari  en  chef  dé  lo  sous- 
préfecture  dé  Périgueux  »  ;  Périgueux,  imp.  Dupont,  1847,  in-8  de 
15  p. 

«  Prumiéro  eiglogo  de  Virgilo,  verseii  Périgourdino,  suivont  lou 
potois  que  parlen  ô  Excideuil  é  din  sous  envi rouns,  »  par  J.-B. 
Morteyrol  ;  Périgueux,  imp.  Dupont,  s.  d.  —  In-8  de  8  pages. 

«  Recueil  de  fables  patoises ,  >  par  P.  Lachambeaudle  ;  Périgueux, 
imp.  Dupont,  1857,  in-i6  de  11  pages. 

c  Tckonsou  sur  Var  doou  renard  et  doou  courbeou^  par  R.  N.  (Napo- 
léon Raynaud),déPérigueux,oroouco8ioudélovôto  dé  Goulougney»; 
Périgueux,  imp.  Faure  et  Rastouil,  s.  d.  —  3  pages  in-8. —  Napoléon 
Raynaud,  coiffeur  à  Périgueux»  mort  le  5  janvier  1858.  (Note  de  M. 
L.  Lapeyre). 

«  Première  églogue  de  Virgile^  traduite  en  vers  patois,  suivie  des 
imprécations  de  Gariou, par  Guillaudoux  de  Marsaneix (Jules  Perrot^»; 
Périgueux,  imp.  Rastouil,  1863,  in-l6de  16  pages. 

«  Mousur  Magno,  poémé  par  un  payson  dé  Périgueux  (M.  Sabin- 
Lacombe)  »  ;  Paris,  imp.  Paul  Dupont,  1866,  gr.  in-8  de  17  pages. 

«(  Lous  bouquets  de  lo  Jano^  pouème  perigourdi  couronnât  pel  la  So- 
ciétat  de  las  Lengas  Roumanas,  de  Mounpeiher,  lou  31  mars  1875 
(Texte  et  traduction  française),  per  Augusto  Ghastanet  »  ;  Périgueux, 
jrop.  Dupont,  1875,  in-8  de  30  pages  '. 

1.  Nous  avons  déjà  signalé  cet  ouvrage  de  M.  Ghastanet,  ainsi  que 
le  suivant. 


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NOTIGBS  BIBLIOGRAPHIQUES  235 

«  Counteis  e  viorlas.  —  Lou  curet  de  Peiro-Bufiero.  —  Un  tour  de 
Moussu  Roumieu.  —  L'auseû  que  parlo.  —  Lou  dous  cuberts.  —  La 
depousiciou  dau  Frisât.  —  Davaut  Moussu  lou  méro.  —  Davant 
Moussu  ]ou  curet.  —  Davant  Moussu  lou  juge.  —  Lou  singe  et  lou 
ehal,  par  Augustou  Chastauet,  felîbre  majourau  >»  ;  Riberac,  G.  Dele- 
CToiz,  1877,  in-8  de  31  pages. 

«  Loui  paradis  de  Uu  Belas-Mais,  coumedio  en  un  ate  e  en  proso, 
qu*a  outengut  lou  pris  ou  councours  de  la  Soucietat  felibrenco  de  Pa- 
ris, »  par  Auguste  Chastanet;  Montpellier,  Hamelin,  1885^  in-8  de 
33  pages. 

K  CouHieis  e  viorUu.  —  Lou  curet  de  Peiro-Bufiero  è  lou  chavau 
de  Batistou,  per  Augusto  Cbastanet,  felibre  majourau  >  ;  Périgueux, 
imp.  Ronteix  et  Bonhur,  1886,  in-8  de  20  pages,  avec  illustrations 
par  L.  Daniel. 

«  Lo  depousieion  dou  Frisât,  »  par  Auguste  Cbastanet  ;  —  croquis 
par  Zig-Zag;  —  Périgueux,  lith.  Ronteix  et  Bonbur,  s.  d.  (1886), 
in-8  de  7  pages. 

Drame, 

L.  Gallel.  —  Chanson  de  mai,  de  la  vallée  du  Rhâne,  Valence  (dans 
Revue  des  Trad,  pop.,  H,  200). 

Eure. 

Robin,  Le  Prévost,  A.  Passy  et  de  Blosseville.  —  Dictionnaire  du 
patois  normand  en  usage  dans  le  département  de  T Eure  (Ëvreux,  Héris- 
sey,  1879-82).  Cf.  le  compte-rendu  de  M.  Joret,  dans  Romania, 
XVI,  128. 

Gard. 

De  Quatrefages.  —  Le  jaloux,  version  eévennole  (dans  Revue  des 
Trad,  pop.,  II,  64). 

Garonne  (Haute-). 

Alma-Rouch. —  Le  chant  du  &oiit)fVr(daD8  Revue  des  Trad,  pop.,  I, 
373). 

Hainaut. 

Harou.  —  Souhaits  de  bonne  année  en  Hainaut  (dans  Revue  des 
Trad.  pop.,  II,  8). 

Hatti. 

D'  Janvier.  —  Berceuse  haïtienne  (dans  Revue  des  Trad.  pop. , 

1,21). 

Ou  mémo.  ^  Conte  criole  (dans  Revw  des  Trod.  pop.,  l,  106). 


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286  REVUE  DES  PATOIS 

We-et-yHaiiie. 

Decombe,  —  Chansons  popuhms  de  l'HU-el-Vilaine  [Rennes,  H. 
Caiilière,  i884,  in-i2  elzévir). 

P.  Sébillol.  —  Traditions  eê  superstiiiovu  de  la  HaïUe -Bretagne 
(Paris,  Maisonneuve,  1882,  in-12  elzévir). 

Le  même.  —  Coutumeê  populaires  de  la  Haute-Bretagne  (Paris, 
Maisonneuve,  i886,  in-12  elzévir).  Cet  ouvrage  et  le  précédent  con- 
tiennent beaucoup  d'expressions  patoises. 

Le  même.  —  Essai  sur  le  patois  gallot,  21  p«  in-8  (Extrait  de  la 
Revue  de  linguistique,  janvier  1877). 

Le  môme.  —  Contes  populaires  de  la  Haute  Bretagne  (3  séries  en 
3  vol.  in-18.  Paris,  Charpentier,  1880,  1881-82).  Le  dialogue  de  plu- 
sieurs contes  est  en  patois. 

Le  même.  —  Littérature  orale  de  la  Haute -Bretagne  (Paris,  Mai- 
sonneuve, in-12  elzévir,  1881).  L*un  des  contes  est  en  patois,  ainsi 
que  plusieurs  chansons,  des  formulettes  et  diverses  pièces. 

Article  de  P.  Sébillot  sur  le  Glossaire  patois  dllle-et-Vilaine  de 
M.  Orain,  dans  Revue  des  Trad.  pop,,  II,  44. 

Italie, 

Almanach  de  V agriculteur  valdotain  (4  années  parues.  —  Aosle, 
Louis  Mensio).  Cet  almanach  contient  des  proverbes  dans  le  patois 
français  de  la  vallée  d*Ao8te. 

Lot-et-Garonne, 

Télîsmart  Bernard,  de  Casseneuil  (Lot-et-Garonne).  —  Prumiè 
début  d*un  poéto  gascoti.  Dus  tsours  passais  al  eastel  dé  Birou,  poème 
en  vers  patois  (Périgueux,  imprim.  Dupont,  1869.  ^  In-8  de  36  p. 
avec  portrait). 

Le  même.  —  Crime  d' Haute faye...  Horribles  détails,  poésie  gas- 
conne (Périgueux,  imprim.  Gassard  frères,  1871.  —  In-8  de  20  pages. 

Louisiane, 

Compair  Chivreil  et  eompair  Torti,  conte  de  la  Louisiane  (dans 
Annuaire  des  Traditions  populaires,  Paris,  Maisonneuve,  1887, 
p.  60. 

Compair  Lapin  et  compair  Bauki,  conte  nègre  de  la  Louisiane 
(dans  Revue  des  Trad,  pop.^  II,  166). 

Manche. 

Voyez  ci -dessus  l'article  Calvados, 

Compte- rendu  de  V Essai  sur  le  patois  normand  de  la  Hague  de 
J.  Fleury,  dans  Romania,  XVI,  128. 

Dans  le  numéro  de  juillet  du  Literaturblatt  fur  Romanische  philolo- 
gie, M.  J.  Fleury,  répondant  à  M.  Gilliéron  (voyez  notre  dernier  nu- 
méro, p.  143)  s'étonne  qu'il  veuille  en  remontrer  à  un  homme  qui  a 


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NOTICES  BiBLIOORAPHIQUBS  237 

vécu  vÎDgt  ans  dans  le  pays  de  la  Hague,  alors  que  lui-même,  son 
article  le  prouve,  ne  connaît  pas  le  patois  dont  il  parle.  L  auteur  ex- 
plique ensuite  qu'il  n'a  pas  adopté  de  transcription  scientifique,  parce 
qu'il  a  voulu  rester  intelligible.  Il  n'a  pas  grossi  son  vocabulaire, 
parce  qu*ii  ne  pouvait  se  résoudre  à  inventer  des  mots.  Enfin  il  s'est 
attaché  à  certains  détails,  parce  qu'illes  a  cru  intéressants  ;  il  éclaircit 
en  particulier  ce  qu'il  a  voulu  dire  à  propos  des  verbes  en  at  (fr.  oir) 
comme  «  pleuvai  »,  et  que  M.  Gilliéron  n'a  pas  compris.  —  M.  Gil- 
liéron,  dit  la  rédaction  du  Litei'aturblalt,  renonce  à  répondre. 

Maurice  (Ue). 

Cb.  Baissac.  —  Histoire  Loulou  qui  té  voulé  bourlé  9a  femme  (dans 
Retue  des  Trad.pap.,  I,  14). 

Morbihan. 

Fouquet.  —  Légendes  du  Morbihan  (Vannes,  Cauderan,  18o7,  in-18j. 
On  trouve  dans  cet  ouvrage  des  expressions  patoises. 

Nièvre, 

A.  Millien.  —  Pourquoué  que  n*on  dit  que  les  chavaus  c'est  du 
monde  (N«  XVII  des  Contes  des  provinces  de  France  de  P.  Sébillot. 
Paris,  Cerf,  1884,  in-18). 

Noi'd. 

Varmena  d^Valineiennes,  publication  annuelle  de  la  librairie  Giard, 
Valenciennes. 

Noi'niandie, 

Sur  le  Dktionnaire  de  patois  normand  de  H.  Moisy,  dont  nous 
avons  publié  un  compte-rendu  dans  notre  dernier  numéro  (p.  136), 
voyez  aussi  Romania,  XVI,  128. 

Ch.  Joret.  —  Flore  populaire  de  Normandie,  Nous  espérons  pou- 
voir publier  bientôt  un  compte-rendu  détaillé  de  cet  ouvrage. 

Picardie. 

Conte  en  patois  du  Ponthieu  (Trop  gratter  cuit,  trop  parler  nuit) 
dans  les  Conies  des  provinces  de  France  de  P.  Sébillot  (Paris,  Cerf, 
1884.  -  No  LXII). 

Poitou 

MU*  Poey-Davant.  —  Conte  en  patois  du  Poitou  (N«  LVI  des  Contes 
des  provinces  de  France  de  P.  Sébillot.  Paris,  Cerf,  1884), 

Prusse  française, 

P.  Sébillot  -^  Le  folk-lore  de  Malmédy  (dans  Revue  des  Trad.  pop.f 
11,174). 


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d38  tUIVim  DBS  PATOIS 

Amumae  wallon  do  fSamène,  publié  à  Mtlmédy  (Mâmdt,  veave 
H.  Sciofl). 

Savoie  (Haute-). 

Lacroix.  —  Le  pays  de  Gaoot  (dans  Eefme  savoUienne^  28*  année, 
p.  260).  Conteste  l'opinion  exprimée  par  M.  Constantin  dans  un  tra- 
vail précédemment  signalé  (Voy.  Revue  de*  Patois,  l,  157). 

Seine-Inférieure. 

Inscription  en  vers  français  placée  dans  Véglise  de  Voules  (dans 
Bulletin  de  la  Société  des  anciem  textes  français,  1886,  p.  93). 

Suisse, 

Voy.  Vaud  (canton  de). 

Tam^t'Garonne, 

Mm«  N.  A.-E.  ^  La  mountado,  randonnée  de  Tam-et  Garonne  (dans 
Revue  des  Trad.  pop.,  11, 131. 

La  même.  —  Les  transformations,  version  de  Tarn-el-Garonné 
fdans  Revue  des  Trad,  pop..  Il,  208). 

Vaud  (canton  de). 

Odin.  —  Etude  sur  le  verbe  dans  le  patois  de  Bhtiay  (Leipzig, 
1887). 

Vienne. 

Jean  Brunet.  —  La  fontaine  Saint^Martin,  légende  (dans  Revus 
des  Trad.  pop.,  1,  147). 

Vosges. 

Sur  la  Flore  populaire  des  Vosges,  de  M.  Haillant,  récemment  cou- 
ronnée par  TAcadémie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  voy.  Roma- 
nia,  XVI,  147. 

Wallons  (pays). 

Sur  les  caractères  dialectaux  du  Wallon,  voy.  Wilmotte,  Compte- 
rendu  du  Poème  moral  publié  par  Cloetta  (dans  Romania,  XYI,  118). 
Voyez  Hainaut  et  Prusse  française. 


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CHRONIQUE 


Orthographe  des  textes  pcUois  ^  —  La  consonne  l  mouillé  tend  à 
disparaître  de  la  prononciation  courante  du  français.  Sans  s'en  douter, 
00  la  remplace  ordinairement  par  une  simple  mouillure  (sans  l),  par 
00  simple  y.  Ainsi  on  écrit  u  haillon  *,  mais  on  prononce  le  plus  sou- 
reat  «  ha-yon.  >  On  8*habitue  ainsi  à  écrire  avec  des  /  un  son  qui  en 
réalité  ne  contient  pas  cette  consonne^  et  on  transporte  cette  ha- 
bitude dans  la  notation  du  patois.  Nous  invitons  nos  correspondants  à 
distinguer  avec  soin  ^es  deux  sons,  et  à  représenter  le  premier 
{l  mouillé)  par  b,  le  second  (simple  mouillure)  par  y. 

Les  personnes  qui  écrivent  du  patois  sont  naturellement  portées  à 
employer  des  lettres  parasites  (qui  ne  se  prononcent  pas),  analogues 
&  celles  qui  existent  dais  l'orthographe  française  :  par  exemple  on 
mettra  un  h  devant  le  mot  qui  correspond  à  hiver,  alors  même  qu'il  n'y 
a  pas  d'asnirat'on,  on  terminera  par  nt  les  troisièmes  personnes  du 
pluriel,  par  s  les  secondes  personnes  du  singulier,  et  les  pluriels  des 
ooms  et  des  adjectifs  ;  si  le  mot  qui  signiOe  «  doigt  »  est  da,  on  ré- 
crira non-seulement  avec  un  t  final,  mais  encore  avec  le  ridicule  g  qui 
orne  le  mot  français  ((2a^<  !!),  on  redoublera  les  consonnes  en  écrivant 
dette  au  lieu  de  dète,  etc.  On  doit  comprendre  cependant  qu'il  vaudrait 
mieux  n'écrire  que  les  lettres  qui  se  prononcent,  si  Ton  veut  rendre 
possible  la  comparaison  des  différents  patois  entre  eux.  Par  exemple 
il  y  a  des  patois  où  l'article  féminin  pluriel  se  dit  las  (en  faisant  son- 
ner «  final),  d'autres  où  cet  article  est  (a,  sans  «.Si,  dans  le  second 
cas,  on  écrit  aussi  las,  sous  prétexte  qu'il  y  avait  s  final  en  latin  et 
que  le  mot  français  correspondant  se  termine  par  un  s  non  prononcé, 
comment  distinguera-t  on  les  deux  formes  ?  Toutefois,  comme  il  y  a 
là  une  habitude  dont  nous  n'espérons  pas  triompher  du  premier  coup, 
nous  supposerons  toujours,  à  défaut  de  déclaration  contraire,  qu'on 
a'est  conformé  aux  usages  de  Torthographe  française,  aussi  bien  pour 
les  lettres  parasites  que  pour  la  notation  des  sons  réels. 

Publications  annoncées,  —  La  Revue  des  Traditions  populaires, 
dans  son  numéro  d'août,  annonce  que  M.  Félix  Ârnaudin  va  publier 
incessamment  un  volume  de  chansons  populaires  de  la  Grande  Lande 
(partie  nord  du  département  des  Landes)  et  des  régions  voisines.  Le 
même  auteur  fera  paraître  incessamment  un  volume  de  contes  popu- 
laires recueillis  dans  la  même  région. 

I.  Voyez  Revue  des  patois.  Avertissement  du  premier  numéro,  et 
Chronique  du  Becond  (p.  159). 


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240  RBVUB  DES  PATOIS 

Doit  paraître  au  mois  de  Janvier  prochain,  dans  la  Bibliothèque 
de  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon  (tome  IV),  la  Reproduction  plioto- 
lithographique  du  Nouveau  Testament  provençal  de  Lyon,  publiée 
avec  une  nouvelle  édition  du  Rituel  cathare  par  M.  L.  Ciédat  (Paris, 
Leroux,  xxvi-480  pages  in-8,  sur  papier  de  Hollande  teinté  ;  — 
Prix  :  50  francs). 


Le  Gérant  :  E.  ViEWEG. 


Laval.  —  Imp.  E.  JAMIN,  rue  de  la  Paix,  ii. 


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l'*  ANNEE.  N«  4.  OCTOBRE-DÉCEMBRE   1887 


CONSA(RE      A      L    ETUDE      DES      PATOIS 

ET    ANCIENS    DIALECTES    ROMANS    DE    LA    FRANGE 

ET  DES    RÉGIONS    LIMITROPHES 

PUBLIÉ  PAR 

L.  CLÉDAT 

PROFBftSBUB  A    LA   PACULTI4  DKS   LVrrrRKS  DE  LYON 


PARIS 

F.    YIEWEG,    LlBRAIRE-ÉDITEUR 

<E.  BOUILLON  ET  E.  VIEWEG,  successeurs) 
67,  rue  de  Richelieu,  67 


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SOMMAIREiDU  PRÉSENT  NUMÉRO 


I.  —  Le  chanoine  Hingre  :    Complainte  en  vieux  patois   d*'    -  j 

Bresse  (Vosges), 
II.  —  E.  Philipon  :  Le  patois  de  Saint-Genisles-Ollières  e'     '  .' 
lecte  lyonnais, 

III.  —  Compte-rendu.  —  Ch.  Joret:  Flore  populaire  de  la    Nor- 

mandie, 

IV.  —  Notices  bibliographiques, 
V.  —  Chronique, 


Tout  ce  qui  concerne  la  rédaction  doit  être  adressé  à  M.  CLÉDAT, 
professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

Il  sera  rendu  compte  de  tous  les  ouvrages  dont  la  rédaction  aura  reçu 
un  double  exemplaire. 


Prix  d'abonnement  à  la 

REVUE    DES     PATOIS 

FRANCE iS  francs. 

UNION  POSTALE 17      '  » 


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GRAN   COMPIANCE 

Fàle  è  vie  patoi  de  Lai  Bresse  khu  lai  vie  dé 

Frèrk  JEUSÈl^Hi:, 

LÉ  sàin  eumite  dé  vètuon 


GHANDË  COMPLAINTE 

Faite  en  vieux  patois  de  La  Bresse  (Vosges)  sur  la  vie  de 

Frêue  JOSKPH, 

le  saint  ermite  de  ventron 


OBSERVATIONS  PRELIMINAIRES 

Comme  son  titre  l'indique,  le  chant  historique  dont  la 
Reçue  commence  aujourd'hui  la  reproduction  intégrale, 
a  été  composé  en  vieux  patois  de  La  Bresse,  commune 
des  montagnes  des  Vosges  qui  tient  la  tête  de  la  vallée 
de  la  Haute-Moselolte  concurremment  avec  les  bifurca- 
tions parallèles  de  Xouice  (Cornimont)  et  Ventron. 

Il  nous  paraît  inutile  de  tracer  une  esquisse  abrégée 
de  rhistoire  qui  s*y  déroule  depuis  la  première  strophe 
jusqu'à  la  dernière  ;  ce  qui  doit  surtout  exciter  l'intérêt 
des  lecteurs,  c'est  le  dialecte  particulier  qu1l  a  le  mé- 
rite de  leur  présenter  dans  sa  pureté  inaltérée,  et  avec 
une  liberté  d'allure  égale  à  celle  de  la  prose  la  plus  dé- 
gagée des  entraves  de  la  versification.  Une  moHOjfra- 

REV»  D.  PATOIS.  1 6 


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242  RBVUB  DBS  PATOIS 

phie  de  ce  patois,  qu'on  regarde  à  bon  droit  comme  le 
mieax  caractérisé  du  nord-est  de  la  France,a  été  publiée 
dans  le  «  Bulletin  de  la  société  philomatique  vosgienne  » 
en  1887,  et  couronnée  par  la  «  Société  d'émulation  des 
Vosges.  » 

Bien  que  notre  poème  n*ait  été  composé  qu'en  ces 
dernières  années,  nous  ne  sommes  pas  moins  en  droit 
de  dire  qu'il  est  «  en  vieux  patois  de  La  Bresse  »,  celui 
qui  s'y  parlait  dans  la  première  moitié  de  ce  siècle,  et 
de  temps  immémorial,  avant  la  dégradation  actuelle  de 
son  rare  phonisme  et  de  son  précieux  vocabulaire.  Par 
les  conditions  de  son  existence,  Tauteur  n*a  pu  en  par- 
ler ni  en  savoir  d'autre  ;  mais  aussi  il  Ta  su  et  il  le  sait 
encore  à  la  perfection.  Nous  pouvons  donc  renouveler 
ici  l'assertion  déjà  émise  dans  la  «  Monographie  »  sus* 
dite,  savoir,  que  nous  donnons  «  une  eau  pure  de  roche 
«  granitique  puisée  à  sa  source  môme.  » 

La  prononciation  et  l'orthographe  sont  basées  en  gé- 
néral sur  l'usage  français.  Il  y  a  néanmoins  certaines 
différences  essentielles  dans  la  prononciation  ;  et  l'or- 
thographe supprime,  à  trois  ou  quatre  exceptions  près, 
les  lettres  muettes  et  parasites,  censées  étymologiques. 
Ces  particularités  sont  marquées  dans  le  tableau  sui- 
vant, que  le  lecteur  voudra  bien  ne  pas  perdre  de  vue  : 


Dormantes  ou  intermittentes. 

1^  L'^  sans  accent  est  tout  à  fait  muet  ;  ainsi  :  fe,  me^ 
te^  se,  dey  ne^  =  1',  m',  t',  s',  d',  n'  ;  bwadela  —  babiller 
=  bwadla,  ken6k?ie  —  connaître  =  knôkh'. 

3*'  L'/,  dans  les  pronoms  personnels  el  —  il,  ils,  ne 
s'entend  que  devant  une  voyelle  initiale  du  mot  Suivant  ; 
ainsi  :  ^Z  t?^  —  il  va  =  è  vé,  el  tête  —  ils  étaient  =  è 
têt'  ;  mais  e{  a  —  il  est  =  èle,  èl'  a;  el  eukhte  -»  ils  sor- 
tent ==  ële,  61' eokht'. 


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rilNGRE.  —  GOMPLAIMTB  VOSGIENNB  24B 

3^  Us  des  monosyllabies  las,  das^  mas,  tas.  sas,  cas, 
nôs^  vos,  lôs,  nos,  vos,  lôs,  etc.  ne  s'entend  non|plus  que 
devant  une  voyelle  initiale  du  mot  suivant  :  Las  ôme— 
les  hommes  =  iftz'  5m'  ;  las  fôme  —  les  femmes  ==  Ift 
f5m',  etc. 

kp  Le  t  de^k conjonction  et  reste  toujours  muet, comme 
en  français. 

Voyelle-consonne  lo. 

Au  commencement  des  mots,  et  au  milieu  après  les 
liquides  /,  m^  n  et  r»  w  =  vou  ;  en  toute  autre  position, 
w  =  ou.  Il  forme  toujours  une  diphthongaison. 

Semi-voyelle  y  : 

Elle  n'est  jamais  qu'une  euphonique,  mouillant,  ou 
diphthongant  la  voyelle  suivante.  Elle  ne  donne  pas  le 
son  ai  à  Va  qui  la  précède. 

Nuances  des  voyelles  e  sonore  et  o  : 

é  »  %  ouvert  et  bref, 

^  "-  e  him^  et  bref. 

ê^e  ottvtrt  et  long. 

ê«e  fermé  M  long. 

ê  =  eu,  toujours  faible  et  bref. 

c)  BT  o  ouvert  et  brtt 

6  =  0  fermé  et  bref. 

d  8  o  ouvert  et  long. 

ô  =:  o  fermé  et  long. 

Différences  de  ch^  de  g  doux  et  j,  des  voyelles  t  et  u 

nasalisées  et  h,  avec  le  français  : 
(7/t,et^doux  ou>,  ne  sont  paa  spirants  et  soutenus 
comme  en  français^  mais  explosifs  et  amollis  comme  en 


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244  B£VUB  DES  PATOIS 

anglais,  en  espagnol  et  en  italien,  c*est-â-dire  que  ch 
»  ch  anglaiSycA  espagnol,  c  (devant  e  et  i)  italien,  =  tch 
(sans  toutefois  laisser  entendre  le  t)  \  e\,g  doux,  j^g 
doux  et;  anglais,  «  g  doux  italien,  ==  dge,  dj  (sans lais* 
ser  entendre  le  d). 

/garde  le  son  pur  dï,  et  u  le  son  pur  d'w  dans  les 
syllabes  nasales  tn,  un.  Toute  m  et  toute  n  que  ne  suit 
pas  une  voyelle  ou  une  apostrophe  est  purement  nasale. 

/f  est  toujours  pleinement  aspirée. 

Articulation  ou  spi ration  palatale  et  graphisme  kh, 
qui  n'existent  pas  en  français  : 

ii/^s::  c/e  allemand,  cJi  breton,  ch  latin, y  espagnol, 
œ  russe,  7.  grec,  hh  de  l'arabe  et  autres  langues  orien- 
tales. 

Equivalences. 
Ai  =  ci  =  6'  s=  et  (conjonction). 

Ain  =s  ein,  lain  =  iein  =  icn. 

G  doux  =  j  ;  gea  =ja  ;  geô  =jO,  etc. 

Relativement  à  la  versiâcation,la  seule  chose  à  noter, 
c'est  que  Ye  muet  n'entre  pas  dans  la  mesure  du  vers  ;  il 
ne  pourrait  y  compter  sans  changer  ce  dialecte  d'une  si 
belle  physionomie  dans  la  bouche  des  indigènes,  en  un 
jargon  ridicule,  affreux,  inintelligible.  Il  faut  donc  lire 
et  prononcer  : 

«  I  ieu  chanta  lai  saint'  vie 

«  Dé  Frêr'  Jeusèph'  dé  Vètron, 

«  Pou  qu'  eir  seusse  in  pô  sêvie 

c  Das  kértië  que  lai  khcoûtron. 

«  Se  tô  r  {«  tôr)  mond'  né  pieu  lai  sere 

«  Khu  tele  et  tel'  dé  sas  pw6, 

«  Chaiqui  sré  euhou  di  hlêre 

«  Çu  qu'  (=  k')  pou  lé  li  sôn'ré  bM^6.  » 


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IIIXORE.  —  COMPLAINTE  VOSGIENNB  245 

Les  vers  sont  de  sept  sy llabes,et  de  la  structure  la  plus 
régulière  sous  les  deux  rapports  de  la  mesure  et  de  la 
rime. 

La  traduction  française,  aussi  littérale  que  possible, 
placée  en  regard  du  patois,  suffit  rigoureusement  pour 
donner  Tintelligence  précise  même  de  tous  les  termes 
les  plus  étrangers  au  français.  Quelques  notes  au  bas  des 
pages  achèveront  d'élucider  ce  que  cette  traduction 
pourrait  encore  y  laisser  de  vague  et  de  peu  satisfaisant^ 
en  même  temps  qu'elles  aideront  à  mieux  saisir  le  carac- 
tère propre  du  dialecte. 

IIINGRR. 


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GRAN  COMPIANCE 

Fftte  è  Tié  patoi  de  Lai  Bresse  khu  lai  vie  dé 

Frêrk  JEUSÊPHE 

LÉ    SAIN  BRMITA    DÉ   YÈTRON 


In  mo  ai  çôs  que  vouron  ouyé  chanta  mai  compiance. 

1 

I  ieu  clianta  lai  sainte  vie 
Dé  Frère  Jeusèphe  dé  Vètron, 
Pou  qu'elle  seusse  in  pô  sêvie 
Das  kértiè  que  lai  khcoûtron. 
Se  tô  le  monde  né  pieu  lai  sêre 
TrA  pou  trâ  khu  pu  d'in  pwô, 
Chaiqui  sré  euhou  d'i  hlëre 
Çu  que  pou  lé  li  sèneré  bw5. 

Wa-ce  que  Frère  Jeusèphe  véné  i  monde  ;  se  lignaige  ;  se 
jène  t6  jukhqu*ai  lai  mwô  de  sai  mère. 

2 

Dê-z-i  â  p  !  Mé  rcontaige 
Aihonche  pwa  dire  l'umble  audra 
Et  ca  le  pore,  m  brauve  lignaige 
Vou-ce  que  me  sain  feu-t-ègenra  ; 

1-1.  I-je  devant  une  consonne  ou  une  voyelle  mouillée  ;  Ije  ou  je 
{=  ij'  f)  devant  une  voyelle  ordinaire,  feu-veux  ;  inf.  leureoM  Vêla', 
ce  verbe  est  encore  plus'irrégulier  en  bressau  qu'en  français. 

1-3.  Seusse-soii,  tout  à  la  lois  prés,  et  imp.  du  subj. 

1-5.  Pi>u-peut,  mouillement  semblable  à  ieu;  inf.  Pleure;  il  est 
aussi  très  irrégulier. 

1-7.  Euhou,  oûse-Wbre,  ayant  la  facilité  de. . .  ;  lat.  Otiosus.  Hlire- 
démêler  et  choisir,  lat.  Eligere,  fr.  Elire  dans  le  sens  le  plus  étendu. 

1-8.  I^-lui,  rég.  dir.  ;  ti-lui,  rég.  indirect. 


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GRANDE  COMPLAINTE 

Faite  en  Tieux  patois  de  La  Bresse  sur  la  Tie  de 
Frèrk  JOSEPH, 
LS  Saint  bruits  de  tbntrok. 


Un  mot  à  ceux  qui  vaudront  ouïr  chanter  ma  complainte. 

î 

Je  veuœ  chanter  la  êainte  vie 
De  Frère  Joseph  de  Ventron^ 
Pour  quelle  soit  un  peu  suivie 
Des  chrétiens  qui  Véoouteroni. 
Si  tout  le  monde  ne  peut  la  suivre 
Trait  pour  trait  sur  plus  d'un  points 
Chacun  sera  libre  d'y  choisir 
Ce  qui  pour  lui  lui  semblera  bon. 

Où  est-ce  que  Frère  Joseph  vint  au  monde  ;  son  lignage  ;  son 
jeune  temps  jusqu'à  la  mort  de  sa  mère. 


Dieu  y  ait  part  t  Mon  récit 
Commence  par  dire  l'humble  endroit 
Et  encore  le  pauvre  mais  probe  lignage 
Oi$  (est-ce  que)  mon  saint  fut  engendré; 

S-1.  Dê-z-i  à  pâ  !  Dieu  y  ait  part  !  Vieille  formule  pour  eonsaorer  à 
Dieu  toute  besogne  importante  ;  d*où  le  dicton  :  De-z-i  âpà!  Dô  qu'à- 
%^ihonche^  té  n'a  mt  /â-Dieu  y  ait  part  1  Quand  on  commence,  ce. 
n'est  pas  fini.  Cette  formule  existe  partout;  c*eBt  par  elle  aue  débu- 
tent les  chroniques  de  Froissart.  La  vraie  forme  de  2)9  est  dée^  comme 
celle  de  A  est  â^  ;  Teuphonie  a  déterminé  ces  modifications. 

2-2.  Aihonche<xmmenc&  ;  inf.  Aihonché.  Champ.  Ahonchi.  V.  fr. 
Ahoncher-saisir. 


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2\S  KEVUE  DES  PATOIS 

Peusqu'el  fau  niwciié  lai  diôre 
D'awé  dcna  in  si  bê  fru 
Aille  lai  cwàre  que  Yé  vu  khtiôre, 
Et  cèle  vou  que  Dée  V6  rètru, 

3 

El  ié,  pou  fàre  lai  sùme  ronde, 
Cen-vinte-nieufe  an  aupdprê. 
Frère  Jeusèphe  véné  i  monde 
D5  le  piain  pèyi  de  lai  Comte, 
Ai  Lômontù,  leù  que  se  trove 
Khu  lai  paroisse  dé  Lèmon, 
Et  de  lai  vile  dé  Herewô  rlôve 
Pou  Qu  que  rèwatte  lé  canton. 

4 

TiAne  Fermé,  que  feu  se  père, 
Deukhi  de  lai  vile  dé  Moulin  ; 
0  ne  sai  de  wa-ce  que  veni  sai  mère 
Qu'ô  dehi  Anne-Caitltne  Pèrin. 
Dé  se  mété  le  pu  ôrdinAre 
TiAnê  fèyi  das  sadbô, 
Gaignan  pwa  sas  peti  sël&re 
Dé  que  ti  jeute  vive  dé  p5. 


Das  bië  de  lai  tierre  s'el  tête  pore, 
El  eûste  au  leû  ine  èfan 

â-3.  Et  ca-ei  encore  ;  ces  deux  conjonctions  s'unissent  presque  tou- 
jours. Brauve  n*a  guère  le  sens  de  brave  que  comme  synonyme  de 
probe.  VoU'Ce  ^ue' comme  H'a-c^^u^est  une  abrév.  de  Vou  (où)  a  (est)- 
ce  que,  c'est-à-dire  simplement  ok, 

2-5.  Ifwelii^- partager  par  moitié.  Di9re  gloire  et  souvent  vaine 
gloire.  Bl  fait  6/,  cl  fait  ti  (khtiôre).  H  fait  /I,  gl  fait  di,  pi  fait  pi. 

2-C.  X^fna-donner  se  modifie  en  aorC  aux  2c  et  3«  p.  s.  et  3«  p.  pi. 
de  l'ind.  ainsi  qu'au  fut.  et  au  cond. 

2-7.  Cwâre-heu,  localité,  coin  ;  se  retrouve  partout.  Khtidre-éelote, 
se  nouer  (en  parlant  des  fruitsj. 

2-8.  A^/ni-recueilli  et  recouvré;  infinitif:  Bétrûre:  le  simple  est 
Etrûrc 


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HINGftB.  —  COMPLAINTE  VOSGIENNE  ^9 

Puisqu'il  faut  partager  la  gloire 
D'avoir  donné  un  si  beau  fmit 
Entre  le  coin  qui  Va  vu  éclore 
Et  ceint  OM  Bien  Va  rectmlli. 

3 

Il  y  a,  pour  faire  la  somme  ronde, 
Cent  vingt-neuf  ans  à  peu  prês^ 
Frire  Joseph  vint  au  mond^ 
Dans  le  plat  pays  de  la  ConUê, 
A  LomonM,  lieu  qui  se  trouve 
Sur  la  paroisse  de  Lomont, 
Et  de  la  ville  d'Héi^icmrt  relh>e 
Pour  ce  qui  f^ai^l-e  le  cantûn. 

4 

Etienne  Formet^  qui  fut  son  père^ 

Soii4iit  de  la  ville  de  Moulins  (en  Bourbonnais), 

On  ne  sait  d'où  venait  sa  mère^ 

Qu'on  disait  (nommait)  Anne-Catherine  Perrin. 

De  son  métier  le  jdus  ordinaire 

Etienne  faisait  des  sabots. 

Gagnant  par  ses  petits  salaires 

De  quoi  tout  juste  vivre  de  peu. 


Des  biens  de  la  terre  y  ils  étaient  pauvê'es, 
Ils  eui*ent  e%i  compensation  un  enfant 

d'ï,  El  ié'il  y  a;  dans  celle  locution  f-y  se  fusionne  toujours 
comme  diphthonguantc  avec  le  verbe  :  cl  té,  et  iawi,  et  ieûy  el 
iairéf  etc. 

3-2.  Frère  Joseph  naquit  le  7  février  172i,  à  Lomontot,  section 
de  LomoDty  dans  le  canton  d*Héncourt.  Lo  poète  reporte  donc  sa 
composition  vers  1853. 

4-1 .  L'ancienne  orthographe  hésite  entre  Formel  et  Fourmet. 

4-2.  O^tiMi-sortir  de,  venir  de,  être  issu,  être  originaire. 

4-6  Sadlfô-esi  une  contraction  de  «ô/a-d^-^soulier  de  bois,  égale- 
ment usité,  de  même  que  sadlceû,  de  sôla-de-heû-soulier  de  cuir.  Les 
étymologistes  français,  et  étrangers  saas  doute,  ne  savent  que  dire 
de  sabot  1 

5-2.  Auleû'k  la  place,  en  compensation.  V*  fr.  Enleu, 


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360  RBVUB  DSB  PATOIS 

Que  valé  meu  que  se  pwé  d'dre, 
Et  que  le  pu  rare  diyaman. 
Insi  que  pwôte  se  batutÂre, 
El  eu  ai  nâ  Piére-Jôsë  ; 
Et  pu  ta.,  lé  surnô  de  Frêre^ 
Si  dou,  si  jeute  et  si  bê. 

6 

Dé  sai  mère  lai  gran  idée 
Feu  di  forma  èréemd 
D6  lai  crainte  et  Taimou  de  Dée^ 
Et  ca  de  sas  sain  cômaudmè. 
Etrèfaulaikhéjawère 
Da  tô  peti  qu'el  sêreu  dra 
Et  de  haite  lé  sèté  di  dewère 
Lé  pu  pôdan  et  le  pu  khtra. 

7 

0,  peti  èfan,  et  jène  bwôbe, 

£1  ne  dôti  que  de  f&re  di  mau. 

Et  de  wakhta  lai  baie  bianche  robe 

Rveukhtie  i  fou  batismau. 

L'ôbèissaoce  lai  pu  khtrème 

BrÂcyi  tertôte  sas  action» 

Et  dan  lé  feurmi  lai  jème 

D'in  monde  piein  d'aimaulission. 

8    , 

Que  t'a  baie,  robe  d'inôcence, 
Etére,  s5  taiche,  sô  fau  piô  ! 

5-3.  Pu^^-poids,  veut  dire  aussi  poil,  brin;  et  encore  poit  dans  le 
composé  Pwé-de-seuque'^Qx^  de  sucre,  dragée, 

5-6.  Awé  ai  nô-avoir  nom  ;  v.  fr.  Aûoir  à  nom  ;  Bret.  Ano  ;  Gall. 
Anu), 

6-2.  Ër^niô-solidement ;  £r^^-as8eoir  solidement;  £/i^tf-8olide, 
en  règle  ;  rad.  A^-règle  ;  v.  fr.  yî«7,Porr.  Rée, 

6-6.  Da  ta  p^h'-dès  tout  petit  ;  ital.  ùa  faneiullo. 

Ô-7  Dtlkatte'k  grands  pas,  comme  celui  qui  se  hâte» 

6-8.  Pôdan-qm  est  en  pente  rapide  ;  B.   lat.   Pendent,  méoM 


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HINGRE.  —  COMPLilINTB  V0S6IENNB  251 

Qui  valut  mieux  que  mh  poids  d'or, 
Et  que  le  plus  rare  diaiman. 
Ainsi  que  porte  son  acte  de  baptême^ 
Il  etU  (à)  nùm  Pierre  Joseph, 
Et  plus  tard  le  sunum  de  Frère, 
Si  doux^  si  juste  et  si  beau. 

6 

De  sa  nière  la  grande  pensée 

Fut  de  le  former  solidement 

Dans  la  crainte  et  l'amour  de  Dieu 

Et  (encore)  de  ses  saints  commandements. 

Et  l'enfant  laissa  déjà  voir 

Dés  tout  petit  qu'il  suivrait  droit 

Et  à  grands  pas  le  sentier  du  devoir 

Le  plus  abrupt  et  le  plus  étroit. 

7 

Oui,  petit  enfant  et  jeune  garçon, 

Il  ne  craignait  que  de  faire  du  mal 

Et  de  salir  la  belle  blanche  robe 

Revêtue  aux  fonts  baptismaux. 

L'obéissance  la  plus  timorée 

Dirigeait  toutes  ses  actions. 

Et  devant  lui  fermait  la  barrière 

D'un  monde  plein  de  mauvaises  suggestions. 


Qtie  tu  es  belle,  robe  d'innocence, 

Dans  ton  intégrité,  sans  tache,  sans  faux  pli  t 

seDi.  jrA/ra*étroit,  Tait  au  fém.  khtraite,  comme  Dra-droW,  draite; 
Aa-roide,  raide,  etc. 

7-1.  0-oui.  V  Tr.  0,  Oc.  Champ.,  Comt.,  etc,  Ô.  Bwôbe-gSLvqon  est 
commun  à  une  foule  de  langues  et  de  dialecteB. 

7-3.  Wakhta,  Bret.,  Gasc.»  Gwasta.  AngL  Wasia. 

7-b.Khtféme,  bret.  £«//am-crainte,  £«/rami?((-eiïrayé. 

7-6.  Bràcié  d'mger,  faire  virer  ;  v.  fr.  Brader, 

7-7.  7^mtf-porte- barri  ère  \  B.  lat.  Aaeama,  Agiama. 

7-8.  Aimaulmion-excilBLiion  à  mal  faire  ;  AimauUre-ponsMr  au 
voal  ;  AinutulissioU'Celm  qui  perle  au  mal. 


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^^  RBVUE  DBS  FATOIS 

Dà  tai  màque  démée  pwarkhence 
Que  t'a  aiblan,  (Hvtne  fié  ! 
0  wé  çou  que  8ré  lui  jônaue 
Éda  le  main  i  tô  qu'el  tk  ; 
Dé  Jeusèphe  las  jène  5naue 
Môtron  le  Sain  qu'el  sreu  pu  lA. 

Mè-ce  qu*é  le  jène  ôme^aiprëlai  mwô  de  ftai  mère  et  lé  rmai- 
riaige  dé  se  père,  nalé  ai  mAte. 

9 

Piére-J6sè  ta  ca  biè  jène 
Dô  qu'el  rcié  le  cw5  d'in  grô  dieu, 
Ce  que  le  pu  deuillanmè  rsiène 
Tote  lai  vie  d6-d-in  bwô  lieu, 
Veila  mwôte  lai  m5re  si  bw6ne 
Que  de  se  khô  Té  rèkhaufié, 
Lai  mère  que  s'é  dena  tan  de  pw6Qe 
Pou  le  neûri  et  TèdêUé. 

10 

Anne  Caitltne  ta  mwôte  aiprome 
Qu'Etiàne  pwa  conci6ce  trôvé 
Qu'el  faili  pcnre  eue  aute  fôme 
Pou  le  mou  do  lé-mùnie  et  dé  se  fo. 
Ma  ce  ne  feu  qu'ène  dore  mdrAte 
Pou  ine  èfan  si  ffonti 


8-1.  Hôbe  se  dit  des  vôlemeots  des  homoies  aussi  bien  que  des  leni* 
mes. 

8-3.  Mâque  est  de  tous  les  dialectes  français,  v.  et  mod.  Pwar^ 
khenceAe  lait  de  paraître  ;  Pirar/cAan- visible ,  Pwar^- paraître. 

8-4.  Aiblan,  v.  fr.  BUind  ;  lat.  Blandus,  etc.,  etc. 

8-6.  Eda  ou  Eneda,  épenth.  de  I^a^lès.  iVam-matio,  lat.  Mane. 

9-2.  Dd-quand,  v.  fr.  Datique  ;  Bourg.  Dô.  On  dit  également  Da,  Da 
que,  Rcié.recui,  inf.  i^çûre;  ce  verbe  a  des  formes  bésitaotes,  irrégu- 
Itères. 

9-3.  Dsitillamnô.  adverbe  ;  DcrniV/an-douillet,  sensible,  donlou* 
reux. 


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HINGRE.  —  GOMPLJUNÏE  VOSGIENNE  2Û3 

Dans  ta  seulement  demie  apparence^ 

Que  i»  es  ravismnis^  divine  fleur  ! 

On  voit  ce  que  sera  la  journée 

Dès  le  iHolin  au  temps  qu'il  fait; 

De  Joseph  les  jeunes  années 

Montrèi^ent  le  saint  qu'il  serait  plus  tard. 

Comment  k  ieune  kofume,  après  la  moii  de  sa  mère  et  le  rema- 
ria je  de  son  père^  alla  en  dotnesticité  (à  maître) . 

Pierre-Joseph  était  encore  bien  jetme 
Lorsqu'il  recul  le  coup  d'un  gtvs  deuil^ 
Celui  qui  le  plus  douloureusement  résonne 
Toute  la  vie  dans  un  bon  cœur. 
Voilà  motie  la  mère  si  bonfie 
Qui  dans  son  giivn  l'a  réchauffé, 
La  mère  qui  s'est  donné  tant  de  peine 
Pour  le  nourrir  et  Vàluquer. 

10 

Anne-Catherièie  était  motie  à  peine^ 
Que  Etienne  en  (peu*)  conscience  ttvuva 
Qu'il  fallait  pre^idre  une  atUre  femme 
Pour  le  mieux  de  lui-9netne  d  de  son  fUs. 
Mais  ce  ne  fut  qu'une  dure  marâtre 
Pour  un  enfant  si  gentil 

0-4.  Dô-dans,  prend  Teuph.  d  devant  une  voyelle. 

9-6.  Khdh^ron  ;  horv.klieâ,  kkôn;  Frioul.  Séose  ;  Ali.  Sahoss  ;  Gr. 
yoreâ-ie  renferme. 
'  9-8.  Ed^^ie-former,  éduquer  ;  v.  fr.  Endilier, 

iO-l.  Aipronte,  se  dit  aussi  Auprôme;  v.  fr.  Oprunie,  Oprinie; 
:hamp.  Oprume,  Oprome^  etc.  ;  Engad.  Amprim,  Lat.  Ad  primum. 

10-4.  Lé-môme  ;  cette  forme  môme  n'est  employée  que  jointe  au 
ronom  personnel;  en  toute  autre  position,  on  dit  fnême  comme  le 
rançaîs. 


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i54  RBVÛB  DBS  PATOlS 

Qu'eu  pu  ché  nala  ai  mftte 
Que  de  wére  se  pire  n'aisseuti. 

il 

£1  n'aireu  hmà  Toukhu  paite 
Pwa  flértè,  ou  pou  se  wôg*  ; 
Né  penre  d'aute  voue  que  lai  draite 
E  demandan  bwônemô  congé  : 

<  Pwa  dekhu  le  gran  biè  d'ène  dèchAge 

<  I  vos  frà  lai  rsote  d'in  Iwé  ; 
«  I  n'a  lai  fwôkhe  aivô  Tàge  ; 

<  KbMiè  que  ce  n'a  que  me  déwé. 

42 

Pftmwô,  nala  è  mègnée, 

Mo  que  ce  seu  c'a-t-âque  dé  fw3. 

Se  lai  vie  !  a  gaignée. 

C'a  grSsse  pwône  et  peti  raipwo. 

S6  mwarqua  né  rgrè  né  jôe, 

Piein  de  cœure  et  de  bwône  vélôta, 

Aichu  in  labourou  de  Rôe 

Piére-Jôse  feu  se  perzôta. 

M5  que  Frère  Jeusëphe  se  khiqué  ai  mftte. 

13 

El  s'i  khiqué  bwôbe  tranquile^  . 
Bwô-n-èfan  et  bwÔ-n-ovré, 


10-7.  Awépu  rA^  avoir  plus  cher,  c'e8t*à-dire,  aimer  mieux.  V.  fr. 
Avoir  plus  cher,  plus  chier\  Mess,  A  wé  meu  cheu.  Ai  mâle  ;  Champ., 
Berr.  en  maire ^  en  maître  ;  Gap.  A  mettre. 

10-8.  Kaisseuti  ;  le  pron.  en  fait  ne,  n'  devant  uoa  voyeUe,  et  é  de- 
vant une  consonne.  Atsseuti,  v.fr.  Assotir, Assoler,  etc./dial.  divers. 
AissuU^  assoler^  assotir,  etc. 

11-1 .  RmA  fait  Jémà  après  une  syll.  fin.  muette. 

11-2.  Fierté  ne  veut  pas  dire  fierté,  mais  colère* 

11-8.  Khonè^  inf.  /iCAôTia-opiner,  se  passe  ordinairement  dé 
pronom  à  la  première  personne  ae  rindicatit  présent.  AU.  Schemen-' 
sembler. 


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HIN6RB.  —  COMPLAINTE  V0S6IBNNB  255 

Qui  aima  mieux  Mer  en  domesticité 
Que  de  voir  son  père  en  être  tout  vexé, 

a 

Il  n'aurait  jamais  voulu  partir 

Par  eoUre  et  pour  se  venger; 

Ni  prendre  d'autre  voie  que  la  droite. 

En  demandant  d'une  bonne  façon  permission  : 

c  Par  dessus  le  grand  bien  d'une  décharge 

€  Je  vous  ferai  la  recette  d'un  loyer  ; 

«  J'en  ai  la  force  avec  l'âge; 

<c  Je  pense  que  ce  n'ed  que  mon  devoir,  » 

i2 

Néanmoins^  aller  en  condition^ 

De  quelque  manière  que  ce  soit^  c'est  quelque  chose  de 

Si  la  vie  y  est  gagnée,  [fort. 

C'est  grosse  peine  d  petit  rappoH. 
I  Sans  marquer  ni  regret  ni  joie, 

'  Plein  de  courage  et  de  bonne  volonté^ 
i  Chez  un  laboureur  de  Roye 

Pierre^  Joseph  fut  se  présenter. 

Comment  Fr,  Joseph  se  comporta  en  conditon. 

iS 

Il  s'y  montra  garçon  tranquille ^ 
Bon  enfant  et  bon  ouvrier , 

iS-1.  Pâmwô  est  daos  beaucoup  de  dialectes.  Effi^^n^S^-eo  domesti- 
que est  tout^aoalogue  à  Ai  mate, 

12-6.  Coeurs  se  prend  toujours  au  moral  et  yeut  dire  surtout  con^ 
rage  et  noblesse  de  sentiment. 

12-7.  Roye,  commune  voisine  de  Lomont.  Le  cultivateur  chez  qui 
Fr.  Joseph  prit  du  service  se  nommait  Grosjean,  Fr.  Joseph  pou« 
Tait  avoir  11  ans. 

f  2-8.  P^r»>ta-présenter  ;  la  transposition  de  Ve  dans  per  est  fami- 
lière à  ridiome. 

13-1.  Khiquè-omeTf  parer:  Se  khiqui-w  tenir,  seoon^rter.  Mess* 
Chiqui,Se  chiqui.  AU»  SchicUn. 

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L*ûO  REVUE  DES  PATOIS 

Ai  lai  besogne  vife  et-y-aubile, 
Vaula  brauve  et  tocwé  brr. 
Ma  poukhou  ei  ta  si  saige 
Qu'aute  hau-r*et  bai  ô  se  déhi: 
«  Nos  5  in  sain  dô  le  véhnaige  !  t 
Et  1*5  que  di  wére  5  le  pérbi. 


14 


De  tôte  mèchan  conipaignée 
El  ne  faureu  mi  li  pwaula  ; 
Ca  mwo  de  bwayesse  èkhùgnée 
Auto  de  lé  pour  l'èjôla. 
Douçou,  pudeùre,  modestie, 
Fèyëte  qu'6  n'on  hmà  ouyé 
Eukhi  de  sai  bwoche  ène  seutie, 
!n  jeûrion,  in  mô  grossie. 

15 

Insi  que  lui  rligion  Tei^sùgne. 
Las  chaique  j6  el  aicoudi 
Lai  périére  aivô  lai  besogne. 
Que  se-n-<^ta  li  comandi. 
Las  diémôn'ge..  ce  ta  se  délice 
Dé  mate  è-n-ieuve  sas  bw6  lehé 
Aute  et-y-aiprê  las  ôflce, 
Pou  sas  dévotion  i  môté. 


13*3.  AubUe-mii  expédie  la  besogne  vile  el  bien. 

13-4.  Kauta-valel»  domeslique,  a  gardé  un  sens  noble.  Bré,  toujours 
disposé  à  agir  et  à  se  dépenser.  Bret.  Bré,  B^r-prompt  ;  Cornwal. 
l?ri^;&-courage  ;  Angl.  Prtf-cliercher  ;  liai.  6rio-enlrain. 

13-5.  PoukhoUj  V.  fr.  Porsolz,  a  un  sens  un  peu  vague  el  un  emploi 
très-fréquent.  Saige-pkux  et  irréprochable. 

13-6.  Autehau-r'^t  bai-enire naul  et  bas,  à  demi-voix. 

13-8.  Di-de  le  ;  de  même  mt-mele,  H  te  le,  sise  le,  nt-ne  le.Pérhé* 
aimer  (priser)  ;  té  prehéiu  aimes,  el  pr^fie-ii  aime. 

14-1.  ^«'c/ian^mauvaise.  Tous  les  nàj,  en  en^  onf,  sont  invar,  au 
fém.,  excepté  Gran  qui  Tait  grante  après  le  subs« 


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âINGRfi.  —  COMPLAINTE  VOSGIENNE  25*? 

A  la  besogne  vif  et  habile^ 

Valet  probe  et  toujours  prêt. 

Mais  suiiout  il  était  si  sage  (et  pieux) 

Qu'à  demi-voix  on  se  disait  : 

«  Nou^  avons  un  saint  dans  le  voisinage  f  » 

Et  rien  que  de  le  voir  on  Vaimait. 

14 

De  toute  mauvaise  compagnie 
Il  ne  faudrait  pas  lui  parler  ; 
Encore  moins  de  fille  empressée 
Autour  de  lui  pour  Venjoler. 
Douceur^  pudeur,  modestie j 
Faisaient  qu'on  n'a  jamais  oui 
Sortir  de  sa  bouche  une  parole  obscène^ 
Un  blasphème  f  un  mot  grossier. 

15 

Ainsi  que  la  religion  l'enseigne^ 

Les  jours  ordinaires,  il  accordait 

La  prière  avec  la  besogne 

Que  son  état  lui  commandait. 

Les  dimanches,  c'était  son  délice 

De  mettre  en  œuvre  (employer)  ses  bons  loisirs 

Entre  et  après  les  offices. 

Pour  ses  dévotions  à  l'église. 

(A  suivre). 

14-3.  Bwayesse  est  d'une  foule  de  dialectes.EilE^n^-empressé,  c*est  \ 
i-dire  ensoi^,  rad.  soin. 

14-7.  StftOttf-paroIe  obcène»  comme  le  v.  fr.  Sotie,  TAU.  Zote,  etc. 

14-3.  JeHrion-^role  grossière  Juron  et  blasphème. 

15-2.  Chaique'jô-iovit  ordinaire,  ouvrable,  en  semaine.  Cette  ma-> 
niëre  de  parler  est  commune  à  toutes  les  orovinces. 

15-6.  Ètvô'lehé-bon  loisir;  Vn  tombée  oie  bivô  se  relève  quelquefois 
pour  Dreodre  la  place  de  VI  dans  lehë  et  faire  dire  bwô^é, 

15-8.  lfd<^4X)outier,  église.  Les  premières  églises  du  pays  étaient 
des  églises  de  monastères. 


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n 


LE  PATOIS  DE  SAINT  GENIS  LES  OLLIÈRES 


LE    DIALECTE    LYONNAIS 


INTRODUCTION. 


Si  Ton  suit,  au  sortir  de  Lyon,  la  route  de  Bordeaux, 
on  aperçoit,au  bout  d'une  heure  de  marche,  dominant,â 
droite,Ie  plateau  de  Graponne,  un  mamelon  stérile  et  nu 
que  couronne  un  clocher  aux  formes  massives.  Tout 
autour  de  l'église,  viennent  s'élager  des  maisons  en  pisé, 
•dont  le  revêtement  de  plâtre  éclate  joyeusement  au  soleil 
et  fait  ainsi  mieux  ressortir  la  teinte  sombre  des  roches 
granitiques,  qui  émergent  çà  et  là  de  maigres  pâturages. 
C'est  le  village  de  Saint-Genis-les-OUières.  Un  peu  en 
avant,  du  côté  de  Lyon,  des  ruines  d'aqueduc  se  dres- 
sent au  milieu  des  vignes,  mettant  dans  la  campagne 
lyonnaise  comme  un  lointain  souvenir  des  âges  dispa- 
rus Dans  le  fond,  et  servant  de  cadre  à  ce  paysage 
qui  n'est  pas  sans  grandeur,  les  premiers  contre-forts 
des  monts  du  Lyonnais  déroulent  leurs  cimes  boi- 
sées. 

Ce  nom  de  «  les  OUières  »  (ollarias)  que  porte  notre 
village,  atteste  l'existence  en  cet  endroit  de  poteries  ou 
de  briqueteries  (1),  dont  l'établissement  remonte,  peut- 
être,  à  l'époque  encore  peu  éloignée  de  la  conquête,  où 
les  Romains  conçurent  le  projet  d'amener  à  Lugdunu  i 
les  eaux  de  la  Brévenne.  Dans  un  temps  où  les  rout   ; 

(1)  On  sait  que  par  suite  d'extensions  de  sens  successives,  le  vl  t 
olla  avait  6ni  par  signifier  toute  espèce  de  poterie,  et  notamment  i 
tuile  {imbrex).  Cf.  Ducange,  v°  olUi,  K 


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PHILIPOX.    -  TATOIS  BE  »AIMT  GENIS  LES  OLLIÈKES     25D 

étaient  rares  et  difQciles,  la  nécessité  s'imposait  de  fa- 
briquer, aussi  presque  possible  du  lieu  des  travaux,  les 
briques  destinées  à  la  construction  de  ces  gigantesques 
conduites  d*eau  qui  devaient  assurer  Talimentation  de 
la  nouvelle  capitale  des  Gaules  ;  il  n*y  aurait  donc  rien 
d'étonnant  à  ce  que  les  architectes  romains  aiçnt  eu 
ridée  d'utiliser,  pour  leur  œuvre,  les  couches  argileuses 
qui  abondent  dans  le  sol  de  Saint-Genis. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  conjecture,  ce  qu'il  y  a  de 
certain,  c'est  que  Saint-Genis-les-Oliières  doit  bien  son 
nom  &  des  Tabriques  d'ouvrages  en  terre  cuite,  et  non  à 
des  fabriques  d'huile.  Olearias  eût  donné  en  vieux  lyon- 
nais olieres  ;  or,  ce  n'est  qu'au  XVP  siècle,  c'est-à-dire 
à  une  époque  ou  les  formes  dialectales  avaient  subi 
déjà  l'influence  délétère  du  français,  que  la  désignation 
actuelle  de  «  les  OUières  »  commence  à  remplacer  la  dé- 
signation primitive  de  «  les  Oleres  »,  qui  était  seule  en 
usage,  dans  les  textes  des  XIV«et  XV'  siècles,  et  qui, 
manifestement, dérive  de  ollarias  (1). 

Aussi  bien,  les  noyers  sont  rares  à  Saint-Genis  et  y 
viennent  mal,  il  est  donc  peu  vraisemblable  que  l'on  ait 
jamais  établi  des  huileries  dans  ce  pays  où  la  matière 
première  faisait  défaut. 

Il  existe  d'ailleurs  dans  notre  région  d'autres  localités 
qui  visiblement  ont  emprunté  leur  nom  à  des  poteries 
ou  à  des  tuileries  établies,  sur  leur  territoire  ;  tels  sont  : 
Saint-Bonnet-les-Oules,  dans  la  Loire,  qu'un  pouillé  du 
XV«  siècle  appelle  «  Sanctus  Bonitus  les  OUieres  »,  et 
Oullins(AttWîns,  Ullins),n,\x\  portes  de  Lj'On,  non  loin 
de  l'aqueduc  du  Pilât  (2). 

Avant  la  Révolution,  Saint-Genis-les-Ollières  faisait 

(1)  Uecclesia  Saficti  Genesii  les  Oleres  se  trouve  menlionaée  dans 

YobU  de  Laurent  Juliea,  chapelain  perpétuel  de  Saint-Jean  de  Lyon, 

[uel  décéda  en  13S0,et  dans  deux  pouillés  du  diocèse  de  Lyon,  Tun 

XIV*  siècle  et  l'autre  de  1492.  Lo  premier  exemple  que  j'aie  relevé 

remploi  de  la  forme  moderne  «  les  Oiières  »,  se  trouve  dans  un 

uillé  de  1587.  (M.  C.  Guigue,  Ohiiuarium  ccclesix  lugduncnsis  et 

ig.  Bernard,  Cartulaires  d'Aimy  et  de  Savigny^  II,  934.  953,  981, 

m,  1025). 

{2)  Aug.  Bernard,  loc.  cit..  II,  965, 1033» 


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260  RBVUB  DBS  PATOIS 

partie  de  l'élection  et  de  la  sénéchaussée  de  Lyon.  Son 
église  se  trouvait  comprise  dans  Tarchiprêtré  des  su- 
burbes  ;  elle  relevait  des  chanoines  comtes  de  Lyon,  qui 
en  restèrent  les  patrons  temporels  jusqu'en  1789  (1).  Sa 
population  était,  en  1726,  de  236  habitants  (2). 

Aujourd'hui^  Saint-Genis-lesOUiëres  est  une  des  com- 
munes du  canton  de  Yaugneray,  arrondissement  de 
Lyon  :  sa  population,  d'après  le  dernier  recensement, 
est  de  895  habitants  (3) . 

Bien  qu'obligés  d'aller  chaque  semaine  &  la  ville,  pour 
les  besoins  de  l'industrie  du  blanchissage,  à  laquelle  ils 
se  sont  adonnés  depuis  quelque  quarante  ans,  ses  habi- 
tants n'en  continuent  pas  moins  à  se  servir  de  leur  vieil 
idiome,  sur  lequel  le  français  n'a  encore  eu  que  fort  peu 
de  prise  et  qui  est  resté  incomparablement  plus  pur  et 
plus  riche^en  formes  originales,que  celui  de  nombre  de 
communes  du  Bugey,  de  la  Bresse  ou  de  la  Suisse» 
qui,  elles,  cependant  sont  bien  plus  éloignées  de  tout 
centre  urbain. 

J'avais  d'ailleurs,  pour  faire  du  parler  de  Saint-Genis- 
les-OUières  la  base  de  mes  études  sur  le  patois  lyonnais, 
deux  raisons  qui  m'ont  décidé  :  la  première,  c'est  que 
voulant  montrer  ce  que  serait  devenu  de  nos  jours  le 
dialecte  parlé  à  Lyon  au  XIV*  siècle,  s'il  n'avait  été  dé- 
possédé, depuis  longtemps,  par  le  français,  il  me  fallait 
naturellement  choisir  comme  terme  de  comparaison  le 
patois  d'une  commune  assez  rapprochée  de  la  ville  pour 
avoir  parlé,  dans  les  temps  anciens,  un  langage  à  peu 
près  identique  au  langage  urbain  ;  la  seconde,  c  est 
qu'appelé  à  passer  chaque  année  plusieurs  semaines  à 

(1)  Aug.  Bernard,  loc.  cit.,  II,  953,981,  1008,1025;  La  Mure, 
Hist.  ecclésiast,  du  Diocèse  de  Lyon^  pp.  230  et  suiv.  ;  PouUlédu  dUh- 
cèse  de  Lyon,  en  1743,  publié  par  la  Société  de  la  DiaDa,  de  MonU 
brison,  p.  81.  Un  pouilié  de  1492  estime  à  15  sous  la  dtme  perçue  par 
le  chapitre  de  Lyon  sur  Téglise  de  Saint-Genis-les-OIlières. 

(2)  Saugrain,  Diclion,  universel  de  la  France,  Paris,  1720.  Le 
pouilié  de  1743  Rxe  à  150  le  nombre  des  communiants  de  Saint-Genîs- 
les-Ollières,  et  Expiily,  dans  son  Diction,  géogr.' kistor,  et  polit,  des 
Gaules  et  de  la  France  (t.  IV,  17Ô6),  attribue  à  notre  Saint-Genis,  52 
feux. 

(3)  Dénombrement  de  la  population,  1886,  Paris^  Imp.  nat.  1887» 


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PHIUPON.  —  PATOIS  DE  SAINT  QENIS  LES  OLLIÊRBS     261 

Saint-Genis,  je  pouvais  à  loisir  retourner  à  la  source  de 
mes  observations  pour  les  compléter  ou  les  rectifier,  ce 
qu'en  réalité,  j'ai  fait  pendant  plusieurs  années  de  suite. 

Quant  à  faire  une  étude  d'ensemble  des  patois  pariés 
dans  l'ancienne  province  du  Lyonnais,  il  n*y  fallait  pas 
songer  :  les  caractères  dialectaux  ne  coïncidant  en  aucune 
façon  avec  les  divisions  administratives,  dont  ils  se  sou- 
cient peu,  il  n'existe  pas,  à  vrai  dire,de  patois  lyonnais, 
mais  bien  des  patois  de  telle  ou  telle  commune  du  Lyon- 
nais. Vouloir  embrasser  dans  une  même  étude  les  uns 
et  les  autres,  ce  serait  donc  se  vouer  par  avance  à 
l'inexactitude  ou  à  la  confusion. 

Néanmoins,  j'ai  pu  me  convaincre  de  la  ressemblance 
presque  complète  des  parlers  de  Craponne,  de  Grézieux 
et  de  Sainte-Consorce  avec  celui  de  Saint-Genis  ;  de  telle 
sorte  que  ce  que  je  dis  de  ce  dernier  peut  d'ordinaire 
s'appliquer  aux  autres. 

Les  sons  en  usage  dans  notre  patois  sont  &  peu  de 
chose  prés  les  mêmes  qu'en  français.  Voici  d'ailleurs 
l'explication  des  graphies  que  nous  avons  employées  : 

Voyelles.  —  a  est  bref  et  ouvert.—a  des  terminaisons 
féminines  est  muet. 

é  est  fermé  ;  —  è  est  un  peu  plus  ouvert  que  Vè  fran- 
çais ;  —  ë  est  presque  muet. 

t  est  long  ;  —  i  des  terminaisons  féminines  est  muet. 

0  des  terminaisons  masculines  est  muet  ;  —  ô  est  plus 
fermé  que  Yô  français. 

u  est  Yu  français. 

L'accent  grave  placé  au-dessus  d'une  voyelle  suivie 
d'un  y,  indique  la  prononciation  isolée  de  cette  voyelle: 
pàyîy  payer  ;  jôyî,  jouer  ;  bùya,  lessive. 

Diphtongues.  —  Ou  est,  de  même  qu'en  français, 
une  fausse  diphtongue  ;  oi  pourrait  s'écrire  oà;—  oué 
^\ouè  sont  des  diphtongues. 

Consonnes.  —  Devant  e  et  i,  la  gutturale  sonore  est 
rendue  par  gu  comme  en  français. 

s  initiale,  ss  et  c  devant  e  om  i  ont  la  même  valeur 
qu'en  français. 

ch  sonne  de  même  qu'en  français. 


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n 


263  REVCE  DES  PATOIS 

r  médiate  est  interdentale. 

k\  l\  n\  sont  des  consonnes  mouillées. 

cV'  est  un  son  écrasé  qui  n'a  pas  d'analogue  en  fran- 
çais. 

Nasales.  —  an  a  un  son  nasillard,  très  ouvert,  qui 
se  rapproche  sensiblement  du  français  am,  sans  cepen- 
dant se  confondre  avec  lui. 

en  sonne  ein. 

on  est  très  ouvert.  C'est  un  son  voisin  du  français  an. 

Les  autres  graphies  ont  la  même  valeur  que  celle  qui 
leur  est  attribuée  par  le  français  moderne. 


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PHONÉTIQUE 

VOYELLES 
I.  ■■  Voyelles  toniques. 


1.  Qu'il  fût  long  ou  bref  en  latin,  l'A  libre  accentué  a 
fait  place  de  nos  jours  à  un  o  fermé  (ô)  : 

n  =  ehàntô^  chanté— -ée, 
=  pare,  père. 
=  c&ro,  coin. 
=  ekatôr,  cheptel. 
==  gingô^donner  des 
[coups  de  pieds. 
=  màncâf  manquer. 

Le  vieux  lyonnais  donnait  au  continuateur  de  l'A  latin 
un  son  fermé  et  long,  que  les  scribes  du  XIV*  siècle  no- 
taient souvent,  à  la  manière  allemande,  par  un  a  redou- 
blé (aa)  :  Bemert  Soillaart,  (1)  menaa  m  i  n  a  t  i,  ovraa 
operatam,  donaa  donatum,  pelaas  *pilatus, 
apellaa  appellatum,  «a/aa  sal a ti,  ^oraïaa  *diur- 
natam,  etc.  (2).  Par  la  suite  des  temps,  cet  â  dut  s'as- 
sourdir de  plus  en  plus  et,  dès  la  fin  du  XVIIP  siècle,  au 
plus  tard,  il  a  pris  le  son  actuel  que  les  textes  patois  de 
l'époque  notent  par  a w  d'une  façon,  il  est  vrai,  encore 
sporadîque  (3). 


Nasum    =    nô^  nez. 

Ganlatum 

Fabam    =    fùm,  féye. 

Patrem 

Pratum  =  |wd,  pré. 

Quadrum 

Avanim  =  aoéro^  avare. 

Capitale 

Advisare  =  art«d,regarder. 

De  giga 

Ugare    =  lié,  lier. 

Mancare 

1.  Arch.  Com.  de  Lyon,  CC.  61.  Le  registre  CC.  60,  qui  n'est  que 
'  copie  de  CC.  61,  écrit  Bernart  Soliart. 

2.  Cf.  mon  étude  sur  La  Phonétique  lyonnaùe  au  XIV^  siècle,  dans 
RoMANiA,  Xlli,  543,  et  Tétude  dont  j'ai  fait  suivre  la  publication  du 
)glement  fiscal  de  1351  (Lyon-Revue,  1883). 

3.  La  ebanson  de  Reverony  sur  l'ascension  aérostatique  de  Pilâtre 
iirosier  qui  eut  lieu,  à  Lyon,  en  1784,  emploie  indistinctement  lagra- 
lie  au  et  Ja  graphie  a  :  mctttm  {monXer) fComplimenlau  (complimen- 


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264  REVUE  DES  PATOIS 

On  a  prétendu  que  cette  dégénérescence  de  Td  primi- 
tif en  6,  s'était  produite  dans  les  campagnes  beaucoup 
plus  tôt  qu'à  Lyon  môme.  Ce  n'est  guère  probable.  Si 
en  effet,  le  langage  des  villes  peut  influer  sur  celui  des 
campagnes,  le  contraire  n'a  pas  lieu  d'ordinaire.  Aussi 
bien,  le  parler  rural  est,  de  sa  nature,  bien  plus  ennemi 
de  la  nouveauté,  bien  plus  respectueux  des  traditions 
que  le  parler  urbain;  d*où  il  suitque  si  le  sonâ  a  persisté 
plus  longtemps  ici  que  là,  ce  doit  ôtre  à  la  campagne  et 
non  pas  à  la  ville.  Enfin,  la  comparaison  des  textes  écrits, 
pour  ainsi  parler,  sous  la  dictée  des  habitants  de  la  cam- 
pagne lyonnaise,  aux  XlIPet  XIV«  siècles,  tels  que  les 
Terriers  de  Saint-Germain  au  Mont  (T Or ^  de  Roche- 
fort,  de  Sainte-Consorçe,  etc.  (1),  avec  les  documents 
administratifs  rédigés  âLyon,  à  la  môme  époque,  établit 
Tidentité  du  langage  de  la  ville  et  de  celui  des  campa- 
gnes environnantes.  Cette  identité,  nous  la  constatons 
encore  au  XVIIP  siècle,  dans  la  Ville  de  Lyon  en  vers 
burlesques,  où  l'auteur  fait  parler  tour  à  tour  des  cita- 
dins et  des  paysans  (2). 

La  vérité,  c'est  que  l'assourdissement  en  6  n'ayant 
acquis  tout  son  développement  qu'à  une  époque  où,  de- 
puis longtemps  déjà,  la  ville  avait  abandonné  sa  vieille 

ter),  ravicolau  (réconrorier),  à  côté  de:  resta  (rester)  et  autres  formes 
anaiogiXes.  De  inêroe,dans  une  cbanson^en  patois  lyonnais,  intitulée  : 
Dialogue  entre  deux  fiabiianis  du  Mont-d'Or,  oui  date  du  premier  em- 
pire et  m*a  été  communiquée  par  M.  Vericel  :  brauve  bravum,  aume 
animam  et  parla  paraoolare,  na  nasum  ;  pas  passum  en  rime 
avec  la  négation  pau.  Cette  tendance  de  Va  à  se  fermer  en  au,  6  s'était 
manifestée  dès  le  Moyen- Age  :  frauria  (confrérie^  dans  un  testament 
insinué  à  Feurs.à  la  fin  du  XIII*  siècle^  fauvro  fabr  um  dans  un  Ter^ 
rier  de  Saint  Germain  au  Mont-d'Or  (Revue  Lyonnais»,  juin  \9S5), 
plaustro{\,  îrsLnc,  piastre)  dans  le  Terrier  de  Bagé  (Revue  des  Patois, 
1,  51),  plautro  plastrum  dans  le  Carcabeaudujjéage  de  Givors  de 
i22b,  qui  nous  est  parvenu  par  une  copie  de  1375  environ,  et  tauxa 
(taxe),  dans  le  Règlement  fiscal  de  1351  (Lyon-Rivub,  oct.,  nov.  et 
déc.  1883). 

2.  Cf.  Lés  bénéjiees  du  chapitre  de  tS.  Jean  (de  Lyon)  à  Saint-Ger- 
main au  Mont'd'Or  et  à  Poleymieux,  dans  la  Revus  Lyonnais»,  nu- 
méro de  juin  1885  et  la  Romania,  XK,  581  588. 

i.  Cf.  La  Eemarda-huyandiri  et  le  Dialecte  lyonnais  au  XVIb  siècle 
dans  la  Rbvub  Lyonnaibb,  numéros  de  nor,  et  déc,  1884, 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DE  SAINT  GENIS  LES  OLLIÈRES    365 

langue  pour  le  français,  les  manifestations  de  ce  phé- 
nomène linguistique  ne  se  peuvent  guère  rencontrer 
et  ne  se  rencontrent,  en  effet,  que  dans  les  parlers  ru* 
raux. 

2.  L'A  étymologique  a  persisté  dans  quelques  cas, 
d'ailleurs  assez  rares,  sous  la  forme  d'un  a  ouvert  (à)  : 

Qualem  =  quai,  quel.  Palam    =  pala,  pelle. 

Âlam      =  aluy  aile.  Sapam    =  iava^  séye. 

Mais  aussi  : 

AU.  salo      =  tôloy  sale.  Rarum       =  rôlo^  rare. 

Rapam         =1.  rôva,  rave.  Cicalam      =  cigôlay  cigale. 

3.  Protégé  par  Tentrave,  Ta  originaire  s'est  maintenu 
jusqu'à  ce  jour  dans  un  certain  nombre  de  cas,  mais 
l'assourdissement  en  ô  tend  visiblement  à  se  générali- 
ser. Cette  transformation  s'accomplit  un  peu  au  hasard 
et  sans  qu'il  soit  possible  de  déterminer  bien  exacte- 
ment à  quelles  règles  elle  obéit.  C'est  ainsi  que  de 
deux  mots  placés  dans  les  mômes  conditions  phoniques, 
il  arrive  souvent  que  l'un  conserve  \a  étymologique, 
tandis  que  l'autre  le  remplace  par  6,  Tout  ce  que  Ton 
peut  dire,  c'est  que  le  sort  de  l'a  accentué  dépend,  dans 
une  certaine  mesure,  de  la  nature  de  l'entrave. 

I.  —  i4  persiste  avec  le  son  (ïun  a  ouvert 

1®  Lorsque  le  second  élément  de  l'entrave  est  une  semi- 
voyelle  : 

Glaciem  =  Poci,  glace.  Rabiem      zz  ragi,  rage. 

Caveam  z=  eagiy  ca^e.  *Liinacieniz=  lumaci,  limace. 

Plateam  zz  piacij  place.  Faciem       m  faci,  face. 

Sapium  =  sajo,  sage.  *Ferraalias=/rowaZv,fiançailles. 

Paleam  —  paH,  paille.  Gutta+aleas^a^^o/a^éJ,  fond  d'un 
Dagula  =  dal^i,  faux.  [tonneau. 

Âll.  braccho  +  aliam  =  bracalyi,  Castaneam  =c/idtomi,chàtaîgne. 

[personne  qui  se  conduit  mal.  Montaneara=fA(mfanH, montage. 

*Seminalia8  z=  senatrey  semaille.  Minatiam    —  menaeif  menace. 

Grôci  grâtiam,  alônji  avellaneam,  farrôhi 
ferraleam^  grôH  graculam,  corbeau,  font  ex- 
ception. 


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1 


c 
^66  REVUE  DES  PATOIS 

2f^  Devant  une  consonne  redoublée  suivie  d'une  semi* 
voyelle  : 

Cassiam  z=ra«t,poëIeàfrire.  De  Mraginem=  trènassi^  plante 

Palca-|-accîara=pa/^a«n,corbeille.  [rampante. 

Bisacciam       =  heweiy  besace.  Beccum+aociam=^iba<n>béca88e. 
*Gras8iaiii        =  crasii,  crasse.     De  *bacca  =:  horhassi,  auge. 
Alliam  =  (i}yi,  ail. 

3*  Devant  CC  ou  C  première  consonne  d'un  groupe: 

Vaccam  zz  mehi,  vache.  Pacla     zz  paehi,  marché. 

Saccum  -zz  sa,  sac.  •Placcaszr  />  F/or/t^.nomdelîeu. 

Maïs  par  contre  : 
Ali.  hacco  =:  ôchi,  hache. 

i!"  Dans  les  finales  en  atigum  : 
DamnaticumzKtatnajo^dommage.  Silvaticum    =  sarvajo,  sauvage. 
iEtaticum      =  ajo,  &ge.  Vilaiicum      =  vilajo,  village. 

*Ripaticttm   =  rtro/o,  rive.  Formaticum  zz  fnmajo,  fromage. 

5»  Devant  une  dentale  persistante  en  roman  ; 

Sapidum        =  $ado,  savoureux.  Ail.  plaît  =:pla/a,  bateau  à  laver 
*Lattam  =:  lata^  latte.  Pat....       zzpata,  chiffon. 

Maie  habitum  zz  fHalado,  malade.  Gatla         z=  chata,  chatte. 

6^  Devant  une  liquide  suivie  d'une  labiale  : 
Palmam=:paniia,paume  de  la  main.  Arborem    zzabro,  arbre. 
Balmam=:6arf»a,  terrain  en  pcnte«  Marmorem  =  ma^ro^  marbre. 
Malvam  =  marra,  mauve. 

Orpa  harpam  et  lôrma  lac  rj^  m  am  font  excep- 
tion. 
70  Devant  PP  : 

Ail.  krappen     =  craj^^  grappe.  ?  =  fiafto,  flétri. 

Mappam  =  nopo,  nappe. 

II.  —  Z/'A  entravé  s*assoî(rdit  en  6  : 
V  Devant  RR  ou  R  suivie  d'une  autre  consonne  : 

Garrum      =  chôr,  char.  Tardum  z=  /dt-,  tard. 

Garricam  =  ehôrgi^  charge.  AU.  warten      =  garda,  garde. 

Lardum    =:  1er,  lard.  AH.  reginhart  r:  renâr,  renard. 

Arcam       =  ôrchi,  coffre.  Quartum         =  qnâr,  quart. 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DE  SAINT  GEMS  LES  OLLIÈRBS     267 

2*  Devant  SS  ou  S,  première  consonne  d'un  groupe  : 

Grassum       =  gf'o,  gras.  Asinum  =  ôno,  kae. 

Lassmn         r=  léy  las.  Pastam  =:  pôta,  paie. 

Bassani         =  bàua,  basse.  Plastruni  =:  plâtro.  plftlre. 

Arabe:  tbâça=  tôsm^  tasse.  'Repastum  =  repô,  repas. 

*Gasnuin       =r  châno,  chéno.  ^Tascam  =  tôchi,  Uche. 

3»  Devant  LL  et  L  finale  en  roman  : 

CaHom  zngôla,  gale.  Ail.  baHen     =:  Mfa,  corbeille^  ffi 

PaUidam       =:p(Uoy  pâle.  [local,  haie, 

Ganalem        =  chanô,  cbenal.      Salem  zz  sô^  sel. 

Catala  c  a  b  a  1 1  a  m  et  pala  p  a  1 1  a  m,  (franc,  épaule)^ 

ont  échappé  à  Tassourdissement. 

\9  Devant  CL  : 

Miraculom  iz  mtrM^o^  miracle.    Maculam    z=  môt^i,  maille. 
Basîculum  =:  rdc^'o,  racloir.        Quaquilamzr^^dN,  caille. 

Mais  aussi  tinahë  tenaculas,  franc,  tenailles. 

5<>  Devant  BL,BR: 

Tabolam    =  U^la,  table.  Acer  arborem  =  izeroblo^  érable. 

Stabolam  =  Hr6bla,  étable.  Ail.  sabel       =  sôbro,  sabre. 

Aroabilem  =  èmôblOj  aimable.  Rutabulam     =  rôblOf  fourgon  de 
Labrara     =  fôwrt,  lèvre.  boulanger. 

Je  n'ai  qu'une  seule  exception  à  citer,  c'est  sabla  s  a- 
bu  la  m,  franc,  sable. 

4.  Suivi  d'une  nasale  devenue  finale  en  roman,  l'A  li- 
bre se  nasalise  en  un  son  très  ouvert  (^n)  qui  se  rappro- 
che sensiblement  de  la  nasale  in,  sans  toutefois  se  con- 
fondre  avec  elle.  Il  en  est  de  même  de  TA  entravé, 
lorsque  le  premier  élément  de  l'entrave  est  une  nasale  : 

Manum    =  màrty  main.  Campum  =:  chàn,  champ. 

Lîgamen  =  liÂHf  lien.  Plantam  =  planta,  plante. 

Panem     =:  pàn,  pain.  Graneam  =  gràtigi,  grange. 

Famem    =  /Vin,  faim.  Cameram  =  chànbt'a,  chambre. 

J'est  là  un  phénomène  linguistique  qui  a  ses  racines 
I  QS  Tancienne  langue,  ainsi  que  le  prouve  Thésitation 
ise  constate,  dans  les  textes  lyonnais  du  moyen-âge, 
tre  les  graphies  an,  ayn,  ain^  en  et  in.  C'est  ainsi  que 
n  rencontre  dans  Marguerite  d'Oingt  fayn,  maiuj 


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268  RRVUR  DES  P4T0IS 

mengier  (pp.  42,  62,  67)  à  côté  de  semblanci,  mans,  pan 
et  humans  (pp.  46,  59-60,  67, 55).  Les  Textes  lyonnais 
du  XI V  siècle,  que  j'ai  publiés  ou  cités  dans  la  Roma- 
nia  (XIII,  542,590),  écrivent,  eux  aussi,  tour  à  tour  : 
main,  sain,  efaynt  infantes  et  man,  san,  sove- 
ran,  grangi,  changier^  etc.  La  même  confusion  se 
relève  dans  la  Bemarda-Bupandiri,  tragi-comédie  en 
patois  lyonnais  du  XVII*  siècle,et  dans  la  Ville  de  Lyon 
en  vers  bw^lesques,  qui  emploient  indistinctement  les 
deux  notations:  man^  pan^  fan  et  sm  sanum  cer- 
tain ;  —  meingy,  maingi  et  changi  (changer).  (1) 

Dans  le  parler  de  Saint  Genis-les-Ollières  et  des  com- 
munes voisines,  an  a  un  son  particulièrement  na- 
sillard, assez  peu  harmonieux  &  entendre,  et  dont  rien, 
ni  en  français,  ni  dans  les  patois  de  la  Bresse  et  du  Bu- 
gey,  ne  peut  donner  une  idée  exacte. 

6.  Contrairement  à  ce  qui  a  lieu  dans  les  patois  bres- 
sans ou  bugystes  ainsi  que  dans  la  plupart  de  ceux  de 
la  Savoie  et  de  la  Suisse  (2),  la  nasalisation  de  TA  libre 
n'intervient  pas  à  la  pénultième  en  roman  : 

Se^iimaxiam  zz  semana,  semaine.  Campanam  =  campana,clochette. 
Lanam  =  lana,  laine.  Ramam      =  rama^rame. 

Fontanam     =  fontana,  gros  robi-  Flammam  =:  flamay  flamme. 

net  en  cuivre.  Planum      =  piano,  plan. 
Granam       z;:  gi'ana,  graine. 

Peut-être  n'en  était-il  pas  de  môme  en  vieux  lyonnais  ; 
rhésitation  est  tout  au  moins  permise,  en  présence  de 
graphies  telles  que  :  lanna,  semanna,  campanna  (3). 

6.  L'A  accentué  suivi  de  C,  Q,  ou  G,  s'amalgame  en 
quelque  sorte  avec  la  palatale  développée  par  la  guttu- 

i .  Voyez  mon  édition  de  la  Bemarda-Buyandiri,  Lyon,  1885,  V*  par- 
tie, vers  27, 28, 15' ',198;  II*  partie,  vers  8, 157, 125,  223  et  238,  elles 
passages  patois  de  la  YilU  de  Lyon  en  vers  burlesqties,  vers  57,  160, 
74  et  190  dans  la  Revue  Lyonnaise,  nov.  et  déc.  1884. 

2.  Voyez  notamment  :  F.  Brachet,  Dict,  du  patois  savoyarde^ Albert- 
ville, p.  12;  A.  Odin,  Pkonologie  des  patois  du  canton  de  Vaud, 
p.  21  ;  J.  GilliéroQ,  Patois  de  la  commune  Vionnaz  (Bas  Valais),  p.  19 
et  mon  étude  sur  le  Patois  de  Jujurieux  (Bas-Bugey),  p.  2. 

3.  Romcmia,  XIII,  543. 


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PHIUPON.  —  PATOIS  DB  8ÀIKT  OKNIS  LBS  OLLIÈHES     269 

raie  et  se  continue  en  roman  tantôt  avec  un  son  è,  nota- 
blement plus  ouvert  que  celui  que  Ton  entend  dans  le 
français  aigle,  par  exemple,  tantôt  avec  le  son  d'un  e 
fermé  {é)  : 

I.  —  A  est  devenu  è  (ay)  dans  : 

Laciem        =  lé^  ]ait.  Aqailam  =:  égla,  aigle. 

Factam        =  fè,  fait.  Acinum  =  jèno^  marc  da  raisin. 

lUàc  =  ilè,  là.  Plagam  =r  plèy  plaie. 

Trabacnlum  =  travèr,  travail.  Faginamzr  fèna^  fouine. 

Et  dans  un  certain  nombre  de  noms  de  lieux  : 

Vallem  Neriacum  =:  Vaugneray,  (?)         =  Bessenay. 

Cabinacum  =  Chevtnay,  Gaselliacttm  =  Chasselay, 

Poloniacum  =  Pollianay.  Gasiacum     =:  Chazay. 

De  même  dans  mè  m  agi  s,  davantage»  et  dans 
cuèna  cutaneam,  franc,  couenne,  où  la  palatale 
remonte  au  latin. 

È  s*est  atténué  en  ë  dans  nie  n  i  d  a  c  e  m,  niais,  mais 
au  féminin  nièUt^  niaise. 

II.  —  Le  son  é  se  constate  dans  : 


*Acrtini         =:  égro,  aigre, 

Facere 

=  fére,  faire. 

Macmm       =r  mégro,  maigre 

Factam 

=  féti,  faite. 

Fraxinam     :^fréM,  frêne. 

Placere 

=  plére,  plaire. 

Acquam        =  égui,  eau. 

Putnacem 

=  punéf  punais 

Mafgjistrum  =  métro,  mattre. 

Tragere 

=  trère,  traire. 

7.  L'A  étymologique  ^st  devenu  è  dans  : 

Gamem=  cher,  chair. 

Arrhas  =  ène,  arrhes,  v.f.  errhes,    Araarum   =  amer,  amer. 

Mais  amara.où  Tr  estmédial,  a  donné  amara, tandis 
que  claram,  placé  dans  les  mômes  conditions  phoni- 
ques, a  donné  naissance  i  la  forme  cPèra.  Par  contre, 
**lors  que  claram  est  devenu  amer,  clarum  est  de- 
enu  d'or  (=  clar  dans  la  Bernard.  Buy  and.) 
Nous  verrons  plus  loin  que  la  liquide  R  exerce  sur  TA 
inique  placé  après  elle,  une  influence  palatale  :  iiri  (ti- 
3r),  i?m  (tourner)  et  à  la  posttonique  :  ciri  ceram, 
hiri  cathedram.  Ici  nous  prenons  sur  le  fait  Tao- 


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1 


270  RfiVUS  DBS  PATOIS 

tion  de  la  liquide  sur  l'A  qui  la  précède.  Dans  Tancieiine 
langue,  cette  action  se  faisait  sentir  plus  fréquemment 
qu'aujourd*hui;  en  voici  plusieurs  exemples  que  je  re- 
lève dans  des  textes  lyonnais  ou  bressans  du  XIV*  siècle  : 
heyres  a  r  r  h  a  s  (1),  erbros  arbores,  erbro-sec  (2), 
Bernerd  et  Bepvierda  B  e  r  n  a  r  d  u  m  (3),  Ouichert 
Wichard(4),  Evrert  Everard,  Berert  Berard, 
Betmert  Bernardum,  erbaletier  arbalétrier,  Gi- 
reW  Girard,  gwer  quartum  cahier,  (5),  chairrere 
carrariam  (CC.  1,  P>  161.  r),  cerpes  franc,  carpes  (6), 
c/it^r(carnem),  gerha  {2\\qxx\.  garha),  qu'il  faut  rap- 
procher de  chano  (c  a  s  n  u  m)  (7). 

8.  Dans  les  terminaisons  en  âliâm,  àlëam,  ânëam,  la 
palatale  s'est  bornée  à  mouiller  TL  ou  TN,  sans  jamais 
exercer  aucune  action  sur  TA  qui  la  précède,  comm3  cela 
paraît  bien  avoir  eu  lieu  dans  le  v.  franc. dai7te,&ai7ter, 
niontaigne^  compaignon  et  dans  le  franc,  moderne  : 
châtaigne,  araignée^  baigner,  v.  franc. ôaflfna*.  (8) 

Paleam.  =paW,  paille.        •Fermalia8=/ro»ia^e,fiançailIcs. 

Talcain  =:  to/^i,  taille.         *Seininalias=<ena/3^e,seinaîlles. 

*Alliam  =  alU,  ail.  Castaneam  =:c^totiïi,ch&taigne. 

Dagalam=(/<{^f,faux,v.franc.(/at7.*MoataneainsNio»)/aH-M*,montagne. 
Fcrrain+aliam=/arro/yi, ferraille.  Avellaneam=a(d»yf,  noisette. 

Il  en  est  de  même  du  son  mouillé  développé  par  le 
groupe  CL. 

Maculam    =:  viôM,  maille.  Tenaculas  ==  tinabe,  tenailles. 

Quaquilam  =  côlH,  caille. 

\.  Archives  municipales  de  Lyoa,  CC.  373. 

2.  ConvefUiones  Dominorum  et  B.  de  Yarey  (Romama,  XHI,  579) 
et  Arch.  mun.  de  Lyon:  CC.  13,  I,  P»  «5,  v©;  CC.  379  et  CC.f  passim. 

3.  Terrier  de  Bâgé  (Archives  de  la  Côte-d'Or,  B.  570). 

4.  Arch.  mun.  de  Lvon,  CC,  60. 

5.  Arch.  mun.  de  Lyon;  CC.  1,  {•  131,  vo;  CC.  13,  no  1,  foi  3  et  , 
CC.  6C)etCC.  373,  fos  i9,  15. 

6.  Bèglement  fiscal  de  1351  (II,  16),  dans  Lyon-Revue,  1883. 

7.  Œuvres  de  Marauerite  d'Oingt,  p .  66  ;  Tarif  du  péage  de  Lt/<  « 
(1277-1315)  publié  à  la  suite  du  Carlulaire  d'Etienfie  de  ViUeuve;te  - 
rier  de  Bâgé{ï{E\vE  des  patois,  I,  55). 

8.  Cf.  Tburot.De  la  prononciation  française  depuis  lecommencenu  il 
du  XVi^  siècle,  diaprés  les  témoignages  des  grammairiens^  1. 1,  p.  32  \ 


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PUIUPON.  ~  PATOIS  DIS  SMNX  GËNIS  LBS  OLUKKBS     271 

Le  français  local  dit  encore  aujourd'hui  avagnée  (J)  et 
non  araignée^  châtagne  et  non  cliâtaigne,  etc.  Il  en 
était  de  même  dans  notre  vieille  langue  :  les  Textes 
lyonnais  du  XIV«  siècle  écrivent  en  effet  :  palli,  talli, 
salleytj  sallians,  chastannyesy  polali  poulaille,  fu- 
tali  futaille  (2),  feraUi.ferallieSy  ferraille  (8). 

9.  De  même  que  ses  voisins  du  Forez,  de  la  Bresse  et 
duBugey.le  dialecte  lyonnais  appartient  à  ce  groupe  de 
parlers  romans  qui  se  caractérisent  par  les  traitements 
divers  qu'ils  font  subir  à  l'A  latin,  suivant  que  cet  A  se 
trouve  précédé,  ou  non,  d'une  palatale. 

Dans  ce  dernier  cas,  le  Lj^onnais  du  XIV*  siècle  don- 
nait à  Va  un  son  fermé  et  long^queles  scribes  du  temps, 
ainsi  que  je  l'ai  remarqué  plus  haut,  rendaient  flré- 
quemment  par  un  a  redoublé  (aa).  La  palatale,  au 
contraire,  ~  qu'elle  existât  déjà  en  latin,  ou  qu'elle  ne 
fût  que  le  résultat  d'un  développement  roman  de  guttu- 
rale, —  a  eu  pour  effet  de  donner  à  Ya  un  son  ouvert  : 
c'est  ce  dont  témoignent,  non  seulement  la  prononcia- 
tion actuelle  des  patois,  mais  encore  cette  graphie  aa 
réservée  soigneusement  aux  seuls  a  continuateurs  d'un 
type  non  infecté  d'yod  (4). 

1.  Cf.  E.  Molard,  Dictionnaire  grammatical  du  mauvais  langage^  à 
ce  root. 

2.  Cf.  Ramania,  XIII,  543, 5136, 568.  On  trouve  aussi,  mais  beaucoup 
plus  rarement  :  patify,  saylet. 

3.  Arch.  comm,  de  Lyon,  CC.  373,  l"  29. 

4.  L^auteur  de  la  Beniarda-Buyandiri  indique  parfois  le  son  ou* 
vert  de  l'a  par  Tadjonction  d'un  t  final  qui  n'a  rien  d*étymoloçique  : 
tiriat  (tiré), oa/itfxiaf (baplisé), mepriz-iat  (méprisée), mais  aussi:  dan- 
cia  (dansé),  logea  (logée).  Bernardin  Uchara,  dans  la  Piedmontoise 
en  vers  tressants  (éd.  G.  Brunet,  1855),  a  recours  au  même  procédé: 
baillât  (donnée),  déDOchat  (dépéché),  tailUU  (taillé)  (pp.  31, 30, 14)  et 
par  contre  :  nù  (nez),  cliartà  (clarté),  capitula  (capituler)  (pp,  1 1,  26, 

■).  Nicolas  Martin,  l'auteur  des  Noelz  et  cluinsmis  nouvellejnent 
mpose%  tant  en  vulgaire  françot/s  quesavoysien^  (Lyon,  1556)^  tait 
»s  régulièrement  suivre  d'un  %,  Va  continuateur  d'un  type  infecté 
foâ^leschiaz  (léchées),  pechaz  (péché),  debochia%  (débauchée),  cor- 
ssiaz  (courroucé),  etc.  (p.  65)  et  par  contre  :  gra{gcé\  trova  (trou- 
;),  escMpa  (échappé)^  etc.  (pp.  42.  68).  Enfin,  dans  une  chanson  en 
;oi8  qui  date  du  commeocement  du  siècle  et  que  m*a  communiquée 
Vericel,  pu^mi  (poignée)  rime  avec  la  3«  pers.  siog.  du  futur  :  rç*. 
idraj  où  l'a  était  bien  certainement  ouvert. 


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372  HE  V  UB  DK8  PATOIS 

10.  Là  s'est  arrêtée  la  transformation,  lorsque  par  suite 
de  la  chute  des  consonnes  finales,  l'a  s'est  troavë  occuper 
en  roman  la  dernière  place  du  mot  :  pidia  pietatem, 
essaya,  appareyllia^  otreya  dans  Marguerite  d'Oingt 
(pp.  77, 63, 58,  61)  ;  —  meytia,  marchia,  sachia  (le  con- 
tenu d'un  sac),  seignia  signatum,  chia  caput,  dans 
les  Textes  lyonnais  du  XI V^  siècle;  —  marchia, 
dans  la  Chanson  du  formulaire  fort  récréatif,  (qui 
date  de  la  fin  du  XVI«  siècle)  ;  —  pitia,  enragea  (en- 
ragé), logea  (logée),  mingia  (mangé)  dans  la  Bemar- 
da-Buyandiri  (II*  part.,  vers  368,  260,  259;  I'*  partie, 
vers  129)  ;  —  maitia^  laissia  dans  la  Ville  de  Lyon  en 
vers  burlesques  ;  —  chercha  (cherché),  coucha  (couché) 
dans  un  Noël  lyonnais  du  XVIIP  siècle  (1). 

Le  patois  de  Saint-Genis-les-OUières  a  de  même  : 
pid^a  (pitié),  bochm  (bouchée),  mèPa  (moitié),  uPa  (ai- 
guillée de  fil),  sach'a  (contenu  d'un  sac),  où  Va  se  pro- 
nonce ouvert. 

Au  participe  passé,  l'analogie  des  infinitifs  en  (  (^ier^ 
de  l'époque  primitive)  est  en  passe  de  troubler  la  déri- 
vation étymologique,  et  l'on  a  les  doubles  formes  :  co- 
minera  et  comincî,  moVa  et  molH,  etc.  (2).  La  forme 
primitive  en  y  a  a  une  tendance  très  marquée  à  ne  plus 
s'employer  qu'au  féminin 

11.  Si  Va,  adouci  déjà  par  Tinfluenoe  de  la  palatale,  se 
trouve  suivi  d'une  consonne  persistant  en  roman,  il 
pousse  plus  loin  la  série  de  ses  transformations  et  s'at- 
ténue en  e  :  travalyer,  despleyer^  agenolier^  mengier^ 
aheissier  (Marg.  d'Oingt,  pp.  54,  58, 59,67,  54);  ballier^ 
paier,  cfiangier,  eydier  (Textes  lyonnais  du  XIV<  siè- 
cle, publiés  dans  la  Romania,  XIII,  567)  ;  —  espachiez 
expandicatus,  dennies  dignatus,  péchiez  pecca- 

i.ffoels  en  patois  lyonnais  publiés  dans  Lyon-Rbvcb  (juillet-septem- 
bre 1885),  Noël,  V. 

2.  On  trouve  déjà  dans  la  B^rmiriia  Buyandiriimarchi  m evchinm" 
p6c/itpeccatuin,àcôlé  de  «nnto^a  inrabiatum,<?^n^aa  cambia, 
tum,  etc.  (I,  105;  II,  802  ;  —  II,  260,  203). 


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PUILIPON.  —  PATOIS  DIS  S.VlKr  GENIS  LES  OLLIÉRES     27\3 

los.  mesprisiez  minus  pretiatus  (Marg.  d*Oingt,  pp. 
37,65,  53,  38);  ptei/^^plicatos,  afaities  •adfactatos 
(Textes  lyonnais  du  XIV«s.);  marchies  mercatus,- 
atos,  à  côté  de  raarchia  mercatum,  -ati.  dans  le  Rè- 
glement fiscal  de  1351  ;  —  chier  carum  dans  Marg. 
d'Oingt  (p.  56),  c^te/*caput,  chieora  d^ins  les  Textes 
lyonnais  (IV,  48;  VII,  6)  (l),  chies  casa  dans  le  Syndi- 
cat lyonnais  de  1352  (2). 

12.  Par  la  saite  des  tempsJa  diphtongue  ie  s'est  apla- 
tie en  i  {y)  :  arrachy  arracher,  eyrf^/ aider,  dans  la  Che- 
muchée  de  VAsne  de  1566  et  mangy  manger,  dans 
la  Chanson  du  Formulaire  fort  récréatif.  Au  XVIP 
siècle,  la  forme  en  f,  y  est  constante  :  cachi  cacher, 
nieingy  manger,  ctiivra  chèvre,  chia  chien,  dans  la 
Bernarda-Buyandiri  ;  chiri  chaise,  dans  la  Ville  de 
Lyon  en  vers  burlesques.  C'est  elle  que  l'on  retrouve 
dans  les  patois  actuels  du  Lyonnais  et  notamment  dans 
le  nôtre,  où  chier  carum  fait  seul  exception  : 

Galhedram  =  chiri,  chaire.  Caoem      =:  ekin,  china,  Ihicn, 

Gapram       =  chitra,  chèvre.  chienne. 

Casa           =  chi,  chez.  Jaculuiii    =  jicbo,  couleuvre  et 

Scaiain        =  ëehila,  échelle.  Iraçoir  de  la  charrue. 

18.  Il  en  est  de  môme  à  Tinfinitif  des  verbes  de  la 
première  conjugaison  où  TA  tonique  est  précédé,  soit  en 
latin,  soil  en  roman,  d'une  palatale. 

I.  'La  palatale  remonte  au  latin  : 

Verbes  terminés  en  gî  : 

CtLmhïvLTezzzchàngi,  changer.  Laubiare  =%',  loger. 

'Inrabiarez:  inragi,  enrager.   Niveare  zz  nJègi,  neiger, 

Abreviare=^  a6rSgfi,  abréger.    Ail.  hring-Hiare=:an*tii(7i,arranger« 
Somniare=  sôtigi,  songer. 

1«  Romania,  Xi  il,  375,  584. 

2.  On  donne  le  nom  de  Syndicats  aux  procès -verbaux  d'élection  des 
conseillers  delà  ville  de  Lyon;  quelques-uns  d*ealre  eux  sont  écrits 
en  dialecte  Ivonnais.  Ils  sont  conservés  aux  Archives  de  la  ville  de 
Lyon,  Série  6B. 

REV.  D.  PATOIS.  <^ 


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1 


274  RBVOE  DES  PATOIS 


Verbes  terminés  en  vî  : 

'Molliare  =  moM^  mouiller.  Tâleare  =  taH,  tailler. 

Gatulliare     =cJ^ol'i,chatouiller.  =  babit^i,  babiller. 

Goih.  scalja  =  îchalH,  écaler.        Gandela-iare—e^mfi/ri,  luire  par 
zi  piétri^  piailler.  intervalles,  en  parlant  dti  soleil- 

Bajulare      ==  hahî,  donner. 

Et  les  dérivés  patois  :  caboM  écraser,  degtieiiM  dé- 
chirer, êboM  éventrer. 

Verbes  terminés  en  n^î  : 

Balneare  =  ôan^l,  baigner.  ?  =  fromyi,  aveogler. 

Guneare  =:  comi,  cogner.  AH.  sparen    =eparnJt\  épargner. 

AH.  weidanjan    =  (^dAiî, gagner. 

Elles  dérivés  patois:  chanconH  chercher  querelle, 
pitronH  (fréquentatif  de  pétrir)»  se  dejarfanH,  se  dé- 
battre. 

Verbes  terminés  en  sî  : 

Puteare      =  poè$iy  puiser.  Pretiare    ==  prui,  priser. 

?         =fim,rouir  le  chanvre.  Gruciare    =r  croèii,  croiser. 

T        =r  ammU  amuser.         ^qualem  =:  igoHA,  égaliser. 
All.bristan  =  frmt,  briser.  De  guease  =i%omI,  injurier. 

Verbes  terminés  en  ssî  : 

Galciare  =  efctol,  chausser.  Esp.gozar       ^r^teifM),' gausser. 

*Texeare  =  iis$i,  tisser.  Ital.carezzare  =  earany  caresser. 

*Gaptiarez=  cha$i\^  chasser.  Ital.  carcassa  +  iare  =  careaxÈi^ 

*Bassiare  =  hès$i^  baisser  (1).  tousser. 


i.  Les  formes  bèssi^  cabossl,  dansl  et  autres  analogues  s'explî- 

3ueQt,  non  pas,  ainsi  qu'on  l'a  avancé,  par  Finfluence  de  la  sifflante 
ure,  mais  bien  par  Tinlerposition  d*une  palatale,  àTépoque  deforna- 
tien  des  langues  romanes  et  par  la  création  de  types  tels  que  *fras- 
siare,  ^cabossiare,  etc.  La  sifflante  dure  n*a  pas  d'action  sur  1  A,  uosî 
que  le  prouvent  les  formes  suivantes  :  cnnfessar,  pauar,  pensar  dans 
Marguerite  d'Oini^  ;  pa$êar  dans  le  Compte  de  Jehan  de  Durehe  que 
j'ai  publié  dans  Un  Lyonnais  à  Paris  au  XiV*  siècle;  passa  dans  la 
Ville  de  Lyon  en  vers  burlesques.  Le  patois  de  S.  Genis-les-OHières 
dit  passôy  cassôy  lossô  et  non  passi,  cassi,  lossi  ;  de  même,  à  la  post- 
tonique, tôssa  (tasse),  lôssa  (lasse),  bôssa  (basse),  grihsa  (grosse), 
bessa  (bécbe)  et  non  pas  iôssi,  tôssi,  bôssi,  grôsii^  beui. 

Quant  à  Tinterposilion  d'une  palatale,  elle  est  bien  dans  le  génie 
roman  :  captiare  (chasser)  est  formé  sur  eaptum^  tradiare  sur  Iroc- 
tum^  direciiare  sur  direcium,  minatiare  sur  minatum,  ete. 


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PHIUPON.  —  PAtOlS  DB  SÀlNÏ  ÛENIS  L1SS  OLLIÊRES     2^5 

Contra...  =  eonlroMi^eontrarier.    De  Trac    :=:iraea$it,io\innenier, 
'DirecUare=:dr2fii,  dresser.  Prov«  crotsarrr  eroMi,  bercer. 

De  bosse  =  eabossl,  bosseler.         *Qttatiare(?)r=«'aeaMi,s'accroupir« 
Onomatopée  =  pissl,  pisser.  Hirpiciare=  arsl,  herser. 

Debraochiumr=:tft6ra<i{,embrasser  Allem.      =  danêly  danser. 

Et  les  dérivés  patois  :  possî  téter,  petassî  mettre 
des  pièces,  raccommoder,  ëborsî  enlever  l'enveloppe 
épineuse  delà  châtaigne. 

Verbes  terminés  en  cl  : 

Ninitiare    z^menaci,  menacer. 
*Âbanteare=  avànci,  avancer. 
Tractiare  zz  traci,  tracer. 
Adnantiare=3afumci,  anDonc«r. 

Goniiiiitîare=::0o»ititc»,comineûcer.  Lanceare  r:  làndf  lancer 
Tricbeare   =<rSrt,  tresser.  Galceare    :=  cAdel,  foolor. 

Et  le  dérivé  patois  ;  dêpillorcî,  peler  un  fruit. 

Verbes  terminés  en  cHî,  dî,  mî,  vI  : 
*  .  . 

Adpropiare=aproc^i.approcher.  Vindenfiiarc^rotndénml^  vendanger . 
A4)atare      r=  èdi,  aider.  Scopa+iare:=  couévi,  balajer. 

Verbes  terminés  en  yî  : 

'Âdpratariarezraprdrâjfi,   mettre    *Adpodiare  =  opôjfî,  appuyer. 
nne  terre  en  pré.    'Radiare       =  rà^,  épancher 


De  per       =  perci^  percer. 
*Leqaeare  z^  laci,  lacer. 
*Flateare    z^plact,  placer. 
'Dcpetiare  =  dêp§ei^  dépecer. 


1^  La  gutturale  qui  la  développe  précède  immédiate- 
ment la  tonique  : 
Verbes  enaî  : 


BalUcare      =:  bougi,  bouger. 
Mandacare  =  màngi,  manger« 
Fabricare    :=forgU  forger. 
Carricare    =  chârgi,  charger. 
Yindicare    =  tnngi,  venger. 

Verbes  en  chI  : 

Pnedicare  :^  prèehU  prêcher. 
Goiioeare  ^zeouehU  coucher. 
*Deroccare=  dèrochi,  tomber. 
*Marcare    =  marehl^  marcher. 
Masticare  =  môehî,  mâdier. 
Lâxare      =  léehU  lâcher. 


Judicare     =  jtfgi,  juger. 
Interrogare^n^rro^lfintorroger. 
Purgare      =>  P^f^gU  purger. 
Partem. . .  =:  partagî,  partager. 


Truncare     =z  tJ'ànchU  ébrancher. 
Allem.         :=  lichi,  lécher. 
Exorticare  =  êeorehi,  écorcher. 
Gircare        =  charchi.  chercher. 
*Ad-buceare=  aboehî,  tomber  en 
[avant. 


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270  IIBVUE  DES  PATOIS 

Siccarc      =  sèchi,  sécher.  *Ex-radîcare=  araehi,  arracher. 

*lfticare     =  tnochi,  moucher.      De  croc       =  aety)chi,  accrocher. 
Pandîcarc  =  pànd^i,  répandre. 

Ajoutez  :  perchi  (percher),  tàchi  (tâcher),  torchi  (tor  • 
cher),  etànchî  (faire  une  digue),  fôchî  (fâcher),  piochi 
(piocher),  dëfrichî  (défricher),  apinchî  (surprendre), 
aguinchî  (guetter). 

Inpachi  Mnpactare,  empêcher,  suppose  la  forme 
intermédiaire  inpatcare.  Cf.  à  la  posttonique  pachi 
pac ta,  marché. 

Verbes  en  \i  : 

Pacare      =  pàyt^  payer.  *Hirpicare  nar/KÎjfî, herser. 

Necare     =  wâyJ,  noyer.  *Aptificare  =atofàyî,  élever. 

Secare      =  sàyi^  faucher.  Gampum-f-icare  =:c^i»/NÎyi,mener 
Adplicare  =  aplÀyl^  atteler.  paître. 

Manicare  =  minàyi,  manier.  Jocare  ==;V>y^  jouer. 

Precare    =  priyl,  prier.  Locare  ==%i,  louer. 

Mandicare=  mandiyt,  mandier.   Exsuccare  zz^f^Myi,  essuyer. 

Et  les  dérivés  patois  :  blôyi,  tiller  le  chanvre,  rojàyi, 
se  colorer  en  rouge,  hleusàyî,  se  colorer  en  bleu. 

Dans secôyi succutare,la palatale  paraît  s'être  dé- 
veloppée au  choc  des  deux  voyelles  mises  en  contact  par 
la  chute  du  t  média  1.  Il  en  est  de  même  àzn^bateyi 
baptisare,  qui  nous  offre  un  curieux  exemple  de  la 
sjncope  si  rare  de  «  entre  deux  voj'elles,  et  probable- 
ment aussi  dans  foilàyi  (de  follum),  faire  le  fou,  bar- 
màyi  (de  balma)^  terme  du  jeu  de  boule,  intôyi  (de  tec- 
tum),  mettre  à  Tabri,  baràyî,  travailler  péniblement , 
sacràyij  jurer. 

2^  La  gutturale  se  trouvait  séparée  de  la  voyelle  ac- 
centuée par  une  autre  consonne. 

Verbes  terminés  en  ssî,  tî,  dî  : 

Laxare,lacsare:=tol,  laisser.       'Goctare    =:  coHètilu)^  se  presser. 
Adpunctare     z=apoiii(«,  faire  une  Placitare  ^  pUdi  plaider. 

pointe.  Vocuilare  =  t?oWt,  vider.    (1) 
Adfeclarc        =:  afèti,  vanner. 

1.  L'iafiailif  votcii^r  se  trouve  dans  le  compte  des  dépenses  faites 
pour  abattre  le  château  de  Nervieu  (1350)  (Arch.  de  la  vtUe  de  Lyon^ 
partie  non  inventoriée). 


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PHUJPON.  —  PATOIS  DE  SAINT  GEMIS  LES  0LLIÊRE8     277 

JU6,  jeter,  dérive  vraisemblablement  d'une  forme 
giiare,  qui  n'est  pas  purement  hypothétique  (1).  Jac- 
tare  eût  donné  en  lyonnais >t7t. 

Verbes  terminés  eii  VU  NiÎ  : 

Adgennculare  =  a9«fio«^i>  agc-  ^Berylluculare  =  6rt7'i,  briller, 
nouiller.  Goagulare       =:  eahl^  caiUer. 
Ad[Miricu1are=:  aparthi,  égaliser.  Vîgilare  =  vti^t,  veiller. 

Trabaculare  =/rawi/*î,travaiJler.  Strangulare    zdftrànlJi,éiTeLng\er. 
TorcQlare     =  trol^i,  pressurer.    Pectinarc       =  pin^i,  peigner. 
Fodicolare   =  fulH,  fouiller.        De  pugnum    =:  inpnnH,  saisir. 

Et  un  grand  nombre  de  dérivés  patois  tels  :  botibi, 
se  couvrir  de  petits  nuages,  ganbiPi^  boiter,  gaboM, 
brasser  l'eau,  gassoVî^  agiter  l'eau  contenue  dans  un 
vase  non  rempli,  barfoM,  parler  à  la  légère,  cramahî^ 
écraser,  grapiPî,  grapiller,  insorPî,  assourdir,  ëborPÎ, 
aveugler, sedëcortacomilH,  se  débrouiller, decharpiM, 
déchiqueter,  se  soriM.  *s  o  1  i  eu  1  a  r e,  se  chauflfer  au  so- 
leil, etc. 

14.  La  liquide  R  précédée  d'un  E  ou  d'un  I  voyelle  pa- 
rait exercer  sur  l'A  accentué  une  influence  analogue  à 
celle  de  la  palatale  :  remirer ^  •mi  rare,  dans  Margue- 
rite d'Oingt  {p.  44),  ci7Her,*cer2ireyScelle7%  dans  les 
Gwnptes  municipaux  du  XIV^  siècle^  retin  (neerl. 
têren)  dans  la  Bemarda  Buyandiri  (I,  166)  (2),  Hri 
dans  un  Noël  lyonnais  du  siècle  dernier. 

Et  dans  notre  patois  : 

Neerland.téren  zz  tiri,  tirer.  Ceraseam  =  eerfii,  cerise  (3). 

All.skêrran       =d?j;i«tri,'déchirer      Virare       =:rfri,  tourner. 

De  même  :  veré,  teré,  dégueré  dans  le  patois  bugey- 
sien;  'ceryé  dans  le  patois  de Vionnaz (Valais);  teri  dans 

1.  Cf.  Ducange,  Gl.  V»  Gï/ar^.  Les  formes  du  v.  franc.  </^/e/*,</i7tfr, 
jtier,  ne  peuvent  pas  non  plus  dériver  de  jactare*  qui  eût  donné  ge- 
Uer,  comme  placitare  a  donné  platdier  et  Macsare  laissier. 
Enfin  le  mot  jtto,  pousse  d'arbre,  rejeton,  lève  tout  doute  ijacta  edi 
donné  en  lyonnais  jï^t. 

2.  Le  développem.nt  de Tyod  par  le  groupe  IR  se  constate  mieux 
encore  dans  les  formes  participiales,  telles  que  tiriai  (tiré),  viriat^ 
franc,  populaire  frottée  (Bcm.  Buyand,,  1, 79,  80). 

^  3.  Voyez  cependant,  au  sujet  dc^  rétyn^oilogio  de  cerise,  Puçangç, 


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278  RBVITE  DBS  PAT0I8 

les  patoiB  du  canton  de  Vaud,  tdrjér,  tirjér  dans  le  dia- 
lecte de  Val  Soana  (1). 

Ce  phénomène  parait  étranger  au  vieux  français  qui 
a^  comme  le  français  moderne,  les  formes  virer ^  tiref\ 

1 5.  L'entrave  a  protégé  TA  originaire  contre  Taction  dm 
la  palatale  :  chargiy  carricam,  dans  le  Carcabeau  du 
péage  de  Givors^  channo,  casnum,  et  chanos,  cas- 
nu  «•  dans  les  Terriers  bressans  de  Maillisoda  et  de 
Bâgé. 

Et  dans  notre  patois  : 

Gafnum    =:  cMno,  chêne.  Gattum^-  am  =  chat,  ckata,  chat, 

Ctmcàmzzchôrgitçbtirge,  chatte. 

Garrum    =:  ehôr,  char. 

Chèr^  carnew,  et  gerba  {ii]em.  garha)  font  excep- 
tion. Le  français  moderne  présente  la  même  anomalie  : 
çhair^  gerbe  et  chary  charge;  mais  le  vieux  français 
employait  les  formes  régulières  charriy  char,  c^rnem, 
et^arft^,  tandis  qu'en  lyonnais,  la  forme  cher  était  en 
usage  dès  la  an  du  XIIP  siècle,  au  plus  tard  (2). 

16.  La  palatale  développée  &  une  époque  relativement 
récente  par  les  groupes  CL  et  GL  est  restée  sans  in* 
fluence  sur  TA  étymologique  : 

Clafem         =  clyâ,  clef.  Glaciem       zz  Uaei^  glace, 

Glarum         =  etrôr,  clair.  'Glasiicum    ;=  Pur,  glas, 

'Dejunculare  =  <féjotic/yd,  dételer.  zizpictfôf  rejaillir. 

Il  est  à  noter  aussi  que  II  voyelle  en  contact  direct 
avec  l'Atonique  n'exerce  aucune  action  sur  ce  dernier  : 
mariôt  mari  tare,  liô,  ligare,  pariôy  pariare,  ^riô 
('crldare),  fiô  ("fidare),  mais  oubliyî,  oblitare. 

17.  Suffixe  ARIUM,  ARIAM.  Ce  suffixe  avait  donné 
naissance,  en  vieux  lyonnais,  à  deux  classes  de  mots, 

1.  B.  Philipon,  Paioii  de  la  commune  de  Jujurieux  (Bas-Bugey) ; 
Gilliéron,  Pat,  de  la  com.  de  Vionnat  (Glossaire);  Schizzi  franco^pro'- 
venzalif  dans  VArchivio  Glottolog.y  t-  III,  put)t.  I,  p.  103;  Nigra, 
Fonetica  del  dialetie  di  Val-Soana,  n*  164.  Gf.  plus  haut^  n»  7. 

2.  G'est  celle  qu'emploie  Marguerite  d'Oingt  (p.  66).  On  la  rencon- 
tre aussi  dans  Je  Règlement  fiscal  de  1851  (Lyon-Rbvub,  numéros  d*oct, 
nev.et  déc.  ""^' 


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PUUJPON.  —  PATOIS  DB   SAINT  0BNI8  XES  OLLIÈRES     379 

les  unsde  formation  savante^tels  qae  solairo,  salarinoiy 
(CC.  873)  essemplayro,  commisseirOy  necessero,  les  au- 
tres de  formation  populaire,  où  Yu  posttonique  avait 
disparu  sans  laisser  de  trace,  tels  que  sauners,  salina- 
rios,  p^/^er«,cA^nai?^r,canabarium,  etauféminin: 
cudurery^  perreri,  lumeri,  luminariam. 

Sous  l'influence  d'un  son  mouillé  ARIUM  devenait  ré- 
gulièrement i^r:  iiolier,  tegularium,c/ocAîer,  noyer^ 
preyeri.  Dès  le  XIV*  siècle,  on  voit  cette  diphton^ 
gaison  s'étendre  à  des  mots  qui^  étymologiquement,  n'y 
avaient  aucun  droit  :  prymierei  derrierdms  Margue- 
rite d'Oingt  qui,  d'ailleurs,  écrit  aussi  primer  et  lumeri 
(pp.  41,  58,  40)  ;  drapier,  escoffiery  ferratiers^  taiyer- 
niers  et  tout  auprès  cuderers,  dorerSy  poters  dans  le 
Syndicat  pour  l'élection  consulaire  de  1856. 

La  forme  en  ie.  dut  se  généraliser  rapidement  et  flnir 
par  tout  envahir,  car  à  la  fin  du  XVI*  siècle,  la  seule 
forme  qui  se  rencontre  dans  les  textes  lyonnais  est  celle 
en  (,  tri,  laquelle  suppose  nécessairement,  à  la  phase 
précédente,  la  forme  en  ie,  ieri,  dont  elle  n'est  qu'une 
contraction  (1):  poumyy  pommier,  dans  la  Chanson  du 
formulaire  fort  récréatif  et  quarly,  quartier,  dans  la 
Chevauchée  de  Vasne  de  i506. 

De  nos  jours  et  dans  notre  patois,  la  forme  en  i,  in, 
est  de  règle. 

Operariam  zz  wwrly  ouvrier.  Tastarium       =  p^l,  pâté. 

Pomarium  =  /wml,  poraraier.  Vervecarium     =  har^,  berger. 

Paiiarium    =  panf ,  panier.  Avelianeariuin  =  flU(mTf,noisetier. 

Primarium  p:  ^rmi^  prsmier.  Gloccarium      ^  c<rocM,  elocher. 

Etauféminin: 

Opefariam  =  oiwrtri,  ouvrière.  Bniyrariam  =  ftwrf ri ,  baratte . 
j^nmariam  =;|KiniiW,première*  Oaviculariam  z=t^av$Mriytot^i 
'Paaiariam  zz^iri^  pétrin,       Gramaculariam=ertttiia|rirt,  cré* 

t  '  On  peut  citer  quelques  exemples,  en  fort  petit  nombre,  il  est 
vrai,  de  l'emploi  de  la  forme  conlraole.  dès  le  aIV«  siècle  :  eseuir 
^eutarium,  à  côté  d*^i^HÛr<  dans  Marg.  d'Oingt  (pp.  74,  75)»  et 

ÎT^emiri  p  rira  aria  m  dans  un  registre  de  Comptes  municipaux  de 
•yon,  qui  va  de  Tannée  1369  à  Tannée  1378. 


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580  REVUE  DKS  PATOIS 

Uipariain     =:  rertri^  rivière.  maillëre. 

VerVecariamzr  hargiri,  hergètc.    De  Buca  =  bùyandiri,  lavandière» 

18.  A  côté  des  formes  en  i,  hn  (=  er,  ierj  -  erU 
ieH  de  la  phase  antérieure)»  le  patois  de  Saint-Oenis* 
les-OUières  possède  un  certain  nombre  de  mots  ter- 
minés en  ero,  è^n  (=  airo,  ah%  de  la  phase  antérieu- 
re). Comme  ces  mo*s  servent  pour  la  plupart  àdési- 
i^er  soit  des  choses,  soit  des  professions  essentiel- 
lement rurales  et  que  d'ailleurs,  en  ce  qui  concerne 
leur  dérivation,  ils  ont  obéi  aux  règles  générales  de 
la  phonétique  de  notre  parler,  on  ne  saurait  les  consi- 
dérer comme  étant  de  formation  savante. 

D'autre  part,  ces  mots  ont  tous  leur  racine  dans  notre 
patois  même  et,  sauf  une  ou  deux  exceptions,  il  n^existe 
pas  pour  eux  de  double  forme  en  ?,  fn.  11  n'y  a  donc 
pas  de  bonne  raison  pour  se  refuser  à  y  voir  des  formes 
aborigènes. 

Aparium         =  av^ro,  essaim.      Tectinarium     =  pimèro,    pei* 
De  gro]a         r:r«<^o/^ro,savetier  gneur  de  chaiiYre» 

Démarra        ziniarpro, terrassier  *Bibarium        zihefoèro,  hviyt\a» 
Dé  patta  r=  pafèro,  chiffon-  De  manducarc  rrwiànjfro, — èri, 

nier.  mangeur,  mangeuse. 

De  mola         zz  amolèro^  remou-  De  secare         =  fàyèrOf  —  M, 

leur.  fausbeur, — euae. 

De  messem     =  meissanè?v,  —èri,  De  lingam      z:iltngnêro,  —  êrt^ 
moissonneur,  euse.  bavard,  bavarde. 

Ail.  bristan    r=  brisêro^  scieur  de  long. 

Et  le  dérivé  patois  rapiacèro,  savetier. 

A  côté  de  patèi^o  et  d'amolèro^  les  doublesformes  pati 
et  amolandî  continuent  à  vivre.  Mànjèro  et  mànjèri 
s'emploient  concurremment  avec  mànju,  mànjusa  et 
bevèro  a  perdu  son  féminin, si  tant  est  qu'il  en  ait  jamais 
eu.  Quant  à  la  substitution  du  suffixe  ARIUM  au  suffixe 
ATOREM,  à  Taide  duquel  ont  été  formés  les  mots  fran- 
çais correspondants,  elle  n'est  pas  plus  surprenante  que 
celle  du  suffixe  ATOREM  au  suffixe  ARIUM  dans  gri- 
maçu,  franc.  gHmacier,  pirâyti  petra  +  atorem,  car- 
rier. 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DE  SAINT  QENIS  LES  OLLIÊRES      281 

Le  patois  de  Rive-de-Giers  dit  de  même  maraudera 
maraudear,  patèro  chiffonnier,  regrolairo  savetier  (1). 

Enfin  le  nom  de  lieu  Fot^ero  Forum  Varii,  Four- 
vière  (CC.  191  et  CC.  1,  passim)  nous  donne  un  exem- 
ple ancien  de  la  formation  populaire  en  airo,  ero  (2), 


{A  suivre). 


Ë.  Philipon. 


1.  Œuvres  complètes  de  G.  Roquille,  de  Riue-decGiers  (LoiTe),  pp. 
14,  39, 99.  Rive-de-Giers  appartenait,  avant  1790,  à  l'ancienne  pro- 
tÎQce  du  Lyonnais. 

2.  J*ai  proposé  et  défendu  cette  étymologie  dans  un  article  relatif 
aux  origines  de  Lugàunum,  qui  a  paru  dans  Lyon-Revue,  no  de  mars 
1887.  Elle  a  été  adoptée  par  N.  du  Fuitspelu  dans  son  Dictionnaire 
étymologiqtte  du  patois  Lyonnais,  vo  Fourvières. 


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COMPTE-RENDU 


Flore  populaire  de  la  Normandie,  par  Charles  Jouet»  pro^ 
fesseur  à  la  Faculté  des  lettres  à'Aix,  membre  de  la  Scciété  des  Antp' 
qtuiires  de  Normandie.  Caen,  H.  Dalesques.  Paris,  Maisonoeuve, 
1887.  In'8.  LXXXIV.  328  pages. 

Parmi  les  publications  les  plus  propres  à  enrichir  et  à  compléter  la 
connaissance  des  patois  il  faut  mettre  au  premier  rang  les  Faunes  et 
les  Flores  populaires  ;  si  ces  ouvrages  jettent,  on  le  sait,  un  jour 
inattendu  sur  les  traditions  et  les  légendes  vulgaires,  ils  n^offrent  pas 
moins  dMntérét  au  point  de  vue  linguistique,  car  le»  dénominations  si 
variées  qu'on  y  rencontre  comptent  parmi  les  éléments  les  plus  cu- 
rieux de  nos  idiomes  ;  j'ajouterai  parmi  les  moins  connus,  parce 
qu'on  ne  les  trouve  que  d'une  manière  bien  imparfaite  dans  les  dic- 
tionnaires même  les  plus  complets.  Il  faut  donc  savoir  gré  à  M. 
Charles  Joret,  à  qui  l'on  doit  déjà  tant  de  publications  sur  les  patois 
de  la  Normandie,  de  nous  donner  aujourd'hui  la  Flore  populaire  de 
cette  province,  et  de  nous  la  donner  sous  une  forme  aussi  scientifi- 
que que  nouvelle. 

Cette  Flore  s'ouvre  par  une  introduction  de  plus  de  80  pages,  où 
l'on  trouve  résumée  l'histoire  des  travaux  dont  la  botanique  populaire 
a  été  l'objet  depuis  Tantiquité  jusqu'à  nos  jours,  aussi  bien  au  point 
de  vue  mythologique  qu'au  point  de  vue  de  la  nomenclature  vulgaire. 
Cette  nomenclature  a  existé  à  toutes  les  époques  ;  mais  que  de  causes 
l'ont  changée  et  transformée!  Influence  savante  sur  le  vocabulaire, 
modifications  dialectales  de  la  langue  aux  diverses  époques  de  son  dé- 
veloppement et  sur  les  différents  points  du  territoire  où  elle  est  par- 
lée ;  aussi,  que  de  noms  dissemblables  portent  parfois  les  mêmes 
plantes  dans  la  même  région  !  La  Flore  populaire  de  la  Normandie 
nous  en  offre  de  nombreux  exemples  ;  c'est  par  centaines  presque 
que  Ton  compte  les  vocables  qui  servent  dans  cette  province  à  dési- 
gner les  fruits  de  l'Epine  blanche  ou  de  l'Epine  noire,  ainsi  que  ceux 
de  l'Eglantier  ;  que  de  dénominations  différentes  aussi  on  y  rencontre, 
par  exemple,  pour  le  Coquelicot,  la  Renoncule,  la  Renouée  des  oi- 
seaux, le  Gouet  ou  Arum,  la  Prêle  des  champs  et  des  marais,  etc. 

Les  noms  vulgaires  de  la  Flore  de  M.  Charles  Joret  se  trouvent  d'a- 
bord rangés,  suivant  leurs  analogies  linguistiques,  autour  du  nom 
scientifique  et  latin  de  chacune  des  1200  à  1500  plantes  qu'elle  renfer- 
me; puis  un  index  général  de 60  pages  à  deux  colonnes  nous  donne  tous 
ces  noms  à  la  suite  les  uns  des  autres,  mais  par  ordre  alphabétique 
cette  fois.  Celte  liste,  qui  ne  comprend  pas  moins  de  3000  noms  vulgai- 


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COMPTE-RENDU  288 

res^  montre  quelle  est  la  richesse  de  la  flore  populaire  d*une  province 
dont  le  patois  ne  présente  cependant  que  des  différences  assez  peu 
considérables  avec  la  langue  classique  :  on  n'avait  encore  pour  aucune 
contrée  ua  recueil  de  noms  vulgaires  aussi  étendu.  Ce  qui  augmente 
la  valeur  de  cette  longue  liste,  c'est  que  tous  les  vocables  si 
variés  et  si  curieux  que  nous  trouvons  ainsi  réunis  n'ont  pas  été^  à 
de  rares  exceptions  près,  pris  dans  des  livres^  mais  que  M.  Charles 
Joret  les  a  recueillis  lui-même  ou  les  a  reçus  de  ses  150  à  200  cor- 
respondants. Il  y  a  là  une  garantie  d*authenticilé  que  ne  présente  au- 
cune flore  populaire  publiée  jusqu'ici,  et  cette  enquête  poursuivie  sur 
une  échelle  aussi  vaste  explique  en  même  temps  la  richesse  surpre- 
nante que  présente  celle  de  la  Normandie.  Il  faut  ajouter  qu'un  long  et 
précieux  appendice  comprend  les  noms  des  pommiers  et  des  poiriers 
à  pressoir  ;  leur  liste  comprend  40  pages  entières  ;  c'est  dire  quel 
en  est  le  nombre  et  la  variété  ;  M.  Joret  ne  croit  pas  cependant, 
et  avec  raison,  en  avoir  épuisé  l'interminable  nomenclature  ;  mais  ce 
qu'il  nous  donne  dépasse  de  beaucoup  tout  ce  qui  avait  jusqu'ici  été 
tenté  en  ce  genre. 

On  voit  par  ce  qui  précède  quelles  qualités  distinguent  la  Flore 
populaire  de  la  Normandiey  et  quelle  contribution  inespérée  elle 
offre  pour  les  patois  de  cette  région.  Qu'il  nous  soit  permis  en  termi- 
nant d'exprimer  le  souhait  qu'un  travail  pareil  soit  fait  pour  chacune 
de  DOS  provinces  ;  c*est  alors  que  sera  vraiment  possible  la  Flore  po- 
pulaire de  la  France  que  M.  Eugène  Rolland  a  entreprise  et  qu'on 
attend  avec  tant  d'impatience. 

V. 


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BÊPOUILLEMEMT   BES    PÊUOBIOUES   FRANÇAIS 

CONSACRÉS  AUX  TRADITIONS  POPULAIRES 


Mélusine.  —  Octobre  1887.  —  L*anlropophagie  (suite).  —  La 
fascination  (suite).  —  En  Indo-Chine,  par  M.  H.  Gaidoz.  —  Recettes 
de  vétérinaires,  par  M.  H.  Gaidoz.  —  La  fleur  cueillie,  par  M.  H. 
Gaidoz.  —  Les  trois  conseils  de  Salomon,  par  M.  Israël  Lévî,  — 
Notes  sur  Madagascar  (suite).  Le  salut  et  la  politesse,  par  M.  H; 
Gaidoz.  —  Dictons  gastronomiques  (suite).  —  La  flèche  de  Nemrod, 
par  M.  René  Basset  (suite).  —  Les  facéties  de  la  mer  (suites).  —  Les 
femmes  qui  accouchent  d*animaux  (suite).  —  Le  jeu  de  Saint-Pierre 
(suite). 

Novembre.  ^  Les  conseils  d*un  père  mourant,  par  M.  F.-M.  Luzel. 
—  La  fantasmagorie,  par  M.  E.  Rolland.  —  Les  charmeurs  de  ser- 
pents, par  M.  E.  Rolland.  —  Croyances  et  pratiques  de  s  chasseurs, 
par  M.  H.  Gaidcz.  —  Apparitions  dont  on  fait  p  eur  aux  petits  enfants, 
par  M.  E.  Rolland.  —  Les  cheveux  rouges,  par  M.  K.  Nyrop.  —  Le 
salut  et  la  politesse,  par  M.  H.  Gaidoz.  —  Le  folklore  juridique  des 
enfants.  —  Bibliographie. 

Décembre, —  Un  nouveau  traité  de  mythologie, par  M. H.  Gaidoz. — 
A  propos  d'un  livr  e  de  médecine  populaire,  par  M.  J.  Tuchmann.  — 
Les  serments  et  les  jurons,  par  E.  R.  -—  L'enrance  et  les  en&nts 
(suite).  — -  Chansons  populaires  de  la  Basse-Bretagne  (suite).  —  La 
fraternisation 9  par  M.  H.  Gaidoz.  —  Le  salut  et  la  politesse,  par 
M.  H.  Gaidoz.  —  L'arc-en-ciel  (suite).  —  Bibliographie. 

Rerue  des  traditions  populaires.—  Octobre  1887.— Les  Pour- 
quoi. I.  Pourquoi  les  chiens  se  regardent  sous  la  queue,  par  G. 
Enaud.  —  II.  Pourquoi  les  chiens  lèvent  la  patte,  par  A.  Gittée.  — 
III.  Pourquoi  les  chiens  chassent,  par  P.  Sébîllot.  —  La  chanson 
du  silllet  (suite),  par  C.  Beauquier.  ^  Iconographie  traditionnelle.  I. 
Eglises  de  Haute-Bretagne,  par  E .  Hamonic.  —  Alexandre  en  Algérie. 
II.  Alexandre  dans  le  Maghreb,  par  R.  Basset.  —  Une  chanson 
bourbonnaise,  par  J.  Tiersot.  —  Les  héros  d*Ossian  (suite  et  fln), 
par  L.  Brueyre.  —  Le  gras  et  le  maigre,  légende  normande,  par  V. 
Brunet.  —  Sobriquets  et  superstitions  militaires.  Vlh  Le  tirage  au 
sort  en  Belgique  (suite),  par  A.  Harou.  VIII.  Les  brimades,  par  A. 
Certeux.  —  Les  moines,  conte  du  Poitou,  par  L.  Pineau.  —  Cou- 
tumes de  pécheurs.  I.  En  Ecosse,  par  VV.  Gregor.  —  La  vigne,  chan- 
son de  vendange,  par  C.de  Sivry.— Les  Kédales  et  les  Voinraux, conte 
lorrain,  par  N.  Ney.  —  I^s  mines  et  le?  mineur?.  lîF.  Les  génies  deg 


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DÉPOUILLEMENT  DBS  PÂRIODIOUES  FKANÇÂIS  285 

mines  (suite),  par  F.  Sébillot.  —  Extraits  et  lectures.  Superstitions 
du  xvii»  siècle,  par  C.  de  Bergerac.  —  Bibliographie.  —  Périodiques 
et  journaux.  —  Notes  et  enquêtes. 

Novembre.  —  Légendes  m  ythologiques  lettonnes,  par  Z.  Wissen- 
dorf.  —  La  mariée  et  la  brebis  tondue,  chanson  d'Auvergne,  par  D- 
Pommerol.  —  Quel]ues  souvenirs  des  fées  dans  le  Gard,  par  H.  Roux. 
—Iconographie  traditionnelle .  Eglises  de  Haute-Bretagne  (suite),  par 
E.  Hamonic.  —  Les  Pourquoi.  IV.  Pourquoi  les  chats  n'ont  plus  de 
cornes.  V.  Pourquoi  la  mule  est  stérile.  VI.  Pourquoi  la  brebis  ne 
parle  plus.  VII.  Pourquoi  le  chameau  a  les  oreilles  petites.  VIII. 
Pourquoi  le  bouc  a  mauvaise  ode-jr,  par  P.  Sébillot.  —  Droit  iblklo- 
riqoe.  Le  Tyndwaidde  Tîle  de  Man,  par  VV.-S.  Lach  Szyrma.  —Contes 
populaires  flamands  (suite),  pir  P.  de  Mont.  — leuK  et  divertissements 
populaires.  Coutumes  de  moisson  en  Bresse.  II.  Prendre  le  Renard 
(suite)  par  Le  Curieux.  —  La  chasse  et  les  chasseurs.  I.  Supersti- 
tions de  la  Suisse  romande,  par  A.  Certeu^.  —  Un  conte  populaire 
de  Côme  et  conte  turc,  par  S.  Prato.  —  Légendes  de  Mermaids  du 
nord  de  l'Ecosse,  par  VValter  Gregor.  — La  demande  refusée,  chanson 
de  la  Franche-Comté,  par  C.  Beauquier.  —  Légendes  chrétiennes  de 
rOukraine  (suite),  par  E.  Hins.  —  Coutumes  de  mariage.  I.  Le  brû- 
lement  du  fauteuil,  par  H.  Stiébel.  —  Légendes  du  Bas  Berry,  par 
M.  Sand.  —  Extraits  et  lectures.  I.  Vampires  contemporains,  dans 
Journal  de  Saint-Pétershourg,  —  Bibliographie.  —  Périodiques  et 
journaux.  —  Notes  et  enquêtes. 

Décembre,  —  Les  précurseurs  de  nos  études.  I.  Histoire  de  quelques 
manuscritSy  par  A,  Meyrac— Coutumes,  croyances  et  superstitions  de 
Noël.  I.  Suisse  romande,  par  A.  Certeux.  IL  La  bûche  de  Noël  en 
Lorraine,  par  F.  Fertiault.  III.  Chanson  chantée  en  Flandre,  par  A. 
Harou.  IV.  Traditions  de  la  Basse-Bretagne,  par  L.-F,  Sauvé.  V. 
Croyances  en  Poitou,  par  R.-M.  Lacuve.  VL  Redevance  féodale  en 
Bretagne,  par  P.  S.  VIL  Les  torches  de  la  nuit  de  Noël,  par  G.  le 
Calvez.  —  La  marchande  d'oranges,  chanson  lorraine,  par  J.  Tiersot. 
—  Le  chemin  de  la  mort,  par  L,  Bonnemère.  —  Le  mythe  solaire  du 
du  cheval  dans  une  formulette  de  Livourne,  par  S.  Prato.  —  Les 
Pourquoi.  IX.  Pourquoi  les  roses  ont  leur  couleur,  par  P.  Sébillot.  — 
La  sorcellerie  en  Angleterre  (suite),  par  W.-S.  Lach  Szyrma.  — 
Chanson  de  mendiant  breton^  par  1  ubbé  J.-M.  Abgrall.  -^  Contes 
populaires  flamands  (suite),  par  Pol  de  Mont.  —  Les  souhaits  de 
bonne  année  en  Basse-Bretagne,  en  Haute-Bretagne,  en  Normandie, 
en  Auvergne,  etc.,  en  Belgique,  en  Angleterre,  par  P.  Sébillot.  — 
Souhait  de  bonne  année  en  rébus,  par  P.  S.  —  Extraits  et  lectures. 
L  L'élixîr  de  l'empereur  Guillaume,  par  L.  Katona.  IL  Fête  de  Saint 
Nicolas  en  Alsace,  par  Paul  Ristelhuber.  —  Bibliographie.  —  Pério- 
diques et  journaux.  —  Notes  et  enquêtes.  —  Table  méthodique  des 
matières.  —  Table  alphabétique  et  analytique. 

La  Tradition.— Oc^o^r^  1887.  ~  Essais  sur  quelques  cycles  légen- 
daires. I.  Les  guerriers  dormants»  par  H.  Carnoy.  —  Le  beau  laurier 
de  France.  Ah  !  mon  beau  château  1  chansons  populaires  recueillies  par 
H^io  C.  Manon,  —  Mon  père  a  fait  bâtir  maison,  chanson  recueillie 


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1 


â86  RJBVUS  DBS  PATOIS 

parC.  de  Sivry.  — Mœurs  et  superstitioaaj&ponatses.  II.  Tokio,  par 
H.  Gamilly.~La  cloche  de  Saiat-Sulpice  d'Amiens,  légeade  picaiîle, 
par  C.  de  Warloy.  —  Deux  chaosoas.  I.  Pelile  Sarah.  II.  Belle  aux 
longs  oheTeux,  poésies  de  G.  Vicaire.  —  Trilby  et  le  Drac,  par  H. 
Babott.  —  La  Maria,  chanson  de  la  Bresse,  recueillie  par  G.  Guillon* 

—  Cont#da  fées,  par  P.  Ginisty.  —  Es  o  cambio  que  t'espero,  coate 
provençal  recneèl^^  J.-B.  Bérenger-Féraud.  —  Le  pécheur  repenti, 
nouvelle  du  comte  L.  TohàtÂ^  traduite  par  E.  Halpbérine.  — Antchar, 
poésie  d'après  Pouchkine,  par  A.  Chaboseau.  -^  A  travers  les  livres 
et  les  revues,  par  C.  de  Warloy.  —  Bibliographie,  par  G.  Vicaire. 

—  Notes  et  enquêtes. 

Novembre,  —  Les  Busses  chez  eux.  Ili.  fin  Oukraine.  Mariage 
petit  russien.  Kabzars,  par  A.  Sinval.  —  La  Bique,  ehanson  populaire 
de  la  Franche-Comté,  recueillie  par  C.  Grand mougin.  ^^  Dans  les 
prisons  de  fiantes,  mélodie  et  chanson  populaires  recueillies  par 
C.  de  Sivry.  —  Les  poètes  semi-populaires.  I.  Gabriel  Brottier» 
tailleur  bourguignon,  par  C.  Rémond.  —  La  Jacoumino,  texte  pro« 
vençal  et  traduction,  par  F.  Gras.  —  La  barque  du  sultan  Mahomet  II, 
par  J.  Nicolaïdes.  —  Les  pois  dans  les  souliers,  conte  provençal,  par 
J.-B.  BérengerFéraud.  —  Les  jarretières,  coutume  picarde,  par  E. 
Desombres.  —  Les  traditionnistes.  IL  Eugène  Rolland,  par  G.  de 
Warloy.  —  Le  romancero  provençal,  par  G.  Vicaire.  —  La  société  de 
réforme  ortografique,  par  P.  Passy.  —  La  chanson  des  hirondelles, 
poésie,  par  E.  Guinand.  -*  Les  petites  gardeuses  de  moutons,  poésie 
de  E.  Ferré.  -*  Bibliographie,  par  H.  ùirnoy. 

Décembre.  —  Frère  Jean  Gallet,  par  G.  Vicaire.  —  La  légende  du 
bœuf  de  saint  Jacques,  par  C.  Buet.  —  Dans  la  Posada,  légende 
espagnole,  par  C.  Lancelin.  —  Lou  coutilhoun,  poésie  en  dialecte  de 
Gascogne  et  traduction  de  J.  Salles.  —  Malurette,  poésie  de  G. 
Vicaire.  —  Le  irait  ou  le  treizième,  conte  du  bocage  normand,  par 
V.  Brunet.  —  Charmante  Sylvie,  chanson  populaire  de  la  Franche- 
Comté,  par  G.  Grandmougin.  —  Le  diable  et  le  soldat  russe,  par  A. 
Sainval.  ~  Monstres  et  géants.  V.  Martin  et  Martine,  par  A.  Des- 
rousseaux«  —  Le  glas,  poésie  de  R.  Glneste.  —  Un  Voceri  de  Tile  de 
Corse,  par  P.  Bourde.  —  Les  anciens  conteurs.  III.  Les  anciennes 
éditions  de  Boccace,  par  H.  Carnoy.  — Poèmes  de  la  tradition.  IL  La 
légende  maternelle,  poésie  de  E.  Blémont.  -^  Dans  les  jardins  d'moa 
père,  chanson  et  mélodie  populaires  recueillies  par  C.  de  Sivry.  — 
Les  monts  de  la  Tsernagora.  légende  monténégrine,  par  le  D'  Cons- 
tantin Stravelachi.  —  Le  cœur  mangé,  légende  de  la  Gascogne,  par 
J.-F.  Bladé.  —  Une  légende  de  l'Asie-Mineure,  par  J.  Nicolaïdes.  — 
Contes  du  vieux  Japon.  IV.  Urashima-taro  chez  l'ondine  riugujo,  par 
J.-J.  Rein.  —  Bibliographie.  —  A  nos  lecteurs.  —  Table  des 
iières. 


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r 


SECTION  BIBLIOGRAPHIQUES  (*) 


Généralités. 

Rapports  de  Henri  Grégoire  sur  la  bibUograpkie,  la  destruction  des 
patois  et  les  excès  du  vandalisme^  rééditét  par  un  bibliophile  nor- 
mand (Caen,  1868;  xvi,  139  p.  ln*8). 

Gazier.  —  Lettres  à  Grégoire  sur  les  patois  de  France  (Pans,  1880. 
--  353  p.  iQ*8j.  Extrait  de  la  Revue  des  langues  romanes, 

Vioson.  —  La  langue  française  et  les  idiomes  locaux  (dans  Revue 
de  linguistique,  XIII,  187). 

A.  Espagne.  —  Des  formes  provençales  dans  Molière  (dans  Revue 
des  langues  romanes,  XI,  70). 

B.  PoUach.  -*  Die  Patoisfonnen  in  Moliêres  Lutspielen  (dans  VAr^ 
ckiv  de  Herrig»  1884,  p.  183). 

J.  MicbeL  ^  Lei  euphonique  en  provençal  et  en  français  (dans 
Bulletin  de  la  Société  Académique  du  Var,  1877,  p.  101).  Cf.  Revue 
des  langues  romanes,  XX,  301. 

Le  Hérîcber.  ^  Histoire  de  deux  préfixes  à  travers  le  vieux  français 
$t  les  patois.  (Avranches,  Lelregnilly  Qls,  1879.  —  Ô4  p.  in-8). 

C.  Gbabaneau.  —  La  deuxième  personne  du  pluriel  de  Vindicatif, 
présent  dans  les  dialeetes  de  l'Est  (dans  Revue  des  langues  romanes, 
XXI,  151). 

Borel.  —  Dictionnaire  des  termes  du  vieu x  françaistUonvéHe  édition 
suivie  des  Patois  de  la  France,  recueil  de  chants,  noelSf  fables,  dictons, 
dialogues,  fragments  de  poème,  composés  en  principaux  dialeetes  de  la 
France,  par  L.  Favre. 

Lcspy.  —  Le  b  et  le  y  dans  les  idiomes  du  midi  de  la  France  (dans 
Revue  d'Aquitaine,  IV,  75). 

A.  Roque-Ferrier.  —  Ut  des  infinitifs  en  langue  d'oc  (dans  Revue 
des  langues  romanes,  Xili,  180). 

De  Tourtoulon.  —  Les  prôtérits  en  «egui  >  dans  la  langue  d'oc 
(dans  Revue  des  langues  romanes,  I,  232£). 

(I)  Pour compléternos notices  bibliographiques,  nous  nous  sommes 
beaucoup  servi  du  travail  de  M.  Behrens  (Voyez  Revue  des  patois, î, 
139).— Dans  les  Notices  du  dernier  numéro  de  chaque  année^nous  men- 
tionnerons régulièrement, corn  me  nous  le  faisons  aujourd'hui,  les  travaux 
et  les  textes  publiés  dans  ie  courant  de  Tannée  par  notre  Revue.^On  a 
pu  remarquer  que  nous  faisions  âgurer,  dans  les  Notices,  des  œuvres 
françaises  du  moyen-&ge  composées  par  des  provinciaux.  Ces  œuvres 
offrent  un  intérêt  dialectologique  par  les  provinciaiismes  qu*on  peut  y 
relever. 


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288  UEVUE  DES  PATOIS 

Sur  différentes  formes  du  verbe  c  luer  •  en  provençal,  voyez  Retu^ 
des  langues  romanes,  XXIV,  289,  et  XXVI,  49. 

Rebou).  —  Anonymes,  pseudonymes  et  supercheries  littéraires  de  la 
Provence  ancienne  et  moderne  (dans  Bulletin  de  la  Société  d'études  de 
la  ville  de  Draguignanj\l,iB5).0L  Revue  des  langues  ronMnes,\X,96' 

Savinian.  —  Grammaire  provençale,  précis  historique  de  la  langue 
d'oc.  Parties  du  discours  pour  les  sous-dialectee  marseillais,  cévenol  et 
montpelliérain  (Avignon  et  Paris,  1882.  —  xl,  197  p.  in-12). 

L.-L.  Bonaparte.  -^  Spécimen  d'orthographe  applicable  aux  dialectes 
de  la  langue  (Tof^  (Londres,  1867,  16  p.  in-i6). 

C.  Chabaneau.  —  Sur  une  particularité  de  la  déclinaison  gallo-riy 
fnane,  et  «  Dominus*^  et  ^i  senior  >  au  féminin  en  provençal  (dans  Revue 
des  langues  romanes,  4*  série.  I,  437,  444,  et  615). 

GiUiéron.  —  Mélanges  gallo-romans^  consacrés  :  I®  aux  pronoms  per* 
sonnels  de  la  1*^  et  de  la  2«  pers.  du  pluriel  en  usage  dans  les  dépar- 
tements  du  Pas-de-Calais  et  de  la  Somme;  2o  aux  formels  du  français 
parlé  en  Picardie  €Je  trouviendrai,  je  prouviendrai  »;  3^*  aux  dépla- 
cements d*accent  en  patois  savoyard.  Le  numéro  de  septembre  du 
Literaturblatt  fur  gei-manische  und  romanische  philologie  contient  un 
article  de  M.  Morf  sur  ce  (ravail,  qu*il  analyse  sans  y  ajouter  beau- 
coup de  remarques  personnelles.  II  conteste  cependant  les  conclusions 
de  l'auteur  sur  le  dernier  point.  L^article  se  termine  parTannonce  très 
élogieuse  de  la  revue  de  M.  Giiliéron.  M.  Morf  engage  le  directeur  à 
s*y  servir  de  Talphabet  scientiGque  déjà  employé  par  lui,  en  y  ajoutant 
des  caractères  spéciaux  pour  marquer  les  voyelles  toniques  (i). 

Sur  Torthographe  à  employer  pour  transcrire  les  textes  patois,  voyez 
Revue  des  patois,  I,  p.  2,  159,  239  et  3l9. 

L.  Clédat.  —  Patois  de  la  région  lyoufiaise,  étude  consacrée  aux  pa- 
tois de  quinze  départements  (dans  Revue  des  patois,  I,  p.  4  et  81). 

Sur  01  du  futur  correspondant  à  ai  de  Tindicatif  présent  de  «  avoir  »  » 
voyez  Rofnania,  XVI,  635. 

Mackel.  —  Die  germanisehen  Eletnente  in  der  franzôsisehen  und 
provenzalischen  sprache  (dans  Franzôsische  stftdien,  VI,  I).  Cf.  Roma- 
nia,  XVI,  609. 

Sirand.  —  Des  patois  bressan  et  bugiste  comparés  (dans  Revue  d» 
Lyonnais,  2e  série,  XXIII,  365). 

Toubin.  —  Recherches  sur  V argot  des  peigneurs  de  chanvre.  Voyez 
Jura, 

Ch.  Guillon.  —  Clianson  en  patois  deCeyzéfiat  (dans  La  Tradition, 
I,  212). 

Philipon.  — Le  dialecte  bressan  aux  XUI*  et  XIV*  siècles  (à^xi^  Re- 
tue  des  patois,  I,  p.  U). 

Tronchon,  —  Texte  en  patois  de  Cormaranche  (dans  Reçue  des  pa- 
tois,!, \33). 

(I)  Voyez  ci-dessous,  page  319. 

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NOTICES  BIBLIOGKAPUIQUES  289 

L.  Clédat.  —  Le  patoh  de  Colîgny  et  de  Saint-Amour  (dans  Revue 
des  patois,  ]^\6\),  Réimpression  --  avec  quelques  modifications  et 
l'adjonction  d'un  glossaire  étendu  -  d'un  travail  qui  avait  paru  dans 
ia  Aomaitta. 

Pbilipon.  -^  L'a  aceentué  pt^éeédé  d'une  palatale  dans  les  dialectes  de 
la  Bresse  et  du  Bugey  (dans  Romania.  XV 1,  263). 

Aisne, 

Mayeuz.  —  Essai  de  glossaire  local  de  l'arrondissement  de  Château- 
Thierry  (dans  Annales  de  la  Société  historique  de  Château-Thierry ^ 
1875,  p.  49). 

Piette.  —  Note  sur  le  patois  des  environs  de  Veroins  (dans  Bulletin 
de  la  Société  archéologique  de  Vervins,  IX,  p.  56). 

Allier. 

Texier.  —  Lexique  patois  du  canton  d^Eseurolles  (dans  Bulletin  de 
la  Société  d'émulation  de  V Allier,  tome  XI). 

Alj)es  (Basses). 

Parabole  en  patois  du  canton  de  Seyne  et  en  patois  de  l'arrondisse- 
ment de  Castellane,  dans  Parabole  de  VEnfant  Prodigue  en  patois  di- 
vers, réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  pages  135  et  146. 

Rolland.  —  Dictionnaire  des  expressions  vicieuses.,.  e<»nmunes  dans 
les  Hautes  et  les  Basses-Alpes  (Gap,  AUierJSlO.  —  in-8  ;  viir,  366  p.). 

Texte  en  patois  de  Forcalquier  (page  xi),  de  Yolonne  (p.  xiii)^  de 
Digne  (p.  xvii),  de  Digne-Sièyes  (p.  xviii),  de  Castellanne  (p.  xix), 
d'AUos  (p.  xx),  de  Pierrevert  (p.  xxxi),  de  Saint-Michel  (p.  xxxti), 
dans  Salut  à  rOceitante,  traduit  en  cent  sept  idioines  (Montpellier, 
Hamelin  frères,  1886). 

Al}}es  (Hautes). 

Parabole  en  patois  de  Gap,  dans  Parabole  de  l'Enfant  Prodigue  en 
poids  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  123. 

Rolland.  —  Dictionnaire  des  ej^pi'cssions  vicieuses.,,  communes  dans 
les  Hautes  et  les  Basses-Alpes.  Voyez  ci-dessus  Alpes  {Basses), 

Lettres  d'Erasme  à  Eugène  ou  Annimire  du  département  des  HaU' 
teS'Alpes  pour  1808  (Gap,  Allier,  1868)  La  lettre  onzième  aborde  la 
question  du  langage. 

Sur  un  mot  du  Donat  provençal  rattaché  au  dialecte  des  Alpes  Cot- 
tiennes,  voyez  Revue  des  langues  romanes,  XIX,  62. 

Long.  —  Lettre  à  M.  /.  Qaicherat  sur  le  sens  dumot  «  bric^  dans  les 
^iùis  des  Alpes  (dans  Revue  Archéologique,  1878,  juillet).  Cf.  Revue 
!e«  langues  romanes,  XY,  1 46. 
Jouglard.—  Mots  caractéristiques  du  patois  des  Hautes-Alpes,  partl- 
ulièrement  de  Gap  et  du  Champsaur  (dans  Bulletin  de  la  société  d'é- 
ud€S  des  Hautes-Alpes,  I,  257  ;  II,  69  et  224). 

REV.  D,  PAT0Ï3.  19 


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290  REVUS  DES  PATOIS 

Sur  le  dialecte  du  Champeaur,  et  particulièrement  de  Saint-BooDet 
en  Champeaur  en  1825  et  1828,  voyez  les  articles  de  P.  G.  dans  le  tome 
II  du  BulUtin  de  la  Société  d'Étudeê  des  Haute9-Alpes. 

Le  livre  de  Ladoucette  sur  VHutoire  des  Hautes- Alpes.  (V^oyes  Re- 
vue des  patois^  \,  140)  contient  des  textes  en  patois  de  Gap,  Dévokiy, 
Veynes,  Serres,  et  Orpierre,  Queyras^  Monétier,  Embrun,  Cboq|M, 
Ribiers. 

Allemand.  —  SMe  de  mots  patois  du  Champeaur  el  dm  Gapençais 
(dans  Bulletin  de  la  Société  d^ Etudes  des  RauU^Àifes,  II,  224). 

Lesbros.  —  Liste  de  quelques  mots  vulfom»  mités  dans  la  commwne 
de  Bruis  et  dans  la  vallée  de  VOule  (dans  Bulletin  de  la  Société  d^Étu- 
des  des  Hautes-Alpes,  II,  525  ;  IIl,  33S). 

Lesbros.  —  Ar^  de  Montmorin  (dans  Bulletin  de  la  Société  dPEtu- 
des  des  Hautes- Alpes,  IL  232). 

Deux  listes  de  mots  vulgaires  des  Hautes-Alpes  publiées  dans  le 
tome  III  du  Bulletin  delà  Société d* Etudes  des  Hautes- Alpes, 

Texte  en  patois  de  L'Epine  (p.  xxi),  de  Veynes  (p.  xxii),  de 
Guillestre  (p.  xxiii),  d'Arvieux-Queyras  (p.  xxiv),  de  la  vallée  du 
Queyras  (p.  xxv),  de  VaULouise  (p.  Lni),d'Orpierre  (p.  uy\  du  bas 
Ghampsaùr  (p.  lv),  dans  Salut  à  VOccitanie^  traduit  en  cent  sept  idùh 
met  (Montpellier,  Hamelin  frères,  1886). 

P.  Guillaume.  —  Le  mystère  de  Saint'Pons  (dans  Revue  des  langues 
romanes,  4«  série,  i,  317  et  461)  Cî.  Romania,  XI,  168. 

Alpes-Maritimes. 

Parabole  en  patois  d'EscragnoUes^  dans  Parabole  de  VEnfant  prodi- 
gue en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion;  p.  151. 

Rancher.  —  La  NemaÛa,  poème  niçard  iNice,  1823,  in-8;. 

Giausep  Miceu.  —  6frommoftca  i\riMarda  (Nice,  i840.—  in- 12). 

Marie  de  Solms.  —  Nice,  avec  un  vocabulaire  niçois  (Florence, 
1854). 

Craig.  —A  handbook  to  the  modem  provençal  (niçois)  Umguage 
(London  1863)  Cf.  Revue  Critique,  1866,  p.  355,  et  ïahrbw^  de 
Lemcke,  X,  173. 

Sardou  et  (^Ivino.  —  Grammaire  de  Vidiome  niçois  (Nice,  Vis- 
conti,  1822.  —  vi,  154,  p.  in-12). 

Caire.— ^Oj^^io  sttl  dia(eWotifa;aar(io(SanRemo,1884.— 44  p.  in-8). 

Emm.  Valeri.  —  //  dialetto  nizzardo  (Nice,  1885). 

Sur  une  enclave  italienne  des  Alpes-Maritimes,  voyez  Revue  de 
Linguistique,  XIII,  308. 

Texte  en  Niçard  dans  Salut  à  VOeci tante,  traduction  en  cent  sept 
idiomes  (Montpellier,  Hamelin  frères,  1886)  p.  xuii. 

Andrews.  —  Phonétique  mentonaise,  suite  et  On  (dans  Romania, 
XVI,  543. 

Alsace. 

Parabole  en  palois  d*Altkirck.  dans  Parabole  de  VEnfant  prodigue 
en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  page  28. 


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^OtÎGES  BIBLlOUH^PUiUUES  291 

Gaidoz.  — Les  géographes  allematids  de  rAlsa4;e  (dans  Revue  bleue , 
2e  série,  II,  p.  900). 

Heim.  —  La  langue  française  en  Alsace- Lorraine  (dans  Revue  Alsa- 
cienne, III,  447). 

Gaidoz  et  Sébillot.  —  Bibliographie  des  traditions  et  de  la  littéra- 
ture populaire  de  V Alsace  (SainUQueDtio,  iroprim.  Moureau  etfilg 
1883.  —  35  p.  in-8).  ExiTd\i  à\i  Polybiblion,  1882. 

Oberlin.  —  Observations  concernant  le  patois  et  les  mofurs  des  gens 
de  la  campagne.  (Strasbourg,  1791,  in-)8. 

Roesch.  — Les  patois  de  l* Alsace  (dans  Revue  d'Alsace,  lumier, 
mars  juillet  et  septembre  1885). 

Anglo-Normand, 

MétÎYier.  -^  Poésies  guernesiaises  et  françaises  (Guernasey,  1883). 
8«r  e  devant  a  en  anglo.normand,  voy.  Romania,  XVI;  580. 

Angoumois, 

CasHijg»>  ^  Six  chansons  populaires  de  l*Afigoutnois  (Angouléme, 
Lefraîse,  f856w  ^  iii-8,  12  pages). 

Anjou. 

Loîseau.  —  Rapports  de  te  langue  de  Rabelais  avec  les  patois  de  la 
Touraine  et  de  l'Anjou  (dans  Mémoires  de  la  Société  Académique  de 
Maine-et-Loire,  XXI,  p.  7Q). 

Ménière.  —  Glossaire  ètymologigue  et  comparatif  du  patois  angevin, 
ancien  et  moderne  (Angers,  Lachèse  et  Dalbeau,  1881.  —  in-8;  374 
pages). 

Ardéohe, 

Parabole  en  patois  de  Privas  etderarrondissement(rAnnonay,dans 
Parabole  de  tEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre 
(Paris,  Champion),  p.  102  et  104. 

Smith.  —  La  parabole  de  St-Luc  et  la  passion  en  patois  de  Sf^-Eula- 
lie  d'Ardèehe  (dans  Romania,\l,^.h!^). Complainte  de  S^-Madeleine  en 
méioe  patois  (dans  Romania,  IV,  439). 

Texte  en  patois  de  St-Marcel  d'Ardèehe^  dans  Revue  des  p.  gallo- 
romans,  I,  123. 

Ariége. 

Parabole  en  patois  de  Ramiers,  de  St-Girons,  de  rarrondissement 
de  Foix  et  de  l'extrémité  de  l^arrondissement  de  Foix,  dans  Parabole 
de  l'Enfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favns  (Paris, 
Champiou),  p.  74,  76,  80  et  82. 

lAinbert.  —  Contes  populaires  de  Belesla  (dans  Revue  des  langues 
romanes,  4*  série,  I,  p.  565,  578,  586,  591, 593). 


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^  REVUE  DES  PATOIS 


Aube. 

Debreuil.  —  Ephémirideê  de  Groslsy  avec  des  remarques  importan- 
tes sur  le  patois  de  Troyes  el  un  vocabulaire  (Paris,  Durand,  181 1 .  — 
2  voK  in-i2). 

Des  Etangs.  —  Listes  des  noms  populaires  des  platUes  de  CAube  et 
des  envirom  de  Provttis  (dans  Mémoires  de  la  Société  d^ agriculture, 
sciences  et  arts  du  département  de  VAube,  1841,  p.  137). 

Atule» 

Parabole  en  patois  de  Carcasonne,dans  Parabole  de  VEufatU  Prodi- 
gue en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion j,  p.  90« 

Cantagreh  —  Notes  sur  le  sousdialecle  Carcassonnais  et  les  sous- 
dialectes  UmUrophes  (dans  Revue  des  langues  romanes,  I,  3i2,  315). 

Sur  les  limites  du  catalan  et  de  la  langue  d'oc,  voy.  Bulletin  de  la 
Société  d'antfiropologie  de  Paris,  3'  série,  II,  p.  68.  Cf.  Bévue  des  lan* 
gués  romanes^  XXIII.  ?49. 

L.  Lambert.  ->  Contes  populaires  de  Narbonne  (dans  Revue  des  lan» 
gués  romanes,  S*  série,  I,  p.  554.  568  et  571). 

Aunis, 

Favre,  —  Glossaire,  Voyez  Poitou. 

L.  E.  Meyer.  —  Glossaire  de  VAunis  (La  Rocbelle,  1870,  —  in-8). 

Auvergjic. 

Labouderie.  —  Vocabulaire  du  patois  usité  sur  la  rive  gauche  de 
rAllagnoHf  depuis  Mural  jusqu'à  Malompise  (dans  Mémoires  de  la 
Société  des  Antiquaires,  XII,  338). 

Le  même.  ^  Le  livre  de  Ruth  en  patois  auvergnat  (dans  MéUmges 
sur  les  langues,  Paris,  1831,  p.  94). 

Parabole  en  patois  auvergnat  dans  Parabole  de  l'Enfant  Prodigue 
en  patois  divers  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p,  4. 

Gaidoz  et  Sébillot.  —  Bibliographie  des  traditions  et  de  la  littéra- 
ture  populaire  de  IWuvergne  et  du  Velay  (dans  la  Revue  d'Auvergne, 
tome  II.  Tiré  à  part,  Clermont-Ferrand,  1885, 31  p.  in-8). 

E.  de  Chalaniat.  —  Catalogue  des  oiseaux  qui  ont  été  observés  en 
Auvergne  (dans  Annales  scientifiques  et  littéraires  de  V Auvergne,  t. 
XIX  et  xx). 

Brieude.  —  Topographie  médicale  de  la  Haute- Auvergne  (nouvelle 
édition,  Aurillac,  1821). 

Deribier  de  Cheissac.  —  Vocabulaire  du  Velay  et  de  la  Haute-Auver^ 
gne.  Voyez  Loire  {Haute). 

Docteur  Pommerol.  —  Chanson  d^ Auvergne  (dans  Revue  des  trad. 
pop.  II,  487). 


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NOTICES  BIBUOCRAPHIOUES  293 

AveywH. 

Parabole  ea  patois  de  Rodez,  dans  Parabole  de  VEnfant  Prodigue 
en  paioig  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  67. 

Iam  eaUekitme  roûergas  (Rodez,  1656.  —  188  p.  in-16)  Cf.  Revue 
des  langues  romanes  y  III,  82,  et  XVII,  140. 

Les  Quaire  saisons,  ou  les  Géorgiques  paioises,  avec  un  vocabulaire 
du  dialecte  du  Rouergue  (Villefr>:nche,  Vedeilhié,  1781.  —  in-8.) 

Le  Dictionnaire  de  l'abbé  Vayssiera  paru  en  1879,  chez  Carrëre,  à 
Rodez  (XLIII,  656  p.  in-4)Cf.i?erttf  des  langues  romanes.  XVIÏ,291, 

Mazel.  —  Dwn  Guérin  et  le  langage  de  Nant  (dans  Revue  des  lan- 
gues romanes,  XXVI,  164). 

FertiaulU  —  Chansons  populaires  en  patois  de  VAveyron  (dans  Re- 
vue des  patois,  I,  127). 

Béarn, 

Mazure.  —  Histoire  du  Béarn  et  du  pays  basque  contenant  une 
étude  sur  la  langue  béarnaise  (Pau^  Vignancour,  1839.  —  in  8). 

Schnakenburg.  —  Ueber  Spraehe,  Gesânge  und  Sitten  in  Beam 
(dans  Arehiv  de  Herrig,  XIX,  317). 

Vignancour.  —  Poésies  béarnaises  (2e  èdit.  Pau,  1852-1860). 

Trois  Notes  successives  publiées  à  Londres,  en  1878  et  1879,  par 
L.-L.  Bonaparte,  sur  le  caractère  pronominal  du  monosyllabe  béarnais 
«  que  >. 

Ung  fUmquêtat  eœlhut  hens  los  Psalmes  de  David  metuiz  en  rima 
bemesa  per  Arnaud  de  Salette,  en  Y  meta  MDLXXXIU  (Pau,  Ri- 
baut.  —  1878,  in-8),  ouvrage  accompagné  d*un  glossaire,  comme  le 
suivant. 

Segond  fiowiuetot,  etc.  (Pau,  1880). 

Belfort  (Territoire  de) 

Parabole  en  patois  de  Girproagney  dans  Parabole  de  VEnfant  Pro- 
digue en  patois  divers^  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  90. 

Corbis.  —  Jjocutions  partieuliéres  à  Belfort  (dans  Revue  d'Alsace, 
1879,  ;>.  329  et  1883,  p.  227). 

Belgique. 

De  Reiiïenberg.  —  Remarques  sur  les  patois  romans  usités  en  Bel- 
gique (Bruxelles,  1839,  in-8). 

Le  même.  —  Nouvelles  remarques  sur  les  patois  usités  en  Bel- 
gique (Bruxelles,1839.---in-8}.Extiait  du  Bulletin  de  l'Académie  royale 
de  Bruxelles,  VI.  Cf.  Ai'ehives  historiques  et  littéraires  du  nord  de  la 
France  et  du  midi  de  la  Belgique,  nouvelle  série,  II,  307,  et  Annuaire 
de  la  Bibliothèque  royale  de  Bruxelles^  1°  année. 

Grandgagnage.  —  Etudes  sur  quelque»  nomsd^' lieux  situés  en  Belgi'* 


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^9k  REVUE  DES  PATOfS 

que.  Extrait  des  Annales  de  la  Société  archéologique  de  Namur.  Voyez 
aussi  les  Mémoires  couronnés  de  t Académie  royale  de  Belgique^  tome 
XXVI. 

Le  mérna.  ^  Voe(^mlaire  des  ancwu  noms  de  lieu»  de  la  Belgique 
orientale  (Liège,  CaroDanne,  1869.  —  in-8). 

[Poyart].  —  Frandrictêmes,  fcallonûmeê,  fautes  que  eommetteni 
fréquemment  les  Belges,  \2»  édition,  Bruxellea»  Bampdlbergha,  ftSil. 
—  in-i2  ;  xir,  2W  pages. 

Flaoux.  •<-'  Mémoire  en  réponse  à  la  question  proposée  par  rAcad^- 
me  raifale  de  Bruxelles  ;  quelle  est  l^origine  de  h  différence  qui 
existe,  par  rapport  à  la  langue,  entre  les  provinces  dites  flamande»,  et 
celles  dites  wallonnes?  (Bruxelles,  Demat,  1825,  —  in-4|  112  pages)* 

Voy,  Luxembourg,  Liège,  Br(^nt,  Namur,  Hainaut,  Wallons 
(pays). 

Berne  {canton  de) 

Parabole  en  patois  de  la  montagne  de  Diesse,  de  Bieone,  de  Cour- 
telary  atde  MooU^r-Granval  dans  Parabole  de  VBf^ant  Prodigue  en 
patois  divers,  réimpresaioo  Favre  (Paris,  Champion),  p.  128,  153, 
166,  157. 

Parabole  en  patois  de  Delemont,  dans  Mélanges  sur  les  Ismguse, 
Paris,  1831,  p.  6»0. 

Berry. 

Labonna.  *-«  Beeveil  de  mots  et  expressions  qui,  employés  par  Ra- 
belais, sont  encore  en  usage  dans  le  Berry,  <Cbatâaurout,  17  p.,  in*8). 
Extrait  de  la  Revue  du  Centre, 

Coudereau.  —  Sur  le  dialecte  berrichon  (dans  Mémoires  de  la  &>- 
ciété  (Tantropologie  de  Paris,  2«  série,  I,  336). 

Tissier.  —  Dictionnaire  berrichon  (Paris,  Ghio,  1884.  —  xi,  106 
pages). 

Bouches  du  Hhône. 

Parabole  en  patois  du  quartier  Saint-Jean  &  Marseille  et  en  patois 
de  Marseille;  dans  Parabole  de  VEnfant  Prodigue  en  patois  divers, 
réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  109  et  150. 

De  Villeneuve.  —  Statistique  du  département  des  Bouches-du- 
Rhône  (Marseille,  1821  29.  —  4  vol.  in-4). 

Morel.  —  Lou  Galoubé,  pouésios  prouvetiçalous  (Avignon,  1828). 

[Laugier  de  Chartrouse].  *—  Nomenclature  patoise  des  plantes  des 
environs  d'Arles  (Arles,  Dumas  et  Dajre,  1859,  —  vin,  69  p.,  in-8). 

Gros  de  Marseille.  —  Recueil  de  pouésiés  prouvençalos  (deux  édi- 
tions, Marseille,  1734  et  1763}. 

Gelu.  ~  Chansons  provençales  (2*  éd.  Marseille,  Lafflte  et  Rou- 
baud,  1856,  in-12). 

Le  même.  —  Mesle  Àncerro,  chanson  provençale  (Marseille»  C((- 
moin^  1863). 


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N0TIGB8  BlBLIOGRàPHIQCJBS  995 

Le  même.  —  Lou  Garagai,  chanson  provençale  (Marseille,  Camoin, 
1872.  —  62p.,in-8). 

Feraud.  --  Le  Saint  Evangile  selon  Saint-Mathieu,  traduit  en  pr<h 
vençal  marseillais  moderne  (1866). 

La  Bresco,  de  Crousillat,  avec  une  préfa(îe  de  Mistral  (Àvrgnon, 
1866). 

CaunUfs  dau  village  en  parler  de  Marseille  (Marseille,  Boy  et  fils, 
^869.^  116p„in-8). 

R^uia.  —  Nomenclature  franco-provençale  de*  plantes  qui  crois* 
sent  dans  notre  région  (dans  Mémoires  de  r Académie  d'Aix^  X\), 

Texte  en  patois  de  Saint-Savoumin  (p.  xxxiv),  de  Maillanne  (p. 
xxvii),  des  environs  d'Âix,  (p.  xlyi),  d*Aix,  (p.  xux,  et  p.  l)  dans 
Salut  à  POccitanie^  traduit  en  cent  sept  idiomes  (Montpellier,  Hame- 
lin  frères,  1886). 

Bourgogne. 

Glossaire  alphabétique  pour  VintelUgence  des  mots  bourguignons  et 
autres  qui  peuvent  avoir  besoin  d'explication  dans  les  Noëls  de  Gui 
Bar&zai  (Dijon,  1720.  —  in-8,  297  pages). 

Wolienberg.  —  Sur  le  soi-disant  idiome  bourguignMt  (dans 
Archiv.  de  Herrig,  XXVIII,  259). 

Brabant* 

Marchai.  —  Traduction  de  la  Parabole  de  CEnfant  Prodigue 
en  patoi»  wallon^  parlé  depuis  Viviers  àPOie  jusqu'à  Wavre 
(dans  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires^  nouvelle  série,  II, 
p.  234). 

Bresse. 

Chansons  en  patois  du  pays  de  Bresse  (dans  Mélanges  sur  les 
langues,  Paris,  1831,  p.  144). 

Bretagne. 

Qaidoz  et  Sébillot.  —  Bibliographie  des  traditions  et  de  la  Htté- 
rature  populaire  de  la  Bretagne  (dans  la  Aevue  celtique,  V,  277). 

Calvados. 

Gourgeon.  —  Gtossain^  du  langage  de  Condé-sur-Noireau 
(Caen,  1830.  ^in-8;. 

Lecœur.  ~  Esquisses  du  Bocage  normand,  avec  des  remarques 
sur  le  patois  (Condé-sur-Noireau,  18^3.  —  in-8). 

Gh.  Joret.  —  Mandonnée  en  patois  de  Fùrmigny  (dans  Hevue 
des  Patois,  l,  120). 


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300  UEVCE  DES  PATOIS 

Canada, 

A.  Marshall  Elliol.  —  Speeek  Mixture  tu  French  Canûâa  (dans 
Tranêoetions  of  tke  Modem  Language  Asgoct'ation  of  Âmerka^  II, 
f8d6). 

Cantal. 

Parabole  en  patois  d\\uri«lac,dans  Pambolede  VEnfant  Prodigue  en 
patois  divers^  réimpression  Fa?re  (Paris,  Champion),  p.  66. 

Textes  en  patois  deMolompise  et  de  Salers,  dans  Rertêe  desp,  gallo- 
romans,  T,  124. 

Catalan. 

Parabole  en  patois  catalan,  envoyée  par  un  membre  du  lycée  de 
Tarbes,  dans  Paroto^  de  VEnfant  Prodigne  en  patois  dfrer«,réimpres- 
sion  Favre  (Paris,  Champion),  p.  190. 

Jaubert  de  Passa.  —  Rechetrhes  historiques  sur  la  langue  catahfie 
(dans  Mélanges  sur  les  langues,  Paris,  1831,  p,  297). 

Morel-Fatio.  —  Note  sur  l'article  dénvé  de  ipse  dans  les  dialectes 
catalans  (dans  Mélanges  Renier,  Paris,  Vieweg;  page  0). 

Charente, 

Parabole  en  patois  poitevin  (p.  42)  et  en  patois  limousin  (p.  58}  de 
l'arrondissement  de  Confolens,  en  patois  angoumoisin  (p.  48)  et  en 
patois  périgourdin  (p.  54)  du  canton  de  La  Valette,  et  en  un  troi- 
sième patois  des  environs  de  La  Valette  (p.  43),  dans  Parabole  de 
r Enfant  Prodigue  en  patois  dii^ers,  réimpression  Favre  (Paris,  Cham* 
pion). 

Texte  en  patois  de  Julienne,dans  Revue  des  p.  galto  romans,  1, 1S5. 

Charente-Inférieure, 

Parabole  en  patois  de  Saintes,  de  La  Rochelle  et  de  Marennes, 
dans  Parabole  de  VEnfanl  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Fa« 
vre  (Paris,  Champion),  p.  44,  46  et  48. 

M.  —  Glossaire  du  patois  Rochelais  (Paris,  Didot,  1861). 

Gautier.  —  Statistique  de  la  Cha/i'ente»Inférieure,  avec  des  remar- 
ques sur  le  patois  (La  Rochelle,  1839). 

Kemmerer.  —  Du  langage  dans  les  campagnes  de  Vlle-de-Ré  (dans  le 
\o\iTïi9\  La  Charente-Inférieure,  1865). 

L'abbé  Rainguet.  —  Du  dialecte  romano'saintongeais  de  Jonzac(dans 
Congrès  scientifique  de  France,  23*  session,  tenue  à  la  Rochelle,  p. 
404). 

Les  catalogues  de  la  librairie  Moquet,  de  Bordeaux  annoncent 
comme  devant  paraître  incessamment  un  Glossaire  saintongeais,  par 
Eveillé  (prix  :  12  fr.). 

Texte  en  patois  de  Pons,  dans  Revue  des  p.  gallo-romans,  1, 126. 

Fariboles  saintongheaises, purnal  patois  publié  à  Saint-Jean  d*AngèIy 
de  1878  à  1881, 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIOUES  SÎT/ 

Cher. 

Texte  en  patois  de  Saiot-Hilaire,  dans  Revue  des  p.  gaUo-rofmns,!, 
127. 

Corrèze. 

Chanl  de  noce  en  patois  de  Tulle,  dans  Romania,  IX,  568. 
Texte  en  patois  de  la  campagne  d*Us«el,  dans  Revue  des  p.  ffalUh' 
r&maus^  1, 128. 

CôieS'dU'Nord 

Plusieurs  des  ouvrages  relatifs  aux  patois  de  la  Haute-Bretagne,  qui 
sont  cités  à  Tarticle  lUe-et-Vilaine,  s'appliquent  aux  patois  du  dépar- 
tement des  C6te8-du-Nord. 

Dauphiné, 

Âbbé  Bourdillon.  —  Des  produeiions  diverses  en  patois  du  Dauphiné 
et  des  recherches  sur  les  divers  patois  de  cette  province  et  leurs  dtffé 
renies  origines  (dans  la  24^  session  du  Congrès  scientifique  de  France j 
t.  II,  Grenoble,  1858). 

Dordogne, 

Parabole  en  patois  non tron nais  et  en  patois  sarladais,  dans  Para- 
hoU  de  l'Enfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris, 
Champion),  p.  55  et  56. 

Périgueux.  —  Les  périgordinismes  can^gés  (DanedCf  1818.—  in-8u 
P.  Mounet.  —  La  Ménagère  et  le  Meunier,  chanson  du  Pèrigord 
(dans  Revue  des  Trad,  pop,,  II,  363). 

Doubs, 

Parabole  en  patois  de  Besançon,dan8  Parabole  de  VEnfant  Prodigue 
en  patois  divers^  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  38. 

Beauquier.  —  Vocabulaire  étymologique  des  provincialismes  usités 
dans  le  département  du  Doubs  (dans  Mémoires  de  la  Société  d'èmulati4>n 
du  Doubs,  18  décembre  1879), 

Texte  en  patois  de  Bannans,  dans  Revue  des  p.  gallo-romam,  1, 132. 

Dialogue  en  patois  d'Aiiiancey  et  de  Deservillers^  ibidem,  p.  133. 

Ch.  Banquier.  —  Fot*mulettes  en  patois  du  Doubs  ("dans  Revm  des 
Trad.  pap.,  II,  437), 

Drame. 

Ollivier.  —  Essais  historiques  sur  la  ville  de  Valence,  avec  des  notes 
et  des  pièces  justificatives  inédites,  (Valence,  Borel,  1831.  —  in-8). 

Bellon.  —  La  linguistique  au  service  de  l'histoire  (dans  Bulletin  de 
la  société  archéologique  de  la  Drame,  1, 189;  II,  48  et  142).  Henseigne- 

ments  particuliers  sur  le  patois  dp  Charpey. 


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n 


d96  REVUE  DBS  PATOIS 

Boissier.— G^oMatre  du  patois  de  Die  (Valence^  1874. — in-8,  47p.)« 

Moulier.  —  Grammaire  dauphinoise,  (Voyez  Revue  des  patois,  l,  147, 
article  Dauphiné). 

Parabole  de  l'Enfant  Prodigue  ea  patois  de  Crest,daas  Ollivier,  Bi* 
sais  historiques  sur  la  ville  de  VaUnce  (Voy.  ci -dessus). 

Parabole  en  patois  du  Buis,  de  Nyons,  de  Valence  et  de  Die,  dans 
Parabole  de  VEnfant  Prodigué  en  patois  divers,  réimpression  Favre, 
(Paris,  Champion),  p.  114,  116,  120  et  121). 

Texte  en  patois  de  Luc-en-Diois  (p.  lvi),  en  dialecte  moyen-dauphi- 
nois de  la  Drônie  (p.  Lvri),  en  patois  de  Lus-Ia-Croix- Haute  (p.  lviii), 
dans  Salut  à  VOccitanie,  traduit  en  cent  sept  idiomes  (Montpellier,  Ha- 
melin  frôres,  1886). 

Eure, 

Parabole  en  patois  normand  du  pays  d'Ouche,  dans  Parabole  de 
VEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre,  (Paris,  Cham- 
pion), p.  85. 

Vasnier.  —  Petit  Dictionnaire  du  patois  normand  en  usage  dans 
l'arrondissement  de  Pont-Audemer  (Évreux,  1862.  —  in-8  ;  iv,  76 
pages). 

Eure-et-Loir. 

Texte  en  patois  de  Crépainville,  dans  Revue  des  p.  gallo-romans,  l, 
135. 

Franche-Comté, 

Dartois.  —  Coup  d'œil  spécial  sur  les  patois  de  Franche-Comté  (dans 
Académie  des  sciences^  belles-lettres  et  arts  de  Besançon,  1850,  p.  139). 

Monnier.  —  VocaMaire  de  la  langue  mstique  et  populaire  de  la  Se» 
quanie  (dans  Annuaire  du  département  du  Jura,  1857,  p.  268,et  1859, 
p.  205). 

Fribourg  (Canton  de). 

Parabole  en  patois  roman  de  Gruyôres^dans  Parabole  de  l'Enfant  Pro- 
digue en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paria^  Champion),  p.  14X« 
Grangier.  —  Glossaire  fribourgeois  (Fribourg,  1864.  —  in-12). 

Gard. 

Parabole  en  patois  du  Vigan,  dans  Mélanges  sur  les  langues,  Paris, 
1831,  p.  520. 

Parabole  en  patois  de  Nimes,  d'Uzès  et  d'Alais,  dans  Parabole  de 
VEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Cham- 
pion), p.  106,  108  et  140. 

L'abbé  Séguier.  --  Dictionnaire  de  la  langue  cévenole,  publié  par- 
tiellement dans  Revue  des  langues  romanes,  XVI,  279. 

Le  marquis  de  La  Fare-Alais.  ^  Las  CastagnùdoSy  poésies  langui- 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  299 

doeienneê,  avec  notes  et  glossaire  (2«  éd.  Alais,  1851.  —  jn-8,  501  p.). 

Sur  les  caractères  du  dialecte  d^Alai?,  voy.  Revue  des  langues  r(mta' 
nés,  1, 70. 

Sur  les  caractères  du  dialecte  d'Avèze,  voy.  Romania,  VIII,  115« 

Fesquet.  —  Le  provençal  de  Nimes  et  le  languedocien  de  Colognac 
(dans  Revue  des  langues  romanes,  \Y,  250% 

Texte  en  patois  de  Beaucaire  (page  lxv),  de  Ntmes  (p.  lxvii),  des 
environs  de  Ntmes  (p.  Lxvni),  de  Vauvert  (p.  lxix),  de  Saint-Jean  de 
Serres  (p.  lxx>,  d*Alais  (p.  lxxi),  dans  Salut  à  rOrcttanie,  traduction 
en  cent  sept  idiomes  (Montpellier,  Hamelin  frères,  1886). 

Textes  en  patois  d'Aramon,  de  Rrouzet  et  de  Pouzillac,  dans  Revue 
des  p,  gallo  romans^  ],  137  et  suiv. 

Oaronne  (Haute). 

Doujat.  —  Le  ramelet  moundi,  avec  un  dictionnaire  de  la  langue 
toulousaine  (Toulouse,  différentes  éditions,  en  1631,  1637,  1638, etc). 

La  doueirino  crestiano  meso  en  rimos,  avec  des  remarques  sur  la 
prononciation  et  rorlbographe  (Toulouse,  1642,  —  in-12). 

[Le  P.  Amilha].  —  Le  tableu  de  la  bido  del  parfet  crestia  (Tou< 
louie,  Jacques  Boudo,  1673  < . 

Parabole  en  patois  de  la  Haute*6aronno,  dans  Parabole  de  V Enfant 
Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion), 
p.  78. 

A.  Abadie.  —  Las  regiouns  del  cel,  traduction  del  franees  en  toulou- 
sain (Berlio,  Knickmeyer,  1883.  —  )n-8). 

Poumarède.  —  Manuel  des  termes  usuels  (Toulouse,  Veuve  Sens, 
1860.  ^  in-8;  XX,  488  p.). 

Noulet  et  Chabaneau.  —  Deux  manuscrits  provençaux  du  XIV* 
siècle,  contenant  des  poésies  de  l'école  toulousaine  (Montpellier,  Hamelin 
frères,  1888).  Cest  une  publication  de  la  Société  des  langues  romanes. 
Voy.  Revue  des  langues  romanes,  4«  série,  I,  623. 

Gascogne. 

A.  du  Mège.  —  Statistique  générale  des  départements  pyrénéens, 
contenant  une  étude  sur  les  dialectes  de  la  région  (Paris,  Treuthel  et 
Wurtz,  18:88-29,  2  vol.—  in-8). 

Cénac-Moncaut.  —  Voyage  archéologique  et  historique  dans  les  an» 
ciens  comtés  d'Astarac  et  de  Pardiac, ^secdes  textes  patois  (I856,in'8). 

Note  philologique  sur  ^i}  et  Vodans  l'idiome  ^o^ron  (dans  Revue  d'A* 
quitaine,  VII,  55i). 

JVoïiw  donnés  en  Gascogne  aux  bêtes  de  labour  (dans  Revue  d'Aqui- 
taine, VII,  557). 

Du  Peyrat.  —  Mémoire  sur  les  idiomes  du  midi  de  la  France  en  gé- 
nérale sur  celui  du  centre  de  la  Guienne  en  particulier,  et  Glossaire, 
(dans  Congrès  scientifique  de  France,  28*  session  tenue  k  Bordeaux  en 
Septembre  1861,  t.  V,  p.  299  et  413). 


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300  REVUE  DES  PATOIS 

Bïschoff,^  Voyage  en  Gascogmd'Aqen  à  Aw:h  (Auch,  4866.-  in-i2)« 
Cf.  Aerué  de  Gofcogne,  VII,  338. 

Différents  articles  de  MM.  Couture,  Noulet,  Dulac,  de  Larroque, 
Balencie,  dans  Revue  de  Gascogne^  V»  passim  ;  X,  475  et  527  ;  XII, 
236,  309;  XVI,  passim  ;  XIX,  49  et  487  ;  XXIII,  91  et  366. 

Causerie  littéraire  sur  les  patois  (Bordeaux,  Soriano,  4879— in-iS). 

J.  Daste.  —  Essai  sur  les  cariictêres  de  la  langue  gasconne  (dans 
Revue  de  Gascogne,  XII,  p.  309,  462, 548). 

Luchaire.  —  Aquitains  et  Gascons,  réponse  à  If.  Paul  Meyer  (dans 
Rei^c  de  Gascogne^  XIX,  53  et  161). 

Genève  {Canton  de). 

Parabole  en  langage  genevois  dans  Parabole  de  V Enfant  Prodigue  en 
patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  133. 

Gers. 

Sur  le  patois  du  département  du  Gers,  voyez  la  réponse  aux  ques- 
tions posées  par  i'Abbé  Grégoire,  dans  Revue  des  langues  romanes, 
VIII,  92. 

Cazeaux.  —  Annuaire  pour  Van  XU,  avec  des  détails  sur  le  patois 
de  i'Armagnac  (Auch,  1803.  —  in-4). 

Parabole  en  patois  gascon  du  département  du  Gers,  dans  Parabole 
de  VEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris, 
Champion)  p.  72. 

Documents  en  patois  du  Gers,publiés  par  Duceré  dans  Revue  de 
Linguistique,  XIII. 

Texte  en  patois  de  Lectoure,  dans  Bévue  des  p.  gallo-romans,  I, 
142. 

Girofide, 

Parabole  en  trois  patois  de  Tarrondissemeut  de  la  Rcole,  dans 
Parabole  de  VEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre 
(Paris,  Champion),  page  50,  52  et  71. 

Mourot.  •:-  Dictionnaire  du  patois  de  La  Teste  (La  Teste,  1870). 

G.  D.  —  Essai  gramnMtical  sur  le  gascon  de  Bordeaux  (Bordeaux, 
Degréteau  et  Poujoi,  1867.  —  17  p.,  in-8). 

Document  en  patois  de  Bordeaux,  publié  par  Duceré,  dans  Revue 
de  linguistique,  XIII. 

Dans  le  ms.  de  .la  Bibliothèque  de  l'Arsenal,  à  Paris,  n*  3548,  se 
trouvent  trois  chartes  de  Tabbaye  de  Sainte-Croix  de  Bordeaux  en 
langage  du  pays  (p.  129). 

Grisons  (canton  des). 

Parabole  en  patois  de  la  Haute-Ëngadine  et  de  la  Basse-Engadine, 
dans  Parabole  de  VEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression 
Favre  (Paris,  Champion),  p.  136  et  138, 


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NDÏIOKS  lilBLIOGUAPHlQUES  oOl 

Haimiut. 

Parabole  en  patois  des  environs  de  Mous,  dans  Parabole  de  VEn- 
fant  Prodigue  en  fatoU  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion), 
p.  H. 

H,  Deimothe.  —  Scèfies  populaires  mofUoises,  avec  un  glossaire 
(Mens,  Hoyois,  1841). 

Essai  ^une pkonètonomie  du  Hainaut  (Mons,  Dequesne-Masquillier, 
1868.  —  in.8). 

Sigard.  —  Glossaire  étymologique  nionloi»  (Bruxelles,  2«  édition, 
l«TO.  —  in-8.  408  pages). 

UcraulL 

Parabole  en  patois  d^Agde,  de  Lodève  et  de  Montpellier,  dans 
Parabole  de  VEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre 
(Paris,  Champion),  p.  92,  93  et  09. 

Barthès.  —  Prumié  Bouquet,  poésies  languedociennes  avec  un 
avant-propos  de  Mari  us  Bourelly  et  des  notes  sur  Torthographe  et  la 
prononciation  languedociennes  (Montpellier,  Hamelin  frères,  1878. 
—  in-12  ;  475  p.). 

F.*R.  Martin.  —  Les  loisirs  d'un  languedocien,  (Montpellier,  Se- 
valie.  1827.—  in-8,  308  p.). 

Ch.de  Tourtoulon.— iVote  sous  le  dialecte  de  Montpellier  (dans  Ikvue 
des  tanguas  romanes.,  \,  119-125). 

Loret  et  Barrandon.  —  Flore  de  Montpellier  (Paris,  Delahays, 
1876.  —  in-8;  XLVin,  920  p.). 

A.  Roque-Ferrier.  —  Poésies  languedociennes  de  Guiraldenc 
(dans  Revue  des  langues  romanes^  XVII,  220;  XVIII,  90;  XXII,  80 
et  281). 

Le  môme.—  Le  vin  du purgaloiref  conte  inédit  en  vers  loftgue- 
dœiens^  avec  des  remarques  linguistiques  (dans  Revue  des  lan- 
gues romanes,  XXVI,  177). 

Le  même.  —  Fouines  extraites  de  ta  deuxième  satire  de  Perse 
traduite  en  vers  lodévois,  par  M,  Motimer  (dans  Revue  des  tan- 
tfues  romanes,  XIX,  24). 

Westpbal-Casteloau.  —  Termes  de  marine  et  de  pêche  en  usage 
au  grau  de  Palavas  (dans  Revue  des  langues  y^oman^^,  XX III,  130). 

W.  Mushacke.  —  Gesehichiliche  Entwickelung  der  Mundart 
von  MontpelUer(}\e\\hToniï,  Henninger,l884.—  in-8, 166p«,dans  les 
F^nzdsisehe  Studien,  I\',  fasc.  5).  Cf.  Romania,  XVI,  608. 

Texte  eo  patois  de  Lansargues  dans  Salut  à  VOceitanie  tradmit 
en  cent  sept  idiomes  (Montpellier,  Hamelin  frères,  1886},  p.  lxxii. 

Lambert.  —  Conte  en  patois  de  Montpellier  (dans  Revue  des 
langues  romanes,i^  série,  I,  588;. 

Espagne.  —  Inscriptions  languedociennes  contemporaines  rcr 
cueilUes  à  Montpellier  {dfins  Revue  des  langues  romanes,  4*  série, 
!,«»). 


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302  RSVUE  DKS  PATOIS 

Ille-et-Vilaine. 

Le  Mièr»  dé  QiiPt|.>  —  LùU  alphabétique  de  quelques  mois 
en  usage  à  Rennes  (duamMàsÊÊmt»  4t  la  Société  des  Antiquaires, 
VI,  235,  et  dans  Mélanges  sur  k^kmn^mi^  Paris,  1Ô31,  p.  235). 

Texte  en  patois  de  Saint-Méloir-de«-Owii»^iBs  Eemêedes  p-gal-^ 
lo-romans,  I,  144. 

P.  Sébillot.  —  Contes  en  patois  de  5am/-ifeto  H  4f Avrf  (dans 
lUvue  des  patois,  I,  216  et  219). 

Laisnel  de  La  Salle.  —  De  quelques  traHtionSy  préjugés,  dic- 
tons et  locutions  populaires  de  V arrondissement  de  La  Châtre 
(dans  le  Moniteur  de  Vlndre^  octobre-décembre  1853). 

Indre-et-Loire. 

De  Croy.  ^  Etudes  statistiques  sur  le  département  d[ Indre-et- 
Loire,  avec  un  chapitre  sur  ridiome  Tourangeau  (Tours  et  Paris, 
1838.  —  in-12). 

Isère. 

Vallier.  —  Sur  l'origine  des  noms  de  l'Isère  et  de  la  Tarentaise 
(dans  Petite  revue  dauphinoise,  1880,  p.  17). 

Texte  en  patois.de  Corps  (p.  lix),  des  environs  de  Grenoble  et  de  la 
vallée  inférieure  de  l'Isère  (p.  lx),  en  dialecte  nord-dauphinois  de 
l'Isère  (p.  Lxi),  dans  Salut  à  VOceitanie  traduit  en  cent  sept 
idiomes  (Montpellier,  Hamelin  frères,  1886). 

Italie. 

G.  Piolti.  —  Petit  glossaire  du  patois  français  de  Cesana  Tori» 
nese  (appendice  IV  d'une  brochure  intitulée  :  Nei  dintomi  di  Ce- 
sana. Extrait  du  Bulletin  du  Club  alpin  Italien,  XX,  n«  53.  — 
Turin,  1887). 

Gaidoz.  —  Les  vallées  françaises  du  Piémont  (dans  Annales  de 
l'Ecole  Ubre  des  sciences  politiques^  H,  53.  Cf.  Aomanta,  XXI,  632. 

Jura. 

Monnîer.  —  Vocabulaire  de  la  langue  rustique  et  populaire 
du  Jura,  précédé  d^observations  grammaticales  et  de  chansons 
(dans  Mélanges  sur  les  langues,  Paris,  1831,  p.  30  et  150). 

Toubin.  —  Recherches  sur  la  langue  bellau,  argot  des  pei- 
gneurs  de  chanvre  (dans  Mémoires  de  la  société  d^Emulation 
du  Douas,  6  juillet  1867). 


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306 

^  Beqmeiques  coutumes  y  pi^verbes  et  locutions  du 
de  SaHns  (dans  Mémoires  de  la  société  d'Emulation  du 
Ifmtàs,  1868,  p.  283). 

Gascon.  —  Quelques  expressions  et  locutions  usitées  en  Fran- 
che-Comtë  et  particulièrement  à  Dole  (dans  Mémoires  de  la 
société  d'Emulation  du  Doubs,  1870-71,  p.  101)- 

Landes, 

J.  Beaurredon.  ^  Etudes  landaises^  contenant  un  Essai  de  phi- 
lolagie  landaise  (Pau,  MenHière,  1877.  —  in-8). 

Documents  en  patois  des  arrondissements  de  Dax  et  de  Mont-de- 
Marsan,  publiés  par  Duceré,  dans  Revue  de  linguistique,  XIII. 

Languedoc. 

La  bibliothèque  de  Nimes  contient  différents  manuscrits  de  Tabbé 
Séguier  et  de  Ruiman  sur  le  languedocien.  Voy.  Gard. 

[Astruc].  —  Mémoires  pour  C histoire  naturelle  de  la  province 
du  Languedoc,  et  en  particulier  du  langage  de  cette  province 
(Paris,  1737). 

De  Belleval.  —  Nomenclateur  botanique  languedocien  (dans 
Annuaire  de  la  société  d'agriculture  du  département  de  VHé- 
rault,  Montpellier,  1840). 

Roque-Ferrier.  —  De  la  substitution  du  à  à  Tl  (dans  Bévue  des 
langues  romanes,  XXIV,  187).  Cf.  Rùmania,  XIII,  177. 

Germain  Encontre.  —  Una  coursa  de  bioous,  poème  en  quatre 
chants  en  vers  languedociens  (Nimes,  1839). 

Liège. 

Lejeune.  ^  Flore  des  environs  de  Spa  (Liège,  Duvivier,  1811- 
12.  —  in-8,  2  vol.). 

Parabole  en  patois  de  Liège,  dans  Parabole  de  VEnfant  Prodi- 
gtif*  en  patois  divers,  réimpression  Pavre  (Paris,  Champion),  p.  6. 

Simonon. —  Poésies  en  patois  de  Liège,  précédées  d^une  disser- 
tation grammaticale  sur  ce  patois  et  suivies  dPun  glossaire 
(Liège,  Oudard,  1845). 

L.  M[icbe6lsJ.  —  Grammaire  élémentaire  liégeoise  (Liège,  F. 
Renard,  1863.  —  in-8;  vi,  160  pages). 

Forir.  —  Dictionnaii'e  liégeois-français  (Liège,  1875.  —2  vol. 
in^). 

Limousin. 

Sauger-Préneuf.  —  Dictionnaire  des  locutions  vicieuses  usitées 
dans  le  midi  delà  France,  et  particulièrement  dans  la  ci-devant 
province  du  Limousin  (Limoges^  1825.  —  264  p.,  in-12). 


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â04  RëVUë  des  PA.TOiS 


Loire. 


Complainte  populaire  eu  langage  de  Saiut-Genest-Maliifaux^  dans 
Rùmaniûy  II,  474,  de  Fraisses,  ibid..  H,  475,  et  IV,  116,  de  Marihes, 
ibid.,  II,  65,  et  IV,  116  (textes  recueillis  par  M.  Smith). 

Loire  (Haute). 

Gaidoz  et  Sébillot.  —  Bibliographie  des  tradiliotis  et  de  la  lilté- 
rature  populaire  de  V Auvergne  et  du  Velay.  Voy.  Auve)*gne. 

Parabole  eu  patois  des  environs  du  Puy,  dans  Parabole  de  l'En- 
fant Prodigue  en  patois  divei%  réimpression  Favre  (Paris,  Cham- 
pion), p.  101. 

Deribier  de  Cheyssac.  —  Description  statistique  du  département 
de  la  Haute-Loire  (Paris  et  le  Puy,  4824,— in-8).  Renseignements  dé- 
taillés sur  les  patois. 

Le  même.  — -  Vocabulaire  du  patois  du  Velay  ef  de  la  Saule- 
Auvei'gne  (dans  Mémoires  de  la  Société  des  antiquaires  de  France^ 
IX,  361). 

Arnaud.  —  Flore  du  département  delà  Haute  Loire  (dans  An- 
nales de  la  Société  d'agriculture  du  Puy^  XVIII,  373). 

Moussier.  —  Catalogue  des  Ofiimaux  vertébrés  de  la  Haute- 
Loire  (dans  Annales  de  la  Société  d'agriculture  du  Puy,  XVIII, 
373). 

Pomier.  —  Manuel  des  locutions  vicieuses  les  plus  fréquentes 
dans  le  département  de  la  Haute-Loire  (Le  Puy,  Pasquet,  1835). 

Textes  recueillis  par  M.  Smith  : 

lo  Complaintes  populaires  de  St-Homain-le-Chalm  et  de  Vorey 
en  français  mélangé  de  patois,  dans  itomanta,  II,  473.  et  IV,  109/ 

2o  Chants  de  quête  en  patois  de  Chamalières,  dans  Bomania,  II, 
59  en  patois  de  Dunières,  ibid,^  H,  63,  en  patois  de  St-Just-Malmont, 
ibid,f  II,  64,  en  patois  de  St-Germain-Laprade,  ibid,^  II,  66. 

3^  Chansons  populaires  en  patois  des  Beaux,  près  Yssingeaux^daos 
Bomania,  VII,  71,  en  patois  de  Rosières,  ibid.,  VII,  80. 

4®  Noëlsen  patois  de  St*  Pierre  Eynac  et  de  Vorey,  dans  Romania^ 
VIII,  414,  en  patois  de  Retournaguet,  ibid.,  VIII,  446,  en  patois  de 
PolignactWd.,  VIII,  421. 

&^  Chant  de  noce  en  patois  de  Vorey,  dans  Bomania,  IX,  568. 

6^  La  PorcheronnCy  avec  des  couplets  en  patois  de  Vorey,  dans 
BomantUy  X,  584. 


Loire- Inférieure. 

Eude). —Les  locutions  nantaises  y  avec  une  préface  par  Charles 
Monselet  (Morel,  1884). 


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NOTICES  BIBLIOGIIAPIIIOUES  £05 

Loirei. 

HuoU  —  Elude  sur  le  langage  des  riverains  de  la  Loire- 
Moyenne  (flaos  Congrès  scientifique  de  France,  dix-huitième  ses- 
sion^  tenue  à  Orléans,  t  II,  200). 

Boucher.  —  Deux  Mazarinades  en  patois  orZeanai«  (édition  nou- 
velle, Orléans,  Herluison,  1875.  --  xxin,  96pajes). 

Lorraine. 

Parabole  en  patois  lorrain,  dans  Parabole  de  V Enfant  Prodigue 
en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  23. 

Jouve.  —  Bibliographie  du  patois  lon*ain  (Nancy,  Lepage,  1866. 
—  in-8). 

Michel.  —  Dictionnaire  des  expressions  vicieuses  usitées  notam- 
ment dtms  la  ci-devant  province  de  Lon'oiwe  (Nancy,  1807.— in-8). 

L.  M.  P.  —  Dictionnaire  patois-français  de  la  Lorraine  et  parti- 
culièrement des  Vosges. 

Marchai.  —  Poésies  populaires  de  la  Lorraine  (Nancv,  Lepage, 
1854). 

Sur  la  langue  Trançaise  en  Alsace-Lorraine,  voy.  Alsace» 

Lot-et-Garonne, 

LafoDt-du-Gujula,  le  père.  —Notice  sur  le  langage  des  habitants 
du  département  de  Lot-et-Garonne  (dans  le  Deuxième  recueil  des 
travaux  de  la  Société  d^agnculture,  sciences  et  arts  d^Agen, 
1812,  p.  154). 

Poati.  —  Dictionnaire  de  la  langue  romano^agenaise. 

L'^zèt*e* 

Parabole  en  patois  du  département  de  la  Lozère,  dans  Parabole 
de  VBnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris, 
Champion),  p.  97. 

La  romance  de  Clotilde,  signalée  ci-dessus,  p.  152  a  été  publiée 
de  nouveau  dans  l{omania,y\,  i31. 

Luxefnbourg. 

Parabole  en  patois  ardennois  entre  Neui'chàteau  et  Bouillon,  dans 
Parabole  de  VEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression 
Favre  (Paris,  Champion),  p.  20. 

hBsnoY.-^Dictionnaii^e  wallon-français  à  r usage  des  habitants 
de  la  province  de  Luxembourg  et  des  contrées  voisines  (Neufclm- 
teau,  ches  l'auteur,  1856»  —  in-12). 

Stronck.  —  HistorischphilologischeStudienùber  desbelgische 
Gallien.,.,mit  besonderer  Berucksichtigung  des  luxemburgisehen 

BEV.  D.  PATOIS.  20 


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306  REVUB  DBS  PATOIS 

Dialekts  (dans  Publications  de  la  Société  historique  de  F  Institut, 
Luxembourg,  1869,  page  271). 

Beauvois.  —  Les  langues  et  les  littératures  française  et  alle- 
mande dans  le  grand  duché  de  Luxembourg  (dans  Polybiblion^ 
1880,  p.  167,  351  et  448). 

Sur  le  patois  du  duché  de  Bouillon,  voy.  Revue  des  langues  ro- 
manesy  «■  série,  VII,  64  et  168. 

Lyonnais. 

Sur  c  ambaissi,  ambiorses  »  en  lyonnais  (Cf,  Revue  des  Patois^  I, 
73),  voy.  Revue  des  langues  romanes,  4«  série,  I,  309. 

Puitspelu.  —  «  Orolhi,  graula  »  en  lyonnais  (dans  Revue  des 
langues  romand,  4*  série,  I,  311). 

Le  même.  —  Le  lyonnais  «  gratoDs,  griatons  »  (dans  Revue  des 
langues  romanes,  h  série,  I,  435. 

Pbilipon.  —  L'a  accentué  précédé  dune  palatale  en  lyonnais 
(dans  Romam'a,  XVI,  263). 

Maine» 

De  M[onte8sonJ.  —  Vocabulaire  des  mots  usités  dans  le  Haut- 
Maine  (2e  édition.  Le  Mans  et  Paris,  4859.  —  500  pages). 

Chardon.  —  Etudes  sur  le  dialecte  et  le  patois  du  Maine  (Le 
Mans,  1869.  —  in-8,  34  pages).  Extrait  du  Bulletin  de  la  Société 
d'agriculture,  sciences  et  arts  de  la  Sarthe. 

Manche. 

La  Marche.  —  Extrait  dun  Dictionnaire  du  vieux  langage  ou 
patois  des  an^ondissements  de  Cherbourg,  Valognes  et  Saint-Lô 
(dans  Mémoires  de  la  Société  académique  de  Cherbourg,  1843,  p. 
125,  et  dans  Notices  et  documents  publiés  par  la  Société  archéolo- 
gique de  la  Manche,  tome  I.  première  partie). 

Joly  Sénoville.  —  Le  patois  parlé  dans  la  presqu'île  du  Coten- 
tin  (VaJognes,  1882.— in-8,48  p.). 

Sur  VEssai  sur  le  patois  de  la  Bague  de  J.  Fleury,  voy.  Litera- 
risches  Centralblatt  fur  Deut^chland,  4  juin  4887, et  Revue  Criti- 
que, 4  juillet  1887. 

Marne. 

Hubert.  —  Notice  sur  la  commune  de  Courtisais  (dans  Annuaire 
de  la  Marne,  1820,  p.  226). 

Recherches  nouvelles  sur  le  patois  de  Courtisais  (dans  Mélan- 
ges sur  les  langues,  Paris  1831,  p.  219). 

Chalette.  —  Précis  de  la  stastique  du  département  dz  la  Marne 
(1844),  Remarques  sur  les  patois. 


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kOTIOBS  BIBLIOaRAl>ÛlQUES  307 

Saubinet.  —  Vocabulaire  du  bas  langage  rémois  (Reims,  Bris 
sarl-Binet,  !845.  —  in-18,  116  p.). 
GaleroD.  — Variétés  rémoises  (Reims, BriBsart-BinetjiSoS.—in-U). 

Marne  {Haute), 
Mulson.  —  Vocabulaire  langrois  (Langres,  Dafay,  1822). 

Mayenne. 

Verger.  —  Notice  sur  Jublains,  avec  un  vocabulaire  des  vieux 
mots  en  usage  dans  le  départeraeot  de  la  Mayenne  (2*  édition,  Nantes, 
Mellinet,  1833). 

Meurthe. 

Jouve.  —  Recueil  nouveau  de  vieux  noëls  en  patois  de  la  Meur- 
the et  des  Vosgts.  Voy.  Vosges. 

Meurtkz-et'Moselle . 

Parabole  en  patois  d'Onville,  ancien  canton  de  Gorze,  dans  Pa« 
rabote  de  l'Enfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre 
(Paris,  Champion),  p.  21. 

Parabole  en  patois  de  Vaudemont  dans  Parabole  de  V Enfant 
Prodigue  ei»  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  (Champion), 
p.  25. 

GrîllA  de  B«OMlin.  —*  Rapport  sur  les  monuments  historiques 
des  arrondissemeiUs  de  Nancy  et  de  Tout,  avec  des  textes  patois 
(Paris,  1837.  in-4).  Dans  la  Collection  des  Documents  inédits  sur 
Vhistoire  de  France. 

Glesse.  —  Le  patois  lofram  de  Fillières  (dans  Mémoires  de 
F  Académie  de  Stanislas,  i"*  série»  VIII,  308).  Cf.  Annales  de  la 
Société  d émulation  des  Vosges,  188!i. 

Le  Lorrain  peint  par  lui-même,  almanach  curions  et  émuzant, 
avec  des  textes  patois.  C^est  dans  cette  publication  qu'ont  paru  en 
1833  et  1854  les  Vocabulaires  patois  du  j  ays  Messin  de  Jaclot  de 
Saulny,  publiés  à  part  (Paris,  Borani  et  Orox,1854.*-in-12,  viii,  60  p.) 

Daras.  —  Remarques  sur  quelques  valeurs  phoniques  du  pays 
Mesein  (Metz,  Rousseau- Pallez,  1861.  —  iD-8). 

Lorrain.  —  Glossaire  du  patois  Messin  ç!îfincY,  Sidot,  1876.  — 
in-8,  63  pages.) 

Le  livre  d* Adam,  Les  pa/oû  lorrains,  (voyez  ci-dessus,  p.  151)  con- 
tient des  textes  en  patois  des  localités  suivantes  de  Meurthe-et-Moselle: 
Domgermain,  page  309  ;  Mailly,  p.  408  et  409  ;  Diarville,  p.  412  ; 
Serres,  p.  432  ;  Landremont,  p.  436  ;  Lachapelle  et  Thiaville,  p.  437  ; 
MolneviUe,  p.  440  ;  EinviUe,  p.  445  ;  Fraimbois,  p.  447, 


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3U8  UEVUK  DES  PATOIS 

Meuse, 

Denis.  —  Du  patois  de  la  Même  (Commercy,  1806). 

Cordier.  —  Vocabulaire  des  mots  patois  en  usage  dans  le  dé- 
partement de  la  Meuse  (Paris,  Duvergier,  1833,  in-8  et  Mémoii^es 
de  la  Société  des  Antiquaires.  X,  416). 

lAbourasse,  —  Glossaire  patois  de  la  Meuse  (1887). 

Horning.  —  La  diphtongue  aw  dans  deux  patois  du  Batrois 
fdaiis  Revue  des  p,  gallo-romans,  1, 29). 

Morvan, 

Parabole  en  patois  du  Morvan  dans  Parabole  de  l'Enfant  Pro- 
digue en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion), 
p.  10. 

Namur. 

Parabole  m  patois  de  Namur,  dans  Parabole  de  l? Enfant  /Pro- 
digue en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  9. 

Ghavée.—  Français  et  wallon{P&ns  et  Bruxelles,  1857.—  in-12; 
Vf,  224  pages). 

Glossaire  namuivis- français,  publié  par  le  journal  La  Mannile 
depuis  mars  1883. 

Neuchatel  (canton  de). 
A.  G.  Glossaire  tieuchat^lois  (2«  édition,  Neuchatel,  1858,  —  350 

'parabole  en  patois  broyard  dans  Parabole  de  C Enfant  PfiHiigue 
en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  126. 

Xord. 

Lebeau.  —  Tf*adu€tion  de  la  Parabole  de  VEnfant  Pi^odigue  en 
patois  de  C  arrondissement  dPAvesnes  (dans  Mémoires  de  la  So- 
ciété des  antiquaires,  X,  470). 

Parabole  en  patois  de  Cambrai  dans  Parabole  de  VEnfant  Pro- 
digue en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  12. 

Escallier.  —  Remarques  sur  le  patois  (Douai,  Wartelle,  1856. 
-in-8,  XII,  660  pages.) 

Hécart.  —  Vocabulaire  rouchi-françau  (3«  édition,  Valencien- 
nes  1834.  —  XVI,  504  pages). 

Yseux.  —  La  langue  d'oïl  et  le  tvallon  roucM  (dans  Revue  ca- 
tholique de  TUniversité  de  Louvainy  1879,  p.  25^  et  349). 

Laigle.  —  Causerie  sur  le  patois  et  les  provincialismes  de  Var- 
rondissement  de  Valendennes  ( Valenciennes,  Henry,  1885.  —  in-8). 

Legrand.  —  Dictionnaire  du  patois  de  Lille  et  de  ses  environs 
ff  édition.  Lille,  Vanackère,  1856.  -~)n-i2  ;  xviii,  455  pages). 


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NOTICES  BiBLlOGRAPHlQUES  300 

Vermesse.  —  Vocabtdau'â  du  patois  lillois  (Lille,  Béiiague,  1861. 
—  in- 12;  xviii,  155  p.) 

Le  même.  —  Dictionnaire  du  patois  de  la  Flandre  française 
(1867).  —  Cf.  Revue  antique,  1867,  art.  225.  et  Revue  des  Sociétés 
savantes,  1869,  4e  série,  U  IX,  p.  398. 

Debuire  du  Bue.  —  Glossaire  lillois  (Paris  et  Lille,  1867.  —  in-8; 
87  pages).  Le  même  auteur  a  publié  des  Chansons  en  patois  de 
LiUe. 

[Al.  Faidherbe].  —  Bluette  grammaticale  à  propos  au  patois 
(dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'émulation  de  Roubaix,  t.  VII), 
Tiré  à  part. 

Deerousseaux.  —  Chansons  et  pasquilles  lilloises  (nouvelle  édi- 
tion, 1865,4  vol.  in- 12). 

GîUiéron.  —  Le  suffixe  «  ellum  »  dans  les  patois  du  nord  {dans 
Revue  des  p.  gallo-romans,  1, 33). 

Devanne.  —  Conte  en  patois  de  Prouvy  (dans  Revue  des  patois, 
1,220). 

Nonnandie, 

Parabole  en  patois  du  centre  de  la  Normandie,  dans  Parabole  de 
^Enfant  Prodigue  en  patois  divans,  réimpression  Favre  (Paris, 
Champion),  p.  148. 

De  Gervâle.  —  Recherches  sur  les  anciens  noms  de  lieu  en 
Normandie  (dans  Mélanges  sur  les  langues,  Paris,  1831^  p.  224j, 

Edélestand  et  Alfred  du  Méril.  —  Dictionnaire  du  patois  nor- 
mand (Caen,  Mancel,  1849). 

Julien  Travers.  —  Glossaire  du  patois  normand,  de  Louis  Du- 
bois (Caen,  Hardel,  1856.  -  in-8,  xl,  440  p.) 

Le  Héricher.  —  Histoire  et  glossaire  du  normand  (Avranches  et 
Paris,  1862.  —  2  vol.  in-8). 

Du  même.  —  Littérature  populaire  de  la  Normandie  (dans  Mé 
moires  de  la  Société  archéologique  d" Avranches  et  de  MotHain, 
tome  VII). 

Levarasseur.  —  Remarques  sur  quelques  expressions  usitées  en 
Normandie  {Cuen,  LeBlanc-Hardel,  1878.  —  in-8,  108  p.).  Extrait  de 
Tannée  1878  de  VAnauaire  Normand» 

H.  Moisy.  —  De  quelques  modes  de  prononciation  usités  en  pa- 
tois no}jnand  (dans  Revue  histofique  de  r ancienne  langue  ftan- 
çaise,  1877). 

Deux  articles  de  M.  Joret  sur  quelques  expressions  normandes 
dans  les  Mémoires  de  la  Société  de  linguistique,  III,  417  et  VI,  273. 

Remarques  sur  la  Flore  populaire  du  Bessin,  par  Pluquet,  dans 
Mémoires  de  la  Société  linnéenne  du  Calvados,  1824,  p.  272. 

Pluquet.  —  Contes  populaires,  préjugés,  patois,  pi^verbes, 
noms  de  lieux  de  Varrondisscment  de  Bayeux  (2*  édition,  Rouen, 
Frère,  1834.  —  xiu,  163  p.,  in-8). 

Decorde.  —  Dictionnaire  Au  patois  du  pays  de  Bray  (Rouen, 
1852.  -  in-8,  140  p.). 


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diO  HEVUE  DES  PATOIS 

sur  e  devant  a  «n  normaod,  troy«  Beets,  0  Irntf  ch  vor  lateinis^ 
chen  A  (Darmstadt,  Otto,  1888).  Cf.  Romania^  XVI,  560. 

Lé  docteut  A.  »  Mot$  paloU  recueillis  dan»  le  canion  de 
Crenpy  (in*8,  s.  I.  n.  d.). 

Gilliéron.  —  Le  suffixe  «  ellum  >  dans  les  patois  de  l'Oise  (dsDs 
Rm)ue  desp,ffallo^omans,  ],  33)« 

Ortie. 

Chrélien.  —  Usages,  proverbes  et  anciens  mots  de  Varrondiêse- 
ment  di" Argentan  (Annuaire  A rgenténois,  1835). 

Pas'de  Calais. 

Advielle.  —  Le  patois  artésien  et  les  chansons  de  la  fête  d'Ar- 
ras  (Paris,  Caix,  «882.— in-8.  16  pages). 

Grammaire  artésienne  (Saint-Omer,  4772.  —  in-12;  107  p  )  Cf. 
Revue  des  langues  l'omanes,  XV,  64,  à  propos  des  réponses  aux 
questions  de  Tabbé  Grégoire. 

Deseille.  —  Glossaire  du  patois  des  matelots  boulonnais  (Paris, 
Picard,  1884.  —  in-S,  436  p.). 

Sur  une  particularité  du  patois  picard  du  Boulonnais,  vo/.  Roma- 
ma,  Xlli,  422. 

Parabole  en  patois  du  canton  de  Carvin,  et  en  patois  de  la  ville 
de  Saint-Omer,  dans  Parabole  de  VEnfant  Prodigue  en  patois  dir 
divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  16  et  18« 

Gilliéron.  —  Le  suffixe  «  ellum  ><  dans  le  patois  du  Pas-de^ 
Calais  (dans  Revue  des  p,  gallo-romans,  I,  33). 

Edmond  Edmond.  —  Lexique  Saint- Potois  (dans  Revue  des  p. 
g  allô -romans,  \,  54). 

Le  même.  —  Chanson  en  patois  d'Berlin-le-Sec.  —  Une  scène 
de  l'ancien  carnaval  de  Saint-PoL  —  Fragment  de  seimon  en 
patois  de  Wavrans.  -  Conte  en  patois  des  faubourgs  de  Saint-Pol 
(dans  Revue  des  p,  gallo-romans,  I,  97,  99,  105,  107). 

Perche. 

Ach.  (îenty. — Les  œuvres  poétiques  en  patois  percheron  de  PieiTC 
Genty  (Paris,  4863.  -  in-12;  lxxu,  70  pages). 

Vailerange.  —  Le  Clergé,  la  Bourgeoisie,  le  Peuple,  etc.  (Paris, 
Passard,  4864).  Ce  livre  contient,  page  423  et  suiv.,  un  glossaire  per- 
cheron. 

Picardie» 
Satire  d'un  curé  picard  (Avignon, Claude  Lenolume,17o4.— in-12). 


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NOTICES  BIBUOQRAPHIQUES  811 

Grégoire  d'Esaigny.  —  Mémùité  sur  CoHgiHi  et  kê  earaeîèfe$ 
de  la  langue  picarde  (dans  Magasin  encyclopédique  de  MilliH^ 
f6ii,t.  V,  p.  116  et  841). 

Corblet.  —  Glossaire  étymologique  et  comparatif  du  patois  pi^ 
tard  ancien  éi  moderne  (Va^fiBi  1851.  ^  in-S,  619  p.).  Extrait  des 
MémoiTH  de  la  Société  dés  antiquaires  de  Picardie,  t.  XL 

Paris  d'Amiens.  —  Note  sur  l'orthographe  picarde  (Londres, 
1862). 

Jouadcoux.  —  Essai  sur  VOrigine  et  la  ft)rmation  du  paî0is  pi* 
card  (1873,  64  p.,  in-12). 

Le  âiéme.  ^  Btudes  pour  sérier  à  un  glossaire  étymologique 
du  patois  picard,  (Paris,  Picard»  1880,  in'4  ;  m,  294  pages).  Cf. 
Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  1880,  p.  631). 

Sur  c  detant  a  en  picard,  voyes  BeeU,  0  und  G  H  vor  latHnis* 
ehen  A  (Dannstadt,  Otto,  1888).  Gf*  Romania,  XVI,  580. 

Poitou, 

L.  Favre.  —  Glossaire  du  Poitout  de  la  Saintùnge  eî  de  l'Auniê 

(Niort,1867.—  in-8;LXxxiv.  356 pages).  Et  Supplément  aux  glossai- 
res du  Poitou  publiés  jusqu'à  ce  Jour  (Niort,  1881 .— in-8,  52  pages). 

Hichard.  —  Les  ouvres  de  Jean  Drouhet  (Nouvelle  édition,  Poi- 
tiers, Druineaud,  1878). 

De  la  Fonteuelle  de  Vaudoré.  —  Recherches  sur  la  lariaUé  poi- 
tevine (dans  Èulktin  dé  ta  Société  d'agriculture,  belles-lettres  et 
arts  de  Poitiers,  lit,  33  et  201). 

Pressac.  —  Poésies  patoises  de  Vabbé  Gusteau,  suivies  d'un  glos- 
saire poitevin  (Poitiers,  Oudin,  1861.  —  in-12). 

Dugast-Matifeux.  —  Traduction  en  vers  poitevins  de  la  pre- 
mière églogue  de  Virgile  (dans  Revue  des  provinces  de  VOuest, 
VL  233). 

Différents  articles  de  Rondier  dans  Le  Mellois,  2,  9  et  16  juin,  ei 
28  juillet  1861. 

De  Gennes.  —  Sur  Vœuvre  du  patois  poitevin  (Poitiers,  Dupré, 
1863.  -  in-8,  29  pages). 

Lalanne.  —  Glossaire  du  patois  poitevin  (Poitiers,  1868.  —  in-8, 
XL,  264  pages).  Cf.  Revue  des  Sociétés  savantes,  4*  série,  ix,  405. 

Lévrier.  —  Dictionnaire  étymologique  du  patois  poitevin  (Niort, 
Mercier,  1867.  —  in-8,  195  pages). 

DuvaL  —  Etudes  antiques  sur  les  patois  poitevin  (Niort,  Mer- 
cier, 1867.  -  in-8,  12  p.). 

Sglogues  poitevines  par  feu  Messire  Jean  Babu  (Nouvelle  édi- 
tion, Niort,  Favre,  1875.  -  in-i2,  404  pages). 

Poëy-d*Avant.  —  De  ^influence  du  langage  poitevin  sur  le  style 
àe  Rabelais  {P&r'is,  Techener,  18i')5.  -  in-8).  Extrait  du  BtiZ/e/m  rftt 
Bibliophile,  1855,  p.  2H. 

Provence, 

Ornithologie  ou  dénomination  provençale  française  de  tous  les 


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B12  REVUE  DLS  PATOIS 

oiseaux  connus  en  Ptwence^  par  un  amateur  (Marseille,  Rousian, 
i76Ô.  —  8  p.  in-i). 

Achard.  —  Syntaxe  de  Vidiome  provençal  (dans  Revue  des  lan- 
gues romanes^  XIII,  13). 

M.  G[arcin]  a  publié  deux  ouvrages  sous  le  titre  de  Nouveau  die- 
tionnaire  provençal  français.  Le  second  a  paru  à  Draguignan,  chez 
Fabre,  en  1841  (2\ol.  in-8). 

Grammaire  françaUe  expliquée  au  moyen  de  la  langue  pro- 
vençale (Marseille,  Camoîn,  1826.— viii,  io2  p.,  in-S).  Cf.  Bévue  Cri- 
tique, 1866,  p.  404. 

J.  B.  Reynier.  —  Les  provençalismes  corrigés  (2«  éd.  Marseille, 
chez  l'auteur,  1878.  ^  188  p.  ia-8.) 

Gabrieli.  —  Manuel  du  provençal  ou  Les  pt^vençalismes  corri 
gés  (2e  éd.  Marseille^  chez  l'auteur,  1878.  —  188  p.  in-8). 

J.  J.  Castor.  —  L*inlei*prète  ptx>vençal,  contenant  un  choix  de 
45000  tomes  provençaux  (Apt.  Clauzel,  1843.  —  xvni,  292  p.  in-12). 

Roumanille.  ~  Li  provençalo,  recueil  de  poésies  diverses,  précé- 
dées d'une  introduction  par  M.  Saint-René'Taillandier,  et  suivies 
d'un  glossaire  (Avignon,  Séguin,  1852.  —  xlv,  437  p.  in-12). 


Prusse  française. 

Parabole  en  patois  de  Malniédy  dans  Parabole  de  VEnfanl  Pt^o- 
digue  en  patois  divet'S^  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  7. 

Gaidoz.  —  Malmedy  et  la  Wallonie  prussienne  (dans  Je  Cor- 
respondant,  10  septembre  1886).  Spécimens  de  patois. 


Puy-de-Dôme, 

Parabole  en  patois  de  Saint- Amand-Tallende,  dans  Parabole  de 
VEnfant  Prodigue  en  patois  divef*s,  réimpression  Favre  (Paris, 
Champion),  p.  64. 

Pyrénées  (Basses). 

Fablas  causidas  de  Lafontaine  en  bers  gascouns  (Rayonne, 
Fauvet-Duhart,  1776).  Contient  un  Diccionnariot  gascoun  é 
fronces. 

Lagravère.  —  Poésies  en  gascoun  (Bayonne  1865). 

Duceré.  —  Petit  vocabulaire  en  pur  gascon  bayonnais  (dans 
Bévue  de  linguistique,  XIII,  395). 

Documents  en  patois  divers  de  Tarrondissement  de  Bayonne  et  de 
Tarrondissement  d'Orlhez,  publiés  par  Duceré  dans  Bévue  de  linguis- 
tique, xin. 

Pyrénées  (Hautes), 

La  Boulinière,  —  Itinéraire  descriptif  et  pittoresque  deH  Hautes- 


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KOTiCES  BlfiLlOGRAPHIQUES  313 

Pyrénées,  avec  un  chapitre  sur  le  langage,  et  des  poésies  du  Bigorre 
(Paris   1825,  3  vol.  in-8). 

Cordier.  —  Dictionnaire  des  patois  du  Lavedan  et  de  Bigorre 
(dans  Bulletin  de  la  Société  des  sciences,  lettres  et  arts  de  Pau, 
octobre  1876). 

Cordier.  —  Etudes  sur  le  dialecte  du  Lavedan  (Bagnères,  J. 
Cazeneuve,  1878). 

Pyi*énéeS'Onentales, 

Parabole  en  langue  catalane  des  Pyrénées-Orientales,  dans  Para- 
àùle  de  VEnfant  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre 
(Paris,  Champion),  p.  83. 

Quercy. 

Adrien  Paxes.  —  CoV  de  floitos  é  coV  d'estuflols,  avec  un  glos 
saire  (Paris,  1884.—  216  p.,  in-i2). 


Rhône. 

L.  Clédat.  —  Saint'Jaqueme  (dans  Lyon-Bevue,  décembre  1882 
et  janvier  1883).  Il  faut  prononcer  Jakme  et  non  Jaquême. 

Puitspelu.  —  Un  conte  en  patois  de  SaintSymphorien  sur- 
Coise,  du  commencement  du  siècle  (dans  Revue  des  Patois,  I,  i07). 

Dr  Gonnet.  —  Chansons  populaires  en  patois  du  Bois-dOingi 
<dans  Revue  des  patois,  \,  129) 

Philipon.  ~  La  naissance  de  Lugdunum  (dans  Lyon-Revue,  31 
mars  1887).  Dans  cet  article^  M.  Philipon  explique  le  nom  de  Four- 
vîères  par  «  forum  Varii.  » 

Philipon.  —  Etude  sur  le  patois  de  Saint-Genis-les-Ollières 
(dans  Retme  des  patois,  I,  p.  258). 

Puitspelu.  —  Sur  une  dérivation  populaire  et  lyonnaise  du 
participe  passé  (dans  Revue  des  patois^  I,  214). 


Bouergue. 

J.  Daw9à.^  P7*overb€s  patois  (dans  Mémoires  de  la  Société  des 
lettres,  sciences  et  arts  de  CAveyron,  V,  437^. 

Sur  la  limite  du  tch,  dj,  ou  j,  vis-à-vis  du  tz  et  dz,  voyez  Durand, 
De  Vinfluenee  des  milieux  sur  les  caractères  de  race  chez  Vhom- 
me  et  les  animaux  (Paris,  Germer-Baillière,  1868.  —  60  p.,  in-8). 

De  nouvelles  Notes  de  philologie  rouergate,  par  M.  Durand  (voy. 
Revue  des  patois,  T,  76)  ont  paru  dans  la  Bévue  des  langues  ro- 
maneSj  IV®  série,  I,  p.  296. 


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314  REVUE  DBS  PATOIS 

Saintonge. 

Favre.  —  Glossaire.  Voy.  Poitou, 

Burgaud  des  Marets.  —  Ùiclionnaire  Saintongeais  (Paris,  Didot, 
non  mis  dans  le  commerce). 

Jônain.  —  Vestiges  du  langage  saintongeais  (dans  Union  répu- 
blicaine de  Saintes,  1849). 

Le  même.  —  Dictionnaire  des  patois  saintongeais  (Royan,  Niort, 
Paris,  1869.  —  in-8,  432  pages). 

L.  C[outure].  —  Patois  saintongeais  en  Gascogne  (dans  Beuue 
de  Gascogne,  XVI). 

Boucherie.  ^Patois  de  la  Saintonge  [dans  Bulletin  de  ta  Sodéii 
archéologique  de  la  Charente,  4«  série,  1, 157). 

Saône  {Haute). 

Parabole  en  patois  de  Champagney,  de  Vauvilliers,  de  Yesoul  et 
de  Cliamplille,  dans  Parabole  de  PRnfUnt  Prodigue  en  patois 
divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  31,  33,  34  et  36. 

Ch.  Grandmougin.  —  Chansons  populaires  en  patois  de  Neurey- 
en-Vaux  (dans  La  Tradition,  ï,  232  et  274). 

Saône-et-Loire. 

Simonet.  —  Vocabulaire  des  patois  d'Ùchon  (Paris,  1859). 

Guillemin.  —  Glossaire  du  patois  de  l'ancienne  Bresse  châlon-^ 
naisè,  et  notamment  du  canton  de  Saint  Germain-du- Bois  (dans 
Mémoires  de  la  Société  archéologique  de  Châlons-sur-Saône^  IV, 
p.  129). 

Combler.  —  Contes  populaires  en  patois  de  Germolles  (dans 
Revue  des  patois,  I,  134  et  201). 

Martin.  -—  Chanson  populaite  en  patois  de  Saint-Amour, 
Saône-et-Loire  (dans  Revue  des  patois,  1, 135). 

Savoie, 

Vallier.  —  Sur  l'origine  des  noms  de  r Isère  et  de  la  Tarentaise, 
Voy.  Isère. 

iN.  Martin.  —  Noêls  anciens  en  patois  de  la  Maurienne. 

Despine.  —  Recherches  sur  les  poésies  en  dialecte  savoyard 
(dans  Revue  savoisienne,  1864). 

L'abbé  Brunet.  —  Essai  sur  les  patois  des  arrondissements 
d'Albertville  et  de  Moutiers  (dans  Recueil  des  Mémoires  de  l'Aca- 
démie de  la  val  d'Isère,  Moutiers,  1867). 

L'abbé  Pont.  —  Vocabulaire  du  Tetratsu  de  la  Tarentaiês 
(Chambéry,  1869). 

Gilliéron.  —  Importation  directe  du  français  à  Villard-de- 
Beaufort  (dans  Revue  des  p.  gallo-romans,  I,  30). 


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N0TIGB8  BIBLIOGRAPHIQUES  815 

Le  même.  -«  Ltf  êUffixe  «  ellum  n  en  Savoie  {dune  Revue  den  p. 
galUhromanê,  I,  41). 

Possoz.  —  Chanson  en  patois  de  Seez  (dans  Revue  des  patois, 
1,226). 

Savoie  (Haute). 

Pait^  de  Martine  et  de  Saint-Paul  en  i792  et  1880  (dans 
Revue  savoisienne,  février  1880). 

Seine. 

Agnel.  —  Observations  sur  la  prononciation  et  le  langage  rus- 
tique  des  environs  de  Paris  (Paris,  Schlesioger  et  Dumoulin,  1855. 

—  118  p.,  in-»2). 

Le  même.  —  De  Pinfluence  du  langage  populaire  sur  la  forme 
de  certains  mois  de  la  langue  française  (Paris,  Dumoulin,  1869. 

—  182  p.,  in-8). 

Ch.  Nisard.  —  Etude  sur  le  langage  populaire  ou  patois  de 
Paris  et  de  sa  banlieue  {V2s\s,  Franck,  1872). 

0.  Jespersen.  —  Troch  af  det  fHÈrisùke  vulgœrsprogs  grammatik 
(dans  Kort  Udsigt  over  det  philologisk-histonscke  Samfnnds  Virksom- 
Kêd,  Kjabtinbftttl,  1880,  p.  93). 

Slede.  ^  Sfntaktfsehe  Eigentûmlichkeiteri  âer  Umgangsspimhe 
tceniger  gebitdeter  Pariser  (Berlin.  188q). 

Seine-et-Marne . 

Bourquelot.  -»  Paioiê  du  pays  de  Provins.  (Meaut,  1870). 
Des  Etangs.  —  Flore  populaire  de  VAube  et  des  environs  de  Pro- 
vins.  Voyez  .4  ube. 

Seine*  Inférieure. 

Chassant.  —  Muse  normande  de  Louis  Petit,  de  Rouen,  en  patois 
normand  du  XVIP  siècle.  fRouen,  1853). 

De  la  Querière.  —  Traité  de  prosodie  normande  (Houen,  1826,  in-8), 
Extrait  des  Prorès-rei'baux  de  la  société  d'émulation  de  Rouen,  année 
1826,  p.  32. 

CoUen-Castaigne.  —  Essai  historique  et  statistique  sur  la  ville  de 
Bolbec,  atec  un  rocabulaire  cauchois  (Bouen,  18;^). 

De  Ffesnay.  —  Mémento  oit  recueil  courant  de  divers  mots,  expres- 
sions et  locutions  tirés  du  patois  du  pays  de  Caux,  et  partieulièrement 
du  canton  de  Tôtes  (Rouen,  188. .  —  in-8,  300  p.». 

Sèvres  (Deux), 

Beauchet'Filleau.  —  Essai  sur  le  patois  poitevin  du  canton  de  Chef-. 
Boutonne  et  des  communes  voisines  (Alelle,  1864.  —  in  8,  296  p.). 


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316  RE V Lit  DES  PATOIS 

Ronde  en  patois  de  Mazières,  dans  Revue  des  p.  gaUo-nmMiMf  î, 
130.  Une  note  dit  que  la  prononciation  êeule  (?)  est  de  Mazières. 


Sotnme, 

André  de  Poilly.  —  Coup  d'oeil  sur  Vidiome  picard  de  l'arrondiue- 
ment  d'AbbetiUe  (dans  les  91  maires  de  ki  Société  d^émitlatUm  d^Ahbe- 
ville,  1833,  p.  H8). 

Giliiéron.  —  Le  suffixe  «  ellum  »  dans  les  patois  de  la  Somme  (dan? 
Revue  des  p.  gallo-romans,  I,  33). 

Suisse . 

J .  L.  M.  —  Bibliothèque  romane  de  la  Suisse,  ou  Recueil  de  morceaux 
écHts  en  langue  romane  de  la  Suisse  occidentale  (Lausanne,  1856). 

Morf.  —  «  Manducatum  >  =s  ^manducatami^  en  calaisan  et  en  vandotg 
Mans  Romania,  XVI,  278). 

Tarn. 

Parabole  en  patois  du  département  du  Tarn,  dans  Parediole  de  /'£it« 
faut  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion), 
p.  95. 

Daubian.  —  Le  Misanthrope  converti,  comédie  en  cinq  actes,  en  vers 
|Mito»  (Castres,  Rodière,  1797.—  in-8). 

De  Clausade.  —  Poésies  languedociennes  et  françaises  é^Auger 
Gailla^iL  (Albi,  Rodière,  «843.  —  in-lS;  \liii,  326  p.). 

Tarn-et'Garonne, 

Parabole  en  patois  de  Montauban,  dans  Parabole  de  V Enfant  Prodi- 
gue en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  69. 

J.  H.  Lacoumbo.  —  Las  lamhruscos  de  la  lengo  d* Aquitanio, Kvec  un 
glossaire  (Montauban,  1879). 

Touraine. 

Loiseau.  —  Rapports  de  la  langue  de  Rabelais  avec  les  patois  de  la 
Touraine  et  de  l'Anjou  (dans  Mémoires  de  la  Société  académique  de 
Maine-et-Loire,  XXI,  p.  70.) 

Valais  (canton  du). 

Parabole  en  patois  de  Saint-Maurice  dans  Parabole  de  VEnfani  Pro- 
digue en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris, Champion),  p.  1^. 


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NOTICES  BIULIOGHàPHIQUI  S  31/ 

Var, 

Parabole  en  patois  provençal  du  déparlenent  du  Var,  dans  Para- 
bole de  VEnfarU  Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris, 
Champion),  p.  411  et  en  patois  génois  de  Mons,  ibidem,  p.  151. 

Texte  en  patois  de  Roquebrune-lès-Fréjus  (page  xuv),  du  Loup  (p. 
xLv),  dans  Salvi  à  VOccitanie  traduit  en  cent  sept  idiomes  (MontpeU 
lier,  Hamelin  frères,  1880). 

Vaucluse, 

Parabole  en  patois  d'Avignon  et  du  canton  de  Cadenet,  dans  Para- 
bole de  i Enfant  Prodigue  en  divers  patois,  réimpression  Favre  (Paris, 
Champion),  p.  113  et  118. 

Réguis.  —  Synonymie  provençale  des  champignons  de  Vaucluse, 
(Marseille,  Bérard  1886.  —  14i  pages  in- i}.  Cf.  Hevue  des  langues  ro- 
tnanes,  XXXI,  96. 

Texte  en  patois  de  Sainte- Anne  (page  xxxiu),  de  Tlsle  (p.  xxxv), 
d'Avignon  (p.  xxxvi),  de  Saint-Roman  (p.  xxxviii),  de  Malemort  (p. 
xxzix),  dans  Salut  à  VOccitanie  traduit  eyi  cent  sept  idiomes  (Mont- 
pellier,  Hamelin  frères,  1886). 

Vaud  {canton  de). 

Parobole  en  patois  de  Muatreux,dans  Para^oied^  l* Enfant  Prodigue 
en  divers  patois,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion),  p.  131. 

DeveleY.^Observationssur  le  langage  du  pays  de  Vaud  (Lausanne* 
Lacombe,  182i.  -<  io-8). 

Vaudeis  {pays). 

Grûzmacher.  —  Waldensische  Sprache  (dans  Archiv  deHerriy,  XVI, 
369). 

Mu8ton«  —  Aperçu  de  Vantiquité  des  Vaudois  des  Alpes  diaprés 
leurs  poèmes  en  langue  romane  (Pignerol,  Chiantore  et  Mascarelli, 
1882.  —  in-8,    2  p.). 

Montet.  —  Histoire  littéraire  des  Vaudois  du  Piémont,  (Voyez  fie- 
vue  des  patois,  I,  70). 

Vendée. 

C.  Poèy-Davant.  —  La  mouété  de  quene,  conte.  Exemple  de 
patois  des  environs  de  Fonienay-le-Comte,  orthographié  d'après 
la  prononciation  (dans  Revue  des  provinces  de  VOuest^  1858). 

Aude.  —  Du  langage  populaire  en  Vendée  (Napoléon- Vendée, 
1858.  —  in-8,  31  pages).  Extrait  de  VAnnimire  d'émulation,  1857, 


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31^  RBVUE  DKS  PJLtOlS 

Vienne  {Haute). 

Parabole  en  dialecte  limousin  de  la  Haute-Vienae  et  en  patois  de 
rarrondiseement  de  Saint-Yrieiz,  dans  Parabole  de  P Enfant  Pro- 
digue  en  patoii  divers,  réimpression  Favre  (Paris^  Champion),  p.  60 
et  62, 

LamberL  —  Conte  populaire  de  Saint-Paul  d'Byjeaux  (dans 
Revue  des  langues  romanes,  4*  série,  I,  582). 

Blanchet.  —  Proverbes  limousins  (dans  Revue  des  patois,  I, 
221). 

Wallons  (pays). 

Thomassin.  —  Mémoire  statistique  du  départemeùt  de  VOurU, 

Cam brésier.— i)ic^fonnaire  wallon-françau  (Liège,  1787.—  in-8y 
197  pages). 

Martin  Lobet. —  Dictionnaire  wallon-français  (Vervier»,  Nautet- 
Hans,  1854.  —  in-S). 

Hubert.  -r-Dictionnaire  wallon- français,  (i!«édition,Liège,i868). 

[GrensonJ.  —  Versions  wallonnes  de  la  Parabole  de  ÇEnfant 
Prodigue  (Liège  1870.  <-  in-8).  Cf.  Bulletin  de  la  Société  liégeoise , 
t.  VIL 

Henaux  —  Etudes  historiques  et  littéraires  sur  le  wallon 
(Liège,  Oudart,  1843,  96  pages  in-8). 

Vierset.  —  Essai  d'orthographe  wallonne  d'après  la  méthode 
Ghavée  (Namur,  \Vesmel-Charlier,4887.) 

[G.  Golhm].  — Dictionnaire  français-wallon  (Uëge^J,  Goltrier, 
<879.  —  in-12,  iv,  239  pages). 

Capitaine.  —  Rapport  sur  la  bibliothèque  de  la  Société  liégeoise 
de  littérature  wallonne  (Liège,  1859). 

Articles  nombreux  et  importants  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
liégeoise  de  littérature  wallonne. 

Wil motte.  —  Phonétique  wailone,  commencement  d'une  étude 
sur  le  patois  du  canton  de  FexheSlins,  province  de  Liège,  et  de  six 
communes  wallonnes  du  Limhourg  {ânns  Revue  des  p.  oallo-romàns^ 
I,  23). 

Defrecheux.  —  Dialectologie  wallonne  ;dans  Revue  des  p.  gallo* 
romans,  l,  153^.  Nous  avons  emprunté  à  oe  travail  diverses  indica- 
tions. 

Voy.  Belgique^  Luxembourg,  Liège,  Brabant,  Namur,  Eainaut^ 
Prusse  française. 


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CHRONIQUE 


Les  deux  premiers  numéros  de  la  Revue  des  patoùgallo-ramanê  (1), 
pdbliée  par  MM.  Giliiéron  et  Rousselot,  viennent  de  paraître  en  un 
seul  fascicule.  Nous  signalons  ci-dessus,  dans  nos  Noiicei  bibliogra^ 
phiquesi  les  articles  et  les  textes  contenus  dans  ce  fasciculeXes  direc- 
teurs de  la  nouvelle  Revue  ont  fait  fondre  un  grand  nombre  de  carac- 
tères spéciaux,  pour  arriver  à  une  notation  rigoureusement  phonéti- 
que des  patois.  Plusieurs  de  ces  caractères  avaient  déjà  été  employés 
ou  proposés  isolément.  C'est  ainsi  que  nous  avions  nous-méme  proposé 
$  fi  %  pointés  en  dessous,  pour  rendre  les  deux  th  anglais  (2),  au 
iieu  de  téi  d  pointés*  dont  M.  Giliiéron  s*était  servi  précédemment 
dans  son  étude  sur  le  patois  de  Vionnaz.  Aujourd'hui  MM.  Giliiéron 
et  Rousselot  présentent  un  système  général  très  étudié,  très  déve- 
loppé, et  qui  leur  fait  assurément  honneur,  ainsi  qu'à  leur  maître, 
M.  Gaston  Paris,  à  qui  la  Revue  est  dédiée.  Mais  nous  craignons  que 
le  résultat  pratique  ne  soit  bien  au-dessous  de  l'effort  déployé.  On  ne 
peut  s'empêcher  de  remarquer  que  le  travail  si  important  d'Ascoli  sur 
les  patois  franco-provençaux  repose  tout  entier  sur  des  textes  patois 
écrits  avec  l'orthographe  française,  et  que,  sans  le  secours  de  toutes 
ces  distinctions  graphiques,  on  a  publié  d'excellentes  études  dia- 
leGtologiques,qui  ne  manquaient  pas  de  précision.  Sans  doute  il  est 
utile  de  rendre  la  transcription  des  patois  plus  phonétique.  Mais  était- 
il  nécessaire  d'inventer  en  quelque  sorte  un  alphabet  (3),  dont  la  com- 
plication est  telle  que  les  exemples  cités  sur  la  couverture  de  la  Re- 
vue comprennent  quarante-deux  signes  nouveaux,  ajoutés  à  ceux 
de  l'alphabet  français,  —  et  ce  ne  sont  que  des  exemples  !  D'ailleurs, 
en  voulant  rendre  chaque  variété  de  son  par  un  signe  spécial,  on  se 
hoîirte  &  l'impossible  ;  car,  à  ce  compte,  le  système  graphique  de  MM. 
Giliiéron  et  Rousselot,  malgré  Fa  complication  et  sa  louable  élasticité, 
est  lui-même  très  incomplet^  et  ses  inventeurs  sont  obligés  de  le  re- 
connaître. La  rigueur  du  système  ne  va  pas  non  plus  sans  certaines 
contradictions  dans  l'application  :  on  refuse  à  deux  lettres  juxtapo- 
sées le  droit  de  représenter  un  son  simple,  mais  on  l'accorde  à  deux 

1.  Voyez  la  Chronique  de  notre  premier  numéro,  p.  79. 

2.  Voyez  Romania,  XIV,  550. 

3.  A  tout  le  moins  serait-il  désirable  que  les  partisans  de  la  multi- 
plication des  signes  spéciaux  s'entendissent  entre  eux.  Or  les  caractè- 
res dont  l'imprimerie  de  la  Romania  vient  de  se  munir  ne  sont  pas 
conformes  à  ceux  qui  sont  employés  dans  la  Revue  dei  patois  gallo* 
Tontans. 


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320  REVUE  DES  PATOIS 

lettres  superposées,  collées  eoseuible,  ou  enclavées  Tuoe  dans  l'autre. 
N'y  a-t-il  pas  quelque  puérilité  ii  écrire  le  son  du  ch  français  par  un  c 
renfermant  un  petit  h  ?  Quelle  que  soit  la  taille  de  iVtJa  graphie  nou- 
velle n*e8t  pas  plus  logique  que  la  graphie  française,  et  elle  est  assu- 
rément moins  claire  pour  le  commun  des  lecteurs,  dont  il  faut  bien  se 
préoccuper  un  peu  dans  une  entreprise  où  Ton  fait  appel  à  toutes  les 
bonnes  volontés.  Les  textes  écrits  d*après  le  nouveau  système  ont  une 
apparence  extrêmement  bizarre  et  cabalistique  ;  nos  pauvres  patois 
français  ressemblent,  sous  ce  déguisement,  h  quelque  langue  de  sau- 
vages, et,  singulier  résultat,  tous  à  la  même.  Ce  résultat,  en  contra- 
diction directe  avec  le  but  poursuivi,  provient  de  la  difficulté  qu'on 
éprouve  à  faire  de  cette  écriture  une  lecture  courante,  difficulté  qui,  par 
elle-même, n'est  pas  un  des  moindres  inconvénients  du  système,  surtout 
pour  les  documents  quiont  une  valeur  et  un  intérêt  littéraires.Pour  goû- 
ter les  spécimens  de  littérature  populaire  que  nous  donnera  la  Revue 
de  MM.  Gilliéron  et  Rousselot,  quelquefois  même  pour  en  tirer  commo- 
dément des  conclusions  philologiques,  le  premier  soin  devra  être  de 
retranscrire  les  textes  en  bonne  écriture  ordinaire,  et  de  remplacer 
tous  les  signes  diacritiques,  suscrits  et  souscrits,qui  hérissent  chaque 
caractère,  par  deux  ou  trois  remarques  sur  les  lettres  qui  ne  reprèsen* 
teront  pas  exactement  le  même  son  qu'en  français.  —  D'autre  part, 
un  semblable  système  ne  peut  être  employé  que  par  des  spécialistes, 
ou  par  un  petit  nombre  d'amateurs^  particulièrement  doués,  et  aux- 
quels on  aura  pu  expliquer  oralenietit  tous  les  rouages  du  nouveau 
mécanisme  graphique.  Or  il  faut  compter  sur  le  concours  d'un  grand 
nombre  de  personnes  de  bonne  volonté,  si  l'on  ve>it  recueillir  à  temps 
ce  qui  reste  encore  de  nos  vieux  patois.  Combien  voudront  ou  sauront 
appliquer  le  système  ?  Ceux  qui  essaieront  de  s*en  servir,et  qui  cher- 
cheront le  <  fin  du  fin  >  dans  les  sons  et  dans  les  signes  diacritiques, 
courront  grand  risque  de  s  égarer,  de  prendre  ou  d'écrire  un  son  ou 
un  signe  pour  l'autre,  en  un  mot  de  s'embrouiller  et  de  nous  em- 
brouiller. En  résumé,  le  système  graphique  de  MM.  Gilliéron  et 
Rousselot  nous  paraît  devoir  être  souvent  inapplicable,  quelquefois 
dangereux,rarement  utile.  Au  demeurant,il  est  fort  ingénieux. — L.  C. 


Le  Gérant  :  E.  VIEWEG. 


Laval.  —  Imp.  et  stér.  Ë.  JAMIN,  41.  rue  d«  la  Paix. 


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TABLE  DES  MATIÈRES  ' 


Pages 

Atet'tiwment 1 

L.  Clédat.  —  Les  Patois  de  la  région  lyonnaise 5,81 

E.  Pbilipon.  —  Le  dialecte  bressan  aux  XIII*  et  XIV*  siècles 11 

Nizîer  du  Puitspelu.  —  Un  conte  «n  patois  lyonnais  du  commence- 
ment du  siècle 107 

Ch.  .Tore t.  — Randonnée  normande  :  Minette  et  la  roulette 120 

P.  Brunot.  —  Légende  en  patois  de  la  Bolle  (Vosges) 126 

F.  Fertiault.  —  Chansons  populaires  en  patois  de  l'Aveyron 127 

D' Gonnet.  —  Chansons  populaires  enpatois  du  Bois-d'Oingt  (Rhône) ^  129 

Tronchon.  —  Cfianson  en  patois  de  Connaranche  (Ain) 133 

Combier    —  Contes  populaires  en  patois  de  Germolles  (Saône-et- 

Loire) 184,201 

J.  Martin.  —  Chcmson  populaire  en  patois  de  Saint-Amour  (Saône- 

et-Loire) • 135 

L.  Clédat.  —  Le  patois  de  Coligny(Ain)et  de  Saint- Amour  (Jura), 

grammaire  et  glossaire 163 

Nizier  du  Puitspelu.  —  Sur  une  dérivation  populaire  du  participe 

passé. *>|  1 

P.  Sébîllot.  —  Contes  de  la  Haute- Bretagne 216 

Devanne.  —  Conte  enpatois  de  Prouvy  (près  Vaknciennes) 220 

Blanchct.  —  Proverbes  limousitis 221 

COMPTES-RENDUS  : 

Moisy.  —  Dictionnaire  du  patois  normand  (Ch.  Joret) 136 

Puitspelu.  —  Dictionnaire  étymologique  du  j^f^lois  lyonnais  (F. 

Brunot) 137 

(/h.  Joret.  —  Flore  populaire  de  la  Normandie  (V.) 282 

Dépouillement  des  périodiques  français  consacrés  aux  traditions  po- 
pulaires       229,284 

N0ÏICK6  BIBLIOGRAPHIQUES 58,139.282,287 

Chronique 79,159,239,319 


1 Lesaotios  bibliographiques  du  dernier  nuDiéro  de  Tannée  conticmnent  une 

table  analytique  du  tome  I,  on  les  articles  sont  classtïs  par  départements  et  pays- 


LAVAL.   —    IMPRIMERIE   E.   JAMIN,    RUE   DE   LA   PAIX^    41. 


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REVUE  DES  PATOIS 


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^ 
^ 


«  DES  p 


RECUEll.    TRIMESTRIEL 


tP 


CO^SA^RK    A     L   ETUDE     DES     PATOIS 

ET     ANCIENS      DIALECTES    ROMANS      DE      LA     FRANCE 

ET    DES    RÉGIONS    LIMITROPHES 

PUBLIÉ  PAU 


L.   CLEDAT 


PBOPBSSEl'R   A    LA  FAOlJLTft  DEfl   LETTRES  DE  LYON 


TOME  II.  -  1888 


PARIS 

F.  VIKWEC,    Libraire-Éditeur 

(E.  BOUILLON  KT  E.  VIEWEG,  KSi'CTESSKrRS) 

67,  Rue  de  irieholieu,  67 


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2»  ANNÉE.   N^«  1  KT  2.  JANVIER-JUILLET   1888 

^m.^^  RECUEIL  TRIMESTRIEL  ^T      ^^ 


CONSACRÉ    A    l'Étude    des    patois 

ET    ANCIEN!?    DIALECTES    ROMANS    DE    LA    FRANGE 
KT  DES   RÉGIONS    LIMITROPHEfi 

PUBLIÉ  PAR 

L.  CLÉDAT 

PBORSSSBCB  A    LA    PACULTÛ  DRS   LKTTRKS   DE  LYON 


PARIS 

F.   VIEWEG,    LiBRAIRE-ÉDITEUR 

(E.  BOUILLON  ET  E.  VIEWEG,  suggesskurs) 
67,  rue  de  Richelieu,  67 


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SOMMAIRE  DU  PRÉSENT  NUMÉRO 


I.  —  L.  Clédat:  Les  patois  de  la  région  lyonnaise  (suite). 
II.  —  E.  PhilipoQ:  Le  patois    de   Saint-Genis-îes-OUières   et  le 
dialecte  lyonnais  (suite). 

III.  —  Hingre  :  Complainte  en  vieux  patois  de  la  Bresse  (Vosges), 

(suite). 

IV.  —  Oi).  Joret  et  Morice;   Etude  sur  le  patois  du  Bocage  Virois 

septentrional. 
V.  —  J.  Fleury  :  Le  patois  norjnand  de  la  Eague  et  lieux  cir- 

convoisins. 
VI.  —  A.  Simonneau:  Glossaire  du  patois  de  Vile  d'Elle  {Ve^idée). 
VII.  —  A.  Thomas:  Co  interrogatif  dans  le  patois  de  la  Creuse. 
VIII.  —  Puitspelu  :  Contes  en  patois  de  Mornant  (Rhône). 
IX.  —  Comptes-rendus: 

A.  Horning  :  Die   ostfranzôsischen    Grenzdialehle  zwi- 

schen  Metz  und  Belfort  (Ferdinand  Brunot>. 
C.  This:  Die  mundart  der  fanzosischenOrtschaften  der 
Kantons  Falkenberg  (F.  B.) 

X.  —  Notices  bibliographiques . 

XI.  —  Chronique. 


Tout  ce  qui  concerne  la  rédaction  doit  être  adressé  à  M.  CLÉDAT, 
professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

Il  sera  rendu  compte  de  tous  les  ouvrages  dont  la  rédaction  aura  reçu 
un  double  exemplaire. 


Prix  d'abonnement  à  la 

REVUE    DES    PATOIS 

FRANCE 15  francs. 


VNÏON  POSTALE 17 


A 


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LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE 

[Suite.) 


Avant  de  commencer  l'étude  des  formes  contractes  de 
l'article,  je  vais  donner  des  indications  nouvelles  sur  l'ar- 
ticle devant  l'yod  et  sur  là  forme  propre  de  l'article  mas- 
culin singulier,  indications  qui  me  sont  fournies  par  les 
réponses  que  j'ai.reçues  depuis  l'impression  du  fascicule 
2  de  la  Revue  des  Patois. 

I.  —  Bien  que  le  mot  qui  signifie  «  eau  i  commence 
par  un  yod,  l'article  est  maintenu  à  Neuvy-Grand- 
Champ,  canton  de  Gueugnon,  arrondissement  de  Gha- 
roUes  ('Saône-et-Loire),  et  à  Demigny,  canton  de  Chagny, 
arr.  de  CMlons-sur-Saône.  Il  est  au  contraire  supprimé 
à  La  Fretle,  canton  de  Montrât,  et  à  Marcilly,  canton  de 
Buxy  (môme  département). 

II.—  L'article  lé  (1)  m'est  signalé  dans  le  patois  d'An- 
dilly,  canton  de  Cruseilles,  arr.  de  St-Julien  (Haute- 
Savoie).  En  outre,  dans  la  réponse  que  j'ai  reçue  pour 
Versonnex,  canton  de  Rumilly,  arr.  d'Annecy,  l'article 
est  écrit  lé  devant  cAz::f/ianglais,mais  f  partout  ailleurs. 

III.  —  Nous  avons  dit  que  Tarticle  lou  était  répandu 
dans  tout  le  département  des  Hautes-Alpes,  à  l'exception 
de  Briançon  qui  a  <  le  ».  Il  faut  ajouter  à  cette  exception 
le  patois  de  La  Salle,  canton  de  Monêtier,  arr.  de  Gap. 

Aux  communes  du  département  de  la  Drôme  qui  di- 
sent <  lou  »  il  faut  ajouter  La  Chapelle-en-Vercors,  dans 
l'arr.de  Die;  à  celles  du  département  de  rArdèche,Béage 
canton  de  Montpezat,  arr.  de  Largentière  ;  à  celles  du 


(1)  Dans  mon  précédent  article  {Revue  des  patois,  I,  page  89,  ligne 
13  avant  la  fin),  il  faut  corriger  lé  en  lé. 


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1 


2  REVUE  DES  PATOIS 

département  de  l'Isère,  Cornillon,  canton  de  Mens,  arr, 
de  Grenoble. 

IV.  —  Nous  venons  de  voir  que  le  patois  de  La  Salle 
(Hautes-Alpes)  dit  le.  Dans  le  département  de  la  Savoie, 
je  constate  cette  forme  à  Montgilbert,  canton  d'Aigue- 
belle,  arr.  de  St-Jean-de-Maurienne,  à  Grignon,  canton 
et  arr.  d'Albertville,  et,  pour  Tarr.  de  Chambérj^  à  Pla- 
naise,  canton  de  Montmélian,  à  St-Girod  (1),  canton 
d'Albens,  à  St-Jean-d'Arvey,  canton  de  Chambéry,  et  à 
St-Oflfenges  Dessous,  canton  d'Aix-les-Bains.  Dans  la 
Haute-Savoie,  on  a  aussi  le  (écrit  V)  à  Pers-Jussy,  can- 
ton de  Reignier,  arr.  de  St-Julien,  et  à  Versonnex  (2), 
canton  de  Rumilly,  arr.  d'Annecy. 

Pour  le  département  de  TAin,  dans  l'arr.  de  Nantua. 
canton  de  Brénod,  j'ai  signalé  la  forme  «  le  »  à  Petit- 
Albergement.  Ajoutez  Brénod  même,  et,  dans  l'arr.  de 
Gex,  Divonne  les-Bains,  canton  de  Gex. 

Pour  le  département  de  Saône  et-Loire,  ajoutez  aux 
patois  cités  page  100,ceux  de  Neuvy-Grand-Champ,  can- 
ton de  Gueugnon,  dans  l'arr.  de  Charolies,  de  LaFrette, 
canton  de  Montrêt,  dans  l'arr.  de  Louhans,  et  de  Demi- 
gny,  canton  de  Ghagny,  arr.  de  Châlons-sur-Saône. 

Dans  le  département  de  la  Haute-Loire,  «  le  »  est  em- 
ployé à  Frugières-le-Pin,  canton  de  Paulhaguet,  arr.de 
Brioude.  Enfin,  dans  le  département  du  Rhône,  nous 
constatons  encore  cette  forme  aux  Chères,  canton  de 
Limonest,  arr.  de  Lyon,  et.  pour  l'arr.  de  Villefranche, 
à  Chamelet,  canton  du  Bois-d'Oingt  (3),  à  Liergues,  can- 
ton d'Anse,  et  à  Gharentay,  canton  de  Belleville.  Mon 
correspondant  pour  Liergues  spécifie  que  e  de  «  le  »  se 
prononce  en  ouvrant  bien  la  bouche,  et  celui  de  Gha- 
rentay écrit  leu. 

(\)  Mon  correspondant  pour St-Giroil  écrit  V. 

r2)  Mon  correspondant  pour  Versonnex  écrit  /*.  En  outre  il  donne  à 
Tarticle  la  forme  (^  devant  c/t  = //t  anglais  ;  voyez  ci-dessus. 

(3)  Dans  une  autre  partie  du  canton  du  Bois-d'Oingt  on  dit  «  lo  >. 
Voyez  Revue  des  Patois,  I,  p.  104. 


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L.  GLÉDAT  —  LEd  PATOIS  DE  LA  tlÉQION  LY0NNAI8B        3 

V.  —  J'ai  signalé  Texistence  de  Tarticle  lo  à  Houches 
(Haute-Savoie).  Ajoutez,  dans  le  même  département, 
Doussard^  canton  de  Faverges,  arrondissement  d'An- 
necy, et,  dans  la  Savoie,  Séez,  canton  de  Bourg-St- 
Maurice»  arr.  de  Moutiers  (1). 

Dans  le  département  de  TAin,  il  faut  ajouter  Mogne- 
neins,  canton  de  Thoissey,  arr.  de  Trévoux,  et,  dans  le 
département  des  Vosges,  arr.  de  St-Dié,  Plainfaing, can- 
ton de  Fraize,  et  La  BoUe  près  St-Dié. 


FORMES  CONTRACTES  DE  L'ARTICLE  MASCULIN 
SINGULIER. 

Pour  rétude  des  formes  contractes  correspondant  au 
français  «  du  »  et  c  au  »,  nous  ne  pourrons  trouver  que 
peu  de  renseignements  dans  les  traductions  de  la  Para- 
bole de  VEnfant  Prodigue^  et  dans  celles  du  Salut  à 
rOccitanie;  car  le  second  texte  ne  contient  aucun  exem- 
ple du  génitif  ni  du  datif  de  l'article  singulier,  et  le  pre- 
mier n'a  au  que  par  exception.  D'autre  part,  la  forme 
€  du  »  manque  dans  un  certain  nombre  de  réponses  de 
mes  correspondants,  le  questionnaire  que  je  leur  avais 
adressé  n'ayant  cette  forme  que  devant  le  substantif 
€  mur  »,  et  ce  substantif  étant  souvent  traduit  par  un  mot 
féminin  analogue  au  français  c  muraille  »  ou  «  paroi  ». 
Heureusement  cette  lacune  dans  mes  renseignements 
ne  s'est  guère  produite  que  pour  Une  région  où  il  y  a 
corrélation  entre  les  traductions  patoises  de  du  et  celles 
de  au,  et  où  on  peut  conclure  de  l'un  de  ces  articles  à 
l'autre. 

On  trouve  dans  nos  patois,  pour  exprimer  le  daiif  auy 
des  formes  très  variées.  Ce  peut  être  l'une  des  diphton- 

(1)  D'après  l'abbé  Pont  {Origines  du  patois  de  la  Tareniaise),  la 
forme  «  lo  »  occupe  en  eiïet  la  Haute-Tareiitaise  (arrondissement  de 
Moutiers). 


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4  IlEVDB  DBS  PATOIS 

gues  awy  ow^  eto,  eïy  ou  Tune  des  voyelles  a,  é,  i,  o,  v, 
ou,  eu,  ou  même  la  voyelle  nasale  on.  A  la  plupart  de 
ces  formes  correspondent  des  génitifs  (=  français  du) 
qui  n'en  diffèrent  que  par  le  d  initial:  daw^  dow,  dex, 
dé,  di,  do,  etc. 

Les  limites  géographiques  de  ces  diverses  formes  ne 
coïncident  presque  jamais  avec  celles  que  nous  avons 
déterminées  pour  les  différentes  formes  de  l'article  non 
contracte. 

Aux  génitifs  daw,  dota,  dew,  dei\  dé,  deu,  dd  corres- 
pondent toujours  les  datifs  mo,  ow,  ew,  et,  é,  eu,  6,  à  la 
réserve  des  exceptions  suivantes,  dont  une  seule  est 
sûre  :  dans  une  région  très-limitée,  dô  correspond  à  on, 
et,  dans  un  cas  douteux,  à  eï-,  dans  les  réponses  que  j'ai 
reçues,  deï  paraît  correspondre  une  fois  à  iei  et  une  au- 
tre fois  â  ou.  Quant  aux  génitifs  di,  du,  dou,  chacun 
d'eux  correspond  à  la  forme  de  datif  qui  s'en  rapproche 
le  plus,i,  w,  ou  ;  mais  en  outre,  chacun  d'eux  correspond 
parfois  au  datif  o;duet  di  peuvent  correspondre  à  â,  et 
du  à  ou  (très  rarement  à  eu  et  à  é).  Enfln  dou  (rare)  cor- 
respond à  6. 

Si  nous  reprenons  le  groupement  en  sens  inverse, 
nous  verrons  qu'aux  datifs  aw,  ow,  ew,  eï,é,  eu,  u,  i,  cor- 
respondent toujours  les  génitifs  daio,  dow,  dew^  deïy 
dé,  deu,  du,  di,  à  la  réserve  des  exceptions  suivantes  : 
keueiké  correspond  rarement  le  génitif  du,  à  eï  plus 
rarement  encore  le  génitif  do.  Quant  au  datif  on,  très  ra- 
re, il  correspond  régulièrement  à  dô,  Enfln  chacun  des 
datifs  a  et  0  se  partage  entre  les  génitifs  du  et  di,  ô  peut 
en  outre  correspondre  à  dou,  très  rarement  à  de  et  don, 
et  le  datif  ou  se  partage  entre  les  génitifs  dou  et  du. 

Voici  maintenant,  dans  l'ordre  alphabétique  des  dé- 
partements de  la  région,  les  formes  que  l'on  rencontre 
pour  chacun  d'eux  : 

Ain  :  du  et  u,  du  et  eu,  deu  et  eu,  di  et  i,  dou  et  ou, 
et  peut-être  du  et  ou. 

Alpes  (hautes)  :  daio  et  aïo,  dow  et  owy  dou  et  ou^ 
deietei,{i)eiô. 


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L.  CLÉDAT.  —  LES  PATOIS  DB  LA  RÉGION  LYONNAISE         5 

Ardbche  :  data  et  aïo^  dotv  et  ow,  dd  ei  à,  deï  et  ei, 
di  et  t. 

Belfort  {Territoire  de)  :  le  génitif  est  toujours  di,\e 
datif  ô  OU  a. 

DouBs  :  du  et  u,  du  et  6  (?),  di  et  6. 

Drôme  :  dow  et  ow,  dou  et  ow,  drf  et  à, 

Isère  :  dfai/?  et  aw,  dow  et  oi^,  dé  et  ^  (rare),  dd  et  d, 
dow  et  ow,  di  et  i  (rare). 

Jura  :  du  et  w,  dw  et  ô,  dw  et  a,  dou  et  «5. 

Loire  :  dew  et  ett?  (rare),  rfd  et  d,  d^w  et  eu,  du  et  w, 
dw  et  6  (rare),  dou  et  ow,  dé  et  ^. 

LoiR£  (haute):  deï  et  eï,  dt  et  t,  daw  et  aw,  dew  et 
eu,  dou  et  ow. 

Rhône  :  dow  et  ow,  dw  et  w,  d^  et  ^  (rare). 

Saône  (haute)  :  le  datif  est  partout  <5,  sauf  un  coin  où 
il  est  d.  On  trouve  du  et<J,  dow  et  d,  di  et  d,  dô  et  d,  d<5 

Saône-et-loire  :  le  génitif  est  partout  dw,  sauf  un 
coin  où  il  est  dL  On  trouve  du  et  w,  dw  et  <5,  du  et  ow, 
dw  et  é^du  et  d,  di  et  t. 

Savoie  :  dw  et  w,  dow  (?)  et  ow,  di  et  t. 

Savoie  (haute)  :  dw  et  w,  deu  (?)  et  ew. 

Vosges  :  dô  et  on,  dô  et  d,  dow  et  d,  de  et  d,  dt  et  t,  dt 
et  d  (rare),  dà  et  d,  dow  et  d. 

Nous  serons  heureux  des  rectifications  qui  pourront 
nous  être  envoyées  pour  ce  tableau,  ainsi  que  pour  la 
suite  de  notre  étude. 

Nous  allons  maintenant  essayer  de  localiser  aVec  plus 
de  précision  ces  différentes  formes  dans  Tordre  suivant: 

1<*  dow  et  owy  daw  et  aw. 

2®  dew  et  ew. 

3*  deï  et  et. 

4«  dé     et  é. 

5<>  dew  et  eu. 

6<>  dô     et  d. 

7<>  dd     et  on. 


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REVUE  DES  PATOIS 

80 

dou  et  ou. 

9«  dou 

1   et  <). 

lO»  di 

et  t. 

11» 

di 

et  0. 

120 

di 

et  a. 

13» 

du 

et  tt. 

14« 

du 

et  0. 

15» 

du 

et  a. 

16» 

du 

et  ott. 

Les  combinaisons  plus  rares  seront  signalées,  d^i*  et 
ieiy  deïet  ou,  do  et  ei,  sous  le  n*  3,  du  et  ^  sous  le  n»  4, 
du  et  eu  sous  le  n<^  5,  deul  et  a/,  et  les  génitifs  don  et  de 
sous  le  n«  6,  dt  et  on  sous  le  n®  7. 


le  Formes  «  dow  »  s=  du,  et  «  ow  •  =5  ati 
ou  «  daw  »  et  t  avr  n. 

La  partie  la  plus  méridionale  de  la  région  que  nous 
étudions  traduit  généralement  du  par  doo?  («  do  suivi 
d'un  ou  semi-voyelle),  et  au  par  ow.  Toutefois,  dans  les 
Hautes- Alpes,  toutes  les  réponses  (1)  me  donnent om  pour 
le  datif,  à  Texception  de  Tun  des  deux  correspondants 
d'A.spressur-Buech  Carrt.  de  Gap),qui  écrit  oou,  c'est-à- 
dire  ow{2).  Le  génitif  manquant  dans  les  réponses,  on 
peut  supposer  qu'il  est  dow  ou  dou,  suivant  que  le  datif 
est  ow  ou  bien  ou.  On  trouve  aussi  exceptionnellement 
dans  les  Hautes-Alpes  les  datifs  o  et  ei,  que  nous  signa- 
lerons à  leur  place. 

Dans  la  Drôme,  toutes  les  réponses  pour  Tarrondisse- 
ment  de  Montélimar  (3)  donnent  le  datif  oow,  c'est-à-dire 
ow.  De  même,  pour  l'arrondissement  de  Die,  à  Menglon 

(1)  Voyez  Ténumératioa  des  localités  dans  mon  article  précédent 
{Revue  des  PatoiSy  I,  p.  91). 

(2)  A  Monétier,  chef-lieu  de  cantonde  Tarrondissement  de  Briançon, 
on  a  le  datif  aw  d'après  Chabrand,  Patots  du  Queyras, 

(3)  Voyez  Bévue  des  Patois,  1, 92. 


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L.  GLÉDAT.  —  LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE    7 

(canton  de  Châtillon),à  Bouvières  (canton  de  Bourdeaux), 
à  Die  même,  où  le  son  est  noté  oô,  et,  pour  Tarrondisse- 
ment  de  Valence,  à  St-Bonnel  de  Valclérieux  (canton 
de  Grand-Serre),  à  St-Donat,  à  Mirmande  (canton  de 
Loriol),  à  Chabeuil  (1).  Les  autres  formes  du  départe- 
ment de  la  Drôme  sont  :  on  (rare)  et  o.  La  forme  du  gé- 
nitif qui  correspond  à  ow  paraît  être  quelquefois  dou  au 
lieu  de  dow  :  à  St-Bonnet  de  Valclérieux  (canton  de 
Grand-Serre)  et  à  St-Donnat. 

Dans  FArdèche,  la  forme  ow  (notée  oou)  est  donnée 
par  toutes  les  réponses  de  Tarrondissement  de  Privas  (2), 
à  l'exception  de  Gras  (canton  de  Bourg-St-Andéol),  où 
on  a  f .  Ow  est  aussi  la  forme  de  Jaujac  (canton  de  Thueyts) 
dans  l'arrondissement  de  Largentière,  et  de  Cheylard, 
chef-lieu  de  canton,  dans  Tarrondissement  de  Tournon. 
Dans  ce  dernier  arrondissement,  les  réponses  de  Lacha- 
pelle-sous-Ghanéac  (canton  de  St  Martin  de  Valamas)  et 
de  Devesset  (canton  de  St-Agrève)  donnent  aWj  écrit 
aou.  Mais  il  y  a  vraisemblablement  peu  de  différence 
entre  les  sons  marqués  aw  et  ow. 

Les  génitifs  sont  respectivement  dow  et  daio.  Les 
autres  formes  du  département  de  TArdèche  sont  i,  ey  et 
ô  pour  le  datif,  avec  les  génitifs  correspondants. 

Dans  un  arrondissement  de  la  Haute-Loire  (Yssin- 
geauxj,  on  trouve  daw  (génitiQ  et  aw  (datif),  pour  le 
canton  de  Tence,  à  St-Voy  et  au  Chambon  de  Tence, 
c'est-à-dire  à  proximité  de  la  partie  du  département  de 
l'Ardèche  qui  offre  les  mêmes  formes.  Le  reste  du  dé- 
partement se  partage  entre  les  formes  i,  ou,  eïeteuy 
comme  nous  le  verrons  plus  loin. 

Dans  Tarrondissement  le  plus  méridional  du  départe- 
ment de  l'Isère  (Grenoble),  et  dans  la  partie  sud  de  cet 
irrondissement,  on  trouve  le  datif  aïo  à  La  Motte-St- 
klartin  et  La  Motte  d' Aveillans  (canton  de  la  Mure),  à 

(1)  On  trouve  aussi  Ô  dans  une  autre  partie  du  canton  de  Chabeuil. 

(2)  Voy.  Reme  des  patois,  I,  92, 


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8  REVUE  DES  PATOIS 

Gua  (canton  de  Vif),  et  le  datif  oto  à  Monestier-du-Percy 
(canton  de  Clelies),  à  Cornillon  (canton  de  Mens)  (1),  et  à 
Livet-et  Gavet  (canton  de  Bourg  d*0isans)(2). 


2«  t  Dèw  »  et  €  èw  ». 

Je  n'ai  rencontré  dew  (écrit  deou),  et  ew  (écrit  eou), 
qu'à  Estivareiile,  canton  de  St-Bonnet  le  Château,  dans 
Tarrondissement  de  Montbrison  (Loire),  Dans  un  texte 
en  patois  d'Usson,  près  d'Estivareille,  texte  publié  par 
Gras  (Patois  forézien),  on  trouve  aussi  :  dèta  etèio  notés 
déuy  eu. 


8«  <c  Dél  »  et  c  éï  » 

Le  génitif  déï  et  le  datif  ^ï  (prononcés  en  diphtongue, 
ne  formant  pas  deux  syllabes)  ne  se  trouvent  que  1«  dans 
le  département  des  Hautes-Alpes,  et  2»  dans  une  partie 
du  département  de  la  Haute- Loire  et  dans  la  partie  voi- 
sine du  département  de  l'Ardèche. 

Pour  les  Hautes  Alpes,  c'est  dans  le  canton  d'Aiguille, 
arrondissement  de  Briançon,  que  l'on  trouve  les  formes 
dei  etei,  concurem  ment  avec  dou  et  OM(Voy.  Chabrand, 
Patois  de  Queyras.) 

Pour  la  Haute-Loire,  on  me  signale  ces  formes,  dans 
Tarondissement  de  Brioude,  à  La  Chaise-Dieu  (chef-lieu 
de  canton),  et,  dans  l'arrondissement  du  Puy,  â  Pradel- 
les(3)  (chef-lieu  de  canton)  et  à  Freycenet-Latour  (4)  (can- 
ton du  Monastier).  Mon  correspondant  pour  Monastier- 

(i)  A  Mens  même  on  aurait  o,  si  la  réponse  que  j'ai  reçue  est 
exacte. 

(2)  Dans  le  même  canton  de  Bourg-d'Oisans,  on  a  aussi  o  et  ou. 

(3)  Mon  correspondant  de  Pradelles  écrit  dei  et  ei  sans  tréma,  maïs 
il  ne  me  paraît  pas  y  avoir  de  doule  possible  pour  la  prononciation. 

(4)  J'ai  deux  réponses  pour  Freycenet-Latour  ;  Tune  des  deux  donne 
le  datif  ou  au  lieu  de  ei,  probablement  par  erreur. 


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L.  CLÉDAT.  —  LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE       9 

St-Gazeille  (canton  du  Monastier)  donne  dey  pour  le  gé- 
nitif, et  iey  (1)  pour  le  datif.  Enfin  à  St-Hostien  (can- 
ton de  St-Julien-de-Chapteuil,  arrondissement  du  Puy), 
on  m'indique  déy  (gén.)  et  ou  (dat.) 

Pour  TArdèche,  je  constate  déï  et  é%  dans  deux  can- 
tons de  l'arrondissement  de  Largentière  :  &  Payzac  et 
Lablachére  (canton  de  Joyeuse),  et  à  Béage  (canton 
de  Montpezat).  Enfin,  à  Coucouron  (chef-lieu  de  can- 
ton, môme  arrondissement),  on  m'indique  do  (gén.)  et 
4%  (dat.) 


4<>  (  Dé  >  et  c  é  •. 

Les  formes  dé  et  é  occupent  dans  la  Loire  une  bande 
de  pays  qui  coupe,  de  l'ouest  à  l'est,  l'arrondissement 
de  Roanne,  et  empiète  un  peu  sur  le  département  du 
Rhône.  On  les  trouve  en  effet  dans  une  partie  des  can- 
tons de  St-Haon-le-Châtel  (à  St-IIaon  môme)  et  de  St- 
Symphorien-deLay)  à  St-Cyr  de  Favières),  et  a  Pont 
Trarabouze  (Rhône,  arrondissement  de  Villefranche, 
canton  de  Thizy). 

Sporadiquement,  on  rencontre  encore  les  formes  dé  et 
é  dans  l'Isère  et  en  Saône-et-Loire  :  ce  sont  celles  qu'on 
me  signale  dans  le  canton  est  de  Grenoble,  au  Sappey. 
Dans  le  même  canton,  à  St-Ismier,  au  datif  ^correspond 
le  génitif  du  ;  il  en  est  de  môme  à  Antully  (Saône-et- 
Loire,  canton  et  arrondissement  d'Autun)  et  à  la  Gui- 
che  (Saône-et-Loire,  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondis- 
sement de  CharoUes).  On  a  aussi  le  datif  <^  à  Charbon- 
not  (2)  (canton  de  Mesvres,  arrondissement  d'Autun)  : 
la  forme  du  génitif  est  douteuse  dans  la  réponse  que 
j'ai  reçue. 

(1)  Peut-être  IV  initial  est-il  simplement  euphonique,  le  mot  qui 
précède,  dans  l'exemple  choisi,  se  terminant  par  une  voyelle. 

(2)  Mon  correspondant  de  CbarbonQot  écrit  :  ex. 

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10  BEVUE  DBS  PAT0I8 


5*  «  Deu  >  et  <  en.  > 


Ces  formes  se  rencontrent  dans  trois  communes  de  la 
Haute-Loire  et  de  la  Loire,  placées  sur  une  ligne  légè- 
rement courbe  qu'on  dirigerait  du  sud-ouest  au  nord- 
ouest  :  Craponne  (1)  (chef-lieu  de  canton  de  l'arrondis- 
sement du  Puy),  Rozier  (Loire,  arrondissement  de 
Montbrison,  canton  de  St-Bonnet)  et  La  Fouillouse 
(Loire,  arrondissement  de  St  Etienne,  canton  de  St- 
Héand).  Pour  La  Fouillouse,  la  forme  du  génitif  man- 
que dans  la  réponse  que  j'ai  reçue. 

Le  datif  eu  est  le  seul  qui  me  soit  signalé  dans  tout 
l'arrondissement  de  Gex  (Ain).  Il  correspond  au  génitif 
deu  à  Vesancy  (canton  de  Gex)  et  à  Versonnex  (can- 
ton de  Ferney),  et  au  génitif  du  à  Gex  même,  à  Thoi- 
ry  (canton  de  Ferney)  et  à  Challey  (canton  de  Col- 
longes). 

Enfin  le  datif  eu  m'est  également  indiqué,  dans  la  Hau- 
te-Savoie, pour  Les  Houches  (canton  de  Chamonix,  ar- 
rondissement de  Bonneville). 

6o  €  dô  >  et  «  6  >,  «  dô  »  et  <  ô  > 

Dans  l'Isère,  l'arrondissement  de  Grenoble,  entre  la 
partie  méridionale  qui  est  acquise  aux  formes  dow,  ow 
ou  daw,  aw  (2),  et  la  partie  septentrionale  où  l'on  ren- 
contre duy  u  (voyez  plus  loin),  contient  une  bande  de 
territoire,  aux  bords  très  découpés,  où  Ton  m'indique 
tantôt  dou,  ou,  tantôt  dô,  6,  et  où,  selon  toute  probabili- 
té, les  formes  réelles  doivent  être  souvent  intermédiai- 
res entre  dô  et  dou,  entre  ô  et  ou.  Quoiqu'il  en  soit,  on 

(1)  Mon  correspondant  de  Craponne  écrit  :  «  dœu,  œu.  > 

(2)  Tout  à  fait  au  midi^  à  Mens,  on  aurait  aussi  les  formes  dô,  ô. 
Mais  j*ai  déjà  formulé  un  doute  sur  l'exactitude  de  ce  renseigne- 
ment. 


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r 


L.  GLÉDA.T.  —  LES  PATOIS  DE  LA.  RÉGION  LYONNAISE       11 

me  signale  «  dô  »  et  «  ô  »  (écrit  o  ou  au)  à  Champ,  Vi- 
zille  et  St-Jean-de-Vaux  (canton  de  Vizilie),  à  Lans  et 
Méandre  (canton  de  Viiiard  de  Lans)  (1),  &  Freney  d'Oi- 
sans  et  Auris  en  Oisans  (commune  de  Bourg  d'0isans)(2). 

Dans  le  même  département,  les  parties  des  autres  ar- 
rondissements qui  ne  sont  pas  acquises  aux  formes  du 
et  u  se  partagent  aussi  entre  dô  et  ô,  d'une  part,  dou  et 
ou  d'autre  part,  sauf  Tarrondissement  de  Vienne  où  les 
formes  dô  et  6  ne  paraissent  pas  se  rencontrer.  Dans 
Tarrondissement  de  Vienne,  ce  sont  au  contraire  dô  et  ô 
qui  l'emportent  (3),  notamment  à  Presles-en-Royans 
(canton  de  Pont-en-Royans),Vinay  (chef-lieu  de  canton), 
St-Bonnel  de  Chavagne  (canton  de  St-Marcellin).La  par- 
tie centrale  de  l'arrondissement  de  la  Tour-du-Pin  est 
aussi  acquise  éidô,  ô  :  La  Tour-du-Pin,  St-Claïr  de  la 
Tour,  La  Chapelle  de  la  Tour,  St-Didier  de  la  Tour, 
Cessieu  (canton  de  la  Tour-du-Pin). 

Chacun  des  départements  qui  bornent  l'Isère  au  sud 
(Hautes-Alpes,  Drôme,  Ardèche)  a  un  arrondissement, 
le  plus  septentrional,  où  se  rencontrent  les  formes  dô  et 
d.  Dans  les  Hautes-Alpes,  ô  m'est  signalé  à  La  Salle 
(canton  de  Monétier,  arrondissement  de  Briançon). 
Dans  la  Drôme,arrondissement  de  Valence,  on  didô  eiô 
à  Bourg -de-Péage  (chef-lieu  de  canton),  à  Beaumont-les- 
Valence  (canton  de  Valence),  à  Chanos-Curson  (canton 
de  Tain),  à  Montmeyran  (canton  de  Chabeuil)  (4).  Je 
trouve  dou  et  4  à  Triors  (canton  de  Romans)  (5).  Dans 
l'Ardèche,  arrondissement  de  Tournon,  on  a  dô,  ô,  à 
St-Victor  (canton  de  St-Félicien),  et  dou,  ô,  à  Boffres 
(canton  de  Vernoux). 

De  l'Ardèche,  suivons  les  formes  dô,  ô  dans  la  Loire. 


(1)  Dans  ce  canton,  on  trouve  aussi  :  cfou,  ou,  et  dow,  ow. 

(2)  Dans  le  même  canton,  on  trouve  les  formes  dou,  ou  (voyez  ci* 
dessous.) 

(3)  On  trouve  aussi,  mais  exceptionnellement^  di  et  t. 

(4)  A  Chabeuil   même  on  a  dou;  et  ow. 

(5)  Dans  le  même  canton,  je  trouve  aussi  dou,  ou. 


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12  REVUE  DES  PATOIS 

Pour  le  département  de  la  Loire,  à  l'exception  des  pays 
assez  rares  où  l*on  trouve  deto  et  ew,  deu  et  eu,  dé  et  é^ 
formes  que  nous  avons  déjà  signalées  et  localisées,  à 
rexceplîon  de  la  pointe  nord-est  de  l'arrondissement  de 
Roanne,  qui  offre  du  et  u,  comme  nous  le  verrons,  et 
enfin  delà  partie  orientale  de  Tarrondissement  de  Mont- 
brison,  qui  adow  et  ou,  on  peut  dire  que  les  formes  habi- 
tuelles du  génitif  et  du  datif  de  l'article  sont  do,  et  o  (écrit 
ô  ou  au).  On  nous  signale  le  datif  6  à  Saint-Etienne,  à 
Bourg-Argental  (chef-lieu  de  canton),  à  St-Chamond  et 
Izieux  (canton  de  St-Chamond),  à  Firminy  (canton  du 
Chambon),  à  Jonzieux  (canton  de  St-Genest-Malifaux, 
d'après  Gras),  dans  Tarrondissement  de  St-Etienne  ;  à 
Moingt  ipanton  de  Montbrison),  à  Ailleux  (canton  de 
Boën),  à  St-Didier-sur-Rochefort  (canton  de  Noirétable), 
à  St- Jean-Soleymieux  (d'après  Gras)  et  à  Feurs  (d'après 
Gras),  dansTarrondissementde  Montbrison  ;  àSt-Rirand 
(canton  de  St-Haon-leChâtel)(l),àChampoly  et  Juré(can- 
ton  de  St-Just-en- Chevalet),  à  Fourneaux  (canton  de  St- 
Symphorien-de-Lay)  (2).  La  forme  du  génitif  manque 
dans  les  réponses  que  nous  avons  reçues  pour  Bourg- 
Argental,  St-Etienne  et  St-Ghamond.  A  Fourneaux,  le 
génitif  serait  du.  Partout  ailleurs  on  trouve  dô. 

Pour  retrouver  maintenant  les  formes  eW  et  o  réunies, 
il  nous  faut  sauter  là  partie  centrale  de  la  région  que 
nous  étudions,  et  arriver  dans  le  nord  de  la  Haute-Saône. 
On  a  dd  et  d  à  Mersuay  (canton  de  Port-sur-Saône, 
près  du  canton  d'Amance)  dans  l'arrondissement  de  Ve- 
soûl,  et  à  Aillevillers  (canton  de  St-Loup)  et  Bouligney 
(canton  de  Vauvillers),  dans  Tarrondissement  de  Lure. 

Dans  les  Vosges,  à  l'exception  de  l'arrondissement 
de  Remiremont  qui  est  presque  entièrement  acquis  aux 
formes  di,  i,  et  d'une  bonne  partie  de  l'arrondissement 
de  Neufchâteau  où  Ton  trouve  dou,  6,  et  à  l'exception  des 
quelques  cas  particuliers  que  nous  signalerons  bientôt, 

(1)  A  St-Haon  môme,  en  a  :  tî^,  é. 

(2)  Dans  une  autre  partie  de  ce  canton,  nous  avons  trouvé  :  dé,  é. 


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L.  GLÉDAT.  —  LES  PATOIS  DR  LA  RÉGION  LYONNAISE      13 

ce  sont  les  formes  do  et  ô  qui  dominent  ;  on  les  rencon- 
tre notamment  à  Âinvelle  (canton  de  Lamarche) 
dans  Tarrondissement  de  Neufchâteau  ;  dans  toutes  les 
localités  de  l'arrondissement  de  Mirecourt  pour  lesquel- 
les j'ai  des  réponses  :  Mirecourt  et  Remicourt  (canton 
de  Mirecourt),  Charmes,  Dompaire,  Darney,  chefs-lieux 
décantons;  àEpinal,Châtel  (chef-lieu  de  canton),  Gruey- 
les-Surance  (canton  de  Bains),  dans  l'arrondissement 
d'Epinal  ;  à  Saint-Dié,  Taintrux,  et  La  Belle  (canton 
de  St-Dié),  à  Mont  et  Senones  (canton  de  Senones),  à 
Fraize  et  Plainfainz  (canton  de  Fraize),  à  Raon-l'Etape, 
Gérardmer  et  Provenchères-sur-Fave,  chefs-lieux  de 
cantons,  dans  l'arrondissement  de  St-Dié.  Il  faut  remar- 
quer seulement  que,  dans  l'arrondissement  de  St-Dié,  l'o 
de  do  et  o  paraît  être  généralement  ouvert  et  bref,  com- 
me semblent  l'indiquer  les  graphies  dà  et  ot  que  jetrouve 
dans  un  certain  nombre  de  réponses  ;  mais  le  fait  n'est 
présenté  comme  tout  à  fait  sûr  qu'à  Gérardmer. 

M.  Adam  {Patois  lorrahis)  indique  dans  les  Vosges 
deux  autres  formes  de  génitif,  de  et  don  :  de^  joint  pro- 
bablement à  <î,  à  Hennezel  et  St-Baslemont  (canton  de 
Darney)  et  à  Lignéville  (canton  de  Vittel),  dans  l'ar- 
rondissement de  Mirecourt  (1);  don,  joint  probablement 
à  0,  dans  l'arrondissement  de  Neufchâteau,  à  Pargny  et 
Landaville  (canton  de  Neufchâteau)  et  à  Autigny-la- 
Tour  (canton  de  Coussey).  Enfin  à  Coussey  même,  on  me 
signale  les  formes  deul  et  al  (??). 


7o  c  D6  ))  6t  <c  on  > 

C'est  dans  une  partie  de  l'arrondissement  d'Epinal 
qu'on  trouve  le  génitif  dô,  uni  au  datif  on  :  à  St-Laurent 
(canton  d'Epinal)  (2),  à  Uriménil  et  Xertigny  (canton 

(1)  Rappelons  que  les  formes  habituelles  de  Tarroadisseoient  de 
Mirecourt  sont  dô  et  6, 

(2)  A  Epinal  indme^  les  forines  sont  dé  et  d. 


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14  REVUE  DÉS  PATOIS 

de  Xertigny).  —  A  Moyemont  et  Roville-aux-Chênes 
(commune  de  llambervillers),  les  formes  sont  di  et  on. 


8»  «  Don  »  et  €  ou  > 

Le  datif  ow  ne  dépasse  pas,  comme  limite  nord,  le  dé- 
partement de  TAin.  Je  le  trouve  d'ailleurs  dans  tous  les 
départements  qui  sont  partiellement  ou  totalement  au 
sud  de  l'Ain,  à  l'exception  de  TArdèche. 

Pour  la  Savoie,  je  renvoie  au  16«,  le  datif  ou  parais- 
sant y  être  associé  au  génitif  du. 

Dans  les  Hautes-Alpes,  doit  et  ou  sont  les  formes  les 
plus  répandues.  On  les  trouve,  arrondissement  de  Gap, 
à  Gap  même  (d'après  la  traduction  de  la  Parabole),  à 
Ribeyrel  (canton  de  Rosans),  à  Barcillonnette,  chef- 
lieu  de  canton,  à  St- Julien  en  Beauchêne  (canton 
d'Aspres  sur  Buech  (1)  ;  arrondissement  de  Briançon,  à 
Briançon  même  (d'après  Chabrand,  Patois  du  Queyras), 
et  dans  le  canton  d'Aiguille  (d'après  le  même  livre),  où 
on  rencontre  aussi  les  formes  deï  et  et  ;  arrondisse- 
ment d'Embrun,  à  Embrun  même  (toujours  d'après  Pa- 
tois du  Queyras)  et  à  Ghorges,  chef-lieu  de  canton. 

La  Drôme  offre  dou,  ou,  sur  les  limites  du  départe- 
ment de  risère,  à  la  Chapelle  en  Vercors,  chef-lieu  de 
canton  de  l'arrondissement  de  Die,  et  à  Châtillon-St- 
Jean  (canton  de  Romans)  (2),  dans  l'arrondissement  de 
Valence. 

Nous  avons  délimité,  sous  le  n*  6,  la  partie  de  l'I- 
sère où  l'on  trouve  tantôt  dô  d,  et  tantôt  dow,  ou.  Ces 
dernières  formes  me  sont  signalées,  dans  l'arrondisse- 
ment de  St-Marcellin,  à  St-Michel-St-Geoirs   (canton 

(4)  Pour  Aspres-sur-Buech  même,  j'ai  déjà  fait  remarquer  que  j*a 
vais  deux  réponses  contradictoires,  donnant  l'une  le  datif  om%  l'au 
treott. 

(2)  Je  rappelle  que,  dans  ce  même  canton,  on  trouve  aussi  dou^  d. 


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L.  GLÉDAT.  —  LES  PATOIS  DE  LA  RÉGION  LYONNAISE   15 

de  St-Etienne-St-Geoirs)  (1)  ;  dans  rarrondissement 
de  Grenoble,  à  Autrans  (canton  de  Villard-de-Lans)  (2), 
à  Lagarde  et  Villard-Reculas  (canton  de  Bourg  d'Oi- 
sans)  (3)  ;  dans  l'arrondissement  de  La  Tour-du-Pin,  à 
Faverges  et  Vignieu  (canton  de  la  Tour-du-Pin)  (4),  à 
Hières  (canton  de  Grémieu),  à  St-Savin  (canton  de  Bour- 
goin)  ;  dans  Tarrondissement  de  Vienne,  à  Côtes  d'A- 
rey  (canton  de  Vienne-Sud),  à  Meyzieu  et  Jons  (canton 
de  Meyzieu),  à  St-Pierre-de-Chandieu  (canton  d'IIey- 
rieux),  à  Giilonnay,LaCôte-St-André,Faramans  (canton 
de  St- André)  (5),  à  Revel  et  Pommier  (canton  de  Beau- 
repaire),  à  Corbas  et  Chaponnay  (canton  de  St-Sympho- 
rien  d'Ozon),  à  Péage-de-Roussillon  (canton  de  Rous- 
sillon).  Je  dois  dire  que,  pour  un  certain  nombre  de  ces 
communes,  la  forme  du  génitif  manque  dans  les  répon- 
ses que  j'ai  reçues:  si  je  me  suis  trompé  en  supposant 
qu'elle  devait  être  do w,  je  prie  mes  correspondants  de 
m'adresser  les  rectifications  utiles. 

La  Haute-Loire  offre  les  formes  dou,  ou,  au  sud-est  et 
aunord-est  :  dans  l'arrondissement  du  Puy,  à  St-Hostien 
(canton  de  St-Julien-Chaplein),  à  Fay-le-Froid,  chef- 
lieu  de  canton,  à  Freycenet-Latour  (canton  de  Monas- 
tier)  (6)  ;  dans  l'arrondissement  d'Yssingeaux,à  La  Cha- 
pelle d'Aurec  (canton  de  Monistrol). 

Pour  la  Loire,  on  trouve  dou  et  ou  dans  le  sud-est  et 
Test  de  l'arrondissement  de  Montbrison  :  à  Chambles 
(canton  de  St-Rambert),  à  Viricelles  (canton  de  St-Gal- 
mier),  à  Essertines  en  Donzy  (canton  de  Feurs)  (7). 

Mêmes  formes  dans  le  sud  de  l'arrondissement  de 
Lyon,  à  Grezieux-le-Marché  (canton  de  St-Symphorien 
sur  Coise),  à  Longes  (canton  de  Condrieu). 

(1)  Dans  une  autre  partie  du  même  canton,  on  a  du,  u. 

(2,  3,  4)  Dans  les  cantons  de  Villard-de-Lans,  de  Bourg-d'Oisans 
et  de  La  Tour-du-Pin,  on  trouve  aussi  les  formes  do,  ô  (Voy.  ci-des- 
sus). 

(5)  Dans  une  autre  partie  de  ce  canton,  on  a  du,  u. 

(6)  Dans  le  même  canton  on  a  aussi  :  deif  e'L 

(7)  Â  Feurs  même,  ou  a  dô,  d. 


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16  KËVUE  DES  PAtOIÔ 

Enfin  dans  TAin,  ce  sont  les  arrondissements  de  Bel- 
ley  et  de  Nantua  qui  offrent  les  formes  dou  et  ou.  Ces 
arrondissements  paraisssent  se  partager  à  peu  près  éga- 
lement en  dou,  ou,  d'une  part,  et  du,  u,  de  Tautre.  On 
trouve  dou  et  ou  à  St-Germain  de  Joux  et  Villes 
(cantonade  Châtillon-de-Michaille),  à  St-Alban  (can- 
ton de  Poncin),  à  Brénod  et  Corcelles  (canton  de 
Brénod),  à  Ceignes  (canton  d'Yzernore),  dans  l'arron- 
dissement de  Nantua  ;  à  Virieu  le  Grand,  cheMieu  de 
canton,  à  Lagnieu  et  Vaux  (canton  deLagnieu  ,  à  Lu- 
trieu  (canton  de  Champagne),  à  Hauteville,  Cormaran- 
che  et  Corlier. (canton  d'Hauteville),  à  St-Rambert,  chef- 
lieu  de  canton  (d'après  les  Noëls  publiés  par  Le  Duc) 
dans  Tarrondlssement  de  Belley.  Comme  nous  le  ver- 
rons plus  loin,  plusieurs  de  ces  mêmes  cantons  offrent 
aussi,  sur  d'autres  points,  les  formes  dUy  u. 

9o  «  Dou  »  et  «  6  » 

On  trouve  sporadiquement  le  datif  d  joint  au  génitif 
dou  dans  plusieurs  communes  de  deux  départements 
méridionaux  (Drôme  et  Ardèche)  et  de  deux  départe- 
ments septentrionaux  (Jura  et  Haute-Saône)  de  la  région 
que  nous  étudions.  Ce  sont: 

Pour  la  Drôme  :  Triors  (canton  de  Romans,  arrondis- 
sement de  Valence). 

Pour  TArdèche  :  Boffres  (canton  de  Vernoux,arrondis- 
sement  de  Tournons. 

Pour  le  Jura  :  Offlanges  (canton  de  Montmirey,  arron- 
dissement de  Dôle),  et,  près  d'Offlanges,  dans  la  Haute- 
Saône,  une  bande  de  territoire  allant  du  sud-ouest  de  l'ar- 
rondissement de  Gray  au  centre  de  l'arrondissement  de 
Vesoul  :  Montagney  (canton  de  Pesmes)  (3),  Bonboillon 
(canton  de  Marnay),  Autoreille  (canton  de  Gy)  (3),  Raz 

(1)  On  trouve  aussi,  dans  ce  canton,  les  formes  du^  ô. 

(2)  Le  même  canton  a  aussi  les  formes  di^  Ô. 


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L.  GLÉDA.T.  —  LS8  PA.TOIS  DB  LA.  RÉaiOK  LYONNA^IâB       17 

et  Chantes  (canton  de  Scey-sur-Saône)  et  Lavilleneuve 
(canton  de  Vesoul). 

lO*  c  Di  >  et  €  i  » 

Les  formes  di  et  i  se  rencontrent  au  sud-est,  au  sud- 
ouest,  au  centre  et  au  nord-est  de  notre  région. 

Dans  le  sud-est,  on  me  les  signale  sur  deux  points  iso- 
lés du  département  de  la  Savoie  :  à  St-Jean  d'Aryey  (can- 
ton de  Chambéry-nord),  et  à  Mercury-Gémilly  (canton 
d'Albertville). 

Dans  le  sud-ouest,  à  l'extrémité  méridionale  du  dépar- 
tement de  TArdèche,  on  les  retrouve  dans  deux  cantons 
voisins,  l'un  (Vallon)  appartenant  à  l'arrondissement 
de  Largentière,  l'autre  (Bourg-St-Andéol,  commune  de 
Gras)  appartenant  à  l'arrondissement  de  Privas.  Ajou- 
tons le  sud-ouest  du  département  de  la  Haute-Loire  : 
Cayres  et  Saugues,  chefs-lieux  de  cantons  de  Tarrondis- 
sement  du  Puy,  Pinols  et  Lavoûte-Chillac,  chefs-lieux  de 
cantons  de  l'arrondissement  de  Brioude. 

Au  centre,  dans  le  département  de  l'Ain,  arrondisse- 
ment de  Trévoux,  c'est  le  patois  de  Bourg-St-Christophe 
et  de  Faramans  (canton  de  Meximieux)  qui  offre  les 
formes  di  et  i,  que  l'on  retrouve  encore  sur  un  point  du 
département  de  Saône-et-Loire^  à  La  Ghapelle-Thécle 
(canton  de  Montpont)  dans  l'arrondissement  de  Lou- 
hans,  et  sur  un  point  du  département  de  l'Isère,  à  St- 
Paul  d'Izeaux,  canton  de  TuUins,  arrondissement  de 
St-Marcellin. 

Enfin  au  nord-est,  dans  le  canton  de  Yercel  (Doubs, 
arrondissement  de  Baume-les-Dames),  on  a  di  et  i  à  Pas- 
sonfontaine  et  à  Courtelain,  et,  dans  le  département  des 
Vosges,  l'arrondissement  de  Remiremont  semble  acquis 
dans  son  entier  au  génitif  dh  datif  i.  Ce  sont  les  formes 
qu'on  me  signale  pour  Saulxures-sur-Moselotte,  Basse- 
sur-le-Rupt,  La  Bresse  (commune  de  Saulxures-sur-Mo- 

RBV.  D»  PATOIS  2 


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18  RBVOB  DBS  PA.T0I8 

selotte).  Tendon  (canton  de  Remiremont),  et  pour  le 
canton  du  Thillot.  Cependant,  à  Plombières,  on  m'indi- 
que le  datif  <î  à  côté  du  génitif  di.  Nous  trouvons  encore 
di  et  t  dans  une  bande  de  territoire  qui,  partant  de  la 
pointe  nord  de  l'arrondissement  de  Remiremont,  se  di- 
rige du  sud  au  nord  à  travers  les  arrondissements  d'E- 
pinal  et  St-Dié  :  elle  comprend  notamment  Bruyères  (l), 
cheMieu  de  canton  de  l'arrondissement  d'Epinal,  et 
Brouvelieures,  cheMieu  de  canton  de  Tarrondissement 
de  St  Dié.  Nous  avons  déjà  vu  qu'à  Ramberrilliers  (ar- 
rondissement d'Epinal),  on  a  di  et  on. 


iio  «  DI  »  et  c  ô  >» 

Le  génitif  t/i  joint  au  datif  ^  occupe  une  région  com- 
pacte qui  comprend  la  plus  grande  partie  du  départe- 
ment du  Doubs  et  du  territoire  de  Belfort,  et  une  bonne 
partie  du  département  de  la  Haute-Saône. 

Dans  le  Doubs,  il  n'y  a  que  l'arrondissement  de  Pon- 
tarlier  et  une  petite  partie  de  l'arrondissement  de  Be- 
sançon qui  soient  acquis  aux  formes  duy  u,  comme  nous 
le  verrons  plus  loin.  Partout  ailleurs,  à  l'exception  de 
quelques  cas  de  di,  â,  de  dUy  ô,  et  de  dt,  i  (ce  dernier 
déjà  signalé),  on  a  uniformément  di,  à,  notamment  i 
Fertans  (canton  d'Amancey)  (2),  &  Rufifey  (canton  d'Au- 
deux)  (8),  à  Mamirolle  (canton  de  Besançon-sud),  à  Ri« 
gney  (canton  de  Marchaux),  à  Epeugney  (canton  de 
Qainguy),  &  Avanne  (canton  de  Boussière),  dans  l'ar- 
rondissement de  Besançon  ;  à  Grlammondans  et  Nan- 
cray  (canton  de  Roulans),  à  Cour-les-Baumes  (can- 
deBaume-les-Dames),  à  Âbbenans  (canton  de  Rouge* 


(I)  Mon  correspondant  de  Bruyères  écrit  te  au  datif,  mais  je  pense 
qu*ii  a  voulu  noter  ainsi  un  t  long,  comme  dans  les  finales  françaises 
en  te. 
<2)  G* est  dans  le  canton  d'Amancey  qu'on  trouve  aussi  du,  u* 
(3)  C'est  dans  le  canton  d'Audeux  qu'on  trouve  aussi  du,  ô. 


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L.  GLÉDAT.  —  LES  PATOIS  DK  LA  RÉGION  LYONNAISE   19 

mont),  dans  Farrondissement  de  Baume-les-Dames  ;  à 
Russey  et  Grand-Combe-des-Bois  (canton  de  Russey), 
à  Frambouhans  (canton  de  Marche),  dans  Tarrondisse- 
ment  de  Montbéliard. 

Le  territoire  de  Belfort  se  partage  entre  di,  â,  et  di,â. 
On  trouve  dt,  a>  à  Rougemont-le-Château,  et  à  Giroma- 
gny  et  Auxelles-Haut  (canton  de  Giromagoy). 

Dans  la  Haute-Saône,  Tarrondissement  de  Lure,  à 
l'exception  des  cas  de  dâ,  ô,  déjà  signalés.et  d'un  cas  de 
di,  â,  est  acquis  entièrement  aux  formes  di,  6.  On  les 
trouve  notamment  à  Raddon  (canton  de  Faucogney), 
à  Viliers-de-Luxeuil  (canton  de  Saulx),  à  Clairegoutte 
(canton  de  Champagney),  à  Mélisey  et  à  Villersexel, 
chefs-lieux  de  cantons.Dans  l'arrondissement  de  Vesoui, 
les  formes  les  plus  communes  sont  du,  d,  et  rff ,  d.  On  a 
di,  d,  à  Buthiers  et  Boult  (canton  de  Rioz),  à  Navenne 
(canton  de  Vesoui),  et  à  Noroy-le-Bourg  etMontbozon, 
chefs-lieux  de  cantons. Enfin,  bien  que  les  formes  domi- 
nantes dans  l'arrondissement  de  Gray  soient  du,  d,  et 
plus  rarement  dou,  ô,  on  trouve  di,  d,  à  Géziers  (canton 
deGy)(l). 

On  trouve  aussi  di,  d,  dans  un  coin  du  département 
des  Vosges  voisin  de  la  Haute-Saône,  à  Plombières  (ar- 
rondissement de  Remiremont). 


12*  «  Di  »  et  «  a  I» 

Le  génitif  di  Joint  au  datif  a,  se  trouve  dans  les  mô- 
mes départements  que  di  et  d. 

Dans  le  Doubs,  on  me  signale  ces  formes  à  Giney  et 
Bussans  (canton  de  Llsle,  arrondissement  de  Beaume- 
les-Dames),  et  à  Dampierre  sur  le  Doubs  (canton  de 
Ponl-de-Roide,  arrondissement  de  Montbéliard)  (2). 

(1)  Dans  le  même  canton  on  a  aussi  :  dou  d. 
(2j  Mon  correspondant  de  Giney  a  écrit  «à  >,eL  celui  de  Dampierre: 
€  à  », 


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2Ô  RBVUB  DBS  PA.T0I8 

Dans  le  territoire  de  Belfort,  on  a  di,  â,  à  Belfort  et 
Bermont  (canton  de  Belfort),  à  Grandvillars  (canton  de 
Délie),  et  à  Fontaine. 

Enfin,  dans  la  Haute-Saône,  les  mêmes  formes  se  trou* 
irent  &  Goisevaux  (canton  d'Hèricourt,  arrondissement 
de  Lure). 

Le  pays  où  Ton  a  di,  â,  forme  donc  une  petite  enclaye 
dans  la  partie  orientale  de  la  région  où  l'on  a  :  dû  ô. 

18»  €  Du  >  et  «  tt  ». 

Le  datif  t^  ne  se  trouve  pas  dans  les  départements  les 
plus  méridionaux  de  notre  région  (Hautes-Alpes,Drôme, 
Ardèche,  Haute-Loire)  Cette  forme  est  au  contraire  fré- 
quente dans  risère  :  elle  occupe  la  partie  nord  de  Tarron- 
dissement  de  Grenoble:  Bresson,  (canton  de  Greno- 
ble-sud), Bernin  (canton  de  Grenoble-est)  (1),  Roveys- 
sieux  (canton  de  Grenoble-nord),  Noyarey  (canton  de 
Sassenage),  Voreppe  (canton  de  Voiron),  La  Terrasse, 
St-Hilaire  et  la  Buissière  (canton  du  Touvet),  Pinsot 
et  St-Pierre  d'Allevard  (canton  d'AUevard),  Pontcharra 
(canton  de  Goncelin)  ;  la  lisière  méridionale  et  orientale 
de  Tarrondissement  de  la  Tour  du  Pin  :  Pin,  Oyeu  et 
Cbaravines  (canton  de  Virieu-sur-Bourbre),  Chimilin 
et  Pressins  (canton  de  Pont*de  Beauvoisin),  Bouvesse^ 
Quirieu  et  Aveuières  (canton  de  Morestel)  ;  la  partie  sud- 
est  de  Tarrond.  de  Vienne  :  St-Jean  de  Bournay  (chef- 
lieu  de  canton),  et  Semons  (canton  de  la  Côte  St-André)  ; 
enfin  la  partie  de  Tarrondissement  de  St-Marcelin  qui 
borde  les  arrondissements  de  Vienne  et  de  la  Tour<-du- 
Pin  et  vient  se  rattacher  à  l'arrondissement  de  Greno- 
ble :  La  Forteresse  (canton  de  TuUins),  et  Sillans  (can- 
ton de  St-Etienne-St-Geoirs)  (2). 

(i)  Dans  une  partie  du  canton  de  Grenoble-est,  au  Sappey  et  &  St- 
Ismier.  on  a  ^  (Voyez  ci-dessus)« 
(2)  Dans  le  même  canton  on  a  la  forme  ou  à  St-Michel-St  Geoirs. 


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L.  GLiDAT.  —  LBS  PA.T0T8  DE  LA.  RÉGION  LYONNAISE      81 

La  forme  u  parait  être  de  beaucoup  la  plus  répandue 
dans  les  deux  départements  de  laSavoie.Dans  les  répon- 
ses que  j'ai  reçues,  je  n'ai  relevé  que  quelques  exem- 
ples sporadiques  de  i  (â  St-Jean  d*Arvey  et  Mercury- 
Gémilly),  de  ou  (à  St-Georges  d'Hurtières),  et  de  eu  (à 
Houches).  OudiU  pour  toutes  les  autres  localités  énumé- 
rées  dans  mon  premier  article  {Revue  des  Patois,  1, 97), 
en  y  comprenant  Frahgy,  arrondissement  de  St-Julien. 
Ajoutez,  pour  la  Haute-Savoie,  Versonnex  (canton  de 
Rumilly,  arrondissement  d* Annecy),  Doussard  (can- 
ton de  Faverges,  môme  arrondissement),  Pers-Jussy 
(canton  de  Reignier,  arrondissement  de  St-Julien),  et, 
pour  la  Savoie,  Grignon  (canton  et  arrondissement  d'Al- 
bertville), Montgilbert  (canton  d'Aiguebelle,  arrondisse- 
ment de  St-Jean-de-Maurienne),  Séez  (canton  de  Bourg 
St-Maurice,  arrondissement  de  Moutiers),  St*0£Fenges- 
Dessous  (canton  d'Aix-les-Bains,  arrondissement  de 
Chambéry),  St-Girod  (canton  d'Albens,  môme  arrondis- 
sement) et  Planaise  (canton  de  Montmélian,  môme  ar^ 
rondissement). 

c  t«  »  est  aussi  très  répandu  dans  le  département  de 
TAin.  Nous  le  constatons  dans  toutes  les  localités  que 
nous  avons  citées  dans  notre  article  précédent  {Revue 
des  Patois,  I,  p.  96,  98, 104),  à  l'exception  de  Tarrondis- 
sement  de  Gex,  qui  paraît  être  acquis  tout  entier  à  la 
forme  eu,  d'un  coin  de  Tarrondissement  de  Trévoux  où 
on  at,  comme  nous  Tavons  vu  sous  le  n^  10«  et  d'une  par- 
tie des  arrondissements  de  Nantuaet  de  Belley,  où  Ton 
trouve  ou  (Voyez  ci-dessus,  n*  8).  D'après  une  réponse 
nouvellement  reçue,  nous  pouvons  ajouter,  pour  la  forme 
u,  Mogneneins  (canton  de  Thoissey,  arrondissement  de 
Trévoux). 

Même  fréquence  de  «  u  »  dans  le  département  du 
Rhône.  Je  relève  cette  forme  aux  Chères  (canton  de  Li- 
monest,  arrondissement  de  Lyon),  et  dans  toutes  les  lo- 
calités de  l'arrondissement  de  Villefranche  citées  pré- 
cédemment {Revue  des  Patois,  I,  p.  101),  en  exceptant 


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23  RBVUE  DES  PATOIS 

Pont-Trambouze  (canton  de  Thizy)où  Ton  dit  «^  >,mais 
en  ajoutant  Létra»  St-Véran  et  Ghamelet  (canton  du  Bois 
d'Oingt),  Charentay  (canton  de  Belleville),  Liergues 
(canton  d'Anse).  Nous  avons  vu  qu'une  partie  de  Tar- 
rondissement  de  Lyon  avait  la  forme  ou. 

Le  département  de  la  Loire  n'a  la  forme  u  que  dans  la 
pointe  nord-est  de  Tarrondlssement  de  Roanne,  qui  s'a- 
vance entre  les  départements  du  Khône  et  de  Saône-et* 
Loire,  à  Belmont,  chef-lieu  de  canton. 

Le  département  de  Saône-et- Loire  a  la  forme  u  sur  la 
lisière  du  département  du  Rhône,  à  St-Igny  de  Roche, 
canton  de  GhaufTailles,  arrondissement  de  CharoUes,  et, 
pour  l'arrondissement  de  Mâcon,  à  Matour  (chef-lieu  de 
canton),  à  Tramayes,  St-Léger  et  SUPierre  (canton  de 
Tramayes),à  Chanes  et  St-Amour  (canton  de  La  Chapelle 
de-Guinchay),  à  Solutré  (canton  de  Mâcon-sud),  à  St- 
Sorlin  et  St-Martin  de  Senozan  (canton  de  Mftcon-nord. 
On  rencontre  encore  u  dans  un  coin  de  l'arrondisse- 
ment de  Louhans  voisin  du  Jura,  à  Miroir  (canton  de 
Cuiseaux). 

Les  arrondissements  méridionaux  du  département  du 
Jura  ont  aussi  «  u  »,  celui  de  Lons-le-Saunier  à  Bornay 
(canton  de  Lons-le-Saunier),  et  à  Blye  (canton  de  Gon- 
liège)  (1),  et  celui  de  St-Glaude  à  St-Laurent  et  Grand- 
vaux  (canton  de  St  Laurent),  et  à  Moirans  (chef-lieu 
de  canton).  Ici  «  u  »  coïncide  exactement  avec  l'emploi 
de  Iqu  au  lieu  de  le. 

Enfin  le  département  le  plus  septentrional  de  notre 
région  où  l'on  constate  la  forme  u,  est  celui  du  Doubs. 
Nous  la  relevons  dans  tout  l'arrondissement  de  Pontar- 
lier  (Voyez  pour  les  noms  des  localités,  la  Revue  des 
Patois,  I,  94),  et,  dans  l'arrondissement  de  Besançon,  & 
Nans-sous-Ste-Anne  et  à  Refranche  (canton  d'Amancey). 

Tous  les  patois  qui  disent  u  au  datif  singulier,  disent 
du  au  génitif. 

(1)  On  a  0  dans  une  autre  partie  du  canton  de  Conliége. 


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L.  CLÉDA.T.  —  LES  PATOIS  DE  LA  RÉOION  LYONNAISE 


140  a  du»  et  «  6  » 

Les  formes  du  et  6,  c'est-à-dire  celles  mômes  du  fran- 
çais (car  ô  équivaut  à  au),  ont  un  domaine  compacte  ; 
elles  se  rencontrent  dans  la  partie  nord  du  Jura,  dans  la 
partie  sud  de  la  Haute-Saône,  avec  un  crochet  dans  le 
département  du  Doubs,  et  ce  sont  elles  qui  dominent 
dans  le  département  de  Saône-et-Loire,  où  elles  l'em- 
portent sur  duy  u,  et  sur  du,  â. 

Dans  l'arrondissement  le  plus  septentrional  du  Jura, 
celui  de  Dôle,  on  ne  trouve  guère  que  dUy  6^  notamment 
à  Foulnay  (canton  de  Chaumergy),  à  la  Loye  (can- 
ton de  Montbarrez),  â  Tavaux  (canton  de  Chemin). 
Une  seule  réponse  m'indique  dou,  d,  pour  Offlanges 
(canton  de  Montmirey).  Quant  à  Tarrondissement 
de  Lons-le-Saunier,  il  semble  se  partager  entre  du,  w, 
et  duy  ô.  On  a  du,  ô,  à  Quintigny  (canton  de  Blette- 
rans),  à  Chille  (canton  de  Conliège)  (1). 

Pour  la  Haute-Saône,  du  et  ô  dominent  dans  l'arron- 
dissement de  Gray,  et  sont  fréquents  dans  celui  de  Ve- 
soul.  Nous  trouvons  ces  formes,  dans  l'arrondissement 
de  Gray,  à  Dampierre-sur-Salon,  â  Géringney  et  Apre- 
mont  (canton  de  Gray),  à  Broye-les-Pesmes  (canton  de 
Pesmes)(2),  à  Vellexon  (canton  deFresnes  St-Mamès),à 
Oyrières  (canton  d'Autrey),  à  Champlitte-la-Ville  (canton 
de  Champlitte);  dans  l'arrondissement  deVesoul,  àBe- 
toncourt-les-Ménétriers  (canton  de  Vitrey),  à  Jussey, 
chef-lieu  de  canton,  et  à  Bauley  (canton  d'Amance)  (3). 

Pour  le  Doubs,  on  ne  rencontre  du  et  6  que  dans  un 
coin  de  l'arrondissement  de  Besançon,  à  Franois  (can- 
ton d'Audeux)  (4). 


(i)  Dans  le  même  caDton,  on  a  aussi  du,  u. 

(2)  Dans  le  même  canton,  on  a  aussi  dou  et  6, 

(3)  Dans  le  même  canton ,  on  a  aussi  dô,  ô, 

(4)  Dans  le  même  canton,  on  a  aussi  di  et  Ô. 


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24  RBYUB  DES  PA.T0I8 

Pour  le  département  dé  Saône-et-Loire,  c'est  dans 
Tarrondissement  d'Autun  que  les  formes  du  et  ô  sont  le 
plus  rares,  les  formes  dominantes  étant  du  et  â.  On  les 
trouve  cependant  à  Saint-Bérain-sous-Sanvignes  (canton 
de  Montcenis).  Dans  Tarrondissement  de  Châlon,  on  a 
du,  ô,  partout  (1).  Dans  l'arrondissement  de  Louhans,  ré- 
serve faite  de  La  Chapelle-Thècle,  qui  a  di,  i,  et  de  Mi- 
roir,  qui  B,du,  u,  toutes  les  localités  citées  dans  mon  pre- 
mier article  {Revue  des  Patois,  I,  p.  100-101)  ont  du^â,  et 
il  faut  y  ajouter  Sagy  (canton  de  Beaurepaire  en  Bresse) 
et  La  Frette  (canton  de  Montret).  L'arrondissement  de 
Mâcon  se  partage  entre  du,  u  (voyez  ci-dessus),  et  du^ 
ô,  que  Ton  trouve  à  Authumes  (canton  de  Pierre),  &  La 
Truchère  (canton  de  Tournus),  à  Ameugny,  Sigy-le- 
Châtel  et  Malay  (canton  de  St-Gengoux-le-National),  à 
Ste-Gécile  (canton  de  Cluny).  Enfin,  dans  Tarrondisse- 
ment  de  Charolles,  les  formes  du  et  ou,  duetu,  du  été 
sont  rares,  tandis  qu'on  B,du  et  o  à  Vitry-en-Charollais 
(canton  de  Paray-le-Monial),  à  Bourbon-Lancj%  à  Sivi- 
gnon  (canton  de  St-Bonnet-de-Joux),  à  Rigny-sur-Ar- 
roux  et  Neuvy-Grandchamp  (canton  de  Gueugnon),  à 
Collonges-en-Gharollais  et  Joncy  (canton  de  La  Guiche), 
à  Bourg-le-Comte  (canton  de  Marcigny),à  Palinges  (can- 
ton d'Audry),  à  Toulon-sur-Arroux  (2). 

16*  «  Dq  >  et  c  a  » 

Nous  venons  de  voir  qu'en  Saône-et-Loire,  dans  l'ar- 
rondissement d'Autun,  les  formes  qui  dominent  sont 
du  et  a;  on  les  trouve  à  Issy-l'Evôque,  à  Epinac,  à  Dezi- 
ze  (canton  de  Conches-les-Mines),  à  Cussyen-Morvan 
(canton  de  Lucenay-rEvêque).On  les  trouve  encore,  dans 

(i)  Voyez  rénumération  des  localités  dans  Remte  des  Patois,  I,  p. 
100.  Toutefois,  dans  une  réponse  nouvelle^  pour  Demigny,  canton  de 
Chagny  je  trouve  dt»,  d. 

(2)  Mon  correspondant  pour  St-AgnansurLoire  (canton  deDigoin) 
donne  le  génitif  du  et  le  datif  aul  (?) 


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L.  CLÉDAT.  —  LES  PA.T01S  DB  LA  RÉGION  LYONNAISE      25 

rarrondissement  de  Châlon,  à  Demigny  (canton  de  Gha- 

gny)- 

La  réunion  du  génitif  du  et  du  datif  a  se  rencontre  en 
outre  isolément  dans  le  département  du  Jura,  à  Bois- 
d'Amont  et  Longchaumois,  canton  de  Morez,  arrondis- 
sement de  St- Claude. 


16*€Da»  et  c  ou  M 

La  réunion  du  génitif  du  et  du  datif  ou  est  très  rare 
et  sporadique.  Elle  est  probable  à  St-Georges  d'Hurtiè- 
res  (canton  d'Aiguebelle)  en  Savoie  ;  le  datif  y  est  ou  ; 
quant  au  génitif^  la  forme  manque  dans  la  réponse  que 
j'ai  reçue,  mais  la  forme  ordinaire  du  génitif  en  Savoie 
est  du.  On  trouve  encore  du  et  ou  dans  la  Loire,  à  Ste- 
Colombe,  canton  de  Néronde,  arrondissement  de  Roan- 
ne, et  en  Saône-et-Loire,  arrondissement  de  Charolles,  à 
St-Racho  (canton  de  La  Clayette).  Enfin  pour  les  dépar- 
tements de  FAin  et  du  Jura,  la  forme  du  génitif  man- 
quant plusieurs  fois  dans  les  réponses  que  nous  avons 
reçues,  nous  avons  conjecturé  qu'au  datif  ow  correspon- 
dait régulièrement  le  génitif  (iou  :  il  est  possible  que, 
dans  quelques  cas,  le  génitif  soit  réellement  du. 

(A  suivre). 

L.  Clédat. 


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LE  PATOIS  DE  SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 

EST 

LE   DIALECTE    LYONNAIS 

{Suite),  i 


19.  E  long  est  représenté  en  lyonnais  par  un  e  ou- 
vert (è),  noté  et  dans  l'ancienne  langue  (2). 

Telam    =  tèla,  toile.  Sérum    =  se,  soir. 

Stalem   =  etèla,  étoile.  Très        zz  trè,  trois. 

Habere  =  avè,  avoir.  Me  =  mè,  moi. 

Sapera  =  savè^  sa?oir.  Mensem  =z  met  mois. 

Debeo    =  dèvo,  je  dois.  Prehensum,  am  =  prè,  prèsa,  pris 

Credere=:  crère,  croire.  prise  (3). 

Trebium=  trèvoy  carrefour. 

Dans  arietem^  TE  a  été  traité  comme  long  ;  ce  qui  a 
produit  la  forme  are,  bélier  (4). 

20.  Lorsque,  par  suite  de  la  chute  d'une  consonne 
intermédiaire,  TE  s'est  trouvé  en  contact  avec  la 
voyelle  posttonique,  une  palatale  s'est  développée  au 
choc  des  deux  voyelles  et  est  venue  donner  à  Ve  un 
son  plus  ouvert  encore  : 

Credo  =  crètfo,  je  crois. 

1.  Voyez  Revue  des  patois ,  l,  258. 

2.  CL  pueyr  poiere y  corteis  curtensis^dans  Marg.  d^Oingt  (pp. 
53^  iA)etmeis  mensem,  peis  pensum,  deveir  debere,  tomeis  tu- 
ronenses,  dans  les  textes  lyonnais  du  XlVe  siècle  (Romania,  XIII, 
544).  La  Bernarda  Buyandiri  se  sert  indistinctement  des  quatre  gra- 
phies ey,  si,  ay,  ai,  pour  représenter  le  son  du  continuateur  de  TE 
long. 

3.  Cf.  francheises  francus  +  esias  dans  le  Tarif  du  Péaqe  de 
Lyon,  1277-1315  (Cart.  d'Et.  de  Villeneuve,  publié  par  M.  C.  Guigue, 
p.  409). 

4.  Cf.  le  provençal  arieth,  aries,  aret;  voy.  Raynouard,  Lex,  Ro- 
man, à  ces  mots. 


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PHILIPPON.  —  PA.TOIS  DE  SAINT  GBNIS   LKS  0LUÉRK8     27 

De  nos  jours,  cet  ,è  s'est  même  le  plus  souvent 
élargi  en  a: 

Metam  =  mâ^,  meule  de  foin.  Fœtam  =  fà^^a^  brebis. 

AU  XIV*  siècle,  cet  élargissement  ne  semble  pas  en* 
core  s'être  produit  :  feyeSy  fœtas,  dans  un  tarif  d'oc- 
troi lyonnais  de  cette  époque. 

21.  Devant  N  finale  en  roman,  TE  se  nasalise  : 

Frenum    =:  frèny  frein.  Racemum  i=  raiièn,  raisin. 

Plénum    =  pUn,  plein.  Venenum  =  verèn^  venin. 

Fœnnm    z=  fèn^  foin. 

22.  Si  la  nasale  est  suivie  d'une  voyelle  qui  persiste 
en  rçman,  Ve^  continuateur  de  TE  long,  se  prononce 
long  et  très  ouvert  [ê). 

Ayenam  z=  avèna,  avoine.  Vindemiam  =  tnn(i^t>endange. 

Pœnam  =  j)^na,  peine.  Domeni(c)am=Kitiim^f, dimanche 

Plenam  =  pUna;  pleine. 

Mais  garina  warenna,  garenne  où  Vi  parait  dû  au 
voisinage  de  la  liquide.  Cf.  ciri  ceram,  cire. 

23.  Précédé  d'une  gutturale,  E  long  permute  avec  î  : 

Placere     =  p/èsi,  plaisir.  Mcrcedem  =  meciy  merci. 

Pagensem  =  pdi,  pays.  Geram       =  cîrt,  cire. 

*Descensa  zzdecûe.  Je  sens  du  cou-  Ecclesiam  =  el^isi,  église, 
rant,  le  fil  de  Teau  (1). 

De  même,  s1l  est  suivi  d'une  palatale,  primaire  ou 
secondaire  : 

Pejor  =  pire,  pire.  Scx  =  «i,  six. 

Apothecam  =  boiiéa,  boutique.     Sanctum-GenesiumzzSatfU-fifenti. 

24.  Un  certain  nombre  de  verbes  qui  suivent  en  latin 
la  seconde  conjugaison  ont  passé  à  la  quatrième, 
comme  cela  leur  est  d'ailleurs  arrivé  en  français  : 
mt^mucere,  moisir,  at?oH ab h orr ère,  prendre 
en  dégoût, poWputrer e,  pourrir,  tenî  tenere,  tenir, 
etc.  Ce  sont  là  des  permutations  qui  relèvent  de  la  mor- 
phologie plutôt  que  de  la  phonétique. 

1 .  Ce  mot  est  employé»  à  Lyon,  par  les  bateliers  de  la  Saône. 


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28  RBYUB  DES  PATOIS 

25.  L'E   des  finales  en  ETTUM   ou  ITTDM    qui, 

en  français,  est  représenté  par  un  e  ouvert  {et)  :  duvet, 
poulet,  a  pris  dans  notre  patois  un  son  mi-muet  : 

*Dubetum      z=  duvî,  duvet.  De  pulla    =  polêf  coq. 

Bichetum      zzbichêf  bichet,(me*  ?            =cotitë,nnqaeJnnc, 

sure  de  grains).  local,  cotioet. 

De  malleum  =i  mal%  maiUet.  De  gallinaz=  gelefiê,  geai 

Goth.gretan  =z  regre,  regret.  De  robin   =  robihêy  robinet. 

De  serpullum=farpofê,  serpolet.  De  solus    =  sole,  seulet. 

Dans  les  finales  en  ETTAM,  au  contraire,  Ye  ouvert 
originaire  a  persisté  : 

Bichetam  =  bichitaj  la  moitié  du    De  pisum  zzpesèta,  pesette. 

bichet. 
De  ruga  =  ruèta,  ruelle.  De  solam  =:  soUta,  seuleite. 

26.  E  bref  était  représenté  par  ie  dans  la  langue  du 
XIV«  siècle:  siecho  sedium,  sieclo  saeculum.  pf^ 
pedes,  liere  le  gère,  dans  Marguerite  d'Om^rf  (pp.  65, 
76,  48,  38),  espieces  species.pieci  petiam,  piera  pe- 
tram,  entieri  ïniegTdLmMegre  sequere, <ry^i?o  *tre- 
bium,  carrefour,  dans  les  Textes  Lyonnais  du  XIV* 
siècle.  Deux  siècles  plus  tard,  la  diphtongue  s'était  apla- 
tie en  t,  y  :  py  pedem,  dans  la  Chevauchée  de  Vasne  de 
1566;  py  pedes,  fivra  *tehrB,m,  entiry  integram 
dans  la  Bernarda  Buyandiri  (1,65;  II,  72  et  4);  pice  pe- 
tiam dans  la  Ville  de  Lyon  en  vers  burlesques,  et  Piro 
Petrum  dans  un  Noël  Lyonnais  du  XVIII'  siècle.  (1) 

De  même  dans  notre  patois  : 


Petiam       —  pîci,  pièce. 

Levium 

=  lijo,  liège. 

*Febram     =  fivra,  fièvre. 

Petram 

=  pira,  pierre. 

Lepor+am  =  tivra,  lièvre. 

Integram 

=  intirt,  entière 

Pedem       =:  pi,  pied. 

Sequere 

zz  sigre,  suivre. 

Hederam    =  ila,  lierre. 

Bedum 

=  H,  bief. 

Le  nom  propre  Bertholomie  BB,Ttholome}im,  que 
Ton  rencontre  souvent  dans  les  Comptes  municipaux  de 
Lyon  au  XIV*  siècle,  est  devenu  Bartholomî.  (2) 

1 .  Cf.  mon  édition  des  Noëls  Lyonnais  (Lyon-Revue,  numéros  de 
juillet,  août,  sept.  1885,  Noël  VI), 

2.  Ci.  notamment  CG.  13,  n*  1,  fo«  9  et  suiv.  des  Archives  commu- 
naUs  de  Lyon, 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DK  SAINT  GBNIS  LES  OLLIÈRES     29 

27.  La  diphtongue  originaire  a  persisté  dans  : 

Gelum  =  cterciel.  Fel      z=/Ser,  fiel. 

Mel      =  mt'tfr,  miel.  Feram=  fier,  fier. 

Heri    =  ter,  hier.  *Ferere= /S^re,  frapper. 

28.  Devant  N  finale  en  roman,  TE  bref  se  nasalise  : 

Bene  =  bèn^  bien.  Genus  =  gèn,  point. 

Yeni  =  oèn,  viens.  Tene    =:  tèn,  tiens» 

Rem  =  rèfij  rien. 

La  forme  diphlonguée  bien,  vien  a-t-elle  existé  en 
lyonnais  ?  C'est  possible  ;  mais  dans  ce  cas  elle  dût  dis- 
paraître de  très  bonne  heure,  car  les  plus  anciens  textes 
que  nous  possédions  ne  paraissent  pas  la  connaître  : 
tein  et  bin  dans  Marguerite  (ïOingt{pTp.  39,  40)  ;  ren 
et  beins  dans  les  Textes  Lyonnais  du  XI V^  siècle  ;  ben, 
ven  veni  et  vin  dans  la  BemardaBuyandiri  etc. 

  la  pénultième  en  roman,  E  bref  suivi  d'une  nasale, 
prend  le  son  d'un  e  mi-muet  : 
Teneo  =:  têno^  je  tiens.  Yenio  =:  vêno,  je  viens. 

29.  L'Ë  bref  s'est  consonnantisé  après  avoir  rejeté  son 
accent  sur  la  syllabe  suivante  : 

Deam        =  B^u,  Diea.  Nebulam         =  wôla,  nuage. 

Melius       =  m'tt,  mieux.  Ego  =  jo,  je. 

Sébum      =  fin,  suif  Bartholomeam=:  Bartolom^a,  Bar- 

Medullam  =:  mWlay  moelle.  thélemie. 

Tegulam    =  Voula^  tuile. 

Les  formes  du  possessif  masculin  et  féminin  min,  tin 
sin,  s'expliquent  de  môme.  En  ce  qui  concerne  le  fémi- 
nin, tout  d'abord,  ïe  de  meam  a  rejeté  son  accent  et  s'est 
changé  en  semi-voyelle  ;  cette  semi-voyelle  agissant 
sur  Ta,  dès  lors  accentué,  l'a  transformée  en  ^  ;  de  là 
une  forme  mien,  bientôt  réduite  &  min.  (1)  Pour  ce  qui 

1.  Le  Terrier  de  la  Gommanderie  de  Chazelles-sur-Lyon,  q^ui  porte 
la  date  de  1290,  nous  présente  la  forme  iS.  (Ja/urtn  SvmphoriaQurn, 
où  in  est  biea  évidemment  pour  ien  de  la  ghase  antérieure.  De  môme 
dans  un  tarif  de  l'octroi  de  Lyon  pour  129o  :  Saint  Saphorin,  et  dans 
le  Règlement  fiscalde  1351  :  Ùzebatin  Sebastiauum.  De  nos  jours, 
les  finales  en  ianum  donnent  régulièrement  des  finales  en  in  :  Saint» 
Julin. 


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90  RBVUB  DBS  PilTOIS 

est  du  masculin,  voici  Texplication  qu'on  en  peut  don- 
ner :  meum  est  devenu  mitim  ;  puis  obéissant  à  une 
tendance  qui  a  acquis  dans  les  patois  actuels  un  grand 
développement,  la  nasale  un  a  passé  à  in  (1)  ;  d'où  la 
forme  mtm  qui  dut  aboutir  bien  vite  à  min  (2). 

80.  Le  sort  de  ï  E  entravé  dépend  de  la  nature  de 
Tentrave.  Devant  SP,  ST,  SC,  il  prend  le  son  d'un  e 
fermé  : 

Mespilam  =  népla,  nèfle.  Festam     =z  fêta,  fête. 

Vespam    =:  guépa,  guêpe.  Bestiam    =  W<t,  bête. 

•Testam    iz  téta,  tête.  'i1&timum=z  èmo,  esprit. 

Fenestram=  fenétra,  fenêtre.  *Fre6eiiiii  =  fré.  fréchi,  frais, 
*E8sere      =z  être,  être .  fraîche. 

Bessam      =:  béssa^  bêche.  Vesperam  =  «ifvo,  soir. 

SI.  Devant  une  labiale,  TE  entravé  prend  un  son 
mi-muet  : 

Feminam  =  fena,  femme.  Flebilem  =  fêblo,  faible. 

Semino     =  seno,  je  sème.  Tepidum  =  tyêdo,  tiède. 

32.  Devant  M  ou  N,  suivie  d'une  autre  consonne,  il 
se  nasalise  et  sonne  en  (écrit  anciennement  en^  ein  ou 
m),  de  môme  qu'en  vieux  français  et  en  provençal  (3)  : 

Ventrem  =  vèntro^  ventre.  Serpentem  =  tarpèn^  serpent. 
Frumentum  =  fromèn,  froment.  Vendere  =z  vendre,  vendre. 
Dentem        =  dèn,  dent.  Tempus       =  tin,  temps. 

Teneram      =  tendra^  tendre.      Temporum  =:  tènplOf  tempe. 

33.  Devant  RR,  TE  latin  est  représenté  en  patois 
comme  en  français  par  un  e  ouvert  : 

1.  Sur  le  passage  de  un  à  in,  cf.  inces  un  ci  as,  dans  un  texte 
lyonnais  du  XIV*  s.  (Àrch,  du  Rhône,  Arm.  Abram.,  vol.  25,n»  4), 
et  dans  notre  patois  :  lindi  (lundi),  in  unum,  comin  communem, 
etc. 

2.  Cf.  la  note  que  j'ai  publiée  dans  la  Rovania  (XV,  430434),  sur 
le  possessif  toniijue  du  singulier  en  lyonnais, 

3.  La  graphie  ein  n'était  pas  rare  dans  les  anciens  textes  :  tems 
tempus,  seins  sine  dans  le  Terrier  de  5.  Germain  au  Monl-éPOr 
(tS  ^^  ^^  ^)«  publié  par  la  Revue  Lyonnaise  (juin  1885,  p.  428),  bein 
bene  dans  Mara,  d'Oingt  (p.  39),  fein  fœnum  dans  un  Tarif  d'octroi 
du  4  déc.  1358  (Romania,  XIII,  545).  Sur  le  son  de  en  en  vieux  fran- 
çais, voyez  Tarticle  de  M.  Meyer  sur  AN  et  EN  toniques  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  de  linguistique,  l,  2i4,  et  Rouania,  II^  247. 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DB  SAINT  QSNIS  LES  OLLIÈRES     31 

Ferrum  =  fèr^  fer.  Serram  =  terra,  serrure. 

Terram  zz  terra,  terre, 

Si  l'entrave  est  fonnée  paraae  R  saivie  d'une  autre 
eonnone»  FE  prend  en  patois  on  son  très  oaT»rt  qui 
ie  rapproche  de  celui  de  a,  sans  pourtant  se  confondre 
avec  lui  : 

Herbam      =  irba,  herbe.  Perdere         =  ^re,  perdre. 

Yernam      z=  vèma,  aulne.  Pertica  ==  pèrchi,  perche. 

Coopertum  =  covèr,  toit.  Hibernum     =  ivèr,  hiver. 

Neryum      =  nèTj  nerf.  Gooperculum=cii«rc^o,  couvercle. 
Gerulam    ==  gèrla^  cuvier. 

Au  Moyen-Age,  TE  se  changeait  fréquemment  en  a 
devant  les  liquides  :  sarges  se  ri  cas,  Marsal  Marcel- 
lum,  AftcAa/Michaelum,  dans  les  Textes  Lyonnais  du 
XIV*  siècle,  {Romania,  XIIL  545)  ;  halla  bellam  dans 
\2l  Bem.'Buyand'y  covarte  (coopertas)  dans  un  Noël 
Lyonnais  du  siècle  dernier  {Lyon-Revue,  août  1885, 
Noël  IV).  Dans  le  parler  de  Saint-Genis-les-Ollières,  cet 
élargissement  n'est  plus  que  l'exception  : 

Sericam  =  $argi,  serge.  Servam  =r  tarva,  réservoir. 

Et  luizôr  lacertum,  lézard,  où  l'a  secondaire  a  passé 

34.  Si  la  première  consonne  de  l'entra ve  est  une  gut- 
turale, TE  devient  ë,  lorsqu*il  se  trouve  à  la  finale  en 
roman^  et  è,  dans  le  cas  contraire  (1)  : 

Directam  =  dr9,  droit.  Grescere,  crecsere  =or^<re,crottre 

Lecium    =  l^,  lit.  Directam  =  driti,  droite 

L'E  placé  dans  la  même  situation  phonique  a  permuté 
avec  i  dans  : 

Pectinum  =  piffio,  peigne  *Segalam  =  àWa,  seigle. 

Teclam    =  vWt^  vieUle. 

i.  Cet  assourdissement  de  eit  (=ectuin)  en  é  doit  être  de  date  ré- 
cente :  Marg.  d^Oinft  écrit  en  effet  leit  et  iieMectum  (pp.  47,  53), 
et  je  relève  dans  deux  textes  lyonnais  du  XIV*  siècle  les  formes 
tupiel  suspectum  eiprofet  profectum,  qui  impliquent  la  pronon- 
ciation ouverte  de  Te.  EoÛn  la  Ville  de  Lyon  en  vers  burlesques,  qui 
date  de  la  fin  du  XVII*  siècle^ècrit  encore  dret  directum,/tenec- 
tum,  et  je  lis  dans  un  Noël  imprimé  à  Lyon  en  1744  (Noël  V)  :  endret, 
endroit. 


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32  RBYUB  DBS  PATOIS 

Cette  transformation  était  déjà  un  fait  accompli  au 
XVII«  siècle  :  la  Bemarda-Buyandiri^  nous  fournit  en 
effet  les  formes  mZZi/  veclam  et  pigne  pectinat  (II 
106, 1 3.) 

35.  ERIUM,  ERIAM,  avec  un  E  bref,  donnaient  en 
vieuxLyonnais  des  finales  en  ier.eriimestiers^merders 
et  maneriy  merceri,  materi,  Rua  Marchere,  charreri 
carreriam,  rue.  On  trouve,  d'ailleurs,  dès  le  XlVe  siè- 
cle, des  exemples  de  la  diphtongaison  de  eri  en  ieri  et 
môme  de  la  réduction  de  ieri  à  iri  :  charrieri.  Rua 
Marchieri  et  Marchire,  à  côté  de  Marchere  (1). 

Les  formes  aplaties  en  t,  iri  sont  les  seules  qu'em- 
ploient les  textes  patois  des  XVI«  et  XVII*  qui  nous  sont 
parvenus  :  éguiry  aiguière,  dans  la  Chevauchée  de 
VAsne  de  1566 \  charriridw[islB,Bern.'Buyand. (1,75), 
et  mety  métier,  dans  la  Ville  de  Lyon  en  vers  hurles-^ 
ques. 

Notre  patois  n'en  connaît  pas  d'autres  : 

Ministerium  =  metif  métier.  Carreriam    n  charîri,  rae. 

Gœmeterium=6«n^tir9,cimetière    Gongeriem  =  conxiri,  amas  de 
Merceriam   =  marcirt,  mercière.  Deige. 

ERIAM,  avec  un  E  long,  est  devenu  èri  :  fèH  feriam 
foire. 

36.  Dans  les  finales  en  ELLAM,  TE  étymologique  est 
représenté  en  roman  par  un  e  ouvert  : 

*Ramellam  =  ramèUi,    mauvais      Beliam  =  hèla,  belle, 
couteaa.      Sellam  =  tèlay  chaise. 

La  finale  ENNAM  a  été  traitée  de  même: ct^èna cutis 
+  ennam,  couenne. 

Dans  les  finales  en  ELLUM,  TE  mis  en  contact  avec  le 
produit  de  la  vocalisatton  de  TL,  s'est  consonnantisé  et  a 
rejeté  son  accent.  De  là  des  formes  telles  que  aignius 
agnellos,  naviouz  qui  se  rencontrent  dans  un  Texte 

I.  Cf.  Romania,  XIII,  555,  et  Àrchiv.  Camm.  de  Lyon,  CC.  13, 
n»  1,  f.  2  et  CC.  1,  foi  168  v.,  1Ô3  r.  et  passim. 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DB  SAINt  GËHIS  LB8  0LUÈRB8     83 

Lyonnais  du  XIV«  siècle  {Romania  XIII,  568).  A  partir 
du  XVIII*  siècle,  peut-être  sous  Finfluence  des  formes 
françaises  analogues,  tu  est  devenu  tau  :  biaUi  coutiau, 
piau  d^ns  Ih  Be^^arda-Buyandiri;  toniaUy  mantiau^ 
noviau  dans  les  Noëls  Lyonnais  (Lyon-Revue,  JuilL- 
Sept.  1885.) 
De  même  dans  notre  patois  : 

Gultellam  ==  eoUô,  couteau.  Sitellum  =  s?d,  seau 

Martellum  zurnarVô,  marteau.  Peilum   =  p'd,  peau. 

Bellum       =  M,  beau.  Paxiilum=  paits^ô,  échalas. 
Ramellum  =  ramfôy  rameau. 

Faits  anormaux.  L'E  a  quelque  tendance  à  passer  à 
u  devant  les  labiales  :  fume  feminas.  dans  la  Bern.- 
Buyand.,  (1, 193),  fuma  dans  la  Ville  de  Lyon  en  vers 
burlesques  (1)  ;  nublo  ne  bu  lu  m,  sombre  et  duto  debi- 
tum  dette  dans  notre  patois.  (2)  Il  est  devenu  o  dans 
quore  quaerere,  chercher. 


87. 1  long  est  traité  différemment  suivant  qu'il  est  ou 
qu*il  n'est  pas  à  la  anale,  en  roman.  Dans  ce  dernier  cas, 
il  persiste  sous  sa  forme  latine,  comme  d'ailleurs  dans 
tout  le  domaine  roman  : 

Spinam  =z  dpina,  épine.  Tinam       =  tina,  cuve. 

Librum  =  livro,  livre.  Servicium  =  sarvicio,  service. 

38.  Dans  le  cas  contraire,  et  c'est  là  un  fait  bien  digne 
de  remarque,  il  se  change  en  e  fermé  (é). 

Nidura     =z  n^,  nid.  Mantile  =  màtUé,  nappe. 

Apricum  =  atré,  abri  ?      =:  bréy  bruit. 

1.  J'en  û  publié  les  passades  patois  dans  la  Revue  Lyonnaise^ 
Duméro  de  déc.  1884  (pp.  671-685)  ;  fuma  se  trouve  au  vers  245  de  ces 
extraits. 

2.  Cf.  ritalien tt^drto^  ebriacum,  ivre,  ru^dto  rebellis. 

RKV.  D,  PATOIS  3 

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84  HBVXJlft  DES  t»ATOtâ 

Et  tous  les  infinitifs  des  verbes  qui  suivent  la  qua- 
trième conjugaison  :  vené  venir,  ouvré  ouvrir,  dorme 
dormir,  fine  finir,  musé  mucire,*"  moisir,  etc. 

Il  existe  toutefois  à  cette  règle  un  certain  nombre 
d'exceptions  :  amî  amicum,  fî  filum. 

Notre  patois  emploie  d'ailleurs  concurremment  avec 
les  formes  en  é  que  je  viens  de  citer,  des  formes  en  î  qui 
semblent  même  en  passe  de  déposséder  les  premières  : 
ni  nid,  avrî  abrî,  finî  finir,  dormî  dormir  etc.(l). 

Le  passage  à  ^  de  11  long  devenu  final  en  roman  pa- 
raît bien  spécial  aux  parlers  de  notre  région  ;  les  patois 
de  la  Bresse  (2),  du  Bugey,de  la  Suisse  romande  et  de  la 
Savoie  conservent  l'I  étymologique  en  cette  situation  : 
furni  fournir,  t?^m  venir,  en  Bressan  ;  veni  venir,  corti 
cohortilem,  peni  punir,  en  Bugeysien  ;  Kœrti  jardin, 
dremi  dormir,  ni  nid^  dans  le  patois  de  la  commune  de 
Vionnaz  ;  manti  mantile,  senti  sentir,  dans  le  canton 
de  Vaud  ;  empli,  remplir  en  Savoisien.  Il  en  est  de  mê- 
me des  patois  Foréziens  :  suvegny  souvenir,  ra- 
juégny  rajeunir,  à  St-Etienne,  manti  à  Montbrison.  (3) 
Aux  confins  du  Lyonnais,  à  Rive-de-Giers,la  forme  en  i 
paraît  seule  en  usage  ;  c'est  du  moins  la  seule  qu'em- 
ploie le  poëte  Roquille  :  vegni  venir,  contegni  conte- 
nir, figni  fini  etc.  (4) 

39. L'I  long  de  pisum  a  été  traité  comme  bref,  de  mô- 


(1)  La  forme  en  é  paraît,  au  contraire,  être  seule  en  usage,  à  Crar 
penne  et  à  PoUionay . 

(2)  Cf.  Les  Noels  Bressans  publiés  par  P.  Leduc,  Bourg,  1845,  pp.  Q 
et  H  ;  —  mon  élude  sur  le  Patois  de  Jujurieux  (Bas-Bugey)  Paris, 
Vieweg,  p.  8  ;  —  Gilliéron,  Patois  de  la  commune  de  Vionnaz  (Bas- 
Valais),  p.  30  ;  --  A.  Odin,  Pkonologiedu  canton  de  Vaud,  Halle,  1986 
n©  60  ;  —  Sansons  rime  et  flanfioume  de  Dian  de  la  Jeanna,  Gham- 
bery  1878,  p.  24.  —  Le  v.  franc,  finer  finir,  mourir,  n'a  rien  à  voir 
ici  ;  il  s*explique  par  le  b.  lat.  finare  dont  rezisience  est  établie  par 
le  provençal  flnar,  finir,  cesser,  mourir.  Cf.  Raynouard,  Lex.  Roman, 
IIi;  329. 

(3)  Œuvres  complètes  de  Babochi,  St-Etieune,  «878  p.  143  ;  P. 
Gras,  Dictionnaire  du  Patois  Foré%ien. 

(4)  Roquille,  Œuvres  complêteSy  St-Elienne,  1883,  pp.  137,  139, 


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PHILIPON.  —  PKtOlS  t)E  SAINT  OENIâ  LES  OLUÊRBS     SS 

me  que  cela  lui  est  arrivé  en  français  et  en  provençal, 
et  l'on  a  eu  la  forme  :  pè  pois. 

40.  Devant  N  finale  en  roman,  I  se  nasalise  : 

Gaminum  zn  chumtn,  chemin.      Vicinum         zzvèsirif  voisin. 
Caninum(?)=:c/iantn,désagréable.  Album  spinumzzardtfpm^aubépinc 

La  nasale  in  a  dans  notre  patois  un  son  notablement 
plus  ouvert  qu'en  français. 

41.  Lorsque  par  suite  de  la  disparition  d'une  consonne 
intermédiaire»  11  s'est  trouvé  en  contact  avec  la  voyelle 
suivante,  il  a  rejeté  son  accent  et  s'est  consonnantisé  :. 

Lixîvium  =:  liss^u,  eau  de  lessive.  Tartitam     z=  parPa,  partie. 
Rivum      i=v.ljron,ryM  ruisseau(ij.  Finitam        =  fin^a,  finie. 
Urticam  =orfya,  ortie.  *Advertitam  rzacar^ya,  avertie. 

*Spicam  =  efa,  épi.  iBvidiam      =z  tn^a,  envie. 

Vitara      ^^-Va^  vie. 

Par  contre, à  l'infinitif  de  quelques  verbes  appartenant 
en  latin  à  la  4<»  conjugaison,  l'accent  a  été  rejeté  en 
arrière,  puis  l'I  long  a  été  traité  comme  bref  et  l'on  a  eu 
les  formes  sôtre^  syôtre,  sôrtire,  sentre  sèntire, 
viendre  vènire. 

42.  I  bref  devient  è  : 

Vicem         =:  vè,  fois.  Piperem  =  pètro,  poivre. 

Nigrum-am=:  nô, nf ri,  noir,noire.  Vitrum  =  vèro,  verre. 

Nivem       =  n^,neige,v.lyon.n«^.  Trivium  =:  trèvo,  carrefour. 
Sitim           =•  «è,  soif.                    Juniperum  ==  ginèvro. 

Pilum  :=.  pèf  cheveu.  Tonitrum  z=  tonèro,  tonnerre. 

Sanctam  Fidem  =  Sainti  -  Fèr,  Recipere  =  v.  lyon.   reeeyvre^ 

Sainte  Foy.  recevoir  (M.O.  p.  62). 
fiibere         =  hère,  boire. 

43.  Ve  ouvert  est  devenu  muet  dans  : 

^[iveam    =  nJègi,  neige.  'Ficatum    iz  fèjo^  foie. 

Picem      =:  pêgi,  poix.  *Garpinam  =  charpena,  charmille. 

In  picem  =r  inpêzo,  empois. 

(1)  Dans  le  Terrier  de  St-Germain  au  Uont-â^oTy  §  16.  (Revues 
Lyonnaise,  Juin  1885).  Cf.  dans  les  Nommées  de  1388  {A^chiv,  de 
Ljfon,  ce.  1,  fo  178>  :  rm  d*Yseron»  —  De  môme,  en  bugeysien  : 
Hie%  rivum  ruisseau  qui  se  jette  dans  l'Ain,  un  peu  en  amont  du 
Pont  d'Ain  (rive  gauche),  et  les  noms  de  lieu  formés  sur  viens  : 
Vieux  d'Izenave  et  Saint  Jean  le  Vieux  S  diu  dus  Jo  ha  unes  a  vico^ 
dans  l'arrondissement  de  Nantua. 


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"1 


36  RBVUB  DES  PATOIS 

44.  La  nasalisation  s*est  produite  dans  : 
Minus  =  mêfiy  moins.  Sine  =  sèn,  sans  (1). 

45. 1  entravé  a  subi  des  traitements  très  divers.  Il  s'est 
changé  en  e  fermé  lorsque  la  première  des  consonnes 
de  l'entrave  était  une  S. 

Aristam     =  aréta,  arrête.  Uaptisma       =  halémo,  baptême. 

Cristam      i=  eréta^  crête. 
*Genistum  zz  gim,  genêt . 

Pareillement  :  mémo  metipsimum,  même. 

46.  Suivie  d'une  gutturale  ou  d'une  palatale,  il  a  pris, 
à  la  finale  en  roman,  le  son  d'un  e  mi-muet  et,  a  la  pénul- 
tième, celui  d'un  e  ouvert  (è)  :  (2) 

Frigidum      zz  /të,  froid.  Digitum        zz  dé,  doigt. 

Strictum       "=■  eire^  étroit 

Frigidam         =  frèdi,  froide.      Rigidum,  am  =  rèdo,  rèdi^  raide. 
Strictam  zz  etrètiy  étroite.    Benedictam     =  Benèti,  Benotte. 

AH.  cribbia      —  crépi,  crèche. 

47.  IcuLUM,  icuLAM  Ont  donué  en  patois  des  finales 
en  ù,  îVi  : 

Soliculum    =z  xo/^,  soleil.  Pariculum  =par(fry  pareil. 

Articulum    zz  artè^  orteil. 

Apiculum     =:  av\lH,  abeille.  Pariculam  zz  pavil^i,  pareille. 

Lenticulam  zz  UntWi^  lentille.  Caniculam  =  chanilH^  chenille. 

Gorniculum  zz  cornibi,  plante  Trichilam    zz  irllH,  treille, 
grimpante. 

De  même  : 

Vigiliam       zz  vibi,  veille.  'Mirabilias  zi  v.  l^*on,  tneravilles, 

Filiam  zz  fibi,  fille.  merveilles. 

48.  Devant  N,  l'I  se  nasalise  : 

Ginerem  =:  cindre,  cendre.  Linguam      =i  lingUy  langue. 

{{)  Menz  et  senZy  seyns,  seins  en  vieux  lyonnais (ftomanm  XIIIy546). 

(2)  Cet  assourdissement  était  inconnu  de  la  vielle  langue:  beneyt  be- 
nedictum,  estreyt^  dei  digitum,  freyi  frigidum  dans  marg, 
d'Oingt  {pp.  49,  75,45,  47),  dey  d i gi t o s, /r^^f  frigidum  dans  la 
Bemarda-Buyandiri  (II,  320,  401);  la  freia  dans  le  Noël  IV. 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DE  SAINT  GENIS  LES  OLLIÈllES      37 

Inter       =  tntre,  entre.  Cingolam     z=  einln,  sangle. 

De-intu8  =  din.  dans.  Lineum        =  Itnjo,  linge. 

Findere  =  findre,  fendre. 

49.  Ll  étymologique s*est  maintena dans  t?t7a  villam 
conti-airement  à  l'usage  du  Bressan  et  du  Bugeysien  où 
il  a  fait  place  à  un  ^  :  vêla.  Mais,  en  vieux  lyonnais,  il- 
lum  a  donné  el  (Marguerite  dOingt  p.  51),  qui  de  nos 
jours  s'est  élargi  en  al. 

L'atténuation  en  ë  s'est  produite  dans  lëira  litteram. 

50.  IR  suivie  d'une  autre  consonne  est  devenu  art 
après  avoir  passé  par  er  : 

Yirgam  —  vargij  verge.  Circalum  =:  carclw,  cercle. 

Firmum  =  farmo,  ferme.  ^Viridam  =  varda^  verte. 

Mais  aussi  :  ersi  hirpicem,  ver  viridem,  nerta 
myrtam,  myrte. 

51.  L'I  s'est  inorganiquement  transformé  en  u  : 

Cippa      =  çupa,  cep.  V.  h.  ail.  Iwa  =:  uif,  if. 

yîduum  z=  vuvo,  veuf. 

Dans /wyi  filicam  fougère,  Yu  peut  être  le  résultat 
de  la  vocalisation  de  1'/  :  on  aurait  eu  alors  la  série  :  fel- 
gif  feiigi,  fugi. 


o 


52.  En  vieux  lyonnais  l'O  long  prenait  le  son  d'un  o 
fermé  {ou)  que  les  scribes  rendaient  indifféremment  par 
ow,  0  ei  u:  gloriosj  gloriosa  et  glorious,  gloriousa 
dans  Marguerite  d'Oingt  (pp.  43,  40,  39,  47),  ora  ho ram 
et  aura,  Ornaciu  (Ornacieux,  dans  l'Isère)  et  preciotcs 
précieux,  (Ibidem  pp.  41,  60,  66,  73, 19);  nevous  neveu  à 
côté  de  nevus  dans  le  Terrier  de  St-Germain  et  de  Po- 
leymieux;  lours^melliour  ei  valur;  vendors, vendeurs 


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n 


38  REVUE  DES  PATOIS 

et  menurs  dans  le  Règlement  fiscal  de  1351  ;  touz  et 
toz  totos  ;  peysour  pensatorem  et  mellior  meilleur, 
segniours  et  segnurs^  segnur,  menurs,  hures  ho  ras; 
lor  et  lur\;  boitus  et  boytoux  dans  les  Textes  lyonnais 
du  XIV^  siècle  (Romania  XIII,  546).(1)  Au  XVII*  siè- 
cle, vraisemblablement,  ou  s'était  déjà  aminci  en  u  [û) 
devant  R  et  devant  S  :  querelu  querelleur,  hura 
heure  dans  la  Bern.-Buyand.  (I,  252;  I,  19,  II,  64); 
amoiru  dimonreux^peraizu  paresseux  ,/Uriitôa  furieuse, 
peraizuze  (Ibidem,  I,  LU,  305, 1, 70,11, 301)  (2);  curiusa 
curieuse  dans  le  Noël  VI. 

53.  En  règle  générale,  dans  le  parler  de  Saint-Genis- 
les-Ollières,  TO  long  latin  suivie  d'une  R  ou  d'une  S  est 
aujourd'hui  représentée  par  u. 

C'est  ce  qui  se  produit  : 

V  Dans  les  Anales  en  ATOREM  : 

Messionem+atorem  zz  mèssoî^u^    De  capere  ziacflpartt,accapareur. 

moissonneur.  Petra+atorem  i=  prdyu,  carrier. 

Grola-fatorem=:r«flfro^ savetier  Necatoreni  (?)  ==  négu,  boucher. 

Habilis-|-atorem=ra6f77u,  rebou-  Manducatorem  =  mànju,  mangeur 

teur.  Picem+atoremzzp«;tt,cordonnier- 

Mais  mocàr  moqueur,  ramonàr  ramonneur  et  piro- 
rou  *parollatorem,  chaudronnier. 

2»  Dans  les  mots  formés  à  l'aide  des  suffixes  ORIUM, 
ORIAM  qui  sont  devenus  en  patois  u,  uri  :  (3) 

Muccatorium  mmoehu,  mouchoir.  •Passatoriam  =  poseur t, passoire 
Affectatoriumzz  afètu,  crible.         •Gollatoriam  z=  coluri,  filtre. 
De  vocuitare  i=det?ottedu, dévidoir.  V.h.all.  scûmzz cwmttri.écumoire 
De  directum  zz  dr'èssu,  dressoir.    De  *batere      zz  baturi,  baratte. 
De*Succutare  zz  SecôyUy  panier  à  De  ductile      zz  dol^uri,   douille 
.  [salade.  [de  la  faux. 

(i)  De  même  à  la  protonique  :  correour  et  courreour,  escoffer  et 
escoufier,  codurier  et  cudnrier,  couvreour  et  recuvrour,  mounier  et 
mugnier,  dorier  et  dourier^  rua  rue  et  Romarcheri  rue  Mercière. 

(2)  Cf.  mon  travail  sur  la  Beitiarda-Burandiri  et  le  Dialecte  Lyon-- 
nais  au  XVII*  siècU  (Revue-Lyonnaise,  VIH,  636). 

(3)  Orium  donnait  en  v.  lyoïmsûs  our:  ovraor  et  Aoi^rootiroperato- 
rium  ouvroir  dans  le  Bêglement  fiscal  de  1351.  Ovreour,  ovrour,  ter- 
rour  territorium,  aberour,  abreuvoir,  dans  les  Nommées  de  ! 388 
(Archiv.  Corn,  de  I^fon,  CC.  1,  pauim,) 


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PHnjPON.  —  PATOIS  DB  SAIMT  GEKÏS  LES  OLLTÊRES     39 

*Jitatorium    n  jùn,  poche  à  long  De  plicare  =  plàyuri^  cheville 

manche,  dont  se  servent  les  la*  [du  timon, 

vandières.                                   De  ^affanare  =  afanure,  salaire 

•Fossatorium=z/?««M,  fossoir.  [en  nature. 

De  cosse       =  lcoH$Uf  fléau. 

Et  en  général  tous  les  mots  qui  en  français  se  termi- 
nent en  oir  :  rasu  rasoir,  inbochu  entonnoir,  lavu  la- 
voir, agotu  égoutoir,  aburu  abreuvoir  etc.  Mèmouéri 
mémoriam  et  dalouéri  doloire  font  exception. 

Notons  aussi  la  double  forme  passouéri  qui  comme 
les  deux  autres  a  vraisemblablement  subi  Tinfluence  du 
français. 

30  Dans  les  mots  formés  à  l'aide  des  suffixes  OSUM 
OSAM: 

Gandiosam  rzjà%fu^  joyeux.  Godiosam  njV^tMa,  joyeuse. 

Pietosum     =:^td)^u,compatissant.  Pietosam=piJ7t««a,compatissante 
Cinerosum  =  cindru,  couvert  de  Ginerosam  =  ctndïtwo,  couverte 
[cendre.  [de  cendre. 

Pigr)tiosum=j9ar0Mtf;  paresseux.  Pigrîtiosam=  pareMtata^  pares- 

[seuse. 

Et  les  dérivés  patois:  barfoh'u^  barfol^t^a,  brouillon, 
brouillonne  ;  &cy  M,  bojvsa^  gonflé,  gonflée;  cabomu, 
cabomusa^  creux,  creuse  ;  inbitionuy  inbitionusa, 
ambitieux,  ambitieuse  ;  barbelu  radotteur  etc.  Il  en  est 
de  môme  pour  les  féminins  des  substantifs  enATOREM: 
relevusa  accoucheuse,  acapartisa,  mànjusa  et  mocusa 
moqueuse. 

Zelosum^  zelosam,  ont  de  même  qu'en  français,  subi 
un  traitement  spécial  et  sont  àevervi^  jalon  Jalousa. 

40  Dans  un  petit  nombre  de  mots  terminés  en  OREM, 
ORAM. 

Melîorem  z=  mil^u,  meilleur.        Horam      =:  t»ra,  heure.     * 
Seniorem  ==  morutu,  monsieur.    Ploro        =  fluro,  je  pleure, 
lilorum     =  itt,  leur. 

54.  Dans  les  substantifs  en  OREM  Vo  a  pris  le  plus 
souvent  un  son  très  ouvert  [à)  : 

Calorem    =  chalàr,  chaleur.        Golorem   =:  colàry  couleur. 
Dulcorem  zz  douçor,  douceur.      Gantorem  =  chàntôr,  chanteur. 


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40  RBYC7E  DES  PATOIS 

MsLispou  pavorem,  peur. 

Au  XlVe  siècle,  cet  o  paraît  s'être  prononcé  tantôt  ou- 
vert, tantôt  fermé  ,suivant  qu'il  sejtrouvait  libre  ou  en- 
travé, en  roman. 

C'est  du  moins  ce  que  Ton  est,  à  mon  sens,  en  droit 
de  conclure  de  ce  fait  que,  dans  Marguerite  d'Oingt,  la 
graphie  ou  est  constante  devant  r  finale  en  roman,  tan- 
dis qu'au  contraire  Vo  persiste  très  régulièrement  sous 
sa  forme  latine  toutes  les  fois  que  la  déclinaison  amène 
une  s  :  doucour,  amour,  honour  et  doucors,  amers j 
dolors,  savors,  (1)  Dès  le  milieu  du  XIV*  siècle,  cette 
distinction  délicate  semble  tomber  en  désuétude  et  le 
son  fermé  commence  &  se  généraliser  :  c'est  ainsi  que 
dans  le  Règlement  fiscal  de  1357,  notamment,  je 
relève  les  formes  vendeurs,  làberours,  acheteurs  à 
côté  des  formes  primitives  conseilors,  vendors. 

Vo  fermé  (ou)  ne  paraît  pas  avoir  joui  longtemps  de 
son  triomphe,  car  dès  la  fin  du  XVP  siècle,  il  est  rem- 
placé dans  les  textes  patois  par  la  diphtongue  eu  qui 
devait  se  prononcer  très  ouverte  et  correspondre  au  son 
à  de  notre  parler  :  seigneur  dans  la  Chanson  du  For- 
mulaire fort  récréatif  \percureur,  fureur  dans  la  Ber- 
narda-Buyandiri  (II,  24,  56). 

55.  Dans  un  certain  nombre  de  mots,  l'o  fermé  de 
l'ancienne  langue  se  prononce  aujourd'hui  ouvert: 

Nos         z=  no,  nous.  Totum      =  to,  tout. 

Vos         =  vo,  voas.  Horam     =  vore,  maintenant. 

Gelt.  boc  =:  ho,  bouc. 

Dès  le  XV?  siècle^  dans  la  Chevauchée  de  Tasne,  on 
trouve  no  et  vo  à  côté  de  nou  et  vou,  La  Ville  de  Lyon 
en  vers  burlesques^  ne  connaît  que  les  formes  avec  o 
simple  :  no,  vo,  /o^  totum,  te  toti. 

Parfois  au  contraire,  ou  s'est  fermé  en  u  : 

Nepotem  =  nevu,  neveu.  Nodum    =  nu,  nœud. 

(1)  Cf.  Rmania  XIII,  546. 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DE  8A.INT  6BNI8  LES  OLLIËRBS     41 

Ailleurs,  enfin,  il  devient  6  : 

VoIat=:  voUy  il  vole, 

56.  Devant  une  nasale  devenue  finale  en  roman,  0  se 
nasalise  : 

Ericionem  =  urision,  hérisson.    Piscionem  =  pèsson,  poisson. 
De  palea    =  paPasêon^  corbeille.  Pipionem  =  pinjon,  pigeon. 

A  la  pénultienne  en  roman,  Vo  suivie  d'une  nasale  se 
prononce  ouvert  : 

Personam  =  parsona,  personne.    Pomam     zi  poma,  pomme. 

St.  O  BREF.  Dans  l'ancienne  langue,  TO  bref  persistait 
d'ordinaire  avec  le  son  d'un  o  ouvert  :  ovra  operam, 
moles  molas,  for  foras,  bo  bovem,  pot  potest.  (1) 

Au  XVIP  siècle,  Yo  ouvert  a  fait  place  à  un  o  fermé  : 
demoura  demeure,  bou  bœuf,  écoula  scholam,  pou  po- 
potest.  (2)     • 

Le  parler  de  Saint-Genis  semble  hésiter  entre  les  deux 
sortes  d'o  :  il  s'en  est  tenu  à  Vo  fermé  dans  : 


Bovem         =  bou,  bœuf. 
Diem  Jovis  =  dt/oi»,  jeudi. 
*Deforas      =  defou,  dehors. 
Rotam        =  roua,  roue. 
Rosam        =  rousa,  rose. 

Operam 
Molere 
Trifolium 
Potest 

=  ouvra,  ouvrage. 
=  moudre,  moudre. 
=  tHoulo,  trèfle. 
=  pou,  il  peut. 

Il  est  revenu  a  Yo  ouvert  dans  : 

Molam         z=  mola,  meule. 
Volo             =:  volo,  je  veux. 
Probe          =  pro,  assez. 
De  propago  =  prova,  provin. 

Scholam 
No  vu  m 
Probam 
De  moror 

=  dcola,  école. 
=,novo,  neuf. 
=  pnwa,  preuve, 
zi  dwwwo,  je  demeure 

•Poteo         =  pôyo,  je  peux. 

L'O  du  suffixe  OLAM  a  été  traité  de  môme  : 

Filiolam    z=  filiola,  filleule.         Gurtilem+olam  =:  cort^ro^,  cour 
Fabeolam  =  fiéjola,  haricot.  tilière. 

(1)  Cf.  Bomania  XIII,  547  et  le  Règletnent  fiscal  de  1351  (Lyon-Re- 
vue, Nov.  1883,  p.  244). 

(2)  La  BemardO'Buyandiri  et  le  Dialecte  lyonnais  au  XVih  siè- 
cle (Revub-lyonnaisb,  t.  VIII,  p.  637). 


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42  REVUE  DES  PATOIS 

Dans  le  suffixe  OLUM,  la  vocalisation  de  TL  explique 
la  forme  :  rossignoii  lusciniolum,  rossignol. 

Ou  s'est  réduit  à  u  dans  filiu  filleul,  acouéru  sciu- 
riolum,  v.  lyon,  ecoyriouz  (Romania,  XIII,  576), 
écureuil,  arliu  ordeolum?  orgelet.  (1) 

58.  En  vieux  lyonnais  TO  bref  se  diphtonguait  volon- 
tiers en  wo,  ue  :  cwor cœur,  ctiors  chœurs ;ruello  rotu- 
lum,  pueblo  populum,  huelo  oleum,  suers  sœur, 
cuer  cuir,  Fuer  Forum.  (2)  Il  en  est  de  même  aujour- 
d'hui encore,  dans  notre  patois  : 

Soror        =  suer,  sœur.  Solum   =  iuêr,  aire. 

De  dolere  zz  duèr,  deuil.  Corium  z=  cttèr,  cuir. 

La  diphtongue  ue  de  la  phase  primitive  s'est  réduite 
à  u  dans  puploy  v.  lyon  pueblo  populum,  peuple, 
publo  peuplier,  mublOy  mobilem,    v.  lyon.  mueblo. 

Dans  uilo  oleum,  il  y  a  eu  régression  de  la  palatale 
posttonique.  • 

59.  Suivi  d'une  gutturale, 0  bref  se  diphtongue  en  un 
son  qui  tient  le  milieu  entre  ua  et  ue  et  que  je  noterai 
par  uë  : 

Neerl.  nocke  =  n«e,  nuque.  Jocum  =:  ;tte,  jeu. 

Focum  =  fué,  feu.  Gael.  tore,  troc  =  trwèy  truie. 

Orwm,dont  Yo  long  a  été  traité  comme  bref  dans  l'en- 
semble des  dialectes  romans,  a  donné  de  même  uë  œuf. 

Cette  diphtongue  u^  n'est  que  l'atténuation  de  la  diph- 
tongue ua  de  la  phase  antérieure  :  fua  focum,  lua  lo" 
cum,  Bornua  Burgum  no  vu  m,  dans  Marguerite 
d'Oingt{^^,  51,  40,  76)  et  dans  les  Textes  lyonnais  du 
XIV  siècle.  Ua  s'atténuait  dès  cette  époque  en  ue  lors- 
que la  déclinaison  amenait  une  5  à  la  finale  en  roman  : 
/tie^locus,locos,  /tu^^ovos  (3). 

(Ij  Sur  cette  étymologie.  voy.  Littré  au  root  orgelet  et  Ducange  Gl. 
v«  ordeolus, 

(•2)  Romania  XIII,  547. 

(3)  Cf.  Romania,  XIII,547et  le  Règlement  fiscal  de  1351  dans  Lyon- 
t\evue{Noy.  1883,  p.  241). 


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PHIUPON.  —  PATOIS  DE   SAINT  eSNTS  LES  OLLIÈRES     43 

Il  faut  voir  la  résolution  de  la  gutturale  dans  : 

Hoc  n  ùua,  voua,  v.  lyon.  oy,  oui.  *Trocuin  =  troua,  pressoir. 
Vocem=:  voua,  v.  lyon.  voys^  voix.  Apud  hoc=awtt2,v.lyon.at?oy,avec. 

Suivie  d'une  palatale  primaire.O  bref  devient  w^,ott^; 

Hodie,  =  vue,  aujourd'hui.  Foriam  =:  fouéri,  flux  de  ventre. 

60.  O  BNTRAVB.  En  vieux  lyonnais  0  entrave  avait 
pris  un  son  ouvert  :  forz  fortes,  porg  porcum,  porc, 
otos  hospites,  parochi  parrochiam  dans  les  textes 
du  XIV«  siècle  (1)  :  porta,  cor  corpus,  fort  dans  la 
Bem.  Buyand.  (1, 154,  38  ;  II  304);  sauf  devant  s,  où  il 
sonnait  ou  :  groics  grossum  dans  un  compte  lyonnais 
de  1364-65,  grou^  plutou  plutôt,  (2)  noutron  nostrum, 
voutro  dans  la  Bemarda  Buyandiri. 

Dans  notre  parler  0  entravé  a  subi  trois  traitements 
divers:  d'ordinaire,  il  a  fait  place  à  un  o  ouvert,  mais  il 
s'est  fermé  en  ô  devant  r  et  en  ou  devant  s  : 

0  entravé  =»  o  ouvert  dans  : 

Roccam    =  rochi,  roche.  Torculam       =  trobi,  tourteau. 

Propiam  i=prochi,  proche.  Parrochiam  rzparochif  paroisse. 

Gopulam  =   eobla ,  attelage  h  Ab  oculuin    =  avolfo,  aveugle, 
deux. 

Mais  aussi  fôlH  foliam,  feuille. 

O  entravé  =  ô  devant  R  : 

Portam      =  porta,  porte.  Corpus  =  car,  corps. 

De  tortain=:  tôrchiy  torche*  Sortem  =  sdr,  sort. 

Fortem      =  for,  fort.  Porcum  =  par,  porc. 

Mortuum  =  môr,  mort.  Mordere  m  môdre,  mordre. 

*Retortam=  rtôta,  lien  fait  d'une  Sortire  =■  sôtre,  sortir, 

branche  tordue.  Ordinem  =  ôdre,  ordre. 

Les  formes  poucio  p  o  1 1  i  c  e  m,  fou  f  o  1 1  u  m  et  recourta 
recollectam,  récolte,  s'expliquent  par  la  vocalisation 
del'L. 

O  entra vépar  S  +  consonne  =  ou  : 

(1)  Romania  XIII,  547  et  Lyon-Revue,  nov.  <883. 

(2)  Revue  Lyonnaise,  VIII,  638  et  Archiv.  munie,  de  Lyon  GC.  373. 


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44  REVUE  DBS  PATOIS 

Grossam,-ani  =  grou,    grousM^  Fossam  zzfouxsa^  fosse. 

gros^  grosse.    EleemosjDamzi  ottmattfui,aumÔDe 
Gostam  =  coûta,  côte.         'Plus  tosto     z=  plutou^  plus  tôt 

Ossem  =:  o«,  08.  *Bene  tosto     =  bientou,  bientôt. 

Proposituin     =  parpou,  propos.  Vostrum         =  voutron,  Totre. 

Le  français  fantôme  p  hantas  m  a  est  en  patois /«n- 
touma. 

61.  Devant  une  gutturale  suivie  d'une  autre  consonne 
0  devenait  ue  ou  oi,  oy  dans  l'ancienne  langue  : 

Bt^^cboscum,  huet octo,  huel  ocnVupues  *pocsum 
puis,  et  coiti  coctam,  cuite,  coysi  coxam,  cuisse,  7ioyt 
noctem,  boyta  'boxidam  dans  Marguerite  dOingtei 
les  Textes  du  XIV^  siècle{l);  boy  boscum  dans  la  Bem. 
Buyand,,  (II 85). 

Dans  notre  parler,  VO  placé  dans  cette  situation  a 
donné  naissance  &  la  diphtongue  oué  : 

*Bocsuin             =  bouè^  bois.  Coxam        =  eouéssiy  cuisse. 

Coctum              =z  couéf  cuit.  De  coctare  =z  a  la  eouétt\  &  la 

Goquere             =  couére,  cuire.  hâte. 

Angl.sax.  Sdtig  =  souéfty  suie.  Neerl.nocke=ztum^et  nwè) nuque. 

Ajoutez  couévo  scopeum,  balais,  où  la  palatale 
remonte  au  latin. 

Oué  s'est  réduit  à  é  dans  né  noctem  et  à  w  dan  pu,Y. 
lyon.  pues,  puis. 

!7f  octo  est  à  rapprocher  du  v.  lyon  huet.  Quant  à  {z)iu 
oculum,  Marguerite  d'Oingt  nous  offre  les  formes  in- 
termédiaires :  huel,  heuz  et  iiouz  (pp.  52,  61, 39). 

62.  Lorsque  la  première  des  consonnes  qui  forment 
rentra ve  est  une  N,  TO  se  nasalise  en  un  son  qui  se  rap- 
proche de  celui  de  an  et  que  je  noterai  on  pour  éviter 
toute  confusion  : 

Frontem  =  fràn,  front.  Hlac  montem  zz  lômàn^  là  haut. 

Goncham=côtk;Ai,  table  de  pressoir: 

Si  la  nasale  est  suivie  d'une  palatale  primaire  ou  secon- 
daire, on  se  diphtongue  en  uin  : 

Somnium  =  suin,  sommeil.         Longe  =  luin,  loin. 
(i)  Cf.  Romania  XIII,  547. 

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PHIUPON.   —  PATOIS  DE  SAINT  GENIS  LES  OLLIÈRES     43 

De  même  en  vieux  lyonnais  :  acoindes  adcognitos, 
parents. 


u 


63.  U  LONG.  Il  persiste  d'ordinaire  : 

Nudam        =  nu,  du.  Murum     =  mur,  mur. 

Cnidum      =  cru,  cru.  Lunam     =  Iwia,  lune. 

Celt.  druth  =  dru,  dru.  Plumam  zzftluma^  plume. 

Pertnsum    =paWti,  trou.  It.presura=  prépara,  présure. 

Yendutum  =  vendu,  vendu.  Cuculum  =r  cocu,  coucou. 

Ina  unam  et  comina  ^communam,  s'expliquent  par 
rinfluence  des  formes  masculines  m  et  comin. 

64.  Lorsque  par  la  suite  de  la  chute  d'une  consonne 
médialeJ'U  s'est  trouvé  en  contact  avec  un  A  posttonique, 
il  s'est  élargi  en  ou  : 

Nudam  =  noua^  nue.      Rugam  =  roua,  rue. 

Grudam  =  croua,  crue.    Sanguisugam  =  «àtMoua,  sangsue. 

Druth-am  =  droua,  drue.   Vendutam      =  cèndoua,  vendue. 

Crescere  +  ulam  1=  cmsot4a,crue  Carrucam       =  charoua,  charrue, 
d'eau. 

Il  en  est  ainsi,  comme  de  raison,  pour  tous  les  parti- 
cipes passés  en  UTAM  :  mordoua^  pardoua,  etc. 
Au  pluriel  TU  reparaît  avec  sa  sonorité  celtique  : 

Nudas  =  nûe,  nues.  Yenduias  =  veindûe,  vendues. 

Sanguisugas  =  sànsiie,  sangsues.    Mordutas  =:  mordue,  mordues. 

65.  L'attraction  de  la  palatale  posttonique  dans  la  S3'l- 
labe  accentuée  explique  les  formes  qui  suivent  : 

Salmuriam=rarmoii/rt,sanmure.  Lacryma  +  usiara  =z  lartnouèsû 
*Minutias    =  menuése,  petits  mor-  petit  lézard  gris  (1). 

ceaux  de  porc. 

Dans  admr^  ad  du  ce  re,  amener  etmmre  ex  sugere, 
faire  sécher,  la  palatale  développée  par  la  gutturale  est 

(i)  G^est  le  vieux  fr.  larmot,  specie  di  iucertola  {Dict.  d'Oudin  &  ce 
mot),  et  le  provençal  Lagramma^  Larmusa  (Honnorat,  DicL  provem, 
franc). 


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1 


46  RBVUft  DBS  PAtOiS 

Tenue,  elle  aussi,  se  fondre  ea  quelque  sorte  dans  la  to- 
nique. Il  en  est  autrement  dans  bùjfa  *bucam,  ce  qui 
peut  faire  naître  quelque  doute  sur  le  point  de  savoir 
si  la  palatale  remonte  bien  au  C  latin,ou  si  au  contraire, 
le  C  médial  étant  tombé,  elle  ne  s'est  pas  développée  au 
choc  des  deux  voyelles. 

66.  Devant  M  ou  N,  Y  U  long  se  nasalise  en  in: 

De  fumare  =  parfin,  parfum.       Gommunem  =  comin,  commun. 
Unum         =:  in,  un.  . .  .Dunum  =:Mon  Verdin,  M*  Verdun* 

Mais  aussi  dilon  diem  lunse. 

Unum  est  devenu  an  dans  Lian  Lugdunum  Lyon. 
C'est  là  un  fait  qui  n'est  point  nouveau;  Marguerite 
d'Oingt  écrivait  déjà  Lyan  (p.  91),  et  la  forme  Lian  se 
rencontre  très  fréquemment  dans  les  textes  du  XIV* 
siècle  (1).  Cf.  à  la  protonique  anbuni  umbilicu  m,  nom- 
bril. 

67.  U  bref  devient  ou  : 

Lupum    =  tou,  loup.  Lupam    ^  toua^  louve. 

Nebulas  zz  woule^  nuages.  Tegulam  =r  Vouiay  tuile. 

Guprum  =  ▼.  lyon.cotti?ro,cuivre.  Sébum    =:  T.ljon.Mou,<you,suif. 

De  nos  jours  le  son  ou  de  la  phase  primitive  s'est 
aminci  en  u  dans  : 

Deum  =  D'tt,  Dieu.  Sébum  =  xm,  suif. 

Melius  =  mfu,  mieux  Jugum  =  ju,  joug. 

Duas    =  dtt«,  deux.  Cubai  =  eue,  elle  couve. 

68.  Sous  l'influence  d'un  son  mouillé,  U  bref  s'est 
diphtongue  en  oué  ué  :  (3) 

Nucem  =  noué,  noix.  Puleum      =  pauè,  puits. 

Buxum  =  6011^,  buis.  *Fenucum  =  fenoué,  fenouil. 

•Gutter  =  gouétro,  goitre.  Grucem      z=  crué^  croix. 

Mais  plèvi  pluviam  pluie. 

(i)  Homania  XIII,  548.  Cette  forme  Lian  est  celle  qu*emploie  une 
inscription  de  1352,  écrite  en  lyonnais  et  conservée  au  Musée  lapi- 
daire de  la  ville  de  Lyon. 

(2)  Cf.  nuys,  nuces  (luyvo  fluvium  et  croys  cruoem  dans  Tan- 
oîenne  langue.  (Romania  XIII,  548). 


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PHILIPON.  —  PAtOIS  DK  SAINT  GltNlS  LES  OLUÈRES     4? 

69.  U  bref  s'est  nasalisé  ea  on  daûsTadject.poss.  tnon^ 
ton^  son,  et  en  in  dans  le  pron.  poss.  :  min  meum 
{-s^miin  de  la  phrase  antérieare),  tin,sin,  mien,  tien, 
sien. 

70.  U  ENTRAVÉ.  Long  par  nature,  il  persiste  sous  sa 
forme  latine  : 

Locustara  =z  ^uto,  sauterelle.  Cultrum      =  cutro,  coutre  de  la 
Fustam     =  futa,  bareille.  charrue. 

Butyrum  =  buro^  heure.  Pulicem       =  puzi,  puce. 

Judicem  =  jujo,  juge.  Sulphurem  =:  supro,  soufre. 
Justum    =  S.  Ju,  S^-Just. 

L'U  long  entravé  s'est  adouci  en  e  dans  inclyeno  in- 
cudinem, enclume;  il  s'est  ouvert  en  o  dans  porna 
prunam. 

71.  Bref  par  nature,  l'U  entravé  a  passé  à  o  ouvert: 


Pulpam 
Grastam 

Furnum 

nporpa, viande  sans  os.Furcam 

=  grota,  morceau   deburgum 

pain  béni.Gursam 

=.  for,  four.                  Bursam 

zzforchiy  fourche. 
=  6or,  bourg. 
=  corsa,  course. 
=  horsa,  bourse. 

Brustum 
Buccam 

=  brOf  jeune  pousse. 
=  bochiy  bouche. 

Diurnum 
Gurtum 

=:jor,  jour. 
=  cor,  court. 

Russam 

=  roêsay  rousse. 

Bullam 

=  bola,  boule. 

Guttam 
De  snbtufl 
•Stuplum 

=  gota,  goûte. 
=  dittOj  dessous. 
=  êirohlOy  chaume. 

Gubitum 
Stuppas 
Bucculam 

=  caàOf  coude. 
=  ^tope,  étoupes. 
i=6od7a,  boucle. 

Rubeum 

=  rojo,  rouge. 

Ouchi  ulcam,taille,dow,dowddulcem,pow(ira  pul- 
verem  s'expliquent  par  la  vocalisation  de  l'L. Quant  a  la 
forme  rou  russum,  c'est  probablement  un  reste  de  l'an- 
cienne langue,  où  l'U  bref  entravé  était  représenté  par 
0  fermé  (ow).  Les  graphies  cours  cursus  et  jour  que 
Ton  rencontre  à  côté  de  jor  dans  Marguerite  d'Oingt  ne 
laissent  pas  de  doute  sur  ce  point.  Au  XVII»  siècle,le  con- 
tinuateur de  ru  bref  entravé  est  encore  ow  :  bouchiy  four, 
mouchi,  hourça,  roujou  dans  la  Bernarda-Buyandiri 
(11,340, 175, 841  ;  1,57;  11,192).  A  partir  de  la  fin  de  ce 
même  siècle,  ou  tend  de  plus  en  plus  à  s'éclaircir  en  o  : 
tor,  tour,  cor  cour,  jor  jour  dans  la  Ville  de  Lyon  en 
vers  burlesques. 


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48  REVOE  DES  PATOIS 

72.  L'U  entravé  a  passé  à  ô  dans  : 

Luriduin,-am  =  ldr,/^rda,  lourd;  Ulmum         =t  ài^mo,  orme, 
lourde.  Juvenem       =  jôno,  jeune. 
Gurgitem        zz  gârgi,  gorge. 

73.  Suivi  d'une  gutturale,  U  entravé  prend  générale- 
ment le  son  d'un  o  ouvert: 

Ductilem       =  dolH,  douille.         Ranuculain=</rano/J't,grenouille. 
Coluculam     =:co^H,quenouille.  Bulgam      z=  ^t,  grand  sac. 
De  succuiare  =  bassoln',  boue. 

Mais  uH  acuculam  et  pm  peducul  um  pou. 

La  palatale  a  été  attirée  par  la  syllabe  accentuée  dans  : 

Pugnum  zi  poin,  poing.  Punclain  =  pointi,  pointe. 

74.  Devant  M  ou  N,  TU  se  nasalise  en  un  son  sut  ge- 
neris  qui  se  rapproche  de  celui  du  français  an  : 

Truncain    =  trômhi,  tronc.         Profundum  iz  pt^àn,  profond. 
Columbamzz  colônba,  colombe.    Ramicem    =  rônzi,  ronce. 


AU 


75.  Au  devient  ow: 


Glaudere    =  chourty  clore.  De  pausare  =z  repou^  repos. 

Pauperem  =  pouro,  pauvre.  Causam       =  ckousa,  chose. 

Inclausum  =  incUou,  enclos.  Paucum      =  pou,  peu. 

Raucam     =:  roucki,  rauque.  *Saumam    =i  sauma,  ànesse. 

Gaudam     —  coua,  queue.  Alterum      =  outro,  autre. 

Oya  aucam,  «oflrtsalviam,  sauge,  5oyt  sabucam  su- 
reau, s'expliquent,  à  la  rigueur,par  l'influence  de  la 
patatale  ;  mais  comment  expliquer  ora  auram  vent,  or 
aurum  et  cadola  catabulam,  hutte  ? 

L'ancienne  langue  transformait  de  même  AU  en  ou 
contrairement  à  Tusage  du  français:  chousa  dans  le  Syn- 
dicat lyonnais  de  1368  ;  Montour  Montem  de  auro; 
cloîitre  claustru m,  cloître,  reclouz  reclus  dans  les 
Nommées  de  1388  {Archiv.  de  Lyon,  CC 1)  ;  repou^ 
pouvroy  pou  peu,  coua  queue,  chousa  dans  la  Bem. 
Buyand  et  dans  la  Ville  de  Lyon  en  vers  burlesques  (1). 

AU  d'origine  latine  ou  romane  est  devenu  6  dans  pôso 
pauso,LT(5doClaudum,  lôiia  lagunani,5(yosalicem. 

(1)  Romania  XUI,  548  el  Revue  Lyonmise  VIII,  640. 


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PHILIPON.  —  PATOIS  DB  SAINT  GENIS  LES  OLLIÈRBS     49 


Dans  un  prochain  arlicle,  nous  étudierons  lo  traite- 
ment des  voyelles  atones  et  des  consonnes. 

E.  Phiupon. 


KBT.  D.  PATOIS. 


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GRAN  COMPIANCE 

Fftte  è  vie  patoi  de  Lai  Bresse  (Vosges) 
(SuiU) 


16 

S  el  vé,  dô  lai  semaine,  ai  masse, 
Biè  loQ  que  ce  sâe  di  tô  bedu, 
Lai  besogne  se  rparé  d'ène  basse 
Qii'el  s'5  fré  ca  pu  que  le  du. 
Et  setô  que  las  Ange  s'6  malête 
Pou  meu  répara  Taire  ; 
Dé  khûre  que  sas  mate  ô  tête 
Pwa  das  menée  tô-t-aidmiré. 

17 

Lé  praclaige  das  geè  Ténoue; 

El  8'6  ttre  aidraitmô  fieu. 

Auleû  d5  lé-môme  el  oue 

Das  secrète  parole  di  Bon-Dieu. 

Pou  rôrdinâre  sé-n-ètûde 

Ta  de  pwaula  le  mwô  qu'el  pwayi. 

Dé  lai  totale  solitude 

Ène  gran  èvie  lé  rqwéyi. 

18 

El  aimi  tan  lai  périére 
Qu'el  sawi  trôva  le  mouyè 

16-2.  Sde-Boii,  forme  ancienne  qui  peut  se  remplacer  par  Seusse 
comme  i4^-ait  par  eusse. 

16-3.  Hasse-xoTce  déployée,  fougue,  etc.  V.  fr.  Hausse.  Ali. 
Heise.  Mess.  Haxe.  Bret.  ffas.  B.lat.  As.  Gr.  ilûs^faire  effort.  Hebr. 
HazaS'îorce. 

16-5.  Seiô^  expression  conjecturale,  difficile  k  exp1i(]uer. 

16-7.  Dé  Khûre,  m.  k  m.  de  sûr  ;  on  dit  aussi  Di  kkûre,  Pau  te 
khûre. 


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GRANDE  COMPLAINTE 

Faite  en  vieux  patois  de  La  Bresse  (Vosges) 

(Suite) 


16 

S'il  va,  dans  la  êemaine^  à  (la)  meiêe^ 
Bien  loin  que  ce  soit  du  temps  perdu, 
La  besogne  se  reprendra  d'une  telle  vigueur 
Qu'il  s'en  fera  encore  plus  que  ce  qui  est  dû. 
Et  peut^tre  que  les  Anges  s'en  mêlaient 
Pour  mieux  réparer  l'arrêt. 
C'est  chose  sûre  que  ses  maîtres  en  étaient 
Par  moments  tout  saisis  d'admiration. 

17 

Le  jabotage  des  gens  l'ennuie  ; 

Il  s'en  tire  adroitement  dehors. 

A  la  plaee^  en  lui-même^  il  entend 

De  secrètes  paroles  du  bon  Dieu. 

D'ordinaire  son  étude 

Etait  de  parler  le  moins  qu'il  pouvait  ; 

De  la  complète  solitude 

Une  grande  envie  le  recherchait. 

//  aimait  tant  la  prière 
Qu'il  savait  trouver  le  moyen 

16-8.  Menée  ou  B^^e-temps  d'une  action,  iluimir^-étonné,  ômer* 
veillé  ;  cette  forme  passive  est  assez  commune. 

17-1.  Praquela  (lé  praquèieyadMwx,  jaser.  Lorr.  Praquè,  Prôquè  ; 
hngi.  Prattle.  Praquelé,Praquèleh9LV&td,  arde. 

17-4.  Bon  Dieu,  forme  française  ;  Dée  est  la  forme  vraie  du  patois, 
qui  dit  aussi  Lé  bwô  Dée, 


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53  REVUE  DES  PATOIS 

D*5  rèpe  sai  vie  tôte  entière 
Sè-z-eukhi  di  cômuQ  riè. 
Périé  de  j6  ne  pieu  li  suftre  ; 
Périé  de  neû  ni  pieu  lassa. 
Ti  a  ce  que  saireu  nos  dtre 
Las  neû  qu'el  i  é  passa  t 

19 

Conte  las  n9he  et  las  fwQ  khcousse 

Das  trôhe  ènemi  di  salu 

El  heuchi  ai  sai  rècousse 

Lai  jûne  et  le  pain  das  élu. 

El  ié  pu  d'in  tamwô  khûre 

Qu'é  vu  et  qu'é  raipouta  i 

Qu'el  jéhi  sevô  khu  lai  dure  j 

Laikhan  se  lée  ou  le  fw5  de  cota. 

Sêvan  sas  pérmasse  ai  se  père, 

El  li  pw^te,  ai  lai  sôhon, 

Dé  se  léwé  lai  sème  ètêre 

Aivô  das  piaihan  rôhon  : 

c  Sinse  khûre  qu'aichi  mas  bw5  m&te 

M  Ije  &  tertô  çou  qu*el  me  fau. 

c  El  a  d6  jeute  que  mas  rfAte 

€  Prôfi teste  ai  çôs  de  l'eutau.  » 

21 

Jène  geô,  que  parfâ  modèle 
Frère  Jeusèphe  vos  é  môtra  ! 

18-4.  At^-sillon  creusé  par  les  roues  des  charriots  sur  un  chemin 
▼icinal •;  RU  se  forme  sur  nieûroue. 

18-6.  Ni,  conlraclion  régulière  de  ne  le. 

18-7.  Ti  qui,  n'est  qu*inlerrogalif.  Prov.  Tt-qui  ?^  ^ 

19-1.  iVô/<6 -chicane,  noise.  V.  fr.  Nose,  Noxe.  Fwo-îoti,  invar,  pour 
les  deux  genres. 

li)-4.  Jûfi«  (fénî.)-jeûne.  V.  fr..  Champ.,  Langd.,etc,  June. 

19  7.  Jere-giv,  coucher.  Coik;/i^-coucher  est  toujours  act.  ou  pron. 
Le  part,  passé  de  jêre  est  J?  ou  Ju. 


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COMPLAINTE  53 

D'en  remplir  sa  vie  toute  entière 
Sans  sortir  de  la  commune  ornière. 
Prier  de  jour  ne  peut  lui  suffire  ; 
Prier  de  nuit  ne  le  peut  lasser. 
Qui  est-ce  qui  saurait  nous  dire 
Les  nuUs  qu'il  y  a  passées  f 

19 

Contre  les  noises  et  les  fortes  secousses 

Des  trois  ennemis  du  salut 

Il  appelait  à  sa  rescousse 

Le  jeûne  et  le  pain  des  élus. 

Il  y  a  plus  d'un  témoin  sûr 

Qui  a  vu  et  qui  a  rapporté 

Qu'il  couchait  souvent  sur  la  dure. 

Laissant  son  lit^  ou  le  foin^  de  câté. 

20 

Suivant  ses  promesses  à  son  père. 

Il  lui  porte,  à  la  saison, 

De  son  loyer  la  somme  entière^ 

Avec  d'agréables  raisons  : 

«  Soyez  sûr  que  chez  mes  bons  maîtres 

«  J'ai  tout  ce  qu'il  me  faut, 

«  //  est  donc  juste  que  mes  recettes 

€  Profitent  à  ceux  de  la  maison,  » 

21 

Jeunes  gens,  quel  parfait  modèle 
Frère  Joseph  vous  a  montré  t 

19-8.  Lée-Wi,  V.  fr.  Leis,  Lorr.,  Champ.,  Lée.  Comt.,  Bourg., 
Norm.,'L^,  Norm.  2*,  Prov.,  Lie.  Fwô-hin^  comme  Pwô- poing,  Pwé- 
point. 

»    20-3.  LémAoYer,  ferait  Lwé  à  la  suite  d'une  voyelle  sonore  ou 
d'une  syllabe  nasale  (v.  11-6). 

20-1,  Rfiteproûl,  gain.  Lorr.,  Mess.,  Rfale. 

20-8.  £tt/au-logis,  maison  du  domicile.  Il  est,  sous  des  nuances  di 
verses,  de  tous  les  dialectes  français  anc.  et  mod. 


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54  RBYUB  DES  PATOIS 

Et  ne  déhi  mi  qu'el  khteincèle 
Si  haa  qu'6  n'i  pieu  èfira. 
S'el  a  maulauhan  ai  86re 
D*in  khioQ  khu  terta  las  pw6, 
Vos  i  ë  tô  de  même  ai  hlêre 
Tôpien  âque  dé  bê  et  de  bw5. 

Frère  Jeusèphe  ai  l'armée. 


Dé  tlrié  pou  lai  milice 

Veici  qu'el  fau  je  le  grô  jeu, 

Et  chaingé  se  pwahou  service 

Conte  tne  aute  pu  hèreugeû. 

MA  pou  se  dèdûre  ai  Tarmée 

El  aire  das  bw6  soutien  : 

C'a,  aivô  lai  waude  dé  Dée, 

Lai  Bw&ne-Ieuge,  et  se-n-ange  gardien. 

23 

Ai  se  père  lé  saige  conscri  dône 
D'in  cœure  khélan  et  jayou 
Sai  peice  d'ène  masse  fàte  essône 
Pou  rs5ti  las  mauchanceou. 
Lé  pinça  dé  bénisse  poûssêre 
Qu'el  é  tu  penre  ô  brayan 
Dékhu  lai  fosse  dé  sai  mëre 
Sré  tertô  se-n-ôre  et  se-n-agen. 


2i-.3.  Khtemcelè  (té,  el  ^/i^tn^ê^^-étinceler,  briller  ;  kkieineèle- 
étincelle. 

21-4.  J5/ra-arriver  et  pénétrer  par  effort.  Bret,  Dt/fra-avancer  ;  Dif- 
froea-pressev;  E/Treis-Tompu.  Alt.  £i/)cm-8'emporter. 

21-6.  KAtVm-sillon,  tÂche  ;  D'in  khion-loui  d'une  suite,  &  la  suite, 
sans  interruption.  * 

S2-2.  /^-jouer,  fait  jue  aux  2^  et  3«  p.  de  l'ind.,  au  fut.  et  au  coo^ 
dit. 

22-5.  DÀiârtf-déduire,  conduire  ;  Se  dêdûre-s^  tirer  d'affaire,  é^en 
bien  tirer. 


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GOMPLAINTB  55 

Et  ne  dites  pas  quHl  brille 
Si  haut  qu'an  n'y  peut  arriver. 
S'il  est  malaisé  à  suivre 
Sans  lacune  sur  tous  ses  points  ^ 
Vous  y  avez  tout  de  même  à  choisir 
Beaucoup  {de  choses)  de  beau  et  de  bon. 

Frère  Joseph  à  l'armée. 

22 

De  tirer  (au  sort)  pour  la  milice 

Voici  qu'il  faut  jouer  le  gros  jeu^ 

Et  échanger  son  paisible  service 

Contre  un  autre  plus  orageux. 

Mais  pour  se  bien  tirer  d'affaire  à  l'armée 

Il  aura  de  bons  soutiens  ; 

C'est^  avec  la  garde  de  DieUy 

La  Bonne-ViergCy  et  son  ange  gardien, 

23 

A  son  père  le  sage  conscrit  donne 
D'un  cœur  coulant  et  joyeux 
Sa  part  d'une  masse  faite  ensemble 
Pour  dédommager  les  malchanceux. 
La  pincée  de  bénite  poussière 
Qu'il  a  été  prendre  en  pleurant 
Sur  la  fosse  de  sa  mère 
Sera  tout  son  or  et  tout  son  argent. 


22-7.  Waude-garde;  dans  ce  subst.,  comme  aux  personnes  carac- 
téristicrues  du  verbe  Wada-ghTder,  le  rad.  Wa  se  change  en  IVau 
par  l'enet  de  Taccentuation. 

23-2.  Khelan,  part.-  adj.  du  verbe  ^A^^a-fendre,  couler,  filer, 
siller,  écosser,  etc.;  se  dit  de  celui  qui  ^^i  coulant  en  affaires. 

23-4.  Asôtt-donner  un  soultCf  une  compensation.  Le  simple  sàti  si- 
gnifie/Inimir  de,,, 

23-6.  Brayan,  inf.  Brdre-pleurer.  (Faire  attention  que  Yy .  ne 
change  pas  le  son  de  Va,  non  plus  que  dans /ayem,  etc.;  prononcer 
toujours:  ayan,  ayé^  a-you,  etc.) 


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1 


56  RBVUB  DBS  PATOIS 

El  feu  aussi  bw5  soudAre 
Que  wadazwan  bw5  vaula. 
I  pu  khtrô  d'eue  tôte  fw8  gare 
El  deû  se  wère  aidé  mala. 
In'ô  kènekhè  mi  le  dètèe; 
El  peu  mÂque  ête  ai  Fontenai, 
Ene  fameusemô  rude  baitèe 
Qu'ô-z-ècrâyon  las  Anglai. 

25 

Lé  train  de  lai  vie  militaire, 

Aihaisi  de  màhe  ôcausion, 

Né  féyé  mi  ai  déchaîre 

Sai  vertu  ué  sai  rligion. 

Lé  pô  d'oûre  qu'el  é  campôse 

Aute  las  exercice  di  meté, 

El  ne  16s  passe  ai  rô-n-aute  chose 

Qu'ai  visité  las  môté. 

26 

Môté,  chaipèle,  leû  de  pélnaige, 
C5re  sain,  côvô  dé  rligeou, 
Oflce  aivô  bê  chantaige, 
Veila  çu  qu'el  n'a  kériou. 
Biè  sevô  rtîrié  dô-d-ène  cwAre, 
Wa-ce  qu'el  ne  sré  mi  tairbusté^ 


24-2.  Ififufaswan-auparavant  se  décompose  ainsi  ;  Wa-^a-z-wan, 
c'est-à-dire,  vers -dès-avant. 

24-3:  khtrô  fém.  khtrôsse,  serré;  I  pu  khlrô-siu  plus  serré,  épais, 
oppressé.  Ce  mot  est  voisin  de  A:A/ra- étroit. 

24-4.  ilid^-maintenant;  signif.  primitive  qui  8*étend  jusqu'à  celle 
de  toujours ,  sans  cesse. 

24-8.  Ecràyé  accabler  et  écraser.  V.  fr.  Acrailler» 

24-5.  /  khènekh4-'}e  connais,  té  A*e/7Ô-tu  connais,  t  kènekhée-yt  con- 
naissais, ^noA^-con naître,  kenu^usse-aoniïM^}!^, 

25-2.  Aihaisi,  i^- encombré,  rembli  de  choses  à  balayer.  V  fr. 
champ.,  etc.,  ii^auar-immondices;  it.  Basq.  Ahatza.  JVâ^mauvais, 


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HINGHB.  —  COMPLAINTE  VOSGIENNE  Ô7 

24 

Il  fut  aussi  bon  soldat 
Qu'auparavant  bon  domestique. 
Au  plus  épais  d'une  très  forte  guerre 
Il  dût  se  voir  sans  cesse  mêlé. 
Je  n'en  connais  pas  le  détail  ; 
Il  put  seulement  être  à  Fontenay, 
Une  fameusement  rude  bataille 
Ou  l'on  écrasa  les  Anglais. 

25 

Le  train  de  la  vie  militaire, 
Encombré  de  mauvaises  occasions, 
Ne  fit  pas  (à)  déchoir 
Sa  vertu  m  sa  religion. 
Le  peu  d'heures  qu'il  a  congé 
Entre  les  exercices  du  métier, 
Il  ne  les  passe  à  rien  autre  chose 
Qu'à  visiter  les  églises. 

26 

Eglises,  chapelles,  lieux  de  pèlerinage, 
Reliques,  couvents  de  religieux, 
Offices  avec  (de)  beaux  chants^ 
Voilà  ce  dont  il  est  curieux. 
Souvent  retiré  dans  un  coin, 
Où  il  ne  sera  pas  tarabusté. 


fém,  Mûhe,  ou  Mâkhe.  suivant  la  consonne  qui  suit.  V.  fr.,  Mais, 
aise  ;  Lat.  Malus,  d*où  mais,  mus,  ma, 

2&-5.  CampOse,  lat.  CamposAes  champs,  la  clef  des  champs,  congé, 
moment  de  loisir  ;  cet  ancien  terme  de  m  vie  universitaire  s'est  glissé 
dans  un  grand  nombre  d^idi ornes  populaires. 

26-<5.  Core  sain-corps  saint,  relique  ;  et  surtout  corps  de  Saint  re- 
trouvé intact  dans  son  tombeau. 

26-4.  Çu  qu'el  n'a  ce  dont  il  est...  La  tournure  moderne  du  français 
est  inconnue  à  notre  patois. 


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58  RBVUB  DBS  PATOIS 

0  le  wé  daitô  se  gran  rôsÂre 
Périé  Dée  et  médité. 

27 

Sas  chèfe  tamwô  d'ène  saigeasse 

Si  khtarque  aimeu  tan  de  dongé, 

D'ène  vertu  que  rô  ne  pié  né  ne  lasse, 

Li  dôn'te  in  totÂle  congé. 

€  Di  service  di  ra  t'a  quite  f 

€  Tô  bwô  militaire  que  t'a, 

€  Té  srô  ca  in  miô  ermite  ; 

c  Vé  te  fàre  sain  ai  tai  velôta.  » 

28 

D6  lô  piaihan  ôrdônance 
Dènaue  dan  qu'el  n*i  eusse  dra, 
El  rkénô  lai  providence 
Que  le  mwône  sêvan  sas  bwô  gra. 
El  rmèkhte  duemô  sas  m&te, 
Et  peu  di  gélemô  aidieu 
Ai  sas  pu  brauve  cômaràte 
Tô  gré  de  lé  dô  le  fon  di  tieu. 

Frère  Jeusèphe  se  rbôte  ai  mate  pour  sôrvéquè  se  père 
juqu'ai  lai  mwô. 

29 

D6  que  khu  las  dou  jeûhe  el  bàhe 
Père  et  mère  aiprè  tan  de  tô, 

26-7.  Daitô,  epenthèse  de  ^tïô-avec,  ne  se  dit  que  de  la  cause  ios- 
trumentale,  et  le  plus  souvent  est  suivi  de  la  prép.  de  :  aitô  dé  se  pau- 
avec  son  bâton,  v.  fr.  A  tout  ;  s'est  conservé  dans  toutes  les  provinces. 
Lé  gran  rôsâre-le  grand  rosaire  de  quinze  dizains. 

271.  Saigeasse-sa^esse^  c'est-à-dire,  piété  et  conduite  exemplaires. 

27-2.  khlarque-ûroiifferme^  inébranlable.  Ang\. Starch  \  Bvei. Star l; 
AU.  Starck  ;  fsl.  Slyrkia&ïîennxT. 

27-5,6,7,8.  La  tradition  a  conservé  ces  paroles  comme  ayant  été 
dites  à  peu  près  textuellement  à  Frère  Joseph,  qui  fut  licencié  avant 
son  temps,  aussitôt  après  la  guerre  anglo-hanovrienne. 


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r 


HINGRE.  —  COMPLAINTE  YOSOIENNE  59 

On  le  voit,  avec  son  grand  rosaire^ 
Prier  Dieu  H  méditer. 

27 

Ses  chefs  témoins  d'une  sagesse 

Si  inébranlable  parmi  tant  de  dangers, 

D'une  vertu  que  rien  ne  plie  ni  ne  lasse ^ 

Lui  donnent  un  total  congé. 

c  Du  service  du  roi  tu  es  quitte. 

ff  Tout  bon  militaire  que  tu  es, 

c  Tu  serais  encore  meilleur  ermite  ; 

M  Va  te  faire  sain  à  ta  volonté. 

28 

Dans  leur  gracieuse  ordonnance 

Donnée  avant  qu'il  n'y  ait  droit, 

Il  reconnaît  la  providence 

Qui  le  mène  suivant  son  bon  gré. 

Il  remercie  dûment  ses  chefs  (m.  à  m.  maîtres) 

Et  puis  dit  gaiement  adieu 

A  ses  plus  honnêtes  camarades 

Très  en  regret  de  lui  dans  le  fond  du  ccmr. 

Fr.  Joseph  se  remet  en  service  pour  fournir  de  quoi  vivre  à  son 
père  jusqu'à  la  mort. 

29 

Quand  sur  les  deux  joues  il  baise 
Père  et  mère  après  tant  de  temps, 

28-1,2.  Le  service  des  miliciens  était  ordinairement  de  six  années  ; 
Fr.  Joseph  fut  congédié  par  faveur  au  bout  de  (rois. 

28-4.  Sas  bwôgra-ses  bons  grés;  on  emploie  aussi  le  singulier, 
comme  en  français. 

28-8.  Gr^qui  reerette  une  personne,  une  chose  éloignée,  perdue  ; 
invar,  au  féminin.  Il  est  d'une  foule  de  langues  indo-européennes.  — 
Subst.   Gré-regret. 

29-1.  Dô  7fi^-quand,  m.  k  m.,  dés  que;  on  dit  aussi  Da  que,  et  le 
simple  da.  Dkm-deux,  fait  douse  devant  une  voyelle,  et  dousse  pris  ab* 
solument.  JeUhe^pue  ;  B.  lat.  Geusia. 


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CO  nSVOB  DBS  PATOIS 

Ine  èf an  né  se  se  pu  d'àhe  ; 

Ça-z-eû  leû  ai  Lômontô, 

Dô  que  Piére-Jôsë  vené  sôrpenre 

Las  sée  mi  mwè  rèjuyé 

Di  rwôre  tôcwé  aussi  lenre 

Pou  lAs  piÂre  et  lôs  atdié. 


30 


Fran  di  service  ai  lai  gàre. 
Lé  service  ai  mate  ei  rprô 
Pou  sôrvéquè  dé  se  sêlàre 
Se  pore  père  que  ne  fà  pu  rô. 
Ai-y-in  brauve  ôme  dé  Citôre 
Échat  le  bwônoûre  de  i'awé. 
Ça  se  dèré  mate  bai  khu  tierre. 
Et  pou  n'eukhi  dô  dose  mwé. 

3i 

Tiànê  ta  déveni  tô  ciéne  ; 
Dé  ramela  et  ca  de  seufri 
El  avî  sai  mesure  tôte  piéne  ; 
El  ne  dagé  pu  wau  de  meûri. 
Sai  peurmëre  fôme  i  cèmetêre 
L'aitôdi ja  depeu  déhe  an; 
Conte  dé  lée  5  le  béton  jêre 
Pou  dreumi  le  som  di  gongan. 


29-6.  S^-sien,  sienne  ;  de  même  mée-mien,  tée-iien  ;  on  a  aussi 
adopté  la  forme  française,  laquelle  répond  à  Tall.  mein,  dein^  sein, 
tanais  que  la  patoise  répond  au  latin  ntéiu,  tûns,  sûus. 

29-7.  Tôcwé'\.ou}o\ir?>,  est  en  réalité  tout-coup,  comme  le  Narb, 
Toui'Cop  ;  on  devrait  régulièrement  dire  Tôctob. 

29-8.Pwre-plaire,se  prend  encore  plus  souvent  à  l'actif  qu*au  neutre. 

30-3.  Sort'^tié-sustenter,  défrayer  comme  par  survivance.  V.  fr. 
Sorvisquer  (=  sorviqué). 

30-5.  Cti^r^-Citers,  commune  des  environs  de  Lomont. 

30-7.  Bai  khu  tierre-  m.  à  m.  bas  sur  terre,  formule  correspondante 
à  celle  de  Hau  i  ciéle  haut  au  ciel  ;  les  adj.  6ai-bas  et  /tau-haut  ont 
dû  être  amenés  par  le  geste  qu^ils  accompagnent. 


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HIKQRE.   —   COMPLAINTE  VOSGIENNE  61 

Vn  enfant  ne  se  sent  plus  (Taise; 

Cela  eut  lieu  à  Lomontot 

Lorsque  Pierre-Joseph  vint  surprendre 

Les  siens  non  moins  réjouis 

De  le  revoir  toujours  aussi  tendrement  disposé 

Pour  leur  plaire  et  les  aider. 

30 

Affranchi  du  service  à  la  guerre, 

Le  service  à  maître  il  reprend 

Pour  sustenter  de  son  salaire 

Son  pauvre  père  qui  ne  fait  plus  rien. 

A  un  brave  homme  de  Citers 

Echoit  le  bonheur  de  Favoir. 

C'est  son  dernier  nuûtre  (bas)  sur  terre. 

Et  pour  en  soHir  dans  douze  mois. 

Si 

Etienne  était  devenu  tout  décrépi  et  languissant  ; 

De  prendre  peine  et  de  souffrir 

Il  avait  sa  mesure  toute  pleine  ; 

//  ne  tarda  plus  guère  de  mourir. 

Sa  première  femme  au  cimetière 

L'attendait  déjà  depuis  dix  ans. 

A  côté  d'elle  on  le  mit  coucher 

Pour  dormir  le  sommeil  de  la  mort. 


30-8.  Ifto^mois,  comme  fwè'foij  fois  ;  tr^-vois^voit  ;  ptc^-poix,  poil» 
poids,  pois,  etc. 

31-1.  CUfée-lhugaissiLni  ei  près  de  mourir.  Bret.  clen,  clan,  clin; 
elenved,  clenuet-mB.Mie. 

31-7.  0  lebôton-on  le  mirent,  pour:  on  le  mit.  0-on  veut  le  verbe 
à  la  3*  pers.  du  ptur.  quand  celle-ci  sonne  on. 

31-8.  Lé  som  di  gongan-le  sommeil  du  glas  funèbre.  Gongan  est 
l'onomatopée  de  la  sonnerie  pour  les  morts  ;  c'est  la  berceuse  chantée 
par  les  cloches  pour  endormir  les  morts  dans  la  tombe  ;  de  là,  som  di 
jfon^/in-sommeil  du  glas  funèbre,  Pètu  di  gongan-creux  (Tossej  du 
glas  funèbre. 


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62  REVUE  DBS  PATOIS 

32 

Lai  Tue  das  ôsse  Anne-Gailltne 
Dé  se  bw6  fé  rmue  aukhtaa  le  tien 
QaéTreu  lai  mwô  sôryéntne 
M&que  auprôme,  ou  dé  tô  niea. 
Dé  larme  el  airôse  lai  tète 
È  lai  tenan  aute  sas  dou  main, 
c  I  te  wadrà,  qa*el  di,  pou  m'ête 
ff  Insi  qu'ène  érlique  dé  sain  !  n 

M6  que  PiéreJôsê  Formé  se  bote  ermite,  et  qu'el  vie  peur- 
mêrmô  s*aijêre  î  Mèni,  et  peu  qu'el  wandèle  ai  Bussan. 

33 

El  ne  pemi  mi  lai  parole  : 

c  Vé  te  fàre  sain  m6  que  te  vouré  * 

Pou  ène  mèchauquS  fafiôle, 

D'in  rûheû  lé  legé  dtrë. 

c  C'a  ciéte,  qu'el  posse,  Dée  lé-môme, 

c  Que  te  heuche  ai  lai  vr&  sainteté. 

•  Dée  né  di  rô  tô-t-ai-y-aume  ; 

c  Ai  ti  d'6  f&re  ène  virtè.  t 

34 

Note  Seigneure  pr5  se  pu  hau  r&me, 
Face  qu'el  ieu-t-ète  biè  khcoûta, 

32-1 .  Las  d$$e  Anne-Caitline  :  le  aom  du  possesseur  suivant  celai 
de  robjel  possédé  oe  prend  pas  la  prép.  de  quand  il  est  nom  propre. 

32-i.  Dé  ta  nieu  de  tout  nouveau,  au  lieu  de  tout  de  nauveoM  ; 
Mais  on  pourrait  dire  tô  de  nôve,  comme  en  français. 

32-7,8.  Cette  tête  chérie  et  vénérable  fut  pour  Fr.  Joseph  un  véri- 
table trésor  dont  il  ne  se  sépara  jamais.  Elle  se  voit  encore  à  rermi- 
tage  de  Ventron. 

Tf'atu/tf^-changer,  transporter;  et  neutral.,  changer  de  domicile, 
transporter  ailleurs  ses  pénates;  changer  de  maison,  en  parlant  d*un 
domestique.  Comt.,  Porr.,  \andelé-se  rendre  &. . .;  AU.  Wandeln. 

33-1.  P^mi-prenait  ;  inf.  penre;  ind,  pr.  t  pemé,  té  pré,  el  pré; 
fut.,  1  para;  part.^  pW,  the. 

33-2.  Mèchauque-(ne)  me  chaut  quel;  subst.,  Mècluiuqué{né)  me 
chaut  quoi,;  adv.  de  mode,  mèthauquemô'(ne)  me  chaut  comment  ; 


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HINGRE.  —  COMPLAINTE  YOS0IBNNS  63 

32 

La  vue  des  osêemenU  d'Anne-Catherine 

De  son  bon  fils  émeut  autant  le  cœur 

Que  ferait  la  mort  survenue 

Seulement  à  cette  heure  mime^  ou  tout  de  nouveau. 

De  larmes  il  arrose  la  tête 

En  la  tenant  entre  ses  deux  mains, 

c  Je  te  garderait  dit-il,  pour  m'êlre 

«  Comme  une  relique  de  saint,  » 

Comment  Pierre-Joseph  Formel  se  met  ermite^  et  quUl  vient 
tabord  se  fixer  au  Ménilf  et  puis  qu'il  se  transporte  à  Bussang. 

33 

Il  ne  prenait  pas  la  parole  : 

I   Va  te  faire  saint  comme  tu  voudras  • 

Pour  une  je  ne  sais  quelle  faribole, 

D* un  gai  farceur  le  léger  propos, 

«  C'est  certes,  pense-t-iL  Dieu  lui-même^ 

«  Qui  t'appelle  à  la  vraie  sainteté  ; 

«  Dieu  ne  dit  i*ien  tout  à  l'aventure  ; 

«  A  toi  d'en  faire  une  vérité,  » 

34 

Notre  Seigneur  prend  sa  plus  haute  voiXy 
Parce  qu'il  veut  être  bien  écoulé^ 

adv.  de  lieu,  fn^(;/iatt2£;ar(m  (ne)  me  chaut  où,  c'est  à-dire,  vers  où  ; 
la  particule  ne  a  disparu  dans  le  pronom  me.  Fa/i2)/f-fanbole,  parole 
en  Tair,  insignifiante.  V.  fr.  Fafellue  ;  Engad.  Faviola, 

33-4.  A4Aèô  etotf'goguenard  et  plaisantin.  V.  fr.  (H.  de  Valenc.) 
enruAtr-reodre  goguenard  et  entreprenant.  Diri-dire,  propos  ;  ▼.  fr. 
DUerel. 

33-6.  Heuché-^pDéier,  prend  beaucoup  de  formes  dans  le  ▼.  fr.  et 
dans  les  divers  dialectes  provinciaux. 

33-7.  Tô-t-ai-y-aume-ioui  à  conjecture,  sans  précision,  sans  réflexion 
sans  direction,  sans  raison,  ilum^-appréciation,  estimation,  conjec- 
ture ;  Attffia-supputer,  présumer  ;  El  n'ié  pwà  d'aume  ai  lé,  ai  çou 
qu*el  (il  il  n'y  a  pas  à  faire  fond  sur  lui,  sur  ce  qu*il  dit,  c'est  un  homme 
qui  açit,  qui  parle  tout  à  Taventure 

34-1.  fbtiTi^-voix,  timbre  de  voix,  puissance  de  la  voix.  Sur  ce  rad., 
le  fr.  a  formé  ramage,  que  notre  patois  n*a  pas. 


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64  REVUE  DES  PATOIS 

Pou  nos  hwa  de  sauva  note  &me 
E'  tônan  le  rèkhe  dé  cota. 
Jeusèphe  é  l'auhôce  et  le  cœure, 
Mêtnan  que  se  vie  père  a  mwô, 
Dé  sêre  tô-t-ai  lai  rigueure 
In  mô  aussi  jeute  que  fw5. 

85 

Aibandnan  sé-n-iritaige 
Et  que  qu*el  eusse,  ai  sai  kheu, 
Né  poutan  pou  tô  baugaige 
Qu'in  live,  ène  ieuge,  in  bondieu^ 
Ëne  tête  dé  mwô,  in  rôsàre  ; 
S5  maule  arou  di  londmain, 
Libre  et  gàe  qu'in  ouhê  de  Tare, 
El  pr5  se  viô  dewa  nos  montain. 

36 

El  vie  di  peurmé  s'aijêre 
Khu  lai  paroisse  di  Mèni, 
M&  pou  cwôran  nala  blêre 
Pu  oute  lai  cwache  dé  se  bwô  ni. 
E  rqwéyan  d5  lai  contraue 
Aque  ai  se-n-aub6ce,  el  é  vu 
Ene  cbaipèle  mau  rècoutraue 
Kbu  lai  cômûne  dé  DèmVu. 

37 

Ma,  qu'el  ne  pwaulésse  ai  pwakhéne, 
Surtou  qu'el  ne  démandésse  rè, 

34-3.  Hwa-cnev;  ihwé,  té  houe,  el  houe,  etc.  imp.  t  hwée  ;  fut., 
i houerâ, 

34-5.  i4u/(ôc^-aisance,  facilité  ;  pièce  d'habitation. 

35-4.  Bomft^tf  crucifix  ;  c*estle  seul  terme  propre;  Crucifi  oa  CrisU 
est  du  néologisme. 

35-6.  Mau/e-mauvaise,  maie,  ne  se  dit  plus  qu*en  composition. 
i4roti-inquiétude,  se  prend  toujours  pour  une  crainte,  une  sollicitude 
pénible.  V.fr.  Aroue;  Lat.  Auguriumf 

36-1.  Di  pu^tw^-premièrement,  du  premier.  S'at/^r^-s'abattre  ;  se 
poser  pour gfter. 


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HINGRE.  —  COMPLAINTE  VOSGIENNB  65 

Pour  nous  crier  de  sauver  notre  âme, 

En  tournant  le  reste  de  côté. 

Joseph  a  la  facilité  d  le  cceur^ 

Maintenant  que  son  vieux  père  est  mort, 

De  suivre  tout  à  la  rigueur. 

Un  mot  aussi  juste  que  fort, 

35 

Abandonnant  son  héritage. 

Et  quoi  (que  ce  soit)  qu'il  ait,  à  sa  sœur  ; 

Ne  portant  pour  tout  bagage 

Qu'un  livre,  une  vierge,  un  crucifix. 

Une  tête  de  mort,  un  rosaire  ; 

Sans  pénible  sollicitude  du  lendemain^ 

Libre  et  gai  comme  un  oiseau  de  Vair, 

Il  pi^end  son  vol  vers  nos  montagnes. 

36 

Il  vient  tout  d^ abord  se  poser  et  se  fixer 
Sur  la  paroisse  du  Ménily 
Mais  pour  bientôt  aller  choisir 
Plus  outre  la  cachette  de  son  bon  nid. 
En  cherchant  dans  la  contrée 
Quelque  chose  à  sa  convenance,  il  a  vu 
Une  chapelle  mal  entretenue 
Sur  la  commune  de  Demrupt. 

37 

Mais,  qu'il  ne  parle  à  personne. 
Surtout  qu'il  ne  dem^ande  rien, 

36-2.  Le  MéDil,  près  de  Bamonchamp,  paroisse  composée  des  deux 
communes  du  Ménil  et  de  Demrupt. 

36-3.  Cwôran-bienlôt,  c'est  à  dire,  courant,  encourant.  V.  Ir.  Tôt 
curant.  Tôt  tatani. 

36-4.  Lé  bmà  nîAe  bon  nid,  le  petit  coin  où  l'on  se  trouve  tout-à- 
fait  tranquille  et  à  l'aise. 

31-i.  Pwakhêne-per^onne,  n'est  que  pronom.  Mess.,  Péclioune; 
Champ.,  Petchoune,  Pessunne;  Wall.,  Pechaune. 

RBV.    D.   PATOIB.  •  5 


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66  RBVOB  DBS  PATOIS 

Dépcu  ja  dousse  ou  trô  semaine, 
Coula  se  nnwarque  et  sôrprô. 
Tô  le  monde  s'aijàle  et  grauhèle 
Ai  la  vue  dé  Tètraingé 
Énasa  d6  sai  chaipèle, 
S5  prêque  jémâ  b  bougé. 

38 

Wa  le  t5-la  ce  ne  ta  mi  rare 

Dé  wôre  cromié  das  bérgan. 

Pou  cè-ci,  r6  de  meu  ai  f&re 

Que  de  s'5  dèneûkhenè  tô-de-gran. 

I  dayè  5  denon  l'èchàge 

Di  khcoûre  et  dl  dèganda. 

Mi  s5  khcrainche,  ma  sô-s-aid&ge, 

Lé  gran  cwô  feu  hasarda. 

39 

Lé  vie  soudàre  é  deû  rire 

•  È  lôs  wayan  si  khpèvreû  ; 

,   «    Ma  tan  vite  et  s5  mô  dtre 

Lé  pore  novice  vende  lé  leû.     . 
Ai  lai  waude-Dée  else  rbéte 
Pou  nala  pwa  dekhu  las  hau 
Juqu*ai  de  Tante  cota  de  Fôrgôte 
Trôva  in  pu  khûre  eutau. 

M5  que  Frère  Jeusèphe  passé  dousse  ou  trôhe  an  d6-d-ène 
heute  et  in  khébe  bô,  khu  lai  haute  montain  aute  Bussan  et 
Vètron. 

37-5.  Avd/i-mettre  en  éveil  et  étonner.  V.  fr.  Galtr,  Agalir»  Laogd., 
£fi;otte/ia  étourdir  ;  £n;aouri  étonné,  éperdu.  Gra«/i^/a-gazouiller, 
murmurer,  jaser,  caqueter.  Langd.,  Grajel(U'  ;  Comt.,  GrezU;  Engi  L, 
Carschlar. 

37-7,  S'énasa-se  blottir  et  rester  immobile.  Rad.  As^-ruche  <  j- 
beilles. 

38-2.  Cràmié  {té  crômieyAWev  et  venir  par  circuits,  par  détot  -s. 
V,  fr.,  Lorr.,  Acramier,  Ewcr^t^-entortiller. 

38-5.  Dayi^-crieur  public,  celui  qui  proclame  les  loie^  les  arrêts,  e. 
V.  fr.   Dayer-assembiée  ;   Lorr.  Daitileur-crieur,  Dot/^-proclani   *; 


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HINGRE.  —COMPLAINTE  VOSGIENNB  67 

Depuis  déjà  deux  ou  trois  semaines, 

Cela  se  remarque  et  surprend. 

Tout  le  monde  prend  F  éveil  et  jase 

A  la  vue  de  l'oranger 

Blotti  dans  sa  chapelle 

Sans  presque  jamais  en  bouger. 

38 

Vers  ce  temps-là,  ce  n'était  pas  rare 
Devoir  circuler  des  brigands. 
Pour  celui-ci  rien  de  mieux  à  faire 
Que  de  s'en  débarrasser  immédiatement. 
Au  crieur  officiel  on  donna  la  commission 
De  le  secouer  H  de  le  faire  déguerpir. 
Non  sans  crainte^  mais  sans  retard 
Le  grand  coup  fut  hasardé. 

39 

L'ancien  soldat  à  dû  (manqué  de)  rire 

En  les  voyant  si  peureux  ; 

Mais  bien  vite  et  sans  mot  dire 

Le  pauvre  novice  vide  le  lieu. 

A  la  garde  de  Dieu  il  se  remet 

Pour  (Mer  par  dessus  Us  hauts  (soumets) 

Jusqu'au  delà  de  Forgoutte 

Trouver  un  plus  sûr  logis. 

Comment  Fr.  Joseph  passa  deux  ou  trois  années  dans  une  hutte 
d  un  bois  creux^  sur  la  haute  montagne  entre  Bussang  et  Yen- 
tron. 

Basq.  Dda-proclamatioD,  fonction  d'avocat,  etc.  En  voulant  parler 
français,  on  traduisait  Dayè  par  Doyen  (dèyen). 

38-7.  Khcrainche-api^téheïïsïofï  ;  ibAcratTi^/i^-craindre,  appréhender, 
marcher  en  clopinant  par  crainte  de  la  douleur  ;  V.  fr.  Crainser-îrls- 
onner,  se  crisper  ;  Ital.  Sgranchiare. 

39-1  KtV-vieux,  est  très-souvent  synonyme  d'ancien^ 

39-2  Khpèvreû,  eiî<e-peureux  ;  Itaf.  Spauroso  ;  Lat.  Expavére. 

39-3.  Tan  vtV^-bien  vite,  m.  à  m.  tant  vite,  le  plus  vite  possible. 

39-5.  Waude-Dëe'girde  de  Dieu  ;  entre  de  un.  de  Wande^eid  initial 
le  Dée,  la  préposition  de  s*efTace  ordinairement. 

39-6.  Las  hau-les  hauteurs,  les  plus  hauts  sommets  des  montagnes. 


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68  RBYUB  DES  PATOIS 

40 

Grâce  ai  Dée  1  D5-d-ène  ékhpwakhe 
Que  pwakhène  n'i  bôie  las  pié, 
El  sré  cwaché  si  d'aifwakhe 
Qu'5  ne  varon  pu  le  harboûssié. 
S'i  càsè,  ç'a-t-ène  aifâre 
Que  ne  pieu  mi  trô  aibaubi 
L'ôme  eusè  de  jêre,  ai  lai  g&re, 
Emeu  le  leû  das  gran  baivi. 

41 

Dan  tôte  auie  chose  el  s'èkhègne 
Dé  lova  et  d'airôgé, 
Aitô  de  lai  môsse  et  das  frôgne, 
Ene  baie  ronde  heute  pou  se  logé. 
Et  pou  se  mate  dé  neû  biè  khaipe 
Das  mâhe  bête  et  di  grô  fra, 
El  chave  in  tron  dé  vie  saipe, 
Qu'el  peûsse  dé  takhe  i-y-5tra. 

42 

El  n'airé  pw5  d'aute  keuhfne 
Que  cèle  das  ouhê  di  cié  : 
Moûre,  ambre,  amerèle..  neû,  fôyîne, 
Fraîse,  bélue  et  graîne  d'ailié  ; 

40-1.  Grâce  ai  Dée-f^r^ce  À  Dieu,  expression  tràs  fréquente  de  con- 
tenleroent,  et  de  réussite,  k^ptcakhe-fourré,  comme  qui  dirait  épaisse; 
prend  un  é  épenthétique  quand  b  mot  précédent  a  sa  finale  en  e 
muet. 

40-3.  i4 t/tra/c/i^-attache,  solidité;  D*a7/trdc/i^-bien,  très- bien,  très- 
solidement,  beaucoup,  etc;  Fu^a^Ae- vivacité,  feu,  action  vive,  fois  ; 
^//i£7a/c/i^-attacher    fortement;   Comt.    Fouace;    Irl.,  Feich;   Proi 
Fou(M«i>- beaucoup  ;  V.  fr.  S/a6*/ter-attacher,  Esp.,   Fajar  (sz  fakha 
Aniçl.,  Fasten  (=  fasen), 

^0-4.  Harboûssié'AèrB.nger  sans  cesFe,  vexer  el  malmener  ;  V. 
f/ar^- fatiguer  ;  Baûssié  est  une  variante  de  Boûssa^  un  fréquentât 
d'où  Hare-Boussié, 

40-6.  ffrau^t-effrayer  vivement  ;  le  part.  prés,  adject.  Ebaubi  s\g 


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HINGRE.  —  COMPLAINTE  VOSGIENNE  69 

40 

Grâces  à  Dieu!  dans  un  fourré 

Où  personne  ne  met  les  pieds, 

Il  sera  caché  si  bien 

Qu'on  ne  viendra  plus  le  malmener. 

S  y  caser,  c'est  une  affaire 

Qui  ne  peut  pas  trop  effrayer 

L'homme  accoutumé  de  coucher  y  à  la  guerre. 

Ou  cela  se  trouve  de  grands  espaces  de  temps 

41 

Avant  tout  autre  chose  il  s'empresse 
D'élever  et  d'arranger 
Avec  delà  mousse  et  des  branches  de  sapin 
Une  belle  ronde  hutte  pour  se  loger. 
Pour  être,  de  nuit,  mieux  à  l'abri 
Des  méchantes  bêtes  et  du  gros  froid. 
Il  creuse  un  tronc  de  vieux  sapin, 
Quil  puisse  de  flanc  y  entrer. 

42 

Il  naura  point  d'autre  cuisine 

Que  celle  des  oiseaux  du  ciel  : 

Mures,  framboises,  merises,  noisettes,  faine, 

Fraises,  myrtiles  et  graines  d'alisier  ; 

(le  étonné,  stupéfait.  Ce  mol  est  usité  dans  tous  les  dialectes,  môme 
dans  le  français  moderne. 

-40  7.  Eusè-êehsihlivié,  qui  a  Vusage. 

40-8.  £m^u-parmi  ;  v.  fr.,  Emmi;  Emeii  le  leû-hu  beau  milieu  de 
la  place,  où  l'on  se  trou  v  :.  //aivi-espace  de  temps;  AU.,  Ewig-éier- 
"el  :  Lat.,  6Ki;Mm-durée  indéterminée. 

41-2.  Lôva-lever,  se  dit  spécialement  pour  la  charpente  d'un  b&ti- 

ent. 

41-3.  Frôgne^bnnche  de  sapin;  v.  fr..  Freigne  ;  il  donne  plusieurs 
îrivé»  matériels  et  tropologiques. 

41-5.  KlMipe-sBMÎ,  échappé,  A  l'abri. 

41-8.  Dé  takhd'ile  travers,  sur  le  côté,  de  flanc  ;  v.  fr.  En  tasche  ; 
ret.,  Dastaz. 


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70  RfiVOB  DBS  PATOIS 

Et  seto  ca,  pwa  dekhu  lai  rcrute 
Qu*el  pieu  fâre  d5  lai  montain, 
Quique  légume  et  das  sache  frute 
Qu'el  vireu  qwêre  è-n-Almain. 

43 

C'a  lai  jùne  que  le  raissasie; 
Lai  périére  a  se-n-autértiè; 
Pou  se  rpo  de  lai  neû  el  vie  ; 
L'aimou  de  Dée  a  tertô  se  biè. 
Sai  bwône,  sai  vrâ  noûritûre, 
Ç*a  lai  sainte  grÂce  di  Bon-Dieu 
Que  rèpe  sé-n-&me  simple  et  pure. 
Et  de  rèj5e  keukèle  se  tieu. 

44 

El  é  ca  pu  d'ène  aute  sièce 
Pou  ressevi  Taidmiran  besô 
Que  l'aitatne  dé  fÂre  pènetôce 
Lé  jô,  lai  neû,  dé  tô  sô. 
Fasse  dé  coudlate,  rude  ciliée, 
Chaîne  hursiée  d'airou  piquion, 
D*in  continuèle  suplice 
Rnôvelête  khu  se  côre  lai  Paussion. 

45 

El  ne  saireu  f&re  se  gémw5ge 
Qu*el  ne  dèkh5désse  ai  Bussan. 


42  5.  Bcrute-recrue,  récolte,  bénéfice,  gain. 

42-7.  5a,  ache-sec  ;  khâ,  âkhe-sec  et  friable,  aride,  tout-à-fiut  des- 
séché pax  la  chaleur. 

42-8.  i4Imatn- Allemagne,  c'est-à-dire,  Alsace,  ou  pays  de  langue 
allemande  en  j^énéral.  La  forme  Almain  correspond  exactement  & 
celle  de  Ifon^ain-montagne. 

43  3.  Vie  (té  vie)- veiller,  faire  la  veille  de  prière  ou  de  charité^ 
pour  toute  autre  espèce  de  veille  on  dit  Loûrié  {té  loûrie),  rad, 
Loûre-veïMée. 

43-8.  Bèfoe  grande  joie  ;  subst.  de  Rèjuyé-Tèiomv.  Keukelé  (té  keu- 


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HINORE.  —  COIfPLAINTB    VOSOIBNNB  71 

Et  petd-étre  encore^  far  dessus  le  produit 
Qu'il  peut  (se)  faire  dans  la  forH, 
Quelques  légumes^  et  des  fruits  secs 
Qu'il  irait  chercher  en  Alsace. 

43 

C'est  le  jeûne  qui  leyassasie; 

La  prière  est  son  entretien  ; 

Pour  son  repos  de  la  nuit  il  veille  ; 

V amour  de  Dieu  est  tout  son  bien. 

Sa  bonne,  sa  vraie  nourriture. 

C'est  la  sainte  grâce  du  bon  Dieu 

Qui  remplit  son  âme  simple  et  pure 

Et  de  joie  comble  délicieusement  son  cœur. 

44 

n  a  encore  plus  iune  autre  industrie 

Pour  assouvir  le  merveilleux  besoin 

Qui  le  presse  de  faire  pénitence 

Le  jour  y  la  nuit,  de  toute  façon. 

Verge  (faisceau)  de  cordelettes,  rude  cilice, 

Chaine  hérissée  d'affreux  aiguillons, 

D'un  continuel  supplice 

Sur  son  corps  renouvelaient  la  Passion. 

45 

Il  ne  saurait  faire  son  dimanche 
Qu'il  ne  descende  à  Bufsang. 

kèleyremplÏT  délicieusemcot.  Langd.  Acoucoulat.  V  fr.  Gogue-meis 
recherehés  ;  Goguelu-gros  et  gras,  dodu. 

44-1.  Siôce  est  le  même  terme  que  science,  mais  se  prend  dans  lé 
sens  plus  restreint  de  moyen  habile,  stratagème,  secret  pratique. 

44-2.  i4idmtran-admirable  ;  Aidmirè'émerveiWè. 

44-4.  Sôsens,  manière,  côté,  façon,  direction. 

446.  Fasse-yerge.  V.  fr.  Faisse.  Esp.  Haz.  B.  lat.  Fassium.  Lat. 
^ascis.  Fasse  dé  cou/f/a^^-discipline. 

45-1.  G^mtix5^e-dimanche  ;  on  dit  également  Gémwôn'ge,  Diémôge, 
Hémàn*ge. 


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72  REVUE  DES  PATOIS 

Ma  d6  le  vouyaige  el  s'airôge 

Pou  s'èkhquivè  das  passan. 

El  demoûre,  lé  gran  de  lai  jôDaue, 

I  môté  khtêle  qu'in  stAtu  ; 

Et  khu  le  ta,  pwa  das  tônaue 

El  rgaigne  è  cwache  se  rètu. 

46 

El  prô  waude  que  sas  manière 
Né  faiste  ai  hmeûre  las  sôpcion  ; 
Rô  même  parmeu  sas  périére 
N'aitîre  khu  lé  l'ailenlion. 
Gé  n'a  mi,  qu'ô  pôsse,  in  père, 
MA  putô  in  saiquê  senau 
Qu'é  le  monde  è  ha  et  se  lé  bore 
Ënaiprêqu^que  raibêgau 

47 

Foû  ?  wée,  i  fau  sô  de  nos  aute  I 
Lai  folie  que  sauve  las  sain, 
C'a,  gaige  !  ène  rôhon  pu  haute 
Que  cèle  que  pié  las  mondain. 
Lé  pu  eûrou  dé  ce  bai  monde, 
C'a  ce  que  Vé  tona  dèyé  ; 
D5  lai  pà  lai  pu  parfonde 
El  khae  ja  las  j5e  di  cié. 

48 

Ma  tê  soin  qu'el  seûsse  i  mate 
Lé  mare  l'eu  cworan  sara 

45-5.  Le  gran\e  long..  En  bressau,  long  ne  se  dit  que  gran,  anle. 

45  6  khlèle-sWencieux  et  immobile;  il  veut  dire  encore  probe,  non 
voleur.  AH.  Sh7  silencieux  ;  Stehlen-dérober, 

45-8.  Rètu  asile,  retraite,  refuge.  Angl.  Tattoo-veinxie,  Kymr.  Tu 
cacher. 

46-2,  Sôpcion,  est  du  féminin.  Hmeûre- h\re  commencer,  mettre 
mouvement.  Lat.  Emovére, 

46  6,  Saigi^']e  ne  sais  quel,  abrév.  de  I-ne-sai-que  également  usi 
Sai^w? prend  le  pronom  in-un,  in  saique,  où  l'on  peut  voir  i-ne^Boi-qt 


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HINGRE.  -*  COMPLAINTE  VOSGIENNE  73 

Mais  dans  le  trajet  il  s'arrange 
Pour  f  esquiver  des  passants. 
Il  demeure  le  long  de  la  journée 
A  l'église  tranquille  comme  une  statue. 
Et  sur  le  soir  par  des  voies  détournées 
Il  regagne  en  cachette  son  asile. 

46 

Il  prend  garde  que  ses  manières 

Ne  fassent  naître  et  circuler  les  soupçons. 

Rien  même  dans  ses  prières 

N'attire  sur  lui  Vattention. 

Ce  n'est  pas  {à  ce)  qu'on  pense^  un  pauvre. 

Mais  plutôt  un  je  ne  sais  quel  original 

Qui  a  le  monde  en  haine  et  le  houde 

A  la  suite  de  quelque  pénible  revers. 

47 

Fou  ?  oui.  au  faux  sentiment  de  nous  autres! 

La  folie  qui  sauve  les  saints 

C'est  sans  doute  une  raison  plus  haute 

Que  celle  qui  perd  les  mondains. 

Le  plus  heureux  de  ce  bas  monde., 

C'est  c^elui  qui  l'a  tout*né  derrière  ; 

Dans  la  paix  (a  plus  profonde 

Il  goûte  déjà  les  joies  du  ciel. 

48 

Mais  tel  soin  qu'il  sache  y  mettre 
Le  maire  l'eut  bientôt  mis  en  demeure 

tout  simplement,  ^nau-  un  peu  fou,  bizarre,  qui  s'applique  en  origi- 
*  \  des  œuvres  d^art  sans  profit. 
i-7.  Bora-bouder.  Ital.  ^oriare-s'enorgueillir  ;  Irl.  Borr- orgueil  ; 
r'flfii-s'enfler. 

7-1.  Foû  n'a  pour  féminin  que  sàte. 
7-3.  Gaige î'gSLf^e  !  n'est-ce  pas?.cerlainemeot  ! 
-4.  Piédepevdre,  transforme  son  radical  en  be  quand  celui-ci  n'a 
!       !*accent  tonique:  nos  bedô-nous  perdons,  i  bedée-'^e  perdais  ;  elle 
é-eWe  perdit,  etc. 
-8.  «Aay^essayer,  goûter.  On  dit  également  ^Âr^ay^. 


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74  REVUS  PBS  PATOIS 

Dé  se  fàre  ai  knôkhô  tiaikhe  et  nate, 

Ou  dé  ne  jéin&  pu  se  môtra. 

El  rvé  d5  se  leû  ène  èpôce^ 

Et  peu  rviè  duemô  sôti 

Das  bwè  paupié  dé  rkèn'khôce 

Qu'è  dra  5  li  rèpêti. 

48-2.  Sarà'Sener^  veut  dire  encore  sommer,  mettre  en  demeure. 
48-5.  Se  leU'Son  lieu  natal.  EpôcCf  s.  f.,  espace,  qui  ne  se  dit  guère 
que  de  la  durée. 
48-6.  5^h'-muni,  assorti^  pourvu» 


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HINGRE.  —  GOMPLA.INTB  VOSGIENNB  75 

De  8ê  faire  connaître  clair  d  net, 

Ou  de  ne  plus  jamais  se  montrer  ^ 

Il  retourne  dans  son  lieu  natal  un  espace  de  temps, 

Et  puis  revient  duement  muni 

Des  bons  papiers  propres  à  le  faire  recownaitre 

Qu'en  droit  on  lui  réclamait. 

(A  suivre) 

HiNORE. 

48-7.  Paupté  dé  rkèn'khàce,  m.  à  m.  papiers  de  reconnaissance, 
pour  reconnaître  l'identité  de  Quelqu'un. 
48-8.  H^ptf^^repéter,  veut  aire  surtout  réclamer. 


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1 


ETUDE  SUR  LE  PATOIS  DU  BOCAGE  VIROIS 
SEPTENTRIONAL. 

Le  petit  travail  qui  suit  m'a  été  adressé,  il  y  a  sept 
ans,  par  M.  Morice,  instituteur  communal  au  Mesnil- 
Auzouf  (Calvados),  alors  que  je  faisais  mon  enquête  sur 
Les  caractères  et  t extension  du  patois  normand;  il  me 
frappa  par  l'eiicactitude  des  faits  qui  y  sont  signalés  et 
par  les  aptitudes  linguistiques  qu'il  révèle  chez  son  au- 
teur .On  peut  le  considérer  comme  donnant  une  idée  juste 
et  suffisamment  complète  du  parler  populaire  de  la  par- 
tie septentrionale  du  Bocage  virois.  Il  montre  donc  que 
sans  préparation  spéciale  et  en  se  bornant  à  noter  scru- 
puleusement et  fidèlement  les  sons,  il  est  possible  de 
faire  la  phonétique  d'un  patois,  â  ce  titre  il  m'a  paru 
digne  d'être  publié. 

Je  n'ai  trouvé  qu'une  lacune  véritable  dans  c«3  travail; 
il  ne  parle  pas  du  changement  de  ce^  ci  en  che,  chi, 
qu'on  rencontre  cependant  dans  certains  mots  comme 
cauchon,  cauchetle.  Il  présentait  un  certain  nombre  de 
redites  ;  je  les  ai  fait  disparaître,  ainsi  que  deux  ou  trois 
confusions;  j'ai  ajouté  quelques  notes  pour  signaler 
des  lacunes  ou  éclaircir  des  points  obscurs  ;  j'ai  aussi 
effacé  quelques  exemples  qui  m'ont  paru  douteux  ou 
inutiles  et  changé  Tordre  ou  la  disposition  de  deux  ou 
trois  paragraphes.  C'est  dire  qu'il  fallait  peu  de  modifi- 
cations pour  rendre  cette  étude  presque  irréprochable  ; 
leur  petit  nombre  est  la  meilleure  preuve  de  sa  valeur 
réelle. 

Charles  Joret. 


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MORICE.  —  PA.T01S  DU  BOCAGE  VIROIS 


77 


A  MESNIL-AUZOUF,  ON  DIT; 


é(i),è 

pour  oi  ou  oy. 

Yée 

»    voir  ou  vois. 

véyons 

»    voyons. 

Dé 

pour  doit  ou  dot'gt. 

véyous 

»    voyez-vous. 

mé 

moi. 

voulé 

»    vouloir,  etc. 

mée 

mois. 

té 

toi. 

se 

soi. 

qu  ou 

k  pour  cil. 

fé 

/btfdansmafé. 

ma  foi]. 

arquet 

pour  archet. 

fré 

fioid. 

camp 

»    champ. 

adré 

adi'oit. 

ca 

»    chat. 

apercévé 

apercevoir. 

canevire 

»    ehènevière. 

avène 

avoine. 

cambre 

»    chanvre. 

avé 

avoir. 

caôffé 

>    dhauffer. 

assée 

asseoir. 

ca<!)dron 

•    chaudron. 

besson  (2) 

boisson. 

caôsse 

»    chausse. 

hère 

boire. 

caOchon 

»     chausson. 

crére 

croire. 

caôchette 

»    chaussette. 

croire 

croître. 

faôqui 

»     faucher. 

de  que 

de  quoi. 

queù 

»    chez. 

être 

étroit. 

queû  nous 

»    chez  nous. 

endré 

endrott. 

quien 

»     chien. 

étéle 

étoile. 

quièvre 

»    chèvre. 

ercévé 

reteooir. 

quéruo 

»    charrue. 

pée 

pois. 

quérette 

»    charrette. 

pétrenne 

poitrine. 

querpcnti 

•    charpentier. 

pesson 

potsson. 

quône 

»    chêne. 

père 

poire. 

quainne 

»    chaîne. 

péri 

poirier. 

qu 'mince 

»    chemise. 

pré 

poiré. 

quérouagne 

»    charogne. 

que 

quoi. 

équicllc 

>    échelle. 

sécante 

soixante. 

équelon 

»    échelon. 

se 

soif. 

perque 

»    perche. 

se 
savé 

soir, 
savoir. 

perqui 
bùquetle 

»    percher. 
.     bûchette. 

léle 

toile. 

terbùqui 

»     trébucher. 

fli 

toilier. 

terbuquet 

>     trébuchuet. 

véture 

voiture. 

branque 

»     bi'anche. 

vésin 

voisin. 

banque 

»     hanche,  eic.{3) 

1.  Au  lieu  de  é  il  faut  plutôt,  à  la  fin  des  mots,  un  e  intermédiaire 
entrée  muet  et  è  ouvert. 

2.  On  s'attendrait  à  la  ibrme  béckon  qu'on  rencontre  dans  le  Bessin 
et  le  Cotentin  ;  mais  le  patois  du  Bocage  a  déjà  s(s)  pour  ce  (i)  comme 
en  Traoçais.  On  trouvera  aussi  plus  loin  caôsse,  il  est  vrai,  k  côté  de 
caôclion,  caôchelte. 

3.  Il  manque  ici  un  chapitre  sur  ch  pour  ç,  s  français,  forme  qu'on 
rencontre  parfois,  on  vient  de  le  voir  au  milieu  des  mots,  mais  dont 
je  r/ai  pas  d'exemple  au  commencement  ;  c'est  peut-élro  pour  cela 
que  M.  Morice  ne  l'a  pas  notée. 


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78 


RBVXTB  DES  PA.TOIS 


gue  pour  j. 

guerbe  poapj«r6e. 

gambe  »    jambe, 

guéret  »    jarret. 

gante  >    jante,  etc. 

ao  pour  eau. 

aô  pour  au. 

siaô  >  êeau. 

riaô  »  l'eau. 

pîaô  »  ««au 

biaô  *  oeau* 

biaôcou  >  6eai«eotfp. 

viaô  >  oeatc. 

jaône  >  jaune. 

saôce  »  «atice. 

épaôle  »  épaule,  etc. 

é  pour  eau  final. 


agné 

bauQé 

coûté 

chape 

gâté 

marte 

mante 

ouaizé 

russe 

tore 

tropé 

tonné  (4) 


pour  agneau. 

>  banneau. 
»  couteau. 
»  chapeau. 
»  poteau. 

>  marteau. 
»  manteau. 
*  ot'seau. 

>  ntfMeati. 
»  toureau. 

»  troupeau. 

>  tonneau,  etc. 


à  pour  au,  aux,  aud. 


ch& 

h& 

fà 

s& 

crap& 

cisià 

ch>à 

chapià 

martîÀ 

toriÀ 


pour  chaud. 

■  haut. 

»  /aux. 

»  saule, 

»  crapaud. 

»  ciseaux, 

>  e/^et>auff. 

»  efcapeauo?. 

»  marteaux. 

»  taureauj; 


où  pour  oir. 

arrosoû     pour  arrosoir. 

battoû  >  battoir. 

démôloû         >  démêloir. 

entonnoû       »  entonnoir, 

éteignoû        i  étei^noir. 

saloû  >  satotr,  etc. 

OU8  pour  TOUS. 

dépêchons  pour  dèpkhez-vms. 
hfttous  >    hâtez-vous. 

▼'•eus  >    venez-vous. 

Téyous  >    voffez-vous. 

trouvons        >    IrvwMS-cottC 

kérious  »    croyes-vom^ëL, 


Suppression  de  la  coBSonne 
finale. 


hopita 

chva 

camava 

ma 

mié 

miche 

noé 

se 

fi 

sui 

du 

mu 

su 

dormi 

fini 

T'ni 

sali 


pour  hôpital. 

>  chival. 

»  camefoal. 

»  mal. 

>  miel. 

»  miehel. 

»  nàèl. 

>  sel, 

»  fil. 

»  suif, 

»  dur. 

>  mtlr. 

■  «ur  (aigre). 

»  dormir. 

»  finir. 

»  centr 


et  de  même  pour  tous  verbes  en  ir. 

i  pour  er  ou  é  (5). 

à  l'infinitif  et  au  participe  pas- 
sé des  verbes  de  la  lr«  con- 
jugaison. 


4.  Il  semble  qu'il  faudrait  plutM  touné. 

5.  Il  faudrait  dire  ier  ou  ié,  car  les  verbes  qui  suivent^ont  en  ré  ité 
leur  infloitif  et  leur  participe,  ce  que  n*a  pas  remarqué  M.  Moi  (e, 
respectivement  en  ier  et  ié^  ainsi  laissier,  cnerchié,  etc. 


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MORIGK.  —  PATOIS  DU  BOCAGE  YIROIS 


79 


aitaqui      pour 


épelogui 

faôqui 

r'cherchi 

penchi 

apperchi 

laissi 

bllaissi 

adersi 

harangaî 

distingni 

embarçiui 

aitaqui 

travailli 

habilli 

étranllife; 

agaci 

annoDci 

arrançi 

changi 

poi-i 

cherchi 

changi 

corrigi 


i  pour  er. 


méti 

poli 

horlogi 

écoli 

ouvri 

boulangi 

bergi 

monni 

cordonni 

osi 

gosi 

coUi 

escali 

guerai 

pani 

papi 

chandeli 

pi 

cuilli 

chi 

permi 

demi 


(Utaeher  ou  at- 
taquer], 
éplucher, 
faucher, 
rechercher, 
pencher, 
approcher, 
lauser, 
blesser, 
adresser, 
haranguer, 
distinguer, 
embarquer, 
attaquer, 
travailler, 
habiller, 
étrangler, 
agacer, 
annoncer, 
arranger, 
changer, 
payer, 
cherché, 
changé 
corrtgé,  etc. 


ier^  ien. 


pour  métier, 
potier, 
horloger, 
écolier 
ouvrier', 
boulanger, 
berger, 
meunier, 
cordonnier, 
osier, 
gosier, 
collier, 
escalier, 
grenier, 
panier, 
papier, 
chandelier, 
pied, 
cuiller, 
chier,  cher, 
premier, 
dernier. 


bi 
combi 


>  bien. 

>  combien^  etc. 


ire  pour  ière.. 


soupire 

cafetire 

couturire 

dérire 

Tolire 

écolire 

tabatire 

barrire 

caruassire 


pour  soupière. 

>  cafetière. 

9  couturière, 

»  derrière, 

>  volièi*e, 
9  écolière, 
•  tabatière 
»  barrière. 

»  camassièrcyel^. 


ie  pour  ée. 


dragie 

boucbie 

branquie 

kérouisic 

fricassie 

onilie 

aragnie 

coucbie 

laissie 

changie 

embarquie 


pour 


dragée. 

bouchée. 

branchée. 

croisée. 

fricassée 

onglée, 

araianée. 

couchée. 

laissée. 

changée. 

embarquée. 


eu  pour  eur. 


batteû 

couYreû 

faucheû 

relieû 

tanneû 

moqueû 

trompeû 

leû 


pour  batteur. 

>  couvrir. 
»  faucheur. 
»  relieur. 

■  tanneur, 

>  moqueur. 
»  trompeur. 
»  leur,  etc. 


Ime  pour  ième. 


deuzime 
troislme 

Suatérime 
ixtme 
quinztme 
quarantlme 


pour  deuxième. 
»  troisième. 
f    quatrième. 

>  aixième. 

>  quinzième, 
quarantième. 


6«  Il  représente  ici,  comme  plus  loin,  l  mouillé  ;  dans  le  patois  du 
Bessin,  au  lieu  de  élranlli,  on  dit  étrangi,  avec  chute  de  17,  tandis 
que  dans  ëtranUi^  il  y  a  eu  chute  du  g. 


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80 


REVUE  DES  PATOIS 


n 


in  pour  i  ou  ins  pour  ig 


mins 
minse 
lain-me 
que-min  se 
lapin- ne 
racîn>ne 
t«rrin-ne 
ain-né 

fȎtrin-ne 
in-gne 
min-ne 


pour  mts. 
»  mise, 
»     lime, 

eliemise, 

lapine. 

racine. 

terrine, 

aine. 

ntrine. 
^ne. 
tnine. 


ieUy  i  ou  u  pour  ui. 


nieu 

min-nîeu 
sieuvant 
nieure 
iiculc 
relieure  (?) 
gueusse 
g]]ieu  ou  llieu 

pi 

appié 
essié  (?) 
ennué 


pour 


nuit. 

minuit, 

suivant, 

nuire, 

tuile. 

reluire, 

cuisse. 

glui. 

puits, 

appuyer* 

essuyer. 

ennuyer,  etc. 


6  pour  où. 

crôte  pour  croûte, 
crôton  »    croiUon. 

brôter  »     brouter. 

jô  »    joue,  etc. 

er  pour  re. 


ergaiQ 

erbut 

erpos 

ertourné 

ercherché 

ercévé 

erfaire 


pour  regatn. 

»  rebut. 

»  repos. 

»  retourner. 

»  rechercher, 

»  recevoir, 

»  refaire,  etc. 


eu  pour  VLf  el,  ou. 

plleurae  pour  plume, 

plleumage  »  plumage. 

voleuine  »  volume. 

leune  »  lune, 

feumi  »  fumier. 

légueume  >  légume, 

queuque  >  quelque, 

reùe  (8]  »  roue. 

ueu,  ue  pour  eu,  ieu. 
bueurre      pour  beurre, 

les  groupes 
dans  les  pa 

.    3ocago  est  ailé  plus  1 

que  ces  derniers;  dans  le  groupe  gl,  l'explosive  est  tombée  et  il  d 

resté  que  17  mouillé,  tout  comme  dans  l'espagnol  llano  de  piano, 

8.  Dans  le  patois  du  Bessin  et  de  la  Plaine  de  Gaen  on  dit 


11  mouillées  pour  1  simple,  au 
commencement  et  au  mi- 
lieu des  mots  (7). 


blleu 

bllé 

bilan 

bllo 

bllon 

elle 

elle 

cllérement 

cllenche 

cllô  ou  llô 

éclléré 

fllambé 

fllétri 

filée 

verllà 

llané 

lland 

lieu 

llace 

onllie 

pilant 

pliante 

pllaindre 

pllanche 

pllanchi 

pllafon 

pllàtre 

plleuré 

pi  lai  si 

pli  ace 

pliât 

slluffé 

sllouffé 

llerce 


pour  bleu, 
blé. 


blanc. 

bloc, 

blond. 

clef. 

clair. 

clairement. 

clenche, 

clos. 

éclairer. 

flamber. 

flétrir. 

fléau, 

verglas. 

glaner. 

gland. 

glui. 

glace. 

onglée. 

plant, 

planter. 

plaindre. 

planche. 

plancher. 

plafond. 

plâtre. 

pleurer. 

plaisir. 

place. 

plat. 

siffler. 

soufAer, 

cercle. 


7.  Il  s'agit  du  changement  de  /  en  //(mouillé)  dans 
cK  fif  gl;  plj  changement  qu'on  rencontre  également  ( 
du  Bessin  et  du  Colenlin  ;  mais  le  patois  du  Bocage  es 


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MORIGE.  —  PATOIS   DU  BOGAiJE  VIROIS 


81 


fueille 
efTueilli 
saeu 
vueû 


feuille, 
effeuiller, 
seuil  [9]. 
•       [10]. 


»    vieux 


bep  pour  br.  —  oer  pour  cp. 
fr  pour  fer.—  guer  pour  gr. 
per  pour  pp.  —  ter  pour  tp. 
pel  pour  pi.  —  bel  pour  bL 


berielle 

bérioche 

berbis 

bérouette 

bérière 

cabériolet 

catervin 

sttkérier 

catérlme 

dersi 

derlin. 

venderdi 

éterne 

éterné 

fériand 

fôriandise 

férouèse 

guériotte. 

guernadi 

guerdin 

guerni 

guernouille 

gucrzi 

kéruel 

kéroi 

kéroisée 

kérion 

mékerdi 

périère 

permi 

perzeni 

perpos  (à) 

rapperchi 

tcrpi 

lérouite 

termaine 

termue 

terpas 

terzor 

térouéc 

téruelle 

détéruirc 


pour 


bretelle, 

brioche. 

brehU, 

brouette. 

bruyère. 

cabriolet. 

quatre-vingts. 

sucrier. 

quatrième. 

dresser. 

drelin, 

veyidredi. 

étrennes 

etrenner, 

friand. 

friandise. 

fraise. 

gnotte. 

grenadier. 

gredin, 

guernier. 

grenouille, 

grésil, 

cruel, 

croix, 

croisée. 

crayon. 

mercredi. 

prière. 

premier. 

présent. 

propos  (à). 

rapprocher. 

trépied, 

truite, 

trémaine{trèfle) 

trémie. 

trépas. 

trésor. 

trois. 

truelle. 

détruire. 


Insléruirc 

oubélié 

oubéliette 

iabélié 

empélié 

suppélié 

pélié 

pélion 


»  instruire. 

>  oublier. 
»  oubliette. 
»  tablier. 

>  employer. 
»  supplier. 
»  plier. 

»  pltyon,  etc. 


Contpactions  et 

m'n  pour 


m'n  éfant 

Vn 

t'n  homme 

t'n  argent 

1 ,  ej  tiens 

no 

vo 

i 

i  no  dit 

i  no-z  aime 

vo  dites 

i  mangent 

co 


Fopmes  ou  locutions  papti- 
culièpes. 


aphépèses. 

mon,  devant 
une  vovelle. 
mon  enfant, 
ton. 

ton  homme, 
ton  argent. 

je  tiens, 
nous, 
vous, 
il,  ils. 
il  nous  dit. 
il  nous  aime, 
vous  dites. 
iU  mangent, 
encore. 


do 

do  mé 

itou  > 

mé  itou  » 

0  > 

0  chante  » 

0  rit  » 
0  no-z  ennuie  » 

0  dansent  » 
ol 

ol'  appelle  > 
ol'  emportent» 

H  > 

c'est  li  > 

men  > 

men  kien  » 

ten  » 

ten  cllou  » 

leû  [z]  » 

no  > 


pour      avec. 

>  avec  inoi. 

>  aussi. 
»    moi  aussi. 
•    elle,  elles. 
»    (  lie  chante. 
»    elle  rit. 

elle  nous  ennuie 
elles  dansent, 
elle,  elles,  dev. 
une  voTclle. 
elle  appelle . 
elles  emportent 
lui. 

c*est  lui. 
mon, 

mon  chien, 
ton. 

ton  clou, 
nous, 
leur 
on. 


9.  Deuil,  au  contraire,  se  réduit  seulement  à  deu,  sans  diphtongai- 
son d'eu. 

iO.  Mieux,  lui^  n*a  pas  pour  équivalent  mueû,  mais  simplement, 
meû  ;  dans  le  patois  du  Bessio  il  s'est  réJuit  à  mû. 

REV.  D.  PATOIS  6 


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82 


REVUE  DES  PATOIS 


j'aTOQS 
l'disOQS 

leû  dire 
leû-z  aindi 
no-z-est 
no  TO  di 
vi-t*en 

▼i-t*en  do  mé 
vi-t*en  qucu  li 
v'noù-z  en  do  nous 


pour  nous  avons. 

»  nous  disons, 

9  leur  dire. 

È  leur  aider. 

»  on  est. 

»  on  pous  dit. 

>  viens  ou  viens  fen. 
»  viens  avec  moi. 

>  viens  chez  lui. 

■  venez-vous  en  avec  nous,  etc. 


Mesnil-Auzouf. 


L'instituteur  :    MORIGB. 


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r 


LE  PATOIS  NORMAND  DE  LA  HAGUE 
ET  LlIiUX  CIRCONVOISINS. 

Les  habitants  de  la  partie  péninsulaire  du  départe- 
ment de  la  Manche  et  des  îles  anglo-normandes  voisi- 
nes parlent  un  langage  qui,  pour  les  nuances  de  la  pro- 
nonciation et  le  vocabulaire,  diffère  dlle  à  île,  de  can- 
ton à  canton  et  même  de  paroisse  à  paroisse,  si  bien 
que  les  habitués  s'y  reconnaissent  tout  de  suite,  — mais 
qui  présente  des  caractères  communs  très  précis  par 
lesquels  il  se  distingue  non  seulement  du  français  et  du 
haut  normand,  mais  du  bas  normand  parlé  dansTAvran- 
chin,  le  Bessin  et  même  la  partie  méridionale  du  Co- 
tentin. 

Ce  patois  suit  les  lois  générales  du  bas  normand  à 
Tendroit  dn  '*  dur  et  du  c  doux  (cat,  chat;  chendre^ 
cendre  ;  tchieiii,  chien)  ;  les  sons  oi  et  ui  lui  répugnent 
et  il  préfère  à  ces  sons  les  diverses  nuances  de  Ve  {mé 
moi  ;  fréi  froid;  péire,  poire  ;  seu,  soif,  li  et  ttei,  lui, 
masculin  et  féminin)  etc. 

Mais  il  présente  aussi  des  caractères  spéciaux  : 

1.  A  côté  de  ri  aigu  du  français  et  du  haut  normand, 
il  emploie  un  i  grave.  Il  y  a  entre  ces  deux  i  le  même 
rapport  qu'entre  Vé  aigu  eiïè  grave.  Cetf,  inconnu  au 
français,  est  très  commun  en  polonais,  où  il  s'écrit  y, 
et  en  russe,  où  il  s'écrit  h. 

2.  A  côté  de  IV  gutturale  des  Parisiens,  de  IV  roulée 
des  Granvillais  et  des  Méridionaux,  ce  patois  possède 
une  r  très  faible,  postdentale,  qui  s'emploie  toujours 
'"'"tre  deux  voyelles  et  souvent  ailleurs.  Ce  son,  étran- 

.T  au  français  et  à  l'allemand,  est  fréquent  également 
ez  les  Polonais  et  chez  les  Russes,  entre  deux  voyel- 
3  et  ailleurs,  comme  en  baguais.  Les  Russes  appoi- 
nt cette  lettre  r  molle  et  la  figurent  ainsi  pb.  Dans 


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84  REVUE  DES  PATOIS 

mon  Essai  sur  le  patois  de  la  Hague,  je  la  représente 
par  un  r  avec  point  souscrit. 

3.  Ce  langage  place  souvent  après  les  voyelles  et  les 
diphtongues  un  petit  ë  enclitique^  qui  lui  est  particu- 
lier :  «  amôuë  »,  amour  ;  «  afôuërquieî  »,  aflfourcher. 

4.  An  se  prononce  tout  autrement  que  en  ; 

An  haguais  se  prononce  comme  âo  portuguais  ;  ce 
son  se  compose  de  deux  nasales  an  et  on,  formant  une 
syllabe  unique. 

5.  i4w,pro  venant  du  latin  ou  de  lallemand  au,  se  pro- 
nonce en  diphtongue,  rfow,  comme  dans  ces  deux  lan- 
gues^ et  jamais  o. 

6.  La  plupart  des  diphtongues  sont  accentuées  sur 
la  première  voyelle,  comme  en  allemand,  et  non  sur  la 
seconde  comme  en  français  :  «  fraise  », fraise  ;  «  môuëre», 
mure;  «  lûëre  »,  lire  :  «  devaldë  »,  descendre,  etc. 

7.  Les  dipthongues  commençant  par  i  font  parfois 
exception,  cet  i  ne  servant  que  d'une  sorte  d'appui 
pour  la  voyelle,  h'i  d'appui  se  place  aussi  devant  les 
diphtongues,  dont  il  fait  des  triphtongues  ;  iàou,  eau  ; 
liàon^  lien.  Ces  mots  ne  sont  que  d'une  syllabe  et  Ton 
y  entend  les  trois  voyelles. 

8.  Mais  quelquefois  Vi  initial  est  accentué  et  il  se 
produit  alors  une  triphtongue  forte  ;  lei  :  trachiei^  cher- 
cher ;  sdongliei,  meurtriei  :  giieiy  triei  ne  forment 
qu'une  «yllabe  :  Sanglier ^meur trier  n'ont  eu  de  même 
que  deux  syllabes  en  français  jusqu'au  commencement 
du  XVIP  siècle.  Il  est  probable  qu'à  cette  époque  la 
prononciation  de  ces  anales  se  rapprochait  de  celles 
qu'elles  ont  en  normand,  c'est-à-dire  .que  Ye,  au  lieu 
d'être  ouvert,  tendait  vers  T*.  Il  est  à  peu  près  impos- 
sible en  effet  de  prononcer  meurtrier  en  deux  syllabes 
avec  Yé  final  ouvert. 

9.  La  diphtongue  ùë  est  aussi  spéciale  à  ce  patoi 
Dans  son  savant  ouvrage  sur  les  Caractères  et  textes 
sion  du  patois  normand,  M.  Joret  place,  par  erren 
notre  région  parmi  celles  qui  changent  o  -+-  c,  ^  + 


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FLEDRY.  —  LE  PATOIS  NORMAND  DE  LA  HAGUB  85 

(g)  w,  du  latin  en  iéy  iè.  Cette  transformation  est  à  peu 
près  étrangère  à  la  région  ;  o  -f-  c,  e-i-  g  (g)  u  suivis 
d'une  voyelle, deviennent  généralement  :  «  ûè  »  :  OculuSj 
ûë  ;jocus,  jûë  ;  locus^liié  ;  nocere.niiére ;  sequere,  sûëre  ; 
légère,  lûére,  etc.  Suivis  d'une  consonne,  ces  groupes 
donnent  lieu  à  des  formes  variées  :  pocca,  pouque  : 
bocca,  bôuëche  ;  noctem^  niei,  etc. 

10.  L  est  généralement  mouillée  après  les  labiales 
et  souvent  après  les  gutturales  ;  blleu,  bleu  :  flleu  (fa- 
rine), gllé  (gelée  de  viande),  etc.  Vers  le  sud  de  la  ré- 
gion, cette/  mouillée  prend  parfois  le  son  qu'elle  a  à 
Paris:  bieu,  fieu,  etc. 

H.  Les  mots  composés  et  un  peu  longs  ont  généra- 
lement deux  accents,  un  faible  et  un  fort,  comme  en 
allemand  ;  afôuërquiei  (aflFourcher). 

Ces  caractères  et  quelques  autres  de  moindre  impor- 
tance sont  communs  à  toute  la  région  insulaire  et  pé- 
ninsulaire. 

Mais  il  y  a  aussi  entre  les  diverses  parties  de  cette 
région  quelques  différences  notables. 

La  plus  importante  repose  sur  la  forme  qu'a  prise  Va 
latin  des  infinitifs  en  are,  des  participes  en  atus,  des 
substantifs  en  atem. 

Après  une  consonne  molle,  ch,  g[i).  /(mouillée), 
cette  voyelle  est  devenue  uniformément  iei  dans  toute 
la  région  ;  «  trachfei  »,  chercher,  «  môuëgfeî,  magiei», 
manger,  etc. 

Mais  après  une  consonne  forte  cet  a  est  devenu,  sui- 
vant les  pays:  ei:  «lavëi  »  (laver);  ô,<(lavô))  ;àë,  «lavâë», 
bountei,  bountô,  bountâë. 

La  première  prononciation  est  celle  d'une  toute  petite 
région,  qui  comprend  Jobourg  en  pleine  Hague,  et  une 
langue  de  terre  au  bord  de  TOcéan  entre  Les  Pieux  et 
Barneville. 

La  seconde  est  celle  qu'on  entend  à  l'extrême  pointe 
de  la  Hague  et  dans  tout  le  Val  de  Saire. 


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86  REVUE  DBS  PATOIS 

La  troisième,  la  plus  répandue,  règne  dans  la  plus 
grande  partie  de  la  Hague  et  du  Cotentin,  et  dans  les 
îles  anglo-normandes  :  Aurigny,  Serk,  Guernesey  et 
Jersey. 

Deux  de  ces  prononciations  remontent  à  une  époque 
reculée  et  ont  leurs  dates. 

La  prononciation  ei  était  usuelle  au  XIIP  siècle  pro- 
bablement dans  les  localités  où  on  la  rencontre  au- 
jourd'hui. Nous  en  avons  la  preuve  dans  un  poème  en 
«  Hague  langage  »,  sur  un  thaumaturge  du  XIIP  siè- 
cle, Thomas  Hélie,  poème  qui  a  dû  être  écrit  peu  de 
temps  après  la  mort  du  personnage.  Dans  ce  poème, 
tous  les  mots  de  la  catégorie  indiquée  sont  écrits  par 
^i:  jureir,  procur<?ir,  nomm^y,  sant^y,  vilt^y,  etc.  Cet- 
te prononciation  s'est  maintenue  dans  une  petite  ré- 
gion, au  milieu  de  populations  qui  en  ont  une  autre. 

La  prononciation  des  finales  susdite  en  «  âë  w  est  attes- 
tée à  une  époque  plus  andienne  encore.  On  la  rencon- 
tre à  la  fois  dans  les  iles  an glo -normandes  et  la  plus 
grande  partie  de  la  péninsule.  Or  ces  îles  ont  été  sé- 
parées de  la  France  en  1106,  et  depuis  lors  leurs  rela- 
tions avec  le  continent  ont  é»é  sensiblement  restrein- 
tes. 

Il  n'est  pas  possible  d'admettre  que  les  Haguais, 
qui  n'ont  pu  imposer  leur  prononciation  à  Jobourg,for- 
mant  une  enclave  au  milieu  d'eux,  aient  pu  l'imposer 
aux  trois  grandes  îles  dont  la  mer  les  sépare  ;  il  n'est 
nullement  admissible  non  plus  que  ces  îles  aient  pu 
l'imposer  au  continent.  Il  faut  donc  admettre  que  cette 
prononciation  que  nous  trouvons  générale  aujourd'hui, 
était  également  générale  avant  la  séparation,  et  qu'elle 
remonte  par  conséquent  aux  premières  années  de  '. 
langue. 

Quant  à  la  prononciation  o,  je  ne  connais  aucune  d 
te  ancienne  qui  nous  la  montre  en  faveur.  On  coa 
prend  du  reste  qu'elle  a  pu  facilement  sortir  de  !'< 


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FLEURY.  —  LE  PATOIS  NORMAND  DE  LA.  HAQUE         87 

Dans  la  partie  méridionale  de  la  région,  aux  environs 
de  la  Haye-du-Puits,  par  exemple  Va  de  «  4ë  »  tend  sen- 
siblement vers  0.  Cette  même  tendance  se  remarque 
également  chez  les  paysans  des  environs  de  Paris. 

Mais  cet  a  qui  domine  dans  la  majeure  partie  de  la 
région,  d'où  provient-il  ? 

Va  latin,  dans  les  mots  en  question,  est  devenu  e  en 
français  :  il  est  devenu  e  aussi  en  certains  cas  dans  no- 
tre patois  ;  amare,  ^màë  ;  carruca,  qu^ruei,  etc.  tandis 
qu'il  est  resté  a  dans  toutes  les  autres  langues  roma- 
nes. Faut-il  admettre  que,  dans  les  finales  en  question, 
cette  voyelle  a  passé  par  e.  et  qu'après  être  devenue  e, 
elle  a  eu  le  temps  de  devenir  a,avantle  douzième  siècle, 
bien  qu'aucun  témoignage  précis  ne  vienne  à  Tappui  ? 
N'est-il  pas  plus  naturel  au  contraire  d'admetlre  quô, 
dans  cette  partie  isolée  delà  France  du  nord,  l'a  se  soit 
maintenu  aussi  bien  qu'en  italien,  en  provençal,  en  es- 
pagnol, en  portugais,  en  roumain  et  en  divers  autres 
patois  français  ?  et  qu'il  a  suivi  la  règle  générale  des 
patois  romans  au  lieu  d'entrer  dans  l'exception  du  fran- 
çais du  nord  ? 

Deux  influences  extérieures  ont  même  dû  contribuer 
à  la  conservation  de  cet  a,  au  moins  dans  les  infinitifs. 
On  a  parlé  autrefois  celtique  dans  ce  pays  comme  dans 
le  reste  de  la  Gaule.  Or  la  plupart  des  verbes  du  bre- 
ton, héritier  du  celtique,  ont  l'infinitif  en  a. 

Les  Scandinaves  sont  venus  dans  le  pays,  ofl  ils  ont 
laissé  leurs  traces  dans  divers  noms  de  lieux  et  surtout 
dans  cette  grande  fortification,  le  Haguedik,  dont  le 
sol  garde  le  souvcnir.à  défaut  de  l'histoire.Or  la  grande 
majorité  des  infinitifs  suédois  est  également  en  a. 

On  semble  donc  en  droit  de  conclure  :  l'a  existait 
ins  les  infinitifs  latins,  il  existait  dans  dans  le  baguais 
i  douzième  siècle,  on  l'y  voit  figurer  encore  aujour- 
tiui  ;  donc  il  n'en  est  jamais  sorti. 
Ce  qu'il  faudrait  expliquer  historiquement,  ce  n'est 


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1 


88  REVUE  DBS  PATOIS 

pas  la  présence  de  »  àë  >,  et  de  «  <^  »  dans  ces  finales, 
c'est  celle  de  ei. 

Quoi  qu  il  en  soit,  ces  variétés  dans  certains  détails 
de  prononciation  n'ont  qu'une  importance  secondaire 
dans  la  constitution  du  langage.  Leur  rôle  est  tout  au 
plus  celui  des  variétés  de  pelage  ou  de  couleur  dans  le 
règne  végétal  ou  animal.  Elles  n'empêchent  pas  le  pa- 
tois de  la  région  de  former  un  genre,  un  genre  unique 
et  bien  déterminé,  dans  la  famille  des  patois  nor- 
mands. 

Jean  Flbury. 

St-Pétersbourg,  4/16  décembre  1887. 


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GLOSSAIRE  DU  PATOIS  DÉ  L'ILE-D'ELLE 
(VENDÉE) 


L'Ile-d'EUe  est  un  pays  de  Saintonge,  ou  d'Aunis, 
dentelle  avait  toujours  fait  partie  jusqu'en  1791,  où 
elle  fut  détachée  par  un  décret  spécial  du  département 
de  la  Charente-Inférieure.  Ses  relations  principales 
sont  encore  avec  la  Saintonge  ;  les  rapports  officiels 
seuls  la  portent  du  côté  de  la  Vendée  ou  du  Poitou. 

J'indique  par  «  L.  F.»  M.  L.  Favre,auteur  du  Glossaire 
du  Poitou,  de  la  Saintonge  et  de  fAuniSj  et  par  «  J.G.  » 
M.  Jules  Guérin,  correcteur  à  rimprimerie  F.  Didot, 
auteur  de  poésies  en  patois  de  Tlle-d'Elle.  Je  tiens  en 
outre  à  offrir  de  vifs  remerciements  au  même  M.  J. 
Guérin  et  à  M.  Jeanty  Billaud  le  Bourgnassou  pour 
l'aimable  concours  qu'ils  m'ont  prêté,  en  m'indiquant 
un  grand  nombre  de  termes  et  de  significations. 

On  trouvera  quelques  indications  sur  la  prononcia- 
tion page  89,  note  1,  page  90,  n.  1  et  2,  page  91,  n.  1. 


i4.Pron.pers.3«  pers.du  fém.— Elle. — S'emploie  au  sing,  ou  auplur. 
devant  une  consonne  :  A  vendrai,  a  vendront.  Al  se  met  de- 
vant une  voyelle  :  Al  êrat,  al  êront.  L.  F. 

Aba  d*aive.  S.  m.  Averse. 

Abeehai.  Y.  a.  Faire  manger. 

A^el^aite,  S.  f.  Grande  euphorbe. 

A  4lonce.  S.  f.  Faiblesse,  pâmoison.  Chère  d'abilonce,  tomber  de  fai- 
blesse. 

A  onichulai,  ou  plus  rarement  il6atchtt/af  (i  ).  Y .  n .  Faire  la  bascule. 

[i)  Tch  rend  une  palatale  légèrement  aspirée,  qui  se  produit  en  ap- 
p  yant  la  langue  sur  la  racine  des  dents  supérieures,  comme  le  tcha 
Si  usent. 


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90  REVUE  DES  PATOIS 

Abopèn.  s.  m.  Aubépine. 

€  La  fl^ur  de  Vabopèn 

La  bâté  de  ma  mie  ».  (Chamon). 
Ahotai  (S\)  S'accroupir. 
Aboté.  Adj.  Accroupi.  «  L'éiion  iretouz  abotéx   dtour    d'en  béa 

▼rèzah  de  fu.  » 
Abotéa  (1).  S.  m.  Bàtardeau,  digue. 

c  Ah  t  qui  me  souvèns  bai  de  tos  petit  batéas, 

Dos  quenards,  dôs  foussés,  dds  pèns,  dôz  aboiéas,  > 

(J.  G.  Aux  Nelluats), 
Aboul^ôdai  (S\)  V.  pron.  —  Se  réunir  en  foule. 
Abourai,  V.  a.  Mettre  une  couverture  capable  de  réchauffer  ;  don- 
ner de  la  litière  aux  bestiaux.   —   c  Tchô  bUonchè  m'aboare 

bai.  > 
Abourde.  S.  f.  Béquille. 
Abourolé,  Adj.  Couvert  de  boutons  éruptifs.  —   «  Mon  drôle  é  tout 

abourolé  de  picote.  » 
Abramai.  V.  a.  Dévorer  tout  à  la  fois. 
Abre,  S.  m.  Arbre. 

Abrenoncio  !  Exclamation  de  frayeur,  de  dégoût. 
Abriau  V.  a.  Couvrir. 
Abrial^.  S.  m.  Couverture. 
Abriqw.  S.  m.  Abri. 

«  Lés  dés  me  tronsounont  ;  lés  m^ns  dons  ma  belvuze, 

I  voudrè  bé  me  mètre  à  VaJbHque  dô  vont.  » 

(J.  G.  VHiver), 
AbuU(mnai{S^,)  V. pron.— Prendre  du  ventre.—  t  L*é  tout  abut^aunè^ 

fô  crère  que  l'a  le  caréa.  » 
Aburai.  V.  n.  et  a.  Couler  lentement;  décanter  doucement  un  li- 
quide. —  «  L'aive  chézèt  si  tèlemont  qu*al  aburèt  dons  mon 

jagouèt.  » 
Acahami  (S\)  V.  pron.  —  Se  courber  de  vieillesse.  —  «  Quème  (2) 

tch^X  orne  s'at  acabasé  depi  qui  Favè  vu.  > 
Acachai»  V.  a.  Presser  fortement. 
Acache,  Adj.  Pressé.  —  «  Tehô  pèn  et  bé  acache.  » 
Acadai  (S*)  V.  pron.  —  Se  calmer.  —  t  Tchô  malon  quemoènce  à 

9*acadai,  > 
Aearôdai  {S\)  V.  pron.  —  Se  flétrir. 
AcMimai.  V.  a.  Abimer,  écraser.  —  «  Le  s'avont  jetés  su  H,  e  i  i- 

vontocostm^.  » 


(1)  £eta  forment  uaediphthoague. 

(2)  L*acceQl  tonique  affecte  fréquemment  l'e  muet^  je  l'écris  dans    « 
cas  par  :  6. 


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SIMONNEA.U.  —  GLOSSAIRE  DU  PATOIS  DE  l'ILE-D'ELLE     91 

Aeoiinai.  V.  a.  Démolir,  réduire  à  rien.  Vieilli. 

Achalai,  V.  a.  Echauffer. 

Aehalai  (S*.)  V.  pron.  —  S'échauffer.  —   «  Si  Je  pérèt  s'achalai,  le 

serët  gari  on  en  vire-mèn.  > 
Aduii,  V.  a.  Placer  un  appât  soutenu  par  une  broche. 
Aeke.  S.  f.  Appât,  broche. 
Aehenau.  S.  m.  Chenal,  canal. 
Aehé{t).  S.  m.  Ver  de  terre  employé  pour  la  pèche. 

•  Dos  pibolous  alont  avec  en  grou  viu  bot 

Qu'ri  dôz  achès  pre  la  yremaje.  > 

(J.  G.  Aux  NelUzais). 
Achoya  (On),  Loc.«  Rester  on  œhoya  »,  rester  inacheyé. 
Açhoyai.  V.  n.  Abandonner  son  nid,  son  ouvrage.  —  «  Si  te  mes  la 

mën  dons  le  niq  de  fcAel  ozéa,  te  feraz  achoyai  la  môre.  > 
Actmontai.  V.  a.  Assaisonner. 

Aeotai.  V.  a.  Appuyer.  «  I  se  sûr  de  chère,  si  te  m  acote  pas.  > 
Aeoichinai,  V.  a.  Gâter  par  des  petits  soins. 
Aeoichinad  (S*.)  V.  pron.  —  S'accoutumer  aux  petits  soins. 
Acaiemont,  S.  m.  Appui. 
Acauai.  V.  a.  Attacher  à  la  queue. 
Acaursé.  Adj. Achalandé,  accoutumé. —  <  A  serètbé  ioni accour^aye 

6  manège,  si  al  étèt  vigilonte.  » 
Acouzinai  (S*.)  V.  pron.  —  «  Dos  couzèns  remés  de  germèn  qui 

s'acouzinont  pu  anit,  qau  sine  ét-ô  tchu  ?  > 
Aeoyâs.  S.  m.  pi.  Corniche  d'appui,  courant  au  sommet  d'un  mur. 
Acremaù  V.  a.  Recommander.  —  «  L'a  paz  odju  l'ënme  de  s'émoyai 

de  lés  mèndes,  i  li  avè  pretont  bé  aeremé.  > 
Acremonce.  S.  f.  Injonction. 
AcrochaL  V.  a.  Enlever,  mettre  en  fuite.  —  «  Qu'a  venge  ïtchi  djé 

mondai,  ol  et  ma  qui  l'acrocherai  de  ma  ci^arté  !  > 
Adarai  (S'.)  V.  pron.  —  Se  ralentir,  rester  en  arrière. 
A-de-grou.  Adv.  Pénible.  —  «  G  li  sera  bé  à  de-grou,  si  l'ét  gêné  de 

vivre  tout  seil.  » 
A-de-mau.  Adv.  Chagrinant,  regrettable.—  c  Quond  Fera  pu  que  de 

Taive  à  bouèrc,  o  li  serat  à-de-mau.  » 
.4djef  (D')  (1).  Loc.  De  guet,  en  se  cachant.  —  t  Le  venèt  d*adjèt,  bé 

sûr  pre  noz  atrapai.  » 
A    ,»nat,   V.   a.  .A^gacer.  —  «  Quond  en  chai  jél^e  de  la  goule,   o 
3t  pas  Vadjinai,  » 


)  Dj  est  la   prononciation  douce  de  tch,  ayant  la  valeur  du  dja 
îcrit. 


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92  REVDB  DES  PA.TOIS 

Ad}uxai,  V.  a.  Aiguiser.  —  «  Tèré  pu  vite  à  détrechen'ai  après  qu'i 

éré  fèt  adjuxai  mon  détrau.  > 
iidjtuott.  S.  m.  Aiguiseur.  —  «  Pas  de  pu  alrapou  quême  in  adjuzou 

de  cizéas.  > 
Adoubage.  S.  m.  Assaisonnement.  —  c  Ine  famé  bé  ménagère  ne 

met  pas  trop  d*adoubage  dons  le  fricot.  > 
Adoubai.  V.  a.   Assaisonner.  —  <  Non  dèt  adfmbai  l'amelète  aTont 

qu'a  sèt  tckèie.  > 
Ad(nuii  (S*.)V.  pron.  —  Contracter  une  alliance  illégitime.  —  t  0 

fèt  levé  le  tcher,  le  s'adouont  anit  quéme  dds  chais.  > 
Adonnai,  V.n.  S*accorder.  —  t  01  y  on  avètpasyèn  pre  faire  odoitMi 

ses  ditèns  quême  le  défènt  Toguenèt.  » 
Aferie,  S.  f.  Hachis  de  légumes  et  de  lard.  —  «  Non  met  donsTaferie 

dôz  us,   de  la  vinète,  dôs  jutes,    o   bé  dèn  dô  chou-ègre,  pis 

non  fèt  tehure  6  fou.  > 
A  fiai.  V.  a.  Propager  un  plant.  —  «  Pr*  arwar  dô  muau,  i'é  afié  dds 

violais  pre  léz  abél^es.  > 
Afilaye,  S.  f.  Suite.  Tout  d'afilaye,  sans  interruption. 
Afinai.  V.  a.  Tromper  finement.  —  «  Le  m*a  afiné  pre  le  pouèsèn 

d'avrel'.  » 
A  f  rouai.  V.  a.  Chausser  de  guéret  le  pied  d'un  légume.  —  «  Si  le 

Telont  avwar  dô  fremont  lésboquèns  sont  gênés  deTafrouai  tout 

quême  lés  pataquès.  > 
Agâ(t).  S.  m.  Dommage.  —  c  Lés  drôles  fézont  bé  souvont  pu  d'agàt 

que  lés  baltes.  > 
Agease,  S.  f.  Pie.  —   <  Pre  te  netiai  le  tia  de  la  gorge,  crèt-mou, 

avale  en  niq  d'ageaxe.  » 
Agease -Batrèse.  S.  f.  Pie-grièche. 
Ageasèn.  S.  m.  Petit  de  la  pie. 
Ageonçai.  V.  a.  Balayer.   —  «  Vageonce  ma  phace  d'ositout  qu'i  é 

pris  ma  corsclète  et  mon  cotel^èn.  » 
Ageonçures.  S.  f.  pi.  Balayures. 
Agravai  {S\)  V.  pron.  Se  fatiguer  les  pieds  jusqu'à  engorgement.— 

«  I  pou  pas  bougeai,  parce  qu*i  me  se  agravé  on  route.  » 
Agrouai.  Y.  a.  Réunir  sous  ses  ailes,  couvrir  avec  soin. 

«  Bon  sèr  dèn,  léz  amis!...  agrouéz  vos  cosès.  » 

(J.  G.  Aux  NeUeiais). 

Agougeaù  V.  a.  Introduire  la  nourriture  avec  une  palette  dans  le  f 
sier  des  volailles.  —   t  Ta  bé  à  faire  d'agougeai  tous  tel    i 
petros.  » 

Agou{t).  S.  m.  Egout  ;  infirmité  aux  jambes, abcès.—  <  L'a  in  ago 
à  ine  jambe  qui  li  amènra  rèn  de  bèn.  » 

Agoutai,  V.  a.  Egouter. 


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8IM0NNBAU.  ~  GLOSSAIRE  DU  PATOIS  DE  L'ILE-D'ELLE     93 

Agralon{t),  Adj.  —  AfTable.  «  Al  atirc  pas  à  lé,  parce  qu'ai  a  pas 

le  TÎsage  agraloDt.  )> 
Agrapôdai  (S'.)  V.  pron.  —  S'accroupir  en  se  ramassant  à  l'instar 

d'un  crapaud. 
Agrapinai  (S',)  V.  pron.  —  Grimper  en  employant  les  pieds  et  Jos 

mains.  —   «In  goret  qui  vut  s'agrapinai  avec  ses  sotel^es  et 

sûr  de  rutelai.  > 
Agrenal^s.  S.  m.  pi.  Sédiments,  restes  épars.  —  •  01  et  pas  la  pêne 

de  prondre  le  toulot  de  cl^as  pr'avwar  rèn  que  dôs  agrenal^s.  » 
Agrenau  {ToiU  à  V),  Loc.  adv.  A  découvert.  —  «  Quond  i  si  malade 

Uchi  dons  la  quarte  o  me  fisquèt  de  me  confésai  tout  à  l'agre* 

nau.  > 
Agroli.  Adj.  Durci  et  réduit  en  petites  mottes  ;  pain  mal  cuit. 
Agntselé.  Adj.  Couvert  de  boutons,  d'insectes  à  l'instar  de  gro- 
seilles. -—  <  Le  mosiu  et  la  dame  on  étiont  agruzeUs.  >  L.  F. 
Aguel^aye.  S.  f.  Aiguillée. 
Aguebre.  S.  f.  Aiguille.   —    «  Et-ô  en  chaniô,  o  be  dèn  en  c&bl^e 

épisouné,  qu'ol  et  malézé  de  calai  pre  le  cha  d'ine  aguel^e  ?  > 
Aguel^èn.  S.  m.  Aiguillon.  —  «  Le  bon  Dju  ne  vut  que  non  gibe  con- 
tre Yaguebèn.  » 
Aguenèt  (A  l\)  Loc    adv.   «  Etre  à  Vaguenèt  »,  c'est  être  surmené 

d'affaires. 

•  Le  pôvre  à  la  mondreUe  et  bé  à  l'agucnèt, 

A  mode  qu'o  dizèt  le  défènt  Toguenèt.  » 

(J.  G.  Aux  Nellezais). 

Ahè9.  S.  m.  pi.  Broussailles.  —  «  01  et  rèn  que  dôz  akk,  non  pèt  pas 

s'on  acrochai.  » 
Ahèraù  Y.  a.  Crier  baro  sur  quelqu'un  pris  en  faute  ou  suspect. 
Ahulai,  V.  a.  Insulter,  couvrir  de  bonté.  —  t  Le  l'avont  tont  ahulé 

que  le  s'at  aboté  sous  la  mot.  » 
A\:fa{t),  Adj.  Pressé  et  gluant.  Se  dit  du  pain  manquant  de  fermen* 

iation. 
APon.  S.  m.   Gland. 

«  E  dôs  fc^arpéas  à  pbens  furés 

Ë  dôz  allons  pre  vos  gorès.  > 

(J.  G.  Genvrdi  1874). 

APou.  Adv.  Ailleurs. 
Aive.  S.  f.  Eau. 

c  Dôs  pibhes  de  sus  la  levaje 

Qui  se  miriont  dons  Taive  d  bord  dô  Contrebôt.  > 

v(J.  G,  Aux  Nellezais). 

.    Aasai.  Y.  a  Mettre  en  liassse  oignons,  aulx,  échalotes. 
.    [i\z).  Adj.  Non  levé,  c  Pèn  ail.  » 


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94  RBVUE  DES  PATOIS 

Alizé,  S.  f.  Gâteau  ou  galette  de  Pâques.  —  €  Tous  léz  ont  de 

Valize  pre  Pâques  pis  dô  maU  pre  le  prévale,  velà  la  manière 

de  Nèle.  » 
Alotai{S',)  V.  pron.  —  Se  marier.  —   €   Tchés  febes  seront  dos 

courlis  jusqu'à  ton  qu'a  séchont  alotayes,  > 
AnuUounai,  V.  a.  Diviser  en  petits  pelotons.  —   c  Le  li  a  copé  It 

fièyre  avec  dds  romèdes  que  li'avèt  amatounés  on  boulètes.  > 
Amatounai  (S\)  V.  pron.  —  Se  diviser  en  petites  boules. 
Amérôde,  S.  f.  Lutin  chanteur. 
Amirolét.  S.  m.  Môme  sens. 

«  Venez  tretous  chontont  gués  quéme  amirolès, 

Venez  su  lés  hôturés.  » 

(J.  G.  Le  Prèvail). 

Amôdurai  (S*.)  V.  pron.  S'apaiser.  —  «  Quond  Fa  odja  bioté,  le  s'al 
en  petit  amôduré.  » 

Atnondel^èn,  S.  m.  Surplus  que  le  marchand  ajoute  à  titre  gra- 
cieux. 

Apetôdai.  V.  a.  Accoutumer. 

Anit.  Adv.  Aujourd'hui. 
«  Alènz  i  m'aprecèt  qu'ol  et  assez  pr'ant/ 
É  que  lés  paseréas  qui  n'émont  poènt  la  nit 
Sont  déjà  jouqués  dons  la  barge  !  » 

(J.G.AuxNelUzais), 

Apaciai.  V.  a.  Apaiser. 
«  Dos  tondes  bé  dresayes, 
Lavour  non  servira  pr  apaciai  vos  sas. 
Dos  tases  de  café  pu  pis  que  dôs  basas. 

(J.  G.  Le  Prévail). 

Apilotai.  V.  a.  Réunir  en  monceau. 

Apistolai  ou  AfUtolaù  V.  a.  Ajuster. 

Apl'onjure,  S.  f.  Fixation  d'un  plan,  d'un  projet. 

Apouai.  V.  a.  Appuyer.  —   t   Quond  on   a  péché  in  ome  qui 

quemoèncët  à  nigeai,  o  fôt  li  apouai  la  talte  pu  bas  que  les 

pés.  » 
Apouaye.  S.  f.  Action  d'appuyer. 

«  Lés  petis  ozil'ons  (6») 

Ont  fët  luz  apouaye,  là  là, 

Ont  fèt  luz  apouaye,  lalir  lonfa  »  [Chanson). 

Aprayai.  V.  a.  Convertir  en  prairie. 

Aprênquai  (S*.  )  V.  pron.— Saisir  un  objet  pour  se  hisser.  —  •  Qr     d 
on    ne    sét  pas  de  s  aprênquai^  on  et  trejou  quèlche»  • 


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8IMONNEAU.  —  GLOSSAIRE  DU  PATOIS  DE  L'ILE-D*ELLB     d5 

Aquet'ai.  V.  n.  Faire  tomber  à  plat  un  palet.  —  t  Le  pèt  pas  faire 

aqaehai  quond  le  joue  ô  palet  A  fesai  ;  ol  et  pas  adrèt.  > 
AqueVmi  (S').  Y.  pron.  —  S'associer  pour  avoir  moitié. 
Aquenuson{t),  Ady  Gounaisseur,  industrieux. 
Arafe.  S.  f.  Labour  A  la  charrue.  —  <  Le  monge  quême  en  bouai 

qui  ya  A  Varaye,  >  (Loc.  prov.)» 
Ard^ua.   S.  m.  Composition  aromatique  pour  laver  un  fût,  un 
vase.  —  c  In  adjtca  doune  en  bon  goût  A  n-ën  fût,  o  bé  A  n*èn 
charnai.  > 
Are  {on),  Adv.  En  arrière.  —  Plus  tard  se  dit  :  «  on  are  dd  tons,  on 

are-sézèn.  » 
Airehéncha(t).  S.  m.  Pellicule  qui  se  détache  A  la  racine  des  ongles 
et  cause  de  la  douleur.    —  f  Lés  archènchas  me  tchuzont  quême 
dô  fu.  > 
ArdêPèn,  S.  m.  Pointe  d'une  boucle^  d'une  agrafe;  petit  bouton 
sur  le  bord  de  la  paupière.   —  <  0  se  dit  que  /cÂau  qui  a 
ardeUèn  a  c...  dons  le  chemin  dô  prêtre.  » 
Arétaude,   S.  f.  Epinoche,  petit  poisson  blanc,  muni  d'arêtes  ai- 
gués. 

«  I  te  dis,  mon  béa  fah,  que  l^'at  dons  son  grabo 
Ine  umre  !  —  d  moèns  ine  arètaude,  » 

(J.  G.  Attx  Nellezaish 
Argardai  ou  Agardaù  V.  a.  Regarder. 
Argrèncé.  Adj.  Aigri.  —  c  In  drôle  qui  fët  ses  dons  éttrejou  ar- 

grèncé.  » 
Arjau.  S.  m.  Graminée,  dite  hordeum  murinum. 
u  Lés  petis  chemines  sont  trejou  pl'èns  d'arjau.  » 

(J.  G.  Aux  Nellezais). 
Arimage.  Sm.  Visage  disgracieux. 
Arimai.  V.  a.  Faire  accorder, 
c  Pr'arimai  tchés  ditens 
A  pu  près  quême  o  faut  >  (J.G.)* 
Arolai  Y.  a.  Mettre  au  cours. 
Arondéa.  S.  m.  Petit  de  l'hirondelle. 
ArùndèU,  S.  f.  Hirondelle.   —   c   Léz  arondèUs  sont  léz  ozéas  dô 

bbn  Djiïy  o  n'a  que  lés  chétis  qui  lu  fézont  dd  mau.  > 
Arondèn  {lïin}.  Loc.  adv.  Tout-A-coup,  précipitamment. 
Arantelai,  Y.  a.  Oter  les  toiles  d'araignée.  —  t   01  y   at  tout 
l'urmes  dons  le  todiën  qu'o  fôt  tous  lés  jouz  arontelaû  » 
yntêle.  S.  f.  Toile  d'araignée. 

onteUm.  S.  m.  Long  manche  surmonté  d'un  balai  qui  sert  A  ôter 
3S  toiles  d'araignée. 
aaû  Y.  a.  Tondre  ras  l'herbe  d'une  prairie* 


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96  REYUB  DES  PATOIS 

AroucUyai  (S*).  V.  pron.  —  Faire  le  cercle  autour  d'un  objet. 
Arouchaû  Y.  a.  Repousser  violemment.  —  «  Dis  dèn  fehe,  si  ichù 

gaz  aprêche  arouche-lou  bé  loèn  » . 
ArounyoMt  (S*).  V.  pron.  —  Se  courrir  de  rogne. 
Aroutai.  V.  n.  Donner  beaucoup  de  lait.   —  «  Ta  vache  aroutera 

mu,  si  te  ses  bai  acachai  su  ses  chès  ». 
Arsèn.  Âdj.  Brûlant.  —  •  I  crèt  que  nêtre  fêhe  a  mau  ô  dedons 

parce  qu'ai  a  demi  le  tons  le  tckèr  arsën  ». 
ArUfalHs,  S.  f.  plur.  Toutes  sortes  d'objets  de  ménage  et  de  bar- 
des. 
Artifabé.  Adj.  Habillé  d'une  manière  singulière. 
Arioupon.  S.  m.  Mauvais  garnement. 
Aiegrh-e  (S').  V.  pron.  Se  persuader.  —  t  A  pèt  pas  «'on  asegrère, 

ol  Ta  bé  étounée.  » 
A'Sh\  Adv.  Hier  soir. 
Asial^.  S.  m.  Siège.  —  t  01  a  fet  si  grond  chau  que  l'avont  rais  dôs 

péarcs  souc  la  treize  pre  servi  d*asialT  ». 
Asion,  Adv.  En  son  séant:  on  sen  asion. 
Asir?  [S').  V.  pron.  S'asseoir.  —  «  I  pèt  pas  niasire,  parce  qu'omo 

lent  dons  le  mounrau  dôs  fèses.  » 
Asont{D').  Loc.  adv.  D'accord.  —  t  L'alont  atelai  tchés  ^ènes  mèn- 

des  ;  le  sonttretous  d'asont  ». 
Asoulasai  {S\),  V.  pron.  Se  réunir  en  groupe. 

•  Ah  !  vène,  courèns  dèn  voyés  quême  on  pasont 

Le  mènde  yen  à  yen  là-bas  s^asouUuont,  » 

(J.G.  Le  Prévail). 

^tchat   S.  m.  Acquêt,  achat. 

Aichétai,  V.  a.  Acheter.  —  t  L'avont  béodju  de  la  réussite,  pisque 
ÏBLtchéioni  tous  les  jous.  » 

Aidmmai.  V.  a.  Combler.  —  t  A^c^uraèns  vitemont  nêtre  pahai, 
parce  qu'i  crôt  qu'i  avèns  de  la  tounère.  > 

A-tchti  rouliau.  Adv.  A  c.  nu.  (Expression  commune,  non  dépla- 
cée). 

f  Ëpre  lés  écoutai  lés  fêlées  on  boubau 
Vont-èles  quèntre  zu  s'asire  k-tchn  rouhau 
Ë  lés  mens  dons  la  migabère.  » 

(J.  G.  Aux  Nellezaxs). 

Aichutai  (S').  V.  pron.  —  S'asseoir  sur  ses  talons.  —  €  Si  ve  voyez 
lés  babël^es  s'a/c^utai,  ol  et  pre  levai  la  péa  à  tchuquez-ènz.  » 

Auves,  S.  pi.  Etincelles. 

Avéa.  S.  m.  Caprice  toléré  chez  un  enfant.  —  «  Teli  donnes  trop 
d'aria,  lèche-lou  reni  grond,  te  vwèras.  > 


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SIllONNBiU.  —  GLOSSAIHE  DtT  PAÏOIS  DB  L'ILB-D'ELLB    97 

Avexai.  V.  a.  Façonner.  *-  «  Tehèle  chombréra  et  poènt  étourdie,  te 

l'éras  bé  tout  avezée  à  tés  tripotages.  » 
Aviat.  V.  a.  Allumer  le  feu,  Texciter.  —  «  Tchô  bwas  s'éprond  pas, 

mes  dën  de  la  remêUe  pr'aoïai  le  fu.  » 
Avialu,  S.  f.  Allume  :  petits  morceaux  de  bois  que  \t  boulanger  met 

a  la  gueule  du  four  pour  éclairer  et  entretenir  la  chaleur. 
Avèndre.  Y.  n.  S'ajuster  bien.  —  «  Ses  étures  sont  quême  ses 

bardes,  a  H  avenont  pas.  » 
AvionU  Adj.  Très  sec.  —  «  Tchfi  tons  et  rëde  aoiont,  » 
Avizai.  V.  a.  Apercevoir  d'une  manière  douteuse.   —   «  M'ét  avis 

qu'i  Té  avizé  dons  le  boul^^au.  » 
Amzièn,  S.  f.  Vision,  avertissement  mystique.  —   c  01  et  bé  sine 

de  («/raque  chouze  ;  depis  que  lu  garcèn  et  nallé,  Tavont  odju 

dôs  avizièns.  > 
Avoltm.  V.  n.  Prospérer.  —  c  Le  sont  nit  é  jou  à  Taguenèt,  mé  Ta- 

voluont  pas  béacot.  > 
Avonge.  S.  f.  Avance,  promptitude. 
Avongeai  Y.  n.  Avancer,  aller  vite.  —  «  01  et  en  nigeasèn  qui 

n'awmge  a  rèn.  > 
i4ooure?  Adv.  Dam  quel  endroit  ? 
Atrazai.  Y.  a,  et  n.  Embraser  ;  être  brûlant.  —  t  Uavraze  dons 

sèn  lit,  ol  et  bé  l'onroumure  o  ine  punézie.  > 
Avutrai.  Y.  a.  Aveugler. 
AtulJe.  S.  m.  Aveugle. 


Bachetai.  Y.  n.  Se  comporter. 

Babelwchai.  Y.  a.  Ramasser  les  restes. 

Babigeot.  S.  m.  Lait  battu. 

Bacu{t).  S.  m.  Petit  tonneau. 

Badaù  Y.  n.  Avoir  un  air  hébété.  —  t  01  et  pas  grond'chouze  de 

lé,  al  et  bonne  qu'à  hadai.  > 
Badau.  Adj.  m.  Qui  a  Tair  hébété. 
Badouère.  Adj.  f.  Môme  sens,  au  féminin. 
BadroU.  Adj.  f.  Niaise. 
Bagoulfage,  S.  m.  Loquacité.  —  «  In  bagoulrage  qui  ébobe  tout  le 

mènde,  lue  longue  à  tout  dire.  > 
Bagoulfai.  N.  n.  Parler  sans  réflexion. 
Baiue*  S.  f.  Partie  basse  d'une  prairie.  —  «  L*aive  quemoèncèt  a 

barbayai  dans  la  hais»e  de  la  Grenol'ère  ». 
Bajat  garde,  Y.  n.  Prendre  garde. 

REV.  D.  PATOIS  ^ 


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96  WVUK  0K8  P4T018 

Babëi,  V,  a.  Donner.  ^^  €  BaJiéi-moa  ce  qne  T'avéi^  é  i  re  goneiw 

nend  jusqu^à  Yélre  deeèz.  • 
Bal^arge.  S.  f.  Orge  à  denx  rangs, 

BtU^argeau,  Adj.  m»  Se  dit  d'on  champ  enaenieneé  de  hmlktr^ê, 
Bal^oH.  S.  m.  Instrumeai  pour  tenir  la  bonche  onverte. 
Bat^ote.  S.  f.  GuTe.  ^  •  Pre  la  baaje  i  avèns  ine  pone,  ine  balfote 

et  trop  petite  pre  chez  nous.  » 
BalaL  \,  n.  Se  tenir  sor  leau.  —  «  I  eréi  qo'i  Ta  chère  malade,  î 

baie  dons  mes  hardes.  > 
Balasêém,  S.  m.  Lange  doublé,  rempli  de  halle  on  cosse  d'avoine. 
BiUe,  S.  f.  Enreloppe  légère  do  grain,  particulièrement  de  l'aToine. 
Balère.  S.  f.  Lit  de  balle  on  de  cosse  d'avoine.  ^  •  Bonnes  geons  1 

le  Gonchont  sa  la  baie  ou  dôs  balères,  pas  moyen  d'avwar  de 

cooaite  >. 
Baléi.  S.  m.  Passage  converti  sorte  de  hangar,  ^  «  01  y  a  encore 

anit  bé  dôz  églMzes  qui  avont  en  balèt  &  l'ontraye.  » 
Balinèt,  S.  m.  Petit  balai. 
Balôdaù  Y.  n.  Flotter  sur  Teau, 
Balot.  S.  m.  Lèvre.  —  c   TcAèle  fél^e  serèt  pas  mal  avenonte,  mé 

ol  et  qu^al  a  le  grou  haloi,  » 
Balwar.  S.  m.  Etre  au  halwar^  c'est  flotter  surTeau. 
Bâqnemèn.  S.   m.  Corset  sans  manches.   —    i  Anit  le  hàquensèn 

n'ét  pu  à  la  mode,  al  ayont  le  dare  fèt  quême  en  gardou.  > 
Barahai.  V.  n.  Parler  à  grand  éclat  de  voix  ;  Mre  des  efforts  pour 

ouvrir  une  serrure  et  sans  pouvoir  y  parvenir. 
Baroêseriee.  S.  f.  pi.  Objets  sans  prix. 
Barate,  S.  f.  Angélique,  plante  ombellifère. 
Barbayai.  V.  n.  Flotter  sur  les  bords.  —  *  D'ôtre  fouez  i  fèziens  de 

la  trompine  de  boulot,   dons  ine  gronde  nuuarine  vour  que  le 

vèn  barbajèt.  » 
Barbot.  S.  m.  Blatte,  insecte  coleoptère  ;  sorte  de  haricot  ditpejtfoh 

bar  bot. 
Bardai  (Se),  V.  pron.  ~  Manger  ou  boire  à  l'excès,  se  gaver.  -» 

L'avont  bé  moyen  d*ôtre  on  are  ;  ol  et  in  omci  qui  pèt  alai  k  la 

fwère  sons  veoi  sou  é  bardé  » . 
Bardéa.  S.  m.  Battoir  de  laveuse. 
Bardelat,  V.  a.  Former  un  cordon  de  terre  pour  hausser  une  levée. 

—  c  I  noz  avèns  levé  tckèiù  nit  pr'alai  bardelat    la  levée  dOs 

franges.  > 
Bardjinai.  V.  n.  Hésiter,  s'y  prendre  à  plusieurs  fois  avant  de  fai 

quelque  chose. 
Éare.  S.  f.  Filet  de  de  morve,  qui  pend. 
Baré,  Adj.  Bigarré.  —  <  Tckès  mèndes  trouront  pas  à  mariai 

fébe  parce  qu'ai  a  la  figure  baraye  t. 


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8IM0NNEAÛ.  ^  ât088i.7RE  DÛ  PATOIS  DE  L'ILE-D'ELLE    90 

Barge.  S.  f.  Meule  de  foin  de  forme  allongée.  —  c  Lés  soulën«  sont 

quêine  lés  passeréas,  ol  et  à  la  barge  que  Talont  se  jooquai.  » 
Baricot.  S.  m.  Petit  fût. 
Bavou,  Adj.  Qui  a  la  morve  pendante. 
Boisayèns,  S.  m.  pi.  Groupe  de  petites  boites  où  le  tisserand  met 

les  pelotes  pour  ourdir  le  fil. 
Boêsoi,  S.  f.  Auge.  —  t  Quond  le  sortont  de  rôçunai  la  phace  et  ôs- 

si  nète  quême  ine  boMos,  > 
Biuse-couète,  S.  f.  Oiseau  des  champs  qui  agite  souvent  la  queue. 
Batou.  S.  m.  Gros  bftton  rond  ou  plat  pour  faire  tomber  la  graine 

du  lin  ou  du  chanvre. 
Bazt,  V.  n.  Disparaître  ;   s'affaiblir.   —    t  I  étés  bazie,  ma  chère, 

i*avës  si  grond  fèn  qu'i  èrèz  chèt  tout  quëroe  rèn.  » 
Béa,  bile,  Âdj.  Beau,  belle. 

«  Lés  onciéns  m*o-z-avont  trejou  dit  :  mon  béa  fah, 

Dons  tous  léz  onvirènz  o  n'ét  point  de  preval' 

Si  béa  que  tchô  de  Nèle.  » 

(J.  G.  Le  Prévat'D. 
Beaeot,  Adv.  Beaucoup. 

Becot.  S.  m.  Chevreau —  iRèn  de  si  bèn  quême  ine  tckuse  de  becoi,^ 
Beda.  S.  m.    Cochon  gras  ;  un  gros  homme.   —   «  01  et  en  grou 

beda  qui  n'ét  semont  pas  capabhe  de  se  virai  tout  sel^.  » 
Bedaye,  Loc.  Tout  de  bedaye,  tout  droit. 
Bedouis.  S.  m.  Boue  ou  matière  liquide  brassée.  —  <  01  et  en  vrè 

bedouis  de  vont  la  porte  de  tches  mèndes^  en  goret  y  nigerèt.  » 
Bedouque,  S.  f.  Lit  (fam.). 
Begassai.  V.  n.    Bégayer.  —  «  Le  begasse  tout  qu'ol  i  fét  élwadai 

lézehs.  » 
Bêlai,  V.  n.  Pleurer  avec  cris.  ~   t  Ton  drôle  s*at  égarguenètë  à 

bêlai.  > 
Behard,  Âdj.  Bancal. 
Bel^arde.  S.  f.  Houlette  de  berger. 

€  I  swète  ô  brejaiz  étbrejères 

Dos  belyardes^  dos  djilwères.» 

(J.  G.  Genvraii^A). 

Behe  S.  f.  Bouture.  —  <  I  voudrez  afiai  dâs  dalias,  mô  le  dizont 

qu'o  prend  pas  de  behe.  » 
BeNte.  S.  f.  Petit  morceau  de  bois  servant  de  bouton.  —  €  D'ôtre 

foué  l'étiont  poènt  si  beflmqués  quême  anit  ;  la  tchnloie  étét 

atachaye  avec  ine  ganoche  é  la  gilet  avec  dôs  belUtes.  » 
^elinèU.  S.  f.  Petit  gâteau  ayant  la  forme  d'un  belin  ou  mouton. 

zlàdaù  V.  n.  Criailler. 
iel^ot.  S.  m.  Billot. 
\elot.  Adj.  Bellot,  vimx  franc.  Terme  de  tendresse  adressé  à  un 

enfant. 


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100  RBVUB  DES  PATOIS 

c  Amenez  vos  onfons»  tchés  béas  petis  belots 
Mengeront  dos  drajayes  ». 

(J.  G.  Le  Prevail). 

Bénédique.  S.  f.  Epinoche. 

Bén^et,  S.  m.  Pâte  frite.  —  c<  I  mongens  dôs  crêpes,  lés  bêwrês  sont 

pre  lés  mosius.  » 
Bèn$.  S.  m.  pi.  c  Etre  dans  ses  bêm  »,   c'est  être  par  hasard  bien 

disposé. 
Beque.  S.  f.  Chèvre. 
Bequen^ai.  V.  n.  Bêler,  en  parlant  d'une  chèvre;  rire  souvent   et 

sans  cause. —  «A  sont  dôs  onfontilonges,  a  fazont  que  bequemcu.^ 
Bi  rai.  Loc.  Bien  vrai  (prononciation  altérée  pour  bé  vrai). 
Bessèn.  Adj.  m.  Jumeau. 
Bis9ounai,  V.  n.  Accoucher  de  deux  enfants.  —  c  Quond  mènme  sa 

famé  a  bessouM,  le  dit  que  )*a  pas  pau  de  la  mizère.  > 
Bmoune,  Adj.  f.  Jumelle. 
Betai.  V  .n.  Se  flger. 
Beié.  Adj.  Figé. 
Besaque.  S.  f.   Mauvaise  boisson.  —  c  Le  vèn  de  Ichèie  anaye  et 

encore  pu  chéti,  o  sera  que  de  la  bezaqtte.* 
Bezekti,  V.  a.  Solliciter  instamment. 
Biai,  S.  m.  Marché  ;  Lieux -dits. 
Biaisai.  V.  n.  Jeter  de  petits  cris  confus  (Onomat). 
c  0  biaise  de  toute  manière, 
Onrère  ! 
0  Télwade,  o  fèt  dôs  chalèns,  » 
Alèns  ! 

(J.  G.  Les  Begnous). 
Bios.  S.  m.  pi.  Boyaux.  —  «  I  fazèns  boucherie,  vèns  dèn  nos  èdai 

à  démêlai  lés  bias.  » 
Bibl^ai,  V.  a.  Fatiguer  d'instances.  —  «  Le  m'avont  tout  bibl^é  qu*i 

crayès  que  le  m'ériont  araché  la  maule  de  la  taite.  » 
Bielrai.  Y.  a.  Loucher.—  c  I  me  doute  qu'  al  a  pas  le  vaèn  bé  drèt, 

souvent  de  fouéz  a  regarde  on  bicUont.  > 
Bicbard.  Adj.  Qui  louche. 
Bie,  S.  f.  Cruche.  ^  «  Si  le  broc  de  la  bie  n*a  pas  de  petis  crus, 

ol  et  dongéru  parce  que  n*on  pourèt  avalai  en  grapau.» 
Bigourne,  S.  f.  Loup-garou  femelle.   —   «  Ine  hèle  demwèzèle  de 

Niort,  qui  avèt  été  cbongeaye  on  bigourne  venèt  tous  léz  onr 

bequcn^ai  dons  Tédiale  de  la  cabane  de  Soulise.  » 
Bime,  S.  m.  Sorte  d'osier. 

«  ...  De  béas  garcènslés  pés,  dons  lés  gasoils 

Devont  Sébastopol  trepen^iont  dons  la  brîme 

Sonz  le  moèndre  cossèt  de  polên  ne  de  bînie,  » 

(J.  G.  L'Hiver). 


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SIMONNBAU.  —  GLOSSAIRE  DU  PATOIS  DB  L'ILE-D'BLLE     101 

Bine.  S.  f.  Gros  morceau. 

Binéa,  S.  m.  Même  sens. 

Biôgeaù  V.  n.  Fourmiller.  --  <  Dos  camés  qui  biôgeant.  > 

Biégère  S.  f.  Amas  d'animaux  ou  d'enfaats  en  remuement.  — 

M  Quu  biégère  de  drôles  I  si  o  passe  ine  voènture,  al  et  sûre  d'on 
ébrenai  <cAuquez-èns.  » 
Biot,  S.  m.  Biberon,  bec  d'un  vase.  ~  «  0  n'a  que  si  la  mère  pèt 

pas  lés  nouri  qu'on  dèt  mètre  léz  onfonz  ô  biot,  » 
Biotai.  V.  n.  Boire  au  biberon. 
Birot^ai  Y.  a.  Inspecter  fixement.  —  «  01  et  djère  béa  de  birohai 

léz  autres  quême  te  fès.  > 
BUel^ai»  V.  n.  Agiter  souvent  les  paupières. 
Bitquai.  V,  n.  Etre  vexé.  —  <  Térai  pu  réçunai  chez  li,  parce  que  le 

m'a  ènvité  rèn  que  me  faire  bisquai.  » 
Bisque.  Adj.  Aigre. 
BUtrô.  S.  m.  Petit  domestique. 
Elirai,  S.  f.  Epoque  des  semailles. 
Bl^ondUt.  S.  m.  Gilet  de  laine  qu'on   place  sur  la  chemise.  — 

t  01  y  avèt  d*autre  foué  dus  modes  de  blyonchèt,  yen  on  futène, 

Tautre  on  moletèn.  » 
Boguèt.  S.  m.  Pelle  en  bois  concave.  —  «  0  poènt  qu'i  se  rondu,  i 

n'é  pu  qu'ine  atonde  :  la  pale  é  le  bùguèt.  »  La  pale  é  le  boguèt^ 

entendez  :  la  sépulture. 
Bôkii,  y.  n.   Crier  longuement  comme  des  chiens  dans  la  nuit.  — 

c  Le  bôliont  si  fort  qu'i  crayès  qu'ol  étèt  dôs  baites  qui  preniont 

la  foudre.  » 
BôHnes.  S.  f.  pi.  Bas  grossiers. 
Bombé.  Adj.  Enflé  ;  ivre. 
Bombibe.  S.  f.  Toute  espèce  de  viande. 
Borde.  S.  f.  Tige  nue  du  lin,  du  chanvre  ;  arête  de  poisson.  — 

«  Dos  bordes  de  Ion  fèt,dds  bordes  de  pouéssèns,  vour-to  qu'o  de 

Tènt  tchô  mot?  » 
Boisis.  S.  m.  Partie  élevée  d  un  terrain.  —  <  Olét  su  lés  bosis  que 

n'on  quêUe^le  pu  béa  pissenlit.  > 
Bot.  S.  m.  Sabot  ;  lieu-dit  signifiant  chemin  de  limite. 
.    «  l'avès  bé  de  béas  bots  ferez  é  cabochéz, 

Ah  t  qu*i  me  fézès  bé  ontondre  su  Ickés  paras.  >  {Chanson), 
Bouai.  S.  m.  Laboureur.  —  <  In  boua.i  et  tchô  qui  tènt  la  charie,  pis 

le  toucherèn  mène  lés  bus.  » 
Bouaite  S.  f.  Botte. 
Boucouén.  S.  m.  Boudeur. 
Bouèle.  S.  f.  Houe  à  fer  très  mince,  à  semer  lin  et  chanvre.  — 

<  Avec  la  bouèle  non  a  de  béa  garèt  de  menuzé.  » 


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102  REVUE  DBS  PATOia 

Bouète.  S.  f.  Petite  ouverture  ou  niche  dans  un  mur.  —  «  Dons  fcbd 

tons  lés  mézènz  avlont  dôs  bouètes  o  bé  dôs  fenêtres  grillon- 

naies.  » 
Boubê.    Ad).  Boursoufflé;  Esp.  buba  pustule.   01  et  marque  que 

lés  geons  de  Nèle  avont  quasimont  le  ntènme  parlonge  que  le 

mènde  de  rEspanre. 
Botûtelèn.  M}.  Légèrement  enflé. 
Bouchard,  Âdj.  Barbouillé.  —<  Lés  drôles  6ouc^r(i«  sont  sine  que 

lus  mères  sont  ddz  sôgrénes.  » 
Bouché.  S.  m.  Engin  tendu  pour  la  pèche  ;  lieux-dits.  —   c  Les  pu 

bonnes  ongucl^es  sont  tc/ièies   dô  Bé^uc^-dôs-Mélais.  * 
Boucon.  S.  m.  Réprimande. 
Bouètouzai,  V.  n.  Boiter.  —  «  Babèn  de  Laudèrie  bouétouze  si  bai 

dôs  dus  coûtés  que  n'on  dirèt  que  le  palote  dôs  dus  mens.  > 
Boufie.  S.  f.  t  —  Ampoule.  —  «  0  li  a  Tenu  ine  sigrousse  boufle  su 

le  nai  que  n'on  çrêrèt  que  ba  dus  taites.  » 
Bougeai,  V.  n.  Se  mettre  en  mouvement. 
Boulmu.  S.  m.  Groupe.  —  «  Qu'étô  qu'ol  y  a  dons  la  rue?  Tchn 

bouhau  de  mènde  qui  vouét.  » 
Bouhaie,   S.  f.  Réunion  de  rejetons.  —  <  Quond   Taront   fèt  la 

fuhaie  ïtchi  pre  le  mwas  de  mè,  le  li  avont  dressé  toute  ine  bon- 

l^aie  de  cotchne.  > 
Boulot.  S.  m.  Petit  pain  rond. 

«  l'avèns  chôfé  le  fou,  ve-z  ôréz  dôs  bouloU.  • 

(J.  G.  Le  Prevatl) 
Boulotai  (Se).  V.  pron.—  Se  rouler. 
Bourèn.  S.  m.  Ane. 

Bouraie,  S.  f.  Herbe  marécageuse  servant  k  faire  la  litière. 
Bourèn  Boura.  Loc.  En  désarroi. 
Bouriche,  S.  f.   Petit  panier    rond.  01  et  en  petit  penai  quemode 

pr'alai  qu*ri  dôs  porUëns  càléas. 
BourwoMai.  V.  n.  Fabriquer  des  engins  d'osier. 

t  Qu'ét-Ô  qu'i  va  ve  dire  anit  pre  quemoènçai? 

Lés  garcèns  dô  Tc^éréa  alont-el^s  bourn^Mai 
De  tchô  tonz  à  la  soulal^ère  ?  > 

(J.  G.  Aux  NelïeMis). 
Boum^assou,  S.  m.  Ouvrier  qui  fabrique  des  engins  d*osier. 
Bournai,  S.  m.  Ruche. 

«  0  brou  met,  o  subl^èt,  brenère  I 
Onrère  ! 
Tout  quême  )n  bournai  de  melèns, 
Alèns!  » 

(J.  G.  Lés  Bégnous). 


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SIMONNEAU GLOSSAIRB  DO  PATOIS  DE  L'ILE-D'ELLE     lOS 

Boui-nai.  Y.  a.  Frapper  aur  un  objet  creux.  —  u  Le  Ta  bé  tout 

boumé  que  le  li  fését  frelassai  la  pire.  > 
Boumre  S.  f.  Sorte  de  manne  pour  porter  les  anguilles. 
Bourivrèns,  S.  m.  pi.  Gros  pantalon. 

«  Ma  mère  li  a  fèt  faire 

De  béas  petits  bourn^èns  bUus; 

E  pis  dôs  soûlais, 

A  la  mirdondéne.  »  (Chanson). 

Baurole,  S.  f.  Engin  d  osier. 

«  Ë  dôs  melènz  é  dôs  citroles. 

E  dôs  pibaus  dons  vos  bouroles.  » 

(J.  G.  Genvi-at  1874). 
Boursète,  S.  f.  M&che,  plante,  —  «  La  boursète  vent  pretout,  mè 

ichèle  que  n'on  scne  dons  lés  vrejais  vent  pu  grousse.» 
BoufSTur.  Adj.  Sournois. 
Bouiaû  V.  n.  Menacer  de  la  corne.  —    <  La  vache  houte  ;  a  serè 

bonne  sons  tchu  ;  ol  et  en  môvëz  rcnèn.  » 
Bouietfèn.  S.  m.  Panier  d'osier.  —  €  Le  profite  pas  qu'in  u  dons 

n'en  houtelrèn,  »  (Prov.) 
Boutên-d'or.  S.  m. -La  renoncule  des  prés.  — •  «  Dôs  boutèn-d^or  su 

lés  bras  devers  le  poun^èt,  o  cope  la  fièvre  bé  quême  o  fau.» 
Bout-gtienelrou.  Loc  Gouri   le  bout-guenelroUf  alai  de  tous  coûtés 

sons  savwar  vour. 
BouzalJ.  S.  m.Gros  ventre.—  <  Tchn  bouzah  |  ol  et  poènt  le  june  qui 

on  et  cause.  » 
Bouziai,  S.  m.  Celui  qui  a  un  gros  ventre. 
Rradjète,  S.  m.  Fermeture  particulière  du  pantalon.  —  c  L'onciène 

mode,  ol  étèt  dôs  fc/iulotes  à  trape,  à-ceture  ol  et  dôs  tchulotez  à 

la  bradjête.  > 
Broffuenaye.  S.  f.  Charge  de  foin  ou  de  paille  portée  sur  des  per 

ches. 
Braguenèa,    S.  m.  Perche  pour  porter  le  foin   ou  la  paille.  — 

<  Pre  se  faire  regoulai  n*on  met  son  dé  dons  ira  goule,  n'on  dit  on 

Néle  qu'o  serèt  mu  de  se  calai  en  bragwnéa  I  > 
Braguenô.  Loc.   Saint-André  braguenô  trwas  jous  é  trwas  seménes 

avontwô.  (Dicton.) 
Braiehe,  S.  f.  Rayon  de  miel.  —    t  Le  pu  savent  de  tretouz  ol  et 
i^hwà  qui  pèrèt  faire  ine  braiche  ossi  bai  quême  lés  abel'es,  mé 
>ur  ét-el»  ?  » 

(/^at.  V.  n.  Crier  fort  et  longtemps, 
(yai .  V.  a.  Broyer  le  chanvre,  le  lin. 
i|fe.  S.  f.  Instrument  à  broyer  le  chanvre,  le  lin. 


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104  BEVUE  DES  PATOIS 

t  Voui  si  doreDavonl  ine  fën  de  chôdraje 

Ye  prenèt»  mon  vwèzën,  eharchéz  dons  tchô  salou, 

Si  bé  fremé  là-baz  à  coûté  de  la  6;'ay0.» 

(J.  G.  VHiver). 
Brayèn,  S.  m.  Bandage. 
Brayounèt.  S.  m.  Petit  bandage. 
Brîehe.  Adj.  Qoi  a  perdu  des  dents.  —  «  Depis  qui  se  hfiehe  i  fèt 

pu  que  matrouUai.  » 
Bredauai,  Y.  n.  S*occuper  à  des  riens,  bavarder. 
Bredaue.  S.  f.  Femme  sans  soin. 

Bredk'hredoe.  Loc.  Bruit  qu'on  fait  avec  des  sabots  trop  grands. 
Brébai.  Y.  n.  Crier  avec  amertume  et  sanglots. 
Brelau,  S.  m.  Bélier  ;  ver  des  cerises. 

c  Lés  brelauSy  lés  gorès,  lés  poulèns,  lés  grapaus.  > 

(J.  G.  Aux  NelUêait), 
Brebèn,  S.  f.  Petite  servante.  —  «  La  hrel^èn  dét  fremogeai  lés  tés 

de  walres  é  agougeai  lés  peros.  « 

Brelère.  S.  f.  Anse  d'un  seau,  d*une  marmite. 
Brelôdai.  Y.  n.  Courir  follement. 
Brelondinai.  Y.  a.  Publier  indiscrètement. 

c  I  m'on  va  pu  loèn  tout  contont 
Souque  vètrc  nai 
Ye  brelondinai  : 

I  se  pretont  poènt  ine  montouze.  > 

(J.  G.  La  Goule  dô  DjiahlH), 
Brenauat,  Y.  n.  S'appliquer  aux  soins  de  la  cuisine. 
Brenas$erie$,  S.  f.  pL  Soins  de  la  cuisine. 
Brenaye,  S.  f.   Pâtée  des  chiens,  des  cochons.  —  c  Dos  pataquès, 

dôs  navèas,  dôs  citrolcs,  dô  pèn  chobeni,  pis  dô  bron,  velà  de 

la  brenaye.  » 
Brènbalai  (Se)  .  Y.  pron.  Se  balancer. 
Brènbale,  S.  f.  Balançoire. 
Brènboty  Brevot.  S.  m.  Yase  à  boire.  >-  c  Avwar  trejou  le  brènbot  ô 

nai.  >  (Loeut.). 
Brenère  I  Interj.  Exclamation  de  dégoût. 
Brèngalu$,  S.  f.  pi.  Menus  bois.  .  «  Quond  Tavont  éremehé,  o 

rechte  dons  lés   ferais  fcAuques  hrèngabe^    de    bwas   pre  lé 

pôvres.  » 
Brenique  !  Interj .  Exclamation  de  dégoût. 
Breniquotère  !  Id.  Môme  sens. 
Brenoncio  t  Interj.  Terme  exprimant  l'horreur. 
Brêteî  Interj.  Expression  terminale  inspirée  par  Tennui. 
Breièn.  S.  m.  Etincelle. 


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SniONNSAU.  —  OL088AIRB  DU  PATOIS  DE  L'ILE-D*ELLE     166 

Breievèles^   S.  f.  pi.   Choses  vaines  et  futiles.  A  Noirmoutier,  Ver- 

teê-velles,  esprits  follets,  jetant  des  cris  sur  les  vagues  et  attirant 

les  marins  dans  des  passes  dangereuses.  —  «  V'amuzéz  dën  paz  à 

lé,  a  ne  dit  que  dôs  bretevèles.  » 
BreUmmu.  Y.  n.  Jeter  des  étincelles. 
Brevochai,  Y.  n.  Perdre  son  temps  à  boire. 
Bri.  S.  m.  Argile  laissée  par  la  mer.  —   c  On  Nële  oi  y  at  cènq 

tuileries  vour  le  fézont  avec  dô   bri   dus   tubbes    é    pis  dôs 

caréas.  » 
Brimai.  Y.  n.  Tomber  de  la  brume. 
Brimassai.  Y.  d.  Diminutif  du  précédent. 
Brime,  S.  f.  Brume. 
Brvnk.  Adj.  Dépéri  ("en  parlant  du  blé). 

c  Que  Tchù  qui  tènt,  élève,  abime, 

Garde  vêtre  bhé  de  la  Mme.  > 

(J.  G.  Gentrai  4874). 
Brôliai.  V.  n.  Délirer. 
Bron.  S.  m.  Son. 
Btùunai.  Y.  n.  Mugir. 

«  0  broumètf  o  subl^èt,  brenère  !  » 

(J.  G.  Lét  Begnoui). 
Broutelièn.  S.  m.  Fagot  à  un  lien.  —  c  A  la  mode  de   ^cAolèn, 

chaquèn  porte  son  brouUUèn.  * 
Brunite.  S.  f.  Drap  mortuaire.  —  «  Si  ine  fêlre  moure,  ol  et  ine 

brunète  bhonche  que  le  li  dounont.  » 
BrmstU.  Y.  a.  Brosser. 
Bualie,  S.  f.  Chaume  laissé  après  la  moisson.—  «  Le  pé  de  la  pahe 

qui  rechte  après  que  Tavont  copé  le  bhé,  ol  et  la  bualH,  >        « 
Buaye*  S.  f.  Lessive.  —  c  La  buaye,   ol  et  la  gronde  lessive  qui 

se  fèt  donz  ine  pone  voûr  que  le  coulont  lés  bardes.  > 
Budau,  S.  m.  Jeune  veau. 
Budêt.  S.  m.  Même  sens. 

c  Dos  badès  é  dôs  jemonléas, 

Dôs  vaches  é  dôs  chcvolahes^ 

Dôz  us,  dô  bure,  dôs  volal^es.  *  . 

(J.  G.  Genvrai  1874). 
Buehebaù  Y.  n.  Ramasser  des  branches  mortes.  —   «  Anit  si  n'on 

buchêl^c  dons  lés  bwas  on  et  sur  d'être  harôdé  &  moèns  d*avwar 

la  premissièn.  » 
Bufai,  Y.  a.  Souffler.—  «  Dô  tons  qu*i  étés  petit  ol  y  avèt  poènt  du 

bufêt  dons  lés  mézens;  n'on  bufèt  avec  sa  goule  pr'aviai  le  fu.  > 
Bufe.  S.  f.  Souffle.—  c  Tétièns  dare  èa  terai  de  bwas,  i  soutiens  ni 

vont  ni  bufe.  » 


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n 


106  RBVUB  DR8  PA.T018 

Bulèt,  S.  m.  Soufflet. 
Bulai,  V.  n.  leter  de  loDgues  clameurs. 
Bubie.  S.  f.  Gros  ventre. 
Buor,  S.  m.  Oiseau  de  proie  voisin  du  héron. 
Buréa  (Saute-),  Jeu  qui  consiste  à  faire  des  cabrioles. 
Burri^ai.  V.  n.  Se  heurter. 

Buzèn»  S.  m.  Buse,  oiseau  de  proie.  —  c  01.  et  quéme  la  chonsèn 
dô  buzèn.o  ne  unit  jamais.— Jône  quême  la  pâte  dô  buzèn.n  (Pro?.). 


Cabau,  Adj.  Sombre  et  calme.  —  «  Tons  eabau   » 

Cabo(t),  S.  m.  Pied  d'ail.—  «  Le  cabot  et  tout  le  pé  de  Talr,  pis  lés 

petits  mourcéas  sont  dôs  gousses.  » 
Caboumai,  V.  a.  Frapper. 
Cabourne,  Adj.  Creux,  caverneux.  —  «  Té  trouvé  ine  cosse  eaôotini^ 

qui  étèt  toute  pl-^ène  de  muau  d'abébes.  » 
Cacaxsard,  Adj.  Bègue  (Onomat.^. 

Cadenète,  S.f.  Petit  objet  pendant,comme  le  givre  aux  tuile8,comme 
des  parures   aux  cheveux.   —  «  AFavèt  de  bêles  cadenètes  qui 
étiont  atachéez  à  ses  pl'au.  »» 
Cadrètê,  S.  f.  Jeu  de  cartes. 
Cadru.  Adj.  Triste  et  pensif.  —  «  L'a  pas  bougé  dô  coin  dô  fouai, 

l'aétéoadrtt  toute  la  journaje.  » 
Cafen^èn,  S.  m.  Mauvais  café. 

Cagoubai.  Y.  a.  Produire  un  gargouillement  ;  se  dit  des  hruits  in- 
testinaux. 
CagoulH,  S.  f.  Bulle  de  gaz  s'échappant  avec  bruit  d'un  liquide. 
Gâtasse.  S.  f.  Pie,  envisagée  comme  douée  d'inspiration. 
Cal^.  S.  m.  Le  mâle  de  la  caille.  —  Courcaillet,  cri  des  cailles. 
Calai,  V.  n.  S'enfoncer  dans  Teau. 
I  É  dôs  batéas  calés  sous  le  pèn  de  Marons.  » 

{i.G.AuxNellesais), 
Calât.  V.  a.  Introduire.  —  c  N'on  cale  son  pé  dons  sa  chausse,  son 
bras  dons  sa  manche,  sa  taite  dons  son  bonnet^  pis  le  sôr  n'on 
se  cale  dons  son  lit.  » 
Caban.  S.  m.  Caillou. 
Calau.  S.  m.  Plongeon. 

«  Brête  !  la  bonde  toute  entére, 
Onrère, 
Tout  quême  en  soûlas  de  pirèns, 

Alènz, 
Féssit  en  béa  calau,  ma  chère.  > 

(J.  G.  Lés  BegnoHs). 


I 


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SIMONNEAU.  —  GL08SATRB  DU  PATOIS  DR  L'ILB-D'BLLE        107 

Calé,  Adj .  Chauve,  dépouillé.  —  <  Tchô  pôvre  orne  et  tout  calé.  Ta 

pas  mu  de  pl'aus  qu'îne  péa  de  tombour.  » 
Caléa,  S.  m.  Noix. 

Cal^ebotes,  Sf.  pi.  Lait  réduit  en  caillots. 
Calot,  Adj.  Qui  a  une  tache  blanche  à  la  tète.  —  «  A4u  pas  vu  que 

Uh6  jène  gaz  et  eaht,  le  sera  pu  facile  à  troure  si  le  se  péard.  » 
Cal^odai,  V.  a.  Atteindre  avec  des  cailloux. 
CaMré.  Adj.  Fou  momentanément)  troublé. 
Camit.  S.  m.  Ver  du  fromage,  de  la  viande,  des  fruits.  —  «  I  mon- 

gerès  paE  de  tehù  fremage,  Fa  dôs  cameU  qui  quemoènçont  à 

aYwar  de  la  léne.  )• 
Canéle.  S.  f.  Burette  employée  au  service  de  Tautel.  —  «  0  li  avënt 

bai  de  servi  la  maisse  pre  surtout  quond  le  donne  lés  canèiet  6 

prêtre.  » 
Canigeat  (Se),  Y.   pron.  S'enfoncer  dans  un  lit,  dans  un  nid.  — 

c  0  fët  grond  frëd,  mes  béas  petis  menyèUK,  ve  seréx  bé  mu 

quond  ve  serez  canigez  dons  vêtre  liti  > 
Canfou.  Adj.  Honteux,  lâche. 
Canuiièns.  S.  m.  pi.  Caleçons. 

<  ...  Ve  pévéz  me  crëre  su  parole, 
Qu'on  me  fézont  djilai  sur  le  l'a  dôs  russèns, 
Téralèz  ma  tchixloie  é  pis  mes  eanu9sèn$,yi 
Capot.  S.  m.  CoifiFkire  de  femme. 
Capot,  Adj. Humilié, honteux. ~  <  Le  Tavont  pas  convié  de  s'assire^ 

ol  et  li  qui  a  retourné  bé  capot.  » 
Caqueté,  S.  f.  Dent,  terme  enfantin. 
Carau,  S.  m.  Fragment  de  poterie.  —  **  N'on  pèt  pas  prézimai 

quême  le  sont  malérus,  Tavontque  dôs  caraw  pre  se  servi.  » 
Carbau,  S.  m.  Charbon  allumé.—  u  Charbèn  ol  étfc^ôqui  et  étènt 

carbau,  ol  et  tchô  qui  et  alumé.» 
Carealjèns  (A),  Loc.  En  écartant  les  jambes. 
Carne.  S.  f.  Charogne.  —  «  Tchô  mënde  a  bé  tchuquez  agous,  le 

pue  quême  ine  eame,  » 
Caroê$e.  S.  f.  Caisse  en  bois  dans  laquelle  les  laveuses  s'agenouillent 

pour  laver. 
Carpoussat  (Se),  V.  pron.  Se  pousser,  se  tirailler  brutalement. 
Casiéa,  S.  m.  Morceau  de  vase  cassé. 
C    nne,  S .  f .  Petite  maison  misérable.  -  «  Tc^èle  mézèn  et  bé  mal 

relaie,  ol  et  ine  vrée  cassine.  » 
Ci    'n.  S.  f.  Poupée  en  étoffe  ou  en  carton.  ~  c  Al  a  la  taite  brôl^aye 

e  le  sur,  à  s'amuze  avec  ine  eatèn^  quême  ine  dralaisse.  » 
Ci    MU.  y.  n.  S'amuser  avec  une  poupée. 
Cl    ^.  S.  f.  Femme  de  rien. 
Cl    -ai.  V.  a.  Réprimander  vertement. 


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n 


106  REVUE  DES  PATOIS 

Cènce.  S.  f.  Linge  pour  essayer. 

Cènçwarai,  V.  a.  Passer  rapidement  an  linge  à  l*eau. 

Cerne,  S.  m.  Arc-en-ciel.  —  <  01  y  avèt  en  cerne  dons  le  ions,  pis 

dare  ine  négreté  your  qu'ol  élwadët.  » 
Cha,  S.  m.  Trou  d'une  aiguille. 
Cha  (A),  Loc.  prépositive.  Par.  —    A  cha  yèt»,  un  par  un  ;   à  cha 

dus,  deux  par  deux. 
Chacot.  S.  m.  Peine  d'esprit.  —  «  Al  a  péardu  son  budau,  velà  ce 

qui  fët  son  ehacot.  » 
Chaeotai.  V.  n.  Donner  des  coups  répétés.  —  «  Si  te  continues  à 

ehaeotai  quême  hier  te  seras  pas  surpris  qu'i  t'onvwèrai  ine 

sunificatiôn.  » 
Chafam,  S.  m.  pi.  Echafaud.  —  «  Lés  crus  de  ehafaus  éUonl  plèns 

tchèie  anaye  de  niqs  de  mwênéas.  » 
Chafouèn,  S.  m.  Petit  quadrupède  Carnivore. 
Chafaurai  (Se).  V.  pron.  Se  couvrir  çà  et  là.  —  «  Tavèns  dô  bron- 
ze dons  le  tons,  le  quemoënce  &  se  chafourai  ». 
Châfre,  S.  m.  Résidu,  écume.  —  c  Nos  braiches  avont  odjn  béaeot 

de  châfre,  hé  mu  de  cire  que  de  muau.  » 
Chai.  S.  m.  Chien.  —  «  01  adoune  mu  que  ché  battu.» 
Chah,  S.  m.  Banc  de  cailloux. 
Chabèn,  S.  m.  Petit  caillou. 
Châma,  S.  m.  Nuque,  chignon.—  a  Ses  phauz  étiont  bé  pbajéz  on 

dus,  ë  le  li  pondrelnont  su  le  châgnâ  dô  cou  quêmc  ine  poupée 

de  lèn.  w 
Chanjaye.  S.  f.  Chênaie. 
Change.  S.  m.  Chêne. 

c  Que  pre  contai  lés  tours  de  tous  les  Tc/iéroléas, 
Pre  ve  dire  combai  de  groles,  de  groléas 
Lés  hutiais  tuont  dons  lés  chànies. 

(J.  G.  Aux  Nellesais). 
Chalaù  V.  n.  Se  décourager  et  mollir. —  «  On  premai  le  se  dépéchei 

bé  rède,  mé  su  la  fin  ol  étét  voyabbe  que  le  chalet.  > 
Chalai.  V.  n.  Frissonner  par  suite  du  froid  ou  d'un  coup  violent.— 

c  I  sens  rondus  dons  la  quarte,  bé  te  crèrès  pas  que  lés  dés  me 

chaliont,  pondont  le  passage  de  tchés  vimères.  » 

Chalén.  S.  m.  Eclair  phosphorescent. 

«  01  élwade,  o  fèt  dôs  chalèns, 

Alèns  !  > 

(J.  G.  Lés  Bégnous). 

Chahngeai.Y,  n.  Subir  des  retards. 

Chamarai  (Se).  V.  pron.   Se  couvrir  de  nuages.  —   «  l'avèns  ie 

Paive  pre  le  certèn,  le  tons  se  chamare  dô  coûté  de  la  galéarn<    n 

Chapetii-Chapiva.  Adv.  Tout  doucement. 


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SDfONNEAU.  —  GLOSSAmB  DU  PATOIS  DE  L*ILE-D'BLLE       100 

Chapbe.  S.  m.  Inflammation  qai  cause  le  dépérissement  des  bras  oa 

des  jambes.  ^  f  AUou  on  noume  chapPe  dô  grou  sablée,  que  lés 

macènz  prenont  prc  faire  dô  mortié.  » 
Chapuzai,  V.  n.  Travailler  le  bois.  —  «  01  étét  le  pu  béagossou  de 

tdiôlèn,  l'èmèt  béacot  à  chapuzai.  » 
Charet',  S.  m.  Petite  lampe.  —  •  Chez  nous  les  famés  filiont  à  la 

chondèle  de  rousine,  ommonchayé  dons  n*èn  bwas  fondu  qui  se 

noumèt  la  l^ube,  é  léz  omes  traval^iont  o  charelK  > 
Ckatse-Galery.  S.  f.  Cortège  de  chasse  fatidique.  —   ■  Galery  étèt  in 

oncièn  nobl^e  qui  chassit  le  dimonche  pondont  la  grond  maisse  ; 

l'a  passé  ine  foué  on  Nèle,  à  la  crwasaye  dô  Moulèn-Rouge,  ol  y 

a  bé  lontons^  l'avèt  avec  li  tout  en  soûlas  de  chais,  qui  jabro 

Mont.  01  et  en  bourn^asou  qui  m'o-z-a  dit.  » 
Ckâielèt.  S.  m.  Dévidoir. 
ChéUèn.  Adj.  Nom  surtout  donné  aux  bœufs  roux. 
Chatèn.  S.  f.  Fleur  de  l'osier. 
Chataunai.  V.  n.  Faire  ses  petits,  se  dit  de  la  chatte. 
Chaiaunère,  S.  f.  Trou  pour  faire  passer  un  chat.  —   «  Si  la  misère 

passe  pas  pre  le  cru  de  Tedjai,  a  passe  pre  la  chatounère*  » 
Chavéue.  S.  f.  Chouette. 
Chavont.  S.  m.  Chat-huant.  —  «  Al  et  poènt  jolie,  al  a  dôz  el^s  de 

chavont.  » 
Cheminé,  Adj.  Qui  travaille  sur  les  chemins. 
Chenéa.  S.  m.  Petit  chien. 

Chèntrai,  V.  a.  Faire  pattre  sur  la  lisière  d'un  champ  cultivé. 
Chènire.  S.  f.   Lisière  de  terrain  autour  d'un  champ,  —  «  D'ôtre 

foué  les  riches  douniont  la  promissièn  de  menai  les  vaches  su 

lés  chéntres,  mé  anit  pu  rèn.  » 
Chentichai,  Y.  n.  Pleurnicher. 
Chèrage,  S.  m.  État  de  la  chair.  —  «  0  serêt  tons  de  lés  vendre,  a 

sont  on  bon  chèrage.  » 
Chère  ou  Chure.  V.  n.  Tomber. 

«  Prée.  indicatif:  I  chèt,  te  chèt,  le  chèt,   i  chézens,  ve  chézez, 

le  chézont  ;  Imparf.  ind.  :  I  chézès,  etc.  ;   Passé  dèf.  :  I  chézis,  etc. 

Fui»:  I  chôrai,te  chôras,  etc.  ;   Subj.  :  Qu'i  chèche,  etc.  ;  Imp.  : 

Qu'i  chézisse^  etc. 
Cherewas,  S.  m.  Corps  d'animal.  —  «  D'ôssitout  qu'i  serai  mort,  le 

lécheront  pas  tchô  chercwas  souc  lu  nai.  » 
Chéront.  Âdj.  Qui  vend  trop  cher.  —  «  l'érèns  pas  de  bénéfice  à 

agetai  chez  li,  l'ét  trop  chérant.  * 
Cherpèn.  S.  m.  Charpie. 
Cherve.  S.  f.  Chanvre.  —  «  Depis  qu'ô  se  sëne  pu  de  cherve,  lés 

famés  avont  pas  tout  d'ouvrage,  é  pis  léz  aives  sont  pas  si  pou 

ries.  » 


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110  BBVUB  DES  PATOta 

Chét,  S.  m.  Le  trayon  de  ia  vaobe.  —  «  La  pis  de  la  vache,  n'en 

qaenui pas  ce  qu'o-y-ai,  mé  le  ehéi^  i  savëns  bé  ce  qu'o  ?ai  dire.» 

Chèt.  S.  m.  Pièce.  —  t  Le  sont  bé  à  lus  èze,  Favont  quatre  o  cènq 

chèts  de  baites  dons  lu  tét.  > 
Chèt.  Part,  passé  du  verbe  chère»  —  Tombé. 
Chétiverie,  S.  f.  État  de  langueur.  —  <  L'a  de  la  chéliverie^  o  serét 
paz  ine  bonne  marque,   i  garontis  que  l^e  s'en  va  son  petit 
chemèn.  » 
ChêvÔ-MaUL   S.   m.   Cheval  fantastique.  ■   01  et  en  galoue  qui 
prond  su  li  in  oiiie  qui  et  on  route,  é  s'on  va  le  faire  nigeai  dons 
en  grond  gasoli"  ;  mé  le  nige  pas  si  le  fôt  en  sine  de  crvra.  n 
Chevolal'es.  Sf.  pi.  Espèce  chevaline. 

«  Dos  vaches,  é  dôs  chevolal'es, 
Dôz  u,  dô  bure,  dôs  volabes.  » 

(J.G.  GenvratiHU), 
Cliewlèt,  S.  m.  Instrument  à  broyer  le  lin.  —  •  Si  léz  oncièns  rêve- 
niont,  le  quenutriont  pu  l'ondrèt,  pu  de  lèn,  pu  de  eberve,  pu  de 
mal'au,  pu  de  chevolèt,  » 
Chès.  S.  m.  Cellier.  —  «  Tc^ôlèn,  le  celai  ol  et  Tondrèt  vour   qu'oD 
met  le  vin  pre  la  mézèn,  pis  le  chez  et  pre  teni  toute  la  récolte.  • 
Chicot  S.  m.  Petit  chien. 
Chicotai.  V.  n.  Mettre  bas,  se  dit  d'une  chienne. 
Chie-mâle.  Adj.  Lâche,-  perdu,  bon  à  rien,  en  parlant  d'un  fruit, 
Chie-moulue.  S.  m.  Jeu  qui  consiste  &se  pousser  le  long  d*un  mur. 
Chiquèt.  S.  m.  Petite  quantité.  —  «  Le  poye  pas  ses  dètes  rongé* 

mont,  l'o  donne  à  cha  chiquèt,  » 
Chirouai,  S.  m.  Latrines. 

Chôbardat.  V.  n.  Se  réjouir  de  l'humiliation  qui  arrive  à  autrui. 
Chobeni,  Adj.  Moisi. 

il  01  et  ine  sèzèn  qui  n'a  jamès  fini 
Pre  tous  <c/iés  charche-pèn  que  ve  voyez  veni, 
Grèpes,  la  jale  ôs  dés,  ompMssontla  penère 
De  ^oÀuques  vjus  lopèns  de  boulots  ekobenù.  > 

(J.  G.  l'Hiver). 
Chôdê'baude.  S.  f.  Air  de  feu  flambant. 

Chô'de-bouUure,  S.  f.  Éruption  produite  par  la  chaleur.  —  «  Tcka 
frèd,   brenèrel  Lés  petis  drôles  n'atraperont  pas  de  châ-di- 
bouhure,  » 
Chôdraye.  S.  f.  Anguilles,  poissons  à  sauce  aromatique* 
«  Venez,  pre  rôçunai.  Tout  quême  i  ve-2-o  dis, 
l'ôrèns  de  la  chôdraye,  et  pis  dôz  échôdis.  » 

(J.  G.  Le  Prevail). 
Chola  (Pu),  V.  n.  NUmporte. 


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8IMONNBAU.  —  GL0S81ÎRE  DU  PATOIS  DE  L*ILE-D*ELLE        lU 

Chompii,  Adj.  Enfant  illégiiinQe.   —  «    L'a  jamès  quenod/u   ses 

parons,  ol  et  en  chompis.  » 
Chope.  Adj.  Mûr  et  mon.  *-  c  Pre  dire  que  lés  frutagcs  sont  mou- 
ques,  i  layèns  pas  queipont  faire,  fût  bë  dire  que  le  sont  o^pes.» 
Chopem.  V.  n.  Mûrir  et  mollir. 

Chusèn.  S.  m.  Petit  insecte  ailé  qui  bourdonne  autour  des  lits, 
pendant  la  nuit,  au  printemps. 

H  E  pre  ye  garonti  dôs  ehutèni,  dûs  musôs, 
Tirez  bai  tos  ridéas  de  sarge.  > 

(J.  G.  Aux  NelUtaU). 
Chusounai,  V.  n.  S*occuper  de  petites  choses. 
Cihale.  S.  f.  Toute  petite  anguille  blanche.  —   <•  Vour  qu'ol  on  ai, 
i'érèns  dô  fricot,  lés  marchondes  de  cibales  huchont  dons  lés 
mes.  » 
Ctfabot  Adj.  Creux,  malade  d'une  affection  interne. 
Cbaboiai,  V.  n.  Sonner  creux,  t  quême  in  u  qui  ctf aboie,  » 
Clraehê.  S.  m.  Herbe  marécageuse,  affectée  aux  paillasses  de  lit, 

parce  que  les  souris  ne  s*y  logent  pas. 
C^rtai.  V.  n.  Éclairer. 

Cbavét,  S.  m.  Crochet  pour  peser  ;  anneau  rois  au  grouin  d*un  porc 
pour  l'empêcher  de  fouiller. —  «  Nos  mèndes  avont  mis  en  cl^avèa 
k  la  goret,  i  crayiens  que  le  lés  èret  mongés.  » 
d'à».  S.  m.  Glas;  fléau  k  battre  le  grain.  —  «  Quond  o  soune  en 
el^az  i  devrièns  nos  mètre  on  l'idaje  que  nêtre  tour  sera  bétout 
▼ena.  » 
d'en.  S.  m.  Porte  k  claire-voie.  —  «  Le  chontèt  quême  en  goret 

pris  dons  n'en  d'en.  »  (Prov.) 
Clèréa.  S.  m.  Espace  d'eau  claire  parmi  les  herbes  marécageuses. 
—  t  J'é  bu  dons  n'en  clèréa  qui  étèt  propre  quême  en  mirouai.  » 
CMue.  S.  f.  Clisse. 
CUcmibai.  Y.  n.  Flamber. 
CUrnnhe.  S.  f. 

d'os.  S.  m.  Trou  laissé  par  le  pas  d'un  animal.   —   c  Si  te   vas 
chèntrai  ta  vache  vers  le  Bwas-Priou,  vour  qu'  ol  y  a  dûs  chos, 
tâche  de  pas  calai  ton  pé  dedons.  > 
Coeassiai.  S.  m.  Marchand  d'œufs. 
Coeatri.  S.  m.  CDuf  avorté.  —  «  Fôt  crëre  que  ^c^èle  poule  et  trop 

veille,  aramêne  pu  que  dôs  cocatrù.  » 
Ci    'Jtel'as.  S.  m.  pi.  Boyaux  de  boeuf. 

«  Ve  souvènt-o^  lés  gas,  de  tehè\e  gronde  anaye, 
Que  Toguenët  mongit  tout  de  codebel'as.  * 

(J.  G.  UHiver). 
Ci    ùnge.  S.  m.  Coiffure.  —  «  TcAés  taites  de  famés  coûtent  bé 
Hr  avec  tous  tché^  coéfioiiges  qu'o  fût  si  souvent  apistolai.  m 


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*.  *jm 


ii2  kBVttB  DBS  PATOIS 

Coèfiê.  S.  m.  Même  sens. 

Cofine-  S.  f.  Vase  de  bois. 

Cofinéa.  S.  m.  Vase  de  bois  pour  façonner  la  paie. 

CofinèU,  S.  f.  Vase  de  bois  plus  petit  que  les  deux  préeédents. 

Camprewmère.  S.  f.  Intelligence.  —  «  L'a  pas  la  comprenowre  bé 

ôverte.  » 
ÇondriPe»  S.  f.  Mésange,  oiseau. 

«  Le  pènsèn  é  la  çondrél'e 

Veliont  se  mariai^ 

Le  veliont  faire  dôs  noces, 

L'aviont  rèn  à  lu  dounai, 

De  Hrète  é  là.  Ion  là  là, 
De  bé  arapés, 

Vy  on  ôra.  » 

{Chamon), 

Conviott.  S.  m.  Celui  qui  fait  les  invitations  pour  une  noce.  —  «On 

Nèle  lés  convious  portont  en  ribon  à  lu  coûté,  pis  le  chontont, 

pis  le  hdpetont,  pis  le  mongeont  é  le  bouévont  pretont.  » 
Cùrche,  S.  f.  Plante  marécageuse. 

Cordante,  Adj.  Nulle  personne.  —  •  Té  rèn  vu,  ol  j  avèt  cof-dom^.  » 
Cornai,  V.  n.  et  a.  Jouer  de  la  corne  ;  signaler  un  coupable. 
Cornue.  Adj.  Loucbe.  —  «  Al  et  cornue,  al  a  le  balot  de  lèvre,  pis 

léz  UHses  on  pwèls  de  pourcéa,  a  serèt  bé  bêle  si  an  (1)  avèt  pas 

tout  tchu,  » 
Corpegeau,  S.  m.  Courlis,  oiseau.  —  «  Quu  mode  d'ozéa  ét-au  le 

courlis?  i  n'o  sèt  pas,  mé  lés  prunes  corpegeau  avont  la  péa  ossi 

dure  quême  ine  péa  de  sabarèn.  » 
Corporofice»  S.  f.  Corpulence. 
Cortelète.  S.  f.  Corset.  —  «  A  se  machont  lés  coûtez  avec  lus  eane- 

lètes  ;  tout  tchu,  o\  et  pre  faire  virai  les  galonts.  » 
Coêiarde,  S.  f.  Ëpervier,  oiseau  de  proie.  —   c  Le  noumont  oncore 

cossarde  ine  famé  qui  a  pas  Ter  agralont.  » 
Cosse.  S.  f.  Bûche. 

€  Combai  dôs  Tapèns  jusqu'à  pé  do  Bochai 
Lés  rudes  fagotous  pouriont  ve-z  arachai 
Des  tchés  bêles  cosses  do  franges. 

(J.  G.  Afêx  Nellesais). 
Cossèt,  S.  m.  Racine  de  bûche. 
Cot  S.  m.  Ëminence,  terme  du  jeu  de  marbre.  —  «  Tchô  qui  dit 

cot  assez  tout,  pèt  mètre  su  en  petit  poènt  la  marbre  que  le  vut 

poquai.  » 

1.  L'euphonie  demande  la  substitution  de  n  à  /  primitive.  [Ne  serait* 
ce  pas  plutôt  la  négation  n'  précédée  du  pronom  personnel  tel  qu'on 
le  trouve  devant  les  consonnes  ?] 


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SIMONNBAU.  —  OLOSdAiRB  DÛ  PATOIS  DE  L'ILE-D'BLLB     ll3 

Cotai,  V.  a.  Toucher. 

Cotchtt.  Adj.  Mari  trompé. 

Coichue.  S.  f.  Giguê.  —  Emblème  des  maris  trompés. 

Coll.  y.  n.  Se  piquer,  sentir  mauvais.  —  «  Le  lèngc  saré  humide 

et  sûr  de  coti.  » 
Couat.  V.  a.  Couver.  —  «  Pr'alé  djère  vite,  le  disont  qu'ol  et  ôssi 

lëng  quéme  in  poule  k  couai,  > 
Cauai.  S,  m.  Vase  de  bois  où  le  faucheur  met  sa  pierre  à  aiguiser. 
Couatie.  S.  f.  Lit  de  plume,  coite.  —  «  TchvL  tons  frèd  1  quême  o 

corne  dons  la  cheminaye  !  Qu'o  fèt  béa  canigés  donz  ine  C(maite 

bé  surge  !  » 
Coubl^aû  V.  a.  Accoupler.  —   «  Via  le  moumont  de  coubbai  tchés 

drôles  prc  la  coumin'èn,  o  sera  béa  si  o  n'a  pas  de  choqueries.> 
Coudèn.  S.  m.  Coing. 
Coudinai.  S.  m.  Cognassier. 
Coue,  S.  f.  Queue. 

Coue'de-pwavre,  S.  m.  Menthe  poivrée. 
Couèn,  S.  m.  Petit  oiseau,  dernier  né  de  la  nichée  ;  c'est  toujours  un 

mâle,  à  ce  que  l'on  assure. 
Couèî.  S.  m.  Mèche  de  cheveux.  —  «  AI  et  jamais  bé  couéfaye,  al  a 

trejou  dôs  couèU  qui  sortont  de  desous  sa  toque.  > 
CotftI.  S.  m.  Œuf  qui  s'est  gâté  au  moment  de  l'incubation. 
Couinai.  Y.  n*  Grogner. 
Goulag,  S.  f.  Etroite  pièce  de  terre  :  tènement. 
Coulou,  S.  m.  Couloire. 
Coupémbre,  S.  m.  Concombre. 

€  Pre  parlai  de  tout  tchu  dô  coupèmbre  6  rifau, 
Pr'arimai  tehéa  ditens  k  pu  prez  quême  o  fau, 
Ton  e  bé  pr'ine  rabinaje.  > 

(J.  G.  Aux  Nellemis). 
Coureahet,  S.  m.  Cri  de  la  caille;  forme  d'un  tissu  relAché  qu'on  dit 

tomber  en  coureat^et, 

«  Ma  chausse  chezit  tout  ontére, 

Onrère  ! 

On  courcaUèt  su  mes  talens» 

Alènst  9 

(J.  G.  Lés  Begmw). 

Caurontai.  V.  n.  Exécuter  une  marche  où  l'on  se  tient  par  la  main. 
«  I  m'on  souvèns,  dô  tons  qu'i  étés  petit,  léz  omes  es  lés  famés  lé- 
cbiont  luz  ouvrages  é  l'aliont  courmUai  su  lés  chèntres  dô  Priôté^ 
le  jou  dô  mardi-gras.  » 

Courante,  S.  f.  Marche  dans  laquelle  on  se  tient  par  la  main. 

Coure.  Adv.  Quand. 

Courèt.  S.  m.  Cordon  de  cuir  pour  attacher  les  souliers  ou  la  poi- 
gnée d'un  bâton. 

iUEV.  D.  PATOIS  8 


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m  RIVU8  DBS  PATOIS 

Courge,  S.f.  Bâton  encoche  pour  porter  double  fardeau. —  €N*on  se 

sert  djère  anit  de  la  courge  que  pr'alé  tirai  lés  vaches,  é  pre 

portai  dus  sellas  de  lèt,  » 
CourgMye,  S.  f.  Charge  d'une  courge. 
Courlaste.  S.  f.  Ëcorce  ;  grosse  toile  ;  herbe  en  forme  de  tissu.  — 

c  Gourlasse,  petites  erbes  qui  sont  quénie  ine  tèle  su  lés  motes, 

quond  Taive  et  n'alaje.  » 
Courlis,  S.  m.  Femme  qui  est  toujours  en  course. 
Courpewén,  S.  m.  Saillie  des  hanches.—  «  L*aatrapé  dd  mau  dons 

le  eourpenJèn^  le  pét  pas  se  virai  ;  i  crét  qu'ol  et  lés  gorèns.  » 
Courtouère,  S.  f.  Couvercle  de  la  marmite. — «  Lés  chapéas  de  tehès 

madames  à  ceture,  sombl'ont  tout  quëme  dôs  courUméres.  » 
Couêêin,  S,  m.  Artison^  ver  qui  pique  le  bois. 
Coussouné.  Adj.  Piqué  parles  artisons. 
Coutèn.  S.  m.  Nervure  d'une  feuille,  tige  d'une  plante. 
Contre,  S.  m.  Couteau  placé,  la  pointe  en  bas,  en  avant  du  fer  de  la 

charrue.  —  «  Le  coiUre  fèt  ine  trace  dons  le  sel^én,  vour  que  le 

soc  dôt  passai.  * 
Coutrèt,  S.  m.  Charge  de  vendange. 
Comyèu,  S.  m.  Nigaud,  malavisé. 
Couyounai,  Y.  a.  Tourner  en  dérision. 
Cos,  S.  f.  Pierre  à  aiguiser  du  faucheur. 
Crabosêèn,  Adj.  Abattu,  rabougri. 
Crante,  Adj.  Fier.  —  «  Vwa  dén  quême  le  porte  la  jombe  réde»  é 

quême  le  porte  sa  casquéte  on  crante,  > 
Cremelfou,  Ad).  Désireux,  avide. 
Crenên.  S.  m.  Petit  réduit. 
Crèntite,  S.  f.  Grande  pitié. 
Crère,  V.  a.  Croire.  —  t  En  grond  montou  a  béa  asurai  ce  que  le 

dit,  0  n'a  que  lés  fébl'es  de  cervéa  qui  le  crayont,  > 
Crét.  S.  m.  Cheptel  ;  inondation.  —  «  Si  o  continue  à  mouhai  d'à- 

bat,  i*érénz  en  crèt,  pit-être  dus,  tchô  de  Niort  étc^  deFontené.» 
Crie.  S.  f.  Cruche.  —  t  Le  dizont  bai  :  ossi  sourd  quême  ine  erie, 

mé  i  sèt  pas  preca.  > 
Croie,  S.  m.  Vase  de  bois  pour  piler  le  sel. 
Cri*.  S.  m.  Trou. 

Crucel^au,  Adj.  Maigre.  -^  «Prunéas  crucel^au.  » 
Cruge,  S.  f.  Excavation. 
Crugeaû  V.  a.  Faire  un  trou.  ^  «  01  y  a  bé  tout  de  fal'ètea  dons 

la  iéare  de  nêtre  ondrét,  n*on  sèt  pas  jusque  vour  crugeai, 

pr'apouai  lés  premères  péares.  » 
Cntstehaù  V.  n.  Croustiller. 
Cruslêlye,  S.  f.  Cartilage  du  nez,  des  oreilles.  ^  m  TM  pôvre  orne 

a  chèt  à  bas,  le  s*a  cassé  la  erutièUe  dô  nai.  » 


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SUfOKNËAU.  —  GLOSSAlRB  DU  PATOIS  DE  L*ILE-d'SLLB     145 

Cumai  (Se).  Y.  pron.  Se  heurter. 

Cufi^e,  S.  f.  Contusion.  ^  «  On  ontront  tout  de  bedaye  Toure  que 

le  met  son  bwa,  le  s'a  calé  la  taite  contre  en  maUèn,  le  s'a  fèt 

ine  ctm^e  qu'o  li  a  passé  su  le  Uhèr.  » 
Cu)a>  S.  f.  Plante  qui  produit  la  calebasse.  ^  «  Chez  nous  n*on  dit 

paz  ine  calebasse  mé  ine  gourde,  o  bai  ine  boutele'  de  ewa,  » 


D 


Da.  S.  m.  Urine.  ~  <<  Le  surgièn  a  vu  son  da,  le  crët  pas  que  l'èche 

la  pièrc,  mé  que  Ta  /c^uque  chouze  d*onvrimé  dons  le  dedons.  » 
Dalf.  S*  m.  Faux.—  «  TcAuqu'èn  qui  dirèt  ine  (6s  passerët  pre  faire 

d<>z  étures,  o  faut  trejou  dire  en  dal^  à  la  mode  de  fc/iôlèn.  » 
Délaye,  S.  f.  Grande  émission  d'urine. 
Daltai,  V.  n.  Éprouver  un  frémissement.  —  c  Le  chontët  de  si  bon 

ichér,  qu'o  le  fézèt  dallai,  > 
Danu.  S.  m.  Gêne»  dommage.— <  L'a  pas  mu  d'ènme  qn'in  onfont, 

le  quenut  pas  vour  que  le  fèt  danu,  » 
Dare.  S.  m.  Derrière.  —  <  On  companraye lèse  tènt  dare léz  autres, 

parce  que  l'ét  bontou,  mé  l'ét  poènt  on  are  pre  s'on  alai.  n 
Dé,  S.  m.  Doigt.  <*  »  L'o-z  a  tout  expl^iqué  6  dé  è  h  YeV,  n'on  pou 

Tèt  pas  se  trompai.  >» 
Déa  f  Interj.  Particule  intensitive.  —  c  Vèndra-t-el^  dia  f  • 
Débouchardai,  Y.  a.  Débarbouiller.  —  «  I  déboucharde  mes  drôles 

tous  lés  matèns.  » 
Débouquai  (Se),  Y.  pron.  —  Cesser  de  bouder. 
Dèburaù  Y.  n.  Couler  à  petites  gouttes.  —  «La  chaa  étèt  si  forte 

anit  que  la  suou  deburêt  de  ma  taite  jusqu  à  téare.  » 
Décalufré,  Adj.  Dépouillé. 
Déçondou,S,  m.  Talier  sur  lequel  s'enroule  la  toile, à  mesure  qu'elle 

se  fabrique. 
Décourompre»  Y.  a.  Interrompre.  —  c  Le  s'avont  mahéz,  é  quond 

le  mère  a  velu  léz  amounôtai,  pre  lu  prêchai  le  bon  drèt,  le 

FaTont  décourompu.  » 
Décrapitai.  Y.  a.  Critiquer  cruellement. 
Décroehetounai.  Y.  a.  Décrocher. 

Défruôhi,  Y.  a.  Démolir.  —  «  L'a  défruchi  toutes  tchés  mazures.  > 
Degraboul^ai,  Y.  a.  Découvrir,  éventer. 
Delènquai.  Y.  n.  S'affaiblir.  —  0  saute  &  la  vue  que  le  delànque,  mé 

le  Youdrèt  paz  o  faire  quenutre.  » 
Délivres,  S.  m.  pi.  Décombres*  —  «  Le  velont  pu  qu'i  mèchèns  lés 

délivrée  dons  lés  rues,  mé  vour  lés  métrenz-i»  pisqu'o  n'a  pu  de 

tèrèn.  > 


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116  REVOE  DES  PATOIS 

Delâdaû  Y.  n.  Faire  une  pluie  fine. 

Déluré.  Adj.  Dégagé,  dégourdi. 

Démode  on  démode.  Loc.  De  degré  en  degré. 

Demalat  (Se).  V.  pron.  —  Se  plaindre. 

Démên  {A  lo).  Loc.  Du  mauvais  côté,  à  l'écart.  —  c  Ine  chouze  loèo, 

n'on  dit  qu*al  éi  à  la  démèn.  » 
Démenuzai.  Y.  a.  Ëmiettcr.  —  «  Si  ve  veléz  apaciai  Têtre  sa,  déme- 

nuzéz  dô  pèn  dons  dô  babigeot,  o  bé  dons  de  la  piqueté.  » 
Demiocre.  Adj.  Médiocre. 

Demuronee.S.  f.  Habitation.  -—  «  N'on  dirèt  que  Tét  venu  pu  grou 
depis  que  Ta  <c^uque  chouze  de  mu  que  son  père,  o  li  faut  ine  pu 
bêle  demuronce.  » 
Dèn.  Conj.  Donc. 
Dénigeaû  Y.  a.  Dénicher.  —  «  Quond  le  s'on  éra  dons  Touche  de 

bAl^e-bec,  le  léchera  dare  li  en  béa  niq  à  dénigeai.  » 
Dénongeai  (Se).  Se  débarrasser,  par  exemple,  de  la  vermine,  des 
mauvaises  herbes.  —  «  Lés  polies,  lés  piozes,  lés  urn'es  lés  de- 
vouront,  quemont  s'on  détwngeai  ?  » 
DenJot.  Adj.  Dégoûté,  délicat. 
Dépeçai,  Y.  a.  Hacher. 
Dépeçât  (Se).  Y.  pron.  S'agiter.  —  '<  Le  sedepéce  pre  faire  crèrc  que 

Tét  tchnqae  chouze  de  bèn  :  l'érèt  bé  béa  on  jurai.  >» 
Deque  f  Adv.  De  quoi  ? 
Déquenal^aL  Y.  a.  Prendre  pour  parrain  ou  marraine.  —  «  Déque- 

nal^ai  /c^uqu'èn,  c'ét  le  prendre  pre  pérèn.  » 
Deraiy  derère.  Adj .  Dernier. 

Déroctai.  Y.  n.  Sortir  de  Tornière,  suspendre  une  occupation. 
Derougeai.  Y.  a.  Ronger  autour.  —  «  Bé  sûr  que  lavèt  la  frèngale, 

le  8*a  jeté  su  in  ous,  le  Ta  derougé  quéme  en  chai.  » 
Deroumai.  Y.  a.  User.  —  «  Quemont  fès-tu  dèn,  mon  béa  petit  faly, 

pre  deroumai  si  vite  tes  bos,  tés  sabarènz  é  tés  pôtens  ?  > 
Déeod^ue.  S.  f.  Insu.  —  «  01  y  a  dôs  frèzes  é  dôs  gruzèles  dons  mon 

vregeai,  i  tu  pas  que  t*on  pronges  k  ma  désod^ue.  » 
Désourdine  (A  la).  —  Loc.  En  cachette,  À  la  sourdine. 
Dêl.  S.  m.  Lavoir,  —e  Ta  caresse  é  pis  ton  bardéa  montrent  que  te 

vaz  d  dét,  » 
De'tapounai.  Y.  a.  Oter  le  bouchon. 

Détourne.  S.  f.  Plante  mystique  qui  produit  un  mirage  et  fait  per- 
dre son  chemin  et  la  connaissance  des  lieux  à  celui  qui  l'a  ren- 
contrée. 
Détrau.  S.  m.  Grande  cognée. 
Détrechenraî.  Y.  a.  Défricher.  —  ce  Après  que  n'on  a  araché  les 

cosses,  n'on  d^trechenye  on  arachont  lès  cosses.  » 
Délreciré.  Adj.  Renversé  et  inanimé.  —  «  Léz  el^s  détrevirés.  >» 


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SIMONNBAU.  —  ÛL0S8AIRE  DU  PATOIS  DB  L'ILE-D'BLLB    117 

Détriai.  V.  a.  Serrer. 
Détrôt^ai.  V.  a.  Dérouler  du  dévidoir. 
Devalaù  Y.  n.  Descendre. 
Devalajfe.  S.  f.  Descente. 

te  Quond  à  la  fén  de  vos  béas  jous, 

Ve-z  éréz  à  la  devalaye, 

Que  dons  son  paradis  iretous 

Djvi  ve  mèche  dons  la  gronde  alaye.  > 

(J.  G.  Genvrat  1874). 
Devers.  Prépos.  Aux  environs. 

c  A  raatèn  dons  lés  bwas  devert  le  Gru-qui-boul^e, 
L*aive  dô  grond  foussèt  gelèt  su  ma  piloul^e.  » 

(J.  G.  UHiver). 
Dévéisaye.  S.  f.  Raclée.  —  «  7c Au  dévétaye  que  l^a  od/ue  parce  que 

Tavèt  paz  été  lu  faire  ine  visite  pre  le  tiremont  dô  garcèn.  » 
Dèvirai.  V.  a.  Écarter  du  chemin.  —  «  En  petit  drôle  venèt  dons 
la  rue,  t*as  paz  odju  Tèume  de  dévirai  tés  vaches  ;  en  petit  mu 
aie  Fériont  ébrené.  » 
Devontau.  S.  m.  Tablier  de  cuisine. 

cTon  devontau 
Ma  chambrière, 
Ton  devontau, 
Que  Tét  salau  !  > 

(Chamon). 
Devouêdai.  V.  a.  Dévider. 

DevouèdoH.  S.  m.  Dévidoir.—  »  Pu  de  lonfèt,  pu  àedevouédm.  » 
Devouêdouêrê.  S.  f.  Même  sens. 
Dézabriai.  V.  a.  Découvrir  quelqu'un  qui  est  couché.  —  «  I  se  rède 

quêmc  en  troie,  paz  étounont,  dézabrié  toute  la  nit.  » 
Dézaehalai.  V.  a.  Délivrer  de  la  chaleur. 
Dézaniai (Se).  Y.  pron.—  Cesser  de  fréquenter  un  lieu;  quitter  son 

nid. 
Déxèrai.  Y.  a.  Mettre  hors  de  la  bonne  voie. 
Dichquetai.  Y.  a.  Critiquer, 
Distoui.  Adv.  Aussitôt. 
Divrèn  (jour).  Adv.  Ouvrable  (jour). 
D}émondai.  Y.  a.  Quémander.  —  «  Rèn  de  pu  nivront,  o  d/émonde 

sons  caisse.  » 
Ujèndai.  Y.  n.  S'enfuir  en  hâte  et  honteusement. 
D}ind}èn.  Adj.  Boiteux,  terme  de  mépris. 
Dj«ndjifiat.  Y.  n.  Boiter  par  suite  d'un  accroc,  d'un  coup. 
D'jèndou.  S.  m.  Espèce  de  guigne  douce. 
Djènêêèn.  S.  m.  Clou  pour  ferrer  les  sabot^, 
Dj^re.  Adv.  Guère, 


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118  RBVOK  DES  PATOIS 

Djffat.  V.  a.  Guetter.  —  c  l  Té  bé  djéié,  k  s'on  rontera  pas.  » 

Diichaye,  S.  f.  Petite  quantité  d'un  liquide. 

Djichou.  Adj.  Trop  sensible,  chatouilleux. 

D}ilai.  y.  n.  Glisser. 

D'}ile,  S.  f.  Rigole  sur  un  plan  incliné  où  l'on  le  fait  glisser. 

Diilénue,  S.  f.  Cérémonie  du  premier  jour  de  l'an,  empruntée  aux 
Gaulois.  Ce  sens  est  perdu  ici,  il  ne  reste  plus  que  celai  de  <  que- 
relle. » 

Ditlwère,  S.  f.  Même  sens  que  djile. 

«  I  swète  d  brejaiz  é  brejëres, 
Dos  bebardes,  dôs  djilwères 
É  dôs  grelës  dons  lés  coutaus.  • 

(J.  G.  Genvrat  4874). 

Dj tnai.  S.  m.  Cerisier  à  fruits  acides. 

Djmtf.  S.  f.  Guigne.  —  «  I  re-s  o  diz,  fézéz-^ous  de  la  confiture  de 
djinet,  bé  mebou  que  la  tabaraje  de  prunes.  »» 

l}}%nètê.  S.  f.  Coquille  d'hélice  servant  de  jouet  aux  enfants. 

Djur^'.  Adj.  Salé  à  l'excès.  —  c  Vos  fricos  sont  djurés.  Te  ferez 
onchéri  la  sau.  > 

Do.  Art  —  De,  du,  des. 

Dodinai.  V.  n.  Faire  des  muufements  de  tête.  —  «  De  la  vwar  de 
mènme  dodinai  de  la  tête  o  donne  le  virounéa.  » 

Dompis.  Prép.  Depuis. 

Dormirie,  S.  f.  Penchant  au  sommeil. 

Doi^mitwère,  S.  f.  Même  sens. 

Domaye,  S.  f.  Plein  giron. 

Dorne.  S.  f.  Giron.  —  t  A  dèt  être  atchumaye,  dus  drôles  6  pon« 
drehau,  in  autre  dons  sadom^.i 

Dotai,  y.  n.  Sommeiller.  —  «  La  vel'e  fôt  que  dotai,  al  a  pu  de  re- 
marque. > 

DoubUai,  S.  m.  Bissac. 

Dottô.  Adv.  Dehors. 

Doutonce.  S.  f.  Soupçon,  doute  non  arrêté. 

DrâUisse,  S.  f.  Fillette. 

Drapéa.  S.  m.  Linge  dans  lequel  on  enveloppe  un  enfant  au  maillot. 

Drelinai,  V.  n.  Résonner  (Onomat.) 

Drèt,  Ad?.  Directement,  en  face.  —  «  Le  dévire  djère  de  sa  route, 
le  dimonche  si  le  sort,  le  s*on  va  drèt  o  cabaret.  • 

Drigaly,  S.  m.  Objets  de  ménage. 

Drôle.  S.  m.  Enfant,  garçon. 

Drolé.Ady  Ajusté. 

Drosses.  S.  f.  pi.  Rebut  de  grains. 

Drouim.  S.  f.  Sorcière,  femme  nomade.  —  «  Tehé%  drouinêi  me 
fézont  tronsi,  i  sèt  pas  vour  qu'a  prenont  ce  qu'a  dizont.  t 


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SIMONNEAU.  —  OLOSSAmB  DD  PATOIS  DE  L'ILB-D*ELLE     119 

LMssou.  S.  m.  Vaisselier. 

LhÊimèt.  S.  m.  Duvet. 

JDupe.  S.  f.  Happe.—-  c  Le  s'a  miz  ine  dupe  k  son  bounèi,  a  li  pon- 

drélre  jusqa'ô  courpen^èn.  » 
Dupé.  Adj.  Huppé. 
Lhoarau  V.  a.  Salir  en  laissant  des  traces.  —  «  Tehé%  drôles  quond 

l'avont  mongé  de  la  marmenade,  lu  mens,  lu  goule,  luz  bardes 

on  sont  toutes  dwarayeê,  » 


Éarse  (On).  Loc.  adr.  -*En  action.  —  <  Lresont  trejou  on  èaru.  » 

Éhafè.  Adj.  Ébahi. 

Éba^é,  Adj.  Étonné  extrêmement. 

Ébaloui.  Adj .  Énervé  par  la  chaleur.  —  c  Le  pouvèt  paz  uvri'  lés, 

tout  que  U'étët  èbeUoui  par  la  chau.  » 
Éhebai.  Y.  a.  Détacher  un  rejeton. 
Ébelai  (S*).  V.  pron. —  S'écrier  par  surprise. 
Éhelis.  S.  m.  Cri  non  réfléchi.  —  «  Tchu  pau!  tchuz  ébelist  » 
ÉbPukii.  V,  n.  Avoir  des  éblouissements. 
Ébobai.Y.  a.  Hébéter. 

Ébobé.  Adj.  Hébété.  —  «  L'étèt  ébobè.  Ta  rechté  la  goule  ôverte.  » 
Ébourai.  Y.  a.  Ébaucher.  —  «  Si  te  pèt  pas  épenigeai  ton  ménage, 

é^our^-lott  6  moèns.  » 
Éboumigeai.  Y.  a.  Secouer  à  la  hâte.  —  «  Dons  la  quarte  o  tôt  tout 

juste  o-z  éboumigeai.  » 
Ébouzeifaù  Y.  n.  Tomber  en  désordre.  —  «  Tous  tchés  chontiés  que 

Ta  quemoèncéz  avont  ébouzel^é.  » 
Ébrahai  [S'),  Pousser  un  grand  cri. 
Ébrai^is.  S.  m.  Grand  cri. 
Ébrenai.y. a.  Écraser.— c  Dis  dèn,  sès-tu  que  lacariole  ô  bouchai  a 

ébrené  Louise  Mimaude?  » 
Ébrivai.  Y.  n.  Travailler  avec  élan  et  se  relâcher  ensuite. 
Ébrivaye.  S.  f.  Action  de  faire  un  effort  et  de  se  ralentir.  —  «  01  et 

poènt  en  bon  traval^ou,  le  marche  que  prV6rt'oaye.  • 
Ébroquewai,  Y.  a.  Ébrécher.  —  t  01  et  on  venont  dô  poué  qu'ai 

a  ébroqueifié  ses  dus  bos  pis  sa  bie.  » 
Ébrwa.  Adj.  Qui  a  trop  de  jeu  par  reff3t  de  la  dessication  :  se  dit 

surtout  d'un  fût. 
Jé&i*ifi/.  Adj.  Essoufflé. 

ÉcaifargeaiiS').  Y.  pron.  —  Marcher  en  écartant  les  jambes. 
Éea'narai{S^).  Y.  pron.  —  Porter  un  pied  au  large  en  glissant. 


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120  RBYUE  DBS  PATOIS 

Éearqualrai.  Y.  n.  Écarquiller,  écarter  lea  jambes. 

Échafrai.  Y.  a.  Effacer.  —  «  A  force  de  savën  lés  taches  s'on  alont, 

mé  qoond  l'ounur  et  onchouté  pas  moyen  d<Vz  échafrai,  » 
Éeharhoi,  S.  m.  Hanneton. 
Éeharbotai,  Y.  a.  Battre,  secouer. 

«  Ye  souYènt-o,  lés  gas,  de  tchèle  gronde  anaye 
Qu'ol  odjit  tont  de  neige  é  tont  de  givrehas, 
Que  nêtre  bonne,  yehe  é  courajuze  armaye 
Écharbotèt  si  bai  lés  Russiènz  on  Grimaye.  » 

(J.  G.L'Hirer), 
Éehardai.  Y.  a.  Oter  les  écailles. 
Écharde.  S.  f.  Écaille  de  poisson.  —  «  Pre  faire  chère  léz  échardes 

n'on  raclée  avec  en  coutéa  le  pouéssèn  à  l'onrebourque.  » 
Écharebé,  Adj.  Chassieux  comme  la  mèche  d'un  chareiL  —  <  I  crèt 

pas  que  le  sèche  en  môvès  garcèn,  mé  Ta  dôz  el's  éeharelrés.  > 
Éeherpinai,  Y.  a.  Réduire  en  charpie. 
Éehôdissim.  S.  m.  Marchand  d'échaudis. 

«  De  Fuaule  o  vendra  béacot  d'échôdissous 
Ë  bë  d*autres  marchonds  qui  Tondront  pre  dus  sous 
Dos  gàtéas,  dôs  b'iinètes.  » 

(J.  G.  Le  Prevail). 
Échôdis,  S.  m.  Gâteau  sans  levain. 
Éehôgruai.  Y.  a.  Passer  à  l'eau  chaude. 
Éehuméa.  S.  m.  Coupe  de  la  meule  de  foin. 

«  Ë  bai,  dompis  tehô  tons  su  lés  taites  d'uméas, 
Ye-z  avez  vu  t*ô  pas  poussai  pu  d'ine  ful^e 
Ve-z  avez  ontouné  bé  dôs  béaz  échuméas.  » 

(J.  G.  L'Htver). 
Éeidmi.  Y.  imp.  Se  produire  une  subite  contraction  d*un  muscle. 
«  0  m'a  éciclUy  à  malén,  dons  le  rÀtéa  de  l'échiné,  açure  i  pèt  pa 
groupai.  > 
Écichure.  S.  f .  Contraction  subite. 
ÉeUèrzie.  S.  f.  Aube,  point  du  jour. 

^corcA^-tchtt.  S.  m.  Églantier.  —  «  Su  la  fèn,  léz  écorche-Uihu  venont 
chopes,  mé  l'avont  on  dedons  d<)s  grênes  qui  sombbont  à  dôs 
polrs.  > 
Écramonti.  Y.  a.  Écraser. 
Éeriole.  S.  f.  Imbécile. 
Éewaraî.  S.  m.  Éclat,  copeau  sans  valeur  qu'on  détache  d'une 

bûche. 
Ectcarau,  S.  m.  Stupide. —  t  Ah  !  ah  !  Vécwarau  qui  nous  regarde.» 

[ChantttH). 
Éà\ai.  S.  m.  Évier  de  cuisine, 
Éfarvoyé.  Adj.  Effrayé. 


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SIlfONNSAU.  ~  GLOSSAIRE  DU  PATOIS  DE  L'lLE-L*fiLLE     i2i 

É/ownelaû  Y.  n.  Tirer  le  chanyre  femelle.^  «  01  y  a  dô  mènde  qui 

pouvont  paz  éfoumelai  parce  que  l'odur  de  la  cherve  lés  nivre.  » 
Éfourâehai.  Y.  a.  Effaroucher. 
Éfournia.  S.  m.  Petit  oiseau  qui  quitte  le  nid. 

«  Ye-z  ayez  dénigé  dons  lés  niqs  de  mwènéas 
Pu  d'in  éfoumia  qui  n'aYèt  que  la  bul^e.  » 

(J.  G.  UHivef'). 
Éfùumiai.  Y.  n.  Quitter  son  nid  et  voler  péniblement. 
Éfrazis,  S.  m.  Grand  cri. 
Éfuhage.  S.  m.  Démonstration. 
Égab.  S.  m.  Rosée. 

ÉgaUai.  Y.  a.  Mouiller  &  petites  gouttes. 
Égalrai  (S*).  Y.  pron.  —  Se  mouiller  en  marchant  dans  l'herbe. 
Égarguenèiai{S^),  Y.  pron.  Crier  jusqu'à  suffocation.— «Le  poupën 

s'at  égarguenèté  à  bêlai  ;  o  le  fézët  rongoul^ai  ;  l'on  étèt  nègre.  » 
Égarjombai,  Y.  a.  Enjamber. 
Égalai.  Y.  a.  Polir.  —  «  Tchô  mènde  et  bé  mal  ègolè  ;  ses  bardes 

sont  tout  de  travéars  su  li.  » 
ÉgouuaL  Y.  a.  Retirer  les  pois  de  leurs  gousses.  —  c  Le  dizèt  que 

le  yelèt  m'égoussai  léz  ei^s  avec  en  vire-brectchén  ;  tchu  n*a  poènt 

la  taite  bé  pli^onge.  » 
Égrafinai.  Y.  a.  Ëgratigner. 
Égrafinure.  S.  f.  ÉgraUgnure.  —  •  Tapez  su  li  avec  en  trwa  ;  mé 

pas  ^égrafinure,  o  ve  serèt  trejou  renaqué.  » 
Égrème.  S.  f.  Gouttelette  de  larme.   —   ^  0  li  a  touché  en  petit  le 

tckèr,  léz  égrèmes  li  veniont  d-z  ebs.  > 
Éjombaye.  S.  f.  Enjambée. 
Éloekaù  Y.  a.  Tuer  les  limaces  ou  les  loches, 
ÉUmrdi.  Y  a.  Étourdir. 
Éltoadai,  Y.  n.  Faire  des  éclairs. 
Élicade,  S.  f.  Éclair.  •  -  «  Quême  i  sens  bé  tout  veziqués,  la  vie  de 

tehë  mènde  passe  quême  ine  élwade,  » 
Émégai  (5*).  Y.  pron.  —Tourner,  en  parlant  du  lait. 
Émenai.  Y.  a.  Essayer.   —  c  In  vitemont  qui  n'a  poènt  été  émené 

fét  trejou  tehuques  rolès.» 
Émogeai.  Y.  a.  Oter  les  tripes  à  un  poisson. 
Émorchai.  Y.  a.  Nettoyer  k  demi  un  objet. 
^mouekal^,  S.  m.  Instrument  pour  chasser  les  mouches. 
.  )mouliUm.  S.  m.  Remouleur.  —  «  L'émoulitou  aad/uzé  mon  razou, 

le  li  a  fèt  dos  donts  tout  quême  à  n'en  fébèt.  » 
.  )numtt\  Y.  a.  Aplatir  une  chose  molle.  —  «  Tavès  tout  en  plèn 

doubl^ai  de  malles,  al  étiont  tout  émouties  à  men  arivaye.  > 
.  imouvat,  Y.  a.  Mettre  en  mouvement,  en  inquiétude. 
,  'moyai  (S*).  Y.  pron.  —  S'informer.  —  «  Le  dizont  que  la  foudre 


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Idd  RBVUB  DBB  PATOIS 

s'a  mis  dons  lés  baltes  à  la  fwère  de  Marons,  émojés  ye-z-on 

dèn.  » 
Emwaselai.  V.  a.  Amaigrir. 
Enm,  S.  m.  Agneau. 
Ènme.  S.  f.  Intelligence,  idée.  —  «  L'a  pas  mu  d'Mtii^  qu'in  on- 

font.  » 
Énôlai.  V.  a.  Tirer  la  graine  du  noyau,  le  corps  d'un  mollusque. 

«  Énôlai  lés  pinéas  de  patches,  lés  moucl^es,  lés  soardèas,  etc.  ■ 
Ènses,  S.  f.  plur.  Phalanges  des  doigts.   -^  i  I  te  feré  petai  les 

ènses,  si  te  fës  dôs  chélivetés.  » 
Épalacre,  S.  m.  Large  plaie  dont  la  vue  fait  horreur. 

«  Tchnz  épalaere  !  abrenutio  !  o  fèt  pau.  » 
ÉpaU.  S.  f.  Épaule.  ~  «  Etre  pas  large  d*épales,  vut  dire  avariciu.  » 
Épalérê,  S.  f.  Partie  du  ?étement  qui  couvre  les  épaules. 
Épapenatsè.  Adj.  (Vêtement)  quia  trop  d'ampleur  ;  qui  fait  du  ta- 
page. 
ÉfMraû  V.  a.  Etendre  du  chanvre  roui,  du  lin,  etc. 
Éparaye.  S.  f.  Jonchée. 
Éparou,  S.  m.  Séchoir.  —  «  I  vèns  dô  lavou,  i'étons  su  léz  épanms 

tous  méz  harnicages.  » 
Éparpalyai.  V.  a.  Éparpiller. 
Épéalaû  V.  a.  Dépouiller  de  la  peau.  —  «  Si  tchô  gas  vut  me  bini, 

i'é  bonne  onvie  de  l'épéalai  !  » 
Épèle,  S.  £.  Trame.—  «  Ine  épèle  se  met  dons  la  navète  dô  tisserén  su 

ine  aguel'e.  » 
ÉpeneN.  Adj.  Pauvrement  vêtu  de  loques  légères. 
Épénîgeai.  V.  a.  Examiner  minutieusement';  chercher  avec  le  bec, 

avec  les  doigts. 
Épihossai,  Y.  a.  Même  sens. 
Épiozai.  V.  a.  Tuer  les  puces.  —  «  Fdt  épiozat  tous  lés  matèns,  si 

on  vut  se  dénongeai.  » 
Épirahai  (S*).  V.  pron.  S*épuiser  à  crier.  —  c  Le  s'at  tont  épirol'é, 

qu'i  crâyès  que  l'avèt  le  rouméa.  » 
Épisioumi.  V.  a.  Entrelacer  les  fils  de  deux  cordes. 
Êpl^aeré,  Adj.  Absolument  semblable. 
Épl^èL  S.  m.  Profit.    —    «  La  tèle  on  aune  fèt  pu  d'épl'èt    qu'ê 

mètre,  ol  a  moèns  de  gavênye.  » 
Épontaù  y.  a.  Épouvanter.— «  Si  ve-z  épofUés  lés  drôles,  ol  lés  rond 

quel'ots.  9 
Épopluchai.  Y.  a.  Yisiter  avec  soin,  nettoyer. 
Épurait^  S.  m.  Ëpouvantail.  —  «  7c^  mènde  et  ôssi  béa  quême  in 

épâralJ  !  » 
Éprederiai,  Y.  n.  Faire  s'envoler  de  tous  les  côtés  à  la  fois  comme 

une  volée  de  perdrix. 


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SnfONNBAU.  —  GLOSSAIRE  DU  PATOIS  DE  L'ILE-D'ELLE     123 

Éprederié.  Part,  passé  da  verbe  éjn^edei^iai. 

Épwèzou,  S.  m.  Instrument  pour  épuiser  le  bateau,  écoppe. 

Érage.  Adj.  Qui  est  d'une  certaine  origine,  en  mauvaise  part. 

—  «  Érage  de  canne,  sot  et  malën.  » 
Éralai.  V,  a.  Déchirer.  —  On  passont  à  travéars  en  bwéssèn  le  s*at 

éralé  in  usse.  » 
ErbeUôdai.  V.  n.  Brouter  une  herbe  rare. 
Érboulagês.  S.  m.  plur.  Mélange  d'herbes. 
ÉremeUai.  V.  a.  Recneillir  le  menu  bois. 
Ergalisse.  S.  f.  Réglisse. 
Ergwane.  S.  f.  Champignon  brun.  —  a  Gombé  d'êrgwanei  qu'ol  y 

avèt  d'ôtrefwé  vers  la  cope  dô  navire.  » 
Érènde.  S.  f.  Ronce. 

t  Qu'o  ne  venge  paz  ine  érènde 
Dons  vos  grons  chons  baUarjaus, 
Ni  de  jaguenal^,  ni  d'arjaus.  » 

(J.  G.  Genvrai  1874). 
Értpoulat{S*),  V.  pron.  S'égratigner  en  glissant. 
Éronehé.  Adj.  Qui  a  une  marche  irrégulière.  — -  c  Depis  que  Ta 

odjn  ine  ataque^  Tét  tout  èronché,  » 
Ésaquat,  V.  n.  Éclater. 
Eteofiaûy.  a.  Subtiliser.  —  c  SiTavèt  pa2  odjxx  Ton  vie  de  m'esco- 

fiai  tc^uque  chouzc,  le  m'ôrèt  pas  tont  gréssé  la  pâte.  > 
Éséartai.  V.  a.  Mettre  en  lambeaux.  —  «  Léz  épèngl'es,  ol  et  bèn 

que  pr'ésseartai,  parléz-mou  dôs  bel^ètes.  » 
Éségai.  Y.  a.  Épuiser. 
Ésermounai,  Y.  a.  Donner  un  surnom. 
Ét9è».  S.  m.  Reste  de  pâture  devant  les  animaux. 
Éuolai.  Y.  a.  Détacher  un  fragment  en  tirant.  —  «  Bournéx  lés 

drôles,  mé  luz  éuolez  pas  lés  orèl'ea.  > 
Éssolei.  S.  m.  pi.  Même  sens  qu'éssès. 
Éuorai.  Y.  n.  Sécher  à  moitié. 
Éuore.  S.  f.  Air  sec. 
Éssorêtai,  Y.  a.  Couper  les  oreilles,rendre  soret,  —  «  Le  li  a  roumé 

lés  plans  si  près  que  n'on  crérèt  que  le  l'a  Msorété,  » 
Ésgoumai,  Y.  n.  Répandre  une  odeur  agréable  ;  essaimer,  en  parlan  t 

des  abeilles  qui  s'échappent. 
Ksquèntai,  Y.  a.  Éreinter  de  fatigue. 
^stofe.  S.  f.  Espèce  de  tissu  de  laine. 

Ssiopai,  Y.  a.  Raccommoder  un  vêtement.  -^   u  Le  surgièn  li  a 
estopé  la  goule,  parce  que  le  s'avét  copé  le  balot.  » 
IstounuUique.  Adj.  Asthmatique,  qui  a  la  respiration  gênée. 
itelai.  V.  a.  Fendre  du  bois. 
^,tènte.  S.  f.  Souffle. 


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A  REVDE  DES  PATOIS 

Étreci.  V.  a.  Rétrécir. 

Étrebou,  S.  m.  Instrument  k  déyider. 

Étures.  S.  f.  pi.  Grimaces,  façons  ridicule.  Angl.  e$ture, 

ÉvaL  V.  a.  Arroser. 

Évaye.  S.  f.  Inondation.  —  «  Tchns  malus  qu'ol  odjii  l'anaye  de  la 

grond  évaye!  » 
Éviscarié,  Adj.  Endommagé,  estropié. 
ÉvonireUai,  V.  a.  Avoir  en  désordre  les  jupons,  les  culottes. 
Évou,  Adj.  Aqueux.  —  «  Lés  frutages  sont  évoM,  » 
Évrèden,  S.  m.  Mouvement  spontané  et  subit. 
Évrel^odé.  Adj.  Éveillé,  réjoui. 
Ézifumee.  S.  f.  Commodité. 


Fanre.  S.  f.  Fange.  (Peu  usité.) 

FanJoa.  Adj.  Fangeux.  (Resté  dans  Terré-Fagnou, village  de  Saint 
Jcan-de-Liversay  ;  d'ailleurs  presque  inusité). 

Fab.  S.  m.  Fils. 

«  Mes  cherz  amis  de  la  Vondaye , 
I  ve  swètc  la  boune  anaye, 
A  vos  famés,  vos  fahz  ôssi, 
Douze  béas  grons  mwas  sons  souci.  > 

(J.  F.  Genvrai  1874). 

Fabète.  S.  f.  Défaut  dans  un  tissu. 

Faramine  (Bête),  S.  f.  Animal  fantastique.  —  «  Pondont  le  jou  le 
se  cache  dons  léz  ers  dô  tons,  pis  pondont  la  nit  le  dévale  su  la 
téare  pre  mongeai  dôs  serpons,  pis  pre  faire  avwar  pau  ôs  drô- 
les. 01  et  rèn  de  bèn  tchèXe  bai  te- faramine.  » 

Farcis.  S.  m.  Mélange  d*herbes  hachées. —  «  TcAèle  de  chez  nouz  a 
fét  dô  farcis  avec  dôs  chouz-égres  pis  de  la  vinète,  i  m*on  se 
rolé.  I 

Farfadet.  S.  m.  Lutin  niais  qui  descend  par  la  cheminée  et  s^assied 
sur  un  trépied.  » 

Fams,  S.  m.  Paille  de  fève. 

Febau,  S.  m.  Filleul.  —  «  0  fera  racordai  ses  mandes,  si  le  babes 
en  nôlèt  à  ton  febau,  pre  le  premai  de  l'on.  » 

Febaude,  S.  f.  Jeune  fille.  —  c<  Tckés  felmudes  anit,  pr*avv^ar  de 
bêles  nipes  a  metriont  tout  laréonsu.  » 

Febâtre.  S.  f.  Belle-fille. 

Fèn,  S.  m.  Foin. 

Feivètrai.  Y.  n.  Courir  ç&  et  là  dans  un  appartement. 


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BIMONNSAU.  —  GLOSSAIRE  DU  PATOIS  DE  L'ILE-D'ELLE     125 

Fènttze.  S.  f.  Finesse.  —  t  T*és  sûr  d'être  queiché  parce  qu'ol  et  en 

gas  qui  joue  pre  fèntize,  » 
Ferait.  Y.  a.  Curer  un  fossé. 
Fhse.  S.  f.  Perche. 

Féuèle,  S.  f.  Moule  à  beurre^  à  fromage. 
Féuou.  S.  m.  Gaule  d^osier^  employée  par  les  hourgnoiious. 
Fi,  S.  m.  Verrue,    c  01  et  en  mau  qui  se  garit  pre  segrèt  avec  de 

la  Come-de-cerf.  » 
Fi'Choneru.  S.  m.  Boulon  cancéreux.  —    «  01  et  en  fi'Chonci*u  que 

l'a  ô  balot.  » 
Fie,  S.  f.  Figue. 

Firvoléa.  S.  m.  Toute  petite  anguille. 
Fùsèn,  S.  m.  Dard  des  abeilles,  des  reptiles.—  <  Fù  se  défiai  de  lé, 

sa  longue  et  en  vrè  finèn  de  serpont.  » 
Fissounai,  Y.  n.  Agiter  le  dard. 
FPàche.  Adj.  Défait,  ramolli. 
Ft^a$quai.  Y.  a.  Repasser  du  linge. 
Fl^asque,  S.  m.  Fer  à  repasser.    —   «  Lés  gardous  de  vaches  anit 

pouvont  pu  sorti,  si  l'avont  pas  dès  chemizes  pasquayets,  » 
Fôfen^ai,  Y.  a.  Fouler  aux  pieds. 
Fogué,  Adj.  Rempli  et  pressé. 
Foniêzie.  S.  f.  Colère.  —  «  Le  s*a  mis  donz  ine  si  gronde  fontèzie 

que  le  trepèt  dôs  pés.  » 
Fâpi.  Adj.  Chiffonné. 

FarctablTe.  Adj.  Travail  au-dessus  des  forces. 
Foreiu.  Adj.  Fort.  —  «  In  ome  forciu  pourèt  bé  o  faire,  mé  li,  l'ét 

trop  guenëlye.  » 
Formonee,  S.  f.  Forme,  formation. 
Fortin,  S.  m.  Légume  à  saveur  piquante. 
Fôssi,  Adj.  Rempli,  jusqu'à  fausser  les  portes. 
Fouai.  S.  m.  Foyer. 
Fougeai,  Y.  n.  Fouiller  la  terre. 
Foumaû  S.  m.  Fumier. 
Fourâehe,  Adj.  Yolage,  sauvage. 

Fourehèt.  S.  m.  Perche  fourchue  servant  à  conduire  le  bateau. 
FoiUai{Se).  Y.  pron.  —  Se  moquer. 
Fouiau.  Adj.  Fatal. 
Foutu,  Adj.  Perdu,  condamné. 
J  râi^aye.  S.  f.  Nom  de  localité,  lieu  planté  de  frênes. 
J  rânie,  S.  m.  Frêne. 
J  ratrês.  S.  m.  Barbier. 
i  "èchèn  [Sentir  le).  Loc.  Odeur  de  viande  franche,  et  par  extension, 

de  poisson  de  marée,  de  lieux  humides*  ^  «  Tout  ce  qui  sont  le 

frèchèn  me  fet  huti.  » 


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126  RBVUE  DBS  PATOIS 

Fredet^au.  Adj.  Frileux. 

c  Mon  Dju  !  tchn  tons  !  l'hivéar,  tehn  trichte  choaxe  ! 
Quême  en  chat  fredehou  su  la  çondre  de  bouze> 
I  m'on  va  m*acourpi  quèntre  tchô  contrefont.  » 

(J.  G.  LHiver). 
Frelassai,   V.  n.  Produire  un  mélange  de  petits  bruits.   —   c  L^ 

cous  que  le  li  a  donnés  deyion  bai  11  faire  frelouai  la  pire.  > 
Frétasse,  Adj.  Bruyant.  —  c  Les  poumes  frétasses  avoDt  dôs pinéas 

qui  fasont  dô  brut.  > 
Frelèngat  V.  n.  Résonner  avec  éclat. 
FreUnguêtes.  S.  f.  pi.  Choses  sonores. 
Frelinai,  Y.  n.  Faire  un  petit  bruit  répété. 
Fremeeofre,  S.  m.  Cloporte. 
Fremièi'e.  S.  f.  Fourmilière. 
Fremiolai,  V.  n.  Éprouver  une  sensation  semblable  à  celle  causée 

par  les  fourmis. 
Fremogeai.  V.  a.  Enlever  le  fumier  d'une  étable.  —   «  Si  ve  vêlez 

avwar  de  bêles  baites,  fremogezAtà  é  brussez-lai  tous  lés  matèns.» 
Frèndre.  V.  n.  Répandre  le  blé  sur  Taire. 
Frèngale.  S.  f.  Boulimie. 
Frèngea%,y,  n. Mollir.  _ «  Pre  qu'ine  paiche  sèche  boune  o  fôt  qu'a 

irènge.  » 
Frenicl^e.  Adj.  Sensible,  chatouilleux. 
Fréraickes.  S.  m.  pi.  Frères  et  beaux-frères. 
Freichèt.  S.  m.  Écumoire.  —  t  N'on  se  sert  dô  frêtckèt  pr'éto^umai 

le  pot,  pre  tirai  le  pwèssèn  dô  pélén»  etc.  > 
Frézè,  S.  f.  Orfraie.  —  «La  frézè  a  chonté  toute  la  nit  su  la  chemi- 

naje,  ol  et  bé  sine  que  le  delènque.  » 
Fricot.  S.  m.  Mets.  —  c  Le  fricot  le  mel^ou  ol  et  de  la  gogae  fri- 

cassa  je  avec  dô  fortèn.» 
Friolèt,  S.  m.  Petit  plat  à  queue  dans  lequel  on  fait  une  sauce 

piquante.  —  c  01  et  le  friolet  vour  non  met ine  sauce  A  Tal'  pre 

mongeai  dôs  pataquès  o  bé  dôs  lumas.  » 
Fruire.  Y.  n.  Se  servir,  —  cl  monge  dô  pèn  sec  A  mon  réasunaii 

parce  qu'i  avèns  rèn  à  fruire,  > 
Fuau,  S.  m.  Fiel.  —  «<  Amer  quême  dùfuau,  > 
Fubfaye.  S.  f.  Feuillage  mis  à  la  porte  des  jeunes  filles  la  nuit  da 

!<*'  mai.  —  c  Le  li  avont  douné  ine/W/'aye  de  su,  de  colcAue  é  et 

pussènte  pre  la  rondre  can^ouxe.  > 
Fuméa,  S.  m.   Respiration  affaiblie  d'une  personne  expirante.  -* 

«  L'ét  à  boutj  Ta  pu  que  le  fuméa.  > 
Fumerote.  S.  f.  Gourtiliôre,  insecte. 
Fumai.  Y.  a.  Dédaigner*  r-  «  Tehés  mèndes  sont  c(;'ère  quéme 

0  fau,  l'avont  fèt  que  me  fun'ai.È 


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SmONNEÂU.  —  6L038ÂIRE  DU  PATOIS  DE  l'ILE-D^ELLB     127 

Furg<ti^tti.  V.  a.  Pousser  ça  et  là  les  tisons. 
Furguèn.  S.  m.  Instrument  pour  remuer  le  feu. 
Futeme.  S.  L  Goût  aigri  d'un  fût. 


Gabegie.  S.  f.  Tromperie. 

Gabelou.  S.  m.  Douanier. 

GabôdaUes.  S.  m.  pi.  Gamins.  —  c  01  et  en  soûlas  de ^ofroda/rcs.  > 

Gabuzai.  V.  a.  Chicaner,  houspiller. 

Gdche.  S.  f.  Brouillard  qui  surprend  quand  le  blé  est  en  Taire  — 

€  Via  en  vimère  qui  se  lève  ô  vouz  aporte  la  gâche.  » 
Gaeipotai,  V.  a.  Remuer  et  mêler  divers  objets. 
Gadrô,  S.  f.  Femme  sans  soin. 
Gadrobe,  S.  m.  Tablier.  —  c  In  gadrobe  ompaiche  d^onchouti  le 

cotel'èn.  » 
Galai.   V.  n.  Pousser  des  gaules.  —    «  La  végne  gale^  gare  ô  geo 

blonc.  » 
Gale.  S.  f.  Gaule. 
Galéarne.  S.  f.  Nord-ouest.  -—  «  Vonts  de  haut,  de  bas^  de  bize, 

de  galéarne.  » 
Galipote.  S.  f.  Lutin  femelle  qui  a  la  forme  d'un  chien-lévrier, 
c  Ah  !  quême  ôtour  dô  fu  tous  lés  fuzéas  viriont  ! 
Quême  tchès  gas  on  grond  soûlas  couriont. 
Lés  grond  galipotes  barajes  !  » 

(J.  G.  Aux  Nellesais). 
Galouc,  S.  m.  Sorcier  changé  en  loup. 

c  01  étèt  le  béa  tons  dôs  galoucs,  dôs  sorçais  ; 
Tout  quême  6  jour  d'anit  U  ontondiont  ramissais 
Toutes  les  nits  dons  lés  venèles.  » 

(J.  G.  Aux  Nellem$). 
Ganoehe.  S.  f.  Bouton  à  deux  têtes»  sur  la  supérieure  desquelles  on 
met  une  pièce  et  on  tire  pour  la  renverser  :  c'est  le  jeu  de  la 
ganoehe. 
Ganot  {Marcher  à  la)  Loc.  Les  pieds  dans  l'eau. —  c  L'aive  barbajèt 

dons  lés  prés,  i  sens  venuz  à  la  ganot.  » 
Gapébe.  S.  f.  Femme  qui  n'est  pas  ménagère.  —  c  La  pu  chétivt 

famé  qu'ol  y  èche  ô  mènde,  ine  gapèlfe.  » 
Garayoi.  Y.  a.  Attaquer  sur  plusieurs  points,  sans  reléche. 
Gardou.  S.  m.  Gage  ronde  en  osier  pour  garder  le  poisson  dans 

l'eau. 
Gari.  V.  a.  Guérir. 


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i2d  RBVÙE  DBS  PAfOIS 

Garoehat.  V.  a.  Lancer  des  pierres.  —   c  Les  drdles  de  Nèle  sont 

môfazoot  pre  garoehai,  » 
Garoul'.  S.  m.  Epi  du  mais;  le  maïs. 
Ga$$ol^,  S.  m.  Petite  flaque  d'eau.  —   «  Tehù  béa  petit  menyèn,  l'a 

uigé  dons  n'en  gassol^,  > 
Gaven^ai,  V,  a.  Perdre,  gAcher. 
Gavênye,  S.  m.  Perte.  —  «  In  talmr  qui  quenut  pas  bé  la  tal^e  fcl 

souvent  dô  gavenie.  » 
Geale.  S.  f.  Engelure. 
Geamai,  V.  n.  Germer. 
Gearfièn,  S.  m.  Germe. 
Geau.  S.  m.  Coq. 

c  Chez  nouz  i'avienz  en  geau 

Qui  s'apelèt  Lubën,  (bis) 

L'a  pris  sa  ?olaje 

A  la  gronge  dô  Moulèn. 

La  frelèn  tèntène 

Le  frelèn  tèn  tén.  » 

(Ckafuon). 
Geau-hbonc,  S.  m.  Gelée  blanche. 
Gécol  (On).  Loc.  Mettre  un  gilet  en  geeol^  c'est  le  jeter  comme  un 

manteau  sur  les  épaules. 
Gème,  S.  f.  Brai,  goudron  pour  calfater. 
GemelaL  V.  n.  Faire  des  gémissements  saccadés. 
GèmpaUai,  V.  a.  Joncher. 
Gèngeolai,  V.  m.  Etre  mal  ajusté,  avoir  du  jeu. 
Genok,  S.  m.  Genou.  —  «  Pre  faire  sa  prière,  o  fôt  semèire  àgeoDl^ 

pis  junai  lés  mens.  > 
Geôlên.  S.  m.  Manne  d'osier  dont  on  couvre  le  pain  sur  la  table. 
Geôzèle.  S.  f.  Poule  d'eau. 
Gerguèt.  S.  m.  Corset. 
Gibai.  V.  n.  Huer. 
Gibe.  S.  f.  Ruade. 

Gigouniai.  V.  n.  Remuer  la  jambe,  la  gigue. 
Gigue.  S.  f.  Jambe,  patte,  gigot.  —   c  01  y  érat  ine  gigue  d'en»», 

obé  dên  ine  fcAusse  de  becot.  • 
Girèn,  S.  m.  Le  pied  de  veau,  arum,  L.  F. 
GivreUas,  S.  m.  Givre. 
Godai.  Y.  n.  Faire  des  plis,  bAiller  au  lieu  de  s'adapter  comme  il 

faut,  en  parlant  d'un  vêtement. 
Godêle.  S.  f.  Lame  de  couteau.  —  •  Chez  nous  le  mènde  se  servent 

poènt  de  fourchète  ;  le  péchont  le  fricot  avec  la  godèle.  » 
Godelis.  S.  m.  Pli  au  bas  des  vêtements. 
Godrai.  V.  n.  Se  couvrir  de  tâches  de  boue. 


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8IMONNEAU.  —  GLOSSAIRE  DU  PÀTOlS  DE  L^ILE-D'eLLE     139 

Godrou  Adj.  Taché  de  boue. 

Gogue.  S.  f.  Ragoût  fait  avec  du  sang,  du  lard,  et  des  oignons. 

Gondèn,  S.  f.  Femme  insouciante. 

Gorai.  V.  a.  Tromper,  voler.  —  «  01  et  in  atrapou,  Tét  sûr  de  te 

gorai  si  t'es  pas  adrèt.  » 
Garèns,  S.  m.  pi.  Engourdissement  des  reins. 

€  Gréyéz  mou,  n'aléz  paz  atrapai  lés  gorèns  ! 
Acouté  tout  le  mènde  é  piz  ses  onvirèns 
Ne  valont  pas  quatre  cenèles.  » 

{J.  G,  AuxNellesoîsy 
Gorgia.  S.  m.  Orifice  du  gosier.  —  t  L*a  mouru  pr'èn  purèt  qui  li  a 

fremé  le  gorgia.  » 
Gosêai.  V.  a.  Travailler  le  bois. 
G0S8OU,  S.  m.  Ouvrier  qui  travaille  le  bois.  —  •  Françwas  Delafèn 

qui  fèt  dôs  boguèt^,  et  le  pu  béa  gossou  de  tchôlèn.  > 
GouguênH.  S.  f.  Femme  malpropre. 
Goulags,  S.  f.  Bouchée. 
Goule.  S.  f.  Bouche. 

«  On  dit  pretout  vour  i'é  passé 
Que  ma  goule  et  en  tamis  precé.  > 

(J.  G.  La  Goule  dô  Djablre). 
Gouhtage,  S.  m.  Cancan. 
Gouletaï.  V.  a.  Faire  des  cancans. 
Goumèn.  S.  m.  Double  menton. 
Coupe»  Adj.  Insensible.  —  «  L'aive  étët  gelaye,   i'avés  lés  mens 

goupes,  on  venont  dô  dèt.  > 
Gourd.  Adj.  Engourdi.  ' 

Gtmrgondine,  S.  f.  Coureuse,  femme  de  conduite  suspecte. 
Gourvelf.  S.  m.  Privation  de  sommeil. 
Govrvelrai,  V.  n.  Se  priver  de  sommeil.  —  c  I'é  gourvelré  cette  nit, 

vel&  preca  i'é  alrapé  dô  frèd.  > 
GouspeUai.  V.  a.  Couper  en  menus  morceaux. 
Grabot.  S.  m.  Ovaire  qui  renferme  la  graine  du  lin. 
GrabotaL  V.  n.  Se  mettre  en  grumeaux,  en  parlant  du  lait. 
Gi-aboié.  Part.  pass.  Tourné  en  grumeaux. 
Grâlai.  V.  n.  Griller.  —  •  Te  vendras  nos  troure  le  se  de  vel'aje, 

piz  i  ferèns  grâlai  dôs  chatêgnes.  > 
Grâlou.  S.  m.  Gril  pour  fraire  griller  les  châtaignes. 
I    atéa,  S.  m.  Bardane. — c  Lés  boules  de  gratéa  prenont  si  bé  dons 

'  es  phaus  qu'on  pèt  pas  lèz  acrochai  à  moèns  d'amenai  lés  pl^aus.  > 

Uèn.  S.  m.  Grillon,  viande  fraîche  de  porc  frite. 

wt.  S.  m.  Atteint  de  langueur,  maladie  déférée  à  S.  Graut,  du 

.anjon,  invoqué  pour  les  enfants  étiqucs. 

ivai.  V.  a  et  n.  Monter. 
\vaye.  S.  f.  Montée. 

RKV.  D.  PATOIS.  9 


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190  RBVUB  DES  PATOIS 

Grègue.  Loc.  Remuer,  s'agiter. 

Grêle.  S.  f.  Crible. 

GreUt,  S.m.  Grillon. 

Gremel^in,  S.  m.  Grameau.  --  «  Lés  drôles  avont  ramassé  lés  gre- 

mebens.  i 
Grewau.  S.  m.  Grignoo. 

Grenevéa,  S.  m.  Plante  de  prairie,  sorte  de  roseao. 
Grenevèle.  S.  f.  Petite  grenouille . 
Grènguenassai  (Se).  Y.  pron.  —  Se  disputer. 
Grenigeai.  V.  a.  Remuer  un  monceau.  —  «  L'avonge  à  rèn,  le  fet 

que  grenigeai.  > 
Grenotai,  V.  n.  Jeter  du  grain  devant  la  charrue. 
Gr^/»e.Adj. Celui  qui  a  Tongléc.  ~  c  l'étès  si  grèpe  qu  i  quenussès  pas 

si  avès  tchuque  chouze  dons  mes  dés.  « 
Grève.  S.  f.  Ligne  ou  raie  qui  partage  les  cheveux.  —  «  Tchô  mènde 

fèt  bé  son  crame,  le  porte  la  grève  quême  en  drôle.  > 
Grezel^ai.  V.  n.  Avoir  la  respiration  gênée  par  les  glaires. 
Grezelién.  S  m.  Respiration  glaireuse,  gênée.  —  «  Al  a  le  grezet^èn, 

tchu  bé  qu^al  et  estoumatique.  » 
Grimau.  S.  m.  Le  diable  (popul.).  — c  Le  dizont  qu'ol  et  Grimau  qui 

li  bal^c  de  Targeont.  • 
Grossai.  Y.  n.  Faire  de  petits  cris  avant  de  couver,  (poule). 
Groussalre.  S.  f.  Grain  ou  farine  d'orge,  de  baillarge.  —  «  I  sens 

bé  mu  anit,  i  mongôns  pu  groussal^c,  mé  de  béa  pèn  de  minot.  » 
Grousseries.  S.  f.  pi.  Grosse  filasse. 
Grwa.  S.  f.  Terre  calcaire. 
Grwal^ai.  V.  n.  S'agiter  doucement. 
Grwaye.  S.  f.  Couvée,  groupe.  —  «  Grwaye  de  poules,  de  drôles,  de 

feUaudes.  > 
Guedai  (Se).  Y.  pron.  —  Manger  plus  que  de  raison. 
Guedé.  Adj.  Rassasié  à  l'excès.  —  c  L'étiont  à  n'en  récunai   de 

mossius,  l'étiont  tretous  guedés  quond  l'avont  sorti.  » 
Guebau.  S.  m.  Ensemble  de  grains  de  raisins,  qui,  dans  une  grappe 

forment  une  petite  grappe  autour  d'une  secondaire. 
Gulèl^e.  S.  f.  Petite  grappe,  objet  très  petit,  un  rien.  —  «  Il  y  on 

avèt  pas  ine  guêtre  k  luchai.  > 
Guèn.  S.  m.  Regain. 
Guenai.  Y.n.  Grogner,  hennir. 
Guenassai.  V.  n.  Soupirer  souvent. 
Guenasse.  S.  f.  Gène  qui  excite  une  petite  toux  fréquente. 
Guenèn,  S.  m.  Asthme. 

(A  suivre J  Auo.  Simonneau 


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nr^ 


PATOIS  DE   LA  COMMUNE  DE  LÉTRA 

CANTON  DU  BOIS-D'OINGT  (RHONE)  (1). 


I 

Recueil  de  mots  patois  n'ayant  aucune  ressemblance 
avec  leurs  correspondants  finançais. 

«  Abôtchié,  »  mettre  dans  la  position  a  boson  (2). 
•  Afanô,  »  verbe,  gagner  par  un  travail  assidu. 
«  Agouigé,  t  V.,  rendre  pointu, 
a  Alancha»  »  n.  m.,  églantier, 
a  Alogni,  »  n.  f.,  noisette. 
«  Arnold,  »  V.,  aiguiser. 
€  Anbôsseu,  »  n.  m.,  entonnoir. 
«  Anbriri,  »  n.f.,  plante  ligneuse  grimpante,  clématite 
viorne. 

1.  [Nous  publions,  sans  y  rieo  changer,  l'intéressant  petit  travail 

3ue  nous  a  envoyé  M.  Chaberl,  instituteur  à  Longessaigne.  Sans 
oute  plusieurs  des  mots  qui  sont  signalés  comme  u  n'ayant  aucune 
ressemblance  avec  leurs  correspondants  français  »  s'en  rapprochent 
au  contraire  très  sensiblement,  mais  ils  n'offrent  pas,  pour  cela, 
moins  d'intérêt.  Sans-  doute  aussi,  dans  la  «  liste  des  mois  patois 
n*ayant  pas  le  môme  genre  qu'en  français  »,  il  eût  mieux  valu  ne  pas 
comprendre  ceux  qui  ne  se  rattachent  pas  à  la  même  origine,  comme 
a  «oussi  n  (franc,  chausse)  opposé  à  bas.  Mais  toutes  ces  formes  sont, 
par  elles-mêmes,  utiles  à  connaître,  et  nous  serions  heureux  de  rece- 
voir souveot  des  recueils  de  mots  et  d'expressions  aussi  soignés. 
D*aprës  les  indications  de  M.  Chabert,  IV  en  italique  est  une  s  très 
dure  (  vraisemblablement  le  th  dur  anglais),  le  z  en  italique  est  un 
z  dur  Ufi  doux  anglais  ?)  ;  dans  le  groupe  sL^  on  perçoit  très  bien  l'i, 
I  iis  1 5,  au  lieu  or  être  produite  par  le  sifllement  de  l'air  entre  les 
i  iisives,  est  produite  entre  les  molaires  de  gauche.  R  en  italique  est 
i  3  r  interdentale.  Les  voyelles  en  caractères  gras  sont  les  voyelles 
t    liques]. 

t.  Voyez  plus  loin,  aux  expressions  patoises.  —  Les  formes  du  pa- 
t  ;  de  Létra  sont  à  rapprocher  des  formes  recueillies  par  notre  colla- 
I  ateur  Fuitspelu  dans  son  excellent  Dictionnaire  étymologique  du 
]   tois  lyonnais. 


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132  REVtIR  D&Ô  PATOIS 

«  Aobrô,  »  osier. 

«  Anbutô,  »  n.  f.,  plein  quelque  chose;  une  bonne  poi- 
gnée. 
«  Ândiri,  »  n.  f.,  ustensile  de  cuisine  que  l'on  suspend  à 

à  la  crémaillère  et  qui  soutient  la  poêle  au-dessus 

du  foyer.  Français  :  landier. 
«  Angorlô,  »  n.  m.,  houx,  arbrisseau. 
«  Anperui,  »  sorbier. 
«  Aparo,  »  verbe,  s'apprêter  à  recevoir,  à  attraper  un 

objet  lancé  d'une  ceriaine  distance  ou  plutôt  d'une 

certaine  hauteur. 
«  Apleyé,  »  v.,  atteler  ensemble  deux  vaches  ou  deux 

bœufs. 
«  Apondré,  »  atteindre. 
«  Arapô,  »  V.  etadj.,  coller,  adhérer. 
«  Aremé  ou  arimé,  »  adv.  aussi  :    mode-tu  aretnéf 

(Pars-tu  aussi  ?)  Dans  certaines   localités  on  dit 

«  ari,  »  dans  d'autres  «  éri  ». 
«  Arri,  »  adv.  Ari  de,  dans  la  propriété  d'un  tel. 
«  Aventô,  »  retirer,  arracher,  sortir. 
«  Avôrri,  »  v.  tr.,  se  dégoûter  d'un  aliment. 
«  Banseyé,  »  v.,  défoncer  un  terrain  pour  planter  la 

vigne, 
«  Barbyan,  »  maladie  des  chèvres  qui  réside  dans  la 

bouche  et  qui  fait  qu'elles  ne  mangent  pas.  On  lève 

le  barbyan  en  leur  frottant  la  langue  avec  une 

tranche  de  pain,  frottée  d'ail  et  saupoudrée  de  sel  et 

de  poivre. 
«  Bariln,  »  n.  f.,  tonneau  de  la  contenance  de  221)  litres, 

son  contenu. 
«  Barma,  »  n.  f.,  talus  couvert  de  buissons  au  fond  d'un 

champ,  au  bord  d'un  chemin. 
«  Blé,»  adj.,  qui  n'est  pas  dur,  principalement  en  pari?    t 

d'un  fruit  très  fait. 
«  Boémô,  n.  m.,  câlin,  personne  qui  aflfecte  des  manié.    5 

douces  et  aimables,  cachant  un  fond  parfois  r    - 

chant  et  pervers. 
«  Bôron,  »  n.  m.,  gerbe  de  paille. 


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CIIABERT.  —  PATOIS  DB  LÉTRA  (UHONE)  133 

«  Bôzi,  •  n.  f.,  plante  de  la  famille  des  joncacées  dont 
les  tonneliers  se  servent  pour  calfeutrer. 

«  Bozi,  »  grand  sac  à  farine. 

«  Bretan'i,  »  n.  f.,  dans  une  cuisine  de  campagne, plaque 
de  fonte,  fixée  au  mur  et  devant  laquelle  est  le 
foj'er. 

«  Bricola,  »  n.  f.,  quelque  chose  de  peu  de  valeur,  de 
peu  d'importance. 

«  Buia.  »  (bu-ia),  lessive. 

«  Bo^i,  »  n.  f.,  (bûche),  brin,  plus  spécialement  fétu  de 
paille. 

«  Bu5/i6,  »  v.  et  adj.Voy.  Crénsî.  «  On  fa  busliô  lou 
keyon  canti  son  san^^é.  » 

«  Cabryon,  »  n.  m.,  fromage  de  chèvre. 

«  Cakil'on,  »  n.  m.  petit  tonneau  de  40  à  50  litres. 

«  Careyé,  »  v.,  jeter. 

«  Garni,  »  n.  m.,  sac  de  cuir  que  les  chasseurs  portent 
en  bandouillère. 

«  Cassi,  »  n.  f..  la  poêle,  ustensile  de  cuisine. 

«  Gavé,  »  n.  m.,  gui,  plante  parasite. 

«  Combien,  »  (pron.  comme  en  français),  beaucoup. 

«  Conziri,  »  n.  f..  amas  de  neige  formé  par  le  vent. 

«  Côrô,  •  n.  m  ,  rextrémitê,  le  bout,  la  fin. 

«  Gorsi,  1  V.,  craquer. 

«  Crènsi,  »  v.  et  adj.,  brûlé  à  demi  :  «  Fère  crènsi  lou 
seveu,  la  boura,  lou  marèo,  un'èbro.  » 

«  Gruizi,  »  n.  f.,  coquille  de  noix,  de  noisette. 

«  Culoté,n.  f.  p.,  pantalons,  s'emploie  presque  toujours 
au  pluriel. 

«  Gulron,  »  oreiller,  traversin. 

«  Gwètié,  cwètié  (se).  »  v.  pron.,  se  dépécher. 

«  Gwèvié,  »  balayer. 

«  Cwèvô,  »  balai. 

•  DaW,  »  n.  f.,  faux  (pour  faucher). 

«  Damu,  lômu,  »  adverbes  désignant  un  lieu  en  contre- 
haut.  Damit  désigne  un  point  relativement  proche, 
tandis  que  lomu,  se  rapporte  à  un  lieu  plus  éloigné. 


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n 


134  REVUE  DES  PATOIS 

«  Dava,  lova,  »  adverbes  désignant  un  lieu  en  contre- 
bas. Même  distinction  à  faire  que  pour  les  précé- 
dents. 

«  Darô,  »  tout  de  suite,  àTinstant  môme. 

«  Dènsi,  »  n.  f.,  dents  agacées.  «  Lou  frui  var  fon  la 
dènsi,  »  les  fruits  verts  agacent  les  dents. 

«  Derontré,  »  donner  la  première  façon  à  un  «  vîarô.» 

«  Devalô,  »  V.,  descendre. 

«  Devanti,  »  n.  m.,  tablier. 

«  Dgiatô,  »  donner  des  coups  avec  un  bâton  flexible,  un 
fouet,  une  corde. 

«  Dgiôvri,  »  adj.,  couvert  de  givre. 

«  Duèla.  »  n.  f.,  chacune  des  planches  qui  composent  un 
tonneau,  une  cuve. 

«  Ébordgié,»  v.,  répandre  le  fumier  régulièrement  à  la 
surface  d'un  champ. 

«  Ëcôssea,  t  n.  m.,  fléau  à  battre  le  blé. 

«  Écôtô,  •  tailler  un  arbre. 

«  Émô,  »  n.  m.,  intelligence,  savoir  faire;  avoir  de 
Tesprit. 

c<  Ènbôcônô.  »  empoisonner,  empester,  faire  sentir  très 
mauvais. 

«  Ën^aplô,  »  afller  une  faux  au  moyen  d'un  marteau  et 
d'une  petite  enclume  spécialement  aifectée  à  cet 
usage  et  appelée  c  ènsaplô.  » 

«  Èntèn,»  n.  m., petit  têtard  de  chônequi  marque  la  sépa- 
ration dans  un  bois  taillis  entre  deux  propriétaires. 

«  Èn2:itô,  »  V.,  se  dilater  sous  Tactioa  de  l'humidité. 

«  Él^ênô,  »  verbe,  et  «  él-ô:iô,  »adj.  Lorsqu'un  récipient 
en  bois  est  longtemps  sans  servir,  les  cercles  et  les 
planchent  qui  le  composent  se  disjoignent  et  laissent 
répandre  les  liquides.  On  a  qu'il  a  «él'ênô,»  qu'il  es* 
«  él^ônô.  » 

«  Épalèj'é,  »  V.  tr.,  abîmer  (un  être  vivant).  S'épaleyé 
s'estropier. 

«  Épul^i,  »  éclore  (se  dit  des  œufs). 

«  É^arasson,  n.  m.,  échelle  à  un  seul  montant. 


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CHABBRT.  —  PATOIS  DE  LÉTRA  (RHONE)  1c5 

f  É^rbôtô,  »  V.,  emmêler  du  fil. 

t  Étrigé  (s'),  »  V.  pr.,  se  distendre  les  muscles  après  un 
engourdissement  quelconque,  en  bâillant  et  en  al- 
longeant les  bras  en  Pair. 

f  Été,  •  aussi.  Synonyme  de  aremé. 

€  Etrôl'i,  •  n.  f.,  champ  après  la  moisson. 

«  Etrol'on,!  partie  inférieure  des  tiges  de  blé  que  la  fau- 
cille ne  peut  pas  atteindre  et  qui  reste  plantée  dans 
le  sol  après  la  moisson. 

€  Étw6,>  —  «  Fére  étwô  na  tina,na  2:arla,on  ^arlo  i  etc. 
plonger  dans  Teau  un  récipient  en  bois  pour  que, 
Teau  faisant  dilater  le  bois,  il  puisse  garder  un  li- 
quide. Voy.  «  él'ônô  »  et  «  ènzitô.  • 

t  Elira,  »  n.  f..  le  vent. 

ft  Évadi,  »  V.  intr.,  digérer.  En  faisant  une  longue 
course, en  restant  longtemps  sans  manger,  on  a  bien 
le  temps  d'évadi. 

«  Farnô,  »  se  faire,  en  parlant  des  fruits,  des  fromages. 

«  Fenêrié,  »  faner  le  foin,  répandre  pêle-mêle. 

«  Fèya,  »  brebis. 

«  Fiëru,  »  adj.,  blessé  légèrement. 

«  Fran,  »  tout  à  fait,  absolument,  complètement  :  «  ié 
fran  vré,  ié  fran  fini.  » 

«  Fromal^i,  »  n.  f.,  dragée. 

«  Frômôdgié,  »  v.,  ôter  le  iumier  de  letable;  faire  un 
grand  nettoyage. 

«  Futa,  »  n.  f.,  futaille,  tonneau. 

«  Gabo,  »  n.  f.,  flaque  d'eau  sur  un  chemin. 

tt  Gabôlyè,  »  manipuler  un  liquide. 

«  Gaboln,  »  n.  f.,  boue. 

«  GanbiW,  »  courir  la  prétantaine,  faire  beaucoup  de 
chemin  inutilement. 

«  Gôgnan,  »  nigaud. 

«  Gôiôrda,  »  n.  f.,  serpe. 

«  Grabôtô,  »  équivaut  à  gratter,  mais  n'en  est  le  plus 
souvent  qu'un  diminutif. 

«  G6r,  »  endroit  d'une  petite  rivière  ou  d'un  ruisseau 
où  l'eau  est  très  profonde. 


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136  RBVUB  DBS  PATOIS 

«  Grafln'é,  »  égratigner,  principalement  avec  les  ongles. 

«  Grôla,  »  n.  f.,  corbeau. 

«  Grola,  »  n.  f.,  durillon,  épaississement  de  répiderme 
aux  pieds  et  aux  mains. 

«  Grupô,  »  adj.,  gourd  (se  dit  des  doigts). 

«  Grwassi,  »  n.  f.,  poule  qui  couve  ou  qui  a  des  pous- 
sins. 

«  Grwô,  »  couver. 

«  Gwè,  »  n.  m.,  serpette  à  tailler  la  vigne. 

A  Gôrgôsson,  »  n.  m.,  aigreurs  d'estomac. 

«  Kèyon,  »  porc. 

«  Leugareu,  »  loup-garou  ;  autrefois,  au  temps  des  sor- 
ciers et  des  revenants,  on  appelait  ainsi  un  homme 
qui,  lorsqu'il  endossait  la  peau  d'un  ours,  devenait 
un  être  féroce  complètement  sous  la  dépendance  du 
diable  et  effrayait  les  populations  des  campagnes. 

«  Malèn,  »  méchant. 

«  Maneta,  »  n.  f.,  manche,  poignée. 

«  Marèn,  »  n.  m.  pi.,  vêtements,  matériaux,  choses. 

«  Marge,  »  n.  f.,  pie. 

«  Mé,  »  plus,  davantage. 

«  Mèya,  »  gros  tas  de  gerbes  ou  de  fagots  en  forme  de 
cône. 

«  Mèyossa,  »  fraise. 

«  Môdô,  »  V.,  partir. 

«  Môlon,  »  n.  m.,  mie  de  pain. 

«  MôrnwZia,  »  mucosité  qui  coule  du  nez. 

«  Môzoia,  »  fourmi. 

«  Mwar,  »  un  tas. 

«  Nîula,  »  (le  niulé,  au  pi.),  brouillard  épais. 

«  Oca,  »  n.  f.,  guêtre. 

«  Panô,  »  n.  f.,  gifle. 

«  Parô,  »  verbe,  barrer  le  passage,  empêcher. 

«  Partuzèla,  »  n.  f.,  étui  en  bois  qui  contient  une  pier 
à  aiguiser  la  faux  et  que  les  faucheurs  porte 
suspendu  à  la  ceinture. 

«  Pata,  »  n.  f.,  morceau  d'étoffe  de  peu  de  valeur. 


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GHABBRT.  —  PATOIS  DE  LÉTRA  (RHONE)  437 

«  Pôchou,  »  échalas. 

«c  Pelossa  ou  pelossi,  »  prunelle  (fruit  sauvage). 

«  Pêssôleuri,  »  n.  f.,  rame  (jardinage). 

«  Petafinô,  »  endommager,  se  gâter. 

«  Picôlon,  »  n.  m.,  petit  point. 

«  Piè^ô,  »  tronc  d'un  arbre. 

«  Pitron'è,  »  pétrir. 

«  Pouô,  »  tailler  la  vigne. 

«  Poustônada,  »  racine  jaune,  carotte. 

«  Prèn'iri,  »  n.  f.,  en  été,  intervalle  entre  midi  et  trois 

heures  ou  à  peu  près.  «  Fére  prèn'iri  »,  dormir,  se 

reposer  après  dîner,  faire  la  sieste. 
«  Prion,  »  profond. 
«  Paie  »  (  pu-io),  un  poussin. 
«  Ragota,  »  n.  f.,  petite  racine  sèche,  arrachée. 
«  Rê,  »  n.  f.,  sillon  tracé  par  la  charrue. 
«  Revartchié,  »  retourner,  rabattre  une  partie  sur  l'au- 
tre :  revartchié  la  terre,  les  couvertures,  la  peau. 
«  Rôpi,  »  n.  m.,  boisson  qui  s'obtient  en  faisant  tremper 

dans  Teau  du  raisin,  des  sorbes,  des  cerises,  des 

prunelles,  etc. 
«  Rfci,  »  cuscute,  plante  parasite. 
«  Rwô,  »  n.  f.,  nom  de  certains  chemins  à  pente  rapide 

et  très  profonds. 
«  Ru,  »  ruisseau. 
«  Rutia,  »)  n.  f.,  tartine. 
«  Saléta,  »  n.  f.,  oseille. 
«  /Sanbarota,»  (marcher)  en  sautant  sur  une  seule  jambe 

(litt.  jambe  cassée,  de  Titalien  rotta,  rompue). 
«  Sanpota,  »  tonneau  contenant  une  demi  barihi. 
«  Sarpimé,  »  fouler  aux  pieds,  piétiner, 
c  Sarva,  »  pièce  d'eau,  mare. 
i     avô,  »  verbe  intr.,  déprendre  Técorce  d'avec  le  bois 

lorsqu'au  printemps  l'ascension  de  la  sève  facilite 

cette  opération. 
<     'ayon,  »  (sa-ion),  n.  m.,  intérieur,  partie  comestible 

desamandes,noiK,  noisettes,  etc. 


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138  REVUE  DES  PATOIS 

«  Serinô,  »  n.  f.,  raprès-midi. 

«  Seveliri,  »  longue  bandelette  d'étoffe. 

«  Sevelô,  »  n.  f.,  haie  vive. 

«  Sèyé,  »  faucher. 

«  iSZiapi,  »  perdre  sa  fraîcheur,  se  flétrir,  en  parlant 
d'une  planto,  d'une  fleur. 

«  Sliei^ô,  état  de  ce  qui  a  «  sliapi  ». 

«  SZiavelîri,  »  vrille,  instrument  du  menuisier. 

«  Sômu.»  le  lieu  où  Ton  est  lorsqu'il  est  plus  élevé  com- 
parativement qu'un  autre. 
«  Sôva,  »  au  contraire,  lorsqu'il  est  plus  bas. 
«  Delé,  dessé,  »  lorsqu'on  est  au  même  niveau. 
Voy.  damu,  dava. 

«  Sonbô,  »  adj.,  peu  profond. 

«  Sôtia,  »  charrue. 

«  iSuô,  Swè,  »  pomme  de  terre,  mais  la  tige,  non  les  tu- 
bercules, ni  les  racines. 

«  Swa,  »  n.  m.,  aire  en  plein  air,  où  l'on  bat  le  blé. 

«  Talô,  »  verbe  et  adj.,  meurtrir  par  un  choc  :  «  lou  frui 
se  t6lon  en  tonbàn.  » 

«  Talion,  »  tranche  de  fruit. 

«  Tarné,  »  tresses  de  paille  dont  on  confectionne  les 
chapeaux. 

«  Tchiôké,  »  n.  m.,  hoquet. 

«  Tchioulô,  »  glisser  sur  une  pente. 

«  Tina,  »>  n.  f.,  cuve. 

«  Tineri,  »  n.  m.,  bâtiment  où  sont  logés  le  pressoir  et 
les  cuves. 

«  Tôna,  »  n.  f.,  petite  guêpe. 

«  Tôpina,  »  terrine  destinée  à  recevoir  le  lait. 

«  Tôpinon,  n.  m.  (litt.  petita  topina),  théière. 

«  Tôtw^é,  »  équivalent  de  tôtaleuraytont  à  l'heure, pa$sé 
ou  à  venir. 

«  Tracola,  »  n.  f.,  certain  système  primitif  de  fermetu  -e 
d'une  porte  au  moyen  d'une  cheville  ou  d'un  loqu  3t 
en  bois;  personne  lente,  peu  expéditive. 

«  Trô,  »  n.  m.,  chevron,  poutre. 


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GHABERT.  —  PATOIS  DE  LÉTRA  (RHONE)  189 

ce  Trôl'é,  »  pressurer  (^ns  propre). 

«  Yalén,  lô  valën,  la  val^,  »  à  la  descente,  sur  la  pentes 

€<  Varvi,  »  n,  f.,  verrue. 

«  Viarô,  n.  m.,  terre  inculte  depuis  plusieurs  années. 

€  Ve  ou  vé,  »  vers,  chez,  t  Var  se,»  chez  soi  ou  chez  Iuh 

«  var  iélô,  »  chez  eux;  «  var  iéla  »,  chez  elle, 
f  Viè2:6,  »  On  vièzô,  une  fois.  * 

€  Violé,  »  n.  m.  Sentier, 
€  Voré,  >  à  présent,  maintenant.  Quelques-uns  disent: 

€  vôrèndrô». 
€  Vnrô,  »  adj.,  se  dit  d'un  terrain  très  meuble, 
t  iTarla  » ,  n  f .  cuvier,  cuve  à  lessive, 
t  Zarlo,  »  n.  m.,  petit  cuveau  de  la  contenance  de  15  à 

25  litres,  servant  à  divers  usages  et  spécialement  à 

vendanger. 
«  ZeLsM,  »  n.  f.,  petit  éclat  de  bois  qui  entre  dans  les 

chairs, 
c  Zèn,  >  point,  pas  un  seul. 
«  Zengô,  »  V.  neutre,  lancer  des  ruades. 
€  Zigogné,  »  V.,  se  dit  de  quelque  chose  qui  branle 

faute  d'avoir  été  solidement  fixé. 


II 

Expressions  patoises. 

«  A  su  pu,  a  s6  ion,  »  (1)  peu  à  peu,  un  à  un. 

•  Fére  piacuta,  »  (litt.  pied  à  cdte),  faire  courte  échelle. 

t  A  grôbôsson,  »  accroupi. 

t  A  bôson  »  (2).—  Un  objet  est  à  boson  lorsque  le  dessus 
ou  la  face  principale  est  tourné  en  dessous  ;  Toriflce 
d'un  vase,  par  exemple.  Son  opposé  est  t  a  la  ran- 
varsa.  » 

1.  Latin  ad  cato  paucum^  ad  cata  unum.  Cf.  Romania,  ir,  80. 

2.  Sens  primitif:  sur  la  bouche,  sur  la  face.  Comp.  la  signification 
lyonnaise  et  genevoise  du  verbe  aboucher,  signalée  par  Littré  à  Té- 
tymologie  de  ce  hiot. 


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1 


140  REVUE  DES  PATOIS 

€  Fére  16  cokil'on,  16  canbôrlé,  i   rouler  sens  dessus 

dessous. 

t  Allô  caré  {autrefois  keri),  •  aller  chercher. 

•  Tan  qu'à,  »  jusqu'à. 

€  A  Tabada,  >  en  liberté,  surtout  en  parlant  des  ani- 
maux domestiques. 

c  In  ^an,  >  en  champ,  en  parlant  des  bestiaux  qui  vont 
paître. 

«  A  mètre  »  (être)  en  condition. 

•  Fwé  du  ciel,  »  la  foudre, 
t  De  corsa,  •  vivement. 

«  De  rènsi,  »  tout  d'une  suite,  sans  s'arrêter. 

«  Fére  vô,  •  montrer  {faire  voir). 

«  De  tra^Zia,  »  de  travers. 

€  Fére  la  boba,  »  faire  la  moue. 

€  A  refachon,  a  sa  refachon,  •  (manger)  à  son  aise,  sans 
cérémonie,  jusqu'à  complète  satisfaction. 

€  Pani  a  l'énpeta,  »  hotte  de  chiffonnier  qu'on  porte  sur 
le  dos  à  l'aide  de  bretelles. 

€  Fére  la  calète,  »  glisser  sur  la  glace. 

«  De  vôlô.i  —Lorsqu'on  veut  faire  tomber  un  arbre, on 
le  scie  aux  trois  quarts  puis  on  le  tire  sur  une  corde 
attachée  le  plus  haut  possible.  On  tire  par  élans,  et 
lo  vélo,  c'est-à-dire  la  force  acquise  par  le  poids  de 
l'arbre,  contribue  beaucoup  à  le  faire  verser.  Plus 
il  est  haut  ,plus  il  a  de  vélo. 

€  Dire  na  raènson^i,  •  au  lieu  de  mentir. 


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GHABERT.  --  PATOIS  DE  LÉTRA  (RHONE) 


141 


III 


Liste  de  mots  patois  n'ayant  pas*  le  même  genre  qu'en 

français. 


FRANÇAIS 

PATOIS 

Bas,  masc. 

iSoussi,  fém. 

Centime, 

Santima. 

Cep, 

Supa. 

Charivari, 

iSalivari. 

Chiflfre, 

iSifra. 

Corbeau, 

Grôla. 

Crémaillère, 

Crôma. 

Écrevisse, 

Écrevîssô. 

Enclume, 

Èns/ienô. 

Encre, 

Èncrô. 

Encrier, 

Èncriri. 

Étable, 

Etrôblô. 

Faucille, 

Vôlan. 

Frêne, 

Frôn^i. 

Froid, 

Fré. 

Gaufre, 

Gôfrô. 

Gramme, 

Grama. 

Groseille  (fruit), 

Grôzula. 

Hameau, 

Vôzinô. 

Horloge, 

Orlo2:6. 

Haricot, 

Fièjula. 

Huile, 

Uilô. 

]  lée, 

Idé. 

:  etit  lézard  gris, 

Larmouizi. 

J  ie. 

Ali. 

;  ièvre, 

Livra. 

!  [aïs, 

Trôkèya. 

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1 


442                                      RBVUK  DES  PATOIS 

Mensonge, 

Mënson^i 

Mie  (de  pain), 

Môlon. 

Ongle, 

Onln. 

Rang, 

Rèn^i. 

Sable. 

Sôbla. 

Seau, 

Sôhi. 

Seigle, 

Sôl'a. 

Sel, 

SÔ. 

Serpent, 

Sarpèn. 

Sommeil, 

Soin. 

Taupe, 

Darbon. 

Ciseaux, 

Sijou. 

Vipère, 

Vipère. 

Vis, 

Vissô. 

Chabert 

Instituteur  à  Longessaigne. 


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CO  INTERhOGATlF  ET  EXCLAMATIF 

-  DANS  LE  PATOIS  DE  LA  CREUSE 

M.  Gaston  Paris  a  très  clairement  exposé  (1)  l'origine 
et  l'histoire  en  français  de  la  particule  interrogative  et 
exclamative  ti,  dans  les  phrases  populaires,  comme  : 
Votes  y  êtes-ii  ?  ou  Je  suis  H  bête  !  L'emploi  de  co  dont 
e  veux  dire  quelques  mots  se  rattache  au  même  ordre 
d'idées  et  a  la  môme  explication  psychologique. 

Ce  mot  est  le  pronom  démonstratif  bien  connu  du 
provençal  classique,  dont  la  forme  complète  est  aco  ou 
açt/o, démonstratif  qui  fait  souvent  les  fonctions  de  pro- 
nom personnel  neutre.  Voici,  empruntés  au  patois  de 
St-Yrieîx-la-Montagne  (Creuse),  quelques  exemples  de 
ce  qu'on  peut  appeler  son  emploi  normal  (2)  : 

De  k*  et  eo?  en  français  populaire  :  De  quoi  c*e$t'tt  ? 

Vaico?  —  Çava-tif 

Pléu  eo?  —  /  pleut'H  ? 

Ke  tat  faicot  —  (Que  fait-on  ici  ?) 

Lai  fozyo  eo  brave  ?       —  Ça  y  faisait  ti  joli  ? 

Syi  lai  somtuè  eo  !        —  Ça  s'y  amusa-ti  I 

Dans  tous  ces  exemples  l'emploi  de  co  est  très  régu- 
lier et  très  rationnel  ;  le  patois  de  St-Yrieix-la-Montagne 
n'en  connaît  pas  d'autre.  Il  faut  noter  seulement  le  grand 
usage  que  Ton  y  fait  de  la  construction  impersonnelle, 
usage  commun  d'ailleurs  au  français  populaire  où,  dans 
les  phrases  affirmatives,  ça  traduit  exactement  co  :  co 
lai  s*  ei  omusô  =  fr.  pop.  ça  s'y  est  amusé  =:  français 
on  ^y  est  amusé.  Cette  construction  affirmative  appelle 
naturellement  la  construction  interrogative  :  lai  s'  eico 
i  atisô  ?  que  le  français  populaire  ne  peut  rendre  qu'à 
1  ide  de  ça  et  de  H  combinés  :  ça  s^y  est-ti  amusé  ?  De 
l   i  s'ei  co  omicsô  ?  à  :  lai  vou  siè  co  omuso  ?  il  y  a  exac- 

I)  Eomania,  i877,  p.  438.  542. 

l)  Comparez  Chabaneau,  Gramm,  limousine,  p.  179,  185. 


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n 


144  KEVUB  DES  PATOIS 

tement  la  môme  distance  que  de  :  ça  s'y  est-ti  amusé  ? 
à  :  vous  vou^  y  êtes-ti  amv^é  ?  Si  le  patois  de  St  Yrieix 
ne  Ta  pas  encore  franchie,  les  patois  des  communes  voi- 
sines ne  Tont  pas  tous  imité. 

J'avais  remarqué  depuis  longtemps  la  phrase  :  1  sai 
co,  me  ?  (Je  sais-ti,  ynoi  ?)  dans  la  bouche  de  personnes 
originaires  de  Savennes  (can'on  deGuéret).  J'ai  entendu 
bien  souvent  dire  :  Nou  lai  s^omusèren  co  (1)  /  (Nous 
nous  y  amusâmes'ti  !),  Vou  siè  co  biètyio  (Vous  êtes- 
ti  bête!)  par  une  personne  de  Chavanat  (canton  deSt- 
Sulpice-les-Champs).  Voici  maintenant  qu'il  m'est  tombé 
sous  les  yeux  un  article  de  journal  en  patois  de  la  Creuse 
{rara  avis  !)  imprimé,  ou  plutôt  réimprimé,  dans  la 
Démocratie  du  Centre  du  25  janvier  1882,  et  où  je  re- 
marque plusieurs  exemples  de  cette  curieuse  construc- 
tion. Ce  texte  paraît  provenir  d'une  commune  située  en- 
tre Ahun  et  Aubusson,  pas  très  loin  sans  doute  de  Cha- 
vanat. Voici  ce  que  j'y  relève  : 

D'ante  vènet  co  doun  ?  =  D  où  [tu]  viens  ii  donc  ? 
Le  counemei  co  te?  =  [Tu]  le  connais  ti,  toi  ? 
Ou  lai  ei  co?  =1  II  y  est-ti  ? 

Ces  exemples  nous  montrentqu'il  s'est  développé  dans 
une  certaine  région,  que  je  ne  puis  préciser  davantage, 
une  nouvelle  forme  de  conjugaison  interrogativeet  ex- 
clamative,  où  co  joue  absolument  le  même  rôle  que  ft* 
en  français  :  ily  a  là  une  coïncidence  curieuse  au  point 
de  vue  psychologique  qui  m'a  paru  mériter  d'être 
signalée. 

Antoine  Thomas. 


(1)  Phrase  doublement  curieuse  en  ce  que  le  -pronom  de  )a  troisième 
personne  du  pluriel  est  employé  comme  réfléchi  du  pronom  de  la  pre- 
mière. A  St-Yrieix  on  dirait  :  lai  nous  omusèrenl  Toutefois  cet 
emploi  de  se  au  lieu  de  nous  et  de  vous  n'y  est  pas  absolue  it 
inconnu. 


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CONTES  EN  PATOIS  DE  MORNANT  (RHONE) 


Mon  bon  monsu  Cliéda, 

Vos  m'ayi  domandô  de  vos  u  dire  in  petit  brizon  de 
le  z'histuéres  de  ma  mdre-grand%  adon  quand  j'équins 
pilit,  que  j'équins  pôs  grand.  Je  vos  z'u  dire  d'abô  que 
ma  môre-grand'  équièt  ina  Couillôrd  (vo  z'u  ayi  be- 
toubin  cognussu  los  Couillôrds  ?  0  y  équièt  ina  bona 
familli  de  Mornant,  qu'i  z'èquiant  cuzins  avoue  los  Bra- 
gôrds).  Ma  môre-grand' ayèt  mariô  mon  pore-grand', 
qu*équièt  de  Lyan,  mes  qu'arièt  binfait  in  bon  flfro  (1) 
tôt  de  mémo. 

Adon,  par  vo  z'u  continué,  je  vo  z'u  dire  que  vèquia 
quôques  vés  que  je  disiins  à  ma  môre-grand'  :  «  Mo- 
re, contô-me  don  in  conto  !»  —  Et  ma  more  grand'  me 
disièt  comm'iquin  :  <c  Calile  (2),  de  lo  tian  que  le  bé- 
ties(3)  parliant  (y  a  bin  pro  de  tian  ;  o  y  équièt  davant 
la  grand'  Révolution),  o  y  ayèt  ina  vés  in  bou,  in  chi- 
viau  et  in  chin  que  faisiant  causett'  insian. 

—  0,  more,  et  qu'équièt  qu  i  disiant  ? 

—  0  y  ayèt  lo  bou  que  disièt  comftilquin  : 
a  Tua-më,  minge-më  ;  je  sus  la  Paix  ! 

Et  lo  cbiviau  disièt  :  «  Sella-më,  monta-më,  je  sus  la 
auerra  !» 
Et  ma  grand*  s'arretôve. 


Les  ffeos  de  Mornant  sont  surnominés  les  Fifros. 
^     Calite  en  patois  =  fr.  Clair  vil. 
(3;  Lisez.  Béties. 

RKV.    D.   PATOIS  10 


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146  REVUE  DES  PATOIS 

—  0  môre  !  Ei  lo  chin,  que  disièt-të  ? 

—  Leva  la  coua  ;  bica  dessos  ! 

In'  outra  vés,  je  disiins  à  ma  grand'  ;  c  More,  baiUi- 
më  don  ina  rutia(l)  de  cràsi  de  burro(2);  pussin  vos 
me  dire  in  conto  ! 

Le  me  disiet  :  «  Caille,  vole-të  que  je  të  disio(3)  lo 
conto  dou  Curô  et  dou  Vitrayî  ? 

—  0  môre,  que  je  faisié,  dites-le-me  don  1 

—  0  y  ayet  ina  vés  lo  curô  de  vais  chiz  nos  que  se 
jubôve  (4)  avouai  lo  vitrayî,  drèt  bin  in  bôs  dou  Bor- 
Chanin(5),  tant  qu*i  z'ayantde  mogne(6). 

—  0  môre  !  parqué  don  que  lo  curé  et  lo  vitrayî  se 
jubôvontfère? 

—  0  y  avet  lo  curô  que  voliet  pôs  se  laissî  betô  ina 
vitr'  u  eu. 

In  outra  vés,  vos  n'in  dire  d'outrés. 

PUITSPBLU. 


(1)  Rutia^  tartine. 

(2)  Résidu  du  beurre  qu'on  a  fait  fondre. 
(3|  Lisez  dii^o. 

(i) Se  jubôf  se  battre. 

(5;  Bourg-Chanin,  quartier  de  Mornant.  Beaucoup  disent  lo  Bor 
Charin, 
(6)  Mogne,  force. 


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COMPTES  RENDUS 


D'  Adolf  Horning.  —  Die  ostfran%ôsi$chen  Grenzdialekte  zunschen 
Metz  und  Belfort  (Tiré  des  Franzôsische  Studien,  Heilbronn,  Hennin- 
ger,  1887). 

M.  le  professeur  Horning  nous  dit  lui-même  que  son  livre  est  le  ré* 
sumé  de  trois  années  de  recherches.  Commençons  par  reconnaître 
que  ces  trois  années  auront  été  bien  employées  pour  la  philologie  ro- 
mane et  que  le  nouvel  ouvrage  du  professeur  de  Strasbourg,  digne  de 
ceux  qui  lui  ont  fait  un  nom  honorable  dans  la  science  est  appelé  à 
compléter  très  heureusement  les  études  générales  déjà  publiées  sur 
les  patois  lorrains  par  l'Académie  de  Stanislas.  Les  renseignements 
fournis  par  M.  Horning,  recueillis  par  lui-même  ou  sur  les  lieux  ou 
auprès  de  personnes  originaires  du  pays,  notés  directement  et  immé- 
diatement dans  un  alphabet  complété  par  un  philologue  de  profession, 
ont  le  précieux  avantage  d'être  sûrs,  tandis  que  ceux  qu'on  trouve 
dans  le  volume  de  M.  Adam,  soit  par  la  faute  des  compilateurs,  soit 
par  celle  des  auteurs  eux-mêmes,  sont  souvent  erronés.  Nous  ne  dou- 
tons donc  pas  que  le  travail  de  M.  H.  ne  contribue  utilement  à  l'étude 
des  dialectes  de  l'Est. 

Ces  éloges  faits,  avouerai-je  que  je  ne  suis  parvenu  à  comprendre 
ni  l'idée  maîtresse  ni  la  méthode  générale  de  cet  ouvrage  ?  L'auteur 
nous  avertit  le  premier  qu'il  n'a  pas  eu  pour  but  de  fixer  la  frontière 
linguistique  des  deux  langues  française  et  allemande.  Soit,  mais  alors 
qu'a-t-il  voulu  faire  au  juste?  Etudier  un  certain  nombre  de  patois 
mal  connus,  mais  pourquoi  les  choisir  épars  sur  une  si  vaste  étendue, 
de  terrain  ? 

L'enquête  devait  perdre  en  profondeur  ce  qu'elle  gagnait  en  étendue. 

Les  localités  observées  sont  trop  distantes  les  unes  des  autres  ;  il  y  a 

loin  de  Metz  à  Belfort,  et  s'il  ne  faut  pas  s'arrêter  dans  67  localités 

pour  faire  la  route,  il  faudrait  à  notre  sens  beaucoup  plus  de  67  étapes 

pour  noter  les  variétés   dialectales  qu'on  rencontre  de   Courcelles- 

Cbaussy  à  Mon treux- Vieux.  Les  réseaux  à  mailles  si  claires  peuvent 

embrasser  la  largeur  des  rivières,  mais  ils  laissent  passer  de  fort  beaux 

poissons. 

Ajouterai-je  que  M.  Horning,  bien  que  résidant  à  Strasbourg,  m'a 

iru  connaître  insuffisamment  le  terrain  qu'il  allait  étudier.  Non  pas 

l'il  ait  été  aveuglé  par  les  préjugés,  comme  on  pourrait  le  craindre  : 

\  contraire,  il  n'a  tenu  aucun  compte  des  démarcations  artificielles 

iblies  temporairement  entre  la  France  et  l'Alsace,  et  il  a  englobé  de 

nne  grâce  dans  ses  études  des  localités  aujourd'hui  déguisées  sous 

I  noms  de  Geistkirchen,  Bliensbach,  Schnierlach,  mais  qui  conti- 

lent  à  parler  français  tout  comme  si  elles  s'appelaient  encore  Juve- 


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148  nEVDB  DBS  PATOIS 

lize,  Blancherupt  ou  La  Poutroye.  M.  Horning  a  fait  preuve  ûnsi 
d'une  impartialité  scientifique  que  je  me  plais  à  reconnaître,  et  qui  est 
non  seulement  honorable  pour  lui,  mais  précieuse  pour  nos  études,  un 
Allemand  pouvant  seul  aujourd'hui  se  promener  librement  des  deux 
côtés  des  poteaux  Trontières. 

Ce  que  je  lui  reproche  seulement,  c'est- de  sembler  s*étre  avancé  au 
hasard,  plutôt  guidé  par  le  tracé  des  routes  que  par  i  étude  préalable 
de  la  géographie- linguistique  et  même  physique  du  pays. 

Ainsi,  je  parierais  qu'il  est  venu  de  Strasbourg  à  Schirmeck,  limite 
extrême  du  français,  que  de  là,  après  avoir  rayonné  dans  les  enn- 
rons,  il  a  pris  la  route  de  St-Dié  par  Fouday,  St-Rlaise-la- Roche, 
Saales,  Provenchères,  Vanifosse^  Neufviller,  Ste-Marguerite,  et  il  s*est 
évidemment  imaginé  avoir  suivi,  à  partir  de  Saales,  le  cours  de  la 
Meurlhe,  comme  le  prouve  sa  carte,  aussi  mal  faite  du  reste  qu*une 
vieille  carte  de  Meissas  et  Micheiot.  Or,  la  rivière  qu'il  a  suivie  est  la 
Fave  et  non  la  Meurthe.  La  méprise  est  sans  importance  en  soi,  deux 
si  gros  fleuves  pouvant  être  confondus  même  par  des  géographes  à 
outrance,  comme  le  sont  les  Allemands.  Ce  qui  est  grave,  c'est  que 
ritinéralre  de  M.  Horning  s'en  est  trouvé  faussé.  Des  villages  situés 
sur  la  haute  Meurthe  je  ne  trouve  plus  indiqué  que  Fraize,  ce  qui  est 
insuffisant. Les  patois  si  intéressants  de  Habeanrupt,  du  Valtin,  et,  sur 
l'autre  bras  de  Clefcy,  de  Ban-sur-Meurthe,  qui  font  la  transition  avec 
celui  de  Gérard  mer,  sont  omis. 

Et  on  pourrait  faire  beaucoup  d'autres  observations  analogues.  M. 
Horning  s'attache  de  préférence  aux  patois  de  Textréme  frontière, 
c'est  son  but.  Pourquoi  sauter  alors  de  Raon-sur-Plaine  à  Belval  en 
ne  mentionnant  que  Senones  ?  La  vallée  du  Habodeau  remonte  vers 
l'Alsace  beaucoup  plus  haut  que  Senones  vers  Moussey  et  Prayé  ;  mais 
la  route  passe  à,  Belval  pour  aller  de  Senones  à  Rothau,  et  M.  H.  l'a 
prise.  Seulement,  les  particularités  linguistiques  ne  suivent  malheu- 
reusement pas  le  trajet  des  diligences. 

J'en  viens  maintenant  aux  observations  mêmes,  à  propos  desquelles 
je  ferai  encore  à  l'auteur  le  reproche  d'avoir  voulu  trop  embrasser.  Il 
reconnaît  lui-même  que  les  notions  de  morphologie  et  de  syntaxe  quUl 
apporte  sont  très  incomplètes,  alors  pourquoi  nous  les  donner  avant 
d'avoir  poussé  plus  avant  ? 

Il  eût  fallu  tout  au  moins  classer  ces  éléments  d'une  façon  sérieuse, 
et  je  les  trouve  à  certains  endroits  dans  un  véritable  désordre.  Les 
pronoms  démonstratifs  :  •  Vôtsi,  lot'lat,  sosi,  sola,  sitel  >,  étudiés  dans 
différents  patois,  sont  pêle-mêle,  des  formes  sont  oubliées,  ainsi:  lo  me- 
tin  le  qui  s'oppose  à  lo  metin  si  comme  «  ce  matin -là  >  à  «  ce  matin-ci.» 
Aux  adjectifs  il  n'est  pas  question  de  pluriel,  etc.,  etc. 

La  phonétique  est  beaucoup  meilleure  et  j'y  reviens  avec  plaisii 
pour  terminer  comme  j'ai  commencé  par  des  éloges.  Rien,  en  effet,  n'- 
pêche  que  par  les  défauts  généraux  de  l'ouvrage  que  nous  avons  si 
gnalés.  Mais  les  observations  faites,  autant  que  nous  avons  pu  les  vé 
rifieo  sont  justes  et  témoignent  d'une  grande  finesse  d'oreille  etd*un 
grande  entente  des  nuances.  La  notation,  un  peu  rébarbative  à  Tœi 
en  est  assez  simple,  enfin  la  classification  des  faits,  les  principes  gé 


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COMPTES  RENDUS  149 

néraux  de  comparaison  sont  très  scientifiques  et  prouvent  une  connais- 
sance approfondie  des  métliodes  et  des  travaux  de  la  dialectologie  mo- 
derne. 

En  somme,  le  travail  de  M.  Homing  est  la  base  d'un  ouvrage  qui 
sera  excellent  si  l'auteur  veut  bien  combler  les  lacunes  que  nous  lui 
indiquons,  c'est-à-dire  reprendre  les  faits  de  syntaxe  et  surtout  de 
morphologie  qu*il  a  laissés  de  c6té^  et  se  remettre  en  marche  Tété 
prochain  pour  des  localités  qu'il  n  a  pas  visitées,  mais  dont  le  site  est 
charmant  et  qu'il  aura  plaisir  à  voir. 

Fbrdimand  Brunot. 


Dr  Constant  This.  —  Oie  Mundart  der  franxosischen  Ortsckaften  der 
Kantons  Falkevberg  {Kreis  Bolchen  in  Eothringen).  Strasbourg,  Ed. 
Heite,  1887,  80  p. 

Le  dialecte  étudié  dans  cet  opuscule  est  celui  des  localités  du  canton 
de  Fauquemont,  qui  fait  aujourd'hui  partie  du  cercle  de  Boulay 
(  Alsace-Lorraine}«Les  voici  telles  qu'on  les  rencontre  duS.-Ë.  au  N.-O.: 
Thonvilie,  Thicourt,  Chémery,  Many,  Araincourt,  Holacourt,  Herny, 
Arriance,  Vatimont^  Han-sur  la-Nied,  Adaincourt,  Vittoncourt,  Voim- 
haut. 

Situées  au  N.-E.  de  Metz,  ces  localités  sont  placées  sur  l'extrême 
frontière  du  français  le  long  d'une  chaîne  de  col'ines  boisées  qui  for- 
ment la  ligne  de  partage  des  eaux  de  la  Nied  française  et  de  la  Nied 
allemande. 

Font-elles  partie  de  la  Lorraine  linguistique,  comment  se  rattachent- 
elles  au  dialecte  messin,  forment-elles  un  groupe  dialectal?  autant  de 
questions  que  Tauteur  s'est  refusé  et  à  trancher  et  à  poser.  Son  travail 
nVst  donc  pas  une  source  d'idées, c'est,  comme  tant  d'autres,une  simple 
collection  de  faits,  phonétiques  d'abord  (10-44),  morphologiques  en- 
suite (45-74).  Un  court  index  termine  le  tout. 

Il  y  a  dans  cette  phonétique. du  reste  rigoureusement  classée,quelques 
observations  contestables.  A  la  page  43  par  exemple,  M.This  dit  que 
le  w  allemand  s'est  conservé  dans  des  mots  comme  ivep^  (guêpe),  mais 
se  prononce-t-il  v,  comme  dans  l'allemand  wespe  ?  Il  y  a  aussi  des 
lacunes,  et  en  revanche  des  explications  inutiles  de  faits  bien  connus 
(Voir  celles  qui  concernent  le  X)  empruntées  souvent  à  des  ouvrages 
qui  sont  dans  toutes  les  mains  comme  celui  de  Brûcke. 

Mais  ce  sont  là  des  vétilles.  Le  travail  est  dans  l'ensemble  utile  et 
intéressant,  il  dénote  un  esprit  très  méthodique,  sinon  très  hardi. 

F.  B. 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES 


(0 


GÉNÉRALITÉS 

£.  Brissaud.  —  Histoire  des  expressions  populaires  relatives  à  Vana 
tomie,  à  la  physiologie  et  à  la  médecine,  Paris,  Chamerot,  lX-348  p« 
in-18.  Cf.  Revue  des  trad,  pop. ,111,  347. 

D'Arbois  de  Jubainville.  —  La  langue  latine  en  Gaule  (dans  Revue 
des  p.  gallo-romans.  1, 16i  et  264). 

Horning  et  Gilliéron.  —  De  V extension  géographique  des  sons  ch 
(allemand),  ch  (français)  et  h,'],  répondant  aux  sons  français  ys  et  yz 
(daDS  Revue  des  p.  gallo-romans,  I,  256). 

Puitspelu.  -—  Pouacre,  polacre,  poulacre^  étymologie  (dans  Revue 
des  langues  romanes,  XXXII,  43). 

S.  Prato.  —  Les  formules  finales  des  contes  gascons,  languedociens 
et  catalans  (dans  Occitania,  I,  36). 

L.  Clédat.  —  Le  Nouveau  Testament  traduit  au  X/lï*  siècle  en 
langue  provençale,  reproduction  photolithographique  du  manuscrit 
de  Lyon,  précédée  d'une  préface  et  d'une  nouvelle  édition  du  rituel  ca- 
thare (Paris,  Leroux,  1888,  XXV-482  p.  in-8).  Opinion  de  M.  Chaba- 
neau  sur  la  langue  de  ce  manuscrit  :  c  Le  manuscrit  de  Lyon  présente 

1.  Dans  le  dernier  numéro  de  la  Remania  (XVII,  320),  M.  P.Meyer 
critiaue  nos  Noticea  bibliographiques,  sans  avoir  pris  la  peine  de 
lire  les  quelques  lignes  d'introduction  qui  en  expliquaient  le  carac- 
tère (V.  Revue  des  patois,  1,  58).  «  Nous  avons  réuni,  disions -nous, 
toutes  les  indications  que  nous  avions  sous  la  main,  sans  essayer  de 
les  disposer  méthodiquement,  et  sans  viser  à  réparer  dès  maintenant 
les  omissions  qui  peuvent  être  nombreuses.  Ces  notices  bibliographiques 
n'ont  donc  pas  la  prétention  d'être  complètes,  elles  n'ont  que  l'ambi- 
tion de  le  devenir.  Nous  les  compléterons,  tout  en  les  tenant  au  cou- 
rant, dans  les  numéros  suivants,  de  manière  à  faciliter  la  t&che  de  ce- 
lui qui  entreprendra  plus  tard  une  bibliographie  générale  des  patois.* 
Nous  mettions  donc  à  la  disposition  du  public  les  notes  bibliographi- 
ques que  nous  avions  prises  pour  notre  usage  personnel  ;  nous  n'a- 
vions aucunement  la  prétention  de  donner  dès  l'abord  une  bibliogra- 
phie complète  et  î-aisonnée  des  publications  sur  les  patois  de  France, 
comme  celle  que  M.  Behrens  publiait  un' peu  après  l'apparition  de 
notre  premier  numéro,  et  à  laquelle  nous  avons  rendu  pleine  just'*** 
(Voy.  Revtœ  dcb  patois,  \,  139,  et  287,  noie  1).  Nos  notices,  queh 
modestes  qu*elles  fussent,  ontd'ailleurs  fourni  à  M.  Behrens  la  mati 
d'un  petit  supplément  à  son  excellent  travail.  Comme  nous  av< 
nous-même  largement  profité,  dansnotre  quatrième  numéro,  des  r 
geignements  recueillis  par  M.  Behrens,  la  réunion  des  notices  de 
quatre  premiers  numéros  constitue  aujourd'hui  une  bibliographie 
peu  près  complète  des  travaux  importants  parus  sur  les  patois  ga 


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r 


NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  151 

un  grand  nombre  des  traits  dialectaux  propres  à  la  région  qui  com- 
prend l'Aude  et  le  Tarn,  et  partiellement  la  Haute-Garonne  et  rAriôge, 
région  qui  est  justement  celle  où  les  Albigeois  étaient  le  plus  répan- 
dus. > 

Paul  Vœlkel.  —  Sur  le  changentent  delenn  (Berlin,  1888,  48  p.  in- 
4).  Travail  très  étudié  sur  les  conditions  de  vocalisation  de  /. 

Sur  le  Salut  à  l'OccUanie  traduil  en  cetit-sept  idiomes,  voy.  un  ar- 
ticle de  Suchier  dans  LiteratûrbUUt  filr.,»  romanische  philologie^  mars 
1888. 

Aisne. 

L*abbé  Torlet.  —  Texte  en  patois  de  Sains  (dans  Revue  des  p.  gallo- 
romans^  I,  281). 

Allemagne  (Colonies  gallo-romanes  d*). 

Sur  la  colonie  française  de  Friedrichsdorf  près  de  Francfort,  voyez 
la  Tradition,  W,  161. 

A.  Roque- Ferrier.  —  Les  Provençaux  d'Allemagne  et  le  langage  de 
Pinacke-Serres  (Wurtemberg),  dans  Ocdtania,  1,  5.  —  Article  plein 
de  renseignements  intéressants. 

Alpes  (Hautes-) 

Fr.  Pascal.  —  Sant  Jan  e  les  fuec  de  sant  Jan  dins  les  Aup  (parla 
dou  Gapencès)  dans  X<m  Felibrige,  I,  73, 85. 100,  141, 149. 

F.  Pascal.  —  Vlliado  d'Oumero  (cant  quatreii)  revirado  en  i»'rla 
dis  Aup  (Gap,  Richaud,  1888). 

romans,  et  nos  lecteurs  et  collaborateurs  y  trouveront,  croyons-nous, 
la  plupart  des  renseignements  qui  leur  sont  utiles  avant  d'entrepren- 
dre une  étude  quelconque  de  dialectologie.  Parmi  les  erreurs  qui  se 
sont  glissées  dans  le  classement,  forcément  h&tif,  de  nos  notices, 
nous  en  avons  rectifié  quelques  unes  ;  mais  il  en  est  plusieurs  autres 
que  nous  n'avons  pas  même  cru  nécessaire  de  signaler.  Le  poème 
barcelonais,  publié  par  M.  Morel-Fatio,  figure  à  tort  sous  le  titre  Ca- 
talogne: ceux  qui  s'occuperont  du  dialecte  catalan  se  rendront  facile 
ment  compte  de  cette  erreur  en  se  reportant  au  numéro  de  la  Roma- 
nia  auquel  nous  avons  renvoyé,  et  notre  lapsus  ne  trompera  personne. 
Quant  au  mélange  des  noms  de  pays  et  des  noms  de  départements 
dans  notre  classement  alphabétique,  nous  l'avons  expliqué,  tout  en  le 
regrettant,  dans  les  lignes  suivantes  que  nous  nous  bornons  à  repro- 
C  lire  :  «  Nous  avons  été  obligé,  d*après  les  titres,  de  classer  les  pu- 
I  cations  tantôt  par  départements  et  tantôt  par  anciens  pays.  Il  en  ré- 
[  Ite  que,  si  l'on  veut  savoir^  par  exemple,  ce  qui  a  paru  sur  le  patois 
4  !  la  Haute-Garonne,  il  faudra  chercher  à  la  fois  à  Garonne  (Haute-) 
{  à  Languedoc.  Si  Ton  veut  connaître  les  publications  sur  les  patois 
<  Languedoc,  il  faudra  chercher  non  seulement  l'article  Lanauedoc, 
1  lis  encore  les  articles  de  tous  les  déparlements  compris  dans  le  Lan- 
I    edoc,  et  ainsi  de  suite.  » 


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152  REVUE  DES  PATOIS 

Alsace. 

L'abbé  Simon.  —  Texte  en  patois  de  la  Poutroye  (dans  Revue  des  p. 
gallO'tomans,  1,201). 

Sur  le  livre  de  C.This,  dont  nous  avons  donné  ci-dessus  un  compte- 
renduy  voyez  ZeUschrift  fur  romanùche  philologiey  XI,  259. 

Ardèche 

Vincent  d'Indy.  —  Chanson  de  quête  en  patois  du  Haul-Vivarais 
(dans  Bévue  des  trad,  pop.,  111, 255). 

Ariêge. 

L.  Lambert.  —  Le  roi  des  poissons^  conte  en  patois  de  Belesta  (dans 
Bévue  des  langues  romanes^  XXXII,  24). 
P.  Boulanger.  —  Chanson  de  Gaston  Phœbus  {dB,ïis  la  Tradition^  II, 

23). 

Béam. 

G.  Boulanger.  —  Cantique  Béarnais  de  Notre-Dame  (dans  la  Tradi- 
tion, II,  189). 

BoucheS'dU'Bhôfie. 

F.  Delille  et  F.  Clément.  —  Sièis-Four,  sirvente  patriouli  en  parla 
literàri  d'Arle  (Avignon f  Roumanille,i887,  24  p.  in-8).Gf.  OccHaniot 
1,52. 

Poésie  inédite  d'Auguste  Verdoty  avec  une  notice  sur  ses  ouvrages, 
ÔB,nsOccitama,  1,71. 

Catalogne. 

J.  Verdaguer.  —  Les  fills  del  Canigô,  avec  traduction  provençale 
(dans  Lou  Felibrige,  I.  173). 

Charente. 

L'abbé  T...—  Texte  en  patois  de  La  Chaise,  canton  de  Barbezieux 
(dans  Bévue  des  p,  gallo-romans,  1, 281  ). 

Charente-Inférieure . 

P.  Mar«ut,  —  !n  jharbot  de  bouquet  saintonghoué  (Paris,  Ghio^ 
Cî.  Bévue  des  p.  gallo-romans,  I,  230. 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  153 

Carrèxe. 

Poésies  en  patois  eT Argentan^  dans  OccUania,  I,  79.  —  Ce  patoîB  se 
distingae  en  particulier  par  le  maintien  de  Va  comme  finale  féminine 
au  singulier  et  au  pluriel  des  substantifs  et  des  adjectifs  féminins. 

Côte-d'Or. 

P.  Lejay.  —  Le  raton  et  la  ratotle,  conte  en  patois  de  Pontaiilier- 
sur-Saône  {à^ns  Revus  des  p.  gallo-romans^  I,  p.  i98). 

L'abbé  Rabiet;  —  Le  patois  de  Bourberain  (dans  Revue  des  p,  gallo  * 
romans,  I,  241). 

lyauphiné, 

A.  Roque-Ferrier.  —  Le  langage  dauphinois  de  Pinache-Serres  en 
Wurtemberg,  Voy,  Allemagne  {Colonies  gallo-romanes  d'). 

Garonne  (Haute-). 

D'  Noulet  et  C.  Ghabaneau.  —  Deux  manuscrits  provençatix  du 
XIV^  s.  contenant  des  poésies  de  Raimon  de  Cornet^  de  Peire  de  LadUs 
et  fP  autres  poètes  de  l'école  toulousaine  (Paris,  Maison  neuve  et  Le- 
clerc,  1888,  LVI-259  p.  in-8).  —  Ce  livre,  que  nous  avons  déjà  si- 
gnalé, commence  par  une  copieuse  introduction,  donnant  tous  les  ren- 
seignements utiles  sur  les  deux  manuscrits  publiés,  sur  les  trouba- 
dours toulousains  et  sur  leur  versification.  Après  les  poésies  viennent 
des  notes,  une  étude  grammaticale  très  précieuse  et  un  glossaire.  Il 
résulte  de  Tétude  grammaticale  que  la  langue  des  deux  manuscrits  est 
à  très  peu  près  celle  des  Leys  d^amors.  Le  volume  se  teràiine  par  un 
appendice  (contenant  le  Doctrinal  de  trobar  de  R.  de  Cornet  et  la 
glose  de  Jean  de  Castelnou  sur  cet  ouvrage)  et  des  additions  et  correc- 
tions. Cf.  Revue  des  L  romanes,  XXXIÎ,  46. 

D'  Noulet,  —  Œuvres  de  Pierre  Goudelin,  publiées  sous  les  auspices 
du  Conseil  général  de  la  Haute-Garonne  (Toulouse,  Privât  J  887;  LVIIL 
XX  et  507  pages).  —  L  Avertissement,  —  II.  Notice  biographique  sur 
Pierre  Goudelfn,  —  III.  Notice  sur  le  buste  et  les  portraits  de  Goudelin 
(en  télé  du  volume  le  portrait  de  Goudelin  d*après  le  tableau  de  Nico- 
las de  Troy  conservé  au  Musée  de  Toulouse).  —  IV.  Bibliographie  des 
Œuvres  de  Goudelin.  —  V.  Lb  ramelet  moundi,  avec  d'abondantes 
notes.  •—  VI.  Glossaire,  «  Afin  de  donner  à  mon  glossaire,  dit  M.  le 
O*"  Noulet,  un  caractère  uniquement  pratique,  en  conformité  du  pro- 
§  imme  qui  m'était  tracé,  j*ai  évité  toute  digression,  toute  trace  d'é- 
r  Jition,  non  sans  regretter  d'avoir  ainsi  à  renoncer  à  faire  usage  des 
r  berches  longuement  accumulées  qu'un  Dictionnaire  raisonné  de 
l  liome  toulousain  m*eût  fourni  l'occasion  de  produire.  >  Nous  sou- 
fc  tons  vivement  que  le  Dictionnaire  raisonné  de  Vidiome  toulousain 
G  soit  qu'ajourné.  Il  serait  fort  regrettable  que  M.  le  D'  Noulet 
a    mdonnàt  un  projet  qu'il  est  mieux  que  personne  en  état  de  réaliser. 


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154  HEVDB  DBS  PATOIS 

Grùûru. 

Ulrich.  —  Textes  de  la  HatUe  Engadine  (dans  Archivio  GloUol&gico 
itoitano,  VIII,129et263). 

UérauU 

L.  Lambert.  —  Le  petit  mas,  conte  en  patois  de  Montpellier  (dans 
Revue  des  langues  romanes,  XXXII,  p.  35). 

A.  Roque-Ferrier.  —  Le  conte  de  Jean  de  VOurs  en  patois  de  UonU- 
pellier  et  en  patois  de  Lansargues  (dans  Oceitania,  I,  28). 

E.  Marsal.  —  Las  Erbetas,  cansou  mount-peUèirenca  (Moatp^ier, 
Combes,  1887,  6  p.  in-4).  Cf.  Occitania,  I,  49. 

J.  Soulet.  —  Las  Ajustas  â  Cela,  pouème  lenguadoeien  dins  lou 
parla  de  Céta  (Cette,  imprimerie  Cros,  1887, 16  p.  in-8). 

A.  Tandon.  —  Fables,  contes  et  autres  pièces  en  vers  patois  de 
Montpellier  (2e  édit.  Montpellier,  Renaud,  1813,  XXIV,  200  p.  in-8). 

Pièce  en  patois  de  Bédarieux,  dans  Occitania,  I,  86.  —  «  C'est  à 
notre  connaissance,  dit  M.  Hoque-Ferrier,  la  première  poésie  bétari- 
cienne  qui  ait  été  imprimée  jusqu'ici.  » 

lUe  et'Vilaine. 

J.  Gilliéron.  —  Patois  de  Louvigné-de-Bais  (dans  Revue  des  p> 
gallo-romans,  1, 174). 

Italie 

G.  de  Gregorio.  —  Fonetica  dei  dialetti  gaUo-italici  de  Sicilia 
(dans  Archivio  glottologico  italiano,  VIII,  304  et  406). 

Landes. 

Arnaudin.  »  Contes  populaires  recueillis  dans  la  Grande-Lande, 
le  Born,  les  Petites  Landes  et  le  Morensin.  Paris,  Lechevalier,  XIII- 
3(2  p.  in-18.  —  C'est  le  volume  que  nous  annoncions  daos  notre 
avant-dernier  numéro  {Revue  des  patois,  1, 239).  Il  contient  une  étude 
sur  le  patois  grand-landais.  L'auteur  annonce  la  publication  pro- 
chaine de  chansons  populaires  du  même  pays.  Cf.  Revue  des  Trad, 
pop,,  m,  125,  et  La  Tradition,  II,  62. 

La  Rebiste  gascoune,  journal  populaire,  paraît  à  Dax  tous  les  deux 
mois. 

Liège, 

Doutrepont.  —  No^ls  en  patois  de  Liège  (dans  Beoue  des  p,  gc  • 
romans,  I.  184  et  265). 

Compte-rendu  de  l'article  de  A.  Horning  sur  le  patois  de  Liège  (V 
Revue  des  patois,  I,  150)^  dans  Revue  des  p,  gallo-romans,  I,  22^. 


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NOTIGBS  BIBLIOORA.PHIûnBS  155 


Limousin. 


A.  Thomas.  -—  Poésies  complètes  de  Bertran  de  Bom  (Toulouse, 
Privât,  1888,  LII-212  p.,  petit  in-8K  —  Dans  cette  édition  accompa- 
gnée de  notes  et  d'un  commentaire  historique  et  suivie  d'un  glossaire, 
M.  Thomas  a  unifié  l'orthographe  et  c  s'est  attaché  à  donner  les  formes 
de  ia  langue  provençale  telle  qu'on  la  parlait  sur  les  frontières  du 
Lâmousin  et  du  Périgord  à  l'époque  de  Bertran  de  Born.  » 

Loir-et-Cher, 

L*abbé  Pelle.  —  Texte  en  patois  de  Couffy,  canton  de  St-Aignan 
dans  Revue  des  p.  gallo-romans,  1,  202). 

Lorraine, 

Voyez  ci-dessous,  à  Tart.  Vosges,  le  compte-rendu  du  Bulletin  de 
la  Société  philomatique  vosgienne, 

Lot, 

L'abbé  Pouget.  —  Conte  et  dictons  en  patois  de  Sénaillac,  canton 
de  la  Tronquiére  (dans  Revue  des  p.  gaUo-romans,  l,  203). 

Lyonnais 

Sur  Tadjectif  possessif  féminin  en  lyonnais,  voyez  les  remarques 
de  W.  Meyer  dans  Zeitschrift  fur  romanische  philologie ,  XI,  149. 

Puitspelu.  —  Dictionnaire  étymologique  du  patois  lyonnais.  Le  2« 
et  le  3*  fascicule  (Damayat-Ponoman)  sont  dignes  des  éloges  que 
nous  avons  accordés  au  premier  (Revue  des  patois,  I,  137).  Nous 
reviendrons  sur  cet  important  ouvrage  quand  il  sera  terminé. 

Le  même.  —  Vadou  en  lyonnais  (dans  Romania,  XVII,  287). 

Marne. 

L*abbé  Adam.—  Texte  en  patois  d'Essart-lexrSézanne,  canton  d'Es- 
temay  idans  Revue  des  p.  gallo-romans,  I,  205^. 

Maurice  (île). 

C.  Baissac.  —  Le  folk-lore  de  Vile  Maurice,  texte  créole  et  traduc- 
<i^~  française,  Paris,  Maisonneuve,  XIX  -  466  p.  in-8.  —  Cf.  Revue 
d     'rad.  pop.,  III,  237,  et  La  Tradition,  II,  157. 

Mayenne, 

Ltin.  —  Notes  sur  le  patois  de  Monljean  (dans  Revue  des  p.  gallo- 
ri     ins,  I,  172). 


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156  REVUE  DES  PATOIS 

Pas-de-Calais, 

E.  Edmont.—  Nattas  propres  Saini-Polois  (dans  Revue  de  p.  gaib- 
romans,  I,  289.  —  A  suivre.) 

Puy-de-Dôme. 

L'abbé  Saby.  —  Texte  en  patois  de  St-Romain^  canton  de  Satnl- 
Anihème  (dans  Revue  des  p.  galb-romans,  I,  282). 

Prusse  française 

Article  sur  les  Remarks  mi  the  Conjugation  of  the  toaHonian  Diakd 
de  J.  StûrzÎDger,  dans  Revue  des  p.  galto-romans,  I,  225. 

Pyrénées  (Basses), 

L'abbé  Gasteig.  —  Texte  et  proverbes  en  patois  des  environs  de  Pau 
(dans  Revues  des  p,  gallo-romans,  l,  284). 

Pyrénées  Orientales, 

Michel  Aymar.—  La  formulàri  de  laspreguaris  (Perpignan,  18S8), 
livre  de  prières  en  roussiilonnais. 

Rhône, 

Devaux.  —  Etymologie  de  Ver  y  a  du  patois  de  St-Genù-les-OUièrei 
(dans  Revue  des  p,  gallo-romans,  1, 261). 

Saintonge,    . 

Eveillé  (A).  —  Glossaire  saintongeais  des  deux  Charentes  (Paris, 
Champion,  in-8,  X-413  pages). 

Savoie. 

J.  Gilliéron.  —  Conservation  des  consonnes  finales  dans  le  patois  de 
Bonneval,  de  Lanslebourg  et  de  Séez  (dans  Revue  des  p,  galio-romoMi 
I,  477). 

Savoie  (Haute), 

A.  Constantin.  —  La  Marion  su  on  pommi,  chanson  en  patoi  ie 
Thônes  (dans  La  Tradition,  IF,  56). 

Le  même.  —  Chansons  de  Joseph  Béard  (Suite),  dans  Revue  a- 
voisienne,  28«  année,  p.  30J  et  333. 

Pascaléin.  — .  Des  mots  savoyen,  savoyard  et  savoisien  (dans  Re  te 
Savoisienne,  28«  année,  p.  325,  353,  et  29»  année  p.  25  et  41). 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  157 

Sur  une  nouvelle  plaquette  savoyarde,  voyez  Revue  Savoistenne, 
29«  année,  p.  149. 

Semelnférieure. 

L'abbé  Lebarq.  —  Texte  en  patois  de  Hautot-Saint'Sulpice,  canton 
de  Doudeville,  avec  variantes  de  Fécamp  et  d'Offranville  (dans  Revue 
des  p.  gallo-romans,  l,  286). 

Somme, 

Ph.  Riquebourg.  —  Texte  en  patois  de  Cayeuœ,  canton  de  Moreuil 
(dans  Revue  des  p.  gallo-romans,  I,  287). 

Suisse, 
Voy.  Vaud  {Canton  de). 

Tarn, 

Aug.  Fourès.  —  Les  Grilhs  (Paris,  Maisonaeuve  et  Leclerc).  Cf. 
Revue  des  langues  romanes,  XXXII,  104. 

Var. 

Maurice  Viei.  —  Recherches  étymologiques  sur  les  noms  propres  des 
habitants  d'Hyères  (dans  Hyères-joumal  ,1888). 

Vaucluse. 

F.  Gras.  —  Le  romancero  provençal  (Paris,  Savine).  Cf.  Revue  des 
langues  romanes,  XXXII,  104. 

Vaud  {Canton  de) 

Sur  «  Odin,  Elude  sur  le  verbe  dans  le  patois  de  Blonay,n  Voy.  Lite- 
raturblatt  fur  germanische  und  romanische  philologie,  février  1888. 

Vosges. 

Parabole  en  patois  de  Gérardmer,  daos  Parabole  de  VEnfant 
Prodigue  en  patois  divers,  réimpression  Favre  (Paris,  Champion), 
p.  «. 

ichard.  —  Extrait  d'un  glossaire  des  différents  patois  en 
us  je  dans  le  département  des  Vosges  (dans  Mélanges  sur  les 
la  gués,  Paris,  1831,  p.  117). 

e  même.  —  Liste  en  patois  de  Dommartin  près  de  Remire- 
m  2t  de  309  mots  proposés  pour  être  traduits  en  patois  (dans 
M  ^ anges  sur  les  langues,  Paris,  1831,  p.  137). 


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158  BEVUE  DES  PATOIS 

Jouve.  —  Epkre  en  patois^  adressée  par  les  habitants  de  Ge- 
rardmerau  ministre  de  l'intérieur  en  1809  (Remiremont,  1866. 
—  in-12). 

Le  même.  —  Recueil  nouveau  de  vieux  noëls  en  patois  de  la 
Meurthe  et  des  Vosges  (dans  Mémoires  de  la  société  d'archéologie 
lorraine,  2«  série,  t.  IX). 

Le  môme.  —  Chanson  en  patois  vosgien  (Epinal,  1876). 

Thiriat.  —  La  vallée  de  C leurie  {Remiremoni,  4869). 

Le  livre  de  L.  Adam  «  Les  patois  lorrains  »  (voy.  Hevue  des  PcUoù,\, 
p.  151)  contient  des  textes  en  patois  des  localités  suivantes  des 
Vosges  :  Sainte-Barbe,  page  402  ;  Landaville,  p.  404  ;  Docelles,  p. 
410;  Val-de-Champ  près  Bruyères,  p.  416;  de  ThoIy,p.  419;  Va 
gney,  p.  426;  Gérardmer,  p.  429  ;  Charmois  l'Orgueilleux,  p.  434. 

F.  Brunot.  —  Légende  en  patois  de  la  Bolle  (dans  Revue  des 
patois,  1, 126). 

Le  chanoine  Hingre.  —  Complainte  en  vieux  patois  de  La 
Bresse,  Vosges  (dans  Revue  des  patois,  1,  241). 

[Le  XIII*  bulletin  de  la  Société  philomalique  vosgienne  (1887-1888), 
qui  vient  de  paraître  à  Saint-Dié(Humberty  imprimeur),  contieot  diffé- 
rents renseignements  intéressants  pour  Tétude  des  patois  locaux. 

Notre  collaborateur,  M.  le  ohanoine  Hingre,  y  a  noté  les  «  cris  et 
chants  traditionnels  des  Patres  de  la  Bresse.  >  C'est  un  document  de 
plus  fourni  à  ceux  qui  voudraient  compléter  ou  contrôler  les  travaux 
que  M.  H.  a  déjà  publiés  sur  ce  patois,  grâce  à  lui  bien  connu  aujour- 
d'hui. 

Ajoutons,  bien  que  ceci  sorte  uo  peu  de  notre  sujet,  qu'il  y  a  parmi 
ces  chants  étranges  une  petite  ronde  que  sa  grâce  recommande  aux 
amateurs  de  poésie  populaire. 

Page  291  du  même  recueil,  nos  lecteurs  trouveront  un  très  impor- 
tant travail  de  M.  Gaston  Save  sur  le  costume  lorrain.  Nous  n'avons 
pas  à  considérer  Tintérêt  historique  de  ces  recherches,  mais  elles  nous 
fournissent  à  nous  une  très  précieuse  énumération  de  mots  peu  con- 
nus qui  désignent  ou  désignaient  dans  les  diiïérentes  localités  lorrai- 
nes toutes  les  parties  du  costume,  de'la  bambtllotte  (gland  du  bonnet) 
au  sârd'keu  (soulier). 

M.  Save,  qui  n'est  pas  un  linguiste  de  profession,  mais  un  ar- 
tiste de  talent  et  un  archeologue.de  passion,  aurait  dû  s'abstenir  peut- 
être  de  quelques  conjectures  étymologiques  peu  fondées.  La  nomencla- 
ture et  la  description  des  objets  suffisait  à  rintérêt. 

Cette  nomenclature  paraît,  du  reste,  fort  complète.  M.  Save  en  a 
recueilli  les  éléments  non  seulement  dans  ses  excursions,  mais  dans 
des  documents  conservés  à  la  Bibliothèque  de  Nancy  et  qui  méritent 
d'être  énumérés: 

10  Un  recueil  de  265  mémoires  originaux  provenant  de  l'enquêf  de 
r Académie  de  Stanislas  (1877)  et  qui  n'ont  pas  tous  été  utilisé*"  i^ 
341-346) ; 

2o  Les  mss.  originaux  d'une  enquête  de  1808  sur  le  patois  de  r- 
rondissement  de  Saint -Dié  ; 

3o  Une  étude  de  1778  sur  les  mêmes  patois,  accompagnée  de  t(  ^s 
en  vers  et  en  prose  ; 


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NOTICES  BIBLIOGRÂPHIOUES  159 

4«  Uq  glossaire  lorrain  en  fiches  par  Lerouge  (326-329)  ; 

5*>  Un  glossaire  de  quelques  patois  lorrains  par  Gérard  (330-340)  ; 

&"  Des  observations  sur  les  patois  lorrains  par  Tabbé  Jeaunin  (no 
768). 

Des  indications  éparses  dans  tous  ces  recueils,  M.  Save  a  tiré  une 
foule  de  curiosités.  Malheureusement  les  noms  relevés  ne  pourront 
servir  qu'à  compléter  dans  l'ensemble  les  vocabulaires  lorrains,  ils  ne 
fourniront  aucune  indication  linguistique  précise.  Pris  pêle-mêle  dans 
difTérents  patois,  ils  ne  se  rapportent  à  aucun  d'eux  en  particulier  et 
il  ne  faudra  par  chercher  dans  leurs  formes  des  renseignements  pho- 
nétiques. 

Tel  quel  cependant  Tarticle  de  M.  Save  est  encore  un  document, 
Don-seulement  pour  les  historiens,  mais  pour  les  lexicologues.]    F.  B. 


Wallon. 

Nous  avons  signalé  {Revue  des  patois,  I,  238)  le  compte- rendu  qu'a 
fait  M.  Wilmotte  du  Poême^  moral  publié  par  M.  Gloetta.  Une  polémi- 
que s'est  engagée  à  ce  sujet  entre  l'éditeur  et  le  critique,  dans  Rotna- 
nia,  XVII,  306. 

Yonne. 

Comat.  —  Dictionnaire  du  patois  en  usage  dans  le  centre  du 
département  de  V  Yonne  (dans  Bulletin  de  la  Société  archéologi- 
que de  Sens,  1851,  page  296). 

Jossier.  —  Dictionnaire  des  patois  de  i  Yonne  (Auxerre,  1882. 
—  in-8,  119  pages). 

Ch.  Moiset.  —  Les  anciens  noëls  chantés  dans  les  pays  qui  for- 
ment aujourd huile  département  de  V  Yonne  (Auxerre,  Rouillé. — 
Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  des  Sciences  de  C  Yonne)  Cf. 
Bévue  des  trad.  pop.,  II,  479. 


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1 


CHRONIQUE 


—  Dorénavant,  au  lieu  de  donner  le  dépouillement  complet  des  p^ 
riodiques  français  consacrés  aux  traditions  populaires,  dépouillement 
qui  nous  prenait  malheureusement  trop  de  place,  nous  nous  borne- 
rons à  signaler  dans  les  Notices  bibliograpkiqueê  les  articles  de  ces 
périodiques  qui  intéressent  directement  les  études  dialectologiques. 

—  Enquête  sur  let  patois  de  la  région  lyonnaise,  —  Aux  listes  de 
collaborateurs  que  nous  avons  déjà,  publiées  (Voy.  Revue  des  patois^  I, 
p.  6,  80, 160),  il  Faut  ajouter  les  personnes  dont  les  noms  suivent  : 

F.Bonnardot,  archiviste-paléographe;  F.  Brunot,  professeur  à  la  Fa- 
culté des  Lettres  de  Lyon,  pour  les  patois  de  Plainfaing  et  de  la  Bolle 
(Vosges);  Hingre,  chanoine  à  Saint-Oié,  pour  le  patois  de  la  Bresse 
(Vosges) ;  Larue,  instituteur  à  Neuvy-Grandchamp  (Saône-el- Loire); 
Tournery,  à  Petit-Albergement  (Ain)  ;  Vernel,  à  Aubenas  (Ardèchc); 
Robelet,  à  Thoissey  (Ain)  ;  Hermand,  à  Villard-Julliendsère;;  Possoz, 
à  Séez  (Savoie)  ;  Fermond,  à  St-Donat  (Drôme), 


Le  gérant  :iE.  Vieweq. 


Lavai.  —  Imprimerie  E.JAMIN,  41,  rue  de  la  Paix. 


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2*   ANNBK.    N»  3.  JUILLET-OCTOBRB   1888 


^W  RECUEIL    TRIMESTRIEL  ^^ 

CONSACRÉ    A   l'Étude    des   patois 

KT     A>CIENS      DIALECTES    ROMANS     DE      LA     FRANCE 
RT    DES    RÉGIONS    LIMITROPHES 


PUBLIÉ   PAR 

L.  CLÉDAT 

PROFESSEUR   k    LA   FACULTÉ  DES   LETTRES   DE   LYON 


PARIS 

F.  VIEWEG,   Libraire-Éditeur 

(R.  BOUILLON  KT  E.  VIEWEG,  Successeurs) 

67,  Rue  de  Richelieu,  67 


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SOMMAIRE    DU    PRÉSENT   NUMÉRO 


I.  —  E.  Julben  :  Quelques  mots  de  la  langue  vulgaire  chez 

les  agronomes  latins i  61 

II.  —  Hingre  :  Grande  complainte  en  patois  vosgien  (^sniie)    161 

III.  —  Fr.  Bonnardot  :  «   Tant  mieux!    Tant  pis!    »  dia- 

logue populaire  en  patois  de  la  plaine  de  Beaune,  .     lîrt 

IV.  —  F.  Fertiault  :  Conte  de  VAunis 19! 

V.  —  E.  Philipon  :  Le  patois  de  Saint-Genis-les-Olliéres  et 

le  dialecte  lyonnais  (suite) \% 

VI.  —  F.  Mistral  :  La  chèvre  de  maître  Raphaël,  conte  en 

patois  de  Maillane 21S 

VII .  —  L.  Clédat  :  La  chanson  du  Pauvre  Jean,  en  patois  des 

environs  de  Pèriguev^,  avec  musique 2î' 

VIII.  —  Vwxis^Qhx:  Rôffolesinpatuais  liyonnais  (Jl] *3?& 

IX.  —  NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES.  Comptbs-rbndus 
de  :  Victor,  Phonetische  Studien  ;  Mîtiet,  Etudes 
lexico graphiques  sur  l'ancienne  langue  française; 
Baudouin,  Glossaire  du  patois  de  la  forêt  de  Clair- 
vaux  ;  Constantin,    Recueil  complet   des  chansons 

patolses  de  Joseph  Béard,  etc 2ÎT 

X.  —  Chronique 240 


Tout  ce  qui  concerne  la  rédaction  doit  être  adressé  à   M.  CLÈDAT,  , 
professeur  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Lyon. 

Il  sera  rendu  compte  de  fous  les  our rages  dont  la  rédaction  aura  reçu 
un  double  exemplaire. 


Prix  d'abonnement  à  la  REVUE  DES  PATOIS  : 

FRANCE 15    francs 

UNION   POSTALE 17        > 


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QUELQUES    MOTS   DE    LA  LANGUE  VULGAIRE 
CHEZ    LES    AGRONOMES   LATINS 


Les  Romains  qui  ont  écrit  des  traités  d'agriculture 
ont  montré  autant  de  prétention  au  beau  langage  que 
les  orateurs  ou  les  historiens  de  leur  temps.  Ils  parlaient 
la  même  langue,  ils  avaient  été  instruits  par  les  mêmes 
maîtres,  ils  s'adressaient  au  même  public.  Seul,  le  vieux 
Caton,  qui  vivait  dans  un  âge  encore  peu  cultivé  et  se 
piquait  de  mépriser  les  savants,  semblait  devoir  faire 
exception  à  la  règle  commune  ;  mais  le  traité  qui  porte 
son  nom  a  été  rajeuni  après  sa  mort;  il  a  été  ramené  à 
des  formes  et  soumis  à  des  lois  qu'ignorait  le  rude 
censeur.  Les  agronomes  latins  s'exprimaient  donc  tout 
autrement  que  ces  paysans  dont  ils  s'occupaient  et  qui 
ne  les  lisaient  pas  :  ils  parlaient  des  occupations  de  la 
campagne  avec  le  style  des  hommes  de  la  ville-.  Mais, 
quelle  que  fût  leur  passion  pour  le  langage  poli  et  raffiné, 
ils  ne  pouvaient  toujours  la  satisfaire  pleinement;  il  y 
avait  des  choses  que  les  rhéteurs  et  les  grammairiens 
n'avaient  pas  nommées,  qu'ils  ne  connaissaient  pas, 
qu'ils  étaient  bien  loin  de  soupçonner.  Quand  un  terme 
manquait  à  la  langue  littéraire,  il  fallait,  bon  gré,  mal 
gré,  le  demander  à  la  langue  rustique  ;  on  ne  présentait 
cet  intrus,  ce  déclassé,  qu'avec  des  précautions  infinies, 
mais  enfin  on  le  présentait,  et  la  nécessité  lui  faisait 
une  place  quelquefois  importante.  Aussi  on  a  pu  relever 
dftns  les  traités  d'agriculture  un  grand  nombre  d'expres- 
sions qu'on  ne  trouve  pas  ailleurs  ou  seulement  dans 


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162  REVUE   DES  PATOIS 

les  inscriptions.  Ce  sont  les  premiers  vestiges  d'un 
idiome  encore  méprisé,  la  première  manifestation  d'un 
patois  qui  donnera  naissance  aux  langues  novo-latines. 
De  bonne  heure,  ceux  qui  ont  étudié  les  origines  du 
français  ont  tourné  leurs  regards  de  ce  côté  ;  ils  doivent 
beaucoup  aux  traités  d'agriculture.  Mais  si  patientes, 
si  consciencieuses  qu'aient  été  leurs  recherches,  on  peut 
encore  je  crois,  glaner  après  eux.  Je  voudrais  indiquer 
ici  quelques  mots  qui  semblent  leur  avoir  échappé  et 
qui  se  sont  maintenus  dans  notre  langue. 

On  fait  généralement  venir  guéret  de  «  vervactum  »  ; 
cependant  cette  étymologie  est  contraire  aux  règles  or- 
dinaires de  la  dérivation  ;  la  disparition  de  v  dans  le 
groupe  rv  ne  s'explique  pas.  On  échappe  à  cette  grave  dif- 
ficulté en  rattachant  le  mot  à  vëtèrètum  (*)  qui  est  souvent 
employé  par  les  agronomes  et  a  exactement  le  sens  que 
«  guéret  »  a  dans  notre  prose.  Ainsi  Columelle  dit,  (I,  3)  : 
«  Ideoque  postreges  exactos  Liciniana  illa jugera...  ma- 
jores quœstus  retulere  quam  nunc  nobis  prœbent  am- 
plissima  vetereta.  »  Il  a  môme  déjà  le  sens  très  étendu 
et  très  général  qu'il  a  pris  dans  la  poésie;  ainsi  le  même 
auteur  dit  encore  (II,  10):  «  Si  veteretum  erit  in  valle 
situm.   »  Cf.  même  livre,  12. 

Le  mot  français  voie  a  un  sens  spécial  dans  quel- 
ques expressions  toutes  faites.  Ainsi  on  dit:  une  voie  de 
charbon,  une  voie  de  bois,  etc.  Pour  celui  qui  emploie 
le  terme,  c'est  le  nom  d'une  mesure.  Littré  cependant 
le  rattache  à  via  chemin,  avec  lequel  il  n'a  aucun  rap- 
port de  sens  ('),  bien  que  la  dérivation  soit  régulière. 

(i;  [Il  est  beaucoup  plus  difficile  de  tirer  guéret  {guarait  dans  la 
Gh.  de  Roland)  de  veteretum  que  de  vervactum-  Les  mots  en  etufn 
ont  passé  en  franijais  sous  une  forme  féminine  en  aie:  «  saulaie, 
aunaie  ».  En  supposant  une  substitution  de  suffixe,  iWwm  pour  etufn, 
on  obtiendrait  Dien  la  forme  actuelle  guéret;  mais  l'orthographe 
ancienne  guarait  exige  un  mot  latin  en  actum.  Le  rapprochement 
entre  veteretum  et  guéret  est  d'ailleurs  intéressant].  L.  G. 

(2)  [Il  y  a  un  rapport  de  sens  assez  naturel,  et  que  Littrè  indique  : 
«  ce  qui  peut  être  porté  dans  un  seul  voyage.  »] 


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JDLLIKN.  —  LA  LANGUE  DES  AGRONOMES  LATINS  163 

Tout  devient  clair  et  logique,  si  on  remonte  au  mot 
latin  vèhem,  qui  était  le  nom  d'une  mesure,  mais  d'une 
mesure  variable,  parce  qu'elle  indiquait  le  contenu 
d'une  voiture.  Ainsi  Columelle  lui  donne  différentes 
valeurs  :  pour  le  fumier,  dit-il  (XI,  2),  «  vehis  autem  ster- 
coris  una  habet  modios  octoginta.  »  Elle  varie  même 
avec  les  différents  bois  (XI,  2):  «  Materies  si  roborea 
est,  ab  uno  fabro  dolari  ad  unguem  per  quadrata  débet 
XX  (il  s'agit  de  pieds);  haec  erit  vehis  una.  Pinus  autem 
V  et  XX  pedum  œque  ab  uno  expeditur.  »  L'auteur 
continue  cette  énumération  et  ajoute:  «  atque  omnes 
hae  mensurae  similiter  vehes  appellantur.  »  (Cf.  II,  149). 
On  ne  peut  rien  trouver,  ce  me  semble,  qui  explique 
mieux  le  sens  du  mot  français,  ni  qui  satisfasse  mieux 
aux  exigences  de  la  dérivation  (*).  L'étymologie  me 
paraît  incontestable. 

Il  n'en  est  pas  de  même  de  celle  que  je  proposerais 
pour  le  mot  enter.  Je  ne  la  donne  que  comme  une  hypo- 
thèse, mais  cette  hypothèse  est  au  moins  plus  vraisem- 
blable que  celle  qui  a  prévalu.  Le  mot  classique  qui 
désignait  cette  opération  agricole  était  inserere;  quand 
les  gens  instruits  faisaient  usage  d'un  mot  aussi  fran- 
chement latin,  est-il  possible  que  les  paysans  se  soient 
avisés  de  recourir  à  un  mot  grec  ?  C'est .  ce  qu'ont 
cependant  admis  Diez  et  Littré  :  suivant  eux,  ce  terme 
vient  du  grec  âjAçurov,  qui  serait  devenu  en  latin 
impota,  mot  qu'on  ne  trouve  nulle  part  dans  ce  sens, 
même  dans  le  dictionnaire  de  Du  Cange.  Ne  semble-t-il 
pas  plus  légitime  de  le  faire  venir  de  amùem,  qui  signi- 
fiait «  perche,  branche.  »  Columelle, (IX,  l)dit:  «  Deinde 
per  transversa  laterum  cava  transmittentur  amites,  qui 


(1)  [Pour  iivQT  voie  diQvehem,  il  faut  supposer  une  forme  populaire 
eu  a,  'veham^  et  admetlre  pour  Ve  bref  de  ce  mot  la  même  transfor- 
mation exceptionnelle  que  dans  meam  qui  a  donné  le  vieux  français 
«  meie,  moie  ».] 


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164  REVUE   DES   PATOIS 

exîtus  ferarum  obserent.  »  Horace  (Epod.  2,  33)  l'avait 
déjà  employé  dans  le  même  sens: 

Aut  amite  levi  rara  tendit   retja 
Turdis  edacibus  dolos. 

L*élymologie,  satisfaisante  pour  le  sens,  ne  Test  pas 
pour  la  dérivation;  mais  on  sait  avec  quelle  facilité  la 
langue  vulgaire  formait  des  verbes  tirés  des  noms  et 
quelle  prédilection  elle  avait  pour  les  verbes  en  are.  Un 
verbe  amitare,  qu'on  trouve  aussi  peu  qu'impota^  mais 
qui  est  plus  légitime  et  plus  vraisemblable,  a  pu  donner 
ente,  comme  piscari  a  àonné  pêche ^  qui  n'a  point  de 
correspondant  en  latin.  Il  n'est  pas  impossible  d'ailleurs 
que  la  langue  vulgaire  qui  altérait  volontiers  les  finales 
ait  eu,  à  côté  de  amitem^  une  forme  amitam  comme  elle 
avait  sementiam  à  côté  de  sementem. 

Le  grec,  auquel  on  a  décidément  recours  dans  les  cas 
embarrassants,  a  fourni  encore  une  autre  étymologie 
non  moins  contestable.  Le  mot  serpillière  qui,  d'après 
Littré,  désigne  «  une  toile  grosse  et  claire  qui  sert  à 
différents  usages  et  entre  autres  à  emballer  les 
marchandises  »  viendrait,  d'après  le  même  auteur,  de 
^7)pajjL7:£>.tvoc,  feuille  morte  :  c'est  la  couleur  qui  aurait 
fourni  le  rapport  entre  deux  idées  aussi  éloignées.  Il 
n'est  pas  de  ceux  qui  frappent  ;  en  dépit  des  intermé- 
diaires que  Littré  cherche  à  établir,  tout  cela,  je  le 
crains,  paraîtra  étrange  et  bizarre.  Les  agronomes 
latins  connaissaient  un  mot  bien  plus  voisin  du  nôtre 
par  le  sens  et  par  la  forme,  c'est  le  mot  scirpictda 
(qu'on  écrivait  aussi  sirpiculaei  surpicvlà).  Il  désignait 
un  grossier  tissu  de  joncs  dont  on  faisait  des  paniers, 
des  nattes,  des  corbeilles  à  fleurs  fVarr.  de  Re  R.  II,  2  ; 
Colum.  X,  30S .  Plante,  Capt.  IV,  2,37  ;  Pomponius  chez 
Ribbeck,  II  p.  243).  Le  mot  n'appartient  pas  seulement 
à  la  langue  vulgaire  ou  comique,  car  Properce  (IV, 
2,40)  l'emploie  aussi  : 

Sirpiculis  medio  pulvere  ferre  rosam. 


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JULLIKN. —  LA  LANGUE  DES  AGRONOMES  LATINS  165 

Serpillière,  qui  représentait  chez  les  anciens  comme  il 
représente  chez  nous  un  tissu  grossier,  vient  de  scirpicula 
par  la  forme  régulièrement  dérivée  scirpicidaria. 

Ces  exemples,  recueillis  au  hasard  des  lectures,  mon- 
trent quels  services  pourraient  rendre  encore  aux  langues 
issues  du  latin  les  ouvrages  agronomiques.  Malheureuse- 
ment, nous  n'en  avons  pas  d'éditions  faites  dans  un  esprit 
vraiment  critique,  et  on  sait  quelles  facilités  on  prenait 
jadis  avec  les  textes,  combien  on  était  prompt  à  changer 
tout  ce  qui  paraissait  étrange  ou  contraire  à  l'usage 
ordinaire  de  la  langue.  Je  ne  doute  pas  qu'une  révision 
attentive  des  manuscrits  ne  permît  d'augmenter  la  liste 
déjà  étendue  des  mots  rustiques  qui  ont  survécu.  Les 
patois  surtout  profiteraient  de  cette  étude  ;  plus  sem- 
blables au  latin  rustique,  langues  vulgaires  comme  lui, 
ils  en  ont  mieux  conservé  les  éléments.  C'est  une  obser- 
vation qu'il  est  facile  de  faire.  Pour  ma  part,  quoique 
je  sois  fort  peu  familier  avec  les  idiomes. populaires,  il 
m'est  arrivé  souvent  de  ne  comprendre  la  langue  des 
paysans  du  Dauphiné  qu'à  travers  celle  des  paysans  ro- 
mains. Il  y  a  là,  ce  me  semble,  une  veine,  non  pas 
nouvelle,  mais  bonne  encore  à  exploiter.  La  science  de 
la  syntaxe  elle-même,  si  corrects  que  veuillent  ôtre  les 
agronomes  latins,  ferait  là  plus  d'un  profit.  Des  phrases 
comme  celle-ci  qui  est  de  Varron  (De  Re  rust.  II,  2) 
«  Cum  calores  aut  frigora  se  fregenint  »  prouvent  bien 
que  notre  manière  d'exprimer  le  passif  par  un  verbe 
pronominal  remonte  à  une  haute  antiquité  ou   plutôt 
qu'elle  a  toujours  existé  dans  la  langue  populaire.   A 
force  de  vivre  avec  les  paysans,  les  lettrés  subissaient, 
sans  s'en  douter,  l'invasion  de  leur  idiome. 

Em.  Jullien. 


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GRAN  COMPIANCE 

Fâte  è  vie  patoi  de  Lai  Bresse  khu  lai  vie  dé 

Frbre  JEUSÈPHE 

lé  sain  brmite  dé  vètron 

(Suite) 


M6-ce  que  l*Ermite  feu  trova  dô  sai  heute. 

49 

Dépeu  qu'el  a  fieu  de  méfiance 
Êne  ou  douse  anaue  on  sena 
Qu'ô  ne  sai  ca  mi  sai  demoûrance 
Né  lai  vie  qu'el  pieu  mwôna. 
Dée  vé  dècwaché  lai  lemêre 
Et  lai  mate  i  hau  chandlé, 
Dreûvi  pou  nos  le  fâre  ai  1ère 
In  live  das  marwae  dé  lé. 

50 

El  iawi  dô  i  vilaige 

Ine  airée  et  geinge  kértiè, 

Çou  que  ieu  dire,  tô  brauve  et  saige 

Sevan  lai  mote  das  anciè. 


40-2.  j4waue-année,8e  dit concurramment  avec  ônaue,  Sena-soiiner 
a  la  rad.  siè  quand  celui-ci  porte  l'accent  tonique  \  Té  siène-Xu 
sonnes. 

49-5  Dècwaché-dëcoxLyr'iT,  c'est-à-dire  dérocher,  manière  de  parler 
tout  à  fait  semblable  à  celle  de  rfe-cowrnV.  I/emdre-lam inaire, 
clarté,  et  non  lumière  en  général,  que  se  dit  jô-jour,  comme  les 
ténèbres  neû-nuit. 


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GRANDE  COMPLAINTE 

Faite  en  vieux  patois  de  La  Bresse  sur  la  vie  de 
Frère  JOSEPH 

LE   SAINT  ERMITE  DE  VENTRON 

(Suite) 


Comment  Fr,  Joseph  fui  trouvé  dans  sa  hutte. 

49 

Depuis  qu'il  est  hors  de  suspicion, 
Une  ou  deux  années  ont  sonné 
Qu'on  ne  sait  pas  encore  sa  demeure 
Ni  la  vie  qu'il  peut  ?nener. 
Dieu  va  découvrir  la  luinière 
Et  la  mettre  au  haut  chandelier , 
Ouvrir^  pour  nous  le  faire  lire^ 
Un  livre  des  jnerveilles  de  lui. 


50 

Il  y  avait  donc  au  village 

Un  solide  et  vrai  chrétien. 

Ce  qui  veut  dire,  tout  probe,  pieux  et  sage, 

A  la  façon  des  anciens. 

49^.  Chandlé-hdiwi  chandelier  en  l)ois  et  à  pince  qui  portait  les 
bandelettes  de  hêtre  à  éclairage  appelées  Lemôre. 

50-4.  D'J-donc,  a  Tinconvénient  de  signifier  encore  dans^  dès  (avec 
que),  et  dent. 

50-2.  Geinge-8^in,  non  dénaturé,  non  frelaté,  pur  et  sans  altération 
de  sa  bonne  essence  primitive,  lat.  Genuinus. 

50-4.  Sôtan  lai  m(5/e-suivant  la  mode,  à  la  façon  habituelle. 


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168  BEVUE  DES   PATOIS 

D'ène  fainile  tô-la  khêriée, 
Jean-Jàque  Valrôfe  ta  se  bwô  nô, 
El  n'é  deukhi  ène  airiée 
Que  de  sai  rligion  n'a  rai  senô. 

51 

Donte  ène  fwé  que  le  brauve  Valrôfc 
Sôkhèle  aipre  das  khtérbi, 
El  sôrprô  l'Ermite  dô  se  khôfe, 
Et  ti  doussebiè-n-ébauLi, 
L'in,  dé  wôre  vou-ce  que  se  rètate 
L'ôme  dasdiém«>ge  si  pô  kenu, 
L'aute  d'ete  pri  dô  sai  cwachate,.. 
Ma  dehô  las  chose  pwa  le  menu, 

52 

Jean-Jâque  oue  ène  voi  que  térlande 

Parmeu  lai  bihe  in  be  chan. 

Tô-t-èjâli,  el  se  démande 

Se  ce  n'a  camiquique  bérgan. 

È  jèdan  nieu  las  arae, 

El  i  dèmale  âque  dé  devO  : 

«  Bérgan  né  chante  rô  de  pwarae, 

Qu*el  se  di,  vé-t-ô  wôre  in  pô.  » 

53 

Lé  veici  pre  d'ène  caibnate 
Qu'ène  piékhe  feumàe  pâkhe  lé  ta  , 

50-5.  Khêrié  (.s'<?>s'Hcarter  bien  loin.  Les  uds  disent  uue  celle 
famiUe  était  originaire  de  la  Suisse,  les  autres  de  la  Lorraine 
allemande.  Elle  a  perdu  le  souvenir  précis  de  son  origine. 

50-6.  Bwn  nô,  le  nom  vrai  et  officiel,  par  opposition  au  surnom 
ou  sobriquet. 

50-7.  Aên>V?race,  descendance  ;  nature,  naturel,  v.  fr.  De  bonne 
aire-de  bonne  nature,  de  bonne  race. 

50-8.  Senô^  adv.,  qui  se  prend  adjectivement,  et  veut  dire  :  sans 
cela^  sans  la  chose  en  question,  sine  hoc. 

51-1.  Sôkhela^  forme  diminutive  de  5e«c/ie-cheicher  lentement  cà 
et  là  qui  correspond  au  b.  lat.  Sorire,  à  Tall.  Sùchen^  à  Tangl. 
Seek,  etc.  Khtérbi-peiMs  arbres  brisés  et  morts  ;  ail.  Sterben- 
mourir  ?  .Çfrrt:«^//7-hérissé  en  forme  de  buisson?  Ital.  5<tf?7>o-brous- 
saille  ?Lat.  .SVtVp^-racine  î  d'où  ^jciarôare-ren verser,  fr.  Extirper  f 


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HINGRE.   —  COMPLAINTE   VOSGIENNE  169 

D'une  famille  venue  là  de  loin, 
Jean-Jacques  Walroff  était  son  propre  nom. 
Il  en  est  sorti  U7ie  lignée 
Qui  de  sa  religion  n'est  pas  dépourvue, 

51 

Donc,  une  fois  que  le  brave  Walroff 
Cherche  ça  et  là  des  arbres  morts. 
Il  surprend  l'ermite  dans  son  chalet, 
Et  tous  les  deux  bien  étonnés, 
Uun^  de  voir  où  se  réfugie 
L'homme  des  dimanches  si  peu  connu. 
L'autre,  d  être  pris  dans  sa  cachette,.. 
Mais  disons  les  choses  par  le  menu. 

52 

Jean-Jacques  entend  une  voix  qui  fredonne 

A  travers  la  bise  icn  beau  chant  ; 

Tout  en  émoi,  il  se  demande 

Si  ce  n'est  pas  encore  quelque  brigand. 

En  tendant  mieux  V oreille 

Il  y  distingue  quelque  chose  de  pieux  ; 

c  Brigand  ne  chante  rien  de  pareil, 

a  Se  dit-il,  va-t-en  voir  un  peu.  » 

53 

Le  voici  prés  d'une  cabanette 

Dont  une  fumée  bleuâtre  perce  le  toit, 

51-8.  KAô/'^-cyiaume.  cbaumine,  chalet,  habitation  champêtre  toute 
primitive,  habitation  d'été  sur  les  sommets.  V.  fr.  Hooe;  b.  lat. 
Ho  fa,  Iloha,  Hove,  Hobe,  etc  :  anc.  sax.  Uofe;  fini.  Hove;  flam, 
lùfce  ;  lomb.  liove  ;  arabe  et  hébr.  Havah- 

Ô1-5  Rètata  (séj-se  réfugier  ;  voir  Rètu,  45-8. 

.')2-l.  Téi'landa-fvedojïner,  chanter  longtemps  la  môme  chose.  Il 
touche  à  Térlauda,  comt.  Landdiy  Jura  Zan(2é-battre  la  campagne. 

52-5.  Jede-joindre  ;  jède  las  arac-dresser,  joindre  les  oreilles, 
nage  prise  du  cheval  dont  les  oreilles  se  dressent  et  se  rejoignent 
our  mieux  écouter. 

53-2.  PiV,  êA^^-bleu,  v.  fr.  Pers,  perse. 


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170  REVUB   DBS  PATOIS 

Ma  el  ne  trôve  eukbe  né  meussate 
Pou  Tôtraue  d'aucun  cota. 
El  fâ  ène  khâde  aute  dou  brance, 
Hblùte  sô  rô  dire,  et  rkénô 
L*ôme  que  li  rirâce  lai  rmôbrance, 
I  môté,  d'insain  ai  hnô. 

54 

El  prô  piaihi,  ène  menée, 
Di  kbcoùta  et  di  khpiyé  ; 
Et  dô  que,  sai  cantique  fînée, 
L'Ermite  se  rbôte  i  périé 
Déconte  se  feû  que  khpétie 
E  kbtian  lai  feumâe  pwa  hbron, 
Lé  bwô  hlùnou  s'èhaidie 
Dé  hwa  traiviê  lai  tioûhon  : 

55 

«  Jène  ôme,  dreûve  Teukhe  dé  te-n-auhôce 

€  Ai-y-in  que  n'é  mi  veni  trô  hau 

Pou  le  piaihi  de  fàre  lai  kènekhôce 

a  D'in  kértiè  si  c5me  el  fau  !  » 

—  a  Bénian  sinse-vôs  ai  cwôraige  !  » 

Rèpon  le  jène  ôme  ;  vos  wayi 

€  Qu'i  n'a  qu'ène  sèle  dô  me  raéfhaige  ; 

«  Perni-la,  et  se  vos  khaufyi.  • 

56 

Lai  soûle  et  fameuse  khayére 
Qu'el  perzôte  si  galanmô, 

53-3.  Meussate-pRsssige  étroit  pour  se  glisser,  pour  se  meussié, 
V.  fr.  se  musser,  comme  une  souris. 

53-5.  Khâde-fente  étroite,  ouverture  en  long  très  étroite  ;  khadesse- 
brèche  (par  ex.  dans  la  denture;.  kW.Schade,  et  Scheide, 

53-6,  if6/û^è-observer  curieusement  à  distance. 

58  8.  5am-saint,  veut  dire  aussi  toute  représentation  par  le  dessir 
et  la  sculpture. 

54-2.  Khpiyé,  quoique  identicrue  matériellement  ù  épier,  n'en  a  p^s 
le  sens  particulier  et  défavorable. 

54-3.  Cantique  a  été  féminisé  par  analogie. 

54-4.  Se  rbôte  i  périe-ae  remet  au  prier. 

54-5.  Khpëtié  {té  kh2)ètie)-i)èiiilei\  veut  dire  aussi  répandre  et  dis 


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HINGRE.    —   COMPLAINTE   VOSGHENNE  171 

Mais  il  ne  trouve  porte  ni  étroit  passage 
Pour  l'entrée  d'aucun  côté. 
Il  fait  une  séparation  entre  deux  branches. 
Observe  sans  rien  dire,  et  reconnaît 
L'homme  qui  lui  retrace  la  ressemblance, 
A  l'église,  d'une  statue  à  genoux, 

54 

Il  prend  plaisir,  un  certain  temps  y 
A  l'écouter  et  à  le  considérer; 
Et  lorsque,  son  cantique  fini, 
L'Ermite  se  remet  à  prier 
A  côté  de  son  feu  qui  pétille 
En  jetant  la- fumée  pour  bouffées. 
Le  bon  observateur  s'enhardit 
De  crier  à  travers  la  cloison  : 

55 

t  Jeune  homme ,  ouvre  la  porte  de  ton  habitation 
«  A  quelqu'un  qui  n'est  pas  venu  trop  haut 
t  Pour  le  plaisir  de  faire  la  connaissance 
a  D'un  chrétien  si  comme  il  faut  !  » 
—  «  Bienvenu  soyez- vous  en  visite  ! 
«  Répond  le  jeune  homme;  vous  voyez 
a  Que  je  n'ai  qu'une  chaise  dans  mon  ménage, 
f  Prenez- la,  et  chauffez-vous  !  » 

^& 

La  seule  et  fameuse  chaise 
Qu'il  présente  si  courtoisement, 

tribuer  par  petites  parcelles,  comme  le  Wall.  Spiter,  l'Angl.  Spalter; 
le  V.  fr.  disait  5peci«r  mettre  en  petites  pièces» 

54-6.  JT^ron-jaillissement,  bouffée,  éruption,  flot.  etc.  Celt.  JBorn; 
Ail.  anc.  et  mod.  Born,  Burn,  Brunn,  Brunno,  Brunnen^  etc.  — 
Hbron  a  conserTè  la  prép.  e,  ex  qui  exprime  mieux  le  sens  radical. 

5i-7.  Hlûnè^^i  syn.de  Hblûtè,  Norm.  Luné;  bret.  Lugna, 

>6-3.  /nse  prend  aussi  très  bien  pour  quelqu'un, 

•6-5.  jB«'«ïa«-bien venant,  v.  fr.  hiem-teignant  ;  c'est  une  formule 
(  ligatoire  envers  un  arrivant  qu'on  n'a  encore  jamais  reçu  ou  qu'on 
I  L  pas  reçu  depuis  longtemps;  on  dit  en  guise  d'aimable  reproche  : 
J  faureu  vas  fàre  hénian-W  faudrait  vous  faire  bienvenant  ! 
1    nvenu I 

6-1,  Khayérese  dit  aussi  sèle^khianjùre,  aikhianjùre. 


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172  BBVUB   DBS   PATOIS 

Ce  n'a  qu'ène  grosse  vilaine  piére 

Pôsaue  16-Ia  mèchaukmô. 

Pré  di  feù  Jean-Jàque  s*aikhéte 

Sô  fàre  mi  di  tô  le  facenou  ; 

Et  de  lètùneniô  vou  que  ça  le  khéte 

El  demoûre  ène  bénêe  possoii. 

57 

\!à  el  rprô  cwôran  le  discoOr#*, 
Khlaqiie  dé  se  fàre  ai-y-espliquè 
Mô-ce  que  sô  rô  et  sô  secoure 
Ine  ôme  jue  insi  dé  vequè. 
Frère  Jeusèphe,  que  ne  sai  mi  feinde 
Né  ca  penre  d'as  fau  dètô, 
Se  cond*khô  dé  H  dèpeinde 
Lé  pu  grô,  se  ne  mi  le  tôrtô. 

58 

Même  sai  gèle  li  feu  motraue. 

El  le  mwône  déconte  se  khôbe  tron, 

Rote  lai  khcwOkhe  que  freume  l'ôtraue, 

Et,  l'ai  jOe  raileman  kbu  se  fron  : 

tf  0  n'i  se  né  vô  né  pieuge  ; 

«  Et  s'el  i  geale,  c'a  tôti, 

«  Aivô  me  bondieu  et  mai  ieuge 

a  Ije  i  so  è  pairaidi  !  » 

59 

Jean-Jâque  érviè  khu  se  fauteue. 
Et  dô  le  fon  di  tieu  tôché 


56-Ô.  S'a/A/ie^è-s'asseoir,  s'entremêle  avec  ses  syn-  S'aikhaire  ei 
^'aikhayé. 

5f>-f>.  Facenou,  oii^e-façonnier,  qui  fait  des  façons  exagérées,  in- 
tempestives. 

56  8.  Pos.soUf  oû5e-pensif  et  silencieux.  V.  fr.  Pensieu,  Pensieux  ; 
prov.  Pensiu, 

57-2.  Khlaque-By'i^Q,  passionné  Angl.  StoMC/i-in.!lination.  Irl.  Slu- 
caim-avaier. 

57-3.  Sô  rô-sausrien,  ou  riens,  avec  le  sens  de  res- 


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HINGRB.    —  COMPLAINTE    VOSGIENNE  173 

Ce  n'est  qu'une  grosse  (et)  vilaine  pierre 

Posée  là  n'importe  comment. 

Près  du  feu  Jean-Jacques  s'assied 

Sans  faire  aucunement  le  difficile  ; 

Et  de  Vétonyiement  où  ça  le  jette ^ 

Il  demeure  un  instant  pensif  et  silencieux. 

57 

Mais  il  reprend  bientôt  le  discours. 
Avide  de  se  faire  expliquer 
Comment  sans  rien  et  sans  secours 
Un  homme  peut  ainsi  vivre. 
Frère  Joseph,  qui  ne  sait  pas  feindre 
Ni  prendre  de  faux  détours, 
Condescend  à  lui  dépeindre 
Le  plus  gros,  si  non  {ne  pas)  le  tout. 

58 

Même  son  gîte  de  nuit  lui  fut  montré. 
Il  le  mène  à  côté  de  son  tronc  creux, 
Ote  Vécorce  qui  ferme  Ventrée, 
Et,  la  joie  éclatant  sur  son  front  : 
tt  On  n'y  sent  ni  vent  ni  pluie  ; 
a  Et  s'il  y  gèle^  cela  ne  fait  rien; 
«  Avec  mçn  crucifix  et  ma  vierge 
a  J'y  suis  en  paradis  !  i> 

59 

Jean- Jacques  revient  sur  son  fauteuil. 
Et,  au  fond  du  cœur  touché, 

57-4.  Juyè'Xn.  à  m.,  jouir,  ne  veut  dire  que  pouvoir,  venir  à  bout 
de...  Il  a  les  pers.  caracl.  de  l'ind.  pr.  et  par  suite  le  fut.  et  cond. 
homoph.  avec  les  mômes  de  jé-jouer. 

57-7.  Se  condkhôfi'de-se  prêter  à...,  un  peu  malgré  soi;  Amyot  : 
i  Se  condescendirent  à  le  suivre.  » 

58-3.  Rôta- oier.  Le  simple,  qui  serait  ota,  n'existe  pns.  Feurma- 
ermer  fait  freumB.vL\  pers.  caraclôristiquesde  l'ind. pr., au  fut.  et  au 
ond. 

58-4.  Railemè  (ratlèmeyhrxWeT,  se  refléter,  etc. 

58-6.  Ça  <da-c'est  tout  un,  cela  n*y  fait  rien,  n*importft;  Froissart: 

C'était  pour  lui  tout  un.  » 


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1 


174  REVUE  DES  PATOIS 

Se  khtiore  das  larme  ai  sas  eue 

Qu'el  ne  pieu  raissêre  dé  toché. 

a  0  !  khcoûti  me,  pore  et  bwô  Frère  ! 

a  C  a-t-ène  folie  dé  demoûra 

a  Tô-ci  dô-d-ène  te  misère  1 

«  Dé  khùre  vos  i  périra  1  » 

60 

—  «  Vos  ate  braumô  dô  l'èreûre  ! 
«  Khu  çou  que  vos  pwa  si  airou 
M  Bôti-me  in  po  pu  de  ferveùre, 
a  I  srâ  Tome  lé  pu  eûrou. 
«  Mé-n-aifàre  a  raisônaue, 
«  Peusqu'i  Ta  de  rèkhe  èkhayé 
a  D'eviè  to  de  même  que  d'ônaue, 
«  Et  que  biè-n-àhe  i  n'a  juyé.  » 

61 

Ène  si  khcàbreûsse  existence 
Fâ  le  sujè  d'in  gran  dèdu  ; 
Ma  rine  i  piê  sai  lôquence 
Tan  Taute  ai  se-n-idée  tiè  du . 
Jean-Jâque,  pou  quitè  TErmite, 
Lé  tainé  si  pérhanmô 
Dé  11  rôn'de  ai  se  tô  visite, 
Qu'el  n'obténé  Tègaigemô. 

Mô-ce  que  Frère  Jeusèphe  feu  ai  cwôraige  aichi  Jean- 
Jàque  Valrôfe. 

62 

Lé  busnè  rvéni  de  Forgôte, 
Dô  se  tieu  ne  bote  pu  dé  rwala 

59-3.  Khtiôre-éclore,  se  dit  aussi  du  fait  de  ne  pouvoir  plus  retenir 
ses  larmeSf  delà  nue  qui  finit  par  se  fondre  en  pluie.  Comp, h. écluse. 

59-4.  Raissêre,  ou  JRaw^ept-suivre  à  la  tâche,  au  fur  et  à  mesarf 

59  5.  J.J.  Valroff  cesse  de  tutoyer  Fr.  Joseph  à  cause  du  resp  '^ 
dont  il  est  pénétré  après  ce  qu'il  vient  de  voir  et  d'entendre. 

60-1.  iîraMWÔ-beaucoup,  est  commun  au  v.  fr.  et  à  tous  les  gat  is 
de  France. 

60-2.  Ptoarc-paraitre,  est  irréc.  et  défectif.  I  pioarkhéje  parai  ; 
i  pioarkhée-ie  paraissais  /  pioarX/ia«-apparent. 


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IlINGRE.    —  COMPLAINTE   VOSGIENNE  175 

Sent  affluer  et  s'exprimer  des  larmes  à  ses  yeux 

Qu'il  ne  peut  suffire  à  essuyer, 

M  Oh/  écoutez-moi,  pauvre  et  bon  Frère  ! 

«  C'est  une  folie  de  rester 

a  Ici  dans  une  telle  misère  ; 

«  Certainement  vous  y  périrez!  » 

60 

€    Vous  êtes  tout  à  fait  dans  l'erreur; 

«  Sur  ce  qui  vous  'paraît  si  affreux 

€  Mettez-moi  un  peu  plus  de  ferveur, 

«  Et  je  serai  l'homme  le  plus  heureux. 

û  Mon  affaire  est  raisonnée, 

«   Puisque  Je  l'ai  de  reste  essayée 

«  D'hiver  tout  de  même  que  d'été, 

a  Et  que  bien  aisément  f  en  suis  v>enu  à  bout, 

et 

Une  si  scabreuse  existence 
Fait  le  sujet  d'un  long  débat; 
Mais  l'un  y  perd  son  éloquence. 
Tant  Vautre  à  son  idée  s'opiniâtre, 
Jean-Jacques,  pour  quitter  V Ermite, 
Le  pressa  si  affectueusement 
De  lui  rendre  à  son  tour  visite 
Qu'il  en  obtint  l'engagement. 

Comment  Ft ,  Joseph  fut  en  visite  chez  (les)  Jean- 
Jacques   Walroff. 

62 

L'homme  de  Bussang  revenu  de  Forgoutte 
Dans  son  cœur  ne  cesse  plus  de  ruminer 

60-8.  Biè-nrdhe-h\QXi  à  Taise,  bien  aisément. 

jMyé-réiissir  à,  prend  le  régime  avec  de ,  cî-en,  /i*-en.  C'est  le 
môme  terme  matériel  que  le  fr.  jouir. 

01-2   Dérfii-débat,  jeu  bruyant,  comme  le  v.  fr.  Desduit. 

61-3.  Lôquence,  cette  forme  contracte  est  de  toutes  les  provinces. 

61-4.  Teni  dw-tenir  dur,  c-à-d.,  ferme,  d'une  manière  opiniâtre 
i   ébr-anlable.  ' 

Cvoôraige-vSaXie  pendant  le  jour  ;  cwôrgé  (ctoôrgieycoaYerser  en 
"   site,  passer  un  certain  temps  en  visite. 

52-1.  Busné,  ^/^-habitant  de  Bussang. 


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176  REVUE  DES  PATOIS 

Né  ca  d'awé  khu  las  pôle 
Çou  qu'el  é  vu  hau-pwa-la. 
D'aiprë  sas  tôchan  rnôvelaige 
Tô  le  monde  se  rèjue  tôpien 
Aichi  lé,  et  dô  le  véhnaige, 
Dé  pwaula  i  nôvê  sain. 

63 

Lé  diémôge  main  el  wartete 
Pou  dô  quV)  le  waureu  hbeuni. 
Lé,  passe  sô  tôna  lai  tête 
Maugra  çou  qu'é  tu  conveni. 
Tôte-nate  dèsauma,  Jean-Jàque 
Jukhqu'i  môté  cwô  aiprê  ; 
L'ôme  dé  Dée  se  sôgni  màque 
Qu'6  H  hôqui  ja  le  cotre  : 

64 

—  «  Ma,  bwô  Frère,  et  vote  pérmasse  ? 
«  A-ce  que  vos  Tairin  reuyè  ?  » 

—  «  Nôna  I  C'a  pou  aiprê  masse  ; 

«  Dée  d'abôre  ;  qu'el  le  mérite  biè.  »  — 

—  «  Nos  parin  pou  ène  injure 
a  Lé  rfu  d'ôtra  aichi  nos  !  »  — 

—  a  Ij'i  vira  dé  tô  khûre  1 

«  Trô  de  bonta  I  Rmèkhiésinse-vôsl  » 

62-2.  HOfa-coHsei\  Lorr.  Houtè.  Mess.  Hotë.  Angl.  Hait  (=  haut)' 
AH.  Ilallen.  7?ica/a-relourner  en  tous  sens.  V.  fr.  Roeler,  Revolver- 
Champ-  Retolver.  Angl.  Revolve,  Wallow.  Bret.  Rvoilla,  Vutlha- 
Esp.  Vuelver.  B  lat.  Rev olver e-exsiminer,  étudier.  Lat.  Mente  re- 
volver e. 

62-8.  P<)<e-lèvre,  est  de  tous  les  dialectes  romans . 

62-4.  HaUrpioa-la-haLiit  parla,  pour  par  là~haut. 

62-5.  Rnôvelaige-T^conidi^Q,  ce  qu'on  renouvelle. 

63-1.  TTar^^-giietter,  épier.  AH.  Warien^  Teut  Ouarta.  Irl,  Varth. 
Basq.  Oartus-}e  maperçois.  B.  lat.  tFarda-sen  tin  elle.  C'est  matériel- 
lement le  même  terme  que  Garder,  en  l)res.sau  ;  Wada. 

63-2.  Wariapou  do  gra^-guctter  pour  quand,  être  aux.  aguets  pour 
quand.  Hbeuni-se  montrer  dans  le  lointain  et  se  rapprocher.  V\  fr. 
Ehané-qui  commence  à  sortir  et  h  se  montrer.  Gr.  Enibainâ-msiTcher 
et  monter. 


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HINGRE.    —    COMPLAINTE   VOSGIENNE  177 

Ni  d* avoir  sur  les  lèvres 
Ce  quil  a  vu  par  là-haut. 
D'après  ses  touchants  récits 
Tout  le  monde  se  réjouit  beaucoup 
Chez  lui  et  dans  le  voisinage 
Déparier  au  nouveau  saint. 

63 

Le  dimanche  matin  ils  épiaient 

Pour  le  voir  apparaître  et  approcher . 

Lui,  passe  sans  tourner  la  tête 

Malgré  ce  qui  avait  été  convenu: 

Tout  à  fait  déçu  et  déconcerté,  Jean-Jacques 

Jusqu'à  Véglise  court  après  (lui). 

L'homme  de  Dieu  se  signait  à  peine 

Que  déjà  en  lui  poussait  le  coude. 

64 

a  Mais,  bon  Frère,  et  votre  promesse  ? 
«  Est'ce  que  vous  l'auriez  oubliée  f  » 

—  «  Non  ;  c'est  pour  après  (la)  messe; 
«  Dieu  d'abord  ;  qtiil  le  mérite  bien  !  » 

—  «  Nous  prendrions  pour  une  injure 
€  Le  refus  d'entrer  chez  nous.  »  — 

—  «  J'irai^  rien  de  plus  sûr. 

«   Trop  de  bonté!  Remercié  soyez -vous  t  » 

625.  Dèsauma-ivom^  et  déconcerté  ;  le  simple  est  il uma-suppater, 
conjecturer,  etc. 

63-8.  -ffrîgua-heurter  doucement,  surtout  au  bras,  de  manière  ordi- 
nairement a  faire  dévier  la  main.  v.  fr.  bloquer,  Zoquer.  Côtrê 
coude  du  bras.  V.  fr.  Coûte,  Coter el,  Coteré. 

64-2.  Reuyè  (reMe)-oublier  —  Gérardmer  ;  Reuillè,  Vosg.  Reubliè, 
Mess.  Raur)%é.  Suisse  rom.  Reuhia. 

ôâ'S.  Nônanon  pas;  v.  fr.  Non  est l  cela  n'est  pas;  A^d-n-a-non- 
est. 

6i-7.  Dé  tô  khûre-àe  tout  sûr,  très  sûrement.  On  dit  aussi  Di  ta 
khùre-àvi  tout  sûr,  et  Di  A/itire-du  sûr. 

64-8.  Trô  de  bonla-trop  de  bonté,  pour  :  c'est  trop  de  bonté.  Bonta  ; 
un  assez  grand  nombre  de  subst.  fem.  que  le  fr.  termine  en  té  et  le 
lat.  en  as-ate,  ont  cette  forme  ta  comme  en  italien.  Rmèkhié  sinse- 
r(}5-remercié  soyez-vous;  diverses  formules  de  souhait  ou  de  malédic- 
tion ont  cette  tournure. 

2' 


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178  REVUE  DES  PATOIS 

65 

Aipre  masse,  aute  èbeuroùre  ; 
Sai  dévotion  l'é-t-èvoûla 
D5  las  hbron  d'in  te  bwônoûre 
Qu'el  ne  songe  pu  wau  d'ô  nala. 
I  môté  Jean-Jàque  értône 
Pou  tô  de  même  l'ô  dèmâyé  ; 
Et  l'aute,  preque  hontou,  s'ètône 
Que  Toûre  eusse  autan  khpiôtîé. 

66 

El  ne  sai  que  dire,  né  vou  se  mate, 
Do  qu'è  venan  ai  lai  mwôhon, 
El  wé  la  petite  fête  qu'a  prate 
Et  las  bénian  qu'ô  li  fon. 
Aipre  lé  rpreuge  qn'el  se  fèyésse 
Pée  que  le  pu  klitrème  ai  tainè, 
El  fau  biè  qu'el  s'ètauyésse 
Aivô  lôs  pou  dèjunè. 

67 

El  airote  trô  d'èkérkhance 

S'el  lôs  rfusi  tô-t-ai-fà  ; 

Dé  lô  sôpe,  pwa  compiaihance 

El  aivale  doù-trô  seupâ. 

Sai  règle  ô  ta  ja  kérnêe 

Pu  qu'ai  se-n-idée  elle  né  dewi. 


65-1.  Èbetiroùre-ohsiaclo,  empêchement  ;  rad.  ôewre-barre  pour 
étayer,  affermir  ;  è^^'wrè-appuyer,  affermir  avec  une  longue  et 
forte  barre  ;  V.  fr.  Abarrer. 

65-2.  i?poîi/a-envelopper  et  «aveugler,  comme  dans  la  fumée,  dans 
la  poussière  volante,  dans  l'eau  ;  se  dit  aussi  bien  au  neutre  qu'à 
l'actif  ;  Nàs  écoula  dô  le  poussa,  dô  lai  feumâB, 

B5-4  O  nala-Q\\  aller,  pour  s'en  aller.  Wn  tombée  de  d-en  s'est 
relevée  pour  s'agglutiner  à  ala  et  faire  nala, 

65-8.  Khpiètié-^Wf^r  vite   en  besogne.   V.  fr.  Expleiter,  Expleitie\ 
Berr.,  Champ.,  Anj.,  olc,  Epletery  Apleter. 

6()-4.  Las  béniaji'les  bien  venant,  compliment  qui  consiste  à  dii 
héyiian  !  bien  venant,  bien  venu  ! 


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HINGRE.   —    COMPLAINTE  VOSaÏENNE  179 

65 

Après  la  messes  autre  obstacle  : 

Sa  piété  Va  inondé 

Des  effluves  d'une  telle  félicité 

Qu'il  ne  songe  plus  guère  de  s'en  aller, 

A  l'église  Jean-Jacques  retourne 

Pour  aussi  bien  l'en  arracher  ; 

Et  Vautre,  presque  honteux,  s'étonne 

Que  l'heure  ait  autant  marché. 

66 

Il  ne  sait  quoi  dire  ni  où  se  mettre 

Lorsquen  arrivant  à  la  maison, 

Il  voit  la  petite  fête  qui  est  prête 

Et  les  compliments  de  bonne  venue  qu  on  lui  fait. 

Après  le  reproche  qu'il  se  fasse 

Pis  que  le  plus  timide^  iinportuner, 

Il  faut  bien  qu'il  s'attable 

Avec  eux  pour  dîner. 

67 

Ils  auraient  trop  de  chagrin 

SHl  les  refusait  tout  à  fait  ; 

De  leur  soupe  par  complaisance 

Il  avale  deux  ou  trois  gorgées. 

Sa  règle  en  était  déjà  échancrée 

Plus  qu'à  son  sentiment  elle  ne  devait, 

66-8.  D^/u-dlner;  le  déjeûner  se  dit  Lépeti  dèju;  et  le  dîner,  qui 
est  le  principal  repas  de  la  journée,  Lé  gran  dèju,  et  simplement  Lé 
dèju. 

67-1.  Èkérkhance-j^&inQ  de  cœur,  fingad.  Increchamentûm  ; 
ital-  Increscimento,  Bret.  Encrez.  Correspond  le  v.  imp.  et  en  même 
temps  pronom.  Ècrakhe :  el  me  n'ècra,  el  me  nèkér khi,  etc. 
Engad.  Encrescher  ;  iiol. Increscere,  et  V3.d}.  Increcioso  ;  hresa^yi 
Ekcrkhan,  Ekérkhou  \  b.    \2X.Increscere , 

67-4.  .Se i/]?fî-p alite  quantité  de  liquide  humée  et  absorbée  d'une 
Korgee.  V.  fr.  6'Mper-humer,  aspirer,  qui! se  retrouve  dans  tous  les 
dialectes  romans  et  dans  toutes  les  langues  indo-européennes.  Doù- 
<r<>/ie-deux  ou  trois,  synérèse  de  Dou  ou  trôhe. 


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180  REVUE  DES  PATOIS 

Pace  que  hmâ  dô  lai  maitnôe 
Lai  manre  chose  el  a'èkhayi. 

68 

El  le  vélete  soti  de  vitèe 

Et  ca  d'in  oudouse  auhmô 

Que  li  varote  pu  ai  tèe 

D6-d-in  si  crOe  dènuemô. 

C'a  de  lai  basse  tertôte  bédue  ; 

El  rfûse  nate  lôs  charité  : 

«  N'inse  pwô;d  arou  1  Dée  m'aidue 

«  Dô  qu'eln'ié  lai  nècistè.  » 

69 

Vos  aira  biè-n-auhé  de  craîre 
Çou  que  da  la  né  manqué  rai, 
Qu  ai  tôhmâ  Jean-Jàque  et  le  Frère 
Feuste  ène  pare  dé  bw6-n-aimi. 
L'aute-cite,  pou  n'ete  vu  de  pwakhône 
N'awi  pu  besô  de  précaution. 
Et  peu  veni  chaique  jô  sô  gêne 
Fàre  i  moté  sas  dévotion. 

70 

<c  Dé  vos  laikhé  si  minable. 

Que  Jean-Jâqus  li  dehi  chaique  fwé, 

a  Ce  n'a  pu  ete  raisônâble  ; 

«  D'i  mate  ordre  el  ié-t-in  dewé  I  »  — 

—  a  J'aimerO  tô  de  môme  ène  chaipèle 

a  Pou  mai  ieuge  et  ca  me  bondieu  -, 

(f  Lé  rèkhe  n'a  qu'ène  bagatèle  ; 

a  Pou  mi-môme  j'â  çou  qu'i  ieu.  » 

68-2.  Au/imd-ustensile,  vase,  objet  de  ménage.  V.  fr.  Aùcemant. 
Gomt.  Aisema,  Asement.  Prov.  Aùima.  Langd,  Aisino,  B.  Ut. 
Eisiamentum. 

68-3,  Véni  ai  tèe-Yen\r  à  taille,  à  propos,  être  utile. 

68-4.  Cr<îe-âpre,  sévère,  difficile  à  supporter  ;  se  dit  spécialement 
du  pain  mal  feiit,  désagréable  à  mâcher  et  difficile  à  avaler.  Gomt. 
Crwaïou,  croïou,  cruïou.  Suisse  rom.  crouyo,  croïou,  croi.  liai. 
crojo,  Eiet.  crai.  Gall  Croyvo» 


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HINaRE.   —  COMPLAINTE    VOSGIENNE  181 

Parce  que  jamais  dans  la  matinée 
La  moindre  chose  il  ne  goûtait. 

68 

Ils  voulaient  le  fournir  de  victuaille. 

Et  encore  d'un  ou  deux  ustensiles 

Qui  lui  viendraient  le  plus  à  propos 

Dans  un  si  sévère  dénuement. 

C'est  de  la  peine  toute  perdue^ 

Il  refuse  net  leurs  charités  : 

«  N'ayez  poi7it  d'inquiétude  I  Dieu  m'aide 

«  Quand  il  y  en  a  (la)  nécessité.  » 

69 

Vous  attirez  bien  aisé  de  croire 
Ce  qui  dès  lors  ne  manqua  pas  (d*être), 
Qnà  tout  jamais  Jean- Jacques  et  le  Frère 
Furent  une  paire  de  bons  a)nis. 
Celui-ci  y  pour  n'être  vu  de  personne 
N'avait  plus  besoin  de  précautions. 
Il  put  venir  chaque  jour  sans  gêne 
Faire  à  l'église  ses  dévotions, 

70 

«  De  vous  laisser  si  misérable, 

«  Lui  disait  Jean-Jacques  chaque  fois, 

«  Ce  n'est  plus  être  raisonnable  ; 

(f  D'y  mettre  ordre  il  y  a  un  devoir,  »  — 

—  a  J'aimerais  tout  de  même  une  chapelle 

«  Pour  ma  vierge  et  mon  bondieu; 

«  Le  reste  n'est  qu\ine  bagatelle  ; 

«  Pour  moi-même  j'ai  ce  que  je  veux,  »  — 

69-2.  Da  Zo-dès  lors;  on  dit  aussi  Ba  tô-la, 

69-5.  X'auf e-ct<e-celui -ci,  m.  â  m.,  l'auire-ci.  La  particule  ci  est 
devenue  cite  par  attraction. 

70-1.  Afmd&Ze-misérable,  plongé  dans  la  misère  ;  on  dit  encore 
minâhe^  suivant  la  tendance  du  dialecte  à  supprimer  17  dans  toutes  les 
terminaisons  analogues. 

70-2.  Que  li  dehi'<iMQ  lui  disait  ;  c'est  la  syntaxe  de  tous  les  patois 
français. 


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182  REVUE  DES  PATOIS 

71 

Dé  sas  fwokhe  Jean-Jâque  traiwae 
Pou-z-ô  fâre  ai  hmeûre  Taivi. 
Ma  ène  dote  értiè  le  consae 
Et  se  lé  dètône  di  sévi  ; 
C'a  que  lai  deraoûrance  né  chaingésse, 
In  jô  sreu-t-él,  d'aubitan  ; 
Qu'aipre  le  Frêre  elle  né  dévenésse 
Lai  casslne  dé  quique  bérgan. 

Pouqué  et  mô-ce  que  Frôre  Jeusèphe  passé  dé  Bussan 
ai  Vètron. 

72 

Trô  gran  ônaue  d'exercice 
Khu-d-in  chani  si  khtraitmô  tiô 
On  forma  de  rèkhe  lé  novice 
Lé  pu  aubile  et  le  pu  fvs^o. 
Aipre  le  rude  aiprentissiaige, 
Lai  baie  et  haute  profession  1 
Ma  Bussan  é  khapa  le  gaige 
D'ène  mou  rare  bénédiction. 

73 

Ai  santifiyé  las  Bute 

Frère  Jeusèphe  ta  destiné  ; 

El  vé  s'i  rôn'de  ai  Foûre  du  te 

Que  Dée  li  é-t-aissinè. 

Lé  veici  I  Grâce  et  louange 

As  brauve-geô  qu'on  s'eû  le  gaigné  I 

Saluô-le-aivô  le  bwô-n-ange 

Qu'é  châge  de  l'aicompaigné  ! 

71-4,  Et  se  lé  dètône-ei  se  le  détourne;  celte  particule,  puremen* 
explétive  et  affirmative,  lient  toujours  lieu  du  pronom  personnel  qn 
pourrait  s'exprimer  formellement  devant  un  second  verbe  énoncé  ih 
même  sujet. 

71-6.  In  jô  sreu-f'él'Un  jour  serait-il,  pour  un  jour  viendrait, 
Pouquépoiivquoi,  de  même  que  mrj-comment,  veut  être  suivi  dt 
que  :  Pouqué  qu'ai  passe,  Mô-ce  qu'el  passe. 


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HINGRE.   —  COMPLAINTE  VOSGIBNNE  183 

71 

De  {toutes)  ses  forces  Jean-Jacques  travaille 

Pour  en  faire  promouvoir  l'avis  ; 

Mais  une  crainte  retient  le  Conseil  (municipal) 

Et  le  détourne  de  le  suivre  : 

C'est  que  la  résidence  ne  change^ 

Un  jour  vieiidrait^  d^ habitant  ; 

Qu'après  le  Frétée  elle  ne  devienne 

Le  i^epaire  de  quelque  brigand. 

Pourquoi  et  comment  Fr,  Joseph  passa  de  Bussang  à 
Ventron. 

72 

Trois  longues  années  d^exercice 

Sur  un  champ  si  étroitement  clos 

Ont  formé  de  reste  le  novice 

Le  plus  habile  et  le  plus  fort. 

Après  le  rude  apprentissage, 

La  belle  et  haute  profession. 

Mais  Bussang  a  laissé  s'échapper  le  gage 

D'une  bien  rare  bénédiction 

73 

A  sanctifier  les  Buttes 

Frère  Joseph  était  destiné . 

Il  y  viendra  à  l'heure  dite 

Que  Dieu  lui  a  assignée. 

Le  voici  !  Grâce  et  louange 

Aux  braves  gens  qui  ont  su  le  gagner  ! 

Saluons- le  avec  le  bon  ange 

Qui  a  charge  de  V acrompagyier  ! 

TZ-7.  X/iapa-échappfT,  se  prend  à  l'actif  aussi  l»ien  qu'au  neutre. 

7ÎÎ-3.  Oure  dute-ïmure  dite^  ou  due.  Au  premier  cas,  il  y  aurait 
altération,  presqu'inouïe  dans  le  dialecte,  a'z  en  u:  au  second  cas, 
Taltération  serait  de  ne  en  uie,  car  partout  ailleurs  le  fém.  de  dit  est 
due. 


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184  REVUE   DES  PATOIS 


74 


Lai  paroisse,  alore  piantoûse 

D'ôme  d'aif  wakhe  et-y-èkhtîmè, 

Pwayi-t-ete  surtou  diorioûse 

D'in  qu'à  dehi  lé  Peti-Tômè. 

Parmeu  le  train  d'ène  grosse  mwétrasse 

El  aipemi  sas  èfan 

Ai  mate  è-n-ieuve  lai  saigeasse 

Qu'el  awete  ja  reçu  dô  le  san. 

75 

Ore,  in  jô  qu'el  mwône  sas  vaiche 
Paitûrié  khu  lai  montain, 
Sô  hmâ  songé  qu'el  i  dèche 
Wêre  i  meté  lai  vie  d'in  sain, 
Sai  bv^ône  chance  brâcie  tô  jeute 
Las  rètôniesse  dé  se  trôpe 
Wa  lai  khpwakhe  et  dan  lai  heute 
Que  creûvete  âque  dé  si  be. 

76 

Aipre  lai  peurmere  sôrprîhe 
Et  le  tô  d'in  po  se  rèwaîtié. 
Lin  Taute  se  trovte  ai  lô  guîhe 
Et  se  liete  fine  fran  aimitié. 
El  n'a  pv^aula  dô  le  cwôraige 
Au  te  las  dou  nôve  aimi, 
Que  de  lai  vie  qu'aucun  couraige 
Né  poureu  tôcwé  sôteni. 

74-1.  Piantouj  oû^e-avant  en  abondance  ;  Piantou{s.  f.)-abondance; 
V.  fr.  Planté. 

74-2.  D'aiftcakhe-m-km,,  d'atlache  solide  ;  Orne  d*aifwak7ie-\iommb 
solide,  sur  qui  on  peut  compter  sous  tous  les  rapports.  Rad.  Ftcakhe 
(voir  40-8). 

744.  Jn-un,  et  quelqu'un. 

74-7.  Mate  è-n-ieuv e-meitre  en  œuvre,  pratiquer,  faire  passer  dans  la 
pratique. 

74-8.  Avoir  dans  le  sang,  être  dans  le  sang,  se  dit  de  toute  qualité 
morale  ou  disposition  congéniale. 

75-3.  Beioé-deyo'ir  est  fort  irrégulier,  et  a  plusieurs  formes  pour  le 
même  temps,  par  ex.,  le  subj. 


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HINGRE.    —    COMPLAINTE   VOSGIENNE  185 

74 

La  paroisse,  alors  bien  fournie 

nhommes  de  valeur  et  estimés 

Pouvait  être  surtout  fière 

De  quelqu'un  qu'on  appelait  Le  Petit-Thomas. 

Parmi  le  train  d'une  grosse  métairie 

Il  apprenait  (à)  ses  enfants 

A  pratiquer  la  sagesse  et  la  piété 

Quils  avaient  déjà  reçues  dans  le  sang. 

75 

Or,  un  jour  qu'il  mène  ses  vaches 

Pâturer  sur  la  montagne. 

Sans  jamais  songer  quHl  y  doive 

Voir  sur  le  (au)  métier  la  vie  d'un  saint. 

Sa  bonne  chance  dirige  tout  juste 

Les  circuits  capricieux  de  son  troupeau 

Vers  le  fourr>  et  devant  la  hutte 

Qui  couvraient  quelque  chose  de  si  beau. 

76 

Après  la  première  surprise 

Et  le  temps  d'un  peu  se  considérer, 

L'un  l'autre  se  trouvent  à  leur  goût  (guise), 

Et  lient  une  franche  amitié. 

Il  n'est  parlé  dans  la  longue  conversation 

Entre  les  deux  nouveaux  amis 

Que  de  la  vie  qu* aucun  courage 

Ne  pourrait  toujours  soutenir. 


75-6.  Rètôniesse  est  le  subst.  de  Rètonié»  comme  Toniesse  de 
rônfe'-faire  des  tours  et  détours,  tourniller  ;  il  y  a  aussi  les  fréq. 
Tàniaige,  Rètàniaige. 

76-3.  Etre  à  la  guise  de  quelqu'un,  c*est  lui  plaire  et  lui  convenir 
parfaitement. 

764.  Fran-franc,  invariable  au  fém.  par  analogie  avec  les  autres 
ad j.  an<,  and,  e/i^  qui  font  ante^  ande^  ente,  au  fém.,  en  français, 
mais  non  en  patois. 


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186  BEVUK  DES   PATOIS 


77 


Que  que  TErmite  khu  le  pwô-la  dehésse, 

Tômè  ne  saireu  sôpouta 

Qu'è  leù  de  kértiè  ô  le  laikhésse 

Dô-d-in  si  minable  èta. 

El  fau  que  Vètron  eusse  pu  de  cœure 

Que  ne  n'on  môtra  ços  de  Bussan  ! 

Vètron  de  se  fàre  ène  ôneûre 

Dé  Tawé  pou-z-aubitan  1 

78 

Aivô  las  ôme  di  véhnaige 

Hmeû  pwa  sas  tôchan  rôhon, 

C'a  cwôran  fà  di  lOvaige 

D'ène  chaipèle  et  d'ène  mwôhon, 

Mâque  dé  trave  et  de  piainche  breuchée, 

Pou-z-aitôn'de  que  khu  chasau 

0  faisse  âque  dé  pu  èrée 
Aitô  das  piére  et  de  lai  chau. 

79 

Dé  vrà,  in  bàtiemô  de  piére 
Rèpiaiceré  pu  ta  ce  de  bo  ; 
Et  pou-z-aissevi  sai  câriére 
Frère  Jeusèphe  aire  lé  rpO  : 

1  ieu  dire  qu'ai-y-ène  aute  piaice 
El  ne  sré  pu  fôrcié  de  wandela  , 
Pace  qu'autérmô,  pou  bwône  peice 
El  é  ca  dukhe  ai  ramela. 

80 

Ai  Vètron,  bwône  et  douce  fôte 
Léjôqu'è  rmèkhian  braumô 

77-3.  Leû-lieu^  pays,  endroit,  localité,  etc. 

77-7.  Oîieùre-honuQiiry  est  fém.  en  patois ,  à  aussi  bon  droit  «e 
humeur,  ferveur,  etc.  en  français. 

77-8.  Auhitan-hsh'û'iini,  signifie  surtout  celui  qui  a  domicile  fixe  w 
les  privilèges  de  citoyen  dans  une  localité. 

78-4.  Lovaige  se  dit  spécialement  du  fait  d'élever  la  charpente  d  ae 
maison. 


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HINGEK.   —  COMPLAINTE   VOSGIENNE  187 

71 

Quoi  que  V Ermite  sur  ce  point-là  dise, 
Thomas  ne  saurait  supporter 
Qu'en  pays  chrétien  on  le  laisse 
Dans  une  si  misérable  situation. 
Il  faut  que  Ventron  ait  plus  de  cœur 
Que  n'en  ont  montré  ceux  de  Bussang  ; 
Ventron  doit  se  faire  un  honneur 
De  l'avoir  pour  habitant, 

78 

Avec  les  hommes  du  voisinage  .     . 

Mis  en  mouvement  par  ses  touchantes  raisons, 

C'est  bien  vite  fait  d'élever  (du  levage) 

Une  chapelle  et  une  maison. 

Seulement  en  (de)  solives  et  en  planches  clouées 

Pour  attendre  que  sur  fondements 

On  fasse  quelque  chose  déplus  solide 

Avec  des  pierres  et  de  la  chaux, 

79 

De  vrai,  un  bâtiment  en  pierres 

Remplacera  plus  tard  celui  de  bois  ; 

Et  pour  achever  sa  carrière 

Frère  Joseph  aura  le  repos  ; 

Je  veux  dire  qu'à  une  autre  place 

Il  ne  sera  plus  forcé  de  transporter  son  domicile  ; 

Parce  que  autrement  pour  longue  durée 

Il  a  encore  fort  à  travailler. 

80 

A  Ventron  bonne  et  douce  fête 

Le  jour  qu'en  remerciant  beaucoup 

78-6.  CA^5aw-fondements* d'une  maison  creusés  jusqu'au  crassinou 
à  la  roche;  se  dit  aussi  de  l'emplacement  simple  d'une  maison.  C'est 
le  mot  Casai,  Casale,  etc.  (rad.  Case,  Casa),  commun  à  tout  le  domaine 
gallo- roman. 

79-(5.  Wandela  (Wandèle)  se  prend  à  l'actif,  et  au  neutre  ou  abso- 
lument pour  changer  de  domicile. 
79-7.  BtDône  peice-m.  à  m.  bonne  pièce,  de  temps  (sous-entendu). 
79-8.  Dukhe-aur  ;  et  adv.  fortement. 


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188  REVUE   DES  PATOIS 

L'ôme  dé  Dée  vie  penre  sai  gete 
As  Bute  dô  lô  pOre  lôgeraô. 
Ma  c'a  iô  jeute  lé  contrâre 
Aichi  las  dôtile  fiusnè, 
Aigré  de  çou  qu'el  n'on  seû  fâre 
Dôtance  d'etemau  aivéhnè. 

81 

Ma  Tôneûre  pou  la  Hau-de-Fôrgôte 

Dé  Tav^é  tan  de  tô  cv^aché 

Né  s'é  mi  khconcié  tertôte  : 

Lé  po  qu'el  n'é  raicreuché 

C'a  le  nô  dé  «  Tête  dé  TErmite  » 

Qu'el  pwote  ca  i  jô  d'aineû, 

Et  lai  piaice  dé  lai  guérite 

Qu'ô-z-i  on  mwarqua  d'ène  creû. 

80-7.  ^{(^r^  regrettant,  à  regret,  en  regret,  ne  change  pas  au  fémi- 
nin, peut-être  à  cause  qu'il  est  au  fond  une  formule  adverbiale. 
V.  fr.  Engrois.  Engroès,  Angl.  Angry. 

81-tJ.  Khconcié  (/t^co/>c0)-s'eflracer  et  disparaître.  V.  fr.  Esconser. 
Khconcié  {Khconcïej-(aL\re  disparaître,  anéantir.  V.  fr,  Conchier  ; 
Ital.  Conciare. 


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HINGRK.    —   COMPLAINTE  VOSGIKNNE  18^ 

L homme  de  Dieu  vient  prendre  son  gîte 
Aux  Buttes^  dans  leur  pauvre  logement. 
Mais  c'est  tout  juste  le  contraire 
Chez  les  craintifs  Bussenets 
Regrettant  fort  ce  quil  nont  su  faire 
Crainte  d'être  mal  avoisinés. 

81 

Cependant  r  honneur  pour  le  Haut-de- For  goutte 

De  ravoir  tant  de  temps  caché 

Ne  s* est  pas  évanoui  tout  entier  ; 

Le  peu  quil  en  a  raccroché, 

C^est  le  nom  de  «  Tête  de  C Ermite,  » 

Quil  porte  encore  au  jour  d'aujourd'hui. 

Et  la  place  de  la  guérite 

Quon  y  a  marquée  d'une  croix. 

(à  suivre)  HINGRE 

On  était  vers  Tautomne  de  1751.  Fr.  Joseph  avait  passé  trois  années, 
étés  et  hivers,  dans  une  hutte  de  branchage  et  dans  un  sapin  creux, 
au  sommet  d'une  haute  montagne  où  la  neige  tient  de  quatre  à  cinq 
mois.  Il  avait  27  ans  quand  il  vint  se  fiiier  déanitivement  aux  Buttes 
deVentron.  Il  y  mourut  âgé  de  60  ans. 


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leO  REVUE  DES  PATOIS 


TANT  MIEUX  !  TANT  PIS  ! 

DIALOGUE  POPULAIRE    EN   PATOIS  DE  LA  PLAINE   DE  BeAUNE 

CCôte-d'Or)  (1). 


Bon  jdr,  Jan  !  —  Y  n'm'èpeul  pu  Jan,  i  seu  mèrié.  — 
E  bin,  bon  !  —  0  !  p'ancor  tan  tan  bon  :  y'é  pri  eun'fôme 
ki  mïè  bin  anrèjé.  —  Elâ  !  Tan  pè  !  —  0  !  p'ancor  tan 
tan  pè  :  il  m'é  èpourté  in  biâ  sac  de  bié.  —  E  bin  bon  ! 

—  0  !  p'ancor  tan  tan  bon  :  â  santo  Téchôfé.  —  Elâ  ! 
tan  pè.  —  0  !  p'ancor  tan  tan  pè  :  y  an  é  neurî  in  grô 
couchon.  —  E  bio,  bon  !  —  0  !  p'ancor  tan  tan  bon  ; 
an  Imeunant  bèn^é,  â  s'a  nèyé.  —  Elâ  !  tan  pè  !  — 
(  )  !  p'ancor  tan  tan  pè  :  an  le  rtiran,  y'é  rëniené  in  grô 
poèsson.  —  E  bin  bon  !  —  0  !  p'ancor  tan  tan  bon  :  an 
iïyan  fri  (2),  fé  mi  Tfeu  è  le  mâyon.  —  Elâ  !  Tan  pè! 

—  0  !  p'ancor  tan  tan  pè  :  mè  fdme  étd  d'dan  ! 

Cette  manière  de  complainte  m'a  été  dite  par  ma 
grand-mère.  Les  reprises  ou  refrains  «  E  bin  boni  — 
Ela  !  tan  pè  !  —  O  !  p'ancor  tan  tan  bon,  tan  tan  pè  !  » 
se  disent  avec  beaucoup  d'expression  et  avec  la  mimique 
appropriée.  Le  rôle  du  compère  «  E  bin  bon  !  —  Ela  ! 
tan  pè  !  »  peut  aussi  être  dit  en  chœur  par  l'assemblée, 
tandis  que  Jan  fait  nécessairement  solo. 

Je  conjecture  que  te  début  du  morceau  est  altéré: 
je  le  donne  comme  je  l'ai  toujours  entendu,  bien  que  foîi 
n'ignorât  pas  la  signification  morale  du  mot  «  Jean  » 
appliqué  à  un  nouveau  marié,  témoin  le  die  ton  populaire: 

Ki  s'niôrl  rvanderdi 
A  Jan  rsémedi. 

Fr.  Bonnardot. 

(1)  Bien  que  le  village  de  Demigny,  où  ce  dialogue  a  été  recueill" 
appartienne  au  dèparioment  de  Saône-el-Loire  (arrondissement  ( 
Châlon,  canton  de  Chagny),  cependant  sa  situation  topographiqu 
sa  langue  et  l'affinité  naturelle  des  lieux  et  des  intérêts  le  ratlachei 

Èlulot  à    la  région   de  Beaune.   Il  fait  face,   de  l'autre  côté  de  1 
HiiHine,  à  Meursault,  puis,  sur  le  second  plan,  à  Pomard  et  Volna 
(Gôte-d'Or). 

(2)  «  En  le  faisant  frire  ». 


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CONTE   DE  L'AUNIS 

Recueilli  par  F:   FERTIAULT 


(Texte) 
INB  RUSB  DE  PÉSAN 

—  Voés-tu,  Liaumet  qu*o  di- 
sait le  père  Boessas  à  son  drôle, 
quand  n'on  a  fait  hieuque  (1) 
ehoûse  à  l'envers,  o  faut  pas 
s'en  ébaflfer,  moun  émit;  mes  o 
faut  s'y  prendre  coume  le  bor- 
dier  (2)  à  Mon  sieu  de  Grimont. 

—  Et  qu'est-ô,  sti,  qu'o  fazit? 

-*  M'est  avis  que  tu  zou  as 
rebachë  déjà  mes  de  vingt  foès, 
qu'o  dessit  la  Boesselle. 

—  Tés-toi,  la  femme,  sti  qui 
dit  ;  îne  femme,  ol  a  mes  d'ine 
langue,  mes  ol  a  pas  d'oreilles. 

—  Voué,  stelle  (3);  si  j 'avons 
pas  d'oreilles,  o  y  at  dés  hou- 
mes  qui  n'en  avant  trot. 

—  Veux-tu  te  tézer,  criyit 
l'autre,  ou  ben  j 'allons  t'en 
trouver. 


(Traduction) 
VyE  RUSE   DE  PAYSAN 

—  VoiS'tu,  Liaumet,  que  di- 
sait le  père  Boessas,  à  son  gar- 
çon, quand  on  a  fait  quelqtte 
chose  à  l* envers,  il  ne  faut  pas 
s*  en  époumoner,  monam.i;mais 
il  faut  s'y  prendre  comme  le 
métayer  de  monsieur  de  Gri- 
mont, 

—  Et  qu'est-ce,  dit-il,  qu'il 
fit? 

—  M'est  avis  que  tu  l'as  ra- 
bâché déjà  plus  de  vingt  fois, 
que  dit  la  Boesselle. 

—  Tais-toi,  la  femme,  dit-il 
qti'il  dit;  une  femme,  elle  a  plus 
d'une  langue,  meus  elle  n'a  pas 
d'oreilles. 

—  Oui,  dit-elle  ;  si  nous  n'a- 
vons pas  d'oreilles,  il  y  a  des 
hommes  qui  en  ont  trop. 

—  Veii.x-tx(  te  taire,  cria  l'au- 
tre, ou  bien  nous  allons  t'en 
trouver. 


(1)  Hieuque,  hieul,  hieu  sV»crivont  i^^alement  Tieuquc,  tieul,  tieu.  La 
rononclatlon  du /t  est  trèsgutiupalo,  et  donne  presque  le  siMi  du  t. 
(5).  Bordier  se  traduit  par  métnyer  ;  mais  il  a  néanmoins  une 
uanoe  parllculi^re  :  le  boraier  est  le  métnyer  des  borda  du  domaine. 
•  Borderie  comporté  par  conséquent  l'acception  analogue. 
C8).  Sti,  stelle,  dont  j'ai  conservé  la  forme  communiquée,  devraient 
'écrire  :  c^Vi,  c*Véle,  contractions  de  deasîti,  dessit-éle  (dit-il,  dit  elle). 


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1 


192 


REVUE  DES  PATOIS 


—  Voyons,  mon  père,  qu'o 
dessit  Liaumet,  qu'est-ô  donc- 
que  fazit  hieul  houme  ? 

—  Eh  bin,  dessit  Boessas,  je 
disis  donc  qu'ol  était  le  bordier 
à  mon  sieu  de  Grimont,  et  il 
avait  ine  fameuse  borderie,  ma 
M  1  mes  de  deux  cents  journal 
de  prés,  et  dés  champs,  et  dés 
mottes,  et  dés  gâtines,  quoé  ! 
01  é  là  qu'oy  en  avait  dés  cheû 
(i)  de  bêtes  :  dés  beûs,  dés  va- 
ches et  dés  bédet,  des  petites 
tores  qui  veniant  coume  la  sar- 
madelle,  sans  compter  lés  naur- 
rins,  et  les  oueilles,  et  lés 
ignas...  Eh  b'n  !  femme,  n'est-ô 
pas  vré  que  tu  rouilles  les  œils  ? 

—  Si  fait,  si  fait  ;  finis  tanse- 
ment  toun  histouêre. 

—  Zou  fazis-j'y  pas  ?...  qu'i  rè- 
pounit.  Eh  b*n  !  partant,  le  bor- 
dier i  s'en  voulait  n'aller,  pas'- 
qu'i  voulait  tous  lés  agrains  (2), 
et  que  le  mon  sieu  zou  voulait 
pas,  et  s'asticotiant  c'me  hieu. 

A  ine  fouére,  voure  qu'i  za- 
viant  été  vend*  leu  bétiére,  le 
mon  sieu  dessit  au  bordier  : 

—  Allons-nous-en  boére  in 
cot  et  manger  in  mourcas,  que 
je  nous  arrangions. 

L*aut'  zou  voulait  pas,  pas' 
qu'il  était  censément  in  paure 
houme;  mes,  n'ostant,  mon  sieu 


—  Voyons  mon  pore,  que  dit 
Liaumet,  qu'est-ce  donc  que  fit 
cet  homm^e  f 

—  Eh  bien  !  dit  Boessas,  je 
disais  dmic  qu'il  était  le  mé- 
tayer de  monsieur  de  Grimont, 
et  il  avait  unefamerise  métairie, 
ma  foi /plus  de  deux  cents  jour- 
naux de  prés,  et  des  champs,  et 
des  jardins,  et  des  terres  en 
friche,  quoi!  C'est  là  qu'il  yen 

avait  des débutes  :  des  bœufs, 

des  vaches  et  des  veaux,  des  pe- 
tites truies  qui  venaient  comme 
le  chiendent,  sans  compter  les 
cochons  de  lait,  les  brebis,  et  les 
agneaux,,.  Eh  bien!  femme, 
n'est-ilpas  vrai  que  tu  roules  les 
yeux  f 

—  Si  fait,  si  fait;  finis  tant 
seulement  ton  histoire. 

—  Ne  le  fais'je  pasf,,.  qu'il 
répondit.  Eh  bien  !  pourtant  le 
métayer,  il  voulait  s'en  aller, 
parce  qu'il  voulait  tous  les 
agrains,  et  que  le  monsieur  ne 
le  voulait  pas,  et  (ils)  s'astico- 
taient comme  ça, 

A  une  foire,  où,  ils  avaient  été 
vendre  leur  bétail,  le  monsieur 
dit  au  métayer  : 

—  Allons-nous-en  boire  un 
coup  et  manger  un  morceau, 
qu^  noîis  nous  arrangions. 

L'autre  ne  voulait  pa^  parce- 
qiiil  était  censément  un  pauvre 
homme  ;    mais ,     nonobstant , 


(I).  J'ai  laissé  le  mot  cheû  sans  traduction.  J*ai  consulté  trois  glc 
saires  locaux,  inutilement,  et  Je  n'ai  pas  de  gens  du  pays  sous  la  mai 
Il  doit  y  avoir  erreur  de  copiste.  Cheû  veut  dire  ce,  ou  chei.  Ce  n'< 
point  ce  qu'il  faut  à  notre  phrase.  Je  soupçonnerais  coue  ou  coi* 
(queue  ou  couoée)  pour  signifier  grand  nombre,  ribambelle, 

(î).  Agrains  ne  peut  guère  se  traduire  que  par  une  périphrase  ; 
sont  les  criblures  de  céréales  destinées  aux  volailles. 


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FERTIAULT.    -  CONTE   DE   l'aUNIS 


193 


de  Grimont,  qu'était  pas  fier, 
zou  voulait,  et  i  z'y  fussiant  et 
se  mettiant  à  tabye. 

Quand  le  fricot  fut  bâzit,  lés 
qui  les  fésiant  manger  empor- 
tiant  tout,  les  plats  et  lés  assiet- 
tes. Le  bordier  créyit-ipas  qu'ol 
était  finit,  et  i  frmist  son  coûtas, 
ine  méchante  goudrelle,  mes  qui 
copait  coume  dau  feu,  et  i  la 
saquit  dans  sa  poche. 

Mes  v'Ià  bin  ine  aute  chouse. 
Lés  aubergistes  qui  se  séguiant, 
rhoume  et  la  femme,  avec  ine 
devantière  sur  leû  jarde,  apor- 
tîant  un  gigue  d'oueilles,  et  dés 
ozâs  routis,  avec  ine  salade  de 
doucette,  et  ine  petite  chopine 
de  vin,  qui  était  cliair,  fiche  ! 
comme  si  il'aviant  mis  rafine- 
zit  : 

—  Malhureux  1  Je  c*neCissis 
pas  hiélé  manières  !  qu*o  dessit 
tout  bas  le  bordier. 

Il  avait  pas  trot  mal  mangé  ; 
mes  il  était  pas  guedé.  I  cou- 
mincit  à  tirer  tout  doucement 
son  coûtas  en  faisant  dévaler  sa 
main  le  long  de  sa  queùsse  ; 
mes  c'ment  le  duvrit  ?  Le  mon 
sieu,  qui  avait  musse  sa  gani- 
vette  (1)  au  biâ  mitan  de  la  gi. 
gue,  disait  c'me  hieu  : 

—  Y  é  b'n,  Toinet  ;  pusque  tu 
veux  les  agrains,  moé  je  veux  le 
pré  des  Etlers,  voure  qu'o  n'y 
avait  quasiment  pas  de  foin. 

—  Bon  !  qu*o  dessit   le  bor- 
ier,  m*y  v'ià...  \h  !  voué,  mon 


monsieur  de  Grimont,  qui  n'é- 
tait pas  fier,  le  voulait,  et  ils  y 
furent  et  se  mirent  à  table. 

Quand  le  fricot  eût  disparu, 
ceux  qui  les  faisaient  manger 
emportèrent  tout,  les  plats  et  les 
assiettes  Le  métayer  ne  crut-il 
pas  que  c'était  fini,  et  il  ferma 
son  couteau,  une  méchante  alu- 
melle,  mais  qui  coupait  comme 
du  feu,  et  il  la  fourra  dans  sa 
poche* 

Mais  voilà  bien  une  autre 
chose.  Les  aubergistes  qui  se  sui- 
vaient, l*hom,me  et  la  femme, 
avec  un  tablier  sur  leurs  vête" 
ment  s,  apportent  un  gigot  de 
brebis,  et  des  oiseaux  rôtis,  avec 
une  salade  de  mâche,  et  une  pe- 
tite chopine  de  vin,  qui  était 
clair,  fichtre/  comme  s'ils  l'a- 
vaient mis  à  clarifier, 

—  Malheureux!  Je  ne  connus 
pas  ses  manières  !  qv£  dit  tout 
bas  le  métayer. 

Il  n'avait  pas  trop  mal  m,an- 
gé;  mais  il  n'était  pds  rempli. 
Il  com,m,ence  à  tirer  tout  douce- 
ment son  couteau  en  faisant 
descendre  sa  main  le  long  de  sa 
cuisse;  mais  comment  l'ouvrir? 
Le  monsieur  qui  avait  fiché  son 
grand  couteau  au  beau  milieu 
du  gigot,  disait  comme  ça  : 

—  C'est  bien,  Toinet  ;  puisque 
tu  veux  les  agrains,  moi  je  veu^ 
le  pré  des  Etiers,  où.  il  n'y  avait 
presqve  pas  de  foin. 

—  Bon  !  que  dit  le  métayer, 
m'y  voilà,..  Ah  !  oui  monsieur, 


(i),  Ganieette  a  une  forme  trompeuse  de  diminutif  ;  c* 
traire,  le  plus  grand  couteau  du  boucher. 


'est,  au  con- 


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1 


194 


RBVUR   DBS  PATOIS 


sieu,  n'y  avait  pas  de  foin  1  0 
y  en  avait  de  quoi  fore  mangé  à 
toutes  nous  bétes,  sou  vout  res- 
pet,  et,  dans  lés  foussiés,  de 
quoi  leû  fére  du  soutre  à  tre- 
tous...  Pas  de  foin,  malpeste  I 
Yè  il  était  si  épés  qu'o  foUait  pas 
tenit  le  dail  coume  hieu,  mes 
coume  hieu... 

Et,  p'r  faire  le  dail,  il  avait 
défrraé  son  coûtas,  et  i  le  gue- 
nigeait  de  ci  de  là  su  la  tabye. 

—  Et  après  ?  qu'o  dessit  le 
quenaille. 

•  —  Oh  !  sti  qu'i  dit,  quand  il 
oyut  duvrit  son  coûtas,  i  put 
duvrit  le  bet  (2). 


n*y  avait  pas  de  foin  !  Il  y  en 
avait  de  quoi  faire  manger  à 
toutes  nos  bêtes,  sauf  votre  res- 
pect, et,  dans  les  fossés,  de  quoi 
leur  faire  une  litière  à  tous,,. 
Pas  de  foin,  m  alpeste  !  Et  il  était 
si  épais  qu'il  ne  fallait  pas  tenir 
la  faux  comme çà,  mais  comme 
ça... 

Et,  pour  faire  la  faux,  il  avait 
défermé  (1)  son  couteau,  et  il 
le  remuait  de-ci  de-là  sur  la 
table. 

—  Et  après  f  que  dit  le  jeune 
garçon, 

—  Oh  !  dit-il  qu'il  dit,  quand 
il  eût  ouvert  son  couteau,  il  put 
ouvrir  le  bec. 


(1).  J*al  conservé  affermé,  trè8  compréhensible,  et  bien  plus  naïf  q\ 
rouvert,  qu'il  nrreût  fallu  prendre  et  qui  n'a  pas  la  môme  saveur. 

(2)  Ce  conte,  copié  d'un  manuscrit,  a  été  envoyé  du  midi  de  I 
Charente-Inférieure. 


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LE  PATOIS  DE  SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES 

ET 

LE  DIALECTE  LYONNAIS 

Suite  (1) 


IL  —  Voyelles  posttoniques 

76.  —  Les  règles  qui  ont  présidé  au  traitement  des 
voyelles  placées  après  la  voyelle  accentuée  sont  les 
mêmes,  dans  notre  parler,  qu'en  provençal  et  en  français  ; 
je  me  bornerai  donc  à  rechercher  ce  que  sont  devenues, 
dans  le  patois  de  S'-Genis,  les  posttoniques  qui  per- 
sistent en  roman. 

A    POSTTONIQUB 

77.  —  Cette  voyelle  demeure  sous  sa  forme  originaire, 
à  moins  que,  soit  en  latin,  soit  en  roman,  elle  ne  se 
trouve  précédée  d  un  son  palatal.  Dans  ce  dernier  cas, 
elle  fait  place  à  un  i  atone. 

Ceti  toutefois  ne  remonte  pas  directement  à  l'A  latin. 
A  l'époque  préhistorique  du  dialecte  lyonnais,  TA 
adouci  en  e,  par  TefTet  de  la  palatale,  dut  former  avec 
cette  dernière  la  diphtongue  te  qui,  par  la  suite,  se  sera 
réduite  à  i,  (après  avoir  passé  par  n),  de  même  que  la 
diphtongue  tonique  ie  de  l'époque  primitive  s'est,  vers  la 
fin  du  XV'  siècle,  au  plus  tard,  amincie  en  /  (2)  ;  seule- 

(1)  Voy.  Revue  des  patois,  I,  858  et  II,  26. 

(2»  Ce  n'est  point  là  une  pure  hypothèse  ;  on  trouve  encore  quelques 
traces  de  la  aiphtongue  originaire  dans  les  textes  lyonnais  du  xrv« 
siècle.  C'est  d'abord  le  Tarif  de  Voctroi  de  Lyon  du  4  déc.  1358 
{Romania  xiii,  575)  qui  emploie  le  pluriel  bettes  bestias  à  côté  du 
singulier  beti.  C'est  ensuite  le  Règleme?it  fiscal  de  1351  y    où   les 


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196  REVUE  DES    PATOIS 

ment  la  réduction  s'est  opérée  plus  tôt  dans  un  cas  que 
dans  l'autre  ;  si  bien  qu'alors  que,  dans  les  Textes  lyon- 
nais du  KIY*"  siècle,  ie  subsiste  encore  à  la  tonique,  il 
s'est  déjà  laissé  remplacer  par  2,  à  la  posltonique  : 
mengier,  travalyer,  abeissier,  eforcier  et  blanchi ,  preyerz, 
aigui,  lentilli  dans  Marguerite  d'Oingt;  chievra,  changier, 
eydler  et  beti,  lanci,  vergi  dans  les  Textes  administratifs 
lyonnais, 

78.  —  En  règle  générale,  l'A  étymologique  se  main- 
tient à  la  posttonique  : 

Bursam    =  horm,  bourse.  Lanam    =  lana,  laine. 

De  mai  us  ^3  mayossa,   fraise  Avenam  =  a  t>èna,  avoine, 

des  bois.  (1)  Feminam  =  fêna,  femme. 

Bassam    =  bôssa,  basse.  Tabulam   =  trôbla,  table. 

De  pannus=:  panossa,  chiffon.  Portara      =: /xîr^a,  porte. 

*  Gursam    =  corsa,  course.  Rotam       =: roua,  roue. 

Arabe  :  thâça  =  tôssa^  tasse.  Malvam  =  marva,  mauve. 

Fossam  =  foussa,  fosse.  Palmam  =i  parma,  paume  de 
Horam       =  ura,  heure.  la  main. 

Ficam        =  figa,  ûgue. 

79.  —  Précédé  d'une  palatale,  TA  originaire  a  fait 
place  à  un  i  (  =  ie  de  la  phase  antérieure). 

formes  archaïques  :  pelletet'ii,  draperiiy  friperii,  telaterii,  chêne- 
raterii,  potei'ii,  se  rencontrent  à  côte  des  formes  nouvelles:  peletery, 
drapery^  irepery,  telatery,  chenevatery,  mercery,  etc. 

Dans  les  cfialectes  placés  à  l'orient  du  notre,  la  chose  est  encore 
plus  sensible  :  la  diphtongue  originaire  ie  persiste  après  certaines 
consonnes  ;  ailleurs,  la  palatale,  après  avoir  adouci  Ta  en  e,  s'est 
tantôt  consonnantisce,  tantôt  fonoue,  en  quelque  sorte,  dans  la 
consonne  précédente  dont  elle  a  modifié  la  nature  :  aveWe  aï)iculam, 
çâtanve  castaneam,  hctve  bestiam,  égVe  acquam  et  pièce 
plateam,  vaçe  vaccam,  dans  le  patois  de  Jujurieux  (Bas-Bu^cy); 
aranVe  araneam,  beitye  bestiam;  artse  arcain,  fese  filiam, 
dans  le  patois  de  Vionnaz  (Bas- Valais) ;  felVe  filiam,  aranffe 
araneam,  béive  bestiam,  égUe  acquam;  grandze  graneam, 
dans  les  patois  Vaudois.  (Cf.  mon  élude  sur  le  patois  de  jujurieux, 
p.  13  ;  Gilliéron,  Le  patois  de  la  commune  de  Vionnas  (Bas-  Valais) 
p.  41  etOdin  Phonologie  des  patois  du  canton  de  Vaud,  p.  77). 

(l)  Cf.  le  prov.  majofa  fraise,  le  languedocien  majhoufô  et  ie 
forézien  mailloiissa,  mayoussa. 


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PHILIPON.  —  LE  PATOIS  DE  SAÏNT-GENIS-LBS-OLLIÈRES  197 

I.  La  palatale  existait  déjà  en  latin. 

Lanceam  =  lànci,  lance.  Ceraseam  (2)=  Cf?rt5i, cerise. 

*Glaciam  =:  lyaci,  glace.  Bestiam    =  bèti  bête. 

Exeorticeam  =  cdrci,  écorce.     Pullaleam  i= /)o/aW,  poule. 
Gratiam  =  grôci,  grâce.  Filiam       =:  fHH,^\\\Q. 

Tri.cciamz=  trêci,  tresse.  Castaneam=  chôtanH,    châ- 

Cassiam=i  cassi,  poêle  à  frire.  taîgne. 

Paleaceam  (1)  =  pal'Jaci,  cor-    *  Congeriam:^: con^frt,  amas 

beille  à  pain.  de  neige. 

Ecclesiam  =  êlyisi  église. 

De  même  dans  les  suffixes  en  ariam,  eriam,  oriam. 

Ripariam=i:  rerîW,  rivière.  Feriam  =:  fèri,  foire. 

Vervecariam  ==  bargiri,  ber-  Merceriam  =::  marcîrt,    mer- 

gère.  cière. 

Operariam     =r  ouvriri,   ou-  *Passatoriam  z=;)asswrt,  pas- 

vrière.  soire. 

Rapariam  zrratJÎri,  champ  de  ♦Colatoriam  =:  coluri,    filtre 

raves.  pour  le  lait. 

II.  —  La  palatale  s'est  développée  en  roman  : 

Concham=:  cànchi,  table  du  Lenticulam=:  Zcn^iV^e,  lentille, 

pressoir.  Apiculam    =i  avil^l,  abeille. 

Furcam  =:  forchi,  fourche.  De  pugnum  rziponH,  petit  gà- 
Buccam  =  bochi,  bouche.  teau. 

Vaccam  =  vachi,  vache.  Nigram  =:  nêre,  paresse. 

*  Pactam  =  pachi,  marché.  Diem  Dominicam  =r  diumèni, 
Filicam  =:  fugi,  fougère.  dimanche. 
Carricam  =r  chôrgi,  charge.  Directam  n^  drèti,  droite. 

*  Picam  =i=  pl^gi,  poix. 

(1)  Cf.  Ducange,  Gl.  v»  paleaceiis,  stramineus. 

(2)  La  forme  cerasea  n'e.st  pas  hypothétique,  elle  existait  en  b  lat. 
Of.  Ducange,  édition  Didot,  au  moi  cerasea.  Ce  mot  est  tiré  duchap. 
95,  du  livre  de  l'ordre  de  Saint- Victor  de  Paris,  où  sont  énumérés  les 

ignés  qui  pour  les  moines,  voués  à  un  silence  perpétuel,  remplaçaient 
j  langage  parlé.  Voici  notamment  les  signes  par  lesquels  on  aésiguait 
'îs  poires,  les  pommes  et  les  cerises  :  «  Pro  signo  pomorum,  maxime 
yri  vel  mali,  poUicem  cnm  aliis  digitis  conclude.  Pro  signo 
zraseariitn,  adde,  ut  digitum  subtus  oculum  ponae.  »  (Dur,,  gl. 
•  sifl?ium,  9). 


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198  RKVUB  DES  PATOIS 

80.  —  Le  passage  à  i  peut  aussi  se  produire  après  les 
combinaisons  ER,  IR  et  IL(1):  iri  iram,  illi  illam 
dans  Marguerite  d'Oingt,  ciri  ceram,  dans  le  Règlement 
fiscal  de  1351  - 

Et  dans  notre  patois  : 
Ceram       =:  ciri,  cire.  Cathedram  =  chîri,  chaire. 

Choléram  =  colôrij  colère. 

81.  —  La  palatale  adventice,  —  je  veux  dire  celle  qui 
se  développe  au  choc  de  deux  voyelles  rapprochées  par 
la  chute  d'une  consonne  médiale,  —  reste  sans  influence 
sur  la  posttonique  : 

Metam    =  màyat  meule  de  Fœtam    =  fàya,  brebis. 

foin.  Àu(c)am  =  ôya,  oie. 

Bu(c)am  =  biiya,  lessive  (2).  Liberatara  =^  livràya,  flamme 
V.h.all.gâki  1=  gàya,gsi\e.  de  rubans,  livrée. 

Et  les  dérivés  patois  :  càga  truie,  Trocàya  maïs. 
Il  en  est  de  môme  de  celle  qu'à  une  époque  relative- 
ment récente,  les  groupes  romans  gl  et  cl  oni  engendrée: 

Bucculam  rz:  bociva,  boucle.        Rasiculum  =  rôclya,  racloir. 
*Segalam  z=sil'^a,  seigle.  *Junculam=:  jouclva,  lanière 

=  ricl^a,  diarrhée.  du  joug. 

82.  —  Lorsque  par  suite  d'un  rejet  d  accent,  un  t 
accentué  s*est  transformé  en  semi-voyelle,  cette  semi- 
voyelle  n'exerce  aucune  aclion  sur  l'A  qui  la  suit  : 

Vitam      =  î?Vû,  vie.  Urticara  =  ortya,  ortie. 

Partitam  =  parf^a,  partie.  *8picam  =  ep^a,  épi. 

De  même  en  vieux  lyonnais  :  conpagnya  compagnie, 
departia  departitam,  via  vie,  endiirmia  endormie, 
sevelya  sepelitam  (il/ary.  d'Oingt,  pp.  79,  36,  77,  92). 


(1)  Ce  phénomène  a  été  signalé  par  M.  Nigi-a  dans  le  dialecte  de  ^ 
Soana,  (Ponetica  del  dialetto  di  Val  sonna,  n«  58,  dans  VArckh 
glottologico  t.  m,  punt.  I«).  Je  l'ai  relevé  moi-même,  dans  le  pat 
de  Jujurieux  (Bas-Bugey)  qui  dit  cire  ceram  et  çère  cathedram 

(2)  De  même  dans  la  liern,  Buyand.  (II,  152)  :  buya. 


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PHILIPON.  —  LB  PATOIS  DK  SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES  199 

83.  —  L'A  posttonique  des  finales  en  atam,  qui 
subsiste  en  français  sous  la  forme  d'un  e  muet  :  aimée^ 
changée,  a  été,  dans  notre  dialecte,  comme  attiré  et 
absorbé  par  TA  accentué:  /«yalavatam,  jorna  diur- 
natam,  chargia  carricatam,  apoia  ^adpodiatam 
dans  les  Textes  diiXI\'' siècle;  —  niatina  matinée,  entra 
entrée,  estona  étonnée,  b?'u/a  brûlée,  logea  logée,  dans 
la  Bernarda-Biiyandiri,  Et  dans  noire  patois: 

Cantatam  irr  chàntô,  chantée.  De  saccum  =  sachya,  sachée, 

Ligatani    =:  liô   liée.  le  contenu  d'un  sac. 

Intratam  =:  intrô,  entrée,  Molliatam  =  mol^a,  mouillée . 
De  bucca  =  bochya,  bouchée. 

Livràya  liberatam  flot  de  ruban»,  est  le  seul  exemple 
que  j*aie  à  citer  de  la  persistance  de  TA  posttonique  en 
cette  situation.  Quant  aux  terminaisons  participiales  en 
iTAM,  UTAM,  nous  avous  eu  déjà  l'occasion  de  constater 
que  le  T  médiat  étant  tombé,  l'accent  s'était  porté  sur  TA, 
qui,  dès  lors,  dut  prendre  le  son  mi-fermé  qu'il  a  de  nos 
jours  ;  vèndoua  vendutam,  fin^a  finitam. 

84.  — Il  s'est  passé,  pour  TA  posttonique,  ce  que  nous 
avons  eu  l'occasion  de  constater  plus  haut,  à  l'occasion 
de  TA  tortique  atténué  en  a  ouvert,  sous  l'influence  de  la 
palatale  :  suivi  d'une  S  de  flexion,  l'A  des  terminaisons 
féminines  s'est  adouci  en  e  (1),  et  l'on  a  eu  des  pluriels 
tels  que:  ai^mes  animas,  choses  causas,  letres  litteras 

(1)  Cette  influence  de  1'^  finale  sur  la  voyelle  précédente,  suppose 
nécessairement  qu'à  l'époque  à  laquelle  remontent  les  formes  citées  au 
texte,  cette  consonne  se  faisait  entendre  dans  la  prononciation;  ce  qui 
n'est  pas  pour  nous  surprendre,  puisque  deux  siècles  pins  tard,  Vs 
finale  se  prononçait  encore  en  français  «  partout  où  on  s'arreste.  » 
(Robert  Estienne,  1549).  Deimier  ^1610)  après  avoir  constaté  qu'  «  on 

dict  bien  souvent tu  pensoy^  tu  disoy^  tu  faisoy,  etc.  »  ajoute 

qu3  Ton  dit  aussi  «  en  ceste  façon  tu  pensais,  tu  disais^  tu  faisais,  etc. 
comme  Ronsard  Ta  pratiqué.  »  En  ce  qui  concerne  spécialement  les 
terminaisons  féminines,  il  est  vrai  que  Vs  s'y  faisait  peu  sentir,  dès  le 
second  quart  du  xvi*  siècle,  mais  c'était  làiin  vice  de  prononciation 
que  Tory  (lô29)  reprocha  aux  dames  de  Paris,  et  vers  la  fin  du  siècle 
(1596\  Lanoue  écrira  encore  dans  son  Dictionnaire  des  rimes  fran- 
çoises,  que  les  noms  (/races,  délices,  prémices^  indulgences ,  etc., 
«ne  se  peuvent  prononcer  î<ans5.  »  (Gh.  Thurot,  De  la  prononciation 
française  depuis  le  commencement  du  XVI*  siècle,  d'après  les 
témoignages  des  grammairiens.  II,  2i,  35,  36  et  I.  Introduction). 


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200  RETL'B   DES  PATOIS 

(Marguerite  d'Oingt  pp.  41,  30,  36);  otT^5  *operas, 
portes  portas,  estopes  stuppas  (Textes  Lyonnais  du 
XIV^  siècle);  de  même  que  l'on  avait  eu  dt^s  formes 
participiales  telles  que  :  espachiez  expandicatus, 
mesprisiez  minus  pretiatus,  péchiez  peccatos  {Marg. 
d'Oingt,  pp,  37,  38,  53),  pièges  plicatos,  afaities 
adfactatos  [Textes  lyon.  du  X/P  s.)  et  marchies  mer- 
catus^-atos,  à  côté  de  mârr^Aia  mercatum,  dans /e 
Règlement  fiscal  de  1351 .  (i) 

85.  —  Quelle  était  en  vieux  lyonnais  la  prononciation 
de  Ve  féminin  ?  Cet  e  avait  il  le  son  «  un  peu  obscur,  » 
mou  et  «  a  peine  perceptible,  »  que  les  grammairiens 
Français  duxvi*  siècle  s'accordent  à  lui  reconnaître  (2); 
ou  bien,  au  contraire,  ne  se  prononçait-il  pas  ouvert  à 
la  façon  de  l'italien  corone,  anime!  Etant  donnée 
l'absence  d'accentuation  dans  les  manuscrits,  c'est  là, 
on  le  conçoit,  une  question  à  laquelle  il  est  bien 
difficile  de  répondre  d'une  façon  absolument  précise. 
Je  n'ai  pas  non  plus  rencontré  dans  les  textes  lyonnais 
de  ces  notations  complexes  telles  que  et  ou  é»î,  par 
exemple,  qui  permettraient  de  conclure  sans  hésitation 
au  son  ouvert  de  Ve  féminin  (3).  Force  nous  est  donc  de 
nous  en  tenir  aux  indications  que  nous  fournit  la 
prononciation  actuelle  des  patois. 

Or  les  parlers  de  notre  région,  —  et  j'entends  par  là 
non  seulement  les  parlers  du  Lyonnais,  mais  aussi  ceux 

(1)  Gf  fua  focum,  Zwa  locum  et  lues  locus,  \oco^,  Bot-nua 
Burgum  novum  et  hues  ovos.  dans  Marg.  d*Oingt{p^.  51,  40,  7G; 
el  dans  les  Textes  lyonnais  pu))liés  par  IdiRomania  (xiii,  547) 

(2)  Gh.  Thurot,  loc.  cil.  I,  1G2  et  suiv. 

(3)  Dans  les  nombreux  textes  en  dialecte  lyonnais  du  xiv«  siècle  que 
j'ai  copiés  ou  consultés,  je  n'ai  relevé  qu'une  seule  fois  la  ç[raphie  et 
pour  es  (=  lat.  as).  (Vest  dans  un  fragment  de  registre  non  inventorit- 
conservé  aux  Arcniv»'S  de  Lyon  et  qui  se  rapporte  à  l'année  lîît.î*^  : 
«  Item  que  a  le  Chalendet  MCC(.1LX[I  furont  belle  per  conseliour  do 
la  vilade  Liontt  si  qui  s'ensegont  isy  après.  .  ».  A^'isiblement,  l'auteur 
de  cette  note  n'était  pas  un  lettré,  il  écrivait  comme  l'on  parlait  autour 
de  lui,  fort  peu  soucieux  de  respecter  l'oi  Ihographe  étymologique, 
mais  c'est  précisément  pour  cela  qu'au  point  de  vue  où  "je  me  place, 
le  fragment  dont  je  parle  est  précieux  â  consulter. 


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PHILIPON.    —   LE  PATOIS    DE  SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES  201 

du  Bugey,  de  la  Savoie  et  de  la  Suisse  romande,  — 
donnent  en  général  à  Ve  féminin  un  son  plus  ou  moins 
ouvert,  suivant  les  lieux,  mais  se  distinguant  nettement 
de  Ve  muet  français.  Dans  le  Bas-Bugey,  à  Jujurieux 
notamment,  Ve  des  termmaisons  féminines  du  pluriel 
est  bien  décidémenl  un  e  ouvert  (è)  :  âlè  al  as,  fènè 
feminas;  il  en  est  de  même  en  Savoie,  à  Albertville  : 
let  fennet  les  femmes,  frizet  cerises  et,  en  Suisse,  dans 
le  canton  de  Vaud,  où  le  second  e  de  fene  est  identique 
à  Ve  final  de  Titalien  sette.  (1) 

Dans  la  commune  de  Vionnaz  (Bas  Valais),  cet  e  se 
rapproche  de  Ve  muet  sans  cependant  se  confondre  avec 
lui (2).  Au  Bouveret (Valais),  j  ai  eu  moi-même  l'occasion 
de  relever  le  son  nettement  ouvert  de  Ve  féminin  :  fènè 
feminas.  Dans  le  Forez  au  contraire,  du  moins 
dans  les  parties  du  Forez  qui  appartiennent  au  domaine 
franco-provençal,  — j'emploie  cette  expression  brevitatis 
causa^  —  cet  ^  a  un  son  fermé  :  lé  fenné  (P.  Gras. 
Dict.  du  Pat.  Forézien  p.  153). 

A  St-Genis-les-OUières,  Ve  des  terminaisons  féminines 
du  pluriel  tient  le  milieu  entre  Ve  muet  et  Ve  ouvert  ; 
je  le  noterai  par  ë  : 
Rosas  zzr  r(yusC\  roses.  Plantas  =  plante,  plantes. 

86.  —  Tandis  que,  au  singulier  des  substantifs  fémi- 
nins où  Va  posttonique  se  trouvait  précédé  d  un  son 

(1)  Cf.  mon  étude  sur  le  patois  de  la  commune  de  Jujurieux, 
(Bas-Bugey).  p.  13.  Voyez  aussi  ;  Brachet,  Dictionnaire  du  patois 
savoyard  tel  qu*il  est  parlé  dans  le  canton  d* Albertville^  pp  48  et 
l^',-^  PL.Oàiw,  Phonologie  des  patois  du  canton  de  Vaud,  pp.  16,76. 
Si  Ton  s'en  rapporte  à  la  graphie  adoptée  par  l'auteur  de  la  Conspi- 
ration  de  Compesières,  poème  en  patois  savoyard  (lisez  ge?ievois) 
de  1695,  édité  à  Genève  en  1870,  Ye  des  terminaisons  féminines  du 
pluriel  aurait  été  un  e  fermé  {é)  :  aie  ailes,  lettré  lettres,  oreille 
oreilles,  mais  il  faut  se  rappeler  qu'une  grande  incertitude  a  régné 
jusqu'au  milieu  du  xviii»  siècle,  dans  la  notation  graphique  des 
différentes  espèces  d'e:  c'est  ainsi  qu'à  la  fin  du  xvii»  siècle,  Richclet 
marquait  encore  par  un  accent  aigu,  Ve  ouvert  (accès,  excès,  procès); 
il  n'y  aurait  donc  rien  d'impossible  à  ce  que  les  é  de  notre  poëme  ne 
fussent,  eux  aussi,  des  e  ouverts.  Cf.  G.  Thurot  loc.  cit.,  1  37-45  et 
Introduction,  l\v. 

'(îi;  Gillieron,  Patois  de  la  commune  de  Vionnas  (Bas-Valais), 
p.  15. 


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n 


202  REVUE  DES   PATOIS 

palatal,   la  diphtongue  ie  de  Tépoque  primitive    s  est 
résolue  en  i  :  forchi  fourche,  grôci  grâce  ;  au  pluriel,  au 
contraire,  \e  qui  s'était  en  quelque  sorte  attaché  à  1'^ 
finale,  dont  il  facilitait  la  prononciation,  a  été  sauvé 
par  cette  consonne  d'une  ruine  complète  (1)  et  c'est  le 
premier  élément  de  la    diphtongue   qui   a    disparu  : 
blanchesy   mervilles,    matières    manières,  dans    Marg. 
d'Oingt  (pp.  38,  47,  53),  lances,  espieces  épices,  vaches 
dans  les  Textes  lyonnais  du  X/P  siècle,  et  dans   notre 
parler  : 

Vaccas  =  vache,  vaches.  Lenticulas  =  Ventile,  lentilles. 

87.  —  Terminaisons  en  AT  AS.  Dans  les  plus  anciens 
textes  lyonnais  et  bressans,  atas  est  devenu  ays  après 
avoir  sans  doute  passé  par  aes  :  bickerays  bicherées, 
asigays  adsediatas,  dans  une  charte  deMeonay(Mion- 
nay),  de  1226  environ  (2).  A  partir  du  xiv*  siècle,  ays  fait 
place  hes  :  achetés  *adcaptatas,  chargies  carricatas 
dans  les  Textes  lyonnais  du  XIV^  siècle  ;  crées  creatas 
dans  Marguerite  a'Oingt  (p.  40);  corves  corrugatas, 
ânes  SisinsiidLS^  cultives  cultivatas  dans  les  Terriers 
Bressans  publiés  par  la  Revue  des  Patois  (I,  14.  29  et 
suiv.)  ;  marié  maritatas  dans  la  Beimarda-Bayandiri, 

II  en  est  de  même  des  terminaisons  ates  et  a\t:s  : 
c/flr/e.$  claritates,  rf«y^m/^.ç  diversitates  dans  Mar- 
guerite d'Oingt  (pp.  4i,  11);  libertés  libertates,  c/e^^ 
claves,  dans  les  Syndicats  lyonnais  de  1352  et  1355. 

Dans  notre  paler  axas  est  devenu  é  : 
Cantatas  =  chanté,  chantées.     Ligatas  =  lié,  liées. 


(1)  Nous  avons  constaté  au  sujet  de  Ta  bref  un  fait  analogue  : 
d'ordinaire,  la  diphtongue  ie  {=  k  href)  de  l'époque  primitive  s'est,  de 
nos  jourà,  écrasée  en  t  ;  piciy  v.  lyon.  pièce;  pira,  v.  \yon,  piera; 
mais  elle  a  persisté  là  où  hon  second  élément  était  utile  à  la  pronon- 
ciation d'une  consonne  finale  :  fier  fiel,  ier  hier,  niier  miel. 

(•2)  Cf.  la  Revue  des  Patois,  I,  14  et  29. 


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PHILIPON.  —  LE  PATOIS  DE  SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES  203 

Le  pluriel  du  participe  féminin  des  verbes  en  {  (=  ter 
de  la  phase  antérieure)  se  termine  en  en  iê  avec  l'accent 
sur  ré'; 

Cuminitiatas=i:co»imcz(?,  com-    Carricalas  =  chargië,    cliar- 
mencées.  gëes. 

Dans  les  terminaisons  participâtes  en  itas,  utas,  l'A 
posttonique,  au  lieu  d'aller  se  perdre,  pour  ainsi  parler, 
dans  la  syllabe  accentuée,  s'est  maintenu  distinct  sous 
la  forme  d'un  e  mi  muet  qui  aujourd'hui  porte  l'accent  : 

Finitas  =  finie,  finies.  Yend\iiSiS=: vendue,  vendues. 

88.  —  E,  I,  O,  U  posttoniques. 

En  règle  générale,  les  posttoniques  autres  que  A  ne 
persistent  en  lyonnais,  de  même  qu'en  français  et  en 
provençal,  qu'autant  qu'elles  sont  nécessaires  à  la  pro- 
nonciation des  consonnes  qui  les  précèdent. 

Marguerite  d'Oingt,  qui  écrivait  à  la  fin  du  xm*  siècle 
ou  au  commencement  du  siècle  suivant,  distingue 
encore  fort  nettement  ces  diverses  posttoniques  et  fait 
subir  à  chacune  d'elles  un  traitement  spécial  :  frare^ 
orne,  noble,  autri alleri,  aulros s,\ier os, aiitro  alievum, 
livro  librum  (pp.  37,  41,  43,  39,  46,  36).  Un  tarif  du 
péage  de  Lyon,  qui  date  des  premières  années  du 
xiv"  siècle,  écrit  Vendresy  (iu  e  ris  et  cercla  c  i  rculum(l). 

Mais  cette  distinction  délicate  entre  les  différentes 
posttoniques,  ne  tarda  pas  à  s'effacer  ;  Yo  finit  par 
devenir  la  désinence  masculine  habituelle  et  s'étendit 
à  des  mots  où  Tétymologie  ne  l'appelait  pas  :  fraro 
fratrem,  reyalmo  royaume,  Vehidros  Veneris  etc., 
dans  des  Textes  lyonnais  du  XIV  siècle. 

De  m^me  dans  notre  patois  : 

Ventrem    r=  vèntro,  ventre.      Piperem  =  pèvy^o,  poivre 
Hominem  =  omo,  homme.         Salicem  =r  sâjo,  saule. 

(1)  Cf.  H  Oman  ta,  xiii  554,  568. 


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204  BBVUB  DBS  PATOIS 

L'E  étymologique  a  cependant  persisté  dans  an  certain 
nombre  de  cas  : 

Patrem   =pôre,  père  Fratrem  =  ^r6re,  frère. 

Matrem  =  môre,  mère.  Ordinein=  ôdre,  ordre. 

De  même  que  Vo  est  devenu  la  désinence  ordinaire  du 
masculin,  Va  et  Vi  sont  devenus  celles  du  féminin  : 
Pulverem  :=  poudra,  poudre.     Daclile  =  dolH^  douille. 

O  et  U  posttoniques  sont  représentés  en  patois  par  un 

o  atone  : 

Populum  z=  pu^/o,  peuplier.       Asinum  =  <5no,  âne. 
Bopulos  =z  publo,  peupliers.      Asinos  =:  ôno,  ânes. 

Et  les  formes  verbales  :  chànto  canto,  volo,  dèvo  etc. 

89.  —  Dans  les  finales  en  ium,  les  deux  posttoniques 
persistent  d'ordinaire,  la  première  sous  forme  de  semi- 
voyelle  : 

Servitium  =  sarr  c^o,  service.     Mauricium  =  MoricVo,  Mau- 
Praecipitium    =     precipic^o,  rice. 

précipice.    Spatium     =  espôc^o,  espace. 

L'hiatus  posttonique  apparaît  même  dans  des  mots 
où  il  n'existait  pas  en  latin  :  con/'ocomputum,  poncho 
pollicem,  mirôcPo  miraculum,  cf/ercAo  couvercle. 

La  consonnantisation  de  la  semi-voyelle  originaire  Ta 
fait  disparaître  dans  chànjo  cambium,  change. 

90.  —  Les  textes  anciens  nous  offrent  de  nombreux 
exemples  de  ce  phénomène  linguistique:  P5pario,/>ro/>r/o, 
contio  dans  Marg,  d'Oingt  (pp.  55,  73,  76,  6\),prejti' 
dicio,  officio,exetcicio,ctiangio  cambiu m, «A/Va^ios de- 
meures, y/ârJ^o  demeure,  con/io  computum,  estrangios 
extraneus  dans  les  Textes  lyonnais  du  xiv*  siècle  (1). 

La  langue  de  cette  époque  conservait  encore  un   petit 
nombre    de    proparoxitons  :   ordenos  ordinis,  ordre 
y/wayp/«^7  imaginem,  image (3/ary.  rf'Omy/,  pp.  73,  78) 
amandoles  amygdalas,  amandes  dans  le  Carcaheau  d\ 
péage  de  G  h  ors, 

1)  Romania  xiii,  054:  LyonRetue  nov.  1883  p    245. 


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PHILIPON.  —   LE  PATOIS  DE  SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRES  205 


III.  —  Voyelles  protonîques. 

91.  —  L'accent  tonique  divise  le  mot  en  deux  parties 
dont  la  première  porte  un  accent  secondaire.  Les  voyelles 
placées  après  cet  accent  sont,  en  général,  traitées  de 
même  que  celles  qui  viennent  après  Faccent  principal  ; 
en  d'autres  termes,  les  deux  parties  du  mot  obéissent 
aux  mêmes  règles  quant  à  la  persistance  ou  à  la  chute 
des  voyelles  qui  entrent  dans  leur  composition.  Ces 
règles,  communes  à  tout  le  roman  de  France,  sont  trop 
connues  pour  qu'il  soit  nécessaire  de  les  rappeler  ici;  je 
me  bornerai  donc  à  rechercher  ce  que  deviennent,  dans 
le  parler  que  j'étudie,  les  protoniques  qui  persistent. 

L  Protonîques  initiales  ou  entravées 


92.  —  A  se  maintient  d'ordinaire  en  patois,  avec  le 
son  d'un  a  ouvert  : 


Aparium  =  avéro,  essaim. 

Articulum  =  artë,  orteil. 
Damnaticum  =:  damajo,  dom- 
mage. 
Avelaneam  =z  alonvi,  noisette. 
De  sapa  =  savô,  détacher 
l'ècorce  d'une  branche. 
Marcare  =  marchî,  marcher. 


Ranaculam   =  granolH,  gre- 
nouille. 
Parabolare    =  parla,  parler. 
De    lacryma    =     larmouési 
petit  lézard  gris 
Trabaculare  =   tra-oalvî,  tra 

vailler. 
Passare  :=  passa,  passer 
Quassare=  cassô,  casser. 


93.  —  Le  passage  à  6  est  fréquent 


Carricarei=:  chôrgi,  charger. 
Fabricare  =:  fôrgî,  forger. 
Masticare=:  môcM,  mâcher. 
♦  Pastarium  =:  pâti,  pâté 
Laxare  =  lôchî,  lâcher. 
V.  h.  ail.  hadil^zd/i'on,  haillons, 


Hastellarium  z=:  ôteli,  atelier. 

♦  Tascare       —  UkM,  tâcher. 
De  pallidum    =  pôlî,  pâlir. 
Asinarium       =  ôn^i,  boueur. 

*  Taxitai-e       =  tôtô,  tâter. 


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206  REVUE  DES  PATOIS 

La  permutation  avec  o  ouvert  est  rare  : 

Lassare  =  lossô,  lasser.    AIL  krappen  =  gropô,  saisir. 

Quadratum       =  corô,  carré. 

Dans  les  textes  anciens,  l'A  protonique  persiste 
presque  toujours  sous  sa  forme  latine.  On  peut  cepen- 
dant citer  un  petit  nombre  de  mots  où  il  a  fait  place  à 
au  ou  o  :  tauxacion^  taussacion,  solairo  salarium  et 
so/frans  shimn.  (1) 

94.  —  Précédé  d'un  son  palatal,  primaire  ou  secon- 
daire, TA  est  devenu  i,  après  avoir,  suivant  toute 
apparence,  passé  par  ie.  Cette  réduction  de  la  diphtongue 
primitive  était  déjà  un  fait  accompli  au  xvi*  siècle  :  les 
textes  de  cette  époque  nous  en  présentent  en  efifet  un 
assez  grand  nombre  d'exemples  :  chival,  chimin,  chi- 
valyers^  gisir  jacere. 

Dans  notre  patois,  ce  passage  à  i,  de  TA  protonique 
suivant  un  son  mouillé,  est  au  demeurant  assez  rare  ; 
le  plus  souvent  Va  se  maintient  sans  changement. 

Caballum    =  chtvô,  cheval.        *  Canepum    (2)    =    chinèvo, 

chanvre. 
De  canis     —  chine,  chenets.    De  casellum=:/rtn-8'yd, présure. 

Mais  par  contre  : 

Canalem     =  c/îano,  chéneau.  Caniculara=:c/iantW, chenille 

Caninura    =  chanin,    maus-  De  cava      ^n  chavô,  creuser, 

sade,  désagréable.  v.  fr.  chaver. 

De  scala  =  charasson,  échelle  Caponem     =  chavon,  provio 

à  un  seul  montant.  de  la  vigne. 

Canonem       =  chanon,éim.  Caseariam  =-  ckasiri,  cage  à 

fromages. 

La  persistance  de  Va,  après  la  gutturale,  étaitplus  fré- 
quente encore  dans  la  vieille  langue  ;  chavalier,  c'-i- 
vauz,  chanever,  cliamin,  chayuis  charpenlier,   chav    ^t 

(1)  Romania  XIII,  549. 

(8)  Sur  cette  étymologie  voyez  Diicange  Gl.  "^^canepa^Z.  Can  r- 
hum  eût  donné  chantio  en  lyonnais. 


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PHILIPON.   —  LE  PATOIS  DE  SAINT-GBNIS-LES-OLLIÈRES  207 

chevreau,  chavouchour  etc.  dans  les  Textes  lyonnais  du 
XIV®  siècle  (1). 

Entravé,  TA  persiste  presque  toujours  sous  sa  forme 

latine  : 

Capitale  =  chatôr,  cheptel.         Gallinarium  =  jalenî,    pou- 
lailler. 
Captiare  =  chassî,  chasser.        Carpinam   =  charpena,  char- 

mille. 
Capulare  =  c/iap/d,  hacher.        Carricare  =chargî,  charger. 

Je  ne  connais  que  deux  exceptions  :  achiiô  acheter  qui 
é\A\iachatar  en  vieux lyon.  eijiclyô  jaculare,  rejaillir. 

95.  —  A  +  palatale  =  é  : 

Adjutare     =  èdî,  aider.  De  lactem  z=  lêiva,  petit  lait. 

De  fascis     =  fèssèla,  moule  à  Taxonem    =  tesson,  blaireau, 

fromage.  *Maxiriaire=  mèsselôr,   mo- 
Paxillutn     =  pêss^ô,  échalas.  laire. 

96.  —  Devant  N  première  consonne  d'un  groupe,  A 
se  nasalise  en  un  son  très  ouvert  qui  se  rapproche  sen- 
siblement de  in  et  dont  j'ai  déjà  eu  l'occasion  de  parler, 
à  propos  de  TA  tonique  ; 

Cantare     =  chanta,  chanter.    Manducare  =  màngî,  manger. 
Sanitatem  =  sàntô,  santé.  Extranearium=é^ràn^î, étran- 

ger. 

97.  —  Faits  anormaux.  —  A  s'est  changé  inorgani- 
qucmenten  u^  après  avoir  vraisemblablement  passé  par 
€  ou  i  : 

Araneariam  =  uranHri,  arai-    Caminum  =:  chumin,  chemin. 

gnèe. 
Cramacularium  =  crumaiyîri,    De  lacertum  =:  luizôr,  lézard . 
crémaillère, 

Churo  s'explique  par  la  vocalisation  du  v  : 
Chivro  =  chiuro  =  churo. 

Ui  de  la  phase  intermédiaire  a  persisté  dans  :  pirorou 
paroUalorem,  chaudronnier,  piregloriu    compère 
loriot,    iserôblo  acer  arborem,  érable. 

(1)  Romania  xiii,  549. 


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208  REVUE   DBS  PATOIS 


E 


98.  —  Il  se  maintient  d'ordinaire,  avec   un  son  à 
peine  plus  marqué  que  celui  de  Ve  muet  du  français  (1): 

Veritatem  =  veritô,  vérité.  De  directum  ==  dréssîri,   che- 
Debere       -n  devè,  devoir.  min  de  traverse. 

Venire       m  veni,  venir.  Ecclesiam  =:  el^isî,  église. 

Seminare  =  senô,  semer.  Bessare  =  bëssô,  bêcher. 

Elevare     :=  êlevô,  élever.  *  De  junculare   =.  dejoncl^ô. 
Mercedem  r=  mect,  merci.  dételer. 

Leviarium      =:  legl,  léger.  Pensare  =  peso,  peser. 

E  =  é  : 

Aestimum=(f)»o,  intelligence.    Restare       ^zréstô,  rester. 
Praedicare  =  précM,  prêcher.    Necatorem(?)=:n^^M,  boucher. 

E  est  devenu  è  : 

De  mes-rem  =  mèssonôy  mois-    Prehensionem  z=zp7'è8on,  pri- 

sonner.  son. 

Glenare  =  l^ènô,  glaner.  Medietatem  =:  mèt^a,  moitié. 

99.  —  LV  de  Tépoque  primitive  s'est  élargi  en  a  dans: 

Secare    =  sàyî,  faucher.  Necare      :=    nàyî,  noyer. 

Obedire  =  obàyî,  obéir.  Benedicere  =  benàyl,  bénir. 

De  creta  z=  <7rày on,  crayon .         Picem  resinam  =  ;>a  ravina, 

poix  résine. 

Le  passage  à  a  se  constate  encore  dans  :  jalô  gelare, 
ja/fri  gelée  eija/ou  zelosum. 

100.  —  Devant  R  première  consonne  d'un  groupe,  e  a 
permuté  avec  a  (2)  ; 

Perdutum       z=:/)arc?u,  perdu.    Viridiarium  =  t?ar;?/,  verger. 
Verecundiam     m     vargon^i,    Serpentera  n:  sarpèn,  serpent, 
honte. 

(1)  Afin  d'éviter  toute  confusion,  je  note  Ve  muet  par  ê  quand  il  se 
trouve  dans  une  situation  où  le  français  n'admet  pas  d'e  muet,  c*est- 
à  dire  au  commencement  du  mot,  comme  dans  elevô  franc,  élever  et 
lorsqu'il  est  suivi   de  deux  consonnes,  comme  dans  drëssire,   bë. 
etc.  Mais  en  réalité  é  et  e  ont  dans  notre  patois  la  même  vale 
celle  d'un  e  mi-muet. 

(2)  Déjà  au  XIV»  siècle  :  Sarpent  serpentem,  Dalphin  Dauph 
varay  veracum,  allisan  eligant,  pa/e<i>r5  pelletiers  {Romat 
XIII,  550)  et  dans  la  Bern,  Buy  and,  :  gramarci  grandmerci,  m^ 
aussi  perteny  parvenir,  perce  que  parce  que  (II,  61, 10.;  I,    413) 


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PHIUPON.    —   LE  PATOIS  DE  SAINT-GENIS-LES-OLLIÈRBS  209 

De  hîbernum  =  ivarnô ,    hi-  De  serpuUum  =  sarpolëy  ser- 

verner.  polet. 

De   versum  =  tnvarsô,  cou-  De  terra  =  éarraci,  terrasse, 
cher,  renverser. 

101.  —  L'amincissement  en  i  intervient  sous  l'in- 
fluence d*un  son  mouillé  : 

Pectinare  =  pinMÎ,  peigner.       De  frescum  =  frisqvs,  frais. 
Lectionem  =  licion,  leçon.  Genista        =  ginê,  genêt. 

Tenaculas  =  ^ma^i'e,  tenailles    Lecken         =  h*c/iî,  lécher . 
S.  Genesium  =  v.  lyon.  Saint- 
Ginez. 

102.  — Lorsque,  soit  en  latin,  soit  en  roman,  Ve  s'est 
trouvé  en  contact  direct  avec  une  voyelle  suivante,  il 
s'est  changé  en  semi-voyelle:  nMoule  nebulas,  t^oula 
tegulam,  agr^ôblo  agréable. 

103  —  Suivi  de  N  première  consonne  d'un  groupe , 
E  se  nasalise  : 

Intendere=  m^ènc?re,enteodre    Sentire  =  senti,  sentir. 
Lenticulam  =  lèntilH^  lentille. 

104.  —  Faits  anormaux.  —  E  a  passé  à  ti  dans 
urisson  ericionem,  fumèla  femelle,  fumella  dans  la 
Bera.   Biiijand  (II  303)  (1),   ardupin{y.  fr.  aubépin). 

Il  s'est  changé  en  o  dans  le  v.  lyon.  domonstrances 
demonstrantias(lfâ5rp'.  d'O.  p.  72)  et  dans  le  patois /ro- 
ma/^^fermalias  fiançailles,  caboma  cavernam  grotte. 
Cf.  ritalien  domandare  demander  et  domani  demain. 

Le  passage  à  i  devant  r  se  relève  dans  iritô  haere- 
ditare,  hériter.  Cf.  à  la  tonique  c2V2ceram,  cire. 

I 
106.  —  I  long  demeure: 

*  Mirellum  =  mir^ô,  miroir.  Iinaginem  =  imôgi,  image. 

*"^aculum=^    miroclyô  y    mi-  Desiderare  =  rfestrd,  désirer, 
racle, 

ripa       =  ar 2 v<5,  arriver.  Signa re  =sm<5,  stn^l,  signer. 

pen8are=  dispensa  y  dépen-  *  Advisare  =  arnsô,  regarder, 
ser. 

)  Cf.  le  franc.  iMweaw  geraellum  et  le  v.  fr.  frumail   fermail. 

4' 


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210  REVUE   DES  PATOIS 

106.  —  Bref,  il  devient  e  : 

*  Minare    =  mena,  mener.  De  picem  =  tnpesô,  empeser. 

De  minor   =  menacl,  menacer.    Minutias  =  menuèse,    petits 
Siccare       =sec/if,  sécher.  morceaux  de  porc. 

.Minores      =  v.  lyon.  Menours.  Tricheare  =  tréci,  tresser. 

mineuis. 
Pirarium    =  per?,  poirier.  De  pisurm  =  peseta,  peselle. 

De  bibere   =  6erèro,  buveur.       De  pigritiam  =  se  perèsf,  fai- 
Timorem    =  v.  lyon.  temour,  néanter. 

crainte.  (1)         Defrigidum=/rerfo/u,frilleux 

Il  passe  à  è  dans  : 

Pisci onem  =j)èsson,  poisson.     Vicinum  =  rèsm,  voisin. 
Misculare  =mèclifô,  mêler. 

Ue  ouvert  de  la  phase  primitive  s'est  élargi  en  a  : 

WicsiTe  =  plàyi,  plier.  (2)  Persicarium  =/)ersày!,  pêcher 

Picem  resinam  =  pa  rasina,    Hirpiciare     =  arpàyî,  repàyî^ 
poix  résine.  herser. 

De  *  bricare  =  rebràyusa,  re- 
broyeuse. 

Suivi  d'une  gutturale,  è  s'est  aminci  en  i:  viMyigi- 
lare  veiller(3j. 

107.  —  Le  groupe  I R  +  consonne  est  devenu  ar,  après 
avoir  vraisemblablement  passé  par  er  : 

Hirpiciare  =  arsî^  herser.  Viridicariam      =      varchiri, 

Circare    =c/iarc/if,  chercher.  enclos. 

Virtutem=  vartu,  vertu.  De  virga    =  vargèta,  brosse, 

Mirabilia  =     marvèlyi,    mer  Silvaticum  =  sarva;o,8auvage. 
v^lle. 

(1)  Œuvres  de  Marg.  d'Oingt,  p.  61. 

(2)  Au  XIV"  siècle,  cette  transformation  n'est  pas  encore  accompUe 
desplcyer  dèplover,  oirei/ei  auctoricavit  dans  Marc.  d*Ohig(,\i 
5«,  01,  pièges  pl'icatos  dans  le  Tarif  d'octroi  du 4  dec.  i338. 

(3)  Cet  amincissement  était  inconnu  de  la  vieille  langue  ;  veylla*\ 
vigilans,  dans  Marg,  d'Oingip»  62. 


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r 


PHILIPON.    —   LB  PATOIS  DE  SA.INT-GENIS-LES-OLUÈRIÎS   211 

108.  —  La  nasalisation   intervient  devant  N  suivie 
d'une  autre  consonne. 

Intrare         =  tntrôy  entrer.  Cumini tiare  =  comincî,  com- 

Singalarem^:    singl^ô,    san-  mencer. 

glier.  Vindicare     :=  vingt  y  venger. 

*  Cinerarium  =  cindri,    cen-  Vinderaiare  =:  vmrfènm!,ven- 

driér.  danger. 

109.  —  Faits  anormaux.  —  I  a  passé  inorgani- 
quement  à  ii  dans  (1)  : 

Limaciam  =  lumaci,  limace.  Viperum    rz:  "ciupero,  vipère. 

Fimarium  =  fumî,  fumier.  Nec  unûra  z=z    nuguin,    nulle 
Vicinura     z=.  vusin,  voisin  (à  part. 

la  montagne) .  Umbiliculum  =  anbuni,  nom- 
Sibilare  =  sublô,  siffler.  •  bril. 

Adfirmare   nr   afrumô,    affer- 
mer. 

Primaniim  est  devenu  prom/ (2)  et  le  v.  h.  ail.  Kiefer 
a  donné  yo^a  joue,  v.  fr.  gifle,  même  sens. 

O 

110.  —  Long  par  nature,  il  passe  habituellement  à  ou  : 

Nodare  =  nonô,  nouer.  De  pavorem  =:  pouriu,    peu- 
Sponsare^i:  ëpoiifiô,  épouser.  reux. 

AUembôzen  :=  bousi^ô,  pous-  Ob\\ia.re  :^  onbfiyl,  oublier. 

ser,  v.  fr.  bouter.  De  forratura  ■=:  fourô,  fourrer. 

^  Cos tare  =  rou^d.  coûter.  Costatum       rz:  co?/^(5,  côté. 

El   roiist  rosarium,  où  l'O  bref  a  été  traité  comme 
long. 

111.  —  Ou  s'est  aminci  en  u  dans  : 

Plorare     =    plurô,  pleurer.  *Cosinum    =  cusin,  cousin. 

Floriacum=   Fluriu,    P'ieu-  *  Florire      ^ /Zwr^?,  fleurir. 

rieux.  De *crosum:=  C7n<s($,  creuser. 
Ail.  Kausj an  =  c/u4sc,  choisir. 

(1)  Cf.  le  prov.  prumier  et  le  franc,  fumier. 

(8)  Cf.  promerimefit  dans  GC.  373  (Arrh.  com.  de  Lyon). 


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212 


REVUB  DES  PATOIS 


112.  —  Suivant  une  marche  contraire,  ou  s'est  élargi 
en  ô  dans  àvô  ovare,  pondre. 

Poursuivant  la  série  de  ses  transformations,  il  s'est 
éclairci  en  o  dans  : 


Golare  =  cola,  couler. 

De  costuma  r=  acotumô,    ac- 
coutumer. 
Torculare    ^=:troM,  presser. 
De  boscus    i^:  boquâ,  bouquet. 
Portare        z=  porto,  porter. 
De  rorem    =  arosu,  arrosoir. 


♦Abhorrererr  avori,  prendre 

en  dégoût. 
De  corda      =  cordici,  lien  du 

joug 
Grossarium  =  grossi,  grossier. 
OUarias  =  ol Itères,  v.  lyon. 
Oleres  poteries. 


Cette  tendance  de  Vo  fermé  {ou,  de  l'époque  primitive) 
à  s'ouvrir  en  o  n'est  pas  très  ancienne  ;  la  langue  du 
XVII*  siècle  ne  connaît  guère  que  la  prononciation 
fermée  :  vouleur  voleur,  sourciri  sorcière,  courdiri  cor- 
dière,  e/J^ourcy  eSorcez,  pourtave  portabat,  mourciau 
morceau,  soulete  seules,  dans  la  Bern.  Buyand.  (I  25, 
145,205,378;  II  200,  390,  286.);  coutillon  cotillon, 
dans  le  couplet  patois  de  V Entrée  magnifique  de  Bacchus 
en  la  ville  de  Lyon,  1627.  A  partir  du  milieu  du  XVIII* 
siècle,  au  contraire,  la  notation  o  se  généralise  :  tochi 
toucher,  solamem  seulement,  porta  porter,  retonieran 
retourneront,  dans  la  Ville  de  Lyon  en  vers  burlesques, 
édition  de  1750.  (1). 

113.  —  Devant  les  nasales,  l'éclaircissement  est  de 
règle  : 

Donare         ^=don6,  donner.  Talponariam   r=rz      darboniri, 

Communem  :=  comin,    com-  taupinière. 

mun.  Carbonarias    =   Ckarbontre, 

Pomarium  =:poml,  pommier.  Charbonnières. 

Il  ne  parait  pas  en  avoir  toujours  été  ainsiw  On 
trouve,  en  effet,  au  xiv  siècle,  les  deux  notations  o  et  u^ 
employées  dans  les  m^mes  textes  ;  or  la  graphie  u 
représentant  bien  certainement  le  son  ou,  — ducour  et 

(l)  Cf.  Revue-Lyonnaise,  nov.  1884  p.  64î^et  la  note. 


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PHILIPON.    —  LE  PATOIS  DE  SAINT-GENIS-LES-OLLIERES  213 

doiicoîir  dsins  Marg.  d'Oingt  (pp.  51,  42),  moutons  et 
mutons  dans  les  Textes  lyonnais^  —  o  devait  lui  aussi 
se  prononcer  fermé  (ou)  :  comunal  et  cumunal{\),  donar 
et  dunar  sonnaient  donc  coumunal^  dounar.  Aussi  bien, 
—  et  cela  est  décisif, —  le  continuateur  de  l'O  suivi  d'une 
nasale,  est  noté  ou  dans  la  Bernarda-Buyandiri  :  proumy 
promis,  nouma  nommé,  douna  àonn^v^  froumageotiîvO" 
mage.  (HH,  53,  182;  II  104).  La  tendance  de  ou  à 
s'ouvrir  en  o  se  manifeste,  au  reste,  dès  le  commence- 
ment du  xvni*  siècle  :  raisomia  raisonné,  promi  promis, 
dans  la  fi/le  de  Lyon  en  vers  burlesques» 

114.  —  Bref,  0  se  maintient  en  règle  générale  avec  le 
son  d'un  o  ouvert. 

Probare     =  provô,  prouver.  De  fodera  :=  foryô,  fourreau. 

Volere        =  fo/è^  vouloir.  Coronam -^ corona,  couronne. 

Colorera     r=  color,  couleur.  Molinumzz:  malin,  moulin. 

Potere       =  ;)orè,  pouvoir.  Colaphare    r=  copô,    couper. 

Apothecam    i=  botica,  bouti-  ♦Copertum  =  covcr,  toit. 

que.  Detrifolium=r  triolv,  trèfle. 

Bovarium      =  6ot?f,  bouvier.  De  s:)lea       -rr  solôr,  souliers. 

Locare  r=  /ôyf,  louer.  Jocare  =  j'ô.vf,  jouer. 

Dans  la  vieille  langue,  o  bref,  de  même  que  o  long, 
avait  donné  naissance  à  un  o  fermé  que  les  scribes 
notaient  tantôt  par  o,  tantôt  par  ou,  tantôt  enfin  par  un  u 
qui,  je  Tai  constaté  déjà,  sonnait  bien  certainement  ou: 
ovrar  operare,  poer  potere,  overt  à  côté  de  ouvras  et 
de/?wé»r,  uvert^  ouvrir  etc.,  dans  les  Textes  Lyonnais  du 
XIV*  siècle  (2).  Le  son  originaire  s'est  maintenu  jusqu'à 
nos  jours  dans  02/vr/ ouvrier,  probablement,  d'ailleurs, 
sous  rinfluence  du  français. 

(1)  Romania  xni,  551. 

(2)  Cf.  Romania  xui,  551  et  P.  Meyer,  Phonétique  Provençale,  O, 
ians  les  Mem.  de  la  Soc.  de  linguistique  I,  151.  Pour  ridentilé  pho- 
nique des  trois  gi-aphies  o,  ow,  et  t€  cf.  plusors  et  plusours,  codurer 
itcudurery,  doucoiir  ei  ducoifr,  moutons  et  mul07is  diins  les  texles 
yonnais  du  Moyen  âge. 


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214  HKVUE   DES    PATOIS 

116.  Ou  de  Tépoque  primitive  s'est  de  nos  jours  aminci 
en  u  dans  : 

Morire     =  mûri,    mourir.  Coquinam  —  cusina,  cuisine. 

De  girare=:^trwè^a,  girouette.    De  cooperire  =  cuerclMo  cou- 
Fodiculare  = /'w/i'î,  fouiller.  vercle. 

UO  de  focarium  placé  dans  les  mômes  conditions  pho- 
niques que  celui  de  locare  n'en  a  pas  moins  subi  un 
traitement  différent  :  au  lieu  de  s'éclaircir  en  o  apr^s 
avoir  passé  par  ou^  il  a  suivi  une  marche  inverse  et  s'est 
aminci  en   n  :  fuyt,  foyer. 

116.  —  Dans  les  mots  qui  suivent,  la  diphtongaison 
s'explique  par  la  vocalisation  de  IV  : 

Collocare  =  cowr/i?,  coucher.     Solidare  =  soi«i<5,  soudi^r. 

Ou  s'est  aminci  en  u  dans  : 

Colligere  ^nculH,  cueillir.  De  olla  =  IJUin,  Oulins. 

Molinarium  =  mun\,  meunier. 

117.  —  Suivi  d  une  patale,  0  se  diphtongue  en  oué  : 

*  Coctare  =  .se  cou(5<e, se  bâter      Vocuitare      =  t?ot«îrfî,  vider. 

*  Scopeare:=  cowdvf,  balayer.     De  vocuitare  =:rfet30u^du,   dé- 

vidoir. 

La  Bernarda  Buyandiri  nous  présente  les  formes 
analogues:  ^oi/fl//îV/  cofeatam,  coiffée  et ç'woiry, balayer 
(II  200,  238). 

118.  —  L'O  s'est  atténué  en  e  dans  un  certain  nombre 
decas  et  cela  dès  le  xiv®  siècle  :,ç^row;'  sororem  eiserors 
dans  les  Textes  lyonnais,  seloiiz  soleil  à  côté  de  solouz 
dans  Marg.  d'Oinc/t  (pp.  61,  58),  abetiquairou  apothi- 
caire, prefon  profundum  dans  la  Bern,  Buy  and, 
(II  2io,  333).  De  même  dans  notre  parler  : 

*  Solamente  =:  selambn,  seu-    Cochleariam  =  kelviri,  cuil- 

inent.  Hère. 

I)econdire=rA-yèwrfwra,  assai-     De  seopeare  =  equevil^e,  ba- 
sonnement.  layures. 

Poussant  plus  loin  encore  la  série  des  ses  transfor- 
mations, 0  est  devenu  i  dans  Brityd,  Urotteaux. 


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PHILIPON.    —  LE  PATOIS  DK  SAINT-GRNIS-LES-OLLIÈRES  215 

Mis  en  contact  par  la  chute  d'une  consonne  médiale 
avec  la  voyelle  qui  le  suit,  TO  s'est  atténué  en  e,  puis  on 
î,  et  enfin  s'est  consonnantisé  : 

Profundum  =  pr^on,  profond.   De  locustan: /''w^dr,  sauterelle- 
Rotundum    =  ryon,  rond. 

Marguerite  d'Oingt  (p.  62)  emploie  déjà  la  forme 
rionda. 

119.  Devant  N  suivi  d  une  autre  consonne,  10  se 
nasalise  et  prend  un  son  qui  se  rapproche  sensiblement 
de  la  nasale  française  an  : 
Bonitatem  =  bdntô.  De  frontera  r=  efrontô,  effronté. 


U 

120.  Long  par  nature,  il  persiste  pur  : 

Fumare  =:  fumô,  fumer.  Perustulare  =  hrulô,  brûler. 

Mucire    =  muse,  moisir.  Butyrariam  =:  buriri,  baratte. 

Jejunarezr  junô,  jeûner.  De  bustum  ~  buclyô,  flamber 

Quand  par  suite  de  la  chute  d'une  consonne  médiale. 
Vu  s'est  trouvé  en  contact  avec  une  autre  voyelle,  il  tend 
à  s'élargir  en  ou  : 

Sudare  =  ,stt<5  et  soi^,  suer.        *  Stupare    =   ëtouô,    rendre 
*  Tutare  =  touô,  tuer.  étanche. 

L'U  long  a  été  traité  comme  bref  dans  : 

Furunculum  =  foronclyo,  fu-    Mutare  =  modo,  partir, 
ronde. 

121.  Bref  par  nature,  TU  est  aujourd'hui  devenu  o  : 

Gubernare=:^ot?am<3,gouver'.  De  cuneum  =  conH,  frapper. 

ner.  Nutrire       =:  noH,  nourir. 

Cuculum     =  cocu,  coucou.  Gustare      =  gotô,  diner. 

•Buticulam  =  botilyi,  bouteille  De  genuculum =r/^eno^^?,age- 
^  De  gutta      =  agotô,   égouier.  nouiller. 

De  mustum  =  moterda,  mou-  Bullengarium  =::  bolèngi,  bou- 
tarde.  langer. 


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216  REVUE   DES  PATOIS 

De  currere  =  coratô,  courir.      Pulnionem=pormon,  poumon 
Subinde      =  socm,  souvent.    Cubare       =  corô,  couver. 
Cucumerem  =:  cocombro,  con- 
combre. 

En  contact  direct  avec  un  voyelle  suivante,  il  s'élargît 

en  ou  : 

Putare  =  pouô,  tailler  la  vigne.    Cubare  =  couâ,  couver. 

122.  —  La  vocalisation  de  TL  a  donné  naissance  à 
doucor  *dulcorem  douceur,  adouci  adoucir  et  bougi 
bouger. 

Ou  de  la  phase  primitive  s'est  aminci  en  u  dans  : 
muton,  mouton,  biilH  bouillir  et  la  double  forme  bugi 
bouger.  De  même  dans  sufrô  soufrer. 

L'éclaircissement  en  o  se  relève  dans  :  acotô  écouter, 
cot^ô  couteau. 

123.  —  Dans  l'ancienne  langue,  u  bref  protonique  était 
représenté  par  ou\  mais  dès  le  xvii" siècle  cet  o  fermé 
tend  à  se  laisser  remplacer  par  un  o  ouvert  :  molerda^ 
bogressa  à  côté  de  couva  couvé,  goûta  dans  la  Bern, 
Buyand.  (I  76,  II  398,  I  53,  94).  Quant  à  la  réduction 
de  ou  à  t/,  elle  se  constate  dans  bul^on  bouillon,  ascuta 
auscultare,  puciri  poussière,  c'est-à-dire  dans  des 
mots  où  Vu  étymologique  se  trouvait  suivi,  en  latin, 
d'une  /qui  s'est  vocalisée  en  roman. 

124.  —  Sous  rinfluence  d'une  palatale,  u  bref  se 
diphtongue  en  oué  : 

Puteare    =  pouésî,  puiser.        Lucidere  z=z  louèdî,  s'illuminer 
Cruciare  =:  crouésî,  croiser.  d'éclairs. 

Sciuriolum  =  acouéru,  écureuil 

Mais  pugna  poignée,  inpunH  empoigner. 

125.  —  U  a  passé  à  i  dans  : 

Juniperum    =    ginèvro,   ge-  Unionem  =:  in^on,   oignon, 
nièvre.  lyon.  huntom 

Curculionem   =    gorguil^on ,  Brugariam  =:   brîri,  bruyèi 
charançon.  (=britri). 


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PHILIPON.   —  LE  PATOIS  DB  SAINT-GENIS-LES-OLLIERES  217 

Il  s'est  atténué  en  e  dans  ipeluè  (angl.  sax.  pullian) 
poulie.  Cf.  incl^eno  incudinem  enclume,  à  la  tonique. 

126.  —  L'U  protonique  se  nasalise  devant  N  en  un 
son  qui  se  rapproche  de  an  : 

\  olunX^Xem^=  voldntô,  volonté.    A.dbund3ive— abonda,  abonder. 

Le  son  an  s'est  décidément  produit  dans  anhuni, 
umbilicum,  nombril. 

AU 

127.  —  AU  d'origine  latine  ou  romane  devenait 
généralement  ou  dans  l'ancienne  langue  :  outreyon 
auctoricant^  ounour  alenatorem,  fouceta  falsita- 
te  m,  souner  salinarii,  deffroudar  fraudare  dans  les 
Textes  lyonnais  duXIV^  siècle  ;  outar  al  tare  dans  Marg. 
d'Oingi(p.55)^poureta  pauvreté  dans  la  Bern.  Biiyand^ 
(I,  226). 

De  même  dans  le  parler  de  Saint-Genis  : 
"Fraudare  =:  fraudé,  frauder.    Ausare      =  ousô,  oser. 


Paupertatem  ==  pouritô,  pau- 
vreté. 
•  Âlmosnam  =  oumouna,  au- 
mône. 

AU  est  devenu  d  dans  : 

Haustare     =  ôtô,  ôter. 
Mauricium  =  Môriçyo. 

AU  =  d  :■ 

Pausare      z=zposô,  poser. 
Auriculam  =:ortlyi,  oreille. 

AU  =  u  : 

De    A(c)uculain    =    ul^orij 
aiguillon. 

AU  =  e  : 

vicellum  =  ijyô,  oiseau. 

{A  suivre). 


* Salmam  =: souma,  ânesse. 
Paiicum:=  poM,  peu. 


Saltare  =  sôtô,  sauter. 


Gaudere  =  rejà^î,  réjouir. 
Vallem   neriaci    =:  Von^erê , 
Vaugneray. 

Ail.  Kausjan=  chusé,  choisir. 


V.  h.  ail.  Kraûsel  =  grise  11, 
groseillier. 

E.  Philipon. 
5» 


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218  REVUR   DES   PATOIS 


CONTE  EN  PATOIS  DE  MAILLANE 
Recueilli  par  F,  Mistral 


TEXTE 


LA  CABRO  DE  MÈSTE  RAFÈD 


Mèste  Rafèuavié  sèt  enfant  em'uno  cabro,  que  li  piciiot 
anavon  garda.  E  quand  aquésti  demaniavon  à  la  cabro 
s'èro  proun  sadoulo,  aquesto  respoundié  : 

Siéu  bèn  sadoulo^ 
Siéu  bèn  redouno  : 
Aqiiéu  que  me  môuseira 
Sèt  oulo  de  la 
Me  trouvara. 

Mai  la  cabro,  uno  les  qu'èro  à  l'oustau,  se  levavo  lou 
la,  et  quand  mèste  Rafèu  venié  pèr  la  môuse,  elo  îé  disié  : 


Siéu  pas  bèn  sadoulo, 
Siéu  pas  bèn  redouno  : 
Quati  me  tnôuseira 
Pas  uno  de  la 
Me  trouvara. 


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K.  MISTRAL.  —  CONTE  KN  PATOIS  DE  MAILLANE  219 


CONTE  EN  PATOIS   DE  MAILLANE 
Recueilli  par  F.  Mistral  (*) 


TRADUCTION 


LA  CHÈVRE  DE  MAITRE  RAPHAËL 


Maître  Raphaël  avait  sept  enfants  avec  une  chèvre,  que 
les  petits  allaient  garder,  et  quand  ceux-ci  demandaient 
à  la  chèvre  si  elle  était  assez  repue,  celle-ci  répondait  : 

Je  suis  bien  soûle. 
Je  suis  bien  ronde  : 
Celui  qui  me  traira , 
Sept  pots  de  lait 
Me  trouvera. 

Mais  la  chèvre,  une  tois  qu'elle  était  à  la  maison  s'ôtait 
le  lait,  et  quand  maître  Raphaël  venait  pour  la  traire, 
elle  lui  disait  : 

Je  ne  suis  pas  bien  soûle. 
Je  ne  suis  pas  bien  ronde  : 
Qui  me  traira. 
Pas  un  pot  de  lait 
Ne  me  tx^ouvera. 


(1)  Mistral  nous  écrit  qu'il  a  recueilli  ce  conte  de  la  bouche  de  sa 
nipre. 


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220  REVUE  DES   PATOIS 

Mèsle  Rafèu,  de  la  maliço,  tiiè  à-de-rènq  si  sèl  enfanl, 
mai  aguënt  à  la  fin  dessouta  Tengano  de  la  cabro,  Tespeiè 
iouto  vivo,  e^m'acô  la  cabro  s'anë'scoundredîns  iou  trau 
d'un  loup,  ounte  fasié  pou  en  tôuti,  en  ourlant  : 


Siéu  la  cabro  de  ènèsie  Rafèn 
Que  rCa  ni  car  ni  pèu^ 
Un  banihoun  dessus  Vesquino: 
Aquéu  que  me  irouvara 
L'amo  dôu  cors  ié  iramblaraf 

Quand  Iou  loup  retourné  à  soun  trau,  de  veire  aquéu 
bestiarî,  aguè'  no  pou  dôu  diable,  e'm'acôs'encourreguè,  e 
rescountrèlo  reinard  e  ié  digue: 

Dins  moun  oustau,  oh  !  queto  laido  bèsti! 

r  a  'no  bèsti  sènso  peu 

Que  vau  pas  uno  lamo  de  coutèxt. 

E*m*aco  lis  abiho,  en  pougnènt  la  cabro,  la  faguèron 
sourti  dôu  trau,  e  Iou  loup  la  mangé. 


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p.  MISTRAL.  —  CONTE  EN  PATOIS  DE  MAILLANE  221 

Maître  Raphaël,  de  colère,  tua  l'un  après  l'autre  ses 
sept  enfants  ;  mais  ayant  à  la  fin  découvert  la  ruse  de  la 
chèvre,  il  Técorcha  toute  vive,  et  ensuite  la  chèvre  alla  se 
cacher  dans  le  trou  d*un  loup,  où  elle  faisait  peur  à  tous» 
en  hurlant  : 

Je  8utp  la  chèvre  de  maître  Raphaël 
Qui  n'a  ni  chair  ni  peau. 
Un  cornichon  sur  l'échiné  : 
Celui  qui  me  trouvera, 
L'âme  du  corps  lui  tremblera/ 

Quand  le  loup  retourna  à  son  trou,  en  voyant  cet  ani- 
mal, il  eut  une  peur  du  diable,  et  aussitôt  il  s'enfuit,  et 
il  rencontra  le  renard  et  lui  dit  : 

Dans  ma  maison,  oh!  quelle  laide  bête! 

C'est  une  bête  sans  peau. 

Qui  ne  vaut  pas  une  lame  de  couteau. 

Et  ensuite  les  abeilles,  en  piquant  la  chèvre,  la  firent 
sortir  du  trou,  et  le  loup  la  mangea. 


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222 


RBVUB  DBS  PATOIS 


PATOIS  LES  ENVIRONS  DE  PÉRIGUEUX 


LA  CHANSON  DU  PAUVRE  JEAN 


Andantitio.    A 


Lou  paw-brè  Zon  Ch'éDTaî  toa-zour  groan-don.  Vaï 

B  


sa  chouD  a-vou  -  cà,  qu'èï  pér  ché  coun-chur-tà.      Diw      chyâ.  Mou- 

A  tempo. 


chur,  é  Diw  é       de  boun-zour,  mè  vé-nè  coun-chur-là  d'un  o-fà 

Presser  un  peu. 


Je  -  li   -  -  -  cà,    be    •    -    -    léw   zo-mai,  Mou  -  chur,  u'èn  aw  -  rià 
J~~Tr«MiôÏ8      I       â*  fois       j 


E  -  lai  Mou-chur  quan  you  ve-Dé  dôw  tro-baî,  que  moun  lyè  n*èï  pâ 


faîy  m'en  pou-dé     pà    dé      mai,      you       chéT,  etc. 
I  I 


^  —  Lou  pawbi'è  Zon 
Ch'èn  vaï  touzour  groundon. 
Vaï  sa  choun  avoucà, 
Qu'èï  pèr  chè  counchurtà. 


Le  pauv7*e  Jean 
S'en  va  toujours  grondan 
Va  chez  son  avocat. 
C'est  pour  se  consulter. 


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L.  CLÉDAT.  —  CHANSON  EN  PATOIS  DE  PÉRIGUEUX        223 


B  —  Diw  ch^â,  Mouchur, 
E  Diw  è  de  bounzour, 
Mè  vènè  counchurtâ 
D'un  ofâ  dèlicâ  : 
Bèlèw  zomaï,  Mouchur, 
N'en  ôwr^â  vou  plèïd^â. 

B  —  Notrèï  vèjî 
Chè  rijèn  entré  i, 
De  chô  que  n'aï  troubà 
Unô  fènn'6  moun  grè, 
[De  chô  que  n'aï  troubâ 
Unô  fènn'ô  moun  grè.] 

B_Mèdijèntou, 

Qu'èï  pèr  m'en  dèitournâ  : 

E  chi  tu  rèïpoujâ, 

Tu  n'en  chirâ  cournàr  l 

Vou,  dijà  mè,  Mouchur, 

Chir^ô  qu'un  cô  chègur. 


II 

L'avoucâ  li  rèïpoundè  (1)  : 

^  —  Elâ  I  moun  pawbrè  Zon , 
Tu  chèï  bien  maw  pènson. 
Tu  for^à  bien  mèl^our 
De  dëmourà  tou  choul. 


H  —  Tu  pôçôr^à 

Toun  tèn  en  dègouciw, 

Tu  for^â  toun  cholu, 
'u  chir'à  pâ  coucu, 
Tu  for^à  toun  cholu, 

"u  chir^â  pà  coucu.] 


—  Adieu,  Monsieu7^, 
Et  Dieu  et  de  bonjour^ 
Je  me  viens  consulter 
Hune  affaire  délicate  : 
Peut-être  jamais^  Monsietir, 
N'en  auriez-vous  plaidé. 

Nos  voisins 

Se  rient  entre  eux. 

De  ce  que  je  n'ai  trouvé 

Une  femme  à  mon  gré, 

[De  ce  que  je  n'ai  trouvé 

Une  femme  à  mon  gré.] 

Ils  me  disent  tous. 

C'est  pour  m'en  détourner  : 

Si  tu  rép.useSy 

Tu  en  seras  cornard! 

YouSy   dites-moi.  Monsieur. 

Si  ce  serait  un  coup  sûr. 


II 

L'avocat  lui  répondit  : 

—  Hélas  I  mon  pauvre  Jean, 
Tu  es  bien  mal  pensant. 
Tu  ferais  bien  meilleur 
De  demeurer  tout  seul. 


Tu  passerais 
Ton  temps  en  dévotion^ 
Tu  ferais  ton  salut, 
Tu  serais  pas  cocu^ 
[Tu  ferais  ton  salut, 
Tu  serais  pas  cocu.] 

(1)  Ces  mots  sont  parlés,  de  même  que  «  Ion  Zon  li  rpïponndè  »  et 
Tavouca  li  dichè  »  un  peu  plus  loin. 


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n 


224 


RBVUB  DBS  PATOIS 


Lou  Zon  li  rèlpoundë  : 

c  —  Elâ  !  Mouchur, 
Quan  (you)  vènè  dùw  trobaï. 
Que  moun  Vè  nëï  pà  faï,. 
M*èn  poudë  pà  de  inaï. 


^  —  You  chèï  ni  çaw. 

Ni  countën  ni  chodour, 

You  ne  trôbè  dègun 

Per  fâ  moun  golëtoun, 

You  m'opèlè  louzour 

Lou  pawbrë  Zon  tou  choul. 


Le  Jean  lui  répondit  : 


Hélas  !  Monsieur^ 
Quand  je  viens  du  travail  j 
Que  mon  lit  n  est  pas  fait  ^ 
Vous    ne    m  en   pouvez  pas 
[davantage,^ 


III 

L'avouca  li  dichè  : 

A  —  Ela  l  moun  pawbrè  Zon, 
You  vèjè  toun  pènçon, 
Ew  fô  tè  moridâ, 
Tu  t'en  pwèï  pâ  garda. 


B  —  Chi  tu  là  pourtâ, 
Ela  chè  vèïron  pâ, 
E  [chi  tu  là  pourtâ, 
Ela  chè  vèïron  pâ]  : 
Tu  chirâ  dôw  troupèw, 
Per  mô  fè,  dôw  pu  bèw. 


Je  ne  suis  ni  chaud ^ 
Ni  content  ni  saoul, 
i  Je  ne  trouve  personne 
Pour  faire  ma  galette^ 
Je  m'appelle  toujours 
Le  pauvre  Jean  tout  seul. 


III 

L'avocat  lui  dit  : 

—  Hélas/  mon  pauvre  Jean, 

Je  vois  ton  penchant, 

Il  faut  te  marier. 

Tu  t'en  peux  pas  garder. 


Si  tu  les  portes, 

Elles  se  verront  pas, 

Et  [si  tu  les  portes. 

Elles  se  verront  pas]  : 

Tu  seras  du  troupeau  ^ 

Par  ma  foi,  des  plus  beaux. 


Cette  chanson  est  en  patois  des  environs  de  Périgueux 
côté  du  .Change.  Les  o  et  les  on  correspondant  à  des  a  e, 
à  des  an  du  français  représentent  des  sons  intermédiaires 
entre  a  et  o  d  une  part,  entre  an  et  on  de  l'autre,  mais 


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L.  (  LKDAT.  —  CHANSON  KN  PATOIS  DE  PÉRIGUEUX       225 

très  voisins  de  o  et  on  français.  Un  est  Vu  nasal,  et  non  le 
un  français  fqui  est  en  réalité  un  eu  nasal)  ;  in  est  Vi  nasal, 
et  non  le  in  français  (qui  est  en  réalité  un  è  nasal,  et  que 
nous  écrivons  en)  S  (ou  ç)  et  z,  ch  et  j,  représentent  des 
sons  qui  ne  sont  pas  exactement  ceux  des  mêmes  lettres 
en  français  \  s  ei  z  sont  plus  chuintants  qu'en  français, 
(*h  et  y  le  sont  moins,  si  bien  que  s  et  ch  patois  se  rap- 
prochent beaucoup  Tun  de  Tautre,  et  de  même  z  et,;. 

J'ai  écrit  la  chanson  du  Pauvre  Jean  sous  la  dictée  de 
mon  père.  Elle  comporte  trois  phrases  musicales,  que 
nous  désignons  par  A,  B,  C,  et  qui  reviennent  dans 
Tordre  suivant  :  1*  A,  et  B  trois  fois,  2'  A,  B,  C,  et  B  (en 
terminant  par  la  mesure  finale),  3*  A,  et  B  (en  terminant 
par  la  mesure  finale).  L'ensemble  de  la  chanson  se 
compose  donc  de  trois  parties,  la  troisième  sensiblement 
plus  courte  que  les  deux  premières.  Les  vers  sont  de  six 
syllabes,  à  l'exception  du  premier  de  chaque  phrase 
musicale,  qui  est  généralement  de  quatre,  mais  deux  fois 
de  six,  et  une  fois  de  cinq.  Il  en  résulte  que  pour  la  2' 
et  la  3' partie,  la  première  mesure  de  A  doit  être  écrite 

^^T"^ i_ 

ainsi  =-g^^^g^^llJ.iiz^^  ,  et  que  pour  la  3*  partie, 

E-  laîmoun     pnw-bré 

la  dernière  mesure  de  A  doit  être  écrite  =s 

dâ.         Chi     lu 

J'ajoute  que  pour  la  2*  et  la  3*  partie,  la  seconde  note  de 
la  troisième  mesure  de  A  est  do  au  lieu  de  la. 

Les  «  bis  »  étant  placés  sans  symétrie,  et  n'étant  pas  la 
répétition  de  la  même  musique,  nous  récrivons  entiè- 
rement les  vers  répétés,  en  les  mettant  entre  crochets. 
Les  vers  assonent  entre  eux  deux  par  deux,  mais  il  arrive 
plusieurs  fois  que  l'assonance  fait  défaut,  ou  qu'elle  est 
approximative. 

Je  remercie  mon  excellent  collègue,  M.  Victor  Loret, 
q     a  bien  voulu  m'aider  à  noter  la  musique. 

L.  CLÉDAT 


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22G  ItKVUlî  DES   PATOIS 

ROFFOLES  C)  IN  PATUAIS  LIYONNAIS 
II 

MON    BON   MONSU  CLIKDAT. 

Je  vo-z-u  dire  qu'o  y  aviet  ina  vés  (')  îna  joulia 
bôyi  (3)  de  vais  chiz  nos  (*)  quH  lli  disîant  Parnon  (5),  bien 
bravona,  nié  in  pitit  brizon  (*)  niéci  (7).  O  v'est  parqué 
sa  môre  lli  (^)  disiet  tojors  :  «  Mé,  Parnon,  quand  Tant 
së-z-lans  {^)  su  lo  eu,  le  bôye  sant  pôs  tant  bétonnes 
romm'icinqui  (*0)  ! 

Véquia  quin  vépro  la  Parnon  allôve  in  champ  le 
vaches  (**J.  Don,  bien  sûr,  o  y  avié  la  Bardelia,  la  Fro 
niinla,  la  Bayetta  (}')  et  lo  chin  Faraud.  Don,  de  Taffére, 
que  la  Parnon  rincontrô  monsu  lo  curô  que  lli  disit 
conim'iquien  :  —  Bon  sai,  Parnon  !  —  Bon  saî,  monsu  lo 
curô!  —  Comint  que  te  vos?  — Marci  bien,  monsu  lo 
(uu'ô,  et  vos  mémo?  —  Marci  bien,  Parnon.  Avis  vos  fait 
bona  vindémi  Q^)  ?  -  Marci  bien,  monsu  lo  curô,  et  vos 
mémo?  —  Mes,  Parnon,  los  curôs  faut  pôs  de  vindémil 
(lomint  que  va  ta  môre?  s'est-eir  accuchia  (**)  —  Marci 
bien,  monsu  lo  curô,  et  vos  mémo  ?  —  Mes,  Parnon,  les 
curôs  ne  s'accuchiout  pôs!  Te  véquia  bien  grandetta, 
Parno,  que  Tajoque  t'ôs?  —  Së-z-ians,  monsu  lo  curô.  — 
Sé-z-ians!  O  v'est  pôs  possible!  —  Védes  vos-mémo, 
monsu  lo  curô,  rebrique  la  Parnon,  in  trossant  cotf  et 
chamisi  par  darri,  védes  vos-mémo,  ma  môre  disiet 
qu'o  y  étôve  écrit  iqui  ! 

PUITSPELU,  io  cujsin. 

(0  Rùiftyles  «  Balivernes,  sots  contes  •  —  C'est  la  suite  de  la  série 
('()inmenc<>e  sous  le  Htre  de  Contes  en  patois  de  Mornant  ftievue  def 
pot  ai  fi.  11,  145.) 

(2)  Ina    vés  «  une  fols  •. 

V\)  Bôyi  a  jeune  fille  ». 

il)  De  caifi  chiz  nos  «  de  chez  nous  ». 

(5)  Qu'iUi  distant  Parnon*  qu'on  appelait  Pernon  ». 

(li)  In  pitit  brizon  «  un  tant  soit  peu  ». 

(7)  Nieci  «  sotte  ». 

(8)  Le  cousin  Puitspelu  n'est  pas  ferré  sur  l'orthographe  de  la  Re^  c 
des  P(ttois  ;  Hi  doit  se  prononcer  Wi. 

(9)  Se  s-inns  •  seize  ans  ». 

(10)  Tant  bétonnes  comnVicinqui  «  aussi  bêtes  que  cela  ». 
(M)  Allôce  in  champ  le  caches  «  faisait  paître  les  yaches  >.. 
(\2   liardella  etc   ■  noms  propres  de  vaches  » 

J3)  Vindêmi  «  vendangre  » 
ÎU    S'arcnrhi  «  aeeniieher  ». 


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NOTICES  BIBLIOGRiPfflOUES 


GÉNÉRALITÉS 

Sur  Torigine  méridionale  des  mots  elme  et  osberc  tels  que 
les  offre  la  Chanson  de  Roland,  voy.  un  article  de  M.  G.  Paris 
«lans  Romania,  XVII,  425. 

Victor.  —  Phonetische  Studten.  —  M.  Wilhelm  Vietor  en- 
treprend la  publication  d'une  nouvelle  Revue  dont  nous  avons 
reçu  les  trois  premiers  fascicules  (1887-88)  et  à  laquelle  nous 
souhaitons  le  meilleur  succès.  Elle  a  pour  titre  :  Phonetische 
Sttidien,  Zeitschrift  fxir  wissenachaftliche  und  prakttsche  Pho- 
netih  (Marburg,  Elwert).  D'après  Tidèe  générale  qui  a  présidé 
à  la  fondation  de  la  Revue,  ceux  des  collaborateurs  qui 
•  s'occupent  du  français  ont  principalement  pour  but  de  simpli- 
fier l'étude  de  notre  langue  en  réformant  l'orthographe.  Us 
partent  naturellement  d'une  étude  rigoureuse  de  la  qualité  des 
sons  vocaux,  et  visent  à  représenter  chacun  d  eux  pa  •  un  signe 
spécial  et  unique.  Le  système  graphique  qu'ils  proposent  peut 
être  utile  pour  certaines  études  dialectologiques;  il  est  plus 
simple  que  celui  de  MM.  Gilliéronet  Rousselol.  —  Nous  signa- 
lerons, dans  les  fascicules  que  nous  avons  reçus,  les  articles 
suivants  :  Paul  Passy.  Kurze  darstelluYKj  des  franzœsis:hen 
laiUsysiems  (pages  18,  lL5et  245).  —  Ch.  Lévêque.  Des  encli- 
tiques en  français  (p.  157  et  262).  -  Hambeau  et  Kûlm^ 
Comptes-rendus  de  divers  ouvrages  sur  le  français  phonétiqve 
(p.  79  et  178) 

Université    de  Nebraska.   —    University  Studies  (Lincoln^ 

Nebraska).  Le  premier  fascicule  de  cette  revue  universitaire 

vient  de  paraître  (juillet  1888,  9ô  p.  in-8).  Il  contient  une  étude 

de  66  pages,  par  M.  Joseph  A..  Fontaine,  sur  les  Verbes  auxi" 

^ 'aires  dans  les  langues  romanes,  notamment  en  français  et  en 

Tovençal.  J'ai  traité  rapidement  le  môme  sujet,  pour  le  fran- 

ais,  dans   ma    Grammaire  historique   du  français  (Paris, 

arnier  frères)  pages  '^U  et  suivantes.  Pour  les  formes  réflô- 

hies   qui  équivalent  à  un  passif,    il   faut    tenir  compte  de 


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•2'2H  HV.WK    iH'.S    l'ATOlS 

l'exemple  latin  «le  Varron,  elle  par  notre  collabor.Ueur  M,  Jul- 
lien  dans  le  prèseuL  numéro  (p.  loj).  M.  Fontaine  se  propose 
de  continuer  s  jn  travail  en  étudiant  les  mêmes  phénomènes 
dans  les  autres  dialectes  romans,  et  notamment  en  catalan. 

E.  Rolland.  —  Varfjot  en  1790;  ouvrafjes  sur  l'argot.  Doctf- 
)n(''i}t  pour  VètvfJc  de  l'arijot.  (Dans  les  Variétés  bib(iof/ra- 
phlquesy  organe  de  la  librairie  Rolland,  n"  i  et  2). 

Le  même.  —  (rlaiiures  lexirofjraphiqiios,  termes  fie  c«rr.«^f',< 
dans  Varirtès  bibliographiques,  n"!). 

Le  même.  —  Supplément  à  la  faune  populaire.  Noms  de  In 
chaure-sovris  dans  les  diverses  langves  et  patois  (dans  les  Va- 
riiHôfi  bibliographiques  y  n"  '2,  col  35).  M.  Rolland  fait  précéder 
ce  supplément  des  lignes  suivantes  :  a  Nous  avons  publié  chez 
Maisonneuve,  éditeur,  25,  quai  Vokaire,  un  ouvrage  en  6  vo- 
inmes  in -8,  sous  le  titre  de  Farine  populaire  de  la  France, 
Noms  vulgaires,  dictons,  proverbes,  contes  et  superstitions. 
IS7T-1883.  I^ous  avons  recueilli  depuis  sur  le  même  sujet  des 
matériaux  dont  nous  voulons  faire  prollter  les  lecteurs  des 
Var,  bibl.  Le  supplément  que  nous  donnons  ne  sera  ni  tiré  à 
jiart  ni  réimprimé  en  volume.  « 

K.  Mackel.  —  Die  gernianischen  clémente  inder  fran^a-si}^ 
r'  trn  und prorcu.-alisrhen  sprarhe.  \ oyez  Siuv  cet  ouvrage,  qui» 
nous  avons  déjà  signalé  (Revue  des  Patois,  I.  28^),  un  articli- 
d(»  M.  W.  Meyer  dans  IJterafurblatt  fur...  romanischc  philo 
hufic,  juillet  18^8,  col.  30i?. 

Hermann  Sternbeck.  —  Unrirhtige  Wortaxifstellung  und 
Woridcntungcn  in  Raynouards  Lexique  roman.  Cf.  Revue  da^ 
langues  romanes  XXXII,  ^U. 

(î.  Paris.  —  ÎM  littérature  française  au  moyen-àge  (Paris, 
Hachette,  18iS8  ;  YII-292  p.)  Dans  cet  excellent  ouvrage,  nous 
relevons  le  passage  suivant,  relatif  aux  dialectes  de  France 
(p.ige  3)  :  «  Dans  le  domaine  gaîlo-roman  se  parle  à  l'origine 
une  langue  à  peu  prés  identique,  ou  au  moins  facilement  eoni- 
prébensible  à  tous,  le  latin  vulgaire,  qui,  même  d'un  bout  de 
la  Gaule  à  l'autre,  ne  présente  pendant  longtemps  que  des 
nuances  insensibles.  Peu  à  peu,  dans  cette  unité  se  marquent 
desdilférenciations  locales.  LesS<?rmew.^s  échangés  àStrasbourg 
en  842  ont  déjà  des  traits  qui  appartiennent  au  français  '^u 
nord  et  qui  sont  inconnus  à  celui  du  midi  ;  d'autres,  qui  devr  t 
produire  une  séparation  bien  plus  grande,  n'y  apparaiss  it 
pas  encore.  Entre  les  divers  dialectes  du  nord,  les  diffèrent  s 
au  IX'  siècle  sont  déjà  sensibles,  mais  non  telles  qu'elles  t    i 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  229 

pèchent  de  se  comprendre.  Ces  différences  vont  par  la  suite  en 
s'accusant  de  plus  en  plus;  mais  ces  dialectes  ont  entre  eux 
tant  de  traits  communs  qu'ils  restent  toujours  assez  voisins, 
et  que  les  œuvres  écrites  dans  Tun  d'entre  eux  peuvent  èlre  lues 
ou  entendues  dans  la  région  où  se  parle  l'autre,  et  facilement, 
quoique  souvent  très  grossièrement,  accommodées  par  les 
copistes  à  leurs  parlers  respectifs.  A  partir  du  XTI^  siècle,  la 
prépondérance  littéraire  du  dialecte  français  proprement  dit, 
ou  de  ceux  qui  lui  ressemblent  le  plus,  est  tout  à  fait  dessinée  et 
toutes  les  œuvres  littéraires  la  subissent  plus  ou  moins.  > 

Sur  le  Nouveau  Testament  provençal  de  Lyon  (Revue  des 
Patois,  II,  150)  et  le  dialecte  auquel  il  appartient,  voyez  le 
comple-rendu  de  la  Noble  leçon  (édition  Montet)  par  M.  Foerster 
dans  Gœttingische  gelehrte  An^seiijen,  1888,  n-  20-21,  pages  76*? 
et  su[v. 

Heinrich  Sabersky.  —  Zur  provenu  al  Isch  en  Lautlehre  :  pa- 
rasitischesi  und  die  damit  ^usammenhan/jenden  erscheinun- 
f/en  (Berlin.  Mayer  et  M  aller,  1888  ;  1'  0  p.  in-8  .  Etude  compa- 
rée de  ri  parasite  dans  le  provençal  des  troubadours  et  dans 
les  p^fois  actuels  du  midi.  Nombreux  exemples,  méthodique- 
ment classés. 

Le  D^  A.  Millet.  —  Etudes  lexicographiques  su7'  l'ancienne 
langue  française  à  propos  du  dictionnaire  de  M,  Godefroy 
(Paris,  Leehevalier,  188>^,  71  pages  in-S).  L'auteur  est  trop  sé- 
vère pour  M.  (lodefroy,  dont  le  dictionnaire  a  rendu  et  conti- 
nuera à  rendre  de  très  grands  services.  Comment  s'étonner 
qu'il  y  ait  beaucoup  à  critiquer  dans  une  œuvre  aussi  consi- 
dérable? Bien  des  lacunes  viennent  des  conditions  mêmes  de 
la  publication;  d'autres  sont  presqm'  impossibles  à  combler 
dans  l'état  actuel  de  la  science,  ot  nmr  eureusement,  parmi 
ces  dernières,  il  faut  compter  pour  ((uelquc  temps  encore  celles 
qui  sont  relativt^s  aux  différcnciarions  dialectales  précises.  Les 
critiques  de  M.  le  D«"  Millet  sont  d'ailleurs  très  judicieuses,  très 
utiles  et  souvent  amusantes.  Il  paraît  être  au  courant  des  tra- 
vaux les  plus  récents  de  philologie  française.  On  peut  cepen- 
dant relever  quelques  erreurs  assez  graves,  connue  la  mention 
(p.  29)  d'une  prétendue  chute  de  8  intervocal  issu  d'un  c  latin, 
et  es  intervocal  issu  d'un  ?/(!)  :  qui  ne  voit  que  dfspaiablc  se 
ra  ache  il  payer  et  despaisablc  ii  paix,  desaloscr  à /as  et  dcsa- 
lo  rr  à  louer?  Le  préfixe  mes,  dans  mesqucranre  (p.  45),  est 
ti  iuit  à  tort  par  maie,  au  lieu  de  minus.  Kcvcne(\).  14)  doit 
pi  bablement  être  lu  Kèrene.  «  Chief  »  ne  signifie  pas  svcccfi 
(l      16),   mais  bout,  d'où    le  sens    particulier  de   la   locution 


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230  REVUE  DBS  PATOIS 

t  venir  à  chief  »  :=  venir  à  bout,  réussir.  Ce  qui  frappe  le 
plus  dans  le  travail  de  M.  Millet,  c'est  la  netteté  de  son 
esprit  et  la  rigueur  de  sa  méthode,  qualités  précieuses  pour 
un  lexicographe.  Aussi  attendons-nous  avec  une  vive  curio- 
sité le  «  Glossaire  des  mots  omis  par  M.  Godefroy  »  qu'il  se 
propose  de  faire  paraître  quand  M.  Godefroy  aura  terminé 
sa  publication.  Il  indique  en  excellents  termes,  dans  sa 
conclusion  les  qualités  que  doit  avoir  un  bon  dictionnaire 
maniable  du  vieux  français,  et  on  ne  peut  que  souhaiter 
qu'il  entreprenne  lui  môme  ce  livre,  dont  il  voit  si  bien  Timpor- 
tance,  les  difficultés  et  les  conditions  essentielles. 

Jean  Psichari,  —  Quelques  observations  nur  la  jthnnHiqi^e 
des  patois  et  leur  i)ifli'cncesur  les  layvjues  communes  (doxi^^ 
Revue  des  p.  yallo-romans,  II,  7). 


NOTICES     CLASSÉES     PAR     DÉPARTEMENTS 
ET    ANCIENS    PAYS 


Ain 

'Ch.  Guillon.  —  Lm  Quenouille,  chanson  recueillie  à  Cey^è- 
riat  (dans  la  Tradition,  juillet  I88S,  page  200). 

Le  même.  —  La  servante  du  curé,  chanson  brcssmte 
recueil  lie  à  Ccy  sériât  (dans  la  Tradition,  août  1888»  p.  251). 

Le  môme.  —  La  Bourbonnaise,  chanson  en  patois  de  Ceyjé- 
riat  (dans  la  Tradition,  sept.  188 i,  page  283).  Cette  chanson 
est  à  rapprocher  de  la  Pauvre  Jeanne,  en  patois  de  St-Amour 
(8aône-et-Loire),  que  nous  avons  publiée  {Revue  des  Patois, 
l,  135). 


Al})es   (Basses) 

V.  Lieutaud.  —  Ordonnance  municipale  de  Digne  sur  's 
impôts  indirects  (dans  Revue  des  langues  romanes,  XXX  . 
167).  Ce  texte,  dit  M.  Lieutaud,  est  Tunique  document  i 
langue  vulgaire  qui  se  trouve  dans  le  Livre  noir  des  archi>  s 
municipales  de  Digne,  et  peut-être  dans  toutes  ces  archive    . 


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NOTICES   BIBLIOORAPHIQUES  231 


Alpes  (HauteaJ 

P.  Criiillaunie.  —Fston'a  Petriei  Panli,  mi/sfrre  du  .W^sièc/f* 
(Gap,  1887,XX-236  pages  in-8). 

E.  Montet.  —  La  noble  Leçon,  arcoinpaf/née  d'une  traduction 
en  patois  moderne  de  la  vallée  du  Qneyras  Voy.  Vaudois 
(Pays), 

Anbe 

A.  Baudouin.  — Glossaire  du /patois  de  la  forH  deClairvaur 
(Troyes,  Lacroix  1887,  337  pages  in-8.  —  Extr.  des  Mémoires 
de  la  Société  Académique  de  l'Aube,  1885-86-87).  —  Travail 
excellent,  très  consciencieux,  très  fourni,  bien  que  Tauteur  se 
propose  déjà  d'y  ajouter  un  supplément.  Le  système  graphique 
prête  seul  à  la  critique.  Nous  passons  condamnati  >n  pour 
l'emploi  des  lettres  parasites,  cet  emploi  n'offrant  pas  d'incon- 
vénient grave  quand  il  est  entendu  que  les  lettres  parasites 
sont  les  mêmes  qu'en  français.  Mais  pourquoi  écrire  plaice, 
clou,  entjlouti  des  mots  qu'on  prononce  piaice,  quiou,  en- 
ijuiouti"!  Pourquoi  employer  tantôt  IV  muet,  tantôt  l'accent 
circonflexe  (ce  dernier  est  bien  préférable)  pour  marquer 
l'allongement  des  voyelles  ?  L'auteur  est  surtout  embarrassé 
quand  il  s'agit  d'exprimer  le  son  de  l'y  après  l'accent  tonique; 
tantôt  il  supprime  toute  trace  de  ce  son,  comme  dans  pote, 
qu'il  faut  prononcer  po^^e  ;  tantôt  il  l'exprime  par  une  l  :  faible 
qu'il  faut  prononcer  faib'Je.  En  se  servant,  comme  nous  faisons, 
d'un  petit  y  en  indice,  on  évite  toute  difticulté  et  toute  confusion. 
On  pourrait  aussi  relever  beaucoup  de  locutions  inexactes, 
comme  :  «  a  français  se  changeant  en  ai  patois  »  au  lieu  de 
«  ai  (è)  patois  correspondant  à  a  français.  »  Mais  M.  Baudouin 
ne  se  pique  pas  d'être  philologue,  et  son  œuvre,  sans  préten- 
tions scientifiques,  n'en  rendra  pas  moins  de  ser^•ices  à  la 
science. 


Aude 


X   Mir.  —   Lot',    lutrin  de    Lader,   avec    glossaire    (Paris, 
Maisonneuve). 


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232  HE  vu  15  DES  PATOIS 

Bouches  du  Wiônc 

Le  chanoine  Trichaud.  —  U7ie  famille  arlésienne,  poème  en 
huit  cha7its  (Arles,  Mlle  Serre,  1887). 

Catalogne 

A.  Pages.  —  Notice  sur  les  travaux  (et  en  particulier  sur 
les  travaux  catalans)  de  Joseph  Tastu  (dans  Revue  deè  langues 
romanes,  XXXII,  127;. 

Vidal.  —  Documents  sur  la  lanf/ue  catalane  des  anciens 
comtés  de  Roussillonet  de  Cerdayne  {Suite ,  dans  Revue  de^ 
langues  romanes j  XXX II,  146). 

Charente 

L'abbé  Fourgeaud.  —  Grammaire  du  patois  d^  Puybarraud , 
commune  de  Genouillac,  canton  de  Saint-Claud {dans  Récite 
des  p.  gallo-romans,  II,  54.  A  suiv7'e). 

Dauphinc 

Puilspelu.  —  Le  mot  lyonnais  a  carcabeau  »  (dans  Romauia, 
XVII,  437).  Cet  article  s'applique  également  aux  patois  du 
Daupliiné.  Voy.  ci-dessous  Lyonnais, 

Do7xlognc 

C  Chabaneau.  —  Chanson  inédite  du  troubadour  Peire  dcl 
Vern  (dans  Revue  des  langues  romanes,  XXXII,  171).  •  Je 
publie  cette  pièce  fort  insignifiante,  dit  M.  Chabaneau,  la  seule 
qu'on  ait  conservée  de  son  auteur  sur  lequel  nous  ne  savons 
rien,  à  titre  de  complément  de  mon  recueil  des  Poésies  inédites 
des  tt^oubadours  du  Pcrigord;  non  pas  que  je  puisse  assurer 
(pie  Peire  del  Vern  était  Périgourdin  —  il  aurait  pu  être 
Quercinois  comme  je  l'ai  supposé  ailleurs  —,  mais  seulement 
parce  que  la  localité  dont  il  a  tiré  son  surnom  peut  être 
identifiée,  plus  vraisemblablement  qu'avec  aucune  autre,  ave« 
la  petite  ville  de  Vergt,  arrondissement  de  Pèrigueux,  don 
le  nom,  défiguré  par  la  graphie  moderne,  se  montre  dans  le? 
documents  du  moyen-Age  sous  la  forme  de  Vern  ou  Verni 
(lat.   Verniutn)  ». 


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NOTICES   BIBLIOGRAPHIQUKS  233 

Compte-rendu  du  Livre  de  Vie  de  la  ville  de  Bergerac  publié 
par  Durand  (Revue  des  patois ,  I,  147)  dans  Revue  des  langues 
romanes,  XXXII,  215. 

Eure-et-Loir 

Sur  le  bouloty  pâtisserie  de  Chartres,  voy.  Variétés  biblio^ 
f/raphiques,  n*  2,  col.  43. 

Gascogne 

Isidore  Salles.  —  La  feuille  et  la  racine,  poésie  en  patois  du 
pays  de  Gosse  (dans  la  Tradition,  juillet  1888,  page  202). 

Le  môme.  —  Le  cantonnier,  poésie  gasconne  du  pays  de 
Gosse  (dans  la  Tradition,  août  1888,  page  2.i3). 

Poésies  gasconnes  (dans  Revue  des  Basses-Pyrénées  et  des 
Landes,  juin  1888). 

Grisons  {Canton  des) 

Jacob  Ulrich.  —  Susanna,  ein  oberengadinisches  Drama  des 
XVI  Jahrhunderts  (Frauenfeld,  Huber,  1888,  in-12,  VI-140  p.) 
fc  L'édition  de  ce  texte  est  accompagnée,  dit  M.  G.  Paris,  d'une 
utile  esquisse  phonétique  et  morphologique,  et  d'un  court 
glossaire  étymologique,  le  tout  fort  concis,  mais  fait  avec 
grande  intelligence.  » 

Annalas  délia  Societad  Rhaeto-romanscha  {V^  année,  1886; 
2"  année,  1887).  Cf.  un  compte-rendu  de  J.  Ulrich  dans  Liiera- 
turblatt  fur  romanische  philologie,  août  1888,  col.  363. 

Landes 

J.  de  Laporterie.  —  Texte  en  patois  de  St-Sever  \j)roverbes  et 
dictons  du  pays  deChalosse  (dans  Rvvne  des  p.  f/allo-romans, 
U,  109). 

Liège 

M.  Wilmote.  —  Les  vay^iétés  du  CH  allemand,  dans  les  patois 
lu  nord-est  de  la  Belgique  fdans  Revue  des  p.  qallo-romans, 
I,  38). 


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234  REVUE   DES   PATOIS 

Limousin 

Sur  rèdition  de  Bertrand  de  Born  par  Thomas,  que  nous 
avons  signalée  dans  notre  dernier  numéro  (Revue  des  Patois, 
II,  155)  voyez  le  compte-rendu  de  C.  Chahaneau  dans  Rerve  de^ 
langues  romanes,  XXXII,  20«. 

Lorraine 

Constant  This.  —  Die  deutsch-franzœsische  Sprach*jren^e 
in  Lothrinr/en  /dans  Beitrœge  sur  Landes-und  volkeskundv 
von  Elsass-Lothringen,  l«r  fase.,  Strasbourg,  Heitz  et  Mûndel, 
1887  ;  34  pages,  avec  une  carte).  Cf.  Revue  des  p.  gallo-romfmji, 
II,  158). 

Lyonnais 

Puitspelu.  —  Le  mot  lyonnais  Carcabeau  (dans  Romania, 
XVIT,  p.  437).  A  propos  du  mot  carcabeau,  dérivé  de  carta^ 
bcUinn,  M.  Puitspelu  établit  pour  le  lyonnais  et  le  dauphinois 
une  tendance  phonétique  qu'il  exprime  ainsi  :  «  Lorsque,  dans 
un  mot  roman,  il  se  trouve  une  gutturale  dure  et  une  dentale 
dans  deux  syllabes  contiguês,  il  y  a  tendance  à  assimiler  la 
dentale  à  la  gutturale.  • 

Le  môme  —  Lyonnais  «  huguo  •.  —  Lyo'nnais  «  échantillon, 
chcnevoite  »  (dans  Revue  des  langues  romanes,  XXXII,  197  et 
11)8).  Corrections,  faites  par  Tauteur  lui-môme,  au  Dicdotinairc 
étymologique  du  patois  lyonnais. 

Meurt] le 

Sonienclature  alphabétique  des  termes  techniques  agricoles, 
usités  dans  la  presque  totalité  des  départements  de  la  Meurthc 
et  des  Vosges  (Extrait  de  la  Feuille  du  cidtivateur  de  Tan  4, 
dans  les  Variétés  bibliographiques,  n*  2,  col.  43). 

Meuse 

René  Stiebel.  —  Dayure  meusienne,  recueillie  par  M.  Im- 
hovrasse  (dans  Revue  des  Trad.  pop.,  septembre  1888. 
page  508).  La  dayure  esi  une  chanson  dialoguée  entre  garçons 
et  filles. 


1 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  235 

A.  Jeanroy.  —  Quatre  contes  meusiens,  de  MàngienneSy 
conton  de  Sjiincourt  j^dans  Revue  des  p.  gallo-romans,  II,  97). 
L*^  premier  de  ces  contes  (Le  renard  et  le  pot  de  crème)  doit- 
être  rapproché  d'un  conte  deGermolles,  que  nous  avons  publié 
ici-même  (Revue  des  patois,  T,  209) 

L'abbé  Delabar.  —  Texte  en  patois  d'Ornes,  canton  de 
Charny,  arv,  de  Verdun  fdans  Revue  des  p.  gallo-romans, 
II,  ilO). 

Nord 

Sur  le  chansonnier  lillois  Alexandre  Desrousseaux,  voyez  un 
article  de  M.  Léon  Sichler  dans  la  Traditiony  août  188"^,  p.  ^25. 

Ch.  Bonnier.  —  Ueher  die  fran::oesischen  Eigennamen  in 
(dter  und  neuer  Zeit,  besonders  in  Gebiet  zwiscfien  Douai  und 
Lille  (Dissertation  de  docteur.  Halle  1888,  34  p.  in-8).  Etude 
sur  les  noms  propres  de  personnes   dans  la  région  de  Douai. 

Pas-de-Calais 

Dans  le  manuscrit  de  la  bibliothèque  d'Arrasn"  307,  M.  Paul 
Meyer  {Romania  ^\ll,  369)  signale  une  Vie  de  saint  Vast, 
comme  contenant  des  traits  artésiens  en  assez  grand  nombre. 

Pèrigord 

Compte-rendu  du  Bertrand  de  Born  de  Thomas.  Voy. 
Limousin, 

C.  Chabaneau.  —  Chanson  inédite  d'un  troubadour  du 
PMgord.  Voy.  Dordogne. 

Provence 

C.  Chabaneau.—  Parnasse  provençal  du  P.  Bougerel  {Suite, 
dans  Revue  des  langues  romanes,  XXXII,  182).  Ce  supplément 
au  Parnasse  provençal  est  une  liste  alphabétique  des  auteurs 
de  la  Provence  propre  qui  ont  écrit  dans  leur  idiome  de  l'an 
1500  à  l'an  1800. 

Sur  la  brousso,  espèce  de  fromage  provençal,  voy.  Variétés 
bibliographiques,  n"  2.  col.  45. 

Don  Savie  de  Fourvier.  —  Licantico  prouvençau  (Avignon, 
Aubanel,  1887).  Cf.  Revue  des  p. gallo-romans,  U,  158. 


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236  IIEVIIE  DES   PATOIS 

Pyrénées  Orientales 

Vidal.  —  Documents  sur  la  langue  des  anctejis  comités  de 
Roussillon  et  de  Cerdag7ie  (Voy .  Catalogne), 

Savoie 

J.  GilUéron.  —  Mélanges  savoyards  :  I  Siccum,  siccam  ;  //. 
Geyitiana  (dans  Revue  des  p,  gallo-i^omans,  II,  31). 


Savoie  {Haute) 

M.  Constantin,  le  zélé  secrétaire  de  la  société  llorimontane 
d'Annecy,  vient  de  publier  à  part  le /?ec^/^^7  complet  des  chan- 
sons patoises  de  J.  Béard,  dont  nous  avons  déjà  signalé  la 
publication  par  fragments  dans  la  Revue  Savoisiennc.  Le 
système  graphique  de  M.  Constantin  est  ingénieux  et  généra- 
lement fort  simple.  Nous  n'aurons  que  quelques  remarques  à 
faire  :  1*  L'auteur  représente  le  th  dur  des  Anglais  par  çk  avec 
une  cédille  sous  le  c,  et  le  th  doux  par^'A.  Nous  préférerions, 
pour  ce  dernier  son,  la  notation  xr/i,  car  le  th  doux  est  au  th 
dur  ce  que  le  ^  est  au  f  ou  à  Vs  dure,  et  non  ce  que  le  j  est  au  ç. 
"i"  Il  y  aurait  avantage,  ce  nous  semble,  comme  nous  l'avons 
proposé  dès  notre  premier  numéro,  et  comme  le  font  plusieurs 
de  nos  collaborateurs,  à  représenter  la  mouillure,  particulière- 
ment après  l'accent,  par  un  petit  y  placé  à  droite  et  en  haut 
de  la  consonne  dont  il  indique  la  mouillure.  Vy  ordinaire  fait 
confusion,  car  on  prononcera  instinctivement  bâtie  (comme 
7'ôtfc)  un  mot  qu'on  verra  écrit  bétyô.  3"  Ce  qui  nous  parait 
le  plus  contestable  dans  le  système,  c'est  remploi  des  con- 
sonnes finales  parasites,  quand  les  mômes  consonnes  ne  sont 
pas  parasites  (c'est-à-dire  quand  elles  se  prononcent)  dans 
les  mots  français  correspondants.  Ainsi  M.  Constantin  écrit 
fort  un  mot  qu'il  fîiut  prononcer  tô  !  Nous  sommes  avertis, 
il  est  vrai,  que  lorsqu'une  consonne  de  la  fin  des  mots  se 
prononce,  elle  est  suivie  d'une  apostrophe.  Mais  c'est  une 
bien  grande  complication.  Nous  comprenons  à  la  rigueur  que, 
pour  mieux  marquer  l'identité  entre  un  mot  français  et  un  mot 
patois  de  même  prononciation,  on  conserve  les  lettres  parasites 
de  l'orthographe  française;  mais  il  est  exagéré  d'écrire  des 
lettres  qui  ne  se  prononcent  pas  en  patois,  quand  elles  se  pro- 
7\  on  cent  en  français. 


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NOTICES  BlttLtOOKAPHlQUKS  237 

Sèvres  (Deux) 

Jacquett  (Ed.  Lacuve).  —  Le  Masureau  de  Coudray-Sal- 
hart,  relation  en  patois  poitevin  d'x^no  excursion  aux  ruines 
du  château  5aZ6aW  (Melle,  Ed.  Lacuve,  1888,  14  pages  in-8.  — 
ïii'é  à  25  exemplaires  numérotés  à  la  presse). 

D.  Bourchenin.  —  Texte  en  patois  de  Lezay  (dans  Rerne 
des  p.  gallo-romans,  II,  106). 

Vaudois  (Pays) 

E.  Montet.  —  L«  noble  leçon,  accompagnée  de  traductions 
en  patois  ntodcrtie  de  In  ralUe  du  Queyras,  et  en  patois  mo- 
derne du  val  St'Martin.  (Paris,  Firschbacher,  1888).  Cf.  un 
compte  rendu  trés-étendu  de  W.  Foerster  dans  Goetting'sche 
gelehrte  Anseigen,  1888,  n*'  20-21.  Ce  compte-rendu  renferme 
des  remarques  importantes  sur  la  langue  des  pays  vaudois. 

Vosgeif 
Konienclature  dos  termes  agricoles,  Voy.  Meurt he. 

Wallons  (Pays) 

A.  Doutrepont.  —  Nofls  loaUons  (dans  Revue  des  p,  gallo- 
romans,  II,  65). 
Voy.  Liage. 

Yonne 

L'abbé  Girardot.—  Les  sons  ch  et  j=:iss  et  is  français  y  dans 
le  patois  de  Thory,  canton  d'Avallon  (dans  Revue  des  p  gallo- 
romans,  II,  46). 

Le  môme.  —  Chanson  des  vignerons  auxerrois,  patois  de 
Ver  menton  (ibidem.  II,  93). 

Le  môme.  —  Dialectologie  du  département  de  l'Yonne  (ibi- 
dem, II,  155). 

L'abbé  Méry.  —  Texte  en  patois  de  Villiers-sur-Tholon, 
canton  d'Aillant  (ibidem,  II,  112^. 


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238 


RETUB  DBS  PATOIS 


LISTE  ALPHABÉTIQUE  DES  AUTEURS 

dont  leê  onrraffes  ou  articles  font  VobjM  d'un  compte-rendu 
ou  sont  simplement  mentionnés  dans  les  Noficcs  hibliofjra- 
phiquesde  ce  numéro. 


Baudouin  'A.) 

m. 

Att6<? 

'  Lëvéque  (Ch.) 

w. 

Généralités 

Bèard  (Joseph; 

» 

Savoie  C/ï^«) 

Lieutaud  (V.) 

» 

Alpes^Bas  ) 

Bonnier  (Ch.) 

» 

.Vorrf 

MackeHE.) 

» 

Généralités 

Bougerel  (P.) 

» 

Provence 

Méry 

» 

Yonne 

Bourclienin 

» 

Sèvres  (D.) 

Meyer  (W.) 

» 

Généralités 

Chabaneau  (C.) 

» 

Dordofjne 

Millet  (D'A.) 

» 

Généralités 

Limousin 

Mir(A.) 

» 

Aude 

Provence 

Montet  (E.) 

» 

VaudoisfP.) 

Constantin 

» 

Savoie{H**) 

Pages  (A.) 

» 

Cataloffne 

Delabar 

» 

Meuse 

Paris  (Gaston) 

» 

Généralités 

Desrousseaux 

» 

Sord 

Passy  (Paul; 

» 

Généralités 

Doutrepont 

» 

Walloïis{P.) 

Psiehari  (J.) 

» 

Généralités 

Durand 

» 

Dordogne 

Puitspelu 

» 

Lyonnais 

Foerster  :W.) 

» 

Généralités 

Rambeau 

» 

Généralités 

Vaudois{P.) 

Rolland  (E.) 

» 

Généralités 

Fontaine 

* 

Généralités 

Sabersky(H). 

» 

Généralités 

Fourgeauci 

» 

Charente 

Salles  (Isidore) 

» 

Gascogna 

Gilliéron  (J.) 

» 

Savoie 

Um  ii  fmmt. 

» 

Proreticc 

Oirardot 

» 

Yonne 

Sichler  (Léon) 

» 

Sord 

Godefroy 

» 

(Généralités 

Sternbeck 

» 

Généralités 

Guillaume  (P.) 

» 

Alpes(H.) 

Stiebel  (René) 

» 

Meuse 

Guillon  (Ch.) 

» 

Ain 

Tastu  (Joseph) 

» 

Catalogne 

Jacquett 

» 

Sèvres  {D  ) 

This(C.) 

» 

Lorraine 

Jeanroy 

» 

Meuse 

Triehaud 

» 

Bouc.-^.-R, 

KQhn  " 

» 

Généralités 

Ulrich 

» 

Grisons 

Labourasse 

» 

Meuse 

Vidal 

» 

Pyrèn.'O. 

Lacuve  (Ed.) 

» 

Sèvres  (D.) 

Wilmote 

» 

Liège 

Laporterie 

» 

Landes 

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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES  239 


LISTE  DES  REVUES 

Dépouillées  ou  mentionnées  dans  les  Notices  bibliographiques 
de  ce  numéro. 


Annalas  délia  Socieiad  Rœéo-romanscha,  4'«  et  2*  année. 

Gœttingische  gelehrte  Anzeigen,  18S8,  n*  20  et  21 . 

Literaturblatt  fUr  romanische  Philologie,  juillet-sept.  1888. 

Mémoires  de  la  Société  académique  de  VAube. 

Phonetische  Studien.  fasc.  1-3. 

Revue  des  Basses  Pyrénées  et  des  Landes ,  juin   1888. 

Revue  des  langues  romanes j  mars-avril  1888  . 

Revue  des  p.  gallo-romans,  n"  5-6. 

Revue  des  traditions  populaires,  juillet-septembre  '888. 

Revv^  Savoisienne,  juillet-septembre  1888. 

Romania,  juillet  1888 

Tradition  ^/a^l,  juillet-septembre  18SS. 

University  Studies  p.  by  the  University  of  Nebraska,  n*  1. 

Variétés  bibliographiques,  n'«  1  et  2. 


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CHRONIQUE 


M.  Ed.  Laeuve  ^Jaequett),  dont  nous  signalons  ci-<lessas 
(art.  Devr.'Sèrres)  une  plaquette  patolse,  va  publier  par  soos- 
cription  des  «  Fables  en  patois  poitevin,  pour  la  plupart  imitas 
de  La  Fontaine  »  .  Chaque  fable  sera  ornée  d'un  frontispice 
satirique.  I^  prix  de  sous<!ription  est  de  6  francs,  10  francs  sur 
papier  de  Hollande.  (S'adresser  à  M.  Ed.  LACr\'K,  Grande -rue, 
à  Melle,  Denx-Sèrres).  Le  volume,  de  format  in- i^,  aura  250 
pages  au  moins. 

Le  journal  Lovk  felibrtge  II,  p.  87)  annonce  la  publication 
prochaine  à  Marseille,  sous  la  direction  du  fêlibre  Auguste 
Marin,  d'un  Armana  marsihés,  contenant  des  poésies,  contes, 
nouvelles  et  chansons  en  dialecte  marseillais. 

Le  môme  journal  (II,  93)  annonce  la  fondation  à  Toulouse 
d'une  Assoi'iatinn  pyrénèeyine,  <|ui  a  pour  but  d'étudier  et  de 
faire  connaître  les  Pyrénées  au  point  de  vue  lin(jvistiqfu\ 
géographique,  historique,  etc.  Celle  Société  publiera  une 
revue  illustrée,  qui  sera  sous  la  direction  de  MM.  Julien  Sacaze 
et  F.  Garrigou.  Nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  parler  de 
M.  Julien  Sacaze.  à  propos  de  l'eufiuéte  sur  les  patois  de  la 
région  pyrénéenne  (Voy.  Revue  des  Patois,  I,  160).  Nous  sou- 
haitons le  meilleur  succès  à  la  nouvelle  Revue. 

Enfin  on  nous  promet  la  publication  par  M.  Pasquet,  dans 
les  Mémoires  de  l'Académie  toyale  de  Belgique,  d'un  recueil 
de  sermons  wallons  du  XIII^  siècle. 

J^e  Gérant  :  K.  Viewkg. 


Erratum 

Dans  le  dernier  numéro,  p.  146.  ligne  4,  au  lieu  de  crasi,  lisez 
crassi  (crasse). 


I.YrtN.  —   rMPBIMKRIR  STORCK»  78,  «HE  I>F.  L'HOTRr.-DE-VtU.E 


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ANNÉE.    N»   4.  OCTOBBE-DKCBMBRE  1888 

/^^^  RECUEIL    TRIMESTRIEL  ^^^ 

CONSACRÉ  A   l'Étude   des   patois 

ET    anciens     dialectes     ROMANS     DE     LA     FRANCE 
RT    DES   RÉGIONS    LIMITROPHES 

PUBLIÉ   PAR 

L.   CLÉDAT 


PROFESSEUR  K   LA  FACULTÉ  DES  LRTTRES  DE  LY 


ON 


PARIS 

F..  VIEWEG,     LlBRAIRE-ÉDlTEUR 

(E.  BOUILLON  BT  B.  VIEWEG,  Successeurs) 
67,  Rue  de  Richelieu,  67 


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SOMMAIRE    DU    PRÉSENT   NUMÉRO 


I.  —  L.  ClMat:  Compte  municipal  en  p&toiê'  de  Tour  non 

(mai  î459-mai  Î461) 241 

II.  —  k.  Rivière:  Notes  sur  le  patois  de  Saint-Maurice  de 

VExil  (hère) 274 

III.  -    Bruyère:  Chanson  populaii^e  on  patois  de  Grèsieu-le- 

Marché  {Rhône) 289 

IV.  —  A.  Reydellet:  Chanson  en  patois  du  Grand-Aberge- 

mcnt  (Ain) * 590 

V.  —  L.  Clèdat  :  Phonétique  française:  I.  Les  noms  de  lieu 
en  ai;  IL    mestier  et  mosttbr  ;  III.   Le    suffixe 

lEK  =  AklUM * 294 

VI.  —  Hanriot  ;  Quelques  motê  du  patois  de  Bercenay-en- 

Othe(Aube) • 29Ô 

VII.  —  J.  Durandeau  ;  LE  vaigneron,  chanson  en  patois  de 

la  Côte  d'Or.   . ^ 3(M^ 

VIII,  —  Vmtspelxi  :  Rôffbles  in  patuais  liyonnais  (III).   .   .    .     302? 

IX.  —  NOTICES     BIBLIOGRAPHIQuisS    ET    COMPTES- 
RENDUS  SOMMAIRES 303 

X.  —  Chronique . 31â 

XI.  —  Table  des  matières  du  tome  II  de  la  Ret ne  des  Patois.  317 


Tout  ce  qui  concerne  la  rédaction  doit  être  adressé  à  M.  CLÉJDAT, 
professeur  à  la  Faculté  des  Lettres  dn  Lyon, 

Il  sera  rendu  cottipte  de  tous  les  ouvrages  dont  la  rédaction  aura  reçu 
un  double  exemplaire. 


Prix  d'abonnement  à  la  REVUE  DES  PATOIS  : 

FRANCE 16    francs 

UNION  POSTALE.  .  .  .  *    .     1^       r 


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-;^:^>m^'-'7^s^^^ 


'    ''•i,3 


COMPTE  MUNICIPAL  EN  PATOIS  DE  TOURNON 
MAI  1459  —  MAI  1461 


C'est  à  Tobligeance  de  M.  Massip,  ancien  archiviste  de 
Privas,  que  nous  devons  la  communication  du  compte 
que  nous  publions  ci  après.  Il  nous  est  signalé  comme  le 
seul  texte  en  langue  vulgaire  que  possèdent  les  archives 
de  Privas.  Nous  nous  bornons  à  donner  aujourd'hui  le 
texte  de  cet  important  document,  réservant  pour  un 
prochain  article  les  observations  historiques  et  philo- 
logiques qu'il  comporte. 

J'indiquerai  seulement  comment  j'ai  résolu  les  abréva- 
tions. 

Il  n'y  a  guère  d'article  du  compte  où  ne  se  trouve,  au 
moins  une  fois,  l'un  des  mots  dit  ou  dita  figuré  par  un  d 
et  un  signe  abréviatif.  On  peut  avoir  Tidée  d'écrire  ces 
mots,  comme  on  les  rencontre  souvent  à  cette  époque, 
avec  un  c  devant  le  i.  Je  n'ai  pas  adopté  cette  forme  parce 
que  du  se  trouve  exceptionnellement  écrit  en  toutes  lettres 
dans  les  articles  163  et  213  (1);  ditz,  cas  régime  pluriel, 
dans  rarticle  1  ;  inditz,  cas  sujet  singulier,  dans  l'article  3; 
indiia  (2)  dans  le  même  article  et  plusieurs  autres  fois. 

Voici  un  certain  nombre  d'autres  mots  dont  j'ai  résolu 
les  abréviations  d'après  les  passages  où  ils  sont  écrits 

(1)  J'ai  numéroté  tous  les  articles  du  compte,  pour  rendre  les 
renvois  possibles. 

(2)  On  a  cependant  dicta  (ou  dittaf)  dans  Tart.  13. 


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242  KEVUK   DES   PATOtS 

sans  abréviation  :  sirvent  (écrit  notamment  en  toutes 
lettres  dans  l'article  136)  ;  sirgent  (en  toutes  lettres, 
art.  132);  chescun  (art.  180);  appart  (art.  141),  appar  (:îOj 
et  apar  (37);  la.  \)vèpos\i\on per  (ilù},  primet/rament  f3); 
recepta(li)\  les  noms  propres  Pei/re  (\S9)yAnt/ioni  (157 j. 
AndreoH  (204)  et  Andreo  (47),  Matheo  (84),  Marsal  (101 K 
Frances  (176),  Beatrix  (69),  Biberet  (112),  Marcouc  riic\. 

Le  mot yowr  est  écrit  de  différentes  manières,  et  notam- 
ment yor  (rarement)  etyowr.  Quand  on  a  a  jo'  »,  ce  qui 
indique  une  abréviation,  je  Iranscris^oî/r. 

On  a  une  seule  fois  ententes  lettres  écrit  soma,  (art.  lOj, 
le  mot  qui  désigne  la  charge  d'une  bête  de  somme,  latin 
saumata,  provençal  aaumada,  hançais  sommée ,  Quand  il 
se  trouve  en  abrégé,  je  le  transcris  somaa  d'après  Tusage 
général  pour  les  mots  analogues,  qui  sont  le  plus  souvent 
écrits  dans  notre  texte  par  deux  a  :  Joitmaa,  rarement 
journa. 

Le  prénom  de  l'auteur  du  compte  est  écrit  Beriho  ou 
Bartho  avec  un  trait  abrévialif  au-dessus.  Je  transcris 
Beriholomeou  et  Bartholomeou ,  La  diphtongue  finale  de 
ce  mot  pourrait  aussi  être  écrite  eo  (d-après  Afidreo, 
Matheo,  à  côté  d'^Andreou.  Voyez  ci-dessus). 

J*ai  lu  avec  quelque  hésitation  merchntnt  (et  non  mar- 
chant), demy(ei  non  dimy),SpeHt  {e\,  non  Spvnt), 

Enfin  j'applique  les  règles  de  la  déclinaison  aux  noms 
abrégés  dont  la  lettre  finale  n'est  pas  formellement  in- 
diquée ;  car  ces  règles  sont  généralement  observées  par 
l'auteur  du  compte. 

Le  fac-similé  ci-joint  reproduit  le  verso  du  folio  13 
(art.  161-165). 

L.  Clkdat. 


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L.   CLÉDAT.    —   COMPTE    MUNICIPAL  DK   TOURNON      243 


-f-  JheSliS 

(1)  Lo  compte  de  mj/,  Bertholomeou  de  Senenlaifsa,  lo 
quai  entende  de  rendi^e  a  la  univevsita  dol  luoc  de 
Tornon  on  aux  auditours  et  conseillera  d'aquella,  dol 
rèfjimen  et  rjouvernament  qtie  you  ay  fait  durant  lo  temps 
de  dos  ans,  accommenssaas  a  la  fesia  de  Pandecoatas 
corrent  Van  mil  iiij*^'  lix,  et  lo  primier  Jour  de  may,  et 
finissent  a  la  dita  fesia  de  Pandecosias  corrent  Van  mil 
iiij^^  Ix'"  et  ungf,  los  qualx  ditz  ans  ay  ista  sindics  et  pro- 
curoi^^  de  la  dita  unioersita^  et  prior  de  la  confreyria 
dol  Saint  Sperit  au  dit  luoc  de  Tornon  acoustumaa  a 
faire,  isiant  avoy  my  sindic,  pt'rx:uror  et  prior  de  la  dita 
confreyria  Glaudo  FaurCy  dol  dit  luoc  de  Tornon ^  an 
quai  compte  entende  rendre  rayson  tant  de  touias  receptas 
per  my  faytaSy  comma  pai/amens  per  my  faits  tant  dois 
fogaiges  que  an  arju  cours  los  ditz  dos  ans  durans  coj^tma 
dois  aultres  négocia  de  la  dita  universita,  an  protestacion 
que  si  en  mon  dit  compte  avia  mes  chausa  que  non  fus  de 
mectre,  que  non  me  sia  repputaa,  et  sia  per  non  meaaa^ 
qtiar  non  entendo  rendre  sinon  i^eal  compte.  Et  si  avion 
leyssa  chausa  a  mectre,  que  me  sia  licit  a  la  y  mectre. 


(2)  Et  primeyrament  s^enset  ly  recepta  dois 
fofjaigea  que  an  agu   cours  los  ditz  dos  ans  durans  : 

(3)  Primeyrament  es  veray  que  lo  primier  an  consent 
fnil  iiij*^mœ,  fut  inditz  lo  fogaiges  reals,  et  per  lap^rt  et 
porcion  dol  dt  luoc  de  To7vion  a  payar  fut  indita  una 
ialha  au  dit  luoc  de  Tornon  de  xxij  meys  et  demi/,  que 
fut  beyllaa  a  levar  a  Artus  le  Mein\  dont  n'ay  recept  dol 
dit  Artus  per  la  dita  talha  lasumma  de 

ij^  Ixxxxvij  Ib.v  s.  vij  d. 

(4)  Item  lo  segond  an  corrent  mil  iiij^  /jc"»  fut  endita 
una  aultra  talha  de  fogage  au  dit  luoc  de  Tornon,  de 
xxiiij  meySy  la  qualla  talha  me  fut  beillaa  a  levar,  et 


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J244  REVUE   DES   PATOIS 

monta  la  dita  talha,  dont  en  faite  recepta,  rebatus  deduc- 
cions   et  mos   gaiges    de  la    levar 

iij^^  xvij  Ib.  xvij  s.  vit;  d,  t. 

(5)  Autra  recepta  per  my  fayia  per  lo  fait 
comiin  l'an  mil  iiij^^  lix,  et  lo  vf  jour  dejuing  : 

(6)  Et primeyrament  es  veray  que  ly  dita  universitas 
de  Tornon  era  actengûa  a  Johan  de  la  Balma  niet^hant 
de  Valencia  en  certana  summa  a  causa  de  certana  quan- 
tiia  de  salper  luy  beillaa;  et  per  so  que  la  dita  universitas 
non  avia  de  que  ly  payar,  fut  advisa  per  los  conseillers, 
soes  assaver  per  Johan  BerthalaySj  Johan  Mestral,  Peyre 
Lussatj  Peyre  Beciac,  Stene  Briode  et  plusours  aultres, 
que  Vom  preses  dol  dit  Johan  de  la  Balma  des  somaas  de 
salper  aver  argent  a  ly  payar ^  et  furon  presas,  et  costava 
ly  somaa  de  la  dita  sal  unze  flor,  et  seys  gros,  et  non  se 
poguit  vendre  ly  somaa  sinon  dex  flor,  et  huet  gros,  et 
per  ainssi  y  a  agu  de  tara  seys  lyoras  et  sinq  sos,  et  per 
ainssi  non  ay  agu  de  la  dita  sal^  rebaiu  la  dita  tara, sinon 
quatre  vintz  lioras  tourn,,  dont  en  fauc  recepta    iiij^  Ib, 

(7)  Item  ay  recept^  lo  xxiij  jour  d*ost  Van  mil  iiij^  ILcy 
de  Frances  de  Varenna  per  en  diminucion  de  certana 
talha  de  fogageper  luy  levaa  au  dit  luoc  de  Tour  non,  dont 
a  rendu  compte,  so  es  assaber  ij  Ib,  t, 

(8)  Item  ayplus  recept  de  Margarita  Bacona,  en  dimi- 
nucion de  certana  summa  en  que  fut  mestres  Thomas 
Chirols  son  senher  era  obligaas  a  la  dita  universita,  l'an 
dessus  et  lo  xij  jourt  de  mars  iij  Ib.  xv  s.  t, 

(9)  Item  plus  ay  receu  de  Pierre  de  Berc  pour  la  reste 
de  sa  parcelle,  qui  monte  ij  Ib,  t, 

(10)  Item  plus  per  doas  somas  de  vin  de  Guichari 
Grangier,  et  une  de  Guige  Barbey r on,  monte,  de  la 
confrairie  ij  Ib,  t, 

(11)  Item  ay  plus  recept  per  la  venda  dol  doble  desme 
dol  vin  de  las  vendesmas  dol  dit  an  ?nil  iiij^^  lix,  vendu  f 
desliura  a  Venchant  public  de  la  court  dol  dit  luoc  ? 
Tornon,  a  Glaudo  Fau7*e  comma  plus  et  darrier  offre     , 

per  lopres  de  cent  septanta  lioras  tourn,,  de  lasquals  fa    r 
recepta  c'  Ixx  Ib 


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L.    CLBDAT.  —  COMPTE  MUNICIPAL  DE  TOURNON   245 

(12)  liemay  recept  lo  ix*jourdemay  Van  Ix^^per  x  so- 
maas  de  sal  que  nous  fey  beillar  Johan  Mestral^  a  Va/en- 
cia,  et  non  nous  fey  gis  de  près  de  la  dita  sal  y  mas  la  nous 
prestava  per  adonc,et  se  vende  a  Johan  Mondo  de  Mercurol 
nou  flor.  et  nou  gy^os  peiiia  monea  ly  somaa,  et  ainsi  non 
ay  recept  de  la  dita  sal  en  monea  Rey  si  non  la  summa 
de  locf""  et  v  Ib, 

Et  fut  délibéra  per  los  conseillers  en  aquo  de  mestre 
Reymond  dol  Boysson, 

(13)  Item  plus  ay  recept  dol  dit  Johan  Mestral,  Van 
dessus  dit  et  lo  xiiij^  jour  dol  meys  dejuing,  en  sinq  so- 
maas  de  sal  que  nous  prestet  lo  ditz  Johans  Mestrals  a 
Valencia,et  fut  fait  per  la  deliberacion  dois  conseillers  per 
aver  argent  per  los  affayres  de  la  villa,  et  se  vendet  ly  dicta 
sais  a  Johan  Mondo  ly  somaa  ix  flor,  et  demy  petita  mo- 
nea, et  ainssi  non  ay  recept  en  monea  de  Rey  si  non  la 
summa  de  xxxj  Ib.  xiij  s. 

(14)  Item  plus  ay  recept  per  lopres  et  venda  de  xij  so- 
maas  de  sal  de  la  mensura  de  Tornon,  agûas  et  receopûas 
dol  coynandament  dois  ditz  conseillers,  so  es  assaver  Johan 
Berthalay^  Johan  Mestral,  Peyre  Gonot,  Peyre  Beciac, 
Stene  Briode,  Johan  Boneyro,  mestre  Raymond  dol 
Boysson  et  Michalo  Forn^  ly  quai  sal  fut  beillaa  per 
Jeronime  de  la  Columbeyra  per  lopres  de  chescuna  somaa 
de  xij  flor,  viij  gros,  et  peux  futvendua  tant  per  payar  lo 
pvimier  carto  dol  fogage  de  Van  /a?'"  co7nma  aultres  negocis 
de  la  dita  universita,  et  fut  vendua  a  Loys  Baronat 
d'Anonay  chescuna  somaa  per  lopres  de  xij  flor.,  et  ung 
franc  sus  lo  tout,  monta  ly  dita  sal  so  que  n'ay  agu,  dont 
en  fauc  recept  a  c'  ta?  Ib, 

(15)  Item  ay  jolus  recept  per  la  venda  dol  doble 
desme  de  las  vendesmas  dol  territori  de  Tornon  de  Van 
Ix^^  ,  vendu  a  V encha^it  public  de  la  dita  court  de  Tournon 
al  dit  mon  compayre  Johan  Mestral  y  comma  plus  et  derrier 
offrent^  per  lo  près  de  ij^'  Ib.  t. 

Somma  gboss.  la  beceta  :  mil  ij""^  iiij''lb.  xj  s,  iij  d.  t. 


(16)  S'enset  ly  misa  de  la  talhareal  indita  Van  lix: 

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246  REVUE    DES   PATOIS 

(17 J  Et  primeyrament  ay  pzyaper  lo  mandament  de  la 
diia  taUuiy  que  înonta  v  s.  l. 

(18 J  Item  plus  ay  paya  per  la  feysao  de  la  parcella 
endita  lo  dit  an,  que  rqonta  vij  s.  vj  d,  t, 

(19)  Item  ay  paya  a  mestre  Vidal  Vincent,  dit  Masada, 
comis per  Andreo  Brissonnet, recevor  gênerai  en  Virares, 
aussi  que  apar  per  sa  buleta  Van  lix  lo  xxiij  dol  tneys  de 
Juillet,  que  monta  l^  ij  Ib,  vij  s.  iij  d. 

(20)  Paya  per  la  policia  x  d.  t. 

(21)  Item  ay  paya  au  dit  Masada  Van  et  lo  jour 
dessusscrips  ainssi  que  apar  per  sa  bulleta,  que  mon- 
ta  xxxvj  Ib,  xij  s.  ix  d. 

(22)  Paya  per  la  policia  œ  d.  t. 

(23)  Paya  per  lo  port  au  dit  Masada^  que  monta    v  s.  t. 

(24)  Item  ay  plus  paya  a  unrj  nonna  Guillem  Monier, 
que  port ava  poyssanssa  dol  recevor  ainssi  que  appar  per 
nota  receptaper  mestre  Johan  Gros  sus  Van  lix  et  danner 

jour  dol  meys  d*ost,  que  monta  xix  Ib.  t, 

(25)  Paya  audit  Guillem  Monter  per  sapena        v  s.  t. 

(26)  Item  a  y  jiaya  a  mestre  Johan  Gros,  tant  per  la 
policia  de  la  dita  summa  per  luy  recepia,  commaper  una 
obligance  recepta  contra  lo  dit  Monier  de  la  dita  summa 
de  gardar  de  damage  la  dita  villa,  que  monta      xv  d.  t. 

(27)  Item  ay  plus  paya  au  dit  Masada,  Van  lix  et  lo  xij 
jour  d'octobre,  ainssi  comma  [jiar']  per  policia,  que 
monta  xxxiiij  Ib.  i. 

(28)  Paya  per  la  policia  x  d.  t. 

(29)  Paya  per  lo  port  v  s.  /. 

(30)  Item  plus  ay  paya  a  monssenhor  lo  juge  de 
Vivares,  per  una  deschar  j  a  a  luy  beillaa  per  Eymav 
Sabbatier,  ainssi  que  appar  per  sa  policia  sus  Van  lix  et 
lo  vj'  jourt  d'octobre,  que  monta  xv  Ib.  ' 

(31)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Masada,  lo  dit  an  et  • 
xij*^  jour  d'octobre,  ainssi  comtna  appar  j^r  sa  polici  , 
monta  vj  Ib, 


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L.  CLEDAT.  —  COMPTE  MUNICIPAL  DE  TOURNON   247 

(32)  Item  ay  plus  paya  au  dit  Masada,  Van  et  lojour 
dessus  scriptz^  ainssi  coînma  appar  per  sa  policia^  mon- 
ta xj  Ib.  t. 

(S'S)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Masada,  l'an  et  lo 
jour  dessus  ditz^  ainssi  que  apar  per  sa  policia,  mon- 
ta vj  Ib.xv  s,  t. 

CS4)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Masada,  l'an  dessus  et 
lo  œxij  de  novembre,  ainssi  que  appar  per  sa  policia,  mon- 
ta X  Ib,  t. 

(35)  Paya  per  la  policia  x  d,  t, 

(36)  Paya  per  lo  port  v  s.  t, 

(37)  Item  ay  plus  paya  au  dit  Masada  que  ly  portet 
Glaudos  Faures  ou  Bourc  Saint  Andiol,  ainssi  que  apar 
pe7^  sa  policia  sus  l'a?!  lix  et  lo  œxv  jor  de  janvyer,  mon- 
ta xxiiij  Ib,  t, 

(38)  Paya  per  la  policia  x  d,  t. 

(39)  Item  ay  paya.  Van  et  lojour  dessus  ditz,  a  Glaudo 
Faure  per  portar  lo  dit  argent  ou  Bourc  Sant  Andiol,  et 
lay  istet  très  jou7^s,  que  valon  a  x  sos  per  jour  la  sununa 
de  j^  Ib.  xs, 

(40)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Masada,  lo  xxiij  de  mars 
Van  dessus,  ainssi  que  apar  per  sa  policia,  que  mon- 
ta XV ij  Ib,  vj  s.  viij  d. 

(41)  Paya  per  la  bulleia  ou  per  lo  poî^t,  que  mon- 
ta vj  s,  iij  d,  t, 

(42)  Item  aypaya  a  Nicolau  de  Fontana,  sirvent  de  la 
cort  de  Tcrnon,per  fayre  la  cria  per  la  villa  per  assemblar 
lo  dit  c(.mun  per  mectre  sus  la  dita  talha,  monta      x  d.  t, 

(43)  Item  ay  paya  per  unas  leclras  que  ajiey  impetrar 
de  la  court  de  Boceu  contra  los  officiers  de  Tornon,  que 
non  avian  pjas  volgu  senhar  la  comission  de  la  dita 
pai^cella  endita  Van  lix,  que  montan  las  ditas  lec- 
tras  ij  s.  vj  d,  t, 

(44)  Item  plus  ay  paya  a  mestre  Loys  Chan'o,per  una 
chartra  per  luy  recepta  d'una  requesta  scrita  per  los 
BÎndirs  a  Johan  Biberet,  baille  de  Tornon,  que  el  agues  a 


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248  REVUB    DMS   PATOIS 

9enhar  la  comission  pei^  exhigir  et  levar  loa  den.  de  la 
diia  ialha,  de  la  quala  chausa  elles  fut  i^ffusana,  et  ay 
paya  de  la  diia  requesta  ij  8.  vj  d.  t 

(45)  Item  ay  paya  que  demande  per  masjournas  de  my 
et  de  meatre  Reymond  del  Boijsêon,  que  fûmes  en  Boceu 
a  lajournaa,  que  GaiellaSy  procurors  de  Monssenhor  de 
Tornon,  s'era  opposaas  contt*a  las  lectras  que  noue  avian 
agu  de  Bocieou  per  exhigir  et  levar  los  den .  de  la  diia 
ialha,  demande  per  nosiraa  journaas  dessus  x  s.  i. 

f 46 J  Item  ay  paya  a  Loys  Charroti,  per  escrire  unas 
certanas  memorias  dey  tas  per  lo  dit  mesire  Reymond  dol 
Boysson  per  tenir  la  diia  journaa^  monta  xv  d.  i. 

(47)  Item  ay  paya  a  Andreo  Brossa,  per  remenar  ou 
addobar  certanas  goieyi^as  do  cuber  t  de  la  gleysa  de 
Si-Julia ,  Van  lix  et  ter  s  jour  de  feorier^  monta    ij  s.  vj  d.  t. 

(48)  Aultres payamens  faitz  per  my,  Bertho- 
lomeou  de  Seneclausa  per  lo  fogage  de  Van  Ix'*^  : 

(49)  Et  primeyrament  ay  paya  pei*  lo  mandament  dol 
dit  se  gond  fogaige,  lo  xxjour  de  may  l'an  dessus  dii,  que 
monta  iiij  s.  vij  d.  t, 

(50)  Item  ay  paya  per  la  fasso  de  la  parcella  dol  fogage 
dol  dit  an,  que  monta  vij  s,  vj  ûf.  t, 

(51)  Item  ay  paya  au  dit  Vidal  Vincent,  dit  Masada, 
per  lo  primier  carto  dol  dit  fogage^  lo  segont  jourt  d'ost 
l'an  dessus  dit,  comma  costa  policia  de  sa  man,  que  monta 
so  que  ly  ay  beilla  Ij  Ib,  xv  s.  t, 

(52)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Vidal  Vincent,  dit 
Masada,  per  la  surmisa  de  la  diia  ialha.  Van  et  lo  jour 
dessus  ditz,  costa  policia,  monta  xlviij  Ib,  i.  v  s,  t. 

(53)  Item  plus  ayj^aya  per  las  doas  policias  j  s.  viij  d.  t. 

(54)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Masada,  per  lopm^t  de  la 
dessusdiia  summa  vij  s.  vj  d. 

(55)  Item  aypaya  au  dit  Masada,  loxxv'  jour  d'octobt 
l'an  Ix^^  ,  per  lo  dit  fogaige,  costa  per  sa  bulleia,  qi 
monta  Ixaf^  Ib. 


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L.    CLÉDAT.    —    COMPTE    MUNICIPAL   DE   TOUKNON       249 

(56)  Payaper  lapolicia  x  d,  t. 

(57)  Payaper  lo  port  ij  s.  vj  d.  i. 

(58)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Masada  per  lo  dit 
fogaige^  lo  xv'  jour  de  décembre  Van  dessus  dit,  costa  per 
sa  bulleta,  que  monta  so  que  ly  ay  paya        xliiij  lb,x  s,  t, 

(59)  Paya  per  la  policia  x  d,  t. 

(60)  Paya  per  lo  port  de  la  dita  siimma     iij  s,  ix  d,  t, 

(61)  Item  ay  paya  au  dit  Vincent  Masada  a  Viviers, 
lo  xxix  Jour  de  mars  mil  iiif^xjl  ^per  lo  darrier  quarto 
dol  dit  fogaige,  meyan  la  quai  summa  me  a  dona  quic- 
tansa  gênerai  de  tout  lo  fogage,  inclusas  toutas  aultras 
policias,  que  monta  so  que  ly  ay  paya     xxvj  Ib.xvs,  ij  d,  t, 

(62)  Paya  per  la  policia  ij  s,  vj  d, 

(63)  Item  ay  paya  a  mestre  Peyre  Fores,  luoctenent  de 
monssenhor  lojuge  de  Tornon^per  faire  senhar  laparcella 
dol  dit  fogagCy  que  monta  v  s.  t. 


(64)  Payamens  faitz  per  my,  Bertholomeou 
de  Seneclausa,  dol  fait  comun: 

(65)  Et  primeyrament  fut  delibei^a  per  los  consillers  de 
la  dita  tmiversita  que  l'on  trameses  Glaudo  Faure  a 
Paris  devers  7ness'  Jolian  de  Marcoux,  per  so  quel  era 
istas  menas  per  certans  comissaris,  affin  que  Von  soupes 
de  Vistat  de  mess'  Johan  de  Marcoux.et  lo  ditz  Glaudoslay 
anei per  lo  comandament  dois  conseillers^  you  beilley  lo 
xviij  jour  de  may  mil  iiij^^  lix,  quant  partit  per  s'en 
anar,  comma  costa  policia  dol  dit  Glaudo  Faure,  que 
monta  xj  Ib,  ij  s,  vj  d, 

(66)  Item  plus  fut  ordenna  per  los  ditz  conseillers  que 
you  anesso  en  Desani  devers  mess*'  Bart^peraver  conseilh 
nmVel  sur  so  que  mestre  Chanialros,  per  unas  lectras  de 

ey,  volia  fayre  compellir  los  ditz  habitans  de  Tornon 
*r  lo  pontonage  de  DouXy  devers  lo  quai  mess'  Bart  you 
ly  Van  dessus  dit  et  lo  xxix  jour  de  n:ay^  demande  per 
as  j ornas  ,r  s.  t. 


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2^0  RBVUE   DES  PATOIS 

(61)  Item  ay  paya  a  ung  sirgeni  real  per  son  salaria 
que  vengiiit  exequiar  la  dita  universita  a  la  itistancia  de 
Gabriel  Ponhet  de  Villanova  de  Berc^perhuet  lioras  iorn . 
que  demandava  a  la  dita  villa  de  Tornon  per  certafis 
procès  receps  per  mesire  Johan  Ponhei  son  payre  ou  iempsi 
passa  sus  lo  fait  de  las  talhas  dol  pays^  lo  qualx  sirgeus 
aguit per  son  salari  v  s.  t. 

(68)  Item  ay  paya  per  la  copia  de  las  leciras  dol  dit 
Gabriel  Ponhet  en  las  qualx  me  oppousey,  que  monta  so 
que  n'ay  paya  x  rf.  /. 

(69)  Item  ay  paya  a  Jacque  Blanc  Peal^  lo  xxvj  jour  de 
may  Van  lix^per  exequtar  unas  lectras  al  nom  de  la  villa 
contra  Colin  Beatrix,  et  eysso  per  so  que  lo  ditz  Beatrix  a 
agu  ung  taxa  contra  la  villa  en  la  court  de  Bociou,  lo 
quai  taxa  volia  far  exequtar  contra  my  coma  sindic  de  la 
dita  villa,  et  octenguiou  lectras  a  rencontra  de  luy  a 
veyre  revocar  lo  dit  taxa,  et  ly  a  y  dofina  per  sa  pena, 
monta  xv  d.  t, 

(70)  Item  ay  paya  a  mestre  Johan  Gros  notari  habitant 
de  Tornon^  Van  lix,  per  la  pena  et  emohnnent  de  una 
obliganssa  que  avia  recept  de  Johan  de  la  Balma  de 
Valencia,  de  certana  quantita  de  sal  que  avia  beilla  a  la 
villa  lo  dits  Johans  de  la  Balma,  que  monta  so  que  ly  ay 
paya  xv  d,  t, 

(7ÎJ  Item  ay  paya  a  Gabriel  Ponhet  de  Villanova  de 
BerCy  lo  septième  jour  de  juing  fan  lix,  per  lo  procès  de 
que  fut  faits  a  causa  de  certana  repparacion  de  extima 
sus  lo  fait  de  las  talhas  dol  pays j  dol  quai  procès  deman- 
dava per  la  cota  et  porcion  de  Tornon  lasumma  de  vj  Ib., 
et  fut  accorda  ou  lo  dit  Gabriel  per  certans  dois  conseillers 
et  mestre  Raymond  dol  Boysson,  ainssi  que  appar  per 
policia  faita  de  sa  man,  que  monta  ij  Ib,  xv  s.  t, 

(72)  Item  ay  beilla  a  Glaudo  Faure,  lo  noveme  jour  de 
juing  Van  lix,  per  tramectre  a  monssenhor  lo  juge  d 
Vivares  que  era  a  Paris,  et  eysso  en  diminucion  de  S' 
que  ly  villa  ly  poya  estre  actegûa  dol  temps  passa,  et  fu 
beilla  a  Frances  Cheyssùni  de  Chalanco  per  ly  portar^pe 
la  deliberacion  dois  conseillers,  que  monta  so  que  It 
heylley  .rij  Ib.  vij  s.  vj  d.  t 


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L.    CLÉDAT.   —   COMPTE    MUNICIPAL  DE   TOURNON       251 

C73J  Item  ay  paya  a  Piero  Tardiou^  lo  œij'  Jourt  de 
juing  Van  lix,  on  quai  fui  donna  après  faitper  reffar  la 
poster  la  de  la  gleysa  de  Saint  Julian  devers  Verba,  et  nay 
paya  que  monta  j*^  Ib,  ij  s.  vj  d.  t. 

f74J  Item  ay  paya,  per  so  que  fut  des  libéra  per  los  con- 
seillers que  you  et  Stene  Briodes  anessan  a  Valencia  per 
achatar  de  sa l  per  los  affaires  de  la  villa,  et  en  achatemos 
de  Jehan  de  la  Balma  la  sal  de  que  fay  mencion  sus  en 
ma  recepta,  et  fut  Van  lix  et  lo  vj^  jour  de  juing,  de  que 
demando  per  nost ras  jour naas  x  s,  t, 

(75)  Item  ay  paya  a  mestre  Anthoni  Giraud,  altrament 
Dolmas,  l'an  lix  et  lo  xviij^jour  d*ost,  pei'  aver  la  copia 
donnas  lectras  de  comission  dol  Re y  contra  los  taverniers , 
et  fasian  exequtar  chescunz  comma  si  fussan  taverniir 
public,  et  payey  per  aver  la  copia  de  la  comis- 
sion ij  s .  vj  d.  t, 

(76)  Iton  ay  paya  a  Jame  Torrolhon,  lo  xxij  dost 
Van  lix,  per  lo  paii  que  la  villa  ly  dévia  de  Van  lviij\ 
ainssi  'que  apar  2)er  policia  de  sa  m  an,  que  mon- 
ta ij  Ib.    t, 

(77)  Item  a  y  jtaya  a  Janin  Chivalier,  sirvent  de  la 
court  de  Tornon,  quant  acommenset  de  criar  lo  doble 
desmCy  que  monta  v  d,  t. 

(78j  Item  a  y  paya  a  mossenhor  Durant  Penier,  cura  de 
Tornon,  per  doas  torchas  que  nous  prestet  per  faire  lo 
gait  de  la  feyra  de  Saint  Julian,  Van  lix  et  lo  xxvij  jour 
d*ost,  monta  vij  s.  x  d.  t, 

{79)  Item  ay  paya  a  mestre  Huguet  de  Perrici,  per 
una  procuracion  per  luy  recepta  per  tramectre  a  Nimes, 
lo  ters  jour  de  septembre  Van  lix,  en  la  causa  de  Colin 
Beatrix,  que  monta  iij  s.  ix  d,  t. 

(80)  Iton  ay  beilla  dol  comnndament  dois  conseillers, 
lo  XXV  jour  de  septembre  Van  dessus,  a  fuess*"  Johan  de 
Marcoux,per  certanas  causas  contenguas  dedifis  la  cedula, 
per  so  qu  elles  avia  recobra  ung  sac  ou  non  de  la  villa  que 
era  en  parla?nent  a  Paris,  sus  lo  fait  de  la  pleydeyaria 
dol  capitanage,  aiiissi  que  apar  per  policia  de  sa  )nan, 
monta  so  que  n'ay  paya  iiij  Ib,  xij  s,  vj  d,  t. 


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252  REVUE  DES  PATOIS 

C81)  Item  aypaya  pei''  la  copia  d'unas  leciras  de  par  la- 
ment  de  Paris,  impeiras  per  lo  noble  Glaudo  de  Chasiel 
Non  contra  la  dit  a  comima  a  causa  de  las  talhcLsdolRey, 
et  fut  lo  XXV j  de  septembre  Van  lix^  que  monta  v  «.  t. 

(82)  Item  ay  paya  per  la  copia  d'unas  lectras^impetras 
de  la  court  do  seneschal  per  Colin  Beatrix  a  causa  dol 
doble  desme,  que  monta  so  que  n'ay  paya  x  d.  t, 

(83j  Item  a  y  paya  a  Nicolau  Fontana,  sirgent  de  la 
court  de  Tornon^  per  far  comandar  aux  pontoniers  de 
Doux  que  aguessan  a  tenir  garny  lo  port  de  Doux  de 
navey^  înonta  v  d,  t. 

(84)  Item  a  y  paya  a  mestre  Matheo  Torr^olhon^  lo 
xiij  jort  d'octobre  Van  lix,  per  la  copia  d'unas  lectras  de 
comis8ion,impetraas  a  la  instancia  de  mossenhor  de  Tor- 
non  de  la  court  de  parlament  de  Tholosa  per  fayre  in  for- 
maciofi  contra  la  villa  sus  so  que  disian  que  nous  avian 
ouy  los  comptes  de  Johan  Foires  et  de  Glaudo  Faure^  que 
monta  so  que  n'ay paya  ij  s.  vj  d.  i, 

(85)  Item  plus  a  y  paya  au  dit  Torrolhon,  per  la  copia 
d'unas  aultras  lectras  y  vnpetras  a  la  instancia  de 
mess^  Bart  de  la  court  dol  seneschal,  feysaiii  menssion 
que  non  ly  aguessan  gis  far  payar  de  doble  desme,  et  fui 
Van  lixj  que  monta  so  que  n'ay  paya  j  s,  liij  d.  i, 

(86)  Item  ay  paya  a  Peyre^  lo  masson,  per  si  et  per  son 
varlet,  lo  xvj^  Jour  d'octobre  Van  lix,  pei^  addobar  la  voûta 
de  la  grant porta  de Saint-Julian^tant per  tours  journaas 
comma  2^er  lo  fer  que  y  an  bouta,  que  monta  ix  s,  t, 

(87)  Item  ay  2)aya  a  Girard  Breybant,  lo  xx  jour  d'oc- 
tobre Van  dessus  dit,  per  la  copia  d'unas  lectras  impetras 
per  monssenltor  de  Tornon  de  parla7nent  de  Tholosa  contra 
ladita  villa,  et  eysso  affin  que  nous  non  aguessan  a  meyllar 
ny  empeytar  de  la  causa  de  Johan  dol  Senlms  ny  de  lu  y 
tant  a  Tholouza  coiu?na  a  Nimes,  que  monta  so  que  n'ay 
2Jaya  j  s,  viij  d,  t 

(88)  Item  ay  paya  que  ay  beylla,  lo  ocvj^jourt  d'octobr 
Van  dessus  dit,  per  la  copia  d'unas  autras  lectras  impetrc 
per  Vabayessa  de  Bella  Comba  et  de  Johan  Doron  comm 


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L.  CLEDAT.    —   COMPTE   MUNICIPAL  DE   TOURNON       253 

son  procurer ,  traitas  de  la  court  de   Tornon  contra  la 
dita  villa  a  causa  dol  dohle  desme,  que  monta    j  s.  viij  d 

(89)  Item  plus  a\j  paya  que  ay  beilla  a  Johan  de  la 
Mota,clierc  de  mess*'  Johan  deMarcoux^lo  xxiij  dol  me  y  s 
d'octobre  Van  lix,  quant  anet  a  Tholoza  devers  son  mestre, 
et  fut  deslibeva  per  los  conseillers  que  Von  ly  beilles  sex 
lieras  per  aver  ung  relevament  en  cas  d'appel  contra  lo 
noble  Glaudo  de  Chastel  Non  a  causa  de  las  lectras  que 
nous  avia  fait  inhibir  de  Paris,  et  ly  ay  beilla,  présent 
Glaudo  FaurCy  tant  per  solicitar  nostras  causas  aue  a  ly 
dita  villa  a  Tholoza  cotmna  per  las  ditas  lectras^  que 
monta  vj  Ib.  t, 

(90J  Item  ay  paya,  lo  xxiiij  jour  de  novembre  Van  dessus 
dit  y  a  mestre  Jame  Torrolhon,per  la  copia  d'unas  lectras 
impetras  en  Bociou  a  la  instancia  de  Colin  Beatrix,  per 
so  que  nous  fey  adjornar  en  Bociou  a  per  se  g  re  (la)  la  causa 
que  la  villa  lay  a  contra  luy^  monta  j  s.  viij  d,  t. 

(91)  Item  a  y  paya  lo  xrn  jour  de  novembre  a  Artus  lo 
Meur,  sir  yen  t  real,  per  inhibir  unas  lectras  de  Bociou 
contra  Johan  Doro  jier  lo  fait  dol  dohle  desme  de  ma  dama 
de  Bella  Comba,  que  non  lo  avia  pas  paya  de  las  vinhas  de 
las  moinas,  monta  xv  d.  t, 

(92)  Item  j^lus  ay  paya  per  la  copia  d'unas  aultî^as 
lectras  impetras  a  la  instancia  de  Philibert  Monaud  de 
la  court  de  Bociou,  que  disia  que  non  dévia  pas  payar 
lo  dohle  desme,  et  fut  lo  sinqueme  jour  de  décembre 
Van  lix  xv  d,  t, 

(9 3) Item  fut  ordenna  et  a  my  comanda  per  losditz  con- 
seillers que  quant  lo  ditz  mess^  Johan  de  Mai^coux  fut 
vengus  de  Paris,  que  Von  ly  donnes  per  son  benvengu 
aucun  servisiy  et  furon  doas  torchas  et  quatre  fromage  de 
Crapona,  lasqualx  torchas  et  fromages  ly  donney  lo 
xxiiij  jour  de  décembre  Van  lix,  et  n'ayj^dya      j"  Ib.  x  t, 

(94)  Item  ay  payajo  tersjour  de  Chalendas  Van  dessus 
dit  y  tant  per  lo  dinar  dois  pontoniers  de  Doux,  que  lour 
deou  donar  lydita  villa,  et  ung  gros  per  ivar,  comma  per 
lapena  dois  ditz  pontoniers  de  mect7*e  las  planchas  sus  la 


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254  BEVUE   DES  PATOIS 

riviera  de  Doux  ^  dol  temps  passa  jusgues  au  Jour  présent^ 
monta  80  q\ie  n*ay  paya  j^lb.  ija.  vj  d.  f, 

Costa  policia, 

(95)  liem^lo  quatre  jour  de  feorier  l'an  lûr,  per  la  deli- 
beracion  doLv  conseillers^  you  fuy  a  Valencia  per  reyre  ai 
nous  poyrian  a  ver  de  sa!  de  Johan  de  la  Bahna^  per  arer 
argent  a  souvenir  oiw  a/fars  de  la  villa ^  et  non  poyuy  gijt 
a  ver,  demande  per  nm  journaa  v  s,  t 

(96 J  Item  ay paya,  lo  vj'  jour  de  feorier  l'an  //.r,  que 
heyley  a  preffait  a  ung  pavissor  de  pavir  la  toyra  dol 
pertus  de  la  piorta  de  Maires,  et  se  monta  so  que  ly  ay  paya 
audit  pavissor  xvj  s,  iijd.t. 

(97 J  Item  aypaya  lo  viij^jour  de  feorier  l'an  de^ssus  dit 
a  Jame  Doso,  sirgent  real,  per  sa  pena  et  sala  ri  d'anar 
exequtar  unas  lectras  inhiùitorias,  impetras  per  la  dita 
villa  tant  contra  monssenhoi*  de  Rochabona  co?na  conti^ 
Hugo  Symond,  sirgent  real,  lo  qualr  James  Doso  fui  tant 
a  Rochabona  comma  a  La  Mastra  per  faire  la  dita 
exequcion,  de  que  ly  ay  paya,  conta  la  copia  de  las  diias 
lectras  per  beillar  a  las  partias,  que  monta  so  que  n*ay 
paya  xix  s.  ij  d,  t, 

(98)  Item  ay  paya,  lo  i.i*  jour  de  feorier  Van  dessus  dit, 
a  mestre  Huguet  dePerrici  notai^i^  per  una  auctoria  faita 
per  my  et  per  lo  dit  Glando  Faure,  .sindics  et  procurount 
de  la  dita  universita  de  Tornon,  per  pjrtar  a  Tholosa, 
recepta  per  lo  dit  mestre  Huguet  r  .v,  ^ 

La  quai  auctoria  a  j^orta  Glaudos  Faures  a  Tholvusa, 

(99)  Item  plus  ay  paya,  pter  la  deliberacion  dois  con- 
seillers, que  ay  beilla  a  Glaudo  Faure  quant  anei  a 
Tholoza,  et partiguit  lo  novesme  four  de  feorier  l'an  liv^ 
et  fut  fait  merrhas  avoy  luy  a  xij  s,  et  vj  d,  per  jour,  et 
lay  istet  xxxvj  jours  que  valon,  a  x  gros  per  jourt,xxij  Ih. 
et  demya,  et  beillet  a  nostres  advocats  et  procurors, 
primeyrament  a  nostre  advocat  mess*  Laurel  ij  Ib., 
item  a  nostre  aultre  adoocat  mestre  Peyre  Doux,  per  so 
que  deytet  certanas  lectras  ou  non  de  la  villa,  ij  Ib.,  et  au 
jjrocu7*or  dol  Rey  ung  escu,  item  a  mestre  Vidal  Farjon 
nostre    procuror    ung    escu,    item    a    mestre     Estienne 


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L.    CLKDAT.    —   COMPTE    MUNICIPAL   DR   TOUKNON       255 

Durand  nostre  procuror  aussi  ung  escu .  «  I^em  plus  doney 
au  clierc  de  fiostre  procta^or,  affin  que  me  feses  de 
î^equestas  per  donnav  a  Messenhors  per  Vespedicion  de 
nosire  pi^oces,  que  monta  ccv  s.  t.  Item  plus  donney  a 
mestve  Albain^  que  donnaca  nostras  requestas  a  Mes- 
senhors, X  s.  t.  Item  plus  fesy  assemblar  Jiostves  advocatz 
et  procu7*ors,  et  lour  donney  a  dinar  en  aquo  de  mon 
hoste,  in  forma  decenti^per  consultar  las  lect ras  contra 
Mossenhor  de  Chastel  Non,  que  monta  so  que  me  costet 
le  diiz  dinars  ij  Ib.j  s,  vj  d.  t,  j>  Et  per  ainssi  monta 
tout  en  summa  so  que  ly  beyley^  au  dit  Glaudo  Faure^ 
la  summa  de  ccxxiij  Ib.  xix  s. 

Ainssi  que  par  per  pdicia  de  sa  m  an, 

(100)  Item  plus  ay  ji<^y^  ^i  beilla  a  mess''  Johan  de 
Marcoux  juge  de  Vivares,  lo  ix^  jourt  de  feorier  Van 
dessus  dit,  en  diminucion  de  so  que  la  villa  ly  pot  dever, 
etper  sajiena  et  travail  h  de  las  causas  de  la  dit  a  vil  la  ^ 
et  se  monta  so  que  ly  en  ay  paya  x  Ib.  t. 

Costa  poli  ci  a. 

(101)  Item  ay  payalo  xiij  jour  de  mars  Van  dessus  dit 
a  Marsal  Chivalier,  per  addobar  la  porta  et  sarralha  dot 
tour  Palhassier,  que  non  se  poya  sarrar^  monta  so  que 
n'aypaya  ly  s,  xj  d.  t, 

(102j  Item  plus  ay  paya  au  dit  Massai  C/nvalier 
per  dos  coingz  de  fer  per  lu  y  faitz^  que  furon  mes  en  la 
porta  de  la  gleysa  de  Sant  Julian,  Van  et  lojour  dessus 
ditZj  monta  xv  d,  t, 

(103)  Item  ay  paya  lo  xoiij'  jour  de  mars  Van  dessus 
dit  a  Peyre  de  Guiot,  escoffier  de  Tornon^  que  anava  a 
Tholoza,  et  ly  beylley  unas  lectras per portar  a  Mossenhor 
lojuge^  et  ly  donney  per  sa  pena  ij  s,  vj  d,  t. 

(104)  Item  aypaya,  lo  xxf'jour  de  mars  Van  dessus  dit, 
per  lo  salari  d'ung  sirvent  que  nous  tramesit  Masada 
contra  la  dita  villa  per  so  que  Von  ly  dévia  encora  dol 
/    faige^  monta  iij  s.  ix  d,  t, 

105)  Item  plus  ay  beilla  et  paya,  per  lo  comandament 
a  !s  conseillers  de  la  cilla,  lo  xxiij^  jour  de  julhet  Van 
l    ,  a  Glaudo  Faure,  pro  lo  tramectre  a  Tholoza,  et par^ 


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256  REVUIÎ    DES  PATOIS 


tiguit  de  Tornon  lo  jourt  dessus  diij  et  lay  isiei 
xxxij  jours^  et  fut  fait  merchas  avoy  luy  a  x  gros  pev 
jourt,  que  monteron  sas  ditas  jornaas  xx  Ib,  tourn.,  et 
beillet  ainssi  que  me  reppof^tet  per  son  compte  a  vostres 
advocas  et  procurors  et  en  acquello  que  donnava  las 
requestas  a  Messenhors  j)er  la  expedicion  de  nostre  procès» 
et  don  net  au  clievc  de  )nestre  Vidal  Farjon  per  fayre  far 
de  requestas  vjs.  t-j  d,  t.  Et  per  ainssi  monta  so  que  a 
donna  aux  advocas  ou  procuf^ors  ou  cliercs  ou  sollicitors, 
tout  ensumma,  ?wu  Ib,  t.,  de  que  se  monta  tout  so  que 
ly  ay  beilla  ou  per  sas  journas  ou  per  las  aulims 
chausas  déclaras  dessus,  ainssi  que  appar  perpolicia  de 
sa  man  xxix  Ib,  t. 

(106)  Item  ay  paya  lo  xxx  jour  d'octobî^e  l'an  lixa 
Johan  de  Mofitaut,  sirgent  real  de  Nimes,  lo  quai  nous 
tramesit  inestres  Vidais  Geneys  contra  la  dita  villa^per 
la  resta  dol  procès  que  ly  deviu  ly  villa  de  Monssenhor  de 
Tornon  j^er  lo  fait  de  la  reppara^ion  de  la  villa,  que 
monta  so  que  ly  ay  paya  ij  s,  vj  d,  t, 

(107)  Item  plus  ay  paya  a  Janin  Chivalier  lo  darrier 
jour  d'octobre  l'an  dessus  dit,]^^^  "'*«  execucion  faitaper 
lo  fait  de  la  villa,  monta  v  d.  t. 

(108)  Item  ay  paya  et  beilla  a  Marti  de  Monteilhs, 
clierc  de  mestre  Johan  Gros  de  Tornon,  per  lo  viage  que 
fey  a  Nimes,  tant  per  saoer  en  ques  termes  et*a  ly  causa  de 
Colin  Beat rix  com ma  2)er  2^ortar  d'argent  a  mess^  Loys 
Roux,  procuror  de  la  dita  vil  la  ^  et  fou  lo  segond  jort  de 
7iovem.bre  Van  lix,  monta  /*  Ib.  x  s,  t, 

(109)  Item  ay  2)aya  au  dit  messire  Loys  Roux,  perla 
pencion  que  la  villa  ly  fay  a  procurar  las  causas  de  la 
dita  villa,  ly  ay  paya  per  las  mans  dol  dit  Marti,  que 
monta  tj^  Ib.  xv  s  i. 

Costa  jjolicia, 

(110)  Item  plus  ay  paya  a  messenhors  los  chanonis  ^e 
Sant  Julian  de  Tornon,  per  la  pencion  que  ly  villa  le  r 
fay  chescun  an,  et  aquo  per  l'an  lix  viij  Ib.  v,  s    . 

Costa  policia . 


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L.   CLKDAT.    —   COMPTE  MUNICIPAL  DE   TOURNON       257 

(îîlj  Item  plus  ay  paya  a  inesireLoys  Chanson  noiari, 
per  la  feysso  d'unas  lectras  impetras  de  la  court  de  Boceo 
contra  Johan  Dora,  procuror  de  madama  de  Bella 
Comba^  a  caxisa  dol  doble  desme  j  s,  xj  d,  t. 

(112)  Item  jjIus  ay  paya^  lo  xxt;  de  noveinbre  l*an 
dessus  dit,  do/  comafidament  dois  conseillers  niesirc 
Raymond  dol  Moysfton^  Estene  Briode,  a  Johan  Biberet, 
baille  de  Tornon^  per  lo  décret  mes  en  la  deslioranssa  dol 
dolde  desme  de  Van  dessus  dit  et  aultres  accjvda  an  luy 
jusques  au  jour  d'uy,  costa  per  sa  policia  ij"  Ib,  t. 

(llSj  Item  ay  paya  a  Anthoni  Tornay  nAari  et  fermier 
de  la  court  de  Bociouy  la  xxiiij'  de  novembre  Van  dessus ^ 
a  causa  dol  jjroces  ayu  per  la  dita  villa  amb'aquellos  de 
Malves  en  Bociou,  monta  so  que  ly  ay  beilla         iiij  Ib.  t. 

(114)  Item  ay  paya  a  Glaudo  Faure^sindic  et  procuror 
et  prior  de  la  confreyria  dol  sant  Sperit,  per  sos  gages 
de  l'an  liœ,  que  monta  so  que  ly  ay  paya  xv  Ib.  t. 

Costa  j^olicia, 

f  1 15)  liom  ay  paya  a  Loi^ens  Champel,  factour  de  Johan 
Plovier  de  Valencia^  lo  vj'  Jour  dejuing  Van  mil  iiij'^^  Ix 
a  causa  de  resta  de  sril  que  ly  villa  ly  dévia  dol  tetnps 
pa-Hsay  laquai  la  sal  aoia  près  Peyre  Beciacs,  Stenea 
Briodes^  comma  sindics,  et  que  monta  so  que  nay 
paya  vj  Ib.  xty  s.  t. 

Costa  policia, 

(116j  Item  plus  ay  paya  et  rendu  a  Johan  de  la  Afota, 
clierc  de  mess^  Johan  Marcoux,  que  nous  avia  presta  a 
Tholoza  lo  xxiij  d*octobre  per  aver  unas  lectras  en  cas 
d'appel  contra  monssenhor  de  Chastel  Nou,  que  monta  so 
que  ly  en  ay  retourna  j^  Ib.  t. 

(117j  Item  ay  paya  lo  xxiiij  jour  dejuing  Van  Ix'^  a 
J^cque  Blanc  Peal,  per  la  copia  de  las  lectras  per  las- 
q  ilx  avia  fait  assignar  los  ditz  sindics  de  Tornon  Guiot 
!  rdi  en  chancellaria  a  Paris  a  causa  de  las  talhas,  que 
)     nta  so  que  n'ay  pay  t  xv  d,  t. 

^118)  Item  ay  paya  lo  xviij  jour  dejuing,  Van  dessus 

8* 


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258  \i\^\m   DKS   PATOIsi 

dit  davreyranient  scrij^i^a  Jeronirne  Chapiiis  de  Condriou 
per  causa  de  ceriana  resta  de  sal  que  ly  villa  ly  dévia  doi 
temps  passa,  que  avia  près  Stenes  Briodes  commasindics 
per  adonc,  que  monta  so  que  ly  en  ay  paya  vj  Ib.  t. 

Costa  policia  dol  dit  Jet^onime  Chappuis. 

(119)  Item  ay  paya  lo  xxix  jour  de  juing  Vanla^n 
mossen  Johan  Silic,  que  recspt  au  nom  de  Matheo 
Torrolhon,  per  lo  pati  de  la  court  de  Tournon  que  la 
rilla  donna  aux  fermiers  ainssi  que  es  de  coustuma,  et 
eysso  per  lo  pati  de  Van  Ix^  ainssi  que  appar  per  policia 
de  sa  man^  monta  so  que  n*ay  paya  iiij  Ib.  t. 

(120)  Item  plus  ay  jmya  lo  scgond  jourt  de  juinfi 
ran  Ix^^  a  Glaudo  Faure,  consindic,  per  so  qu'elles  mna 
heilla  a  mestre  Vidal  Gettes  a  Nimes  per  aver  la  sentencin 
donnaa  contra  Monssenhor  de  Tornon  en  favour  de  In 
ni  lia,  touchant  lo  fait  dois  murs  de  la  villa,  et  lo  dit: 
(tlffudos  FnurcH   ht  p(àviot  a  Tholoza^  oosta  policia  do  dit 

Vidal   Geneya  j   Ib.  t. 

(  121  j  Item  plus  ay  paya  a  mestre  Anthoni  Tomnif  lo 
j-xij'^jourde  /nai's  l'an  /.f*'",  a  causa  dois  procès  d*acijueUf*i< 
de  Maires,  que  an  ayu  au  la  villa  nus  lo  fait  de  la  rpjipfi- 
racioti  et  ejtimn  dnU  ierritovia^  ainssi  que  nppnr  y«.<' 
policia  de  sa  inan,  que  nionta  Hj  Ib.  i. 

(122)  Item  plus  ay  beilla  a  Johan  Lochet,  lo  xxrlij  de 
mars  Van  Ar"*,  en  déduction  de  la  tallui  de  mes^  Johan  de. 
Marcoux,  la  qud  non  fut  pas  desduita  al  dit  Lochet  quant 
on  fesit  la  visitacion  de  la  tallia,  et  ly  en  donnet  roui  son 
arrest,  que  monta  so  que  ly  en  ay  paya,  ainssi  que  apjjar 
per  policia  de  sa  m  an  ij  Ib,  xij  s.  17  d. 

(123)  Item  j^las  ay  paya  lo  xxviijjour  d'abrial  l*an  /.r", 
per  la  copia  d'unas  lectras  impetras  de  chancellaria  pei* 
Guiot  Tardi  contra  la  dit  a  villa,  et  eysso  sus  lo  fait  de  no 
quel  se  volia  exemptar  de  payar  la  talha  dol  Rey  et  aul- 
très  subsidis  delà  dita  villa  comma  uny  des  habitans,  que 
monta  -^^  à-  ^• 

(124)  Item  ay  paya,  lo  xx^  jour  d'abrial  Van  Ijd^,  n 
mestre  Raymond  dol  Boysson  per  la  pena  que  jiresit  de 


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L.  CLÊDAT.  —  COMPTE  MUNICIPAL  DK  TOUKNON   259 

fav  xina  cediila  per  la  villa  per  rçspotidre  a  Benest  Lan*- 
sart,  luoctenent  de  baillioii,  a  causa  de  las  lectras  dessus 
ditas,  que  monta  x  s.  t, 

rt^^)  Item  plus  ay  paya  au  dit  mestre  Raymond,  l'an 
et  jour  dessus  ditz,  jjer  faire  certains  articles  sus  V appel- 
lacion  de  la  villa  que  fut  faita  en  aquo  de  mestre  Beneyt 
Lftnssart,  touc/tant  lo  fait  de  las  lectras  dessus  nommas, 
oev  tramectre  a  Tholoza,  que  monta  rj  s.  iij  d.  t, 

(126)  Item  ay  paya  lo  awij  Jour  d'abrial  Van  dessus, 
que  fut  ordenna  per  Los  conseillers  que  Vom  trameses  Peyre 
de  Guiot  a  Tholoza  per  anar  querre  unas  inldbitoria^  en 
ca^  d*appel  contra  lo  dit  Guiot  Tardif  et  monta  so  que 
heilley  au  dit  Peyre  de  Guiot  iij  Ib,  j  s,  xj  d.  t. 

(  127)  Item  pltis  ay  paya  per  botar  a  exequcion  las  ditas 
lectras,  que  Pieros  de  Guiot  apporte  contra  Guiot  lo 
manesc/tal  et  Beneyt  Lanssart,  et  ay  donna  au  sirgent 
real  que  era  de  Chalanco,  que  sappella  Arpadayna,  que 
monta  *V  *•  ^^  ^-  ^• 

(128)  Item  plus  ay  paya  a  mestre  Gouin  Brenas^  per  so 
qu'elles  avia  fait  la  relacion  de  las  lectras  dessus  scriptas, 
que  monta  so  que  n*ay  paya,  ij  s,  vj  rf.  t, 

ri29)  Item  plus  ay  paya,  lo  xxvj  de  tnay,  per  faire  la 
copia  dol  sindicat  de  m.y  et  de  mon  compaignon  Glaudo 
Faure,  pjer  tramectre  a  Nimes  en  la  causa  de  Colin 
Beatrix,  que  monta  ij  s.  vj  d,  t. 

ri30)  Item  ay  paya  a  Jame  Boissonet,  lo  xxiij  de  may 
Van  dessus,  per  far  la  copia  de  las  lectras  contra  monS'^ 
senhor  de  Citas  tel  Non,  et  per  las  far  portar  en  Bociou, 
que  monta  ij  s.  vj  d,  t. 

(131)  Item  ay  paya  a  Janin  dut  Monestier,  lo  xxix  dt' 
hiay  Van  dessus  dit,  per  sapena  et  salari  per  anar  exequ- 
tar  et  assignar  monssenhor  de  Chastel  Nou  a  Tholoza  a 
persegre  Vappellctcion  si  bon  ly  sembla,  que  monta  so 
que  ly  aypaya  j^  Ib,  t. 

(132)  Item  aypaya  lo  dit  jour  a  Johan  Galland^  sirgent 
de  Rey,  per  la  copia  d*unas  lectras  de  Nimes  exequtas  a  la 
instancia  de  mestre  Vidal  Geneys  contra  la  dita  villa  per 


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260  RHVUB    DBS   PATOIS 

la  resta  dot  pi^oces  que  la  villa  a  agu  an  Monssenhor  de 
Tornon,  que  monta  j  s,  itj  d,  t. 

fl3SJ  Item  ay  pay  i  lo  xxvj  jour  de  may  Van  /.c'*,  ;>er 
^1/19  8omaa8  de  hla  que  ay  achaia  per  far  Cohnona  de  la 
confreyria  dol  Saint  Sperit,  qn*es  arcontumaa  de  fayve 
chescun  an  a  Tour  non,  que  monta  .vo  que  nay  paya  a  dos 
flor.  la  somaa,  monta  tout  vij  Ib.  .r*.  /. 

rî34j  Item  ay  paya  per  fayre  dire  una  messa  dol  Saut 
Sjyerit  lo  diluns  de  Pand^rostas  Van  dessus  dit,  mon- 
ta j  .9.  iijd.  t. 

(135J  Item  «v  payi  a  Plero  Paiw^tt,  pestrc,  per  coyir 
lo  jHin  de  la  dita  holmona  de  Pandecostas  Van  desaus 
dit,  monta  j*  Ih.t. 

(  136 J  Item  j^lus  ay  paya  lo  viij^  jour  d'octobre  Van  lù\ 
}t€r  lo  fsalari  d'ung  airvenl  que  nous  trames  Eymars  Sab- 
batiers  contra  la  dita  villa  per  resta  dol  fogage  de  Van  lw\ 
et  ly  ay  donna  per  sa  penna  ij  s.  vj  d.  i 

(^137)  Item  plus  ay  paya  a  Janin  ChivaUer,  sirgeni  fie 
la  court  de  Tournon^per  sa  pena  de  criar  lo  doble  desme 
dol  vin  de  Van  lix,  et  lo  xxoiij  jour  de  septembre,  mercha 
fait  an  luy,  que  monta  x  s,  t. 

(138)  Item  ay  paya  a  Glaudo  Faure  lo  xxix  de  julhet 
Van  lix^per  anar  en  Bociou  per  impetrar  unas  lectras  de 
la  court  dol  Rey  sus  lo  fait  de  la  talha  dol  fogage  dol  dit 
an^per  so  que  ly  officier  de  Alonssenhor  de  Tournon  non 
volian  gis  senhar  de  exequtoria  per  levar  et  exhigir  las 
ditx  den,  de  la  parce  lia  y  monta  v  «.  i. 

(139)  Item  ay  paya  per  las  lectras  de  la  dita  comisson, 
que  portet  de  Bociou  ij  s,  vj  d,  t. 

(140)  I ton  plus  ay  paya  au  dit  Glaudo  Faure,  per  una 
jornaa  que  fut  en  Bociou  per  so  que  madama  de  Belfa 
Comba  non  volia  pas  payar  lo  doble  desme  de  las  vin^att 
de  las  moinas,  et  ly  officier  de  Tornon  avian  ordena  ^  \ie 
Von  ly  tournes  la  rendesma  fjue  Von  a  via  près  d'ella  et 
fut  appel  la  ]>er  la  villa  en  Bociof/,  dont  ay  }mya  per  a  ar 
a  la  jorhâa,  monta  v  f   t. 


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L.   CLBDAT.    —    COMPTE    MUNICIPAL    DIS    TOUKNON       2H1 

fî4t)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Glaudo  Fauve per  una 
aultra  jornaa  que  fou  Anonay^  lo  xxiiij  jourt  d'abinal 
Van  /x"*,  /5e?'  saher  si  poyria  fiaar  argent  ou  si  poyria 
vendre  de  sal  per  aver  argent  per  los  a  (fars  dt  la  diia 
villay  que  monta  sa  journna  vs.  t, 

(142)  Item  plus  ay  paya,  Van  Ix^'^et  lo  xxv  dol  meys 
d'ost,  que  ay  conta  an  los  pontoniers  de  Doux,  tant  dol 
dinar  que  la  villa  lour  a  accohstuma  de  donnar  a  Pande^ 
costas,  comma  per  la  liora  d^ung  confrayre  et  per  los  dos 
gros  de  Pasquas^  et  oussi  per  so  quelly  avian  mes,  per 
avant,  sinq  ves  las  planchas  en  Doux,  dont  nay  conta 
amb*ellos  de  tout  so,  que  se  monta  so  que  n'ay  paya  aus 
ditz pontoniers,  enclus  tout,  que  monta  ij  Ib,  x  s,  t. 

(Î4SJ  Item  ay  paya  a  Johan  de  la  Balma,  merchant  de 
Valencia,  per  x  somaas  de  sal  que  nous  avia  beilla  per  la 
villa  Van  lix  et  lo  vj  jourt  dol  mes  de  juing,  de  la  quai 
sal  you  era  oblîgas  commua  principalx  et  nobles  Johans 
ÏA)ng  et  Johan  Berialays  comma  fi ansas,  comma  par  per 
policia  de  Peyre  Mura,  faciour  de  Johan  de  la  Babna, 
sus  lo  doux  de  la  dita  obligance.que  monta  so  que  n*xy 
paya  nij'"'  vj  Ib.  v  s.  t. 

(144)  Item  plus  ay  paya  Van  lix  et  lo  xoc'  jour  de 
feorier,  per  xiij  escus  nous  et  quinze  sos  tournes,  au  quai 
la  dita  villa  era  actengùa  a  mess''  Johan  de  Marcoux,  ly 
quala  summa  fut  bcillaa  a  Johan  de  la  Moata,  clierc  dol 
dit  mess'  Johan  de  Marcoux.ainssl  que  appart  per  policia 
sus  lo  dos  de  la  dita  pbligance  de  la  man  dol  dit  Johan, 
que  monta  -Tviij  Ib.  xij  s,  vj  d,   t, 

(145)  Item  fuy  en  Desani  Van  lix  et  lo  x'  jour  de  no- 
vembre, per  la  deliberacion  dois  conseillers^  per  aver  con- 
seilh  an  mess'  Bart  de  las  lectras  que  avia  empêtra  Cha- 
malroux  contra  la  villa  de  Tornon  a  causa  dol  ponto- 
uage  de  Doux,  demande  per  ma  jornaa  x  s,  t. 

(146)  Item  aypaya  lo  vij"*''  Jour  dejulng  Van  lix  a  Johan 
le  la  Bal  ma  y  merchant  de  Valencia,  per  certana  sal  que 
ly  villa  ly  dcvia  dol  temps  passa  jusques  au  jour  présent, 
7ue    Glaudos   Faures  et  mestres  Raymond  dol  Boysson 


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262  REVUE   Dli.S   PATOIS 

eran  sindic  de  la  dita  villa,  et  eran  obliga  comma  sindic 
avecques  certans  dois  conseillers  envers  lo  dit  Johan  de  la 
Balrna  en  certana  sxnntna  de  sal,  ainssi  que  apar  per  jjo- 
licia  de  sa  man,  que  monta  ly  siimma  que  ly  ay 
paya  ivij  Ih.  t. 

(î  47 J  Item  ay  paya  a  Estene  Briode  lo  xxiiij  de  jan- 
Dyer  Van  /.r'",  per  so  que  ly  villa  ly  era  actengûa  a  causa 
de  la  reddicion  de  sos  comptes,  endiminucton  de  soquely 
villa  ly  poyria  dever^  ainssi  que  apar  per  polie ia  de  sa 
man,  que  monta  j^  Ib,  x  s.  t. 

(148)  Item  ay  paya  a  Loys  Charron,  notari  de  Tournon, 
lo  xxix  jour  dejanvyer  mil  iiij^  /.r'",  per  certanas  scrip- 
turas  que  a  fait  lo  diiz  Charros  a  la  dita  villa,  et  eysso  en 
diminucion  de  so  que  l'on  l  y  poyria  dever  a  causa  de  las 
ditas  scripuiras,  que  monta  j^lh.  xviij  s.  ix  d,  i, 

Costa  policia  dol  dit  Charron. 

(149)  Item  ay  paya  a  messenhors  les  serviteurs  de  Si- 
Julian  de  Tournon,  lo  xv  jour  de  may  mil  iiij^  l:&^,  per 
la  pencion  que  ly  villa  lour  fay  chescun  an,  que  monta  so 
que  n'ay  paya  riij  Ib,  xv  s,  t, 

Costa  jiolicia, 

fl50)  Item  plus  ay  paya  a  mcstre  Peyre  Gros,  d'Ar^la- 
bosc^  a  causa  de  son  patrocain  fait  en  la  court  real  de 
Bociou  tant  contra  Colin  Beatrix  comma  Johan  de  la 
Charité,  ainssi  que  appar  per  policia  de  sa  man  l'an  lue  et 
lo  ser/ond jourt  de  novembre,  que  /nonta  ij  Ib.  v  s.  t. 

flol)  Item  plus  au  paya  a  Guiot  lo  maneschal,  lo  xxij 
jour  d'abrial  Van  lj:"^,per  unq  quintal  de  fer  que  me  fey 
pendre  et  desltorar  a  mestre  Benest  Lanssart,  luocieneni 
de  beilliou  de  Vivares.  per  certanas  lectras  realx  impe- 
tras  a  la  instancia  dol  dit  Guiot  Tardi  contra  la  dita 
villa,  et  per  so  que  ly  cilla  ly  av la  près  sa  vendesma  per  lo 
doble  des/ne,  lo  qualx  fers  valia  per  addonc      j  Ib.  x  s.  t, 

f  152)  Itetn  ay  jmya  a  mestre  Vidal  Geneys,  notari  de 
Ni  mes,  per  h)  procès  de  appel  lacion  agu  contra  Monssen- 
hor  de  Tournon  en  la  court  présidai  a  Nimes  an  la  villa  a 
causa  de  la  repparacion  de  las  muratlhes,  ainssi  que  apar 


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L.    CLKDAT.    —    COMPTi-:    MUNICH'AL    1>M    TULKNON        2(Ju 

par  policia   dol  dit  Vidal  Gène  y  s  lo  xxiij  jour  de  julhet 
Van  liTy  que  monta  so  que  n'aïf  paya  ij  Ih.  t. 

Cl 53).  Item  ay  paya  a  Peyre  de  Montpeyroux,  sirgeni 
de  la  court  de  Monssenhor  de  Tour  non  ^  lo  xij  jourt 
d'ost  Van  Ix^^  ,  per  so  quel  assigne  certans  garens 
per  produire  contra  mestre  Peyre  Foreys  a  causa 
de  la  plassa  dois  hunhons  davant  son  hostal,  que 
monta  vj  d.  t. 

flo'ij  Item  ay  paya  per  la  copia  de  las  lectras  de  que  lo 
ditz  mestre  Peyre  Fores  ?ious  fey  deffendre  la  dita  plassa 
lo  Jour  dessus  dit,  que  monta  vj  d,  t. 

f  J55J  Item  ay  paya  lo  xxiij  jour  d^ost  Van  dessus 
dit.perunas  lectras  que  avian  tirait  de  la  court  de  Bociou, 
per  fayre  inhibir  a  acquellos  que  avian  tomba  las  mura- 
Ihas  velhas  de  la  villa  près  de  la  tour  de  la  Aluyia^ 
monta  ij  s,  vj  d.  t. 

rJoG.)  Item  ))lus  ay  paya  lo  ditjora  Jacques  Blanc-Peal, 
sirgent  de  la  court  de  Tornon,  que  fey  comandament  oux 
homes  de  Toryion  que  anessan  addobar  los  chamins  en  la 
(ira ni  Costa ^  que  monta  j  s.  vj  d.  /. 

f  lî\7 .)  Item  plus  ay  paya^  lo  primier  jourt  de  sepieinbre 
fan  /.r'<»  ,  a  mestre  Anthoni  ToDiay,  a  causa  dol  procès 
que  ly  villa  a  agu  an  Colin  Beatrix  en  Bociou^  connnapar 
per  jjolicia  de  sa  man,  que  monta  j^  Ib-  x  s.  t. 

(I58J  Item  plus  aypaya  [a]  Art  us  Lo  Meur^  sirgeni  real, 
per  exequtar  las  lectras  dessus  ditas,  impetraasde  Boceou 
contra  acquellos  que  avian  tomba  la  muralha  et  y  f  avian 
porta  lapeyra^  et  MossenJiers  de  Tournon  se  oppouset  a  la 
exequcion  de  las  ditas  lectras,  et  ly  ay  paya  de  la  dita 
exequcion,  que  monta  Hj  s    ix  d.  t. 

(159.)  Item  plus  aypaya,  lo  quatreme  jourt  de  septembre, 
per  anar  a  la  journaa  de  la  assignacion  de  las  ditas 
lectr^as,  et  lay  anet  Glaudos  Faures  consindics^  et  ly  ay 
paya  per  sa  journaa  Van  dessus  dit  v  s.  t, 

(160.)  Item  plus  ay  paya,  lo  sinquemejour  de  septembre ^ 
per  far  addobar  lo  pont  de  la  porta  de  Malves,  et  ay  fait 


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■k 


26-f  RKVUli   DES  PATOIS 

mecire  una  pessa  de  rore  que  y  falhia,  que  monta  80  que 
nay  paya  ij  s,vj  d.  t. 

(161.)  Item  ay  paya  lo  xij  jour  de  septembre  a  Glanda 
Faure,  r  nsiudir,  per  la  joiirnaa  que  fut  en  Boceo.et  eysua 
contra  acquellos  que  avian  rout  las  muralhas  dessus 
ditas  et  n  an  porta  las  peyras,  et  eyra  ly  causa  a  ordennar 
si  Mofissenhers  pendria  la  causa  on  si  acquelly 
que  Vavian  routa  vendrian  respondre  en  persona, 
monta  ^  -'*•  ^• 

(162J  Item  Van  dessus  dit  Lv^^  aguiou  (aguiou  cor- 
rigé en  a  JoJiannes)  de  juossen  Vencura  de  Tornon 
doas  torchas  per  accompanJtar  lo  gait  de  lafeyra  de  Saut 
Julian^  et  ay  paya  de  so  que  en  gastemos  per  acom- 
panhar  lo   dit  gait,  que  monta  iiij  s.  t 

(163J  Item  aypaya,  lo  x.w  jour  de  septembre  Van  Ix'", 
per  una  journaa  que  fut  Glaudos  Faures  consindics  en 
Boceo,  quar  pendia  tousjours  a  ordennar  comma  dessus 
es  dit,  que  monta  v  s.  i, 

(16  Ij  Item  plusay j)aya^  lo  ters  jour  d'octobre  Van  l.i:'^, 
n  mestre  AnUfoni  Boysson  a  causa  dol procès  que  ly  villa 
a  agu  an  PerriUton  Barres  et  son  filh  Didier,  et  eysso  sus 
lo  fait  de  la  i^epjtavacion  de  las  tal/tas  de  la  villa,  ainssi 
que  appar  per  polie ia  de  la  man  dol  dit  Boysson,  que 
monta  j*^  Ih.  t, 

(lOoj  Item  ay  paya  a  Jacques  Blanc  Pcal,  lo  quatveme 
jour  d*octohre  Van  que  dessus,  j)er  so  que  ella  a  cria  lo 
doble  desme  de  Van  Le'"  jusques  que  fut  deslictres,  q^te  ly 
ay  paya  per  sapena,  mercha  fait  aroy  luy,  que  monta  .rs,  t.  ! 

(lOOj  Item  ay  paya,  lo  vj^  jour  de  novembre  Van  /.r", 
que  ay  beilla  a  monssen/ior  lo  juge  dol  Rey  de  Vivares, 
alias  mess^  Johan  de  Marcoux,  per  so  qu'elles  nous  acia  • 
presta  a  Tholoza  ou  beilla  per  nous  en  7iostras  causas  de  . 
la  villa,  tant  en  aquella  que  ly  villa  lay  a  contra  Rocha- 
bonna  a  causa  de  las  talhas  reals,  comjna  contra  Guiot  lo 
manes^/ial,  et  las  aultras  causas  que  ly  villa  lay  a,  que 
monta   so   que  nous   avia  presta,   ou    per    sa  pena,  que 


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L.    CLÉDAT.    —    COMPTK    MUNICIPAL    DR   TOUUNON       265 

ly    (lij    paya    comma    par    per    policia    senhaa    de    sa 
man  crj  Ib,  xij  s.  vj  d.  t, 

(167)  Item  plus  aij  paya,  lo  vje  jour  de  novembre 
ran  ix"*^  que  ay  beilla  a  mess*  Johan  de  Marcoux,  juge  dé 
Vivareys,  quant  s'en  anet  a  Tholoza^per  portar  a  iiostres 
advocas  et  procurors^  et  autras  chausas  certanas  et  nec^ 
cessarias  a  la  dita  ril/a,  romma  par  per  policia  de  sa 
tnan^  que  monta  x  Ib,  t. 

(108)  Item  plus  ay  paya  lo  xv  jour  de  novembre  Tan 
dessus  dit  a  Marti  de  Monteilhs,  clierc,  per  copiar  las 
lectra^  que  aportet  Guiot  lo  maneschals  a  des  franchises 
que  ont  les  comessals  dol  Rey  en  cest  présent  i^ealnw  », 
la^squallas  apportet  lo  ditz  Guiotz  en  sa  favour  quant 
venguit  devers  lo  Rey,  monta  ij  s,  vj  d,  t. 

(100)  Item  plus  ay  paya  a  mestre  Vidal  Geneys,  notari 
de  Nimes,  lo  xxiiij*  de  novembre  de  Van  dessus  dit,  tant 
pei*  las  exportulas  de  la  examinacion  dois  gare ns  produit z 
per  la  villa  contra  Colin  Beatrix  en  las  causas  de  Nimes, 
que  monta  so  que  nay  paya,  comma  costa  policia  dol  dit 
Geneys  v  Ib,  xv  s.  t. 

f  170)  Item  plus  ay  paya  au  dit  mestre  Vidal  Geneys, 
lo  xxiiij  jour  de  novembre  Van  dessus  dit,  en  la  prese?icia 
de  mestre  Raymond  dol  Boysson  et  de  Glaudo  Faure 
consindic,  en  Vostal  de  mestre  Beneyt  Lanssart,  per  la 
resta  dol  procès  grossa  de  la  causa  d'appel  que  a  agu 
Monssenhers  de  Tournon  an  la  villa  a  Nimes,  a  causa  de 
la  repparacioti,  loqual  procès  a  pointa  a  Tholoza  lo  ditz 
Glaudos  Faures  consindics,  car  lo  ditz  mossenhers  de 
Tournon  avia  appella  de  Vordennanssa  que  fut  faita  en 
la  dita  causa  per  la  dita  villa,  vint  et  sinq  sos  tournes, 
dont  non  a  y  agu  point  de  policia  quar  lo  ditz  Geneys 
mesit  la  dita  summa  ou  pe  dol  dit  procès  comma  savon  ly 
dit  Raymond  dol  Boysson  et  Glaudos  Faures,  que 
nonta  j^   Ib.  v  s,  t. 

(171)  Item  plus  ay  paya  lo  xxiiij*  jour  de  novembre  a 
Marti  de  Monteilhs,  clierc,  per  fayre  la  copia  d*unas 
ectras  que  fey   exequtar   contra    la    dita  villa    mestres 


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26(>  REVUE   DES  PATOIS 

Dragones  Burys  a  causa  decertafis  enchans  contra  la  villa 
per  Otachi  Chalo  x  d.t. 

fî72J  Item  ay  fAus  paya^  loxxLv  jour  de  novembre  ran 
dessus  dit,  a  Glaudo  Faure  consindic,  per  sapena  d*anar 
quérir  mestre  Raymond  dot  Boysson  vers  las  jninas  jier 
faire  las  probanssas  dois  articles  contra  Colin  Beatrix  en 
la  causa  que  avia  contra  la  villa  a  Nimes,  que 
monta  iij  s.  ùc  d.  t. 

(173)  Item  plus  ay  paya,  per  la  deliberacion  doh 
r07isillers,  que  fu  appointa  que  lo  ditz  Glaudos  Faures 
anessa  devers  lo  Rey  per  impetrar  unas  lectras  de  provi- 
sion contra  Guiot  lo  manescJml  que  se  volia  exemptar  de 
payar  las  ialhas,  et  lo  ditz  Glaudos  anei  quérir  las  ditas 
lectras  a  Borges,  ont  era  lo  Reys,  et  lay  istet  allant  ou 
venant  xiiij  Jours,  et  ly  donavan  per  jour  dix  gros, 
que  montan  sas  ditas journas  viij  Ib,  vx  s.  t.   viij  Ib.  xv  s.  t 

(174)  Item  ay  mays  paya  au  dit  Glaudo  Faure,  per 
las  ditas  lectras  impetras  contra  lo  dit  Guiot  Tardi,  que 
furon  pourtas  a  Tholoza,car  lo  dit  Guiot  s'en  appellet 
de  la  exequcion  d'aquella-'^^  que  consteron  las  dita^ 
lectras  ij  Ib,  xr  s,  t. 

(175)  Item  plus  ay  paya  au  dit  Glaudo  Faure,  que  avia 
dona  au  clierc  que  fey  las  ditas  lectras  affîn  que  la-^ 
expedigues  plus  tost,  que  mo7ita  ij  s.  vj  d.  t, 

(17 G)  Item  ay  paya  a  Johan  Mestral,  lo  xxvij  dejan- 
vyer  Van  /x'",  en  dimimœion  de  so  que  ly  villa  ly  poyria 
estime  actengùa,  que  ly  ay  déduit  tant  per  la  resta  de  sa 
talha  nomma  d*aquella  de  monssen  Frances  Mayne,  et 
aquella  de  Johan  de  la  Chalin,  ainssi  que  apar  per 
policia  de  sa  man  iiij  Ib,  ij  s,  vj  d.  i. 

(177)  Item  plus  ay  paya  l'an  et  lo  jour  dessus  ditz  au 
dit  Johan  Alestral,  que  ly  ay  conta  tant  per  sa  part  dol 
doble  desme  de  Van  lix  comma  d'acquelle  de  Van  M^,  et 
eysso  per  x  somaas  de  sal  que  avia  beilla  a  la  dita  villa,  q  f 
monta  so  que  ly  en  ay  paya,  comma  costa  policia  de  \ 
man  ou  dos  de  la  obligance  iiij     xvij  Ib,  x  s. 

(178)  Item  plus  ay  paya  Van  et  lo  jour  dessus  ditz     t 


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L.    CLÉDAT.    — -    COMPTK   MUNICIPAL   DE   TOUttNON       267 

dit  Johan  Mesiral,  en  dimînucion  de  so  que  ly  villa  ly  era 
actengûa,  comma  par  per  una  obligance  faita  de  la  man 
de  mestre  Huguet  de  Perrici^  en  que  era  obligas  mestre 
Raymond  dol  Boysson  et  Glaudos  Faures  comma  sindic^ 
aifissi  qite  apar  per  policia  faita  de  sa  ynan  ou  dos  de  la 
obligance^que  monta  so  que  n'aypaya    liiij  là.  iij  s,  iiij  d,  t, 

(179)  Item  plus  ay  paya  lo  xxvij  de  janvyer  au  dit 
Johan  Mestral,  per  quinze  somaas  de  sal  que  nous  avia 
fait  beillar  a  Valencia  per  los  affaires  de  la  villa  ^  comma 
par  per  policias  sus  los  dos  de  las  obliganssas  de  sa  man^ 
recepta  l'una  de  la  man  de  mestre  Rei^mond  dol  Boysson 
et  l*autra  de  la  man  de  mestre  Antkoni  Astier.que  monta 
tout  en  summa  so  que  n'ay  paya  en  monea  Rey    c,  v  Ib  .t, 

(180)  Item  plus  ay  paya^  que  fut  deslibera  per  los 
consiliers  que  Glaudos  Faures  ânes  a  Tholoza  per  veyre 
en  ques  termes  eran  nosti^as  causas,  et  fut  Van  /a^**  et  lo 
Joij^'  Jour  de  feorier  que  partiguit^  et  fut  fait  merchas  an 
lo  dit  Glaudo  Faures  a  xij  sos  et  vj  d,  tournes  per  jour, et 
lay  istet  xxvj  jours,  que  valon  a  z  gros  per  jourt  pcvj  Ho- 
ras  sinq  sos  tournes,  et  donnet  a  nosires  advocas  et  pj'o- 
curors,  so  es  assaber  mess^  Loret  et  mestre  Peyre  Doux 
nosires  advocaz  en  parlament,  a  chescun  ung  escu,  et  don- 
net  a  mestre  Stienne  Durant  et  a  mestre  Vidal  Farjon, 
nostres  procurors  en  par/atnent,  a  chescun  ung  escu,  et 
per  ainssi  monta  la  summa  que  ay  beilla  au  dit  Glaudo 
Faiire,  ainssi  que  apar  per  sa  policia,  que  mon- 
ta XX j  Ib.  xiij  s.  iiij  d, 

fl81j  Item  fuy  Annonay  lo  xxv  jour  de  julhet  Van 
Ix'^  y  per  vendre  xij  somaas  de  sal  que  nous  avia  beilla 
Jeronimes  de  la  Columbeyra  per  los  affaires  de  la  villa, 
et  las  vendey  a  Loys  Baronat  d' Annonay^  comma  cosia 
en  ma  recepta,  demande  per  ma  journaa  x  s,  t. 

(182)  Item  ay  paya,  per  far  revet'sar  las  ditas  xij 
fl  naos  de  sal  tant  ou  mesurors  comma  en  acquellos  que 
l  n porta  la  dita  sal  en  ma  botiqua,  ont  la  presit  en  plu- 
â    ^irs  feys  lo  ditz Loys  Baronat,  quen 'ay  paya    xs.viij  d.t. 

^i8S)  Item  ay  paya  a  mestre  Huguet  de  Perricij  lo 
.n    oitr  de  feorier  l'an  Ix^^  ,/>^r  fayre  nostra  auctoria  per 


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268  REVUB   DBS    PATOIS 

tramecire  a  Tholoza  pet*  far  las  preseniacions  ouxjoun 
ordinaris  de  la  seneschaussia  de  Belc  fyre  per  las  causai 
de  la  diia  villa^  que  monta  v  s,  t. 

(184)  Item  aypaya  au  dit  mestie  Huguei^  que  aria  fait 
per  auti^as  certanas  scripturas  per  la  villa,  per  tramecire 
a    Tholoza  y  monta  v  s.  t. 

(185)  Item  ay  paya  a  mestre  Jame  Torrolhon,  lo 
xxij  jourt  de  feorier  l'an  dessus  dit,  per  lo  instrument  de 
la  indicion  dol  doble  desme^  per  tramectre  a  Ximesper 
lo  produire  en  la  causa  de  Colin  heatrLr,  que  inonta  xo 
que  n*ay  paya  y«  ib,  vij  ,?.  vj  d.  t. 

fl8V))  Item  jt  lus  a  y  paya,  lo  xaiij  de  feorier  l'an  dessuf! 
dit,  a  mestre  Huyuet  de  Perrici,  per  la  feysso  et  scriptu^n 
et  actestacion  de  la  ordennanssa  que  fey  Mossenhor  de 
Tour  non  et  sos  conseil  hs  an  la  villa  sus  la  industria  dois 
habitans  de  la  dita  villa,  ly  quai  actestacion  fut  tra- 
messa  a  Xi  mes  j^^r  produire  en  la  causa  de  Colin  Beatrix, 
monta  .rvijs.  vj  d.  t. 

(187)  Item  ay  paya,  lo  xxiiij  jour  de  feorier  l'an  Lv"' , 
per  lo  comandament  dois  conseillers,  a  mcss^  Johan  de 
Marcoux,  quant  anet  a  Tholoza  per  far  solicitar  las 
causas  de  la  dita  villa  et  unioersita  de  Tornoti,  et  affin 
que  n'agues  melhor  souvenanssa,  ainssi  que  appar  per 
policia  de  sa  man,  que  inonta  so  que  ly  ay  beilla    xx  Ib.i. 

(188j  Item  ay  paya,  lo  xf"^  jour  de  mara  l'an  hv^^  .n 
mestre  Huyuet  de  Perrici,  per  una  procuracion  per  luif 
recepta  per  tramectre  a  Ximes  en  la  causa  de  Colin 
Beatrix,  que  monta  r  s.  t. 

(iSUj  lient  a  y  paya  a  Sivnr  Briodc,  lo  xc*"  jour  d*' 
décembre  l'an  que  de.s>ius,  p  '/•  ffirc  .sfj  drspen.sa  quant  anet 
a  Obenaas,  pf^r  so  que  lay  cra  ayus  ass'iqnas  en  proprin 
jtPrso)ina  al  non  de  la  vilht  a  causa  de  f<o  que  demanda  n 
inonsxonJmv  de  Foys-  cerianu  snnuna  d^ftryent  ou  payf^,  *' 
l'an  Irj  que  le  dit:  Briodcs  rra  sindirs  ci  Pcyre  Boci  '. 
et  ansKi  per  lorifiyr  qtCcl  fut  a  Vinicrs  qtf^ut  s'i  teuf/uer  n 
ly  très   istat  per  coytar  la  talha  dol  Rey,  et  y  fui  p  r 


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L.    CLÉD.Vr.    —   COMPTE    MUNICIPAL  DE   TOURNON       269 

acquêt  la  causa  niestna,  et  tij  ay  payât  tant  per  los  dos 
viages  commapev  sas  jour naas  iiij  Ib.  xij  d,  t. 

Costa  polie ia  de  sa  man. 

(190)  Item  ay  paya  a  Marti  de  Monteilhs,  clierc  de 
nionsen  Johan  Gros^  per  far  la  copia  de  l'ordennanssa 
que  fut  fayta  antiquarnent  per  los  officiers  reals  ou  siège 
de  Boceo  a  causa  dois  euwlumens  dois  euchans,  que 
demandava  uiestre  Dragones  Bu  ris  per  Hostachi  Chaton^ 
et  fut  tramessa  H  dita  ordemianssa  en  Boceo  per  en  in- 
formar  los  diiz  officiers  dol  temps  présent ,  monta  so  que 
nay  paya  ij  s.  vj  d,  t. 

(191)  Item  ay  paya  per  pajner  que  ay  employa,  tant 
jier  mos  comptes  comma  per  autras  scripturas^  que 
fnonta  ij  s.  t, 

(192)  Item  ay  paya  lo  darrier  jour  d'abrial  l'an  lœj^ 
per  ung  message  que  tramesi  a  Valencia,  per  so  que  las 
tnayas  volian  danssar  al  sementeri ^  et  n*aguio  remedi 
devers  )nonssen]ior  Vofficial,  que  nonyaguessan  a  danssar 
ftus pena  d*escuminiamenty  monta  ij  s,  vj  d.  t. 

(193)  Item  ay  paya  lo  xxvj  de  deconbre  l'an  Ar'"  ,  per  lo 
dinar  que  ly  [villa]  a  acoustuma  de  donnar  aulx pontoniers 
de  Doux  lo  segond  jourt  de  Chalendas^  et  aussi  per 
l'argent  que  Von  lour  donna  per  ivar  et  per  mectre  las 
planchas  sus  la  rivière  de  Doux  per  doas  fes,  que  se  monta 
80  que  lour  en  ay  paya,  enclus  lo  dinar  et  las  planchas^ 
monta  /<*  Ib.  x  s.  /. 

f  194)  Item  ay  plus  ptaya  et  rendu  a  Artus  Lo  Mcur^ 
levor  de  la  talha  dol  Rey  de  l'an  lix,  en  laqualla  talha 
Johans  B ibères  era  trop  talhas  et  aussi  inossen  Anthonis 
Fireys  et  ly  héritier  dol  Litnosin  comma  il  moustre- 
ron,  et  fut  vegu  per  my  et  Glaudo  Faure,  consindic, 
sus  lo  papier  dol  possessori^  et  fut  trouha  qu*elly  eran 
trop  entalha  que  non  devian,  et  lour  fut  desduit,  que  se 
monta  so  que  n'ay paya  al  dit  Artus  xv  s.  t. 

fl95j  Item  ay  plus  paya  a  Stene  Briode,  al  quai  ly  villa 
era  actengûa,  et  eysso  en  diminucion  de  so  que  H  dita 
villa  ly  poyria  cstre  actengùa  tant  per  la  y^csta  de  sos 
romptes  commn  per  nultros  rhausas,  ainssi  que  apar  per 


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270  REVUE    DES   PATOIS 

policia   de  sa  man  sus  lo  xxiij  de   may  l'an  IxJ,  que 
monta  y«  lb,xijs.i. 

ri9Gj  Item  ay  paya  a  mesire  Pons  Chanabatier,  fermier 
de  la  court  de  Tournon,  per  la  Testa  dot  pati  de  Van  Iviij 
comma  per  lo  instrument  dol  sindicat  dol  dit  an  et  autras 
scriptui^as  per  luy  faitas  al  noyn  de  la  dita  villa,  comma 
par  per  policia  de  sa  man  sus  xvij  dol  meys  de  janvyer, 
que  monta  ij  Ib.  viij  s.  ix  d. 

(197)  Item  ay  paya  als po7itoniers  de  Doux, per  lo  dinar 
que  ly  villa  lour  a  acoustuma  de  donnar  lo  jourt  de 
PandecostaSy  et  aussi  per  lo  compes  que  Von  lour  a  acos- 
tuma  de  donnar,  et  per  los  dos  gros  que  Von  lour  dona  a 
PasquaSy  et  aussi  per  mectre  las  planchas  quatre  ves  sus 
la  rivière  de  DouXy  de  que  non  avianpas  ista  paya  deseos 
Chalendas  jusques  au  jour  présent,  que  fut  lo  xxiiij  jourt 
de  may  Van  Ixj,  costa  policia  de  la  man  de  mestre  Johan 
Gros,  monta  j^  Ib.  xviij  s,  ix  d.  t. 

(108)  Item  fut  délibéra  per  los  consillers  que  Vom 
trameses  Glaudo  Faure  a  Tholouza  per  anar  veyre  en 
ques  termes  eran  nosti^as  causas  et  per  pourtar  d'argent  a 
monssenhor  lo  juge^  ainssi qu*el  nous  avia  manda  per  una 
lectra  fyiissojna  qu*el  nous  avia  presta  certana  summa 
d'argent  per  beillar  a  nos t ras  causas,  et  lay  istet  le  diiz 
Glaudos  Faures  xxiiij  jours,  et  fut  fait  merchas  avofj 
luy  a  ix  gros  per  jour,  que  montan  sas  ditas  jour- 
naas,  ainssi  que  appar  per  policia  de  sa  man, 
monta  xiij  Ib.  /.  x  s,  t. 

Cli)9)  Item  pins  beilley  au  dit  Glaudo  Faure  per  portar 
a  monssenhor  lo  juge,  ainssi  que  fut  deslibera  per  lom 
conseillers,  et  per  so  quelles  treyssit  unas  lectras  de 
chansselaria  a  cansi  dol  doble  desme  contra  acquellos 
que  non  volian  p'ryar,  que  monta  so  que  ly  ay  trames  per 
lo  dit  Glaudo  Faut^e,  ainssi  que  apar  per  una  lectra  mis- 
soria  que  me  a  trames  per  lo  dit  Glaudo  Faure, 
monta  xix  Ib,  x  s. 

(200)  Dont  rebaten  de  (corrigé  en  Conta  ung  escu  en)  l 
summa  dessus  dita  xxvij  s.  et  vj  d.,  losqualx  lo  dit 
Ghudos  Faures  avia  beilla  a  mfs!^^  Loys  Roux  ainsjii  qi 


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L.  CLKDAT.  —  COMPTE  MUNICIPAL  DE  TOUBNON   271 

appar  per  policia  de  la  man  dol  dit  mess*  Loys  Roux,  a 
causa  de  la  pencion  que  ly  villa  ly  dofinava  chescun 
an  j  escu. 

(201)  Item  ay  paya  a  Humhert  Chasalet,  lo  xvij  de 
may  l'an  Ixj,  per  lo  procès  qu*el  receopit  sus  lo  fait  de  la 
plassa  dois  hunhons  el  portai  de l  port  de  Roy,  ainssi  que 
apar  per  policia  de  sa  ^nan,  que  fnonta  j^  Ib,  t. 

(202)  Item  ay  paya  a  Johan  Lochet  per  so  que  ly  vil  la, en 
la  reddicion  de  sos  comptes,  non  ly  avia  pas  desduit  la 
ialha  de  mess*  Johan  de  Marcoux per  una  colleta  comuna 
quel  avia  leva,  et  la  villa  la  ly  dévia  desduire,  que  ly  ay 
payasoque  montava  lidita  colleta  per  la  part  et  porciondol 
dit  mess*  Johan  de  Marcoux,  comma  costa  policia  de  la 
man  dol  dit  Johan  Lochet,  que  monta  ij  Ib,  xvj  s,  t. 

(203)  Item  ay  paya  al  dit  Lochet,  a  cuy  ly  villa  era 
actengûa  a  causa  dol  bla  de  l'olmona  quel  avia  fait  far 
luyistant  sindic,  l'an  liiij,  et  ly  ay  paya  en  diminucion 
de  so  que  Von  luy  poya  dever,  ainssi  que  appar  per  policia 
de  sa  man  faita  lo  viij*  jour  de  novembre  Van  lix,  que 
monta  iij  Ib.  t. 

(204)  Item  ay  paya  a  Andreou  Brossa,  per  so  qu*el 
hostet  los  teolles  dol  cubert  dessus  la  crota  de  la  porta  de 
Malves,  affin  que  noyi  se  rompessan,  quar  lo  cubers  7ion 
valia  ren,  et  fut  lo  xij  jourt  de  novembre  Van  Ar'"  ,  que 
monta  ijs.vjdj. 

(205)  Item  demando  j^er  mos  gaiges  de  Van  lix  que  ay 
servi  la  villa  my  istant  sindic,  monta  xv  Ib,  t 

(206)  Item  plus  demande  per  mos  gaiges  de  Van  W^  , 
que  fuy  sindics  et  priors  de  la  confreyria  do  Sa7ii  Sperii 
avec  lo  dit  Glaudo  Faure,  et  fu  deslibera  per  los  conseil- 
lers tous  ensemble  en  aquo  de  mestre  Reymond  dol 
Boysson  que,  si  nous  voulian  servir  la  dita  villa  comma 
avian  acoustuma  lo  dit  an  comma  dessus,  que  nous 
aguessan  de  gaiges,  actendu  que  nous  enpoyan  pas  forssar 
de  set^vir  la  dita  villa  si  nous  non  voulian,  et  fut  ordena 
que  aguesson  de  gaiges,  losqualx  eran  accoustuma  de 
donnar  antiquament,  affin  que  nous  servigtiessan  la  dita 
villa,  que  son  xv  Ib.  t. 


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272  REVUE   DES   PATOIS 

(207)  Item  Van  mil  iiij^^  Iviij  et  lo  xij  jour  d'abrial, 
qiieera  fiindics  mestres  Reymonds  del  Boysson  et  Glaudos 
Fauves,  fut  ovdenna  per  los  conseilleras  en  aquo  de 
mess'  Johan  de  Marcoux  que  Von  beilles  a  Johannes^ 
clierc  de  inonssenhor  lo  juge,  per  so  qu'el  anava  a 
Tholouza,  la  summa  de  très  lioras,  et  James  Valleta 
senher  de  Glaudo  Fauve  dévia  furnir  lo  dit  argent  al 
nom  dol  dit  Glaudo  Fau re per povtav  a  Tholoza  a  nostrea 
advocas  et  procurors,  et  lo  ditz  Ja)nes  Valleta  non  aguii 
jyas  de  que  furnir  lo  dit  argent,  mas  folguit  que  you  et 
Pieros  Gonos  beillessan  lo  dit  argent  per  lo  vouler  dois 
conseillers,  que  demando  per  so  que  ay  heilla,  qw  non  aij 
pas  istas  payas,  que  monta  j^^b,  xs.  t. 

(208)  Item  plus  ay  paya,  lo  prunier  jour  de  Jiovemljve 
Van  Ixj,  a  niestre  Reymond  del  Boysson^  et  eysso  per 
causa  qu'elavia  vacqua  sinq  jours  en  fasent  las  probasper 
la  villa  contra  Colin  Beairix  quant  mestre  Vidal  Geneys 
v^enguit  examinar  los  garens  ou  nom  de  la  villa  contra  h 
dit  Colin  Beatrix,  que  m  nHa  so  que  lyay  beilla,  ainssi 
par  per  policia  de  sa  man  j^  Ib.  xij  s,  t. 

(209)  Item  plus  ay  paya  lo  xxxj  de  mars  Van  lxj,jier 
certana  sir  a  que  beillcy  a  Glaudo  Faure  et  a  Bartholomew 
Sarzier  per  fayre  lo  siri  pasqual  dol  dit  an,  de  que  y  a 
de  resta  de  la  dita  sira,  que  uionta  so  que  nay paya  viij s.  t. 

(210)  Item  plus  ay  paya  jter  la  resta  de  las  fervoyr^  dv 
las  campanas  de  Sant  Julian,  et  per  la  resta  d^una  somna 
de  bla  que  ay  beilla  a  mestre  Guilhemi  lo  chappuis  a  causa 
de  la  feysso  dois  botz  de  las  ditas  campanas,  et  fut  lo 
ix  jour  de  feorier  Van  lix,  que  monta  Ij/  dita 
resta  ij  Ib.  iiij  s.  iiij  d.  t. 

(211)  Item  2ilus  a\j  paya  Van  Ixj  et  lo  xv  jour  de  may, 
per  far  coyre  lo  pan  de  Volmona^  a  Peyre  Painot,  boulon- 
gier  de  Tournon,  monta  j^lb,  t. 

(212)  Item  plus  ay  paya  lo  xxv  jour  de  may  Van  Ixj  a 
Glaudo  Faure,  consindic  avoy  my,  et  eysso  en  diminucv 
de  SOS  gaiges  de  Van  Lé^  que  a  servie  istant  luy  sindic  < 
my,  la  dita  villa,  ainssi  que  apar  per  policia  de  sa  ma 
que  monta  vj  Ib. 


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L.  CLBDAT.  —  COMPTE  MUNICIPAL  DE  TOURNON   273 

(213)  Item  plus  demande  pei*  la  resta  de  sept  journaan 
que  istey  a  Viviers  a  causa  del  pariiment  de  la  talha, 
ainssi  que  fo  ordenna  per  los  conseillers  que  you  lay  anesso, 
et  fut  dit  per  lo  conseilk  dois  sindics  de  las  villas  que  Con 
non  demandessa  point  de  gaiges  per  la  causa  dois  grans 
offres  extraordinaires  que  y  eran^  et  fut  appointa  que  you 
aguessa  per  payar  n:on  hoste  quatre  lioras,  et  ainssi  me 
demorarian  devent  una  liora  et  sinq  sos  a  xv  sos  per 
jourt  7"  Ib.  V  s.  t. 

L'an  mil.iiij^'  Ir^^  et  lo  viij'^jour  d'abrial . 

(214)  Item  plus  ay  paya  a  Artur  lo  Meur,  per  certanas 
exequcions  que  el  a  fait  per  la  villa,  ainssi  que  el  desclayra 
per  una  policia  fait  a  de  sa  man  sus  Van  mil  iiij^^  Icc*^  et 
lo  vj^^  jourt  de  feorier,  que  monta  so  que  n'ay  paya    xvs.  t. 

(215)  Item  plus  ay  paya  per  la  copia  d\inas  lectras  que 
me  fey  exequtar  lo  ^Bretons,  que  se  volia  deffendre  que 
non  payes  pas  la  talha   real,  que  monta  j  s.  iij  d,  t. 

1216)  Item  plus  ay  paya  lo  xjour  d'abrial  Van  /.t"»  a 
Piero  Tardiou,  chappuisde  Tornon,per  addobar  la  porta 
dol  tor  Palhassier  que  era  rompua  devei^s  lo  pe,  que  se 
monta  so  que  ly  en  ay  paya  vj  s,  iij  d,  t, 

(217)  Item  plus  ay  paya  a  Jehan  Lochet^  que  ly  estoit 
actenue  la  dite  ville  tant  a  cause  de  la  reste  de  la  taille 
quil  avoit  levée  comrne  pour  la  parcelle  de  monseigneur 
le  juge  ^  comme  aussi  pour  la  i^este  que  ly  de  voit  la  dite 
ville  a  cause  de  la  confrérie  du  Saint  Esprit,  monte  comtfie 
apert  police  octroya  par  laMargaHleMontaichiere^relessa 
du  dit  Lochet  vj  Ib.  vj  s.  iiij  d.  t, 

SOMME  GROSS.  DE  TOUTE  LA  MISE  DU  PRESENT  COMPTE 
MONTE  :  xii;^^  ij  Ib.  xviij  s,  ,cj  d.  t. 

Et  par  ainsi  reste  devant  la  dite  ville,  veu  la  recepte  et 
\  mise,  qui  monte  xxij  Ib.  vij  s.  viij  d,  t. 


lO» 


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NOTES  SUR  LE  LAiNGAGE 
DE   SAINT-MAURICK-DE-L'EXIL 


Saint-Maurice-de-rExil,  canton  de  Roussillon  (Isère), 
est  un  petit  village  composé  de  trois  ou  quatre  hameaux 
formant  ensemble  une  commune  de  mille  habitants 
environ.  Le  village  est  à  douze  cents  mètres  du  Rh6nc. 
entre  les  stations  des  Roches  et  du  Péage  (chemin  do 
fer  Paris-Lyon-Méditerranée). 

Les  vingt-et-une  communes  du  canton,  sauf  quelques 
variantes,  ont  à  peu  près  le  même  patois;  cependant  il 
y  a  des  expressions  singulières  dans  quelques  villages, 
ainsi  on  dit:  rfVmro^// (provençal  anciièi), i)our  «  aujour- 
d'hui »  ;  vorendré,  pour  «  maintenant  >»,  et  i/iorp  à 
St-Maurice. 

Dans  larrondissement  de  Vienne,  les  habitants  disent 
en  parlant  de  leur  village  :  .1  MoidL  iquiet  van  i  mizou 
(te  troii  dp  cier  cueme  do  soidoué  (1  )  =  à  Moidieu,  là  où 
Ton  mange  des  morceaux  de  viande  gros  comme  de-^ 
lampes. 

A  Saint-Maurice  on  dirait  :  A  Moidsé^  iquiet  vani 
mijon  de  trou  (ou  motirciô)  de  char  etieme  de  chonln. 
mais  avec  un  accent  très  différent. 

Aux  Roches-de-Condrieu,  l'idiome  est  très  harmo- 
nieux, il  se  prête  admirablement  à  la  versification,  el 
les  expressions  sont  douces  et  agréables,  on  dit  : 

—  Onte  vaïtse  ?  (où  vas-tu). 

—  Vetse^  fé  esqiiiglïe  !  (vois-tu,  j'ai  glissé). 

\)Chould,  à  Saint-Maurice  :  chelu.  h  Lyon  :  el  ralèu,  en  Provence 


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M.  RIVIÈRE.  —  LANGAGE  T>E  S'-MAURICK-DE-l'BXIL      27o 

A  Saint-Maurice  : 

—  Van  véise  ? 

—  Vàtsp,  fé  coulo  ! 

PRONONCIATION 

Toutes  les  lettres  se  prononcent  comme  en  français, 
sauf  dans  les  cas  suivants  : 

L'o  a  deux  sons  différents.  Le  premier  est  le  son  bref, 
par  exemple  à  Tinfinilif  des  verhes  de  la  premi^^re  con- 
jugaison : 

Omo,      chanto,     ploùro,      trouva,  etc. 
Aimer,  chanter,    pleurer,    trouver,  etc. 

De  môme  au  participe;  dans  Tun  et  Tautre  cas,  on 
écrit  habituellement  Yo  sans  accent  : 

fé  chanto^fé  onio^fé  ploùro^  etc. 

Toutefois  Vo  bref  s'écrit  avec  tin  accent  grave  à  la 
fin  des  noms  ou  adjectifs  :  majestô^  majesté,  poiiretày 
pauvreté  ;  mais  on  ne  met  pas  d'accent  sur  les  mono- 
syllabes :  po,  pas,  no  y  nez,  etc. 

L*a  prononciation  de  \o  est  longue  dans  : 

ApotrcnKy     i\)irou,     Incvtre,     quoque,    etc. 
Apôtre,       l'autre,      encore,     quelque,   etc. 

LV  sans  accent  est  toujours  muet.  Ainsi  on  dit 
persévérance^  au  lieu  de  pèrsécérance, 

(Remarque  :  Taccent  grave  sur  ànce  ou  anse  comme 
dans  France^  danse,  etc.,  indique  qu'à  Saint-Maurice  on 
appuie  fortement  en  prononçant  cette  syllabe). 

On  dit  :  vierge ^  per^  verge,  par  e  muel,  au  lieu  de  : 
vierge,  pèr,  vèj^ge. 

Ou  a  deux  prononciations  très  distinctes  et  très  impor- 
tantes :  la  prononciation  française  d'abord;  l'autre,  qu'il 
faudrait  entendre  pour  bien  la  saisir,  et  qui  ressemble 
de  loin  à  la  prononciation  parisienne,  se  trouve  par 


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276  RSTUB  DBS  PATOIS 

exemple  dans  le  pluriel  de  Farticle:  /ot/(les).  On  écrit  cet 
où  avec  un  accent  grave. 

Ou  se  prononce  de  m^me  dans  quelques  substantifs, 
adjectifs  et  verbes  : 

Lou  roussi gnioù,  loù  roussigniov. 
Le  rossignol,        les  rossignols. 

Il  y  a  donc  une  grande  différence  de  prononciation 
entre  la  première  syllabe  du  mol  roiissignioù  et  la  der- 
nière, c'esl-à-dire  la  mc'^me  différence  qu'entre  Farticle 
lou  au  singulier  et  loù  au  pluriel. 

Pour  ou,  moiiriou. 

Pauvre,  maure.  :  même  remarque. 

Je  ploùrou,  je  pleure.   ) 

Ou  remplace  Te  muet  français  dans  les  verbes  à  la 
première  personne  du  présent  de  Tlndicatif  : 

Je  chàntou,     je  bogliou,    je  travagltou,     j'omou,     etc. 
Je  chante,      je  donne,      je  travaille.        j'aime,       etc. 

De  même  dans  quelques  substantifs  et  adjectifs: 

Coùtrov,        poùrou,        cronou,        brot^ou. 
Contre,  pauvre,         rrâne,  brave. 

r^^  joue  un  grand  rôle  dans  la  prononciation.  Il  est 
presque  impossible  d'en  saisir  le  son,  même  en  l'enten- 
dant :  à  peine  Vu  se  fait  sentir,  à  peine  Ye  se  prononce, 
ce  qui  donne  un  son  intermédiaire  difficile  à  expliquer, 
(jette  diphtongue  se  rencontre  fréquemment  :  elle  rem- 
place i  français  le  plus  souvent  :  MvEreglie  (l)  = 
.Vlireille. 

Le  son  que  les  patoisants  écrivent  ig/ie  se  prononce 
comme  2//<?  dans  «  fille,  feuille,  chenille,  famille,  etc.  >  = 
figlie^  fouoglie  chanigiie,  famiglie,  etc. 

•   (1)  Les  deux  derniers  e  sont  muets. 


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M.  RIVIÈRE.  —  LANGAGE  DE  S*-MAUR1CE-DE-l'EX1L      277 


ARTICLE 

L'article  se  décline  ainsi  : 

Nom,  —  le    —  Lou 
Gén.    —  du  —  Dellou 

Masculin  singulier {  Dut.     —  au  —  Allou 

Ace.    —  le   —  Lou 
Abl.    —  du  —  Dellou 

^    Les  —  Lait 
Masculin  pluriel ,    ^^^  _  ^^^^^^^ 


Féminin  pluriel 


[    Les  —  Aile 
I    Des  —  Dellc 


PRONOMS    POSSESSIFS 

Les  anciens  disaient  pour  les  pronoms  possessifs  : 

Masc.  siNG.  —  Louman,  lou  tan,  Ion  san,  lou  nontrou, 
lou  voùirou^  loti  f/liow\ 

Masc.  plur.  —  Loù  man.  loit  tan,  loii  san,  loù  nontrou, 
loù  voùtroii,  Ion  gliour, 

Fém.  sing.  —  La  miay  la    tsa,  la  sia,  la  nontra,  la 
rôti  ira,  la  gliour , 

Fém.  plur.  —  Le  miuet,  le  tsuet,  le  siuet.  h  nontre,  le 
voùtre,  le  gliour. 

On  dit  maintenant  : 

Masc  sing.  —  Lou   fuiénou,  lou  tsénou,  lou  siénou, 
lou  noiitrou,  lou  voùtrou,  lou  gliour. 

Masc.  plur.   —  Loh  miénou,  loù  tsénou,   loù  siénou. 
loù  noùtrou,  loù  vontrou,  loù  gliour. 

Fém.  sing.  —  La  miéna,  la  tséna,  la  siémt,  la  noùtra, 
ï  voùtra,  la  gliour. 

Fém.  plur.  —  Le  miéne,  le  tséne,  le  siéne,  le  noùtre, 
»  voùtre,  le  gliour 


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278  REVUE  DBS   PATOIS 

A  (ilonas,  on  dit: 

Masculin  singulier  et  pluriel 

Ijou  minoUy     loù   mînon,     lou  tînou,     loù  ttnou, 
Le     mien,       les    miens,     le     tien,        les    tiens, 

Féminin  singulier  et  pluriel 


etc, 
etc. 


Lci 
La 


mina, 

mienne, 

mîne. 


la   iina, 
la  tienne, 
le    tlne, 


Les   miennes,    les  tiennes. 


la  sina,  etc. 
la  ,  sienne,  etc. 
le  sine,  etc. 
les  siennes,  etc. 


PRONOMS    PERSONNELS 


Je 

Tu 

Il       ou    elle 

Nous 

Vous 

Ils       ou    elles 


Je 
Te 

Oùf     oùUc,     aile 

Ne 
Vouii 


/. 


alla 


L*^  des  pronoms  oùlle,  alle^  au  singulier  s'élide 
devant  un  verbe  quand  il  commence  par  une  voyelle  : 
mais  aile  au  pluriel  ne  change  pas.  On  ajoute  un  z  : 
«  aile  z*anl  va  »  =  elles  ont  eu. 


PRONOMS    DÉMONSTRATIFS 


Ce 

Que 

Celui-ci 

Quèquict 

Celui-là 

QtœWiqaief 

Celle  là 

QiœlVèquiet 

Cette 

Quella 

Ces 

Qiœlloù  ou  quelle 

Ceux-là 

Quelloù  z'iquiet 

Celles-là 

Quelle  s'iquiet 

DES    VERBlflS 

Dans  la  première  conjuj^caison,  la  terminaison  er  c 
rinfinitif  français  est  représentée  par  o,  qui  se  pr 
nonce  à  peu  de  chose  près  comme  Fo  du  mot  sort  : 


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M.  RIVIÈRE.  —  LANGAGK    DE  S*-MAURICE-DE-L'EXIL      279 

Otno,  aimer;  chanto,  chanter;  allô,  aller;  trouva, 
trouver;  devueno,  deviner:  mémo,  ruminer;  etc. 

Un  certain  nombre  de  verbes  de  cette  conjugaison  ont 
l'infinitif  en  ié,  yé^ou  é  : 

Dansiè,       lèssié,      nctteyi\       sei/iK        mouche,         bcujliâ. 
Danser,      laisser,    nettoyer,     fauolier,  moucher,       donner. 

La  seconde  conjugaison  est  en  /  au  lieu  de  h*  : 

Ftij}n\      vetpti,        reteyni,       pariH*gni,       ètregni. 
Finir,       venir,        retenir,        parvenir,         éternuer. 

Il  y  a  enfin  les  verbes  en  re  : 

Rendre,      vâre,      apoxerre,      pouére,      courre,    etc. 
Rendre,      voir,      apercevoir,     pouvoir,    courir,    etc. 

Nous  donnons  ci-après  la  conjugaison  des  deux 
auxiliaires,  du  verbe  aimrr,  et  d'un  certain  nombre  de 
verbes  irréguliers. 


VERBE  ETRE 


Indicatif  Présent 

Je  se 

T^sse 
I  ou  air  uet 

Ne  son 

Vous  ésso 
1  ou  aile  sont 

Imparfuit  (1) 

J'érou 
T*ére 
I  ou  aU'ère 
Ne  z'éron 
Vous  érc» 
on  aile  zÏTaii 


Autre  Imparfait 

J'étsin 

T'étso 
I  ou  air  élsê 

Ne  z'étson 

Vous  étso 
1  ou  aile  z'étsau 

Passé  Défini  (2; 

Je  fuet 

Te  fuet 
Où  nu  aile  fuet 

Ne  tiron 

Vous  firo 
1  ou  aile  liran 


(\)  Cet   imparfait    cl    le   suivant      (2)  S'emploie  très  rarement  parce 
uni  trôs-usités.  (pi'il    t^o   confond    avec    le    verl)e 

«  faire  ». 


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280  RliVUK   DES   PATOIS 

Passé  Indéfini  Conditionnel  présent 


J'èéto 
T'o  èto  ou  t'ésse  éto 
Oûll'  ou  air  a  éto 
Ne  z'ont  éto 
Vous  éde  éto 
I  ou  aile  z'ant  éto 


Je  serin 

Te  serio 
Où  ou  aile  seruet 

Ne  serion 

Vous  serio 
I  ou  aile  serian 


Passé  Antérieur 

J'ossuet  éto 
T'ossuet  éto 
Oùir  ou  aile  ossuet  éto 
Ne  z'osstron  éto 
Vous  ossîro  éto 
I  osRtran  èto 

Plus-que-Pa  rfa  it 

J'ayin  éto 

T'ayio  éto 
Oûir  ou  air  ayié  éto 

Ne  z'ayion  éto 

Vous  ayio  éto 
I  ou  aile  z'ayian  éto 

Futur 

Je  sera 
Te  seré 
Oùir  ou  aile  sera 
Ne  seron 
Vous  seri 
I  ou  aile  serai! 

Futur  Antérieur 

J'arin  éto 

T*aré  éto 
Oûir  ou  air  ara  éto 

Ne  z'aron  éto 

Vous  ari  éto 
I  ou  aile  z'aran  éto 


Passé 

J'arin  éto 

T'ario  éto 
Oûir  ou  air  aruet  éto 

Ne  z*arion  éto 

Vous  ario  éto 
I  ou  aile  z'arian  éto 

On  dit  aussi  ;  (i) 

J'ossiou  éto 

T'ossieéto 
Oùir  ou  air  ossie  éto 

Ne  z'ossion  éto 

Vous  ossio  éto 
I  ou  aile  z'ossian  éto 

Impératif 

Seye 
Se  von 
Seyez 

Subjonctif  Présent  ou  Futvr 

Que  je  seyou 
Que  te  seye 
Qu*où  seye 
Qu'aile   seye 
Que  ne  seyon 
Que  vous  seyez 
Qu'i  seyon 
Qu'aile  seyon 

(i)  Peu  usité. 


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M.   RIVIÈRE.    —     LANGAGE  DK  S'-MAUK1CE-DE-L*KXÎL     281 


Imparfait 

Que  je  fèssou 
Que  te  fesse 
Qu'où  fesse 
Qu'aile  fesse 
Que  ne  fésson 
Que  vous  fésso 
Qu'i  féssan,  ou  qu'aile  f^ssan 

Autre  Imparfait 

Signifiant  aussi  faucher 
(Les  deux  sont  également  usités) 

Que  je  seyiâsou 
Que  te  seyiâse 
Qu'où  seyiâse 
Qu'aile  seyiâse 
Que  ne  seyiâson 
Que  vous  seyiâso 
Qu'i  seyiâsan 
Qu'aile  seyiâsan 

Pafisv 

Que  j'ayiou  étn 
Que  t'ayie  éto 
Qu'oui  r  ayie  éto 
Qu'air  ayie  élo 


Que  ne  z'ayion  ètu 
Que  vous  ayio  éto 
Qu'i  ayian   éto 
Qu'aile  z'ayian  éto 

Plus-que-Pa  rfait 

Que  j'ossiou  éto 
Que  t'ossie  éto 
Qu'oùir  ossie  éto 
Qu'air  ossie  éto 
Que  ne  z'ossion  éto 
Que  vous  ossio  éto 
Qu'i  ossian  éto 
Qu'aile  z'ossian  éto 

hi  finit  if  Présent 
Etre 

Passé 
.Vvè  él(j 

P(i  rt  iripc  Prèsen  t 
Etan 


Passa 


Ayan  étu 


VERBE  AVOIR 


Indicatif  Présent 

J'é 
T'o 

Oùir  a 
Air   a 
Ne   z,ont 
Vous  éde 
I  ant 

Aile  z'ant 


Imparfait 


Jayin 
T'ayio 
Oùir  ayié 
Air  ayié 
Ne  z'ayion 
Vous  ayio 
I  ayian 
Aile  z'ayian 


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à 


2H2 


REVUE   DES   PATOES 


Ptifisé  Défini 

J'ossuet 
T'ossuet 
Oùll'  ossuet 
Air  ossuet 
Ne  zossîron 
Vous  //osstro 
I  osstran 
Allé  z'ossiran 

Passé  Indéfini 

JV*  z'îi 
T'o   z'à 
Oîiir  a  zà 
Air  a  zà 
Ne  z'ont  z'à 
Vous  ède  z'à 
I  ant  z'à 
Aile  z\'înt  z'à 

Passé  Antérieur 

J'ossuet  z'à 
T 'ossuet  z'à 
I  ou  air  assuet  z'à 
Ne  z'ossiron  z'à 
Vous  ossiro  z'à 
I  ossïran  z'à 
Aile  z'osstran  z'à 

Plus-que-Parfait 

J'ayin  z'à 
T'ayio  z'à 
Oùir  ayié  zà 
Air  ayié  z'à 
Ne  z'ayion  z'à 
Vous  ayio  z'à 
I  ayian  z'à 
Aile  z'ayian  z'à 

Futur 
Jcirà 
T'aré 
Ouïr  ara 
Air  ara 


Ne  zaroii 
Vous  ari 
I  aran 
Aile  z'aran 

Futur  Antérieur 

J  arà  z'à 
Taré  z'à 
Oùir  ara  z'à 
Air  ara  z'à 
Ne  z'aron  z'à 
Vous  ari  zà 
I  aran  z'à 
Aile  z'aran  z'à 

Conditioyincl 
J'arin 
T'arlo 
Oiiir  aruet 
Air  aruet 
Ne  z'arion 
Vous  ario 
I  arian 
Aile   zarian 

Passé 

J'arin  z*»1 
T'ario  z'à 
Oiiir  aruet  z'à 
Air  aruet  z'à 
Ne  z'arion  z'à 
Vous  ario  z'à 
I  arian   z'à 
Aile  z'arian  z'à 

On  dit  aussi  : 

J'ossiou  z'à 
T'ossie  z'à 
Oùir  ossie  z'à 
Ne  z'ossion  z'à 
Vous  ossio  z'à 
I  ossian   z'à 
Aile  z 'ossian  z'à 


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M.   UIVIKKK.    —   LANUAGK 
Impératif 


Aye 

Avon 
Ayez 

Subjonctif  Présent  on  Fuivr 

Que  j'ayou 
Que  t'uye 
Qu'oùir  aye  ou  j|u'allc  aye 
Que  ne  z'ayon 
Que  vous  ayo 
Qu'i  ayan 
Qu'aile  z'ayan 

Imparfait 

Que  jayiâsou 
Que  t'ayiàse 
Qu'oûir  ayiàse 
Qu'ail  ayiàse 
Que  ne  z'ayiAson 
Que  vrms  ayiAsu 
Qu'i  ayiàsan 
Qu'aile  z'ayiAsan 

Passé 

Que  j'ayiou  zM 
Que  t'ayie  z'X 


DK  s'-maurici:-1)K-l'e\il     :.^83 

Qu'oiiir  ayie  z'à 
Qu'aile  ayie  z'â 
Que  n'ayion  z'A 
Que  vous  ayio  z'A 
Qu'i  ayian  z'à 
Qu'aile  z'ayian  z'î\ 

On  dit  fréquemment  ; 

Que  j'ayAsou  zVi  etc. 

Plus-que-Parfait 

Quej'ossiou  z'à 
Que  t'ossie  z'â 
Qu'oùir  ossie  z'â 
Qu'air  ossie    z'à 
Que  ne  z'ossion  z'à 
Que  vous  ossio  z'à 
Qu'i  ossian  z'à 
Qu'aile  z'ossian  z'à 

Infinitif  Prèsen, 
Avé 

Passé 
Avè  z'à 

Participe   Présetit 
Ayan 

Passé 
Avé  z'à 


VERBE  AIMER 


Indicatif  Présent 

J'OHIOU 

ï'ome 

Oui  Tome 

Air  orne 

Ne  z'onion  (  1  ) 

Vous  onio  (2; 

I    omon  (3) 

Aile  z-omon  (4) 

^1,3.  4)  Première  syllîibe  lonj^uo 
Qtdeuxipuio  brève  —  2  Xe  pus  s'ar- 
rêter sur  la  première  syllabe. 


Imparfait 

J'omnVOLi 

T'oniove 
Oiill  ou  air  omove 

Ne  z'omovon 

Vous  omovo 
I  ou  aile  z'omovan 


I*as.<é  Défini 


J'oniuet 
Toniuet 


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284 


REVUB  DKS    PANTOIS 


Oûll'  nu   air  omuet 
Ne  z'omtron 
Vous  onitro 
I  ou  aile  z'omtran 

Passé  Indéfini 

J'é  émo 

T'o  omo 
Oùir  ou  air  a  01110 

Ne  z'ont   )mo 

Vous  éde  omo 
I  ant  ou  aile  z'anl  omo 

Passt^  Antcricnr 
J'ossuet  omo 
ï'ossuet  omo 
Oùir  ou  ail'  ossuet  omo 
Ne  z'ossîron   omo 
Vous  ossîro  omo 
I  oit  aile  z'ossîran  omo 

PI  us-q  uc-Parfa  il 

.Payin  omo 

T'ayio  omo 
Oùir  ou  air  ayié  (uiio 

No  z 'avion  omo 

Vous  ayio  om<» 
I  on  aile  z'ayian  omo 

Futur 

J'omarâ 

T'omaré 
Oûir  ou  air  omara 

Ne  z'omaron 

Vous  omari 
I  ou  aile  z'omaran 

Futur  Antcriei  r 

J'arâ  omo 

T'aré  omo 
Oiiir  OH  air  ara  omo 

Ne  z'aron  omo 

Vous  ari  omo 
I  OU  aile  z'aran  omo 


Conditionnel   Présent 

J'omarln 

T'omario 
Oùir  ou  air  omaraet 

Ne  z'omarion 

Vous  omario 
I  ou  aile  z'omarian 

Passé 

J'arln  omo 

T'ario  omo 
OùU'ou  aU'aniet  oim» 

Ne  z'arion  omo 

Vous  ario  omo 
I  ou  aile  z'arian  omo 

On  dit   aussi:  (1) 

J'ossiou  omo 

T'ossie  omo 
Oùir  ou  air  ossie  omo 

Ne  z*ossîon  omo 

Vous  ossio  omo 
I  on  aile  z'ossian  omo 

Impératif 
Orna 
Omon 
Omo 

Subjonctif  Présent  ov  Futur 

Que  j'omou 

Que  t'ome 
Qu'oûir  ou  qn'air  ome 

Que  ne  z'omon 

Que  vous  omo 
Qu'i  ou  qu'aile  z'omon 

Imparfait 

Quej'omàsou 

Que  t'omâse 
Qu'oùir  ou  qu*air  omâse 

Que  ne  z'omàson 

Que  vous  omAso 
Qu'i  ou  qu'aile  z'omâsou 

(i)  Peu   usilé 


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M. 


RIVIÈRE.    —  LANGAaE  DE  S'-MAURICE-DR-l/EXri.      2H5 


Qu 


Passé 

Que  j'ayiou  omo 

Que  t'ayieomo 
Qu'oùlF  ou  qu'air  ayie  omo 

Que  ne  z'ayion  omo 

Que  vous  ayio  omo 
Qu'i  ou  qu'aile  z*ayian  omo 


On  dit  encore  et  fréquemment  : 

Que  j'ayiàsou  omo 

Que  t'ayiâse  omo 
Qu'oùir  ou  qu'air  ayiàse  omo 

Que  ne  z'ayiàson  omo 

Que  vous  ayiàso  omo 
Qu*i  ou  qu'aile  z'ayiàsan  omo 


Plus-que-Parfait 

Que  j'ossiou  omo 
Que  t'ossie  omo 
oùir  ou  qu'air  ossie  omo 
Que  ne  z'ossion  omo 
Que  vous  ossio  omo 
Qu'  i  ossian  omo 

Ivfinitif  Présent 
Omo 

Passé 
Avé  omo 

Participe  Présent 
Oman 

Passé 
Ayan  omo 


VERBES  IRREGULIERS 

CONJUGAISON  en  0.  —  VERBE  ALLER,  a//o. 

Indicatif  :  Je  vo,  te  vé,  où  va,   aile  va,  ne  von,    vous 

allô,  i  van,  aile  van. 
Imparfait  :  J'allovou,    l'allove,  oùirallove,  airallove. 

Ne  z'allovon,  vous  allovo,  i  allovan,  aile  z'allovan. 
Passé  déf.  :  i^Ww^i,  t'alluel,    oiiiralluel,  aU'alluet,  ne 

z^allîron,  vous  allîro,  i  allîran,  allez'allîran. 
Futur  :  J'érâ,  l*éré,  oiill'éra,  all'éra,  ne  z'éron,  vous  éri, 

i  éran,  aile  z'éran. 
Condit.  prés.  :  J'érin,  t'ério,  oùiréruel,  airéruet,    ne 

z'érion,  vous  ério,  i  érian,  aile  z'érian. 
Impératif  :  vé,  allon,  allô. 

Conjugaison  en  ié,  —  verbe  envoyer,  envoyé. 

Indicatif  :  J'envouoyou,  l'envouoye,  oùirenvouoye, 
ali'envouoye ,  ne  z'envouoyon,  vous  envouyé,  i 
envouoyon,    aile  z'envouoyon. 


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286  RKVUB   DES   PATOIS 

Imparfait:   J'envouyiovou,  t'envouyiovc»,    oùirenvou- 

yiovo,  aile  envoiiyiove,  ne  z'envouyiouvon,  vous 

envoiiyiovo,  i  envouyiovan,  aile  z'envoiiyiovan. 
Passé  déf.  :  J^envouyuel,  t'envouyiiet,  oùirenvouyuet, 

aU'envouyiiet,  ne  //envouyîron^    vous   cnvouyîro, 

i  envouvîran,  aile  z'envouvîran. 
Futw  :   J'enverrà,  l'enverré,  oiiirenverra,  aU'enverra, 

ne    z'enverron,    vous    envorri,    i    enverran,    aile 

z'en  verra  n. 
Cond,  prés.  :   J*enverrin,    l'enverrio,     oùlKenverruet, 

all'enverruet,  ne  //enverrion,  vous  enverrio,  i    en- 

verrian,  aile  z'enverrian. 
Impératif  :  Envouoye.  envouyon,  envouyé. 

CONJUGAISON  en  /.  —  VKRBE  MOURIR,  nipri  ou  mare 

Indicatif  prés,  :  Je  mârou.  te  mar,  où  mar,  elle  mar,  ne 

màron,  vous  merâ,  i  mâron,  aile  mâron. 
Imparfait  :  Je  meréssien,  te  meréssio,  où  meréssuet^  aile 

moréssuet,  ne  meréssion,  vous  meréssio,  i  méres- 

sian,  aile  meréssian. 
Passé  déf.  .Je  merucl,  tu  meruet,  oùmeruet,  allemeruet, 

ne  merîron,  vous  nierîro,  i  merîran,  aile  merîran. 
Futur  :  (i)  Je  merrà,  te  merré,   où  merra,   aile  merra, 

ne  merron,  vous  merri,  i  nierran,  aile  merran. 
Conditionnel  :  ic  merrin,  tu  merrio,    où   merruet,   aile 

merruet,  ne  merrion,  vous  merrio,   i  merrian,  aile 

merrian. 
Impératif:  Mar,  ...  (|u'i  mâron. 

VERBE  von<,  t)orp, 

Indic.  prés.  :  Je  veyou,  te  va,  où  va,  aile  va,  ne  veyon 
vous  veyez,  i  veyon,  aile  veyon. 

(1^  Le  Futur  ot  \e  Conditionnel  exigrent  inipf-rieusement  deux  r  pour 
satisfairp  à  la  prononciation. 


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M.  RTVTERR.     —  LANGAGE  DE  S'-MAURICE-DF.-l'eXIL     287 

Imparfait  :  Je  vésieii,  ie  vésio,  oii  vésié,  allé  vésié,  ne 
vésion,  vous  vésio,  i  vésian,  aile  vésian. 

Passé  déf.  :  Je  vuel,  te  vuet,  où  vuet,  aile  vuet,  ne  vîron, 
vous  vîro,  i  vîran,  aile  vîran. 

Futur  :  Je  verra,  te  verre,  où  verra,  aile  verra,  ne  ver- 
rou, vous  verri.  i  verran,  aile  verran. 

Condit,  préspnt  :  3e  vevrin,  tu  verrio,  où  verruet,  aile 
verruel,  ne  verrion,  vous  verrio,  iverrian,  aile 
verrian. 

Impératif  :  va,  veyon,  veyé. 

Remarque  importante.  —  A  la  première  personne  du 
pluriel  (lu  présent  de  l'indicatif  de  tous  les  verbes, 
Taccent  tonique  porte  sur  le  radical  et  non  sur  la 
terminaison  o/j,  qui  est  atone. 

Maurice  RIVIKRE 


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'^ 


28R  REVITE   DES   PATOIS 

CHANSON  POPULAffiE 

EN  PATOIS  DE  GRÉZIEU-LE-MARCHÉ  (RHONE) 
Gr)mniuniqiiée  par  M.  BRUYÈRE 


TEXTE 

i*"^  couplet. 
Quand   lo  ptclii   Jean  vole  se  mario^  ol  allove  to  (1)  braies. 

fio  manches]  (bis- 
Il  allayanttous  dous  ensions^  semblove  dou-z-aoges; 
1  ne  fuyonl  po  plus  tou  mario 
Qu'i  ne  poyant  plus  s'accordo. 

2e  couplet. 
1  n'uyont  po  demoro  trais  seraanes  entchires  (bis 
Qu'i  pregnant  se  mancheto,  faisyant  crevo  de  rire  ;  • 

La  parniiri  mancheto, 

Lo  ptchi  Jean  ailii  vair  à  bo. 

3^  couplet. 
Quand  lo  ptchi  Jean  se  vit  à  bo,  a  borlove  sa  more  :  (6f .« 
u  Eerilli  vito  à  mo  parens  qu'i  me  venessyant  quorre. 

Et  fête  vito  mo  paques. 

Je  ne  volo  plus  demor'  avouai  se.  » 

4^  couplet 
Quand  sa  more  fi-t-arrivo,  a  111  contove  so  doutes  jbis 
A  crillove  comme  in  sorci  :  «  Le  m'a  crevo  le  coûtes. 

Et  lëLe  vito  mo  paques. 

Je  ne  volo  plus  demor'  avouai  se.  « 

5*  couplet, 

—  «  0  more  î  ne  lo  plegni  po  tant,  a  n'é  po  tant  malado  ;  /t/.-» 
Auparavant  que  je  lo  battessin,  a  ne  vole  rien  fére  ; 

A  fara  mi  inn'autra  vai 
Ce  que  j'y  commandarai.  » 

6«  couplet. 

—  «  Ne  fais-jo  po  to  ce  qu'o  faut,  ne  vais-jo  po  quorre  d*éga^  (6( 
Lo  demadjin  à  mon  levo,  je  beto  la  char  coaire  ; 

Le-z-ecuèles  et  lo  tranche, 
J'ou  ranjo  to-t'ou  dresso.  * 

(1  )  «  Tout  culotte,  tout  manche,  »  bras  dessus,  bras  dessous. 


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CHANSON  POPULAIRE  EN  PATOIS  DE  GRKZIEU-LE-MARCHK  289 

CHANSON  POPULAIRE 

EN   PATOIS  DE  GRÊZIEU-LE-MARCHÉ 

Communiquée  pai-  M.  BRUYÈRE 


TRADUCTION  LITTÉRALE 
ic  couplet. 

Quand  le  petit  Jean  voulait  se  marier,  ça  allait  bras  dessus, 

[  bras  dessous,  ] 
lu  allaient  tous  deux  ensemble;  ils  semblaient  deux  anges  .' 

Ils  ne  furent  pas  plus  tôt  mariés 

Qu'ils  ne  purent  plus  s'accorder, 

2«  couplet, 
Il9  n'eurent  pas  demeuré  trois  semaines  entières 
Qu'il  s  prenaient  à  se  msnicheitiv  (battre),  faisaient  crever  de  rire, 

A  la  première  manchetée  (dispute), 

Le  petit  Jean  alla  voir  à  bas. 

3«  couplet. 
Quand  le  petit  Jean  se  vit  à  bas,  il  pleurait  sa  mère  : 

—  «  Ecrive j  vite  à  mes  parents,  qu'ils  me  viennent  quérir  ; 

Et  faites  vite  mespaquets^ 

.Te  ne  veux  plus  demeurer  avec  soi.  » 

4«  couplet. 
Quand  sa  mère  fut  arrivée,  il  lui  contait  ses  doutes. 
Il  criait  comme  un  sorcier  :  «  Elle  m'a  crevé  les  côtes. 

Et  faites  vile  mes  paquets, 

Je  ne  veux  plus  rester  avec  soi,  » 

5e  couplet. 

—  o  O  mère  !  ne  le  plaignes  pas  tant,il  n'est  pas  tant  malade. 
Avant  qu^je  le  batte,  il  ne  voulait  rien  faire  ; 

Il  fei^a  mieux  une  autrefois 
Ce  que  je  lui  commanderai.  » 

6'c  couplet, 

—  •Ne  fais- je  pas  tout  ce  qu'il  faut,  ne  vais- je  pas  quérir  d'eau  f 
Le  matin  à  mon  lever,  je  mets  la  chair  cuire  ; 

Les  écuelles  et  le  tranchoir. 

Je  le  range  tout  au  dressoir.  »  (1) 


(1)  La  chanson  est  yisiblement  incomplète. 


11« 


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?90  KKVIR  DRS  PATOIS 

CHANSON 

EN  PATOIS  DU  GRAND-ABERGEMENT 

CANTON  DE    BRÉXOD  (Ain) 


Cette  chanson  est  (rorigine  bressane.  Apportée  au 
Grand-Abergement  par  des  personnes  qui  avaient  vécu 
longtemps  en  Bresse,  elle  fut  d'abord  chantée  en  patois 
brçssan.  Puis  ceux  qui  l'apprirent  de  seconde  main, 
ignorant  le  patois  bressan,  Unirent  par  y  substituer 
le  patois  même  du  pays.  Néanmoins  toute  trace  de  son 
origine  n'a  pas  disparu.  Par  exemple,  dans  le  refrain, 
«  Men'arga  »  est  bressan  et  signifie  «  mon  âme  ». 
«  Men'arga  voua  »  signifie  donc  :  «  mon  àme  oui  >\ 
c'est-à-dire  «  certes  oui  ».  C'est  là  une  façon  de  renforcer 
l'affirmation.  De  même  encore,  au  2^  couplet,  quelques 
personnes  disent  «  on  mj  »  =  «  un  mal  »,  en  donnant 
à  Va  un  son  intermédiaire  entre  a  et  o,  tandis  qu'au 
Grand-Abergement  on  prononce  «  m^  ».  Au  second 
couplet,  au  lieu  de  «  Jàne  Marié  qu'évo  don  ?  »  on  a  la 
variante  «  qu'avijvo-don  ?  »  qui  n'est  pas  bugeysienne. 

Si  la  forme  «  men'arga  »  n'existe  pas  au  (irand- 
Abergement  avec  le  sens  qu'elle  a  dans  celte  chanson, 
elle  se  retrouve  pourtant  dans  une  autre  locution.  Toute 
femme,  qui  parle  de  son  mari  mort,  dira  toujours  :  <<  Men* 
omo,  bon  Dieu  ày  senarma  »,  littéralement:  «  Mon 
homme,  que  le  bon  Dieu  ait  son  àme  1  » 

Nous  avons  dans  cette  chanson  des  sons  inconnus  au 
français  :  nous  les  notons  par  les  lettres  italiques  5  et  r. 
Le  premier  correspond  au  th  dur  anglais,  le  second 
au  th  doux.  Dans  les  mots  comme  m^aw  =  mieux,  et 
me/^aw  =  meil/etn%  on  prononce  ^aw  d'une  seule  émis- 
sion de  voix,  de  sorte  que  les  trois  sons,  i.a.ou^  ne  for- 


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CHANSON  EN  PATOIg!  DU  GRANDrABKRGEMENT 


2^1 


ment  qu  une  syllabe.  Les  enfants  rendent  très  bien  ce  son 
quand  ils  imitent  le  cri  du  chat.  De  mOme  voua  ^=  a  oui  » 
se  prononce  d'une  seule  émission  de  voix,  et  ne  forme 
qu'une  syllabe. 

L'^,  accolé  au  haut  d'une  lettre,  indique  simplement 
une  mouillure  de  celte  lettre.  Et  à  ce  propos,  on  peut 
remarquer  que  les  lettres  mouillées  ont  toutes  subsisté, 
et  se  sont  très  bien  conservées  dans  ce  patois,  ce  qui 
n'est  pas  toujours  arrivé  dans  le  français,  d'où  /mouillé 
a  complètement  disparu.  En  effet  paille  se  prononce  au- 
jourd'hui pa-ye. 

Nous  devons  ajouter  que  les  mots  patois  féminins 
dont  la  finale  a  subi  l'influence  d'une  palatale  ^q  termi- 
nent en  e  muet  au  lieu  de  a.  Or,  dans  cette  chanson,  le 
mot  «  bora^a  =  bourrache  »  paraît  faire  exception. 
En  réalité,  il  n'en  est  rien.  Le  mot  patois  est  bien  «  bo- 
rate »,  mais  Va  final  est  mis  pour  la  rime  avec  voua. 
De  m^me,  au  8*  couplet,  «  la  téta  so  la  guel%  »,  au  lieu 
de  «  ...  so  la  gueli'e.  » 

A.  Reydellkt. 


TEXTE 


Piéro,  s'inreveni'ant  du  boue, 
Trouvé  sa  féna  soula. 

Voua, 
Ma  fày  voua,  men'arga  voua. 
Trouvé  sa  féna  soula, 

Voua. 


TRADUCTION  LITTÉRALE 

1' 

Pien'e,  s'en  revenant  du  bois, 
Trouve  sa  femme  soûle. 

Oui, 
Ma  foi  oui,  mon  âme  oui! 
Trouve  sa  femm,e  soûle. 

Oui. 


II 
Jane  Marié,  qu'évo  don  i 

Z'ay  on  gran  ma  dé  téta. 

Voua, 
Ma  fày  voua,   men*arga  voua, 
Z'ay  on  gran  ma  dé  téta, 

Voua. 


Jeanne    Marie,    qu'avez    vous 
[donc  ?. 
J'ai  un  grand  mal  de  tète. 

Oui,  . 
Ma  foi  oui,  mon  âme  oui, 
J'ai  un  grand  mal  de  tùte, . 

Oui. 


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'29^ 


REVUB  DBS  PATOIS 


III 

E  faut  alla  u  médecin. 
U  mel^àw  dé  la  vêla. 

Voua, 
Ma  fày  voua,  men'argavoua, 
U  mel»à\v  dé  la  vêla, 

Voua . 

IV 

Quan  le  médecin  fu  venu, 
Con^u  la  maindia. 

Voua. 
Ma  fày  voua,  men'arga  voua, 
C.ini'ula  maladia, 

Voua. 

V 

E  faut  la  faré  on  bon  beli^on, 
On  beli'on  dé  borasa. 

Voua, 
Ma  fày  voua,  men*arga  voua, 
On  beli'on  dé  borasa. 

Voua. 

VI 
Z'amari  mi'aw  na  sopa  de  vin 

Qu'on  belJ^on  dé  borasa. 

Voua, 
Ma  fây  voua,  men'arga  voua. 
Qu'on  belï'on  dé  borasa, 

Voua. 

VII 

Se  ae  ven^evo  à  meri 
Met  ta  mé  din  la  cava. 

Voua, 
Ma  fày  voua,  men'arga  voua, 
Metta  mé  din  la  cava. 

Voua, 


//  faut  aller  au  médecin, 
:4m  meilleitrâe  la  ville. 

Oui, 

Ma  foi  oui,  mon  âme  ow*. 
Av  meilleur  de  la  ville. 

Oui. 


Quand  le  médecin  fut  venu, 
(II)  connut  la  maladie. 

Oui, 
Ma  foi  oui,  mon  âme  oui. 
(Il)  conmté  la  maladie. 


//  faut  lui  faire  un  bon  bouillon. 
Un  bouillon  de  bourrache. 

Oui, 
Ma  foi  oui,  mon  âme  oui  I 
Un  bouillon  de  bourrache. 

Oui. 


J'a  im  cra  is  m  ieux  u  n  e  soupe  a  u 
[vin.] 
Qu'un  bouillon  de  bourrache. 

Oui, 
Ma  foi  oui,  mon  âme  oui. 
Qu'un  bofdllon  de  b(nn*rache. 

Oui. 


Si  je  venais  à  mourir, 
Mettes^-moi  dans  la  cave. 

Oui, 
Ma  foi  oui,  mon  âme  oti», 
Mettez-moi  dans  la  cave. 

Oui. 


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CHANSON  BN  PATOIS  VU  0RAND-ABBRGBMENT 
VIII  8 


293 


Lo  pià  contra  la  meral^e, 
La  tôta  so  la  guel^a, 

Voua> 
Ma  fày  voua,  meu'arga  voua. 
La  tôta  so  la  guei^a, 

Voua.(l) 


Les  pieds  contre  la  muraille, 
La  tète  sous  le  fausset. 

Oui, 
Ma  foi  oui,  mon  âme  oui, 
La  tète  sous  le  fausset. 

Oui, 


(i)  Comparez  Ph.  le  Duc,  Chansons  et  lettretf  pfttoises,  p.  21. 


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294  REYUB  DBS  PATOIS 

PHONÉTIQUE  FRANÇAISE 


I 

LES    NOMS  DE  LIEU    EN  llû 

En  règle  générale,  lorsqu'une  voyelle  tonique  du  lalin 
était  séparée  tVun  u  posttonique  par  une  gutturale,  cette 
gutturale  est  tombée,  et  Vu  a  formé  diphtongue  avec,)^ 
voyelle  tonique  précédente.  C'est  ainsique/a^w//ia  pro- 
duit le  vieux  français  fou  (hêtre).  En  conséquence  le 
suffixe  acum  aurait  dû  produire  un  suffixe  ou,  et  Came- 
nicum  devrait  être  représenté  par  Camhrou  et  non  par 
Cambrai  (i).  Pour  se  tirer  de  cette  difficulté,  M.  Schwau 
suppose  que  les  noms  de  lieu  en  acian  s'employaient  au 
génitif,  et  explique  Cambrai  par  Cameraci.  Mais  aci 
aurait  fait  ais  et  non  ai.  Cf.  /is  de  fect.  Ne  serait-il  pas 
plus  simple  d'expliquer  le  suffixe  ai  par  ac  sans  flexion? 
(iC  sont  les  noms  communs  et  les  noms  de  personnes 
(|u'on  avait  intérêt  à  terminer  par  les  flexions  latines, 
pour  la  distinction  du  sujet  et  du  régime.  On  ne  peut 
m'objecter  i/lac  produisant /«,  car  ce  mot  a  été  traité, 
d'après  son  emploi  le  plus  fréquent,  comme  proclitique. 
(Cf.  pccehoc  donnant  f  o,  ce)  et  la  chute  du  c  se  justifie  an 
besoin  par  Tunion  habituelle  de  illac  et  de  ubi,  le  c 
tombant  devant  u  (Cf.  sr//;*  de  'spcunmi).  D'ailleurs  on  a 
aussi  lai, 

il 
Mestier  et  moslier 

Il  nous  parait  impossible  de  séparer  mesticr,  métier, 
de  la  forme  menesiier^  qu'on  trouve  dans  la  prose  de 
Stc-Eulalie.  Mai.s  il  est  des  cas  où  IV  français  corres- 
pondant à  une  voyelle  atone  du  lalin  est  tombé  très  an- 
ciennement :  cf.  ait  pour  airf,  de  /labeat^  et  eit  por- 
eiet,  delà  flexion  ebai  de  l'imparfait.  Je  crois  donc  q 

(1)  Le  suffixe  adjectif  acum  (très  rare)  a  donné  ai  probablem 
sous  l'influence  du  féminin  acam  qui  donne  régulièrement  aie. 


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L.   CLBDAT.  —  PHONÉTIQUE   FRANÇAISE  295 

e  atone  du  très  vieux  français  placé  entre  n  et  5/  est 
tombé  vers  la  même  époque  que  e  atone  de  aiel  et  de 
eiet.  Dès  lors  ;î,  arrivant  en  contact  avec  5,  a  disparu  aussi, 
comme  dans  le  latin  77ie(7i)sem,  etc,  et  dans  le  français 
ai(n)siiéy  mo[n)siew\  Dans  cette  hypothèse,  mostier 
(*monistei'inm)  aurait  été  également  précédé  d'une  forme 
moneslier,  contemporaine  de  menesiier  =  ministerium, 
Qîiant  à  chanestel,  c'est  un  diminutif  de  chaneste  ou 
chaaestre,  comme  ménesirelesl  un  diminutif  de  menestre. 
Ue  du  mot  çonestable  a  pu  être  protégé  par  le  sentiment 
persistant  de  la  composition  de  ce  mot,  où  entre  le  subs- 
tantif e^/^ô/^.  Cet  e  est  d'ailleurs  tombé  quand  le  mot  a 
passé  en  Angleterre  :  anglais  constable.  Ajoutons  que 
menestier  et  monestier,  étant  plus  populaires  et  plus 
souvent  employés  que  conestahle,  étaient  plus  exposés 
aux  modifications  phonétiques. 

III 

LB  SUFFIXE  iersssarmm. 

L  rt  tonique  latin  placé  entre  deux  palatales,  dont  Tune 
tend  à  le  changer  en  ai  et  l'autre  en  eV,  a  donné  i  dans 
(/ist=>jacet.  Mais  lorsque  cette  voyelle  était  placée  entre 
une  palatale  et  une  nasale,  le  même  phénomène  ne  s'est 
pas  produit,  et  la  palatale  a  seule  agi  :  de  là  chien  et  non 
chin,  de  cœiem,  bien  que  dans  ce  mot  comme  à9M%jacet 
Va  fût  sollicité  par  deux  influences  contraires.  C'est 
aussi  l'influence  de  la  palatale  précédente  qui  Ta  em- 
porté lorsque  le  suffixe  aritim  .qui,  à  lui  seul,  donne 
air  dans  ra/r,  de  variiim)  était  précédé  d'une  palatale, 
par  exemple  dans  verc.ier,  de  r/r/rfîVzrew/n,  berc.ier.  de 
vervecarinm.  etc.  Le  suffixe  ter  ainsi  formé  (ou,  plus 
anciennement,  le  snl'fixe  i'/riifm)  ii  été  appliqué  h  tous 
les  mots  qui  avaient  on  latin  le  suffixe  ariiim,  même  non 
précédé  d'une  palatale.  11  s'est  substitué  ultérieuremenl 
au  suffixe  er  dans  les  mots  tels  que  sangler  et  bacheler, 
qui  se  rattachent  au  latin  ffrem.  h.  CsLmxj 


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296  REVUE  DES  PATOIS 

QUELQUES  MOTS  DU  PATOIS  DE  BERCENAY- 
EN-OTHE  (AUBE) 

Recueillis  par  M.  Hanriot 


Arriée Encore,  à  nouveau. 

AôtUat Petit  puceron  rouge,  presque  imperceptible,  qu i 

pendant  les  mois  (Vaoût  et  de  septembre,  se  trouve 
en  abondance  sur  r«  berbe  A  cochon  »,  et  se  répand 
sur  le  corps  des  personnes  en  provoquant  des 
démangeaisons  fort  désagréables. 

Areindre  (\)  Un  livre   est    placé  sur  le  rayon  le  plus  élevé 

d*une  bibliothèque  ou  au  fond  d*un  placard  :  on 
|)eut,ou  on  ne  peut  pas,  Vareindre.  D*où  :  prendre, 
tirer  de. 

Baloquer Quand  un  essieu  de  voiture  est  mal  ajusté  dans  sa 

boite,  la  roue  baioque,  avec  bruit. 

Bas^er  (par  a  bref)    Agiter  le  liquide  contenu  dans  une  bouteille. 

BeHftuder Rêver  en  parlant,  dire  toujours  quelque  chose,  mais 

sans  bruit,  avec  nonchalance.  Le  substantif 
dérivé  est  «  berlaudeux  )i,  celui  qui  beHaiide. 

Bitri Une  mère  appelle  ainsi  familièrement  le  nombril 

de  son  petit  enfant. 

BUer Embrasser,  familièrement  ou  non- 

Bouquin Bouc.  D'où  bouquiner^  faire  couvrir  une  chèvre 

par  un  Jx>uc.  (Employé  grossièrement  pour  les 
personnes). 

bomln  Maison  publique- 

Brandiller  {se) Se  balancer.  BraïuHllou,  balançoire. 

^^/e Bonnet  de  femme;  plus  souvent,  ooilte  de  couleur 

qui  se  met  sous  le  bonnet.  [Voy.  aussi  Llttré;. 

Came Terme  injurieux,  d'une  violence  extrême,  employé 

contre  les  animaux  et  quelquefois  cxsnire  les  ijer- 
sonnes,  pour  indiquer  lout  ce  quMl  y  a  de 
mauvais  et  de  malfaisant. 

Casgiitie Habitation  misérable. 

ChôLdron  Vase  en  terre,  percé  de  [jelits  trous  au  fond  et  sur 

la  paroi  cylindrique,  dont  on  se  sert  ix>ur  UlIth^ 
CKOutter  le  ))elit  lait  contenu  dans  la  crême  culte 
et  transformée  en  fromage  mou. 

rhnfioiif/inner Un  enfant  diagoucUnne  un  morceau  de  bois,  quand 

il  le  coupe  et  le  fend  à  tort  et  &  travers,  soit 
maladresse,  soit  mauvais  état  du  couteau. 


:i)  Le  mot  est  dans  Littré. 


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HANRIOT.   —  PATOIS  DE  BKROKNAY-BN-OTHE  29T 

Charoiuo Grosse  toile  qui  recouvre  le  linge  à  couler  dans  le 

cuvier,  et  sur  laquelle  on  verse  les  cendres  et  le 
lecliu. 

Chance «Chanvre»,  mot  féminin   en  patois.  Indique  le 

champ  ou  la  récolte. 

Cfiéyu Pièce  en  fer  rectangulaire,  avec  ressort  sur  l'un 

des  longs  côtés,  dans  laquelle  on  engnge  le  seau 
pour  le  descendre  au  puits.  D*où  :  déchéytUer  le 
seau. 

Citre Cidre. 

Clamart CImellère. 

Clei/iner Très  usité,  pour  dire  :  i^nclier,  incliner.  On  cleigne 

une  Jwuteille  à  moitié  vide  ;  Tèpaule  cleigne  d'un 
côté. 

Cochet ...    Robinet  ix)ur  tonneau . 

Cogneau Pain  long  et  doré  (T)  qu'un  parrain  ou  une  mar- 
raine donnaient  Jadis,  au  jour  de  l'an,  à  leur  . 
filleul.  —  Cognctte,  gâteau    soc  fait    avec  des 
rognures  de  pâte  (de  galette,  par  exemple^. 

CoiUouife Couloirc  dont  les  femmes  se  servent  pour  cow/er 

le  lait  qui  vient  d'être  tiré. 

Courre Courir,  au  sens  ordinaire.  —  Aller  courre,  aller 

passer  son  après  -  midi  chez  quelqu'un.  Une 
jeune  fille  ca  courre  chez  une  voisine  ;  elle  tra- 
vaille avec  elle,  à  du  crochet  par  exemple,  elle 
bavarde,  etc.~Se  dit  d'un  garçon  quand  ildescend 
le  dimanche  soir,  c.a.d.  qu'il  va  retrouver  ses 
camarades  à  l'auberge  ou  â  la  danse. 

Coupiau Copeau. 

Corps tuyau  (de  drainage,  par  exemple) . 

Cbiica Poule  qui  cou  ve. 

Corner Une    vielUo    coutume    veut   que,   dans    chaque 

village,  pendant  la  période  du  carnaval,  les 
Jeunes  gens  cornent  l'homme  et  la  femme  qui 
ont  eu  des  rapports  illicites.  ~  Les  corneux  s'en 
vont  le  soir,  vers  dix  heures,  dans  le  bols  le  plus 
rapproché  de  la  maison  du  cornard  ou  cornée  et 
font  le  plus  de  bruit  qu'ils  fieuvent,  avec  des 
cornes  surtout. 

Couaintier Se  dit  en  parlant  d'un  moutard  qui  crie  bêtement. 

Crôler Une  i)OUle  qui  s'étrangle  crûle.  —  Familièrement. 

une  i)ei"sonne  a  le  rrdlat,  quand  elle  est  très 
enrouée. 

CréUtule Crédule 

C/'i  (qu'rl)  Très  usilé,  aller  chercher. 

Dépiauter un  lièvre,  lui  ôter  la  piau  (peau\ 

Deecendre (Voir  courre). 

ih'rne Un  agneau  est  t/e/ve,  quand  il  a  le  tournis.  -  On 

cdernc  quelqu'un,  quand  on  lui  donne  sur  la  lèto 
un  coup  qui  l'assomme.— Je  suis  rfefvje,  c.  a.  ci. 
j'ai  mal  à  la  tête,  la  tète  me  tourne. 

Descendée Descente  d'une  colline.  —  «  Montée  et  descendee.  » 

Dores  en  acant Encore  employé  par  quelques  personnes  âgées. 

Drapiau4B \ . . . .  Drapeaux»  petits  linges  (usés^  dont  on  enveloppe 

les  nouveaux -né$. 


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1 


298  RKVUB  DES  PATOIS 

Échadre... Écharde. 

ÉgUfffier Faire  sauter  de  Tcau  ou  de  la  boue  sur  une  per- 
sonne* soit  avec  le  pied,  soit  a%'ec  un  bftton. 

Émieyer du  pain,  le  ml u ire  en  miettes. 

Épeui*er Faire  [«ur. 

Épipgale    Très  petit  poisson  long,  dans  la  Vanne. 

Équeuechée Se  dit  d*une  plume  dont  les  pointes  s«>nt  brisées  un 

r^eu,  ou  détériorées. 

Kstrayot Escargot. 

Écouter  (8*) S*accroupir. 

Érerrer Agacer,  taquiner  (un  serpent,  par  exemple,,  maifc 

à  distance  par  crainte  du  danger. 

Farce Adjeclif.qui  signifie:  drôle,  risible, divertisîsanl- 

Faîte  (la)    .Nom  du  liêlre  —  Faienne,  la  faine.  (Cf.  Maine  et 

Mayenne). 

Faraud Xoni  [X)rtè    par    lieaucoup  de  ctlievaux  (Carubi, 

autre  nointrês  fréquent).  Farrtuder,  fsilre\e  b«iu. 
'  Voy.  faraud  dans  Littrél. 

Filiaux Filleul. 

Flûtat Sifflet,  fait  avec  une  l»ran<!lie  de  saule. 

FleiUré CDU  café)  bien  filtré. 

Fratrés Barbier. 

Fra  'i>ar  «  bref)..  ..  Se  dit  du  IjoIs  qui  se  casse  facilement,  san*  v- 
tordre. 

Folndre Faiblir.  —  Foiudre  de  la  Jambe. 

Gauyi^. Un  seau  d'eau  qui  remonte  du  puits  contient  quel- 
quefois des  gauyts^  c.  a.  d.  de  petits  débris  de 
bois,  d*herbe,  etc. 

Cruénet* «La  mère  aux  guênes,  •  tr^s  usité.  —  C'est  l'éfiou- 

vantail  (Ijête  ou  vieille  sorcière)  dont  on  se -sert 
pour  empêclier  les  ]>et ils  enfants  de  s'a pîH'orher 
des  ptuits. 

Guenneton Hnaneton. 

fitierlette Vieille  Oerbis  (brebis)  maigre  et  efflanquée. 

Graisseiuc Câlin,  patelin   run   cliat  —  une  ]>ei*sonnc   —   ub 

enfant). 

Goguenette Fleur  du  narcisse. 

Heurter Hurler  —  se  dit  surtout  de  la  vache. 

HMer Appeler  de  loin  une  personne,  en  criant  très  fort. 

(verl)e  actif  et  neutre). 

Jnterlat Mot  rare,  —  mais  dont  les  8onneui*s  se  servent  pour 

désigner  la  ï»artie  intérieure  de  la  cloche  on 
s'accroche  le  battant,  et  même  pour  désigner  la 
(•ourroie  qui  le  suspend. 

Mâfart C^naivl  domestique  mal**. 

Maujranc Cheval  qui  n'est  pas  franc  du  collier. 

Mettrons Mûres  des  l)Ols. 

M  en  ter  Le Très  usité. 

Mec,  nteffud. Ne  i»lus  Jamais. 

Moult Très  usité  dans  loulo  la  Cha m ivign»*. 

Mouton  Hallant  (le  la  cU»che. 

Nota:  (du  genou)  . .    Rotule. 

Patouillat Flaque  d'eau,  dans  une  ornière  par  exempt» 

Pétoi^e    Grande  peur.  —  «  Flanquer  la  pétrisse  ». 

Perrière ...  Carrière  de  pierre. 


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r 


HANRIOT.  —  PATOIS  DK  BEKCENAY-EN-OTHE  :^9 

Pertuyer  Perdre  son    temps  A  Touvrage,  autour  de  Tou* 

vrage. 

Poison A  gardé  le  genre  de  potio. 

Pqffbr .  .  Éclater  avec  bruit  ;  se  dit  d*un  sac  gonflé  d*air  sur 

lequel  on  applique  un  coup  de  poing. 

Pcfouise Seringue  l'aile  en  bois  de  sureau  (Jouet  d*enfant). 

Pu Laid,  vilain  —  (très  usité). 

Sqffy-e Gourmand,  voraco. 

.SaWe.H  (par  a  bref).  .  Cercles. 

Sâcler ■ Sarcler. 

Sanoêtise Sangsue. 

SettUlat..  Petit  trou  plein  d'eau  (!■  qu    l"50  de  large),  au 

milieu  des  bois,  dans  lequel  viennent  se  désaltérer 
les  animaux  et  les  oiseaux.  Cest  là  que  ces  der- 
niers sont  souvent  pris  avec  des  pièges. 

SeûUlou Sureau. 

Siau Seau. 

Sinôt Grenier  è  foin. 

Sinelle Petite  baie  i>ouge  sur  Pépine. 

Seuter,  »euiier Deux  cultivateurs,  n*ayant  chacun  qu'un  cheval. 

mais  ayant  besoin  de  deux  chevaux  pour  leurs 
labours,  seûtent  ensemble,  c.  a.  d.  se  prêtent  leur 
cheval  muluellemenl,—  l'un  est  )*eutier(le  l'autre. 


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300  RBVUB    DES  PATOIS 

LÉ  VAIGNERON 

CHANSON  EN  PATOIS    DE  LA  CÔTE  D*OR 


Cette  chanson  des  Vignerons  nous  a  été  remise  par 
une  institutrice.  Nous  avons  respecté  rortliographc  dont 
elle  se  sert.  Ce  chant  parait  être  une  composition  tout  à 
fait  populaire  ;  nul  auteur  proprement  dit  n'y  a  mis  la 
main.  —  Le  patois  est  c^lui  des  environs  de  Brâzey-en- 
Piaine(Côle  d'Or).  —  C'est  la  peinture  d'une  journée  de 
vigneron  ;  mais  tous  les  jours  se  ressemblent  dans  cette 
vie  à  fleur  de  terre.  Montaigne  n  a-t-il  pas  dit  :  «  Un  Jour 
c'est  iousjours!  »  Cf.  Le  Réveil  bourguignon,  1"  année. 

n-11. 

I 
\h  !  que  niétei  d*  galeire 

D'être  vaigneron  1 
Tôjo  égailai  lai  teîre 
Dan  tôte  lé  chàgeon  (les  saison*'  ! 
J'  gaignon  de  Tergent 
Tôt  queman  dé  nôbieu  fnobhsh 
Q'  man  dé  z-aivôca  ! 

DIro-t-on  pa 
Voï(ooiy)  dénôblillon? 
Ç'â  dé  vaigneron  (I)  !  (bis) 

II 
L*  maitln,  j'  peurnon  no  gliaude(2), 

Et  no  gro  z-outiou  (outils). 
Et  peu  j'enfillon  no  biaude 

Et  no  gro  saîbou  ; 
Et  peu  j'aillon  bouère  in'  gôtte 

Anco  po  si  lia  (six  liards)  ; 
Çai  no  fait  cassai  ine  crôte, 
Çai  chaisse  lé  brouilla,  (bis) 

{{)  Ces  derniers  vers  doivent  être  le  i*efralo  de  la  chanson. 

(2)  Couteaux  fabriqués  à  Saint-Claude.  C'étaient  de  petits  couteaux 
très  répandus  parmi  les  villageois  de  la  Côte-d'Or.  t  cause  de  leur  bon 
inarclié  :  rarement  leur  prix  dépassait  4  snus.    Ils  étalent  d  une  gram 
simplicité:  une  lame  en  fer  et  un    manche  de  buis  rond  les  corn p« 
salent.  Dans  les  St  Claude  de  luxe,  le  buis,  A  son  extrémité,  était  perroi 
de  telle  sorte  qu'il  formait  sirtlet  (un  stlllo,  selon   le  mol  des  Boni 
ffulffnons).   Le  borget  mouvait  i*ailer  (siffler)  son  ckcin  içhlen)  tTali 
(avec)  son  St-Claude.  Tous  ces  couteaux  avalent  de  plus  (iraversant 
manche)  un  trou  assez  pros  pour  y  passer  une  ficelle,  en  sorte  que 
précieux  Instrument,  attaché  par  ladite  ficelle  (dont  l'autre  \xiui  eU 
noué  à  lu  poche  du  pantalon),  pendait  le  longr  de  la  Jambe  des  i^eli 
bemers  et  ne  se  perdait  pas  facilement. 


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DURANDEAU.  —  CHANSON   DE  I.A   COTE-D'OR  30i 

m 

Ai  meldi,  chaicun  aipoutieu  (apporte) 

In'  bressie  de  coupiau  ; 
J' beurlon  c'  qui  en  guige  d*  moutieu  (1). 

El  peu  j'on  bê  chau. 
J*entaimôn  lai  politique 
Qu'man  dé  z-aivôca; 
Poin  d'  nôlair'  qui  no  z-esplique 

Le  loi  de  TEta  (bis). 

IV 
L'soi,  en  revenan  dé  veigne, 

Anco  pa  Irô  «ar, 
J'aiparcevon  dan  lai  plaigne 

Inépâ  broùillar(2): 
Ç'â  d' no  conibuse  lé  ferneire 

Que  von  s'enfiammai. 

Et  nos  cambuseire 

Que  fon  not'  soupai.  (bis) 

V 

Oh  !  que  repa  délëctabîeu 

Po  dé  vaigneron! 
Dé  pomm*  de  tarr'  su  lai  tabieu, 

Ine  bone  sôpe  au  z-ôgnon  I 
Du  picton  piein  ine  creuche 

Anco  bé  gadié(3}. 
Dé  péchô  (paisseatix)  an  guige  de  beuche 

Po  no  réchauffé  ! 

Peu,  j'von  no  couché! 

J.   DURANDRAU 


(1}  Nous  brûlons  cela  en  guise  de  mottes. 

^2)  Couplet  vraiment  poétique.  Il  a  un  grand  air  de  parenté  avec  la 
nn  de  la  première  ôgrlogue  fie  Virgile.  Tmduisons-le  :  «  Le  soir,  en  rece- 
txani  des  oignes  —  Encore  pas  trop  tard,  -  Nous  apercevons  dans  la 
plaine  --Un  épais  brouillard:  —Cest  de  nos  demeures  les  feux  —  Qui 
cont  s'enjlammer,  —  Et  nofi  femmes  —  Qui  font  notre  souper.  »  —  Cani' 
btise  signifie  :  chétive  maison  ;  comme  la  femme  reste  d'ordinaire  dans 
la  cambuse,  elle  est  Justement  appelée  cambuseire. 
•  (8;  Le  piclon  (est  encore)  bien  conservé.  —  Le  picton  ou  la  piquette, 
petit  vin  clairet  et  aigrelet.  Dans  mon  jeune  temps  on  cliantait  ce 
refrain  : 

Encore  un  p*tit  coup  dV picton 

Pour  vous  r'  mettre  [bis] 
Encore  un  p'tit  coup  d' picton 
Pour  vous  r*  mettre  à  la  raison. 


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30.^  REVUK   DK^    PATOIS 


ROFFOLES  IN  PATUAIS  LIYONNAIS 
III 

MON   BON   MONSU    CLIÉDAT, 

0  faut  que  je  vos  diise  qu'o  y  ayet  mou  Quzin,  lo 
Tuéno  (•)  de  Saint-Sorlin,  qu  ayet  niariô  la  Françon,  ina 
joulia  bùyi  (-)  de  Saint-Anduer  P),  don  que  vos  savi  qu'i 
diont  comm'iquin  f  *)  : 

La  voga  (^)  de  Saint-Ânduer, 
Onte  le  fille  chayont  à  l'invers. 

Adoiî,  par  vos  en  revegni,  i  firont  la  fêta;  i  flront  pelA 
los  potarras  (*),  los  cops  de  fusi,  de  pistolé  :  pin,  pan,  pin, 
pan,  pou,  pou!  que  vos  ariôs  disit  qu'o  y  èquiet  tota  l'ar- 
mèya  (7)  de  la  guerra  que  faisié  la  batailli.  Àdon.  par  vos 
en  revegni,  lo  Tuéno  et  la  Françon  mangiront  bien,  i  bevi- 
ront  bien,  i  dansiront  bien;  pouaisin  (S)  i  z aliiront  se 
cuchi.  Los  ménôs  {^)  fesiant  la  rutia  (*^),  qu'i  z*aviant 
betô  (**)  dedins  ina  pléna  tabassiri  (*^).  Stapindant  (^^)  la 
Françon  disiet  à  s  n  homo  :  «  Tuéno!  faut-o  que  je  buge? 
Y  en  a  qu'amont  qu'on  buge,  d'autres  qu  amont  pôs.  • 

—  Et  lo  Tuéno,  al  equiet  bin  bien  content  de  veire  qu'ai 
ayet  ina  fëna  de  si  bon  command  (**J,  que  vos  savi,  mon 
bon  monsu  Cliédat,  que  le  fënes  sont  si  tant  malines.  que 
le  se  reljiffont  comme  de  jicles  (*5j. 

Et  lo  Tuéno,  al  a  vivu  bien  liurux,  avouai  sa  bona  féna, 
qu'equiet  tojors  de  bien  bon  command. 

PUITSPELU,  /o  CUSf'n, 

(I)  Tuvno,  Antoine.  —  (2)  Bôf/t,  Jeune  nile  —  i^)  Saint-Atuluer,  Saint- 
Andéol,  village.—  (4)  /  dion  comm'iquw,  on  dit  comme  cela  (en  proverbe). 

—  (5)  Voga,  fére  du  villaiçe.  —  (6)  Potarras,  français  du  crû  boites,  sort<^ 
de  petits  mortiers  sans  affût,  qu'on  tire  aux  fêtes.  —  (7)  Arméffa,  armée 

—  (8)  Pouaisin,  puis  ensuite.  —  (9)  Los  mt^nOs,  les  garçons  du  pays.  - 
(10)  Rutia,  trandies  de  [«lin  dans  du  vin  sucré  qu'on  porte  aux  mari< 
pendant  la  nuit  de  noces,  —(il)  Betô,  mis.  —^12)  Taffa^siri,  t^itiatièn 
Cest  une  aimable  plaisanterie  que  de  mettre  du  poivre,  du  talxac,  df 
cendres  ou  autres  ingrédients  dans  le  vin  sucré  des  époux.  —  (\3^Slapii 
fiant,  IKîndant  re  temps-là.  —  (II)  De  si  tx)n  command,  si  docile,  si  faci» 
A  commander.  —  (15)  Jtcle,  couleuvre  à  collier,  qui  a  la  réputation  de  n 
pas  être  de  bon  command.  On  dit  en  proverbe  A  Lyon  :  niaUn  comm 
un  jfrle,  se  rebijrer  comme  un  jicle. 


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NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES 


GÉNÉRALITÉS  ET  ÉTUDES  DE  PHILOLOGIE  FRANÇAISE 


Nous  avons  signalé  dans  notre  avant-dernier  numéro 
{Revote  des  patois,  II,  151)  l'étude  de  P.  Vœlkel  sur  le  change- 
ment de  17  en  ti.  Cf.  Literaiurhlatt  fur,.,  romanische  philo- 
lo(f%ey  octobre  1888,  col.  451  (article  de  W.  Meyer>  et  novembre 
1888,  col.  557  (réponse  de  M.  Vœlkel). 

Sclimidt.  —  Uebcr  die  Endungen  des  Prœsens  im  Alipro- 
vensalischen  (Dissertation  de  Strasbourg,  1887,  34  p.  in-8). 
Cf.  LiieraturblaU  fûr,„  romanischc  philologicy  octobre  1888, 
col.  454  (article  de  E.  Lévy). 

Sur  la  Revue  des  p.  gallo-romans  (II,  1  et  2),  voyez  deux 
articles,  un  de  M.  Schuchardt,  l'auîre  de  M.  Morf,  dans  Utero,- 
iurblatt  fur,  .  romanische  philologie,  novembre  168i,  col  481 
et  503.  Voy.  aussi  Phonetische  Studien  (II,  i08,  article  de  Ch. 
Levôque). 

Louis  Meigret.  —  Le  tretté  de  la  grammére  françoèze,  nou- 
velle édition  par  W.  Foerster,  xxx  —  211  p.,  1888.  (Dans 
Snmnihing  franjsœaischcr  Nendrvcke,  de  K.  Vollmœller). 

Peretz..—  Alt  prônons  alische  Sprichicœrter  (Erlangen,  Dei- 
chert,  1887,  49  p.  in-8).  Voy.  l'ouvrage  suivant. 

Cnyrim.  —  Sprichicœrter. . ,bei  den  prot^ensalischen  Lyriketm, 
Marburg,  Elwert,  18S8,  75  p.  in-8  (dans  Ausgaben  und 
Abhandlungen  ans  dem  Gcbiete  der  rom.  Philologie,  LXXI). 
Sur  cet  ouvrage  et  sur  le  précédent,  voy.  Literatvrblatt  ffir,., 
romanische philologie,  décembre  1888,  col.  537. 

Franz  Beyer.  —  Franjsœsische  phonetik  (Cothen,  Schulze, 
188S).  Cf.  Phonetische  Studien,  II,  90  (article  de  0.  Jespersen) 
et  Romania,  XVII,  6i9. 

E.  Koschwitz.  —  Neufranzœsische  formenlchre  nach  ihrem 
Laufstande  (Oppein  und  Leipzig,  1888,  34  p.  in-8).  M.  Kos- 
chwitz s'est  attaché  à  noter  scrupuleusement  la  prononciation 


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304  REVUE   DES  PATOfS 

de  toutes  les  formes  grammaticales  françaises,  et  nous  ne 
doutons  pas  que  son  livre  ne  rende  les  plus  grands  services 
pour  lôtude  du  français  en  Allemagne.  Cf.  Phonetische 
Studicn,  II,  9i  (article  de  0.  Ba<lke)  et  RevM  des  p  gallo- 
romans,  II,  Î33  (article  de  J.  Gilliéron). 

Puitspelu.  —  Le  peuplier  dans  les  langues  romonea  (dans 
Revue  des  langues  romanes,  XXXII,  289^. 

Signalons  dans  la  Revue  des  langues  romanes  (XXXII,  292 
et  303)  deux  articles  importants  de  M.  Castets  sur  la  Littéra- 
ture française  au  Moyen-Age  de  G.  Paris,  et  sur  Les  pari  ers 
de  France  du  môme  auteur. 

J.  Fleury.  —  L'invasion  des  barbares  et  la  formation  de^ 
langues  romanes  (dans  Revue  Savoisienne^  oct.-nov.  1888. 
p.  313).  Article  très  suggestif. 

Maspëro.  —  Le  patois  français  d'un  copte  du  XIII*  siècle 
(dans  Romania,  XVII,  48l). 

Sur  le  dialecte  du  Brut  de  Munich,  voy.  Romania,  XVII, 
5i3. 

Tobler.  —  Vermischte  Beiirœge  sur  fransœsischen  Grarn" 
matik,  nouvelle  série,  /(dans  Zeitschrift  filr  romanische  phi' 
lologie,  XI,  433).  Cf.  Romania,  XVII,  621. 

Schwan.  —  Sur  les  plus  anciens  textes  français,  et  Sur  les 
féminins  de  la  3*  dècL  (dans  Zeitschrift  fur  romanische  phi- 
lologie, XI.  46>  et  551).  Cf.  Romonia  XVII,  62i.6>3. 

Le  môme.  —Zur  Lehre  von  den  fransœsischen  Satjrdopj^clfor- 
men  (àaws  Zeitschrift  fur  romanische  philologie,  XII,  192).  Cf. 
Romania,  XVII,  624,  et.  pour  les  suffixes  ier  et  ai,  cî-dessus 
Revue  des  patois,  II,  p.  294  et  295. 

Beyer.  —  Die  Londoner  Psalterhand,^chrift  Arundel  280 
(dans  Zeitschrift  fur  romanische  philologie,  XI,  513,  et  XÎI,  1). 

W.  Meyer.  —  Labial isierun g  von  Gutturalen  in  Nordfràn- 
jfœsischen  (dans  Zeitschrift  fur  romanische  philologie,  XI, 
538)  Cf.  Romania,  XVII,  622. 

Horning.  —  Die  Schicksale  von  EN  -f-  Kons.  und  A.N  4-  Ko 
im  Ostfransœsischen  (dans  Zeitschrift  fur  romanische  phii 
logie  XL  542;.  Cf.  Romania,  XVII,  623. 


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NOTICES  BIBLIOQRAPHIQIIRS  ;JOv") 

Appel.  —  Prjv,  ilh{eUe),  dans  Zeit.^chrift  ff*r  roinanisrho 
p/n'lnloffic,  XII.  ?6:^. 

Sur  l'rt  aecentm*  précédé  d'une  palatale  en  franco-provençal, 
voyez  ZeiMirift  fur  romanische  philologie,  XII,  Î"î0. 

D'Ovidio.  —  Ricerchc  sut  pronomi  per^onaii  e  poss  essivi 
ncolatini  (dans  Archivio  glottologico  italiano,  IX,  ,25).  Cf. 
Romania,  XVII,  626. 

D'Arbois  de  Jubainvilie.  —  Le  suffixe  lACup  (dans  Biblioth. 
de  r Ecole  des  Chartes,  XLVII,  633)  Ct  ibidem,  XLVIIL    357. 

Grœber.—  Grundiss  der  romanischen  philologie (^irasboixvg, 
Trùbner).  Cet  important  ouvrage  contient  (I,  561)  un  article 
de  M.  Sucliier  sur  le  français,  le  proven(:al  et  leurs  dialectes. 
Gt.  Romania,  XVII,  635. 

Scheler.  —  Dictionnaire  d'élymologie  française,  3*  édition 
(Paris,  Vieweg  1888,  gr  in-8,  xii-527  p.)  Cf.  Romania, 
(XVII,  636)  et  Litcratvrblatt  fvr...  romanische  philologie, 
mai  18.?8,  col.  213. 

Glanures  lexicographiques.  Noms  donnés  aux  ricochets. 
Noms  de  la  chiquenaude,  (dans  Variétés  bibliographiques,  oct. 
nov.  1888,  col.  65,  et  dèc.  1888,  col.  97). 

Document  sur  l'argot,  dans  Variétés  bibliographiques,  oct. 
nov.  1878,  col.  79,  et  déc.  1888,  col.  99. 

Rolland.  —  Supplément  à  la  Faune  populaire  (dsiïia  Variétés 
bibliographiques,  déc.  1888,  col.  102). 

D.  Behrens.  —  Ueber  reciproke  metathese  im  romanischen 
(Greifswald,  Abel,  1888,  119  p.  in-8)  Cette  étude,  consacrée  â 
un  phénomène  phonétique  très  restreint,  est  faite  avec  le  plus 
grand  soin,  et  nous  parait  épuiser  la  question. 

H.  Morf.  —  Die  Untersuchung  lebender  Mundarten  fdans 
Zeitschrift  fur  neufranzosische  Spr,  und  Litt.,  X,  187^.  Consi- 
dérations générales  sur  les  recherches  dialectales,  présentées 

Tec  beaucoup  d'autorité. 

L.  Clédat.  —  Les  patois  de  la  région  lyonnaise.  Suite  (dans 
^4fvuedes  Patois,  II,  1  et  160}. 

Le  même.  —  Phonétiqtœ  française  :  les  noms  de  lieu  en  ni; 

12» 


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306  REVUE    DES   PATOIS 

mesticrct  mostier  ;  le  suffixe  ier  •=.  arium  (dans  Revue  des 
Patois,  II,  p.  2ù\), 

E.  Jallien.  ^  Qiiolques  mots  de  la  lanQue  vulgaire  chej^  len 
agronomes  iatins  ^dans  Revue  des  Patois t  II,  lOl). 


NOTICES  CLASSÉES  PAR  DÉPARTEMENTS 
ET  ANCIENS  PAYS 


Ain 

Reydellet.—  C/ï anson  en  patois  du  Gr and- Abbergement  (dans 
Revue  des  Patois,  II,  p.  290). 

Alpes  (Hantes) 

P.  Guillaume.  —  Le  mystère  de  Saint- Pons  (Suite  et  fin, 
dans  Rsjvue  dus  langues  romanes,  XXXH,  "259).  M.  P.  Guil- 
laume nous  fail  espérer  la  puhlicatton'd'un  dictionnaire  de  tous 
les  mots  contenus  dans  la  série  des  mystères  des  Hautes-Alpes. 
Cf.  Romanta,  XVII,  620. 

A n glo-Nor  m  and 

Werner  Sœderlijelm.  —  De  Saint- Laurent^  poâme  anglo-nor- 
mand du  Xll*  siècle,  publié  pour  la  première  fois  d'après  le 
manuscrit  unique  de  Paris  (Paris,  Welter,  8i8),  Cf.  Litera- 
turblatt  fur.,,  romanische  philologie,  octobre  13^8,  col  452 
(article  de  H  Suchier;  et  Romania  XVII,  610  (article  de  Gas- 
ton Paris). 

Emil  Busch.  —  Laut-und  Formenleh^e  der  Anglonormannis- 
chen  Sprache  des  XIV  Jahrhunderts  (Dissert,  de  docteur, 
Grdfiswald,  Àbel,  188;).  Cf.  Romania,  XVII,  636.    ' 

Anjou 

M««  G.  Cormeray.  —   La  fille  du  labouroux,  chanson  d 
l'Anjou  {dans Revue  des  Trad,  pop.,  III,  6^2). 


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NOTICES   fiIBLIOGBAPHiQUES  807 

Ardèche 

L.  Clédat.  —  Compte  municipal  en  patois  de  Tournon  (dans 
Revue  des  patois,  II,  241.) 

Aube 

Hanriot.  —  Quelques  mots  du  patois  de  Bercenay-en-Othe 
(dans  Revtie  des  patois,  II,  p.  296).  »        > 

Aude 

Lambert.  —  Conte  en  patois  de  Nar bonne  ("dans  Revue  des 
langues  romanes,  XXXII,  238). 

Bouches-dU'Rh  âne 

A.  Marin.  —  Armcma  marsihès  pèr  1889  (Marseille,  Sardau, 
92  p.).  • 


F.  Mistral.  —  La  chèvre  de  maître  Raphaël,  conte  enpatois  de 
Maillane  (dans  Revue  des  patois,  II,  2 -S). 

Calvados 

Ch.  Joret  et  Morice.  —  Etude  sur  le  patois  du  Bocage  Vi- 
rois  septentrional,  Mesnil-Aujstouf  {dans  Revue  des  patois.  Il* 
76). 

Catalogne 

Pau  Bertran  y  Bros.  —  Rondallistica,  estudi  de  literatura 
popufar  abmostres  catalanes  inédites  (Barcelone,  imprimerie 
La  Renaixensa,  lo88,  106  p.).  —  ^e  livœ  contient  des  contes, 
randonnées  et  propos  rustiques,  avec  Tindication  furt  utile  du 
lieu  où  chacun  d'eux  a  été  recueilli.  Plusieurs  de  ces  contes 
sont  bien  connus  (comme  sujet),  d'autres  sont  plus  originaux^ 
mais  tous  sont  intéressants  Nous  souhaitons  que  Tauteurnous 
donne  bientôt  les  trois  nouveaux  volumes  de  contes  qu'il 
annonce. 


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JUS  RRVUK  DES  PATOIS 

Pierre  Vidal.  —  MèlcuKjr.s  dliistoire,  de  littérature  et  de  pJti- 
lologie  catalane,  I-XII  (dans  Remie  des  langues  romanes, 
XXXTF,  333.  A  suivre).  Le  premier  article  de  cette  série  donne 
des  renseignements  intéressants  sur  la  langue  de  Ramon  Lull. 
Ces  autres  articles  sont  consacrés  à  des  textes  divers  en  cata- 
lan de  Perpignan. 

R.  Otto.  —  Wer  tcar  der  Vcrfasser  des  katalanisch-pro'cen^- 
alischen  Gedichtes  Lo  conquerimbnt  dk  matlorcha.  ?  (dans; 
Zeitschrift  fUr  romanische  philologie,  XIÎ,  261).  Cf.  Romania 
SVII,  1)25  en  note. 

Guarnerio.  —  //  dialetto  catalano  d*Alghero  (dans  Archivio 
glottologico  italiano,  IX   26i).  Cf.  Romania,  XVII,  62ti 

Article  de  M.  Morel-Fatio  sur  le  catalan  dans  le  Grundrtsé 
de  Grœbei'  (Vovv  ci-dessus,  page  305),  I,  669. 

Charente, 

Emile  Nadau4.  —  La  parabole  dp  l'enfant  prodigue  en 
patois  du  canton  de  Saint- Amant  (dans  Revue  des  i.  romanes, 
XXXII,  321).  Ce  n'est  pas  seulement  une  traduction  du  texte 
biblique.  M.  Nadaud  a  eu  l'heureuse  idée  de  développer  le 
récit,  de  manière  à  présenter  un  plus  grand  nombre  de  formes 
et  de  tournures  patoises.  L'auteur  est  embarrassé  pour  noter 
Ve  féminin  devant  plusieurs  consonnes  comme  dans  chcrchit. 
Pourquoi  ne  pas  écrire  chcrchit 'f  Je  ne  comprends  pas  la 
distinction  entrée,  es  et  e^  :  en  français,  porté,  portés  et  porter 
se  prononcent  de  môme;  et  au  contraire  a  le  son  de  Vè  ouvert. 
J'écrirais- donc  mésouei  non  meison.  Quanta  17  mouillée,  dans 
les  cas  où  le  français  ne  remploie  pas  ou  la  note  dune 
manière  équivoque,  la  meilleure  notation  me  parait  être  /*. 


-  Chorevte-înférieurc. 

V.  Fertiault,  —  Colite  de  /M»/î?s  (dans  Revue  des  patois, 
îl>  191).  Cf.  ciHlessous,  p.  315, 


C  arrête. 
Transaction  entre  les  habitants  et  le  seigneur  de  BeaxUi\ 


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NOTICES   BIBLIOaUAPHlQUES  309 

éitrMénoit\s  (ôans  Architcs  liistoyHqucs  de  la  Marche  ci  du 
Umousin,  I,  274).  Cf.  Romania,  XVII,  6*31. 


Côte-d'Or. 

Un  nouveau  journal,  hebdomadaire,  vient  de  paraître  à  Dijon 
sous  le  titre  de  Réveil  Bourguignon.  Il  se  propose  de  donner 
une  large  part  aux  patois  et  aux  traditions  locales. 

J.  Durandeau.  —  Le  vaigneron,  chanson  on  patois  de  la 
Côte-^'Or  (dans  Revue  des  Patois,  II,  p.  300). 

Fr.  Bonnardot.  r-  «  Tant  mieux!  tant  pis!  »  dialogue  po- 
pulaire en  patois  de  la  plaine  de  Beaune  (dans  Revue  des 
patois,  II,  190;. 

Creuse. 

A.  Thomas.  •—  co  inierrogatif  et  exclamatif  dans  le  patois 
de  la  Creuse  (dans  Revue  des  patois  y  II,  143). 

Dordogno, 

L.  Clédat.  —  La  chanson  du  Pauvre  Jean,  en  patois  des 
environs  de  Pèrigueux  (dans  Revue  des  patois,  II,  222).  A  pro- 
pos de  cette  clianson,  M.  Weber,  le  critique  si  a\itorisé  du 
Temps,  fait  les  remarques  suivantes,  que  nous  reproduisons 
pour  ceux  qu'intéresse  spécialement  la  partie  musicale  des 
chansons  populaires  :  «  J'ai  reçu  une  livraison  de  la  Revue  des 
Patois  contenant  une  chanson  populaire  d'un  genre  que  je 
n'avais  pas  encore  rencontré,  du  moins  quant  à  la  musique. 
La  versification  n'est  pas  à  couplets  réguliers.  II. a  donc  fallu, 
faire  un  air  à  trois  fractions  qui  alternent;  si  on  les  désigne  par 
a,  bt  c,  la  succession  se  fait  ainsi  :  «,  trois  fois,  6,  a,  fr,  v,  a/b, 
A  y  regarder  de  près  cependant,  on  voit  que  les  trois:  frac- 
tions se  réduisent  à  deux.  La  première  a  huit  mesures. à. deux 
temps  formant  deux  phrases  parfaitement  régulières.  Le 
deuxième  fragment  est  construit  de  la  même  façon  ;  le  nombre 
de  mesures  s'élève  à  douze  par  la  répétition  de  la  seconde 
phrase  du  premier  fragment  pour  terminer  ;  par  une  petite 
irrégularité  la  durée  de  la  huitième  mesure  est  abrégée  dVj 
moitié.  Le  troisième  fragment  ite  sert    qu'une  fuis  et   nVs' 


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•310  REVUE  DES  PATOIS 

qu'une  altëraiion  de  ia  première  phrase  du  second  fragment. 
La  mélodie  en  généfal  est  simple,  mais  .nullement  vulgaire.» 


Gard. 

De  Boislisle.  —  Communication  sur  de9  fragmenta  de  tivre$ 
de  raiêf^n,  de  Guillaume  et  d* Antoine  de  Bagnofê  sur  Cèze 
(dans  Bulletin  historiqii.e  et  philologique  du  Comité  des  ira 
vaux  historiques;  1886,  p.  209). 

Le  marquis  de  la  FarcAlais  (179 1--1846),  dans  Occitania, 
t.  I,  p.  60. 

Lou  sant-evangèli  d'après  Sant  Marc  y  parla  de  La  Salle 
Saint-Pierre  (Loundros,  Societad  biblico  per  la  Orand  Bre- 
tagne e  per  Testrange.  1888,  75  p.  in-16).  Livre  de  propagande 
religieuse,  dont  les  philologues  feront  leur  profit. 

Garonne  (Haute), 

Sur  les  Œuvres  de  Pierre  Goudelin  publiées  par  M  le  I> 
Noulet  (Revue  des  patois,  II,  153),  voy.  Revue  des  langues 
romanes,  XXXTI,  466, 

Gascogne. 

G.  Lefévre-Pontalis.  —  Petite  chronique  de  Guyenne  (dans 
Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  XLVII,  53). 

Grisons  (Canton  des), 

Buck.  —  Documents  rhéto-romans  des  Vllh,  I^  et  X'  siècles 
(dans  Zeitschrift  fUr  romanische  philologie,  XI,  107). 

Decurtius.  —  Reetoromanische  Chrestomathie,  I,  1  (dans 
Romanische  horschungen  de  K.  Volmœller).  Eplangen,  Dei- 
chert,  1888,  2 -8  p.  in-8.  —  Cf.  Literaturblatt  fCir..,  romanische 
philologie,  octobre  1838,  col.  461  (article  de  Th.  Gartner). 

Sur  Tédition  de  Susanna  par  Ulrich  {Revue  des  patois,  I 
223).  voyez  Zeitschrift  fur  romanische  philologie,  XII,  21 
(compte-rendu  de  Gartner),  et  Archivio  gloitologico  italian 
ÎX,  107. 


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NOTICES  BIBLIOGUAPHIQUïïS  311 

Article  de  M  Gartner  sur  les  dialectes  rétoromans  dans  le 
Grundriss  de  Grœber.  (Voy.  ci-dessus,  page  305),  I,  461. 

Hérault, 

Lambert.  -•  Contes  en  patois  de  l'Hérault  (dans  Revue  des 
langues  romanes,  XXXU,  234,  •^4*2). 

Sur  Diogène  G^îraldenc,  poète  montpellièrain,  voy..  Occi- 
tania,  I,  121  (article  de  A.  Uoque-Ferrier,  avec  des  noteis 
philologiques.  —  Tiré  à  part). 

Sur  Germain  Encontre,  poète  de  Marsillargues,  voy.  Occù 
tania,  I,  1  î8  (article  de  A.  Roux). 

A.  Langlade.  —  L'estanc  de  l'Ôrt,  poème  languôdocien  &n 
quatre  chants  (dans  Occitania,  I,  146.  A  suivre). 

Isère. 

Georges  Boncieux.  —  La  chanson  de  la  Saint-Jean,  environs 
de  Bourgoin  [d^ns  Revue  des  p,  gallo-romans,  II,  2U5). 

Italie. 

Sur  les  dialectes  gallo-italiques  de  la  Sicile,  voy.  Archivio 
glottologlco  italiano,  IX,  4.J7. 

Liège. 

M.  Wilmotte  commence  par  le  Dialecte  liégeois  au  XII^  siècle 
ses  Eludes  de  dialectologie  wallonne  dans  Isl  Remania  (X\ll, 
553j.  Il  publie  en  appendice  24  chartes  liégeoises. 

Lorraine. 

Compte-rendu  de  A.  Horning,  Die  ostfranjsœsischen  Gn^ina- 
dialekte^wisrhen  Metj  uvi  Bjlford  (F.  Brunot),  dans  Revue  des 
patois,  II,  147. 

Compte-rendu  de  C.  T»iis,  Die  Mundart  (fer  froiuœsischen 
Ortschafteiidor  Idntons  FuUconbcrg  (F.  Brunot),  darts  Revue  des 
patois,  II,  149. 


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312  REVUE  DRS  PATOIS 

Lot-et-Garonne, 

J.  F.  B.  —  Loti  Simoun  de  Hautocom  (dans  La  Tradition, 
novembre  1888,  p.  345). 

Manche. 

J.  Fleury.  —  Le  patois  normand  de  la  Hagiw  et  lieux  cir- 
convoisins  (dans  Revue  des  patois.  II,  83). 

Marne  (Haute). 

(t.  Saige.  —  Une  charte  française  de  JoinviUc  en  doxible 
exemplaire  scellé  (di^ns  Biblioth,  de  i' Ecole  des  Chartes, 
XLVII,  5). 

Nord, 

Desrousseaux.  —  Mœurs  poptUaires^  de  la  Flandre  française 
(Lille,  L.  Quarrè,  ?889.  Deux  volumes).  Nous  ne  saurions  trop 
recommander  ces  deux  excellents  volumes  à  l'imitation  des 
amateurs  d'études  locales.  Ils  contiennent  les  i*enseignements 
les  plus  abondants  et  les  plus  curieux  sur  les  fêles,  les  amu- 
sements, les  jeux  de  lenfance  et  de  la  jeunesse,  les  rondes 
et  chansons,  les  berceuses,  les  formulettes,  les  friandises,  les 
carrillons,  les  danses,  les  superstitions,  les  célébrités  de  la  rue, 
etc.  L'auteur  a  beaucoup  desprit,  ce  qui  ne  gdte  rien,  et  son 
érudition  n'ennuie  pas,  ce  qui  est  rare.  Naturellement,  on  ren- 
(îontre,  chemin  faisant,  une  foule  de  locutions  et  de  mots  patois. 
Un  chapitre  tout  entier  (tome  II,  p.  205)  est  consacré  à  la 
bibliographie  patoise  de  la  Flandre  française, 

Picardie, 

(^  Chabaneau.  —  Li  romans  de  Saint  Fanuel,  suite  et  lin 
(dans  Reçue  des  lamjaes  romvicsy  XXXII,  p.  3G0).  L'ensemble 
du  travail  de  M.  Cuabaneau  vient  de  paraître  en  tirage  à  part. 

Provence. 

C.  Chabaneau.  —  Parnasse  jrrovençal  du  P,  Bougerel,  suit< 
et  fin  (dans  Revue  des  langues  romanes,  XXXII,  209). 


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NOTICES  BIBLIOGKAPHIQUES  313 

F  Donnadîeu.  —  Les  précurseurs  des  Fèlibres,  1800-1855 
(Paris,  Quaiitin,  188S,  ia-8,  354  p.).  Cf.  Occitania,  L  173  (article 
important  de  A.  Roque-Ferrier). 

Sur  le  Dictionnaire  français  méridional  de  M.  L.  Piat,  voy. 
Occitania,  I,  198. 

Sur  la  suite  du  Salut  à  l'Occitanie  traduit  en  cent  sept  idiomes, 
qui  doit  bientôt  paraître,  voy.  Occitania,  I,  ?33. 

Pyrèyiées-Orientales. 

P.  Vidal.  —  Mélanges  de  philologie  catalane,  Voy.  Cata- 
logne, 

P.  Vidal.  —  Documents  sur  la  langue  catalane  dos^  anciens 
comtés  de  Roussillon  et  do  Cerdagne,  Suite  (dans  Revue  des 
langues  romanes,  XXXIl,  HO) 

Rh&ne. 

Pliilipon.  •  Le  patois  de  Saint'Gcnis-leS'OUières  et  le  dia- 
lecte lyonnais,  Suite  (dans  Revue  des  patois,  II,  26). 

Chabert.  —  Patois  de  la  commune  de  Lètra  (dans  Rernc 
des  patois j  II,  131). 

Puitspelu.  —  Rôffoles  in  patuais  liyonnais,  I,  II,  III,  (dans 
Revue  des  patois,  II,  145,  l>-?6,  30?). 

Bruyère.  —  C/ianson  populaire  en patns  do  (irèsieu-le-Star' 
r/*c  (dans  Revue  des  Patois,  II,  288). 

Saône  (Hante). 

Jeanroy.  —  Los  trois  bonnes  commères,  chanson  recueillie 
à  Saint-Loifp'Sur-Lémouso  (dans  Revue  des  p.  gallo-romans, 
II,  193). 

Saône^ct'Loire. 

Le  p' (eu  ou  Vesiau  de  Vrogesson  (Vergissoni,  légende patoise 
(Mâcon,  Protat,  1888,  21  p.  in-8.  Extrait  des  Annales  de  l'Aca- 
démie de  Màcon),  Récit  amusant,  et  d'une  allure  bien  popu- 
laire, qui  remonte  au  milieu  du  siècle  dernier. 


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314  UEVUB  DES   PATOIS 


Savoie, 

J.  Gilliéron.  —  Le  lo  tjormanique  en  Savoie  (dans  Revue 
des  p,  gallo-romans t  IIi  176)- 

A.  Lecoy  de  la  Marche.  —  Le  mystère  de  Saint- Bci^nard 
de  Mentit  on  (P^r'ia,  Didot,  1888.  xxxr  —  199  p.  Publication  de 
la  Société  des  Anciens  textes  français),  u  Non  seulement,  dit 
M.  Lecoy  de  la  Mardie,  l'auteur  était  un  religieux  du  Mont- 
Joux,  mais  c  était  aussi  un  enfant  du  pays:  la  langue  dont  il 
s'est  servi  est  en  effet  Tidiome  litléraire  de  la  Savoie,  du  Valais 
et  du  Val  d'Aoste.  C'est  du  français  quelque  peu  mitigé  par 
l'introduction  de  certains  mots  ou  de  certains  lours  de  phrase 
appartenant  au  dialecte  local.  » 

Savoie  (Haute) . 

A.  Constantin.  —  A.  Bèard  et  sas  œuvres  (dans  Revue 
Savoisienne,  oct.  nov.  et  dèc.  LS'^B,  p.  310  et  342). 

Vendée. 

Abbé  Simonneau.  —  Glossaire  du  patois  de  Vile-d'Elfe, 
Vendée  (dans  Revue  des  patois,  II,  89). 

Vosges. 

Le  chanoine  Hingre.  —  Grande  complainte  en  vieux  patois 
de  la  Bresse,  Suite  (dans  Revue  des  patois,  II,  f»0  et  16ti). 

Wallotis  (pays). 

M.  Wilmotte,  —  Etudes  de  dialectologie  icallonne  (dans 
Romania,  XVII,  542.  A  suivre). 

Horning.  —  Zur  icallonischen  Lautkhre  (dans  Zeitschr.'ft 
fur  romanischc  philologie,  XII,  2  5\ 

Emmanuel  Pasquet.  —  Sermons  de  carême  en  diahcU 
walhn,  texte  inédit  du  Xllh  siècle  (Bruxelles,  Hayez,  1588, 
48  p.  in-8).  Extrait  du  tome  XLI  des  Mémoires  de  l'Académii 
royale  de  Belgique. 


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CHRONIQUE 


A  nos  collaborateurs.  —  L'obligation  de  ne  pas  trop  mor- 
celer les  articles  étendus  e'  de  grouper  autant  que  possible 
les  textes  par  ré^çions  nous  empêche  de  publier  aussi  vite 
que  nous  le  voudrions  les  communications  que  nous  avon$ 
reçues.  Nous  prions  nos  corraspondants  de  nous-  excuser.  Les 
prochains  numéros  contiendront  :  Combler.  Chmison»,  ronfios 
et  dictons  en  patois  do  Gcrmo'les  (S^ônc-ct-Ijoire);  Ferliault, 
Contes  et  chans-^ns  en  patois  divers  ;  Liotard,  Chanson  patoise  ; 
Dubois,  Mot^  patois  de  Franclié-Comtè  ;  Espinasse.  Textes 
en  imtois  auvergnat  ;  Robelet,  Chanson  en  patois  ç?e  Mo- 
gnereins;  Foumier,  Patois  de  Frugières-ie-Pin;  Mairesse» 
Co7ite  en  patois  de  Bertry  (Nord);  Guidez,  Conte  en  patois 
d'Ivouy  (Nord)  ;  Lantoine,  Conte  en  patois  du  Pas^erCalais  ; 
Decamp,  Dialogue  en  patois  de  Ligny  (Nord)  ;  E.  Martin^ 
La  limite  du  flamand  et  du  roman  dans  le  département  du 
Nord  ;  Rodicq,  Etude  philologique  sur  le  patois  de  la  Meuse  ; 
Hingre,  Observations  sur  les  chuintantes;  M.  Rivière,  Textes 
m  patois  de  Saint-Maurice  dd Exil,  etc. 

Double  rectification.  --  M.  Fertiault.  en  publiant  un  conte 
de  TAunis  dans  notre  dernier  numéro  (page  192),  déclare  ne 
pas  connaître  le  mot  c  cheu  ».  M.  l'abbé  Simonneau,  auteur 
du  Glossaire  du  patois  de  l'Ile-d'EUe  dont  nous  donnerons 
prochainement  la  Un»  nous  écrit  à  ce  propos  :  «  Le  mot  cheu 
existe  dans  notre  patois.  J*aurais  dû  le  mettre  dans  mon  glos- 
saire  Il  signifie  :  pièce,  chef.  » 

Nécrologie.  —  Les  études  romanes  viennent  de  faire  une 
grande  perle  en  la  personne  de  M.  Arsène  Darmesteter.  pro- 
fesseur à  la  Faculté  des  Lettres  de  Paris.  Jeune  encore,  il 
avait  contribué  plus  que  tout  autre,  si  Ton  excepte  M.  Gaston 
Paris,  son  matlre,  aux  progrès  de  la  philolog  e  française.  Il 
avait  en  préparation  un  Dictionnaire  historique  do  la  langue 
française,  auquel  il  travaillait  passionnément  depuis  de 
longues  années,  et  qui  était  fort  avancé.  On  nous  fait  espérer 
qu*un  ami  dévoué  et  des  plus  compétents  mettra  la  dernière 


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31H  BEVLB   DES   PATOIS 

main  â  cette  œuvre  capitale,  et  pourra  bientôt  la  donner  au 
public. 

La  Roiiuutia  consacre  â  M.  V.  Vieweg  la  notice  suivante  : 

•  Nos  lecteurs  savent  que  depuis  Tannée  dernière,  \nRomania 
ainsi  que  toute  l'ancienne  maison  k.  Frank  a  passé  aux  mains 
de  MM.  E.  Bouillon  et  E.  Vieweg,  gendre  et  fils  de  F  Vieweg. 
Ce  dernier  setait  retiré  des  affaires,  contraint  moins  par 
l'âge,  dont  son  esprit  actif  supportait  vaillamment  le  poids, 
que  par  le  douloureux  état  de  sa  santé.  La  maladie,  contre 
laquelle  il  luttait  depuis  longtemps.  Ta  terrassé  bientôt  après 
la  résolution  qu'elle  lui  avait  imposée;  il  est  mort  le  16  mai 
dernier  dans  la  petite  maison  qu'il  occupait  aux  portes  de 
Paris.  Nous  éprouvons  le  besoin  d'adresser  un  adieu  sympa- 
thique â  rhomme  aimable  et  intelligent  qui  nolis  a  aidés  à 
fonder  la  Romania,  il  y  a  dix-sept  ans,  comme  il  y  a  vingt- 
trois  ans  la  Revue  Critique.  F.  Vieweg  appartenait  à  une  race 
d'éditeurs  qui  a  toujours  été  rare  et  qui  semble  destinée  à  le 
devenir  de  plus  en  plus.  Il  ne  regardait  pas  les  livres  et  les 
journaux  qu'il  publiait  comme  un  simple  objet  de  commerce, 
il  les  lisait,  il  les  appréciait,  jouissait  non  seulement  de  leur 
succès,  mais  de  leur  valeur.  Il  aimait  très  sincèrement  la 
science  et  la  critique,  il  en  comprenait  les  conditions,  et  il 
avait  fait  ce  que  bien  peu  d'autres  auraient  fait,  en  laissant 
traiter  avec  la  dernière  sévérité,  dans  la  Revue  Critique  qu'il 
signait  comme  gérant  responsable,  des  livres  qui  avaient  paru 
dans  sa  maison.  Aussi,  malgré  les  diflicultés  que  nous  avons 
eues  parfois  avec  l'éditeur,  avions-nous  pour  l'homme,  comme 
il  avait  pour  nous,  une  cordiale  amitié,  qui  nous  a  fait  res- 
sentir douloureusement,  quelqu'attendu  qu'il  fût,  le  coup  qui 
l'a  enlevé  pour  toujours  aux  siens.  Si  on  fait  quelque  jour 
l'histoire  de  la  tentative  de  renaissance  des  études  historiques 
et  philologiques  qui  s'est  produite  en  France  depuis  une  tren- 
taine d'années,  le  nom  de  cet  allemand  naturalisé  frani^ais 
depuis  1865  méritera  assurément  d'y  occuper  une  place.  » 

Publication  nouTelle.  —  M.  J.  B.  Rousseau,  libraire  à 
Clermont-Ferrand,  vient  de  publier  un  Almanach  dès  paîsans 
auverr/nais  pour  1889,  qui  contient  plusieurs  x>Jèces  patoises, 
et  se  vend  seulement  10  centimes. 

Le  Gérant  :  K,  Bouillon. 


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TABLE  DES  MAT]^';RES  "^ 


PavM. 

L.  Clédat.  —  Les  pntoia  de  la  région  lyonnaise  (Suite), .  1,160 

E.  Philipon.  —  Le  patois  de  Saint-Genis-les-Ollières  et 
le  dialecte  lyonnais  {Suite) 26,195- 

Hingre.  —  Complainte  en  vieux  patois  de  la  Bresse  ros- 
gienne  (Suite) 50,166 

Ch.  Joret  et  Morice.  —  Etude  sur  le  patois  du  Bocage 
Virois  septentrional 76 

J.  Fleury.  —  Le  patois  normand  de  la  Hague  et  lieux 
circonvoisins 83 

Sinionneau.  —  Glossaire  du  patois  de  Vile  d'Elle  (Ven- 
dée)   • . . .      89 

Chabert.  —  Patois  de  la  commune  de  Létra  (Rhône) 131 

A.  Thomas.  —  Co  interrogatif  et  exclamatif  dans  le  pa- 
tois de  la  Creuse 143 

Puitspelu.  —  Raffoles  in  patuais  liyonnais 145,226.30? 

E.  Jullien   —  Quelques  mots  de  la  langue  vulgaire  chez 

les  agronomes  latins , 161 

V\\  Bonnardot.  —  «  Tant  mieux  !   Tant  pis  !  »    dialog^ie 

populaire  en  patois  de    la  plaine  de  Beaune 190 

F.  Fertiault.  —  Conte  de  l*Aunis 191 

F.  Mistral.  —  La  chèvre  de  maître  Raphaël,  conte  en  pa- 
tois de  Mailla.ne 218 

L.  Clèdat.  —  La  chanson  du  Pauvre  Jean,  en  patois  des 
environs  de  Péri  gueux,  avec  musique 222 

L.  Clédat.  —  Compte  municipal  en  patois  de  Tournon 
(mai  1459  -  mai  Î46Î) 241 

M.  Rivière.  —  Notes  sur  le  langage  de  St'Maurice-de- 
l'Exil  (Isère) 258 

Bruyère.  —  Chanson  popxdaire  en  patois  de  Grézieu 288 


(t)  Les  notices  bibliographiques  du  dernier  numéro  de  Tannée  con- 
tiennent une  table  analyMquo  où  los  articles  sont  classés  par  départe- 
ments et  pays. 


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318  REVUE   DES    i'ATOlS 

Reydellet.  —  Chanson  populaire,   en   patois   de  GranH- 

Abergement  (Ain) ?9  » 

L.  Clùdat.  —  Phonétique  française  :  l.  Les  noms  d-lieu 

en  AI.  IL  Mestier  et  Mostikr.  ///.  Le  svffixe  ibr  =  arium  294 

Hanriot.  —  Quelques  mots  du  patois  de  Bercvnay-cn-Othe.  296 

Durandeau.  —  Chanson  des  viijnerons  (Côte-^'Or) 300 

COMPTES-RENDUS  : 
D'  Adolf  Horning.  —  Die  ostfransœsischcn  Grcnsdialekte 

swischen  Mets  und  Bel  fort  (F.  Brunot.) 147 

D'  Constant  This.    —   Die  Mundart  der  franaosischen 

ortschaften  der  Kantons  Falkenbenj  (F .  B.) 149 

NOTICES  BIBLIOGRAPHIQUES i50,?27,3a3 

Chronique iG0,?40,3i5 

Ouvrages  ou  articles  qui  lont  Tobjet  d^nn  compte-rendu 
sommaire  dans  les  Notices  bibliographiques  <1). 

Argentan  (Poésies  en  patois  d') i53 

Arnaudin.    —    Contes    populaires    recueillis    dans    la 

Grande-Layide,  le  Born,  les  Pet ites- Landes  et  le  Moren- 

sin .. 154 

Baudouin    (A.)  —   Glossaii^e  du  patois  de  la  forH  de 

Clairmtux .' 23^1 

Bàard  (Chansons  de  Joseph).  Voy.  Constantin. 

Bcdaricu  (Pièce  en  patois  de) 154 

Belirens    (D.)  —   Ueber   reciproke  metathesé   in  rama- 

nischen  .  i  .  i 305 

Bertran  de  Born  (Poésies  de).   Voy.    Thomas. 

Bertran  y  Bros  (Pau.)  —  Rondallistica   307 

Bovfjcrel    [Le  Pm^nasse  provençal  du   P.)  Voy.  Chaba- 

nean, 
Chabaneau(C.)  —  Chanson  inédite  du  troubadour  P cire 

del  Vurn 232 

Chabaneau   (C.)  —  Le  Paumasse  provençal  du  P.  Bon- 

gerel 235 

Chabaneau  et  Noulet.  —  Voy.  Noulet. 

Clédat  (L.)  —  Le  Nouveau  Testament  provençal  de  Lyon  150,^29 

Clédat  (L.)  —  La  chanson  du  Pauvre  Jean  en  patois  de 

Pèriijneux 30Î 

Constantin.  —  Recueil  des  chansons patoises  de  J.  Béard    23' 

0)  Nous  ne  ferons  pas  figurer  dans  cette  liste  les  ouvrages  qui   son 
simf>lonient  cités  dans  les  Xotices. 


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TABLK   DES  MATIERES  319 

Desrousseaux.  —  Mœurs  populaires  de  (a  Flandre  fran- 
çaise      31^ 

Fleury  (.1  )  —  L'invasion  d^fS  bçirbareset  la  fondation  des 

lan-fUJS,  romanes 304 

Foerster  (W.)  —  Compte  rendu  d'une  édition  nouvelle  de 

la  Noblei  Le-on, 237 

Fontaine (J.- A.)  —  Les  verbes  auxiliaires  dans  les  lan- 
gues romanes , 227 

Godefi'oy  (Dictiorinairc  de)  \0Y    Millet 
Goudalin  (Œuvres  de  P.)  Voy.  Noulet, 

Grœber.  —  Gruniriss  dar  romanischen  philologie 305 

Gulllon  (Ch.)  —  La  Bourbonnaise,  chanson  en  patois  de 

Ceyjièriat 230 

Hinjçre(«  e  chanoine).  —  Cris  et  chants  traditionnels  des 

pâtres  de  la  Bresse  vosgicnne 158 

Jeanroy  (A.-)  —  Quatre  contes  meusiens 235 

Koschwitz  (E.)  —  Neufran^œsische  formenlehre 303 

Lecoy  de  la  Marche  (A.)  —  Le  mystère  de  St-Bernard-de- 

Mcnthon 314 

Lieutaud  (V.)  —  Ordonnance  municipale  de  Digne 230 

Millel  (D')  —  Etudes  lexicoijraphiques  sur  Cuncienne  lan- 
gue française  à  propos  du  dictionnaire  de  Al.  Godefroy    229 

Munlel  (E.)  —  La  Nobh  Lcçm 237 

Morf  (H.)  —  Die  untersuchun'j  lebender  Mundarten 305 

Mystère  de  St-Bernard-de-Menthon  (Le),  Voy.  Lecoy  de  la 

Marche. 
Nadaud  (Emile).  —  La  parabole  de  Venfant  prodigue  en 

patois  du  canton  de  Sain*.- Amant 308 

Noulet (D').  —  Œuvres  de  Pierre  Goudelin 153 

Noulet  et  Chabaneau.  —  Deux  manuscrits  provençaux  du 

XIV'  siècle 153 

Nouveau  Testament  provençal  de  Lyon  (Le),  Voy.  Clédat. 
Paris  (Gaston).  —  La  littérature  française  au   moyen- 
âge  22S  et  304 

Peire  del  Ver n  {Chanson  inédite  de)  \oy,  Chabaneau. 

P'teuou  l'esiau  de  Vregasson  (Le),   légende  patoise 313 

Puitspclu;  — Dictionnaire  étymologique  du  patois  lyon- 
nais (2«  et  3*  fascicules) 155 

Puitspelu.  —  Le  mot  lyonnais  «  carcabeau  »    234 

Rolland   E.).  —  Supplément  à  la  faune  populaire 228 

Ro.'(ue-Ferriei\  •—  Les  provençaux  d'Allemagne  et  le  lan- 
gage de  Pinache- Serres 151 

Sabersky  (H.).  —  Zur  provensalischen  Lautlehrc  :para8i 
tisches  i 229 


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320  REVCIE  DRS  PATOIS 

Sant-Eranf/cli  d'après  Sant  Xîarc,  en  parla  fh  La  Saife- 

Saint-Pi  rn* :U!« 

Save  (Gaston).  —  Le  costume  lorrain 158 

Thomas ( A.. )  ■-  Poé-^ibe  complètes  de  Bertran  de  Born..,  155. ^34 
Ulrich    (Jacob).     —     Snsanna,     ein     obère nffa<ttnischesi 

Drama 233 

Vidal  (P.)  —  Afë/an/yffs  d'histoire,    d^  littèrjturc   ci  df 

philologie  cataUme,  i-xii 308 

Vietor.  ~  Phonetische  Studicn 227 

Voelkel  (Paul).  —  Sxir  le  changemevi  de  l  en  a 151 

Liste  alphabétique  dos  périodiques  cités  ou  analysés 
dans  les  Notices  blblio^n^phlques  : 

Annalas  délia  Societad  Rœto-romanscha,  —  Annales  de 
V Académie  de  Mâcon,  —  Archives  historiques  de  la  Marche 
et  du  Limousin.  —  Archivio  glottologico  italiano,  —  Biblio- 
thèque de  V Ecole  des  Chartes.  —  Bulletin  de  la  Société  dei^ 
Sciences  de  l'Yo7ine,  —  Bulletin  de  la  Société  historiqtte  et 
archéologique  du  Périgord.  —  Bulletin  de  la  Société  philo- 
ma tique  Vosgienne.  —  Bulletin  historique  et  philologique  du 
Comité  des  Travaux  historiques ,  ^  Felibrige  (Lov),  —  Gœt- 
tingische  gelehrte  an^eigen.  s  Litcraturblatt  ffir  romanis- 
chc  philologie.  —  Mémoires  de  l'Académie  royale  de  Belgique, 
—  Mémoires  de  la  Société  Académique  de  l'Aube.  —  Occita- 
nia.  —  Phonetische  Studicn.  —  Revue  des  Basses- Pyrénées  et 
des  Landes.  —  Revue  des  langues  romanes.  —  Revue  des  po^ 
tois  gallo-romans,  —  Revue  des  traditions  populaires.  — 
Revue  Saroisienne.  —  Romania.  —  Tradition  {La).  —  Unî- 
versity  Studies.  —  Variétés  bibliographiques .  —  Zeitschrifi 
fur  neuframœsische  Sprache  und  Littérature.  —  Zeitschrift 
fur  romanische  philologie. 


I YON.  —  iMPBiMEniK  STORCK,  78,  hik  nK  l'hotel-de-viij.e 


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E.  BOUILLON  BT  E.  ViEtVEG,  successeurs 

DICTIONNAIRE  D'ÊtYMÔLÔGIE  FRANÇAISE 

diaprés  les  7'éauliat^  de  (u  science  moderne 
Par  Auguste  SCHELER 
Troisième  édition,  revue  et  augmentée.  —  Un  fort  volume  gr.  in-8  de^» 
540  pages  à  2  colonne*.  —  Prix  :  18  fr. 

CONTES  POPULAIRES  DE  LORRAINE 

t^ômparés  avec  tes  contes  des  autres  prorinces  de  France 
et  des  pays  étrangers 
et  précédés  d'un  essai  sur  l  origine  et  la  propagation  descentes 
populaires  européens 

t>ar  Emmanuel  GOSQUIN 

Deuxième  tirage.  —  Ouvrage  couronné  par  Tlnstitut  de  France, 
Premier  prix  Archon-D«spérouses,  1887. 

2  volumes  in  8  raisin.—  Prix  :  12  fr, 

MONOGRAPHIE  DU  PAÎÛlS  DE  LA  BRESSE 

— (VOSGES) ■■ ■■ 'i- 

Par   M.    HINGRE 

Chanoine  de  St-Diè 
Membre  de  la  Société  de  Linguistique  de  Paris  .      . 


En  Vente  chez  TAutenr.  Prix  franco  :  2  fr.  50 


.  Ce  travail  a  été  couronné  par  la  Société  d^Emulaiion  des 
Vosges,  sur  un  rapport  du  Secrétaire  perpétuel-,  M.  Haillant, 
ijui  résumait  ainsi  ses  appréciations  : 

«  L'œuvre  de  M.  Hingre  est  dans  son  genre  une  des  plus 
approfondies  que  nous  connaissions.  Elle  nous  dévoile  d'une 
façon  très  exacte  et  très  complète  un  dialecte  patois  des  plus 
originaux  et  des  mieux  caractérisés,  non  seulement  des  Vosges, 
mais  encore  de  tout  le  nord-est  de  la  France  n. 


I    .    .  . 

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Cirgé  de  cours  &  It  Faculté 
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Professeur  au  Lycée  Louis-le-Grand. 
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Lyon.  —  Imp.  Storck.  rue  fie  rH6tel-<lô-VIII 


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