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Full text of "Revue de Saintonge & d'Aunis. Bulletin de la Société des archives historique .."

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BULLETIN 

DE 

LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES HISTORIQUES 

DB 

LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS 



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LA ROCHELLE, IMPRIMERIE NOUVELLE. — NOËL TEXIER. 



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BULLETIN 



DE LA SOCIÉTÉ 



DKS 



ARCHIVES HISTORIQUES 

_ - • 

K«vue . de(la)saintonge et de launis 



VII 




PARIS 

A. PICARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR 

MUM BONAPÀRTI, 82 



SAINTES 
Mme z. MORTREUIL, LIBRAIRE 

RUB B8CHA88IRIÀUX, 42 



1887 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D'AUNIS 

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCfflVES 



SOMMAIRE DU NUMÉRO DE JANVIER 1887 : Chronique : société des Archives ; 
Douyeaux membres; compte-rendu des séances et des publications; récompenses 
et distinctions honorifiques; sociétés savantes ; conférences; beaux arts; musées; 
livres nouveaux. —Nécrologie : Ordonneau, Savatier, Miramont, M»« Turin, le 
marquis de Lestranges, le marquis d'Asnières. -^ Archéologie: Sépultures à 
Neuvicq, à La Rochelle; le clocher de Saint-Eutrope à Saintes : la Messaline de 
Bordeaux; Téfflise d'Aunay; — Inscriptions à La Tremblaae, à Saint-Léger 
en Pons, à Blarennes, à Maintes; les droits du minage à Tailleboura. — 
Variétés : M. François Coppée, Saintongeais ; un ministre de la marine a Ro- 
chefort en 1727; l'intendant Denis A melot: le siège de Royan en 1622; ce ou^on 
trouve dans un vieux livre; voyage d'un bénédictin en Saintonge (1713-1714). 
— Livres et périodiques : Archives du Poitou, Association pour Vavance" 
ment des 9dence$; chronique du parlement de Bordeaux ; le prédicant Chapel 
à La Rochelle et i Saintes; Berryer à Saintes ; Tarchitecte Blondel à Saintes; 
les ^milles saintongeaises à Jersey ; In iharbot de bouquet ; le marquis de Jon- 
zac, ami de Molière ; mouvement de la population des Charentes ; les abbés 
des Chatellierg en Tlle de Ré ; renseignement en 1789; quinze jours en Oleron ; 
la faction du cœur navré à La Rochelle; Rôles gascons; tes tours de I^ Ro- 
chelle. — Questions et réponses: Llle d'Oleron, ile des larrons; Guillaume 
Passavant ; les Meaume à Saint-Jean, à La Rochelle, à l'Ile d'Oleron, à Saintes ; 
les* enfants battus des sahits ; le poète Quitil: le navigateur François Froger: 
les Castin de Guérin de La Magdelaine ; André Goûtant, de File d'Oleron, curé 
de Cognac, et Quinemant, cuiS de Richement, déportés ; le droit du seigneur ; 
superstitions en Saintonge; le bœuf roi^ à Saintes. — Bibliographie. 



CHRONIQUE 

DES SOCIÉTÉS SAVANTES, CONFÉRENCES^ MUSÉES, BEAUX ARTS, 

LETTRES. ^ 

SOCIÉTÉ DBS ARCHIVES. 

Séance du bureau et dû comité d'administration du 2 décembre 

Le président annonce le décès de deux de nos confrères, le 
docteur Savatier et Ordonneau. Admission de nouveaux mem- 
bres. 

La société approuve la demande formulée parla société arche 
ologique de Limoges qu'à l'époque des réunions de la Sor- 
bonne, des conférences soient faites aux délégués des sociétés 
savantes par des hommes spéciaux. 

TOBMVU,i«Umiion;J«ntleri887. i 



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— 2 - 

La prochaine séance générale est fixée au samedi 29 janvier, 
à Barbezieux. 



Dans sa dernière séance, la Société a admis comme membres : 

Monseigneur Etienne Ardin, évéque de La Rochelle et Sain- 
tes, présenté par M. Louis Audiat et M. Cazabant ; 

M. Oabriel Audiat, agrégé des lettres, professeur de rhétori- 
que au lycée de Poitiers, présenté par MM. de Saint-Hilaire et 
Louis Audiat ; 

M. le docteur Clément Baril, médecin de 1'* classe de la ma- 
rine, à Rochefort, présenté par MM. Antoine Duplaix-Destou- 
ches et Louis Audiat ; 

M. Félix Bouiîandeau, directeur de Técole normale, à Rennes, 
présenté par M. Louis Audiat ; 

M; Georges Boutelleau, à Barbe7âeux, présenté par M. Louis 
Audiat ; 

M. C. Charrier, libraire à La Rochelle, présenté par M. Louis 
Audiat ;. 

M. Georges Chevallier, notaire à Montandre, présenté par M. 
Louis Audiat ; 

M. Arnaud Gommunay, vice-président de la société des ar- 
chives historiques de la Gironde, présenté par MM. Ph. Tami- 
zey de Larroque et Louis Audiat ; 

M. François Coppée, de l'académie française, à Paris, pré- 
senté par MM. Louis Audiat et Denys d*Aussy (1) ; 

M. Fernand Goguet, agent transitaire, à Tonnay-Charente, 
présenté par M. Louis Audiat ; 

M. Maurice Laporte, négociant, à Jarnac-Charente, présenté 
par M. Louis Audiat ; 

M. le vicomte Henri de Lestranges, à Paris, présenté par M. 
le baron Amédée de Saint-Surin et M. Louis Audiat ; 

M. Armand Loze, officier d'académie, à Barbezieux, présenté 
par MM. Gabriel Fauconnier et Louis Audiat; 

M. Frédéric Meaume, conservateur des hypothèques à Falaise 
(Calvados], présenté par M. le docteur Anfrun et M. Louis Au- 
diat ; 

M. Gabriel Ordonneau, administrateur de la participation 
charcntaise, la grande marque de Cognac, à Londres, présenté 
par M. Louis Audiat ; 

M. J. Tourgnol, officier de l'instruction publique, principal 
du collège de Saintes, présenté par MM. Eckstein et Louis Au- 
diat ; 

M. Gustave Vitet, ex-commis du commissariat de la marine, 
propriétaire à Charron par Marans, présenté par M. Louis Au- 
diat. 



(1) Voir plas bas Tarticle M, Françoiê Coppée, Saintongeais, page 25. 



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— 3 — 

Nous ne savons rien encore sur la date du congrès des socié- 
tés savantes à la Sorbonne en 1887. Le ministre de l'instruc- 
tion publique avait résolu de le mettre à la pentecôte. Des so- 
ciétés ont demandé à Tunanimité la semaine de pàques, surtout 
.à cause des membres de renseignement, de la magistrature, du 
barreau, etc., qui seraient privés d^y assister (société des archi- 
ves, société de Limoges, de Périgueux, La Rochelle, commission 
des arts, etc.). Quelle que soit Tépoque, nos confrères sont pré- 
venus qu'ils doivent envoyer au président de la société leur 
demande d'avance, afin de pouvoir profiter de la remise de 50 0/0 
sur les chemins de fer. 

Le XV* volume des Archives pour 1887 est presque terminé. 
Suivant Tusage, il contiendra la table chronologique des matiè- 
res des tomes xi-xv. 11 sera distribué vers le 15 mars. Il 
sera expédié directement par la poste ou comme colis postal aux 
souscripteurs qui ont demandé et payé un de ces modes d'envoi. 
Pour les autres qui prennent leur exemplaire chez un de nos 
correspondants, un bon contenu dans la livraison du Bulletin 
d*avril leur permettra de Tavoir : 

Chez M. Picard, libraire, rue Bonaparte, 82, à Paris, pour les 
sociétaires de Paris. 

Pour ceux qui habitent Bordeaux, chez M. Péret, libraire, 
cours de Tlntendance, à Bordeaux ; 

Pour ceux de Cognac, chez M. Gallandreau^ notaire ; d'An- 
goulème, chez M. Coquemard, libraire ; de Jonzac, chez M. 
Quimaud, pharmacien à Jonzac ; de La Rochelle, chez M. Mus- 
set, bibliothécaire ; de Marennes, chez M. Gaathier-Âbran, 
libraire ; de Pons, chez M. Noël Texier, imprimeur à Pons ; de 
Rochefort, chez M. Allègre, ancien notaire ; do Saint-Jean d'An- 
gély, chez M. Saudeau ; de Saintes, chez M. Audiat, à la biblio- 
thèque. 

Nous lisons dans Timportante Revue historique de V ouest 
livraison de novembre : « Tous les lecteurs de la Revue histo- 
rique de Vouest apprendront sans doute avec grand plaisir que, 
grâce au zèle et aux incessants labeurs de nos vaillants con- 
frères de laSaintonge et de TAunis, et en particulier de Tinfa- 
tigable et savant M. Louis Audiat, la société des Archives his- 
toriques de la Saintonge et de lAunis vient d'être reconnue 
comme un établissement d'utilité publique par décret du prési- 
dent de la république en date du 21 juin. C'est la juste récom- 
pense des immenses services rendus depuis dix ans à Phistoire 
et à la science par cette savante société et les membres si dis- 
tingués et si compétents qui la composent. La Revue hislori- 
que de Vouest est heureuse d'applaudir à ce petit événement 
et d'envoyer à cette occasion à tous ses confrères de la Sainton- 

e et de TAunis l'expression de ses plus vives sympathies et 

e ses bien sincères félicitations. » 



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— 4 — 

La Revue ajoute : a La Satnfonge et Tilunta demeurent tou- 
jours le pays des travailleurs par excellence. Si le défaut de 
renseignements suffisants ne nous permet pas d'indiquer au- 
jourd'hui toutes les publications spéciales à ces deux provin- 
ces, au moins tenons-nous à signaler les plus importantes de 
celles qui ont paru ces temps derniers », et elle cite Les prêtres 
déportes, de M. Manseau ; Saint Eutropey de M. Audiat ; Saint- 
Jean (VAngély^ de M. Saudau ; Le cœur navré, de M. d'Aussy, 
« intéressante étude »; les c curieuses notes sur les Le Brethon », 
de M. Dangibeaud, etc. 



Ont rendu compte de la fête du 25 septembre : VEcho roche- 
lais du 29, qui parle de la lecture de M. Tamizey de Larroque, 
a conteur aimable et disert, plein d'érudition et d'élégance » ; 
de Texcursionaux arènes de Thenac, a en plein pays archéologi- 
que, où tous les âges se rencontrent »; du menu, « charmant 
dessin, façon moyen âge, dû au crayon gracieux de M. Duplaix- 
Destouches, littérateur doublé d'un artiste »; du toast de M. de 
Larroque, a plein de verve et d'esprit »; de celui de M. Audiat, 
qui donne à chacun de ses collaborateurs sa part d'éloges avec 
une délicatesse exquise et un à-propos charmant»; des strophes 
de M. Maguier, « pleines du souffle inspirateur qu'on connaît 
à l'auteur » ; — les Tablettes du 30 , qui signalent : la « biogra- 
phie délicate, spirituelle et charmante » de Philippe Fortin de 
LaHoguette de Chamouillac ; la « note importante », de M. 
d'Aussy sur le Gallia, et a la monographie très fouillée de l'ab- 
baye de Fontdouce »; la visite aux collections du village des 
Arènes, dont M. le baron Eschasseriaux « fait les honneurs avec 
autant de courtoisie que d'érudition »; le menu spirituellement 
illustré, embaumé d'un parfum tout archaïque : cognac préhis- 
torique, etc.; les vers de MM. d'Aussy et Geay, « trop courts au 
gré des auditeurs »; le toast de M. Audiat, « qui remercie cha- 
leureusement toutes les personnes qui ont contribué au décret 
d'utilité publique », et donne à chacun des membres présents 
€ un compliment plein d'amabilité et d'à-propos » ; et celui de 
M. de Larroque « avec sa verve vraiment gauloise »; article re- 
produit par l'Echo de Jonzac du 3 et VEre nouvelle du 7 octo- 
bre ; — l'Indépendant du 2 octobre, qui .mentionne la vie de La 
Hoguette « dans un style plein de grâce et de coloris », perle 
que M. de Larroque, a en habile ciseleur, a placée dans un 
brillant écrin »; la visite aux arènes où M. Eschasseriaux a avait 
mis gracieusement à notre disposition les différentes salles de 
son musée préhistorique, vraie succursale de celui de Saint- 
Germain »; le banquet où n'a cessé de régner la plus franche 
gaité et la cordialité la plus parfaite »; le discours de M. de 
Larroque « tout pétillant de verve gasconne, applaudi à chaque 
phrase, etc. » ; — le Progrès du 3, qui cite la « très intéressante 
séance », l'excursion où M. Eschasseriaux a fait Thistorique de 



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— 5 — 

sa magnifique collection, curieux spécimens d'une civilisation 
disparue ; le banquet, pendant lequel a la bonne humeur et la 
plus franche cordialité n'ont cesse de régner d. Les organisa- 
teurs n^avaient rien négligé pour donner un grand éclat à cette 
fête de famille ; leur zèle et leur dévouement ont été pleinement 
récompensés par le succès obtenu : salle splendidement ornée, 
carte artistement crayonnée par un peintre de talent ; menu de 
savants, c'est-à-dire de gourmets... » au dessert, toasts de M. 
Louis Audiat, qui c a, avec le plus grand tact, remercié tous 
ceux qui de près ou de loin avaient contribué au décret ; ré- 
ponse très applaudie de M. de Larroque ; vers de M. Maguier d; 
très inçénieux rondeau de M. d'Aussy »; une « réponse spiri- 
tuelle de M. Marcel Geay, toutes choses, charmantes » ; somme 
toute, a excellente journée qui fait le plus grand honneur à la ' 
direction de la société. Séance, excursion, banquet, tout a par- 
faitement réussi ; pas un accroc, pas môme un pli aux roses. 
La fête et le président ont été également complets et parfaits d; 
article reproduit par VUnion de Saint- Jean d'Angély du 7 oc- 
tobre; — le Mémorisil de Saintes^ Gazette de Jîoyan, etc., du 3, 
quiénumère les personnes présentes, les trois lectures faites, les 
collections et les antiquités du village des Arènes, le banquet 
c dont fort heureusement le cognac seul avait la prétention 
d'être préhistorique ; le saumon s'était contenté d'être accom- 
modé à l'antiquaire, et la crème à l'archiviste »; les toasts, celui 
où M. de Larroque a chanté le prunier de son grand oncle dont, 
chacun se réserve à l'occasion de lui demander des prunes, 
bien convaincu que sa robuste végétation lui permettra long- 
temps encore de satisfaire à toutes les demandes » ; — le Rappel 
charentais de Saintes et la Constitution de Cognac, du 6, qui 
note le mémoire sur La Hoguette, où l'auteur a a uni beaucoup 
de savoir à beaucoup d'esprit », celui de M. d'Aussy a écouté 
avec le plus vif intérêt »; l'étude « très consciencieuse et très 
fouillée > de M. Lételié, qui « a fait, dans cette œuvre, preuve 
d'une profonde érudition »; les découvertes du Peu-Richard, le 
ff vrai et légitime succès « du banquet, et le menu < orné d'un 
dessin charmant dû à notre compatriote M. Duplaix-Destouches, 
dont le crayon spirituel et délicat est recherché des éditeurs pa- 
risiens », article reproduit par le Républicain des Charentes 
du 10. 



La Revue poitevine^ n^ 28-29, publie le compte-rendu des 
séances de Cognac et Saint-Jean d'Angély et, à propos de l'ex- 
cursion à Brouage^ une lettre de M. le vicomte d'Aviau de Pio- 
lant (11 octobre ISSSI^qui se termine ainsi : a Commandée par 
son excellent général, le comte de Bremond d'Ars, l'armée des 
arts tient à honneur d'engager les escarmouches, de fournir les 
sentinelles et d'avoir la première place partout où une attaque 
esta craindre... > Et voilà pourquoi nos monuments les plus 
intéressants se dégradent : lesarenes, dont les pierres, mises à 



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— 6 — 

nu, s'effritent; le clocher de Saint-Eutrope qui, avant dix ans, 
cherra sur la tôte des passants; la tour de Pons, ornce d'un es- 
calier en spirale... 

Ont rendu compte du Bulletin d'octobre : L*Echo roche- 
lais du 3 novembre qui constate « Pimportance de plus 
en plus grande » du Bulletin et y signale l'appendice du 
collège de Saintes, où M. Louis Audiat « oppose spirituelle- 
ment à son critique, avec la verve qu'on lui connaît, ses pro- 
pres erreurs et profite de Toccasion pour donner à beaucoup, 
qui ont la tentation d'écrire, des conseils judicieux ; » le pay- 
san avant 1789; le procès-verbal de l'assassinat à Gisors du 
dernier seigneur de Barbezieux, Louis-Alexandre de La Roche- 
foucauld ; la liste des déportés de la Charente et de la Cha- 
rente-Inférieure dans Pile de Ré et à la Ouyanne après fructi- 
dor; les « treize pages bien remplies » sur les Lebrethon: 
VHistoire de Saint- Jeand'Angély ; — Y Indépendant du 11 no- 
vembre, qui cite le « compte-rendu délicieux » de la fôte du 21 
septembre ; Les ancêtres^ « poésie d'un genre tout nouveau » ; 
le procès-verbal de Oisors et ce Roy qui change son nom en 
Mélèze le Ferme, parce quHl a o en norreure tout ce qui pou- 
vet donné un idée de tiranie », etc.; — la Charente-Inférieure 
du 13, qui signale l'article sur le collège de Saintes, la délibé- 
ration du corps de ville de La Rochelle en 1788, le changement 
de nom de Roy d'Aunay, le compte-rendu de la fôte du 25 sep- 
tembre, etc.; — VEre nouvelle du 14 novembre, qui signale 
les nouvelles archéologiques, le procès-verbal de l'assassinat de 
Oisors, les déportés des Charentes. — le Courrier de Vart du 15 
qui reproduit o de l'excellent Bulletin de la société des Archi- 
ves », les nouvelles sur le don de M. Lemercier, le musée de 
La Rochelle, le musée de Saintes, les arènes de Saintes, sur 
lesquelles il appelle a la sérieuse attention de M. Edmond Tur- 
quet », et signale dans les deux derniers numéros. « des docu- 
ments et enseignements précieux » : Nos artistes au salon, 
transplantation du château d'Usson, sépulture mérovingienne 
à Courbillac, un abraxas, lieu de naissance de Bernard Palis- 
sy, appendice à la Notice sur le collège de Saintes ; — Le fo- 
rum artistique de novembre, qui reproduit Tarticle sur les arènes 
de Saintes, signalons dans cette revue, petite mais bien faite, 
une note très importante de M. Léon Palustre : Les célèbres 
sculptures de Sobesmes ; — La Seudre et Le Conservateur de 
Marennes, du 28 novembre, qui citent la délibération du corps 
de ville de La Rochelle, la réponse de M. Emmanuel Oonzalès, 
« premier enfant vacciné de Saintes », sur Les frères de la 
côte à La Tremblade, les fouilles de Fouras, le dolmen de La 
Jarne, etc., « livraison bien complète et bien intéressante. » 

Ont reproduit le sommaire : Le Barl»ezilien du 14 octobre, et 
Vécho de Jonzac du 24. 

Nous ont emprunté des articles ou nouvelles : L'Indépen- 
dant des 9 et 28 octobre; la Gazette de Roy an du 17; 



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— 7 ~ 

LsL S&intonge du 23 ; Le Rappel charentais du 27, qui, le 
17 octobre, reproduit la poésie de M. Maguier, Les ancêtres^ 
méritant « d'être signalée comme une tentative sérieuse faite 
dans une voie nouvelle, Tunion de la science et de la poésie. » 
Dans la livraison de juillet le Polybiblion de novembre p. 
475, signale Tarticle de Pillet et son monument à Cozes ; et le 
Bulletin de la société historique du Périgord (xiii, 5« livraison), 
le Lieu de naissance de Bernard Palissy. Dans le môme fasci- 
cule, un mémoire de M. Mallat sur Grimoard de Mucidahj 
évéque d'Ângoulème (991-1018), parle aussi de son frère Islon, 
qui fut évéque de Saintes. 

A rendu compte du xiv* volume, la Revue des questions his- 
toriques d'octobre, article de M. TamizeydeLarroque,qui loue 
« une courte et bonne notice biographique sur Amos Barbot.., 
le sobre et net commentaire de M. d'Aussy, « attestant de pro- 
fondes connaissances spéciales », et surtout le soin avec lequel 
les témoignages de Barbot ont été rapprochés, pour le plus 
grand profit du lecteur, des historiens locaux. » 

La prochaine réunion de la société des Archives aura lieu à 
Barbezieux le samedi 29 janvier à 8 heures du soir, dans la 
salle du château. 

Nous prions nos confrères de prendre note de cette date ; il 
ne sera pas donné d'autre avis. Ceux qui ont des lectures pour 
cette réunion, devront en donner avis au président immédiate- 
ment et lui adresser leur manuscrit avant le 20. 

La Société a annoncé, il y a quatre ans [Bulletin y m, 213), son 
projet de publier Tarmorial de d'Hozier, généralité de La Ro- 
chelle. Nous ne nous sommesjamais fait illusion sur la valeur de 
cet armoriai, affaire fiscale, où seules l'ignorance et la vanité 
s'obstinent à chercher des titres de noblesse. Mais il contient une 
foule de noms et de personnes qu'on ne trouve que là, et des ar- 
moiries que sans lui on ne saurait attribuer. Le manuscrit a donc 
son importance. Aussi, quoiqu'il ait déjà été publié, le réédite- 
rons-nous, mais avec des notes généalogiques considérables 
qui en feront un livre tout nouveau; et ce vaste travail de ren- 
seignements sur les personnes nommées par d'Hozier ne se 
fait pas en un jour. 

. La présente livraison contient des travaux de dix-sept colla- 
borateurs. 

Le nombre des membres de la société, fin décembre, est de 
475. 

Nos confrères, M. Didier Neuville, sous-chef de bureau au 



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— 8 — 

ministère de la marine, et M. Oamier, maire de Royan, ont été 
nommés chevaliers de la légion d'honneur. 

Par arrêté (9 octobre) du ministre de l'instruction publique, 
notre confrère, M. Ohapsal, principal du collège de Saintes en 
retraite, a été nommé principal honoraire pour « les Sérieux ser- 
vices rendus » à l'université pendant une « longue carrière de 
professeur et de principal. » 

Dans sa séance publique du 19 novembre, l'académie des 
inscriptions et belles lettres a décerné le prix La Orange (1 ,000 
francs) à M. Camille G habanneau, ancien receveur des postes à 
Oognac, maître de conférences à la faculté des lettres de Mont- 
pellier, pour l'ensemble de ses travaux sur La poésie proven- 
çale et française, et une mention honorable à notre confrère, 
M. René Kerviler, pour son livre La Bretagne à l'académie fran- 
çaise au XVIW siècle, ainsi qu'à M. le comte Amédée de 
Foras pour Le Blasoriy dictionnaire et remarques, 

La faculté de médecine et de pharmacie de Bordeaux a, dans 
sa séance solennelle de rentrée au mois de décembre, décerné 
ses prix aux lauréats parmi lesquels nous trouvons: médecine : 
prix Godard (médaille de bronze], MM. August'n Berjon, de La 
Flotte (île de Ré) ; Joseph Pillot, de Pérignac (Charente) ; — 
pharmacie : prix de la faculté, 1"* année (médaille d'argent et 
30 fr. de livres) : M. Léonard-Henry Bordier, de Blanzac (Cha- 
rente) ; 3* année (médaille d'or, d'une valeur de 300 fr.) : M. Jules 
Roux, de Saint-Germain-de-Marencennes (Charente-Inférieure); 
prix de travaux pratiques : l** année (mention honorable) : 
M. Bordier : 3^ année (100 fr. de livres), M. Jules Roux. 

Dans sa séance solennelle du 24 juin, l'académie de Bor- 
deaux a décerné le premier prix (médaille d'or) à M. l'abbé 
Bertrand, professeur de morale au grand séminaire, pour ses 
remarquables travaux d^histoire, aue nous avons appréciés ici 
môme. Voir Bulletin, vi, 310, Mélanges de biographie, et p. 
387, l'Oratoire à Bordeaux. 

Académie dé La Rochelle. — Séance publique annuelle du 
18 décembre. Compte rendu des travaux par M. Beltrémieux, 
président; Les assemblées de paroisse, à Marans, avant 1789, 
par M. Cappon ; le surmenage intellectuel, par M. Laurent ; les 
poètes inédits, par M. Dupont ; le Congo, par M. Dupuy. Voir 
comptes rendus dans la Charente-Inférieure, du 22, et le 
Courrier de La Rochelle^ du 23. 

Société de géographie de Rochefort ; séance du 28 novem- 
bre : Exploration du Mékong, par M. de Villemereuil ; Les 
chaud Lad du Tonkin, par M. Silvestre ; Le dossier de Mada- 



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g»8car, par M. Bertet ^-^dnti décembre : nduvellesgéogrftphi- 
quea, Dodart de La Orée ; élections. 

Société littérairb de La Rochelle ; séance du 8 novembre : 
M. Oarnault montre un jeton à Teffigie du cardinal de Riche- 
lieu, portant au revers un vaisseau de guerre avec cette exer- 
gue : HOC DVGB TVTA 1634. M. Musset fait l'historique des faïen- 
ceries de La Rochelle. La société, consultée par le ministre de 
rinstruction publique, demande le maintien à pàques du con- 
grès des sociétés savantes. 

OoMifissiON DBS ARTS ; séancc du 28 octobre : Elections du bu- 
reau et du comité de publication (les mêmes) ; lectures : Erec^ 
tion du marquisat de Montandre (1789-1790), en faveur de 
Joseph-Ignace Girouz, dit de Brosse, par M. Th. de Bremond ; 
Le cours de la Seugne, par M. Tabbé Gazaugade, « longue étude 
hvdrographique qui n'oflfre absolument rien d'archéologique ni 
d historique »; Le fief du Cormier^ par M. Anatole de Bremond. 

GoNFÉRBNGBB. — Le 16 octobre, à Marans, par notre confrère 
M. P. Cappon, Les assemblées d'habitants de la paroisse de 
Marans aux XVI^y XVIP et XVIW siècles, sujet traité au point 
de vue des paroisses de la Saintonge, par M. Louis Audiat, au 
congrès de la Sorbonne en avril 1886. Voir Bulletin, vi, 268 ; le 
18, au temple de Marennes^ L'avenir du protestantisme, par 
M. Henry Fourneau, conférencier delà mission intérieure évan- 
gélique de Paris ; à Rochefort, le 1«', Calvin et son œuvre ; à 
Saint- Jean d'Angély, le 12 novembre, et à Saintes le 13 décem- 
bre, Jeanne d^Arc^ par M. le docteur Moinet, avec une quôte au 
profit des écoles laïques qui a produit 7 fr. 50; le 14 novembre, 
par le même, à Matha avec le concours de la société musicale. 
Les grands intérêts du département ; à Baigne, le 14, par 
M. Golfavru, ancien représentant du peuple, député de Seine- 
et-Oise, sur L'éducation civique et militaire, et par MM. Dide, 
sénateur du Gard, et Gèbe-Lecomte, ingénieur; le 25, à La 
Rochelle, sur le Volapiik, langue commerciale universelle. 

Beaux abts, husébs. — M. Loir, de Fouras, élève de M. Bou- 
guereau,et pensionné du département de la Gharente-Inférieure, 
a obtenu une première médaille pour le concours d'esquisse^ 
au concours des ateliers de l'école des beaux arts de Paris. 

M. Marcel de Fontrémis a obtenu un premier prix de con- 
cours pour deux dessins à l'exposition des beaux arts de Nan- 
tes, et le fils de notre confrère M. de La Morinerie un second 
prix de poésie. 

M. Estienne Auge, de Saintes, directeur de l'école munici- 
pale de dessin, a été nommé professeur de dessin au collège de 
Saintes, en remplacement de M. Dell Angelo, démissionnaire 
pour cause do santé. 



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- 10- 

Notre confrère, M. Auguste Bossay, a fait déposer aux mu- 
sées de Saintes un certain nombre de pierres et d'objets prove- 
nant de fouilles faites par ses soins au château de Matha. Nous 
citerons spécialement une croix du zii* siècle en cuivre doré, 
qui autrefois était entaillée en champlevé; il reste quelques tra- 
ces d'émauxj malheureusement très altérés ; le christ a dispa- 
ru ; divers fragments de poteries sigillées et émaillées en vert 
champlevé; une petite coupe en verre ; une tôte d'ange en terre 
cuite, jadis dorée, d'un bon style; des pièces de harnachements, 
des éperons, des monnaies, et d'autres objets en fer. 

Notre confrère, M. le docteur Vigen, de Montlieu, a fait don 
au môme musée de trois vases mérovingiens provenant de fouil- 
les exécutées au cimetière de Neuvicq sous Montguyon^et à la bi- 
bliothè(^ue de la ville de Saintes de trente pièces sur parchemin 
(1481-1689) relatives aux Polignac, aux Stuar de Saint-Mégrin, 
et aux paroisses de Fontaines, Ozillac, Saint-Sigismond. 

Notre compatriote, M. Auguin, adonné au musée de peinture 
de Saintes un splendide fusain de Maxime Lalanne, exécuté 
d'après un tableau de notre peintre saintongeais qui a fixé sur 
la toile, avec un rare bonheur, tant de sites de notre pays. La- 
lanne, s'est acquis une trop grande réputation comme fusiniste 
et graveur pour que nous insistions sur la valeurartistique de 
ce don important. 

M. Gaston Roullet, d'Ars en Ré, peintre du département de 
la marine, gendre du peintre Jules Noël qui mourut l'an der- 
nier, avait reçu du gouvernement une mission comme dessina- 
teur au Tonkin. Au mois d'octobre, il a exposé chez M. Georges 
Petit, galerie de la rue de Sèze, plus de deux cents tableaux ou 
aquarelles faits au courant de la dernière expédition. Tous ces 
motifs empruntés aux mouvements des troupes, aux scènes de 
la vie journalière et aux paysages du Tonkin et de TAnnam, 
présentent, dit la Chronique des arts, un ensemble fort inté- 
ressant et tout-à-fait original. Sur les murs sont exposés des 
armes curieuses, des étendards anciens, des broderies super- 
bes; dans les vitrines de merveilleux bibelots enagate, en mar- 
bre, en bronze, en porcelaine ; des colliers, des amulettes, des 
divinités. L'introduction du catalogue est aussi intéressante 
que l'exposition. M. Roullet a raconté son voyage comme il 
peint, sans rechercher l'effet, simplement, sincèrement; une 
collection d'armes, de costumes et de bibelots complète le coup 
d'œil très pittoresque de la charmante exhibition. C'est un succès 
de curiosité, et, ce qui vaut mieux pour M. Roullet, un succès 
d'artiste. L'île de Re a le droit d'être fière de M. Gaston Roullet, 
et aussi d'un autre de ses enfants, M. Barbotin, de La Couarde, 
peintre graveur, en ce moment élève de la villa Médicis, à Ro- 
me, et dont le talent donne les plus belles espérances. Voir 
aussi Gaston Roullet^ par M. Daniel Bellet, dans la Gazette des 
bains de mer de Aoyan, des 14 et 23 novembre. 



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-H — 

Dans le Catalogue d'une collection d'autographes, pièces 
historiques manuscrites, etc., vendue le 27 mai 1885 par M. 
Eugène Charavay, expert, on trouve mentionnée, sous le n^ 207 , 
une pièce en latin sur vélin, datée de Saint-Jean d'Angély, 1252: 
c Rappel par le maire et la commune de Saint-Jean d'Angély 
de l'autorisation à eux accordée par Alphonse de Poitiers, de 
mener leur vin sur la Boutonne jusqu'à la mer ; en consé- 
quence, ils ont dû démolir Fécluse construite par le prieur de 
Tonnay-Boutonne. » D. A. 

Viennent de paraître : 

La terreur sous le directoire. Histoire de la persécution po- 
litique et religieuse après le coup d'état du 18 fructidor (4 
septembre 1797) d'après les documents inédits^ par Victor 
Pierre. (Paris, Retaux-Bray, 1887, grand in-8, xxn-482 pages. 
Prix : 7 fr. 50). Transcrivons quelques titres de chapitres de 
cet important ouvrage dont nos lecteurs ont pu avoir une idée 
par les notes du Bulletin, yi, 402 : Déportés à l'île de Ré ; la 
vie des prêtres à l'île de Ré ; l'île d'Oleron ; décès, évasions, 
mises en liberté dans les deux îles ; déportés à l'île d'Oleron ; 
les détenus do Rochefort ; déportés à la Guyanne ; liste des dé- 
portés ; clergé constitutionnel, prêtres apostats, etc. ; — Le littoral 
de la France, t. iv, de La Rochelle à flendaye, par M. Oh.-F. 
Aubert. Paris, Palmé, 1887, grand in-8^, 504 pages avec plus de 
300 gravures et 60 planches. Pri^ : 20 francs, livre aisCi inté- 
ressant, amusant, pittoresque. 

En souscription: Les faïences Rochelaises, par M. Musset. 

On annonce la publication en deux volumes, chez Hachette, 
de la correspondance de M"* de Maintenon, avec une étude 
Af"* de Maintenon diaprés sa correspondance, par M. Geffroy, 
de l'institut. Les lettres de Françoise d.'Aubigne et de M*"* Scar- 
ron au maréchal d'Albret, publiées par la société des Archives, 
n'auront pas été inutiles à cette publication. 

Erratuic. — Garmeline, dentiste à Paris sous Louis XIV, po- 
sait de fausses dents : il n'y a rien de nouveau sous le soleil. 
Il avait plaQé à sa fenêtre, à côté de son portrait, le mot de Vir- 
gile : Uno avulso non déficit alter. Un bon latiniste qui passait 
dans le quartier, complimenta Garmeline sur l'à-propos de la 
citation, en lui faisant observer néanmoins que le texte de Vir- 
gile porte : Primo avulso, (Enéide, livre vi, vers 143). Avis à 
l'auteur de la citation inexacte, page 384 du Bulletin, tome vi. 

J. P. 

NÉCROLOGIE 

La société des Archives a trois nouvelles pertes à déplorer : 

I. — Le 25 novembre, est décédé à Paris et a été enterré à 

Angoulême, le 27, Pierre-Frauçois-Hippolyte Ordonneau, né a 



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- 12 — 

Baint-Méffrin le 12 juin 1823, élève da collège de Sorrèse de 
1835 à 1842, notaire a Saintes de 1851 à 1866, oonaeiller muni- 
cipal et conseiller d'arrondissement de Saintes. Il vendit son 
étude à M. Philippon, qui depuis Ta vendue à M. Babinot. En 
1878, il fut nommé administrateur délégué de la société la 
participation charentaise. la Grande Marque, de Cognac ; et il 
venait de faire agréer à sa place son uls Gabriel, lorsque la 
mort Ta frappé. C'était un homme d^une grande intelligence, 
d'une grande modestie, d'une énergie rare, et d'un amour pas- 
sionné du travail. Maurice Ordonneau, auteur dramatique, est 
son fils. 

II. — Le 30 novembre, est décédé àBeauvais-sur-Matha Alexan- 
dre-Urbain Savatier, né à Saint-Georges d'Oleronlo 24 avril 1824. 
Après ses classes faites au collège de Pons, dont il garda tou- 
jours le meilleur souvenir, il étudia la médecine à Poitiers, 
puis à Montpellier, où il fut reçu docteur en 1848. Dès cette 
époque, il s'occupait avec assiduité d'histoire naturelle, prin- 
cipalement de botanique, et pendant son séjour à Montpellier, 
il fit plusieurs excursions au Mont-Ventoux et en rapporta de 
riches collections. En 1848, il alla s'établir, comme médecin, 
à Beauvais-sur-Matha, et s^ maria l'année suivante. Il con- 
sacrait à la botanique et à l'ornithologie tous les loisirs que lui 
laissait l'exercice de la médecine ; aussi acquit-il promptement 
une connaissance exacte de la flore des environs, et il four- 
nit à M. Lloyd de précieux renseignements pour la publication 
de sa première édition de la Flore de Vouest, Plus tard, vers 
1861, il publia, en collaboration de M. Trémeau de Rochebru- 
ne, d'Angouléme, un catalogue raisonné de plantes phanéroga- 
mes de la Charente, ouvrage depuis longtemps épuisé. Il a sur- 
tout étudié les genres Prunus et Pyrus de ses environs, et il 
doit laisser quelques notes à ce sujet, outre celles qu'il a com- 
muniquées à la société des sciences naturelles de La Rochelle^ 
dont il faisait partie depuis de longues années. Il laisse une 
collection, à très peu de chose près fort complète, des oiseaux 
de la Charente-Inférieure, et, ce qui est plus rare, de leurs 
nids. Que de nuits il a passées à la belle étoile pour accroître de 
quelques sujets sa collection ! Très dévoué à la société des Ar- 
chiveSy il avait dépouillé pour elle les registres paroissiaux de 
Beauvais et des environs, les minutes des notaires ; en dernier 
lieu, il s'occupait de son pays natal et avait réuni de nom- 
breuses notes qui, nous l'espérons, seront publiées, suivant son 
désir. A cet amour passionné de la science, il joignait d'excel- 
lentes qualités qui lui ont fait tant d'amis, et qui causent d'a- 
mers regrets à tous ceux qui l'ont bien connu. S. d. m. 

III. — Le 19 décembre, est décédé à Saintes François Mira- 
mont, âgé de 61 ans, conservateur des hypothèques, homme 
excellent, fonctionnaire consciencieux, fort aimé de tous ceux 
qui l'ont approché à Saintes où il était venu, il y a quatre ans, 
dn quittant Cognac. 



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-18 — 

Le 6 décembre, est déoédée à Saint-Jean d'Angély, ohec «on 
fila M. l'abbé Turin, aumônier des bénédictines, ane centenaire, 
Marie-Charlotte Fumeau, fille de Jean Fumeau et d'Elisabeth 
Bigeon, veuve de Paul Turin, née en 1784 àMirambeaa,oùelle 
a été enterrée, à Tàge de 102 ans. 

Le il décembre, est décédé en son château de La Barde, 
commune de Saint-Mesme, âgé de 52 ans, Eugène-Robert^ 
Henri, marquis d'Asnières, ancien maire de Saint-Mesme, an- 
cien conseiller général de la Charente pour le canton de Segon- 
zac, beau-frère de M. Rambaud de Larooque, président du ooU'- 
seil général. Gravement malade depuis deux ans, il avait dû 
renoncer à la mairie et à son siège de conseiller départemental 
qu'il occupait depuis 1 875, et où il a été remplacé cette année par 
M. Gunéo d'Ornano. Un discours, prononcé sur sa tombe par 
M. Paul Sazerac de Forges, conseiller général de Blanzac, a fort 
ému l'assistance, qui regrettait l'homme « bon, serviable et tou« 
jours prêt à se dévouer pour l'intérêt général a. Voir r£re nou- 
velle au 16. Il était de la branche cadette de la famille d'Asniè- 
res de La Ghapelle, issue de l'ancienne maison des sires de 
Pdns, branche qui cousinait avec les d'Asnières de La Ghatei- 
gneraie, princes de Ponts. Il descendait de Robert d'Asnières de 
Haisonnay, chevalier, seigneur de La Ghapelle de Bois, Gren- 
ues, Les Rosiers, La Mothe, etc. , marié, en 1637, à Marie de Bar- 
bezières, qui eut dix enfants, 5 garçons et 5 filles, parmi les- 
quels le cinquième était Jean-Baptiste-François irAsnières, 
écuyer, seigneur de Lage-Lizant, Yillechenon, etc., marié en 
1677 à Suzanne Barbe, dont 11 eut deux enfants : Taîné Robert 
II d'Asnières, chevalier, seigneur de Lage-Lizant, Yillechenon, 
etc., marié à Bonneville, en 1713, à AnnePrévéraud, fille de Jac- 
ques, écuyer, seigneur de Beaumont, eut Robert III d'Asnières, 
chevalier, seigneur de Yillechenon, Nitrat, marié à Marie-Lau- 
rence Faure de Rencureau, d'où 6 enfaata, 3 rarçonset 3 filles, 
parmi lesquels : Robert-Bernard, marquis i'Asnières, cheva- 
lier, seigneur de Nitrat, Lugérac, La Barde ou Belle-Barde, 
marié, en 1 775, à Françoise de Laisné, fille de Louis, seigneur 
de La Barde ou Belle-Barde, co-seigneur de Gondeville. Henri 
d'Asnière avait pour grand-père le iits de Robert Bernard, Ro- 
bert lY, marié à N... Laisné de Marajicheville. et pour père Eu- 
gèuc-Robert-Bernard d'Asnières, conseiller général de la Gha- 
rente, marié en premières noces à Françoise-Joséphine Bédoi- 
re. Lui et sa sœur, M""* Rambaud de la Lavoeque, étaient issus 
de ce premier mariage. Du second avec N. Paulay, sont sortis 
trois enfants, un fils qui est mort, un autre, Eugène d'Asnières 
qui habite Montboyer et a deux garçons, et une fille, Louise d'As- 
nières, mariée à M. de 8aint-Laurent, près de LaRéole. D. 

Le 15 décembre, est décédé en son château de Ghaux, com- 
mune de Ghevanceaux, arrondissement de Jonzac, le marquis 
Alfred de Lestrange, né en 1800 de Joseph, anciea aous^préiét 



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— 14 — 

de Jonsac et de Catherine Oreen de Saint-Mareaat, veuf le 30 
juin 1860 de Marie-Gonatance-Josèphe Herbout, de Tancienne 
maison de Leatrange dont Saint-Allaia a donné la généalogie 
dans son Nobiliaire, tu, 212. Officier de cavalerie, marié fort 
jeune à Saint-Omer, il fut maire de cette ville ; puis pris de 
nostalgie, il acheta le château de Ohaux où il vécut en patri- 
arche, entouré des siens ; il eut la douleur de perdre dans la 
force de Page quatre de ses fils, le cinquième précocement 
affligé d^une infirmité cruelle, puis son gendre Léopold, comte 
de Truaud, une bru Marie de Palaminy. « D'un abord facile et 
aimable, dit le Moniteur de Saintes du 23, il fut aimé de ses 
serviteurs, vénéré des pauvres de la commune et des nombreux 
ouvriers qui cultivaient sa grande terre. En paix avec Dieu, sans 
reproches, il a vu venir la mort sans crainte >. c II ne refusait 
à personne, dit le Bulletin religieux du 18, le genre de secours 
qu'il pouvait offrir. L'aménité de ses manières et de son lan- 
gage, la distinction de sa personne lui gagnaient les cœurs les 
plus rebelles. Il imposait le respect en l'accordant aux plus 
petits avec la bienveillance la plus exquise. > 



ARCHÉOLOGIE 

Sépqlturbb MâROviNGifiNNBs A Nbuvig. — Le cimetière de 
Neuvic-sous-Montguyon, arrondissement de Jonzac, a été sac- 
cagé en 1861 pour des travaux de voirie. La pioche des terras- 
siers a mis à découvert des auges de pierre de 2 mètres à Tin- 
térieur, contenant des squelettes, et recouvertes par des pierres 
taillées à quatre pans. Sur ce couvercle est le nom du défunt 
gravé à la face qui regarde le midi. 

Peu d'objets dans ces tombes : trois vases de terre non ver- 
nissée, quelques débris de verre irrisé, une lame d'épée très 
oxydée, un ceinturon dont le cuir était recouvert d'une lame 
d'argent ornée de légers dessins, et une fibule de cuivre ornée 
de cinq grosses pierres, comme le raconte VEpigraphie san- 



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— 15 — 

tone, page 77, à laquelle noua empruntons oes gravures et ( 
détails. 



*V|R\NA 

) V C VN>V 



Les noms sont assez faciles à lire : Audomaba, Inzobert, Eu- 

TIGIA, ViRINA, DOLBNA, JuGUNDA, MaGARIA, ArGILLINO, LOBASIO, 

Iruna, Ehoano, Atuo. Deux autres pièces portaient : Retisto, 
Sgorilio. Tout a disparu, sauf les inscriptions Audomara et Vi- 
RiNA qui sont .près de réalise; les sarcophages et les couvercles 
ont fait d'excellents matériaux pour charger la route. 

Or, une lettre (24 octobre) de notre confrère M. le docteur 
Vigen, de Montlieu, nous apprend que de nouvelles trouvailles 
viennent d'être faites dans le même cimetière. La tranchée, qui 
avait été ouverte en 1866, pour faire passer un chemin vicinal 
a été élargie de 2 mètres sur une longueur de 10, et consolidée 
par un mur de soutènement. Les ouvriers ont déterré et brisé 
une vingtaine de sarcophages. Les auges sont monolithes, de 
2 mètres de long en moyenne et plus larRCs à la tète ; elles 
étaient orientées, les pieds tournés vers le levant. Les couver- 
cles sont prismatiques, sans anc^les rabattus ; les uns plats en 
dessous, les autres avec un angle rentrant inférieur qui corres- 
pond à Tarète supérieure du prisme^ celle-ci plus aigùe. Le tout 
est formé de pierre tendre, non gélive, semblable à celle de 
Saint-André de Cubzac. 

Chaque sépulture ne contenait qu^une série d'ossements, 
d'ailleurs mêlés à la terre, sauf une qui renfermait deux crânes, 
Les sarcophages n'étaient pas tous enfoncés à la même profon- 
deur : on leur avait creusé un lit dans le sable argileux com- 
pact ; il y avait deux étages superposés à certains endroits. Et, 
par dessus tout cela, s'étend le cimetière actuel de la paroisse. 
Deux seulement portaient une inscription, gravée profondé- 
ment en capitales irrégulières de 12 à 15 centimètres de haut 
sur la face supérieure de deux couvercles: l'une, Martini ; l'au- 
tre, brisée, donne la un d'un nom, rvris. Elles ont été encas- 
trées dans le mur. 

Trois urnes funéraires ont été trouvées et sauvées ; elles sont 
maintenant au musée de Saintes; la première, enduite d'un 
vernis verdàtre, avec bec et anse tordue, a été extraite d'une 



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— 16 — 

auge placée dans une couche un peu supérieure ; les deux au- 
tres, tirées du sarcophage de Mabtini, celui-là même qui con- 
tenait deux tètes et une molaire de vieux cheval ; Tune est 
de forme antique, blanchâtre; Tautre, plus moderne, recouverte 
d'un enduit rouge foncé, ressemble à notre pichet saintongeais. 
On peut conclure de la forme des sarcophages et des urnes, en 
tout semblables à ce qui a été trouvé en 1861, que ces sépultu- 
res remontent au vie siècle de notre ère. 

L'ÉGLISE d'Aunat. — Dans la séance ( 8 octobre ) de l'aca- 
démie des inscriptions et belles lettres, M. Robert de Lasteyrie 
a lu un mémoire sur une des plus curieuses églises romanes du 
Poitou, celle d'Âunay, à nfii-chemin entre Melle et Saint-Jean 
d'Ângély. Ce bel édinee a dû être construit sous le règne de 
Louis VII. Remarquable par les dispositions architecturales, il 
Test plus encore par les curieuses sculptures qui le couvrent. 
L'art français du douzième siècle a rarement produit une œuvre 
plus complète et plus riche. M. R. de Lasteyrie passe en revue 
toutes les scènes figurées dans ces sculptures, et en donne l'ex- 
plication. (Jouma{ officiel, 23 octobre 1886, p. 4883). 

La. Mebsaline db BoRnBAUX. — Il avait bien tort, notre excel- 
lent confrère, M. Tamizey de Larroque, de se lamenter sur 
La Mess&line de Borde&ux (Bordeaux, 1884, in-8*]. Il et on la 
croyait à tout jamais engloutie dans la mer à l'embouchure de 
la Gironde, cette magnifique statue découverte en t694 et chantée 
alors par les poètes bordelais en vers plus élogieux pour le 
marbre de l'artiste que les hexamètres de Juvénal pour l'origi- 
nal de la femme de l'imbécile Claude. Mais rien ne se perd 
dans la nature, et la mer rend ce Qu'elle a pris. Or, au com- 
mencement d'août, un bateau de pèche. Jeune Ocfatne, apparte- 
à M. Théodoric Daron, armateur à Saint-Oeorges d'Oleron, re- 
tirait par les quinze milles sud-ouest de La Gotinière, un bloc 
informe de marbre, couvert d'algues et rongé par les flots sa- 
lins : ce devait être une statue, et quelle autre statue que celle 
qui se perdit, en octobre 1686, dans ces parages, en allant de 
Bordeaux à Versailles où Louis XIV l'appelait pour son jardin? 
O'est ce que raconte le Mémorisii de Ssiintes du 8 août. 

Le clocher de Saint-Eutropb. — L'élégant clocher de Saint- 
Eutrope à Saintes, bâti par Louis XI, grand dévotieux à 
« monsieur Saint-Eutrope », à qui il demandait la guérison de 
son hydropisie, est dans le plus triste état. Sur la plate-forme 
' qui supporte la flèche élégante, flotte un véritable étang. Pour 
arriver à la base de la flècne, il faudrait presque se mettre à la 
nage. Alimenté sans cesse par les pluies que le ciel lui verse 
généreusement et dont les eaux filtrent lentement à travers les 
murs, ce lac suspendu entretient là haut une douce humidité 
très favorable à la végétation. Aussi y voit-on une flore exoti- 
que des pla« remarquables : mousses, lichens, germandrées, 



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— 17 — 

grSminées, giroflées, œillets, oh ! des œillets à £aire envie aux 
poètes. De grands arbres, bravant la tempête dans ces régions 
sublunaires, 85 mètres au-dessus du niveau de la mer, et qui 
d'en bas semblent des brins d'herbe, arrêtent là haut la vio- 
lence des ouragans^ comme les pyramides d'Egypte ; ils sont 
d^une venue admirable. 

Dieu prodigue ses biens 

A ceux qui font vœu d'être siens. 

Les ormeaux surtout poussent drus et forts. J'en ai arraché un, 
et c'était bien dommage, qui avait entre deux pierres fait un 
trou où j'ai enfoncé mon bras jusqu'à l'épaule. Il y en avait 
tant, et j'avais eu tant de peine à déraciner celui*là, que j'ai 
laissé les autres ; dans quelques années, le taillis sera haute 
futaie; et les pauvres de Saint-Eutrope auront de quoi se chauf- 
fer tout l'hiver. 

L'architecte a bien signalé à qui de droit ces parasites qui 
vivent aux dépens et au détriment du monument, et demandé 
qu'on l'en débarrassât; un architecte est sans pitié I La fabrique 
a bien envoyé une délibération au ministre, où elle lui dit que 
le clocher va tomber un beau matin sur la tête des passants, ce 
qui serait fâcheux : une si délicate aiguille, en effet, pourrait 
bien du coup briser quelques unes de ses fines arêtes, de ses lé- 
gers clochetons, de ces crosses ciselées, de ses crochets ouvra- 
gés. Que faire? La pauvre fabrique est aussi gueuse qu'un rat 
d'église; la commune n'a pas d'argent, mais elle a des dettes; 
et l'état... Oh I l'état a bien d'autres chats à fouetter et d'autres 
édifices très solides à jeter bas pour les rebâtir. Donc, il faut se 
résigner à voir l'herbe qui verdoie, le vent qui poudroie, et le 
clocher qui verdoie et poudroie. Aussi, ce que j'en écris, n'est 
pas pour dire au département, au conseil des bâtiments civils, 
a la commission des monuments historiques: « Prenez garde, si 
vous ne dépensez pas en ce moment Quelques milliers de francs, 
il faudra, en dépenser soixante mille dans cinq ou six ans ; » mais 
c'est uniquement pour avertir les Parisiens qui vont à Royan en 
calèche d'avoir soin de fermer la capote quand le cocher passera 
au pied du clocher, et les Saint-Eutropiens, Saintais, Bain- 
tongeais et autres Gharentais^ de bien prendre la précaution 
d'ouvrir leur parapluie aux approches ae cette haute colonne 
dont ils sont si fiers : 

... Car tchieu mounument, si o venait à chère, 
Il les ébouillerait, bonnes ghens 1 et que faire 
Apre? J'oris trejours ça tchi rong'rait mon thieur. 

Gomme, le 12 décembre, il est arrivé à Fontcouverte où une 

f>artie du chevet de l'église s'est abimée, au risque d écraser 
'instituteur, ses élèves et le curé avec ses paroissiens, s'ils s'é- 
taient mis là au moment de la chute. « On frémit », dit le journal. 
Je veux enfin prévenir les touristes. Les archéologues secon- 

TtoB«VU.-JaaTkrlS87« 8 



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Monsieur Georges Musset , 
32, rue GargouUeau, 

La Rochelle 

(Charente-Inférieure) 



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HISTOIRE 



faïenceries rochelaises 

Par Georges MUSSET 

ANCIEN ÉLÈVE DE L*éCOLB NATIONALE DES CHARTES 
CORRESPONDANT DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE POUR LES TRAVAUX 

HISTORIQUES 

I vol. in-4<> de 120 à 150 pages 

ORNÉ DE VINGT PLANCHES HORS TEXTE EN CHROMOLITHOGRAPHIE 



Ce livre a la prétention d'être un livre utile. 

Nous' n'avons pas besoin de faire ressortir tout l'intérêt qui 
s'attache aux questions artistiques et industrielles. Mais il est 
encore un autre point de vue qui justifie la publication d'un 
tel ouvrage. Le goût du public se porte depuis quelques années 
vers les productions céramiques de tous les âges. Il n'est pas 
d'intérieur qui n'étale au long de ses lambris quelque vieux 
plat OU quelque assiette même mutilée. A côté des productions 
quelquefois plus artistiques de la gravure moderne , ces vieux 
débris des civilisations d'antan n'ont souvent qu'un mérite, 
mais ils le possèdent : c'est celui de l'originalité et de la variété 
des décorations. 

Ce goût pour les vieux produits de la céramique établit 
toutefois un drainage qui dissémine dans toute la France les 
faïences. autrefois groupées en majeure partie autour des lieux 
de fabrication. 

En présence de cette dispersion , le classement des produits 
devenait nécessaire. Chacun est bien aise de connaître l'origine 
des pièces de sa collection. 

Ces préoccupations diverses ont doté la science de très 
beaux et de très bons ouvrages de céramique, mais dans lesquels 



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— 20 — 

IV 

Le 4 octobre, a eu lieu à Marennes la bénédiction par monsei- 
gneur révèque de La Rochelle, de trois cloches. 

La première a cette inscription, qui rappelle le nom de Léo- 
nard, curé de Marennes, mort sur les pontons : « A la mémoire 
de M. L. Léonard, curé de Marennes, de 1785 à 1793, mort con- 
fesseur de la foi. L'an 1886, Léon XIII étant pape, jai été bénite 
par monseigneur Etienne Ardin, évèque de La Rochelle et Sain- 
tes, assisté de M. Pierre Bonnin, chanoine honoraire, archiprêtre 
de Marennes. J'ai eu pour parrain, M. Ernest Beaussant, ancien 
préfet, conseiller général, et pour marraine. M"** Jeanne Gêné- 
raud. Etant fabriciens, MM. Edouard Charbonnier, président; 
Emile Battandier, trésorier ; Louis Sauvât ; Auguste ôaildraud; 
Edouard Flandrai, et M. Philippe Généraud, maire de Maren- 
nes. Je me nomme Jeanne-Ernestine. >> Le curé M. l'abbé Bon- 
nin ajoute : a II y aura bientôt un siècle, que des mains sacri- 
lèges, après avoir dépouillé notre église de ses ornements et ren- 
versé ses autels, descendirent de son beffroi le bourdon qui y 
avait été placé en 1650 par Pierre Ruppé, alors curé de Maren- 
nes. On n'y laissait, pour servir à des usages profanes, que la 
cloche tout récemment installée, en 1776, par les soins de Noël 
Boudet, un autre de mes prédécesseurs. Mais, en môme temps 
que cette cloche allait à la fonderie de Rochefort pour être con- 
vertie en canon, le vénérable curé, M. Louis Léonard, était 
traîné sur les pontons, en rade de nos côtes, pour y expier, dans 
les privations et les mauvais traitements de toute sorte, son 
attachement inébranlable à la foi catholique. Il y devait mourir 
misérablement. » Et pourtant il avait prêté tous les serments et 
était président de la société populaire. 

La second^ rappelle lo nom d'André Fradin, curé de 1830 à 
1843, € prêtre d'une éminente piété et d^'une rare éloquence, un 
de ces hommes pour qui on se passionne dès qu'on les connaît, 
et qu'on n'oublie plus. Cœur d'apôtre, àme de feu, réunissant 
tous les charmes du langage aux vertus qui font les saints, 
André Fradin, avec sa physionomie si sympathique, son regard 
si doux, son sourire céleste, sa chevelure à la nazaréenne, fai- 
sait rêver du fils de Dieu conversant parmi les hommes. » 
L'inscription est ainsi conçue : c A la mémoire de M. André 
Fradin, curé de Marennes, 1830 à 1843. L'an 1886, etc. Parrain: 
M. Emile Battandier, docteur-médecin ; marraine, M"* Amélie 
Charbonnier. Je me nomme Marie-Amélie b. Le latin n'est plus 
la langue de l'église. 

La troisième est destinée à perpétuer le nom de Frédéric 
Brassaud, successeur de Fradin, qui « prit dès le début, pour 
ne s*en départir jamais, cette ligne de conduite si sage, si pru- 
dente qui en peu de temps lui concilia l'estime universelle. Et 
cela a duré trente-trois ans. Plus d'une fois de son vivant, et 
dans des circonstances mémorables, il en recueillit le témoi- 
gnage public et éclatant. Sa mort en fut comme une consécri^ 



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— 21 — 

tion triomphale. » Il y a : « A la mémoire de M. Frédéric Bras- 
Baud, curé de Marennea, de 1843 à 1875. L'an 1886, etc. Par- 
rain, M. Félix Leps, négociant; marraine, M*"* Théodora Du- 
faur. Je me nomme Théodora-Félicie. » 

L'idée est nouvQlle de fondre des cloches à la mémoire d'un 
mort. Je ne connais qu'un exemple, approximatif : la cloche de 
Meschers porte : ioseph lovis dvbrevil, chevalier et baron 

DE THBON, Chaste A UBARDON ET AVTRSS LIEVX, DECEDE LE 5 AVRIL 

1632, parce que le mort avait légué une cloche à sa paroisse. 
UEpigraphie s&ntone , paçe 298, ajoute même qu'il avait ou- 
blié d'en indiquer le poids ; voilà pourquoi la cloche de Mes- 
chers est si petite. 

V 

Sépultures à La Rochelle. — Le 28 décembre, dans les 
travaux de voirie entrepris au sud de la place d'armes, à La 
Rochelle, où fut autrefois le cimetière Saint-Barthélémy, jadis 
cimetière Sainte-Anne du nom de la chapelle du château, 
depuis même « cimetière des huguenots, s> on a, vis-à-vis la 
cathédrale et sur la place môme, dans l'intérieur de ce q^ui 
fut le Grand-Temple, découvert un cercueil en plomb, rétréci 
aux pieds, ayant 1 mètre 65 de long sur 0,45 de large, et ren- 
fermant un cercueil de sapin qui contenait un squelette. L'ins- 
cription en capitales romaines est ainsi conçue : 

CI. le. cor. de ibannb. marchant, femme, bm ie (émerite). 

On trouve une Jeanne Marchant baptisée au temple le 24 jan- 
vier 1583, fille de noble homme Anthoine Marchant, sieur de La 
Daroterie, conseiller au présidial, et d'Anne Bernon, épouse en 
premier mariage de Jacques Monsnereau, sieur de L'Hommée, 
aussi conseiller au présidial, puis (9 avril 1623) de Jean de L'Es- 
calle, un des intendants de l'armée royale, président du présidial 
de 1635 à 1653, mort en 1663 et enterré dans l'église des augus- 
tins. Voir un article de M. Musset dans le Courrier de La 
Rochelle du 30. 

VI 
L'inscription suivante a été gravée sur une pierre dans l'église 
Saint-Eutrope à Saintes, pour rappeler le souvenir de l'érection 
en insigne basilique : 

LEO. p. p. xin. 

AKTiaVISSIMVM* HOCCE* TEMPLVM- 

SCTI. BVTROPn. EPISC. ET- MARTYRIS. 

ET- CfiTHRARVM. PROVINa^. ECCLRVM. PRINCEPS. 

basilige- libbriXna- adgregatvm. 

nomine- ac privilegns. 

basilics. maigris. 

Avxrr. ET. ORNAvrr. 

DIE* XI. MAII* MDCCCLXXXVI. 

stbphano* ardin- EPIS- rvpel* et* santon. 
FRANaSCO- cazabant* presbytero. missionis* parocho* 



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— 22 — 

VII 

L'église de Saint«Léger en Pons nous offre deux inscriptions * 
1® celle de la cloche. Elle a été déjà publiée par la commission 
des arts qui, en brouillant les lignes, Ta rendue complètement 
inintelligible. Cette inscription, en effet, se compose de deux 
parties bien distinctes; Tune, en relief, a été fondue avec le mé- 
tal ; elle est ainsi conçue, chaque mot ou lettre abréviative 
étant séparé par une fleur de lys : 

IHS. M. lAY. ESTE. FAIGTE. POVR. LE. SERVICE. DE. DIBV. DE. 8AINCT. 
LEGER. AV. DEPANS. DBS. ABITENS. 1603. I. VBRGNES. M. BRETET. FA- 
BRIQVEVR8. F. P. M. P. COLLON. 

Au-dessous se voient trois écussons représentant trois fer- 
meaux, qui sont les armes des Courbon-Saint-Léger : D'azur à 
trois fermeaux d'or, Vardillon en pal. 

Sur le cerveau, autour des anses, on a gravé à la pointe les 
noms des parrain et marraine, que le fondeur avait oubliés ; 
encore est-il bien sûr que le graveur n'a rien omis ? 

CHAR. COVRBON 8. DE. 8. LEGER, LOVYS. DE. GOVRBON, PARRAIN. ET. 
AN. MOVNIERE. MARREINE. FE. I. THIBAVT. D. S'. DE. S. L»». 

Pour Charles de Oourbon, sieur de Saint-Léger, et Louis de 
Courbon, il n'y a aucune difficulté. J'interpréterai ainsi le 
reste : « Anne Meunière, femme de J[ean] Thibaut, [procureur?] 
du sieur de Saint-Léger. » Les sigles f. p. m. p. signifient : Fait 
Par Moi [ou Maître] Pierre collon. 

Dans la généalogie des Courbon, branche de Saint-Léger, pu- 
bliée par LaChenaye-Desbois, v, 215, on trouve, filsde Jacques de 
Oourbon, ccuyer, seigneur de Saint-Léger, commandant pour le 
roi en la ville de Saintes, et de Jeanne de Gombaud, dame de Ro- 
mette et de Romegoux : 1* Charles de Courbon, qui fut fait, en 
1615, chevalier de Saint-Michel, en 1626 lieutenant de la com- 
pagnie de gendarmes du duc d'Epernon, etc., époux, par con- 
trat du 16 janvier 1605, de Jeanne-Gabrielle d'Ages ; 2** Jacques 
de Oourbon, seigneur de Romegoux, baron de Blenac ; 3** Louis, 
seigneur de Remette, capitaine au régiment de Champagne, 
époux de demoiselle Philippior. Loys et Charles sont évidem- 
ment ceux dont il est question dans l'inscription. Charles de 
Oourbon, époux de Jeanne-Gabrielle d'Agés, est qualifié, sur 
les registres paroissiaux de Corme-Ecluse, « chevalier, seigneur 
de Rqmette, Saint-Léger, Briagne, Le Seurre, vice-compte de 
Saint-Sauveur, et autres lieux. » Je lui vois là pour enfants : 
1** Suzanne; 2** Jean-Louis, seigneur de La Roche Courbon, 
Briagne, et marquis de Saint-Sauveur; il eut un fils qui est 
parrain, le 20 octobre 1649, à Corme, avec Marguerite du Breuil, 
fille de Claude, seigneur de Théon ; 3° Philippe, qui, baptisé le 
2 avril 1626 à Oorme-Ecluse, fut tenu sur les fonts par Philippe 
de Nouzillac, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 
commandeur des Epaux, Roches et Villedieu, et par Anne de 
Gondrin, femme de haut et puissant Henri d'Albret, sire de Pons, 
souverain de Bcdeilles, baron de Miossans, Coaraze et Vedrette, 



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— 23 — 

etc.; 4« Charlotte, tenue, le 6 juin 1625, par Charlotte Goumard, 
épouse de Louis Belcîer, seigneur baron de la baronnie et 
chàtellenie de Cozes, et par Claude du Breuil, chevalier de 
Tordre du roi, seigneur baron de Théon et autres lieux. 

Les registres de Saint-Léger ne nous donnent pour cette époque 
que : 1** Jacques, né le 4 mars 1649, baptisé le ^7 décembre 1658, 
fils de Léonard de Courbon, baron de Saint-Léger, et de Suzanne 
de Mandosse, tenu sur les fonts par Guiscard, comte de Rous- 
sillon ; 2"^ Louise-Marie de Courbon, baptisée le 17 août 1653 ; 
3" Jacques, oui, le 20 décembre 1657, eut pour parrain Jacques 
du Perrier, ecuyer, sieur de La Tilliade, et pour marraine da- 
moiselle Lydie de Gallet; 4" Louis, baptise le 8 octobre 1656, 
enfants des mômes, qui ne nous fournissent aucun éclaircisse- 
ment pour notre cloche. 

VIIL 

L'autre inscription de Saint-Léger, que nous communique 
M. l'abbé Cazaugade, est au cintre de la porte de Féglise ; les* 
caractères sont du xvi* siècle : 

SIT FAX INTRANTI FELIX SIT CBSSVS EVNTIS NOMINB RITYS. 

C'est-à-dire : « Paix à celui qui entre ! Heureux celui qui vient 
au nom du saint Esprit, « sans pourtant se dissimuler que le 
mot ce8SU8^ qui doit venir de cedo, cessum^ marcher, s'avancer, 
processus, n'est pas latin. 

Les droits de minage a Tailleboubg. — Le musée d'archéo- 
logie de La Rochelle vient de s'enrichir de pièces curieuses qui 
lui ont été données par notre confrère M. Mercier-Derommai- 
gné, l'érudit bibliophile de La Rochelle. Il s'agit de trois pla- 
ques d'ardoise, où sont gravées les inscriptions suivantes : 

l"* plaque. Dimensions : largeur, 0"23; hauteur, 0"11. • 

DROIS DE minage 
ET FOIRE DEVBS 
AV PRBZANT CONTÉ. 
ACHEVAT DE GRAVAT LE XII MARS 
M. DG. XCXVIIII. PAR MOT MARILLET, 1699. 

2"* plaque. Dimensions : largeur, 0"23; hauteur, 0"32. 
pour le droit du minage 
c'est assauoir ghasqun boiseau 

DE quelque ESPESE DE GRAIN QUE 
SE SOIT QUT SE CHARGE EN LES 
FORTS FOIRES ET MARCHÉS 
EN TOUTE l'eSTANDUES DE 
LA DITTE GHASTELANIE DE 
TAILLEBOURG et 8^ SAUINIEN 
DOIBUB PAR GHASQUN BOISSEAU 
UNE PLENNB ESCULLÉ LES 
UINGT QUATRE FAISANT LE BOISSEAU 



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— 24 — 

itbm m onbbionbur ▲ droit 
de prandrb sur ghasqunnb 
pibssb ob uin pipe ou autre 
uaib8eau perse a vanore bn 
la ditte chastelanie, de 
ghasqunnb piessb la premier 
painte et un denier pour 
l'ajustage 

marillbt. 
fait a taillebour, le 12* mars 1699. 

3"« plaque. Dimensions : largeur, 0'^23 ; hauteur, 0"32. 

ITEM MONSEIGNEUR A DROIT DE 
PRANDRB DE GHA8QUE SALINE 
DE LA UILLE AU QUATRE FESTB 
ANNUEL UNNE PALLÉE DE SEL LES 
TROIS FAISANT LE BOISEAU 
GHASQUN POURSEAU OU TRUIE DOIT 

. UN DENIER, CY 1 DENIER 

GHASQUN BEUF OU UAGHB QUE LON 
LIE DOIBUET UN DENIER, GT 1 DENIER 
ITEM UN UEAU d'UNE AN DOIBUET 
UN DENIER, GT — 1 DENIER 
GHASQUN GHEVAL OV JVMANS 
DOIBUNE UN DENIER, GY — 1 DENIER 
ITEM GHASQUN BOUQUE AGGOMPAGNÉ 
DE GHEUERB DOIBT HUIT DENIERS 
GY VIII DENIERS 

ITEM GHASQUE ASNE OU ASNBS8E 
DOIBUNENT UN DENIER 
GHASQUE SOMME d'hUILLB DOIBT 

QUATRE DENIERS GY IIII 

POUR UERGE ET ARBRE DE MOULAIN 
QUATRE DENIERS. 

Nous ignorons si le tableau se composait d'un plus grand 
nombre de plaques ; nous ne serions pas éloigné de le croire, 
la liste des matières imposables d'habitude étant loin d'être 
épuisée par l'énumération ci-dessus. 

Rappelons, en terminant, que le musée d'archéologie do la 
ville de La Rochelle possède le boisseau du comté de Taille- 
bourg, dont le Bulletin a reproduit l'inscription, tome iv page 
410. G. Musset. 



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— «6 — 
VARIÉTÉS 

I 

M. FRÀNgOIS GOPPÉBi SAINTONGBAIS. 

Notre confrère M. René Kerviler, Thiatoriographe fort érùdit 
des anciens membres de Tinstitut, section de l'académie fran* 
çaise, avec de très profonds calculs d'ingénieur, est arrivé à 
cette conclusion que la Saintonge était, après la Bourgogne et 
la Bretagne, je crois, la province qui avait le plus produit d'a- 
cadémiciens. Je ne me chargerai pas de vérifier les chiffres du 
biographe de Jean Ogier de Gombaud ; mais assurément il 
n^a pas inscrit sur sa liste des académiciens un de nos plus 
sympathiques et plus célèbres poètes, M. François Ooppée, qui 
ne Tétait pas encore, ni M. Julien Viaud (Pierre Loti), de Roche- 
fort, qui le sera bientôt. L'eût-il fait d'ailleurs, qui l'eut fait, 
avant d'avoir lu ce petit article? Et pourtant!... 

Et pourtant il est très facile d'établir, à l'aide de pièces authen- 
tiques, dont nous devons plusieurs à l'obligeance de M. Emile 
Rousseau, maire deBoutenao, que si M. François Coppée, né à 
Paris en 1842, n'est pas saintongeais dans la rigueur du mot, son 
grand-père maternel, né dans le canton de Oozes, était bien le 
grand-père d'un académicien. Octte découverte ne laissera pas 
de surprendre un peu nos lecteurs ; mais les Saintongeais seront 
fiers de tenir de si près à l'illustre écrivain. Voici la filiation 
dressée sur les actes de l'état civil : 

L Pierre Baudrit, de Floirac, a eu deux fils : 1* Jean ; 2^ Pierre 
qui suit ; 

IL Pierre Baudrit, né en 1717, à Boutenac, où il est mort le 
2 mars 1781, épousa à Boutenac, le 23 février 1751, en présence 
d'Etienne Seuillet, Guillaume Oiraud, Jean Bon, François Bon- 
neau, bourgeois, et Jean Roy qui tous signent avec le prieur- 
curé Mesnard, Jeanne-Lidie Ladoubé, décédée à l'&ge de 72 ans, 
le 19 novembre 1792, « l'an premier de la république >, fille de 
Jacques Ladoubé et de Marie Rambaud; la sœur de Lidie, 
Jeanne Ladoubé fut unie à François Ouérin, et eut une fille 
Jeanne-Lidie Ouérin, qui épousa, le 30 novembre 1780, Fran- 
çois Âugereaud, fils de Simon Âugereaud et de Jeanne Mas- 
siou, natif de Pons, demeurant à Mortagne. Pierre Baudrit eut 
six enfants, cinq garçons et une ÛUe : V Jean Baudrit, ûé le 
8 février 1752 à Boutenac ; il se maria d'abord, le 16 novembre 
1779, à Madeleine Morisset, morte à 28 ans, le 21 juillet 1781, 
fille de Pierre Morisset et de Madeleine Moreau, sœur de Jean 
Morisset, union dont naquit, le 6 iuillet 1781, Lidie-Madeleine 
Baudrit, qui épousa, le 26 juin 1808, Oabriel Aueereau ; en se- 
condes noces, il prit pour femme, à Tanzac, le 13 février 1787, 
Marguerite Jaunin, âgée de 26 ans, fille de Thomas Jaunin et 



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— 26- 

de Jeanne Blanchard, et eut d'elle cinq enfants : a, Jean-Ga- 
briel, né le 23 avril 1788, tenu sur les fonts par sa tante Made- 
leine Jaunin et par son oncle Gabriel Baudrit, et mort le 11 octo- 
bre 1790 ; 6, Thomas, né le 21 novembre 1789, ayant pour 
parrain Thomas Jaunin, laboureur à bœufs, de Tanzac, et pour 
marraine Suzanne-Lidie Baudrit-Bibard ; c, Joseph, né le 21 
juin 1792, qui a eu pour parrain Joseph Baudrit, marin, habi- 
tant Mortagne, et pour marraine Jeanne Jaunin-Blanchard, de 
Tanzac; d, Suzanne, née le 30 ventôse an m, mariée le 26 août 
1813, à Jean Guinois ; e, Marie, mariée le 15 juin 1822 à Pierre 
Guinois ; de Jean ou Pierre Guinois est né M. Tabbé Guinois, 
curé actuel de Floirac, âgé d'environ 70 ans. Jean Baudrit est 
décédé veuf à Boutenacle 7 avril 1843, âgé de 91 ans; 2° Fran- 
çois-Pierre, qui suit ; 3« Jean-Joseph, né le 9 avril 1756, mari- 
nier à Mortagne ; il a eu cinq enfants, dont un fils Joseph, ton- 
nelier, était âgé de 25 ans en 1813 au mariage de sa cousine 
germaine Suzanne Baudrit ; des trois filles encore vivantes, 
deux habitent Mortagne ; 4* Gabriel Baudrit, né le 7 novembre 
1758, ayant eu pour parrain Gabriel Baudrit, laboureur, de 
Floirac; il épousa, le 18 juillet 1792, Suzanne Gaudin, à^ée de 
24 ans, fille de Bon Gaudin et de Suzanne Duret, en présence 
de ses deux frères Jean Baudrit et de Joseph Baudrit, de Jean 
Gaudin, frère de l'épouse, et de Jean Duret, son cousin ger- 
main. Il est mort à Boutenac, sans enfants ; 5** Louis, né le 1*' 
avril 1761 , épousa à Mortagne Marie Lalié ; sous-officier de 
marine, il fut fait prisonnier à Trafalgar et resta 14 ans en 
Angleterre. Il a eu un fils, lieutenant au 43* de ligne, décédé à 
Mortagne ; et une fille âgée aujourd'hui de 87 ans ; 6' Lidie- 
Suzanne Baudrit, née le 3 février 1764, mariée, le 20 juin 1786, 
à Etienne Bibard, laboureur, à Mortagne, fils d'Isaac et de 
Marie Vallée, en présence de maître Jean Ladoubé et Jean Bau- 
drit ses oncles ; elle est morte jeune sans laisser de postérité (1). 
Donc de ces Baudrit il ne reste aucun représentant mâle. 

III. François-Pierre, né le 27 mars 1754, tenu sur les fonts 
baptismaux car François Guérin et Jeanne Giraud (2). Il (quitta 
le pays et s'établit à Paris comme serrurier, s'y est marie et a 
eu cinq filles et un fils nommé Auguste. Une des filles, Rose- 
Louise Baudrit, épousa, en 1825, Alexandre-Joseph Coppée, 
employé au ministère de la guerre, dont nous a parlé son fils : 



(1) Il y a encore à Boutenac un Pierre Baudrit, époux de Suzanne Bertaud 
âgé de 50 ans, le 21 min 1836, au mariage de sa fille Suzanne-Thérèse Baudrit, 
née le 15 octobre 1815, avec Jean Auffer, âgé de 23 ans ; et un Pierre Baudrit, 
époux d'Elisabeth Bujeaud, a un fils Pierre qui, le 4 floréal an vi, épousa à Bou- 
tenac Catherine Tenel, fille de Guillaume et de Marie Poirier. 

(2) Si nous ajoutions que, depuis 1772, le prieur-curé était Juillard des Plaines, 



Eustelle Cardinal, fille de François et de Jeanne Loranceau, tous deux du bourg, 
nous aurons à peu près épuisé la liste des notables" personnes de Boutenac. 



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-27 — 

Homme de bien, pur, simple et oraignant Dieu, 

Qui fût bon comme un saint, naïf comme un poète, 
Et qui, bien que très pauvre, eut toujours l'àme en fête, 
Au fond d'un bureau sombre après avoir passé 
Tout le jour, se croyait assez récompensé 
Par la douce chaleur qu'au cœur nous communique 
N La main d'un dernier né, la main d'un fils unique. 

a .... Le père revenait de son bureau, fatigué, courbé, pauvre 
homme d'esprit et de rêverie qui s'usait sur les paperasses ! 
Mais quand il avait embrassé tout son monde, son naïf et fin 
visage sans barbe, sous une brosse de cheveux gris d'argent, 
s'éclairait d'un heureux sourire. Il ôtait sa redingote, cette redin- 

fote qui durait si longtemps ! disait o Ouf ! » en enfilant sa robe 
e chambre ; et comme la soupière fumait déjà sur la table, et 
que la mère Bernu la regardait du coin de l'œil tout en faisant 
mine de s'en aller, il lui disait gaîment avec sa générosité de 
pauvre et sa bonne grâce de gentilhomme : « Asseyez-vous là, 
maman Nunu ; vous dînerez avec nous. » 

De Rose-Louise Baudrit et d'Âlexandre-Joseph Goppée sont 
nés huit enfants, dont deux vivent encore : M"** Ânnette Gop- 
pée, et M. François [Prancis-Edouard-Joachim] Goppée, le plus 
jeune, né le 26 janvier 1842, au numérqf^9 de la rue Saint-Maur- 
Saint-Grermain, aujourd'hui rue de l'abbé Grégoire, « un de ces 
rares abbés qui aient mérité de détrôner les saints sur les pla- 
ques du coin des rues. » 

IV. Auguste Baudrit a succédé à son père; il a eu un fils 
nommé aussi Auguste, qui aujourd'hui est, à Saint-Mandé, chef 
intelligent et habile de l'établissement de serrurerie d'art très 
important fondé par le grand-père. 

Et après ces détails fastidieux de filiation, qui ont pourtant, 
on le voit, leur intérêt, relisons ce délicieux passage d'un 
discours prononcé le 22 juin 1885, à la distribution des récom- 
penses aux jeunes filles de Torphelinat Alsacien-Lorrain du 
Vésinet, discours si émouvant, où le poète, dont la SaJntonge 
sera désormais particulièrement fière, parle avec tant de cœur 
de la fille du serrurier de Boutenac, François-Pierre Baudrit : 

« G'était la femme d'un modeste employé du ministère. Elle 
avait eu huit enfants, et il lui en restait quatre : trois grandes 
filles et un petit garçon. Faire vivre tout ce monde avec les mo- 
destes appointements du père, quel problème! car on voulait 
garder son rang malgré tout : on était lier, on voulait rester 
une bourgeoise, une v dame ». Eh bien ! le courage et les doigts 
de fée de rexcellente mère suffisaient à tout. Les lillettes avaient 
des robes fraîches; le petit bonhomme était bien tenu. Il existe 
encore ce petit bonhomme ; et, bien qu'il ait aujourd'hui dépassé 
la quarantaine, il se souvient toujours d'un certain caban en 
étoffe écossaise^ chef-d'œuvre de l'industrie maternelle, dont il 
était très fier, et qui faisait Tadmiration et l'envie de ses cama- 
rades de la pension Hortus. G'était merveilleux ce que cette 



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-«8- 

bonne méttàgèn Mploymtt d*écoiKmif«r, dé pAUence, d'inven- 
tion, d'activité ponr que sa maison et sa famille lui fissent 
honneur. Celle qui, lorqu^on n*était pas trop pauvre, aimait à 
recevoir quelques parents, quelques amis de son mari et leur 
servait le thé avec grâce, s'était levée à cinq heures du matin, 
comme une servante, et avait quelquefois fait elle-même un 

Eetit savonnage, pour que ses filles eussent des collerettes 
lanches. Il y avait de mauvais moments... Vers la fin du mois, 
le diner était souvent très court et très maigre; mais on le ser- 
vait toujours sur une nappe éclatante ; et, en été, on mettait un 
petit bouquet sur la table pour la parfumer et la fleurir. Je vous 

Parlerais jusqu'à demain, si je vous racontais tous les tours de 
}rce qu^a faits cette pauvre femme plus encore avec son vail- 
lant cœur qu'avec ses mains laborieuses. Et elle était toujours 
gaie; elle riait en travaillant pour communiquer aux siens la 
oonflance et l'énergie dont elle débordait. Que dis-je?... Aux 
jours de grande pauvreté, elle redoublait de bonne humeur, et 
ce logis, où souvent on n'aurait pas trouvé deux écus à faire 
tinter l'un contre l'autre, était plein de chansons du matin au 
s^r. J'ai été le témoin de cette simple et noble vie; et c'est, j'en 
suis sûr, parce que j'avais grandi auprès de cette admirable 
femme, qui avait toutes' les forces et toutes les délicatesses, que 
la fleur de la sensibilité s'est un jour épanouie dans mon cœur 
et dans mon imagination, et que je suis devenu poète. Car, 
vous l'avez sans doute deviné déjà, le petit bonhomme, dont je 
vous parlais tout à l'heure et qui était si fier de son petit caban 
écossais, n'est pas un autre que celui qui a l'honneur de prési- 
der votre distribution des prix ; et c'est en voyant à l'œuvre 
sa bien-aimée mère qu'il a compris, dès sa première enfance, 
tout ce que le devoir de la bonne femme avait d'auguste et de 
touchant. > 

On pourra, pour plus de détails sur la vie intime et les débuts 
du poète, lire dans le Correspondant du 25 novembre 1885, 
l'articlo François Coppée^ que lui a consacré la plnme amie de 
M. de Lescure. Et l'on nous saura gré, je l'espère d'avoir rattaché 
à notre province un homme d'aussi grand cœur et d'aussi grand 
talent. Louis Audiat. 

II 

UN MINISTRE A ROGÎIBFORT EN 1727. 

Pendant le ministère du comte de Maurepas (de 1723 à 1749), 
la marine s'était bien relevée de l'infirmité dans laquelle 
l'avait tenue son prédécesseur. Nous pouvons en juger par l'in- 
térêt que portait le ministre aux quelques ports de guerre que 
nous comptions alors, et parmi lesquels figurait au premier 
rane celui de Rochefort. Arrivé au pouvoir, Maurepas reçut du 
roi Louis XV l'ordre d'aller à Brest pour faire partir l'escadre 
des vaisseaux qui y étaient armés. (Dépêche du 27 avril 1725). 
Le ministre, après avoir rendu compte de sa mission, passa 
quelques jours àVcrsailles, puis se rendit à Rochefort. Ilfut reçu 



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-99^ 

à 80D arrivée, mr J» muBieifHJiité, jt la Mta de laqiieUe était ta 
maire Daniaud. Le prooèfl*verbal du «éjour du ministre de la 
marine, dont V Histoire de Rochefort par Viaud et Fleury ne 
parlepas, aétérenoontré par nous parmi les documents consultés 
pour l'histoire de Tinspection, et nous le reproduisons tex- 
tuellement : 

« Entrée que monseigneur le comte de Maurepas, ministre se- 
crétaire d'estat de la marine, a faitte dans le port de Rochefort 
en 1727. 

c Le 25 may 1727, monseigneur le oomfte deMaurepas, minis- 
tre et secrétaire d'estat, ayant le département de la marine, ar- 
riva i Rochefort entre les (i et 7 heures du spir; M. de Villelui- 
sant, chef d'escadre, commandant dans le port, et M., de Beau- 
harnais, intendant, avec tous les ofBcieps de la marine, 0'es- 
toient reindus à la porte de La Rochelle. Monseigneur Le ^omte 
de Maurepas y descendit de son caresse et y receuU; leurs corn- 
plimens, et y receut aussi ceux de MM. les maire et échevios qui 
luy présentèrent en. entrant les clefs de la ville ; il fut accom- 
pagné jusc^u'à Tintendance par tous les officiers de la marine. 
La milice etoit sous les armes, depuis les fauxbourgs jusqu'aux 
capucins (1). Les troupes françpises et suisses continuoient de 
border la haye jusqu'à Tintendance, les armes présentées et 
battans aux champs. 

« Dans la première cour de Tinteiidance, étoit la cpmpaj^nie 
des bombardiers, et dans la seconde cour, celle des garder de 
la marine, les armes présentées et battant au$ champs.. M. de 
Vil'cluisant avoit posé une garde de 50 soldats avec un dra- 
peau, que monseigneur remercia et renvoya. 

« En entrant à Tintendance, il fut salué de 21 coups de canon 

[»ar la batterie royale; et le lendemain, 26, il fit son entrée dans 
'arcenaly et fut salué de môme de 21 coups de Qanop. 

« Pendant les sept jours qu'il est demeuré à Rochefort, il a 
visité tous les vaisseaux du roy, ipagazins, attelliers, bureaux; 
hôpitaux, nouvelle et vieille forme, la fontaine de Saint-Nazai- 
re, la fosse aux mâts, deux vaisseaux en rade, VEléphant et le 
Dromadaire (2), l'isle d'Aix et ses fortifications, et a veu faite 
l'exercice aux troupes, est entré dans tous les détails, et il a 
paru satisfait du bon ordre qu'il a trouvé partout ; il a fait tenir 
devant lui un conseil de construction, où MM. les capitaines de 
vaisseaux, officiers du port^ commissaire des radoubs et mais- 
tres constructeurs ont assisté. 
« Il partit pour se rendre à la cour le 31 du mém^ mois, et on 



(i) Le coUëge et Téglise Saint-Louis ont été bâtis ea 1839 et 1835s«r i!^ii|pl«Q9- 
ment occupé jadis par la commi;nauté et le couvent dos capucins. 

(2) V Eléphant, conu^aandé par M. de TiUy, était armé à destination de Québec, 
et le Drofnadaire, commandé par M. de La Saussaye, devait porter des troupes 
et des moaitioiis navales à Gayenne et à la Martinique. 



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- 30 — 

luy aurolt rendu les mêmes honneurs à son départ qu'à son 
arrivée s'il ne l'avoit expressément défendu. 
« Oollationné à Toriginai le 7 juin 1727. 

» Laffilard. » 

Le séjour du comte de Maurepas à Rochefort ne fut stérile 
ni pour le port ni pour la ville. A son retour à Versailles, le 
ministre ordonna diverses améliorations indispensables, le pa- 
vage d'une partie de Tarsenal, la réparation du corps de garde 
des casernes, la modification des formes' de radoub, la démoli- 
tion du ponton VOriflamme, le creusement des chenaux du 
parc et de Thôpital, de manière à ce qu'ils pussent recevoir des 
vaisseaux, en cas d'accident (Dépêches de la cour du 2« semestre 
1727, passim). Il promit à la municipalité de faire ce qui dé- 
pendrait de lui pour procurer les ressources nécessaires à la 
construction d'une église paroissiale. Oette église que messieurs 
de Saint-Louis, nom donné aux prêtres de la mission, voulaient 
faire construire avec un séminaire, devait avoir sa façade prin- 
cipale sur la rue Martrou. Le projet n'eut pas de suite. 

Ed. Jardin. 

III 

l'intendant dbnis amblot. 

Les anciens historiens de la province inscrivent en tête de 
leur liste imprimée des intendants de La Rochelle N, Amelot. 
Les modernes copient et reproduisent les anciens. Je n'ai jamais 
compris comment les uns et les autres ont pu se contenter de 
cette simple indication : Amelot, sans prénom, avec la date 1623. 
Arcère, à titre de référence, ajoute: « Mss. deBrienne, vol. 212 ». 

Et quand on pense que Farrière pelit-fils de cet intendant, à 
on siècle de distance, est venu occuper à La Rochelle les 
mômes fonctions, on est plus surpris encore de Tinsouciance 
de nos érudits du temps présent à l'égard du bisaïeul. Il leur 
suffisait cependant de recourir à quelque généalogie de la 
famille Amelot ; ils y auraient vu que notre premier intendant 
s'appelait Denis. 

La Chênaie des Bois entre autres, et un livret fort curieux de 
ma bibliothèque vont me permettre de tracer les lignes princi- 
pales de son existence. 

Denis Amelot, seigneur de Chaillou, d'une ancienne famille 
de robe originaire d'Orléans, était le troisième flls de Jean 
Amelot, seigneur de Carnetin, président aux enquêtes du parle- 
ment de Paris, et de Marie de Saint-Oermain. Veuve de bonne 
heure, sa mère se remaria, en 1601, à Michel de Marillac, alors 
maître des requêtes, et qui devint garde des sceaux en 1626, 
après la journée des dupes. 

Pourvu d'abord d'une charge de conseiller au grand conseil, 
puis nommé maître des requêtes ordinaires de l'hôtel, Denis 
Amelot fut envoyé, en 1616, comme intendant à Limoges, à la 



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— 31 - 

suite du traité de Loudun. En 162v{ il alla remplir les mêmes 
fonctions en Saintonge, Poitou, Touraine, Aunis et gouverne- 
ment de La Rochelle. 

C'était, à vrai dire, une sortede mission temporaire et spéciale, 
laquelle ne comportait pas les pouvoirs administratifs qui, plus 
tard, et peu à peu, sous Timpuision de Golbert, furent attribués 
aux intendants des généralités. 

Rohan venait de fafre sa soumission au roi, et Louis XIII 
avait pu, le 20 octobre 1622, entrer dans Montpellier. La veille, 
il avait rendu une déclaration touchant la paix qu'il accordait 
aux protestants, et où il était dit que des commissaires catholi- 
ques et de la religion prétendue reformée seraient envoyés pour 
faire exécuter le contenu en icelle. Âmelot et Jean Ghalas — 
celui-ci représentant ses coreligionnaires du culte réformé — 
furent donc choisis comme commissaires députés a ès-villes de 
Gergeau, Romorantin, Tours, pays de Poictou, Xaintonge, 
Aulnis et gouvernement de La Rochelle. » 

Entre ces deux hommes d'une rare distinction, également 
renommés par la modération de leurs opinions, l'entente fut 
facile. 

Dans la solution des questions délicates que soulevait Tédit, 
Amelot, à qui demeurait le dernier mot, apporta un grand 
esprit de prudence, de conciliation, de justice et de fermeté tout 
à la fois. Ses décisions en fournissent un témoignage éclatant. 
Elles ont été imprimées en 1624 sous le titre suivant : 

c Les REaLBiiENS de messibvrs les commissaires povr l'exécu- 
tion de la dernière Déclaration de sa Majesté sur les Edicts de 
Pacification, lesquels doiuent estre gardez es Diocèses de Mail- 
lezais, et Xainctes, Aulnis, et gouvernement de La Rochelle, et 
es villes de Bourgueil, Tours, etFontenay le Comte. Ici la mar* 

Îfue et la devise de Mesnier. A Poigtiers, Par Antoine mesnibr,. 
mprimeur ordinaire du Roy, et de rVniversité. M. DO. XXIV. 
In- 12 de 53 pages, savoir: 6 chiffrées, 10 non chiffrées, 
37 chiffrées. 

Le livre s'ouvre par un distique latin au lecteur — lectori — 
et une dédicace « A Monseigneur Messire Denis Amelot, con- 
seiller du Roy en ses Oonseils d'Estat et privé, Maistre des 
Requestes ordinaire de son Hostel, Intendant de la Justice en 
Po'ctou, Xainctonge, pays d' Aulnis, et Oouv ornement de la 
Rochelle, Seigneur de Ghaillou, de Lusany, et BuisseuL » 

L'auteur de la dédicace, Etienne Rifaud, est aussi l'éditeur 
des Règlements. « La modestie » de l'intendant « vouloit priver 
le public de ce que l'hardiesse d'un particulier luy présente ; » 
mais dans l'intérêt de la religion, Rifaud a « pense estre obligé 
de le mettre au jour et publier par tout le monde. » 

Ce sonneur de louanges n'est pas seul. Après la dédicace on 
traverse une série d'hommages en vers latins et français, sur 
des modes variés : épigrammes, stances et quatrains, signés : 
Laurentius Falco,a]^ud amplissimum ordinem causarum patro- 



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- 12 • 

pua, idemquo in aaoro Sanhilarianorum pictaventium aodalltlo 
devottts collega; L Urb. Ardilliers in Parisiorum Senatu 
advocatus ; Renatus Beausse, Presbyter Andegavensis ; I. de 
Pardieu, advocat ; P. Delonguell (2 pièces) ; Tineret a Bellero- 
phonte ; Ludovicus Oervain ; L. Fouqueteau, advocat ; de La 
Marguerite ; I. du Pont, advocat au Présidial ; De Crumelles, 
Normand ; L Favre ; Rabreuil ; Peatre ; et encore Rifaud. 

L'élément poitevin domine naturellement; auaai lit«on au 
frontispice de ce petit temple consacré aux Muaea : a Ad illus* 
trissimum virum D. D.. Amelot, sanctions Preetorii aenatorem 
SBquissimum, ibidemque Libellis Pradfeotum, et totiua Pictavise 
Oorrectorem digniasimum. » 

Viennent ensuite les règlements. Le premier chapitre, Xainc- 
tes, Aulnis et gouvernement de La Rochelle^ contient le cahier 
des remontrances formulées en onze articles et présentées par 
le clergé et le corps de ville de Saintes. Chaque article est 
suivi de la réponse des commissaires sous forme d'ordonnance. 
Cet ensemble de règlements, signé : Amelot et Ghalas, porte le 
lieu et la date : « Faiot à Xainctès, le dix-neufviesme aoust mil 
six cens vingt-trois. > 

Les autres chapitres concernent Fontenay le Comte où les 
commissaires s'étaient rendus en septembre,, Tours, visité en 
octobre, et Bourgueil en décembre. 

La mission des commissaires achevée^ Chalasi dut reprendre 
le chemin de Nismes. Quant à Amelot, resta-t-il encore dans 
son département, attaché àsoo œuvre d* « Intendant de justice, et 
combien de temps ? Là-dessus je n'ai aucune donnée. Oh sait 
seulement qu'en 1628, son oollègue, le maître des requêtes 
Oaspard Coignet, sieur de la Tuilerie, fut installé par Louis XIII 
à La Rochelle, en qualité d' « Intendant de la justice, police, 
finances et marine es provinces de Poitou, Xaintonge, pays 
d' Aulnis, et yllle et gouvernement de La Rochelle et Isles adja- 
centes. 9 Si le titre a quelque chose de plus complet comprenant 
outre la justice, la police, les finances et la marine, les pouvoirs 
n'étaient pas plus étendus. Pour La Tuilerie, il s'agissait 
pareillement d'exécuter un édit de grâce et de pacification à la 
suite de la réduction de La Rochelle, tout comme Amelot après 
la prise de Montpellier. 

Doyen de sa* compagnie dès 1748, pendant les troubles de la 
fronde, Amelot, résigna, le 10 juillet 1651, sa charge de maître 
des requêtes en fi^veur dç son second fils, Jacques, et à la suite 
de cette résignation il fut retenu comme conseiller d'état ordi- 
naire. Il mourut, le 7 février 1655. 

Denis Amelot s'était marié deux fois. Il avait épousé en pre- 
mières noces, le 12 septembre 1604, Marguerite du Drac, fille 
d'Adrien du Drac, seigneur de Mareuil, conseiller au parlement 
de Paris, et de Marie Le Prévost. Sa seconde femme, Louise de 
L'Hospital, veuve de Henry de Yaudetar. baron de Persan*, était 
fille çTe ho^i^ de l'Hospital, marquis cto Yitry, chevalier daa 



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-33 — 

ordres du roi, capitaine des gardes du corps, et de Françoise 
de Brichanteau-Naneis. 

C'est du premier lit que descend Jean-Jacques Amelot de 
Ghaillou, l'intendant de la généralité de La Rochelle de 1720 & 
1726. 

La Morinbrib. 



IV 

LB BIÈGB BT LB MAIRB DB ROTAN BN 1622. 

On comprend cette exclamation découragée d'un écrivain 
saintongeais : « Oombien la vérité historique a peine à percer 
les voiles de Terreur ! » lorsqu'on voit, dans notre contrée, des 
faits, je ne dis pas contemporains, ce sont ceux-là qui sont le 
plus altérés, mais modernes, mais relativement récents, traves- 
tis, embellis, imaginés I Hippolyte d'Aussy le disait dans ses 
Chroniques s&iniongeaises (1857), p. 186, à propos du siège de 
Royan. En effet, Royan, assiégé par Louis XIII en 1622, a-t-il 
résisté longtemps ou six jours seulement ? A-t-il eu une capitu- 
lation honorable, ou a-t-il été complètement ruiné? Royan s'est- 
il défendu ou le château ? Est-ce le maire Oombaud qui diri- 
geait la résistance, ou le gouverneur ? Tout cela a été raconté ; 
et ceux qui veulent écrire d'une façon diverse le chapitre du 
passé de la charmante ville ont des textes à l'appui et l'embar- 
ras du choix. Royan avait-il un maire ? En d'autres termes, 
Royan était-il une commune, comme Saintes, Saint-Jean d'An- 
gély, Cognac ou La Rochelle ? Deux points que nous allons 
traiter ; et ce petit travail complétera l'article sur Henry de La 
Motte-Fouquéy un des héros malheureux du siège de Royan. 

C'est Filleau, qui dans son Annuaire de la Charente-Infé" 
rieure (1814), a le premier inventé le maire Oombaud et la 
destruction complète de la ville réduite à quelques cabanes : 
c Royan a soutenu, en 1622, un siège contre l'armée royale 
commandée par Louis XIII en personne. Ce siè^e fut marqué 
par la longue résistance des assiégés commandes par le maire 
Oombaud, qui furent réduits à trente hommes. » Suit le rase- 
ment des fortifications, du château et de la jetée du port ; alors 
le pays a devient à peu près désert. » 

Gautier, dans la Statistique de la Charente-Inférieure (1839), 
II, 331, parle aussi du a maire Oombaud », qui animait les ha- 
bitants a la défense de leur ville en 1622, et aussi de la « lon- 
gue résistance des assiégés. » Il ajoute que, « réduits à la der- 
nière extrémité, ils parlèrent de se rendre ; le roi leur fit dire 
qu'il ne capitulait pas avec ses sujets, mais qu'il leur ferait 
savoir les conditions de leur grâce, conditions qui furent accep- 
tées ; la ville se rendit le 11 mai. j> Mais l'écrivain ne s'en tient 
pas là ; il narre un second siège l'année suivante, une nouvelle 
prise de la ville par le duc d'Epernon avec 8,000 hommes, tous 
les habitants passés au fil de î'épée, leurs maisons réduites en 

vn. 3 



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ceiidre, la forteresse rasée, les fortiflcatiôas démantelées et les 
fossés en partie comblés. » Le roman dans l'histoire I 

S'il n'y avait que l'autorité de Gautier et de Filleau pour faire 
croire à la mairie de Royan, il ne s'en faudrait guère mettre en 
peine. Mais un recueil important The black booh of the Admi" 
ralty (Le livre noir de l'amirauté), t. ii, p. 405, contient, sous ce 
titre The constitution of the commune of Royan, la coutume 
intitulée dans le texte français Establimentz de la commune de 
Roam. Et d'après l'autorité de l'éditeur anglais sir Travers 
Twiss, un de nos confrères, tout récemment (Î885), a écrit dans 
sa Notice sur le port de Royan^ p. 3 : « Un document extrait 
du livre anglais le Black-Book admiralty nous apprend 
que, en 1373, Royan avait douze échevins et douze conseillers.» 
Mais M. Veau dit en même temps qu'en 1365 Royan apparte- 
nait aux seigneurs de Mastas » (lisez Matha)^ et qu'en 1458, 
Charles VII constitua en dot à sa (ille naturelle Marie de Valois, 
qui épousait Olivier de Ooëtiyy, * les terres et seigneuries de 
Royan et de Mornac. » Ce qui est contradictoire. Si Royan avait 
une commune, c'est-à-dire était une ville libre, elle ne pouvait 
avoir d'autre seigneur que le roi. Or, après les Ooëtivy, Royan 
fut possédé par les La Trémoille, et nous voyons qu'en faveur 
des services de Gilbert de La Trémoille, baron de Royan, baron 

Suis comte d'Olonne, chevalier du Saint-Esprit, grand sénéchal 
u Poitou en 1586, conseiller d'état, etc., mort le 25 juillet 1603, 
Henri IV, par lettres patentes d'octobre 1592, érigea en mar- 
quisat la baronnie de Royan devenue en 1707 le duché de 
Royan. Voir, dans le !•' volume des ilrchiues, p. 321, huit lettres 
de Henri IV à Gilbert de La Trémoille, marquis de Royan. Il 
n'y a donc pas place pour le maire Gombaud en 1622, et sa résis- 
tance, dont ne parle ni l'opuscule Réduction de la ville et châ- 
teau de Royan à l'obéissance du roy. (Pont-Audemer, chez 
Jehan Petit, libraire et imprimeur), ni Le siège et bloquement 
de la ville de Royan (Paris, chez Joseph Guerreau, 1622), ni le 
Mercure françois^ ni aucune des relations ou mémoires con- 
temporains (1). 

Quant au Livre noir de Vamirautéy qui a inventé un maire, 
douze échevinH et douze conseillers dans une misérable bour- 
gade de pécheurs des bords de la Gironde, c'est, d'après M. Ar- 
thur Giry, une bévue du savant anglais. Sir Twiss a confondu 

(1) Il y a bien d'autres relations contemporaines en voici quelques-unes pri- 
ses dans le Catalogue de la bibliothèque nationale : Le siège et bloquement de 
la ville et château de Royan par monseigneur le duc d*Epemon avec la prise de 
leurs faubouri^s et Tordre des batteries qui y sont : ensemble ce qui se passe de 
nouveau au camp (26 avril). Paris. Jf. Guerreau, 1622, in-8. N* 1952. — La réduc- 
tion de la ville et château de Royan à Tobéissance du roi avec celle du châ- 
teau de Taillebourg... Extrait des lettres de Xaintes, du dernier avril. Paris, P. 
Ramier, 1622, in-8. N» 1661. — Relatioti véritable de la prise de deux bcutiofis 
de la ville de Royan, assiégée par le roi (9 mai). Paris, par F. Morel, 1622, in-8. 
No 16C3. — La réduction de la ville et château de Koyan à Vobéissance du 
roi, ensemble le traité fait avec les rebelles ^u\ étaient dedans, le mercredi 
onzième mai 1622. Paris^ N. Alexandre, 1622, m-8. N*" 1965. — La prise delà 



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- 86 — 

Rouen et Royan, « méprise d'autant pins extraordinaire au'il 
explique dans une note que la constitution de Royan « s'était 

> modelée sur celle de Rouen en Normandie^ type de la com- 

> mune anglo-normande inusitée dans les localités du sud-ouest 

> de la France soumise à la domination anglaise *, et que, pour 
interpréter le texte français, il a eu recours à diverses reprises 
au texte latin des établissements publiés dans le Recueil des 
ordonnances^ et qu'il a cité lui-môme plusieurs fois le mot 
JRoam traduit par Rothomagus (Rouen). Donc pas de commune 
à Royan, pas de mairie, ni de maire Gombaud en 1622, au moins 
jusqu'à notre prochaine livraison où un de nos collaborateurs 
se propose de montrer que M. Oiry a tort. 

Et la destruction de Royan ? Nous avons entendu les affirma- 
tions si nettes de Filleau et de deux auteurs locaux; elles ne- 
sont pas sans troubler un peu Hippoly te d'Aussy, a Voilà, s'écrie 
t-il (Précis historique de Royan^ p. 188) le fait le plus capital 
de l'histoire de Royan parce que cette ville s'est écroulée au mi- 
lieu des flammes. » Et Massiou a « passé sous silence une pa- 
reille catastrophe ! C'est un oubli diflicile à expliquer. » Pour- 
tant ces détails sont « tout à fait conformes à la vérité, parce 
qu'ils sont vraisemblables »; et en les racontant comme parfai- 
tement authentiques, il ne laisse pas d'être embarrassé : « M. 
Massiou ne dit pas un mot de la disparition de Royan ; M. Fil- 
leau affirme que cette ville fut détruite immédiatement après 
qu'elle eut capitulé ; et M. Gautier assure que ce fut après une 
révolte des habitants et le massacre de la garnison. »< De là ce 
soupir mélancolique : « Et nous voulons toujours savoir ce qui 
se passait à Ninive et à Babylone ! » 

N'en déplaise à l'historien, il est assez facile de savoir ce qui 
s'est passe alors, et il est inutile de s'écrier : a Gomment les 
questions les plus importantes seraient-elles résolues sans hési- 
tation, lorsque nous voyons que, dans notre pays même, au bout 
de 227 ans seulement, des historiens (!!) de la localité ont des 
manières de voir diamétralement opposées sur ce môme fait ? » 
D'abord, il faut examiner la valeur de ces historiens, et puis ne 
pas en croire sur des événements du moyen âge ou de l'époque 
romaine des écrivains du xix* siècle ; il faut remonter aux sour- 
ces, et consulter, si possible, les contemporains des faits. Ainsi, 
Hippolyte d'Aussy aurait réservé pour une meilleure occasion 
ses pleurs sur les vieillards, les femmes, les enfants qui alors 
tf périrent pour un crime qu'ils n'avaient pas commis », et se fut 
épargné ce^ cri déchirant : « Quels ravages affreux la guerre 



ifille et château de Royan, Boardeaus, par S. Millanaes, 1622, in-8. N« 1966. — 
Les articles de la canitulatioti de Boyan^ accordes par la bénignité du roi 
aax rebelles d'icelle. Paris, P. Manson, 1622, in-8. N» 1967. — Lettre du roi 
envoyée à Mgr le comte de Saint-Pol, sur la réduction de la ville de Royan en 
l'obéissance de S. M. (11 mai). Tours. JT. Oudot, 1622, iaS. Orléans, par S. Hotot, 
în-8. N« 1968. De urbis Boianœ obsidione, per N. Prou. Des Cameaux (Parisiis, 
1623, iii-24). No 1969. 



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— 36 - 

civile ne traine-t-elle pas avec elle! » En outre, il ae serait évité 
le désagrément de raconter ces détails apocryphes. Il n'y avait 
qu'à interroger les mémoires du temps, Bassompierre, Riche- 
lieu, lire dans le Mercure les relations officielles et dans la Vis 
du duc d'Ëpernon la page où ne se trouvait rien de tout cela. 

Ouvrons le Mercure françois, viii, 579 : Cette petite ville 
a est enceinte de doubles fossez taillez dans le roc, le vieil fossé 
estoist de quarante pieds de large et profond de vingt, et le 
nouveau de trente pieds de large et profond de douze, battiie du 
flut de la mer de deux costez. Son port. n'estant pas des meil- 
leurs est deffendu d'un chasteau qui appartient au marquis de 
Royan. de la maison de la Trimouille. A la mode de toutes les 
places teniies par les Réformez, outre ses anciennes murailles et 
fortiQcations, elle avoit esté nouvellement fortifiée de bastions, 
de guérites, de redoutes et de demi-lunes. » 

C'est une petite ville au bord de la mer, dit Guillaume Gi- 
rard dans son Histoire de la vie du duc d'Ëpernon, p. 375, sur 
un haut rocher inaccessible du côté de l'eau. L'élévation du 
rocher, résistant à l'impétuosité des vents, faisait au bas du 
précipice un petit Havre, fort assuré pour les vaisseaux dont il 
étoit capable. Ce Havre étoit deiïendu par un vieux Château 
basti sur l'éminence du rocher; et au milieu du rpeher on avoit 
applani un petit chemin qui conduisoit au Havre par une des 
portes de la ville. Du côté de la terre, la place étoit en pays 
plus uni ; mais elle étoit par là si bien fortifiée qu'au jugement 
de tous ceux qui la reconnurent ou avant ou après le siège, 
c'étoit une des meilleures places pour sa grandeur qui fut en 
France... » 

En 1621, cette place de Royan ainsi décrite était commandée, 
au nom du roi, par le capitaine Vasselot de La Chesnaye, hu- 
guenot, mais royaliste. Aidé de Soubise, Henri de La Mothe- 
Fouqué s'en empara le 12 décembre pour le compte de la 
réforme, avec la complicité des habitants, « quasi tous de la re- 
ligion réformée. » De là on surveillait le pays et l'on faisait des 
incursions partout. Saint-Seurin alla jusqu'en Médoc soutenir 
Jean de Favas. Avec lui était Jean-Paul de Lescure, conseiller à 
la cour souveraine de Béarn et conseiller d'état du royaume de 
Navarre, qui présida l'assemblée des églises réformées à La 
Rochelle du 25 décembre 1521 au 25 janvier suivant. Après la 
défaite do Saint- Vivien, Lescun revint à Royan, et s'achemina 
de là vers Clérac où il espérait rencontrer La Force; mais à 
Cozes il tomba dans un parti ennemi ; et, malgré une vive ré- 
sistance, il fut pris par Charles de Courbon de Saint-Léger, 
capitaine des gens d'armes de la compagnie de M. d'Ëpernon. 
Conduit à Bordeaux, il fut condamné à mort par le parlement, 
le 18 mai 1622, et exécuté. Sa tète fut exposée sur la porte de 
Royan. (Mercure^ viii, 426 et 591). 

« Le mercredi 29 décembre 1621, lit-on dans le Journal de 
Manceau (Archives de la Saintonge^ t. i*', p. 292), M. de Sou- 
bise se rendit maître de Royan pour le parti des Rochelois, en 



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- 37 — 

chassant la garnison et le sieur de La Ghesnaye, auquel fut 
donné douze mille écus; et le sieur de Saint-Surin mis en sa 
place pour y commander avec le sieur de La Rochebreuillet 
(François Gua, seigneur de La Rochebreuillet du Bois), pour 
lieutenant. » Louis XIII, maître de Saint-Jean d'Angély, songea à 
s'emparer de Royan, port de mer, par où les Rochelois jetaient 
des troupes dans la Saintonge du sud et qui commandait la na- 
vigation de la Gironde. Epernon Tinvestit et le roi arriva. 

On lit dans le Journal de Jean Hérouard, 1622 : « Le !•' mai, 
dimanche, à Saintes. Il (le roi] va à vêpres, et à 3 heures et 
demie donne audience aux Suisses de Berne et Zurich. Le 7, 
samedi, à 5 heures du matin, il monte à cheval et va, avec 
M. du Haliier, aux tranchées, où il fut tiré un coup de pièce qui 
tomba à six pas de lui... Le 9, lundi, il va, à trois heures et de- 
mie, au camp voir une attaque qui se devoit faire d'un bastion, 
qui fut rude et dura plus de deux heures. Le 11, mercredi, il 
monte à cheval, va au camp à la tranchée du régiment des 
gardes ; il donne la composition à ceux de Royan ; revient à la 
messe sous la tente. Après son dîner, il va au camp pour faire 
accomplir la composition.... » C'est bientôt fait. 

« Le roi, raconte le cardinal de Richelieu (Mémoires, livre xiii 
(1622), le roi alla droit assiéger Royan... et au lieu que les re- 
belles se vantoient que cette place soutiendroit un siège de six 
mois, elle fut si bien attaquée qu'elle fut rendue en six jours, 

Eiravant la fête de la Pentecôte, que le roi alla passer à Ghate- 
rd ». 

« Au lieu de six mois, dit le Mercure français^ viii, 530, que 
se vantoient les assiégez d'arrester sa majesté devantcette place, 
elle ne fut que de six jours, a Les ennemis ayant demandé à 
parlementer, « deux capitaines furent conduits vers sa majesté, 

de laquelle ils obtindrent les articles suivants » Suivant 

cette capitulation, « les assiégez, laissans leur canon dans 
Royan, se retirèrent par mer à La Rochelle, avec armes et ba- 
gages ». Louis XIII y entra le 11 mai, et lui donna pour gouver- 
neur Drouet, capitaine au régiment des gardes. 

Il y a loin, on le voit, de cette résistance opiniâtre, de cette 
rigueur inflexible du roi et de cette destruction complète. Et si 
l'on désirait de plus amples détails, il n'y aurait qu'à ouvrir le 
Mercure, ou lire (Bufletin,vi, 55), l'article de LaMothe-Fouqué. 
Donc la mairie de Royan avant le xix« siècle est une chimère et 
un non-sens ; donc la durée du siège de Royan par Louis XIII 
est une invention de nos écrivains locaux. Si c'était la seule ! 

— Louis AUDIAT. 

V 

GB qu'on trouve DANS Ull VIBUX LIVRB 

L'intérêt des vieux livres ne réside pas toujours dans le livre 
lui-même, mais quelquefois dans son enveloppe. Tel est le cas 
du n"" 5525 de la bibliothèque de la ville de La Rochelle qui 
contient : 1® Le traité du sacrement de Veucharistie, par Pier- 



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— 38 — 

re Martyr, Florentin (s. 1.), 1562, in-8^ 2<' Absolution de tous 
les points de la religion chrétienne, par Henry Bullingere, mi- 
nistre de l^é^liee de Zurich, (s. 1.), 1562, in-B"". La reliure est 
contemporaine des deux ouvrages. Les feuillets de garde sont 
couverts de nombreuses notes manuscrites. Nous constaterons 
tout d'abord le nom plusieurs fois répété de René Berthet, pre- 
mier possesseur du livre et en môme temps Fauteur des notes 
manuscrites. La plus intéressante de ces notes, et la dernière, 
nous donne la date ignorée jusqu'ici du décès de Jean de La 
Haize, et nous permet de préciser certains renseignements 
bibliographiques. 

Jean de La Haize fut avocat à La Rochelle, professeur à Poi- 
tiers ; poète et orateur, il fut chargé, en 1565, de prononcer de- 
vant Cnarles IX, à La Rochelle, au nom du maire, des éche- 
vins et des pairs, une harangue demeurée célèbre. 

Nous trouvons, comme nous l'avons dit, la note suivante sur 
les feuillets de garde du n^ 5525 : 

« (Lug]eamuB, mon singullier amy. — Le mercredi xxiii* jour 
de febvrier 1569, Dieu prist et receust avec luy maistre Jehan 
Delahaize, advocat, entre les six et sept heures du soir ; dont 
est ung grand dommage et perte en ceste ville, quand pour la 
relligion réformée et autres affaires de la République et polliti- 
ques. Et en son décès et trespas, ay faict grande perte. Dont 
toutefois Dieu soit loué et glorifié, parce que le sieur Delahaîze 
a faict en sa fin et trespas une confession de foy d'ung bon et 
vray fîdelle chrestien, comme il estoit tel par les effetz et œu- 
vres qu'ung chacun a peu veoir, luy vivant en ce monde. Dieu 
nous veille faire la grâce à tous de Ten suivre par son fils Jé- 
sus-Christ. Amen. Fait ledict xxin« jour de febvrier 1569. » 

Bien que Délayant et M. de Richemond après lui, dans sa 
Biographiede la Uharente-Inférieurey a\eui évidemment ignoré 
la date exacte du décès, Délayant toutefois ne s'était donc pas 
trompé en attribuant à Tannée 1570 la date de ce décès ; mais 
faisons remarquer que, pour ses contemporains, c'est non pas 
en 1570, mais bien en 1569 (v. s.) qu'il mourut. Cette remarque 
aura son importance. Les dernières productions attribuées à de 
La Haize sont les deux suivantes: 1. Premier discours briefet 
véritable de ce qui s'est passéen laville et gouvernement de La 
Rochelle depuis Van 1567 jusqu'en Vannée 1568. 1575, petit 
in-4®, de 47 p. — 2. Second discours brief et r>éritable de ce 
qui s'est p&ssé en la ville et gouvernement de La Rochelle, de- 
puis 1568 jusqu'en Vannée 1570. 1575, petit in-4'», de 88 paçes. 

Dans la Bibliographie rochelaise, n*» 400, Délayant attribue 
à La Haize d'après Barbot, la paternité de ces documents, en 
ajoutant que de cette exgression nouvellement imprimée qui 
précède la date, on peut conclure que c'est une seconde édi- 
tion. 

De la date précise de la mort de La Haize, nous, nous pou- 
vons conclure que si le second discours a été daté 1568-1570, 
ce n'a pu être par La Haize, mort en février 1569 (v. s.), qu'il a 



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— 39 — 

été ainsi daté après sa mort. Nous n'avons trouvé d'ailleurs de 
première édition ni dans Lelong-Fontette, ni dans aucune bi- 
bliothèque. Si tant est que cette première édition existe encore: 
car on ne peut mettre en doute qu'elle ait vu le jour, ayant été 
destinée à expliquer la conduite des Rochelais au moment 
même où les événements dont il est question se produisirent, 
nous serions très aise qu'on nous la signalât. 

Au commencement du n"" 5525, nous trouvons un cantique 
dont le refrain est : 1 

Jésus est mon espérance 

Et mon amour. 

Je ne pais sans sa puissance 

Vivre un seul jour. 

Puis, un sonnet à la reine de Navarre, qui était, comme nous 
le savons, à La Rochelle à cette époque : 

Dieu par ses saints decretz commande expressémant 
A tous vrais magistrats pugnir par mort cruelle 
Celui quy, ayant faict profession fldelle, 
De son nom s'est bandé contre lui droittement. 

Et afin qu'en faveur d'amis ou autrement 
On n'empeschàt Tarrest de sentence mortelle, 
Aux juges défaillans il fait menace telle 
Qu'il leur fera sentir le pareil jugement. 

Poictou, Bretaigne, Anjou, peuvent par leur dommage 
TesmolDgner le larcin, le vol, le brigandage, 
De ce traistre apostat et révolté Landreau. 

Dieu Ta mis en sa main pour en faire justice. 
Pour donc le guerdonner de son grand mallefûce, 
Fais le pendre au gibet par la main du bourreau. (1) 

Fait le xxi^ mars 1570. (v. s.) OBoaaBs Mussbt. 



VOTAOB d'un bénédictin 
DANS LBS DI0GÈSB8 DB SaINTBS, La RoGHBLLB, AnGODLÉMB, LuÇON 

(17ia.l714) 

Dom Jacques Boyer, né au Puy en Velay, le 7 mars 1672, 
élève des jésuites au Puy, religieux de Saint-Maur à l'abbaye 



(1) Landreau avait été pris au siège des Sables d'Olonne. c Mené à La Rochelle 
et renfermé dans le haut de la tour de la Chaîne, serré et esclairé de fort près, 
u^avoit pas grande occasion de s*assearer. Car cependant et le général ae la 
Caose, cpii Iny feist son procès criminel, prestd'estre envoyé, si sa majesté n'eust 
fait conoistre aux protestants de combien il luv estoit aifectionné et le particu- 
lier de plusieurs qui n'espioyent que l'occasion ae le faire mourir et y taschèrent 
beaucoup de fois ; luy monstrèrent tant de rigueurs que ses amis ne le tenoient 
en antre rang que des voyageurs sur mer lesquels pour estre près de l'eau de 
Fespesseur du navire, ce bon vieillard romain les disoit à un demi pied de 
leur mort.... L'absence lointaine de Tarmée protestante néantmoins et le laps de 
temps adoucirent la rigueur de ceux qui le poursuyvoient assez animeusement. » 
F. d Aubigné, Hittoire univerteUe^ tomei, livr -^^-^- -»"- _ a^m .. ^<» 



livre XX, édition 1581, p. 164 et 165. 



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— 40 — 

de Baint- Augustin de Limoges en 1690, employé successiTe- 
ment dans les monastères de Beaulieu, de Solignac, de Saint- 
Jean d'Angély, de Mauriac et de Saint- Jouin en Poitou, fut, Tan 
1710, chargé de chercher des mémoires et des documents dans 
les provinces ecclésiastiques de Bourges et de Bordeaux, pour 
le II* volume du Gallia christiana, oii son nom est souvent 
rappelé. Il parcourut pendant quatre ans TAuvergne, le Berry, 
le Poitou, PAunis, la Saintonge, TAngoumois, le Limousin, 
fouillant les chartriers des monastères et des châteaux, copiant 
des pièces qu'il envoyait à Mabillon, à Martène, à Ruinart. Une 
liste qu'il a dressée des documents par lui transcrits est impor- 
tante. Il mourut dans Tabbaye de Chezal-Banoît, le 9 septem- 
bre 1738. 

M. Antoine Vernière vient d'éditer (Olermont-Ferrand, 
Thibaudi 1886, grand in-8 de 537 pages, 12 fr.) et tirer à petit 
nombre (Bulletirty vi, 219) le Journal de voyage de dom Boyer, 
composé de notes personnelles écrites sans prétention et avec 
le laisser-aller d'un touriste qui ne songe pas le moins du 
monde à publier ses impressions. Rien de savant, par consé- 
quent aucune dissertation. Néanmoins ce Jouma{ est si plein 
de curieux détails sur les contrées parcourues, sur de nom- 
breux personnages, sur la vie monastique au commencement 
du xviii* siècle ; il est enfin si original dans son esprit et dans 
sa forme, et les documents de ce genre sont si rares en Sain- 
tonge, qu'on le lira avec grand intérêt, et que nous n'avons pas 
hésité à détacher du beau volume de M. Vernière la partie qui 
concerne plus particulièrement notre région. Ce fragment assez 
long donnera une idée du reste, mais ne dispensera pas les éru- 
dits de recourir au livre lui-même où nous laissons forcément 
beaucoup de détails importants. Une table très complète et des 
notes abondantes enrichissent cet ouvrage qui fait le plus grand 
honneur au jeune, intelligent et actif éditeur. L. A. 

f 7fâ, fdmai. — Je partis de Brantôme très reconnaissant des 
honnêtetés de nos révérends pères; je passai à Vieux-Mareuil et 
couchai à Grosbos, où je ne trouvai qu'un religieux, qui me 
reçutfortbien. [Grosbos, ancienne abbaye, village de la commune 
de Gharras, canton de Montbron, arrondissement d'Angoulôme], 

14 mai, dimanche, — Je dis la messe au grand autel de Gros- 
bos. Le P. prieur, qui est bas-breton, arriva sur les neuf heures, 
et me donna la clef des archives, où je visitai tous les titres et 
dressai une lifitte des abbés. Saint Eutrope et sainte Quiterie 
> sont révérés à Grosbos ; chacun a son autel, et il y a des reli- 
ques de cette sainte. M. le prieur me fît prêcher, et voulut me 
retenir quelques jours. On lui a volé 12,000 livres. 

15. — Apres dîner, je partis pour Angoulême. Je trouvai un 
bourgeois de Cognac qui me fit loger à la Syrène, chez Groizet. 

16. — Je dis la messe de saint Benoit, dont on faisait l'office, 
à son autel, dans l'abbaye de Saint-Ausone. Madame d'Orléans 
de Rothelln, qui en est abbesse, me fit déjeûner, et me retint à 



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-4t - 

diMr, et me donna obligeamment M. le curé de La Vallette,' 
qui avait été aumônier de feue madame de Bainte-Groîx de Poi- 
tiera, sa tante, pour me conduire dans la ville. Je pus voir 
M. révèque, qui me retint jusqu'au soir et me fit cent amitiés. 

17. — Je fus à l'abbaye de La Couronne^ à une lieue d'Angou- 
lème, où le père Guenon, parisien, qui en est prieur, me reçut 
très bien. Le P. Âubert, qui est procureur depuis longtemps, 
me fit voir les titres qui sont en bon ordre. Les autres chanoi- 
nes réguliers me firent bien des amitiés. 

19. — Je retournai de bon matin à Angoulème, Je travaillai 
tout le jour dans Tabbaye de Saint- Ausone où je soupai. Je 
n'en sortis que pour aller dîner chez M. Tévèque, qui m'envoya 
à Tabbaye un de ses gens pour m'en prier. 

20. — Je travaillai a l'évèché, où il y a un beau cartulaire, et 
j'eus l'honneur de manger avec le prélat. 

21. — Je dis la messe à Saint- Ausone. J'écrivis au P. de Sainte- 
Marthe et à la supérieure de l'hôtel-Dieu du Puy. J'envoyai un 
paquet de mémoires, pesant trois livres, au P. de Sainte-Mar- 
the. Je mangeai, ce jour-là, à l'auberge. Je travaillai au doyenné, 
où M. du Verdier, doyen, docteur de Sorbonne, me communi- 
qua beaucoup de mémoires. Je fus aux capucins, où il y a une 
bibliothèque bien placée et remplie de bons livres. Il y a, entre 
autres, un livre chinois et un grand in-folio rempli de lettres 
manuscrites orisinales. Ce recueil est très curieux, j'entendis, 
à la cathédrale, les premières vêpres de saint Ausone, que Ton 
chanta solennellement. 

22. — Je dis la première messe à Saint-Ausone. Je fus en- 
suite à l'abbaye de Saint-Cybard, où je fis des extraits du cartu- 
laire qui est excellent. M. le prieur me fit déjeuner avec ses 
religieux, qui furent ensuite à la cathédrale pour faire la pro- 
cession des rogations avec les chanoines. Je dînai à l'évôché. 
J'entendis vêpres, le sermon et le salut à Saint-Ausone. On fê- 
tait ce jour-là la solennité de ce premier évoque d^Angoulème. 
Un dominicain fit l'éloge de ce saint martyr avec beaucoup 
de feu et d'éloquence. Il prit pour texte ces paroles de l'évan- 
gile de la fête : « Ego sum pastor bonus. > Au premier point, il 
fit voir que saint Ausone avait prêché de parole : « Vocat 
oves » ; au second, qu'il avait prêché d'exemple : « Ante eas va- 
dit » ; au troisième, qu'il avait souffert le martyre pour la con- 
sommation de sachante: « Bonus pastor animam ponit proovi- 
bu8. 1 Les bénédictines chantèrent une belle musique à vêpres 
et au salut. Elles ont d'excellentes voix et font bien Toffice. Il y 
a beaucoup de régularité dans cette maison. Après le salut, M. 
l'évéque voulut que M. du Breuil, son aumônier, me conduisit 
dans son carrosse par la ville et me fit voir le séminaire, l'hô- 
pital, etc. Je soupai avec M. l'évéque, M. d'Osmond, archidia- 
cre, parent de l'evêque, et M. du Breuil. Le prélat ne donne ja- 
mais à souper ; mais il y a toujours douze couverts à dîner, et 
il traite magnifiquement, et l'on y est bien servi. Les personnes 
de la première qualité se font un honneur d'être à la table de 



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— 42 — 

ce prélat, qui a des manières nobles et aisées. Il m'a distingué, 
sans aucun mérite de ma part, toutes les fois que j'ai mangé à 
révèché. 

23. — Je travaillai et dînai à Tévèché et soupai aux minimes. 

24. — Je travaillai et dînai à Saint-Oybard, où j'entendis les 
premières vêpres de Tascension. Je fus coucher à La Cou- 
ronne. 

25. — Je dis la messe, et le jour suivant, à Tautel de Notre- 
Dame, j'assistai à la grand^messe et à vêpres. MM. les chanoi- 
nes réguliers me firent mille caresses, surtout le P. Pintard, 
natif de Chartres, qui me donna plusieurs de ses ouvrages en 
vers français où il y a du sel. Le P. Tardieu, régent de philo- 
sophie, et le P. Sanadon, sacristain, me firent beaucoup d'ac- 
cueil. Le cours est de quatre écoliers, qui sont tout à fait 
aimables : F. Chotard et F. Fleury, poète, tous deux Guépins 
ou Orléanais ; F. Vernet, le plus jeune, qui a deux frères cha- 
noines réguliers, natifs de Lyon ; et F. Julien La Mothe, de 
Langeac, que j'ai connu en Auvergne et aimé particulière- 
ment. 

26. — Je séjournai encore ce jour-là à La Couronne, pour 
laisser reposer ma jument qui avait pris un clou de rue, dont 
elle a boité huit jours. Le P. Clément, prieur de Saint-Jean de 
Colle, arriva. 

27. — Je dînai à Chàteauneuf chez les bons pères minimes, 
qui me donnèrent une belle carpe de Charente. Le P. Julienne, 
correcteur, me fit voir Téglise priorale qui dépend de Bassac, 
où je fus souper avec le P. prieur et M. Aultier. 

28. — Le P. Maurice de Fondbon, minime de Chàteauneuf, 
que j'avais connu à Bommiers, me vint voir à Bassac où je 
trouvai aus6i dom Thomas Viviers, que le P. prieur de Bran- 
tôme y avait envoyé à ma demande. Je reçus des lettres de M. 
révêque de Périgueux, de dom Guillot et dom Chillac, char- 
treux, des prieurs de Brantôme et de Mauriac, et une toute 
obligeante de M. l'évêque de Sarlat. J'écrivis à M. Mignot, 
prieur de Montfort-la-Canne, à M. du Breuil, chanoine d'An- 
goulême et à M. l'abbé de Blanzac. 

30. — Dom Thomas et le P. Fondbon, partirent de Bassac. 
J'ai écrit à M. de Périgueux, au P. prieur de Brantôme qui 

m'avait écrit une seconde lettre avec des mémoires qu'il m'a< 
vait envoyés de Chancelade et de Tourtoyrac, à M. l'abbé d'Os- 
mond et au P. Pintard. J'ai reçu une lettre de dom Giraidin, et 
j'en ai écrit une autre à dom Laugier. 

31. — M. l'évêque de Saintes vint dîner de Cognac à Bas- 
sac; j'eus l'honneur de manger avec lui et de l'accompa- 
gner, avec le cher P. prieur, jusqu'à Angouiéme où monsei- 
gneur l'évêque me reçut avec un accueil charmant, et nous fit 
souper à l'évêché. 

ili3^ 1^^ juin. — Je travaillai vigoureusement sur le cartu- 
laire d'Angoulême, que MM. de la cathédrale me prêtèrent bien 
obligeamment. J'en écrivis Vingt grandes 



pages. Nous dînâmes 



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-48 — 

magnifiquement à l'évéché. Il y avait une noble compagnie. 
Sur le soir, je fus voir M. le doyen et M"* Tabbesse de Saint- 
Ausone, que je trouvai avec le É. P. général des feuillants. M. 
le doyen me vint voir. 

2. — Je continuai fortement mon travail depuis cinq heures 
jusqu'à dîner. Après dSner, nous partîmes pour Bassac. M. de 
Saintes et M. Tabbé de Jarnac montèrent dans le carrosse de 
M. révoque d'Angoulème. Je fus dans la chaise de monseigneur 
de Ekkintes. Le P. prieur nous donna un souper royal. 

3, — Nous dînâmes magnifiquement. Monseigneur de Saintes 
dit la messe; et, après diner, il fut à Barbezieux où il doit faire 
la visite et donner la confirmation. 

5. — Je fis diacre à la grand'messe du P. prieur, mon ami. 
Le P. dépositaire prêcha après vêpres. 

8. — Je passai la Charente au pont de Vinade et dînai à Tab- 
baye de La Frenade, où je ne trouvai que les valets. Je repassai 
la Charente au port de Lys, proche Merpins, et soupai à Sain- 
tes chez Saint-Pé, à l'enseigne de Saint-Paul. 

9. — Je dis la messe à l'autel de saint Eutrope, dans le mo- 
nastère de ce nom. Dom du Caurroy, qui en est prieur, me fit 
toutes sortes d*amitiés, et me régala bien. Dom Friou m'accomr 
pagna îus^u'à Tévéché (1), où le prélat me reçut parfaitement 
bien. Il n'était arrivé de Barbezieux que vers les onze heures. 
Je fouillai toutes les archives sans y pouvoir trouver quoi que 
ce soit. Je fis collation aux cordeliers où le R. P. gardien m'en- 
traîna, avec le P. Bonsonge, qui est un joli homme et tout plein 
d'honnêteté (2). 

10. — Je dis la messe à l'abbaye de Notre-Dame do Saintes. 
M"* de Lauzun me fit beaucoup d'honnêtetés, et me communi- 
qua le cartulaire que je parcourus entièrement. M"* de Biron, 
sa nièce, a un mérite extraordinaire. Je dinai à Tévèché, où je 
fus bien régalé, et fis collation aux jacobins, où leP. Ouillet me 
caressa fort. 

H. — Je dis la messe aux dominicains, et visitai le séminaire 
et les autres communautés pour en prendre l'établissement. Il 
n'y a rien à la cathédrale. MM. Renaudet, de Saint-Front et La 
Jaunie, chanoines de la cathédrale, furent députés de leur com- 



(1) Pour Charles du Cauroy, prieur de Saint-Eutrope, et Eutrope Friou, aumô- 
Aier, Yoir Saint Eutrope et eon prieuré y p. 250 eipasaim. 

&) Jean Mkrtin de BoDsoni^e, né le 90 décembre 1679 de Jean Martin, sieur de 
Bonsonge, docteur en médecine, capitaine puis msgor au régiment des milices 
de Marennes, et de sa troisième femme mariée le 5 juin 1678. Anne Bertrand 
d'Espules, entra le 24 juin 1606 au couvent de Saint-François d Angouléme, où il 
fit profession l'année suivante, et devint gardien des minimes ou cordeliers de 
Saintes. Voir Etudes et documents sur la ville de Saintes^ p. 102. Son portrait 
est à Saintes chez M. Henri de Bonsonge. Un certain nombre de livres dans Van- 
cienne bibliothèque de Saintes portaient son nom. Le tome iv des Archives con- 
tient, p. 409, signée de lui et ae quelcjues autres, une pétition contre le prcjet 
d'un ermitage à Saint-Saloine de Samtas. 



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— 44 — 

pagnie pour me communiauer leurs mémoires. Je dtnai k Té- 
vôché, où était le provincial des récollets, etc. 

12, — Jour de la trinité, M. Févèque de Saintes reçut ordre 
de la cour de faire chanter le Te Deum^ et les échevins de pu- 
blier la paix. On fera cette cérémonie dimanche prochain. Le 
P. Thomas Bergue prêcha à la cathédrale (1) ; j'assistai à vê- 
pres ; monseieneur l'évèque était dans son siège. Je travaillai 
aux archives des jésuites, où je trouvai beaucoup de mémoires 
de l'abbaye de La Tenaille, unie au collège. Le P. Jacques de 
MespleZy recteur du collège et fils de M. Tévéque de Lescar, me 
fît des accueils inimaginables. Il me donna un souper magnifi- 
que. Je revis agréablement le P. Voisin, que j'avais connu par- 
ticulièrement à Beaulieu et à Saint-Jean d'Angéiy. 

12. — Je travaillai au collège, où je soupai aussi. Je dis la 
messe à l'autel de Saint-Ignace, et tous ces bons pères me 
firent mille caresses. M. Tabbé du Plessis, frère de feu M. de 
La Brunetière, évéque de Saintes, ancien doyen de la cathé- 
drale, me prêta le cartulaire de son abbaye de Saint-Etienne 
de Vaux, de Tordre de Saint-Benoit, dont je fis des extraits 
avec beaucoup de travail. Je dînai à l'évêché, où se trouvèrent 
le R. P. provincial et le père custode des cordeliers, le P. recteur 
des jésuites, le P. Voisin, etc. Après souper, je fus aux corde- 
liers, avec le père recteur et le régent premier, pour voir le 
R. P. provincial qui nous fit coUationner avec le P. prieur des 
jacobins, le professeur de théologie, aussi jacobin, et un jaco- 
bin qui est venu de Bordeaux, pour prêcher Toctave du très 
saint-sacrement, et le prieur des frères de la charité, etc. 

13. — Jour de saint Antoine de Padoue ; je dis la messe à 
son autel. J'entendis aussi celle de M. Joseph Oarneteau, mon an- 
cien écolier, qui avait ditsa premièremesse au séminaire, le jour 
précédent. Je dinai à l'évêché, et pris congé de Mv Tévêque, 
qui m'a bien régalé et fait toutes les amitiés possibles. J'ai reçu 

Sareillement beaucoup d'honnêtetés de M. de Vaux, docteur 
e Sorbonne, son grand-vicaire ; de M. de Geste, doyen; de M. Sa- 
valet, archidiacre d'Aunis ; de M. l'archidiacre de Saintes et de 
M. le syndic du chapitre. Sur les trois heures, je partis de 
Saintes, avec le R. P. recteur, qui me fit l'honneur de me venir 
prendre à mon auberge, et m'accompagna jusqu^à l'abbaye de 
Fontdouce. Nous n'y trouvâmes qu'un moine en chemise et en 
culottes, qui n'eût ni vin, ni lit, ni mémoires à nous donner. 
Nous retournâmes sur nos pas à Saint-Brix, où nous man- 
geâmes des sardines de Royan, dont le R. P. recteur avait pris 
bonne provision. M. de Pompadour est abbé de Fontdouce. 

14. — Le R. P. recteur prit le chemin de Saintes; avec le 



{i) Le père Justin Bemie, récoUet, en préchant à Saintes en 1701, qu'il n'y 
a^ait pas nécessité absoine d'assister à la messe de paroisse, causa un grana 
scandale dont on peut voir les suites dans Y Histoire de Véglige santone, u, 519. 
Mais Briand l'appelle Justin et non Thomas. 



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correcteur qui nous avait aocompagnéB. Je partis pètir La Fre- 
nade plein de reconnaisance pour ce jésuite si généreux. Je 
saluai en passant le cliàteau de Oognac^ célèbre par la nais- 
sance de François P'. Dom Jean-Baptiste Vitier, prieur de La 
Frenade, me reçut parfaitement bien, et me communiqua tous 
les titres de Tabbaye. 

15. — Je dis la sainte messe à Téglise de La Frenade. M. le 
prieur voulut me la servir. Après, il m'accompagna jusqu'à 
Bassac, où nous primes la bénédiction du saint-sacrement. 
Nous passâmes par Saint-Mesme, monastère ruiné de béné- 
dictines. 

16. — Je reçus des lettres du P. de Sainte-Marthe et de M. 
l'abbé du Breuil, qui m'a envoyé des mémoires de Tabbaye de 
Bournet. J'ai fait réponse au dernier, et ai écrit à D. P. d'Estan- 
cheau, religieux de Saint-Denis (1). 

17. — M. le prieur de La Frenade est retourné chez lui. D. 
Jean Dalème est arrivé de Brantôme, pour rester à Bassac. 
O'est une solitude toute charmante. Il y avait autrefois une 
partie des liens avec lesquels notre sauveur avait été attaché. 
Ces reliques étaient fort renommées. La lettre de la femme de 
François P', qui est en original à Bassac, en fait foi. En voici une 
fidèle copie : « Chers et bien amés, le temps où debvons acouscher 
aprouche, qui nous fait vous escripre et prier de nous envoyer 
le plutôt que pourrez le saint cordon à Saint-Germain en Laye 
par le religieux qui a accoutumé de y venir, nous recomman- 
dant toujours à vos bonnes et dévocieuses prières. Chers et 
bien amés, notre Seigneur vous ayt en sa garde. Escript à Âbbe- 
viile, le premier jour de juillet. Claudb. » Et au-dessus: « A nos 
chers et bien âmes les abbé, religieux et couvent de Bassac ». 
Dans un livre couvert de rouge, où sont contenus les droits du 
sacristain de Saint-Etienne de Bassac, on lit les vers sui- 
vants... 

Oraison à Dieu, en honneur et mémoire du sacré Saint Lien. 

bon Jhesus et très miséricors, 

Qui pour ouster des humains les discors, 

Que Adan y mist par Toffense première, 

Voulustes bien, par cruelle manière, 

Par les Juyfs en merveilleux despris 

Estre de nuict, comme un malfaiteur, pris, 

Battu, lyé d'aspres et durs cordons, 

Dont l'un d'iceulx, comme nous recordons, 

En cette église et dévot oratoire, 

Gist et repouse à votre très grand gloire. 

Je vous supply qu'en vertu de la corde, 

Ou le cordoDi dont cy je me recorde, 



*iV. 



Pierre d'Estancheau, née à Blanzac, diocèse d'Angouléme, fit profeanon 
^âii8 dans le monastère de Saint-Faron de Meauz le â juin 1701, et monrat 
à l'abbaye de Saint-Denis le 2 fémer 1790^ • 



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— 46 — 

Duquel fùstes lyé effrontément, 
Que lyé sois en la foy tellement, 
Que puisse avoir toujours votre grâce 
Sans que le diable en rien me mesface ; 
Et me guardez de son dampné lyen 
Tant que Je puisse avoir enfin le bien 
De paradis, que vous avez promys 
A vous servans et fldelles amys. Amen. 

Il y a aussi, dans le trésor de Bassac, une narration très 
curieuse du combat de Ouy Chabot, seigneur de Jarnac, et de 
François de Vivonne, seigneur de La Ghastaigneraye, avec des 
vers latins et français sur le même sujet (1). 

i8. — Après vêpres, on fit la procession solennelle du saint- 
sacrement. Je fis diacre. Nous fîmes la station à la paroisse de 
Saint-Nicolas. Ce môme jour, on publia la paix à Saintes et 
on y chanta un Te Deum d'une belle composition. On avait fait 
venir la musique de La Rochelle, pour l'unir à celle de Saintes. 
Le même jour, on chanta le Te Deum à Angouléme, et le prélat 
donna un dîner royal, où il y avait trente six couverts. Il a une 
si grande attention à tout, que, pendant que les rues des plus 
grande villes sont pavées de pauvres, on n'en voit presque 

Joint à Angouléme. Lorsque j'y étais, M. Tévéque et la ville 
onnèrent 700 livres aux pauvres étrangers, pour se conduire 
chacun chez soi, et Ton mit des sentinelles aux portes de la 
ville, pour leur en empêcher rentrée, et pour obvier aux mala- 
dies qui infectent les autres villes. On a enterré à Rochefort 
jusqu^à trente corps en un seul iour. 

i9, — Le R. P. prieur eut la bonté de me conduire jusqu'à 
Ghâteauneuf. Nous dînâmes chez les bons pères minimes. Nous 
fûmes ensuite au château de Moulidar, dont le prieuré est uni 
au doyenné d'AuTOulême. D. F. de Orandsaigne, prieur de 
Saint-Jean d'Angély, et D. Robert Lyotard (2) arrivèrent à Bas- 
sac presque en même temps que nous. 

20. — Après dîner, je fus à Jarnac avec les RR. PP. prieurs 
de Saint-Jean et de Bassac, et avec dom Lyotard. M"* la com- 
tesse nous reçut fort bien. Le château est des plus beaux. M. 
de La Rochefoucauld de Montendre, qui a épousé M*"* la com- 
tesse, a fait des réparations bien entendues. M. Tabbé Chabot 
de Jarnac est prieur du prieuré bénédictin de Saint-Pierre de 
Jarnac, dépendant de Sainl-Cybard. Il loge chez les récollets, 
dont le couvent a été bâti, sur la Charente, en 1680, par Quy- 
Henry Chabot, lieutenant du roi en Saintongeet en Angoumois, 
et par dame Marie-Claire de Créquy, son épouse. 



(1) Voir Vabbaye royaU de Saint- Etienne de BaseocpaT Tabbé Jules Denise, 
(in-o*. 18B1), gui n a pas reproduit ces pièces oui se trouvent dans dom Estiennot. 

(S) Robert Lyotard, né au Puy en Velay, fit profession à Tàge de 19 ans dans 
rabbaje de Saint-Augustin de Limoges, le 3 septembre 1662, et mourut à Saint- 
Jean (rAngéiy le 18 novembre 1723. • . 



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21. — Je fu8 à Saint- Jean d'Anffély avec le R. P. prieur et D. 
R. Lyotard. Nous dînâmes à Matha. D. Louis Gavelier prêcha, 
et le jour suivant. Un jacobin qui devait prôcher l'octave man- 
qua ; et nos pères furent obligés de suppléer in promptu. 

22. — Nous fîmes la procession en chapes, par la ville. Mes 
écoliers et les principaux de la ville me rendirent visite. J'écri- 
vis au père abbé de Saint-Allyre, à D. Oirardin, au P. prieur 
de Brantôme, à M le doyen d'Angoulôme. Je reçus une lettre 
du R. P. visiteur et une du P. de Sainte-Marthe. 

23. — Le P. Lyotard, procureur de Tabbé, fit la chevauchée 
de M. le prévôt moine. Il va par la ville, en froc et à cheval, ac- 
compagné des officiers en robe de palais et en bonnet carré, et ' 
précède par des huissiers et hallebardiers. Chaque père de fa- 
mille est obligé de nous donner une maille d'or, que Ton a ap- 
préciée à sept sols six deniers. 

24. — Après complies, le R. P. prieur entonna le Te Deum^ 
chanté alternativement par le chœur et par une bande de vio- 
lons. Les jacobins, les cordeliers et les capucins y assistèrent 
avec le maire et les échevins. Nous fûmes ensuite procession- 
nellement à la place où le P. prieur, avec le maire (1), mirent le 
feu au bûcher que Ton avait préparé avec des devises. Toute 
la bourgeoisie était sous les armes. Le P. prieur donna deux 
tonneaux de vin au peuple et un magnifique souper aux princi- 
paux de la ville. Il y avait vingt-cinq couverts. 

25. — Je fus dîner à Saintes avec le R. P. D. Joseph Mignot, 
visiteur de la province de Toulouse, qui m'a donné mille témoi- 

{^nages d'amitié pendant tout le voyage. D. L. Gavelier était de 
a partie. Il va prêcher à Bassac. J'écrivis au P. prieur de Saint- 
Denis. Nous couchâmes à Pons, â Saint-Martin. Le P. recteur 
de Saintes, accompagné de trois jésuites, me vint voir en céré* 
monie. 

26. — Nous dînâmes au Petit-Niort et couchâmes à Blaye, à 
la Fleur-de-Lys, chez M*"* Fleury. M"** la présidente et lieute- 
naute générale de Saint- Jean était de notre voyage (2). 



LIVRES ET PÉRIODIQUES 

Archives historiques du Poitou, t. xvii (Poitiers, Oudin, 1886, 
in-8, Lii-483 pages). — Nous extrayons de ce volume le titre des 
pièces qui concernent plus spécialement la Saintonge etrAunis : 



(1) La mairie de Saint-Jean d'Ânirély, ériffée en titre d'office perpétuel, était 
exercée alternativement de 1707 i l7l6 par Jacques-Jean-Baptiste Robert et Jean 
Beni-zet. La famille Robert compte encore d^ représenants, entre autres M. F. 
Robert, colonel du 2i« régiment de dragons. 

(3) Marguerite de Bonnegens, fille de Joseph de Bonnegens, lieutenant général en 
la sénéchaussée, et de Marie Lemaistre, mariée suivant contrat du 6 jum 1(J0Ô, à 
J«an-Baptiste Robert, sieur du Tartre, fils du maire indiqué dans la note précé- 
dente. 



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-48- 

p. 1, lettres de rémission sur la poursuite exercée par Bayary 
de Vivonne, aire de Tliors, contre les habitants de Lusignan, 
qu41 prétendait de connivence avec les Anglais^ août 1348 ; — 
p. 40, don à Charles d'Espagne du comté d'Angoulôme avec les 
chàteilenies de Benon et de Frontenay TAbattu, 23 décembre 
1350; — p. 61, remise d'une dette au frère de Pierre Ballleul, 
sénéchal de Saintonge, de 1294 à 1305 (Arch. hist. de Saint et 
d'AuniSf t. xiii, p. 12 et 17), pour lui tenir lieu des biens ayant 
appartenu à sa famille en Poitou et en Saintonge et tombés au 
pouvoir des Anglais» mai 1351 ; — p. 86, lettres de rémission 
accordées à Robert de Matha, seigneur d'Anville (fils de Foul- 
ques et de Yolande de Pons), juin 1351 ; — p. 108, lettres confé- 
rant à Arnoul d'Andreham, maréchal de France, les pouvoirs de 
lieutenant pour le roi en Poitou et en Saintonge, Limousin et 
pays entre Loire et Dordogne, 6 mars 1352 ; — p. 110, note : 
« Le siège fut mis devant Saint-Jean d'Angély au mois de juillet 
1351 , et les Anglais rendirent la ville au roi Jean entre le 29 
aoûtet le 5 septembre suivant. (Voyez Siméon Luce, édition de 
Froissart, t. iv, p. xliv, note 1). » La date exacte de la capitu- 
lation est du 31 août, et te traité fait à ce sujet entre le connéta- 
ble d'Espagne et le capitaine anglais, du 5 du même mois. 
(Vovez Saudau, SainUJe&n d'Angély d'après les registres de 
VéchevinageJ ; — p. 178, note : « Le roi Jean et Charles d'Espa- 
gne, après avoir repris Saint-Jean d'Angély, passèrent en effet 
par Niort où ils étaient le 4 septembre 1351 ... » Le roi Jean n'as- 
sista pas à la capitulation de Saint-Jean d'Angély ; c'est ce oui 
résulte du terme môme de l'acte ci-dessus relaté ; — p. 192, 
confirmation du don fait par Charles d'Espagne à Arnaud de 
Saint-Hermine des biens d'un rebelle (Orry de Saint-Paul) 
dans la seigneurie de Bouteville, 23 janvier 1355; — p. 197, don 
à Fougues de Matha de 500 livres de rente assises en la séné- 
chaussée de Saintonge et Poitou, 5 mars 1355 ; — p. 233, assi- 
firnation sur la recette générale de Poitou en faveur de Savary 
de Vivonne, seigneur de Thors, d'une rente de 400 livres tour- 
nois assignées d'abord sur la châtellenie de Châteaumur puis 
sur celle de Belleville et de Saint-Maixent, 6 juin 1356 ; — 
p. 236, don à Guillaume de Marmande d'une rente annuelle de 
40 livres à prendre sur les confiscations des rebelles de la séné- 
chaussée de Saintonge, novembre 1356; — p. 258, confirmation 
d'un bail à cens de terrains à La Rochelle, passé par Guichard 
d'AnglesàLaurentPoussard, janvier 1358; — p. 284, confirmation 
d'une déclaration du maréchal d'Andreham en faveur de Lau- 
rent Poussard, qui, ayant fait construire une tour, dite la tour de 
Faye, tout près des murs de La Rochelle, craignait d'être 
inquiété et u'ôtre obligé de la raser ; le maréchal atteste qu'elle 
est utile aux fortifications de la ville. Elle fut détruite en 1568 
par les protestants, septembre 1360 ; — p. 293, lettres de rémission 
accordées à. Savarv de Vivonne*, seigneur de Thors, ^ui avait 
détruit, par esprit de vengeance, un étang appartenant a Huguet 
Chevalier, pendant que ce dernier était prisonnier des Anglais, 



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-49- 

21 novembre i360 ; — p. 357. Lettres de rémission accordées à 
Jehan Lia Personne, qui,gravement offensé dans son honneur par 
deux de ses domestiques, les avait fait mettre à mort sans forme 
de procès, juin 1367. L^éditeur, M. P. Guérin, a hésité à publier 
ces lettres dans Tincertitude où il était desavoir si elles se rap- 
portent à Jean de La Personne, qui à cette époque était vicomte 
aAunay, comme ayant épousé Marguerite ae Mortagne, veuve 
du maréchal de Glermont, tué à la bataille de Poitiers. Nous 
partageons ces doutes avec d^autant plus de raisons que le 
vicomte d'Aunay était un personnage trop considérable pour 

3ue, dans un écrit public, on négligeât de lui donner ses titres; 
'un autre côté, injonction est faite « au sénéchal de Touraine, 
ou bailly de Saint-Pierre le Moustier, de Gens et de Cepoy. » 
Or, à cette date le vicomte d'Aunay, en vertu du traité de Bré- 
tigny, était vassal du roi d'Angleterre comme le constate l'aveu 
rapporté par Maichin (Histoire de Saintonge^ p. 167), et Aunay 
faisait partie de la sénéchaussée de Saintonge; le roi d'Angle- 
terre pouvait donc seul lui faire remise des [Poursuites crimi- 
nelles qu'il avait encourues ; — p. 380, cession des terres 
et biens confisqués sur Marguerite de Bauçay à Pierre de 
Graon^ son héritier légitime, juillet 1369. Il s'agit ici de Margue* 
rite de Bauçay, dame de Broue, Ghessou et Montaiglin, commo 
héritier de Pierre de Bauçay, son père. D'après M. Beauchet- 
Filleau, elle aurait eu quatre maris; nous lui en connaissons 
sûrement deux: Guillaume Trousseau, seigneur do Veretz, 
et l'anfflais Simon Burleigh, dont les chroniqueurs ont fait 
Simon de Burlé. Elle mourut vers 1390, laissant ses biens à son 
neveu, Jean de Sancerre, fils d'une de ses sœurs dénommée 
comme elle Marguerite. D. A. 

Assodation française pour Vavancement dessciencea. —Dans 
les deux volumes contenant le compte-rendu du congrès tenu 
à Grenoble au mois d'août 1885, signalons : tome i«', p. 159, la 
communication faite à la section d'anthropologie par M. le 
D' E. Pineau, du Ghâteau d'Oleron, sur les retailles néoli- 
thiques de silex paléo et néolithiques d'Ors, dans l'île d'Oleron, 
c une des belles stations néolithiques de la région » ; page 220, 
les communications faites à la section d'agronomie, par 
M. Xambeu, do Saintes, sur la diffusion du sulfure de carbone 
dans le sol et sur la situation des vignobles de la Gharente- 
Inférieure avantet après l'invasion du phylloxéra ; tome ii, p. 475- 
478: Contributionàlachronologie néolithique et à la géographie 
préhistorique du littoral de la Saintonge, par M. Pineau, qui 
conclut ainsi : « A l'époque néolithique, l'île d'Oleron et, sans 
doate aussi, celles d'Aix et de Ré, étaient réunies au conti- 
nent Gette île devait s'avancer au sud-ouest jusqu'à 

rejoindre les falaises de la rive droite de la Gironde ; le pcrtuis 
de Maumusson n'était pas creusé. Inversement, aujourd'hui, 
sur quelques points les côtes se relèvent. » 

ToflB0 VII, 4 



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— 50 — 

fiarbeziliende8l8et24 novembrecontient de Gadet Réjouit: Le 
flloccérat^ voure ol est poreillemut question d'au chemin de 
far de Darbezieux, et Baignes, deux minutes d'arrêt. Buffet^ 
n* du 16 décembre, Les lurons de Lure. 

Bulletin.,, du protestantisme du 15 octobre publie un article 
qui montre J. Chapel prêchant à La Rochelle en 1728 dans une 
assemblée de 1500 personnes : « Celuy qui Pavait convoquée, il y 
a anviron trois ans qu'il prêche quelque sermon qu'il a appris 
par cœur; les fidelles m'ont raconté que du commencement il 
s'aquitté assez bien de son devoir; mais depuis plus d'un an, 
il est tombé dans la négligence; que de quelques jours qu'il 
resta avec moy, il n'estoit pas possible d'y faire regarder un 
livre en toute la journée, de sorte que ses occupations étoit de 
manger et dormir... » D^autres détails « nous apprennent que 
si beaucoup de pasleurs du désert étaient par la foi et le 
dévouement des natures de premier ordre, il y en avait, hélas ! 
assez d'inférieurs. » Chapel parcourut la Saintongeet le Poitou 
de 1729 à 1731. M. de Lacore, grand vicaire de Saintes, y faisait 
mettre au couvent des Sainte-Glaire, surtout à Tabbaye de 
Saintes et aux filles de la Foi à Pons, les jeunes filles protes- 
tantes. Faure, marchand tanneur à Pons, a ses deux filles 
enfermées aux nouvelles catholiques de cette ville (1729) ; on les 
transfère à Saintes; puis la cadette est envoyée aux ursulines 
de Saint-Jean. Les filles de Richard et de Chadefault, qui ont 
abjuré à Notre-Dame de Saintes, sont mises en liberté et 
remplacées par les doux filles aînées du sieur Rabotteau, de 
Puygibault, paroisse de Fontcouverte; on envoie aussi à Pons 
les demoiselles Suzanne Chauvin, de la paroisse de Cravans, et 
Lhéradeau Taînée, de Jarnac. D*un autre côte le curé de Faveaux, 
Gollin, originaire du Poitou, qui « prêtre tolérant au miséri- 
cordieux » mariait les huguenots sans exiger d^abjuration, est 
enfermé chez les cordeliers de Mirebeau. Chapel, dénoncé par 
un«notaireetprocureurdeSaintes,Ghapeau,»estarrêtéàPons,le 
3 août 173t. Le présidial de Saintes le condamne à mort; mais 
le parlement de Bordeaux, moins rigoureux, commue sa peine 
en celle des galères à perpétuité. Il existe dans les papiers Court, 
n® 1, t. VIII, une relation de la prise et du procès de Chapel 
faite par lui-même. 

Un dénombrement des calvinistes de quelques provinces de 
France en 1760 donne les chiffres suivants : Saintonge, 14,525 ; 
Angoumois, 3,998; Poitou, 22,758; Périgord, 30,000; puis 
approximativement: îles de Ré et d'Oleron, 1,000; Aunis, 4,000; 
Rochelais, 6,000, etc. 

Bulletin de la société des amis des monuments parisie7is 
(n^ 4, 1S86) contient, à propos de la restauration de la porte 
Saint-Denis à Paris, une notice sur l'architecte François Blon- 
del, ne en 1617, h qui l'on doit non la « reconstruction » mais 



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— 51 — 

la réparation et rallongement « du pont de Saintes dont il fut 
chargé par le roi en 1665, opération qui n'était pas sans difU- 
culté et qu'il mena à bonne fin. » Elle fut faite aux frais de 
révêque de Saintes, Louis de Bassompierre. 

Le Catalogue trimestriel de la librairie Saffroy, au Pré-Saint- 
Gervais (Seine), décembre 1886, indique au n<> 2008. <c Lettre 
de Jacques de Montmor, préposé à recevoir la montre des 
6 galères d'Espagne qui sont à La Rochelle pour le service du 
roi dans la guerre actuelle, adressée à Jean le Fiament^ trésorier 
des guerres, qu'il lui envoie la revue de Jean Qoutières, patron 
de la Sainte-Croix, portant 18 hommes d'armes, 3 arbalétriers, 
3 commitres (gardes-chiourmes), 9 matelots, un rémolat (mou^ 
leur de grains), et 178 rameurs de sa compagnie. Il lui mande 
de délivrer au capitaine 720 francs d'or pour les gages de l'équi- 
page. La revue est passée au Plan près La Rochelle, 8 mars 1387 
(1^8). Prix 25 fr. » A rapprocher d'une communication de 
M. de La Morinerie dans le Bulletin, I, 92. 

Chronique du parlement de Bordeaux de Jean de Métivier, 
publié par Â. de Brezetz et Jules Delpit ; tome 1*'. — La société 
des bibliophiles de Guyenne a chargé deux de ses membres 
d'éditer le recueil des extraits des registres secrets du parle- 
ment de Bordeaux formé par le conseiller Jehan de Métivier. 
Cette importante publication dont le premier volume vient de 
paraître, intéresse surtout la Guyenne. Aussi nous bornerons- 
nous à mentionner quelques indications concernant plus spé- 
cialement la Saintonge, l'Aunis, n'étant pas compris au res- 
sort du parlement de Bordeaux. Mais signalons tout d'abord 
l'ordonnance de Charles VII, signée à Taillebourg le 5 août 
1451, et établissant le parlement de Bordeaux. Jusqu'à la décou- 
verte de ce document, (déjà confirmé dans le t. xxiv des Archives 
de la Gironde)^ l'opinion la plus accréditée ne faisait remonter 
qu'à 1462 la création du parlement do Guyenne par le roi Louis 
XI. C est aussi à Taillebourg, qu'au mois de juillet 1451, Char- 
les VII accorda les privilèges de la ville de Libourne et de Saint- 
Jean d'Angély; le mois précédent qu'il signa les lettres patentes 
organisant la commune de Bourg-sur-Gironde. Ces diverses 
dates serrent à préciser la durée du séjour de Charles VII en 
Saintonge, qui se prolongea ainsi du mois de juin à la fin d'août 
1451, époque où ce roi reçut la députation des villes do Bor- 
deaux et de Baronne nouvellement soumises ; il faut aussi 
remarquer sa présence à Taillebourg au mois de juillet; or, 
c'est le 13 juillet de cette année 1451 , que Jacques Cœur fut arrêté 
à Taillebourg ; et ce dut être vraisemblablement d'après un 
ordre formel de Charles VII, et non par l'effet d'un excès de 
zèle de Prégent de Coëtivy. Deux ans après les lettres paten- 
tes de Louis XI du 12 juin 1462, établissant à nouveau le parle- 
ment de Bordeaux, nous trouvons ce parlement installé à Saint- 
Jean d'Angély « ex certis causis » ; il y fonctionne du mois de 



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— 52 — 

février au 30 juillet 1464. — Le 27 avril 1468, Gaston de Lion, 
ci-devant sénéchal de Saintonge, est nommé à la place du sieur 
du Lau, sénéchal de Guyenne ; puis (1472), le roi do passage à 
Saint-Jean d^Angély confirme les privilèges de la ville et lui 
octroie des exemptions conformes à celles des villes d*Âbbeville 
et de La Rochelle. — 3 juillet 1523, envoi vers le roi de deux 
conseillers, pour demander le maintien dans le ressort de Bor- 
deaux du siège de Saint-Jean d'Angély qu'on voulait compren- 
dre dans le parlement projeté à Poitiers. — 17 mars 1529, est 
mandé dans la chambre du conseil Arnaud Queu, lieutenant 
civil en la sénéchaussée deSaintonge, a auquel a été dit qu'il 
jouira de sondit office aux modifications, sçavoir est : qu'il 
estudiera tant sa théorique que pratique et ordonnances et 
que le temps de deux ans ne jugera procès grand, ne petit qu'il 
n'appelle un ou deux pour conseil, auxauels fera signer le 
dictum de la séance et es matières de l'oraonnance; et s'il fait 
le contraire^ la cour a déclaré le tout nul, et il se rendra au 
bout de l'an en la cour à mesme jour pour estre examiné ». Oe 
lieutenant si peu ferré sur sa a théorique » était « noble homme 
et sage maistre Arnaud Queux, licencié es loix, escuyer, sei- 
gneur de Ghastelards, encquesteur pour le roi», maire de 
Saintes en 1525. — Le 30 mars 1544, a esté arresté que les 
lettres patentes présentées par messire Gharles de Goucy, 
chevalier, seigneur de Burie, par lesquelles ledit sieur de Bu- 
rie est pourveu de l'état de lieutenant général du roi en la 
province de Guyenne, en l'absence du roy de Navarre, seront 
publiées. D. A. 

Correspondant du 10 janvier contient de M. Charles de 
Lacombe les Premières années de Berryer, où Ton parle de son 
voyage en 1832 à la recherche de la duchesse de Berry, envoyé 
par le comité royaliste de Paris pour la détourner de tenter le 
soulèvement de la Vendée. Berryer, — ce que l'auteur ne dit 
pas, — après avoir accompli sa mission, passa par Saintes et vit 
Edouard de Blossac. Un ordre du commissaire de police le 
consigna dans sa chambre à l'hôtel situé rue Porte-Aiguière, 
maison aujourd'hui occupée par M. Gaudron. G'est là qu'il fut 
arrêté. Il passa en cour d'assises à Bloisoù il fut acquitté avec 
éclat, ainsi que Guiot du Repaire, l'abbé Bonnaud et Lucien 
Guenon des Mesnards. 

L'£re nouvelle de Cognac des 25 juillet ; 19 août ; 9, 12, 23, 
30 septembre; 3, 17, 28, 31 octobre; 11, 21, 25, 28 novembre; 2, 
9 et 16 décembre, publie des chants et chansons populaires des 
Charcutes. Il est à désirer que ces petites poésies soient réu- 
nies en volume. Un travail semblable a déjà été fait pour un 
certain nombre de provinces. 

Les tamilles françaises à Jersey pendant la révolution, par 
le comte Régis de l'Êstourboillon (Nantes, Grimaud, 1886, in-8^ 



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- 63 - 

680 p.) Prix : 15 fr. On nous le disait, c'était notre confrère M. Ana- 
tole de Bremond, président de la société d'archéologie de Nantes, 
— et nous le savions, du reste, — queM. le comte Régis de TEs- 
tourbeillon, fort aimable homme, était un rude chercheur, qui 
ne ménage pas sa peine et son temps. Ce volume en est une 
preuve nouvelle et frappante. Dans une excursion archéologi- 
que, — les excursions archéologiques ont du bon, — il eut la 
pensée, pendant que les autres examinaient un clocher, de cher- 
cher Pacte de baptême d'un aïeul, né à Saint-Hélier en 1794; 
Nous Pavons entendu à la Sorbonne nous raconter, avec Pémo- 
tion rétrospective d'un chercheur heureux, comment il avait 
découvert les registres catholiques où les émigrés français ins- 
crivaient les actes de leur vie civile, avec « les noms de tous 
ces vaillants officiers, survivants de Fontenoy ou de Rosbach, 
de ces magistrats intègres, derniers et intrépides défenseurs 
des privilèges de nos provinces ». Vite il emporte ces 30 cahiers 
in-folio, contenant près de 400 actes et intéressant plus de 1200 
familles ; et il se met aies transcrire, rude labeur; et il copie le 
mariage de Charles.de Monmonnier, capitaine au régiment de 
royal dauphin, avec Marie Baudré de la Touche, qui, « mineure^ 
ayant perdu ses parents après Pémigration, réunit les dousee 
plus anciens gentilshommes réfugiés et demande à ce sénat 
d'un nouveau senve l'autorisation nécessaire », ce que chacun 
accorde, « vu les difficultés du temps, les convenances de cette 
union etPaflection réciproque des deux fiancés ». Il y ajoute 
un nombre notable de pièces prises partout. Mais il fallait 
éclaircir ces noms, et la tache n'était pas moins ingrate. Orâce 
à ses connaissances, M. de PEstourbeillon a pu donner un état 
de chaque famille inscrite, et Pon peut ainsi se guider dans ce 
vaste fouillis de noms de toute espèce. Je cite au hasard, quel- 
ques noms de nos contrées : Marie-Joseph Bruno de Saint- 
Ëstève ; Louis-Philippe, marquis de Cugnac du Bourdet; Loc- 
quet de Blossac ; Radegonde-Adélaide Bareau de Oirac, née à 
Angoulôme en 1761, nièce de Bareau de Girac, évoque de Ren- 
nes, fille de Pierre-Joseph, marquis de Girac et de Bourg^Oha- 
rente,et de Thérése-Radegonde Rambault, épouse d'Emmanuel- 
Florian-Toussaint du Merdy, marquis de Gatuelan ; Jean-Marie 
Tanneguy du Chastel,dela branche de La Renau dais, rameau de 
Pillustre maison du Chastel-Tremazan, né à Dinan en 1719, 
moh à Saint-Hélier le 23 février 1799, prôtre, docteur en théo- 
logie, abbé de Rigny et de Fontaine-Blanche ; Jean-Baptiste du 
8ault,chevalier,néàBordeauxle 15 avril 1770, époux de Jeanne- 
Parfaite Mamert de Freslon de Saint-Aubin ; Martin de Boch, 
marin de Saint- Vincent (?), isle d'Oleron, diocèse de Saintes, 
fils de Paul et de Catherine Lemonnier ; Guillaume Vallet de 
La Touche ; Pacte de mariage, 14 août 1798, de Claude-Etienne- 
Joseph Carré de Margorie, ancien officier de dragons, né à La 
Rochelle le 23 mai 1759, de François-Charles Carré, écuyer, 
seigneur de Candé, et de Charlotte-Marie Couzin du Lieutel, 
avec Marie-Louise Guillouet d'Orvilliers, née à Cayenne, fille de 



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— 54 - 

Louis-Gilbert, chevalier de Saint-Louis, gouverneur deGayenne, 
et de Justinede Brach, union dont naquit à Jersey, le 23 août 1799, 
Paul- Joseph, contrôleur des contributions indirectes, marié à 
Paris à N. Lambert de Morel (Bulletin, i, 176); la naissance, 28 
décembre 1793, à Saint-Hélier, d'Aline-Amélie de Chasteigner, 
fille de Charles-Louis, et d'Anne-Marie Ménard, mariés à Saint- 
Hélier le 10 janvier 1793 ; le baptême, 25 avril 1799, de Marie- 
Thérèse- An ne-Rose de Sautereau, fille d'Elie-Florent, chevalier 
de Sautercau, chevalier de Saint-Louis, natif de la paroisse' de 
Saint-Pierre de La Rochefoucaud, âgé de 26 ans, y demeurant 
avant son émigration, et de Rose-Joséphine-Marie Hérisson de 
Beauvoir, mariés à Jersey le 25 avril 1796; Marie ■ Thérèse- 
Albert de Bellisle de Sautereau, femme de Jean-François de 
Sautoreau, chevalier, seigneur de Taponnat, Saint-Projet, etc.; 
le décès, 11 juillet 1793, à Jersey, de Henri de Bureau du Bour- 
det, fils de Charles et de Marguerite Brejon, a originaire de la 
ville de Montpellier », ce qui doit être lu Montpellier de 
Médillan, paroisse du canton de Gcmozac, où les Brejon 
avaient un logis, « volontaire dans la compagnie de M. le 
duc do Chàtillon, sous les ordres de M. le prince de Léon, em- 
barqué avec sa compagnie dans la Marguerite^ bâtiment de 
transport anglais, installé depuis quelques jours », et qu'il faut 

i^ar conséquent rayer de la liste des victimes de Quiberon [Bul- 
etin, V, 367). On lira les lettres de Charles -Alexandre Bidé de 
Maurville, qui avait épousé à Saintes Eustelle de Lataste, sœur de 
la marquise de Bremond, et celles de sa cousine germaine. M*"* 
d'Orvilliers, nièce de l'amiral, sur ce qui se passait en Sain- 
tonge et à Jfersey : « Nous sommes peu de Saintongeais ici, 
deux seulement, M. de Beaucorps de l'Ëpineuil (Jean-Jacques de 
Beaucorps, sous-lieu lenant au régiment du roi-cavalerie, capi- 
taine au 13* régiment de dragons, chevalier de Saint-Louis, mort 
à Saintes), et moi.. Vous savez sans doutequc l'abbé de LaMag- 
deleine est parti avec M. de Puysaie et 1 evéque de Dol ; on les 
dit descendus à Trésuier; mais cela demande confirmation... > 
(Voir Bulletin^ v, 366); puis, la liste fort longue des ecclésiasti- 
ques qui ont séjourné à Jersey, etc. Au point de vue général, 
savez-vouB le résultat de l'émigration à Jersey ? En 1789, les 
catholiques n'existaient pas dans l'île ; ils y sont maintenant au 
nombre de 9000. « Ils v ont fondé deux écoles, une pour les 
garçons, une pour les filles, qui reçoivent près de 400 enfants. 
Ils y ont établi une société de bienfaisance qui visite les famil- 
les pauvres... L'émigration servit merveilleusement les vues de 
la Providence. Elle avait été noble dans ses causes; elle fut 
utile encore dans ses conséquences... » Il serait à désirer que 
le travail de M. de l'Estourbeillon sur Jersey fût fait pour l'An- 
gleterre, l'AUemaçne, TEspagne. L'écrivain, c des rives du Bos- 
phore aux bords de la Tamise, et des allées de Saint-Péters- 
bourg aux campagnes de l'Andalousie, retrouverait à chaque 
pas les traces de nos pères >. Ces émigrés, l'élite de la société 
française, ont porté, bien mieux que quelques réfugiés protes- 



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— 55 — 

tants en Allemagne, nos idées, notre littérature, nos modes, 
notre esprit, et partant notre influence dans TEurope, effrayée 
des crimes de la révolution, mais réconciliée avec la nation 
jpar les malheurs, la patience, la gaîté môme de ceux qui en 
étaient les victimes. 

Gironde littéraire et scientifique du 31 octobre contient, 
outre Pierre Loti par M. André Le Breton, un article Le mar- 
quis de Jonzac par M. Auguste Baluffe. C'est Thistoire des rela- 
tions de Léon de Saint-Maure, comte de Jonzac, marquis 
d'Ozillac, ami de Molière, que nous avons racontées (Bulletin 
VI, 244), Un marquis de Jonzac, gouverneur de Cognac, ami 
de Molière, dont certainement M. BalufTe n'a eu connaissance 
que par un extrait insignifiant du Moliériste : car il n'eut pas 
oublié, dans la Gironde, quelques détails qui sont dans le Bul- 
letin. M. BalufTe, dont Touvrago Molière inconnu contient tant 
de recherches inédites sur notre grand comique, et qui parcourt 
avec un zèle si louable la province pour trouver ses traces et 
celles de Vlllustre théâti^e, voudrait bien voir Molière à Cognac, 
et il engage les érudits locaux à découvrir la correspondance 
du marquis de Jonzac. 

In iharbot de bouquet Saintonghoué tout fret thiuyit per 
meite Piarre Marcut dans son beun en Tarrondissement de 
Saintes. {Paris, Ghio, 1886, in-18, 324 pages). 

A malt Piarre Marcut, à Léchayer, pas bein louein d'Cougnat 
ou de Saintes. 

Maît Marcut, vous n'avez point Thounneur d'avouair fait ma 
c'neussance; mais jh'pense bein q'i'occasion s'en trouvinrat 
avant qu'o sèye longtemps. Jh'veux tout d'môme vous dire aue 
monsieu Zodiaque, qu'est don' Tpoursident et Tfondeur a'ia 
Société histérique de la Saintonjhe et d' VAunis, m'a baillé 
voûte Iharbot œbouquet Saintonjhoué, 

Jh'ai trejhout ovut ein grand feublle pr'la pouésie, princi- 
palement quant alf'est faite dans nout'langue de pézan'. Ol'est 
pr'dire que jh'ai lisut vout'livre avec cin grand piaizit; et 
margré qu'y sèje pas mal groussier, jh'ai pà oyut d'peine à 
l'consumer tout dans ma jhornée. M était avis q'manjhi' d'ia 
miquel.... 

Depeû tieu moument, y a des fables qui m'partant pas d'ia 
tète : La gr^neuille qu'haï idée de d^venit aussi grousse coumme 
ein bœu ; le r'nard qui dit q'ies rasins sont pas mûrs, à cause 
qu'y peut pas les atVnit; la poulette qu'a pon' in'osu d'or; 
Vaveuglle qui ramasse ine sarpent, créyant d^prenre son 
fouet ; tieujaignant d'bouyer qu'a quitté enc&sser sa charrette. 
Toutes tiellés affaires, vouéyez-vous sont si bein dites, q'n'on 
a qu'ein r'^ret : olest d'pas pouvouair n'en faire autant. 

Quante jh'éti tout p'tit m'eti émajhiné d'faire des vars, mouai 

tout; jh'trouvi qu'o n'allait pouein bein mal mais jh'ai pà 

été poussé, vous entendez. Ein jhour, dans la chasse voure 



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- 56- 

îh'éti, jh'avi quitté chère ein bout d'papier voure jh'avi asseye 
dïaire dessu' ein complliment pr'la fête du maître. 01 est jhus-* 
tement 11 qui zou trouvit : 

— Qu'est-ou, qu'y dit, qu'a fait tieu quartrain. 

— Orest Cadet, q'dessit ein drôle qui m'ou avait vu faire. 

— Cadet, qu'y dit, est ein sot : y f rait meux d'rester tran- 
quille. 

Vous pensez bein qu'ine lubrique de môme était pas faite 
pr'vous inciter Aussi bein, jh'ou fouetti là. 

A cHheure, jh'me soustrais en contant mes farces: mais 
jh'coumence à d'arrivé à bout de mes fliutes. Vous êtes 
vénéneux, vous, maît Marcut; vous fasez des emprein' à 
monsieu Lafont, Tfablassier! mais n'on peut faire là d'su rein 
q'des varsions.... et o n'est pas pr'ma boutique. 

Si à des fouai o s'trouvait, d'vers Léchayer, des ghens qui 
s'riant curieux de m'apprenre deshistoère amusantes, disez-m' 
zou don', s'oupiait. Jh'vous assartifie q'me frai pouein prier 
pr^allé z'à leû rencontre. 

Jh'vous prie d'ragréyer l'impression d'ia larjhesse de mes 
sentiments. 

Cadet Réjouit. 
A Barbezieux, le 5 de novembre 1886. 

Le Journal officiel du 24 août contient le mouvement de la 
population de la France pendant Tannée 1885. Nous extrayons 
de ces tableaux ce qui concerne les deux Charentes : 

Charente-Inférieure : 3,519 mariages; 37 divorces; 9J92 
naissances, dont 4,887 du sexe masculin légitimes, 4,576 du 
sexe féminin légitimes; 192 du sexe masculin naturels, et 137 
du sexe féminin, naturels; 365 morts-nés, dont 207 du sexe 
masculin et 158 du sexe féminin; 8,543 décès, dont 4,489 du 
sexe masculin el 4,054 du sexe féminin. Excédant des naissan- 
ces sur les décès, 1,249, ce qui est peu. 

Charente : 2,676 mariages ; 25 divorces ; 7,269 naissances, 
dont 3,602 du sexe masculin, légitimes ; 3,349 du sexe féminin,* 
légitimes ; 166 du sexe masculin naturels et 152 du sexe fémi- 
nin naturels ; 291 morts- nés, dont 168 du sexe masculin et 123 
du sexe féminin ; 6,950 décès, dont 3,618 du sexe masculin et 
3,332 du sexe féminin. Excédant des naissances sur les décès, 
319, ce qui est trop'peu. 

Il résulte de ces chiffres que la population reste stationnaire, 
symptôme grave, efTrayant, quand les nations rivales augmen- 
tent dans des proportions considérables. La Vendée a 2,905 ex- 
cédants de naissances sur les décès; les Deux-Sèvres, 1619 ; la 
Vienne, 194 sur 5,497 décès. 

Jugements et délibérations du conseil souverain de la Nou- 
velle France. Le2« volume (in-4o de 1142 pages), de cette impor- 
tante publication, dont nous avons déjà parlé {Bulletin^ vi, 
309), va du 15 juin 1676 au 24 décembre 1685. C'est l'histoire 



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- «7 - 

civile du Canada qui ncHib est révélée ainsi par les arrêts du oôn- 
aeil souverain ; c'est la vie intérieure de la communauté: délits de 
police et union du séminaire de Québec à celui des missions 
étrangères de Paris ; procès criminel de Michel Gorron 
contre sa femme, et érection de Tlle d'Orléans en comté de 
Saint-Laurent pour Berthelot; sentence qui condamne Jacques 
Charrier convaincu de vol de peleteries à être fouetté et marqué 
d'un fer chaud à la fleur de lys sur Tépaule jdroite, et bannis- 
sement pour trois ans d'une femme accusée de débauche ; puis 
les procès, les condamnations capitales, etc. Une table chrono- 
logique termine ce volume intéressant. 

Le Mètnori&lde Saintes de 1886 contient : n*« 210-213, Sain- 
tes et Taillebourg pendant la Fronde (suite et fin), par P. 
Lacroix; n* 214, Voyage du roi François I*' à La Roc/ieiie, 
extrait des Archives curieuses de Vhistoire de France, par L. 
Cimber et P. Danjou, t. m, p. 35; n~ 215-234, Voltaire en An- 
goumois, par Max. Barville; n^ 235-248, Saujon, parP.-J.Lakmé; 
n** 249-25^, Comment le chevalier d'Albret tua en duel le mar- 
quis de S&oigné, par Max. Barville ; n"*' 253-255, Mademoiselle 
de Tonnay-Charente, par J.-P. Lakmé, qui la fait à tort naître 
à Tonnay-Charente ; n** 256-262, Voyage de Françoise d'Aubi- 
gné en Saintonge et en Poitou^ par Bernard X. 

Messager de Sainte-Radégonde du 1*' juillet contient p. 604- 
608, de M. Tabbé Largeault, de Niort, une lettre sur l'ancienne 
église de Sainte- Radégonde d'Angoulins. 

Note sur quatre abbés poitevins du nom de Billy. Rectifica- 
tion du Oallia christiana, par M. Alfred Richard (Poitiers, 1886, 
in*8, 21 pages. — Dans cette courte mais importante note, 
extraite du Bulletin de la société des antiquaires de Vouesty 
appuyée de textes, comme sait les faire notre docte confrère, 
nous trouvons Quelques passages qui concernent Notre-Dame 
des Chàteliers dans Tlle de Ré. Ainsi, Jean de Billy, fils de 
Perceval et de Louise de Vieux-Pont, abbé de Perrières par 
résignation (1522) de son cousin germain Charles de Billy, fut 
aussi abbé des Chàteliers en Ré de 1535 à 1547, dit le Gallia. 
L'auteur prouve que Jean de Billy n'eut Les Chàteliers au'en 
1541 ptir la résignation de Jean de Boissey avec réserve d une 
pension de 300 livres, et auMl les céda, le 6 juillet 1543, à son 
neveu Jean de Billy, âgé ae 13 ans, qui mourut chez les char- 
treux le 30 juin 15b0, après avoir publié plusieurs ouvrages de 
piété. Son successeur dans ses trois abbayes des Chàteliers, de 
Perrières et de Saint-Michel en Lherm, fut son frère cadet, Jac- 

aues de Billy, célèbre érudit, helléniste distingué, protecteur 
es arts, mort à Paris, dernier abbé de ces trois abbayes dont 
le cardinal de Bourbon affermait en 1582 les revenus à Georges 
Thibaudeau. Il faut donc rectifier ainsi ia liste des abbés des 
Chàteliers : Jean de Boissey vers 1542; Jean I de Billy vers 



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- 58- 

1542-1543 ; Jean II de Billy, 1543-1559 ; Jacques de Billy, 1581 ; 
Charles, cardinal de Bourbon, 1582. 

Panthéon de Vindustrie du 28 novembre contient : Le grand 
hôtel de VEurope à PonfaiHac ; Une grande maison de nou^ 
veautés à Saintes (M. Boilevin) ; Une distillerie à vapeur à 
Niort ; Une fabrique de biscuits à Saintes (M. Rumpler) ; Une 
fabrique de moyeux tournés à Saintes (M. Eymery) ; Le com- 
merce des fourrages de la maison Ernest Lesueur à Rochefort. 

Parlement illustré de juin, reproduit par la Charente^Infé- 
rieure du 19 et l'Ère nouvelle du 20, contient la biographie, 
avec portrait, de M. le comte Duchàtel, député de la Charente- 
Inférieure. 

La question d^ enseignement en 1189 d'après les cahiers, par 
l'abbé E. AUain. (Paris, Renouard, 1886, in-18, 360 p., 2 fr. 50). 
— M. Tabbé Allain, archiviste du diocèse de Bordeaux, corres- 
pondant du ministère de Tinstruction publique pour les travaux 
historiques, a eu Tidée heureuse d'étudier au point de vue spé- 
cial de l'éducation les cahiers des états généraux, que d'autres, 
MM. de Poncins, Chassin, ont interrogés à un point de vue 
général. Connu par d'estimables travaux sur instruction pri- 
maire, l'auteur devait se demander quelles étaient, en 1789, les 
idées de nos pères sur cette importante question. Les cahiers 
ofTraient une source abondante de renseignements. Dans cette 
ûèvre de réformes qu'avaient allumée les philosophes de la fin 
du XVIII* siècle et qui dévorait les lettrés, les hommes de lois, 
les bourgeois dégrossis, on devait avoir songé à modifier l'en- 
seignement. C'est un fait remarquable que ce besoin d'innova- 
tions qui s'empare alors de la société française : « La prospérité 
publique, dit Tocqueville, s'était développée avec une rapidité 
sans exemple ; mais à mesure que se développe cette prospérité, 
les esprits paraissent plus inquiets... La recherche du mieux 
est universelle ; mais c'est une recherche impatiente et chagrine 
qui fait maudire le passé, et imaginer un état de choses tout 
contraire à celui qu'on a sous les yeux... L'imagination, s'empa- 
rant d'avance de cette félicité prochaine et inouïe, rend insensi« 
bleaux biens qu'on a déjà et précipite vers les choses nouvelles. » 
D'ailleurs, du moment qu'on dit aux gens : Plaignez-vous, il 
serait bien étonnant qu'ils ne se plaignissent pas ; et en cher- 
chant bien on a toujours à se plaindre de quelqu'un ou de 
quelque chose. 

Nul n'est content de sa fortune 
Ni mécontent de son esprit. 

Ceux donc qui voudraient prendre au pied de la lettre toutes 
ces doléances, risqueraient fort de se faire une idée très fausse 
de l'état réel. On sait d'ailleurs que beaucoup de ces cahiers 
ont été rédigés sur un modèle envoyé : on y trouve, à côté des 



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— 59 — 

mômes phrases, des mômes idées, de pensées exprimées en 
termes identiques, une foule de vœux ou de questions trai- 
tées, au-dessus de la portée des paysans qui sont censés les avoir 
rédigés. II faut donc consulter ces documents avec précaution ; 
mais il faut les consulter. 

À peu près tous les cahiers sont unanimesjà demander et les 
réformes et le développement de l'instruction, surtout ceux des 
pays où elle est la plus florissante. Les paroisses rurales de la 
prévôté de Paris émettent des vœux, pour renseignement pri- 
maire ; celles de la sénéchaussée d'Âix sont à peu près muettes, 
c On y trouve môme un cahier de paroisse, celui de Piespin, 

8ui propose la suppression de tout enseignement public. » 
ourpiac, dans la Gironde veut « supprimer les ignorantins 
dans les villes et toutes les écoles de campagne, qui sont les 
fléaux terribles c^ui arrachent les bras à la terre ; > Guitres, 
dans le môme département, s'exprime ainsi : « Une troisième 
source de la pénurie des cultivateurs, des matelots et des 
moussses, c'est le fatal établissement d'ignorantins, qui ramas- 
sent en entier Tordre de la dernière classe des sujets destinés 
par leur naissance à l'agriculture, aux arts et métiers les plus 
grossiers et les plus pénibles, etles métamorphosent en mercan- 
tilleurs, en agioteurs et en gens de plume. L'ignorance de ce bas 
ordre est non seulement utile, mais nécessaire pour faire remplir 
et soutenir tous les besoins de la société. Le moyen efficace qui 
nous semblerait propre à remédier promptement àcet abus serait 
d'abolir les écoles d'ignorantins. » Evidemment les rédacteurs de 
cescahiers s'inspiraient de La Ghalotais et de Voltaire qui trou- 
vaient renseignement classique trop répandu en France et Tac- 
cusaient de faire sortir les gens du petit peuple de leur condition. 
Voltaire écrivait à La Ghalotais, le 28 février 1763 : « Je vous re- 
mercie de proscrire Tétude chez le laboureur; moi, qui cultive la 
terre, je vous présente requête pour avoir des manœuvres, non 
des clercs. > A d'AIembert, le 28 septembre 1768 : « On n'a jamais 
prétendu éclairer les cordonniers et les servantes ; c'est le propre 
des apôtres. » A Frédéric, roi de Prusse, le 3 janvier 1767 : « La 
canaille, à qui tous les jougs sont bons, n'est pas digne d'ôtre 
éclairée. » A Damilaville, le 4 avril 1766 : « Il me parait essen- 
tiel qu'il y ait des gueux ignorants. Si vous faisiez valoir comme 
moi une terre, si vous aviez des charrues, vous seriez de mon 
avis. Ce n'est pas les manœuvres qu'il faut instruire ; c'est le 
bon bourgeois, c'est l'habitant des villes. » Le plus souvent on 
se plaint ; et, quand on est satisfait dans sa province, « on se 
plaint pour les autres contrées. » On réclame aussi le rétablis- 
sement de la compagnie de Jésus, et l'on attribue à sa suppres- 
sion la décadence des études depuis vingt-cinq ans. Le clergé 
de Saintonge s'exprime en ces termes, page 202. « La décadence 
des mœurs tient visiblement aux vices de notre éducation. Il 
n'est pas de bon citoyen oui ne désire une réforme dans cette 
partie. Sa majesté doit la plus scrupuleuse attention à un arti- 
cle aussi important, d'où dépendent le développementdestalents» 



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la tranquillité des familles, les mœurs publiques et la gloire 
nationale. Il est urgent de prendre toutes sortes de précautions 
qui assurent un choix sage et éclairé des instituteurs, de leur 
procurer la considération et l'encouragement dûs à de si belles 
fonctions, de leur fixer un traitement honorable et des retraites 
convenables. Le vœu public semble aussi appeler aux travaux 
d'éducation certains ordres religieux qui n'attendent pour s*y 
livrer que les ordres et les regards du gouvernement, et dont les 
membres tournés vers cet objet y réussiraient. Ce vœu ne 
regarde en aucune manière le collège do Saintes. Le clergé doit 
et rend justice à ce collège qui a depuis longtemps la confiance 
méritée de la province de Saintonge et des provinces circonvoi- 
sines; et, si le clergé demande un changement dans l'éducation 
nationale, c'est dans l'intérêt général du royaume où cette 

Sartie est trop négligée et excite de rigoureuses réclamations. » 
la noblesse de la même province, page 238, veut « propager 
juëque dans les campagnes les moyens d'une instruction suffi- 
sante à ceux qui les habitent et qui pût s'étendre même jus- 
qu'aux pauvres. » 

Le tiers de La Rochelle, p. 266, veut qu'on applique les bé- 
néfices en commande à la dotation des collèges, qu'on suppri- 
me dans les collèges l'obligation d'être catholique, ce qui « dé- 
termine les non catholiques à faire élever leurs enifants chez les 
nations étrangères », émigrations funestes, qui « ont le double 
inconvénient de faire sortir du royaume des sommes considé- 
rables et de rendre pour ainsi dire étrangers aux mœurs et aux 
lois du royaume des citoyens qui, élevés parmi nous, auraient 
appris à les respecter et à les chérir d. Le nombre des enfants 
ainsi élevés à l'étranger est, pour la seule ville de La Rochelle, 
de 42. Le tiers de Rochefort, p. 284, demande que l'éducation de 
la jeunesse développe « les facultés physiques et morales que 
rhomme tient de la nature ». Taillebourg, p. 289, qu'on emploie 
les revenus des bénéfices simples à « l'établissement d'écoles de 
charité dans chaque lieu »; que, « dans chaque siège royal de 
cette province, il soit établi une école publique pourTinstruction 
des femmes au fait d^accouchement »; Angoulêmè, qu'on réta- 
blisse les jésuites ; « leur pensionnat était rempli de jeunes élè- 
ves, et plus de 300 externes fréquentaient les classes, auxquelles 
il devait être joint deux cours de théologie aussitôt la réunion 
du prieuré de Vindelle effectuée. Quelques uns des régents 
donnaient à Penfance les premiers éléments lorsqu'ils furent 
chargés de remplacer provisoirement les jésuites. On emploie 
inutilement chaque année un fonds de 40,000 livres pour une 
trentaine d'écoliers qui fréquentent le collège»; en outre, il faut 
« établir dans les viUes maritimes des écoles de matelots où les 
enfants trouvés seraient envoyés à l'âge de neuf à dix ans ; on 
augmenterait par ce moyen cette classe d'hommes dont la 
France a besoin ». Blaye réclame « l'établissement d'un collège 
où il y ait des professeurs de langues éirangères »; la ville y 
contribuera pour 1200 livres. 



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— 61 — 

Je ne oite que quelques rœux de la région ; on lira le reste 
dans le volume de M. Allain. De bonnes tables et méthodiques 
nous permettent de voir immédiatement ce qu^on a formule de 
désirs sur les écoles et les collèges, leur multiplication, leur 
réforme, leur dotation, la gratuite, l'obligation, le recrutement 
des maîtres, les examens, le traitement, les grades, les maisons 
d'école ; sur les séminaires et les universités, sur les écoles spé- 
ciales, écoles militaires, écoles d'artillerie et du génie, de ma- 
rine et d'iiydrographie, des ponts et ohaussées, de vétérinaires 
et de sages-femmes, d'administration et de droit des gens, cours 
de botanique, d^arpentage, do chimie, de dessin, de géométrie, 
d'architecture, d'agriculture, etc. On est vraiment stupéfait de 
voir que tout ce que nous avons péniblement réalisé, dans ce 
siècle, que nous réalisons chaque jour, que toutes nos innova- 
tions actuelles dont nous nous croyons naïvement les auteurs, 
tout cela a été appliqué ou inventé il y a cent ans.; çt M. AUain 
ne cite pas tout.. Il n^ a pas jusqu'aux bataillons scolaires dont 
j^ai constaté Pexistence au milieu même du xvii^' siècle. Et nos 
pères n'ont pas pris de brevet d'invention. Lu A. 

Quinze jours dans Vile d'Oleron^ par Ardouin-Dumfkzet, 
rédacteur en chef du journal la Charente. Oe n'est pas une 
histoire du pays d'Oleron que l'auteur a entendu écrire, mais 
un c Ouide Jeanne » qu'il a voulu nous donner. On ne sau- 
rait demander davantage à un touriste, et tous ne s'acquit- 
tent pas de leur tâche d une façon aussi heureuse que M. Ar- 
douin-Dumazet. Aperçus exacts, description fidèle, style alerte, 
tout cela se trouve dans le petit volume que nous analysons. 
Saint-Trojan a été le centre d'explorations du voyageur ; c'est 
de là qu'il part pour visiter les principaux points de l'île, après 
nous avoir montré d'abord le paysage, de la Seudce^ Arvçrt, La 
Tremblade, Marennes et la Pointe. Saint-Trojan et sa forêt, 
Maumusson et ses récifs, Le Château, Saint-Pierre, BoyardvUIe, 
Ohéray, Saint-Georges et Saint-Denis, la tour de Chassiron, la 
côte sauvage, la Perroche, dunes artificielles et naturelles^ 
vignes françaises et américaines, pen d'essentiel n'est omis. 
Manipulations diverses de l'huître, pêcheries, récolte du, varech, 
M. Dumazet parle de cela en connaisseur; et quand il men- 
tionne les ports, il émet à ce siyet des observations judicieuses. 
A La Gotinière, il rencontre M. Papinaud qui lui fait les hon- 
neurs de cet important village et le ramène dans sa voiture à 
SaintrTrojan. Nous regrettons que la bonne étoile du tourisie 
ne l'ait pas aussi conduit à La Martière, où il eût trouvé dans 
M. Normand d'Authon, propriétaire de céans, ancien conseiller 
général, un homme très aimable et surtout très compétent pour 
le renseigner sur la plupart des questions d'ordre économique 

3ui se sont agitées dans l'île d'Oleron. Il aurait au par lui en 
étail ce qui a été fait sur spn initiative au port de la Goti- 
nière : jetée et organisation d'un service de sauvetaga, tout oe 



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— 62 - 

qui a été tenté aux ports de La Perroche, de La Perrotine, du 
Douhet, de Saint-Denis, dont Tauteur parle d'ailleurs avec in- 
térêt, quoique d'une façon trop sommaire. Et s'il eût ouvert 
Les dunes de la Coubre (imprimerie nationale), par M. le 
comte de Vasselot de Régné, inspecteur des forêts et prédéces- 
seur de M. Carrière, sa moisson sur les terrains arénacés eût 
été encore plus abondante. Oe sera pour une prochaine édition : 
car nous espérons bien que le rédacteur en chef du journal la 
Charente ne s'en tiendra pas à cette première excursion. Après 
c avoir parcouru pendant deux ou trois heures quelque plage à 
la mode, encombrée de baigneurs et de baigneuses, de voitu- 
res, de toilettes élégantes et extravaq^antes, ^ il éprouvera de 
nouveau le besoin, a pour bien jouir de son calme », de retour- 
ner à Saint-Trojan. A. L. 

Recueil de la commission des arts, l*' octobre, contient deux 

Sièces (1548 et 1578) relatives aux hommage et dénombrement, 
e Balanzac et de Tlsleau ; excursion de Saintes à Surgères, et 
Vandré par M. Ed. Duret; puis les étymologies de M. Tabbé 
Gazaugade et de M. Tabbé Noguès qui à eux deux, pendant 
que M. Tabbé Vallée faisait lui sans frais d'invention son petit 
article toujours le même sur la société des archives, ont trouvé 
que la Seugne venait, Tun du latin saaena, seine, par suite 
d'un certain nombre d'opérations ainsi décrites : l"* substitution 
de l'e en i ; 2® adoucissement de Va en e ou en eu; 3*" a en lais- 
sant tomber avec la langue (I) le g » ; 4' par s^nérèso, se-ina, 
seina; 5® en conservant le g qu'on a « laisse tomber avec la 
langue » ; 6<» en interposant Vi avant le g\T « en laissant pos- 
térieurement tomber l'i » qu'on avait malencontreusement inter- 
posé^ « on a seugne > ; ou bien du grec (raYcveuo), « proprement 
pécher à la Seine d, sans doute parce qu'on ne pèche à la seine 
que dans la Seugne ; d'après l'autre, la dite Seugne pourrait 
bien venir de somniare^ dormir, somnium, songe et somme, 
lequel mot somniaréa formé soguer^ « état dans lequel se trouve 
un homme plongé dans une sorte d'extase ou de demi sommeil », 
par exemple la Seugne; d'où il résulte que le sogue et la Seugne 
viennent tous deux de somniam, ou bien de sagena. « Ah! la 
belle chose que de savoir quelque chose I » s'écriait M. Jourdain. 

Revue des autographes d'Eugène Oharavay (novembre, 
n® 101) annonce les pièces suivantes : 1304, jeudi avant la 
toussaint ; réception par Elle, abbé bénédictin de Saint-Oy- 
bard lès Angouléme, de l'hommage de Pierre - Henri de 
La Tour-Blanche, chevalier du diocèse de Périgueux, pour 
les tenements de la Costa et de la Reynaria, sis en la paroisse 
du Bourg des Maisons, avec redevance d'une paire d'éperons 
d'étain ; — 1347, samedi avant le 1^ dimanche de carême ; 
transport par Catherine Brideré, veuve de Thomas Gharbon- 
nel, à Ysabelle Oharbonnel, veuve de Guillaume Boy des Ajots 



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— 68- 

d^uno terre louée au défunt, siae sur la rivière d'Ile, près du 
pré Gontentin des Ajots, non loin de la Charente ; — 1403, 16 
novembre; quittance signée de Tranchant de Saint-Gelais, 
écuyer de Jean d^Orléans, comte d'Ançoulème, au trésorier 
Baffart de 24 écus d'or « pour mes robes de livrées de Testé pas- 
sé de cest présent yver... qui est pour chacune robe xn escus; 
— Orléans. 1417« 6 décembre: 1^ Mandement du duc Louis 
d'Orléans, père de Charles VI, au rapport de Philippe, comte 
de Vertus, a son trésorier général, Pierre Renier, de compter à 
Jean de Chabannes, capitaine du château de Cognac, 100 livres 
tournois pour ses gages ; — 2® Quittance annexe dudit de Gha- 
bannes ; — 1567, 9 juillet; attestation signée par Jacques 
Chrestien, « religieux de Tordre des Mathurins et docteur ré- 
^nt en Tuniversité de Paris, » à Tévôque de Poitiers, Jean 
VlII d'Amoncourt, constatant que le roi Henri II Ta exempté 
de la taxe sur « la chanterie de Tabbaye Nostre-Dame-de 
Nantheul. » 

Revue des questions historiques. La livraison d'octobre 
1886 contient : La faction du cœur navré, épisode des guer^ 
res de religion (1573) à La Rochelle, par M. Denys d'Aussy. 
L'auteur s'est proposé d'examiner dans cette étude sur quelles 
données reposent les accusations portées par presque tous les 
historiens contre Catherine de Médicis, qu ils prétendent avoir 

Provoqué la troisième guerre civile en cherchant en pleine paix 
s'emparer par surprise et grâce au concours de quelc|ues traf- 
très, de la ville de La Rochelle. S'appuyant sur Tautorite d'Amos 
Barbot, auteur protestant, qui, s'il n'a pas été témoin ocuUire 
des faits qu'il relate, a tout au moins vécu avec ceux de ses con- 
citoyens qui s'y trouvèrent môles, il établit aue le prétendu com- 
plot ayant pour but d'ouvrir les portes de La Rochelle aux 
troupes royales, complot connu sous le nom de conjuration 
du cœur navré, ne fut révélé que par un écrit anonyme dont 
on ne connut jamais Tauteur; que sur les vagues indications 
contenues dans cet écrit, de malheureux étrangers, auxquels 
les vengeances particulières adjoignirent quelques uns des plus 
notables citoyens, furent au milieu d'aflreuses tortures con- 
traints de faire des aveux qu'ils rétractèrent sur Téchafaud ; 
que les mouvements des troupes, regardés par les historiens 
rochelais comme un commencement d'exécution, n'eurent pas 
lieu, et que ce dernier fait est même réfuté par une lecture at- 
tentive du texte de Barbot. Invoquant l'axiome is fecitcui pro- 
dest, M. d'Aussy estime que le complot du cœur navré fut une 
machination ourdie par Odet de Nort et les exaltés du parti 
calviniste, dans le but de surexciter Topinion publique et d'o- 
bliger les Rochelais à sortir de l'attitude indécise qu'ils conser- 
vaient, alors que la confédération protestante était déjà organi- 
nisée dans le midi. 



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-«4 — 

Revue ^tefl>inô (n~ 28-29) contient : Vn capitaine Bainton- 

f}êaiB au a VI* siècle, Blanchard du Cluzeau, lu à la séanoe de 
a société des Archives, à Rochefort, le 9 janvier, par M. Den;^s 
d'Ausey, qui nous fait connaître la vie jusquMci fort ignorée 
d'un capitaine catholique, ligueur déterminé, dont le desinté- 
ressement égale le courage ; Tauteur, qui a très bien étudié ce 
personnage nouveau, le suit depuis le siège de Brouage, en 
1570, où il fit ses premières armes jusqu'à celui d'Amiens en 
1598, où son nom est mentionné pour la dernière fois. Blanchard 
du Cluzeau était né à Saint-Jean d'Angély et mourut dans sa 
terre du Cluzeau en Angoumois dans les premières années du 
XVII* siècle ; M. Boisgiraud et son rôle dans l'affaire de la 
croix de Migné, par M. A. Lételié ; Qilles de Rais, dit Barbe- 
Bleue, par M. Berthelé; Tiers de sous d'or mérovingiens de 
Tidiviciacum^ par M. Maurice Prou; De l'enseignement de 
l'histoire locale et de Varchéologie dans les grands séminaires, 
par M. Berthelé ; — (n* 30| : Sarcop/iages chrétiens du Poitou 
antérieurs à la fin du VII* siècle, extrait de l'ouvrage de M. 
Edmond Le Blant: Les sarcophages chrétiens de la Gaule, qui 
ne contient rien sur la Saintonge, parce quMl n'y a en Saintonge 
aucun sarcophage historié, pas même celui de saint Kutrope ; 
Rabelais à Fontenay-{e-Comte, par M. F. Audigier; et Le 
bénédictin dom Boyer en Poitou et en Saintonge, notes d*un 
voyage en 1713-1 714, qu'on trouvera ici page 40 et plus 
complet. 

Rôtes gascctns transcrits et publiés par Francisque-Michel 
(t. I*'. Paris, impr. nat., in-4% 1885) où sont contenus les actes 
de la chancellerie du roi d'Angleterre, Henri III, depuis la 
26* année de son règne (1242) jusqu'en 1254. 

12^2, 20 mai, le iroi est à Pons ; le 6 juin, il y ordonne aux 
maire et ppudhommes de l'tle d'Oleron de lui fournir les barc^ues 

3ui lui sont dues comme suzerain féodal ; il autorise le prévôt 
'Oleron à livrer tout le bois merrain nécessaire, lequel sera 
priSf suivant la coutume, dans le bois réservé à cet usage 
(la forêt d' A vailles, domaine privé du roi) ; à Isabelle, reine 
d'Angleterre, comtesse de la Marche et d^Aquitaine, de remettre 
à son envoyé le château de Matha. — Les 8, 15, 19, 22 et 23 juin 
le roi est à Saintes ; le 22, il ordonne qu'on mette Geoffrov de 
I>oë en possession des terres ayant appartenu, dans l'île d Ole- 
ron, à Ëlie de Mornac, et qu'il réclame au nom de sa femme 
Jeanne et des soeurs de cette dernière ; Geoffroy de Doë, sei- 
gneur de Broue, Ghessous et Montaiglin, en jouira jusqu^à la 
toussaint de cette môme année, et pendant ce temps-là on 
examinera si ces terres relèvent du roi ou de Foulques de 
Matha, un des quatre seigneurs d'Oleron ; môme décision en 
faveur de Gilbert de Ouniak, pour les terres qui sont sous la 
main du roi ; le 15 juin, il déclare que le revenu de ces mômes 
terres sera réservé au profit de Barthélémy du Puy, commis- 
saire nommé. Le 25 juin, le roi est à Tonnay-Oharente ; le 2 et 



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-Co- 
te 3 juillet à Saintes, il ordonne au sénéchal de Gascogne, 
« Rustano de Solariis » (de Solers), d'inviter les Bordelais à 
faire toute diligence pour se saisir d'un navire venant d'Es- 
pagne, chargé de chevaux et de marchandises diverses, à des- 
tination de La Rochelle. — Le 15 juillet, ordre au prévôt d'Oleron 
d'équiper une barque pour porter les ordres du roi aux capi- 
taines des* navires stationnant devant La Rochelle ; le 19 juillet, 
Ywen « clericus » est chargé de procéder avec les prudhommes 
d'Oleron à l'estimation du blé et des marchandise^ composant 
la cargaison du navire pris récemment par Henry Pichepappe; 
le tout sera confisqué au profit du roi et le navire laissé Jibre. 
Le 5 août, du camp sur la Gironde: ordre au prévôt d'Oleron de 
saisir et mettre sous la main du roi les terres possédées par le 
comte de La Marche et ses vassaux dans ladite île ; le 7 aoûU 
ordre aux mômes de faire vendre, sous les yeux de Gauthier 
l'Avencr, toute Tavoine et le blé formant la cargaison d'un vais- 
seau récemment arrêté à son retour de Flandre ; Gauthier lui 
rapportera l'argent ; envoyer aussi les draps qui s'y trouvent. 
14 août, ordre à Henry Pichepappe de rendre à Bernard, bour- 
geois de Parthenay, à qui ils appartiennent, cinquante-six ton- 
neaux de vin j marqués du sceau de Guillaume Larchevcque, 
cargaison d'un navire qu'il avait arrêté. — 5 septembre, de Bor- 
deaux, lettres patentes au même et aux prudhommes de l'île 
d'Oleron, leur annonçant que le roi vient d'emprunter de l'abbé 
de Maillezais quinze mille sous tournois payables à pàques» et 
afïecto au remboursement de cette dette les revenus qui lui 
appartiennent dans l'île d'Oleron. Du même jour ; le prévôt 
d'Oleron devra rappeler au prieur de Saint-Georges la pro- 
messe faite au roi, et adresser à ce dernier ce qu'il en aura 
reçu, par Wigan, un de ses serviteurs. — Môme année, do 
Pons, 25 mai; ordre au maire et à la commune de Bordeaux de 
se trouver en .-irmos pour le service du roi à Royan. Parmi les 
chevaliers nominativement convoqués on trouve : Galfridus de 
Mauritania, Ricardus, Rigaud do Mauritania, Pctrus Raymun- 
dus de Chaleis, Audoenus de Barbei, Poncius de Mirebel 
(Mirambeau?), Galfridus de Taunay, Elias de Talmont, Sycar- 
dus de Muntgwyn (Montguvon), Normannus de Maugezir, Gal- 
fredus Viger de Fay (Paye, près Saintes). 

Le samedi avant la fête de la nativité de saint Jean-Baptiste, 
l'abbé de La Grâce-Dieu partit de Saintes, chargé par le roi 
d'une mission auprès du comte do Toulouse et des rois d'Ara- 
gon et de Castille. — Gjuillet, de Saintes; ordre au maire et aux 
jurats de Bordeaux d'envoyer les meilleures balistes de la com- 
mune, avec trois cents hommes pour les servir, et toutes les 
galères dont ils pourront disposer jusqu'au pont de Tonnay 
pour le défendre contre l'armée du roi de France (1). — De Bor- 



(i) Même ordre donné de Saintes, le 3 joiUet, au maître da galion d'Angle- 
terre (n« dl4). ' 

Tomo VU. 5 ; . 



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— 66 — 

deaux, 19 septembre (lettre du roi Henri III à l'empereur lui 
rendant compte dos batailles do Taillebourg et de Saintes jli. 
Extrait des fragments des rôles gascons (même année, 
Saintes, 14 juillet) ; ordre de payer à Simon de Beverley (Beur- 
lay?) dix marcs pour, cinq tonneaux de vin qu'il a fournis à 
Tonnay-Charente pour le service du roi. — 24 juin, deTonnay- 
Charente ; sauve-garde donnée au prieur « de Ivis » (dTves) 
jusqu'à la fête de toussaints de la présente année. Mêmes lettres 
sont accordées aux commandeurs des temples de Bourg-Neuf 
et de La Rochelle. -— 28 juin, de Tonnay-Charente : lettres 
patentes par lesquelles le roi s'engage à relever Geoffroy de 
Kancon indemne de tous les dommages qu'il aura pu supporter 
à la suite de la communication qui lui a été faite par Regnault 
de Pons et Hugues de Vivonc, et ce au dire et appréciation 
de ce même Regnault de Pons, Pierre Béchet, Pierre de Nyoyl 
et Geoffroy Vigier. Du même jour, lettres patentes qui accor- 
dent aux hommes de Tile de Ré une commune jurée. Du 
même jour, licence accordée à Foulques Richard, d'Oleron, 
pour conduire en Espagne le navire appelé Halop sancti Georgii 
et celui nommé Fluriet; le premier sous le commandement de 
Foulques^ le second sous celui de Laurent, son fils, pour en 
ramener des chevaux et d'autres marchandises. Du même 
jour, nomination de Jehan Le Flemeng comme prévôt de 
l'île de Ré, chargé de maintenir tous les droits qui, suivant la 
coutume, appartiennent au roi. — De Saintes, 2 juin; don à 
Guy de Rochefort et à ses héritiers de trois cents marcs sterling 
à prendre sur les revenus du trésor royal, en deux termes de 
cent cinquante marcs, à la Saint-Michel et à pàques de chaque 
année, pour lui tenir lieu des biens qu'il a perdus au service 
du roi. Eble de Rochefort reçoit cent livres payables aux 
mêmes termes. — De Saintes, 12 juillet; déclarations portant 
que le concours apporté par les hommes de l'évêque de Saintes 
et du chapitre, par le doyen, le prieur de Saint-Eutrope et 
l'abbesse de Sainte-Marie, pour la défense de la ville et du 
camp, a été librement donné et ne saurait créer un précédent 
qui pût dans l'avenir leur être préjudiciable. Du même jour, 
ordre aux marîns d'Oleron qui se trouvent à Tonnay-Charente, 
de ne pas séjourner ailleurs et d'attendre là un ordre du roi. 
— De Saintes, 19 juillet; sauf-conduit accordé à Amyot d'Ole- 
ron pour lui, ses enfants, et tous ceux qui montent sa barque, 
dans toute l'étendue des possessions anglaises. — De Pons (2), 
25 juillet; trois cents marcs sont accordés à Pons de Miram- 

(1) La leUre de Henri III à l'empereur Frédéric II se trouve dans Rymer» 
Acta publica, t. I, p., 325, et dont Massiou, dans son Histoire de la SainUmge^ 
t. II, p. 316 et suivantes, en a donné la traduction. 

{^) L'assertion de Malhieu Paris, qui prétend qu'Henry II[ se sauva tout 
d'un tiait de Saintes à Blaye, est contredite non seulement par le roi lui- 
môme duns sa lettre : « Cunique vidissemus nos apud Pontem minus tutè 
commorari... » mais par ce fait que plusieurs lettres des Rôles goêcons sont 
dat^s de Pons, 25 juillet 12i2. 



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- 67- 

beau pour fortifler ses châteaux do Mirambeau et de Plassac. 
(En note on lit : Nichil débet habere (1). 

Du camp sur la Gironde, le 6 août, sauf-conduit accordé 
à tous marchands qui conduiront, pendant toute la durée de la 
guerre, des vivres et autres denrées en Tîle d'Oleron. Du 
môme jour ; lettres patentes par lesquelles le roi reconnaît 
devoir à Robert de Rançon 308 1. 6 s. 8 d. sterling qui, en cas 
de mort du créancier, seront payés aux deux archidiacres de 
Saintes et à l'archiprôtre de Taillebourg, Guillaume Gérin, 
désignés par lui, lesquels pourront, sMls le jugent à propos, 
s'adjoindre révoque de Saintes. — Du camp, le 13 août ; nou- 
velles lettres patentes accordant aux hommes de l'île de Ré une 
commune jurée, « sccundum t'ormam rotuli Oleronis. » — Du 
camp, le 16 août; de Tavis de Radulphe de Hygc et d'Emery de 
Sacy, le roi invite Guillaume « le Arceveske » de lever les 
hommes nécessaires à la défense de son château de Parthcnay ; 
les frais qu'il pourra faire lui seront remboursés. — Do Bor- 
deaux, 5 septembre; ordro au prévôt d'Oleron de remettre 
immédiatement entre les mains de l'abbé de Maillezais les 
biens dépendant du prieuré de Saint-Pierre d'Oleron, mis sous 
la main du roi, ainsi que les terres et le four appartenant h 
Soulac et dépendant du môme prieuré. Concession aux hom- 
mes d'Oleron, qui se sont obligés pour le roi à payer à l'abbé 
de Maillezais les quinze mille sous tournois prêtas par ce der- 
nier, de tous les droits perçus au nom du roi, à l'entrée et à 
la sortie des navires, jusqu'à ce que le prêteur ait été complè- 
tement satisfait. Du même jour ; lettre autorisant le prévôt 
d'Oleron et Osmond, « clerc », à emprunter pour le service du 
roi toutes sommes de tous prêteurs qu'ils jugeront convena- 
bles. Du même jour; ordre au prévôt d'Oleron, nonobs- 
tant les instructions précédentes, de n'accorder main-levée des 
biens saisis sur Soulac, de Saint- Pierre, que s'il donne de 
bonnes garanties du payement du prêt de trois cents marcs 

3u'il s'est obligé de faire. Du même jour ; ordre au prévôt 
'Oleron d'envoyer par Wigan, serviteur du roi, les 15,000 sous 
tournois prêtés par l'abbé de Maille/ais et ce que le prieur de 
Saint-Georges aura pu lui remettre pour le service du roi. 
— De Bordeaux, 6 septembre ; ordre au prévôt d'Oleron de dé- 
livrer à Bertrand de Saint-Sévrin, en récompense des biens 
qu'il a perdus au service du roi, et sur le domaine du roi à 
Oleron, une valeur équivalente à trente livres. (Non suivi d'exé- 
cution). — De Bordeaux, 7 septembre ; ordre au môme de res- 
tituer à Barthélémy du Puy la terre do « La Puletère d en Ole- 
ron, saisie sur lui et donnée à Elye Gerbert, chevalier du comte 
de la Marche. Du même jour; ordre au prévôt d'Oleron d'en- 
voyer vers le roi tous les prisonniers laits dans l'île de lié; 
sauf-conduit accordé jusqu'à la fête de saint Michel à Sicard 

(1) Hertold ou Hertaud qui, d*après Mathieu Paris, rendit à saint Louis le châ- 
teau de Mirambeau, ne serait que le capitaine chargé de sa défense et non le 
seigneur du lieu, comme Tavàncent certains historiens. 



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— 68 — 

c de Mont-Qwion » ; à cette date il reviendra prendre son ser* 
vice aux conditions que lui feront connaître Guillaume Lon- 
gespée, Hugues de Vivone et Guillaume Gombaud. Du môme 
jour ; lettres de sauve-garde, sans terme assigné, accordées à 
Eustachie a de Ardena », sœur de feu Savary de Mauléon. — De 
Bordeaux, 26 septembre ; ordre au prévôt d'Oleron de payer 
entre les mains d'Eudon, « clerico nostro », spécialement en- 
voyé à cet eifet, tous les revenus en blé, vin et sels de Tile 
d'Oleron, appartenant au roi, tant sur ses terres que sur celles 
de ses vassaux, et sur celles des fugitifs qui ont abandonné 
l'île. — De Bordeaux, 7 octobre ; patentes accordant aux baillis, 
prudhommes et mariniers d'Oleron, le droit d'imposer des 
taxes sur les ennemis du roi pendant toute la durée de la 
guerre, à la condition de réserver au profit du trésor royal la 
moitié de leur produit. — De Bordeaux, le 10 octobre; lettre 
de rémission adressée aux Rochelais à l'occasion de leur 
manque de fidélilé, pourvu qu'ils rentrent sous Tautcrité du 
roi ; le maire do Bayonno et Jean Ardyt sont chargés auprès 
d'eux d'une mission secrète, qu'ils leur exposeront verbalement. 

— De Botdeaux, le 20 octobre; lettre aux prudhommes d'Ole- 
ron ; ils sont autorisés à vendre aux marchands des côtes de Bre- 
tagne les vins et les sels dont ils peuvent disposer, à la condi- 
tion que ceux de La Rochelle, Saint-Jean, Taillebourg et 
autres localités ennemies n'en tireront aucun avantage; 
même faveur est accordée aux habitants de Tile de Ké 
pour leurs blés et leurs vins. — De Bordeaux, le 18 octobre ; 
ordre aux maîtres des galères de Bayonne de s'opposer à ce 
que les templiers de La Kochelle n'abusent pas des lettres de 
protection qui leur ont été accordées pour introduire à La Ro- 
chelle du vin ou d'autres denrées. — De Bordeaux. 20 octobre, 
lettres de créance adressées au prévôt d'Oleron pour Richard 
Bauisan et Eudes de Shclfanger, chargés d'une mission du roi. 
Du môme jour, ordre au capitaine des galères de Bayonne 
de s'entendre avec Richard Bauzan et Eudes de Shelfanger,qui 
sont envoyés vers lui avec deux galères bien équipées pour 
attaquer les habitants de La Rochelle et ddb pays circonvoisins. 
Du môme jour ; sauf-conduit accordé à Guy de Rochefort. 

— De La Sauve, le 26 octobre ; François de Bresne est envoyé dans 
rUe de Ré afin de s'assurer si Ton pourrait y construire des 
retranchements et y établir un camp ; Jehan Le Flameng et les 
prudhommes de Tile sont invités à lui prêter leur concours ; 
mais rien ne devra être fait sans nouvel avis du roi. 

1242. Vingt-septième du règne de Henry IIL — La Sauve, 
29 octobre ; ordre au prévôt d'Oleron de rappeler à leur devoir 
de fidélité les habitants d'Oleron qui seraient partisans du roi 
de France, ct.de les obliger à résidence; en cas de refus, saisir 
leurs terres et leurs autres biens. — De la Réolc, le 7 novembre ; 
les retranchements en bois qui devaient être élevés en l'île de 
Ré, entre les deux mers, ne seront point établis; le capitaine 
des galères de Bayonne devra retourner au port qu'il occupait 



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— 69 - 

et y demeurer jusqu'à la Saint-André ; à la Saint-Martin, il en- 
verra deux de ses officiers pour toucher la solde. Du même 
jour; ordre à François de Bresnc d'abandonner le projet de 
retranchements, et au maire et aux prudbommes d'Oieron d'é- 
quipper deux barques pour se rendre devant La Rochelle. Du 
môme jour; ordre au maire et au prévôt d'Oleron de faire 
équiper sous la direction de Richard Bauzan et d'Eudes ; clerc 
du roi, douze navires, et plus s'ils le peuvent, pour la défense 
du pays de Tile de Ré, et pour porter secours aux galères qui 
assiègent La Rochelle, dans le cas où ce serait nécessaire. Par 
lettre close du môme jour, Richard Bauzan et Eudes sont invi- 
tés à faire connaître au roi lechifTre de la dépense faite en exé- 
cution d'un ordre reçu par le maire et le prévôt d'Oleron. — 
De La Réole, le 10 novembre ; Jehan Maunsel, nommé provi- 
soirement sénéchal de Gascogne, en remplacement de « Eustan 
de Solio », sera chargé de la défense des îles d'Oleron et de Ré 
jusqu'à la nomination d'un sénéchal en titre ; les maires et 
prudbommes de Ré et d'Oleron devront lui obéir ; Eudes lui 
est adjoint pour l'administration. Pierre Du Puy devra remettre 
les châteaux d'Oleron au porteur des lettres du roi ou du précé- 
dent sénéchal. — De La Réole, le 12 novembre ; sauf-conduit 
pour Pons de Pons, Geoffroy de Mortagne, Elle Gombaud de 
Cosnac, et ceux qui voudront les suivre, pour venir conférer 
avec Hugues de Vivone. Ces titres prennent fin à la fôte de 
saint André. Môme lettre accordée à Audouin de Berbezilla 
(Barbezieux ? ) pour venir parler au roi. — Lu Réole, 15 no- 
vembre; sauf-conduit accordé, jusqu'aux octaves de la fôte de 
saint André, à Richard de Gosnac et à Guillaume Vigier, qui 
sont venus conférer avec ie roi à La Réole. — De la Sauve, 
3 décembre ; ie roi s'engage à ratifier les conventions qui 
seront arrêtées en son nom par Hugues de Vivono et Pierre 
Chaceporc avec Geoffroy de Tonnay-Oharente et Elie Gombaud. 
— De Bordeaux, 17 décembre; sauf-conduit accordé à Ithier 
Gardera qui est venu à Bordeaux acheter quatre chevaux pour 
le service de Pons de Mirambeau. — De Bordeaux, 22 dé- 
cembre; permission accordée aux moines et à Tabbé de Sainte- 
Maxie de Ré de prendre dans la forêt du roi, en cette île, le 
bois nécessaire à leur chauffage jusqu'à pâques. L'abbé et le 
monastère reçoivent l'assurance que les dommages, qu'ils ont 
pu éprouver par suite des retranchements élevés dans Tile, don- 
neront lieu à une indemnité. — De Bordeaux, 21 décembre; main- 
levée est accordée au prieur de Saint-Pierre d'Oleron de la 
saisie de son prieuré, faite en conséquence de la réclamation 
adressée à l'abbé de Maillezais. — De Bordeaux, 30 décembre; 
sur le bruit répandu que l'ennemi se dispose à envahir l'île de 
Ré, le roi ordonne de tenir prêtes les galères de Bayonne et de 
Bordeaujc ; Eudes, prévôt d'Oleron, et les prudbommes de Tîle 
devront équiper des navires, les faire monter par les meilleurs 
marins pour arrêter l'ennemi jusqu'à l'arrivée de la flotte 
royale. 



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— 70 — 

1343. Do Bordeaux le 2 janvier ; ordre au prévôt d'Oleron 
de restituer à Barthélémy du Puy tous les biens de quelque 
nature qu'ils soient, ayant appartenu à Barthélémy, son porc, et 
qui avaientété mis sous la main du roi à la mort de ce dernier. — 
De Bourges, le 1 1 janvier; licence accordéeàEustachedeMauIiun 
(Mauléon) pour conduire chez elle, en Poitou, et non ailleurs 
ses vins de Tîle de Ré. — De Bordeaux, 25 janvier; licence 
accordée anx marchands de Saintonge pour venir trafiquer à 
Bordeaux. Du même jour ; aux maire et aux prud'hommes 
d'Oleron ; le droit de fouage va être établi dans toute la Gas- 
cogne ; ordre est donné de l'établir dans Tile d^Oleron ; Jehan 
Maunsel est chargé d'en informer le roi. Du môme ioub; il est 
temps de reprendre les hostilités; le maire, les prud^hommes et 
le prévôt d'Oleron devront préparer, comme ils y sont tenus, 
trois barques pour le service du roi. Du môme jour ; remise 
est accordée à tous les habitants du diocoze de Saintes de tout 
ce que leurs auteurs ont pu lever et percevoir en fraude des 
droits du roi Jean d'Angleterre, à la condition qu'ils verseront 
aux frères mineurs jusqu'à concurrence de la somme de trois 
mille sous tournois, ainsi qu'en a disposé le F. Emery leur 
gardien. — De Bordeaux, 11 février; trêve conclue entre le roi et 
Richard, seigneur de Monguyon, jusqu'au mercredi après le 
premier dimanche de carême. — De Bordeaux, le 6 juin ; il est 
mandé aux jurés et à la commune d'Oleron d'obéir en tout ce 
qui concerne sa charge à Guillaume Normand, qui vient d'être 
appeléàlamairie(l).— De Bordeaux, 8 juin; donàBarthélemy, fils 
de Barthélémy du Puy, de vingt livres de rente viagère et 
annuelle qui devront lui être assignées par Herbert, fils de 
Mathieu, sénéchal de Gascogne, sur les revenus de Tile 
d'Oleron. — De Bordeaux, le 17 juin ; notification aux hommes 
d'Oleron, de Bayonne, Dax, etc..., de la nomination de « Nicholas 
de Molis » comme sénéchal de Gascogne. — De Bordeaux, le 
12 juillet ; concession faite à Guy de Rochefort de cent livres 
sterling de rente annuelle, qui lui seront payées en deux termes 
à la Saint-Michel et à paquet, jusqu'à ce qu'il ait recouvré ses 
terres qu'il a perdues à la suite do la guerre avec le roi de 
France; il devra, lorsqu'il en sera requis, se rendre pour le 
service du roi en Gascogne avec la force dont il disposera ; il 
recevra une solde, s'il la réclame, le roi se réservant de le 
recompenser suivant les dépenses qu'il aura pu faire. — De 
Bordeaux, 22 juillet ; ordre au maire d'Oleron de retenir pour 
le service du roi tous les navires chargés ou non qui aborderont 
dansTîle; ceux qui sont bons et disponibles devront être envoyés 
à Bordeaux; faire connaître aussi quel est le nombre des 
vaisseaux du roi. — De Bordeaux, 6 avril; les navires précé- 
demment arrêtés pourront se rendre où bon leur semblera. 

(4) f Factus est major in insula » dit le texte. Ce maire était- il réguliè- 
rement nommé à rélection ou imposé par le roi? La première hypothèse semble 
la plus vraisemblable: car autrement le roi n'aurait pas eu besom de confirmer 
son autorité. 



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- 71 — 

— - Bordeaux, le jeudi après la fôte de Tannonciation (27 avril) ; 
traité entre le roi d'Angleterre et Sicard de « Mundgwîun » ; le 
seigneur de Montçuyon tiendra dorénavant du roi d'Angleterre, 
à hommage el au devoir d'une lance, le château de La Clote, que 
lui et ses ancêtres possédaient en franc-aleu ; si Sicard et ceux 
qui combattent sous ses ordres, venaient à perdre leur terre 
par fait de guerre, le roi s'oblige à les indemniser des pertes 
qu'ils auraient pu faire d'après l'arbitrage de Jean, fils de 
Geoffroy, et de Hugues de Vivonne, d'Hélie Rudel de Bergerac 
et d'Achard Foucher; les premiers choisis par le roi, les 
seconds par Sicard de Monguyon. S'ils ne parvenaient pas à 
s'entendre pour déterminer ces indemnités, le roi aurait le droit 
d'en choisir deux autres. Dans le cas où la trêve conclue entre 
le roi de France et le roi d'Angleterre prendrait fin, ce dernier, 
un an avant l'expiration de ladite trêve, devra prémunir le 
seigneur de Monguyon contre toute attaque en lui fournissant 
les secours nécessaires. — De Bordeaux; lettres patentes par 
lesquelles « Pontius de Agonaco, Petrus de Turri, Emericus 
de La Braunde, et Elias de Bordella (1) » déclarent que, la précé- 
dente année, pendant le séjour que fit à Saintes le roi d'Angle- 
terre, aux environs de la Sainte-Madeleine (22 juillet 1242), ils 
étaient venus lui*prôter foi et hommage, comme ils font présen- 
tement pour eux et pour leurs héritiers, s'obligeant à lui 
demeurer fidèles en paix et en guerre. — De Bordeaux, 29 mars; 
ordre à Eudes, garde d'Oleron (custodi de Olerone), de vendre 
les navires de La Rochelle pris par Richard Bauzan; et si Pierre 
Marchant, du Château d'Oleron, consent a en donner le prix le 
plue élevé qu'il aura atteint, on devra lui donner la préférence. 
— De Bordeaux, 12 juillet, ordre au vicomte de Kent de donner 
main levée de la saisie de terre appartenant à l'abbé et au mo- 
nastère de Saint-Jean d'Angély situés « in wolovis et modin- 
gam » (?) et que maitre Pierre de Bordeaux tenait à ferme. — 
De Bordeaux, 7 juin; ordre de compter aux porteurs : Sicard 
de Montguyon, cent marcs; Ranulf Vigier, chevalier, combattant 
sous ses ordres, vingt marcs. — De Bordeaux, 6 septembre; 
ordre de payer à Sicard de Montguyon ou à son ménager, trente 
marcs. Du même jour; ordre de payer à Guy de Rochefort qua- 
rante maros pour l'aider dans le rachat de ses prisonniers pour le 
service du roi (1253). — Du 24 août 1253, à Bordeaux; notifi- 
cation au maire et aux prud'hommes d'Oleron de la nomination 
de Jean de Grey, comme gouverneur (custos) de ladite île. — De 
Benauges, 4 octobre; sauf-conduit accordé à Ricard de Gonac 
pour lui et pour sa famille, pour venir auprès du roi et retourner 
chez lui. Même faveur est accordée à Guillaume de Fors avec 
cette clause : devant durer jusqu'à la Trinité (1254). — Bazas, 
18 février; Maurice de Rochefort est gratifié de lettres de 



(1) Deaz de ce nom Pons d'Agonnay et Pierre de La Tour semblent Saintongeais ; 
Elias de Bord«lla doit sans doute se traduire par Bourdeilie ; nous avons 
transcrit le texte dans la crainte de commetti*e quelque erreur. 



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— 72 — 

protection pendant tout le temps de son séjour en Gascoene. 
(1253). Au camp devant Benauges, 13oclobre ; ordreà Gauthier 
d'Àrundel de délivrer au nom du roi, en pur don, aux frères 
mineurs de l'île d'Oleron, vingt charretées et quatre tonneaux 
de vin. — (l'2f'4) du premier juin; ordre à Gauthier d'Arundel, 
prévôt de Tîle d'Oleron, de payer à Tabbé et au monastère de La 
Grâce-Dieu (par erreur Garda Dei] trente livres bordelaises 
qui lui sont dues sur la grande coutume de Bordeaux, du 
temps que le môme Arundel était prévôt du roi à Bordeaux.- — 
Du 4 juillet; ordre au même de mettre Guillaume de Fors en 
possession de la terre qui fut à Hugues do Vivonne, son grand 
père (patris sui?) dans l'île d'Oleron, et qui sera tenue et relè- 
vera d'Edouard, fils du roi, suivant sa volonté. — (1255). Beau- 
mont-sur-Oisc, 13 décembre ; le roi de France mande à Edouard, 
fils du roi, que, si Regnaud de Pons ofTre de sufBsantes garanties 
et des cautions payées acceptables par la cour do Gascogne, 
sur le fait de Bergerac et autres, il soit renvoyé par considéra- 
tion pour le roi de France qui a insisté sur ce point auprès 
de Regnaud, sans préjudice des indemnités qui pourraient 
être dues au roi d^Angleterre ou à son fils. — (l254). Au camp 
devant Bergerac 8 juillet ; sauf-conduit d'un mois accordé à 
Pons de Mirambeau pour traverser les possessions du roi en 
Gascogne et retourner chez lui. — De Saint-Macaire, 21 juillet ; 
ordre au maire et au prévôt d'Oleron de payer sanu retard à 
Guy de Lusignan, frère du roi, les cent livres sterling que la 
commune a levées pour la guerre, et ce à valoir sur ce qui est 
dû par le roi à ce même Guy de Lusignan. 

D. A. 

Les tours de La Rochellej par J.-B.-E. Jourdan, avec préface 
et 15 eaux-fortes d'Emile Couneau (La Rochelle, Charrier 188îj, 
in-4'). Du texte nous no dirons rien ; il est connu : c'est un cha- 
pitre détaché de VHistoire monumentale de La Rochelle^ par 
Jourdan, tiré à part, avec le même format, et destiné à servir do 
cadre à une suite de quinze eaux-fortes, gravées par notre con- 
frère M. Couneau, reproduisant les tours sous tous leurs aspects, 
voire un aspect hypothétique. Deux seulement de ces dessins ont 
trouvé place dans la grande Histoire. Les treize autres, inédits, 
font grand honneur à leur auteur; certains sont très bien 
venus et d'une composition fort heureuse; nous citerons 

!)articulièrement un ravissant frontispice : La Rochelle vue de 
a rade, l'intérieur du port d'une vérité saisissante ;le port^ 
effet de clair de lune très réussi. M. Couneau n'est point un 
rocheiais, ne T^a^i/' de La Rochelle, mais un artiste qui a pu^ 
de très bonne heure, s'éprendre de cette ville unique en son 
genre dans tout l'ouest, et encore parée de très curieux monu- 
ments. Nous serions bien surpris si M. Couneau ne venait pas 
de gagner ses lettres de naturalisation. 

Notre habile confrère ne s'arrêtera pas en si beau chemin, 
nous aimons à l'espérer : ce début est plein dé promesses. 



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— 73 — 

L'hôtel de ville, la maison Henri II et tant d'autres se recom- 
mandent impérieusement à sa pointe. Nous souhaitons seule- 
ment que le mode de publication permette aux amateurs, déjà 
pourvus de l'Histoire monumentale^ de joindre à leur volume 
les treize planches des tours et celles qui pourraient venir 
plus tard... bientôt, nous le désirons. 

L'Union conservsiirice de Saint-Jean d'Angély, n~ des 25 
juillet, !•«• et o août, a publié de M. Denys d'Aussy Une prome- 
nade à Saint-Jean dAngély en 1615, mémoire lu à la séance 
de la société des Archivés. L'auteur nous décrit avec verve 
Taspect de la ville ( t des principaux monuments, à cette époque 
l'une des plus brillantes de son histoire ; nous pénétrons avec 
lui dans le somptueux hôtel du duc de Rohan où se nouent les 
intrigues politiques, qui quelques années plus tard, auront pour 
la ville un si fatal dénouement. Ces quelques pages offrent un 
tableau animé et très bien peint de la vie de province au com- 
mencement du XVII* siècle. 



QUESTIONS ET RÉPONSES 



REPONSES 

N« 61, t. I, p. 311, 359, 391 ; II, 38, 84, 132. 179 ; III, 164 ; 
VI, 49, 395. Noms de lieux et d^ hommes de la période révolu- 
tîonnaire. — Voici un arrêté des représentants du peuple en 
mission, Lequinio et Laignelot, qui changent les noms de 
Saint-Pierre en Fraternité, et celui d'île d'Oleron en île de la 
Liberté, parce (jue île d'Oleron signifie île des Larrons : 

<E Lequinio et Laignelot, aux citoyens. Nous représentans 
du peuple français,, envoyés dans la Charente-Inférieure, rem- 
plissant notre rnission, ce jour douze octobre de l'an deux de la 
république française une et indivisible, dans l'isle appelée 
jusqu'ici d'Oleron, avons, à la cité dite jusqu'à ce jour de 
Saint-Pierre, reçu du peuple réuni en masse, de. la société 
populaire, des magistrats du peuple et de la garde nationale, 
toutes les marques démonstratives de respect et d'afYection 
pour la convention nationale ici représentée par nous, des 
témoignages de soumission aux pouvoirs illimités dont elle 
nous a revêtus et de l'amour de la liberté qui anime les citoyens. 
En cet endroit isolé du continent de la république, au milieu 
d'un banquet où chaque citoyen apportait son repas, nous 
avons eu la douce satisfaction de voir régner l'égalité, Tamitié, 
la sobriélé , en un mot, les vertus qui caractérisent l'homme 
digne du gouvernement républicain, et dans le développement 
de cet enthousiasme civique qui naît toujours au sein d'une 
réunion de frères, le peuple, indigné d'avoir été jusquUci dupe 



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-74- 

de ceux qui Tavaient asservi par le fanatisme, et honteux de 
voir encore sa cité désignée par un nom dont oh s'est si long- 
temps servi pour le tromper et le dominer, nous a demandé de 
changer le nom de la cité de Saint-Pierre en celui de la Frater- 
nité, ce que nous lui avons promis. Au mémo instant, le 
peuple s'est ennore rappelé que le nom de Tîle ne signifiait 
autre chose que Visle des larons. et il a demandé que nous y 
substituons celuy de la Liberté. En conséquence, heureux de 
pouvoir satisfaire aux vœux du peuple, et en raison des pou- 
voirs illimités que nous tenons de la convention nationale, 
nous arrêtons que cette isle, ci-devant appelée d'Oleron, portera 
désormais le nom de Tisle de la Liberté, et que la ci-devant 
dite de Saint-Pierre sera nommé à la venire la cité de la Fra- 
ternité ; ordonnons que le présent soit, à la diligence de la 
municipalité du lieu, envoyé a l'administration du département 
pour être par elle imprimé, publié et affiché dans toutes les 
communes de son ressort. Copie en sera par nous envoyée à la 
convention nationale et au conseil exécutif provisoire. Signé à 
l'horiginal : Lequinio et Laignelot, commissaires de la con- 
vention. » 

Cette pièce a été transcrite mot à mot sur les registres des 
délibérations de la commune de Saint-Pierre d'Oleron. 

COUILLAUD. 



N^ 127, t. II, 93, 137. Guillaume de Passavaiit, évoque du 
Mans, Saîntonqeais, — On amis en doute l'origine sainton- 
geaise de Guillaume de Passavant, archidiacre de Reims, de- 
venu en 1144 évêque du Mans et mort, le 27 janvier lî86, dans 
son logis d'Yvré-l'Evôque. Le Dictionnaire de Maine-et-Loire, 
par M. Port, dit seulement que, fils de Guillaume de Passavant 
et de la fille du seigneur de Martigné-Briant, il fut élevé à 
Angers auprès de son oncle, Tévéque Rainaud, qui l'emmena 
à Reims, ce qui semble rendre douteuse sa naissance à Saintes. 
D'autre part, il y avait beaucoup de Passavant en Sainlonge, 
comme on l'a vu ; puis le Dictionnaire des noms latins de 
Franklin dit qu'il est « né dans la Saintonge » ; \e Dictionnaire 
des célébrités de la France', de Fisquet, le fait naître à 
« Saintes » vers 1106. Dom Piolin, Histoire de Vérjlise du Mans, 
IV, 68, se contente de dire que « sa famille paternelle était très 
puissante en Saintonge et en Anjou », que sa mère, Luce des 
Prez, descendait d'une famille influente dans le Maine, l'Anjou 
et la Normandie, et était sœur de Renaud des Prez, qui occupa 
successivement les sièges d'Angers et de Reims ». Mais V Histoire 
littéraire de la France^ par les bénédictins, t. xiv, 619, écrit : 
« Guillaume Passavant, né à Saintes, d'archidiacre de Reims 
devint, en 1143, évêque du Mans ». Suivent quelques détails : 
Il est fort loué dans une épitrc de saint Bernard au pape Eu- 
gène 111, et sa vie fort dédifiante se lit au chapitre xxxviii* 
des actes des cvéqucs du Mans dans les Analectes de Mabillon. 



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- 75 — 

Durant les quarante-deux ans de son épiscopat il enrichit 
beaucoup la bibliothèque de son église ; il estlui-môjne auteur 
do quelques écrits qui nous sont inconnus, à l'exception de 
cinq épîtrcs et de huit vefs. Duchesne a publié deux lettres de 
Guillaume Passavant à Louis VII. Il fut chargé, par le pape 
Adrien IV, de juger un différend qui s'était élevé entre les 
moines de La Rochcbeaucourt et les ecclésiastiques de Péri- 
gueux ; il se prononça pour les moines, vt leur adjugea Téglise 
dont on leur disputait la possession ; c'est le sujet d'une charte 
adressée (1159) à Hélie, prieur de La Rochcbeaucourt, et d'une 
épftre au pape. A. 



N** 177, t. III, p. 3. Les Meaume à Saintes, à Saint-Jean 
d'Angély, à La Rochelle et dans Vîle d'Oleron.— Meaume, ex- 
professeur à Saintes, aurait épousé une fille du citoyen Laga- 
rosse, qui avait acheté l'ancien couvent des jacobins de 
Saintes, et mutilé les tombeaux de la chapelle. On ajoute que 
Meaume alla s'établir à Paris et y maria sa fille. D'autre part, 
Moufflet, dans sa Notice sur le collège de Saintes^ a dit (Bul- 
letin, VI, 162), que le professeur « Meaume était originaire de 
l'Ile d'Oleron. Un annuaire du temps désigne M. Meaume père 
comme résidant à Saint-Pierre d'Oleron et membre du conseil 
du département. Le frère du professeur exerçait la profession 
d'imprimeur à Saintes pendant les années 1790-1802 ». II y a là 
quelques erreurs qu'il importe de rectifier; aussi bien la gé- 
néalogie de cette famille nous montrera une fois de plus avec 
quelle rapidité on s'élevait sous l'ancien régime par le travail, 
la conduite, la probité. 

I. Guillaume Meaume, cultivateur en Limousin, a un fils 
Léonard. 

II. Léonard Meaume, fils de OujUaume et de Jeanne Martin, 
né au village de Forges, paroisse de Saint-Marc, dans la Haute- 
Marche, vint à Saint-Jean d'Angély comme ouvrier maçon ; il 
y épousa, en 1616, Catherine Neau, dont : 

III. Léonard II, maçon, qui eut : 

IV. René Meaume, entrepreneur de bâtiments, architecte, 
mécanicien. On raconte qu'il refusa de faire sauter par la mine 
le temple des protestants. Marié à Jeanne Dulon, il eut : 1^ 
Jacques qui suit ; 2° Charles, oui eut un fils, Jean Meaume. Ce 
JeanMeaume,arpcnteurenl729,négocianten 1739, achetaen 1748 
la charge de trésorier de France au bureau des finances de La 
Rochelle. Sa femme, N. Lafond, morte en 1749, il épousa Hen- 
riette Maichin, petilc-nièce de l'historien, dame de Trézance. 
En 1750 il acheta la chàtellenie de Ribemont-Mornay, aujour- 
d'hui propriété de M. Roy de Loulay. Son fils. Jcan-Bapliste, 
procureur du roi honoraire au bureau des finances de La Ro- 
chelle, seigneur de Mornay, qu'il vendit à Daubenton, mourut 



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-76- 

célibataire à Nieul-Bur-Mer, le 3 octobre 1789. Aux assemblées 
de la noblesse il figure ainsi : « Jean-Baptiste Mcaume, écu- 
yer, président trésorier de France au bureau des finances de La 
Rochelle. » L'arrière petit-ûis du maçon Marchois était gen- 
tilhomme. 

V. Jacques, surnommé Vame de bois, après avoir été, ainsi 
aue son frère Charles, architecte juré expert, acheta la charge 
ae receveur des consignations à Saint-Jean d'Angély, et devint 
fort riche. De son épouse, Jeanne Fromageau, il eut : 1^ Jean, 
aussi receveur des consignations, marié à Jeanne Prévôt, qui 
lui donna sept enfants dont deux garçons ; 2® Jean-Jacques. 

VL Jean-Jacques, avocat, décédé à Landes, où il avait de- 
meuré longtemps, laissa de sa femme, Marie Ouzanneau : 
1* Elisabeth, mariée à P. Meunier ; 2* Jacques-Germain, juris- 
consulte très habile à Saint-Jean d'Angely, époux de Marie 
Rouhier, sans postérité; 3*^ Jean-Baptiste; 4** Jean-Augustin, 
qui suivra. Jean-Baptiste, négociant à Landes, mort d'apoplexie 
le 12 fructidor an vu, avait acquis une grande fortune, que la 
révolution lui fît perdre. De Suzanne Abelin, il eut plusieurs 
enfants dont les actes suivants, dus à l'obligeance de M. Camus, 
nous donnent les noms : 1° Jacques-Germain. « Le 26 juin 1764, a 
été baptisé, né d'hier, Jacques-Germain^ fils légitime de sieur 
Jean-Baptiste Meaume et de Marie-Susanne Abellin. Ont été 
parain et marenne sieur Jacque Abellin et demoiselle Marie- 
Catherine Renou. Le parain a signé avec moy de ce enquis. 
Abklin. Birot, curé de Landes, r 2® N.., mort-née. « Le 18 
septembre 1762, a été enterré dans le cimetière de cette paroisse 
le corps d'un enfant qui a reçu Teau à la maison, ûlle naturelle 
et légitime de sieur Jean-Baptiste Meaume et de Susanne Abel- 
lin, de ce bourg, en présence de demoiselle Marie-Anne-Elisa- 
beth Meaume, du nommé Lafoy, sacristin, et de plusieurs autres 
qui ont déclaré ne savoir signer, fors la soussignée de ce enquis. 
Birot, incaire de Landes, » 3** et 4° Jacques-Ferdinand et Jean- 
Jacques-Germain, a Le 25 septembre 1774, ont été baptisés, nés 
d'hier, Jacques-Ferdinand et Jean-Jacques-Germain, enfants 
jumeaux naturels et légitimes de sieur Jean-Baptiste Meaume, 
négociant, et de dame Susanne Abellin, du présent bourg. Ont 
été parrains et marainnes sçavoir : dudit Jacques-Ferdinand, 
sieur Jacques-Jean-Baptiste Meaume et demoiselle Marie-Louise 
Bollon ; et dudit Jean-Jacques-Germain, monsieur Hélie Mon- 
nier, avocat en la cour et suivant le barcau au siège royal de 
la ville de Saint-Jean d'Angély, et demoiselle Jeanne-Julie 
Abellin, qui ont tous signés avec ledit sieur Jean-Baptiste 
Meaume, de ce enquis par moy Jacques-Jean Meaume. Bollon. 
MouBNiER. J.-Janne Abblin. J. Meaume. Birot, curéde Landes. » 
5** Jacques-Jean-Baptiste, qui épousa Elis«nbeth Bigeon, dont 
vint une fille, mariée à N. Renou, propriétaire à Landes. — 
Jean-Jacques-Germain Meaume, professeur à Técole centrale 
de Saintes (1790-1800), puis dans divers collèges, à La Rochelle, 



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— 77 — 

à Rouen, inspecteur d'académie à Metz en 1829, retraité en 
1830, épousa à Saintes, le 5 fructidor an vi, Renée-Marie Laga- 
rosse, née à Rochefort, le 6 janvier 1777, d'Antoine Lagarosse 
et de Marie Grabeuil, en présence d'Antoine Lagarosse, âgé de 
43 ans, de Victor Le Sueur, 42 ans, Louis Flornoys, 45 ans, et 
Pierre Roy, 50 ans. Il eut : 1^ Elise Meaume, née à Saintes, 
24 messidor an vu ; 2^ Jeanne, quïl maria à Rouen à un mo- 
deste avocat, Pierro-Ambroise Plougoulm, depuis procureur 
général, député, conseiller à la cour de cassation : 3^ Edouard 
Meaume, né à Rouen, en 1812, avocat, professeur à l'école 
forestière de Nancy, décédé en 1886, auteur de nombreux ouvra- 
ges entre autres a^une remarquable étude sur Gallot, le grand 
artiste. II avait eu un fils mort en 1885. 

VII. Jean-Augustin Meaume, fils de Jean-Jacques et de Mar- 
guerite Ouzanneau, négociant à Sain^Pier^e d'Oleron (1770), 
contrôleur des actes et préposé des économats de Tîle d'Oleron 
(1772), syndic et fabriqueur de l'église (1773), fut receveur de 
la fégic nationale de renregistrement et des domaines à Saint- 
Pierre d'Oleron (1792) (1). Marié à Marie-Magdelaine Boisro- 
bert, il laissa quatre enfants, dont trois filles : 1*^ Marie-Ma- 
deleine, mariée à François - Pallade - Angélique Quérin, 
né le 6 septembre 1765 , à Saintes , diacre en 1791 et 
professeur de cinquième au collège de Saintes, jureur le 18 
mars, envoyé comme desservant à Saint-Pierre d'Oleron, élu 
curé par l'assemblée de Marennes et installé le 18 sep- 
tembre même année,' et ayant, le 24 du second mois de 
Tau II, renoncé à la prêtrise, autorisé le 4 novembre an ii, 
par Léquinio, à être ofBcier municipal, par ce motif que 
« malgré qu'il aitété prêtre, iln'arien de communavecles vices 
qui caractérisent plusieurs d'entre eux ». Il eut deux fils, Fran- 
çois et Isidore Guérin ; 2* Annette, épouse d'Urbain Lebrun, 
dont vinrent : a Joseph, mort sans postérité ; b Adélaïde, femme 
de Barilleaud, dont un fils Josepii ; c Joséphine, qui, de son 
époux Auguste Fraigniaud, eut Auguste et Léon Fraigniaud. 
Auguste a quatre enfants ; S*" Marie-Victoire Meaume, unie à 
Nicolas Chasseloup, dont sont issus : a Nicolas-Frédéric Chas- 
seloup (1798) ; b Adélaîde-Flavie ; c Adélina ; d Flavie ; e Au- 

fuste ;4° Jean-Augustin Meaume, qui continua la descendance. 
eua-Augustin P' l'échappa belle. Le 22 nivôse an ii, il 
fut dénoncé comme ayant des barils de harengs qui se pour* 
rissaient; s'il les avait mis en vente, le public en aurait profité. 
Il a mieux aimé les laisser gâter. Des commissaires sont nom- 



Ci] Le 29 septembre 1792, Charles Gouillaud jeane, Sébastien Ricou et Jean- 
Augustin Meaume, sont délégués du club pour aller représenter à la municipa- 
lité de Saint-Pierre c qu'ils sont cériturés, que le nommé Ancelin, marin de ce 
bour^, cangrené de la plus forte aristrocie, a été, nommé à la place de garde 
des signaux au poste de La Batterie, sur le chenal de La Perrotine », et deman- 
der qu'il soit remplacé par un antre. Le lendemain Ancelin est remplacé. 



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— 78 - 

mes pour s^assurer dans quel état sont sos harengs, depuis 
quand il les a introduits dans Tîle, sMI a fait sa déclaration à la 
municipalité ; s'il ne Ta pas faite, les confisquer ; il y accapare- 
ment. On rinterroge; c'est un envoi qu'on lui a fait; il a fait 
Timpossible pour s'en débarrasser ; ils étaient pourris quand 
ils sont arrivés et personne n'en a voulu. On le renvoie devant 
le tribunal de police municipal. 

VIII. Jean-Aueustin, II* du nom, ens^agé dans les troupes de 
marine en 1785 ; blessé et réformé à Cadix ; engagé dans Tordre 
de Malte en 1786 et secrétaire de l'abbé Boyer, premier secré- 
taire lui-môme de Tordre ; en 1789, capitaine au bataillon d'é- 

falitéoudes blettô; en juillet 1789, secrétaire d'état-major de la 
ivision des armées de La Rochelle ; le 14 juillet 1790, envové à 
la fédération, à Paris, comme délégué de l'armée ; charge, le 
8 octobre 1791, par le conseil municipal de Saint-Pierre, d'en- 
lever les cloches des églises et chapelles supprimées ; 1798 et 
1799, secrétaire puis président du directoire à Saintes; 1801, 
imprimeur du gouvernement à Saintes, membre du conseil 
privé du commerce, d'une commission de rédaction des nou- 
veaux poids et mesures, à Saintes, et vérificateur des comptes 
d'impressions fournies à la préfecture du département; 1803, 
receveur des impositions à Saintes ; 1804, chef des bureaux de 
la préfecture à Tarbes, membre et préskient de la chambre 
consultative des manufactures et école des arts et métiers; 
1809, chef et caissier de bureau chez le receveur général des 
finances à Tarbes ; 1815, caissier, chef de^bureau à la recette de 
l'arrondissement à Marennes; mort en 1819 à 52 ans. De 
Jeanne-Madeleine Tardi val, il eut cinq enfants, dont trois sans 
postérité : l*" ; 2^ ; 3^ Adélaîde-Zétublé, née le 29 fructidor an ix, 
à Saintes; 4° Laurcnt-Joan-Auguste, né en 1808, décédé le 15 
mai 1882, époux de Marie-Elisabeth Glavereau Deladhoue, re- 
ceveur des contributions indirectes; il n'a eu qu'un fils, Albert, 
décédé à 23 ans, en 1864 ; 5** Joachim-Jean-Augustin, qui suit : 

IX. Joachim-Jean-Augustin Meaume, né en 1788, décédé le 
27 septembre 1834, à Saint-Pierre d'Oleron, marié : 1** à N. 
Rousselin, pas d'enfants, et 2* à Geneviève Raoùlx, dont 4 en- 
fants. Il fut d'abord officier des armées de terre et de mer, fit la 
campagne d'Espagne [1808), fut comptable abord du Jemmapes; 
fait prisonnier parles Anglais en 1810,ilrestacinq ans en Angle- 
terre dont trois ans comme précepteur chez Lucien Bonaparte, 
rentra en France en 1815, ouvrit un pensionnat à Marennes, 
puis à Saint-Pierre d'Oleron. De sa seconde femme, il eut : 
1** Marie-Geneviève-Léonie, célibataire : 2* L»titia-Marie-Thé- 
rèse, mariée à Edouard Maurisset, décédée en mai 1882 ; 3^ Jean- 
Augustin-Alfred, commerçant, mort au Mexique en 1876, sans 
postérité ; 4* Louis-Philippe-Prédéric. 

X. Louis-Philippe-Prédéric Meaume, né en 1832, marié à 
Maria Guérin, a fait sa carrière dans l'administration de l'enre- 
gistrement et des domaines, et est actuellement consetvateur 



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— 79 - 

des hypothèques à Falaise (Calvados) ) seul représentant de la 
famille Meaume. Il a deux fils : René-Jean-Joachim-Augustin, 
né le 24 mai 1867, et Louis-Raoul Meaume, né le 10 décembre 
1869. D' A. Anprun. 

N*> 251, IV, 93, 161, 249 ; V, 49, 148 ; Vl, 50, 39o. Pèlerinages 
en Saintonge. — Le Bulletin, vi, 399, a parle, à propos de 
Sainl-Robert, des enfants battus des saints, et a dit qu'on les 
portait en pèlerinage à la chapelle qui avait la réputation de les 
guérir. C'est une erreur ; on ne porte pas les malades. Voici, 
du reste, la façon de procéder et tout le cérémonial usité en 
pareil cas. 

Pour connaître le saint dont un enfant est battu, on lit les 
litanies, et à chaque invocation on laisse tomber dans un plat 
d'eau une vieille pièce de monnaie marquée d'une croix, que 
Ton nomme un six-liards. On m'en a montré une qui semble 
être d'argent; elle est d'une forme assez irrégulière et très 
mince. D un côté sont les armes de France avec cette légende : 
Karolus Francorum rex ; de l'autre, une croix potencée can- 
tonnée de deux fleurs de lys et de deux couronnes de marquis 
ou de duc, et Tinscription : Sit nomen dni benedictum^ sans 
date. Si elle coule au fond du plat, ce qui arrive le plus sou- 
vent, ce n'est pas ce saint qu'il faut invoquer; si, au contraire, 
elle saute hors de l'eau, c'est celui-là. On part au plus vite pour 
faire le vœu. Pour les maladies de langueur, la peur ou la 
lièvre, on va à Saint-Robert ou à Montour ; pour les autres ma- 
ladies, il sufïït d'aller dans une église hors do sa commune. 

De grand matin donc, trois personnes, hommes ou femmes, 
suivant le sexe de l'enfant, partent pour l'endroit marqué, de 
façon à y être rendu avant le lever du soleil. En arrivant, cha- 
cun allume une petite bougie qu'il a apportée, et les prières 
commencent. On récite d'abord les litanies des saints autant de 
fois que l'on est de personnes, en répétant par trois fois le nom 
du saint batteur. On continue à prier jusqu'à ce que les bougies 
soient entièrement brûlées ; mais les dernières prières sont 
facultatives. La mère, de son côté, allume elle aussi, et en 
même temps, une bougie sur le berceau de son enfant et fait 
les mêmes prières. Si ces bougies brûlent jusqu'au bout, l'en- 
fant est sauvé ; si elles s'éteignent, il est perdu. 

— A Montour, dans la commune de Nercillac, canton de Jarnac 
(Charente), existait autrefois un prieuré dont la chapelle est 
encore en grandie vénération, bien que depuis longues années 
elle soit convertie en magasin à eau-de-vie, et que les pèlerins 
soient obligés de faire leurs vœux à la porte. Elle était sous le 
vocable de Notre-Dame des sept douleurs; et trois cents jours 
d'indulgence étaient accordés à toutes les personnes qui y réci* 
talent le Stabat mater dolorosa. 

Faut-il voir là l'origine des vœux et dévotions que l'on vient 
y faire en désespoir de cause et pour les* enfants battiis des 



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— 80 — 

sainte, et pour obtenir des guérisons que Ton n'attend plus que 
par des moyens tout à fait surnaturels ? E. Phblipot. 

N* 253, IV, 93. Jacques Quintil^ poète saintongeais. — On a 
demandé quel est ce Jacques Quintil, poète etsaintongeais, qui 
a composé, à l'occasion du mariage de Charles II de Lorraine 
avec Claude de France (1558), une petite comédie, Le pauvre 
villageois^ représentée par les enfants Sans-Souci. Les Va- 
riétés historiques et littéraires d'Edouard Fournier, contiennent, 
t. X, 131, La nouvelle manière de faire son profit des lettres^ 
traduite en français par J. Quintil, de Tronsay, en Poictou, 
ensemble le Poète Courtisan^ reproduction d'une brochure im- 
primée « à Poitiers », 1559, in-8. Edouard Fournier» voyant que 
cette double pièce figure dans les œuvres de Joachim du Bellay 
(1560, in-4), publiées sous ce litre :La monomachie de Goliath, 
ensemble plusieurs autres œuvres poétiques de Joachim du 
Bellay j a pensé que Quintil du Tronsay était un pseudonyme, 
puis que du Bellay avait pris déjà le nom de Quintil Horatian, 
et que J. Quintil ne se trouve nulle part. Pour nous, le « J. 
Quintil Saintongeais > et le « J. Quintil du Tronsay en Poictou » 
ne sont qu'une personne. Est-ce Joachim du Bellay? Le 
pauvre villageois est-il dans les œuvres de du Bellay? A. 

N« 278, t. IV, p. 331 et 410. François Froger.— On a demandé 
si François Froger, voyageur et ingénieur français, né en 1676, 
auteur d'u^ volume in- 12 (1698) Relation d'un voyage aux 
côtes d'Afrique^ était saintongeais et appartenait à la famille 
des Froger de l'Aiguille et de La Rigaudière. Réponse a été 
faite, d'après la Biographie Michaud^ qu'il était né à Laval, et 
mention d'une drôlerie du Bulletin de la société des antiquaires 
de l'Ouest^ de Tannée 1883, qui, en signalant cette relation, la 
met sur le compte de Froger de l'Eguille, avec dédicace à la 
famille de Bremond d'Ars. [Ceci est écrit sous le couvert de 
mon collègue anonyme). Que diable ici vient faire la famille 
de Bremond d'Ars r La dédicace — car il y en a une — est en 
l'honneur du comte de Maurepas ! On comprend que pareille 
facétie du Bulletin de nos érudits d'à côté ait laissé des doutes 
chez notre confrère de la société des Archives sur l'attribution 
du voyageuc et ingénieur Froger à la Saintongc et à la famille 
de nos Froger de La Tremblade. François Froger n'est pas des 
nôtres, ni Laiguille, ni La Rigaudière, ni saintongeais ; il est 
manceau et compatriote de M. deOennes, le chef de cette curieuse 
expédition, qui, je dois noter ce point intéressant pour nous, 
partit de La Rochelle le 3 janvier 1695, et y rentra le 26 
avril 1697. 

Je connais six éditions de la Relation de Froger» toutes in-12. 
Paris, N. de Fer et M. Brunet, 1698, en anglais : London, 
1698 ; Paris, Le Gras, 1699 ; Amsterdam, 1699 ; Lyon, Virel, 
1702 ; Amsterdam, L'Honoré et Châtelain, 1715. La M. 



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-81 — 

N» 301, V, 1 10, 365 ; VI, 52, 240, 327, 399. Liste des personnes 
qui ont péri en 1193. — 1<> Dans lalistedes victimes de Quiberon 
le Bulletin (v, 367) a commis une petite erreur sur Castin 
Guérin de La Magdolaine. Je demande la permission de la rec- 
tifier et d'ajouter quelques notes sur cette famille saintongeaise, 
d'autant qu'on ne possède sur elle aucun détail. Elie-François- 
Dominique Oastin de Guérin de La Magdelaine, chanoine et 
grand vicaire de Saintes, a été baptisé, le 4 août 1742, aux Tou* 
elles de Périgny, canton de Matha ; il était tils, non « de Maurice 
et de N. de Lescours », mais de Philippe-François Oastin de 
Guérin, chevalier, haut seigneur du bourg de Saint-Pierre, La 
Magdelaine, Les Touches de Périgny en partie, qui fut enterré, 
le 24 mai 1746,etdedameHenrielte-LouisedeLescours. François- 
Dominique, pctit-fils de Charles Castin et de Jeanne GrifTon, 
fille de Jean Griffon, écuyer, seigneur du Colombier, eut pour 
frères ou sœurs : 1*^ Elisabeth, baptisée et inhumée dans! 'église 
de Périgny le 28 janvier 1736 ; 2° N..., enterré le 22 mars 1739 ; 
3^ Marie, baptisée, le 23 mars 1739, en la chapelle des Touches ; 
4* Charles-Grégoire, baptisé le 18 décembre 1743, ayant pour 
parrain Charles-Grégoire de Beauchamp, étudiant, et marraine 
Marie de Beauchamp; 5*^ Louis-Armand, tenu, le 2 juin 1746, 
sur les fonts baptismaux, par Louis-Armand de Lescours et par 
Marguerite Guérin de Saint-Marceau. La sœur de Charles Castin 
de Guérin, Marguerite Castin de Guérin, épousa, le 4 juin 1701 , 
un membre de ma famille maternelle, Jacques Binot, chevalier, 
seigneur de Launoy, capitaine au régiment de Picardie, chevalier 
de Saint-Louis. 

Maurice Castin de Guérin, écuyer, seigneur de La Magdelaine 
et du bourg Saint-Pierre, époux d'Henriette Robert, fille de 
Jean, conseiller honoraire en l'élection, et de Jeanne Lemaistre, 
eut : 1" Jeanne, ondoyée, le 9 janvier 1764, à Saint-Jean d'Angély, 
tenue, le 23 février 1766, sur les fonts de baptême par Charles 
Robert et Jeanne-Julie Robert, épouse de Guibert, ecuyer, sei- 
gneur de Landes ; 2^ Jean, baptisé le 13 août 1764, dont le par- 
rain fut maître Jean Robert d'Oriou, président en l'élection de 
la ville de Saint-Jean d'Angély, et la marraine dame Jeanne Le 
Maure; marié, par contrat du 12 mars 1790, à Marie-Marguerite 
Muller, (îUe de Jacques-François, chirurgien major au régiment 
de Courten suisse, il mourut au Colombier en septembre 1792 ; 
3* Jeanne, tenue sur les fonts, le 1" octobre 1766, par 
Louis-Hermann Castin de Guérin et par Jeanne Barraud de 
Beaulieu, fille du seigneur des Touches: 4* Pierre-Maurice, 
baptisé le 12 septembre 1767, enterré aux Touches le 10 octobre 
1788, clerc tonsuré, chanoine de la cathédrale de Poitiers; 
5* Charles-Grégoire, baptisé le 28 janvier 177!; 6" Adélaïde- 
Julie, qui eut, le 8 septembre 1772, pour parrain Pierre-Jean- 
Jacques- Gaspard du Bousquet d'Argence, chevalier, seigneur 
de Chanchevrier, et pour marraine Jeanne-Julie Castin de Gué- 
rin ; 7* Jean-Henri, baptisé le 10 mai 1775 ; 8" Marie-Louise, 
tenue, le 3 janvier 1778, sur les fonts par Paul Du Bois de Saint- 

TMMVU.-JaB(fi«r«881» 6 



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— «2 — 

Mandé, et par demoiselle Louise Orousseau ; 9^ Jeanne-Rose, 
baptisée le 13 août 1781 ; 10® Louise-Charlotte, baptisée le 21 
mars 1785; parrain Claude-Grégoire, marquis de Beauchamp, 
seigneur de Granfief, Champfleury, Benon et autres lieux, mes- 
tre de camp de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, représenté. 
Des dix enfants do Maurice deux se marièrent : Charles-Gré- 
goire, sous-lieutenant au régiment de Normandie infanterie, 
ofïlcier de gendarmerie à Poitiers, chevalier de Saint-Louis, 
épousa M"® de Bonncgons do Chabrignac et mourut à Poitiers 
d'une chute de cheval, le 17 décembre 1822 ; Marie-Antoinette- 
Adélaide-Julie épousa, le 18 thermidor an vi, Jean-Baptiste de 
Chiëvres« fils de René, ancien capitaine de vaisseau, et de Jeanne 
de Turpin, dont postérité. Charles-Grégoire n'a laissé qu'un 
nis, Charles-Joseph, né le 20 septembre 1809, qui est mort en 
1879, célibataire, à Chabrignac, commune de Prignac, canton 
de Matha, le dernier de sa race, laissant pour héritiers MM. de 
Bonnegens de La Cantinerie, près de Jarnac, de Chièvres et 
Vanpers; c'est M. Vanpcrs qui lui a succédé dans le logis de 
Chabrignac. M. de La Morinerie a décrit les armes de cette 
famille. Docteur A. Thèzb. 

IP La déportation après fructidor dans les deux Charentes, 
VI, p. 402. — Puisque, parmi les victimes de fructidor, le Bul- 
letin (vi, 405), a cité André Coûtant, ancien curé de Cognac (1), 
je voudrais, sans faire sa biographie, dont je me réserve de 
raconter plus tard toutes les vicissitudes, dire quelques mots 
de ce singulier prêtre qui alla jusqu'à l'apostasie, et, après 
avoir traversé, aussi heureusement que possible, les plus mau- 
vais temps de la terreur, ne put pourtant éviter, à une époque 
où il se croyait sans doute sauve, une persécution que rien ne 
justifîait d'ailleurs. Mes documents compléteront ou rectifie- 
ront les renseignements déjà fournis sur Coûtant, en môme 
temps ils feront voir que déjà à cette époque il était avec l'auto- 
rité certains accommodements. 

Voici ce que Ton trouve dans des registres municipaux de 
Cognac : 

« Nous, soussignés, adjoint de maire (le maire absent) de la 
commune de Cognac, certifions, sur l'attestation des citoyens 
Pierre Bernard, gabarrier, François Jucaud, menuisier, An- 
toine Péraud, maçon, Jean Labbet, gabarrier, Gabriel Millaud, 
menuisier, Isaac Dedé, marchand, Joseph Gendrut, propriétai- 
re, François Raby, menuisier, et Pierre Girard, tonnelier, tous 
domiciliés dans cette commune, que le citoyen André Coûtant, 
prêtre, ex-curé de Cognac, soumis aux lois, âgé de quarante- 



(1) Le neuf de novembre 1756, a été baptizé André, né d'hier, fils légitime de 
sieur François Coutan et de demoiselle Marie-Magdelaine Angibieau. A été par- 
rain, sieur André Goutan ; marraine, demoiselle Marie-Eustelle Angibeau. Ri- 
vière, vicaire. Registres paroistiaux de Saint-Pierre d'Oleron, 



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quatre ans, taille d'un mètre six cent oinquante-neuf millimè- 
tres ou cinq pieds un pouce trois lignes, front large, cheveux 
ou sourcils châtains, yeux gris, nez long, bouche moyenne, 
menton ordinaire, barbe châtain, visage ovale, a résidé sans 
interruption dans cette commune, maison dite de la cure, avant 
et depuis le 9 mai 1792 (v. s.) jusqu'au 24 prairial an ii, et de- 
puis le 1*' thermidor an iv jusqu'au 8 germinal an vu également 
sans interruption dans la maison des citoyens Joubert et veuve 
Lanchère. Oertifionsen outre que les citoyens attestans ne sont, 
à notre connaissance et d'après leurs al'Qrmations, ni parens ni 
alliés, agens, fermiers, créanciers ni débiteurs du certifié ou 
serviteurs. Fait à la mairie, le cinq fructidor an huit de la répu- 
blique française une et indivisible. Bebnard. Jugaud. Péraud. 
Labbé. Millaud. Dbdé. Rabt. Gendrut. Girard. Goûtant. Sar- 
RAZiN, adjoint, » 

Il résulte de ce certificat de civisme que Goûtant aurait résidé 
à Gognac sans interruption du 1^' thermidor an iv jusqu'au 
8 germinal an vu. Or, l'un des documents publiés par M. Pierre 
(Lettre du commissaire du directoire exécutif à Saintes, du 19 
thermidor an vi), nous apprend que, depuis le 29 prairial an vi, 
il avait quitté Gognac et avait disparu. Evidemment, à la nou- 
velle de sa condamnation, il dut fuir ; les ennemis qui 1 avaient 
dénoncé ne l'auraient pas laissé à Gognac en paix ; et il parait 
vraisemblable qu'il était à Saint-Pierre d'Oleron protégé contre 
les recherches par l'amitié des administrateurs. G'est probable- 
ment en vue de régulariser cette situation qui pouvait plus tard 
lui occasionner de nouveaux désagréments qu'il fit faire, une 
fois revenu à Gognac, le certificat de résidence ci-dessus, certi- 
ficat qui semble être le résultat d'une complaisance de l'auto- 
rite devenue moins ombrageuse. 

Mais il était écrit qu'il devait succomber. Porté en raison de 
sa disparition sur une liste d'émigrés, il paraît avoir été frappé 
comme tel par un arrêté du 12 germinal an vu, et incarcéré au 
Ghàteau d'Oleron, en attendant qu'il fût déporté. 

M. Pierre suppose qu'à cette date du 12 germinal il était déjà 
en prison où on l'avait oublié. Il n'en est rien,et jusqu'au 8 ger- 
minal au moins, il était resté libre mais introuvable. Bien plus, 
le 15 germinal, il se fait délivrer par les administrateurs muni- 
cipaux de Saint-Pierre d^Oleron un certificat de résidence à 
Saint-Pierre, « depuis le 24 prairial an ii jusqu'au 2i messidor 
an IV, époque à laquelle il s'est présenté au secrétariat do notre, 
administration pour y faire sa déclaration de changement de 
domicile, laquelle est inscrite sur nos registres de délibérations 
et signée de lui... Gertifions en outre que ledit citoyen André 
Goûtant, pendant son séjour parmi nous aux époques ci-dessus 
désignées, nous a touiours donné des preuves d'un civisme non 
douteux, d'un républicain sincère, d'un homme soumis aux 
lois de son pays et d'un patriote qui dans tous les temps ne 
laissait planer sur sa conduite aucuns soupçons; certifions 
enfin qu'il a constamment fait le service de la garde nationale 



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— 84 — 

dans la compagnie des grenadiers du bataillon de la garde na- 
tionale de cette commune de Saint-Pierre ; en foi de quoi lui 
délivrons le présent certiûcat pour lui et valoir et servir ce qu'il 
appartiendra. Ce quinse germinal Tan sept de la république 
française une et indivisible. Rivière, président Georges, com- 
misssLire du directoire exécutif. Jacque Pellîer, adjoint, N. 
BiscoN, agent municipal. Gajat, secrétaire en chef.i^ 

En sollicitant, le 15 germinal, un certificat de résidence, 
ignorait-il Tarrôté du 12 qui le condamnait de nouveau comme 
émigré, et la précaution qu'il prit ce jour-là en révélant sa pré- 
sence l'a-t-olle trahi ? C'est possible ; mais il est difficile de rien 
affirmer. Peut-être les archives de Saint-Pierre et du Château 
pourraient-elles fournir quelques éclaircissements à cet égard 
en disant où et comment il fut arrêté. 

Quelques jours après son arrestation, son frère faisait à An- 
gouiême des démarches pour faire effacer son nom de la liste 
des émigrés, ainsi qu'il résulte de la pièce suivante : 

c Aujourd'hui est comparu à l'administration centrale du dé- 

Sartement de la Charente le citoyen Louis Coûtant, habitant 
e la commune d^Oleron ; lequel a présenté une pétition d'An- 
dré Coûtant, ci-devant curé de Cognac, tondante à obtenir 
la radiation de son nom de la liste des émigrés, duement 
visée et légalisée des administrations municipales du Châ- 
teau, isle d'Oleron, et centrale du dé[iartement de la Cha- 
rente-Inférieure ; à laquelle était jointe une délibération de 
1 administration municipale du canton du Château, isle d'Ole- 
ron ; de laquelle il résulte que, sur sa demande, cette adminis- 
tration lui a délivré un passeport pour se rendre au lieu déter- 
miné par l'arrêté du directoire executif qui le condamne à la 
déportation, do laquelle réclamation l'administration lui donne 
acte, à la charge par lui de se conformer aux dispositions de 
la loi du 25 brumaire an m relatives aux citoyens qui se 
trouvent inscrits sur la liste des émigrés. A Angoulême, au dé- 
partement de la Charente, le quatre floréal an? de la république. 
Latreille, président. Rupfier. Richard. Mioulle, secrétaire ». 
Malgré tout. Coûtant fut encore assez heureux pour échapper 
à la déportation , et au bout de neuf mois et demi de captivité, 
il bénéficiait d'un arrêté de mise en liberté, dont voici la te- 
neur : « L'administration municipale du canton du Château, isle 
d'Oieron, vu le certificat délivré au citoyen André Coûtant, 
prêtre, par l'administration municipale du canton de Cognac, 
le 14 nivôse an viit, visé par Tadministration centrale du dépar- 
tement de la Charente, le 21 du même mois ; considérant qu'il ré- 
sulte de ce certificat que le citoyen André Coûtant, prêtre, con- 
damné à la déportation par arrêté du directoire exécutif du 29 
prairial an vi et actuellement en détention â Tisle d'Oieron, a 
prêté tous les sermens prescrits aux ecclésiastiques et ce aux 
époques fixées par les lois, sans qu'il soit venu a la connais- 
sance des certiQans que ce citoyen en ait rétracté aucuns ; 
arrête, en vertu de l'arrêté des consuls do la république du 8 



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— 85 — 

frimaire an viii, le commissaire du gouvernement entendu : 
Article 1. Le citoyen André Coûtant, prêtre, détenu actuelle- 
ment à l'isle d'Oleron, sera mis sur-le-champ en liberté. — Arti- 
cle 2. Il lui sera délivré un passeport pour se rendre à Cognac, 
où il a déclaré vouloir établir son domicile en passant par Saint- 
Pierre, commune de cette isle, où il a dit vouloir rester jusqu'à 
sa parfaite guérison. Fait à l'administration municipale du can- 
ton du Château, isle d'Oleron, le 2 pluviôse an viii de la répu- 
blique française une et indivisible. G. Maurisset, commissaire 
du gouvernement. Patrouilleau, président. Laine. Allaru 
jeune, administrateurs. Charlet, secrétaire en chef t». 

Tels furent les malheurs de Tabbé Coûtant. Rentré à Cognac 
quelque temps après, il eut l'idée, pour éviter de nouveaux dé- 
boires, de faire à la mairie le dépôt des divers documents qui 
constituent en quelque sorte son dossier de civisme, et qui sont 
reproduits à la suite du certificat de résidence du 5 fructidor 
an VIII sur le registre des délibérations de l'agence munici- 
pale (1). Ce sont ces pièces que nous venons de publier. 

P. Fragonard. 

— Voici quelques autres pièces concernant Coûtant ; elles 
ont été copiées dans le registre des délibérations de Sainte 
Pierre d'Oleron par M. Couillaud, secrétaire de la mairie : 

A. — Le commissaire du directoire exécutif, soussigné: Vu 
l'arrêté du directoire exécutif en date du 29 prairial dernier, 
ordonnant Tarrestation et la déportation du nommé Coûtant, 
prêtre, demeurant à Cognac ; vu l'article 12 de la loy du 19 fruc- 
tidor dernier, qui ordonne le séquestre des biens des condam- 
nés à la déportation, et qui n'en ordonne la levée que lorsque 
ledit condamné aura justifié de son arrivée au lieu de la dépor- 
tation ; considérant que les propriétés dudit Coûtant sont dans 
cette commune ; considérant que tout retard dans la position 
du séquestre pourait priver la nation ou la famille du déporté 
des objets susceptibles d'être vendus ; considérant enfin que 



. (1) A la suite du certificat de résidence, on lit : c Aujourd'hui quatorze fhicti- 
dor an huit de la république française, est comparu le citoyen André Coûtant, 

λr6tre, résidant dans cette commune, leijuel a requis de nous adjoint municipal 
le maire absent) Tinscription des trois pièces dont la teneur suit : c Extrait de 
'acte de dépôt fait par le citoyen Rousselin, notaire public, en date du 15 floréal 
an VII, légalisé à l'administration du canton de Saint-Pierre, isle d'Oleron, le 17 
prairial môme année. Aujonrdhui onze thermidor l'an second de la république 
française une et indivisible, le conseil municipal, délibérant sur les moyens d'ac- 
tiver les opérations du lessivage, et considérant que jusc[u'à ce jour, par défaut d'in- 
telligence dans l'exécution du travail essentiel du lessivage des terres, cette opéra- 
tion n'a pas produit le résultat qu'on en pouvait attendre ; considérant d'ailleurs 
que les vues de la société populaire souffriraient beaucoup de difAcultés dans l'exé- 
cution \ que d'ailleurs chaque citoyen doit, dans ce genre de reconnaissance à 
la patne, non pas des sacrinces pécuniaires, mais le travail de ses bras, a arrêté 
que désormais les citoyens Tanguy, Coûtant aîné, etc. > 

La deuxième pièce est le certificat de résidence du 15 terminai an vu, et la 
troisième est l'arrêté de mise en liberté du 2 pluviôse. Enfin à la suite encore est 
transcrit Tarrété de radiation du nom de Coûtant de la liste des émigrés. 



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-86- 

c'est le citoyen Joseph Gompère, qui est détenteur des deniers 
et effets dudit Coutan ; requiert l'administration municipale 
d'avoir à nommer de suitte un commissaire pour séquestrer 
les biens dudit Goutan, de faire venir devant elle le citoyen 
Joseph Gompère, de le sommer de faire de suitte par écrit la 
déclaration des effets mobiliers et immobiliers dont il est dé- 
tempteur, et de faire signer laditte déclaration dont il lui sera 
délivré copie, qui le portera gardien dudit séquestre. A Saint- 
Pierre, ce 6 thermidor an vi de la républiqhe française une et 
indivisible. Georges. 

Gompère, propriétaire, est mandé, et fait la déclaration sui- 
vante: « Mobilier: 1^ qu'il a dans son chai et appartement au dit 
Goutan environ 2,300 bûches ; 2^ cinq pièces de vin ; 3^ un chauf« 
felit en cuivre rouge ; 4^ qu'il existe chez sa mère un lit garni 
à lui appartenant. — Immeubles : 5** La portion dans la succes- 
sion de son père, excepté les terres et vignes qui ont été par-, 
tagées et vendues ; 6° une rente due par Régnier, assise sur 
une vigne à Perrotin ; 7^ autre rente due par Papineau de TE- 
chardiere, assise sur 700 ceps de vignes au Guchas; de plus une 
autre rente sur 700 autres ceps situés au mftme lieu du Guchas. 

— Objets invendus : 8^ cinq quarts de vignes incultes aux 
Pieds-d' Agneau ; 9® cinq cents ceps au fief de Guchas, incultes. 

— Rentes dues : iO<> arrérages de rente sur son titre... dûs par 
la succession à raison de 100 francs. II n'existe point de meu- 
bles audi Goutan, parce qu'ils ont été vendus avant son départ. 

L'administration, en vertu de la déclaration ci-dessus, déclare 
le séquestre apposé au nom de la loi sur tous les objets y dé- 
nommés et en rend gardien le citoyen Gompère pour les rc- 
Sréscnter à qui de droit, quand il en sera légalement requis. 
iviÈRE. Savatier, adjoint. Biscon, agent municipaL L. 
Jacques Pellier, agent municipaL Georges, commissaire du 
département. Gayat, secrétaire en chef. » 

B. — 19 thermidor an vi. Gonsidérant que les motifs qui ont 
déterminé le corps législatif ainsi que le directoire à prendre 
des mesures de sûreté pour déjouer tous les perfides complots 
des ennemis de la patrie, exigent des magistrats du peuple 
toute l'activité et la surveillance confiées à leurs fonctions ; 
considérant qu'il est de son devoir de n'apporter aucun retard 
dans l'exécution des lois et arrêtés précités ; considérant que 
dans le court délai qui lui est fixé par la circulaire du départe- 
ment en datte du 15 courant et qu'elle n'a reçue que le 18 au 
soir, elle doit faire procéder jusqu'au 27 inclusivement aux 
visites domiciliaires dans les lieux suspectés de receler les enne- 
mis déclarés de la république, et ce sans violer l'article 359 
de la constitution ; 

Arrête ce qui suit : Art. 1*'. Il sera fait, à dater de ce jour 
jusqu'au 17 courant inclusivement, des visites domiciliaires 
dans toutes les maison suspectées de receler les ennemis du 
gouvernement, et ce dans toutes les communes composant Tar- 



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— 87 — 

rondissement de ce canton et notamment dans la commune de 
Saint-Pierre, dans le domicile qu'occupait le nommé Coutan, 
ci-devant prôtre à Cognac, et condamné à la déportation par 
arrêté du directoire exécutif du 29 prairial dernier. 

Art. 2. Les agents dans leurs communes respectives sont 

chargés^ au reçu du présent arrêté, de procéder eux-mêmes 

. aux visites domiciliaires dans les maisons suspectes et dans 

toutes les auberges, à cause des étrangers qui pourraient s'y 

trouver. 

Art. 3. Ils sont autorisés à requérir la force armée pour se 
faire accompagner dans lesdites visites en observant de ne pas 
violer Tarticle 359 de la constitution. 

En séance les jour et an susdits. Rivière. Oboroes. Pellibr, 
administrateur. Oayat, secrétaire en chef. Biscon, adminiS' 
trateur. 

C. — Du 20 pluviôse Tan viii de la républiaue française, une et 
indivisible... L'administration, de retour du temple décadaire 
et réunie au lieu ordinaire de ses séances, après avoir pris 
connaissance de la loi du 21 nivôse dernier qui exige de tous 
les fonctionnaires une promesse de fidélité à la constitution ; 
vu la correspondance portant invitation à tous les fonction- 
naires publics de se rendre au lieu de ses séances dans tout le 
courant de la décade pour y faire la déclaration exigée par 
l'article premier de la loi précité ; ouï le commissaire du gou- 
vernement ; 

Arrête ce qui suit : Art. 1*'. Tous les fonctionnaires publics 
dans Tordre administratif et judiciaire, les officiers militaires de 
tous grades, les ministres d'un culte quelconque, les institu- 
teurs et institutrices, ceux qui remplissent habituellement ou 
momentanément des fonctions, places ou emplois publics, et en 
général toute personne assujettie jusqu'à présent par quelques 
lois à un serment ou déclaration, et résidant dans Varrondisse- 
de ce canton, ne pourront commencer ou continuer leurs fonc- 
tions ou emplois que préalablement ils n'aient fait la déclara- 
tion suivante : « Je promets d'être fidèle à la constitution ». 

Art. 2. Cette déclaration sera faite et souscrite sur le présent 
dans le courant de cette décade par tous les fonctionnaires ci- 
dessus désignés et, pour cet effet, le registre des délibérations 
sera ouvert pendant tout le tems. Rivière. Georges, commis^ 
saire du gouvernement. Boussard. administrateur. Godeau, 
assesseur du juge de paix. Pournibr, receveur de Venregistre- 
ment. Discon, administrateur. Ogier, receveur des douanes. 
Comte, huisider. Seguin, huissier. Guillotin, administrateur. 
Gayat, secrétaire en chef de l'administration. Bitton, huissier 
du tribunal de commerce. Jarnaud. Péponnet, notaire pitbKc. 
Savatier, administrateur. Simon, instituteur. Vallat, instù 
tuteur. Ohampigny. Victor Disdibr, administrateur de manne 
du quartier. F. Compère. Héraud, caissier des invalides. 
Allibert, commissaire de marine en permission. Le Brun, 



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ayndic de Saint-Pierre. Jean Héraud. Minard, gendarme. 
Meaume père, assesseur du juge de paix. 

Suivent les signatures des fonctionnaires publics : Gresseau 
aîné, ex prêtre, pensionnaire de l'état; Touchon, président du 
tribunal de commerce ; Fouché, huissier de la justice de paix; 
L.-J. Pellier, adjent municipal ; Durand, instituteur particu- 
lier; Tanguy, ex-prôtre, pensionné de l'état; André Coûtant, 
pensionnaire de Tétat; Savatier; D. Langlois, suppléant du tribu- 
nal de commerce; Boutinard Delestend; Fardel, instituteur de 
Saint-Georges; Godéau, capitaine des grenadiers ; Beneteau; 
veuve Comte, institutrice ; Marchant jeune, notaire public ; 
Rousselin, notaire public ; Couillaud, fils de Taîné, juge du 
tribunal de commerce; Jacques Bruneau; François Mor- 
pain, gueteur de la vigie de Saint-Georges; Ricoux, pilote en 
activité; Desmortier, percepteur des contributions directes; 
Barillaud, lieutenant des grenadiers ; Compère jeune, capitaine 
canonnier; Rivière, pensionnaire de l'état, comme cx-prètre ; 
L. Loubert, capitaine-canonnier ; Raouit l'aîné, juge du tribu- 
nal de commerce ; Marchant, juge de paix ; Biguerive, greffier 
de la justice de paix ; Thomas Guitet, guéteur au Saumonard, 

Le dix pluviôse an ix, le citoyen Jean Dominique Gresseau, 
pensionnaire ecclésiastique, s'est présenté à la mairie et nous a 
requis de recevoir la soumission qu'il se proposait de faire 
d'être fidelle à la constitution, ce qu'il a fait à l'instant. Gres- 
seau. Rivière, maire. 

Le douze pluviôse « le citoyen Prancois-Pierre Tangui, pen- 
sionnaire ecclésiastique », fait la même déclaration. 

Couillaud. 

— Au nombre des victimes que fît la réaction terroriste de 
fructidor dans notre contrée, on peut aussi compter un malheu- 
reux prêtre, originaire de Cognac, Jean-Baptiste Quinemant, 
nommé curé de Richement en 1789, insermenté, dont les docu- 
ments suivants nous font connaître la triste histoire : a Ce 4 ven- 
démiaire. Tan vi. La citoyenne veuve Quineman s'est présentée 
avec une pétition appuyée d'un certificat des citoyens Pouitier et 
Thaumur l'aîné^ officiers de santé, représentant laditte veuve 
Quineman que son fils, prêtre insermenté, de retour d'Espagne, 
est tombé malade d'une fièvre tierce avec vomissement et grand 
mal de tette, et que, vu l'impossibilité actuelle de repartir pour 
TEspagne, elle demande pour son fils un délai jusqu'à ce qu'il 
soit rétabli, ait repris ses forces pour s'exporter de nouveau et 
obéir àlaloy. Sur quoi l'agent municipal, ne pouvant expliquer 
ou modifier les rigueurs de la loy, arrête que laditte pétition 
sera envoyée ce jour au département pour qu'il ait à prescrire 
la marche à tenir sur cet objet. » 

« 27 vendémiaire an vi. Ecrit trois lettresau citoyen G. Le Coq, 
commissaire., la deuxième, pour lui dire que Tabbé Quineman , 
prêtre insermenté est le seul qui soit revenu d'Espagne ; qu'il 
n'a pu y retourner de suite par maladie constattée, sur quoi 
l'administration lui avoit accordé 15 jours de délais, mais que le 



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département ayant arrêté, le 19 de ce mois, qu'il n'y avoit lieu 
à délibérer sur cette pétition et de le faire partir de suite, cet 
arrêté lui avoit été notiffié hier au soir, 26, en lui remettant son 
passeport; qu'il doit être parti cette nuit. » Registre des corres- 
pondances ae Tarent municipai (Etienne Augier); aux archives 
municipales de Vognac. P. P. 

Nû 307, t. V, 153, 229, 306; t. VI, 322. Ledroit du seigneur. — 
Dans notre rapide examen de la question si débattue du droit du 
seigneur au moyen âge,* nous n'avons touché que certains points 
et certains textes, assez cependant pour arriver à cette conclu- 
sion: Le droit du seigneur, tel qu'on Tentend vulgairement, n'a 
jamais existe. Or, pendant que nous traitions ce sujet, unérudit 
déjà fort connu par d'autres travaux, M. le comte Amédée de 
Foras, publiait Le droit du seigneur au moyen âge. Etude 
critique et historique. (Chambéry, Perrin, 1886, in-12, 218 p.), 
livre « de bonne foi » et comme tel dédié « au premier gentil- 
homme de France ». Tout est scrupuleusement et minutieuse- 
ment étudié dans cet élégant volume, textes et opinions. Le ton 
est parfois vif. Il cst^ en effet, difficile de contenir sa plume 
quand on voit avec quelle légèreté, avec quel mépris du sens 
commun et de toutes les règles, des grimauds viennent sou- 
vent obscurcir à plaisir les questions, et étaler leur ignorance 
outrecuidante. En face d'adversaires sérieux, l'auteur discute 
avec la raison et des raisons. Nous n'insisterons pas, puisque 
nos lecteurs ont pu déjà se faire une idée sur le point litigieux. 
Mais il faut lire cet ouVragc, victorieux et décisif. En voici la 
conclusion : « Nous ne pouvons pas espérer que le premier 
amateur venu, effleurant pour la première fois le terrain du 
moyen âge, ne parle encore gravement, et en frémissant d'une 
pudibonde indigncition, de ce droit du seigneur, comme s'il sa- 
vait ce que cela veut dire. On ne peut empocher les corneilles 
de croasser, et les perroquets de jacasser. On ne peut pas non 
plus empocher les simples d'esprit de croire à des insanités^ à 
des impossibilités, à des faussetés évidentes. C'est le droit des 
badauds ». 

N« 329, V, 381 i VI, 414. Usages anciens^ coutumes, supersti- 
tions en Saintonge, — r Qui fait la lessive la semaine sainte 
blanchit son suaire. — Qui commence le vendredi n'est pas sûr 
de unir. — Si une belette traverse la route que l'on suit, c'est 
signe de malheur. — Planter du persil porte malheur. — S'as- 
seoir sur le tison de noël fait venir des furoncles. — Traverser 
pieds nus les cendres du feu de la Saint-Jean empêche les 
engelures. — Quand le chien hurle le soir, c'est signe de mal- 
heur. — Quand l'orfraie chante sur la maison le soir, il meurt 
quelqu'un dans la famille avant peu. — Porter un bâton de 
nefflier sauvage préserve des sorts. — Ramasser des épingles 
dans les rues, c'est ramasser des peines. — On fait tourner le 



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-9è- 

tamis pour retrouver un objet perdu. — On sonne aux baptêmes 
pour que les enfants ne soient pas sourds. — On danse pour 
qu'ils n'aient pas la teigne. — Le chant du pinson porte mal- 
heur. — Je ne parle point du coucou qu'il ne faut point entendre 
chanter à jeun. E. Fhblipot. 

N*^ 352, t. VI, 350. Le bœuf-roi à Saiintes. — Les anneaux 
que l'on voit encore scellés dans la cour de l'ancien échevinage, 
à Saintes, ont servi à attacher des bœufs. Avant l'établissement 
d^un abattoir public, les bouchers de la ville soumettaient à 
l'inspection de la municipalité les bœufs qu'ils devaient abat- 
tre, avant de les livrer à la consommation. L'auteur de cette 
note se souvient avoir vu cette inspection s'opérer de la sorte 
par un préposé spécial, qui vériOait les bestiaux attachés aux 
susdits anneaux, et qui, suivant le cas, en autorisait ou en dé- 
fendait l'abattage. P.-B. B. 

— On lit dans une délibération du 9 février 1589, publiée par 
le volume Etudes et documents sur la ville de Saiintes, p. 426 : 
« Le bœuf roy amené à la boucle de la muraille de la maison 
commune par le sieur Jehan Phelippot, bouscher, conformé- 
ment aux statuts et privilèges de la ville, est examiné par 
des experts. Après leur avoir fait lever la main de dire vérité, 
ils déclarent que, comme roy bœuf, il doit avoir le bouquet. 
Le maire lui donne le bouquet comme le meilleur et roy des 
bœufs, et ordonne qu'il sera mené par la ville à la manière 
accoustumée. Aultres bouschers qui n'ont amené leurs bœufs, 
sont condamnés à un sol d'amende. Défense d'en promener 
par la ville aultre que le bœuf roy, à peine de 20 sols ». 

C'était un usage immémorial dans les villes du ressort du 

f)arlement de Bordeaux de procéder au bail de boucherie pour 
e temps du carême. Les bouchers de carême étaient tenus d*a- 
voir toujours la viande nécessaire à la population pendant cette 
période, au prix de cinq sous la livre de bœuf ou de veau, avec 
inhibition et défense aux autres bouchers d'en vendre pendant 
la durée du carême, sous peine de confiscation et d'amende. 
Cet usage résultait évidemment de ce que, les bouchers ne 
trouvant pas de débit suffisant pendant le carême, il était 
nécessaire d'assurer la provision de viande indispensable aux 
malades, en exécution du décret, rendu l'an 1559 par Henri II 
et autorisant les bouchers à en vendre à ceux qui se présente- 
raient avec un certificat de médecin. Par une déclaration du 25 
décembre 1774, Louis XVI rendit libre le débit de la viande 
pendant le carême et sous la surveillance des autorités locales. 
Le bœuf choisi était promené par la ville; on voit l'origine 
de la promenade du bœuf gras. L'Estoile. dans son Journal de 
Henri JV, écrit à la date du 7 février 1595 : « Le mardi 7, jour 
de quaresme prenant, y eut force masquarades et folies par la 
ville, comme de coustume. Ce jour, furent publiées à Paris les 
deffenses de ne manger chair en quaresme sans dispenseis, sur 



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- «1 — 

peines de punitions corporelles, et aux bouchers d'en vendre ni 
estaller sur peine de vie ». 

Nous avons vu de nombreux actes de marchés conclus par le 
syndic de Vhôpital de Saintes avec les bouchers ou d'adjudica- 
tions aux enchères. Citons seulement le suivant, du 1^' février 
1723 : a Nous soussignés, Jean Reveillaud, conseiller du rov, 
elleu en l'élection de Saintes et sindicq de l'hospital général de 
ladite ville, en vertu de la délibération de messieurs les admi- 
nistrateurs dudit hospital en datte du 28^ janvier dernier, et 
Jean et Pierre Drouhet, père et fils, maîtres bouchers de la pré- 
sente ville, sommes convenus de ce qui suit : sçavoir que nous 
dits Drouhet père et fils [nous] nous engageons solidairement 
envers ledit sieur Reveillaud audit nom de tenir une boutique 
ouverte dans la grande boucherie de la présente ville, garnie 
de bœuf, mouton, veau, aigneau, et générallement de toutes sor- 
tes de viandes, volailles et gibier, le tout bien conditionné à 
commancer le premier jour de caresme prochain, jusqu'à la 
veille de pasques, pour icelle vendre et débiter pendant ledit 
temps à toutes sortes de personnes malades, infirmes et autres 
qui en seront dispensés, ainsy qu'aux gens de guerre qui sont 
en quartier d'hiver dans la présente ville, et icelle distribuer 
aux prix réglés par monsieur le lieutenant général civil et de 
police, sçavoir : aux habitans de ladite ville, fauxbourgs et ban- 
lieue, à raison de cinq sols la livre du bœuf et mouton, et de 
six sols la livre du veaux, et aux gens de guerre à raison de 
quatre sols la livre du bœuf et mouton, promettant en outre, à 
cause de la permission à nous accordée du débit de ladite vian- 
de, de donner et paver au trésorier dudit hospital la somme de 
cent livres et celle de cinquante livres aux frères de l'hospital 
de la Charité, et de donner aux pauvres de l'hospital général 
et à celluy des pauvres femmes malades le nombre de cent cin- 
quante livres de viande, à raison de deux sols six deniers la 
livre, à l'hôpital des frères de la Charité cent livres au mesme 
prix, et à celluy des sœurs de la Charité aussy cent livres au 
mesme prix, comme aussy de fournir aux pauvres dudit hospi- 
tal général six pir^ et six testes de mouton par chaque semaine 
à compter du jour du mardy gras à Tautre, pour luy tenir lieu 
de payement de la somme de cent livres qu'il s^est obligé de 
payer au trésorier dudit hospital ; et, au cas que lesdits Drouet 
père et fils soient obligés de payer le droit de pied fourchu pour 
les bestiaux qu'ils tueront pendant ledit temps de caresme, la 
somme de 150 livres, qu'ils se sont obligés de payer, seradé- 
duitte à celle do cent livres, sans diminution toutes fois des 
testes et pires qu'ils doivent donner à l'hospital général pen- 
dant le cours de l'année, ce qui a ainsy esté conveneu, accordé 
et accepté et promis l'exécuter, chacun de nous en ce qui nous 
concerne. Fait à Saintes, ce premier feuvrier mil sept cens 
vingt-trois. Rbvbillaud. Dbouet. Droubt. » 



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-92 — 
QUESTIONS 

N<> 364. — Dans le cérémonial d'élection et d'installation 
(xiv* siècle) d'une abbesse de Baume-les-Dames, ainsi nommé 
d'un couvent de bénédictines prises dans la noblesse qui exis- 
tait à Baume, diocèse de Besançon, dès le vin*» siècle, cérémo- 
nial assez singulier où le chef de la famille des Neuchatel, vi- 
comtes héréditaires de Baume, et en cette qualité gardiens de 
l'abbaye, prenait l'élue dans ses bras, la mettait sur ses épaules, 
puis suivi d'un nombreux cortège de gentilshommes, de clercs 
et de nonnes, la transportait de la salle capitulaire à Téglise 
abbatiale, l'asseyait sur le maître-autel, ensuite sur la stalle 
abbatiale, le tout complété par un somptueux repas offert par 
l'abbaye à son gardien et aux gens de sa suite, dans ce céré- 
monial, dis-je, publié par M. Jules Gauthier, archiviste du 
Doubs (Bulletin historique et philologique du comité des tra- 
vaux historiques et scientifiques, 1886, n^ 1-2, p. 100), il est 
question (28 février 1475), p. 110, d'une abbesse de Baume, 
nommée Doulce de La Rochelle. Cette nonnain a-t-elle 
quelque rapport avec la ville de La Rochelle ? T. 

N' 365. — Le tremblement de terre du !•' novembre 1755, qui 
détruisit Lisbonne, se fit sentir dans notre région, notamment 
à Angoulôme. Les registres paroissiaux donnent-ils quelques 
détails? J. P. 

N» 366. — Que sait-on de J.-C. Thiollière, curé en Saintonge, 
qui publiait en 1755 des énigmes et des lo^ogriphes dans les 
journaux ? Dans quelle paroisse était-il cure ? J. P. 

N' 367. — Charles Belzunce de Brunswick était, en 1813, élève 
de rhétorique au collège de Saintes, ainsi que rétablissent les 
Exercices publics de cette année imprimés à Saintes chez Hus 
et Corinthe, in-4 de 14 pages. Quel était ce Belzunce ? Descen- 
dait-il de réfugiés ayant accompagné à Brunsv^ick Eléonore 
Desmier d'Olbreuze? J. P. 

N® 368. — A-t-on quelques renseignements sur Jeun Gains, 
de La Rochelle, dominicain, qui vivait en 1386, d'après Quetif 
Echard, Scriptores ordinis prœdicatorum, 1719, 1, 688? 



BIBLIOGRAPHIE 



A. E. Romances et poésies. La Rochelle, imp. d'A. Marsault, 
1885, in.8. 



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-98 — 

Alman&ch'Annuaire deMarennespour 1886. Marennes, imp. 
Florentin-Blanchard, 1886, in-18, 63 p. 

Almanach d'Aunis et Ssiintonge pour V&nnée 1887. La Ro- 
chelle, imp. A. Siret, 1886, in-18, 47 p. Prix: 10 centimes. 
Angibaud (L.)i avocat. L'avenir des salines ; iniquité de l'im- 
U ; lavage des sels sur bosses ; tramway salicole à Vîle de Ré, 
la Rochelle, imp. Dubois, 1886, in-8, 61 p. Prix : 1 franc. 

ilnnales municipales. Ville de Saintes, année 1885. Saintes, 
imp. Loychon et Ribéraud, 1886, in-8, 214-6-16-39-19-31 pages. 

Ardin (Mr Pierre-Marie-Etienne), comte romain, assistant au 
trône pontifical, né à Glairvaux du Jura le 26 décembre 1840, 
sacré évoque d'Oran dans la chapelle du palais de Versailles le 
1" mai 1880, évéc^ue de La Rochelle et Saintes le 27 mai 1884, 
par Jacott, d'après Seltz. Paris, imp. lithog. Lemercler, 1886. 
(Portrait). 

Ardouin-Dumazet, rédacteur en chef du journal la Charente, 
Quinze jours dans Vîle d'Oleron, Angoulôme, Ooquemard, 
1886, in-12, 108 p. Voir plus haut, page 61. 

D'Aussy(Dbnys). Unchapitre de V histoire de Saint-Jean d'An- 
gély, Saint-Jean d'Angély, imp. Robert, 1887, in-18 ; Extrait de 
VUnion, de Saint-Jean, des 11, 18, 25 novembre; 2, 5, 9, 12, 16 
et 19 décembre. — L'auteur raconte vivement et avec esprit les 
faits qui suivirent Tabolition des privilèges de la ville, après le 
siège de 1621; nous assistons à la lutte de Tancienéchevinage qui 
chercha à reconquérir son pouvoir, et des magistrats de la 
sénéchaussée opposés à toute reconstitution de l'autonomie 
locale. Ce sont les procès-verbaux d'assemblée des habitants, 
et les actes authentiques conservés parmi les minutes des 
notaires qui servent do base à ce travail ; il complète heureuse- 
ment l'ouvrage récement publié par notre confrère M. L.-O. Sau- 
dau, Saint-Jean d'Angély d'après les archives de Véchevinage. 

D'AviAu DE PiOLANT (Le vicomte). La défense des intérêts ca- 
tholiques en Terre-Sainte et en Asie mineure. Discours pro- 
noncé au 2' congrès des catholiques de Normandie, le 5 décem- 
bre 1885. Paris, imp. de l'Œuvre de Saint-Paul, 1886, in.l8, 
16 p. — « M. de Piolant, dit l'JBcho rochelais du 17 janvier, a 
plaidé, en termes élevés et pleins de cœur, la cause des intérêts 
catholiques en Terre-Sainte et en Asie mineure. Notre sympa- 
thique concitoyen est, on le sait, membre du secrétariat géné- 
ral de l'association de Saint-Louis, dont le but est de venir en 
aide aux chrétiens et au clergé du Liban ». 

AuDiAT (Charles), docteur en médecine de la faculté de Paris, 
ancien externe des hôpitaux et *de l'hospice des enfants. Des 
kystes hydatiques des muscles. Paris, imp. Jouve, 1886, in-8, 
72 p. (Thèse pour le doctorat). 

AuDiAT (Louis). Saint Eutr ope ^ premier évêquede Saintes^ 
dans Vhistoirey la légende et Varchéologie. Paris, Picard; Sain* 



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_94_ 

tes, Mortreuil ; imp. de Noël Texier, à Pons, 1886, in-8, 215 p. 
Jdem, 2« édition avec gravures; 1887, in-8. Prix : 3 fr. 50. 

Deuxième appendice à la notice sur le collège de Sain- 
tes. Pons, imp. Noël Texier, 1886. in-8, 8 p. (Extrait du Bulle- 
tin de la société des Archives^ tome vi, page 376). 

Voir dans le Polybiblion de novembre, p. 445, compte-rendu 
de M. Ernest Âllain, qui loue la Notice, « œuvre très sérieuse 
et très honnête, en môme temps qu'un peu lourde », et Tappen- 
dice « lestement écrit, où Ton trouve bien des choses et force 
rectifications aux assertions de Moufïlet et surtout de M. Xam- 
beu ». Il signale avec raison une erreur grave; c'est d'avoir 
donné comme sceau du collège le sceau d'une congrégation de la 
Vierge établie au collège ; le mot sodalitas aurait dû en effet 
éveiller l'attention. Ce que c'est que de s'en ranporter à M. de 
Richemond, qui le premier a publié ce sceau aans l'Inventai- 
re des archives de la Charente-Inférieure ! 

Barbot (Amos), Histoire de La Rochelle^ publiée par M. De- 
nys d'Aussy. Premier volume. Paris, Picard, 1886, in-8, 519 
pages. (Publication de la société des Archives). 

Baudot (Jules). Pour tes poètes, France ? ode. Pons, imp. 
Noël Texier; Paris, 1886, in-8y 7 pages. 

Bblloc(M"'L.-Sw.). Demiersr^cits. Paris, Garnier, 1886, in-8*. 

Benon, avocat à Bordeaux. Contre le monopole de V alcool ; 
réponse à M. Alglave, Paris, A. Rousseau, 1886, in-8. Prix : 2 fr. 

Bernard (A.). Chemin de fer à voie étroite de Vtle de Ré... 
La Rochelle, imp. Dubois, 30 mai 1886, in-8^ 

Bonhomme (Honoré). A travers les buissons fleuris, poésies. 
Paris, Ollendorff, 1886, in-18, 180 pages. Prix : 3 fr. 50.— Compte- 
rendu dans le Progrès, de Saintes, du 28 novembre. 

Boutbllbau (Oeorffes). Américaine, Paris, OUendoriT, 1886, 
in-18, 331 p. Prix : 3 fr. 50. 

Bremond d'Ars (An. de) et Oranges de Suroères. Congrès 
archéologique de riantes. Allocution de MM. A. de Bremond 
et de Granges de Surgères. Nantes, imp. Bourgeois, 1886, in-8, 
16 p. 

Brunaud (Paul). Liste des discomycètes récoltés aux environs 
de Saintes, dans quelques autres localités de la Charente Infé- 
rieure. Bordeaux, imp. Gounouilhou, 1886, in-8, 16 p. (Extrait 
du Journal d'histoire naturelle de Bordeaux). 

Sphœropsidées nouvelles, rares ou critiques, récoltées 

aux environs de Saintes. Idem, 8 pages. 

BuRTY (Philippe). Bernard Palissy. Voir Bulletin, vi, 234. 

BuftNiOT (L'abbé C.-F.), missionnaire apostolique. Comment 



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— 95 — 

on revient à la pratique de la religion, 0hàlon»-iiur-Sa6ne, imp. 
Sordet-Montalan, 1886, in-18, 47 pages. 

BuzT (J.-B.]t professeur honoraire de Tuniversité, O O* Rap- 
port à la société des archives de la Saintonge sur une nappe 
historique de 1686. Ohàlons-sur-Marne, imp. Martin, 1886, in-8, 
14 p. — Gette nappe, qui porte un double d (d. d.) resté inex- 
pliqué, a aussi les initiales L. V., de Louis Valentln, un des 
médecins attachés à la cour de Louis XVI (frère du maire de 
Saint- Jean d'Angély en 1790), qui, habitant le château de La 
Jarrie, partit pour Témigration et ne trouva plus au retour que 
les ruines de son château. Sa nièce recueillit quelques débris 
de son héritage, entre autres cette nappe, qui, par succession, 
appartient aujourd'hui à a la famille Tarneaud, Tune des plus 
honorables de Saint-Jean d'Angély ». Telle est la tradition. La 
nappe a cette inscription : leopoldvs. imperâtor. d. g. trivm- 
PHANS DE VICTORIA BVDQB. ctlc millésime de 1686. Oe que Tauteur 
traduit par : « Léopold, empereur par la grâce de Dieu, triom- 
phant de la victoire môme a Bude », et qui serait plus exacte- 
ment traduit par : « ... triomphant, à propos de sa victoire de 
Bude, victorieux à Bude ». Suit la description de la scène re- 

grésentée sur la toile dans un cadre de 1 mètre 04 de long sur 
D cent, de haut. 

Ohamplain (Samuel de). Mémoire en requête de Champlain 
pour la continuation du paiement de sa pension, publié par 
Gabriel Marcel, bibliothécaire à la bibliothè(|ue nationale. Fa- 
ris, H. Tross, 1885, petit in-8, 30 p. — Ce mémoire, « qui résu- 
me en (Quelques pages la plupart des détails que Champlain 
avait réunis sur la Nouvelle France au cours de ses multiples 
voyages », doit être rapproché du mémoire sur « l'utilité que le 
sieur de Champlain dict et entend que le roy recepvra de l'en- 
treprise de la Nouvelle France », publié dans le t. vi des Archi- 
vesy p. 381, où Ton lira aussi, p. 378, la lettre au roi. Voir aussi, 
p. 300, la délibération de la chambre de commerce (1618) sur 
sa requête, et en outre, t. viii, p. 361, ses lettres (163à-1634) au 
cardinal de Richelieu. 

Chassbriaud (Paul-Henri), né à Saint- Pétersboarff le 27 no- 
vembre 1855, médecin de 2* classe de la marine. Au Tonkin, 
souvenirs médicaux d'une campagne de guerre. 1883-1884. 
Relation précédée d'une étude géographique et d'une carte oro- 
graphique du pays. Thèse pour le doctorat en médecine, pré- 
sentée et soutenue le 17 juin 1885 devant la faculté de Bor- 
deaux. Bordeaux, imp. A. Bellier, 1885, in-4, 122 pages. 

CoMicuNAY (Â.). Louis XV ^ le duc de Grammont et le régi-- 
ment des gardes françaises. Âuch, imp. Foix, 1886, in-8, 48 p. 
(Extrait de la KeT;ue ae Gascogne). 

Complainte en 57 couplets du criminel Emile Furet, l'assas- 
sin de La Font des Hérauds et du Mas des Anglades près Per- 
pignan, condamné à mort, le 14 août 1886, parla cour d'assises 



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— 96 - 

de la Gharente-Inférieure, et exécuté sur une des places de 
Saintes, le 11 novembre, rimée par un paysan des environs de 
Jonzao jusqu'à ses derniers moments. Saintes, imp. Hus, 1886, 
in-folio, 2 p. 

A Saintes on le traîne à la fin 

Pour qu'il soit passé aux assises. 

Il se débat comme un gredin, 

Mais rien ne prend dans ses feintises. 

Le parquet dit : « T'es un coquin. 

Il faut subir ton supplice j>, 

La cour, en perdant le cou. 

Lui apprend qu'il faut qu'il finisse. 

OoppÉE (François). Le roman de Jeanne, poème, dédié au 
marquis de Queux de Saint-Hilaire, et daté du «chgteau de Saint- 
Hilaire, octobre 1886 ». Paris, Alph. Lemerre, 1886, in-18, 16 p. 
Prix : 75 centimes. 

Délibérations du conseil général du département de laVha-' 
rente-Inférieure, 1" session de 1886. La Rochelle, typ. V* 
Mareschal, 1886, in-8, 461 p. et table. 

Session d'août. Idem, 176-1158 pages et table. -^ Ce vo- 
lume contient : Rapport de l'archiviste du départomertf (p. 20>- 
230); Rapport sur la situation de V enseignement primaire dans 
la Charente-Inférieure^ par Tinspecteur d'académie (469*508). 

Dbpoin (Jos.). Cartulaire de Vhdtel-Diea de Pontoise. Paris, 
Ohampion, 1886, in4, vii-136 p. 

Déroulède (P.). Le premier grenadier de France f La Tovu" 
d'Auvergne. Paris, Hurtrel, 1886, in-16, 274 p. 

Drouineau (Docteur Gustave). Uhygiène et la mode, La 
Rochelle, imp. d'A: Siret, 1886, in-8. 

Du Bots (Emile). Une nouvelle lettre de Montaigne^ pubtiée 
et annotée par Emile du Boys. Paris, Téchener, 1886, in-8, 9 p. 
(Extrait du Bulletin des bibliophiles, janvier-février 1886. •*- 
Cette lettre, « découverte à la bibliothèque nationale par M. 
Emile du Boys, descendant du savant limousin Bosius et fils 
d'un érudit honorablement connu dans les études limousines », 
ajoute une lettre aux 16 de l'édition Louandre (1854) et à celle 
deRoyeret Courbet (1872-77); elle est écrite à penri III le 7 
juillet 1583, demande pour lui le prieure de Provins. « Quant à 
Tau thenti cité, nous partageons les conclusions de M. Du Boys. 
On nous dit que des doutes se sont élevés en Gascogne ; noiw 
espérons qu'ils se produiront par la voie de la presse ». (Poiy- 
biblion de septembre, page 275) . 

DucHATEL (Le comte), député. A propos de Vimpôt foncier. 
Discours prononcé dans les séances des 9 et 10 juillet 1886. 
Paris, imp. Noizette» 1886, in-12f 22 pages. 



L'imprimeur-gérant : Noôl Texier. 



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- 97 - 
SAINT-GEORGES D'OLERON 

N0TB8 EZTRAITB8 DBS REGISTRES PAROISSIAUX 

Gommunication de M. le docteur Savatier avec des notes de BfM. Audiat et 

LéteUé. (1) 

1® Baptêmes. 

i624, 8 décembre. — Baptême de Pierre Breil, du village de 
L^ Brée, par moy, curé de la paroisse de Saint-Georges df'Ole- 
ron. GuiLLÉ de La Croix. 

1624, i4 février 1625. — Les actes de baptême portent la si- 
gnature de Margat, vicaire. 

1625, du 15 février à octobre, de Margat et Rousselot, vicai- 
res. Ce dernier signe seul jusqu*en mars 1626. A cette date, 
ils sont signés par Roger, vicaire de Saint-Denis, qui les siffne 
comme vicaire de Saint-Georges en juillet 1626. En décembre 
1626, nous trouvons Dusillaz, vicaire, et Rousselot, jusqu'en 
septembre 1627. 

1627, 2S septembre. — Baptême de Françoise Rousseau ; mar- 
raine, Françoise de Rabène. De cette date jusqu'au 3 janvier 
1628, les actes de baptême sont le plus souvent signés Bon- 
neaut, et parfois Didier et Rousselot, vicaires. 

4 janvier. — Signent Corbière, Bacholer et Pépin, vicaires, 
Corbière et Didier, jusqu'en 1630. A cette date, Corbière prend 
le titre de curé et a pour vicaire Robillard. 

4 avril. — Marguerite de Lépine a pour parrain Louys du 
Gambout, sieur de Bessay. 

il août. — Baptisé François Rousseau, gouverneur de Tîle 
d'Oleron ; parrain Jacques de Gourgue, prieur dudit lieu. 

1631^ 2 décembre. — François Gabarret, parrain Pierre Du- 
tressé, sieur Destrieux. 

1632, du 19 juin au 26 octobre. — Les actes sont signés par 
Moreau et Robillard, vicaires. 

25 juillet. — Parrain, Christophe de Bellade. 

27 octobre. — Baptême de Catherine Charpentier ; parrain, 
Pierre Acton, écuyer, chevalier de Tordre de Saint-Jean de 
Jérusalem, enseigne dans le régiment de monsieur de La Meil- 
leraye, qui signe : le chevallier de Marsay. 

1633, 3 janvier. — Baptisé Jean, fils de Pierre Faure, avocat 
au parlement de Bordeaux, et de damoizclle Tiratel ; parrain, 
Jean Durand, écuyer, sieur dé Grésillon, Moreau, prêtre, 
qui, le 19 février 1633, signe curé de Saint-Georges. 



(1) Le docteur Savatier est mort avant d'avoir pu corriger ces épreaves; de là 
quelques noms propres douteux. 

Tome VII. 7 



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1633^ 6 juillet.— Joseph, fils de Joseph Desbouiges et de Gathe- 
rine Compère ; parrain, François Gabarret, capitaine de marine, 
entretenu pour le service du roi. Desbouiges, procureur fiscal 
de la chastellanye de Saint-Georges d'Oleron. Morea^u^ curé. 

25 juillet. — Une fille de Jean de La Sieur ; parrain, René 
Desbaux, chevalier, sieur de Bois du Pin, commandant les 
troupes d'Oleron. 

2 octobre. — Michel Brimard ; parrain, Pierre Renaud dit 
Gaillarbois, sergent de la compagnie de M. Dubois Dupin. 

1634, 18 juin. — Thomas, fils de M* André Delafosse, sergent 
de la compagnie du Bois Dupin. 

1634, 28 mai. — Baptême de Marguerite ; parrain, M* Jacques 
Coquet ; marraine, damoizelle Marguerite de Loubert. 

A partir du 21 décembre 1634, la signature de Moreau, curé, 
alterne avec celle de Richer, vicaire. 

1635, 14 juin. — Parrain, Abraham de Ruchaut, sieur des 
Malecostes. 

22 juin. — Parrain, François Gautier, procureur fiscal de 
Saint-Pierre. 

13 août. — Baptême de Marie Joyeux ; parain, Jean Gaigneur, 
procureur au siège royal de La Rochelle, et à son défaut Pierre 
Gaigneur, bourgeois et marchand de La Rochelle. 

28 octobre. — Signé: Cabillaud, vicaire. 

25 décembre. — A été parain, Pierre (illisible)^ sieur du Ber- 
cail, et marraine, Françoise Delaporte. 

1636^ 16 avril. — Parrain, M* Jehan Bouiges, mattre chirur- 
gien. 

5 may. — Baptême de Pierre de 8aint*Médard ; parrain, M* 
Gabarret. Moreau, curé. 

14 septembre. — Baptême de Pierre Recoguillon ; parrain. M' 
Jacques Desbouiges, procureur fiscal de la seigneurie de Saint- 
Georges. 

1637 y 15 mars. — Parain, M. Gabarret, capitaine entretenu 
pour le service de sa majesté dans un navire. Cabillaud, vi- 
caire. 

1638, 6 janvier. — Baptême d'un fils de Seguin Joyeux ; par- 
rain, Charles Fromagef, docteur en médecine. 

1639, 2k février. — Parrain, Jacques Morand, sieur du Mo- 
rand, capitaine d'une compagnie du fort d'Oleron, et marraine, 
damoizelle Andrée de Loubert. 

1639, 27 janvier. — Pierre Dufault, écuyer, enseigne d'une 
compagnie entretenue pour le service du roi dans la citadelle 
d'Oleron. 

16 août. — Parrain, Jean Seguin, avocat en la cour. 

31 août. — Parrain d'Andrée Desbouiges, Louis du Cambout, 



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-99- 

aeigneur de Bessay, gouverneur de la citadelle de Pile d'OUe. 
ron, et marraine damoiselle de Pithon. Jeanne de LESTANa- 
Du Gambout-Bessat. 

iSkOy 29 février. — Baptême de Marguerite, fille de Bertrand 
de Cloche, écuyer, sieur de La Regnaudière, et de damoizelle 
Ghasseloup (1); parrain, Louis du Oambout, seigneur de Bes- 
8&y> gouverneur pour le roi en Tile et citadelle d'Oleron. 

5 avril — Parrain, Pierre Guillon, greffier de cette paroisse. 

!•' juillet. — Parrain, Marc-Anthoyne de Gourgue, conseiller 
et aumônier du roi, prieur du prieuré du lieu, et marraine, 
Marguerite Gabarret. More au, curé. 



(1) Damoiselle Marguerite Ghasseloup. Aux xvii* et xvin» siècles, la famille 
Gbasseloup était très nombreuse et surtout très disséminée dans les lies de Ma- 
rennes, d*Oleron, d'Ârvert, à Saint-Just et à Saintes. Elle faisait profession de la re- 
ligion réformée avant la révocation. Marguerite aurait fait exception. L'état civil 
des protestants de File d'Oleron se confondait avec celui de Marennes où ils se 
rendaient, deux fois par semaine, le dimanche et le jeudi, pour faire bénir leurs 
mariages et baptiser leurs enfants. De là des alliances Aréquentes avec les réfor- 
més du continent. Ce n*est qu'à partir de 1668, et en vertu d'une ordonnance de 
Louis XIV, que la rédaction des actes baptistaires, mortuaires et de mariage 
devient moins laconique et comporte la désignation du domicile sous cette forme 
un peu vague : « Eglise du Chasteau i, c éfflise de Saint- Pierre », c église de 
Saint-Denis en l'isle d'Olleron i, c église deniers », c église' de Saint-Jean d'An- 

ge», etc. Nous n'avons pas trouvé d' t église de Saint-Georges »; ce centre impor- 
nt se rattachait sans doute soit à Samt- Pierre, soit à Saint-Denis. Parmi les 
Ghasseloup de l'île d'Oleron, nous relevons : Nathanaêl Ghasseloup, qui fut 
parrain avec Marie Prévost, le 24 avril 1631, de Marie Ghasseloup, nUe de 
Pierre et de Marie Charron. En 16&3, Louis Ghasseloup, sieur de La Miscandière, 
époux de Jeanne de La Jaille, fiiit baptiser au temple de La Tremblade sa fille 
Jeanne, laquelle eut pour parrain Nathanaêl Ghasseloup, marchand, et pour mar- 
raine c honneste femme » Esther de La JaiUe, t tous de l'église de Samt-Pierre 
d'Olleron >. Le sieur de La Miscandière et sa femme étaient descendus chez leur 
beau-frère, Jean Heurtin, notaire royal, marié à Jeanne Ghasseloup. Nathanaêl 
Ghasseloup, ci-dessus nommé^ qui était aussi qualifié c sieur de La Nouhe i, 
épousa en premières noces Ehsabeth Masson (1659), et en secondes noces, à l'âge 
de 47 ans, en 1683, au temple de Saint -Jnst. Marthe Bouffard, âgée de 25 ans, 
fille de Daniel Bouiiard et de Marie Raoulx. Gomme le sieur de La Miscandière 
et l'épouse Heurtin, il était fils de Pierre Ghasseloup et de Catherine Blays. 
Etienne Ghasseloup, greffier de la châtellenie de Limeuil. qui épousa en 1665 
Elisabeth Compagnon ; Jean Ghasseloup, marié à Elizaoetn Gnmaud, le 18 
août 1667 ; Guifiaume Ghasseloup, époux de Marthe Compagnon, qui présente au 
baptême sa fiUe Madeleine (1670). Madelaine Ghasseloup, et c M* i Resné, c notai- 
re en OUeron i, son mari, font baptiser leur fils Isaac, le ^ décembre i(8ni . Abraham 
Ghasseloup, marchand boucher, épouse Ksther Mimauld en 1677. Et, comme il 
font s'arrêter, Pierre Ghasseloup et Madelaine Pinasseau sont parrain et mai^- 
raine, en 1679, de Madelaine Real, c tous de Saint -Denis i. (Archives du greffe 
de Marennes). L'ancien ministre de la marine et des colonies, sous Napoléon 
m, le marquis Prosper de Ghasselonp-Laubat, appartenait à une branche de 
cette &miUe fixée à Saintes. 

Ont abjuré le ffî septembre 1685 : Nathanaêl Ghasseloup ; Elisabeth Gompa- 
nion. femme d'Etienne Ghasseloup ; Marthe Bouffard, femme de Ghasseloup ; 
Ëlisaneth, Jeanne et Anne Ghasseloup ; Marie Ghasseloup, femme de Chalu- 
meau; Sarra Gamier. veuve de Ghasseloup, et un autre Ghasseloup. Un mois 
après, le 98 octobre, Abraham Ghasseloup, âgé de 21 ans, abjure aussi. (Ar^ 
cnives de la mairie de Saint-Pierre d'Oleron). 



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— 100 — 

iôUy 12 mai. — Commence la signature de Delespine, vi- 
caire. 

20 septembre. — Baptizé François, fils de Bertrand de Clo- 
che, écuyer, sieur de La Regnaudière, et de damoizelle Mar- 
guerite Chasseloup; parrain, François de Lostange, chevalier, 
écuyer, sieur de Sainte- Vallière, et marraine haute et puis- 
sante damoizelle Marie- Oalliotte de Lostange. Morbau, curé. 

3 novembre. — Marc-Anthoyne Boultoyre, fils de Pierre 
Boultoyre, procureur en la cour des salins en Oleron, et de 
damoizelle Marie Gabarret ; parrain, Marc-Anthoyne de Gour- 
gue, prieur de cette présente chatellenie et seigneurie et pa- 
roisse, aumônier du roi. 

1642, 25 février. — Parrain, noble homme Jean de Lostange, 
écuyer, sieur de Montosier; marraine, damoizelle Marguerite de 
Chasseloup. 

18 avril. — Parrain, François de Lostange, chevalier, sieur de 
Thérouane et de Sainte- Valière. 

30 avril. — Parrains, Eslienne TufFet, conseiller ausiège pré- 
sidial de La Rochelle, et damoizelle Catherine Gaigneur. Mo- 
rbau, curé. 

1^' juillet. — Parrain, noble homme François Decheverry; 
marraine, Magdeleine Dreux. 

10 septembre. — Parrain, Jean de Lostange, sieur deMontau- 
sier ; marraine, damoizelle Marie de Certany. Delbspinb, vi- 
caire. 

18 octobre. — Parrain, Louis de Loubert. 

17 novembre. — Parrain, sieur Pierre Hébert, capitaine d'une 
compagnie dans le régiment de la milice, et Anne ae La Monta- 
gne. MoRBAu, curé, 

1644, 18 février. — Parrain, Jacques Coquet, lieutenant pour 
le fermier de sa majesté dans la marine. 

1646, 6 juillet. — Parain, Jean Mandavy, secrétaire de mon- 
sieur de Marand, et marraine Chasseloup. Morbau, curé. 

21 août. — Parain, Georges Faure, écuyer, sieur de Lesting. 
Iff47, 24 février. — Parain, M* Jean Mandavy, secrétaire de 

M. de Marand, conseiller du roi en son parlement de Bor- 
deaux. 

15 septembre. — Baptême d'un fils de Pierre de Cloche; 

parrain, Pierre Casite, écuyer, sieur dé capitaine major au 

régiment de La Meilleraye et château de Nantes, et marraine, 
Marie d'Orgis. 

30 septembre. — Parrain, Jean Berterand, gouverneur pour 
le roi en la citadelle d'Oleron. 

1648, 4 mai. — Baptême de deux enfants de Mauduy ; par- 
rain, Jules Hellier, bourgeois et marchand de la ville de Bor- 
deaux* 



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— 101 — 

1648, 22 août. — Parrain, Jean Prévost, sergent de la compa- 
gnie de M. de Ghasteliers, au régiment des îles. 

1649, 10 janvier. — Parrain, Sébastien Marchebeau, sieur de 
Champagne. 

19 août. — Baptême d'un fils de Louis de Loubert, écuyer, et 
de damoizelle Marie d'Orgis ; parrain, honorable homme Jean 
de Certain, avocat en la cour, juge sénéchal de Marennes, et 
marraine, Marguerite Faure, veuve d'honorable homme M^ Pierre 
Couillonneau, sieur de La Limandière. Simon, vicaire. 

1651, 20 juin. — Marraine, Marie de Orouchy. Chastellibr, 
vicaire. 

2k août. — > Parrain, François Ouillotin, de la paroisse de 
Dolus. 

1662, 28 février. — Parrain, M. Georges de La Noue ; mar- 
raine, Marguerite Dexmier. 

ijuin. — Parrain, Seguin Joyeux, sénéchal de Saint-Denis. 

5 août. — Baptisée Marie, fille de Paul Dufaux et de damoi- 
zelle Jeanne Allard ; parrain. M® Anthoyne Prévost, greffier de 
la seigneurie de Rabaine, et damoizelle Marie d^Orgis. 

14 août. — Parrain, M* Pierre Coquet, capitaine de marine 
entretenu pour sa majesté. 

25 septembre. — Baptême de Loys, fils de Loys de Lesting, 
sieur du Marchis, et damoizelle d'Orgis ; parrain, Pierre d'Orgis 
et Jeanne de Loubert. Moread, curé. 

23 octobre. — Un fils de M' Georges Compère, greffier de Ra- 
baine ; parrain, M* Pierre de Lhoumeau. 

165d, (i janvier. — Parrain, M* Jean de La Salle, agent des 
affaires de M. de Morand, en Oleron, et honeste femme Marie 
Dujardin, femme de monsieur de La Rivière. 

1654, 15 avril. — Parrain, Charles-Michel Deharau, seigneur 
de La Villefer de la maison du roi, capitaine et major de la 
citadelle d'Oleron. 

29 juin. —Parrain et marraine, Marc-Ânthoyne de Saint-Mé- 
dard et Marie- Anthoi nette Boultoire. 

14 août. — Baptême d'une fille de M*' Pierre Pinault et d'ho- 
nête femme Elizabeth Fromagét ; parrain, André Grimault, pro- 
cureur en les juridictions de Tile d'OUeron, et marraine, Marie- 
Anthoynette Boultoire. 

11 décembre. — Parain et maraine d'un fils de M. Boultoyre 
et de Marie Gabarret^ messire Joseph Morand et damoizelle Ca- 
therine de Gourgue. 

1665, n janvier. — Baptême de Marie, fille de Pierre du 
Faucon, écuyer, sieur du Couprie> et d'Anne Lande. 

27 décembre. — Baptême de Marie, fille de Jehan Barba- 
rin, écuyer^ et d'Elisabeth Coquet; parrain, Christople Gr..., 
capitaine d'armes. 



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— 102 — 

1656, 1"" mars, —Fille illégitime du sieur François Oabarret, 
capitaine de marine; parrain, M* Simon Oasohet, praticien. 

20 février. — Parrain et marraine, Charles-Dominique de 
Faucon et damoizelle Marguerite de Loubert. 

25 octobre, — Parrain, René du Orenier, marquis et sei- 
gneur d'Olleron, fermier de Joseph de Ouionnet, conseiller 
du roi en la cour de parlement de Bordeaux. Moreau, curé. 

10 décembre. — Baptême de Charles, flls de Pierre Boultoy- 
re, juge sénéchal de la chàtellenie de Saint-Greorges ; parrain 
et marraine, Charles de Harante (?), conseiller et maître d'hô- 
tel ordinaire du roi, capitaine maior commandant en l'île et 
citadelle d'Olleron pour le service de sa majesté, et Marguerite 
Chasseloup, femme du sieur de Cloche, écuyer, sieur de La 
Renaudière. 

1657, 15 avril. — Parrain, Jean Courraud, écuyer, sieur Du- 
bals, lieutenant de la compagnie de monseigneur le cardinal 
dans la citadelle d'Olleron, et marraine, Marie Doussin. Morbau, 
curé. 

20 mai. — Â été baptisée Marie, fille de Charles Duhamel, 
écuyer, sieur de La Blanchardière (1) , et demoiselle Marie Oabar- 
ret; parrain, Pierre Oabarret, sieur de La Oombaudière, et 
marraine Marie Laisné. 

16 juin. — Baptême de François, fils de Ouillaume Berthelot, 
m* chirurgien. 

1658, 6 mars. — Parain, Léonard Mandavy, praticien. 

14 juillet. — Baptême de Jean, fils de Jean Barbarin, écuyer, 
sieur de La Ouitardie, et de demoiselle Coquet ; parrain, hono- 
rable homme Masse, capitaine pour le roi en son armée na- 
valle. 



(1) Ces petits fiefis, à rente c parsonnière i, étaient assez nombreux dans File 
d'Oleron^ et conféraient un titre seigneurial à leurs propriétaires. Le culte réfor- 
mé pouvait citer à son actif : Noble homme^ François Fresneau, sieur de La 
Beaucoursière, époux d*£sther Moisel, qui fiut baptiser, au temple de Marennes, 
sa fille Marie en 1637^ et sa fille Jeanne en 1645. 11 présente au même temple, 
le 16 août 1666, sa petite-fiUe Esther Joubert, fille de François Joubert, écuyer, 
seigneur de SaintrtSuristophle, et de damoiselle Jeanne Fresneau; Louis Fres- 
neau, sieur de La Jousselinière, marié à Anne Froger (1660}: Louis Chasseloup, 
sieur de La Miscandière que nous avons déjà vu plus haut; noble homme Jacques 
Le Jau, sieur des Seuillandières (1666); Isaac Paillé, sieur de Leschasserie (i6o7); 
Etienne Masson, sieur de La Joussière, marié à Catherine Martin, dont la fille 
Marie est présentée au temple de Marennes (1668) par Mathurin Martin, sieur de 
Chambion, de Téglise d*Arvert, et damoiselle Montel Girand; et son autre fille 
Susanne^ à laquelle il donne pour parrain et marraine Hélie Masson, sieur des 
fiemardières, de Saint-Pierre, et Marie Martin, de La Tremblade (1670); il est 
alors qualifié de c advocat en la cour i et sieur de Lossandière; et lors au bap- 
tême de son fils Pierre, en 1675, il est t sieur de Lescuissière ; » Jean Masson, 
sieur de La Cailletière (1681); Daniel Bouffard, sieur de La Croisardière, qui pré- 
sente au temple de Marennes (1670), avec Sarra Masson, Daniel Masson, fils de 
François Masson, sieur du Chesne, et de Sarra Le Conta» etc. 



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— 103 — 

1659, 24 juillet — Un fils de M* Jacques Rouille, notaire royal, 
et de Marie Dexmier; a été parrain, M* Pierre Francœur, 
conseiller du roi, juge de [illisible) de la ville de La Rochelle, 
et procureur du roi. 

1661, 2d septembre. — Baptême de Louis, fils de Louis de 
Loubert, écuyer, sieur du Marchis et de damoizelle d'Orgis ; 
parrain, Jean-Louys Guillem, sieur de Piton. 

1662^ 5 octobre. — Parrain, Ânthoyne Desaint, écuyer, siour 
de La Garde, officier au régiment de Champagne. 

1663^ 8 octobre. — Parrain, M* Pierre de Lhoumeau et Angé- 
lique Dufaux. 

28 octobre. — Parrain et marraine, monsieur maître Jean- 
Joseph de Marrand, soigneur prieur commendataire du prieuré 
et châtellenie de Saint-Georges en Oleroa, conseiller du roi 
en sa cour de parlement de Bordeaux, et damoizelle Jeanne 
de Guionnet. Moreau. 

1664, 6 janvier. — Baptême d'un fils de Jean Barbarin, sieur 
de La Guétardie; parrain et marraine, Jean Barbarin, écuyer, 
sieur du Banchest, et Mathurine de Tuffé. 

26 juillet. — Parin, Jean Joyeux, sénéchal de Saint-Denis, et' 
marraine, M. Dufaux. 

27 octobre. — Parrain, Jean Loys de Bobène, écuyer, sieur 
de Saint-Marc et Saint- André, major de la citadelle d^OIleron, 
et marraine, dame Barbe de Marrand, épouse de Joseph de 
Guionnet, écuyer, sieur de La Parée. Morkau, curé. 

1666y 16 mai. — Première signature de Oarreton, vicaire. 

1667, 14 mars. — Parain, Georges Compère, procureur d'of- 
fice de la présente châtellenie. 

16 mai. — Parrain, Anthoyne Dodin, lieutenant dans le régi- 
ment, et marraine, Jeanne-Marguerite de Loubert. 

26 juillet. — Parrain, honorable homme Mathurin Prévost, 
juge de Rabène. 

1668, 7 février. — Parrain, W Anthoyne Pons, m« chirurgien. 

1670, 20 mars. — Baptême de Baptiste de Loubert; parrain, 
Jean-Loys Guillem, écuyer, sieur de Piton, et damoizelle Mar- 
guerite de Certain. 

7 septembre. —Parrain, Jean-Baptiste de Lhoumeau, écuyer, 
sieur de La Motte, et marraine, damoizelle Jeanne-Marguerite de 
Loubert. 

26 décembre.— Parrain, Pierre Baudier, marchand, bourgeois 
du bourg de Saint-Pierre. 

1671, 1*' janiner.— Parrain, Jean Vesron (1), procureur fîs- 



(1) Le culte réformé comptait beaucoup de membres du nom de Vesron. dis- 
séminés en Oleron, Marennes et Saint-Just. Le 11 septembre 1633, M* Zacharie 
Vesron^ t procureur d'Olleron », présente au temple de Marennes Zacharie 



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— 104 — 

cal de la baronnie do Pontezière, et marraine, Anne Landay. 

1611,25 janvier, — Parrain, Marc-Anthoylie de Saint-Médard, 
du village de Sauzelles. 

10 avril, — Parrain etmarraino, M* Vaudin, officier de la ma- 
rine, du lieu de Sau/elles, et Jeanne de Saint-Médard. 

19 mai, — Baptême d'une fille do Joseph Desbouiges, capi- 
taine entretenu pour le service du roi dans la marine, et de de- 
moiselle Anne Landay, du bour^ de Ghéray ; le parrain a été 
monsieur Compère, procureur d'office de la seigneurie de Ra- 
bène, et'maraine, Jeanne Desbouiges. Moreau, curé, 

9 octobre, — Baptême de Catherine, fille de Michel Duvivier, 
sieur de Sainte-Colombe, et d'honnête femme Jeanne Bon ; 
parrain, Samuel Collé; marraine, Catherine Bon. 

29 novembre, — Parrain, Marc-Anthoyne de Saint-Médard, et 
Marie Ouillotin, fille à Loys, de Saint-Denis. 

1672y 13 mars. — Baptême d'une fille de Jean Barbarin, 
écuyer, et de Jehanne Coquet, du lieu de Domineau ; parrain, 
Pierre de Monlabeur, fils de M* Verron. 

24 avril. — Baptême d'un fils de Jacques Dexmier et de Ca- 
tlierine Compère, du bourg de Chéray ; parrain, Pierre de Lhou- 
meau, du bourg de Saint-Georges, et marraine, Angélique Du- 
faux, du bourg de Chéray. 

24 avril, — Parain , Pierre de Lhoumeau , et marraine 
Jeanne Melon (Ij, femme de M. de Lagarde, écuyer, capitaine 
pour le roi. Benoist, mcaire. 

Les années 1673, 1674, 1675, 1676 manquent. L'acte de bap- 
tême du 13 mars 1677 est signé Deroulède, curé de Saint-Geor- 
ges ; et les signatures de Palesse, Bertin et Baron, vicaires, se 
rencontrent tour à tour. 

1677, 2 novembre. — Baptême de Samuel Desbouiges, fils de 
Joseph; parrain, M' Samuel du Meinnau (?), procureur du roi et 
maire de la ville de Bourges, et marraine, demoiselle Marguerite 
Prévost. 



Seguin, fils de Jean Seguin et de Marie Fonteneau. Et le 22 juillet 1682, Jeanne 
Vesron, assistée de Guy de Géac, son beau -frère, épouse dans le môme temple 
Samuel Prioleau, ministre de Pons. Notons en même temps que le procureur 
fiscal Jean Vesron, M* Pierre B^ufTard, man de Jeanne Esmonnet, exerçait les 
fonctions de juge sénéchal de la baronnie de Pontezières. 

(1) Encore un nom très répandu parmi les réformés de la côte saintongeaise ! 
Le 7 mai 1676, c honorable homme, M« Jacques Michel, advocat en la cour de 
parlement de Bordeaux s, épouse, à Tàge de 27 ans, au temple de Marennes« 
« damoiselle Anne Melon, qui en a 19. Assistaient à ce mariage : Jean Michel, 
docteur en médecine, frère de V i espousé »; Barthélémy Couyer^ sieur des 
Pallus, son oncle; sieur Isaac Michel, avocat en parlement, son cousm germain, 
Vincent Fresneau, sieur de Boisfleury, M* Jacques Coûtant, iuge des seigneuries 
de Monsanson et Dercie, oncles par alliance de V « espousée o, et M* Ëstienne 
Ca^ua, juge de Chassiron, son cousin germain, a Tous de :e lieu de Mareunes, 
Xamtes, Le Gua et Saint-Pierre d'Olleron ». 



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— 105 — 

2 novembre. — Une flllè du même ; parrain, Michel Morau, 
et marraine, Marie Desbouiges. Basile Merle, récolé, 

7 novembre, — Acte de baptême signé Pichon, curé de Saint- 
G^eorges. 

1678, 24 octobre, — Parrain et marraine, Ohenaud, écuyer, sieur 
de Lobier, et Anne Duhamel. « Permis de continuer le présent 
registre pour servir de minutte à écrire les baptesmes, mariages 
et mortuaires de la paroisse de Saint-Georges d'Oleron pour la 
présente année 1679, par nous, Jacques de Pichon, seigneur de 
Monteraud, conseiller du roy, président et lieutenant général 
du présidial de Xaintes, le 10 janvier 1679 ». 

1679, 6 juillet, — Baptême d'une fille de Marc-Anthoyne de 
Saint-Médard, greffier de Saint-Georges, et de Magdeleine de 
Cloche. 

27 juillet. — Baptême d'une fille de maître François Movoi- 
sin, juge assesseur de Saint-Georges, et de Catherine Delhou- 
meau. 

8 septembre, — Parrain, Michel du Vivier, sieur de Sainte- 
Colombe. 

26 décembre. — Parrain et marraine, Nicolas Poujac, sieur de 
Larnoult, et damoizelle Gabarret, veuve de Pierre Boultoyre, 
quand vivait juge sénéchal de Saint-Georges. 

1681^ 1" février. — Baron est remplacé par Maryon, vicaire. 

6 mars. — Baptême de Pierre, fils de noble homme Pierre 
Delhumeau sieur de La Prinse ; parrain, noble homme Pierre 
Duplessis, lieutenant au régiment d'Anjou, et marraine, damoi- 
zelle Barbarin de Banchet. 

28 mai. — Parrain, Jean-Baptiste Extradier, enseigne sur les 
vaisseaux du roi. 

!•' mai. — Première signature de Chauvin, curé-archiprêtre 
de Saint-Georges. 

1682^ 6 mars, — Baptême d'une fille de sieur Nicolas Poujac, 
juge de Pontezière, et de damoizelle Marie Barbarin du Ban- 
chet. Chauvin, prestre. 

1683, 6 juin. — Acte de baptême signé Desgraves, prestre. 

24 septembre, — Parrain, Samuel Collé, avocat en la cour. 

4 octobre. — Parain d'une fille de monsieur Delhumeau, Hya- 
cinthe Boultoyre, avocat on la cour, et demoiselle Chasseloup. 

29 novembre. — Baptême d'une fille de M* Pierre de Lhou- 
mcau, sieur de La Prinse, et demoiselle Andrée du Palais; par- 
rain, M* Chauvin, curé. 

1687, 3 mars. — Marianne Rousseau a pour parrain M* Pierre 
Délier, avocat en la cour, Juge sénéchal de Seiches, en Agenois. 

1690, 12 (mai. — Baptisé Georges, âgé de 8 à 9 ans, do père 
et mère inconnus, de la côte du Sénégal, en Affrique, amené 
en ce royaume par le sieur Joseph Compère, capitaine de la 



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— 106 — 

compagnie royale dudit Sénégal ; a eu pour parrain, messire 
Oeorges Compère, docteur en théologie, prêtre, curé de Nan- 
craSy au présent diocèse, et damoizelle Brigitte Compère, qui 
ont signe avec moi. Chauvin, curé, » 

I692f 21 février. — Anthoyne Assiadeau, natif de Judex, en 
Guinée, aagé de 35 ans, amené par le sieur Compère, capitaine 
du vaisseau du Pont d'or en 1691 ; parrain, le sieur Anthoyne 
Compère, officier en la marine, et demoiselle Angélique Com- 
père. Présents, le sieur Oeorges Compère, curé de Nancras, les 
sieurs Jean et Pierre Delhoumeau^ Jean Desbouiges, Jean Mau* 
voisin, Jean Suberville, qui ont signé avec moi. Caicpain, vi- 
caire. 

25 juillet. — Baptême de Joseph- Armand Audiffredi ; par- 
rain. Comte de Monfriand, sieur de Chambon, en présence 
dé Comte Estiennede Bojyenval (1), sieur de Monmartre,et Char- 
les Seguin, qui ont signe avec moi Campain, vicaire. 

1693^ 12 septembre. — Parrain, noble homme Loys de Lou- 
bert, écuyer, sieur du Marchis, et marraine demoiselle Anne 
du Marchis, en présance de sieur noble homme Charles de Cas- 
taignier, sieur de Faure, qui ont signé avec moi Campain, 
prestre. 

15 octobre. — Première signature de Roux, curé de Saint- 
Georges ; et, 22 mai, 1694, d'AUard, vicaire de Saint-Oeorges. 

Les divers actes des 28 et 29 août 1695 sont signés de frère 
Marcelin Boyron, faisant pour le curé. 

1695. 1*' octobre. — Première signature de Baron, curé de 
Saint-Georges. 

1696, 2k février. — Première signature de Levallois, vicaire 
de Saint- Georges. 

23 juin. — Signature de Tabourin, vicaire de Saint-Georges. 

1698, 22 octobre. — Première signature de Raoul, vicaire de 
Saint-Georges. 

1699, 6 mars. — Acte signé frère Anthoyne, missionnaire, 
capucin. 

1699, 30 avril — Jour de Saint-Eutroçe. La chapelle de La 
Brée, dédiée à saint Eutrope, a esté bénie par moy soubsi- 
gné, vicaire faisant les fonctions curialies en cette paroisse de 
Saint-Georges, par commission de monseigneur illustrissime et 
révérendissime évesque de Xaintes, après avoir fait un procès- 



(1) Les registres des protestants nous donnent maître Estienne de Boyenval, 
docteur en médecine, marié à damoiselle Marthe Lalouhé. Le 9 août 1663, ses 
deux fila jumeaux, Estienne et Gabriel, sont présentés au temple de Marennes par 
lui-même et N. Lalouhe, veuve de M* Pierre Barbier ; et le 16 octobre de Tannée 
suivante, son autre fils Estienne est présenté au même temple par t M* ilespe- 
rien, pasteur de l'église de Soubize, et damoiselle Marie Boyenval. » 



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-107- 

verbal de l'état de ladite chapelle de La Brée par M. Duffaux, 
curé de Saint-Denis, après laquelle bénédiction la sainte messe 
y a été solennellement célébrée en présence de M. DufTaux, curé 
de Saint-Denis, qui a fait les fonctions de diacre, et de deux 
mille personnes, dont on a fait le dénombrement, tant de cette 
paroisse que de celle de Saint-Denis et de toutes les autres de 
risle d'OlIeron, par Raoul, vicaire de Saint-Oeorges. 

1700, 23 mars. — Baptême de François-Léonard Bons, fils du 
procureur d'office de Rabène. 

27 mai. — Parrain, M. de Saint-Médard, officier dans la ma- 
rine. 

1701, 19 septembre. — Baptême de Marie-Louise, fille de Jac- 
ques Bouyer, conseiller du roi et substitut du procureur de la ma- 
réchaussée de Marennes, et de Catherine Desbouiges; parrain, 
M. de Loubert, sieur du Marchis, et marraine, Madeleine Des- 
bouiges, épouse de messire Âudiffredy, qui ont signé avec moi 
Raoul, vicaire. 

1703, 5 janvier. — Baptême d'Andrée, fille d'Hyacinthe Boul- 
toyre, avocat en parlement, et juge sénéchal de la châtellenie 
de Saint-Georges, et de Oeneviève Bouyer ; parrain, M. 
Bernard de Lair, sieur de La Motte, officier dans la marine, 
et marraine Andrée Mauvoisin, qui ont signé. Raoul. 

1«' avril. — Première signature de Foc, curé de Saint-Oeor- 
ges. 

1704, 19 mars. — Baptême de Pierre, fils de Pierre Bouyer, 
sieur de Ohampvolant, procureur du roi en la maréchaussée 
de Brouage, et de Catherine Desbouiges. 

1704, 24 mai. — Première signature de Baudin, vicaire. 

Un enfant de Parot a reçu Peau chez lui, au logis noble de 
Lisleau de cette paroisse. 

1706, 19 septembre. — Baptême d^un fils de Jean-Baptiste 
Mazernan, architecte ; parrain, Jean Mauvoisin, notaire royal et 
greffier de la châtellenie de Saint-Oeorges. Dbfog, curé. 

L'acte du 22 mai 1714 est signé frère Cyprien^ vicaire; puis, 
jusqu'au mois d'août, nous trouvons celle de Baudin, vicaire ; 
et à cette époque, 22 août 1714, a lieu la première signature de 
Chevallier, vicaire de Saint-Oeorgea. 

1714, 19 septembre. — Baptême d'Elizabeth, fille de P. Bouyer, 
sieur de Ohampvolant, et de damoizelle de Ghâtillon ; parrain, 
O. Bouyer, qui a tenu à la place de Oeoiïroy de Châtillon. 

1715, 26 féorier. — Parrains, messire Jean-Joseph de Marans, 
et Catherine de de Campos. Marans. Oabnbtbau, vicaire de 
Saint-Georges, 

1116, n avril — Baptême d'une fille d'Estienne de Mont- 
friand, écuyer, sieur de Chambon, et de demoiselle Marie Pré- 
vost; parrain, Jean do Montfriand, écuyer, soigneur du Clau- 



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— 108 — 

dy, et marraine Marie Prévost, femme de Guillotin, avocat, à 
La Rochelle. Garneteau, vicaire de Saint-Georges. 

ni8^ 5 mars. — Baptême de Marie, fille de Jacques Delhou- 
meau, notaire et procureur d'Olleron ; parrain, Jean Mau voisin, 
notaire royal, qui ont signé avec moi. Deltrieu, vicaire. 

1720, 2 mai. — Signature de Deplas, chapelain, faisant pour 
M. le curé; Pacte du 17 août 1721 est signé Guillotin, vicaire de 
Sainf- Georges. 

172i, 14 septembre. — Première signature de Laporte, curé 
de Saint*Georges. 

1722, 13 janvier. — Baptême de Louis-Alexandre, fils de 
Guillaume Soudois et d'Andrée Doussin ; parrain, Alexandre 
AudifTrédy, et maraine, Louise de Loubert, qui ont signé avec 
moi. Deplas, pour M. le curé. 

13 mars. — Baptême d'un fils de Jean de Beaupoil de Lalu- 
minade, capitaine ingénieur; parrain, Jean -Joseph de Meynard, 
écuyer, sieur de Saint-Michel, et marraine Marguerite Verron. 
Guillotin, vicaire. 

26 décembre. — Baptême de Marguerite, fille de messire de 
Villatel, écuyer, et d'Hélène de Oaillère; parrain, Jean Bouyer, 
sieur de La Garenne, ancien capitaine dinfanterie, lieutenant 
général garde-côtes, et marraine Marguerite-Thérèse de Villa- 
tel. Guillotin, vicaire. 

1723, 23 novembre. — Première signature de Bruel, vicaire 
de Saint-Georges. 

1724, 4 septembre. — Première signature de Delbourg, vicaire 
de Saint-Georges. 

1725, 23 juin. — Baptême de Jean-Baptiste, fils de Jean de 
Beaupoil, baron de Laluminade, capitaine au régiment de Ber- 
ry, ingénieur entretenu au service du roi, et de damoizelle Anne- 
Catherine du Vivier, son épouse ; ont été parrain et marraine 
Jean-Baptiste de Vivier, sieur des Landes, et damoizelle Jeanne- 
Hélène de Gaillères. Delaporte, curé. 

20 novembre. — Première signature de Piron, vicaire de 
Saint-Georges. 

1726, 31 avril. — Acte signé par Pierre Vincent, prêtre, cha- 
pelain de Ohéray. 

19 mai. — Baptême d'Estienne, fils de François Savatier ; par- 
rain et marraine, messire Ëstienne Monfriand, écuyer, seigneur 
de Ghambon, et demoiselle Esther Delhoumeau BoufTard. Piron, 
vicaire. 

1126, 1*' septembre, — Baptême d'un fils de Henry de Mou- 
tier, chevalier, sieur de La Vallette, et de damoizelle Anne de 
Sailly ; parrain, hault et puissant seigneur messire François de 
Crussol, comte d'Uzès, lieutenant général des armées du roi, 
gouverneur de l'île et citadelle d'Oleron, et très haulte et puis- 
sante dame Marie-Anne de Commeau. Delaporte, curé 



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— 109 — 

i727, 26 janvier. — Â esté baptisé Jean-Yriex, fils de Jean 
de Beaupoil, écuyer, capitaine au régiment de Berry, ingénieur 
ordinaire du roy, et dame Catherine Duvivier, son épouse ; par- 
rain, Yriex de Beaupoil, et marraine, Marie Presnot. 

23 mai. — Baptême de Marie-Josèphe Noiaux : parrain, Jean- 
Joseph de Marans, conseiller au parlement de Guienne, et mar- 
raine Marie Ragueneau de Montbalain, qui ont eu pour tenir 
ledit enfant en leur absence messire Jean-Joseph de Guyonnet, 
sieur de Montbalain, et demoiselle Suzanne Louis. Dubourg, 
prêtre. 

1130^ 3 octobre. — Marraine, damoiselle Marie -Madelaine 
d'ÂuditTrédy, fllle do messire d'Audiff rédy, enseigne de vaisseau . 

L'acte du 26 décembre 1730 est signé par Richer, vicaire de 
Saint-Georges. 

n31y 2 avril. — Baptême de Joseph -Augustin, flls d^honora- 
ble homme M' Pierre-Joseph Martin, juge de Saint-Georges ; 
parrain^ Jean-Joseph-Alexandre Guillotin, avocat au parlement, 
qui ont signé avec moi. Righbr, vicaire. 

3 septembre. — Parrain, noble homme Samuel-Michel-Jean- 
Baptiste Duvivier des Landes, et marraine, damoiselle Louise 
de Loubert. 

16 mai. — Baptême d'un fils de Jean Péponnet, notaire royal, 
et de Marie Gaillard. 

1732^ 10 avril. — Parrain, honorable homme Gilles de Saint- 
Gilles, ancien officier. 

i7J3, 16 août. — Parrain, noble homme Jean-Joseph de Guion- 
net, chevalier, seigneur de Monbalin, et marraine Marie-Eli- 
sabeth Richer. 

1131 f 2 septembre. — Parrain, Gaudeau, juge assesseur de 
cette paroisse. 

26 novembre. — Première signature de Marsay, vicaire. 

1738, 20 février. — Baptisé Georges, fils de Saint-Médard et 
de Marie Grossard. La.pohte, curé. 

2 mars. — Baptême de Charles Perrochau, fils de Guillaume 
et de Marianne Bruneau. 

15 avril. — Baptême d'une fille de Henry de Moustiers, sieur 
de La Vallette, capitaine de cavalerie et chevalier de Saint- 
Louis, et de Marianne Picard de Sailly ; parrains. Biaise Marsay, 
prêtre, et Anne Prévost. Boyer. Laportb, curé. 

3 juillet. — Baptême de Marie-Esther, fille d'Amédée de Chas- 
seur, capitaine aide-major du régiment suisse de Carre, sei- 
gneur duBreuillis, et de Marianne-Louise de Loubert; parrain, 
iSamuel de Vivier des Landes, et marraine, damoiselle Esther 
Fresneau de Loubert. Frbsnbau. Dbslandbs. Guillotin db La 
Martièrb. Gréooyrbau, vicaire. 

21 octobre. — Parrain, sieur Pierre Godeau, juge sénéchal 



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— 110 — 

des baronies de Rabène et Pontezières, procureur et assesseur 
de la ohâtellenie de Saint-Oeorges, et marraine, Jeanne Guis- 
chet, veuve de Guillaume Bertrand, officier de marine, de la 
ville de La Rochelle. Mabs^lt, vicaire. 

1139, 28 novembre. — Baptême d'un fils de messire Amédée 
de Chasseur, écuyer, seigneur du Petit-Breuil-Magné, capitaine 
réformé du régiment suisse de Carre, et de damoiselle Louise 
de Loubert ; ont été parrain et marraine, Sébastien Boulineau 
et Jeanne Castet, qni ont signé avec moi Grégoyrau, vicaire. 

1740, 26 janvier. — Acte signé par Royre, vicaire de Saint- 
Pierre, loco rectoris. 

iO mars. — Première signature de Piohon, vicaire, qui alterne 
avec celle de Grégoireau. 

1741, 3 avril. — Acte signé par Daguesseau, prieur de Ville- 
neuve, vicaire de Saint-Denis. 

27 septembre. — Première signature de Jaulier, curé de 
Saint-Georges. 

1742, 2 septembre. — Baptême d'une fille de Louis de Bon- 
temps, écuyer, et de Jeanne Bonnamy ; parrain, Louis Bouyer ; 
marraine, Marianne d'Audiffrédy. 

1745, H janvier. — Baptême de Pierre, fils de Georges de 
Saint-Médard et de Marie Grossard, par moi Damase Paradol, 
récollet. 

2 mai. — Baptême d'un fils de Pierre Godeau, praticien, et 
de Jeanne-Catherine Boutot. 

174tf, 20 février. — Première signature de Bourdeilles, vi- 
caire, qui signe alternativement avec Moreau et Grégoireau. 

1747, 17 février. — Première signature de La Oharloterie, vi- 
caire de Saint-Georges, qui signe alternativement avec Moreau 
et Grégoireau. 

28 juillet. — Baptême de Michel Saint-Médard, fils de Marie 
Grossard et de Georges Saint-Médard. 

7 novembre. ^ Première signature de Brunet, chapelain et 
vicaire. 

1749, 17 novembre. — Baptême de Samuel, fils du sieur 
Georges Saint-Médard, bourgeois, et de Marie Grossard, par 
moi ëoylève, curé. 

21 avril. — Baptême d'Eustelle Saint-Médard, fille des mê- 
mes; parrain, Pierre Grodeau, procureur d'office de la ohâtel- 
lenie de Saint-Denis, et marraine Marie Godeau. 

175d, 3 août. — Baptême de Marie-Anne Saint-Médard, fille 
des mêmes. 

1753, 13 octobre. — Baptême de Charles Nicolas, fils de môs- 
sire Pierre de Lafutzun ae La Oarre^ chevalier de Saint-Louis, 
capitaine au régiment de Normandie, et do dame Jeanne-Angé- 
lique Germain ; parrain, Gharles-Nicolas Germain, et marraî- 



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— 111 — 

ne, dame Marie-Marguerite de Saint-Julien, veuve de La Oarre, 
représentée par madame Angélique Papineau. 

1753, 27 novembre. Première signature deMonnereau, vicaire 
de Saint-Oeorges. 

1755, 12 mars. — Baptême de Pierre Baint-Médard, fils des 
mômes, par Boyiève, curé ; parrain et marraine, Pierre Oros* 
sard et Magdeleine Saint-Médard. 

1756, 19 février. — Baptême de Victoire Saint-Médard, fille 
des mêmes. 

4 novembre. — Baptême de Geneviève, fille de Louis de 
Loubert et de damoiselle Marie Boultoyre. 

1757, 27 janvier. — Baptême d'Antoine Oodeau, fils de Pierre 
et de Catherine Boutot; parrain, Pierre Desgraves, et marrai- 
ne, Magdeleine Saint-Médard. Monnbrbau, vicaire. 

22 septembre. — Baptême d'Aubin de La Oarre, fils de Pierre 
de La Carre, ancien capitaine d'infanterie, chevalier de Saint- 
Louis, et d'Angélique Germain ; parrain, maitre Aubin Neau, 
négociant, et marraine Angélique Gilis. BoYLàvB, curé. 

/759, /•' mars. — Baptême d'Antoine, fils de Pierre de La 
Carre et d'Angélique Germain ; a été parrain, messire Antoine 
de La Carre, prieur, et marraine, demoiselle Bonne Germain, 

3ui ont été représentés par Charles-Nicolas de La Carre, et 
emolselle Marie Chaton. Botlève, curé. — Le même jour a 
été baptisé Charles-Louis de La Carre, fils des mêmes ; parrain, 
Simon-Louis de Lafutzun de La Carre, lieutenant de roi de la 
citadelle de la présente île, représenté par Charles-Nicolas de 
La Carre, et marraine, demoiselle Marie Chaton. Boylèvb, 
curé. 

17 6i, 11 janvier. — Baptême de Marie-Anne, fille de M* 
Edouard Dumasaureiz, m' chirurgien, et de Magdeleine 
Boudeau ; parrain, M. François Dumasaureiz et Marie-Anne 
Bertrand. Boylèvb, curé. 

1162, 28 mars. — Baptême de Catherine, fille illégitime de 
Françoise Rémy, qui a déclaré pour père Jean Berkman, soldat 
au régiment de La Fère. Boylèvb, curé. 

nSky 16 f&orier. — Baptême de Catherine, fille de Nicolas 
Touzeau, m' chirurgien, et de Catherine Bouyer, de Saint- 
Georges ; parrain, sieur Samuel Bouyer, et marraine, Cathe- 
rine besnard. Bernard, vicaire. 

1762, 12 août. — Parrain, Jean-Jacques du Bourdeil, officier 
du régiment de La Fère; marraine, Marguerite Guillotin de La 
Martière. 

1768, 2 mars. — Une naissance illégitime. 

27 avril. — Baptême de Marie-Suzanne-Louise Roudier; 

{arrain, Louis de Loubert, écuyer, et marraine, Marie-Anne 
le Chasseur. 



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— 112 — 

2 décembre. — Baptôme de Georges, fils de Pierre Desgraves 
et de Marie Saint-Medard; parrain, Pierre Saint-Médard ; mar- 
raine, Jeanne Desgraves. Gaboriau, vicaire. 

1169, 25 décembre. — Une naissance illégitime. 

mO, 20 mai. — Parrain, Louis-François de Loubert, fils 
aîné, écuyer, et marraine, Louise de Chapitre. 

30 octobre. — Une naissance illégitime. 

/77/, 5 février. — Frère Dominique Courtaud, prêtre récol- 
let, signe. (Il existait un couvent de récollets à Saint-Georges). 

16 mai. — Une naissance illégitime. 

/773, /7 mars. — Baptême de François-Alexandre, né à Ché- 
ray, de François-Alexandre du Mesnil, écuyer, chevalier de 
Saint-Louis, capitaine au régiment de Beaujolais, et de damoi- 
selle Marie-Anne Le Chasseur; parrains, Louis Foy et Margue- 
rite Castain. Cardailhac, vicaire. 

15 septembre. — Baptême de Jean-Baptiste et Marie, enfants 
jumeaux de Gabriel Daron, maître d'école, et de Marie Renaud. 
1774, 2 janvier. — Signe au registre Saint-Médard, prêtre. 

i2 février. — Baptême d^Antoine, fils de sieur Pierre Des- 
graves, bourgeois de Chéray, et de Marie-Magdeleine Saint- 
Médard ; parrain, Antoine Godeau ; marraine, Jeanne Raoulx. 

m5, 9 juillet. — Baptême de Paul-Alexandre-François, fils 
légitime de François-Alexandre Dumesnil, écuyer, cheva- 
lier de Tordre royal et militaire de Saint-Louis, chef de bataillon 
au régiment de Beaujolais, et de damoiselle Marianne Le Chas- 
seur; ont été parrain et marraine, hault et puissant seigneur 
messire Paul-Ignace de Guéroult, chevalier, seigneur de Bois- 
claireau, Le Piné, Le Neau, Saint-Loup, Marolette et autres 
lieux, chevalier de Saint-Louis, maréchal des camps et armées 
du roi, gouverneur et commandant pour sa majesté de la cita- 
delle de Pile d'Oleron, et haulte et puissante dame Marie-Mar- 
guerite Boutierde Gemarce, et représentés par Jean Perrochau, 
bourgeois, et Marie Normand, qui ont signé avec moi. Bru- 
NBAUD, curé. 

26 novembre. — Saint-Médard, vicaire de Saint-Denis. 

1776, 28 avril. — Une naissance illégitime. 

1777, /7 juin. — Idem. 

1778, 3 septembre. — Baptême d'Angélique-Victoire, fille de 
sieur Pierre Godeau, notaire royal, et de demoiselle Marie-An- 
gélique Boutot ; ont été parrain et marraine, Pierre Savatier et 
Angélique Grossard, qui ont signé avec moi. Gaboriaud, curé. 

6 décembre. — Baptême d'Alexandre-Martial, fils légitime de 
sieur Louis-Alexandre de Guichard de La Forest, et de damoi- 
zelle Marguerite-Suzanne Guillotin de La Martière ; parrain et 
marraine, sieur Alexis de Guichard, ancien capitaine du régi- 
ment d'Aquitaine infanterie, chevalier de Saint-Louis, et de- 



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- 118 - 

moiaelle Jeanne Seguin de La Font, représentés par Oabriel 
Papin et Marguerite Ricou. Gaboriaud, curé. 

1778, 29 décembre. — Anne, fille de Pierre-François Roul- 
leau, notaire royal, et de demoiselle Bénigne Phelippot ; par- 
rain et marraine, Jean-Paul Bruneau et Anne Phelippot. Gabo- 
riau, curé. 

1779, 29 et 31 janvier. — Deux enfants naturels. 

26 décembre. — Une fille àe M* Louis-Alexis Guichard 
de La Forest, conseiller du roi, greffier de nos seigneurs les 
maréchaux de France, et de dame Marguerite Guillotin de La 
Martière; parrain et marraine, sieur Joseph-Jacques Levai- 
lois, négociant de la ville de Rochefort, et demoiselle Angéli- 
que Georget de La Violière. Gardailhac, vicaire. 

1782^ 3 janvier. — Thérèze, fille légitime de Louis Raoulz, 
bourgeois, et de Thérèze Gresseau ; parrain et marraine, Louis 
Raoulx, son frère, et Véronique Bruneau. . 

17 novembre, — Une naissance illégitime. 

1783, 29 février. — A été baptisé par nous, prêtre, docteur 
en théologie et chanoine de Téglise de Tours, Elie-François, fils 
de M* Pierre Grossard, notaire et secrétaire du point d'hon- 
neur, et de Marie-Angélique Boutot; parrain, Elie-François 
Marchant; marraine, demoiselle Jeanne Godeau. Dbvillbrs, 
chanoine. 

1783, 12 mai et 20 mai 1784. — Deux naissances illégitimes. 

23 septembre. — Jeanne, fille de Pierre-Vincent Grossard, 
capitaine des canoniers garde-côtes, et de Jeanne Mazaureix ; par- 
rain, messire Auguste Massiou, prêtre, chanoine théologal de 
La Rochelle; marraine, Boudeau. Gaboriau, curé. 

• 1786, /8 febvrier. — François, fils de Georges Grossard, 
bourgeois, et de dame Marie Guillotin de La Durandière ; par- 
rain et marraiue, sieur Guillaume Morpnin et demoiselle Fran- 
çoise Godeau. Ransonneau, vicaire. 

1788, 20 août. — Marguerite, fille de sieur Estienne Rose Du- 
charnois et de dame Magdelaine Rousseau, demeurant au lieu 
du Bois; parrain, sieur Jean- Pierre-Georges Rousseau, et 
marraine, dame Marguerite Rose. Rinjonnaud, vicaire. 

1789, 17 juillet. — Une naissance illégitime. 

1791, 26 février. — Estienne et Marie-Magdeleine, enfants 
jumeaux de Nicolas Guillotin, avocat, administrateur du dépar- 
tement de la Charente-Inférieure, et de Marie-MargueriteB oul- 
langer ; parrains d'Estienne, sieur Jannaud, M" chirurgien, et 
demoiselle Victoire Grossard ; parrains de Marie-Magdeleine, 
Jean Morpin aîné, et MagdeleineRaoulx, son épouse. Marchant, 
vicaire de Saint-Denis. 

17 novembre. — Paul, fils de Jean-Baptiste Bruneau, capi- 
taine de la garde nationale, et de demoiselle Jeanne Godeau ; 
parrain et marraine, Jean-Paul Bruneau, colonel de la garde 

Tome VII. 8 



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- 114 - 

nationale du bataillon de Ohéray, et demoiselle Anne Boatot. 
Oaboriau, curé. 



II. — HARIAaBS. 

i656, 15 mars. — Oharles Duhamel, sieur de La Blanchar- 
dière, épouse Marie Gabarret. 

6 juillet, — Charles de La Noùhe, praticien, et Françoise 
Delhoutneau. 

1678, 18 août. — Jean Baron, M* chirurgien, et Marie 
Charler. 

1683, 2 juillet, — Noble homme Fnançois Sabourin, avocat 
au parlement de Paris^ sénéchal de Mareuil en Poitou, veuf de 
damoiselle Marie (illisible), avec demoiselle Marguerite Vigner, 
veuve de noble homme Jean-Baptiste Ghanlatte, capitaine de 
marine, demeuraut au Château d^Oleron. 

1688, 26 février. — Messire Comte de Monfriand, chevalier^ 
seigneur de La Fragnée et de Beauge, de la paroisse de Saint- 
Just, et damoiselle Anne-Marie Desbouiges, ont reçu la béné- 
diction nuptiale, où ont assisté messire de Taleran de Ori- 
gnaud, chevalier, seigneur de Villeneufve et de Lisle, cousin 
germain par alliance dudit Comte de Monfriand, et Pierre de 
La Vallade, écuyer, sieur de La Bursière, aussi son cousin ger- 
main, Nicolas du Faucon, écuyer, sieur de Coulperies, frère de 
laditte Desbouiges, et M* Samuel Collé, avocat en la cour du 
parlement, et curateur honoraire de ladite damoizelle Desboui- 
ges. Chauvin, prestre. 

1689, 21 février. — Jean Castez, M* chirurgien, et Marie Gui- , 
bert. 

1691, 15 novembre. — Arnaul Audiffrédy, écuyer, lieutenant 
des vaisseaux du roi^ capitaine d'une compagnie franche pour 
le service de sa majesté, natif de la ville et diocèse d'Aix, à pré- 
sent résidant dans la paroisse de Rochefort, âgé de 34 ans, a 
pris pour femme damoizelle Magdeleine Desbouiges. Ont assis- 
té: Comte de Monfriand, du présent lieu, son beau-frère, et 
Alexandre de Polignac, Gampain, vicaire. 

1692, 20 may. — Jean Georges, M« chirurgien, âgé de 25 ans, 
avec Marie de Saint-Médard, âgée de 27 ans. 

3 juin. — Louis de Loubert, sieur du Marchis, âgé de 31 ans, 
avec Anne-Elizabeth Le Maignan, de la ville du Château, en la 
chapelle Saint-Jean de Chéray. Campain, vicaire. 

169(i, 22 juillet. — Jean Lejeune, écuyer, sieur du,Plaisir (?), 
commissaire provincial de Tartillerie de France, avec damoi- 
zelle Clère-Angélique Le Maignen, en la chapelle du bourg de 
Chéray, du consentement du curé du Château. Roux, cure de 
Saint'Georges. 



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- 115 — 

28 juillet. — [Messire Oharlea Olaude de Villatel, et Clère 
Verron. 

12 août. — Nicolas Despoiz, mattre chirurgien, demeurant 
en la ville du Ohâteau, et demoiselle Jeanne Desgraves, en pré- 
sence de Jacques Rousselot» bourgeois et marchant de la ville 
du Ohàtea'u, beau-frère du sieur Dexpois, et de Pierre Desgra- 
ves, grand-père de Tépouse. Roux, curé de SsLint-'Georges. 

1696^ 15 octobre. — Jacques Bouyer, sieur de Ohampvolant 
et de Brouage, avec Catherine-Théreze Desbouiges, en présence 
des sieurs Grouchy et autres. 

1697, 10 février. — Messire Martin, sieur du Pin (?), et da- 
moizelle Marie-Anne de Loubert, dans la chapelle de Saint- 
Jean de Ghéray. 

nOly 3 février. — Martin, huissier audiencier de justice à 
Saintes, et Catherine Raoul. ^ 

n03^ 8 mars. — Jean Bruneau, officier dans la marine, et 
Catherine de Saint-Médard, De Foc, curé de Saint-Georges. 

nOi, n juin. — Charles Bruneau, chirurgien, et Marianne 
Mauvoisin. 

n juin. — Charles Dalesme des Roohes, de la paroisse Saint- 
Astier, diocèse de Périgueux, et d^** Angélique Poujac, de cette 
paroisse. Raoui, vicaire. 

1705, 21 avril. — Isaac Richard, sieur de Pinmuré (1), colonel 
de dragons du régiment de Marennos, de la paroisse de Saint- 
Just, et Marianne de Loubert, ma paroissienne. Foc, curé de 
Saint^Georges. 

21 avril. — Simon-Jacques Rouillé, marchand, et Magdeleine 
de Cloches. 

1706, 6 février. — Pierre N..., sieur de Boisneuf, syndic per- 
pétuel de la présente paroisse, et dame Brigitte Compère. 

1708, 31 janvier. — Pierre de Louis (?), écuyer, sieur de Chap- 

Îelle, enseigne des vaisseaux |du roi, natif de Boitoiie, diocèze 
e Blois, fils de feu Jonathas de Louis, écuyer, sieur de Chap- 
K die, et de feue dame Julie de Saint-xMaloix (?), avec Marguerite 
au, ma paroissienne. Db Foc, curé de Saint-Georges. 
n09, 4 janmer. — Dominique Compère, officier dans la ma- 
rine, et Catherine de Saint-Médard. 

5 mai. — Jean Bouyer, capitaine d^nfanterie au régiment de 
Martel, de la paroisse du Château, où il a resté un temps plus 
que suffisant pour contracter domicile, et Anne Prévost, ma 
paroissienne. 



(i) Né le 7 novembre 1640, fils de noble homme Isaac Richard, sieur de Pin- 
muré, et de damoiselle Anne Martin; présenté au temple de Mareunes le 20 
mars 1650 par M* Jean Martin, sieur de Redou, et damouelle Marie Richard, ses 
parrain et marraine. 



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- 116- 

nu, 21 octobre. — Samuel de Saint^Médard, marohand, et 
Ânne-Suzanne Berbudeau. 

19 août. — Jacques Bouyer, sieur de Ghampvolant, et Cathe- 
rine GhatlUon, de la paroisse de Saint-Seurin de Bordeaux. 
Baudin, vicaire. 

il 13 y 13 septembre. — Simon Seguin, seigneur en partie de 
La Gharpenterie, et Renée Neau, mes paroissiens. Db Foc, curé. 

1714, H février^ — Jean Lévéquot, sieur de Honville, de la 
paroisse de Barbezieux, avec Marie Neau. Db Foc, curé. 

1716, 2 juin. — Hanry Ouillotin de La Martière, garde de la 
marine, et Marguerite Duvivier. Db Foc, curé de Saint-Georges. 

1718, 13 novembre. — Jean Georges, chirurgien, et Marie 
Oarnier. De Foc, curé. 

1120^ 18 juin. — Simon Vigner, marchand, de la paroisse de 
Notre-Dame du Ghâteau, et Jeanne-Angélique Neau. Delplas, 
chapelain. 

1121^ 18 juin. — Jean de Beaupoil de Laluminade, capitaine 
d^nfanterie au régiment de Berry, ingénieur du roi au dépar- 
tement de Rhé, et damoizelle Catherine- Anne du Vivier des 
Landes, de la présente paroisse. F. Christophb, récolé. 

1126, 21 février. — Hanry Pichiot (?) des Montiers de La Va- 
lette d^Aubi, chevalier de Saint-Louis, capitaine de cavalerie 
dans le régiment de Bourbon, natif de la paroisse de Nouic en 
Limousin, avec damoizelle Anne de Sailly, de la paroisse de 
Saint-Georges, dans la chappelle de la citadelle d'OUeron, où 
ont assisté François-Charles de Cussol de Montausier, Marianne 
de Commeau d'Uzés, de Méricourt, Vigner de Sailly, François 
de Crussol, comte de Salles, Mosnard de Villefavard, Guillotin 
de Villefavard, Guillotin de La Martière, Duvivier de Beaupoil, 
Michel de Saint-Dizant, qui ont signé avec moi. Dblaporte, 
curé. 

1728, 19 avril. — Paul Prévost, sieur du Gluseau, et Marie 
Neau, où ont assisté Catherine Martin, Louis deLoubert, Cham- 
pion Vaucourtois, d'Audiffrédy. Dblplas, curé. 

1728, 10 novembre. — Nicolas Herbert, chirurgien, de la 
paroisse de Jard en bas Poitou, et Marguerite Berbudeau, en 
présence de Charles de Saint-Médard et autres. Db Piron, curé. 

1132 y 19 août. — Veu le consentement de son altesse sérénis- 
sime monseigneur le duc du Maine, colonel général des suisses 
et grisons, et de M. le chevalier de Corres, colonel d'un régi- 
ment suisse au service de la marine, avons donné la bénédic- 
tion nuptiale à messire Amédée Le Chasseur, écuyer, aide-ma- 
i'or du susdit régiment suisse au département de Rochefort, et 
i Louise de Loubert, damoizelle, de ce lieu. Righbr, vicaire. 

30 septembre. — Pierre Prévost, et damoizelle Marie-Angé-* 
lique- Charlotte Dalemme des Roches, tous deux de cette pa- 
roisse. Righbr, vicaire. 



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~ 117 - 

1759, 25 juin. — Jean Oillis, juee séneschal de Saint-Pierre, 
et Angélique Neau. Laportb, curé, 

/740, 26 avril — Pierre Santla, fils de M« Pierre Santis, de 
Saintes, lieutenant pour le roi en Tile d'Olleron, et Angélique 
Létisse Germain, en présence de Papineau, Germain Beaupoil 
de Saint-Aulaire. Laportb, curé. 

f 9 juin. — Jean-Louis Mercier, de la paroisse de Marennes, 
et Marianne Roux ; Angélique Roux, M. Audiffrédy, le chevalier 
de Bontemps, Bonarme de JBontemps. Laporte, curé. 

i742, il juillet. — Dans la chapelle de Saint-Jean de Ohéray, 
Pierre Godeau, fils de Pierre Godeau, juge sénéchal de la cha- 
tellenye de Saint-Georges, et de FrançoiBe Perrochau, avec 
Jeanne Boutot, fille du sieur Anthoyne Boutot et de Jeanne 
Morpain. Jaulibr, curé. 

28 novembre. — Pierre Guéret et Jeanne Soulet, dans la cha- 
pelle de Notre-Dame en Tisle. F. Damasb Paradol, Ioco rectoris. 

1744, H août — Pierre Hubert de Vallence, seigneur de 
Boussay, fils de Charles Hubert de Vallence, de La Tour de 
Boussay et autres lieux, et de feu damoiselle Jeanne Descarts, 
de la paroisse d^Antran en Poitou, avec damoiselle Magdeleine 
d* Audiffrédy. Moreau, vicaire. 

1746, 7 février. — Messire Pierre-Susanne de Rochemaure 
d' Aigrement Saint-Benèze, chevalier, capitaine au régiment de 
Normandie, natif de la ville de Nismes, Languedoc, paroisse de 
Saint-Castor, fils de François de Rochemaure, seigneur baron 
d'Aigrement, et de dame Suzanne Nouy, avec damoizelle Mar- 

fuerite Duvivier des Landes, veuve de messire Louis du Vergier 
e La Rochejacquelin, lieutenant de vaisseaux, de la présente 
Saroisse, fille de Samuel- Jean-Baptiste Duvivier, sieur des Lan- 
es, aide major général garde-côtes des milices de la présente 
Ile, et de damoizelle Marie Freneau; Boylèvb, curé. 

1747, 27 février. — Charles Papineau, officier de marine, fils 
de Jacques Papineau, oontroUeur dans les fermes du roi au 
bureau général, et receveur des droits du poids de sa majesté, 
et de dame Marie-Louise de Geslin, habitant la paroisse de 
Saint-Nicolas de La Rochelle, avec damoizelle Marie-Anne de 
Bourdeille, native de la paroisse de Mornac, du présent diocèse, 
habitant la présente paroisse, fille de Mathieu de Bourdeille, 
négociant, et de damoiselle Marie Amiand, en présence de hault 
et puissant seigneur Anthoyne Dubois, sieur de La Rochette, 
chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, prieur com- 
mandataire spirituel et temporel du prieuré de Saint-Georges, 
de Charles-Marguerite Deschamps, chevalier, seigneur baron 
du Donjon, capitaine de cavalerie dans le rëçiment du Mous- 
tiers, de François Lefebvre, intendant de M* le chevalier de La 
Rochette. Botlèvb, curé de Saint-Georges, Bourdeille, cha- 
noine (de la cathédrale de Saintes, qui a donné la bénédiction 
ttuptiale). 



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- 118- 

174â, i février. — Pierre-Alexis de Oellé, seigneur de Pour- 
çay, fils de messire Pierre Gelé, seigneur de Torcé, et de da« 
moizelle Clémence Hauric, de la paroisse de Torcé en Sainton- 
ge, avec Jeanne-Esther BoufTard, veuve de sieur Charles Papi- 
neau de Marsais, fille de feu Nicolas BoufTard de La Jousseli- 
nière, en cette paroisse, et de Esther Freneau, en présence de 
Mathieu Mouchard, vicaire, Nicolle BoufTard, bourgeois de 
Saint-Pierre, par moy, Paul Allenet, curé de Torcé, par per- 
mission de messire Boy levé, curé. 

1151, 26 avril — Pierre Martin, officier marinier, fils de feu 
sieur Mathieu Martin, et de Marie-Magdeleine Pallard, avec Ge- 
neviefve Boyer de La Garenne, fille de sieur Jean Boyer de La 
Garenne et de Jeanne Prévost, veuve de Pierre Guillotin, en 
présence du sieur Charles Bruneau, vicaire. 

22 juin. — Jean-Baptiste-Ravaux Duport de Longval signe 
comme témoin. 

1753, 10 janvier. — Pierre de La Carre, sieur de La Putzun, 
chevallier ae Saint-Louis, capitaine au réaniment de Norman- 
die, fils de messire Arnault de La Futzun, baron de La Carre, 
et de vivante dame Marie-Catherine de Saint-Julien, de la pa- 
roisse de La Carre, diocèse de Bayonne, avec Angélique- Crier- 
main Papineau, de cette paroisse, en présence de messire Si- 
mon-Louis de La Carre, capitaine au régiment de Normandie, 
chevalier de Saint-Louis, etc. Boislève, curé. 

1753, 24 janvier. — Godeau, pilote, fils de Pierre Godeau, 
syndic général de cette ile et juge des paroisses de Saint-Geor- 
ges et »aint-Denis, et de Françoise Perrochau, avec Jeanne 
Grossard. Botlève, curé. 

1753, 30 juin. — Louis de Loubert, veuf d'Esther Freneau, 
lieutenant général de la capitainerie garde-côte de la présente 
ile, fils de messire Louis de Loubert, sieur du Marchis, et de 
Marie-Anne du Vigner, avec Marie-Renée Boultoyre, fille de feu 
sieur Pierre Boultoyre, et de vivante Suzanne Bouffard. 

1760, 25 novembre. — Jacques-Samuel Bouyer, officier mari- 
nier, fils légitime de feu Jean-Baptiste Bouyer, chirurgien, et 
de défunte Jeanne Delhumeau, avec demoiselle Jeanne Renaud,* 
fille de François Renaud, et de feue Marianne Berbudeau, en 
présence de Jacques Rousselin, procureur postulant de Saint- 
Pierre, de Jean et de Jacques Renaud, tonneliers. Boylèvb. 

1761, 13 janvier. — Louis Godeau, chirurgien, fils de Pierre 
Godeau, juge sénéchal de cette paroisse et de celle de Saint- 
Denis, ancien syndic général de l'île, et de dame Françoise Per- 
rochau, avec Anne Boutot, fille de feu Antoine Boutot, mar* 
chand, et de vivante Marie Membrut, en présence de sieur Jean 
Péponnet, notaire royal, de sieur Pierre Massé^ chirurgien, de 
Pierre Mécbinet, marchand, et de Pierre Desgraves, aussi mar- 
chand. 



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— 119- 

1762, 9 février. — Philippe Roudier, chirurgien, fils de feu 
Philippe Roudier, négociant, et de vivante Suzanne Godet, de 
la paroisse de Thenac en Sainton^e^ avec demoiselle Marie 
Massé, fille du sieur Pierre Masse, chirurgien, et Françoise 
Privât, de cette paroisse, en présence de Louis-Simon Massé, 
de Jean Berthonneau, tailleur d'habits, et de Jacques Michaud, 
sacristain. 

1765, 28 février. — René d'Orfeuille, écuyer, capitaine réfor- 
mé au régiment de La Fere, fils légitime de messire Louis 
d'Orfeuille, écuyer, chevalier de Saint-Louis, anciens gens 
d'arme de la garde, et Marie-Françoise Le Vaillant, du vil- 
lage de Villessanot, paroisse de Saint-Ohristophe, près Con- 
folens, diocèse de Limoges, avec Suzanne Daudenet, fille de 
feu Alexandre Daudenet et de Suzanne Papineau, en présence 
de Louis de Loubert, de Jean-Jacques Péponnet et Jacques Mi- 
chaud. BoTLÈVB, curé. 

/765, 4 mai. — Chrysostome Lafond, bourgeois, veuf de 
Louis-Sara Mercier, fils de feu sieur François Lafond, et de feu 
Jeanne Lovard, natif de la paroisse de Saint-Martin d'Hinar (?), 
juridiction de la ville et prévôté royalle de La Réelle, diocèse 
de BazaS) demeurant depuis plusieurs années dans la paroisse 
de Saint-Pierre d'Olleron, avec Marie Moizant, fille légitime de 
Jacques Moizant et de défunte Marie Meschinet, de cette pa- 
roisse, en présence des soussignés Jean-Paul Brunaud, Pierre 
Moizant et Jacques Michaud. Bernard , vicaire. 

/770, 20 février. — Oharles-Vincent-Oeorges de La VioUiè- 
re, sieur de La Marinière, ancien capitaine de milice, majeur, 
demeurant en cette paroisse depuis deux ans, fils de sieur René 
de La Viollière, ancien conseiller du roi, notaire royal et gref- 
fier de la ville de Tours, paroisse Saint- Vincent, et de feu Ca- 
therine Oageur, avec Jeanne*Esther Daudenet de La Touche, 
fille majeure et légitime de sieur Alexandre-Daniel Daudenet 
de La Touche, bourgeois de la ville de Saintes, et de feue Jeanne 
Papinaud, de cette paroisse, en présence de Jeanne-Esther 
BouiTard, épouse du sieur Oelé de Poursay, de messire Jean- 
Baptiste Fremon, chanoine de Téglise métropolitaine de Tours, 
et commissaire député du même chapitre, de Louis de Lou- 
bert, écuyer, de François-Louis de Loubert, de Jacques-Fran* 
çois Ohasseloup, luge sénéchal de la châtellenie de Saint-Oeor- 

?9S, de Jean-Paul Ouillotin, greffier de ladite châtellenie, de 
ierre Ouillemot, notaire et procureur en icelle, de Pierre Car- 
dailhac, vicaire, tous soussignés. 

1773, 27 avril. — Pierre Grossard, praticien, fils de Jean 
Orossard, bourgeois, et de Marguerite Saint-Médard, avec Ma- 
rie-Angélique Boutot, fille d'Antoine Boutot, bourgeois, et de 
Marie-Anne Membrut, tous deux de cette paroisse, en présence 
de Pierre Godeau, juge sénéchal de la châtellenie de Saint- 
DeniSy de Louis Godeau, chirurgien, de Jean Grossard, bour- 



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— 120 — 

geois, qui ont signé, et de Jean-Âlexie Raoulx qui a déclaré ne 
savoir le faire. Gaiidailhag, vicaire. 

1773, 26 mai. — Charles Bruneau, négociant, fils de Charles 
Bruneau, bourgeois, et de Marguerite Chapron, avec Angélique- 
Geneviève Boultoyre^ fille de Nicolas-Hyacinthe Boultoyre, et 
d'Agalhe-Geneviève Vigner. Bruneau, curé, 

1773, 10 juin, — Vincent Grossard, bourgeois, et Jeanne 
Dumazorex, fille du sieur Edouard Dumazorex, maître en chi- 
rurgie, et de Magdeleine Boudeau, en présence des précédents 
et de sieur Louis Youzeleau, élève en chirurgie. Brunbau, 
curé. 

1113^ 3 février. — Témoin Jean-Odon Grenier de la Flotte, 
écuyer, sieur de Montascoron. 

1774, 21 juin. — François Marchand, notaire et substitut du 
procureur de la chàtellenie de Saint-Georges, fils de M* Fran- 
çois Marchand, procureur au siège présidial et élection de Sain- 
tes, et de demoiselle Luce Maréchal, de la paroisse de Sainte- 
Colombe, de Saintes, avec Victoire Grossard, fille de Jean 
Grossard, bourgeois, et de Marguerite Saint-Médard, de cette 
paroisse, en présence de Jean Grossard, bourgeois, de Fran« 
çois Grossard, négociant, etc. Oardailhag, vicaire. 

1774, 14 août. — Jacques Laroche, chirurgien, fils d'Elie 
Laroche, officier marinier au service du roi, et Marie Pilon, de 
la ville du Château, avec Marie-Magdeleine Charpentier, fille 
de Michel Charpentier, bourgeois, et de Suzanne Saint-Mé« 
dard ; en présence de Georges Raoulx et Mathurin Rousseau, 
laboureurs, et Pierre Blanchard, jardinier. SAiNT-MâOARD, prê- 
tre^ loco et consensu rectoris. 

1780^ 5 juillet. — Charles Bruneau, bourgeois, et Angélique 
Grossard, en présence de Jean-Paul Bruneau, de Vincent Gros- 
sard, de Jacques Michaudet, de Mathieu RouUeau. Gaboriaud, 
cure. 

1784, 23 novembre. — François Marchant, procureur et gref- 
fier en chef de la chàtellenie de Saint-Georges d'Oleron, fils de 
François Marchant, procureur sénéchal au siège présidial de 
Saintes, et de vivante dame Luce Maréchal, avec Jeanne Angé- 
lique Godeau, fille majeure de Pierre Godeau, juge sénéchal des 
baronnies de Bonnemie, Rabaine, Pontezières et chàtellenie de 
Saint-Denis, et de Jeanne Catherine Boutot, en présence de 
Louis Godeau, maitre en chirurgie, de Pierre Godeau, juge sé- 
néchal de Saint-Denis, de la baronnie de Rabaine et Ponte- 
zières, de M* Pierre Grossard, notaire royal, secrétaire greffier 
du point d^honneur, Elie-François Marchant, procureur fiscal 
de la chàtellenie de Saint-Georges, etc. Rinjonnbau, vicaire. 

1785, 30 août. — Estienne Perrochau, bourgeois, fils de Jean 
Perrochau, bourgeois, et de Marie Normand, avec Magdeleine 
Desgraves, fille de Pierre Desgraves, bourgeois, et demoiselle 



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BlagâelBine Saint>*Médard ; en présence de Georges IBainMÀé- 
dard, capitaine des canoniers garde-côte, Pierre Saint-Médard, 
ehirurgien au service du congrès, etc. Saint-Médard, vicaire 
de S&int'DeniSi cum coîisensu parochi sancti Georgii. 

1186, 2 septembre. — Joseph-François Fardel, maître d*école 
de la ville de Saint-Omer, province d* Artois, avec Geneviève 
Seguin, de Saint-Georges, en présence d'Eutrope et de Guillau- 
me Morpain et de Jean Bruneau, qui ont signé avec moi. Gabo- 
BiAUD, curé. 

1787, 24 juillet. — Michel Fouché, sergent royal de la pa- 
roisse de Saint-Martin de Pons, avecEustelle Thibaud, de cette 
paroisse. 

1788, 24 janvier. — André de Villers, avocat au siège prési- 
dial de Poitiers, fils de Jacques-André de Villers, avocat au 
siège royal de Saint-Maixent, et de Marie Favre de la paroisse 
de Saint-Saturnin, avec Thérèse-Adélaïde Guillotin, fille d'Es- 
tienne-Nicolas Guillotin, avocat en parlement et ancien maire 
de la ville de La Rochelle, et de Catherine Brunet de Tors, de 
la présente paroisse ; en présence d'Antoine Moreau, de Jean 
Morpain aîné, de Jacques Bailly et Pierre Guillon. Gaboriaud, 
curé. 

1791, 4 janvier. — Jean-Baptiste Bruneau, propriétaire, fils 
de Jean-Paul Bruneau et de feue Magdelcine Féponnet, d'une 
part; et Jeanne-Catherine Godeau, fille de Louis Godeau, chi- 
rurgien, et de Anne Boutot ; en présence de Charles Bruneau, 
Godeau et autres qui ont signé avec nous. Gaudin et Lair, vi- 
caires. 



in. *- Enterrbmbnts 

1677, 23 mai. — A été enterré mattre Jean Delhoumeau, sieur 
de La Prinse, âgé de 70 ans, dans la chapelle Notre-Dame de 
l'église de céans. Palessb, vicaire. 

1678, 19 juin. — Enterré au cimetière de la chapelle de La 
Brée, Andrée Garnier, veuve de Pierre Morpain. 

8 septembre. — Inhumée dans Féglise de Saint-Georges, 
dame Jane Melon, femme d'Anthoine Dusain, écuyer, sieur de 
la Garde et capitaine au régiment de la reine. Berthin, prestre. 
Baron, prestre. 

1679, 1«' février. — Noble homme Pierre-Isaac du Vivier, 
sieur des Landes, dans la chapelle de Chéray. 

1679, 15 mai. — Pierre Berton, dans la chapelle de Sau- 
zelle. 

1680i 26 décembre. — Noble homme Pierre dii Vivier, lieu- 
tenant dans une compagnie de cavalerie de milice, dansTéglise 
de Saint-Georges. 



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— 122 — 

i68ly 21 juin. — Marie Dorgis, âgée de 50 ans ou environ, 
dans la chapelle de Notre-Dame de Saint-Oeorges ; présents : 
nos vénérables confrères les curés de Saint-Pierre et Saint- 
Denis, qui ont signé avec moi. Chauvin. Mercier. Dufaux. 

15 septembre. — Jean Delhoumeau, dans la chapelle de 
Notre-Dame de Saint-Georges. 

H décembre, — Jean Barbarin, dans l'église. 

i682y 10 avril, — Marie Poujac, dans la chapelle de Notre- 
Dame, fille de Nicolas Poujac, sieur de TÂrnoult, juge sénéchal 
de la baronnie de Ponthezières, et procureur fiscal de Saint- 
Oeorges. 

13 septembre. — Thérèze Compère, dans Téglise. 
1683, 19 juillet. — Catherine Tuffé, dans la chapelle de Sainte- 
Anne. 

21 octobre. — Jean Soulet, maître menuisier, dans la chapelle 
de Chéray. 

1686^ 6 avril. — Marguerite Gabarret, dans Téglise de Saint- 
Georges. 

22 juin. — Pierre Delhoumeau, sieur de La Prinse, âgé de 46 
ans, dans Téglise. 

8 août. — Abraham de Saint-Médard, dans Téglise. 

20 août. — Damoizelle Coquet, veuve de sieur Barbarin de 
La Gastaudière, dans Téglise. 

1687, 1*' février. — François Mauvoisin, âgé de 2 ans, fils de 
François Mauvoisin, juge assesseur de la présente châtellenie 
de Saint-Georges, dans Téglise. 

10 juillet. — Mathurin Prévost, âgé de 74 ans, dans la cha- 
pelle de Notre-Dame. 

13 juillet. — Marc-Anthoyne de Saint-Médard, greffier de la 
présente seigneurie, à Féglise, auquel ont assisté Jean de Saint- 
Médard, son frère, et Georges Compère, son oncle par alliance. 
Chauvin, curé, 

16 août, — Marie Pentecoste, veuve d'Amador Hallon^ sieur 
de Gonesse, dans l'église. 

29 octobre. — Jean Du Vivier, âgé de 45 ans, auquel ont as- 
sisté le sieur Du Vivier, sieur de Sainte-Collombe, son frère, et 
Jacques Mauvoisin, son beau-frère, en la chapelle de Chéray. 

1688^ n août. — Louis de Loubert, écuyer, sieur du Marchîs, 
auquel ont assisté Michel Du Vivier, sieur de Sainte-Collombe, 
son cousin, et Pierre-Hvacinthe Boultoyre, juge sénéchal de 
Saint-Georges, dans la chapelle de Notre-Dame. 

12 décembre, — Pierre de Saint-Médard, âgé de 76 ans, où 
ont assisté Jean de Saint-Médard, son fils, et Pierre de Saint- 
Médard, son petit-fils, dans l'église. 



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— 128 — 

1689, 28 mat — Marianne de Oloche, âgée de quatre mois, 
où a assisté Joseph de Oloche, sieur de La Renaudière, son 
père, dans Téglise. 

7 septembre. — Jacques Chauvin, archiprétre de Tîle d'OUe- 
ron et curé de Saint-Georges, âgé de 60 ans, dans le chœur de 
l'église, où ont assisté Marie Chauvin, sa sœur, et Simon-Hya- 
cinthe Boultoyre, son beau-frère. Roy, vicaire. 

1692, 6 juin. — Damoizelle Jeanne AUard, âgée d'environ 78 
ans, dans la chapelle de Chéray, dans la sépulture de ses pré- 
décesseurSy en présence du sieur Prévost, docteur en droit, 
Pierre Delhoumeau, écolier, etc. 

1694, 14 juin. — Marguerite Gabion, femme de Jacques du 
Vigneau, écuyer, capitaine entretenu sur les vaisseaux du roi, 
dans l'église (1). 

1699 y 18 janvier. — Messire Baron, curé de cette paroisse, 
décéda après avoir receu tous les sacrements et avoir servi, en 
qualité de curé, cette paroisse Tespace de trois ans et six mois, 
avec grande édification. Son cadavre fut inhumé le lendemain, 
19, dans cette église, en présence de messire Patrv, curé du 
Chasteau, messire Vrignolle, de Dolus, Ganet, curé de Saint- 
Pierre, Vallois, vicaire de Saint-Pierre, Dufîau, vicaire de Saint- 
Denis, et les révérends pères Théotime, Âmbroise et Joseph, 
recelés, par moi Raoul, vicaire. 

5 octobre. — Pierre Vinier, dans l'église. 

1702, 2 octobre. — Pierre Vigner, marchand du Château, dans 
l'église. 

4 octobre. — Demoiselle Desbouiçes, fille de Pierre et de Ca- 
therine Compère, dans la chapelle ae Chéray, en présence du 
soubsigné. Duffaux, curé. 

n09, 20 juillet. — Jean-Baptiste de Loubert, âgé de 44 ans, 
dans la chapelle Notre-Dame. 

1719, 1^* septembre. — Louis de Loubert, écuyer, sieur du 
Marchis, dans l'église. 

21 octobre. — Magdeleine-Ândrée, fille de Pierre de TiOuis, 
écuyer, sieur de Chappelle, par moi Dbltribu, vicaire. 

1121, 18 may. — François Mauvoisin^ âgé environ de 77 ans, 
juge sénéchal de Rabène, dans Téglise. 

1726, 17 juillet. — Ârnault Pinault, dans la chapelle de La 
Brée. 

1750, 26 avril. — Jean Bouyer, sieur de la Garenne, major 



(i) Jaeqaes Davignan, écuyer, sieur de Campagne, capitaine entretenu pour le 



service dû roi dans la marine, de la paroisse duTihateau d'Ôleron, avait épousé,, 
i FAge de 32 ans, au temple de Marennes, le 15 juillet 1677, Marguerite âabiou 
qui était du même âge, sorar de Pierre Gabion, sieur du Pérou, et beUe-sœur du 
ministre Oliirier Loquet. 



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- 124- 

général des troupes garde^oôte d'OlIeron, âgé de 47 ans, dans 
la chapelle de OhAray. 

1731, 12 février. — Jacques Prévost, procureur d'office de 
la châtellenîe de Saint-Denis, lieutenant-colonel capitaine des 
grenadiers, de la paroisse de Saint-Georges d'OUeron, âgé de 
56 ans, dans la chapelle de Ohéray, par moi. Dblaportb, curé 
de Saint-Georges. 

n33y 13 m&rs. — Anne Desbouiges, âgée de 90 ans, dans 
Féglise, par moi Laporte, curé de Saint-Oeorges. 

1735, 9 àOÛt. — Messire Nicolas Oauquelin de Premon de 
Cloches, dans la chapelle de Notre-Dame en Tlsle, en présence 
de monsieur Bouffard et de Saint-Germain, employé dans les 
fermes du roi, qui ont siené avec moi : Ohabiraud, curé de 
Saint-Pierre, archiprètre de Tisle d'Oileron ; Ballanger, curé de 
Saint-Denis; Boislève, vicaire de Saint-Georges ; Pain, vicaire 
de Saint-Georges ; Raymond, vicaire de Saint-Pierre ; Laporte, 
curé de Saint-Georges. 

1738y 2 mai. — Jean-Baptiste Bouyer, sieur de Champ- Vo- 
lant, chirurgien, par moi. Hilairb, récolé^ i;tcaire de Saint- 
Georges. 

1139, 13 novembre. — Guillaume Moricet, âgé d'environ 78 
ans, procureur d'ofSce de La Brée, dans Téglise. Laportb, curé 
de Saint-Georges. 

17(tlj 10 décembre. — Pierre Desgraves, âgé de treize mois, 
dans l'église, par Jaulier, curé de Saint-Georges. 

1742, 12 février. — Jacques Georges, chirurgien, comman- 
dant des troupes de cette île, âgé de S6 ans, par Ballanger, curé 
de Saint-Denis. 

27 février. — Anne Prévost, veuve de Bouyer de La Garenne, 
ancien capitaine d'infanterie, dans la chapelle de Chéray, par 
Jaulier, curé de Saint-Georges. 

17 mai. — Antoine Perrochau, capitaine des milices gardes- 
côtes, par Jaulieri curé de Saint-Georges. 

174d, 28 février. — Marianne Duvivier, âgée de 68 ans, vi- 
vante épouse de Jean Berbudeau, maître chirurgien, du bourg 
de Chéray, dans la chapelle de Chéray. 

/749, 12 août. — Guillaume Morisset, procureur d'office de 
Saint-Denis et de Rabaine, mort à Chéray, dans l'église. 

1764, 16 janvier. — Alezys Vigner, bourgeois, époux de Mag- 
deleine-Louise Dessables, dans le cimetière, par Gaboriau, vi- 
caire. 

27 mai. — Pierre Desgraves, négociant, époux de Marie- An- 
gélique Boutot. 

1765, 17 février. — Suzanne Papinaud, épouse de Alexandre 
Daudenet. 



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-125- 

1765, 15 décembre, — Jean-Baptista Drouet, notaiire royal et 
procureur à la... de Marennes, âgé de 27 ans, naufragé avec plu-^ 
sieurs autres sur la c6te de La Brée, étant embarqué dans la 
rivière de Seudre sur le bâtiment la Sarcelle^ de Lorient, le- 
quel, suivant le témoigni^e des officiers dudit navire, faisait 
profession de la religion catholique, par moy Bernard, vicaire. 

27 décembre. — Martin Ghaussé, chanoine de l'église métro- 

Solitaine de Tours et officier de Saint-Gtoorges de la Chaise, 
écédé subitement dans la maison prieuriale de ce bourg, dans 
le chœur de cette église. Boylèvb, curé. Oaboriau, vicaire. 

1166^ 13 septembre, — Messire François de Loubert, écuyer, 
fils de messire François de Loubert, et de Marie-Anne Boultoy- 
re. Bernari), vicaire. 

28 septembre. — Renée Boultoyre (1), âgée de 33 ans, épouse 
d^ messire Jean-BaptisteLouis de Loubert. Boylève, curé, Mail- 
lât, Gaboriau, vicaires. 

1767, 12 octobre. — Suzanne Bouffarde veuve d'Hyacinthe 
Boultoyre, par Oaboriau, vicaire, et Boylève, curé. 

1769, 4 octobre. — Louise de Loubert, veuve de messire 
Âmédée Le Chasseur, décédéc à Chéray à Tâge de 62 ans. Boy- 
lève, curé, Bruneau, Cardailhac, vicaires. 

18 décembre. — Jean-Joseph Boylève, curé de cette paroisse 
et archiprêtre de Ttle, âgé de 63 ans, dans Téglise. Oaboriau, 
Bruneau, vicaires. 

1774, 11 janvier. — Jeanne-Esther Deaudenet de La Touche, 
épouse de Charles- Vincent de La Viollière, décédée au bourg 
de Saint-Georges, âgée de 29 ans, dansPéglise. Bruneau, curé. 
Brard. Cardailhag, vicaires. 

22 novembre. — Jean Chemin. Saint-Médard, prêtre. 

1775, 15 novembre. —Marie-MagdeleineSaint-Médard, épouse 
de Jean-Pierre Desgraves, bourgeois. 

1776, 8 juin. — Françoise Perrocheau, veuve de M« Pierre 
Godeau, ancien juge séneschal de la châtellenie de Saint-Geor- 
ges, de la baronnie de Bonnemie, de Rabaine et de Saint-Denis, 
décédé à Saint-Georges, âgée d'environ 86 ans. Cardailhag, vi- 
caire. 

25 octobre. — Marie-Magdeleine Péponnet, épouse du sieur 
Jean-Paul Bruneau, bourgeois, décédée à La Renaudière, âgée 
de 37 ans. Cardailhag, vicaire. 

20 novembre. — Jean Péponnet, juge de la baronnie de Bon- 
nemie, âgé de 75 ans. Béroraud, cure. 



(i) Le nom de Boultoyre est demeuré jiisqn*à nos jonrs, et a été donné à une 
pièce de bois appelée le bois Boultoyre. 



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— 126 — 

1777, 8 juin. — Marie^Henrietto Ouillotin, fille de maître 
Bstienne Guillotin, avocat en parlement, conseiller perpétuel 
de rhôtel de ville de La Rochelle, directeur de l'hôpital géné- 
ral, coseigneur de la baronnie de Ponthezières, et de feue Ca- 
therine Brunet, décédée à Ohéray à l'âge de 23 ans. Oardailhac, 
vicaire. Béroraud, curé. 

23 octobre. --Marie-Ânne Gillis, épouse de Vincent-Oharles- 
Oeorges de La VioUière, receveur de la seigneurie de Saint- 
Oeorges, âgée de 29 ans, dans la chapelle de la Vierge de cette 
église. Oardailhac, vicaire. 

1778, 19 février. — Marie-Oeneviève-Ândrée Boultoyre, fille 
de feu Nicolas Boultoyre, et de Geneviève Bouyer, alias Vigner, 
&gée d'environ 80 ans, dans l'église. Gaboriau, curé. 

1779, 28 janvier. — François Grossard, chirurgien, époux 
d'Anne Boultoyre, décédé au Bois, âgé de 28 ans. Gaboriau, 
curé. Oardailhac, vicaire. 

1180, 16 février. — Pierre Godeau, juge de cette paroisse, 
époux de Jeanne-Catherine Boutot Gaboriau, curé. 

1782, 11 janvier. — Victoire Saint-Médard, âgée de 62 ans, 
fille de Samuel Saint-Médard et de Jeanne Berbudeau. 

10 octobre. — Marie-Anne Bruneau, âgée de 74 ans, épouse 
de Louis Perrochau, bourgeois. Gaboriau, curé. 

1789, 20 février. — Pierre Massé, chirurgien, de Ohéray, âgé 
de 83 ans. Gaudin et Ranjonnau, vicaires. 

4 octobre. — Marie-Elisabeth Bouyer de OhampvoUant, fille 
de Jean Bouyer de OhampvoUant, et de Catherine de Ohâtillon, 
décédée dans ce bourg, âgée de 77 ans. Gaboriau, curé^ Gaudin. 
Lair, vicaires. 

1790, 14 juin. — Jeanne Delacroix, veuve de s' Pierre Bal- 
langer, docteur en médecine, conseiller du roy, âgée d'environ 
62 ans. Granier, ancien curé de Saint-Denis, Marchand, vicaire 
de Saint-Denis, Gaudin et Lair, vicaires de Saint-Georges, Ga- 
boriaud, curé de Saint-Georges. 

25 juillet. — Georges Saint-Médard, époux de Marie Gros- 
sard, décédé dans ce bourg, âgé de 78 ans. 

25 novembre. — Joseph-Prançois-Xavier Dudemaine, com- 
mandant pour le roi de Tile et citadelle d'Oleron, chevalier de 
Tordre roval et militaire de Saint-Louis, époux de dame Thé- 
rèse-Angélique La Oarre, décédé dans ce bourg, âgé de 48 ans. 
Gaudin. Lair, vicaires. 

1791, 26 août. — Marguerite-Suzanne Guillotin de La Mar- 
tière, épouse de Louis Guichard de La Forêt, décédée au lieu 
de La Boulinière, âgée de 40 ans. Dbicartial, vicaire du Châ- 
teau. Guérit, curé provisoire de Saint-Pierre. 

1792 j 29 avril. — Jean Bruneau, commandant de la garde na- 
tionale de Saint-Georges, veuf de Magdeleine Péponnet, décédé 



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— 127 — 

au lieu de La Jouseeliniàre, âgé de 48 ans. Villbfumadb, vicaire. 
1822, H octobre. — Samuel Saint-Médard, prêtre, chevalier 
de la légion d'iionneur, vicaire général du diocèse de La Ro- 
chelle, fils de Georges Saint-Médard et de Marie Orossard. 

IV. — Abjurations d'hérésib 

Sous Corbière, curé, abjuration de l'hérésie de Calvin, de 
Marie Raoul, de François Gui et d'Anne Levraud ; — le 20 oc- 
tobre 1679, d*Anne Masset, âgée de 24 ans, et son baptême ; — 
le 20 mai 1681, d'Anne Collas; elle reçoit Tabsolution par M* 
Chauvin, archiprêtre de Tîle d'OUeron, et curé de Saint-Geor- 
ges d'OUeron; — les 26 et 27 juin 1681, de François Lièvre et 
sa femme; — le 30 septembre 1683, Hélie Lièvre et sa femme ; 
— le 4 octobre 1683, Jean Meschinet l'aîné (1), Catilinau,sa fem- 
me, Elizabeth Membrut, Jacques et Marguerite Bourcier, Ma- 
rie et Betsabé Pineau, en présence de M<* Simon-Hyacinthe 
Boultoyre, Samuel Collé et Louis Révérend, maître d'école ; 
Chauvin, curé; — le 5 octobre 1683, Jacques Pineau, Margue- 
rite Filiole, Bataillé et sa femme Elisabeth Vautrais, Hélie 
Membrut, en présence de Chauvin, prêtre; le 19 octobre 1683, 
Jean Nadeau, Aubin Neau (2) et sa femme, devant Ambroise 
Moussiaud, prêtre récolé, on présence de Nicolas Poujac, pro- 
cureur fiscal de la seigneurie de Saint-Georges ; — le 11 novem- 
bre 1683, Pierre Neau (3), Marie et Elisabeth Neau, Marie Ca- 
veau, en présence de Samuel Collé, avocat en la cour ; — le 10 
décembre 1683, Marie Bouffard (4), en présence de Jean-Joseph 
de Marrans, prieur de Saint-Georges ; — le 12 décembre 1683, 
Lydie Arnaud, en présence de M* Hyacinthe Boultoyre, etc. — 
le 21 mars 1700, Eustelle Arnaud ; — le 16 avril 1700, Moyse 
Lièvre ; — le 18 avril 1700, Esther Renaudin (5) ; — le 21 juin 
1744, Jacques Haussand, lieutenant de dragons de l'île d'Ole- 

(1) Jean Meschinet époux d'Anne Cathelineao. En 1660 et 1663, ils font bap- 
tiser au temple de Marennes leurs fils Etienne et Isaac, auxquels ils donnent pour 
Sarrains et marraines Jean Duron et Sara Treille, Jean Ârchambaud et Jeanne 
[estivier. 

{% 3, 4) Les Neau formaient à Marennes, dans la dernière moitié du xvil*^ 
siècle, uue colonie de marchands. D'abord Samuel Neau <t l'aîné >, qui eut 18 
enfiuits de Mariperite Aubin, sa femme ; il mourut à l'âge de 70 ans, le 9 février 
1679. Son premier né, Samuel Neau, dénommé c le jeune » en Êunille, en eut 
douze de son mariage (1659) avec Marie Robin. Pierre Neau, le 4*, épousa en 
1664 Marie Bouffard : jusqu'en 1681 nous lui trouvons neuf enfants, dont Marie et 
Elisabeth. Aubin Neau, le 9«, contracta mariage, à l'âge de 26 ans, le 31 mars 
1671, avec Marguerite Robin qui lui donna, jusqu'en 1682, sept enfants. Ces trois 
frères se dispersèrent vraisemblablement, lorsqu'ils pressentirent la cessation du 
culte public du protestantisme à Marennes, c^est-à-dire vers 16^ (le temple a 
été démoli en 1684), puisque nous retrouvons Samuel Neau à La Tremblade où il 
donna l'hospitalité à Fénelon, en février-mars 1686, et Pierre et Aubin Neau 
dans 111e d'Oleron, où ils abjurèrent avec leurs femmes et deux fiUes de Pierre 
Neau, en octobre-décembre 1683. {Archives du greffe de Marennes. Voir aussi 
Fénelon en Sdintonge, par M. André Lételié, dans le t. xui des Ardtives his' 
toriques). 

(5) Famille Oleronnaise et ancienne. Nous relevons au hasard : Tibaut Renau- 
din, né le 21 mai 1631, fils de M* Jean, et de Françoise Pérocheau. Esther Renau- 



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-128- 

roD, paroisse de Saint-Georges, diocèse de Xaintea, âgé de 26. 

ans, en présence de Oaubert, curé, et Oregcyriaux, vicaire de 
Saint-Georges ; — le 14 septembre 1747, « Nous avons béni la 
chapelle du calvaire (Ij sous le nom d'exaltation de la Sainte^ 
Croix, et nous avons célébré les saints mystères, assisté par les 
sieurs Pierre Rambaud de La Roque, diacre, Jean-Baptiste 
Guillotin, faisant les fonctions de sous-diacre, en présence des 
soubsignés : Ballanger, curé de Saint-Denis, Delhumeau, curé 
de Saint-Pierre, Brehon, p. de Saint-N.; Guillotin, diacre, Gré- 
goyriaux, curé de Dolus, Grégoyriaux, vicaire. Barreau, prêtre, 
Richer, curé du Chasteau, Godeau, Pierre Rambaud Laroque, 
prestre, De Loubert, Boylève, Bruneau, Duvivier des Landes, 
Boylève, curé de Saint-Georges j » — le 9 mars 1766, devant 
Charles Mouillot, Jacques-Ignace Bernard, et Elie-Joseph Ga- 
boriau, tous trois prêtres et vicaires de cette paroisse, « François- 
René Gazeau, garçon tisserand de la paroisse de Mougon, dio- 
cèse de Poitiers, âgé de 32 ans, ayant recognu que hors de la 
vraie église il n'y a point de salut, de sa bonne volonté et sans 
aucune contrainte, a fait profession de foy catholique, apostoli- 
que et romaine, et fait abjuration d'hérésie de Calvin, et ce entre 
nos mains, de laquelle je lui ay donné publiquement Pabsolution 
en vertu du pouvoir que M. le grand vicaire m'a donné. En foy 
de quoy je, archiprètre, ay signé avec les susdits, Botlèvb, 



din, née le S7 octobre 1644, fille de M« Jean (le même, sans doute, qui s*était 
remarié) et de Marthe Guibaad. Samuel Renaadin, né le 5 juillet 166B, fils de 
Samuel et d'Elisabeth Chauvet. Ce dernier fait baptiser sa fille Elisabeth, le 10 
avril 1670. et déclare être c notaire et postuUant en la baronnie d'OIleron ». Le 
7 février 1672, il se qualifie o notaire d'OIleron », fait baptiser sa flUe Jeanne et 
lui donne pour parram Jacques Gamier, sieur de Briganière, lequel, pour avoir 
donné asile à mademoiselle de Pinmuré, fugitive, seraplus tard robjet d'un rap- 
port à l'intendant Âmou par Dufaur de Chastellars (1686). Voir Fénelon en Sain- 
tonge. Le 22 avril 1672, Jean Renaudin, marchand, âgé de 21 ans, épouse au 
temple de Marennes Marie Sejipiin ; il est assisté de son frère Samuel Renaudin, 
procureur fiscal de la baronme de Chaasiron c en OUeron ». De ce mariage naît, 
en 1677, Esther Renaudin qui a pour parrain François Renaudin, sergent royal, 
et pour marraine Esther Renaudin. Serait-ce la fille de Jean Renaudin qui aurait 
ak||uré en 1700 ? (Archives du greffe de MarenneB), Les Renaudin résidaient 
presque tous à Samt-Pierre. Â cette &mille se rattaclie le commandant du vais- 
seau le Vengeur, 

(1) D'après les ponillés recueillis et transcrits par l'abbé Lacurie, le ponillé 
d'Àlliot (1648), la pancarte de Rochechouart (1402), un pouiUé latin de 1586, un 
autre de 1746 provenant de l'abbé GuUlebeau. et réoigé, croit-on^ par Fortet, 
curé de Saint-Martin de Pons, et enfin le pouillé officiel de Bonnerot, 1789, les 
bénéfices et chapelles étaient nombreux dans l'Ile d'Oleron. Sans compter les 
cures qui ont conservé leurs titres après le concordat, il y avait : le prieuré-cure 
de Bois-Fleury, le prieuré de Saint-6illes, le prieuré des Landes, le grand prieuré 
de Samt-Georges qui relevait de l'abbave de la Sainte-Trinité de Vendôme, le 
prieuré de Samt-James, le prieuré de Saint-Nicolas, le prieuré-cure de laPerro- 
che, le prieuré de Saint-Pierre, le prieuré de Saiut-Trojan, le prieuré de La Chas- 
serie, le prieuré de la Mauviniere, la chapelle de La Sénégonaerie, la chapelle de 
Damiette, la chapelle de Saint-Maurice. « 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D'AUNIS 

BULLETIN DE LA SOaÉTÉ DES ARCfflVES 



SOMMAIRE DU NUMÉRO d^ayril 1887. — Chronique : Société des Archives^ 
séances, nouveaux membres, état financier; sociétés savantes; conférences; 
programme du congrès de la Sorbonne ; beaux arts et expositions; publications 
nouvelles. — Nécrologie : Le docteur Brtault, Bouffar, Boulanoer, Bourricaud, 
Brard, Chasseriau, Condamy, Marie Desprez de Montpezat, Etoumeau, Gail- 
draud, Guiot du Repaire, Horric de Beaucaire, Charles Martel, Florence de 
Montalembert, Tabbo Réauz. — Archéologie : Découvertes au Seure, à Es- 
coyeux ; les thermes et les arènes de Saintes; la nécropole de La Chapelle; sou- 
terrain-refuge à Saint-Ouen ; la voûte du passage d'Aquitaine ; la cheminée du 
château de Pons ; le classement officiel des monuments historiques; VAmi des 
monuments; pierres tombales à Matha, à Nuaillé; inscriptions à Bourcefhinc, 
sur un verre à boire ; épitapbe de Tarchiprétre de Saintes Léon Bonnet. — 
Variétés : Statistique de l'instruction publique dans la Charente-Inférieure; 
Voyage (1713) de dom Boyer en Saintonge, Aunis et Poitou. — Livres et pério- 
DiQURS : Saint-Romain de Blaye ; autographes ; Pierre Coppé ; Pierre Loti ; dons 
de pièces aux archives départementales ; familles Canadiennes ; In jharbot de 
bouquet saintonghoué; Le littoral de la France; Urbain G randier, Jean Bau- 
déan de Parabère ; les déportés de Tlle d'Aix ; la terreur sons le directoire; Jac- 
ques Roux et rémeute de Saint-Thomas de Cosiiac; liste des artistes des deux 
Charentes ; le souterrain-refuge robenhausien de La Vallée ; Grignon de Mont- 
fort. -^ Questions et réponses : Noms de lieux et d'hommes de la période 
révolutionnaire à La Rochelle, Louis de Loubert ; les seigneurs de Panloy ; oro- 
verbes saintongeais ; les déportés Bicher-Serizy, Jardin, Langlois, Bardolet, éva« 
dés de Rochefort ; Thiollière, curé en Saintonge. — Bibuoqraphie : Fo-Lho. 



CHRONIQUE 

DES SOaÊTÉS SAVANTES, CONFÉRENCES, BfUSÉES, BEAUX ARTS, 

LETTRES. 

SOCIÉTÉ DES ARCHIVES 

Séance du bureau et du comité d'administration (12 janvier). 

Admission de nouveaux membres. 

La réunion de Barbezieux, à raison de circonstances locales, 
est ajournée et fixée au 19 février (et n'a pu avoir lieu). 

TcfOM VII. - AttU 1887. 9 



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— 130 — 

Le trésorier rend compte do sa gestion pour 1886. Fixation 
du budget pour 1887. 

Séance générale du 16 mars, à Saintes. 

Lecture et adoption du procès-verbal. 

Excuses des membres qui n'ont pu venir à la séance. 

Admission de membres nouveaux. 

Le président annonce la mort de M. le docteur Briault. Le 
Bulletin lui consacrera un article (Voir page 142). 

Lecture de circulaires du directeur des beaux arts et du mi- 
nistre de l'instruction publique relatives aux réunions des 
sociétés savantes et des beaux arts à la Sorbonne pendant la 
semaine de la pentecôte; et d'un « plan pour Tétat descriptif 
d'une généralité ou d'une région de la France en 1789 », à propos 
du centenaire de la révolution française. 

L'académie royale de l'histoire de Madrid demande échange 
de publications. Accepté. 

L'assemblée vote à l'unanimité des remerciements à M. Louis 
Giraudias pour le dépouillement des minutes des notaires et de 
l'état civil des communes du canton d'Âunay. 

M. Duplais-Destouches propose de dessiner un diplôme ar- 
tistique pour les membres de la société. Remerciements. 

Le trésorier donne lecture de l'état de situation au 30 décem- 
bre 1886, (Tui constate un actif de 10,304 fr. 88 représenté par 
des titres divers. 

Le nombre des sociétaires est de 472. 

Projet d'excursion pour le mois de mai. 

Lectures, par M. Dangibeaud d'un mémoire de M. Denys 
d'Aussy, La commune et le maire de Roy an au XIII^ siècle ; 
par M. Âudiat d'une note de M. de La Morinerie qui 
prouve qu'indépendamment des communes, quelques villes de 
Saintonge ont eu des mairies, en particulier Brouage. M. Au- 
diat dit qu'il faut à'Talmont et à Marennes ajouter certainement 
Pons; d'une note de M. Alfred Leroux, archiviste-paléographe, 
archiviste de la Haute- Vienne, Relations commerciales de La 
Rochelle avec la Hanse teutonique aux XIII^-XV^ siècles; par 
M. l'abbé Gendre, d'une note relative à une traduction de la 
passion de saint Eutrope qu'il a publiée dans le dernier nu- 
méro des Annales de l œuvre des séminaires, et à l'interpré- 
tation du mot il dmiraudus, qui signifie amiral. M. Audiat ajoute 
que le mot latin admiraldus, qu'on a pris pour un nom propre, 
veut dire dans le langage de l'orient émir^ prince; par M. 
Texier, d'une pièce en patois saintongeais (Voir page 177). 



Budget de 1886 

Actif. — Capital actuellement placé (ra- 
chats compris) 10,220 15 



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— 131 — 

Recettes 1886. 

Subvention du ministère 1,000 

— du conseil général (2 années) 600 
Frais d'impressions rembourses . . . 333 50 

Cotisation 5,416 03 

Intérêts 307 15 

Vente de volumes 173 30 

Rachats 200 

. 8,007 08 

18,228 13 
Dépenses. 

Impression du volume 2,867 05 

— duBuIl6tin(t.vietfindut.ii) 3,315 75 

— diverses et gravures . . . 140 60 

Frais de bureau (2 années) 600 

Affranchissement » • • 355 25 

Frais divers 202 80 

Annuités payées pour titre . . . : . 441 80 

7,923 25 
Excédent 10,304 88 



Admissions. -^ La société a admis comme membres : 

MM.: L'abbé J.-F.-O. Blanchet, supérieur de Técole Saint- 
Paul, à Angouléme, présenté par M. Louis Audiat; 

A. Ghapron, préfet de la Charente-Inférieure, à La Rochelle, 
présenté par M. Em. Couneau; 

Léon Daniaud, à Ballans, par Siecq, présenté par M. Cor ; 

Jules Duret de Brie, à Cognac, présenté par M. Louis Audiat; 

Maria Gay (M"*^ Calaret), à Saintes, présentée par M. Dérou- 
Icde et M. Audiat; 

Edouard Mesnard, avocat à Cognac, présenté par M. Paul 
Mercier et M. Fragonard; 

Henri Feix, négociant à Bordeaux, présenté par M. Marchât; 

Paul Gala, commis principal au chemin de fer de Tétat, à 
Saintes, présenté par M. Louis Audiat ; 

Jules Lys, imprimeur à Pons, présenté par M. Noël Texter ; 

Mocquet-Lacoudraie, à Saint-Mesme (Charente), présenté par 
M. Audiat; 

L'abbé Peponnet, aumônier de TEspérance, à La Rochelle, 
présenté par M. Musset et M. Audiat ; 

Royan (la bibliothèque municipale de). Bibliothécaire, M. 
Eugène Lemarié ; 

L'abbé Vincent, curé de Saint-Trojan, en Tlle d'Oleron, pré- 
senté par M. le docteur Pineau. 



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— 132 — 

La réunion annuelle des sociétés savantes et des beaux arts 
aura Heu à la pentecôte. Nous publions, page 135, la circu- 
laire du ministre de l'instruction publique y relative. Ceux de 
nos confrères qui doivent y assister voudront bien en donner 
avis au président avant le 13 avril. 

La table du ii« volume et celle du vi^ volume du Bulletin ont 
paru. Ceux qui ne les auraient pas reçues voudront bien nous 
en donner avis. 

Le XV* volume des Archives contenant la table des matières 
des tomes xi*xv sera distribué à la fin d'avril. Ceux de nos 
confrères qui prennent leur volume chez un de nos correspon- 
dants, dont nous avons donné la liste dans le dernier numéro, 
pourront retirer leur exemplaire dans la première quinzaine de 
mai. 

Beaucoup préfèrent payer le prix d'un colis postal ou d'un 
envoi par la poste, et recevoir directement.leur volume. Il serait 
à désirer que le fait se généralisât, surtoutpour les grandes vil- 
les et les communes rurales. 

Ont rendu compte du Bulletin de janvier : VEcho rochelais 
du 26 janvier, qui dit : « Les articles disséminés dans ces 96 
pages sont si nombreux, si variés, si intéressants quUi faudrait 
tout citer »; et il mentionne : Le clocher de Saint-Eutrope^ 
« page délicieuse, pétillante d'esprit, pleine de verve »; M. Cop- 
pee saintongesiis; les arlicles de MM. Fragonard et Couillaud sur 
Coûtant, curé de Cognac; la lettre en patois de Cadet Réjouit, 
etc., article reproduit par le Moniteur de Saintes, du 30; — le 
Phare des Charentes au 2 février, qui l'appelle a la publication 
la plus intéressante, la plus complète de toute la région ; à cela 
rien de surprenant, puisque la société dont elle émane est à 
coup sûr une des plus importantes sociétés savantes, et les ser- 
vices qu'elle rend à rhlstoire sont immenses »; et il cite les 
nouvelles, le Clocher de Saint-Eatrope qu'il recommande à la 
commission des monuments historiques, « on dit qu'il y en a 
une »; puis les inscriptions, François Coppée, la note « très in- 
téressante » de M. Jardin sur Maurepas, Amelot^ « par un éru- 
dit bien connu, M. do La Morinerie », les Meaume, etc. 

La Revue historique de Vouest^ qui publie de nos confrères, 
M. Kerviler, Notices sur les députes de la Bretagne aux états 
généraux et à l'assemblée nationale de il89^ et de M. Louis Âu- 
îiiat, Un déporM éoêquedeSaint-Brieuc. Mathias Legroing de 
La Romagere, signale c les intéressantes études » : François 
Coppée et Le siège de Royan, « les fructueuses recherches do 
M. de La Morinerie sur Denis Amelot, les curieux extraits du 
Voyage de dom Boy er », des Rd/es gascons^ etc., et annonce 
Saint Eutrope^ les Faïenceries roc/ie/aises, les Tours de La 
Rochelle, le Rapport sur une nappe historique, etc. 

Le Courrier de l'art (directeur, M. Paul Leroi) qui veut bien, 



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— 133 — . 

contrairement à ses confrères parisiens, savoir qu'il existe quel- 
que chose hors de Paris et qui s'occupe courageusement et in- 
telligemment de l'art en province, sous le titre, Afus^e de Sain- 
tes, reproduit (n*^ du 11 février) notre article de Janvier : dons 
au musée de MM. Auguin, Bossay et Vigen; et dans son bul' 
letin bibliographique analyse notre livraison, où « Ton trouve, 
comme toujours, une foule de renseignements intéressants, 
ainsi que des articles d'une sérieuse érudition »; il signale les 
Sépultures mérovingiennes de Neuvic, M. François Copnée, 
Le siège de JRoyan, « toute la partie épigraphique confiée a la 
science de M.Georges Musset,'à qui Ton doit également Ce qu'on 
trouve dans un vieux livre i^^ et qui « vient de terminer un ou- 
vrage impatiemment attendu, les Faïenceries rochelaises »; 
puis l'Intendant Amelot, Un minisire à Rochefort en 1127. 

La Revue de la révolution du 5 mars dit : a Cette revue, un 
des meilleurs recueils de province, habilement dirigée par M. 
L. Audiat, qui est en même temps un érudit et un homme de 
goût, contient fréquemment des articles sur la période révolu- 
tionnaire. Tous les ouvrages relatifs à l'Aunis et à la Saintonge 
y sont finement analysés, annotés, complétés. Dans la dernière 
livraison (1*' janvier 1887), nous avons remarqué un curieux 
arrêté des représentants Lequinio et Laignelot, changeant le 
nom do l'île d'Oleron qu'ils baptisent Tfle de la liberlé parce 
que, pensent-ils, île d'Oleron veut dire : ile des Larrons ! » 

UAmi des monuments, n« de mars, sous le titre de Le Van- 
dalisme à Saintes, à propos du c clocher de Saint-Eutrope me- 
nacé de ruine i, appelle a Tattention de nos confrères et de 
l'autorité compétente », et reproduit l'article de M. Louis Au- 
diat; il signale aussi, page 67, l'article de M. le docteur Vigen 
sur les sépultures mérovingienne de Neuvic. 

Ont reproduit des articles : La Seudre et le Conservateur de 
Marennes du 6 février, l'arrêté gui change le nom de l'île d'O- 
leron, et dans leur numéro du 20, publié sous ce titre : Com- 
ment on nommait les gardes champêtres en Van 1192, un 
extrait des délibérations de la commune de Saint-Oeorges d'Ole- 
ron du 1*' avril, qui nomme avec 200 livres de gages cinq gar- 
des champêtres, Louis Lièvre pour Sauzelles, Morandeau fils 
dit Poton pour La Brée, Jacques Guibert pour Chancre, Rou- 
velle pour Chéray, et Morandeau père pour Saint-Georges ; 
l'Ere nouvelle du 10 et le Mémorial de Saintes du 20, Fran- 
çois Coppée saintongeais ; le Progrès du 4 mars, le Roi bœuf à 
Saintes ; La Seudre du 13, Epigraphie Trembladaise. 

Le Bulletin de la société historique du Périgord, xiii, 438, 
signale dans le numéro d'octobre l'article sur l'Histoire du Pé- 
rigord. 

La Revue poitevine, n* 32 (1886) a rendu compte de la réu- 
nion du 25 septembre et du Bulletin d'octobre ; et n^ 34, de celui 
de janvier. 

La Revue de Gascogne, à Auch, dans sa livraison de mars, 



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— 184 — 

extrait, de « Pexcellente Aevuede la Saintonge »,rarticleLa Mes- 
saline de Bordeaux et a Tair de croire que cette Messaline 
n'est pas encore retrouvée ; elle a raison. 

Le Polybiblion de février, p. 186, reproduit le titre des prin- 
cipaux articles. 

£[. le ministre de Tinstruction publique a fait don à la société 
des Archives des ouvrages suivants : Bibliographie des socié- 
tés savantes, in-4*, !•' volume ; Nouveaux mélanges, histori- 
2ue«, in-4", 5 vol.; Mémoires de Nicolas Foucault^ in-4*, 1 vol.; 
onférences deLoudun, in-4», 1 vol. 

La société a reçu Annales du musée Guimet, t. ix, in-4% 
contenant Les hypogées du royaume de T/ièbes, par M. E. Lefe- 
bure. Première division, Le tombeau de Séti /•% comprenant 
trente pages de texte et 135 planchear; t. xi et xii, contenant Les 
fêtes annuellement célébrées à Emoui, étude concernant la 
religion populaire des Chinois, par J.-J.-M. de Oroot, traduite 
du hollandais, par 0.-6. Ghavannes, illustrations par Félix 
Régamey ; — Etude sur le moyen âge. Histoire d^une commune 
et d'une baronnie du Quercy, Castelnau de Montratier, par 
Léopold Lîmayrac. Cahors, Germer, 1885, in-8'', xLin-654 pages. 

Notre confrère et correspondant M. Alphonse Picard, libraire- 
éditeur à Paris, et M*"* Nelly Lieutier, do Royan, ont été nom- 
més officiers d'académie. 

Le buste de Jules Dufaure, de l'académie française, mi- 
nistre, député de la Gharente-Inférieure, président de la société 
des Archives^ a été placé dans la galerie des bustes du sénat. 

M"** Laferrière, de Pons, a offert à la bibliothèque de Saintes, 
une collection du journal Le C/iarenfais, d'Angoulôme. 

M. le docteur Souloumiac, médecin à Saint-Porchaire, a 
obtenu une médaille pour son dévouement pendant une épidé- 
mie de fièvre typhoïde dans le Jura, et le 14 mars, M. Henri 
Goudreau, né à Sonnac le 6 mai 1859, émule de Savorgnan de 
Brazza, le prix annuel de la Société des études coloniales. Voir 
VÉcho saintongeais du 24 mars. 

Le 8 mars, première représentation à Rochefort d'une comé- 
die: La jarretière^ par un amateur de la ville, M. M., avoué, 
et le 19 mars, Le tour de Rochefort en 180 minutes^ par M. 
Noirville, régisseur de la troupe de cette ville. 

Les autographes font toujours fureur. Une lettre de Jean- 
Louis Guez de Balzac, d'Angoulôme, à M"* de Scudér^, à propos 
de V Apologie du théâtre de Georges de Scudéry, a été adjugée 
700 francs, dans une vente à l'hôtel Drouot. 



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— 135 — 

Le 24 janvier^ M. de Orandmaison, élève de Técole des char- 
tes, a soutenu, à Técole des chartes, sa thèse d'archiviste-paléo* 
graphe : Geoffroy Martel^ comte d'Anjou (1007-1060). 

SOCIÉTÉS SAVANTES. 

Société db géographie de Rochefort; séance du 28 janvier : 
Doudart de Lagrée, exploration du Mé-Kong, par M. de Ville- 
mereuil; Coupd*œil surTAIgérie, par M. Gharmois. 

CouifissiON DBS arts : séance du 27 janvier : M. Musset ex- 
pose le résultat de ses recherches sur la céramique rochelaise. 
M. Tabbé Valleau fait Thistoire des récollets de Pons; M. l'abbé 
Noguès offre un rapport présenté à Mr révoque de La Rochelle, 
pour rengager à introduire Tétude de Tarchéologie dans 
son séminaire; sur les fers à hostie de sa paroisse et sur les 
voûtes Plantagenet ; compte-rendu dans le Bulletin religieux 
de La Rochelle du 5 février, qui rappelle que les membres de 
cette société savante sont « recrutés en grand nombre dans les 
rangs du clergé diocésain. » 

Conférences. — M. de Mahy, député de la Réunion, a fait une 
conférence à Angoulême le 6 février sur la politique coloniale 
(Voir l'Ere nouvelle du 13), et le 27, une autre, à Cognac, sur 
Madagascar ; le 19 février, à Rochefort, Jeanne d'Arc^ par M. le 
docteur Moinet; compte-rendu dans les Tablettes du 22, qui 
relèvent certaines inexactitudes; le 6 mars, à Barbezieux, par 
M. Ârdouin-Dumazet, rédacteur en chef de la Charente^ à 
Angoulême, Les cahiers de 1189 dans le canton de Barbezieux, 
et Comment on fait un journal ; compte-rendu dans- le Bar- 
bezilien du 10 ; et le 20, a Chalais, même sujet; le 12, à La Ro- 
chelle, par M. Georges Boutelleau, Les poètes contemporains: 
Leconte de Lisle, Sully-Prudhomme, François Coppée, etc.; 
compte-rendu dans la Charente-Inférieure et le Courrier de La 
Rochelle, du 17 mars ; le 25, à Rochefort, Sait Lahe City (la 
ville des Mormons). 

L'évoque d'Aire et de Dax, Mr Victor Delannoy, vient, par 
une lettre-circulaire à son clergé, de mettre au programme des 
conférences ecclésiastiques pendant deux ans les monographies 
paroissiales, lieux de cultes, pèlerinages, cimetières, maladro- 
ries, fêtes; puis bâtiments religieux, cloches, inscriptions, 
écussons, dalles; enfln histoire, linguistique, événements reli- 
gieux, événements militaires, etc. C'est là un bon exemple ; le 
programme est détaillé ; et il n'est pas dans chaque commune 
un habitant au moins qui n'y puisse répondre. Quel immense 
répertoire on aurait bientôt, si ce travail se généralisait ! 

CONGRÈS DE LA SORBONNE. — PROGRAMKB. 

Une circulaire (28 février), de M. le ministre de Tinstruction 
publique et des beaux arts fixe désormais à la pcntocôte la réu« 



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— 136 — 

nion des sociétés savantes qui avait lieu jusqu'ici à pâques, et 
publie le programme des travaux du futur congrès qui s'ou- 
vrira à la Sorbonne, le 31 mai prochain. Les mémoires destinés 
à ce congrès devront être envoyés au président de la société des 
archives avant le 1*' mai^ délai de rigueur ; et ceux qui désirent 
y prendre part, devront avant la môme date l'en avertir, afin 
qu'ils puissent recevoir en temps utile la carte de délégué et 
jouir de la réduction de 50 0/0 sur le prix du voyage en chemin 
de fer. Les délégués des sociétés des beaux arts doivent avertir 
avant le 15 avril. 

I. — Section d'histoire et de philologie. I-Mode d'élection et 
étendue des pouvoirs des députés aux états provinciaux. 2^ Les 
esclaves dans les pays chrétiens des bords de la Méditerranée 
au moyen âge. 3® Transformations successives et disparition du 
servage dans les différentes provinces. 4^ Origine et organisa- 
tion des anciennes corporations d'arts et métiers. 5^ Origine, 
importance et durée des anciennes foires. 6*^ Anciens livres 
de raisons et de comptes et journaux de famille. 7"* Liturgies 
locales antérieures au xvii* siècle. 8° Etude des anciens calen- 
driers. 9* Origine et règlements des confréries et charités anté- 
rieures au XVII* siècle. 10*^ Indiquer les modifications que les 
recherches les plus récentes permettent d'introduire dans le 
tableau des constitutions communales tracé par Augustin 
Thierry. 11" Faire l'histoire de renseignement du grec dans une 
de nos anciennes universités provinciales. 12*^ Les exercices 
publics dans les collèges (distributions de prix, académies, re- 
présentations théâtrales, etc.) avant la révolution. 13" L'histoire 
des mines en France avant le xvii* siècle. 14" Objet, division et 
plan d'une bibliographie départementale. 15" Du rôle des mili- 
ces et des gardes bourgeoises avant la révolution. 16" Des con- 
ditions d'éiectorat et d'éligibilité dans les communautés et pa- 
roisses avant 1789. 

IL — Section d'ai^chéologib. 1" Quelles sont les contrées de la 
Gaule où ont été signalés des cimetières à incinération remon- 
tant à une époque antérieure à la conquête romaine ? 2" Dres- 
ser la liste, faire la description et rechercher l'origine des œu- 
vres d'art hellénique, des inscriptions et des marbres grecs, qui 
existent dans les collections punliques ou privées des divers 
départements. Distinguer ceux de ces monuments qui sont de 
provenance locale de ceux qui ont été importés dans les temps 
modernes. 3" Signaler les nouvelles découvertes de bornes mil- 
liaires ou les constatations de chaussées antiques qui peuvent 
servir à déterminer le tracé des voies romaines en Gaule ou en 
Afrique. 4" Signaler dans une région déterminée les édifices 
antiques de l'Afrique tels que arcs de triomphe, temples, théâ- 
tres, cirques, portes de ville, tombeaux monumentaux, aque- 
ducs, ponts, etc., et dresser le plan des ruines romaines les plus 
intéressantes. 5" Signaler les actes notariés du xiv« au xvi» siè- 
cle contenant des renseignements sur la biographie des artistes 
et particulièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptu- 



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— 137 - 

res et autres œuvres d*art commandées soit par des particuliers, 
soit par des municipalités ou des communautés. 6** Quelles me- 
sures pourraient être prises pour améliorer l'organisation des 
musées archéologiques de province, leurs installations, leur 
mode de classement, et pour en faire dresser ou perfectionner 
les catalogues ? 

III.— Section des sciences économiques et sociales. 1** Exposer 
et apprécier les divers procédés qui ont été expérimentes ou 
proposés, soit à l'étranger, soit en France, en vue d'obtenir la 
mobilisation de la propriété foncière pour la création de titres 
hypothécaires ou fonciers facilement transmissibles, tels que 
cedules hypothécaires, dettes foncières, billets de banque fon- 
ciers, etc. 2^ Réforme de Timpôt foncier des propriétés non bâ- 
ties. 3^ Quelles étaient les données générales de l'organisation 
des anciennes universités françaises ? Y aurait-il avantage à 
créer des universités régionales? Quels services pourraient- 
elles rendre ? 4^ Ouvrages anciens et tentatives diverses pour 
la réforme et Tamélioration des prisons avant 1789. 5* Messa- 
gers, messageries, courriers, poste dans une région donnée, du 
moyen âge à la révolution. 6® Etablir, d'après des documents 
certains, dans une localité déterminée, pendant une période 
aussi longue que possible, l'échelle comparée des principaux sa- 
laires et du prix des denrées de consommation les plus usuelles. 
7^ Rechercher les mesures prises depuis le xvi* siècle pour répri- 
mer la mendicité et le vagabondage ; état actuel de la question. 
6^ Du régime légal convenable aux sociétés coopératives. 
Gonviendrait-il de faire à leur égard une loi spéciale, et dans 

2uel sens? ou serait-il mieux de modifiera leur intention, mais 
'une manière générale et profitable à tous, la législation ac- 
tuelle sur les sociétés (code civil, code de commerce, loi du 24 
juillet 1867), soit en changeant le texte même de la loi, soit en 
fixant certains points restés douteux ? 9** Du régime lé^al con- 
venables aux sociétés formées entre gens de même métier en 
vue de défendre leurs intérêts communs. Loi du 21 mars 1884. 
10* Rechercher l'origine et retracer le développement de l'em- 
prisonnement individuel en France. Etat actuel de la ques- 
tion. 11" Etudier en un lieu déterminé l'influence exercée 
sur l'ivrognerie, et particulièrement sur les condamnations par 
la production de Talcool, par les impôts sur les boissons et par 
les lois sur l'ivresse ou sur les cabarets. 12" La mortalité dans 
les diverses professions. 13" Etudier, dans une partie détermi- 
née de la France, le mouvement des finances locales au xix* 
siècle. (Budgets et dettes des départements ou des communes). 
IV. — Section des sciences. 1" Etude du mistral. 2" Méthode 
d'obftervation des tremblements de terre. 3" Electricité atmosphé- 
rique. 4" Recherches sur la présence de la vapeur d'eau dans l'air 
par les observations astronomiques et spectroscopiques. 5" Com- 
paraison des climats du midi et du sud-ouest de la Franco. 6" 
Des causes qui semblent présider à la diminution générale des 
eaux dans le nord de l'Afrique et à un changement du climats 



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— 138 — 

7« Etudes relatives à Taérostation. 8"* Etude de la gamme musi- 
cale au point de vue historique. 9» Etude du mode de distribu- 
tion topographique des espèces qui habitent notre littoral. 10" 
Etude détaillée de la faune fluviatile de la France. Indiquer les 
espèces sédentaires ou voyageuses et, dans ce dernier cas, les 
dates de leur arrivée et de leur départ. Noter aussi l'époque de 
la ponte. Influence de la composition de l'eau. 11® Etude des 
migrations des oiseaux. Indiquer Titinéraire, les dates d'arri- 
vée et de départ des espèces de la faune française. Signaler les 
espèces sédentaires et celles dont la présence est accidentelle. 
12® Etude du vol des oiseaux. 13" Etude des phénomènes pério- 
diques de la végétation ; date du bourgeonnement, de la floraison 
et de la maturité. Coïncidence de ces époques avec celle de l'ap- 
parition des principales espèces d'insectes nuisibles à l'agricul- 
ture. 14® Etudier au point de vue dePanthropologie les différen- 
tes populations qui, depuisles tempsles plus reculés, ont occupé, 
en totalité ou en partie, une région déterminée de la France. 
15® Epoque, marche, et durée des grandes épidémies au moyen 
âge et dans les temps modernes. 16® Comparer entre eux les 
vertébrés tertiaires des divers gisements de la France, au point 
de vue des modifications successives que les types ont subies. 
17® Comparaison des espèces de vertébrés de Tepoque quater- 
naire avec les espèces similaires de l'époque actuelle. 18® Etude 
des gisements de phosphate de chaux, au point de vue minéra- 
logique, chimique, géologique et paléontologique. 19<» Compa- 
raison de la flore de nos départements méridionaux avec la 
flore algérienne. 20® Etude des arbres à quinquina, à caout- 
chouc et à gutta-pércha. Quelles sont les conditions propres à 
leur culture? De leur introduction dans nos colonies. 21® L'âge 
du creusement des vallées dans les diverses régions de la 
France. 

V. — Section de géographie historique et descriptive. 1® An- 
ciennes démarcations des diocèses et des cités de la Gaule con- 
servées jusqu'aux temps modernes. 2® Signaler les nouvelles 
découvertes de bornes milliaires ou les constatations de chaus- 
sées antiques qui peuvent servir â déterminer le tracé des voies 
romaines en Gaule ou en Afrique. 3® Exposer les découvertes 
archéologiques qui ont servi à déterminer le site de villes de 
l'antiquité ou du moyen âge, soit en Europe, soit en Asie, soit 
dans le nord de l'Afrique, soit en Amérique. 4® Signaler les 
documents géographiques curieux (textes et cartes manuscrits) 
qui peuvent exister dans les bibliothèques publiques et les ar- 
chives des départements et des communes. — Inventorier les 
cartes locales manuscrites et imprimées. 5® Etudier les mouve- 
ments généraux des sables en Afrique et en Asie. Déterminer 
les régions où les sables reculent et celles où ils progressent. 
6® Etudier les résultats géographiques obtenus à la suite des 
grandes explorations accomplies récemment au Congo, dans l'In- 
do-Chine et au Tonkin. 7® Etudier les communications fluviales 
ou par canaux entre la Manche et la Méditerranée. 8® Etudier les 



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- 139 - 

modifications anciennes et actuelles du littoral de la France. 
9^ Biographies des anciens voyageurs et géographes français. 
10* Des voies de pénétration en Afrique par le Sénégal, le Niger 
et le Congo. 11^ Des voies de communication entre la Chine, le 
Thibet, la Birmanie, la Cochinchine et les protectorats français. 

Beaux abts. — Dans sa séance du 31 janvier, le conseil mu- 
nicipal de La Rochelle, donnant un bon exemple, et toujours 
disposé à encourager les travailleurs locaux, a voté une somme 
de mille francs comme subvention à Touvrage de M. Georges 
Musset, dont nous avons annoncé la publication prochaine : Les 
faïences rochelaises^ ouvrage de grand luxe, illustré de plan- 
ches en chromo-lithographie. Le prix de souscription est de 
15 francs ; il sera de 20 francs, la souscription close. 

Avec Les tours de La Rochelle et La Rochelle monumentaley 
si artistement et si généreusement édités par M. Emile Cou- 
neau, la ville de La Rochelle peut se vanter de voir se produire 
de magnifiques publications. 

Dans son Iconographie Bretonne, M. le marquis de Oranges 
de Surgères cite le portrait du fils de Tintendant célèbre de 
Rochefort, Scipion-Jérôme Begon, évoque de Toul, né à Brest, 
le 30 septembre 1681, qui fut successivement doyen du chapitre 
de la cathédrale de La Rochelle, vicaire général du diocèse de 
Beauvais, évéque de Toul le 11 janvier 1721, ce qui lui donnait 
le titre de prince du Saint-Empire ; il mourut dans cette der- 
nière ville, le 28 décembre 1747. 

Le 1*' mars, s'est ouvert au palais de Tlndustrie, à Paris, la 6* 
exposition de Tunion des femmes peintres et sculpteurs. Le 
Journal des arts, du 4, cite « M"" Pilippi de Badissero, qui peint 
les chiens avec beaucoup de souplesse et de vérité»; et plus loin 
il dit : c Parmi les bons portraits de ce salon, nous placerons 
volontiers aux premiers rangs le portrait de femme et les deux 
portraits de jeunes filles peints par M"" Amélie Viteau ; dessin 
ferme, touche vigoureuse et solide : ces trois figures bien vi- 
vantes ont une rare intensité d'expression. Nous connaissions 
de M"* Viteau de bons tableaux de fleurs et de fruits ; nous sa- 
luons de nos félicitations ce début de portraitiste qui semble 
s'appliquer surtout à pénétrer le modèle ». 

Une exposition artistique et archéologique aura lieu à Poi- 
tiers, du 14 mai au 14 juillet, à l'occasion du concours régional. 
Notre confrère, le père Camille de La Croix, fait partie d'une 
des deux sections (arts rétrospectifs) de la commission. Pour 
les renseignements, on peut s'adresser à la mairie de Poitiers. 

Publications nouvelles. — Le Réveil de VAunis et de la 
Saintonge, journal républicain indépendant, bi-hebdomadaire; 
rédacteur en chef, M. Michel Savigny, ancien rédacteur en chef 



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— Mo- 
de Vlntérêt public^ a publié, Marennes, imp. Bertrand, son 1«' 
numéro, le l*' février, et son dernier le 13 mars. 

La Rochelle illustrée, journal hebdomadaire, dont le premier 
numéro a paru le 6 février, est à peu de chose près le même que 
Le Niort illustré, Le Pau illustré. Paris, imp. Maréchal et 
Montorier, un an, 7 fr.; le numéro, 15 centimes. 

VercingétoriXy histoire des Gaules dès la plus haute anti- 
quité jusqu'à la conquête romaine, illustré... par Ph. Tapernoux, 
rédacteur en chef de VIndépendant de la Charente-Inférieure, 
membre do la société; VAvant-propos (in-8, 16 pages), est en 
distribution. Voir la Charente^Inférieure du 19 février qui re- 
commande cet ouvrage. 

Ya paraître la deuxième édition de Saint Eutrope dans la lé- 
gende, i'/iisfoire etrarchëo/og/e,parM. Louis Audiat; un volume 
in-8 de 550 pages, avec gravures. Prix : 5 fr. Citons parmi les 
chapitres: l'iconographie de saint Eutrope, le mal de Saint- 
Eutrope, la liste et les armes des prieurs, les lieux de culte en 
Bretagne, Normandie, Poitou, île de France, Nivernais, Bour- 
bonnais, Auvergne, Gascogne, Limousin, Languedoc, Guienne, 
etc., avec les traditions, légendes, pièces justificatives, etc. 

Nous avons dans notre dernier numéro dit où en était notre 
proiet de publication de V Armoriai de la généralité de La Ro- 
chelle, comprenant les six arrondissements de La Rochelle et 
ceux de Cognac et de Barbezieux, ouvrage important pour le- 
quel notre confrère Gaucherel a dessiné les blasons. Voici qu^on 
annonce un nouvel Armoriai que M. de Fontrémis met en sous- 
cription au prix de 15 francs l'exemplaire. M. de Richemonden 
fait réloge dans la Charente-Inférieure du 16 mars. 

M. Julien Viaud (Pierre Loti) publie dans la Nouvelle revue 
de M°* Adam (1" mars], Kioto la sainte, roman japonais, et 
prépare Obock. M. I^e Bealle, professeur au lycée de Brest, a 
fait dans cette ville une conférence sur Pierre Loti. 

Notre confrère, M. Georges Boutelleau, de Barbezieux, va 
publier chez Lemerre, un volume de poésies. Le vitrail. 

Le Bulletin de la société générale d^éducation de septembre, 
contient : Les établissements d'enseignement libre de Saint- 
Jean d'Angély et de Mesnière. 

Le Barbezilien du 17 mars contient de M. Cadet Réjouit, 
Cazémir ou les sarvantes d'aneui, en patois saintongeais. Voir 
plus loin, page 176, Injharbot de bouquet, par Piarre Màrcut. 



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- 141 - 

La Gazette archéologique^ n"^ 11 et 12 de 1886, contient 
Véglise dMunay, par M. Robert de Lasteyrie, qui la date du 
milieu du zii* siècle. 

Les Comptes rendus de Vacadémie des sciences signalent : 
22 novembre, La grotte de Montgaudier (Charente), par M. A. 
Oaudry, qui y a trouvé un bàlon de coihmandement ; le 29, et 
6 décembre, Sur la fluorescence rouge de Valumine^ par 
M. Lecoq de Boisbaudran. 

Les matériavx pour Vhistoire de l'homme, de novembre, 

Sublient de M. Maufras, Le terrier du moulin à vent, de 
îontils (Charente-Inférieure;, station néolithique où a été 
trouvé un type d'instruments en silex encore inconnus et 

Sue M. Kéjou considère comme un burin destiné à graver des 
gures sur os. Voir Bulletin, tome v, p. 15 ; avril lS4. 

La jRet;ue de Vhypnotisme de janvier contient de MM. Bour* 
ru et Burot Les variations de la personnalité. 

Notre confrère, M. Polony, a publié dans le Bulletin de la 
société de géographie de Rochefort (t. vu, avril-juin 1836) qui 
vient d'être distribué, Un personnage historique et ledessècne- 
ment des marais de Rochefort. Il s'agit de Charles-François, 
comte de Broglic, chef de la diplomatie secrète sous Louis XV, 
mort à Saint- Jean d'Angély, le 16 août 1781 (Bulletin, vi, 392) 
de Qèvre paludéenne contractée pendant qu'il parcourait la 
province pour opérer le dessèchement des marais. La pensée 
de Henri IV, qui avait fait venir de la Hollande des ouvriers 

6our dessécher nos marais, se continuait ainsi. L'intendant 
:everseaux exécuta le projet du comte de Broglie. Plus tard Le 
Terme compléta l'œuvre par Tassainissement des marais de 
Brouage. La société des Archives a plusieurs pièces du xvi* 
siècle et du xvii* à publier sur ce sujet. 

La Revue des deux mondes des 15 décembre 1886, 1*' et 15 
janvier, publie de M. Victor Cherbuliez, de l'académie, un 
roman, La bête, dont la scène se passe en Saintonge, mais dont 
les personnages sont tous, comme toujours, genevois, môme 
quand ils sont polonais ou saintongeais. 

Il se fonde à Paris (prix : 12 fr. par an) une Revtie des patois 
gallo-romans, publiée par M. J. Gilliéron, maître de conféren- 
ces à récole pratique des hautes études (rue Saussier-Leroy, 3)^ 
et par M. l'abbé Rousselot, chargé du cours d'histoire de la langue 
française à l'école des carmes (75, rue de Vaugirard), qui a pour 
objet : 1° de recueillir tout ce qui reste encore des patois parlés 
dans les limites de l'ancienne Gaule et des colonies françaises ; 
2^ de fournir à ceux qui s'intéressent aux patois le moyen de 
faire profiter la science de leurs recherches et de leurs travaux; 



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— 142 — 

S"" de faire connaître les méthodes d'information réclamées par 
les exigences de la science; 4'' de propager un système grapni- 
que uniforme qui permette de t*eprésenter exactement les sons 
et de comparer sûrement entre elles les données fournies par 
les différents patois ; 5* enfin de publier des articles de fond 
qui intéressent les études de patois et de philologie gallo- 
romane. 

Erratum : vu, 30, article Ameloty 4* §, 6* ligne : « garde des 
sceaux en 1626 » ajouter « qu'il perdit en 1630, après la journée 
des dupes »; — p. 32, 6« §, ligne 1", lire i648 et non £748; — 
p. 36, 4* S« ligne 11% lire 1621 au lieu de 1521. 



NÉCROLOGIE 

La société des Archives a une nouvelle perte à déplorer : 

Le 28 janvier, estdécédé à Saintes, dans sa 84^ année, le docteur 
René*Jean-Baptiste-Anne Briault, ancien médecin en chef de 
l'hospice et hôpital de Saintes, président honoraire de la so- 
ciété médicale des arrondissements de Saintes, Marennes et 
Jonzac, ancien vice-président du conseil d'hygiène, ancien mé- 
decin des épidémies, ancien médecin en chef de la compagnie 
des chemins de fer des Oharentes, né à La Jard de Jean-Bap- 
tiste Briault, propriétaire, et de Marie-Rose Brudieu. De Made- 
leine-Françoise- Victorine Prieur, qu'il épousa le 25 mai 1830 à 
Tonnay-Oharente, fille de Pierre-Hector Prieur et de Oatherine- 
Suzanne Rousseau, qui avait pour aïeuls Pierre Rousseau et 
Marie Hardy, cousine du célèbre prédicateur Hardy (le père Mar^ 
tial), et de Louis-Augustin Hardy, principal du collège de Sain- 
tes, sont issus, Marie-Suzanne Briault, veuve de Gustave Péti- 
niaud de Ohampagnac, ancien préfet, mère de M*"^ de La Saul- 
zaye, et Madeleine-Rose Briault, mariée, le 25 février 1878, à Henri 
Barret des Gheizes, dont postérité. Voir Etudes et documents 
sur la ville de Saintes^ page 80. 

jOhargé du service des épidémies dans Tarrondissement, 
Briault a rendu de grands services, notamment dans Tépidémie 
de fièvre typhoïde de Saint-Seurin d'Uzet, de choléra à Nancras, 
Balanzac et Oorme-Royal, de fièvre typhoïde à Saintes en 1882, 
a pendant laquelle, malgré ses 79 ans, il est resté nuit et jour 
à la disposition de ses malades, et a montré la môme activité 
que dans son jeune âge ». En 1860, il avait fondé une société 
entre les médecins des trois arrondissements de Saintes, Jon- 
zac et Marennes, dont il a été le premier président, et, soumis 
cinq fois à la réélection, a été cinq fois élu à Tunanimité. 

Deux discours ont été prononcés sur sa tombe, Tun par M. 
le docteur Mongrand, président de la société médicale, au nom 
de cette société dont Briault qui Tavait fondée était resté prési- 
dent honoraire : « Briault par son talent, son caractère affable 
et son dévouement absolu a ses malades, avait acquis une im- 
mense clientèle... Vous avez pu pendant soixante ans apprécier 



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^ 143 — 

ses mérites... S'il est des deuils qui ne sortent pas du cercle de 
la famille, celui qui résulte de cette mort s'étend à toute la po- 
pulation de Saintes. Le docteur Briault a toujours été spiritua- 
liste. Dans la plénitude de ses facultés intellectuelles, il a de- 
mandé à mourir en chrétien >. 

L'autre par M. le docteur Neaud, au nom de ses confrères. Il a 
payé un tribut de regrets à celui qui, dit-il, « fut pour moi, 
comme pour tant d'autres de nos confrères, un protecteur et 
un ami, au temps où, nouveaux venus à Saintes, quelques uns 
mômé d'entre nous débutant tout-à-iait dans la carrière médi- 
cale, nous avions le plus besoin de ses conseils et de son appui. 
On sait avec quel infatigable dévouement, avec quel désintéres- 
sement et quelle abnégation, il se plut à mettre a notre service 
les trésors de sa rare expérience et l'autorité qui s'attachait à 
son appréciation si bienveillante toujours... Puisse votre carac- 
tère si noble et votre vie si pure, puisse votre mort si digne et 
si chrétienne, dont j'ai été le témoin édifié et attendri, nous ser- 
vir à tous d'exemple, do ^uide et d'enseignement ». Voir le 
Progrès du 2 février et le Moniteur de Saintes des 30 janvier 
et 3 février, qui dit : « Ce n'est pas seulement un homme d'hon- 
neur, de courage, de dévouement qui vient de s'éteindre, c'est 
une personnalité remarquable qui nous est ravie. Le docteur 
Briault a été pendant plus de la moitié d'un siècle l'incarnation 
saisissante de la vieille bourgeoisie saintaise, qui retrouvait en 
lui la forte empreinte de ses traditions libérales, vaillantes et 
hospitalières >. 

Le 4 décembre 188G, est décédé, à 62 ans, Pierre-Marie-Pros- 
per Boulanger, curé de Semoussac, né le 31 mai 1825, aui avait 
recueilli de vieilles légendes., des anecdotes curieuses, aes bons 
mots dont une partie a paru en 1885 (Nancy, imp. Saint-Epvre), 
sous ce titre : Légendes historiques^ bons mots^ etc. 

Lo4 janvier 1887, est décédé à Paris, à l'âge de 58 ans, le 
comte Auguste-Prosper Horric de Beaucaire, oncle de notre 
confrère M. le vicomte Horric de Beaucaire, secrétaire d'am- 
bassade^ premier secrétaire de Pagence diplomatique de France 
en Egypte. 

Le 6, est décédé, à Gastelnau, Florence de Montalembert de 
Gers, une des neuf enfants de Joseph-Gharles-Vicior de Monta- 
lembert, et de Florence-Honorine Bidé de Maurville, mariée le 
8 mai 1854 à Guy, comte d'Albessard, dont elle était veuve. 

Le 13, est décédé, à Saintes, à l'âge de 62 ans, Pierre-Michel 
Réaux, né à Jonzac de Pierre et de Marie-Anne Renaud, ancien 
curé de Landes et des Mathes, retiré depuis 15 ans à Saintes. 

Le 17, est décédée, au château de Berneré près Saint-Savi- 
nien du Port, Françoise-Marie Desprez de Montpezat, âgée de 



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- 144 - 

75 ans, belle-mère de nos confrères M. -Théophile de Laage et 
M. Ernest Martin de Bonsonge, veuve de François Louveau de 
La Rèffle, officier de marine, chevalier de la légion d*honneur, 
sœur de M"'* Albin de Laage, décédée récemment. 

Le 18, est décédé, à Marennes, François-Auguste Gaildraud, 
né à RufTec le 23 octobre 1811, en 1831 maître d'études au lycée 
d'Angoulème, puis chef d'institution pendant dix ans, en 1845 
instituteurpubiic à Marennes pendant vingt ans, puis secré- 
taire en chef de la mairie, puis caissier de la caisse d'épargne, 
où il a eu pour successeur son fils, enfin bibliothécaire de la 
ville. 

Le 25, est décédé à Rochefort Benjamin Ghasseriau, veuf de 
Louise-Eugénie Leconte, avoué, suppléant du juge de paix, 
âgé de 53 ans. 

Le 26, est décédé chez M. Desbordes, son gendre, au Patu- 
reau près Jonzac, Pierre-Lucien Brard, né à Soùbran le 8 jan- 
vier 1804, reçu docteur en médecine à Paris en 1826^ un des or- 
ganisateurs du banquet réformiste de Saintes en 1847, adver- 
saire de M. Duchâtel, contre lequel il fut élu en 1848 par 64,922 
voix, député de la Gharente-InférieureàTassemblée constituante, 
en compagnie de Renou, Bethmont, Gaudin, Dufaure, Audry do 
Puyravault, où il vota avec la gauche, battu aux élections légis- 
latives en 1849. Plusieurs discours ont été prononcés sur la 
tombe de ce a doyen de la démocratie de la Charente-Inférieure, 
ce républicain éprouvé qui lutta soixante ans, sans jamais se las- 
ser ou se décourager, pour la liberté d, par M. le pasteur Oriou, 
M. Maréchal, sous-préfet du Jonzac, M. le docteur^risson au nom 
de la société médicale de Jonzac, et M. Gautret, ancien maire 
de Jonzac. Son fils, M. le docteur Brard, est adjoint à La Ro- 
chelle. 

Le 27, est décédé à Villars les Bois, canton de Burie, Pierre 
Etourneau, qui, conscrit en 1812, assista à toutes les batailles 
des dernières années de Tempire, fut blessé à Leipzig en enle- 
vant une pièce d'artillerie à Tennemi et porté pour ce fait d'ar- 
mes à Tordre du jour de Tarmée ; fait prisonnier par les Russes, 
il parvint, à force de courage et d'audace, à s'échapper. Il avait 
94 ans. 

Le 2 février, est décédé à La Rochelle Jean-Justin Oondamy, 
âgé de 62 ans, ancien président de la chambre des notaires de 
l'arrondissement de La Rochelle, ancien adjoint au maire de la 
ville, époux de N. Godet, beau-père de M. le docteur Mabille, 
directeur de l'asile des aliénés, et de M. Bunel, architecte du 
département. 

Le 7, est décédé à Bourg-sur-Gironde, Jules-Henri-Dieudonné 



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NECROPOLE DE LA CHAPELLE 



ByLUTM OÊ LA Soetiri ots Ancnivtt HiêTORiçuti oc la SAmoMi ir ot vAums . TOMt VII. 



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- 145- 

Oulot, baron du Repaire, né le 29 novembre 1831, engagé volon- 
taire à l'époque de la guerre de Grimée, capitaine des mobiles 
en 1870, prisonnier en Allemagne; il reçut la croix de la légion 
d'honneur des mains du colonel du 2« régiment dedragonB> de- 
puis général du Paty de Glam. Il était fils de Léon-Charles- 
Henri Guiot, baron du Repaire, officier de la garde, combattant 
de la Vendée en 1832, et de Marie-Gharles-Àmélie de Olervaux. 
Voir Documents sur Sainfes, page 119. 

Le 15, est décédé à Gognac, à Tâge de 75 ans, Gharles Martel, 
négociant, de la maison J.-F. Martel et compagnie, ancien pré- 
sident du tribunal de commerce, ancien conseiller municipal. 
<c Toujours en tôte de toutes los bonnes œuvres, dit VEre nou* 
velle du 17, il a rendu de grands services à bien des infortunes. » 

Le 21 , est décédé à La Rochelle, âgé de 84 ans, Nicolas-Alexis 
Douffar, veuf de N. Gappon, né à La Rochelle en 1802, notaire 
d'abord à Saint-Martin de Ré, puis vers 1839 avoué à La Ro- 
chelle, ancien conseiller général, et adjoint de M. Beaussant et 
de M. Emery, maires, chevalier de la légion d'honneur, « tra- 
vailleur infatigable, affable envers tout le monde, estimé de la 
population entière », dit La Charente-Inférieure du 23 ; il 
laisse, dit VEcho rochelais du 23, qui lui consacre un long arti- 
cle, « un vide immense dans notre cité. Il a marqué sa place 
dans notre histoire locale, où sa mémoire demeurera à jamais 
honorée ». Voir aussi Le Courrier de La Rochelle du 24. 

Le 22 mars, est décédé à Gommentry (Aller) où il était méde- 
cin depuis trente ans, le docteur Félix Barbrau, âgé de 59 ans, 
né à Marennes, sorti de Técole de médecine de Rochefort. 

Le 26, est décédé à Saintes, professeur à Tinstitution Saint- 
Pierre, membre de la commission des arts, Antoine Bourricaud, 
né à Yves, âgé de 68 ans, ancien percepteur à Sousmoulins, 
ancien secrétaire de la mairie de Marennes, ancien instituteur 
à Virollet, Tanzac, Saint-Sulpice, etc., auteur d'un ouvrage 
sur Marennes et de plusieurs opuscules d'archéologie. 

ARCHÉOLOGIE 
La nécropole de La Ghapellb. — A quelques centaines de 
mètres à Test du bourg de Ghadenac, non loin de la route qui 
va à Jarnac-Ghampagne, est un champ connu sous le nom 
significatif de La Ghapelle. Situé sur le sommet d'un coteau assez 
élevé, il domine une partie du pavs environnant. Le proprié- 
taire, M. Guillou, avait constaté, depuis longtemps déjà, que le 
sol cachait à cet endroit des tombes anciennes, et avait projeté 
de faire un jour des fouilles sérieuses. Get hiver, il a donné un 
commencement d'esécution à son projet; malheureusement dif- 
férentes circonstances ont empêché les fouilles entreprises de 

*Tome VII. 10 



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- 146- 

donner tous les résultats que Ton était en droit d'en attendre. 
Les tombes ont été brisées par les ouvriers; et les mobiliers fu 
néraires, recueillis sans méthode, donnent des renseignements 
values et peu certains sur les âges de ces différentes sépultures. 
Dans des circonstances plus favorables, il eût été possible de 
trouver là beaucoup d'objets curieux et surtout d'intéressants 
détails sur les rites funéraires de nos ancêtres. Tout ce que nous 

f mouvons dire, c'est qu'il ressort de l'ensemble des objets recueil- 
is par M. Guillou dans les tombes de La Chapelle, qu'il y avait 
là une nécropole mérovingienne. C'est la première, je crois, qui 
ait été trouvée en Saintongc. 

Ces tombes étaient généralement creusées dans des blocs de 
calcaires, mesurant bien souvent !■" 85 de long, 0"* 79 cent, de 
largeur à la tète, etO" 37 cent, aux pieds; quelques unes avaient 
des chevets et des épaulcments ; deux ou trois seulement étaient 
construites avec des tuiles plates à rebords. 

Les objets recueillis sont : 1^ Des lames de sabres, larges de 
4 à 5 centimètres, et lonc^ues de 48 à 51 centimètres, en ler; 2* 
Deux ou trois boucles de ceinture, dont l'une est remarqua- 
blement conservée; 3** Des lames de couteaux ou de poignards 
en fer; i^ Des ciseaux en fer; 5° Des fragments de peignes en 
os , 6* Des fragments de vases en terre, recouverts d'une sorte 
d'émail vert, ornées de iigurines grossières ; 1° Des gobelets en 
verre ; 8® Une bague ; 9** Divers objets en bronze, ornés de 
dessins. E. Maufras. 

Notre planche reproduit les objets les plus importants : 
N"^' 1 et 2, fibules de bronze, de grandeur naturelle; le dessin 
nous dispense de toute description; n® 3, boucle de fer; n^ 5 
et 6, petit objet de bronze, aflectant la forme d'une tête d'an- 
guille ; grandeur naturelle. La destination de cet objet n'a pu 
être exactementdétcrminée ; n^ 4, anneau orné de dessins graves ; 
n* 7, fragment de la bordure d'un vase de terre vernissé, vert, au 
tiers de la grandeur naturelle. Nous pensons qu'il est de beau- 
coup postérieur aux sept autres objets; n'* 8, agrafe de bronze, 
grandeur naturelle. C'est la plus belle pièce trouvée. Elle se 
compose de deux plaques et d'une boucle jouant sur une char- 
nière : la plus petite, posée sur la plus grande et sur la boucle, 
est munie d'un ardillon. Dans son ensemble, la forme de la 
grande plaque est trapezoîde; elle porte, en dessous, trois 
petits tenons percés d'un trou. Elle a été gravée, ainsi que la 
plus petite plaque, en champ levé, pour recevoir une pâte 
d'émail bleuâtre dont il reste quelques traces. 

Notre confrère, M. Théodore Guillet, président du tribunal de 
commerce de Saintes, a offert au musée de la ville un groupe 
de deux divinités gauloises assises, malheureusement mutilé. 
Il a été trouvé en 1848, dans on jardin, près de la rue Laroche, 
à côté de substructions romaines. Il y avait en outre des cha- 
piteaux, des statuettes dont l'une en pierre représentait une 



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- 147- 

femmo avec U corne d*abondance, et une autre en métal, un Nep- 
tune. Tous ces objets ont été vendus ou dispersés. 



Lbs thermes de Saintes. — Voici encore des ruines romaines 
qui sont destinées à une disparition complète. Le champ où étaient 
les thermes de Mediolanum Santonum allait, il y a quatre ans, 
être acheté par un amateur qui se proposait de le fouiller, de 
déblayer et de sauver ce qui restait des bains publics. Vite 
pour se donner la gloire d'avoir trouvé ce qui n'était pas perdu, 
on découvrit les parties banales, hypocauste, fours, dalles, ce 
qui se voit partout, négligeant la partie originale et neuve de 
rédiQce. On cria merveilles, si bien que le prix du champ fut du 
coup triplé, quadruplé et quMl fallut s^arrôter. Mais Téveil était 
donné; et un habitant de Saintes vient d'acquérïr ces importants 
débris afin que les matériaux paient sa main-d'œuvre, et que 
les objets qu'il y rencontrera soldent son acquisition. 

Les arènes de Saintes. — Nous avons plus d'une fois appelé 
Tattention sur l'état dégradant et dégradé des arènes de Sain- 
tes (voir Bulletin, vi, 374, !•*' octobre 188C) ; et les journaux de 
Paris ont répété nos plaintes ; dernièrement le Courrier de V art 
(15 octobre), après avoir reproduit nos doléances, et demandé 
ce que faisait la commission des arts, s'écriait : « II est plus que 
temps de mettre fin à cette vieille et très mauvaise plaisanterie 
qui consiste à se débarrasser d'une responsabilité en nommant 
une commission dont Tunique utilité consiste à permettre à 
quelques vanités de se parer des titres de président, vice-pré- 
sident, secrétaire, secrétaire-adjoint et membres de la commis- 
sion... » La municipalité de Saintes a traité pour l'enlèvement 
de mille mètres cubes de terre aux arènes. C'était là la dif- 
ficulté. M. Lisch, inspecteur des monuments historiques, va 
pouvoir se remettre à l'œuvre, et achever, espérons-le, le dé- 
blaiement commencé. Il a à cœur de terminer cet important 
travail. Et bientôt sans doute, comme il l'a fait pour les tours 
de La Rochelle, il nous donnera un plan complet de restitution 
de notre ancien amphithéâtre, si différent des amphithéâtres 
connus. Mais que fera-t-on de l'eau qui arrive dans cet enton- 
noir ot y séjourne î • 

UAmi des monuments^ page 63, reproduit la liste des théà* 
très, amphithéâtres, arènes, connus en 1840, Le nombre était 
alors de 46 et comprenait seulement près de nous, Bordeaux, 
Poitiers, Périgueux, Saintes. Il faudrait y ajouter ceux que la 
société desilrc/iit;68 a visités dans diverses excursions: les Bou- 
chauds, commune de Saint-Cybardeaux (Charente), Sanzay, 
canton de Lusignan (Vienne), les arènes de Thenac, commune 
de Thenao (Charente-Inférieure). 



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- 148- 

Sépultures MÉROviNGieNNSS ▲ Courdillac. — Dans la séance 
du 4 février, M. Alexandre Bertrand, directeur du musée de 
Saint-Germain en Laye, a présenté à l'académie des inscrip- 
tions et belles lettres, une série de bijoux mérovingiens trouvés 
à Courbillac, près Jarnac (Charente), par notre confrère M. Phi- 
lippe Delamain, et dont nous avons parlé (Bulletin de juillet 
lb86, t. VI, 282). « On y remarque des fibules, des boucles de 
ceinturon, un bracelet d'argent, des verres de couleur et des 
débris de vase en pâte rouge. Suivant M. Bertrand, cette collec- 
tion doit être de provenance visigothe. Quoi qu'il en soit, le ci- 
metière gallo-franc dans lequel elle a été découverte est à lui 
seul un monument important pour Tarchéologie b. 

Souterrain-refuge. — Au village de Ohez-Bignon, commune 
de Saint-Ouen, canton de Matha, arrondissement de Saint-Jean 
d'Angély, est un de ces souterrains-refuges si communs en Sain- 
tonge. L'entrée à fleur de terre, formant un boyau de 3 à 4 
mètres de longueur est recouverte par des pierres plates, repo- 
sant sur une maçonnerie. Puis vient une sorte de corridor 
creusé dans le tuf, offrant une hauteur et une largeur moyennes 
de i"* 40 centimètres. On y voit une espèce de pilier, composé 
de pierres plates superposées sans ordre et un retrait de même 
hauteur et de même largeur que le corridor sur une profondeur 
de i*" 50 environ. En face de l'entrée, est un trou circulaire, 
donnant accès dans une chambre de dimensions égales à celles 
du corridor, au moyen d'un couloir de i"^ 60 cent, de long, lais- 
sant à peine l'espace nécessaire au passage d'un homme couché 
à plat ventre. • 

On a trouvé dans ce souterrain des os calcinés, des cendres 
et des instruments de cuivre dont la forme n'a pu être appré- 
ciée. Ces instruments ont été égarés. S. 

La VOUTE DE LA ROUTE d' AQUITAINE. — Il cxistc à Pons un 
monument unique en son ^enre. C'est une voûte vaste, admi- 
rable, d'un travail achevé, œuvre remarquable de la fin du 
XII* siècle et du commencement du xiii*, ogival et roman à la 
fois. Elle donne passage à la route d'Aquitaine, c'est-à-dire la 
route de Bordeaux à Saint-Malo, par Saintes, Pons et Miram- 
beajf. M. l'abbé Laferrière l'a reproduite en six héliogravures 
fort belles, qui en font concevoir une idée exacte. Rien de plus 
élégant que cet édifice; rien de plus pittoresque que ce monu- 
ment ainsi traversé par un grand chomin. C'était un hôpital, 
une maladrerie; et il fallait que l'accès en fût libre atout le 
monde. On y recevait aussi les enfants trouvés, et Ton y logeait 
les pèlerins qui s'en allaient de l'Angleterre et du nord de la 
France, par Paris, Lonjumeau, Orléans, Blois, Tours, Chàtelle- 
. rault, Poitiers, Lusignan, Melle, Saint-Jean, Saintes, Pons 
Blayc, Bordeaux, au tombeau de saint Jacques de Compostelle 
en Galice. Aussi se trouvait-il sur le grand chemin. D'un côté 



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— 149 — 

était la porte de Téglise; de l'autre, la porte de la salle des ma- 
lades. On Ta classée comme monument historique^ et avec 
raison ; on n*en trouverait peut-être pas une autre en France: 
et au point de vue architectural, elle est assez remarquable 
pour mériter d'être conservée. Mais il y a déjà longtemps que 
les tuiles manquent à la toiture et que les eaux s infiltrant à 
travers les pierres menacent Tédifice d'une ruine prochaine. 
C'est à la commune de le réparer; mais, puisque l'état l'a 
classé, la commune prétend que le soin de l'entretien lui 
incombe. Et pendant ces débats, la pauvre voûte souffre, et 
finira par tomber et mourir. Qu'au moins, comme le bruit en 
court, qu'on n'aille pas, ainsi qu'on l'a fait à l'église Saint-Eu- 
trope, rabattre pour s'épargner les frais de réparation ! 

Monnaies dk Louis XIII et XIV. — Au village de La Tillée, 
commune d'Escoyeux, en démolissant une vieille muraille on 
a trouvé 87 pièces de monnaie d'argent, écus de trois et de six 
livres de Louis XIII et de Louis XIV, dont la plus ancienne est 
de 1642, la plus récente de 1686. M. Gury, bijoutier à Saintes, 
en a acheté une bonne partie. 

Un cadran solaire^ — « Parmi les plus beaux et les plus cu- 
rieux cadrans solaires que j'ai vus dans mes voyages, dit M. de 
Rey-Pailhade, je citerai ceux de Olermont-Ferrand et de Sain- 
tes. » Celui de Saintes est vertical; l'extrémité du style porte 
une plaque percée d'un trou par où passent les rayons du soleil. 
Les lignes horaires et les fresques à dessin Louis XV qui les 
encadrent commencent à s^effacer. Ce cadran est disposé sur 
un mur de la cour de la bibliothèque publique de cette ville. » 
Bulletin de la, société archéologique du midi de la France ; 
séance du 13 août 1886, p. 49. 

La cheminée du château de Pons. — Sous le titre Vanda- 
lisme, le Courrier de l'art du 14 mars écrit: « La municipalité 
de Pons (Charente-Inférieure) a vendu, pour 2,500 francs à un 
particulier, la cheminée d'une des salles du château de Pons 
qui était une merveille d'ai't ! » Je suis sûr que si L'ami des 
monuments apprend le fait, il va crier encore plus fort : « Aux 
barbares ». Et d^autres revues probablement feront chorus. 
(Moniteur de Saintes des 20 février, 3 et 10 mars; le Progrès 
du 23 février; VEcho rochelais des 2 et 5 mars;lesTa6/effes du 23). 
Il n'yaquc la commission chargée de veiller à la conservation des 
monuments antiques et des objets historiques, qui ne soufflera 
mot, à moins qu'elle n'arrive, comme pour le donjon do Pons, 
après que Tescalier l'aura tout-à-fait entourée de sa spirale. Les 
cuirassiers d'Ofîenbach doivent servir à quelque chose. 

Cependant, il faudrait raisonner un peu, et ne pas jeter ainsi 
de gros mots. M. William Augereau a acheté le château d'Us- 
son (xvi* siècle) ; il Ta démoli pierre à pierre, en a numéroté 
tous les fragments, a mis sur des charrettes, statues, sculptu- 



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— l&O - 

res, bas-reliefs, caissons, armoiries, inscriptions, la chapelle et 
la fuie, la galerie et le pavillon, a transporté le tout à six ou 
huit kilomètres, et Ta rebâti dans sa propriété, aux Egreteaux. 
Qui donc le blâmerait? Il avait vu la société archéologique do 
Saintes agir de même pour l'arc de triomphe de Germanicus, et 
Prosper Mérimée, au nom de l'état, dépenser 79,788 fr. 66 pour 
relever sur la rive droite de la Charente T^difice du gaulois 
Otuaneunus, qui se dressait fier au milieu du pont et des flots. 
Il s'était dit : « Puisque les grands savants, ceux de Paris et 
ceux de Saintes, font ainsi, je puis bien faire comme eux ; 
d'autant que je sauve d'une destruction possible un très joli 
manoir, un fort bon spécimen de la renaissance en Saintonge, 
qui a déjà subi quelques assauts et perdu plus d'une de ses 
élégantes ciselures. » Et soyez sûr que pour transporter et re- 
construire si bien tout un château, il ne dépensera pas les 80 
mille francs qu'a coûtés l'arc de triomphe pour se rendre seule- 
ment du milieu du fleuve jusqu'à la rive droite. 

La maison bâtie, il faut la rendre habitable. En homme de 
goût, notre confrère veut que l'ameublement même soit*du même 
style. Or, dans une des salles du vieux château des sires de 
Pons, des comtes d'Albret, des princes de Lorraine et de Lam- 
besch, il v avait une très curieuse cheminée. On Ta dite du xvi* 
siècle; elle était plus récente; mais elle avait son mérite, et tant 
de mérite que le châtelain en eut envie. Il demanda à Tacheter. 
Mon Dieu, la cheminée était fort vieille ; elle aurait demandé 
de grandes réparations ; et les réparations d'objets d'art coûtent 
cher; elle aurait même pu un beau jour tomber, et il n'en serait 
resté miettes. C'était une bonne aubaine ; le conseil municipal 
accepta; d'autant que chacun y mit de la bonne volonté ; l'ache- 
teur proposait 2,000 francs; le vendeur estimait « le prix très 
avantageux » ; mais comme on voulut faire assaut de gracieu- 
setés, le conseil autorisa M. Augereau à « offrir un prix plus 
élevé, s'il le désirait •, et M. Augereau, pour ne pas rester en 
arrière d'amabilité augmentait de 500 francs. 

Lisons la délibération du 13 août 1886 : 

c Le conseil, après avoir pris connaissance d'une offre de 
deux mille francs pour acquérir la cheminée du secrétariat de 
la mairie, considérant le mauvais état des boiseries qui néces- 
siteront une restauration coûteuse, le prix très avantageux 
offert, et le moyen de réparer avec cette somme les appar- 
tements du château, vote, par dix voix contre deux et une abs- 
tention, la vente aux conditions ci-dessus après toutefois que 
M, Augereau, qui en avait déjà demandé l'acquisition, aura été 
mis à même d'en offrir un prix plus élevé, s'il le désire. » 

Plus tard, nouvelle délibération : 

« M. le maire expose que M. Augereau à qui la décision prise 
par le conseil municipal, dans sa séance du 13 août dernier, 
relative à la vente de la cheminée du secrétariat de la mairie, 
fait une nouvelle offre de 2,500 francs pour devenir acquéreur 



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— 151 - 

de cette cheminée. Cette offre est acceptée par le conseil muni- 
cipal qui autorise M. le maire à traiter délinilivement avec lui 
pour la somme de 2,500 francs net ; et les frais de la vente 
seront à la cliarge de Tacquéreur. » 

L*acquéreur a donc fait très largement les choses; il a sauvé 
d'une ruine imminente un bel objet d'art qui ornera son salon 
d'honneur. Encore un coup, qui donc le blâmerait? 

— Mais la municipalité? — Ah! la municipalité... 

Les travaux de construction du grand égoût collecteur à 
Cognac, ont mis à découvert, au commencement de mars, sur 
le boulevard Denfert-Rochereau, Tancien fossé de la ville qui 
avait là huit toises de largeur; le rempart du nord, démoli en 
1792, avait au-dessus du fossé sept mètres et demi. Large de six 
piedS) il était fait de moellons revêtus de pierres de taiîîe. Voir 
l'fire nouvelle du 13 mars. 



Classement des monuments historiques. — M. Antonin 
Proust a fait distribuer aux députés son intéressant Rapport 
pour la conservation des monuments et objets d'art ayant un 
intérêt historique ou artistique, (Paris, A. Quantin, 1887, in- 
4% nM501, 121 pages). 

Aux termes de ce projet, Timmcuble appartenant à un parti- 
culier sera préalablement classé par un arrêté du ministre des 
beaux arts. S'il y a eu contestation à propos du classement, il 
sera statué par le ministre, sauf recours au conseil d'état. Le 
rapporteur croit qu'il sera de bonne administration d'intércs* 
ser les sociétés des départements à l'œuvre de conservation des 
monuments. 

La Charente figure dans le classement pour les monuments 

3ui suivent : Monuments antiques : Restes de la villa romaine 
e Lacou Dauscna, restes d'un aqueduc à Brossac, théâtre des 
Bouchauds à Saint-Cybardcaux. — Monuments du moyen âge^ 
de la renaissance et des temps modernes : La cathéclrale do 
Saint-Pierre à Angoulôme, l'abbaye de La Couronne, le châ- 
teau do La Rochefoucauld, la lanterne des morts de Celle- 
frouin, les églises de Bassac, Aubeterre, Charmant, Château- 
neuf, Cognac, Courcôme, Gensac, Lesterps, Montbron, Mont- 
moreau, Mouthiers, Plassac, Rioux-Martin, Roullet, Saint- 
Amand de Boixe, Saint-Michel d'Entraigues, Trois-Palis. — 
Monuments mégalitfiiques : Le polissoir du Gros Chail à La 
Chcvrerie, la chapelle dolmen a Saint-Germain de Confolens, 
les dolmens de Fonlenille, Luxé et Vervant. 

Et pourquoi pas le dolmen si important, un des plus consi- 
dérables de nos contrées, de Saint-Pallaissur le Né? 

Pour la Charente-Inférieure, voici le classement proposé : 
Monuments mégalithiques: Dolmen de la Pierre-Levée, et dol- 
men la Pierre-Fouquerée, à Ardillières ; les trois- menhirs de 
Chierzac et de Bédenac ; l'allée couverte de Montguyon ; les 
deux dolmens les Pierres Couvertes de Charras, commune de 



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lo 



— 152 — 

Saint-Laurent de La Prée. — Monuments antiques : Le ciraue 
romain et les restes de l'amphithéâtre de Saintes ; l'aqueduc 
du Douhet ; la pyramide (sic) d'Ebéon et la tour de Pire-Lon- 
^e de Saint-Romain de Benêt ; le camp dit de César, à Tou- 
on, môme commune de Saint-Romain. — Moyen âge^ renais- 
sance : Les églises de Saint-Pierre d'Aunay, de Ghadenac, 
d'Echillais, d'Esnandes, de Fenioux, de Marennes, Restaud, 
Saint-Denis d'Oleron, Sainte-Oemme, de Saintes (8aint-Eu- 
trope, Saint-Pierre, ajicienneabbayo), de Surgères; la chapelle 
Saint-Gilles, le donjon et le passage de Thôpital à Pons ; rhô- 
tel de ville de La Rochelle, les fortiQcations de Brouage et de 
La Rochelle, la lanterne des morts dans Tancien cimetière de 
Saint-Pierre d'Oleron et celle de Fenioux. 

On ne sait pas trop ce que le Rapport entend par « le cirque 
romain » à Saintes, différant de Tamphithéàtre; ni pourquoi il 
appelle « pyramide » la pile d'Ebéon. 

Enfin, on classe la cathédrale de Saintes, le plus maussade 
monument, à part la tour et quelques fort jolis détails qu'on 
voit dans la ruelle du Bon-Pasteur. 

Ah ! si c'était possible, comme il vaudrait mieux classer les 
thermes de Saintes qu'une intempestive intervention a exposés 
et qu'une acquisition toute récente voue à une destruction 
prochaine ! 



EPIGRAPHIE. 



Les anciens remparts de Saintes sont une mine; on y a 
trouvé tous les débris romains que nous possédons à Saintes. 
En continuant à refaire le mur de l'hôpital, dont on a tiré l'an 
dernier de si curieux fragments d'édifices romano-gaulois, on a 
mis à part et gardé pour le musée tout ce qui a un caractère 
artistique, frontons, chapiteaux, etc. 

Un seul fragment porte une inscription, hélas! quelques 
lettres seulement, dont il est difficile de deviner le sens : 

//// VISQ I 

//// 8TERI8. 

Sans doute posteris, qui est le dernier mot de l'inscription. 

Pierres tombales. «— Parmi les objets offerts au musée des 
antiques de la ville de Saintes, par notre confrère, M. Au- 
guste Bossay, de Matha, boulets en fer et en pierre, chapiteaux, 
fragmenta de sculptures du moyen âge, sont deux débris de 
dalles funéraires; l'une porte ces mqts : 

/// POZE. LE. CORP /// 
/// MME. DE. HONN /// 
l/l VIVANT. MARC /// 
/// E. PERDRE AV. AG 

On voit bien qu' [ici re]po2:e le corps [de... fe]mme de hon- 



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— 153 — 

n[6te.... en son] vivant marc[hand, sieur? de] perdreat?, âg[é 
de..], mais c*est tout. 
La seconde no nous apprend pas davantage ; on y lit : 

CY. 0I8TI. /// 
BN. SON. VIVA. /// 
DV. BOVR. DE m[aTHA ?] 

PiBRRE TOMBALS A NuAiLLÉ. — A Oulmos, hamoau de Nuaiilo, 
canton d^Aunay, jadis prieuré de chanoines réguliers de 
Saint- Augustin, dont le dernier prieur, — M. l'abbé Noguès 
en fait un abbé, et parle de Vabbé du prieuré de Notre-Dame 
d'Oulmes, — fut François Borros de Gamanson, qu'il appelle 
Gam&uron ou Gamaurou^ abbé de Oorneville au diocèse de 
Rouen, vicaire général d'Orléans et chanoine sous-doyen 
du chapitre, prieur commendataire de Saint-Georges de Ba- 
zinville (Loiret) et d'Oulmes, sont encore les ruines de 
l'église, où, le jour des saints Cosme et Damien, le peuple des 
environs s'est rendu en procession iusqu'en 1871. Sur rempla- 
cement de l'église, a été trouvé, il y a quelques années, un 
tombeau recouvert d'une large pierre, de f mètre 90 de long sur 
60 centimètres de large. On y voit une croix, et, au point d'in- 
tersection des bras de la croix, le portrait du défunt, raconte la 
commission des arts, ix, 60. L'épitaphe gravée sur la tranche de 
la dalle a été relevée par M. l'abbé Noguès, qui en lit ainsi la fin, 
en expli(^uant que l'auteur, pour la mesure de son vers léonin, a 
supprime un C dans peccatus, et « semble sous-entendre même 
le second C »,peatus. Je n'ai pas vu l'inscription, mais j'affirme 
que le lapicide n'a pas eu des intentions aussi coupables ; il 
savait bien que peatus n'est pas plus latin que pecatus ou pec- 
catus^ avec ou le c et les c, tout comme M. l'abbé Noguès qui 
répète souvent: AgnusDei, qui tollis PECCATA... Bulletin, 
qui corriges si souvent mes fautes... Il faut lire ainsi ce distique: 

HOC SVB RVPE ÏACET PETRV8 DE CONTRE V0CATU8. 
SI TIBI CHRISTS PLAGBT EIV8 DIMITTE RBATUS. 

Sous cette pierre^ repose Pierre de Contré. Qu'il vous plaise^ 
6 Christj lui faire miséricorde. 

Un vbrrb a boire du xvi* siècle. — Au musée des antiquaires 
de l'ouest, à Poitiers, est un verre à boire du xvi^ siècle qu'a 
gravé la Revue poitevine de novembre 1885, ii, 273. Il porte une 
inscription, que Benjamin Fillon avait lue ainsi : 

BIEN QVEIES g. VO. v(ous) LAVEZ APTO 

Ce qui ne signifie rien. M. Léon Palustre, le fort compétent 
directeur de la société française d'archéologie, qui a communi- 
que ce vase intéressant à la société des antiquaires de France, 
a lu et bien : 

vou[8 sgJavbz bien qve ibsgap tovt 



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— 154 — 

Oe qui voudrait dire : « Vous savez bien que j'escap — esch&p- 
per^ sortir de son manteau, e cappa; rejeter ou bien, escaper^ 
mettre le gibier en liberté, délivrer — tout (:[ue je délivre de 
tous maux, que je suis la délivrance universelle) ». 

M. Louis Audiat, lisant simplement un y au lieu d'un p, pro- 
pose : 

vous SÇAVEZ BIEN QVB JE BÇAY TOUT, 

allusion au proverbe in vino veritas, ou mieux à ce dicton que 
a boire dans le verre de quelqu'un fait connaître sa pensée. » 
Voir compte-rendu de la séance du 3 novembre 1886, de la 
société des antiquaires de France. 

Sur un monument élevé, dans le cimetière de Saintes par ses 
amis et ses paroissiens, à Léon Bonnet, archiprétre de Saintes, 
décédé le 19 novembre 1885 (Voir Bui/ciin, vi, 17) et sculpté par 
M. Arnold, on a gravé cette inscription surmontée du chrismect 
de Va et IV 

HIC PAV8AT 

VITA FVNCTV8 ANNO MDGCCLXXXV 

LEO BONNET 

8ANGTI PETRI SANTONENSIS ARGHIPRESBYTER 

GANONIGVS RVPELLENSIS 

QVEM 

LIV ANNOS 6RB6I ADDICTISSIMO 

SEDVLA DOMVS DEI CVRA 
SVMNA IN BGENOS LAROITAS 
GRATA IN 0MNE8 MANSVETUOO 

COMMBNDARVNT 

GARISSIMO PASTORI ET AMIGO 

SVI EVM LV0BNTE8 

PIENTIS8IMB P. P. 

Dans réglise paroissiale Saint-Louis de Bourcefranc, on 
vient dMnscrire ces phrases : a Ancienne chapelle due à la 
générosité de madame de Maintenon ; 1 091, desservie par le 
clergé de Marennes ; 1712, desservie par les KR. PP. récol- 
lets de Marennes ; 1801, desservie par le clergé de Marennes ; 
1856, érigée en paroisse. Noms des curés: 1856, J. Gallot; 1858, 
J. Delon; 1874, Henri Valleau ; 1879, E. Clanet : 1883, A. 
Rullier; 1885, J. Jarry. » Nous demandons encore sur quoi 
repose l'attribution à madame de Maintenon de Téglise de Bour- 
cefranc. 

L'ami des monuments. — A côté de la société des amis des 
monuments parisiens vient de se fonder une société des monu- 
ments français avec des correspondants dans chaque départe- 
ment, pour « défendre les œuvres belles ou curieuses qui font 
rornement de notre patrie. » Elle pourrait prendre pour devise 



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— 165 — 

ce cri que poussait jadis Victor Hugo : « Guerre aux démolis- 
seurs, » Elle a pour organe » VAmi des monuments^ revue tri- 
mestrielle (prix 20 francs par an), accompagnée de nombreuses 
gravures. Son but est de « veiller sur les monuments d'art do la 
France, la physionomie des villes, la défense du pittoresque et 
du beau, architecture, peinture, sculpture, curiosités, souvenirs 
historiques, sites pittoresques, » etc. Son premier numéro, qui 
vient de paraître, est des plus intéressants. Outre dix-sept plan- 
ches et gravures hors texte, le palais des papes à Avignon, Tab- 
baye de Thélôme d'après Rabelais, les Tutelles de Bordeaux, tête 
et chapiteau du munée d'Arles, fontaine de Saint-Oautier, hôtel 
de ville de Saint-Antonin, etc., il contient: Le vandalisme à 
Dinan, par M. Yves Ouyot, député; à Saintes^ par M. Louis 
Audiat; a Orléans^ par Eudoxe Marcille; à Versailles, etc.; Les 
antiquités romaines détruites à Montluçon^ par Albert Lenoir, 
de l'institut ; Le mouvement contre le vandalisme, par Mario 
Proth ; Voyage en Tunisie, par H. Baladin ; Le retable de Jean 
Bellegambe à Douai ; découvertes de dolmens, sépultures mé- 
rovingiennes ; curiosités françaises, bibliographie, etc. Sous 
l'active, énergique et intelligente direction de M. Charles Nor- 
mand, architecte diplômé du gouvernement, secrétaire général 
de la société des amis des monuments parisiens, cette revue 
arrivera promptement à un grand succès, que pré&age sa pre- 
mière livraison. En effet, dans cette lutte contre le vandalisme, 
3ui, chac^ue jour, ardent et inepte^ exerce sa fureur, les indivi- 
us isolés ou les sociétés locales dites d'archéologie, sociétés 
d'admiration mutuelle le plus souvent, n^osent pas agir, parce 
que d'abord elles existent peu et n'ont pas su par leurs services, 
leurs travaux, acquérir de Tinfluence, puis parce qu'elles sont 
ffènées par le voisinage et la camaraderie. Signaler un acte de 
destruction, crier pour empêcher un meurtre artistique, ce 
serait se mettre à dos un membre qui ne paierait plus sa coti- 
sation ! Et puis, comment blâmer par exemple ce sous-préfet 
qui donne pour pierre tombale à sa fille un menhir qu'il fait 
transporter d'une des communes de son arrondissement ? ou 
cette municipalité qui pour besoin d'alignement, détruit un 
chef-d'œuvre, ou les ponts-et-chaussées, qui démolissent à la 
mine les portes des fortifications de Brouage, pour ^ faire passer 
une voiture et demie par jour? ou même cette société soi-disant 
archéologique, qui, sous prétexte de fouilles mal conçues, mal 
entreprises, mal dirigées, achève les ruines de monuments 
romains? L'Ami des monuments stigmatisera fièrement tous 
ces actes criminels, jettera au monde civilisé les noms des 
Welches modernes et donnera à des protestations indignées 
l'éclat et le retentissement que ne peut donner une revue locale, 
la grande publicité, châtiment des coupables, avertissement 
salutaire pour qui les voudrait imiter. 



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— 156 — 

VARIÉTÉS 

Statistique db l'instruction primaire dans la 
Charente-Inférieurb; 

Instruction. — Un rapport (20 juin 1886) présenté au conseil 
départemental de l'instruction publique sur la situation de l'en- 
seignement primaire pendant Tannée scolaire 1884-85, par Tins- 
[>ecteur d^académie M. Frémy, et publié dans le volume des Dé- 
ibérations du conseil général^ donne les détails suivants pour 
la fin de 1885: 

I. — Les locaux dans lesquels sont établies les écoles publi- 
ques sont au nombre de 839, dont 607 aux communes, 217 loués 
et 15 prêtés. II y a en outre 18 locaux pour les écoles maternel- 
les publiques. Le montant des loyers prêtés s'est élevé à 50,622 
fr.; 232 communes du département sur 480 manquent d'éco- 
les leur appartenant. 

Les écoles libres sont au nombre de 143, dont 19 de garçons 
et 125 de filles ; en outre il y a 18 écoles maternelles libres et 
18 écoles maternelles publiques. La subvention accordée au 
département, pour construction pendant 1885, a été de 1,000 
francs ; elle avait été de 325,855 francs en 1884. 

Le nombre total des écoles primaires publiques ou libres était, 

four une population de 446,416 habitants, de 1,018, à la fin de 
885, savoir : 343 écoles de garçons publiques ; 339 écoles de 
filles ; 157 mixtes et 18 maternelles ; en tout 857, contre 19 éco- 
les libres de garçons, 124 de filles et 18 maternelles, soit 161 au 
total : c'est une école par 460 habitants. 791 laïques et 66 con- 
gréganistes dirigent les 857 écoles publiques, et 50 laïques et 
111 congréganistes, les écoles libres. 

18 communes, dont 14 dans l'arrondissement de Jonzac, et 4 
dans celui de Saint-Jean d'Angély, sont complètement dépour- 
vues d'écoles. 62 écoles de filles restent à laïciser, savoir : 12 
dans l'arrondissement de La Rochelle, 4 dans celui de Roche- 
fort, 12 dans celui de Saintes, 4 dans celui de Saint-Jean d'An- 
gély, 17 dans celui de Jonzac et 13 dans celui de Marennes. 

II. — 68,942 élèves ont fréquenté les 1,018 écoles primaires 
publiques et libres, pendant l'année scolaire 1884-1885, et 100 
sont élevés dans leurs familles ; ils se répartissent ainsi : 58,068 
dans les écoles libres, dont 30,407 garçons, 23,775 filles ; 3,886 
dans les écoles maternelles ; et 10,874 dans les écoles libres, 
dont 2,214 garçons, 6,881 filles* et 1,781 dans les écoles mater- 
nelles ; les écoles laïques ont 53,224 élèves, dont 51 ,463 pour les 
publiques, 1,761 pour les libres ; les laïques 15,718, dont 6,605 
publiques et 9,1 13 libres; c'est 78 Vo pour les écoles laïques, 
22 Vo pour les congréganistes. 

Le personnel enseignant dans les écoles publiques se décom- 
pose ainsi qu'il suit : titulaires laïques, 468, et 2 congréganis- 
tes, 161 adjoints et 4 congréganistes : institutrices, 315 laïques 
contre 53 congréganistes, et 88 adjointes laïques contre 20 con- 



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— 157 — 

^éganistes ; enRn 7 directrices d'écoles maternelles et 8 sous- 
directrices laïques contre 11 directrices d'écoles maternelles 
congréganistcs et 9 sous-directrices, soit en tout 1 ,047 laïques 
contre 99 congréganistes. L'enseignement libre ne compte que 
84 laïques contre 304 congréganistes. 28 maîtres ou maîtresses 
exerçaient, sans brevet dans les écoles publiques, en 1885, et 
105 dans les écoles libres. 42 instituteurs laïques et 17. institu- 
trices, dont 16 laïques, ont leur brevet supérieur. 

Les dépenses de Tinstruction primaire, en 1885, se sont éle- 
vées, dans le département, à 1,274,036 fr. 30, dont 242,307 fr. 53 
5our les communes, 75,308 fr. 54 pour le département, et 
56,429 fr. 25 pour Tétat ; 1,211,839 fr. 30 sont employés au trai- 
tement des instituteurs publics. 

37 écoles sont pourvues de gymnases; 5,209 enfants ont l'ins- 
truction nécessaire pour faire partie des bataillons scolaires, 
qui sont au nombre de 8 dans le département. 2 ou 3 écoles 
seulement enseignent les travaux manuels. 

Enfin le concours de 1886 pour Tadmission à l'école normale 
de Lagord a amené 74 candidats pour 20 places, et 81 candidats 
pour le concours de 1886; 44 aspirantes pour 11 places, en 1885, 
et 47 pour 9 places, au concours de 1886, se sont présentées pour 
l'admission à l'école normale de La Rochelle. 

Dans le prochain numéro nous donnerons la statistique du 
clergé. 

voTAGB d'un Bénédictin dans les diocèses de saintes, 

LA ROCHELLE, ANGOULÉME, LUÇON, POITIERS, ETC., 1713-1714 (1). 
(Voir BuUetin, tome vn, page 99). 

1713, 13 juillet. — Au nom de Jésus-Christ, notre doux sau- 
veur. La divine Marie me comblant de jour en jour de ses fa- 
veurs, je commence heureusement ce quatrième livret de mon 
voyage, que j'espero devoir finir bientôt, au jour de la fête de 
la Visitation. Je dis la messe dans une église dédiée en son hon- 
neur, sous le titre de Tassomption. Toute la garnison du châ- 
teau de Blaye y assista, en grande dévotion. Le R. P. correc- 
teur des minimes m'arrêta à dîner, et me régala bien avec toute 
la charité héréditaire dans son ordre. O'est au maître-autel de 
leur église que je dis la messe de grand matin. Je fus ensuite 
aux abbayes de Saint-Romain et de Saint-Sauveur de Blaye. La 
première est de l'ordre de saint Augustin. M. Jean-Baptiste de 
Oourdon de Oenouillac de Vaillac en est abbé commendataire. 
L'église est propre et bâtie â neuf. L'autre abbaye est de l'ordre 
de saint Benoît. Dom Fabre, nouveau général de la congréga^ 
tion des exempts, y réside en qualité de prieur du monastère. 
Il nous a fourni un catalogue des abbés. C'est un bon homme, 
et tel qu'il le faut pour gouverner des moines exempts de bien 

(1) La plupart des notes sont dues à MM. Denys d'Âossy et Antoine Vernière. 



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— 158 — 

faire. Le couvent des minimes fut fondé, dans la ville de Blaye, 
le 17 mai 1606, par M. Jean d'Esparbès de Lussan, gouverneur 
de Blaye, assiste de M. François d'Esparbès, son âls, etdedame 
Hippolyte de Bouchard, son épouse. 

Lors(|u'on voulut faire une citadelle à Blaye, on transportai 
monastère de Saint-Romain, et toutes les maisons des particu- 
liers furent démolies. Il n'y eut que le couvent des RR. PP. 
minimes qui resta dans Tenceinte de la citadelle ; et ces bons 

Sères, en reconnaissance des bienfaits quMls avaient reçu de 
[. Claude, duc de Saint-Simon, pair de France, gouverneur de 
la ville, château et comté de Blaye, lui accordèrent le titre de 
fondateur, le 26 mai 1654. Les minimes de Blaye ont presque 
tous trois jambes. Je fus coucher au Petit-Nyort. 

3. Je dînai à Ponts, où je trouvai plusieurs officiers de distinc- 
tion. Sur les quatre heures du jour, après avoir fait collation 
aux jacobins, je fus souper à Saintes, à Saint-Paul, où je trou- 
vai bonne compagnie. J'étais venu avec trois Anglais depuis 
Bordeaux. 

4. — Je rendis visite à quelques chanoines, et dînai au col- 
lège, où le P. de Mesplez, recteur, me fit cent amitiés. Je fus 
coucher à Saint-Jean, où le R. P. prieur me reçut avec sa bonté 
ordinaire. 

5. — Je reçus des visites des principaux de la ville. 

6. — Je rendis plusieurs visites avec D. Melchior Boyer (1). 

7. — Je fus à La Fayolle avec D. Jacques Gusson, zélateur. 
D. Etienne Marcombes (2), cellérier, nous régala fort obligeam- 
ment. M. Tavocatdu roi (3), jadis mon écolier, et trois autres 
messieurs furent de la partie. 

8. — Je fls plusieurs visites avec D. V. Marcland. 

9. — Je fus chez les ursulines, avec le P. prieur, et j'y dis la 
messe (4). 

25. — Je reçus plusieurs bouquets pour la fête de Saint-Jac- 
ques. Nous nous rencontrâmes six Jacques dans la commu- 
nauté de Saint-Jean d'Angély. 

31..— Je visitai les couvents de la ville de Saint-Jean. 

3 août, — Je fus au Poupeau, paroisse de Bignay, avec D. 
Melchior Boyer et D. Vincent Marcland; où M. Mestadior, avo- 



(1) Melchior Boyer, né à Âhan, diocèse de UmoBes, fit profession à Tâge de 
24 ans, dans Tabbaye de Saint-Augustin de cette ville, le 24 juiUet 1685, et mou- 
rut À Saint-Jean d'Angélv, le 21 mars 1729. On trouve sa signature dans les actes 
capitulaires des années 1701 et 1725. 

(2) Etienne Marcombe, né à Riom, diocèse de Clermont, fit profession à l'âge 
de 19 ans, dans Tabbave de Saint-Augustin de Limoges, le 9 novembre 1697, et 
mourut à Saint-Jean d^Angélv, le 15 juillet 1734. 

(3) Jean Mestadier, avocat au roi, maire de Saint-Jean d'Angély en 1721. 

(4) Le monastère des ursulines de Saint-Jean d'Angély fut tonde par Tévéque 
de Saintes, Raoul de La Guibourgère, Michel Tiraqueau, chevalier, Simon 
Poisson, conseiller du roi au siège de la prévôté d'Angers, et Louis Ck)yaud^ écn- 
yer, échevin de la maison commune de Niort, suivant acte de Tourneur, notaire 
a Saintes, du 11 août 1635. 



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- 150 — 

cat du roi, qui a été mon écolier, nous régala magnifiquement 
et de bon cœur. Nous déjeunâmes chez le procureur du roi (1). 
1713, 4 août — J'entendis le panégyrique de S. Dominic^ue aux 
jacobins. Le P. Amadieu, cordelier, prit pour texte : Omnta facio 
propter ev&ngelium. Il fit voir que saint Dominique, plein de 
foi, avait pratiqué l'évangile ; que, plein de charité, il Tavait 
prêché. On,commença après vôprcs une neuvaine à la vierge, 

[)our obtenir le beau temps et la cessation des pluies continuel- 
es. D. Ant. Roy a prêché aujourd'hui à Tabbaye de Saintes, pour 
la rénovation des vœux. J'ai fait la classe de rhétorique pendant 
deux jours. 

15. — Après vêpres, nous fîmes la procession solennellp, où 
assistaient les jacobins, les cordeliers et les capucins, et tous 
les corps de ville. 

18. — Nous fîmes un service solennel pour D. Arnould de 
Loo, notre supérieur général, décédé à Saint-Oermain des Prés, 
le 9 de ce mois. 

19. — Je reçus une lettre toute obligeante de M. Tévéque de 
Sarlat, qui m'a fait l'honneur de m'envoyer son mandemient 
pour la publication de la paix, et un détail des réjouissances 
qui se sont faites, par son ordre, le 15 juin dernier. M. Tabbé de 
Vaux, vicaire général de M. de Sarlat, m'a envoyé quelques 
mémoires de Ponts, et le P. Justin Bergue, fameux prédicateur, 
gardien des récollets de Ponts, m'en a envoyé quelques uns de 
son couvent. 

20. — Saint Bernard ramena le beau temps, avec la nouvelle 
lune. On prit Landau. 

2G. — Je partis de Saint-Jean avec dom Vincent Torrillon (8), 
qui va demeurer à Solignac. Nous dînâmes à Macquevillo, 
prieuré dépendant de l'abbaye de Charroux, uni au collège de 
Saintes. Nous soupàmes à Bassac. 

28 et 29. — Je transcrivis quelques titres d'une redevance du 
prieur d'Eschaîat au prévôt-moine de Bassac, que le P. prieur 
a retirés d'un procureur dVVngouléme ; motif pour lequel j'étais 
retourné à Bassac, à la sollicitation du cher R. P. prieur. 

30. — F. Fleury et F. Julien La Mothe, chanoines réguliers de 
La Couronne, me vinrent voir à Bassac. Ce dernier me donna 
une copie d'un manuscrit historique de l'abbaye de La Cou- 
ronne, que je l'avais prié de me transcrire. Le P. Daième, 
prieur des carmes déciiaussés d'Angouléme, arriva le soir aveo 
D. Jean Dalèmc,son frère. Il nous dit que les PP. jésuites d'An- 
gouléme venaient de soutenir une thèse où ils avançaient que 
l'opinion du père Maignan sur les accidents est periculosa in 



ii) Cliarles-Louis Charrier, procureur du roi. 

(2) D. Vincent Torilhon. né a La Chais»-Dieu, fit profession à l'âge de 19 ai 
le XI septembre 1669, à rabbaye de Saint-Aliyre, et mourut dans ceUe de 
Chaise-Dieu, le 17 mai 1715. 



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— 160 — 

31. -— On célébra, à Bassac, la fête de la dédicace de l'église, 
dédiée à saint Etienne. Je corrigeai le cérémonial monastique, 
et fis un ordre des cérémonies, que Ton fera le jour des saintes 
reliques, que Ton célébrera pour la première fois le dimanche 
après la Saint-Luc. Le P. sous-prieur de Saint-Jean d'Angély 
est invité pour faire le sermon. On fera la procession en chapes, 
et Ton portera les quatre beaux reliquaires d'ébène que le P. 
prieur a fait venir de Paris. Il attend un tabernacle àe môme, et 
il a fait, dans Téglise et dans le monastère, des réparations bien 
entendues. 

1«' septembre. — Je partis de Bassac avec le R. P. prieur et 
M. le curé de Saint-Simond. Nous dînâmes à Tabbaye de La 
Frenade, où dom Vitier, mon bon ami, nous régala bien. Nous 
passâmes la Charente au port de Lis, que nous avions passée, 
avant dîner, â Vinade. Nous couchâmes au prieuré de Saint- 
Georges d'Aurion, où M. de Maisonneuve, qui en est fermier, 
nous reçut parfaitement bien. Ge prieuré est situé sur la Gha* 
rente, à une lieue et demie de Saintes, et il dépend de Bassac. 

2. — Nous dînâmes chez M. révoque de Saintes, qui était 
parti pour Paris, le 9 de ce mois, et qui avait mandé au prieur 
de Bassac qu'il souhaitait le voir avant son départ. Ge prélat 
nous fit mille amitiés, et m'embrassa bien tendrement. Nous 
soupâmes à Saint-Eutrope, où M. du Gaurroy, prieur, nous re- 
çut â sa manière ordinaire. 

3. — Dimanche. Après avoir dit la messe à Sainte-Glaire, 
église la plus voisine de notre auberge de Saint-Paul, nous fû- 
mes coucher à Rochefort, et M. le curé de Saint-Simond s'en 
retourna â sa paroisse. Nous logeâmes à- la Ville de Poitiers. 
Nous traversâmes la belle allée de La Roche-Gourbon (1). 

4. — Nous vîmes les magasins et l'arsenal, les cordelicrs, 
etc.. de Rochefort. Nous montâmes dans le vaisseau La reine 
des anges, que l'on armait et aui devait partir le lendemain. M. 
de La Galissonnière, commandant de la place, nous fit beaucoup 
d'honnêtetés (2). J'en reçus beaucoup de M. le curé de Saint- 
Louis et des bons PP. capucins. Nous partîmes après le dîner. 
Nous fîmes collation chez les capucins de Tonnay-Gharente, où 
il y a une abbaye qui dépendait autrefois de celle de Saint-Jean 
d'Angély. Nous passâmes la Boutonne, et après avoir traversé 
la ville de Saint-Savinien, où il y a un prieuré dépendant de 
Bassac et un couvent d'augustins, nous couchâmes au château 
de Goulonges, chez M. de Mérignao (3). 



(1) Ne serait-ce pas la grande allée du jardin du roi? On ne trouve aucune 
indication dans Viaud et Fleury, Histoire de Rochefort, 

(2) Roland Barin, comte de La Galissonnière, avait épousé la Aile de Tînten- 
dant, Catherine Begon. 

(^ Louis de Sainte-Hermine, colonel du régiment de Gaylns infanterie, marié 
à sa cousine germaine, Blanchefleur^Geneviève, fille unique de Louis Guybert, 
écuyer, seigneur de Goulongesi et de SchoUstique Lambert. 



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-161 - 

1713, 5 septembre. -— Noas dînâmes au Poupeau» chez M« Ta- 
Tocat du roi (1), et aoupàmes à Saint-Jean en bonne compagnie. 

6. — Le P. prieur do Saint-Jean, celui de Bassac, et le P. curé 
de Saint-Jean m'invitèrent à dîner avec eux. J'accompagnai le 
P. prieur de Bassac. jusqu'à Asnièrcs (2) ; les autres deux furent 
prendre congé de M. Tévôque de Saintes. 

8. — Après vôpres, on lit la procession, après laquelle on 
donna la bénédictioa ; ce que l'on fait, les fôtes et dimanches, 
par ordre de M. Tévèque, pour demander à Dieu le beau temps. 

j 1. — Je fus à Fontenet (3), à une grande lieuede Saint-Jean, 
avec M. Maurice OrifTon de La Richardière (4) . M. Groizé de Fon- 
torbe nous traita splendidement (5) ; il y avait une nombreuse 
compagnie. Le prieuré de Saint- Vincent de Fontenet dépend de 
Saint-Jean d'Angély, M. l'abbé de Bouville en est titulaire. 
Pierre d'Abzac de La Douze, moine de Saint-Jean, ensuite ar- 
chevêquede Narbonne, était prieur do Fontenet, où il y avait 
plusieurs religieux... 

[Suit une lettre de dom François Rolle (Paris, !•' décembre 
1584), au sujet de l'union de Saint-Jean d'Angély, à la congré- 
gation des exempts, association de bénédictins qui fut dissoute 
en 1770, ne comptant plus alors que 67 religieux qui n'avaient 
pas voulu accepter la réforme de Saint-Maur. Les exempts oc- 
cupèrent l'abbaye de Saint-Jean de 1584 à 1623]. 

18 septembre. — Le R. P. D. F. de Gransaigne, prieur de 
Saint-Jean, ayant reçu ordre de la diète de chercher au diocèse 
de Luçon un endroit pour y transporter le monastère de Saint- 
Michel en Lherm, et d'en faire son rapport au chapitre général 
prochain, me fit l'honneur de me choisir pour son compagnon. 
Nous fûmes dîner à Surgères, où la fièvre double tierce con- 
tinue me prit, de sorte que je fus obligé de m'y arrêter, et le P. 
prieur fut coucher à La Rochelle, où il prit congé de M. le ma- 
réchal de Ghamilly, qui va à Paris. 

19. — J'eus assez de courage pour retourner à Saint-Jean, où 
la fièvre m'étrilla bien pendant sept jours. 

. i*' octobre, — Je dis la sainte messe à la chapelle de l'infir- 
merie. 



(i) Jean Mestadier, avocat da roi, aa siège de Saint-Jean d'Angély. 

(2) Les bénédictins de Saint-Jean d*Angély étaient seigneurs de la paroisse de 
Saint-Médard d*Asniéres. 

(3) Le prieuré simple de Saint-Vincent de Fontenet était à la nomination de 
Tabbé de Saint-Jean d'Anffélv ; il avait été abandonné à Tabbaye par le duc Guil« 
laume d'Aquitaine, en 1070. Voir Gallia christiana^ t. ii, Instrutnentaj p. 465. 

* (4) Maurice, fils de Jean*Baptiste Griffun, écuyer, seigneur de La Richardière 
en Yaraize, et de Rose de Rousselet, possédait aussi dans la paroisse de Fontenet 
la terre de La Chagnée. 

(5) Jean Groizé, avocat au siège de Saint-Jean d'Ângély, seigneur de Fontorbe, 
était aux termes de son hommage, tenu de porter en terre Tabbé de Saint-Jean 
d'Ângély: il devait se revêtir, en cette occasion, d*un surpUs et porter des gants 
blancs. Gallia ehristiana, t. ii. 

Tome VII. il 



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— 162 — 

1713, 5 octobre. — Je la dis à l'église. Le P. prieur de Saint- 
Jean est revenu avec la ilèvre tierce. Il a acheté, de la bibliothè- 
que de feu M. Begon, la byzantine (1) et les portraits de D. Be- 
noit Brachet et de D. Luc Dachéry, le tout cinquante pistoles. 

Le vers suivant se peut changer en 1022 façons en gardant le 
sens et les lois du vers hexamètre ; on le peut aussi changer 
cent fois, en rétrogradant. 

Tôt tibi Bunt dotes virgo quot sfdera cœlo 

Le suivant, qui est tiré de l'écriture, 6e peut tourner en 
3,628,800 manières. 

Rex, dux, sol, lex, lux, fons, spes, pax, mors, petra, Christus. 

13. — Fête de saint Venant, abbé, que Ton fait double au 
monastère de Saint-Jean ; je fus à La Payolle (i), d*où je revins 
le lendemain. D. E. Marcombes, cellérier, m'y fit toutes les ca- 
resses possibles. Nous avons vu à Saint-Jean le P. supérieur 
de Saint-Aubin d'Angers et dom Rohault, bachelier de l'uni- 
versité d'Angers et maître de théologie à Saint-Aubin, qui est 
un très savant religieux et qui :\ un mérite extraordinaire. 

Voici la conclusion d'un discours adressé à une ursuline de 
Dieppe, le jour de sa professsion, par un autre religieux qui 
avait aussi un talent extraordinaire. C'est le vénérable père 
Abacuc de Lombez : « Courage, dit-il, ma chère sœur, vous 
voilà enfin ursuline, c'est-à-dire une jeune ourse encore in- 
forme et imparfaite; mais votre charitable supérieure, comme 
la mère ourse, vous formera, vous façonnera et vous léchera 
tant que l'on verra incessamment s'ouvrir en vous les yeux de 
la circonspection, naître les oreilles de l'attention, s'affiler le 
museau de la précaution, s'étendre i'échine de la soumission 
et s'allonger la queue de la persévérance, qui vous fera passer 
dans le grand bassin des eaux vives qui rejaillissent en la vie 
éternelle, d'où vous serez transportée dans le giron du Père 
éternel, où vous conduisent les mérites de son fils par la vertu 
du Saint-Esprit. » 



(1) La bibliothèque de Saintes, avant Tincendie de 1871, possédait cet ouvrage 
de 29 volumes in-folio, imprimé au Louvre pendant le xvn* siècle sur grand pa- 
pier. Chaque volume porUit Vex libris de Uegon. 

(t) La Fayolle était le siège de la baronnie a*£ssouvert (Exulvertum) abandon- 
née en 1057 par Aimery, seigneur de La Mallevault et Sénégonde, sa mère, aux 
moines bénédictins de Saint-Jean d'Angély in puram et perpétuant elemosi' 
ftnm. [Mss. de Dom Estiennot, Antiquitates bencdictinœ Xantonenses^ f. 283). 
On voit encore à La Fayolle le reste d'une chapelle et une immense citerne 
creusée par les bénédictins. Sur une porte intérieure de la maison, qui n'a aucun 
caractère architectural, on remarque une de ces peintures en vogue au xvii* 
siècle et qui fournirent à Chapelle et Bachaumont l'occasion d'une épigramme 
contre le gouverneur Scudéry : 

Un Suisse avec sa hallebarde 
Peint sur la porte du château. 



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- 163 — 

17i3, 18 octobre. — On célébra à Saint-Jean la révélation du 
chef de Saint-Jean, fête de second ordre (1). 

20. — Je fus à Saint-Sauveur de Bignay, prieuré dépendant 
de celui de Lanville, de la congrégation des chanoines régu- 
liers de France. Le. P. Nouvellet, Champenois, me régala 
splendidement et me donna une liste des prieurs d'Espagnac, 
on Quercy, où il a été aumônier. La flèche de Téglise de Bi- 
gnay est d'une délicatesse achevée. 

21. — On célèbre, au monastère de Saint-Jean, la fête de 
saint Hllarion, dont on avait autrefois le corps, comme je Tai 
trouvé dans le cartulaire (2). 

23. — On célébra la dédicace de Tés^lise de Saint-Jean (3). 

24. — Dom Etienne Marcombes, cellérier, me fit Tamitié de 
me venir prendre à Saint-Jean pour me conduire à La FayoUe, 
où il me donna très bien à diner, et le soir il me conduisit à La 
Ghapelie-Bàton. Je partis de Saint- Jean très satisfait du R. P. 

S rieur et de tous nos RR. PP. qui m'ont fait mille amitiés pen- 
ant mon séjour et surtout pendant ma maladie. 
F. Pierre Terrasse a fait une copie do mes mémoires et j'ai 
été édifié de la sagesse de nos jeunes confrères. 

25. — D. Robert Lyo tard, procureur de Tabbé de Saint-Jean, 
me retint à La Chapelle-Bâton (4) ; nous entendîmes la messe 
de D. Melchior Boyer, dans Téglise paroissiale dédiée à saint 
Clément, pape et martyr. Après dîner, nous fûmes, tous trois, 
avec M. Besvin, curé de La Chapelle, mon ancien écolier, à 
Saint- Jean, voir M. Peluchon, au Breuil (5). Il y a une belle bi- 
bliothèque et un enclos charmant. 

26. — Dom Lyotard et M. le curé me firent lamitié de m'ac- 
compagner jusqu'à La Ville-Dieu d'Aulnay. Nous passâmes la 
Boutonne â Coudiou sur un très mauvais esquif conduit par 
une femme. Nous vîmes Aulnay, où il y a une église très an- 
cienne et un couvent de carmes. On nous montra une statue 

{i) Die julii xzix, Engeriaco revelatio capitis sancti Joannis [Baptiste. (Dom 
Estiennot, ^ 55). 

(-2) Ârchisterium Engeriacense sancto Hilarioni primitus dicatum fuisse sua* 
dent, ni faUor, litters Odonis Engeriacen8is,abbatis quibus statuit ut in natalitio 
S. patris Hilarionifl in conventu celeberrima refectio prœparetur, notanlque quod 
ad sacrum S. Hilarionis tumulum fréquenter membre languentium curaban- 
tur. (D. Estiennot, P> 23). 

(3) Anciennement cette fête se célébrait le 6 décembre : c Decembris die yi 
dedicatio ecclesiœ Engeriacensis, sed alio de modo fit hoc festum. » (Dom Es- 
tiennot, (• 57). 

(4) La paroisse de La Chapelle-Bâton avait été abandonnée à l'abbaye de Saint- 
Jean d'Angélv par le roi Philippe le Bel pour se rédimer du legs fait aux béné- 
dictins par Alphonse de Poitiers le 17 janvier 1300. (Mss. de dom Fonteneau, t. 
xxvu bis, p. 401). 

(5) Pierre Pelluchon, avocat en la cour et au siège royal de Saint-Jean d'An- 
gély, marié à Marie Giron. Le Breuil ou le Grand-Breuii de Vaaize, en la pa- 
roisse de Saint-Pierre de l'Isle, appartenait à sa femme, fille de N. Giron et de 
Catherine Bernard, décédée en 1(jÎJ3. Peut-être s'agit-il de son fils, aussi avocat et 
dénommé Pierre comme lui, mort en 1722, époux de Catherine Marchand. La 
seigneurie du Breuil avait été antérieurement possédée par les famillea de Léû- 
gnac et Bavard de Tlsle. 



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— 164 — 

équestre de Charlemagne au-dessus de la porte de Saint*Pierre 
d^Aulnay ; mais elle est moins ancienne que cet empereur. L'é- 
glise de Sainte-Madeleine de La Ville-Dieu est une annexe de 
Saint-Pierre d'Aulnay ; Tune et Tautre sont de la collation du 
chapitre de Saint-Pierre de Poitiers. Après avoir dîné à La 
Ville-Dieu, je passai à Briou, à Vilaine, dépendance de Celles, 
à Montigné, annexe du prieuré de Saint-Maixent de Veyrines, 
où M. Dupuy, fermier do nos pères de Saint-Maixent, me fit 
boire d^excellent vin d'Ains (1) de trois feuilles. 

1713, 27 octobre. — J'arrivai vers les huit heures du matin 
k Tabbaye de Notre-Dame de Celles où le P. Masson, sous-prieur 
des chanoines réguliers, me reçut parfaitement bien. Le P. 
Oesvrier, procureur, me communiqua le peu de papiers qu'ils 
ont retirés des mains des hug^uenots et des héritiers des abbés 
corn mendataires. Je trouvai Térection de Tabbaye qu'ils igno- 
raient. Le P. Simon, qui est prieur de Celles, était allé voir le 
P. prieur de Saint- Jean d'Angély, son ancien ami. 

2B. — M'étant botifié pour partir après avoir dit la messe à 
Tautel de Notre-Dame, afin de me trouver à la fôte de la trans- 
lation des reliques de saint Maixent et de saint Léger, je fus 
obligé de rester à Celles avec les curés de Thorignyetde Saint- 
Roman, à cause de la pluie qui tombait à pleins seaux. Je ne 
pus partir que le 30, encore fallut-il allonger d'une lieue mon 
chemin, à cause des ruisseaux qui avaient grossi extraordinai- 
rement. Je passai par Baussay, dans l'intention de demander à 
M. de Sevrette la vie de Louis XI, qu'il a manuscrite en vers 
français ; mais il était à Ferrières. J'arrivai à Saint-Maixent 
avec beaucoup de peine.... 

1714, 8 avril. — Dès le grand matin, je fus à l'abbaye des 
Chastelliers, à trois lieues de Saint-Maixent, pour voir les RR. 
PP. prieurs de Saint-Maixent et le P. procureur D. Fr. Roy, 
qui allaient à la diète. Je dînai avec eux et assistai à la messe. 
De ma vie, je n'ai trouvé de si mauvais chemins et, quoique 
j'eusse pris un guide à cheval, je faillis rester dans le bourbier. 
Le P. prieur des Chasteliers me fit voir un catalogue des abbés^ 
et la vie du B. Géraud de Sales, leur fondateur, tirée d'un an- 
cien manuscrit de Clairvaux. Il n'y a rien de particulier dans 
ce monastère, qui est fort riche. M. l'abbé de Lorraine jouit de 
l'abbaye. Je fus recoucher à Saint-Maixent, d'où je partis le 9 
avril, fête de l'annonciation, avec D. Jacc^ues Chappelet, qui 
allait prêcher à Niort, dans l'hôpital des pères de La Charité, 
dont l'église est dédiée à la T. sainte Vierge, sous le titre de l'an- 
nonciation. Frère Heulhard nous régala magnifiq^uement. Il a 
deux frères parmi nous, et ce bon prieur est tout bénédictin. Le 
P. Chappelet prêcha avec applaudissement. Le soir, nous avions 
sole, raie, saumon frais, carpes, tanches, morue, alose, etc. Il 



(1) Haimps, dans le canton deMatha, le crû le plas en renom de Tarrondis- 
dissement de Saint-Jean d'Angély. 



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— 165 — 

y avait un gros souper en gras, ou étaient quatre pères do Tora- 
toire, trois cordeliers et quelques séculiers. 

1714, iO avril, — Je fus à Tabbaye de Saint-Liguaire lès Niort, 
dont M. Tarchevèque de Vienne est abbé. Je n'y trouvai presque 
rien. M. Glémenson, prévôt de la maréchaussée à Niort, me fit 
Phonneur de m'v accompagner et de me faire voir les beautés de 
Niort. J'avais dit la messe conventuelle, à seçt heures, dans 
réglise de la Trinité des dames bénédictines, ou je vis les trois 
sœurs de Goybo, quej'avais connues à Saint-Jean d'Angëly, qui 
ont pris le voile et fait profession le même jour. Ce sont trois 
petits anges (1). 

11. — Je dis la messe à La Charité, pour le P. Denis Berry, 
doyen des frères de La Charité, décédé le jour depâques 1714, à 
Niort. Il avait 60 ans de profession, 77 ans d'â^e, et il avait été 
cinq fois provincial. Je partis de Niort, charme de la charité du 
P. Heulhard et de ses confrères. J'eus la compagnie de M. Da- 
vid, prieur de Fontblanche, prieuré qui dépend de La Cou- 
ronne près d'Angoulôme, et de M. Giraud, qui allait à Saint- 
Jean^ pour demander à M. Valois (2), notre avocat, une de ses 
filles en mariage. Nous dfnàmes à Saint-Etienne; je soupai à 
Saint-Jean, avec six de nos confrères. 

13. — Je fus coucher à La Chapelle-Bâton, avec D. R. Lyo- 
tard, qui m'y régala bien. 

14. — Il me fit l'honneur de m'accompagner à Pabbaye de 
Saint-Séverin sur Boutonne, à deux lieues de La Chapelle et à 
trois de Saint- Jean (3). Le prieur curé, qui est un petit cras- 
seux, chanoine régulier de Sainte-Geneviève, nous fit humer le 
vent, un gros quart d'heure, devant sa porte, qu'il ouvrit enfin 
avec peine. Nous vîmes l'église, sans y trouver un seul monu- 
ment antique. Bref, nous fîmes un voyage blanc, et ne jugeant 
pas à propos d'aller dîner à Dampierre, où ce misanthrope avait 
pris la liberté de nous envoyer, nous fûmes dîner à La Chapelle 



(1) La famille de Goybo, établie an xvi* siècle à Soubize. était calviniste. Da- 
vid de Goybo y habitait encore en 1604. Les trois demoiselles de Goybo devaient 
être les petites filles de Jeanne de Goybo, que nous trouvons à Saint-Jean d'An- 
gély, veuve de Jacques Bourgeois, marchand, en 1660. Leur père avait sgouté à 
son nom de Bourgeois le nom de sa mère, et se fit appeler Bourgeois de Goybo. 
Les demoiselles de Goybo étaient nouvelles converties; elles furent élevées aux 
frais du roi chez les bénédictines de Saint-Maixent; mais Tune d'elles, Marie- 
Anne, née en 1096 à La Vauguion, paroisse de La Jarrie-Audoin, n*embrassa pas 
la vie claustrale ; elle se retira chez son frère, Jean de Goybo, curé de Gherboa- 
nière, et fonda à Saint-Jean d'Angély, en 1752, une école gratuite pour les indi- 
gents. [Guillonnet Merville, p. 42]. Ge Jean de Goybo était-il le même que Tan- 
cien clerc de dom Boyer, professeur de philosophie au collège de Usieux à Parts, 
en 1714? G'est ce que nous ne saurions établir. 

Le curé de Gherbonnière, Jean-Baptiste Bourgeois de Goybo, adhéra à Tappel du 
cardinal de Noailles, le 3 février 1719. (La Constitution Vnigenitus, déférée à 
VEglise universelle, tome m, p. 39). Il est mort, le 90 janvier 1754, à Gherbon- 
nières. 

(2) Jean Levallois, avocat au siège de Saint-Jean d'Angély (1680). 

(3) Uabbé commendataire de Saint-Séverin, qui avait succédé à Fléchier, était 
alors Armand-Jean de Gotte [et non de Costef comme récrit le Goi/ia], fils du 
premier architecte da roi, Robert de Gotte (1666-1735). 



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— 166 — 

et souper à Saint-Jean. Les trois jours suivants, je reçus des 
visites des principaux de la ville et j'en rendis de même. J'ai 
trouvé dans ce monastère un manuscrit qui a pour titre : Qua* 
tuor novissimorum liber de morte videlxcetfpœnis infemiiju- 
dicio et celesti giona... 

18 avril. — Je fus dîner à Saintes, chez Saintpé, à Saint-Paul, 
avecD. F. Marcombes. Après diner,jerendisquelque8visites,etc. 

19. — Je travaillai tout le matin, au collège, pour refaire le 
catalogue des abbés de La Tenaille, que j'avais.laissé perdre. 
M. Tabbé de Vaux me donna à déjeuner, et voulut me retenir 

Sour dîner, de même que le P. de Mesplez et M. de Messac. Je 
înai à Saint- Paul, et je fus coucher à rabbaye de Sablonceaux. 
Le P. cellérier retourna à Saint-Jean. 

20. — Je trouvai fort peu de titres à Sablonceaux. Ils sont 
presque tous au château de La Hoguctte ; de même que ceux du 

Erieuré de Sainte-Gemme. M. de Sens, et son oncle, M. de Péré- 
xo, archevêque de Paris, ont tenu longtemps ces deux béné- 
fices sans y faire aucune réparation, etc. Après dîner, je fus 
avec le P. La Brousse de Bosfranc, sous-prieur de Sablon- 
ceaux, à Sainte-Gemme, où il n'y a que deux moines dépen- 
dants de La Chaise-Dieu. 

M. de Tayac est commendataire de ce prieuré, qui lui vaut 
dix mille francs, charges faites (i). Il est neveu de M. de La 
Hoguette, archevêque de Sens, qui lui a résigné ce bénéfice. 
L'église était auguste, les ruines tirent des larmes des yeux. Le 
cloître subsiste encore. Il y a une chapelle souterraine bien 
voûtée, où il y a un autel, et autour de la chapelle^ cinq ou six 
beaux sépulcres do pierre remplis d'ossements (2). Sainte- 
Gemme n'est qu'à une lieue de Sablonceaux où je fus recoucher. 
J'y ai reçu toutes sortes d'honnêtetés du P. prieur et de tous les 
chanoines réguliers de Ghancelade, qui sont gens exemplaires. 
Leur monastère est situé dans une agréable solitude à quatre 
lieues de Saintes II y a une fontaine d'eaux minérales dans le 
jardin, qui est spacieux. Il ne reste que le chevet et la croisée 
de l'église. La nef a été détruite par les huguenots. 

21. — Je partis de Sablonceaux, passai par Corme-Royal, 
Solignonne, Saint-Porchaire et m'arrêtai àSaint-Savinien, chez 
les augustins. L'église, qui était très belle, a été ruinée par les 
huguenots, aussi bien que le couvent, où l'on assure qu'il y 
avait autrefois cent religieux (3). Je couchai à Bignay, chez M. 
le prieur, qui ne voulut pas me laisser passer outre. Il me régala 
fort proprement. 



(i) GaîlUume-Augustin de Fournel de Tayac, prieur commendataire dtà Sainte- 
Gemme et de ses annexes. Voir Archives, xnj, 468. 

(2) L'existence de cette chapelle souterraine ou crypte n'est ^lus signalée dans 
réglise de Sainte-Gemme, qui, dans ces derniers temps, a subi une restauration 
malheureusement peu intelligente. 

(3) Ce monastère, diaprés une tradition rapporti^e dans le Gallia, s*élevait au 
lieu même où saint Savinien aurait reçu le martyr. 



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- 167 ^ 

22 avril. — Après avoir dit la messo à Saint-Sauveur de Bi- 
gnay, je fus dîner à Saint-Jean, où Ton entcrraaprès vêpres, dans 
notre cimetière, M. Baron, gros richard, mort pour avoir été 
taillé par le fameux frère Jacques, tierçaire do Besançon (1). 

23. — Le P. sous-prieur et nos pères m'obligèrent à rester à 
Saint-Jean pour chercher dans les archives des papiers que 
demande D. Raffier, procureur général à Rome pour s'opposer 
à l'union de Tabbayede Saint-Jean au séminaire des Barbichets 
de Rochefort, ou plutôt pour la différer, et en tirer bonne com- 
position. J'ai trouvé beaucoup de titres, dont j'ai dicté des ex- 
traits à M. Durand, notaire, avec beaucoup do travail pendant 
deux jours. J ai trouvé, dans les archives, une copie de la bulle 
de sécula<risation de Saint-Martial de Limoges. 

24. — Le P. Fulgence d'Angouléme, capucin, mourut à mi- 
nuit, et on l'enterra sur le soir. Presque toute la ville était à ses 
obsèques, et les bonnes femmes lui ont déchiré ses habits. Il 
était fort estimé. 

25. — Je partis pour l'abbaye de La Grâce-Dieu. Je m'arrêtai à 
Surgères, chez un de mes écoliers. Je passai ensuite à Saint- 
Bibien, où il y a les masures d'un monastère de Tordre de 
Fontevraud, et ensuite à Benon, comté du prince de Talmont, 
qui a 77 paroisses dépendantes, éloigné d'un quart de lieue de 
La Oràce-Dieu. 

26. — Je dis la messe pour l'anniversaire de mon père. Après 
diner, je fus à une fontaine éloignée d'un demi-quart de lieue 
de l'abbaye, où il y a un timbre de pierre, où les malades se la- 
vent et sont guéris de leurs infirmités, à oe que l'on m'a dit. On 
a ajouté que, le jour de la pentecôte, ceux do la trinité, de 
la féte-Dieu, de l'assomption et de la nativité de la vierge, il 
vient à cette fontaine, chacune de ces fêtes, cinq ou six mille 
personnes. On croit que saint Bernard guérit un lépreux en lui 
ordonnant de se laver dans ladite fontaine. Dom Hébert, reli- 
gieux de Moreilles, arriva sur les trois heures et soupaavec nous. 
D. Jean-Bernard Kealli, abbé de Saint-Bernard de Jériponte, 
en Irlande, à présent prieur de La Grâce-Dieu, a bâti le dortoir 
neuf, qui est très propre. Il m'a fait mille amitiés; mais il ne 
m'a presque rien communiqué, n'ayant presque aucun titre. 
M. l'évêque d'Angouléme, abbé commendataire, a la clef des 
archives, où l'on m'assure qu'il n'y a pas grand'chose. Le 
monastère a été ruiné entièrement, au réfectoire près, dont on 
a fait l'église. Il est situé dans la paroisse de Benon, dédié à 
saint Pierre, sous le titre de sa chaire à Antioche. Il y a quatre 



(1) Pierre Baron, sieur de La Grange en la paroisse de Coorcelles, élu en 
réiection, marié trois fois: a, avec Marie ^Griflon; d, avec Catherine Daguin; 
c, avec Louise Gujnot. 

Baulot on Beauheu, célèbre lithotomiste, plus connu sous le nom de frère 
JacqtieSy naquit en 1651, à rEteadonne, hameau delà paroisse de Beau fort, près 
de Lons-le-âiulnier. \Hi$toire de frère Jacques, litkotomi$te de la Franche- 
Comté, par Vacher, maître de chirurgie de Paris. Besançon, a.-Jo8. ûaclin, 1756]. 



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- 168- 

barons qui dépendent du prince de Talmond, comme comte de 
Benon, sçavoir : de Surgères, de Maillé, de Pauléon et de Mauzé. 
27 avril, — Après dîner, je partis de La Grâce-Dieu, charmé 
des honnêtetés de dom Keali, sorti d'une des plus anciennes famil- 
les d'Irlande. Il voulut bien que dom Tavernier, Picard, m'ac- 
compagnât jusqu'à Tabbaye de Saint-Léonard, éloignée de trois 
lieues. Nous passâmes par Saint-Sauveur, prieuré dépendant 
de Maillé, par Sainte-Soule et la Belle-Croix. Un moment après 
que nous fûmes arrivés, les prieurs de Saint*Léonard et de 
Charon arrivèrent de Marans. L'abbaye de Saint-Léonard est 
de l'étroite observance sous Pontigny. Dom Fondary. Auver- 
gnat, neveu de dom Mary, abbé de Oadoin, et profès de la 
même abbaye, est prieur de Saint-Léonard, et remet ce monas- 
tère, qui a été entièrement ruiné parles huguenots. L'église est 
proprette et Tcnclos fort agréable. 11 y a quantité de titres, dont 
j'ai fait la liste des abbés; mais il n'y a rien de curieux. 

28. — Je dis la messe de la sainte vierge. Il plut d'une grande 
force toute la nuit et tout le jour. Le prieur de Charon ne laissa 
pas de partir, après dîner, pour La Rochelle, qui n'est qu'à 
une lieue de Saint-Léonard. Il y a dans cette ville une rue de 
Saint-Léonard, que les religieux ont perdue depuis les guerres 
et dont ils ont de très bons titres. L'abbé deReverseaux, aumô- 
nier du commun chez le roi, est abbé de Saint-Léonard. Ce 
saint est celui du Limousin. 

29. — Je dis la messe en l'honneur de saint Robert, fondateur 
de Giteaux. Le monastère de Saint-Léonard a été fondé par les 
seigneurs de Dompierre, éloigné d'une lieue de Saint-Léonard. 
On tient que les messieurs de Poulignac étaient pour lors sei- 
gneurs de Dompierre. Dom Fondary, qui est homme de bon 
sens et un grand économe, nous a bien régalés. Après dîner, 
dom Tavernier, qui est un excellent religieux, est parti pour La 
Grâce-Dieu et mol pour La Rochelle, où je fus loger chex 
Girardeau, à la Ville-Neufve. J'entendis, aux jacobins, nono, 
vêpres et compiles, chantées par MM. de la cathédrale. M»' l'é- 
véque officia pontificalement. J'entendis ensuite le panégyrique 
de saint Pie, pape de l'ordre de saint Dominique, prononcé avec 
véhémence par M. le trésorier de la cathédrale. Homines divi^ 
tes in virtute, pulchritudinis^ etc. Il flt un grand éloge de M. 
l'évêque de La Rochelle et farcit son sermon d'invectives trop 
injurieuses à M. le cardinal de Noailles et à ses partisans, au 
sujet de la constitution. Le prélat et ses bons pères jésuites 
écoutèrent cela avec délectation. M. de La Rochelle donna en- 
suite la bénédiction du saint sacrement, ce qui doit être conti- 
nué pendant l'octave que l'on célèbre pour la canonisation du 
saint pontife. 

30. — Je dis la messe de saint Eutrope dans l'église des RR. 
PP. dominicains. La fête est chômée dans l'Aunis, qui était 
autrefois du diocèse de Saintes, dont ce saint martyr est apôlrc. 
Je fus voir notre prieur de Mortaçne, qui avait fait fulminer la 
suppression du prieuré et l'union a la meu^e conventuelle. J'cn- 



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- 169 - 

tendis la grand'meBfle à Saint-Barthélémy, qui sert aujourd'hui 
de cathédrale. Jetiavaillais aux archives deTévéché que Wde 
Champflour eut la bonté de me faire voir. Il y a peu de titres 
anciens, aussi bien qu'aux archives de la cathédrale. M. Tabbé 
Redon, grand-archidiacre et grand-vicaire de révéque, me fit 
mille honnêtetés. J'entendis le panégyrique^e saint Fie, par le 
P. Goatquen, augustin, qui fut fort applaudi; et je. pris ensuite 
la bénédiction du saint sacrement, donnée par W^ révéque. Je 
as collation chez les jacobins, avec le prédicateur Goatauen, 
que j'avais connu particulièrement à Poitiers, où il a prêché le 
carême à Saint-Hiiaire le Orand. Les paroisses de la ville offi- 
cièrent, ce jour, dans Téglise des jacobins. Les religieux de la 
ville doivent officier les jours suivants, et Ton attend avec 
impatience le vendredi prochain, auquel les vénérables pères 
capucins doivent officier, tous en chapes. Oh ! que cette musi- 
que sera charmante ! 

i7i4, 1*^ mai. — Je dis la messe aux jacobins, où le P. Guillet, 
que j'avais connu à Saintes, me donna un déjeûner fort propre. 
Les augustins officièrent, ce jour-là. Le P. Goatquen m'engagea 
à dîner chez eux, et le P. prieur, qui est irlandais, nous régala 
bien et d'un bon cœur. Sur les trois heures, je partis pour l'ab- 
baye de La Grâce-Notre-Dame de Gharon, avec dom Gourcier, 
neveu du fameux théologal de ce nom (i) et prieur do ladite ab- 
baye, où ie fus bien reçu par dom Pavera et dom Gornu, reli- 
gieux de Glairvaux. 

2. — Je feuilletai le peu de titres qui sont à Gharon; après dî- 
ner, je passai le Braut, et fus coucher à l'abbaye de Moreilles, en 
passant proche la commanderie de Puy-Raveau. 

3. — Je dis la sainte messe dans l'église de Moreilles qui est 
très belle. D. Jacques Gk>deU prieur, me fit beaucoup d'amitiés, 
de même (jue D. Foulon et D. Hébert. Ge prieur fait bâtir à grande 
hâte, et répare bien son monastère, dont I evéque de Lavaur est 
abbé depuis longtemps. Après dîner, je fus coucher à Saint- 
Michel en L'Herm, où D. P. Boutaud, sous-prieur, et tous nos 
chers confrères me reçurent parfaitement bien. 

4. — Mort du duc de Berry. 

4. — Je dînai à la salle des hôtes, avec le P. sous-prieur et 
D. Barthélémy Epagnon, mon cher disciple. J'y soupai aussi 
avec D. de Linar et D. J.-J. Joubort, prédicateur de la maison, 
mon compatriote. 

5. --- Le P. prieur de Saint-Maixcnt et celui de Saint-Michel 
arrivèrent sur le jour et me firent souper avec eux. 

6. — Le P. prieur de Saint-Jouin, le P. cellérier deNoaillé et 
D. Jean Lamy arrivèrent à Saint-Michel. 



(1) Les Gourcier étaient oriainaires de Troyes. Pierre Ck>iircJer, chanoine et 
théologal de Téglise de Paris, fut Tapprobateur des livres de Port-Royal. Ce (ai 
auasi lui qui donna l'approbation au Traité des études monastiques de D. Ma- 
biiion. [Mémoires sur les Troyens célèbres; tome i. p. aOOJ. 



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— 170 — 

7. — J'en partis pour Luçon, avec D. P. Boutaud, sous-prieur 
de Saint-Michel. M. 1 abbé de Pléaux, chanoiae, neveu de M. ré- 
voque, nous donna un grand dîner. Ses cousins germains, aussi 
neveux de l'évoque, et M. Gandouard^ chanoine, étaient de la 
partie avec le P. Moricet, Loudunois, brave jésuite, régent de 
philosophie. M. Ta^bé Gandouard nous donna à souper à tous 
six et à deux autres chanoines et deux autres jésuites. Plusieurs 
personnes de la ville nous invitèrent fortement. Je vis la biblio- 
thèque de feu M. de Barillon, et je rendis visite aux principaux 
do la cathédrale. L'abbé de TEscure, neveu de l'évoque, dont 
j'ai parlé, est celui qui a affiché à Paris le célèbre mandement 
de son oncle. Il a la mâchoire bien pesante. Son frère, le prieur 
de Saint-Civier, est borgne et fort disgracié do corps et d'esprit. 
Ils sont tous trois chanoines, et leur oncle va faire à Luçon un 
Escurial. 

8. — Le P. sous-prieur fut à Saint-Michel pour dire la grand' 
messe, la fête de l'apparition du saint archange étant fôte de 
second ordre. Je fus dîner à l'abbaye de Trisay, à trois lieues de 
Luçon, sur le bord du Lay. D. de Saint-Phale, qui est de la fa- 
mille de Courtenay, me reçut fort bien. Il y avait deux curés à 
table. L'église est entièrement ruinée, excepté deux chapelles de 
la croisée, que Ton a agencées en chapelle. N'y trouvant pas un 
seul papier, je fus coucher à quatre lieues de là. à Ghàteau- 
Roux, chez M. Jean-François de l'Escure, évéque de Luçon. Il 
a fait bâtir, dans une métairie dépendant de son évèché, une 
maison qui lui coûte déjà trente-cinq mille livres. Il vit là en 
solitaire. Il n'y avait ^u'un jacobin réformé, qui est le confes- 
seur de ce prélat si dévoué à la société. Il m'entretint du cardi- 
nal de Noailles et de la constitution. C'est du prélat, dont je 
parle, qui est d'ailleurs un bon homme, qui sait même quelque 
chose, mais qui est grossier et entêté, etc. Le souper fut fort 
frugal et la conversation bien sèche. L'épitaphe suivante a plus 
de sel. Elle a été composée sur madame Bruneau de Rabata- 
lière (1), femme de M. de Chàteaubriant des Roches, abbé de 
Trisay. qui a ruiné cette abbaye : 

Gy-gtt qui je veux nommer, 
Femme qui se mêlât d'aimer 
D'une manière extravagante. 
n est encore à décider, 
Si d'un marquis ou d'un abbé, 
Elle fut femme ou bien amante. 

9. — Je fus à sept bonnes lieues de Château-Roux.... 



(1) Charlotte-Hélie de Pompadour, fiUe de Jean de Pompadour, baron de Lau- 
rière, et de Charlotte de Fumel, mariée en 166â i Gabriel de Chàteaubriant, 
comte des Roches-Baritaalt qui avait été abbé de Trizay et avait quitté l'habit 
ecclésiastique après la mort des enfants de son frère. Elle mourut, le 14 avril 1657. 
Elle avait épousé en premières noces François Bruneau, seigneur de la Rabas- 
teliére^ qui fut tué à la bataiUe de Nortlingue. 



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— 171 — 

LIVRES ET PÉRIODIQUES 

Analecta BoZ/andiana, tomo v, fascicule 3, contiennent une vie 
de saint Romain de Blaye, que le bréviaire de La Rochelle fètc 
au 24 novembre, comme jadis Tancien bréviaire de Saintes. 
Le saint, originaire d'Afrique, débarque à Narbonne, passe à 
Toulouse et atteint le territoire de Bordeaux. Il mène à Blaye 
la vie de solitaire, détruit avec saint Martin Tidole du lieu, 
convertit la population. Saint Martin revient longtemps après 
assister à sa mort et lui donner la sépulture. 

Bulletin de la société géologique de France (3' série, xiii, 420 ; 
1885) contient de M. Toucas : tiote sur les terrains jurassiques 
des environs de Saint-Maixent^ Niort et Saint-Jean d'Angély. 

Bulletin de la société d'agriculture de la Sarthe (1885-86, 
4» fascicule), contient de M. Robert Triger Les prisonniers de 
Rocroy à V abbaye de Saint-Vincent du Mans, récit fort amusant 
de tout ce[qu'onteu à subir les moines des Espagnols d'abord, 
surtout des miliciens de la ville chargés de les garder. A com- 
parer avec ce que dit des prisonniers de Rocroy à Saintes, Samuel 
Robert, dans son Journal^ t. zi des Archives ou Bulletin^ vi, 318. 

Catalogue d'une importante collection de lettres autogra- 
phes, dont la vente a eu lieu à Paris, le 14 février (Paris, 
Charavay, 1887, in-8°, 46 pages), indique: du baron « Chau- 
druc de Crazannes, né près de Saintes en 1782 », c'est-à- 
dire au château de Crazannes, et « mort en 1862 » ; des 
lettres, 1840-1850, sur des sujets d'archéologie ; — de Gustave 
Courbet, le peintre d'Ornans, une lettre datée de Saintes, le 23 
avril 1863, à Albert de La Fizelière : « J'avais voulu savoir le 
degré de liberté que nous accorde notre temps; j'avais envoyé 
un tableau de curés, bien senti, Le retour d^une conférence; 
ça correspondait pas mal avec l'insulte que l'empereur m'a faite 
l'an passe; d'autre part avec ce qui se passe vis-à-vis des cléri- 
caux. Le tableau a porté juste, est allé droit à son auteur ». Il a 
été dépendu et rependu trois ou quatre fois ; en parlant à Wa- 
lewski, on pourrait peut-être l'accrocher une cinquième fois : 
< J'avais fait le tableau pour qu'il soit refusé; j'ai réussi. C'est 
comme cela qu'il me rapportera de l'argent; pourtant, considé- 
rant l'effroi qu'il produit, il serait comique de forcer la main à 
l'administration » ; — - une lettre (26 septembre 1827) de Gustave 
Drouineau, né à La Rochelle en 1800, « mort en 1835 », ce 

3ui est une erreur de laBiographie Didot — il est mort à l'asile 
es aliénés de Lafond, le 19 avril 1878. Voir Bulletin^ i, 169 ; — 
elle est relative à son drame de Fiesque en répétition à l'Odéon ; 
— un plaidoyer (1856) de Jules Dufaure, de l'académie, né à 
Saujon, pour Verdi et Blanchet contre Galzado, au sujet des 
Vêpres siciliennes. 



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— 172 — 

Le CsLtalogue (tome ii) des manuscrits de la bibliothèque 
Mazarine indique, page 26, au numéro 1176, « Le ciel ouvert à 
tous les hommeSy ou traité théologique dans lequel, sans rien 
déranger des pratiques de la religion, on prouve solidement 
par TEcriture Sainte et la religion que tous les hommes sont 
sauvez, par Pierre Cuppé, prêtre, bachelier en théologie, cha- 
noine régulier de Saint- Augustin et prieur curé de la paroisse 
do Bois, diocèze de Xaintes ». [Cf. Quérard, La France litté^ 
ratre, n, 355]. Le ms. donne la note suivante : t Ce curé, à 
rage de 80 ans, ayant eu Timprudence de faire imprimer son 
livre, ce qui prouve bien qu'il était dans la bonne foi, a été 
mis en prison chez les récollets de Xaintes où on vient de lui 
faire faire une rétractation en forme, qui a été imprimée et que 
Ton vend publiquement. Ceci est arrivé au mois de février 
1744 ». On pourra consulter sur Tauteur Topuscule de M. Louis 
Audiat : Un oublié saintongeais. Pierre Cuppé, chanoine de 
Chancelade^ prieur de Bois; 1881, in-8, 7 pages. 

Charente-Inférieure du 9 février j publie un article. Le grand 
temple, résumé de Thistoire du temple de La Rochelle, (iétruit 
le 9 février 1687, projeté en 1569, commencé en 1577 sur les 

Slans de Philibert de l'Orme, inauguré le 7 septembre 1603; — 
u 12, La Rochelle aux X% XI* et XII* siècles^ qui conclut: 
La Rochelle est peu connue au xii* siècle; c les fouilles prati- 
quées au vieux port ne laissent aucun doute à cet égard ; les 
pirates de Tocéan Northmen n'y ontjamais paru; enûn La Ro- 
chelle n'est point Tantique Portus Santonumi 

Les Contemporains, études et portraits littéraires, par Jules 
Lemaitre (troisième série. Paris, Lecesne et Oudin, 1887, in-18, 
366). — Ce n'est ni Sainte-Beuve, et son analyse pénétrante et 
légèrement quintessenciée, ni Pontmartin avec sa phrase spiri- 
tuelle, un peu superficielle, ni Cuvilier-Fleury, grave et sérieuse, 
ni M. Brunetière, avec lequel pourtant il a plus d'une ressem- 
blance intime ; c'est Jules Lemaitre; et ses Contemporains ob- 
tiennent le succès qu'ils méritent. Cette critique est nette, fran- 
che, originale et vraie. La troisième série comprend Feuillet, les 
Oonoourt, Rabusson, de Glouvet, Soulary, le duc d'Aumale, 
Gaston Paris, les femmes de France, Henry Pouquier, Henri 
Rochefort, Jean Richepin, Paul Bourget et Pierre Loti. Quelle 
variété ! et quel assemblage ! Voyez-vous le duc d'Aumale a côté 
de M. de Rochefort, ou Gaston Paris près de Jean Richepin ! 
C'est le hasard du jour! Le critique prend ses écrivains comme 
ils viennent. Il a trouvé aujourd'hui Pierre Loti, de Rochefort, 
et il l'examine. Je ne sais pas bien s'il l'examine et le juge, il 
l'explique plutôt. Les romans de Loti, en effet, sont originaux; 
ils ne ressemblent pas aux autres. D'abord ils parlent de choses 
exotiques, et l'exotisme, depuis Bernardin de Saint-Pierre et 
Byron, a toujours de lattrait. Les scènes de la vie du marin, 
quoique souvent traitées et par d'habiles maîtres, ont encore 



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- 173 - 

de rinconnu. Pierre Loti a eu cette bonne fortune d*ôtre officier 
de marine et d'avoir vu tous les pays^du monde, llslande et 
Taîti, la France et la Chine, seulement il a su voir. Combien 
ont parcouru la terre, et n'ont pas vu ? Lui sait voir et il sait 
raconter ce qu'il a vu, nous faire éprouver ses sensations. La 
trame de ses romans est simple, le vocabulaire est étrange, le 
style saccadé. Mais comme on est saisi, attiré, fasciné, boule- 
versé ! Quel étrange talent ! Mais quel talent I Tous les marins 
ont senti Timpression de la mer, de l'immensité, le mystère de 
Touragan, la monotonie de la pluie en Bretagne. Qui a rendu 
tout cela de façon à le faire comprendre à ceux qui ne l'ont pas 
vu, et l'expliquer à ceux qui ne définissaient pas leur émo- 
tion? 

Délibérations du conseil général de la Charente-Inférieure. 
(Voir Bulletin, vii, 96), constate, p. 214, l'entrée aux archives 
départementales des piècs suivantes : 

20 février 1704. Donation faite par Michel Ouerry, marchand 
à MontandrCyà Jean de Sainte-Maure, chevalier, seigneur d'Ar- 
chiac en partie, La Tour-Blanche et autres lieux, demeurant 
en son logis de Bussac, « reconnaissant les bons et ag^^éables 
services qu'il a reçus de lui et qu'il espère recevoir à Tavenir, 
d'un banc de mercier sis et situé sous la halle dudit Montan- 
dre, mouvant au devoir de rente du marquisat dudit Monten- 
dre, en présence de Louis Masson, chapelier, et de Gamaliel 
Guenon, praticien audit Montandre ». 

24 février 1710. Obligation pour Antoine de Ouinanson, 
écuyer, seigneur de Balzac, demeurant à Agudelle, comme hé- 
ritier d'Angélique de Guinanson, sa sœur^ d'une somme de 
1 13 livres pour raison de la \ente d'une paire de bœufs à Jac- 
ques Decort, laboureur, et Marguerite Picherit, sa femme, en 
présence d'Antoine Sabourit, d'Antoine Ohesnier, praticien, et 
de François Gaboriaud, laboureur. 

8 août 1712. Opposition et saisie par Paul-Auguste-Oaston 
de La Rochefoucauld, comte de Jarnac, brigadier des armées 
du roi, colonel du régiment de Béarn, fils de feu Louis-Char- 
les de La Rocliefoucauld de Fonseoque, marquis de Montan- 
dre, demeurant au château de Jarnac, entre les mains de Jao* 
ques Broussard do La Li venue, receveur des revenus du 
marquisat de Montandre, et de François Picq, notaire royal et 
procureur d'oilice dudit, des fruits et revenus dudit marquisat, 
argent, blé et autres grains de toute espèce, fruits, profits, re- 
venus et émoluments de ladite terre. 

11 août 1712. Protestation de nullité faite à la requête de 
dame Anne de Piton, marquise de Montandre, veuve de Louis- 
Charles de La Rochefoucauld, logée à Paris à l'abbaye de Pen- 
temont, des dépenses faites à Jacques Broussard, sieur de La 
Livenne, à la requête du comte de Montandre, de continuer sa 
recette, a attendu que ledit seigneur comte de M. n'est pas partie 
capable, ladite dame entendant que ledit La Livenne continue 



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- 174 - 

de faire ladite recette comme il a fait parle passé 3, et saisie en- 
tre ses mains de tous les^fruits et revenus du marquisat. 

1*' juillet 1713. Déclaration faite par Oatherine Cherpentier, 
veuve du sieur Merchant, syndic de Montendre, aux habitants 
dudit, en faveur de l'église Saint-Pierre, et cession de la moitié 
de la cliapelle dédiée à saint Antoine et fondée par les auteurs 
dudit Merchant, avec la ratification de Tévéque de Saintes, en 

Srésence de François-Xavier Lamore, curé de Jussas et Samuel 
e Ravallet, écuyer, seigneur des Arnaud, demeurant à Chas- 
tenet. 

25 juillet 1713. Obligation de 300 livres d'Esther Grain de 
Saint-Marsaud, demeurant à Salignac, contre Jean Jollet, mar- 
chand à Roufiignac. 

1»' octobre 1713. Déclaration de Louis de Lescours, chevalier 
seigneur de Ghamouillac. Peureux et Roufiignac, demeurant 
en son château de Peureux, aux habitants de Roufiignac, au su- 
jet de sa métairie de Ohez-Hellias qu'il fera valoir à l'avenir 
par valets, jusqu'à ce qu'il ait trouvé un métayer, et demandant 
décharge de la taxe. 

17 février 1714. Obligation de 1,000 livres de Philibert Boyer, 
de Jussas, contre ledit sieur de Lescours. 

12 mai 1714. Procuration d'Hardouin de Pournel, chevalier, 
seigneur de La Hoguette, audit logis noble, paroisse de Gha- 
mouillac, au nom de son fils, prieur du prieuré de Sainte- 
Gemme, à Jean Serre. 

9 juin 1714. Quittance de 300 livres de Jean Gharle à messire 
André de Belleville, écuyer, chevalier de Saint-Louis, demeu- 
rant en son logis de Lagorce, paroisse de Soubran. 

28 octobre 1714. Déclaration de l'exploitation directe d'une 
métairie par François de Pollignac^ comte dudit lieu, lieute- 
nant des vaisseaux du roi, chevalier de Saint-Louis, aux ha- 
bitants de Gourpignac. 

30 octobre 1714. Ferme par ledit comte de Polignac à Pierre 
Dugué, d'une métairie, paroisse de Rouillac, au prix de 100 li- 
vres par an. 

26 décembre 1714. Déclaration de l'exploitation directe d'une 
métairie par messire François Flambard, écuyer, aux habitants 
de Vallet. 

12 février 1722. Déclaration par Elisabeth de Poltier^ dame 
en partie des seigneuries de Tugéras et Ghartuzac, à Pierre 
Mousnercau, avocat et juge sénéchal de Tugéras et Ghartuzac, 

Îu'elie est avertie que ledit M. a acquis, tant de la feue dame 
e Monbeléru que du seigneur de Saint-Simon, son fils, la 
maison et borderie du Fourneau, avec la métairie de Ghez-Ber- 
non; dont elle est la dame et seigneure directe, et qu'elle se ré- 
serve les rentes et agriëres, soit par droit de prélation, et retrait 
féodal, ou comme lui appartenant autrement. 

26 février 1724. Bail de métairie passé entre messire Roland- 
Eutrope de Beauchamps, écuyer, seigneur du Breuil, y demeu- 
rant, paroisse de Rouffignac, au nom de Jeanne Fougerat^ hé- 



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— 175 — 

ritière de son frère Pierre, et Antoine Mouillot et Jean Denins. 

15 décembre 1724. Vente de rentes secondes par messire Jean 
François Pindray, écuyer, de la paroisse d'Orignac, et Pierre 
Fomberteau, meunier, pour iOO livres. 

31 janvier 1727. Quittance de 180 livres à Pierre de Vantenac, 
sieur de Belleville, par messires Louis et Charles de Lescours 
frères, ledit Louis, ecuyer, seigneur de Roufflgnac, y demeu- 
rant, ledit Charles, écuyer et garde du corps de «a majesté, et 
demoiselles Marie-Anne et Jeanne de Lescours, leurs sœurs, 
demeurant en ladite paroisse de Rouffignac. 

Dictionnaire généalogique des familles canadiennes depuis 
la fondation de la colonie jusqiCànos jours, par l'abbé Cyprien 
Tanguay. Deuxième volume (Montréal, Eusèbe Senécal, 1886). 
« Le premier volume paru en 1871 (prix : 84 francs), comprenait 
les commencements de la Nouvelle-France de 1608 à 1700; les 
matériaux réunis aujourd'hui compléteront Tépoque de la do- 
mination française. Mais tandis qu'un seul volume a suffi pour 
rhistoire généalogique do toutes les familles françaises établies 
en ce pays avant 1700, trois volumes suffiront à peine pour 
rendre compte de Taccroissement naturel de ces familles, sans 
parler des nouvelles recrues faites pendant les soixante der- 
nières années de la période française m. Le prospectus qui con- 
tient cet article donne une idée des longs labeurs de Tauteur et 
de sa manière de procéder. Enfin la reproduction du chapitre 
intitulé < Les registres », extrait de l'ouvrage môme, nous ini- 
tie aux difficultés vaincues. En effet, M. Tabbé Tanguay a dû 
tenir compte 1® des « variations dans Torthographe des noms »: 
ainsi Fogas est devenu Phocas et Phocasse; 2^ de V « addi- 
tion ou suppression des syllabes»: Le Roy est devenu Roy; 
Le Normand, Normand ; Arrivé, Larrivé; Marets, des Marets; 
3^ de la « substitution des noms de baptême des parents »: Les 
enfants de Raymond de Phogas deviendront Phocasse dit Ray- 
mond et Raymond; 4" de la « fusion des noms de baptômeavec 
les noms propres »: Paulus deviendra Paul Hus; Dugrousse, 
Hugues Rousse ; 5^ des « surnoms remplaçant les noms pro- 
pres »; par exemple, « noms de guerre »: Lafleur, Latulippe, 
Jolicœur, Sans-Soucy; « noms de province »: Poitevin, Laro- 
chelle, Saint-Ongc; « seigneuries, fiefs ou terres que possé- 
daient certaines familles >: Le Gardeur de Tilly, Denys de Bo- 
naventure, Lemoyno de Sérigny, Godefroy de Roquetaillade, 
Couillard des Essars, Amyot de Vincelotte; 6^ des « erreurs par 
informations irréguiières ». 7^ De V a écriture souvent inintel- 
ligible des vieux documents »; 8^ des c lacunes », suite de Tab- 
sence d'informations et du mauvais état des registres. « Le Dic- 
tionnaire généalogique intéresse la France au plus haut degré : 
ces deux millions de Français dispersés dans TAmérique du 
Nord, ce sont les descendants de ces hardis pionniers, de ces 
courageux colons qui, au xyn* et au xviii* siècles, émigrèrent en 
Amérique, où ils accomplirent dos prodiges dignes des plus 



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— 176 — 

beaux jours de la France... Tous les départements de France 
sans en excepter un seul, ont fourni des colons à la Nouvelle- 
France ;... il est vraisemblable que dans chacun de ces départe- 
ments une ou plusieurs familles seront intéressées à voir ce 
3ue sont devenus les membres dont elles ont été séparées par 
eux siècles d'aventures et d'épreuves ». Parmi les quelques 
noms que nous avons cités, il en est certainement un qui, porté 
naguère par un de nos excellents et laborieux confrères, fera 
revivre dans l'esprit de nos lecteurs la mémoire d'Hippolyte 
Legardeur de Tiily, enlevé prématurément à l'afTection des 
siens, et aux travaux de nos volumes et de notre Revue. Il en 
est un autre que nous avons indiqué à dessein, Amyot de Vin- 
celotte, parce qu'un Canadien de ce nom est venu se fixer, en 
Aunis d'abord, en Saintonge ensuite, qu'il s'y est marié et qu'il 
y est mort. 

Le 21 juillet 1744. devant Cotard, notaire à La Tremblade, 
« promesse » de mariage entre sieur Charles-Amiot Vincelotte 
des nies, capitaine de vaisseau marchand, natif de Québec, 
Nouvelle-France, demeurant à La Rochelle, et Anne Roy, fille 
de feu Léonard, et de Jeanne Beau, demeurant à La Tremblade. 
Le mariage religieux est célébré le 3 août de la même année, 
et l'acte établit en outre que ledit Vincelotte demeure depuis 
six ans dans la paroisse Saint-Jean, à La Rochelle, et qu'il est 
fils de feu Joseph-Amiot de Vincelotte et de damoiselle Marie- 
Elisabeth Duomini. Le lendemain, 4 août, le même notaire re- 
çoit le contrat de mariage des époux Vincelotte Roy. Enfin, le 
20 août 1744, Charles-Amiot Vincelotte et Angélique Roy, sa 
belle-sœur, deviennent fermiers du prieuré simple de Notre- 
Dame de la Couronne en Arvert, pour la somme annuelle 
de 600 livres. Vincelotte est mort le 2 mars 1750. (Etude de M« 
Ch&intrier, notsiire à La Tremblade^ et Registres paroissiaux 
de La Tremblaide). A. L. 

L'Echo rochelsiis du 5 février 1887 contient une réponse de 
M. Denvs d'Aussy à un article de M. de Richemond et de M. 
Weiss dans le Bulletin de la société du protestantisme français 
de janvier, au sujet de son travail intitulé La faction du cœur 
navrée publié par la Revue des questions historiques dans son 
numéro d'octobre. M. d'Aussy déclare avoir écrit sans aucune 
opinion préconçue, en s'appuyant sur le texte d'Amos Barbot 
qu'il cite in extenso^ Barbot ayant pour les faits dont il s'agit 
presque l'autorité d'un témoin oculaire, c Si j'ai changé, altéré 
ou modifié ces textes, dit en concluant M. d'Aussy, j'accepte 
l'épithète de calomniateur que M. N. W. n'hésite point à me 
donner; dans le cas contraire, de quel côté ^e trouveront les 
accusations calomnieuses? » Nous allons attendre les textes que 
va produire M. de Richemond contre le texte si précis du pro- 
testant Amos Barbot. 

Injharbotde bouquet saintonjhouê. (Yoir Bulletin j vu, 55). 



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- 177 — 

Meite Cadet Réjhouit, s'o vou prr nait prr'azer fanteisie de 
venit goûté mon vin bian nouviâ, o faut que vou diche qu'o 
n'eit pâ auprei de Cougnat, mei beun de Taute coûté de Sainte, 
tout à fait à Turée do la Jhironde, dan n-ine petite coumuno 

Îu'i nouman 8ain-8urin d*Uzet, que vou trouvindré Léchayer. 
•1 eit beun in jliolit endret, quant o fait biâ ; mei quant o 
mouye, o z-y fagnasse coumc le diâb'ye. Si don vou vené, 
ehoûssé voû soque ou de bonne galoche. S'o n^était que dau 
désagrîman de trr'po dan la fagne, ne me piaindri pà trot dei 
pieue qu^o nouz ameune le vouésiné de la mer, paç'que, tan 
que la sole eit freiche, lei zàchet afUeuran en masse, que n-on 
lei z amasse quasiman à piène pale ; et ol-cit thieu c^eit Tau- 
teur que n-en ei apiloté tout ein piein live; et peu, coume Tar 
y eit salé, i se consarvan longtemps. Prr' le monde que n-on z-y 
ronconte, o n'a que dei peisan thi parlan saintonjhouô à piène 
goule, et sei pâ s'o dépend qu'i m'arran pà copé le lignou c' m'o 
faut quant jhe seû neissut, mei le fait eit que n'ei jhamei bcin 
soyut chanfrouèsé coume dei qu'o y at, dan d^autez endret, thi 
parlan coume lei mon-sieu. n'eit prr'tan pâ faute que mon 

f^pa, bonne jhen I m'a pâ m! à l'école. Z-y fu tout in hivar que 
'ôvrajhe choumait dan lei champ. faut à thieû prr'poû que 
vou raconto moue tout ine histouère de quant jh'allî enthlâssc. 
En arrivan chaque d'in portait son chaufTe-det de conte ine 
grande cheminée qu'o y avait, pendait son bonnet à n-in thlou 
qu'o y en avait de piqué tout alentour la muraye, et thittait sei 
galoche avec sa biace ou son boutéyon dessout. La prr'micre 
jhôrnée don, aprei que fuyon resté quatre grande-z-heure ain- 
mobile, que jh^ousi pà guenijhé de pour d'eite m! de jheneuil ou 
d'eite cougné dessu lei det ou su le cala, vouélà que su le cot 
de midi le réjhan branjholit in manière de sonnette et deicit 
coume thieu en pinçan lei ballot : « Prenez vos sabots ». Se peut 
bein qu'i queuncûssait sagran'moro franceisc; mei moue, bonne 
jhen i que mei deû même m'avian apprî reinsèqu'à parlé sain- 
tonjhouô, le l'argadî en badan la goule coume in canet, et no 
comprr'n! poin son langajhe. In auto drôle don pu dégourdit, 
c'était à coûté de moue, et thi vut que n'étî poin n-au fait, me 
deicit : « Va-t-en crittci galoche I » A thieû cot n'oyu pu besoin 
d'esp'vique prr' comprendo qu'o follait que nou-z-on fûssion 
migne ine goulée et nou dévartit in p'tit avan de rccoumincé la 
lecture. Quant venit le bià temp savi déjhà lire passab'yeman, 
en épelan, dan l'émolé, mei jhe thitti l'école prr' allé thiarthié 
lei bié,et le réjhan deicit à mon p'pa qu'à c't' houre, c'-'t-i, jh'étî 
in p'tit cévilisé. Ma foué I n'ei jhamei bein soyut qu'eit-ô qu'il a 
voulut z-i dire. 

Mei ol eit prou su thieû chapîte. faut encouère que vou- 
z-avrr'tîsse, meite Cadet Réjhouit, que si vou vcné chcin nou et 

3u'ol adoune qfue jhe tuon le goret, au rcspet, vou migncré 
ei boudin et de la griyade; vou feron vouer étout toute Ici 
curioûsité de l'endret à coumincé prr' noute famoûse montée 
de Tire-Thiu, la bein noumée, que n-on queuneût de bcin loin 

Tome vil. 12 



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- 178 - 

à la ronde ; vou proumindron prr ; tout que quant vou rentceré 
au souer vou pourré pu vou tenit dessus vou raie, que vou n-en 
seré crr'vé, quoué ! mei prr' vou leissé emporté mei z-histouère, 
fasé ascuso : seû in houme chéritab'ye, mei ma chérité eit bein 
ourdounée, a coumince trr' jhou prr' moué-minme. Vou savé 
bein que jh'ei pâ fait que dei-z-emprein à noute fab'yassier 
meite Lafont, et vou-z-avé bein lisut Lei teite de sot^ Lei sain 
dau sagristairij La grêle, La mtsaye, La reie au beûre et comb' 
d'aute. Dieh beun ! quant jh'enten conté prr' in de moi vouésin 
ine histouère bein cocasse, le la tôrne en âchet, et crac I ol eit 
prr' le jharbot que bientoû, s'o prest â Yeu, prr' thieû mouéyen 
o devinrat ine groûsse jharbe. Â part thieû, seû poin n-avari- 
cioû, et jhe vou bayerei de bon thieur tout thieû thi vou fera 
piésit, jhusque au canâr sauvajhe thi fouésounan en thieû mou- 
man dan mei pré et dan thieilei de mei vouésin, aussi beincou- 
me lei lapin thi fasan-Ieû creû prr' miyer de miyasse dan noû 
levée et fasan dan noû champ in degà inorme, s'ol eit prr' tan 
qu'o vou set agréyab'ye de lei z-attrapé. 

Su thieû, meite Cadet Réjhouit, jhe désire que la prr'sente 
vou troue coume a me thîtte, en fasan dei creipe, et jh'ei bein 
rhouneur d'eite voûte sarviteur. Piare Margut. 

Léchayer, thieû 2 de^feuvrr'ier 1887 (feite de la Chandeleur). 

Le littoral de la France. De La Rochelle à Hendaye. (Paris, 
Palmé, grand in-8*). Voir Bulletin^ vi, 309, et vu, 11. — La lec- 
ture de ce gros et beau volume est singulièrement attrayante. 
L'auteur a su très habilement mêler Thistoire au pittoresque, 
la dissertation utilitaire au récit légendaire. Rapide et vif ré- 
sumé de tout ce qu'il y a de plus important à dire sur chaque 
point de nos côtes, ce livre est destine à faire aimer notre patrie 
en la faisant mieux connaître. Il faut lire ses chapitres sur le 
passé de La Rochelle, sur les avantages du port de Rochefort, 
sur la ville morte de Brouage, sur la culture des moules à 
Charron, des huîtres à Marennes, sur les dunes de la Ooubre, 
travaux considérables dont l'auteur oublie un peu l'initiateur, 
M. Vasselot de Régné, sur Soubise, Tonnay-Charente, sur 
Royan, Blaye, Bordeaux, les landes de Gascogne, Bayonne, 
Biarritz, Saint-Jean de Luz, Hendaye et Fontarabie, une vraie 
ville espagnole en face d'Hendaye, ville toute française. Beau- 
coup de gravures : sites, monuments, portraits, blasons des vil- 
les, quelquefois avec l'affreuse couronne murale, ce qu'il y a de 
plus anti-héraldique; M. Aubert— lisez, M"« Vattier d'Ambroy- 
se — donne à Saint-Martin de Ré les armes de France et à 
Brouage les armes de France et de Navarre, sans doute d'après 
Malte-Brun. Il y a çà et là quelques petites erreurs : L'évôché 
de Saintes ne fut pas transféré à La Rochelle en 1648; ce serait 
plutôt celui de Maillezais: on créa l'évéché de La Rochelle au 
détriment d'une partie de celui de Saintes, qui ne fut sup- 
primé qu'en 1790 ; le maire de Royan avec ses douze jurés est 



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— 179 — 

encore un problème historique dont le Bulletin s'est occupé, vu, 
33, et s'occupe encore dans ce numéro. Quant à Gombaud, celui 

Îui défendit Royan en 1621 contre Louis XIII, c'est un mythe, 
armi les grands marins de la Charente-Inférieure, La Oalis- 
Bonnière, La Touche-Tréville, le lieutenant Belot, dont il a des- 
siné le monument original dans le cimetière de Rochefort, Du- 
perré, etc., Fauteur a mis M. Pichez, que je ne connais pas bien, 
mais qui doit certainement être un cousin de M. de Richemond. 

Mémoires de la société d'émulation du Doubs, 188$, contien- 
nent, p. 169-404, Les capitales provinciaux du monde romain^ 
où M. Auguste Oastan, à l'aide de nouvelles recherches et de la 
dissertation latine d'un docteur de l'université de Berlin, M. 
Oscar Kuhfeldt, De capitoliis imperii romani (1883), prouve 
l'existence de quarante capitoles, dont 6 en Gaule ; Autun, Nar- 
bonne, Nîmes, Toulouse, Besançon, Gapdeuhl, et rejette aveo 
l'archéologue allemand celui de Saintes, protégé, défendu, 
cimenté par la commission des arts, et dont le Bulletin j m. 59 
et 223, a démontré la non-existence. 

Fier capitole, adieu 1 

Mémoiresde la société de statistique desDeux-Sèvres, 3* série, 
tome III, 1886. — M. Léo Desaivre y publie VElection de Niort 
au XVIII^ siècle. Nous relevons dans la liste des paroisses com- 
posant l'élection, celles qui appartenaient au diocèse de Saintes : 
Saint-Liguaire, ou Baint-Leger ; Bessines ; Saint-Fleurant ou 
Saint-Florant; La Foye-Montjault, ou Faye-Monjaud ; Saint- 
Hilaire-La-Palud; Saint-Oyr-d'Arçay; Sallaignes;Lusigné (com- 
manderie de Malte); LeGormenier; Goulon;Gript; Prisse; Saint- 
Symphorien, hameau de la paroisse de Saint-Symphorien (élec- 
tion de Saint-Jean) ; Seltgny; Auge; Saint-Etienne la Gigogne; 
hameau de la paroisse de Saint- Etienne en Saintonge; Aunay; 
Saint-Brix ou Saint-Mandé; Saint-Georges de Longue-Pierre ; 
Les Edeux , Les Gonds ; Villeneuve la Gomtesse ; La Groix- 
Gomtesse;Villenouvelle; Orespé (en 1744, depuis peu dans l'élec- 
tion de Niort ; avant, elle appartenait à celle de Saint- Jean d'An- 
gély), Dampierre, Vergné, La Gharrière. 

Appartenaient au diocèse de La Rochelle : Foye-sur-Ardin, 
Benêt, Bouille, Bainte-Ghristine, Le Beugnon, Secondigné en 
Gàtine, La Ghapelle-Seguin, Ardin, Béceleuf, Genioux, Xain- 
trais. Surin, Vilîiers en plaine. 

En 1555, la châtellenie d' Aunay comptait sept paroisses : 
Aunay, Salles, Saint-Brix^ Gontré, Blanzay, Saint-Georges de 
Lonffue-Pierre, Vinax ; celle de Dampierre, deux : Dampierre 
et yrïgné; en 1631, cette dernière châtellenie compte quatre 
paroisses : Dampierre, Vrigné, Thusson et Villefagnan. 

Mémoires de la société des antiquaires de Vouest {vu de la 2^ 
série, 1885 ; Poitiers, 1886, in-8, 535). — Urbain Orandier et les 



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— 180 — 

diables de Loudun sont à la mode. Pendant que les docteurs 
Gabriel Légué et Gilles do La Tourette, sous ce titre, Sœur 
Jeanne des Anges (c'est-à-dire Jeanne de Belcier, fille de Louis 
de Belcier, seigneur de Cozes, et de Charlotte Goumardd*EchiI- 
lais) supérieure des xirsulines de Loudun (Paris, Charpentier, 
1886, in-8, 321 p.), étudiaient, d'après un manuscrit de la bi- 
bliothèque de Tours, la possession des religieuses, au seul point 
de vue pathologique, Thystcrie, avec une préface du docteur 
Charco.t, notre confrère, M. Alfred Richard, publie la corres- 
pondance do Jean d'Armagnac, époux de Louise d'Aviau de 
Piolant, gouverneur de Loudun, à Urbain Grandier (1617-1635), 
avec une foule d'autres pièces précédée d'une étude sur les rap- 
ports des dcu^ correspondants étroitement liés, sur Martin de 
Laubardemont, chargé de démolir le château de Loudun, sur 
la famille d'Armagnac et celle d'Aviau de Piolant, d'après les 
registres paroissiaux, sur révoque de Poitiers, Henri de La Ro- 
chepozay, très opposé à Grandier, tandis que le métropolitain, 
Escoubleau de Sourdis, lui était très favorable ; il y a là des 
faits authentiques, certains, et des renseignements que les fu- 
turs historiens du malheureux curé de Loudun devront com- 
menter. 

Signalons aussi une étude importante sur le présidial de 
Poitiers (1724-1790), par M. Charles Babinet qui peut offrir 
d'utiles comparaisons ; le comte de Parabère Jean de Baudéan, 
marquis de La Mothe-Saint-Héray, par M. le vicomte deLastic 
Saint-Jal, qui suit la famille depuis son arrivée, un du xvi* siè- 
cle, de la vallée de Baudéan en Bigorro, à la suite de la reine de 
Navarre, en Poitou jusqu'à Alexandre de Baudéan, mort en 1716, 
époux de Marie-Madeleine de La Vieuville, la fameuse marquise 
do Parabère, dont il eut Alexandre, décédé sans postérité ; 
Henri-Louis, lieutenant de vaisseau ; Gabrielle-Anne, mariée 
au comte de Rotembourg, et l'abbesse de Saintes, que tous les 

généalogistes oublient, y compris Beauchet-Filieau et M. de 
astic. Le fils du premier Baudéan venu dans nos contrées, Henri 
comle de Parabère, marquis de La Mothe-Saint-Héray, fils de 
Jean et de Louise do Gillier, veuve de François de Sainte- 
Maure-Montausier, fut gouverneur d'Angoumois, Saintonge, 
Aunis, du Poitou et des villes de Cognac, etc. On voit ses armes 
dans l'église de Sainte Colombe, à Saintes. Sa sœur, mariée à 
Jean do Galard de Béarn, comte de Brossac, lieutenant du roi à 
Saint-Jean d'Angély, fut convertie en 1621 par le père Ber- 
nard du Verger, récollet, attaché aux missions du Poitou et de 
la Saintonge, qui avait déjà ramené à l'église catholique ma- 
dame de Gorbon Saint-Léger, à la suite d'une conférence à 
Roumette en 1011 avec le ministre Guillaume Rivet, et qui y 
ramena le gendre de M. de Parabère, Jean Galard de Brassac. 
Le frère Charles de Baudéan abjura aussi à Rome en 1617; une 
de ses filles, Suzanne, épousa Philii)pe de Montaut de Benon, 
duc de Navailies et de La Valette, pair et maréchal de France, 
gouverneur au pays d'Aunis, La Rochelle, Brouage, Ré, Oleronj 



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— 181 - 

Niort ot citadelle de Lourdes, châtelain de Vibrac, Aujac, 
Saint-Simon, Grave, Saint-Amand, Ohâteaunouf sur Charente 
et La Barde en Angoumois, etc. 

Les prêtres et religieux déportés sur les cales et dans les îles 
de la Charente-Inférieure y par i'abbo Manseau, curé-doyen do 
Saint-Martin de Ré. Lille et Bruges, imp. de Saint-Augustin, 
Desclée, de Brouwer et C**, 1887, in-8, 2 volumes. 

ATembouchurede la Charente, le plus petit ot aussi le plus 
profond des fleuves de France, flotte une île qu'un lien de terre, 
tantôt à sec, tantôt couvert par les flots, retient au continent, 
comme un ponton attaché à la rive par un câble à moitié sub- 
mergé. Deux jetées naturelles, formées de cailloux, de roches 
et de sable ferme, vous y donnent accès sans mouiller vos pieds 
si la mer est basse. Ici est Fouras sur la côte; là s'élève l'île 
d'Aix, plus loin on distingue à droite l'île de Ré, à gauche Tilo 
d'Oleron, Ce n'est qu'un lopin de terre, 4 kilomètres de circon- 
férence au plus. Pour tout habitant, un fort avec un gardien et 
sa femme, une ferme avec son fermier. Le sol est assez fertile. 
Les rochers qui lui font une ceinture le sont davantage; c'est 
là que la population de la côte vient chercher sa vie. 

» Dès que la mer se retire, arrivent pêcheurs et pêcheuses qui 
la suivent, ramassant bien vite ce qu'elle a apporte ou ce qu'elle 
découvre, moules, sourdons, guignettes, chancres, parmi les 
algues et les fucus, dans la vase, dans Tcau, sous les pierres, 
sur les rochers. Cette motte, jetée là comme en pâture à la Cha- 
rente et à l'Océan qui àTenvi la rongent inutilement depuis des 
siècles, c'est l'île MacT^me que la langue révolutionnaire baptisa 
bêtement Tîle Citoyenne, que la langue populaire a nommé l'île 
des prêtres et qui s'appellera sans doute bientôt l'île des saints. » 

Ces lignes que j'extrais de l'opuscule Les pontons de Roche- 
fort^ inconnu, ce semble, à M. Manseau, décrivent le point 
central de la déportation ecclésiastique en 1793-1794 dont il vient 
de nous donner l'histoire navrante. « Voyez-vous, continue la 
brochure, ce terrain vague, sablonneux, ancien lai de mer qui 
s'étend au sud-ouest do la Charente, à votre main gauche quand 
vous allez du port des Barques au fort de l'île par la Passc-aux- 
Bœufs?Co n'est déjà plus la mer; ce n'est pas encore l'île, 
espace intermédiaire entre I9 flot et le sol, qui a appartenu au 
flot et que le sol a définitivement conquis, mais que la culture 
n'a pu s'attribuer. I^cs vagues qui inondent la passe viennent 
jusque là, et moutonnent sans l'atteindre. Du reste ce champ 
semble se resssouvenir ; il a des ondulations et des vagues. 
Est-ce le flot qui a creusé le sable ? Est-ce le vent qui l'a sou- 
levé ?D'où viennent ces monticules et ces flaques ? Ces rugosités 
sont-elles naturelles? Non, Thomme a passé par là; ces plis 
et ces rides du sol lui sont dus ; sa main a fouillé la terre ; à 

{genoux, ce sont des tombes. Cherchez d'ailleurs dans toute 
'île ; il n'y a qu'un point ou croissent spontanément des fleurs ; 
ces immortelles de mer fleurissent des tombeaux. Priez. Bien 



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— 182 — 

d'autres y sont déjà venus murmurer une invocation plutôt 
qu'un De Profunais ; d'autres plus nombreux y viendront. 
C'est le champ des Martys, dit la tradition confirmée par des 
fouilles. Là, sous quatre vingt-dix centimètres de sable frais, 
gisent de nombreuses victimes de la persécution religieuse. Là 
et au fort Vaseux et à Tlle d'Aix sont couchés cinq cent qua- 
rante martyrs de la liberté de conscience, dont les noms sont 
inscrits à ce livre d'or séculaire où le fanatisme n'a pas encore 
mis le mot fin. Là dorment confondus pèle-méle des fils de pay- 
sans prévenus d'aristocratie, et des enfants de gentilshommes 
accusés d'incivisme, quelques prêtres mariés condamnés pour 
crime de superstition, et des saints religieux convaincus d'at- 
tentats liberticides, sanctifiés les uns par une vie irréprochable, 
les autres par un repentir douloureux, tous par d'atroces souf- 
frances pieusement endurées. Là se reposent enfin ces centaines 
d'êtres humains assassinés lentement au nom de la liberté, tués 
de faim, de froid, de vermine, de misère pendant onze mois, par 
des êtres humains qui parlaient d'égalité et se vantaient d'être 
frères.:.» 

C'est le récit de toutes ces misères et de toutes ces atrocités 
que, après bien d'autres, — Labiche de Reignefort (Relation 
très détaillée, 1801), Bottin, curé de Lagny (Récit abrégé), An- 
toine Lequin, de Lioriges (Relation de ce qu'ont souffert les 
prêtres de V Allier), Michel (Journal de la déportation), — vient 
de faire en deux beaux volumes M. l'abbé Isidore Manseau, 
ancien curé de Saint-Nazaire dont dépend l'ile Madame. Il 
raconte comment, en visitant l'île, il découvrit presque la dé- 
portation de 1794 et le cimetière de ses victimes. Dès lors, 
il y a décela vingt ans, il s'occupa dé ses confrères laissés 
là dans l'oubli, sans honneurs, sans une croix. Quoi, ces prê- 
tres, ces religieux auront pour leur foi enduré pendant onze 
mois des tortures pires que la mort ! Ils auront étouffé dans 
l'entrepont où la poix se liquifiait, et où, selon le rapport d^un 
médecin, quatre cents chiens enfermés pendant une seule 
nuit, seraient morts ou enragés I Ils auraient gelé pendant l'hi- 
ver sur le pont sans abri, sous la neige et la pluie fils auraient 
été affamés au point de courir dérober aux cochons des miettes 
de la table des officiers et des matelots ! Ils auraient été dévo- 
rés vivants par la vermine au point que les chairs étaient enta- 
mées et que les poux formaient ' une carapace autour de leur 
corps ! Et ils n'obtiendraient pas ce que le respect de la mort 
' accorde au plus misérable des hommes, au plus débauché des 
scélérats, une marque quelconque que là repose un être créé à 
l'image de Dieu! Le signe de la croix, qui a marqué leur front 
et leurs mains du stigmate de gloire etd'infamie, qui les a faits 
prêtres et victimes, destinés à l'honneur du sacerdoce et aux 
supplices des pontons, n'ombragera pas même cette vaste né- 
cropole des ministres de Dieu ! Dans nos cimetières nous ré- 
servons une place aux défunts de Tautel ; et ces fidèles du 
Christ gisent là abandonnés, dédaignés. On érigeait, l'an der- 



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— 183 — 

• 

nier dans la Charente-Inférieure, un monument à un obscur of- 
ficier qui, commandant un navire menacé, s'était sauvé des pre- 
miers, laissant sombrer deux cent six de ses marins ; et ces 
centaines de martyrs n'ont pas eu un témoignage de respect 
de leurs confrères survivants, de confrères qui leur ont suc- 
cédé dans leurs paroisses, des fidèles qu'ils avaient édifiés! 
C'est là assurément le fait le plus étrange de notre histoire ec- 
clésiastique contemporaine. Pendantqu'on élevaitaux honneurs 
de répiscopat des jureurs même non repentants, on laissait de 
côté les prêtres qui avaient affronté la mort et supporté les plus 
affreuses souffrances pour garder le serment de leur ordina- 
tion. Deux seulement, je crois, des déportés, Mathias Legroing 
de La Romagère et Jean Brumaud de Beauregard, furent faits 
évéques et seulement en 1819 et 1823, pendant que Tévéque de 
La Rochelle, Demandolx,était soupçonnéd'avoir juréet que celui 
d'Angouléme, Lacombe,) était assermenté impénitent. L'oubli, 
un oubli systématique évidemment, s'étendait comme un épais 
linceul sur ces cadavres ensevelis là-bas dans des îles incon- 
nues, jetés sans cercueil, sans môme la mauvaise guenille dont 
on entoure le dernier pauvre de nos hôpitaux. Les morts sont 
morts ; qu'ils reposent en paix. De quelle vénération n'entou- 
rait-on pas jadis les mains blessées par les chaînes des Césars, 
et les cicatrices des fouets et des tenailles 1 Avec quelle pieuse 
sollicitude les premiers chrétiens recueillaient-ils les restes 
d'ossements broyés par la dent des lions, des vêtements déchi- 
rés par les tigres, ou quelques gouttes de sang de leurs frères 
tombés dans ramphithéâtre ! Les catacombes nous rendent au- 
jourd'hui ces fioles sanglantes, ces os dévotement conservés, 
que la foi place sur les autels. Y a-Ml dans la paroisse na- 
tale de chacun de nos modernes martyrs, dans la paroisse quMl 
évangélisait lorsqu'il en fut violemment arraché pour être con- 
duit au trépas, une plaque commémorative, un mot, un siçne 
qui le rappelle à ses parents, à ses successeurs, aux fidèles ? A 
peine si un opuscule, Martyrologe du clergé français, contient 
leurs noms souvent mutilés et fort incomplets ; et si la liste de 
l'abbé Ouillon, Les martyrs de la foi pendant la révolution 
française^ donne sur eux quelques notes banales ou fautives. 
Les protestants ont plus de soins de leurs morts; après les 
Martyrs de Crespin, qu'on réédite, ils publient la France pro- 
testante, où tout huguenot est assuré d'avoir sa place et une 
fort belle place s'il a seulement enduré quelque tracasserie. Le 
livre de M. Manseau comblera un peu cette lacune en attendant 
que, comme l'ont fait Pequenot pour Autun, surtout Caillaud 

gour Bourges, dans chaque diocèse, un érudit local écrive la 
iographie de chaque déporté, dont les contemporains dispa- 
raissent, dont la mémoire, les actes, le nom se perdent. Il in- 
terrompra ainsi la prescription et appellera l'attention sur cette 
époque si désastreuse et si glorieuse. Déjà un homme de beau- 
coup de cœur et de grand talent, Ms** Thomas, évéque de La Ro- 
chelle et Saintes, aujourd'hui archevêque de Rouen, avait en- 



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- 184 - • 

trepris une œuvre de réparation ; il voulait venger d'un injuste 
oubli ces vaincus triomphants, ces morts éclatants dont son 
diocèse gardait les saintes reliques, et qu'un monument dressé 
dans nie Madame, rappelât aux timides, aux faibles, des exem- 
ples sublimes de force et de fermeté, et glorifiât dignement ces 
héros de la foi. Une somme d'environ douze mille francs a été 
recueillie, insuflisante. Il est temps que vienne le jour do la ré- 
paratipn, préparée par les trente-cinq diocèses de Franco qui 
ont là quelaues uns des leurs et que s'élève enfin au-dessus des 
houles de Vocéan un piédestal quelconque pour porter la 
croix bien haut dans les airs, sur les tombes des confesseurs 
de la foi. 

Les deux volumes de M. Manseau y contribueront pour une 
bonne part, comme ses articles dans le Bulletin religieux de 
La Rocnelle en 1865-1866, chapitres revus du livre d'aujour- 
d'hui, et ses eiTorts personnels ont fort contribué à amasser la 
somme susdite. On ne peut les parcourir sans émotion. C'est 
une histoire de la déportation dans son ensemble et dans ses 
détails. Beaucoup de relations ont été déjà écrites. Les survivants, 
témoins irréfutables, ont dit, chacun, ce qui s'était passé sur son 
vaisseau. Labiche de Reignefort, Lequin, Michel et Bottin 
avaient parlé surtout du Washington et des Deux- Associés. Qu'il 
en restaitencore! Et l'Ile d'Oleron, et l'ile de Ré, et le pâté de Bla- 
ye, et Bordeaux, et la Guyane ! L'auteur, qui a eu le tort de ne pas 
faire une bibliographie de tous les ouvrages traitant de son sujet, 
les a résumés fort bien; il y a ajouté ce que lui ont appris d'ac- 
tivés et longues recherches dans les archives publiques, à Paris, 
à Rochefort, à La Roéhelle, et une enquête minutieuse auprès 
de ceux qui avaient connu les déportés. Que j'aurais aimé voir 
publier quelques uns de ces documents in extenso! Que je re- 
grette aussi qu'au lieu de ses cinq ou six listes par localité, 
Blava, Oleron, Ré, Aii, Cayenno, etc., il n'en ait pas dressé une 
seule, tout en indiquant le séjour! d'autant que quelques 
uns, qui sont mis en rade de Tile d'Aix, sont morts en route 
avant d'y arriver : Charles Bougarel, de Gannat, et Maurice 
Deschamp de Pravier, trésorier de la Sainte-Chapelle, de 
Bourbon l'Archambault, décédés à Angoulémo ; Pierre De- 
cluny, de Moulins, à Saintes, Jean-Jacques Béraud, chanoine 
de Moulins et Jacques Bernard de Vichy, à Rochefort, etc., ce 
qui eut aussi évité des doubles emplois : a Clavier Xavier, Fran- 
çois, fr. trappiste, né à Villafous^ Septfonts, diocèse de Besan- 
çon, Moulins », page 297, et page 348 : « Clavié François-Xavier 
Irère Melphe — erreur, c'était Onuphre — frère convers, né à 
Vesoulf Septfonts, diocèse de Besançon, Autun. » etc. Et s'il y 
avait aussi à chaque déporté quelques lignes de biographie, je 
serais loin de m'en plaindre. Un erratum devra être fait et consi- 
dérable pour les noms d'hommes et de lieux : Ainsi Aubergier 
était curé de Chevagjnes, diocèse d'Autun, non diocèse de 
Moulins qui n'existe réellement que depuis 1822, — faute com- 
mise par presque tous les déportés de l'Allier; Braize est du 



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— 185 — 

diocèse de Boui^es ; Saint* Pourçain, du diocèse de Glermont ; 
Gherier, né h Ghevigny, était du diocèse d'Âutun, non de Di- 
jon ; Ghouvigny de Blot, né à Saint-Bonnet de Rochefort, vi- 
caire général de Vabres, était du diocèse de Glermont et de ce- 
lui de Vabres ; Saint-Priest en Murât, Saint-Gaprais, Ainay le 
Gliâteau, Saint-Augel étaient du diocèse do Bourges, Theneuil; 
Des Cardin s'appelait Desjardins; Dupont, de Pons; Glaude 
Laplace, et non de, était né à Bourbon Lancy non à Bellèvre- 
les-Bains ; Deguers-Ricliemond, c'est d'Aiguières, etc. — Vétil- 
les sans doute ! Au moins si Touvrage était écrit ! 

Ges deux volumes comprennent la déportation de la rade d'Aiz, 
et y compris Blaye et Bordeaux, et la Guyane, c'est-à-dire Tliis- 
toire de tous les déportés sortis d'un des ports du littoral de l'O- 
céan. M. Victor Pierre a plus longuement parlé de la déportation 
après fructidor et de la Guyane dans ce beau volume dont nous 
parlons ici même, page 189. Pourtant ce chapitre devait être dans 
le livre de M. Manseau ; Brouage aussi aurait dû s'y trouver ; mais 
l'auteur annonce une étude particulière sur Brouage, qui, en 
effet, ne renfermait pas que des prêtres, et eut un très grand 
nombre de suspects, soi-disant royalistes, réactionnaires, hom- 
mes et femmes. Ges deux volumes qui contiennent les noms de 
plus de 4,000 déportés ne sont qu'une page, certainement une 
des plus émouvantes, du grand martyrologe qui ferme le dix- 
huitième siècle, le siècle de la philosophie, de l'humanité, de la 
tolérance, le siècle de Voltaire et de Rousseau. Mais ce n'est 
qu'une page. Et la déportation à l'étranger, en Espagne, en 
Savoie, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Angleterre ! Rien 
aue pour Jersey,M. Régis de TEstourbeillon a publié un volume 
(Voir Bulletiriy vu, 52). Et Téchafaud dans toutes les villes, à Ro- 
chefort et à Paris I Et les fusillades de Lyon, et les noyades de 
Nantes, et les massacres de la Glacière ou des Garmes, et les 
assassinats lents et sûrs de ces milliers de prisons qui rempla- 
çaient la Bastille ! Quel labeur pour qui voudrait seulement 
dresser une nomenclature ! Ge serait le moment. La centenaire 
approche. Dans deux ans nous fêterons tous 1789. S'il y en a 
qui veulent obstinément voir 1793 dans 1789 et le glorifier, d'au- 
tres pourraient alors leur offrir, à ceux-là, la liste des victimes 
qu'il a faites. Sans doute ils y trouveraient Louis XVI, la reine, 
madame Elisabeth et le petit Gapet, puis des nobles et des prê- 
tres en quantité ; ils y verraient aussi des paysans, des ouvriers, 
des servantes en bien plus grand nombre, pauvres diables à qui 
Ton prêonait l'égalité, et qui s*en apercevaient sous le couteau 
égalitaire; à qui l'on vantait la chute du despotisme et de la ty- 
rannie, du fanatisme et de la superstition, la délivrance du peu- 
ple de l'oppression des grands ; ils y trouveraient aussi Ver- 
gniaud, Danton, Robespierre A Garrier. 

Recueil de la commission des arts du 1" janvier, paru le 29, 
avec les nouvelles prises dans notre livraison publiée le 6, con- 
tient : le duel (29 janvier 167;^) de Jacques de Courbon avec le 



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- 186- 

comte de Miosflens, en quatre parties : cause, événement, lieu, 
information ; l'érection de Montandre en marquisat; Varia où 
M. de Richemond critique M. Tabbé Noguès; M. Noguès relève 
M. de Pontrémis; M. Vallée, le Bulletin; Le souterrain-refuge 
de La VaHée,dont \o Bulletin (iv, 61) a parlé en avril 1883, souter- 
rain-refuge semblable à tous les souterrains-refuges de la con- 
trée, et ou M. le docteur Réjou voit hardiment « une grotte sé- 
pulcrale artificielle de l'époque robenhausienne ». Ahl grotte 
sépulcrale!! époque robenhausienne!!! C'est bientôt dit. Mais 
il faut des preuves. Or, « en fait d'objets qu'avons-nous ? Quel- 
ques rares petits fragments de poterie sans caractères particu- 
liers, un peu decharbon etenfin un silex taillé ». C'est peu, d'après 
l'auteur lui-même; mais, s'écrie-t-il, voyez-vous l'importance 
considérable de ce dernier objet? » Il est bien évident, d'après 
cela, que jamais ces grottes n'ont été habitées par des hommes 
vivants, que ces débris de poteries et de charbon n'étaient 
point, comme de vulgaires savants le croient et comme le bon 
sens l'indique, les tôts de vases de cuisine et les restes du 
foyer où nos ancêtres pendant la guerre de cent ans, pendant 
les invasions et les troubles, cuisaient leurs aliments, mais bien 
des repas funéraires qu'ils offraient aux mânes des aïeux, ou bien 
qu'ils s'offraient à eux-mêmes dans ce trou empesté où pourris- 
saient les cadavres ; enfin, quecesilexuniquen'estpointdescendu 
de la surface du sol jusqu'au fond du souterrain avec d'autres 
pierres, et que d'ailleurs l'usage du silex taillé, loin de se conti- 
nuer simultanément avec celui des métaux pendant des siècles, 
a subitement cessé, au coup qui sonnait minuit à l'horloge néo- 
litique de l'an robenhausien 5347 avant Jésus-Christ. Oh! 
science préhistorique, que de be...les choses on débite en ton 
nom ! L'auteur dit bien : « Je n'ai pas la plus petite trace de 
mobilier funéraire sur laquelle pourrait s'appuyer victorieuse- 
ment mon hypothèse ! » Mais à l'aide des manuels, il nous dé- 
crit très minutieusement les grottes sépulcrales, les rites funè- 
bres : « Lorsque la mort venait frapper à nouveau une famille, 
une tribu? Qu'arrivait-il? Les prêtres... » Et voilà pourquoi 
cette grotte est sépulcrale. 

La Revue de la révolution^ revue semi-mensuelle, historique, 
philosophique, économique, littéraire et artistique, qui, sous la 
direction de M. Gustave Bord, prend une si large part dans les 
périodiques (Paris, Retaux-Bray, rue Bonaparte, 82, in-8', 30 
francs par an) et qui dans son numéro de février par exemple 
contient La révolution dans le midi^ par M. Henri Mazel, La 
Provence en 1190 et en 1191 par M. H. Taine, L'instruction se- 
condaire pendant la révolution k Angers^ Le gouvernement 
provisoire et la presse en 1848, Lts cornoatsde taureaux à Paris 
en 1181, etc., et dans la livraison de mars : Culottes de peau 
humaine, où M. Wallon, de l'institut, prouve que, s'il n'y a 
pas eu, en 1793, de tanneries de peau d'homme, comme on 
l'a écrit souvent, il y a eu des fabrications particulières ; Les 



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— 187 — 

fêtes décadaires, parM. Magçiolo ; lechev&l, Vancien régimeet la 
révolution, par M. Jules Pellier, etc., a publié dans le fascicule 
de février un article, A propos du 2 janvier, où M. Victor Pierre 
nous parle de» deux officiers municipaux, Jacques Roux et Claude 
Bernard, qui accompagnaient Louis XVI à i*échafaud. Jacques 
Roux nous intéresse. Il était né à Pranzac, arrondissement d'An- 

Sulôme, le 15 juin 1759. Fort intelligent, à vingt ans il était pro- 
iseur de philosophie ; il devint vicaire de Pranzac, puis de 
Saint-Thomas de Cosnac. Le 28 avril 1790, dans l'église de Saint- 
Thomtis, il entonna Téloge de la révolution et des vainqueurs 
de la Bastille, tonna contrôles nobles et les riches, et prôcha le 
refus des anciens droits seigneuriaux, le partage des biens, etc. 
Ces dangereuses excitations produisirent leur effet. Une insur- 
rection formidable éclata, dont nous avons parlé, Bulletin, i, 
254, d'après le Moniteur, La révolution de M. Taine et les 
archives. La maison du notaire Jean Martin fut pillée, sa fille 
outragée; pillée aussi la maison de Pelletan, grand-père d'Eu- 

£9ne Pelletan^ le sénateur, et Téglise de Saint-Thomas saccagée, 
es châteaux de Boisroohe et de Saint-Georges des Agoûts, 
appartenant à Michel Paty de Bellegarde, conseiller au parle- 
ment de Bordeaux, furent brûlés. Voir les pièces sur cet évé- 
nement dans Etudes et documents sur la ville de Saintes, 
p. 502. 

Jacques Roux, qui avait sa part de responsabilité dans cette 
sauvagerie, fut interdit par les vicaires généraux de Saintes. Il 
se rendit à Paris, prêta le serment constitutionnel, le 16 janvier 
1791 : c Interdit de mes fonctions sacrées pour m'étre déclaré l'a- 
pôtre de la révolution, forcé de quitter mon diocèse et mes foyers 
£our échapper à la fureur des méchants qui avaient mis ma tète 
prix., cette constitution inappréciable méfait oublier que, depuis 
seize ans, je n'ai vécu que ae mes infortunes et de mes larmes. 
Je jure donc, en présence du ciel et de la terre, que je serai fi- 
dèle à la nation, à la loi et au roi, qui sont indivisibles... » Il fut 
vicaire de Sainte-Marguerite; et, candidatà cette cure avec Claude 
Bernard, il obtint une voix. En 1792, il devint membre de la 
commune de Paris pour la section des Graviliers, fut envoyé aveo 
Bernard, le 24 décembre, prêcher la paix aux citoyens de Saint- 
Merry, Saint-Jacaues la Boucherie, Saint-Eustache, qui récla- 
maient contre la fermeture des églises pour noël ; ils faillirent 
être écharpés. Roux se montra des plus violents parmi les vio- 
Ients,tellement que ses collègues eux-mêmes furent obligés de le 
censurer. M. Victor Pierre raconte son rôle dans Tinsurrection 
du 31 mai contre les Girondins, sa motion le 25 juin 1793 con- 
tre la convention qu'il accuse de mollesse, ce qui le fit blâmer 
par la convention, exclure du club des cordeliers. Désavoué et 
censuré par la commune, « l'abbé Jacques Roux », on affectait 
de rappeler ainsi, fut encore dénoncé par la concubine de Ma- 
rat, Simonne Evrard, et par Robespierre. Il fut arrêté, mis à la 
conciergerie le 22 août; puis élargi, puis réincarcéré, poursuivi 
par Hébert, maintenu en prison, renvoyé devant le tribunal ré* 



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— 188 — 

volutionnaire, où, devinant le sort qui Fattendait, il se frappa de 
cinq coups de couteau. 

Table topographique des artistes de l'école française, par 
Louis Auvray (Paris, Laurens, 1887, in-8, 80 p.). Nous y trou- 
vons les noms des artislcs des doux Charontes. 

Charente: Angoulême^ M"* M. deLabouret, sculpteur; A.-J. 
Thierry, architecte; C.-R. Verlet, sculpteur; Champniers^ A.-B. 
de Montzaigle, peintre; Cognac^ Sidney Arbouin, peintre; 
J.-J. Balmette, peintre; Ë. Deménieux, architecte; La Cou- 
ronne, L. Jarraud, peintre. 

Charente - Inférieure : ArSy G. Roullct, peintre; Aunay^ 
P.-C.-E. Gallard-Lépinay, 1842, peintre; Chatenety V. VioUet- 
le-Duc, peintre; Cozes, A. Boulineau, peintre; Dampierre-sur- 
Boutonne, E. Genty, 1830, peintre; Jon2ac,E.-G. Brard, sculp- 
teur; LaleUy J.-A. Moyneau, architecte; Marennes, A.-L. Bru- 
neau, 1831, peintre; J. Geoffroy, peintre; île d'Oleron, P.-L.- 
Omer Charlet, 1809, peintre; G.-H. Montant, 1798, peintre et 
graveur ; île de Ré, J.-V. Gourmel, peintre ; Rochefort, M"* An- 
toinette Allard, peintre ; Louis-Augustin Auguin, 1824, peintre; 
H. Datas, peintre; A. Delavault, peintre; J.-F.-M. Dupont, pein- 
tre; F.-M.-H. Lucas, peintre; 0. Mercereau, peintre, dessina- 
teur et graveur; E. Ulm, peintre; La Rochelle, Ch.-A. Arnaud, 
1825, sculpteur; A.-W. Bouguercau, 1825, peintre; E.-L.-P. 
Bourguignon, 1801, peintre; J. Boutet, peintre; A.-G.-B. Bros- 
sard, 1808, peintre; A. Brossard, architecte; Brossard de Beau- 
lieu, peintre, graveur; M"« Brossard deBeaulieu, 1760, peintre; 
A.-B. Caillaud, peintre; J.-M. Chandelier, peintre; A. -P. Du- 
quenne, 1849, peintre; M"* Fanty Lescure, peintre; M"* Foulon, 
peintre; E. Fromentin, 1876, peintre; L. Gauffier, 1761, pein- 
tre; 8.-E. Gautier, peintre; 8.-E. Gautier, graveur; P. -A. Huas, 
peintre; E.-L. Lessieux, peintre; P.-B. Martin, 1783, peintre; 
E. Pinel, peintre; A.-H.-F. Riondet, peintre; A.-L.-W. Toxier, 
1777, peintre et graveur; J.-B. Thévenet, 1800, peintre; P.-Alex. 
Vételet, 1826, sculpteur; T.-F. Vételet, 1860, peintre; Saint- 
Martin de Ré, P.-E. Gigoux de Grandpré, peintre; iSaintes, 
Estienne Auge, peintre; A. -A. Caqué, 1793, graveur et sculp- 
teur; Saujon, T. Bernard Doregny, peintre; Surgères, P. Co- 
quand, peintre. 

On voit combien est inégale la répartition des artistes, 
entre la Charente et la Charente-Inférieure d'abord, puis 
entre les différentes localités. Comparez le nombre de Saintes 
avec celui de Rochefort ou La Rochelle ! Les artistes naissent 
où on les fait naître. C'est une graine; semez-la. Fondez des 
écoles, créez des musées, faites des expositions, donhBz des 
concerts, subventionnez les dispositions naturelles; les petn- 
tres, les sculpteurs, les architectes, les musiciens pousseront 
entre les paves de vos rues et les vitrines de vos salles. L'hom- 
me du centre n'a jamais l'idée de se faire marin ; la côte produit 
des navigateurs à foison. Comment un enfant serait-il peintre 



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— 189 — 

s'il n^avait jamais vu de tableau I Au contraire, une lecture 
d'Hésiode engendra Thucydide, et un tableau de Raphaël fit 
pousser au Corrège ce cri d'admi.'ation plein de promesses : 
«c AnclVio son pittore! Et moi aussi je suis peintre, n 



Lai terreur sous le directoire, par Victor Pierre. (Voir Bulle- 
tin^ VII, 11). — « Sous le directoire, dit Lamartine, la persécu- 
tion avait cessé ; les difTérents clergés professaient librement 
leur foi ». Merlin, le principal auteur de l'horrible persécution 
avec La Réveillère-Lepeaux, écrit que pas une goutte de sang 
ne coula. Les historiens les plus exacts disent quelques mots 
de la déportation des députés après le 18 fructidor, et c^est tout. 
Rien, ou presque rien, des commissions militaires, des déporta- 
tions à la Guyane, aux îles de Ré et d'Oleron. Seul, Charles de 
Lacretelle parle des centaines et des milliers de victimes ense- 
velies dans le cimetière de Sinnamary. Avec les archives de la 
marine, de la guerre, et les archives nationales, avec quelques 
relations de déportés et quelques études locales, M. Victor Pierre 
a essayé de combler une lacune de Thistoire contemporaine et 
ramener à la vérité les exagérations diverses des écrivains. 

Rochefort était le port d'embarquement pour la Guyane. Là 
séjournèrent, en attendant le départ, les prêtres que le directoire 
y destinait. Entassés dans la prison Saint-Maurice, au nombre 
de 70 et même 80, quelques uns sur des grabats un pour trois, 
la plupart sur leur valise ou le sol nu, sans môme un peu de 
paille, les prisonniers vivaient bien peu. « L'air y était à peine 
respirable. Des bailles découvertes, que les détenus viciaient 
eux-mêmes toutes les vingt-quatre heures, entretenaient dans 
l'air une odeur infecte, et sur le sol, comme un marais de pes- 
tilence. On avait obtenu non pas du geôlier, mais de la muni- 
cipalité, que, de huit heures du matin à dix, une partie des pri- 
sonniers allât respirer le frais dans le jardin, et l'autre partie de 
dix heures à midi. Tous étaient à la ration marine, qu'on appor- 
tait crue, et qui' serait restée telle, si des personnes charitables 
de la ville ne se fussent chargées de la faire cuire ; encore res- 
tait-elle extrêmement mauvaise. Le pain noir était mêlé de gra- 
vier qui cassait les dents. Ils avaient pour boisson un peu d'eau- 
de-vie noyée d'eau. Ce que les prisonniers voulaient se procurer 
en sus leur était fourni par le geôlier, on devine à quel prix. 
Quel régime pour ces malheureux qui venaient de faire à tra- 
vers la France de si pénibles étapes et pour qui le voyage avec 
ses fatigues avait été moins dur encore que les prisons où ils 
avaient passé ! » 

Ils souffraient aussi du voisinage. Là, en effet, il y avait des 
prêlres qui avaient fait tous les serments, qui avaient apos- 
tasie et s étaient mariés ; puis les galériens, qu'on leur adjoi- 
gnit sans aucune distinction. Pourtant ils avaient réglé leur vie 
de piété et de dévotion ; les prières, le bréviaire se disaient en 
commun. L'évoque de La Rochelle, Charles de Coucy, déporté 



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— 190 — 

en Espagne, avait donné ses pouvoirs à des ecclésiastiques qui 
décidaient pour lui ; à Roohefort Tabbé Groizetière Jeune sulpi* 
cien, caché à Tliôpital sous le nom de sœur Anne, une sœur 
qu'on ne voyait jamais, dirigeait tout, et Brumaud de Beaure- 
gard, ancien grand vicaire de Luçon, présidait aux exercices. 

La Charente part le 12 mars 1798 avec 155 prêtres et trente- 
huit laïques ; le 2 août, c'est la Vaillante, avec 23 galériens, 25 
prêtres, 1 laïque et deux femmes ; puis La Bayonnaùe, 108 
prêtres, 11 laïques presque tous repris de justice. L'arrêté Qxait 
Oayenne pour lieu de déportation; les instructions secrètes 
disaient Sinnamary ou mieux Conanama, rocher sans eau, sans 
arbre, sans habitation, où l'on jeta dans de mauvaises cabanes 
en planches des hommes afTaiblis déjà par une longue et péni- 
ble traversée ; il y a deux et quelquefois trois décès par jour. 
Les déportés entre autres gouverneurs eurent là Victor Hugues, 
un Marseillais, ancien boulanger à Saint-Domingue, à qui ses 
capacités dans la direction de son pétrin avaient valu (7 août 
1793) les fonctions de gouverneur de la Guadeloupe. II attendait 
à Rochefort un bâtiment pour se rendre à son poste à travers la 
croisière anglaise. Léquinio et Laignelot l'y trouvèrent ; ils le 
firent accusateur public au tribunal révolutionnaire qu'ils or- 
ganisaient, avec un maçon, un calfat, un cordonnier et un cui- 
sinier pour jurés, et pour bourreau Ânce, dont il fit son com- 
mensal. C'est Hugues qui fit condamner à mort l'équipage de 
VApollon^ l'amiral de Orimouard, Déchezeaux, etc., puis à 
Brest un grand nombre d'officiers de marine. Il avait après cela 
hardiment reconquis la Guadeloupe sur les Anglais et avait été 
envoyé à la Guyane. Très acharné contre les déportés, il fai- 
sait de loin sa cour à Joséphine et lui envoyait des arbres et des 
fleurs. 

Tout le livre vi et une partie du vii* sont consacrés à l'île de 
Ré et d'Oleron. On voit cUtns ces chapitres des détails et des 
chiffres intéressants : à Saint-Martin de Ré, 1,065 détenus, dont 
117 laïques, groupés autour de Maillé de La Tour Landry, évé- 

Jue de Saint-Papoul, qui était resté pendant toute la terreur à 
aris^ et que le directoire venait de condamner à la déportation 
Sour avoir officié ostensiblement ; au Château, 250 déportés 
ont 46 laïques ; puis viennent les listes où nous trouvons : 
Segond, cure de Saint-Georges de Didonne ; Camus, capucin 
de Rochefort ; Lafond de Lescure, curé d'Epannes dans les 
Deux-Sèvres, non Charente-Inférieure ; Mignen-Pianier, Des- 
champs, Morin, Métayer, Laroche, soit huit, 3 pour la Guyane, 
4 pour Ré, 1 pour Oleron, et 5 condamnés, mais non déportés. 
Le département de la Charente n'en a que neuf, dont 5 ne furent 
que condamnés. 

Nous ne parlons pas des commissions militaires Où nous trou- 
verions, à La Rochelle, François-Xavier Pichon de Lagord, et au 
Puy le marquis de Surville, auteur des poésies de Ciotilde de 
Surville, dont un autre émigré, Boudons de Venderbourg, de 
Saintes, eut la gloire d'être l'éditeur. 



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- 191 — 

M. Hippolyte Taine avait dans son troisième volume de La ré- 
volution, p. 594, esquissé, à grands traits et d'une main magis- 
trale, le rôle odieux des directeurs; il faut citer ce passage: 
« Eux aussi, c'est par la terreur qu'ils se soutiennent. 
Seulement, en leur qualité de tartufes, ils ne veulent pas faire 
ostensiblement leur office de bourreaux. Héritier de la conven- 
tion, le directoire affecte de répudier son héritage. « Malheur, 
» dit Boulay de la Meurthe, à qui voudrait rétablir les écha« 
» fauds I » Plus de guiliottine, elle a trop décrié ses fournisseurs; 
on voit le flot rouge de trop près, avec trop d'horreur nerveuse 
contre ceux qui le versent. Mieux vaut employer la mort à dis- 
tance, lente, spontanée, sans effusion de sang humain, c sèche, » 
moins choquante que l'autre, mais plus douloureuse et non 
pas moins sûre ; ce sera l'internement dans les marais de Ro- 
chefort, mieux encore la déportation parmi les fièvres de la 
Guyane ; entre le procédé de la convention et le procédé du 
directoire, il n'y a de distance que < celle qui sépare tuer de 
» faire mourir. » D'ailleurs, toutes les brutalités qui peuvent 
comprimer l'indignation par l'épouvante, on les épuise, en 
route, sur les proscrits. Pour le premier convoi, qui emporte, 
avec treize autres, Barthélémy, le négociateur du traité de Bàle, 
Pichegru, le conquérant de La Hollande, Lafond-Ladébat, le 

5 résident du conseil des cinq-cents, Barbé-Marbois, le prési- 
ent du conseil des anciens, on avait d'abord préparé des ber- 
lines; un ordre du directoire y substitue le fourgon des galé- 
riens, une cage de fer, n'ayant qu'une seule porte verrouillée et 
cadenassée, en haut des claire-voies, par lesquelles la pluie 
tombe à verse, et des planches nues pour sièges : la lourde ma* 
chine, non suspendue, roule au grand trot sur des routes défon- 
cées, et chaque cahot lance les condamnés contre le toit ou les 
parois de chône; l'un d'eux, arrivant à Blois c montre ses cou- 
» des bleus et tout meurtris. » Le chef d'escorte qu'on leur a 
choisi est le plus vil et le plus brutal sacripant de l'armée, 
Dutertre, maftre chaudronnier avant la révolution, puis officier 
condamné aux fers pour vol pendant la guerre de Vendée, si 
naturellement voleur que, cette fois encore, il vole en chemin 
la solde de sa troupe ; visiblement l'homme est qualifié pour sa 
besogne. Descendu à Blois, « il passe la nuit en orgie avec led 
» frères et amis, » concussionnaires et massacreurs que l'on a 
décrits, jure contre M""* Barbé-Marbois, qui est accourue pour 
dire adieu à son mari, destitue sur place le commandant de 
gendarmerie, qui la soutient demi-pâmée, et, voyant les atten- 
tions, le respect que tous les habitants, môme les fonctionnaires, 
témoignent aux prisonniers, irs'écrie : a Voilà bien des singe- 
» ries pour des gens qui peut-être, dans quatre jours, ne seront 
» pas en vie. » — Sur le navire qui les transporte et encore en 
vue de La Rochelle, ils aperçoivent une chaloupe qui, pour les 
rejoindre, fait force de rames ; ils entendent oe cri : « Je suis le 
fils de Lafond-Ladébat; accordez-moi la grâce d'embrasser mon 
père. » Et du navire, le porte-voix répond : c Eloignez-vous ou 



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— 192 — 

nous faisons feu sur la chaloupe. » — En route, leurs cabines 
closes sont méphitiques; sur le pont, ils ne peuvent jamais ôtre 

3ue quatre ensemble, une heure le matin et une heure le soir; 
éfense aux matelots et aux soldats de leur parler; pour nour- 
riture, la ration d'un matelot, et les aliments qu'on leur donne 
sont gâtés; vers la fin, on les adame. En Guyane, une chan- 
delle par chambrée; point de linge; l'eau leur manque oun^est 
Îoint potable ; des seize qu'on mène à Sinnamary, il en survit 
eux. 

> Pour les déportés de Tannée suivante, prêtres, religieux, 
députés, journalistes, artisans prévenus d'émigration, ce sera 
pis : sur toutes les routes qui conduisent à Rochefort, on voit 
leur lamentable tas sur des charrettes, ou leurs files qui chemi- 
nent à pied comme Tancienne chaîne des forçats. « Un vieillard 
» de quatre-vingt-deux ans, M. Dulaurent, de Quimper, traverse 
» ainsi quatre départements, » sous les fers qui le garrottent. 
Ensuite, dans l'entrepont de la Décade et de la /Mayonnaise, les 
malheureux encaqués, suffoqués par le manque d'air et la cha- 
leur torride, rudoyés, volés, meurent de faim ou d'asphyxie, et 
la Guyane achève l'œuvre de la traversée ; des 193 apportés par 
la Décade, il. en reste 39 au bout de vingt-deux mois; des 120 
apportés par la Bayonnaisej il en reste 1. Cependant, en France, 
dans les casemates des îles de Ré et d'Oleron, plus de 1,200 prê- 
tres étouffent ou pourrissent; et, de toutes parts, dans les dépar- 
tements, les commissions militaires fusillent à force. » 

Certes, le directoire n'a^pas une bonne réputation : mais il 
est encore pire qu'elle ; et Ton ne connaissait pas encore tous 
ses forfaits, ni toute son hypocrisie. M. Victor Pierre a révélé 
l'une et l'autre avec des pièces authentiques. Et Ton peut dire 
qu'il y eut sous Merlin, Barras, et La Reveillère-Lépeaux, les 
trois importants sur cinq du gouvernement, autant de crimes, 
autant de souffrances, autant d'arbitraire et de violences, au- 
tant de morts que sous la convention. Seulement, on ne guil- 
lotinait plus ses ennemis; on les faisait mourir à petit feu dans 
les prisons, dans les cachots, dans la cale d'un navire, dans les 
karbets infects de Conanama^ sans compter les commissions mi-, 
litaires, qui fusillaient comme émigrés des prêtres et des gen- 
tilshommes qui avaient cru devoir sur la foi du gouvernement 
rentrer après thermidor. C'est une horrible page de notre his- 
toire; mais elle est bien curieuse, et sous la plume do Técri- 
vain, fort attachante (1). 



(1) Voir dans la Revue de la révolution da 5 mars (neuvième volume, troisième 
livraison, p. 248), un compte-rendu qui dit: 1 11 existe peu d'historiens plus cal- 
mes, plus consciencieux que M. V. Pierre. Il enregistre avec regret les crimes cha- 
que fois qu'il les constate, et ses notes sont soigneusement réunies, impartialement 
produites. Aussi, lorsque M. V Pierre traite une question historique, il épuise 
ce sujet, et il n'y a plus de nouveau après lui » 



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— 1»3 — 

Veillées littéraires, par Gharles Auger (un volume, 1887, in- 
18, vi-238-3 p.). — L'auteur de Saintes en Normandie (1880) et 
de Uépidémie de Saintes (1883) réunit, selon l'usage des jour- 
nalistes et des critiques, certains articles publiés en différents 
temps, dans plusieurs feuilles, sous des noms divers, qui n'ont 
de rapport entre eux que d'avoir été écrits à là veillée. Quatre 
parties composent ce volume qui a reçu les éloges unanimes de 
toute la presse locale, le premier d'une série : Chroniques 
et récits, ou histoire de six ou sept héros obscurs, tombés 
pendant la guerre de 1870 en Normandie, où M. Auger fai- 
sait alors bravement son devoir de franc-tireur; Notes et sauve" 
nirs d'un voyage en Espagne ; Etudes et critiques sur Horace, 
Les plaideurs, Britannicus, La femme de Claude, Le maître 
de forges, L'oncle Sam et le Grégoire VII de M. Langeron ; 
Questions du jour : la peine de mort, les aliénés, l'armée terri- 
toriale, la concurrence allemande. Nous ne pouvons qu'indiquer 
les titres de ces chapitres variés, trop variés, si variés qu'ils 
échappent à notre compétence, où Técrivain a fait preuve sou- 
vent de talent, quelquefois d'erreurs, d'honnêteté toujours. La 
moindre page d'histoire saintongeaise ferait mieux notre affaire. 
Il n'y a guère là de fait local que l'exécution de Tassassin Furet 
en novembre 1886, qui donne sujet — ou prétexte — à une dis- 
sertation contre la peine de mort, avec les arguments ordinai- 
res: peine irrévocable, la société ne doit pas verser le sang, 
c'est-à-dire au fond n'a pas le droit de punir ni de rendre Te 
châtiment ésal au forfait; la peine de mort n'effraie pas le cri- 
minel, loin ae là. Je ne fais qu'une remarque : une vieille femme 
hideuse, la Baudet, souille et tue un enfant de huit ans ; la mère 
saute sur elle et l'étrangle; ou bien les voisins de Furet, indi- 
gnés, furieux, se sentant menacés eux-mêmes, écharpent l'assas- 
sin. M. Auger, qui juge Furet criminel et justement puni, trou- 
verait-il le châtiment injuste? Condamnerait-il la mère qui 
venge son fils unique aussi misérablement saigné à coups de 
ciseaux ? Evidemment, en l'absence de toute organisation sociale 
et judiciaire, le fait serait bien légitime. Devient-il blâmable 
ou injuste ou illégitime parce que la société arrête le bras ven- 
geur de Tindividu et se substitue à lui pour éviter Terreur pos- 
sible et s'assurer de la culpabilité du scélérat? Quant à l'ineffi- 
cacité de la peine de mort, on voit fort bien ceux que la 
crainte n'a pas arrêtés, surtout avec l'espoir assez fondé ou 
d'échapper par la fuite ou d'obtenir une commutation, même la 

frâce; mais personne no connaîtra jamais ceux que la peur 
'être guillotinés empêche d'assassiner. 



Vie du bienheureux Louis-Marie Grignion de, Montfort, 
missionnaire apostolique... par M. Tabbè Quérard. (Rennes, 
H. Caillière, 1887, in-l8, 4 volumes). Louis-Marie Orignon — 
l'auteur écrit Grignion sans dire pourquoi — né à Montfort La 
Cane, diocèse de Saint-Malo, en Bretagne, d'où il tira son sur- 
Tome VII. 13 



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-194- 

nom, Tan 1673, de Jean-Baptiste Orignion de La Rocholeraie et 
de Jeanne de La Visuelle -Robert, mort à Saint-Laurent sur Se- 
vré, alors du diocèse de La Rochelle, le 28 avril 1716, futTapô- 
tre de la Bretagne et de la Vendée, et évangélisa une grande 
partie des naroisses de TAunis.Savieadéjàété écrite plusieurs 
fois : en 1724 par Grandet, curé de Sainte-Oroix d'Angers ; en 
1785 par Picot de.Clorivière, de la compagnie de Jésus; en 
1839 par le père Dalin, supérieur général des missionnaires de 
la compagnie de Marie et des Olles de laSagesse, enfin en 1874, 
par M. Pauvert, archiprétre de Chàtellerault. M. l'abbé Qué- 
rard, ancien missionnaire de la compagnie de Marie, a cru qu'il 
y avait encore quelque chose à dire sur le bienheureux, et qu'il 
fallait rectifier les inexactitudes de ses devanciers. Mission- 
naire lui-môme, il a passé où avait passé son héros ; et il a re- 
cueilli sur les lieux maintes traditions inconnues aux précédents 
biographes, et aussi beaucoup de lettres et d'écrits. Cela lui a 
servi à composer quatre forts volumes ; n'est-ce pas un peu 
trop ? Le Bulletin^ vi, 297, a parlé de la Vie populaire par le P. 
Fontcneau. L'histoire de M. Quérard est plus longue et aug- 
mentée de nombreuses pièces, y compris les cantiques qui ne 
sont pas d'une poésie très élevée, mais on les chante dans les 
campagnes. Il y a des chapitres bien intéressants sur les rela- 
tions de Montfort avec M"' de Montespan, avec Saint-Sulpice, 
avec l'évoque de Poitiers, celui de Nantes, ses déboires, ses per- 
sécutions, ses luttes contre les jansénistes. Mais nous appelons 
surtout l'attention sur ses travaux dans notre région. Appelé 
par révoque Etienne de Champflour, il proche à La Rochelle, 
en 1711, cinq missions consécutives, convertit M"* de Mailly, 
s'attache tellement les soldats qu'il les conduit on procession, 
pieds nus, officiers en tète ; puis il parcourt les campagnes ; en 
1712, il est à Esnandes, à Thairé, à Courçon ; en 1713, aMauzé, 
à La Rochelle où il reste malade sept semaines à l'hôpital ; au 
Vanneau, diocèse de Saintes ; do nouveau à La Rochelle, où il 
achève l'établissement des écoles charitables, et y installe les 
frères de la communauté du Saint-Esprit, puis à Fouras, « la 
plus triste paroisse du diocèse de La Rochelle », Saint-Laurent 
de LaPrée, où il est déchiré, calomnié, à l'île d'Aix, où il en- 
thousiasme toute la garnison et la porte à des mortifications et 
à des austérités inouïes ; encore à La Rochelle en 1715, où il 
s'occupe de l'établissement des filles de la Sagesse pour tenir 
les écoles de filles ; à Taugon La Ronde, où il établit les socié- 
tés de pénitents blancs et des vierges; à Saint-Amand, àFonte- 
nay, à Vouvant, à Saint-Pompain, enfin à Saint-Laurent sur 
Sèvre, où il a fondé deux congrégations florissantes, les mis- 
sionnaires et les filles de la Sagesse. On sait que plusieurs éta- 
blissements dans la Charente-Inférieure sont tenus par les re- 
ligieuses de Montfort. Le livre de M. Quérard a donc, on lo 
voit, un attrait particulier pour nous. 



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— 195 — 
QUESTIONS ET RÉPONSES 

RÉPONSES 

N» 61, tome I*', p. 311, 359,391 ; II, 38, 84, 132, 179; III, 163; 
VI, 49, 395; VII, 73. Noms de lieux et d'hommes de la période 
révolutionnaire, — Dans son numéro du 12 février VEcho Ro^ 
chelais a publié, sous ce titre : A travers Vhistoire, la nomen- 
clature « patriotique et philosophique des portes, places, quais, 
cantons, rues et autres lieux de la commune de La Rochelle », 
arrêtée en conseil général de la commune, « le 2 frimaire an m 
de rére républicaine. » Nous avons (Bulletin^ i^ 311) imprimé 
cette liste en indiquant les auteurs qui Pont faite et aussi le 
rédacteur de la notice qui suit chaque rue ou place. On 
y verra tous les noms anciens changés parce qu'ils sont « la 
plupart insignifiants ou présentent le souvenir de la supersti- 
tion et du despotisme »: par exemple le « cimetière général » 
devenu « champ du repos »; la « rue de Tancien poids » chan- 
gée en « rue des mesures décimales »; c la rue des chaudron- 
niers », en « rue de l'industrie »; ou « rue du beurre », en « rue 
de Tamitié. » Je laisse les noms de Phocion, Cornélie, Lucrèce, 
Timoléon, Epaminondas, Régulus, Mably, Gharondas, Cassius, 
délie, Fabricius, Platon, Brutus, Bmpédocle, Carmagnole et 
Ça ira. Il faut lise les développements donnés à chaque nom ; 

Sar exemple rue Marat : « Le plus bel éloge de Marat, député 
u département de Paris à la convention nationale, est renfer- 
mé dans la qualification d'ami du peuple qu'il se donna lui- 
même, qu'il ne cessa de justifier, et que sa postérité ne ravira 
pas à sa mémoire. Jean-Paul Marat n'était pas né dans le pays 
au salut duquel il devait coopérer si glorieusement : Neufcha- 
tel en Suisse avait été son berceau ; mais le génie de la France 
le naturalisa parmi nous dès sa jeunesse... » — Dans son numéro 
du 23 février, VEcho Rochelais publie la Description de la fête 
à l'Être suprême^ qui eut lieu le 20 prairial an second de Tère 
républicaine, extraite du registre des délibérations du conseil 
général de la commune de La Rochelle, fort curieuse comme 
les relations de cette époque : « La vue d'un groupe de mères 
de famille, tenant à la main leurs enfants qu'elles conduisaient 
sur la trace des vertus, excitait le plus tendre intérêt. Parmi 
ces mères de famille, plusieurs annonçaient une heureuse fé- 
condité. Une femme modeste et sage, chargée du précieux far- 
deau que lui confie l'amour, est l'être le plus respectable qu'il 
y ait dans la nature.... » 

— « Je soussignés Louis-François-Antoine Loubert atné, ha- 
bitant la cité de la Fraternité, isle de la Liberté, déclare au 
corps municipal de cette commune, renoncer à la quallité que 
j'avais cy-devant de noblesse, et dans laquelle je suis né, et 
promet, sur ce qu'un vrai républicain a de plus sacré, do ne 
me servir jamais de cette qualité, dans aucune espesse d'action 
que se soit, la vouant au contraire au mépris, et ce sur ma pa- 



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— 196 — 

rôle d'honneur. Je déclare en outre qu'& la mort de mon père^ 
je n'ais trouvé dans ses papiers aucune espesse de titre qui jus- 
tifia sa quallité de gentilhomme, et que dans le cas sMl tomboit 
sous ma main dans quelques temps que se soit, je promet et 
m'engage d'en faire la remises à laditte municipallite. La Fra- 
ternité, ce dixième jour du mois brumaire de la seconde année 
de la république française une et indivisible. 

LouBBRTatné. » 
Cette pièce est textuellement extraite des registres des déli- 
bérations de la commune de Saint-Pierre d'Oleron. 

GOUILLAUD. 

N* 337, V, 73 ; VI, 251. (Voir aussi, I, 365 ; III, 167, 177, 205, 
209,244; V, 109, 146, 222). Proverbes sàintongeais, et aussi 
Usages, coutumes, supersKKons, V, 381 ; VI, 414; VII, 89. 

On dit à un étourdi: Qui n'a pas botte tête, doit avoir bonnes 
jambes; 

D'un paysan paresseux : II a les côtes en long ; 

A quelqu'un qui travaille sur le tard : Tu tes reposé jeune 
cheval; tu travailleras vieille rosse; 

D'une personne très lente : Prends garde, les mouches vont 
te manger. 

Moyen de séparer deux enfants qui se battent : En prendre 
un pour cogner sur Vautre. 

Mauvaise réputation : La poche sent à Vhareng. 

Grelotter : Etre à La Tremblade. 

Jamais de la vie : Des dents de poulet, des plumes de gre- 
nouilles, des jambes d'anguilles. (Comme les gavroches pari- 
siens disent : des nèfles î) 

Frais et tendre : Frais comme une loche, tendre comme ro- 
sée. 

Un avare : Comme le cochon, il ne fait de bien qu^après sa 
mort. 

Journée ensoleillée : Un temps àe pauvre. 

Inutilité : Utile comme un chien à vêpres. 

Très grand nombre : II y en a autant qu'un prêtre en béni- 
rait. 

Chaudement vêtu : Couvert comme un oignon. 

Cholérine : Aller comme un coué (petit aqueduc des marais 
salants). 

Se noyer : Faire un trou dans Veau, boire à la grande tasse. 

Bien marié : Marié en chancre de roche (lafemelle'meilleure 
que le mâle). 

Savoir attendre : II vaut mieux chômer que mal moudre. 

Prostitution : Gagner son pain le ventre en haut. 

Rire jaune : Content comme une poule qui a trouvé un cou- 
teau. 

Bien mal acquis : La farine du diable tourne en son. 

D'un mort qui n'est pas regretté : II sort par la décharge. 

X. 



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— i97 — 

N* 358, VI, 394. Les possesseurs de P&nloy. — En consultant 
dans le tome vu des Archives les pièces publiées par M. Gaston 
Tortat, Ssiint'SsLtumin de Seschaux» Panioy, Saint-Jàmes, GU 
br&n, et la généalogie des Lebrethon de Faye, des Ramades, 
Pantoy, Hautmoni^ Bansannes, par M. Charles Dangibaud, 
t. vi du Bulletin, p. 415-428, il est assez facile d'indiquer quel- 
ques propriétaires de cette charmante résidence. 

Etaient seigneur de Panloy en 1540 et 1553, Antoine Moreau; 
en 1564, son fils, Louis Moreau; en 1590, Daniel Moreau, fils de 
Louis, acquiert les prés marais de Pontdurant, parc actuel du 
château ; en 1614, il est encore dit seigneur de Panloy; en 1615 
Jean Legrand poursuit les Moreau comme successeurs de Barbe 
Berengier, douairière de Panloy ; en 1670, Jacob Moreau, fils de 
David. 

Panloy fut acquis sur décret, avant 1685, par les Lebreton ; le 

f>remier d'eux aui Teut fut Joseph Lebrethon, conseiller au par- 
ement de Bordeaux, né en 1646, de François et de Marie du 
Bourg, mort en 1686, laissant de Barbe de Verthamont : Joseph, 
1583-1763, seigneur de Faye, Panloy, Goutiers; sa fille, Ânne- 
Marie Lebrethon de Paye, née en 1716, de SaradeLaBlachière, 
rapporta par mariage à Pierre* Henri Sarit, baron de La Ghaume, 
lieutenant particulier au siège présidial de Saintes, fils de Pierre 
Sarit et de Marie Larqué. Leur fille, Marie Sarit, dame de la 
baronnie de La Ghaume, des bailliages de Nancras et de Cham- 
pagne, de La Tour et de Panloy, morte en 1796, épousa, en 1760, 
Jacques-Barthélémy Michel, baron de Saint-Dizant, chevalier de 
Saint-Louis, qui, pour recevoir le maréchal de Richelieu, rebâtit 
le château de Panloy vers 1765. Sa fille Marie-Anne Michel, 
décédée en 1834, épousa, en 1785, Henri, marauis de Grailly, 

3ui posséda ainsi Panloy. Son petit-fils, Théodore de Grailly, 
écédé en 1876, Ta transmis à son fils, M. Gaston de Grailly, 
dont les deux fils, Archambaud et Jean, Thabitent encore. 

' N*» 362, VI, 395. Richer Serizy, déporté de fructidor^ 
évadé de Rochefort. — Richer Serizy, né a Caen en 1764, mort 
à Londres en 1803, journaliste, collaborateur aux Actes des 
apôtres^ délivré, après un an de prison, par la mort de Robes- 
pierre, fonda l'Accusateur public^ qui eut une grande influence 
sur Topinion publique, et lui valut de nombreuses persécutions. 
Poursuivi, sans pouvoir être saisi, après le 13 vendémiaire, il 
fut trois fois acquitté. Après le 18 fructidor (4 septembre 1794), 
compris dans la proscription des journalistes et députés, avec 
Lafond-Ladébat, Barbé-Marbois,Tronson-Ducoudray, Pichegru, 
Ramel, etc, il passa en Suisse, pays neutre, où cependant il fut 
arrêté (3 novembre 1797), traversa en charrette la France de 
Bâle à Rochefort, garrotté; les autres étaient dans des cages de 
fer. Il attendait le moment de sa déportation dans les çrisons 
de Rochefort, lorsque les royalistes parvinrent à le faire évader, 
en mars 1798. Nous n'avons pas à raconter sa vie qu'on trouvera 
notamment dans la Biographie universelle écrite par Margue- 



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- 198 — 

rit qui lui avait donné asile, en 1797, à Saint-Gyr, dans l'apparte- 
ment de madame de Maintenon. Les pièces suivantes, inédites 
et extraites de la correspondance secrète du commissaire du 
pouvoir exécutif près l'administration centrale du département 
de la Charente-Inférieure, nous diront assez les faits qui regar- 
dent notre contrée : 

Le 5 germinal an vi — 25 mars 1798, — il écrit au commis- 
saire près la commune de Rochefort : c En conséquence des 
renseignements que vous me donnés, citoyen, le vais faire ici 
des perquisitions pour parvenir à découvrir les prisonniers 
dernièrement évades de la prison de Rochefort. De votre côté, 
continués à faire toutes les démarches qui pourraient vous con- 
duire à découvrir le lieu de leur retraite, et dans le cas où vous 
parviendriés à le connaître, donnés m^en avis sur le champ 
môme par un exprès. 

» Je ne dois pas vous dissimuler que le ministre dé la police 
générale m'annonce que le directoire exécutif a vu avec la plus 
vive peine l'évasion d'hommes que leur haine pour la républi- 
que et leurs talens rendent infiniment dangereux. Il me de- 
mande les renseignements les plus positifs sur cette afTaire, ainsi 
que les pièces justificatives des mesures que vous avés prises 
pour faire mettre en jugement les personnes chargées de la 
carde de ces prisonniers. Il parait que le concierge de la prison 
de Saint- Maurice a été acquitté par le jury d'accusation ; en- 
voyés-moi une expédition du jugement. 

» Le ministre était informé qne Ton avait également mis en 
jugement le commandant du poste de Thôpital de la marine ; 
cette mesure ne lui a pas paru être celle qu'il fallait suivre; il 
entend que la cy-devant sœur Angélique, qui était plus parti- 
culièrement chargée de répondre du prisonnier Jardin et de son 
compagnon, soit traduite devant le directoire du jury. No perdes 
donc pas un instant à faire mettre cette femme en jugement, 
- ainsi que celles des cy-devant sœurs qui pourraient avoir par- 
ticipé a l'évasion de ces prisonniers. 

» Au reste, ces événements doivent vous servir de leçon pour 
l'avenir, et vous mettre en garde contre les ruses de ces hommes 
astucieux; je rends à vos intentions toute la justice que vous 
mérités et je vois avec la plus vive peine tous les désagrémens 
que cette affaire a pu vous causer. Le peu de confiance que doi- 
vent inspirer les principes des cy-devant sœurs de l'hôpital doit 
vous faire prendre }a résolution de ne plus leur confier aucun 
des prisonniers mis sur votre surveillance. » 

Le môme jour, il mande au commissaire près le canton du 
Port-d'Envaux : « Vous avés sans doute été informé, citoyen, de 
l'évasion des nommés Richer-Serizy et Isidore Langlois des 
prisons de Rochefort, où ils étaient détenus pour être déportés. 
Je suis instruit que ces deux contre-révolutionnaires se sont te- 
nus cachés pendant plusieurs jours dans la commune doMeung, 
chez le citoyen Turpin, et qu'ils en sont partis pour se retirer 
dans quelque autre partie de ce département. 



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- 199 - 

» Vou0 saiairés sans doute avec empressement cette occasion 
de faire preuve de votre zèle pour le maintien de la républi- 
que, en prenant toutes les mesures que la prudence vous sug- 
gérera pour parvenir à découvrir la retraite de ces deux con« 
damnés et me mettre à môme de les faire arrêter. 

» Faites donc en sorte de vous assurer de leur séjour à Meung, 
du temps quMls y ont passé, de l'époque à laquelle ils en sont 

f)artis et de la route qu'ils ont prise : enfin procurés-vous tous 
es renseignemens possible sur leur costume, les liaisons du 
citoyen Turpin, les personnes qui ont pu les visiter pendant 
leur séjour chez lui ; informés-moi exactement detoutce que vous 
aurés appris^ prenant cependant la précaution de ne vous con- 
fier pour cet objet au'à un très petit nombre de personnes sûres. 
Je ne vous dissimule pas que le gouvernement attache la plus 
grande importance à l'arrestation de ces deux individus, et qu'il 
apprendra avec satisfaction le succès des mesures que vous au- 
rés prises pour y parvenir. » 

Richer-Serizy ne s'était pas évadé seul, on le voit. Isidore 
Langlois, aussi condamné à la déportation après le 18 fructidor, 
était aussi un journaliste. Né à Rouen en 1770, ardent révolu- 
tionnaire, puis modéré, il avait dans son Messager du soir sou- 
levé le peuple contre la convention au 13 vendémiaire. Echappé 
de Rochefort, il resta caché deux ans à Bordeaux. Il mourut en 
1808. Le troisième évadé était Bardolet, d'Uzès, ancien offi- 
cier. Le quatrième était César Jardin, né à Lisieux, en 1772 ; 
républicain, il devint royaliste et rédigea le Courrier républi- 
cain ^ qui n'avait de républicain que le nom. Barras, qu'il avait 
particulièrement attaqué, ne Toublia pas au 18 fructidor, et le 
comprit dans les déportés de la Guiane. La Biographie Michaud 
dit : « Après le 18 fructidor, Jardin s'était rendu librement dans 
l'île d'Oleron, comme les autres déportés à qui cette île fut dé- 
signée comme lieu d'exil ». On voit que cela n'est pas tout à fait 
exact. Il mourut à Paris en 1802. 

LecommissaireducantondeSaujonrecevaitaussi,le5germinal 
an IV, une dépèche semblable à la précédente : « Vous avez été 
informé, citoyen, par les signalements que je vous ai adressés, 
de l'évasion des prisons de Rochefort du nommé Isidore Langlois 
et Richer-Serizy, condamnés à la déportation. Je viens d'être ins- 
truit que ces deux hommes, dangereux par leurs principes anti- 
républicains, ont depuis leur fuite séjourné dans la maison du 
citoyen Turpin de Balenzac, qui se trouve dans votre arrondisse- 
ment. Je vous charge, citoyen, de prendre toutes les mesures que 
votre prudence et votre zèle pour le maintien de la république 
pourront vous suggérer pour parvenir à découvrir et faire ar- 
rêter ces deux contre-révolutionnaires. Je ne vous dissimule pas 
que le gouvernement attache la plus grande importance à l'ar- 
restation de ces deux individus, et qu'il apprendra avec satis- 
faction le succès des mesures que vous aures prises pour rem- 
plir ses vues à cet égard ». 



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— 200 — 

Le Turpin dont il est ici question est Olaude^Jean-Baptiate, 
vicomte de Turpin de Jouhé, lieutenant de vaisseau, mort à 
Saintes en 1808 ; il avait eu Balanzac, qui venait de Nicolas Pas- 
quier, en épousant (1779) Anne-Constance Achard-Joumard, fille 
de Pierre-André, et de Henriette-Charlotte-Oéleste Bretinaud. 
Turpin n'avait pas émigré, et était resté dans le pays sous la 
garde de ses vassaux, (voir Nicolas Pasguier, page 158). 

Plus tard, le 19 germinal — 8 avril 1/98 — le commissaire 
mandait au ministre de la police générale : « Citoyen ministre, 
je vous adresse cy inclus deux extraits des jugemens de police 
correctionnelle de Rochefort qui acquittent le concierge de la 
maison de justice et le commandant du poste de l'hôpital mili- 
taire, de l'accusation portée contre eux, comme fauteurs de l'é- 
vasion de Richer-Serizy, Isidore Langlois, Jardin et Bardolet, 
condamnés à la déportation. Le concierge de la maison de jus- 
tice a été destitué; mais j'apprends que la cydevant sœur Angé- 
lique n'a pas encore été mise en jugement. Je vais en donner 
avis à l'accusateur public. 

» Je viens d'être informé que deux de ces condamnés, savoir 
Richer-Serizy et Isidore Langlois, s'étaient réfugiés à Bordeaux 
et qu'ils y étaient cachés sous les faux noms d^AIphonse au lieu 
de Serizy, et Jourdanné au lieu d'Isidore Langlois. J'en ai sur 
le champ donné avis à mon collègue près l'administration cen- 
trale de la Gironde, et l'ai Invité à prendre des mesures pour 
faire arrêter et conduire à Rochefort ces deux condamnés ». 

Voici ce que sur cette évasion raconte Aymé, ex-législateur, 
dans son volume Déportation et naufrage, page 62 : 

« J'étais avec Gibert-Desmolières, Perlet et trois autres pri- 
sonniers, dans une petite chambre où nous étions moins mal. 
Richer-Serizi, que le directoire avait fait arrêter en Suisse, et 
traduire à Rochefort, était avec Langlois dans une autre cham- 
bre. Ils s'occupaient d'un projet d'évasion que ni Gibert-Des- 
molières, ni Perlet, ni moi ne voulûmes partager, quoique très 
vivement sollicités. Jardin, qui était dans la prison de rhospi- 
ce, venait de se sauver; Serizi et Langlois en firent autant ; lis 
sortirent tout uniment par la porte, dont on leur procura la 
clé; on a cru quïls s'étaient évadés par la fenêtre, parce au'on 
trouva un des barreaux scié ; on y avait même attaché des araps 
pendans extérieurement; mais ce ne fut là qu'un jeu pour sau- 
ver le concierge qui passa en jugement et fut acquitte. Depuis 
mon retour, j'ai vu Langlois, avec d'autant plus de plaisir que 
sa mauvaise santé n'aurait jamais pu résister, je ne dis pas 
au climat delà Guyane, mais aux horreurs de notre traversée; 
cet honnête et courageux jeune homme n'existerait plus... » 

On voit que le bruit était accrédité que Serizy avait scié ses 
barreaux. 

Enfin, le !•' floréal an 6 — 20 mai 1798 — le commissaire 
écrivait encore au même ministre de la police générale ; 

« Citoyen ministre, j'ai reçu votre lettre du 21 germinal, à la- 
quelle était jointe copie de celle que vous a écrite le directeur 



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— 201 — 

du jury de rarrondissement de Rochefort. Je n'ai rien négligé 
pour obtenir, ainsi que tous m'en chargiés par votre lettre du 
21 ventôse, les} renseignemens les plus positifs sur l'évasion de 
Richer-Serizy, Isidore Langlois, Jardin et BardoUet. Les deux 
premiers se sont évadés de la maison de justice de Rochefort, 
en coupant les barreaux de fer qui garnissaient les fenêtres de 
la chambre où ils étaient renfermés; il est certain que leur 
évasion a été facilitée par des personnes du dehors que Ton n'a 
pu encore découvrir. Je ne dois pas vous laisser ignorer que 
ces messieurs ne manquaient pas d'amis à Rochefort, et no- 
tamment dans les bureaux de 1 administration civile de la ma- 
rine. Le concierge de cette maison a été mis en jugement et 
acquitté, ainsi que vous le verres par l'extrait cy-joint du juge- 
ment du tribunal de police correctionnelle de l'arrondissement 
de Rochefort. 

» J'ai appris depuis peu que ces deux condamnés s'étaient 
rendu à Bordeaux sous des noms supposés : j'en ai donné avis à 
mon collègue près l'administration centrale de la Gironde, et 
j'ai lieu d'espérer qu'ils seront découverts et arrêtés, s'ils res- 
tent encore quelque temps dans cette commune. 

» Quant à Jardin et BardoUet, ils ont trouvé moyen de s'éva- 
der de l'hospice militaire de la marine, où ils avaient été con- 
duits pour cause de maladie. Je dois croire, diaprés les rensei- 
S:nemens (jue je me suis procuré sur cette affaire, que cette 
vasion a été facilitée par la cy-devant sœur Angélique, direc- 
trice de cet hospice. Beaucoup de personnes à Rochefort assu- 
rent que cette ex-religieuse dont les opinions antirépublicaines 
sont bien connues, a procuré à ces deux condamnés des habits 
de femmes à l'aide desquels ils ont effectué leur sortie de l'hô- 
pital. Je crains bien que le directeur du jury, originaire de Ro- 
chefort, ne se soit laissé influencer par ses liaisons avec tout ce 
qui tient à l'administration civile de la marine, qui, ainsi que je 
l'ai observé plus haut, n'est pas en général amie de la révolu- 
tion et surtout du 18 fructidor, et que, d'après cela, il ait laissé 
décote la cy* devant sœur Angélique, et fait mettre en juge- 
ment le commandant du poste de l'hôpital qui a été acquitté. 

> Il est vrai, citoyen ministre, que c'est par les ordres du 
commissaire du pouvoir exécutif près l'administration munici- 

Kle de Rochefort, que ces deux individus ont été transférés à 
iôpital de la marine; mais il est également vrai que c'est la 
première fois qu'il est arrivé que des détonus se soient évadé» 
de cette maison ; les fenêtres de la salle sont extraimement éle- 
vées, et, comme il n'y a qu'une seule porte, un factionnaire suf- 
fisait pour empêcher les détenus d'en sortir ; j'étais tellement 
persuadé que Ton avait voulu favoriser la cy-devant sœur An- 
gélique dans cette affaire, que j'avais déjà invité Taccusateur 
public à se faire rapporter la procédure. 

» Quant au citoyen Boichot, je ne puis que rendre justice à 
la pureté de ses intentions; je puis vous assurer qu'il n'a cessé 
de donner depuis le commencement de la révolution les preu- 



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— 202 — 

ves les moins équivoques de son attachement à la cause de la 
liberté, et je désire bien sincèrement que cet événement mal- 
heureux ne lui fasse pas perdre votre confiance et celle du di- 
rectoire qu'il a méritée par des longs travaux et des services 
rendus à la chose publique ». 

Ces dépêches donnent des détails nouveaux sur cette évasion 
et les déportés; elles rectifient aussi bien des faits racontés par 
les histoires et les biographies. 

Richer-Serizy libre publia « Rouen, Tan vi, floréal », in-8^ de 
48 pages, Richer-Serizy au directoirey qui est le 35* numéro do 
V Accusateur public, avec cette épigraphe de Rousseau : « Quelle 
société, grand Dieu, que cet assemblage monstrueux de tyrans 
et d'esclaves, de lâches et de furieux, de bourreaux et de victi- 
mes... D II y disait : « Je suis libre enfin; j'ai brisé les barreaux 
de ma prison; au défaut de mes bras, je les aurais rongé avec 
les dents. », et il faisait ce tableau effrayant des prisons de Ro- 
chefort : « Vous n'avez pas vu comme moi cette foule de victi- 
mes innocentes, accablées sous les douleurs de Tâme et du 
corps, attachées deux à deux, entassées sur des charrettes, et 
traînées chaque jour de toutes les parties de la France à Roche- 
fort, pour aller de là souffrir et mourir sous le ciel impur de 
Oayennel Transportez- vous avec moi, par la pensée, dans les 
cachots qui s'entrouvrent pour les recevoir. Des salles humides 
de cinquante pieds quarrés contiennent chacune deux cents de ces 
infortunés, et ce nombre s'accroît à tous les instants ; c'est là que 
sont renfermés tous les âges de la vie, depuis l'adolescence jus- 

Su'à la caduciue vieillesse. Un matelas d'etoupe de deux pieds 
e large, jeté à terre, sans couverture, sans draps, dont le nom- 
bre n'est pas complet encore pour le nombre des victimes, doit 
suffire à trois malheureux. Point de tables, point de chaises ; 
c'est sur la terre humide qu'il faut s'asseoir pour reposer leurs 
membres endoloris. Quatre énormes baquets placés aux coins 
de la salie, destinés à recevoir les immondices, et que chacun 
doit vuider à son tour, remplissent l'atmosphère de miasmes 
pestilentiels... Onze heures sonnent, les portes de la prison s'ou- 
vrent : voici les aliments qu'on leur prépare : des calfatres à 
moitié ivres portent, dans des seaux de bois, du biscuit de mer, 
délayé avec une eau tiède et grasse, une livre de pain noir et 
dur, de la chair de vache à moitié cuite, traînée dans la boue, 
divisée en autant d'onces qu'il y a de prisonniers; c'est là le re- 
pas de vingt-quatre heures ; demain on leur eniettera autant... 
Vous frémissez ? eh bien ! connaissez l'inaltérable patience de 
ces victimes et leur auguste résignation. Je les ai vus à l'arri- 
vée de ces infects alimens; j'ai vu les prôtres tomber à genoux, 
les bénir et prier ; ce spectacle se renouvelle chaque jour, à 
tous les instans où la religion leur prescrit ces devoirs... » 

Et plus loin, page 14 : « J'ai vu des femmes, modèle unique 
de la tendresse conjugale, tenant leurs enfans à leurs mamelles 
tariez par la douleur, et vivant de la charité publique, traverser 
la France pour suivre leurs maris dans Texil. J'ai vu, dans les 



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Slaoes de janvier, Oibert-Deflmolières, représentant du peuple, 
éjà d'un âge avancé ; on le trainoit de Paris à Roohefort sur 
une charrette. Cet homme de bien, calme dans son infortune, 
ne pleuroit que sur sa mère , sa mère ! chargée d'années^ dont 
il étoit Tunique appui, sa mère qu'il idoiàtroit, dont iamais il 
ne s'étoit séparé, et qui mourra loin de son fils, privée de ses 
secours et de ses derniers embrassemens. Perlet, Jardin et Lan- 
glois raccompagnaient. Langlois, cet intéressant jeune homme, 
recommandable par ses talens, ses vertus, son courage, avoit pu 
fuir pendant la route ; des amis zélés l'attendaient à Rambouil- 
let ; il offrit à Oibert sa liberté. « Hé ! que deviendra ma mère, 
« lui répond Gibert? je puis fuir, je le vois ; mais les débris de 
« ma fortune seront saisis, et ma mère périra de misère, b Hé bien, 
dans ce combat généreux, Langlois, consumé par une maladie 
de poitrine, vomissant le sang a gros bouillons, refuse les se- 
cours de Tamiiié et partage le sort de Gibert ; en l'emmenant 
avec moi, je Tai arraché à la mort et à ses bourreaux... » 
n faut lire ce mémoire et ce qu'il dit du prisonnier de Muron. 

L. A. 

N« 366, t. VII, p. 92. Thiollière, curé en Saintonge. — J.-G. 
Thiollière, abbé de Saint-Etienne en Forez, membre do Taca- 
démie de Lyon, est ainsi qualifié sur un in-12, Diversités litté^ 
raires, publié en 1766. Ce curé en Saintonge n'était-il pas com* 
mendataire ? 



QUESTIONS 

N* 369. — Y avait-il des relations de parenté entre François 
Mouchard, député du commerce de La Rochelle au bureau du 
commerce à Paris, et Marie Mouchard, qui épousa Jean Oout, 
père de Claude- Antoine Goût, maire de Saintes en 1792? 

J. P. 

N^" 370. — En 1664, à Saint-André de Lidon, canton de Oozes, 
signe comme parrain « honneste homme monsieur Pierre Gom- 
bcaud, maistre opérateur pour Textraction de la pierre. » A 
quelle famille appartient ce Gombaud, et que sait-on de lui ? 

L. 

N<> 371 . — Une charte de Louis VII, donnée à Poitiers en 
1146, confirme les privilèges de l'église Saint- Vivien à Saintes* 
Pourrait-on m'en indiquer le texte ? A. 

N"* 372. — En 1238, l'université de Toulouse comptait parmi 
ses syndics c magister M. Xanctonensis. » Connait-on de lui 
autre chose que cela ? * B. 



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— 204 — 

N° 373. — François Aigron^ sieur de Combisant. M. Jules 
Pellisson voudra bien m'apprendre ce que Mazarin ou la reine- 
mère avait à reprocher à M. de Oomhisant, le lieutenant géné- 
ral du siège de Cognac, qui pût motiver, « de la part du roy b, 
l'envoi au gouverneur de la ville d'une « dépesche pour faire 
exclure le sieur Cambisault, dont nous avons sujet d'estre mal 
satisfait, de la charge de maire de Cognac, du 27 décembre 
1652 ?» Ce qui du reste ne Tempôcha pas, suivant le dire de 
Vigier de La Pile, de terminer ses jours, « riche et estimé », 
dans la charge de vice-sénéchal d'Aunis, Saintonge et Angou- 
mois. La M. 

N' 374. — Le Mémorial de Saintes du 13 février cite une 
pièce officielle de la, mairie de Pons en 1790 portant le sceau 
de la ville : D'argent à la fasce bandée d*or et de grieules de 
six pièces, avec cette dovise : u. pon. p. l. r. eid. p.r. est. 
1790. Que signifient ces lettres ? N. 

N^ 375. — Jean Gains, le dominicain de La Rochelle en 1386, 
dont il est question dans le Bulletin, vii, 92, n® 368, me remet 
en mémoire un autre J. Oaivs, celui-là avocat à Saintes, signa- 
taire d'un quatrain latin en l'honneur de Jean Alain, le fils 
de l'auteur de notre livre rarissime : De Santonum regione^ 
que M. Louis Audiat réimprime en ce moment. Or, je demande 
en grâce une bonne traduction française de ce nom de Gaivs. 
Vous riez sans doute et me dites : c'est Gay. Je veux bien ; 
mais alors trouvez-moi un Gay, avocat à Saintes entre les 
années 1575 à 1600 et de plus huguenot, à moins de [sup- 
poser, comme moi, que l'imprimeur Franciscus Audebertus, 
ayant pris un a à la place d'un o, — ce qui peut arriver même 
à Noël Texier — a rendu notre avocat tout à fait méconnaissa- 
ble, et donné à J. Gay ce qui appartient à J. Goy. Celui-ci nous 
le connaissons, Jean Goy; mais Jean Gay?.... Jean Gay!.... il 
m'échappe complètement. C'est à voir; donc je passe la main à 
un confrère plus habile pour me ciseler une réponse. 

La m. 

N** 376. — L'autre jour, le Journal officiel, en rendant 
compte d'une lecture de M. Robert de Lasteyrie à l'académie 
des inscriptions et belles lettres sur l'église d'Aunay (Bulletin, 
VII, 16), disait que ce monument n'avait jamais été étudié 
avant ce docte archéologue. Notre confrère, M. Georges Mus- 
set, avec M. Berthelé, a répondu que,pour être journal officiel, on 
n'en était pas moins sujet aux erreurs, et que si jamais monu- 
ment avait été étudié, c'était bien celui-là. Et sans compter la 
très sérieuse étude qu'il a faite lui-même pour le bel ouvrage 
l'Art en Saintonge, qui, au lieu de la publier, s'attarde à pho- 
tographier des pupitres et des chandeliers, et des chambranles 
de cheminées, et des bahuts, comme un marchand de bibelots^ 



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— 205 — 

des généalogies des écussons, comme une simple commission 
des arts, il nommait Benjamin Fillon [Bulletin monumental ^ 
1844), VioUet Le Duc, Anthyme Saint-Paul, la commission des 
arts, VEpigraphe santone do M. Âudiat, la notice de Brillouin 
D'Aunay et de son église^ etc. Dans cette énumération, lauteur a 
oublié une monographie à qui Tabbé Briand, Histoire de Té- 

Î^lise santone et aunisienne^ tome m, page 458, a, à propos de 
a mort à Aunay de l'abbé Dargenteuil, emprunté sa descrip- 
tion de réglise, « Notice histoHque et descriptive de la basili- 
que d^ Aunay, par M. Tabbé Lacurie. » Cette notice du docte 
abbé a-t-elle été imprimée ? Où la trouve-t*on ? J'ai cherché ce 
renseignement dans sa biographie par M. Tabbé Vallée. Mais 
le biographe, occupé à taquiner la société des Archives^ n*a pas 
eu le temps de s'occuper de ce détail. Quelqu'un pourrait-il 
combler cette lacune de Thistorien? X. 



BIBLIOGRAPHIE 



FONTORBB (Le docteur Georges], professeur de clinique chi- 
rurgicale. La médecine est une. Origine et conséquence de sa 
division pendant quelques siècles ^ en médecine proprement 
dite et en ctnirurgie. Discours prononcé, le 3 novembre 1886, à 
la rentrée de l'école de médecine navale de Rochefort. Roche- 
fort, impr. Thèze, 1887, in-8, 30 pages. — Au point de vue his- 
torique, il y a des détails intéressants sur les diverses écoles de 
médecine et de chirurgie. L'auteur a parlé plus longuement de 
l'école de Rochefort ; mais il aurait pu mentionner au moins 
récole de chirurgie de Saintes, fondée par le marquis Guinot de 
Monconseil. 

Font-Rbaulz (H. de). Les hommes utiles. Parmentier^ Jac- 

?uard, Franklin^ Palissy. Lille et Paris, Lefort, 1886, in-8, 
35 p. 

Fromentin (Eugène). Sahara et Sahel. Un été dans le Sahara. 
Une année dans le Sahel, Nouvelle édition. Paris, librairie Di- 
dier, 1886, grand in-8, 12 eaux-fortes par Le Rat, Gourtry et 
Rajon, une héliogravure et 4 gravures en relief d'après les des- 
sins de E. Fromentin. Prix : ^0 fr. 

PuSTBR (Oharles). Essais de critique. Paris, Giraud, 1886, în- 
6. ^ Contient une étude sur Pierre Loti (M. Julien Viaud). 

Gélinbau (Le docteur). Empoisonnement par les vapeurs de 
charbon. Cinq hommes asphyxiés ; quatre morts. Paris, impr. 
Ohaix, 1886, in-4, 4 pages. — Extrait du Journal d*hygiène ; il 
raconte un accident arrivé, en 1858, à la fonderie de Ruelle (Oha- 
rente). 

GouRDON (Georges). I^e retour de l'amiral Courbet. Août 1885, 
in-8, 4 p.*— Poésie pleine de souffle patriotique : 



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— 206 — 

Du fond da rhorizon, comme mi cercueil immense 
Sur le flot gémissant qui s'ouvre et le balance» 
Il revient, le Bapard, lent et silencieux. 
Tel un vaillant cheval, pleurant son capitaine, 
L'arrache à la bataille et chez lui le ramène, 
Expirant, mais victorieux!... 

Granges de Surgères (Le marquis de). Fondations pieuses k 
Nantes (1549-1^91). Sainte-Croix, les Jacobins, la chapelle de 
miséricorde, le Sanitat, titres effarés, retrouvés et mis au jour. 
Nantes, Forest et Grimaud, 1886, in-8, 47 p. — Extrait du Bul- 
letin de la société archéologique de Nantes. . 

Les traductions françaises de Gusman d'Alfarache. 

Etude littéraire et biographique. Paris, Léon Téchener, 1881 , 
in-8, 30 p. — Extrait du Bulletin du bibliophile. 

Les portraits de Charette dessinés et gravés. Etude 

dMconographie contre-révolutionnaire. Paris, Â. Sauton, 1800 
xivc, in-8, 24 p., gravure. 

Allocution. Voir Bremond d^Ars^ vu, 9. 

OuiBERT (Louis). Le Limoges d^autrefois. Conférence faite le 
5 juin 1886. Limoges, V« H. Ducourtieux, 1886, in-8, 20 pages. 

— Qui se termine par ces sages paroles : «c Nous ne sommes ni 
des séides ni des avocats ; nous sommes simplement des servi- 
teurs de la vérité et ses témoins. Le passé n'a pas besoin d'être 
réhabilité ; il a simplement besoin d'être connu. Toutes les pé- 
riodes de rhistoire, toutes les époques ont leur aspect favora- 
ble et leurs mauvais côtés, leurs clartés et leurs ombres. Nous 
ne dissimulons ni celles-ci, ni celles-là ; mais nous ne souffrons 
pas qu'on mette les ombres en relief et qu'on jette un voile sur 
les lumières. Il faut juger le passé dans son ensemble... L'étude 
du passé national ne nous offre pas seulement un noble et utile 
emploi de nos loisirs ; elle fournit au patriotisme son plus pur 
aliment. Ceux qui travaillent à reconstituer les annales de la 
France ne sont certes pas ceux de ses enfants qui chérissent le 
moins leur patrie et qui la servent le plus mal. » 

— Grand almanach de Saintes. Saintes, Hus, 1887, in-18, 
144 p. — On y trouve des notes sur François Bonneau, qui si- 
gne, « Franciscus Bounaudus Angeliacus », des vers adressés à 
Gui de Fontenai ; sur Léon Bonnet, curé de Saint-Pierre de 
Saintes ; sur Nicolas Achard-Joumard de La Brangelie, Pierre- 
François-Denis Charrier, juge de paix à Saintes, et sur Pierre- 
Nicolas-Eliacim Chevreux. 

[Hérisson (Ernest)]. De la constitution nationale dans Vhar* 
monie politique. Adresse à M. Berthelot..., ministre de l'ins- 
truction publique. Pons, impr. Noël Texier, 1887, in-8, 16 p. 

— La brochure est signée : «c Pierre Dussol. Pons, GharenfeJn- 
férieure, 29 janvier 1887. » 

HoRRiG DB Bbaucairb. A mesalliance in the House of Bruns* 



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— 207 — 

wick from the french of Visoount Horric de Beauoaire. London, 
Remington et C^, publishers, Henrietta Street, Covent garden, 
1886, in-8. 

Die letzte Herzogin von Celle, Eleonore Desmier d'Ol- 

breuze, 1665-1725, von vicomte Horric de Beaucaire, ins DeutB- 
che ûbertragen von Freihccr Emmo Orote. Hannover, Heiwin- 
g'sche Verlagsbuchhandlung, 1^86, în-8. 

JOLiBOis, député de la Charente-Inférieure. Discours prononcé 
à la séance du H juin 1886^ dans la discussion du projet de loi 
concernant les membres des familles qui ont régné en France. 
Paris, impr. des journaux officiels, 8 juillet 1886, in-32, 47 p. 

JouRDAN (J.-B.-E.) et Em. Oounbau. Les tours de La Rochelle. 
(Voir Bulletin, vu, 72). Tiré à cent exemplaires numérotés ; les 
vingt premiers ont les gra\ures en double état, avant la lettre sur 
Chine, et avec la lettre sur Hollande ; 35 francs ; quatre-vingts 
autres avec la lettre sur Hollande, 25 fr. Cent autres, tirés avec 
la préface seulement et les gravures sur Flollande, 20 fr. Voir, 
dans le Courrier de La Rochelle du 18 juillet, compte-rendu de 
M. Georges Musset, qui dit : « Les eaux-fortes de M. Couneau 
ont le double mérite do la valeur artistique et de la reproduc- 
tion de cette atmosphère vibrante et animée qui enveloppe les 
objets matériels, de ce je ne sais quoi qui distingue la vie de 
la mort... » Ouvrage dont la ville de La Rochelle a le droit 
d*ôtre ficre. 

Kbrviler (René). La Bretagne à V académie française. Jean- 
Gilles du Coetlosquet, évêque de Limoges, ilOO-nSk. Nantes, 
Forest et Grimaud, 1886, in-8, 67 pages. 

La chanson de Fouras, musiqrue d^Emilc Lévéquc ; dessin de 
Duplaix-Destouchcs. Bruxelles, Paris, Londres, Schott frères, 
1886, in-4,6pagcs. 

Lantenay (Ant. de). Labadie et le carmel de La Graville, à 
Bazas. Bordeaux, Féret, 1886, in-8, 89 d. — Extrait, à 50 exem- 
plaires, de la Revue de Gascogne, ce très curieux chapitre, en- 
tièrement inédit, de Thistoire monastique au xvii* siècle, est 
augmenté de la bulle de fondation du carmel de La Graville (4 
mai 1639), de la lettre du P. Antoine Sabré à Jean de Labadie 
devenu protestant ; de la lettre d'un ecclésiastique de Bazas à 
un prêtre de Saint-Sulpice sur Tapostasie d'un janséniste nom- 
mé Jean de Labadie (1601).' 

Lemotnb (André). Œuvres. Une idylle normande; le Moulin 
des Prés; Alix d'Evran. Paris, Lemerre, 29 avril 1886, in-16. 
Prix : 6 fr. 

Lesson (Docteur A.) . Légendes des îles Havaû tirées de For- 
nander et commentées avec une réponse à M. de Quatrefages. 
Niort, Clouzot, 1884, in-8. 

Lételié (J.-A.). M. Boisgiraud. Melle, imp. Lacuve, 1886, in- 



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— 208 — 

8, 11 p. — Extrait de la Revue poitevine. Oe n*est pas à propre- 
ment parler une biographie, — faite en 1883 par M. Daguin 
(Bulletin, i, 329,* iv, 336) — mais un exposé du rôle joué par 
Boisgiraud dans l'enquête relative à rapparition d'une croix 
lumineuse à Migné (Vienne), au mois de décembre 1824. Mem- 
bre de la commission d'enquôte en sa qualité de professeur des 
sciences physiques au lycée de Poitiers, et quoique protestant, 
Boisgiraud n'hésita pas, contrairement à Tassertion de M. Da- 
guin, à déclarer que le phénomène de cette apparition ne pou- 
vait s'expliquer par des moyens naturels. Nomme peu de temps 
après à la faculté des sciences de Toulouse, Boisgiraud en de- 
vint doyen, et il continua d'entretenir d'excellentes relations 
avec le clergé de Poitiers ; c'est ce que M. Lételié établit par des 
documents inédits. 

LiEUTiBR (M"»« Nellyj. Juliette et Marie, suivi de Le petit 
homme aux lunettes bleues. Paris, Picard-Bernheim, 10 juin 
1885, in-18, 93 p. Prix : 40 cent. — Deux historiettes pour les 
enfants, où sous couleur de récit, l'auteur donne d'utiles no- 
tions. 

UsLvarice de tante Ursule, suivi de Gabrielle. Idem, 30 

juin 1886, in-8, 151 p. Prix : 1 fr. 20. 

La journée de Catherine. Idem, 6 mai 1886,in-12, 69 p. 

Prix : 40 cent. 

Un jour de pluie, suivi de VHistoire de Voncle César. 

Idem, 72 p. Prix : 40 cent. 

Le testament de maître Michel, suivi de U âne d'* André. 

Idem, 4 juin 1886, in-8, 103 p. Prix : 1 fr. 20. 

Les hommes de demain ; histoire d'un maître d'étude. 

Préface de M. Henry Bellaire. Idem, 22 juin 1886, 3* édition, 
in-8, 117 p. Prix: 1 fr. 20. 

Visites à grand'mère, conseils aux jeunes filles et aux 

jeunes femmes sur la vie domestique. Idem, in-8. 

En famille ; laverie ; histoire d'un foulard et d'un ca- 

che-nez ; le cheval de Suzanne. Paris, Martin, 1886, in-8, 143 p. 

La femme du renégat. Paris, impr. Chaix, 23 juin 1885, 

in-4à 3 col., 24 p. 

Lièvre (A.-P.). Deux fouilles dans la Braconne. Angouléme, 
Coquemard, 1886, in-8, 8 p. — Extrait du BuHetin de la société 
archéologique d' Angouléme. 

Lloyd (James) et J. Poucadd. Flore de Vouest de la France. 
4* édition. Paris, Baillère ; Rochefort, imprimerie Martin, 1886, 
LXXi-455 p. Prix : 6 fr. 50. — Extrait des Annales (1885) de la 
société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure. 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D'AUNIS 

BULLETIN DE LÀ SOCIÉTÉ DES ARCHIVES 



SOMMAIRE DU NUMÉRO DE JUILLET 1887. — CHRONIQUE .* Société des Archiiteê, 
séance, admissions; comptes-rendus; récompenses et distinctions ; conférences ; 
excursion dans les arrondissements de Cognac et de Jamac; congrès de la 
Sorbonne ; projet de statistique pour 1789 ; beaux arts ; nos compatriotes au 
salon ; publications nouvelles; erratum. — NAcrolouie : Emile de Thezac, 
Levé, Sigisbert de Laage, Henri Bouraud, Paul Simonnet, Eutrope Rullier, 
Henri Devers, Rodolphe Meyer, Firmin Triaud, Denise de Morel-Vindé, Pauline 
de Saluces, Théophile Lucas, Amédée du Paty de Clam, Remy Roui, François 
Mallat, Léon OTard de La Grange, Jules Marchesseau. — Archéolooie: 
Tumulus à rile de Ré, acinaces de Tesson, colonne romaine à hélice, aqueduc 
romain à Fouras, fouilles et sépultures à Saint-Eutrope de Saintes, trésor à 
Ecurat, sépulture firanque à Léoville, fouilles dans les remparts gallo-romains 
de Saintes.— Variétés: Une Notice-bijou; la Seugne et ses étymologistes; une nou- 
velle relique de saint Eutrope. — Livres et Périodiques : Beaumarchais; Gar- 
nier. de Saintes, à Vendôme; Marie de La Motte -Fouqué; un maître d*armes à 
Taillebour^, enl431; saint Yves â La Rochelle; Dorât et Fany Mouchard de 
Beauhamais ; les Crespin de La Ghabosselaye â Marennes ; les architectes fran- 
çais (et saintongeais) ; la verrerie et Témaillerie ; sceaux saintonseais de la col- 
lection Clairambault ; Jacques Gaudin ; madame de Maintenon ; Agrippa, fils de 
Nathan d'Aubigné ; TOrmée à Bordeaux et Catherine de Queux; Profils ven* 
déens; un fer à hosties à Dampierre; herborisations dans la Charente-Infé- 
rieure; origine des noms de lieux: les lois révolutionnaires et le revenu foncier 
en Saintonge ; BiUaud-Varennes ; le salpêtre dans nie d'OIeron ; les statues de 
Paris. — Questions et Réponses : La falaise de Talmont ; Saint-Jean Porte-La- 
tine, patron des imprimeurs; les Lebrethon de Ransannes; Notice sur Téglise 
d'Aunay. — Bibuographib : Ma— Poz. 



CHRONIQUE 

DES SOCIÉTÉS SAVANTES, CONFÉRENCES, MUSÉES, BEAUX ARTS, 

LETTRES. 

SOCIÉTÉ DBS ARCHIVES 

Séance du bureau et du comité d'administration (2b avril). 

Admission de nouveaux membres. 

Examen d'une question litigieuse entre la société et M*"' S. 

Tome Vil, 9« UTialion ; JaiUot 1887. 14 



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— 210- 

L'excursion annuelle est fixée au 12 mai, à Sainte-Sévère, 
Sainf-Brice, Chastres, Belair, Oarde-Epée, Cognac. 

M. d'Aussy annonce que le monument commémoratif de 
la bataille de Saint-Louis à Taillebourg a été démoli par suite 
des travaux de construction du pont sur la Charente. Le bureau 
décide qu'il sera écrit à M. le préfet pour lui demander ou 
qu^on reconstruise ce monument, ou qu'il soit établi sur le nou- 
veau pont un signe rappelant la victoire de 1242. 

MM. Audiat et Saudau sont délégués pour représenter la so- 
ciété au congrès de la Borbonne. 



Admissions. — La société a admis comme membres : 
MM. 

Ausone Dussidour, avocat à la cour de Bordeaux, à Sireuil, 
parNersac (Charente), présenté par M. Prévôtière et M. Frago- 
nard; 

Adrien Joly de Beynac, villa Saint-Hubert, à Royan,. présenté 
par M. E. Rullier; 

Labbé, notaire à Saint- Martin de Ré, présenté par M. Amou- 
reux; 

Ernest Laverny, percepteur à Saintes, présenté par M. Audiat; 

Armand Lods, docteur en droit, avocat à la cour d'appel de 
Paris, présenté par M. Audiat ; 

Gualoert Martin, à La Jarrie, par Sigogne (Charente), présenté 
par M. Prévôtière et M. Beineix ; 

Charles Ménard, notaire à Saint-Jean d'Angély, présenté par 
M. C. Saudau et Moreau; 

Le comte Aimery de La Rochefoucauld, à Paris, présenté par 
M. le comte Anatole Lemercier et M. Louis Audiat ; 

Monmoine, aide pharmacien de la marine à Rochefort, pré- 
senté par M. Beineix; 

Auguste Périer, juge au tribunal de commerce de La I^ochelle, 
présenté par M. Musset ; 

Fulbert Petit, vicaire général de La Rochelle, archidiacre de 
La Rochelle, évèquo nommé du Puy en Velay, présenté par M. 
Louis Audiat ; 

Auguste Verchère de Refîye, à Thairé, par La Jarrie, présenté 
par M""" la marquise de Faucher et M. Louis Audiat. 



Le XV" volume des Archives a paru à la date indiquée. Les 
sociétaires sont invités à le faire prendre chez nos correspon- 
dants. 

Nous raiipelons que la distribution des volumes regarde le 
trésorier. C'est donc à lui que doivent s'adresser les récla- 
mations. 



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— 211 - 
On est prié d'indiquer exactement les changements d'adresse. 

Ont rendu compte du fiuItefirNl'avril : Les Tablettes de Roche* 
fort du 5 avril signalenti dans le numéro du 1^'qui a paru le 31 
mars, « Téloquente et très érudîte notice » sur Les prêtres dé- 
portés, de M. Manseau, notice que l'auteur mécontent a, de son 
côté, qualifiée de « mauvaise action, et « un intéressant article 
sur Là Terreur sous le directoire » ; — Le Peuple, du 14, qui a 
publié le sommaire dans son numéro du 3 mai, « voit avec 
plaisir que la société est en pleine prospérité; elle ne compte 

Sas moins de 472 membres et possède un budget avec un excé- 
ent de recettes de 10,000 francs. Il ne faut pas s'étonner, si la 
société compte au nombre des sociétés provinciales qui ont le 
plus de vitalité et sont le plus estimées en haut lieu »; et 
signale Les arènes, La chapelle, La cheminée du château de 
Pons, La pierre de Nuaillé, Levoyage de dom Boyer, « très amu- 
sant à lire », la note sur Richer-Serizy, évadé de Rochefort; 
mais regrette la publication des actes d'état civil de Saint- 
Georges d'Oleron, a parce que les personnes dont il est question 
n'ont en grande partie rien d'historiaue ». — L'Echo rocheZaîs, 
du 20, qui cite: te Voyage d^un bénédictin avec extraits, « un 
compte-rendu très ému » de l'ouvrage de M. Manseau, et de 
celui de M. Victor Pierre, et les notes tirées des registres pa- 
roissiaux de Saint-Oeorges d'Oleron ; — La Seudre, du 1*' mai, 
qui signale les documents sur Saint-Oeorges d^Oleron et engage 
la municipalité à compléter cette œuvre archivique en publiant 
une analvse des délibérations de la période révolutionnaire... 
résumé d'histoire locale, histoire sérieuse, très vivante »; — La 
Semaine religieuse du diocèse d'Angoulême^ du 8 mai, qui 
analyse fort exactement les articles divers, bien distribués, « qui 
permettent à chacun de trouver facilement ceux où le portent 
son attrait ou ses études particulières » : archéologie, epigra- 
phie, voyage de dom Boyer, les livres, en particulier, Les pré* 
très et La terreur, les questions et réponses, « ce qui n'est pas 
la partie la moins utile du Bulletin », par exemple, « l'article 
plein d'intérêt sur Richer-Serizy » etc.; — le Bulletin du pro- 
testantisme, du 15 mai, qui mentionne les actes de Saint- 
Georges d'Oleron (trente-cinq abjurations) et dans le t. vi des 
Archives^ p. 260, l'acte de naissance d'Amos Barbot; — la 
Revue historique de Vouest, 3* année, l^ livraison, qui signale 
« l'intéressant Voyage d'un bénédictin », les extraits des regis- 
tres paroissiaux de Saint-Georges « qui peuvent fournir aux cher- 
cheurs quantité d'utiles renseignements; et la très curieuse 
notice de M. Louis Audiat sur Richer Serizv, évadé de Roche- 
fort », à propos duquel la Revue demande quels rapports de 
parenté pouvait avoir avec lui Françoise-Jacquette Richer de 
Derizy ou Richier de Oerisy, comtesse de Oheverue, originaire 
de Normandie, émigrée à Jersey. 
L'E7nîon, de Saint-Jean, du 7, a reproduit les articles : sou- 



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— 212 — 

terrain-reruge de Saint-Ouen, pierres tombales de Montlieu et 
de Nuaillé. 

Ont publié le sommaire^ la Seixdre, du 10; VEcho sainton- 
geaiSy du 14; le Phare des Charentes, du 29; laC/iarente-Jn/^- 
rieure^ du 30; VEre nouvelle^ du 1" mai. 

Tja Semaine religieuse d'Angouldme du 27 mars, a rendu 
compte du Bulletin de janvier et mentionné les articles Coppée, 
Maurepas, Amelot^ le siège de Royan, le voyage d*un bénédic- 
tin, la question de renseignement en 1789 et la note nécrologi- 
que sur le marquis Alfred de Lestrange, dont la sœur avait 
épousé Joseph Borros de Oamanson, mort à Périgueux le 19 
octobre 1882, âgée de 92 ans; sa fille, Adélaïde de Gamanson, 
veuve le 25 décembre 1884, de Gyprien-Qabriel de Terrasson, 
habite le château do Parcoul (Dordogne), ancien patrimoine des 
Green do Saint-Marsault, dont descendait son aïeule, Cathe- 
rine Green de Saint-Marsault, mère du marquis de Lestrange. 

Ont rendu compte de Texcursion du 12 mai : L'Ere nouvelle 
du 15 : « La caravane a traversé Cognac, s'arrétant à la vieille 
église de Saint-Lé^er, aux vieilles maisons des basses rues, aux 
tours vénérables de Tancien pont, restes du château, hélas ! 
méconnaissable qui a vu naître François I*^ » A Sainte-Sévère, 
a notre conirèro M. Prévôtière, Tintelligent propriétaire du camp 
romain », nous souhaite la bienvenue. « Sous les arbres couverts 
do fleurs et d'oiseaux est une table gigantesque où Tarchéolo- 
gie n'est représentée que par de vénérables flacons. Au dessert, 
M. Audiat adresse aux hôtes qui nous réservent cette agréable 
surprise un compliment auquel l'assemblée s'associe par ses ap- 
plaudissements. Un aimable compagnon, M. Paul Mercier, donne 
lecture d'un travail des plus intéressants sur la voie romaine 
de Saintes à Limoges dont nous venons de parcourir une par- 
tie... » L'auteur cite les splendides tapisseries du salon de 
madame Prévôtière; Chastres,<K l'un des plus curieux monuments 
de rarchitecture romane, aux coupoles hardies » ; le dolmen de 
Bel-Air, a nouvelle joie pour l'archéologue» ; Gardépée, < un 
portail crénelé, » dont le propriétaire, un des nôtres, M. de Jar- 
nac de Gardépée, fait les honneurs; Saint-Brice, où l'on admire 
c la galerie ornée de beaux portraits de famille, et les apparte- 
ments historiques, couverts de^ peintures dont la fraîcheur a 
bravé les ans », et « TafTabilité de la châtelaine, M"°" de Bre- 
mond d'Ars »; Saint-Trojan, qui ofTre une vieille église, dont 
certaines parties sont très curieuses et très anciennes, et les sépul- 
tures des familles d'Ocoy et de La Rochefoucauld, «c La journée 
est finie; mais pouvait-on la désirer mieux remplie, plus gaie, 
plus riche en distractions de toutes sortes? » 

Le Progrès du 25 mai, signale les intéressantes explica- 
tions do M. Paul Mercier sur la voie romaine, le déjeuner à 
Sainte-ScvcrOy c au milieu même du camp romain, à l'abri de 



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— 213 — 

délicieux bosquets où le propriétaire avait eu Theureuse idée de 
faire dresser une magnifique table. Aussi, notre président fut-il 
vraiment Tinterprète des quarante et quelques convives, quand, 
dans une spirituelle allocution, il remercia notre hôte bien- 
veillant de sa généreuse hospitalité »; puis le château de Saint- 
Brice, dont, « avec une amabilité exquise, madame la marquise 
de Bremond d'Ars nous fait les honneurs... » ; le logis de Garde- 
Epée c et son merveilleux panorama... > En résumé, a réunion 
charmante, dont chacun gardera le meilleur souvenir, p 

h* Indépendant du 26, signé Ph. Tapernoux, parle de < cette 
association de savants et de patriotes, <c dont les membres se 
réunissent de temps en temps sous Taimable et électrisante 
direction de son président » ; patriotes, « car n'est-ce pas en- 
core une forme du patriotisme que de rechercher dans Iqb débris 
du passé tous les témoins de la grandeur et de la gloire de notre 
chère France, tout ce qui peut servir à nous éclairer sur son 
histoire, à en dégager les enseignements, à élargir ses horizons? 
Cette fois nous étions là une trentaine appartenant un peu à 
toutes les classes de la société, à tous les camps politiques, de- 
puis le modeste travailleur, jusqu'au descendant des plus nobles 
familles... » Il signale Téglise de Oognac, la maison de la rue de 
la Madeleine, avec son inscription et sa salamandre, la porte de 
ville, le château ; puis, « on se case, tant bien que mal, dans ces 
véhicules qui, pour n'être pas de Tâge préhistorique, sont ce- 
pendant tout à fait dignes de voiturer des archéologues. » A 
Sainte-Sévère, notre aimable confrère nous invite a prendre 
place à une table plantureusement servie et dressée sous une 
charmille en plein camp romain. M. Prévôtière fait les hon- 
neurs... du camp avec une Rrâce charmante. Grand branle-bas 
de fourchettes. Gela rappelle vaguement les combats dont ce 
ce lieu fut le théâtre. Le sang, c'est-à-dire le Bordeaux coule à 
flots. M. Audiat se fait notre interprète en exprimant dans un 
speech plein d'humour à M. et M""" Prévôlière toute la gratitude 
de leurs invités. » Description du camp, de Ghastres, de Belair, 
de Garde-Epée au panorama grandiose et aux rafraîchissements 
très appréciés, de Saint-Brice aux splendides jardins, baignés 
par la Charente, qui rappellent par leurs charmilles gigantes- 
ques certaines parties des jardins du parc de Versailles, aux sa- 
lons historiques, dont « Tobligeance tout aimable de madame 
la marquise de Bremond d'Ars » nous fait les honneurs; Saint- 
Trojan, le caveau des d'Ocoy-La Lochefoucauld. » Et nous gar- 
dons tous de cette excursion, favorisée par un temps splendide, 
le meilleur et le plus durable souvenir, i» 

Nommons encore YEcho rochelais, du 18 mai ; les Tablettes 
des deux Charentes, du 19 ; rEcho de Jonzac, et la Seudre, du 
22; YUnion de Saint- Jean d'Angély, du '26, La Charente d'An- 
gouléme, le Matin charentais^ qui ont aussi raconté Texcursion. 



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- 214 — 

Par arrêté du ministre de Tinstruction publique en date du 
4 juin, ont été nommés au congrès des sociétés savantes : offi- 
cier de l'instruction publique, M. Guy-Alfred Riciiard, archi- 
viste du département de la Vienne; officier d'académie, M. 
Georges Musset, bibliothécaire de la ville de La Rochelle, tous 
deux correspondants du ministère de l'instruction publique et 
membres de la société des archives historiques de la Saintonge. 

Dans sa séance du 8 mars, l'académie française a décerné le 
prix de poésie (4,000 fr.j, dont était le sujet, Pallas Athénée^ à M. 
Henri Moreau, et une mention à notre compatriote M. Henri 
Guérin, de Saint-Jean d'Angély. La pièce de M. Guérin a été 
publiée par le Afonde poétique^ revue de poésie universelle, 
oui contient en outre dans ce même numéro de mars une étude 
ae notre confrère M. le marquis de Queux de Saint-Hilaire, sur 
Georges Drossinis, jeune poète grec, dont il nous révèle le talent. 

L'académie des jeux floraux de Toulouse a décerné un lys 
réservé à M. Henry Mériot, de Rochefort, pour un hymne à la 
vierge, intitulé Le rouet de Marie, et un œillet d'argent à 
M. Lacoute, notaire à Saint-Martin de Ré*, pour son poème La 
fiancée bretonne. M. Lacoute avait déjà obtenu deux fleurs. 

Au concours de la Muse Toulousaine^ M. Max. Tiple, maître 
adjoint à l'école de Saint-Eutrope, à Saintes, a obtenu 4 prix 
dont un 2* pour l'ode Alsace et Lx)rrainey sujet imposé, que pu- 
blie le Rappel Charentais du 12 juin, et M. Paul Dyvorne, em- 
ployé àla recette des finances de Saintes, une mention honorable. 

Dans sa séance du 26 mars, la société de géographie de Ro- 
chefort a décerné à M. Mageau, instituteur à Soubise, une 
médaille d'argent, prix de son concours annuel, ouvert entre 
les instituteurs du département, et dont le sujet était Madagas- 
car, son passé, sonprésent^ son avenir, M. Renoux, instituteur à 
Lavergne, a obtenu le 30 mai de la société protectrice des animaux 
une médaille et cent francs pour un mémoire sur les animaux. 

Notre confrère M. Charles Giraud, procureur de la républi- 
que à Nantes, a reçu du ministre une lettre de félicitations 
pour s'être distingué dans un violent incendie. 

Un arrêté (26 mars) du ministre de l'instruction publique 
nomme plusieurs correspondants du comité des sociétés de 
beaux arts; nous y trouvons les membres suivants de la société 
des Archives : M. Louis Audiat, président do la société, à 
Saintes ; M. Paul de Pleury, archiviste de la Charente, à An- 
gouléme ; A. Communay, vice-président de la société des Ar- 
chives de la Gironde, à Bordeaux; Tamizey de Larroquc, cor- 
respondant de l'institut, à Gontaud. 



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-215 - 

Dans 8a séance du 4 jnai, la société des antiquaires de France 
a élu comme associé correspondant M. Gliarles Dangibeaud, 
trésorier de la société des Archives. 

M. Louis Audiat a été élu membre du conseil héraldique de 
France. 

M. le marquis 'de Queux de Saint-Hilaire a lu, le 20 mai, au 
cercle Saint-Simon, une nouvelle de M. Bikélas, traduite du 
grec, qui a obtenu le plus vif suocès. 

On se souvient de Tarticle où le Bulletin, vu, 16, signalait 
rétat de dégradation inquiétant du clocher de Saint-Eutrôpe, 
à Saintes. Le ministre de l'instruction publique vient d'ordon- 
ner de faire un devis des réparations. 

Par décision du 15 mai, le ministre de la guerre, M. le géné- 
ral Boulanger, a ordonné que désormais la caserne de Saintes 
nommée L abbaye, de l'abbaye bénédictine dont les cellules et 
les bâtiments servent maintenant aux fantassins du 6* régiment 
de liffne, s'appellerait Caserne de Taillebourg^ en mémoire de 
la célèbre victoire remportée au pont de Tailleboug et à la 
chaussée Saint-James, par saint Louis sur Henri III d'Ângle- 
gleterre, je 21 juillet 1242. 

Pendant ce temps l'administration départementale, pour 
jeter le pont de Taillebourg sur la Charente, renversait le petit 
monument élevé en 1849, par souscription nationale, à Louis 
IX, vainqueur des Anglais. Il y a là un souvenir glorieux qu'il 
est bon de ne pas laisser perdre. La société des Archives a déjà 
demandé ou que le monument fût rétabli ou qu'on en élevât un 
autre plus artistique. 

Par jugement du 30 mars dernier, le tribunal civil de Saintes 
a ordonné la rectification sur les registres de l'état civil, du 
nom de Dela&cfe, partout où il a été écrit en un seul mot et 
n'aurait pas été suivi des mots de Af eux, et qu'en conséquence, 
les requérants, M. Théophile Delaage et ses enfants, s'appelle- 
raient désormais De. Laagè de Meux, ^pms qu'ont toujours 
porté leurs ancêtres avant 1791. 



I 
SOCIÉTÉS SAVANTB8. 

A la société de .géographie de Rochefort, séances des 28 avril 
et 24 juin, notre confrère, M. Biteau, a lu un mémoire : Les trem- 
blements de terre. 

Conférences. — Le 2 avril, à La Rochelle, par M. le docteur 
Drouineau, vice-président du comité rochelais de la ligue des 
patriotes, La j^pulation de la France; —le 24, à Cognac, Paul 
Bert en Annam et au Tonkiny par son gendre, 31. Chailley ; 



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- 216 — 

compte rendu dans le jRappel charentais du 27 ; — le 25, à 
Rocbefort, le 27 à La Rochelle, Les moyens de prévenir les col- 
lisions en mer^ par M. A. Riondel, de Oherbourg, capitaine de 
frégate en retraite; compte rendu dans VEcho rochelais et la 
CharentC'Inférieure du 30; — le 6 mai, à La Rochelle, par M. 
Broussali, L'/lrm^me; compte rendu dans la ilharente-Infé' 
rieure du 7 et le Courrier du 8; — le 8, à La Rochelle et le 9 à 
Rochefort, par M. le docteur Bouloumié, Vorganisation des se- 
cours aux blessés en temps de guerre ; compte rendu dans le 
Phare et la Charente-Inférieure du 11, le Courrier du 12; — le 
12 mai, à Coçnao, La réforme de Vimpôt sur les boissons, et la 
surtaxe, par M. Paul Taquet, de Paris; — le 25, à La Rochelle, 
à Rochefort, à Saintes, le 6 juin, La France et VAllemagne, par 
M. le docteur Charles Moinet; compte rendu dans la Charente- 
Inférieure du 28 mai. 

Excursions : le 24 avril à Ângoulins et le 12 juin à Pons, par 
la société des sciences naturelles de La Rochelle; le 12 mai, à 
Cognac, Sainte-Sévère, Saint-Brice, etc., par la société des Ar- 
chives. (Voir page 222) ; le 16 juin, par la commission des arts à 
Taillebourg, Crazannes et Fenioux. 

CONGRÈS DB LA SORBONNB. 

Nous empruntons au Journal officiel le compte rendu des 
lectures intéressant la région qui ont été faites aux diverses 
sections, les 2, 3, et 4 juin. 

A la section des sciences économiques et sociales, M. Delisse 
Morin, de Royan, membre de la société linnéenne de la Charente- 
Inférieure, qui compte donc ainsi plus d*un membre, donne 
lecture d'une Monographie succincte de la commune de Saint- 
Palais sur mer, canton de Royan. c II passe en revue Thistoire 
de cette commune, indique les diverses formes données jadis 
au nom de Saint-Pallais, fait connaître sa physionomie, sa con- 
sistance, la manière dont elle était administrée. Il examine sa 
position, ses chemins, sa population, ses ressources agricoles et 
industrielles, donne en passant quelques détails sur le phare 
de Cordouan. Il signale tes principales ruines et antiquités que 
renferme le territoire de Saint-Pallais et donne les diverses no- 
tions statistiques, économiques et topographiques relatives à la 
commune. Au point de vue des salaires, il fait savoir notam- 
ment que le salaire de l'ouvrier agricole, qui était en 1829 do 
75 c. par jour, et en 1854 de 1 fr., était en 1886 de 2 fr. M. le 
présiaent adresse quelques questions à M. Morin sur les élé- 
ments de certains de ses calculs, et no^mment sur la vie 
moyenne à Saint-Pallais. Il montre toutes les difficultés que 

E résente rétablissement des moyennes en matière de dénom- 
rement et l'étendue ^quMl convient de donner aux chiffres pris 
Sour base. M. Tranchant présente quelques observations de 
étail». (0f/îcieldu2juin). 



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— 217 — 

M. Henri Luguet, du Château d'Oleron, conseiller général de 
la Charente-Inférieure, professeur à la faculté des lettres de 
Clermont, « recherche ce qu'il faut entendre par la conversion ou 
les conversions de Biaise Pascal. S'appuyant sur une étude an- 
térieure de M. Délègue, professeur de philosophie au lycée de 
La Rochelle, il s'étend en particulier sur l'accident du pont de 
Neuilly. Les membres existants de la fainille de Biaise Pascal, 
qu'il a vus et consultés, assurent que, suivant les traditions de 
la famille, le célèbre accident a toujours été considéré comme 
apocryphe. Suivant M. Luguet, une étude approfondie de la 
question et des faits authentiques, conduit presque à partager 
ropinion de la famille Pascal. Le témoin qui a rapporté l'acci- 
dent est, du moins, notoirement suspect ; et, d'autre part, trois 
relations, celles de M""* Périer, de Marguerite et de Jacqueline 
Pascal restent muettes sur l'accident. On ne peut affirmer, en 
somme, que l'accident ait eu lieu. Il indique ce qu'il faut en- 
tendre au zvii** siècle par conversion. Ce mot vise l'entrée de 
Pascal à Port-Royal ». (Officiel du 3). 

A la section d'archéologie, le même c lit une étude sur le Mer- 
cure arverne. Grégoire de Tours et Pline l'Ancien, ont parlé de 
cette célèbre statue, œuvre de Zénodore. On s'est refusé long* 
temps à admettre l'existence du Mercure arverne; mais la décou» 
verte d'un temple antique au sommet du Puy-de-Dôme a fourni 
des inscriptions qui ne peuvent plus laisser de doute à cet égard. 
Cette statue avait été faite pendant la domination romaine en 
Gaule; elle devait offrir des ressemblances avec les types du Mer- 
cure romain. Le Mercure arverne était très populaire en Gaule, et 
Auguste chercha à diminuer son influence au profit des divini- 
tés locales. Son culte disparut au moment de l'introduction du 
christianisme dans la région; mais le Puy-de-Dôme continua 
à servir de lieu de rendez-vous à tous les sorciers de la Gaule. 
Le Mercure arverne, dont beaucoup do statuettes antiques nous 
ont conservé la figure, reproduisait le type caractéristique des 
habitants de l'Auvergne. » (Idem du 3). 

M. Lièvre, bibliothécaire de la ville de Poitiers, « lit un mé- 
moire sur les piles romaines. Il décrit les piles d'Ebéon, de Pi- 
relonge et de Ginq*Mars, et signale divers monuments du même 
type dans la Charente, l'Ariège et la Haute-Garonne. On a fait 
de nombreuses conjectures sur la destination de ces monuments; 
mais on n'a pas assez insisté sur leurs noms actuels et anciens. 
Ils sont désignés sous le nom de f&num dans les actes et s'ap- 
pellent encore aujourd'hui f& ou faniSLU. Toutes ces piles se 
composent d'une masse compacte de pierres de petit appareil; 
on peut donc les considérer comme des tours pleines. Elles ne 
se trouvent pas sur le bord des voies romaines et se rencontrent 
au contraire dans des endroits isolés au milieu des champs. M. 
Lièvre suppose que les piles sont des monuments consacrés à 
des divinités gauloises, et se refuse à admettre qu'elles ont été 
élevées par les Romains. Elles sont, à son avis, la dernière ex- 



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— «8 — 

I^reMdon du cnlte, dont les monhira étaient destinés à nq^peler 
e souvenir ». {Idem du 2). — Il y a là une inezActitude au moins 
Sour deux piles, celle d'Ébéon et celle de Pirelonge, qui toutes 
eux sont sur des voix romaines, la première sur la voie de 
Saintes à Poitiers par Aunay, la seconde sur celle de Saintes à 
Blave par le camp de Toulon situé à un quart de lieue seulement 
de Pirelonge. M. Lièvre voit là des constructions gauloises; il faut 
attendre la publication de son mémoire. 

Notre confrère M. Henri Stein, de la société du Oàtinais, a lu 
à la section des beaux arts un mémoire c sur les maîtres de l'œu- 
vre en Dauphiné et les peintres de la ville de Grenoble, composé 
à l'aide des archives départementales de Tlsère ». (Idem du 3). 

Notre confrère, M. le docteur Ouillaud, professeur à la faculté 
de médecine de Bordeaux, était inscrit à la section des sciences 
pour un mémoire : La géographie botanique du Sud-Ouest 

Le 4 juin, à l'assemblée générale qui a clos à la Sorbonne le 
congrès des sociétés savantes, M. Spuller, ministre de l'instruc- 
tion publique, a prononcé un discours dont nous extrayons 
les passages suivants : c S'occuper de la France, de son passé si 
glorieux, de son présent et de son avenir au point de vue de la 
culture et du développement des esprits, c'est-à-dire au point de 
vue de la mise en œuvre des prodigieuses ressources intellec- 
tuelles dont notre race a été douée, non, ce n'est point faire de 
la politique de parti, c'est faire de la politique vraiment natio- 
nale... Cr est l'honneur de l'état républicain de comprendre que, 
si son domaine est éminent, c'est précisément son devoir de res- 
pecter, de protéger, de défendre, de déveloper ces grands inté- 
rêts moraux qui s'appellent le culte de la science, l'amour des 
études et des recherches de l'esprit humain dans toutes les 
voies ; les travaux scientifiques et littéraires des citoyens, ceux 
des associations qu'ils forment entre eux pour échanger leurs 
idées et se donner mutuellement appui et force, font partie du 
patrimoine commun de la nation, qui s'en honore, comme d'au- 
tant de sources précieuses d'instruction et de vérité; et c'est pour^ 
quoi il importe à un haut degré de laisser ces citoyens, ces as- 
sociations absolument et complètement libres... 

» Il m'est impossible de ne pas profiter de ma présence parmi 
vous pour vous dire que les études entreprises par vos sections 
d'histoire et d'archéologie sur l'histoire de France à toutes les 
époques, continuent de jouir de toute la faveur publique, et 
méritent tous les encouragements du gouvernement de la répu- 
blique. On a reproché quelquefois au parti républicain de cher- 
cher à faire dater toute l'histoire de France de la révolution, qui 
a clos le dix-huitième siècle et ouvert le dix-neuvième, et de 
trop vouloir distinguer entre l'ancienne France et la nouvelle. 
C'est là une accusation que, pour mon compte, je repousse ab- 
solument. Je vais plus loin. Je dis que l'on ne serait pas en état 
de rendre des services à la France nouvelle, de travailler efficace- 



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-219- 

Kur elle, de la pousser hardiment dans les voies de l'avenir, si 
n ne connaissait pas le passé de l'ancienne France, avec son 
vrai caractère, avec ses grandeurs et ses faiblesses, avec ses 
abus, ses iniquités, mais aussi, avec ses bienfaits. 

» Je n'ai jamais pensé que Thistoire de notre pays qui a rem- 
pli le monde du moyen âge de sa civilisation et de sa gloire, en 
ces temps reculés, put être abandonnée à une critique mal in- 
formée, sans vue, sans patriotisme et sans équité. 

9 Au contraire, messieurs, je suis pleinement convaincu que 
nous autres, hommes de la France d'aujourd'hui, nous avons 
plus d'intérêt qu'on ne pense à chercher à mettre en lumière 
nos véritables origines, à nous en réclamer, à nous en glorifier. 
Ce serait d'ailleurs une singulière ingratitude ; ce serait aussi 
méconnaître nos vrais intérêts que de nous séparer, nous plé- 
béiens, de cette nation française qui a brillé par sa noblesse, 
comme une fleur de chevalerie, d'élégance et de bravoure, qui a 
été par son clergé une grande école de politique, de science et 
de charité, et qui, par sa royauté si habile, si persévérante, a tenu 
une grande place dans le monde. Dans cette nation, il n'y avait 
pas que le roi, des prêtres et des nobles; il y avait aussi le peuple; 
et nous qui sommes du peuple, nous aimons à nous souvenir 
Gue ce peuple a joué son rôle sous les ordres de ceux qui le con- 
Quisaient alors. 

» On a souvent cité une parole célèbre qui a retenti comme 
un cri de guerre : « Nous sommes les fils des croisés 1 » (1) Vou- 
lez-vous me permettre de vous dire sincèrement l'effet qu^a tou- 
jours produit sur moi cette parole enflammée ? Eh bien let nous, 
que sommes-nous donc? Ceux que vous conduisiez, ces rotu- 
riers, dont vous autres, nobles et prêtres, vous étiez les chefs, 
qu'étaient-ils à cette époque? Si vos pères étaient les croisés, 
nos pères l'étaient comme les vôtres : car qu'eussent-ils été faire 
aux croisades, si nos pères n'y avaient pas été avec eux ? Ne 
séparons donc pas l'ancienne France de la nouvelle! C'est pour- 

2uoi il sera toujours bon de s'occuper d'histoire, d'archéologie, 
e critique. Ne vous détournez pas, messieurs, de ces utiles 
travaux. Du reste, vous pensez à cet égard aussi largement et 
aussi généreusement qu'on peut le souhaiter. L'étude du passé 
ne vous détourne pas du présent ni de l'avenir... 



(1) Nous nous permettrons de faire remarquer que le mot oric^nal n'a peut- 
être pas le sens qu'on lui a donné. Il n'était ni une provocation, ni un dén, ni 
Cl un cri de guerre, i mais une protestation et une réponse. C'était à la chambre 
des pairs le 24 avril 1844 ; Charles de Montalembert fustigeait Du pin aîné qui 
avait prononcé un réquisitoire contre les catholiques, terminé par ces mots : 
t Soyes implacables I », et il s*écria : « Catholiques du xix* siècle, au milieu d'un 
peuple libre nous ne voulons pas étru des ilotes. Nous tiommes les successeurs 
des martyrs^ et nous ne tremblerons pas devant les successeurs de Julien l'A- 
postat. Kous sommes les fils des croises, et nous ne reculerons pas devant les 
iils de Voltaire. » {Œuvres du comte Charlee de MontcUambertj i, 401). 



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— 290 — 

Le ministre a annoncé que la p'entecôto, époque du congrès 
pour cette année, n^était pas une date irrévocable. On a pu, en 
effet, -s'apercevoir que le nombre des lecteurs et des auditeurs 
était moindre que les années précédentes. 



La Franck kn 1789. 

Une circulaire (14 février) du ministre de Tinstruction publi- 
que aux sociétés savantes prescrit de rechercher « les matériaux 
3ui çermettront d'écrire Thistoire impartiale de la révolution, 
e rétablir la vérité en la puisant à ses sources naturelles, dans 
les écrits et dans les actes, » et recommande en particulier c une 
description exacte de Tétat administratif et économique de la 
France à cette époque de transformation. » Suit un « projet de 
plan pour l'état descriptif d'une généralité'ou d'une région de la 
France en 1789 »^ que nous reproduisons : 

Etat des personnes. — l** Clefgé. Archevêchés, évéchés, 
chapitres diocésains, synodes, ofBcialités, séminaires. Divisions 
du diocèse en archidiaconés, archiprètrés, doyennés, paroisses 
(curés, vicaires). Nomination aux cures. Patronage. Collégiales 
et chapelles. Clergé régulier. Abbayes, prieurés. Régime admi- 
nistratif de ces établissements. Couvents. Etablissements des 
ordres militaires et hospitaliers. Faire connaître pour chaque 
titre ou établissement ecclésiastique tétat des droits et des 
biens; l'évaluation approximative des revenus (cens, dîmes, 
etc.), des devoirs et des charges. Oblations. Assemblées du 
clergé, don gratuit, décimes. Protestants. Juifs. Actes de l'état 
civil. 

2'' Noblesse. Etat de la noblesse par bailliages en 1789. 
Hiérarchie féodale. Propriétés seigneuriales. Droits de chasse. 
Transmission des biens nobles. Revenus divers de la noblesse.* 
Valeur vénale et revenus des terres possédées par des person- 
nes nobles. 

3® Tiers état. Communautés d'habitants, Propriétés du 
tiers-état. Villes. Privilèges des bourgeois. Compagnies de 
l'arc,. etc. 

4** Population. Population urbaine et population rurale. 
Feux. Rapport de la population des paroissss en 1789 et aujour- 
d'hui. Nombre des enfants par ménage. Mortalité. 

Etat des terres. — Domaine royal. Apanages. Fiefs. Droit 
de franc-fief. Communaux. Pâturages et vaine pâture. Forêts. 
Droit de triage. Propriété roturière. Propriété urbaine et ru- 
rale. Formes diverses de tenure et d'amodiation de la terre. 
Baux perpétuels. Bail à cens seigneurial, emphythéose, bail 
sur une ou plusieurs vies. Bail à rente foncière, à champart, à 
complant, etc. Droits seigneuriaux. Banalité. Garenne et colom- 
biers. Main-morte. Redevances foncières en nature et en argent. 
Droits casuels. Lods et ventes, rachats, reliefs, plaids, etc. 



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— 224 — 

Administhation. — 1® Administration générale. Limites et 
étendue dés circonscriptions administratives. Oénéràlités, élec- 
tions, subdélégations. Attributions des intendants et des sub- 
délégués. Institutions municipales. Villes, cqmmunes, parois- 
ses. Maires et cchevins. Corps de ville. Etats provinciaux. 
Assemblées provinciales. 

2*^ Finances. Bureaux des finances. Elections. Oreniers à 
sel. Maîtrises des eaux et forêts. Taille et crue. Oapitation. 
Vingtièmes. Abonnements. Gabelles. Modes de perception de 
rimp6t du sel. Assiette, répartition et recouvrement des impôts 
en général. Péages et travers. Aides. Traites foraines. Imposi- 
tions diverses : tabacs, marque d'or et d'argent, etc. Octrois 
des villes. Indiquer, autant que possible, Tétat des impôts par 
paroisses. Hôtels des monnaies. 

3*" Justice. Parlements. Présidiaux. Bailliages et sénéchaus- 
sées. Prévôtés. Juridictions seigneuriales et municipales. Juri- 
dictions diverses. Justice civile et criminelle. Coutumes et 
droit étrit. Peines et prisons. 

40 Etat militaire. Oouvernements. Oouverneurs. Fonctions 
et privilèges des lieutenants généraux et lieutenants du roi. 
Garnisons. Troupes de Taroiée de terre. Enrôlements. Ecoles 
militaires. Arsenaux. Ghàteaux-forts. Villes fortifiées. Poudres 
et salpêtres. Logement des gens de guerre. Maréchaussées. 
Milices. Gardes bourgeoises et tribunaux militaires. Invalides. 

5® Marine. Inscription maritime. Ports militaires. Armée 
de mer. Amirautëd. Êdoles de la marine. Invalides de-la marine. 
Institutions spéciales. 

G"" Instruction et beaux arts. Universités. Collèges et autres 
écoles. Petites écoles. Congrégations enseignantes, couvents, 
etc. Revenus des établissements d'instruction. Nombre des 
élèves. Ecoles spéciales, académies. Sociétés savantes. Biblio- 
thèques. Théâtres. Expositions. Conservatoire. Presse et librai- 
rie. 

Agriculture, industrie bt gommbrce. -^\^ Agriculture. Princi- 
pales cultures. Rendement des récoltes. Foires etmarchés. Com- 
merce de denrées agricoles. Importation et exportation de ces 
denrées à Tintérieur du royaume. 

2"* Industrie. Mines et carrières. Administration des mines. 
Industries exercées à la camnagne conouremment avec la cul- 
ture. Industries principales des villes. Corps de métiers. Règle- 
ments de fabriaue, inspecteurs. Manufactures royales et privi- 
lèges accordés a T industrie. 

3^ Transports et commerce. Postes. Messageries. Transports 
par terre et par eau. Compagnies de commerce. Banques et 
comptoirs. Commerce intérieur et extérieur. Douanes. Juges- 
consuls. 

4<' Travaux publics. Ponts et chaussées. Corvées royales. 
Péages. Canaux. Police des cours d'eau. Chemins entretenus 
par les seigneurs. 



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— 222 — 

5* A$Êi$tanee publique. Hôpitaux et hospices. Btablieeements 
et institutions de charité. Mendicité. 

Oe programme est assez vaste pour que chaque travailleur y 
-trouve un sujet qui lui convienne : car il n'est pas nécessaire 
qu'un seul traite le tout. On peut choisir, comme le fait remar- 
quer le ministre, un point particulier : la justice, ou môme un 
tribunal particulier, Vinstruction publique, le commerce, etc. 
Rien qu'à l'aide des vingt volumes publiés par la société des Ar^ 
chives^ on peut répondre à beaucoup de questions. Nous espé- 
rons que nos collaborateurs voudront bien se mettre à Tœuvre, 
et fourniront quelque mémoire au recueil que prépare le minis- 
tère. 

EXCURSION 

DANS LES ABR0NDISSB1CBNT8 DB COGNAC BT DB JARNAG. 

O^est dans cette partie du département de la Charente ayant 
autrefois appartenu à la Saintonge que la Société des archives 
historiques avait décidé de diriger son excursion annuelle. On 
se proposait de visiter le camp romain de Sainte-Sévère, l'ab- 
baye de Ghastres, les dolmens de Bel-Air, les châteaux de 
Oarde-Épée et de Saint-Brice. Au rendez-vous donné à la gare 
de Cognac, se rencontraient, le 12 mai, à neuf heures du matin, 
un ffrand nombre de nos confrères, accourus d'un peu partout : 
MM. Audiat, Denys d'Aussy, Bouhard, Emile et Jules Ouillet, 
Martineau, Pbelippot, Tapernoux, Termonia, Texier, Toyon, 
Trépreau, etc. Us reçoivent des membres de la société habitant 
Cognac et les environs: MM. Beineix, Fragonard, Germain, 
Dike Gautier, Maurice de Jarnac, Paul Mercier, O'Neill, Ra* 
bec, le plus cordial accueil. 

Après un coup d^œil donné i l'église de Saint-Léger, aussi ri- 
chement ornée a l'intérieur qu'une église d'Espagne ou d'Italie, 
mais dont la façade appelle d'urgentes restaurations, après un 
examen plus rapide encore des vestiges du château^ de la porte 
de ville, de la maison à la salamandre, qu'on dit avoir appar- 
tenu à la nourrice de François I*', et de quelques constructions 
en bois fort curieuses, nous voici sur la route du camp romain. 
Nous suivons à mi-côte la vallée de la Charente; et du point 
élevé où nous sommes, nous voyons se dérouler sous nos yeux 
un des plus gracieux paysages que l'on puisse rôver. Le fleuve, 
divisé en plusieurs bras, gagne en charmes ce qu'il perd en 
étendue ; il est bien tel qu'il apparaissait à Henri IV, le plus 
beau fossé de son royaume. Un temps d'arrêt au haut d^une 
côte pour constater l'existence de la voie romaine de Mediola- 
num à Augustoritum, voie que le moyen âge et les temps 
modernes ont usé jusqu'au sol naturel, si bien qu'elle a au- 
jourd'hui l'aspect d'un chemin vicinal mal empierré et mal 
entretenu ; mais il nous suffit de savoir qu'aux deux extrémités 
de cette longue ligne blanche se trouvent en droite ligne Sain- 
tes et Poitiers. 



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— t23 — 

Depuis le jour où les oohortee romainee ocoopaient mm ter- 
ritoire, le paisible village de Sainte-Sévère n'avait peut-être 
KB vu une aussi imposante affluence d'étrangers se presser 
ns ses rues ; car nous avons trouvé là, ou près, sur la route : 
MM. Baron, Daniaud, Louis et Philippe Delamain, Doussidour, 
Martin, Maurice Laporte, Oervais Robin, Pellisson, plusieurs 
dames. Le préteur... M. Prévôtière, nous reçoit à rentrée de son 
camp : notre aimable confrère est en effet propriétaire de ces 
magnifiques retranchements romains (ou gallo-romains, ne 
froissons personne). N'en attendez pas la description ; d'abord 
parce qu'elle a été faite beaucoup mieux que je ne la saurais 
faire par l'abbé Michon, avec plans et profils à l'appui ; 
ensuite parce que ces respectables vestiges m'ont beaucoup 
moins frappé que le cadre même qui les enserre. J'ai bien vu 
la grande précinction, le retranchement intérieur ; mais j'ai vu 
aussi de vertes pelouses^ des arbres superbes, des allées om- 
breuses, des eaux vives, un parc délicieux, en un mot, et faut-il 
le dire ? objet bien digne d'attention pour des savants affamés, 
sous une voûte de charmilles, une table élégamment et abon- 
damment servie, dont nos hôtes nous font les honneurs avec 
une cordialité charmante et véritablement digne des temps an- 
ciens. Au dessert, notre président, M. Louis Audiat, 

Cet homme est sans pitié ! 

jette l'épouvante dans nos cœurs en traçant l'effroyable tableau 
des dangers auxquels, par miracle, nous avons échappé. Au 
dernier moment, notre maître d'hôtel trahissait sa promesse, 
et nous avions failli nous trouver seuls, au milieu de la forêt 
de Jarnac, exposés à renouveler les scènes d'anthropophagie 
des temps préhistoriques. O'est ffrâce à M. Prévôtière, à son 
hospitalité généreuse, que tant de précieuses existences ont 
pu être conservées à la science. Mais écoutons-le lui-même : 
a Pendant que vous êtes là tranquillement assis, mangeant 
chaud et buvant frais, savourant mets exquis et sablant vins 
fins, vous ne vous doutez pas du péril qui nous menaçait tous, 
messieurs. Tout était réglé, arrêté, conclu, le menu dressé, 
accepté, le vin tiré ; il n'y avait plus qu'à le boire, et nous por- 
tions la santé de notre confrère M. Delamain, qui nous avait pré- 
Caré le festin* Mais entre la coupe et les lèvres il y a place pour 
i déconvenue et le dédit. Tout-à-coup, soudoyé sans dou^ par 
quelque ennemi de la société et de la science, notre hôtelier 
nous manque de parole. 

Adieu veau, jambon, omelette. 

Et le plus fort, c'est que le scélérat ne s'est pas venu excu- 
ser, 

En grand danger d'être battu. 

Qu'allait-il arriver? un désastre épouvantable : des savants, 
toute une caravane, périssaient de faim, morts d'inanition dans 



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— 2S4 — 

la forêt de Jarnac. Quelle joie poor les journalistes qui auraient 
eujà un beau fait divers, « tout palpitant d'intérêt et (Taetualité »! 
Quelle émotion dans le monde lettré! quels pleurs sur ces 
héros de la science, sur ces martyrs de Farchéologie ! Ou bien 
l'on aurait vu se renouveler la scène fameuse du radeau de 
la MédvLsey encore que ce radeau fût un omnibus. On frémit, et 
quels remords éternels pour notre confrère, M. Beineix, qui 
nous avait arrhé un véhicule qui nous menait à notre perte ! 
Vous voyez d'ici le tableau; les regards inquiets cherchant 
avec curiosité qui s^ofîriraient aux dents avides. Pour moi je ne 
craignais rien. Votre président, obligé à quelques sévérités, 
aurait été trouvé coriace ; cette fois encore il évitait le danger 
d'être déchiré par quelque auteur mécontent. Mais que d'au- 
tres, aimables, souriants, tout frais, tout sucre et tout miel ! 
Ma foi, j'aurai pris part au festin, la mort dans l'âme; mais il 
aurait bien fallu manger nos confrères pour leur conserver un 
président, comme feu Ugolin qui dévorait ses ûls pour leur 
garder leur papa. Heureusement, cette dure extrémité nous a 
été épargnée, et à vous et à moi. Il y a un Dieu pour les ivrognes 
qui en ont trop pris ; n'y a-t-il pas une providence pour ceux 
qui n'en ont pas encore pris, pour ceux qui sont à jeun depuis 
hier au soir et qui ne demandent qu'à tuer le ver ou tordre le 
cou d'un poulet dans une assiette? La providence s'est révélée 
tout-à-coup sous les traits d'un aimable confrère, M. Eugène 
Prévôtière, qui nous a sauvés de la faim. A son offre gracieuse 
j'ai répondu : prenez garde ; les savants sont des nommes, 
et l'appétit est aiguisé par la course du matin. — Qu'importe ; 
il y a du pain à la huche, du vin dans le chai, même quelques 
poulets à la mue, ou des pigeons à la fuie, du poisson dans la 
rivière ; et puis, à Sainte-Severe comme à Sainte-Sévère ! — Mais 
nous serons nombreux, vingt, trente, quarante peut-être (et si 
Ton connaissait Tamabilité de nos hôtes, nous eussions été 
400). — Eh bien ! nous' avons une charmille toute verdoyante, 
les effluves printaniers, le parfum des -fleurs champêtres, le 
chant des oiseaux pour orchestre, et la grande voûte du ciel 
bleu pour plafond. » Il n'a pas ajouté : a La maîtresse du logis 
est charmante et gracieuse ; elle vous accueillera avec bonne 
^àce; ce sera une joie de vous recevoir. » Que faire, messieurs ? 
j ai accepté en votre nom. Et maintenant, si quelqu'un trouve 
que j^ai mal fait, qu'il me blâme et me jette à la face son verre 
plein d'une une Champagne; pour moi, je le vide à la santé de 
nos hôtes. » 

Et d'une voix unanime on porte avec lui la santé de nos hôtes. 

M. Eugène Prévôtière remercie le président et ses con- 
frères d'avoir répondu à son invitation, et nous assure qu'il 
conservera le meilleur souvenir de leur visite et de leur passage 
à Sainte-Sévère. Entre temps lascienceneperd point ses droits: M. 
Philippe Delamain nous fait admirer une superbe iibule en argent 
doré trouvée par lui dans une sépulture mérovingienne dont a 
parlé le fiuilettn, vi, 282. On discute la question de savoir si le 



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— 225 — 

camp de Sainte-Sévère date des premiers temps de la conquête 
romaine, ou s'il ne faut y voir qu'un de ces postes fortilîés à 
proximité des grandes voies, établis au iv^ siècle, suivant Ammien 
Marœllin, pourtenir en échec lea insurrections des Bagaudcs. M. 
Paul Mercier, dans quelques pages où l'érudition le dispute à 
Tesprit, tranche la question, nous ne dirons point en quel sens, 
de peur de gâter pour les abonnés du Bulletin^ tout le plaisir 
qu'ils auront à lire le travail de notre savant confrère. 

Mais le soleil dont les rayons perpendiculaires traversent la 
voûte de feuillage nous apprend qu'il est grand temps de conti- 
nuer notre course à peine commencée; nous admirons à la hâte 
les splendides tapisseries du salon qui viennent de la famille de 
Lestang de Rules, et à regret, nous disons adieu au camp hos- 
pitalier. Après une demi-heure de trajet nous sommes à Chas- 
tree. Notre-Dame de Chastres dont notre confrère, M. Barraud, 
a écrit la monographie, s'élève dans un vallon solitaire, dominé 
par de hautes collines dont Tune est couronnée d'un sombre 
bois de pins. Rien de plus imposant que ces ruines ; mais sont- 
oe bien des ruines, cette façade aux fines ciselures dont les pier- 
res semblent mises en place de la veille? ces gracieuses cou- 
poles qui donnent à la nef tant de hardiesse et do légèreté ? 
Sauf un des bras du transept, le monument est entier, et 
beaucoup de nos églises pourraient lui envier son état parfait de 
conservation. Nous constatons avec plaisir que les toitures ont 
été récemment réparées, ce qui prouve que son propriétaire com- 
prend toute la valeur du trésor d'art dont la conservation lui 
est confiée. Un amateur, M. T., braque son objectif devant cette 
admirable façade; il a déjà photographié le groupe des excur- 
sionnistes à Sainte-Sévère; il reproduira aussi le dolmen et 
Garde-Epée, souvenirs d'un charmant voyage. 

Nous gravissons la colline où se trouvent les dolmens: nos pieds 
s'enfoncent dans une poussière grisâtre, qui semble de la pouz- 
zolane; çà et là surgissent de terre des blocs de grès ; c'est un 
coin de la forêt de Fontainebleau que nous rencontrons en 
Saintonge, pendant qu'un botaniste distingué, M. Termonia, 
cueille là des plantes particulières. Gomment expliquer l'exis- 
tence de monticules isolés au milieu de terrains d'une nature 
absolument dissemblable? Il valà un problème géologique à élu- 
cider, que nous recommandons à M. Germain. Le premier 
dolmen se compose de deux énormes tables de grès élevées de 
six pieds au-dessus du sol ; le second, placé tout au sommet de 
la colline, consiste en une seule table, reposant sur un assem- 
blage de blocs plus petits. Il n'a point, si l'on peut s'exprimer 
ainsi, l'aspect du dolmen classique ; aussi quelques uns d'entre 
nous seraient disposés à le considérer comme un dolmen ina- 
chevé, un dolmen en expectative ; mais d'ajutres remarquent que 
les pierres de support ont été disposées avec le dessein évident 
de le maintenir en éauilibre; et à la presque unanimité, la 
VsLche (c'est le nom qu on lui donne dans le pays) est proclamée 
monument mégalithique. L'existence de ces deux aolmcns si 

Tome VIX. iô 



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rapprochés Tun de Tautre, une source abondante qui jaillit 
tout auprès, ce nom de Ghastres, Castra, conservé par le lieu 
voisin nous rappelaient les savantes recherches de B. Fillon 
sur les luci du Poitou. Ces lieux de refuge ou bois sacrés pré- 
sentent invariablement, d'après lui, des retranchements dans les 
f parties accessibles ou un nom les rappelant: Chatelard, Chate- 
ier^ Châtre, etc.. un bois ou des vestiges de bois, des pierres 
druidiques ou une désignation s'y rapportant : le champ de la 
table, le champ de la folie, etc.. enQn une fontaine abondante. 
Nous trouverions-nous ici en présence d'un lucus sain ton- 
geois ? Cette idée que nous n'avons point osé émettre tout haut, 
nous la confions timidement au papier, dans Tespoir que quelque 
confrère plus habile sera peut-être tenté de l'approfondir. 

Bien des motifs nous arrêtent devant le château de Oarde- 
Epée : d'abord son mur crénelé, son portail défendu par des 
mâchicoulis, son chemin de ronde terminé aux deux extrémités 
par une tourelle, tout cet ensemble constitue un appareil 
défensif fort original et caractéristique : ces constructions ainsi 
que la belle fuie seigneuriale datent de 1554 ; en second lieu, 
la vue admirable dont on jouit de sa terrasse d'où l'œil embrasse 
un panorama do trente à quarante kilomètres d'étendue ; mais 
surtout l'aimable accueil de notre confrère, M. Maurice de 
Jarnac de Garde-Epée, qui, avec une grâce parfaite, nous fait 
les honneurs de sa demeure. 

Nos chevaux, et plus encore nos conducteurs s'impatien- 
tent... En route pour Saint-Brico. Ce que nous allons deman- 
der à Saint-Brice, ce sont les souvenirs qu'y réveillent les 
noms d'Henri de Navarre et de Catherine de Médicis. On sait 
que dans ce château, appartenant alors à l'un des chefs les 

?lus en vue du parti huguenot, eut lieu, au mois de décembre 
586, la célèbre entrevue dans laquelle la reine mère s'efforça 
vainement de détacher son gendre de la ligue protestante. 
Saint-Brice est dans une situation ravissante, sur les bords de 
la Cliarente, dont le séparent des jardins et une prairie en ce 
moment véritable tapis de fleurs. Le château est encadré d'un 
côté par un massif de tilleuls séculaires, de l'autre par de 
hautes allées de buis, véritable bois taillé régulièrement sui- 
vant le goût du XVI" siècle et qui est certainement contem- 
porain des personnages dont nous avons parlé plus haut. Le 
château, restauré avec beaucoup de goût, a conservé sa belle 
terrasse, complément indispensable des grandes habitations du 
XVIII" siècle ; au-devant s'étend un parterre aux lignes sévères 
qui s'harmonise parfaitement avec elle. Madame la marquise de 
Brcmond d'Ars nous reçoit avec une bienveillance charmante, 
et veut bien nous permettre de visiter l'appartement, qui, sui- 
vant la tradition, fut témoin de l'entrevue d'Henry de Bourbon 
et de la reine Catherine. A c6té d'une pièce récemment res- 
taurée et décorée de peintures qui font le plus grand honneur 
au pinceau de notre compatriote M. Oenty, se trouve un vaste 
cabinet ayant conservé intacte sa décoration ancienne : ce sont 



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— 227 — 

des arabesques dans le goût italien du xvi* siècle. Le plafond, 
peint aussi, présente trois médaillons ; celui du milieu, V Amour 
et Psyché parait être une copie d'un tableau de Técole véni- 
tienne : ce panneau est cantonné par quatre anges supportant 
les armes de France ; les médaillons qui l'accompagnent, peints 
plus récemment et vraisemblablement au commencement du 
xvii* siècle, représentent, Tun un jeune guerrier, au casque 
orné d'un panache blanc, que Minerve présente à Jupiter ; dans 
Fautre, une femme, la tôte ceinte d'une couronne, est conduite 
par la déesse Iris vers Junon qui s'incline pour lui faire accueil. 
Il nous semble impossible de ne pas voir dans ces deux pein- 
tures des scènes allégoriques se rapportant à l'entrevue de 
Saint-Brice. Leur état de parfaite conservation nous prouve que 
de tout temps on a tenu à en â^arder précieusement le souvenir. 
Nous prenons congé de madame de Bremond, qui, avec une 
inépuisable obligeance, avait bien voulu se faire notre cicérone, 
et nous reprenons le chemin de Cognac non sans stationner à 
Saint-Trojan pour y visiter le tombeau des d'Ocoy et Oouvrelles, 
anciens seigneurs de Saint-Brice et de Saint-Troian. Rien à 
signaler sur ce caveau funéraire ne renfermant plus que des 
sépulcres vides, si ce n'est rinscription déjà relevée dans VEpi* 
graphie santone. On remontait en voiture lorsque que^ues 
curieux demandent à visiter Téglise : l'humble édifice situe au 
haut du coteau semble, à distance, fort peu digne d'attention; 
mais en approchant nous apercevons autour d'une abside 
romane quelques modillons d'un travail curieux et, entre cette 
abside et une muraille grossièrement rétablie à une époque 
relativement récente, un pan de mur, ayant appartenu à l'église 

1 primitive et de beaucoup antérieur à l'abside du xii* siècle ; à 
Mntérieur, ce pan de mur tout au plus large de quelques mètres, 
présente deux arcades reposant sur des colonnes qu'on a enle- 
vées ; mais les chapiteaux ont été conservés ; deux sont à peu 
Srès frustes, le troisième, très grossièrement sculpté, a été 
éclaré des plus intéressants. 

Une demi-heure après nous rentrons à Oognac, et tous nos 
confrères, lassati nondum satiati, se promettaient de se retrouver 
à la prochaine excursion de la société des Archives. D. Â. 



BEAUX ARTS 

Bbàux aats, muséb. — Parmi les dix candidats, dont trois 
sont élèves de notre confrère M. Bouguereau, admis en Ioms 
pour le concours du grand prix de peinture, La mort de Thé" 
mistoc{e, figure, avec le numéro 6, notre compatriote M. Charles 
Lenoir, de Fouras, pensionnaire du département à l'école des 
beaux arts, élève de M. Bouguereau et de M. Tony Robert- 
Fleury. Le huitième est M. Paul Buffet, né à Paris, originaire 
par sa famille de l'tle de Ré. 



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— 2Î8 — 

Dans sa séance du 19 avril, le conseil général de laOharente- 
Inférieure a accordé une subvention de 500 francs au ieune 
Jouvonot, natif de Saint-Martin de Ré, élève à La Rochelle de 
M. Lancelot, et entré cette année le douzième sur soixante à 
l'école des beaux arts, sous la direction de M. OabaneL 

Parmi les tableaux remarquables des églises de province, 
signalés par M. Marionneau dans le Bulletin des archives de 
Vart français^ nommons V Adoration des bergersy par Le Sueur, 
dans la chapelle de Thôpitai Saint-Louis, à La Rochelle (aujour- 
d'hui au musée] fort connu, et « Le Christ et la Samaritaine^ par 
Migntird, au village du Petit-Ecoyeux, canton de Muret (Cha- 
rente-Inférieure] », qui Test moins ; on pourrait même demander 
où est, dans la Charente-Inférieure, le canton de Muret? 

M. Paul Good, médecin auxiliaire de la marine, a donné au 
musée Lafaille, de La Rochelle, une riche collection d'échan- 
tillons rapportés du Sénégal, en particulier une série d'oiseaux 
aussi intéressante par l'élégance des formes que par la viva- 
cité des couleurs. 

Dans sa séance du 10 juin, le conseil municipal de Saintes a 
nommé une commission, MM. Fromaget, Genêt et Rondelaud, 
pour chercher un local au musée lapidaire. 



NOS COMPATRIOTES AU SALON DE 1887. 

Tout en no voulant pas mentir à son titre, la société des Ar* 
chives de la Saintonge et de VAunis tient à suivre fidèlement 
le mouvement artistique dans notre oontrée : c'est pourquoi elle 
a bien voulu réserver, dans son Bulletin^ une petite place au 
rapide résumé des notes que j'ai prises, selon mon habitude, 
sur les exposants saintongeais et aunisiens au salon de cette an- 
née. Je vous aurais bien donné une idée générale de l'exposition 
du palais de l'Industrie; je vous aurais dit combien l'on y ren- 
contre de ministres en peinture ou en marbre, et je vous aurais 
parlé des œuvres les plus remarquables ou des artistes les plus 
connus. Ici, Pointelin, aux paysages crépusculaires, si poéti- 
ques et si vrais; là, M. Duez, avec ses vaches grandeur natu- 
relle, sur une toile occupant la surface d'un appartement de 
Paris; plus loin, A travers les champs et La fin du travail^ 
charmantes œuvres de Jules Breton, à côté des Paysans, si vi- 
vants de Lhermitte; puis l'Hérodiade et la Créole d'Henner, 
aux ombres si transparentes, aux tons si harmonieux, et le puis« 
sant Jean-Paul Laurens, et Bonnat, et Puvfe de Chavannes, le 
peintre de la ligne idéale et pure, et Falguière, dont la Diane 
de marbre palpite et s'anime dans la splendeur de «a virginité. 

Mais je ne veux vous parler que de nos compatriotes, d'eux 



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— 229 — 

seuls : et encore serai-je forcé de vous résumer mes Impres- 
sions, vous renvoyant ailleurs (Voir le Phare des Charentes, 
n® 5, du 10 juin 1887 et suivants), pour lire l'expression pleine et 
entière de mon sentiment à leur égard, le développement et la 
justification du jugement que je porte sur leurs œuvres. 

Nous devons à Tordre alphabétique de commencer par M. 
Henri-Augu(itin Auguin, de Rochefort : c'est entrer au salon sous 
d'heureux auspices. Sa Lande de Cap-firef on est, en efTet, une 
bonne toile, dont les tonalités rappellent les Dunes du même 
artiste. C'est le même terrain sablonneux, aux colorations gêné* 
ralement justes; l'air circule bien dans une partie du paysage; 
mais le ciel ne se voûte pas comme il faudrait, et les arbres 
forment une masse impénétrable, deux défauts qui étonnent 
chez un peintre habile comme M. Âuguin. 

M. William Barbotin, un rétais, celui-ci (né à Ars, fie 
de Ré), qui a remporté le prix de Rome pour la gravure, il y a 
deux ans, je crois, a envoyé une gravure d'après un fragment 
de la Vierge au baldaquin de Raphaël. La sécheresse de cer- 
taines parties de cette œuvre me surprend chez un graveur 
aussi bien doué que M. Barbotin; c'est là sans doute une pro- 
duction hâtive qu'excuse une maladie, et que fera oublier l'ex- 
position de 1888. 

M. BouautiREAU est un peintre trop connu pour que, d'une fa« 
Qon ou d'une autre, on n'insiste pas sur ses œuvres. Sa première 
toile est dans cette gamme de bleus et de roses par laquelle 
l'académicien rochelais s'est fait sa réputation. On remarque, 
dans V Amour vainqueur de cette année, toutes les qualités 
qu'on trouvait dans l'Amour désarmé de 1886, mais aussi avec 
les mêmes défauts. Gupidon, entraînant par la main cette petite 
fille aux ailes de papillon, voilà qui est charmant; mais c'est du 
joli seul, d'où le sentiment et la pensée sont tout à fait absents. 
Quant au second envoi du peintre, le Portrait de M^ Colonna 
Crosnowsha, je suis tout étonné de le trouver sous le nom de 
M. Bouguereau : c'est une œuvre pâle et terne; bien plus, cette 
jeune fille est plaquée, pour ainsi dire, sur cette toile, au lieu 
de s'y enlever. Que M. Bouguereau retourne donc à ses Amours, 
à ses Vénus, à ses Psychés. 

La première toile de M. Gabriel Boutet, né à La Rochelle, 
Après la Musique^ nous représente le coin du Luxembourg le 
plus voisin du Panthéon, un dimanche; la garde républicaine 
vient de se faire entendre, et descend l'escalier au milieu de ce 
qui devrait représenter la foule grouillante et ne nous donne 
que la sensation de petits personnages immobilisés dans la 
couleur. J'aime bien mieux la seconde toile, La tournée, un 
bon gendarme qui vient faire un tour au village, le dimanche : 
la composition en est surtout assers drôle, montrant les gamins 
qui regardent curieusement V « autorité. » M. Boutet expose 
aussi deux gravures, l'une d'après Le chant de Valouette de 
Breton, et qui ne rend qu'imparfaitement la magnifique toile 



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— 230 — 

du maitre, et une autre assez bonne, diaprés la Pri90nnière 
disputée de M. Luminais. 

Voici un très beau Btiste en marbre de M. le D' B... [rard], 
par M. Ernest Brard, né à Jonzac, adjoint à La Rochelle. On 
sent la ressemblance et la vie dans cette tète énergique et fran- 
che de constituant. Sauf le manque de légèreté de la barbe, 
Tœuvre est achevée. 

Très abondante exposition de M. Brillouin, de Saint- Jean 
d^Ângély, ce vétéran de Tart saintongeais. Notre compatriote 
retourne cette année aux gentils petits personnages de Tancien 
temps, aux charmants tableaux de genre qui Pont fait compa- 
rer a Meissonnier. La première toile, le Rendez-vous des nou- 
vellistes, est pleine de mouvement et de vie. On entend bavar- 
der ces désœuvrés qui viennent passer leur temps au café en 
potins de toutes sortes. Mômes qualités, mômes figures bien 
étudiées dans le Guet-Apens, cet épisode si souvent retracé de 
l'assassinat du duc de Ouise. Les meurtriers sont mis en scène 
avec une habileté remarquable. Voici maintenant La petite 
Provence : c'est encore le môme sujet que le Rendez-vous des 
nouvellistes^ mais, cette fois-ci, traité en plein air. Il y a mal- 
heureusement dans cette aquarelle, à côte de tètes spirituelles 
et vraies, un bonhomme bien mal dessiné, et le paySage rap- 

8 elle trop les deux tableaux envoyés en 1886 par M. Brillouin. 
Suant au dessin intitulé Truands mendiant à la porte d'un 
couvent i je n'ai pu y reconnaître des tètes de truands, pas plus 
que je n'y ai vu la porte du couvent ; mais chaque tète isolée 
est bonne. 

M. Joseph BuAT, né à Pons, nous présente une excellente sta- 
tue A* Agrippa, d'Aubigné; c'est bien Toeil profondément en- 
foncé sous 1 arcade sourcillé re, la lèvre dédaigneuse et hautaine 
du protestant farouche. Seule, la lourdeur de la fraise mérite 
un léger reproche. Je n'ai que des éloges pour le reste (1). 

Dans deux châssis, M. Léon-Arthur db Obièvrbs, né à Matha, 
expose la vue extérieure et l'aménagement intérieur du Châ- 
teau de Belle-Rive à Césy (Yonne). Cette production est un 
S eu tourmentée, un peu confuse, comme toutes les maisons 
e plaisance en vieux neuf; mais elle parait bien comprise au 
point de vue pratique. 

Le Portrait de M. le D' D. est de M. Ludovic Dubois, né à 
Saujon. Nous y voyons de sérieuses qualités ; et si la relation 
des différents plans n'est pas rigoureusement observée, si l'en- 
semble est un peu sec, l'œuvre est satisfaisante : la figure, en 
particulier, est vraie et habilement traitée. 

L'envoi de M""* Marie-Elise Dumas, née à Rochefort sur mer, 
ne se compose malheureusement que d'une seule miniature. 
Portrait de M, H. D., un gentil petit garçon d'une douzaine 

(1) Cette 8tatae a obtenu une mention honorable. 



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- 231 - 

d'années : œuvre oharmante à tous les points de vue, sauf une 
légère absence de modelé dans le cou. On ne peut mieux faire 
des cheveux ni de la chair, et le sang circule sous cette peau 
veloutée. 

La plupart des femmes peintres peignent des fleurs, et M"* 
Bmma Fanty-Lesgurb ne fait que confirmer cette règle avec 
ses Fleurs des champs. Grande harmonie dans ces coquelicots, 
ces bleuets coquettement disposés dans une corbeille de faïence. 
La gauche est, peut-ôtre un peu dense et lourde, et Ton ne sont 
pas d'espace derrière la corbeille ; mais tout le reste est d^un 
effet charmant. 

M. Roger-Guillaume-Edouard Foucault, né à Pons, n'a pas 
craint, pour nous montrer Le port du Havre, d'aborder l'aqua- 
relle, ce genre si joli, mais si primesautier, si difficile. L'artiste 
nous envoie dans un même cadre deux aquarelles sœurs repré- 
sentant, l'une l'entrée du port, l'autre un bassin à flot avec un 
grand vapeur à quai. La première fait plus d^effet, nous mon- 
trant le soleil qui se couche à l'extrémité du chenal, sur un 
ciel vrai et transparent, que vient troubler un panache de fumée 
trop noir. Dans la seconde, le ciel me plait encore, mais l'eau 
est d'une couleur trop crue. 

Gette année, rien qu'une toile de M. Furgy db Lavault. Ge 
sont des Roses^ roses blanches, roses thé, roses du Bengale, 
roses de toutes sortes, jetées dans un joli pôle-mèle sur un bano 
de pierre accolé à une vieille muraille, et au-dessus desquelles 
des branches forment une gracieuse retombée et projettent des 
ombres transparentes et bleutées. Nous serions pleinement 
satisfait, sans deux pots de fleurs malencontreux qui n'ont 
aucun relief, et dont la mollesse fait penser bien plutôt à de la 
pâte qu'à de la terre cuite. 

. M. Emmanuel Obnty, de Dampierre sur Boutonne, a envoyé 
deux portraits cette année : je les préfère de beaucoup aux 
deux toiles qu'il avait au salon l'an passé. Gependant, le pre- 
mier, Portrait de M. le lieutenant A. G., a une pose bien 
disgracieuse et inquiétante. Ge jeune oflicier est assis com- 
plètement de côté, et l'on se demande s'il ne va pas tomber. La 
tète est assez bonne ; mais l'ensemble manque de relief et la 
main gauche a une couleur peu vraie. La seconde toile. Por- 
trait as M. le conseiller F., est bien supérieure à tous égards : 
la barbe et les cheveux sont remarquables de rendus, autant que 
les chairs et les plis de cette figure de magistrat. G'est une 
œuvre qu'on se rappelle. 

M. Jean Geoffroy, de Marennes, dont le succès fut officielle- 
ment affirmé par une médaille de 2* classe en 1886, conserve 
dignement sa place aux premiers rangs de la jeune école, avec 
ses deux toiles Les rameaux et La dernière goutte. Dans la 
première il nous montre, sur les marches de la Madeleine, une 
pauvre femme, hâve et décharnée, essayant de vendre du buis 
bénit pour gagner du pain à ses enfants. Elle en a deux, un 



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tout petit, endormi dans ses bras d'un sommeil tranquille, et 
une fillette dont la robe est en lambeaux, tendant, elle aussi, 
des rameaux à une longue file d'orphelines qui sortent de 
réglise. M. Geoffroy s'est surpassé dans cette œuvre, surtout 
dans les figures nscîves des orphelines et dans les traits émaciés 
de la religieuse qui les conduit. La seconde toile est char- 
mante : nous sommes dans une cour d'école ; un des enfants, 
par fanfaronnade, vient d'avaler tout d'un trait le contenu de 
sa bouteille. C'est traité d'une façon saisissante. Rien n'est 
drôle comme la physionomie de tous ces gamins, dont les uns 
admirent sans autre préoccupation le haut fait de leurs cama« 
rades, tandis que d'autres, effrayés d'une pareille audace, 
regardent avec terreur si la maîtresse n^apparait pasÀ l'horizon. 
Tous ces personnages ont un relief extraordinaire. 

Je ne veux pas insister sur Y Ariane de M. Victor Gourubl- 
Vbvan, né à l'île de Ré. La courbe du dos de cette femme, qui 
se tient la tète dans ses mains, est absolument inharmonique; 
ce ne sont guère des cheveux qui lui tombent sur les épaules. 
Nous comptons retrouver l'an prochain notre compatriote 
mieux représenté que par le dessin de cette année. 

M. Pierre-Àmédée Guébin, né à Rochefort, a envoyé une gra- 
vure d'après les Bords de l'Oise^ de Karl Daubigny. C'est une 
oeuvre qui ne me satisfait pas : le ciel est sec et dur; je trouve 
aussi de la lourdeur dans les arbres formant rideau sur la 
droite, au bord de la rivière. La gauche est bien traitée. 

C'est en revenant d'admirer la Diane de M. Falguière que j'ai 
vu la Part du Cheick de M. A. de Guerre, né à Rochefort sur mer. 
Peut-être la comparaison m'a-t-elle rendu difficile. Toujours est- 
il que, sans le catalogue, on ne comprendrait pas que cette femme 
nue, se cachant de ses deux bras, est la part de butin attribuée 
au cheick. Espérons d'ailleurs que l'exécution en marbre ou en 
bronze affinera ses membres. 

Voici trois portraits de M. Pierre Huas, de La Rochelle. Le pre-* 
mier, Portrait de M"* D., est une peinture à l'huile : bonne petite 
toile sympathique; les fourrures, les chairs et les étoffes sont 
artistement et finement peintes. Le Portrait de AP^^ D. est au 
pastel, œuvre pleine de goût et de talent, à laquelle je reproche 
seulement un fond bleu tendre ; je voudrais aussi que ce buste 
fût dégagé du fouillis de dentelle et de soie qui en cache les 
contours. Enfin, le Portrait de M. Georges M., au crayon, 
nous représente un petit bonhomme en costume marin, bien 
campé sur ses jambes, à la figure éveillée et bien vivante ; mais 
la tète seule a été traitée ; tout le reste a été négligé et j'y trouve 
trop de sécheresse. 

Bien que M. Eugène Laghburié, soit né à Paris, je l'ai compté 
parmi nos compatriotes, parce qu'il habite La Rochelle. Ses 
deux Enfants de marins^ assis sûr la plage, près d'une ffaque 
d'eau, ne me plaisent point; ce no sont là ni les terrains du 
bord de la mer, ni l'herbe hàlée par le vent salin. Je préfère 



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— 28a- 

grandement à cette aquarelle lea six petites qui sont contenue» 
dans un même cadre, et qui représentent une fillette gardant 
des vaches, une ferme normande, un coin des environs de 
Paris, un lamaneur, les falaises de llonOeur et enfin un poste 
de douaniero. Oette dernière est certainement la meilleure : 
elle contient réunies toutes les qualités d'air, de lumière et de 
vie qu'on rencontre plus ou moins dans les autres. 

Cette fois encore les fleurs de M"* Hélène À. de Lajallbt 
sont charmantes. Cette Hotte de chrysanthèmes était d'ailleurs 
bien de saison pendant les jours froids et sombres du mois de 
mai de cette année : on se serait cru en plein mois de novembre. 
Les couleurs sont toujours vives sans être criardes, et l'ensem- 
ble est plein d'harmonie. 

Le Torpilleur, de M. Ernest Lbssibux, de Rochefort, est du 
moins un dessin d'actualité, à l'heure où se pose la grande 
question de la prédominance du cuirassé sur le torpilleur on 
inversement. D ailleurs, ce fusain produit beaucoup d'effet, et 
c'est avec émotion que nous voyons ce petit navire hier à toute 
vitesse pour éviter les feux électriques du grand vaisseau de 
guerre immobile au fond du tableau. Malheureusement, le ciel 
est trop noir et uniforme. 

Nous avons, Tan passé, un peu médit de M. Félix-Hippolyte 
Lucas, de Roehefort ; nous sommes heureux de n'avoir aujour- 
d'hui que des éloges à lui adresser. La pièce capitale de son 
exposition est V Angélus de Jeanne, Il y a une puissance et 
une poésie vraiment remarquables dans ce joli paysage cré- 
pusculaire, au milieu duquel se détache la bergère de Domre- 
my, écoutant, dans les vibrations des cloches, les voix de ses 
visions qui planent à gauche. Tout en regrettant qu'on matéria- 
lise ainsi des visions, j'admire la physionomie de Jeanne d'Arc. 
Le Portrait de M"« *** par le même peintre est d'une grâce 
juvénile, harmonieuse et de bon aloi. Nous sommes heureux 
d'annoncer que M. Lucas vient d'obtenir une 2^ médaille. 

M. Jean-Alban Moyneau, de Laleu, est le second représentant 
de notre contrée dans la section d'architecture; ses dessins ont 
trait à un projet de restauration du vieux Château de Mareuî{- 
sur-Belle (Dordogne). Sauf un léger manque de relief dans la 
façade nord, c'est sobrement et habilement dessiné. 

Comme en 1886, nous retrouvons l'œuvre de !!"• Louise 
Ollivibr perchée dans la partie la plus élevée du panneau : 
MM. les jurés manquent de galanterie. Cela ne m'empêche pas 
d'ailleurs de reconnaître les qualités habituelles de l'artiste 
dans cette tète de Bohémienne, au corsage de velours foncé, au 
teint brun, aux cheveux noirs ébouriffés. Cette figure calme et 
froide, de race primitive, est modelée à la perfection, sauf un 
léger défaut dans le cou. 

Voici le bon saint Antoine, sans son compagnon, agenouillé 
sur un tronc d'arbre devant une bible, et montrant le poing à 
un corps de femme surmonté d'une tète de mort, et dont le bas 



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disparait dans une draperie qui s'enroule en forme de tire- 
bouclion. G'est Une vision de H"* Marguerite Turner, de Sain- 
tes, c'est-à-dire la tentation de saint Antoine, d'après le livre 
de Flaubert. G'est un sujet assez désagréable en lui*méme ; du 
reste, cette femme est d'une couleur terreuse, {tu lieu d'être 
nacrée comme la montre l'écrivain. Le tout est recouvert d'une 
teinte poussiéreuse et terne, que je retrouve encore, mais heu- 
reusement affaiblie, dans le second envoi du peintre, une Etude 
de femme qui fait tomber son corsage et son corset pour nous 
faire voir ses épaules. Tout cela est bizarre ; mais enfin M"^ 
Turner a de la puissance dans le modelé. 

Nous finissons notre visite à nos compatriotes par M. Victor 
ViOLLET-LB-DuG, de Chastcnet. Je parlerai brièvement de ses 
Fal&ises de BrunevaU tant j'y reconnais peu les qualités de son 
exposition de 1886. Au point de vue de l'arrangement, son 
tableau me plairait ; mais j'y trouve vraiment trop de sécheresse. 

Vous le voyez, la Charente-Inférieure est représentée bien 
plus abondamment que Tan passé ; et cependant que de défec- 
tions I que sont devenus M"^ Bisseuil, MM. A. Duplais-Destou- 
ches, Lenoir et tant d'autres, sans parler môme de ceux qui 
avaient promis de venir augmenter la pléiade saintongeaise et 
aunisienne, et qui n'ont point tenu leur promesse? 

Nous comptons que tous voudront montrer que le drapeau 
de l'art est tenu haut et ferme dans la Charente-Inférieure, et 
nous leur donnons rendez-vous au salon de 1888. 

Il me reste à parler de trois exposants qui, bien que n'étant 

Sas vraiment des compatriotes, nous intéresse à des titres 
ivers. 

Voici d'abord M''^ Marie Vitbau, c'est-à-dire M"* Oastagnary, 
ui a envoyé deux portraits à l'huile. Le premier, Portrait 
e M"* A. Hégeard, nous représente une dame en bonnet de 
dentelle noire ; l'ensemble est bon, mais un peu sec. La seconde 
toile. Portrait de M"» M., a le même défaut ; la figure est d'ail- 
leurs bien traitée, mais le personnage ne sort pas du fond. Je 
préfère de beaucoup à cet envoi de M*"* Castagnary les fleurs 
qu'elle peint habituellement. 

Le ministère de l'instruction publique avait commandé à M. 
Geoffroy une statue de la Loi, destinée à l'hôtel de ville de La 
Rochelle. L'artiste l'a exécutée sans enthousiasme. C'est là une 
œuvre qui ne me dit absolument rien. Pour être allégorique, 
une statue n'en doit pas moins paraître animée, et ce n est cer- 
tes pas le cas de celle-ci. Le bras droit ne fait qu'un avec le sein 
sur lequel il s'appuie ; enfin le pied gauche passant sous la robe 
est massif et disgracieux. 

Nous trouvons encore à l'architecture une œuvre qui nous in- 
téresse vivement : des dessins sur VEglise de Fenioiix, par M. 
Ballu. Nous sommes heureux d'adresser nos compliments sin- 
cères à Tartiste. Nous louons notamment le dessin qui repro- 
duit la si jolie porte de la façade latérale, cette façade elle- 



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— 235 — 

même et la façade principale, sans parler des coupes-plans. 
Tout cela est fort habilement traité. 

Daniel Bellet. . 

Publications nouvelles. — Ont paru, au commencement de 
mai, r^nnuaire de la Charente-Inférieure pour 1887, publié 
d'après les documents officiels, sous les auspices du conseil 
général (La Rochelle, imp. Siret, 1887, in-32, 216 pages et carte 
du département, prix 1 fr., et par la poste 1 fr. 25). « Rédigé 
avec le concours des divers chefs d'administration, il contient 
des renseignements complets sur tout ce qui concerne le dépar- 
tement ; organisation administrative, financière, judiciaire, 
militaire, maritime, ecclésiastique, etc., noms et demeures des 
fonctionnaires, maires et adjoints, instituteurs, etc., liste des 
principaux commerçants et industriels des six chef-lieux d'ar- 
rondissement. » M. de Richemond dit : « Saint-Eutrope possède 
sous sa nef moderne une vaste église souterraine. Or, la crypte 
et l'église haute sont de la môme époque. Voir plus bas, page 
2*48; — le 3 avril, Saint Eutrope dans Vhistoire, la légende et 
Varchéologie, par M. Louis Audiat; 2* édition, 578 p. Prix: 
6 fr. Quelques exemplaires sur papier vergé : 10 fr.; — le 10 
juin, le 2* volume de Veillées littéraires^ de M. Âuger, conte- 
nant Etude sur le théâtre (Sardou, Dumas, Hugo, Beaumar- 
chais, Goppée, Ohnet, Zola, Mendès, Augier, Labiche, Dennery, 
Pailleron, Daudet,Thiboust, Moinaux, Richard, Parodi,Ponsard, 
Leconte de Lisle, etc.) ; Causeries et Variétés. Voir compte 
rendu du premier volume dans le Bulletin, vu, 193. Il y a dans 
le second volume quelques pages qui auraient pu fort bien ne 
pas être reproduites. Puis, est-u bien sérieux de faire raconter 
même à un maire de campagne, comme fait historique, que le pro- 
priétaire d'un château qui ne pouvait dormir allait faire réveiller 
les paysans pour battre l'eau de Tétang et empêcher les gre- 
nouilles de coasser? 

Le 20 juin, aux frais de la chambre de commerce de La 
Rochelle, Le commerce' rochelais au XVIII^ siècle, d'après 
les documents composant les anciennes archives de la chambre 
de commerce de La Rochelley par notre confrère M. Emile 
Garnault, secrétaire-archiviste ; 2* partie, établissements mari- 
times de La Rochelle. La Rochelle, Mareschal, in-8*', viii-342 p. 

M. Guillaume Guizot, professeur au collège de France, pré- 
pare Agrippa d^Auhigné pour la collection biographique des 
grands écrivains de la France, de la maison Hachette. 

A partir du 12 juin, le Moniteur de Saintes^ ancien Courrier 
des deux Charentes, a pris le titre de Moniteur de la Sain- 
tonge. 



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— 286 — 

Erratum. — Dans une note dn Voyage ai intéressant d'un 
bénédictin [Bulletin, vu, 160), MM. Denis d'Aussy et A. Ver- 
nière, k propos de « la belle allée de La Roche-Courbon i que 
traversa dom Boyer, se demandent si cette allée n'était pas « la 
grande allée du jardin du roi >, devenu jardin public de Ro- 
chefort. Je crois qu'il ne s'agit ici que de l'avenue, splendide 
encore aujourd'hui par sa largeur et son étendue, qui du 
bourg de Saint-Porchaire conduit au manoir si intéressant des 
La Roche-Courbon, et à Textrémité de laquelle existait, il y a 
trente ans, un portique imposant où s'étalaient les armes de la 
famille. Remarquons, en effet, que le bénédictin, parti de Sain- 
tes le dimanche, après sa messe, arriva à Rochefort pour se 
coucher. Il a dû passer par Saint-Porchaire, paroisse dont La 
Roche-Courbon dépendait, et être émerveillé en la traversant. 
au mois de septembre surtout, de la splendeur de cette allée. 
Cela est bien plus naturel que de descendre de voiture après 
un voyage de 7 lieues pour traverser la grande allée du jardin 
du roi (par laquelle autrefois comme aujourd'hui ne pouvaient 
circuler les voitures) avant de venir diner à son auberge, ce 
dont il devait avoir grande envie, d'après les preuves de l'ex- 
cellent appétit que le bon père nous montre à chaque lignô det 
son récit, où il se garde d'oublier ses agapes journalières. 

Du reste, ce petit coin de terre, Saint-Porchaire, le château 
de La Roche-Courbon, ses appartements, la salle de bain, ses 
peintures, son donjon, ses stalactites, le Trou-Madame, les rui- 
nes de Torfou, son vieux tilleul, mériteraient assurément d'être 
visités par le pèlerinage annuel de la société. 

D' Céline AU. 

NÉCROLOGIE 

La société des Archives a une nouvelle perte à déplorer : 

Le 15 avril, est décédé à Saintes, rue des Ballets, Charles- 
Emile- Jacques Compagnon de Thezac. membre du bureau 
d'administration de la société des Archives, directeur do l'en- 
registrement, des domaines et du timbre en retraite, chevalier 
de la légion d'honneur. Né à Pons, le 9 juillet 1806, de Jacques- 
Etienne Compagnon de Thezac et de Françoise-Hélène Brous- 
sard, fille de Mathurin-Annibal Broussard, négociant, et de 
Marie de Gernon, il appartenait à une ancienne famille de 
Saintes, qui, par les efforts accumulés de plusieurs générations, 
;>ar le travail soutenu, i>ar les services rendus, s'était élevée à 
a noblesse et aux dignités, et dont le premier connu est : 

L Etienne Compagnon, époux de Catherine Deschamps. 

IL Le fils d'Etienne, Louis Compagnon, échevin de Saintes 
et juge de la bourse, né en 1664, eut de ses deux femmes, Marie 
Verneuil et Marie Legivre, sept enfants : entre autres, Jac- 
ques, qui suit. Louis Compagnon présenta à d'Hozier pour être 
enregistré à Parmorial général : d^or au chevron d'azur accom- 



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- J37 - 

de 2 Miles de gueule» en chef, et en pointe dCun 
lévrier de gueules. 

III. Jacques, conseiller du roi et son avocat au présidial de 
Saintes, subdélégué de l'intendant, puis qualifié écuyer^ secré- 
taire du roi, maison et couronne de France, seigneur de 
Feusses, Taims et Thezac, fit le chemin de Saintes à Varzay, 
qui s'appelle encore le chemin Compagnon. II eut de Thérèse 
Bergerat huit enfants, dont l'un : 

IV. Etienne Compagnon de Thezac, major au régiment 
d'Artois dragons, créé chevalier de Saint-Louis après de beaux 
états de service, mourut en 1798, à Feusses, avant été détenu 
aux Sainte-Claire. En premières noces, il avait épousé, le 3 no- 
vembre 1767, Marie-Geneviève Gairon de Merville, morte le 
7 mai 1771, laissant deux enfants décédés en bas âge, fille 
d'Etienne- Philippe Cairon de Merville, chevalier, seigneur pa- 
tron de Merville, seigneur de Gibran, Villeneuve, Montigny, Les 
Ouillières et autres lieux, capitaine des vaisseaux du roi au poste 
de Rochefort, mort à Bordeaux, le 5 août 1763, et de Marie de 
Goumiers. Il eut de sa seconde femme, Âlexandrine Vieuille, 
cinq enfants. 

V. L'un, Jacques-Etienne, mort le 10 décembre 1842, à 
Feusses, né en 1776; marié le 29 avril 1801, à Françoise-Hélène 
Broussard, née en 1784, morte le 31 décembre 1870, fille de 
Mathurin-Annibal Broussard, négociant, mort en 1815« et de 
Marie de Gernon, morte en 1825. 

On pourra consulter, pour la filiation complète, l'ouvrage 
Etudes et documents sur la, ville de Saintes (1870, pages 56-61). 

Emile de Thezac fut, pendant cinq ans, élève à rinstitution 
de J. Durât, qui lui attestait, le 16 octobre 1820, que « sa con- 
duite avait toujours été digne d'éloges, qu'il s'était distingué 
par l'application la plus forte et la plus constante ; que ses 
progrès extraordinaires lui avaient fait surpasser tous ses con- 
disciples; qu'il était doué de la mémoire la plus heureuse et 
d'un jugement au-dessus de son âge. » De Pons, il alla faire à 
Paris au lycée Louis le Grand ses classes de troisième, seconde 
et rhétorique;' et tombé malade, il acheva au collège de Saintes 
son cours de philosophie. 

Bachelier ès-lettres & Poitiers, le 26 août 1825, en droit, le 5 
décembre 1827, licencié à Paris, le 21 juillet 1828, il entra dans 
l'administration de l'enregistrement comme surnuméraire, à 
Paris, le 9 avril 1826. Successivement receveur-contrôleur, le 
26 juillet 1830, nommé en la môme qualité à hongwy, le 18 
octobre 1832, à Bray-sur-Seine, le 16 décembre 1833, puis véri- 
ficateur de 5* classe, le 21 octobre 1837, à Joigny ; de 4% le 28 
novembre 1 838 ; de 3% le 29 décembre 1840 ; de 2% le 1" août 1842 ; 
sous-chef de 4« classe, en 1847 ; de 2% le 9 mars 1852; de 1'% le 
30 décembre 1853; directeur à Âlby, le 14 février 1857, puis à 
Orléans, ea septembre 1861. 

Il était dans cette dernière ville quand les Allemands l'occu- 
pèrent. Les trésoriers-payeurs étaient partis peur rejoindre le 



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Souvernement. Le conaervateur et les receveurs ne savaient où 
époser leurs caisses. Le directeur, agissant paternellement 
f)our les fonctionnaires sous ses ordres et voulant sauvegarder 
'argent de Tétat, organisa un virement de fonds et leur mandata 
d'avance quatre mois de leur traitement. Lorsque les Prussiens 
vérifièrent les bureaux, ils trouvèrent 80 fr. en tout dans les 
quatre bureaux. Gomme le service de Tenregistrement avait 
continué à fonctionner, à la paix les recouvrements du mois 
suivant montèrent à deux millions. 

Pendant ce temps, sa sœur. M""" Marie de Thezac, à la tète 
d'un comité de secours, recueillait les offrandes pour les blessés 
et les expédiait de tous côtés, puis fournissait à Tambulance la 
plus grande partie du linge dont on avait besoin. 

G'est pendant son séjour à Alby que, le 28 décembre 1859, à 
Seix (Ariège), il épousa Louise-Marie-Glotilde- Joséphine de 
Balby de Vernon, d'une ancienne famille du pays de Foix, ori- 

S inaire de l'Italie, qui a formé plusieurs branches, les Balby- 
[ontbel, les Balby-Berton de Grillon, les Balby de Vernon, 
etc. Voir contrat de mariage (6 août 1783) de Joseph de Balby, 
baron de Montfaucon, Latrape et autres lieux, fils de Jean- 
François de Balby et de Henriette de Faudoas, avec Antoinette- 
Glotilde de Vernon, fille d'Etienne, comte de Vernon, et de 
Marie-Glaire de Sales, dans Généalogie de la, maison de Balby, 
in-4, s. d. De cette union est né, le 30 mai 1862, Marie- Jac- 
qties- Emile-Léon de Thezac, qui tiendra à honneur de suivre 
les traces de son père. 

Les Balby portent : D^or à troispoissons d^azur posés en /asce, 
celui du milieu regardant à gauche ; les Vernon : D'azur au 
chevron d'or^ accompagné en chef d'une étoile et de deux 
quintefeuilles d'argent posées 2 et 1^ et en pointe de deux 
quintefeuilles et d'une étoile aussi d'argent posées 2 et 1. 

Emile de Thezac fut admis à la retraite, le 13 juillet 1874. 
« La croix de la légion d'honneur avait, le 16 août 1868, reconnu 
ses mérites et récompensé ses services », a dit sur sa tombe le 
président de la société des Archives, qui avait tenu à saluer, au 
nom de la société, un des administrateurs qui s'en allait, c II 
revint à Saintes, continue M. Louis Audiat, a peu près en ces 
termes, dans cette vieille et large maison paternelle de la 
rue des Ballets, trop petite encore pour loger les trésors 
artistiques qu'il avait amassés. Emile de Thezac était un homme 
de goût et un amateur passionné d'antiquités. Sa collection, 
riche et variée, allait des tableaux de maîtres aux débris sou- 
vent grossiers de l'enfance de Tart gaulois ou romain, si 
abondants sur notre sol. G'était un musée qu'il se plaisait à 
montrer; et tous les étrangers, de passage à Saintes, venaient 
admirer ses richesses; ils étaient sûrs d'y trouver des objets 
remarquables et surtout une courtoisie antique, une aménité 
parfaite et une science exacte. Son âge ne lui avait pas permis 
de prendre une part active à nos travaux ; il les suivait du 
moins avec le plus vif intérêt ; ils avaient pour but la recher- 



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— 239 — 

che de la vérité historique, et s'occupaient de sa clière ville 
de Saintes, de cette province de Saintonge où il était revenu 
avec bonheur, après une longue absence. 

» Mais notre confrère avait amassé d'autres trésors, plus 
précieux. Si comme un autre amateur célèbre, revêtu de la 
pourpre romaine, Mazarin, il regrettait en mourant ses bronzes et 
ses tableaux, il se souvenait aussi de cette parole du poète latin 

au'on ne possédera vraiment un jour que ce qu'on aura donné; 
donnait largement aux pauvres. Que d'œuvres charitables 
il soutenait, admirablement secondé par un épouse qui cher- 
chait au loin et au près les misères à soulager. Ges nom- 
breuses couronnes, quelques unes offrandes modestes des pau- 
vres, prouvent et ses libéralités et la reconnaissance de ceux qui 
en étaient Tobjet. 

» Il est mort à 81 ans après une vie honorable, une vieillesse 
honorée, entouré des soins les plus affectueux, dans la plénitude 
de ses facultés, plein de foi, plein de résignation ; ou plutôt il 
s'est endormi, 

Rien n'a troublé sa fin ; c'est le soir d'un beau jour, 

confiant aussi dans le réveil : car, pour lui, chrétien fervent, ca- 
tholique pratiquant, sa fin était aussi l'aurore d'un jour plus 
beau. » 

Le 13 mars, est décédé, à 41 ans, curé de Saint-Romain de 
Benêt, Amynthe Robin, auparavant vicaire de Tonnay-Oharente 
et curé de Saint-Jean d'Angle. M. l'abbé Mélinge, curé-doyen 
de Saujon, a fait Téloge de son ami. Voir BuUetin religieux 
du 2 avril. 

Le 17, est décédé curé de Sablonceaux, Alexandre Levé, 
âgé de 44 ans, après 17 ans de sacerdoce. 

Le 28, est décédé à Saintes, Marie -Joseph* Luc -Sigisbert 
(prénom qu'il tenait de son parrain Sigisbert de Rupt, curé de 
Saint-Pierre de Saintes) de Laage, né à Saintes, le !•' juin 1806, 
d'Âlexandre-Marie de Laage et de Gabrielle-MoniqueRobillard, 
époux de Mari e-Olaudi ne-Elisabeth Le Gardeur de Tilly, beau- 
frèro de notre ancien vice-président Hippolyte de Tilly, et père 
et beau-père de deux de nos confrères, MM. Théophile de Laage 
et Charles Lalande. 

Le 31 , est décédé à Ângoulôme, oti il s'était retiré depuis quel- 
que temps, Henri Bouraud, âgé de 71 ans, maire de Gognac de 
1849 à 1870, à qui il rendit de grands services, construction des 

Suais, du minage, du collège, du marché couvert, du monument 
e François P**, ancien conseiller général du canton de Segonzac, 
dont il était originaire. VQir l'Ere nouvelle du 10 avril, repro- 
duit par le Matin charent&is du 14. 



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— 240 — 

Le 3 avril, est décédé à Saintes, Paul-«Oaspard — alias Paul- 
François, et Pierre sur son acte de décès — Simonnet, né à 
Saint-Jean d'Ânçély, le 2 février 1808, de Denis Simonnet et de 
Marie Desvignes; ordonné prêtre en 1830, il fut nommé vicaire 
de Saint- Vivien de Saintes où il succéda comme curé en 1851 à 
Louis-Jean-Charles Daunas, mort le 4 janvier. Il a donc passé 
ses 56 ans de sacerdoce dans la même paroisse. M. Birot, archi- 

Srètre de Saint-Pierre, a fait en chaire réloge du défunt^ homme 
'une ffrande affabilité, d'un zèle sincère, d'une piété exemplai- 
re et d^une charité sans bornes. Voir Moniteur oe Saintes du 7. 

Le 7, est décédé à Tasdon, près de La Rochelle, chez les petites 
sœurs des pauvres dont il était aumônier, Paul-Pierre-Eutrope 
RuUier, chanoine prébende, né en 1812, successivement profes- 
seur à l'institution diocésaine de Pons, curé de Bougneau, de 
Montils, de Saint-Martin de Pons (1847-1857) et d'Ars en Ré, 

Euis chanoine prébende et aumônier de Thospice Saint-Louis à 
la Rochelle. Bulletin religieux du 9 avril. 

Le 8, est décédé à Sa!nt*Jean d'Angély, Jean-Mathias-Henri 
Devers, époux de Marie-Adèle Moreau, né à Saint-Jean d'An- 
ffély, le 19 mars 1804, d'Henri Devers, officier de santé, et de 
Jeanne-Elisabeth Rocquet, ancien banquier, qui fut longtemps 
adjoint au maire, président du tribunal de commerce, conseiller 
d'arrondissement. 

Le 11, est décédé à La Rochelle, Louis-Rodolphe Meyer, né 
à La Rochelle le 13 juin 1804, époux de N, Delangle, courtier de 
navires et interprète depuis 1848, diacre de l'église reformée de 
La Rochelle, doyen des conseillers municipaux de Thairé. 
c Toute sa vie, dit La Charente-Inférieure du 13, s'est passée 
à La Rochelle, où il s'est fait honorer et aimer de tous : car il 
était serviable autant que charitable et d'un dévouement à toute 
épreuve ». « Libéral et patriote, ajoute Le Courrier de La 
Rochelle du 14, il comptait sur la républic[ue pour le relèvement 
de la patrie ; membre de nos comités républicains, 11 assistait 
régulièrement à toutes nos réunions. » Et UEcho rochelais du 
16 : c Tout le monde connaissait cet excellent vieillard. L'église 
réformée comptait en lui un de ses zélateurs les plus acharnés; 
il évangélisait toujours, dans les rues et à domicile. Ah ! celui-là 
n'était pas un protestant libérâtre ; te doute n'avait pas oblitéré 
la droiture de ses croyances. » 

Le 17, est décédé à Rochefort, âgé de 85 ans, veuf de 
Marie-Octavie-Victorine Lesueur, Jean-Firmin Triaud, cheva- 
lier de la légion d'honneur, né à Saint-Jean d'An^ély le 4 août 
1801, de Pierre-Laurent 'Triaud, négociant, et de Marguerite 
Mesnard, fixé à Rochefort depuis l'âge de vingt ans, avoué dans 
cette ville, puis directeur avec ^on beau-frère, Eugène Lesueur, 
de la maison de banque de Jérôme Lesueur, qui venait de mou- 



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— 241 — 

rir, juge et président du tribunal de commerce pendant 25 ans, 
conseiller d'arrondissement, maire, membre de la commission 
de l'hospice civil. 

Le il, est I décédée à Paris, âgée de 44 ans, Denise-Marie 
Terray de Morel-Vindé, femme du vicomte Charles Pandin 
de Romefort de Narcillac, ancien capitaine commandant au 8* 
régiment de lanciers, âls de Charles-Pharamond Pandin, baron 
de Narcillac, capitaine de hussards de la garde royale, et petite- 
fils de Louis-Pharamond Pandin de Narcillac, seigneur de la 
baronnie de Tonnay-Boutonne, première baronnie de Saintonge. 

Le 20 avril, est décédée à Mongaugé, commune de Ohérac, 
MM-ie-Pauline de Baluoes, née à Aizecq (Charente], en 1847, 
épouse (octobre 1869), de M. Alexis de Laage. 

Les journaux du 27 avril annoncent la mort à Charenton du 
sculpteur Ântonin-Oscar Fragonard, né à Paris et dernier des- 
cen<]^nt du célèbre peintre Fri^onard, ce qui' est une erreur. 
D'abord Antonin, alias Honoré Fragonard laisse un enfant; de 
plus d'autres Fragonard subsistent a Paris et à Cognac. Voir 
Le curieux de mars 1887. 

Le 2 mai, est décédé à La Rochelle, âgé de 89 ans, veuf de 
N. Boulo, Théophile-Eugène Lucas, chevalier de la légion 
d'honneur et de l'ordre des saints Maurice et Lazare, né à Saint- 
Brieuc, frère de M. Charles-Jean-Marie Lucas, de l'institut, 
connu par de nombreux ouvrages sur le régime pénitentiaire et 
la peine de mort, et de Prosper Lucas, docteur en médecine, 
auteur aussi de plusieurs ouvrages. Sous-directeur des établis- 
sements pénitentiaires de Beaulieu, de Gaillon et de Fontevrault, 
il fut appelé à gouverner la maison de Clairvaux, ancienne 
abbaye de saint Bernard, la plus imporlante de l'Europe, qui ne 
contenait pas moins de 3,500 détenus; puis celle do Ntmes 

Eour y rétablir Tordre, où avaient échoué plusieurs directeurs. 
le soir môme de son arrivée, 700 détenus, qui refu&aient de ren- 
trer dans leurs cellules, furent cornés par deux compagnies, 
fusil chargé; la première sommation est faite; puis la seconde, 
puis la troisième ; rien ne bouge ; la situation devenait critic^ue. 
Alors Lucas : « Détenus, il ne reste plus qu'à donner force a la 
loi. Auparavant, je vous demande un acte de loyauté. Il y a 
parmi vous quelques meneurs et beaucoup de menés; or, les 
balles ne sont pas intelligentes et frapperont sans distinction. 
Que les meneurs restent debout; que les menés se couchent 
par terre avant le signal feu! » Tous aussitôt s'étendent sur le 
sol. De ce Jour, les prisonniers devinrent dociles comme des 
moutons. Lucas s'était retiré à La Rochelle, tout en conservant 
au cœur un profond attachement à sa chère Bretagne et à la 
vieille foi de sa.terre natale. « Bien des personnes, ajoute VEcho 
rochelais du 4, peuvent se souvenir encore de ce vénérable 

TonaVIl. i6 



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— 242 — 

octogénaire, avec sa couronne de cheveux blancs, qui, accom- 
pagné par une fille dévouée, venait souvent s'agenouiller aux 
autels de la cathédrale >. 

Le 3 mai est décédé à Toulouse, chez son fils, capitaine bre- 
veté à rétat-maior du 17" corps, Antoine-Âmédée Mercier du 
Paty, marquis de Clam, âgé de 74 ans, général de brigade en 
retraite, commandeur de la légion d'honneur, chevalier de pre- 
mière classe de Saint-Oeorges de la Réunion des Deux*8iciles. 
Né à Paris, le 18 février 1815, de Louis-Marie-Adrien-Jean- 
Baptiste, président de chambre à la cour de cassation, et de 
Marie-Jacqueline Bidermann, il avait pour grand père Char- 
les-Marguerite-Jean-Baptiste Mercier du Paty, né à La Ro- 
chelle, seigneur de Bussac près Saintes, auteur des Lettres sur 
Vltalie. Entré à Técolo Saint-Cyr en 1832, sous-lieutenant à 
récole de Saumur en 1834-36, au 2* régiment de lanciers à 
Vannes et à Lunévillc, lieutenant à Valenciennes, désigné d'of- 
fice, sur ses notes, par le duc de Nemours, pour le 7* hussards 
qu'on formait à Lunéville, capitaine en 1845, adjudant-major à 
Versailles, Belfort, à Mascara, à Mostaganem, lieutenant-colo- 
nel au 5* chasseurs, colonel en 1861 au 3* spahis, au 7" dra- 
gons, au 2* dragons, il était à l'armée de Metz en 1870, prit part 
à tous les combats autour de cette ville, et fut prisonnier de 
guerre à Cologne ; il vint à Saintes en 1871 et réorganisa le 
beau régiment du 2* dragons. Il fut nommé général de brigade 
par décret du 27 février 1873. Marié en 1845, à Paris, à Adèle- 
Marie Bayard de La Vingtrie, fille d'un inspecteur divisionnaire 
des ponts et chaussées, il laisse trois enfants : Elisabeth-Féli- 
cité-Jaqueline-Marie-Octavie, religieuse de Saint-Vincent de 
Paul; Armand-Auguste -Charles -Ferdinand -Marie, capitaine 
breveté à l'état-major du 17* corps d'armée, etAntoine-Auguste- 
Hippolyte-Marie. Le général du Paty, fort aimable, très spiri- 
tuel, avait en maintes occasions montré un courage admirable, 
soit devant l'ennemi, soit dans les incendies et les inondations. 
On se rappelle l'incendie de l'hôtel de ville de Saintes en 1871, 
qu'il croyait allumé par une main criminelle (il l'a écrit), où il 
montra tant d'activité, et fit noyer deux barils de poudre qui se 
trouvaient dans une salle voisine du feu. 

Le 9, est décédé à Rochefort, archiprètre de Saint-Louis, 
Jean-François-Remy Raoul, chanoine honoraire de La Rochelle, 
chevalier de la légion d'honneur, né à Montlieu le 30 septembre 
1809, ordonné prôtre en 1832, successivement vicaire de Maron- 
nes, curé de Courcoury, doyen de Surgères pendant dix ans, 
puis en février 1848, archiprètre de Saint-Louis de Rochefort. 
— tf Les fidèles, disent les Tablettes de Rochefort du 12, cherche- 
ront longtemps le vieillard aux cheveux blancs dont la mission 
fut jusqu'au bout de prier et de bénir. Ardent apôtre, il n'était 
pas moins bon patriote ; il aimait bien la France, ses soldats et 
ses marins; et il eût passé de grand cœur à l'un d'eux la croix 



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— 243 — 

de la légion d'honneur qu'il fut un jour tout surpris de rece- 
voir, et que dans sa modestie il n'a jamais portée. » L'Echo 
rochelsiis du 11 ajoute : c Modèle accompli du véritable pasteur 
des âmes, il se dévouait à leur service avec une infatigable 
sollicitude. Sa charité sans bornes ne savait point faire de dis- 
tinction entre le riche et le pauvre ; tous le trouvaient prêt à 
partager leurs joies et leurs peines, à sécher leurs larmes, à, 
donner à chacun de sages conseils, ou d'abondantes aumônes. » 
Voir aussi dans les Tablettes du 14 le récit des funérailles, et un 
long article nécrologique dans le Bulletin religieux du 14. 

Le 22 juin, Toraison funèbre du défunt a été prononcée à 
Rochefort par M. Tabbé Marbot, chapelain de Notre-Dame de La 
Seds à Aix, et imprimée, a été vendue au profit des écoles chré- 
tiennes. Voir Tablettes du 23, et Bulletin religieux du 25. 

Le 29 mai, est décédé à Siêcq, où il était curé depuis 28 ans, 
François Mallat, « prêtre modeste et pieux », qui passa sa vie 
« à évangéliser la paroisse de Siecq, sans fixer l'attention autre- 
ment que par une activité infatigable au service de ses parois- 
siens, ainsi que par une complaisance et une charité continuelles 
pour ses confrères voisins, » dit le Bulletin religieux du 4 juin. 

Le 30 mai, est décédé en son hôtel, à Cognac, âgé de 88 ans, 
veuf d'Adélaïde Jahan, Léon O'Tard, l'un des associés de Tim- 
portante maisonde commerce O'Tard, DupuyetG*% dont la fonda- 
tion remonte à 1796. Longtemps conseiller municipal de Cognac, 
« il n'a cessé de prêter pendant sa longue et honorable carrière 
son concours leplus dévoué à toutes les bonnes œuvres. li laisse 
après lui, dit VEre nouvelle du 2 juin, de profondes sympathies 
et des regrets unanimes. » 

Le 15 juin, est décédé à la villa Richelieu, époux do N. 
Malherbe, Jules-Victor Marchesseau, membre du conseil muni- 
cipal de La Rochelle, directeur régional du Crédit foncier de 
France, ancien avoué, âgé de 59 ans, « républicain militant et 
convaincu, qui lutta avec énergie contre l'empire », dit le Phare 
des Charentes^ du 17. Jules Marchesseau est l'auteur d'un vo- 
lume de poésies, Les Croyances (Paris, Lévy, 1852, in-12). 

Le 19, est décédé à Saint-Maurice de La Rochelle^ veuf de 
N. Babut, Charles Michel, âgé de 71 ans, négociant, conseiller 
municipal de La Rochelle, ancien administrateur des hospices, 
juge au tribunal de commerce et membre de la chambre de 
commerce, etc. « Il avait résolu le problème le plus difficile du 
monde, être aimé de tous et ne rien sacrifier à la popularité. 
Orléaniste fervent, il arbora ses convictions royalistes à toutes 
les époques... Là foulé était telle à ses funérailles que jamais 
on n en vit de plus grande autour d'un cercueil, dit l'Echo ro- 



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— 244 — 

chelais du 22. Deux discours ont été prononcés sur sa tombe 
par M. Brard, adjoint au maire de La Rochelle et par M. le 
général Dumont. Voir la Charente-Inférieure du 22. 

AROHÉOLOOIB 

Un tumulus a l'île de Ré. — La commune du Bois trouve 
dans une partie du massif qui n'a pas encore été attaquée par la 
pioche, des pierres pour l'entretien des routes. Au mois d'avril 
la corvée a mis à nu une cella dans laquelle nous pouvons 
constater un amas considérable d'ossements humains qui se 
brisent sous la pression des doigts. On y a trouvé : 1^ une assee 
ffrande quantité de haches de Tépoque de la pierre polie; 2^ des 
fragments grossiers de poterie ; 3® un petit pot de dix centimè- 
tres de hauteur et de dix centimètres ae circonférence, et deux 
tiges osseuses d'une longueur de dix centimètres, ayant la face 
inférieure plate, la face supérieure convexe et les deux extré- 
mités arrondies. Ces tiges ont été coupées dans une corne de 
cerf et servaient au potier celte de polissoir. Une de ces tiges 
était encore dans le vase, et son extrémité ronde s'adaptait à 
une petite excavation du fond rugueux. En examinant ce vase 
avec plus d'attention, j'ai constaté qu'il était formé d'argile 
noire cuite au feu. Cette constatation devint une nouvelle 
prouve historique de Tépoque où cette peuplade celtique est 
venue se réfugier dans les forêts de Tile. En effet, j'ai dit, dans 
un travail sur l'origine de Vinsula jRea, que les Celtes avaient 
dû trouver le pertuis d'Antioche creusé par l'océan. On re- 
cueille cette argile noire sur les rivages du pertuis. Jusqu'à ce 
jour, le tumulus celtique ne nous a aonc livré que des débris 
de céramique qui n'accusent aucun progrès. Cependant, le pos- 
sède quelques fragments ornés de lignes presque régulières et 
un pot de vingt centimètres d'élévation, enrichi de deux anses 
et d'une couverture. 

Un dessinateur de talent, dont le nom sera bientôt connu 
dans le département, M. Jonchère, reproduira tous ces res- 
tes celtiques et romains dans la seconde édition illustrée de 
V Histoire de Vîle de Ré. D' Keumerer. 

L'aginaces de Tesson. — A la séance du 9 mars de la société 
nationale des antiquaires de France, M. Alexandre Bertrand, 
de l'institut, a présenté un glaive romain trouvé près de 




Saintes. Il s'agit d'un acinaces découvert à Tesson, et qu'a dé- 
crit et gravé le Bulletin, i, 332. Cette arme avait été achetée 
par Eniile de Thezac ; elle vient de passer au musée de Saint- 
Germain. 



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-245- 

Unb colonnb a héligb. — M. Ghef, carrossier, cours Rêver- 
seaux, 28, à Saintes, en défonçant son jardin au faubourg Saint- 
Macouz, entre la route de Saint-Oeorges et le chemin bas des 
arènes, derrière le château d'eau, a trouvé un bassin de l'^GO 
sur 1"30 et profond de 3'"30, formé de moellons noyés dans la 
chaux et revêtu de ciment à l'intérieur; puis des aires de mai- 
sons, des revêtements de murs portant aes traces de peinture, 
des dalles et des tuiles, une charnière en os, où Ton a voulu 
voir une flûte préhistorique ; dans le bassin, de nombreux va- 
ses, pots et assiettes, quelques uns en âne terre rouge; tous 
ont été brisés, sauf deux de forme ordinaire. Au milieu, une 
partie de colonne ayant 0"*94 de fût etO'"40 de chapiteau; le dia- 
mètre du chapiteau est de 0'"40. Autour du fût fort bien sculpté, 
s'enroulent des encadrements avec pampres et fruits; des 
colombes becquettent des raisins. Voir dans la planche le nu- 
méro 3 qui représente cette colonne dessinée et lithographiéo 
par M. Charles Dangibeaud. 

Ghaudruc de Grazannes, Antiquités de Ia ville de Saintes^ a 
gravé, planche m, n^' 1 et 2, des pilastres et un cintre décorés 
d'imbrications, de feuilles de vignes et de raisins, mais sans co- 
lombe. Il y a une statue de femme en relief, portant une grappe; 
on y voit aussi le lierre. Le tout est au musée de Saintes. Les sar- 
cophages des V* et VI* siècles portent ces motifs d'ornementation. 

Un aqubduc a Fouras. — À Fouras, dans le champ dont nous 
avons parlé (Bulletin, vi, 375, octobre 1886), où l'on a constaté 
de vastes substructions gallo-romaines, on vient de découvrir 
un aqueduc. Glaude Ghàtillon, dans sa Topographie /"rançatse, a 

{oublié en 1641 le dessin de l'ancienne forteresse de Fouras, dite 
e château de César, où, dit-il, on remarque huit colonnes do- 
riques, avec des fenêtres ogivales. Mais comme Ârcère ne fait 
pas la moindre mention d'antiquités romaines à Fouras, Bouri- 
gnon, Recherches sur les antiquités de la Saintonge^ p. 246, en 

{profite pour accuser Ghàtillon d'erreur: <t J^ai parcouru, dit-il, 
'endroit avec la plus scrupuleuse attention; je n'y ai rien dé- 
couvert c[ui eût même Tair antique. > Les fouilles donnent rai- 
son au géographe du zvii* siècle. 

Sépulturb franqub a Léovillb. — Le 20 mai, le sieur Bro- 
che, en arrachant une viene située à environ 700 mètres au sud 
du bourg de Léoville et 200 de la route de Jonzac à Ghevanceaux, 
sentit que sa pioche heurtait un corps dur et résistant ; c'était 
une auge de pierre, recouverte, placée du nord au sud. Elle ne 
mesurait pas moins de 2"*36 de longueur extrême et de 2"'i2 de 
longueur intérieure, les parois ayant environ 0^12 d'épaisseur. 
Les largeurs intérieures étaient de 0'"55 et 0"31 et la profon- 
deur 0»40. 

Le couvercle enlevé, on vit les restes d'un squelette assez 
bien conservés. La tète, les fémurs, les tibias, les os iliaques, 
quelques vertèbres, les humérus, des côtes dessinaient parfaite- 



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— 246 — 

ment le corps. Le fémur mesurait 0""51 et le tibia 0°'40. Ces os 
devaient appartenir à un homme de forte taille, si Ton en juge par 
leur longueur et leur grosseur. La mâchoire inférieure était 
presque intacte, les dents très bien conservées: mais les os du 
crâne se séparèrent dès qu'on les eut touchés. 

Le couvercle était brisé en deux endroits et les autres parties 
du tombeau formaient plusieurs morceaux ; une racine de vigne 
y avait pénétré. 

Dans ce tombeau, des armes, des vases de différentes matières 
et de menus objets dont il n'est pas facile de préciser Tusage. 

Les armes sont au nombre de trois : une épée, un dard ou ja- 
velot et une sorte de pique, qui trahissent leur origine franque. 
L'épée massive a une lame de 0°75 de longueur sur 0"05 de lar- 
geur et pèse encore près de 1 kilogramme et demi, quoique 
aux trois quarts rongée par la rouille. La poignée existe en- 
core ; mais Tenveloppe non métallique a disparu. 

Le dard ou javelot, assez bien conservé, a 1 mètre. La partie 
pointue avait des arêtes en forme d'hameçon. L'autre extrémité 
est terminée par une douille où Ton trouve encore de la poussière 
de bois. La troisième arme est une sorte de pique longue de 0"'47 
centimètres qui se terminait aussi par un manche de bois. La 
douille mesure O'^iS deiongueur et la lame 0'*35 sur une largeur 
de 0"K)35. La pointe détachée par le travail de la rouille a été 
retrouvée. 

Parmi quelques objets en métal moins bien conservés, on 
remarque une sorte d'agrafe en fer et une partie de plaque de 
ceinturon en cuivre, puis un objet en substance résineuse et de 
forme circulaire, percé d'un trou au centre, probablement un 
ornement de collier. Les deux vases sont l'un en argile, le second 
en verre. Le vase en argile d'un gris cendre est bien conservé : 
il contient deux litres environ. Il a deux petites anses et un bec. 
Son diamètre supérieur est de 0'*21, et sa hauteur de O'^IS. Le 
vase en verre a malheureusement été brisé. Les parois en sont 
très minces, environ 1 millimètre et demi. Sa hauteur était de 
0"10 environ. 

Notons enfin un umbo de bouclier; c'est une demi-sphcre, 
trop petite pour être un casque, et ayant un large rebord avec 
des clous qui devaient la fixer au bois du bouclier. 

Il est bon d'ajouter que Rainguet, dans ses Etudes sur V&rron- 
dissement de Jonzac^ p. 202, dit que près de là, au moulin de 
Puyrigaud, on a découvert des tombeaux contenant des frag- 
ments d'anciennes armures. » A. ârtus. 

Fouilles a saint-butropb. — M. l'abbé Ludovic Julien-Lafer- 
rière, chanoine de La Rochelle, a fait sur la place qui s'étend 
devant la porte de l'église Saint-Eutrope, à Saintes, des son- 
dages qui ont mis à découvert les murs du portail primitif et du 
collatéral gauche. On voit que le niveau de la nef de l'église, dont 
nous ne possédons plus que le chœur, était à 2 mètres 90 de 
l'aire de la place actuelle. On accédait de là par des escaliers 



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— 247 — 

au chœur actuel et à la crypte qui était à cinq mètres au- 
dessous. Des marches descendaient dans Téglise, qui était 
au-dessous du niveau du sol. On a trouvé quelques tombes. 

Sépultures a Saint-Eutrope. — Le 18 mai, rue Saint-Eutrope, 
n^ 22, les ouvriers, en creusant une cave, ont mis à découvert 
plusieurs cadavres déposés là un peu pêle-mêle, plusieurs 
cependant orientés. Quelques uns avaient deux pierres posées 
de chaque côté de la tête ; plusieurs pierres placées le long 
du corps supportaient d'autres pierres plates, ce qui indique 
une assez haute antiquité. Le sol faisait partie de Tancien cime- 
tière de Saint-Eutrope. 

Un trésor a Egurat. — M. Daud, propriétaire au bourg d*E- 
curat, canton de Saintes, a trouvé, en mars dernier, dansson 
aire à environ trois pieds de profondeur, une centaine de pièces 
d'or, noircies par la terre et, éparpillées sur un espace 
de 20 à 30 centimètres. Dix-sept ou dix-huit de ces pièces 
ont été vendues à M. Henri Perrin de Boussac, de Cognac : 
celles qui restent entre les mains du propriétaire sont de deux 
catégories, françaises et espagnoles, toutes des xvi* et xvii* siè- 
cles : de Louis XII avec les armes écartelées de France et d'un 
dauphin ; de François !•', franciscvs d. gr. francorvm rbx, 
fleurs de lys; au revers on lit: christvs. impbrat. chr. vincit. 
GHR. REGNAT, avcc croix ct F couronué ; de François II, franciscvs 
II D. G. franc... rbx...; de Charles IX, garolvs ix, mdlxii ; de 
Henri III, hbnricvs m. d. g. francorvm et polo, rex; de Charles 
X, CAROLvs X, D. G. FRANCORVM REX, flcurs de lys surmoutécs 
d'une couronne, au reVers : christ reg. vincit. imp. 1590; une 
autre pareille porte la date de 1592, ce qui est assez remar- 
quable : car le cardinal Charles de Bourbon, évéque de Saintes, 
qui à la mort d'Henri III fut proclamé roi par les ligueurs, était 
mort en mai 1590 ; il est vrai qu'on trouve encore des monnaies 
frappées à son nom jusqu'en 1597; puis Louis XIII, 1615; au 
revers: christvs régnât, vincit, impbrat; puis d'autres pièces 
ou semblables à celles-ci ou difficiles à déchiffrer. 

Il y a 11 pièces espagnoles de Philippe I*' : dominvs mihi adiv- 
TOR phs. d. g. hisp. V. RBX. Dvx. BRAB.; do Charles Quint: carolvs 
QiNTVs iMPBRATOR. avcc cffîgic ; au revers les 2 aigles : garol. 
D. G. RO. IMP. hisp. rex. DVX. BVRG.; au rcvcrs : da mi virtvtbm 
contra hostbs tvos; de Philippe II, Philippe III, phs. m. d. g. 

De toutes ces pièces il n'est pas quinze qui soient parfai- 
tement intactes ; à la plupart on a enlevé quelaue parcelle 
d'or; la juiverie les a caressées. Une pièce espagnole, en parti- 
culier, a été tellement rognée qu'elle n'a pas plus de dimen- 
sions que nos pièces actuelles de fr. 50. 

Toutes ces pièces, très minces, sont en or et presque de la di- 
mension de nos pièces de 0,10. C'est sans doute là le trésor 
de quelc^ue paysan, où de père en fils, depuis 50 ans, on appor« 
tait ses économies. B. 



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- 248 — 

L'ami des monuments, n"" 2, boub le titre, Le vandalisme à 
Pons. Trois méfaits, signale la vente de la cheminée de Thôtel 
de ville, la spirale do la tour, et le projet de destruction du 
passage d'Aquitaine. Nous avons déjà dit que ce dernier mo- 
nument allait être réparé. 



VARIÉTÉS 



I 

COMME QUOI UNE NOTIGE-BIJOU n'EST PAS TOUJOURS UN BIJOU 

DE NOTICE 

Cette notice est en sept pages ; c'est-à-dire que Tauteur n'a 
couru les risques que de sept pages d'erreurs. Vous la trou- 
verez en tête de V Annuaire de la Charente-Inférieure pour 
1881 y publié d'après les documents officiels, sous les auspices 
du conseil général. A La Rochelle, imprimerie Siret. Toutes 
les herbes de la Saint-Jean. Elle traite, comme on peut voir, de 
l'histoire de la Charente-Inférieure, tout comme celle de Daniel 
Massiou; et elle est signées de R. », que les initiales, les 
documents officiels, les auspices du conseil général me permet- 
tent de lire, sans me fourvoyer, Louis Meschinet de Richemond, 
Ce dornier historien de la Charente-Inférieure a un avantage 
sur le premier: il arrive un demi-siècle plus tard. La critique 
a fait son œuvre.... et la société des Archives, pour une bonne 
part. L'échenillage des erreurs a été pratiqué vigoureusement... 
trop vigoureusement quelauefois, si nous en croyons les protec- 
teurs des chenilles. Mais l'arbre n'en soufTre pas, au contraire. 
Il reverdit à plaisir, et nous sommes en pleine floraison. Il n'y 
a qu'à cueillir. Le seul ennui, c'est que la gerbe est parfois 
trop touffue, qu'on ne sait plus comment la porter. L'embarras 
des richesses. 

L'histoire de M. de Richemond a été faite à moins de frais ; 
quelques fleurs ; un modeste bouquet. Ça devrait être un bijou. 
Malheureusement le triage a été mal fait, et la mauvaise herbe 
s'y est glissée. 

Avec nos mauvais yeux, nous n'avons trouvé qu'une.... dis- 
traction par page, à peu près. L'auteur se consolera, bien sûr, 
en pensant que d'autres auraient pu en faire davantage ; et puis 
que le public des almanachs lira la notice sans voir, et ne lira 
pas mes réflexions. Eh bien ! non, elles sont vraiment trop gros- 
ses, ces distractions, et le public des almanachs J^en suis con- 
vaincu, ne pourra s'empêcncrde souligner, avec un sourire ou 
un soupir, la première phrase que je signalerai : 

« Pour l'étendue et le rendement de ses vignobles, le dépar- 
tement de la Charente-Inférieure, n'est dépassé que par 1 Hé- 



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-S49- 

rault. » Pauvres Oharentes ! 81 M. de R. pouvait dire vrai? Il est 
de ceux malheureusement qui ont des yeux et qui ne voient nas, 
des oreilles et qui n'entendent pas.... car sMl voyait.... il ne 
verrait plus de ces pampres verts qui égayaient tant le paysage, 
et qui a l'automne doraient l'horizon. Gomme l'on sent bien 
aussi que les lamentations légitimes de nos vignerons s'arrôtent 
au seuil du palais des archives ! Mais il faudrait admettre encore 
que les statistiques officielles n'en franchissent pas davantage 
les portes: car il était bien simple de prendre l'annuaire-statis- 
tique de la France, et d'y comparer notamment les années 1875 
eft 1883, celle-ci la dernière connue. M. de R. y aurait vu, comme 
nous, qu'en 1875, la Gharente-Inférieure y occupait non pas le se- 
cond, mais le premier rang.avec une production de 8,590,000 hec- 
tolitres pour 164,380 hectares, tandis qu'en 1883, notre départe- 
ment y tiont le treizième rang, dépassé par l'Aude, la Gironde, 
le Gers, la Haute-Garonne, l'Hérault (cinquième rang), les Py- 
rénées-Orientales, la Côte-d'Or, le Var, la Loire-Inférieure, le 
Tarn, le Tarn-et-Garonne et la Vienne. Sa production y est 
tombée à un million d'hectolitres pour 78,000 hectares cultivés. 
Près de cent mille hectares ont été dévorés par le phylloxéra. 
Et depuis 1883 la débâcle a été bien autrement terrible. 

8i M. de R. croit encore à l'existence des vignes, il croit 
aussi à l'importance des marais gàts pour Télevage du bétail. 
« Ses marais a gàts » et ses prairies nourrissent beaucoup de 
bestiaux. » Ce mot de « gàts » a quelque chose de typique... et 
c^est ce qui l'a fait mettre là, à la place d'honneur où il se carre, 
prenant une importance qu'il n'a pas. Les marais gàts ! Mais 
ils occupent aujourd'hui une inflme partie de notre territoire, 
même de nos marais. Le pays de Brouage, où ils avaient la 
plus grande importance, en est en grande partie débarrassé, 
grâce aux admirables travaux des Reverseaux, des Le Terme, des 
Masquelez, des Guillemain. Les maraisgâts de toute cette région, 
en y comprenant les laisses de mer, représentaient en 1874, 1 ,900 
hectares pour 25,000 hectares de marais desséchés, et ils 
diminuent d'importance tous les jours. De peu de revenus, 
d'ailleurs, là où ils sont laissés à l'état de pâturages, ils n'ont 
quelque valeur qu'aux iles^ où les bosses sont cultivées en 
orge. L'élevage du bétail dans la Gharente-Inférieure tire son 
importance des prairies desséchées et irriguées et non des 
marais gàts qui ne peuvent plus entrer en ligne de compte. 

A la page 19, M. de R. nous apprend que Saintes possède 
encore « des fabriques de poterie et de faïencerie communes d. 
Décidément, notre honorable archiviste vit un peu dans le 
passé : car il me semble savoir que toutes les faïenceries de 
Saintes ont éteint leurs fours, sauf celle de Gourbiac, qui n'est 
pas tout-à-fait Saintes et qui cuit bien deux ou trois cents mau- 
vais pots par an. 

Puis, quelques lignes plus loin, nous apprenons, avec un 
étonnement bien légitime, que La Rochelle est encore tète de 
ligne des compagnies d'Orléans et de Pétat. Nous croyions 



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— 250 — 

bonnement que, depuis le mois d'avril 1884, le 12, si nous som- 
mes bien renseignes, Tétat ayant acheté le tronçon de Poitiers à 
La Roclielle, TOrléans s'arrêtait à Poitiers, et que par consé- 
quent La Rochelle ne pouvait être tète de ligne ni de TOrléans, 
qui n'y vient plus, ni de Tétat, dont les lignes s'enchevêtrent dans 
tous les sens. 

A propos d'Oleron, M. de R. nous apprend que « les rôles 
d'Oleron, signés par Ëléonore d'Aquitaine, étaient acceptés 
comme les lois maritimes des navigateurs de Toccident. » 
Vraiment, M. do R. aurait dû nous instruire de cela plus tôt : 
s'il n'eût pas épargné des recherches considérables à tous ceux 
qui se sont occupés do cette question, depuis Gleirac jusqu'à 
Pardessus, de Valin et Emérigon à Massiou et tant d'autres, il 
eût au moins dispensé ses contemporains, tels que sir Travers 
Twis, M. d'Aussy et nous-mêmes, d'accumuler efTorts sur efforts, 
d'ajouter les veilles aux veilles pour pénétrer les origines de 
nos célèbres lois maritimes ; et dire que la signature d'Ëléonore 
est là au bas du document, que M. de R. la vue peut-être, et 
qu'il s'est tu, laissant la lumière sous le boisseau ! Nous avons 
vu les pampres des vignes et nous ne les voyons plus; mais 
personne n'a jamais vu la signature d'Ëléonore d'Aquitaine au 
bas de ces lois d'Oleron, dont on trouve des traces, même avant 
la domination de l'illustre princesse. 

Ce qu'il était plus facile de savoir et plus simple d'affirmer, 
c'est que le commerce de La Rochelle n'était pas complètement 
mort avec la révocation de l'édit de Nantes. « La Rochelle, nous 
dit M. de R., ne s'est point encore complètement relevée de ce 
désastre (le siège de 1627-1628) quoique^ jusqu'à la révocation 
de l'édit de Nantes, elle ait fait encore un grand commerce avec 
le Canada, dont les habitants français descendent en partie des 
émigrés de TAunis et de la Saintonge. » Et après, est-ce donc 
fini? Vous oubliez, mon cher confrère, la floraison commer- 
ciale du XVIII* siècle, Timportance de la flotte rochelaise qui 
portait nos marchandises jusqu'aux grandes Indes orientales, les 
plantations de Saint-Domingue, les rafHneries, les grosses for- 
tunes commerciales des Rochelais; toutes choses qui n'auraient 
jamais cessé de maintenir à La Rochelle sa prospérité si vivante, 
si la guerre avec l'Angleterre, couronnée par la révolte de Saint- 
Dominçue, à la fin du siècle, n'avait détruit cette flotte dont 
La Rocnelle était si fière, et fermé ses comptoirs. 

A cette époque vous auriez pu monter successivement sur les 
c quatre tours » qui dominaient La Rochelle pour admirer notre 
mouvement maritime. Ces quatre tours, que M. de R. nous mon- 
tre étendant au coucher du soleil leur grande ombre sur les 
abords de notre havre, sont, sans nul doute, celles que M. Cou- 
neau animait dernièrement de son crayon, c'est-à-dire, les tours 
de la Lanterne, de la Chaîne, la tour Saint-Nicolas, et la tour à 
l'Anglais. Il en est, hélas ! de cette dernière comme des pam- 

§res et des vignes, des marais râts et des faïenceries saintaises, 
u chemin de fer d'Orléans et de la signature d'Âliénor d'Âqui- 



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— 251 — 

taine... Nous Tavons bien un peu connue, mais les nécessités de 
la vie et la sauvegarde due aux citoyens l'ont mise au niveau 
des maisons voisines. Elle n'existe plus que dans les planches 
de M. Oouneau et dans notre notice-bijou. 

G'est avec un verre grossissant que Tauteur aperçoit encore 
cette respectable ruine d'hier, comme le même verre lui a con- 
sidérablement agrandi la largeur du goulet de notre havre. L'i- 
dée est tellement jolie que nous l'avons gardée pour la fin. 

c L'architecte Lisch, croit aue les deux tours (de la Chaîne 
et Saint-Nicolas) étaient les piliers d'un énorme portail de cent 
mètres de largeur au-dessous duquel passaient les navires. » 

Gomme cela, tout simplement, une arcade, un portail de cent 
mètres. G'està faire rôver les naïfs et à donner des cauchemars 
aux plus hardis constructeurs. Un portail de cent mètres de lar- 
geur ! La largeur de la place d'Armes, à La Rochelle, et au delà 
deux fois la largeur de Notre-Dame de Paris avec ses cinq nefs : 

c Si tu veux savoir comme est ample 

De Notre-Dame le grand temple, 

Il a dans œuvre pour le seur 

Dix et sept toises de hauteur (34 m.) 

Sur la largeur de vingt et quatre (48 m.) » 

Le portail de La Rochelle, c'est bien autre chose. Pour un arc 
de cent mètres de diamètre, il faut uue flèche de cinquante mè- 
tres, s'il est en plein cintre, et bien davantage, s'il est brisé. Pre- 
nant son point d'appui à peut-être 25 mètres de la base de la tour, 
l'arcade se serait élevée à quatre-vingts mètres pour le moins, 
cest-à-dire 12 mètres plus naut que les tours de Notre-Dame. 
Mais Notre-Dame a cinq travées et nous n'en aurions qu'une 
seule gigantesque de quatre-vingts mètres sous clef. Que sont à 
côté de cela les nefs des cathédrale d'Amiens et de Gologne, 
avec leurs 43 mètres sous voûte, ou même celle de Beauvais 
avec ses 46 mètres ? 

Vous auriez dû au moins, mon cher confrère, dorer la pilule 
au téméraire inventeur de cette huitième merveille du monde. 
Gomment, vous qui avez toutes les bonneà grâces de la récep- 
tion, toutes les caresses du langage, Tépithete si louangeuse et 
la phrase si souple, vous n^avez trouvé rien de mieux que la sé- 
cheresse de cette expression « l'architecte Lisch. » N'élève pas qui 
veut cependant une arcade de pareille taille ! Mais peut-être 
trouverez-vous un prote bénévole qui consentira à endosser la 
responsabilité de la distraction, à se couvrir d'une coquille, et à 
rétablir à la place des cent mètres, la largeur du goulet au 
siècle dernier, c'est-à-dire 11 toises 2 pieds, qui donnent vingt- 
deux mètres quatre-vingt-sept millimètres. 

Il pourra du môme coup réparer quelques omissions, aperçues 
à travers une lecture rapide, dans le corps môme de l'annuaire, 
comme celle du tribunal de commerce de la ville et de Tarron- 
dissement de Saintes^ ou le bureau actuel de la société des 
archives que vous remplacez par celui d'il y a quatre ans, oublis 



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_ 252 — 

peut-être naturels au milieu d'une pareille aocumulation de faits 
etde noms. Aussi aurions-nous peut-être admiré sans réticence, 
n'était l'impression désagréable que la notice-bijou nous a fait 
éprouver à la porte même de l'œuvre. 

O. MUSSBT. 

II 

LA SED&NB. JOUTE AQUATIQUE. 

Il y a des rivières qui n'ont pas de chances, comme certains 
hommes. Tel est le cas de la Seugne ; on l'appelle ici Seugne, 
ailleurs Sévigne, à moins que ce soit la Sévigne qu'on nomme 
Seugne. Un savant l'a fait affluent de la Oharente ; un autre, 
non moins savant, prouve que c'est un fleuve, et que la Charente 
n'est que rivière. D'après un docte, elle passait a travers la ville 
de Saintes, et léchait de ses molles eaux les pieds de Tare de 
triomphe de Qermanicus ; d'après un érudit^ elle prête mainte- 
nant a la Charente ses flots pour cet ofQce. L'un veut l'endi- 
f;uer ; Pautre la laisser courir librement, vagabonder à travers 
es prairies ; on se bat sur elle ; on s'y livre a des joutes homé- 
riques, et l'encre des mémoires, vers ou prose, qu'elle fait cou- 
ler, ne tiendrait pas dans une barque pontée. Pour comble 
d'heur, il ne lui restait qu'à servir de thèmes aux élucubrations 
pseudo^scientifiques des linguistes, philologistes et autres éty- 
mologistes. Plaignez le sort du pauvre cours d'eau ; il ne de« 
mandait qu'à passer sa tranquille existence à travers les douoes 
campagnes de la Saintonge pour ne s'aller que le plus tard 
possible perdre dans le gouffre insondable de l'Océan. Et le 
voilà troublé, agité, bouleversé par la querelle épique de deux 
fabricants de rébus. 
Le Bulletin de janvier dernier, vu, 62, cite Torigine de son 

nom Seugne, qui, d'après M. G , vient d'une des trois 

sources suivantes, à votre choix : « 1^ du latin sommium, le 
faisant passer par les formes somme, soguer, sogue », parce 
qu'elle dort; 2* du grec (jaYsveuo), pêcher à la seine, sans doute 
parce qu'on ne pêche bien à la seine que dans la Seugne ; 3® ou 
bien du latin sagena, seine, par suite d'un certain nombre 
d'opérations ainsi décrites : 1^ substitution de l'e en t, sagina; 
2° adoucissement de ïo en e, segina ; 3® « en laissant avec la lan- 
gue d'oïl tomber le g », «e-ina ; 4® « par synérèse, seina » ; 5** « en 
conservant avec la Janffued'oc le g qu'on a laissé tomber » avec la 
langue d'oil, segina; 6^ « en interposant l'i avant le g », seigna; 
V c en laissant postérieurement tomber l'i », qu'on avait malen- 
contreusement interposé, seina, « on a Seugne ». La première de 
ces racines est dans un article Mots saintongeais d'une tren- 
taine de lignes, composé de petits alinéas dont quatre sont 
signés J.-L.-M. N [oguès] et deux [azaugade] ; et la con- 
fusion était si facile que le Bulletin a attribué à l'un ce qui était 
à l'autre, ce que ne veut pas Tun qui rejette tout sur l'autre. 



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— M3 — 

Donc M. Noguès n'a pu o6 pBocatas but la conscienoe, aeloa 
son expression. 

La faute néanmoins méritait un châtiment; elle nous vaut 
d'être traité d' « acrobate. » En effet, « coiffer deux tètes 90us le 
môme bonnet d, c'est « un tour d'acrobate. » Acrobate est peut- 
ôtre un peu fort ; d'autres écriraient prestidigitateur. Mettons 
saltimbanque, et qu'il n'en soit plus question. D'ailleurs, c'est 
M. Noguès qui parle. Je vous le disais, cette pacifique Seugne 
n'engendre que des discordes et ne produit que des combats. 
O ScamandrC} ô Tibre, fleuves guerriers, qu'ôtes-vous près de 
la rivière de Colombiers? 

Ge n'est pas tout. Le même, lisant au bas d^une sentence de 
l'écriture sainte P. 3^ s'est demandé : « Que signifie P. 3? le texte 
de cette sentence : ne se trouve pas dans le Psaume 3* ? » Le 
Bulletin, croyant lui être agréable, a répondu : » Monsieur l'ab- 
bé, P. 3 signifie Proverbes 3» En effet, dans le livre des Pro- 
verbes, chapitre 3, vous trouverez ce verset » . Là, le peccatus est 
irrémissible. 

Or, cette phmse inoffènsive, et cette attribution fautive, 
M. N. les transforme en une attaque contre son caractère sacer- 
dotal : « Deux laïques, dit-il^ contre un curé. » Au fait, deux 
contre eux (M. N. y voit double et trouble), c'est peu généreux. 
Aussi que vouliez-vous qu'il fit contre deux? Qu'il prit sa 
plume et puis nous répondit. Ce qu'il fit. Et bien lui en prit. 

Moi seul et c'est assez 1 

Mais, ici encore, M. Noguès, n'a pas vu bien clair: ils sont trois 
à son compte ; et comme ce troisième appartenait à la religion ré- 
formée, j'ai cru qu'il allait crier qu'on se préparait une Saint-Bar- 
thélemyde desservants. Heureusement, M. de R. aadressésa rec- 
tification au recueil d'une société dont les membres sont «recru- 
tés en grand nombre dans les rang» du clergé diocésain ; » et 
celui-là ne compte pas. M. Noguès ni \ie « le jase » ni ne « le 
lardo. » 

Quoiqu'il en soit, nos deux remarques, fort anodines, nous 
ont valu une fort jolie lettre, méditée pendant trois mois, et où 
— le temps ne fait rien à Taffaire — les fautes de français le dis- 
putent aux inexactitudes. Lisons : 

« Monsieur le avérant de la Revue de Sainlonge et d'Aunis. 
Dans la première livraison de la Rexme de Saintonge et d'Au^ 
nis du premier janvier 1887, p. 62, M. le rédacteur Audiat 
me jase à sa façon sur un article étymologique relatif au mot 
Seugne. L'article n'est nullement de moi ; il n'est signé d'ail- 
leurs ni de mon nom, ni de mes initiales. M. Audiat le sait bien; 
mais^ depuis plusieurs années, il m'a habitué à des aménités de 
cct'.o nature. Pour se donner le plaisir d'amuser la galerie à 
mes dépens, coiffer deux têtes sous le même bonnet, ne lui pa- 
raît pas un tour d'acrobate bien difficile à jouer, c Si ce n'est 
toi, c'est donc ton frère. » Et voilà! Mène iteuue, p. 18, M. le 
rédacteur, par l'organe de M. A. L*^ me lard« agréablement à 



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-264 - 

Sropos de rinscription du moulin des Bonits, que j*ai publiée 
ans le Recueil de la, commission des arts, octobre 1886, 
p. 436. Il y a bien de quoi! Jugez. MM. Â. L. et L. A. ont 
trouvé au Livre des proverbes le texte de cette inscription que 
je n^ai pas su y trouver le premier! Beau jeu pour deux laïques 
contre un cure! Mais MM. À. L. et L. A. auraient bien dû, tout 
au moins, reproduire exactement la susdite inscription. Pour- 
quoi y ont-ils altéré ou modifié deux mots et supprimé les 
six signes abréviatifs? En matière épigraphique, Tauteur de 
VEpigraphie santone ne sait-il pas combien il importe d'être 
scrupuleux? Je n'ai encore jamais répondu à ses attaques suc- 
cessives ; mais il y a temps pour tout. C'est pourquoi, monsieur, 
j'ai rhonneur de vous dire (car je respère), au revoir. Signé : 
J.-L.-M. NoKuès. » 

Goût : 9 fr. 35. Ce n'est pas cher, et nous aurions payé au 
poids de Tor ce petit morceau, auquel les lecteurs du Bulletin 
no s'attendaient guère. Notre collaborateur provoaué répond : 

« M. J.-L.-M. Noguès me reproche de l'avoir lardé ^ (ho!) — 
agréablement, aioute-t-il, à propos d'une inscription pour la- 
quelle il demandait qu'on lui vint en aide. Et c'est pour me 
remercier de.mon concours que, par ricochet, il jette dans les 
jambes de M. Noël Texier, — mille pardons, cher imprimeur! 
— un exploit d'huissier! Fiez-vous donc désormais à la parole 
de M. le curé de Dampierre par Aunay, qui se fâche parce qu'il 
n'a pas su trouver « le premier » le texte qui l'embarrassait, mal- 
gré ses vaines rechercnes au Livre des psaumes. Et dire que 
M. de Richemond, archiviste de la Charente-Inférieure, coupa- 
ble du même méfait, dans le numéro du 1*' janvier du Recueil 
de la com^mission des arts, 8. V. P., s'y est aussi laissé pren- 
dre! Car, ou M. Noguès était fixé sur son texte : alors pourquoi 
son point d'interrogation? ou bien il en ignorait la source, ce 

2ui semble assez drôle de la part d'un habitué, par vocation, 
e la sainte écriture. Oh! M. l'abbé! savez-vous bien que dans 
la circonstance, et, à tous les points de vue, vous usez, pour 
parler votre langue, d'un procédé singulièrement « laïque »?... 

A. L. 

A dire vrai, quel besoin de transformer en querelle dogmati- 
que une discussion grammaticale? Quelle utilité démêler la 
religion à nos erreurs d'histoire, nos bévues d'archéologue et 
nos fausses notes de musicien? M. N., qui se plaint qu'on l'at- 
taque, ferait bien de ne provoquer personne par des personna- 
lités intempestives. Un jour, il a plagié Cicéron, en le traitant 
presque de pleutre et de ramolli, mais en citant fort certain 
traité pornographique d'Ovide. Cicéron s'est tenu coi, et pour 
cause. M. Audiat, lui, dont il avait relevé les pseudo-fautes, lui 
a répliqué, ce qui n'a pas été de son goût. Et il écrit, crie, geint, 
se plaint, se fâche. Nous en verrons bien d'autres. 

Ck>nnaissez-vous ce vieux barbu, 
Qui porte un pétase à long cul? 



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-255 — 

La rime n'est peut-ôtre pas très riche ; mais la musique re- 
lève cette élégante pauvreté. D'ailleurs il y a mieux, puisque 
En outre rime avec Jean F. Si M. G. avait été consulté, il aurait 
fourni Soutre, qui doit être en chanson le nom de la Soute. La 
Soute est en effet un ruisseau affluent de la Seugne ; et la Seu- 
gne est une rivière prédestinée. 

III 

UNE RELIQUE DE SAINT BUTROPE. 

Notre confrère M. Charles Ménard, en furetant dans ses mi- 
nutes, a découvert l'important acte suivant qu'il nous commu- 
nique. M. Léon Duret, en a fait l'objet d'une note dans l'Z/mon, 
de Saint-Jean d'Angély, du 23 juin : 

Le 5 avril 1768, devant Allenet, notaire royal à Saint-Jean 
d'Angély, dom Jean-Baptiste Chapot^ prieur de Tabbaye, expose 

Sue, a depuis 26 ans que ledit révérend père réside audit menas- 
»re et particulièrement depuis qu'il est curé de cette ville, 
s'étant aperçu de la grande vénération que les citoyens, peuples 
et habitans de cette dite ville et des environs, ont avec grande 
raison pour le bienheureux martyr saint Eutrope, apostre de 
ce diocèse », il désirait « avofr dans Téglise de la ditte abbave 
une relique.de ce vénérable sainct ». Les religieux de l'ab- 
baye de Notre-Dame de Souillac, au diocèse de Cahors, possè- 
dent deux reliques du saint. Il a donc demandé à ses religieux 
de députer l'un d'eux en Quercy. Dom Jean-Amable Savignac 
député s'y est rendu ; et « a fait la supplication à MM. les reli- 
gieux d'icelle, tandante à obtenir d'eux l'une des deux dittes 
reliques qu'ils tenaient, et ont obtenu de messieurs les religieux 
et communauté de Tabbaye royale de Vendôme, qui ont le bon- 
heur de posséder dans leur église la majeure partie du corps 
du saint apostre ». On a accordé à dom Savignac « un os du 
bienheureux saint Heutrope, appelé l'apophise de l'humérus, 
mis et enveloppé dans du coton, en suitte couverte d'une étoffe 
de soye à fond couleur de perle semée de fleurs rouges, vertes, 
violettes et jaunes, avec une étiquette de parchemin, le tout lié 
do fil noir et placé dans une boîte de fer blanc ». La boîte due- 
ment scellée a été apportée à Saint-Jean. Dom Ignace Vergezac, 
sous-prieur, l'a montrée à l'évoque de Saintes, Germain Chas- 
teigner de La Ghàteigneraye, qui en a reconnu l'authenticité et ' 
qui permet de l'exposer à la vénération des fidèles (5 janvier 
1767). Donc ce jour, 5 avril 1768, « surlendemain du saint jour de 
pàques », on fait la translation de l'église des capucins en l'é- 
glise des bénédictins, « avec pompe et solennité. » Toutes les 
communautés religieuses de la ville assistent à la cérémonie et 
les différents corps séculiers, aussi les compagnies de grenadiers 
et de cavalerie bourgeoise. Et le procès verbal est signé de Denis 
Dugast, lieutenant général de police; de Pierre-Daniel Héry, 
lieutenant général criminel ; Pierre-Louis Audouy de La Prade, 
procureur du roi à la sénéchaussée; Henry Marchand, président 
on l'élection; Joseph Delarade, échevin ; de tous les religieux, etc. 



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— Î5«- 

Le document, on le voit, a «on intérêt. Ainsi la croyance, au 
siècle dernier, était que Vendôme possédait « la majeure partie 
du corps de saint EutropHe » ; ce n'est déjà plus le corps entier. 
D'autre part, il était avéré que le corps du saint qui était à 
Saintes avait été -brùl^ parles protestants en 1562, comme le 
chantaient et le bréviaire de Saintes et le propre même de l'ab- 
baye de Saint-Jean : ce qui obligeait les bénédictins d'aller 
chercher jusc^u'en Quercy une relique du martyr. On sait 
comment la découverte du tombeau, le 19 mai 1843, a mis fin à 
toutes ces légendes. 

Or, à Touverture du sarcophage, les docteurs Bouyer et 
Briault constatèrent que, outre le chef et le maxillaire inférieur 
vénérés dans Téglise naute^ il manauait une côte et un humé- 
rus. Pour la côte, nous savons qu'elle avait été donnée en 1385 
par le prieur « Bernucchia » à Louis II de Bourbon. Voir Archi^ 
ves, n, p. 284, et Saint Eutrope, p. 165. Voici maintenant qu'un 
document authentique nous révèle que l'humérus était à Ven- 
dôme. S'il pouvait y avoir un doute sur l'identité du corps du 
martyr, il devrait se dissiper devant cette double preuve. 



LIVRES ET PÉRIODIQUES 

fieaumarc/iai3» par Paul Bonnefon, sous-bibliothécaire à 
l'Arsenal. (Paris, aux bureaux de VArtistey 1887, gr. in-8% 99 
pages). — M. Paul Bonnefon ne se contente pas de chanter en 
vers le 6* régiment d'infanterie. Être mis en musique par M 
Chaulier, c'est beau ; être couronné par l'académie française, 
c'est mieux. Beaumarchais a été présenté au concours pour le 
prix annuel d'éloquence française. Si Louis de Loménie eut 
encore été du nombre des immortels, avec quelle joie il eut 
accueilli ce jeune écrivain qui venait parler en si bons termes 
d'un de ses personnages! Je me souviens quel étonnement inquiet 
il eut quand je lui racontai quelques petits détails sur Mirabeau 
à Saintes, qu'il avait cherchés inutilement partout et dont, hé- 
las! la mort l'a empêché de profiter pour son grand ouvrage 
sur le célèbre tribun et sa famille. La commission du concours 
eut en vain objecté à M. Bonnefon : « Votre travail n est pas un 
discours sur Beaumarchais, c'est une étude ; adressez- vous à ma 
voisine, la commission du prix Gobert. Et puis il y a çà et là 
bien des inexpériences de style. » -* « De qui vous plaignez- 
vous? aurait répondu Loménie. La mariée est trop belle. Vous 
aimez mieux de belles phrases. Mais ne voyez-vous pas avec 
quelle conscience le sujet est traité ! Le candidat a fouillé les 
papiers de la Comédie Française et les archives de la Bastille ; 
il connaît bien son sujet et tout ce qui le concerne. Je ne sais 
pas même si je n'ai pas appris quelque chose en le lisant. > Et 
comme la commission était deià décidée à lui accorder une 
récompense, peut-ôtre lui eut-il obtenu la récompense. Voilà 
pourquoi Beaumarchais, < qui ne manque pas de mérite, mais 



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— 257 -- 

de mesare, » a eu une mention comme « œuvre de recherche el 
d'érudition. » La dimension est une chose très importante dans 
un concours ; les juges qui ont à lire vingt ou trente ouvrages 
sur le m6me sujet, o'est-àrdire vingt ou trente fois les mômes 
faiiSy presque les mêmes appréciations et dans un style à peu 
près semblable, exigent que chaque ouvrage soit court, afin de 
pouvoir prononcer un arrêt après quelques mois. Le public ne 
subit pas la même nécessité ; et il aime mieux une étude appro- 
fondie qu'une variation brillante. Il lira donc ce Beaumarchais 
qui a déjà paru dans V Artiste et qui reparait en un fort beau 
volume, orné des portraits de Pierre-Augustin Garon par Hop- 
wood, de son buste par Âllouard et de sa maison sur le bou- 
levard Beaumarchais, puis enrichi de lettres inédites et de 
documents peu connus. 

Bulletin de la société archéologique de Is. Charente^ année 
188() (ÂngoulêmCi Coquemard, 1887, in-8% 370 pages), contient: 
Procès-verbaux ; La misère et les épidémies à Ângoulôme aux 
xvu*" et xvin« siècles, par M. Lièvre ; L'abbaye de Nanteuil en 
Vallée, par M. Rempnoulx-Duvignaud; Lettre sur un vase à l'êx^uç 
par M. Louis de Pleury; Boules et pierres dejet dans les dépôts 
quaternaires, par M» Chauvet; Monographie deTusson, par M. 
Touzaud ; Excursion à Jarnac, par M. Malard. 

Bulletin de Ia société archéologique de l'Orléanais^ 4* tri- 
mestre de 1886, contient un questionnaire pour un répertoire 
archéologique avec un dictionnaire topographique du départe- 
tement. A rapprocher dM programme rédigé par 1 evéque d'Aire 
et Dax. {Bulletiny vu, 135). 

Bulletin de la société archéologique du Limousin, t. xxxiv 
(Limoges, 1887, in-8, 302 pages), contient: Les ^maux limousins 
des musées de Vienne et de Munich, par M. Alfred Iljeroux; les 
émaux champlevcs au trésor de Trêves, par Mr Barbier de 
MontauU ; GhiUtse émaillée de Beliac, par M. l'abbé Arbellot ; 
Chroniqueurs de la Ms^rche et du Limousin, par M. L. Leroux ; 
Origine des noms de lieu du Limousin et provinces limitrophes, 

!»ar M. Arbellot, article Important que nous recommandons aux 
àrceurs qui font des étymologies pour stupéfier le bon peuple; 
et autres travaux d'érudition locale par MM. Louis Ouibert, 
Alfred.LerDUx, Arbellot, Leolerc, Page, Barbier de Montault. 

Bulletin de la société archéologique du Vendômois^ xxv, 
1886, contient : L'église de Vabbaye de la Trinité de Vendôme 
pendant la révolutwn^ par M. l'abbé Métais. Sur Tordre de Gar« 
nier, de Saintes, en mission dans Loir-et-Cher, d'avoir « & se dé- 
faire de tous les hochets du fanatisme et à reconnaître le triom- 
nhe de la raison », ordre accompagné d'une proclamation « où il 
établit, jusqvi'à l'évidence le ridicule do la religion des prêtres, 
l'influence dangereuse des maximes superstitieuses dans la so- 

Tome VII. 17 



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— 258 — 

olétè et la nécessité de la faire disparaître », le direotoire de 
Vendôme, « convaincu oue cette mesure va porter le dernier 
coup au fanatisme.. . qu'il est temps de faire tourner à l'avantage 

Sublictous les ustensiles d'église », nomme (24 décembre 1793) 
es commissaires pour opérer le dépouillement des églises. 
Oarnier était à Vendôme le 17 mars 1794 (27 ventôse an m) ; 
« et ce fut, paraît-il, en sa présence que les nombreuses reliques 
de la Trinité et de la collégiale Saint-Georges furent livrées aux 
flammes. » L'inventaire constate la châsse de saint Eutrope, 
<c d'un goût très çothique, en argent doré et ornée de petites sta- 
tues, placée sur Tarcade de la Sainte-Larme. » Elle représen- 
tait la forme de l'église abbatiale et était, outre les statuettes ci- 
selées, ornée de nombreux émaux et pierres précieuses, et des 
armes du donateur, l'abbé Emery de Coudun. Fabriquéeà Tours, 

far Adrien, lors de latranslation des reliques de saint Eutrope en 
492 par le cardinal Philippe de Luxembourg, évèque du Mans, 
ellaavait coûté 431 livres dix sols et pesait 107 marcs. On la por- 
tait pieds nus à la procession des corps saints. Il y avait aussi 
« un chef de saint Eutrope en argent », pesant 14 marcs 16 on- 
ces, et fait avec l'argent de la lampe donnée à la Sainte-Larme 
par Louis XL Jacques Garnier, plus tard, fut témoin à la recon- 
naissance du chef de saint Eutrope à Saintes et assistait à la 
procession des reliques. Il était alors président de la cour de jus- 
tice criminelle; on était en 1807. —La môme livraison contient 
du même auteur Un office de eaint Eutrope^ dont il est ques- 
tion plus haut. 

Bulletin de la société des lettres de la Corrèze, première li- 
vraison de 1887, contient avec l'histoire du collège de Tulle par 
M. René Fage, Etienne de BslIuzo et madame de Maintenons par 
M. Emile Fage, c'est-à-dire une lettre (14 février 1702] de Baluze 
a la marquise pour lui envoyer une lettre de son père, Cons- 
tant d' a Aubigny », datée « à Niort, des prisons, ce 9 mars 1637 », 
adressée à « monsieur de Bonica » pour qu'il décide le duc de 
Weimar à obtenir sa délivrance, protestant de son innocence et 
offrant ses services. Dans la transcription de la généalogie il y 
a quelques erreurs de noms : Sezai pour Lezay ; Jean Cotiseau, 
baron de Chatalailion^ pour Jean Oourault, baron de Châtelail- 
Ion ; Geneviève Diche pour Piètre. 

Le Bulletin du protestantisme du 15 mars 1887 publitf, page 
133, la traduction d^une lettre adressée, le 22 octobre 1687, « à 
leurs hautes puissances, les états généraux des Provinces-Unies », 

Sar « Marie de La Motte-Foucqué (âgée de 56 ans), demoiselle 
e Saint-Surin, fille non mariée de feu N. de La Motte Saint- 
Surin », pour lui représenter « qu'elle a souffert, durant deux 
ans de cruelles et continuelles persécutions à cause de la religion 
réformée... a été mise en prison à Lyon, où elle a été réduite à 
la dernière misère... que son père a eu longtemps l'honneur 
d'être à leur service, y ayant non seulement ^pandu son sang. 



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— 259 — 

mais même laissé sa vie, » et leur demande d'intervenir auprès du 
roi de Frande afin qu'il lui soit permis de sortir de prison et de 
France. Cette Marie de Saint-Surin était donc Qlle de Henri de 
La Motte-Fouqué qui mourut, en 1C32, des suites de blessures 
reçues au siège de Maestricht par les Hollandais. Elle était née 
en 1631. Voir, Bulletin, vi, 55 et 241, la notice sur Henri de La 
Motte-Fouqué et sa généalogie. — Du 15 avril, contient, p. 198, 
une liste des officiers Français, réfugiés dans les Pays*-Bas après 
la révocation de Tédit. Nous y trouvons : « Daniel Baudoin, dans 
les dragons bleus de Tlsle de Ré ; Paul de Lavoix, dans Tille de 
Ré ; Jean Sanxay, sieur de La Blanchardière, dans Taillebourg ; 
Jean Barbier, dans Saint-Pierre de Tille d'Oleron ; Pierre Ghas- 
seloup, capitaine d'une frégate du roy ; Elie Aubin, dans Mar- 
ronnes; etc.. » et, page 219, reproduit Tarticle de La Charenfe- 
Inférieure du 9 février sur Lej[rand temple de La, Rochelle^ 
dont a parlé le Bulletin^ vu, 172. 



Bulletin historique et philologique du comité des travaux 
historiques et scientifiques (188d, n"" 3-4) pages 254-257, publie 
de M. Louis de Richemohd, quatre pièces ; Tune, du 19 mai 1531, 
est lo procès verbal de réception comme < prévôt du jeu de l'épée 
ou bouclier » de Jehan Douhet, demeurant en la vHle de Taille- 
bourg, par « André Courtoys, maistre de jeu d'épéeà deux mains, 
du bouclier, de la ache, de la dague .et de la demye lance, et 
Aubin Renaud, prévost général de Tépée ou bouclier, demeurant 
en la ville de La RocheUe » ; l'autre, du 26 août 1541, est encore 
un procès verbal de réception pour Mathieu Pinardeau et Micheau 
Durant, demeurant à La Rochelle, « maystre des cinq bastons 
d'armes, savoir est : de la grant épée, de la petite espée au bou- 
clier, de la dague, de la hache d'arme, et de la demye lance », 
comme prévôt général des cinq bâtons d'arme, de Pierre Le- 
p];^nce, demeurant au bourg de Laleu en Aunis, trouvé c expert 

Î^doine, suffisant et capable » avec permission « de tenyr escol- 
es des cinq bastons d'armes ; la troisième (28 septembre 1569), 
de Jacques Sores, ccuyer, lieutenant du prince de Navarre en 
son amirauté de La Rochelle, qui donne permission à François 
Trimault, du Croisic, capitaine de la Bonne-Espérance, de cou- 
rir sus à tous les ennemis et adversaires de la religion réformée 
« sur toutes nations indifféremment >, à la charge d'amener ses 
prises à La Rochelle et de payer les droits dus à Tamirauté ; 
enfin la quatrième (28 janvier 1570), qui est le complément de la 
troisième et Texplique, est le texte d'une délibération du conseil 
de Tamirauté de La Rochelle : la reine «de Navarre, le comte de 
La Rochefoucauld, de La Noue, de Soubize, du Vigean, Lan- 
guillîer, baillif d'Orléans, des princes et autres, au sujet des 
plaintes portées pstr les Vénitiens et d'autres Italiens victimes 
des déprédations des marins Rochelais... Leurs réclamations 
furent rejetées, le conseil ayant déclaré que les congés donnés 
au capitaine Sores et autres de guerroyer contre les ennemis de 



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— 260 — 

la religion chrétienne réformée les autorisaient à comprendre 
parmi les ennemis de la dite religion réformée, quoiqu'ils n*y 
fussent pas nommés, les Vénitiens et les Italiens, comme les 
Espagnols, Portugais, Flamands et autres, puisqu'ils tenoient 
le parti de la « religion romaine ». Il est assez curieux, ajoute le 
rapporteur, M. Ludovic Lalanne, « devoir alléguer par des pro- 
testants de notre pays, pour justifier leurs pirateries, le môme 
argument, la théorie qui avait tant excité leur indignation quand 
il s'agissait des soldats espagnols de la Floride, pendant nos 
malheureux compatriotes a non comme Français, mais comme 
hérétiques. » La piraterie s'exerçait aussi sur terre pour ce 
môme motif, comme on le voit aux Afiphives de la Saintonge, t. 
P% p. 33); les protestants avaient pris et emmené à La Rochelle 
des draps et marchandises de bourgeois d'Orléans qui étaient 
à Fontenay. Ceux-ci ainsi lésés demandent à la reine (24 octo- 
bre 1568) la permission « de se recouvrer de leurs pertes sur 
les marchands et autres personnes de la prétendue religion 
réformée. » 

Bulletin religieux du diocèse de L,a Rochelle, du 14 mai, 
contient une note sur le culte, à La Uochelle, du breton saint 
Yves, patron des avocats et ^ens de justice, seul de la corpora- 
tion qui ait été canonisé. La rue de Saint- Yon, c*est-à-dire 
Saint- Yves (du latin Yvo, d'où Yvoni Yvonne^ Hivonnet, etc.), 
tire son nom d'une église dédiée dès la fin du ziv* siècle à saint 
Yves et ruinée pendant les guerres de religion ; c^était là que 
venaient prier les Bretons qui attiraient à La Rochelle les rela- 
tions commerciales. Le culte du saint est un peu* oublié. Môme 
à son office on ne chante plus, comme avant Pintroduction de la 
liturgie romaine : 

Sanctus Yvus erat Brito, 
Advocatus et non latro : 
Res miranda populo. 



Catalogue d'une importante collection de curiosités autogra- 
phiques.... dont la vente a eu lieu à Paris, le 28 mai (Paris, 
Gharavay, in-8, 59 p.), mentionne : à La Rochelle (11 niarsl387) 
quittance de Roys Goutières, chevalier, de 720 francs d'or c en 
prest sur les gaiges de nous, patron de la gallée nommée Sainte- 
CroiZy de dix-huit hommes d'armes, trante arbalestriers, trois 
commitres, neuf nochieles, ung remolet et huit vins dix et huit 
vogueurs d'aviron de nostre compaigaie sur nostre dite gallée 
deserviz et à deservir es çuerres du roy de France sur la mer 
soubz le gouvernement de Tamiral de Portigal » ; — pièce signée 
de Gaspard de Oomminges, seigneur de Guitaut, commissaire 
ordinaire de Tartillerie, a Brouage, le 8 août 1577, quittance de 
100 livres tournois « pour avoir servv au train et bande d'artilleryo 
du camp et armée de Poictou, conduict par monseigneur le duc 



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- 261 - 

de Maienne, estans devant la ville de Brouage » ; — de Pierre 
Doriole, sire de Loire, trésorier de France sous Charles VII^ 
chancelier sous Louis Xl, président des commissions qui con- 
damnèrent le comte de Saint-Pol et le duc de Nemours^ né à La 
Rochelle en 1407, mort en 1485, une pièce signée sur vélin, 26 
mai 1456, in-4 obi.; quittance au grenetier de Segen de 400 livres 
partie de 4000 livres allouées à Tanneguy III du Chastel, « es- 
cuyer de corps et maistre de Tesouyerie du roy » ; — de Pierre 
de Mornay, fils aine de Jean de Morns^ et de Jeanne de Melun, 
conseiller et chambellan du roi, sénéchal de Périgord, de 
Quercy et de Saintonge ; vidimus sous le scel de la prévôté de 
Paris d'une constitution de rente en terre et deniers faite à 
Saint-Jean d'Angély, le 26 juillet 1376, par Moreau du Maigne, 
chevalier, à Guyot La Personne, fils de Jean La Personne, sei- 
gneur de Marcv et vicomte d'Aunay ; — quittance, à Saintes, 
le 31 janvier 1532 (1533), dTthier du Bois, « prestre choriste de 
Sainct-Pierre de Saintes » , à Pierre de Bar, receveur du domaine 
à PonS) de 7 livres 6 sous 8 deniers tournois pour avoir célébré 
la messe deux fois par semaine durant 8 mois au lieu et place 
du chapelain du roi, Claude Pereal, en la chapelle fondée à 
a Nostre-Dame sur les pons de Xainctes. » 

La Charente-Inférieure des 1«%4, 8. 11 juin et suivants, con- 
tient La JRochelIe, notes : enceintesdiversesde la ville, faubourgs. 

Le chevalier Dorai et les poètes légers au XVIII^ siècle^ par 
Gustave Desnoireterres. (Paris, librairie académique, Perrin, 
1887, in-18, ^68 p.). — Après la pièce, voici la monnaie; après 
Voltaire, c général des poètes légers, » auquel M. Desnoireter- 
res a consacré huit volumes, sans compter un in-quarto d7co- 
nographie voltairienne^ voici Tescadron volant des petits poè- 
tes, épicuriens, anacréontiques, frivoles, « chantant le vin, 
Tamour, leurs maîtresses réelles ou imaginaires, » dont le capi" 
taine est certainement le chevalier Dorât. « N'oublions pas 
TEgérie de Dorât, la Sapho de ce milieu aimable et galant, la 
comtesse de Beauharnais, figure séduisante en dépit de quel- 
ques petits ridicules, relevés impitoyablement par la haine et 
l'envie. » 

L'auteur, en traitant des poètes légers, a fait un livre très 
sérieux, ce qui ne veut pas dire ennuyeux ; il connaît parfaite- 
ment tout ce monde, a fréquenté salons et boudoirs, vu le fort 
et le faible, surtout le faible, de chacun et de chacune ; et comme 
il possède sa matière, son érudition vaste et variée ne le gène 
pas ; c'est un charme de plus ; et il écrit avec verve des pages 
pleines de faits. 

Que de noms à citer : Collardeau, Pezay, correspondant de 
Louis XVI, Bertin, Parny, Lebrun-Pindare ; et pai*mi les fem- 
mes la comtesse de La Vieuville', la princesse de Montbarey, 
M"« de Boufflers, la comtesse d'Amblimont, M"* Necker, M"*' de 
Gassini, et avant tout la comtesse de Beauharnais. Le livre lui 



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est autant consacré qu'à Dorât; elle y tient la large place qu'elle 
eut dans la vie du chevalier. 

* Maric-Anne-Françoise Mouchard, née en 1738, à Paris, était 
nilc de François-Abraliam-Marie Mouchard, écuyer, seigneur 
de La Gardc-aux-Valets, de Croix-Qhapeaux, en Aunis, receveur 
central des finances en Champagne, et de Marie-Louise Lazur. 
A quinze ans, elle épouse (contrat du 1*^ mars 1763) Claude de 
Beauharnais, comte des Roches-Baritault, né à Rochcfort le 16 
janvier 1727, âgé alors de 36 ans, union qui ne fut pas heureuse, 
faute du mari que sa femme dans un roman transforme en 
Barbo-DIcue, faute de la femme, d après Orimm, qui fait le plus 
grand éloge de Claude de Beauharnais. Elle succéda bientôt 
chez Dorât à M*"* de Cassini. « Fanny de Beauharnais était 
demeurée longtemps fort jolie ; elle avait une splendide cheve- 
lure, une fraîcheur éclatante qui s'opiniâtra en dépit des an- 
nées. La postérité n'a guère retenu d'elle et de ses ouvrages 
que son nom et l'épigramme de Lebrun : 

Eglé, belle et poôte, a deux petits travers : 
Elle iait son visage, et ne fait pas ses vers, 

qu'il a répétée en d'autres termes à propos<l'une réconciliation : 

Zuimô me l'offre en vain ; elle serait plastrée, 
Gomme son visage et ses vers, 

et que La Harpe blâmait comme trop élogieuse encore : « Cette 
femme n'est pas plus belle qu^elle n'est poète, et en supposant 
qu'elle fasse son visage, cet ouvrage ne vaut pas mieux que les 
autres, à l'exception de ses yeux qu^elie ne saurait,faire et qui 
sontbeaux. > Elle fut constamment dévouée à Dorât; pour le faire 
entrer à l'académie, elle sollicitera Voltaire, qui la traitait de 
nymphe, de divinité, de belle muse française (BufTon l'appelait 
sa chère fille); elle lui écrivait (1767) une lettre philôsophiciuo 
« à laquelle ne manquaient que la ponctuation et l'orthographe, 
doux misères dont les maîtres se dispensaient sans scrupules. » 
C'est elle qui le soutint à la fin de sa vie; « il était dans une 
telle détresse, disent.Ies Nouvelles à {a main, qu'il n'aurait pas 
eu un bouillon, si madame de Beauharnais n'était venue à son 
secours. Elle le pleura et publia môme sur lui une Épître, très 
faible, qui prêta quelque vraisemblance au soupçon pou chari- 
table que Dorât venait en aide à sa muse inexpérimentée; elle 
était ainigéc, disait-on, jusqu'à en perdre l'esprit, ce queLebrun 
mit aussitôt en vers : 

Dorât n'est plus. Savez-vous ce qu'on dit? 
Que Beauharnais en a perdu l'esprit. 

Elle n'en mourut pas toutefois; mais^ sans doute par amour 
pour l'amant dcfuAt, elle prit celui qui s'appelait alors Dorat- 
Curbicrcs, devenu plus tard un parfait jacobin, puis un napo- 
jéonien fougueux, enfin un royaliste tout aussi dévoué. Quant 



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- 263 .- 

à la tante de l'impératrice, après plusieurs fugues avec un grand 
seigneur polonais, Potocki ou Czartoriski, avec Fontanes et 
quelques autres, elle revint à Cubières, dont la révolution 
l'avait séparée. Elle mourut le 2 juillet 1813 à Paris, à 75 ans. 
« La bibliothèque de La Rochelle possède une centaine de piè- 
ces fort curieuses pour les vingt dernières années de sa vie. » 

Le Courrier de La Rochelley du 7 avril, commence une Bi- 
bliographie rocHelaise, par M. Jean Cousin, qui fait cette dé- 
claration : c On ne trouvera dans nos articles, ni éloge dithy- 
rambique, ni critique virulente. Les auteurs nous pardonneront 
de ne pas les chamarrer de décorations à toutes les lignes, de 
ne pas faire disparaître leur nom sous Tentassement des noms 
des sociétés dont ils font partie, de laisser de côté les expres- 
sions de savant, d*érudit, ae travail magistral, d'œuvre défini- 
tive; mais ils nous sauront gré aussi de laisser au milieu qui 
les vit naître les procédés et les expressions qui rappellent le 
marché, souvent frop voisin du marché aux fleurs. S'il arrive 
que Ton signale Terreur ou l'omission, ou pour employer une 
expression commune, si l'on recherche la petite bète, l'opération 
se fera avec toute la délicatesse possible, pour ne pas faire crier 
le patient, et pour le seul amour de la vérité. » Suivent quelques 
lignes sur les ouvrages suivants : Mémoire en requête^ de 
Champlain (Voir JBuIIeKn, vu, 95) ; La société de dessèchement 
général des marais et lacs de France en Basse-Auvergne ; DO' 
cuments sur la réforme en Saintonge et en Aiinis. 

Documentssur la réforme en Saintonge et enAunis. XVI^ et 
XVII^ siècles , publiés par Georges Musset (Pons, imp. Noël 
Texier,'1886, in-8<», 121 pages. Extrait du tome jlv des Archives 
historiques de la Saintonge et de réunis). — .Cette publication 
contient une première série de documents empruntes à divers 
fonds et à divers dépôts, principalement à la biblioth/^que de 
la ville de La Rochelle et aux archives départementales de la 
Charente-Inférieure. Ses pièces lés plus curieuses sont : une let- 
tre signée Jacques R., mais .que l'examen du texte doit Caire at* 
tribuer à Jacques P', roi d'Angleterre ; une lettre de Hondius ; 
une très intéressante lettre^ écrite d'Angleterre, à la date du 24 
juillet 1628,par Philippe Vincent et David.députés de La Rochelle 
près de la reine Elisabeth, lettre en beau style, qui montre à 
quel degré d^enthousiasme et de désintéressement l'ardeur delà 
lutte avait élevé les caractères ; up bien curieux testament de 
Philippe Vincent scellé d'un cachet à l'ef&giede Henri IV, tes- 
tament ignoré des biographes de Vincent, et notamment de H. 
de Richemond, lors de sa publication en 1872 sur les origines et 
roerès de la réforme àTia Rochelle ; des lettres de Tilenus, 
e Jarnac, de Lescaille, de Puyviaud, de Thomson, de Tande- 
baratz, etc. Ces lettres nous initient aux dissensions intestines 
dont les diverses églises protestantes ont donné le spectacle 



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^ 264 — 

après la pacification religieuse de 1598. Elles nous montrent 
en outre les liens qui rattachaient les églises réformées de France 
aux églises d'Allemagne, de Hollande et d'Angleterre. Ces 
documents, au nombre de 58^ embrassent près d'un siècle (1596 
à 1684) : et parmi les siâ;nataircs on trouve Philinpe Sellin, Sa- 
muel Loumeau, Samuel Fleury, de Mirande, Périlleau, Philippe 
Vincent, David, Louis Gappel, J. Grespin, Daniel Blondel, J. de 
Tandebaratz. La Rochelle était le centre réformé où les pasteurs 
demandaient des avis, exposaient leurs tribulations, et d'où par- 
taient les conseils de paix et d'union, religieusement écoutés 
mais d'une plus difficile exécution. Notre confrère M. Musset a 
été bien inspiré en publiant cette correspondance qui « contri- 
buera, dit-il, à jeter la lumière sur les questions qui venaient 
se traiter dans nos synodes locaux et dans les affaires confiées 
aux soins de Villarnoul, le représentant autorisé, à Paris, des 
églises réformées. Les annotations y sont un peu trop rares. 
« Faire autrement, dit Térudit éditeur dans une préface concise 
et lumineuse, eut été trop souvent une répétition des articles de 
la France protestante ». C'est très bien pour les sociétaires qui 
possèdent dans leurs bibliothèques l'ouvrage cité ; mais les au- 
tres I ce n'eut pas été un mal de songer un peu à cette catégorie 
de déshérités. 

J. Crespin, pasteur de Gantorbéry, un des correspon- 
dants de Philippe Vincent, s^efforçait de maintenir la con- 
corde dans son église. Sa lettre (après 1642), que le Bulletin de 
la société de l'histoire du protestantisme français avait déjà 

Subliée en 18M, viii, 138, comme faisant partie des manuscrits 
onnés à la bibliothèque de La Rochelle par 6. Fiilon, est un 
long plaidoyer pour sa justification. Il entretient Vincent des 
« troubles de cette égMse », des partisans de Poujade qui le 
suivaient < pour ce qu'il preschoit beaucoup mieux que son 
collègue (Bugnet), duquel les sermons, dès longtemps, n'es- 

toient pas agréables au peuple! J'ose protester que la paix 

seroit faicte entre nous, si les ministres de delà la mer n'eus- 
sent point tenu la main à nos parties par une telle rigueur... 
Dans leur misère, ils ne sçavoient à qui s'adresser qu'à 

M. DespaRUe (de qui j'ai reçu l'imposition des mains) Deux 

de leurs députés venant à Londres, et se trouvant par hazard à 
une de mes propositions, ils me demandèrent ensuitte pour 
leur pasteur... Depuis dix mois que je suis avec ce peuple, la 
bénédiction de Dieu a été si visible sur mon ministère, que 
cela devroit suffire pour monstrer, à mes ennemis mesmes, que 
c'est luy qui m'a addressé cette Vocation, ou du moins qui m'y 
a oonflrmé. J'aurois eu subject de me roidîr contre l'autre 

Sarti...., mais j'ay toujours reoerché la paix avec eux, surtout 
epuis la réception de vos lettres... OJest une assemblée de 8 
à 900 personnes qui m'a appelle, qui ne recognoist d'autre pas- 
teur que moy ; ils m'ont faict promeotre de leur annoncer l'é- 
vangile en sa pureté; je m'y suis obligé devant Dieu... J'estime 
que personne n'aura subject de me tenir pour faux prophète... 



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— îWS — 

et moy )e serois un parjure de ne la maintenir pa« et d'aban- 
donner un Bi grand peuple en laissant cette charge ». 

Ce J. Orespin, qui étatt-il, demande le Bulletin ? Si nous 
ouvrons les registres protestants de Marennes nous voyons un 
Théodore Orespin, éouyer, sieur de La Ghabosselaye, en Anjou, 
(paroisse de Chazé-sur-Areos, canton de Oandé, arrondisse- 
ment dé SegréJ, « pasteur de l'église de Gantorbéiy, en Angle- 
terre » prêcher dans le temple dudit Marennes, le 11 juillet 
1655, et le 5 novembre de Tannée suivante en devenir Tun des 
ministres titulairei^, en compagnie de Pierre Bastid. Oe der- 
nier avait remplacé Antoine de Ohardeveyne (1), décédé en 
1645, et lui-même, démissionnaire en 165D (2), il aura pour 
successeur en 1660, Oliviei Loquet (3), qui exercera jusqu'à la 
révocation de Tédit de Nantes. Théodore Orespin, époux de 
Suzanne de La Grezille, d'AngouIême, était fils de Zacharie 
Orespin, écuver, sieur de La Ghabosselaye, ministre de Maren- 
nes (1609-1620), et petit-fils de Pierre Orespin, conseiller au 
Îarlement de Bretagne (1565), et de Marguerite de Ballioni. En 
617, Zacharie Orespin s'était marié à Marennes, en présence 
de Pierre Richier, écuyer, sieur de Vandelincourt [\], aussi 
ministre de Marennes, avec Marie Regnaud, fllle de Léon Re- 
guaud, sieur des Buons, avocat au parlement de Bordeaux, 
et de Marie Jousselin (5). Théodore Orespin exerça le pastorat 
jusqu'en 1680, année de sa mort (6) ; et sa veuve s'est éteinte le 



(i> n sijpnait : c Chardevene ». Ainsi ▼oyons-nous au bas de Tacte de baptême 
de Paul, fils de Jehan Dumesny, ministre de SainUJosty et de Marie Boorget, 
présenté par M* Paul Fourestier, sieur de Préguillac, avocat en la cour, et 
demoiselle Anne Dumesny, femme de noble homme Arthus Mage, sieur de 
Yémonn (Registres de Samt-Just, 11 février 1637). 

(2| Le S3 novembre 1659, • M. Bastid demande, au presche du soir, son congé, 
qui lui est accordé par tout le peuple ». Seul il fit le service du prêche depuis la 
maladie de Vandelincourt (23 juin 1652) jusqu'à rinstallaUon de Théodore Grespin 
(5 novembre 1655). 

(8) Du dimanche 11* juillet 1660, au matin, par M. Fontaine le père, pasteur 
de réglise de Vaux, qui a imposé les mains à M. Loquet, nostre pasteur, et 
M. PMin, pasteur de La Tremblade, donné avecq luy la main d'association. •— 

Du il* juillet 1660. au soir, par M. Loquet, nostre pasteur, et i son premier 
presche [a baptisé...! 

(4) Décédé en 166S, éiwux de Jeanne de Jaraboyer. Le 13 janvier 1680, il ftdt 
baptiser an temple de Marennes, fOLr Jean Dumesny, pasteur de SaintWuSt, à 
qui il avait feit « TimpoSition » huit jours auparavant, son flls Isaac, leuuel épou- 
sera à son tour (1666), Marguerite Couyer, dont Marguerite Richier, qui deviendra, 
en 1667, la femme de Job Forant, chef d'escadre. 

(5) Les Jousselin sont de Saint^Just. Le 3 décembre 1617 et le 6 février 1680, 
François Jousselin et Marie Arguesson font baptiser au temple de Saint-Just, 
leurs deux garçons, François et Zacharie Joussehn. Ce dernier Ait présenté par 
• Zacharie Grespin, ministre du saint évangile en Tesglise de Marennes, i et par 
Anne Arquesson. 

(6) Jean-Jacques Mauzy, Tun des pasteurs de La Tremblade, qui était disponi- 
ble depuis ou 'il avait vendu le temple aux catholiques (septembre 1661), succéda 
i Grespin. 11 signe pour la première fois le 23 octobre 1681, et ne parait plus 
après le 4 octobre 1682. Marc Boybellaud le remplace. (Voir Fénelon en Sain^ 
Umge, par M. André Lételié, tomexni des Archives), 



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— 266 — 

1*' mars 1682 (1), n'étant âgée que de 44 ans. De leur union sont 
issus douze enfants (2) (Archioes du greffe de Marennes). Quant 
à Ollivier Crespin, fils de Théodore et de Suzanne de La Gre- 
zille, dont la France protestante fait un ministre de Marennes, 
et qui, dit-elle, s'enfuit avec son frère et deux de ses sœurs à la 
révocation de Tédit, il avait 16 ans à cette époque et ne put 
donc être pasteur à Marennes. A. L. 

Nouveau dictionnaire biographique et critique des architec- 
tes français, par Ch. Bauchal. (Paris» librairie générale de l'ar- 
chitecture, Ifife?, grand in-8®, 842 pages). — Pour juger de l'im- 
portance de ce Nouveau dictionnaire des architectes français^ il 
n'y a qu'à le comparer avec celui de Lance, le plus estimé, le 
plus connu et le plus récent puisqu'il date de 1872. Mais on sait 
combien l'attention, depuis ces dernières années , s'est portée sur 
l'architecture nationale et les artistes français. Le ministre de 
l'instruction publique, ou plutôt la direction des beaux arts au 
ministère de l'instruction publique, en créant une section spé- 
ciale des beaux arts pour les sociétés savantes de province, a sin- 
gulièrement excité les recherches et a obtenu des résultats impor- 
tants. De toutes parts on a étudié les archives, fouillé les comptes 
de dépenses, les mémoires de travaux, dédaignés jusqu'ici ; et Von 
a découvert des noms d^architectes, de peintres, de sculpteurs 



(1) c Le premifir jour da mois de mars 4682, est décédée homieste femme, 
damoiselle Suzamie de Lagrezille, aa^ée de quarente-quatre ans, vefve d'hono- 
rable homme Théodore Crespin, escuier, sieur de La Cnal)08selay. Et ont assisté 
à son enterrement Elie Manocheau, sieur de Bonnemort, et M* Jean Regnauld, 
advocat en la cnur o. 

(2) En voici la liste : 1* 1658, 28 octobre, Suzanne, présentée par Henri de 
Laffrezille et damoiselle Jeanne Renaud, sa tante, décédée le 4 novembre 1669. 
—-2* 1660, 21 mars, Elisabeth, présentée par son oncle^ Zacharie Crespin, sieur 
de La Chabosselaye, « de Téglise de Saigon i (il habitait Thezac), et damoiselle 
Elisabeth de La Greziile. — 3* 1661, 22 avril, Théodore, présenté par Jean de 
Chaumon, écuyer, et la mère de l'enfant. — 4» 1662, 6 août, Marie, présentée 
par M* Jacques uollet, avocat en la cour, et damoiselle Marie de Lagrezille. — 
èfi 1664, 23 septembre, Daniel, présenté par Daniel de Beaumont, écuyer, sieur 
des Béchaudieres, et damoiselle Jeanne Regnauld. — 6* 1666, 27 mai, Maroue- 
rite, présentée j[>ar sieur Daniel Ferrand et damoiselle Susanne Regnauld. — 
7« 16d8, 19 janvier. Honoré, présenté par M* Honoré Arser, avocat en la cour, 
et par sa tante, damoiselle Marie du Jau, éfiouse de Zacharie Crespin, décédé le 
6 décembre 1670. — 8« 1669, 10 février, Olivier, présenté par honorable homme 
Olivier Loquet, ministre, et damoiselle Marie Jousselin, de l'église de Saint- 
Just. — 9^ 1670, 17 octobre, Théodore, présenté par honorable homme Jean Yver, 
ministre de l'église de Saint-Jean d'Ângély, et damoiselle Marguerite Couyer, 
décédé le 11 décembre 1671. — 10* 1672, 22 juin, Suzanne, présentée par hono- 
rable homme M. Pierre Fourestier, ministre de l'église de Saint-Mesme, et 
damoiselle Nohémy Godet, décédée le 12 juillet suivant. — 11* 1674, 12 janvier, 
Suzanne, présentée par Zacharie Crespin, sieur de La Chabosselaye, son oncle, 
de réglise de Saujon. et Jeanne Renaud, damoiselle, veuve de Joseph Lalouhé, 
écuyer, sieur de La Gataudière, de Marennes. — 12« 1676, 16 avril, Hélie, pré- 
senté par Hélie Mariocheau, sieur de Bonnemort, et damoiselle Marie Gabiou, 
femme d^honorable homme Olivier Loquet, ministre, décédé le 3 mai 1676. 



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— 267 — 

inconnus iusqu|aIor8. Âiùsi a fait M. Tabbé Chevalier pour Ohe- 
nonceau. M. Léon Palustre a démontré que presque tous nos 
châteaux de la renaissance, attribués jusqu'à nous à des Italiens 
étaient dûs à des Français. M. Mùnlz a donné les noms des ar» 
chitectes décorateurs du palais des papes à Avignon. Que d'au- 
tres savants dans les départements ont fait la même chose pour 
les monuments locaux, comme on le voit par les publications 
des diverses sociétés, par les Archives de Vart français ! De là 
des suppléments considérables aux ouvrages publiés, de là des 
noms nombreux ajoutés à la liste. Lance contient 4600 bioRra- 
phies ; le Nouveau dictionnaire en a 5600, quatre iQilIe de plus. 
En outre, ses notices forcément étaient incomplètes et fautives. 
M. Bauchal rectifie et complète en bien des cas. Devrai-je dire 
qu'il devra lui-môme se compléter et se rectifier dans peu d'an- 
nées? Il en est de ces ouvrages comme de ceux des sciences 
naturelles, physiques et chimiques. Dès qu'ils sont finis, il faut 
les recommencer, avec cette dinérenco pourtant que les livres 
de science en peu de temps deviennent des almanachs de Tan 
passé, tandis que ces dictionnaires, quand le fond est bon, et 
c'est le cas de celui-ci, n'ont besoin que d'ôtre tenus à jour, 
comme une maison dont on refait de temps en temps les pein- 
tures fanées et l'ameublement démodé. 

M. Bauchal n'est pas exempt d'erreurs et d'omissions ; on lui 
en signalera d'autres ; en voici quelques unes qui regardent 
presqu'exclusivement notre région : 

François Blondel, qui traça les plans de la nouvelle ville de 
Rochefort en 1666, sous la direction de Glairville, ingénieur gé- 
néral du royaume, et commença môme les constructions, 
débuta en 1665 par « la reconstruction du pont de la ville de. 
Saintes, sur lequel il plaça un arc de triomphe. » Blondel, qui 
fit les plans et dessins de la porte Saint-Denis à Paris, a réparé 
seulement le pont de Saintes; et il ne plaça pas dessus, par 
conséquent, l'arc de triomphe de Germanicus qui avait toujours 
été là, qui n'y est plus depuis 1843, que Prosper Mérimée et la 
société d'archéologie de Saintes l'ont placé ailleurs. Isembert 
« de Xaintes », qui construisit ce pont et celui de Londres (1209) . 
ne dirigeait pas, page 301, « les écoles de la cathédrale de 
Saintes, » mais bien l'instruction publique dans le diocèse, 
comme l'indique son titre « magister scholarum; » on voit que 
l'auteur n'a pas consulté notre Bulletin^ ni nos volumes, 4)ii il 
est plus d'une fois question d' Isembert. 

Pierre de Confolens, évoque de Saintes, qui fit rebâtir sa 
cathédrale au ku^ siècle, est indiqué ainsi, page 131 : « Pierre 
de Confoîens, maître d'œuvre, répara l'église Saint-Pierre ; d et 
l'on reiivoie pour ce a maître d'œuvre au Bulletin monumen- 
tal^ 1. 1, qui dit, page 258 : « L'édifice fut entièrement réparé par 
révoque Pierre de Confoîens. » Page 744, on attribue la con- 
struction de ce même Saint-Pierre à Isembert, et à Pierre de 
Confoîens, celle de la cathédrale, ce qui est contradictoire. 
Est-ce à cause de ce Pierre de Confoîens, évoque de Saintes, 



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« mattro d'œuvrd, » qu'on met Oonfolefis dans la Oharente-In- 
férieure? Mais pourquoi y met-on ansfli RufTec? 

L'auteur place aussi dans la Oharente-Inférieure « le château 
de Nollon, appartenant à l'abbaye du Mont Saint-Martin », si- 
tuée en Picardie^ au diocèse de Cambrai, et qui n'avait rien de 
commun avec la Saintonge. Il renvoie pour Tarchitecte Louis 
Richard, qui restaura en 1720 ce château, aux « archives de la 
Oharente-Inférieure B, qui probablement n'en disent rien; de 
même pour Luché, qu'aurait construit en 1520, Charles Phi- 
lippe, maître d'œuvre de la ville d'Angoulème. 

c Jean Piers, maître d'oeuvre de la ville de Vannes, est nom- 
mé, en 1390, maître d'œuvre de l'église d'Ars », avait dit A. 
Bérard (Dictionnaire biographique des architectes français), 
M. Bauohal reproduit sa note, et, p. 743, met que cet Ars est en 
l'île de Ré. Pourquoi pas Ars, commune du canton de Vannes? 

François-Nicolas Pineau, fils de Dominique, qui, né en 1745, 
fut en 1777 nommé architecte de la généralité de La Rochelle, 
« éleva à Cognac le monument commémoratif de la naissance 
de François I*', ainsi qu'une de ses fontaines. A Thiac, il fît 
le tombeau du prince de Oondé. Pineau mourut juge de paix 
du canton de Jarnac, le 14 mai 1823. » Je laisse à M. Emile 
Biais, qui prépare un travail sur les trois Pineau, de nous don- 
ner de plus longs détails sur le personnage, qui fut aussi l'ar- 
chitecte du comte de Jarnao, son factotum, son agent pendant 
l'émigration, et devint ensuite greffier de la justice de paix et 
juge. Quant au tombeau du prince de Oondé à Triac, et non 
Thiao, ce n'est qu'une pierre insignifiante, remplaçant une 
colonne monumentale, élevée en 1750 par le comte de Jarnac, 
pour marquer le lieu où était tombé Condé à la bataille de Jar- 
nac, et renversée en 1793. Voir Monsieur le comte de Jarnac et 
son château, par M. Emile Biais, dans le Bulletin de la société 
archéologique de la Charente, 1883. 

Coussarel, — nommé plus loin Coussaul^ — architecte du 
maréchal de Navailles, p. 142, est dit, p. 82, « maître maçon de 
Navailles », et travailla à l'église abbatiale de Bassac — et non 
Brassac. Le château de La Rochefoucauld (Charente) est attri- 
bué, p. 743, à Abadie fils, et l'hôtel de ville à Fontant. Or, La 
Rochefoucauld n'a pas d'hôtel de ville ; c^est Abadie qui a con- 
struit l'hôtel de ville d'Angoulème. Mais Antoine Fontant est-il 
bien l'architecte du splendide château de La Rochefoucauld? 
Cette attribution est due â M. l'abbé Michon, qui ne donne au- 
cune preuve. 

« Charles-Etienne Grandvoinnet, architecte, visite l'église de 
Pons vers 1770. Il est présumé être l'auteur de plans* pour la 
reconstruction de cette église. » Ajoutons que Grandvoinnet, 
architecte-expert tde la généralité de La Rochelle, fut chargé par 
l'intendant, le 2 août 1784, de la reconstruction de l'église de 
Saint-Martin de Pons, interdite le 20 juin par révèqueafe Sain- 
tes. Voir Y Art en Saintonge, par M. Musset. 

« Jean Denis, architecte, restaure l'église de Marennes en 



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- 2«» — 

1770; » ajoutons en outre aue « Jean-JaoquM Denis, le oa^ 
dot, sous-appareilleur, » et « Jean-Jacques Denis fils et appareil* 
leur », comme on lit aux voûtes de réglise.de Iifarennes, a son 
nom gravé aussi dans la sacristie de Saint-Léger de Oognac. 
(Fonaa,tion$ civiles et religieuses en Saintongey par M. Audiat, 
p. 57, et Archives historiques). Oarde, architecte de la ville de 
Rochefort, construisit bien le collège communal de cette ville 
(1828-1830) ; mais il a aussi conçu l'ignoble façade de Téfflise 
Saint-Eutrope à Saintes. (Saint Eutrope, par M. Âudiat, p. 411). 

Il y a quatre lignes sur l'ingénieur Pierre Toufaire après l'é- 
tude si consciencieuse et si complète que lui a consacrée H. Phi- 
lippe Rondeau, Bulletin de la société des Archives historiques^ 
1884. Brossard, qui a bâti la pauvre église Saint- Vivien à Sain- 
tes, est mieux partagé. 

On est étonne de ne rien voir de Lonzac, église de la pure re- 
naissance, construite pourGaliotdeGenouillac, comme Téglise et 
le château d'Âssier, par Nicolas Bachelier, de Toulouse. (Fonda- 
tions civiles^ avec eau forte de Lonzao par Léon Gaucherel, p. 
4, et Archives historiques^ iv, 1877). 

L'auteur nomme le chevalier de Marolles qui remit à neuf, en 
1768, le palais épiscopal de Saintes ; mais il omet Louis Laronde, 
architecte, qui répara la cathédrale en 1768, et eut un procès 
pour cela avec les chanoines et l'évoque. Il omet aussi André 
Canet, architecte de Thôtel Rohan à Saint-Jean d'Ângély, et 
aussi concierge du château de Soubise en 1615. (D. d'Âussy, 
Saint-Jean d/Angély au XVW siècle). 

Il a encore oublié Auger qui a construit, en 1679, le phare des 
Baleines en Tile de Ré (Lesson, Faites /iis(oriqu63, i, 42) ; etMa- 
thurin Oazier, a maistre architecte et tailleur de pierres » à An- 
gouléme, qui y bâtit en 1656 une tribune à la cathédrale 
pour y recevoir le grand orgue (P. de Fleury, Bulletin de laso^ 
ciété archéologique de la Charente^ 1881, p. 124), quand il cite 
Jérémie Blanchard et Jean Vergnaud qui construisent (1622) 
une chapelle en l'église cathédrale d'Angoulème pour le duc d'E!- 
pernon. (Idem^ p. 116). Il a oublié aussi Géraud Audebert, de 
Saint-Jean d'Angély, qui a bâti Poussais en Vendée, peut-être 
Esnandes en Aunis, et dont ont parlé VEpigraj)hie santone, le 
Bulletin des archives, après tant d'autres ; Bérenger qui tra- 
vailla à Notre-Dame de Saintes, et dont VEpigraphie santona, 
p. 84, a reproduii Tépitaphe. 

Dans le Bulletin monumentale n^" 8 de 1886, H. Berthelé a 
indiqué quelques noms d'architectes anciens : Au x* siècle, 
l'anglais Gautier Goorland qui éleva Téglise de Saint-Hilaire 
le Grand à Poitiers; au xi* le moine Ponce, Hontierneuf ; 
Pierre de Saine-Fontaine, qui reconstruisit de 1095 â 1100 
réglise d'Airvault ; le moine Raoul qui bâtissait à la même 
époque Saint-Jouin-)efi-Marnes, et quelques années auparavant 
Jean.etingelbert qui élevaient Tun Téglise de Saint-Jean-Bap** 
tiste, et l'autre le château de Chaise le Vicomte en Vendée ; 
Savari qui avait bâti le prieuré deBellenoue; Ugo Monedarius 



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— 270 - 

à Poitiers, Gk)fridu8, à Ohauvigny, Pierre Janitor, à Ohâtillon- 
sur-Indre, Gigielmus à Saint-Pompain. Bélisaire Ledain a 
découvert dans les archives du duc de La Trémoille un do- 
cument de 1556 qui prouve que le magnifique clocher de Bres* 
suire du xvi* siècle, outre les architectes Gendre et Odonnet, 
dont la signature figure au bas de la tour, a eu aussi pour auteur 
un maître-maçon, André Blouin, dont le nom se trouve sur une 
cheminée du xvi« siècle au château du Givre en Vendée. 

Si nous voulions poursuivre notre examen, que de lapsus 
ou d'omissions nous aurions à signaler encore : « le pont de 
Dieuze » pour Decize ; Tarohitecte Aguety pour Agnety ; Ram- 
guet pour Rainguety etc. Je prends sur la liste des architectes 
et des monuments dressée par département, le département do 
TÂllier ; et je lis : « Do Mailly, maître d'œuvre, construisit 
le cloître et Véglise des cordeliers de Champagne ». Or Jean 
de Màilly était le religieux qui amena }es cordeliers de Gler- 
mont à Champaigue. Il dirigea, il est vrai, les travaux du mo- 
nastère et de la chapelle ; peut-on en faire un a maître d'œuvre ? » 

Page 441, il dit: « M us nier dirigeait, en 1508, les travaux de la 
cathédrale de Moulins (collégiale serait plus exact) ; et p. 550 : 
c Guillaume Toissier, chanoine de la cathédrale de Moulins, 
parait avoir été chargé de la surveillance des travaux de cette 
église. En 1508, il rend des comptes.... » Est-ce Toissier ? Est- 
ce Musnier qui bâtit la collégiale de Louis II de Bourbon ? 
Allier, à qui Tauteur renvoie, dit formellement que les travaux 
de la collégiale avaient été dirigés par Guillaume Toissier, cha- 
noine du chapitre... un de ces prêtres architectes qui »; et il 

ne nomme pas môme ce Musnier. 

Je vois, p. 367, Janson construire « en 17871a galerie septen- 
trionale de rétablissement thermal de Vichy, » et p. 673, t Bar- 
thélémy Jeanson » élever peu avant la révolution c l'ancien 
bâtiment de rétablissement thermal de Vichy ». Est-ce le même? 
En tous cas, mort après 1811, il n'a pu s'occuper, p. 737, du 
tombeau à Souvigny du duc Charles de Bourbon, décédé au 
XV* siècle. 

Simon Guillain aurait, d'après la page 736, construit Téglise 
Saint- Nicolas, affreuse grange de quatre murs sans aucun 
caractère ; et p. 281 , il aurait peut-être édifié le mausolée du 
duc de Montmorency ; or le mausolée est d^Anguier, Coustou, 
Regnaudin et Poissant ; la chapelle, qui le contient, a été bâtie 
par Lingré, qui, p. 736, aurait aussi, et avec Martel-Ange et 
Guillain, édifié l'église Saint-Nicolas, double erreur. 

Des*ponts ont été consti*uits à Moulins; par Mansardet Ré^e- 
mortes, qui ont leur article, mais aussi par Gînguet, qui a été 
oublié. Onlitp.185 : aDiaire... se soraitréfugié à l'abbaye de Sou- 
vigny et aurait construit la flèche de la tour de Saint-Odilon de 
l'église de cette abbaye terminée en 1444 (Assier) ». Lisons plus 
correctement : « au prieuré de Souvigny, construit le clopher 
du transept de l'église de ce prieuré... (Allier) ». 

Les fautes de tous genres étaient inévitables dans un ouvrage 



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— 271 — 

semblable ; nous nous sommes permis d'en signaler quelques 
unes pour une prochaine édition. Il serait à désirer que dans 
chaque province au moins un savant local indiquât à M. Bau- 
chai ses desiderata. L» A. 

UEcho saintonge&is^ du 21 avril, contient de M. Paul Boutin, 
à propos du Vercingétorix que prépare notre confrère, M. Ta- 

f^ernoux, une notice biographiaue sur l'auteur. « Fils de parents 
rançais réfugiés en Suisse, à la suite des guerres de religion, 
il fit ses premières études au collège de Vevey (Suisse), puis à 
Genève. Il fut correspondant du Journal de Genève^ à Londres, 
puis à Bruxelles; en 1861, il prit la rédaction en chef de TOb- 
serositeur de Léman; en 1862, celle de la Patrie de Lausanne; 
en 1869, il fonda VÈcho de Lausanne qui fusionna avec La 
Revue en 1876. Après le seize mai, il vint a Paris où il collabora 
à divers journaux sous divers pseudonymes, correspondant ou 
collaborateur de plusieurs journaux de province, et entre autres 
du Phare de la Loire. En 1881, il fut appelé à Saintes et y a 
rédigé depuis, sauf une courte interruption, V Indépendant de 
la Charente-Inférieure. M. Tapernoux, maintenant âgé de 
52 ans, compte 30 années de service dans la presse. Il a publié : 
Une lionne pauvre (Bruxelles), Jeanne Adert, Uhomme à la 
mouche (Lausanne), Amours sanglantes (Paris), et divers ou* 
vrages'd'un genre tout différent: Essais littéraires [leXVIII^ 
et le XIX* siècles comparés au point de vue littéraire, religieux 
et politique); Rapports sur les expositions de 1853, 1867 et 1818 ; 
L'Allemagne (étude sur la situation des partis en Allemagne, 
en 1881). « Son Histoire des Gaules, doit être son ouvrage le 
plus important et le couronnement de sa carrière. » 

Histoire de la verrerie et de Vémaillerie, par Edouard Garnier, 
ancien attaché à la conservation du musée de Sèvres. Illustra- 
tion d'après les dessins de Fauteur. Gravure de Trichon. Tours, 
Alfred Marne, 1886, grand in-8% viii-573 pages. 

Bernard Palissy écrivait en 1580 : c II y a plilliieurs gentilles 
inventions lesquelles sont contaminées et méprisées pour estre 
trop communes aux hommes ; aussi plusieurs choses sont exal- 
tées aux maisons des princes et seigneurs que, si elles estoyent 
communes, Ton en feroit moins d'estime que de vieux cnau« 
drons. » Et Tartiste céramiste citait les verres qui, « pour 
avoir esté trop communs entre les hommes, sont devenuz a un 
pris si vil que la plus part de ceux qui les font vivent plus 
méchaniquemant que ne font les crocheteurs de Paris »... Et 
en Périgord, Limousin, Saintonge, Angoumois, Gascogne, 
Béarn et Périgord, « ils sont venduz et criez par les vilages 
par ceux mesmes qui crient les vieux drapeaux et la vieille 
ferraille », Il ajoute: Considère aussi un peu les boutons d'es- 
mail (qui est une invention tant gentille), lesquels au com- 
mencement se vendoyent trois francs la douzaine. . . Ils sont venus 



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— 272 — 

à tel mesprifl qu'aujourd'hui les hommet ont honte d'en porter 
et disent que ce n^est que pour les béliatrea parce qu'ils sont à 
trop bon marché. As-tu pas veu aussi les esmailleurs de Limo- 

fes... Je m'asseure avoir veu donner pour trois sols la douzaine 
e figures d'enseignes que Ton portoit aux bonnets, lesquelles 
enseignes estoyent si bien labourées et les esmaux si bien par- 
fondus isiur le cuivre qu'il n'y avott nulle peinture si plaisante »... 
Les œuvres de maistre Bernard P&lissy^ ii, 202. 

Dirais-je que le nouvel ouvrage de M. Charles Garnier, n'est 
que le commentaire développé, enrichi admirablement de ce 




passage du potier Saintongeais ? Dans cette belle Histoire 
de IsL verrerie et de Vémaillerie, il y a l'origine, les progrès, 
l'apogée, la décadence, la renaissance aussi de ces deux indus- 
tries, d'abord métiers, devenues arts? Quoi de plus vil que l'ar- 
gile ou le sable i quoi de plus commun qu'un pot ou un verre I 
Mais comme l'ouvrier devient vite un artiste t comme ce vase de 
terre s'orne et s'embellit ! Quel luxe sur ce dreœoir où s'étalait 
jadis l'argent, l'or! ïiuxe bourgeois, œuvre vulgiaire. Tout le 
monde a de l'argenterLe;. L^s grandis seigueurs dédaigneront 
les métaux précieux ; ils réhabiliteront les coupes de verre, et 
les rustiques flgulines. 
Ainsi après les raffinements de la civilisation on éprouve le 



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— 27S — 

bésDin i» È% r*pppocber de 1à nature âgreiiè ; après avoir donné 
à les flls des noms éclatiints, Hector, Ulysse, Achille, Arthur, 




Ossian, et à ses filles ceux de Malvina, Anastasie, Thé* 
balia, Romualdine, Aspasie, ^u'on ne trouve plus mainte- 
nait (|ufi parnii les paysans Saintongeais, on est redevenu si^i- 



Totae Vlh 



18 



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— 274 — 

f dément, bôtement, Jean, Pierre, Jacques, Louia, Paul, Ouil- 
aume, Marie, Pauline, Eustelle. Mais que dirait maître Bernard 
s'il voyait refleurir ces industries, méprisées de son temps ? s'il 
voyait recherchés avec empressement, payés au poids de l'or, 
amoureusement choyés, ces petits objets vendus alors dans les 
foires et les villages par les tripiers et les peiilereaux ? et s'il 
savait qu^un écrivain, un artiste et un savant, l'auteur de l'His- 
toire de la céramique, où il a été si dignement apprécié, vient 
d'écrire un gros volume sur VHistoire de la verrerie et de Vé- 
maillerie, splendidement édité par la maison Mame, de Tours, 
lui que Martin le jeune, à Paris, ou Barthélémy Berton, à La 
Rochelle, n'avait pas luxueusement, même correctement traité, 
tant sans faut ? 

Œuvre savante et artistique à la fois, cette Histoire vulgarise 
des notions connues en les résumant et enseigne aux doctes ce 
qu'une longue pratique et une expérience quotidienne ont 
appris à l'auteur; dos gravures nombreuses, des chromos ravis- 
santes, reproduisent les objets les plus caractéristiques, et met- 
tent à la portée de tous les pièces les plus remarquables, éparses 
dans tous les musées de l'Europe. Deux spécimens, Tun, un 
verre de Venise à filets en latticinio et mascarons en relief du 
British muséum ; l'autre, un autel portatif décoré de plaques 
en émail champlevé, travail allemand du xiii* siècle, dans la 
collection de M. Spitzer, donneront, quoique médiocrement 
reproduits ici, une idée des dessins de M. Garnier, et des gra- 
vures qui ornent son ouvrage. 

Dans les deux parties, l'auteur étudie la verrerie dans l'anti- 
quité, Egypte, Assyrie, Phénicie, Judée, Orèce, Italie, Gaule, 
puis au mo^en âge en Orient et en Occident, enfin du xvi* au 
xix"" siècle, a Venise, en France, en Allemagne, Hollande, An- 
gleterre, Espagne, Japon, Chine, Perse ; puis l'émaillerie dans 
ses origines au moyen âge, surtout à Limoges avec les Peni- 
caud, les Limosin, les Nouailher, les Gourte^s, les Laudin et 
autres, et enfin l'état actuel. Son livre maigre sa science se lit 
avec le plus vif attrait. M. Garnier sait écrire : après les pro- 
cédés techniques de fabrication, il raconte l'histoire, et mêle 
agréablement à une dissertation l'anecdote. Voyez les devises 
qu'il a relevées sur les verres : en la svevr de ton visage tv ai an- 
GEBAS LE PATN, qui sc lit sur un verre du musée de Oluny, publié 
par Benjamin Fillon, ou bien : a bon vin ne favlt point anseignb, 
comme sur un verre du musée de Poitiers, ou encore : vovs 
scAVEs BIEN QVE iB SÇAY TOVT. (Voir Bulletiriy vu), ou enfin : qvi en 

CHRIST CROY EST HEVREVX IVLES PINEAV, SUr UU gobclct fait pOUr 

un des membres de la famille Pineau, de La Rochelle, etc. 

Nous sommes sûr que ce nouvel ouvrage tde M. Garnier sur 
la verrerie et l'émaillerie aura le succès du premier sur la céra- 
mique dont il est l'utile, l'indispensable et le magnifique com- 
plément. 

Les hommes du jour: Faucher de Saint-Maurice, par Louis-* 



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--275 — 

H. Tache. (Montréal, Busèbe Sénécal, 1886, in.l8, vni-142 p.) — 
c Porteur d'un beau nom qu'il a rendu désormais inoubliable 
parmi nous, M. Faucher de Saint-Maurice possède un extérieur 
sympathique, fait pour commander Tadmiration, pour inspirer 

Tamitié » Né sur les bords du Saint-Laurent, à quelques 

heures en bas de Québec, à Beaumont, le 18 avril 1844, il sen- 

Sage pour faire Texpédition du Mexique, devient officier d*or- 
onnance, capitaine stagiaire au 2* bataillon d'infanterie légère 
d'Afrique; blessé, il reçut, le 18 avril 1865, de la main de mxi- 
milien, la croix de Tordre militaire de la Guadeloupe, et plus tard 
la croix de la légion d'honneur. De retour au pavs, il se livre à 
la littérature et y obtient des succès. Pendant 15 ans, il rem- 
plit au corps législatif de Québec une fonction qui lui laissait, 
surtout pendant les vacances âés députés, des loisirs studieux. 
En 1881, son comté natal le nomma député au parlement de 
Québec, où il a été réélu. Le biographe a eu la bonne pensée 
de reproduire, avec de nombreuses citations, trois btuettes 
charmantes, qui donnent une idée du vrai talent de notre hono- 
rable confrère et compatriote. 

Inventaire des sceaux de là collection Clairambault (t. ii, 
Paris, imp. nat., 1886, in-4, 667 pages). Voir Bulletin^ t. vi, p. 
302. — Go second volume contient un exposé chronologique 
dans lequel sont rappelés, par ordre de dates et par province, 
tous les faits mentionnés dans les documents dont les sceaux 
ont été inventoriés. Le résumé relatif à la Saintonge et à TÂunis 
se trouve à la page 358. 

Guillaume de Naillac, chevalier, sénéchal de Saintonge, gou* 
verneur de La Rochelle : sceau rond, écu portant deux léopards 
Tun sur Tautre, penché, timbré d'un heaume cime d'un lion 
assis, supporté par une fen^me et un homme sauvage... de 
NBLLAT 138. Variante avec deux rameaux dans le champ, 
1383. — Jean de Nanteùil, prieur d'Aquitaine, capitaine souve- 
rain on Saintonge : sceau rond (fragment), portant deux fasces 
ondées^ soutenu par un homme sauvage, dans une rose gothique ; 
gages de ses gens d'armes, lorsqu'il était capitaine a La Ro- 
chelle, 25 novembre 1 346. — Pierre a*Oriolles, chevalier, seigneur 
de Loire, en Aunis, chancelier de France : sceaujrond, écu à la 
fasce ondée accompagnée de trois vols liés, deux en chef et un 
en pointe ; penché, timbré d'un heaume à lambrequins cime 
d'une tôte d'ange dans un vol. 30 septembre 1476. — Jean La Per- 
sonne, vicomte d'Aunay, chevalier : sceau rond, écu portant 
trois pattes de lion en pal, penché, timbré d'un heaume cime 
d'une tôte de lion entre deux pattes de lion, champ réticulé.... 
B pssoNNE.... DE.... 29 octobro 1378. Le môme pour Jean La 
Personne, vicomte d'Acy, chevalier, capitaine do La Bastille, 
14 mai 1386. Variante pour Jean La Personne, capitaine de 
Mirabel et de Gannac, 16 avril 1355. Variante avec une étoile 
en chef accompagnant les trois pattes, écu timbré d'un heaume 
cime d'un vol supporté par deux lions, pour Jean La Personne, 



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— 276 — 

chevalier, 6 octobre 1415. — Lancelot La Personne, écu portant 
trois pattes de lion en pal, au lambêl« penché, timbré d^un 
heaume cime d'une tête de lion entre deux [pattes, supporté 

Sar deux lions, sl... elot la parsonne. 24 mai 1376. — Etienne 
u Petit Gellier, chevalier, capitaine de Saintes ; sceau rond, 
écu à la bande côtoyée de deux dragons ailés, penché, timbré 
d'un heaume cime d'une tôte de griffon sur champ réticulé, s bsti 
PBTiTSBLiER CHB, garde de la ville de Saintes, quittance de ga^es. 
Saint- Jean d'Angély, 28 février 1352, (n. st.) — Anissant de Pins, 
chevalier banneret, sire de Taillebourg (?) : sceau rond, écu parti: 
au 1 un ours rampant, au 2 quatre bandes dans un quadrilobe ; 

fuerres de Gascogne, défense de ses terres, quittance. Toulouse, 
" septembre 1355. — Antoine, sire de Pons, chevalier de 
l'ordre, capitaine de 50 lances : sceau oval, écu en cartouche et 
la fasce chargée de trois bandes, surmonté d'une couronne, en- 
touré du collier de Saint-Michel ; gages de l'office de capitaine, 
27 mars 1573. — Bertrand de Pons, chevalier: sceau rond, écu 
incomplet à la fasce bandée (?), accompagnée de trois étoiles en 
chef, penché, timbré d'un heaume cime d'un col de cygne dans 
un vol, supporté par un lion et un griffon; service de guerre 
contre le duc de Bourgogne, gages. 24 avril 1415. — Geoffroy de 
Pons : écu parti : au 1 une fasce, au 2 un coticé, dans un qua- 
drilobe ; ost de Flandres, 20 octobre 1 302,— Philippe de Pons, che- 
valier : écu portant trois jumelles, dans une rose gothique ; 
guerre de Tournésis, 25 mai 1338. — Pierre de Pons, chevalier: 
sceau rond, écu burelé au lion brochant, penché, timbré d'un 
heaume cime d'une tète de chèvre sommée d'une aigle, supporté 

far deux lions; chevauchée de Bourbourg, 31 août 1383. — 
ons de Pons, guidon de 30 lances, sous monseigneur de La 
Trémoille : sceau oval ; écu parti : au 1, un tiercé portant en 
chef trois fasces, au milieu une fasce chargée de deux bandes 
et en pointe trois fleurs de lys au bâton en bande brochant; au 2 
un losange ; gages, 6 novembre 1 561 . — Renaud de Pons,chevalier, 
vicomte de Caillade: sceau rond, type équestre dans un trilobé; 
l'écu parti : au 1 une fasce, au 2 un coticé, le heaume cime 
d'une aigle entré deux cornes, champ réticulé; guerres des 
frontières de Saintonge et de Périgord. Paris, 30 mars 1332. — 
Renaud de Pons, chevalier: écu à la fasce chargée d'une bande 
de dix pièces, timbré d'une aigle, supporté par deux lions, dans 
un trilobé : rbgnavt de po...hr; guerres de Poitou et Saintonge, 
ga^es. Montandre, 9 juillet 1338. — Renaud de Pons, sirène 
Kibérac, chevalier: écu parti : au 1 une fasce, au 2 un coticé ; 

guerre des frontières de Saintonee, gages, 20 novembre. 1339. — 
enaud, sire de Pons : écu à la fasce bandée de six pièces, 
penché, timbré d'un heaume couronné et cime de deux cols de 
^yg^^i supporté par deux chiens à tôte de femme dans un cnia- 
drilobe allongé sbbl rbg (navt.... bvr) d pons; quittance de zOO 
francs d'or pour a certaines causes », 15 novembre 1383. — 
Frère Roland de Pons, commandeur du château du Loir et des 
Ruysseaux ; équ portant une croix ; quittance d^une rente, 1"^ 



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— 277 — 

nov. 1375. — Soudan de Préchac, sire de Didonne : sceau rond 
équestre, Técu et la housse portant un parti : au 1 un lion, au 2 
trois fasces. sso.... p. hag, guerres de Saintonge, gages. Saintes, 
7 juin 1340. — Geoffroy de Rabaine, chevalier : sceau rond ; écu 
bandé de vair et de.... de six pièces, sous un chef chargé d'un 
lambel ; establie de Saintes^ quittance. Saintes, 30mars 1332, n. st. 
— Guy deRochechouart, prieur séculier de Saint-Gilles de Sur- 
gères ; signet octogone, écu fascé enté de six pièces, au lambel. — 
G. de Rochechouart, quittance d'une rente sur les aumônes du 
grand fief d'Aunis, 20 décembre 1424. — Jean, vicomte de Ro- 
chechouart et de Bruylais, seigneur de Tonnay-Oharente, séné- 
chal de Saintonge: sceau rond, écu fascé enté de six pièces, 
Eenché, timbré d'un heaume cime de..., supporté par deux 
ommes sauvages, 25 août 1489. — Guillaume de Rochefort, 
écuyer : écu à la bande accompagnée de trois besants ou trois 
tourteaux ; service de guerre a Saintes, gages. Saintes, 22 fé- 
vrier 1353. — Le môme, Saint-Jean d'Angély, 30 juillet 1354. — 
Charles de La Rochefoucauld, seigneur de Barbezieux, èrand 
sénéchal de Guienne : sceau rond, écu écartelé : aux 1 et 4 trois 
fasces à trois chevrons brochant; aux 2 et 3 un écusson en 
abime ; sur le tout un écusson chargé de deux vaches passant 
Tune sur l'autre ; !•' décembre 1544. — Jean de La Rochefou- 
cauld, seigneur de Barbezieux, écuver d'écurie du roi, sénéchal 
de Poitou : sceau rond, écu burele à trois-chevrons brochant, 
penché, timbré d'un heaume, supporté par deux hommes sau- 
vages ; Quittance de 1,000 livres au receveur du ban de Sain- 
tonge, 24 février 1438. — Thomas de La Rochelle : écu à la bande, 
penché, timbré d'un heaume cime d'un vol aux armes, supporté 
par deux lions, 18 mai 1412. — Saint-Jean d'Angély, fragment de 
sceau ronddeGO mill., débris de deux personnages dont l'un sem- 
ble tenir une épée ; gages du guet de nuit de Saint-Jean d' Angély, 
3uittance délivrée par le maire, Ambroise de Matha. Saint-Jean 
'Angély, 22 octobre 1356. — Sénéchaussée de Saint-Jean d'An- 
gély,soeau rond, écu portant une couronne accompagnée de trois 
fleurs de lys dans un trilobé; garde du château de Barbezieux, 
gages de Henri, sire de Barbezieux. Saint-Jean d'Angély, 14 
mars 1352, n. st. — Sénéchaussée de Saintonge, sceau rond 
45 mill. Dans une enceinte défendue par des tours, un donjon 
flanqué de deux tours garnies chacune d^une bannière semée 
de fleurs de lys ; à droite, dans ce qui reste du champ la lettre 
A... légende: m. regiv... sbnb... Guillaume GoufBer, sénéchal 
de Saintonge, atteste qu'il n^a été fait en Saintonge et à La 
Rochelle aucune recette de vente des honneurs, 14 juillet 1445. — 
Gui de Surgères : sceau rond, écu fretté de vair^ penché, timbré 
d'un heaume cime de... dans un trilobé. Pons, 8 août 1338. — 
Guillaume de Surgères ; sceau rond, écu fretté de vair à la 
bordure, dans un trilobé, 22 oct. 1340. — Hugues, sire de Sur- 
gères; écu fretté de vair... vgoni... i de svrgibr... li ; contre- 
sceau, écu fretté de vair, entouré de palmes ; quittance, 8 mars 
1295, n. st. — Pierre de La Tour, chevalier : sceau rond, écu por- 



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— 278 — 

tant une aigle éployée accompagnée en chef d'un point à la bor- 
dure besanlée; guerres de Saintonge, quittance de gages. Pons, 
19 août 1345. — Pons Vigier, seigneur de Paye, clicvalier: écu 
portant trois chevrons de vair dans un quadrilobe : faya, 
guerres de Saintonge, quittance. Pons, 28 novembre 1345. — 
Pierre de Villaines, chevalier, gouverneur de La Rochelle : 
sceau rond, écu portant trois lions au franc canton chargé d'un 
château, dans un trilobé. 28 déc. 139G. — Le môme, seigneur de 
Malicorne : écu.... (ut supra) timbré d'un heaume cime d'une 
tète d'homme chevelue sur champ festonné, 4 août 1394. — 
Guillaume de Villes, châtelain du château de ....tes (Saintes?) 
écuyer: écu portant trois molettes, s aviLL de villes escvi ; quit- 
tance des gages du sergent du château délivrée à monseigneur 
le prince Charles, 25 février 1295, n. st. — Hugues de Villesavoir, 
chevalier, seigneur de Plassac en Saintonge : écu portant trois 
fleurs de lys dans un quadrilobe; gages de la garnison do 
Plassac. Paris, 8 janvier 1349, n. st. — Savary de Vivonne, che- 
valier, conseiller du roi, capitaine souverain en Poitou et Sain* 
tonge : fragment, il reste deux écus â sénestre : Tun d'her- 
mine au chef, l'autre portant un émanché de trois pièces mou- 
vant du chef et brochant sur un fascé de dix pièces ; ordre de 
payer le rester d'un cheval, 7 août 1338. 

Lyon-Revue, 62* et 67* livraisons, contient Notice «ur Jacques 
G&udin^ né aux Sables d'Olonne ou à Luçon vers 1740, mort à 
La Rochelle en 1810, prêtre de l'oratoire, et bibliothécaire du 
collège de la Trinité à Lyon, vicaire général de Nebbio en Corse, 
et conseiller clerc au conseil souverain de Tile, vicaire de 
révoque constitutionnel de Luçon, député à l'assemblée légis- 
lative, puis juge à La Rochelle, et, en l'an v, bibliothécaire de 
cette ville, correspondant de l'institut de France. Il avait publié 
en 1781, Inconvénients du célibat des prêtres^ qui lui valut, en 
1795, un secours de 1,500 livres, et s'était marié â La Rochelle, 
âgé do 60 ans ; son fils fut officier d'artillerie. Le Courrier de 
La Rochelle du 26 mai, analysant Lyon^Revue, donne la liste 
de ses ouvrages au nombre de 19, dont 4 manuscrits. 

Madame de M&intenon d'après sa correspondance authen- 
tique. Choix de ses lettres et entretiensy par M. A. Geffroy, 
membre de l'institut. (Paris, Hachette, 1887, in-18, 2 vol.). — 
J'avais assiste à la première représentation de Madame de 
Maintenon à TOdéon ; et l'on parlait du drame de M. François 
Coppéo: « Âimez-vous madame de Maintenon? me demanda 
un académicien fort lettré. — Oui. — Comment? — Beaucoup. 
— Ah ! mon Dieu ! — Presque autant que madame de Sévigné. » 
En lisant les deux volumes de M. Geffroy, j'éprouve un grand 
plaisir à trouver là des motifs sérieux, des raisons historiques 
et des arguments irréfutables de cette vieille affection. Le jour 
se fait sur cette mystérieuse figure, que Ton croyait cachée. 



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■^ 279 — 

voilée, dissimulée, parce qu'on ne la voulait pas voir ou qu^on 
Tavait à plaisir cachée sous un masque d'emprunt. Théophile 
Lavallée avait commencé ; puis Sainte-Beuve, 8aint-Marc-Gi- 
rardin, le duc de Noailles, avaient essayé; il leur manquait les 

Sreuves décisives; M. Octave Oréard tout récemment, et enfin 
[. Auguste Oefiroy, nous font conqaitre un personnage tout 
différent de la légende. On s*en rapportait aux calomnies du 
haineux Saint-Simon, aux grossièretés de la Palatine, aux 

Samphlets huguenots qui ne pardonnaient pas à la petite-fille 
'Agrippa d'Aubigné son catholicisme, et lui attribuaient la 
révocation de Tédit de Nantes. J'ai bien peur que Terreur ne se 
continue encore longtemps. Quand, l'autre jour, M. Hervé la 
vengeait publiquement, en pleine académie, il trouvait un 
contradicteur courtois. M. Maxime du Camp n'était pas 
convaincu; il n'avait pas lu encore les deux volumes de M. Gef- 
froy. Combien ne les liront pas! combien aimeront mieux s'en 
tenir aux opinions toutes faites ! Dans une introduction qui est 
une étude sérieuse, savante, l'éminent historien étudie les ori- 
gines de la légende d'une Maintenon sèche, revôche, rancunière, 
haineuse et même galante ; et quand il en a démontré l'inanité, il 
en prouve la fausseté par des pièces authentiques. La lettre de 
Ninon de Lenclos qui accusait ses mœurs est inventée, et la 

Çhrase méchante de Saint-Simon qui incrimine son séjour chez 
illarceaux s'explique par des lettres récemment découvertes. 
La Beaumelie a publié sous son nom une soixantaine de lettres, 
composées entièrement par lui ; et il a dénaturé, modifié, allongé 
les vraies ; M. Geffroy Ta pris en flagrant délit. Et c'est sur ce 
faussaire, sur ces ennemis avérés, sur les jalousies qu'avait 
suscitées son élévation extraordinaire qu'on l'a jugée, qu'on la 
juge et qu'on la jugera, hélas! longtemps encore! Elle ne sera 
jamais populaire: il faut s'y résigner; mais elle pourra ôtre 
sainement appréciée, au moins par les esprits sérieux, exempts 
de préjugés, ou qui savent faire taire leurs préventions devant 
des témoignages sûrs. Le livre de M. Geffroy, au point de vue 
général, contribue puissamment à ce résultat, comme déjà 
M. Gréard l'avait fait au point de vue pédagogique. 

M. Geffroy a encadré le récit de sa vie dans sa correspon- 
dance ; c'est fort bien ; on a ainsi immédiatement les preuves à 
l'appui, et ilareproduit, i, 25, du tome ix, 385, des Archives^ trois 
des lettres de la marquise ou plutôtde madame Scarron, adressées 
en 1671 au maréchal d'Albret, qui, dit-il, « prennent dans l'his- 
toire de madame de Maintenon une importance qui n'échappera 
à personne. » Voir Un paquet de lettres: Henri IV, Henri de 
Condé, le maréchal d'Albret, Madame de Maintenon, Ninon 
de Lenclos, etc., 1881, in-S"", qui contient de la marquise une 
quatrième lettre du 20 septembre 1671. 

Comme cette existence est singulière ! Née à Niort, — non pas 
dans la prison môme, comme le dit l'auteur, mais près de la 
prison, ou son père. Constant d'Aubigné, était enfermé pour la 
deuxième ou troisième fois, — forcée de garder les dindons de 



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madame de Neuillan, sa tante, et à La Roohelle, avec «a mère, 
mademoiaelle de Cardlllac, de vivre d'aumônee et d'aller de 
deux jours Tun chercher, tantôt elle, tantôt son frère Charles, 
à la porte du collège des jésuites, du potaee et de la viande^ 
comme Ta raconté « le père Duvei^er, jésuite, doyen à Saintes, 
mort en 1703, » qui lui avait lui-môme, régent de troisième, 
donné la pitance plusieurs fois, elle devient i*épouse de Louis 
XIV, excitant Tenvie, la jalousie, la haine, toutes les mauvaises 
passions autour d'elle, tout en restant simple, bonne, afîec« 
tueuse, sans orgueil, religieuse sans bigoterie, pieuse sans 
minutie ; elle ne prit aux affaires publiques qu'une part Tort 
restreinte, donnant quelques conseils, évitant avec le plus 
grand soin de so mêler à la politique ; ses lettres intimes le 
prouvent; refusant môme à son frère, Charles d'Aubigné, gou- 
verneur de Cognac, un panier percé, de solliciter pour lui. 11 y 
aurait bien à dire; nous ne pouvons qu'indiquer quelques 

1 de 

de 

i'ôminent 

académicien .'(Voir Corrcspondant'du 10 juin). 

Mémoires de l'académie des sciences, inscriptione et belles 
lettres de Toulouse (8* série, t. viii, 1886), contiennent, p. 271, 
de M. Charles Pradel, Un négociateur protestant sous le règne 
de Louis XIII, Jean de BoufTard-Madiane, d'après ses manus- 
crits inédits (1597-1674), où se trouvent différents passages rela- 
tifs à La Rochelle, à Rohan, Soubise, etc.; Le collège de Péri* 
gord à Toulouse, par M. Saint- Charles, p. 155. La deuxième 
partie contient : Lettres inédites de Philippe le Be{, publiées 
avec une introduction par M. Beaudouin, toutes relatives à 
Toulouse, Carcassonne, Pamiers, etc.; quelques pièces sont de 
Robert d'Artois, lieutenant du roi dans les sénéchaussées de 
Toulouse, Carcassonne, Périgueux, Rodez et Saintonge. 

Le Monde du 18 avril, reproduit par VEcho rochelais du 20, 
VUnion do Saint-Jean d'Angély, du 21, le Progrès du 22, le 
Bulletin religieux du 23, publie une notice sur notre con- 
frère, M. Fulbert Petit, nommé par décret du 16 avril àTévèché 
du Puy en Velay : « Né à Saint-Fort sur Gironde, arrondisse- 
ment de Jonzac, le 27 juillet 1832, il fit ses études au petit 
séminaire de Montlieu, sous la direction de Tabbé A. Rainguet, 
et au grand séminaire de La Rochelle. Il fut ordonné prêtre par 
Landriot, qui venait de succéder à Yillecourt sur le siège de 
saint Eutrope. Successivement professeur au petit séminaire, 
vicaire de la cathédrale, secrétaire de 1 evéché, aumônier du 
pensionnat des bénédictines de Saint-Jean d'Angély, chancelier 
de lëvéchô, il fut appelé en 1869 par Mr Thomas, aujourd'hui 
archevêque de Rouen, à prendre part comme vicaire général à 
l'administration diocésaine. Orateur à la fois solide et brillant, 
administrateur plein dç tact et de mesure, d'une grande distiac- 



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— 281 -^ 

lion de maoSèrea; ayant aequlti par dix-*holt année» cTéXpérfetlce 
une oonnakiBance approfondie des affaires^ la voix unanime du 
clergé et dee fidèles rappelait à Tépiscopat. » Il a été préconisé 
à Rome le 26 mai et sera sacré à La Rochelle le 25 juillet, par 
monseigneur Ardin. 

La iMtre pastorale de monseigneur Vévêque de La Rochelle, . . 
à l'occasion de la nomination de monseigneur Fulbert Petit 
(26 mai 1887) apprécie ainsi le nouveau prélat : t Vous aves 
admiré sa brillante carrière sacerdotale ; et, depuis longtemps, 
vos voix et vos cœurs le proclamaient digne de prendre rang 
parmi les pontifes. Il n*a jamais cessé de porter avec honneur 
le caractère sacré du sacerdoce. Ennemi de la vaine gloire, il é 
été avant tout l'homme du devoir, sans s'inaniéter jamais de 
poursuivre les dignités. Aucune pensée d'ambition n'a envahi 
son âme, et il n'eût jamais monté un degré de la hiérarchie sous 
le soufRe de la faveur ou de Thabileté. il ne nous a pas oaehé 
ses hésitations et ses craintes, lorsque, après y avoir mârement 
réfléchi devant Dieu, nous lui avons communiqué notre projet 
de le proposer pour l'épiscopat. » 

Rappelons que Hélie de Lestranges, d'une famille encore 
représentée en Saintonge, fut transféré de l'évéché de Saintes 
au Pttv en 1397, et que Ôuy de Neuville, évégue du Puy, fut 
transféré à Saintes, le 24 avril 1296, par un bref de Bonifaoe Vlil, 
publié dans le tome x, page 47 des Archives, 



VOrmée k Bordeaux^ d'après le journal inédit de J. de 
Filhoty publié et annoté par A. Communay, (Bordeaux, Péret, 
1867, in-8^ 280 p.). — Il fallait un signe de ralliement ; le papier 
marquait les royalistes; un bouquet de paille au chapeau, les 

Grtisans des princes; la paille était anti-mazarine ; les ânes et 
\ chevaux étaient eux*mémes à la paille, et les galants en 
avaient jusqu'à leurs moustaches. La faction de TOrmée portait 
une branche d'orme : car les partis se subdivisaient eux-mêmes 
en factions. Les historiens connaissent la Fronde parlementaire 
et la Fronde des princes ; cela fait deux périodes : mais les Bor* 
délais en comptent trois : la première, provoquée par la conduite 
orguelUeuse et brutale du duc d'Epemon, est connue par l'avo* 
cat bordelais Jacques de Fonteneil ; la seconde, la fronde des 
prinœs, a été racontée par Lenet; la troisième, violente^ despo* 
tiqucy jacobine* l'Ormée, demandait un historien. Elle Ta maia^ 
tenant. Est-ce Jacques de Filhot?Bst-ce M. A. Oommunàyf Le 
manuscrit de Filhot avait été inutilement cherché par le prési* . 
dent Boscheron des Portes et par Victor Oousin ; ils en ont 
déploré la perte et regretté les pages qu'il leur aurait pu four- 
nir. Mais il a été légué à la ville de Bordeaux par le conseiller 
La Montaigne ; o*est dans ce fonds que Térudit président de la 
soeiété des archives historiques de la Gironde Ta découvert, et 
il le publie. 
Il le p4blie; surtout il le {ait comprendre, frois chapitres de 



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— Î82 — 

BOD élégant volume étudient très rapidement les diverses pha- 
ses de la Fronde à Bordeaux ; puis vient la notice sur le person* 
nage, sa famille, sa descendance, sa fermeté vraiment héroïque, 
que rien, pas môme une plaque, ne rappelle à la génération 
présente. Les préliminaires sont fort bien racontés et fort inté- 
ressants. Y a-t-il plus dans les mémoires de Filhot ? Filhot a 
raconté tous les détails de sa captivité, de son interrogatoire, 
de sa torture ; le prince de Gonti, horreur ! présidait lui-même 
ce tribunal révolutionnaire à côté d'un ancien boucher. Nous 
trouvons dans les notes, qui sont fort bonnes, une foule de per- 
sonnages saintongeais et de notre connaissance : Philibert et 
Jacques-Olivier du Sault; Joseph et André d'Andrault, Gaston 
de Cominges, François de Guitaud, Jean et Philippe de Gour- 
gués, Le Berthon, premier président au parlement de Bor- 
deaux, François-Artus et Jacques Lecomte de La Tresne, Le 
Heusnier de Lartige, Marin du Bouzet, Charles de Bourdeille, 
comte de Matha, un des nombreux soupirants de madame de 
Lonçueviile, les Pichon, etc. Je dois une mention spéciale à 
René de Queux et à sa fille, la belle Catherine, en attendant 
que M. Denys d'Aussy, qui a fourni des notes, nous donne 
la filiation complète. Catherine de Queux, fille de René de 
Queux des Trancars et de Marguerite de GanoUe de Lesoours, 
avait été mariée fort jeune à Gabriel de Calvimont, seigneur de 
La Mothe-Montravel, mort en 1670, dont elle eut plusieurs en- 
fants. Sa beauté était « si remarquable qu'elle pouvoit passer 
pour une des plus belles personnes du royaume. » Sa liaison 
avec le prince de Conti commença en février 1643 ; elle le força 
à l'emmener avec lui lorsqu'il quitta Bordeaux, la paix faite, lui 
représentant qu'elle l'aimait et que son mari, violent, furieux, 
la tuerait infailliblement. Elle partit en croupe derrière 
Decamps, exempt de Conti, et arriva à Pézenas. Ce n'était 

?ue fêtes et festins au château de La Grange; Molière y joua, 
uis la belle, délaissée pour une passion nouvelle, fut exilée et 
contrainte de rentrer dans sa famille. Elle s'était offerte de faire 
sortir de prison Filhot, moyennant quarante mille livres, ré- 
duites enfin à dix. Plus tard, à la mort de son frère Joseph 
(1672), qui avait hérité d'un frère aîné, Ogier- Alexandre, dont 
les biens devaient passer par substitution à des cousins, elle 
s'empara de tout; de là un procès entre les deux branches de 
la famille de Queux, les Trancars et les Saint-Hilaire, qui dura 
plus de cent ans. Sa tante, Elisabeth de Queux, avait épousé 
Florimônd de Raymond, conseiller au parlement de Bordeaux, 
petit-fils de l'auteur de V Histoire de Vhérèsie, 

René Le Queux ou de Queux, écuyer, sieur des Trancars, 
arrondissement de Marennes, où il mourut le 8 novembre 1660, 
et vicomte de Servanche, d'une ancienne famille fixée à La 
Rochelle, fils de Pierre^ longtemps conseiller au grand conseil, 
et de Charlotte du Perier, d'une vieille famille bordelaise, fut, 
le 13 novembre 1635, pourvu d^une charge de conseiller-lai au 
parlement de Bordeaux. Il prit une part très active aux mouve- 



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— 283^ 

ments de la provinee, et toutes les gazettes de l'époque sont 
remplies du nom de M. des Trancars. En 1649, commandant 
en chef de la cavalerie levée par le parlement, il se distingua 
beaucoup à la défense de la rivière de Gironde. Protégé par le 
prince de Gonti, à cause de sa fille la belle Catherine, u fut chef 
de la députation envoyée en Angleterre pour réclamer Tappui 
de Oromwol. 

Trancas et sep associez, 

Que Bordeaux avait envoyez 

A Gommuel parlementaire, 

N'ont fait que de Teau toute claire : 

Crommuel leur a répondu : 

c J'aimerais mieux être pendu 

Qu'avoir secouru vos murailles ; 

Allez, vous êtes des canailles ». 

L'ambassadeur Trancas revint 

Ayant des ennuis plus de vingt. 

En effet, il fut condamné à mort pour ce fait. U osa cependant 
rentrer on France, Tan 1654 ; mais il dut bientôt retourner en 
exil. Il avait été excepté de Tamnistie. 

Enfin la cité de Bordeaux... 
A reçu du roy l'amnistie... 
Hormis ce conseiller Trancars 
Qu'on dit estre un estrange gars... 

Je ne parle ici que des détails qui ont de l'intérêt pour notre 
région I Que de faits nombreux on peut puiser au point de vue 
çénéral dans le texte de M. Communay, dans les notes qui 
cclaircissent singulièrement le mémoire de Filhot ! Est-ce M. 
Communay qui est Tauteur de la Fronde à Bordeaux ? Est-ce 
Filhot ? Je crois que ce n'est pas Filhot. 

Petite revue Dauphinoise du \0 mars contient Le petit- fils 
de Théodose (sic) Agrippa, d'Aubigné à Grenoble^ p. 10 et 11, 
où l'auteur nous donne quelques détails sur Agrippa, fils de 
Nathan, que Théodore Agrippa d'Aubigné avait eu hors ma- 
riage de Jacqueline Chayer. Nathan d'Anne Grespin, la 
seconde de ses trois épouses, eut plusieurs enfants, dont Agrippa, 
né en 16o8 à Genève, s'établit comme «confiturier» à Grenoole 
en 1664, y épousa cette année Isabeau Glavière, fille de Jacques, 
premier commis du greffier du parlement, abjura en 1685, fut 
en 1690 nommé inspecteur général des vivres de Grenoble, et 
mourut le 27 décembre 1712. Il eut : 1^ Jeanne, mariée à Joseph 
Bonnard. procureur du parlement^ dont postérité; 2^ Louise, 
née en 1686, morte en 1769; 3^ Jacques, lieutenant du roi à 
Sala en Roussillon ; 4'' François, né le 16 juillet 1689 ; h"" Su- 
zanne ; 6'' Elisabeth, morte en 1713. Ces cousins de madame de 
Maintenon cousinaient-ils ? 

Profils Vendéens, par Sylvanecte (madame GeorKCS Graux), 
avec une préface de Jules Simon. (Paris, Pion, 1887, in-18, 



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lv«-2ft3 p.) — « On a beaucoup écrit sur la Vendée militaire, dit 
Fauteur, mais en se bornant presque toujours à citer des faits 
de guerre, sans se préocuper du caractère si tranché des 
paysans vendéens »; et une longue introduction très instructive, 
nous montre ce peuple du marais, du bocage et de la plaine, 
différent de lui-môme et des autres. Cet aperçu était nécessaire 
pour expliquer la guerre. Qui Ta causée, s'est demandé M. Jules 
Simon f Les prêtres ? les nobles ? Non, les nobles ont été forcés 
de prendre le commandement des bandes sous peine de mort. 
Les prêtres acceptaient volontiers un traitement de Tétat ; mais 
la constitution civile les choquait parce qu'elle était ecclésiasti* 
que, et que le jureur patroné par les autorités était persécuteur ; 
partant ils auraient subi le martyre comme dans les autres pro- 
vinces. « C'est le paysan vendéen qui se leva le premier et tout 
seul contre la révolution. Il ne se demanda pas qu'elle était la 
force qu'il affrontait ni ce que feraient les provinces voisines, ni 
si Tarmée de Condé ferait une trouée en France. .. Ces deux pays, 
devenues deux armées pendant la révolution et deux armées 
royales, avaient le cœur républicain. Michelet dit avec raison 
qu'en 1793, quand la France était soumise au despotisme du co- 
mité du salut public, il n'y avait de républicains qu'en Vendée.. . 
Deux insurrections ne furent au début (|ue des résistances. 
La révolution était essentiellement agressive... » Les paysans 
se défendaient, c C'est avec joie qu^on lira ce livre tout rempli 
du souvenir des héros. Les chefs sont bien grands : d'Elbee, 
Bonchamps, La Rochejacquelein, Lescure, Charette, âtofflet, 
Oathelineau, des cœurs de chêne ; mais je ne sais pas si on 
n'admire pas plus ces paysans aui les entouraient, ces dévoués, 
ces désintéressés, ces intrépides... » M*** Graux nous avertit 
qu^elle est du côté des bleus, et pourtant elle loue dignement ces 
personnages et les fait aimer. Elle a même clos son livre par 
un chapitre Les volontaires de VOuest^ où elle raconte le dé- 
vouement sanglant des zouaves pontificaux depuis Henri de 
Verthamon jusqu'à Edouard deCazenove, y compris les Bouille. 

r 
L 

jRapports des ouvriers délégués à Vexposition internationale 
d'Anvers en 1885, (Paris, imo. nat., 1886, in-8% 2 vol.) contien- 
nent: 1. 1, rapport de M. Jutard, ébéniste, et de M. Bouet, gantier, 
à Niort; t. ii, de M. Beaupré-Lavigne, modeleur-mécanicien à 
Angouléme ; de M. Mercier, serrurier-mécanicien à Royan ; et 
l'organisation ouvrière en Belgique par M. Milet, cordonnier à 
Niort. 

Aectiet{ des instructions données aux ambassadeurs et mi- 
nistres de France^ depuis la paix de Westphalie jusqu'à la 
révolution, édité par M. Caix de Saint-Amour, sous les aus- 
pices de la commission des archives diplomatiques, contient, 
dans le volume consacré au Portugal, plusieurs documents inté- 
ressant notre région ou nos compatriotes ; ce sont les instruc- 



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tiona données au ^omte de Oomiages (1657) dont M. Tamtiey 
de Larroque a publié plusieurs lettres dans les Archives et qut 
partit de La Rochelle pour Lisbonne; les instructions du mar- 
quis de Chouppes (1659) et la relation qu'il fait de sa mission; 
la notice sur M. de Saint-Romain, qui appartenait à une famille 
du Lyonnais, mais était abbé de Saint^'Léonard de Obaumes, 
près de La Rochelle, et oui succéda, à Lisbonne, à Golbert d^ 
Terron. Le gendre de ce aernier, le marquis d'Oppède, fut am- 
bassadeur à Lisbonne de 1681 à 1683 ; M. de Caix a publié avec 
de nombreux détails sur son ambassade, les instructions qui 
lui furent données, et la reine, Elisabeth de Nemours, lui fit 
quelques ouvertures au sujet de la possibilité d^un mariage 
entre Louis XIV et l'infante, aloi:s héritière de la i^ouronnae. 
Les notices de M. de Caix sur chaq.ue ambassade, d'après les 
documents des archives des affaires étrangères, font de son 
livre une histoire intéressante et savante des relations diploma- 
tiques de la France et du Portugal, de 1648 à 1789. 

DBLAVAC9. 

Recueil de la commission des arts d'avril contient de M. No- 
guès : A propos des voûtes PlsintageneU Le fer à hosties de Dam- 

Eierre; de M. A. B. A., L'ancien fief du Cormier^, et de M. 
«angibeaud des documents sur Saint-Pierre; le plus intéressant 
est encore un entrefilet cliché depuis 1883, ou M. X* se plaint 

Su'on dise du mal d'elle. Dans un rapport sur le fer à hosties 
e Dampierre, communiqué par M. Joseph Berthelé (Bulletin 
archéologigue du comité des travaux historiques^ 1886, n"" 4, 

F. 423), M. Alfred Darcel dit : « L^épreuve du fer à hosties de 
église de Dampierre sur Boutonne (Charente-Inférieure), en- 
vovée par M. Joseph Berthelé, appartient au xiv« siècle et rap- 
pelle les estampages de fers de la même région i?éoemment 
adressés par M. l'abbé Barbier de Montault. La grande hostie 
présente deux types : sur l'une, le Christ en majesté; sji^r l'au- 
tre, le Christ en croix, ce dernier accompagné du monogramme 
iNRi en lettres fleuronnées ; les figures ^qnt passablement bar- 
bares. La petite hostie, deux fois répétée, montre le môme mp-^ 
nogramme sous trois rosaces posées 2 et 1, dont Tinférieure 
est sommée d'une croix formée de quatre feuilles a' érable por- 
tées sur une hampe qui lui fait dépasser les deux, rosaces supé- 
rieures, disposition asses ^légante. » 

Revue poitevinct n"" 37, contient de M. Berthelé, Les voûtes 

Slantagenet ; de M. l'abbé Noguès, Les mœujr^ populaires en 
aintonge ; et de M. Espérandieu, Le vandalisme àPons. Nous 
ppuvons rassurer l'auteur sur le Passage de Vhôpitali quoi l'état 
va faire réparer. 

Revue botanique d^ mars 1886 contient : Herborisation dans 
la Charente'Inférieurey qui énumère les plantes, récoltées de 



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- 286 — 

1881 à 1885 dans le canton d'Aunay et sur un sol calcaire. (V. 
Bulletin, vi, 253). Les espèces nouvelles pour le département 
sont: Linum Leonii, Hesperis màtronalis, Euphorbia dulcis, 
Luzula pifosa. L^auteur, M. Louis Oiraudias, tout en déclarant 
qu'il n'appartient pas à Pécole pulvérisatrice, élève au rang d'es- 
l^ces, sous le nom de Viola maculata, une variété minor du V. 
Reichenbachiana, et, sous le nom de Plantago Monieri\ une for- 
me du P. média à lon^épi et à feuilles longuement pétiolées 
et presque lancéolées, (ttevue des travaux scientifiques ^ vu, 22). 

0. 

Revue celtique de janvier-avril 1887 contient de M. H. d'Ar- 
bois de Jubainvîlle, Recherches sur V origine de la propriété 

(bnctèfe et des noms de lieux en France, où Fauteur établit que 
es noms en acus ou anus sont des suffixes gaulois de gentili- 
ces latins qui indiquent un fundus : Aureliacus, Auretianus, 
propriété d'Aurelius, d'où Aureillac, Aurillac, Orlac^ que nos 
archéologues saintongeais ont traduit par^lurea valiSy et Orly, 
puis Aureillian, Du gentilice romain Sfarcellius sont venus le 
fundus Marciliantxs, et le fundusgaulois Marciliacus ou Mardi- 
liacus, d'où AfarciHac, Marcillat, Marcillé, Marsilly. Caran- 
tius a pour dérivé Carentiacus, et Carantinius^ CarentinianuSf 

2ui ont formé Carancy, Charencey, Chérencé [et Charente ou 
hérente comme prononcent les paysans]. Iccius^ Icius, 
donne Iccomagvs, Usson, et Isiodorum, Iseure, Issoire, Issy 
et Issé. D'autres noms des lieux habités se tirent de la situa- 
tion topographique, des produits du sol, de^ idées religieuses, 
ou sont composés. Brivate, lieu où il y a un pont, Brives ; ma- 
gus, champ, Condato-magus, champ du confluent; Condat, etc.; 
Claudio-magitô, champ de Olaudius, d'où Clion. Donc, Orbt- 
nius, Orbiniacus = Orbigny; JuliuSy Juliacus, Juillers, Juil- 
lac, Juilly; Florius, Floriacus, Pleury, Fleuriau et Ploirac; 
Blandius, Blandianus, Blandy, Blangy, Blanzac, Blanzat, 
Blanzay, Blanzy ; Mariniv^, Marinianus, Marignac, Marigny. 
Quelques noms de lieux viennent aussi de noms propres : Aune^ 
donacus, Aunay, est un dérivé d'Aunedo, nom de potier trouvé 
sur un fragment de vase à Reims. 

La Revue historique de VOuest, mars et avril, contient la 
suite des Notices sur les députés de Bretagne, par notre confrère 
M. René Kerviler ; Mathias Legroing de La Romaqère, par 
M. Louis Audiat ; et Louis Ancelin de La garde ae Saint^ 
Qy^entin de Bemessart, par M. A. Bruas. 

Remie des quêtions historiques, livraison d'avril 1887, pu* 
blie de M. Denys d'Aussy un bon article intitulé: Les lois révolu- 
tionnaires et le revenu foncier. Le laborieux érudit y examine 
quelle influence a pu avoir sur le développement de la richesse 
publique en France les lois qui, pendant la période révolution- 
naire, ont si profondément modifié le régime du sol. M. d'Aussy 



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- 287 — 

croit que cette influence a été singulièrement exagérée. Il déter- 
mine d'abord quelle étendue avaient les terres appartenant au 
clergé et à la noblesse qui, par suite de la législation nouvelle, 
ont brusquement changé de mains. Cette étendue ne dépassait 
pas 1,400,000 hectares, chiffre qui, rapproché de la superflcie 
totale de la France, représente la 35" partie du sol cultivable ; 
une très faible partie de ces propriétés fut morcelée. M. d'Aussy, 
s'appuyant sur des faits, ne croit pas que le morcellement ait 
atteint la moitié, soit 700.000 hectares. En divisant et en subdi- 
sant ces 700,000 hectares, on arrive à un chiffre hors de toute 
proportion avec les 124,000,000 de parcelles révélées par l'en- 
quête administrative de 1834. C'est qu'en effet, comme Pavaient 
déjà remarqué Tocqueville, et avant lui Turgot et Arthur 
Young, Textrôme division de la propriété existait bien antérieu- 
rement au xviii^ siècle. L'égalité dans le partage était déjà 
appliquée à la majeure partie du sol ; en devenant obligatoire, 
elle ne modifia que très faiblement l'état de choses préexistant; 
enfin la mesure radicale qui supprima toutes les redevances 
féodales, libéra la propriété d'une charge qu'on ne saurait éva- 
luer à moins de 100 millions; mais l'établissement de l'impôt 
foncier fit entrer dans les caisses du trésor public des sommes 
à peu près équivalentes. Cet impôt, dès 1791, atteignait 255 
millions. La brusque disparition du régime féodal ne put au'ô- 
tre favorable au développement de l'agriculture ; il ne fauarait 

Sas toutefois en exagérer les conséquences économiques, et la 
ctte hypothécaire pèse aujourd'hui aussi largement sur la pro- 
duction ag^ricole qu'avant 1789 les redevances féodales* La 
question, étudiée avec une grande compétence par notre colla- 
borateur, est, comme on le voit, fort intéressante et mériterait 
de longs développements. Notre état social d'avant 1789 est si 
mal connu, si mal jugé, que nous sommes heureux de signaler 
tous ces travaux ayant pour but de placer nos anciennes insti- 
tutions sous leur véritable jour. 

La Revue de la révolution d'avril, oui contient la suite des 
études de MM. Maggiolo, Taine et Baudouin sur les fêtes révo- 
lutionnaires, la Provence en 1790, et la presse en 1848, puis la 
bourgeoisie en 1830> etc., publie sur Billaud-Yarennes, de La 
Rochelle, la curieuse note suivante du P. Petit, supérieur de la 
maison de Juilly, au père général de l'oratoire en 1784 : « A en 
juger par la manière aont il lit le latin, il ne le sait pas fort bien. 
A-t-il de l'esprit ? je n'ai pas eu assez de moyen de le connaître. 
Mais il a beaucoup d'amour propre, et je ne le regarde que 
comme un mondain revêtu de l'habit de l'oratoire, froidement 
régulier et honnête, qui a tâché de ne pas se compromettre, 
surtout depuis quelques mois : car au commencement, il n^était 
pas des mieux engagés. Quoiqu'il soit judicieux dans sa con- 
duite à raison de son âge, de ce qu'il a été et de ce quil est, 
je ne le crois pas propre à l'oratoire ». 

La Revue ajoute: a Jean-Nicolas Billaud (Varennes), avait 



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- tss- 

eu, covime on sait, une jeunetM omgaiiM ataot de s'engager 
dans Toratoire, de devenir préfet de^ études et de mener à 
JuUlv» i vingt et un ans, et a'avoir cette conduite « froidement 
régulière et Eonnôte > qui le faisait appeler le « bon » Billaud. 
Pendant ce temps sa verve endiablée ne le compromit pas une 
seule fois. S'il rima, ee fut un madrieal. 11 eut même un sin- 

fulicr complice. En cette année 178ï, le père Fouché, [futur 
uc d'Otrante], son aîné d'un an» professait à côté de lui les 
mathématiques au collège de Juilly et s'occupait déjà de ces 
expériences aérostatiques qui furent la passion de sa jeunesse 
et le mirent en relief vers 1789. Un jour, on vit s élever de la 
cour des grands une mongolGère en papier fabriquée par les 
élèves. On espérait à Juilly, qu'un souffle de N.-E. porterait le 
ballon vers Paris ou Versailles. On y lisait ces vers destinés 
au roi et auxquels le comte de Provence eût souri en père de 
ramille : 

Les fflobes de savon ne sont plus de notre Age. 
En cnangeant de ballon nous changeons de plaisirs ; 
S'il portait à Louis notre premier hommage, 
Les vents le souffleraient au gré de nos désirs. 

« Le ballon avait été construit sous la direction du P. Fouché. 
Le quatrain était du P. Billaud ». 

Voilà oui est bien. Mais le Billaud de l'oratoire en 178f , est- 
il le Billaud^Varennes de La Rochelle? D'une note de M. 
Oeorges Musset sur Jacques-Nicolas Billaud, publiée dans le 
Bulletin d'avril 1882, (tome m, *271), et de divers témoignages 
il résulte que, en 1779, Jacques-Nicolas, alors âgé de 23 ans, 
était avec son père Nicolas-Simon-Marie, inscrit au tableau de 
Tordre des avocats de La Rochelle où il était né lo 23 avril 
1756, où il avait fait ses études. En 1780, il fit une mauvaise 
comédie, raconte an contemporain, fut sirflé et « le lendemain 
de la représentation «, vers 1784, dit-il plus loin, il se réfugia 
à Paris où il végéta, inconnu môme des avQcats» et y épousa une 
fille entretenue. On volt que ce confrère bàzochien ne parle pas 
du tout de son séjour à Toratoire. Pourtant les Etrennes Roche» 
{aises Tindiquént absent, l'année mémo (1784), où le père Petit 
le Jugeait « peu propre à l'oratoire, à raison de son âge, de ce 
qu'il a été et de ce qu'il est ». Il y a donc encore un peu d'obs- 
curité. Les registres de Toratoire où l'on a conserve certaine* 
ment ses prénoms, doivent nous dire si c^est le môme person- 
nage. 

Revvs de Gascogne d'avril contient de M. Adrien Lavergne : 
Les cfiemins de Saint'- Jacques en Oascogne, cb. iv. Le chemin 
de Paris à Roncevs^ux, par Orléans,. Tours, Chàtellerault, 
Poitiers, LusignaQ, Melle, La Ville-Dieu, Saintes, Pons, 
Plassac, Miramneau, Blaye, eto„ avec la Chanson des pèlerins 
de Saint- Jacques: 



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-289- 

Ouand nous fûmes dans la Saintongo, 
Le meilleur pays du monde ; 
Mais il y a des méchantes gens. 
Ils s'en vont sur les passages 
Pour nous voler notre argent. 

Il y a bien d'autres couplets ; 

A Lusignan avons passé, 

A Saintes, à Pont, puis à Blaye... 

Voir sur ce sinet le livre de M. Louis Audiat, Saint Eutrope 
dans Vhistoire, la, légende^ Varchéologie, dont le chapitre zx, 
contient Thistoire de ces pèlerinages au tombeau du saint, y 
compris la défense de Louis XIV d'aller en pèlerinage à Tétran- 
ger sous peine de galères. 

Le numéro de jttin contient de notre confrère M. Oommunay 
Jean-Paul de Lescunt seigneur de Piets (1576-1622), protestant 
militant, député aux assemblées de Loudun, de La Rochelle dont 
il fut élu président (25 décembre 1621), défait avec Pavas au 
combat de Saint- Vivien, arrêté près de Cozes, condamné à 
mort, sa tète exposée à Royan, comme Ta raconté le Bulletin 
de janvier 1887, vu, 36. 

Revue de Vart chrétien (Lille, rue rovale, 26) qui parait 
tous les trimestres par livraison in-i° de 140 pages avec de tor% 
belles et fort nombreuses gravures (prix : 26 francs par an), con- 
tient dans sa livraison d'avril: Frédéric Overbeck, par Jules Hel- 
big ; un rétable sur bois du xiii* siècle et Tautel Saint-Louis à 
Ghàteau'-Gontier, par L. de Farcy ; le bestiaire dé Monza, par MM' 
X. Barbier de Montault ; le symbolisme des animaux, par Vin*- 
oont Ambrosiani ; types symboliques, par L. Gloquet, puis les 
articles ordinaires : nouvelles, sociétés savantes, bibliographie, 
chroniques, questions et réponses. Gette partie contient une 
foule de détails intéressants, malheureusement fort incomplets 
pour notre région dont la Revue semble ignorer Texistence. Il 
y a en outre des planches et des vignettes nombreuses. La J2e« 
vue de l'art chrétien a une vieille et juste réputation qu^elle 
maintient. 

LaSeudre etle Conservateur de Marennes du 17 avril publient 
une délibération c de l'Unité, isle de la liberté, ci-devant Saint- 
Georges, isie d'Oleron «, en date du 2 ventôse an ii de la répu- 
blique, oui contient un rapport de deux commissaires, Guillo- 
tin, boulanger, et Godeau fils, chargés de c la confection du 
salpêtre dans retendue de cette commune »; ils représentent que 
« pénétrés de retendue de leurs devoirs, ils ont senti que pré- 
parer la foudre pour écraser les tyrans et les ennemis de notre 
liberté, était un aiguillon des plus actifs pour s'élever au-dessus 
des obstacles inséparables d'une expérience oui n'a eu pour 
guide qu'une théorie à peine connue, mais fondés sur ce prin- 
cipe que tout est possible dans Tordre de la nature loi*sque. 

Tome VII. i9 



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l 



avec une constance soutenue, on désire faire le bien, vos com- 
missaires ont travaillé à leur premier essay. D'après le choix 
des terres ils remplirent la première cuve d'eau suivant le 
mode indiqué dans Tinstruction ; mais ils n'eurent au tirage 
u'une très petite quantité d'eau à laquelle il fallut en ajouter 
e nouvelle pour saturer les terres de la seconde cuve ; ils pro- 
cédèrent à l'extraction d'après Tesçace de temps déterminé par 
l'art, et ensuite à la cuite, jusqu'à evaporisation de la moitié de 
la liqueur ; mais le refroidissement ne donna aucun résultat, 
pas même de sel marin, quoique l'eau fut extrêmement chargée 
et d'un goût amer, salin, acide et piquant, ce qui détermina vos 
commissaires à redoubler d'efforts pour une seconde cuite de la 
liqueur. Cette opération leur fit apercevoir des cristaux, mais en 

Setite quantité; ils se résolurent a une troisième épreuve qui a 
onné le salpêtre que nous vous présentons, au poids d'une 
demi-livre environ. 

a En sages administrateurs, citoyens, vous nous avez demandé 
de vous indiquer un mode quelconque pour distinguer les di- 
verses espèces de sel d'avec le salpêtre ; nous avons saisi cette 
idée avec empressement et nous avons répondu avec la simpli- 
cité do républicains, que nous connaissons les moyens sans en 
avoir fait l'épreuve, que le salpêtre était un sel rempli de par- 
ties volatiles, mais qu'il n'était point inflammable, à moins 
d'être aidé de parties sulphureuses ; qu'il s'en rencontrait un 
assez çrand nombre dans le charbon ardent, et que, si notre sal- 
pêtre était bon, il devrait s'enflammer après un court instant, 
en raison des fugilinosités du charbon qui seraient raréfiées et 
élevées avec violence par le volatile du nôtre. L'opération faite 
devant vous a produit le plus heureux effet, n^ayant pris que les 
pointes en forme d'aiguilles pour la faire, sans nous dissimuler 
qu'il contenait beaucoup de sel marin (ce que vous connaîtrez 
au pétillement avec l'inflammation). Nous espérons vous en 
donner sous peu, deux livres et demi environ dont la liqueur 
est maintenant à la cristallisation. Nous ne vous tairons point, 
citoyens, que notre opération deviendra dispendieuse par l'a- 
bandon du sel marin dont notre salpêtre est imprégné en raison 
d'une plus grande quantité de bois pour le purifier. Quoiqu'il 
en soit, voici la note des frais occasionnés pour les trois livres 
de salpêtre environ, obtenus par notre essay... » 

Les mêmes publient, n^' des 10, 17, 21 avril, 29 mai, Petites 
notes d'un touriste. Saint-Aignan, Eschillais^ Soubise. 

Les statues de Parts, par Paul Marmottan (Paris, Laurens, 
1887, in-18, 256 pages). — Les statues de Paris dont s'occupe 
M. Paul Marmottan sont au nombre de trente-six : Oharlema- 
gne, Guttemberg, Jeanne d'Arc, Palissy, Henri IV, Louis XIII, 
Molière, Pascal, Louis XIV, Voltaire (deux), l'abbé de l'Epée, 
Diderot, Sedaine, Malesherbes, Haiiy, Pinel, Moncey, Larrey, 
Ney, Napoléon (deux), Bichat, le prince Eugène, Déranger, 
Lamartine, Berryer; Berlioz, Âlexande Dumas, Ledru-Roliin, 



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— 291 — 

Olaude Bernard, Henri Regnault, BoBsuet, Fléchier, Pénelon, 
Massillon (ces quatre autour de la fontaine Saint-Sulpice), et la 
République. Dans ce nombre ne sont pas compris les statues 
des jardins publics : on aurait pu, par la même raison, ne pas 
faire figurer dans ce volume les quatre statues de la place 
Saint-Sulpice qui sont plutôt des décorations que des homma- 
ges. Il y aurait une statistique à faire ; et l'on verrait aue notre 
siècle, ou plutôt notre temps de ces quinze ou vingt aernières 
années, a coulé en bronze ou sculpté en marbre presque autant 
de célébrités à lui seul que les soixante-dix premières années 
de ce siècle : Oharlemagne, Palissy, Voltaire, Diderot, Sedaine, 
Béranger, Lamartine, Berryer, Berlioz, Alexandre Dumas, Le- 
dru-Rollin, Olaude Bernard, Henri Regnault, la Républiaue ; 
ajoutez-y Louis Blanc, une troisième statue de Voltaire clans 
la cour de la mairie du ix* arrondissement (27 avril 1887), sans 
compter celle de Gharlemagne, qui date de 1867, et qu'à part 
Palissy, Sedaine, Voltaire et Diderot, nous avons pris ces 
grands hommes parmi nos contemporains, Béranger, Lamar- 
tine, Berryer, Dumas, Regnault, Berlioz, Bernard, Ledru-Rol- 
lin, Blanc, la République. Encore faudrait-il distinguer dans 
ces monuments ceux qui sont l'œuvre de souscriptions parti- 
culières comme Berryer, Regnault, ou achetés à Tartiste, et 
celles qui sont dues à une souscription nationale ou un vote 
d*un corps délibérant. Les autres statues : Henri IV, Louis XIV, 
Jeanne d'Arc, Molière, Pascal, Napoléon, etc., sont dues aux 
gouvernements divers qui se sont succédé de 1800 à 1870. « On 
sait en effet, dit Tauteur, que tous ces monuments ont été réé- 
difiés ou édifiés depuis la révolution ; le régime de la terreur, 
dans sa. fureur d'égalité» avait renversé toutes les anciennes 
statues. » On voudrait (ju'en quelques pages Tauteur eut tiré la 
conclusion, la moralité, et montré à quelle pensée obéissait 
une époque en glorifiant tel ou tel nom. Le livre de M. Marmot- 
tan est un peu superficiel ; les notices sur chaque personnage 
n'ont rien de particulier. Si au moins on y trouvait quelques 
détails sur l'œuvre elle-même : comment et pourquoi elle a été 
élevée, par souscription publique ou aux frais de la ville ; en 
quelle année ; le prix, Tartiste, le motif de lempiacement, etc. ! 
Ainsi. les neuf pages sur Bernard Palissy, « ne vers 1510 dans 
un petit village du Périgord », et où l'on ne dit pas môme un 
mot de son séjour à Saintes, à plus forte raison delà statue que 
cette ville lui a dressée en 1868, sont très insuffisantes et sur le 
personnage et sur le bronze lui-même. Nous apprenons seule- 
ment que le monument du square de Saint-Oermain des Prés 
est une reproduction de l'œuvre du sculpteur Barrias qui est 
devant la mairie de Boulogne-sur- Seine ; ce n'est pas assez. On 
désirerait aussi souvent savoir de quel artiste est le monument, 
en quelle année il a été érigé, ce qu'il a coûté, ce qu'il vaut, 
etc. Oe sera sans doute pour une autre fois. 

Ij Union de Saint-Jean d'Angély, des 21, 18 novembre, 2 dé- 



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— Î92 — 

y d*Au88; 
de Saine-Jean d'Angélyy 1621-1693 



oembrô, publie, de M. Jolv d*Au8iry, Un ûhàpitr^de Vhiétoire 



QUESTIONS ET RÉPONSES 

QUESTIONS 

N"" 377. — Pourrait-on me fournir des renseignements sur 
Landreau de Maine du Picq, avocat et assesseur en la maré- 
chaussée de Si^intes, auteur d'un Traité de léaislàtion phito- 
sophioue, politique et morale^ publié à Gtonève et à Paris, 
en 1787? L. B. 

N^ 378. — Â~t-on quelques renseignements sur un prédicateur 
du xvn® siècle, natif de Pile de Ré, et nommé Nicolas Oave- 
rith? O. 

N* 379. — L'inspection de la falaise de Talmont «ur Gironde, 
dont les remparts sont en partie tombés à la mer, permet 
de voir du côté ouest qu'une masse énorme de remblai a 
été rapportée pour niveler le sol de la ville et pour sou- 
tenir ses fortifications formées de deux gros murs adossés 
dont les fondations suivent le relief du contour de la falaise 
qui s'abaisse beaucoup du côté du continent ; ces terres rap- 
portées, dont l'épaisseur varie de 2 à 6 mètres, contiennent, à 
leur partie inférieure surtout, une grande quantité de tessons 
de pots romains d'une terre noire très dure, des fragmenta de 
briques de même origine, de nombreux débris d'os, et par 
places une couche de dix centimètres d'huitres plates dont les 
valves sont encore adhérentes. 

A quelle époque les remparts de la ville de Talmont ont-ils 
été construits? 

Comment expliquer la provenance de ce remblai et des huitres 
qu'il contient ? 

Existe-t-il des cartes à différentes époques de la chàtellenie 
de Talmont? A. 

N"" 380. — On lit dans un journal de la Charente-Inférieure, 
du 27 mai : « Que se passait-il sous le grand siècle de Louis 
XIV? D'après La Bruyère^ le paysan de cette époque en était 
réduit à pâturer l'herbe, les orties, et à dévorer les oétes mor- 
tes. » J'ignofe si ce singulier, et peu substantiel régime, manger 
des orties et avaler des charognes, pourrait durer longtemps 
pour tout un royaume, même pour des provinces ou des parti- 
culiers. Je demanderai seulement dans quel livre La Bruyère 
a dit cela : car le passage ne se trouve pas dans Les caractères; 
puis si la Saintonge a été longtemps réduite à cette extrémité, 
ou môme si elle y a été réduite ? 



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-293- 

N* 381. -— Pourquoi Ids typographes, qui ont pris pour patron 
saint Jean l'Evangéliste, ont-ils choisi, non la fôte principale 
de oe saint, qui tombe au 27 décembre, mais sa fôte secondaire, 
saint Jean à la Porte-Latine, qui se célèbre le 6 mai ? Telle est 
la question que se pose à lui-môme M. Jean Grange, dans le 
journal VUnivers^ du 13 mai. c II me semble, dit-il, que ceux 
qui fabriquent les livres ont été conduits à choisir saint Jean 

S our patron et protecteur, parce qu'il est Tauteur, non seulement 
e révangile, c'est-à-dire du livre par excellence, mais du plus 
sublime, du plus divin, si Ton peut ainsi parler, des quatre 
évangiles. En outre, ajoute-Ml, il est souvent question du 
livre dans les récits inspirés de saint Jean. » Le dernier verset 
de son évangile dit que, si les « autres choses que fit Jésus 
étaient rapportées en détail, le monde aurait de la peine à 
contenir les livres où elles seraient écrites. » Il est longue- 
ment question dans l'Apocalypse d'un livre mystérieux. Saint 
Jean y nomme par leurs noms deux lettres de l'alphabet grec. 
La bible ayant été un des premiers livres imprimés, les ouvriers 
ont dû être firappés du texte qu'ils imprimaient et engagés à 
choisir pour patron le saint qui parlait de la sorte du livre et de 
l'alphabet. Enfin M. Orange termine par ces trois conjectures : 
si les typographes ont préféré le 6 mai au 27 décembre, cela 
tient peut-ôtre à ce que : 1° ces messieurs sont fort occupés à la 
fin de l'année ; 2*^ le 27 décembre est près de noël et du lende- 
main de noël, alors fôte d'obligation ; S"* enfin le printemps et le 
mois de mai sont plus favorables à la célébration d'une fôte 
ouvrière, même religieuse, que l'hiver. 

Un « archiviste en retraite », qui écrit aussi à V Univers 
(18 mai), trouve ingénieuse l'idée de M. Jean Orange, et il se 
« permet d'en suggérer une autre, qu'il a lieu de croire être la 
véritable. » Saint Jean Porte-Latine, mande-t-il, a été choisi 
comme patron par les typographes, à cause du tonneau d'huile 
bouillante où il a été plonge par ordre de Domitien. L^huile 
étant employée comme élément essentiel dans la composition 
de l'encre d'imprimerie, les typographes ont pris ce saint 
pour protecteur, à cause de l'antienne In ferventis olei dolium 
missuSy qui est le morceau caractéristique de l'office de ce 
jour. Le correspondant du journal cité né croit pas que cette 
opinion soit nouvelle ; il n'en est pas l'inventeur, et il ne peut 
■e rappeler où il l'a prise. 

Maintenant, au tour d'un troisième. Â. L. 

N® 382. — Je voudrais bien savoir si la Saîntonge a fourni à 
l'église d'autres évoques que M. Fulbert Petit, et quels ils sont. 

0. 

RÉPONSES 

N* 847; VI, 253, 342, 415. Les Lebrethon de Ransannes. — 
Dans le vi« volume du Bulletin, page 419, M. Charles Dangi- 



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— 294 — 

beaud a consacré quelques pages aux Lebrethon de Ransannes. 
J'ai réuni sur la seigneurie et ses possesseurs des notes qui 
pourront peut-ôtro compléter les documents recueillis sur cette 
famille. 

Corme-Royal, voisin de Ransannes, dépendait de Tabbaye 
des bénédictines de Saintes ; le cartulaire publié par Tabbé 
Grasilier parle de ce fief; la charte xxvii (10/9-1099), énumère 
les coutumes dues à Tabbesse par le fief de La Roche : « 40 so- 
lides do relevamento, et in uno quoque anno, débet ire cum 
abbatissa equcs, aut cidem abbatisse tribuere equum suum in 
negocio ccclesic semel in anno.. . Has omnes praescriptas consue- 
tudines reddidit Gaufridus Galderia Hersendi abbatisse, et 
Richardus Chalderia de feodo de Ranzanas similiter. » La 
charte cxxi (1160-1180) mentionne a Jordano Rancenis », et le 
dénombrement du 13 septembre 1472 comprend « en la torro 
du seigneur de Ransannes toute la disme... La Vergnet et La 
Touche-Roussin, qui durent dès laterre de Ransannes jusqu'au 
Mayne-Neuf et jusque à La Pitagière. » Archives^ t. iv, p. 489. 
Le 24 août 1363-1:^64, Guillen de Ransannes, chevalier, rond 
hommage au roi d'Angleterre, à Saint-Pierre de Saintes (Delpit, 
Catalogue des rolles gascons, t. i, p. 116). On trouve, 24 août 
1365, « Guillelmus do Ransannis, miles, dominus de Ârbaudo », 
et en 1470, Guyon de Ransen, qui paraissent être possessionnés 
vers la rivière du Né (Archives, lu, 357, 361, 384). 

Le répertoire des titres du comté de Taillebourg, au chartricr 
de Thouars, cite, à l'article Saint-Vaize, une transaction du 
2 octobre 1404, signée Richard et de Valée, contenant l'abandon 
au prieur de Saint-Vaize du lieu d'Arembert, par Isabeau de 
Ransannes, femme de Guillaume Ghevrier, dame d'Arembert, 
fille et héritière de Guillaume de Ransannes ; à l'article Piassay, 
le 22 mai 1432, un aveu en latin rendu à Pierre Ohevrier, héri- 
tier de Guillaume de Ransannes, seigneur de Gibrault (sans 
doute Gibran), par-Eliète Vidault de la tierce partie du fief de 
La Guinaudière, son droit de terrage au fief de La Forest, sa 
maison de Conchamp; à Tarticle Saint-Sornin de Seschaux, 
le 30 décembre 1409, un aveu rendu au roi à cause de son 
château de Taillebourg, par Pierre de Balodes, seigneur 
d'Açonnay, contenant a les choses tenues de l'avouant par 
Guillaume de Ransanne, savoir La Tour, le moulin et bois 
de Panloy, le fief de La Vallée, le bois et garenne de La Brosse, 
rentes et redevances sur le garenage de Saint-Jean d'Angély, 
etc.; » le 25 janvier 1444, un partage entre Eliettc de Ran- 
sannes^ femme de Nicolas de Montils, et Jeanne do Ransannes, 
femme d'Antoine Isle, des biens de Guillaume de Ransannes 
et Seguine Descussé, leurs père et mère, qui sont les lieux de 
La Tour, le Port-d'Anvaux, Panlois, etc. 

La terre de Boutiraut, paroisse de Solompnanes (Souli- 

f nonnes), est dite confronter au maine de messire Guillaume 
e Rampsanes, chevalier, dans l'aveu du seigneur de Balanzac, 
22 octobre 1423 (Archives, m, 366). Dans les titres de rinveniaire 



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— 295 — 

des papiers de Joseph Lebrethon de Fave, du 29 mars 1764, on 
mentionne un partage du 6 novembre 1465, retenu par Bardon, 
fait entre Jean Islo, Marie Isle, JeanMoreau et Ouillemette Isle, 
sa femme, de la maison et seigneurie de Panlois et [La Tour) 
en Saint-Sornin, c qui avait demeuré à Jeanne de Ransanne. » 
Savary de Ransanne, seigneur dudit lieu, et Jean Ârnault, 
seigneur de Oibran, procèdent à la monstre et revue des 
hommes en état de porter les armes dans la châtellenie de 
Saintes, en juillet 1489 (Marchegay, Documents originaux et 
inédits sur la Saintonge), 

Je ne saurais dire si tous ces personnages ont possédé Ran- 
sannes ou n'ont fait qu'en porter le nom. Quelques uns no 
Tauraient-ils pas tiré de Saint-Quentin de Ransannes? puis il y 
a les Ransannes de Carbon-Blanc t 

Le château de Ransannes, vieille construction massive à 
vastes cheminées, flanquée de deux tours à poivrière et d'une 
tour carrée contenant Tescalier, toutes munies de mâchicoulis, 
pourrait remonter au xv* siècle. La porte d'entrée est surmontée 
d'un tympan ogival orné d'armoiries horriblement mutilées, où 
l'on distingue nettement une croix, et probablement un lambel 
en chef ; l'écu timbré d'un heaume couronné de trois pommes 
de pin, a pour supports deux animaux, loups, renards ou 
lévriers. Ces armoiries n'appartiennent ni aux Acario, ni aux 
Lebrethon. Doit-on les attribuer aux Guischard, à Savary de 
Ransannes, ou aux Guillaume qui Tout précédé? 

M. Denys d'Aussy n'a pu découvrir dans quelles circonstances, 
ni à quelle date Ransannes échut à la famille Acarie ; il omet 
dans son intéressant travail sur Crazannes, la réception (20 
avril 1499) de l'hommage fait au roi par Méry Acarie, seigneur 
de Crasannes, des seigneuries de TËchelle et de Ransannes. 
Aimery Acarie et Renée [sic : sans doute Andrée) de Roohe- 
chouart, sa femme, vendent à Henry Guischart, licencié ès-lois, 
en 1510, la seigneurie de Ransannes, relevant du roi, à la 
charge que ledit Acarie en rendrait Thommage et le tiendrait 
quitte du ban au roi (Note manuscrite aux archives du château 
ae Geay). Aussi, Andrée de Rochechouart, devenue veuve, fait- 
elle hommage de Ransannes, terre, seigneurie, justice haute, 
moyenne et basse, le 7 mars 1518 (Archives de Crazannes). Dans 
un procès-verbal d'aide et convocation du ban de la noblesse, 
faite en la ville de La Rochelle, sans date, mentionné dans les 
manuscrits de dom Fonteneau, t. vi, p. 32, il est dit que « le 
seigneur de Crazannes et du Bourdet est tenu de faire un 
homme d'armes pour les sieurs de Roussennes {sic)^ c certifié 
par le sieur du fief qu'il estoit de la bande de M. l'amiral où il 
estoit de présent pour servir le roy ; pourquoy la saisine sur- 
çoyé. » D'après le môme document, Hugues de Rensennes est 
tenu de fournir un archer à l'aide de François Guillon, Loys 
de Boutailles et Guischard du Moulin : « deffault, et saisine de 
son flefy sauf s'il se trouve luy 3* devant le commissaire qui 
fera la revue lundi prochain à La Rochelle. » 



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^296- 

Ransannes échut aux Lebretfaon par le mariage d'Olive Ouls- 
ohard avec François Lebrethon, licencié ès-loîs, avocat du roi, 
maire de Saintes en 1521 ; son fils Nicolas épousa Marguerite 
do Gourson ou Gourson, et fit rendre son hommage de Ran- 
sannes, le 26 novembre 1560, au'seigneurde Crazannes par son 
beau-frère, François do Gourson, écuyer, seigneur en partie de 
Beaulieu, demeurant à Rempsanes, au devoir d'un ongle de 
buhor enchâssé d'argent ; le fief dominant doit toujours 
décharger son vassal du ban et arrière-ban. Nicolas présente 
son dénombrement à Jean Acarie, le 13 janvier 1563; et l'hom- 
mage de Jean Acarie, 21 août 1607^ mentionne oe fief (Archives 
de Crazannes; Archives^ xiii, 366). 

Ici nous tenterons de compléter chacun des numéros de Ténu- 
mération faite par M. Dangibeaud, à Taidedes registres des égli- 
ses de Saint-Sulpice d'Arnoult et de Sainte-Geneviève de Sou- 
lignonnes, qui ne nous apprennent rien sur Louis Lebrethon et 
Renée Mage. Nous conservons aux noms Torthographe des 
registres. 

IV. François Lebrethon, écuyer, sieur de Ransannes et des 
Marais, inhumé dans l'église de Soulignonne le 25 février 
1670, à81 ans, époux d'IsabeaudeGenouille, inhumée dans l'église 
le 14 mars 1644, à 34 ans. Ils eurent pour enfants, outre Pierre et 
Elisabeth, marraine d'une cloche avec son père, le 18 décembre 
1648, ceux que contient le relevé de baptêmes suivant, établi 
sur une feuille volante en 1669, sans siraature : nous donnons 
les dates des baptêmes : 1* Baptêmes faits à Saint-Sulpice et 
dont les registres sont perdus : 26 mars 1631, Marguerite ; elle 
signe un acte du 16 octobre 1667, à Saint-Sulpice ; — jour de 

Îentecôte 1632, Jacques « mort », signe un acte en 1d44; — 
4 juillet 1633, Charles, enterré dans l'église de Soulignonnes 
sous le titre de c sieur de Bapaume », fief dépendant de Ran- 
sannes, le 8 février 1662; — 15 avril 1635, Suzanne, probable- 
ment la Suzanne Lebrethon qui épouse à Saint-Sulpice », dont 
elle est dite paroissienne, le 10 juillet 1669, Jacques de Laigle, 
de la paroisse de Saint-Martin d'Augé en Poitou ; signature 
Françoise Lemousin ; — 26 octobre 1636, Marie, enterrée dans 
l'église de Soulignonne, 4 mars 1643 ; signatures, Dusoussy, 
Charles de La Vallade, Chevalier; — 30 janvier 1639, René, 
enterré dans l'église le 18 octobre 1645. 

2"^ Baptêmes faits à Soulignonne : 12 février 1641, Anne, pro* 
bablement celle qui est enterrée à Saint-Sulpice, à80ans,veuve 
du sieur de Chabiran, le 4 janvier 1720; elle eut pour parrain 
Mathias Dupuy, écuyer, sieur de La Gaudonnière (ou Baudo- 
nière) et Renée Panetier; -—26 janvier 1642, Catherine, tenue 
par Jean et Marguerite Horry, sans doute la Catherine Lebre- 
thon qui épouse à Saint-Sulpice, le 12 septembre 1673, Etienne 
Barreau, sieur de Longchamps, devant Morounier, bénédictin; 
présents, Claude de La Mauvinière, écuyer, sieur du Tervolt ? 
prieur de Notre-Dame du Chapus, Aqne Lebrethon; Barreau, 



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prieur-curé de Neuvio. Je ne trouve point le nom dé Domini* 
que. — Le 27 février 1645, mariage d'André Lebrethon avec Fran- 
çoise Guillon, et de Jean Ouillon avec Gatiierine Le Brethon; 
— 20 janvier 1647, baptême de Marie, fille d'André; — 21 mai 
1643, baptême de Pierre, iils de Savinien Le Brethon (qui 
meurt le 24 novembre 1652^ à 58 ans), et de Jeanne Herveau. 
J'ignore s'ils se rattachent à la famille de Ransannes dont aucun 
membre ne signe à ces actes. 

y. Pierre, chevalier, seigneur de Ransannes, époux de Fran^ 
çoiseLemousin, 31 mai 1661, inhumé dans Téglise^à 77 ans en- 
viron, le 6 janvier 1703, eut pour enfants, outre François-Joseph 
ou François-Gabriel, qualifié seigneur de Ba^aulme en IGoO, 
Julie-Eiizabeth, qui signe un acte avec son frère, le 7 février 
1682, inhumée à 25 ans environ, dans l'église, le 19 mars 1692. 

VL François-Joseph ou François-Gabriel, chevalier, seigneur 
de Ransannes, Bapaulme, inhumé dans Téglise, le 2 février 
1741, à 80 ans environ, époux de Françoise Joubert, inhumée 
dans réglise le 4 décembre 1720, eut pour enfants outre Fran* 
çois-Alexandre, baptisé le 1«' octobre 1697, tenu par François 
Barillé, laboureur, et Geneviève Gougnon : Françoise-Angé- 
lique, tenue à Saint-Sulpice le 15 septembre 1698, par Raphaël 
Ohabiran, sieur des Moulins, et sa grand'mère, Françoise 
Lemousin ; elle épouse le 21 avril 1727 messire Elle Joumard 
Achard (M. d*Ezimont), du Périgord. 

VIL François-Alexandre, chevalier, seigneur de Ransannes» 
marié à Françoise-Hélène-Jeanne Frottier, eut pour enfants » 
outre Hippolyte-Oasimir, dont il n'est pas question dans mes 
actes; et N. que je trouve ainsi désignée: « 12 mai 1745, on- 
doyé une fille de M. François-Alexandre Lebrethon, écuyer, 
seigneur de Ransannes, et de danie Hélène-Françoise-Jeanne 
Frotier, née le 11 ; les cérémonies ont esté faites en Téglise Saint- 
Palais de Saintes, où elle est enregistrée le 24 avril 1756 ; elle a 
eu pour parrain monseigneur de La Corée, évesque; marraine, 
madame de Duras, abbesse de Saintes » : 23 juin 1738, Ga- 
briel-Gaspard, tenu par François-Gabriel, son aïeul, et damoi- 
zelle Magdelaine*Therèze Frottier, sa tante. (Signatures : Poite- 
vin, Dubreuil, N. Deville, Bapaume); inhumé le 29 février 1740, 
dans réfflise; le 24 septembre 1739, François- Alexandre, né et 
ondoyé le 27 août, tenu par François Frotier, son oncle, écuyer, 
seigneur de Pairay, et Marie-Françoise Gentie (Signatures : Jean, 
Chevalier, de Brossard, M. Frotier, Charles du 8ouchet,de Ce- 
ris, François Frotier, Peray) ; le 26 février 1740, inhumation de 
damoisello Anne Joubert, bO ans ; le 1*' novembre 1741, Char- 
les-Philippe, né le 30 octobre, tenu par Charles du Souchet, 
écuyer. seigneur de Champagne, et dame Elizabeth Gefrain, 
épouse de M. deCéris; signatures : Marguerite du Souchet, Jou- 
bert de Maoqueville, M. Guinot, N. de Ville, M. Frotier, M. 
Guinot. D'après M. Audiat, Etudes^ documents^ etc., p. 62-63, 



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-298- 

06 serait lui qui, commandant la Capricieuse^ mourut glorieu- 
sement, le 5 juillet 1780, dans un des plus beaux combats de 
cette guerre contre deux frégates anglaises, après avoir eu le 
bras gauche et une cuisse percés de deux coups de feu. Il com- 
mandait en 1778 la P&llas^ arrêtée au mépris du droit des gens 
par Tamiral anglais Keppel (Rôles saintongeais, par M. de Bre- 
mond d*Ars) ; le 23 mai 1743, Gabriel-Ange, né le 19, tenu par 
Gabriel Lemouzin, baron de Nieul, et dame Marie-Angélique 
Joubert (Signatures : Thiécourt de Céris, Lemouzen de Nieul, 
Joubert de Macaueville] ; devenu abbé, il présenta une requête 
à nosseigneurs de l'assemblée nationale en 1790 (Etudes, aocu' 
ments, etc.), le 5 juin 1751, Henri-Philippe, né le 4, tenu par 
François-Philippe de Géris, et Jeanne-Henriette-Céleste de 
Bretinauld (Signatures : de Cery, Henriette-Céleste de Breti- 
nauld, Bretinauld d*Argenteuil, Bretinauld de Magezy, Dezimon, 
Dezachard) ; le 30 août 1752, François- Charles- Augustin, né le 
28, tenu au nom de François- Alexandre, son frère, et de Char- 
lotte de Cervs par des domestiques; le 14 janvier 1757, Fran- 
çoise-Gabrielle-Magdelaine, née le 11, baptisée le 5 février, 
tenue par Jean-François Chevalier d'A vailles, et damoiselle 
Claire-Magdelaine Lemouzin (Signatures: H. Bretinauld, Ch. 
de Céris, Thiécour de Céris, de Ceris, Bretinauld). 

Mentionnons : 28 février 1749, la signature du père Le Berton, 
jacobin, desservant la paroisse de Thezac; 4 août 1767, Macne- 
mara, Claude de Macnemara ; 16 août 1762, inhumation dans 
réglise de damoiselle Magdelaine Frotier, 80 ans environ; 
signature de Ch. de Ransanne. 

Par acte de Guérin et Merilhou, notaires à Rochefort, le 24 
avril 1764, Jeanne Frottier, au nom de François-Alexandre 
Lebrethon, son mari, vendit à Claude-Mathieu de Macnemara, 
écuyer, ancien capitaine des vaisseaux du roi, chevalier de 
Saint-Louis, demeurant à tiochefort, rue des Fonderies, et à 
Marie-Henriette Boucaud, son épouse, la seigneurie de Ran- 
sanne, justice haute, moyenne et basse^bians et corvées sur les 
habitans et tenanciers de deux journées par chacun d^eux, droit 
de pèche, chasse, prélation, etc. , tenue à foi et hommage du roi 
à cause du château de Saintes, sous le devoir utile d'un ongle 
de buhor enchâssé en argent, évalué 50 sols, sauf une pièce de 
terre et vigne, tenue à roture de la seigneurie de Corme-Royal, 
seigneurie dont ils n'ont aliéné qu'un moulin à vent; on vend 
aussi une fouloire, deux grands tonneaux, quatre cuves, quinze 
fûts de barriques, bassiots, tire-vin, chantiers du chai, brebis, 
pour 35,000 livres, dont 5,000 payables aux sieurs et demoiselle 
.des Achards d'Ezimont, dues sur ladite terre pour la légitime 
de Françoise-Angélique Lebrethon, leur mère, comme il paraît 
par son contrat de mariage du 18 février 1727, reçu par Chan- 
celée, notaire roval à (illisible); à la dame de Bartinaud (sic)^ 
une rente de 60 livres; une rente semblable à Catrou; 1,000 
livres à Duchesne, marchand à Saintes; 400 livres à Viain ; 265 
livres au receveur des tailles de Saintes pour vingtième de 



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- 299- 

ladito terre ; 700 livres enfin seront employées pour pension, 
habits, ameublement de damoiselle Magdelaine-Oabrielle Le 
Brothon de Ransanne, fille de la yenderesse, qui a intention 
d'entrer en religion chez les dames bénédictines de Saint-Mai- 
xent; (elle avait huit ans). La famille Lebrethon laissa, m'a-t-on 
dit, dans le pays, de sympathiques souvenirs. 

Les Macnemara portaient : De gueules au lion (Vargent^ 
surmonté (Tun croissant de meniez accoHté de deux fers de 
lance d^or. Henriette-Marie de Boucsud, veuve du comte de 
Macnemara, fut représentée pour sa terre de Ransannes, par 
Julien-Gilbert, comte du Chaffault, aux élections des états géné- 
raux en 1789. Par acte de Huvet, notaire à Saintes, le 7 août 
1810, sa fille, Claude-Catherine, épouse divorcée de M. François 
Launoi, enseigne de vaisseau, seule héritière de Oatherine-Ju- 
iie-Âniie, sa sœur, vendit le domaine de Ransannes^ répandu 
sur les communes de Soulignonne et Corme-la-Forét, à Jean- 
Baptiste Lériget, receveur principal des droits réunis à Saintes, 
dont les mandataires le vendirent, le 7 mars 1837, à mon grand- 
père, Antoine Tortat. 

Trois vieux portraits du xviii* siècle : un officier en cuirasse, 
un magistrat, un officier de marine, que Ton supposait repré- 
senter des Macnemara, furent remis vers 1860 à la famille de 
Turpin. Gaston Tortat. 

N" 376, VII, 204. Une notice sur Véglised'Aunay, par Vabbé 
Lacurie, à retrouver, — Il est vrai : Tabbé Briand, dans son 
Histoire de V église santone, m, 458, a reproduit une description • 
do la remarquable église d'Aunay, qu'il dit empruntée à une 
Notice historique et descriptive de la basilique œAunay, écrite 
par Tabbé Lacurie. Dans la discussion qui s^éleva entre les deux 
doctes à propos de la découverte du tombeau de saint Eutrope 
(19 mai 1843), et où le « bleu riflard » de Briand joue un 
si grand rôle, détail dont n'a pas parlé Tauteur de Saint EU' 
tropCj tout en reproduisant les arguments des deux champions, 
Lacurie reprochait, entre autres griefs, à Briand de lui avoir 
attribué cette Notice qui « portait en tête en gros caractères rouges 
et très lisibles le nom de son auteur, M. Lesson, deRochefort. a 
A quoi Briand (Réponse à la lettre adressée par M. Vabbé La- 
curie à Af . Briand) riposte, page 7 : « A La Rochelle, je m'adres- 
sai à la préfecture, ou je savais, par un ami, trouver des docu- 
ments relatifs à Téglisc d'Aulnay. La personne chargée des 
archives du département me remit la notice en question : 
« Voilà, ajouta-t-elle, une bien bonne source où vous pourrez 
» puiser; cette notice est l'ouvrage de M. l'abbé Lacurie, qui cer- 
» tes s'y entend. » En effet, je lus ce titre inscrit sur le cahier '/ 
Notice historique et descriptive de Véglise d'Aulnay. Et si je 
n'aperçus point en tête et en caractères rouges le nom de M. 
Lesson, en revanche, je vis à la fin, et très lisiblement écrite, 
quoique en caractères noirs, cette signature : a J.-L. Lacurie, 
membre du conseil général pour la description et la conserva- 



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— soo — 

tion des monumenU historiques de FrjpLttce. » Voici, du reste, 
la déclaration de Leeson lui-même dans le Musée Anaîs (1846), 
page 18 : « La Notice, insérée dans VHistoire de Véglise s&n- 
tone de Tabbé Bryan, et quMl attribue par erreur à M. l'abbé 
Lacurie, est extraite d'un mémoire dont nous avons communi- 
qué le manuscrit à M. Lacurie... » Et Lesson reproduit ce mé- 
moire qui, à part quelques changements, est celui de VHistoire 
de Véglise santone. Il faut donc ajouter Lesson aux écrivains 
qui se sont occupés d'Aunay. L. T. 

N^ 381, VII, 293. Saint Jean, patron des imprimeurs, — Les 
raisons alléguées sont plausibles. Me sera-t-il permis d'en 
hasarder une troisième? L'i4pocaIi/pse, on le sait, est une 
énigme jusqu'à présent indéchiffrable, malgré la sagacité des 
interprètes; et les commentateurs y perdent aussi bien leur 
science que Tabbé Torné à expliquer les centuries de Nostra- 
damus. N'> a-t-il pas là un rapprochement qui sMmpose entre 
le texte du livre de Tange de Pathmos et la copie des auteurs 
que les typographes doivent traduire en émolé? En effet, ils ne 
comprennent pas un mot du manuscrit qu'ils impriment. De là 
les coquilles réjouissantes dont les recueils d'anas fourmillent. 
Il est vrai que, s'ils comprenaient ou voulaient comprendre, les 
fautes seraient encore plus nombreuses. Gela soit dit sans mau- 
vaise intention aucune pour eux. Un ancien ttpo. 

— Il est très probable que saint Jean est le patron des typos, 
parce que l'/lpocalypse indéchiffrable est l'image des manus- 
crits — également indéchiffrables de la majorité des écrivains. 

Un imprimeur. 



BIBLIOGRAPHIE 



Mabillb (le docteur H.), directeur-médecin en chef de Tasile 
de Lafond. Rapport sur les travaux des conseils d'hygiène 
publique et de salubrité du département de la Charente-lnfé" 
rieure pendant Vannée 1885. La Rochelle, typ. Mareschal, 
1887, 95 p. et tableaux. 

Mansbau (l'abbé Isidore). Les prêtres déportés. Voir Bulletin y 
VII, p. 181, et Polybiblion de mars, p. 255, où M. Tabbé Ernest 
Allain loue les recherches du « prêtre respectable », qui a 
travaillé vingt ans à ces « deux intéressants volumes », mais 
qui n'est pas, « on le voit vite, un historien de profession, » et 
son œuvre, qui sans avoir c évidemment la valeur littéraire et 
la portée critique de celle de M. Victor Pierre, et malgré 
c quelques négligences de style, quelque fantaisie dans l'ortho- 
graphe des noms propres a et une sévérité insuffisante dans la 
critique des documents, mérite cependant « ^'étre connue et 
propagée ». 



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— 801 - 
Marmottan (Paul). Les statues de Paris. Voir plus haut, p. 290. 

Métais (rabbé Oh.). Les processions de la Sainte-Larme à 
Vendôme. Documents inédits. Vendôme, Ripé, 1887, in-8*, 44 
pages. — Oulte populaire de la Sainte-Larme qu'on promenait 
en procession pour obtenir la pluie. Nous publirons prochaine- 
ment quelques chartes par lesquelles, au xiii* siècle, des habi- 
tants de rîle d'Oleron se donnaient eux et les leurs à la Sainte- 
Larme de Vendôme. 

Un office de Saint-Eutrope. Voir plus haut. 

Mbsnard (Amédée). Fontbelle, Grandjean et leurs environs. 
Grottes celtiques. Ages préhistoriques. Royan, imp. Billaud, 
1886, in-18, 35 pages. 

Disons un dernier mot sur l'âge de la pierre. 

Monsieur de Mortillet dans un savant traité 

Divisa le sujet. Il dit la vérité 

Sur ces temps inconnus. Ses nombreux commentaires 

Chassèrent à jamais les erreurs séculaires. 

Cet âge intéressant, comptant trois sections, 

Selon les divers temps, reçut différents noms. 

L'époque primitive, encore éolitique, 

Puis seconde venant ou paléoUtique, 

Enfin néoli tique est celle du roc poli, 

Epoque où Tart affecte un mode plus joli... 

Voici la fin de l'opuscule : 

Avant de m'éloigner, pourtant^ ô chef de gare 

Aimable et complaisant, avant que je démarre. 

Que je te dise adieu, mais bien sincèrement ! 

A ta famUle aussi 1 Son aspect est vraiment 

Des plus intéressants, et j^applaudls au nombre : 

Neuf filles et gargons. Aucun d'eux n'a l'air sombre. 

Gàbrielle d'abord et ses dix-huit printemps, 

Une brune aux yeux noirs, vive, alerte, heureux temps. 

C'est la seconde mère à la jeune famille ; 

Elle lave, elle coud; par elle chacun brille ; 

Puis Daniel, puis Eugène, et puis encore Arthur ; 

Julie à Tair mutin ; Jeannette au front si pur ; 

Henri, le gros H^ri ; la belle Gellinie ; 

Puis, pour clore la suite, un bébé, c'est Marie. 

Adieu François Michaud, époux de la Joulin, 

Qui vend de bon vermouth, comme aussi de l}on vin 1 

Le Moniteur de Saintes, du 14 novembre, siené Â. H., dit : 
« M. Ménard ne se contente pas de décrire, en homme épris de 
la vraie beauté, Fontbelle, Orandjean et leurs pittoresques envi- 
rons ; il nous initie en beaux vers au mystères des grottes cel-> 
tiques et des âges préhistoriques... » Le Mémorial de Saintes^ 
du 21, signé Victor Billaud, « appelle ce livre une oeuvre atta- 
chante et instructive. » Il y a des pages qui gazouillent comme 
les profondeurs des bois lors des sèves montantes, et Fauteur 
nous montre dans cet ouvrage, écrit à la gloire d'un petit pays 



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- 302- 

dont il aura été le poète et rhiatorien, quHl lui suffit de décrire 
pour savoir charmer. » 

Mais pourquoi l'auteur écrit-il Grandfçent, Grandjean qui 
n'a pas de sens? pourquoi de M. de Mortillet, maire do Saint- 
Germain en Laye et député, fait-il un conservateur du musée de 
Cluny; pourquoi, de Bignay, cure à la collation du prieur d* An- 
ville, un «prieuré de Tordre de Sainte-Geneviève » ? de Mazeray, 
simple vicairie perpétuelle à la nomination de Tabbé de Saint- 
Jean d'Angély, « un couvent de bénédictins » ? Pourquoi y fait- 
il naître Régnault de Saint-Jean d'Ângély, né dans l'Yonne, à 
Saint-Fargeau ? 

MoiNET (le docteur Charles). — Lesire deJoz&nsy^ s. 1. n. d., 
(1887), in-4% une page. (Extrait du journal Le réveil de VAunis 
et de la. Saintonge^ Roohefort. 

MoucHET (C). Les crûs d'eau-de-vie charentaise, carte éditée 
par G. Mouchet, de Cognac. Gravée et imprimée par Erliard, à 
Paris, 1887. Prix : 2 fr. 50. Carte fort claire, indiquant 1° et 2* 
la Grande et la Petite Champagne ; 3* Borderies;4°, 5**, 6°, 7* les 
Fins Bois, Bons Bois, Bois ordinaires et communs. 

MrjLsée scolaire, organe mensuel d'instruction ])rimaire et 
d'histoire naturelle. Charles Barrillot, instituteur à Limalon- 
ges (Deux-Sèvres), propriétaire; Eugène Lemarié, à Royan, 
rédacteur. Royan, imp. Billaud ; le !•' numéro a paru en jan- 
vier 1887, in-4", 8 pages. Prix : 2 fr. 50 par an ; le numéro, 25 
centimes. Le premier numéro contient Courant^ monographie, 
qui avait déjà été publiée dans le Bulletin de la société lin- 
néenne, et avec autant d'erreurs. 

MussBT (Georges). Documents sur la réforme. Voir page 263. 

Noces d'or de Vinstitution de Pons. Voir Bulletin, vi, 387. 

NoGuÊs (l'abbé J.-L.-M.). Les noces populaires d'autrefois 
en Saintonge et en Aunis. Melle, imp. Lacuve, 1886, in-8*, 18 
pages. (Extrait de la Revue poitevine), 

Ollivier-Bbaurbgard (J.), avocat. Législation italienne; 
Organisation judiciaire et analyse du code civil. Paris, Pichon, 
5 avril 1887, in-8% 424 pages. Prix : 6 fr. 

Ordo divini officii sacrique peragendi a clero Rupellensi... 
editus pro anno Domini 1887. RupellaD, 1886 ; Pons, imp. 
Noël Texier, in-18, 160 pages. 

Ordonneau (Maprice). Serment d'amour, opéra-comique en 
trois actes. Musique de M. Edmond Audran. Paris, Tresse, 
1886, in-18. — Représenté pour la première fois à Paris sur le 
théâtre des Nations, le 19 février 1886. 

Ordonneau (Maurice) et Hippolyte Raymond. Maître Corbeau, 
comédie en deux actes. Paris, Tresse, 1887, in-18, 71 pages. 
Prix : 1 fr. 50. 

>— • et Valabrègub. Durand et Durand^ comédie en 3 actes. 



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— 303 — 

Pbllisson (Jules). Aveu et dénombrement du marquisat de 
Barbezieux rendu au roi par Louise-Elisabeth de La Roche^ 
foucauld... le 17 juillet illl. Pons, imp. Noël Texier, 1887, 
in-8®, 79 paçes. — (Extrait du tome xv des Archives histori'^ 
ques de Saintonge), 

[Pellisson (Marcel)]. In iharbot de bouquet saintonjhoué tout 
frei thiuyit per meite Piare Marcut. Voir Bulletin ^ vu, 55 et 
17G. 

Petite revue agricole du canton de Mtrambeau, mensuelle, 
organe du syndicat agricole de Mirambeau, dont M. le comte 
Duchâtel est président ; MM. Seguin et Furet, conseillers d'ar- 
rondissement, vice-présidents. Mirambeau, au syndicat canto- 
nal agricole, n° 1*% 20 février 1886 ; gratuit pour les membres 
du syndicat. 

Perrin (Fabbé Théodore]. Les martyrs du Maine ^ épisodes 
précieux de l'histoire de Veglise pendant la révolution fran- 
çaise. Troisième édition (publiée par M. le comte Claude de 
Monti do Rezé). Laval, Ghaillaud; Le Mans, Leguicheux, 1884, 
in-12, 2 vol. — O'estrhistoirede tous ceux qui souffrirent pour la 
foi en France et à Tétranger, avec des notices sur les victime» qui 
succombèrent par l'assassinat ou la mort juridique, par la 
déportation ou la captivité. Le chapitre, Prêtres morts dans la 
rade de Tîle d'Aix et la Guyane, nous intéresse particulière- 
ment. Il y a aussi quelques noms qui appartiennent au diocèse 
de La Rochelle : Etienne Duplain, vicaire de Chemeré le Gan- 
din, né à Saint- Rémy du Plain,.mort à Pile Madame, etc. 

Peuple (Le), journal républicain de la Charente-Inférieure, 
paraissant le mardi, le jeudi et le dimanche, à Saintes, avenue 
Gambetta, 7 ; directeur politique, Ë. Dupon. Le numéro spéci- 
men ([Royan], avec la mention : Saintes, imprimerie Chassériaud), 
a paru le 16 janvier, in-f», 4 pages. — Le !•' numéro a paru le 

3 février. [Bordeaux], imprimerie spéciale du journal Le Peuple ; 
Gérant, A. Bugeaud. Prix : 12 fr. par an ; 6 mois 7 fr.; 3 mois 

4 fr. 

Pineau (le docteur). Contribution à la chronologie néolithi-* 
que et à la géographie préhistorique du littoral de Saintonge. 
Paris, imp. Chaix, 1886, in-8o, 4 pages. — Extrait du volume 
Association française pour Vavancement des sciences. Congrès 
de Grenoble. 

Poli (le vicomte Oscar de), président du conseil héraldique 
de France. Les seigneurs et le château de Bothon. Paris, con- 
seil héraldique de France, 1885, ln-18 jésus, 226 pages. 

Maison de Castellane, Branche de Salernes. Paris, con- 
seil héraldique de France, 1885, in-18, 93 pa^es. 

Fleur de lis. Paris, Bleriot, 1886, in-18. Prix : 3 fr. 

Précis généalogique de la maison de La Noue, Saint- 

Amand, imp. Destenay ; Paris, au conseil héraldique do France, 



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-804-^ 

1886,in*18jé0U8,256p. Il contient une généalogie fort bien faite 
(avec 120 pages de preuves sur 244) qui remonte a 1085. Parmi les 
membres de cette famille, citons un abbé de Saint-Séverin et 
le célèbre La Noue Bras de fer, qui joua un rôle important pen- 
dant les guerres de religion et à La Rochelle. 

-— Essai d'introduction à Vhistoire généalogique. Paris, 
conseil héraldique de France, 1887, in-18, 252 p. — Ce volume 
est l'introduction à VHistoire généalogique des Courtin (Paris, 
1887, in-4) et il forme un chapitre parfaitement distinct, destiné 
à réfuter une foule de préjugés qui ont encore cours dans nos 
siècles de lumière et d'instruction obligatoire. L'auteur prouve 
que la noblesse était un privilège fort onéreux, que souvent le 
gentilhomme abdiquait « en usurpant le fructueux privilège des 
noms nobles, c'est-à-dire en se livrant au négoce », sauf plus 
tard à obtenir des lettres royales de relief de dérogeance : car 
cette défense aux gentilshommes de faire le commerce était un 
privilège accordé aux roturiers, afin aue les mêmes n'eussent pas 
privilèges de noblesses et avantages ae richesses. Exemple Jean 
d'Annebaud, père du maréchal de France et d'un cardinal, impo- 
sé à la tiiille par les élus de Lisieux pour avoir engraissé des 
bœufs sur ses terres « en intention, comme on ctoit, de les 
revendre. » Souvent aussi le gentilhomme déchu redevenait 
noble par l'échevinage. La noblesse n'était pas une caste, mais 
une classe; on y arrivait avec la plus grande facilité, et toute 
famille qui voulait pendant trois générations accumuler l'hon- 
neur, la probité, le travail, puis l'aisance ou la fortune, consé- 
quence inévitable, entrait dan^ la noblesse par les charges, par 
l'anoblissement, par l'élection au conseil municipal des bonnes 
villes. « Le tiers état, disait-on, est séminaire de noblesse. » 
Puis viennent des chapitres sur l'instruction, sur la propriété, 
sur le morcellement de la propriété, que n'a pas créé la révo- 
lution, sur la richesse des paysans, sur..., etc. Livre fort ins- 
tructif, très intéressant, plein de faits, de preuves, d'anecdotes, 
vivement écrit, mais dont l'analyse est difficile et qu'il faut lire 
d'un bout à l'autre. 

Pozzi (B.), pasteur à Pau. Les plaintes de Véglise. Discours 

5 renoncé à la dédicace du temple de Téglise évangélique libre 
e Monooutant, le 16 décembre 1885. Rouillac (Oharente), au 
bureau du Témoin de la vérité, 1886, in-8% 16 pages. Prix : 35 
centimes. 

PoussoN (docteur Alfred). De la conduite à tenir dans le 
traitement des calculs enchatonnés, Paris, imp. de M. Décem- 
bre, 1886^ in-8*. (Extrait des Annales des maladies des organes 
génito-urinaires, de décembre 1885). 

De Vostéoclasie. Paris, J.-B. Baillière, 24 juin 1886, 266 

pages, avec figures. 



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Otl.ilIlUN.SAlNUS 



FOUILLES DANS LES 

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wiitfiH fi u ioeiiri êt$ h^cMNif tiiâfntpwêê i la maêht^mu a m l'Avms . TOME VII. 



REMPARTS DE SAINTES 



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— 305 — 
LES REMPARTS DE SAINTES 

ET LES MONUMENTS ROMAINS 



Au commencement de 1886, Péconome de l'hôpital Saint- 
Louis, à Saintes, M. Paul Lesueur, voulant agrandir le jardin, fit 
démolir le mur qui le clôture au couchant, cours Reverseaux, 
champ de foire. Oe mur avait une épaisseur de trois mètres ; deux 
chariots s'y pouvaient rencontrer sans se heurter, comme sur 
ceux de Babylone. En diminuant cette muraille de deux mètres 
on gagnait du terrain ; on magnait aussi d'excellentes pierres. 
L'idée était heureuse, elle Tétait à un autre point de vue. 



« Il y a peu de villes de l'ancienne Oaule où l'on remarque 
plus de monuments et de ruines du temps des Romains qu'à 
Saintes et aux environs, écrivait Le Royer de La Sauvagère, en 
1770, dans son Recueil d^ antiquités. Ils nous apprennent que 
l'ancienne ville des Santones était incontestablement placée en 
ce lieu-là, et que la Saintonge, dont elle était capitale, tenait un 
rang distingué dans l'Aquitaine, une des provinces les plus 
importantes de l'empire romain ». Les remparts de Saintes, 
comme ceux de cinquante villes gauloises, sont formés de 
débris d'édifices romains : Reims, Trêves, Arlon, Sens, Auxerre, 
Besançon, Langres. Beauvais, Angers, Autun, Evreux, Tou- 
louse, Narbonne, Cordeaux, Poitiers, Tours, Troyes, Périgueux, 
Le Mans, Orléans. 

Dès le milieu du m* siècle, les Barbares commencent à con- 
voiter les riches et douces campagnes de la Gaule ; dès lors ils 
s'efforcent de franchir la barrière du Rhin. En 234, inva- 
sion des Germains; des Francs, en 241 ; en 261-268, ravages des 
Francs, puis des Vandales ; en 270, insurrection des Bagaudes 
qui prennent Autun après un siège de 7 mois. En 274-277, Trê- 
ves et 70 villes de la Gheiule sont ruinées par les Francs et autres 
tribus germaniques ; en 286, incursion de Alamans, Burgondes, 
Hérules, dans la Gaule-Belgique; en 297-301, invasion des Ala- 
mans dans la Séquanaise; cette fois, 60 mille sont exterminés. On 
les bat, on les repousse; ils reviennent. En 310, expédition de 
Constantin au-delà du Rhin ; en 313, nouvelles incursions et dé- 
faites des Francs ; en 341-42, établissement des Francs-Saliens en- 
tre l'Escaut et la Meuse; Julien bat les Francs en 357; en 358, les 
Salions et les Hamaves ; en 35, les Alamans ; en 360, les Hatte- 
wares. En 364-368, incursion des Alamans qui sont défaits à 
Oolmar au mois de mai 378. En 388, guerre contre les Francs ; 
en 399, prise de Trêves par les Germains ; le 1*' janvier 407, 

Tome VII, • 2o 



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> 306 ^ 

passage du Rmn par les Suèves, les Alains et les Vandales, qui 
saccagent Mayence, Worms, Spire, Reims, Amiens, Arras, 
Tournai, etc. Alors la digue est emportée, et le torrent passe 
furieux. Alors se précipitent les Saxons, les Hérules, les Bur- 
gondes, les Sarmates, les Gépides, En 412, la Gaule méridio- 
nale est envahie par les Wisigoths qui prennent Valence, Nar- 
bonne, Toulouse, Bordeaux, Saintes; et Saintes dut subir leur 
domination. 

Pendant deux siècles que dura l'attaque contre la barrière du 
Rhin, on dut se préserver. De bonnes et solides murailles 
étaient un obstacle sérieux; on construisit des remparts. De là 
des lois pour que chaque ville ait ses murs, et de minutieuses 
précautions furent prises pour les y obliger. Du reste, la néces* 
site faisait loi, et les riverains du Rhin, Tes plus exposés, cher- 
chèrent aussi les premiers à se défendre. Puis, quand en 406- 
407, les villes de l'intérieur et des bords de rOcéan virent 
qu'Amiens, Reims, Auxerre étaient prises et que le même sort 
les attendait, elles s'aperçurent que ce péril, longtemps cru loin- 
tain, s'approchait rapidement. Celles qui n'avaient pas encore 
de murailles en construisirent. Est-ce alors que Saintes éleva 
ses fortifications? 

Mais le temps pressait : il ne fallait pas songer à aller dans 
la carrière, détacher des blocs et les amener méthodiquement 
autour de la ville, jusque sur les hauteurs de l'acropole. Les 
Romains, eux, l'avaient fait; les carrières situées près des 
arènes, et qui s'étendent à plus de deux kilomètres dans la 
campagne, sous les coteaux de Saint-Macoux et la route de 
Saint-Georges, en savent quelque chose. Mais eux, ils avaient 
le temps pour eux ; ils avaient aussi l'armée ; et en temps de 
paix, ils mettaient les soldats aux travaux publics, routes, édi- 
iices, pour les occuper d'abord, les endurcir ensuite, pour ne pas 
leur faire perdre les bonnes habitudes du travail, enfin. Or les 
barbares s'avançaient, rapides, sauvages, féroces. Les Santons 
prirent ce qu'ils avaient sous la main. Quand le danger est là, 
on fait flèclie de tout bois ; ils firent rempart de toute pièce. Il 
y avait là des palais, de riches maisons ; il y avait des temples. 
Les lois romaines, au titre xii De operibus publicis^ obli- 
geaient, au V® siècle, les villes à se fortifier : « Muros vel novos 
debere facere vel veteres firmius renovare », et le code autorise 
à se servir môme des édifices antérieurs : « diruta penitusque 
destructa et qu99 parum sunt in usu civitatum ». Le christia- 
nisme, de son c6té, ne voyait pas d'un trop mauvais <1dil tomber 
en ruines les monuments païens. 

En 391 et 392, Théodose I*' avait interdit le paganisme et 
proclamé le christianisme religion officielle. 

Peu après, en 408, Honorine et Théodose le jeune ordonnèrent 
le renversement des autels 4es dieux ; déjà une loi antérieure de 
douze ans les employait à la restauration des ponts, chaussées, 
murs de ville. Or, depuis saint Eutrope, martyrisé vers 95. les 
habitants, convertis à la foi nouvelle, avalent abandonné les 



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— 807 — 

oella de Jupiter ou les Bacellum de Vénus qui s'effondraient. 
Il y avait aussi des cimetiàres, où les parents avaient élevé 
des cippes et des tombeaux, quelquefois splendides, comme le 
prouvent nos inscriptions ; il y avait les arènes, dont les gradins 
étaient, sont encore de vastes dalles. Alors en hâte, chacun 
apporta sa pierre de Tédifice. Plus tard, Bernard Palissy, à qui 
Saintes a justement dressé une statue, jettera au four, où le bois 
manquait pour achever la fusion de rémail cherché quinze ans, 
ses meubles et le plancher de sa chambre. On mit donc là tout 
ce qu'on avait: au rempart, les socles et les fûts de colonnes, 
les chapiteaux et les entablements ; au rempart, les tympans et 
les frises, les bancs de pierre du théâtre, les seuils de palais et 
les linteaux des maisons; au rempart les bustes des empereurs, 
les statues des dieux, les tombes des ancêtres. Tout y passa. On 
accumula sans mortier, sans ciment, ces blocs énormes qui se 
tenaient debout par leur propre force, mole sua staty et i*ésis- 
talent à la prodigieuse poussée des terres, surtout au bastion. 
Etonnez-vous que ies vieux murs de Saintes soient une mine 
d'édifices romains. 

II 

On donne une autre origine, je le sais, à ces remparts. Ils n*ont 

f)as été bâtis instinctivement, sous Timpulsion de la peur, par 
'élan presque spontané des populations ; loin de là, la construc- 
tion a été méthodique, régulière, légale et générale. Oe sont les 
empereurs eux mêmes qui ont ordonné d'élever ou de relever 
ces murs, et cela dès le troisième siècle et les premières années 
du IV', pas plus tard. 

Alors, les cités, pour résister plus aisément à l'invasion mena- 
çante, restreignirent leur périmètre; la première enceinte, trop 
vaste, fut abandonnée ; et pour ne rien laisser à l'ennemi, on 
abattit tous les édifices que ne pouvait enserrer la nouvelle 
muraille, et aussi ceux qui devaient fournir des matériaux, 
partant laisser par leur destruction plus d'espace aux habitants 
agglomérés dans un espace plus étroit. On commença par un 
monument, on enleva 1 entablement, les corniches, chapiteaux 
qu'on disposa régulièrement ; puis au-dessus, les fûts, puis les 
bases. Dans un endroit, on mit toutes les pierres des cimetières. 
Ce qu'on voit dans nos fortifications donne beaucoup de force à 
ce raisonnement. Il est certain que de nombreux débris d'un 
même monument sont voisins les uns des autres, de sorte 
qu'une fouille intelligemment faite dans les remparts aurait 

Srmisd'en retirer successivement toutes les pièces d'un même 
ifice et de le reconstruire presque à côté. Le travail de resti- 
tution aurait pu être très facile. 

Un archéologue célèbre, M. Henri Scbuernums, A propos 
des remparts d'Arlon et de Tongres^ s'est fait dans le BuUe^ 
tin monumental de 1878, l'habile champion de la thèse, et fixe 
à 277-306 l'édification des remparts de toutes les villes de la 



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— 308 — 

Oaulo. Le savant belge a réponse à tout. — Mais comment expli- 
quer cette dévastation vraiment digne des Vandales qui al- 
laient venir? les Ohauques qu'on redoutait, qu'on voulait repous- 
ser, n^auraient pas fait pis. — Ces monuments tombaient en rui- 
nes. — Déjà? — il fallait s'en servir. — Gomment! les temples des 
dieux ? — Oui ; ne savez-vous pas que les remparts et les murs 
de ville étaient ôhoses de droit divin, « sanctse res, veluti mûri et 

f>ort8e, divini juris sunt (Institutes de Justinien^^ t. ii, 1, S 10); 
es pierres des cella ne changeaient pas de caractères ; elles res- 
taient toujours sacrées. — Et les tombes des aïeux? — C'était pour 
les conserver, les soustraire à la profanation ? — En effet, leurs 
descendants les retrouvent en 1887, là où leurs ancêtres les 
avaient pieusement déposés en Tan 287. Il est vrai que quelques 
uns de ces cippes funéraires n'ont plus l'oUa pleine d'ossements 
calcinés qu'ils avaient jadis, mais à défaut d'urne on a la pierre. 
Il y a des arguments plus probants, par exemple quelques 
textes. Encore faudrait-il les examiner attentivement. Je vois 
bien Ausone, au iv' siècle (309-394), qui parle des murailles de 
Toulouse et de Bordeaux, et demande à Tétradius, d'Angou- 
lôme, Epitre xviii': a Pourquoi m'éviter, voisin comme je le suis 
des murs de Saintes ? 

Gur me propinquum Santonorum mœnibus 
Déclinas ? 

Mais « Santonorum mœnibus, les murs de Saintes », n'est 
peut-être qu'une expression métaphorique. A chaque ins- 
tant, de nos jours, on dit : « Il est dans nos murs ; nous avons 
dans nos murs »; et il serait bien naïf celui qui demanderait à 
visiter ces remparts. Je vois bien aussi saint Eutrope entrer à 
Saintes vers l'an 60, émerveillé de cette ville « environnée 
de toutes parts de murs antiques, ornée de tours majestueuses... 
undique mûris antiquis optime septam, excelsis turribus deco- 
ratam. Mais je me demande si ces termes peuvent bien conve- 
nir à l'enceinte gauloise, assez grossière. Quant à l'enceinte du 
premier siècle, elle ne pouvait pas encore être bien antique en 
l'an 60. M. H. Schuermans, il est vrai, fait venir Eutrope à Sain- 
tes au m* siècle seulement, et alors il peut, tout à son aise, 
s'extasier sur ces remparts qui, pourtant à ce moment, n'a- 
vaient pas encore eu le temps de beaucoup vieillir, « mûris 
antiquis ». Or, les Actes de la vie de saint Eutrope où il prend 
ce texte, qu'il croit décisif, P&ssio beati Eutropii, montre for- 
mellement l'apôtre envoyé par saint Clément au premier siècle. 
J'ai d'ailleurs prouvé (Saint Eutrope dans Vhistoire et la W- 
gende, préface, page xv) ^ue la rédaction de ces Actes ne 
remonte qu'au xi® ou xii* siècle, et que cette petite ampliQca- 
tion sur la beauté et les charmes de la ville de Saintes, ne s'ap- 
plique qu'à la ville du moyen âge. 

La raison la plus solide est qu^on ne trouve aucun objet, 
aucune sculpture, rien absolument qui soit postérieur au m* 
siècle ; et l'auteur aiBrme qu'on ne trouvera rien. 



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— 309 — 

Et pourtant, à côté de morceaux excellents, d'une facture 
vraiment artistique, que de sculptures presque barbares I que 
de fragments d'une décadence marquée! La conclusion de 
M. Schuermans nous semble trop absolue. U ne faut pas dire 
encore : « Rempart de Saintes, tu ne nous donneras rien ». Il 
nous a déjà beaucoup donné. 

On n*a rien encore découvert qui ne soit païen. Gela n'aurait rien 
de bien étonnant. Les disciples d'Eutrope et du Ohrist n'allaient 
pas renverser leurs églises a peine édifiées et qui ne leur auraient 
pas été d'une grande ressource, étant encore des cryptes, des 
confessions, souvent en bois, ni les tombes où ils venaient 
d'inhumer leurs frères. Pourtant attendons la fin. Je vois déjà 
des morceaux de sculpture exactement semblables aux sarco- 
phages chrétiens des iv* et vi* siècles, et par le style et par l'or- 
nementation : des colonnes à hélice, les colombes becquetant des 
raisins, les pampres, le lierre, les dauphins. On serait presque 
tenté de dire : Tout cela est chrétien. 

Jusqu'à nouvel ordre l'opinion la plus commune est que nos 
remparts, comme ceux de toutes les villes de la Gaule, comme 
ceux de Poitiers décrits par M. Belisaire Ledain sont du iv* siècle. 

m 

Les fortifications de Xaintes avec leurs vingt-quatre tours qu'on 
voyait encore au xvi« siècle sur le plan de Georges Bruin (1560), 
et même au xvii* sur celui de Martin Zeiller, publié à Francfort, 
en 1661, par Gaspard Mérian, ont disparu ; la ville^ en grandis* 
sant, a fait éclater sa ceinture trop étroite ; il n'en reste que de 
rares traces et les fondations. Sur le cours national, quand on 
a creusé, en 1873, pour bâtir le café des Oolonnes, on a trouvé, 
rue des Remparts, des pierres romaines en quantité. J'ai fait 
transporter au musée une stèle, le seul morceau que j'ai pu 
obtenir. M. Seguinaud, a encore dans sa cour un reste de tour 
et dans sa cave les fondations des murailles, formées de blocs 
souvent sculptés. 

« Lorsqu'on voulut bâtir la citadelle, en 1609, raconte La 
Sauvagère, page 21, on abattit une grosse tour pour se servir 
de ses matériaux ; elle se trouva remplie de ruines antiques, en 
colonnes, chapiteaux, entablemens et autres pierres d'archi- 
tecture sculptées et non sculptées ; des statues, bas reliefs, 
autels, patères, et autres instrumens propres aux sacrifices, 
et beaucoup de pierres écrites ». On les employa comme maté- 
riaux; un antiquaire, Samuel Veyrel, pharmacien de profession, 
s'y intéressa et obtint qu'on mit en parement toutes les 
pierres gravées ou sculptées. Mais, dès 1626, vint Tordre do 
démolir les fortifications ; et alors les pauvres pierres romaines 
furent traitées comme de vulgaires moellons. On les noya dans 
le ciment. Le proverbe a raison : malheureuses comme les pier- 
res. Elles ont eu le sort de tout objet qu'on laisse dehors, à l'air, 
exposé aux intempéries, aux dégradations, surtout à l'indiffé- 



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^ 310 — 

rence. Est-ce qu'on regarde les monuments qu'on voit tous les 
jours ? On les admirera, s'il faut faire seulement trois pas avec 
Vintention de les voir. Âh ! si il y avait eu un musée I 

Les remparts enveloppant Tacropole, cette hauteur où s'élève 
l'hôpital de Louis XIV, où s'est dressée la citadelle, qu^en 1329 
le comte d'Alençon, frère de Philippe de Valois, arracha aux 
Anglais etdétruisit, ont toujours été la partie la plus riche. C'é- 
tait là, en effet, sur cette esplanade qui domino la ville que les 
(^ulois avaient dû asseoir leur forteresse et les Romains bâtir 
leurs temples, leurs palais, leurs basiliques, bourses et tribu- 
naux, sanctuaires et curie, le siège du gouvernement. Les pier- 
res de ces édifices servirent pour les murs qui se faisaient près 
d'eux. 

Les débris déblayés l'an passé, au moins ceux qui méritaient 
de l'être, ont été transportés au musée, ou plutôt à la salle 
presque souterraine, où sont entassés des objete d'architecture ; 

Sour les y faire pénétrer, il a fallu même déménager une partie 
e ceux qui y étaient. Ils venaient retrouver ceux qu'y avaient 
fait jadis amener le comte Pierre de Bremond, le comte de Vau- 
dreuil, Moreau, Ohaudruc de Orazannes, puis Tabbé Lacurie. 
Plusieurs connaisseurs, plusieurs amateurs, des archéologues, 
les ont depuis visités avec intérêt. 

La mine n'était pas épuisée. Le travail commencé l'an passé 
se continue cette année. Notre Bulletin d'avril, vu, 152, a ra- 
conté où il en était à ce moment et reproduit la fin d'une in- 
scription funéraire : VISQ I STBRIS, c'est-à-dire [s]vi8Q[vb 
[bt] ? [pojSTBRis. Depuis, deux autres inscriptions funéraires, 
celles-là complètes, et un cippe anépigrapbe avec l'ascia et un 
personnage en relief, ont ajouté leur contingent à notre petit 
Corpus saintongeais. Les voici : 




D 



M 



PETRONIO AVI 
TIANO YIXIT AN 
NIS IIII DIEB C • 
SENIUS ET AVE 
TICCVS PAREN 
TES F C 



c'est-à-dire : 



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— 311 - 

AUX DIEUX MANES. A PETR0NIU8 AVITIANUS, QUI A VÉCU 
QUATRE ANS ET CENT JOURS, SENILIS ET AVETICCUS, SES 
PÈRE ET MÈRE, ONT FAIT ÉLEVER CE MONUMENT. 

L'avant dernière lettre est un e ou un f, le bas manquant. 
Dans le premier cas il faudrait avant Te un F, que les dété- 
riorations de la pierre ne laissent pas voir, et lire fbg[brvnt1 ; 
dans le second il y aurait : « F[iIio] G[amsimo], à leur fils ché- 
ri ; » ou bien [f]agibndvm [g]vravbrvnt. Elle a 70 centimètres 
sur 40. Fait à signaler : elle avait déjà servi à un autre usage ; 
le trou de louve est visible aux mots de la 4* ligne sbnilis ; 
on a rempli le vide avec des fragments de pierre sur lesquels 
a été gravé le bas des lettres. 

AvBTiGUS est un nom celtique qu'il faut rapprocher d^AvetuSf 
Aveta, dont il y a plusieurs exemples dans les Inscriptions 
romaines de Bordeaux, p. 310> 311, 312. 

La seconde, de 70 centimètres sur 37, est ainsi conçue, sur une 
pierre très mauvaise, ce qiii rend la lecture difficile : 




ET MEHOR 
PAVLI PAV 
LIANI FIL 
VIXIT AN 
XIII DIES XXX 
IVL ATVRIos 
A VN C L V S 
POS 



i 



ce que je traduis : 
AUX DISDX MANES ET A LA MÉMOIRE DE PAVLVS, FILS 



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— 312 — 

DE PAULIANUS, QUI A VECU TREIZE ANS ET TRENTE JOURS, 
JULIUS ATURIOS, SON ONCLE (AVNCLVS POUR AVVNCVLVS), 
A ÉLEVÉ CE MONUMENT. 

A la seconde ligne Te est joint à m, Tr à o ; à la 3*, le 1^" a de 
Pavliani est lié à Tv ; à la 5*, le second n au premier. Â la 7* 
l's d'ÂTURios est joint à To, le lapicide n'ayant pas eu la place 
de Tisoler. atvsios est celtique. 

Cette tombe a Tascia. L'ascia, assez rare chez nous (deux 
tombes seulement Pavaient jusqu'ici), est sculpté deux fois ici : 
au bas de cette pierre et au côté gauche dMne tombe à bas relief. 
UascisLy c'est Taiscée saintongeaise, herminette des charpentiers, 
houe des jardiniers, gâche des maçons. Des autels sépulcraux 
elle passa aux sarcophages chrétiens; on l'y reconnaît, isolée ou 
bien aux mains de saint Joseph et des fossoyeurs. Qu'est-ce que 
l'ascia? symbole de consécration particulière? formule pour 
mettre la sépulture sous la protection spéciale des dieux infer- 
naux? marque que le tombeau n'avait encore servi à personne? 
emblème du coup frappé par la mort, comme plus tard la faulx? 
Quel sens a la formule: sub asgia dedigavit? Qu'est-ce que 
l'ascia? Que signifie l'ascia? 

L'ascia se montre encore sur le côté gauche du monument 
funéraire malheureusement anépigraphe que reproduit le nu- 
méro 8-9 de notre planche. Le personnage, assez mutilé, est de- 
bout, vêtu d'une longue robe dont les manches courtes serrent 
ses bras. Est-ce un homme? Ce qu'on voit autour du cou, est-ce 
un torques ? Les objets qu'il tient aux mains sont impossibles à 
déterminer; on dirait une écritpire ; ce serait un tabellion. 



IV 

Une pierre de pilastre porte en fort beaux caractères, profon- 
dément gravés et longs de 11 centimètres 1/2 

TI CLAV 

C'est le commencement du nom de Tiberius Claudius. Mais 
trois empereurs romains ont eu ces noms : Tibère (Tiberius 
Claudius Nero), Claude (Tiberius Claudius Drusus), Néron (Ti- 
berius Claudius Nero Drusus), ce qui Qxe la date do Tinscription 
de l'an 14 à 54. 

Il est bien fâcheux qu'il n'y ait pas quelques lettres de plus. 
Coïncidence curieuse ! La seule inscription trouvée aux arènes 
de Saintes, porte aussi 

TI. GLAVD 

comme l'a cité le Bulletin, m, 216 (juin 1882) et (juillet 1883), 
IV, 111. Je sais que M. Héron de Villefosse voit là « la dédicace 
d'un monument élevé en l'honneur de Claude », parce que 



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— 313 — 

Glaude était de Lyon, parce que déjà Tare de triomphe porte le 
nom de Oermanicus, son frère aîné, et de Drusus, son père, ce 
qui indique un attachement particulier des habitants dô la 
contrée pour la gens Claudia, Claude ou Tibère ; arguments peu 
décisifs, à mon avis. 

Il y aurait bien un moyen de trancher la dificulté, ce serait 
de dire avec « un savant archéologue » : Ce ti. clav. est peut- 
être simplement glawb, clou^ c Tindication d'une des sections 
des arène? que les anciens appelaient glavi ». En attendant qu'on 
explique le ti par la[tiglavb], il faudra voir là une dédicace à 
l'un de ces trois empereurs, ce qui est déjà une date ; nous 
sommes à la première moitié du premier siècle. Or, une seconde 
pierre incomplète de chaque côté, mais dont les dimensions 
sont exactement semblables à la première, porte ce qui suit» en 
lettres de 8 centimètres par la première ligne, 9 à la seconde, 
et 5 à peu près aux quatre autres : 

///SARL A/// 

///lANIC • Po/// 

///Ax- Tribvn- pot/// 

VimiMPXV- 008 ï/// 
CENSORI P /// 

///VL.O.P VOLT V/// 

Il est facile de lire en réunissant les deux fragments : 

TI[BERI0] OLAy[Dio] 

[gab]SâRI A[vgvsto] 

[Germ[ANIOO PO[ntifici] 

[m]AX[hio] TRIBVN[icia] P0T[b8Tate] 

VIIII IMP[EHATORi] XV 00[n]B[vli] I[ni] 

CENSORI P[aTRI PATRIiE] 

[CAivs i] VL[ivs] C[aii] P[iliv8] VOLT[inia] V[OTVi(t SOL vit] 

A TIBÈRE CLAUDE CÉSAR, AUGUSTE^ GERMANICUS, SOU- 
VERAIN PONTIFE, REVÊTU DE LA PUISSANCE TRIBUNICE 
POUR LA IX^ FOIS, IMPERATOR POUR LA XV, CONSUL POUR 
LA /ye, CENSEUR, PÈRE DE LA PATRIE, CAIUS JUUUS, FILS 
DE CAIUS, DE LA TRIBU VOLTINIA, EN ACC0MPLI8SMENT 
DE SON VŒU. X 

Claude, dont il s'agit ici, fut salué père de la patrie le 5/13 
janvier 42 après J.-C, il eut le titre de censeur en 47/48 ; sa l'* 
puissance tribunice est de Tan 41 ; sa 9® du 25 janvier 49 ; 
mais dès la 8® on l'avait salué imperator pour la 16f fois. Ano* 



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- 814 - 

malie. Cependant on trouve à Rome même une inscription de 
l'an 47 avec 11 ealutations, et une de l'an 48 avec 12. Dans les 

Srovinces, à Saintes, il était bien permis de se perdre aussi 
ans ces victoires dont le nombre variait jusque 5 pour une 
même année. Donc notre inscription est de Van 49 de Tère 
chrétienne. 

Dans son magnifique et savant ouvrage, Inscriptions rom&i" 
nés de Bordeaux, 1. 1, p. 91 et suiv., M. Camille Julian a publié 
deux inscriptions presque identiques aux nôtres; on les lira 
avec fruit et le commentaire dont il les a accompagnées. 

Une troisième pierre, de 0,90 d'épaisseur, est mutilée sur le 
côté gauche et à fa première ligne au côté droit; les lettres des 
deux premières lienes ont 97 millimètres et sont profondément 
ffravées ; la troisième ligne a 76 millimètres ; la quatrième et 
la cinquième, un peu moins. 

///VSOG/// 
///lANICO 
///AESARI 
///IVS • CON///ON 
///DVBNIFVOLT 

Le texte complet serait : [nbroni dr]v80 6[er 

m]anigo 

[g]AB8ARI 

[ivl]iv8 (ou caivs) con[bt]on 

DVBNI P[lLIVS] VOLT[iNIA TRIBV] 

il NÉRON CLAUDE DRVSUS GERMANICUS CÉSAR, JULIUS 
CONNETON (V FILS DE DUBNUS, DE LA TRIBU VOLTINIA. 

Selon nous il s'agit de Lucius Demi ti us Néro, vulgairement 
Néron, qui, adopté par Tibère en Tan 50 et déclaré césar, prit 
alors le surnom de Tibérius Claudius Nero Drusus. Comme 
Néron succéda en 54 à Claude, il résulte que notre inscription 
aurait pour date certaine 51-54. Mais il y a d'autres Drusus : 
1* le fils de Tibère, qui n'est pas appelé Germ&nicns; 2^ le frère 
de Tibère, qui ne fut Germanique qu'après sa mort, an 9 ; S'' le 
fils de Qermanicus, qui devrait avoir Germanici^ sous-entendu 
fitio. 

Le sigle volt se trouve déjà sur une magnifique pierre du 
musée qui a le mot vbrgobrsto si curieux. Voir Epigraphie 
santone, p. 18 : 

RIOVERIVGI. F. VOLT. 

et il a une importance capitale. En effet, ce mot qui signifie 
VOLTINIA TRIBU, ajouté à la suite du nom propre d'un 
habitant de Saintes, comme titre d'honneur, prouve que les 



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— 315 - 

habitants de Mediolanum avaient le privilèM de boargeoisie 
romaine, et étaient inscrits dans la tribu Voltinia* Périgueux, 
Olermont-Ferrand et Bordeaux étaient inscrits dans la tribu Qui- 
rina ; c'étaient les seules villes d'Aquitaine pour lesquelles on 
eut ce genre de renseignements, avec plus ou moins de proba- 
bilité, selon la remarque de M. Robert Mowat à propos de l'ins- 
cription du musée de Saintes. Aujourd'hui, le doute n'est plus 
possible pour Mediolanum : car voilà trois mentions. 

• Enfln une quatrième pierre, qui a 0''75 de diamètre, porte ce 
seul mot en lettres de 5 centimètres : 

/// GIDVBNVS 

C'est un nom cj^ulois avec la terminaison latine, où en^ 
tre DVBN qu'on lit sur une autre inscription du musée: 
ONNETODVBNI (Voir Epigr&phie santone, p. 15), et aussi 
dans la précédente. 

Les inscriptions de ces dédicaces sont reproduites sur les plan"* 
ches ci-jointes, qu'a bien voulu dessiner pour nous avec beau<> 
coup d'obligeance un épigraphiste distingué, M. le lieutenant 
Espérandieu. 

Le 15 juin, lés ouvriers ont découvert un sabot de cheval en 
bronze, de grandeur naturelle et fort bien travaillé. Il a encore 
le plomb qui le scellait au socle où il était dressé. Fait à signa- 
ler, il a un rapiéçage ; est-ce un défaut de la fonte qu'on a voulu 
cacher? est-ce une réparation ?.Dans ce dernier cas, il lui fau- 
drait déjà supposer, a l'époque où il a été enfoui, une certaine 
antiquité. Un petit trou carre au dessus a servi à couler le plomb 
du scellement. 

Gomme il a été trouvé en môme temps que les deux autels 
votifs que je viens de décrire, il est à supposer que la statue 
équestre de l'empereur surmontait cette dédicace. C'est la 
troisième ville de France où Ton signale une statue équestre en. 
bronze : Lyon, Poitiers, Saintes. 



Peut-on dire de quels genres d'édifices tous ces débris fai- 
saient partie ? 

Etaient-ils dieux, table ou cuvette? 

Les antiquaires du siècle passé, prompts à crier merveilles 
et à décider sans preuve — la race n'en est pas perdue, — ont 
vite en chœur entonné l'hymne: « C'était un temple! c^était un 
capitolef c'était Jupiter capitolin! » Dans le mur de clôture du 
jardin du grand hôpital, « bâti sur la montagne môme où était le 
capitole, racontait La Sauvagère, p. 26, on voit deux chapiteaux 
de Tordre composite; l'un épars dans une allée de ce jardtn, 
l'autre scellé dans cette môme muraille, au parement intérieur. 



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_316 — 

de façon à être aperçu dans sa moitié. Â en juger par Fordon- 
nance des colonnes qu'ils couronnaient, elles avaient plus de 
vingt pieds de hauteur. De si magnifiques débris, on peut con- 
jecturer, avec Veyrel et Maichin, qu'il y avait dans Tancien ca- 
pitole un temple consacré à Jupiter, que Maichin qualifie de 
temple de Jupiter capitolin». 

La preuve? — La preuve, c'est que Jupiter étant le plus grand 
des dieux, la plus grande hauteur de Saintes ne pouvait être 
consacrée qu'au souverain de l'Olympe ; c'est que ce monticule 
devait nécessairement porter un capitole, à l'instar du mont ca- 
pitolin. — Et à Tinstar du capitole de Toulouse, aîouterons- 
nous, situé en plaine. Quant au capitole, créé au siècle dernier 

Sar des latinistes qui faisaient des contresens d'écolier, M. 
[ussetet moi) nous avons, je crois, démontré que rien, absolu- 
ment rien, n^autorisait à ranger Saintes au nombre des villes 
capitolines. Que les fouilles commencées nous donnent un texte, 
une médaille, une sculpture, une preuve enfin, et nous serons 
des premiers à saluer d'une admiration enthousiaste ce temple 
de Jupiter-Junon-Minerve. Fiat. 

S'il est téméraire de porter d'ores et déjà un jugement, on 
peut affirmer cependant qu'il y avait là plusieurs monuments et 
des monuments de plusieurs époques. Un temple assurément, 
deux sans doute. Âaxvii^ siècle, j'ai compté jusqu'à trente édifices 
religieux à Saintes, églises, chapelles, oratoires. Mediolanum 
Santonum pouvait bien en avoir une demi-douzaine. Ghaudruc 
de Grazannes a décrit celui quMl a vu démolir en 1816 sur le 
champ de foire. Les fûts de colonnes sont encore là, servant de 
bornes au chemin qui va de la Providence à Saint-Macoux. 

Je ne serai pas éloigné de voir dans quelques pierres (plan- 
ches n^ 3 et 7) la frise d'un cirque. En effet, voici le cassis, cas- 
que de métal, ou le galea, casque de cuir, avec ou sans menton- 
nières, dont se coiffaient aussi les combattants de l'amphithéâtre ; 
{»uis le brachiale, pièce d'armure qui protégeait leurs bras ; et 
'ocrea, ou jambière, qui couvrait le tibia de la cheville au genou ; 
voici lafitôcina, large fourche à trois dents, dont se servaient pour 
attaquer leurs adversaires lesrétiaires, gladiateurs qui combat< 
talent avec un filet ; le clipeus, l'aç^^ç des Grecs, large bouclier 
rond des soldats de l'infanterie, et le scutum, bouclier oblong, 
dont se servaient les fantassins, et aussi l'espèce de gladiateurs, 
secutores, destinés à combattre avec les retiaires, ou plutôt la 
parma, semblable au scutum, mais plus étroit, à contours cornés 
et surface convexe, en usage chez les gladiateurs thraces qui 
luttaient derrière lui, à genoux par terre, avec un coutelas à 
lame recourbée. 

N'était-ce cas un trophée militaire, peut-ôtre une décoration 
de l'amphithéâtre ? 

VI 

Si vous voulez des spécimens de l'art en décadence, il n'en 
manque pas. On sait qu'après la belle époque qui dura jusqu'aux 



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— 317 — 

Ântonins, les cannelures des colonnes prennent une forme parti- 
culière. Parfois des baguettes, des rudentures, les remplissent 
jusqu^au tiers de la hauteur du fût, ou bien elles se développent 
sur le fût suivant une courbe hélicoïdale, volutiles columnsei dit 
M. Charles Chipiez. Dictionnaire des antiquités^ i, 1350. On voit 
des fûts couverts de branchages, et auelquefois complètement re- 
vêtus de feuilles imbriquées. Chauaruc de Grazannes, Antiqui- 
tés de la ville de Saintes^ p. 46, mentionne une colonne « ornée 
d'une cannelure en spirale », trouvée à Thôpital. Qu'est-elle deve- 
nue ? En tout cas elle n'était pas seule : car nos fouilles nous en 
offrent une quantité, de quoi presque relever un portique. Ce 
fût strié et enrubanné en hélice (n<» 4) est fort joli ; tant pis s'il 
n'appartient pas au règne d'Auguste ou de Tibère. De plus une 
colonne cannelée unie à une colonne à hélice est un fait qui ne 
se trouve peut-être qu'ici. 

A côté, voici des chapiteaux de l'art grec le plus délicat, d'une 
pureté étonnante, d'une ciselure admirable (n<>2); voici aussi des 
tympans qui sont romans, que le moyen âge semble avoir scul- 
ptés. 

Les Romains avaient leurs légions composées de paysans 
et d'ouvriers de tous les métiers. Ces soldats étaient employés 
BOUS la direction d'architectes et d'ingénieurs aux travaux 
publics. C'est la première génération d'artistes, ceux qui 
avaient vécu en Italie, qui avaient étudié à Rome, vu et copié 
les monuments de la ville maîtresse. Ceux qui suivirent perdi- 
rent un peu le sentiment de beauté véritable. Ainsi, nos ouvriers 
d'art, attirés par de gros salaires à Londres ou en Allemagne, per- 
dent en peu de temps cette flnesse de goût qui caractérise l'objet 
parisien. Puis nos artisans de Saintes ne sentant plus l'influence 
de Rome, se livrent à leur fantaisie peu heureuse. L'art dégé- 
nère et se perd. En même temps, le tailleur de pierres sculpte 
sur les tombeaux chrétiens les motifs qu'il voit sur des monu- 
ments païens ; de là tant de ressemblance des deux côtés à cette 
époque de transition. De là tant de degrés dans l'art. 

Voici des volutes, des arabesques, des feuillages, que le ci- 
seau des artistes de la renaissance a tracés sur ces pierres con- 
temporaines de Claude. Voilà un cintre, voilà des pilastres, voilà 
des colonnes, voilà un acrotère avec larges imbrications, comme 
on les voit, mais en sens inverse, au clocher de Tabbaye de Sain- 
tes, qui sontd'un temple. Pilastres de cella, colonnes et caissons 
de portiques, ornements d'amphithéâtres, et autels de cimetière, 
tout est là pêle-mêle. Qui fera le tri? qui rendra à chaque édi- 
fice ce qui lui appartient? qui restituera ce temple et ce palais ? 

Le 11 juin, un éminent epigraphiste m'écrivait: « Que vous 
êtes heureux de voir démolir vos remparts! Si vous tombez sur 
le coin de la muraille ou les Romains mirent les pierres emprun- 
tées aux tombeaux, chaque mètre cube vous fournira cinq inscrip- 
tions. Je vous souhaite ce bonheur ; je le souhaite à la science i » 

L^archéologie, l'histoire, ne sont pas seules en jeu; l'art a 
plus de part qu'il ne semble à première vue. Je connais l'objec- 



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tion: Qu'importât ces vieilleries? Noua faieonB mieux aujour- 
d'hui. — Peut-être; en tous ces, croyez-vous que les artistes 
naissent sous des feuilles de choux? Ils naissent, mais il faut 
les produire. Dans le monde moral» intellectuel, il n'y a pas 
plus de générations spontanées que dans l'univers physique ; 
et Tart ne fait pas plus de saut que la nature, dont on disait : 
c N&tura non facit s&ltum ». Les imagiers du moven âge con- 
naissaient Part romain dégénéré; ils copiaient le laid qui était 
à la mode, puisque le beau avait fait son temps ; ils copiaient, 
sauf à y ajouter l'expression naïve qui nous frappe encore, un 
grand sentiment du beau avec Pinnabileté de la main et l'im- 
perfection de la forme. Puis, après avoir imité, ils créent à leur 
tour le roman d'abord, le gothique ensuite, arts admirables, ex- 
pression magnifique d'une pensée nouvelle. Quand le xvi* siècle 
abandonna comme suranné le gothique, il revint au grec et au 
romain dont il avait, et en Italie et en France, les monuments ou 
les parties de monuments. Oes frises, ces chapiteaux qu'on 
admire au musée de Saintes, étaient encore, au siècle dernier, en- 
castrés dans les remparts de la ville, où Beaumesnil les dessinait 
(Voir Bulletin, vi, 3z0), et où les ouvriers décorateurs du xvi* siè- 
cle les avaient pu copier. Je suis sûr que la colonne torse est née 
du fût à hélice, sorti lui-même du pilastre cannelé. Un ouvrier 
intelligent s'inspire d'un motif qu'il a sous les yeux. Pourquoi 
envoie-t-on les futurs architectes, peintres, sculpteurs voyager 
en Italie. N'est-ce pas pour que leur génie s'éveille au contact 
des chefs-d'œuvre ? Pourquoi ouvrez-vous des musées, sinon 
pour que vos enfants, vos concitoyens, aient près d'eux, sans 
aller à Rome où il n'est pas permis à tout le monde d'aborder, 
des modèles qui leur ouvrent leur intelligence, développent leur 
goût et les inspirent. Si vous avez des musées, il faut les rem- 
plir. 

VII 

Ahl si j'étais état ou ville, les deux à la fois! comme j'en 
voudrais avoir le cœur net! comme je saurais vite ce que ces 
remparts contiennent encore et ce que le jardin renferme de 
monuments ! Il n'y a point de cité en France où il y ait pareil 
amoncellement, et où les fouilles soient si peu coûteuses. Des 
assises sur des assises ; une grue, un treuil et quelques hommes 
à la manœuvre. Voyez-vous une cité romaine sortant des murail- 
les ; et Saintes se prouvant à elle-même son importance antique! 
Quel orgueil pour Saintes ! quel sujet d'études et de comparai- 
sons! 

Le 3 mai dernier, nous avons, comme président d'une société 
reconnue d'utilité publique et aussi comme conservateur du 
musée, adressé au maire de Saintes une lettre pour lui signaler 
officiellement l'importance de ces découvertes, et pour deman- 
der qu'un crédit fût voté comme preuve de l'intérêt que la ville 



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-Mé- 
prend à ees fouilles, et oommeencouragemeiit à Tétat pour nous 
venir encore en aide. Aide-toi, le ministère t'aidera. Dans aa 
séance du 16 mai le conseil municipal a renvoyé Taffaire à la 
commission des finances. 

De son côté, la ville de La Rochelle, (lettre du maire, M. B. 
Couneau, adjoint, du 18 mai) s'empressait de demander à Sain- 
tes ces pierres dont elle avait Tair de se soucier si peu. 

Vendez-moi ces débris, si vous n'en fiiites rien. 

Je prendrai ces vieilleries, cela ne vous coûtera pas un con- 
tountos ou une maille poitevine. D'ailleurs, j'ai là une tour an- 
tique fort belle, que l'état et M. Lisch restaurent scientifique- 
ment. J'y consacrerai une salle spéciale aux antiquités de Sain- 
tes avec son nom. 

Le maire, avec l'assentiment du conseil, séance du 1^ juin, 
répondit que la ville était décidée à faire tous les sacrifices 

Sour conserver, à Saintes, ces débris du passé, trouvés à 
aintes, ces splendides spécimens de l'art antique. « M. le maire 
pense qu'il est de l'intérêt de la ville de conserver les richesses 
archéologiques trouvées dans les fouilles de lliospioe de notre 
ville, plutôt qur d'en faire bénéficier les villes voisines. Leçon* 
seil partage cet avis et donne acte de la communication >. 

L'an dernier, un savant bien connu, secrétaire du comité des 
travaux historiques au ministère de l'instruction publique, M. 
Robert de Lasteyrie, professeur d'archéologie à l'école des char<- 
tes, le fils de Ferdinand de Lasteyrie, crue nous avons vu à l'in- 
auguration de la statue de Palissy en 1868, avait, à Pâques, exa- 
miné avec le plus vif intérêt, les résultats de nos fouilles. 
Informé, cette année, il voulut bien à notre demande s'y inté- 
resser activement, et nous annonça bientôt qu'une somme 
était allouée pour les continuer. De son côté, H. l'abbé Lafer«« 
rière, chanoine à La Rochelle, faisait une démarche auprès d'an 
de nos confrères, aussi membre du comité d'archéologie, et se 
mettait lui-même à la tête des travaux. C'est maintenant avec les 
cinq cents francs du ministère que se font les fouilles. De leur 
côte, un autre de nos confrères, M. Théodore Ouillet, et M. De« 
cauville ont fourni, obligeamment, des rails chemin de fer qui 
transportent plus facilement les blocs. D'autres amateurs offrent 
de l'argent. Et des sculptures admirables, des débris curieux 

Emr l'histoire de l'art, sortent et sortiront de ces assises sécu- 
ires. 

« Mais Saintes, nous disait un pessimiste — le pessimisme 
et le germanisme sont à la mode — Saintes a un tort; elle en a 
même deux. D'abord, elleest Saintes. Gen'estpas lapremièrefois, 
je parle de ce siècle-ci, que la pioche a mis au jour des monu- 
ments gallo-romains; en 1791, on y prit des tambours pour 
dresser la fameuse colonne de la place Êlair ; aussi est-elle sur- 
montée d^un tambour ; en 1815, on les employait comme moellons. 
« Le mur de l'hôpital, écrivait en 1820 à l'académie desinscrip- 



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— 3» — 

tionB et belles lettres, le baron Ohaudrac de Orazannes, c le mur 
n de l'hôpital, est en entier composé de quartiers de pierre... On 
» doit regretter que la plus grande partie de ces restes pré- 

> cieux de la grandeur et de la magnificence de nos ancêtres ait 

> été brisée et employée comme moellons dans les nouvelles 
» constructions faites a cet hospice >. 

« Le second tort de Saintes est d*ètre à Saintes. Quel dommage 
qu'elle ne soit pas située au centre de l'Afrique, au Congo ou 
au Cambodge ! Vite, le lieutenant Espérandieu ou quelque autre 
serait délégué pour y relever les inscriptions avec des archéo- 
logues, des photographes, des savants, et former ensuite une 
magnifique publication. Mais Saintes est Saintes et Saintes est 
à Saintes >. 

Ainsi se lamentait notre indigène, fort peu archéologue, 
cependant très homme de bien ; attaché à sa ville natale, il 
citait ces paroles, encore aujourd'hui fort opportunes, de l'anti- 
quaire Saintongeais : « Il serait vivement a désirer que le mi« 
nistre de l'intérieur ordonnât de fouiller cette mine féconde d'an- 
tiquités et qu'il fit les fonds de cette entreprise L'entreprise 

est digne d'occuper votre attention et d'intéresser les amis des 
beaux arts. Nous l'indiquons en môme temps à la sollicitude 
des magistrats locaux. » Et il triomphait, puisqu'on n'avait rien 
fait. 

J'ai répondu : v Homme de peu de foi ! Ce que Crazannes 
indiquait alors a à la sollicituoe des magistrats locaux, comme 
mesure de précaution et de police », on peut l'indiquer en ce 
moment comme un but plus noble, plus élevé. Instruits par 
l'expérience, nos édiles — l'expression est de mise ici — plus 
éclairés que ceux de 1815, ne renverront certainement pas à la 
carrière aux moellons ces magnifiques spécimens de notre 
vieil art national. Bordeaux consacre cette année 30,000 fr. à pu- 
blier ses inscriptions romaines. La Rochelle offre de se charger 
des fouilles de Saintes et d'en transporter les pierres près de la 
digue de Richelieu. Le conseil général de la Vienne vote des 
fonds au père de La Croix pour dresser la carte archéologique 
du département, et Poitiers fonde à la faculté des lettres une 
chaire d'histoire et d'archéologie locales, on ne peut mieux con- 
fiée à notre confrère M. Alfred Richard. Â Saintes, il a suffi que 
le maire, M. le comte Anatole Lemercier, à la séance du 10 juin, 
signalât en quelques mots éloquents l'importance des fouilles de 
Fhôpital pour que le conseil votât une première somme de trois 
cents francs. Il a de plus nommé une commission pour étudier 
Remplacement où seraient déposées les pierres ; c'est la fonda- 
tion d'un musée lapidaire. Voilà un bon commencement. L'élan 
est donné. Moi j'espère... et vous même aussi. » 

Louis ÂUDIAT. 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D'AUNIS 

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES 



SOMMAIRE DU NUMÉRO d'octobre 1887. — Notice sur la Bociété desilrcAiVet; 
séances ; admissions ; sociétés savantes ; nouvelles des arts et des lettres ; pro- 
gramme du congrès de la Sorbonne pour 1888. •— Nécrologie : Charles Castai? 
gne, Adrien Uelabaude, dû Cheyron du Pavillon, Etienne Duplessis, Félicie Diipuy 
d'Angeac, Hippolyte Duvallois, Marie Eschasseriaux, Julie Gaultier, Victor 
Gibeau, Henn Laboinlerie, Ribault de Laugardière, Léon de Linuers, Mathilde 
des Méloizes, Julien Pineau^ Jean Sénemaud, Antoinette de Verdon. — Arghéo* 
LOGiE : Les remparts de Saintes ; inscriptions gallo-romaines ; sépultures méro- 
vingiennes à Cognac ;le tumulus de lile de Ké; inscription de la cloche de 
Saint-Entrope. — Variétés : Saint Eutrope et Saint EtUrope; les maires et les 
communes en Saintonge (Royan, Brouage, Pons, Marans) ; statistique des cultes 
dans la Charente- Inférieure ; la Seugne et ses étymologistes (en patois). — 
Livres et périodiques : Origine du ]>arlement de Bordeaux; officiers de l'armée et 
sociétés savantes de la Charente-Inférieure ; assemblées de paroisse à Marans: Guy 
de La Trémoille, Louis d'Orléans, M. Oscar Planât, le père de La Croix, le cneva- 
lier de Méré ; inventaire des ar<mives de la marine ; origine des noms de lieux : 
Ghampagnac, Floirac, Germignac, Grexac, Jonzac, Lussac, Magné, etc.: un oncle 
de Molière chapelain de Saint-Eutrope: les patrons des corporations.— gi'BSTiONS 
et réponses: Clocher de Bemeuil: eulogies à Saint-Somin de Séchaux : Charles 
et Isaye de Montalembert ; les clocnes de Richement ; Louis Ancelin de La Garde 
de Samt-Quentin ; Aigron de Combisant ; Landreaa du Maine du Picq ; Nicolas 
Gaverith ; Fi*ançois-Joseph de La Rochefoucauld. — Bibliographie : Cfu— Vi. 



LÀ SOCIÉTÉ DES ARCHIVES 

NOTICE (1) 

La société des archives historiques de la Saintonge et de TAu- 
nis a été établie pour publier des documents inédits relatifs à 



(1) Comme pièce à l'appui du décret qui reconnaît la société des i4rc/ritiei éta- 
blissement d'utilité pubuque, nous imprimons la notice, qui avait jadis été rédi- 
^j . ^.. . ...... . . . -,... ^^ publication 

jusqu'à 1886, a 
386. Ce sera en 

mâme temps un hominage à la mémoire de celui qui avait tant contribué au 
succès de notre entreprise et aussi un stimulant pour Vaccroitre. 

Tome VU, 4* Uvndion; Octobre 1887. il 



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— 322 — 

l^histoire des anciennes provinces de Saintonge et d^Aunis. Pré- 
server de la destruction en les livrant à Timpression les pièces 
des archives publiques ou privées qui ont échappé à la malveil- 
lance et aux ravages du temps ; réunir dans un recueil spécial 
les documents concernant la Saintonge et TAunis qui se trou- 
vent épars et disséminés dans une foule de localités du pays ou 
dans des villes fort éloignées ; rendre lisibles par la typographie 
des textes souvent indéchiffrables aux lecteurs peu versés dans la 
science paléographique ; fournir des matériaux à ceux qui ont 
le goût des recherches historiques; mettre à la portée de tous 
dans les bibliothèques publiques ou particulières, dans chaque 
mairie^ dans chaque maison d'école, des volumes importants 
pour rhistoire du pays ; par là, exciter le goût de Tétude et 
scruter le passé d'une région imparfaitement connue, telle est 
la pensée qui a présidé à la création de la société. 

Pour arriver à ce résultat, il n'y avait qu'un moyen : Tasso- 
ciation. C'était de former une société coopérative, où quelques- 
uns revendiqueraient l'honneur de travailler gratis dans Tinté- 
rôt de tous et où chacun retirerait un bénéfice de l'argent qu'il 
aurait versé. 

Justement émus de voir disparaître par négligence ou par 
accident ce qui restait encore de l'histoire de notre province^ 
quelques hommes conçurent le projet de sauver les archives 
échappées à la malveillance ou aux ravages du temps. A leur 
tête se trouvait un littérateur aussi distingué que savant, M. 
Louis Audiat, lauréat de Pinstitut, bibliothécaire archiviste de 
la ville de Saintes, professeur de rhétorique. Il prit généreuse- 
ment, à ses risques et périls, l'initiative de cette utile entre- 
prise. 

Au mois d'avril 1874, il se rendit à La Rochelle, où siégeait le 
conseil général de la Charente-Inférieure, et exposa son projet 
aux membres de l'assemblée départementale. Presque tous lui 
donnèrent spontanément leur adhésion. Encouragé par ce pre- 
mier succès, il fit un chaleureux appel à tous les hommes de 
, cœur et d'intelligence que compte le département. Des circu- 
laires furent lancées dans toutes les communes, et le nombre 
des souscripteurs s'éleva en quelques semaines au chiffre de 
150. L'association se constitua. Le siège en fut établi à Saintes. 

Dans une assemblée générale qui eut Heu à l'hôtel de ville de 
Saintes le 28 mai 1874, il fut décidé que la contrée où la société 
étendrait son domaine, comprendrait non-seulement le dépar- 
tement de la Charente-Inférieure, mais encore les arrondisse- 
ments de Barbezieux et de Cognac dans celui de la Charente, 
et quelques cantons de la Vendée et des Deux-Sèvres, en un 
mot tout le pays qui formait autrefois la généralité de La Ro- 
chelle et les anciens diocèses de Saintes et de La Rochelle. 
Toute pièce relative à un point quelconque de cette circon- 
scription : actes d'état civil, contrats, arrentements, chartes, 
aveux et dénombrements, mémoires, lettres, tout ce qui 
concerjie l'histoire de cette vaste région, hommes ou choses, 



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— 323 — 

abbayes et prieurés, églises et châteaux, communes et parois- 
ses, hospices et écoles, familles et personnages, pourvu qu'elle 
fût inédite et antérieure à 1790^ devait être publiée. 

Quant aux ressources de la société, elles consistaient dans 
les cotisations annuelles de douze francs versées par chaque 
souscripteur. 

Un bureau devait administrer la société et rendre compte de 
sa gestion dans une séance générale annuelle; et un comité de 
publication était appelé à choisir et préparer les pièces desti- 
nées à composer le volume. 0*est ainsi que fut établie l'écono- 
mie de l'association. Un règlement en onze articles fut immé* 
diatement discuté et approuvé. 

Dans la même séance, le bureau et le comité de publication 
furent composés : le bureau, de MM. Louis Âudiat, président; 
comte Théophile de Bremond d'Ârs, vice-président; Hippolyte 
de Tilly, secrétaire; Anatole de Bonsonge, secrétaire-adjoint; 
et André Taillasson, trésorier. Le comité, de MM. le vicomte 
Maxime de Beaucorps, Adolphe Bouyer, Georges Musset, ar- 
chivistes-paléographes ; Gustave Babinet de Rencogne, archi- 
viste de la Charente, et Louis Meschinet de Richemond, archi- 
viste de la Charente-Inférieure. M. Jules Dufaure, membre de 
l'académie française, l'une des illustrations de la Saintonge, 
fut acclamé comme président d'honneur. Cette môme assemblée 
décerna à M. Audiat le titre de fondateur et lui offrit comme 
hommage un exemplaire spécial des publications de la société. 

Ainsi, créée en avril 1874, fondée en mai, la société recevait 
apn existence légale d'un arrêté préfectoral du 5 juin. Au mois 
de novembre suivant, grâce à des prodiges d'activité^ paraissait 
un premier volume de 458 pages. 

Depuis cette époque, la société n'a cessé de grandir et de 
prospérer. Ces succès sont le résultat non-seulement du zèle, 
de la science et de Thabileté des collaborateurs à l'œuvre com- 
mune, mais encore de l'importance de ses publications. Le chif- 
fre de 150 membres fixé par l'arrêté préfectoral du 5 juin fut 
dépassé dès la première année ; il fut plus tard élevé à 400. En 
eiïet, la société comptait: en 1874, !^86 sociétaires; en 1875, 
305; en 1876, 314; en 1877, 325; en 1878, 336; en 1879, 346; en 
1880, 353; en 1881, 360; en 1882, 399; 1883, 412; 1885, 418 (1). 

Dans l'espace de onze années (1874-1885), la société a publié 
dix-sept beaux volumes grand in-octavo magnifiquement im- 
primés, renfermant des pièces très importantes et des documents 
considérables tels que le diaire du pasteur Merlin, t. v^ tout 
entier ; le chartrier de l'hôpital de Pons, !'• partie, tout le volu- 
me ix; le prieuré de Saint-Eutrope, un volume; les chartes tirées 
du trésor des chartes, etc. 

Pour faciliter les recherches, deux tables terminent chaque 



(1) Au l«r janvier 1886, 449; au !«' janvier 1887, 475. 



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-324 - 

volume : la première indique les noms d'hommes et de lieux, 
la seconde l'analyse des matières. Après une ^riode de cinq 
volumes existe une table chronolofi^ique des pièces qui y sont 
contenues. Toutes ces tables sont dues au secrétaire, M. Hip- 
polyte de Tilly. 

Indépendamment de son volume annuel de documents inédits, 
1a société des archives créa en 1877 un bulletin trimestriel, pour 
servir de lien non-seulement entre tous ses membres, mais en- 
core entre ceux qui, dans les deux Oharentes et ailleurs, s'inté- 
ressent aux choses intellectuelles, et mettre en communication 
les hommes qui ont le goût de la science, de l'histoire et de la 
littérature. Il est arrivé plus d^une fois que dans des livres ne 
paraissant avoir aucun rapport avec la Charente-Inférieure, il 
a paru des pages fort importantes pour son histoire. Il man- 
quait une voix qui les signalât et les vulgarisât. Ce recueil de- 
vait contenir, outre les procès-verbaux des séances de la société 
dont il était l'organe, l'annonce de tout ouvrage intéressant la 
circonscription historique, et le compte-rendu de ceux qui au- 
raient un intérêt plus vif; l'indication des comptes-rendus de 
ces mêmes ouvrages ; le sommaire des articles historiques ou 
littéraires des feuilles locales; l'analyse des travaux des socié- 
tés. A la suite devaient ôtre insérés les documents de moindre 
importance n'ayant pu trouver place dans le volume des archi- 
ves et qui cependant mériteraient d'être conservés : actes nota- 
riés, actes de l'état civil, puis les réimpressions des pièces très 
rares, q[ue les statuts n'admettaient pas dans le volume comme 
étant déjà imprimées ; une bibliographie des journaux et des 
ouvrages locaux, et enfin diverses communications laissées a 
l'initiative de chaque membre. Tel devait être le programme du^ 
Bulletin. Il fut adopté dans la séance générale du 28 septembre 
1876. Ses premières pages reproduisent les procès-verbaux des 
séances ; donnent les avis et nouvelles relatifs à tout ce qui in- 
téresse l'histoire de la province; résument les livres et périodi- 
ques traitant quelque sujet qui s'y rattache ; puis viennent les 
questions et réponses destinées à venir en aide au travailleur 
isolé et à élucider quelque point obscur de nos annales, l'ori- 
gine de certains termes, certaines locutions propres à notre 
idiome, etc.; enfin les Variétés contenant des pièces d'une im- 
portance accessoire ; des travaux plus étendus d'archéologie et 
d'histoire. 

Le premier fascicule parut le !•' janvier 1877. Il n'avait alors 
qu'une feuille d'impression. Mais les encouragements de la 
presse locale, l'accueil favorable qu'il reçut des personnages 
les plus compétents furent autant de motifs pour lui donner plus 
d'extension. L'abondance des matières l'exigeait aussi impérieu- 
sement. Dès le l" janvier 1879, il parut avec trois feuilles con- 
tenant 48 pages. 

Ainsi, depuis le l'*" janvier 1877, la société a publié quatre 
volumes du Bulletin, enrichis de nombreuses gravures. 

Le 20 février 1880, M. le ministre de l'instruction publique 



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— 325 — 

et des beaux-arts annonçait que, par arrêté du 17 du mois der- 
nier, sur la proposition du comité des travaux historiques, un 
des trois prix de mille francs distribués cliaque année au con- 
cours d^s sociétés savantes à la Borbonne, était attribué à la 
société des archives historiques ; une médaille de bronze lui fut 
décernée pour consacrer ce succès. Dans la séance du 3 avril 
1880, à la réunion des sociétés savantes à la Sorbonne, M. Hip- 
peau, secrétaire du comité des travaux historiques, lut un 
rapport dont les conclusions étaient des plus flatteuses pour 
notre compagnie. Le savant écrivain fit ressortir le soin, l'exac- 
titude minutieuse avec lesquels les travaux de la société avaient 
été dirigés. Après avoir parlé de l'importance et de la variété 
des matières contenues dans les volumes, il signala l'érudition 
des auteurs dans les notes qui accompagnent les textes, pour 
les élucider, les compléter et en faciliter l'usage. 

La distinction dont la société des archives fut alors l'objet 
n'était pas la seule preuve d'intérêt que M. le ministre lui ait 
témoignée. Plusieurs fois, il lui accorda des subventions de 
300 francs d'abord, de' 400, puis de 500 francs. Le conseil géné- 
ral lui vota aussi chaque année une all'ocation de 300 francs. 
Oes ressources, venant s'ajouter au produit des cotisations 
annuelles, ont permis de faire face à toutes les dépenses. Si, 
par suite du nombre croissant des souscriptions, les recettes 
ont augmenté, les dépenses se sont élevées dans la même pro- 
portion. Il a fallu imprimer les volumes à un plus grand nom- 
bre d'exemplaires. La création du Bulletin a entraîné une 
dépense annuelle de plus de 500 francs, et les frais de corres- 
pondance, de circulaires, de copies de chartes sont devenues 
f)lus considérables. En outre, les gravures dont sont enrichis 
es volunîes et les fascicules du Bulletin, telles que celles 
représentant les sceaux des contrats, les fac-similé de signa- 
tures de personnages célèbres, les reproductions d'objets rares, 
ont singulièrement grossi les comptes payés par le trésorier. 
Ces dépenses semblaient cependant s'imposer d'elles-mêmes. 
Quoi de plus curieux, par exemple, que de trouver dans le xv* 
volume, l'image, au moyen de l'héliogravure, de ces fameuses 
lettres d'indulgences, dont il a été tant question au xvi« siècle ? 
Fort répandues à cette époque, surtout en Allemagne, ces pièces 
sont devenues chez nous introuvables. Quoi de plus intéressant 
pour le lecteur que de rencontrer dans les pages de notre Bul- 
letiriy la reproduction exacte de l'autel gaulois trouvé à Saintes 
en 1880 et déposé aujourd'hui au musée de Saint-Germain? 

N'est-il pas aussi nécessaire de se procurer à l'avance les 
matières qui doivent entrer dans les prochains volumes? Or, il 
existe à la bibliothèque et aux archives nationales des documents 
fort importants pour la région, qu'il faut faire copier; entre 
autres, les carlulaires de Saint- Jean-d'Angély et de Barbezieux, 
etc. 

Pour assurer à l'association une existence prolongée, la société 
réunie on assemblée générale, décida, le 31 décembre 1880, le 



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— 326 — 

rachat des cotisations annuelles, au moyen d'une somme décent 
francs une fois versée. La combinaison parut avantageuse pour 
la société en général et pour le sociétaire. En recevant la 
somme fixée, elle se créait un capital dont les intérêts lui per- 
mettraient de toujours livrer un certain nombre de volumes ; le 
sociétaire, d'un autre côté, s'exonérani du paiement annuel de 
sa cotisation de douze francs, s'assurait, sa vie durant, les 
publications C[u'elle pourrait mettre au jour. Un règlement spé* 
cial fut arrêté et reçut immédiatement son exécution; plusieurs 
membres rachetèrent leurs cotisations. 

La société des archives est une association d'hommes de 
bonne volonté, réunis sans distinction de parti ou d'opinions 
pour publier des documents authentiques et inédits. Elle n'exige 
de ses membres ni connaissances spéciales, ni diplôme, ni 
même des preuves écrites de savoir. Cependant la science était 
indispensable pour déchiffrer les textes, les annoter, ou éluci- 
der et en compléter le sens, afin de les rendre accessibles à toutes 
les intelligences. Pour atteindre ce but, il fallait non-seulement 
de rudes travailleurs, des chercheurs infatigables, mais encore 
des hommes initiés à ce genre d'études. 

Il s'en rencontra plusieurs qui vinrent apporter à cette œuvre 
et leur temps et les ressources de leur intelligence. Sans les 
nommer tous, citons : MM. Audiat, qui, avec une activité sans 
égale, a su triompher de tous les obstacles ; Jules Peliisson, 
avocat, bibliothécaire de Cognac ; d'Aussy, Saudeau, Eutrope 
Jouan, Th. de Bremond d'Ars, Georges Musset, archiviste- 
paléographe ; Louis de Richemond, archiviste de La Rochelle ; 
Adolphe Bouyer, archiviste-paléographe ; Dangibeaud, d^ Kem- 
merer, d' Phelippeaux, Barraud, de Bonsonge, H. de Tilly, qui 
appartiennent à la Saintonge; et MM. Paul de Fleury, archi- 
viste-paléographe ; de Rencogne, archiviste de la Charente ; Al- 
bert de Massougnes, de la Charente ; Paul Marchegay, de la 
Vendée; Tamizey de Larroque, correspondant de Tinstitut, du 
Lot-et-Garonne; Maxime de Beaucorps, d'Orléans, archiviste- 
paléographe; Abel Bardonnet, de Niort; Hospitel de Lhoman- 
die, de Bordeaux; Horric de Beaucaire, de Nantes; Paul Ray- 
mond, archiviste des Basses-Pyrénées, de Pau; Henri Renaud, 
de Troyos ; de Queux de 8aint-Hilaire, Léon de La Morinerie, 
Edouard de Barthélémy, Léopold Pannier, de Paris, archiviste- 
paléographe; Paul Guérin, archiviste aux archives nationales, 
etc. 

Les circonstances dans lesquelles s'est formée la société, sur- 
tout l'état des archives d'un pays où a particulièrement sévi la 
maladie des dévastations, rendent difficiles les publications de 
pièces considérables. Mais ce (jui peut manquer en étendue aux 
documents publiés par la société est compensé par le nombre 
et la variété de ceux qu'elle a tirés de Toubli. Ce sont des char- 
tes extraites des cartulaires d'abbayes saintongeaises, ou 
prises dans les archives de familles, telles que celles du duc de 
La Trémoille; ce sont des lettres émanant des souverains ou de 



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— 327 — 

personnages marquants^ des donations et des testaments, des 
extraits de rôles, de bans et de capitations, des documents sur 
des fondations civiles et religieuses, des inventaires de meubles, 
des aveux et dénombrements. 

Les travaux relatifs aux pièces les plus anciennes qui datent 
des XI* et xii* siècles, sont : 

1* Fondation de Taumônerie de Saint-Oilles de Surgères 
(1105-1447), par M. Paul de Pleury. 

2^LescharteBdorabbayedeLa Couronne, près d'Angoulôme, 
relatives aux prieurés du diocèse de Saintes, dépendant de cette 
abbaye (1111-1473), par le môme auteur. 

3* Les chartes de Tévôché et chapitre de Saintes (1111-1185), 
par M. Louis Âudiat. 

4* Saint-Eutrope de Saintes et son prieuré (1056-180U), par le 
même auteur. 

5^ Les chartes de Saint-Florent de Saumur relatives à plu- 
sieurs prieures de Saintonge relevant de cette abbaye (1067- 
1200), par M. Paul Marchegay. 

6^ Les chartes de la oommanderie du Temple à La Rochelle 
(1139-1268), par M. de Richemond. 

7® Un recueil de documents inédits sur la Saintonge (du xii* 
au XVII* siècle), accords, transactions, ventes, aveux et dénom- 
brements par divers auteurs. 

8* Les archives de l'hôpital neuf de Pons (1211-1387), par M.* 
Musset. 

9* Les testaments saintongais (1232-1400), par MM. L. Âudiat, 
Bouyer et de Rencogne. 

10* Le diaire de Jacques Merlin ou recueil des choses les 
plus mémorables qui se sont passées à La Rochelle (1589-1620), 
par M. Dangibeaud. 

1 1* Doléances des protestants réunis à La Rochelle (1597), 
par M. de Richemond. 

12* Le journal de Daniel Manceau sur le siège de Saint-Jean 
d'Ângély en 1621 (1619-1626), par M. Saudeau. 

13* Le mémoire de Michel Bégon sur la généralité de La Ro- 
chelle (1699), par M. Musset. 

14* Lettres de Ghamplain à Louis XIII sur la découverte et la 
colonisation du Canada (1618), par M. L. Audiat. 

15* La correspondance administrative de Pintendant de Sain- 
tonge, Aunis et Poitou, Autier de Villemontée (1633-1648), par 
M. H. Renaud. 

16* Prégent de Ooëtivy, seigneur de Taillebourg et amiral de 
France (1436-1452), par M. Paul Marchegay. 

17* Oartulaire de Pabbaye de Charron, par M. L. de Riche- 
mond. 

18* Le corps de ville de Cognac en 1718, par M. Pellisson. 

\9^ Correspondance de la cour aVec les intendants de Roche- 
fort, en 1672, par M. Louis Delavaud. 

20* Le livre de raison du protestant Samuel Robert (1639- 
1668), par M. Tortat. 



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— 328 — 

21*' Abbaye de Notre-Dame de Saintes. Histoire par dom 
Boudet et documents par H. Louis Audiat. 

22oEvéché et chapitre de Saintes (Hll-1785), par M. Louis 
Audiat. 

23^ Les Sainte-Glaire de Saintes (1617-1782), par M. Louis 
Audiat. 

24'' Abbayes : Bassac» Fontdouce, La Frenade^ La Tenaille, 
Masdion, Notre-Dame de l'ile de Ré, Sablonceaux, Saint - 
Léonard de Chaumes, Tonnay-Oharente, pièces diverses. 

25"^ Documents extraits des registres du trésor des chartes 
(1301-1321), par M. Paul Guérin. 

26'' La fronde à Cognac, par M. Pellisson. 

2V Paye et Crazannes en Saintonge (1213-1789), par M. 
d'Aussy. 

28'' Ëléonore Dexmier d'OIbreuze, duchesse de Brunswick 
(1675), par M. Horric de Beaucaire. 

29'' Lettres du comte de Comminges, ambassadeur en Portu- 
gai (1657-1659), par M. Tamizey de Larroque. 

30'' Saint- Vincent de Paul et sa congrégation à Rochefort et 
à Saintes, par M. Louis Audiat. 

31" Fénelon en Saintonge et la révocation de Tédit, par M. 
Lételié. 

La plupart de ces documents ont été trouvés dans le pays et 
-proviennent soit des archives départementales, soit des études 
de notaires et des papiers de famille. Quelques-uns ont été co- 
piés aux archives et a la bibliothèque nationales. 

La publication des pièces qui intéressent la Saintonge et 
TAunis est loin d'être épuisée. Car pour l'histoire de ces pro- 
vinces tout est à peu près à faire ou à refaire. C'est une mine 
encore inexplorée que de rares travailleurs ont fouillée isolé- 
ment., 

Un vaste champ s'ouvre devant elle. Outre les documents qui 
se trouvent encore dans le pays, il y a à la bibliothèque et aux 
archives nationales la matière de centaines de volumes. Dans 
ce but, la société a réservé annuellement 500 francs pour y 
faire prendre des copies. 

Elle publiera le cartulaire de Barbezieux aux archives na- 
tionales ; le cartulaire de Saint^ean d'Angélyà la bibliothèque 
nationale ; deux volumes encore sur Pons et ses seigneurs ; les 
délibérations du corps de ville de Saint-Jean d'Angély, anté- 
rieures au xvii" siècle ; une correspondance du ministre protes- 
tant. Ferry ; un volume de pièces relatives à Tinstruction avant 
1789, etc. 

L'avenir se montre donc pour la société plein d'espérances. 
Les résultats acquis en promettent de plus grands et de plus 
caractéristiques. Par cette utile entreprise s'accomplira, si je puis 
m'exprimer ainsi, la régénération de l'histoire. Examinés à un 
point de vue plus élevé, ces documents inédits propagent la 
connaissance des événements dont l'ensemble constitue l'his- 
toire générale de la France. Il y a donc dans ces travaux un 



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— 8S9 — 

puissant élément de pat)riotisnie< car on s^attaohé d'autfttlt plus 
a son pays, qu'on a^pu mieux étudier ses annales. 

HiPPOLTTE DB TlLLY. 

A cet historique de la société qui s'arrête au milieu de l'an- 
née 1885 par suite de la mort de notre zélé secrétaire, il faut 
ajouter quelques détails. 

Le nombre des membres de la société au 1*' janvier 1886 était 
de 449 ; depuis il s'est encore accru et bientôt nous serons for- 
cés de demander à M. le préfet une nouvelle autorisation pour 
rélever au-delà de cinq cents, résultat significatif dans un 
département très décentralisé, où presque chaque arrondisse- 
ment a une ou plusieurs sociétés savantes qui font appel aux 
cotisations, cinq ou six à La Rochelle, deux à Rochefort, deux 
à Royan, trois à Saintes. 

Le tome v* du Bulletin est terminé, le vi« commence. Le tome 
XIV* des Archives est distribué ; il contient le premier volume 
de VHistoire de La Rochelley d'Amos Barbot, manuscrit de la 
bibliothèque nationale, pour l'impression duquel M. le ministre 
de l'instruction publique, reconnaissant son importance, a bien 
voulu accorder à la société une subvention de mille francs. 
C'est donc en moins de douze ans d'existence dix-neuf volumes 
grand in-8^ que la société a mis au jour. 

La société, outre ses séances particulières, tient, chaque an- 
née^ une réunion publique au moins, et successivement dans 
chacune des villes de la circonscription historique. C'est ainsi 
qu'elle a donné une, et quelquefois deux soirées de lectures, à 
Jarnac, à Jonzac, à Cognac, a Saintes, à La Rochelle, à Roche- 
fort (le 9 janvier 1886), moyen excellent pour aviver l'amour de 
l'étude, exciter au travail des gens qui n'y songeaient pas, ap- 
peler l'attention sur les points particuliers de l'histoire locale, 
sur les monuments et les archives. Elle a pu constater quels 
heureux résultats ont ces réunions ,* et elle se proposé de les 
multiplier. La première foison a eu beaucoup de peine à trou- 
ver des lectures pour remplir deux heures ; la dernière fois, à 
Rochefort, il a fallu ajourner plus de la moitié des mémoires 
écrits en vue de cette séance. 

Il y a un autre moyen d'action. Chaque année, la société or- 
ganise une excursion archéologique, visitant un ou deux mo- 
numents, s'arrétant aux plus modestes qu'elle trouve sur son 
passage. Elle apprend ainsi aux populations à apprécier des édi- 
fices, à respecter des ruines que des savants viennent voir de 
loin. Elle groupe, elle réunit pour une journée, des hommes 
que divisent d'ailleurs la position sociale, les divergences d'opi- 
nions, et qui se sont rencontrés dans une admiration pour un 
site, pour une œuvre d'art. En môme temps quelqu'un des 
membres, chargé d'étudier préalablement le monument, Texpli- 
que dans ses détails aux excursionnistes qui s'instruisent ainsi, 
ce qui donne lieu à des discussions pleines d'intérêt. On a visité 
Sanxay sous la conduite du P. de La Croix ; lecamppréhistori- 



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— 330 — 

que du Peu-Richard, sous celle de M. de Mortillet, sous-direc- 
teur du musée de Saint-Oermain ; puis le tiiéàtre romain des 
Boucliauds, l'abbaye de Bassac, le château de La Rochefou- 
cauld et les grottes de Rencogne ; en 1886, on ira à Moëze, à 
Soubise, à Broua^e. 

La publication du Bulletin trimestriel est d^une utilité incon- 
testable, et elle a pris des développements considérables que 
tous les sociétaires voudraient voir étendre encore ; son cadre 
vaste ofîre à chacun le moyen de produire ses idées ou ses re- 
cherches ; il embrasse tout ce aui^ au point de vue de Tart, de 
l'archéologie, de Thistoire, de la bibliographie, peut intéresser 
la région . O'est un répertoire complet de tous les faits intellectuels 
des trois mois écoulés. Les 32 journaux de la Oharente-inférieure 
ne prêtent qu'une attention distraite aux travaux spéculatifs, et 
l'érudition pure n'estaccueilliechezeux quetrès rarement.Le fiul- 
{efin réunit, condense, emmagasine, selon l'expression de M. Léo- 
poldDelisle,tout oe qui peut être utile à savoir maintenant, tout 
ce qui sera avantageusement consulté dans l'avenir. Il glanodans 
les revues, dans les feuilles, dans les livres de la France et de 
l'étranger, tous les renseignements qui peuvent servir aux cher- 
cheurs, les tenir au courant, leur fournir des indications indis- 
pensables au travailleur^de province isolé. 

En résumé, la société des Archives en moins de douze ans a 
publié 14 volumes de textes inédits et 5 volumes de travaux, 
notes, recherches, qui sont unanimement appréciés des sa- 
vants et qui sont placés dans les grandes bibliothèques de la 
France et de l'étranger. Elle se compose actuellement de plus 
de 450 membres, chiffre qui s'accrott tous les jours, répandus 
sur toutes les parties de i'Aunis et de la Saintonge et un peu 
dans le reste de la France. Des travailleurs actifs préparent 
avec grand soin les matériaux qui doivent entrer dans ses pu- 
blications, et le nombre en est si considérable q^ue l'on pourrait 
aisément aujourd'hui mettre sous presse plus de cinq volumes, 
sans compter les travaux importants qui sont en prépara- 
tion. Ses ressources propres, jointes aux subventions du con- 
seil général et du ministère, lui permettent de dépenser par an 
cinq mille francs en impressions et elle a un fonds de reserve 
de dix mille francs. On peut affirmer qu'il n'y a pas en France 
de société provinciale qui ait acquis en si peu de temps une 
telle prospérité. Elle justifie cette phrase d'une grande revue 
qui, examinant les diverses sociétés savantes de France, attri- 
buait le premier rang à la société des 'Archives et la citait 
comme un modèle. 

L. A. 



Séance générale du 23 juillet. 

Lecture du procès-verbal de la dernière séance. 
Admission des membres nouveaux. 



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— S31 — 

Lecture de la correspondance, dans laquelle beaucoup de 
lettres très flatteuses pour la société (1). 

Ouvrages offerts à la société, par MM. Oh. Auger, Ohauvet, 
Limayrac, la chambre de commerce de La Rochelle, etc. 

Lecture d*une protestation dos sociétés savantes de l'Orléa- 
nais contre la prétention de la ville de Oien, d'ôtre l'antique 
G^nabum, que les documents prouvent être Orléans. 

Suivant le désir de la société, le président a signalé à M. le 

Sréfet la destruction du petit monument de Taillebourg et 
emandé ou son rétablissement ou une plaque commémorative 
de la victoire de 1242 sur lo nouveau pont. Il a été répondu 
qu'il n'y avait rien au budget pour cette dépense. La société 
décide qu'on demandera au conseil général de voter une somme 
pour cela. 

Le président expose les démarches qu'il a faites, depuis Tan 
dernier, pour les fouilles de l'hôpital de Saintes; il lit la corres- 
pondance et annonce divers projets à ce sujet: conférences, 
souscriptions, etc. 

Quant à la souscription de la société, il sera statué par le 
bureau et le conseil d'administration. 

M. Philippe Tapernoux lit un mémoire sur nos origines, 
chapitre détaché de son ouvrage sur Vercingétorix. 

M. Boucher rend compte de la découverte qu'il a faite à Oo- 
gnac do six tombes mérovingiennes, et montre les objets qu'il y 
a trouvés. 

M. Dangibeaud, à propos d'un passage d'une leçon de l'office 
de saint Eutrope, combat Topinion émise par M. Audiat que 
les remparts de Saintes ont été bâtis à la fin du iv* siècle ou au 
commencement du v* ; selon lui, ils sont du xi*. (Voir plus bas, 
page 331). 

M. Audiat donne des raisons pour appuyer son assertion; le 
texte cité prouve qu'on a bâti des remparts à Saintes au xi* siè- 
cle; il ne prouve pas qu'il n^ en avait pas auparavant. Est-il 
possible de supposer que, quand toutes les villes de la Oaule 
étaient fortifiées et que les barbares passaient et repassaient 
Saintes, soit restée ouverte, sans défense, pendant six ou huit 
siècles? 

M. Léon Duret cite les édits des empereurs qui ordonnaient 
la destruction des édifices pour faire des murailles, et celle des 
temples, comme trop souilles. Il n'y a qu'à regarder les sculptures 
tirées de ces remparts : les arêtes sont aussi fines qu'au sortir 
de l'atelier du sculpteur; elles n'ont pas subi un seul hiver, 
exposées à l'air sous notre climat destructeur. 



W J Je profile de cette occasion pour vous adresser mes plus vives félicitations 
pour les i'ii beaux volumes des archives historiques de la Saintonge. Je les ai lus 
cet hiver page à page, et j'en ai retiré le plus grand fruit pour mes études. C'est 
vraiment une superbe collection unique en France et bien digne d'émulation 
partout, a tout pomt de vue i. Lettre du 28 avril 1887. 



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- 3« — 

A la fln de la séance, on se rend à rhôpital. Là, devant la 
pierre elle-même, M. Audiat commente Tepitaphe du soldat 
santon, Gaîus Julius..., dont personne n'a encore donné 
Tinterprétation, et qui énumère les états de services de ce terri* 
torial de Tan 20 ou 30 de Jésus-Christ. 



Séance (26 juillet) du bureAU et du conseil d'administration. 

Règlement d'un différend. 

Proposition de souscription pour les fouilles de l'hôpital. Le 
trésorier consulté ne croit pas qu'on puisse rien voter immé- 
diatement. 

Il est décidé que la société souscrira pour cent francs sur 
l'exercice 1888. 

Admissions. — Dans sa dernière séance, la société a admis 
comme membres : 
MM. 

Le baron Adalbert de Beaucorps, au château du Fief, par 
Oenouillé, présenté par M. Louis Audiat. 

Joseph Barillaud, chef de bureau à la direction générale des 
postes et télégraphes, à Paris, présenté par M. le docteur Anfrun 
et M. Lételié. 

Olaude Boucher, directeur de la verrerie de Saint-Martin, à 
Cognac, présenté par M. Bérauld et M. Audiat. 

Gaston-Josias, comte de Bremond d'Ars, colonel commandant 
le 8* régiment de' cuirassiers, à Senlis, présenté par M. Audiat. 

L'abbé Joseph Clément, vicaire àHuriel (Allier), présenté par 
M. Louis Audiat. 

Georges Covillon, directeur de l'usine à gaz, à Cognac, pré- 
senté par M. Denys d'Auspy et M. Audiat. 

Le marquis du Paty de Clam, capitaine breveté d'état-major, 
au 17* corps d'armée, à Toulouse, présenté par M. Louis Audiat. 

Joseph Etourneaud, négociant à Cognac, présenté par M. 
d'Aussy. 

L'abbé Camille Foucher, curé de Crazannes, présenté par M. 
Denys d'Aussy. 

L'abbé François Jarlit, curé-doyen de Lusignan (Vienne), 
présenté par M. Louis Audiat et le père C. de La Croix. 

Alfred Landry, avocat, juge suppléant à Barbezieux, présenté 
par M. Jules Pellisson et M. Audiat. 

Marcel Pellisson, à Cognac, présenté par M. E. Rullier et M. 
Audiat. 

Jules Péponnet, banquier, ancien président du tribunal de 
commerce, à Saint-Pierre d'Oleron, présenté par MM. Anfrun 
et Lételié. 

Emile Proust, rue Saint- Vivien, à Saintes, présenté par M. 
Louis Audiat. 

Charles-Amédée de Raity de Villeneuve de Vittré, colonel 



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commandant le 10* hussards» à Nancy, présenté par M. Loois 
Audiat. 

Ântonin Salmon, notaire et conseiller d'arrondissement, à 
Saint-Georges d'Oleron, présenté par MM. Carrière et Lételié, 

Jacques de Thezac, à Saintes, présenté par M. Louis Âudiat. 

Ont rendu compte du Bulletin de juillet : 

UEcho rochelais du 23 juillet, qui signale les articles nécrolo- 
giques, une « bonne revue critique » du salon de 1887, les notes 
archéologiques sur Fouras, Tf le de Ré; les sépultures de Léoville, 
le trésor d'Ëcurat, enfin « une étude remarquable sur Les rem- 
parts de Saintes » ; Tarticle-bijou, « bonne critique littéraire, 
pleine d'humour et pétillante d'esprit » ; la réponse LaSeugne, 
joûte aquatique, et parmi les livres, les Documents de M. 
Musset, le Dictionnaire des architectes, VHistoire de laverrerie. 
Madame de Maintenon, etc. « La livraison de juillet est, par les 
matières qu'elle contient, l'équivalent d'un volume in-8° ; son 
intérêt est décuplé si l'on se place à un autre point de vue » ; 

La JRet^ue historique de Vouest qui, dans sa 3* livraison de la 3* 
année, contient Ancelin de La Garde (suite), par notre confrère 
M. Albert Bruas, signale dans notre livraison de juillet « les 
très curieuses notes de M. G. Tortat sur les Lebrethon de 
Ransannes, qui viennent compléter celles de M. Dangibeaud, et 
rétude si compétente de M. Audiat sur les remparts de Saintes »; 

Les Tablettes de Rochcfort du 20 août, qui mentionnent notam- 
ment une a malicieuse critique » de M. G.Musset sur la notice de 
V Annuaire, et l'étude sur les remparts de Saintes. Voir aussi le 
Bulletin religieux de La Rochelle du 3 septembre. 

Le Courrier de Vart du 9 septembre signale les fouilles de 
rhôpital de Saintes, et annonce que les débris de sculpture vont 
être réunis dans un musée. Il ajoute : a Les arènes sont sur le 

Eoint de disparaître à nouveau sous la végétation qui les enva- 
it chaque jour. » 

Le Forum artistique de septembre signale les efForts faits 
par la société en faveur des fouilles de Saintes. 

Dans le Hermès de Berlin (août 1887), M. Th. Mommsen com- 
mente le texte du vétéran santon, surtout au point de vue des 
milices provinciales, et insiste sur les gésates, les Rhètes, les 
evocati, etc. (Die romischen promnzial milizen.) 

Le Bulletin mensuel de la faculté des lettres de Poitiers 
d'août, paru à la fin de septembre, contient de M. J.-A. Hild 
un important article sur Les fouilles dans les remparts de 
Saintes y où, avec sa compétence reconnue, l'auteur étudie 
quelques points de l'inscription du vétéran santon, et pro- 
mettant d'y revenir, signale « l'intérêt archéologique des fouilles 
de Saintes. Le gouvernement, ^ni subventionne des missions 
à Tunis et en Algérie, emploierait utilement une partie des fonds 
mis à sa disposition, en expédiant à Saintes, pour diriger et in- 



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— 334 — 

terprétor les découvertes, quelque archéologue compétent. 
En attendant, il faut féliciter la municipalité de Saintes des 
sacrifices qu'elle a faits pour que les fouilles ne fussent pas 
perdues pour la science... Il faut féliciter M. Audiat, qui en a 
recueilli les premiers résultats, ainsi que M. le lieutenant Ës- 
pérandieu, qui lui a prêté Tappui de son savoir épigraphique. » 

La Rei;ue poitevine^ n®» 38-39, donne le compte-rendu de la 
séance du 16 mars, le sommaire du Bulletin d'avril et du t. xv 
des archives, et raconte — c'est M. Noguès qui parle, bien en- 
tendu, — que dans une société savante, on a fort maltraité la 
société des archives (M. Th. de Bremond présidait), et qu'un 
quidam a appelé « déloyal, grossier » un passage {Voir Bulletin^ 
vu, 186), où on lui reprochait d'avoir pris, sans preuve aucune, 
le souterrain-refuge de La Vallée pour une grotte sépulcrale 
robenhausienne! Le directeur de la Revue ajoute que des inju- 
res ne sont pas des raisons, et que, « quand on est critiqué à 
tort, on répond, et de la bonne plume... si on en a une. » Ah ! 
voilà I 

Ont reproduit le sommaire : VEcho de Jonzac du 3; le Progrès 
de Saintes du 6 ; VEre nouvelle de Cognac, eiVUnion de Saint- 
Jean du 7 ; L'Echo saintongeaiset V Indépendant du 21 ; le Mo- 
niteur de la Saintonge du 27 ; 

L'Union de Saint-Jean, du 7, l'article sur Aunay. 

Ont rendu compte de la séance du 23 juillet : 

Les Tablettes du 28, qui mentionnent l'intéressant a mémoire » 
de M. Tapernoux, les communications de MM. Boucher, Dangi- 
beaud, Audiat, et la discussion de la date des remparts do 
Saintes entre MM. Dangibeaud, Duret et Audiat, puis la visite 
aux fouilles; 

L'Indépendant du 28 qui signale: le rapport de M. Boucher sur 
les tombes mérovingiennes de Cognac ; le mémoire de M. Ta- 
pernoux sur nos origines ; les recherches de M. Dangibeaud sur 
le bréviaire de Saintes du xiii® siècle qui contient des faits im- 

Sortants pour Thistoire, et la discussion sur Tàgc des remparts 
e Saintes ; 

L'Echo de Jonzac^ VUnion de Saint-Jean d'Angély, le Moni 
teur de la Saintonge, du 31 ; 

La Charente d' Angouléme (5 août) qui cite les communications 
de M. Boucher, le mémoire a plein d'aperçus nouveaux » de M. 
Tapernoux, la discussion sur les remparts de Saintes, à laquelle 
« rassemblée a pris grand intérêt », et l'interprétation de 
M. Audiat sur les inscriptions découvertes à l'hôpital. 

L'Indépendant de la Charente-Inférieure du 26 juillet a 
publié : Nos origines, lecture faite le 23, à la séance de la so- 
ciété, par M. Philippe Tapernoux. , 



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— 335 — 
AVIS ET NOUVELLES 

La souscription pour les fouilles de Saintes a produit déjà 
plusieurs milliers de francs: 1,500 fr. de l'Etat, 300 fr. de la 
ville de Saintes, 1 ,037 fr. des particuliers. Parmi ces derniers, 
nous voyons, avec plaisir, que les souscripteurs appartiennent 
presque tous à la société des Archives : M. le comte Lemercier, 
200 ; M. le baron Eschasseriaux, 50 ; M. le marquis de Dam- 
pierre^ 50 ; M. le docteur Bouyer, 40 ; M. de Lisleferme, 20 ; H. 
le baron de Saint-Surin, et M. Longueteau, avoué, 10 fr. M. 
Théodore Guillet, M. Marcel Geay, M. RuUier, etc. 

Notre confrère, M. le marquis Elle de Dampierre, a fait au 
conseil général de la Charente-Inférieure, au nom de la pre- 
mière commission, un rapport éloquent où il signale l'impor- 
tance des fouilles de Saintes. Le conseil général a refusé toute 
subvention, vu l'état de ses finances. 

Dans sa séance du 30 août, le conseil général de la 
Charente-Inférieure a supprimé toutes les subventions aux 
sociétés savantes du département : société des archives de la 
Saintonge, société des sciences naturelles de La Rochelle, société 
de géographie de Rochefort, etc., qui se montaient à 1,200 fr., 
300 fr. pour chacune. Il a maintenu seulement une subvention 
de 1 ,000 fr. à Tun des svndicats agricoles du département. 

 Bordeaux, le conseil municipal (séance du i^^ février) sur le 
r?ipport de M. Barckhausen, maintenant sa délibération du 2 
juillet 1886 que la bibliothèque sera transférée au premier 
étage des bâtiments de l'ancienne manutention, a décide que le 
rez-de-chaussée recevrait le musée des antiquités. Cette instal- 
lation coûtera 98,510 francs qui, joints à la somme précédemment 
votée pour la bibliothèque, s'élèveront à 850,000 fr., un million, 
rien que pour Tinstallation d^un musée et d'une bibliothèque. 

Dans sa séance du 12 août, le conseil municipal de La Rochelle 
a donné aux rues petite rue Réaumur, petite rue Saint-Léonard 
et petite rue de l'Escale, les noms de rue Lanoue, rue Talle- 
mant des Réaux et rue Nicolas Venette. Il a rejeté à l'unanimité 
la proposition de changer en rue des Quatre sergents de La 
Rochelle le nom de rue Sur-les-Murs. 

Notre confrère, M. Jules Gastagnary, de Saintes, conseiller 
d'État, est nommé directeur des beaux-arts. Voir sa biographie 
élogieuse dans VEvénement du 24 septembre. . 

Le 26 août, on a placé à l'hôtel de ville de La Rochelle deux 
statues pesant chacune 700 kilos : Tune représentant la loi, sur m 



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la façade de la couTi et Tautre Tagrioulture et le commerce, sur 
la façade extérieure. 

Il est question de créer un musée à Cognac. Les deux tours, 
qui formaient l'entrée du pont démoli en 1858, offrent un local 
assez spacieux pour un musée d'archéologie et un musée d'his- 
toire naturelle. En môme temps, ces tours, qui rappellent le 
Oognac-du moyen-àge, seraient sauvées d'une destruction 
fatale que des arbustes nombreux préparent chaque jour. C'est 
ce que raconte l'Ere nouvelle du 14 juillet. 

Aux distributions des prix, les discours suivants ont été lus : 
au collège de Saintes, le 1*' août, par M. Luchini, professeur de 
seconde, le pessimisme ; M. le sénateur Mestreau présidait, et 
a prononcé une allocution, ainsi que M. Tourgnol, principal, et 
M. le sénateur Combes, qui a parlé sur l'instruction publique 
actuelle, comparée à l'instruction publique sous les régimes qui 
ont précédé la république de 1870. U Indépendant des 3 et 6 août 
a publié ces discours et allocutions ; au lycée de Rochefort, le 3 
août, par M. Rodier, pix>fesseur de philosophie, sur la part faite 
à la science dans le programme d'études ; M. Charron, maire, 
présidait et a prononcé une allocution ; au lycée de La Rochelle, 
par M. Bedeau, professeur de rhétorique, sur le pessimisme ; 
M. le sénateur Barbedette a parié sur le patriotisme. Voir le 
Courrier de La Rochelle du 4 et La Charente- Inférieure du 3. 



Sociétés savantes. — Société de géographie de Rochefort, 
séance du 29 juillet : Les tremblements de terre, discussion et 
critique des diverses théories, par M. Biteau ; La mort de Lin- 
coin, par M. le docteur Thèze. 

La société met au concours entre les instituteurs et insti- 
tutrices du département la question suivante : Les établisse- 
ments français de la côteotiest d^ Afrique. Comptoirs commer- 
ciaux. Expéditions de Savorgnan de Brazza. Les mémoires 
lui devront parvenir avant le 31 décembre 1887, sous pli 
cacheté. 

La société géologique de France a fait, au nombre de 30 per- 
sonnes, une excursion scientifique dans le département de la 
Charente-Inférieure, qui a commencé par Rochefort, le 7 sep- 
tembre. Ce iour là, elle a donné une séance publique, dans 
laquelle M. de Lapparent, ingénieur des mines, a fait une con- 
férence sur Le niveau de la mer. Elle a visité Angoulins, 
Fouras, Meschers, Talmont, Iloyan, Marennes, etc. 

Viennent de paraître (Paris, Savin, rue Drouot, in-18, 294 p.) 
Les villageoises, par M. Georges Oourdon, élégant volume et 



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— 337 — 

charmantes poésies qui obtiennent le plus léeitimo succès; 
Saint Gohard et la crypte de la cathédrale de Nantes (Nantes, 
1887, in-8, 15 p.), question qui agite, trouble, divise la ville de 
Nantes. Refaire les voûtes et la crypte, c'est la conserver, et 
c'est ce que veut M. de La Borderie avec bien d'autres, au nom 
de Tart et des souvenirs, et il publie sa protestation. 

Le 19 octobre, à Saintes, M. Tapernoux fera, à 8 heures du 
soir, une conférence sur Vercingétorix. 

Un congrès bibliographique international sera tenu. Tan pro- 
chain à Paris, à partir du mardi de pàques, 3 avril. Le prix de 
la souscription est de 10 francs. Les membres du congrès auront 
le droit : 1^ de présenter leurs travaux au congrès ; 2^ de prendre 

Krt à ses discussions; 3® de voter sur toute question soumise à 
ssemblée générale ou à la section à laquelle ils auront déclaré 
vouloir appartenir ; 4® de recevoir le compte rendu du congrès. 
Le congrès est divisé en quatre sections : I. Mouvement scienti- 
fique et littéraire ; IL Publications populaires ; IIL Bibliogra- 
phie proprement dite ; IV. Sociétés et relations internationales. 
Four les détails on peut demander le programme au siège de la 
société bibliographique, à Paris, boulevard Saint-Germain, 195. 

PROeRAMMB DU CONGRÈS DES SOGlâTÉS SAVANTES A LA SORBONNB 

BN 1888. 
Section d'histoire et de philologie. — V Mode d'élection et 
étendue des pouvoirs des députés aux états provinciaux. 2® 
Transformations successives et disparition du servage dans les 
différentes provinces. 3^ Origine et organisation des anciennes 
corporations d'arts et métiers. 4^ Origine, importance et durée 
des anciennes foires. 5^ Anciens livres de raison et de comptes 
et journaux de famille. G"" Liturgies locales antérieures au xvii* 
siècle. 1^ Étude des anciens calendriers. 8"* Origine et règle- 
ments des confrairies et établissements charitables antérieurs 
au XVII® siècle. 9° Indiquer les modiQcations que les recherches 
les plus récentes permettent d'introduire dans le tableau des 
constitutions communales tracé par Augustin Thierry. 10® 
L'histoire des mines en France avant le xvii* siècle. 11® Objet, 
division et plan d'une bibliographie départementale. 12® Du rôle 
des milices et des gardes bourgeoises avant la révolution. 1 3® De 
la piraterie entre les populations chrétiennes. 14® Étudier l'ori- 
gine, la composition territoriale et les démembrements succes- 
sifs des fiefs épiscopaux au moyen âge. 15® Rechercher à quelle 
époque, selon les lieux, les idiomes vulgaires se sont substi- 
tués au latin dans la rédaction des documents administratifs. 
Distinguer entre l'emploi de l'idiome local et celui du français. 
16® Etudier les cadastres ou compoids antérieurs au xvi® siècle, 
leur composition et leur utilité pour la répartition de l'impôt. 
17® Jeux et divertissements publics ayant un caractère de pé- 
riodicité régulière et se rattachant à des coutumes anciennes, 

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- 338 — 

religieuses ou profanes, tels que la fête des fous ou des inno- 
cents, la fête de Tabbé de la Jeunesse, le jeu de 8ouIe, le jeu de 
la Tarasque, les feux de la Saint-Jean, la fôto de Gayant, etc. 
IS'' Établissements ayant pour objet le traitement des maladies 
contagieuses, et mesures d'ordre public prises pour prévenir 
leur propagation. 19^ Étudier quels ont été les noms de bap- 
tême, usités suivant les époques dans une localité ou dans une 
région ; en donner autant que possible la forme exacte, et re- 
chercher quelle peut avoir été la cause de leur vogue plus ou 
moins longue. 20° Etude sur le culte des saints, la fréquentation 
des pèlerinages et Tobservation de diverses pratiques religieuses, 
au point de vue de la guérison de certaines maladies. 21° Faire 
connaître les travaux imprimés ou manuscrits qui ont été faits 
sur l'histoire des diocèses de la France, antérieurement à la 
seconde édition de la Gallia christian&t ^^ qui ont pu servir à 
la rédaction de cet ouvrage. ' 

Section d'archéologie . — 1® Signaler les inventaires des col- 
lections particulières d'objets antiques, statues, bas-reliefs^ mon- 
naies, ayant existé dans les provinces. Nos musées, tant ceux 
de Paris que ceux de la province, sont remplis d'objets dont la 
provenance est inconnue ou tout au moins incertaine ; or, tout 
le monde sait de quelle importance il peut être de connaître 
l'origine des objets que l'on veut étudier; tous les archéologues 
se rappellent les étranges bévues dans lesquelles des erreurs de 
provenances ont fait tomber certains savants. Les anciens in- 
ventaires sont d'une grande utilité pour dissiper ces erreurs, 
ils nous apprennent en quelles mains certains monuments ont 
passé avant d'être recueillis dans les collections où ils sont au- 
jourd'hui ; ils nous permettent parfois, en remontant de proche 
on proche, de retrouver rorio^ine exacte de ces monuments, ou 
tout au moins ils servent à détruire ces légendes qui dans bien 
des musées entourent les monuments et qui sont la source des 
attributions les plus fantaisistes. On ne saurait donc trop enga- 
ger les membres des sociétés savantes à rechercher dans les ar- 
chives de leur région, en particulier dans celles des notaires, 
les inventaires de ces nombreux cabinets d'amateurs formés 
depuis le xvi* siècle, et dont on peut retrouver des épaves dans 
nos musées provinciaux. On ne demande pas, bien entendu, 
d'apporter au congrès le texte môme de ces inventaires, mais de 
signaler les documents de ce genre qui peuvent offrir quelque 
intérêt, en dégageant les renseignements qui paraîtraient utiles 
à recueillir. 

2° Indiquer, pour chaque région de la Gaule, les sarcoçha^s 
ou fragments de sarcophages païens non encore signalés. En 
étudier les sujets, rechercher les données historiques et les lé- 

Sendes qui s'y rattachent. Il ne s'agit point de faire un travail 
'ensemble sur les sarcophages antiques conservés en Oaule, ce 
qui offrirait à coup sûr un grand intérêt; mais ce serait une 
entreprise difficile et de longue haleine. Le comité invite sim- 
plement ses correspondants à rechercher les monuments 



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— 339 — 

encore inconnus qui pourraient plus tard prendre place dans 
un corpus analogue à celui que M. Le Blant a consacré aux 
sarcopnages chrétiens. Il souhaite surtout qu'on recherche la 
provenance des monuments ou fragments de monuments de 
ce genre qui se sont conservés dans divers musées ou églises 
de province, et qu'on étudie les légendes qui fort souvent se 
sont attachées à ces monuments et dont il est si difficile aux 
savants étrangers à la région de retracer les détails et de décou* 
vrir l|origine. 

8* Etudier les caractères qui distinguent les diverses écoles 
d'architecture religieuse à l'époque romane en s^attachant à 
mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans, 
voûtes, etc.). Cette question, pour la traiter dans son ensemble, 
suppose une connaissance générale des monuments de la 
France qui ne peut s'acquérir que par de longues études et de 
nombreux voyages. Aussi n'est-ce point ainsi que le comité la 
comprend. Ce qu'il désire, c'est provoquer des monographies 
embrassant une circonscription donnée, par exemple, un dé- 
partement, un diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on 
passerait en revue les principaux monuments compris dans 
cette circonscription, non pas en donnant une description dé- 
taillée de chacun d'eux, mais en cherchant à dégager les élé- 
ments caractéristiques qui les distinguent et qui leur donnent 
entre eux un air de famille. Ainsi on s'attacherait à reconnaître 
quel est le plan le plus fréquemment adopté dans la région ; de 
quelle façon la nef est habituellement couverte (charpente ap- 
parente, voûte en berceau, plein cintre ou brisé, croisées d'ogi- 
ves, coupoles); comment les bas-côtés sont construits, s'ils sont 
ou non surmontés de tribunes, sMl y a des fenêtres éclairant 
directement la nef, ou si le jour n'entre dans l'église que par 
les fenêtres des bas-côtés; quelle est la forme et la position des 
clochers ; quelle est la nature des matériaux employés ; enfin 
s'il y a un style d'ornementation particulier, si certains détails 
d'ornement sont employés d'une façon caractéristique et cons- 
tante, etc. 

4® Rechercher dans chaque département ou arrondissement 
les monuments de l'architecture militaire en France aux diver- 
ses époques du moyen-âge. Signaler les documents historiques 
qui peuvent servir a en déterminer la date. La France est encore 
couverte de ruines féodales dont l'importance étonne les voya- 
geurs en même temps que leur pittoresque les séduit. Or, bien 
souvent de ces ruines on ne sait presque rien. C'est aux savants 
qui habitent nos provinces à décrire ces ruines, à restituer le 
plan de ces anciens châteaux, à découvrir les documents histo- 
riques qui permettent d'en connaître la date et d'en reconsti- 
tuer l'histoire. Les monographies de ce genre, surtout si elles 
sont accompagnées des dessins si nécessaires pour leur intelli- 
gence, seront toujours accueillies avec faveur à la Sorbonne. 

5® Signaler les constructions rurales élevées par les abbayes ou 
les particuliers, telles que granges, moulins, étables, colgm. 



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— 340 — 

biers. En donner autant que possible les coupes et plans. Cet 
article du programme ne réclame aucune explication. Le comité 
croit seulement devoir insister sur la nécessité de joindre aux 
communications de cet ordre des dessins en plan et en éléva- 
tion. 

6^ Indiquer les tissus anciens, les tapisseries et les broderies 
qui existent dans les trésors des églises, dans les anciens hôpi- 
taux et dans les musées. On peut répondre de deux façons à cette 
question : soit en luisant un catalogue raisonné de lous les tissus 
anciens existant dans une ville ou dans une région déterminée ; 
soit en donnant la description critique de tapisseries ou de tis- 
sus inédits. Dans ce dernier cas, on ne saurait trop insister pour 
que les communications soient accompagnées de dessins ou de 
photographies. 

7® Signaler dans chaque région de la France les centres de fa- 
brication de Torfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer les ca- 
ractères qui permettent de distinguer leurs produits. Il existe 
encore dans un grand nombre d'églises, principalement dans 
nos petites églises du Centre et du Midi, des reliquaires, des 
croix et autres objets d'orfèvrerie qui n'ont pas encore été étu- 
diés convenablement, oui bien souvent môme n'ont jamais été 
signalés à l'attention des archéologues. C'est aux savants de 
province qu'il appartient de rechercher ces objets, et d'en dres- 
ser des listes raisonnées. C'est à eux surtout qu'il appartient de 
rechercher Thistoire de ces objets, de savoir où ils ont été fa- 
briqués, et, en les rapprochant les uns des autres, de reconnaî- 
tre les caractères propres aux différents centres de production 
artistique au moyen âge. 

8^ Indiquer des pavages ou des carreaux à inscriptions inédits. 
Voici longtemps qu'aucune communication de' ce genre n'a été 
faite à la Sorbonne. Il ne manque point cependant dans nos col- 
lections provinciales de spécimens inédits de ces curieux et élé- 
gants carrelages qui garnissaient jadis le sol de nos chapelles 
et l'intérieur de nos châteaux. En les signalant à l'attention des 
archéologues on devra s'efforcer toujours de rechercher les cen- 
tres de fabrication d'où ces carrelages proviennent. 

Section des sciences économiques et sociales. — i^Dela pro- 
priété en pays musulman. 2® Analyse des dispositions prises, 
depuis le xvi* siècle jusqu'à nos jours, pour créer et dévelop- 
per la vicinalité. Avantages et inconvénients de la corvée et de 
la prestation en nature ; appréciation des conditions actuelles 
de la législation sur les chemins vicinaux. 3" Historique de la 
législation ayant eu pour but de conserver les forêts sous Tan- 
cien régime et de nos jours. Indication de quelques mesures à 
prendre pour prévenir les défrichements et les exploitations 
abusives de bois et forêts des particuliers. 4° Rechercher s'il y 
aurait lieu de modifier la législation relative à la juridiction 
consulaire. 5** Etudier la législation relative aux portions ména- 
gères et communales, en France et à l'étranger. 6^ Examiner s'il 
n'y, aurait pas lieii d'assurer, en France, par voie législative, 



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- 341 - 

une indemnité aux personnes poursuivies ou condamnées à tort 
en matière criminelle, correctionnelle ou de police. Rechercher 
ce qui a été fait ou tenté dans cette voie à l'étranger. 7^ Recher- 
cher les traces des corporations de métier s'étendantà une région 
ou à une province, ou bien les unions ayant pu exister entre 
les corporations similaires de plusieurs villes. 8** Etudier dans 
une province ou une circonscription plus restreinte la succes- 
sion des différents modes d^amodiation des terres. A quelle épo- 
que et dans quelle mesure le bail à ferme ou le métayage a-t-il 
remplacé les anciennes teneurs. Recueillir tous renseigne- 
ments sur les redevances, prix, services accessoires et durée des 
baux, aux différentes époques. Indiquer selon les localités, la 
substitution, au xviii* siècle ou au xix* siècle, du fermage à 
rente fixe au métayage, q\x inversement. 9^ Faire rhistoire, Sans 
une province ou une circonscription plus restreinte, des contrats 
intéressant Touvrier agricole au faire-valoir du propriétaire, 
tels aue le glanage dans TArtois^ l'engagement des maîtres-va- 
lets aans les pays toulousains. 10^ La diminution de la popula- 
tion rurale. 1 1^ Etudier la valeur vénale de la propriété non bâ- 
tie au xviit® siècle dans une province, et comparer cette valeur 
avec la valeur vénale actuelle. 12^ Du crédit agricole et des mo- 
yens de l'organiser efficacement, son fonctionnement en Alle- 
magne et en Italie. Syndicats d'agriculteurs pour l'achat des ins- 
truments et des engrais, et pour la vente des produits. 13^ 
Etude des résultats statistiques de la participation aux bénéfices 
dans l'industrie. 14^ Des conditions d'exécution qui peuvent 
justifier le ranç que la transportation et la relégation occupent 
dans l'échelle des peines d'après la législation en vigueur. 15^ 
De l'étude des langues étrangères vivantes. Quelle place doit- 
elle tenir aux divers degrés d'enseignement et particulière- 
ment dans l'enseignement secondaire sous toutes ses formes ? 
Quelle part doit y être faite, soit à une culture toute pratique, 
en vue de l'usaee même des langues, soit à une culture propre- 
ment littéraire ? En ce qui concerne cette dernière culture, jus- 
qu'à quel point les langues et les littératures étrangères pour- 
raient-elles remplacer les langues et les littératures classiques? 
Sbgtion DBS SCIENCES. — l"" Etudo du mistral. 2"* Méthode 
d'observation des tremblements de terre. 3® Electricité atmos- 
phérique, i^ Recherche sur la présence de la vapeur d'eau dans 
Pair par les observations astronomiques etspectroscopiques. 5"* 
Comparaison des climats du midi et du sud-ouest de la France. 
6^ Des causes qui semblent présider à la diminution générale 
des eaux dans le nord de l'Afrique et à un changement de cli- 
mat. T Etudes relatives à l'aérostation. 8^ Etude du mode de 
distribution topographique des espèces qui habitent notre litto- 
ral. 9^ Etude détaillée de la faune fluviatile de la France. 
Indiquer les espèces sédentaires ou voyageuses et, dans ce 
dernier cas, les dates de leur arrivée et de leur départ. Noter 
aussi l'époque de la ponte. Influence de la composition de l'eau. 
10^ Etudier, au point de vue de la pisciculture, la faune (tes 



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— 342 — 

animaux invertébrés et des plantes qui se trouvent dans les 
eaux. 11** Etudes des migrations des oiseaux. Indiquer Pitiné- 
rairc, les dates d*arrivée et de départ des espèces de la faune 
française. Signaler les espèces sédentaires et celles dont la pré- 
sence est accidentelle. 12*' Etude du vol des oiseaux. 13^ Etude 
des insectes qui attaquent les substances alimentaires, biscuit, 
etc. 14° Etude des phénomènes périodiques de la végétation ; 
date du bourgeonnement, de la floraison et de la maturité. 
Coïncidence de ces époques avec celle de Tapparition des prin- 
cipales espèces d'insectes nuisibles à l'agriculture. 15* Etudier 
au point de vue de l'anthropologie les différentes populations 
qui, depuis les temps les plus reculés, ont occupé en totalité, ou 
en partie, une région déterminée de la France. 16® Epoque, 
marche et durée des grandes épidémies au moyen-âge et dans 
les temps modernes. 17® Comparer entre eux les vertébrés ter- 
tiaires des divers gisements de la France au point de vue des 
modifications successives que les types ont subies. 18® Compa- 
raison des espèces de vertébrés de Tépoque quaternaire avec les 
espèces similaires de Tépoque actuelle. 19® Etude des gisements 
de phosphate de chaux au point de vue minéralogique, chimi- 
que, géologique et paléontologlque. 20® Comparaison de la flore 
de nos départements méridionaux avec la flore algérienne. 21® 
Etude des arbres à quinquina, à caoutchouc et à gutta-percha, 
et de leurs succédanés. Quelles sont les conditions propres à 
leur culture ? De leur introduction dans nos colonies. 22® L'âge 
du creusement des vallées dans les diverses régions de la 
France. 

Section de géographie historique et descriptive. — 1® An- 
ciennes démarcations des diocèses et des cités de la Gaule con- 
servées jusqu'aux temps modernes. 2® Exposer les découvertes 
archéologiques qui ont servi à déterminer le site des villes de 
Tantiquité ou du moyen-âge, soit en Europe, soit en Asie, soit 
dans le nord de l'Afrique, soit en Amérique. 3^ Signaler les 
documents géographiques curieux (textes et cartes manuscrits) 
qui peuvent exister dans les bibliothèques publiques et les 
archives des départements et des communes. Inventorier les 
cartes locales manuscrites et imprimées. 4® Biographie des 
anciens voyageurs et géographes français. 5® De Thabitat en 
France, c'est-a-dire du mode de répartition dans chaque con- 
trée des habitations formant les bourgs, les villages et les 
hameaux. Dispositions particulières des locaux d'habitation, 
des fermes, des granges, etc. Origine et raison d'être de ces 
dispositions. Altitude maximum des centres habités. 6® Tra- 
cer sur une carte les limites des différents pays (Brie, Beauce, 
Morvan, Sologne, etc.), d'après les coutumes, le langage et 
l'opinion traditionnelle des habitants. Indiquer les causes 
de ces divisions (nature du sol, ligne de partage des eaux, 
etc.). 7® Compléter la nomenclature des noms de lieux, en 
relevant les noms donnés par les habitants d'une contrée 
aux divers accidents du sol (montagnes, cols, vallées, etc.) et 



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— 343 — 

qui ne figurent pas sur nos cartes. 8® Chercher le sens et l'ori- 
gine de certaines appellations communes à des accidents du 
spl de même nature (cours d'eau, pics, sommets, cols, etc.). 9* 
Etudier les modifications anciennes et actuelles du littoral de 
la France. 10* Chercher les preuves du mouvement du sol, à 
Tintérieùr du continent, depuis répoque historique ; traditions 
locales ou observations directes. 11** Signaler les changements 
survenus dans la topographie d'une contrée depuis une époque 
relativement récente ou ne remontant pas au-delà de la période 
historique, tels que : déplacement des cours d'eau brusques ou 
lents ; apports ou creusements dus aux cours d'eau; modifications 
des versants, recul des crôtes, abaissement des sommets sous 
l'influence des agents atmosphériques ; changements dans le 
régime des sources, etc. 12* Forêts, marais, cultures et faunes 
disparus. 

NÉCROLOOIE 

Le 16 avril, est décédé à Nontron où il était né le 29 mars 
1814, Pierre-Henri Ribault de Laugardière, s'y était marié en 
1846 avec Marie-Louise de Mazerat d'Azat et y avait exercé 22 
ans la profession d'avoué, maire en 1847, conseiller d'arron- 
dissement pendant 30 ans, trésorier de la fabrique depuis 20 
ans, auteur des Essais topographiques de V arrondissement de 
Nontron, Son grand-père, Joseph-Hyacinthe Ribault de Lau- 
gardière, d'une famille de Normandie, chef de la branche aînée, 
officier au Royal-Comtois, avait épousé à Rochefert sa cousine- 
germaine, Marie-Françoise Nicolas, fille de Nicolas de Voutron, 
chef d'escadre. Son père, Guillaume-Henri, envoyé à Nontron, 
comme employé des contributions indirectes, y avait épousé en 
1813 la fille du procureur impérial, Françoise-Louise Volhier- 
Dcsbrousses. Voir Bulletin de la société archéologique du Ptf- 
rigord, xiv, 7* livraison, p. 258. 

Le 24 juin, est décédé à Bassac (Charente), âgé de 74 ans, 
Charles Castaigne, docteur en médecine et maire de la com- 
mune depuis près d'un demi-siècle, .dont la mort « a été un deuil 
public », dit VEre nouvelle du 3 juillet. 

Le 24 juin, est décédé à L'Houmeau, canton de La Rochelle, 
Adrien Delabaude, né le 7 septembre 1828 à L'Houmeau, « où il 
a toujours vécu, entouré de l'estime et de la considération de 
ses concitovens. Elu conseiller municipal en 1860, il fut nommé 
adjoint en 1866 et élu maire en 1871, fonctions qu'il remplissait 
encore à sa mort. Sur sa tombe, M. Faustin, président du tri- 
bunal de commerce de La Rochelle, propriétaire et conseiller 
municipal à L'Houmeau, a prononcé l'éloge du défunt. » Voir 
Echo rochelais du 29 juin. 



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— 344 — 

Le 25 juin, est décédé à 78 ans, Victor Oibeau, curé de Saint- 
Dizant du Gua, ordonné prêtre en 1838, qui a consacré à Saint- 
Dizant la moitié de sa carrière sacerdotale. C'est à lui au'elle 
doit « cette tour à la flèche si fièrement élancée que salue le 
voyageur de loin, comme la demeure de Dieu et le point de 
ralliement de la famille catholique », a dit dans une allocution M. 
Hervoire, curé de Saint-Fort. Voir Buttetinreligietix du 2 juillet. 

Le 28 juin: est décédée, à La Rochelle, Marie-Elisabeth-Julie 
Gaultier, célibataire, âgée de 75 ans, millionnaire, qui, très 
sévère pour elle, donnait largement à toutes les bonnes œu- 
vres, et payait annuellement plus de 35 loyers d'indigents. 

Le 30 juin, est décédé au Ohâteau d'Oleron, chez son fils, 
M. le docteur Emmanuel Pineau, Charles-Julien Pineau, âgé 
de 64 ans, licencié en droit, ancien notaire à Aunay. « C'était 
un esprit élevé, d'une rare culture littéraire, un homme loyal 
et bon, qui, après avoir mérité Pestime de ses concitoyens, 
emporte leurs unanimes regrets. > Tablettes du 6 juillet. 

En juin 1887, est décédé à Mézières, Jean-Augustin Séne- 
maud, né le 20 avril 1818 à Montmoreau (Charente)» professeur 
au lycée d'Angoulôme, puis, le 21 décembre 1860, archiviste- 
adjoint de la Charente, et, le 16 septembre 1862, archiviste des 
Ardennes, auteur de nombreuses publications historiques rela- 
tives à TAngoumois et aux Ardennes. 

Le 14 juillet, est décédée, à La Rochelle, âgée de 64 ans, An- 
toinette-Virginie Gigounous de Verdon, veuve d'Arthur Ri- 
vaille, député de la Charente-Inférieure, c Malade depuis bien 
des années, elle n'a cessé, dit VEcho rochelàis du 16, de don- 
ner l'exemple d'une résignation vraiment admirable. Au milieu 
des souffrances les plus cruelles, elle s'occupait vaillamment 
des bonnes œuvres et des obligations bienfaisantes qui lui 
avaient été léguées par son mari. » 

Le 14 juillet, est décédé à Taillebourfi^, âgé de 90 ans, Hip- 
polyte Duvallois, le doyen des notaires honoraires de France, 
qui fut longtemps président de la chambre de discipline de 
Saint- Jean d'Angély, membre du conseil général de la Cha- 
rente-Inférieure, administrateur de plusieurs sociétés. 

Le 16 juillet, est décédée, à Thenac, à l'âge de 85 ans, Marie- 
Eugénie EschasseriauXy fille de René Eschasseriaux, maire de 
Saintes, député du tiers de la sénéchaussée de Saintes aux états 
généraux, membre de la chambre des députés, etc.; épouse de 
Camille Eschasseriaux, député de Tarrondissemen;^ de Saintes 



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— 345 — 

(1831-1834), et mère de M. le baron Eschasseriaux, député de 
la Charente-Inférieure, qui, deux jours auparavant, perdait son 
beau-père, Rotch Barsalou, député de Nérac (1839-1842), ancien 
banquier, mort âgé de 93 ans, au château du Saumont, près 
d'Âgen. 

Le 23 juillet, est morte, à Versailles, Mathilde des Méloizes, 
fille de Tancien receveur général de la Gharente-Inférieuie, et 
belle-sœur de M. le comte de Montbron^ « jeune et charmante 

Personne, dit VEcho rochelais du 27, brusquement arrachée aux 
ommages du monde, et à la tendresse des siens. » 

Le 26, est décédé à Paris, âgé de 77 ans, Léon de Liniers, 
né en 1810, d^une ancienne et illustre famille du Poitou, entré 
en 1857 dans la congrégation de la mission, missionnaire à 
Saintes en 1862, puis dans différentes fnaisons, enfin supérieur 
du grand séminaire de Troyes. 

Le 31, est décédé à Cahors son pays natal, Henri Laborderie, 
né le 16 mars 1849, entré dans la congrégation de la mission 
en 1868, professeur en 1873 de philosophie, de dogme et de 
morale au grand séminaire de La Rochelle, puis en 1885, au 
grand séminaire de Gonstantine. 

Le 1" août est décédée, en son château de Brives-sur-Oha- 
rente, M"* Dupuy d'Angeac, Pélicie Robert de Lezardière, fille 
de Joseph-Alexis Robert, baron de Lezardière, chevalier de 
Saint-Louis, et de M"* Rousseau de La Ménardière ; elle était par 
conséquent nièce de la célèbre M"* de Lezardière, auteur d'ou- 
vrages estimés. C'est à elle que Brives doit son église et son 
couvent de religieuses. M. Tabbé Oermain Plumeau^ curé de 
la paroisse^ a prononcé en chaire l'éloge funèbre de la défunte, 
et célébré ses vertus, générosité, humilité. Voir Ere nouvelle 
et Moniteur de la S&intonge du 11. 

En août, est décédé, à Périgueux, doyen du chapitre, l'abbé 
Adolphe-Jean du Chevron du Pavillon ae La Gaubertie, âgé de 
77 ans, directeur diocésain de l'œuvre de la propagation de la 
foi. Il avait été baptisé par son grand-oncle, Pierre- Joseph- 
Pascal du Gheyron du Pavillon, vicaire général de Saintes avant 
1790, confesseur de la foi pendant la révolution. 

Le 1*' septembre, est décédé à Saint-Germain, Marc-Antoine- 
Louis-Félix Giraud-Teulon, né à La Rochelle le 30 mai 1816, 
membre de l'Académie de médecine, etc. 

Le 17, est décédé au château de Gibeau, commune de Bfari- 
gnac, Ernest de Vallée, âgé de 60 ans. Voir plus bas, p. 402. 



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— 346 — 
FOUILLES 

DANS LES REMPARTS GALLO-ROMAINS DE SAINTES 

(Suite). — (Voir Bulletin de juillet, tu, 305). 



Les morts vont vite, dit la ballade, et les trav-aux des fouilles 
aussi. A peine avions-nous terminé notre article (20 juin), sur 
les trouvailles faites dans les anciens remparts gallo-romains de 
Saintes, que d'autres pierres surgissaient au jour, et attiraient 
l'attention des savants. 



VIV08 

0- SVLPIC-8AN//// 
SIBLETMEMO//// 
OINNAMIPATRON 



O'est répitaphe d'un affranchi gui, de son vivant, s'élève un 
tombeau, et aussi veut conserver le souvenir de son patron 
Ginnamus. Malheureusement le nom du dédicant a été brisé. 

Vivos (pour vivus^ archaïsme) c[aius] suLPicpus] san 

(peut-être Sanvanus, nom d'un esclave, ou Sandarlus, etc.) 
giBi [feoitJBT MEMofriae] ginnami PATR0N[i]. 

DE SON VIVANT CAIUS 8ULPICIUS SAN.. SŒST FAIT CONS- 
TRUIRE CE MOMUMENT ET EN MÉMOIRE DE SON PATRON 
CINNAMU8. 

Selon l'usage, l'esclave san... avait pris le prénom et le gen- 
tilice de son maître, Gains Sulpicius Ginnamus, et gardé, 
comme surnom, son nom servile. Ginnamus est fréquent dans 
les inscriptions. 



La plus importante inscription découverte jusqu'ici, est celle 
d'un soldat salntongeais. La pierre n^a pas moins de 1 mètre 92 
de long sur G" 57 de large à droite, et à gauche G" 63. Les lettres, 
profondément gravées, ont tout le caractère du temps d'Au- 
guste ou de Tinère ; on ne peut les dater postérieuremept au 
règne de Glaude. Elles ont 0"* 83 pour la deuxième ligne, 
0,70 pour la troisième, 0,60 pour les deux suivantes, et 0,83 pour 



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— 347 ^ 

la dernière. Lea t, tous plus grands que les autres lettres» ont 
de 0,91 à 0,75, selon les lignes. Malheureusement, la première 
ligne a été mutilée et ne permet pas de savoir le nom du per- 
sonnage. La pierre formait le revêtement extérieur du mur, la 
face épigraphique tournée à Tintérieur, ce qui a été cause de sa 
parfaite conservation. 

Le texte de cette épitaphe, soumis le 1*' juillet, à l'académie 
des inscriptions et belles-lettres, par M. Ant. Héron de Ville- 
fosse, un des maîtres de Tépigraphie latine, a déjà soulevé de 
nombreuses discussions, et sera encore l'objet d'interprétations 
diverses. Elle énumère, en effet, les états de service (f un soldat 

faulois de la milice provinciale; c'est le cursus honorum d'un 
anton, qui, cavalier dans un régiment pendant trente-deux ans, 
mérita, oirais-je ? la double paie, la prime de rengagement, des 
citations àrordredujourdel'armée, des galons, deschevrons,une 
arme d'honneur, et commanda peut-être un détachement dans 
un fort de la Rétie, à la fois engagé conditionnel devenu lieu- 
tenfint dans la réserve, et territorial passé capitaine dans une 
place forte qu'il commande. 

On voit l'importance de ces lignes, qui, dans leur concision, 
contiennent tout un chapitre de l'histoire des milices provin- 
ciales au commencement de l'empire, histoire encore peu con- 
nue, et sur laquelle .elles jetteront un jour nouveau. 

C.IYU0.AGI////////////^^^^^^^ 

sanTdvplicarioalaeaTegTorigiana 

STiPENDIS • EMERlTlS • XXXn • AERE - INGISSO • EVOGAT 

gesaTorvmdc-raeTorvmgastello-irgayioglvp 

CORONIS • AEN vus • AVREIS • DONATo • A • COMMIUTON 

ivliamaTronaf-ciyl.primvlys-l-he-T 

Ce texte est d^une lecture facile. Nous l'avons, dès qu'il a été 
découvert, expliqué tel qu'il l'est ici, puis commenté publi- 
ment. Depuis, nous avons eu la satisfaction de voir M. le lieu- 
tenant Espérandieu, dans sa Note sur les inscrivtions romaines 
récemment découvertes à Saintes ^ arriver ae son côté aux 
mêmes conclusions ; enfin, au-delà du Rhin, les savants alle- 
mands traduire de même, tout en creusant plus profondément 
le texte et en tirant des idées générales avec la naute compé- 
tence qui s'attache aux noms des Schmidt et des Mommsen. 

C[aio] JVLIO. agi (M. Tabbé Julien-Laferrière a lu AOLOI- 
LL ////) AMAORO. 8ANT[onum] DUPLICARIO ALAE ATEO- 
TORIGIANA[b], STIPENDIS EMERITI8 XXXII, AERE IN- 
GISSO, BVOCAT[o] OESATORUM DO (600) RiETORUMOAS- 
TELLO IROAVIO, OLUP[eo], CORONIS, AENULIS AUREIS 
DONATO A COMMILITON[iBDs], JULIA MATRONA F[ilia], 



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OfAiiTs] J[nLro8] PRIMULUS L[ibb»tub], H[brbdb8], B[x] T[esta- 
MENTO] (P. OU F., posuerunt, fecerunt). 

Notre dessin, que nous devons à Tobligeance de M.Espéran- 
dieu, reproduit fidèlement Poriginal. 

A la 4* ligne le sigle DO, le D étant barré horizontalement, 
a deux significations, 600 ou decurio. Ce vétéran à double paie 
avait, d'après la loi, le rang et les insignes de centurion, le cep 
de vigne, etc. ; comment serait-il ici décurion ? D'autre part, ce 
capitaine ou chef d'escadron qui commande six cents hommes 
ne laisse pas de me causer quelque inquiétude; il est vrai qu'il 
s'agit probablement d'une forteresse, ou au moins d'une place 
fortifiée, quelques-uns de ces forts, châteliers, châtelars, desti- 
nés à tenir en respect les populations à moitié soumises. Ce 
vieux soldat, qui peut-être n'aurait pas pu faire campagne, était 
fort bien capable de commander à six cents hommes derrière un 
rempart; en cas de guerre nos généraux des cadres de réserve, 
les colonels, les commandants servent fort bien dans les gar- 
nisons. Il n'est pas dit d'ailleurs expressément qu'il eût un 
commandement : « evogato dg RiEETORUM,vétéran dans un corps de 
six cents Rètes. » Je préfère donc la leçon de six cents. Mais je 
ne puis avec M. Laferrière voir dans ces deux lettres dg 
Tabréviation de DuCi, général^ même avec un point d'interro- 
gation. 

Un autre mot aenulis est controversé ; j'ai lu annxjlis, comme 
sans doute prononçait le lapicide : dans enivrer, en effet, en 
sonne comme an dans ann^e, ou comme en dans ennemi. L'ou- 
vrier peut-ôtre prononçait enn et non an, et il a écrit aenulis 
pour ANNULI8. M. Mommsen lit aussi annulis, et déclare que ces 
bagues d'or données comme honneurs militaires ne se trouvent 
nulle part ailleurs. D'autres au contraire, et parmi eux M. Schmidt, 
lisent AENIS ou aenbib, d'où a aenulum, petit vase de bronze, » 
dit Pestus. S'il y a erreur du graveur, j*aime mieux la faute 
légère d' aenulis pour annulis que aenbib, lapsus trop fort pour 
l'ouvrier habile que nous révèle le reste de l'inscription. Puis 
si Ton prend aeneis comme épithète, il y aura deux qualificatifs 
de suite aeneis et aureis se rapportant à coronis^ ces couronnes 
qui auraient été les unes de bronze, les autres d'or ; si aenulis 
signifie vase d'airain, que vient faire aureis? j'aime mieux 
voir là des anneaux, bagues ou bracelets. Il n'y avait pas que 
les chevaliers romains qui portassent l'anneau ; et parmi les 
récompenses militaires figurent aussi des ann^eaux. Considé- 
rons que ces marques d'honneur ne sont pas accordées par le 
général, mais bien par les camarades, et que ce fait leur enlève 
tout caractère officiel, a Souvent, s'éorie Cicéron (In Verremf 
liv. III, ch. 80), nos généraux après une victoire, après des 
actions d'éclat, ont gratifié leurs greffiers d'un anneau d'or en 
présence de Parmée... Et ce n'est pas seulement à votre greffier 
que vous avez donné un anneau. Un citoyen très estimable a 
aussi reçu de vous une couronne, une chaine, un collier... 



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— S4«- 

annulis aureis in concionB dùnarunt... Rubrium oorona et 
phalaris et torque don&stL.» » Si abnulis était admis, il fau- 
drait ranger les vases, les coupes de bronze, parmi les dons 
militaires. Le doute est permis jusqu'à nouvel ordre. M. l'abbé 
Laferrière a tranché la difficulté et traduit « des couronnes 
d'airain doré », comme s'il y avait auhatis. 

Que signifie aussi ala atbgtorioiana ? l'aile, c'est ici, non pas 
l'aile d'une armée qui couvrait le centre de bataille, mais bien 
un corps de cavalerie fourni par les alliés; dont le chiffre a 
varié selon les époques, et varie encoi*e suivant les auteurs, 300 
à 900 hommes. L'ala do la cavalerie légionnaire organisée par 
Auguste se composait de quatre escadrons, turmse^ de 30 cava- 
liers et trois officiers. Le chef, prsefectxAs equitum ou alœ, 
était romain ; les décurions étaient de la même nationalité 
que les cavaliers. Le duplicarius était le lieutenant du déçu- 
rion. Le doute n'est pas possible pour le sens d'ala ; mais ateg* 

TORiaiANA ? 

Des médailles gauloises trouvées en Saintonse et décrites 
par Ghaudruc de Grazannes {Antiquités de la ville de SainteSy 
p. 119) portent une jeune tête, imoerbe, avec la légende atbg* 
TORi en caractères romains. L'auteur hésite entre un chef gaulois 
et un dieu topique. Âtectorix était un des chefs gaulois qui des 
premiers se soumirent à Oésar. Est-ce lui oui a formé V&1& 
atectorigiana, qui a pris son nom ? Ainsi jaais nos régiments 
recevaient le nom des colonels qui les avaient levés, équipés à 
leurs frais, et dont le roi leur accordait la propriété, ce qui 
explique des colonels en titre de 12 ou 15 ans, lesquels ne pou- 
vaient commander en réalité qu'après un âge déterminé et la 
preuve de capacité. Ou bien César, en récompense des services 
d'Atectorix, lui donna-t-il le commandement d'une ala, qui prit 
son nom, ou simplement nomma-t-il une aile de cavalerie atec- 
torigianaP En tous cas, voilà une aile ajoutée à celles qui ont 
des noms d'hommes. 

Cet échange de bons procédés entre les vainqueurs et les 
vaincus, entre les conquérants et les sujets, entre les Romains 
étrangers et les Oaulois indigènes, est remarquable. Notre 
Santon, dont le nom malheureusement nous est à peu près in- 
connu, s'est empressé, comme tant d'autres, de prendre le pré- 
nom et le gentiiice du vainqueur, CaitLS Juliv^. 

Tacite dirait d'eux: Prompts à la servitude. Il y avait bien 
aussi la fascination du génie. On a vu la dédicace à Néron : Drvso 
Oermanigo CiESARi, par un autre Gaulois, qui ajoutait aussi leç 
noms de César, Caius Julius, à son nom: Cooidubnus. Et ce Cofi;i- 
dubnus, que Tacite orthographie Cogidumnu^y dans Agricola^ 
14, est le fils de Conconnetodubnus, dont le nom, d'apparence 
bizarre, est déjà sur une pierre du musée de Saintes. M. Mowat 
même est convaincu que le dédicant des fouilles, et celui du 
musée, Cogidubnus, fils de Coconnetodubnus, est le même per- 
sonnage ; M. Ëspérandieu l'affirme dans sa iVo^e, en faisant 
remarquer que ce mot écrit ordinairement Connetodunii^, dans 



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— 350 — 

les Commentaires, T campagne, $ 3, a été depuis trente ans 
déjà corrigé par Gluck en Conconnetodubnus. Peut-être n'ya-t-il 
entre ce Gaulois qu'on trouve à Saintes et celui de la Guerre des 
Gaules qu'une simple homonymie. Pourtant, il serait bien cu- 
rieux de voir un descendant de ce chef carnute, compagnon 
de Ootuatus, qui donna le signal du soulèvement contre César 
en massacrant à Grenabum (Orléans) les citoyens romains et 
fournit à Vercingétorix l'occasion de sa glorieuse campagne» 
élever des autels, des statues, des arcs de triomphe à Néron. 

Oe qui suit est plus aisé : Stipendiis bmsritis xxxii, trente- 
deux ans de services; on servait vingt ans dans les légions et 
seize dans la garde prétorienne. Notre Santon comptait donc 
douze ans de plus que son temps. Aussi, on inscrit son nom 
sur les tables publiques, jebe ingisso ; puis il reprend du service 
et se rengage, bvogato, dans un corps de gésates; ce corps, 
qui n'est encore connu que par une inscription d'Algérie, était 
formé de soldats armés de la gèse, javelot de fer massif, em- 
prunté aux Gaulois par les Grecs, les Carthaginois et les Ro- 
mains. Il se composait alors de six cents Rètes, habitants des 
vallées des affluents du Danube, de Tlnnet du Pô, et tenait gar- 
nison à Ircavium ou Chatel-Ircavium ; il avait été recruté pro- 
bablement dans le pays, quoiqu'on amalgamât les soldats de 
nationalités diverses. C'était l'usage de désigner les soldats par 
leurs armes : ainsi jadis des grenadiers, des fusiliers. 

Ce « vaillant guerrier santon », comme l'appelle un savant, 
avait reçu de ses compagnons d'armes un bouclier, des cou- 
ronnes et des anneaux, bagues ou bracelets d'or; de jplus, 
Julia Matrona, sa fille, et Caius Julius Primulus, son affran- 
chi, qui porte, suivant l'usage, le prénom et le gentilice de son 
maître Caius Julius, tous deux ses héritiers, lui avaient fait 
élever un monument, comme il en avait donné l'ordre par son 
testament. C'est ainsi qu'il faut expliquer : matrona. f. g. ivl. 
PRiifVLVS. L. H. E. T.; Matrona, sa fille (Filia), Caius Julius 
Primulus, son affranchi (Libertus), ses héritiers (Hseredes), 
d'après son testament {Ex Testamento), et non comme M. Lafer- 
rière, et contre les règles les plus simples de l'épigraphie : 
« Matrona, fille de Caius Julius », et « Primulus Lucius? » 
ses héritiers (Hseredes Ejus), ont élevé ce monument r[itulum 
posuere] ». Et la Note sur les inscriptions romaines me donne 
raison. Traduisons donc : 

A CAIUS JULIUS.... FILS DE... DU PATS DES SASTONS, SOL- 
DAT A DOUBLE SOLDE DE DAILE D'ATECTORIX, CONGÉDIÉ 
APRÈS TRENTE DEUX ANS DE SERVICE, INSCRIT SUR LES 
TABLES PUBUQUES, VÉTÉRAN DE GÉSATES DE 600 RÈTES 
EN GARNISON A IRCAVIUM, HONORÉ PAR SES COMPAGNONS 
D'ARMES D'UN BOUCLIER, DE COURONNES ET D'ANNEAUX 
D'ORy JULIA MATRONA, SA FILLE, CAIUS JULIUS PRIMULUS. 
SON AFFRANCHI, SES HÉRITIERS, LUI ONT, DIAPRÉS SON 
TESTAMENT, ÉLEVÉ CE TOMBEAU. 



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— 851 — 

Est-ce tout? II y aura encore bien des pages écrites sur ces 
six lignes; il nous suffit d'en signaler l'importance. D'autres 
monuments épigraphiques compléteront, éclairciront peut-être 
celui-là. Les fouilles de Saintes ne nous eussent-elles révélé 
que ce texte et celui des deux impériales que les quelque mille 
francs dépensés auraient été bien employés. On n'a pas tous les 
jours des inscriptions qui livrent autant de faits nouveaux. Qui 
sait ce que ces vieilles murailles nous gardent encore? Ne se* 
raient-elles que du xi* siècle, comme le veut M. Dangibeaud, il 
faudrait quand même savoir ce qu'elles recèlent dans leurs 
flancs séculaires. Et pour cela, dit Lafontaine, 
L'argent surtout est chose nécessaire. 

On a déjà donné beaucoup; qu'on donne davantage. Les ha- 
bitants de Saintes doivent prêcher d'exemple, parce que, si la 
science profite de ces découvertes, eux auront bientôt un musée 
incomparable que les étrangers viendront étudier. 

Louis Audiat. 



LA DATE DBS MURAILLES OB 8AINTB8. 

Les lecteurs de la Revue entendront certainement parler plus 
d'une fois encore des fouilles entreprises dans les anciennes 
murailles de Saintes. M. Louis Audiat a déjà dit un mot sur cette 
importante trouvaille (vu, 305) ; ce ne sera probablement pas le 
seul; d'autres viendront aussi dire leur opinion, apporter leurs 
idées, leurs observations, leurs rectifications, leurs objections. 
Le débat sera long; mais de cette divergence sortira la vérité. 

En présence de ces blocs énormes, de ces entablements, de 
ces chapiteaux si délicatement fouillés, de ces inscriptions, 
notre curiosité devait naturellement se poser cette première 
question : A quelle époque ces pierres, si précieuses pour l'art, 
ont-elles pu être enfouies? a Jusqu'à nouvel ordre, l'opinion la 
plus commune, dit M. Audiat, est que nos remparts, comme 
ceux de toutes les villes de la Gaule, sont du iv* siècle. » Mas- 
siou, dans son Histoire de la Sàintonge^ avait déjà écrit : « Tem- 
ples, théâtres, mausolées, tous ces somptueux monuments de la 
civilisation çallo-romaine, furent abattus par ceux même qui 
les avaient élevés à grands frais et leurs débris employés à la 
construction des enceintes murales. » 

On appuie cette opinion sur la nécessité pour les Oallo-Ro- 
mains du iv* siècle d'opposer un obstacle sérieux à l'invasion 
des barbares; les lois romaines, qui obligent les villes à se for- 
tifier, autorisent l'emploi de monuments anciens^ dans la res- 
tauration des ponts, chaussées, murs de ville; les ordres donnés 
par les empereurs, dès les premières années du iv* siècle, d'en- 
tourer les villes de solides murailles ; l'interdiction du paga- 
nisme, la proclamation du christianisme comme religion offi- 
cielle, entraînant la destruction des monuments païens. Nous 
reconnaissons qu'il y a de très grandes probabilités pour que 
Saintes ait été fortifiée de bonne heure. Mais ses temples^ son 



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~S52 — 

amphithéâtre^ ont-ils été détraita pour fèorair les matériaux 
des murailles au iv* siècle? Nous ne saurions l'admettre sans 
Caire quelques objections. De quel secours pouvaient être à une 
ville de solides remparts et quelle nécessite y avait-il d'en con- 
struire, quand l'empereur interdisait à tous les citovens d'avoir 
des armes, des chevaux sans sa permission? quand 1 armée était 
en majeure partie composée de barbares? Les monuments, dont 
la loi autorisait l'emploi dans la construction des murs, devaient 
être déjà fort vieux, et l'autorisation ne s'étendait point aux édiû- 
oes encore en usage. On peut citer des actes législatifs prescrivant 
la destruction des temples ; mais leur exécution ne se fait sur- 
tout remarquer qu'en Orient. Les historiens ont même exagéré 
le nombre des monuments jetés bas. En Occident, le chiffre en 
fut très restreint. Si les hordes barbares n'en avaient pas ren- 
versé davantage, nous aurions probablement beaucoup d'édifi- 
ces romains encore debout, au moins en partie. Quant aux lois 
interdisant le paganisme, on sait ce qu'il en faut penser: les 
unes sont d'une authenticité douteuse, les autres n'ont été que 
très mollement exécutées. Il régnait à la cour de Théodose une 
très grande tolérance religieuse. Il est vrai que l'empereur inter- 
dit, en 391, les sacrifices et même le culte des dieux lares et des 
pénates. « Mais s'il était l'ennemi du vieux culte en tant qu'ins- 
titution publique, il ne l'était pas de ceux qui restaient fidèles 
à la foi de leurs pères ou qui ne passaient pas à la sienne, 

Ïuand il trouvait utile de leur demander des services. Il gardait 
es païens dans son entourage et les élevait aux plus hautes 
charges, comme Ârbogast, le maître de la milice en Occident, 
comme Tatianus, le préfet du prétoire en Orient. Il donna le 
consulat à celui qui était dans Rome le défenseur officiel des 
dieux, Symmaque; il paya les éloges du rhéteur Trepanius par 
le proconsulat d'Afrique, et il n'est question pour Tltalie d'au- 
cune des violences commises en Orient, où la guerre contre les 
temples continuait par la destruction du plus célèbre d'entre 
eux, le Sérapeion et le pillage de la bibliothèque d'Alexandrie. » 
(Duruy, Histoire romaine^ t. vu, p. 49). L'armée n'était chré- 
tienne ni par les idées, ni par les mœurs. Saint Augustin, dans 
sa seconde lettre à Valentinien II, se plaint de trouver à 
Rome le culte des dieux ouvertement pratiqué : a Omni- 
bus in templis arae^ sacrificia sua (gentili) unique concélé- 
brant. » On sait du reste que la fin du iv* siècle fut marquée 
par plusieurs réactions païennes. A la fin du v*, saint Avitus, 
évoque de Vienne en Dauphiné, rencontrait encore une très vive 
opposition de la part des païens contre l'établissement d'une 
fête chrétienne dans la ville. Les provinciaux chrétiens, les 
gouverneurs de province devaient imiter l'exemple donné par 
l'empereur et se montrer très tolérants à l'égard de leurs 
concitoyens attachés aux vieilles traditions. Les siècles de foi 
ardente viendront plus tard. 

Du reste, quiconque a vu les murs et la manière dont ils sont 
construits, acquiert la conviction qu'ils ont été élevés par des 



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— 353 — 

gens très pressés ; il n'y a aucun ordre; les pierres sont entas- 
sées les unes sur les autres, sans aucun ciment, et calées avec 
des morceaux de bronze. Si la préoccupation de se mettre en 
défense contre les barbares a fait entreprendre cette construc- 
tion par la population gallo-romaine de Saintes, il faudrait ad- 
mettre qu'elle avait attendu jusqu'au dernier moment pour 
entourer la ville de solides murailles. Il faudrait admettre aussi 
qu'elle aurait détruit des monuments à peine achevés ou môme 
en cours d'exécution ! car certains chapiteaux indiquent une 
œuvre des dernières années du iv* siècle. Certains fûts de colon- 
nes à cannelures hélicoïdales sont manifestement postérieurs de 
cent ou deux cents ans ; comment auraient-ils pu être employés 
aux murs en trois cent et tant? 

Il y a plus : on raisonne comme si les temples, les amphithéâ- 
tres avaient seuls fourni les matériaux. Toutes les pierres trou- 
vées appartiennent, dit-on, à des édiflces religieux, aux arènes 
ou à des tombeaux. Mais qui pourrait assurer que parmi ces 
blocs ne se trouvent pas les restes d'une porte de ville, d'un arc 
de triomphe, d'un palais? Dans ce cas, est-il admissible que les 
Santons du iv* siècle aient démoli ces monuments qui n'avaient 
rien à voir avec la religion, pour les réduire en pierres de 
taille? D'un autre côté, il n'est pas vraisemblable que Saintes, 
avec son importance géographique et militaire, n'ait pas été 
munie de bonnes et solides défenses après la conquête. 

Est-il permis d'admettre, en outre, que si, comme on le 
pense généralement, les cippes ornés de l'ascia sont des monu- 
ments chrétiens (1), les habitants de Saintes convertis au chris- 
tianisme depuis très peu de temps, selon les uns, depuis deux 
siècles à peine suivant le biographe de saint Eutrope, aient 
mis dans leurs murailles des pierres qui avaient une signifi- 
cation certaine pour eux et qui leur rappelaient les premiers 
adeptes de leur religion ? . 

On n'a pas assez pris garde à de petites monnaies trouvées 
à cinq mètres de profondeur, sur un des blocs du mur, et qui 
sont tout simplement des monnaies bretonnes du xi* ou xii* 
siècle. On suppo^ qu'elles ont glissé à travers les interstices I... 
Nous, nous y attachons une plus grande importance; et si nous 
rapprochons de cette découverte un texte publié en 18G4 par 
l'abbé Chollet, dans le Bulletin religieux du diocèse de La 
Rochelle et S&inteSy page 210, nous y voyons une grave pré- 
somption pour que cette portion de nos murailles n'aient été 
construites ni au iv* ni au v^ siècle, mais bien au xi*. 

Le texte de l'oflice de la translation des reliques de saint 
Eutrope et de saint Léonce, se trouve dans un bréviaire de 
Saintes, du xiii* siècle, appartenant à la bibliothèque nationale, 
portant le numéro 16309 (2). 



(1) Chrétiens m En étes-vous bien sûr, mon cher confrère ? N. de la R. 

^) Corpora sanctorum Xantonice urbis pontificum, Eatropii martyris, a C3e- 

VII. » 



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- 354 - 

L*auteur de cet office nous apprend qu'avant de nous dire 
ce qu'il a vu, « nostris temporibus transferri vidimus », il veut 
raconter une autre translation d'après le récit que les vieillards 
de la ville lui ont fait, « a senioribus civitatis extitissedidicimus ». 
Et il commence : « Au temps où la ville et la province des Sain- 
tongeais était soumise à la maison d'Anjou, arriva la mort du 
comte Geoffroy. Son neveu, sur le conseil et avec les ressources 
des autres seigneurs, et le secours des hommes de guerre, for- 
tifia la ville. T'entoura en toute hâte et Toccupa ainsi pourvue 
de portes et de défenses. Les habitants de Saintes se lamen- 
taient sur leur trésor (les reliques), plus précieux que l'or et la 
topaze, craignant que l'armée de Guillaume, duc d'Aquitaine et 
comte de Poitiers, prince aussi renommé par sa sagesse que 
par ses armes, sur le poinf d'arriver, ne le leur enlevât et ne le 
transportât ailleurs. Les deux saints restèrent à Saint-Pierre, 
le Puellier, aussi longtemps que dura le siège, après l'inves- 
tissement de la ville par les machines, redoutes, engins, et 
jusqu'à ce que les horreurs de la faim et de la mort l'eussent 
forcée à ouvrir ses portes. » 

Ge texte mérite toute confiance. C'est un témoin oculaire de 
la translation de 1096 qui nous apporte le souvenir d'événe- 
ments antérieurs seulement d'une trentaine d'années. Il ne 
s'agit point d'une légende altérée, transmise de générations en 
générations, recueillie par lui longtemps après l'accomplisse- 
ment des faits. Les témoignages sont irrécusables : Thistoire 
confirme du reste toutes les circonstances de ce récit, moins la 
construction des murailles (1). 

Geoffroy Martel, le fondateur de notre abbaye, comte d'Anjou, 
laissa, en mourant (1060), la Saintonge et l'Anjou à ses neveux 



mente papa in GalHanim partibus directi et eidem nrbi destinati, necnon Leon- 
cii, TÎn nobilitate preclan confessorigque ^loriosi, necessariis quibus causis 
quove ordine nostris temi»oribus transferri vidimns, tam presentium qnam fbtu- 
rorum memorie stili officio coramendare dignum duximus. Sed an te banc quam 
describendamsuscipimus, aliain eorumdem sanctonim tramiationem a senioribus 
civitatis extitisse didicimus. Tempore siquidem quo urbs et provinciaXanctonen- 
sinm principibus Andegavensium subjecta erat^ comitem ipsorum Gaufridum sci- 
licet, virum fortissimum, viam universe carnis fuisse ingressum accidit. Cvgus 
potencia oinnipotentis Dei judicio de medio sublata nepos ejus^ consiliis et 
opibus reliquorum principum, auxiliis virorum debellaiorum, i)refatani urbem 
omni virtute munivit, omni diligentia clausit, clausam et munitam tenuit, ob- 
serva vit. Cives igitur de thesauris super aurum et topazion preciosis soUiciti tris- 
tabantur, inetuentes ut ab imminente exercitu comitis Fictavensium pariter 
ducis Aquitanorum Guillelmi, viri tam sapiencia prediti quam armis potentissimi, 
raperetur atque alio transportaretur... Quo facto in ecclesia sancti Pétri, que 
dicitur Puellaris, uterque sanctus tam diu mansitquam diu longo obsidio, armis* 
et raachinis, munitionibus et castellis circompositis, augustia famis et necis 
urbem usque ad dedissionem pressam gravissime afQixit. 

(1) En vain voudrait-on infirmer la valeur de ce passage en opposant celui qui 
appartient du reste i un autre office, où Fauteur donne une description fantai- 
siste des murs de Saintes à l'époque de l'arrivée de saint Eutrope i Saintes, au 
premier siècle, d'après M. Audiat. 



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— 355 — 

Foulques et Greoffroy. Guy-Geoffroy, dit Guillaume VI, comte 
de Poitiers et duc d'Aquitaine, s^empara aussitôt de tout le ter- 
ritoire de Saintonge. Les deux angevins marchèrent contre lui, 
lui livrèrent bataille à Ghef-Boutonne en 1061, le battirent et le 
firent prisonnier. Saintes retomba au pouvoir de la maison 
d'Anjou. Peu de temps après, Guillaume, mis en liberté, refor- 
mait son armée et s'apprêtait à venger sa défaite. Les mots 
OL imminente exercitu comitls Pictavensium » font évidemment 
allusion à cette concentration de troupes, et a summa diligentia » 
trahit l'empressement que mettaient les deux angevins à 
rendre Saintes capable de résister aux forces poitevines. Les 
murailles de la ville avaient été rasées en 765 par Vaifre, cour 
ôter à Pépin le moyen de s'y retrancher : les habitants négli- 
gèrent de les relever, ou le temps en acheva la ruine, puisque, 
en 1061 9 il faut les refaire. 

Le danger est proche ; on doit se hâter, autrement l'enva- 
hisseur prendra aisément sa revanche. Sur un point de la ville 
dominant la rivière et l'étendue des prairies, les Romains 
avaient construit des temples, des palais ; les barbares les ont 
incendiés, ruinés, jetés a terre : les colonnes, chapiteaux, 
corniches, entablements, jonchent le sol : la ligne des murailles 

{>a8se par là ; le temps manque; on ne peut aller chercher au 
oin tous les matériaux nécessaires; on commencera par utiliser 
ce qui ost sous la main, pour établir au moins une portion des 
fortifications. Toute la population prête son concours, et activée 
par la peur, entasse précipitamment, sans ordre, sans méthode, 
au fur et à mesure qu'elles arrivent au chantier, les pierres les 
unes sur les autres. Quelques mois suffisent au rapide achève- 
ment de cette besogne fiévreusement entreprise ; aussi quand. 
Tannée suivante (1062), Guillaume arrive devant la ville, il la 
trouve en état de soutenir un long siège qui nécessite l'emploi 
de toute l'artillerie de l'époque, et ne peut s'en rendre maître 
qu'après l'avoir réduite à la famine (1). 

Nous comprenons maintenant pourquoi nous recueillons des 
monnaies féodales à cinq mètres de profondeur, pourquoi les 
monuments d'âges si différents sont enchevêtrés les uns aans les 
autres, pourquoi nous rencontrons au milieu des murs, pêle- 
mêle, des blocs à moitié calcinés, brisés, éclatés, écornés, 
pourc^uoi le cippe décoré de l'ascia, dont la signification était 
oubliée au xi* siècle, a été posé à côté d'une colonne à hélice 
du V* ou vi"" siècle, d'un chapiteau à feuille d'acanthe d'un ou 
deux siècles antérieurs, d'inscriptions funéraires, de dédicaces 
du I*' siècle, de gradins arrachés aux arènes, de bas-reliefs. 

Evidemment ce mode de construction n'a pas été la règle 



(1) Ànno 1062 Gosfredus dux obsedit Sanctonas civitatem, castris in circaitu 
positis, et famé et gladio vastavit, usqne quo Andegavenses et cives, qui in 
ea erant, se cum suis omnibus in manibus tradiderunt, dit une yieille cnix>nique 
eitée par Massiou, Histoire de la Saintangey t i. Notes. 



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— 356 — 

générale : l'étendue des remparts était trop grande, et la mine 
des matériaux romains trop restreinte; mais partout où se trou- 
vait un édifice en ruines les Saintais au moyen-àge ont dû s^en 
servir. Tout auprès de remplacement d^un ancien temple, au 
bas du cours National, il y a, paraît-il, un égout dont les 
parois renferment des pierres sculptées. 

Est-ce à dire qu'il faille regarder ces conclusions comme 
absolument irréfutables, et éclairer le problème résolu ? Non ; 
mais il y a dans cette trouvaille de monnaies et ce texte du 
bréviaire de Saintes, un petit faisceau de présomptions qui nous 
ont semblé dignes d'entrer en ligne de compte dans le juge- 
ment à intervenir. Gh. Dangibbaud. 

Un tdmulus a l'île de Ré. — (Voir Bulletin^ vu, 244, où Ton 
trouvera quelques divergences sur le môme sujet). 

Dans le mois d'avril dernier, l'administration, ayant eu be- 
soin de pierres, a employé la prestation à fouiller le tumulus 
gaulois du Peux-Poiroux (Dune pierreuse). Une nouvelle tom- 
bello a été déterrée ; on y a recueilli deux poinçons en os, deux 
petites hachettes en pierre polie, un petit vase de terre noire, 
muni de deux anses, et autres fragments de poterie en terre 
rouge. Prévenu tardivement, j'ai pu cependant recueillir des 
débris de tôtes; au côté gauche de l'une d'elles, j'ai trouvé 
un vase en terre rouge ayant quatre petits pieds ; cette particu- 
larité n avait pas encore été remarquée. Il y avait aussi près du 
vase un grand éclat de silex et plusieurs pointes de flèches aussi 
en silex, des coquilles et des fossiles, plus un radius de renne. 
Dans les environs du tumulus étaient plusieurs rouelles ou 
monnaies gauloises. Th. Phelippot. 

Sépultures mérovingiennes a Cognac. — Le 5 juillet, dans 
le chemin qui de la route de Pons conduit à l'hôpital^ M. Bou- 
cher, directeur de la verrerie de Saint-Martin, découvrit une 
auge de pierre contenant un squelette assez bien conservé, une 
agrafe en fer, une en bronze, les débris d'un poignard très 
oxydé, et aux pieds un vase d'argile; puis trois autres tombes de 
pierre d'un seul bloc, à quelques centimètres les unes des au- 
tres et orientées du levant au couchant. Dans l'une (longueur 
2 mètres ; profondeur 0,32 ; largeur à la tète, 0,71 ; aux pieds 
0,30); il y avait trois dents seulement, une pointe de flèche et 

auelques débris de silex ; elle avait été probablement fouillée ; 
ans la troisième, de 2 mètres 35 de longueur, 0^32 de profondeur, 
on trouva le squelette moins la tête, une agrafe en bronze dif- 
férente des autres, et une barre de fer en très mauvais état. La 
suivante, recouverte d'une pierre bien ajustée, contenait un 
squelette dont on apercevait les jambes, les cuisses et les vertè- 
bres, le reste du corps disparaissant dans une poussière brune 
semblable à la sciure de bois. Â la ceinture il y avait deux agra- 
fes de bronze, un crochet, une aiguille et une lame de fer, et 



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— 357 — 

vers répaule une fiole de verre. Les dimensions et les for- 
mes sont les mêmes que les autres. La dernière avait des 
jambes, des cuisses, des bras, une agrafe de fer assez bien 
conservée et une petite fiole de verre. Voir VÈre nouvelle du 
10 juillet qui donne la description et le dessin de ces tombes. 

Une dédicace a Néron. — M. Louis Audiat pense (Voir Bul- 
letin , VIT, 314) que l'inscription drvso germanigo g^esari est 
en rhonneur de Néron ; il propose môme de rétablir Tins- 
cription en ajoutant nbroni avant drvso. Rien ne nous semble 
justifier ce complément ; nous n'en voyons nulle part la place, 
môme en supposant le mot représenté par une simple lettre. 
Mais môme avec nbroni nous croyons qu'il ne s'agirait pas de 
Néron. Le frère de Tibère s'appelait aussi nero glavdivs drvsvs, 
et reçut, après sa mort, le cognomen de germanigvs, en récom- 
pense de ses victoires^ avec le droit de le transmettre à ses des- 
cendants ; s'il avait été déclaré g^bsar, il n'y aurait aucune hési- 
tation, malheureusement il ne le fut pas. Le fils de Tibère por- 
tait le môme nom moins le cognomen. Un troisième drvsvs 
était fils de Oermanicus, petit-fils de Drusus premier ou le 
vieux, mais il ne se nommait pas nbro. 

Pour Néron surgit une autre difficulté: le mot GuBSAri se 
trouverait à une place absolument insolite. Il n'existe aucune 
médaille où le titre de Osesar ne précède pas le surnom. On 
trouve toujours et partout, g. gjbsar germanicvs ou ti glavdivs 

G^SAR AVG. GERM. OU IMP. NERO GLAVD C.fiSAR A VG GERMA ! qUClqUCS 

monnaies de Néron ne portent pas le titre de Gsesar, mais le 
surnom : nbroni glavdio drvso germ.; ou bien, quand le mot est 
Çravé, on a l'inscription nbroni glad g^bs. drvso germ. Néron 
était alors prince de la jeunesse, c'est-à-dire en 804 de Rome 
ou 51 de rère chrétienne. 

Faut-il accuser le graveur lapidaire d'une interversion ? Ne 
conviendrait-il pas mieux de prendre l'inscription telle qu'elle 
sans substitution de nbroni, et de l'attribuer au second fils de 
Oermanicus, que certaines médailles qualifient de Osesar? 

Gh. D. 

— Malgré les objections de M. Charles Dangibeaud, nous som- 
mes obligés de maintenir à Néron l'attribution de la deuxième 
dédicace impériale publiée dans le mémoire Fouilles dans les 
remparts de Saintes. S'il y a rectification à faire, c'est la suivante: 

IVS. GON ON DVBNI. F. 

doit ôtre lu [Oaius Jul]ius coN[c]oN[neto]DUBNi f[ilius] ; et 
après la mention voLT[tinia tribu], suit le cognomen [co]gi- 
dubnus, qui, bien que sur une autre pierre, complète l'inscrip- 
tion. Mais le second fils de Oermanicus, jamais ! 

Sans doute, il n'y a pas sur la pierre place pour le mot 
nbroni ; mais cette pierre est incomplète,'puisque, je viens de le 
dire, le nom du dédicant est sur un autre fragment; un troi- 
sième fragment a existé, que peut-ôtre on retrouvera, qui peut* 



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— 358 — ^ 

être est perdu ; il est, je crois, téméraire d'affirmer que ce mot 
Neroni n'y était pas. 

S'il s'agit du fils de Germanicus, il faut absolument qu'il 
y ait Geracanigi, sous-entendu filio ; c'est nécessaire ; or, il est 
impossible de lire autrement que Germanigo. 

Et puis, pourquoi ce Drusus? Que vient faire à Saintes le 
second (ils de Germanicus? Gogidubnus lui élevait-il un monu- 
ment de son vivant ou après sa mort? Vivant, Drusus était fort 
mal en cour. « Tibère, raconte Suétone (Tibère, liv), recom- 
manda au sénat les deux fils aînés de Germanicus» Néron et 
Drusus; et le jour où ils prirent la robe virile fut signalé par 
des largesses faites au, peuple. Mais lorsqu'il eut entendu, au 
commencement de Tannée, faire des vœux pour leur conserva- 
tion, il dit au sénat que de pareils honneurs ne s'accordaient 
qu'à la maturité et aux services. Dès lors, ils forent en butte aux 
accusations. Ils étaient entourés de pièges ; on les excitait aux 
murmures, afin d'avoir à les punir. Tibère les accusa auprès du 
sénat, par une lettre pleine de fiel, leur imputant divers crimes 
et les fit déclarer ennemis de la patrie. Tous deux moururent de 
faim, Néron dans l'île de Ponlia et Drusus sur le mont Palatin. » 

Singulier courtisan que ce Gaulois romanisé ! On n'avait pas 
plus l'habitude, alors qu'aujourd'hui, de flatter les maîtres en 
élevant des monuments à ceux qui leur déplaisaient. 

Défunt, quel motif de dresser une statue équestre, peut-être 
un arc de triomphe, à un jeune homme de vingt ans, décédé 
dans la disgrâce de l'empereur, et depuis longtemps? Ce Prusus 
mourut l'an 33 do Jésus-Christ d'une indigestion de bourre de 
matelas ou d'autre chose. (Tacite, Annales, vi, 23 ; Dion, 58, 
22; Suétone, Tibère, 54). Or, pourquoi rappeler solennellement 
sa mémoire sous le règne de Claude, une vingtaine d'années 
après sa mort? On oublie plus vite que cela. Les deux inscrip- 
tions que nous avons reproduites, l'une à Claude, l'autre dont 
il s'agita Néron, sont toutes deux contemporaines; elles ont 
toutes deux 0^11 de longueur; elles ont les mêmes caractères 
paléographiques et faisaient indubitablement partie du môme 
monument. Ces deux dédicaces, d'après M. Mowat, étaient 
accompagnées d'une troisième, à Britannicus. Ainsi Claude au 
milieu, accosté de son fils naturel Britannicus et de son fils 
adoptif Néron, la trilogie est complète; et notre Cogidubnus sa-> 
tisfait a fait convenablement les choses. Donc, l'inscription liti- 
gieuse doit être conservée à Néron. E.-A. 



VARIÉTÉS 
I 

SAINT EUTROPE. 

Ce n'est pas à Saintes seulement, ni en Saintonge, que saint 
Eutrope est honoré. Nous avons cité un grand nombre de pa- 



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— 359 — 

roisses qui Tont encore en vénération» et le culte dont il y est 
l'objet. Il n'est guère de diocèses où quelque autel, quelque 
chapelle, quelque église, ne lui soit consacré ou possède une 
parcelle de son corps (Voir dans Saint Eutrope, 2* édition, les 
chapitres xi etxii, p. 160-200 et passim). Nous continuerons à 
enregistrer les découvertes qui se pourraient faire en ce genre, 
et les publications qui concernent le premier évèque et le pre- 
mier martyr de la Saintonge. Il y a là une question historique 

importante. 

* 
♦ * 

A Moirax, canton de La Plume, arrondissement d*Agen, jadis 
monastère bénédictin de Cluny, la fête de saint Eutrope, écrit 
à M. Oaudéran M. l'abbé Serret, « le zélé pasteur de cette pa- 
roisse, se célèbre, par une crrande piété et un immense con- 
cours. La veille, 29 avril 1877, nous préparions les châsses et 
les reliquaires ; on apporte de derrière le maître autel le buste 
si vénéré du saint, qui tombe à terre et se partage en deux. » 
Il y a une magnifique boîte en étoffe brodée d'or sur le couver- 
cle de laquelle on lit : t Reliquiae sanctorum martyrum Flo- 
riani, Leonis, Jucundi... Douze belles reliques et deux authen- 
tiques venues de Rome, portant la date de 1680 et de 1686... s 
Èuis « une autre relique encore plus belle : Reliquiae sancti 
lutropii martyris. » 

On sait la vieille querelle entre Saintes et Vendôme, qui pré- 
tendaient posséder chacun le corps entier du saint. Va-t-elle 
ressusciter ? M. Tabbé Charles Métais, dans Un office de saint 
Eutrope au XP siècle (Vendôme, typ. Lemercier, 1887, in-8, 32 
pages), y fait discrètement allusion. 

Un manuscrit du xi* siècle, Vitœ patrum, de la bibliothèque 
de la ville de Vendôme, contient Tofïïce en neumes de saint 
Eutrope, évoque de Saintes, honoré, comme on le sait, d'un 
culte particulier à l'abbaye de La Trinité, qui a cru jusqu'à ces 
derniers temps posséder son corps. Oet important document, à 
la fois historique et liturgique, ne pouvait échapper à l'attention 
d^un savant voué aux recherches locales et déjà connu par 
plusieurs ouvrages d'érudition. M. l'abbé Métais a publié dans 
le Bulletin de la société archéologique du Vendômois cetanti- 

3ue monument qui intéresse surtout la Saintonge, et en a repro- 
uit une page par l'héliogravure. Dans son mémoire, M. Charles 
Métais veut prouver que cet office a été composé à Vendôme 
même, quand GeoiTroy Martel y apporta, en 1040, le corps 
du martyr santon. Tout en rendant hommage à sa science et en 
reconnaissant le service qu'il vient de rendre, nous oserons 
combattre ses conclusions. 

Et d'abord, Vendôme posséda-t-il le corps de l'apôtre de la 
Saintonge? C'était une tradition qui datait de loin, et que l'on a 
pu admettre jusqu'au jour où le reliquaire ouvert ne montra 
que des ossements du corps et non le corps. N^a-t-on pas dit 



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— 360 — 

répété sur tous les tons, chanté dans tous les bréviaires, que 
les protestants avaient brûlé, en 1562, le cadavre du patron de 
la ville de Saintes? Il a bien fallu se rendre à l'évidence, quand 
le squelette du martyr est sorti de son tombeau, le 19 mai 
1843. M. Tabbé Métais n'ose pas affirmer d'une façon bien nette 
sa croyance à la tradition de Vendôme : il y a décision de l'au- 
torité ecclésiastique; et il ne veut exposer ses preuves que plus 
tard, lorsqu'il en aura de décisives. En attendant, il fait remar- 
quer que ueoflroy Martel, s'étant emparé par force de Saintes, 
« dut y exercer tous les droits du vainqueur ». Or, comme il 
était très pieux, il dut prendre les corps de saint Eutrope et de 
saint Léonce: aussi quand deux ans après sa mort (1062), Guil- 
laume d'Aquitaine voulut s'emparer de la Saintonge, les habi- 
tants craignant d'être dépouillés une seconde fois du corps de 
CCS saints, les transportèrent dans la ville, à l'abri des murailles, 
ce qu'ils n'auraient pas fait, « si déjà il n'était arrivé un malheur 
semblable, récent. > 

L'auteur, il est vrai, a compris la difficulté de préserver, 
en 1062, un cadavre qui avait été volé en 1040, si bien qu'il 
traduit ainsi : « La ville de Saintes, craignant une nouvelle spo- 
liation, s'empressa de cacher ce qui lui restait du corps de son 
glorieux patron. > Mais le texte dit : « Gorpora sanctorum Xanc- 
tonsB urbis pontificum Eutropii necnon Leoncii... Gives metu- 
entes ne raperentur atque alio transportarentur. » Et ailleurs : 
c Uterque sanctus » et : « Sancti... reportarentur.» Ge sont bien 
les saints eux-mômes, leurs corps, et non pas une partie de 
leurs corps. 

En outre, dès 1070, l'évéque de Ghartres consacra, dans le 
cimetière de La Trinité, une chapelle élevée par les bénédic- 
tins en l'honneur de la sainte Vierge, des saints Eutrope et 
Léonce, évéques de Saintes, de sainte Colombe, de sainte Bri- 
gitte et autres, ce qui prouve, d'après l'écrivain, que c'était 
bien les corps d'Eutrope et de Léonce qui étaient là, puisqu'un 
texte, de beaucoup postérieur à 1 070, le dit. (Voir Saint Eutrope 
dans Vhistoire, h légende et l'archéologie, page 186). Enfin, 
troisième raison, c^est crue Vendôme chantait à l'antienne du 
Magnificat des secondes vêpres: « Eutropi... es prsesens 
corpore. » Mais comme à Saint-Eutrope on chantait aussi : « G 
Eutropi... es praesens corpore », l'argument n'a ^as une grande 
valeur. M. Métais prétend bien que ce a prsesens corpore "» esta 
Vendôme dans un document du xi* siècle et qu'à Saintes on no 
le trouve qu'au xv« siècle. D'abord, avez-vous, avons-nous tous 
les documents? La ville de Saintes a possédé le corps de son 
patron jusqu'au xi» siècle; l'auteur le reconnaît; et pendant 
mille ans elle n'a pas invoqué sa présence t Elle a attendu qu'il 
n'y fût plus pour lui dire : « saint Eutrope, toi dont le corps 
est ici ! » Gette prière a donc été certainement importée de Sain- 
tes à Vendôme, avec la relique du martyr. 

Le reste de Toflice a-t-il été aussi emprunté par Vendôme à 
Saintes? L'auteur croit à une composition originale, faite à La 



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Trinité môme et pour La Trinité; SaintesTacopie plus tard. La 
preuve, c'est qu'on le trouve dans un manuscrit du xi sieoie, 
a Vendôme, tandis qu'à Saintes, on n'a ni manuscrit du xi m 
du xn«, et que le bréviaire de Saintes à la bibliothèque nationale 
n'est que du xiii*. Pourtant, est-ce qu'avant le xiii* si®^^^^»*"^" 
tes ne faisait pas l'office de son patron? est-ce qu il a attenau 
la translation de Vendôme pour avoir un office à c^^anter. 
La Trinité a inventé, composé, écrit, mis en musique un omce 
complet au xi* siècle lorsqu'elle a eu les reliques dEutrope. ht 
la ville, gardienne du tombeau depuis le i*' siècle, n a pas ©u 
l'idée, avant l'xi», d'avoir un office du saint? — est un otlice 
bénédictin, dit le docte auteur; et les bénédictins sont venus 
à Saintes plus tard qu'à Vendôme. Mais les bénédictins en re- 
cevant les reliques du saint ont aussi reçu sa biographie, sa 
légende, ses hymnes, ses leçons et ses répons. Puisque les laits 
racontés sont les mêmes, que les chants, les prières sont les 
mômes, sauf des formes de rédaction, n'est-il pas plus proDa- 
blo que l'office do saint Eutrope, qu'on commence à réciter a 
Vendôme au xi* siècle, était auparavant en usage à Saintesr 

Quant à la présence du corps, je ne citerai qu un fa«: il a eue 
transporté, dites-vous, à Vendôme en 1040; cependant il était en- 
core à Saintes en 1062, comme nous l'avons vu ; et la charte de 
donation de Saint-Eutrope aux bénédictins de Oluny (1081) par 
Guillaume d'Aquitaine, l'y constate encore : « Monasterium sancti 
Eutropii corpore insigne. » Nous n'en signalons pas moins 
l'opuscule de M. Métais aux érudits. 

L'origine du saint lui-même est assez obscure. Lç numéro de 
mai des Annales de Vœuvre des séminaires contient une 
note sur le mot admiraldus des actes de la vie de saint Eutrope, 
écrit jusqu'ici par les auteurs comme nom propre, Vincent 
de Beauvais, saint Antonin de Florence, Henschcn, le père 
Fidel Fita, les Archives, t. ii, 256, etc., et traduit ainsi: « Un 
Xercos, du nom d'Amirauld », par les hagiographes, anciens ou 
contemporains. Cette leçon, rectifiée à la séance du 16 mars de 
la société, par M. 1 abbé Gendre et par M. Audiat, expliquée 




quelconqi 
bien amiral et même roi. y^ _ ^ 

M. Gaudéran continue : t Le texte de la Vie de saint Eutrope 
est un extrait ou commentaire de l'autobiographie de ce saint... 
Elle existe encore ; mais primitivement écrite en chaldeen, puis 
traduite en grec par l'auteur, elle s'est déformée dans une mau- 
vaise traduction latine du iv« siècle. » On se figure difficilement 
l'apôtre santon écrivant ses Mémoires « à la façon d'Alexandre 
Dumas », d'abord en chaldeen, puis prenant la précaution de 
les mettre en grec. Comme cette autobiographie c existe encore », 



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— 362 — 

M. Gaudéran ferait bien de la publier; ce serait un grand service 
rendu à rhistoire et à la philologie. 

c XercèSy ArtaxercèSy Arsaces sont les trois formes grecques 
d'un même nom; joignons-y Asstiérus, Ce terme signifie l'œil 
du roi, ou le roiaui voit, ou l'œil roi, le soleil... Quant àGuina, 
son nom est juif, Oîna féminin de Oîn^ l'œil ou la source. » 
Ainsi notre martyr a pour mère Guina, œil, et pour père 
Xercès, œil de roi. 

m Eutrope^ bien tourné, doit ôtre la simple traduction d'un 
nom persan ou chaldéen. Sa sœur ou sa tante, Marcella Gas- 
sandra, gréco-latine, mariée à Saturnin (je ne suis pas bien 
sûr de Saturnin), gouverneur de Syrie, est la mère de saint 
Saturnin de Toulouse et de saint Eugène de Tolède. • Voilà, 
certes, une parenté bien établie. A quand les cousins et les 
cousines? 

Le directeur des Annales, tout en étant c heureux sde publier 
ces histoires, qui ont l'air d^une plaisanterie, les laisse « entiè- 
rement à* la responsabilité de l'auteur s, et y ajoute sagement 
c les points d'interrogations qu'il y met lui-môme. » M. Gau- 
déran tiendra à donner quelques preuves de ces affirmations. 
Il nous avait déjà raconté comment c'était sainte Véronique qui 
avait appris à lire à sainte Eustelle. L. A. 



Saint EutropSy premier évêque de Saintes, dans Vhistoire, 
la légende, Varcheologie, par M. Louis Audiat, 2« édition. Pa- 
ris, Picard; Saintes, Z. Mortreuil, 1887, in-8, xxxii-543 pages. 
(Voir aussi supplément littéraire du journal VUnwcrz d'août 
1887, page 117, article de M. A. Lételié.) Prix : 6 francs; quel- 
ques exemplaires sur vergé : 10 francs. 

L'ouvrage que publie M. Audiat est de ceux qui défient la 
critique. Dans cette trilogie que l'auteur consacre à l'apôtre de 
la Saintonge, ce volume constitue l'œuvre savante. Les autres 
pourront se borner à posséder des qualités littéraires ; ils s'a- 
dressent au public qui aime les recherches toutes faites, les 
choses à point, et les idées qui rentrent toutes seules dans l'es- 
prit. Il ne faut point demander tout cela au volume dont nous 
rendons compte. M. Audiat a voulu élever à saint Eutrope, à 
sa vie et aux œuvres que l'apôtre de la Saintonge a inspirées, 
livres, institutions ou pierres, un monument de critique histo- 
rique. Et l'on peut dire qu'il n'y a pas un point de vue qui ne 
trouve sa place dans l'ouvrage, pas un fait important qui ait été 
oublié, pas une opinion sérieuse qui n'ait été discutée. Pris 
dans cette universalité, le sujet était neuf. Partant il présentait 
de grandes difficultés. En effet, étudier saint Eutrope dans 
l'histoire et la légende, c'était toucher à toutes les branches des 
connaissances historiques et archéologiques, être en même 
temps un peu théologien, un peu numismate, beaucoup hagio- 
raphe et arcjiéologue. Passer des études ardues des origines 
u christianisme en Gaule aux obscurités des temps mérovin- 



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giens et cariovingiens ; retrouver les documents épars des évé- 
nements du moyen-àge, sans omettre les plus importants, et 
faire un triage parmi les entassements des documents des der- 
niers siècles, de façon à n'employer que les pièces vraiment 
intéressantes : tel était le programme forcé de celui qui entre- 
prenait une pareille oeuvre. 

Ce programme a-l-il été rempli ? L'auteur a-t-il atteint le but 
qu'il visait? Nous pouvons répondre que oui, et M. Âudiat 
voudra bien nous pardonner notre franchise, nous dirons qu'il 
l'a dépassé. Le Saint Eutrope de M. Audiat est tout une biblio- 
thèque ; aussi sommes-nous heureux de trouver en tète de cha- 
que chapitre des notices explicites, comme aussi des tables 
compendieuses permettant de faire rapidement les recherches 
dont on a besoin. Avec une générosité sans égale, M. Audiat 
n'a voulu nous dérober aucune de ces richesses. Vrai travail 
de bénédictin que ce volume où tant de faits sont accumulés, 
passés au crible de la critique, discutés, acceptés ou rejetés. 

Ici ce sont les origines du saint lui-môme, ses premiers pas 
et son premier apostolat en Gaule, qui sont mises en lumière. 
Plus loin les vicissitudes et les grandeurs de l'église de Sain- 
tes ; l'apparition, la destruction, la reconstruction des monu- 
ments du culte, puis le culte lui-môme, les faveurs des papes ; 
les libéralités des rois, des princes, des particuliers. 

M. Audiat ne se contente cas de nous faire connaître le culte 
de saint Eutrope dans son église, il nous entraîne à sa suite 
dans les bourgades les plus reculées, non-seulement de la 
Saintonge, mais de la France tout entière, et nous fait assister 
à toules les manifestations de ce culte, aux croyances qui l'ac- 
compagnaient, aux pèlerinages auxquels il donnait lieu alors que 
saint Eutrope était devenu le guérisseur de nombreuses mala- 
dies et notamment Phydropisie, maladie dont le nom rappelle 
par sa consonnance le nom môme d'Butrope prononcé Utrope. 

A la suite de l'auteur nous voyons défiler tous les bien&i- 
teurs, les pèlerins, les confréries, les religieux et les prieurs. 
Yen a-t-il d'oubliés? Guère sans doute: car il en arrive des 
quatre points cardinaux, et ce n'est pas notre insuffisance qui 
pourra suppléera ce qui manque. 

Au milieu de cette énorme quantité de faits et d^apprécia- 
tions, l'histoire du corps lui-môme, de son tombeau et de son 
église, se développe jusqu'au jour où l'église de Saint-Eutrope 
devient une insigne basilique de l'ordre mineur, ainsi que 
l'apprennent aux lecteurs les nombreuses pièces justificatives 
qui terminent le volume. 

Quelques planches et des gravures dans le texte empruntées 
aux monuments et à l'iconographie du saint illustrent et com- 
plètent ce volume. 

En résumé le Saint Eutrope de M. Audiat pourra peut-être 
quelque jour donner lieu de la part dos spécialistes à des critiques 
de détail, ce à quoi les meilleures publications ne pei^vent échap- 
per ; mais il sera bien loin d'être cette quantité négligeable que 



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— 364 — 

/ 

malheureusement tant de publications locales sont condam- 
nées à demeurer dès le moment de leur apparition. On pourra 
être sinon plus complet, du moins plus synthétique dans telle 
ou telle partie : mais il serait impossible de refaire de sitôt, 
sans plagiat, un tel ensemble qui possède la solidité et les 
lignes d'un véritable monument. 6. Mussbt. 

Le 14 octobre 1886, a été bénite à Saint-Eutrope de Saintes 
une cloche qui rappellera Térection en insigne basilique de 
cette antique église. Elle a pour inscription : 

LAVS. DBO. ANNO. ONI. M OGGGLXXZVI- SBDBNTB. PAPA. LEONB. 
XIII. 8TEPHAN0. ARDIN- EPIS. RVPBL. ET. SANTON* ANATOLIO. 
LEMERGIBR. SANTONYBf. VRBIS- MAIORE. FRANCISCO. GAZA- 
BANT. B- MISSIONIS. G0N6REGATI0NB- PRBSBTTBRO* PAROGHIiB. 
REGTORE. BESNARD- GOVSSOT- BOISNARD. MARCHAT- AVBIN. BEI- 
PAR0GHIALI8. ADMINISTRATORIBVS- BGO. SiBYIENTE- CHRIS- 
TIGOLIS. PROGBLLA. FIDE- VERO* VIGENTE- GONFLATA. FVI. 
AD. PERPETVAM. HVIVS- ECCLBSIJS. TITVLO. BASILICiB. MINO- 
RIS- A. SVM MO. PONTIFIGE. ORNATiB. MBMORIAM. DIB. XIV. OGTO- 
BRIS. QVO. DIVI. EVTROPII. PROVINGIiE. PATRONI. TRANSLATIO. 
ANNVATIM. FRBQVBNTATVR. BENEDIGTA- A- PR.«DIGTO. EPISC 
NOMEN. A SVSGBPTORIBVS- MBIS. GBORGIO* BBSNARD. ET- ALOT- 
.SIA. MARGARITA* IVLIEN- LAFERRIERE. EVTROPIVS- MARGA- 
RITA. AGGBPI- CANTATE- DOMINO- CANTICVM* NOWM- 

II 

LES MAIRES ET LES COMMUNES EN SAINTONOB 

P 

LA COMMUNE DE ROYAN AU XIII* SIÈCLE 
(Voir Bulletin, tome vu, page 33). 

Dans le second volume formant l'appendice du recueil publié 
en Angleterre sous le titre : The black booh of the admiraltrj 
(London, 1873), on lit un texte intitulé : Li establissemens de la 
œmmune de Roan, que l'éditeur, sir Travers Twiss, n'hésite 
point à indiquer comme la charte communale de la ville de 
Koyan en Saintonge. M. Arthur Giry, dans son savant ouvrage 
Les établissements de Rouen^ combat cette opinion ; elle serait 
d'après lui le résultat d'une méprise ; sir Twiss aurait confondu 
Royan avec Rouen, t Royan, dit-il, qui n'était, au moyen-âge, 
qu'une misérable bourgade de pêcheurs, et dont le développe- 
ment date d'hier, n^a, bien entendu, jamais été régi par les éta- 
blissements^ et l'on ne saurait, sur la foi de sir Travers Twiss, 
l'ajouter à la liste des localités qui les ont adoptés. » 

Nous ne partageons pas cette manière de voir ; mais il faut, 
d'abord, écarter cette objection, — on dirait, en justice, cette 
fin de non-recevoir — tirée du peu d'importance de Royan pen- 
dant le moyen-âge. Si on juge, en effet, ce petit port d'après 
l'état lamentable qu'il présentait il y a cent ans, et même en- 
core au commencement de ce siècle, on ne trouvera pas trop 
forte l'expression de M. Oiry. Royan, après le siège désastreux 



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— 985 — 

de 1622, qui ruina son château, renversa ses murailles, détrui- 
sit sa digue et ensabla son havre, demeura près de deux cents 
ans c une misérable bourgade »; et c'est pour ainsi dire sous 
nos yeux qu'il s'est transformé en une des plus charmantes sta- 
tions balnéaires du littoral. Mais, au temps paâsé, Royan, ceint 
de fortes murailles, défendu par un château assis sur un point 
culminant, servit souvent d'objectif aux partis en lutte pendant 
les guerres civiles du xvi* siècle ; au xv*, nous vovons Charles 
VU enjoindre au capitaine ou connétable commandant à Royan, 
de remettre entre ses mains « la ville et chastel dudict lieu de 
Royan ». En 1450, Royan arrête sous ses murs les capitaines 
envoyés par Charles VU qui n'osent en entreprendre le sièM 
« pour ce que ils estoient trop peu... considéré que ceulx au 
dedans se aident des Anglois ». Toutefois, dès cette époque, 
l'activité commerciale de cette petite ville commençait à se ra- 
lentir. Malgré sa situation avantageuse à l'entrée de la Gironde, 
le peu de profondeur de son port en écartait les navires dont le 
tonnage tendait de jour en jour à s'accroître ; aussi faut-il re- 
monter jus(|[u'au XIV* et au xin* siècle pour retrouver- la trace 
de sa prospérité maritime. Au xiii' siècle, son commerce était 
assez important pour que des droits au profit du seigneur y 
fussent établis sur la navigation et le trafic. On trouve le tarif 
de ces droits dans un manuscrit ayant autrefois fait partie de la 
bibliothèque de l'académie des sciences de Bordeaux et qui ap- 
partient aujourd'hui au British muséum (mss. add. n<* 10,146) ; 
il est écrit en dialecte gascon, ce qui prouve les communica- 
tions fréquentes qui existaient, dès ce temps-là, entre Royan et 
Bordeaux ; il porte ce titre : La costuma de Royan. Il y avait la 
grande et la petite coutume^ comme nous l'apprend une charte 
du mois de février 1289, par laquelle Robert ae Matha, seigneur 
de Royan, donne déchargea son receveur Pierre Senebrun, qui, 
pendant plusieurs années, avait perçu « coustumas portus nos- 
tri de Roiano, tam parram quam magnam et meroaturam ». 
Enfin la recette de ces droits avait assez d'importance pour que 
le roi de France, Philippe de Valois, ordonnât, le 14 janvier 
1340, de transférer la caisse de Royan au château de Mons, où 
il la jugeait plus on sûreté. De tous ces faits, il nous parait res- 
sortir qu'au moyen-âge le port de Rovan avait une importance 
incontestable; il ne serait pas dès lors invraisemblable que 
cette ville eût été gratifiée par les rois d'Angleterre d'une charte 
communale; sans doute on ne trouve point trace de cette con- 
cession^ ni preuves du fonctionnement de la commune ; mais 
comme nous l'apprend M. Oiry , « les co mmunes d'Bvreux, Har- 
fleur, Bayeux, Domfront, Alençon, créées ou confirmées par 
Jean Sans-Terre, n'eurent qu'une existence éphémère et ne 
survécurent pas à la conquête ». (Etablissements^ p. 47). Nous 
pouvons aussi nous demander ce que sont devenues les com- 
munes d'Oleroi^et de Ré, dont l'existence ne saurait être mise 
en doute : elles ont disparu pendant la lutte séculaire avec l'An- 
gleterre, et là où la volonté du roi suzerain avait garanti cer- 



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— 366 - 

tains droits à ses arrière-vassaux, Tautorité du seigneur féodal 
reprit peu à peu son empire et finit par régner sans partage. 

Essayons maintenant do déterminer la provenance du docu- 
ment intitulé Li establissemens de la comune de jRoan, et de 
lui assigner une date. Au lieu de Roan, M. Giry écrit Roam; 
sans doute d'après les notes qui lui ont été communiquées par 
M. Meyer. Il dit, en effet, en parlant des Establissemens : « M. 
Meyer les a trouvés à la bibliothèque Bodléienne dans un ma- 
nuscrit composé en 1343. Ce manuscrit contient aussi les Rôles 
dOleron, Le même recueil contient encore d'autres textes cou- 
tumiers relatifs à Oleron que M. Meyer nous a également com- 
muniqués » (Etablissements de Rouen^ t. i", p. 9). Dans la 
préface de son second volume, publié en 1885, M. Giry déclare 
qu'il a eu depuis connaissance du texte imprimé dans le Black 
book ; il n'en conserve pas moins i?oam, alors que partout sir 
Travers Twiss écrit Roan. Lequel a le mieux lu, du savant édi- 
teur anglais ou du docte professeur au collège de France ? Si 
peu importante que paraisse cette adjonction d'un trait de plu- 
me, elle pourrait avoir dans le cas présent une certaine valeur 
en conservant l'm du nom latin de Rouen; nou;? croyons cepen- 
dant, jusqu'à plus ample informé, pouvoir maintenir le nom de 
Roan en tète du document dont il s'agit, par cette raison que le 
manuscrit portant le n*» 227 do la bibliothèque Bodléienne d'Ox- 
ford nous semble avoir été examine très superficiellement par 
M. Meyer, qui y aurait vu une copie du Rôle d'Oleron; or, ce 
manuscrit, d'après la description qu'en donne sir Travers Twiss 
(Black book, introduction, p. lxxxv) ne contient que 80 feuil- 
lets; 68 sont consacrés au coutumier d'Oleron, et les Etabli- 
mens commencent au f« 69 ; il est donc matériellement impos- 
sible qu'il renferme aussi les 47 articles des rôles d'Oleron ; 
d'ailleurs sir Twiss, dans le Black book^ donne deux versions 
de ces rôles ; il en emprunte une au manuscrit du British mu- 
séum, n'' 10,146 add., et l'autre à une édition extrêmement rare 
du Grand routier de la mer, conservée dans la bibliothèque 
d'Oxford et imprimée à Poitiers en 1483; s'il eût trouvé un 
texte des rôles à la suite du coutumier d'Oleron qu'il éditait, 
il Tout certainement utilisé, ou tout au moins il nous Teut fait 
connaître, soit dans ses notes, soit dans son introduction. 

Le Coutumier d'Oleron et les Establimens de la comune 
de Roan qui y sont joints, présentent, dans la forme, une grande 
analogie. Ils paraissent avoir été rédigés dans la première moi- 
tié du xin* siècle, et ont un cachet parfaitement saintongeois ; 
nous n'en voulons d'autres preuves que ces locutions si ol est, 
si ol avint que, perpétuées jusqu'à nos jours dans nos contrées, 
et qu'on retrouve fréquemment répétées dans les deux textes. 
La date du 10 février 1344, mise à la fin du manuscrit n^ 227, 
est celle de la copie faite à la demande de Jehan Rambert ; c'est 
ce qu'établit, en quelques pages pleines d'érudition, S. Travers 
Twiss. D'après lui, la rédaction première du ('OUtumier pour- 
rait remonter jusqu'à Tannée 1270 ; mais ce qui Va surtout dé- 



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— 367 — 

terminé à fixer cette date, c'est une indication du Oallia, chris- 
tiana concernant Tépiscopat de Hélie de Fors, ancien archiprè- 
tre d^Oleron, qui aurait occupé le siège de Saintes pendant 
quelques mois de Tannée 1267. Or, nous pensons être en me- 
sure d'établir aue cet évêque ne fîgure pas à sa place dans la 
nomenclature du Gai/?a, et qu'il y a lieu de Tidentifier avec 
Hélie II, qui siégea de 1223 à 1231 ; par conséquent, c'est posté- 
rieurement à cette dernière date qu'il faut faire remonter la ré- 
daction du Coutumier et des Establimens, soit de 1240 à 1260; 
et la comparaison de ces testes avec les chartes locales contem- 
poraines, en langue vulgaire, publiées dans le cours de ces der- 
nières années, vient encore corroborer notre opinion. Or, il est 
bon de remarquer que c'est en 1242 (qu'Henri III d'Angleterre 
accordait aux habitants de l'Ile de Re une charte communale 
a secundum formam rotuli Oleronis d, et que, cette môme année, 
il débarquait à Royan pour venir soutenir les prétentions du 
comte de La Marche. 

Ainsi, les Establimens de la comune de Roan ont été ré- 
digés en Saintonge dans la première moitié du xiii* siècle. Mais 
qu'est ce document en lui-même ? C'est, dit M. Oiry, « une tra- 
auction française des établissements de Rouen qui fut faite pour 
Oleron (t. !•', p. 9), » Quel est le texte original de cette traduc- 
tion ? Ce ne sont pas les Etablissements de Rouen d'après les 
registres de Philippe-Auguste ; ils n'ont que 28 articles, on en 
compterait 33 dans la traduction et même 38, d'après la division 
adoptée par M. Giry. Ce ne sont pas non plus les diverses ré- 
dactions de ces mêmes Etablissements adoptées dans les villes 
régies par la charte de Rouen : car« ainsi que le fait observer 
M. Oiry, < si l'on prend pour point de comparaison la charte 
de Niort, on remarque qu'il y manque les articles vi et vu, que 
l'art. XVII précède les articles xv et xvi, que les articles xxix à 
XLiv manquent, et enfin qu'il y a, entre les articles li et lu, l'ar- 
ticle intercalé aussi à cette place dans les rédactions de Poitiers 
et de Bayonne (Etablissements de jRotien, t. i«', p. 10) »; si bien 
que cette prétendue traduction ne se rapporte positivement à 
aucun texte, et que M. Oiry finit par la considérer comme une 
rédaction sui generis^ qu'il classe sous le titre de rédaction d'O* 
leron, au tableau synoptique contenu dans son second volume. 

Dans quel but aurait été rédigée cette version sainton^eoise 
de la charte de Rouen ? Aurions-nous là le texte des Ets^lisse- 
ments tels que les avait adoptés l'Ile d'Oleron ? M. Giry ne le 
suppose même pas : « Je ne crois pas légitime, dit-il, de faire 
remonter cette rédaction à 1205, époque de la concession des 
Etablissements qui lui fut faite. » Comment expliquerait-on, 
au surplus, si ces Etablissements concernaient Oleron, ce nom 
de Koan, non-seulement mis en tête du document, mais répété 

Klusieurs fois dans son contexte? Si, comme le veut M. Oiry, 
loan désigne la ville de Rouen, notre embarras redouble : pour- 
quoi cette suppression des articles vi et vu du texte officiel de la 
cnancellerie de France, des dix-sept articles du texte de Niort ? 



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— 888 — 

Cette addition de cinq articles dont l'un, l'article zxix^ ne se re- 
trouve que dans les cnartes de Poitiers et de Bayonne ? Tout 
s'explique au contraire si Ton admet que nous sommes en pré- 
sence non d'une traduction, dont le texte, comme nous Tarons 
déjà dit, ne se trouve nulle part, mais de statuts remaniés et 
adaptés à une commune spéciale, comme l'ont été ceux de tou- 
tes les villes qui ont accepté ou reçu les établissements de 
Rouen. Enfin une considération qui nous parait tout à fait dé- 
cisive, c'est que certains articles des Estaoliments de Roan ne 
sont pas applicables à une ville directement soumise à l'auto- 
rité du roi. On trouve, en effet, dans presque toutes les rédac- 
tions des Etablissements un article qui suspend les effets de la 
justice municipale pendant la tenue d'une assise royale ou lors- 

2ue le roi ou son fils sont dans la ville : « Nisi dominus rex vel 
lius ejus adsint Rolhomagi », dit le texte latin ; c si nostre 
seinhor lo rey o son filz no es en Baîone », lit-on dans la charte 
de cette dernière ville. Seul le texte de la commune de Ro&n 
porte: « Si li sires ou son filz n'est à Roan. » « Li sires » désigne 
évidemment ici le seigneur haut justicier. Plus significatif en- 
core est l'article xxx : il s'agit des démarches que pourrait faire 
le maire pour se faire maintenir en fonctions, son année expirée: 
« Il ne fera aucune sollicitation vers le seigneur roi ou vers ses 
barons », dit le texte de Bayonne (nul perças no fera bert nos- 
tre senhor lo rey ni bert sons barons), telle devait être la ver- 
sion adoptée dans toutes les villes directement soumises à Tau* 
torité du roi, comme Rouen, Bayonne, La Rochelle, etc. « Il est 
interdit au maire d'après les dispositions des Etablimens de 
Roan de solliciter du roi son intervention auprès du seigneur 
féodal pour qu'il maintienne le maire en charge au mépris du 
statut communal : « Li maire jurera au commencement ae Tan- 
née, que il ne fera prière por-rey ne por autre, vers lo seignor 
ne vers barons ne vers baillis que il soit maire outre celé an- 
née. » Nous trouvons la même disposition dans Tarticle 53 de 
Niort, qui défend aussi toute sollicitation auprès du seigneur 
féodal, « dominus terre ». Mais, à la môme époque oii Philippe- 
Auguste attribuait à Niort les établissements de Rouen, il inféo- 
dait les revenus de cette ville à Ouillaume Le Queux, qui pou- 
vait à juste titre se dire « dominus terre ». 
En résumé, les Etablimens de la commune de Roan ne sont 

g>int une traduction française, mais une version particulière des 
tablissements de Rouen ; ils en reproduisent le fond avec des 
variantes, comme les chartes de toutes les villes dont les statuts 
communaux sont modelés sur ceux de Rouen ; il paraît donc 
logique de les attribuer à la commune dont ils portent le nom, 
Royan. Quanta l'objection tirée de Torthographe vicieuse du nom 
de cette ville dans le texte que nous avons étudié, il faudrait, 
pour y répondre, pouvoir examiner le manuscrit et savoir, par 
exemple, si le jamnage supplémentaire qui a permis à M. Meyer 
de lire Roam n'autoriserait pas peut-être une meilleure leçon, 
JRoian, ce qui lèverait alors tous les doutes. D. d^Ausst. 



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2« 

LA MAIRIE DE BROUAGE 

Royan avait-il un maire lors du siège de 1622 ? « En d'autres 
termes, pour me servir des propres expressions de M. Audiat, 
en son article fort intéressant du dernier numéro du Bulletiny 
Royan était-il une commune, comme Saintes, Saint-Jean d^An- 
gély, Cognac et La Rochelle? » Certes non ; mais il n'avait pas 
besoin d'être une commune comme Saintes, Saint-Jean d'An- 
gély, Cognac et La Rochelle, pour avoir une mairie, — en sup- 
posant, bien entendu, qu'il en eût une. — Il y a des villes, dans 
notre Saintonge, qui furent pourvues de mairies, sans pour 
cela avoir été constituées en communes au môme titre que cel- 
les dont M. Audiat rappelle les noms. Le Bulletin nVt-il pas 
dernièrement cité la mairie de Marennes et son maire M. de 
Piton ? Et le tome viii des Archives^ page 255, « maistre Nicolas 
Detaste, maire de la ville de Talma » sur Gironde? Pour ce qui 
est de Royan, il faudrait absolument découvrir le texte, bien ou 
mal interprété, qui a pu autoriser Filleau à inventer en 1814 le 
maire Oombaud. Dans aucune des relations contemporaines du 
siège de 1622, il n'est question d'un maire tenant tète au roi. 
Donc M. Audiat a pu dire : « La mairie de Royan avant le xix* 
siècle est une chimère et un non-sens. » 

Je suis tout prêt à conclure comme lui, et cependant j'ai un 
scrupule, j'hésite. Il faut encore s'attendre à bien des surprises 
en fait de révélations historiques. Ainsi que diriez-vousdemoi, 
si je venais, nouveau Filleau, inventer, en 1887, une mairie de 
Brouage, avec la date de 1612, antérie.ure par conséquent de dix 
années à celle de Royan ? Ce ne serait pas — j'ai soin de le pro- 
clamer hautement — pour justifier l'existence de cette der- 
nière; mais uniquement pour donner un exemple d'institution, 
à la même époque, de corps de ville, sous le nom de mairie. 
Cela me suffit. Je ne veux pas faire une dissertation sur les dif- 
férences qui peuvent exister entre la municipalité de Brouage 
et les municipalités de nos anciennes communes, ni sur les cir- 
constances qni ont amené l'érection de cette mairie; je note le 
fait; rien de plus. 

Le 28 novembre 1812, Louis XIII concède aux habitants de 
la ville de Brouage et d'Hiers, son faubourg, entre autres pri- 
vilèges, le droit de maison commune et d'élection d'échevins 
et officiers de ville, sous la présidence du gouverneur, maire 

f)erpétuel. En outre, le roi voulant faciliter la construction de 
a maison de ville et l'établissement d'une halle et de fontaines 
d'eau douce, autorisait la levée de six deniers sur chaque muid 
de sel sortant du havre et des marais de la localité. 

La Morinbrib. 

la mairie de pons 
A côté des maires plus ou moins authentiques de Royan, 
Marennes et de Talmont, à côté du maire réel de Brouage, il 

Toma VIL ai 



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— 370 — 

faut citer celui de Pons, qui nous est révélé par un document 
otliciel : Michel Bégon, dans son Mémoire sur la généralité de 
La Rochelle^ publié par M. Georges Musset (Archives histo- 
riques^ t. II, p. 36), cite, après les maires de La Rochelle, de 
Saintes, do Saint- Jean d'Angély, de Cognac et de Rochefort, le 
maire de Pons : « A Pons, il n'y a que le juge du seigneur et 
un maire. > Une maison de Pons, appartenant à M. de CoefTard, 
a conservé le nom de mairie ou hôtel de ville, souvenir d^une 
mairie éphémère qui n^a laissé aucune autre trace. 

Y avait-il d'autres maires ? 

11 y en avait d'autres. Marans en avait un. Dans la Liste des 
syndics, maires et adjoints de la ville de Marans (La Rochelle, 
Siret, 1886, in-8% 4 pages), M. Philippe Cappon cite, en 1692- 
1711, Gon, sieur de Quincé, « maire perpétuel »; de 1694 à 
1699, Gon, maire, et François Bon et Nicolas Texier, assesseurs 
du maire; en 1708 et 1711, Gon et Quincé de La Fontaine, mai- 
res alternatifs, etc., et dans Les SLSsemblées de paroisse à Ma- 
rans (Voir plus bas, page 376), il dit: a Au mois d'août de cette 
même année 1692, pour subvenir aux dépenses énormes des 
guerres contre l'Angleterre et ^Allemagne, Louis XIV créa dans 
toutes les villes et communautés du royaume des offices de 
maire perpétuel et des charges de conseillers du roi, pourvus 
de nombreux privilèges. » Il est donc probable que d'autres com- 
munautés eurent des maires... de cette sorte. L. A. 



III 

STATISTIQUE DE l'INSTRUGTION PRIMAIRE ET DBS CULTES 
DANS LA CHARENTE -INFÉRIEURE. 

(Voir Bulletin da 1*' avril, vn, 156). 

Clergé. — VOrdo du diocèse de La Rochelle, résumé par les 
Annales de l'œuvre des séminaires (n® 14, janvier 1887), nous 
donne Tétat du clergé du diocèse de La Rochelle : il y a 371 pa- 
roisses dont 46 sont des cures, 4 chapelles vicariales et 53 vica- 
riats rétribués par l'Etat ; 20 chapelles ont un aumônier. 

Personnel : l'évéque. M»' Pierre-Marie-Etienne Ardin, assis- 
tant au trône pontifical, comte romain, prélat domestique du 
pape Léon XIII, né à Glairvaux, diocèse de Saint-Claude, le 26 
décembre 1840, sacré évêque d'Oran le 1«' mai 1880, transféré 
le 27 mars 1884 au siège de La Rochelle ; 5 vicaires généraux, 
dont 2 sont agréés par le gouvernement ; 7 chanoines titulaires, 
3 prébendes ; 31 chanoines honoraires résidants, et 11 non ré- 
sidants ; 492 prêtres, dont 304 sont employés dans les paroisses 
comme curés, vicaires, aumôniers, etc., et 22 sont prêtres ha- 
bitués ; 79 ecclésiastiques, dont 46 prêtres, sont employés dans 
les diverses institutions religieuses: à Pons, 23, dont 14 prê- 
tres ; à Montlieu, 7 ; à La Rochelle, 26, dont quelques-uns sont 
prêtres ; à Saintes, 4 prêtres ; à Saint-Jean d'Angély, 7, dont 3 



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— 371 — 

prêtres, pour une population scolaire de 841 élèves, non com- 
pris la division laïque de l'institution diocésaine de Pons. Il y 
a en outre 5 lazaristes à Saintes, dont le supérieur est curé, et 
4 à Saint- Jean. 

Communautés HBLiGiBUSES. — 7 communautés d'hommes répar- 
ties en 1 8 maisons : Lazaristes, 2 maisons ; marianites, 3 ; frè- 
res de saint François d'Assise,? ; frères des écoles chrétiennes, 
6 ; frères de Saint-Laurent, 1 ; petits-frères de Marie, 3 ; frères 
de Tinstruction chrétienne de Ploermel, 1 ; et les frères agri- 
culteurs de Saint-François, ou frères de Saint-Antoine^ à Saint- 
Antoine, paroisse du Bois, doyenné de Saint-Oenis, qui a un 
supérieur prêtre, M. Tabbé Dumas. 

29 communautés ou congrégations religieuses de femmes 
occupant 148 établissements, tant contemplatifs que voués à 
renseignement et à la charité : pensionnats, écoles, asiles d'en- 
fants et de vieillards, refuges, hôpitaux, crèches, institutions de 
jeunes aveugles, gardes-malades, etc. ; six sont diocésaines, 
c'est-à-dire originaires du diocèse, ou n'ayant pas de maison- 
mère en dehors du diocèse ; les carmélites à La Rochelle et à 
Saintes ; les bénédictines à Saint-Jean d'Angély ; les sœurs de 
Notre-Dame du Refuge, ou Dames-Blanches, à La Rochelle ; 
sœurs de Saint-Joseph de la Providence à La Rochelle; sœurs 
de Sainte-Marie de la Providence de Saintes (10 maisons) ; les 
ursulines du Sacré-Cœur de Pons (8 maisons) ; sœurs de l'Ins- 
truction de TEnfant Jésus, de Montlieu (28 maisons). 

Des 22 autres communautés, quelques-unes ont plusieurs éta- 
blissements : Sœurs de la Sagesse, 21 maisons ; de la Charité 
de Saint- Vincent, 16 ; de l'Immaculée-Conception (de Bor- 
deaux), il ; de Chavagnes, 8 ; du Saint-Sacrement, 6 ; sœurs du 
Saint et Immaculé Cœur de Marie du Sacré-Cœur (de la Salle 
de Vihiers), 5 maisons ; servantes de Marie, 5 maisons. 

La plupart de ces maisons tiennent des pensionnats ou des 
écoles ; les 10 maisons de la Providence de Saintes^ renferment 
850 élèves. 



CuLTB CHRÉTIEN PROTESTANT. — Le uombre des protestants 
est d'environ 18,000 d'après VAnnuaire de la Charente-Infé- 
rieure pour 1886, dont 2,500 dans le consistoire de Pons avec 
6 paroisses et 8 annexes, 6 pasteurs, 14 temples ; 4,886 dans 
celui de La Tremblade avec 5 paroisses, 5 pasteurs, 9 temples 
ou oratoires, et un asile pour 50 orphelines ; 5,800 dans celui de 
Royan avec 9 pasteurs, 7 paroisses, 12 temples, et 1,900 dans 
celui de Marennes, avec 3 pasteurs, 3 paroisses. 8 lieux de 
culte. 

Les 4 consistoires ont ainsi 23 pasteurs, 21 paroisses et 43 
lieux de culte. 

Ajoutons qu'un décret du 31 décembre 1886 fixe le chiffre 
officiel de la population de la Charente-Inférieure à 469,803 habi- 
tants (489 communes et 40 cantons), dont 7,579 pour Tarrondis- 



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- 372 — 

sèment de Jonzac; 82,549 pour oelui de La Rochelle; 56,163 
pour celui de Marennes; 63,679 pour Rochefort; 75,025 pour 
Saint-Jean d'Ângély, et 103,808 pour Saintes. 

IV 

LA SBUaNB BT SES ÉTTMOLOaiSTBS 

Mon sieu le prr'sidan, o 1 eit parlé, dan deû de! drr'nié liméro 
de Youte Bulletin^ de la Seugne, coume o 1 eit que deû manière 
de savan voulan que le nom de thielle jholie rivière sainton- 
jhouése sèjhe fait avec Tin dei mot latin sagena, seine^ ou som- 
niurriy soumeil (1). Vou vou dévartissé tout piein su thielle lette 
quU thittan cheire avec-z-eû langue prr' la ramassé in mouman 
empreî : i disan pâ s'o 1 eit avec leû machouère 6 beun avec 
leû nazot. Vou n en reyé tout voûte souc, et moue tout ; mei 
jh^arî été contan que vou z oyûssié bayé la vrei esp'yique dau 
nom de la rivière que jhe dison. 

Vauderié-vou parmetteàn in paureainsnoran de vou demandé 
si l'esp'yique qu*i n en a trouvée dan Te fin fond de son cala, 
ine matinée, en frr'mojhan sei beû, serait pâ putoû thielle-là 
qu*o faut? 

Prr' moue don, Sévigne et Seugne o 1 eit la minme aflfeire, 
attendut que le v et Vu dan lei z ancienne écriture son prise en 
prr' la minme lette, tantoû vouéyelle^ tantoû consouno. Lei 
fasoûr de granmère appelan, que jhe cré, le chanjheman de t; 
en u la voucalîsation dau v. Ine foué don que dan le mot 
Sévigne n on a voucalisé le t), Vi thi le seugue devint ainutile, 
et n on Tétroûme. N on appelé encouère thieu dans lei gran- 
mère ine contraction : brèv\ jh'avon prr' thieû mouèyin et bein 
naturab'yeman Seugne en prr' Sévigne. 

Voué, mei à ç't'houre de voure eit-ô qu'o vint thieû nom de 
Sëuignd? Jhebayerei de bon thîeur in piein boutéyon de prr'set 
à noû manière de savan, s*o 1 eit que mei prr'sètié n en aran à 
Nau, ou bein l'an-née que lei prr'nié ameindran dei ç'rise, s'i 
son fourchut prr' me z-on dire. M'en doute qu'o n'eit pâ prr'ci- 
séman à couse de paç'que n on curtive, dessû sei couteau, dei 
cet de vigne. Jhe feron meû de trr'ché ayoûr. Dieh beunt thieû 
nom serait-i pâ cousin jharmain à n ine masse d'aute nom à pu 
prei pareil, que n on troue prr'tout en France, coume Savign&c 
(prr' parlé saintonjhouè Samgnat) , Savtgné, Savigny, Sévignac 
(en saintonjhouè Sévignat)y Sévigne, Sévigny ? Thieillei nom 
venan t-i pâ, à z*eû tour, dau latin Sabinus, coume thi daîrait : 
le beun à mon sieu Sabinus? la Sévigne, à thieû conte, sunifie- 



(i) Voir Bulletin des 1" janvier et !•' juillet 1887, t. vu, p. 62 et 258, et aussi 
le Recueil de la commissum de» arts du !•' octobre, où M. Tabbé Cazaugade 
explique gravement que Seugne vient de sagena par une suite de sept opéra- 
tions : changements de ïe en i, (jsagina), de Va en e {segina), c en laissant avec 
la langue d oil tomber \e g 3 (seina), c en conservant avec la langue d*oc le g 
qu'on a laissé tomber w, puis c en laissant tomber postérieurement Vi », etc. 



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— 373 — 

rait la rivière thi passe dan le beun à mon sieu Sabinus. N on 
peut trr'jhou bein z-ou surpoûsé. Et thieû mon sieu Sabinus, 
qu'eit-6 qu'o 1 était de H? At oyut, bein sûr, dan Tancien temp, 
in jhénérau Gaulouô de thieû nom, thi coumandait in réjhiman 
de soudâr de sa nation au sarvice de! Roumain. Goum i voulait 
affranchit son péyî dau jhoug de Tintranjhé, i se fasit noumé 
empérour prr' z-eû,|et marchit de conte lei troupe c'étian rastée 
fidèle au Roumain. Malhureûseman i fut battut à piate couture, 
et prr' ne poin n eite fusiyé, i fut dob'yijhé de se musse dan n in 
creût sou terre avec sa fumelle Bpounine, là voure qu'i rastiyan 
pendan neu grande z an-née. Mei, à la fia, il fuyan toute minme 
découvrit, et Tempérour Vespàsien lei fasit treiné à la coue de 
son chevaUy bonne jhan! prr* lei feire mourit en z-eû cartajhan 
lei membe : d'aute disan qu* i z-eû copit le cou avec son grand 
sabre. Mei o faut savouer que thieû nom était aussi coumin dan 
thiçû temp chein lei Roumains Q*habitian noute péyt, ou bein 
chein lei Gauloué c'étian à z-eû sarvice, coume aneut lei nom 
de Beunas&it, Brr'nar ou Jhiraudià en Saintonjhe. A mein, 
peut-eite, prr' n en |revenit à noû vigne, qu'en batisan thieille 
rivière, noû z ancien arian sonjhé à accomparé le vin au'a fait 
poussé à thieû dei Sabin» thi volait pà grand' mouneie, oau dire 
de mon sieu Hourace : 

Vile potabis modicis sabmum 
Gantharis.... 

coume ol eit qu'i disait à soun amit, mon sieu Mécénà, prr' le 
dégoûté, m'en doute, de venit migné chein li, à couse de la 
dépense ; mei n'ou cré poin, prr' thielle bonne rason que prr' 
lei vrei Saintonjhouô o n'a jhamei oyut de vin pu bon que thellei 
de z-eû péyî, pâ minme en Medot de voure o vint le Château- 
LaQte, quant minme i n'arian fait qu'ine âfreuse piquette. 

Mei, qu'o sojhe coume o vaudrat, si moun esp'yique n'eit j^oin 
bonne, ma frit! jhe n'en baye ma langue au cheun. Et s'o 1 était 

Srr'tan qu'à force de jhavassé su thielle affeire, vou z ari fait 
ormit, o faurait bein convenît à la fin que la Seugne n'eit poin 
San avouer thieûc^ue parenté avec somnium. 

D'ayoûr, o 1 a déjà hin bon mouman que mei poule son jhou- 
quée : m'en va n en feire autan, et, avan de me saqué dan ma 
veure, jhe vou souettc, mon sieu le prr'sidan, ine bonne neut. 

Voûte sarvitour, Piàre Marcut. 

Léchayer, thieû quate de septembe mil vuitcent quatrr'-vin-set. 

UVRES ET PÉRIODIQUES 

Annuaire des traditions populaires. (Paris, Maisonneuve, 
1887, in-8'' de xxx-180 p. avec musique gravée, lettres ornées, 
culs-de-lampe. Prix : â fr. 50). Cette nouvelle publication de la 
société des traditions populaires contient, outre la liste des 
membres (au nombre de plus de 200) et les documents adminis* 
tratifs, des chansons, des contes^populaires, des dissertations. 



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— 374 - 

des instructions et questionnaires, ainsi que la bibliographie 
des ouvrages et articles parus en 1886 sur les traditions popu- 
laires. Les articles signés de MM. Girard de Rialle, F. Mistral, 
M"' Viardot, Xavier Marmier. F. Fertiault, Narioshy Sougny, 
L.-F. Sauvé, Julien Vinson, Paul Sébillot, L. Farges, Acliille 
Million, Léon Sichler, Julien Tiersot, Aug. Gittée, F.-M. Luzel, 
Loys Brueyre, N. Quellien, A. Landrin, Alphonse Certeux, se 
composent de contes populaires de pays variés, de dissertations 
sur des coutumes curieuses, et de chansons populaires. Citons 
une bien amusante « légende d'atelier » sur noire confrère, le 
grand peintre William fiouguereau : a Quand Bouguereau fut 
mort, il se dirigea tout oe suite du côté du paradis. Arrivé à la 
porte qui était entrebâillée, il Touvrit et se préparait à 
entrer... » 

Annuaire spécial de la cavalerie française pour l'année 1881 
(Paris, Léautey, rue Saint-Guillaume), constate que le nombre 
des officiers de tous grades appartenant à la cavalerie c[ui sont 
nés dans la Charente-Inférieure s'élève à 30 : Deux généraux 
de division, trois colonels, un lieutenant-colonel, deux chefs 
d'escadrons, dix capitaines, quatre lieutenants, neuf sous-lieu- 
tenants. 

Généraux db division. En activité: Louis-Charles- Agénor 
Savin de Larclause, né le 17 novembre 1826 à La Rochelle; 
entré au service le 24 février 1847, sous-lieutenant le 1" octobre 
1850, colonel le 26 avril 1871, général de brigade le 6 juillet 
1878, général de division le 2 février 1886, actuellement chef 
d'état-major du ministre de la guerre, commandeur de la légion 
d'honneur du 5 décembre 1^2 ; — En retraite : Guillaume 
de Bremond d'Ars, né le 19 mars 1810, à Saintes; entré au ser- 
vice le 15 novembre 1827, sous-lieutenant le 1«' octobre 1830, 
colonel le 20 octobre 1855, général de brigade le 13 août 1863, 

fénérai de division le 31 octobre 1870, retraité par décret du 
2 mai 1879; sénateur, grand officier de la légion d'honneur du 
5 mai 1871. 

Colonels : Jules-Ferdinand-Gustave Robert, né le 9 mai 
1834 à Saint- Jean d'Angély; entré au service le 11 novembre 
1853, sous-lieutenant le 1*' octobre 1855, lieutenant le 16 
octobre 1863, capitaine le 2 octobre 1865, chef d'escadrons le 16 
octobre 1874, lieutenant-colonel le 15 avril 1881, colonel le 4 
octobre 1884, i chevalier de la légion d'honneur du 12 juillet 
1880 ; il commande le 5* régiment de dragons à Compiègne ; — 
Ch.-Amédée de Raity de Villeneuve de Vittré, né le 25 sep- 
tembre 1836 à Garnaud ; entré au service le 7 novembre 1855; 
sous-lieutenant le 1*' octobre 1857, lieutenant le 13 août 1863, 
capitaine le 30 octobre 1867, chef d'escadrons le 5 avril 1875, 
lieutenant-colonel le 20 avril 1882, colonel le 14 octobre 1886; 
chevalier de la légion d'honneur du 12 juillet 1879; il com- 
mande le 10* régiment de hussards à Nancy; — Gaston-Josias 
de Bremond d'Ars, né le 30 janvier 1830 à Saintes ; entré au 



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— 375 — 

service le 2 décembre 1848; sous-lieutenant le 31 juillet 1854, 
lieutenant le 2 août 1858, capitaine le 12 août 1864, chef d'esca- 
drons le 10 novembre 1870, lieutenant-colonel le 10 juillet 1880 ; 
colonel en juillet 1887 ; chevalier de la légion d'honneur du 22 
mai 1873, olScier du 24 juin 1886 ; il commande le 8* régiment 
de cuirassiers à Senlis. 

Ohbfs d*bscadron8 : Marie-Gharles-Léon-Joseph-Honoré-Fré- 
déric de Sartre, né le 24 avril 1839, à Genoullle; entré au ser- 
vice le 2i9 janvier 1858, sous-lieutenant le 8 août 1869, lieute- 
nant le 13 novembre 1870, capitaine le 31 octobre 1875, chef 
d'escadrons le 29 iuillet 1885; affecté au service des remontes 
à Alençon ; chevalier de la légion d'honneur en iuillet 1887 ; — 
Marie-Joseph-Henri de Sartre, né le 18 août 1839 à Oenouillé, 
entré au service le 24 mars 1857, sous-lieutenant le 13 juin 

1865, lieutenant le 19 septembre 1870, capitaine le 8 mars 1873, 
chef d'escadrons le 8 juillet 1886 ; chevalier de la légion d'hon- 
neur du 22 mars 1882 , affecté au 9* hussards à Belfort. 

Capitaines : Henry-Jean-Baptiste-Benjamin Sève, né le 7 
janvier 1847 à Saint-Jean d'Angély; entré au service le 14 oc- 
tobre 1865, capitaine le l*'^mai 1875, au 2* cuirassiers; Eutrope* 
Paul-Loys-Ferdinand de Faucher de La Ligerie, né le 17 fé- 
vrier 1846 à Saintes, entré au service le 17 octobre 1866, capi- 
taine le 28 août 1877, au 16* dragons ; Adolphe-André-Léopold 
Bouyer, né le 23 octobre 1838 à La Rochelle, entré au service 
le 28 mai 1859, capitaine le 24 mars 1880, au 1*' cuirassiers ; 
Marie-Joseph-Oharîes-Théodoro Baudry-Lacantinerie, né le 6 
novembre 1847 à Benon, entré au service le 10 octobre 1860, 
capitaine le 17 juillet 1882, au 3* chasseurs; Aimé-Louis- 
Edouard Minot, né le 23 juillet 1850 à Saint-Jean dAngély, 
entré au service le 15 octobre 1870, capitaine le 10 février 1883, 
au 13* dragons ; Oscar-Armand Fumeau, né le 12 décembre 
1843 à Saint-Fort, entré au service le 25 août 1864, capitaine le 15 
septembre 1884, au 4* cuirassiers; Eugène-Paul-Louis Geneau, 
ne le 9 décembre 1846 à Saintes, entré au service le 23 janvier 

1866, capitaine le 8 juillet 1886, au 15* dragons ; Marie- Anatole 
de Montalembert de Gers, né le 14 septembre 1840 à Saintes, 
entré au service le 23 janvier 1866, capitaine le 8 juillet 1886, au 
3* dragons ; Jean-Baptiste Callaud, né le 24 juin 1848 à Aytré, 
entré au service le 4 novembre 1865, capitaine le 30 août 1886, 
au 7* dragons ; Marie-Léon Tercinier, né le 4 février 1855 à 
Saintes, entré au service le 17 octobre 1874, capitaine le 13 jan- 
vier 1887, au 11* cuirassiers. 

Lieutenants et sous-lieutenants : Napoléon-Henri Gomont, 
né le 16 mars 1853 à Saintes, entré au service le 21 mars 1870, 
lieutenant le 15 avril 1881^ au 9* chasseurs; Pierre-Henri- 
Jehan de Latour, né le 23 avril 185B à Saintes, entré au service 
le 25 octobre 1877, lieutenant le 31 décembre 1883, au 18* dra- 
gons; Florentin-Théodore Talbot, né le 13 février 1852 à Tesson, 
entré au service le 21 décembre 1872, lieutenant le 21 novembre 
1885, au 13* chasseurs ; Marie-Théophile- Adrien Ghassot, né 



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— 376 — 

le 5 mars 1837 à Saint-Genis, entré au service le 27 mars 1875, 
lieutenant le l^^ avril 1886, au 4^ hussards; Gustave Guignard, 
né le 18 juin 1856 à Saint-Jean d'Angély, entré au service le 21 
mars 1870, sous-lieutenant le 20 septembre 18S3, au 13* chas- 
seurs ; Pierre-Gabriel-Ernest Leps, né le 20 décembre 1860 à 
Rochefort, entré au service le 28 octobre 1881, sous-lieutenant 
le 1" octobre 1883, au 25* dragons ; Charles-Jules- Paul Favin- 
Lévéque, né le 1" juillet 1856 à Rochefort, entré au service le 
27 mars 1876, sous-lieutenant le 16 novembre 1883, au 10* chas- 
seurs ; Pierre-Albert Gourmel, né le 13 mars 1860 à Port- 
d'Envaux, entré au service le 27 octobre 1878, sous-lieutenant 
le 15 septembre 1884, au 20* chasseurs; Louis-AlphonseDulon, 
né le 10 décembre 1857 à Saint-Jean d'Angély, entré au service 
le 4 décembre 1877, sous-lieutenant le lo septembre 1884, au 
19* dragons; Marie-Charles-Guillaume de Lestrange, né le 
30 mars 1858 à Rochefort, entré au service le 22 avril 1876, 
sous-licutonant le 15 septembre 1884, au 2* chasseurs ; Marie- 
Auguste-Ernest Abrard, né le 30 juin 1859 à Saint-Port-sur- 
Gi ronde, entré au service le 25 octobre 1879, sous-lieutenant le 
7 novembre 1884, à la 7* compagnie de cavaliers de remonte ; 
Marie-Louis Lebelin de Dionne, né le 19 décembre 1863 à 
Rochefort, entré au service le 28 octobre 1884, sous-lieutenant 
le 1«' octobre 1886, élève de Saumur ; Gharles-Jérôme-Joseph- 
Napoléon Dugué de La Fauconnerie, né le 24 mai 1863 à Saint- 
Jean d'Angély, entré au service le 7 novembre 1881, sous-lieu- 
tenant le 13 octobre 1886, au 6* cuirassiers. 

Archives historiques du département de la Gironde, t. xxv 
(1887), contiennent : p. 134, restitution (7 aoûtl306) parle prince 
Edouard à Amanieu d'Albret, de la châtellenie de Meilhan, telle 
que la possédait la famille d'Albret, avant qu'elle Teût échan- 
gée avec Henri III pour la seigneurie de Marennes ; p. 132, don 
par le même (20 avril 1263) à Amanieu d*Albret, de la seigneu- 
rie de Marennes, dont avait joui Pierre de La Motte, que le 
prince avait autrefois donnée en gage à Gaillard Colomb et à 
laquelle il ajoute la terre « de Ilads » ; p. 64, concession du droit 
de sépulture (1*^ février 1603) dans Téglise du couvent de la pe- 
tite observance de Bordeaux, à Pierre de (jeneste, trésorier de 
France en Guyenne, par Louis Stuer de Oaussade, vicomte de 
Saint-Maigrin. 

Assemblées de paroisse à Marans, avant 1189.,.. par 
M. Cappon (La Rochelle, typ. Siret, 1887, in-8, 31 pages). — Le 
sujet, tout nouveau, est actuellement à l'étude dans un grand 
nombre de provinces; notre confrère, M. Philippe Cappon, in- 
génieur des arts et manufactures, l'a traité avec détails pour 
sa ville natale, Marant, plus tard Aligre, aujourd'hui Ma- 
rans, et son mémoire est fort intéressant. Le premier texte 
d'une assemblée d'habitants est du 1*' avril 1590 ; elle se tenait 
alors sous la halle, un peu plus tard, à la porte de Téglise, sous 



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— 377 — 

le ballet et Torme de Sully, mais « à la manière accoutumée », 
pour « délibérer des alTaires et moyens de ladite paroisse » ; ce 
qui prouve qu'elle n'était pas la première de toutes : car déjà 
un texte de 1484 parle de Taumônerie dont « l'élection et pré- 
sentation » appartient aux habitants et l'institution au seigneur. 
Or, il fallait se réunir pour choisir et présenter. Jusqu'en 
1599, les Marantais s'assemblaient soit d'eux-mêmes, soit sur 
l'ordre des élus de La Rochelle ; on ne voit pas alors de syndic ou 
de chef de la communauté. Cette année, deux commissaires du roi 
pour l'exécution des édits de pacification, Parabère et Langlois, 
décident que, pour administrer les affaires publiques, « seront 
eslu? et nommez pour tout le corps des habitants deux per- 
sonnes, dont l'une catholique et Tautre de ladite religion » ; 
les syndics étaient constitués. Après la prise de La Rochelle, 
on ne voit plus qu^un syndic, catholique; mais aux assemblées 
assistent les habitants « tant de l'une que de l'autre religion. » Il 
n'y figure ni femmes, ni étrangers. La présence n'était pas obliga- 
toire; de là un nombre de votants singulièrement variable; des 
procès-verbaux signés de vingt personnes déclarent qu'on n'est 
pas en nombre pour délibérer, et d'autres sont valables avec 
une douzaine. Cela dépendait sans doute de l'importance de 
l'affaire : car quelques-uns de ces actes portent jusqu'à cent 
vingt-cinq signatures. Les votes se faisaient à haute voix, et 
quelquefois par billets que recueillait et lisait publiquement le 

[^résident, toujours à la majorité ou à la pluralité, ou enfin à 
'unanimité. Les réunions étaient fréquentes, mais leurs dates 
indéterminées, à part celle où l'on nommait les syndics et fabri- 
queurs, en janvier, et celle où l'on choisissait les asséeurs et 
collecteurs de tailles, en octobre ou novembre. C'était ordinai- 
rement le dimanche, quelquefois la semaine, en cas d'urgence. 
Le lieu de réunion était la porte de l'église, le dimanche, et 
pendant la semaine sous la halle ou devant le poteau public, 
sur la place, et à partir de 1720, dans une chambre des bâti- 
ments acquis pour le logement des gens de guerre. Les convo- 
cations se faisaient sur l'ordre du syndic ou du curé, suivant la 
nature de TafTaire, par cri public, son de caisse ou de trompe, 
dans les cantons et carrefours, par affiches apposées au poteau 
des halles, à la porte de l'église paroissiale ou du temple, enfin 
par son de cloche à l'église, et par annonce au prône ou au 
proche, avec indication du lieu, de l'heure et du sujet. 

Le Bulletin du comité des travaux historiques et scientifi- 
ques (section des sciences économiques), 1886, p. 171, contient 
1 analyse d'une communication de M. Louis Âudiat, président 
de la société des archives, faite au congrès des sociétés savantes 
à la Sorbonne en 1886, sur les assemblées capitulaires en Sain- 
tonge. a Tel est, en effet, le nom sous lequel sont connues en 
âaintonge les assemblées de communautés d'habitants. Par 
suite du manque d'archives, on ne peut faire remonter au-delà 
du XV* siècle l'usage de ces réunions: mais elles existaient 



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— 378 - 

avant, puisqu'un acte de 1479 dit : « assemblées à la manière 
accoutumée. » Des documents nombreux, presque exclusivement 
tirés des minutes des notaires et en grande partie publiés dans 
les 14 volumes de la société des archives nous les montrent 
fonctionnant partout au xvu* et au xviii* siècle. Elles étaient 
distinctes des conseils municipaux et parfois, dans certains cas, 
existaient à côté d'eux, quand Técnevinage, par exemple, 
comme à Cognac, au milieu du xviii* siècle, était réduit à néant 
par la vénalité des charges d'échevins; elles les remplaçaient 
aussi quand, comme à Saint- Jean d'A^ngély, après le siège de 
1621, la ville perdit ses privilèges; le corps de ville, créé 
par la charte de commune, disparaissant, la forme première 
de Tadministration communale reparaissait. A Saintes, on 
les voit agir dans les faubourgs, pour des intérêts particuliers 
et locaux. 

a C'était devant la principale porte de l'église paroissial*, ou 
devant le temple que les habitants se réunissaient, au son de la 
cloche, à l'issue de la messe paroissiale. La convocation se fai- 
sait ordinairement par le curé au prône le dimanche précédent; 
quelquefois le syndic convoquait à son décaisse. Le syndic, 
élu par les habitants, présidait rassemblée et lui exposait le 
sujet de la délibération. Tous les habitants avaient droit d'émet- 
tre leur avis ; même dans des affaires purement religieuses, par 
exemple érection d'une paroisse, les protestants votaient, en 
tant que l'affaire intéressait aussi le temporel. Les femmes 
aussi dans certains cas y étaient admises, mais alors comme 
chefs de famille, veuves pour leur fils qui faisait partie de la 
milice, ou bien tenant boutique, auberge, etc. On votait pres- 
que toujours à l'unanimité; le notaire, appelé, transcrivait la 
délibération, assisté de deux témoins, et la faisait signer. Quel- 
quefois on trouve plus de signatures que de noms transcrits 
Clans l'acte, parce que l'offlcier public n'indiquait que les prin- 
cipaux, puis ajoutait : a ESt autres, faisant la plus saine et ma- 
jeure partie des habitants. » 

« Ces assemblées, hormis la politique, s'occypaient de tout, 
c'est-à-dire de leurs intérêts : finances et administration locale, 
l'école et le presbytère ou l'église, la répartition et la décharge 
des impôts, milice, en un mot tout ce qui touche à la bourse. 
On voit ces paysans tantôt faisant de grands sacrifices pour 
bâtir une église, réparer le presbytèrei, louer un maître. Quel- 
quefois, ils montrent une ténacité ou une force d'inertie in- 
croyable, quand ils ne veulent pas accorder au curé des répa- 
rations, même urgentes, pour sa maison. L'intendant alors est 
forcé d'intervenir. Ils luttent contre un d eux qui s'arroge, di- 
sent-ils, sans aucun droit, le titre de noble; ils luttent contre le 
prieur de Saint-Eutrope, qui a refait sans leur avis le pavé du 
bourg; ils luttent contre le puissant prince de Pons, seigneur 
de trente-deux paroisses, pour un droit d'usage dans les landes 
de Masdion. 

<x Les dernières assemblées capituiaires eurent lieu àlaQn de 



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— 379 — 

1788. De toutes parts elles nommèrent des délégués qui se réu- 
nirent à Saintes, malgré Tintendant, pour demander au roi l'éta- 
blissement d'états provinciaux. Les procès-verbaux, qu'a publiés 
M. Louis Audiat sous ce titre : Les états provinciaux de Sain- 
tonge^ sont très intéressants à étudier. Les trois ordres, clergé, 
noblesse et tiers, s'entendent pour demander au roi cet établis- 
sement; puis ils s'occupent des questions accessoires et très 
importantes : égalité des impôts pour tout le monde, abolition 
des privilèges, enfin vote par tête; le tout est voté avec enthou- 
siasme, pleurs et embrasscments. C'était la nuit du 4 août en 
Saintonge, cinq mois avant l'autre. Ce fut aussi la fin des 
assemblées capitulaires. » 

La Bibliographie des sociétés savanteSy rédigée avec un soin 
si scrupuleux par M. Eugène Lefèvre-Pontalis (Paris, imp. nat., 
1887, in-4**, 143 p.), constate pour la Charente deux sociétés : 
d'agriculture, fondée en 1803, 66 volumes publiés; archéologi- 

Zue, fondée en 1844, 31 volumes; pour la Charente-Inférieure : 
a Rochelle, académie fondée en 1731, supprimée en 1791, 
reconstituée en 1803, 42 volumes et 16 livraisons ; société des 
amis des arts, fondée en 1841, 9 brochures; des sciences natu- 
relles, en 1835, réunie en 1854 à l'académie; Rochefort, société 
d'agriculture en 1806, a publié son xxi» volume en 1878; de 
géographie, en 1878, 8 volumes et un annuaire annuel; Royan, 
acaaémie des muses santones, en 1876. 11 volumes de Bulletin 
et 8 recueils de poésies : société pour favoriser le développement 
de Royan, fondée en 1875; Saint-Jean d^Angély^ société histo- 
rique en 1863, morte en 1966, 4 volumes ; linnéenne, fondée en 
1874, 2 volumes (n'existe plus) ; Saintes, société des sciences, 
fondée en 1867, morte en 1870, 2 volumes; commission des arts, 
fondée par arrêté préfectoral en mai 1860, 9 volumes; société 
des archives, fondée en 1874, reconnue d'utilité publique en 
1886, 15 volumes d'archives et 7 de Bulletin. De cette liste, il 
faut rayer les deux sociétés de Saint- Jean d'Angcly, la société 
des sciences do Saintes, mortes depuis longtemps; la société 
d'agriculture, belles-lettres, sciences et arts de Rochefort, qui 
n'existe plus que comme société d'agriculture; la société pour 
le développement de Royan, l'académie des muses santones qui 
n'ont rien de ce qui constitue une société savante, etc. Il ré- 
suite que le nombre des associations historiques, archéologi- 
ques et scientifiques, non compris les sociétés agricoles et hor- 
ticoles, s'élève à 667, qui ont publié environ 15,000 volumes, 
fondées la plupart entre 1830 et 1880 (La Rochelle remonte à 
1732) et inégalement réparties sur le territoire, puisque la Seine 
en renferme 142, la Seine-Inférieure, 28, le Rhône, 26, le Nord, 
24, la Gironde, 22, le Calvados, 20, les Bouches-du-Rhône, 16, 
la Haute^Garonne, l'Hérault et la Charente-Inférieure, 12, les 
Ardennes, la Corse, les Deux-Sèvres, 1, l'Indre, 0. 

Bulletin de la société d'acclimatation (1886, p. 315) contient 



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— 380 — 

de M. Paul Brocchi, Note sur l'agriculture dans le quartier ma- 
ritime de Marennes. Après avoir donné quelques renseigne- 
ments généraux sur la situation des établissements de piscicul- 
ture et d'ostréiculture du quartier maritime de Marennes, M. 
Brocchi appelle particulièrement l'attention de la société d'ac- 
climatation sur la reproduction des huîtres dans les claires et il 
montre comment doit être expliquée Terreur commise par les 
observateurs qui ont attribué aux rayons du soleil un effet direct 
sur Tapparition des embryons. Puis il montre les progrès qu'a 
faits dans ces dernières années, l'invasion des huîtres portu- 
gaises; et il termine sa notice par un examen de l'état actuel de 
l'industrie de la baie de l'Aiguillon. E. O. 

Bulletin de la société de Borda, 2^ trimestre de 1887, contient 
de M. l'abbé Gazauran, Mariage morganatique du duc d'Eper- 
non avec Anne de Monier (24 février 1596), d'après les certi- 
ficats trouvés à Gaumont. C'est une réponse victorieuse à M. 
Mireur qui le niait. L'auteur parle du testament duducd'Epernon 
écrit et signé de sa main, le 12 mai 1641 , à Piassac, en présence 
d'un grand nombre de personnages importants, etqui mentionne 
trois Girard, dont l'un fut prieur de Gabarret, M. l'abbé Gazau- 
ran serait tenté de voir là trois « gascons et membres de la 
môme famille ». Ges Girard étaient d'Angouléme. L'historien 
du duc, Guillaume Girard, fils de Pierre et neveu de Philippe, 
avait deux frères, Glaude, archidiacre d^Angoulème, prieur de 
Gousture, ami de Balzac, et Michel, abbé de Verteuil. Guil- 
laume, lui, receveur des tailles en Saintonge et secrétaire 
d'Epernon, eut 3 fils : Glaude, archidiacre d'Angoulôme, Geof- 
froy, Gharles, et 4 filles. Voir Bulletin^ vi, p. 311. 

Guy de La Trémoille et Marie de Sully. Livre de comptes 
1395'h06y publié par Louis de La Trémoille. (Nantes, Em. 
Grimaud, 1887, in-4°, 276 p.) -- Une sobre préface, deux pages, 
qui explique la publication dû livre de comptes, où l'on trouve 
d'intéressants détails sur la vie journalière, le prix des objets de 
luxe, les habillements, l'orfèvrerie, les bijoux, et sur le person- 
nage Guy VI de La Trémoille, mort à Rhodes en 1397, de bles- 
sures reçues à la bataille de Nicopolis, après avoir été fait pri- 
sonnier des Turcs, et à qui le pape, le roi de France, les ducs 
de Bourgogne, d'Orléans, de Berry, de Milan, le duc Aubert de 
Bavière, la duchesse de Brabant payaient des pensions pour les 
services qu'il leur avait rendus sur le champ de bataille ou 
comme ambassadeur; puis de nombreuses pièces se rapportant 
aux personnes nommées dans les comptes, et une fort savante 
table, telle est l'analyse sommaire, trop sommaire, de cette 
belle publication. Signalons le mandement (6 décembre 1382) 
de Gharles VI, octroyant à Guy de La Trémoille, à cause de ses 
services en Flandre, 300 livres de rente viagère sur les terres 
de Nieul en Aunis; et remercions notre confrère, M. le duc de 
La Trémoille, de consacrer ainsi son intelligence, sa fortune à 



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— 381 — 

enrichir la science de ces importants documents, si précieux 
pour rhistoire de Tart et pour la connaissance de la vie intime 
des siècles passés. 

Inventaire des archives de la marine, série B. service géné- 
ral tome !•', 2* fascicule. (Voir pour le !•' fascicule Bulletin vi, 
302 p.). 

B^ 1. Dépêches concernant la marine, etc. (1662, mai à 
décembre). L'impression de Thistoire du sieur Priolo suspen- 
due, 19. 

B< 2 (1663, avril à septembre). Rétablissement de la tour 
de Gordouan, 170. Avis du sieur Forant et de Meautriz, sur 
le mémoire de M. Golbert, 7, 9. Le sieur Oabaret, 48. Le sieur 
Forant, 322. 

B^ 4 (1666). Le sieur Forant, envoyé en Hollande pour ache- 
ter des vaisseaux, etc., 29. Délivrance à la marine de quelques 
canons de La Rochelle et d'Amboise, 92, 93, 95. M. de Terron 
retiendra l'escadre du Ponant dans les rades de La Rochelle, et 
préparera huit vaisseaux pour porter mademoiselle de Nemours 
en Portugal, 101, 103, 106, 120, 121, 133. Ordre au sieur Pan- 
netié de se rendre à La Rochelle, avec deux vaisseaux, 167. Le 
sieur de Terron restera à La Rochelle, « sa majesté n'estant pas 
dans la résolution de le faire monter sur son armée navale, » 
131. Le'^sieur de Terron ira passer l'hiver à Brest et enverra en 
sa place le sieur De Seuil à La Rochelle, 207. Le capitaine 
Forant ira à Copenhague monter le vaisseau le Danois, 286. 

B^ 5 (1666, janvier à mars). Sur le rétablissement du fils de 
M. Oabaret. L'arrest pour retirer la terre de Rochefort et se 
mettre en possession au nom du roy ; Testablissement à y faire 
pour y recevoir les vaisseaux, 261. Le sieur Forait et de Oui- 
nant, nommés au commandement de deux des quatre vaisseaux 
construits à Charente et à Brest, 457, 460, 465. 

B^ 7 (1668). Sur le transport à La Rochelle de troupes fran- 
çaises du Portugal, 28, 30. Ordre à M. Oabaret d^aller reprendre 
M. de Beaufort, 44, 45. 

B^ 8 (1669). Passage du sieur Oabaret et Thurelle en Ponant, 
128, 135. MM. d' Aimeras et Oabaret accosteront les malouins 
contre les corsaires, 158, 159. Instructions au sieur de Beaulieu, 
capitaine du port à Rochefort, 153, 156. Commission de chef 
d'escadre... de Saintonge et Poitou, pour M. Oabaret, 181. 

B» 9 (1669). M. Oabaret, 34, 81, 87, 146, 450. Sur l'établisse- 
ment de marine de Rochefort, 73, 119, 121 ; pensions. Sur la 
forme à l'anglaise bâtie à Rochefort, 167. Sur l'établissement 
des officiers de marine et de l'infanterie à Rochefort, 532. 

B^ 10 (1670). Le capitaine Louis Oabaret montera la Ville de 
Rouen^ 57. Ordre d'arrêter le capitaine Louis Oabaret, 90. M. 
de Oarant, chef d'escadre, commandant le Rochefort^ 94. M. de 
Terron est commis pour connaître la navigation de la rivière de 
Charente 204. 

B» 11 (1670). Il faut que les forts de Rochefort et de Brest, 



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— 382 — 

fournissent alternativement une escadre, 56. Sur le combat de 
M. le chevalier de Bouillon et du marquis de La Roche-Gourbon, 
487. 

B^ 13 (1671). De Rubernières-Treslebois, chef d'escadre de 
Poitou et Saintonge, 321 . 

B^ 14 (1671). Le sieur Gabaret aux isles, 1. L'establissement 
de la discipline et de la régularité dans la marine, la prépara- 
tion pour bastir un vaisseau dans dix ou douze jours que le 
roy demeurera à Rochefort, 1, 45, 139, 211. L'armement du 
vaisseau le Soleil royal et de trois ou quatre autres vaisseaux 
qui devront raccompagner lorsque sa majesté ira à Rochefort, 
25, 55, 71, 103, 121, i22, 139, 151, 161, 162, 163, 176, 189-194, 
197-208, 215, 223, 238. Le sieur de Rabesnière, 124, 136, 139, 
153. Congé de M. Gabaret, 198. Louis Gabaret, 191. M. de La 
Roche-Gourbon, 217. 

B^ 15 (1671). Sur le changement de résolution de sa majesté 
au sujet du voyage de Rochefort, 12, 13. Le capitaine Louis 
Gabaret, 191, 225. Le comte de Blénac, M. de Rabesnières, 218. 

B* 16 (1672), Le sieur Baubric, capitaine de brûlot; la jonc- 
tion et le rendez-vous des deux escadres de Brest et de Roche- 
fort; la défense de Rochefort, 1 . Le sieur Hérouard dé La Pio- 
gerie, major de la marine du Ponant, 7. Les sieurs de Gicé [sic] 
et de La Rochalart, 135. Fermeture des ports de Guyenne, 
Poitou et Saintonge, 186. Réception du sieur d'Igby à Roche- 
fort, 230. 

B* 17 (1672). Le sieur Gabaret : liste des vaisseaux choisis 
pour croiser dans la Manche pendant Thiver. Louis Gabaret, 
118. Le sieur de La Clochèterie, 130. 

B* 18 (1072). Sur le départ de M. le vice-admiral pour Roche- 
fort, 79. Louis Gabaret, 94. Le sieur Forant, 190, 192. Sur le 
dessein de Ruyter d'entreprendre sur Rochefort, 257. Mort du 
sieur des Rabesnières, 325. 

B' 19 (1672). Le sieur Arnoul embarqué à la suite de Tarmée 
navale, 460. 

B^ 20 (1673). Liste des vaisseaux garde-côtes de Rochefort, 
21, 22, 26. Le sieur Gabaret Desmaretz, 62. Commission du 
contrôleur de la marine à Rochefort pour le sieur Patouret, 
96, 97. Liste des officiers de Rochefort nommés pour servir sur 
les vaisseaux de Brest, 105. Le sieur de La Brossardière, 31. 
Le sieur Guillotin, capitaine de brûlot, 135. Gabaret, 178, 236. 
Commission de capitaine pour les sieurs... Genouillé-Lamotte, 
234. Instruction pour le sieur Demuyn, envoyé à Rochefort sous 
les ordres de M. Golbert de Terron, 245. 

B« 21 (1673), Le capitaine de La Clochèterie, 21, 79. Louis 
Gabaret, 60. Ordre d'arrêter le comte de Blénac, 90. 

B^ 22 (1673). Lettres de noblesse accordées au sieur Gabaret. 

B^ 24 (1673). Le sieur Levau et les travaux de Rochefort, 42. 
Gabaret Desmaretz, commandant le Vigil&ntj 94. Sur le voyage 
de M. le marquis de Saignelay à Rochefort, 132, 149, 161. Le 
sieur de La Glochetterie, 430. Le sieur Gabaret ne s'éloignera pas 



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— 383 — 

de Calais et de Boulogne, 444. Il ira reprendre le sieur de La 
Bretesche. 

B* 25 (1674). Brevet de pension pour les sieurs Gabaret, 
Louis Gabaret et autres, 1. Le sieur Forant, 4. Liste des esca- 
dres commandées par les sieurs Gabaret et Château-Renault, 
132, 133. Liste des vaisseaux de l'escadre du Ponant armés à 
Rochefort et à Brest qui doivent être désarmés, 135. Commis- 
sion d'intendant de la marine à Rochefort pour le sieur Demuyn, 
141, 264. Comte de Blénac, 147. Le sieur de La Rochalart^ 197. 

B' 26 (1674). Mémoire sur l'enrôlement général des matelots 
de Rochefort, Brest et Toulon, 276, 279. Gabaret, chef d'escadre, 
303, 352, 360, 37G, 378, 385, 407, 408, 412, 452, 462, 478. Liste 
'des vaisseaux armés à Rochefort à désarmer, 304. Liste des of- 
ficiers destinés à servir sur l'escadre armée à Rochefort, 305. 
Baron de La Galissonnière, lieutenant sur le Téméraire, 328. 
Le sieur de La Motte-Genouillé, 349. Le comte de Blénac, 350. 
Liste des vaisseaux du roi qui pourront être armés en course 
à Rochefort, 393, 395, 399. Le sieur de Beaulieu, capitaine du 
port de Rochefort pendant la maladie du sieur Forant, 423. 
Ordre donné aux frégates de Saint-Maio pour prendre le sieur 
Gabaret pour aller attendre Tromp sur le cap Finistère, 476. 
Louis Gabaret, 470. Sur le projet envoyé par le chevalier de 
Clairvillo pour l'enceinte de Rochefort, 489. 

B*27 (1674-1675). Le sieur de La Brossardière commandant 
douze galères, 9-1 1 . Instructions au sieur de La Brossardière com- 
mandant 24 galères, 37, 44, 143, 155. Gabaret, 67, 91, 103, 105, 
110 119 120 132. 

B» 28 (1674). Gabaret, 136, 174, 208, 228,241,245,287,296, 
313, 322, 330, 345, 352, 358, 371, 378, 390, 393, 395, 497. 

B^ 29 (1675). Le chevalier de Réals, 5. Le sieur Guillotin, ca- 
pitaine de frégate légère, 37. Le sieur Gabaret, 68. 

B^ 30 (1675). Liste des officiers des vaisseaux armés à Roche- 
fort pour les îles, 48; pour les Indes orientales, 77. Le comte de 
Blénac « commandant les vaisseaux pour assurer la pesche des 
molues », 98. Louis Gabaret, 209, 228. 232. La Rochalart, 232. 
Liste des officiers revenus des Indes, choisis pour servir à Ro- 
chefort et à Brest, 239, 241. Le capitaine de La Vigerie-Tresle- 
bois, 259, 302. Liste des officiers des vaisseaux armés à Roche- 
fort pour garder en 1676 les côtes du Ponant, 301. Instruction 
pour la garde de ces côtes, 303. Le capitaine Forant, 304. 

B« 31 (1675). Le comte de Blénac, 25, 52, 103, 364, 389. 396, 
428. Le sieur Louis Gabaret, 175, 293, 351, 363. Le chevalier de 
Réals, 382. Lettre de M. de La Galissonnière sur son âls, 387. 
Le sieur Forant, 442. 

B2 32 (1676). Le sieur Forant, 41, 66, 78, 94, 108, 112, 113. Le 
sieur de La Clochetterie, interdit, etc., 41, 119, 355, 376. Liste 
des officiers de Rochefort et de Brest embarqués sur l'escadre 
du comte d'Estrées, 115. Le sieur de La Clochetterie, mis en li- 
berté, 119. Les cartes que le sieur de Seuil a réunies depuis 
Saint-Malo jusqu'à Bordeaux, 134. Le comte de Blénac, 205, 



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— 384 — 

218. Louis Oabaret, 218. Le sieur Patoulet, commissaire de la 
marine à Rochefort, 219, 242. Le sieur Cheusse de Lauziere, 
cassé, 238, 277. Instruction pour le sieur de Mauclerc, contrô- 
leur de la marine à Rochefort, 370. Arrest qui confirme les 
privilèges ci -devant accordés aux personnes abonnées dépen- 
dant des gouvernements de Brouage et isle d'Oleron, 372. Liste 
des vaisseaux de Rochefort auxquels il e?t donné des noms fixes, 
378. Le sieur Poisleux, maître d'hydrographie, à Rochefort. 

B* 33 (1676). Le sieur Forant, 54. Le sieur de La Vigeric, 54, 
78. Le sieur Oabaret, 111, 232. 321, 331. Le comte de Blénac, 
113, 222, 315, 365, 397. Sur la bonne conduite du chevalier de 
La Galissonnière, 247. LaRochalart, 293. La Brossardière, 298. 
M. de Montbron, 306. Louis Gabaret. 350, 355. Le sieur de La* 
Glochetterie, 470, 480. 

B^34 (1677) Instruction pour les capitaines commandant les 
deux frégates armées à Rochefort, 76. Le comte de Blénac, 103, 
201, 272, 302, 417. La Vigerie, 103. Le comte de Blénac, gou- 
verneur des îles d'Amérique, 141. Liste des ofliciers des vais- 
seaux armés à Rochefort, 158. La Rochalart, 202, 220, 312, 247. 
La Glochetterie, 219, 274. 

B2 35 (1677). M. Gabaret, 80, 81, 96. Le chevalier de Laage 
arrêté, 417, 418. 

B* 36 (1677). M. Gabaret, commandant le jRoya/-Louis. 4, 8, 
24, 54, 62, 70, 107, 399, 407, 415, 469, 473. Le sieur Forant, 15, 
20, 26, 31, 66, 114, 148, 166, 178, 216, 311, 347, 442,465.Le che- 
valier de Montbron, 171, 211. La Vigerie, 359, 440, 463. 
B«37 (1678). M. Gabaret, chef d'escadre, 14, 19, 22. 
B«38 (1678). Le comte de Blénac, 30, 71, 91, 189, 320, 496. 
Commission de capitaine de marine pour les sieurs... Duquesne- 
Guiton, 43, 44. Brevet de maître charpentier à Rochefort pour 
Honoré Malet. Le capitaine La Motte-Genouillé, 144. Gabaret, 
158. La Brossardière, 173, 189, 248. Liste des vaisseaux de Ro- 
chefort dont le roi a changé les noms, 217, 218, 219. Instruction 
au sieur Gabaret envoyé aux îles d' pour repécher des 

canons, 317, 323, 336, 361. Le sieur Gabaret, enseigne, 324. Sur 
les prises faites par les habitants de Royan, 329. 

B> 39 (1678). Sur les bleds qui estoient en Oleron dont le sieur 
de Clerville a disposé... la sûreté qu'il y a de lancer les vais- 
seaux à Rochefort plustost qu'à Tonné-Charente. La Glochette- 
rie, 433, 457. La Rochalart, 480. 

B^ 40 (1699). Brevets de pension pour le sieur Forant, 4. Liste 
des officiers des vaisseaux garde-côtes armés à Rochefort, 41. 
Le sieur Gabaret fils, enseigne, 128. Forant, 295. Lamotte-Ge- 
nouillé, 321. 

B^ 41 (1679). Sur le mémoire que M. Gabaret a fait sur les 
fonctions dos principaux officiers mariniers. M. Gabaret, 83,96, 
142, 164, 532, 552, 559. Sur la ratification du traité fait par le 
sieur de Blénac, gouverneur des îles d'Amérique avec le sieur 
Stapleton, 277, 881. Au sujet du temple de La Tremblade, 288. 
M. de Blénac, 327. Lamotte-Genouillé, 349, 357, 358. Au sujet 



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— 385 — 

du sieur de Mirande^ lieutenant de Tamirauté à La Rochelle et 
de la R. P, R. du comte de Montbron, 634. 

B^ 42 (1680). Le sieur des Forgettes, capitaine de port à Ro- 
cliefort, 24, 25. Le sieur de Sourdis, chef d'escadre du Poitou 
et de la Saintonge, 42, 266. Les sieurs... deBeaugey-Legoux,de 
Beauregard, Isle, capitaines de frégate légère. Le sieur de Blé- 
nac, capitaine, 69. Mémoires sur la garde de Tarsenal de Ro- 
chefort, 80. La mauvaise conduite du sieur Forant et... sonopi* 
niastreté remplie d'emportement sur ce qui regarde la religion, 
220. Forant, 292. Le comte de Blénac, 320. Le sieur Ouillotin, 
commandant le Croissant^ 329. M. Begon, commissaire général 
de la marine, 410. Dépenses à faire pour Tarsenal de Roche- 
fort, 426. 

B* 43 (1680). Le chevalier de Montbron, 81. Le sieur Qabaret, 
83, 86, 185. Sur les expédions pour travailler à la conversion des 
hérétiques du pais, d'Aulnis et de la coste de Xaintonee, 101. 
Liste des officiers servant sur les vaisseaux marchands à La 
Rochelle, etc., 106. Le sieur Ouillotin, 445, 468, 478. 

B* 44 (1681). M. Du^^uesne-Guiton, 33, 90, 158. Liste des offi- 
ciers de marine des départements de Toulon, Rochefort, Brest, 
Le Havre, et Dunkerque, 37, 41, 43, 46, 47. Liste des officiers 
de pinasse armés à Rochefort, 101. Le sieur Ferry, ingénieur, 
126, 451). Sur le voyage que M. le marquis doit faire à Roche- 
fort, 266. Liste des officiers qui doivent servir à la manœuvre à 
Rochefort, etc., 273, 274. Arrest portant qu'il sera procédé par 
le sieur de Demuyn à Timposition de la somme de six mille li- 
vres sur les habitans de Saint-Denis d'Oleron, pour estre em- 
ployés au restablissement de leur port, 335, 337. Forant, 409. 
La Glochetterie, 423. 

B« 45 (1681). Forant, 2, 54, 272. Gabaret, 95, 104, 132, 147, 164, 
173, 185, 191, 212, 217, 225, 235, 251,270, 279, 306,322,348,373, 
492. Ohevalier de Montbron, 459. 

B^ 46 (1682). Sur la garde de la marine de Rochefort, etc., 
48 à 52, 63. Dépense à faire, à Rochefort, pour les bâtiments de 
Tarsenal, 54. Forant, 71, 138, 178, 221, 268. « Ordonnance portant 
permission à tous les officiers mariniers, matelots et gens de 
mer de la classe de service de Rochefort de s'engager sur tous 
les ivaisseaux sujets du roi, pour toutes les navigations », 127. 
Gabaret, 184, 186, 188, 224, 239, 274. M. Duquesne-Guiton,242, 
254, 268. Les maisons du roi dans le boure de Rochefort, 274. 
Le voyage du marquis de Seignelay, à Rochefort, 423. 

B^ 47 (1682). Le sieur Forant, 3, 18, 217, 491. Sur les meubles 
du roi qui sont à Rochefort, 12. Gabaret, 224, 401. Le aieur 
Duquesne-Guiton, 274. Ouillotin, 389. 

B^ 48 (1683) . Dépense à faire pour les bâtiments de Rochefort, 
12. Gabaret, 16, 140 à 157, 309, 340. Liste des officiers de Ro- 
chefort qui passent à Toulon, 100. Le sieur Ouillotin, 124, 164. 
Listes des officiers des vaisseaux du sieur Gabaret, 140, 141, 
142. Forant, 261, 300, 313. Instruction pour le commissaire 
chargé de la visite des forêts voisines de Rochefort, 384. Le sieur 

TomdVn. 25 



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— 386 — 

Heurtîn, capitaine du port à Rochefort, 456. Liste des officiers 
de la frégate le armée à Rochefort. 

B« 49 (1683). Forant, 1, 362,364, 376, 412. Ouîllotin, 142, 
295, 411. Proposition d'établir un haras à Rochefort, 371. 

B^ 50 (1684). Le sieur de Sainte-Hermine, 5, 169. Canons qui 
doivent être fondus à Rochefort, 40. Liste des officiers de ma- 
rine du port de Rochefort, 122, 126, 128. Ordre de chasser de 
Rochefort toutes les femmes ou filles débauchées qui s'y trouve- 
ront, 131 . Forant, 219. Guillotin, 220, 257, 325. Le sieur Isle, capi- 
taine de frégate légère, 224. Le sieur de La Baume, commandant 
des nouveaux gardes de la marine à Rochefort, 225, 226. Ordon- 
nances portant que deux des capitaines de marine entretenus au 
port de Rochefort seront tenus d'être alternativement présents 
aux redoutes, 279. Liste des vaisseaux armés à Rochefort, 
281. La corvette armée en guerre par les habitants de Royan, 
323. Elargissement du sieur Gabaret d'Angoulins, 324. Oaba- 
ret, 333. La Clochetterie, 334. 

B^ 51 (1684). Sur Tarmement à Rochefort de plusieurs fréga- 
tes pour faire la guerre aux corsaires Biscayens et Ostendais, 
31, 32. Sainte-Hermine, 4*2, 215. Comte de Blénac, 69, 107, 146. 
Le chevalier de Montbron, 133. Gabaret, 281, 324, 334, 354, 362, 
374, 430, 492, 500, 511, 514, 521, 532. 

B^ 52 (1685). Liste des officiers du port de Rochefort, etc., 26 
à 33. Liste des officiers des vaisseaux armés à Rochefort, 124, 
153* Lamothe-Genouillé, 218. Le sieur Merchin, capitaine de 
frégate légère, 276. Officiers de traversière, gardes-côtes, armés 
à Rochefort, 362. 

B> 53 (1685). Le sieur Duquesné-Guiton, 226,266. 

B^ 54 (1685). Sur la conversion du sieur Duquesne-Guiton, 
381. Le sieur de LaGallissonnière, chargé des apprentis canon- 
mers, 447. 

B^ 55 (1685). Dépêches. La démolition du temple de La Ro- 
chelle, 51. Le chevalier cfe Montberon, 126. Les missionnaires 
envoyés en Poitou et en Saintonge, l'abbé de Fénelon, Tabbé 
Fleury, l'abbé de Langeron, 513, 514, 534, 550, 576, 602. 

B^ 56 (1686). Ordres. Dépense des bâtiments de Rochefort, 5. 
Claude Guillotin, 11. Lamothe-Michel, capitaine de frégate 
légère ; liste des gentilshommes d'Indret pour les faire servir en 
qualité de gardes à Rochefort, 13. Forant, chef d'escadre de Poi- 
tou et de Saintonge, 24, 34, 70, 81, 100, 102, 125. Liste des offi- 
ciers du port à Rochefort, etc., 26 à 33. Sainte-Hermine, 34,116, 
181, 189. Le sieur Isle, 36. M. do Montalembcrt à Indret. La- 
motte-Genouillé, de Reccts, 76. Instruction pour le sieur Millet, 
commandant dans TAunis et la Saintonge, 79. Duquesne- 
Ouiton, 176. 

B* 57 (1686). Dépèches. Le sieur de Blenac, 5. L'abbé de Fé- 
nelon, 40, 68, 72, 104, 121, 131, 142, 175, 248, 253,311,350,403, 
420, 428, 476. Sur les peuples d'Aunis et de Saintonge, 95. Con- 
version de M. de Sainte-Hermine, 104. Forant, 115, 248, 366, 
369, 451, 470, 487, 489. Lamotte-Michel, 208. 



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— 387 — 

B< 58 (1686). Dépôches. Oabaret, 499, 715, Lamotte-Oenouillé, 
716. Duquesne-Guiton, 766, 820, 920. L'abbé de Fénelon, 882. 

B* 59 (1G86). Ordres. Le chevalier de La Galissonnière, 18, 39, 
109, 199, 209, 261, 651, 716, 784. Lettre au sieur Duquesne- 
Ouiton sur le faux bruit que son oncle, monsieur Duquesne, 
doit sortir du royaume, 157. Montberon, capitaine de vaisseau, 
660. 

B« 60 (1687). Ordres. La Glochetterie, 3. Dépense des ou- 
vrages à faire à Rochefort, etc;, 19. Lettre du roi pour arrêter 
trois barques deMornac, 34. Déclaration pour le rétablissement 
du havre de Brouage, 51-78, 180. Ordre pour établir des officiers 
de marine dans les paroisses maritimes de Saintonge et Aunis 
pour veiller à la conduite des nouveaux convertis, 110. Pierre 
Manon, maître charpentier à Rochefort, 114. La demoiselle 
Forant, 133. 

B« 61 (1687). Dépêches. Forant, 62, 94, 116, 136, 249, 372. De 
Réals, 66, 116, 190. Maisons appartenant au roi^ à Rochefort, 
132-233. Sur le rétablissement de Téglise cathédrale de La Ro- 
chelle, 136. L'abbé de Fénelon, 176, 202, 310, 348, 377, 437. 
Blénac, 207. L'abbé de Langeron, 264. Ghevalier de Mont- 
beron, 341. Lettre à Tabbé Gallois, sur le choix d'un géographe 
pour Rochefort, 403, 456. Sur le rétablissement du havre de 
Brouage, 419. 

B» 62 (1687). Dépêches. L'abbé de Fénelon, 27-38. Gabaret, 
158, 434, 467, 500. Isle, 158, 161, 373. M. de Langeron, 266, 273, 
294, 303, 454. Liste des maîtres de navire du département de 
Rochefort « qui ont été condamnés à payer leurs matelots qui 
ont voulu quitter », 288. Proposition du sieur Richer de rendre 
la Gharente navigable jusqu'à Givray, 432. Ghevalier de 
Réals, 468. Rétablissement du havre de Brouage, 502. 

B^ 63 (1687). Ordres. Le chevalier de La Galissonnière, 8, 39. 
Remerciement sur la réception de M. de Begon à la charge de 
conseiller d'honneur au parlement d'Aix, 13« Le sieur de 
L'Isle, 187. 

B^ 64 (1688). Ordres : Le sieur Isle; le sieur Lamothe-Michel, 
39. Dépenses pour les bâtiments de l'arsenal de Rochefort, 58. 
Lamothe-Genouillé, 75. Déclaration du roi sur la navigation des 
rivières de Gharente et de Vienne, 99. Liste des officiers des 
vaisseaux armés à Rochefort, 218. 

B^ 65 (1688). Dépêches sur l'enregistrement de l'édit pour le 
rétablissement du havre de Brouage, 4. Sur la proposition faite 
par le sieur Richer de rendre la Gharente navigable jusqu'à sa 
source, 24. M. Gabaret, 27, 58, 73, 94, 114, 136, 148, 158, 205, 
254, 324, 356 bis, 377. Etat des canons qui doivent être fondus 
à Rochefort, 233. Le sieur do Sainte-Hermine, 242, 282. Sur les 
travaux de Brouage, 263. Le sieur de Rcals, 282. Sur la com- 
manderie accordée au sieur de La Rochalart, 318. Sur la déclara- 
tion au sujet de la navigation de la Gharente, 349. 

RS 66 (1688). Dépêches : M. Forant, 39, 140,^333. Duquesne- 
Guiton, 56, 339, 455. Le sieur Guillotin, 237, 312. Le sieur de 



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— 388 — 

Riais de Mornac, 238. La contestation entre M. le duc de Saint- 
Simon et les officiers de l'amirauté de La Rochelle. Sur les tra- 
vaux de Brouage, 410. 

B> 67 (1688). Ordres. Le chevalier de La Oalissonnière, 10, 
61, 193, 201, 222, 248, 249, 287. Liste des officiers et gardes de 
Rochefort envoyés à Rome, 319. 

B< 68 (1689). Ordres. Le sieur Oabaret-Descourtiers, lieute- 
nant du port à Rochefort, 3. Liste des officiers du port de Roche- 
fort à Brest... 17 à 25. Le sieur de La Olochetterie, 48, 72, 77. Le 
sieur Heurtin, 64. Liste des officiers de Rochefort qui doivent se 
rehdre à Brest, 65, 66. Liste des officiers de Toulon qui doivent 
passer à Rochefort, 95. Ouillotin, 98, 168, 261. Mémoire sur les 
manufactures d'armes établies dans TAngoumois, 96. Lettres 
patentes sur arrest pour descharger les sieurs... de Réals du 
payement du tiers des prises par eux faites en 1682, 138. Ordre 
au sieur de Beaugeay-Legoux et de Septèmes d'obéir au sieur 
de La Olochetterie, 160. Instruction pour le sieur de Blénac, ca- 
pitaine de vaisseau, 161. Liste des officiers des gardes de la ma- 
ri ne de Rochefort, 163. Lo sieur Isle, 204. Liste des officiers de 
la frégate armée à Rochefort, 246. Le sieur de La Charité auto- 
risé à armer un bâtiment à llle-Dieu. Liste des officiers com- 
mandant les quatre compagnies de soldats gardiens de Roche- 
fort, 262. Le sieur de Blenac-Romegouz, 275, 278. Le sieur de 
Beaugeay-Legoux, 276, 278, 284. Le sieur de Beaumont, 278, 
279 280 

B* 69(1689). Dépêches. M. Gabaret, 13, 36, 52, 131, 177, 241, 
245, 253, 269, 434, 486. Le sieur Guillaume Heurtin, 17. M. Fo- 
rant, 37, 412, 486. Lamotte-Genouillé, 62, 63, 320, 368. Le sieur 
de Réals, 63, 218, 265, 354. Dé Montberon, 63, 156. Le chevalier 
Duquesne-Guiton, 65, 147, 160, 204, 207, 215, 244, 269, 277, 
3^^6. La Olochetterie, 118, 242, 457, 518, 586. Le sieur de Beau- 
geay, 213, 375. Le sieur Isle, 376, 437. Lettre de M. de Gabaret 
sur le gouvernement de la Martinique donné à son frère, 515. 

B< 70. Dépêches. M. de Sainte-Hermine, 104. M. Gabaret, 
164, 172, 188, 265, 266, 298, 333, 427, 441, 550. M. Forant, 104, 
255. M. de Blénac, 106. La Olochetterie, 133, 526. Duquesne- 
Guiton, 136, 195, 236, 308, 356, 428, 618. De Blénâo-Romegoux, 
major du Ponant, 301. 

B> 71 (1689). M. Gabaret, 271. Le sieur de Blénac, 321. 

B< 72 (1690). Ordres. Les sieurs do Réals, de Sainte-Hermine, 
3. Gabaret, 8, 155, 158, 171. La Olochetterie, 9. De Montberon, 
30. Le sieur Guillotin, capitaine de frégate, 45, 51, 217. Liste 
des officiers des vaisseaux armés à Rochefort, 53, 54. Liste des 
gardes nommés à Rochefort, 89. Ordonnance qui défend la 
sortie de tous bâtiments des ports des provinces du Poitou, 
Aunis, Saintonge et Guyenne, à Texception de ceux destinés au 
transport des vivres et munitions de S. M. Le sieur Forant, 125, 
128, 129, 147, 155, 157, 206. Le sieur de Lamotte-Genouillé, 179. 
Liste des officiers des. vaisseaux armés à Rochefort, 203. Liste 
des vingt compagnies franohes dMnfanterîe du port de Roche- 



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— 389 — 

(orty 229. Liste des officiers des deux vaisseaux neufs armés à 
Rochefort, 256. 
B« 73 (1690). Dépêches. M. Gabaret, 8, 60, 85, 124, 172, 207, 

224, 313, 345, 366, 393, 437, 499. Le chevalier de Montberon, 

225. Ouillotin, 262, 289. Lamotte-Genouillé, 314. La Vigerie, 
Beaugeay-Legoux, 315. M. Forant, 568, 624. 

B« 74 (1690). Dépêches. M. Forant, 4, 66, 119, 250. Marquis 
de Blénac, 169, 328, 345. M. Gabaret, 252, 272, 312, 335. Lamotte* 
Genouillé, 272. Beaugeay - Legoux , 382. M. Gabarret, 84. 
Marquis de Blénac, 135, 219. 

B^ 75 (1690). Ordres. Instructions pour le marquis de Blénao, 
36,40. D. A. • 

Le Livre du 10 septembre contient, de M. Gustave Pawlowski, 
une étude sur notre confrère M. Léopold Delisie, « le premier 
paléographe et bibliographe du monde... L'homme est à lafaau- 
leur du savant par son caractère élevé, par sa bienveillance 
inépuisable, même envers les plus humbles, par son ardent 
patriotisme... » 

Mémoires deVacadémiede Dijon^ 1885-86, contient: Mercure 
Djonnais 1748-8!?. Journal d'un professeur à Tunlversité de 
Dijon, Jean-Baptiste Micault, où Ton trouve quelques détails 
sur Jean-Baptiste du Chilleau, né le 7 octobre 1735, sacré évé- 
que de Chalons-sur-Saône, mort archevêque de Tours en 1824; 
sur les La Tour du Pin, les Des Monstiers de MérinvtUe, etc. 

Mémoires de V&cadémie des sciences et lettres de Montpel^^ 
lier. Section des lettres, 1886-87, contient (t. viii, 1*' fascicule) 
Antoine Gomb&ud^ chevallier de Méré, sa famille, son frère et 
ses amis illustres, par M. Réviilout, professeur à la faculté des 
lettres, étude intéressante sur un écrivain dont nos érudits ont 
fini par débrouiller la personnalité, et que MM. Anatole et 
Théophile de Bremond d'Ars, Eutrope Jouan, le Bulletin des 
archives de Saintonge, cités souvent par Fauteur, ont rendu à la 
Saintonge . 

Le Moniteur universel du 29 juin contient, de M. B. A., L'en- 
lèvement de Mlle de Moras par le comte de Courbon^ sous 
Louis XV. Voir Bulletin de la société des Archives, 1. 1, p. 12, 
ou Journal officiel des 9, 10, 20 et 22 décembre 1876, mémoire 
de M. Claretie, reproduit en volume. 

Panthéon du mérite (tom I*% n"* 12, 30 juin) contient, signée 
de Louis et J. Ohapelot, une notice élogieuse sur M. Abel-Oscar 
Planât, maire de Cognac, ancien député, chef de Tancienne 
maison de commerce Planât et compagnie, né à Limoges, en 
1825, fils d'Abel Planât qui fut maire de Cognac pendant douze 
ans et représentant du peuple en 1848, neveu de Nicolas Planât 
de La Paye, ancien officier d'ordonnance de Napoléon, et Tun 



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— 390 — 

des plus fidèles compagnons de son infortune, neveu aussi' de 
Jules Planât, major général du soudan d'Egypte et fondateur 
de l'école d'artillerie d'Alexandrie ; élève du lycée Louis le 
Grand à Paris, de Técole de droit, avocat à Paris, M. Oscar 
Planât prit, à la mort de son père, en 1858, la direction de sa 
maison do commerce à Cognac, fut élu en 1863 député par les 
arrondissements de Cognac et Barbezieux, et conseiller général 
par le canton de Cognac en 1865, s'opposa au plébiscite en 1870, 
fut élu de nouveau en 1874 au conseil général où il siège depuis; 
conseiller municipal de Cognac depuis 1864, maire depuis 1878, 
officier d'académie et chevalier de la légion d'honneur le 28 
décembre 1886, a administrateur laborieux et éclairé, esprit 
net et pratique, et d'ailleurs homme du meilleur monde. » 

Paris illustré du 25 juin, sous la signature de M. Marins 
Vachon, rédacteur en chef, contient Le congrès des sociétés 
savantes de provincey qui reproduit plusieurs types de savants, 
entre autres le portrait de notre confrère, le père Camille de La 
Croix, « l'inventeur des ruines de Sanxay ». <i Qui, parmi les au- 
diteurs de la Sorbonne, n'a pas conservé un vif souvenir des 
discussions orageuses soulevées par le fougueux archéologue 
défendant, avec une éloquence caustique et incisive, sa décou- 
verte et ses théories ? Il avait contre lui la commission des 
monuments historiques, l'académie des inscriptions, Técole 
des chartes ; il tenait tête à tous, et finalement Sanxay est 
devenu aussi populaire que Gergovie et Alise-Sainto-Reine. 
Quel type original que ce père jésuite, trapu comme un monta- 
gnard auvergnat, a la figure énergique, bronzé par le hâle 
et la bise dans leç plaines du Poitou, portant toute sa barbe, 
une barbe noire de fleuve mythologique! Dans la presse pari- 
sienne républicaine, radicale, socialiste môme, il compte des 
admirateurs dévoués, des partisans énergiques. Les ennemis 
et les adversaires sont du côté des cléricaux; et l'ordre si 
rigoureux, si sévère auquel il appartient, n'a jamais eu à lui 
adresser la moindre remontrance. Le prêtre est aussi irrépro- 
chable que le savant est estimé ». 

Ret;Kdde la commission des arts de juillet contient: Les 
récollets de Pons, par M. l'abbé Valleau ; Pièces relatives à fa 
ville de Saintes, par M. Th. de Bremond, An. deBremond, 
Th. Dangibeaud ; un article paru le 16 juin dans l'Indépendant^ 
sur les fouilles de Saintes, où M. Xambeu après l'histoire, 
essaie à faire aussi de l'archéologie, hélas ! 

Revue celtique (juillet 1887, t. vu, n» 3) contient de M. d'Ar- 
bois de Jubainville : La Gaule au moment de la conquête 
romaine, où il étudie l'agriculture, les lieux habités, les 
hommes, et parmi ceux-ci les magistrats, dont le premier, 
summus magistratus, ou simplement magistratus, se nommait 
en gaulois vergobretos. L'auteur ne cite cette expression que 



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— 391 — 

chez les JEda'i et les Lexovii, dont il ne connaît que qua- 
tre. Il faut ajouter les Santones, dont le vergobrot Marinus 
nous est révélé par une inscription du musée de Saintes. 
Voir Epigraphie santone^ p. 18 ; — Origine des noms de lieux 
en France^ où nous voyons que Chaupagnac vient du gentilice 
Campamus, dérivé do Campanus, habitant do la Ganipanie, 
qui a formé Campaniacus^ Campiniacus, Champagne, Oham- 
pagney, Ohampagneux, Ghampagny, Ghampagnac, Ohampigny, 
etc.; Ghessac (Charente), du gentiiice Crixcius, qui a formé 
Crisfiiacus, Cressey, Cressy, Orécy, etc.; Ploirac, du gentilice 
Florius, qui a formé Floriacas^ domaine de Florins, d'où Fleu- 
rey, Fleuré, Fleuriac, et FlorianuSy Fleurian, Florian, etc.; 
Germignag, du gentilice Germanius^ qui a formé Germaniacus 
et Germiniacus, domaine de Germanius, d'où Germagnat, Ger- 
magny, Germigney, Germigny, etc.; Grezac, de Graciiis, Gra- 
tiuSy qui a formé Graciacus, Grahacus, d'où Grazay, Grazac, 
Gressey, Gressy, Grézieu, etc.; Jonzac, comme nous Pavons 
déjà vu, de Jucundius^ qut a formé Jocandiacus^ d'où Janzat, 
Janzé, Jonzieux, etc.; Lussag, du prénom Lucius, qui a formé 
Luciacus^ Lussac (Charente), nom en 572 d'une propriété don* 
née par le prêtre Aredius, c'est-à-dire saint Yrieix, à l'abbaye 
d'Attanum, aujourd'hui Saint- Yrieix La Perche, d'où Luçay, 
Lucey, Lucy, Luchy, Lussat, etc.; Maoné, du gentilice Magnas, 
qui a formé Magniacas et Magnianus, d'où Magnac ou Man/iac, 
Magny, Magnieu, Magnan, Magnien, etc.; — de M. Longnon, 
Les noms de lieux celtiques en France, Mediolanum, qu'on 
retrouve dans Meillant, Meilhan, Meillan, Malain, Méolans, 
Meulin, Meylan, Miolan, Molain, Molien, etc., 33 localités. 

Revue de Bretagne et de Vendée de mai, contient du R. P. 
Perquis : Déportation à Rochefort de vingt-six prêtres inser- 
mentés des Côtes du Nord (11%), 

La Revue poitevine^ n^ 38-39, 4* année, contient : 1* de M. 
Espérandieu,Eptgrap/iie romaine du Poitouetde laSaintonge 
(Buite)j où il reproduit le miliaire de Gordien III, encastré dans 
un des montants de la porte Saint-Gilles, à Pons : imp... [an] 
TONfio] G[ordiano] pio PBL[ici]... MAXpmo] T[ribunatus] cos ii 
MB[diolanum], ce qui veut dire: A Vempereur César MarcAn- 
toine Gordien, pieux, heureux, grand pontife, puissance tri- 
bunice..,, consul pour la 2" fois. Saintes [...à... lieues, Bor- 
deaux à... lieues] ; inscription dans laquelle M. l'abbé Lafer- 
rière a vu une dédicace a Gordien par ses soldats victorieux, 
traduisant ME[diolanum] par Mplites] E[rexorunt]. Voir Bulletin^ 
III, 94 et 368. Rainguet, jadis aussi du mot lidbragionw faisait 
LiBERAE. I. o. N. E. M, ot Inventait cette phrase : i[n] o[mnibu8] 
N[obis] E[st] M[unimen]; 2° de M. Joseph Berthelé : Nos sarco-' 
phages mérovingiens^ d'après un mémoire récent du P. de La 
Croix ;4l'* Revue des sociétés savantes, où M. l'abbé Noguès, qui 
trouve'^înauvais qu'on relève ses erreurs, nous impute très ar- 



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— 392 — 

bitrairement une foule de méfaits, et pour nous acherer du 
coup, nous renvoie à noire dictionnaire. Nous avions en 
effet, dit que peccatus ne pouvait terminer un hexamètre: 
1^ parce quHl n'avait pas la quantité légale; 2? parce qu'il n'était 

Sas latin. Il répond que dfe pecc&tiiSi on peut faire pec&tus 
'abord, puis peattxs, et qu'ainsi le vers est bon. Je proposais 
reatits qui est latin et a le même sens ; il n'en veut pas et sou- 
tient que pecattis est latin : « Que M. Audiat veuille bien con- 
sulter son lexique. » Eh bien, consultons le lexique, puisqu'il 
faut être pédant; j'y lis: « Peccatus, très rare; autre leçon, 
pecc&to. 9 Et mon lexique a raison : il y a un seul exemple, 
peccaiiiy et dans Cicéron, c'est vrai. Mais voilà qu'Auiu-Oelle, 
traitant des auteurs qui ont mieux aimé faire un solécisme 
qu'une cacophonie, qui ont préféré l'élégance à la grammaire, 
cite précisément Oicéron, qui, trouvant désagréable de dire : 
Per&ngusto freto et rnsLuifesto peccato, a dit : per&ngusto fretu 
et mani/esto peccatu. Donc peccatus est un barbarisme ; mon 
tort est de Tavoir dit. — Dans le n"" 40, M. Lièvre publie Les che- 
mins boinés, ainsi appelés de boiney borne, o'est->a-dire chemins 
pourvus de bornes miliaires, par conséquent voies romaines : 
exemple, le chemin boiné qui reliait la capitale des Petrocores 
à celle des Santons, Saintes à Périgueux. L. A. 

Remie des questions historiques de juillet contient de M. 
Albert de Oircourt: Le duc Louis d'OWëans, frère du roi 
Charles VL Ses débuts dans la, politique; origine de sa 
rivalité avec le duc de Bourgogne. — On connaît les déplorables 
conséquences qu'eut pour la France la rivalité des maisons 
d'Orléans et de Bourgogne. M. le comte Albert de Circourt, que 
notre société s'honore de compter au nombre de ses membres, 
nous fait assister à la naissance de cette rivalité. Il restitue 
tout d'abord au frère de Charles VI, si souvent représenté 
comme un prince « débauché, frivole, inconstant, d'une insa- 
tiable avidité », son véritable caractère. Sans entreprendre 
l'apologie de Louis d'Orléans, tâche qu'il reconnaît difficile, il 
nous le montre appliqué aux études sérieuses, d'une incontes- 
table supériorité dans la discussion des affaires, affable et bien- 
veillant pour tous ceux qui l'approchaient ; malheureusement 
ces belles qualités furent gâtées par son amour désordonné des 
plaisirs, et par Tinjustifiablé rigueur dont usa à son égard son 
oncle et son tuteur le duc de Bourgogne qui ne voyait en lui 
« qu'un pupille impatient, et naturellement prédestiné à deve- 
nir son rival ». La mauvaise volonté de Philippe de Bourgogne 
se manifesta surtout à l'occasion du mariage de son neveu avec 
Valentine Visconti ; pendant deux ans, il parvint à retarder la 
consommation de ce mariage, et le prince, « pourvu d'un titre, 
d'un apanage et d'une épouse, resta sous tutelle, sans femme, 
aussi nu et aussi dépendant que par le passé o. On comprend 
quelles rancunes s'accumulaient dans le cœur du duc d' (Orléans : 
aussi lorsqu'après l'expédition de Queldre, Charles Yîjdéclara 




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— 3»S — 

à son conseil son intention de gouverner par lui-même, le duo 
d'Orléans fît-il durement sentir à son oncle le poids de l'auto- 
rité que la confiance du roi venait de lui départir. Nous le 
voyons dès lors prendre la haute direction des affaires exté- 
rieures; le cadre s'élargit, et devant nous se déroulent, comme 
un tableau plein d'animation et de vie, huit années de l'his- 
toire de France. Peut-ôtre au milieu de toutes ces complica- 
tions politiques, perd-on quelque fois de vue le duc d'Orléans; 
mais qui donc songerait à s'en plaindre? la nouveauté des 
détails, la sûreté des informations puisées aux meilleures 
sources, donnent à ce travail une incomparable autorité. Nous 
n'avons à exprimer qu'un regret, c'est de le voir se terminer un 
peu trop brusquement après la funeste expédition du comte 
d^Armagnac en Italie. Espérons que M. de Circourt reprendra 
son récit et le conduira jusqu'à la mort du duc d'Orléans. Nous 
aurons alors, pour la première moitié du règne de Charles VI, 
une œuvre aussi savante et aussi consciencieuse que celle de 
M. le marquis de Beaucourt sur le règne de Charles VIL -« La 
môme livraison contient, de M. Edouard de Barthélémy, une 
étude sur Tempoisonnement du prince de Coudé à Saint-Jean 
d'Angély, par sa femme, Charlotte de La Trémoille, dont nous 
parlerons prochainement. D. A. 

Revue historique et archéologique du Maine, t. xxi, 1887, 
!•' semestre, contient de M. Gabriel Pleury, Les fortifications 
du Sonnois, du X* au XW siècle; de M. l'abbé Angot, Les 
Pocquelin ecclésiastiques dans le Maine, où l'on voit, p. 304, un 
oncle de Molière, Nicolas Pocquelin, chanoine de Saint-Julien 
du Mans (30 mars 1663), chapelain de Saint-Oeorges en la ca- 
thédrale, de Saint-Eutrope en la collégiale de Saint-Pierre de La 
Cour, qui mourut le 15 mars 1698 ayant, le 8, résiené tous ses 
bénéfices à son frère, Jean Pocquelin, curé d'Assé le Béranger, 
résignation frappée de nullité; la chapelle de Saint-Eutrope 
passa à Jean Le Peltier, clerc tonsuré. 

Les saints patrons des corporations et protecteurs spéciale" 
ment invoqxiés dans les maladies et dans les circonstances cri- 
tiques de la vie, par Louis du Broc de Segange. (Paris, Bloud, 
1887, grand in-8'', 2 vol.). — L'idée est ingénieuse d'avoir con- 
sidéré les saints uniquement au point de vue populaire et 
d'avoir résumé leur vie en tant que patrons directs de divers 
corps de métiers. Que de légendes, que de traditions sont con- 
signées dans ces deux gros volumes, pleins de recherches! 
Quel sujet d'études aussi ! On voit comment le peuple est venu 
à invoquer tel saint contre tel fléau ou telle maladie : saint Fort, 
contre les enfants faibles; saint Dizant, évéque de Saintes, con- 
tre les rachitiques, p. 516 ; sainte Quitterie, p. 391 , contre la rage 
et la folie; saint Malo, Macou, ou Maroou contre les marques 
au cou, écrouelles; saint Ignace (saint Tignasse] contre la tei- 



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— 394 — 

gne; sainte Eustelle, p. 388, contre le célibat; saint Eutrope, 
p. 307, contre Thydropisie, Tenflure et Tinfirmité des bras ou 
jambes, selon qu'on rappelle Ytrope ou Estropi. L'auteur qui 
cite de M. Audiat, Saint Eutrope et son prieuré^ n'a pu — il 
était mort avant la publication, — connaître le livre Saint Eu- 
trope dans Vhistoire, la légende et Varchéologie ; il aurait ajouté 
que saint Eutrope avait été aussi invoqué par les condamnés à 
mort, d'après une très curieuse enseigne de pèlerinage, repro- 
duite ç. 146 du volume, où l'on voit un pendu, corde au cou, 
délivre de la potence et des bourreaux par Tintervention de 
saint Eutrope. ' 

La SeudrCy des 10 juin et suivants, continue à publier Petites 
notes d'un touriste sur Saint-Aignan, Soubize, les marais, où 
l'on mentionne, à propos de la révolte de la gabelle en 1342, 
l'envoi de cavaliers « commandés par le général Boyer et Fran- 
çois de La Trémouille », ce sempiternel général Boyer, qui est 
général depuis que l'historien Massiou Ta créé tel et qui 
reste encore général, bien que Ton ait dix fois déjà montré qu'il 
était receveur général des finances, et que c'était La Trémoille 
oui commandait les troupes. Un conseil : avant d'écrire sur 
rhistoire locale, consulter les publications de la société des 
Archives. Elle a beaucoup rectifié d'erreurs, à la grande fureur 
des auteurs qui les commettent et qui pour prix de leurs sottes 
élucubrations ne veulent que des compliments onctueux et de 
l'encens nauséabond. Elle désirerait pourtant que son labeur 
servît à quelque chose. 

Traité complet de la science du blason^ par Jouiïrov d'Escha- 
vannes. (Paris, Edouard Rouveyre, 1835, in-12, 266 p., prix: 
6 francs). — On nous demande souvent un traité de blason ; 
sans prétendre être un érudit dans la science héraldique, on est 
bien aise de savoir parfois ce qui distingue une couronne de duc 
et une couronne de marquis, la crosse d'un abbé et la crosse 
d'un évoque; de reconnaître la brisure de cadet et le signe de 
bâtardise, sans compter le sable et l'azur, le gueules et le 
sinople. Il est bien difficile d'ailleurs de s'occuper d'histoire 
locale et d'archéologie sans avoir quelques notions do blason. 
Aussi nous signalons le Traité de Jouffroy d'Bschavannes, « à 
l'usage des bibliophiles, archéologues, amateurs d'objets d art 
et de curiosité, numismates, archivistes », qui tous^ un jour ou 
l'autre, ont besoin de reconnaître quelles sont les armes dessi- 
nées, peintes ou gravées sur un château, dans une église, sur 
un couvert ou un meuble, sur un livre, sur un sceau. 

Il y a des ouvrages plus profonds, plus étendus, plus luxueux, 
celui de M. le marquis Amédée de Foras, Z^e blason, par exem- 
ple, auquel l'académid des inscriptions et belles lettres accor- 
dait une mention honorable l'an passé, et qui coûte 30 francs. 
Celui que réédite M. Edouard Rouveyre suffira pour les besoins 
de chaque jour. Il est fort bien imprimé et orné de nombreuses 



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— 395 — 

gravures, indispensal^les pour Tintelligence des termes tech- 
niques. Mais pourquoi l'auteur laisse-t-il croire que les cou- 
ronnes murales comme timbre des armoiries de ville existent 
en blason? « On peut citer, dit-il, les couronnes murales qui 
timbrent ordinairement les armoiries des villes ». Il aurait 
fallu ajouter : les couronnes murales sur Técu des villes ont été, 
comme les toques surmontées de plumes, inventées par Napo- 
léon pour remplacer les couronnes ; elles doivent disparaître 
comme ont disparu les toques à panaches ; rien n'est plus anti- 
héraldique. 

Union conservatrice de Saint-Jean d'Angély du 23 juin, 
reproduit par 1^ Moniteur de la Saintonge du 30, publie 
de notre confrère, M. Léon Duret, un article Les reliques 
de saint Eutrope à propos de Tacte du 5 avril 1768 qu'a publié 
le Bulletin^ vu, p. 255. 

Un régiment d'autrefois. Royal-vaisseaux (1638-1792), par 
le vicomte Oscar de Poli (Paris, au conseil héraldique de France, 
1885, in-12, 222 p.) — L'histoire de Royal- Vaisseaux, ce héros 
collectif, prouve qu'on peut lur appliquer la fameuse boutade : 
« Ce sont toujours les mêmes- qui se font tuer ! » et l'on dirait 
à juste titre de lui la devise des Chateaubriand: « Mon sang teint 
,les bannières de France. » Elle prouve aussi qu'il n'était pas 
absolument nécessaire d'être de noble lignée pour parvenir aux 
honneurs militaires : le maréchal Fabert était fils d'un typo- 

fraphe; le vice-amiral Paul, fils d'une blanchisseuse; Catinat, 
'un bourgeois; les lieutenants généraux Ohevert et Saint-Hi- 
laire, fils, l'un d'un bedeau, l'autre d'un savetier; puisqu'on 
n'arrivait pas d'emblée aux premiers grades : Alexandre de 
Bret, Jean de La Fargue, n'eurent le grade de maréchal de 
camp qu'après cinquante années do combats ; le maréchal de 
Ghoiseul avait pris part à soixante-treize sièges ou batailles ; 
le lieutenant général Louis Potier de Gesvres avait reçu trente- 
huit blessures; à l'armée d'Italie, en 1635, il y avait 80 ofliciers 
du nom de Vassal, depuis le volontaire jusqu'au lieutenant géné- 
ral ; onze frères du nom de Fautrières furent tués au service de 
Louis XIV. On trouvera dans cette monographie que notre 
compatriote, M. Oscar de Poli, a écrite avec son entrain et son 
savoir ordinaires, bien des noms qui nous touchent. G'est en 
1638 que fut créé Royal-Vaisseaux pour Henri dEscoubleau de 
Sourdis, d'abord évoque de Maillezais, puis archevêque de 
Bordeaux, le bouillant prélat qui était au siège de La Rochelle, 
à l'expédition dltalie, présida rassemblée du clergé en 1635, et 
commanda en 1636 une armée navale. Voici François-Aimery 
doDurfort, comte«de Givrac, seigneur de Grazannes, colonel au 
régiment d'Aunis, puis colonel-lieutenant de Royal- Vaisseaux ; 
Gharles de La Rochefoucaud, comte de Montandre et de Mont- 
guyon, qui fut fait colonel du vaillant régiment dont le sang 
s'était mêlé au sien ; Jean-Baptiste, comte de La Fargue, lieu- 



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— 396 — 

tenant-colonel, maréchal de camp, qui servit plus de 50 ans 
dans le régiment, fut blessé à Fontenoy et à Lawfeld; il mourut 
en 1782, ayai^t commandé pour le roi en Saintonge où il acquit 
la terre de Blénao ; les Esparbès de Lussan d'Aubeterre, comtes 
de Jonzac ; le comte de Oouvemet, fils de Jean-Frédéric de La 
Tour du Pin^ etc. 

Versailles et les Trianons, par Paul Bosq. (Librairie Renouard» 
H. Laurens, successeur; Paris, petit in-8, orné de 45 gravures. 
Prix : 3 fr. 50; relié, 4 fr. 50). — € Le château et le parc de Ver- 
sailles, les Trianons, nous dit M. Bosq, ressemblent à un théâ- 
tre où les décors restent en place tandis que les acteurs ont 
disparu ». Le but de Fauteur a donc été tout naturellement 
d'animer cette scène et de faire revivre les personnages fumeux 
qui y ont défilé : premiers rôles ou comparses. M. Bosq a par- 
faitement rempli sa tâche, et en parcourant, son livre à la main, 
les salons du château, les bosquets du parc, nous avons pu dire, 
suivant son désir, comme le pigeon de la fable : « Je suis là ; 
telle chose y advint. » Ce volume est plus intéressant qu'un 
guide et en a toute la fidélité. O'est une vraie chronique de Ver- 
sailles et des Trianons. Qu'y avait-il à faire, en effet, sur Ver- 
sailles, après les monographies complètes, après les travaux 
originaux de MM. Leroi, Dussieux et Desjardins? Un résumé 
vif, animé, de Thistoire du palais de Louis XIV et de tous les 
faits dont il a été le théâtre. M. Bosq a condensé sous un mince 
volume tout ce qui avait été écrit; il y a bien ajouté de ci de là 
« auelques glanes » importantes. Une foule de gravures em- 
bellissent le texte. En parcourant les salons du château, les 
bosquets du parc, on retrouve les personnages qui y ont vécu ; 
mille anecdotes charmantes nous les font revivre dans leur ca- 
dre. Oe guide est fidèle, intéressant, spirituel. On n'en peut dire 
autant de tous les autres. 



QUESTIONS ET RÉPONSES 

QUESTIONS 

V 383. — A-t-on quelques renseignements biographiques 
sur François-Joseph de La Rochefoucauld, né à Tile de Ré, au 
mois d'avril 1692, fils (aï né, je crois) de François-Joseph de La 
Rochefoucauld, chevalier, seigneur de Momon, capitaine au ré- 
giment de Navarre, et d'Anne Thomas ? T. P. 

N^ 384. — Dans la paroisse de Coulonges est le fief du Bran- 
dard. Est-ce bien de ce fief qu'était dame, en 1687, Elisabeth- 
Angélique de Montmorency, duchesse do Meckelbourg et de 
Ohastillon, dame de Clam, etc.? J.-P.-G. B. 



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— 397 — 

N^ J85. — Au nombre des documente publiés dans le t. vu des 
Archives historiqueSy par M. Tortat, se trouve une transaction 
du 18 janvier 1599, relative à une redevance de « pain et de vin 
bénits » à fournir, le jour de pàques, en Téglise de Saint-Sa- 
turnin de Séchaux. « Les seigneurs de La Tour, j lit-on, avaient 
prins en coutume de fournir le pain et vin bénits c[u'il con- 
vient tous les ans au jour de pâques, pour administrer aux . 
paroissiens ayant reçu le saint sacrement ». Pour assurer le 
paiement régulier de cette redevance, les seigneurs de La Tour 
avaient arrenté six journaux de bois. Il s'agit ici évidemment 
non du pain et du vio nécessaires au sacrifice de la messe. 
Chaque communiant « ayant reçu le saint sacrement », était 
gratifié de pain et de vin bénits. Trouve-t-on ailleurs quelque 
trace de cet ancien usage qui rappelle les eulogies de la primi- 
tive église? D. A. 

N* 386. — Dans un registre paroissial de Berneuil, canton de 
Gemozac, arrondissement de Saintes, on lit : « En mil sept cent 
soixante et treize, on fit Tadjudication des réparations de l'église 
de Berneuil, qui monta à la somme de 6,000 livres ; en 1774, on 
rétablit le cloché et l'église; il y avait 21 ans que j'avais travaillé 
à faire réussir cette réparation ; il y avait un party qui était 
conduit par Lusseaud, notaire, qui s'y opposait, et ne peut 
réussir. Je receus trois coup de fusil à balles au contrevent de 
la fenestre de ma chambre, qui percèrent le contrevent et 
s'écartèrent dans la chambre. » Suivent sept lignes complè- 
tement illisibles ; le papier est usé et a été dévoré en différents 
endroits par les insectes. Quelqu'un pourrait-il nous raconter 
la suite de l'histoire? Baduel, qui a signé cette note, était curé 
de Berneuil depuis 1754, et l'était encore au moment de la révo- 
lution. M. 



RÉPONSES 

N^ 122, t. II, p. 93 ; t. IV, p. 313. — Les relations de parenté 
de Charles, Isaye et Pierre de Montatembert. — Le 22 novem- 
bre 1661, devant Nouveau, notaire à Cognac, « furent présans 
en leurs personnes le sieur Isaye de Montalembert, marchant, 
bourgeois de la ville d'Angoulesmes, et y demeurant, d'une part, 
et Charles de Montalembert, sieur de Saint-Ange, demeurant en 
cette ville de Oougnac, d'autre part. Sur ce que ledit Isaye de 
Montalembert auroit donné en mains dudit sieur Charles de 
Montalembert la somme de mil livres pour aporter de ladite 
ville d'Angoulesme au sieur François Tardy, marchant de cette 
ville de Cougnac ; ce que ledit sieur de Saint-Ange n'ayant fait, 
icelluy sieur de Montalembert auroit fait faire charge et infor- 
mation à rencontre dudit sieur Charles de Montalembert, par 
devant monsieur le lieutenant criminel de ladite ville d'Angou- 
lesme, et obtenu décret de prize de corps contre icelluy; sur 



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— 398 — 

lequel il Tauroît fait assigner à trois briefs jours ; ce qu'estant 
venu à la conghoissance dudit sieur Charles de Montalembert, 
icelluy voulloit soustenir qu'il se seroit retiré vers le sieur 
Tardy et offert de luy mètre entre mains ladite somme de mil 
[livres] ; Que s'il ne i'avoit fait, ce n'estoit pas sa faute, ayant 
estéy incontinant qu'il fut arrivé en cette dite ville, pour luy 
porter et qu'ayant eu du despuis quelques afaires à la campagne 
il auroit esté obligé d'y aller pour quelques jours ; et ainsy 
mal à propos ledit sieur de Montalembert avoit fait faire lesdites 
charges et informations ; que, quand bien mesme il auroit fait 
refus de rendre ladite somme, il n'avoit qu'une action civille 
pour la demander. Sur lesquelles contestations lesdites parties 
estoient sur le point d'entrer en grand procès >. Suit la tran- 
saction aux termes de laquelle Charles de Montalembert res- 
titue àlsaye ladite somme de mille livres, l'information ouverte 
contre lui demeurant nulle et sans effet. « Fait et passé audit 
Cougnae, maison de Philippe Fé, escuier, sieur de Saint- 
Martin, conseiller du roy, président civil et criminel en l'eslec- 
tion de cette ville de Cougnac, maire et capitaine d'icelle, en sa 
présance et du sieur Pierre Renaud le jeune?, demeurant ledit 
sieur Renaud au village d'Orlat?, paroisse de Bréville, témoins 
requis. De Montallembbrt. C. de Montalembert. Renaud. 
Philippe Fé. Nouveau, notaire royal héréditaire. » 

Cet Isaye de Montalembert, marchand à Angoulême en 1661, 
est-il le môme aue le marchand du môme prénom, mort au 
commencement de 1678, ainsi que cela est établi dans l'acte 
du 16 avril 1678 (Bulletin, t. iv, p. 313) qui n'indique pas le 
lieu de son décès ? C'est une question que je n ai encore pu 
résoudre, les mômes prénoms se reproduisant souvent dans 
les anciennes familles. Quant à Charles de Montalembert, qua- 
lifié sieur de Saintange dans Pacte qu'on vient de lire, je puis 
dire de qui il était fils. Son père était Jacques de Montalembert, 
ce qui est prouvé par Tacte que voici : 

« Aujourd'huy dix huitiesme d'avril mil six cens cinquante- 
neuf... aesté présent messire Jacques de Montallembert, escuyer, 
sieur de Saintange, conseiller dû roy et lieutenant de monsieur 
le prévost des maréchaux de France en Saintonge, lequel, de 
sa bonne vollonté, a constitué son procureur générai et spécial 
M... auquel il a donné pouvoir de comparoir pour luy et sa 
personne représenter par devant tous juges et commissaires 
quelconques,., et par spécial de résigner, comme ledit, sieur 
constituant résigne par ces présentes, son dict estât et office de 
lieutenant du prévost général et provincial de Saintonge et isles 
adjacentes es mains du roy nostre sire et monseigneur son 
chancelier, et ce, pour et en faveur de M. Charles de Montal- 
lembert, son fils, et non d'autre... Faict et passé audit Cougnac, 
tablier dudict notaire, en présence de maistre Louis Girard, 
huissier, et de Jean Conte, praticien, demeurant audit Cougnac, 
tesmoins requis. De Montallembert. Girard. Conte. Pierre, 
notaire royal héréditaire. » 



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— 399 — 

Quelles relations de parenté y avait-il entre ce Oharles de 
Montalembert, qui est bien le môme que Charles de Montalem- 
bert, sieur de Saintange, transigeant le 22 novembre 1661 avec 
Isaye de Montalembert, et ce dernier ? Le notaire Nouveau ne 
nous le dit pas, mais la parenté devait être proche. Remarquons, 
en effet, la prétention émise par Charles de Montalembert, 
dans le préambule de Tacte» de n'être astreint qu*à des répa- 
rations civiles lors même qu'il avait refusé de rendre la somme 
qu'Isaye de Montalembert l'aurait chargé de compter à Tardy. 
Or, d'après le droit romain, les soustractions commises par 
l'un des époux au préjudice de l'autre, par des enfants au pré- 
judice de leurs parents, ne donnaient naissance qu'à une action 
civile en restitution. Ces règles, admises dans notre ancien 
droit, particulièrement dans les pays de droit écrit, ont passé 
dans l'article 380 du code pénal. Peut-être notre ancienne 
jurisprudence les avait-elle étendues quelquefois à des parents 
un peu plus éloignés. Peut-être aussi la théorie de Charles de 
Montalembert n'était-elle pas l'expression exacte de la juris- 
prudence régnant à ce moment là en matière de soustraction 
frauduleuse ou de détournement de deniers. Quoiqu'il en soit, 
rien, dans les pièces ci-dessus publiées, ne nous permet d'af- 
firmer qu'il y a identité entre Charles de Montalembert, sieur 
de Saintange, fils de Jacques, et Charles de Montalembert, 
époux de Marie Manoz^ qui fait l'objet de la question n^ 122. Si 
cette identité était prouvée; il ne s'ensuivrait pas qu'Isaye de 
Montalembert, qui transige avec Charles, le 22 novembre 1661, 
fût son fils. La question indique bien un Isaye de Montalem- 
bert né du mariage de Charles avec Marie Manoz, mais la fré- 
quence des mêmes prénoms dans la même famille est un fait 
bien connu. La raison de douter dans le cas qui nous occupe, 
vient de la procuration de 1G59, qui prouve qu'à cette date 
Jacques de Montalembert songeait à résigner son ofïïce de 
lieutenant du prévôt des maréchaux de France entre les mains 
de son fils Charles. Que ce fait se soit ou non réalisé, on sait 
qu'en général un homme est encore jeune quand son père lui 
cède un ofïïce, d'où suit qu'il n'est pas probable que Charles de 
Montalembert. en faveur duquel son père voulait se démettre 
en 1659, ait déjà eu en 1661 un fils marchand à Angoulême, lui 
confiant mille livres pour les porter à Cognac; ce serait une 
exception au train ordinaire de la vie. Ajoutons qu'une pour- 
suite criminelle intentée par un fils contre son père a toujours 
été heureusement un fait très rare, qu'on ne doit pas admettre 
facilement dans une famille si honorable. Ainsi tout indique 
que cette information criminelle, qui a très bien pu n'être ins- 

Siréc que par un sentiment de susceptibilité exagérée, n'a pas 
on né le spectacle affligeant d'^un fils aux prises avec son père; 
d'où la conséquence qu'il v a eu un autre Isaye de Montalem- 
bert qui n'était pas fils de Charles et de Marie Manoz et qui doit 
être le même que le marchand, mort au commencement de 
1678 (Bulletiriy t. iv, p. 313), frère de Pierre de Montalembert, 



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— 400 — 

receveur des tatUes de l'élection de Cognac. Oe point est établi 
îu8au*i révidence si la procuration donnée par Isave de Monta- 
lembert, fils de Charles, est bien du 21 mars 1694 (Bulletin, 
IV, 313). Jules Pbllisson. 

N* 179, III, p. m. Les cloches du petit séminaire de Ri* 
chemont^ près de Cognac, — La cloche qui porte l'inscription • 
Béate St&nislœ ora pro nobis ifô4, vient évidemment du col- 
lé^ des jésuites d'Angoulôme. La seconde, portant : Petit se- 
min&ire d'Angoulême^ 1823^ avait été fondue pour cet établis- 
sement supprimé après 1830, pour revivre à La Rochefoucauld, 
aux Thibaudières, a Bassac et enfin à Richement. Il est proba- 
ble que ces deux cloches ont suivi ces différentes étapes. La 
providence les a conservées pour relier le passé au présent afin 
que leur son soit pour les jeunes générations un écho du passé. 

P. Mbrgibr. 

N* 301, t. V, p. 365 ; VI, 52, 240, 327, 399. Liste despersonnes 
qui ont péri en 1793, — M. Albert Bruas, ancien magistrat, a 
publié dans la Revue historique de V Ouest (Mars 1887 et suiv.) 
une notice très étendue sur Louis i4nce{in de La Garde de fier- 
nessart, qui fut décapité à Paris le 11 juillet 1794. La note qui 
suit n'est que le résumé de cette biographie et du dossier du 
condamné qui est aux archives nationales. 

Louis Ancsun de La Garde. — Bernessart, en la commune 
de Gemozac, arrondissement de Saintes, est un vieux logis dé- 
coré du nom de château, sans caractère architectural, au fond 
d'une vallée, et entouré de bois magnifiques. Le seigneur de 
Bernessart avait droit de haute, basse et moyenne justice, pour 
l'administration de laquelle il entretenait un juçe, un procu- 
reur d'office et un sergent. Il avait son banc à l'église du côté 
de répttre. Le fief relevait de Riouz : car de 1373 a 1412 Ouil<* 
laume de Beaumont, chevalier, seigneur de Rioux et de Ora- 
vans, en recevait l'hommage. En 1445, Isabeau Fauresse, veuve 
de Piétron Fétis, fait son dénombrement de la tierce-partie de 
Bernessart à Léon de Beaumont, seigneur de Rioux. En 1463, 
Jacques de Pons renonce à tous droits et devoirs en faveur des 
seigneurs de Bernessart, sous l'hommage lige d'une paire de 
gants blancs. En 1552, Nicolas de Blois, époux de Marie de 
Beaumont, est dit seigneur de Bernessart. Le château de Ber- 
nessart était, en 1789, habité par un chevalier de saint Louis, 
lieutenant de vaisseau en retraite, Louis Ancelin de La Garde, 
seigneur de La Garde-aux- Valets en la paroisse de Oroix- 
Chapeau, et de Bernessart en Gemozac, qui, cette année 
même, assistait aux assemblées pour l'élection des députés aux 
états généraux. Il appartenait à une ancienne famille de Sain- 
tonge qui fit ses preuves de noblesse en 1666 devant d'Açuesseau. 

Jehan Ancelin, écuyer, sieur de Brouillard, nomme échevin 



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— 401 — 

de Saint-Jean d^Angély le 24 novembre 1586, sur la démission 
de Jacques Guitard, eut de son mariage avec Anne Moysan un 
fils, Jenan Ancelin, écuyer, sieur de Savigné, qui fut (27 dé- 
cembre 1617) nommé gentilhomme de la chambre. De son 
union avec Luce Pallier (19 mai 1602) il eut deux fils : Joël et 
Jehan. Jehan Ancelin, écuyer, sieur de Piédemont, épousa, en 
1632, Anne de Montgaillard, et forma la branche de Piédemont. 
Son fils Paul, colonel au régiment des milices de Brouage main- 
tenu dans sa noblesse par Tintendant de La Rochelle Michel 
Begon ; marié en 1672 avec Madeleine de Boyenval, eut un fils. 
Jehan, qui prit pour femme, en 1709, Marie-Louise de Beaune, 
dont vint Oabriel, époux (1740) de Marguerite Charrier de Font- 

Srive, et (1755) de Madeline deBIois. Du premier lit sont issues 
eux filles, dont l^une, Jeanne-Elisabeth, épousa, en 1759, Pierre 
Guenon de Saint-Seurin. 

Joël Ancelin, chevalier, seigneur de La Mauvignière, Savigné, 
Bernessart, Saint-Quentin et Mazerolles, fut confirmé dans sa 
noblesse par d'Aguesseau, le 23 août 1666, par Barentin le 
15 mai 1607, et par Colbert de Terron, le 10 octobre 1669; il 
testa en 1677. Il épousa : 1"^ le 16 novembre 1625, Judith de Mont- 

Sûllard, dont vint Christophe, seigneur de Bernessart et de La 
arde-aux- Valets, auteur de la branche des Ancelin de La Garde, 
et 2" le 2 mai 1 657, Judith de Saint-Mathieu ,dont sont issus Gabriel, 
seigneur de La Mauvignière et de Saint-Quentin, auteur de la 
branche de Saint-Quentin (Ij, et Louis, seigneur de Gemozac. 



(i) Gabriel Ancelin, chevalier, seignenr de La Manvignière, capitaine an ré- 
giment de Grançay, fût Tautenr de la branche des Ancelin de SaintpQnenUn, 
seule subsistante aujourd'hui. En 1686, il épousa Elisabeth-Antoinette de Gnist 
' des Landes, et eut : h Louis-Auguste, qui suit ; 2* Michel, chevalier, seignenr de 
Saint-Quentin, de Cadeuil et autres heux, capitaine au régiment de la reine 
(infanterie), chevalier de Saint-Louis, qui prit pour femme, à Croix -Chapeau, 
le 9 août 1725, Suzanne-Hélène de Mazière, fille de feu de Ifazière, chevalier, 
seigneur du Passage, Voutron et autres lieux, dont vint une flUe, Marie-Anne- 
Gabrielle,éi)ouse en premières noces de Charies de Ro88el(1746) et en deuxièmes 
du marquis d'Aiguières ; 3» Gabriel- Antoine, chevalier de Saint-Louis. sei|naeur 
de Saint-Quentin, Savane et Chambon, capitaine au régiment de la reine-mfan- 
terie, mort en 1740, qui, de sa cousine Marie-Josèphe Ancelin, eut quatre 
enfents rapportés plus haut. 

Louis-Auguste, seigneur de La Mauvinûère, Saint^uentin, Mazerolles et 
Givrezac, et aussi de Ghermeneuil (1717), qui appartint ensuite à son frère* 
Gabriel-Antoine, dont la veuve le vendit en 1756 à François Mouchard, secré- 
taire du roi, épousa en 1723Marie- Jeanne de Marioletenl7S8Marie-MicheIte-Made' 
leine-Louise de Melun-Maupertuis, veuve de M. de Mosnier, dont il eut entre au- 
tres enfants : 1* Jehan-Pierre-Louis, qui suit, et S* Marie-Gabrielle, femme en 
1753 de François-Germain, comte de Goubert, chevalier de Saint-Louis, capitaine 
de vaisseau. 

Jehan-Pierre-Louis, capitaine au régiment de Flandres-Wallonnes, au service 
de l'Espagne, épousa, en 1767, Jeanne-Barthélemie de Saint-Pierre, dont : 1* 
Louis-Mane, qui suit : 2» Etienne, maréchal-des-logis de la garde du roi, mort 
sans postérité : 3» Marie-Henriette, mariée en 1800 à Olivier de Queux de La 
Gorce, émiffré, lieutenant-colonel d'artillerie, chevalier de Saint-Louis et de ^ 
la légion d'honneur. 

Louis-Marie Ancelin. seignenr de Saint-Quentin de Ransanne. où il demeu- 
rait, épousa en 180é Marie-Henriette dé Gouvidott de Saint-Pallais, dont sont 

Tome VII. S6 



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I 



— 402 — 

Christophe, chevalier, seigneur de Bernessart, eut de 'sa 
femme, Jeanne de Modica, (ille unique d'Amador de Modica, 
chevalier, seigneur de Saint-Christophe et de La Garde-aux- 
Valets, veuve vers 1693 et vivant encore en 1698, la seigneurie 
de La Garde, paroisse de Croix-Chapeau, où il se fixa après 
avoir, en 1678, aflermé Bernessart, moyennant 1,500 livres. Ses 
enfants furent : 1^ Gabriel-Alexandre, qui paraît être mort céli- 
bataire ; 2^ Marie-Anne, ursuline à Saint-Jean-d*Angéiy ; 3^ 
Jeanne ; 4® Pierre-Gabriel, tenu, le !•' septembre 1686, sur les 
fonts de Croix-Chapeau, par Pierre Arnou de Vaucressou, 
intendant de La Rochelle, et par Gabriello Noblet de SeuL 
Pierre-Gabriel, chevalier de Saint-Louis, lieutenant de vais- 
seau, épousa Andrée Viguier, morte le 25 septembre 1729 à 
Gemozac, où elle fut enterrée dans l'église : d'elle naquirent : 
l"" le 21 octobre 1706, Louis-Auguste, qui suit; 2<^ le 16 juin 
1719, à Gemozac, Gabriel-Alexandre, tenu sur les fonts par son 
oncle Gabriel-Alexandre Ancelin et par sa grand-tante Elisabeth- 
Antoinette de Guist ; il fut capitaine au régiment de la reine 
cavalerie, chevalier de Saint-Louis, et mourut sans postérité 
le 29 octobre 1794, à Touvent, près de Pons, où il était en dé- 
tention ; 3® Marie-Josèphe, née en 1710, morte à La Rochelle, le 
7 janvier 1776, mariée à son cousin, Gabriel-Antoine Ancelin, 
chevalier, seigneur de Saint-Quentin, Savarie et Chambon, 
capitaine au régiment de la reine infanterie, chevalier de 
Saint-Louis, mort en 1740 ; elle eut quatre enfants : a Louis- 
Gabriel, baptisé le 15 mars 1735, seigneur de Chambon et 
aiAngoute, membre de l'académie de La Rochelle, élu en 1789 
député suppléant aux états généraux, mort sans postérité à La 
Rochelle le 2 février 1807; b Gabriel- Joseph, baptisé le 25 
octobre 1736 à Croix-Chapeau, décédé à Poitiers le 20 sept- 
embre 1797; c Elisabeth-Alexandrine, baptisée le 25 septembre 
1737 et inhumée le 23 novembre 1745 ; d Gabriel-Antoine- 
Joseph, baptisé le 7 janvier 1739, mort le 9 août 1742. 

Louis Ancelin, le châtelain de Bernessart en 1789, avait pour 
père le fils de Pierre-Gabriel et d'Andrée Viguier, Louis-Au- 
guste Ancelin, chevalier, soigneur de Bernessart, Marignac et 
La Garde-aux- Valets, né à Croix-Chapeau le 21 octobre 1706, 
lieutenant au régiment de la reine infanterie. La mère apparte- 
nait à la famille de Vallée de Monsanson (1). En effet, le 7 mars 



issus : 1* Charles-Louis-Marie, qui suit ; 2* Louis- Amédée, marié en 1847 à Marie- 
Eulalie des Champs de La Villeneuve de Brèche, mort sans postérité. Charles - 
Louis-Marie, époux (1835) de Marie- GabrieUe de Vasselot de La Chesnaye, a eu 
trois enfants : 1* Eugène-Louis -Marie, qui a épousé d'abord NeUy-Emma Nou- 
veau de La Carte en 18fô, dont une fille, puis en 1873 Elodie Cousm de Feugré, 
veuve du comte Je Charron de Brie ; 2* Angèle-Marie-Henriette, épouse en 1873 
de Charles Pasquanet de Lavaud, baron de Picrrebrune, dont une fille, et 
3* Albert-Marie. Albert-Marie a épousé, en 1870, Marie-Louise de Vassal -Mon- 
yiel, dont une fille et un fils, Jehao-Louis-Marie, dernier représentant mâle de 
] a famille Ancelin. 
(1) La famille de Vallée eut au commencement du xti* siècle la terre du Mon- 



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— 403 — 

1741, àMonsanson, devant François Boybellaud, prêtre, cha- 
noine de Sablonceaux, en présence de Louis-Auguste Ancelin, 
chevalier, seigneur de La Mauvignière, Saint-Quentin, Maze- 
rolles et Givrezac, de Michel Ancelin, seigneur de La Mauvi- 
gnière, ses oncles à la mode de Bretagne, de Charles-Gaspard 
de Vallée, seigneur de Monsanson, frère de la future, Louis- 
Auguste Ancelin avait épousé Marie- Victoire de Vallée, fille de 
Louis de Vallée, écuyer, seigneiur deMonsanson, et de Margue- 
rite de La Laurencie. De cette union naquirent entre autres 
Louise- Victoire de Marignac, mariée à Charles-Thomas de Val- 
lée, et Louis. 

Louis Ancelin, né et baptisé à Gemozac, le 22 mars 1744, en- 
tra dans la marine à treize ans comme ^arde ; il fit campagne à 
bord du Dragon , commandant du ChafTault de Besné , de 
l'Intrépide, commandant Levassor de La Touche-Tréville, et 
de V Utile; il prit part au combat livré par Louis-Charles, comte 
du ChafTault deBesné contre une division anglaise le 27 octo- 
bre 1758, plus tard, en 1765, au bombardement du Salé et de 
Larache, sur les côtes du Maroc. Enseigne de vaisseau, à 23 
ans, le 18 août 1767, il fut successivement embarqué sur VHip' 
popotarnSy commandant Louis-Philippe Rigaud, marquis de 
Vaudreuil, pour la campaçne de Saint-Domingue, sur la Ber^ 
gère, commandant Green de Saint-Marsault pour la campagne 
de la Martinique, et sur la Diligente, commandant le comte 
d'Amblimont ; le 14 février 1778f il était lieutenant de vaisseau. 



sanson en la commune du Gna qui était venue aux Rabaine par le mariage en 
1445 de Jacquette Bertrtund, fille de Jean Bertrand, écuyer, seigneur de Monsan- 
son, chamMllan de Charles VII, avec Jean de Rabaine, seigneur d'Usson. Sa- 
muel de Vallée épousa, le 2 décembre 1524. Andrée de La Tousche; et mu fils, 
Joachim de Vallée, seigneur de Gibran et de Monsanson, se maria : 1», le 14 sept- 
emJ)re 1544, avec Françoise Arnaud, et 2», le 12 mars 1572, avec Louise de 
Bnrlé. Le 8 août 1004, Daniel de Vallée prit pour femme Noémi Ghevallean ; et 
son fils, Louis, le 12 avril 1629, Madeleine de Saint-Mathieu, dont il eut : 
1' Louis, marié le 12 janvier 1666 à Marie Gosma ; 2* Claude, épouse de Marc- 
Antoine de La Porte, sieur du Fresneau. 

Louis de Vallée, seigneur de Monsanson, de son union avec Marguerite de La 
Laurencie, eut quatre enftmts; 1- Charles-Gaspard ^ écuyer, seigneur de Mon- 
sanson. marié en 1734 à Marc-Anne de Beaupoil, puis en secondes noces à Angé- 
lique de Cumout, veuve en 1774; 2* Marguerite, femme d'Antoine de Beaupoil 
de Saint-Aulaire, veuve en 1787 ; 3* Marie- Victoire, mariée le 7 mars 1741, à 
Louis-Auguste Ancelin > de La Garde-aux- Valets ; 4' Marie-Marguerite- Anne, dé- 
cédée célibataire, dont la succession fut, le 4 prairial an viii, par acte de Petit, 
notaire à Saintes, partagée entre Marguerite, sa sœur, veuve d^Antoine de Beau- 
poil ; Louise-'N^ctoire Ancelin, épouse séparée de biens de Charles-Thomas de 
Vallée, fils de Charles-Gaspard. Charles-Thomas de Vallée, fils d'Angélique de 
Cnmont, qui. veuve, habitait tantôt Monsanson, tantôt Le Taillant, en la paroisse 
de Virollet, nef possédé en 1678 par Timothée de Cumont, époux de Marie de 
Rabayne, contracta mariage avec sa cousine germaine, Louise- Victoire Ancelin 
de Marignac, fille de Louis-Auguste Ancelin de La Garde, sei{(neur de Bernes- 
sart. 11 emigra ; de retour, il habita le domaine de Touvent, héritage en partie 
de sa femme, et mourut en 1807. Cette famille qui porte de sable d un lion 
rampant d^or^ contourné y couronné de même, armé et lampassé de gueules y est 
représenté par M. Ernest de Vallée, demeurant au château de Giheaud, com- 
mune de Marignac, petit-fils de Qiarles-Thomas et époux de Laure de Lajus 



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— 404 — 

Deux ans après, le G avril 1780, à Eterville (Calvados), il épousa 
devant Tabbé de Gairon, curé d^Eterville, oncle de la future, 
qui mourut émigré en Allemagne, Âlexandrine- Victoire-Hélène 
de Morant, fille majeure de Charles-Nicolas de Morant, cheva- 
lier d'Eterville, ancien officier d'infanterie, et d'Anne de Gai- 
ron, de la paroisse de Saint-Pierre de Caen, d^une ancienne 
famille de Normandie, dont La Chenaye-Desbois a donné, t. z, 
la généalogie. De cette union naquirent : 1^ le 6 février 1781, 
Louise-Joséphine-Anne-Âlexandrine, tenue sur les fonts par son 
aïeul et son aïeule maternels Charles-Nicolas de Morant, et Anne 
de Cairon ; elle épousa, le 18 juin 1805, Henri-Anne Hocbocq, 
inspecteur général de Tenregistrement et des domaines, à 
Saintes, né le 26 avril 1768 à Fontevrault, où son père, Anne- 
Philibert Hocbocq, était officier de Tabbaye, procureur et notaire 
de la châtellenie. Henrv-Anne Hocbocq, chevalier de la légion 
d'honneur, mourut le 17 juin 1849 à La Rochelle, où mourut 
aussi son fils en 1878, Gharles-Henri-Edmond, directeur des 
domaines ; 2^ le 8 août 1783, Louise- Victoire-Antoinette, qui 
eut pour parrain et marraine son oncle et sa tante pater^ 
nels, Charles-Thomas de Vallée, seigneur de Monsanson et 
Louise- Victoire Ancelin, son épouse ; elle épousa Denys Orous- 
seau de Chapitre, propriétaire aux Touches de Périgny, et mou- 
rut à Saintes en 1867 laissant une fille, Anne-Louise-Irma, 
veuve depuis 1858 d'André-Eugène Le Veneur de Beauvais, 
dont un fils ; 3"* le 11 juin 1785, Louis-Henri-Auguste-Ambroi- 
se, baptisé à Oemozac le 15 juin 1785, né le 11 ; décédé le 11 
mai 1854 à Bernessart ; 4® Louis-Auguste, capitaine au 2* régi- 
ment des grenadiers à cheval de la garde du roi, chevalier de la 
légion d'honneur, décédé célibataire à Verss^illes le 12 niai 
1817; §0 le 5 juillet 1794, Louise-Emilie — Groseille, disent 
les registres de l'état civil, — qui épousa en 1819 Faure, per- 
cepteur à Aunay, dont une fille, décédée religieuse du Gar- 
mel. 

Forcé par sa santé de quitter la marine (19 octobre 1781), 
Louis Ancelin, après 24 ans de services et de nombreuses 
campagnes, obtint une pension de 600 livres sur le trésor 
royal. Il se fixa à Bernessart où il espérait pouvoir tranquille- 
ment achever son existence sous les vieux ombrages de ses bois. 
Quand vint l'émigration, il refusa de partir. Qu avait-il à crain- 
dre ? Soldat, il avait bien servi sa patrie ; il ne s'était point mêlé 
aux agitations politiques. Oui, mais il comptait sans la méchan- 
ceté et l'envie. Quoique ses revenus eussent été considérable- 
ment réduits par la suppression des redevances seigneuriales, 
quelqu'un trouva qu'il était encore trop riche et convoita le 
domaine de Bernessart qu'il achèterait sans doute à vil prix s'il 
était confisqué sur le condamné Ancelin. La délation du reste 
était à Tordre du jour, et les comités accumulaient avec empres- 
sement tout, vrai ou faux, ancien ou récent. On va voir de quel 
crime abominable il fui accusé. 

On lit sur les registres du comité de surveillance de la com- 



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— 405 — 

mune de Qemozac, district de Saintes, le 27 avril 1794 (Voir 
Archives nationales, W 412) : « Auiourd'hui, huit floréal, Tan 
II de la république une et indivisible, je dénonce qu'il m'a été 
rapporté par les citoyens Pierre Birot, maréchal de cette com- 
mune et du citoyen Vigniaud, marchand de la commune de 
MazeroUe, lesauels me ont dit que le citoyen Jean Yvonnet, 
aussi marchana du lieu de Lausigneac en cette commune, était 
aussy avec eux lorsque le nommé Ancelain, dit Lagarde, du 
lieu de Bernessard, sadite commune, leur lança certains propos 
en demandant au citoyen Birot sy il ne voulait pas lui payer 
ses rentes, qui étaient des rentes ci-devant nobles ; et le citoyen 
Birot luy répondit qu'il paierait si les autres payaient. Et, sur- 
le-champ, Ancelain commença à dire : « Ah I vous ne voulez 
» pas me payer ! Va, va, l'empereur vous fera bien payer s'ila 
» une fois fait descendre ses troupes en France ; ils vous rendront 
» doux comme des moutons ! » Et ces propos tenus dans Tannée 
mil sept [cent] cmatre-vingt onze, vieux style, et en présence 
desdits citoyens Birot et Vigniaud et Yvonnet, sus-nommés, 
qui ont signé avec moi, excepté ledit Vigniaud qui a déclaré 
[ne] le savoir faire. Fait au comité de surveillance les jour, mois 
et an que dessus. Signé : Pierre Birot et Pélisson, maire de 
ladite commune de Gémauzac ». 

Une deuxième pièce est le procès-verbal de Penquéte faite par 
le comité de surveillance à la suite de cette dénonciation : 

« Déposition des témoins cy-après nommés, concernant la 
dénonciation des citoyens Pélisson et Birot contre Ancelin La- 
garde-Bemessart : 

» Joseph Vignaud, mandé par le comité, est entré. Le prési- 
dent lui ayant demandé son nom, son âge, sa demeure et sa 
profession, il a répondu être âgé de cinquante-trois [ans], qu'il 
était marchand, restant au village de La Vallière, commune de 
MazeroUe. Le président lui ayant fait faire son serment de ne 
dire que la vérité, rien que la vérité et toute la vérité, et lui 
ayant donné lecture des faits dénoncés dans ladite dénonciation, 
il nous a déclaré que les faits dénoncés étaient vrais et qu'il 
n'avait rien à ajouter, rien à diminuer ; et l'ayant interrogé s'il 
ne savait point quelqu'autre chose concernant ledit Lagarde, a 
répondu que non et a déclaré ne savoir signer. 

D Est entré ensuite le citoyen Yvonet qui devait être entendu; 
et après lui avoir fait faire son serment de la même manière 
cy-dessus et lui avoir demandé son nom, son âge et sa profes- 
sion, il a répondu s'appeler Yvonet, du village de Lauzignac, 
commune de Oémozac et être âgé de trente-huit ans, faisant le 
commerce sur les cochons. Interrogé s'il avait entendu tenir des 
propos contre-révolutionnaires à Lagarde, dit Ancelin, en l'année 
1791 (vieux style), a répondu « non »; interrogé s'il avait en- 
tendu dire à Lagarde ou faire des menaces à un citoyen, s'il ne 
lui payait pas ses rentes, et que, s'il ne les payait pas, l'empe- 
reur viendrait en France et les iérait bien payer et les rendrait 
doux comme des moutons, a répondu ne se rappeler en aucune 



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— 406 — 

manière des propos que pouvait avoir tenus ledit Lagarde et a 
déclaré ne savoir signer d. 

« Déposition du citoyen Couché, de Chez-Pélisson, commune 
de Gravant : 

» Est entré le citoyen Couché, et après lui avoir fait faire le 
serment de ne dire que la vérité, toute la vérité, et rien que la 
vérité, et lui ayant demandé son âge et sa profession, il a dit 
être âgé de cinquante-quatre ans et cultivateur. Interrogé ledit 
Couché si, dans Tannée 1791, il n'avait pas entendu dire à La- 

farde des propos tendant à Tavilissement de la république, en 
isant à l'égard de ses rentes que les troupes de l'empereur 
viendraient en France et les feraient bien payer, a répondu le- 
dit Couché qu'il ne se rappelait point dans quel temps il lui 
avait dit : « Ah ! vous ne voulez pas me payer mes rentes ! Va, 
n va, quitte faire; nous ferons bien dévaller des gens de l'empire 
]> et qui vous les feront bien payer. Ce sont des hommes qui font 
» peur à les voir; ils àont un demi-pied plus grands que nous » ; 
mais que, pour embellir les paroles qu'il venait de dire, il avait 
dit : « Mais pourtant, si ces gens-là viennent, ils nous écrase- 
» ront tous ! > Interrogé s'il ne lui avait point entendu dire quel- 
qu'autre chose dudit Lagarde, a répondu que non ; interrogé où 
il était lorsqu'il lui tint ces propos, a répondu qu'il était dans 
ses vignes, tout seul avec lui. Demandé s'il savait signer, a ré- 
pondu <K oui » ; et a signé sadite déposition. Signé : Pierre Cou- 
ché. » Suivent les signatures : PI. Curaudeau, président ; P.-S. 
Guillet, secrétaire. 

Et c'est tout. Mais vraiment y avait-il là matière à fouetter un 
chat? Un créancier mécontent réclame sa dette; on refuse; il 
menace ; il dit que, t si les gens de Tempereur viennent, ils 
feront bien payer : car ils sont horribles, et ont un demi-pied 
de plus que nous ; d'ailleurs, ils nous écraseront tous ». Et il 
y a trois ans que ces paroles ont été dites ; trois ans, c'est-à-dire 
en 1791, et elles tendaient a à l'avilissement de la république », 

âui n'existait pas encore, n'étant née que le 21 septembre 1792. 
int-elles été prononcées? Birot et Vignaud déclarent qu'Yvon- 
net était avec eux quand ils les ont entendues. Yvonnet, sous 
la foi du serment, jure qu'il n^a jamais entendu Ancelin dire 
cela. On va voir le résultat de cette boutade, et la suite d'une 
dénonciation. D'abord, on arrête Louis Ancelin, et on le jette 
dans les prisons de Saintes. On y jette aussi, quoiqu'enceinte, 
sa femme qui n'avait pourtant pas dit un mot de la république. 
Elle resta aux Sainte-Claire quelque temps. Puis, son état ins- 
pirant quelque intérêt, par les soins de Marassé elle obtint la 
permission d'habiter en ville ; elle alla rue Saint-Michel, et 
quelques jours après, le 17 messidor an ii (5 juillet 1794), elle 
donna le jour à une fille, Louise-Emilie, qui fut inscrite sous 
le nom de a Groseille, enfant femelle, née du mariage de Louis- 
Ancelin Lagarde, cy-devant ex-noblc, ex-otlicier de vaisseau de 
la marine, etd'Alexandrine-Victoire-Hilaire Maurant, habitant- 
de la commune do Gemozac et depuis plus d'un an (?) à Xains 



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— 407 — 

tes ». La naissance précédait de huit jours seulement la mort 
de son père. 

La dénonciation et Tenquôte sont transmises à l'administra- 
tion du district de Saintes. 

Le 6 prairial an ii (25 mai 1794), un mandat d'arrêt est décerné 
contre Louis Ancelin avec ordre de le transférer à P^ris. 

« Extrait des registres des délibérations du district do Xan- 
tes. 

» L'administration du district de Xantes, après avoir scrupu- 
leusement examiné le procès-verbal de la dénonciation faite 
par les citoyens Birot et Pélisson, maire de la commune de Gé* 
mozac, au comité de surveillance de ladite commune, contre le 
nommé Âncelin dit Lagarde, du lieu de Bernessard, môme 
commune, ensemble les dépositions des citoyens Vignaud, 
Yvonnet et Couché sur ladite dénonciation, et oui l'agent natio- 
nal, 

» Considérant qu'il résulte tant de ladite dénonciation que 
des dépositions dont elle a été suivie, que ledit Ancelin, dit 
Lagarde, est inculpé d'avoir dit en 1791 à un citoyen, sur le 
refus que celui-ci lui fit de lui payer des rentes ci-devant no- 
bles qu'il prétendait lui être dues : « Ah ! vous ne voulez pas 
» me payer ! Va, va^ l'empereur vous fera bien payer, s'il a une 
» fois fait descendre ses troupes en France; il vous rendra doux 
9 comme des moutons. » 

» Considérant que ces propos décèlent de la part dudit Ance- 
lin une intelligence secrète avec les ennemis de l'état, puisqu'il 
prédit l'arrivée des troupes impériales en France, et qu'ainsi 
ce particulier doit être rangé dans la classe des prévenus de 
conspiration contre la république ; 

Considérant enfin que l'article 1*' du décret du 27 germinal 
concernant la répression des conspirateurs, porte que ces sor- 
tes de prévenus seront traduits de tous les points de la répu- 
blique au tribunal révolutionnaire de Paris ; 

h Nous arrêtons que ledit Ancelin La Garde, actuellement 
en état d'arrestation dans cette commune de Xantes comme me- 
sure de sûreté, sera arrêté et pris au corps à la diligence du 
chef de la gendarmerie que nous requérons à cet effet, et qu'il 
sera de suite conduit de brigade en brigade dans la maison de 
justice du tribunal révolutionnaire de Paris où il sera écroué. 
En conséquence, nous renvoyons ledit Ancelin et les pièces de 
la procédure commencée à instruire contre lui par le comité de 
surveillance de Gémozac à l'accusateur public dudit tribunal 
pour être par lui fait suite de ladite procédure ainsi qu'il appar- 
tiendra. 

» Xantes, le 6 prairial l'an ii de la république une et indivisi- 
ble. 

» Signé : Hilleret, Moreau et Godet, secrétaire greffier ». 

Ancelin La Garde est aussitôt transféré à Paris; et le 1*' mes- 
sidor (19 juin 1794), il est écroué à la conciergerie. Il n'en de- 
vait sortir que pour monter sur l'échafaud. 



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— 408 — 

Le 23 messidor (11 juillet 1794), Ancelin dit Lagarde compa- 
rait devant le tribunal révolutionnaire sous la prévention 
d'intelligences secrètes avec les ennemis extérieurs de la 
république. > Le procès-verbal de la séance du tribunal crimi- 
nel révolutionnaire du 23 messidor an ii, constate que sur 30 
accusés, Q étaient absents. Au numéro 7 figure : « Louis Ance- 
lin dit Lagarde, âgé de cinquante et un ans, ex-noble né à 
Bernessart, département de la Charente-Inférieure, demeu- 
rant à Saintes, ex-lieutennant de vaisseau de Tétat >. Le 
procès-verbal relève onze chefs d'accusations collectifs, sans 
indiquer à quels accusés se rapporte spécialement chaque chef. 
Aucun témoin, aucun défenseur. Fouquier-Tinville avait dressé 
cet acte d'accusation : 

c Antoine-Quentin Fouquier, accusateur public, expose que, 
par arrêté du comité de sûreté générale et autres arrêtés sous 
diverses dates, les nommés... Ancelin dit Lagarde... ont été 
traduits au tribunal révolutionnaire; au'examen des pièces 
adressées à Taccusateur public, il en resuite que Ancelin dit 
Lagarde est prévenu d'avoir dit, en 1791, à des citoyens qui re- 
fusaient de lui payer des rentes féodales : « Ah t vous ne voulez 
pas me payer; ehl bien, Tempereur vous fera bien payer. S'il 
a une fois fait descendre ses troupes, il vous rendra doux comme 
des moutons » ; ce aui prouve que Lagarde comptait sur les 
secours de ces cruels ennemis de la France pour le rétablir 
dans ses prétendues prérogatives nobiliaires... D'après Texposé 
ci*dessus, l'accusateur public a dressé la présente accusation 
contre les prévenus sus-nommés pour s'être déclarés les enne- 
mis du peuple français, soit en entretenant des intelligences et 
correspondances avec les ennemis intérieurs et extérieurs 
de la république, soit... 
« Fait au cabinet de l'accusateur public, le 22 messidor an ii. 

» A.-Q. POUQUIBR. » 

Vu la déclaration du juré de jugement, faite individuellement et 
à haute et intelligible voix en l'audience publique du tribunal, 
portant « que lesdits... Louis Ancelin dit Lagarde... sont con- 
vaincus de s'être déclarés ennemis du peuple en entretenant 
des intelligences criminelles avec les ennemis de l'état, le 
tribunal, après avoir entendu l'accusateur public sur l'ap- 
plication de la loi, condamne à la peine de mort les dits... 
Louis Ancelin dit Lagarde..., conformément aux dispositions 
des articles 4, 5, 6 et 7 de la loi du 22 prairial dernier ; déclare 
les biens de tous les sus-nommés acquis à la république, en 
conséquence de l'article 2, titre ii de la loi du 10 mars 1793; 
ordonne qu'à la diligence de l'accusateur public le présent 
jugement sera mis en exécution dans les vingt-(^uatre heures 
sur la place dite Vincennes, et qu'il sera lu, publie, imprimé et 
affiché dans toute l'étendue de la république. Fait et prononcé 
le 23 messidor l'an ii de la républlq^ue, une et indivisible, en 
l'audience publique du tribunal ou siégeaient les citoyens 



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— 409 — 

René-François Dumas, président, Oharles Harny et Obarle« 
Bravet, juges, qui ont signé le présent jugement avec le gref* 
fier». C'était seize jours seulement avant le 9 thermidor. 

Dans le huitième fascicule de « la liste générale et très exacte 
des noms, âges, qualités et demeures de tous les conspirateurs 
^ui ont été condiBtmnés à mort par le tribunal révolutionnaire 
établi à Paris par la loi du 10 mars 1793, pour juger tous les 
ennemis de la patrie », nous avons relevé la mention suivante : 
c Liste des guillotinés, barrière Renversée, ci-devant barrière du 
Trône. Séance du 23 messidor ; le tribunal, salle de la Liberté, 
a condamné à la peine mort les nommés : Dumolard, 21 ans, 
né à Strasbourg, militaire ; Oohier, 34 ans, né à Paris, admi- 
nistrateur du district de Pontoise, clerc de procureur et garçon 
de boutique ; Gleize, 30 ans, né à Brier, ex-vicaire à Bauchize ; 
Millelongue^ 74 ans, né à Sainte-Oranisne, officier de santé et 
greffier de justice de paix ; L. Âncelin, dit Lagarde, 59 ans, 
né à Bernessart, ex-noble ; Royerdit Beziers, néà Beziers, 39 ans, 
savonnier; convaincus de s'être déclarés les ennemis du peuple 
en entretenant des intelligences avec les ennemis de l'état et 
pratiquant des faux pour favoriser leurs projets, en applaudis- 
sant aux crimes de Oapet, aux assassinats commis en la per- 
sonne des représentants du peuple, Marat et Lepelletier, en 
entretenant des intelligences avec les aristocrates, abusant des 
fonctions d'administrateurs pour les favoriser, en pratiquant 
des faux en écriture authentique pour protéger les rebelles de 
la Vendée, en cherchant à décourager et interdire les citoyens 
en les menaçant de la férocité des Autrichiens et en exagérant 
perfidement leurs forces, enfin en provoquant le massacre des 
patriotes et le rétablissement de la royauté, ont été exécutés le 
23 messidor ». Oette longue énumération de crimes est, à peu 
de chose près, exactement la même pour tous les prévenus ; 
chaque jour on l'emploie et tout aussi justement. 

Le Dictionnaire des individxis condamnés à morty de Pru- 
dhomme, dit? « Âncelin (Louis), dit La Garde, ex-noble, lieute- 
nant de vaisseau, âgé de 51 ans, né à Benessart, domicilié à 
Xaintes, département de la Charente-Inférieure^ condamné à 
mort le 23 messidor an ii, par le tribunal révolutionnaire de 
Paris, comme convaincu d'sCvoir applaudi aux crimes de Oaçet, 
aux assassinats de Marat, de Lepelletier ; d'avoir provoqué la 
dissolution des sociétés populaires ». 

Les biens d' Ancelin étaient confisqués ; c'était l'important. 
On procéda à la vente. Girardeau, les 17, 18 et 25 thermidor en 
fit 27 lots. (Voir aux archives départementales de La Rochelle 
toutes les pièces relatives à cette adjudication). La plus grande 
partie du domaine de Bernessart, les cinq premiers lots, fut 
rachetée par la citoyenne Morant, veuve Ancelin dit Lagarde^ 
pour un prix de 150,875 fr. (1). Parmi les adjudicataires des 

(1) C'est ainsi qu'elle se rendit syndicataire du premier lot consistant notam- 
ment en une maison avec chambres basses et hautes, salon, cuisine, office, gre- 



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— 410 — 

autres lots nous retrouvona les noms de Pélisson et Birot, les 
dénonciateurs I 

Madame Âncelin de La Garde ne voulut pas, avec ses jeunes 
enfants, habiter le château de Bernessart où elle ne se sentait 
pas en sûreté ; elle préféra rester à Saintes où, le 28 thermidor 
an VI (7 août 1798), par acte de Petit, notaire, elle acheta, 
moyennant 6,175 francs, une modeste maison, rue de l'Egalité, 
ci-devant Saint-Michel. Il résulte d'une requête présentée par 
elle au tribunal de Saintes, le 2 messidor an xiii (20 juin 1805) 
que « l'innocence de son mari fut reconnue et affichée publi- 
quement, au nom des autorités ; mais les biens n'en avaient pas 
moins été confisqués, vendus et perdus. Le montant des en- 
chères (23, 25 et 27 octobre 1794) n'avait pas atteint 200,000 fr., 
payables en assignats, le dixième dans le mois, le reste en 
neuf ans. Comme indemnité de cette propriété qui valait 
500,000 francs, les héritiers, sur le million des émigrés, re- 
çurent une somme de 24,075 francs qui fut payée en rente 
3 0/0 calculée au pair. Bernessart, le 14 septembre 1807, devint, 
par suite d'un partage de famille, la propriété du fils aîné, mo- 
yennant 52,000 francs à partager entre la mère et les autres 
enfants. Cette terre appartient ^ujourd^hui à la fille de Tac- 
quéreur, M"* Repéré, qui l'habite. 

N« 373, t. VII, p. 204. François Aigron, sieur de Combisant. 
— Les motifs pour lesquels Mazarin ou la reine-mère se défiait 
du lieutenant-général de Cognac sont suffisamment expliqués 
dans les documents sur la ^onde à Cognac, que j'ai publiés 
dans le tome xii des 4ifchives. François Aigron était du parti 
de la fronde, ainsi que rétablit sa discussion avec Jacques Pel- 
luchon Destouches, xii, p. 365 ; et il ne faut pas être surpris 
que, pendant le siège de Cognac, on lui ait conseillé de se reti- 
rer hors de la ville (p. 359). J. P. 

N'' 377. Landreaû du Maine du Picq. — Avocat et assesseur 
en la maréchaussée de Saintes, Landreaû du Maine du Picq, 
outre son Traité de législation philosophique (1787), a encore 
écrit Digression sur le célibat des prêtres et des militaires, 
etc., qui forme le 3* volume de sa Législation philosophique 
(Paris, Tauteur; Debure, 1787, un vol. in-12). L. 

— Il y avait à Saintes un avocat du nom de Landreaû, qui com- 
mandait la troupe de cinquante maîtres vêtus d'un uniforme 
rouge, qui alla, le 18 septembre 1739, à La Roulerie, sur la 
route de Saint-Jean d'Ângély, recevoir l'infante d'Espagne, 



nier, foumiers, écurie, chaufferie, chais, granges, pigeonnier, toits à brebis et à 
cochons et autres servitudes, cour, jardin, vivier, terre, prés. Vignes d*une 
contenance de 94 joumaui; — du 2* lot comprenant une maison servant au 
métayer, avec jardin, terres, d'une contenance de 58 journaux, et de trois autres 
lots, en bois, d'une contenance de 8 journaux ; au total, environ 160 journaux, 
soit 54 hectares 



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- 411 — 

Louise-Elisabeth de France, fille de Louis XV. (Études sur la 
ville de Saintes, page 61). Ce ne peut être Tauteur du traité de 
1787. Il figure, en 1742, sur la liste des impositions pour la 
paroisse Saint-Michel. II y a aussi un Landreau, un des vingt- 
quatre notables élus à Saintes le 11 octobre 1790 (Idem, 81), 
c'est sans doute le nôtre. A. 

— Monsieur maître Joseph-Gaston Landreau, du Maine-au- 
Picq, qualifié avocat au parlement de Bordeaux, juge-sénéchal 
civil et criminel des tetres et châtellenie des Gons, conseiller 
du roi assesseur en la maréchaussée générale d'Âunis et de 
Saintonge au département de Saintes, fils de Landreau, bour- 

feois vivant noblement, et de Marie Marchais, était, je croîs, 
es environs de Jonzac ; il épousa, en 1769, une riche veuve, 
plus âgée que lui, Anne Sureau, fille de Théodore Sureau, 
négociant à Cognac, et de Marguerite Dexmier de La Groie. 
elle était veuve en premières noces de messire Guillaume 
Ësrable, écuyer, conseiller du roi, secrétaire de ses maison 
couronne et finances de France au parlement de Bordeaux. 
Son mariage amena de longs procès entre Anne Sureau et le 
frère de son premier mari, Jean Esrable des Barrières, conseil- 
ler du roi, président et lieutenant général civil et criminel en 
rélection et siège présidial de Cognac, lequel était Taieul ma- 
ternel de mon beau-père. Il avait épousé le 18 décembre 1762, 
Marie-Anne Brejon, fille dlsaac Brejon de Lavergnée, et de 
Suzanne Leblanc. Voir, p. 100, Documents sur la ville de 
Saintes. Gallandreau. 

Cognac, 3 juillet 1887. 

N* 378, VII, 292. Un prédicateur franciscain du XVIP siè- 
cle. Nicolas Gaverith, de Vîle de Ré. — Nicolas Gaverith, ori- 
ginaire de Tile de Ré, entra dans Tordre des franciscains. Il 
était au couvent de Mirebeau, en Poitou, lorsque l'évoque de 
Poitiers, Henri-Louis de La Rochepozay, ordonna, en 1626, To- 
raison des quarante heures pour le succès du roi contre les 
« rebelles de La Rochelle et armée navale des Anglois. » Des pré* 
dications qui furent faites à ces cérémonies, résulta un opuscule: 
« DéclamMions spirituelles pour Toraison de quarante heures, or- 
données par le revérendissime prélat monseigneur Henry-Louys 
de La Roche-Posay, très digne évesque de Poitiers, faites dans 
le couvent de Saint-François de Mirebeau, sur les combats delà 

f'uerre navale contre les Anglais et le siège de La Rochelle, Tan 
627. A Poictiers, par la vefve d'Antoine Mesnier, 1627 », in-18, 
HO pages. L'ouvraee est dédié « A très révérende, très noble et 
très Religieuse Abbesse du déuot Monastère de la Trinité de 
Poictiers, Chef de la Réformation des Dames de S. Benoist en 
France, Sœur Jeanne Guychard de Bourbon », par son « plus 
humble et obligé obseruantin, L. Hugues Carbonel, Tolosain. 
A Poictiers, ce 10 novembre 1627. » Il y a des vers latins : c In 
Rvpellœ vrinatores sicarios lictores rebelles et Albiones iiisula- 



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— 412 — 

DOB Gatarenotos scamberlatos Oonfiiratores > ; un sonnet : 

Rochelois aveuglés d'une noire malice; 

des approbations, etc. La « déclamation première » débute ain- 
si : « Aux Armes, aux Armes, Catholiques. Voyés les ennemis de 
nostre foy et de nostre Roy, qui ont démaré d'Angleterre soubs 
la conduittedeBouquinquam, pour envahir Tlsle de Ré, fomen- 
ter Tinsolante Rébellion des Rochelois. Oyés, oyés le Prophète 
loel qui vous donne la Chamade du combat. C&nite tuba in 
Syon. Les Trompettes, les Clairons, les Tambours et les fifres 
sonnent sur la mer et sur terre : Aux Armes, aux Armes, pro 
Aris et focis. » La typographie est aussi fantaisiste que les idées 
du prédicateur : « He ! Catnoliques, les Anglois ont faict voyle 
vers risie de Ré, ces Tritons vouloyent engloutir le Valeureux 
Toyras, leur gorge n'est pas asses grade, c'est ce poysson, c'este 
lamie môstrueue de Tocéà qu'on nous a tirée des quatrains de 
Nostradamus en ces centuries. S. Michel et des chevaliers les 
détruiront. » 

Je n'insiste pas; ces quelques citiCtions donneront une idée 
du livret, que la Bibliographie roc/ielaise a oublié. 

La « déclamation cinquiesme d qui termine l'ouvrage, a été 
« prononcée par Frère Nicolas Gauerith, originaire de l'îsle de 
Re, du conuent de l'obseruance de Mirebeau ; » c'est Ip panéfi^y- 
rique en 119 pages « du séraphique père sainct François. » Li- 
sons ce passage : « Le ciel en son pourpris emmantele tout le 
monde, et par la douceur de ses influences l'alimente, et luy 
distille sa vie. C'est la maison de Dieu, le Paué de Paradis, le 

|>arterre des Anges, fleury d'Estoiles, et d'un éternel Printemps, 
e temple de la Diuinité, la Chappelle ardante du monde, la 
voûte azurée de l'Uniuers. Le nombre des Cieux n'a pas ftous- 
iours esté compté ; tantost on a creu qu'il n'y en auoit qu'un 
seul, dans lequel couloient doucement et glissoient les astres, 
côme dans un Cristal liquiflé et fort tendre : tàtost on en a mis 
huict à cause des diuers mouuements et bransles fort diuers, 
puis neuf, puis dix, unze, douze, cent, et puis si quelque nou- 
ueau Oalilee nous forge quelques autres lunettes, nous courons 
fortune de trouuer encore de nouueaux Cieux, tant il est vray 
que nos esprits sont faibles, et nos instrumés trompeurs et su- 
biets à erreur. Ceste machine ronde faict ces reuolutions circu-. 
laires, par une vistesse inénarrable. Mais c'est un compte de 
Platon de dire que les Estoiles rendent quelque son ou tinte- 
met par leur mouuement; mais le doux coulement du ciel, les 
accords si discordans des mouements contraires, ces douces 
liaisons et diuorces des Estoiles, c'est ce qu'on appelle la 
douce harmonie des Cieux. On nous voudroit faire à croire qu'il 
a esté nômé Ciel upavoç de ceste diction grecque, qui signifie ci- 
zelé et fi^raué, à cause que le zodiaque est composé en douze fi- 
gures (Panimaux : Sunt Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Léo, 
Virgo, Libra, Scorpius, Sagitarius, Capricornus, Aquarius, 
Pisces. En efîeot, ce no sont que de certainla assemblages d'Es- 



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- 413 - 

toiles, que la fantesie 'de rhomme a façonnées en figures et 
constellations qui so rapportent à cette sorte d'animaux; mais à 
la vérité, ils y rapportèt si peu que ce qu'on appelle le Lyon 
pourroit aussi aisément estre apellé un Cinge; la nécessité nous 
a forcez de prendre cela pour argent content, et Dieu mesmes, 
chés Joby se sert de ces façons de parler, les nommant Orion, 
la Baleine, THéridan, les Hiades. Les Estoiles semées par le 
Ciel sont les parties les plus massif ues du Oiel, des boutons de 

flace qui seruent de liaison et d'entretien au Oiel, les canaux 
orés par où la bonté de la nature distille les influences sur 
nous... » 

Voilà où en était la chaire française, l'année môme où nais- 
sait Bossuet. Notre compatriote, lui, au moins, ne s'emporte 
pas contre les Rochelais ; mais que son éloge de saint François 
est loin du Panégyrique de saint Paul! A. 

N^ 383. François- Joseph de La Rochefoucauld. — Un article 
de la Revue d'Aunis^ Saintonge et Poitou, ix* volume, 1869, 
p. 98 et 218, intitulé Messire Jean de La Rochefoucauld, sei- 
gneur de Maumont, Magnac, Barros^ Chaumont, Chétamiàc, 
chevalier du Mont-Carmel et de Saint-Lazare, menuisier à 
Touvres, par M. Louis Audiat, donne quelques détails sur 
François-Joseph de La Rochefoucauld, seigneur de Maumont, 
Maignac et Barros, capitaine au régiment de Navarre, père de 
ce Jean de La Rochefoucauld, « menuisier à Touvres », et sur sa 
femme, Anne Thomas, fille de Jean Thomas, écuyer, sieur des 
Brctonnières, d'une famille célèbre en Angoumois. Il était 
grand-père de Tévêque do Saintes et de Tévôque de Beauvais, 
massacrés aux Oarmes pour la foi en 1792. Voir aussi la généa- 
logie des La Rochefoucauld dans .Courcelles, t. viii, p. 135. 
Or les généalogistes ne citent pas comme fils de François- 
Joseph et d'Anne Thomas, un autre François-Joseph, né à File 
de Ré en 1792 ; mais seulement : 1^ Jean, père des deux évo- 
ques; 2^ François- Victorin, et 3® Marie-Anne. Il est probable 
que le François-Joseph né en Ré n'aura pas vécu. 

D. 



BIBLIOGRAPHIE 



QuâRARD (L'abbé J.-M.) Vie du bienheureux Louis-Marie 
Grignion de Montfort. Rennes, Gaillière, 1887, in-12, 4 vol. 
— Voir compte-rendu dans le Bulletin, t. vu, p. 193. L'auteur 
écrit Grigniony contrairement à l'usage adopté, parce que Gri' 
gnion est l'orthographe des actes officiels, de la signature du 
bienheureux, des membres de sa famille et aussi des bio- 
graphies contemporaines. 

' (Rabbg). Société de Saint^Vincent de PauL Conférence de 



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— 414 — 

Cognac. Assemblée générale du 12 décembre 1886. Oognac, 
irapr. Béraud, 1887, in-8, 17 pages. 

Synode régional officieux des églises réformées évangéli- 
ques de la 4* circonscription. Saintes, imp. Loychon, in-8, 16 
pages. 

Rapport de M. le maire de La Rochelle (M. Delmas), sur la 
désaffection des églises de Saint-Jean et de Saint-Nicolas, 
La Rochelle, imp. Siret, in-4^, 12 pages. 

Rautlin de La Roy (de), ingénieur civil. Le port de La 
Rochelle, Situation des travaux du bassin de la Palice. Niort, 
Clouzot, 1887, in-8, 43 pages. 

Renaud (Hyacinthe). Le siège de La Rochelle. La Rochelle, 
Robin, 1887. 

Rétaud (Louis). Thèse pour le doctorat en médecine. Roche- 
fort, Imp. Thèze, 1886, in-8% 44 p. 

RoALDÈs (François) Discoujrs de la vigne^ publié avec divers 
autres documents inédits, par Philippe Tamizey de Larroquc. 
Bordeaux, imp. Oounouilhou, 1886, in-S"^, 107 pages. (Extrait à 
120 exemplaires des Actes de Vacadémie des sciences^ belles 
lettres et arts de Bordeaux, 1885). — Courte dissertation sur la 
vigne, mais ample notice sur l'auteur, notes abondantes et 
variées sur son opuscule, par MM. de Larroque et Dezeimeris ; 
c'est tout dire. 

Rondeau (Philippe), ancien conseiller h la cour d'appel de 
Poitiers. Les cahiers de doléances pour les états généraux en 
Aunis et en Saintonge et particulièrement à Rochefort. Lec- 
ture faite à la séance publiaue de la société des Archives, à 
Rochefort, le 9_janvler 1886. Rochefort, société anonyme de 
l'impr. Charles Thèze, 1886, in-18, 20 p. — Extrait des Tablet- 
tes des deux Charentes. 

RouLLBT (Oaston). Catalogue. (Un artiste au Tonhin et en 
i4nnam), par Oaston Rouliet). Paris, imp. Renou, 1886, in-8. 

Salis (de). Agrippa d'Aubigné eine Huguenot-tengestalt. 
Heildelberg, Winter, 1884, in-8, xii-128 pages, avec portrait. 

Sbbaux (Mgr Alexandre-Léopold), évoque d'Angoulôme. Vie 
de Mgr Jean-Baptiste Bouvier j évêque du Mans. Ângouléme, 
Rousseau, 1886, in-18, 341 p. — Excellente biographie, écrite 
avec cœur, d'un style sobre et net, qui met bien en lumière 
cette physionomie d' évêque, un peu gallican, dit-on, et fait ap- 
précier a la fois, le pasteur, l'homme et Técrivain, l'homme sur- 
tout. 

Société de Saint-Vincent de Paul. Conseil central d'Angou- 
lême. Assemblée générale des conférences du diocèse d'Angou^ 
(éme, 25 juillet 1886. Cognac, imp. Bérauld, 1886, in-8, 16 pages. 



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— 415 — 

Société des amis des arts (ville de La Rochelle). Assemblée 
générale du 18 novembre 1886. Procès - verbal. Rapports 
annuels^ n* 5. La Rochelle, imp. A. Siret, 1887, in-8, 46 p. — 
Contient : Rapport de la commission de peinture, où M. Cou- 
neau apprécie finement et impartialement les tableaux acquis 
par le musée ; L'adoration des bergers, où le même fait This- 
toire de ce célèbre tableau d'Eustache Lesueur, définitivement 
cédé au musée de la ville par la commission des hospices, et 
combat victorieusement toutes les légendes relatives à son ori- 
gine ; Rapport de la commission d* archéologie, où M. Musset 
raconte 1 acquisition et l'arrivée au musée ofe la pierre levée 
de La Jarne, menacée de destruction, et à ce propos donne 
quelques notions sur ces dolmens qui ne sont pas des autels •- 
il n'y a plus que la commission des arts à croire cela, — mais 
des sépultures, peut-être des ossuaires, de Tépoque néoli- 
thique. 

Société de gymnastique La Rochelaise. La Rochelle, imp. 
Siret, 1886, in-8*, 20 p. 

Société rochelaise pour Véchange des plantes françaises. Ca- 
talogue des plantes. La Rochelle, impr. Siret, in-8'', 16 p. 

Statuts du syndicat agricole et de la caisse de secours mu- 
tuels de Clavette. La Rochelle, imp. rochelaise, in-8'', 16 p. 

Swanton-Belloc (Louise). Pierre et Pierrette. Nouvelle édi- 
tion. Toulouse, Lagarde, 1886, in-18, 168 p. (Voir tome vu, 94). 

Tamizby db Larroque. Une aventure du baron de Lusignan. 
Récit de 1625. Nérac, imp. Durey, 1886, in-32, 26 p. 

Lettre (l^'mars 1887) à M. VabbéAlis, curé deMauvezin 

près Marmande, servant d'introduction à la Notice sur le châ- 
teau, les anciens seigneurs et la paroisse de Mauvezin. Lille, 
Desclée, 1887, in-8, z pages. 

Le chemin de l'ospital, par Robert de Balsac^ sénéchal 

d'Agenois et de Oascogne. Nouvelle édition avec notice sur 
l'auteur, notes et appendice. Montpellier, imp. Hamelin, 1887, 
in-8, 39 p. (Extrait de la Revue des langues romanes). 

GeRobert de Balsac, seigneur de Rioux-Martin, canton de Cha- 
lais, arrondissement de Barbezieux, sénéchal de Gascogne, d'une 
famille auvergnate, est l'auteur d'un opuscule ou plutôt d'une 
liste de ceux qui vont droit à l'hôpital : « Ceux qui ont petitqt 
dépensent beaucoup ; ceux qui jouent volontiers et perdent sou- 
vent ; vieux gendarmes qui ont gaudy en leur jeunesse. » Il 
est parfaitement inconnu, et le serait encore si M. de Larroque 
ne venait d'écrire sa biographie très complète. Heureux Balsac! 
Et pourtant sa réputation militaire est loin d'être sans tache. 
Voir Revue de Gasgogne de mai 1887, p. 245. 

Les correspondants de Peiresc. XIL Pierre-Antoine de 

Rascas sieur de Bagarris. Lettres inédites, écrites d'Aix et de 



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— 416 — 

Paris à Peire90, 1598^1610. Aix en Provence, imp. lUy, 1887, 
in-8, 118 p. — On est bien heureux d^avoir écrit quelques lettres 
à Fabry de Peiresc. Grâce à M. Tamizey de Larroque, fussiez- 
▼OUB le plus obscur des gratte-papier, vous êtes sûr d'être 
illustre. Rascas de Bagarris, sur lequel les érudits locaux ne 
savaient rien, est désormais célèbre. Quel dommage que cinq ou 
six Saintongeais inconnus n'aient pas été un peu, si peu, corres- 
pondant de Peiresc! Nous aurions cinq ou six biographies 
intéressantes de plus. 

XIIL Gabriel N&udé. Lettres écntes d'Italie k Peiresc^ 

iôSi-ieSô, publiées et annotées. — Paris, Léon Techner, 1887, 
in-8, 116 pages. (Extrait du Bulletin des bibliophiles). 

Thédbnat (H.). Antiquités romaines trouvées par M. Poyard, 
à Deneuwre (Meurthe-^UMosêlle). Paris, Klincksieck, 1887, in-8, 
11 p. et 2 planches. 

Notice sur les découvertes archéologiaues faites lors 

de la démolition de Vancienne chapelle du collège de Juilly et 
dans les fouilles de la nouvelle, Paris, Pichon, 12 juillet iSB7, 
in-8, 16 p. 

Thomas, archevêque de Rouen. Lettre pastorale et mande- 
ment pour le carême de Van de grâce 188% sur le catéchisme. 
Rouen, imp. Mégard, 1887, ln-4*, p. 307-827. 

TiPLB (Maximilien). Voix alsacienne (poésie). Saintes, Â. 
Trépreau, 1886, in-l8, 4 p. Prix : 50 centimes. 

— -^ Mon gendre, monologue (en prose). Saintes, imp. Loy- 
chon et Ribérand, 1886, in-18, 8 p. Prix : 50 centimes. 

Un coin de la colonisation pénale. Rochefort, imp. Thèze, 
in-8%80p. 

[ViAUD (Julien)]. Propos d'exil, par Pierre Loti. Paris, Oal- 
mann-Lévy, 8 juin 1887, in-18, xxvii-32p. Prix:5 fr. 50. 

ViLLENBuvB-OuiBBRT (le comtc Oastou de). Les clefs du bon- 
heur. Tours, Mame, 1886, in-18, 172 p. — Les clefs du bonheur 
sont au nombre de six, Tamour, Famitié, la distraction, la mo- 
destie, la musique, le sommeil. L'auteur les a décrites avec tant 
de charmes, et a semé tant d'historiettes que Ton se contente 
de celles-ci ; mais il a oublié à côté du sommeil qui procure le 
bonheur en dormant, un bon livre, le sien, qui procure aussi 
le bonheur... en lisant. 

ViNGBNT (Charles). Le théâtre rochelais^ prologue en vers. 
La Rochelle, imp. Siret, 1886, in-8, 16 p. 

Vivier (Alfred). De l'affaissement des brisants sous Vin- 
fluence des liquides gras. La Rochelle, typ. Vve Mareschal, 
1886, in-8% 20 pages. 



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TABLE DES MATIÈRES 

Par M. Edouard âmouroux. 



ACTES CONCERNANT LA sociâTÉ DBS ARCHIVES : Admission do nou- 
veaux membres: 2, 131, 210, 332; — Notice sur la Société. 321. ^ 
Séances du bureau et du comité d'administration : 1, 130, 209, 330. 

Archéologie: Acinaces de Tesson, 245; — Liste des théâtres, 
amphithéâtres, arônes en 1840, 147; — La société des monu- 
ments français, 154; — Anciens fossés de Cognac, 151 ; — Aqueduc 
k Fouras, 245; — Arônes de Saintes, 147; — Cadran solaire à 
Saintes, 149; — Cheminée du château de Pons, 149; — Classement 
des monuments historiques, 151 ; —Clocher deSaint-Eutrope, 16 ; — 
Colonne à hélice, 245; — Dédicace à Néron, 356; — Eglise d*Aunay, 
16 ; — Fouilles â Saint-Eutrope, 246 ; — La Messaline de Bordeaux, 
16; — Nécropole de La Chapelle, 145; — Remparts de Saintes, 305, 
346; — Sépultures franques â Léoville, 245; — â Cognac, 356; — & 
Courbillac, 148; — à Neuvicq, 14; — Sépultures â La Rochelle, 21 , 

— à Saint-Eutrope, 247; — Souterrain-refuge de Saint-Ouen, 148; — 
Thermes de Saintes, 147; — Trésor à Ecurat, 247; — Tumulus â Ttle • 
de Ré, 356. 

ÉPiORAPHiB: Inscription au moulin des Bonits à Arvert, 18; — 
d'Elie Demortier, & La Tremblade, 19 ; — des nouvelles cloches de Ma- 
ronnes, 20; — commémoraUve â Saint-Eutrope. 21 ; — de la nouvelle 
cloche de Saint-Eutrope, 364; — à l'église Saint-Léger en Pons , 22; 

— indiquant les droits de miiiage à Taillebourg, 23; — trouvée dans 
les remparts de Saintes, 151 ; — sur une pierre tombale à Nuaillé, 
153; — sur un verre du xvi« siècle, 153; — Epitaphe de l'abbé Bon- 
net, à Saintes, 154. 

NUMISMATIQUE: Monnaies de Louis Xin et Louis XIV, 149; — 
de Louis XII, François I«s François II, Charles IX, Henri III, Charles X, 
Louis xni; — espagnoles de Philippe !«', Chartes-Quint, Philippe II 
et PhUippe m, 247. 

siQiLLOGRAPHis : Inventaire des sceaux de la collection Glairam- 
bault; résumé relatif & la Saintonge et à TAunis, 275. 

Avis BT NoaVBLLS8 : Addition au nom de De Laage, 215. 

Buste de Dufaure, 8. 

Caserne de Taillebourg. à Saintes, 215; —Congrès bibliographique 
international à Paris, 837. 

Deux statues à La Rochelle, 335 ; — Distinctions, titres honorifl- 
qaes et récompenses : MM. Berjon, 8; Bertrand, 8; Bordier, 8; Chap- 
sal, 8; Chabanneau, 8; Coudreau, 8; Neuville, 7; Dyvorne, 214; de 
Fontrémis, 9; de Foras, 8; Qamier, 8; Giraud, 214; Guérin, 214; 

Tome VIL « 



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— 418 — 

Kerviler, 8; Lacoûte, 214; Lalr, 8; de La Morineri6,9; Lieutier (!!■•) , 
134; Mageau, 214; Mériol, 214; Moreau. 214; Musset, 139, 214; Picard, 
134; Pillot, 8; Reiioux, 214 Richard, 214; Roux, 8; D' Souloumiac, 8; 
Tiple, 214; — Don de M*^* Laferrière h la bibliothèque de Saintes, 
134; —de M. Guillet au musée, 146; — de MM. Bossay, A^uguin, Vi- 
gen, 10; — de M. Good au musée de La Rochelle, 228. 

Instruction de l'évéque d*Aire prescrivant des recherches histori- 
ques, 135. 

Représentation au théâtre de Rochefort, 8. 

Thèse sur Geoffroy Martel, 135. 

Bbaux-Arts : Deux tableaux remarquables dans la Charente-Infé- 
rieure, 228. 

Exposition artistique et archéologique de Poitiers, 139 ; — de Tunion 
des femmes peintres et sculpteurs, à Paris, 139; — des tableaux de 
M. Gaston Roullet, 10. 

Nomination de membres correspondants du comité des sociétés des 
beaux-arts, 214. 

Portrait de Scipion-Jérôme Begon, 139 ; Projet de muséeà Cognac, 3. 

Salon de 1887, 228. 

BiBLiooRAPHiB : Angibeau^ (I.), 93; Mgr Ardin,93; Ardouin-Duma- 
zet,93; d'Aussy (Denys), 93; d'Aviau de Piolant. 93; Audial (Gh), 93, 
Audiat (Louis), 93 ; Barbot (Amos). 94 ; Baudot, 94; Belloc (Mm« L. Sw.); 
94; Benon, 94; Bernard, 94; Bonhomme, 94; Bouteleau, 94, 140; Bre- 
mond d'Ars (An. de) et Granges de Surgères, 94; Brunaud (Paul), 94; 
Burty, 94 ; Bugnot, 94; Buzy, 95; Champlain (Samuel), 95; Chasse- 
riaud, 95; Communay (A.), 95; Depoin (Jos.), 96; Deroulède (P.), 96; 
Drouineau (D'), 96; Du Boys (Emile\ 96; Duchâtel (le comte), 96; 
Dr Fontorbe, 205; De Font-Réaux, 2Ô5; Fromentin, 205; Fuster, 205; 
D' Gélineau, 205 ; Gourdon, 205, 836; Granges de Surgères, 206; Gui- 
•bert, 206; Guizot (G.), 325; Hérisson, 206; Horric de Beaucaire, 206; 
Jolibois, 107, Jourdan (J.-B.-E.J et Em. Couneau, 207; Kerviler, 207; 
deLantenay, 207; Lemoyne, 2()7;D«' A. Lesson, 207; Létellé, 207; 
Lieutier (M™»), 208; Lièvre, 208; Lloydet J. Foucaud, 208; D*" Mabille, 
300; Manseau, 300; Métais, 301; Mesnard, 301; Dr Moinet, 302; Mou- 
chet, 302; Musset, 263, 302; Noguès, 302; Olivier-Beau regard, 302; 
Ordonneau, 302 ; Ordonneau et Hippolyte Raymond, 302; Ordonneau 
et Valabrègue, 302; Pellisson (Jules), 303; Pellisson (Marcel), 303 ; 
Pierre, 303; Dr Pineau, 303; 0. de Poli, 303; Dr Pousson, 804; Pozzi, 
304; Quérard, 413;Rabec, 413; de Rautlin de La Roy, 414 ; Renaud, 
414; Rétaud, 414; Roaldès, 414; Rondeau, 414; Roullet, 414; Salis 
(de), 414; Mgr Sébaux, 414; Tamizey de Laroque, 415; Thédenat, 416; 
Mgr Thomas, 416; Tiple, 416; Viaud, 416; de VilleneuveGuibert, 416; 
Vincent, 416; Vivier, 416. 

Ouvrages anonymes: Almanach-Annuaire de Marennes^ 93; Aima" 
nach d'Âunis. 93; Annales municipales de Saintes^ 93; AnntMtre de la 
Charente-Inférieure^ 235. 

Grand aXmanach de Saintes^ 206. 

Ordo divini officii sacrique peragendi a Clero Rupellensi,.. edituepro 
anno Domini i887, 302. 

Rajtport de M, le maire de La Rochelle (M. Delmat) eur la désaffecta^ 
tian des églises de Saint- Jean et de Saint-Nicolas ^ 414. 

Société de gymnastique La Rochelaise, 415; Société de Saint 'Vincent' 
de-PauJ, 414; Statuts du syndicat agricole de Clavette, 415; Synode des 
églises réformées^ 414. 



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- 419 - 

Litres ct Périodiques: Analeeta Bollandiana^ 17i ; — Afmuaire des 
iraditions populaires^ 373; — spécial de la cavalerie: française^ S73; 
Archives du Poitou, 47; -- de la Gironde, 376; Assemblées de paroisse 
à Marans avant 1189, 376; Association pour l'avancement des sciences. 
49. 

BarbeiUien, 50; J?eaumare/iat8,256; Bibliographie des société s savantes y 
379; Bulletin de la Charente^ 257; — du Limousin^ 257; — de 
V Orléanais^ 257; — du Vendômois, 257; — historique et philologique 
du comité des travaux historiques et scientifiques, 259 , 376 ; — religieux 
du diocèse de La Rochelle, 260 ; — du protestantisme, 50, 258 ; — de 
la société d^acclimitation, 379; — d'agriculture de la Sarthe, i71 ; — 
des monuments parisiens, 50; — de Borda, 3d0; — de géographie de 
Bochefort, 141 ; — géologique de France, 171 ; — général d'éducation, 
140; — des lettres de la Correze, 258. 

Catalogue de la librairie Saffroy, 51 ; — collection d'autographes, 171 ; 
la Charente-Inférieure, 172, 261 ; — Le chevalier Dorât et les poètes 
légers au XVI W siècle, 261 ; — Chronique du parlement de Bordeaux; 
51 ; — Le Conservateur de Marennes, 289; — les Contemporains, 172 ; 
Correspondant, 52; — Courrier de La Rochelle, 263. 
Dictionnaire des familles canadiennes, 175. 

Echo rocheUds, 176; Echo saintongeais , 271; Bre nouvelle, 52. 
Familles françaises à Jersey, 52. 

Gazette archéologique, 141 ; Gironde littéraire, 55 ; Guy de La Tré- 
moitié et Marie de Sully, 380. 
Histoire de la verrerie et de l*émaillei;ie, 271. 

In iharbot de bouquet saintonghoué, 57, 77 ; Inventaire des sceaux 
de la collection Clairambault, 275; — des archives de la marine, 381. 
Jugements du conseil souverain de la Nouvelle France, 56. 
Le livre, 389; Le littoral de la France, 11, 178; Lyon Revue, sur 
Jacques Gandin, 278. 

Madame de Maintenon d'après sa correspondance, 11, 278; Maté- 
riaux pour l'histoire de Vhomme, 141 ; Mémoires de l'académie des 
sciences de Toulouse, 280; — des sciences de Montpellier, 329 * — de 
l'académie de Dijon, 389 ; — de la société des antiquaires de V Ouest, 
179; — d'émulation du Doubs, 179; — de statistique des Deux-Sèvres, 
179: Mémorial de Saintes, 57; Messager de Sainte - Radég onde , 
57; Monde, 280; MonUeur vMiversel, 389; Musée scolaire, 302. 

Note sur quatre abbés poitevins du nom de Billy, 57; Nouveau dic- 
tionnaire des architectes français, 266. 
L'Ormée à Bordeaux, 231. 

Panthéon de l'industrie, 58 ; — di* mente, 3a9 ; Paris illustré, 390 ; 
Parlement illustré, 58; Petite revue dauphinoise, 283 ; Le Peuple 
{journal), 303; Prêtres déportés, 181; Profils vendéens, 283. 
Questions d^ enseignement, 58 ; Quinie jours dans Vile d'Oleron, 61 . 
Rapport des ouvriers délégués à l'association internationale d'Anvers^ 
284; — Recueil de la commission des arts, 62, 185, 285; — des instruc- 
tions données aux ambassadeurs et ministres de France, ^i; Revue 
des autographes, 62; — des deux-mondes, 141 ; — des questions histori- 
ques, 63, 286; — botanique, 2S5; — celtique, 286, 390; — historique de 
VOuest, 286; — historique du Maine, 393; ^ poitevine, 64, 285, 391; - 
de l'art chrétien^ 289; — de Bretagne et de Vendée, 391 ; — de Gascogne, 
288 ; — de l'hypnotisme, 141 ; — des patois gallo-romains, 141 ; — de 
la révolution, 186, 287. 

Saints patrons des corporations, 393; — Saint Eutrope^ premier 
évêque de Saintes, dans l'histoire, la légende et l'archéologie, 362, 393; 
la Seudre, 289, 394; Statues de Paris, 290. 



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— 420 — 

T4»blê'tofogrwphiquê deè aurtùiw de l'école ft'aêifi^m^ i^; Têrrwr 
iouB le IhreeUnre, 189 ; Taure de Za Rochelle^ 72; Traité complet 
duHoêon, B&4. 

Vnion eoneervatrice de Saint- Jean d^Ângély^ 73, S91, 395 ; CTn régiment 
d* autre foie: Soyal-Vaisaeaux, 395. 

Veillées littéraires, 193» 235; Versailles et les Trianons, Zé/d; Vie de 
Grignon de Montfort, 193; Villageoises {les), poésies, 336. 

Conférences: à Angoulôme, 185; — Baignes, 9; — Barbezieux, 
135; — Chalais, 135; — Cognac, 135, 215,216; — U RocheUe, 9, 
215* 216; — Marans, 91;— Marennes, 9; — Hatha, 9; |— Rochefort, 9, 
316; — Saintes, 9, 216, 337; — SainUJean d'Angôly, 9. 

HiSTOntE: Agrippa, fils de Nathan d'Aubigné, S63; François Aigron 
de Gombisant, 410; Louis Ancelin de La Garde de Sain^-Quentin, 409; 
Assemblées capitalaires en Saintonge, 377. 

Beaudéan de Parabère, 180 ; Billaud-Varennes, 287. 

Castin Guérin de La Magdeleine, 81 ; André Goûtant, curé de Co- 
gnac, et Jean-Baptiste Quinemant, curé de Ricbemont, 82, 88; Les 
Crespin de La Ghabosselaye à Marennes, 264 

La faction du Cœur Navré à La Rocbelle en 1573, 63. 

Gamier de Saintes, à Vendôme, 257; Jacques Gaudin, 278; Antoine 
Gombaud, chevalier de Méré, 389; Nicolas Gaverith, prédicateur fran- 
ciscain, 411. 

L'intendant Denys Amelot, 30. 

Le marquis de Jonzac, ami de Molière, 55. 

Le P. Camille de La Croix, 390; Landreau du Maine de Picq, 410 ; 
François-Joseph de La Rochefoucauld, 413 ; Guy de La Trémoille et 
Marie de Sully, 380; Les Lebreton de Ransanne, 197, 293; Louis de 
Loubert, 195. 

Les maires et les communes en Saintonge (Royan, Brouage, Pons, 
Marans), 364;'Mm« de Maintenon, d'après sa correspondance, 278; Ma- 
riage morganatique du duc d'Epernon, 380; Les Meaume à Saintes, à 
Saint-Jean d'Angély, etc., 75; Maurepas à Rochefort en 1727, 28; 
Charles et Isaye de Montalembert, 397. 

Origine du parlement de Bordeaux, 376; le duc d'Orléans, frère de 
Charles VI, 392; rOrmée à Bordeaux et Catherine de Queux, 281. 

Guillaume de Passavant, évoque du Mans, 74; AbeUOscar Planai, 
390. 

Richer-Serizy, Jadin. Langlois et Bardolet, évadés de Rochefort, 
197; Rôles gascons, 64. 

Saint Eutrope (une nouvdle relique de), 255; Saint fiutrope et 
Saint-Eutrope, 358, 362. 

NiCROLOOiB : Le marquis Eugène*Robert-Henri d'Asnières, 13. 

Barbraud (Félix), 145; Bouffar (Nicolas* Alexis), 145; Bouraud 
(Henri), 289; l'abbé Boulanger (Pierre*Marie-Prosper), 142; Bourri- 
caud (Antoine), 145; Brard (Pierre-Lucien), 144; Briault (René-Jean- 
Baptiste-Anne), 142. 

Castaigne (Charles), 343; Chasseriaud (Benjamin), 144; l'abbé du 
Cheyron du Pavillon de La Gauberterie (Adolphe-Jean), 345 ; Compa- 
gnon de Thezac (Charles-Emile-Jacques), 236. 

Desprez de Montpezat (Frangoise-Marie), veuve de Louveau de La 
Règle, 143; Delabaude (Adrien), 343; Duvallois (Hippolyte), 344. 

Btourneau (Pierre), 144; Eschasseriaux (Marie-Eugénie), veuve de 
Camille Eschasseriaux, 344. 

Fumeau (Marie-Charlotte), veuve de Turin, 13. 



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— 421 — 

Ghaildrean (Prançots-Augaste), 144; Gaultier (Marie-Blisabetb-Julie), 
344; l'abbé Qibeau (Victor), 344; Gigounous de Verdon, veuve d'Ar- 
thur Rivaille, 844; Giraud-Teulon (Marc-Antoine-Louis- Félix), 345 ; le 
baron Guiot du Repaire (Henri-Dieudonné), 145. 

Le comte Horric de Beaucaire (Auguste-Proaper), 148. 

De Laage (Marie-Joseph-Luc-Slgisbert), 239; l'abbé Laborderie 
(Henri). 345; le marquis de Lestrange (Alfired-Eugène), 18; l'abbé 
Levé (Alexandre), 239; l'abbé de Liniers (Léon), 345; Lucas (Théo- 
phile-Eugène), 241. 

L'abbé Mallat (François), 243; Marchesseau (Jules- Victor), 243; 
Martel (Charles), 145; Des Méloizes (Mathilde), 345; le marquis Mer- 
cier du Paty de Clam (Antoine-Amédée), 240; Meyer (Louis-Rodolphe), 
240; Michel (Charles), 243 ; Miramont (François), 12 ; de Montalembert 
(Florence), comtesse d'Albessard, 143. 

Ordonneau (Pierre-François-Hippolyte), 12; 0' Tard de La Grange 
(Léon), 243. 

Pineau (Charles-Julien)» 344. 

L'abbé Réaux (Pierre-Michel), 43 ; Ribault de Laugardière (Pierre- 
Henri), 348; Félicie Robert de Lézardière, épouse de M. Dupuy 
d'Angeac, 345; l'abbé Robin (Aminthe), 239; Tabbé Roui (Jean-Fran- 
Cois-Rémy), 242 ; l'abbé Rullier (Paul-Pierre-Eutrope), 240. 

De Saluées (Marie-Pauline), épouse de M. Alexis de Laage, 241; 
Savatier (Alexandre-Urbain), 12; Sénemaud (Jean- Augustin), 344; 
l'abbé Simonnet (Paul-Francois-Pierre), 240. 

Terray de Morel-Vindé, épouse du vicomte Gandin de Roumefort 
deNarcillac, 241. 

De Vallée de Monsanson (Ernest); 345. 

Questions et Répomsbs : François Aigron de Combisant, 204. 410. 

Charles Belzunce de Brunswick, 92 ; Le bœuf-roi à Saintes, 90. 

Charte de Louis VU relative à Saint-Vivien de Saintes, 203; CUoches 
du séminaire de Richement, 400. 

Doulce de La RocheUe, abbesse de Beaume, 92; Droit du seigneur, 
89. 

Eglise d'Aunay, 204 ; Evéques saintongeais, 298. 

Fief de Brandard, 396; François Froger, 80. 

Jean Gains de La Rochelle, dominicain, et Jean Gains de Saintes, 
avocat, 92, 204. 

Landreau du Maine de Picq, 292, 410 ; François-Joseph de La Roche- 
foucauld, 396, 413; Lebrethon de Bansannes, 293; Liste des person- 
nes qui ont péri en 1793, 81, 400. 

Les Meaume à Saintes, etc.; 75; François Mouchard et Marie Mou- 
chard-Beauhamais, 203. . 

Nicolas Gaverith, prédicateur, 292, 411 ; Noms de lieilx et d'hom- 
mes de la période révolutionnaire, 75, 195. 

Pain (le) et le vin bénits pour Pâques eu l'église de Saint-Saturnin 
de Séchaux, 397; Guillaume de Passavant, évéque du Mans, 74; Pè- 
lerinages en Saintonge. 79; Possesseurs de Panloy, 197; Proverbes 
et dit-on saintongeais, 196. 

Jacques Quintil, poète saintongeais, 80. 

Relations de parenté de Charles Isaye et Pierre de Montalembert, 
897 ; Réparations Ges) de l'église de Bemeuil et le curé Baduel, 897; 
Remparts de la ville de Talmont, 292 ; Richer-Serizy, déporté de 
fiructidor, 197. 

Sceau et devise de la ville de Pons, 204; Situation du paysan 
sous Louis XIV, d'après La Bruyère, 29d. 



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— 422 — 

J.-G. Thiollière, curé en Saintonge, 92, SOS; Tremblement de Us- 
bonne, 92; les typographes et leur patron saint Jean TEvangéliste, 
298,300. 

Usages anciens, coutumes, superstitions en Saintonge, 22. 

Xantonensis Magister syndic de l'université de Toulouse, 203. 

Sociétés savantes : Académie de La Rochelle, 8; — Commission 
des arts, 9, 435; — Congrès de la Sorbonne, 135, 216; — Conseil hé- 
raldique de France, 215; — Programme du congrès des sociétés sa- 
vantes à la Sorbonne en 1888, 337 ; — Société de géographie de Ro- 
chefort, 8, 135, 215, 336; — Société des antiquaires de France, 215; 
— Société des amis des arts de La Rochelle, 415; — Société géolo- 
gique de France, 336; — Société littéraire de La Rochelle, 9; — So- 
ciété rochelaise pour l'échange des plantes françaises, 415. 

Variétés : F. Coppée, saintongeais, 25; Ce que l'on trouve dans un 
vieux livre, 37 ; Comme quoi une notice bijou n'est pas un bijou de 
notice (Voir Annuaire de la Charente-Inférieure), 248. 

Erratum : l'avenue du château de La Roche-Courbon, 236; Excursion 
dans l'arrondissement de Cognac, 222. 

Mouvement de la population dans les Charentes, 56. 

Saint-Georges d'Oleron, notes extraites des registres çaroissiaux : 
baptêmes, 97; mariages, 114; enterrements, 121; abjurations d'héré- 
sie, 127 ; La Seugne et ses étymologistes, 252, 372 ; Statistique de l'ins- 
truction primaire et des cultes dans la Charente-Inférieure, 156, 370. 

Voyage d'un bénédictin dans les diocèses de Saintes, La Rochelle, 
Angouléme et Lucon (1713-1714), 39^ 156. 



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TABLE ONOMASTIQUE 



Par M. Edouard âmouroux 



Abacuc de Lombez, religieux, 162. 

Abadie, architecte, 268. 

Abelin (Sienne), — (Jacques), — 
(Jeanne), 76. 

Abrard (Marie-Auguste-Emest), 376. 

Abzac de La Douze (d'), archevê- 
que, 161. 

Acarie (Môry), de Crazannes: -- (Ai- 
mery), 295, — (Jean), 296. 

Achard-Joumard de La Brangelie 
(Anne -Constance), — (Pierre- 
André), 200. — (Nicolas), 206. 

Achards d'Ezimont, 296. 

Achery (Dom Luc d'), 162. 

Acton (Pierre) ou le chevalier de 
Marsay, 97. 

Agôs (Jeanne-Gabrielle d'), 22. 

Agnety, architecte, 270. 

Agonay (Pons d*), 71. 

Agndelle^ arr. de Jonzac, 173. 

Aguesseau (d^, 401. 

Aigron de Gombisant (François), 
lieutenant général à Cognac, 204, 
410. 

Aiguières (marquis d'), 185, 401. 

Airvault^ chef-lieu de cant., arr. 
de Parthenay (Deux-Sèvres), 269. 

Aix en Provence, 59. 

Alain (Jean), 204. 

AlbeBsard (comte Guy d'), 143. 

Albret (Henri d'), sire de Pons, 22. 

Alembert (d'), 59. 

Alençon (Orne), 365. 

Alfarache (Gusman d'), 206. 

Ails (rabbé), 415. 

Alise-Sainie-Reine^ cant. de Flavi- 
arr. de Semur (Gôte-d'Or), 



Allain (Fabbô Ernest), 58, 800. 
AUard, 85. — (Jeanne), KM, 123. 

— prêtre, 106. — (Mlle Antoi- 
nette), peintre, 187. 

Allenet (Paul), curé de Torxé, 118. 

— notaire royal, 255. 
Allibert, commissaire de la marine, 

87. 
Allier, écrivain, 270. 
Alliot, éditeur, 128. 
Aimeras (d'), 381. 
Amadieu (le P.), 159. 
Amanieu d'Albret, 376. 
Amblimont (Renart de Fuchsam- 

bert, comte d'), 403. 
Amboise, chef-lieu de cant., arr. 

de Tours, 381. 
Ambroise (le P.), récollet. 11, 423. 
Amelot de Cametin (Jean), 30. — 

de ChaiUou (Denys), 30, 32. — 

(Jean-Jacques), 33. 
Amiand (Marie), 117. 
Amontcourt (Jean Vin d'), 63. 
Amyot Vincelotte (Charles), 66. — 

(Joseph), 66, 176. 
Ance, bourreau, 190. 
Ancelin de La Garde (Louis) de Ber- 

nessart, 286, 401. — (Jehan), — 

(Joél), — (Jehan, de Piédemont), 

— (Paul), — (Gabriel), — Jean- 
ne-Elisabeth). — (Christophe), 

— (Gabriel de Saint-Quentin), 

— (Louis-Auguste), — (Michel), 

— Gabriel-Antoine),— (Marie-Jo- 
sèphe), — (Jean-Pierre-Louis), — 
(Marie-Gabrielle), — (Louis-Ma- 
rie), — (Etienne), — (Marie-Hen- 
riette), — (Charles-Louis-Marie), 

— (Louis-Amédée), — (Charles- 
Louis-Marie), — (Bugène-Louis- 



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-424- 



Marie), — (Angèle - Marie- Hen 
riette), — (Albert -Marie), — 
(Jehan-Louis -Marie), — (Gabriel- 
Alexandre), — (Marie-Anne), — 
(Jeanne), — (Pierre-Gabriel), — 
(Louis-Auguste) ,401, 402. ^ (Ga- 
briel-Alexandre), — ;(Marie-Jo8è- 
phe), — (Louis-Gabriel), — (Ga- 
briel-Joseph), —(Elisabeth-Alex- 
andrine). — (Gabriel-Antoine-Jo- 
seph), 402. — (Louise-Victoire), 
403. — (Louise-Joséphine-Anne- 
Alexandrine), — (Louise-Victoire- 
Antoinette), — (Louis-Henri-Au- 
guste-Ambroise), 404. — (Louise 
Emilie-Groseille), 402. 

Andrault (Joseph d'), — (André 
d'), 282. 

Andreham (Arnoul), maréchal de 
France, 48. 

Anfrun, médecin, 2. 

Angélique (sœur), 198, 200,201. 

Angles (Guichard d'), 48. 

Angot (l'abbé), 393. 

Angoulinsy cant. de La Rochelle, 
336. 

AngouUj fief des Ancelin, 402. 

Anissant de Pins, chevalier, 276. 

Anthoine (frère), capucin, 106. 

Antran^ cant. de Leigné-sur-Us- 
seau, arr. de Gh&tellerault, 117. 

Anville. Voir Robert de Matha. 

Arbois de JubainviUe (d'), 286, 390. 

Arbouin (Sidney), 188. 

Arcère, oratorien, 245. 

Archambaud (Jean), 127. 

Archiac, chef-lieu de cant., arr. de 
Jonzac, 178. 

Ardena (Eustachie de), 68. 

Ardilliers (Urb.), avocat au Parle- 
ment de Paris, 32. 

ArdiHy cant. de Coulonges - sur- 
TAutize, arr. de Niort, 179. 

Ardin (Etienne;, évéque de La Ro- 
chelle, 2, 20. 

Ardouin-Dumazet, 61. 

Ardyt (Jean), 68. 

Argence (Pierre-Jean-Jacques-Gas- 
pard du Bousquet d'), 81 . 

Arger (Honoré), avocat. 266, 

Armagnac (Jean d'), 180. 

Amault de Gibran (Jean), 295. 
Arnou de Vaucresson (Pierre), in- 
tendant & La Rochelle, 128, 
402. 
Arnoul, 382. 
Arnould de Loo (dom), supérieur 



général des bénédictins, 158. 
Arquesson (Marie), — (Anne), 265. 
il r9,comm.du canton deVanne8,268. 
Arâ-en-Ré. chef-lieu de canton, arr. 

de La Rochelle, 268. 
Arundel (Gauthier d'), prévôt du 

roi, 71. 
Arvert^ cant. de La Tremblade, arr. 

de Marennes, 16, 61. 
Asnières (Robert-Bernard d'), — 

(Eugène), — (Jean-Baptiste- Fran- 



çois), — (Henri), - (Robert H, 
m, IV), — (Eugône-Robert-Hen- 
ry), — de La Chateigneraie, prin- 
ces de Ponts, — de La Chapelle, 
— de Masonnay, — (Eugène-Ro- 
bert-Bemard), 13. 

Assiadeau (Anthoyne), 106. 

Aaaier^ cant. de Livernon, arr. de 
Figeac, 269. 

Aubergier, prêtre déporté, 184. 

Aubert (le P.), 41. 

Aubeterre, chef-lieu de cant. de 
Tarr. de Barbezieux, 151. 

Aubigné (Agrippa d'), — (Constant 
d'), 279. - (Charies), 280. — 
(Françoise), 11. . 

Aubin (Marguerite), 127. — (Elle), 
259. 

Audebert (François), imprimeur, 
a04. — (Géraud), architecte, 209. 

Audiat (Gabriel), professeur agrégé, 
2. 

Audiat (Louis), 9, 93, 182, 222. 

Audiffredy (Marianne d')^ 110. — 
(Arnoul), 114, 116, 117. — (Mag- 
deleine), 117. 

Audigier (F.). 64. 

Audouy de La Prade (Pierre-Louis), 
procureur du roi, 255. 

Audry de Puyravault, ancien cons- 
tituant, 144. 

Aufifredi (Jean-Armand d'J, 106. — 
(Alexandre), 108. — (Marie-Mag- 
deleine d'), 109. 

Auge (Estienne), peintre, 9, lâ8. 

Augéy canton de Saint^Maixent, 
arr. de Niort (Deux-Sèvres), 179. 

Auger (Charles), publiciste, 198. — 
architecte, 269. 

Augereau (William), 149, 150. 

Augereaud (Simon), — (Françoii^, 
— (Gabriel), 25. 

Auguin (Henri-Augustin), peintre, 
10,188,229. 

AugmtorUumf 222. 

Aultier, 42. 



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-m- 



Aunay^ eiief-liea de oaat., jut. dé 
Saint-Jean d'Angély; 49, 152,164, 
479, 26i. 

AvailleB, forêt, 64. 

Aviaud de Piolant (Louise d'), i80. 

Aymé, ancien député, 200. 

B 

Babinet (Charles), écrivain, 180. 

Babut, épouse de Ch. Michel, 243. 

Bachelier (Nicolas), architecte, 269. 

Bacholer, prêtre, 97. 

Baduel, prêtre, 897. 

Baffart. trésorier, 68. 

Bailleui (Pierre), sénéchal de Sain- 
tonge, 48. 

Bailly (Jacques), 121. 

Balanzae, cant. de Saijyon, arr. de 
Saintes, 61, 294. 

Balby de Vernon (Louise-Marie* 
Glotilde-Joséphine de), — (Jean- 
François de), — • (Antoinette-Cio- 
tilde), -(Etienne),— Balby-Mont- 
bel, Balby -Berthon de Grillon, 
238. 

Ballanger, curé de Saint-Denis, 
124. — (Pierre), 126. 

Ballioni (Marguerite de), 265. 

Ballu, peintre, 254. 

Balodes d'Agonnay (Pierre de), 

Baluffe (Auguste), 55. 
Baluze (Etienne de), 258. 
Balzac (Robert de). 415. 
Bapaume^ comm. de Soulignonnes, 

cant. de Saint-Porchaire, arr. de 

Saintes, 296, 297. 
Bar (Pierre de), 261. 
Barbarin de La Guitardie (Jehan), 

101, 104, 122. — (Marie), 101, 105. 

— (Jean du Banchet), 102, 103, 

105. — de La Gastaudière, 122. 
Barbe (Suzanne), 13. 
Barbé-Marbois, 191, 197. 
Barbedette, sénateur, 336. 
Barbei (Audoenus) ou Audouin de 

Barbezisux (?), 65. 
Barbezières (Marie de), 13. 
Barbezieux (Henri de), 277. 
Barbichets (Le séminaire des), à 

Rochefort, 167. 
Barbier (Pierre), 106.— (Jean), 259. 
Barbier de Montault (McOi 2^« 
Barbot (Amos), 68, 176. 
Barbotia (William), peintre, lA, 229. 
Barbreau (Félix), médecin, 145. 



Baroktaaumi, 885. 

Bardolet, 199, 200, 201. 

Barreau de Girac (Radégonde-^Adë- 

lalde), ~ évêque de Rennes, — 

(Pierre-Joseph), marquis de, 58. 
Barentin,401. 

Baril iClôment). médecin, 2. 
BariUaud, 77, 9», — (Joseph), 77, 

832 
Barillé (François), 277. 
Barillon (de), 170. 
Barin de La Galissonniére (Roland), 

160. 
Baron, prêtre, 204, 121, 123. *- 

(Jean), chirurgien, 114. 
Baron de La Grange (Pierre), 167. 
Barras, directeur, 191, 199. 
Barraud, 225. 
Barreau, prieur, 128, 296. 
Barreau de Beaulieu (Jeanne), 81. 
Barreau de Longchamp (Btienne), 

296. 
Barret des Cheizes (Henri), avocat, 

— (Madeleine-Rose), 143. 
Barsalou (Rotcb), député, 345. 
Barthélémy, 191. 

Bassac Ga comtesse de), 46. 
Bassac^ cant. de Jamac^ arr. de 

Clognac, 42, 159, 160, 268. 
Bassompierre (Louis do), évêque 

de Samtes, 50. 
Bastid (Pierre), pasteur, 265. 
BataUlé, 127. 

Battandier (Emile), médecin, 20. 
Baubrie, capitaine de vaisseau, 

382. 
Bauçay(Marguerite),dame de Broue, 

— (Pierre), 49. 

Baudéan de Parabêre (Jean de), — 
(Charles de), ~ (Alexandre de), 
—(Henri-Louis de), — (Gabrielle- 
Anne), — (Marie-Madeleine), ab- 
besse de Saintes, — (Suzanne 
de), 180. 

Baudier (Pierre). 108. 

Baudin, prêtre, 107, 116. 

Baudoin (DanieH, 259. 

Baudré de La Touche (Marie), 58. 

Baudrit (Pierre), — (Jean), — (Li- 
die-Madeleine), 25. — (Jean-Ga- 
briel), - (Gabriel), — (Thomas), 

— (Suzanne-Lidie), — (Joseph), 

— (Suzanne), — (Marie), — (Fran- 
çois-Pierre), — (Jean-Joseph), — 
(Jo8eph),26.— (Gabriel),- (Louis), 

— (Lidie-Suzanne), — (Augustej, 

— (Rose-Louise),— (Auguste), 27. 



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— 42« — 



Baudry-LacantineriefMarieJoseph- 
Charles), 875. 

Bauasay, comm. de Mouterre-Silly, 
cant. de Loudun (Vienne), 164. 

Bauzan (Richard), 68, 69, 71. 

Bayard de La Vingtrie (Adèle-Ma- 
rie), 242. 

Baywx, chef-lieu d'arr. (Calvados), 



Bayonne, chef-lieu d*arr. (Basses- 
Pyrénées), 178. 

Baz<w,chef-lieud'arr. (Gironde), 11 9. 

Beau (Jeanne), 176. 

Beauchamp (Charles-Grégoire de), 
81. -- (tfarie de), — (Claude-Gré' 
foire), 82. ^ (Roland-Eutrope de), 

Beauchet-Filleau, 49. 
Beaucorps de l'Epineuil (Jean-Jac- 
T)% ^' " ^^® *^*'^" Adalbert 
Beaucourt (le marquis de), 393. 
Beaufort(de), 381. 
Beaugeay (de), 388. 
Beaugey-Legoux (de), capitaine de 

frégate, 385. 388, 389. 
Beauharnais (de), intendant de la 
marine, 29. — (comtesse de), 
^. — des Roches - Baritault 
(Claude de), 262. 
Beaulieu. Voir Barreau, 81 
Beaulieu (de), 381, 383. 
Beaume-lea-Dames, chef-lieu d'arr 

du Doubs, 92. 
Beaumont (Daniel de), 266. — (Guil- 
laume de), 388, 400. - (Léon), 
— (Marie), 400. ^ ^' 

BeaumonUmr-Oise, cant. de Tlsle- 

Adam, arr. de Pontoise^ 72. 
Beaumont (Jacques), 13. 
Beaune (Marie-Louise de), 401. 
Beaupoil (Marc-Anne de), 403. ~ 
(Antoine de), 403. - de Lalumi- 
nade (Jean), ingénieur, 108, 116 
-- (Jean-Baptiste), 108. - (Yrieix); 
109. ~ (Jean-Yrieix de), 109. - De 
Saint-Aulaire (Germain), 117. 
Beaupré-Lavigne, modeleur, 284. 
Beauregard (de), capitaine de fré- 
gate, 385. 
Beaussant (Ernest), conseiller gé- 
néral, 20, 146. ^ 
Beausse (René), prêtre, 32. 
Beauvoir. Voir Hérisson. 
Béceleut, cant. de Coulonges-sur- 
l'Autize, arr. de Niort (Deux-Sè- 
vres), 179. 



Béchet, prêtre, 19. - (Pierre), 66, 
Bedeau, professeur, 336. 
Bédenae (menhirs de), cant. de 

Montlieu, arr. de Jonzac, 151. 
Bédoire (Ptançoise-Joséphine), 13. 
Begon (Scipion-Jérôme), intendant 
de Rochefort, 139, 162. - Evê- 
que, 139. — (Michel), commis- 
saire de la marine, 385, 387. 
BeUAity cant. de Brossac, arr. de 

Barbezieux (Charente), 212. 
Belcier (Louis de), 23, 180. * (Jean- 
ne de), 180. 
Bellade (Christophe de), 97. 
Bellegambe (Jean), 155. 
Bellegarde. Voir Paty, 187. 
Bellenoue^ cant. des Ponts-de-Cé, 

arr. d'Angers, 269. 
BellevilU, arr. de Niort, 48. 
Belleville (André de), 174. 
Bellèvre-les^Bains^ 185. 
Belot, lieutenant de vaisseau, 179. 
Beltrémieux (Edouard), 8. 
Belzunce de Brunswick (Charles 

de), 92. 
Benauçes^ cant. de Coulras, arr. 

de Libourne, 71. 
Benêt, cant. de Maillezais, arr. de 

Fontenay (Vendée), 179. 
Beneteau. 8». 

Benezet (Jean), maire de Saint- 
Jean d'Angély, 47. 
Benon, cant. de Courçon, arr. de 

La Rochelle, 82, 167. 
Béraud (Jean-Jacques), prêtre dé- 
porté, 184. 
Berbudeau (Anne-Suzanne), 116. 
— (Marguerite), 116. — (Marie- 
Anne), 118. — (Jean), chirurgien, 
124. - (Jeanne), 126. 
Bérenger, architecte, 269. 
Bérengier (Barbe), douairière de 

Panloy, 197. 
Bergerac. Voir Rudel, 71, 
Bergerac, chef-lieu d'arr., 72. 
Bergue (le P. Thomas), 44. — (le 

P. Justin de), récollet, 159. 
Berjon (Augustin), 8. 
Berkman (Jean), 111. 
Bernard (Pierre), 82. — (bourgeois 

de Parthenay), 65. 
Bernard (Cîatherine), 163. — (Jac- 
ques), prêtre déporté, 184. — 
(Jacques-Ignace), 128. — (Claude), 
187. 
J?er»i6ré (château de)» cant. de Saint- 



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-427- 



Savinien , arr. de Saint - Jean 

d'Angély, 148. 
Beme$8art^ caQt. de Gemozac, arr. 

de Saintes, 400. 
Bemeuil^ cant. de Gemozac, arr. 

de Saintes, 397. 
Bernon (Anne), 21. 
Bernucchia, prieur de Saint-Eutro- 

pe, 256. 
Beroraud, prôtre, 125. 
Berry (le P. Denis), 105. 
Berryer, 52. 
Berterand (Jean), 100. 
Berthelé (Joseph), 64. 
Berthelol, comte de Saint-Laurent, 

57. — (Guillaume), — (François), 

102. 
Berthet, 9. — (René), 38. 
Berthonneau (Jean), 118. 
Bertin ,prètre, ou Berthin,104, 121 
Berton (Pierre), 121. 
Bertrand (Guillaume), officier de 

marine, 110. — (Marie-Anne), 111 

— (Alexandre), directeur du mu 
sée de Saint-Germain, 148. 

Bertrand, professeur, 8. 

Bertrand de Saint-Sevrin, 67. 

Bertrand d'Bspules (Anne), 43. 

Bertrand de Monsanson (Jean), — 
(Jacquette), 403. 

Besnard (Catherine), 111. 

BesHnês^ cant. de Frontenay, arr, 
de Niort (Deux-Sèvres), 179. 

Besvin, prêtre, 168. 

Bethmont, ancien constituant, 144. 

Beverley ou Beurlay (Simon de), 
66. 

Biarritty comm. du cant. de Bayon- 
ne, 178. 

Bibard (Etienne), 26. 

Bidermann (Marie-Jacqueline), 242. 

Bidet de Maureville (Alexandre- 
Charles), 54. — (Florence-Hono- 
rine), 143. 

Bigeon (Elisabeth), 76. 

Bignayy comm. du cant. de Saint- 
Jean d'Angély, 153, 158, 166, 301. 

Biguerive, greffier, 88. 

Bikélas, littérateur grec, 215. 

Billaud - Varennes (Jean - Nicolas), 
287. — (Nicolas -Simon -Marie), 
288. 

Billy (Charles de), — (Perceval de), 
57. — (Jean I), ~ (Jean II de), 

— (Jacques de), 58. 
Binot de Launay (Jacques). 81. 
Biron (Mademoiselle de), 43. 



Birot, curé de Landes, 76. — curé 
de Saintes, 240. — (Pierre), 405. 

Biscon, 84, 86, 87. 

Biteau, 215, 336. 

Bitton, huissier, 87. 

Blanchard (Jeanne), 26. — (Jeanne- 
Jannin), 26. - (Jérémie), archi- 
tecte, 269. 

Blanchard du Gluseau, 64. 

Blanzac (abbaye), cant. d'Angoulô* 
me (Charente), 42. 

JBZanfay, comm. du cant. d'Aunay, 
arr. de Saint-^ean d'Angély. 
179. 

Blaye, chef-lieu d'arrond. (Giron- 
de), 47, 60, 157, 178. 

Blays (Catherine), 99. 

Blénac (le comte de), 382, 383, 384, 
886 388 

Blois (Nicolas de), 400. — (Made- 
line de), 401. 

Blondel (François), architecte, 50. 

— (Daniel), S64. — (François), 
267. 

Blossac. Voir Locquet, 53. 
Blouin (André), 270. 
Bobène de Saint-Marc de Saint-An- 
dré (Jean-Loys de), 103. 
Boch (Martin de), — (Paul de), 53. 
Boichot,201. 
Bois (Ythier du), 261.. 
Boiiciaireau, fief des Guéroult, 112. 
Boia-Fleury^ prieuré, comm. de 

Saint-Pierre d'Oleron, 128. 
Boisgiraud, doyen de la faculté des 

sciences de Toulouse, 64, 207. 
Boisneuf (Pierre de), 115. 
Boisrobert (Marie-Magdelatne), 77. 
Bùisroche (château de), comm. de 

Saint-Georges des Agouts, 187. 
Boissey (Jean de), abbé de Fer- 

giières, 57. 
Boitoue, diocèse de Blois, 115. 
BoUon (Marie-Louise), 76. 
Bommien^ arr. dlssoudun (Indre), 

42. 
Bon (Jean), 25. ^ (Gaudin), 26. ^ 

(Jeanne), 104. — (Catherine), 104. 

— (François), 370. 
Bonchamps, 2S4. 
Bonnamy (Jeanne), 110. 
Bonnard (Joseph)^^283. 
Bonnat, peintre, 228. 
Bonnaud (abbé), 52. 
Bonneau (François), 25, 206. 
Bonneaut, prêtre, 97. 
Bonnegens (Joseph), lieutenant gé- 



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-4»- 



néral, 47. — (UargaeritBdeGl»^ 

brignac^ 47, 82. — (de La Canti- 

nerie)^ «2. 
Barmemtey comm. de Saint-Pierre 

d'Oleron, 125. 
Bonnerot, 128. 

Bonnet (Léon), prêtre, 153, 206. 
Bonnin (Pierre), prêtre, 20. 
Bons (François-Léonard), 107. 
Bonsonge (de). Voir Martin. 
Bontempa (Louis de), 110, 117. — • 

(Boncenne de), 117. 
Bord (Gustove), 186. 
Bordella ou Bourdeille (Elie), 71. 
Bordier (Léonard-Henri), 8. 
Borros de Giamanson (Joseph), — 

(Adélaïde), 212. — (François), 

153. 
Boscheron des Portes, président 

«a parlement de Bordeaux, 281. 
Bossay (Auguste). 10, 152. 
Bottin, prêtre, 182. 
Boucaud (Marie-Henriette de), 2d8. 
Bouchard (Hippolyte de), 158. 
Boucher ((Claude), 332. 
Boudeau (Magdeleine), 111 , 113, 120. 
Boudons de Vanderbourg, 190. 
Boudet (Noél), prêtre, 20. 
Bouet, gantier, 284. 
Bouffandeau (Félix), directeur de 

l'école normale, 2. 
Bouffard (Nicolas-Alexis)^ notaire, 

145. — (Marthe), 99. — de La Cro*- 

sardiére (Dani^), 99. — (Pierre), 

104. - (Jeanne-Esther), 118, 119. 

de La Jousselinière (Nicolas), — 

(Nicolie), - (Suzanne), 118, 124. 

-- (Marie), 127. 
Bouffard*Madiane (Jean de), 280. 
Bongarel (Chartes), prêtre déporté, 

184. 
Bouguereau (A.- William), 188. 
Bouiges (Jehan), 98. 
Bouille, 284. 
Bouillon (de), 381. 
Boulanger (Marie-Marguerite), 113. 

— (Pierre-Marie-Prosper), curé 
de Semoussac, 143. — (le géné- 
ral), 215. 

Boulay de la Meurthe, 191. 
Boulineau (Sébastien), 110. —(A.), 

peintre, 188. 
Boulo (N.), épouse de Lucas, 241 
Bouloumié (Dr), 216. 
Boultoire (Marie^Antoinette)^ 101 

— (Pierre), 100, 105. •« (Marc- 
Antoine), iQO. ^ (Gharles)^ lOI 



^ (Hjwsinthé), 105, 120, 138, lf7. 
(Andrée), 107. — (Marie), 111. - 
(Marie-Renée), 118, 124. — (An* 
gélique-Geneviôve), 120. — (Ma- 
rie-Ctoneviêve-Andrée), — (Nico- 
las), — (Anne), 126. 

Bouraud (Henri), maire de Ck)gnac, 
239. 

Bourbon (le cardinal Gharies de), 
57,58. 

Bourbon'Lancyy chef-lieu de cant., 
arr. de Gharolles, 185. 

Baurcêfranc, comm. de Maronnes, 
154. 

Bouroier (Jacques). —(Marguerite), 
127. 

Bourdeille de Matha (le comte 
CUiarles de), 282. 

Bourdeilles (de), prêtre, 110, 117. 

— (Marie-Anne de), — (Mathîea 
de), 117. 

Bourg-mtr'Girandêy comm. de Farr. 
deBlaye.51. 

Bourg-deê'MuisoH^ comm. de Ver- 
teillac, arr. de Ribérac, 62. 

Bourget (Marie), 265. 

Bourguignon, peintre, 188. 

Baumet, abbaye, comm. de Cîour- 
geau, cant de Montmoreau, arr. 
de Barbezieux, 45. 

Bourricaud (Antoine) professeur, 
145. 

Boussard, 87. 

Boutailles (Loys de), 295. 

Boutaud (dom P.), 169, 170. 

Boutelleau (Georges), 2. 

Boutenac^ comm. du oant. de Mor- 
tagne, arr* de Saintes, 25. 

Boutet (J.), peintre, 188. — (Ga- 
briel), peintre, 229. 

Boutier de Gemarce (Marie-Mar- 
guerite), 112. 

Boulin (Paul), éori^ndn, 274. 

Boutinard-Delestend, Se, 

Boutot (Jeanne-Catherine), 110, 111, 
126. - (Anne), 113, 118, lai. — 
(Jeanne), 117. - (Antoine), 117. 
(Marie-Angélique), 119, 124. 

Bou ville (de), abbé, 161. 

Bouyer (Marie -Louise), 107. — 
(Geneviève), 109, 126. — (Cathe- 
rine), 111. - (Samuel), 111, 118. 

— (Jean), 115, 118. 

Bouyer de Champvolaut (Pierre), 
107. - (Elisabeth), 107, 126.- 
(G.), 107. «* deLaGareone (Jean), 
106, 123. •- (Louis), 110. - de 



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.4S» — 



GtuuDpvolaut et de BrcNMice (Jac- 
ques), 107, ii5, 196. — (Jean-Bap- 
tiste), 124. 

Boy des Ajots (Guillaume), d3. 

Boyardville^ comm. de Saint-Geor- 
ges d'Oleron, arr. de àlarennes, 

Boybellaud (Marc), 265. — (Fran- 
çois), prêtre, 408. 

Boyenvai de Monmartre (Btienne, 
comte de), — (Gabriel),— (Marie), 
106.-(MagdeleiQe),4Dl. 

Boyer de La Garenne (Jean), — 
(Geneviève), 118. 

Boyer (dom Jacques), 39, 47, 64. — 
(l'abbé), 78. 

Boyer (Melchior,dom), 158, 168. — 
(Philibert), 174. 

Boyer, 894. 

Boylève, prêtre, 110, 111, 117, 124, 
126, 128. 

Brach (Justine de), 54. 

Brachet (dom Benoît), 162. 

Braize^ cant. de Gérilly, arr. de 
Montluçon (Allier), 184. 

Brantôme, 40. 

Brard, prêtre, 125. — (Pierre-Lu- 
cien), médecin, constituant, — 
(Ernest), médecin, 144, 230. — 
(Ë.-G.), sculpteur, 188. 

Brassaud (Frédéric), curé de Ma- 
ronnes, 90. 

Bravet (Charles), Juge au tribunal 
révolutionnaire, 409. 

Bréhon, prieur de Saint^Nicolas), 
128. 

Breil (Pierre), 97. 

Brejon (Charles),— (M&riHierite), 54. 

Bremond d'Ars (Guillaume de), gé- 
néral, 874. — (Gaston-Josias de), 
colonel,, 332, 374. — (Théophile 
de), 9. — (Anatole de ), 9, 53. — 
(la marquise de), 54. 

Bresne (François de), 68, 69. 

Bresêuire^ chef-lieu d'arrond.. 270. 

Brest ^ chef-lieu d'arrond., 381. 

Bret (Alexandre de), 395. 

Bretinaud (Pierre-André), — (Hen- 
riette-Charlotte-Céleste), 900. ^ 
(Jeanne - Henriette - Caliste de) , 
— d'Argenteuil, — de Magezy, 
298. 

Breton (Jules), peintre, 228. 

Briand (Joseph), prêtre, 205, 299. 

Briault (René-Jean-Baptiste-Anne), 
médecin, — (Jean-Baptiste), pro- 
priétaire, 1*49. 



Briohanteaa4langie (FiUQoiwé^ 
3o. 

Brideré (Catherine), 62. 

Brillouin, écrivain, 905, — peintre. 
230. 

Brimard (Michel), 96. 

Brioux, chef^lieu de cant. de Tarr. 
de Melle (Deux-Sévres), 164. 

Brisson, médecin, 144. 

Broche, 246. 

Broglie (Charles-François, comte 
de), diplomate, 141. 

Brouaoy cfaef-lieu de cant., arr. de 
Barbezieux, 151. 

Brossard (A.-G.-E.); peintre, 188. 
— (A), architecte, 188, 269. 

Brossard de Beaulieu, peintre-gra- 
veur, - (Mlle), peintre, 188. 

Broesard (de), 297. 

Brouage. comm. d'Hiers«-Bro«age, 
cant. ae Marennes, ISS, 960. 

Breue^ comm. de 8aint>-Soniln, 
cant de Marennes, 40, 64. 

Broussali, 216. 

Broussard de La Livenne, 173. 

Broussard (Françoise-Uélône), — 
(Mathurin-Annibal), 236. 

Rruas (Albert), 400. 

Brudieu (Mane-Rose), 142. 

Bruel, prêtre, 108. 

Brueyre (Loys), 374. 

Bruin (Georges), 309. 

Brumaud de Beauregard, prêtre 
déporté, 183, 190. 

Brunaud ou Bruneau, prêtre, 112, 
120, 124. 

Bruneau (Jacques), 88. ^ (Ma- 
rianne), 109, 126. *-* (Jean^PavI), 
113, 185. — (Véronique), 118. — 
(Jean-BaptMe), 118,12ft — (Jean), 
officier de marine, 115, 126. -«^ 
(Charles), 115. — de RabatoHère 
(Çharlotte-HéUe) , — François, 
170. 

Brunet, prêtre, 110. «—de Tors (Ca- 
therine), 121, 195. 

Buat (Joseph), pemtre, 280. 

Buffet (Paul), 227. 

Buisseuil. Voir Amelet. 

Bullingére (Henry), 38. 

Bunel, architecte, 144. 

Bureau du Bourdet (Henri de), 64. 

Bwriêy chef-lieu de oaat., arr. de 
Saintes, 52. 

Bnrlé (Louise de), 406. 

Bitf leigh (aiméMy, eu Simon de 
Burlé, 49. 



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— 480 — 



BuêêûCy oomm. du oant. de Mont- 
lieu, arr. de Jonzac, 173. 



Cad&in^ ou Gadouin, abbaye, chef- 
lieu de Gant.,arr. de Bergerac, 
168. 

Gagua (Estienne), juge,i04. 

Gaillaud (A.-C), peintre, 188. — 
éorivain» 183. 

Gaillère (Hélène de), 108. 

Gairon de Merville (Marie-Gene- 
viève), — (Etienne), capitaine, 
237. — (abbé de), — (Anne de), 
404. 

Gaix de Saint«Amour, 284. 

Gallaud (Jean-Baptiste), 375. 

Galvimont de La Motbe-Montravel 
(Gabriel de), 282. 

Gamboul de Bessay (Loys de), 97. 

Camp de César, à Toulon, comm. 
de Saint-Romain de Benêt, cant. 
de Saujon, arr. de Saintes, 152. 

Campain, prêtre, 106, 114. 

Gampos (Gatherine de), 107. 

Gamus, capucin, 190. 

Candé, fief des Garré, 51. 

Ganet (André), architecte, 269. 

Ganolle de Lescours (Marguerite 
de), 282. 

Gappel (Louis), 264. 

Gappon (Philippe), ingénieur, 8, 9. 

Gaqué (A.-A.), sculpteur et graveur, 

Carbonel (Hugues), 412. 

Gardailbac, prêtre, 113; 119, 125. 

Gardillac (Mlle de), 280. 

Garré de Margorie (Glaude-Joseph), 
— (Frauçois-Gharles), 53. 

Garreton, prêtre, 103. 

Garrière, inspecteur des forêts, 62. 

Gasite (Pierre), capitaine, 100. 

Gassini (Mme de), 262. 

Gastagnary (Jules), 335. 

Gastaigne (Charles), médecin, 343. 

Gastaigner (Charles de], 106. 

Castain (Marguerite), 112. 

Gastan (Auguste), 179. 

CasUlnaUy 148. 

Gastet (Jeanne). 110. 

Gastez (Jean), enirurgien, 114. 

Gastin de Guerin de La Magdelaine 
(Elie-François-Dominique), prê- 
tre, — Philippe-François), — 
(François-Dominique), — (Biisa- 
beth), — (Gharles-^régoire), ^ 



(Louis-Armand), --- (Marguerite 
de Saint-Marceau), — (Maurice), 

— (Jeanne), — (Jean), — (Louis- 
Hermann), — (Marie-Louise), 81. 

— (Jeanne - Rose), — (Louise - 
Charlotte), — (Gharles-Joseph), 
82. 

Gathelineau (Anne), 127. — géné- 
ral vendéen, 284. 

Gatherine, 111. 

Catilinau, 127. 

Gatinat, maréchal de France, 395. 

Catrou, 298. 

Catuelan, fief des Du Merdy, 53. 

Gaudéran (l'abbé), 359. 

CaumofUy 380. 

Caveau (Marie), 127. 

Gaveiier (dom Louis), prêtre, 47. 

Gazabant, curé de Saint-Eutrope, 
2. 

Gazaugade, prêtre, 9. 

Gazauran, archiviste, 380. 

Gazenove (Edouard de), 284. 

Gazier (Mathurin), architecte, 269. 

Gèbe-Lecomte, ingénieur, 9. 

Cellefrouiny cant. de Mans le, arr. 
de Ruffec (Charente), 151. 

Celles, arr. de Melle, 164. 

Géris (Thiécourt de), 297, 298. — 
(François-Philippe de), — (Char- 
lotte de), 298. 

Certain (Jean de), avocat, juge sé- 
néchal, — (Marguerite de), 107. 

Certany (Marie de), 190. 

Gerteux (Alphonse), 374. 

Ghabanneau, maître de conféren- 
ces à la faculté des lettres, 8. 

Ghabannes (Jean de), capitaine, 63 . 

Chabiran (Raphaël), 297. 

Ghabirand, curé de Saint-Pierre 
d'Oleron, 124. 

Chabot de Jarnac (Guy), abbé, 43. 

— (Guy-Henri), lieutenant géné- 
ral, 46. 

Ch<ibrignac, comm. de Prignac, 

cant. de Matha, 82. 
Ghaceporc (Pierre), 69. 
Ghadefault, 50. 
Chadenac, cant. de Pons, arr. de 

Saintes, 145, 152. 
Ghaffault (Julien-Gilbert, comte de), 

— (Claude-Catherine), (Cathe- 
rine-Julie-Anne), 299. 

Chaffault de Besné (Louis-Charles, 
comte du), capitaine de vais- 
seau, 403. 

Chailley, 215. 



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-431 — 



Chaillou, fief des Âmelol, 31. 

Chaize-le-Vieomtef cant. de Celles, 
arr. de Melle (Deux-Sèvres), 209. 

Ghalas (Jean), 31, 32. 

Ghaleis (Pierre-Raymond de), 65 

Chatnbany Gomm. de Trizay, cant 
de Saint- Porchaire, arr. de Sain- 
tes, 402. 

Chamilly (le maréchal de), 161. 

ChaYnouiUac, Voir Lescours, 174. 

Champaigue^ comm. de Marigny, 
cant. de Souvigny, an*, de Mou 
lins (Allier), 270. 

Champfleury^ fief des Beauchamp, 

Ghampflour (de), évoque de La Ro- 
chelle, 169. 

Ghampigny, 87. 

Ghampion-Vaucourtois, 116. 

Chancelade, canton de Périgueux 
(Dordogne), 42, 166. 

Chancelôe, notaire, 298. 

Ghanchevrier. Voir d'Argence. 

Chandelier (J.-M.), peintre, 188. 

Ghanlatte f J.-B.), capitaine de ma- 
rine, 114. 

Chapeau, notaire et procureur, 50. 

Chapel (J.), pasteur, 50. 

Chapitre (Louise de), 112. 

Ghapot (dom Jean-Baptiste>, 255. 

Chappelet (dom Jacques), 164. 

Ghapron (Marguerite), 120. 

Chapsal (Cyprien), principal décol- 
lage, 8. 

Charbonnel (Thomas).— (Ysabelle), 
62. 

Charbonnier (Edouard), — (Amé- 
lie). 20. 

Chardeveyne ou Chardevône (An- 
toine de), pasteur, 265. 

Gharette, 284. 

Charle (Jean), 174. 

Gharler (Marie), 114. 

Charlet, administrateur du district 
d*01eron, 85. — (Omer), peintre, 
188. 

CharmatUy cant. de La Valette, 
arr. d'Angoulôme, 151. 

Charpentier (Catherine), 97. 

Charrier (G), libraire, 2. — (Jac- 
ques), 57. — (Charles-Louis), pro- 
cureur du roi, 159. — (Pierre- 
François-Denis), juge de paix, 
206. 

Charrier de Fontgrive (Marguerite), 
401. « 

Charron (Marie), 99. — maire de 



Rochefort, 336. -* de Brie (le 
comte de), 402. 

Chamm^ prieuré, comm. du cant. 
de Marans, arr. de La Rochelle, 
168. 

Charroux^ abbaye en Poitou, 159. 

Chartuzac, 174. 

Ghasseloup (Nicolas), — (Nicolas- 
Frédéric), 77. — (Adélaïde-Fla- 
vie), — (Adélina), — (Flarie), — 
(Pierre), 259. — (Marguerite), 99, 
102. ^ de la Nouche (Nathanaôl), 
-^Marie), — de La Miscandiére 
(Pierre), — (Louis), -^(Jeanne), — 
(Etienne), - (Jean), — (Guillau- 
me), — (Madelaine), — (Abra- 
ham), — (Pierre), — de Chasse- 
loup-Laubat, (Prosper), — (Jac- 
ques-François), 119. 

Chasseriau (Benjamin), avoué, 144. 

Chassin, 58. 

Choênron (tour de), lie d'Oleron, 
61. 

Gbassot (Marie-Théopbfle-Adrien), 
375. 

Chasteigner (Anne-Amélie de), — 
(Charles-Louis), 54. — de La 
Chateigneraie, évéque, 255. 

C?icutelardB, Voir Queux, 53. 

Chasteliers (de), 101. 

Chastellier, prêtre, 101. 

Chastenet^ cant. de Montlieu, arr. 
de Jonzac, 174. 

ChastreM, arr. de Cognac, 212, 225. 

Chateaubriand des Roches (Gabriel 
de), 170. 

Châieaumury commune des Ghatel- 
liers-Ghâteauneuf(Vendée), 84. 

Châteauneufj cant. et arr. de (Jognac 
(Charente), 42, 151. 

Château-Renault, 388. 

Ch&teau-BouXy cant. de Sainte- 
Hermine, arr. de Fontenay-le- 
Comte (Vendée), 170. 

ChâtUUm-mr-Indrey chef-lieu de 
cant., arr. deCh&teauroux,270. 

Chatillon (ducde), 54. — (Catherine, 
demoiselle de), 107, 116, 126. — 
(Geoflfroy de), 107, - (Qaude), 

Chaton (Marie), 111. 
ChaudrucdeCraiannes (baron), 171. 
Chaumont (Jean de), 266. 
Chaussé (Martin), chanoine de 

Tours, 124. 
Chauvet(Elisibeth), 128. 
Ch4Mmffny, chef-lieu de cant., arr. 



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— 482 — 



d% Montmorillon (Vieniie>, S70. 
Chauvin (Suzanne), 50. — car6 de 

Saiqt-Georges, 105,114, Iffî, 125. 

-- (yarie), 128. 
Ghayer (Jacqueline), 283. 
Ck&méréy cant. de fiourgBeuf, arr. 

de Paimbœuf 303., 
Chemin (Jean), 124. 
Cfaenau de Lobier, écuyer, 105. 
Chàray^ Gomm. de Saint-Georges 

d'Oleron, 61, 104. 
Ghérier, prèlre déporté, 185. 
Cherpentier (Catherine), 174. 
Ghesnier (Antoine), 173. 
CheêSfmSj comm. de SaintJust, 

cant. de Marennes, 64. 
Cheusae de Lauzière (Henry de), 

884. 
Chevallier (Georges), notaire, 2. — 

(Huguet), 48. — (Noémi), 403. - 

prêtre, 107. 297. 
Chevalier d'Availles (Jean-Fran- 

cois), 2d8. 
Chevancea^ix, cant. de Montlieu, 

arr. de Jonzao, 245. 
Chevert, général, 3d5. 
Cheffigtiyy cant. de Saint-Léger- 

souS'Ëeuvray, arr. d'Autun, 185. 
Chevreux (Pierre-Nicolas^liacin), 

206. 
Ghévrier (Pierre), 294. 
Gheyron du Pavillon de La Gau- 

bertie (Adolphe-Jean du), cha- 
noine, 345. — (Pierre-Joseph-Pas- 
cal), vicaire général, 345. 
Chexal-BenM^ abbaye, cant. de 

ligniôres, arr. de SaiiUrAmand- 

Mont-Rond, 40. 
C/MS-jBignon, comm. de Saint-Ouen, 

cant. de Matha, arr. de Saint- 
Jean d'Angély, 148. 
Chez-Héliaa. Voir Lesoours, 174. 
Ches^Pelisêon^ comm. de Gravans, 

cant. deGemozac, arr. de Saintes, 

406. 
Chiévres (Jean-Baptiste de), 82. 

(René)» 82. — (Léon-Arthur), 

çeintre, 280. 
Ohmaoy menhirs en la comm. de 

Bédenac, cant. de Montlieu, arr. 

de Jonzac, 157. 
Chillac (dom), 42. ' 
Chotard (frère), 42. 
Ghouppes (le marquis de), 285. 
Chouvigny de Blot, prêtre dépovbéi 

185. 
Chffe9tifi& i^mq^oê)^ reUgleiiK, 



Christophe, prêtre réooHet, tl6. 

Cicô (de), m 

Ctng-Marf, cant. de Langeais, arr. 
de Chinon (Indre-et-Loire), 217. 

Circourt (comte Albert de), 892. 

Oivrayy chef-lieu d'arr., 387. 

CkUrvaux, abbaye (Aube), 164. 

Glairville, ingénieur, 267. 

Glanet (Eugène), prêtre, 154. 

Qaude de France, 46. 

Qavereau-Deladhoue (Marie-Elisa- 
beth), 78. 

Clavier (Xavier-François), trappiste, 
184. 

Glavière (Jacques), — (Isabeau), 
283. 

Cleirac, 250. 

Glémenson, prévôt de la maré- 
chaussée, 165. 

Clément (le P.), 42. — (Joseph), 
vicaire à Huriel, 332. 

Clermont (le maréchal de), 49. 

Glervaux (Marie - Gh;irles - Amélie 
de), 145. 

Cloche de La Regnaudiôre (Ber- 
trand de), — (Marguerite de), — 
(François de), —(Pierre de), 99. — 
(Magdeleinede), 105, 115. — (Ma- 
rianne), 123. — (Joseph de), 128. 

Coatquen (le P.), 169. 

Coëffard (de), 870. 

Coëtivy (Olivier de), 31. — (Pré- 
gent de), 51. 

Coetlosquet (Jean-Gilles du), évè- 
que de Limoges, 207. 

Cœur (Jacques), 51. 

Cognac^ cheMieu d'arr., 151. 

Coignet (Gaspard), sieur de La Tui- 
lerie, 32. 

Golbert de Terron, 285, 382, 401. 

Golfavru, député, 9. 

Collas (Anne), 127. 

Colle (Saint-Jean de), abbaye, arr. 
de Nontron (Dordogne), 42. 

Gollé (Samuel), avocat, 104, 105, 
114, 127. 

GoKet (Jacques)» avocat, 266. 

Gollin, prêtre, 50. 

Golom (Gaillard), 376. 

Combes, sénateur, 336. 

Gommeau d'Uzès (Marie-Anne de), 
108, 116. 

Commentry, cant. de Montluçon 
(Allier), 145. 

Gomminges (Gaspard de), 260. — 
(Gaston de), 282, 184. 
dSciGommiiMy (Amaad)i vioe^pési» 



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— 433 ^ 



dent de la Société des archives 
historiques de la Gironde, 2. 

Comont (Napoléon-Henri), 375. 

Compagnon (Elisabeth), — (Mar- 
the), »9. — (Etienne), — (Louis), 
échevin, —(Jacques), écuyer, — 
de Thézac (Etienne), major de 
dragons, — (Jacques-Etienne), 

— (Emile), directeur de l'enre- 
gistrement, 237. — (Marie), 238. 

— (Marie-Jacques-Emile-Léon), — 
(Jacques), 338. 

Compère (Catherine), 98, 104, 123. 

— (Georges^ 101, 103, 104. — 
(Joseph), 86, 88, 105.— (Georges), 
curé de Nancras, 105, 122. — 

. (Brigitte), 106, 115. — (Anthoine), 
106. — (Angélique), 106. — (Do- 
minique), 115. — (Thérèse), 122. 

— (F.), 87. 
Ciomte, huissier, 87.— (veuve), ins- 
titutrice, 88. 

Conanama. Guyane française, 190. 

Condamy (Jean-Justin), notaire,144. 

Confolens (Pierre de), évoque, 267. 

Conte (Jean), 398. 

Gonti (le prince de), 282. 

Contré (Pierre de>, 153. 

Contréy cant. d'Aun^y, arr. de 

Saint-Jean d'Angély, 179. 
Coorland (Gautier), architecte, 269. 
Coppée (Alexandre-Joseph). — (An 

nette), — (François), 2, 25. 
Coquand (P.), peintre, 188. 
Coquet (Jacques), 98, 100. — 

(Pierre), 100. — (Elisabeth), 101. 

— (Jeanne), 104. 122. 
Corbière, prêtre, 97, 127. 
CordaiMnf phare (Gironde), 381. 
Corme-Rayaly canton de Saujon, 

arr. de Saintes, 294. 
Comevillê. Voir Borros de Ga- 

manson, 153. 
Coma (dom), 169. 
Corres (chevalier de), colonel, 116 
Cosma (Marie), 403. 
Cosnac (Richard de), 68, 71. 
Costa, Voir Bourg des Maisons, 62. 
Cotard, notaire à La Tremblade, 

176. 
Cotte (Armand-Jean de), abbé de 

Saint-Séverin. — (Robert de), 

architecte du roi, 135. 
Couché, 406. 
Goucy (Charles de), évoque de La 

Rochelle, 52, 159. 
Coudun (Emery de), 258. 



Couillaud, 85, 88. 

Couillonneau de La Limandière 
(Pierre), 101. 

CouUm, cant. de Niort (Deux-Sè- 
vres), 179. 

CouUmges^ 396. 

Couneau lEm.), graveur, 72, 207. 

Courbet, peintre, 171. 

CourbilkLc, cant. de Rouillac, arr. 
d'Angoulôme. 148. 

Courbon (Charles de), 22, 36. — 
(Louis ae), 22. — (Jacques de), 
22, 185. — (Suzanne de), — (Jean- 
Louis de), — (Philippe de), — 
(Charlotte de), — (Léonard de), 
— (Louise-Marie de), 23. — 
(comte de), 389. — M»» de Cour- 
bon Saint-Léger, 180. 

Courcier (dom), prieur. — (Pierre), 
chanoine théologal, 169. 

Courcôme, 151. 

Courçon, chef-lieu de cant., arr. de 
La Rochelle, 194. 

Courpiacy cant. de Targon, arr. de 
La Réole, 59. 

Courpignac, 174. 

Courraud-Dubals, écuyer, 102. 

Courtaud (Dominique), prêtre ré- 
collet, 112. 

Courtenay. Voir Saint-Phale, 170. 

Courtoys (André), 259. 

Cousin (Victor), 286. 

Cousin du Lieutel (Charlotte-Marie), 
53. 

Cousin de Feugé (Elodie), 402. 

Coussarel ou Goussaud, architecte, 
268. 

CouBture^ prieuré, cant. de RufTec 
(Charente), 380. 

Coûtant (André), curé de Co- 
gnac, 82, 88. — (Jacques), 104. 

Couvidou de Saiut-Pallais (ICarie- 
Henriette de), 401. 

Couvrelles (famille de), 227. 

Couyer des Pallus (Barthélémy), 
104. — (Marguerite), 266. 

Covillon (Georges), 332. 

Coybo (famille de), 165. 

Cozeêy chef-lieu de cant., arr. de 
Saintes, 25. 

Craon (Pierre de), 40. 

Gravanê, cant. de Gremozac, arr. de 
Saintes, 50, 400. 

Crazannes. Voir Chaudruc, 171. 

Créquy (Marie-Claire de), 40. 

Cre$pé, arr. de Niort, 179. 

Cro%x-<:hapeau, cant. de La Jarrie, 



'28 



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— 434 — 



arr. de La Rochelle^ 400. 

Groizé de Fontorbe, 161. 

Groizetiôre, prêtre, 190. 

Grumelles (de), 32. 

GrusBol d'uzès (François de), lieu- 
tenant général, 108. — de Mon- 
tausier (Frangois-Gharles de), 
116. 

Cuchas [U)y tle d'Oleron, 86. 

Cugnac du Bourdet (Louis-Philip- 
pe, marquis de), 53. 

Gumont (Angélique de), — (Timo- 
thée de), 403. 

Cuniak (Gilbert de), 64. 

Guppô (Pierre), prôtre, 171. 

Guraudeau (PI.), président du co- 
mité de surveillance, 406. 

Gusson (dom Jacques), 158. 

Gyprien vicaire de Saint-Seorges, 
107. 



D 



Daguesseau, prôtre, 110. 

Daguin (Gatherine), 167. — physi 

cien, 208. 
Dalème, carme, -^ (dom Jean^, 45, 

159. 
Dalesme des Roches (Charles), 115. 

— (Marie '-Angélique-Charlotte), 
116. 

Dalin (le P.), missionnaire, 194. 
Damilaville, 59. 

Datnpierrey comm. du cant. d'Au 
nay, arr. de Saint-Jean d'Angély, 

Daniaud, maire de Rochefort, 29. 
Daras (H.), peintre, 188. 
Darcel (Alfred), 285. 
Dargenteuil, prôtre, 205. 
Daron (Gabriel), — (Jean-Baptiste), 

— (Marie), 112. 
Daubenton, 75. 
Daud, 217. 

Daudenet de La Touche (Jeanne- 
Esther), 119, 124. — (Alexandre- 
Daniel), — (Alexandre), — (Su- 
zanne), 119. 

Daunas (Louis-Jean-Gharles), curé 
de Saint- Vivien, 240. 

David, prieur de Fontbianche, 165. 

— 263, 264. 
Decamps, exempt, 282. 
Decheverry (François), 100. 
Déchezeaux, 190. 
DeciiBy chef-lieu de cant., arr. de 

Nevers (Nièvre), 270. 



Decluny (Pierre), prêtre, 184. 

Decort (Jacques), 173. 

Dedé (Isaac), 82. 

Deharau de La Villefer (Charles- 
Michel), 101. 

Delacroix (Jeanne), 126. 

Delafosse (André), sergent» — (Tho- 
mas), 98. 

Delamain (Philippe), 148. 

Delamarre (Gosme), 19. 

Delangle (N.), 240. 

Delaporte (Françoise), 98. — curé 
de Saint-Denis, 118, 124. 

Delarade (Joseph), échevin, 255. 

Delavault (A.), peintre, 188. 

Delbourg, prôtre, 108. 

Délègue, professeur, 217. 

Delespine, prôtre» 100. 

Delhoumeau (Gatherine), 105. — 
(Jacques)» notaire, 108. — Bouf- 
fard (Esther), 108. — (Françoise), 
114. — de La Prinse (Jean), 121, 
122. — de La Prinse (Pierre), 122, 
123. 

Delhumeau (Jeanne), 118. 

Delisle (Léopold), 339. 

Dell' Angelo, peintre» 9. 

Délier (Pierre), juge, 106. 

Delon (J.), prêtre, 154. 

Delongueil (D^i 32. 

Deltrieux, prôtre, 108. 

Deuiandolx, évoque de La Ro- 
chelle» 183. 

Demartial, prôtre, 126. 

Démortier (Hélie), — (Elisabeth), 
— (Jean), 19. 

Denins (Jean), 175. 

Denis (Jean-Jacques), architecte, 
9. 

Deplas» chapelain, 108, 116. 

Déroulède, prôtre, 104. 

Desaint de La Garde (Anthoine), 
officier, 103. 

Desbaux de Bois du Pin (René), 



Desbouiges (Joseph), procureur fis- 
cal, 98, 104. — (Jacques), 98. — 
^Andrée), 98. — (Jeanne), 104. — 
(Samuel), 104. - (Marie), 105. — 
(Jean), 106. — (Catherine), 107, 
115. -T (Magdeleine),107, 114. — 
(Anne-Marie), 114, 124. — (Pier- 
re), 123. 

Descarts (Jeanne), 117. 

Deschamps de Pravier (Maurioe), 
prêtre déporté, 184, 190. 

Deschamps du Donjon (Gharles- 



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— 435 — 



Marguerite), capitaine, 117. 
Deschamps (Gatherine), 286. 
Des Champs de La Villeneuve de 

Brèche (Marie-Eulalie), 402. 
Descussé (Seguine), 294. 
Des Forgettes, capitaine de port, 

885. 
Desgraves, prêtre, 105. — (Pierre), 

111, H8, 120, 124. — (Georges), 

112. — (Jeanne), 112, 115. — 
(Antoine), 112. — (Magdeleine), 
120. 

Desjardins, prêtre déporté, 185. 

Des Mesnards. Voir Guenon. 

Desmortiers, percepteur, 88. 

Des Moustiers de Mérinville, 389. 

Despagne, pasteur, 264. 

Despois (Nicolas), chirurgien, 115. 

Des Prez (Luce), — (Renaud), 74. 
de Montpezat (Françoise-Marie), 
143. 

D'Espules. Voir Bertrand, 13. 

Dessables (Magdeleine), 124. 

Destaste (Nicolas), 369. 

Desvignes (Marie), 240. 

Devers (Jean -Mathias- Henri), — 
(Henri), 240. 

Deville (N.), 297. 

Devillers, prêtre, 113. 

Dexmier de La Groie (Marguerite), 
101, 411. — (Marie), 103. —(Jac- 
ques), 104. — d'Olbreuze, 92. 

Dex-Achards de Joumard, ^. 

Dezimon, 298. 

Dide, sénateur, 9. 

Didier, prêtre, 97. 

Disdier (Victor), administrateur de 
la marine, 87. 

Dodard de La Grée, 9. 

Dodin (Anthoine), 103. 

Doé (Voir Geoffroy de), 64. 

Dolus^ cant. du Château, arr. de 
Marennes, 107, 123. 

Domfront^ chef-lieu d'arr. (Orne), 
865. 

Dompierrêy cant. de La Rochelle, 

Dorât (Glaude-Joseph), poète, 261. 

— Dorat-Gubières, 262. 
Doregny (T.-Bernard), peintre, 188. 
Dorgis (Marie), 122. 
Doriole de Loire (Pierre), 261. 
Douhet (Jean), 259. 
Doussin (Marie), 102. — (Andrée), 

108. 
Dreux (Magdeleine), 100. 
Drouet (capitaine de), 37. — (Jean- 



Baptiste)» notaire. 124. 

Drouhet (Jean), — (Pierre), 91. 

Drouineau (Gustave), 171, 216. 

Du Bellay (Joachim), 80. 

Du Bercail (Pierre), 98. 

Dubois (Ludovic), peintre, 230. 

Du Bois de Saint-Mandé (Paul), 81. 

Dubois de La Rochette (Anthoyne), 
117. 

Dubois-Dupin, 98. 

Du Bourdeil (Jean-Jacques), offi- 
cier, 111. 

Du Bourg (François), — (Marie), 
197. 

Dubourg, prêtre, 109. 

Du Bousquet. Voir Argenoe. 

Du Breuil (Joseph-Louis), 21. — 

— (Claude), baron de Théon, 22, 
23. — (Marguerite), 23. — (prê- 
tre), 41, 42, 45. 

Dubreuil, 297. 

Du Broc de Segange (Louis), 393. 

Du Gambout de Bessay (Louis), 
gouverneur de Tîle d*01eron, — 
(Jeanne de Lestang du Cambout 
Bessay), 99. 

Du Gauroy (dom), prieur, 43, 160. 

DuChastelJTanneguy III), 261. 

Duch&tel (Tanneguy, comte), dé- 
puté, 58. - (Tanneguy), ancien 
ministre, 144. —Trémazan (Jean- 
Marie-Tanneguy), abbé de Rigny, 

Duchesne, marchand, 296. 
Du Domaine. Voir Girard, 126. 
Du Ghilleau (Jean-Baptiste), 389. 
Du Cluseau (Jacques Blanchard), 

64. 
Du Drac(Marguerite), 32.— (Adrien)^ 

seigneur de Mareuil, 32. 
Duez, peintre, 128. 
Du Faucon de Goulperîes (Nicolas), 

Du Faucon du Gouprie (Pierre), 
écuyer, 101. — (Charles-Domi- 
nique), 102. 

Dufault (Pierre), écuyer, 08. 

Dufaur (Théodora), 21. 

Dufaur de Chastellars, 128. 

Dufaure (Jules), académicien, 144, 
171. 

Dufaux (Paul), — (Marie), 101, 108. 

- (Angélique), 103, 104. 
Duffnux, curé de Saint-Denis, 106, 

122, 123. 
Dugast (Denis), lieutenant général 
de police, 255. 



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— 436 — 



Dugrué (Pierre), 174. — de La Fau- 
connerie (Charles-Jérôme), 376. 

Du Hallier, 07. 

Duhamel de La Blanchardière 
(Charles), 102-114. - (Marie), 
102. — (Anne). 105. 

Dujardin (Marie], 101. 

Du Jau (Marie), 266. 

Du Lau, sénéchal de Guienne, 52. 

Dulaurent, 192. 

Dulon (Jeanne), 75. — (Louis-Al- 
phonse), 376. 

Du Marchis (Anne), 106. 

Dumas (Marie-Elise), peintre, 230. 

— prêtre, 371. — (René-Fran- 
Qois), président du tribunal ré- 
volutionnaire, 409. 

Dumazoreix, ou Dumasaureix (E- 
douard), chirurgien, 111, 120. — 
(Marie-Anne), 111. — (François), 
111.— (Jeanne), 120. 

Dumény (Jehan), pasteur, — (Paul), 

— (Anne), 265. 
DuMerdy(Emmanuel-Florianl, 53. 
Du Mesnil (François - Alexandre), 

écuyer, 112. — (Paul-Alexandre- 
François). 112. 
Dumolard, 409. 

Duomini (Marie-Elisabeth), 176. 
Du Palais (Andrée), 105. 
Du Paty de Qam. Voir Mercier. 145. 
Du Perrier (Jacques), sieur ae La 

Tilliade, 23. 
Dupin aîné, 218. 
Duplain (Etienne), prêtre, 303, 
Dupiais-Destouches (Antoine), 2, 4 
Du Plessis, abbé, 44. 
Duplessis (Pierre), lieutenant, 105. 
Du Pont (J.), avocat au présidial, 

32. 
Dupont, professeur, 8. — (J.-F.-M.), 

peintre, 188. 
Duport de Longval (Jean-Baptiste- 

Ravaux), 118. 
Du Puy (Pierre), 69. — (Barthôle 

my), 64, 67, 90. 
Dupuy, professeur, 8, 164. 
Dupuy de La Qaudonnière ou Bau- 

donière (Mathias), 276. 
Duquenne (A.-P.), peintre, 188. 
Duquesne, 387. — Duquesne-Qui- 

ton, 384, 386, 387, 388. 
Durand, instituteur, 88. — notaire, 

167. 
Durand de Grésilion (Jean), 97. 
Durant (Micheau), 259. 
Durfort de Civrac (François- Aime- 1 



ry, oomte de)^ 395. — de Duras, 
abbesse de Saintes, 297. 

Du Repaire. Voir Guyot, 52. 

Duret (Suzanne), — (Jean), 26. ^ 
(Ed.), 62. - (Uon), 255. 

Duron (Jean), 127. 

Dusain de La Garde (Antoine), 121. 

Du Sault (Jean-Baptiste), 53. 

Dusillaz, prêtre, 97. 

Dussol (Pierre). Voir Hérisson, 207. 

Dussoussy, 296. 

Duterlre, 191. 

Dutressé, sieur Destrieux (Fran- 
çois), 97. 

Du Tronsay. Voir Quintil, 80. 

Duvallois (Hippolyte), SU. 

Du Verdier, doyen, 41. 

Duverger (le P.), jésuite, 280. 

Duvigaau ou Vigneau (Jacques), 
capitaine de vaisseau, 123. 

Duvivier (Marguerite), 116. — (Ma- 
rianne), 124. 

Duvivier de Sainte-Colombe (Mi- 
chel), — (Catherine), 104,116. — 
des Landes (Jean-Baptiste), 108, 
109, 117, 128. — de BeaupoU, 
116. — des Landes (Marguerite), 
117. 

E 

Ehèon, comm. du cant. de Saint- 
Hilaire, arr. de Saint-Jean d*An- 



gélv, 152, 217, 218. 
Echillais, comm. 



Ro- 



du cant. de 

chefort, 152. 
Ecurat^ cant. de Saintes, 247. 
Edouard, fils du roi d'Angleterre, 

72. 
Elbée (d'), 284. 
Elie (dom), 62. 

Emerigon (Balthazar-Marie), 250. 
Emery« religieux, 70.— maire de La 

Rochelle, 145. 
Epagnon (dom Barthélémy), 169. 
Epernon (duc d'), 36, 37, 380. 
Esbrard (Marie), 19. 
Eêchalat, prieuré, 159. 
Bschasseriaux (Marie-Eugénie), — 

(René), — (Camille), •— (Eugène), 

344. 
Bschavannes (Jouffroy d'), 394. 
Bscoubleau de Sourdis (Henri d'), 

archevêque, 180, 395. 
Esmonnet (Jeanne), 104. 
Emandei, comm. du cant. de La 

Rochelle, 152, 194. 



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- 487 - 



Espanagnac - en - Querey, prieuré, 

Espaii)ès de Lussan (Jean d*), 
gouverneur de Blaye, — (Fran- 
çois), 158, 396. 

Espules (d'). Voir Bertrand, 43. 

Esrable (Guillaume), 411. — des 
Barrières (Jean), 44. 

Jfssouverty baronnie, arr. de Saint- 
Jean d'Ângély, 162. 

Eterville^ cant. d'Evacy, arr. de 
Gaen (Calvados). 

Etourneau (Pierre), 144. — (Jo- 
seph), -332. 

Eudes, garde d*01eron^71. 

Eudon, clerc^ 68. 

Eutrope (saint), évoque de Saintes, 
40, 43, 140, 168, 255. 353,358, 364. 

Evrard (Simonne), 187. 

EvreuxiEnre), 365. 

Extradier (Jean- Baptiste), enseigne 
de marine, 105. 



Fabert, maréchal de France, 395. 

Fabre (dom), prieur de Saint-Sau- 
veur de Blaye, 157. 

Falcon (Laurent), 81. 

Falguière, sculpteur, 228. 

Fanty-Lescure (Emma), peintre, 
231. 

Fardel (Joseph-François), maître 
d'école, 88, 121. 

Farges (L.), 374. 

Faucher de Saint-Maurice, 374. — 
de La Ligerie (Butrope - Paul- 
Loys-Ferdinand de), capitaine do 
cavalerie, 375. 

Fauconnier (Gabriel), négociant, 2. 

Faudoas (Henriette de), 238. 

Faure, 50. — (Pierre), avocat, 97. 
(Jean), 97. — (Marguerite), 101. 
— percepteur, 404. 

Faure de Rencureau (Marie-Lau- 
rence), 13. — de Lesling (Geor- 
ges), iOO. 

Fauresso (Isabeau), 400. 

Faustin, président de tribunal de 
commerce à La Rochelle, 343. 

Fautrières, 395. 

Pavas (Jean de), 34, 289. 

Faveaux, comm. du Gua, arr. de 
Marennes, ^. 

Pavera (dom), 109. 

Favin - Lévôque (Charles - Julcs- 
PaiU), 376. 



Favre, 82. — (Marie), 121. 

Faye, tour près de La Rochelle, 48. 

— commune de Saintes, 65. 
Fé de Saint-Martin (Philippe), 398. 
Fénelon (Saiignac de), 386, 387. 
FeniouXj comm. du cant. de Saint- 

Savinien, arr. de Saint -Jean 

d'Angély, 152. 
Ferrand (Daniel), 266. 
FerrièreBy abbaye, 57, 164. 
Ferry, ingénieur, 385. 
Fertiault (F), 874. 
Feussesy cant. de Gemozac, arr. de 

Saintes, 237. 
Filhot (Jacques de), 231. 
Filiole (Marguerite), 127. 
Filippi de Badissero (M"«), pein- 
tre 139. 
Pilleàu, 33, 34, 35, 369. 
Fillion (Benjamin), 205, 226, 204. 
Plambard (François), 174. 
Flandrai (Edouard), 20. 
Fleury (Samuel), 264. — (l'abbé), 

386. - (Gabriel), 392. - (frère), 

chanoine, 42, 159. 
Florimond de Raymond, 282. 
Flornoys (Louis), 77. 
Foc, prêtre, 107, 115. 
Fomberteau (Pierre), meunier, 175. 
Fondary (dom), 168. 
Fondhon (le P. Maurice de), 42. 
Fontaine, pasteur, 265. 
Fontaine-Blanche^ fief des Duchâ- 

tel-Trémazan, 53. 
Fontant (Antoine), architecte, 268. 
Fontarabie, ville d'Espagne, 118. 
Fontblanche^ prieuré, arr. d'Angou- 

lôme, 165. 
Fontdouce^ comm. de Saint-Bris- 

des-Bois, cant. de Burie, arr. de 

Saintes, 4, 44. 
Fonteillo (Jacques de), 281. 
Fontenai (Guy de), 206. 
Fonteneau (Marie), 104. 
Fontenet, comm. du ««int. de Saint- 
Jean d'Angély, 165. 
Fantenille^ cant. de Mansle, arr. de 

Ruffec (Charente), 151. 
Fontenoy, village de Belgique, 396. 
Fontorbe (le docteur Georges), 205. 
Font-Réaulx (H. de), 204. 
Forant (Job), capitaine de vaisseau, 

265, 381, 389. — (M»«J, 887. 
Foras (comte Amédée de), 8, 89. 
Fors (Guillaume de), 71. — (Hélie 

de), évoque de Saintes, 367. 
Fortet, prêtre, 127. 



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— 43a- 



Fortin de La Hoguette de Ghamouil- 
lac (Philippe), 4. 

Foucaud (J.), botaniste, 208. 

Foucault (Roger-Guillaume-Edou- 
ard), peintre, 23i. 

Fouché, huissier, 88. — (Achard), 
71. — (Michel), 421. - (duo d*0- 
trante), 288. 

Foucher (Camille), prêtre, 332. 

Fougerat (Jeanne), — (Pierre), 174, 
175. 

Foulon (dom), 169. — (M»«), pein- 
tre, 188. 

Fouqueteau (L.), avocat, 32. 

Fouquier-Tinville (Antoine-Quen- 
tin), 408. 

Fouras, cant. de Rochefort, 194. 

Fourestier (Paul), 265. — (Pierre), 
pasteur, 266. 

Fourneau (Henry), 9. 

Fournel de Tayac (Guillaume-Au- 
gustin de), prieur de Sainte- 
Gemme, 166. 

Fournel de La Hoguette (Hardouin 
de), 174. 

Foumier, receveur de Ten registre 
ment, 87. 

Poussais^ cant. de Saiiit-Hilaire- 
des-Loges, arr. de Fontenay-le- 
Comte, 269. 

Foy (Louis), 112. 

Foye^sur-Ardin, cant. de Parthe- 
nay (Deux-Sèvres), 174. 

Fradin (André), prêtre, 20. 

Frûgonard (P.), 85. — (Antonin 
Oscar), sculpteur, — (V.), pein 
tre,241. 

Fraignaud (Auguste), — (Auguste 
II), - (Léon), 77. 

Francœur (Pierre), procureur du 
roi, 103. 

Frédéric, roi de Prusse, 59. 

Fremond (Jean-Baptiste), 119. 

Frémy, inspecteur d'académie, 
156. 

Fresneau de La Beaucoursière 
(François), — (Marie), 117. — 
(Jeanne), — de La Jousselinière 
(Louis), 102. — de Boi^eury 
(Vincent), 104. — de Loubert 
(Esther), 109, 118. 

Fresnot (Marie), 109. 

Friou (dom), 43. 

Froger (Anne), 102. — (François), 
80. — de PEguille, 11. — de 
La Rigaudière,80. 

Fromageau (Jeanne), 76. 



Fromaget (Charles), médecin, 98. 

— (Elisabeth), 101. 
Fromentin (Eugène), peintre, 188, 

204. 
Frontenay VAbattu, chef-lieu de 

cant., arr. de Niort, 48. 
Frottier de Pairay (Françoise-Hô- 

lène-Jeanne), — (Magdeleine- 

Thérèse), 297. — (Jeanne), 298. 
Fulgence (le P.), 167. 
Fumeau (Oscar-Armand), 375. 
Fumel (Charlotte de), 170. 
Fuster (Charles), 205. 



Gaharet, prieuré, 380. 

Cabaret (François), capitaine de 
marine, 98, 102, 381, 382,383, 
384, 387. —(Marie), 98, 102, 114. - 
(Marguerite), 122. —(Louis), 381, 
382, 383, 384. — Desmaretz, 381, 
382. — (fils), enseigne de vais- 
seau, 384. — Descourtiers, 383. 

(jabillaud, prêtre, 98. 

Gabiou (Marguerite), 123. — (Ma- 
rie). 266. 

Gaboriaua, prêtre, 113, 121, 124, 
128. — (François), 173. 

Gageur (Catherine), 119. 

Gaigneur (Jean), procureur, — 
(Pierre), marchand, 98. — (Ca- 
therine), 100. 

Gaildreau (Auguste), 20. — (Fran- 
çois-Auguste), ancien chef d'ins- 
titution, 144. 

Gaillard (Marie), 109. 

Gaius ((lom Jean), 92, 204. 

Gajat, 84, 86, 87. 

Galard de Béarn de Brassac (Jean 
de), 180. 

Galiot de Genouillac, architecte, 
269. 

Gallard-Lépinay (P.-C.-E.), 188. 

Gallet (Lydie de), 23. 

Gallois (l'abbé), 387. 

Galiot (J.), curé de Bourcefranc, 
154. 

Gandouard, chanoine, 170. 

Ganet, curé de Saint-Pierre d*01e- 
ron, 123. 

Garant (de), 381 . 

Garde, architecte, 268. 

Gardépée, château, cô m m. de Sain t- 
Brice. arr. de Cognac, 212. 

Gardera (Ithier)^ 69. 



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- 489 — 



Oarnault (EmileJ, arohiviste, 9, 
235. 

Garneteau (Joseph), prêtre, 44, i07. 

Garnier (Sarah), 99. — (Marie), 
446» — (Andrée), 421. — de Bri- 
ganière (Jacques), 427. 

Garnier (Frédéric), maire de Royan, 
8. — (Jacques), de Saintes, con 
ventionnel, 257. — (Charles), 
écrivain, 273, 274. 

Gaschet (Simon), 402. 

Gaubert, curé de Saint-Georges, 
428. 

Gaudin (Suzanne), — (Jean), 26. 
— (Jacques), oratorien, 124, 126, 
278. — (Fœdora), ancien consti- 
tuant, 144. 

Gauffler (L.), peintre, 488. 

Gaultier (Marie-£li8abetb-Julie)3U. 

Gauquelin de Prenon de Cloches 
(Nicolas), 424. 

Gautier (François), procureur fis- 
cal, 98. — (E.-S.), peintre et 
graveur, 488. 

Gautret, ancien maire de Jonzac, 
444. 

Gaverith (Nicolas), prédicateur, 411 

Gazeau (François- Uené), 128. 

Oeac(Guy de), 404. 

Geflfroy (Auguste), membre de Tlns- 
titut, 11,278. 

Gefrain (Elisabeth), 297. 

Gélineaud (le docteur), 205. 

Gellé de Pourçay (Pierre-Alexis 
de), — de Torcé (Pierre), 448. 

Gendre, architecte, 270. 

Gendrut (Joseph), 82. 

Géneau (Bugène-Paul-Louis), 375. 

Généraud (Philippe), maire de Ma- 
ronnes, 20. — (Jeanne), 20. 

Genesle (Pierre de), 376. 

Gennes (de), voyageur, 80. 

Genouillé (Isabeau de), 296. 

Genouillé La Motte, alias La Motte 
Genouillé, 382, 383, 386, 387, 
388. 

Geruac, cant. de Cognac, 454. 

Gentie (Marie-Françoise), 297. 

Genty (Emmanuel), peintre, 488, 

Geoffroy de Doô, 64. 

Geoffroy (J.), peintre, 488, 231. 

Geoffroy (Martel), comte d'Anjou, 

Georges, 84, 86, 87, 405. — (Jean), 
chirurgien, 444, 446. — (Jac- 
ques), 124. 



Georget de La Violière (Angélique), 

Géraùd de Sales (le P.), 464. 
Crergovie, cant. de Glermont-Fer- 

rand, 390. 
Gérin (Guillaume), 67. 
Germain (Angélique), 140,444,417. 

— (Charles-Nicolas), 440. — (Bon- 
ne), 444. 

Gernon (Marie de), 236. 

Gervain (Louis), 32. 

Geslin (Alarie-Louise de), 447. 

Gesorier (le P.), 464. 

Geste (de), doyen, 44. 

Gesvrier (le P.), 164. 

Gibeau (Victor), prêtre, 344. 

Gibeau^ comm. de Marignac, cant. 
de Pons, arr. de Saintes, 403. 

Gibert-Desmoliëres, déporté, 200, 
203. 

Gibran, fief des Compagnon, 237. 

Giglelmus, architecte, 270. 

Gigounous de Verdon (Antoinette- 
Virginie), 344. 

Gigoux de Grandpré (P.-E.), pein- 
tre, 488. 

Gillier (Louise de), 480. 

Gillis (Angélique), 444. — (JeanJ, 
juge, 447. — (Marie-Anne), 42o. 

Girac (Radégonde-Adélalde Bareau 
de), — (Bareau de), évéque de 
Rennes, — (Pierre- Joseph, mar- 
quis de), 53. 

Girard de Ilialle, 374. 

Girard Du Domaine (Jean-Francois), 
9, 426. 

Girardeau, 409. 

Girardin (dom), 42. 

Giraud (Guillaume), 25, 465. — 
(Jeanne), 26. 

Giron (Marie), — (N.), 468. 

Giroux (Joseph -Ignace), dit de 
Brosse, marquis de Montandre, 
9. 

Giry (Arthur), 34, 35, 364. 

Gittée (Auguste), 374. 

Gleize, prêtre, 409. 

Godeau, 87, 88, 289. 

Godeau ou Gaudeau (Pierre), juge, 
409, 440. — (Marie), 440. — (Pier- 
re), 444, 449, 425. — (Antoine), 
444, 442. — (Angélique-Victoire), 
442. — (Jeanne), 443. — (Fran- 
çoise), 443. — (Louis), 448, 449. 

— (Jeanne-Angélique), 420. — 
(Jeanne-Catherine), 424. 

Godel (dom Jacques), prieur, 469. 



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- MO - 



Godet (Suzanne), 118. — (N.), 144. 

— (Noémi), 266. — (Greffier), 407. 
Gofridus, architecte, 270. 
Oogaet, Fernand, 2. 

Gohier, 409. 

Gombaad (Jeanne de), 22. — (Jean- 
Ogier de), 25. — maire de 
Royan, 33, 34, 179. — (Guillau- 
me), 68. — (Elie), 69. — Gom- 
baud (Pierre), chirurgien, 203. 

— de Môré (Antoine), 389. 
Gon de Quincé, 370. 
Gondrîn (Anne de), 22. 
Good (Paul), médecin, 228. 
Gorron (Michel), 57. 

Goubert (François-Germain, comte 

de), 401. 
Gouffler (G»iillaume), 277. 
Gougnon (Geneviève), 297. 
Goumard d Echillais (Charlotte), 23, 

280. 
Goumiers (Marie de), 237. 
Gourdon (Georges), 205, 336. 
Gourdon de Genouillac do Vaillac 

(Jean-Baptiste de), abbé de Sainl- 

Romain de Blaye, 157. 
Gourgue (Jacques de), prieur, 97 

— (Maro-Anthoine), 100. — (Ca- 
therine), 101. 

Gourgues (Jean de), — (Philippe 
de), 282. 

Gourmel-Vevan (Victor), peintre, 
188, 232. — (Pierre-Albert), 376. 

Gourson ou Courson (Marguerite 
de), — (François), 296. 

Goût (Jean), — (Claude-Antoine), 
2a3. 

Goutières (Jean), 51. 

Gouvernet (comte de), 396. 

Goy(Jean), avocat, 204. 

Gr (Christophe), capitaine d'ar- 
mes, 101. 

Grabeuil (Marie), 77. 

Grailly (Henri de), — (Théodore), 

— (Gaston), — (Archarabaud), — 
(Jean), 197. 

Grandet, prêtre, 194. 

Grandfief^ fief des Beauchamp, 

81, 82. 
Grandier (Urbain), curé doLoudun, 

180. 
Chrandjean^ cant. de Saint-Savinien, 

arr. de Saint-Jean d'Angély, 302. 
Grandpré. Voir Gigoux, 188. 
Grandsaigne (D.-F.), 46, 161. 
Grandvoinnet ( Charles-Etienne ), 

architecte, 2U8. 



Granges deSur^^res (le marquis 
de), 139, 206. 

Grânier, prêtre, 126. 

Gréard (CJctave), 279. 

Green de Saint-Marsault (Cathe- 
rine), 14, 212. — (Esther), 174. 

— capitaine de vaisseau, 408. 
Grégoire de Tours, 217. 
Grégoyreau ou Grégoyriaux, curé 

de Dolus, 109, 128. — vicaire, 

128. 
Grenier (René du), 102. 
Grenier de La Flotte (Jean-Odon)^ 

120. 
Gresseau (Jean-Dominique), prêtre, 

88. - (Thérèze), 113. 
Grey (Jean de), 71 . 
Griffon (Jean), écuyer, — (Jeanne), 

— 81. —(Marie), 167. 

Griffon de La Richardiêre (Mau- 
rice), — (Jean-Baptiste), 161. 

Grignion de La Rocheleraie (Jean- 
Baptiste), — de Montfort (Louis- 
Marie), missionnaire, 194, 413. 

Grimaud (Elisabeth), 99. 

Grimault (André), procureur, 101. 

Griniouard (Amiral de), 190. 

Gript, cant. de Beauvoir, arr. de 
Niort, 179. 

Groibos^ comm. de Charras, cant. 
de Montbron, arr. d'Angoulôme, 
40. 

Chroi'Chaily comm. de La Chévre- 
rie, cant. de Villefagnan, arr. de 
Ruffec, 151. 

Grossard (Marie), 109, 110, 126. — 
(Pierre), 111, 119. — (Angélique), 

112. — (Elie-François), 113. — 
(Pierre-Vincent), 113, 120. — 
(.leanne), 113, 118. — (François), 

113, 120, 126. — (Georges), 113. 

— (Victoire), 113, 120. — (Jean), 
119, 120. 

Grouchy (Marie de), 101. 

Grousseau (Louise), 81. 

Grousseau de Chapitre (Denys), — 
(Anne-Louise-Irma), 404. 

Gua (François) de La Rochebreuil- 
let du Bois, 37. 

Guenon (le P.), prieur, 41.— (Gama- 
liel), 173. — de Saint-Seurin, 401. 

Guenon des Mesnards (Lucien), 52. 

Guéret (Pierre), 117. 

Guérin (Pierre-Amédée), peintre, 
232. — notaire, 298. — (Fran- 
çois-Pallade-Angélique),— (Fran- 
çois), — (Isidore), 77. — (Maria), 



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— 441 — 



78. — (François), — (Jeanne-Ly- 
die), 25. — (Elie-Françoîs-Damfni- 
que Gastin de Guérin de La Mag- 
delaine), prêtre, — (Philippe- 
François de), — François-Domi- 
nique), — (Elisabeth), — (Char- 
les-Grégoire), — (Louis- Armand), 

— (Marguerite de Saint-Marceau), 

— (Maurice Gastin de), — (Jean- 
ne), — (Jean), — (Jeanne), — 
(Louis-Hermann), — (Pierre- 
Maurice), — (Gharles-Grégoire), 

— (Adélaïde-Julie), — (Jean- 
Henri) , — (Marie-Louise), 81. — 
(Jeanne-Rose), — (Louise -Char- 
lotte), — (Charles-Joseph de), 82. 

Guérit, prêtre, 426. 

Guéroult (Paul-Ignace de), mare 
chai de camp, 112. 

Guerre (A. de), sculpteur, 282. 

Guerry (Michel), marchand, 173. 

Gui (François), 127. 

Guibeau (Marthe), 128. 

Guibert (Louis), 206. — (Marie), 
114. 

Guichard de Laforest (Louis-Alex- 
andre de), 112, 126. — (Alexan- 
dre-Martial de), — (Alexis), 
112. 

Guignai-d (Gustave), 376. 

Guillaud (Dr), 218. 

Guillé de La C^oix, 97. 

Guillebaud, prêtre, 127. 

Guillem de Piton, 103. 

Guillemot (Pierre), notaire, 119. 

Guillet (le P.), 43, 169. — (Théo- 
dore), négociant, 145. — secré- 
taire du comité de surveillance, 
406. 

GulUon (François), - (Françoise), 
295: — (Jean), 297. 

Guillot (dom), 42. 

Guillotin, boulanger, 87, 289. — 
capitaine de navire, 382, 385, 386, 
387, 388. — (François), 101. — 
(Loys), 104. — (Marie), 104. — prê- 
tre, 108. — (Jean-Joseph -Alexan- 
dre), 109. — de La Martière, 109, 
116. —(Marguerite), 111, 126. — 
de La Durandiêre (Marie), 113. — 
(Nicolas), avocat, — (Estienne), 
113, 125. — (Marie-Magdeleine), 
113. — de Villefavard, 116. - 
(Pierre), 118. — (Jean-Paul), 119 
—(Thérèse-Adélaïde), 121 . —(Ma- 
rie-Henriette), 125. — (Jean- 
Baptiste), prêtre, 128. 



GttlUon (Piôire), W. - (fabbé), 
183. 

Guillou, 145, 146. 

Cfuinanson (Antoine de), — (Angé- 
lique de), 173. 

Guinant<de), 381. 

Guinois (Jean), — (Pierre), 26. 

Guinot (M.), 297. 

Guionnet de La Parée (Joseph de), 
conseiller du roi, 102, 103. — 
(Jeanne de), 103. 

Guischart du Moulin (Henry), 295. 
— (Olive), 296. 

Guischet (Jeanne), 109. 

Guist des Landes (Antoinette 'de), 
401,402. 

Guitard (Jacques), 401. 

Guitaut (François de), 282. 

Guitaut, flef des Cominges, comm. 
de Montesquieu-de-risle, cant. 
de risle-en-Dodon, arr. de 
Saint-Gaudens (Haute-Garonne), 
260. 

Guitet (Thomas), 88. 

Gidtres^ chef-lieu de cant., arr. de 
Liboume, 59. 

Guizot (Guillaume), 235. 

Guychard de Bourbon (sœur Jean- 
ne), 411. 

Guynot (Louise), 167. 

Guyonnet de Montbalain, 109. 

Guyot (Yves), député, 155. 

Guyot du Repaire (Henri), officier 
de la garde royale, 52. — (Jules- 
Henri-Dieudonné), capitaine des 
mobiles, 145. 

H 

Haimps^ comm. du cant. de Matha, 

arr. de Saint-Jean d'Angély, 164. 
Hallon de Gonesse (Amador), 122. 
Harante? (Charles de), 102. 
Hardy (Marie), — (le P. Martial), 

prédicateur, — (Louis- Augustin), 

principal de collège, 142. 
Harfleur, cânt. de Montvilliers, air. 

du Havre (Seine-Inférieure), 365. 
Harny (Charles), juge au tribunal 

révolutionnaire. 409. 
Hauric (Clémence), 118. 
Haussand (Jacques), 127. 
Hébert (dora), religieux, 167, 169. 

(Pierre), 100. — 187. 
Hélie, prieur de La Rochebeaucourt, 

75. 
HelUer (Jules), 100, 



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-442- 



Hêndaye, arr. de Bayonne (Basses* 
Pyrénées), 178. 

Henner, peintre, 228. 

Henri III, roi d'Angleterre, 64. 

Héraud, caissier, 87. — (Jean), 8». 

Herbert, 70. — (Nicolas), chirur- 
gien, 146. 

Herbout (Marie - ConsUnce - Josè- 
phe), 14. 

Hérisson (Ernest), ou (Pierre Dus 
sol), 206. 

Hérisson de Beauvoir (Rose-José- 
phine-Marie), 44. 

Hérouard (Jean), 37. 

Hérouard de La Piogerie, major de 
la marine, 882. 

Hertaud ou Hertold, 67. 

Herveau (Jeanne), 297. 

Hery (Pierre-Daniel), lieutenant 
général criminel, 255. 

Hespérien, pasteur, 106. 

Heulhard (Fr.), 165. 

Heurtin (Jean), 99. — capitaine ex 
pert, 386, 388. 

Hilaire, prêtre récollet, 124. 

Hild (J.-A.), 333. 

Hilleret, administrateur du dis- 
trict de Saintes, 407. 

Hocbocq (Henri-Anne), inspecteur 
des domaines, — ^Anne-Phili- 
bert),— (Charles-Henri-Edmond), 
404. 

Hondius, 263. 

Horric de Beaucaire (le comte Au- 
guste-Prosper), — (le vicomte), 
agent diplomatique, 143, 206. 

Horry (Jean), — (Marguerite), 296. 

Huas (P.-A.), peintre, 188, 322. 

Hubert de Vallence (Pierre), — 
(Charies), 117. 

Hugues (Victor), gouverneur de la 
Guadeloupe, 190. 

Hyge (Rodolphe de), 67. 



I 



Igby, 882. 

/ie-I>teu, arr. des Sables-d'Olonne 

(Vendée), 388. 
Indret, comm. de la Basse-Indre, 

cant. de Nantes, 386. 
Ingelbert, architecte, 269. 
Isabelle, reine d'Angleterre, 64. 
Isambert, architecte, 267. 
Isle (Antoine), — (Jean), 294. — 

(Marie), — (Guillemette), 295. — 



capitaine de vaisseau, 885, 386, 
Ivis ou Tves, prieur, 66. 

J 

Jacques (frère) Baulot ou Beaulieu, 

lithotomiste, 167. 
Jahan (Adélaïde), 243. 
Jamboyer (Jeanne de), 265. 
Janitor (Pierre), architecte, 270. 
Jannaud, chirurgien, 113. 
Janson (Barthélémy), 270. 
Jard-en-Poitou^ 116. 
Jardin (Edelestan), 30. — (César), 

198, 200, 201, 203. 
Jarlit (Fabbé François), 332. 
Jamac-Chamjxignêy cant. d'Âr- 

chiac, arr. de Jonzac, 145. 
Jarnac. Voir Chabot, 43, 46. 
Jarnac de Gardépée (Maurice de), 

212, 226. 
Jarnaud, 87. 

Jarry (J), curé de Bourcefranc, 153, 
Jau (Marie du), 266. 
Jaulier, prêtre, 110, 117, 124. 
Jaunin (Marguerite), — (Thomas), 

25. — (Madeleine), 26. — (Tho- 
mas), 26. 
Jean-le-Bon, roi de France, 48. 
Jean, architecte, 269. — 297. 
Jeanne des Anges (sœur). Voir 

Belcier, 180. 
Jolibois, député, 207. 
JoUet (Jean), 174. 
Joly d'Aussy (Denys), 2, 8, 5, 7. 

63, 64, 72, 176. - (Hippolyte), 35*. 
Joseph (le P.), récollet, 123. 
Joubert, 22. 

Joubert (dom J .-J.), prédicateur,169. 
Joubert de Saint-Christophe (Fran- 
çoise), — (Esther), 102. 
Joubert (François), - (Anne), 296. 

— de Macque ville, 297. — (Marie - 

Angélique), 298. 
Joumard-Achard (Elle), 297. 
Jourdan (J-.B.-E.), écrivain, 72, 207. 
Jousselin (Marie), — (François), — 

(Zacharie), 265. 
Jouvenot, peintre, 228. 
Joyeux (Marie), -- (Jean), 98. 
Jucaud (François), 82. 
Judea, ville de Guinée, 106. 
Juilly, rant. de Dammartin, arr. 

de Meaux, 288. 
Julien (le P.), 42. 
Jutard, ébéniste, 284. 



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448 - 



Kealli (dom JeaD-Bernard), reli- 
gieux irlandais, 167. 
Kent (vicomte de), 71 



La Charrière^ cant. de Beauvoiri 

arr. de Niort, 179. 
La Ghenaye-Desbois, 22, 30. 
La Chesnay, 87. Voir Vasselot. 
Lacheurié (Eugène), peintre, 232. 
La Clochetterie, omcier de marine. 



Kerviler (René), ingénieur, 4, 8,! 382.886,388. 

25, 107. La Clote^ comm. du cant. de Mont- 

Kuhfeldt (Oscar), de Funiversité de feuyon, arr. de Jonzac, 71. 

Berlin, 179. Lacombe, évoque d'Angoulôme, 

183. — (Charles de), 52. 
L Lacoré (de), évoque de Saintes, 50, 

97. 
Laage de Meux (Théophile de), 239. i^ Cotinièrey comm. de Saint- 

— (Albin), 143. — (Marie-Joseph- ! Pierre, arr. de Marennes, 61. 

Luc-Sigisbert de), 239. — (Alex- Lacou^Dausena (Charente), 151. 

andre-Marie), ^. — (Alexis ûé),^>La Coubre, cant. de La Tremblade, 

241. — (le chevalier de), officier: arr. de Marennes, 61. 

de marine, 384. \La Couronne , abbaye, cant. d'An- 

Labadie (Jean de), 207. | goulême, 41, 42, 159, 165. 

La Baume (de), commandant des Lacretelle (Charles de), 

gardes, 386. La Croix (le P. (Emilie de), 390. 

LiS)bet (Jean), 82. \La Croix-Comtesse, comm. du cant. 

La Belle-Croix, comm. de Dom- d'Aunay, arr. de Saint-Jean d'An- 

pierre-sur-Mer, cant. de La Ro- gély, 179. 

chelle, 168. j Lacune, prêtre, 205, 299. 

Labiche de Reignefort, 182. Ladoubé (Jeanne-Lydie), — (Jao- 

La Blachière (Sara de), 197. I ques), — (Jeanne), 25. — (Jean), 

Laborderie (Henri), abbé, 345. ! 26. 
La Boulinière, co mm. de Saint- La Fargue (Jean-Baptiste, comte 

Georges d'Oleron, arr. deMaren- de), 395. — (Jean), maréchal de 

nés, 126. ' camp, 395. 

Labouret (M»e de), peintre, 188. La Fayolle, 158, 162, 163. 
La Brangelie. Voir Achard-Jou- Laffilard, 30. 

mard, 206. La Fizelière (Albert de), 171. 

La Braunde (Emery), 71. Lafond (N.), 75. — (Chrysostôme), 

La Brée, comm. de Saint-Georges — (François), 119. 

d'Oleron, arr. de Marennes, 97, Lafond-Ladébat, 191, 197. — de 

106, 121, 123. I Lescure, prêtre déporté, 190. 

La Bretesche (de), 383. La Force, 36. 

La Brossardiére (de), 882, 384. iLafoy. sacristain, 76. 
La Brousse de Bosfranc (le P.), La Foye^Montjault ou Faye-Mon- 

lij6. i jaud, cant. de Beauvoir, arr. de 

La Brunetière, évêque de Saintes, Niort, 179. 

44. La Frenade, abbaye, comm. de 

La Carre (Thérèze-Angélique), 126. Merpins^ cant. de Cognac, 42, 
La Chabosselaye, comm. de Chaze- 160. 

sur-Argos, cant. de Candé, arr. Lafulzun de La Carre (Pierre), — 

de Segré, 266. (Charles-Nicolas), 110. - (Simon- 

la Chaise-Dieu, abbaye, 166. Louis), 111. — (Arnaud), 118. 

La Chalotais, 59. La Galissonnière (marquis de), 179, 

La Chapelle -Bâton, canton de 383,386,388. 

Charroux,arr.deGivray,163, 165. Lagarde (de), capitaine, 104. 
La Chapelle-Seguin, cant. de Mont- La Garde-aux-Valets, fief des An- 

coutant, arr. de Parthenay, 179. celin, 400. 
\.a Charité, officier de marine, 388. Lag^iroese (Reine- Marie), — (An- 
La Charloterie, prêtre, 110. , toine), 77. 



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— 444- 



£a Gim^baudihre^ tie (TOreron, fief La Hothe (J.-Ju]i«D), chanoine, 42, 



des Gabarret, 102. 
Lagorcê^ paroisse deSoubran.cant. 

de Mirambeau, arr. de Jonzac, 

i74. 
La ffrâee-Diêu^ comm. de BeDon> 

cant. de Gourcoo, arr. de La 

Rochelle, 67, 71. 
La GrAee ' Notre ' Dame, abbaye, 

comm. de GhaiTon, cant. de Ma- 

rans, arr. de La Rochelle, i69. 
La Grange (Hérault), 283. 
La Graville^ comm. de Bemos, 

cant. de Bazas, 207. 
La Grezille (Suzanne de), 265. » 

(Henri de), — (Elisabeth de), 

— (yarie de), 266. 
La Haize (Jean de), 38. 

La HoçttetUy chftteau, comm. de 
Ghamouiilac, arr. de Jonzac, 166. 

La Hoguette, archevêque de sens, 
166. 

Laigle (Jacques), 296. 

Laignelot, représentant du peu- 
ple, 73, 190. 

Laine, 85. 

Lair, prêtre, 121, 126. 

Lair de La Motte (Bernard), officier 
de marine, 107. 

Laisné de Marancheville (N.), 13. 

— (Françoise de), 13. 
Laisné (Marie), 102. 

La Jaille (Jeanne de), — (Esther 

de), 99. 
Lajallet (Hélène A. de), 282. 
La Jard, cant. de Saintes, 142. 
La Jaunie, chanoine, 43. 
Lajus (Laure de), 403. 
Lalande ^Charles), 239. 
Lalanne (Maxime), 10. 
La Laurencie (Marguerite de), 403. 
Lalié (Marie), 28. 
Lalouhé (Marthe), 106. — (Joseph), 

266. 
La Magdeleine (l'abbé de), 54. 
la Magdeleine, fief des Guérin, 81 
La Mallevault (Almery de), — (Sé- 

négonde de), 162. 
La Marguerite (de), 32. 
La Martièrcy comm. de Saint-Pierre 

d'Oleron, arr. de Marennes, 61 . 
La Mauvinière du Terveil, 296. 
La Montagne (Anne de), 100. 
La Montaigne, conseiller. 281. 
Lamore (François-Xavier), curé de 

Jussas, 174. 
La Morinerie (de), 9. 



159. 

La Mothe'Saxnt-Hérayey chef-lieu de 
cant., arr. de Mella. Voir Bau- 
déan, 180. 

La Motte (Pierre de), 376. — (Ml- 
chel), capitaine de fbégate, 386. 

La Motte-Fouqué de Saint-Surin 
(Marie de), — (Henri), 33, 36, 37, 
258, 259. 

Lamy (dom Jean), 169. 

Lancelot, peintre, 228. 

Lanchère, 83. 

Landau, ville de Bavière, 159. 

Lande (Anne), 101, 104. 

Landes (Guibert de), 81. 

Landes, cant. de Saint-Jean d'An- 
gôly, 143. 

Landreau, 39. 

Landreau du Maine du Picq (Jo- 
seph-Gaston), 292, 410, 411. 

Undrin (A.), 374. 

Landry (Alfred), 332. 

Langeron (l'abbé de), S86, 387. 

Langlois (D.), suppléant du tribu- 
nal de commerce, 88. — (Isidore), 
député, 198, 200, 201, 203. — 
commissaire royal, 377. 

La Nouô (Georges de), 101 . 

La Noûhe (Charles de], 114. 

Lantenay (Ant. de), 207. 

LaninZ2«, prieuré, cant. deRouillac, 
arr. d'Angoulème, 163. 

La Perroche, comm. de Dolus, arr. 
de Marennes, 26, 86. 

La Perrotine, lie d'Oleron, 62, 86. 

La Personne (Jean), — (Guyot), 261. 
— (Jean), vicomte d'Aunay, 49, 
275. — (Lancelot), 276. 

Laplace (Claude), prêtre déporté, 
185. 

La Pointef comm. de Marennes, 61. 

Laporte (Maurice), négociant, 2. — 
curé de Saint-Georges, 108. — du 
Fresneau (Marc-Antoine de), 403. 

Lapparent (de), 336. 

La Puletère en Oleron. Voir Bar- 
thélémy du Puy. 

Larchevêque (Guillaume), 65, 67. 

La Renaudais, fief des Ducbfttel- 
Trémazan,53. 

La RéoU, chef-lieu d'arr., 68, 119. 

La Réveillère-Lépeaux (Louis-Ma- 
rie), 189, 192. 

La Reynaria, paroisse du Bourg- 
des-Maisons, cant. de Vertheillac, 
arr. de Rlbérac, 62. 



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— 445 — 



La Rivière (de), 101. 

La Rochalart, 382, 383, 384, 387. 

Laroche, prêtre déporté, 190^ 

La Rochebreuillet. Voir Gua, 37. 

La Boche-Courbonf cant. de Saint- 
Porchaire, arr. de Saintes, 236. 

La Roche-Gourbon (le marquis de), 
382. 

La Roch^oucaad de Montandre 
(de), 46. — de Fonséque {de), 
173. —(Paul-Auguste-Gaston de), 
173. — (Charles de), 395. - 
(François-Joseph de), 396, 413. 
— (Jean de), 277, 413, — (Fran- 
çois- Viclorin de), 413.— (Louise- 
Elisabeth de), 303. — (Marie- 
Anne de), 413. 

La Rochefoucauld, cheMleu de 
cant., arr. d'Angouléme (Cha- 
rente), 151, 268. 

La Rochejacquelein, 284. 

La Rochelle (Doulce de), abbesse, 

■ 92. — (Thomas de), 277. 

La Rochepozay (Henri-Louis de), 
évèque de Poitiers, 180, 411. 

Laronde (Louis), architecte, 269. 

Larqué (Marie), 197. 

La Salle (Jean de). 101. 

La Sauve, cant. de Bordeaux, 68, 
69. 

La Sieur iJean de), 98. 

Lasteyrie (Robert de), 16, 204. 

Lastic de Saint-Jal (vicomte de), 
180 

Lataste (Eustelle de), 54. 

La Tenaille^ abbaye, conam. de 
Saint- Sigismond de Glermont, 
cant. de Saiut-Genis, arr. de 
Jonzac, 44, 165. 

La Tillée, comm. d'Ecoyeux, cant. 
de Saint-Hilaire, arr. de Saint* 
Jean d'Angély, 149. 

La Touche, voir Vallet et Baudré, 
53. 

La Tour, comm. de Qeay, cant. de 
Saint-Porchaire^ arr. de Saintes, 
294. 

La Tour (Pierre-Henri-Jehan de), 
277, 375. — UTour (les de), 397. 

La Tour du Pin (Jean^Frédéric de), 
389,396. 

La Tour-Blanche. Voir Guerrj. 173. 

La Tour-Blanche (Pierre-Henn de), 
62. 

La Touretie (GiUes d^), médecin, 
180. 

La Tousche (Andrée de), 403, 



Latreille, 84. 

La TrémoiUe (Gilbert de), baron 

de Royan,34. — (le4ucde), 270. 

(Guy de), — (Louis de), 380. — 

(François de), S94. 
Laugier (dom), 42. 
Launoy (Jacques Binot de), 81. ^ 

(François), enseigne de vaisseau, 

399. 
Laujrens (Jean-Paul), peintre, 228. 
Laurent, 8. 

Lauriôre. Voir Pompadour, 170- 
Lauzignac, comm. de Cremozac, 

arr. de SaixUes, 405. 
Lauzun (Madame de), 48. 
La Valette, arr. d'Angouléme, 41. 
La Vallade (Charles de), 296. ^ de 

La Bursière (Pierre), 114. 
Lavallée (Théophile), 279. 
Lavault (Furcy de), peintre, 231. 
Lavaur, cheMieu d'arr. (Tarn), 169. 
L*Avener (Gauthier), 64. 
La Vieuville de Parabère (Marie- 
Madeleine), 180. 
La Vigerie - Treslebois (de), 383, 

384,389. 
La Ville 'Dieu, comm. du cant. 

d'Aunay, arr. de Saint-Jean d'An- 

gély, 163. 
La Viollière de J^ Marinière (Cîbar- 

les-Viacent-Georges), 119, 125, 

126. - (René), 119. 
La Vi8nelle-Robert( Jeanne de), 194. 
Lavoix [Paul de), 258. 
Lawfeld, village de Belgique, 396. 
Lazur (Marie-Louise), 262. 
Lebelin de Dionne (Marie-Louis), 

376. 
Le Berthon, président au parle- 
ment, 282. 
Le Berton (le P.), jacobin, 296. 
Le BeugnoH^ cant. de Ck>UlQi;iges, 

arr. de Niort, 179. 
Leblanc (Suzanne), 411. 
Le Blant (Edouard), 64. 
Lebrethon (Joseph), seigneur de 

Panloy, 197, 294. — (Joseph), — 

(Anne-Marie), 197. 
Lebrethon de Ransannes (Fran- 
çois), — (GuiUon), - (Ysabeau), 

— (Eliette), 294. — (J^eanne), — 
(Guillaume), — (Savary), — (HU' 
gués), 295. — (François), — 
(Nicolas), — Lous), — OFran- 
Çpis). — (Pierre), — (Elisabeth)^ 

— (Marguerite), — (Jacques), — 
(Charles), — ifiimm^), — (Ma- 



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— 446 — 



rie), — (René), —(Anne), — (Ca-! 
tberine), 296. — (André), — (:da-| 
rie), — (Savinien), — (Pierre), — 
(François-Joseph ou François- 
Gabriel), — (Julie-Elisabeth), — 
(François- Alexandre), — (Fran- 
çoise-Angélique), — (Hippolyte- 
Gasimir), —(fille N.), — (Gabriel- 
Gaspard), — (François-Alexan- 
dre), — (Gabriel-Ange), abbé,— : 
(Henri-Philippe), — (Francois-j 
Charles- Augustin), —Françoise-, 
Gabrielle-Magdeleine), 297. 

Le Breuily paroisse de Roufûgnac, | 
cant. de Montandre, arr. de Jon-' 
zac, 174. 

Le Breuilf comm. de Saint- Pierre- 
de-rile, arr. de Saint-Jean d*An- 
gély, 163. 

Lebrun (Urbain), — (Joseph), — 
(Adélaïde),-(Joséphine), 77.-87. 

LEchardièrey comm. de Saint- 
Pierre d*01eron, 86. 

Le Chasseur de Breuillis (Amé- 
dée), capitaine, — (Marie-Es- 
Iher), 109. — (Marie-Anne), 110, 
112. — (Amédée), 116, 124. 

Lb Château, chef-lieu de cant. de 
111e d'Oleron, arr. de Marennes, 
61. 

Lecomte de La Tresne (Francois- 
Artus), — (Jacques), 283. 

Le Conte (Sarah), 102. — (Louise - 
Eugénie), 144. 

Le Coq, 88. 

Le Cormenier^ cant. de Beauvoir, 
arr. de Niort, 179. 

Ledain (Bélisaire), 270, 309. 

Le Douhety cant. de Saintes, 152. 

Le Douhety comm. de Saint-Geor- 
ges d'Oleron, arr. de Marennes. 

Lefebvre (François), 117. 

Le Flament (Jean), 51. 

Le Flémeng (Jehan), 66, 68. 

Le Fourneau^ cant. de Burie, arr. 
de Saintes, 174. 

Legardeur de Tilly (Hippolyte), 
176, 321,329. — (Marie -Claudi- 
ne-Elisabeth), 239. 

Legivre (Marie), 236. 

Legrand (Jean), 197. 

Legroing de La Romagère (Ma- 
thias), prêtre, 183, 286. 

Légué (Gabriel), d' médecin, 180. 

Le Jau des Seuillandières (Jac- 
ques), 102. 

Lejeune (Jean), 114. 



Le Maignan (Claire-Angélique), — 

(Anne-Elisabeth), 114. 
Lemaistre (Marie), 47.— (Jeanne),81. 
Le Maure (Jeanne), 81. 
Le Meung, c^ni, de Saint-Porchaire, 

arr. de Saintes, 198. 
Le Meusnier de Lartige, 282. 
Lemonnier ^Catherine), 58. 
Lemouzin de Nieul (Françoise), 

297. — (Gabriel), 298. — (Claire- 

Magdeleine), 298. 
Lemoyne (André), 207. 
Lenoir (Albert), 155. — (Charles), 

peintre, 9, 227. 
Léon (prince de), 54. 
Léonard, 176. — (L.), curé de Ma- 
rennes, 20. 
Lèomll^, cant. de Jonzac, 245. 
Le Peltier (Jean), 393. 
Le Piné, fief des Guéroult, 112. 
Lépine (Marguerite de), 97. 
Le Plan, près La Rochelle, 61 . 
Le Poupeau, paroisse de Bignay, 

cant. de Saint -Jean d'Angély, 

158, 161. 
Le Prévost (Mau'ie), 32. 
Leprince (Pierre), 259. 
Leps (Félix), négociant, 21. — 

(Pierre-Gabriel-Ernest), 376. 
Lequin (Antoine), prêtre, 182. 
Lequinio, représentant du peuple, 

73, 190. 
Lérigot (Jean-Baptiste), 299. 
Lee ArèiteBy comm. de Thenac, 

cant. et arr. de Saintes. 
Les Arnaud, cant. de Jonzac, 174. 
Lee Bimchauds^ comm. de Saint-Cy- 

bardeaux (Chaurente), 147, 151. 
Lescaille, 263. 
L'Escalle (Jean), 21. 
Lee Chatelliers, abbaye en l'Ile de 

Ré, 57. — abbaye près de Saint- 

Maixent, 164. 
Lescaty chef-lieu de cant., arr. de 

Pau (Basses-Pyrénées), 44. 
Lescours (Henriette-Loui8ede),81. 

— (Louis-Armand de), 81. — 
(Louis de), 174. — (Charles de), 
175. — (Jeanne de), 175. — (Ma- 
rie-Anne), 175. 

Lescun de Piet (Jean-Paul), 289. 
Lescure (M»* Fanty), peintre, 188. 

— chef vendéen, 284. 
Lescure (Jean-Paul de), conseiller 

à la cour de Béarn, 86. 
Lescure (de), évoque de Lucon, — 
abbé, 170. 



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-447 — 



Les EgreteauXy comm. de Pons, 

arr. de Saintes, 150. 
Les GondSy cant. de Saintes, 179. 
Lésignac (de), 163. 
Les LandeSy prieuré, île d'OIeron, 

128. 
Les Mathes^ cant. de La Trem- 

blade, arr. de Marennes, 143 
Les Ouillières, fief des Compagnon, 

237. 
Les Pieds^' Agneau, lie d'Oleron, 

86. 
Les Rocher -Baritault. Voir Gha- 

teaubriant, 172. 
Les SableS'd'Olonne (Vendée), 278. 
Lessieux (Ernest), peintre, 188, 233. 
Lesson, médecin de la marine, 

207, 299, 300. 
Lestang de Rules (de), 225. 
Lesterpsj cant. de Gonfolens, 151 . 
Lesting du Marctiis (Loys), 101. 
L'Estourbeillon (le comte Régis 

de), 52, 53. 54. 
Lestranges (vicomte Henri de), 2. 

— (Alfred, marquis de), 13, 212. 

— (Hélie), évoque, — (Marie 
Charles-Guillaume de), 876. 

Le Sueur (Victor), 77. — (Marie- 

Octavie-Victorine), — (Eugène), 

(Jérôme), 240. 
Le Taillant, comm. de Virollet, 

cant. de Gemozac, arr. de Sain- 
tes 403. 
Lételié (J.'-Ândré), 207. 
Le Terme, 141. 

Le Vaillant (Marie- Françoise), 119, 
Levaliois (Jean), avocat, 165. ~ 

prêtre, 106. — (Joseph-Jacques), 

106. 
Le Vanneau, cant. de Frontenay, 

arr. de Niort, 194. 
Levassor de La Touche - Tréville 

(L.), 179, 403. 
Levau, 382. 

Levé (Alexandre), prêtre, 239. 
Le Veneur de Beau vais (Eugène), 

404. 
Lévèque (Emile), musicien, 207. 
Lévéquot de Mon\ille, 116. 
Levroud (Anne), 127. 
Lhérardeau, 5(). 
Lhermitte, peintre, iSS. 
L'Hospital (Louis), marquis de Vi- 

try, — (Louise de), 32. 
VHoumeau. cant. de La Rochelle, 

343. 
Lhoumeau de la Prinse (Pierre de), 



101, 103, 104, 105, 106. - (Jean- 
Baptiste de), 102, 106. 

Lieutier (Nelly), écrivain, 207. 

Lièvre (A.-F.), 208, 217. — (Fran- 
çois), 127. — (Moïse), 127. —(Hé- 
lie). 127. 

Limeuil^ comm. de Saint-Pierre, 
lie d'Oleron, 99. 

Linar (dom de), 169. 

Liniers (l'abbé Léon de), 345. 

Lion (Gaston de), sénéchal de Sain- 
tonge, 52. 

Lisch, inspecteur des monuments 
historiques, 147. 

Llsle (de). 387. 

VlsUaUy fief de Jean Ysle, comm. 
de St-Sulpice d'Arnoult, cant. de 
St-Porchaire, arr. de Saintes, 62. 

ÏÀsleau, paroisse de Saint-Georges 
d*01eron, cant. de Saint-Pierre, 
arr. de Marennes, 107. 

Lloyd (James), botaniste, 12, 208. 

Locquet de Blossac (Edouard), 53. 

Loir, peintre, 9. 

Longespée (Guillaume), 68. 

Ltmzac, cant. d'Archiac, arr. de 
Jonzac, 269. 

Loquet (Olivier), pasteur, 265, 266. 

Lorraine (abbé de), 164. 

Lortie (Anne), 19. 

Lostange de Sainte- Vallière (Fran- 
çois de), — (Marie-Galliotte de), 

— de Montosier (Jean de), 100. 
Loubert, capitaine canonnier, 88. 
Loubert (Marguerite de). 198, 102, 

103. — (Andrée de), 98. — (Louis 
de), 100, 106, 111. 116, 119, 123. 

— (Jeanne de), lôl. — (Baptiste 
du Marchis), 106, 109, 113. — 
(Louise de), 108, 109, 110, 124. 

— (Geneviève), 111. — (Louis- 
François de), 112, 118. — (Mari&- 
Anne de), 115. — (Louis-Fran- 
çois-Antoine), 195. 

Louis (Suzanne), 109. 

Louis de Chappelle (Pierre de), 115. 

(Jonathan de), 115. — (Magde- 

leine-Andrée), 123. 
Loumeau (Samuel), 264. 
Lou veau de La Règle (François) ,143. 
Lovard (Jeanne), 119. 
Loze (Armand), 2. 
Lucas (Théophile - Eugène), — 

(Charles -Jean -Marie), 24K — 

(Félix-Hippolyte), 188, 233. 
Lucas de Muin, Uitendant, 382- 

385. 



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— 448- 



Luoa (Simôon), 48. 

Luehéy comm. de Saint -Jean de 

Liversay, cant. de Courcon, arr. 

de la Rochelle, 268. 
Luchini, professeur, 336. 
Luçon^ chef-lieu de cant., arr. de 

Fontenay (Vendée), 469, 278. 
Luguet (Henri), professeur, 217. 
Luminais, peintre, 230. 
Imany, fief des Amelot, 31. 
Lutignan, cheMieu de oant., arr. 

de Poitiers (Vienne), 48. 
LusignAP (Guy de), 72. 
Lusignè^ arr. de Niort, 179. 
Lusseaud, notaire, 397. 
Luxè^ cant. d'Aigre, arr. de Ruffec 

(Charente), 151. 
Luzel (F.-M)., 374. 
Lyotard (dom Robert), 46, 47, 163. 

M 

Mabille, médecin, 144. 
Mabillon (dom), 40. 
Macnemara (Claude de), 298. 
Macquemlle (prieuré de). 159. 
Ifage de Femorau (Arthus), 265. 

— (René), 296. 
Maggiolo, écrivain, 187. 
Maicbin (Henriette), 75. 
Maignan (le P.), 168. 
Maillât, prêtre, 124. 
Maillé de La Tour Landry, évèque 

de Saint-Papoul, 190. 
Maillé^ cant. de Loulay, arr. de 

Saint-Jean d'Angély, 168. 
Mailly (de), cordelier, 270. 
Mailly (M* de), 194. 
Maine (le duc du), 116. 
Maintenon (Madame de), 154. 
Maisonneuve (de), 160. 
Malet (Honoré), maître charpentier, 

384. 
Malherbe, V« Marchessean, 243. 
Mallat (François), prêtre, 243. 
Mamert de Freslon de Saint-Aubin 

(Jeanne-Parfaite), 53. 
Mandavy (Jean), ICiO. -^ (Léonard), 

120. 
Mandosse (Suzanne), 23. 
Manon (Pierre), charpentier, 387. 
Manor (Marie), 399. 
Manseau (Isidore), prêtre, 4, 181, 

182, 188 184, 185. 
JfàrafM, cheMieu 4e cant., arr. df 

La Rochelle, 376. 



Mùurans (lean^oseph de), 107» 109, 

127. 
Marassé, 406. 
Marat, 187. 
Marchais (Marie), 411. 
Marchand (François), notaire, 120. 

— (Catherine), 163. — (dom Vin* 
cent), 158. — (Henri), 255. 

Marchant de La Daroterie (Antoi* 
ne), 21. — (Jeanne), 21. — juge 
de paix, 88. — notaire, 88. — 
(Pierre), 71. — prêtre, 113, 126. 

— (EUe-François), 113. 
Marchebeau de Champagne, 101. 
Marchesseau ( Jules- Victor^, 243. 
Marchis TAnne du), 106. 
Marcille (Eudoxe), 155. 
Marcombes (dom Etienne), 158, 162, 

163, 165. 

Jtfarcy, flef des La Personne, 261. 

Maréchal <Luce), 120. — sous-pré- 
fet, 144, 

Marenne»^ chef-lieu d'arrond. de la 
Charente-Inférieure, 152. 

Margat, prêtre, 97. 

Marguerit, écrivain, 197, 198. 

Marguerite, 98. 

Marillac (Michel de), 30. 

Marillet, 24. 

Marin du Bouzet, 282. 

Mariochaud de Bonnemort (Elie), 
266. 

Mariol (Marie-Jeanne de), 401. 

Marionneau, 228. 

Marmande (Guillaume de), 48. 

Marmier (Xavier), 374. 

Marolette. fief des Guéroult, 112. 

Marolles (chevalier de), architecte, 
269. 

Marrand (Jean-Joseph de), 100, 103. 

— (Barbe de), 103. 
Marsay (chevaûer de), 97. — Voir 

Acton. — prêtre, l(fe. 

Martel (Charles), négociant, 145. 

Martône (dom), 40. 

Martigné-Briant (de), 74. 

Martin (Jeanne), 70. — (Jean), no- 
taire, 187. — (P.-E.). peintre, 
188. — (Catherine), 1()2, 116. — 
de Chambion,(Mathurin), 102. — 
(Marie), 102. — (Pierre-Joseph), 
juge, 109. — (Joseph-Augustin), 
109. — du Pin (?), 115. — huis- 
sier à Saintes, 115. — (Anne), 
115. — (Jean), 115. — (Mathieu), 
118. - (Pierre), 118. 

ffsxtÂi^ ^ L^^lHu^emont, 180. 



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-.449- 



Martin de BooMoge (Jean), méde- 
cin, 43. — (le; P. Jean), prieur, 
43. — (Ernest), offlcier, 448. 

Martyr (Pierre], 38. 

Mary (dom), 1Ô8. 

Maryon, prêtre, 105. 

Massé (Pierre), 118, 126. — (Marie), 
119. — (Louis-Simon), 119. 

Masset (Ânae), 128. 

Massiou (Jeanne), 25. — (Auguste), 
prêtre, 118. 

Masse, capitaine de marine, 102. 

Masson (Elisabeth), 99. — (le P.), 
164. — (Louis), chapelier, 173. 

Masson de La Joussiére (Etienne), 
102. — (Marie), 102. — (Suzanne), 
102. — (Héiie des Bernardiôres), 
— (Pierre), 102. — (Jean de La 
Cailletière), — (François du Ches- 
ne), - (Sara), 102. — (Daniel), 102. 

Matha (Foulques de), 48, 64. — 
(Robert), seigneur d'Anville et 
de Royan, 48, 365. — (Ambroise 
de)^ 277. 

Mathieu, sénéchal de Gascogne, 
70. 

Mauclerc, contrôleur de la marine, 
384. 

Mauduy, 100. 

Maugezir (Nerma de), 65. 

Mauléon (Savary de), 68. — (Eusta- 
che), 70. 

Maumuuonj pertuis, entre Tlle d'O- 
leron et la pointe d'Arvert, .61. 

Maunsel (Jehan), sénéchal de Gas- 
cogne, 69, 70. 

Maurepas (comte de), 28. 

MaureviUe. Voir Bidet. 

Maurisset (Edouard), 78.-85. 

Mauvegin^ arr. de Marmaode (Lot- 
et-Garonne), 415. 

Motfzé, chef-lieu de cant., arr. de 
Niort (Deux-Sôvres), 168, 194. 

Mauzy (Jean-Jacques), pasteur, 265. 

Mazaureix (Jeanne), 113. 

Mazel (Henri), 186. 

Mazeran (Jean-Baptiste), architecte, 
107. 

Mazerat d'Azat (Marie<-Louise de), 
343. 

MatêroUn^ canton de Pons, arr. 
de Saintes, 401, 405. 

Maziêre (Suzanne de), -* du Passa- 
ge, -^ (Anne- Marte *Gal>nelle), 
401. 

Meaume (QuiUaume),-- (Léonard)»^ 
(Léonard Q)»-» (ReAé)H Ja<mues), 



-(Charles), — (Jean),— (Jean-Bap- 
tiste de Momay), 75. --^ (Jean), 
~ (Jean-Jacques), - (Elisabeth), 

— (Jacques-Germain), - (Jean- 
Baptiste), — (Jean-Auguste), — 
(Jacques-Grermain), - (Jacques- 
Ferdinand), - (Jean-Jacques-(}er- 
main),— (Jacques-Jean), —(Jean- 
Jacques-Germain). 76. — (Èlisa), 

— (Jeanne), — (Edouard), - (Ma- 
rie-Madeleine), — ^Annette), ~ 
(Marie-Victoire), — (Jean-Augus- 
tin), 77. — (Jean-Augustin H), - 
(Âdélalde-Zétublé), - (Laurent* 
Jean-Auguste), - (Albert), - (Joa- 
chim-Jean-Augustin), — (Marie- 
Geneviève-Léonie), — (Lœtitia- 
Marie- Thérèse), — (Jean -Au- 
gustin-Alfred),— (Louis-Philippe- 
Frédéric), 78. — (René-Jean-Joa- 
chim-Augustin), - (Louis-Raoul), 

— (Frédéric), conservateur des 
hypothèques. 

Meautrix, 381. 

Médicis (Catherine de)» 63. 

Mediolanum Santont4m^ fiQ2, 

MeUhan^ ch&tellenie des d*AIbret, 
376. 

Meinnau? (Samuel du), procureur 
du roi h Bourges, 204. 

Mélinge, prêtre, 239. 

Méloizes (Mathilde des), 345. 

Melon (Jeanne), — (Anne), 121. 

Melun (Jeanne de), 261. 

Melun-Maupertuis (Marie-Michelle- 
Madeleine-Louise de), 401. 

Membrut (Marie), 118. ^ (Marie- 
Anne), 119. — (KUsabeth), 127. — 
(Hélie), 127. 

Ménard (COiarles), 255. 

Mercereau (C), peintre, 188. 

Merchant, syndic de Montandre, 
174. 

Merchin, capitaine de frégate, 386. 

Mercier (Jean-Louis), 117. — (Loui- 
se-Sara), 119. -- prêtre, 122. — 
(Paul), 212. — serrurier, 284. 

Mercier-Derommaigné, 23. 

Mercier du Paty, marquis de Clam 
(Antoine-Amédée), — (Louis-Ma- 
rie-Adrien-Jean-Baptiste), - Cihar^ 
les-Marie-Jean-Baptiste), — (Eli- 
sabeth-Félicité-Jacqueline-Marie- 
Octavie), —- ( Armand-Auguste- 
Charles-Ferdinand-Marie), — (An- 
toine-Auguste-Hlppolyte-Marie), 
24Û. 

29 



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— 460 — 



Mérian (Gaspard), 309. 

Méricourt (de), 116. 

Merilhon, notaire, 298. 

Merle (Basile), récollet, 105. 

Merlin de Douai, 189, 19d. 

Merpins, cant. de Cognac (Charen- 
te), 43. 

Meachersy cant. de Cozes, arr. de 
Saintes, 21, 336. 

Meschinet (Pierre), 118. — (Marie), 
119. — (Jean), 127. — (Isaac), 127. 
- (Etienne), 127. 



Mirebel (Pontius), 65. 

Mireur, 380. 

Mistral (F.), 374. 

Modica (Jeanne de), — (Amador 

de), 402. 
Moinet (Charles), médecin, 9, 216. 
Moiraxy cant. de La Plaine, arr. 

d'Agen (Lot-et-Garonne), 359. 
Moisel (Esther), 102. 
Moizant (Marie), — (Jacques), 119. 
Molis (Nicholas de), sénéchal de 

Gascogne, 70. 
Mommsen (Théodore), 333. 



Mesnard, prêtre, 25. 

Mesnier (Antoine), imprimeur, 31,.Monbeléru (dame de), 174 

411. iMonedarius (Ugo), architecte, 

Mesplez (le P. Jacques de), recteur; Monfriand de Ghambon (comte 



du collège de Saintes, 44, 158, 
166. 

Messac (de), 166. 

Mestadier, avocat du roi, 159. 

Mestivier (Jeanne), 127 

Mestreau (Frédéric), sénateur, 33(5. 

Métais (Charles), prêtre, 359. 

Métayer, prêtre déporté, 190. 

Methé de Fonrémis (Marcel), 9. 

Métivier (Jean de), 51. 

Meyer (Louis-Rodolphe), 240, 366 

Meynard de Saint-Michel (Jean- 
Joseph de), écuyer, 108. 

Mèzières (Ardennes), 844. 

Micault (Jean-Baptiste), 389. 

Michaud (Jacques), 119. 

Michel (Jacques), — (Jean), méde- 
cin, 104. — (Isaac), 104, 182. — 
(Charles), 243. 

Michel de Saint-Dizant (Jacques- 
Barthélémy), 116, 197. — (Marie- 
Anne), 197. 

Michon (l'abbé), 268 

Mignon -Planier, prêtre déporté, 

lUU. 

Mignot, prieur de Montfort-la-Can- 

ne, 42. 
Milet, cordonnier, 284. 
Miliaud (Gabriel), 82. 
Milielongue, 409. 
Million (Achille), 374. 
Mimault (Esther), 99. 
Minard, gendarme, 87. 
Minot (Aimé-Louis-Edouard, 375. 
Miossens (le comte de), 186. 
Mioulle, 84. 

Mirambeau (Pons de), 66, 72. 
Miramont (François), conservateur 

des hypothèques, 12. 
Mirande (de), 264, 385. 
Mirtheau^ arr. de Poitiers, 411. 



Etienne de), 106, 108. — (Jean), 
106. 

Mangaugé, comm. de Chérac, cant. 
de Burie, arr. de Saintes, 241. 

Mongrand, médecin, 142. 

Monier (Anne de), 380. 

Monlabeur (Pierre de). Voir Vesron, 
104. 

Monmonnier (Charles de), 53. 

Monnereau, prêtre, 111. 

Monsnereau de L'Houmée (Jac- 
ques), 21. 

Montaiglin, comm. de Marennes, 
64. 

Montalembert de Gers (Florence 
de), — (Joseph— Charles-Victor 
de), 148.— deCer8(Marie-Anatole), 
375. — (Charles), 218, 886. — 
(Isaye), — (Pierre), 391. — (Jac- 
ques), 398. 

Montant (G.-H.), peintre, 188. 

Montaut de Benon (Philippe de), 
180. 

Montboyer, cant. de Ghalais. arr. 
de Barbezieux (Charente), 13. 

Montbron, chef-lieu de cant., arr. 
d*Angoulême (Charente), 151. 

Montbron (chevalier de), 384, 385, 
386, 388. — (le comte de), 345. 

Montel-Giraud (Mademoiselle), 102. 

Montgaillard (Anne de), — (Judith 
de), 401. 

Montguyon (Sycardus), 65, 67, 68, 
71. — (Richard de), 70. 

Montguyon (allée couverte de), chef- 
lieu de cant., arr. de Jonzac, 151. 

Monti de Rezé (Claude), 303. 

Afonltany, fief des Compagnon, 237. 

Montils (Nicolas de), 294. 

Afontttipon (Allier), 155. 

Montmor (Jacques), 61. 



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— 451 — 



MarUmareaUy arr. de Barbezieux 

(Charente), 151.344. 
Montmorency (Eiisabeth-Ângélique 

de), duchesse de Meckelbourg, 

396. 
MorUour, comm. de Nercillac, cant. 

de Jarnac (Charente), 79. 
Montpellier, cant. de Gemozac, arr. 

de Saintes, 54. • 

Montzaigle (de), peintre, 188. 
Morand (Joseph), KM. 
Morand du Morand (Jacques), capi- 
taine, 98. 
Morant (Alexandrine-Victoire-Hé- 

lène de).— (Charles-Nicolas), 404. 
Moras (Mlle de), 389. 1 

Morau (Michel), 105 



Moulidan canton d'Hiersac, arr. 
d'Angoulème (Charente), 46. 

Meunier (F.), 76. 

Mousnereau (Pierre), avocat, 474. 

Moussiaud (Âmbroise), rôcollet, 
127. 

MouthierSy cant. de Blanzac, arr. 
d'Ângoulôme, 151. 

Moutier de La Valette (Henry de), 
108. 

Movoisin ou Mauvoisin (François), 
juge assesseur, 105, 1^, 123. — 
(Jean), 105, 108. — (André), 107. 
— (Marie-Anne), 115. — (Jac- 
ques), 122. 

Moyneau (Jean-Alban), architecte, 
188,233. 



Moreau (Adèle), 240. — duMaigne, Moysan (Anne), 401. 
261 .— administrateur du district MuUer (Jacques-François), 81.— 
de Saintes, 407. — prêtre, 97, 100. ! (Marie-Marguerite), 81 . 
— (Antoine), seigneur de Panloy, Musnier, architecte, 270. 
lîW, 197^— (Louis), 197.— (DanielJ, ; Musset (Georges), bibliothécaire,!! . 



197. —(David), 197.- (Jacob), 19l 

Moreillesy abbaye, 169. 

Morel (Lambert de), 54. 

Moricet (religieux), 170. 

Morin, prêtre déporté, 190. — (De- 
lisse), 216. 

Morisset (Madeleine), 25. — (Pier- 
re), 25. — (Jean), 25. — ou Mo- 
ricet (Guillaume), procureur d'of- 
fice & Saint-Denis, 124. 

MomaCy cant. de Royan, arr. de 
Marennes, 117. 

Momac (Elle de), — (Jeanne de), 
64. 

Momay 'Jean de), — (Pierre de), 
261. 

Morounier, bénédictin, 296. 

Morpain (Guillaume), 113, 121. — 
(Jean), 113, 121. — (Jeanne), 117. 
— (Eutrope), 121. — (Pierre), 
121. — (François), 88. 

Mortagne (Marguerite de), 49. 
(Geoffroy de), 65, 68. — (Rigaud 
de), 65. 

Mosnard de ViUefavard, 116. 

Mosnier (de), 401. 

Mouchard (Mathieu), prêtre, 118. 
^ (François), 203. — (Marie), 203. 

Mouchard de La Garde-aux-Valets 
(François -Abraham -Marie), — 
(Marie-Anne-Prançoise), 262, 404. 

Maugon. cant. de Vivonne, arr. de 
PoiUers, 128. 

MouiUot (Charles), prêtre, 128. — 
(Antome), 175. 



N 

Nadeau (Jean), 127. 

Naillac (Guillaume de), sénéchal. 
274. 

Nanteuil (Jean de), 274. 

Nanteuil-en-Vallée. cant. de RufTec 
(Charente), 63, 257. 

Nau (Marguerite), 115. 

Neau (Samuel), 111, 127. — (Re- 
née), 116. — (Marie), 116, 127. 

— (Jeanne-Angélique), 117. — 
(Pierre), 127. — (Elisabeth), 127. 

— (Aubin) 127. -* (Catherine), 
75. 

Neaud, médecm, 143. 

Nebbio, corse, 278. 

Nemours (duc de), 261. — (Elisa- 
beth de), reine du Portugal, — 
(Mlle de), 381. 

Neuchatel (vicomte de Baume-les- 
Dames). 92. 

Neuillan (M« de), 280. 

Neunicq^ouS'Montauyon, cant. et 
arr. de Jonzac, 10, 13. 14. 

Neuville (Didier), archiviste, 7. «- 
(Guy de), évêque, 281. 

Nicolas de Voutron, 343. 

Nieul-sur-Mer^ cant. de La Rochel- 
le, 380. 

Noailles (le cardinal de), 168. 

Nobiet de Seul (GabrieUe), 402. 

Noël (Jules), peintre, 10. 

Noguês (J.-N.), prêtre, 16, 18, 61, 
158. 



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^452 — 



Nolaux (Marie-Josèphe), 109. 
Naniran^ ohef-lieu d'arrond. (Dor 

dogne)^ 342. 
Normand d'Authon^ conseiller gé- 

nôrali 61. •— (Guillaume), 61. 

(Marie), 112, 120. - (Charles), 

155. 
Nort (Odet de), 63. 
Notre-Dame de la Couronne en Ar- 

vert^ cant. de La Tremblade, arr. 

de Marennes, 176. 
fiouM, oant. de Môzières, arr. de 

Bellac (Haute-Vienne), 116. 
Nouveau, notaire, 397. — de La 

Carte (Nelly-Ëm.na), 402. 
Nouvellet (le P.), 163. 
Nouy (Suzanne), 117. 
Nouzillac (Philippe de), 22. 
Nyoyl (Pierre de), 66. 







Ocoy (famille des d'), 213, 227. 
Odonnet, architecte, 270. 
Ogier^ receveur des douanes, 47. 
Olbreuze (Ëléonore-Desmier d'), 

92. Voir Desmier. 
OUivier (Louise), peintre^ 233. 
Oppède (marquis d'), 28d. 
Ordonneau (Pierre-Prancois- Hip- 

polyte), 1, 10, 11. — (Maurioe), 

autettr dramatique, 12. 
Orfeuille (René d% 119. — (Louis 

dn, 119. 
Orgis (Marie d'), 100, 101. - (Pier- 
re d'), 101. 
Orignac, oomm. de Saiat*Ciers«du- 

Talion^ cant. de Miraioboau, arr. 

de Jonzac, 175. 
Oriolles (Pierre d'.), chancelier de 

France, 275. 
Oriou, pasteur, 144. 
Oriou (Jean-Robert d*), 81. 
Orlat, cumm. de Bréville, cant. de 

Cognac, 398. 
Orléans (Madame de RotheUn d'), 

40. — (Jean d'), comte d'Angou- 

lôme, 63. — (Louis, duc d'), 63, 

392. 
Omano (Gunéo d'), député, 13. 
Ors, comm. du Ch&teau^d'Oleron^ 

arr. de Marennes, 49. 
OrvilUers (Marie-Louise d'), 53. -^ 

(Louis-Gtilbert d')« gouverneur de 

Gayenne, 54. — (Paul-Joseph d'), 

contrôleur des contributions, 54. 



Osmond (d*), archldiafireu 41. ^ 

clerc, 67. 
O'Tard de La Grange (Léon), 248. 
Ouïmes, oomm. de Nuaillé, cant. 

d'Aunay, arr. de Saint- Jean d'An- 

gély, 153. 
Ouzanneau (Marie), 76. 
Overbeck (Frédéric), 389. 



Paillé de Leschasserie (Isaatc), 402. 

Pain, prêtre, 124. 

Palaminy (Marie de), 14. 

Palesse, prêtre, 104, 121. 

Palier (Luce), 401. 

Pallard (Marie-Magdeleine), 118. 

Palustre (Léon), 153. 

Pandin de Romefort de Narcillac 
(Charles), capitaine do lanciers, 
241. — (Gharles-Pharamond) , 
241. 

Panetier (Renée). 296. 

PatUoyy comm. de Port-d'Etevaux, 
cant. de Saint-Porchaire, acr. de 
Saintes, 294. 

Pannetier, 381. 

Papin (Gabriel), 113. — pasteur, 
205. 

Papineau (Angélique), 111, 118. — 
(N.), 61, 86, 117. - (Jacques), 
contrôleur, 117. —(Charles), of- 
ficier,. 117, 118. — (SuzanAe), 
119. — (Jeanne), 119. 

Parabène. Voir Baudéan, 180, 377. 

Paradol (Damase), récollet, 110, 
117. 

Parcoul^ cant. de Saiot-AYdaye, 
arr. de Ribérac (Dordofne), 212. 

Pardes3us (Jean- Marie), 250. 

Pardieu (René), avocat, 3^. 

Parot, 107. 

Pascal (Biaise), 217. -^ (Msraue- 
rite), 217. — (Jacquelio^,, 9117. 

Pasquanet de Lavaud (Charles, ba- 
ron de Pierrebrune), 4Q2- 

Pasquier de Balan^ac (Nicole), 

Passavant (Guillaume dq), éiféque, 
74. 

Patoiilet, commissaire de la ma- 
rine, 384. 

Patoutet, 382. 

Pâtrotyilleau„85. 

Paty de Bellegarde (MichaU, i^- 

Paty de Clam (le m^irgwis <KiA* Tf»^ 
Mercier, 332. 



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— 4&»- 



Patry, prêtre, 128. 

Paul, vice-amiral, S95. 

Paulay, 13. 

Pauléon, cant. de Surgères, arr. 
de Rochefort, 168. 

Paulowski (Gustave), 389. 

Pauvert, arohiprètre, 194. 

Peiresc (Fabry de), 416. 

Pelletan, — (Bugène), 187. 

Pellier (Jules), écrivain, 187. — 
(Jacques), 84, 86, 87, 88. 

Pellisson (Marcel), 332. — maire 
de Gemozac, 405. 

Pelluchon (Pierre), avocat, 168. — 
Desloucbes (Jacques), 410. 

Pentecoste (Marie), 122. 

Pépin, prêtre, 97. 

Péponnet (Jean), notaire, 87, 109, 
118, 119, 125. — (Jules), 332. — 
(Marie-Magdeleine), 125, 126. 

Pequenot, écrivain, 183. 

Péraud (Antoine), 82. 

Péréal (Claude), chapelain du roi 
261. 

Péréfixe (de), archevêque de Paris, 
166. 

Périer (Madame), 217. 

Périer (Charlotte du), 282. 

Périlleau, 264. 

Perlet, déporté, 200, 203. 

Perquis (leR. P.), 391. 

Perrin de Boussac (Henri), 247. 

Perroehau (Guillaume), — (Char- 
les), 109. — (Jean), 112. — (Fran- 
çoise), 117, 118, 125, 127. — 
(Estienne), 120. -^ (Antoine), 124. 
■— (Louis), 126. 

Pestre, 32. 

Pétiniaud de Ghampagnac (Gus- 
tave). — (Marie-Suzanne), 142. 

Petit (Georges), 10. — notaire, 410. 
- (Fulbert), évêque, 280. 

Peiit'Breuil'Miigné, fief des Cbas- 
seur du Breuillis, 109. 

Petit-Cellier (Etienne du), 276. 

Petit-Niort (le), cant. de Miram 
beau, arr. de Jonzac, 47, 158. 

Peuroux^ cant. de Montandre, arr. 
de Jonzac, fief des Lescours, 174, 

Pézenas^ arr. de Béziers, 282. 

Phelippot (Jehan), boucher, 90. ^ 
(Bénigne), — (Anne), 112. 

Philippe ((Jharles), maître d'œu< 
vre, 266. 

Picard de Sailly (Marianne), 109. 

Pichegru, 191. 

Pichepappe (Henry), 65. 



PIcherit (Marguerite), 173. 

Pichez, 179. 

Pichiot (?) des Moustiers de La Va- 
lette d*Aubi (Henry), 116. 

Pichon, prêtre, 105, 110. 

Pichon de Monteraud (Jacques de), 
conseiller du roi, 105. — de La- 
gord (François-Xavier), 190. 

Picot de Clorlvière, jésuite, 191. 

Pierre (Victor), écrivain, 11, 185, 
187, 189. — notaire, 398. 

Pierre'Fouqtierée (dolmen), 151. 

Pierre-Levée (dolmen), cant. de La 
Rochefoucauld, arr. d'Angoulô- 
me, 151. 

Pierres-Couvertes (dolmens), comm. 
de Saint-Laurent de La Prée, 
cant. de Rochefort, 151. 

Piespin. paroisse de la sénéchaus- 
sée d^Aix, 59. 

Piétron Fétis, 400. 

Pillot (Joseph), 8. 

Pinardeau (Mathieu), 259. 

Pinasseau (Madelaine), 99. 

Pinault (Pierre), 101. — (Arnaull), 
123. 

Pindray (François), 175. 

Pineau (Marie), — (Betsabé), 127. 
(Jacques), 127. — (Charles-Ju- 
lien), 344. — (Emmanuel), 49, 
344. —(Dominique), 268. —(Fran- 
çois-Nicolas), 268. 

Pinel (E.), peintre, 188. 

Pintard (le P.), 42. 

Piolant (de). Voir Aviaud, 180. 

Piolin (dom), 74. 

PireUmge, comm.de Saint-Romain 
de Benêt, cant. de Saujon, arr. 
de Saintes, 152, 217, 218. 

Piron (de), prêtre, 106, 116. 

Piton (Anne de), 173, 369. 

Planât (Abel), — (Abel-Oscar), — 
de La Faye (Nicolas), 389. — (Ju- 
les), 390. 

Plassac, cant. de Blanzac, arr. 
d'Angoulême, 151. 

Plassay, cant. de Saint-Porchaire, 
arr. de Saintes, 294. 

Pléaux (de), abbé, 170. 

Plougoulm (procureur général), T7. 

Plumeau (Germain), prêtre, 345. 

Pocquelin (Nicolas), prêtre, — 
(Jean), prêtre, 393. 

Pointelin, peintre, 228. 

Poisleux, maître d'hydrographie, 
384. 

Poitevin, 297. 



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— 454 - 



Paitien (abbaye de Sainte-Croix 
de), 41. 

Poli (le vicomte Oscar de), 395. 

Polignac (Alexandre de), 114. — 
(François, comte de), 174. 

Poltier (Elisabeth de), 174. 

Pompadour (de), abbé de Font- 
douce, 44. — (J.ean de), 170. 

Ponce, moine, 269. 

Poncins (de), 58. 

Pans, chef-lieu de cant. de l'an*, 
de Saintes, 149, 150, 152. 

Pons (Antoine de), — (Bertrand 
de), — (Geoffroy de), — (Philippe 
de), — (Pierre de). — (Pons de), 
69, 276. — (Renaud de), vicomte 
de Caillade, 66. — (Renaud de), 
sire de Ribérac, 276. — (Yolande 
de), 48. 

Pons (Anthoine), chirurgien, 103. 

Pons (de), prêtre déporté, 185. 

Pontezières file d'Oleron), 404. 

PonUgny, lo8. 

Port de Lys y comm. de Brives, arr. 
de Saintes, 42, 160. 

Port-d'Envaux (Le), cant. de Saint- 
Porchaire, arr. de Saintes, 294. 

Portigal (de), amiral, 260. 

Potier de Gresvres (Louis), général, 
395. 

Poujac de Lamoult (Nicolas), 105, 
127. — (Marie), 122. 

Poujade, 264. 

Poultier, 88. 

Poussard (Laurent), 48. 

Pranzac, cant. de La Rochefou- 
cauld, arr. d*Angoulôme, 187. 

Préchac (Soudan de), 277. 

Prévéraud (^nne), 13. 

Prévost (Marie), 99, 107. — (Jean), 
101. — (Anthoine), ICI. — (Ma- 
thurin), 103, 122. — (Marguerite), 
104. — (Anne), 109, 115, 124. — 
du Çluzeau (Paul), 116. — (Pier- 
re), 116. — (Jeanne), 76, 418. — 
(Jacques), 121. 

Prévôtière, 212. 

Prieur (Magdeleine-Francoise-Vic- 
torine), — (Pierre-Hector), 142. 

Prioieau (Samuel), pasteur de Pons, 
104. 

Priolo, 381. 

Prisse, cant. de Beauvoir, arr. de 
Niort, 179. 

Privât (Françoise), 119. 

Proth (Marie), 155. 

Prou (Maurice), 64. 



Proust (Emile), 392. 

Puygibault*. comm. de Fontcou- 

verte, cant. de Saintes, 50. 
Puvis de Ghavaunes, peintre, 228. 
Puyravault, cant. de Surgères, arr. 

de Rochefort, 169. 
PuyHgaud, arr. de Jonzac, 246. 
Puysaie (de), 54. 
Puyviaud, 263. 



Quatrefages, 207. 
Quelllen (N.), 374. 
Quérard, missionnaire, 194. 
Queux de Saint-Hilaire, 2. — des 
Trancards (René), — (Catherine), 

— (Joseph), — (Ogier-Alexandre), 

— (Elisabeth), — (Pierre), 282. 

— de La Gorce (Olivier de), 401. 

— (Arnaud), lieutenant civil, 52. 
Quincé de La Fontaine,370. 
Quinemant (Jean- Baptiste), curô 

de Richement, 88. — (Veuve), 88. 
Quintil du Tronsav (Jacques), poète 

saintongeais, 80. 
Quiterie (sainte), 40 

R 

Rahène ou Rabaine, seigneurie, 
île d'Oleron, 101. 

Rabène ou Rabaine ^Françoise de), 
97. — (Geoffroy de), 277. - d'Us- 
son (Jean de), — (Marie de), 403. 

Rabesuière (de), 382. 

Rabesnières - Treslebols ( Vigier) , 
chef d*escadre, 382. 

Rabotteau, 50. 

Rabreuil, 32. 

Raby (François), 82. 

Raffier (dom), 167. 

Ragueneau de Montbalain (Marie), 
109. 

Rainaud, évoque, 74. 

Rainguet, architecte? 270. 

Rais (Gilles de), dit Barbe-Bleue, 
64. 

Raity de Villeneuve de Viitrô 
(Charies de). 332, 374. 

Rambaud de Larocque, 13. —(Ma- 
rie), 25. — diacre, 128. 

RambauU (Thérèse-Radégonde),53. 

Rambert (Jehan), 366. 

Ramel, 197. 

Rançon (Geoffroy de), 66. — (Ro- 
bert de), 67. 



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-455 — 



Ransonneau, prêtre, 113. 
Raoul, vicaire de Saint-Georges, 
106. 107, 123. —(Catherine), 115. 

— (Marie), 127. 
Raoul (Jcan-François-Rémy), 243. 

-- moine, 269. 
RaouU, aîné, 88. 
Raoulx (Geneviève), 78. — (Marie), 

99. — (Marie), 112. - (Louis), 113. 

— (Thérèze), 113. — (Magileleine), 
113. — (Jean-Mexis), 120. 

Rascas de Bagarris, 416. 

Ravalet (Samuel de), 174. 

Ravard de l'Ile, 163. 

Raymond, prôire, 124. 

Real (Madelaine), 99. 

Réals de Mornac (le chevalier de), 

383, 3«7, 388. 
Réaux {Pierre-Michel), prêtre, — 

(Pierre), 143. 
Recets (de), 386. 
Recoguillon (Pierre), 98. 
Regnaud (Marie), — (Léon), 265. — 

(Jeanne), 266. — (Suzanne), 266. 
Régné, flef des Yasselot, 62. 
Régné, notaire, — (Isaac), 99. 
Régnier, 86. 
Réjou, médecin, 186. 
Rémy (Françoise), 111. 
Renaud (François), — (Jeanne), 118. 

(Jean), 118. — (Jacques), 118. — 

(Marie-Anne), 143. — (Pierre), 398 

— (Aubin), 259. — (Jeanne), 266. 
Renaud dit Gaillarbois (Pierre), 

sergent, 98. 

R6n;iudet, chanoine, 43. 

Renaudin (Esther). 127. — (Thi 
bault), 127. — (Jean), 127. - 
(Jeanne), 127. — (François), 127. 

Rencureau. Voir Faure. 

Renier (Pierre), trésorier général, 
63. 

Renou (Marie-Catherine), 76. — 
(N.), 76. — de Ballon, ancien 
constituant, 000. 

Re8tau4, comm. du cant. de Ge- 
mozac, arr. de Saintes, 152. 

Ré?eillaud(Jean),91. 

Révérend (Louis), maître d'école, 
127. 

Reverseaux (de), intendant, 141. — - 
(abbé de), aumônier du roi, 168. 

Ribault de Laugardière (Pierre- 
Henri), 343. — (Joseph-Hyacin 
the), 343. — (Guillaume-Henri), 
343. 

Eibemont'Momay, comm. de Saint- 



Pierre de risle, cant. de Loulay, 
arr. de Saint-Jean d'Angély, 75. 

Richard, 65. -r- (Alfred), médecin, 
180. — (Louis), architecte, 268. 

Kichard de Pinmuré (Isaac), 115, 

— (Marie), 115. — (Mademoiselle), 

Richard (Foulques). — (Laurent), 

50, 66. — 84. 
Richemond (de), archiviste, 176. 
Rtchemonty cant. de Cognac, 4(X). 
Richer, prôlre, 98, 109, 116, 118. — 

(Elisabeth), 109. — 387. 
Richer-Serizy, écrivain, 192, 197. 

— (Françoise-Jacquette) , com- 
tesse de Gheverue, 211. 

Richier (Pierre) de Vandelincourt, 
asteur, 265. — (Marguerite), 

Ricou (Marguerite), 113. 

Ricoux, pilote, 88. 
fRifaud (Etienne), 31, 32. 

Rigaud de Vaudreuil (Louis-Phi- 
lippe, marquis), 403. 

Rigny, nef des Du Ghàtel-Trémazan, 
53. 

Riondel (A.), capitaine de frégate, 
216. 

Riondet (A.-H.-F.j, peintre; 188. 

Riouw, cant. de Gemozac, arr. de 
Saintes, 400. 

Rioua^Martin, cant. de Chalais, 
arr. de Barbezieux (Charente), 
151. 

Rivet (Guillaume), 180. 

Rivière, prêtre, 84, 86, 87, 88. 

Robert (Jean), 81. — (Henriette), 
81. — (Charles), 81. — (Jeanne- 
Julie), 81. — (Jacques-Jean-Bap- 
tiste), maire de Saint-Jean, 47. 
(F.), colonel du 21« dragons, 47. 

— (Jean-Baptiste), 47. — (Jules- 
Ferdinand-Gustave), 37. 

Robert de Lezardiôre (le baron 

Joseph-Alexis),— (Félicie), 345. 
Robespierre, 187. 
Robillard, prêtre, 97. — (Gabrielle- 

Monique), 289. 
Robin (Marie), 127. — (Amynthe), 

prêtre, 239. 
Rocfiechauart^ chef-lien d'arrond. 

(Haute- Vienne), 128. 
Rochechouart (Guy de). — (Jean 

de), 277. - (Andrée de). 295. 
Rocheforl (Guy de), — (Eble de), 

66, 70. - (Maurice), 71. — (Guil- 

laume), 277. 



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-4M- 



Roohemaure d'Aigremont Saint 
Benèze. 117. 

Rocquet (Jeanne-Elisabeth), 240. 

Rodier, professeur, 336. 

Roger, prêtre, 97. 

Rohan (duc de], 81, 73. 

Rohault (dom), 162. 

Eolle (dom François), 161. 

Rose Ducharnois (Estienne), — 
(Marguerite), 113. 

Rossel (Charles de), 401. 

Rotembourg (comte de), 180. 

Roudier (Marie -Suzanne -Louise), 
111. — (Philippe), 118. 

Rouffignae^ cant. de Montandre, 
arr. de Jonzac. 

Rouhier (Marie), 76. 

RouilUOf chef-lieu de cant., arr. 
d'Angoulôme, 174. 

Rouille (Jacques), notaire, 103. 

Rouillé (Simon-Jacques) , mar- 
chand, 115. 

Roulieau (Pierre-François), notaire^ 
— (Anne), 113. 

Roullet, cant. d'Angoulôme, 151. 

Roullet (G.), peintre, 10, 188. 

Roumette^ comm. deSaint-Bris-des- 
Bois, cant. de Buiie, arr. de 
Saintes, 180. 

Rousseau (Françoise), — (Fran- 
çois), gouverneur de Tîle d'Olo- 
ron, 97. — (Marianne), 105. — 
(Magdeleine), 113. — (Jean- 
Pierre-Georges), 113. — (Cathe 
rlne-Suzanne), 142. — (Pierre), 
142. 

Rousseau (Emile), maire, 25. 

Rousseau de La Ménardière, 345. 

Rousselin (Jacques), 78, 85, 88, 1 18. 

Rousselo, prêtre, 97. 

Roussillon (Guiscard, comte de), 23. 

Roux, prêtre, 106, 187. — (Angéli- 
que), 117. — (Jules), 8. 

Roy (Jean), 25. — (Pierre), 77. 

Roy, prêtre, 123. — (Anne), 176. — 
(Angélique), 176. — (dom An- 
toine), 159. — (dom Fr.), 164. • 

Royan, chef-lieu de cant., arr. de 
Marennes, 178. 

Royer dit Beziers, 409. 

Royre, prêtre, 110. 

Roys-Goutiêres, 260. 

Ruchaut des Malecostes (Abraham 
de), 98. 

Rudel (Hélie), comte de Bergerac, 
71. 

Ruffier, 84. 



Ruinart (dom), 40. 

RuUier (A ), curé de Bourcefranc, 

154. — (Paul- Pierre -Butrope), 

prêtre, 240. 
Ruppé (Pierre), curé de Marennes, 

20. 
Ruyter, 382. 



Sablaticeaux^ abbaye, cant. de Sau- 

jon, arr. de Saintes, 166. 
Sabourin (François), 114. 
Sabourit (Antoine), 173. 
Sabré (le P. Antoine), 207. 
Sacy (Emery de), 67. 
Saignelay (marquis de), 382, 385. 
Sailly (Anne de), 106,116. 
Saine-Fontaine (Pierre de), archi- 
tecte, 269. 
Saint'Aignan^ cheMi eu de cant. , arr. 

de Marennes, 394. 
eaint-Allyre (le P.), 47. 
Saint'Amand^ cant. de GhAtillon- 

sur-Sèvre, arr. de Bressuire, 194. 
Saint'Amand de Boixe^ chef-lieu de 

cant., arr. d'Angoulême, 151. 
Saint-André de Lidon , cant. de 

Gozes, arr. de Saintes, 203. 
Saint-ÀsHer, arr. de Périgueux. 
Saint - Aubin , abbaye d'Angers 

(Maine-et-Loire), 162. 
Saint-Ausone. abbaye à Angoulême, 

40. 
Saint-Bemardrde'Jeripante, abbaye 

située en Irlande, 167. 
Saint'Bibien^ monastère, comm. de 

Benon, cant. de Gourçon, arr. de 

La Rochelle, 167. 
Saint-Bonnet de Rochefort, cant. de 

Gannat (Allier), 185. 
Saint'Brice^ cant. de Cognac, 212. 
Saint'Brix^ cant. d'Aunay. arr. de 

Saint-Jean d'Angély, 179. 
Saint-CapraiSy cant. de Levet, arr. 

de Bourges, 185. 
Saint-Christophe^ arr. de Confolens 

(Charente), 119. 
Saint'Civier, prieuré, 170. 
Saint'Cybardy abbaye à Angoulême, 

41, 42. 
Satnt-Cyr, cant. de Versailles (Sei- 

ne-et-Oise), 198. 
Saifit-Cyr'd*Arçay, cant. de Saint- 
Georges, arr. de Poitiers, 179. 
Saint'Denis^ comm. du cant. de 

Saint-Pierre d'Oleron, arr. de 

Marennes, 62, 152. 



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-4»7- 



Satrnt-Dizant Voir tflohel, 116. 

Saint-Estève (Marie-Joseph-Bruno 
de), 53. 

SaM-EHenne la Cigogne^ cant. de 
Beauvoir, arr. de Niort, 166, 179. 

Saint'Fleurfmt ou i^7ot*«nl, cant. de 
Niort (Deux-Sèvres), 179. 

Saint-Front (de), chanoine, 43. 

Saint-Gelais (Tranchant de), 36. 

Samt^Oearges, comm. du cant. de 
St-Pierre, arr. de Marennes, 128. 

Saint-Oeorgêê^ prieuré, cant. de 
Saint-Pierre d*01eron, arr. de 
Marennes, 65. 

Saint' Georgeê dêBÀgouUf cant. de 
Miramheau, arr. de Jonzao, 187. 

Samt'Gearges d'Aurion . prieuré , 
comm. de Gbaniersj cant. de 
Saintes, 160. 

Samt -- Georges de Langue- Pierre^ 
comm. du cant. d*Aunair, arr. de 
Saint-Jean d*Ângély, 179. 

Saint-Germain (Marie de), 30. — 
(de), 124. 

Saint-Germain de Confolene {CJtkBn 
rente), 151. 

Saint-Gilles (Gilies de), officier, 109. 

Saini-Oxllesy prieuré, comm. d'An* 
giiers, cant. de Gourçon, arr. de 
La Rochelle, 128. 

Saint-Hermine (Arnaud de), 48. 

Saint-Hilaire, général, 895. 

Samt-HUaire-La-Palud^ cant. de 
Mauzé, arr. de Niort, 179. 

Saint-JameSy prieuré dans l'Ile 
d'Oleron, 128. 

Saint' Jean d^Angély^ chef-lieu d'arr 
(Charente-Inférieure), 158, 150. 

Saint-Jean de Lue , chef-lieu de 
cant., arr. de Bayonne, 178. 

Saint-^ouin^ prieuré, 160. 

Saint-^ouin les Marnes^ cant. d'Air- 
vault, arr. de Parthenay (Deux- 
Sèvres), 269. 

Saint-Julien de La Carre (Marie- 
Marguerite de), m. — (Pierre), 
111. — (Aubin), 111. — (Antoine), 
prieur, — (Antoine), 111. — 
(CharleS'Louis), 111. — (Marie- 
Catherine), 118. 

Saint-^ust, canton de Marennes, 99. 

Saint-Laurent (de), 13. 

Saint-Laurent de La Prèe^ cant. de 
Rochefort, 194. 

Saint-Laureni sur Sèere, cant. de 
Mortagne-sur-Sèvre, arr. de La 
Roche-sor-Yon, 194. 



Saint'Léonard de CTUiunfê». abMy^ 

près La Roohelle, 168, â8S. 
Sakit'lÀguaire lès Niort, abbaye, 

165. 
Saint'Liguaire ou Saint * Léger^ 

cant. de fo^s, arr. dé Saintes, 

179. 
Saint'Loup^ fief des Quéroult, 

cant. de Tonnay- Boulonne, arr. 

de Saint-Jean d'Angély, 112. 
Saint-Macaire.cheMien de cant.^ 

arr. de . La Kéo)e (Gironde), 72. 
Saint - Maixenty chef - lieu d'arr. 

Seux-Sèvres), 48. 
t-Maloix? (Julie), 115. 

Saint-Mandé^ comm. du cant. d'Au- 
nay, arr. de Saint-Jean d'An^ély, 
179. 

Saint^MarHal^ afobaye de Limoges, 
167. 

Saint-Martin SAugé^ cant. de Bemh 
voir, arr. de Niort {Deux^^vVee^, 
296. 

Saint-Marsault. Voir Opeen. 14. 

Balnt-Mathiea (Judith de), 401. ^ 
(Madeleine de), 4ÛB. 

Saint-Médard (Pierre de), OS. — 
(Marc-Antoine dé), KH, 404, f05, 
122. — (Jeanne de), 104 ^ 
(Georges de), 109, 129, 126. — 
(Pierre de), 110, 120. -- (Mietiel 
de), 110. —(Samuel de), 110, 116, 
126. -- (Eusleile de), liO. — (Ma- 
rie-Anne de), 110. — (Pierre de), 
111, 122. - (Victoire de), 111, 
126. — (Magdeleine), 111, 120, 
125. —prêtre, 112, 120, 125. — 
(Marie), 114. - (Catherine), 115. 
- (Charles), 116. — (Marguerite 
de), 119. — (Abraham), 122. - - 
(Jean), 122. 

Saint-Mesme, cant. de Segonsac, 
arr. de Cognac (Charente), 15. 

Saint "Siiehel d'Eniradguee (Cha- 
rente), 151. 

Samt'Miehel en Lherm^ cant. de 
Luçon, arr. de Fontenay-le-Gomte 
(Vendée), 57, 161, 169. 

Saint*Nict4aSy prieuré, lie d'Oleron, 
128. 

Saint^Palaiê-eur-Mer, cant. de 
Royan, arr. de Marennes^ 216. 

Samt-Palais-sW'Né^ arr. de Go^ 
gnac, 151. 

Saint-Paul (Anthyme), 204. 

Saint-Paul (Orry de), 48. 

SMft^Pé, hôteUor, 43. 



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-458- 



Saint-Phale (dom), 170. 
Saint'Pierre d'Oleron^ chef-lieu de 

Tarr. de Marennes, 61, 128. 152. 
Saint - Pierre (Jeanne-Barthélemie 

de), 401. 
Saint-Pol (comte de), 261. 
Saint-Pampainy cant. de Cîoulon- 

ges, arr. de Niort, 194. 270. 
Saint'Powrçain^ arr. ae Gannat 

(Allier), 185. 
Saint-Priest en Murat^ cant. de 

Montmarault, arr. de Montlucon 

(Allier), 185. 
Saint-Projet. Voir Sautereau. 
Saint'Robertt comm. de Saint-Bris 

des Dois, cant. de Burie, arr. de 

Saintes, 79 
Saint-Roman, probablement Saint- 

Romanê lès Melle (Deux-Sèvres), 

164. 
Saint*Romain (de), 285. 
Saint-Romain de Benêts cant. de 

Saujon, arr. de Saintes, 239. 
Saint-Romain^ abbaye k Blaye, 157 
Saint-Saturnin de Séchaux, cant. de 

Saint-Porchaire, arr. de Saintes, 

397. 
Saint-Sauveur, Voir Bignay, 163. 
Saint-Sauveur y abbaye à Blaye, 157 
Saint'-Sauveur, prieuré & Maillé, 

168. 
Saint'Savinien, chef-lieu de csuit.. 

arr. de Saint-Jean d'Angély, 160, 

166. 
SaintrSeùrin ou Saint-Surin. Voir 

Fouqué. 
Saint-Séverinsur-Boutonne^abbSiYej 

comm. du canton d'Aunay, Ifô. 
Saint-Simon (le duc de), 158, 174, 

888. 
Saint- !Simon^ sans doute Saint-Si- 
mon de Pelouaille, cant. de Ge- 

mozac, 160. 
Saint-Somin de Seschaux, arr. de 

Saintes, 294. 
SaintSulpioe d^Amoult, cant. de 

Saint-Porchaire, arr. de Saintes, 

296. 
Saint-Symphorien^ canton de Fron- 

tenay, arr. de Niort, 179. 
Saint'Thomai de Cosnae, cant. de 

Mirambeau, arr. de Jonzac, 187. 
Saint'Trojan^ cant. de Gognac 

(Charente), 213. 
Saint^Trojan, comm. en llie d'O 

leron, arr. de Maronnes, 61. 
Sainte-Chrietiney cant. de MaUie- 



zais, arr. de Fontenay-le-CSomtei 

179. 
Sainte-Gemme^ chef- lieu de comm. 

du cant. de Saint-Porchaire, arr. 

de Saintes, 152, 166, 174. 
Sainte-Hermine (de), 386, 387, 388. 
Sainte - Hermine de Mérignac 

(Louis), 160. 
Sainte-Marthe (le P.), 41, 43. 
Sainte-Maure (Léon de), comte de 

Jonzac, 65. — (Jean de), 178. — 

Montausier, — (François de), 180. 
Sainte-Sévère^ cant. de Jarnac, arr. 

de Gognac, 212. 
Sainte-Soule, comm. du cant. de 

La Jarrie, arr. de La Rochelle, 

168. 
Saladin (Henri), 155. 
Sales (Marie-Glaire de), 238. 
SalignaCy cant. de Mirambeau, arr. 

de Jonzac, 194. 
Salles, comm. du cant. d*Aunay, 

arr. de SaintJean d'Angély, 179. 
Salmon (Antonin), 383. 
Saluées (Marie-Pauline de), 241. 
Sanadon (le P.), 42. 
Sancerre (Jean de), 49. 
Santis (Pierre), 117. 
SoMxay, cant. de Lusignan, arr. de 

Poitiers, 147. 
Sarit de La Ghaume (Pierre-Henri), 

— (Pierre), — (Marie), 197. 

Sarrazin, 83. 

Sartre (Marie - Gharles - Léon-Jo- 
seph de),— (Honoré-Frédéric de), 

— (Marie-Joseph de),— (Henri de), 
375 

Sault (du) (Philibert), —(Olivier), 
282. 

Saumont, cant. de Nérac (Lot-et- 
Garonne), 345. 

Sautereau (Elie-Florent de), — 
(Marie-Thérôse-Rose de), — (Ma- 
rie-Thérèse- Albert de Bellisle 
dcj), — (Jean-François de), 54. 

Sauteron (Suzanne), 19. 

Sauvât (Louis), 20. 

Sauvé (L.-F.), 374. 

Sauzay de La Blanchardière (Jean), 
259. 

SauzelleSy village de la comm. de 
Saint-Georges d'Oleron, arr. de 
Marennes, 104, 121. 

Savalet, archidiacre, 44. 

Savari, architecte, 269. 

Savary de Vivonne, 278. 

Savatier (Alexandre-Urbain)i mé- 



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— 469- 



decin. i, 12. — adjoint au maire, 

86, 87, 88. — (François), 108. — 
(Etienne), 108. — (Pierre), H2. 

Savignac (dom Jean-Amable), 255. 

Savin de Larclause (Louis-Charles- 
Agénor), 274. 

Sazerac de Forges (Paul), 13. 

Schuermans, archéologue, 309. 

Sebillot (Paul), 3M. 

Segen, 261. 

Segond, prêtre déporté, 190. 

Seguin, huissier, 87. 

Seguin (Jean), avocat, 98. — (Jean), 
103. — (Zacharie), 104. — (Char- 
les), 106. 

Seguin de La Gharpenterie (Simon), 
116. 

Seguin de La Font (Jeanne), 113. 
— (Joyeux), 98, 101. — (Marie), 
127. 

Séligny et probablement Seligné, 
cant. de Brioux, arr. de Melle 
(Deux-Sèvres), 179. 

Sellin (Philippe), 264. 

Senebrun (Pierre), 365. 

Sénemaud (Jean-Augustin), archi- 
viste, 344. 

Sens (de), 166. 

Septèmes (de), 388. 

Serre (Jean), 174. 

Serret, prêtre, 359. 

Seuil (de), 381, 383. 

Seuillet.(Etienne), 25. 

Sève (Henry-Jean-Baptiste-Benja- 
min), 375. 

Sevrette (de), 164. 

Shelfanger (Eudes de), 68, 69. 

Sichler (Léon), 374. 

SiecÇy cant. de Matha, arr. de 
Saint-Jean d'Angél7,.243. 

Silvestre, 8. 

Simon, instituteur, 87. — prêtre, 
101. —(Le P.), 1(54. 

Simonne! (Paul - Gaspard, alias 
Paul- François et Pierre), curé de 
Saint-Vivien, 240. — (Denis), 
240. 

Sinnamari, bourg de la Guyane 
française, 190. 

Solers (de), ou Rustano de Solariis, 
65. 

SolignaCy cant. de Limoges (Haute- 
Vienne), 159. 

Sores (Jacques), 259. 

Soubise^ cant. de Saint-Aignan, arr. 
de Marennes, 178, 269, 393. 

Soubise, 36. 



Soubran, cant. de Mirambeau, arr. 

de Jonzac, 174. 
Souchet de Champagne (Charles 

du), 297. — (Marguerite), 297. 
Soudois (Guillaume), — (Louis- 
Alexandre), 108. 
SouillaCf chef-lieu de cant., arr. de 

Gourdon (Lot), 255. 
Soulacy cant. de Saint-Vivien, arr. 

de Lesparre (Gironde), 67. 
Soulet (Jeanne), 117. — (Jean), 122. 
Soulignonney comm. du cant. de 

Saint-Porchaire, arr. de Saintes, 

166,296. 

Sourdis (de), chef d'escadre, 385. 
Spuller, ministre, 218. 
Stapleton, 384. 
Stein (Henri), 218. 
Stofaet. 284. 
Stuer de Caussade, vicomte de 

Saint-Maigrin (Louis), 376. 
Suberville (Jean), 106. 
Sully (Marie de), 380. 
Sureau (Théodore), — (Anne), 441. 
Surgères, chef-lieu de cant. de 

rarr. deRocheforl, 152, 161,167. 
Surgères (Guy de), — (Hugues de), 

277. 
Surin, cant. de Champdeniers, arr. 

de Niort, 179. 
Surville (le marquis de), — (Glo- 

tilde de), 190. 



Tabourin, prêtre, vicaire de Saint- 

«peorges, 106. 
Taims, cant. de Qemozac, arr. de 

Saintes, 237. 
Taine (Henri), 186. 
Talbot (Florentin-Théodore), 325. 
Taleran de Grignaud, 114. 
Talmant-sur-Gironde, cant. de Co- 

zes, arr. de Saintes, 292, 336. 
Talmont (Elias de), 65.— (le prince 

de), 167. 
Tamizey de Larroque (Philippe), 

corr. de Tinstitut, 2, 16. 
Tandebaratz (J. de), 263. 
Tanguay (Cyprien), prêtre, 176. 
Tanguy, prêtre, 85, 88. 
Tanzae, cant. de Gemozac, arr. de 

Saintes 25 
Tapernoux (Philippe), écrivain, 271 . 
Taponnat^ comm. du cant. de La 

Rochefoucauld, arr. d'Angoulê- 

me, 54. 



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— 4ê»~ 



Tàxpiei fWtfl), iie. 

Tardieu (le P.), 42. 
TàrdHi&i (Jéfetniiê^Hadeleine), 79. 
Tardy (François), 397. 
Tentgon-La-Rande^ cant. de Cour- 

Con, arr. de La Rochelle, 194. 
Taunàt (GewfffOy de), 65. 
Tavernier (dom), 168. 
Tercinier (Marie -Léon], 375. 
Termonia (Léon), môdectn, 1^. 
Terrasse (F.-Pierre), 163. 
Terrasson (Cyprien - Gabriel de), 

3M2. 
Terray de Morel-Vindé (Denise- 
Marie), 24i. 
Terron(de), 381. 

Texier (A.-L.-W.), peintre et gra- 
veur, 188. — (Nicolas), 370. 
Thairé, cant. d'Aigrefeuille, arr. 

de Rochefort, 194. 
Thaumur, 88. 
ThenetUlle, cant. de Cériliy, arr. 

de MontluQon, 185. 
Théotime (le P.>, récollet, 123. 
Thérouane, fief des Lostange, 100. 
Thévenet (J.-B.), peintre, 188. 
Thetae, cant. de Qemozac, arr. de 

Saintes, 237. 
Thèze, médecin, 336. 
Thibaud (Eustelle), 121. 
Thibaudeau (Georges), 57. 
Thibaudières (Lei), 400. 
Thierry (A.-J.), architecte, 188. 
Thiersot (Julien), 374. 
Thiollière (J.-C), prêtre, 92, 203. 
Thomas (Anne), 396. 
Thomson, 263. 
Thorigny^ cant. de La Roche-s«r- 

Yon (Vendée), 164. 
Thurelle, 381. 
Th%f8on, cant. d'Aunay, arr. de 

Saint-Jean d'Angély, 179. 
nienus, 263. 

Tilly (de). Voir Legardeur, 476. 
Tineret de Bellérophon, 32. 
Tiratel, 97. 

Toissier (Guillaume), prêtre, 270 
r<mnay-Sout<mn6,chef-]ieu de cant. , 

arr. de Saint-Jean d'Angély, 11. 
Tonnay-Charenie^ cheMieu de cant. , 

arr. de Rochefort, 160, 178. 
fùrcé ou Torxé, cant. de Tonnay- 

Boutonne, arr. de Saint -Jean 

d'Angély, 118. 
Torrillon (dom Vincent), 159. 
Tortat (Antoine), 299. — (Gaston), 

299. 



Tmuhes de Fèrigny (Lés), comm. 
du cant. de Matha, arr. de Saint- 
Jean d'Angély, 80. 

Touchon, 89. 

Toufaire (Pierre), ingénieur, 269. 

Tour deÈoussay (La), flef des Val- 
lence, 117. 

Tourgnol (J.), principal de collège, 

Tours (Pierre de), 71. 

Tourioyf^e, Cant. de Hautefort, arr. 
de Périgueux (Dordogne), 42. 

Ttmventy comm. de Boutenac, cant. 
de Gemozac, arr. de Saintes, 
403. 

Toureau (Nicolas), chirurgien, lit. 
— (Catherine), 111. 

Tranchant, 216. 

TréguieTy chef-lieu de cant., arr. 
de Lannion (Côtes-du-Nord), 54. 

Treille (Sarah), 127. 

Trémeau de Rochebrune, bota- 
niste, 12. 

Triac, cant. de Jarnac, arr. de Co- 
gnac, 268. 

Triaud (Jean-Firmin), avoué, — 
(Pierre-Laurent), négociant, 240. 

Trimault (François), 259. 

TrUay^ abbaye près Luçon (Ven- 
dée), 170. 

TVoM-PaZw, cant. d'Hiersac, arr. 
d'Angoulême, 151. 

Tromp, 388. 

Tronson-Ducoudray, 197. 

Trousseau (Guillaume), seigneur 
de Vereiz, 49. 

Truaud (Léopold. comte de), 14. 

Trufifé (Mathurlné de), 103 — (Ca- 
therine de), 122. 

Tuflfet (Etienne), 100. 

Tuaéras, cant. de Montandre, arr. 
de Jonzac, 174. 

Turin, prêtre, 15. 

Tumer (Marguerite), peintre, 234. 

Turpin (Jeanne de), 82. — de Jouhé 
Mcomte Jean-Baptiste de), 198, 

Tmson, cant. d'Aigre, arr. de Ruf- 

fec (Charente), 257. 
Twia^ (sir Travers), 34. 

u 

Ulra (E.), peintre, 188. 
Usson, comm. d'Echebrune, canl. 
de Pons, arr. de Saintes^ 6. 



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Vabre8yG9Xil. de Samt-Afrique(Ayey- 

ron), 185. 
Yalin, 250. 

Yallat, instituteur, 87. 
Valleau (Henri), prêtre, 154. 
Vallée (Isaac), 36. — (Marie), 26. 

— (Eutrope), fe, 305. 

Vallée de Monsanson (Samuel), — 
(Joachim), 40S. -^ (Daniel), — 
(Louis), -^ (Louis), — (Claude), 

— (Cliarles-Gaspapd), — (Marie- 
Victoire), — (Marie-Marguerite- 
Anne), — (Marguerite), 402. — 
(Gbarles-Ttiomas), 402. — (Er- 
nest de), 345, 402. 

Vallence de La Tour de Boussay 
(Charles de), 117. — (Hubert de), 
117. 



Vallet de La Touche (GuUlaume), 



Jonzac, 174. 

Valois (Marie de), 84. 

Vallois, pi^re, 123. 

Vanpers (de), 82. 

Vffrzay, cant. de Bain^es, 237 

Vassal, 395. 

Vassal-Monviel (Marie-Louise de), 
402. 

Vasselotde La Chesnaye, 37. — 
(Marie-Oabrielle), 402. — de Ré- 
gné, 62, 178. 

Vattier d'Anibroyse (Madame), 178. 

Vaudetar (Henry), teron ée Per- 
san, 32. 

Vaudin, officier de marine, 1(U. 

Vautrais (Elisabeth), 127. 

Vaux (de), prêtre, 159. 

Vaux, abbaye, cant. de Royan, arr. 
de Marennes, 44, 166. 

Veau, 35. 

Venderbourg. Voir Boudens, 190. 

Vend&me^ comm. de Marans, arr. 
de La Rochelle, 128. 

Vergerac (dom Ignace), 255. 

Vergnaud (Jean), architecte, 269. 

Vergnéy comm. du cant. de Loulav, 
arr. de Saint-Jean d'Angély, 179. 

Vertet (C.-R.), sculpteur, 188. 

Vernet (Frère), 42. 

Vemeuil (Marie), 236. 

Vernière (Antoine), 40. 

Verrines, cant. de Gelles^ arr. de 
Molle (Deux-Sôvres), 164. 



Lesparre (Gironde). 380. 

VerthamoBt isenri ûS^ 984. -^ (Mur- 
be de), 197. 

Vertns (PkUippa, oonle de), 63. 

Verwmt^ cant. de Saint-Amaad de 
fioise, arr. ë'AagoidâiBie, iôl. 

Vesron ou Verrou (Jean), procu- 
neor fiscal, 103. ^ (Z^fibaria), 
108. ^ (J«anne), 404. ^ (Pierre 
de BfonUbeur)» 1^. -t. (Margue- 
rite), 108. -^ (Claire), 115. 

Vâtelet (F.-Alex.), acolpteiir, — 
(T.-P.% peiaAre, 488. 

VeyMl (Saottiel), apothicaii>et dW. 

Viain, 296. 

Viaud (Julien), Pierre Loti^ ^5. ^. 

Vichy, chef-lieu de cent, arr. de 
La Palisse (Allier), 270* 

VidauU(EUèti)e), 294. 

Vieuille (AlexandriQ^, 2S7. 

Fînf94for«M>^ oant de Mareuil, 



oant 
arr. de Nontron (Dordogn^ 40. 
Vcdlet, cant. de Montandre, arr. de VieuxrPoot (Lovtoe de^> 57. . 



Vigen, médecin, 10, 15. 

Vigier de Paye (Pow), 6Si, SZ8. ^ 
de La PUe, 204. 

Vigier (aeoftK)y), 66. ^ (4}wll^u- 
me), 69. — (RanulQ^ 71. 

Vignaud, 405. 

Vigoer (Marguerite), 114. ^ (Si- 
mon), 116. — VigMr de Sniily, 
416. ^ (Marie -Ame), 418. - 
(Agathe - Geneviève), 120» — 
(Pierre), 123. — (Ajisws), iU. 

Vîgttier (Andréa), 4091 

Vilaine, arr. de Melle, 16^. 

Viliaines (Pierre), 278. 

Villarnoul, 264. 

VUlarê lês Bois, cant. de Burie, arr. 
de Saintes, 144. 

Villatel (Charles-Claude de), écuyer, 
108, 114. — (Marguerite), 108. — 
(Marguerite-Thérôze de), 106. 

Vtllefagnany chef-lieu de cant., 
arr. de Ruflèc. 179. 

Villefùmade, prêtre, 127. 

Villeluisant (de), chef d'escadre, 29. 

Villemereuil (de), 8. 

Villeneuve, fief des Compagaon, 
239. 

Villeneuve la Comteeêe, comm. du 
cant. de Loulay, arr. de Saint- 
Jean d'Angély, 179. 

ViUenù%i/veUe, comm. du cant. de 
Loulay, arr. de Saint-Jean d'An- 
gély, 179. 



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— 462 — 



YiUera (Jacquee-Andr6), aTOoat, — 

(André), 121. 
Villes (Guillaume de), 378. — (N. 

de), m. 
Yillesavoir de Plassac (Hugues de), 

278. i 

Villierê en Plainëy cant. de Goulon-! 

ges. arr. de Niort. 179. | 

Vinaaey pont, comm. de Saint- 

Mesme, cant. de Segonzac, arr. 

de Ck>gnac (Charente), 43, 160. 
VinaXf comm. du cant. d'Aunav, 

arr. de Saint- Jean d'Angély, 179. 
Vincelotte. Voir Amyot, 176. 
Vincent (Pierre), prêtre, 108. — 

(Philippe), 263, â64. 
FindéUe, prieuré, 59. 
Vinier (Pierre). 123. 
Vinson (Julien), 374. 
VioUet-le-Duc (Victor), peintre, 

188, 205, 234. 
Viteau (Amélie), peintre, 139, 234. 
Vitet (OusUve), 2. 
Vitier (Jean-Baptiste), prieur, 45, 

160. 
Vivier de Sainte-Colombe (Michel 

du), 105, 122. — des Landes 

(Pierre-Isaac du), 121. — (Jean), 

122. 
Viviers (dom Thomas), 42. 
Vivonne (Savary de), sire deThors, 

48. •— (Hugues de), 66, 68, 69, 

70, 72. — (François de La Chatei- 

gneraye), 46. 
Voisin (le P.), 44. 

Volhier-Desbrousses (Françoise- 
Louise), 343. 



Voltaire, 59. 

Voutron (Nicolas de), chef d'esca- 
dre, — (Marie-Françoise), 343. 

Vùuw»$Uy cant. de La Châtaigneraie, 
arr. de Fontenay-le<;omte, 494. 

Vouzeleau (Louis), 120. 

VrignoUe, 128. 

w 

Wallon, membre de l'institut, 186. 
V^eiss, littérateur, 176. 
Wigan, 65, 67. 

X 

Xatnfraû, Xaintrayy cant. deChamp- 
deniers, arr. de Niort, 179. 

Xambea, 49. 

Xantonensis (Magister), syndic de 
l'université de Toulouse, 203. 



Yver (Jean), pasteur, 266. 
Yvonnet, 405. 

Ytfré-VEvéquef cant. du Mans, 74. 
Ywen, clerc, 64. 



Zeiller (Martin), 309. 
Zénodore, sculpteur, 217. 
Zétublé (Adélaïde), 78. 



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IMPRIMÉ 
Sur les presses de Nobl Tbxibr, 




Typographe, a La Rochelle 
Janvier 1888, 



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I