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BULLETIN
DB
LA SOCIÉTÉ DES AKCHIVES HISTORIQUES
DE
LA SATNTONGE ET DE L'AUNIS
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OaÉTÉ
slitut, bibliothécaire-
» Ballets, 27, à Saintes,
àteau du Ramet, par
nédecin major en re-
1 Coudrcl, par Saintes,
nacien en chef de la
Lit, rue d'Anjou-Sain t-
éputé, à Thenac, près
>ar Châtenay (Seine),
ivocat, bibliothécaire
le Victor Hugo, 76, à
N
ise des constructions
paix, cours National,
aintes.
Laroche, 1 2, à Saintes.
I Saintes.
», cours National, 99.
ose : \^ de membres
m me de 500 francs...
de 1 3 francs ; 3® de
oyennant une somme
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BULLETIN
DE LA SOCIETE
DBS
ARCHIVES HISTORIQUES
REVUE
DE LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS
XVIll
PARIS
A. PICARD. LmBAlHK-KDlTElli
HUE IIOHArAKTR, X2
SAlNTEt^
M'He /. MOliTHHriL, LIHHAlHi:
HUE BSCHASSHItlAir.X, 1*2
1898
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: I
/
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■
REVUE
DE SAINTONGE & D'AUNIS
I
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES
SOMMAIRE DU NUMERO DU l-"" JANVIER 1898
Chroniqitb DE LA soGiéré : Procès -verbaux des séances; liste des admissions ;
revue de la presse.
Avis et nouvelles : Séance générale; congrès de la Sorbonnc; récom-
penses honorifiques; fêtes historiques ; conférences; erratum.
A TRAVERS LES REvuKs : Laudriot ; d'Aubigné ; M. Bouguereau ; Louis de
Verthamon ; ville de La Rochefoucauld ; Ësparbès de Lussan ; Bergerac en Sain-
tonge? De quelques rochelais ; anciens fana; le mot sieur.
Variétés : Les Pénélreau de l'île de Ré; Un marin saintongeais, Anatole
de Bonsonçe.
Actes d état civil. — Décès : Beltrémieux, Bcrtifort, Basse, Birot, Bous-
casse, Bouyer, M»» Calaret, Chotard, Courtin, Gallot, Gautret, Gravouillc,
Mme Ilcnnessy, M™« d'Humières, Lemcrcier, Martin, MichcaU, Monnier,
Moreau, Normand d'Authon, Pichcrit, Pichot, E. Poitiers, M™fi Roy de Loulay,
Graticn de Saint-Geniez, Tauzin, Thisse, — Mariaffes : De Beaupoil de Sainte-
Aulaire et Béatnx de Lamée de Soulages, Desti'c et Adricnne Lagrange, Julien-
Laferrière et Marie Huvet, Lacrouts et Jeanne Gentet, Meaume et Marthe
Godet.
Archéologie : Une trouvaille d'objets gallo-romains ; Tombes de la famille
d' Agrippa d'Aubigné ; Le doyen des chênes de France ; Nouvelles diverses
Revue des livres : I. Lettres à ma cousine; II. Souvenirs de la princesse de
Tarente ; III. Un aénér&l de Van II en Vendée.
Questions et réponses : Le mot Croutelles; Les Veillées char entaises et Le
Camus de Néville ; L'acteur Constantin! à La Rochelle; Une chanson sur le
cardinal Sourdis : Les augustins dans la Charente-Inférieure : La guillotine
dans les" villes de la Charente-Inférieure; Un seigneur de Montandre; La
Casse de Saint-Julien, capitaine du château de Montlieu; Un livre à retrouver;
Nos petits jouets saintongeais ; Les mœurs d'autrefois en Saintongc et en
Aunis ; DeÛeuz, de Cognac, incarcéré en 1 793 ; La descendance du marquis de
Luchet.
Bibliooraphib : AC-BU.
SOCIETE DES ARCHIVES
Séance du 6 novembre 1897 (Bureau et conseil d'administration)
Lecture du procès-verbal de la séance du 21 mai ; admission de
13 nouveaux membres.
L'offre du Mondemodeme de publier le sommaire des tra-
vaux de la société, en échange d'une souscription de 2 fr. 50 au
volume qu'il fait paraître chaque année, est acceptée.
Tome XVIII, l'-lirraiMii. ~ Janvier 1808. 1
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— 2 —
té cédera, à prix réduit, à la petite bibliothèque que
1, capitaine des sapeurs-pompiers, se propose de fon-
^e de sa compagnie, les volumes du Bulletin dont
isposer.
u, maître principal des constructions navales en re-
lommé membre du conseil d'administration de la so-
împlacement de M. Edouard Amouroux, décédé,
eau bail de loyer est passé entre les héritiers Amou-
société des Archives et signé par le président,
îmande de la société archéologique de Montpellier, est
îhange de nos volumes avec ceux de cette société.
Séance du 24 décembre {Bureau)
m de nouveaux membres.
té a reçu de M. le ministre de l'instruction publique :
des ricliesses d'art de la France; archives du musée
ents français, 3® partie; — deM"*'lacomtesse A.deLa
luld, née de Mailly-Nesle : Histoire de Za maison de
M. l'abbé Ledru (Paris, Lechevallier, 1893, 2 vol. in-4'»),
>uvrage avec 99 planches : armes, sceaux, portraits,
ements sont votés à M°** de La Rochefoucauld.
dernière séance, la société des Archives a admis
mbres :
Vf.
ur Emile Atgier, médecin-major au 25* dragons, 16,
îile, à Angers, présenté par MM. Georges Musset et
lucherel ;
Belabre, vice-consul de France à Malte, présenté par
Audiat et le docteur Termonia ;
ictor Belliard, curé de Nieul-le-Virouilh, présenté
ilien-Derbeau et Louis Audiat ;
ir Maurice Besson, maire de Saint-Thomas de Cosnac,
ir MM. les docteurs Sabourin et Sostrat;
Chameau, comptable à la compagnie rhétaise des
vapeur, à La Flotte, présenté par MM. Tauzin et
capitaine d'infanterie de marine en retraite, à Sain-
te par MM. Gandaubert et Audiat ;
Dières, négociant à La Tremblade, président du tri-
immerce de Marennes, présenté par MM. le baron
)uis Audiat;
!-amiral Félix Dupont, à Tonnay-Charente, présenté
mis Audiat et l'abbé Brodut ;
^'rançois Jousset, percepteur à Daglan (Dordogne),
r MM. Eugène Lételié et Louis Audiat;
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— 3 —
Daniel Laurent, banquier à Saint-Jean d'Angély, présenté
par MM. Georges Dières-Montplaisir et Denys d'Aussy.
Furcy de Lavault, AQ, conservateur du musée de La Ro-
chelle, rue Gargoulleau, présenté par M"** la comtesse de Callières
et M. Louis Audiat ;
F. Mousset, avocat à la cour d'appel de Poitiers, rue Bour-
beau, 23, présenté par MM. l'abbé Plumeau et Audiat;
Charles Normand d'Authon, au château d'Authon, par Bri-
zambourg, présenté par MM. Louis Audiat et Oudet.
Léon Pommeray, député de Jonzac, à Paris, présenté par
MM. Louis Audiat et Gandaubert ;
Maurice Thomas de Boisgiraud, à Boisgiraud, par Gemozac,
présenté par MM. Audiat et le docteur des Mesnards ;
Georges Vallein, maire de Chermignac, présenté par MM.
Audiat et Oudet ;
Ont publié le sommaire de laReuite du 1®'' novembre : L'Echo
rochelais du 6, et quelques nouvelles ; la Croix de Saintonge
et d'Aunis, le Progrès de la Charente-Inférieure ^ le Phare
du 12 ; le Bulletin religieux du 13 ; l'Ere nouvelle du 14, et le
Conservateur de Marennes du 19 décembre, quia, en outre,
analysé la lettre de Berthier au général Chasseloup-Laubat.
Les Tablettes du 9, répétées par V Union conservatrice du 11,
disent : « Le dernier numéro est un des plus importants de
Tannée. On y trouve, notamment, une étude de M. Lételié sur
l'abbé Léonard, de Marennes, et qui conQrme ce que M. Louis
Audiat dit de ce curé constitutionnel, dans son beau livre,
Deux victimes des septembriseurs. A lire aussi un article de
M. Jules Pellisson sur a Balzac, Thiers et Alfred de Vigny de-
vant les électeurs charentais. » C'est en 1831 que le futur au-
teur de la Comédie humaine se présenta aux élections législa-
tives d'Angoulôme, où il était prote d imprimerie et habitait
place du Alurier ; son succès fut médiocre. Quant à Alfred de
Vigny, déjà de l'académie française, il n'obtint pas même une
voix comme candidat à l'assemblée nationale de 1848.
« Avec une notice de M. Louis Audiat sur l'ouvrage que M.
Tabbé Mondon a consacré à la baronnie de Marthon (Charente)
et dont plusieurs gravures sont reproduites, la Revue de Sain-
tonge et d'Aunis publie enfin une étude historique sur la baron-
nie de l'île de Ré, où M. Phelippot, complétant les travaux des
docteurs Kemmerer et Atgier, démontre que le comte de
Pusigneux ne fut pas le dernier seigneur delà baronnie ré-
taise, laquelle fut saisie par l'état en 1790, et vendue 124.000
francs à Pierre-Polycarpe Fournier des Ormeaux, ancien
maire de Saint-Martin, dépouillé lui-même de ses privilèges
en 1792. »
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— 4 —
La Revue épigraphiqiMe du midi de la Fraince (n<* 86, juillet-
septembre) a publié Epitaphe chrétienne datée de l'an Slk de
notre livraison de juillet, « estampage et copie communiqués
par M. le capitaine Éspérandieu, professeur à l'école militaire de
Saint-Maixent. »
La Revue de l'art chrétien de novembre, p. 618, reproduit la
même note signée « Emile Espérandieu », Epitaphe deMustella,
datée de Van 374, avec la gravure de notre livraison de juillet.
Trois journaux de Paris ont reproduit Le marquis de Monta-
lembert de notre confrère, M. de La Morinerie, qui a paru dans
notre numéro de septembre.
La Gazette des bains de mer de Roy an, Mémorial de Saintes,
etc., du 7 novembre, ont reproduit « une intéressante chronique
de la Revue de Saintonge, par M. Jules Pellisson : Bakac,
Thiers, Alfred de Vigny devant les électeurs charentais. »
Le Bulletin religieux du 18 décembre a reproduit notre ar-
ticle du 1" juillet sur les Basiliques mineures.
Le Polybiblion d'octobre a reproduit le sommaire de la Revue
de juillet, et celui de décembre le sommaire du numéro de no-
vembre en mentionnant spécialement : Léonard, curé de Ma-
rennes ; Balzac, Thiers et Alfred de Vigny ; Une charte partie ;
La famille Oualle ; Marthon et La baronnie de lîle de Ré.
Le Bulletin de la société historique du Périgord d'octobre
note dans notre numéro de juillet l'article Jeanne d'Albret et la
guerre civile.
Dans la môme livraison est la fin d'un travail. Les seigneurs de
Bergerac et Jeanne de Pons, dame de Bergerac, Montignac, etc.
Consulter à ce sujet le t. xxi des Archives de Saintonge, t. ii
du chartrier de Pons, où se trouvent beaucoup de pièces rela-
tives h ces Pons, seigneurs de Ribérac : Contrat de mariage
(1313) d'Archambaud de Périgord et de Jeanne de Pons ; contrat
de mariage de Renaud de Pons, seigneur de Ribérac (1320) et
de Jeanne d'Albret; testament de Renaud de Pons (1332), vi-
comte de Cariât et seigneur de Ribérac ; donations, transac-
tions, etc.
Le Bibliophile limousin d'octobre cite de notre livraison de
juillet le passage relatif à M"* de Mirabeau, puis la note rela-
tive à Jeanne dAlbret et les Limousins, enfin l'article sur
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— 5 —
Adhémar de Chàbanes (voir à ce sujet, de M. le chanoine Ar-
bellot, dans la Vérité du 20 décembre, un fort bon travail sur
la Notice sur les manuscrits originaux d'Adhémar de C/ia-
baneSy par M. Léopold Delisle) ; dans la livraison de septembre,
les lignes sur le Nobiliaire de Limoges.
Dans ce numéro, M. Claudin a continué son étude sur l'his-
toire de l'imprimerie à Limoges par L'atelier de Paul Berton,
et M. Ducourtieux, les curieux documents, Comment on deve-
nait libraire et imprimeur à Paris au XV IIP siècle. On y ap-
prend aussi que la bibliothèque communale vient de changer
de local : « La toiture était dans un état déplorable, il y a 40 ans ;
l'eau des pluies s'infiltrait le long des murs, et çà et là, des fui-
tes d'eau se déclaraient tout-à-coup. » Enfin, Tan dernier, vint
l'effondrement qui ne blessa que des livres. Il a fallu cette ca-
tastrophe pour qu'on songeât que les lecteurs eussent pu avoir
le sort des volumes. Nous connaissons une bibliothèque — ne
serait-ce pas à Saintes? — où il n'y a encore que les plâtres du
plafond qui sont tombés. Attendons un peu; ce sera le tour du
plafond lui-même et du toit.
Le Conservateur de Marennes du 14 novembre publie le som-
maire de notre livraison de septembre, et après avoir signalé
particulièrement la lettre de François, marquis de Chasseloup-
Laubat, au baron de Garante, et datée de Marennes le 12 juillet
1816, page 318, mentionne la note sur les Giraud, de Dolus en
lîle d'Oleron, et Loubert, également en l'île d'Oleron, à Saint-
Georges; la communication de M. de Richemond sur l'aveu de
la baronnie de Didonne, rendu au roi en 1406; sur le marquis
de Montalembert et son second mariage, « qui nous appartient
par sa mère, Marie-Jeanne Vigier, des Vigier de Tresleboys en
l'ile d'Arvert » ; le mémoire sur les enseignes, le commerce et
l'industrie en Saintonge et en Aunis — « à ce sujet nous nous
permettrons de signaler une vieille enseigne aux abords de
Royan, dont le souvenir est encore vivant : au vieux poirier. »
— Enfin a les collaborateurs ou correspondants de notre journal,
à Dolus, ne pourraient-ils pas répondre d'une façon précise à la
question posée dans la jReuue, sur l'apparition d'une croix lu-
mineuse dans Tile d'Oleron, le 15 avril 1705? Les registres pa-
roissiaux en particulier, s'il en existe, ne pourraient-ils pas
corroborer l'information de la Revue ? En ce cas, Dolus n'aurait
rien à envier à Migné. »
Et l'auteur ajoute : a II est peut-être un peu tard pour par-
ler du numéro de septembre de la Revue de Saintonge ; mais
les vieilles bonnes choses ne sont-elles pas comme les vieux
bons vins, toujours d'actualité ? »
Le Tout Bordeaux du 20 novembre signale, d'après notre nu-
méro deseptembre, « un intéressant procès intenté parM. Jean-
Louis Dexmier de Saint-Simon, comte d'Archiac, à M. de Bour-
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— 6 —
deille, fils du marquis de Bourdeille, parce qu'il a relevé depuis
quelques années le titre de marquis d'Archiac. » L'auteur
ajoute : « Les Bourdeille tenaient cette terre de Jaquette de
Montberon, fille de la dernière Archiac de la branche aînée, et
c'est en tant que seigneurs de cette terre qu'ils obtinrent une
érection en marquisat de la baronnie d'Arcniac, par lettres pa-
tentes de mai 1609. Or, on sait que le conseil d'état ne recon-
naît que les érections. Le jugement du tribunal de la Seine
semble donc contraire à la jurisprudence de cette juridiction. »
La Revue historique de Vouest d'octobre remarque dans notre
livraison de septembre : La propriété du nom d'Archiac, Le
culte de sainte Radegonde en Saintonge, Le marquis de Mon-
talembert et son 2* mariage, « les très curieuses Nofes de M. Ju-
les Pellisson sur les enseignes^ le commerce et l'industrie en
Saintonge et en Aunis, »
Les Annales du midi d'octobre 1897 notent dans les 3 dernières
livraisons de 1896 : 1® Inscriptions campanaires. Lettres de La-
fayette, Chasseloup-Laubat et Garesché ; 2** Registres parois-
siaux de Périenac, Les compagnes de Manon Lescaut; 3** La
disette de 1789, Des lettres du comte de Jarnac.
La Charente-Inférieure du 10 novembre rend compte de la
Revue « qui traite de tous les ouvrages composés ou imprimés
dans la région; en outre, elle contient des notes sur l'état civil,
sur l'archéologie, la généalogie des familles, et des variétés,
renseignements concernant aussi bien la Saintonge que l'Aunis.»
On signale les communications faites à la Sorbonne par les
Rochelais et les Saintais, « des notes sur le commerce et l'indus-
trie en Saintonge et en Aunis ; les généalogies des familles
Fleuriau et Oualle ; une étude historique sur la baronnie de
l'île de Ré... Cette publication se recommande assez par elle-
même pour que je n'aie pas ici à en faire l'éloge ; elle est la
seule qui paraisse régulièrement dans ce département, où il ne
manque pas de documents encore inédits, utiles aux travail-
leurs comme pouvant intéresser des curieux. »
AVIS ET NOUVELLES
Le 15 janvier, à deux heures, au siège de la société, cours
National, 99, à Saintes, aura lieu une réunion générale de la so-
ciété. Ordre du jour : renouvellement pour deux ans des mem-
bres du bureau, du comité de publication et du conseil d'ad-
ministration ; compte rendu du trésorier, rapports, lectures,
communications diverses.
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Le soir, à 8 heures, séance publique de lectures : Le comte
Lemercier; L'amiral La Touche-Tréville, par M. Léon Moinet ;
Les cartes de visite saintongeaises, par M. Jules Pellisson, etc.
Ceux de nos confrères qui auraient des lectures ou commu-
nications à faire sont priés d'en avertir le président.
Une circulaire (6 décembre 1897) du ministère de l'instruction
publique rappelle que le congrès des sociétés savantes aura
lieu les 12, 13, 14 et 15 avril prochain; et le samedi 16, la
séance générale de clôture, dans le grand amphithéâtre de la Sor-
bonne, sera présidée par le ministre. Ceux des membres de la
société des Archives qui voudront y assister devront faire con-
naître leur désir au président avant le 25 janvier. (Voir Revue,
XVII, 314.) Ils recevront une lettre d'invitation pour se rendre
au congrès. Sur la présentation de cette lettre, la gare de départ
délivrera, du 3 au 15 avril seulement et pour Paris, sans arrêt
aux gares intermédiaires, un billet ordinaire de la classe qu'ils
désigneront. Le chef de gare percevra le prix entier de la place
en mentionnant sur la lettre la délivrance du billet et la somme
reçue. Ils obtiendront ainsi, au retour, un billet gratuit de Paris
au point de départ, de la même classe qu'à l'aller, du 16 au
21 avril inclusivement.
La table du XVII* volume de la Revue (1897) sera expédiée
avec la livraison de mars.
Le XXVI* volume des Archives historiques de la Saintonge et
de VAunis sera mis en distribution dans la première quinzaine
de février 1898. Il contient la deuxième partie des délibérations
de l'échevinage de Saint- Jean d'Angély, 1396-1411, si impor-
tantes pour la vie municipale d'une ville au xv*" siècle, les mœurs,
les usages, les libertés, les faits de guerre, et aussi la lan-
gue. C'est l'œuvre de Denys d'Aussy, dont M. Saudau, l'historien
de Saint-Jean d'Angély, a bien voulu revoir les épreuves. Le vo-
lume est terminé par la table des matières des tomes xxi-xxvi,
qui n'avait pu paraître dans le xxv*.
Ce volume, comme les précédents, est expédié directement
aux souscripteurs qui ont payé le prix d'un colis postal, 85 cen-
times. Pour les autres membres, leur exemplaire sera déposé
chez nos correspondants, où ils le devront réclamer : A Paris,
chez M. Picard, libraire, rue Bonaparte, 82 ; à Angoulême, chez
M. Paul de Fleury, archiviste, à la préfecture ; à Bordeaux, chez
M. Péret, 13, cours de l'Intendance ; à Cognac, chez M. Callan-
dreau, notaire ; à Jonzac, chez M. Gaboriau, imprimeur ; à
La Rochelle, chez M. Georges Musset, bibliothécaire, à la biblio-
thèque, rue GargouUeau; àMarennes, chezM'"*Gautier-Abran,
libraire ; à Niort, chez M. Clouzot, libraire, place des Halles ; à
Pons, chez M. Charroppin, pharmacien ; à Uochefort, chez
M. Allègre, ancien notaire, rue Martrou, 6 ; à Saintes, chez
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— 8 —
M. Audiat, à la bibliothèque ; à Saint-Jean d'Angély, chez
^r r, , . ^ ^^^ chez M- Lussaud, pharmacien.
la faculté de médecine de Bordeaux, M. le
de Saint-Pierre d'Oleron, professeur sup-
e médecine de Marseille, a obtenu le prix
es), pour son mémoire sur les pleurésies avec
?, l'académie de médecine a donné, sur le
.), à titre de récompense, 200 à MM. les doc-
îcin principal, et Vincent, médecin en chef
chefort, pour leur Statistique médicale de la
'intérieur, sur la proposition de l'académie
cerné une médaille de bronze à M. le doc-
specteur des enfants assistés de la Charente-
m travail, Hygiène de l'enfant,
Lufrun, médecin à Saint-Pierre d'Oleron, a
le médaille d'argent pour son rapport sur les
it-Pierre en 1896, et M. le docteur Legros,
lille de bronze pour son rapport sur les épi-
lissementde Rochefort en 1896.
sciences et lettres de Bordeaux a décerné
à notre confrère, M. Dast Le Vacher de
isemble de ses travaux.
président de la république (3 juin 1897),
)osition du grand-chancelier de la légion
on frère, M. Anatole de Bremond d'Ars, con-
Finistère, a été autorisé à accepter et porter
findeur de Tordre de Pie IX, que sa sainteté
it conférée par bref du 25 septembre 1896.
remond d'Ars, chevalier de la légion d'hon-
de 35 ans, et déjà chevalier de Malte et
, avait fait partie en 1893 du comité interna-
équeslres pontificaux constitué à l'occasion
1 de notre saint-père le pape, et, en 1894, il fut
idents du comité français pour le premier
lissance de Pie IX (l).
document, le texte latin de ce bref pontifical qui con-
»te cette nouvelle décoration :
x)lio-Mariœ-Josepho, comiti de Bremond d'Ars, mar-
;cTB FiLi, salutem et apostolicam benedictionem. Prœ-
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— 9 —
Par décision épiscopale du 13 décembre, notre confrère, M.
Jean-Baptiste Merlet, curé-doyen de Saint-Hilaire de Villefran-
che, a été nommé, avec approbation unanime, chanoine hono-
raire de la cathédrale de La Rochelle.
Notre confrère, M. Emile Garnault, Térudit historien du com-
merce rochelais, vient, au concours ouvert par la société de
l'encouragement professionnel et technique des pêches mari-
times, à Paris, sur l'étude, pour un port français, des conditions
de Tindustrie de la pèche, d'obtenir le prix donné par le mi-
nistre de l'instruction publique, consistant en deux belles gra-
vures, reproductions de tableaux des peintres Ed. Détaille et
Jules Breton-Carrières.
Notre confrère, M. B. Girard, commissaire de la marine en
retraite, consul de Grèce pour les départements de la Charente-
Inférieure et de la Vendée, a été nommé commandeur de l'ordre
de la milice du Christ et officier de l'ordre du mérite civil de
Bulgarie.
Par arrêté du maire de Cognac, en date du 4 novembre 1897,
notre confrère, M. Alexandre Pellisson, négociant, a été nommé
conservateur du musée municipal, en remplacement de M. Ga-
briel Cor, démissionnaire, qui est nommé conservateur hono-
raire.
Le 14 novembre, en l'église de Nieul-lès-Saintes, la jeune
société de trompes de chasse « La Saint-Hubert », de Saintes, a
célébré avec grande solennité : messe en musique, fanfares,
sermon, discours, banquet et toast, la fête de son patron, et
siantes quœ te ornant animi non minus quam ingenii dotes, utpote qui
scriptis ecclesiœ jura adseris ac propug^as, catholica provehis opéra, tem-
pla Dei injuria temporis fatisccntia vel prorsus dclapsa restiluis, con-
stanti denique romanam cathcdram prosequeris obsequio, alque ita nobile
tuum ^nus recte factorum laude maçis magisque illustras, Nos quodam-
modo impellunt ut honoribus jam tibi pro meritis delatis, peculiare benevo-
lentiœ Nostrœ documentum adjiciamus. Quare te a quibusvis exconimuni-
cationis et interdicti, aliisque ecclesiasticis sententiis, censuris et pœnis,
si quas forte incurreris, hujus tantum rei gratia absolventcs et absolutum fore
censentes, hisce litteris equitem commendatorem Piani ordinis facimus, con-
stiluimus, renuntiamus, teque in splendidissimum eumdem equitum cœtum ac
numerum referimus. Tibi ideo, dilecte fili, concedimus, ut propriam equitum
hujus ordinis vestem induere, ac proprium item majoris moduli insigne,
quod tœnia serica cœrulei coloris, duplici linea rubra extremis oris distincta,
collo circumducta dependeat, gestare libère liciteque possis ac valeas. Ne
quod vero discrimen tam in veste ^uam in hujusmodi insigni gestandis con-
tingat, appositum schéma tibi jussimus tradi.
Datum Romœ apud Sanctum Petrum sub annulo piscatoris, die xxv sep-
tembris ifDCccxcvi.
Ponlificatus nostri anno decimo nono.
Pro Dno card, de Raggiero :
NicoLAOs Marimi, subit, »
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- 10-
a été reçue très cordialement par son président d'honneur, notre
confrère, M. Théodore Guillet, maire de Nieul.
Le 28 novembre, à l'occasion de la Sainte-Cécile, notre con-
frère, M. Pannetier, organiste de Saint- Vivien à Saintes, et M"*
Pannetier ont fait exécuter un oratorio d'un grand effet, Jeanne
d'Arc, que le cardinal Thomas avait commandé à M. Lenepveu
et qui eut un si grand succès à Rouen.
Le 14 novembre, M. Tabbé Gaillard, curé deFenioux,a béni
l'élégant clocher de son église, monument remarc^uable, dont
la restauration venait d'être achevée sous la direction de M. Ba-
lue, architecte du gouvernement, et M. Rullier, architecte de
l'arrondissement. La fête a été solennelle : chants, musique,
discours. M. l'abbé Grateau, curé-doyen de Saint-Savinien, pré-
sidait la cérémonie. A la fin de la messe, il a fait l'historique
des églises chrétiennes, et M. Gaillard lui a répondu en remer-
ciant lous ceux qui avaient contribué à la restauration de ce
délicat monument et à l'éclat de cette fête religieuse. Ce clo-
cher, œuvre d'un art si délicat, attirera désormais la visite
de tous les archéologues et de tous les amis de Tarchitecture
romane.
Le 2 novembre, a eu lieu à Chermignac la translation, dans le
nouveau cimetière, des restes de Jean Lintilhac, ancien curé de
la paroisse, inhumé d'abord près de la croix hosannière, puis
transporté dans le cimetière neuf. A cette occasion, le maire,
M. Georges Vallein, à qui le curé avait cédé la parole, a, devant
une foule nombreuse et tout le conseil municipal, rappelé la vie
du vieux curé dont la mémoire était encore vivante parmi les
anciens de la paroisse, et quelques faits d'histoire.
Jean Lintilhac, né au pays d'Auvergne dans les environs d' Au-
rillac en 1751, fut nommé en 1782 parle chapitre de Saintes
vicaire perpétuel de Saint-Quentin de Chermignac dans l'archi-
prêtré de Pons, dont le revenu était de 800 livres. Il succédait à
Charron, originaire des Guillots, même commune, qui avait
exercé 28 ans le ministère et fut enterré dans le chœur de l'église.
Il s'acquit vite l'estime de ses paroissiens, et à la formation des
municipalités, il fut élu conseiller municipal. Il eut la faiblesse
de prêter, comme son voisin Jacques Gourgues, le serment à la
constitution civile du clergé ; cette condescendance ne le sauva
pas. Il ne tarda pas du reste à reconnaître sa faute et rétracter
son serment. Obligé de fuir, il se cacha quelque temps à La Ber-
landerie, chez La Guiarderie où il disait secrètement la messe.
Puis, la persécution devenant plus cruelle, et craignant de com-
promettre ses hôtes, il partit pour l'Auvergne, déguisé en char-
retier. Quand il crut à un peu de répit, il revint; mais la muni-
cipalité, par crainte, lui refusa l'entrée du presbytère. La fa-
mille Picard lui donna l'hospitalité à La Clochetterie de The-
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— 11 —
nac ; de là il prodigua les secours de la religion aux deux pa-
roisses de Chermignac et de Thenac, qui avait eu Peyre pour curé
intrus. Officiellement curé de Chermignac en 1803, il se fixa à
Thenac où il résida 22 ans. Un jour, un différend s'éleva à propos
de réparations au presbytère. Les habitants de Chermignac
s'empressèrent d'aller chercher le curé et ses meubles, et l'em-
ménagèrent chez eux. En 1832, Letard fut chargé de la paroisse
de Thenac ; Chermignac suffisait aux forces de Lintilhac, et même
en 1842 Letard lui fut donné comme coadjuteur. En 1844, le
vieillard s'éteignit à 93 ans. Sur sa tombe on grava l'inscription
suivante : hic jacbtjoannes lintilhac chermignac parochus. bo-
NDM CBRTAMEN CERTAVIT ET CURSUM CONSOMMAVIT. Il CUt pOUr SUC-
cesseur a le brave et vertueux Nicolleau ».
L'orateur a ajouté quelques réflexions fort sensées : « Dans tout
un siècle il n'y eut que quatre curés à Chermignac : Archam-
baud, Clemenceau, Blanc et Charron, qui, rien que par la durée
de leur ministère, acquirent une grande influence sur la popula-
tion; à quoi il faut ajouter la présence des familles de labourgeoisie
lesMagistel, La Ouiarderie, LaLigerie, Favre, Mareschal, Ar-
naud. Elles vivaient au milieu de la population avec laquelle
elles avaient des rapports constants, lui faisant partager ses sen-
timents chrétiens.Une étroite communauté de vues, une parfaite
entente des intérêts communs s'établit dans cette grande famille
des habitants de Chermignac, si bien que les différends étaient
rares, et qu'on en parlait comme d'une paroisse réputée pour son
bon esprit. Mais si la classe dirigeante faisait son devoir et prê-
chait d'exemple par la régularité de ses mœurs, il n'y avait pas
moins d'honnêteté dans la classe des travailleurs ; il y avait des
familles de vieille souche dont les traditions de haute probité
étaient respectées : La Treuille, Doré, Coudin, Minaut, Tapon,
Gautier, Lambert, Davril, Allaire, etc. » Et il termine par un
hommage rendu aux successeurs de Lintilhac: a Nicolleau, hom-
me de tact, de savoir et de bien, avec une bonté de cœur qui
rendait sa parole persuasive ; » Aunis, mort jeune après une
courte maladie, qui, pendant dix ans, avait su gagner l'affection
de ses paroissie'ns. « Je ne parle que des morts. Puis-je oublier,
monsieur le curé, que vous êtes venu, vous aussi, prendre une
place dans le cœur de cette population?... » Inutile d'ajouter
que cette page d'histoire, semée de si justes pensées, a été fort
goûtée de la foule et a produit une heureuse impression. Ah !
si messieurs les orateurs sacrés, si messieurs les curés et pré-
dicateurs savaient le profit qu'ils peuvent tirer pour leur minis-
tère de la connaissance de 1 histoire locale et combien a plus
d'autorité une parole appuyée d'un fait topique !
A Marennes, M. le pasteur Nazelle a commencé la publica-
tion du Protestant marennaiis. C'est, croyons-nous, le 5® pério-
dique publié dans cette ville.
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— 12 —
Le Bulletin d'autographes à prix marqué d'Etienne Chara-
vay (rue de Furstemberg, 3, à Paris), dans son numéro d'oc-
tobre, annonce à 10 francs, de «Jean-Baptiste Mercier-Dupaty,
magistrat célèbre par son humanité, auteur des Lettres sur
l'Italie, né à La Rochelle », une lettre aux membres du musée de
Bordeaux (Paris, 6 octobre 1786), « où il les remercie de Tavoir
admis dans leur société. Il leur envoie ses mémoires concer-
nant trois infortunés innocents condamnés à la roue et déclare
que les magistrats bordelais sont incapables de pareilles erreurs :
« Jamais les magistrats qui aiment les lettres et qui fréquen-
» tent les muses ne seront inconsidérés ni barbares. »
Conférences. — Le 6 novembre, à Marans, Le drapeau, par
M. Dufour, instituteur public ; le 7, à La Rochelle, et le 21 à
Saint-Georges des Coteaux, La mutualité, par M. Lauraine,
avocat à Saintes ; le 8, à La Rochelle, L'aveiiir et la carrière
de nos enfants, par M. Petitbon ; le 14, à Bussac et à Saint-
Vaize, le 21 à Vénérand et au Douhet, puis à Chaniers, Font-
couverte, Ecurat, etc.: La république, son œuvre, sa situs,tion,
son avenir, par M. Alexis Fruit, rédacteur en chef de Vin-
dépendant de la Charente-Inférieure, conférence publiée en
supplément dans V Indépendant dix 16; le 14, à Bourcefranc,
Les bienfaits de la mutualité, par M. le docteur Cornet ; le 14,
à Saint-Fort sur Gironde, Prévoyance et mutualité, par M. Al-
cide Robert, directeur du journal Le Peuple; le 15, à Roche-
fort, et le 17, à La Rochelle, Madagascar et ses ressources, par
M. Paul Locamus, créateur des usines de conserves de Diégo-
Suarez ; le 21, à Rochefort, Situation politique et réformes ré-
publicaines, par M. Lucipia, conseiller municipal de Paris, et M.
Fontan, bibliothécaire-archiviste de la marine sous le minis-
tère Lockroy ; le 18, à Saint-Jean d'Angély, Gambetta, le pa-
triote, le tribun, l'homme d'état, par M. Chéneau, avocat.
M. Maximilien Tiple, instituteur à Royan, a fait le 28 novem-
bre, à l'école Gambetta, à Royan, une conférence, François Cop-
pée et son œuvre populaire, que publient la Gazette des bains
de mer de Royan et le Mémorial de Saintes du 5 décembre.
L'auteur rappelle que, d'après la généalogie dressée par M. Louis
Audiat dans la Revue de Saintonge et d'Aunis, M. Coppée est
Saintongeais par son grand-père maternel, François-Pierre
Baudrit, né en 1754 à Boutenac, dont l'une des cinq filles, Rose-
Louise Baudrit, épousa en 1825 Alexandre-Joseph Coppée, em-
ployé au ministère de la guerre et père du poète. L'œuvre du
poète voulait être appréciée par un poète, et M. Tiple, par le
caractère de son talent, avait tout ce qu'il fallait pour le faire
admirer de ses auditeurs.
Errata. — Revue, t. xvii, page 311, dernière ligne, lire c Marie-
Françoise-Grégoire de Blésimare. » — Page 397, article Varin :
Le 23 (?), est décédé à Crouttes, arr. de Château-Thierry,âgé de
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— 13 -
76 ans, Pierre-Adolphe Varin, dessinateur. Il était né à Châlons-
sur-Marne le 21 mai 1821. — Page 398, 13* ligne, lire : sieurs
de Bessé » pour Prisse. — Page 407, 2* paragraphe, 3* ligne,
lire : Bonin, « prêtre de la congrégation des prêtres du Saint-
Sacrement fondée par le P. Eymard. » — Page 425 : une charte-
partie, ligne 13, le mot chose oublié ; lire : « semble chose
éminemment curieuse. »
A TRAVERS LES REVUES
Dans la Revue du clergé français du 15 octobre, M. Tabbé
Lorrain donne de très intéressants détails sur Mgr Landriot
pendant l'occupation allemande.
Une plaquette d'Agrippa d'Aubigné (1621-1650], imprimée à
l'époque où elle a paru, réimprimée comme inédite en 1873 dans
le 1. 1«', p. 501 des Œuvres complètes (sans V Histoire universelle)
de Théodore Agrippa d'Aubigné, a été rééditée, page 53, par M.
Weiss dans le Bulletin de la société du protestantisme, n^ du
15 octobre, Lettre au roi par trois gentilshommes vieillis au
service du roi Henri le Grand, « pages, dit l'éditeur, des plus
belles et des plus fortes qui soient jamais sorties d'une plume
huguenote. »
Le Bulletin de la société archéologique de la Touraine, 2« tri-
mestre de 1897, p. 120, signale, dans notre 1'* livraison de 1897,
la dissertation sur les piles romaines delaSaintonge, et, p. 167,
des renseignements sur le château et la pile de Cinq-Mars —
lisez Saint'Mard (1).
Les Mémoires de la société d'émulation du Jura, volume
1895-1896, publient les registres de la société populaire pendant
la révolution, par M. Libais, archiviste du Jura, et le volume de
1897, YInstructionprimairedans le Jura pendant la révolution,
par le même. Nous signalons ces deux travaux à ceux qui s'in-
téressent à ces questions.
he Monde moderne de décembre, outre Les quarante fauteuils
de Vacadémie française avec portraits des 40 actuels, Sainf-
Emilion, ville si curieuse par ses monuments reproduits ici et
(1) L'auteur y parle d'un < Jacques Pirier, notaire, commissaire à Térier ». Ce
<f commissaire à Térier », évidemment pour terrier devait être le coUégue de
cet autre notaire c[ui sign^ait un vidimus et dont un historien saintongeais a indi-
qué ainsi le domicile : f Herpin, notaire à Vidimé, » Ce lieu, comme disait
Pierre-Damien Rainguet à pro{>08 du quint, « nous est présentement inconnu.»
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- 14 —
où la société des Archives devrait bien faire une excursion,
Napoléon et Béranger, étude sur Tinfluence des chansons de
Déranger, au point de vue du second empire, et sur Music-Hall
derrière le rideau, publie une étude de M. Emile Bayard sur
notre confrère, M. William Bouguereau, né à La Rochelle le
30 novembre 1825, avec reproduction de 15 de ses tableaux;
elle se termine ainsi : « En 1876, M. Bouguereau entre à l'insti-
tut; il est aujourd'hui commandeur de la légion d'honneur.
Favorisé par les honneurs qu'il ne rechercha jamais, ennemi
des basses compétitions, gâté par la fortune qu'il a vu venir à
lui, placide, comme il l'avait désirée sans joie, l'artiste n'a ja-
mais changé dans ses goûts modestes et sa tranquilité. C'est
dans cette conscience et dans cet amour de la pureté du beau
démontrée par M. Bouguereau que l'on trouvera la preuve de
l'admiration sincère que nous avons pour le célèbre artiste dont
nous venons de dépeindre la brillante carrière. »
Le Bulletin de la société de géographie de Rochefort (juillet-
septembre 1897), avec des correspondances, nouvelles, faits géo-
graphiques, comptes rendus de l'académie des lettres de Metz,
du congrès national, du congrès colonial, du congrès des orien-
talistes, des sociétés savantes, etc., nous apporte Quelques an-
nales de la ville de La Rochefoucauld, par M. J. Fermond, qui
nous avait déjà donné en 1894 la monographie du château.
« Les faits de cette nouvelle étude sont extraits de : Mémoire
de ce qui s'est passé dans la ville de La Rochefoucauld du
temps des troubles de la religion, par Jean Pillard, alors cha-
noine de la collégiale de cette ville ; Livre domestique de la
famille Delage de Luget ; Chronique protestante de VAngou-
mois, par V. Bugeaud ; Bulletin de la société archéologique et
historique de la Charente, et de vieux documents que je pos-
sède. » Il y a quelques pièces inédites curieuses : Testament de
Pierre Massé, curé de La Rochefoucauld (9 juin 1752), qui déclare
a reconnaître et respecter les miracles opérés par le saint diacre
Paris » ; le procès-verbal du massacre (20 vendémiaire an xiii)
par les soldats du bataillon du midi ; arrêt du parlement (4 mai
1781) supprimant certains jeux à Cognac, Cellefrouin, Rouillac,
Saint-Cybardeau ; et aussi les mêmes erreurs que nous avons
déjà signalées (Revue, xvi, 3 16) relatives à Fontan qu'on s'obstine
à faire l'architecte du château, à Benjamin de Daillon. Il faut y
ajouter Jean Léchelle, que l'auteur dit, p. 174, né à Puyréaux,
canton de Mansle, le 2 avril 1760, et p. 169, à La Rochefoucauld,
tandis que la Revue du Bas-Poitou de 1895, p. 377, le fait naître
à Beaupréau (voir jReuue de Saintonge, xvi, 169), maître d'ar-
mes à Saintes, fait général en chef de l'armée républicaine contre
les troupes royalistes de la Vendée.
A quand des articles semblables sur Rochefort ?
Len* 267 (21 novembre 1897) des Contemporains est consacré
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- 15 —
par M. Oh. d'Avone à « Henri de Verthamon, porte-drapeau du
Sacré-Cœur à Patay, 1833-1870 », né à Bordeaux d'une famille
noble du Limousin, fils de Martial-Maurice-Edmond, marquis
de Verthamon, et de Marie- Amélie de Piis. Henri fut à 10 ans
(1843) élève de l'institution diocésaine de Pons fondée en 1822
avec son petit séminaire autorisé par décret en 1828, et devenue
institution libre de plein exercice en 1838, établissement mixte
où Ton préparait au sacerdoce et aux carrières libérales jusqu'en
1839 où le nombre considérable des élèves fit qu'on sépara complè-
tement les deux éléments sauf pour les classes. Deux de ses frè-
res vinrent l'y rejoindre : Arthur et Déodat, mort le 4 juillet 1895.
Puis ils allèrent chez les jésuites à Brugelette. Henri fit ses étu-
des de droit à Paris en 1863, puis revint chez ses parents au
château de Castéra. A l'appel du colonel de Becdelièvre, il s'en-
gagea dans les zouaves pontificaux. L'auteur le suit dans ses
différentes campagnes, pages émouvantes, et raconte sa mort
héroïque à Loigny, où il tomba tenant le drapeau du Sacré-Cœur.
Des gravures ornent ce beau récit: une vue de Pons, le drapeau
du Sacré-Cœur, le portrait de Henri en zouave de Charette, le
monument élevé à Loigny et celui qui fut élevé à Pons avec son
buste en bronze, œuvre et don de Coiffard, inauguré le 22 juin
1886 avec un discours de l'amiral Juin et de très belles strophes
deM. Georges Gourdon.
A propos du « drame en vers que M. Edmond Rostand a écrit
pour le théâtre de la porte Saint-Martin et pour Coquelin », le
Soleil du 10 décembre publie, au-dessus de la signature de Louis
Schneider, un article sur Cyrano de Bergerac qui, né à Paris,
ainsi qu'en font foi les registres de la paroisse Saint-Sauveur, le
6ou le 10 mars 1619, d'Abel de Cyrano, « escuier », et de demoi-
selle Espérance de Bellanger, gasconna ses contemporains en
se faisant passer pour Gascon, a Sa famille n'était même pas du
Bergerac que l'on connaît, mais d'un Bergerac, une toute petite
bourgade qui faisait partie de la seigneurie des sires de Pons,
en Saintonge, qui passa aux comtes de Périgord, puis fut
vendue à Philippe V de Valois et fut en 1621 rattachée à la cou-^
ronne par Louis XIIL » Eat-ce bien vrai ? Quelle est cette petite *
bourgade ? où est-elle située ? Remarquons que les sires de Pons
étaient seigneurs de Bergerac, chef-lieu de canton de la Dordo-
gne, que Renaud de Pons, seigneur de Bergerac, devenu sei-
gneur de Bergerac par son mariage avec Marguerite, fille d'Hélie
Rudel, accorda en 1254 une charte de commune à cette ville, et
que toutes les pièces qui concernent les Pons (voir Chartrier de
Pons dans les tomes ix et xxr des Archives historiques de la
Saintonge et de VAunis) n'ont jamais parlé que de ce Bergerac.
P.
Nous extrayons du Rapport de Varchiviste de la Vendée, M.
Barbaud, au conseil général, dans la session d'août 1897, les
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— 16 —
notes suivantes qui concernent TÂunis : (Communication de M.
René Valette.)
Inhumations en Téglise de Mouchamps (Vendée) :
D'Antoine Dubois, du village de La Jonchère, qui venait de
travailler à la démolition des murailles de la Rochelle (13 mai
1629);
De vénérable messire Pierre Davoine, prêtre, curé d'Angou-
lins (Aunis), âgé de 50 ans, lequel, passant sur la chaussée de
Mouchamps, avait été entraîné par la violence de Teau et s'était
noyé dans la rivière (21 novembre 1633);
De M°** Marie de La Douespe, veuve de maître Charles Girard
de Villars, médecin du roi et de l'académie royale des belles
lettres de La Rochelle (8 juin 1776).
Le n** 27 (juillet-septembre) du Bulletin de Vassociation des
secours mutuels des chevaliers pontificaux nous apporte un
émouvant discours de notre confrère, M. le vicomte Oscar de
Poli, présidant la distribution des prix du pensionnat Saint-
Joseph de Pont-Sainte-Maxence. Joignons-y une notice nécro-
logique sur Guillaume Mollat, par M. le marquis de Granges
de Surgères, sur le chevalier de Befîroy, par M. le vicomte du
Pin de La Guérivière, et dans la partie bibliographique une
appréciation du volume Les iîochefoucautd, « œuvre magistrale
du savant écrivain qui préside avec tant d'autorité l'importante
société des Archives historiques de Sâintonge,,. Elle abonde
en faits intéressants, notes instructives, actes et documents
inédits. Le chapitre 28 a trait au martyre des deux saints évo-
ques, pages émouvantes qui mettent aux yeux des larmes et
dans le cœur la haine des lâches bourreaux. Le livre se termine
par de nombreuses pièces justificatives et une précieuse table
onomastique », due à M. Henri Joyer.
La Revue du Nivernais^ comme son voisin, le Courrier de
l'Allier, à Moulins, a publié un numéro de Noël. C'est un heu-
reux essai et fort bien réussi. (Prix : 1 fr. 50, à Beaumont La
Perrière, Nièvre.) Vers et prose, noëls anciens et modernes,
airs notés, 22 illustrations inédites, eau forte, aquarelle, ethno-
graphie, phototypie, tout se réunit pour faire de cette publica-
tion un petit résumé de l'art sous ses diflérentes formes. Si
l'on s'étonne, je dirai que le directeur de la Revue est M. Achille
Millien.
Le Bulletin héraldique de France, dans sa livraison de
mars 1897, parue fin septembre, s'occupant, page 142, des
maréchaux de France (suite), en arrive à Joseph-Henri Bou-
chard d'Esparbès de Lussan f canton de Tonnay-Charente), dit
le vicomte, puis marquis d'Auoeterre (canton de l'arrondisse-
ment de Barbezieux), né en 1714, maréchal de France en 1783,
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- 17-
mort à Paris le 28 août 1788, sans enfants de sa cousine Fran-
çoise Bouchard d'Esparbès de Lussan d'Aubeterre, fille du
comte de Jonzac ; et à cette occasion Tauteur fait la généalogie
des Bouchard d'Aubeterre d'après La Chesnaye des Bois et
Beauchet-Filleau.
Dans le Centre médical et pharmaceutique du 1" novembre
1897, notre confrère, M. PaulFabre, de Commentry, membre cor-
respondant de Tacadémie de médecine, achève 1' « Essai bio-
graphique sur l'anatomiste Jean-Baptiste Canano (1515-1579) »,
qu'il avait commencé dans la livraison de septembre sur Un
émule d'André Vésale au XVP siècle^ et qu'il termine en ces
termes : « Par sa découverte des valvules des veines, Canano,
trop méconnu et souvent oublié, mérite d'être honorablement
compté parmi les précurseurs de Guillaume Harvey. Il prépara
la découverte de la circulation du sang. »
Signification du mot sieur, — Que de gens ont été choqués
de ces expressions d'anciens titres : « Nous, bourgeois, manants
et habitants de la ville de Saintes », ou de cette expression
moderne « le sieur A... ! » C'est le sort -des mots qui vieillissent
comme nous et changent aussi en vieillissant : le sieur est
disgracieux maintenant, et manants n'est plus qu'un terme
injurieux ; c'étaient jadis des mots très honorables et qu'on
était fier de prendre. M. l'abbé Arbellot, avec sa science habi-
tuelle, a fait une petite dissertation fort instructive sur ce sujet :
Du titre de bourgeois et du titre de sieur suivi d'un nom de
fief ou de domaine. (Limoges, Ducourtieux, 1897, in-8'*, 15 p.)
Le mot bourgeois était distinctif et honorifique ; il indiquait
qu'on appartenait à une classe sociale au-dessus des artisans et
du peuple ; on pouvait être bourgeois et marchand ; on ne pou-
vait être noble et marchand. Dans le principe, le mot sieur,
abréviation de seigneur^ était l'apanage exclusif de la haute
noblesse ; au xvi* siècle, il fut adopté par la petite noblesse, puis
par la bourgeoisie ; il signifiait propriétaire : œ GeofTroy, sieur
du Coudret et des Arènes », ou « Bretinaud, sieur de Méré et de
Saint-Seurin. » Le mot sieur, vers le milieu du siècle dernier,
devenu commun, fut remplacé par seigneur, puis disparut tout
à fait : « Poitevin de Moléon. » Le de même qu'on croyait, qu'on
croit encore nobiliaire, fut proscrit sous la révolution ; et bien
des gentilshommes authentiques ou des i^oturiers reprennent
maintenant ce de qui n'indiquait primitivement qu'un posses-
seur de fief ou de domaine et qui bien souvent ne servait qu'à
distinguer les membres d'une même famille : Boileau des
Préaux, Caronde Beaumarchais ; Condillac et Mably étaient deux
frères : l'un Etienne Bonnat de Condillac, l'autre Gabriel Bonnat
de Mably.
En Saintonge, il y eut un fait assez singulier qui regarde un
de nos archéologues les plus connus. A la naissance (20 juillet
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— 18 -
17V2) de Jean-César- Alexandre Ohaudruc, appelé le baron Chau-
druc de Crazannes, auteur des Antiquités de Satintes, le curé
refusa d'enregistrer l'enfant sous le nom de Chaudruc de Cra-
zannes, prétendant que les gentilshommes avaient seuls le droit
d'ajouter à leur nom celui de leur terre [Deux victimes dessep-
tembriseurs, page 89). Un jugement du présidial lui donna tort.
Pour les Chaudruc de Crazannes, voir la Revue de Saintonge,
XII, 105.
VARIÉTÉS
I
LES PÉNÉTRBAU DE l'iLE DE RÉ
Dans sa critique de la réponse, par M. le docteur Kemmerer
à M. le médecin-major Atgier, à propos de son travail sur les
Chartes seigneuriales de l'île de iîë, critique insérée dans la
dernière Revue de Saintonge et d'Aunis (1" novembre 1897, p.
433-448), M. Théodore Phelippot donne en note, à la page
440, pour la famille Pénétreau, une filiation que nous avons des
raisons de croire inexacte. D'après lui, Jean-Simon Pénétreau
des Augiers, capitaine au régiment de Poitou-infanterie, che-
valier de Saint-Louis, décédé à Saint-Martin le 28 mars 1796,
et qui avait épousé à Sainte-Marie, le 13 novembre 1752, Marie-
Françoise-Esther Souchard, était fils de a Jean-Denis, notaire
seigneurial et procureur à Saint-Martin, et petit-fils de « mes-
sire et honorable homme Pierre Pénétreau, écuyer, capitaine
des milices bourgeoises et procureur général des manants et
habitants de l'île de Ré ».
Ces assertions ne sont pas précisément d'accord avec les
données du registre de la paroisse de Sainte-Marie, dans lequel
l'acte de baptême, à la date du 4 août 1753, de Jean-Simon
Pénétreau des Augiers, fils de Jean-Simon et d'Esther Sou-
chard, indique que l'enfant eut pour marraine «Charlotte Bour-
deau, aïeule». Or, Charlotte Bourdeau était la femme de
Jean-Pierre Pénétreau, « négociant», et non celle de Jean-Denis,
le notaire seigneurial et procureur à Saint-Martin. Ce dernier
n'était donc. pas l'aïeul de Jean-Simon, pas plus que Jean-De-
nis n'était son père.
D'autre part, M. Th. Phelippot dit écuyers les membres
qu'il cite de cette famille, alors que nous n'avons relevé cette
qualification pour aucun d'eux.
Enfin, il ne donne qu'un frère et une sœur à Jean-Simon,
bien que celui-ci fût l'aîné de huit enfants. Aussi pensons-nous
qu'il n'est pas sans intérêt d'ajouter à ces quelques redresse-
ments (errare humainum, même après avoir fouillé « les re-
coins et le mitan »), le tableau généalogique ci-dessous:
Jean-Pierre Pénétreau, « négociant », marié à Charlotte-
Marguerite Bourdeau, veuve de François de Oornouaille (?),
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— 19 —
écuyer, chevalier de Saint-Louis, major de la citadelle de Va-
lenciennes, eut deux fils :
1<* Pierre-Etienne Pénétreau, « négotiant », de la paroisse
de Saint-Martin de Ré, puis entreposeur des tabacs à Marans ;
marié, le 16 juin 1749, avec Marie-Anne Bottelin de Lincé, de
Marans, dont vinrent : a. Charles-Jean-Baptiste Pénétreau de
La Cour, né à Marans le 21 mars 1750, receveur des domaines
à Jonzac, marié, par contrat du 14 juin 1780, avec Marguerite-
Caroline Laverny, fille de Jean-Gaspard , avocat au parlement,
conseiller du roi et son élu au siège de l'élection en chef de
Saintes, seigneur de Crut, et de Jeanne-Euphrosine Keefe ;
Caroline décédée sans enfants, le 7 février 1848 à Saintes ;
6. Simon-Etienne-Amédée Pénétreau, né à Marans le 28 juillet
1751 ; c. Michel-Pierre-Modeste Pénétreau, baptisé à Marans
le 14 janvier 1753 ; d. Pierre-Joseph, né à Marans en 1758, dé-
cédé à Berlin, ingénieur de 1'® classe de la marine, chevalier
delà légion d'honneur, le 31 janvier 1813; e. Simon-Pierre-
Marie, baptisé à Marans le 7 mai 1760 ;
2** Jean-Simon Pénétreau des Augiers, capitaine au régi-
ment de Poitou-infanterie, chevalier de Saint-Louis, décédé à
Saint-Martin le 28 mars 1796. Il avait épousé, à Sainte-Marie,
le 13 novembre 1752, Marie-Françoise-Esther Souchard, qui
lui donna 8 enfants : A. Jean-Simon Pénétreau des Augiers,
baptisé à Sainte-Marie le 4 août 1753; B.Jeanne-Françoise
Pénétreau des Augiers, née à Sainte-Marie le 16 août 1754,
décédée à Saint-Martin le 28 avril 1814 ; mariée à M" Ambroise-
Ignace Gigaux de Grandpré, conseiller du roi et son procureur
au siège de Saint-Martin. Ils eurent: a. Jean-Simon-Hyacinthe
Gigaux de Grandpré, 1779-1780; 6. et c. André et Jean-Casimir
Gigaux de Grandpré, 1780-1780; d. M.-F.-Joséphine Gigaux de
Grandpré, 1781 ; e. Ch.-François-Etienne-Achiile Gigaux de
Grandpré, receveur particulier entrepositaire des tabacs, marié
à Rosalie-Malvina Charrier, 1791-1872 ; C. Jean-Louis Péné-
treau des Augiers, 1755-1840; D. Pierre-Guillaume Pénétreau des
Augiers, 1756 ; E. Louise-Emilie Pénétreau, baptisée à Saint-
Martin le 23 novembre 1761 et décédée le 9 septembre 1830,
veuve de Henri-Louis Leclerc ; F. Marie-Aglaé Pénétreau, 1765 ;
G. Agathe-Sophie Pénétreau, 1767; H. Jeanne-Victoire-Elisa-
beth Pénétreau, 1769-1839.
D'autres membres de la famille Pénétreau, dont la place dans
cette généalogie n'a pu être retrouvée, habitaient, au xvii* siè-
cle, Sainte-Marie et Saint-Martin de Ré : 1** N. Pénétreau, époux
de Gabrielle Pérard, décédée à Saint-Martin le 7 décembre
1700, à l'âge de 78 ans, indication qui ^im^ à 1022 la date de sa
naissance; 2** N. Pénétreau, marié à Saint-Martin, le 17 mai
1686, avec Catherine Guignard, dont il eut 3 enfants : a. Pierre-
Nicolas, le 13 octobre 1687; 6. Martial, le 8 octobre 1689; c.
Jean, le 10 mai 1693; 3* Jean Pénétreau, qui épousa, le 28 no-
vembre 1691, aussi à Saint-Martin, «damoiselle Jeanne Masseau »
qui lui donna, le 11 juillet 1696, un fils, Denis-Nicolas, et décé-
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— so-
da à Sainte-Marie en 1726, ainsi qu'il résulte de Tacte d'inhuma-
tion ainsi libellé: « Le 21 mars 1726, a été inhumé dans le ci-
metière de cette paroisse, près de damoiselle de Corneille (?) et
joign«Tnt Marguerite Caillaud, le corps de dame Jeanne Masseau,
femme du sieur Jean Pénétreau, marchand de cette paroisse,
âgée de (l'indication manque), après avoir reçu tous les sacre-
ments de l'église, en présence de sieur Pénétreau et de monsieur
Jean Masseau, baron de cette île, et du sieur Nicolas Masseau,
marchand, demeurant à Ars, et de monsieur Jacques Aubry,
major-général garde-côtes et plusieurs autres.» Moins d'un an
après, le 13 janvier 1727, Jean Pénétreau convolait en secondes
noces avec Marie-Magdeleine Zérembert, née à Saint-Martin de
Jean-Georges et de Marie Gazeau.
Anat. Lavernt.
II
UN MARIN SAINTONGEAIS. ANATOLE DE BONSONGE.
Le 15 septembre 1881 , nous parvenait une nouvelle désolante :
Le commandant Anatole de Bonsonge avait succombé le 7
aux attaques de la fièvre jaune. Quelques jours auparavant, sa
famille avait reçu de lui les meilleures nouvelles ; et Ton vivait
confiant ! L'avant-veille de son départ, nous suivions sur la
carte d'Afrique l'itinéraire qu'il devait suivre et nous mar-
quions le lieu de ses travaux, ce chemin de fer du Soudan dont
il allait protéger l'établissement. Il était riche d'avenir et
d'espérances. U partait joyeux, plein de foi. Et il est resté là-
bas ! Nous avons dit un mot de lui à l'époque de sa mort.
(Bulletin, ni, 182, numéro d'octobre 1881.) Nous complétons
aujourd hui la notice, afin de conserver dans notre recueil le
souvenir d'un ami dévoué de la société, dont il fut secrétaire-
adjoint pendant les premières années.
Joseph-Henry-i4nafoie Martin de Bonsonge était né à Saintes,
le 5 mars 1832, de Henry-Auguste Martin de Bonsonge et
d'Alexandrine-Paule Bretinauld de Méré. Son grand-père,
Henry-André Martin de Bonsonge, chevalier de Saint-Louis,
fils de Charles-Jacques-Michel et de Madeleine-Françoise-
Adélaïde Godet du Brois, entré le 27 août 1787 comme sous-
lieutenant de remplacement au régiment royal, puis cadet gen-
tilhomme le 1" mai 1788, sous-lieutenant en 1789, avait fait,
en 1792, la campagne des princes, puis rentré en France l'an 1801 ,
avait été de 1804 a 1815 sous-inspecteur des forêts. Destitué par
le gouvernement du roi comme ayant accepté du service sous
le régime impérial, conseiller municipal de Saintes, il se retira
définitivement des fonctions publiques en 1830 pour se livrer
exclusivement aux travaux agricoles. Il avait épousé, le 22 juin
1802, Anne-Françoise-Laure Fresneau de La Gataudière, belle-
sœur du marquis de Chasseloup-Laubat, lieutenant général,
sénateur et pair de France.
Anatole de Bonsonge se destina à la marine. II trouvait dans
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- 21 —
sa famille de nobles et nombreux exemples. Son aïeul, Charles-
Jacques-Michel Martin de Bonsonge, chevalier de Saint-Louis,
capitaine au régiment de Bresse et blessé en 1758 à l'expédi-
tion de Saint-Cast, sur les côtes de Bretagne, avait été major
général des gardes-c6tes de la capitainerie de Marennes, et
son bisaïeul, Jacques-Charles Martin de Bonsonge, chevalier
de Saint-Louis, lieutenant au régiment de Blaisois, blessé à
Dantzig par les Russes, avait été capitaine général, puis inspec-
teur (1748) des gardes-côtes de Marennes avec le grade de lieu-
tenant-colonel. — Je trouve encore parmi ses ancêtres, comme
on le voit dans la généalogie des Martin de Bonsonge, p. 62 des
Etudes et documents sur là ville de Saintes, Charles Martin
de Bonsonge, capitaine au régiment de la couronne, puis
colonel du régiment de Marennes ; Charles-Henry, garde de la
marine, major garde-côtes ; Pierre-Charles-IIenry, garde du
corps, capitaine de dragons (voir la Biographie saintongeaise,
par P.-D. Rainguet). N'oublions pas l'amiral Job Forant, allié
aux Martin de Bonsonge par sa femme Marguerite Richier
et dont notre ami avait eu la pensée d'écrire la biographie.
Admis à Técole navale en 1848, aspirant le 1®'" août 1850,
enseigne en 1854, lieutenant de vaisseau en 18(31, il fut nommé
capitaine le il août 1869. Nous ne raconterons pas sa carrière.
Un de ses meilleurs amis l'a esquissée dans une notice publiée
par le Bulletin de la société (octobre 1881, page 182) ; un autre
de ses amis, M. Charles Thèze, dans un article des Tablettes
des deux Charentes^ de Rochefort, numéro du 17 septembre,
reproduit par le Courrier des deux Charentes du 18, lui a payé
un légitime tribut d'éloges et de regrets.
C'était une âme franche et douce. Réservé, modeste, il ne
f variait jamais de lui ; qui ne l'aurait pas su, n'aurait jamais, à
'entendre parler, pu deviner que cet olTîcier avait commandé
à la mer et dans des circonstances parfois dilTîciles. Il fallait
Tinterroger et le forcer à répondre. Depuis 1871, employé au
port de Rochefort, à l'école des torpilles à Boyardville, en rem-
plissant les fonctions de major de la flotte, il gémissait de cette
quasi-oisiveté. Aussi accepta-t-il avec empressement une mis-
sion au Sénégal, où il était chargé du commandement supé-
rieur de la marine et de la direction des travaux du chemin de
fer du Haut-Fleuve, travaux importants qui devaient assurer
le prodigieux développement de la colonie.
Dans sa brochure Un nouveau René Caillié, M. Aimé
Olivier, vicomte de Sandeirval {ha Rochelle, imp. Siret, 1882,
in-8*, 31 pages), André Lételié, rendant compte des voyages et
des aventures de M. Olivier, ancien maire de Marennes, dans
le Foutah-Djallon, et du traité obtenu par lui du roi de Timbo
pour faire passer un chemin de fer dans ses états, ajoute :
« Et puisque la douloureuse occasion s'en présente, rendons
hommage à un Saintongeais qu'une mort prématurée vient
d'enlever à sa famille et à ses amis. M. Anatole de Bonsonge,
capitaine de frégate, avait reçu, il y a quelques mois, du gou-
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— 22 —
vernement français, le commandement de l'expédition chargée
de protéger l'établissement du chemin de fer de Dakar au Niger.
Son nom figure parmi les 325 victimes de la fièvre jaune que le
télégraphe, dans son effrayant laconisme, vient de signaler
(13 septemlDre). Encore un vaillant cœur de moins. »
Hélas ! il avait vu poindre l'épidémie qui devait décimer la
colonie et l'emporter lui-même ; il avait même signalé le mau-
vais état sanitaire en une phrase d'un rapport au ministre,
2u'une prudence trop imprévoyante d'un supérieur et sa propre
éférence pour le gouverneur lui firent retrancher. Et peu de
temps après il mourait victime du fléau qu'il avait vu venir,
suivant de près le gouverneur, M. de Louneau, qui avait refusé
d'y croire.
Le 21 février 1876, Anatole de Bonsonge avait épousé à Paris
M"' Jeanne-Marie-Adélaide de Cofïinières, fille du général de
division de Coffinières de Nordeck, dont la carrière militaire
fut si brillante.
Anatole de Bonsonge s'était fait, ici et là-bas, estimer de ses
chefs, aimer de ses camarades. L'amiral Grivel, commandant
la station des Antilles sud, de laquelle dépendait le Sénégal,
voulut lui-même écrire à la famille, au nom du corps des offi-
ciers, pour déplorer cette mort prématurée, et témoigner toute
son estime pour le commandant de Bonsonge qu'il appréciait et
comme homme et comme officier.
Sentant la mort venir, il fît appeler le curé de Saint-Louis et
se confessa humblement et communia. La rapidité du mal ne
lui permit pas de recevoir l'extrême-onction qu'il avait deman-
dée. Nous sommes heureux de citer ici les propres paroles du
vénérable curé de Saint-Louis, M. l'abbé Le Pennée, mission-
naire apostolique, dans une lettre du 7 janvier 1882 : « ...Dès
le premier jour de sa maladie il m'a fait appeler, et bien que sa
maladie ne parût pas très grave en ce moment, il a tenu à rece-
voir les sacrements, et les a reçus avec la plus grande édifica-
tion. J'ai été très consolé de ses admirables sentiments. Beati
qui in Domino moriuntur; et bien que les circonstances
n'aient pas permis de lui administrer l'extrême-onction, j'ai
l'assurance que Dieu l'aura promptement reçu dans sa miséri-
corde. C'était un noble cœur, un solide chrétien. Puisse cette
pensée vous consoler de sa mort et consoler avec vous sa
famille entière qu'il a tant aimée. » Ullnivers^ en annonçant
sa mort, constatait aussi sa fin chrétienne et édifiante. 11 avait
été sans peur devant l'épidémie ; il fut brave devant la mort;
c'était le soldat chrétien qui faisait noblement à Dieu l'hom-
mage de sa vie, vouée et offerte tant de fois à la patrie. Hélas !
on peut répéter après lui cette phrase attendrie, presque pro-
phétique, qu'il écrivait dans son dernier rapport où il parlait
des victimes du fléau : « Ceuxrjui font ainsi le sacrifice de leur
vie n'ont pas même la consolation de savoir que leur mort sera
utile à la France. » L. A.
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- -23 —
NOTES D'ÉTAT CIVIL
I. — DÉCÈS.
La société des Archives a cinq nouvelles pertes à déplorer :
I. — Le 10 novembre, est décédé à Pons, âgé de 62 ans, Jules-
Fé/ioc-Henri Bertifort, ancien maire de Pons, ancien notaire, prési-
dent honoraire de l'association amicale des anciens élèves de l'in-
stitution de Pons et de lasociété philanthropique.il étaitnéà Pons,
le 26 novembre 1835, de Stanislas Bertifort, pharmacien à Pons,
et de Lucie Saint-Lary (déclaration du 27 novembre par Jean
Cotard, pharmacien à Pons, oncle de son père, et de Charles-
François Bertifort, propriétaire, son aïeul paternel). Il avait
épousé Mlle Agnès-Cécile Châteauneuf.
Après avoir fait de bonnes études au collège de Pons, il fut à
Bordeaux faire son stage de notaire, puis revint en sa ville na-
tale où il succéda en 1861 à M' Georges Poitevin, notaire. Il ne
garda sa charge que peu d'années ; dès 1864, il la cédait à M*
Castel et se retirait peu après dans sa propriété du Puits de
Vallières. Quelques années plus tard, il fut rtommé suppléant du
juge de paix etremplit ces fonctions jusqu'après laguerrede 1870.
Profondément imbu des idées d'ordre et de sage liberté, et
cédant aux sollicitations et aux encouragements de son ami
M. le baron Eschasseriaux, il se porta à différentes reprises
comme candidat au conseil général contrele représentant du ra-
dicalisme. Chaque fois, il obtint un grand nombre de suffrages,
mais ne parvint cependant jamais à se faire élire. Pendant le 16
mai, ilfut maire de Pons. Lors de la disparition du vignoble cha-
rentais, il fut un des premiers à penser que l'industrie sucrière
pourrait être très avantageuse au pays, et il mit au service de
cette entreprise sa bourse et toute son activité. Il ne put malheu-
reusement pas faire prévaloir, au sein du conseil d'administra-
tion dont il faisait partie, les idées d'économie, de prudence et
d'ordre qui seules assurent la réussite. Ses conseils comme ses
protestations furent inutiles. A la mort du regretté docteur Ar-
douin,ildevint président de la société philanthropique à laquelle
il consacra une bonne partie de son temps et de son activité.
Grâce à ses soins, à sa direction habile, il contribua dans une
large mesure au développement et à la prospérité de cette so-
ciété. Très attaché au collège où il avait été élevé, il fut aussi un
des fondateurs de l'association amicale des anciens élèves et en
devint successivement le secrétaire adjoint, le trésorier, le vice-
président et le président. Là encore, il fit preuve d'un esprit
éclairé, d'unjugementdroit et surtout dun grand dévouement.
Ses obsèques ont eu lieu en l'église Saint-Martin. Les profes-
seurs et les élèves de l'institution étaient là avec leur musique.
Avant l'absoute, le supérieur, M. l'abbé Eyssautier, a prononcé
un remarquable discours ; au cimetière, M. le baron Eschasse-
riaux, M. Maufras, secrétaire général de l'association amicale
des anciens élèves de Pons, et M. Barillaud, vice-président de la
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- 24 —
société philanthropique, ont rappelé, au milieu d'une foule nom-
breuse et très émue, l'homme de devoir et de bien qu'avait été
toute sa vie le regretté défunt.
E. M.
II. — Le 26 novembre, est décédé, à Saint-Pierre d'Oleron, âgé
de 62 ans, après 40 ans de prêtrise, Augustin Moreau, chanoine
honoraire, curé-doyen depuis 1891. Il était né à Saint-Georges
de Longue-Pierre le il janvier 1835 ; il fît ses études au petit
séminaire de Pons, où il fut ensuite professeur. Ordonné prêtre
le 29 mai 1858, il fut vicaire à Rochefort, à Saint-Jean d'Angély,
curé à Saint-Denis d'Oleron en novembre 1864, où il resta dix-
sept ans, en 1881 à Saint-Georges, où il se trouva au milieu de
dilïlcultés très graves qu'il parvint à surmonter, et enfin, en
avril 1891, curé-doyen de Saint-Pierre, où son zèle continua à
se déployer pour les œuvres charitables. C'est donc dans l'île
d'Oleron que se passa une grande partie de son existence sacer-
dotale ; aussi y était-il fort estimé. M. l'abbé Trébuchet, archi-
prêtre de Jonzac et aon prédécesseur immédiat, qui avait voulu
présider ses funérailles, a parlé en véritable ami de ce prêtre
dévoué, avec lequel il avait, dit le Bulletin religieux du 4 décem-
bre, partagé pendant tant d'années le ministère paroissial sur
cette terre d'Oleron, où tous deux ont été et sont toujours en-
tourés des plus profondes sympathies.
III. — Le 10 décembre, est décédé à Montpellier, âgé de 51
anSjThisse, officier de l'instruction publique, directeur du petit
lycée. Professeur suppléant de rhétorique au collège de Saintes
enl869, puis professeur de 3® en 1871-1873, ensuite professeur
de rhétorique au collège de Rochefort en 1873, membre du
conseil académique de Poitiers en 1880, principal du collège de
Saint-Jean d'Angély, puis de Narbonne, il avait été nommé, en
1888, directeur du petit lycée de Montpellier. Son fils est déjà un
brillant avocat au barreau de cette ville.
IV. — Le 23, est décédé au village de Fétilly, près de La
Rochelle, Joseph-Ernesi Tauzin, âgé de 31 ans, employé à la
direction de l'enregistrement. Né à Saint-Xandre, il avait fait
ses études au petit séminaire de Montlieu. En dehors de ses
occupations quotidiennes, il avait su trouver le temps d'étudier
et promettait une excellente recrue à la société des Archives. Il
avait publié la Monographie de Saint-Xandre ( 1 895, in-8*, 75 p.),
opuscule bien complet et sérieusement fait. (Voir Revue, xv,
455.) Il avait aidé M. l'abbé Choisnard dans sa Monographie
de Dompierre. Il avait fait, avec M. l'abbé Gelézeau, Saint-
Somin, collaboration fructueuse, l'un sur les lieux; cherchant
autour de lui, amassant péniblement quelques bribes d'événe-
ments, quelques faits, quelques dates, l'autre dans un chef-lieu
de département, avec la ressource des bibliothèques et des
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— 25 —
archives, puisant largement et fournissant les documents
qui n*existent que là. Il avait en préparation la monographie
d'Esnandes et d'autres projets qu'il pouvait espérer mener à bien.
JjEchorochelais du 25 a rendu justice à ses efforts et à son mérite.
V. —Le 26 décembre, est décédé en son hôtel à Paris, rue de
l'Université, 18, Jean-Louis-Anafoie, comte Lemercier, âgé de
77 ans, #, commandeur de l'ordre de Pie IX, etc., député de la
Charente-Inférieure, maire de Saintes, président du conseil
général de la Charente-Inférieure depuis 1885, ancien attaché
d'ambassade, ancien président du conseil d'administration du
chemin des Charentes, président de presque toutes les sociétés
de Saintes : gymnastique La Santone, orphéon la Lyre saiM-
taisôj etc.
Né au château de Coudray-Montceaux (Seine-et-Oise), canton
de Corbeil, le 25 juin 1820, de Jean-Baptiste-Nicolas Lemercier
et d'une fille du maréchal Jourdan, il appartenait à une vieille
famille qui a rempli les premières charges de la magistrature
en Saintonge. Le premier connu est Jean Mercier, lieutenant
général de l'amirauté établie à Marennes, qui signait alors Mer-
cier; son fils, Jean-Elie, lieutenant criminel au présidial de
Saintes (1723-1776), prit lé nom de Le Mercier. On le trouve tran-
sigeant pour lods et ventes, le 25 juin 1723, devant Prouteau,
notaire à Saintes, avec Jean-Jacques de Chàteaubodeau, che-
valier, seigneur de Bessay, demeurant à La Garde, paroisse de
La Celle en Bourbonnais, mari de Catherine de Boystène. Il se
maria à Angélique-Scholastique-Elisabeth Bonnamy, qui testa
le 25 juin 1739 et mourut à Saintes le 8 février 1749. En secondes
noces, Jean-Elie épousa Anne Le Cercler des Houmeaux, veuve
de Jean-Jacques Rollet, conseiller du roi, prévôt de la marine au
port de Rochefort, commissaire de la marine au département de
Saintes, dont la fille, Marie-Anne Rollet, s'unit, le 5 février 1768,
autorisée par Joseph Rollet, négociant à Lyon, son curateur, à
Louis-Auguste Le Berton, chevalier deBonnemie, fils de Marc-
Auguste, baron de Bonnemie, conseiller du roi, président lieu-
tenant civil et de police en la sénéchaussée de Saintonge, et de
feu Louise de Gasq. De sa seconde union avec Anne Le Cercler,
sœur de Marie et de Catherine, femme de Baron du Clos, Jean-
Elie eut un fils, Louis-Nicolas Lemercier, né à Saintes le 23 dé-
cembre 1755, tenu sur les fonts de Saint-Pierre par le futur
évéque de Montpellier, Jean-Louis-Simon Rollet, et Marie- Anne
Rollet, frère et sœur utérins. Avocat, il succéda à son père dans
sa lieulenance criminelle en 1776, fut élu député du tiers aux
états généraux le 21 mars 1789, président du tribunal criminel du
1 1 septembre 1793 au 15 avril 1798 (élu par l'assemblée électorale
réunie à La Rochelle le 2 septembre), nommé (13 avril 1799) par
rassemblée électorale réunie à Saintes (282 voix sur 305 votants)
député au conseil des anciens dont il fut secrétaire (22 octobre),
qu'il présidait au 18 brumaire an viii (9 novembre 1799), favo-
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— 26 —
risant les projets du général Bonaparte, membre (24 décembre)
du sénat conservateur dont il fut président en 1800, chevalier
de la légion d'honneur (1803), commandeur (1804), grand-ofïîcier
(1811), grand'croix (1837), titulaire de la sénatorerie d'Angers
(1804), comte de l'empire (1808), pair de France (1814-1848). Il
mourut à Paris le 1 1 janvier 1849. Il avait épousé à Saintes : !• le
12 février 1776, Anne-Ursule Brejon de La Martinière, qui
mourut à 37 ans le 21 juin 1785, et fut inhumée dans le cime-
tière Saint-Michel; 2<* le 10 mai 1786, Marie Pannetier, fille de
Jean-Baptiste Pannetier, négociant, dont il eut: 1® Augustin-
Louis, comte Lemercier, lieutenant-colonel de cavalerie, député
de Domfront de 1827 à 1831 et de 1834 à 1842, pair de France,
sénateur (26 janvier 1852), commandeur de la légion d'honneur,
médaillé de Sainte-Hélène, né à Saintes le 22 février 1787, mort
à Paris le 4 mai 1864 ; 2** Jean-Baptiste-Nicolas Lemercier, né à
Saintes le 10 janvier 1789, qui servit d'abord dans la marine,
puis en 1809 fut lieutenant dans un régiment de dragons et
quitta le service avec le grade de colonel d'état-major. Maire
de Saintes membre et président du conseil général de la Cha-
rente-Inférieure, il fut élu député en 1842, 1849, 1852 par l'arron-
dissement de Cognac ; commandeur de la légion d'honneur
(1839), chevalier de Saint-Louis et de Maximilien de Bavière,
il est mort à Saintes le 14 octobre 1854 ; il avait épousé Cathe-
rine-Victoire-Sophie Jourdan, fille du maréchal Jourdan ;
3* Virgimie-Marie Lemercier, née le 20 brumaire an ii,
mariée, par contrat signé du roi le l**" février 1818, à Jules-
Alexandre, baron de Croze, né à Brioude (Haute-Loire) le
22 février 1787, auditeur de première classe au conseil d'état,
sous-préfet de Gênes en 1809, juge suppléant au tribunal de la
Seine, sous-préfet à Corbeil, préfet des Bassés-Alpes, démis-
sionnaire en 1830, fait chevalier de la légion d'honneur par
Louis XVIÏI et baron par Charles X, grand-père de M. Pierre-
Marie-Jules de Croze, né à Tain en 1849 de Charles-Louis-Emile-
Jules de Croze et de Marie-Françoise-Grégoire de Blesimare,
adopté le 26 février 1897 (voir Revue, xvii, 311) par le comte Ana-
tole Lemercier.
Anatole Lemercier, licencié endroit, fut attaché à l'ambassade
à Naples du duc de Montebello en 1842, ce qui lui donna plus
tard (1860), en face des violentes attaques dont était l'objet la
monarchie napolitaine, l'occasion — et le courage — de publier
Quelquesmots de véritésur Nsiples (in-S**, 83 pages), où il la ven-
geait des calomnies qui préparaient l'unité italienne, mère de
l'unitéprussienne. En 1844, il fut attaché àla légation de Portugal,
en 18Î6 au ministère des affaires étrangères jusqu'à la révolution
de 1848; il fut élu par sa compagnie officier de la garde natio-
nale pendant les tristes journées de juin. En 1850, il fut mem-
bre du conseil général de la Charente-Inférieure pour le canton
de Burie à la place de son père.
Avec l'appui du gouvernement il fut élu, le 29 février 1852,
député de la 4* circonscription de la Charente-Inférieure (Saint-
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— 27 —
Jean d*Angély) au corps législatif par 22.724 voix sur 23.104 vo-
tants et 34.379 inscrits. C'était un des plus jeunes membres ; il
prit part à plusieurs discussions, et dans la session de 1856, lors
de l'absorption du Grand Central par les compagnies d'Orléans
et de Lyon, il protesta contre cette combinaison et contre l'aug-
mentation des monopoles. Il fut réélu le 22 juin 1857 par 19.671
voix sur 20.016 votants et 33.711 inscrits.
Quand, au mois de mai 1859, le gouvernement proposa un em-
prunt de 500 millions pour la guerre d'Italie, il demanda d*abord
l'assurance que le gouvernement assurerait Tindépendance du
Îape et l'intégrité de ses états. Baroche le promit. Or, en février
8o0, parut la Lettre à nos commettants, signée par Cavelier de
Cuverville, député des Côtes-du-Nord, Keller, du Bas-Rhin, et
Lemercier (in-8*, 8 pages), qui contenait la lettre du 9 janvier
adressée àTempereur pour lui exposer les craintes des catholi-
ques. Le 11 avril, Lemercier reprocha à l'empereur d'avoir per-
mis Tannexion des Romagnes et demanda a si le gouvernement
était toujours disposé, après les promesses solennelles maintes
fois répétées, à faire respecter le domaine temporel dans son inté-
grité. » Il s'éleva avec force contre l'unité de la péninsule, pré-
voyant qu'elle serait funeste à la France. Latriplicelui a donné
malheureusement raison.
Cette insistance à rappeler des engagements solennels, mais
qu'on était décidé à ne plus tenir, révéla chez le candidat offi-
ciel une indépendance qui choqua vivement ; la rupture fut
complète, et en février 1863, dans la discussion de l'adresse, il
protesta contre le pouvoir discrétionnaire des préfets à l'égard de
la presse, contre les remaniements arbitraires des circonscrip-
tions électorales, et en outre il blâma énergiquement les actes
du ministre de l'intérieur, Fialin de Persigny, en vue des élections
prochaines ; môme il proposa à la chambre, comme mesure de
blâme, de rejeter la section première du budget du ministère de
l'intérieur. Aux élections du l" juin, il n'eut plus que 5.941 voix
contre 17.307 à Roy de Loulay, candidat officiel, et 6.902 à Edme
Simonnot. Il y eut protestation. Voir son Mémoire à consulter
(Blois, imp. Lecesne, 1863, in-8*, 40-xxxix pages). Mais l'élu fut
validé. Lemercier rentra dans la vie privée et s'occupa d'affai-
res industrielles; il devint président du conseil d'administration
du chemin de fer des Charentes. Délégué par le sud-ouest de
lasociété de secours auxblessésmilitaires,il rendit de grands ser-
vices pendant la guerre de 1870; une ambulance notamment fut
établie à Saintes, qui provoqua d'admirables dévouements. Au
renouvellementdesconseilsmunicipaux, en 1865, Lemercier avait
été élu le 8* par 1.192 voix; le 7 août 1870, il arrivait entête de la
liste avec 1.436 voix. Le 10 avril, premier conseiller municipal, il
faisait fonctions de maire avec Lambert, notaire, et Laférière, né-
gociant, pour adjoints. Aux élections municipales du 30 avril, il
fut encore le !•'' sur la liste avec 1.324 suffrages; les conseil-
lers spécialement réunis émirent le vœu que le comte Anatole
Lemercier, Geay-Besse et Martineau voulussent bien accepter
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les fonctions de maire et d'adjoints qui leur seraient déférées
par l'autorité compétente, et un poète lui disait en vers latins
en jouant sur le mot major :
Majorem unanimi te cives jure dicanint.
Major eris quod eras urbis ex ipse pater.
Et depuis, sauf pendant quelques jours où il fut destitué par le
gouvernement du maréchal de Mac-Mahon, il a toujours été con-
seiller et maire.
Le 8 février 1871, Lemercier, candidat à l'assemblée natio-
nale, échoua avec 26.686 voix sur 105.000 votants. Le 30 jan-
vier 1876, aux élections sénatoriales, il échoua de nouveau avec
246 voix sur 573, et le 20 février il fut battu comme «conserva-
teur constitutionnel » avec 6.436 suftrages par Jolibois, candidat
impérialiste, qui en eut 6.983. Après la dissolution de la cham-
bre, il lutta de nouveau et n'eut (14 octobre 1877) que 5.758 voix
contre 8.994 au député sortant; le 6 janvier 1889, il en eut 41. 097
contre Adolphe Duport 51.991. Enfin, aux élections, le 22 sept-
embre 1889, il fut élu député pour l'arrondissement de Saintes
(1'® circonscription) par 7.157 voix sur 16.531 inscrits, 13.295 vo-
tants et 5.873 à M. Georges Vallein, maire de Chermignac. Il
fut réélu en 1893 par 8.360 voix, sans concurrent, avec un pro-
gramme républicain. Il se préparait à affronter la lutte en 1898
et avait déjà annoncé sa candidature. Il était un des doyens
d'âge de la chambre et en cette qualité ouvrit la session dei897.
Lemercier avait épousé M"® Estelle-Elisabeth Roui, née à
Saint-Jean d'Angély, morte le 17 octobre 1886, dans sa 69* année,
et inhumée le 21 à Paris, fille de François Roui, négociant à
Bordeaux, entrepreneur de roulage, et d'Ursule-Estelle Dufour
quidécédaauRamet, commune de Saintes, le 17 décembre 1880,
âgée de 89 ans. Il a adopté pour fils, le 26 février 1897, M. Pierre
de Croze, comme nous l'avons dit.
Le temps ne nous permet pas de nous étendre longuement sur
Lemercier. Disons seulement que sa mort est un vrai deuil pu-
blic pour la ville de Saintes. Par son affabilité, par sa bonté, il
avait gagné les sympathies de tous; actif, dévoué, il était tou-
jours prêt à faire le bien. Si dans la politique on a pu lui repro-
cher quelques défaillances et une facilité trop grande à suivre les
événements, on n'a que des éloges à lui adresser pour sa géné-
rosité à toute épreuve. Sincèrement religieux et pratiquant,
pendant longtemps président de la fabrique de Saint-Thomas
d'Aquin à Paris, Lemercier était un |homme conciliant, tolérant,
respectant chez les autres la liberté de conscience. 11 n'a jamais,
quand il s'est agi de faire du bien à quelqu'un, demandé quelle
était son opinion politique ou religieuse, ni même si c'était un ad-
versaire ou un ennemi. En sincère ami du peuple, il a étudié les
questions sociales ; mais la théorie n'était pour lui qu'accessoire
et c'est par la pratique surtout qu'il s'est montré philanthrope et
chrétien. Jamais personne n'a frappé à sa porte en vain, et on a
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trouvé en lui secours ou protection, avis, conseil, appui. Il n'a
point ménagé sa bourse ni sa peine. La nouvelle de sa mort a
produit à Saintes, sa chère ville, une impression de tristesse.
Tous les établissements municipaux ont arboré le drapeau en
berne, crêpé de noir. Le conseil municipal, réuni à la hâte, a
décidé qu'une couronne au nom de la ville serait portée à ses
obsèques par quatre délégués, MM. Genêt, 1®' adjoint, Laurent,
Huvet, Chaillolaud. Plusieurs sociétés dont il était le président
d'honneur ont aussi envoyé des couronnes. Les funérailles ont
eu lieu le 29 en l'église Saint-Thomas d'Aquin. Il avait interdit
tout discours sur sa tombe au Père-Lachaise. Intelligent, labo-
rieux, il présidait bien le conseil général et il a rendu de grands
services au département. Ses longues et nombreuses relations,
il les faisait servir à ses compatriotes, et son influence était
considérable.
Le 23 octobre, est décédé au Cormier, commune de Saintes,
dans sa 83* année, Marie-Stanislas-Gratien de BaderonThézan,
baron de Maussac, marquis de Saint-Geniez. Il était né au
château de Saveille, près Rufîec. Son père, Félix de Baderon
Thézan, marié en 1806 à M"® de Bourdeille (de la branche de
Montanceix), était un littérateur distingué ; on lui doit une tra-
duction en vers français des Elégies de Tibulle (Paris, Dondey-
Dupré, 1814, in-8**; 2® édition en 1823), qui « a été placée par
d'excellents critiques au-dessus des autres traductions qu'on
a faites de ce poète ». Son grand-père paternel, page du roi,
avait épousé, en 1775, Marie-Anne-Prançoise de Bourdeille,
dame d'honneur de madame Elisabeth. Née au château de Ma-
tha, elle était fille de Henri-Joseph, marquis de Bourdeille et
d'Archiac, comte de Matha, et de Louise-Marguerite d'Esparbès
de Lussan d' Aubeterre, sœur du dernier maréchal d'Aubeterre.
Son grand-oncle maternel, Henri-Joseph-Olaude de Bourdeille
(1720-1802), après avoir été mousquetaire, était devenu abbé
commandataire de l'abbaye cardinalice de Vendôme et évêque
de Soissons en 1762-1802.
C'est en faveur de son bisaïeul, Joseph-Laurent de Baderon
Thézan Saint-Geniez, baron de Maussac, lieutenant des maré-
chaux de France, à Béziers, que, par lettres patentes de 1760, le
roi Louis XV érigea en marquisat la seigneurie de Saint-Geniez,
qu'il tenait de sa mère, Marie-Claire de Thézan, fille et héritière
de Pierre de Thézan, dernier de cette branche de l'antique et
illustre maison de Thézan en Languedoc, lequel, pour cette rai-
son, avait voulu que le mari et les enfants de sa fille portassent
le nom de Thézan. Le père de ce Pierre de Thézan, seigneur de
Saint-Geniez, avait épousé Françoise de Fleury, propre tante
du cardinal de Fleury. Quant à la branche des vicomtes du
Poujol, elle s'éteignit en la personne du vicomte de Thézan
Poujol, marié à M"® de Noailles ; sa fille. M"® la comtesse de Mé-
rode,aeu un fils et une fille, M*" la duchesse de Mirepoix.
Le marquis de Saint-Geniez avait épousé, le 28 mai 1848,
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Marie-Renée de Bremond d'Ars, fille du comte Théophile-Char-
les de Bremond d'Ars, général de brigade, inspecteur général de
cavalerie, mort à Saintes, à 88 ans. Te 12 mars 1875, et sœur de
nos confrères, M. le comte Anatole de Bremond d'Ars, marquis
de Migré, et M. le comte Gaston-Josias, colonel de cavalerie en
retraite. Il laisse un fils, M. le comte de Saint-Geniez Thézan, ca-
pitaine d'artillerie, marié à Béziers, le 21 mai 1896, à M"* Mar-
?uerite Mandeville, et une fille, Bérengère, mariée le 11 février
896 (voir Revue, xvi, 122) à M. le marquis du Dresnay.
Le deuil était conduit par M. le comte Joseph de Saint-Ge-
niez, son fils ; M. le marquis du Dresnay, son gendre ; M. le comte
Joseph de Bremond d'Ars, son neveu, remplaçant son père, M.
Anatole de Bremond d'Ars ; le marquis de Bremond d'Ars, chef
d'escadron au 7* dragons ; le comte Pierre de Bremond d'Ars ;
le comte et le vicomte de Roumefort, aussi ses neveux.
Les cordons du poêle étaient tenus par MM. le comte d'Hu-
mières, Paul de Fonrémis, Anatole Laverny et Charles Dangi-
beaud. Après la cérémonie, le corps a été conduit à la gare pour
être inhumé dans un caveau de famille à Saint-Geniez.
Pour la famille de Baderon Thézan Saint-Geniez, voir H. de
Barrau, Documents historiques et généalogiques sur les fa-
milles et les hommes remarquables au Rouergue, t. m, p. 707
et suiv., et le Dictionnaire de La Chesnaye-Desbois.
Le 24 octobre, est décédé, âgé de 80 ans, au logis de
Bel-Air, commune de Rioux, Henri Gautret, ancien notaire,
ancien maire de Meursac et de Rioux, membre du conseil de
fabrique. Le deuil était conduit par M. Eugène Forestier, maire
de Rioux, son gendre, et M. Jean Péponnet, son petit-fils.
Devant une assistance que l'église n'avait pu contenir tout
entière, le curé, M. Caillaud, a fait l'éloge du défunt comme
homme de bien, magistrat intègre, bon chrétien, allocution im-
primée dans le Moniteur de la Saintonge du 28.
Le 30 octobre, est décédé à La Rochelle, âgé de 74 ans,
Claude-Camille-Antoine Normand d'Authon, commandeur de
la légion d'honneur, colonel d'artillerie en retraite, époux de
Lestang, fils de Claude-Maurice, avocat à Saint-Jean, mort en
1858, et d'Antoinette Normand du Fié, et frère de Paul Normand
d'Authon, décédé le 28 octobre 1 896. (Voir Kevue de Saintonge,
XVII, 19.) « C'était, dit l' JScho roche tais du 3 novembre, un hom-
me pieux, modeste et bienfaisant, qui se complaisait dans la so-
litude.» L'inhumation a eu lieu le 3 novembre, dans un caveau
de famille, à Saint-Jean d'Angély. 11 n'a voulu ni discours, ni
honneurs militaires.
Dans la première quinzaine de novembre, est décédé, à Mar-
seille, le colonel Courtin, commandant la 15« légion de gendar-
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merie. Né à Matha le 16 octobre 1841, il s'était engagé volon-
tairement, le 3 novembre 1858, au 2* régiment de dragons.
Le l**" novembre, est mort d'une attaque d'apoplexie, à Saint-
Jean d'Angély, le révérend père Micheau, supérieur des pères
de Chavagnes de cette ville. « Dans un âge déjà avancé, dit
l'Echo rochelais du 3, il avait gardé toute l'ardeur de son zèle
apostolique qu'il consacrait à la population du faubourg de
Taillebourg et à la direction spirituelle des ursulines de Jésus. »
Le 3, est décédé, âgé de 34 ans, à Barbezieux, et a été inhu-
mé à Marmande, dans un caveau de famille, Louis-Hippolyte
Picherit, né le 5 septembre 1863, avoué à Barbezieux depuis
1890, membre de la société de secours mutuels et des sociétés
musicales de la ville. M. Jaulin, avoué, au nom de la chambre
de discipline des avoués, a dit le dernier adieu au défunt. (Voir
le Barbezilien du 11.) Le deuil était conduit par M. Gustave
Picherit, frère du défunt. La cérémonie a été faite par M. l'abbé
Blanchet, curé de Barbezieux ; les cordons du poêle étaient
tenus par MM. Chavoix, président du tribunal civil : Lanata,
procureur de la république ; Landry, bâtonnier de l'ordre des
avocats, et Jaulin.
Le même jour, est décédé, à La Rochelle, Jules Gallot, cha-
noine prébende de l'église cathédrale depuis 1890. Né le 25 sep-
tembre 1827 à Saint-Martin de Ré, d'une famille d'ouvriers ai-
sés, il fut deviné par un saint prêtre, Dières, son curé, qui l'en-
voya à l'institution diocésaine de Pons, de là au grand sémi-
naire de La Rochelle ; ordonné prêtre le 30 mars 1850, il fut
nommé vicaire de Saint-Martin de Pons, puis, après six mois,
à Saint-Sauveur de La Rochelle, qui avait pour curé Petit,
depuis vicaire général, mort doyen du chapitre. Jules Gallot
fut nommé curé de Bourcefranc, commune de Marennes, et
ensuite de Brie-sous- Archiac le 15 juin 1859. A l'étroit dans un
presbytère de campagne, il quitta le diocèse avec l'agrément de
l'évêque Landriot, en juin 1866. Il passa deux ans dans le dio-
cèse d'Orléans, partagé entre l'enseignement et le ministère.
Admis enfin dans le clergé de Paris, il fut nommé vicaire à
Charenton le 26 septembre 1868 et, le 29 octobre 1869, de Sainte-
Marie des Batignolles où il resta 20 ans. Mais sa vue s'afTaiblis-
sant et ses forces diminuant, il songea à revenir dans son pays
natal. Mgr Ardin le nomma chanoine prébende le 25 mars 1890.
Il consacra le reste de sa vie aux pauvres. Mgr Bonnefoy a voulu
présider à ses funérailles. (Voir Bulletin religieux du 13.)
Le 5 novembre, est décédée M™* Roy de Loulay, veuve de
Tancien sénateur, mère de l'ancien député, présidente d'hon-
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neur de la société de secours aux blessés militaires, comité de
Saint-Jean d'Angély. Cécile-Pauline Hardy, issue d'une des
plus anciennes familles de la ville de Sens (voir Revue, vi, 27,
et XVI, 114, 118), était la fille d'Adrien Hardy, décédé à Sens en
juillet 1889, dans sa 91® année. Les obsèques ont eu lieu le 8.
Le deuil était conduit par M. Louis Roy de Loulay ayant à ses
côtés ses deux gendres, M. le baron de Roumefort etM. Eugène
Fromy-Rogée. L*archiprètre de Saint-Jean présidait, assisté
du doyen de Loulay et du supérieur de l'institution de Saint-
Jean. A la messe, chantée par M. Bachelerie, curé de La Jarrie-
Audouinet de Saint-Pierre de Lisle, M. l'abbé Chatenay, curé
de Loulay, a pris la parole pour célébrer les vertus de la défunte,
sa charité, sa générosité, son dévouement, ses talents d'ar-
tiste, a sa simplicité pleine de grandeur qui faisait le charme
de sa personne, qui attirait l'estime et l'admiration de tous ceux
qui l'approchaient. » Ce discours a été publié par V Union con-
servatrice du 11 et le Progrès du 12.
Le 5 novembre, est décédé à Beauvais-sur-Matha, chez sa
fille. M™** veuve Pineau, âgé de 86 ans, Eutrope Poitiers, jadis
avocat au barreau de Saintes, puis juge de paix du canton nord
de Saintes. Né à Saintes, le 20 septembre 1811, de François Poi-
tiers, arquebusier à Saintes, décédé rue du Bois-d' Amour, à 88
ans, le 24 mai 1858, et de Victoire Fruchon (fils de Guillaume
Poitiers et de Françoise Drahonnet), Eutrope Poitiers fit ses
études de droit à Poitiers, et tout en cultivant Cujas et Bar-
thole, il trouva le temps de se marier. H épousa M"« Marie-Eu-
génie Courcelle, fille de Pierre Courcelle, qui tenait une pen-
sion bourgeoise, et de Clotilde-Eugénie Audidier; elle est
morte à Saintes, âgée de 74 ans, le 30 juillet 1883 ; et c'est à sa
femme qu'il a dédié sa thèse pour la licence en droit. H s'in-
scrivit au barreau de Saintes. Doué d'une très grande mémoire
et d'une rare facilité, sachant s'émouvoir et émouvoir, il pro-
duisait souvent de l'elïet sur les jurés, parfois sur les juges
de police correctionnelle, et ces habitu4es de cour d'assises, il
les conservait dans la vie ordinaire, s'échaufTant, versant même
des larmes réelles, mais vraies. Homme d'esprit, contant bien,
lisant beaucoup, sa causerie était agréable. II. avait été en rela-
tions avec un grand nombre d'hommes politiques et savait sur
eux une foule d'anecdotes qu'il aimait à narrer avec malice. H
se plaisait à la littérature et à sa bibliothèque, qu'il mettait vo-
lontiers à la disposition de tout le monde. H fut même un temps
président d'une société savante, lui qui, avec beaucoup 4'esprit,
l'était si peu.
En 1867, fut fondée à Saintes la société des arts, sciences et
belles lettres, qui essayait de réunir en un faisceau toutes les
forces intellectuelles de la région. Les membres titulaires, qui
devaient habiter l'arrondissement, payaient 10 francs par an, et
les correspondants (hors de l'arrondissement), 5 francs. Tous
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recevaient le volume annuel. La première année, le président fut
Phédora Gaudin, avocat, ancien représentant du peuple en 1848,
élection qui fut vue d'un mauvais œil par le gouvernement ; et le
vice-président, Henri Dessalles, juge autribunaCl, qui, mort, fut
remplacé par M. Louis Audiat; la seconde année, la société
choisit pour président Jules Dufaure, de l'académie française,
et pour vice-président M. Louis Audiat, bibliothécaire de la ville.
Gaston Laverny, avocat, fut le secrétaire. Le comte de Clervaux,
Fabbé Grasilier, Hippolyte de Tilly, Louis Audiat lisaient aux
réunions des mémoires historiques ou littéraires; Edouard de
Blossac, Emile Giraudias, Pierre Jonain, Calixte Surault, Emile
Pournat y récitaient des vers, souvent traductions ou bouquets
à Chloris. La société ouvrit un concours de poésie en l'honneur
de Bernard Palissy, dont on élevait la statue. M. Achille Millien,
le fort distingué poète nivernais, eut la médaille d'or, et M"* Mé-
lanie Boucotte, de Guéret, la médaille d'argent. Des mentions
honorables furent décernées à M"* MariaT>ay, entre autres, et à
Geay-Besse, président du tribunal de commerce, pour une
pièce en patois saintongeais. En même temps, elle fît une expo-
sition principale nient de céramique, qui révéla des richesses
artistiques insoupçonnées dans la ville. Louis d'Armailhac,
inspecteur de l'enregistrement, en fut le grand organisateur et le
spirituel rapporteur. Ce concours et cette exposition fort bien
réussie furent pour la société les plus beaux jours de sa courte
existence. La troisième année, c'est Poitiers qui fut nommé
président, finis Poloniee. Le choix avait été politique. Poitiers
arrivait aux séances, racontait des anecdotes, parlait de ceci et
de cela, faisait des mots; et la séance était levée. On l'avait
écouté parfois avec plaisir ; deux fois par mois, la scène se renouve-
lait; on n'avait plus le temps de travailler. La société était déjà
morte quand, en 1870, elle cessa d'exister; Poitiers est décédé
président d'une société défunte. Résultat, deux fascicules im-
primés : le premier contient les procès- verbaux, des poésies,
une notice sur Dessalles, le Méresiudes églises du désert^ par
Jules de Clervaux, Magçzie en 1612 ; Une sépulture gallo-ro-
maine à Saintes, par M. Audiat, et rapport sur l'exposition ; le
second volume se compose d'un document d'une haute valeur his-
torique, le registre des délibérations pour les états provinciaux
de Saintonge, procès-verbaux inédits, signatures dos gentils-
hommes, des njcmbres du clergé, des gens du tiers, pièce très
curieuse comme état des esprits et qui montre les principes de
1789 admis, reconnus, votés en Saintonge avant la révolution.
C'était l'indication d'une voie nouvelle ou l'on allait et que de-
vait ouvrir l'incendie des archives de l'hôtel de ville de Saintes
et de la bibliothèque : sauver les documents en les imprimant.
Poitiers, d'ailleurs, avçiit bien d'autres occupations à ce mo-
ment. Le 5 septembre, un décret du gouvernement de la défense
nationale avait improvisé Frédéric Mestreau préfet de la Cha-
rente-Inférieure, qui s'en allait vite à La Rochelle proclamer la
république, le 7 au soir, et il amenait avec lui Poitiers, comme
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secrétaire particulier. Poitiers ne perdit pas son temps. Dès
le 1" octobre, le journal V Indépendant parlait de la découverte
d'une liste de proscription où son rédacteur était le premier;
a nous le savons de source certaine », disait-il. Le 26 novembre,
il ajoutait qu'on trouverait ses « procédés trop révolutionnai-
res, si, à titre de représailles, nous nous bornions à donner dans
ce journal la liste des hommes politiques du département et no-
tamment de la ville de Saintes, dénoncés comme dangereux à
un gouvernement qui n'hésitait pas alors, sur ces seules in-
dications, à se débarrasser des suspects en les envoyant à
Cayenne.» Mais le scrupule dura peu. Dans le numéro suivant, il
publiait la fameuse table de proscription. En 1864, le 28 juillet,
le préfet de La Rochelle, M. Boflînton, demandait au sous-préfet
de Saintes, M. de Rochefort, et sans doute aussi aux autres
sous-préfets du département, a lalistedes individus qui, d'après
leurs opinions politiques, pourront être considérés comme étant
en position de devenir dangereux dans des circonstances don-
nées. • Dès le lendemain, cette liste, qui avait déjà été envoyée
plusieurs fois, comme le déclarait (ô discrétion!!!) M. Fryson,
secrétaire de la sous-préfecture, était expédiée à La Rochelle ;
elle était signée : « Pour le sous-préfet en congé, le conseiller
général délégué, Vacherie. » On peut juger quelle émotion la
nouvelle ainsi présentée excita à Saintes. « Depuis jeudi, écrit
YIndépendant, toute notre ville est sens dessus dessous, au
sujet des listes de délation dont nous avons dit quelques mots
samedi dernier. On ne parle plus que de cela partout, dans les
cafés, dans les cercles, comme dans les boutiques et les échop-
pes. Les listes trouvées dans les archives de la préfecture de
La Rochelle et apportées à Saintes par M. [Poitiers], ont été
montrées à qui a voulu les voir. Presque toutes les personnes
intéressées et signalées au gouvernement comme dangereuses
ont pu y lire leurs noms sous la signature Vacherie au bas.
Plusieurs dames mêmes sont allées chez M pour s'assurer
de la vérité du fait, tant il leur paraissait exorbitant. »
Quelle était donc cette fameuse liste? Pourquoi ne publiait-
on que celle de Saintes et non des autres arrondissements?
Pourquoi celle de 1864 et non celles de 1861, de 1868 et 1870?
Ne serait-ce pas parce qu'elle était signée Vacherie ? N'y avait-
il pas là une rancune particulière, une vengeance privée? Elle
contenait des noms de gens morts et enterrés depuis des
années, de très proches parents et amis du signataire, ce qui
excluait évidemment toute idée malfaisante. La voici ; elle
n'a plus qu'un intérêt archéologique; le journal lui-même avait
déjà l'air de n'y pas ajouter une foi absolue : a Ce qui étonne le
plus, dit-il, c'est le choix de certains noms signalés comme
dangereux, tels que ceux de MM. de Blossac, de Bremond, de
Sainte-Gemme, de Bonsonge, Drilhon, Delaage, Quéré, Lafer-
rière, Marc Arnaud, avec plusieurs desquels M. Vacherie pa-
raissait être en bonnes relations. » On sera de cet avis pour
ceux-ci et pour bien d'autres :
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a Saintes. — Républicains : Serres, marchand de parapluies,
s'est fait remarquer en 1848, sans aucune valeur; — Gérard,
mécanicien, homme d'action, dangereux; — Gay, fondeur en
cuivre, honime paisible, ne s'occupe plus de politique; — Chap-
pare, Henri, homme d'action, dangereux; — Gaudin, Phédora,
avocat, idem et de délibération, très dangereux, chef de parti
et flattant le parti légitimiste ; — Bargignac, homme d'action et
de délibération ; — Colon, homme d'action, dangereux ; — Hé-
raud, Hilaire, menuisier, idem; — Verneuil, propriétaire, idem;
— Guédon, Jules, avocat, mauvais, a quitté Saintes ; — Poitiers,
Eutrope, avocat, très mauvais, agitateur, dangereux dans un
moment de trouble; — Guédon, Camille, ancien avoué, mau-
vais, homme de délibération, pas bien dangereux cependant; —
de Jaubert, mauvais, homme d'action, ancien colonel de la
garde nationale ; — Dutard, avocat, mauvais, homme de déli-
bération, très allié aux Gaudin; — Chemit, Pierre, menuisier,
dangereux; — Douteau, serrurier, mauvais, dangereux; —
Dauzat, coutelier, mauvais, pas dangereux ; — Dubret, mégis*
sier, mauvais, dangereux ; — Duboulet, charron, mauvais, dan*
gereux; — Rambaud frères, mauvais, dangereux; — Arnold,
sculpteur, mauvais; — Lecor, Pierre, chapelier, ivrogne, sans
valeur; ^ Denis, menuisier, dangereux; — Langevin, peintre,
n'est plus hostile au gouvernement; — Coiquaud, cordonnier,
sans valeur; — Bessède, tailleur, sans valeur; — Serres, Pierre,
cordonnier, sans valeur; — Breteché, cordonnier, sans valeur ;
— Taiia, coutelier, n'est plus hostile; — Amaudry, Louis, mar-
chand épicier, n'est plus hostile; — Cousserolle, tapissier, n'est
plus hostile; — Amaudry, Louis, marchand épicier, n'est plus
hostile ; — Cousserolle, tapissier, n'est plus hostile ; — Amau-
dry, Paul, marchaïKl de bas, va quitter Saintes ; — Nogier,
bottier, n'est plus hostile; — Brossard, cordonnier, sans valeur;
— Lanoaille, poèlier, n'est plus hostile; — Brunet, cafetier,
dangereux, mauvais; — Barbier, ferblantier, dangereux; —
Bouvier, Thomas, dangereux; — Ribéraud, perruquier, sans
valeur; — Barbot, pharmacien, n'est plus hostile; — Desfon-
taines, ferblantier, dangereux ; — Marsais, maître d'hôtel, dan-
gereux; — Dumey, maître d'hôtel, dangereux; — Laroche,
chaisier, dangereux.
Légitimistes : De Blossac, s'agite beaucoup, dangereux; —
de Sainte-Gemme, dangereux; — Dessalles, juge, dangereux;
— Bonnaud, prêtre, dangereux; — Drilhon, Mathieu, notaire,
dangereux; — Drilhon, Paul, notaire, dangereux; — Drilhon,
Paul, avoué, dangereux; — Quéré, avoué, dangereux; — Ar-
naud, Marc, banquier, dangereux; — Grange, grefïier du tri-
bunal de commerce, dangereux; — Frogerdel'Eguille, employé
des postes, dangereux ; — Charrier, juge de paix, homme de
délibération ; font partie de la société de Saint- Vincent de Paul,
membres très influents;— De Bonsonge, propriétaire, dangereux,
s'agite beaucoup; — Du Repaire, dangereux, s'agite beaucoup;
— De Saint-Légier, dangereux; — Faucher de La Ligerie,
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dangereux ; — De Bremond d'Ars, Josias. dangereux, s*agite
beaucoup; — De Bremond d'Ars, général de brigade, dange-
reux, s'agite beaucoup; — de Lavilléon, peu dangereux, agita-
teur; — Delaage, Hippolyte, peu dangereux; — Louveau de La
Règle, ancien officier de marine, dangereux; — Lepape, officier
retraité, s'agite beaucoup ; — Laferrière, père de trois fils, né-
gociant, dangereux, s'agite beaucoup.
OWéanisies.-Mestreau, Frédéric, dangereux; — Chevreux, an-
cien magistrat, dangereux.
Saujon: Desmontils, dangereux; Chailloleau, négociant, dan-
gereux; Déruas, Michel, dangereux; Dubois, Jean-Baptiste,
dangereux.
Pons: Goût, médecin, homme de délibération; Rigaud, mé-
decin, idem, très influent ; Soury, Joseph, mécanicien, dange-
reux ; Quentin, cafetier, dangereux ; Soury, Jean, mécanicien,
dangereux ; Drouet, pharmacien, dangereux ; Dussaud, négo-
ciant, dangereux ; Faure, Thomas, mercier, dangereux.
Pérignac : Bourguin, médecin, dangereux, homme d'action;
Chasaeriaud, propriétaire, dangereux; Boiteau, médecin, dange-
reux ; Bouyer, Louis, propriétaire, dangereux.
MoNTiLS : Baron, médecin, dangereux, président de la loge
maçonnique de Saintes.
Colombiers : Brieux et Bellony.
Belluirr: Boisselier, dangereux.
Mazerolles: Chauvin, Jean, homme d'action, influent.
BuRiB : Sébillaud, notaire, mauvais, homme d'action et de déli-
bération ; Pochebonne, notaire, mauvais ; tous deux en relation
avec Gaudin, à Saintes. (Suivent d'autres noms avec la men-
tion sans va/eur.)
Saint-Sauvant : Grenon, propriétaire, dangereux. »
Cette mauvaise action de Poitiers fut le plus brillant exploit
de sa carrière administrative.
Quand fut supprimé le camp d'instruction de La Rochelle (entre
Saint-Xandre, Saint-Rogatien etDompierre),au commandement
duquel avait été nommé (le l*"" décembre 1870), avec le grade
de général de division, Détroyat, ancien officier de marine, et
dont Poitiers était comme président civil, Poitiers quitta son
képi galonné pour reprendre sa toque. Il aurait pu être sous-
préfet, procureur; ses amis pouvaient tout; il revint à son cabi-
net d'avocat.
Il avait fait partie avec Gaudin, Victor Vallein, Théodore
Duret, Castagnary, du comité central démocratique qui, réuni
à Saintes le 16 septembre, en vue d'élections qui n'eurent pas
lieu, choisit pour candidats : Eugène Pelletan, Joseph Lair,
Phédora Gaudin, Brelay, Paul Bethmont, Brard, Jules Dufaure,
Castagnary, Amaudry. Sa place était marquée au conseil muni-
cipal. Le 7 mai 187 1 , au 2* tour de scrutin, il fut élu par 714 voix,
lavant-dernier de la liste. En 1874, le 22 novembre, il arrive le
9* avec 1.139 voix ; le6 janvier 1878, il est le 19* avec 1.561 voix.
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— 37 —
Il fut même quelque temps adjoint avec Bargignac. Il fit partie
de diverses commissions et aussi du conseil d'administration
derhospice.il était avecMestreau membre de la commission des
finances qui, dans la séance du 3 août 1876, fit supprimer du
coup par le conseil l'indemnité de logement du curé, le
traitement de l'aumônier du collège, du bibliothécaire, de l'ar-
chitecte, à la suite duquel vote la municipalité donna sa démis-
sion. On sait comment, embarrassé de son triomphe, le conseil
supplia M. Lemercier, maire, Clervaux et Bargignac, adjoints,
de reprendre leurs écharpes, moyennant qu'on rétablirait les
traitements supprimés, sauf celui de l'architecte etcelui du biblio-
thécaire, qui de 1.600 francs fut réduit à 1.000, sans doute
parce que la bibliothèque brûlée en 1871 s'élevait alors à 25.000
volumes. Poitiers avait insisté fort pour que, puisqu'on y était
forcé, on votât, non le traitement du, mais d'un bibliothé-
caire, et il fut heureux de convaincre ses collègues.
Dans la séance du 27 septembre 1876, le maire, M. Lemercier,
ayant proposé de donner à une rue le nom d'Urbain Loyer,
qui a légué 300.000 francs à la ville — dont on aurait pu faire un
édifice quelconque, un musée par exemple, et qui servirent à
payer des dépenses communales, pavage des voies, etc. —
Poitiers « fit observer qu'il comptait demander au conseil
de changer les noms désagréables à l'oreille ou devenus
insignifiants, tels que ceux de la rue du Piège, rue Blanc l'œil,
rue aux Herbes, etc. Il conviendrait encore de préciser le
nom de la rue Eschasseriaux en l'appelant rue Camille Eschas-
seriaux, et, malgré Baudry qui n^ voulait pas qu'on changeât
trop facilement les noms des rues actuels, une commission fut
nommée; composée deFournat, de Poitiers et Baudry, elle fit
son rapport le 16 décembre 1878. Malgré Poitiers qui tenait au
nom de Porte- Aiguière, « qui rappelle un vieux souvenir histo-
rique, Poria aquaria», et qui du reste n'approuvait pas «que
les rues changent trop facilement de noms à la suite des révo-
lutions », la rue Porte-Aiguière et la rue Eschasseriaux, « nom
d'un bonapartiste », devinrent rue Alsace-Lorraine et rue
Hôtel-de-Ville ; la rue Sainte-Colombe, ancienne paroisse, rue
Urbain-Loyer, et enfin le quai des Récollets, quai de la Répu-
blique, pour forcer, disait Poitiers, M. le baron Eschasseriaux
à aller quai de la République, lorsqu'il allait à son imprimerie
du Progrès.
Poitiers avait assez lutté, travaillé, parlé. Las, usé, il aspi-
rait au repos. Castagnary le fit nommer juge de paix à Saintes
(23 avril 1879). Après quelques années, il dut même renoncer à
toutes fonctions. Le 9 mars 1892, il fut remplacépar M. Tublier,
juge de paix à Jonzac. Il se retira chez sa fille, M™® veuve
Pineau.
Les journaux ont été d'une rare sobriété d'éloges. Un mot à
peine du Courrier de La Rochelle pour « ce vieux républi-
cain». Le Journal de Marennes a rappelé qu'il avait défendu
devant le tribunal correctionnel de Marennes M. Pierre Cail-
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let, rédacteur de VIndépendant de Saintes, qui soutenait dans
le Jqnicnal de Marennes la candidature de Frédéric Mestreau,
et qui était poursuivi pour avoir donné un soufflet à Tun des
témoinp envoyés par M. Davi^ud de Piolant, sous-préfet. A
ses o)3sèques civiles, M. Poitevin, maire de Burie, conseiller géné-
ral, ^ raconté la vie du défunt.
Le 10 novembre, est décédée à Paris, âgée de 87 ans, et a été
inhiimée à Cognac, le 13, M"* Hennessy, née Sophie-Justine
Dumnt deMareuil, mère de M. Maurice Hennessy, grand'mère
de M. le baron de Klopstein et de M. le comte Bruno de Bois-
gelin, qui a épousé, le 4 mare 1889, à Paris, Augustine-Elisa-
beth Hennessy (1). « Par son caractère affable et ses bonnes
œuvres, dit l'Ere nouvelle du 11, M™" Hennessy avait su s'atti-
rer toutes les sympathies; les pauvres perdent en elle une pro-
tectHce des plus dévouées. Les obsèques ont eu lieu à Saint-
Pierre de Chaillot, sa paroisse. Le deuil était conduit par M.
Hennessy, fils de la défunte ; le baron Jean de Klopstein,
MM. James et P.-Jean Hennessy, le comte Bruno de Boisgelin,
le vicomte André de Brimont, MM. Maurice Mertian, Auguste
Ouizille, Raymond et Richard Hennessy et Bernard Médian,
ses petits-fils et arrière-petits-fîls.
Le il novembre, est décédé, à l'âge de 72 ans, Jean-Achille-
Léon Chotard, banquier à Jonzac depuis 50 ans. Honnête homme
dans toute l'acception du mot, il s'était acquis les sympathies
générales aussi bien dans la ville que dans toute la contrée.
A l'église, M. l'abbé Trébuchet, archiprêtre de Jonzac, a fait
Téloee du défunt. Le corps a été inhumé dans un caveau de
famille au cimetière de Jonzac. Léon Chotard était le père de
notre confrère, M. Charles Chotard, conseiller général du can-
ton de Jonzac.
Le l"" décembre, est décédé, à Poitiers, Charles Pichot, un des
avocats les plus occupés du barreau. Après des débuts fort mo-
destes — il avait été maître d'études et professeur — , il avait su
par son travail, son intelligence, se créer une situation enviable.
(1) Les petits-enfants de la défunte, enfants de Jacques-Richard- Jfaarice
Hennessy et de feue Gharlotte-Jeanne-Cathcrine Poussât, qui est décédée le
9 novembre 1896 (voir iîeviie, xvii, 25), sont : l» Jean Hennessy ; 2<» Augus-
tine-Jeanne-Ëlisabeth Hennessy, morte en 1891, qui avait épousé, le 4 mars
1889, Bruno-Louis-Marie, comte Bruno de Boisgelin, né en 1859, fils aîné
d'Alexandre-Marie, comte de Boisgelin, et de Berthe-Aline-Françoise-Marie de
Clercq ; 3o James Hennessy, ancien officier de marine, marié à Paris, le 21
juin 1893, à M'^e Alice Hennessy, fille de feu Hichard Hennessy et de feue
Marthe-Lucie-Anne Hennessv. veuve en secondes noces de lord James-
Edouard Douglas, laquelle Alice est sœur de Henriette-Lucie-Frédérique
Hennessy, mariée le 28 février 1893 ("voir Revue, xiii, 161) à Louis- Venant-
Gabriel Le Bailly de La Falaise, comte de La Coudraye.
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— 39 —
Avocat à Saint-Jean d'Angély et bâtonnier de l'ordre, conseil-
ler municipal, adjoint au maire (Royde Loulay, sénateur), juge
suppléant au tribunal, il fut nommé procureur impérial à Saintes
le 4 février 1870 à la place de M. Sorin-Dessources qui passait
sur sa demande à la présidence du tribunal civil de Saint-Jean
d'Angély. Après le 4 septembre, Pichot fut révoqué et fut rem-
placé le 7 octobre par Guillaume-Calixte Jouvion qui depuis...
Fichot resta c[uelque temps au barreau de Saintes, puis il se fixa
à Poitiers, ou il ne tarda pas à se créer une fort belle clien-
tèle; ses confrères plus d'une fois l'élurent au bâtonnat. C'était
un homme au sensdroit, un jurisconsulte distingué, aux conseils
duquel on avait plaisir à se rendre; sa mort laisse dans le
monde judiciaire de très sincères regrets. Il avait plaidé souvent
dans le département de la Charente-Inférieure, notamment à
Marennes, dans Taffaire du testament Bruynooghe et, plus
récemment, dans celle du casino de Royan qu'il avait encore
en mains, lorsque la mort est venue le surprendre en pleine
lucidité d'esprit malgré son grand âge.
Le 9 décembre, est décédée, à Pontaillac-Royan, dans sa
59* année. M"® veuve Calaret, Maria Gay, née à Saintes de
César Gay, fondeur, sœur aînée de M. Alphonse Gay, impri-
meur à Saintes, administrateur de rindëpendan^ et de M"* Légal -
land. Jeune fille, elle s'était livrée àla poésie sous la direction de
Gouniot-Damedor, professeur de rhétorique au collège de
Saintes, et avait publié un certain nombre de petitos poésies
qui lui valurent une notoriété : Un trait de dévouement filial.
Auguste Coudai (Nevers, imprimerie Fay, 1862, in-8, 15 pages.)
Reflets dans lame, (Saintes, l'auteur, 1864, in-12, 192 pages.)
BemardPalissy (imprimerie Gay, 1875, in^*», 15 pages.) Pendant
plusieurs années, dit ï Indépendant du 11, elle fut assez long-
temps la directrice de ce journal qu'elle rédigea de la façon la
plus brillante, d'une plume alerte. Elle fît paraître dans ce jour-
nal, sous le pseudonyme de Lesolc, une suite d'articles qu'elle
a réunis en un vol. in-18 de 328 pages, Documents pour servir
à Vhistoire de lempire (Saintes, imp. Gay, 1882).
Le 11 décembre, est décédé à Rochefort, dans sa 82® année,
Jean-Auguste-Clément- Alfred Gravouille, veuf de Juliette Ver-
mont, ancien capitaine au long cours et capitaine du port de
Rochefort, agent principal de la santé et expert au bureau
Veritas (Lloyd français) à Rochefort. Il était beau-père de M. le
docteur Pichez, chirurgien en chef des hospices de La Rochelle.
Le 12 décembre, est décédé à Saintes,dans sa 67* année, le doc-
teur Pierre-Paul Besse, médecin de l'état civil, vice-président
du conseil d'hygiène, né à Saintes, fils de Jean-Jacques Besse
et de Marguerite Gaudin. Le docteur Besse, dit le Peuple du 15,
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était un républicain sincère, un républicain de la première
heure qui n'a jamais varié dans la fermeté de ses convictions...
Ce n'est qu'au moment de l'agonie qu'on a mandé un prêtre,
qui, malgré sa vigilance (diligence ?) n'est arrivé qu'après le
décès... Il a été «sonné et chanté » et il n'est pas sorti de son
cercueil, comme il avait menacé de le faire, si pareil désagré-
ment lui arrivait. » Détails peu exacts. Les coins du poêle
étaient tenus par MM. Labiche, sous-préfet de Saintes, Eusèbe
Genêt, l''^ adjoint au maire, les docteurs Vanderquand, des
Mesnards, Mailhetard, et Barreau, pharmacien. Le deuil était
conduit par ses neveux: MM. Paul Jeantet, greffier du tribunal
civil de Dax, et Henri Gaillard, receveur centralisateur au
chemin de fer de Tétat en retraite.
Le 12 décembre, est décédé sur son ancienne paroisse de
Saint-Nicolas (La Rochelle), après une longue et douloureuse
maladie, à l'âge de 68 ans, Emmanuel Birot, docteur en droit
canon, chanoine honoraire de La Rochelle et d'Amiens, ancien
curé-archiprêtre de Saint-Pierre de Saintes. Il était né à Libourne
(Gironde) le 14 mars 1830, de François Birot, alors contrôleur
des contributions directes, et de Marie-Christine-Adélaide du Val,
fille du marquis du Val, dont la famille paternelle et maternelle
avait été traitée comme on traitait alors par Téchafaud les
familles nobles et fidèles à leurs principes. Fils de martjrs,
il n'a jamais oublié les vertus et les titres de ses ancêtres. Sa
figure de jeune homme était admirablement belle, et son carac-
tère spirituellement enjoué. 11 fit ses premières études à La
Rochelle, puis à Rennes, où son père avait été envoyé. Quand
ce dernier fut nommé inspecteur des contributions directes à
Angouléme et peu de temps après directeur à Aurillac, le jeune
Birot fut mis à l'institution de Pons, où il fit de brillantes études,
et à 22 ans n'étant encore que diacre, il succéda dans la chaire
de philosophie à l'abbé Hude, qui devenait préfet des études et
qui remplaça plus tard Boudinet. Birot se fit apprécier par son
savoir, et Boudinet, nommé évôqued'Amiens, le fit chanoine de
sa cathédrale. Birot acquitta sa dette de reconnaissance en col-
laborante la biographie du prélat, dont les premières pages
sont dues à sa plume.
Ordonné prêtre le 21 mars 1853, avec dispense d'âge, il fit un
premier voyage de quelques mois à Rome, accompagnant Lacar-
rière, évêque de La Guadeloupe. A son retour à La Rochelle,
Birot fut, le 13 octobre 1856, secrétaire particulier de Landriot,
mais peu de temps, tout en remplissant les fonctions d'aumô-
nier du couvent de la Providence ; au mois de février 1857, il
joignit à ses fonctions d'aumônier celles de vicaire de Thibaud,
curé de la cathédrale. En juillet 1858, l'ancien évêque de La
Rothelle, le cardinal Villecourt, ami de sa famille et qui n'avait
pas été étranger à sa vocation ecclésiastique, désirant le rappro-
cher de lui, le fit nommer chapelain de Saint-Louis des Fran-
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çais à Rome. Il y resta trois ans. Ce fut pendant son séjour
dans cette ville qu'il prit son grade de docteur en droit canon.
Il était sur le point d'obtenir le titre de docteur en théologie
quand une maladie des yeux, causée par le travail et le climat,
le força de revenir en France (1861). Sa santé, du reste, était si
profondément ébranlée qu'il fut obligé de se reposer six ans
dans sa famille, à Jonzac, où M® Gallut, son beau-frère, exerçait
la profession d'avocat. Ce ne fut qu'après ce repos absolu, car
les lecteurs ne lui manquaient pas, qu'il se sentit assez fort pour
accepter de Mgr Thomas la cure de Saint-Nicolas de La Rochelle,
vacante par la mort de Lambert. Pendant dix-sept ans, il se
consacra tout entier à cette paroisse qui comprenait alors le fau-
bourg de Tasdon, aujourd'hui pourvu d'une église. Cette paroisse
ayant été, malgré les vives protestations des quartiers intéres-
sés, supprimée avec celle de Saint-Jean, sous prétexte de sécu-
rité publique, et pour, ajoutait Tévêque, qui s*en consolait aisé-
ment, donner plus decasuel aux autres curés de la ville, Mgr
Ardin nomma Birot (janvier 1887) archiprêtre de Saint-Pierre de
Saintes. Le décret est du 7 mars ; il fut installé le 27 par le
grand vicaire Grasilier. Malheureusement des ecclésiastiques
bien intentionnés sans doute, mais qui le connaissaient mal,
ne cessaient de lui dire que jamais il n'arriverait à soutenir les
œuvres fondées par son prédécesseur, Léon Bonnet. Cette
crainte jointe à la douleur qu'il avait de voir sa chère paroisse
de Saint-Nicolas démantelée et son église transformée en maga-
sin, le frappèrent tellement qu'il en perdît le sommeil pendant
plusieurs mois. Forcé encore de donner sa démission au mois
de novembre, il se retira sur la paroisse Saint-Eutrope, chez
son beau-frère, M. Gallut, juge de paix à Saintes. Mais pour peu
de temps : car, las des tracasseries que lui suscitait le nouveau
curé, il revint à La Rochelle. Pendant quelques années, il pa-
rut avoir recouvré la santé. Les articles qu'il avait fait paraî-
tre sur Taine en 1885, dans le Bulletin religieux, devinrent
alors un volume (1894), qui fut accueilli avec faveur par le pu-
blic (voir Revue, xv, 68), preuve que sa haute intelligence
n'avait pas faibli. Une seconde édition, 1897, a paru cette année
même (voir plus bas, page 60). Mais le corps était usé, ses
yeux presque perdus, et la peine qu'il éprouvait de ne pouvoir se
livrer à aucun travail suivi, l'impossibilité où il était de lire et
d'écrire ne firent qu'aggraver la maladie de tristesse (lypéma-
nie), que M. le docteur Duplouy, de Rochefort, avait pronos-
tiquée dès le début et reconnue presque incurable. En outre, il
dut subir, à l'hôpital Saint-Charles, à Rochefort, une opération
des plus douloureuses qui entraîna une agonie de plusieurs
mois. Ses obsèques ont eu lieu le 14 à l'église cathédrale, et son
inhumation dans le cimetière Saint-Eloi.
« Devenu presque aveugle, dit l'Echo rochelais du 15, ce
vénérable ecclésiastique dut prendre sa retraite, quand il était
encore en pleine possession de son intelligence et de ses forces.
C'était un prêtre modeste et laborieux qui donnait à tous
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Texemple d'une touchante résignation. Docteur en droit canon,
il était pour ses confrères un guide très sûr en toutes les cir-
constances difficiles et délicates. Etant curé de la paroisse de
Saint-Nicolas de La Rochelle, il eut la douleur de voir désaffec-
ter son église, et il ne s'en consola jamais. M. Birot honora le
sacerdoce et mérita largement les témoignages d'estime et de
vénération qui adoucirent les amertumes de sa retraite si péni-
ble, si prématurée ! » Dans le Bulletin religieux du 18, M. M.
S[avineau] a rendu pleine justice à l'homme érudit et modeste,
au prêtre exemplaire et dévoué. Nous lui empruntons quelques
détails tout en rectifiant certaines erreurs.
Le 13 décembre, est décédé, à Aunay, Isaac-Louis- Victor
Monnier, qui fut juge de paix, conseiller d'arrondissement,
conseiller général de 1861 à 1869, conseiller municipal d'Aunay.
Licencié en droit, il se fit inscrire au barreau de Saint-Jean d'An-
gély en 1841. Son mariage (1848) avec M"' Laure-Béatrix- Hen-
riette Perthuis de La Salle, sœur de Marie-Thècle-Caroline-
Adèle (voir Revue, xviii, 398), le fixa à Aunay, où il devint sup-
pléant de la justice de paix, puis juge de paix, à la place de
Martin. Révoqué pour cause politique, il fut appelé au conseil
municipal par ses concitoyens. C'est ce qu'a rappelé sur sa
tombe M. Sebilleau, bâtonnier de l'ordre des avocats de Saint-
Jean d'Angély. Voir V Union conservatrice du 19.
Le 15, est décédé à Saintes, âgé de 60 ans, Jacques- Josep/i
Bouyer, chef du secrétariat de la mairie de Saintes depuis près
de quinze ans. Veuf de Marie-Jeanne-Isabelle Mallet, fille de
Mallet- Vacherie, il laisse sa mère, âgée de 82 ans, et une fille,
mariée à M. Georges Durand, juge de paix à Burie, dont trois
filles. Né à Saint-Jean d'Angély, le 16 février 1837, de Jac-
3ues-Joseph Bouyer et de Marie-Alexandrine Guérin, il fit
es études brillantes à Saint-Jean, au lycée de La Rochelle,
et, bachelier ès-lettres et ès-sciences, se prépara, à Sainte-
Barbe, à l'école polytechnique, et fut licencié ès-sciences.
De retour en Saintonge, il se livra à la littérature et pu-
blia des articles dans \ Indépendant. C'était un lettré ; il al-
liait l'amour du chiffre au goût des chefs d'œuvre de nos
grands auteurs. En même temps, il créait à La Forêt, com-
mune de Corme-Royal, une usine qui ne réussit pas. Il avait
là, un peu à ses dépens, appris à connaître les hommes et les
affaires. Son expérience profita à la ville de Saintes. Il fut
nommé, le 3 juillet 1883, chef du secrétariat. Il succédait à M.
Fryson, qui avait lui-même remplacé Hugelé et qui, ayant
quitté le secrétariat de la sous-préfecture, était passé à la mairie.
Bouyer a rempli avec probité, intelligence et zèle ces délicates
et importantes fonctions. Dans les charges électives, où le pou-
voir administratif varie avec ceux qui l'exercent, il fautunper-
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sonnel, ou quelquefois une personne, qui continue la tradition,
qui connaisse les affaires et qui sache les traiter. Bouyer était
honnête, Bouyer était intelligent, Bouyer était actif. Il a rendu
de grands services. Avec ces détails de chaque jour, ces minu-
ties de chaque heure, demandes, réclamations, plaintes, ques-
tions, incidents divers, qui sont la conséquence de l'adminis-
tration d'une ville, il faut quelqu'un qui ait la réponse immé-
diate, la solution prompte, le sens droit, et qui débarrasse la
municipalité du fardeau écrasant de ces mille riens, où suc-
comberaient les plus tenaces volontés, etmême avec la meilleure
intention on ne peut contenter tout le monde, surtout quand
l'intérêt privé est en jeu. De là des froissements et des inimitiés
sourdes, habiles à se couvrir du prétexte de l'intérêt général.
Très entendu aux affaires, Bouyer prêta un concours efficace à
la municipalité qui savait l'apprécier, t La municipalité, dit
ÏIndépendant du 18, perd en lui un bon collaborateur, et la
ville un serviteur fidèle. » Bouyer fut aussi conseiller municipal
de Corme- Royal, délégué cantonal et conseiller d'arrondisse-
ment pour le canton de Saujon.
Le 16, est décédé, à l'âge de 82 ans, Jules Bouscasse, conseil-
ler d'arrondissement pour le canton est de La Rochelle. Fils de
Jacques-Marie-Anne-Daniel Bouscasse et d'Anne-Sara Detan-
debaratz, il appartenait à une très ancienne famille rochelaise
qui a donné des représentants à l'administration et à l'agri-
culture. C'est à l'agriculture qu'il s'était donné tout entier.
Après de très sérieuses études a l'école centrale, dont il sortit
avec le diplôme d'ingénieur civil, il s'était installé à Authon
et y avait fait valoir un important domaine. Conseiller mu-
nicipal d'abord, puis maire d'Authon, il rendit de nombreux
services à ses concitoyens. Il fut ensuite professeur à l'école
nationale d'agriculture de Grand-Jouan. En 1870, il s'engagea à
l'âge de 55 ans et fît la campagne comme capitaine de mobiles.
Il revint au pays, se fixa à Puilboreau, dans cette propriété que
son père avait exploitée si longtemps, auprès de son frère
Edouard, mort en 1893 (voir Revue, xiii, 157), directeur de la
ferme-école de Grammont, à la tète de laquelle se trouve au-
jourd'hui le fils du défunt, M. Albert Bouscasse.
Jules Bouscasse devint président du comice agricole de l'ar-
rondissement de La Rochelle, et, en 1889, il fut fait chevalier du
mérite agricole. En 1895, malgré son grand âge, les électeurs
du canton est de La Rochelle l'avaient choisi pour leur repré-
sentant au conseil d'arrondissement. C'est au nom de ce conseil
que M. Harry Chatoneta prononcé sur la tombe de son collègue
une oraison funèbre, à laquelle nous empruntons ces détails,
d'après la Charente-Inférieure du 18 et le Courrier de La Ro-
chelle du 19.
Le 22 décembre, est décédé, à La Rochelle, âgé de 72 ans,
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Charles-Edouard-Eugène Beltrémieux, époux Petit, ^^ en
1878, A O en 1870, I O en 1876, vice-président du conseil de
préfecture de la Charente-Inférieure, membre en 1846 et prési-
dent depuis 1873 de la société des sciences naturelles, ancien
maire de La Rochelle, membre de la commission de surveillance
de l'asile de Lafond, du bureau d'administration du lycée depuis
1870, du conseil de perfectionnement de l'enseignement spécial,
de la commission des prisons, du conseil d'hygiène, de la commis-
sion des travaux publics, conservateur-directeur, depuis 1869,
du muséum Fleuriau, du muséum Lafaille et du jardin bota-
nique, membre de la société géologique de France, directeur
de l'académie des belles lettres, sciences et arts, président de
la société de géographie, de la société d'horticulture, de la com-
mission météorologique, de l'association amicale des anciens
élèves du lycée (1880).
Edouard Beltrémieux était né à La Rochelle en 1825, le 15
mai : « il avait, a dit le préfet, encore dans l'esprit la fraîcheur
des jours de printemps... D'un enthousiasme juvénile pour tout
ce qui lui paraissait bon et beau, il était fier d'être né dans la
cité qui défendit avec un courage héroïque son indépendance et
sa liberté. » Entré au conseil municipal en 1860, réélu en 1866,
il fut nommé adjoint au maire par décret du 28 février 1868. A
la proclamation de la république, le 4 septembre 1870, il fut
choisi pour présider la commission municipale chargée de l'ad-
ministration provisoire de la ville, et ses concitoyens le nom-
mèrent en tête de la liste aux élections municipales du 30 avril
1871, et un décret du 12 mai suivant lui confia les fonctions de
maire ; il fut révoqué pour cause politique, le 5 mars 1874, avec
ses deux adjoints, Dor et M. Barbedette. Réélu le 22 septembre
suivant en tête de la liste républicaine, il fut nommé maire le
10 mai 1876 et conserva ce titre jusqu'au 21 avril 1879 où,
nommé conseiller de préfecture, il donna sa démission de maire
et de conseiller municipal. C'était un homme d'une activité sin-
gulière qui suffisait à tout, d'une bienveillance universelle et
d'une science profonde. Il laisse de profonds regrets et un vide
qu'il sera difficile de remplir.
Le conseil municipal de La Rochelle, par une délibération
unanime, lui a voté des funérailles municipales. La foule était
considérable. Les cordons du poêle étaient tenus par MM. d'Or-
bigny, maire, Martineau, conseiller de préfecture, Lebourg,
proviseur du lycée, Magnan, directeur de l'enregistrement en
retraite, Lusson, professeur au lycée, et Godin, avocat. Mgr
Bonnefoy a donné l'absoute. M. Salvat a chanté le Pie Jesu.
Au cimetière, quatre discours, qu'on trouvera dans la Charenfe-
Inférieure et le Courrier de La Rochelle du 25, ont été pro-
noncés par MM. Hélitas, préfet, d'Orbigny, maire, Meyer, au
nom de l'académie de La Rochelle, et Chatonet, au nom de
l'association des anciens élèves.
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— 45 —
Le 24, est décédée à Saintes, dans sa 83* année, Marie-Char-
lotte-^nna de Dampierre, comtesse d'Humières, fille de Elie-
Louis-Aymar, marquis de Dampierre, pair de France, et de
Charlotte d'Âbadie de Saint-Germain ; elle était sœur d'Elie,
marquis de Dampierre, président de la société des agriculteurs
de France, décédé le 10 février 1896. (Voir Revue, xvi. 98.) Elle
avait épousé Jean-Louis-Eugène, comte d'Humières, qui est
mort à Saintes dans sa 80* année, le 4 octobre 1890. (Revue, xi,
p. 361.) Elle avait eu la douleur de perdre, à la fois, dans la
catastrophe du bateau à vapeur Le Mont-Blanc, à Lausanne
en Suisse, sa belle-fille avec un fils, sa fille avec deux filles, le
9 juillet 1892. (Voir Revue, xii, 396.) M»« d'Humières était bien
vraiment la sœur de son frère, par ses hautes qualités, par ses
bonnes œuvres et son affabilité ; depuis une dizaine d'années
qu'elle habitait Saintes, elle avait su se gagner de nombreuses
sympathies. Le deuil était conduit par ses cinq fils : le comte
Aymeric d'Humières, directeur des haras à Compiègne, Elie,
Jean, Fernand, Henri d'Humières. M. l'abbé Knell, curé de
Saint- Vivien, a fait de la défunte un très éloquent éloge, qu'a
publié le Moniteur de la Saintonge du 30.
II. — MARIAGES
Le 12 octobre, a été bénit le mariage de M. Joseph de Beaupoil
de Sainte- Aulaire, lieutenant au 23* dragons, né aux Jards (Cha-
rente-Inférieure), le 5 juillet 1863, du mariage (30 septembre
1841, aux Jards) de Paul de Sainte- Aulaire et de Marie Ansault
de Chevanceaux, avec M"® Béatrix de Lamée de Soulages,
d'une famille du Languedoc, fille de M. Odon de Lamée de Soula-
Ks et de M"* Berthe- Violette du Puget. Le marié a trois sœurs :
luise, Marie et Marguerite. Il appartient à la branche de La
Dixmerie, aînée de la maison de Beaupoil, si répandue en
Ouienne. (Voir Revue, t. x, p. 426.)
Le 21 octobre, a eu lieu à La Roche-sur-Yon le mariage de
M. René-Jean-Joachim-Augustin Meaume, juge suppléant char-
gé de l'instruction à La. Roche, né le 24 mai 18o7 de Louis-
Philippe-Frédéric Meaume, conservateur des hypothèques à
Saintes, et de Maria Guérin (voir la généalogie des Meaume dans
le Bulletin de la société des Archives, vu, 75), avec M"® Marthe
Godet, fille de M. Albert Godet, membre du conseil général de
la Vendée.
Le 24 novembre, a été bénit à Taillebourg, par M. l'archi-
prètre Bardon, le mariage de M. Joseph Julien-Laferrière, fils
de M. Julien-Laferrière, notaire à Saintes, avec M"® Marie
Huvet, fille de Gabriel Huvet, né en 1849, maire de Taillebourg,
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— 46 —
décédé en 1890, et d'Amélie Berton. Les témoins étaienl: pour
le marié, M. Jean Julien-Laferrière, son frère, contrôleur
des contributions directes à Angoulême, et M. Henri Drillon,
son oncle, ancien avocat, ancien commissaire de la marine ; et
pour la mariée : M. Anatole Huvet, conseiller général de la
Charente-Inférieure, et M. Allègre, notaire honoraire. Pendant
la messe, M. Baston, violoniste, et M. Proux, violoncelliste, se
sont fait entendre, accompagnés par M. Ménard et M"* Aze.
Le 27 novembre, a été bénit, en Téglise cathédrale de Saint-
Pierre de Saintes, le mariage de M. Gabriel Lacrouts, lieute-
nant au 6* de ligne à Rochefort, né le 5 mars 1863 à Jurançon
(Basses-Pyrénées), fils de Pierre Lacrouts, décédé à Jurançon
le 15 mai 1876, et de Marie Larrieu, décédée aussi à Jurançon
le 8 octobre 1875, avec M"" Jeanne-Claudine Gentet, née le 17
août 1878, à Lyon, de Jean-Baptiste Gentet, négociant à Saintes,
et de Jeannette Gaillard. La bénédiction nuptiale a été donnée
par M. l'abbé Labeyrie, protonotaire apostolique, vicaire à
Saint-Philippe-du-Roule, qui a adressé une allocution aux jeu-
nes époux. Les témoins étaient : pour la mariée, MM. Senn,
son oncle, et le lieutenant Gaillard, du 7° régiment d'infanterie
de marine; pour le marié, M. Lacrouts, son frère, et M. Faure,
capitaine au 6* de ligne.
Le 1" décembre, en l'église Saint-Louis, à Rochefort, a été
célébré le mariage de M. Henry Destre, capitaine d'infanterie
de marine à la Guyane, fils de feu Destre et de madame née
Pichon, avec M"* Adrienne Lagrange, fîUe de M. Lagrange,
négociant, et de madame née Nadaud. Les témoins pour
la mariée étaient : M. Victor Lagrange, rentier à Rochefort,
son oncle, M. Métayer, négociant à Nantes ; pour le marié :
M. Maximilien Piéron, premier adjoint au maire de Saumur,
M. Rabier, *, lieutenant-colonel, commandant par intérim le
7* régiment d'infanterie de marine, son parent. M. Bouquin,
archiprêtre de Rochefort, a prononcé le discours d'usage.
ARCHEOLOGIE
I
UNE TROUVAILLE d'OBJETS GALLO-ROMAINS
Un puisatier du Douhet, Frédéric Depin, cadet, faisant à
Saint-Macoux, à Saintes, le nettoyage d'un puits pour le compte
d'un épicier, Alexis Landreau, rue Saint-Macoux, a découvert
"n certain nombre d'objets gallo-romains, dontnous donnonsici
)hotographie. Ce puits, abandonné depuis longtemps, était
in de terre et de débris. La terre enlevée, on a trouvé des
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— 47 —
ossements en assez srande quantité : os et tète de ruminants,
même des crânes « ae chrétiens ». Une forte pierre occupant
tout Torifice formait pour ainsi dire une seconde partie. Sous la
pierre, se sont rencontrés des vases en terre et en métal.
Les vases en terre étaient au nombre de 7 : quatre de couleur
grisâtre, un en terre jaune, un en terre rouge, terre sigillée, po-
terie samienne.
Le premier a une anse, hauteur 0"20, circonférence 0,47, et
0,08 de diamètre au goulot ; le deuxième, hauteur 0,22, circon-
férence 0,58, et 0,09 au goulot ; le troisième, hauteur 0,30, cir-
conférence 0,64, ouverture 0,10; lequatrième(n*4),hauteur0,33,
la panse 0,72, le goulot en forme de trèfle 0,11. Ces quatre de
même forme ne diffèrent que par les dimensions. Le cinquième
(n*5) en terre rouge, hauteur 0,36, panse 0,61 , le cou 0,07,1e diamè
tre du goulot 0,06 dont 0,04 pour l'ouverture. Le sixième pot, en
terre jaunâtre, au goulot cassé, a 20 centimètres de hauteur et
52 de circonférence. On lit cinq lettres gravées à la pointe (n* 7),
nom probablement du potier.
Le vase en bronze a de hauteur 0,25, de circonférence à la
panse 0,90; l'ouverture a 0,17 dont 0,06 pour les rebords ; l'anse
est très oxydée; le métal très mince s'est un peu effrité en certains
endroits. Peut-être a-t-il subi l'action du feu.
Avec cette urne étaient les débris d'un seau dont l'anse me-
surant 0,14 portait deux têtes de Bacchus, probablement; le
front est couronné de lierre.
Enfin signalons un strigile de bronze doré dont le manche
a 0,08, et l'arc 0,18.
Ce n'est que longtemps après la trouvaille que le propriétaire
en a eu vent et qu'il a pu obtenir ces objets.L ouvrier a déclaré
qu'il n'avait trouvé que cela, ni monnaie, ni bijoux, ni débris.
Il a fallu s'en rapporter à ses dires. Il est fâcheux que la fouille
n'ait pas été suivie, ou même que l'on n'ait pu examiner les dé-
livres.
Il est difficile de se prononcer avec des éléments aussi vagues.
Ces vases contenaient-ils des ossements ? Ce serait là un puits
funéraire, comblé, depuis qu'on eût cessé de s'en servir, avec
des débris de toutes sortes : pierrailles, os d'animaux, comme
il arrive dans tous ces puits devenus inutiles. L'eau qui le remplit
n'est pas une eau de source ; c'est simplement une infiltration
dans une veine de rochers, un suintement des terres, très peu
abondant du reste, d'un débit de cinq à six seaux par jour. Or, au-
dessous de cette infiltration l'orifice était fermé par une énorme
pierre qui arrêtait l'eau ; l'espace où ces vases étaient n'avait
reçu que des gouttes qui suintaient de la voûte ; certainement
on n'eût pas plongé ces vases dans un liquide, soit qu'on eût
voulu les dérober, soit qu'ils aient servi d'urnes sépulcrales.
Ces vases ont pu recevoir des os calcinés, Voilà en bronze par-
ticulièrement. Ils ont été déposés là, non jetés comme débris,
puisqu'ils sont entiers. Cachette ou puits funéraire, qu'on choi-
sisse de ces deux hypothèses. Dans l'état actuel, avec le peu de
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renseignements exacts qu'on a, il est difficile de se prononcer
sûrement. Nous nous contentons de signaler le fait et de dessi-
ner les objets.
II
Le Journal des arteareçu de Landes, près Saint-Jean d'An-
gély, l'information suivante : Un amateur éclairé, M. Tenaud,
vient de rencontrer quatre peintures anciennes qui, vraisembla-
blement, accompagnaient le fameux travail émaillé trouvé à
Cherves, dans les environs de Cognac. ^Voir Revue, xvii, 16.)
L'une d'elles, la plus ancienne, est peinte a l'encaustique et a dû
précéder la découverte de la peinture à l'huile. Elle représente
le martyre de saint Sixte en présence du diacre saint Laurent.
Deux autres, du xv* siècle, et qui paraissent de Memling, re-
présentent saint Fabien et saint Sébastien. Ces trois peintures
paraissent offrir un caractère unique de rareté et de mérite.
On s'est enfin décidé à constater que le si élégant clocher de
l'abbaye de Sainte-Marie, à Saintes, transformée en caserne
depuis longtemps, menace d'écrabouiller quelques troupiers
dormant tranquillement dans l'ancienne église des bénédic-
tines, devenue des dortoirs pour les soldats du 6* de ligne. Les
échafaudages sont dressés et Ton répare ce petit chef-d'œuvre
de l'art roman. Voir le dessin qu'en a donné Viollet-le-Duc dans
son Dictionnaire d'architecture.
Sur la route départementale de Cozes à Royan, près de Saint-
Georges de Didonne, dans un bois de chênes appartenant à M. Da-
vril, des ouvriers ont trouvé sous une souche une vieille épée
et un certain nombre de pièces à l'effigie de Henri II et de la
reine Elisabeth.
Dans les premiers jours de novembre, en faisant des planta-
tions d'arbres sur la place d'Armes, à La Rochelle, on a décou-
vert des fondations de l'ancien château au pied duquel les na-
vires venaient attérir et qui servait de défense au port creusé en
cet endroit.
Rue des Augustins, les dames de Chavagnes en faisant des
fondations pour des constructions ont mis au jour les restes de
l'ancienne église Saint- Yon, qui servit plus tard de temple aux
protestants.
III
TOMBES DE LA FAMILLE d'aGRIPPA d'aUBIGNÉ
Le Petit journal du 7 décembre a raconté la découverte, près
du château historique du Mursay, 1" canton de Niort, de plu-
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FOUILLES DE SAINT-MACOUXA SAINTES
TÂVlAl
LhgBNDE : — !• Anse d*un seau. 2^ Figure d'ornement.
3» Strigile. 4? Vase en terre bnne. 50 Vase en torrc ronge.
6<» Vase en métal. 7^ Siglo figulin.
fiovBe dfSniniontrfi d d'^unïs. Janviftp f89S.
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-49-
sieurs tombes qui appartiennent à la famille des Villette-Mursay,
l*"descendantsdu grandbatailleur historien, Agrippa d'Aubigné.
Cette découverte, déjà vieille, est due à M. ApoUin Charrier, le
musicien niortais bien connu ; mais c'est tout récemment que
les tombes ont été transportées au musée de Tancienne société
de statistique des Deux-Sèvres. Voici les trois fragments d'in-
scription que notre très obligeant correspondant de Niort,
M. 1 abbé Alfred Largeault, a bien voulu relever pour nous, d'au-
tant que le texte donné par le Petit journal a été restitué d'une
manière très libre. « J'ajouterai, écrit M, Largeault, que « de
Valois » est la vraie orthographe du nom. J'ai relevé plusieurs
signatures du marquis deVillette et toutes sont ainsi libellées.»
l'^CY GIST LE COR DE LOVISE DAVBIGNÉ [dame]
DE MVRSAY FEMME DE BENIAMIN D[e Valois, mortC aU Scig]
NEVR LE 24 JANV 1663 AAGÉE D[e]
Fragment de tombe taillée en dos d'âne. Long.: 1 mètre.
Louise — dite aussi Arthémise — d'Aubi^né était, comme on
sait, fille de Théodore-Agrippa d'Aubigné, lequel avait épousé
Susanne de Lezay, dame de Mursay.
2* [Cy gist Mar]iE de viL[le]TTE
[de Va] LLOis morte av SEiG[neur]
[aagée de] o ans
Fragment de tombe taillée en dos d'âne. Long.: m. 60 c.
C'est probablement Marie-Françoise de Valois, fille de Phi-
lippe de Valois, marquis de Villette, lieutenant général des
armées navales, etc., et de Marie-Anne-Hippolyte de Château-
neuf.
Voici, du reste, la suite des enfants de Philippe de Valois,
tirée des registres de l'état civil protestant de Niort :
Louise-Hippolyte, baptisée le 17 juin 1663; Marie-Bérénice,
15 juin 1664; Théodore-Louis, 29 juillet 1668; Marie-Françoise,
4 août 1669; Marthe-Marguerite (M"« de Caylus), 19 avril 1671 ;
Louise-Françoise, 12avril 1672; Elisabeth-Antoinette, 22 novem-
bre 1673.
3^ MARIE BERENICE DE VAL[ois]
11] SEMBLE QVE LE Cl[e]L a[v]
a]lT FAI BERENIGE PO[ur] DON
n]BR A LA TERRE VN NO[u
VJeL ornement et QVE d[u
S]OR lALOVX VN INIVSTE C[a
LIBV DB SON BBRCBAV
PRICIE AV LAIT MIS AV MON
VMENT MAIS SA VIE ET SA
MORT NE SON PAS FORT
ESTRANGES CA[r]
Tombe hémicylindrique dont les bords ont été aba.tus par le
marteau du maçon, de manière que l'inscription a éti atteinte.
Long.: m. 57c.
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— 50 —
quelques irrégularités dans le texte ci-dessus : trois T
t à trois mots ; G est mis pour C dans Bérénice; un I
p dans caprice ; quatre mots sont mis en surcharge.
Bérénice de Valois était une autre fille de Philippe de
>mmej'ai dit plus haut, baptisée le 15 juin 1664.
if lignes de l'inscription qui accompagnent son nom
in sixain dont un vers manque aujourd'hui,
pas inutile de rétablir le texte dans sa forme proso-
II semble que le ciel avait fait Bérénice
Pour donner à la terre un nouvel ornement,
Et que du sort jaloux un injuste caprice
Au lieu de son berceau Tait mis au monument.
Mais sa vie et sa mort ne sont pas fort estranges,
Car...
tesse de la tombe fait juger qu'elle devait appartenir
it ; bien plus, le quatrième vers de l'inscription indique
î-Bérénice mourut en naissant.
is tombes qu'on a trouvées encastrées dans les murs
ï du château de Mursay provenaient évidemment du
privé protestant, qui avait été établi près de leur de-
r les descendants d' Agrippa d'Aubigné. »
IV
LE DOYEN DES CHÊNES DE FRANGE
titre qu'un journal donne à la note suivante :
te dans TArdèche le plus vieux, le plus gros, non seule-
lépartement, mais de la France entière probablement,
des chênes français mesure à sa base 1 1 mètres 50 de
:nce ; à trois mètres environ du sol, à la naissance des
primitives, il a 13 mètres, et la hauteur totale, avec
les, est d'environ 12 mètres. Une vieille branche, la
}ranches primitives, a été coupée ; elle mesure 3 mètres
érence. En dépit de la fable, voilà un chêne qui a dû
pas mal de roseaux. »
plaise à l'auteur, a le doyen des chênes de France » est
ui de Montravail, commune de Pessines, à 7 kilomètres
3. En effet, ce géant des forêts, d'après une note d'Hip-
Tilly publiée en 1884 (voir Bulletin de la société des
IV, 345, et Recueil de la. commission des arts, vu, 330 ;j
i mètres 10 cent, de circonférence à ras de terre et 10
centimètres à 1 mètre au-dessus du sol. Le tronc, de
ique dans toute sa longueur, a 3 mètres 30 centimètres
r, jusqu'à la naissance des premières branches. Deux
;rosses branches ont été coupées à 5 mètres 65 centi-
à 4 mètres 10 centimètres du sol ; il n'en reste plus
dont les extrémités paraissent desséchées.
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— 51 —
« Dans Fintérieur, on peut remarquer un fragment du tronc
de 20 centimètres d'épaisseur, sur lequel il serait facile, à l'aide
d'une loupe, de distinguer les couches concentriques que chaque
année de croissance a formées, et de les compter exactement,
après avoir poli la tranche de ce morceau de bois. En établis-
sant une proportion entre l'épaisseur de ce fragment et le rayon
de la circonférence de l'arbre, on déterminerait approximative-
ment le nombre de couches concentriques qu'il contient ; ce se-
rait le moyen de connaître à peu près son âge et de contrôler
Texactitude des calculs de M. d'Orbigny qui lui assigne, peut-
être avec raison, 2.000 ans d'existence. Ce n'est plus que par les
couches extérieures de l'aubier et par son écorce, que ce vieil
arbre tire de la terre les sucs nourriciers qui lui communi-
quent un reste de vie ; le côté du nord conserve encore une
certaine vigueur ; mais ceux du midi et du couchant sont très
endommagés. Néanmoins, chaque année il se garnit d'un riche
feuillage et se charge d'une assez grande quantité de glands. La
partie intérieure du tronc est creuse et a été transformée en une
salle circulaire de 2 mètres 10 centimètres de diamètre. Une
banquette en pierre établie à l'entour permet à 12 personnes de
s'y asseoir commodément. Une ouverture carrée pratiquée dans
Técorce sert de porte à ce cabinet d'un nouveau genre. » Y oit
aussi une brochure in-S'* de 4 pages avec planches, imprimée
sansdate à La Rochelle, par A. Lacurie fils jeune : « Notice sur
un chêne gigaritesquey observé en 183k, à Montravailprès Sain-
tes, par M. Charles d'Orbigny père, médecin militaire en retraite.»
Le chêne de Montravail vit encore. En 1884, il a été sérieuse-
ment menacé de mort. Le Courrier dos Charentes du 7 février
annonça que le propriétaire voulait le débiter pour en faire
des bûches. Le Bulletin des Archives, n'* d'avril (t. iv, p.
345), dénonça l'actedevandalisme qui allait s'accomplir: • A ven-
dre un chêne de deux mille ans et plus... » L'attention publique
fut éveillée; les savants s'émurent, entre autres M. Peyrenolle,
professeur de botanique à l'école de médecine navale de Roche-
fort, et l'arbre fut sauvé.
REVUE DES LIVRES
I
GABRIEL AUBRAY. - LETTRES A MA COUSINS (1).
Le livre a paru à la fin de novembre, et déjà il a été annoncé
à Paris par les journaux : Messager de Paris du 21 novembre
(article signé Amyot) ; Matin du 22; Gaulois du 2i; Justice
sociale du 27 (article de M. l'abbé Naudet) ; Journal des débats
(1) Lettres à ma cousine. Paris, Pion ; ou à Saintes, au bureau de la Revue,
Envoyer 3 fr. 50 pour recevoir l'ouvrage franco.
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- 52 -
1 M. René Doumic); Salon de /a mode du
d'Aingeuil) ; Eclair du 2 ; Univers et Monde
Trégoire) ; le Nord du 6 ; la Revue, la Nation^
irticle de M. Paul d'Armon) ; et par les revues :
Nouvelle Revue, la Revue encyclopédique,
ance du 1" décembre ; les Etudes du 5 (article
^cho de la semaine du 5 (Edouard Petit) ; le
i5 ; /e Sillon du 10 (signé E. F.); la Revue Ma-
ue idéaliste du 15 (E. Trolliet) ; le Peuple fran-
iris du 19 ; le petit Moniteur ^\i 20 (article de
) ; en province et à l'étranger par : le Matin
8 et 29 novembre ; la Revue catholique de
embre) ; le Progrès de Saintes, l'Indépendant
signé A. F.) ; /a Semaine religieuse d'Angou-
•e et 5 décembre, signé J. B.) ; la Quinzaine
Moulins du 30 novembre ; le Savoyard de
nbre ; le Courrier de l'Allier du 2 ; les Tablet-
lu 7 ; l'Indépendant du Cher du 9 (8. Humo) ;
t-et-Garonne du 17 (Jean Bouquin) ; laGazette
rhe english and américan Gazette du 11 et
conservatrice de Saint- Jean d'Angély et le
i 16 ; VEcho rochelais du 18 ; la Croix de Sain-
le de R. C.) ; te Progrès de la Charente-Infé-
Troche).
ons nous permettront d'apprécier l'ouvrage de
î. Voici de M. E. Amyot : « C'est le premier
olumes de récréation morale, des sortes de
9 laïques et modernes pour le jeune homme, la
la jeune fille de demain... L'actualité et la
5 roman, tout s'y résout en causeries piquantes
étude de quelques uns des cas de conscience
nts de notre époque...» De M. l'abbé Naudet :
e pas toujours les idées de Gabriel Aubray ;
j plaisir et profit à le lire. Plaisir, parce qu'il
iginale, primesautière et savoureuse ; parce
pense pas comme moi, il me prouve quelque-
d'autres fois... que j'ai raison... » De M. René
Débats : a ... Le second mouvement est pour
cette observation, cette fantaisie, qui de soi
choses, et qui, quoiqu'on dise, ne courent pas
'est-il arrivé, tandis que je relisais les chro-
briel Aubray vient de réunir sous ce titre de
tsine. J'ai entendu blâmer le titre choisi par
me un peu passé de mode. Mais d'abord un
titre, et tout dépend de ce qu'on met dessous.
2 cousine aussi que M. Jules Lemaitre adres-
billets du matin ? Heureuses cousines, dont
tant d'esprit ! Mais, en outre, c'est que
lu, dès le début, nous avertir du ton qu'il a
s qu'il s'est imposées. Il parlera de toutes
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— 53 —
choses, mais comme on en peut parler à une femme d'élite. Il
aura ce tour léger, badin, précieux, qu'impose l'honnête galan-
terie... » De M, Léon Grégoire dans l'Univers : « Amusantes à
lire, parce qu'elles sont pleines d'esprit, faciles à lire, parce que
Gabriel Aubray, pour être spirituel, n'a pas besoin de chercher
à l'être..., ces Lettres sont surtout utiles à lire, parce que nous
€ attrapant » dans les sphères de l'actualité courante et terre
à terre où notre légèreté s'attarde, elles nous élèvent d'un coup,
sans que nous nous en doutions, vers les hauteurs de la reli-
gion chrétienne... Ce malicieux est un bienveillant. Avec ses
intentions ardemment généreuses, avec sa chaleur d'àme et sa
froideur de coup d'œil, avec sa sveltesse alerte d'esprit et de
langage, avec la coquetterie qu'il met à se donner souvent,
pour être plus séducteur, des défauts qu'il n'a point, Gabriel
Aubray nous donne à tous un excellent exemple de la façon
dont nous devons, au jour le jour, causer entre nous des hom-
mes et des choses... » De M. Paul d'Armon dans le Voltaire :
« M. Gab. Aubray remonte dans la chaire de morale mondaine
délaissée depuis la mort de Gustave Droz... Il est fin et para-
doxal. Et en adressant ces élégantes Lettres à sa cousine, il a
demandé, n'est-il pas vrai ? l'apostille de Kant. • Du P. Henri
Ghérot dans les Etudes : « M. Aubray n'est pas seulement un
satiriste et un orateur, même ailleurs que dans ses conférences
pour les œuvres de mer, il a en lui du poète et du philosophe.
Sa poésie est celle de la nature, une idylle où se mêlent les
champs et les grèves, les voix de la ferme et celles de l'Océan.
Sa Maison de michelet contient une étude exquise de la vie au
bord de la mer, telle que l'aiment les penseurs et les rêveurs
solitaires, telle que la déforme le monde des casinos et des
cercles qui s'abat aujourd'hui sur nos plages. Il hait la foule,
mais il aime le peuple ; et avec quel cœur il nous dépeint la
rude existence de nos braves marins, soutenus dans leurs
labeurs et leurs sacrifices par la foi en Dieu ! Comme contraste,
je recommande les chapitres si parisiens intitulés : Autour
d'un carrosse, Devant le cinématographe, L'œuvre du feu.
On y assiste à la réception du czar, à l'incendie du bazar de la
charité et à ces mille faits divers, futiles ou navrants, qui
découvrent chaque jour une plaie nouvelle du corps social. »
De M. A. M. dans l'Union de Saint-Jean d'Angély : « Il nous
arrive à son heure, celle des longues soirées devant les grands
feux clairs, sous la lampe familiale, celle des lectures et des
songeries, celle aussi des cadeaux et des étrennes. Son titre
est : Lettres à ma cousine, et l'auteur s'appelle : Gabriel Au-
diat. C'est un nom bien connu de nous tous et que le père a fait
aimer et respecter avant le fils : le père, savant modeste et
aimable, l'infatigable érudit de la Revue de Saintonge et d'Au-
nis ; le fils, élargissant la sphère paternelle, ancien élève de
l'école normale supérieure, professeur de rhétorique au collège
Stanislas, critique, conférencier et écrivain. Nous avons entendu
ici sa parole ardente d'apôtre, toujours prête au service des
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— 54 -
bonnes causes, scrutant et résolvant les plus hauts problèmes
de sociologie et de morale : à toutes les belles et saines œuvres,
Gabriel Audiat apporte ub concours généreux et désintéressé. »
Son livre emprunte « à la critique, sa netteté, son sens pratique,
sa liberté d'esprit, en se gardant du soupçon même de lourdeur
et de pédantisme ; à la morale, ses nobles et fermes enseigne-
ments, dépouillés de ce ton prêcheur qui rebute les meilleures
volontés et change vite le respect en ennui ; à la causerie, sa
verve, son pittoresque, sa fantaisie, passant du piquant au
grave, de la bicyclette au mariage, du cinématographe aux des-
tinées de notre patrie ; au roman, enfin, ce qu'il a d'excellent,
de toujours jeune et agréable, des personnages de fantaisie qui
dialoguent et vivent sous nos yeux (c'est ici Gabriel Aubray et la
jeune veuve, sa cousine), l'artde conteretde peindre des épiso-
des, de$ paysages, un cadre d'une diversité infinie, dont notre Sain-
tonge fournit souvent les décors : plages de Royan, prairies de
la Charente, forêts et dunes de la grande côte...»
L'article de M. R. de G. dans /a Croix de Saintonge du 26 dé-
cembre se terminait ainsi :
a Ell«s mettent bien en relief celui qui les a écrites, et elles
honorent ce coin de pays où s'est passée son enfance et où il
compte de si ferventes amitiés. — Encore quelques volumes
comme celui-là et M. Gabriel Au...bray pourra faire toc toc à
la porte de l'Institut ; les immortels qui s'y prélassent douce-
ment dans leur gloire seront heureux de lui ouvrir la porte du
cénacle. — Et ce que la bonne vieille Saintonge en sera fière! »
Dans ces causeries étincelantes de verve, desprit, de bon
sens avec une légère pointe de paradoxe, qui touchent à toutes
les choses actuelles, la présence du czar à Paris et l'incendie
du bazar de la charité, le roman contemporain et Tattelage
conjugal, paradoxe sur la bonté : « Je déclare la guerre à la
bonté » ou « A bas la patrie ! », il y a en outre pour les lecteurs
saintongeais une foule de pages où ils retrouveront des paysa-
ges familiers ou des hommes connus : Paul Déroulède, et le
a pays pâle et mouillé, mais charmant de Dominiquei>, la fille
d'Alfred de Musset dans le cimetière de Saint-Maurice, à La Ro-
chelle, etles sites de Saint-Georges-Royan, le quasi saintongeais
François Coppée, petit-fils du forgeron Pierre Baudrit, de Che-
nac, « compagnon à boucles d'oreilles qui ne savait pas lire »,
et son roman le Coupable lu sous le paulownia planté à Saintes
par le poète, et la maison de Michelet, et la peinture si vive des
casinos de Royan, etc. C'est une lecture amusante et utile, qui
plait par l'esprit et qui, sans qu'on s'en aperçoive, donne à
penser.
II
SouvENiRSDE LA PRINCESSE DE Tarente, 1789-1792. Nantcs, Er-
nest Grimaud et fils, 25 juillet 1897, in-8'*, 236 pages avec por-
trait.
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— 55 -
Les écrits sur la révolution française abondent, et il n'y en
aura jamais trop au gré des lecteurs. Après les événements, il
y a les petits faits; après les grandns journées, il y a les détails ;
après les récits des historiens, il y a les relations des contem-
porains. Parmi ces derniers il n'en est guère qui soient plus
poignants que les Souvenirs de la princesse de Tsirente. C'est
à M. le duc Louis de La Trémoille que nous devons encore ce
beau volume qui fait si bien suite à ces cinq volumes de docu-
ments, Les La Trémoille pendant cinq siècles, tirés du riche
chartrier de Thouars et libéralement livrés à la curiosité des
historiens.
Laure de Châtillon, fille cadette du duc et d'Adrienne de La
Baume Le Blanc de La Vallière, était devenue à 17 ans prin-
cesse de Tarente par son mariage, en 1781, avec Charles de La
Trémoille. Sa sœur ainée était la duchesse de Crussol. Nommée,
au mois de mai 1785 dame d'honneur de la reine, elle se dé-
voua complètement à Marie-Antoinette; elle avait pour elle un
véritable culte et remplit avec une scrupuleuse exactitude tous
les devoirs de sa charge. Elle était donc bien placée pour sa-
voir jusqu'aux moindres détails tous les incidents de cette
époque agitée.
Le récit commence au lendemain de la prise de la Bastille :
«M. de La Fayette accepta le commandement de la garde na-
tionale de Paris, sans que le roi y eut consenti. Il fut pro-
clamé commandant général à l'hôtel de ville le 15 juillet... Il
fallait déjà montrer au peuple son roi humilié ; le maire de
Paris l'obligea d'y venir... Les gardes du corps furent obligés
de rester à la barrière : le roi ne devait plus être gardé que par
l'amour de son peuple révolté.» Les 5 et 6 octobre, le rôle de
La Fayette est celui d'un général qui voudrait bien rester
lidèle au roi, mais qui avant tout tenait à plaire à la foule, et
qui par impéritie — on n'ose dire par connivence — livra la
famille royale qu'il a juré de défendre. La princesse ne
l'épargne guère. A la fédération des gardes nationales en
1700, une députation de la province du Maine vient compli-
menter la reine, et l'orateur la louant de son courage dans la
journée du 6 octobre, «sa majesté l'interrompit et, fixant M. du
Repaire, un des gardes du corps, qui avait été presquç tué en
défendant la porte de son appartement, elle dit tout haut: « Ce
n'est pas mon courage qu'il faut louer, mais celui de ce brave
homme, à qui je dois la vie. » Au retour de Varenne, la captivité
redouble, et les vexations: « M. de La Fayette, implacable dans
sa vengeance, eut l'insolence d'ordonner à un de ses aides de
camp de rester la nuit dans la chambre de la reine. Cet homme
avait le droit d'aller regarder au lit de la reine, de lui parler,
afin de savoir si elle y était. Elle eut une garde à la porte inté-
rieure de sa chambre à coucher. » Ici le récit de l'entrevue avec
la reine : « Elle était debout au milieu de la chambre, quand
j'y entrai. Sa contenance n'était altérée en rien, et en revoyant
des personnes toutes à elle, son visage reprit son agrément or-
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— 56 —
dinaire. Elle marcha vers nous avec empressement et nous
embrassa toutes les trois avec une affection qui pensa détruire
toutes nos belles résolutions. Je m'étais dit que je verrais avec
un air tranquille les insultes dont M. de La Fayette se rendait
coupable envers leurs majestés... Alors elle parla avec une li-
berté d'esprit, une sorte de gaieté, d'un interrogatoire que
rassemblée lui avait fait subir et que, par un reste de pudeur,
on appelait déclaration de la reine. » Au dix août, la princesse,
après le départ du roi et de la reine, put s'échapper des Tuile-
ries avec Pauline de Tourzel; le récit des dangers qu'elles cou-
rurent est bien instructif: « Un homme d'une figure atroce s'é-
cria : « Point de mal aux femmes. Des armes et des Suisses ! »
Je ne perds pas un instant; je saisis cet homme par le bras et
je lui dis : « Voilà une jeune dame, une vieille et moi à qui vous
allez donner tous vos soins, et vous resterez avec nous. » Il me
donna la main, cria: a Vive la nation! »... Dansun espace décent
pas je vis quatre ou cinq Suisses étendus. » Tous les détails qui
suivent sont à lire : Arrestation, interrogatoire, emprisonnement
à l'abbaye. Les massacres de septembre sont bien connus; on en
lira avec émotion le récittrès détaillé ; c'est horrible. Quelles in-
quiétudes pour les prisonnières! Nous revoyons là Cazotte, Som-
breuil et sa fille. Le morceau est à lire en entier; rien n'est
plus émouvant. L'agonie dure quarante-huit heures. Enfin, grâce
à quelques dévouements désintéressés, madame de Tarente
échappa à la mort; même on la porta en triomphe. On com-
prend qu'après avoir passé par ces angoisses, l'auteur des
Souvenirs n'avait pas conservé une vive affection pour la révo-
lution, a La France lui faisait horreur ; rien ne put le décider
à revenir habiter au pays où de tels forfaits s'étaient commis,
où elle avait tant souffert. Une seule fois pendant quelques
jours elle vint à Wideville, terre de famille, pour pleurer sur
la tombe d'une fille unique qu'elle avait perdue. A près sa sor-
tie de prison, elle passa en Angleterre ; en 1797, elle fut
appelée à la cour de Russie, comme dame du palais, et y traîna
sa triste vie pendant de longs jours. Elle mourut en 1814. Les
Souvenir?, dont nous ne pouvons que donner une faible idée,
seront consultés avec profit par les lecteurs qui connaissent
déjà les Mémoires de madame de Tourzel.
A la suite sont quelques lettres de la princesse de Tarente ;
citons celle qu'elle écrivit, le 29 octobre 1793, à la duchesse de
Devonshire : « Tout est dit : la malheureuse reine est immolée.
Et elle a reçu le premier coup par l'infâme accusation faite au
nom de son fils. Cruel rairmementdecruauté...» Puisviennent
des documents assez curieux extraits du tome v* des La Tré~
moille pendant cinq siècles : dépenses faites pour le mariage de
la princesse de Tarente avec Charles-Bretagne de La Trémoille.
Le volume eut été incomplet, si l'on n'y avait joint les Notes sur
ma vie de son époux. II faut savoir gré à M. le duc de La Tré-
moille de nous avoir donné ce livre intéressant, qui fait le plus
grand honneur à cette femme distinguée, qui fut la première
— 57 —
femme de son père. La gloire et le souvenir des ancêtres sont
le patrimoine des descendants. Heureux les fils qui en ont le
souci et qui savent les conserver !
L. A.
III
Un général de l'an ii en Vendée. Notes biographiques sur
le général Bard. Paris, imp. Noizette, 1897, in-i2, vi-238 pages
avec portrait.
Ces Notes biographiques ont été recueillies par M. Antoine
Bard, ancien représentant du peuple de 8aône-et-Loire à l'as-
semblée législative de 1849, son petit-fils; et son arrière-petit-
fils, M. A. Bard, conseiller à la cour de cassation, a aussi donné
ses soins à leur publication. Elles proviennent en grande partie
des papiers de famille et de documents inédits. C'est une œuvre
de piété filiale. Le rôle joué par Bard en Vendée a été différem-
ment apprécié ; il fut même destitué de son commandement,
arrêté, jeté en prison ; heureusement, le 9 thermidor arriva. Cet
ouvrage est destiné à mettre en lumière ses services et à le ven-
ger des accusations.
Né le 21 janvier 1759 à Montmort, près de Toulon-sur- Arroux,
chef-lieu de canton de Saône-et-Loire, dans l'arrondissement
de Charolles, Antoine-Marie Bard, seul enfant de Lazare Bard,
bourgeois, orphelin dès 1765, s'engagea en 1778 dans la com-
pagnie d'hommes d'armes d'ordonnance sous le titre de gens
d'armes bourguignons. Il était, depuis 1781, fixé à Toulon-sur-
Arroux, lorsque, le 28 juillet 1789, il est élu major de la garde
nationale ; le 26 juin 1791, commandant. Le 15 mai 1792, lieu-
tenant au 45* régiment d'infanterie, il est blessé à Jemmapes
(6 novembre), est élu (27 mai 1793) commandant du 10® bataillon
dans l'armée destinée à combattre l'insurrection royaliste de
l'ouest, et, quelque temps après, rejoint l'armée des côtes de
La Rochelle sous les ordres du duc de Biron, auquel succéda
plus tard Rossignol. Dans cette armée, a qui comprenait, avec
les jeunes recrues du contingent récemment levé, des gardes
nationaux en réquisition et des volontaires plus ou moins insu-
bordonnés, la confusion et l'indiscipline étaient extrêmes. » Par
exemple, deux bataillons de Bordeaux, après s'être bien con-
duits pendant quelques mois, demandaient à se retirer et fini-
rent par s'embarquer sans qu'on pût les retenir... Des déser-
tions quotidiennes affaiblissaient les corps de troupes. Les
cadres supérieurs d'officiers étaient insuffisants. « Il n'existe pas
un seul colonel dans cette armée », écrivait Biron. Dans l'état-
major général, l'unité d'action faisait défaut... Biron écrit au
comité de salut public en lui envoyant sa démission: « Nul
général ne peut espérer le succès, ni répondre du secret de ses
plans, lorsqu'ils sont discutés et arrêtés, même en son absence,
par plus de vingt personnes qui ne méritent certainement pas
toute sa confiance. » Quand Rossignol fut nommé commandant
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- 58 -
en chef de l'armée des côtes de La Rochelle, en remplacement
de Biron, il demanda à Chaudieu si l'on était devenu fou à
Paris, tant ce commandement lui paraissait au-dessus de ges
forces.
Nommé général le 4 octobre 1793, Bard est chargé de com-
mander l'armée de Luçon avec Marceau pour adjudant-major.
Il protesta contre le plan de dévastation et d^extermination
du commandant en chef de l'armée de Touest, le féroce Tur-
reau, et resta étranger aux expéditions des colonnes infernales.
Son humanité relative le rendit suspect. Il avait d'excellents
rapports avec Bournet, qui fut nommé général quelques jours
avant Bard et avait remplacé Léchelle à La Rochelle. Bournet
y commandait la douzième division militaire. C'est de là que, le
27 février, Marc-Antoine Jullien (1775-1848), délégué du comité
de salut public dans les départements depuis Le Havre jusqu'à
Bordeaux pour s'informer de l'esprit public, le ranimer, éclai-
rer le peuple, etc. — ses papiers ont servi à son petit-Ols,
M. Edouard Lockroy, député, pour publier en 1893 son livre
Une mission en Vendée — adressait au comité de salut public
un rapport sur les excès commis par les colonnes infernales :
a On vous trompe, on tourne adroitement à l'avantage de vos en-
nemis des mesures sages en elles-mêmes que vous prenezpour
les détruire. Vous avez ordonné qu'on brulàt les repaires des
brigands. Croiriez-vous que, sous prétexte de se conformer à
cette disposition d'un de vos arrêtés, on a brûlé des communes
entières dont les habitants, animés d'un zèle très louable, s'ar-
maient de fourches, de faux, de fusils et arrêtaient eux-mêmes
les brigands pour les livrer à l'armée républicaine ? Croiriez-
vous que, sous prétexte de suivre vos ordres, on égorge les en-
fants, les femmes, les municipaux en écharpe, à la suite d'un
banquet civique donné par eux à une division de l'armée?
Croiriez-vous qu'au moment où la famine semble menacer ces
contrées, on incendie jusqu'aux magasins de subsistances et
que ceux non incendiés sont livrés a l'ennemi? Croiriez-vous
aue vos généraux donnent l'exemple du pillage et veulent faire
aégénérer en vil métier de voleur le sublime emploi de défen-
seur de la patrie? J'ai vu des malheureux, abandonnés au dé-
sespoir, n'ayant d'autre perspective que la mort et de la part
de l'armée républicaine et de la part de la horde royale...
» Je joins ici une proclamation du général Turreau, qui seule est
à mes yeux un délit, parce qu'elle offre un tissu de mensonges,
parce qu'on présente comme victoire le massacre d'enfants et
de femmes, ou de paysans non armés, et qu'on dissimule tous
les revers, et c'est ainsi qu'on trompe un peuple libre. »
On voit par là quelle utile contribution le livre de M. Bard
apporte aux guerres de la Vendée, et en même temps à l'histoire
du département de la Charente-Inférieure. Le général, « victime
de la tyrannie décemvirale », fut réformé le 15 fructidor an m.
Après des efforts infructueux pour être rappelé au service, il se
trouva définitivement rejeté dans la vie privée par le dix-huit
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— 59 —
brumaire. Il mourut à Toulon-sur-Arroux, le 9 novembre 1837.
Ce volume est h lire au moment où un poète patriote remet à
la scène les épisodes sanglants des guerres de l'ouest. Et l'on
peut répéter ce mot du beau drame, La mort de Hoche, que
citait, 1 autre jour, l'évéque de La Rochelle à la réunion des
comités catholiques du diocèse : a Ah ! Français que vous êtes,
que d'héroïsme perdu ! » dit Hoche. — « Rien ne se perd », ré-
pond Charette.
QUESTIONS ET REPONSES
I. — QUESTIONS
N'* 644. — Que signifie le mot croutelles ?
Dans V Avertissement qui précède les Lettres de Philippe For-
tin de La Hoguette, publiées par M. Philippe Tamizey de Lar-
roque (voir archive*- historiques de /aSainiongfe, t. xvi), l'édi-
teur a cité ce passage du Testament ou conseils fidelles d'un
bon père à ses enfans du sieur de La Hoguette : « Renoncez à
toutes sortes de sauts périlleux, de tours de passe-passe et de
souplesse de main. Laissez aux bateleurs leur métier. Toutes
ces choses sont comme ces ouvrages de croutelles^ où il y a
beaucoup de dextérité et qui sont d'un très petit usage. Il n'y
a que la canaille qui s'en mêle ni qui s'y amuse. » Et l'auteur
demande le sens précis de ce mot. M. Henry Havard, Diction-
naire de Vameublement, s'est complètement fourvoyé sur ce
mot qui lui parait désigner une « substance dont on fabriqua au
XVI* siècle et au xvii" des lustres et des chandeliers, et qui n'était
autre chose que du bois ayant reçu une certaine façon » ; — et
il prétend que le mot a fourni matière à de nombreuses discus-
sions archéologiques et aux suppositions les plus diverses ».
Quel est le sens véritable? A-t-il quelque rapport avec Croutel-
les, bourg près de Poitiers ?
M*
N* 645. — Les veillées charentaises et Le Camus de Néville,
seianeur de Bourg-Charente.
François-Claude-Michel-Benoît Le Camus de Néville, inten-
dant de la généralité de Guyenne, est le héros d'un petit roman
publié dans un recueil devenu très rare : Les veillées charen-
taises, romans historiques sur lAunis, l'Angoumois et la Sain--
tonge (Aneoulème, imprimerie charentaise de A. NadaudetC'*,
186/, in-12). Ce recueil était rédigé par une société de littéra-
teurs angoumoisins ; le rédacteur en chef était T. de Moulidars,
probablement un pseudonyme. Le roman en question intitulé :
Le Camus de Néville, seigneur de Bourg -Charente, remplit le
troisième numéro, pages 57-84, avec cette indication : « La fin au
prochain numéro», que je n'ai pas. Pourrait-on me dire quel
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— 60 —
est l^auteur de cet écrit et combien les Veillées charenta,ises ont
eu de livraisons ?
J. P.
N* 646. — Le 16 mai 1720, est mort, à La Rochelle, Jean-Bap-
tiste Constantini, célèbre acteur de la comédie italienne, où il
jouait Tamoureux sous le nom d'Octave. En 1712, il s'était fait
entrepreneur de spectacles. Quelqu'un de nos confrères a-t-il
transcrit l'acte d'inhumation, et les signatures du registre mor-
tuaire ont-elles révélé les noms d'autres comédiens ?
H. G.
N* 647. — M. l'abbé Callen, dans sa réédition du livre de Hié-
rosme Lopès, L'ég lise métropolitaine et primatiale Saint-André
de Bordeaux, dit que le nom de l'archevéque-amiral Henri de
Sourdis est resté légendaire parmi les marins de la basse Gi-
ronde, et qu'ils chantent encore à sa mémoire un bal ou cantate
matelote dont le refrain est celui-ci :
Voilà le bal, voilà le bal,
Voilà le bal au cardinal
Que nous dansons en ronde
Au bas de la Gironde !
Connaît-on d'autres chants populaires où il soit fait mention
de ce personnage ?
E. M.
N" 648. — Dans quelles villes de la Charente-Inférieure se
trouvaient, avant la révolution, les religieux augustins, soit
grands augustins, soit petits pères?
Ch. D'A.
N'* 649. — Sur quelles places la guillotine a- t-elle fonctionné
pendant la révolution k Saintes, Rochef or t, La Rochelle?
he Gaulois du 5 novembre étudie Les empiacemente de la guil-
lotine à Paris. Ils furent assez nombreux, si l'on considère que
la machine du docteur Guillotin fut dressée la première fois le
25 avril 1792 en place de Grève pour un nommé Pelletier, sup-
plicié par Sanson. La foule, attirée par la nouveauté du spec-
tacle, ne fut pas satisfaite ; il durait trop peu et elle chanta :
Rendez-moi ma potence de bois,
Rendez-moi ma potence.
>n sait qu'à la place de Grève, le bourreau louait les places,
ime l'indique la pièce suivante (août 1689) de la bibliothèque
zarine :
Le sieur Bausire, m® ordinaire des hautes et basses œuvres
[a ville et banlieue de Paris, et Lepautre, son dessignateur
giaire, advertissent le public, qu'ils loueront des places sur
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- 61 —
leurs échafaux à un prix raisonnable, pour voir le feu qui se
fera à la Grève au premier jour. L'on prendra les billets au pil-
lory, chez MM. leurs vallets ; les places seront marquées d'une
fleur de lys et les méros {sic) d'une croix de Saint- André. »
Alors M. de Paris avait le droit de dresser un échafaud à
toutes les réjouissances publiques... en dehors des exécutions?
Le 22 août, la guillotine fut montée place du Carrousel, de-
vant la grande porte de la cour royale des Tuileries ; elle y dé-
capita, a dix heures du soir, à la lueur des flambeaux, Louis-
David CoUenot d'Angremont, convaincu « d'être un conspirateur
et un chef des brigands soudoyés par la cour. Cinq jours après,
elle était réinstallée place de Grève pour trois fabricants d'as-
sienats. De ce jour a la lin de 1792, elle fonctionna au Carrou-
sel pour les condamnés politiques, à la Grève pour les condam-
nés de droit commun. Le 21 janvier 1793, on Téleva, pour la
première fois, sur la place de la Révolution, ci-devant Louis XV-
De là, elle fut transportée à la place du Trône, où elle resta en
permanence jusqu'au 9 thermidor. En six semaines, elle abattit
treize cents têtes, sans préjudice de celles qu'elle coupait place
de Grève. En deux ans, la terrible « Louisette » fit 2.831 victi-
mes. Pourrait-on dire où, dans la patrie de Guillotin, s'éleva
la sanglante machine, où elle s'éleva à Rochefort et à La Ro-
chelle?
Dans le même ordre d'idées, où était à Saintes la maison na-
tale du docteur Joseph-Ignace Guillotin? On a aussi fait naître
H. Deibler à Saintes, où son père, Joseph-Antoine, était aide-
exécuteur (voir Bévue, xii, 66); il y a seulement habité; où?
est-ce rue de l'Eclair, au faubourg Saint-Eutrope, où sa sœur,
Marie-Henriette Deibler, vit le jour ?
N* 650. — Un seigneur de Montandre fut blessé et fait prison-
nier avec le roi Jean à la bataille de Poitiers. Etait-ce un La
Rochefoucauld ?
H.
N* 651 . — Pourrait-on découvrir les armoiries de la famille
de La Casse de Saint-Julien? L'un de ses membres, en 1642,
était capitaine des châteaux de Montlieu et de Sainte-Aulaye en
Périgord.
Db B.
N* 652. — Quelqu'un pourrait-il aider un membre de la société
des Archives à retrouver un opuscule in- 12 ou in-16 de forme
oblongue, qu'il a eu entre les mains, il y a une vingtaine d'an-
nées? Il était intitulé, autant qu'il s'en souvient : a Cahiers de la
noblesse sainiongeaise » ou quelque chose d'approchant. C'était
une publication du xviii* siècle qui contenait une notice sur un
grand nombre de familles nobles, entre autres sur celle dusigna-
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— 62 —
taire, qui a le plus grand intérêt à retrouver ce petit volume. On
y fait, en effet, mention d'un titre conféré à un membre de cette
famille, maire au xv® siècle de la ville de Saint-Jean d'Angély,
**tre qui est mis en doute par les généalogistes. Il ne s'agit pas
u livre de M. de La Morinerie.
L. Fradin de Bessé de Bbladrb.
II. — réponses
N*» 329 : tome v, page 381 ; vi, 414 ; vu, 89 ; xvii, 457. Usages
nciens^coutumes, superstitionsen Saintonge'Aunis.uosTETiTS
)UBTS SAINTONGEAIS.
Sous la rubrique Récréation en famille, Tom Tit indicjue,
ans le Petit Journal du 10 mai 1897, le moyen ingénieux d ob-
mir, avec les radis servis sur nos tables, a bien des petits tra-
aux manuels » « Les personnages et animaux se font très
implement, en piquant dans les radis représentant les corps,
es bouts d'allumettes représentant les membres. Vous aurez,
ar exemple, le don Quichotte montant Rossinante et le gros
ancho juché sur son âne. Les étoiles de la ceinture du che-
alier errant, sa ceinture et celle de Sancho, les sangles du
heval et de l'âne s'obtiennent en enlevant la peau rouge du
adis à l'aide d'un canif. Des brins de fil représenteront les
&nes; un radis, dont on a coupé les feuilles et le bout de la
ueue, sera le flacon auquel le brave Sancho donne de fré-
uentes accolades. »
Comme corollaire à cette ingénieuse et amusante industrie
e la table de famille, nous pourrions, nous Saintongeais, men-
onner les petites combinaisons auxquelles se prêtent les fèves.
>n sait que la fève verte est, dans tout le sud-ouest, servie en
a cosse comme hors-d'œuvre à côté des petits radis roses,
juel est l'enfant qui n'a ri aux éclats en voyant les évolutions
omiques du classique « père capucin »? On prend une belle
ousse, dont on coupe aux trois quarts en travers l'extrémité
upérieure, au-dessous du premier grain, puis on taille dans
)ute la longueur, sur le dos de la gousse, une lanière mince
u'on tire ensuite et laisse aller tour à tour en chantant la
ieille ronde :
Père capucin, confessez ma femme.
Père capucin, confessez-la bien
Le capuchon du moine, figuré au-dessus de la coupe transv-
ersale, se soulève et s'abaisse en cadence en produisant TefTet
3 plus comique, jusqu'à ce que, à la suite de mouvements trop
ouvent répétés, la frêle articulation du cou vienne à se rompre :
i tête du capucin se détache alors et provoque en tombant un
edoublement de rire chez les bébés, que ce petit jouet impro-
isé a bien mieux amusé que le plus joli polichinelle.
Avec les grains de la fève, on fait aussi des sabots et des pa-
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- 63 —
niers... de poupée : on n*a qu'à tailler dans la peau, sur Tun des
côtés, une lanière étroite formant la bride de l'anse, et l'on vide
le grain après avoir, suivant le cas, enlevé ce qui reste de peau
d'un seul côté ou des deux côtés de la lanière.
Nos enfants de la campagne, qui ne connaissent guère les
jouets coûteux qu'on achète aux petits citadins dans les beaux
magasins des villes, ont, d'ailleurs, mille manières de s'en
fabriquer eux-mêmes avec les objets les plus communs qui leur
tombent sous la main.
Avec des glands de chêne percés de quatre trous, pour rece-
voir de petits bouts de bois en guise de pattes, on obtient des
troupeaux de jolis gorets gras. Avec la coupelle du gland, on
fait des tasses, des plateaux de balance, des pipes, etc.
Le petit jonc des bois sert à tresser d'élégants paniers.
On fait un moulin à vent avec un bout de roseau fendu, dont
les deux morceaux mis en croix et fixés à un petit bout de bois
rond qui entre dans une gaine aussi de roseau, tournent au
moindre souffle.
Le moulin à eau est composé de deux palettes enchâssées en
croix dans deux incisions faites au travers d'une branchette qui
forme Tarbre et dont Ton appuie les extrémités sur deux four-
chettes de bois plantées dans le courant du moindre ruisseau
qui murmure le long de la prairie.
Il y a aussi le moulin à Hcelle : une coque de noix percée de
trois trous et évidée. Deux des trous reçoivent l'arbre autour
duquel s'enroule une ficelle qui passe par le troisième trou et
qu'on tire et laisse aller tour à tour, ce qui fait tourner le
moulin.
La « canne guichouère » est une sorte de petite seringue faite
d'un morceau de cannevelle, auquel on a laissé une seule de ses
cloisons. On perce celle-ci à l'aide d'une grosse épingle; on
adapte un piston formé d'un bout de bois rond bien garni
d'étoupe et, à l'aide de ce petit instrument, qui peut lancer de
l'eau à une distance de quelques mètres, les enfants espiègles
arrosent les passants.
La « canne petouère » consiste en un bout de sureau dont on
a extrait la moelle. Deux bouchons d'étoupe y sont introduits
et poussés l'un après l'autre au moyen d'un morceau de bois
faisant piston, comme au jouet précédent. L'air comprimé pro-
voque une détonation et l'un des bouchons est projeté assez loin.
On fait des « subiets » avec la peau d'une jeune branche
d'aubier, saule blanc, que l'on tanne assez facilement en la
frappant avec le plat d'un manche de couteau.
Un noyau d'abricot, percé sur ses deux faces en le frottant
contre une pierre dure ou une meule à aiguiser, donne aussi
un sifflet au son très aigu. On vide le noyau en retirant l'a-
mande par petites parcelles au moyen de la tête d'une épingle.
Cela fait, on n'a plus, l'instrument introduit dans la bouche,
qu'à souiller et aspirer fortement pour en tirer les sons les plus
étourdissants.
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— 64 —
La « pibole », sorte de flûte, s'obtient en coupant sur pied un
chalumeau de seigle vert auquel on laisse un nœud : on fait,
au-dessous du nœud, avec une lame bien tranchante, une petite
incision d'un centimètre de long, et, l'extrémité ainsi préparée
tenue dans la bouche, il se produit parle souille un son strident
assez semblable au bruissement des cigales. Une hampe de
pissenlit, dont on coupe la tète et fend l'extrémité supérieure en
quatre, donne un résultat à peu près semblable.
Dans un pied de mais, on taille un violon à deux cordes,
celles-ci prises dans les arêtes de la face concave de la tige.
L'archet est fourni par un autre pied et le frottement produit
certain petit grincement qui n'a rien de bien mélodieux.
Le «pétard» ou «traquenard», peut-être « craquenard b ,
assez semblable à la « matraca » espagnole, se taille aussi dans
un pied de mais : une poignée au-dessous de laquelle deux lames
battent sur une cloison médiane, quand on agite l'instrument,
ce qui donne un petit bruit sec de castagnettes.
Les barbes de mais fournissent des moustaches aux petits
garçons et les petites filles en font des perruques à leurs « ca-
tins » ou poupées, dont des guenilles épaisses ou des chiffons
artistement enroulés sur eux-mêmes, avec un étranglement à
la place du cou, font tous les frais.
Les grains de « bespagne » jetés sur la pierre ardente du
foyer, pendant les veillées d'hiver, donnent par explosion de
belles « dragées » blanches et savoureuses.
Certaine fleur des champs, dont les graines sont enfermées
dans une capsule pyriforme, donnent un « tonton » ou toton qui
tourne avec beaucoup d'agilité. Un bouton de culotte, dont le
trou central est traversé d'un court brin de bois, donne le même
résultat.
La fleur du grand liseron blanc, étranglée à son sommet et
gonflée par le souffle, produit, si on la crève d'un choc sec sur
le revers de la main, une forte détonation.
Un épi de « forçat », orge sauvage, hordeum murinurrij in-
troduit dans la manche entre le poignet de la chemise et la
peau, montera jusqu'à l'épaule si l'on secoue le bras pendant
un temps assez court.
Un gracieux passe-temps consiste à déchirer le calice du « pa-
bou » des champs ou coquelicot non encore épanoui : celui dont
les pétales sont encore blancs contient une poulette et le bouton
aux pétales rouges renferme un « jau ».
A la saison des cerises, combien de jeunes bergères qui ne
mêlent pas à l'or l'éclat des diamants, trouvent dans un verger
voisin le moyen facile d'orner leurs oreilles des plus superbes
rubis !
Enfin, plus d'une vocation de marin s'est révélée en faisant
naviguer sur le « clone » une galoche usée munie d'un mât et
de cordages, avec une voile découpée dans les pans d'une vieille
chemise.
J'en oublie certainement ; mais cette nomenclature suffit à
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montrer combien sont ingénieux les enfants de nos campagnes
dans le choix de leurs jouets et la fabrication de ceux-ci, qui est
peut-être pour eux le plus divertissant de leurs amusements. Il
faut, d'ailleurs, si peu de chose pour distraire des enfants :
Pour se plier à votre humeur frivole,
Il (range) vous fait voir un insecte qui luit,
Un gland qui roule, une plume qui vole,
Une eau qui fuit (1).
Piâre Marcut.
— Les dieux s'en vont, mais ils reviennent ; les superstitions
disparaissent, d'autres les remplacent; on ne croit plus guère
aux miracles, mais on va consulter le sorcier, et on est docile à
la somnambule extra-lucide (2j. Les feuilles publiques abondent
en récits d'escroqueries, qui dénotent une robuste crédulité
même chez des lettrés. Le merveilleux nous enveloppe de toutes
parts et le besoin de croire est si grand, qu'à défaut du réel
on ajoute foi à M"* Couesdon et à miss Diana Vaughan. M. l'abbé
Noguès a entrepris de fixer pour les deux provinces de Sain-
tonge et d'Aunis l'état mental des populations il y a quarante
ans. Il a appelé son livre Les mœurs d'autrefois (3), comme
La Bruyère le sien. Les caractères ou les mœurs de ce siècle.
Ces mœurs sont tout simplement les usages particuliers de nos
paysans surtout, les coutumes diverses de nos cantons, les su-
perstitions de nos aïeux, qui sont bien un peu ceux de leurs neveux
et leurs petits-fils. Il y a donc deux parties distinctes dans ce
volume, les habitudes et les croyances. Les rites nuptiaux, par
exemple, ne sont pas les mêmes chez tous les peuples, et les céré-
monies des funérailles varient de province à province. C'est donc
une œuvre utile que d'avoir réuni dans un recueil les traits si
curieux d'une époque qui s'en va. Où sont les coutumes de jadis ?
où sont les chapeaux et les coifTes, les cottes ou les braies, les sou-
liers ou les sabots qui distinguaient le Breton du Provençal, le
Poitevin du Saintongeais, la Champenoise de la Marénaude ?
Il serait bien difficile d'établir un ordre dans ces remarques
qui concernent tantôt les hommes tantôt les choses. L'auteur
a rangé le tout dans neuf chapitres: Noms et mariages, nais-
(1) AugUBtin Rain^et, L'ange des petite enfants,
(2) Je lis dans un journal du département de la Charente-Inférieure du 27 oc-
toore 1897 : Somnambule, « M">« X. â Marseille, rue Y, n* 7, ex-secrétaire con-
fidentielle d'une reine. M°»« X., dont la science est universellement appréciée
parles savants, a faitgagner de nombreux lots. Elle fait réussir n'importe quoi:
affaires commerciales, amour, mariages, procès, héritages, divorces, maladies,
calomniateurs, emplois, avancements, faveurs, etc. Dans un but humanitaire
et pour répandre sa science, elle indiquera gratuitement les secrets et moyens
de gagner un gros lot à la personne digne d'intérêt qui la consultera et qui
s^engagera â la récompenser après avoir gagné, t
(3) Les mœurs d*autrefois en Saintonge et en Annis. Usages, c.iutumes, cro-
yances, préjugés, superstitions, empirisme, sorcelleries, pratiques zootechni-
ques, etc., par TabbéJ.-L.-M. Noguès, curé deDampierre.Melle. Lacuve, 1897,
ui-18, 857 pages. Prix : 3 fp. 50.
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— 66 —
' sance et baptême, décès et obsèques, coutumes festivales, jeux
et divertissements, coutumes, croyances et préjugés, pratiques
bizarres ou superstitieuses, particularités zootechniques. C'est
un vaste ensemble qui embrasse la vie de Thomme tout entière,
du berceau à la tombe, dans toutes les circonstances de sa vie,
dans tous les actes de l'enfant et du vieillard, du fiancé et
de l'époux, en santé ou en maladie. M. Noguès a des rapproche-
ments souvent heureux, des comparaisons instructives ; il sait
ses classiques ; une citation latine rappelle parfois l'antiquité,
et souvent une note tirée d'un auteur moderne ou contemporain,
aide à comprendre tel usage ou indique l'origine de telle cou-
tume. Souvent aussi une expression saintongeaise a besoin
d'une explication ; on n'a pas toujours un glossaire sous la main.
Sans doute ces us et coutumes ne sont pas particuliers à la Sain-
tonge, et l'écrivain n'a pas manqué designaler — trop rarement,
pour mon goût propre — ce qui se passe ailleurs, dans les can-
tons voisins, ou même les pays étrangers. Souvent aussi il a
indiqué l'origine de cet usage, le pourquoi de cette croyance.
Charles Nodier, le plus superstitieux des beaux esprits, dans
un chapitre un peu paradoxal, mais charmant d'ingéniosité, a
tenté, à grand renfort d'esprit, de justifier toutes les supersti-
tions courantes : la vue de l'araignée, le nombre treize, une
salière renversée, etc.; c'était un plaidoyer pro domo stia. M.
Noguès en racontant simplement, non sans de temps en temps
quelque réflexion maligne ou morale, a fait un volume qui se
lit avec grand plaisir. Il annonce un autre travail qui doit pa-
raître bientôt. Les habitations rurales d'autrefois en Saintonge
et en Aunis ; ce sera un utile complément du premier.
A.
N* 641 ; t. XVII, p. 454. Defieux, de Cognac, incarcéré en 1793.
Voici une lettre de Defieux, dont l'original est à la bibliothè-
que de Cognac :
a J. Defieux fils aux citoyens maire et officiers municipaux de
Cognac.
Liberté, égalité, vertu.
Citoyens, je ne puis prévoir quelles sont les raisons qui peu-
vent me priver de la seule consolation dont je jouissais dans
ma détention, qui était d'avoir des nouvelles journalières de
ma femme, de mes enfants et surtout de mon fils, malade depuis
plus d'une décade. La convention a mis toutes les vertus à l'or-
dre du jour ; l'humanité en est une qui vous est chère. C'est
d'apprès elle que je vous demande qu'il me soit permis d'en avoir
chaque jour.
Salut et fraternité.
17 thermidor l'an 2 de la république française, une et indivi-
sible.
J. Defieux fils. »
J'ignore quelles relations de parenté existaient entre le pri-
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- 67 -
sonnîer et Defieux, de Marcillac, tué à La Moskowa. Un de ses
compagnons d'armes, le capitaine Lacouture, de Cognac, racon-
tait qu un boulet venait de lui fracasser la jambe et (|ae deux
soldats le portaient à 1 ambulance sur un brancard, lorsqu*ar-
riva un second boulet qui le coupa en deux. Les soldat^ dirent :
« Voilà de la besogne épargnée », et retournèrent au feu.
J. P.
N* 643 ; t. XVII, 455. La descendance de Jeàn^Pierre-Louis,
marquis de Luchet.
Je vous remercie beaucoup de Thospitalité que vous voulez
bien donner à ma question Luchet dans la Revue de Saintonge,
si intéressante et si répandue.
La phrase unique et interminable qui constitue le Corps de
Tacte de baptême, est tellement enchevêtrée qu*elle est, en effet,
assez difficile à comprendre. Elle signifie — il faut quelque
temps pour rétablir la construction — que Jean-Baptiste-Jérôme
Dubois de Luchet, le baptisé, est fils de Jean-Louis-Pierre Du-
bois de Luchet et de Christiane-Frédérique-Auguste Blnge ; que
Jean-Louis-Pierre Dubois de Luchet est fils de Jean-Louis-
Pierre, marquis de Luchet, et de sa femme, née Dellon. Or, ma
note était écrite lorsque je me suis aperçu que la Biographie
universelle et portative des contemporains ^ publiée en 1834
sous la direction de Rabbe, Vieilh de Boisjolin et de Sainte-
Preuve, donnait pour femme à Jean-Pietre-Louis, marquis de
Luchet, M"« Dubois, fille d'un négociant de Genève, alors que
toutes les autres biographies et généalogies que je connais ap-
pellent la femme du marquis de Luchet Suzanne Delon ou Del-
lon, ce qui concorde parfaitement avec Tacte relaté page 455.
Quelle est cette nouvelle énigme ? L'auteur de l'article de la
Biographie des contemporains a-t-il lu Dubois pour Dellon ?
La coïncidence serait étrange. 8eraient-ce les autres biographes
et généalogistes, qui, reproduisant tous une première erreur,
auraient écrit Delon ou Delloh pour Dubois ? Mais comment la
même erreur de lecture se serait-elle produite dans la pièce of-
ficielle ci-dessus? Ou encore le nom de famille de la marquise
de Luchet serait-il Delon-Dubois ou Dubois-Delon ?
Baron C. de Tourtoulon.
— Le Bois de Luché est un fief de la paroisse de Rom, can-
ton de Lezay (Deux-Sèvres). Plusieurs familles l'ont possédé et
en ont pris le nom : ainsi Philippe de Fleury, écuyer, seigneur
du Bois de Luché. Son petit-fils, Gabriel de Fleury, écuyer,
seigneur de La Rafinière, épousa Louise de La Barre, fille de
François de La Barre et de Marie Landry. Est-ce par ce ma-
riage que le Bois de Luché passa dans la famille de La Barre?
Notre confrère, M. Paul de Fleury, pourrait nous le dire. Tou-
jours est-il que plusieurs La Barre se qualifièrent seigneurs du
Bois de Luché : tels que Pierre de La Barre, écuyer, seigneur
de Yaution et du Bois de Luché, père de Pierre, seigneur du
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— 68 —
Bois de Luché, époux de Suzanne du Fay, de Jean de La Barre,
écuyer, seigneur de La Barre et du Bois de Luché. Louis de
La Barre, écuyer, sieur du Bois-Luché, fut maintenu dans sa
noblesse par sentence de Barentin (7 septembre 1667); fils de
Jean de La Barre et de Catherine de Marconnay et époux (par
contrat du 20 janvier 1676) de Marguerite de Pellard, il eut un
fils, Jean de La Barre, chevalier, seigneur du Bois de Luché,
qui épousa (5 février 1714) Françoise-Marguerite de Pellard.
Louis-Olivier, dit le marquis de La Barre, chevalier de Saint-
Louis, décédé en 1785, fut aussi seigneur du Bois de Luché.
Voir Beauchet-Filleau, Dictionnaire des familles du Poitou.
Sans doute cela n'est pas une solution ; mais peut-être est-ce
une nouvelle piste.
L.
— Une pièce extraite par Mgr X. Barbier de Montault du char-
trier du château du Chilleau (Deux-Sèvres) et communiquée
par M. Allard, instituteur à Coutières par Fontperron (Deux-
Sèvres), nous parle des du Bois de Luché. C'est une « transsac-
tion (13 décembre 1633) pasée entre messieurs du Bois de Lu-
ché et madame du Chilleau pour la métairie du Vignot » :
« Comme ainsy soict que par devant messire René de Fleury,
chevallier, sieur du Bois de Luché, Izaac du Chasteau, escuier,
sieur de Monserant, et damoiselle Anthoinette de Fleury, sa
femme, et Vincent de Cordon, escuier, sieur de Bellotière, et
damoiselle Françoise de Fleury, sa femme, frère, sœurs et hé-
ritiers de delTunt messire Jacques de Fleury, vivant chevallier,
seigneur du dict Bois de Luché, eussent dellaissé à damoiselle
Catherine Aymar, sa veufve, leur belle-sœur, par droict de
douaire, à part et advis, la jouissance, sa vie durant, du lieu et
mestairie noble du Vignault et ses apartenances, scise et située
on bourg et parroisse de Saincte-Souline, sans aucune chose,
excepté ce que par le décedz de haulte et puissante dame Avoye
Petict, dame du Vert, appartenant à la dicte Aymar, douaire
sur les biens dont la dicte Petiet jouissait par usufruict, les
dicts René de Fleury, du Chasteau et Cordon et de Fleury, leurs
femmes, eussent arbitré le dict douaire à la somme de huict
vingtz-cinq livres de rente annuelle et viagère, pour les biens
sictuez en la province de Poictou, que la dicte Aymar et Jacques
du Chilleau (1), chevalier, sieur du Chilleau, à présent son
mary, eussent accepté et refuzé la somme de treize livres aussy
de rente viagère et pour douaire des biens scituez en la province
de Xaintonge qu'ils leur offroient comme non sufïîzans et leurs
en appartenant davantage et que par contract particullier, le
dict Kené de Fleury se soict chargé du paiemant du total des
(1) Jacques du Chilleau, chevalier, seigneur du Chilleau, fils de Charles,
avait épousé, le 26 juillet 1626, Catherine Aymar, alors veuve de Jacques de
Fleury, fille de Geoffrov, écuyer, seigneur du Grand-Velours, et de Françoise
Gendrot. 11 était décédé avant le lu décembre 1633.
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dictz huict vingtz-cinq livres de rente viagère aus dietz du Chil-
leau et Aymar, conjointz, et d'en cximer, garentir et faire tenir
quittes les dictz du Chasteau, Cordon et leurs femmes, tant et
sy longtemps que le dict douaire et rente aura lieu jusques au
décèds de la dicte Aymar, se seroict le dict de Fleury, seigneur
du Bois de Luché, retiré vers le dict du Chilleau et icelluy re-
quis de voulloir composer la dicte rente viagère de huict vingtz-
cinq livres et de la tierce partie qu'il peut debvoir du douaire
appartenant à la dicte Aymar, sa femme, des biens sictués en
la dicte province de Xainctonge, et pour la composition, extinc-
tion et admortimant d Jcelle, prendre du dommaine en paiemant.
A quoy inclinant le dict du Chilleau ont esté pour ce en droict
en la cour du scel estably aux contracts à Poictiers pour le roy
nostre sire, le dit messire Jacques du Chilleau, chevallier, sieur
du dict lieu, demeurant au dict lieu du Chilleau, paroisse de
Vasles d'une part et le dict messire René de Fleury, chevallier,
sieur du Bois de Luché, du Vert et Fontaines, demeurant au
dict lieu du Vert, paroisse du dict lieu, d'autre part; entre les-
quelles parties ont esté faicts les accords, venditions, cessions
et transports qui en suivent. C'est assavoir que, etc. (Suivent
les conventions,) Ce fut faict et passé au dict Poictiers, en la
salle du pallais, avant midy, le treizeiesme jour de décembre
mil six cents trente trois, signé en la minute des présentes :
René de Fleury, du Chilleau, avecq nous Barraud et Martin,
notaires soubzsignez. Martin. Barraud.
— J'ai, ouï dire qu'au banquet de l'association des anciens
élèves du collège de Saintes, en 1897, M. Xambeu avait lu à ses
convives ravis, mais un peu surpris, une biographie du mar-
quis de Luchet, à titre d'ancien élève du collège de Saintes,
qu'il a spécialement étudié. Ah! s'il voulait nous renseigner sur
sa descendance, lui qui en sait tant sur le personnage!
N.
— Notre confrère, M. Emile Biais, a publié dans le Bulletin
de la société airchéologique de la Charente, t. xi, année 1889,
p. 181, le Journal militaire du chevalier deLuchet^ officier au
régiment de Beauvoisis (n^i2'1161). Il dit bien que Luchet est
de la commune de Criteuil, canton de Segonzac, arrondissement
de Cognac ; mais il ajoute : « Je ne sais si ce « chevalier » était
parent du marquis de Luchet, auteur d'écrits galants et d'un
Essai sur les illuminés (1789)... Un M. Bernard de Luchet a été
()ropriétaire de la salle de spectacle ou de la comédie d'Angou-
ême, bâtie par M. Glace l'aîné en 1779-1780. Un autre, M. Fran-
çois Bernard de Luchet, qui se qualifiait « chevalier (fils ou
neveu du précédent), s'est distingué par ses excentricités épis-
tolaires en 1839 : Avis et appel'au beau sexe.., », etc. Mais cela
ne fait pas faire un pas à la question ; c'est une simple indica-
tion, d'autant que les Bernard de Luchet n'ont rien de commun
avec nos Luchet de Saintonge.
M.
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--Le 16novembre 1790,enréglise Saint-Eutrope dç Saintes, fut
a baptisée Marie-Adélaide-Sophie, née le même jour, lille de sieur
Etienne Michel de La Morinerie, garde du corps du roi, et d'Eli-
gabeth-Charlotte-Pauline Cofelin de Frédouville, Lç parrain fut
Pierre de Luchet; la marraine, d"' Adélaïde-Sophie ^e Luchet. »
A cette indication que l'on me transmet je répondis :
Les deux signataires de Tacte ci-dessus, parrain et marraine
de ma tante Adélaïde-Sophie, sont frère et sœur du marquis
de Luchet, — et, sur le marquis de Luchet, dont j'ai fait une
longue étude biographique et littéraire — trop longue pour la
Revue — j'ai amassé une foule de documents — auelques uns
même provenant de Cassel. Aucun d'eux ne révèle ce Jean-
Louis-Pierre Dubois de Luchet. Le marquis de Luchet n'a pas
eu d'enfants, que je sache; je n'en ai point rencontré lors de
mes recherches dans les archives de l'état civil de Paris. En
fait de pièces d'état civil concernant l'auteur d'Olinde et du
msLrquis de JBan'ac, je possède ses trois actes de baptême, de
mariage et de dicèg. Ils sont insérés dans mon étqde qui doit
rester à l'état de manuscrit dans ma bibliothèque.
Un cousin des Luchet.
BIBLIOGRAPHIE
Académie nationale des sciences, belles lettre$ et arts de
Bordeaux. Séance du 29 août 1891. Réception de M. Gustave
Labat. Bordeaux, imp. Gounouilhou, 1897, in-8^ H pages.
L'opuscule contient le discours de M. Labat et la réponse de
M. Anatole Loquin, président de l'académie, qui a fait l'éloge
du récipiendaire, « artiste, critique d'art, archéologue, histo-
rien », maniant « tour-à-tour la plume, le crayon et le pinceau »,
et rappelle ses principales publications: Documents sur la ville
de Roy an et la tour de Cordouan, Etude sur QustavedeGalard,
Notice sur Villeneuve d'Oman.
Annuaire du clergé de La Rochelle pour 1897, par E.-V.
Dessendier. Abbeville, jmp. Paillart, 1897, in-16, 128 p. Prix:
50 centimes.
Annuaire de 1891. Association amicale et de bienfaisance des
anciens élèves de Pons, 36* année. Réunion générale du 23 juin,
présidée par M. Albert Bonneau, vice-président. Cognac, imp.
Durosier fils, in-8^ 1897, 118 pages.
Après le compte rendu de la ftte du 23 juin et le rapport du
secrétaire général, M. Emile Maufras, viennent des notices
biographiques de Paul Mercier, avocat, ancien président de
l'association, parM. L. Boutin (voir jReuue,xvii,p. 164); de Ju-
lienLaferrière, évêquedeConstantineetd'Hippone, par M. l'abbé
Savineau, extraite du Bulletin religieux du 22 août 1896 (voir
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- 71 —
Revue, xiv, 113, et xvi, 328); de Jean-Baptiste Jullion, curé
du Château, par le même, extraite aussi du Bulletin religieux
du 17 octobre 1896 (voir Revuefxvi, 380); du docteur Emma-
nuel Pineau, par M. Georges Gourdon (voir Revue, xvii, p. 24);
de M. le docteur Pierre-Léon Molle, ancien médecin-major de
la marine, médecin à Ecos (Eure), par M. Emile Maufras.
Molle, né à Rochefort le 20 janvier 1839, de Pierre Molle et
d^Adéline Desvigne, élève de Montlieu, puis de Pons, maître
d'études au lycée de La Roche-sur-Yon,puisde Brest, où il suivit
les cours de l'école de médecine, il fut embarqué en 1862 comme
médecin au service de l'état, fit la campagne du Mexique,
exerça dans différents ports les fonctions de médecin-major de
la marine, fît la campagnede 1870 enqualitéde major au 3* régi-
ment d'infanterie de marine et obtint la croix de la légion d'hon-
neur. Au Sénégal, il contracta une grave maladie qui le força à
donner sa démission ; sans ressources, il fut contraint de se faire
précepteur, accompagna dans un voyage en Chine, en Cochin-
chine, au Japon, un amateur fort riche mais sourd et muet, puis
papsadeux ans au séminaire de Saint-Sulpice se croyant la voca-
tion ecclésiastique, enfinsefixacommemédecinàEcos, chef-lieu
de canton de l'Eure, où malade des suites du Sénégal, aigri,
saps clientèle, excentrique, mais aimé, il est mort isolé, le 10
décembre 1896, M. Maufras a su nous rendre sympathique le
personnage en nous racontant ses déboires et aussi en nous ci-
tant des extraits de ses lettres ; — du docteur Adolphe Jouslain,
sur lequel la Reçue a dit quelques mots, xvi, 330 ; né à Saint-
Jean d'Angély le 10 avril 1837, écolier à Pons, puis au lycée de
La Rochelle, docteur en médecine le 29 décembre 1866, il se
fixa à Saint-Jean, puis à Paris, où en 188911 fonda une clinique
gratuite pour le traitement des maladies des oreilles, du nez et
de la gorge. Il a écrit: Observation de frsicture de la grande
corne gauche de Vos hyoïde dans le Bulletin de la société pari-
sienne d'otologie du 7 avril 1893 ; Hématome de la cloison na-
sale produit par un traumatisme rare, dans le numéro de mai
1894 ; Surdité et cécité du côté droit survenues chez le coiffeur
Maurie consécutivement à un coup de revolver qu'il reçut en
pleine poitrine de l'anarchiste Henry, idem, mai 1894; Sta-
tistique de l'audition dans les écoles primaires de l'arrondisse-
ment de Saint-Jean d'Angély, idenij mai 1895; Du traitement
de Vozènepar Vélectrolyse cuprique dans la Revue d'électrothé-
rapie; D'un nouveau diapason électrique, etc. Jouslain était
membre de diverses sociétés médicales, conseiller d'arrondis-
sement pour le canton de Saint-Jean d'Angély, et avait été con-
seiller municipal, adjoint au maire de Saint-Jean d'Angély, pré-
sident de Tassociation des gymnastes des deux Charcutes en
1886 et 1892.
Notons aussi dans cet Annuaire les toasts à Mgr Bonnefoy et
aux marins, par M. A. Bonnaud; à M. Bonnaud, par M.Daudin-
Clavaud ; à M. Georges Gourdon, par M. G. Chevrou qui a di-
gnement loué le poète si gracieux des Pei*venches, des Villa-
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— 72 -
geoises, et si patriotique de Guillaume d*Oranqe et de Sang
de France, etc., et aussi une poésie, Le vin deFrance, par M. P.
Ardouin :
Va, meilleur des vins dont le pourpre étincelle
Ou qui revêts d'or clair ta fragile prison ;
Ta générosité ne peut égaler celle
Du prélat bienfaiteur de la chère maison.
Archives historiques de la Saintonge et de lAunis^ t. xxvi,
1897. Registres de lechevinage de Saint-Jean d'Angélyj ii,
Tables des tomes xxi-xxvi. Paris, Picard ; Saintes, Mortreuil,
1897, in.8«.
Ardouin (PierreJ. Au foyer, lSSl-i89k, Royan, imp. Victor
Billaud, 1897, in-18, 151 pages. Prix : 3 francs.
Pages de la vingtième année ; rêveries écloses sous le soleil
printanier ; chants du cœur qui s'éveille, c'est tout cela, ce joli
livre intitulé Le foyer, et quelque chose encore. L'auteur s'a-
dresse à ses parents défunts : « O vous qui fûtes les premiers
et indulgents critiques de mes rimes d'humaniste ae quinze
ans, puisse le faible écho de ma lyre vous bercer doucement
dans la froide immobilité de la tombe et vous redire mon amour
filial qu'au lieu d'affaiblir la mort a fait plus grand.» Deux par-
ties composent ce volume : Fleurs des champs et Fleurs a as-
phalte; j'aime mieux les premières. Que de cnarmantes scènes !
que de doux et frais tableaux ! Tout jeune, l'auteur a su obser-
ver. Lisez cette description de la veillée :
Un large cercle de famille
S'arrondit devant le foyer ;
Les mains vont vite à travailler,
La langue plus vite babille...
Ces pièces, stances et sonnets, dédiées aux maîtres poètes
saintongais Georges Grourdon, André Lemoyne, Victor Billaud,
sont une excellente promesse d'avenir.
Atoier (Le docteur), secrétaire de r«cadéniie des sciences et
belles lettres d'Angers. Les vicomtes de Thouars, seigneurs de
l'île de Ré, d'aprSs des documents inédits ou peu œnnus.
2* édition, revue et corrigée. Angers, imp. Lachèse, 1897, in-8*,
52 pages.
On ne se plaindra pas de manquer de documents sur l'île de
Ré. Elle a eu la chance d'avoir trois écrivains qui s'occupent
d'elle : M. le docteur Kemmerer a publié deux histoires de l'île
de Ré, sans compter ses autres travaux qui s'y rapportent. On a
lu dans le dernier numéro de la Revue le travail de M. Théodore
Phelippot, un autre ami de l'ile de Ré, qui depuis longtemps
collectionne tout ce qui intéresse sa chère île. M. le docteur
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— 73 —
Atgier à son tour étudie un point de son histoire: les seigneurs de
Tile de Ré appartenant aux vicomtes de Thouars. Ré a été
possédée de 12o8 à 1555 par les vicomtes de Thouars qui furent
(1268-1397) des sires de Thouars, (1397-1469) des sires d'Amboise
devenus héritiers de la vicomte de Thouars, et de 1469 à 1555 les
sires de La Trémoille. L'auteur consacre à chacun de ces per-
sonnages une notice substantielle qui nous le fait connaître. Ses
renseignements sont puisés aux meilleures sources : la pièce
qu'il appelle le cartulaire de Ré, les archives du duc de La Tré-
moille. Nous félicitons M. le docteur Atgier de ses recherches
et de son utile contribution à l'histoire de son île natale.
AuBRAY (Gabriel) — lire Gabriel Audiàt. — Lettres à ma cou-
sine. Paris, Pion, 1897, in-8^ xix-320 pages. Prix : 3fr. 50. (Voir
plus haut, page 51.)
AusoNE. — Anthologie ausonienne. Traduction en vers par
J. Hovyn de Tranchère, ancien député de la Gironde. Bordeaux,
Feret et fils, 9 décembre 1897, in-4*» de xlui-93 pages. Prix :
6 francs et, sur papier de Hollande, 10 francs.
Voici la table des matières de cet élégant volume : Table.
Avant-propos. Notes biographiques et table généalogique des pa-
rents d'Ausone. Notes bibliographiques. Notes détaillées sur les
terres et les villas d'Ausone (la Villula, Lucaniacus, le Pagus
Noverus, les Thermes Marojaliques, Rauranum).
Puis les pièces traduites : Lettres d'Ausone à Théodose Au-
guste. Eloge funèbre de son père, Julius Ausonius. La petite
villa d'Ausone. Les roses. Cupidon mis en croix. La Moselle
(le chef d'œuvre d'Ausone). Exhortation à son petit-fils sur les
études de l'enfance. (Curieux exposé des procédés d'instruction
primaire au iv* siècle.) Lettres d'Ausone : à Théon, au rhéteur
Axius Paulus, à Paulin (depuis saint Paulin de Noie). L'éphé-
méride: Avant-propos, la prière, la sortie. Epigramme, épitaphe.
Cette publication est d'autant plus intéressante que les plus
habiles s'étaient contentés de soumettre aux exigences de la
versification française certaines épigrammes et quelques poésies
de peu d'importance, tandis que M. Hovyn de Tranchère n'a pas
craint de l'entreprendre pour toutes les pièces, si considérables
qu'elles soient, dont les lettrés ont constaté depuis longtemps
la valeur et l'originalité, a H faut vraiment, dit-il spirituellement
dans son avant-propos, une certaine audace pour entreprendre
de traduire envers les poésies d'Ausone, lorsqu'on a bel et bien
à son passif tout près de 82 printemps qui ressemblent singu-
lièrement à 82 hivers, et qu'il serait peut-être préférable d'ache-
ver de vivre en cultivant son jardin. Mais, quand on est, comme
Ausone, né sur les bords de « la blonde Garonne », quand on
aime son pays natal, comme l'aimait le vieux poète bordelais,
et que dès lors aucune de ses gloires ne saurait nous être étran-
gère, la tête et le cœur ne connaissent plus d'obstacles, et ils
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- 74 -
s'en vont bravement à la conquête de la toison d'or, sans se
laisser intimiderd'avance par les aspérités du chemin et les diffi-
cultés de l'entreprise. » Et l'auteur s'est mis « bravement » en
route pour visiter les sites décrits par son poète, les lieux qu'il a
habités. De là œuvre dérudit et d'artiste. Hélas ! il n'a pas
réussi à découvrir la position du Pagus Noverus, « malgré,
dit-il; toutes les démarches que nous avons faites à Saintes et
les renseignements que nous a donnés M. Audiat, Taimable et
savant bibliothécaire de la ville » ; il a donc fallu se contenter
de citer l'opinion fort différente des archéologues saintongeais.
M. Hovyn de Tranchère a été plus heureux dans sa lutte avec
le texte d Ausone, qui n'est pas toujours d'une limpidité par-
faite. Sa traduction est fidèle, de plus elle est élégante ; on croi-
rait lire un original. Voici le passage sur \t Pagus Noverus :
Pour moi, loin de Bordeaux et de ses citoyens,
Par trois fleuves je suis séparé de la ville.
Aux travaux de mes champs j'occupe mes loisirs,
Je prépare ma vigne aux vendanges prochaines.
A mes prés, à mes bois, bornant tous mes plaisirs
Je passe tout mon temps au sein de mes domaines
Du bourg de Noverus, l'un de l'autre voisins ;
J'y trouve autour de moi nombreuse compagnie.
Un ciel clément et pur, un climat des plus sains.
Où, grâces au pouvoir de quelque bon génie,
Il fait tiède l'hiver et frais pendant l'été.
Mais sans toi, tout, hélas ! me paraît monotone,
Des saisons et du temps je suis désenchanté,
Pas de fleurs au printemps, pas de fruits à l'automne,
La canicule, en août, brûle tout de ses feux.
Et l'humide verseau, de ses torrents de pluie,
Attriste de l'hiver les jours courts et brumeux.
Notons quelques fautes typographiques, page xli : Pictonicis
arves, pour arvis ; Medielanum pour Mediolanum, etc.
Babinet (Le colonel), officier de la légion d'honneur, ancien
président de la société des antiquaires de l'ouest. Ljpisodes de
la troisième guerre civile en Poitou^ Aunis et Saintonge^ 1569-
1510. Siège de Saint-Jean d'Angély, Bataille de Sainte-
Gemme. Paix de Saint-Germain, Poitiers, imp. Biais, 1897, in-8*,
128 pages. (Extrait d^s Mémoires de la société des antiquaires
de Vouest, t. xix, année 1896.)
En 1893, M. le colonel Babinet avait déjà publié un premier
fascicule des Episodes de la 5** guerre civile en Poitou (1569), qui
traitait de : Assaut de Châtellèrault, Rencontre de Saint-Clair
et Bataille de Moncontour (Poitiers, imp. Biais, in-8*', 1893, 88
pages) ; extrait aussi des Mémoires de la société des antiquaires
de l'ouest (1892). Il continue par le siège de Saint-Jean d'An-
gély et les événements dans le reste de la Saintonge et dans
r Aunis : séjour de la cour à Luret où Marguerite de Valois faillit
mourir ; prise de Beauvoir et de Marans, de Marennes et de
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- 75 —
Brouage, tentatives sur La Rochelle, Tonnay-Charente et Ro-
chefort, batailles de Luçon et Sainte-Gemme, siège de Fonte-
nay-le-Gomte, etc. Que de faits contiennent ces pages! Ecrites
au point de vue militaire et par un soldat qui s'y connaît, elles
se lisent avec le plus vif plaisir. On sent aisément au
récit qu'il est fait par un homme de guerre. Pour parler siège et
bataille, il est bon de connaître un peu la tactique et la topogra-
phie. M. le colonel Babinet a étudié scrupuleusement son ter-
rain et le plan des fortifications ; il fait mieux comprendre aux
profanes les événements qu'il décrit. Ajoutons qu'il a consulté,
en dehors de la question technique, tous les écrivains contem-
porains.
Berchon (Le docteur Ernest). Histoire du pape Clément V
(I305'131i). Bordeaux, imp.Gounouilhou,in.8S 1896, 216 pages.
Ernest Berchon s'était pendant plusieurs années occupé de
Bertrand de Got, un des personnages les plus discutés de son
temps et sur lequel les historiens ont le plus accumulé de juge-
ments contradictoires. Etait-il simple pâtre landais ou bien gen-
tilhomme allié aux plus illustres familles d'Aquitaine? où est-il
né ? fut-il avare et cupide ou bien prodigue et fastueux ? quel fut
son rôle comme pape et sa conduite dans l'affaire des Templiers?
Que de questions ! que de problèmes ! La brochure de Ber-
chon ne les résout pas tous, mais elle apporte des faits certains,
des documents inédits, et fait la lumière sur une foule de dé-
tails ; il conclut hardiment : Si notre grand pape girondin a
été tr©p souvent à la peine par une coalition singulière des Ita-
liens, des ultramontains de tout genre, des puissances civiles
et même d'un grand nombre d'historiens copistes, de parti pris
ou peu scrupuleux dès qu'il s'agit du clergé, il faut qu'il soit
désormais à l'honneur, au moins en terre de France, et je con-
sidérerai toujours comme un mérite d'avoir tenté de donner,
pour ma part, avec preuves à l'appui, une meilleure apprécia-
tion de son pontificat. »
Biais (Emile). Notice des tapisseries, portraits, tableaux, pas-
tels, tentures, meubles et curiosités existant dans le château de
Chalais en I89k et vendus à Paris en 189^1-1896, Angoulôme,
imp. G. Ghasseignac, 1897, in-8*, 24 pages.
Cette notice, lue à la société archéoloffique de la Charente et
extraite de ses Mémoires, n'est pas une sèche nomenclature, une
liste quelconque. L'auteur décrit et peint les tapisseries au nom-
bre de 42 qui produisirent 81.990 fr. à la vente du 10 juin 1896:
112 tableaux, presque tous portraits de famille, galerie pré-
cieuse, dont le souvenir au moins méritait d'être conservé.
M. Emile Biais a bien eu raison de rassembler ces renseigne-
ments qui ont un grand intérêt pour l'art et la curiosité dans la
Charente.
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- 76 —
BiROT (L'abbé), docteur en droit canon, chanoine honoraire de
La Rochelle et d'Amiens, archiprétre honoraire de Saintes,
ancien professeur de philosophie, membre de la commission
diocésaine pour l'examen des jeunes prêtres. La révolution et
le régime moderne d'après M. H-Taine de /'académie française,
ou analyse critique des « origines de la France contempo-
raine i», accompagnée de considérations sur les temps actuels
et renseignements divers. 2* édition augmentée d'une préface
donnant une courte appréciation de toutes les œuvres de M.
Taine. Paris et Lyon, Delhomme et Briguet, 1897, in-8*, 437
pages. (Voir plus haut page 40 )
La Revue de Saintonge et aAunis^ que l'auteur veut bien
appeler « un des meilleurs recueils d'érudition et d'archéolo-
gie publiés en province», a été heureuse de saluer des pre-
miers le beau livre de M. l'abbé Birot. Articles de journal d'abord,
brochure ensuite, ce travail est devenu un livre : Crescit eundo;
il y a tant à dire sur les volumes de Taine ; ils sont si pleins de
faits et d'idées, qu'on en peut tirer un livre, plusieurs livres, rien
qu'en les analysant. M. Birot ne s'est pas borné à un résumé, ce
3ui serait déjà beaucoup; il en a fait sienne la matière par sa
isposition et ses réflexions. L'admiration qu'il a pour Taine ne
va pas jusau'au fétichisme ; il sait d'un mot souvent montrer
l'erreur de l'auteur. C'est donc à la fois une réduction de l'ou-
vrage, mais une réduction plastique. Il faut lire ce volume.
BoRDAGE (Edmond), directeur du muséum d'histoire naturelle
de l'île de la Réunion (Bourbon). Sur les mœurs d'un hyméno-
ptère {Evania Desjardinsii), (Extrait des comptes rendus de l'aca-
démie des sciences de Paris, 19 octobre 1896), in-4*', 4 pages.
— Sur lesphénomènesd'autotomiechezlesphasmides, (Extrait
des comptes rendus de Tacadémie des sciences de Paris, 25 jan-
vier 1897), in-4% 4 pages.
— L'autotomie chez les larves de Monandropteraei de Raphi-
derus. (Extrait des comptes rendus de l'académie des sciences
de Paris, 15 février 1897), in-4% 4 pages.
—Sur la régénération tétramérique du tarse desphasm,ides.
(Extrait des comptes rendus de l'académie des sciences de Paris,
28 juin 1897), in-4*, 4 pages.
— Étudesur les cannes à sucre obtenues de graines (en collabo-
ration avec M. A. de Villèle), [Revue agricole de Vîlede la Réu-
nion, dirigée par M. A. de Villèle), de décembre 1896), in-8',
1897, 15 pages.
— Note sur 3 lépidoptères parasites de la canne à sucre aux
îles Mascareignes. (Extrait de \s^ Revue agricole de la Réunion,
avril 1897), in 8°, 28 pages.
— Note sur deux parasites du vanillier. (Extrait de la Revue
agricole de la Réunion, mai 1897), in-8**, 2 pages.
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— 77 —
— Note sur les maladies du caféier à laRéunion. (Revue agri-
cole de la Réunion, iuin 1897.)
— Sur deux phasmides des îles Mascareignes. (Extrait de la
Nature.) Paris, octobre 1897, 2 gravures.
— Sur deux parasites de la canne à sucre. (Comptes rendus
de Tacadémie des sciences de Paris), novembre 1897, in-4'*.
BouRSEAUD (L'abbé H. -M.), curé d'Écurat près Saintes. HiS'
toire et description des manuscrits et des éditions originales
des ouvrages de Bossuet, avec l'indication des traductions qui
en ont été faites et des écrits auxquels ils ont donné lieu à 1 é-
{>oque de leur publication, Deuxième édition augmentée de
'inventaire des manuscrits du grand séminaire de Meaux.
Paris, Picard, 1896 ; La Rochelle, imp. Noël Texier; in-8*, xzxix-
232 pages. Prix: 10 francs.
a La première édition publiée à 25 francs n'avait pour ainsi
dire pas été mise dans le commerce ; c'est donc un livre d'his-
toire littéraire entièrement nouveau. »
BouTiNET (Henri), commis architecte, Pian de la ville de
Saintes. Dressé à Saintes le 10 avril 1897. Echelle de 1 à 5.000,
Paris, auto-imp. A. Courtier, 1897, in-folio piano. Prix: 3 francs,
chez l'auteur, rue Bertonnière, n* 32.
Ce plan, fait et tiré avec un très grand soin, est d'une extrême
clarté. Il est bien supérieur à celui (1866) d'Ernest-Eugène
Lacroix, ingénieur civil, de Pierrefonds (Oise), qui date déjà de
30 ans, et qui ne pouvait avoir les récents quartiers et les
modernes constructions. Les amateurs pourront comparer ce
plan avec celui que Georges Bruin a mis dans son Theati*um
mundi (1560).
B[reiiond d']A[rs] (A[natole de]). Les anciennes cloches de pa-
roisse et leurs inscriptions. Bénédiction des cloches de la pa-
roisse de Saint-Pierre de Riec le 20 avril 1891. Quimper, imp.
Colonnec, 1897, in-8**, 15 pages. (Extraitdu Bulletin de la société
archéologique du Finistère, t. xxiv, p. 177.) Voir Revue de
Saintonge et d'Aunis, t. xvii, p. 237.
Bulletin de la société des archives historiques. Revue de la
Saintonge et de VAunis^ xvii. Paris, Picard; Saintes, Mortreuil,
1897, in-8*, 511 pages.
Campbt de Saujon (De). Bibliothèque de Jonzacen formation.
Bibliographies. Jonzac, le 13 mai 1897; imp. Berthelot, in-8**,
4 pages. Analyse de deux ouvrages « destinés à la bibliothèque
de Jonzac ».
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— 78 —
Capitant (Henri), professeur de droit civil à la faculté de
droit de Tuniversité de Grenoble. Introduction à Vétude du
droit civil: notions générales. Paris, A. Pedone, 1898; La Ro-
chelle, imp. Noël Texier; in-8*, 350 pages. Prix: 6 francs.
Carte de la boucle du Niger au 111,500,000^. Index alphabé-
tique, Paris, Henri Barrère, 1897, in-8<*, 76 pages; imprimerie
nouvelle Noël Texier, La Rochelle.
Cercle angérien.Ligue de l'enseignement. Bulletin n** 1. Siège
de la société, 2, rue Hôtel-de-Ville. Saint-Jean d'Angély, imp.
Dalmont, 27 novembre 1897, in-8*, 31 pages.
Ce l®"" numéro contient : Bureau et comité, statuts, règle-
ment, procès-verbaux, puis quelques articles : les délégués can-
tonaux ; la ligue française de renseignement, par M. Chéneau ;
chronique ; les petits ouvrages scolaires, par M. P. Chaies. Le
bureau compte trois de nos confrères : MM. le docteur Guillaud,
président; Amédée Mesnard, avoué, vice-président; Gustave
Chéneau, avocat, secrétaire général.
Compte-rendu des travaux de la chambre de commerce de
Cognac, pendant l'année 1896. Cognac, imp. Béraud, 1897, in-8*,
87 pages.
CouDREAU (Henri). Voyage au Tapajoz (28 juillet 1895-7 jan-
vier 1896). Paris, Lahure, 2 avril 1897, in-4«, 220 pages, avec
vignette et carte du fleuve a Le Tapajoz ».
— Voyage auTocantin-Araguaya (31 décembre 1896-23 mai
1897). Paris, imprimerie et librairie Lahure, 5 novembre 1897,
in-4**, 11-303 pages avec 87vign. et une carte des rivières «Tocan-
tin-Araguaya».
Dangibeaud (Charles). Peintres et sculpteurs ayant vécu à
Saintes. Caen, imp. Delesques, in-8'*, 8 pages. (Extrait du
Compte rendu du soixante et unième congres archéologique
de France.)
Dast Le Vacher de Boisville, secrétaire général de la société
des Archives historiques du département de la Gironde, Docu-
ments relatifs à Varrestation des Girondins à Saint-Emilion
et à la saisie des papiers de Gusdet. Bordeaux, imp. Gounouil-
hou, 1896, in-4^ 11 pages.
— Lis^e générale et alphabétique des membres du parlement
de Bordeaux, publiée d'après les documents inédits. Bordeaux,
imp. Gounouilhou, 1896, in-4<*, 62 pages. (Extrait du tome xxxi
des Archives historiques du département de la Gironde.)
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- 79 —
Ce n'est qu'une liste, mais combien elle est utile, puisque jus-
qu'à ce jour le parlement de Bordeaux, le 4® de France par
rang d'ancienneté, n'avait pas une liste complète de ses membres
qui, en 1771, étaient au nombre de 117 et en 1790 de 107: un pre-
mier président, deux chevaliers d'honneur, 15 présidents dont
9 à mortier, 85 conseillers dont 6 clercs et 79 lays, 2 avocats
généraux, un procureur général et 2 greffiers en chef. On
voit quel labeur considérable a exigé cette liste qui va de 1462 à
1790. Elle fera prendre patience à ceux qui attendent la publi-
cation d'une biographie complète des membres du parlement et
des juridictions qui en dépendaient, immense travail que nous
promet l'auteur et qui lui a tant coûté.
— Documents inédits, Simon Millanges, imprimeur à Bor-
deaux de 1512 à 1623, Paris, imp. nationale, iuillet 1897, in-8'»,
25 p. (Extrait du Bulletin historique et philologique du comité
des travaux historiques et scientifiques au ministère de l'in-
struction publique et des beaux arts, 1896.)
Notre actif confrère, M. Dast de Boisville, a eu la main heu-
reuse en découvrant dans les minutes du notaire Pierre Bouhet,
farde-notes héréditaire de la ville de Bordeaux, 185 actes relatifs
Pierre Millanges (1540-1623), le plus célèbre des imprimeurs
bordelais des siècles passés. Le ministère a publié les plus
importants : traité passé devant Pierre Dusault, notaire, pour l'im-
pression du Traité de la Sagesse, de Pierre Charon, des con-
trats pour l'impression des ouvrages du père Richeome, avec
des libraires de Lyon, etc. Il y a des détails bien curieux sur
l'exécution des livres, des règlements pour la nourriture et le lo-
gement des associés, leur vie privée, payement des remèdes et
au médecin, les gages des compagnons. A ces pièces M. D. de
Boisville a joint le testament de Simon Millanges extrait des
Archives historiques de la Gironde. Voilà une bonne contribu-
tion à l'introduction de l'imprimerie en Guyenne.
Delmas (Emile). Java, Ceyian, les Indes. Paris, librairie de
l'art, 1897.
Dbpabdieu (Félix). Droits et devoirs des inventeurs d'engins
de guerre. Paris, A. Pedone, 1898; La Rochelle, imp. nouv.
Noël Texier ; in-I8, 98 pages.
Deux (Les) casinos de Royan. Effets de leur concurrence,
par un baiffneur. Rochefort, imp. et librairie Tessier, in-8*, à 2
colonnes, 1897, 32 p. Extrait de V Avenir, de Royan.
Dubois (L'abbé Louis-Marie), docteur en théologie, licencié
en droit canon (ancien curé de Ciré). La mort de Roland, drame
en cinq actes et en vers. Musique des romances par M. l'abbé
Chérion, maître de chapelle de La Madeleine. Paris, V. Rétaux,
1897. in-18, 120 pages.
L
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— 80 —
Pouvoir recueillir dans les journaux du monde entier ce qui pa-
raît sur un sujet quelconque, sur une question dont on aime à s'occuper,
— surtout savoir ce que 1 on dit de vous et de vos œuvres dans la presse,
qui ne le souhaite parmi les hommes politiques, les écrivains, les artistes?
Le COURRIER de la PRGSSB, fondé en 1880 par M. GALLOIS,
24, boulevard Montmartre, à Paris, répond à ce besoin de la vie moderne
avec autant de célérité que d'exactitude. Tarif: fr. 30 par coupure.
Le Courrier de la Presse lit 6.000 journaux par jour.
La Revue du monde catholique du i*" décembre 1897 (Paris, rue
des Saints-Pères, 76; mensuelle, 25 francs par an) contient : Journal d'un
bourgeois de Paris pendant la terreur, par Edmond Biré; Mélanchton et
les docteurs de Paris, par le docteur P. Feret; Les origines et les res-
ponsabilités de Tinsurrection vendéenne, par dom Chamard; Le carnet
d'un ofûcier, par Tabbé Rabory; Avant la guerre turco-grecque, parÂu-
fi^uste Lepage; La psychologie d'Hamlet, par L. Gellé; Le théâtre et les
idées : la Vassale de M. Jules Case, les trois filles de M. Dupont de M.
Brieux, par François Veuillot ; Questions industrielles, par Urbain Guérin ;
L'économie rurale dans l'antiquité : Agriculture spéciale (suitej, par le
chanoine Beaurredon ; Primevères : poésies, par dom Fourrier Bonnard;
Pour l'autel et le foyer (roman), paees de mémoire, par Henry Hoisnard;
A travers les revues, par Henri d'Hessert; Autour du monde (novembre
1 897), par Arthur Savaète ; Bulletin financier, par Lemaire.
La Quinzaine (Paris, 45, rue Vaneau ; directeur : M. Georges Fon-
seçrive) a publié dans son n*' du 16 décembre : M. Lefebvre de Béhaine
à Munich et la crise de 1875, par Georges Goyau. — Un plaidoyer
(nouvelle), 1, par Paul Renaudin. — Les compromis austro-hongrois,
par Georges de Dubor. — Saint Yves, avocat des pauvres et patron des
avocats, par Arthur Desjardins, de l'institut. — La moralité du mo-
nisme, par le baron J. Angot des Retours. — Les précurseurs de l'unité
balkanique (fin), par Charles Loiseau. — Le catholicisme et la vie de
l'esprit, par Georges Fonsegrive. — Poésies : Ecole de village ; Le
tambour et la cloche, par Gustave Zidler. — Chronique dramatique :
Les corbeaux ; Tristan de Léonois ; La mort de Hoche, par Emile de
Saint-Auban. — Nouvelles scientifiques et littéraires. — Bibliographie.
— Revue des revues.
Abonnement : Un an, 24 fr.; six mois, 14 fr.; trois mois, 8 fr. —
Abonnement spécial d'un an pour le clergé, l'université et les instituts
catholiques, 20 fr. — Prix de la livraison : i fr. 50.
Pour les annonces, s'adresser aux bureaux de la revuC; 45^ rue Vaneau.
Études publiées par les Pères de la compagnie de Jésus,
5 décembre : I. La découverte des anciens chrétiens au Japon, par
le P. Delaporte. — II. Souvenirs de 1870. Les allemands à Versailles,
par le P. Noury. — III. Zénaïde Henriot, par Chervaillot. — IV. Les
leçons de l'entomologie, par de Joannes. — V. Chine : Kiang-Nan, par
P. Bastard. — VI. Livres : Marie-Bonaventure, G. Aubray, etc.
Paris, V. Rétaux. Prix : un an, 25 francs.
M. Richer, retraité à Saint-Pierre d'Oleron, céderait à de bonnes con-
ditions la série complète de tous les volumes parus de la sociétés des
archives historiques de la Saintonge et de TAunis, ainsi que plusieurs
années du buUetm bi-mensuel desdites archives historiques.
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REVUE
DE SAINTONGE & D^AUNIS
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES
SOMMAIRE DU NUMÉRO DU !«•• MARS 1898.
CHRomQUB DB LA sociéré : Procès-verbaux des séances ; élections ; revue de
la presse.
Avis ET N0UVBLLB8 : Séance ; distinctions honorifiaues ; ventes d'autojrraphcs ;
la machine appliouée à la verrerie; les femmes electrices ; Piorrc-Louis de
La Roehefoucaula ; conférences.
A thaybrs lbs rbvubs : Le Fio2)(7iaire limousin: Chrono^raphia. regum ;
voyage en France d'un seigneur de Bohômc; les piles romaines; Kduens et
Samtongeais ; Bertrand de Got et Philippe le Bel ; les anciennes foires ; le
■larquisde Langalerie; Ange Pitou; Timprimerie à Poitiers.
Actes d'état civil. — Décès : Bérauld, Bonniot, Capdeville, Cortel, Détroyat,
Fontaine, Germain, Marchadier, Mounié. — Maritmes : Balcave et Marguerite
Lc|çeay. Bergerai et Sarah Taillasson, Joseph de Bremond d'Ars cl Jeanne de
Saisy, Chamfrault et Jeanne Petit, Maurice du Parc et Edith Cnminade de
Chàtenet. Lecoq de Boisbaudran et Jeanne Nadault de Vallette, Maubaillarcq
et Anne Dubois, Roby et Elise Candé, Salvert de Monti*ognon et Louise Nadault
de Nouhère.
VARiBTés : Le théâtre en Saintonge- Aunis ; Cyrano et Bergerac; les du Paty
de Clam et les étrangers dans l'armée française; les Vivier de I^ Rochelle;
les cartes de visite saintongeaises (2* article).
QuBSTioics BT RBPOivsBS : La chapelle des pénitents à Saintes; les santons A
Marseille; Billardon de Sauvigny ; Charles Plchot, lithographe à Poitiers; le
root Crouielles; les augustins dans la Charente- Inférieure; la guillotine à
Rochefori, Saintes, etc.; un seigneur de Montandre blessé à la bataille de
Poitiers.
BiBLiooRAPHiB : ES-GU.
CHRONIQUE DE LA SOCIETE
Séance générale du 15 janvier 1898
Lecture des procès-verbaux des séances du 6 novembre et
du 24 décembre 1897.
M. le président a le regret de faire part du décès de M. Bé-
raud, publiciste à Cognac, membre de la société.
Admission de deux nouveaux membres.
La société est invitée à envoyer des délégués pour assister,
le 23 janvier, à Orléans, à la célébration du 50"** anniversairtt
de la société archéologique et historique de l'Orléanais.
MM. L. Audiat, Dangibeaud et Gelézeau représenteront la
société des Archives au congrès de la Sorbonne.
Tmm XVIU, 2«UiTalMft. - Manl806.
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— 82 —
Le compte rendu flnancier du trésorier, pour Tannée 1897,
est approuvé.
En raison du nombre insuffisant des sociétaires présents, les
élections du bureau, du conseil et du comité sont ajournées au
6 février.
Séance du 6 février 1898
La société s'est réunie le 6 février, à deux heures, sous la
présidence de M. L. Audiat, pour procéder aux élections ajour-
nées dans la séance du 15 janvier.
Lecture du procès-verbal de la séance du 15 janvier.
Le président fait connaître : 1^ que M. de Groze accepte les
fonctions de vice-président qui lui ont été offertes dans la séance
précédente ; 2** que la société archéoloeique de Montauban fera,
cette année, son excursion à Saintes ; 3* que la société des Ar-
chives vient de faire une nouvelle perte en la personne de
M. Mounié, décédé à Cognac.
Admission d'un nouveau membre.
M. Pierre de Croze a représenté la société au 50"** anniver-
saire de la société archéologique de TOrléanais.
Une deuxième séance publique aura lieu dans la première
quinzaine de mars, pour entendre la conférence sur les vieilles
chansons saintongeaises, que M. Mousset n'a pu faire le 15 jan-
vier.
Résultat des élections : les anciens membï^s du bureau sont
réélus et M. de Croze y entre comme vice-président. Sont éga-
lements réélus tous les membres du conseil d'administration et
du comité de publication.
Dans la séance du 6 février ont été élus pour deux ans :
Bureau : Président: Louis Audiat, L O, lauréat de l'institut,
bibliothécaire-archiviste, rue des Arènes, 6, à Saintes.
Vice-présidents : Le baron Amédée Oudet, rue des Ballets, 27,
à Saintes, et le comte Pierre de Oroze-Lemercier, au château
du Ramet, par Saintes.
Secrétaire : Le docteur Léon Termonia, O. eflf, médecin major
en retraite, cours Reverseaux, 9, à Saintes.
Secrétaire adjoint : Anatole Lavemy, au Coudret, par Saintes.
Trésorier : Jules Gandaubert, ^Sf, ancien pharmacien en chef
de la marine, cours Lemercier, 64, à Saintes.
Comité de publication : Anatole de Barthélémy, eflf, membre
de l'institut, rue d'Anjou Saint-Honoré, 9, à Paris.
Le baron Léon de La Morinerie, ejt, à Aunay, par Châtenay
(Seine), et à Paris, rue d'Odessa, 7.
Georges Musset, L O, archiviste-paléographe, avocat, bi-
bliothécaire de la ville, rue Gargoulleau, 32, à La Rochelle.
Jules Pellisson, A. Oï juge au tribunal civil, rue Victor Hujo,
76, à Périgueux.
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^83 —
Philippe Tamizey de Larroque, ^, correspondant de l'institut,
à Gontaud (Lot-et-Garonne).
Conseil d'administration : Auguste Biteau, *, maître princi-
pal de l'* classe des constructions navales, en retraite, rue du
Peyrat, 50, à Saintes.
Ferdinand Babinot, notaire, cours National. 28, à Saintes.
Edmond Boilevin, négociant, grande rue, 23, à Saintes.
Jules Guillet, négociant, rue Laroche, 12, h Saintes.
Abel Mestreau, négociant, rue des Frères, 24, à Saintes.
BUDGET DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES AU l*' JANVIER 1898
Actif.
En caisse au !•' janvier 1897
Cotisations de 1897 . . .
— 1896 . . .
— 1898 . . .
Rentes
Tour de Broue (souscription)
Vente de bulletins, volumes
et insignes
Remboursement Phelippot.
Solde du Crédit lyonnais .
Intérêts de la caisse d'épargne
Dépôt à la caisse d'épargne
Total. . .
591 fr. G8
5.764
4 fi
81
85
141
70
477
40
100
00
88
10
150
00
4.100
00
72
80
2.000
00
13.539 fr. 99, ci 13.539 fr. 99
Passif.
Impression du Bulletin et du
volume 4.960 fr. 50
Frais de bureau du président
et rédaction du Bulletin ... 600 00
Frais de poste 72 75
Loyer 250 00
Impôts 11 75
Traitement de la concierge . 50 00
Versé au Crédit lyonnais . . 3.600 00
Affranchissement du Bulletin,
timbres et divers 521 80
Total. . . . 9.066 fr. 55, ci 9.066 fr. 55
Différence 4.473 fr. 44
Représentés par
Livret d'épargne
Un mémoire . .
4.450 fr. 00
23 fr. 44
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- 84 —
REVUE DE LA PRESSE
Ont rendu compte de la séance du 15 janvier : V Indépendant
de la Charente-Inférieure du 25 : « M. Audiat ouvre la séance
en exprimant les regrets unanimes causés par la mort de M. le
comte Anatole Lemercier dont il établit à traits rapides la gé-
néalogie et la biographie. En termes émus il rappelle la vie de
cet homme de bien M. Rattaud lit une notice très documen-
tée sur Tamiral La Touche-Tréville, due à la plume de M. Léon
Moinet, de Rochefort, qui a condensé dans un récit plein de
couleur et de mouvement l'existence accidentée de son illustre
concitoyen Lecture par M. Louis Audiat des Cartes de visite
saintongeaises, de M. Jules Pellisson, dont la naïveté, la malice
et l'esprit provoquenttouràtourles rires et les applaudissements
de Tauditoire. A-t-on besoin de dire que ce travail n'a rien per-
du à être interprété par notre président qui en a souligné toutes
les fmesses pour la plus grande joie des assistants. »
Le Phare des Charentes du 26 reproduit le passage relatif à
La Touche-Tréville.
L'Echo rochelais du 26 : « M. Audiat a exprimé les regrets
causés par la mort de M. Lemercier, qui fut très favorable à la
société M. Rattaud a lu une notice sur Tamiral La Touche-
Tréville, due à M. Léon Moinet, qui a montré par de nombreux
exemples comment Tintrépidité la plus audacieuse peut s'allier
à la prudence la plus réfléchie. Une lecture des Cartes de visite
saintongeaises.., a terminé cette soirée aussi intéressante que
bien remplie. »
Ont publié le sommaire du numéro de janvier: VEcho roche-
lais du 19 janvier, le Bulletin religieux du 22, Y Echo de Jon-
zac du 23, le Catholique de février.
Ont publié la liste d'admission : le Progrès de la Charente-
Inférieure du 14 janvier, la Charente-Inférieure du 15, le
Bulletin religieux du 22, le Conservateur et la Seudre du 23,
VEcho rochelais du 26. j
L'Echo rochelais du 19 janvier a reproduit l'article de notre
numéro de janvier, Le doyen des chênes de France. La Ga-
zette des bains de mer de Roy an, Mémorial de Saintes, etc.,
a fait de même dans son numéro du 30, mais a oublié d'indi-
quer la source.
a Dans son dernier numéro, disent les Tablettes des deux
Charentes du 18 janvier, la Revue de Saintonge et d'Aunis
contient une intéressante notice sur un marin saintongeais,
Anatole de Bonsonge, né à Saintes en 1832, et mort capitaine
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— 85 -
de frégate en 1881, au Sénégal, de la fièvre jaune; et un
curieux article sur Eutrope Poitiers, jadis avocat à Saintes, et
son rôle comme républicain au 4 septembre. Enfin, le môme
numéro signale, comme doyen des chênes de France, le chêne
de Montravail, commune de Pessines, près Saintes. Ce géant
des forêts mesure 14 mètres 10 centimètres de circonférence à
ras de terre, et 10 m. 85 à un mètre au-dessus du sol ; le tronc
a 3 m. 30 de hauteur. Menacé de mort en 1884, il fut sauvé par
Tintervention de M. le pharmacien en chef Peyremol, profes-
seur de botanique à l'école de médecine navale de Rochefort. »
Le Patriote de Saint-Quentin et de l'Aisne du !•' janvier a
Sublié dans son supplément, Le patriote illustré, sous le titre,
tace brisée, Tanecdote extraite de la Revue de Saintonge et
d'Aunis, numéro de novembre dernier.
Le Bibliophile limousin de janvier 1898 signale dans notre
numéro de novembre : Une baronnie en Angoumois, « article
accompagné de deux curieuses gravures dessinées par M. le
baron de Verneilh ».
La môme livraison contient L'imprimerie et les imprimeurs
de Limoges au xviii^ siècle et Comment on devenait imprimeur
à Paris.
Le Conservateur de Marennes du 10 janvier a reproduit Une
charte-partie de Vannée 1666, par M. de La Morinerie, qui a paru
dans notre livraison de novembre.
La Revue historique de janvier 1898 mentionne dans notre
livraison du !•' septembre : «E.G., LesFleuriau deLaRochelle;
— Le culte de sainte Radegonde en Saintonge; — La Morinerie,
Le marquis de Montalembert et son second mariage (le général
de Montalembert épousa en premières noces M"® de Commarieu ;
ce mariage étant resté stérile, il divorça en 1794, à l'âge de qua-
tre-vingts ans, pour épouser Rosalie Cadet, divorcée également,
et dont il eut une fille): — J. Pellisson, Notes sur les enseignes,
le commerce et l'industrie en Saintonge et en Aunis, fin. » Dans
le numéro du 1*' novembre: «Lételié, Un curé constitutionnel:
Léonard, curé de Marennes ; — J. Pellisson, Balzac, Thiers
et Alfred de Vigny devant les électeurs charentais; — E. G.,
La famille Oiialle, de La Rochelle (généalogie de cette ancienne
famille protestante); — L. Audiat, Une baronnie en Angoumois
(baronnie de Marthon, au diocèse d'Angoulême, d'après une
monographie récente par l'abbé A. Mondon); — Th. Phelippot,
Etude historique sur la baronnie de l'île de Ré ; réponse aux
observations du D^ Kemmerer et du D' Atgier (cette baronnie
n'a pas été créée par Louis XIV ; ajoute quelques noms aux
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— 86 ~
neuf possesseurs de cette ))aronnie siijnalés par le D' Kemme-
rer). »
Le Courrier de La Rochelle du 16 dit : « Dans le numéro de
janvier de l'intéressant Bulletin de la société des archives his-
toriques, nous trouvons : une intéressante étude généalogique
sur les Pénétreau de l'île de lié, une note sur Anatole de Bon-
songe, marin saintongeais. La Revue accorde aussi dans ses
patres de nécrologie une place importante à notre concitoyen
Edouard Beltrémieux. »
La Croix, dans son supplément n* 4454, Un livre par semaine,
rendant compte de l'ouvrage de M. Louis Audiat-, Deux victimes
des septembriseurs, s'exprime ainsi par la plume de M. Ch.
d'Avone: « Les études historiques locales ont pris, depuis quel-
que temps, une grande extension. 11 n'est pas de province qui
n'ait actuellement son association et sa revue, pour mieux étu-
dier et faire connaître le passé. Les Archives historiques de la
Saintonge et de lAunis ont ce but depuis plus de vingt ans;
servarCj vulgare — c'est leur devise — et elles rendent, par les
travaux incessants de leurs associés, d'immenses services à
1 histoire et à la vérité. M. Louis Audiat, qui est à la tète de ces
savants érudits, se doit de leur donner l'exemple et il n'y manque
pas... »
La Gazette du centre du 23 décembre 1897 (Limoges), ren-
dant compte d'une séance de la Société archéologiqxie et histo-
rique du Limousin, cite la Revue de Saintonge et d'Aunis
(XVIl" volume, 6' livraison), « qui rappelle le bref du pape éri-
geant, au mois de juillet dernier, en insigne basilique la cathé-
drale de Périgueux, en mémoire de saint Front, dit le bref, baptisé
par saint Pierre et premier évèque de Périerueux. Au sujet d'une
notice sur la petite ville de La Mothe-Saint-Héraye, parue dans la
même revue. M. le président signale quelques vers du poète For-
tunat, adressés à saint Yrieix, et desquels on peut induire que ce
dernier possédait un château en ce lieu. Saint-llcrayc serait du
reste le même nom que Saint- Yrieix. »
Le Journal de la Dordogne du 22 novembre 1897 dit de la
Revue de Saintonge et d'Aunis (4Mivraison du 1" juillet 1897) :
« Dans la « Uovue des livres », sous le titre Jeanne dAlbret et la
guerre civile, par le baron deUuble, membre de l'institut, nous
remar(|uons, p. 283, la note suivante intéressant le Périgord:
« Du Bourdet, qui allait au secours de Duras (1562 'i*), prit Saint-
» Astier, où il lit tuer 12 prêtres. Lalinde fut fort maltraité... »
Le Bulletin de la société li'storique du Périgord de décembre
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— 87 —
1897, après avoir reproduit notre note relative au nom d'Archiac
(1" septembre), dit: «M. de Saint-Saud fait observer que ce
jugement confond deux choses différentes: une terre du nom
d'Archiac et un nom patronymique. La famille d'Archiac, en
Saintonge, possédait un fief de son nom, dont le dernier seigneur,
Jacques d'Archiac, n'eut que des filles; l'une d'elles, épousant
Adrien de Montbron vers 1480, lui apporta cette terre. Une de
leurs descendantes, Jacquette de Montbron, en s'unissant en
1588 à André de Bourdeille, lui apporta à son tour Archiac, qui
fut érigé en marquisat en faveur de leur fils, dont Henri et
Roger (de cujus) de Bourdeille sont les descendants directs, et
ont un droit absolu et légal au titre de marquis d'Archiac, sauf
à le faire régulariser par la chancellerie, s'il y a eu interruption,
ce à quoi celle-ci ne peut se refuser, puisqu'il y a eu érection et
enregistrement.
« Pour la famille Dexmier de Saint-Simon, le nom d'Archiac
est nom patronymique en ce sens qu'il fut relevé par les enfants
de François Dexmier de Saint-Simon qui avait épousé en 1654
Marie d'Archiac, héritière d'une branche (probablement bâtarde,
dit M. Filleau dans le Dictionnaire des familles du Poitou^ I,
95) des d'Archiac, sieurs de Montenar, pour ^qui Archiac n'était
qu'un nom patronymique. »
Le Bibliophile limorxsin de janvier 1898, p. 13, publie l'acte
de décès (10 mars 1896), à Singapoure, de Joël Le Savoureux,
consul de France, âgé de 45 ans, né le 1" mai 1850 à Thiat
(Haute-Vienne), d'Eugène Le Savoureux, pasteur à Chaillevette,
et d'Alida Hervé, marié à Jeanne-Clara-Caroline Bellaire, que
nous avions fait naître à Chaillevette sur la foi de M. X... Le
Bibliophile ajoute : « C'est donc à tort que la Revue de Sain-
tongej xvi, 183, le fait naître à Chaillevette. Le directeur de
cette revue n'ayant pas accueilli la rectification qui lui a été
adressée, nous publions ici l'acte de décès. » La rectification a
été si peu accueillie qu'elle figure, xvii, p. 394. Notre rectification
sera certainement accueillie par le Bibliophile.
AVIS ET NOUVELLES
Le samedi 5 mars, à 8 heures du soir, aura lieu dans la salle de la
société, cours National, 99, à Saintes, une conférence par notre
confrère, M. Félix Mousset, avocat à la cour d'appel de Poitiers,
qui traitera des Anciennes chansons de la Saintonge et du Poi^
tou ; plusieurs seront chantées.
Cet avis servira d'invitation à nos confrères.
La société a délégué pour la représenter au congrès de la
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— 88 —
Sorbonne MM. Louis Âudiat, Charles Dangibeaud et Tabbé
Gelézeiiu.
Le XXVI* volume des Archives (1997) sera en distribution à par-
tir du 5 mars.
Le Journal officiel des 2 et 17 février a publié en 62 colonnes la
liste (2330 environ) des ofïiciers d'instruction publique et d'aca-
démie qu'a faits M. Alfred Rambaud, ministre de Tinstruction
publique, par arrêté du 22 janvier 1898. Nous y lisons les noms
de quatre de nos confrères :
Officier d'instruction publique : M. Frédéric Roche, ancien
maire de Rochefort, conseiller général, délégué cantonal;
Officiers d'académie: MM. Jules Pellisson, juge au tribunal
civil de Périgueux, ancien délégué cantonal ; docteur Marie-
Emilc-Armand Sabourin, médecin à Mirambeau, président de la
déié:j:ation cantonale, et Léon Labbé, notaire à Saint-Martin de
Ré. M. Joanny Chabert, adjoint au maire de Saintes, a été aussi
fait officier d'académie.
M. Alexandre Pellisson, conservateur du musée de Cognac, a
été élu, le 13 février, vice-président de la société des amis des
arts de Cognac, à la place d'Henri Germain, décédé.
Un village, tout récemment créé en Algérie, a reçu le nom
d'Eugène Fromentin.
Savez-vous où, sur la carte de France publiée par le Petit
Journal, dessinée par A. Guibal, 12, avenue d'Orléans, à Paris,
gravée et imprimée par Charaire et C^*, Ton place le port de La
Pallice ? A l'embouchure de la Charente, à la place de Fouras.
Cela vaut l'antique erreur du port des Santons. M. Duplaisdes
Touches a dessiné tous les détails du port de La Pallice dans
le Journal du 19 août 1890; mais ce n'est pas une raison pour
mettre chez lui cette vaste station maritime.
Notre confrère, M. Emile Garnault, a publié dans la Revue
des questions diplomatiques et coloniales un article touchant
l'avenir de notre marine marchande. Voir plus bas, page 142.
Dans la Revue encyclopédique du 29 janvier, notre confrère,
M.Gustave Regelsperger, a résumé, comme Tannée dernière, les
événements géographiques dans le sud algérien et le Sahara, et
a raconté les explorations de MM. Foureau, Flamand, du lieu-
tenant Collot, assassine le 31 octobre 1896 comme Mores.
La Gazette des beaux arts du 1" février étudie, après la
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-89-
Retme encyclopédique do 22 janvier, Théodore Chasseriaux et
les peintures au palais de la cour des comptes, avec les repro-
ductions des parties qui n'ont pas encore tout à fait disparu.
M. Ary Renan, signalant les mésaventures arrivées aux tableaux
du maître, « près de trente tableaux égarés dont aucun n'a été
retrouvé », dit : a Enfin et surtout il y a eu destruction de l'œu-
vre par incurie, par abandon. A Saint-Jean d'Angély, c'est un
Chnst qui, depuis vingt ans, bouche une fenêtre ouverte à tous
les vents. i>
La Fraternité de La Tremblade et Y Union conservatrice
de Saint-Jean d'Angély ont cessé leur publication avec Tan-
née 1897.
Le Bulletin religieux de La Rochelle, dans ses numéros des
15, 22, 29 janvier, 5, 12 et 19 février 1898, a reproduit le travail
de M. l'abbé Lacroix, Mgr Landriot pendant ioccupation aile-
mande à Reims, dont nous avons annoncé la publication par la
Revue du clergé français, livraisons des 14 octobre et 15 novem-
bre 1897.
La librairie A. Voisin, rue Mazarine, 37, à Paris, a mis en
vente : 1* « Inventaire (25 septembre 1653) des titres et papiers
existant au domicile de dame Eléonore de Targra, au jour de
son décès, veuve de feu messire Léon de Polignac d'Ecoyeux,
lieutenant général pour le roi au gouvernement de Saintonge. »
fUn acte notarié formant 6 pages in-folio ; prix, 4 fr.) ; 2* « 5
lettres autographes signées de M. Louis Audiat, bibliothécaire
à Saintes, adressées à Pierre Margry, conservateur des archi-
ves au ministère de la marine. (Saintes, 1875-1882, 9 pages
in-8'*, 3 francs.) Correspondance relative à des publications
d'intérêt local. »
c Une découverte intéressante », c'est l'application delà ma-
chine pour la fabrication du verre, racontée dans Une visite à fa
verrerie Saint-Martin à Coanac, publiée par le Moniteur illus-
tré des expositions nationales, série x. Un verrier de Cognac,
M. Claude Boucher, ayant eu, en 1891 et 1893, à subir des grèves
très préjudiciables à ses intérêts, se dit que le seul moyen d'é-
chapper à ces accidents,cause d'infériorité pour la verrerie fran-
çaise en face de la concurrence étrangère, ce serait de remplacer
le travail manuel par le travail mécanique. Malgré le peu d'en-
couragement qu'il reçut de gens compétents et le mot impossi-
ble prononcé à cette occasion, notre confrère se mit à l'œuvre
et, après trois années d'expériences coûteuses, est enfin arrivé
au but. 11 fallait autrefois 6 ou 7 ans pour former un bon ouvrier
verrier; en deux jours au maximum, un simple manouvrier est
au courant du fonctionnement de la machine et peut être em-
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— 90 —
ployé à la fabrication. L'auteur donne des détails auxquels
nous renvoyons les spécialistes. Nous sommes heureux de ce
succès; M.lJoudier, dont nous avons suivi les tentatives, admiré
le savoir et l'énergie, méritait bien d'être récompensé de ses
longs et persévérants elîorts.
La société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure
a, dans sa séance du 14 janvier, nommé pour président M. Fré-
déric Lusson, I. O. chevalier du mérite agricole, professeur
au lycée de La Uochelle, directeur du laboratoire municipal,
en remplacement d'Edouard Beltrémieux, décédé, et pour vice-
présidents MM. Eugène Meyer et Georges Bernard.
Le conseil municipal de La Rochelle a voté, le 22 décembre
dernier, son budget pour 1898. Nous y remarquons une pension
de 1.200 francs à la veuve d'Edouard Beltrémieux, ancien
maire, en reconnaissance des services éminents qu'il a rendus à
la cité rochelaise. A la section vi, instruction publique et beaux
arts, qui est de 102.365 francs, il y a : instruction primaire,
30.275 fr.: cours municipal de dessin, 1.200; secours scolaires
aux élèves indigents, livres, chaussures, etc., 7.000; soupes dans
les écoles maternelles et communales, 1.100; bourses au lycée,
12.151 ; cours publics et conférences, 500; bibliothèque, 5.500
francs que le conseil augmente de 1.360 ; musée de peinture,
3.400; jardin des plantes, 7.200 ; musique municipale, 2.300;
sociétés philharmonique, gymnastique, symphonique, etc., 1.500.
Le Journal officiel du 25 janvier dernier a promulgué la loi
qui confère l'électorat aux femmes pour l'élection au tribunal
de commerce. L'article 1" de la loi du 8 décembre 1883 est
complété par la disposition suivante : € Les femmes qui rem-
plissent les conditions énoncées dans les paragraphes précé-
dents seront inscrites sur la liste électorale ; néanmoins elles
ne pourront être appelées à faire partie d*un tribunal de com-
merce. »
Ainsi, désormais, toutes les femmes, jouissant de leurs droits
civils et étant patentées depuis cinq ans, seront électrices con-
sulaires, pourront faire partie du bureau, assisteront au dépouil-
lement, mais ne seront pas éligibles.
Nous voilà encore sur ce point revenus au moyen âge ; les
femmes, chefs de maisons, votaient dans les assemblées commu-
nales où le suffrage universel était de règle.
Mk"" Pierre-Louio de La Rochefoucauld. — L'ouvrage de
M. Louis Audiat, Deux victimes des septembriseurs^ a mis en
lumière le zèle, le dévouement, l'attachement à la religion de
Pierre-Louis de La Rochefoucauld, le dernier évêque de Saintes,
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- 91 —
martyrisé le 2 septembre 1792, aux Carmes de Paris. La note
suivante extraite des registres paroissiaux de Sainte-Souline,
archiprétré de Chalais, diocèse de Saintes, par M. Tabbé Ar-
naud, curé de Ourac, qui veut bien nous la communiquer,
atteste que, malgré les déclamations haineuses des jansénistes,
le prélat était singulièrement estimé et aimé :
« Mémoire à la postérité.
» Cette année 1785, monseigneur Tillustrissimc et révérendis-
sime Pierre-Louis de La Rochefoucauld a visité Tarchiprêtré
de Chalais et de Monguion. Il n*y a point d'église dans son dio-
cèse dont il ne fasse la visite, et je dois dire, pour lui rendre
justice, que jamais évèque de Saintes n'a montré plus de zèle
pour la gloire de Dieu et le salut des âmes ; aussi il n'y en [a]
point eu qui ait été plus chéri et plus respecté. Il a fait son en-
trée dans cette église de Saint-Pierre de Sainte-Souline le
Îuatre juin, même année que dessus ; il a confirmé. » (Suivent
04 noms d'hommes et 100 de femmes.)
Cet acte est signé Dumeteau, curé de Sainte-Souline. Dume-
teau, curé depuis 1776, refusa le serment et fut déporté en Es-
pagne.
D'autres registres il ressort que M»' de La Rochefoucauld
se dirigeait vers Chalais. Au commencement de juin 1785, il
confirme 251 personnes à Sainte-Marie dudit Chalais. Le curé
Jean Sarrazin, qui prêta serment et fut intrus de Chalais, finit
ses jours chez lui, au village de Tabourin.
Le 13 juin, l'évêque est à Chalais où il en confirme 340.
Conférences. — A La Rochelle, le 15 janvier, Lamaison du
marin et les asiles ouvriers^ par M. Th. Ruyssen, professeur de
philosophie au lycée; le 19, Madagascar, ^par M. le pasteur
Eynard ; le 9 février, Paysages et monuments du Poitou, par
M. Jules-César Robuchon, avec projections lumineuses; le 11,
au temple, Jérusalem et ses environs, par M. le pasteur Calas. —
A Cognac, au cours d'adultes de l'école Saint- Jacques, par M.
Achille Bourdeau, avocat du barreau de Cognac, sur cette pen-
sée du comte Rossi : « Il importe à la prospérité des classes
peu fortunées et à l'avenir du pays de joindre à l'éducation
du peuple quelques notions élémentaires d'économie nationale »;
le 12 février, La taillede lavigne, par M. Guillon, directeur de la
station viticole; le 13, par M. l'abbé Plumeau, Le^cd tes de Sain-
tonge. — A Taillebourg, le 30 janvier et le 6 février, Taii/ebourg
et son histoire, par notre confrère, M. Raby, maire de Taille-
bourg. — A Saintes (école saint Eutrope), le 3 décembre 1897,
Le patriotisme des femmes françaises, par M. Th. Néraud ; le
7, La raison humaine de Vidée de guerre, par M. Ph. Julien ;
le 10, Puissance coloniale de l'Angleterre, par M. G. Bonpain ;
le 14, L'homme préhistorique, par M. J. Rattaud; le 17, Une
page d histoire et Les sapins (poésie), par M. Th. Néraud: le
21 , Le danger allemand, par M. Ph. Julien ; le 28, La Fontaine,
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— 92 —
sa vie, ses œuvres, par M. G. Bonpain; le 4 janvier. Les orages,
pur M. J. Hattaud; le 7, Les enfants patriotes, Le legs d*une
Lorraine (poésie), par M. Th. Néraud; le 12, La fin d'unsiècle:
aperçu des mœurs contemporaines, par M. Ph. Julien; le 14,
La famille, ses rapports avec la société, par M. G. Bonpain; le
18, Les arènes de Saintes, par M. J. llattaud; le 13 février, à
Niort, La ligue du commerce, les grands magasins etlesdébal-
leurs, par M. F. Mousset, avocat à Poitiers, compte rendu dans
le Conservateur de Marennes du 20 et l'Ere nouvelle du 24.
A TRAVERS LES REVUES
Dans le Nobiliaire du Limousin, M. Tabbé Leclerc (Bulletin
de la société des sciences, lettres et arts de la Corrèze, numéro
de septembre), signale : La Faye, sieur d'Ambérac, paroisse de
Jassot — lisez Jussas, — François de La Faye, marié le 3 no-
vembre 1556 à Antoinette Aymerie; François, marié le 4 août
1582 à Antoinette Vigier, et autre François, marié : 1* le 7 août
1 6 1 2 à Jeanne Adémar , et 2*» le 1 7 mai 1 640 à Madeleine Raymond;
Sainte-Aulaire, sieur de La Dixmerie, paroisse de Jonzac (voir
Nadaud, Nobiliaire, 2* édition, page l62, et Revue, x, 426);
Thibaud, sieur de Méré, paroisse de Dolus (voir Nadaud, iv,
186); Lemousin, sieur de La Michelière, paroisse de Nieul
(NieuI-lès-Saintes, et non Nieul, canton de Saint-Claud, arron-
dissement de Confolens, comme dit Nadaud, m, 71); Prévost,
sieur de Touchimbert et de L'Isleau, paroisse de Touchimbert,
élection d'Angoulême, et de Sainte-Gemme, élection de Saintes
(voir Nadaud, m, 389) ; de Blois, sieur de Seudre, paroisse de
Gemozac, et non Gemonzat (Nadaud, i, 194) ; Bremond, sieur
d'Ars, paroisfle dudit lieu (Nadaud, ii, 240) ; Polignac, sieur de
Fontaines (Nadaud, m, 357, et Raineuet, Jonzac, p. 168); Bon-
nevin, sieur de Jussas, paroisse dudit lieu, — et non paroisse
de Saint-Martin d'Avy — (Nadaud, i, 215, et Rainguet, p. 312);
du Gravier, sieur de La Barde, paroisse de Bois (Nadaud, ii,
228, et Rainguet, 79) ; Moreau, sieur de Panloy et cle La Tour,
paroisse de Saint-Sornin — Saint-Saturnin de Sesohaux — (voir
Nadaud, m, 258, et Archives, t. vu); Morin, sieur de Saint-Pallais
sur mer (Nadaud, m, 189); Dujon, sieur du 8ouloir(?), paroisse de
Saint-Just (id., ii, 61); Gampet, sieur de Saujon, de Boube, etc.
(id.j I, 277) ; Crespin de La Ghabosselaye, Saint-Léger de Beau-
regard et de Boiron, où sont cités : L Guillaume de Saint-Léger,
qui rendit hommage à la dame de Pons, le 10 juillet 1473, et
?ui épousa d'abord Marguerite de Saint-Oiers, dont vinrent:
• Guillaume, qui transigea le 17 janvier 1473 avec Jeanne de
La Faye, sa marâtre ; 2* Jeanne de Barbezières, et en secondes
noces Jeanne de La Faye. IL Olivier, fils de Guillaume, qui
donna quittance le 19 septembre 1479, et épousa Marguerite de
Xaintons, qui consentit une vente, le 17 novembre 1530, avec Jac-
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ques et Foucaud, ses enfants. HT. Jacques de Saint-Léger,
époux de Joachim de Ourzay, dont les nls, René et Claude,
transigèrent, le 28 août 1564, sur les successions de leurs père et
mère. IV. René, mari de Peyronne de Pradel, lesquels transi-
gèrent, le 16 janvier 1582, avec Jeanne de Saint-Martin, faisant
pour Marie Le Forestier, sa fille. V. Autre René, fils des précé-
dents, qui épousa, le 21 novembre 1579, Marie Le Forestier.
VI. René, marié, le 10 janvier 1629, à Louise de Bloys, et Jac-
ques, marié, le 19 mai 1621, à Marthe de Burlé. VIL René de
Saint-Léger, marié, le 23 août 1653, à Madeleine de La Bar-
rière, etc.
La société de Thistoire de France a achevé la publication par
M. Moranville du 3* vol. (1897) de la Chronoaraphia regum
Francorum (1270-1405). Dans le 2* volume, le chroniqueur
raconte la prise (septembre 1346) de Saint-Jean d'Angély par
Henri de Lancastre, comte de Derby :
« Henricus, cornes Herbicensis, cum magno exercitu intraivit
terram de Ssinctonesio et cepit villam Ssincti-Johannis Ange--
lisLCi et patnam circumstantem devastavitn] t. ii, p. 235 et 236,
la reprise (septembre 1351) par le roi Jean: € Obsedit Sanctum-
Johannem Angeliaci cum exercitu copioso »; enfin celle de
Benon, Surgères, Broue, Saintes par Bertrand du Guesclin, les
ducs de Berry et de Bourbon : « Rupellam adierunt quae reddita
esteis. Postmodum ceperunt castrum de Benon vi assultuum;
auo facto ceperunt Surgerias magna in qua do^nina erat.
Deinde dominam Borbonii, matrem prefati duels Borbonien-
ois, a capitaneo de Brou pecunia non modica redemerunt.
Postea villam Sancti-Johannis Angeliaci necnon Santonas
in Pictaviaet castrum de Bonin ceperunt.., y>, p. 391.
La nation tchèque, sa mission et son rdie en Europe, bulletin
trimestriel, publié avec la collaboration des principaux artistes
et écrivains par Charles Hipman (Prague éditeur, Jean Stolar
imprimeur, in-4^), a publié, t. ii, 1895, p. 128-137, Le voyaae
d'un seigneur de Bohême k travers la France au XV"^ siècle.
C'est la traduction, sous la signature Charles Hipman, du manu-
scrit déjà publié en tchèque.
Le seigneur dont il s'agit est Léon Rozmital (Rogemitale), le
frère de la reine Jeanne, épouse du roi Georges de Podiébrad ;
il entreprend, nous dit M. Hipman, un voyage à travers l'Europe
pour confondre les calomnies répandues sur la Bohème et par-
ticulièrement pour proposer à la France les bases d'une alliance
avec la Bohème. Ses observations et même ses inexactitudes
géographiques ou historiques sont parfois assez curieuses.
Le voyageur se mit en route le jour après la Sainte-Catherine
de Tannée 1465. Après avoir traversé Tours, Chàtellerault,
Poitiers, il s^exprime ainsi : a A 7 lieues de Lusignan se trouve
le village et le château de Mêle. Bn y allant nous vîmes deux
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châteaux, Tun à droite et l'autre à gauche. Tous les deux appar-
tiennent au frère du roi de Sicile. A 3 lieues de là, se trouve
Sanzay (Sanctonum), une belle ville avec un château dans une
plaine traversée par le fleuve Anche.
» La France est traversée par 40 fleuves et sur 1 4 les marchands
font naviçuer leurs marchandises.
» Cinq lieues plusloin, se trouve la villede Saint-Pierre (Petra-
sancla), près d'une forêt au bord du fleuve Caranta qui se jette
dans la mer ; 4 lieues plus loin, Pons (Punsium), une petite ville
située sur une colline avec deux faubourgs entourés d'un mur
et de fossés ; 4 lieues plus loin, la ville et le château Mirambeau
(Mirambium) ; sur le chemin, à gauche, le château de Plassac
(Plasacim), et à 7 lieues de Mirambeau la ville de Blaye. »
La société archéologique du Gers, dans sa séance du 8 sep-
tembre 1897, analysée par la Revue de Gascogne de janvier 1898,
s'est occupée des piles gallo-romaines. M. Adrien Lavergne en
a compté six dans le Gers : celles de Saint-Lary, d'Artigues,
de Lamazère, de Biran, de Larroque et de Laserre. Il y en a
une autre près de l'établissement minéral du Maska, à 5 kilo-
mètres de Castéra-Verduzan, qu'on appelle Peyrelongue. La
forme générale de ces piles est la même que celle des men-
hirs. Celle du Maska, identique à celles de Biran et de Saint-
Lary, est quadrangulaire et revêtue en petit appareil. Il n'existe
dans les environs aucune trace de voie romaine. Contraire-
ment à l'hypothèse de certains auteurs, M. Lavergne croit que
ces édicules étaient de simples ornements religieux et qu ils
n'étaient point propres aux voies romaines. Non loin de la pile
de Peyrelongue, le propriétaire de l'établissement minéral de
Maska a découvert des tombeaux gaulois et des monnaies ro-
maines. Un voisin a trouvé aussi aux environs de la pile sept
superbes haches en bronze et différents objets d'origine gallo-
romaine.
M. Otto Hirschfeld, de l'académie des sciences de Berlin, a
lu, à la séance générale du 9 décembre 1896, une étude : Les
Eduens et les Arvemes sous Isl dominaition romaine. L'auteur
s'efforce d'élucider, par la comparaison et l'étude des textes,
une curieuse question : les Eduens ont été traités de frères et
d'alliés par le sang (fratres consanguineique) par les Romains ;
ils croyaient descendre les uns et les autres des Troyens.
Croyance qui a persisté sous la république (César et ses cam-
pagnes) et sous l'empire. Il est difficile de dire sur quoi elle se
fonde; mais elle existait. Quant aux Arvernes, c'est à tort
qu'on les a mis dans la même catégorie : dans les textes allé-
Î^ués il y a erreur matérielle (il faut lire Eduens). Cette croyance •
ùt si vivace qu'elle a duré tout le moyen âge. Les Francs et
plus tard les Français prétendaient descendre des Troyens par
Francus, fils d'Hector, et être ainsi apparentés aux Romains
(fils d'Enée et de Vénus). Et les Saintongeais ont cité saint
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Trojan (TroianrÂS, troyen), la ville de Saintes appelée Xanthe
pendant la révolution, Didon, dont le féminin Didonne a donné
son nom à Saint-Georges de Didonne, etc.
L'Echo charentsiis de Barbezieux du 2 janvier, sous le titre
Silhouettes charentaises, étudie, avec M. G. Ch., Marcel Jam-
bon, un artiste décorateur-peintre d'un très grand talent, « qui
occupe une des premières places, sinon la première, parmi les
maîtres décorateurs de la capitale », né à Barbezieux, le 19 oc-
tobre 1848, de Marcel Jambon, boucher, rue Victor Hugo. L'ar-
ticle très sympathique, signé G. Ch., fait un vif éloge et du
peintre et de Thomme.
Dans la livraison de septembre-octobre 1897 de Mélxjisine,
M. Henri Gaidoz étudie Pépin le Bref, Samson et Mithra, ;
« Samson ouvrant la gueule du lion est la survivance d'un sujet
mithriaque dont les représentations étaient extrêmement répan-
dues dans l'Europe occidentale et avaient en plus d'un endroit
survécu à la rage des iconoclastes chrétiens. >
Le tome m (1894-1895) des Mémoiresde VsLcadémie des sciences
et belles lettres d'Angers^ qui publie le travail de notre confrère
M. le docteur Atgier, Les vicomtes de Thouars, contient aussi
de M. Armand Parrot Les grands^maitres de l'ordre du temple
angevins d'origine, où nous lisons avec étonnement la légende,
vingt fois démontrée fausse, de Yillani sur le pacte simonia-
que de Bertrand dejGot et de Philippe le Bel, « dans une ab-
baye retirée située au milieu d'une forêt, à quelque distance
de Saint-Jean d'Angély », (Voir notamment la Revue, vi, 240 ;
V, 230 ; IV, 33 et 164.) On s'explique difficilement que l'auteur
de ce travail puisse encore aujourd'hui, même avec un on dit,
répéter cette fable.'
Lbs anciennes foires. — Ceux qui croient à la mouche qui
pique seront peut-être bien aise d'apprendre que d'autres y ont
cru, il y a déjà des siècles. Dans une brochure, Les anciennes
foires k Limoges (Paris, Haton, 1897), M. le chanoine Arbellot,
président de la société archéologique du Limousin, raconte,
d'après les Annales manuscrites de Limoges et le P. Bonaven-
ture de Saint-Amable, une panique qui eut lieu le jour et fête
du grand saint Martial, dernier de juin 1591. L'épouvante à la
foire fut si a furieuse que ceux qui estoient tachants à se sauver
dans la ville par la porte Montmailler, qui estoit seule ouverte,
furent tellement pressés que la plupart et quantité de bestail
furent estouffés dans le chemin sous le cimetière des Arènes et
autres. » C'étaient des soldats de garde aux chemins d'Aixe
et de Saint-Junien qui, s'égayant sur l'herbe, avaient poussé
des cris dont le bétail et les hommes furent effrayés. 100 à
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120 bètes à cornes périrent et plusieurs hommes et femmes
furent étouffés. Gomme à Saintes le pèlerinage au tombeau
de saint Eutrope, c'est le culte des saints qui donna naissance
aux foires : pèlerinage au tombeau de saint Martial, inaugura-
tion de rhôpital de Saint-Grérald, consécration des églises de
Saint-Ghristophe et de Saint-André, etc. G'étaient des consuls
qui créaient les foires, preuve des libertés communales à cette
époque.
Le marquis de Langalbrib. — Dans la Revue historiqxie de jan-
vier, M. Â. deBoislisle, l'éditeur des Mémoires de Saint-Simon,
étudie Les aventures du marquis de Langalerie (1661-1717),
c'est-à-dire Philippe de Grentils de Lajonchapt, marquis de
Langalerie, premier baron de Saintonge, lieutenant général
des armées du roi, feld-maréchal au service de l'Autriche,
d'une famille de Saint- Yrieix en Limousin, anoblie par le régent
de France au mois de décembre 1515 dans la personne d'Hélie,
sieur du Mas et de Lajonchapt. Le fils d'Hélie épousa en 1543
une Salaignac, de la famille d'où devait sortir au siècle suivant
l'archevêque de Gambrai.Le cadet des petits-fils, Yrieix Gentil
ou de Gentils, gouverneur de Gognac en l'absence de M. d'Am-
bleville, épousa à Angoulème, en 1598, la fille de Thomas Gé-
raud, ardent calviniste qui avait été exécuté en 1586 pour avoir
essayé de livrer cette ville au Béarnais, ce qui fait qu'on a confondu
cesGéraudaveclesGéraultderAgenais,d*autantqueceux-ci por-
taient, comme les Gentils, le nom de Langalerie, vienoble dans
la commune de Saint-Quentin de Gaplong. Le fils d'Yrieix
de Gentils et d'Anne Géraud, François de Gentils, seigneur de
La Mothe-Charente et de Langalerie, épousa en 1625 Judith de
LaMothe-Fouqué, d'une famille de Saintonge qui a marqué par-
ticulièrement dans rhistoire de l'émigration protestante. (Voir
pour les Lamothe-Fouqué,leurorigine, leur filiation etreprésen-
tation actuelle, laRevue de SaLintonget t. vi, p. 55, ett. x, p. 181 et
f dus bas, p. 119) De cette alliance résultèrentdes relations entre
esLansalerie et M°* de Maintenon, d'autant qu'une sœur de Ju-
dith, Eusabeth de La Mothe-Fouqué, épousa après 1613 Gédéon
Martel, seigneur comte de Marennes, et eut pour petite-fille la
belle Uranie de La Gropte-Beauvais, comtesse de Soissons. Le
fils de Judith, Henri-François de Gentils, marquis de Langale-
rie, père de notre héros, fournit une très brillante carrière mili-
taire; c'est lui qui, par sa hardiesse, décida le succès du pas-
sage du Rhin. Marié d'abord en 1650 à une Lubersac de La
Brosse, d'une famille du Périgord, puis en 1660 à Anne-Marie
Descouleurs de Rouveillé, il eut de cette dernière Philippe et
une fille, Suzanne- Victoire. M. H. Bonhomme de Montégut a
inséré sur Philippe de Gentils une notice intéressante dans le
Bulletin de la société historique de la Charente, t. xv (1865).
L'iMPRiMBRiB A PoiTiBRS. — Les recherches 8ur les origines de
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— »7 —
l'imprimerie eu France se font un peu partout ; chaque contrée
a ses travailleurs qui fouillent. Il importe en ciTet de savoir
quels étaient au zv* siècle les ateliers d'imprimerie, ce qu'ils
produisaient, par conséquent quel était l'état intellectuel de
ohdottne de nos plus importantes villes. Il n'est pas en e(Tct in-
différent de voir La Rochelle avoir dès 1571, avec les Haultin,
un établissement remarquable, et il n'était pas le seul; Pons im-
prime dès 1590 et Saintes en 1598. Voir Essai sur l'imprime^
rie en Saintonge et en Aunis (Pons, Noël Texier, 1880). A Poi-
tiers on remonte jusqu*à 1479. Deux érudits se sont occupés de
l'histoire typographique de cette ville, nous avons rendu
compte de leurs travaux (Revue, t. xv, p. 212), M. de La Boura-
lière (1894) et M. A. Claudin (1897). — Le premier livre sorti des
presses de Poitiers est le Breviarium historiale (1428),
« imprimé près Saint-Hilaire dans la maison dun très
illustre chanoine de cette église, la veille de l'assomption, l'an
du Seigneur 1479 ». Pas de doute ; les deux savants sont d'ac-
cord ; mais quel est ce « très illustre chanoine » ? M. de La
Bouralière a exploré avec soin les registres capitulaires de
Saint-Hilaire et n'a rien trouvé qui pût trahir le double inco-
gnito de l'imprimeur et du chanoine; il a cependant donné la
E référence sans y tenir à Pierre de Sacierge, depuis évèque de
iUQon,dontla fortune, les goûts, labrillantecarrièreluiontsemblé
désigner mieux qu'un autre chanoine l'initiative hardie, la mise
de fonds et Tépithète d'illustrissimus. M. Claudin, sans hésiter,
adopte Bertrand de Brossa. M. Alfred Richard hésite entre
trois : Brossa, Sacierge et Simon Hennequin. Mais voici un qua-
trième érudit, M. Edgard Bourloton, avec sa brochure A propos
de Vorigine de Vimprimerie à Poitiers (Vannes, imp. Lafolye,
1897, in-8^, 11> pages ; extrait de la Revue du Bas-Poi^ou). L'au-
teur, impitoyable pour le savant parisien, démolit avec une verve
endiablée la thèse de M. Claudin et sanç pitié lui prouve qu'il
a, avec une légèreté toute parisienne quand il s'agit des choses
de province,choisi très malencontreusement Bertrand de Brossa.
Pour lui l'épithète laudativecillustrissimus »est banale et s'ap-
plique à plusieurs des 21 membres du chapitre de Saint-Hilaire,
comme 1 avait déjà fait remarquer M. de La Bouralière. Or il en
est un qui avait des goûts de bibliophile, qui emprunte au
chapitre le Rational pour le faire copier ; il lègue à l'église de
Saint-Hilaire la légende de saint Eloi écrite à ses coûts et divers
livres, ainsi que l'a constaté lui-même M. Claudin ; c'est Jean
de Oonzay. «Comment, s'écrie M. Bourloton, le seul bibliophile
avéré et avoué du chapitre de Saint-Hilaire en 1479 n'a-t-il pas
éveillé Fattention du bibliographe de 1897 en quête d'un con-
frère ? Nous ne le comprenons pas, à moins que M. Claudin
n'eût son siège fait d'avance, ou n'eût pris des engagements
avec Bertrand de Brossa. » Suit un amas de preuves. Donc
c'est Jean de Conzay, le chanoine de Saint-Hilaire, qui logea et
paya le premier imprimeur de Poitiers, qui lit paraître le fire-
viarium historiale.
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— 98 —
Anob Pitou. — Qui n'a vu représenter La fille de madame
Angot, jouée d'abord à Bruxelles, refusée par tous les direc-
teurs de Paris, acceptée enfin par celui des folies dramatiques,
où cette pièce eût (21 février 1873) un succès tel que, dès le
lendemain de la première représentation, la feuille de location
fut couverte pour huit jours et remplit la caisse d'environ un
million? Deux personnages empruntés à Thistoire du directoire
y figurent, M"* Lange, actrice du théâtre Feydeau, et Ange
Pitou. Dans les Mmioires de Vacadémie des sciences^ arts et
belles {entres de Caen (1897), pages 212 et suivantes, M. Henri
Lumière a étudié Ange Pitou au théâtre et dans l'histoire,
le chansonnier royaliste, écrivain, poète, déporté i Gayenne,
libraire, etc. Il était né en 1769, d'une famille de laboureurs, à
Valainville, petit hameau, presque un faubourg de la ville de
Châteaudun — non en Bretagne comme on dit dans la pièce.
Sa tante, sa tutrice, le voulait faire d'église. Mais, au lieu d'en-
trer le jour dit au séminaire de Chartres, il s'échappait vers
Paris où à son arrivée il rencontra une bande d'assassins por-
tant la tête d'un malheureux boulanger. Le voilà, jeune pro-
vincial de 19 ans, séquestré depuis six ans dans des séminaires,
tout étourdi et bien embarrassé de sa liberté,san8 ressources —
il a été dévalisé — sans connaissances, forcé de voler de ses pro-
pres ailes. Tour à tour journaliste, vaudevilliste et suitout
chansonnier, il fronde successivement les jacobins, Robespierre
et le directoire. Le 5 prairial an II (24 mai 1794), il fut empri-
sonné une première fois, puis poursuivi à plusieurs reprises,
enfin condamné à mort^ puis à la déportation ; le 26 janvier
1798, deux gendarmes lui mettent les menottes et l'emmènent
à Rochefort. Il a raconté son voyage et son séjour à Gayenne.
Le 15 mars, 193 déportés sont entassés sur la frégate La
Charente, dont il fait une peinture lamentable : « L'échafaud
est un trône », dit-il, auprès des souffrances qu'ils endurèrent.
Plusieurs vaisseaux anglais attaquent La Charente qui, après
un combat de quatre heures, est forcée de se réfugier dans la
rivière de Bordeaux. Après 40 jours en mer on rembarque les
déportés « tout nus » sur la frégate La Décade, dans la rade du
Verdon, où ils sont encore plus entassés et où la prison est plus
noire. Le 26 avril, La Décade fit voile pour Gayenne où elle
arriva le 10 juin. Il y resta trois ans. Le 24 novembre 1800,
La DédaignexjLse apporta l'ordre de rappel des condamnés; mais
ce ne futquele 26 mai 1801 que put s'effectuer le départ des sept
déportés restant à Gayenne ; il dut encore faire 28 mois ae
prison à Sainte-Pélagie. Gracié par le premier consul (8 sept-
embre 1803) il devint répétiteur dans une maison d'éducation,
publia son Voyage à Cayenne, se fit libraire, etc. Pitou mourut
en 1828, âgé de 59 ans, ayant toute sa vie montré le dévoue-
ment le plus désintéressé et le plus périlleux pour la monarchie
des Bourbons, qui ne parut pas se douter de son inébranlable
lidélité.
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NOTES D'ÉTAT OIVIL
I. — DÉCÈS
La société des Archives a deux nouvelles pertes à déplorer :
I. Le 13 janvier 1898, est décédé à Cognac, dans sa 65* année,
Gttôtave-Adolphe Bérauld, publiciste, imprimeur, directeur-
gérant du journal VEre nouvelle des Charentes. Né le 8 juin 1833
à Cognac d'Alexandre Bérauld et de Madeleine Dubreuil, il avait
épousé en 1864 Angélique Richard, dont il a eu trois fils, Geor-
ges, Maurice, Gabriel, et deux filles. M"" Marthe Bérauld et An-
gèle, épouse de M. Henry Lajus. Il était frère d'Alexandre
Dérauld et de Benjamin Bérauld, décédé à Cognac le 3 novem-
bre 1892, auteur de quelques ouvrages, notamment de V An-
nuaire de Varrondissement de Cognac. De 1852 à 1862, il fut
secrétaire de la sous-préfecture de Cognac; il y acquit une
erande connaissance des affaires administratives et y puisa des
documents dont il se servit pour son Annuaire de Varrondisse-
ment de Cognac. Il fut ensuite, de 1866à 1870, secrétaire d'Oscar
Planât, qui fut député et maire de Cognac. Il fut ensuite impri-
meur. En avril 1868, Désiré-Dieudonné Mortreuil, libraire à
Saintes, né à Rochefort le 1*' janvier 1824, demanda et obtint du
ministre de l'intérieur (14 mai) un brevet d'imprimeur en lettres
pour la ville de Cognac. Après avoir prêté (2 juin 1868) le ser-
ment exigé par la loi devant le tribunal civil de Cognac, M. Mor-
treuil forma avec Michel-i4ma6Je de Latour de Geay, rentier à
Saintes, une société en noms collectifs pour Texploitation de ce
brevet, sous la raison sociale Mortreuil, de Latour et C**. L'im-
primerie fut établie rue de l'Ile-d'Or où elle existe encore, et elle
commença à y fonctionner le 20 juin 1868. Léandre Larocque,
négociant à Cognac, leur proposa la création d'un journal litté-
raire, agricole, commercial et d'annonces, et le 5 août 1869
parut l'Ere nouvelledes Char entes, dont Larocque fut le rédacteur
en chef, et M. Mortreuil et de Latour les imprimeurs et adminis-
trateurs. Le 30 novembre 1869, Larocque céda à la société Mor-
treuil, de Latour et C** tous les droits qu'il pouvait avoir dans
l'Ere nouvelle, dont Amable de Latour devint le gérant. Le 30
mai 1870, la société, qui fut dissoute ce jour-là, cédaà Gustave-
Adolphe Bérauld tout le matériel de l'imprimerie; M. Mortreuil
fut alors provisoirement le gérant de l'Ere nouvelle^ qui devint
journal politique par suite du versement d'un cautionnement de
7.500 fr. à la recette générale. A la fm d'août 1870, M. Mortreuil
remit à Bérauld sa démission de gérant et lui céda le cautionne-
ment versé. Dès lors Bérauld est devenu seul propriétaire du
journal, ainsi que de l'imprimerie. Bérauld publia aussi depuis
1881 le CognaCy fondé le 12 mars 1862 à Saintes par l*.-B. Bar-
raud et Ad. Duret, qui avait cessé de paraître en 1887.
Gustave Bérauld était un rude travailleur. Outre ses journaux
dont il était à la fois le rédacteur, l'imprimeur et le gérant, il se
livrait aux recherches historiques. Même il cultivait la muse de
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— loe —
temps à autre. Parmi ses poésies, citons en 1864 une élégie sur
Mlle F., fille du maire de Saint-Martin ; une autre élégie sur la
mort (16 mars 1890) de Mlle G. M., de Cognac, poésie qui a été
couronnée par les académies d*Agen et de Toulouse.
Outre son Annuaire, véritable encyclopédie pour Tarrondisse-
ment de Oognac, qui fourmille de renseignements historiques,
archéologiques, statistiques, agricoles, viticoles et autres, Bé-
rauld a édité une Histoire de la giterre de iSlO iSli par Vétude
des documents officiels (Cognac, 1872, in-8*, cxcii-384 pages).
 force de soins et de patience, il était parvenu à constituer
une bibliothèque des plus intéressantes, livres, journaux et por-
traits charentais. Elle est installée dans une des salles du syn-
dicat des patrons et des ouvriers de commerce de Cognac. Il
avait voulu faire profiter de ses peines ses confrères de ce cer-
cle quMl avait fondé en 1890.
Les journaux de Cognac ont rendu au défunt un hom-
mage mérité : « La place importante que tenait M. Bérauld par-
mi Tes journalistes charentais, dit la Constitution^ était justifiée
par sa compétence sur toutes les questions administratives, son
talent d'écrivain, ses qualités de publiciste et sa sollicitude pour
ce qui touchait à la ville de Cognac et aux intérêts du commerce
des Charentes. Collectionneur émérite, travailleur infatiga-
ble, il avait pu réunir de précieux documents et fonder une des
plus belles bibliothèaues du pays. »
L'Echo cognaçais au 16 janvier ajoute : « M. Gustave Bérauld
était un homme de valeur ; il dirigeait depuis 26 ans YEre nou-
velle, à laquelle il avait su donner une très grande impulsion ;
il était très travailleur et avait acquis de nombreuses connais-
sances scientifiques ; il était Tauteur de V Annuaire de Cognac
et de plusieurs autres travaux importants. »
Citons enfin ces lignes de VEre nouvelle du 13 : t M. Bérauld
aimait passionnément Cognac, sa ville natale, et tout ce qui s'y
rattachait. Aussi dans ses écrits les chroniqueurs, les historiens
de l'avenir trouveronMls de nombreux et utiles matériaux.
Grâce à un labeur incessant, à des recherches difficiles, sans
jamais se rebuter, il est parvenu à créer une bibliothèque
de plusieurs milliers de volumes, riche en documents inédits
et qui fait Tadmiration de tous les connaisseurs. Promoteur
infatigable de Tinstitution d'une chambre de commerce qui, in-
dépendamment de l'étude des questions économiques et com-
merciales, était appelée à combattre le fléau du protectionnisme.
Promoteur éralement, dans l'intérêt de la classe ouvrière, de
institution (Tun conseil de prud'hommes, il a complété son
œuvre par la formation d'un syndicat des patrons et ouvriers du
commerce des eaux-de-vie de Cognac, dont l'utilité n'est plus à
démontrer. Le monument de François P% le pont de Châtenet,
etc., fruits de son initiative, attestent hautement sa sollici-
tude pour Tembellissement et le développement de sa chère ville
de Cognac. »
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-101 -
II. — Le 22 janvier, est déoédë en son domicile à Cognac,
âgé de 59 ans, après quelques jours de maladie seulement,
Pierre-Henry Mounié, négociant, associé de Timportante mai-
son J. Denis, Henry Mounié et C**. Né à Cognac le 23 juin 1838,
Henry Mounié était fils de Louis-Henry Mounié et d'Eulalie
Roy. Après de bonnes études classiques commencées à Riche-
mont et terminées à Pons, il passa près de deux années en
Angleterre, puis entra dans la maison de commerce dès lors si
Îrospère que son père et Justin Denis avaient fondée en
830, à Cognac. Il fut marié deux fois : la première fois en juin
1862, à Saintes, avec Gabrielle Coutanseaux, deuxième fille de
Michel-Eugène Coutanseaux, morte le 24 juin 1882, lui laissant
une fille, Louise, mariée depuis à Charles Chotard, banquier à
Jonzac ; la seconde fois, en février 1885, à Marseille, avec
Rose-Catherine Calmels, d'Oran, nièce du général de Colomb,
ancien commandant en chef du 15^ corps d'armée, de laquelle
il eut deux filles, Henriette et Marguerite. A la mort de son
père, il lui avait succédé comme juge au tribunal de commerce,
où il a laissé le souvenir d'un magistrat éclairé, consciencieux
et juste. Homme de bien, cœur généreux, esprit ferme et pon-
déré, judicieux dans le conseil, réservé dans le langage, droit,
bienfaisant, modeste par dessus tout, Henry Mounié disparait
universellement regretté; mais sa mémoire vivra, car nombreu-
ses furent ses charités, nombreux aussi ses bienfaits ignorés.
Ses derniers moments ont été admirables de foi et de noble
résignation. Il demanda et reçut avec ferveur les derniers sa-
crements. Puis, avec une sereine grandeur d'âme, il fit à sa
famille, à ses associés, ses employés et ses serviteurs réunis,
sur son appel, autour de son chevet, ses suprêmes adieux,
adressant à chacun en particulier, d'une voix calme et forte
encore, de touchantes recommandations, de sages conseils.
Ses obsèques ont eu lieu le 24 janvier, en l'église parois-
siale Saint-Léger, trop petite pour contenir la foule immense
de ses parents, de ses amis attristés ! Les cordons du poêle
étaient tenus par MM. Emmanuel Castaigne, Gervais Robin,
Gabriel Denis et Ader Comandon. Le deuil était conduit par
ses beaux-frères, MM. Marc Dupuy, Julien Roy, Justin Coutan-
seaux et Marcel Gray. Le corps a été inhumé dans un caveau
de famille, au cimetière de Cognac.
_ M. G.
Le 28 décembre, est décédé k La Rochelle, âgé de 68 ans^
Ernest Fontaine, colonel de génie en retraite, membre du con-
seil municipal, veuf Delange et époux Neveur. Il était né à Ville-
neuve-Leroy (Yonne) le 29 novembre 1829, d'une famille d'arti-
sans, modeste et sans fortune; élève de l'école des arts et métiers
de Châlons-sur-Marne, il eut Tidée de se préparer à l'école poly-
technique; il en sortit sous-lieutenant du ffénie en 1853 et suivit
le cours de l'école d'application à Metz. Pendant un séjour de
huit années en Algérie, il fit d'importants travaux et fut décoré
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à 30 ans. Capitaine en 1864, il tint garnison à Montpellier et à
Arras, fit la guerre en 1870 et fut fait prisonnier à Metz; délivré,
il eut la garde du fort de Test à Saint-Denis ; chef de bataillon en
1874, et, quelques années après, oflicier de la légion d'honneur, il
devint commandant de La Roche-sur- Yon, rentra dans Tarmée
active comme commandant au 6* corps à Châlons, prit la direc-
tion du génie à Hochefort, fut nommé lieutenant colonel du
Mans en 1882, puis colonel directeur à Nantes en 1886; il fut fait
commandeur peu avant sa retraite. Son mariage, contracté à
Tîle de Ré, le fixa à La Rochelle où les électeurs l'élurent con-
seiller municipal en 1892. Trois discours ont été prononcés sur
sa tombe par M. d'Orbigny (voir le Courrier de La Rochelle
du 2 janvier), par M. Moreau, général du génie en retraite à La
Rochelle, et par M. Deforge, au nom de Tassociation des anciens
élèves des arts et métiers.
Le 31, est décédée, à Saint-Martin de Ré, sœur Dominica-
Félicie Capdeville, des filles de la charité de Saint- Vincent de
Paul, supérieure de l'hôpital depuis 4î ans. A l'église, M. Tabbé
Isidore Manseau, curé-doyen, a retracé les cinquante-quatre an-
nées de vocation religieuse de cette femme éminente par l'intel-
ligence et le dévouement. Au cimetière, M. Bouthillier, maire
et conseiller général, a prononcé quelques mots pleins de conve-
nance et loué cette vie si bien remplie. Le président de la ré-
Îublique, dans son voyage à l'île de Ré en avril 1897, avait tenu
décorer lui-même d'une médaille d'or de 1'" classe la sœur
Capdeville.
Le 1*' janvier 1898, est décédé à Cognac, âgé de 56ans,Henri-
Paul-Louis-Ambroise Germain, négociant, président du tribu-
nal de commerce de Cognac, président du comité de viticulture
de l'arrondissement, vice-président de la société des amis des
arts, dont il avait été un des fondateurs, membre du conseil
d'arrondissement, trésorier du conseil presbytéral de Cognac,
membre du comité d'administration de la société biblique pro-
testante de Paris. C'était le beau-frère de M. Armand Robin,
directeur, comme lui, de la maison Jules Robin et C*', avec
M. Joulin. Né à Paris le 12 novembre 1841, élève de l'école des
mines, il se fixa à Cognac par son mariage avec M"* Julia
Robin et entra dans la maison de commerce de son beau-père.
Il fonda et entretint un dispensaire où les enfants indigents
trouvaient des soins et des médicaments. Juee suppléant au
tribunal de commerce, juge titulaire, il fut élu président en
décembre 1895 et y avait été réélu à la fin de 1897. Elu membre
du conseil d'arrondissement en 1889, il fut réélu en 1895. Pré-
sident du comité de viticulture, il s'occupa beaucoup de la
reconstitution du vignoble charentais et contribua fort à
l'établissement (arrêté ministériel du 7 novembre 1892) de la
station viticole de Cognac. Germain se livra aussi aux études
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préhistoriques; il avait formé une très belle collection qu'il
donna, il y a quelques années, à la ville d'Angoulême. M. Al-
phonse Vivier, secrétaire général du comice agricole et viticole
de Tarrondissement de Cognac, lui a consacré une notice
dans VEre nouvelle des Charentes du 6 janvier. Le défunt avait
interdit tout discours sur sa tombe. M. le pasteur Wagner, de
Paris, a seulement lu le Sermon sur la montagne. M. A. Bau-
douin, secrétaire de la société des amis des arts, a publié sur lui
une note élogieuse dans VIndicateur de Cognac du 6 janvier.
Le 17 janvier, est décédé Pierre-Léonce Détroyat, né à
Bayonne en 1829, ancien lieutenant de vaisseau, ancien sous-
secrétaire du ministère de la marine au Mexique sous l'empire
éphémère de Maximilien. Devenu neveu d'Emile de Girardin
parsonmariageavecM"®HélèneGarde,filledela plus jeune sœur
de Delphine Gay, et son collaborateur à la Liberté, il malmenait
fort Gambetta et ses camps régionaux, lequel le chargea d'or-
eaniser celui de Dompierre (près de La Rochelle) avec le grade
de général. Détroyat a écrit un certain nombre d'ouvrages : La
cour de Rome et Vempereur Maximilien, L'intervention fran^
çaise au Mexique, La France en Indo-Chine, etc. Il avait
été élève de Tinstitution diocésaine de Pons.
Le 1" février, est décédé, avenue Jules-Dufaure, cité Bonniot,
à Saintes, âgé de 62 ans, Paul Bonniot, chevalier du mérite
agricole, ancien conseiller municipal et ancien juge suppléant
au tribunal de commerce de Saintes, qui par son intelligente
activité avait acquis une jolie fortune et l'estime générale. Né
à Beurlay de Paul-Arthur Bonniot et de Marianne Oèvre, il avait
épousé Victorine Ghollet, dont une fille mariée à M. Genevière.
Le 14 février, est décédé à Cognac François-Marc Marchadier,
ancien négociant, âgé de 67 ans, veuf de Laurence Marchand,
morte en décembre 1861, connu en littérature sous les pseudo-
nymes de Marc-Marc, Jamon, Pierre Lagarenne, et qui a inséré
dans différentes publications littéraires nombre d'articles sur
différents sujets, des poésies françaises et des fables en patois
saintongeais. C'était un homme de goût, de relations agréables,
d*une honnêteté indiscutable. Depuis qu'il s'était retiré des affai-
res, il y a sept ou huit ans, il consacrait tout son temps à l'étude
de notre littérature, et, outrece qu'ilapublié, il doit laisser beau-
coup de choses inédites, que ses héritiers feront bien de mettre
au jour pour le plus grand bonheur des érudits et des amateurs
de belle littérature.
Originaire de Verteuil, il fut tout jeune amené à Cognac ou sa
famille se fixa; il reçut au petit séminaire de Richement d'abord,
au lycée d'Angoulême ensuite, une solide instruction. Bachelier,
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il entra comme commis chez Drouet, banquier; puifi fut employé
dans la maison Boulestin et dans la maison Robin, et montra
ses rares qualités dans le commerce des eaux-de-vie. Son patron
Edouard Robin s'étant retiré des affaires, Marchadier prit la
suite pour son propre compte. Lettré, poète, musicien, causeur
charmant, aimable pour tous, il réunit un groupe déjeunes gens
et créa VAlmanach de Cognac qui eut un grand succès pendant
cinq années. Pour la poésie en patois saintongeais, il fut, sous
le nom de Pierre Lagarenne, le rival de Tincomparable Burgaud
des Marets. Hélas ! les malheurs aiTligèrent son existence. Le
plus cruel fut la mort de son fils Marc, jeune homme de grande
espérance, décédé le 29 janvier 1893, etdontunami»M. Duplais
des Touches, a ici même (xiii, 223] raconté avec attendrissement
la trop courte carrière.
L'Indicateur du 17 février a consacré au défunt un article né-
crologique : « Marc Marchadier, après la mort de son fils unique,
il y a cinq ans, fit de sa vie deux parts : Tune consacrée à être
agréable aux autres, l'autre à leur être utile. Cet homme, à la
mémoire incomparable, oublia toujours quelqu'un qui le touchait
de fort près : lui-même. Commerçant, il eût pu, le plus honorable-
ment du monde, faire fortune et s'en garda bien. Il eût pu comme
littérateur, comme savant, comme critique d'art, se faire une
belle situation et une grande notoriété : il s'efforça d'obtenir le
résultat contraire. » Voir aussi le Mémorial de Saintes du 20.
Le 6 février, est décédé, âgé de 81 ans, à Cannes où sa santé
Tavait obligé de se rendre et où il recevait des soins dévoués,
chez M. Deseilligny, fils de l'ancien ministre, Pierre-Louis-Marie
Cortet, évoque de Troyes, #, vicaire général honoraire du dio-
cèse de La Rochelle, le doyen des évoques français après Mgr
Dabert, évêque de Périgueux.
Né à Château-Chinon, le 7 mars 1817, il fit ses études classi-
ques au petit séminaire du diocèse et sa théologie au grand sémi-
naire de Nevers, puis à Saint-Sulpice où il passa deux ans. En
1842, il revint dans son diocèse où il reçut l'onction sacerdotale
de son évêque, PaulNaudo, depuis archevêque d'Avignon, où il
est mort le 23 avril 1848. Quelques jours après son ordination,
Cortet fut nommé professeur d'écriture sainte puis de dogme au
grand séminaire de Nevers. Il devint ensuite curé de Colmery,
arrondissement de Cosne, et en 1847, archiprêtre de La Charité-
sur-Loire, où par son tact il sut calmer l'agitation de cette petite
ville. En octobre 185011 prit la direction du petit séminaire de
Pignelin et peu après fut nommé vicaire général honoraire de
Nevers par l'évêque. Il fut aussi vicaire général titulaire et à
deux reprises dut reprendre la direction du séminaire de Pigne-
lin qui périclitait en d'autres mains. Prédicateur éloquent, il
s'était fait un nom dans la chaire. Il prêchait la station du carême à
Autun, lorsque l'abbé Thomas, vicaire général du diocèse, fut ap-
pelé àrévêché de La Rochelle, vacant parla promotion de Lan-
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- lOB —
driot à Reims. Thomas Ct de telles instances que Gortet consentît
à raccompagner. Ce fut un vicaire général modèle, administrant
avec intelligence et fermeté, se prodiguant dans la chaire, pré-
chant dans les églises, les communautés, les confréries, les re-
traites ecclésiastiques, applaudi partout, à Poitiers, Paris, Lu-
çon, Amiens, Perpignan, Dijon, Blois, Angoulème, Rouen. En
1870, il partit volontairement en qualité d'aumônier à Tarmée de
la Loire avec Tabbé Kutt, alors premier vicaire de Saint-Louis
de Rochefort. Les fatigues, les privations altérèrent profondé-
ment sa santé et il reprit ses fonctions de vicaire général ; mais
le climat de La Rochelle ne convenaitpas à son tempérament dé-
bilité ; il dut se retirer au pays natal. Un décret présidentiel du 3
août 1875 rappela au siège épiscopal de Troyes, vacant par la
démission de Ravinet. Préconisé dans le consistoire du 27 septem-
bre, il fut sacré le 30 novembre dans la basilique de Paray-le-
Monial et entra dans sa ville épiscopalele 10 décembre. Il laisse
la réputation d'un orateur distingué, d'un prélat conciliant mais
ferme dans la défense des droits de Téglise. Toujours il refusa
d'échanger son siège contre un archevêché. Cortet n'oublia pas
le diocèse de La Rochelle. Il assista le 20 avril 1876 aux fêtes
données à Saintes pour la restauration du culte de sainte Eustelle.
Les mobiles de la Charente-Inférieure n'oublieront pas leur
aumônier, dont la présence, l'énergie, le dévouement, l'exemple,
les bonnes paroles les réconfortaient dans cette rude campagne.
L'abbé Stanislas Braud, mort curé de Mortagne-sur-Gironde, a
publié sur lui, dans le Bulletin religieux du diocèse de La. Ro-
chelle, au moment de sa nomination à Troyes, et tiré à part
(in-18, 31 pages) une brochure, Monseigneur Cortet, évêque de
Troyes, qui a eu trois éditions.
II. — MARIAGES
Le 23 décembre 1897, a eu lieu à Goraac, en l'église Saint-
Léger, la bénédiction du mariage de M. Maurice-Ântoine-Marie
du Parc, enseigne de vaisseau, né à Nice, âgé de vingt-cinq
ans, demeurant à Toulon, domicilié à Saint-Âubin-sur-mer
(Calvados), fils majeur et légitime de Marie- Attale, comte du
Parc, décédé, et d'Elisabeth-Marie GuttierrezdeMoga, demeu-
rant à Saint-Aubin-sur-mer, avec M"* Marie-Louise-Julie-Ëdith
de Caminade de Châtenet, n^e à Vaux (Allier), âgée de vingt
ans, demeurant à Cognac, fille légitime de Jacques-Louis-Ernest
de Caminade de Châtenet, décédé, et de dame Louise-Zoé de Mon-
tagnac de Chauvance, demeurant à Cognac.
La famille Caminade a formé deux branches : 1^ celle des Ca-
minade de Castres, qui a pour chef Claude-Olivier, marquis de
Bains, né le 9 février 1745, contrôleur général des finances du
Bourbonnais et receveur général du Dauphiné, qui épousa : 1^
en 1773, Marie-Sophie Dionis du Séjour; 2«en 1789, Anne-Flore-
Félicité Lamirault, dont il n'eut qu'un fils, décédé en bas âge.
Son frère, Marc-Alexandre Caminade de Castres, secrétaire du
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— i06 —
Î rince de Oondé, eut de Louise-Thérèse Dupatel de La Croix :
" M"* Bourcy ; 2* Amédée-Jacques-Marie, général de bri-
gade, commandant de l'école Saint-Cyr, sans enfants de José-
phine Kulmann; 3* Alexandre-Prançois-Marie, né en 1783, père
de Paul-Amédéectd'Auguste-Prosper, major de zouaves, tué en
Grimée, sans alliance.
La branche cadette, 2* les Caminade de Chastenet, a pour au-
teur Jean-Jacques, seigneur de Nieul, Mornac et autres lieux,
né en 1751 de Jean Caminade, bourgeois de Paris, et de Marie-
Anne Chalopin. Il fut sous-préfet de Cognac et député de Tar-
rondissement. Il eut Jean-Louis- Victor, mort en bas âge, et
Marie-Olivier-Jacques-Augustin, né en 1784, mort en 1881, sous-
préfet, député, négociant, littérateur, marié à Julie de Laville,
dont sont issus : V Claire-Madeleine-Adélaide, mariée en 1844
à Charles-Etienne de Gigord, sous-préfet ; 2* un fils, sans postérité
mâle, et 3* Jacques-Ernest-Jules.
Paul-François de Quélen, duc de La Vauguyon, prince de
Carancy, vendit, par acte du l*' septembre 1773, à Claude-Oli-
vier Caminade de Castres, maître des requêtes du conseil du
comte d'Artois, demeurant à Paris, fils de Jean Caminade, le
domaine de Châtenet, situé en la paroisse de Saint-Martin,
juridiction de Cognac, au devoir d'une paire de gants blancs,
moyennant le prix de 18.000 livres. Jean Caminade de Castres,
banquier à Paris, avait acquis, en 1764 et 1766, treize parties du
domaine royal engagées dans la ville d'Agoulème et plusieurs
parties du domaine de Cognac ; il avait épousé Catherine-
Jeanne Régnier; il eut Jean-Jacques Caminade de Châtenet;
François Caminade, sieur de Beauregard ; Marie-Anne Caminade
de Castres ; Marc-Alexandre Caminade de Castres et Claude-
Olivier Caminade de Castres.
Le père de la mariée, Jacques-Louis-Ernest, fils unique de
Jacques-Ernest-Jules et de Marie-Pauline-Maly Forest de La
Coinche, né en 1839, a été maintenu en possession de ses noms
de Caminade de Châtenet par jugement du tribunal civil de
Cognac en date du 7 avril 1865. Voir Bugeaud, La Charente
révolutionnaire i p. xxxix ; Annuaire de la noblesscy 1867, 136.
Le 27 décembre 1897, a eu lieu Tunion civile et, le 29,1a béné-
nédiction à l'éelise de Saint-Honoré d'Eylau et au temple de
Passy, par M. le pasteur Decappet, du mariage de M. Paul-Emile
Lecoq de Boisbaudran, propriétaire, membre correspondant de
l'académie des sciences, demeurant à Paris, rue de Prony, 36,
fils de feu Paul Lecoq de Boisbaudran, négociant à Cognac, et
d'Anne-Louise- Alexandrine Joubert, décédée, demeurant à Co-
fnac, avec M"* Jeanne-Louise-Victoire Nadault de Vallette,
emeurant à Paris, rue de la Pompe, 17o, domiciliée com-
mune de Savigny en Septain (Cher), veuve d'Amédée-Hyppolite-
Maurice, comte d'Hertault de Beaufort, fille légitime de César-
Léon Nadault de Vallette, décédé, et de Diane-Marie-Gabrielle-
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— 107 —
Louise-Françoise-Pîerrette-Claudine de Sëmur du Lieu, pro-
Sriétaire, demeurant au château de Boisgibaud, commune de
avigny en Septain, arrondissement de Bourges (Cher).
Le père de Tépouse, Léon-César Nadault, marquis deVallette,
était de la famille des Nadault, de Limoges, qui a formé un
grand nombre de branches en Limousin, Angoumois, Bain-
tonge, Âunis, Berry, Bourgogne. Il appartenait au rameau de
la branche de la Marche, formé par Pierre Nadaultde Vallette,
fils de Charles Nadault de Vallette, neveu de Biaise Nadault des
Ecures et de Claude Nadault de La Robière, qui quitta la Mar^
che vers 1695 et se fixa à Issoudun, où il épousa Françoise Bara-
thon. Léon Nadault est mort jeune, receveur des finances à Lou-
viers; il avait épousé à Bourges, le 18 juin 1848, Gabrielle-Dianedu
Lieu, fille du comte du Lieu de TAubespin, et de Louise Perrin
de Précy. C'est à Foccasion de ce mariage que le grand duc de
Toscane, Léopold II, conféra à Léon Nadault de Vallette le titre
héréditaire de marquis, en souvenir de Théroique défense de
Lyon par le général comte de Précy contre les armées delà
convention. La mariée, née le 26 avril 1852 au château de Bois-
Îibaud (Cher), fille unique de Léon de Vallette et seule descen-
ante du comte de Précy, a été mariée le 24 juin 1870 à Maurice,
comte d'Hertault de Beaufort, dont la famille était déjà alliée aux
Nadault de BufTon par les Petit de Cruzil.
Pour les Lecoq de Boisbaudran, voir Revue de Saintonge et
d'Aunis, t. xiii, p. 123, et Dictionnaire des familles du Pottou,
II, 610, article Coq.
Les témoins du marié étaient : M. le docteur des Mesnards, son
beau-frère, et son fils aîné, M. Etienne des Mesnards, lieutenant
de chasseurs à Auch ; les témoins de la mariée : M. de Puteaux,
son cousin, et M. le comte d'Algara d'Alcantara, ami de la fa-
mille. La famille de Beaufort a tenu à donner un témoignage
d'estime et de sympathie à la mariée en assistant à la bénédic-
tion nuptiale.
Le 11 janvier 1898, M. Tabbé Bouge, curé de Saint-Germain
de Marencennes, a béni à la cathédrale de La Rochelle le ma-
riage de M. Jean-Marie-Etienne Batcave, sous-préfet du Blanc,
ancien chef de cabinet de M. Hélitas, préfet de la Charente-
Inférieure, avec M"* Marie-Marcelline-Marguerite Legeay, fille
de M. Legeay, inspecteur général des finances en retraite.
Le 19 janvier, a été célébré en l'église Saint-Martin de Pons
le mariage de M. Marie-Ephrem-François, comte de Salvert-
Montrognon, à Orléans, fils du feu comte Salvert deMontrognon
et de la comtesse née de La Taille, avec M"* Marie- Adélina-Louise
Nadault de Nouhère, née à Pons le 23 avril 1872, fille de M.
Jean-Baptiste-Ernest Nadault de Nouhère. Les témoins étaient,
pour le marié: MM. le vicomte de Salvert et le comte de Veyny
d'Arbouze; ceux de la mariée : M. le comte de Dampierre et
M. Laurenceau.
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La famille de Salvert, possessionnée aux environs de Mont-
luçondèsleziii'' siècle, s'est fondue au xiv* dans celle de Montro-
gnon, qui tire son nom du château-fort bâti sur une montage
escarpée qui domine la ville de Clermont-Feirand (i). D'Hozier,
Armoriai général^ registre I, p. 497, en a donné le généa-
logie.
La mariée est de Tancienne famille des Nadault du Limou-
sin, dont était entre autres le célèbre chansonnier populaire
Gustave Nadault. Elle appartient à la branche des Nadault
de Nouhère et de Neuillac (voir Etudes et documents sur
la ville de Saintes, p. 49 et pas^tm), établie à Angoulôme,
dont un rameau, les Nadault de Bellejoie, se ûxa a Barbe-
zieux et qu'on trouve à Saintes, à Taillebourg, à Cognac ; une
autre branche est constatée en Aunis, à La Rochelle, puis en
Angleterre, à La Guadeloupe, aux Etats-Unis. Le père, M. Jean-
Baptiste*Ernest Nadault de Nouhère, né de François-Marc-
Chéri et de Marie- Adèle Boudeaud, à Rochechouart, en 1831,
engagé volontairement, en 1852, au 6* régiment de dragons, offi-
cier en 1865, démissionnaire le 22 janvier 1868, commandant, en
1870-71, les mobilisés de la Charente, a épousé à Pons, le 20 juin
1871, M"* Louise-Marie Laurenceau, fille de Jacques-Richard
Laurenceau et de Madeleine-Louise Jeudi de Grissac.
Le 29 janvier, a été célébré à Rennes, dans la chapelle du
Sacré-Cœur, le mariage de M. Josias-Marie-Josep/i-Théophile-
Pierre, comte de Bremond d'Ars, né à Nantes le 19 mars 1869,
fils du comte 4na(oie-Marie-Joseph de Bremond d'Ars, marquis
de Migré, chevalier de la légion d'honneur, de Malte, de Saint-
Sylvestre et de Pie IX, ancien sous-préfet de Quimperlé, mem-
bre du conseil général du Finistère, et d'Aglaé-EIisabét/i-Ar-
naud [mariage du 9 décembrel862), et petit-fils du général comte
Théophile de Bremond d'Ars, décédé à Saintes le 12 mars 1875,
avec M"* Jeanne de Saisy, fille du feu comte Paul de Saisv,
député du Finistère, et de feue la comtesse née du Plessis de
Grénedan, nièce de M. le vicomte Hervé de Saisy, sénateur, et
de M°^ la comtesse douairière du Laz, née Saisy. Les témoins
de la mariée étaient MM. le comte de Saisy, son frère, et le mar-
quis du Plessis de Grénedan, son oncle, président du conseil
général du Morbihan; ceux de Tépoux MM!^ Lionel Arnaud, son
oncle, et le marquis du Dresnay, son cousin germain.
Le 1" février, a été béni en Téglise Saint-Louis de Rochefort,
(1) En septembre 1474, Lonis de Montrognon (commune de Ceyrai, canton de
Qermont), seigneur de Tuar (canton d'Auzances, Creuse), de Salvert (commune
de Fontanières, canton d'Evaux, Creuse) et de Romagnat (canton de Qermont-
Ferrand), d'après un acte aux archives de la Creuse, publié par If. Alfred Ri-
chard (Chroniqae charenUiu du 30 décembre 1876), aflkmnchit une serve,
Louise de Ferrachat. ^
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par M. rarchiprêtre Bouquin, le mariage de M. Joseph-François-
Emmanuel Roby, #, médecin de première classe de la marine,
né à Bayonne le 3 novembre 1858, de feu François Roby et de
Jeanne-Eugénie Gras, avec M"® Elise-Eugénie-Paule Gandé,
née le 27 novembre 1861, de François Gandé, lieutenant de vais-
seau, décédé en mer, et de Juliette-Angèle Alizart. Les témoins
étaient pour le fiancé : MM. Pierre-Euffèoe Moursel, 4^, méde-
cin principal de la marioe, et Liouis-Aarien Dufourcq, ilf, méde-
cin de la marine de première classe ; et pour la fiancée : MM. Ali-
zart, son grand-père, ancien juge de paix du canton sud de Ro-
chefort, et Olivier Lassabatie, If, médecin de première classe
de la marine.
Le 14 février, a été béni en Téglise Saînt-Pallais de Saintes
le mariage de M. Alexis-Octave-Joseph-Léon Bergerat, princi-
Îal clerc d'avoué à Paris, né à Neuilly-le-Réal (Allier) le 29 juin
866, fils d'Edouard Bergerat, décédé à Neuilly le 17 décembre
1892, et d'Antoinette Martin, décédée à Neuilly le 5 avril Î882,
avec M"* Marie-Joseph-Sara/i Taillasson, âgée de 26 ans, née
à Saintes le 24 juin 1872 d'Alexis Taillasson, négociant, âgé de
79 ans, et de dame Marie-Louise Leblanc, âgée de 68 ans. Les
témoins étaient pour l'épouse : ses beaux-frères, MM. Gustave
Leblanc et Gharles de Gouyon de Pontouraude, médecin de
1" classe de la marine, et pour Tépoux : MM. Bergerat, son frère,
et Benoît Guyot, inspecteur des enfants assistés de la Seine, son
beau-frère.
Le 18 février a eu lieu, à la mairie de Rochefort, le mariage
de M. Jean-Jules-Paul Ghamfrault, ingénieur civil, né à Issou-.
dun (Indre) le 27 avril 1869, fils de Glément Ghamfrault, négo-
ciant, et de Hortense-Joséphine Deleaunne, avec M"* Jeanne
Petit, née à Rochefort le 24 juillet 1876, fille de M. Prosper-
Frédéric Petit, négociant, et de dame née Joséphine Guillot.
Les témoins étaient pour le marié : MM. Eugène Deleaunne,
son oncle, propriétaire à Saint-Palais (Oher), et Antoine Gho-
mette, son cousin, propriétaire à Saint-Gratien (Seine-et-Oise),
et pour la mariée : MM. Antoine Auger, industriel à Elbeuf , et
Antoine Parrain, pharmacien.
La cérémonie du mariage a eu lieu le lendemain 19 février,
en l'église Saint-Louis. M. Tarchiprètre Bouquin a prononcé le
discours d'usage.
Le 19 février, a eu lieu à La Rochelle le mariage de M. Henri-
André-Charles Maubaillarcq avec M"» Anne-Oamille-Marie
Dubois.
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— liO-
VARIÉTÉ8
I
LE THÉÂTRE EN AUNIS ET EN SAINTONaS
Documents inédits.
Au cours de recherches sur l'ancien théâtre en Poitou, j'ai
relevé quelques documents concernant La Rochelle et Roche-
fort. Je crois qu'ils ne seront pas sans intérêt pour ceux de nos
confrères qui seraient tentés d'écrire l'histoire des anciennes
salles de spectacle de ces deux villes pendant le xriii* siècle.
Le premier de ces documents est une lettre de M'"'' d'Arsonval,
artiste des théâtres de Bordeaux, Montpellier et Reims, qui de-
mande aux directeurs de l'académie de musique de La Rochelle
un engagement pour leur concert. J'ai respecté scrupuleusement
le style de l'auteur ; mais je me suis permis de rétablir l'orthogra-
phe, la lettre ayant été écrite sous la dictée, et simplement signée
par M°** d'Arsonval. L'original, en ma possession, porte encore un
charmant cachet aux initiales de l'artiste accolées à celles de
son mari et surmontées d'une couronne de baron. Noblesse de
coulisse, j'imagine. (Pièce n*i.)
J'ai déjàpublié dans la Revue de Ssiintonge et d'AuniSy d'après
M. Bonnassies, un extrait de la consultation des comédiens
français, pour Dumesny, directeur du théâtre de Rochefort, 15
mai 1775. Je donne cette fois l'original en entier, d'après le
registre de la comédie française. (Pièce n* ii.)
C'est à la même source que j'ai puisé la consultation du 26
décembre 1786 pour M"' Poirsin, directrice de La Rochelle, con-
tre un de ses acteurs. Beaupré. (Pièce n* m.)
On voit par ces documents quelle importance avaient pris à
cette époque les spectacles de La Rochelle et de Rochefort.
M.Barbedette,dans son étude sur Le théâtre roche{ats( 1 742-1862),
a effleuré à peine le sujet. A ceux qui seraient tentés de le re-
prendre, je signalerai en particulier la direction de Ferville
(1790 et 1802).
Vaucorbeil dit Ferville était un bon acteur de province, qui
dirigea avec succès le théâtre de Nantes, du 8 avril 1791 au 13
mai 1794, celui de La Rochelle en 1790, et qui, après un séjour
à Paris, où il se ruina dans l'entreprise de 1 Odéon, revint diri-
ger en 1802 les théâtres de La Rochelle et de Nantes. Son fils,
Louis-Basile, naquit à Rochefort en 1783. C'est lui qui créa au
théâtre de Madame, devenu plus tard le Gymnase, la plupart
des pièces de Scribe. Il mourut le 13 août 1864, laissant un fils,
Emmanuel- Auguste Vaucorbeil, compositeur de musique et
directeur de l'Opéra, mort en 1884. Ferville se disait noble et
marquis de Vaucorbeil.
Pour en finir avec les comédiens de cette époque, je signale-
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— 111 —
rai le séjour à Rochefort au mois de janvier 1798 d'une actrice,
Adélaïde Médier, qui intenta une poursuite en bigamie contre
son époux Deschamps, directeur du théâtre d'Angers (1).
Hbnri Glouzot.
Pièces justificsitives
I
Lettre de M"* d'Arsonval aux directeurs du concert de La
Rochelle, 21 août 1763. — Original(2).
a A Reims, le 21 aoust 1763 (Champagne).
Messieurs, il vous paraîtra singulier que n'ayant pas l'hon-
neur de vous connoistre, j'aye cefuy de vous écrire pour vous
proposer un sujet pour votre concert, si vous en avez un dans
votre ville, comme on me Ta assuré, et que voicy le temps que
Ton se pourvoye de Tune et l'autre part. Si mes talens pou-
voient vous convenir, j'en serois enchantée, vu que j'ai entendu
faire des récits de votre pays, qui me font désirer d'y aller. Voicy
quel est mon genre :
Tous les premiers rôles, belle cadence, belle prononciation,
beaucoup de goût et d'intelligence, pas musicienne à chanter à
livre ouvert, mais quatre jours me suffisent pour un morceau
ou rôle difficile, et sachant déjà et prête à chanter une quaran-
taine de rôles que je puis me flatter de rendre au goût du public.
Vous direz sans doute, messieurs, que je me vante beaucoup.
Mais ayant été reçue du public comme je l'ai été dans les en-
droits où j'ai paru, et que j'ai l'honneur de vous marquer ci-
dessus, je crois estre dans le cas de vous parler vrai.
J'ai l'honneur de vous marquer que j'ai chanté pendant sept
hivers de suite à Bordeaux, dans les deux premières années les
seconds rôles, et les cinq autres hivers les premiers rôles de
princesse. De là j'ai été appelée à Montpellier, au concert,
par monsieur de Saint-Priest, intendant du Languedoc, où j'ai
resté deux ans, toujours pour les premiers rôles. De là, j'ai
voulu aller à Paris d'où je suis. Je me suis mariée. Ma fortune
ayant changé, je me trouve dans le cas de reprendre l'état que
j'avois quitté, et de m'aider de mon talent, que j'ai Thonneurde
vous offrir. Je me flatte que ni vous ni moi n'aurions lieu d'en
estre mécontens. Si mes talens vous étoient utiles, j*ai lieu
d'espérer, messieurs, que vous voudrez bien me faire réponse
(1) QvuiVAU-LAïaDiiB. Notice sur le théâtre d'An^ers^ pp. 148 et 188.
(2] Nous reproduisons quelques lignes de roriginal avec Torthographe du
scrioe :
« A Reims, le 21 aoust 1763, Champagne.
» Messieurs, ils vous paretera singulier que n'ayant pas Thonneur de vous
connoistre, j'aye ce luy de vous écrire pour vous proposée un sujet pour votre
concert, si vous en avée un dans votre ville, comme on me Ta assurée, et que
voisy le temps que Ton ce pour vôye de lun et Tautre par. Si mes talens pou-
voit vous convenire j'en seroist en chanté, vu que j'ai entendu faire des' ressie
de vôtre pays qui me fait désirée d'y allée »
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— 118 —
à lettre veue, à Fadresse oi^jointe, «t suis en attendant àTee
considération,
Votre très humble et très obéissante servante,
d'arsonyal.
Messieurs, mon adresse :
A M"" d'Arsonval, chez là veuve Charpentier, à La Couture,
près le grand Credo, à Reims en Champagne.
Si vous aviez besoin de mes talens pour rachever Tannée,
étant libre, je suis prête à vous joindre après avoir pris les
arrangements usités en pareil cas. »
II
Consultation des comédiens français pour Dumesny, direc-
teur des spectacles à Rochefort, contre aP'* Demeyrant, 15 mai
1775. — Archives de {a comédie fr&nçsiise.
a Sur Texamen fait des lettres et des engagemens contractés
entre M. Dumesny, directeur des spectacles à Rochefort, et
M"* Demeyrant, sa pensionnaire, sur la difficulté élevée entre
eux, la comédie françoise assemblée pense, comme elle Ta tou-
jours pensé en cas pareil, que le défaut de talens d'un sujet,
avéré ou non, n'est jamais une cause de rupture et tireroit à de
trop grandes conséquences ; qu'il est toujours censé qu'un direc-
teur a dû prendre des informations sufQsantes sur les sujets avec
lesquels il contracte, et ne s'être déterminé que sur ses besoins
et d'après de bonnes informations ; que la médiocrité même des
appointemens pour des emplois aussi considérables est la preuve
que M. Dumesny n'a pas compté sur des talens de premier
ordre ; que le respect dû aux engagemens est infiniment trop
négligé ; qu'un engagement doit être sacré comme une lettre
de change, et qu'eue voit toujours avec chagrin la légè-
reté avec laquelle on en contracte, au hazard même de payer
des dédits qui ne dédommagent jamais suffisamment un di-
recteur de la perte d*un sujet important. D'un autre côté, et
c'est le cas présent, les appointemens d'un pensionnaire sont
toute sa ressource et ne sont qu'une légère charge dans une
grande entreprise. Si l'entrepreneur s'est laissé tromper, cette
charge est la peine due à sa négligence ou à son empressement.
Le sieur Dumesny en conséquence doit paver et se servir de
M"* Demeyrant, et elle s'efforcer par son zèle et son utilité à
dédommager son directeur du malheur qu'elle a eu peut-être
de ne pas plaire autant que tous l'auraient désiré.
DéliDéré à l'assemblée de la comédie française, le lundi 15
mai 1775. Eit ont sisné : MM. Pré ville, Brizard, Mole, Dalain-
val senior, Monvel, des Essarts; MM""^ Dumesnil, Drouin,
Bellecour, Doligny, Panier. >
(Rég. concernant les consultations de la province.)
III
Consultation de la comédie française pour M*'* Poirsin,
directrice de La Rochelle, contre Beaupré, 26 décembre 1786:
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— 113 —
« Du mardi 26 décembre 1786.
La oomëdie française consultée a décidé que la D"* PoirsiD)
directrice de La Rochelle, a droit d'exiger que le S' Beaupré
tienne l'engagement qu'il a contracté avec elle ; mais que, si la
d"* Poirsin accepte le dédit proposé par le S' Beaupré, les 600 1.
des deux dernières représentations doivent être comprises avec
les appointements dudit S' Beaupré pour en faire la totalité.
Signatures autographes de : Des Essarts ; Delarive ; Saint-
Pal ; Saint-Prix; Florence; Laurent; Dazincourt ; Maudet
Fleury ; Bellement, et de M*"*' Surin ; de La Ghassaigne ; Joly ;
Petit ; Perrin-Thénard ; de Vienne ; de Bellecour ; de Rau-
court. >
(Original. Archives de la comédie française.)
II
SAVmiSN CTBANO ET BERGERAC
Le derniernumérodelaRevuedeSainfon^e,xviii,p. 15,abien
dit que^ contrairement à Fassertion d'un journaliste parisien, le
Bergerac dont Cyrano portait le nom n'était point « une toute petite
bourgade qui faisait partie de la seigneurie des sires de Pons
en Saintonge»;4mais il n'a pas dit où était ce Bergerac qui
n'était pas non plus la ville de Bergerac. M. Pierre-Ant. Brun,
censeur des études au lycée de Rocnefort, qui fait une étude spé-
ciale de l'auteur du Voyage dans la lune, dit Savinien Cyrano
de Bergerac, fils d'Abel, sieur de Cyrano, écuyer, seigneur de
Hauvières, Beraerac et Saint-Laurent, « terres sises près du
Hesnil, entre Chevreuse et Dampierre s. Donc Bergerac est en
Seine-et-Oise. A.
Monsieur le directeur, la Revue^ de Saintonge et d'AuniSy
dans sa 1" livraison de 1898, t. iviif, p. 15, a consacré quelques
lignes à Cyrano de Bergerac, à l'occasion du drame en vers de
M. Rostand. Elle s'est demandé quel était ce Bergerac que la
Camille de Cyrano avait accolé à son nom patronymique. -^ Ce
fief n'était pas situé en Saintonge, ni en Gascogne, ni en Péri-
gord. Une communication faite, en 1875, par le vicomte de
Oourguefl, à la société historique du Périgord, a établi que les
Cyrano — parisiens dès le xvi* siècle — possédaient le fief, terre et
seigneurie de Bergerac, appelé anciennement Sous-Foirets ou
Sous-Forêts, dans la paroisse de Salnt-Forget, entre Chevreuse
et Ranbouillet, qu'ils tenaient en plein fief de Charles de Lor-
raine, duc de Chevreuse. Bergerac,qui a repris son nom primi-
tif de Sous-Forèts, est un village à trois kilomètres de Che-
vreuse (Seine-et-Oise), sur les bords de la rivière de l'Yvette.
Nous avons emnrunté ces détails précis à la thèse de docto-
rat es lettres de M. P.-A. Brun, soutenue en 8orbonnele28
février 1893 : Savinien de Cyrano Bergerac, sa vie et ses œu-
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— 114 —
vres d'après des documents inédits, (Paris, Armand Colin et
G**, 1893, in-8°, p. 5.) Ce travail, très consciencieux, témoigne
d*infatiçables recherches et apporte la plus intéressante contri-
bution à rhistoire littéraire du xyii* siècle.
Saulnier, conseiller à la cour d*appel de
Rennes, ancien président de la société
archéologique d'Ille-et- Vilaine,
Dans une brochure pleine d'érudition intitulée : Le dernier
mot sur V origine parisienne de Cyrano avec explication de son
surnom de Bergerac (Ribérac, imp.Condon,1889, in-8*, 24 pages),
M. Dujarric-Descombes, vice-président de la société archéolo-
gique duPérigord, a établi d'une manière irréfutable que le Péri-
gord doit renoncer à inscrire au nombre de ses célébrités Tau-
teur du Pédant joué^ dont la famille n'était pas même originaire
de Bergerac. Cédant à l'évidence, la ville de Périgueux a débap-
tisé la rue Cyrano qui est devenue la rue des Mobiles de Gom-
miers^ tandis que la municipalité de Bergerac s'obstine à con-
server une rue Cyrano. La dissertation de M. Dujarric-Descom-
bes est accompagnée d'une carte donnant les possessions de la
famille Cyrano dans le duché de Chevreuse en 1601. C'est là
2ue se trouve Bergerac ou Sous-Forèt, dépendant aujourd'hui
e la commune de Saint-Forget, canton de Chevreuse, arron-
dissement de Rambouillet (Seine-et-Oise). La carte de Tétat-
major donne 8ous-Forét, nom actuel de l'ancien Bergerac, qui
était un surnom imposé par la famille Cyrano. On sait que le
célèbre écrivain fut baptisé à Paris le 6 mars 1619, sous le pré-
nom de Savinien, et qu'il était fils d'Abel de Cyrano, écuyer,
sieur de Mauvières, et d'Espérance Bellanger.
Ces détails sont confirmés par un article Cyrano de Bergerac
de M. Dujarric-Descombes lui-même, dans un article du Jour-
nal de la Dordogne du 8 février dernier.
J.P.
En 1893, M. Pierre-Ant. Brun, alors professeur au lycée
de Foix, aujourd'hui censeur au lycée de Rochefort, a présenté
à la faculté de Toulouse, avec une thèse latine : De bellis pro
religione susceptis in regione Ftxxensi, une thèse française qui
lui a valu le titre de docteur es lettres : Savinien de Cyrano-
Bergerac, sa vie et ses œuvres^ d'après des documents inédits
(Paris, A. Colin, 1893,in-8®, 382 pages). C'est ce volume qu'il faut
lire pour connaître exactement tout ce qui se rapporte au per-
sonnage. Des deux parties l'une est la biographie de Cyrano et
comprend sa famille, sa vie, son éducation, son caractère, puis
ses amis, son groupe, l'histoire de son esprit ; la seconde étudie
les œuvres : Lettres, Le pédant joué, La mort d'Agrippine,
L'autre mondo ou les états et empire de la lune, Histoire de
la république du soleil, etc, Il y a là des recherches considé-
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— 115 —
râbles et sur tous les points, qui indiquent une connaissance
profonde du sujet et du temps littéraire où vécut Cyrano. L'au-
teur explique le nom de Bergerac qui lui a été donné. Ce sont
les frères Parfait qui l'ont fait naître à Bergerac, chef-lieu d'ar-
rondissement de la Dordogne, et les historiens locaux n'ont pas
manqué, par vanité de clocher, de répéter l'erreur : « Que signi-
fierait son nom de Cyrano-Bergerac, si cet écrivain était né à
Paris, comme on le prétend ? », disait encore en 1875 Pourgeaud-
Lagrèze. Et tout récemment, ainsi que nousTavons cité (Revue
de Satntonge, xyitt, 15A un journal parisien plaçait le Bergerac
en Saintonge, et cela d'après une phrase de M. Brun lui-même,
mal lue : « Bergerac (la ville périgourdine) fut d'abord une bour-
gade, simple seigneurie possédée par les sires de Pons en Sain-
tonge. » Les sires de Pons possédaient Bergerac, bourgade du
Périgord. Nous savons maintenant que le Bergerac de Cyrano
est en Seine-et-Oise. Que d'autres erreurs M. Brun rectifie, et
avec beaucoup d'esprit !
La pièce de M. Edmond Rostand nous a un peu idéalisé le
personnage ; c'est le grossissement de la scène. M. Brun s'est
donné le plaisir — plaisir de lettré délicat et d'auteur malin —
de relever dans la Revue bleue du 22 janvier les petites entor-
ses que le drame a données à la vérité. Ne touchez pas à mon
bonhomme, même pour en faire un héros. Son article est très
spirituel ; il n'avait du reste qu'à puiser dans son livre. Les
lecteurs seront certainement charmés de tant de détails
racontés avec verve, et de tant de dissertations littéraires faites
avec un grand savoir et un talent qui rendent charmants les
chapitres les plus techniques en apparence.
Quel dommage vraiment que Bergerac ne soit pas en Sain-
tonge ! Nous aurions eu plaisir à nous étendre sur un quasi
saintongeais. Mais M. Brun est un aunisien par son séjour à
Rochefort. C'en est assez pour que nous signalions ce livre sa-
vant et intéressant.
L. A.
Et puisqu'ilestquestiondeBergerac,je mentionne un sceau qui
porte le nom de cette ville. Il appartient à M. Philippe Dela-
main, qui m'en a communiqué 1 empreinte. Sceau de 0,03 de
forme ovale, représentant saint Martin à cheval donnant la
moitié de son manteau à un pauvre béquillard. En légende :
-}*SIGILLVM. CON. FF. MINO. BRAGERACI.
C'est le sceau du couvent des frères mineurs de Bergerac,
Il peut intéresser quelques uns de nos confrères de la société
historique du Périfford. Peut-être a-t-il été publié dans la
Sigillographie du Périgord (1880-1882) de M. Philippe de Bos-
redon.
A.
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— 116 —
III
LES DU PATT DE CLAM. — LES ÂTRANGERS DANS L'aRMÉB FRANÇAISE
« A-t-on remarqué, demande le GsLulois du 15 janvier, que
dans les procès Dreyfus et Esterhazy il n'a guère été question
que de noms étrangers ? Le nom des Dreyfus, si alsaciens qu'ils
soient, est essentiellement allemand ; celui du commandant du
Paty de Clam est d'origine irlandaise, et celui du commandant
Esterhazy est d'origine hongroise... »
Je ne dis rien des autres; mais pour M. du Paty il y a une
grosse erreur. Les Mercier du Paty sont d'origine saintongeaise
et aunisienne. Le nom patronymique Mercier n'a rien d'exo-
tique ; quant aux ûefs Paty et Clam ils sont situés en Saintonge :
le Paty, dans la commune de Olion, ie crois, et Clam est le chef-
lieu d'une commune, toutes deux de l'arrondissement de Jonsac.
Le premier de la famille, Etienne Mercier, était échevin de la
ville de La Rochelle en 1474; noble homme Guillaume Mercier,
seigneur du Treuil-aux-Filles, fut maire de cette ville en 1494
et père de Jacques-Etienne Mercier, échevin de La Rochelle en
1526, en faveur duquel la terre du Paty fut érigée en fief noble
par François l". Les armes sont : D'&rgent au chevron de
gueules surmonté d'un croissant de sinople accompagné de
deux quintefeuilles de gueules en chef et d'un lion passant
de même en pointe. Quand le colonel du Paty commandait un
régiment en Afrique, il mettait le plus qu'il pouvait le croissant
en relief : cela faisait grand plaisir aux Arabes.
La famille est demeurée en France, s'est alliée en Saintonge
et a rempli des charges dans la région. Charles-Jean-Baptiste
Mercier du Paty de Clam, seigneur dudit lieu, de Bussac près
de Saintes, terre et chàtellenie de Clam, Saint-Qermain de
Lusignan, Saint-Georges de Cubillac, Lussac près de Jonzac,
etc., président du conseil supérieur du Cap français à Saint-
Domingue, président-trésorier de France à La Rochelle et
membre de 1 académie de cette ville, savant très distingué, eut
de Louise-Elisabeth Carré de Sainte-Gemme, dame du mar-
Îuisat de Clam et de Bussac, deux fils : 1® Louis Mercier, né en
746, décédé en 1782, maréchal des camps et armées du roi,
membre des académies de La Rochelle et de Bordeaux, chi-
miste, helléniste, auteur d'un traité d'équitation et d'un certain
nombre d'ouvrages. Voir Revue de la Saintonge et de VAunis,
t. I", p. 125, Les du Paty à Bîissao, t. vi, p. 54; 2* Chariea-
Marguerite-Jean-Baptiste du Paty, seigneur de La Suze, de
Bussac, du Treuil-Cnartier (1746-1788), avocat général au par-
lement de Gruienne et président à mortier au même parlement,
auteur des Lettres sur Vltalie, Lettres sur la procédure cri-
minelle en France, Mémoire jpour trois hommes condamnés
à la roue, etc.; de Marie-Louise Fréteau de Peny et de Saint-
Just (1749-1826), qu'il avait épousée en 1769, il eut sept enfants :
l"" Charles-Henri, statuaire, membre de l'institut, né en 1771,
mort à Paris le 22 septembre 1825, qui épousa sa cousine
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— 117 —
Annette-Paméla Cabanis, fille du comte Cabanis, sénateur, et
de Charlotte de Grouchy ; 2® Eléonore-Charlotte-Marie, morte
en 1848, veuve d'Elie de Beaumont, dont deux flls; 3* Emma-
nuet-Félicité-Louis, ancien capitaine du génie maritime, hydro-
graphe, membre de l'académie française (1775-1851); 4® Louis-
Michel-Âuguste, massacré à Saint-Domingue le 1*' frimaire
anX;5* Louis-Marie-Adrien-Jean-Baptiste (1779-1 832j, prési-
dent de chambre à la cour de cassation, décédé en 1832 ; o® Marie-
Elisabeth-Francoise, dite Fanny, épouse de son cousin germain
Charles-François Mercier du Paty de Clam, fils du célèbre
écuyer, morte à Ligugé, près de Poitiers, le 24 octobre 1861 ;
T Anne-Marie-Marguerite-ildète, morte à Conflans, près Paris,
le 29 avril 1839, religieuse du Sacré-Cœur, veuve de Xavier de
Laugerie, mort à Movsen (La noblesse de Saintonge, par
M. de la Morinerie, p. 193). C'est d'Adrien Mercier du Paty de
Bussac et de Marie-Jacqueline Bidermann qu'était fils Antoine-
Amédée Mercier du Paty, marquis de Clam, né à Paris le 18
février 1815, mort à Toulouse chez son fîlsle 3 mai 1887, colonel
au 3* régiment de spahis, au 7* et au 2"^ dragons, général de
brigade le 27 février 1873. Voir Revue de Saintonge, vu, 242.
D'Adèle-Marie Bayard de La Vingtrie, fille d'un inspecteur di-
visionnaire des ponts et chaussées, mariée à Paris en 1845, le
général du Paty de Clam a laissé trois enfants : une fille reli-
gieuse de Saint- Vincent de Paul, aujourd'hui décédée ; Armand-
Auguste-Ôharles-Ferdinand-Marie et Antoine-Auguste-Hippo-
lyte-Marie, capitaine d'infanterie. Ferdinand Mercier du Paty
de Clam, commandant d'état-major, a eu d'une première femme,
Charlotte Darras, mariée à Angoulême (octobre 1877), morte à
Cannes, âgée de 30 ans, le I" avril 1809, trois fils : Jacques,
François e^Michel. Il a épousé en secondes noces (avril 1894),
à Paris, M"« Nau de Champlouis, fille du baron de Champlouis
et de la baronne née comtesse d'Ursel. Il est bien difficile de
voir dans toute cette famille une origine irlandaise. j^^ ^^
— Le Oaulois est plus exact dans le reste de son article, il cite :
c dans les plus hautes charges militaires, des étrangers dont le
loyalisme n'a jamais fait doute: un connétable de France,
Charles de Castille, dit Charles d'Espagne, tué au service de la
France en 1443 ; et en 1424, un autre connétable étranger, Jean
Stnart, comte de Buchan et de Douglas; l'avant-demier conné-
table lui-même, le duc de Luynes, descendait des Alberti de
Florence ; c'est le seul connétable qui ait laissé une descendance
directe jusqu'à nous.
Parmi les maréchaux, les Italiens sont très nombreux: Tri-
vulce, nommé en 1500, qui servit la France comme son père,
mais sans quitter l'Italie ; en 1544, Jean Caraccioli, prince de
Melfl ; dix ans plus tard, Pierre Strozzi; puis Honoratde Savoie,
créé marquis de Villars ; Albert de Oondi, duc de Retz ; Alphonse
Corso, dit le maréchal d'Omano ; Concini, qu'on a appelé le
maréchal d'Ancre, du nom de son marquisat.
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- H8-
Après les Italiens, les Allemands :
Gaspard de Schomberg, né en Saxe, faisait ses études à
Angers quand les catholiques assiégèrent la ville. Il se met à
la tète des huguenots, est vaincu, passe à Tarméede Oondé,
puis se rallie aux troupes royales et se distingue à Moncontour,
auprès de Henri III. Son frère, Georges de Schomberg, est tué
à dix-huit ans, dans le duel célèbre des mignons ; le fils de Gas-
pard, Henri, comte de Schomberg, maréchal de France en 1625,
c'est lui qui vainquit le maréchal de Montmorency à Castelnau-
dary. Son fils, Charles de Schomberg, aussi maréchal de France,
devint duc d'Halluinpar sa femme. En 1675, un autre Schom-
berg, qui n'est pas de la même famille, est nommé maréchal de
France ; mais protestant, la révocation de Tédit de Nantes le
force à quitter la France ; il va servir la Prusse, puis la Hol-
lande et se fait tuer en Angleterre au service de Guillaume
d'Orange (1690).
Un autre allemand, le comte de Rantzau, vient servir en
France et reçoit le bâton de maréchal en 1645 ; le maréchal de
Saxe, bâtard de maison royale, fut Tarrière-grand-père de M"*
Georges Sand, par sa fille naturelle. Aurore de Saxe.
La Suède nous a donné un maréchal de France avec le che-
valier d'Asfeld: nous le lui avons rendu avecBernadotte.Le Da-
nemark nous a donné aussi un maréchal, avec le comte de
Lowendall, descendant des rois de Danemark par bâtardise;
l'Angleterre, le maréchal Berwick, fils naturel de Jacques II,
et son fils, duc de Fitz-James, aussi maréchal de France ;
rirlande, le maréchal O'Brien (1757); le maréchal de Mac-
Mahon ; les Macdonald, dont un glorieux maréchal, duc de
Tarente ; les Clarke, dont le général Clarke, duc de Feltre, mi-
nistre de la guerre en 1808 ; la Hongrie, les colonels Esterhazy;
le maréchal (1758) Ladislas, comte de Berczeni, plus connu
sous le nom de comte de Bercheny ; la Pologne, deux maré-
chaux : Rosen, nommé en 1703, et le prince Poniatowski,
nommé en 1813 ; enfin, le maréchal de Lauriston, nommé en
1823, était le descendant de Law, le célèbre financier qui nous
vint d'Ecosse; les ducs de Broglie, dont trois maréchaux et tant
d'illustrations de toute sorte, étaient de Chieri, en Piémont.
Les Brancas, dont un maréchal, marquis de Céreste, nommé
en 1741 , étaient des Brancaccio, de Naples ; le glorieux Masséna,
duc de Rivoli, était de Nice qui n'était pas encore terre fran-
çaise. A Fontenoy, la brigade irlandaise commandée par Lally-
Tollendal a été presque entièrement détruite, et n*a pas peu
contribué par cette bravoure sans pareille au çain de la bataille.
Quantité de familles irlandaises sont venues s établir en France
à la chute des Stuarts et ont brillamment servi dans nos armées:
les comtes deMac-Carthy,les 0'Neill,lesO'Mahony,les O'Brien,
les O'Byrn, les Clamcarthy, les de Woghan, les Fitz-Gerald,
les Fitz-Henri, les O'Tool. les O'Farell, les O'Connor.
Enfin, la Grèce nous a donné Bourbaki.
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Pour faire le pendant de ces notes du Gaulois, on pourrait
chercher dans la collection du Figaro, vers les premiers jours
de septembre 1896, un article très intéressant, très méthodicme,
intitulé : « Les noms français dans Tarmée allemande. » Les
nomsy sont classés par provinces; il n'y est fait aucune mention
de la Saintonge. Pourtant les La Mothe-Fouqué, d'autres ndms
peut-être, ne sont-ils pas encore représentés dans l'armée alle-
mande ?
Charles, baron de La Mothe-Fouqué, seigneur de Saint-Surin,
Tonnay-Boutonne et La Grève, fugitif pour cause de religion,
épousa Tan 1687, en Angleterre, une jeune fille de 17 ans, Su-
zanne de Robillard, qui nous a laissé un récit de son évasion de
La Rochelle à Chichester. Voir Revue, t. x, p. 186. De cette
union vinrent trois fils ; l'aîné entra au service de la Saxe élec-
torale et mourut colonel prussien ; le plus jeune passa sa
vieillesse à Celle comme lieutenant colonel hanovrien en re-
traite ; le cadet est devenu célèbre comme général prussien et
ami de Frédéric le Grand : c'est Henri- Auguste, baron de La
Mothe-Fouqué, major général en 1745 et lieutenant général
en 1751, mort à Brandebourg en 1774, laissant des Mémoires
publiés (1788) en allemand et en français, et sa correspon-
dance avec Frédéric. De son union avec Elisabeth-Marie Mas-
son il eut une fille et deux fils, dont Tun, officier de dragons,
épousa la fille de Schlegel, maréchal delacour deDessau, qui lui
donna Frédéric-Henri- Charles de La Mothe-Fouqué (1777-1843),
auteur, ainsi que sa femme Caroline de Briest, de nombreux
ouvrages dont un seul, Ondine, a été traduit en français (He-
Due, t. VI, p. 61).
Ce que le Figaro ne dit pas, c'est que des noms français ne
se retrouveraient plus facilement aujourd'hui, les officiers qui les
Sortaient ayant pris des noms allemands après la bataille dléna ;
'autres ont conservé leurs noms en y ajoutant des noms alle-
mands, par exemple le général Bronsart de Schellendorf.
En 1870, à l'armée de la Loire, un prisonnier allemand regar-
dait attentivement un général français qui lui dit : « Qu'avez-
vous donc à me regarder ainsi? — Mon général, vous ressem-
blez tellement au mien qu'il me semble que je le vois. —
Comment se nomme-t-il donc, votre général? » Le prisonnier le
nomma et il se trouva que les deux généraux étaient cousins.
Un officier allemand, M. de Yilliers, descendant lui aussi de
réfugiés protestants, fut tué précisément à Yilliers, près de
Paris, lieu d'origine de sa famille. Un autre, M. de Parseval,
fut logé dans une maison où il avait des parents.
Il y a quelques années, lors des grandes manœuvres qui se
terminèrent par la revue passée par le général Boulanger sur
le plateau de Saint-Simeux, près Châteauneuf, les attachés
militaires étrangers vinrent diner à Barbezieux à l'hôtel de la
Boule d'or ; il y avait parmi eux le lieutenant-colonel de Vil-
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liaume, attaché allemand, et le capitaine de Moulin, attaché
hollandais. j p
IV
FAMILLB YIVIBR DB LA ROCHBLLB
Cette famille, qui comptait parmi ses membres dee conseillers
au parlement de Paris, aux xiy*, xy* et xvi* siècles, professaitla
religion protestante.
Jehan Vivier, qui fut reçu conseiller le 2 Juillet 1572 (ArchiTes
nationales, section judiciaire, n* 1636 X 1* )« fut désigné par la
eour pour faire exécuter un arrêt de condamnation oontre les
auteurs de prédications ayant pour objet de s'opposer à Tenre*
gistrement de Tédit de Nantes. Il s'attira ainsi la haine impla-
cable des ligueurs, et, sa vie ayant même été menacée, il fat
contraint de se retirer en Saintonge, d'où sa famille était origi-
naire. Cette famille portait pour armes: D'azur au cygne
d'argent nageant sur des ondes de même, SLCCompagné en chef
de trois étoiles d'or; Vécusson timbré d'un heuume de face.
Un des parents de ce Jehan Vivier, qui s'appelait aussi Jehan
(son fils, croyons-nous), fut avocat au parlement de Paris, sei-
gneur de Yilletaneuse. « Ayant eu l'honneur d'exécuter les
ordres d'Henri IV dans la réduction des villes de Nantes, Senlis
et Saint-Denis, en 1594, il avait mérité déjà par ses services la
bienveillance particulière du roi. » (Archives nationales, section
historique, MM. n*818* .)
Comme descendant de ce Jehan Vivier, avocat au parlement
de Paris, nous trouvons Jehan Vivier, né le 30 novembre 1587,
qui fut notaire royal à Saintes, et qui épousa à La Tremblade,
le 4 avril 1602, Marie Bouhier, de Saint-Sornin de Marennes;
il décéda le 5 décembre 1658.
C'est à partir de ce Jehan Vivier que nous pouvons établir une
filiation exacte.
Jehan Vivier et Marie Bouhier eurent : Jehan, oi-après, et
Marie, qui épousa Samuel Rondeau.
I. Jehan Vivier, honorable homme, avocat en la cour du par-
lement de Bordeaux et au présidial de Saintes, ancien de l'église
protestante de cette dernière ville, épousa Jehanne Soulard,
fille de noble homme Estienne Soulard, procureur au prési-
dial de Saintes. Ils eurent neuf enfants : 1* Jehan, né à Saintes,
le 3 septembre 1612, qui donna une preuve de courageux dé-
vouement à la cause protestante, ainsi que le rapporte Mer-
vault (Histoire du siège de La Rochelle en 1628}. Bien que
très jeune, il accompagna, en Angleterre et en Hollande, le pas-
teur Philippe Vincent, député par le parti prote^ant. Après
avoir rempli sa mission, Philippe Vincent remit à trois messa-
£3rs différents une lettre confidentielle pour Guiton, maire de
a Rochelle. Le jeune Vivier, Tun d'eux, parvint seul à rentrer
à La Rochelle, le 8 avril 1628, après avoir traversé, au péril de
sa vie, les lignes de l'armée royale. Après avoir remis sa dépè-
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— m _
ehe aa maire» il fit oonnaitra qu'une attaque était préparée contre
la place pour la nuit suivante. On commencerait à canonner La
Rochelle de tous les forts qui Tenvironnaient, en lançant des
boulets à feu, et, pendant que les assiégés seraient occupés aies
éteindre, on s'efforcerait de s'emparer de la ville. La canonnade
commença; mais les Rochelais, avertis à temps, avaient si bien
pris leurs précautions que le feu ne fut mis nulle part et cpie les
royalistes ne tentèrent pas l'attaque projetée ; 2^ Paul, né a Sain-
tes, le 20 octobre 1613 ; S^" Jacques, né le 29 juin 1615 ; 4<' Etienne,
né le 3 février 1619, fut avocat au parlement de Paris, et il épousa
Marie MaRe de Fiefmelin, dame de Diconche, fille de Jacques
de Fiefmelin, seieneur de Diconche, et de Marie Johanneau ; il
est mort en juin 1698; 5^" Marie, née le 23 août 1621, qui épousa
Jostté Sauxay, seigneur de La Besne ; 6® Pierre, né le 10 mars
1624 ; T" Daniel, né le 6 juillet 1625 ; 8^ Isaac, né le 27 août 1626 ;
9* Jacques, né le i" septembre 1631, fut docteur-médecin à
Marennes, et il épousa Anne Baud, fille de Pierre Baud, sei-
gneur de La Bouchardière, suivant contrat reçu par Ghaillé,
notaire à Saintes, le 21 février 1657.
IL Etienne Vivier, 4* enfantde Jehan Vivier !•', et Marie Mage
de Fiefmelin eurent: 1® Daniel, né en 1654, décédé en 1691 ; il
futavocatau présidial de Saintes ; il épousa, en premières noces,
le 17 février 1678, Suzanne Meschinet et, en secondes noces,
le 1*' août 1683, Jeanne Bien. Ils eurent plusieurs enfants qui
habitèrent les Antilles françaises, notamment René-Oédéon
Vivier, né le 10 juin 1684, qui fut capitaine d'infanterie, décédé
sans postérité vers 1760; 2^ Marie, dame de Diconche, épousa
Isaac Michel, procureur du roi en l'élection de Saintes,fils d'Isaac
Michel, seigneur engaffiste du domaine royal de Saintes, élu en
Téleotion, et de dame Marie Gruyeau de Boissiran ; 3^ Anne, qui
épousa Daniel Orillard, ministre du saint évangile, dernierpas-
teur de Téglise de Saintes, avant la révocation de l'édit de Nan-
tes; 4^ Henriette, qui épousa Jean Grolleau, seigneur de Cha*
ruaud, demeurant a La Taillée, paroisse de Ohaniers.
III. Jacques Vivier, 9* enfant de Jehan Vivier I*', et Anne
Baud eurent: 1* Marie, née le 11 mai 1658; 2'' Judith, née le 24
février 1664 ; 3*» Abraham, né en 1666, décédé le 19 juin 1668;
4® Jean, qui suit, né le 22 décembre 1672, qui vint s'établir à La
Rochelle, où il épousa à Saint-Sauveur, le 29 juillet 1704, Esther
de Pont, fille de Paul de Pont et de Suzanne Bemon, au'il perdit
le 15 septembre 1733, âgée de 62 ans (acte de Soullard, no-
taire).
Iv. Jean Vivier, 4* enfant de Jacques, se voyant interdit, comme
protestant, la plupart des professions, se livra au commerce
maritime que le roi tenait à encourager et pour lequel, parédit,
il avait autorisé tous les gentilshommes à faire le commerce en
eros sans pour cela déroger à leur noblesse. Le 5 septembre
1718, il acheta de Michel Dergny une maison, sise rue du Gha-
riot-d'Or, connue sous le nom de La ville d'Anvers^ où il établit
une raffinerie de sucre ; puis, rue Ohef-de- Ville, une maison
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connue sous le nom des Vieux amis, où il fit sa demeure ; et de
Louis-Auguste David, une raffinerie sise à côté de sa maison
d'habitation, laquelle avait appartenu à Richard Créagh. A cette
époque on désignait encore chaque maison par un nom particu-
lier, inscrit sur une enseigne; les maisons des plus humbles,
oomme celles des plus riches négociants, qu'on appelait sim-
plement marchanas, étaient toutes ornées ainsi, ce qui devait
faire la joie des flâneurs. Il acheta, en 1732, la seigneurie de
Vaugouin. Le domaine et château de Vaugouin, près La Ro-
chelle, fut érigé en seigneurie, avec indication de devoirs, droits
et privilèges féodaux, par acte du 25 mai 1613. Jean Vivier,
étant gentilhomme de la maison du roi, prit le titre de seigneur
de Vaugouin.
Lors de la première élection à la chambre de commerce, le
31 juillet 1721, il fut élu syndic, puis nommé directeur de cette
compagnie, le 18 juillet 1730, malgré les vives oppositions faites
par la juridiction consulaire, qui ne voulait pas qu'un négociant
protestant pût présider cette assemblée. (Voir La juridiction
consulaire et la, bourse de commerce de La Rochelle, par Emile
Garnault, 1896.)
Il mourut, le 22 avril 1737 (acte de Soullard, notaire), lais-
sant une fortune qui se montait à 876.000 livres, somme extrê-
mement considérable pour l'époque (partage du 7 août 1737).
De son mariage avec Esther de Pont, il eut : 1® Jean, qui suit ;
2* Elie, qui suivra; 3* Paul, qui viendra après les deux aînés.
y. Jean Vivier fut baptisé à Saint-Sauveur le 25 janvier
1706 ; écuyer, il continua à exploiter la raffinerie La ville d'An^
vers, qu'il tenait de son père et fut élu syndic de la chambre de
commerce le 2 août 1745. On le trouve armateur, en 1747, du
navire le Saint-Charles de 130 tonneaux, capitaine Etienne
Coindet, à destination de Saint-Domingue. Il épousa, en pre-
mières noces, une demoiselle Rasteau, morte en 1737, sans en-
fants ; et, en secondes noces, à Bordeaux, le 9 janvier 1741,
église Saint-Michel, Marie-Elisabeth Auboyneau, fille de feu
Louis Auboyneau et d'Elisabeth Ferré, de laquelle il eut sept
enfants: 1® Louis-Elie, né le 14 janvier 1742, qui viendra après
le n** vu ; 2® Elisabeth-Judith, baptisée à Notre-Dame le 29 mai
1743; 3® Suzanne-Sara, baptisée même paroisse le 11 sep-
tembre 1744; 4* Jean-Paul, né le 2 novembre 1745, décédé en
1749; 5** Françoise-Esther, baptisée même paroisse le 24 no-
vembre 1746 ; 6» Marie-Elisabeth, née le 8 janvier 1748, décédéc
le 3 août 1749; 7** Anne-Elisabeth, baptisée même paroisse le
22 mai 1749, décédée le 5 février 1750. Jean Vivier mourut à La
Rochelle le 3 juin 1749 (acte de Orassous, notaire).
VI. Elie Vivier, 2* enfant de Jean Vivier, fut baptisé à Saint-
Sauveur le 26 mai 1708; écuyer, gentilhomme de la maison du
roi, seigneur de La Bouchardière, terre noble qu'il vendit, en
1755, à Jean-Isaac Thouron, armateur à La Rochelle, il épousa
Françoise-Renée Rocaute, fille de Jean-Baptiste Rocaute, négo-
ciant à La Rochelle, de laquelle il eut quatre enfants : 1"* Elie,
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baptisé à Saint-Sauveur le 12 octobre 1746, qui viendra au
n* ix; 2* Marie-Esther ; 3* Judith-Françoise, qui épousa, église
réformée, le 26 ianvier 1764, Nicolas vos Schaaff; elle décéda,
sans postérité, le 15 novembre 1768; 4® Marie-Anne-Pélicité,
baptisée à Saint-Sauveur le 1" avril 1749.
Comme négociant-armateur, Elie Vivier arma: en 1740, le
PhéniXy de230tonneaux, capitaine Louis Brillouin, pour Guinée;
en 1743, V Adélaïde, de 91 tonneaux, capitaine Denis Macarty ;
en 1744, la Princesse Antiope, de 125 tonneaux, capitaine Fran-
çois Bertho; en 1744, V Adélaïde, de 91 tonneaux, capitaine Denis
Macarty, tous trois pourla Martinique ; en 1745, le Grand Sci-
pio7Z, de 150 tonneaux, capitaine Denis Macarty, et en 1746, la
Grande Amazone, de 550 tonneaux, capitaine Thomas Mar-
chand, pour Saint-Domingue ; en 1747, le Grand Scipion, de
150 tonneaux, capitaine Charles Maillet, pour le Canada; YAunis,
de 140 tonneaux, capitaine Denis Macarty, pour la Louisiane ; la
Grande Amazone, de 550 tonneaux, capitaine J. Desvier, pour
Saint-Domingue; en 1748, la Sultane, de 180 tonneaux, capi-
taine Charles Bouché, pour le Canada, et le Triton, de 70 ton-
neaux, capitaine Pierre Collet, pour Saint-Domingue; en 1751,
le Voltigeur, de 95 tonneaux; en 1752, 1*^4 imabfe Marguerite,
de 120 tonneaux; en 1758, le Montplaisir, de 130 tonneaux,
tous trois pour le Canada ; en 1763, la Marguerite, de 102 ton-
neaux, pour la Guadeloupe.
Il perdit successivement, capturés par les Anglais, laPrincesse
Anitope^le Grand Scipion etïAunis. Le premier de ces navires
pris, le 4 mai 1745, revenant de la Martinique en France, valait
§3.000 livres et sa cargaison 120.800 liv.; le deuxième fut repris
sur les Anglais par un vaisseau de Harfleur et conduit à Mor-
laix, ayant perdu son équipage, prisonnier à bord du vaisseau
anglais de 60 canons qui l'avait d'abord capturé ; le troisième
fut pris le 29 avril 1748. Malgré ces pertes, Elie Vivier put con-
tinuer ses armements. Elu syndic de la chambre de commerce,
le 21 juin 1743, il en devint le directeur le 23 juin 1763. II
mourut, en cette charge, en 1764.
VII. Paul Vivier, 3* enfant de Jean Vivier, né à La Rochelle
le 16 août 1714, fut envoyé à Londres, pour y apprendre le com-
merce ; il y était, lorsque son père fit son testament (acte de
Soullard du 11 juin 1730); il n'avait alors que 16 ans. C'était
une habitude, dans les familles protestantes, d'envoyer les en-
fants à rétranger, pour les soustraire aux influences catholiques
et les mettre à même d'apprendre une langue qui pût leur être
utile. Il était écuyer, gentilhomme de la grande fauconnerie du
roi (brevet du 10 août 1740), seigneur de VaugouinetduNolleau.
Etant négociant-armateur, il fut élu syndic de la chambre de
commerce le 30 juin 1751 ; il arma: en 1739, le Triton, de 250
tonneaux, capitaine Paul Vallée, pour Saint-Domingue ; en 1740,
le Triton, de 250 tonneaux, capitaine Macarty; et en 1743, le
Triton, de 250 tonneaiff, capitaine André Prévost, pour la Loui-
siane. Ce navire, se rendant à sa destination, fut pris par les An-
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glais. Il était estimé 48.605 livres et sa cargaison 247*367 livres;
cela fit suspendre, pendant quelques années» les armements de
Paul Vivier, qui les recommença en 1750, armant: le Jean-£tie,
de 230 tonneaux; en 1754, le Jdan-£/ie, de 230 tonneaux, et,
en 1755, le Jean-Etie, de 230 tonneaux, capitaine Boulineau,
pour Saint-Domingue.
Il épousa, suivant contrat de Ilirvoix, notaire, du 26 août
1737, Anne-Marie Rocaute, fille de Jean-Baptiste Rocaute, né-
gociant à La Rochelle, de laquelle il eut sept enfants : l^Jeaii-
Elie, baptisé à Saint-Sauveur le 31 août 1738, écuyer ; il entra,
en 1761, après avoir fourni les preuves de noblesse exigées, à
Técole de Mézières, comme lieutenant en second-élève; il de-
vint, successivement, ingénieur du roi ; capitaine du génie, en
1772; chevalier de Saint-Louis, le 2 mars 1789; chef de batail-
lon, le 8 février 1792 ; et il fut tué au siège de Landau, en 1795,
étant lieutenant-colonel ; 2^ Françoise-Esther, baptisée à Notre*
Dame le 21 septembre 1739 ; 3*^ Anne-Marie, née en 1740, morte
en 1753; 4*' Paul, baptisé à Saint-Barthélémy le 22 janvier
1742; 5*^ Judith-Henriette, baptisée même paroisse le 7 mai
1744; elle épousa Bertrand Richard, ancien capitaine de milice
et officier de la connétablie et maréchaussée de France; 6^ Jac-
ques, baptisé même paroisse le 31 juillet 1745; 7^ autre Jacques,
baptisé même paroisse le 3 février 1752; il fut écuyer, seigneur
du Nolleau, et, après voir fourni ses preuves de noblesse^ il en-
tra au régiment de Champagne comme sous-lieutenant, devint
premier lieutenant au régiment d'Austrasie et fut tué aux In-
des, au combat de Negapatam, contre Tescadre anglaise, le 6
juillet 1782, étant embarqué sur le vaisseau le Héros, commandé
par Suiïren.
Paul Vivier mourut, le 23 mai 1761, dans sa maison, rue Dom-
pierre, qu'il avait achetée, en 1740, avec une autre contiguë^rue
Bazoges, que sa veuve revendit en 1763.
Vin. Louis-Elie Vivier, écuyer, 1" enfant de Jean Vivier et
de Marie-Elisabeth Auboyneau, fut envoyé, à Tâgede 14an8,en
Suisse, à Mothiers-Travers, où il fit ses études sousladirectioD
du pasteur de Montmolin. A son retour à La Rochelle, il se livra
au commerce maritime. Il arma: en 1780, YElisabethy de 200
tonneaux, capitaine Piaud, pour Saint-Domingue ; en 1782, la
Claudia, de 255 tonneaux, pour les colonies françaises ; en 1783,
ÏElisabeth, de 240 tonneaux, capitaine Bertrand, pour Saint-
Domingue ; en 1784, la Reine de Golconde^ de 350 tonneaux,
pour Angola, et YElisabethy de 240 tonneaux, pour Saint-
Domingue; en 1786, la Reine de Golconde^ de 831 tonneaux,
capitaine Pierre-Jacques Dumont, pour Angola.
En 1785, le 21 juin, il fut élu syndic de la chambre de com-
merce. Mais, en 1787, par suite des entraves apportées par les
Anfflais et les Portugais au commerce d'échanges de son navire,
la Ëeine de GolconM^ à la côte d'Afrique, il subit des pertes
considérables provenant en outre d'affrètements du roi restés
sans paiement et d'un incendie d'une cargaison à Port-^au-
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— 125 —
Prince, et fut forcé de suspendre ses paiements. II parvint, au
bout de peu de temps, à se libérer entièrement, en capital et in-
térêts, fut réhabilité en 1795, et se retira des affaires avec une
modeste fortune. Il donna, en cette circonstance, un remarqua-
ble exemple d'honneur commercial, qui lui valut des témoigna-
ges de considération de la part de tous ses concitoyens (registre
du corps de ville).
Il avait épousé à Téglise réformée de La Rochelle, le 27 fé*
Trier 1778, Marie-Elisabeth Paillet, fille de feu Pierre-Blisée
Paillet et de Marie Rasteau, de laquelle il eut: 1* Louis-Nicolas*
Pierre, né le 27 septembre 1779, qui suivra au n* x ; 2* Luc-
Marie, né le 15 novembre 1782, décédé Tannée suivante; 3* Bli»
sabeth-Estelle, née le 30 janvier 1791 ; 4* Louis-Théodore, né
le 13 septembre 1792, qui viendra au n® xi, après son aîné.
Louia-Elie Vivier partit, en 1793, pour rejoindre Tarmée ré-
publicaine de la Vendée, en qualité de commandant de deux
compagnies de cavalerie volontaire du district. Il fut com-
pris sur les listes de proscription dressées par Carrier, de sinistre
mémoire, enfermé à Brouage, et il ne dut la vie qu'à la mort de
ce proconsul. Puis, le 29 avril 1805, il fut élu membre de la
chambre de commerce, où il siégea jusqu'au 12 juin 1819: en
cette qualité, il fut chargé de faire exécuter la décoration en
K'sailles de la grande salle haute de la bourse et il fit, dit-on,
projets des peintures qui symbolisent le oommerce roche*
lais. Il cultiva les beaux arts en amateur éclairé, et c'est à lui
que l'on doit la conservation de la belle toile de Lesueur, VAdO'
ration des bergers, composée vers 1648 pour les pères de l'ora-
toire de La Rochelle, chez lesquels Lesueur avait reçu l'hospi-
talité à son retour d'Espagne, d'où il avait été forcé de s'exiler,
à la suite d'un duel. Quand, à la révolution, la chapelle de l'ora-
toire fut livrée au pillage, Louis-Elie Vivier, non sans danger
pour lui-même, parvint à sauver ce tableau et le fit transporter
dans l'atelier de sa cousine, M"* du Vivier. Lorsdu concordat, les
églises ayant été rouvertes, il fit placer ce trésor artistique dans
la chapelle de l'hospice civil, hospice dont il était l'un des admi-
nistrateurs. Actuellement, ce tableau est déposé au mmsée de la
ville de La Rochelle.
Etant niembre de la chambre de commerce, il fut nommé, en
1811, conseiller de préfecture de la Charente-Inférieure, fonctions
ou'il conserva jusqu'en 1827, époque à laquelle il termina, âgé
de 85 ans, une longue carrière honorablement remplie.
En 1811, il avait été délégué par le conseil municipal de La
Rochelle, dont il faisait partie, pour accompagner le maire, Paul
Carreau, au baptême du roi de Rome. A cette occasion, il reçut
une médaille en or, que possède aujourd'hui son petit-fils,
M. Louis-Alfred Vivier,
IX. Elle Vivier, 1" enfant d'Elie Vivier [voir n** vi), fut aussi
n^ociant-armateur. Il s'associa d'abora avec Nicolas vos
Schaaff, son beau-frère, mari de sa sœur Judith-Françoise ; ils
armèrent ensemble, en 1763, ïElisàbeth^ de 70 tonneaux, pour
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— 126 —
Saint-Domingue ; puis, on le trouve armant seul : en 1774, la
Petite Siuanne, de 60 tonneaux, capitaine Péronne, et la Joly,
de 275 tonneaux, capitaine Viault, tous deux pour Angola; enfin,
sous la raison sociale Elie Vivier et C, il entreprit avec Du-
moustier de Frédilly diverses spéculations en armements et
marchandises. Ils armèrent ensemble: en 1776, le Comte de
SaLint'Germain^ de 300 tonneaux, capitaine Dubourg, pour la
Côte-d'Or; le Meul&n, de 200 tonneaux, capitaine Antoine
Péronne; V Adélaïde, de 15 tonneaux, et en 1777, la Joly, de 250
tonneaux, capitaine Viault, tous trois pour Angola; en 1778, le
Maulan, de 160 tonneaux, capitaine Antoine Péronne, pour la
0<>te-d'Or, et la Joly, de 350 tonneaux, capitaine Lefebvre, pour
Saint-Domingue. Puis, en son nom seul, il arma, en 1780, la
Joli/,de350 tonneaux, capitaine Lefebvre, pour Saint-Domingue.
Il épousa, église réformée de La Rochelle, le 24 novembre
1772, Marie-Suzanne Joly, fille d'Etienne Joly et de Suzanne
Liège. Il n*eut qu'une fille, Ësther-Suzanne, baptisée à Saint-
Barthélémy le 7 octobre 1773. Il décéda en 1780 et fut inhumé
le 3 septembre, n'étant âgé que de trente-trois ans. Il était sur
le point de partir pour Saint-Domingue, avec des marchandises
achetées en commun par Dumoustier de Frédilly.
X. Louis-Nicolas-Pierre Vivier, l*"" enfant de Louis-Elie Vi-
vier (voir viiij, fut commissaire des poudres et salpêtres pour
les départements de la Charente-Inférieure, des Deux-Sèvres et
de la Vendée. Elu quatrième suppléant du tribunal de com-
merce, en 1816, il fit partie de la commission administrative des
hospices, dont il devint le receveur. Il épousa, le 8 juin 1816,
Sophie Orasset, fille de M. Grasset, ingénieur des ponts et
chaussées, maître de forges à La Douée (Nièvre), dont il eut : 1*
Louis-Elie, né le 28 mars 1818, qui viendra aun*xii ; 2** Sophie,
née le 5 juin 1821, qui épousa, le 21 octobre 1863, Isidore
Vignaud-Reynaud, ancien courtier maritime à Redon (Ille-et-
Vilaine) ; 3® Auguste, né le 1" décembre 1822, qui viendra après
son aîné au n^ xiii ; ¥ Jules-Théodore, né le 23 juillet 1825 ;
5* Edouard, né le 13 août 1836, décédé célibataire, le 30 juillet
1896. Louis-Nicolas-Pierre Vivier est décédé à La Rochelle, le
23 janvier 1862.
XI. Louis-Théodore Vivier, frère du précédent (voir viii),
admissible à Técole polytechnique en octobre 1812, fut classé,
sur sa demande, dans une promotion spéciale d'élèves d'artil-
lerie, créée exceptionnellement à raison des besoins de la
f'uerre. Il fit les campagnes d'Aragon et de Catalogne (1813-
814) et, en 1832, prit part au siège d'Anvers, où il fut mis no-
minativement à l'ordre du jour de l'armée par le maréchal
Gérard (22 décembre 1832), pour le courage remarquable qu'il
montra. A la rentrée du corps expéditionnaire, il fut fait officier
de la légion d'honneur, étant chevalier depuis le 23 mai 1825 ;
il était en outre chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Ferdinand d'Espagne. Nommé chef d'escadron le 21 novembre
1841, il renonça à l'avancement, pour se consacrer à sa famille
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-. 127 —
et à sa ville natale ; il obtint la situation de sous-directeur de
l'arsenal de La Rochelle, qu'il conserva jusqu'à sa retraite
(7 janvier 1851). Il comptait 43 ans de services et 3 campagnes
de guerre: il était médaillé de Sainte-Hélène. Marié, le \A mai
1833, à Sophie Casimir, fille du médecin rochelais, il consacra
sa vie civile aux sciences naturelles, à la météorologie, à
l'archéologie et aux études littéraires. Il fut membre du con-
seil municipal, du bureau de bienfaisance, du conseil d'admi-
nistration de rbospice départemental des aliénés de Lafond, de
la commission de surveillance de Técole normale deLagord, du
consistoire de Téglise protestante, président de la société des
sciences naturelles et de la commission départementale de mé-
téorologie : il remplit ces diverses fonctions avec distinction et
dévouement et, en 1870, il reçut les palmes d'ofQcier de l'in-
struction publique. Il mourut, le 12 mars 1873, âgéde81 ans, et
sa veuve le suivit au tombeau, le 28 janvier 1879. Voir les pa-
roles prononcées sur la tombe de Louis-Théodore Vivier par
Edouard Beltrémieux, maire et président de la société des
sciences naturelles, et par M. Louis deRichemond, réunies dans
une plaquette contenant, en outre, un article nécrologique et
u ne notice biographique lue par Léopold Délayant à la sec-
tion littéraire de l'académie de La Rochelle, imprimée chez
Gustave Mareschalen 1873.
Il n'eut qu'un fils, Louis-Alfred Vivier, né à La Rochelle le
21 septembre 1834, lequel devint juge honoraire du tribunal
civil de La Rochelle, après avoir été conseiller de préfecture,
membre du bureau de bienfaisance, de la caisse d'épargne et
du consistoire de Téglise protestante. Il est, aujourd'hui, secré-
taire adjoint de l'académie de La Rochelle, membre de la com-
mission départementale de météorologie et officier de l'instruc-
tion publique. Marié à Bordeaux à Marthe-Caroline Preller, il a
eu deux fils : 1* Jean-Théodore-Maurice Vivier, né à La Ro-
chelle le 1*' février 1871, qui fut élève de Saint-Cyr, aujourd'hui
lieutenant au 1*' régiment de chasseurs à Châteaudun, lequel
a épousé, à Sedan, le 15 juillet 1897, Oaroline-Eugénie-Margue-
rite Bacot, fille de Louis-Joseph Bacot, président de la chambre
de commerce, ancien maire de Sedan, chevalier de la légion
d'honneur, et de Juliette-Joséphine-Céline Bonnet-Dorion (voir
Revue, xvii, 337) ; 2* Gustave-Alfred-Henry Vivier, né à La
Rochelle le 17 septembre 1873, actuellement avocat à la cour
d'appel de Paris.
XII. Louis-Elie Vivier, fils de Louis-Nicolas-Pierre Vivier
(voir x), entra à l'école polytechnique, d'où il sortit dans l'artil-
lerie. Il devint colonel d'artillerie, officier de la légion d'hon-
neur, officier de l'instruction publique, chevalier de l""* classe
de Pie IX ; admis à la retraite après 44 ans de services, il se
fixa à La Rochelle ; élu au conseil municipal, il devint le pre-
mier adjoint du maire Dor, et à la mort de celui-ci (septembre
1883), il fît fonctions de maire jusqu'en mai 1884. Il fut prési-
dent du conseil d'arrondissement de La Rochelle, membre du
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-• 128 —
conseil départemenUd de Tinstruction publique et du diaconat
de Tégiise protestante de cette ville. Il épousa, le 2 décembre
1861, Louise-Sophie-Laure Admyrauld, fille du lieutenant-colo-
nel d'artillerie et député, Louis-Gabriel Admyrauld; el]e décéda
en sa maison de campagne de Lafond, le 10 août 1891, dans sa
67* année, sans enfants. Louis-Elie Vivier est décédé à Bordeaux
le 23 décembre 1894 : ramené à La Rochelle, en son domioile,
rue Saint-Léonard, il fut inhumé^ le 26 décembre, dans sa
77* année (voir Revue de Sàintonae^ xv, 95, et le discours du
maire de La Rochelle, dans la CnsLrentê'Inférieure du 29 dé-
cembre 1894).
XIIL Auguste Vivier, frère du précédent, chevalier de la lé-
Ë'on d'honneur, conservateur des forêts ; il épousa, le 8déoem-
'e 1846, Léonie Bertier, dont il eut : 1<* Paul-Louis-Marie, né
le 30 novembre 1847 ; sorti de Técole polytechnique dans la ma-
rine, il devint capitaine de frégate, chevalier delà légion d'hon-
neur ; il mourut a Madagascar, le 26 décembre 1893, à bord du
croiseur le PrimaAigueU où il était embarqué comme second.
Il avait épousé Eugénie Noyon, fille de Tingénienr en chef des
ponts et chaussées de Lorient et de N... Ckuimao-Dumanoir,
dont postérité ; 2* Louise, qui épousa J.-B.Xardel, ingénieur des
arts et manufactures à Nancy.
XIV. Jules-Théodore Vivier, frère des deux précédents, fut
négociant à La Rochelle ; élu, en 1869, 3* suppléant au tribunal
de commerce, puis, en 1870, 2* suppléant, il devint 3* juge en
1872, 2* juge en 1873, 3* juge en 1875 et l*' juge en 1876. Il se
retira, ayant été élu le 30 décembre 1876, membre de la cham-
bre de commerce, où il siégea jusqu'à la fin de Tannée 1884,
époque à laquelle il donna sa démission pour cause de maladie.
Il fît partie de la commission administrative des hospices ci-
vils, de la caisse d'épargne, fut censeur de la succursale de
la banque de France et agent consulaire de TAutriche-Hongrie.
Il était chevalier de l'ordre I. et R. de François-Joseph d'Autri-
che. Il avait épousé, le 2 décembre 1854, Louise-Oabrielle-
Léontine Admyrauld, fille du lieutenant-colonel et député Ad-
myrauld, et il décéda, le 9 mars 1890, dans sa 65* année. Il eut
pour enfants: 1* Louis-Oabriel-Alphonse, né le 11 novembre
1855, ancien magistrat, actuellement avocat à Cognac, membre
titulaire de la société d'économie politioue et de statistique de
Paris, secrétaire de la société des viticulteurs de France, auteur
de plusieurs ouvrages, notamment : Essai sur la réorgsinisar
tion judiciaire en rrance, 1881 ; La qv^tion des bouiHenrs
de cru, au point de vue de Isl viticulture et du commerce c/ia-
rentats. Il a épousé, le 29 septembre 1884, Louise Ouédon, dont
postérité ; 2* Louise-Sophie- Valentine, née le 6 juin 1858, oui
épousa, le 25 septembre 1883, Edouard Bonniot, notaire à La
Rochelle ; 3^ Louis, né le 26 février 1861 , attaché à la banque de
France à Paris, célibataire ; 4* Elie-Emest, né le 4 mars 1865,
ancien enseigne de vaisseau, actuellement négociant, agent con-
sulaire d'Autriche-Hongrie, célibataire; 5^ Elisabeth-Sophie-
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— 129 —
Marthe, née ^e 20 janvier 1870, qui épousa, le 1*' mai 1892,
Henri Bosc, de Bordeaux.
*
♦ ♦
Nous ne pouvons omettre de citer, comme se rattachait à
cette famille, M"*' Gharlotte-Aimée du Vivier, née à Saint-Do«
mingue, {Ule de Joseph du Vivier, capitaine d'artillerie à Plal^
sanee, en cette colonie, qui rentra à La Rochelle et qui sollicita
la miuûcipalité, en 1795, pour être admis, avec sa ûUe, à la dis-
tribution des secours accordés aux réfujziés de 8aint-I>omin-
gue. Il eflt décédé en janvier 1808. Sa ulle devint peintre de
mérite: elle reçut d'abord des leçons de M*"' Lebrun, puis da
Bolb, ami de Oreuze, dans Tatelier duquel elle travailla en-
suite. M"* du Vivier excellait particulièrement dans le portrait.
Elle ezpQsa plusieurs fois aux salons de Paris. Elle paraît être
venue se fixer définitivement à La Rochelle en 1822. Elle mou-
rut à un âge avancé, vers 18ô2.
E. G.
V
LBS CARTES DE VISITE SA»n*ONaBAISEa
II
(Voir Revue du !•' mars 1897 ; t. zvn, p. 136.)
Lu à la séance du 15 janvier 1898
Mon article du mois de mars dernier sur Les cartes de visite
Sàintongesiises m'a valu quelques communications intéressan-
tes. Un aimable correspondant, collectionneur distingué, origi-
naire du Bourbonnais, m'a écrit :
t Si jamais vous revenez sur ce sujet, voici Thistoire d'une
carte de visite arrivée à la fin du siècle dernier, et dont vous
pouvez faire votre profit. Elle m'a été jadis dans mon enfance
racontée par mon arrière-grand'mère, femme d'esprit, très gaie.
À cette époque, en Bourbonnais comme en Saintonge, on prati-
quait Tart de couper en quatre les cartes à jouer au revers blanc
et lisse, et Ton écrivait sur ce revers son nom et son prénom
avec uue grosse plume d'oie, sans prétention calligraphique.
Un jour, le docteur O., médecin très populaire, étant allé daps
la banlieue ^e Gannat voir un paysan ipalade, très gravement
atteint, demanda une plume et de Tencre pour écrire sa consul-
tation ; il ne demanda point de papier, ayant l'habitude de for-
muler ses prescriptions sur ses cartes de visite, des cartes à
jouer bien entendu, mais non divisées. Il avait une grosse écrir
ture qui employait beaucoup d'encre et remplit de son ordon-
nance la carte tout entière, et pour empêcher l'écriture de s'ef:
faeer qu de se brouiller, il saupoudra le tout avec de la sciure
de bois. « Voilà, ditril, à la femme du malade, vous ferez pren-
dre ça à votre mari dans une tasse de lait chaud, et si ça ne lui
fait rien, vous reviendrez me trouver »; puis il partit. La femme
se mit alors en devoir de faire chauiïer le lait, et sans songer à
l'apothicaire qui devait lui livrer le remède, elle coupa la carte
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— 130 —
saupoudrée en tout petits morceaux qu'elle jeta dans la tasse
de lait et fit avaler le tout à son malade qui, le soir même, mou-
rut étouffé. L'aventure fit grand bruit. Depuis cette déconvenue
le docteur G. renonça à écrire ses ordonnances sur ses cartes
de visite, ou plutôt sur ses cartes à jouer. On ne poursuivit per-
sonne pour homicide par imprudence. »
Mon correspondant, quoique ne faisant pas collection de car-
tes de visite, en possède quelques unes qui ne manquent pas
d'intérêt et dont il a bien voulu me donner la description.
La plus ancienne, du siècle dernier, dans un joli cartouche élé-
Samment drapé avec couronne de baron fermée comme celle
es anciens électeurs, porte cette inscription : « Visite du prince
Orassaikovics • ; le mot « visite » est merveilleux de naturel.
C'était la carte d'un grand seigneur russe ou polonais, peut-être
ambassadeur.
En voici une autre du dix-huitième siècle, présentant cette
E articulante singulière qu'elle servait aussi d'ex-libris : « Delar-
re, docteur en médecine, curé de la cathédrale de Olermont,
prieur du monastère de Saint-Julien, de la société royale des
sciences, arts et lettres de Glermont, de la société rovale de
médecine de Paris, de l'académie de Dijon, professeur de bota-
nioue et directeur du jardin royal de Glermont. •
Je suis enfin redevable à cet obligeant érudit de la communi-
cation d'une troisième carte tout-à-fait moderne et bien curieuse ;
la voici. Sur une feuille métallique argentée, assez ferme quoi-
que très flexible, de dimensions moyennes, on lit : « Gharles A.,
ex-architecte du gouvernement, révoqué sur les rapports men-
songers du préfet. » Suit l'adresse.
Le procédé de ce vindicatif personnage me rappelle les cu-
rieuses révélations que nous devons à Jules Delpit dans sa bro-
chure : Un collectionneur bordelais, Barthélémy-Pierre Par-
tarrieu (Bordeaux, Gounouilhou, 1881, in-8*, 46 pages). Partar-
rieu, juge au tribunal de Bordeaux, fut persécuté par le gouver-
nement de Napoléon et finalement destitué, quoique inamovible.
Depuis lors, il se servit en écrivant d'un papier a lettre portant
en tête : Partarribu, citoyen français opprimé. Il fit aussi exé-
cuter une estampille en cuivre découpé, à l'aide de laquelle il
barbouilla les feuillets de garde de tous ses livres d'une inscrip-
tion portant :
Partarribu, juob destitué
Par Bonaparte détesté.
Enfin, les archives de la mairie de Bordeaux possèdent une lettre
de lui, du 7 octobre 1815, ornée en tête d'une élégante gravure
formant un cartouche, au centre duquel on lit en lettres capitales:
Partarribu, juge destitué
Par Bonaparte destttué.
« Ges mots, dit Jules Delpit, sont supportés par deux grandes
tiges de lis et sont surmontés d'un large ruban, soutenant un
coq qui plume un aigle renversé. Sur les plis du ruban, on lit
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— 131 —
cette iascriptioD : « Oallus cantat ; aquila fuit, fuit, fuit, fuit,
0PTATU8 VIVAT LUDOVIGUS 1 »
II est peu probable que les cartes de visite de Partarrieu
ressemblassent à celles du commun des mortels. Prière à nos
coUëgues de Bordeaux de nous les faire connaître, si elles ont
été retrouvées.
Un autre poète, celui-ci de Châteauneuf, arrondissement de
Oognac, a envoyé cette année même (1898) et distribué à ses
clients une enveloppe portant ce quatrain :
[Mil huit cent c^uatre-vingt-dix-huit]
A ceux dont j'ai gagné Testime
Je viens apporter le doux fruit,
Œuvre de ma muse enfantine.
et sur un papier bleu, couleur joyeuse, avec un encadrement de
feuillages et de fleurs qui entourent une lyre, on lit en lettres
dorées ces lignes surmontées d'une abeille :
J'AI RÊVÉ QUE JETAIS POÈTE I
(ifTTBOS LOOOS)
VêifB mûr est venu dissiper les ténèbres,
Qui tenaient mon génie dans la captivité :
Par quelqu'invention deviendrai-je célèbre,
Ou poète honoré par l'immortalité.
Glorieux de pouvoir m'élever dans le monde,
J'essaie de mettre en vers un sujet qui réponde ;
Tous mes efforts sont vains, je ne puis obtenir
Qu'un désappointement qui m'oblige à dormir ;
VULCAIN de son marteau vient me fendre la tète ;
Il en jaillit l'éclair qui me forme poète.
CALLIOPE m'inspire un sentiment d'amour,
Et j'entrevois déjà le céleste séiour ;
MORPHEE répand sur moi le charme qui délasse,
PEGASE aux pieds légers me conduit au Parnasse,
Où DIANE et APOLLON, enchantés de me voir.
Au rang des immortels m'invitent à m'asseoir :
MERCURE sait m'offrir une place choisie ;
GANYMEDE me sert le nectar, l'ambroisie ;
Favori des neuf sœurs, aimé du dieu des arts,
De l'Olympe assemblé j'attire les regards ;
PALLAS a décidé que je dois toujours vivre,
Et l'aveugle destin me présente son livre.
Dans lequel l'avenir, divinement tracé,
Nous instruit, mais ou rien ne peut être effacé ;
J'y vois mon sort décrit et marqué d'une abeille,
Surpris de cet honneur, doucement je m'éveille.
Et sans approfondir j'ai su mettre en écrit
' Ce rêve trop flatteur, qui toujours me sourit.
Que ma profession ne vous étonne en rien.
D'être bon charcutier je me fais une ffloire.
Cela n'empêche pas de briller dans 1 histoire.
Quand on a de l'honneur et que l'on parle bien.
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— 132 —
Le tout est signé : t E^ Bl>uïchard, maître (^rcuHer à Chir
teauneuf (Charente). »
Tous les ans, vers le premier janvier, les journaux et les re-
vues consacrent à notre sujet des articles et des cpravures dont
la collection complète aurait une grande valeur documentaire.
Gomme il est impossible de les réunir, glanons çà et là ce qui
f>eut nous intéresser et rectifions à Toccasion les erreurs dont
es meilleurs périodiques sont parfois émaillés ; des journaux
qui ne sont pas les premiers venus se sont mépris lourdement
en classant parmi les cartes de visite oette oarte d'adresse du
graveur Papillon :
« Papillon, graveur en bois, delà société de9 arts, demeure à
Paris, rue de Bièvre, proche la place Maubert, après la pre-
mière porte ooohère à droite, dans la longue allée, au deuxième
étage du grand escalier. — 1769. »
Mais on peut, malgré son format, 24 centimètres de largeur
sur 18 de hauteur, annexer aux cartes de visite collectives cet
imprimé de ma bibliothèque :
t M., Messieurs d'Ecaquelon, Mouchard et l'abbé de Bonissent,
conseillers au parlement, sont venus avec M. Jacques-Germain
Aleaume, avocat au parlement de Paris, pourvu par le roi de
Tétat et oflice de conseiller-clerc au parlement de Normandie,
pour vous supplier d'être favorable à la délibération de son in-
formation. »
On sait que les libraires, papetiers et autres commerçants
détaillants vendaient des oartes de visite à encadrements illus-
trés, au milieu desquels leurs clients n'avaient plus qu'à écrire
leur nom. Cet article avait un assez oprand débit pour être
mentionné dans les prospectus, ainsi qu en témoigne cette jolie
petite adresse gravée, ornée d'une vignette aux armes ; elle se
distribuait sous la restauration :
« Aux armes de France.
Pierre aîné, md papetier de la comédie (française, rue
Saint-Honoré, n* 372, entre la place Vendôme et la rue du Lu-
xembourg. Tient magasin des papiers de France et de Hollande,
cartes à jouer et de visite, souvenirs et porte*feuilles en maro-
quin, fait la fourniture de bureau et les envois dans les dépar-
tements. Articles de dessins et enoadremens divers. Fabrique
les registres à dos métalliques, les objets d'étrenne et de fan-
taisie ; il se charge également de la gravure et de l'impression
en taille douce. A Paris. »
En province, la bourgeoisie usa peu de la carte à encadre-
ment. La carte à jouer eut la vie dure et ne fut pas le seul pro-
cédé employé par nos pères pour se passer du graveur, de 1 im-
grimeur et du lithographe. A Périgueux, sous Louis-Philippe,
ien aue la maison Dupont fût déjà une des grandes officines
de la lithographie dans le sud-ouest, les fonc^nnaires avaient
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— 133 —
pour OMPte« des petites bandes de parchemin, où ils écrivaient
leur nom.
En faisant une station au banc d*un bouquiniste, j*ai constaté
qu'il y a. environ quari^te ans une dame portant un nom aristo-
cratique imagina un ex-libris économique, la bande de son
journal. La carte de visite, même lithographiée, a eu elle aussi
ses fanfarons d'économie : Un percepteur, trouvant dans laauo-
cession de son père un solde de cartes « X. père >, biffa Tac-
centgraveet, surchargeant la dernière lettre, écrivit : c cepteur. »
Harpagon n'eût pas mieux fait. Aux indications bibliogra-
phiques que j'ai déjà données, je puis ajouter un article de la Vie
p&nsienne du 24 décembre 1891 : « Les différentes espèces de
cartes », cité par M. John Orand-Carteret aans la Revue ency-
cl&pédique du !•' janvier 1892, où, sous ce titre, « h^ carte de
visite autrefois et aujourd'hui», il esquisse à grands traits l'his-
toire de la carte illustrée. Parmi les reproductions qui accom-
pagnent le texte, citons une carte exécutée vers 1785, celle de
notre compatriote Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue, dont
le buste orne le jardin public de La Rochelle. Dans cette gra-
cieuse composition à encadrement de fleurs, on lit au-dessous du
nom g-ravé Fleuriau de Bellevue ces deux mots, à la main :
« Chès Petrillo», suivis d'un mot effacé. Le savant rochelais
était sans doute en voyage et donnait l'adresse de son hôtel sur
l'exemplaire que je décris.
On lira aussi avec intérêt dans un numéro du Gaulois despre-
mîers jours de janvier 1897 un article signé Tout Paris : c Les
gaietés des cartes de visite. » J'en extrais ceci :
c Vers 1845 parurent les premières cartes elacées, rivales de la
porcelaine dont elles empruntèrent le nom. Leur vogue fut res-
treinte, bien qu'elle se soit prolongée assez longtemps ; mais il
y a de longues années qu'elles sont entièrement discréditées, et
toutes les tentatives faites pour substituer au vélin une sub-
stance différente, bois, lièse, celluloide, ont également échoué.
> Les cartes avec médaillon photographique, bien que parais-
sant assez pratiques, n'ont pas eu non plus le succès qu'on en
paraissait attendre. La raison de ce peu de faveur est qu'une
carte doit pouvoir aller partout, chez l'ami comme chez rindif-
férent, et qu'il y a des personnes auxquelles il serait indiscret
ou inconvenant d'offrir son portrait. »
Puis le journaliste cite entre autres cartes excentriques celles-
ci, qui font partie de la grande collection formée par M. Orand-
Oarteret : c Le comte de..., frère du général blessé a la tour Mala-
koff; Hali-Bey, fils du colonel des mamelucks de l'empereur
Napoléon V^; Mintenois, artiste coiffeur, homme de lettres ; Rous-
seau, architecte, dont la famille ne descend aucunement du philo-
sophe impie ; comte de Mintenet, des carlovingiens d'Aquitaine. •
Parmi les cartes dont ma collection s'est enrichie, je puis citer
celle-ci : t M. et M"' X ; instruments de musique. » En voici d'au-
tres qui m'ont été fjignalées: « X, propriétaire, ancien 4)ré-
aideirt du collège électoral de C; — X, ancien chasseur de fions
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- 134-
d'Afrique ; du même : ancien chasseur d'Afrique, pour les lions. »
Mais c'en est assez sur les cartes singulières. Citons mainte-
nant cette carte saintongeaise qui mérite de figurer à côté de
celle de Tabbé Fontenaud (Revue^ xvii, 130):
Ma vib c'est Jésus-Ghrist.
«L'abbé Favraud, curé deSonnac, par Matha (Charente-Infé-
rieure). » Elle est ornée d'une croix.
. Qui ne se souvient de Tadmirable chapitre de Notre-Dame de
Paris : « Ceci tuera cela? » La décadence de Tarchitecture date
de la découverte de Timprimerie ; le livre devait tuer l'édifice.
De même, dans les centres artistiques, la lithographie a tué
peu à peu la belle carte de visite gravée où le dix-huitième siè-
cle avait excellé. Au contraire, dans nos petites villes, elle a
réalisé un progrès en substituant le carton banal, mais propre, à
la carte à jouer plus ou moins crasseuse oà nos pères inscri-
vaient leur nom. C'est une bien grande rareté qu'une vieille
carte lithographiée ; plus un objet est vulgaire, moins on songe
à en assurer la conservation. Si nous nous trouvions en présence
d'une carte défraîchie, lithographiée à Saintes, chez Alexandre ;
à Cognac, chez Dedé ; à Barbezieux, chez Sermet, elle nous pro-
duirait TefTet d'un vieux chapeau oublié au fond d'un grenier et
qu'on ne peut s'imaginer avoir porté. J'ai voulu connaître les
origines de la lithographie à Cognac, et j'ai appris qu'Isaac Dedé,
imprimeur, s'adjoignit une lithographie àpartir du 4 juillet 1837;
il est mort au Pérou, imprimeur lithographe à Lima. A Bar-
bezieux, J.-B. Sermet qui imprime, le 5 février 1843, la seizième
page de la Revue de Barbezieux, deuxième année, numéro 6,
dont les quinze premières pages s'imprimaient à Paris, chci
Boulé et C**, rue Coq-Héron, 3, avait devancé Dedé. Car je lis :
« lith« Sermet, Barbezieux », au bas d'une délibération prise le
premier avril 1836 par les membres du comice agricole de Bar-
bezieux, reproduite par la presse autographique. Je ne connais
pas de cartes sortant des ateliers de Sermet et de Dedé ; elles
seraient d'ailleurs difficiles à identifier, l'usage n'étant pas de
signer ces petits travaux de ville.
Les moindres détails ayant leur importance pour l'histoire
des relations sociales, je rappelle que, pendant les dernières an-
nées du règne de Louis-Philippe, à Cognac, ville de quatre
mille âmes a peine, les cartes du jour de 1 an furent distriouées
à profusion. Mon père en recevait plus de cent, et parmi tous ces
visiteurs qui venaient frapper à sa porte, rue de la Grille, la dis-
tribution parla poste n'étant pas encore usitée, il en était beau-
coup qu'il ne connaissait guère aue de nom. On ne peut conserver
pendant un demi-siècle toutes les cartes que l'on reçoit, sous
prétexte qu'elles seront curieuses un jour. Il n'en est pas
moins vrai que celui qui posséderait un paquet de cartes de 1846
passerait un bon moment en faisant le dénombrement de celles
qui étaient imprimées, lithographiées, manuscrites sur carton ou
sur carte à jouer; en les classant par formats et par professions;
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tà nombreuses qu^elles fussent, un serrurier n'en était pas en^
core venu à envoyer la sienne à un maçon ; enfin, mais je tou-
che à un sujet brûlant (glissez, mortels, n'appuyez pas), en dres-
sant la liste de ceux cnii, Oros Pierre sous la monarchie, sont
devenus Monsieur de llle sous la troisième république.
Puisque nos tiroirs sont trop étroits pour conserver ce déluge
de carton, gardons au moins les types les plus intéressants et
puissions-nous dans nos recherches avoir une aubaine compa-
rable à celle advenue dernièrement à une marchande d'estam-
pes de Bordeaux qui trouva un lot considérable de cartes où un
artiste s'était plu a dessiner les portraits de tous ses visiteurs.
Notons ici un petit fait-divers de la lithographie cognaçaise.
Dans les derniers jours de 1861 , un ieune poète de seize ans,
J. B., adressa à ses amis une carte lithographiée parÂncelin
avec ce quatrain suivi de ses initiales :
Noël reparaît sous nos cieux
Et l'an soixante-et-un expire ;
Bardes, chantez aur votre lyre
Le nouvel an soixante deux.
C'est à une réaction exagérée contre l'invasion du mauvais
goût que nous sommes redevables de la carte si vulgaire en
usaee aujourd'hui. Ecoutons là-dessus M. Grand-Garteret dans
la Kevue encyclopédique :
1 1814 inaugura la carte politique : sur les cartons du jour
apparurent violettes, abeilles, fleurs de lis. Malheureu-
sement, la lithographie vint et, peu à peu^ tua la carte gravée,
aux encadrements artistiques. Il y a plus: dans ce domaine, elle
voulut innover, et aux approches de 1830 on put voir des car-
tons teintés, véritables étiquettes pour bouteilles, avec les noms
écrits en lettres cursives, olanches, bleues, rouçes, 9ur fonds
noirs, bistres ou verts. Le comble du mauvais goût !
La lithographie ayant ainsi, dans ce domaine, commercia-
lisé, ridiculisé l'ornement, il fallut, pour protester, adopter la
carte blanche. »
Je ne sais si la Saintonge donna dans ces excentricités. Quoi-
qu'il en soit, si la lithographie doit nous faire regretter les pe-
tits chefs-d'œuvre des maîtres du dix-huitième siècle, elle a
Îroduit dans le genre humoristique des pièces bien amusantes,
e n'en veux pour preuve que cette carte de ma collection :
t La société des eaux minérales de Vittel (Vosges). » L'encadre-
ment représente une procession de malades : les uns portés sur
des brancards, les autres s'appuyant sur des béquilles. Ils se
dirigent vers la source où les infirmes se plongent. Puis ces
mêmes malades guéris se livrent à une danse désordonnée. Au
bas est un écusson surmonté de l'inévitable couronne murale
avec la devise Vite telltis. Gette fantaisie est signée du carica-
turiste Léonce Petit, et sort de la lithographie Henriot et Go-
dard, à Saint-Dié.
Les cartes de visite ont souvent été employées par les mys-
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— 136 —
tifioateurs. Julien Jardry venait d*éire condamné à ttioit te 88
octobre 1889 par la cour d^aseises de laDordogne, pour double
assassinat commis dans la commune de Busserolles, arrott^
dissement de Nontron, et son exécution qui eut lieu à Périgueux
le 21 décembre suivant, place des Prisons, était attendue avec
cette curiosité malsaine dont il n'y a qnt trop d'exemples, lors-
3ue des mauvais plaisants firent circuler une carte encadrée
'un large filet de deuil, où on lisait : « A. Deibler, exécutev
des hautes œuvres, place de la Roquette, Paris. • Un exemplaire
annoté de cette carte, conservé à la bibliothèque de Périgueux,
perpétuera le souvenir de cette farce de mauvais goût. Notons en
passant que Deibler n*habitait pas place de la Roauette (1).
Voilà pour la carte fictive ; mais il y a aussi ta carte ano-
nyme, moins connue que la lettre anonyme et qui ne vaut pas
mieux. En présentant mes vœux de bonne année aux lecteurs
de la Revue, je leur désire bien sincèrement de ne jamais rece-
voir de carte analogue à celle qui fut déposée nuitamment, vers
1820, à Barbezieux, chez M™* deFradin, par des voleursqui mi-
rent la maison au pillage. Ils r6q[)ectèrent toutefois la poupée
de la jeune fille de la maison, qui fut depuis la marquise de
Vaudreuil, et aussi spirituels que coquins, ce qui n'est pas peu
dire, ils lui glissèrent dans la main un petit carré de papier oà
ils écrivirent : « Sois discrète ! •
JULBS PeLLISSON.
QUESTIONS ET RÉPONSES
I. — QUESTIONS
K* 653. — Où était à Saintes la chapelle des Pénitents ?
B.
N^ 654. — Quels sont les descendants jusqu'à nos jours de :
1* Oharles-Marie-Honoré de Lescours, né le 6 janvier 175Î
(certificat pour les chevau-légers du 20 janvier 1778) ; 2* Hen-
riette-Julie de Beauchamp, épouse Du Bois, née d'une de Les-
(1) Au moment où Je corrige les épreuves de cet trtide, je lis dans le Gal-
lois du 10 décembre 1897 :
c La comtesse de C..., demeurant avenue des Champs-Ebrsées, est la victime,
depuis quelques jours, d*un mauvais plaisant qui. s'étant fait faire des cartes à
son nom, prend un malin plaisir à lui adresser chaque jour une quantité de
fournisseurs et de commandes de tout genre.
» Dans la journée dliier, M»* de C... a reçu à son domicile onae pàtîsaian,
quinze nourrices sèches, six loueurs de voitures, sept garçons de bains avec
leur baignoire, trois professeurs de musique, soixante domestiques, etc. Quel-
ques avocats et deux huissiers se sont également présentés ches II** de C^
sur la convocation manuscrite qui leur avait été envoyée.
1 Très ennuyée de ces mauvaises plaisanteries qui durent depuis quinss
jours, M^9 de C... a fait appel au concours du commissaire du quartier pour y
mettre un terme, i
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— 137 —
coim ; 3^ Marie de Beauchamp, épouse de memire de Gcnlard,
née aussi d'une de Lescours ; 4^ Jeanne-Lucie de Lescours,
opouse de Jacques de La Ch'assaigne, sieur de La Drouille ;
&* Oabriel-Maiie de Lesoours, baptisé le 8 mars 1775 à 8aini^
Jean d'Angély, reçu aux preuves pour les écoles militaires le
10 octobre 1785 ?
LiTBSQUB.
N* 655. — Billardon de Sauvigny (Edme-Louis), poète, roman-
cier, est né à La Rochelle en 1738, mort le... 1809, dit lajRetmedes
autographes d'Eugène Gharavay (décembre 1897); — né dans le
diocèse d'Auxerre versl730,mortenl809,dit laFrance littéraire.
L*abbé, frère du précédent, est né à Cognac. Tout cela est-il
vrai ? Gomment ces deux littérateurs, dont les familles ne sont
pas du pays, sont-ils nés à La Rochelle et à Cognac ?
A.
N* 656. — Il se tient à Marseille, du 10 décembre au 8 janvier,
une foire essentiellement provençale qu'on appelle a la foire des
santons». Les santons sont de petits personnages d'argile qui
Seuplent les Bethléems ou crèches que les méridionaux placent
ans un angle de leur salle à manger durant une période de
quarante jours, de la veille de noëià la Chandeleur. Ces per-
sonnages coloriés avec une violence à la fois naïve et charmante
sont l'œuvre de coroplastes très primitifs qui possèdent une
quantité de moules transmis en héritage de père en fils et en
créent, chaque année, de nouveaux suivantl'actualité touchante
ou comique, rémouleurs, aveugles, valets d'étable, pêcheurs,
poissonnières, saint Joseph, la sainte Vierge, bohémiens, chas-
seurs, les mages, les vieux, les vieilles, les adorateurs, etc. La
Revue encyclopédique du 25 décembre dernier, n^ 225, à qui
nous empruntons ces détails, reproduit un certain nombre de
ces petites statuettes dont quelques unes sont fort artistiques,
mais ne nous dit pas l'origine du mot santons qui les désigne.
Pourrait-K)n me la faire connaître ?
A.
II. — RiPONSIS
N* 482 : XI, 277, 341 ; xvi, 144, 228, 440. — Le théâtre en Au-
niS'S&intonge aux xvii^ et xviii^ siècles. Voir plus haut page 1 10.
N* 644 : t. xvin, p. 59. — Que signifie le mot Oroutelles.
Dans ses Remarques sur le livre ii, chapitre v, Le Duchat
dit : c Crvustelles. Bourg à une netite lieue de Poitiers. On y fait
quantité de petits sififlets qui firent appeler sifflars en 1561
certains gamemens de Poitiers et autres écoliers, qui por-
taient chacun au cou un de ces sifflets, dont ils prétendaient se
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— 138-
servir à s'attrouper contre les religionnaires. » Histoire eoclé-
siastigue de Bèze, 1. 1, p. 763. '
L.
— Le Pantagruel, oh.v, Des faits du noble Pantagruel en cou
jeune aage, contient cette phrase : a Et en mémoire de ce,
n'est aujourd'huy passé aucun en la matricule de ladite uni-
versité de Poictiers, sinon qu'il ait beu en la fontaine coballine
de Groustelles, passé à Passelourdin et monté sur la pierre
levée, a Croustelles, ajoute Téditeur Burgaud des Marets, t. i,
p. 249, «est un village à une lieue de Poitiers. »
A.
— Passage tiré du Testament ou conseils fidelles d'un
bon père à ses enfans du sieur de La Hoguette : « Renoncez à
toutes sortes de sauts périlleux, de tours de passe-passe et
de souplesse de main. Laissez aux bateleurs leur métier. Tou-
tes ces choses sont comme ces ouvrages de croutelles, où il y
a beaucoup de dextérité et qui sont d un très petit usage. Il n*y
a que la canaille qui s'en môle ni qui s'y amuse. »
Croutelles désigne ici la commune de ce nom, canton sud de
Poitiers, célèbre aux siècles derniers par la fabrication de petits
ouvrages appelés finesses de Croutelles. Cf. Léo Desaivre, Les
finesses de Croutelles. Etude historique et artistique. Niort,
chez Tauteur. 1891, in-8* de 36 pages ; Les finesses de Croutelles^
dans la Revue poitevine et saintongaise, 8* année, p. 244.
L'abbé Alfred Largeault.
— Groutelle, cheMieu de Tune des plus petites communes de
la Vienne, à 10 kil. de Poitiers, sur la route de Bordeaux, était
renommé pour l'adresse de ses tourneurs qui fabriquaient de
minuscules ouvrages, pour la plus grande joie des curieux qui
s'arrachaient ces^nesses. Guillaume Bouchet cite « neuf quil-
les d'yvoire avec la pirouette, le tout ne pesant pas un grain de
blé B. Les gens sensés se moquèrent de cet engouement du
vulgaire pour des enfantillages, et le langage populaire fit de
finesse de Croutelle un synonyme de bévue, de niaiserie, de
« finesse cousue de fil blanc ». M. Léo Desaivre, à qui la cita-
tion du sieur de La Hoguette avait échappé, a publié (Niort,
1891, 36 pp. in-8*) une très remarquable étude sur ce sujet. Il
a réuni toutes les mentions d'ouvrages tournés à Croutelle que
lui ont fourni les auteurs du temps, et il y a ajouté un chapitre
très curieux sur les instruments de musique en Poitou.
H. C.
N^ 648 : t. XVII, page 60. Les augustins dans la Charente^
Inférieure.
Une rue à La Rochelle s'appelle rue des Augustins et rap-
pelle une congrégation d'augustins, dont l'emplacement est
aujourd'hui occupé par les dames ursulines de Jésus dites de
Chavagnes. M. l'abbé Savineau a publié une notice sur ces deux
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— 139 —
communautés, résumée par M. deRichemônd dhiiB La Rochelle
et ses environs (1866), page 268. On consultera aussi Arcère,
Histoire de La, Rochelle, tome ii, page 503, Les révérends
pères SLugustins.
A»
—On lit dans le tome xxiii des Archives de te Satnfonoe, p. 445,
ce passage extrait d*un rapport du subdélégué de rélection
de Saint-Jean d'Angély à l'intendant en 1723 : « Il y a une com-
munauté de religieux augustins établis à Baint-Savinien, d'an-
cienne fondation, composée de trois religieux prêtres et un frère
convers. Leur revenu consiste en la moitié d'un four banal, une
petite borderie scituée en laditte paroisse de daint-Savinien et
quelques journaux de bois et legs pieux ; le tout ne peut monter
qu'environ 400 livres. »
B.
— Plusieurs prieurés-cures de Tordre de Saint- Augustin exis-
taient dans le diocèse de Saintes . Citons — encore qu'ils ne fussent
pas desservis par des moines aueustins — : Ouïmes, prieuré de
Tordre dé Saint- Augustin, dans la paroisse de Nuaillé, canton
d'Aunay ; le prieuré de Saint-Symphorien de Chatenet ; le
prieuré-cure de Saint-Félix de Messac ; le prieuré-cure de Saint-
Laurent, ces trois derniers dans Tarchiprêtré de Montandre ; le
prieuré de Saint-Augustin sur mer, dans Tarchiprêtré d'Arvert;
dans le diocèse de La Rochelle : abbaye de Mortagne, ordre
de Saint- Augustin ; prieuré-cure de Notre-Dame en 1 ile de Ré ;
Srieuré-cure de Saint-Cybard de Périgny ; de Saint-Pierre
e Balon ; de Notre-Dame de Dieulidon en Aunis, près de Benon ;
de Notre-Dame de Lagord et de Saint-Ouen.
L.
N» 649 : t. XVII, 60. Où te guillotine a-t-elle fonctionné dans la
Charente-Inférieure ?
La guillotine n'a pas fonctionné à Saintes, m'a-t-on dit. Le
maire Lériget s'opposa à ce aue la machine de Ouillotin restât
dressée sur la place des Oordeliers, malgré les représentants
Lequinio et Laignelot. Il prétendait que c'était faire injure aux
bons républicains de Saintes que de leur supposer des senti-
ments aristocratiques.
— C'est à Rochefort, sur la place Colbert, que fut monté Técha-
faud qui servit à l'équipage de V Apollon, du Généreux, du P/u-
vier et à tant d'autres citoyens.
On lira le récit de ces exécutions dans VHistoire de Rochefort,
par Viaud (le père de Pierre Loti) et Pleury, t. ii, p. 330. Voir
aussi Revue de Saintonge. xi, 128; xv, 233; xvii, 160. Le tribu-
nal révolutionnaire de Rochefort guillotina 52 personnes.
N* 650 : t. XVII, 61. Un seigneur de Montandre blessé à te
bataille de Poitiers.
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— 140^
La bataille de Poitiers fut livrée à Haupertuis le 19 septembre
1356. Le seigneur de Montandre à cette date était Oeoffroy
Jcmrdain, seigneur de Montandre et d*Ambleville, qui épomsa,
en 1347, Létice de Maumont. Il eut pour successeur (1358-1365)
Bertrand Jourdain, aussi seigneur de Montandre et d'Amble-
viile. Montandre vint aux La Rochefoucauld par le mariage de
Rosine de Montant, dame de Montandre et de Monfguyon, fille
de Raimond de Montant, seigneur de Mucidan, de Montandre et
de Montguyon, avec Guy de La Rochefoucauld, seigneur de
Verteuil, près de Ruffec, et de Barbezieux.
N® 657. — La notice nécrologique sur Charles Pichot (Revue,
xvjii,38j parle de ses débuts modestes, mais ne dit pas qu'il
fut libraire à Poitiers, et je crois bien aussi lithographe. J'ai
une vignette de traite ou de facture représentant un navire, pa-
raissant dater de 1850 environ, signée : a Lith. de Pichot, à
Poitiers. » S'il s'agit là de l'ancien procureur impérial de
Saintes, nos collègues du Poitou ne pourraient-ils pas nous faire
connaître les principales productions de son atelier ? où namiit
Pichot ? peut-on le rattacher aux lithographes saintongeais r
J-P.
BIBLIOGRAPHIE
EsGHASSERiAUx (Le barou). Souterrain-refuge des Lourdines^
commune de T/ienac. Saintes, imp. Hus, 1897, in-8*, 4 pages.
LorsQue, au mois de mars 1896, a été découvert le souterrain-
refuge du village des Mauds, commune de Thenac, la Revue de
SsLintonge, t. xvi,*p. 185, Ta décrit sommairement et en même
temps appelé l'attention sur celui de Chez-Chevalier, commune
de Restaiid. M. le baron Eschasseriaux, qui, dès ce moment,
avait entrepris de le fouiller, vient de donner la descriptioQ de
ces deux importants refuges ; il y a joint deux plai» habile-^
ment dressés par M. Bouquet, instituteur adjoint à i'éoole com-
munale Lemeroier, à Saintes. C'est une très utile contribu-
tion à Tétude des souterrains-refuges de la contrée,si nombreux.
Rien n'a permis encore de fixer l'âge de ces habitations et
l'auteur s est sagement contenté d'une description fort exacte ;
quand les autres souterrains connus auront été ainsi examinés
et dessinés, il sera temps, par la comparaison, de tirer des in-
ductions et d'établir une théorie.
Fabre (Le docteur Paul), de Commentry, membre corres-
pondant de l'académie de médecine, président de l'association
des mé4ecins de l'Allier, médecin en chef de Thépital de Com-
mentry, membre correspondant de l'académie royak de B4ri-
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— 141 —
gique, etc. Etudes de littérature médios^le. Che^rle^ Nodier
naturaliste et médecin. Sa théorie du choléra. Sa dernière
maladie. Montluçon, imprimerie du Centre médical, 1897,
in-8*, 16 paees.
Oette étude de notre docte confrère, dont nous avons déjà dit
on mot, t. XYii, p. 11, se termine ainsi : « 8*il n*était pas vrai-
ment médecin, Charles Nodier était donc bien digne de Tètre
ou de le devenir. »
^Coup d'oeil sur la géographie médicale: sonpassé^sonpré'
sent et son avenir. Paris, Steinheil, 1897, in 8% 24 pages.
— Un émule d'André Vésale. Essai biographique sur Vana-
tomiste Jean-Baptiste Canano. 1515-1570. Monuuçon, impri-
merie du Centre médical, 1898, in-8*, 8 pages.
C'est, non pas la réfutation de toutes les erreurs commises,
de toutes les inexactitudes que les biographes ont accumulées
sur Tillustre médecin, mais une notice de tout ce que Ton sait
de positif sur lui ; c'est un supplément à tous les dictionnaires
de médecine et d'histoire. M. le docteur Paul Fabre est habile
à découvrir ces victimes de Tignorance et à rendre justice à ces
grands hommes que l'oubli a un peu couverts de son ombre.
Fanbau (L'abbé). Pour Vhonneur de Dieu et Vamour du
sacré-cœur de Jésus. Miroir des évoques. Manuel pratique de
méditations épisc&pales appropriées aux idées du temps pré-
sent. La Rochelle, imprimerie rochelaise, 25 juin 1897, in-8®,
36 pages.
Du même auteur :
— Trois lettres d'un bon français ami du peuple. A mes-
sieurs les sénateurs, à l'occasion d'une loi votée par les députés
Eour dépouiller les pauvres orphelins malades et vieillards des
iens confiés aux congrégations religieuses, ha Rochelle, G. Pic
et P. Dubois, 31 mars 18§5, in-8®, 15 pages.
— Résistance contre soumission. Histoire succinte d'une
croisade contemporaine pour la délivrance de l'église et de la
France de l'oppression des juifs et des francs-maçons, par le
directeur de la Résistance française. La Rochelle, imp. roche-
laise O. Pic, 11 novembre 1895, in-8*, 22 pages. Prix : 25 cent.
--^ A nosseigneurs les évêques chef s officiels de V église mili"
tante 7f? très souffrante tu de France^ vérité contre politique,
par un anonyme obligatoire. Louvain, 1897, 35 pages.
— Réflexions d'un chrétien. 40 pages in-8*. Prix : 40 cen-
times.
— Lettre-doléances d'un catholique français k sa sainteté le
{}ape Léon XIII à propos de la récente constitution aposto^
ique de l'index. La Rochelle, imprimerie rochelaise 0. Pic,
19 mars 1897, in-8*, 27 pages. Prix : 1 franc.
L^opuscule, oui a pour épigraphe : « Parvuli petieruntPatrem,
et non erat qui daret illis » et la mention « reproduction inter»
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— 142 —
dite », gourmande assez vivement le souverain pontife de sm
direction dans les affaires de France et de son choix desévèquet.
Oarnault (Emile), secrétaire de la chambre de commerce de
La Rochelle. La juridiction consulaire et la bourse de La Bo^
chelle. Oaen, imp. Delesques, 1896, in-8®, 20 pages. (Extrait du
Compte rendu dusoiocante et unième congrès archéologique àa
France, 1896.)
— La marine marchande. Moyens de Vaméliorer. Paris,
imp. Lévy, 1897, in-^, 9 pages. Extrait des Questions diploma-
tiques et coloniales.
Oautibr (Benjamin). La damière métive. Royan, Victor Bil-
laud (1897), in-4*, 42 dessins. Prix : 3 fr. 50.
Saluez cet album ; c'est le dernier de Benjamin Gautier qui
nous a si souvent réjouis par ses inoubliables scènes sainton-
geaises. Les paysans sont toujours les mêmes dans ses diffé-
rents albums ; mais ils sont montrés sous différents aspects. Le
plus populaire des dessins de cet album est assurément le por-
trait du dernier député de Jonzac ; le voici, c'est bien lui :
Eutrope Dupont avec son chien Caporal, ses pantalons retrous-
sés, son mouchoir à carreaux sortant des basques de sa re-
dingote, son chapeau melon posé sur la tète, un parapluie sous
le bras droit, un boutillon au bras gauche, très fier, dressant sa
petite taille, est profondément salué par un paysan en blouse,
chapeau bas :
« Bonjour, monsieur Utrope et la compagnie. J'ai appris avec
plaisi que vous étiez sorti tréomphant de la leute. Les clérical
avant qu*à bein se ténit ! »
L'album est terminé par un portrait de Gautier par M. Du-
plais des Touches.
La collection complète des croquis saintongeais se compose
de 16 albums.
GsLÉzBAU. Monographie du château de Dercie. Voir t. zvii,
page 284.
Gblinbau (Le docteur). Hygiène de Voreille et des sourds.
Paris, A. Malvin, 1897, in-18% 227 pages.
C'est un joli petit volume que ce traité médical ; Timprimeur
y a mis de la coquetterie et l'auteur a voulu que sa science fît
sa toilette. Il s'exprime très bien et parle en termes fort intelli-
gibles des choses techniques. Le livre s'ouvre par un chapitre
sur l'importance des sens et de l'ouïe ; le docteur n'a pas de
Seine à nous convaincre, surtout eeux qui sont affligés de sur-
ité ; puis il énumère tous les cas : hygiène de l'oreille chez le
nouveau-né, chez l'enfant, chez l'adulte et chez le vieillard:
car nul n'est exempt du mal. En indiquant les préservatifs et
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— lis-
tes remèdes, M. Oelineau ne s'abstient pas de traits satiriques
contre ses confrères, et c'est amusant de voir avec quel esprit
de fine raillerie il traite les charlatans et leurs dupes. Il y a un
chapitre sur les sourds illustres ; c'est à vous donner envie
d'être sourd ; et puis on est dispensé d'entendre tant de sottises.
Je te salue, 6 sainte et aime surdité,
chantait Du Bellay à son ami Ronsard, sourd comme un
Du Bellay.
Oboffrot (Emmanuel), pharmacien des colonies, licencié ès-
sciences naturelles. Rapport de mission & la MsLrtiniqv£ et à la
Guyane. Mâcon, Protat, 1897, in-S**, 66 pages. VoirHeime, xvii,
p. 139.
OiRAUDiAS (E.). La cinquantaine (sonnet) au poète E. du Tiers,
i Mothe-Saint-Héraye, imp. Guittet, 13 juin 1897, in-8^, 1 page.
La
ORANass DE SuROÈRBS (Le marquis de). Notes sur les anciens
imprimeurs nantais. Paris, Techener, 3 novembre 1897,
tiré à 150 exemplaires in-8®, 43 pages.
C'est une simple contribution à l'histoire de l'imprimerie en
France que ces notes sur les anciens imprimeurs nantais; l'au-
teur le déclare modestement ; mais cette nomenclature ne sera
pas moins « la plus complète qui aura été publiée jusqu'à ce
jour, réunissant ce qui est acquis et y ajoutant le fruit de re-
cherches longuement poursuivies dans les registresjparoissiaux » .
Quatre-ving^-neuf noms d'imprimeurs nantais ont là leur état
civil avec tout ce que l'auteur a pu savoir d'eux. Voilà un la-
beur sérieux, exact, grandement utile et qui a exigé un soin
minutieux et de patientes recherches.
Orasilier (Léonce). La trahison du général Sarrazin (iSiO),
racontée par lui-même. Paris, bureaux de la Nouvelle revue
rétrospective i 1897, in-18, 42 pages. (Extrait de la NcnivelU
revue rétrospective du 10 décembre 1897.)
OuÉRiN DE SossiONDO (Le docteur.) Le Mont-Dore. Guide du
baigneur. Tours, imp. Juliot, petit in-16, 1897, 32 pages.
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- 144 -
Le Ccnrrlmt da la nrMM» 21, boulevard Montmartre, Paris, fondé
ea 1880, directeur A. u^llois, fournit coupures de journaux et de reyues
sur tous sujets et personnalités.
La Qninmina (Paris, 45, rue Vaneau, directeur : M. George Fod-
seeriTs) a publié dans son numéro du 46 janyier :
Le Clerf^ constitutionnel dans le procès du roi, par Victor Pierre. —
La petite Revue (première partie), par Dick May. — Edgar Poé idéo-
logue, I, par Camille Mauclair. — Capital collectif, par Buâiie Floraoj.
— Une biographie anglaise de Lamennais, par PaiU Kenaudin. — Poéait:
Terre natale (sonnets), par Louise Ducot. — Chronique dramatique :
Cyrano de Bergerac, Le repas du lion. Les mauvais bergers, par Emile
de Saint-Auban. — Lettres à ma cousine : La faute de maamnoiselle
Chauvin, par Gabriel Aubray. — Chronique politique. Nouvelles scien-
tiflques et littéraires, Bibliogrephie, Revue dee revues.
Sommaire du numéro du 46 février :
La jeunesse d'Hippolyte Flandrin, L*atelier dlngres (avec portrait),
par Louis Flandrin. — Les métiers pittoresques : Le trafic des cheveux,
par Charles Le Gofflc. — Lettres et journal de la montagne, par C.-C.
Charaux. — La petite Revue (troisième partie), par Dick If ay. — L*or-
ganisation des cnemins de fer en France, V : Exploitation des voies fer-
rées, i>ar Georges Guillaumot. — Le rôle de la femme à Tintérieur et à
Textérieur du catholicisme, par George Fonsegrive. — Chronique poli-
tique, par S. — Nouvelles scientifiques et littéraires, Bibliographie: Le
desastre de MM. P. et V. Margueritte, par Gabriel Aubray ; Revue des
revues.
Abonnement : France, un an, 24 fr.: six mois, 14 fr.; trois mois^ 8 fir.
— Abonnement spécial d*un an : pour le clergé, Tuniversité et les insti-
tuts catholiques, 20 fr. — Prix de la livraison, 1 fr. 50.
Pour les annonces, s*adresser aux bureaux de la Revue^ 45, rue VaneaiL
Êtudaa publiées par les Pères de la Compagnie de Jésus, 45, rue
Monsieur, Paris (sommaire de la livraison du 5 février 1898) :
La mort d*un homme de lettres. Alphonse Daudet, par le P. V. Dela-
porte. — En Extrême-Orient. La capitale du Japon, par le P. M. de î
llatzenhausen. — Névrose et poésie (fin), par le P. H. Martin. — Bout- [
daloue inconnu (deuxième article), par le P. H. Chérot. — De Témigra- i
tion^ par le P. J.-B. Piolet. — Livres : P. de Nolhac, Le Virgile du .
V%Ucan et $e» peintaree ; Abbé E. Briand, Hktoirt de faînto Rtuief<mde; '
Abbé Th. Leuridan, Mgr DehàUnei. — Evénements de la quinuane. 2
La Raviia du monda oatboUliaa contient dans sa livraison du î
4*' février 4898 : t
Origines de Tinsurrection vendéenne, par dom Chamart. — Histoire j
intime des apparitions de I4>urde8, Estrade. — Le carnet d'un officier,
Hobory. — L éducation dans la Caroline du nord, Bameaud. — Hoche
en Alsace, Bonnal de Ganges. — Bicydistes militaires, Jean d'Estoo. -^
Le théAtre et les idées : Le repas du lion, Les mauvais beigers, Fran-
çois Veuillot. — Deux documents maçonniques, Davin, chanoine. —
Athéisme ofûciel, H. de Parise. — Autres mœurs (vieilles légendes),
Gaston de Yey. — Pour Tautel et le foyer (roman), H. Hoisnard. —
L'économie rurale dans rantiquité, Bèauredon. — Autour du monde,
Arthur Savaète. — Bulletin financier, Lemaire.
Abonnement : 25 francs par an ; rue des Saints-Pères, 76.
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REVUE
DE SAINTONGE & D'Al
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCH
SOMMAIRE DU NUMÉRO DU 1" MAI 1898
Revub de la iMtEssB : Opinions des journaux sur les publical
ciélé, sur la séance du 5 mars.
Avis et nouvelles : Distinctions honorifîques ; subvention
excursion archéologique ; travaux des membres de la Sociél
Saint-Geniez; Du Paty de Clam; séances de la société ; le con
bonne; conférences; erratum; les Vivier; Ëléonore de Garj
Actes d'âtat civil. — Décès : Bouet du Portai, Doinet, Jol^
fontaine (Thomas), Legrand (Martin), Veyre. — Mariages : A
guérite de Sartre, Carrière et Renée Burgclin, Parât et Jeanni
caume et Marie-Louise Gaillard, Salle et Noémi Prévôt.
A TRAVERS LES péRiODiQUEs : UAnnuairc du conseil héraldi
châtaignier; Louis- Philippe ; VAixiade; Le drapeau du 6" de li(
Livres ET revues : Le Carmen sœculare; LVglise de Paris pe
lulion; Etat de la France en 1614; L'Espagne et la France
Benoît.
Variétés: Le chansonnier de Piis ; le dîner de la Cagouill
Soubize et Mortaigne.
Archéologie : Monnaies des Santons ; Lettre de Chaudruc d
Bibliographie : JU-LE.
REVUE DE LA PRESSE
Ont publié le sommaire du n° du 1*' mars: L'Ere
Cognac et VEcho de Jonzac du 6, Y Echo rocheh
Bulletin religieux du 19 et la Voix de Saintonge di
Le Progrès du 4 mars a reproduit rarticle Les
Clam.
Là'Echo rochelais du 19 mars a reproduit la noi
Fouras devenu La Palliée sur une carte de France.
Le Polyhiblion de février signale la « très curi
piquante et trop courte notice de M. le baron de L
sur Le marquis de Montalem,bert et son second mari
à 25 exemplaires de la Revue de Saintonge.,. »
Tome XYUI, 3* UTraiiOD. — Mai 1896.
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- 146 —
Les Tsiblettes des deux Charentes du 5 mars: « Le derniernu-
méro de la Revue deSsiintonge et d'Aunis consacre une notice
très précise à la famille du Paty de Clam, ce qui nous permet de
compléter ce que nous avons déjà dit à ce sujet. Il résulte de ce
travail de M. Louis Audiat que le lieutenant-colonel Ferdi-
nand du Paty de Clam, dont on a si souvent parlé au cours des
procès Dreyfus et Zola, est le petit-fils de Louis-Marie-Adrien-
Jean-Baptiste du Paty de Clam, président de chambre à la courde
cassation, et le fils du général Antoine-Amédée du Paty, marquis
de Clam, mort en 1887. Les fiefs du Paty et Clam sontbien situés
en Saintonge, et les armes de la famille sont : D'argent au chevron
de gueules surmonté d'un croissant de sinople accompagné de
deux quintefeuilles de gueules en chef et d'un lion passant de
même en pointe.
La même revue mentionne aussi avec éloge la thèse de doc-
torat ès-lettres de M. P. -A. Brun, censeur au lycée de Roche-
fort : Savinien de Cyrano-Bergerac, et dans laquelle l'auteur
démontre péremptoirement que le héros de la très belle comédie
de M. Edmond Rostand n'est pas gascon le moins du monde, le
Bergerac qui lui valut son surnom se trouvant en Seine-et-Oise,
et non point dans la Dordogne. »
Le Bulletin de la société historique et archéologique du Pé-
rif/orJ (janvier 1898, p. 32), reproduit par le Journalde /a Dordogne
du 18 mars, note le passage de notre livraison de novembre,
p. 401, où est rappelé le brefdu pape Léon XIII, du l" juillet 1897,
qui, en érigeant en basilique mineure l'église cathédrale de Pé-
rigueux, parle du corps de saint Front, baptisé par saint Pierre,
a Que va dire M. l'abbé Duchesne, directeur de l'école française
» d'archéologie de Rome, de cette affirmation ? Et combien elle
» va réjouir M. le chanoine Arbellot ! Il faut rapprocher ce
» texte du texte de Grégoire de Tours disant saint Eutrope en-
» voyé par saint Clément » ; — et, page 430, est analysée une
étude de M. l'abbé Mondon, curé de Chazelles, Notes historiques
sur la baronnie de Marthon en Angoumois^ qui contiennent
les noms d'un certain nombre de familles périgourdines.
L'Annuaire du conseil héraldique de France dit, page 373,
du tome xxv des Archives : « Ce beau volume de 500 pages est
consacré tout entier à la publication d'une magistrale étude de
notre savant collègue Louis Audiat, étude que nous recomman-
dons très vivement à l'attention de tous nos amis : L'instruction
pnmaireflaïquejgratuite^obligatoire) avant 1789. EUenousmon'
tre la diffusion de l'instruction encouragée, suscitée par les évo-
ques, les rois, les seigneurs, les grands bourgeois, a toutes les
époques de notre histoire. Il y avait, en 1689, à La Rochelle, 36
écoles laïques. La royauté en subventionnait un grand nombre
et intervint, par des édits, pour contraindre les parents à envoyer
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leurs enfants à Técole. La liberté d'enseignement était partout;
ouvrait école qui voulait. Il y en avait de gratuites dès 1 an 843,
et le concile de Malines fulmina contre les parents qui
geaient l'instruction de leurs enfants. La noblesse, au
généraux de 1560, réclama l'instruction obligatoire. Mail
lire tout entière cette œuvre infiniment érudite ; en somr
réduit probativement à néant une des thèses chères aux
saires de la France d'autrefois, et c'est un noble et sign^
vice rendu une fois de plus par Louis Audiat à la vraie
et à la vérité historique. »
Le même ^Innitaire s'exprime ainsi, p. 410, à propc
Revue de Saintongeetd'Aunis: «L'éloge de cettesavant
n'est plus à faire. Dirigée par notre honorable collègue, ^
Audiat, elle constitue, pour la Saintonge et l'Aunis, un v<
trésor que chaque année voit s'accroître, et dans lequel
toriens, les archéologues et les héraldistcs puiseront d
breux et utiles renseignements. »
Ont rendu compte de la soirée du 5 mars et de la con
de M. Mousset : Le Nouvelliste de Bordeaux du 8, repro(
le Courrier de la Vienne du 13 :
« Une charmante soirée était offerte samedi dernier
société des Archives historiques de la Saintonge et de l
L'assistance des plus nombreuses a acclamé pendant un
et demie le très distingué conférencier, M. Mousset, avo
cour d'appel de Poitiers, qui a parlé de la chanson fran
» M. Mousset a tout d'abord rappelé les origines du c
Egypte, en Chine, en Grèce, qui semble être la patrie p;
de notre chanson française. Successivement il a étudié
sion de toutes ces chansons qui firent la fortune du ba
Germanie, des trouvères et des jongleurs.
» Après avoir analysé ces différents genres, M. Mouss
de la complainte et arrive à la chanson licencieuse du (
tième siècle. Il termine son étude historique par quelqu
sur Déranger, Dupont, Nadaud et Jules Jouy, dont il a é
et un peu le collaborateur.
» M. Mousset parle ensuite de la chanson saintongeai
il passe en revue les différents types : chant par onomj
chansons de guerre et de marche, chansons idylliques
sons à boire, berceuses. Par de nombreuses citations, \
set donne à ses auditeurs une juste idée de ces divers g
termine en faisant remarquer que son étude est au fo
sérieuse qu'elle ne le paraît tout d'abord : car rien n'est
rent de ce qui révèle le véritable tempérament de notre
Les Tablettes des deux Charentes du 12, le Progrès
VEcho rochelais du 16 :
« Dans l'intéressante conférence qu'il a faite, same
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société des Archives historiques de Saintonge et d^Aunis,
M. Mousset, avocat à Poitiers, a passé en revue la chanson fran-
çaise et particulièrement les rondes, les chansons de guerre et
de marche, les chansons à boire et les berceuses de la Sain-
tonge. D'après lui, le refrain populaire : Va-Ven voir s'ils vien-
nentj Jean I aurait pour auteur le chansonnier de Piis, du Port-
Tublé, près Saintes. Le conférencier, qui est doué d'une très
agréable voix de baryton, a dit plusieurs vieux airs, en s'accom-
pagnant au piano. Son succès a été vif en tout. »
Le Conservateur et la Seudre de Marennes du 13 :
a Présenté au public par léminent président de la société,
Jp M. Louis Audiat, l'orateur a, dès les premiers mots, captivé
!$ l'auditoire par sa parole ardente. Le sujet choisi est la chanson
jv française et le conférencier en donne les origines, les différents
^^ genres, les adaptations, les signiGcations.
» Mention spéciale est faite de la chanson saintongeaise, dont
i notre excellent confrère IIus, aux applaudissements de tous,
'J détaille finement quelques échantillons.
» De chaleureux applaudissements ont salué, à plusieurs re-
prises, cette remarquable conférence. M. Mousset ne s'est pas
contenté de s'y montrer à tous comme un brillant orateur, mais
encore comme un véritable artiste. Doué d'une agréable voix
de baryton qu'il manie admirablement, il a chanté divers spé-
cimens de chansons, en s'accompagnant sur le piano. Il a été
très applaudi dans nos vieux airs si pleins de poésie et de dou-
ceur naïve.
j> Voilà une brillante et bonne soirée, un éclatant succès de
plus à l'actif de la société des Archives historiques de la Sain-
tonge et de iAunis, »
Le Moniteur de la Saintonge du 10 :
« Jamais la salle des réunions n'avait présenté un aspect plus
délicieusement séduisant et varié. Dans cette assemblée vérita-
blement choisie, outre de nombreuses dames, on voit des repré-
sentants de l'armée, de la magistrature et du barreau, des no-
tabilités commerciales, etc.
» M. Mousset rappelle en commençant les circonstances dans
lesquelles il est entré dans la société des Archives histori-
ques. C'était, dit-il, par un^ chaude journée, journée de can-
tiques, journée de chants joyeux. Il avait gardé si bon souvenir
de l'accueil qui lui fut fait à Saintes, qu'il accepta d'enthousias-
me la proposition du président. Puis, répondant au délicat com-
pliment de M. Audiat, il se demande s'il peut bien distinguer
en lui le poitevin et le saintongeais, tant il sent que tous les
cœurs battent à l'unisson. *
» L'orateur commence son étude très documentée sur la
« chanson française ». Il rappelle les origines du chant en Egypte,
en Chine, où l'on trouve de la musique notée 2.700 ans avant
l'ère chrétienne. C'est la Grèce qui semble être la mère de
notre chanson française. Suit une comparaison entre la chanson
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du Linos chez les Grecs et la chanson du Bourlot dont l'orateur
raconte le pittoresque cérémonial. Puis, nous assistons succes-
sivement à l'éclosion de toutes ces chansons qui faisaient autre-
fois la fortune du bardit en Germanie, des trouvères et des jon-
gleurs.
» M. Mousset analyse ces différents genres, parle de la
plainte et arrive à la chanson licencieuse, mais élégan
xviii® siècle. 11 salue, en passant, un saintongeais chanso
Depiis, du Port-du-Blé, près Saintes, l'auteur de Va-Ve
s'ils viennent, Jean...
» Quant à la chanson saintongeaise, il en ramène les t;
cinq catégories : 1** le chant par onomatopées; 2° les cha
de guerre et de marche; 3° les idylles; 4° les chansons à
et 5** enfin, les berceuses.
» Les chants par onomatopées, ainsi appelés par Cl
fleury, se composent de cris, d'interjections, n'ayant j
sens : vireli, dig don, ton ton laine, rataplan, Ion Ion ia,
hioup, hioup, etc. Les auteurs les plus consciencieux déc
ne pouvoir expliquer l'origine de ces cris. M. Mousset dén
très clairement que ces onomatopées ne sont que des imit
plus ou moins parfaites d'instruments de musique.
» Il recherche aussi le sens du geste appelé « applau
ment ». Et par des exemples tirés des spécimens de l'art
tien, notamment à Thèbes, sous le règne de Rhamsès IIÏ,
vie de saint Faro, évêquc de Meaux, d'après l'historien 1
gaire, des monuments de l'histoire grecque, il prouve que
plaudissement est une forme du chœur qui accompagne le
teur, et par le rythme s'associe à sa pensée. Puis, M. M(
donne de curieux exemples par onomatopées, notamm(
Varrodage vendéen.
» A ce moment, il suspend sa conférence pour laisser ]
rôle à M. Hus, qui débite, avec infiniment d'humour etd'ç
deux ravissantes pièces en patois saintongeais.
» M. Mousset commence la seconde partie de sa confd
par les chansons de guerre ou de marche, en passant un ce
griffe vivement allongé à Técole naturaliste du puant Zol
effet, la chanson pimpante et coquette ne peint-elle pas a\
charmantes couleurs les hommes et les choses, témoin
jolie marche :
Un jeune tambour revenant de la guerre.
» Cette chanson est connue, elle a été publiée. Une secon
succède, celle-ci inédite :
Voyez-les tous dessus les rangs,
Les caporaux et les sergents.
» Malgré ce bon général Poilloiie de Saint-Mars, on n(
jamais de chanson de marche vraiment poétique, et rien r
trônera :
J'ai brossé deux fois le pantalon du caporal.
Ah ! si le caporal, il savait çà.
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nen
uen encore
150 —
Où est Michaud, il est en haut.
Où est Thomas, il est en bas.
Ma culotte n'a qu'un bouton.
Déroulède fait des choses exquises. C'est, du reste, presque
laintongeais. Mais, dans cent ans, son œuvre aura été envahie
la broussaille de l'imagination populaire.
L'idylle. Deux pièces inédites : L'une dont la musique distin-
e doit avoir pour auteur un poitevin, soit Lambert, maître de
pelle de Louis XIV, soit Pierre Santerre, chansonnier hugue-
du xvi" siècle. Cette chanson peut s'intituler :
Colin et Colinette.
La seconde est alerte et pimpante. Le refrain qui revient
grement est :
Allez, allez.
Tenez-vous droite,
Et ne vous laissez pas tomber.
La troisième est plus prétentieuse, elle vise au sentiment :
Dessous le laurier blanc
La belle se promène.
Enfin, pour finir, M. Mousset trouve une berceuse qui est en
ne temps une chanson à boire, ce qui prouve, dit-il, que,
s ce pays de Saintonge où la vigne est généreuse, les mères
lent de bonne heure apprendre à leurs nourissons à être de
5 citoyens et de solides buveurs :
Buvons
Et ne mettons pas d'ève, disons
Que le vin pur est bon.
En terminant, l'orateur dit que cette étude est plus sérieuse
îlle ne paraît tout d'abord, que rien n'est indifférent de ce qui
îîle le véritable tempérament de notre race, p^ircc que cela
îuscite les traditions, unit tous les cœurs et nous permet
si de faire face aux étrangers et aux cosmopolites qui nous
ahissent chaque jour davantage.
De chaleureux applaudissements ont salué, à plusieurs re-
jes, cette remarquable conférence qui marquera d'une pierre
nche nos réunions de Tannée. M. Mousset ne s'est pas con-
Lé de se montrer à nous comme un brillant orateur, mais
orc comme un véritable artiste. Doué d'une fort agréable
!C de baryton qu'il manie admirablement, il a chanté divers
cimens de chanson en s'accompagnant sur le piano. Il a été
; applaudi dans nos vieux airs si pleins de poésie et de dou-
r naïve.
Pour finale, la société chorale la Lyre saintaise sl par-
ement exécuté la « Chanson de Taillebourg », vieille de 600
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-. 151 -
ans. Nos vaillants chanteurs ont recueilli, à leur tour, des ap-
plaudissements bien mérités qui s'adressent d'abord à leur
habile et zélé directeur, M. Ménard.
VIndépendant de la Charente- Inférieure du 1" : « C'est
alors une causerie intéressante, grâce au charme de parole du
conférencier ; le public le suit dans son long voyage à travers
les premiers âges, pour rechercher les origines de la chanson
dont il montre la naissance au sein des beaux paysages de la
Grèce antique, à la fin des moissons, comme une manifestation
reconnaissante envers la divinité dispensatrice des biens de la
terre ; puis sa dispersion par le rayonnement du génie grec, et
enfin son importation en Gaule par la colonie phocéenne.
» Cette première partie de la conférence a été un exposé bril-
lant et mouvementé de l'historique delachanson, que l'auditoire
a écouté avec la plus grande attention.
» M. A. Hus, si connu et apprécié du public saintais, est
venu dire la poésie patoise : « Ine peurcession peur fère mouil-
ler. »
» Rarement les qualités de finesse et de naturel de notre com-
patriote ont été mieux mises en valeur, et les ris et les applau-
dissements qu'il a provoqués ont dû lui prouver, mieux que
nous ne saurions l'exprimer, tout le plaisir éprouvé par les
auditeurs. La fable de La Fontaine, par Piâre Marcut, qui lui a
été demandée, n'a pas eu moins de succès.
» M. Mousset établit la parenté évidente des a Linos » avec les
chansons des moissonneurs du Poitou, accompagnées du sacri-
fice du coq poursuivi à travers champs et taillis et destiné aux
agapes usitées en pareille circonstance.
» Voici venir la chanson satirique du xvii® siècle; avec le xviii®
apparaît Favart, la note licencieuse, l'idylle où, renversant les
rôles, la bergère audacieuse poursuit le berger timide ; enfin,
c'est la période révolutionnaire avec la chanson ou cynique ou
héroïque, et les modernes parmi lesquels je cite au hasard de
ma mémoire: Déranger, Dupont, Désaugiers, Nadaud, Dérou-
lède, Jouy et bien d'autres que j'oublie ; chaque nom suivi d'une
appréciation critique ou d'une anecdote toujours en situation.
«Théories ingénieuses, étroitesse des relations entre la chose
et les paroles, interprétation musicale des applaudissements,
classement en chants par onomatopées, chansons de guerre ou
déroutes, idylles, chansons à boire, berceuses, etc., c'est une
succession ininterrompue d'aperçus spirituels qu'on ne se lasse
pas d'entendre et que soulignent les applaudissements d'un pu-
blic séduit par tant d'érudition alliée à tant de bonne grâce. A
chaque instant la conférence est interrompue par Texécution au
piano d'une chanson citée comme exemple à l'appui des théories
émises.
» C'est ainsi que nous entendons chansons de route, airs sans
parole du Poitou, berceuse saintongeaise avec paroles de chan-
sons à boire, etc., musique inédite ou rétablie telle qu'elle
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— 152 —
était ou devait être à l'origine ; le tout chanté d'une voix bien
timbrée, tour à tour martiale et caressante.
» Heureux homme que M. Mousset qui, pour séduire et char-
mer, possède une variété de qualités aussi rares ! Son succès a
été complet.
» M. Audiat adresse les remerciements les plus chaleureux à
MM. Mousset, Hus et à la « Lyre saintaise », avec la certitude
d'être l'interprète de toutes les personnes présentes. »
CHRONIQUE DE LA SOCIETE
Séance du 1" mars 1898.
Admission de nouveaux membres.
La séance publique est lîxée au 5 mars. Détails relatifs à cette
séance.
Séance publique du 5 mars.
Voir plus haut pages 147 et ci-après 157.
Séance du 20 avril.
Lecture et adoption des procts-verbaux des C février et 1"
mars.
Admission de nouveaux membres.
Lettre de M. Achille Luchaire, professeur d'histoire du moyen
âge à la Sorbonne, qui demande pour ses élèves quelques ou-
vrages se rapportant à cette période.
Lettre du ministre de l'instruction publique annonçant une
subvention de 400 francs à la société.
L'excursion annuelle de la société aura lieu à Saint-Emilion,
en commun avec la société des Archives historiques de h
Gironde, On propose à nos confrères le 21, 24 ou 25 mai.
Le président rend compte du congres de la Sorbonne et an-
nonce que désormais les réunions auront lieu alternativement
dans une ville de province et à Paris. Après examen, il est dé-
cidé qu'on écrira au ministre pour demander le statu quo. (Voir
page 161.)
AVIS ET NOUVELLES
Par décision du 21 mars, M. le ministre de l'instruction pu-
blique a accordé à la société des Archives historiques de h
Saintonge et de VAunis une somme de 400 francs pour l'aider
dans ses publications.
Par arrêté (15 avril) du ministre de l'instruction publique et
des beaux arts, notre confrère, M. le docteur Paul Fabre, mem-
bre de la société des sciences médicales de Gannat, correspon-
dant de l'académie de médecine, à Commentry (Allier), a été
nommé officier de Tinslruction publique.
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— 153 —
Par décision de Mgr l'évêque de La Rochelle et Saintes (19
mars), notre confrère, M. Tabbé Gabriel Jeandeau, licencié es
lettres, directeur de la division ecclésiastique et professeur à
l'institution Notre-Dame de Recouvrance de Pons, a été nommé
chanoine honoraire de l'église cathédrale de La Rochelle.
Le xxvi^ volume des Archives a paru. Prière à nos confrères,
s'ilâne l'ont fait, de retirer leur exemplaire chez nos dépositaires.
Le 24 mai prochain, la société des Archives historiques de la
Sâintongeetde lAunis îersi son excursion annuelle à Saint-
Emilion (Gironde), à 8 kilomètres de Libourne.
Tout le monde connaît, au moins de réputation, cette singulière
ville, avec les ruines de son château fort bâti par Louis VIII,
son église de 32 mètres de long taillée dans le roc, la grotte
et la fontaine de saint Emilion, Téglise paroissiale ornée
de verrières du xv' siècle, ses couvents des dominicains et des
cordeliers, ses maisons et ses remparts du xiii® siècle, portes et
tours, ses immenses grottes, ses souvenirs des Girondins, etc.
La société des archives historiques de la Gironde se joindra à
nous pour nous faire visiter toutes ces curiosités.
Le train à prendre est celui qui arrive à Bordeaux à 9 h. 18
du matin. Départ de Bordeaux, gare de La Bastide, à 11 h. 5;
arrivée à Saint-Emilion à midi 23. Déjeuner en commun. Visite
de la ville. Départ à 6 h. 54 ; de Libourne à 8 h. 56 ; de Bordeaux
à 10h.20du8oir; arrivée à Saintes, 12 h. 23; à La Rochelle, 1 h. 56.
Nos confrères qui désirent prendre part à cette excursion sont
priés de se faire inscrire avant le 19 mai.
Sur le rapport remarquable de notre confrère, M. le comte
Anatole de Bremond d'Ars, le conseil général du Finistère, dans
sa séance du 20 avril, a voté une somme de 200 francs pour le
cinquantenaire de Chateaubriand, dont les fêtes auront lieu le
9 août.
La Revue du Nivernais de février et de mars publie Une vic-
time de la Révolution^ Jacques-Sébastien-Louis Dubois, prési-
dent de la chambre des comptes de NeverSj par M. Louis Audiat.
La Croix de Saintonge et d'Aunis du 17 avril publie,
signé Groixmare, un article André Lemoyne, à propos de
rétude de M. Gabriel Audiat sur notre charmant compatriote.
Le Journal des voyages (n<» 67, 13 mars 1898) a publié l'Inero-
duction par Emile Levasseur, de l'institut, à une série d'études.
Notre France, sur les différentes villeset régions de notre terri-
toire, qui seront faites par MM. Gustave Regelsperger, Edmond
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— 154 —
Neukomm avec les dessins de G. Fraipont et les cartes de Ba-
ez. L'article d'ensemble sur le département sera de M. Re-
perger. En effet, le numéro 68 contient Le ferrifoire de Bel-
, par MM. Regelsperger, Neukomm et Jean de Corvey, et le
léro 79, Département de Meurthe-et-Moselle, Nancy, parles
nés.
ans le numéro du 26 mars de la Revue encyclopédique est
si un article de M. Gustave Regelsperger, La politique
se (1897), et dans la Revue générale du droit international
embre et décembre 1887), une étude. L'affaire de Costa-
i Pachet et la sentence arbitrale de M. de Martens.
Dtre confrère, M. Paul d'Estrée, a inséré dans le Journal
voyapes {n? 76, 13 mars) le récit d'Une procession de captifs
785, a Paris, qui fut probablement la dernière exhibition de
enre.
3tre confrère, M. le marquis de Granges de Surgères, con-
e à publier dans la Revue historique de l'ouest (janvier 1898),
Notes d'état civil et historiques extraites des paroisses de
rondissement de Nantes, dont les archives ont été détruites
dant la révolution.
Dtre confrère, M. Antoine Duplais des Touches, a publié,
j la Lune de Fouras du 6 mars, Histoire fourasine conteni-
iine. Les halles et les droits de placage à Fouras. Série de
ms.
î 6 mars, a paru, à Saintes, à l'imprimerie Gay, ÏUnion
iblicaine de la Saintonge, hebdomadaire, rédigée par
larcel Roy, ancien rédacteur en chef du Libéral de la Ven-
rédacteur du Vrai peuple de Saintes.
a janvier 1898, a paru le 1®'' numéro de la Gazette charen-
3 politique et littéraire, in-folio à 3 colonnes, 4 pages, im-
lée à Saintes par Chassériaud. Abonnement par an : 4 fr.;
Dis, 2fr. 50; un numéro, 10 centimes, chez M. A. Vincent,
cteur gérant, à Ecoyeux, par Saint-Hilaire de Villefranche.
)tre confrère, M. Louis Delavault, secrétaire d'ambassade,
î réélu président de la société des anciens élèves de l'école
sciences politiques et élu membre du conseil d'administra-
de la société de géographie commerciale. D'autre part, par
et rendu sur la proposition du ministre des affaires étran-
s, il a été nommé membre de la commission chargée d'exa-
3r plusieurs des questions soumises à l'arbitrage du prési-
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dent de la république par les présidents de Costa-Rica et de
Colombie, et rapporteur près la commission des indemnités
haïtiennes.
En annonçant la construction d'un nouveau théâtre à Paris,
VAlhambra, dans l'ancienne rue des Morfondus, aujourd'hui rue
d'Anjou, le Gaulois du 14 mars dit que va disparaître l'hôtel
que le président Talon s'y fit construire et qu'il afferma à la
princesse de Bauffremont, sa vie durant, pour la somme, une
fois payée, de cent mille livres. Cette demeure, dont on peut
encore admirer les gracieux motifs de sculpture, resta longtemps
la propriété de la famille d'Aligre ; elle appartenait, dans ces
dernières années, à M"° Moitessier. C'était, avant la révolution,
un centre artistique assez animé : Dufrénoy et sa femme, musi-
ciens attachés à la maison d'Orléans, la basse Schmesca, le
peintre d'Hancarville, Eckard, dessinateur et musicien, en fai-
saient une académie au petit pied. C'est sous ce toit aussi
qu'est né le comte de Saint-Geniez, auteur dramatique et jour-
naliste aux belles heures de la restauration. Voir pour les Saint-
Geniez la Revue du 1" janvier 1898, t. xviii, p. 29.
La. statue de Montyon. — Dans une note du 26 février, le
Gaulois, à propos des travaux prochains de restauration en
l'église de Saint-Julien le Pauvre, à Paris, nous apprend que
cet antique sanctuaire — « c'était déjà une basilique au temps
de Grégoire de Tours » — contient la statue monumentale du
célèbre philanthrope Auget de Montyon, qui fut intendant d'Au-
vergne (1767), puis de Provence et de La Rochelle, en 1773.
Dans sa séance du 25 mars, l'académie des inscriptions et
belles lettres a élu académicien libre M. Henri Thédenat, prêtre
de l'oratoire, président de la société des antiquaires de France,
auteur d'ouvraçes archéologiques, notamment Inscriptions ro-
maines de Fréjus et Cachets aoculistes romains avec M. Héron
de Villefosse, Antiquités romaines trouvées à DeneuT;re,et tout
récemment d'un volume, Le forum. }A. Thédenat est né en 1844
à La Rochelle où son père, Guillaume Thédenat, était professeur
au lycée.
Au concours ouvert pour des monographies de communes ru-
rales, la société des agriculteurs de France a décerné une mé-
daille d'argent à celles de Chambon et des Touches de Périgny.
Dans sa séance du 4 avril, le conseil municipal de La Rochelle
a alloue une somme de 500 francs h un jeune peintre, M. Désiré,
originaire de La Rochelle, pour laider dans ses études.
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— 156 —
Le !•' numéro de la Revue claire^ février 1898, contient un
article, fîafd'i4f, où l'auteur, M. Jehan Marchadier, de Château-
neuf (Charente), décrit le passage de la pointe du Chapusau
Château d'Oleron. Il y a un frontispice un peu énigmatique,
comme certaines pages do la Revue^ dessiné par Bionviile,
pseudonyme de M. Boilevin, de Saintes, étudiant en médecine.
La 2® livraison de la Revue (mars 1898, page 88) a signalé
Terreyr de la carte du Petit journal : le dessinateur A. Guibal
place le port de La Palliée à Fouras, vers Tembouchure de la
Charente. Cette maladresse géographique se répète de tous cô-
tés et maintenant on peut lire la création de l'ingénieur Bouquet
de La Grye à la place du Port des Barques, dans la car^e de
Franco pour les magasins du Bon Marché, maison Aristide
Boucicaut.
La Revue des autographes de mars (Eugène Charavay, 34,
rue Faubourg-Poissonnière, Paris) annonce la vente des pièces
suivantes : 1** Lettre de Jean Mauduit de Larive, célèbre tra-
gédien du xviii* siècle, correspondant de l'institut, né à La Ro-
chelle en 1747, mort en 1827, à M"*® Olzi (Montlignon, Seine-et-
Oise, 19 novembre 1815), comme maire de Montlignon, au sujet
de la garnison excessive imposée à son villaee (2 pages in-4";
15 francs) ; 2* de Charles de Rohan, prince de Soubise, maré-
chal de France, fameux par la défaite de Rosbach, une pièce,
signée à Paris le 25 août 1749, relative à une requête de Jean-
Baptiste-Mathieu Oursin, seigneur de Soligny(une page in-f*»;
8 francs) ; 3^ une lettre (Rochefort, 15 mars 1785) de Jean-Claude,
marquis de Redon, intendant de Rochefort, puis de Brest, à l'in-
génieur Brémontier (une page et demie, in-4**; 5 francs).
Au sujet des du Paty — que le Gaulois du 15 janvier dernier
qualifiait d'irlandais (voir Revue de Saintonge et dVlunis,
1®*^ mars 1898, p. 116) — je puis vous dire que Le Paty se trouve
dans la commune de Mortiers, cité dans la carte d'état major,
cote 74, à moitié chemin entre Ozillac et Mortiers, du côté droit
de la Sévigne. Il est situé entre deux villages appelés Clion.
Le château de Clam est situé tout à côté de Lussac, déman-
telé, ruiné, partagé entre trois propriétaires, sans aucun carac-
tère artistique, genre xviii* siècle, cour carrée, fermée par un
porche à fronton. Dans l'angle extérieur ouest se trouve une
guette en forme de poivrière. Il porte le nom de château de
Clam, bien qu'il soit situé à l'extrémité de la commune de Saint-
Georges de Cubillac. Un chemin rural le relie directement au
bourg de Clam. C'est là l'ancien château, rebâti, des Salles de
Clam, siège de lachâtellenie de 1335, partage de Jonzac entre
Pctronille et Marguerite de Mosnac, nièces de Bertrand de La
Roche-Andry, seigneur de Jonzac. Au mois de septembre 1878,
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- 157 -
le général du Paty, père du commandant d'état-major, étant
venu à La Barrière, se fît conduire au Paty et au château de
Clam. C'est pourquoi je puis vous dire qu'il considérait le Paty
comme le fîef dont sa famille tirait son nom.
Tout cela n'a rien à voir avec les Mac et les C des Irlandais.
B. DE CUGNAC.
SOIRÉE DE LA SOCIÉTÉ DES a ARCHIVES »
La société des Archives a donné, le 5 mars, une séance
publique où l'on a entendu M. Félix Mousset, avocat à la cour
d'appel de Poitiers, ancien conseiller général. Au bureau sié-
geaient : MM. Louis Audiat, président; le baron Amédée Oudet,
vice-président; Léon Termonia, secrétaire; Jules Gaudaubert,
trésorier; Justin Laurent, premier adjoint au maire de Saintes.
Le président ouvre la séance et s'exprime à peu près en ces
termes :
» Quand, au xvi® siècle, les poètes delà Pléiade — pardonnez-
moi, mesdames, ce souvenir classique — formèrent le projet d'en-
richir la langue, ils n'hésitèrent pas à déclarer que, si, pour
rendre toutes les idées, exprimer tous les termes dont on avait
besoin, le français ne suffisait pas, il fallait avoir recours au
poitevin, au gascon. Les Saintongeais suffisaient bien à remplir
nos séances annuelles, et pourtant nous avons élargi notre cercle
et jeté un appel au dehors : ce dehors, ce sont les limites de l'oc-
troi de la ville de Saintes ; et, monsieur, vous avez aussitôt ré-
pondu : Me voilà.
» M. Félix Mousset, avocat à la cour d'appel de Poitiers, n'est
pas un étranger dans notre chef-lieu de cour d'assises. Il a ici
des relations fortamicales.il fait partie de la société des Archives
avec tous ceux que réunissent le goût commun des choses de
l'esprit, l'étude de l'histoire locale et l'amour de la patrie sain-
tongeaise. En outre, c'est à Marennes qu'il a pris l'ange du
foyer domestique. Quels liens plus forts le pouvaient faire notre
compatriote? Nous avons donc une fois de plus fait appel à son
dévouement, et bien fait. Vous le voyez, la salle, assez grande
ordinairement, se trouve aujourd'hui trop petite. Peut-être,
mais ce n'est que l'ombre d'un soupçon, peut-être chez vous,
mesdames, y a-t-il le désir de la fîlie d*Eve, curiosité de voir un
visage nouveau, au lieu des figures accoutumées. La réputa-
tion du conférencier suffirait ; Marennes n'a pas le privilège de
se réjouir de sa parole, et M. Mousset s'est fait entendre plusieurs
fois à Saintes.
» La semaine dernière, il était à Niort, où il traitait des inté-
rêts commerciaux, toujours prêt dès qu'il s'agit de faire le bien.
Dans des circonstances délicates, il a montré que chez lui
l'orateur n'était pas cette cymbale aux sons retentissants, mais
vides, et qu'il y avait sous la toge un cœur viril, un homme d'éner-
gie. Ah messieurs ! dans un moment où des orateurs célèbres met-
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— 158-
tent leur éloquence au service des causes mauvaises, anlipa-
triotiques, il est bon, il est doux, il est réconfortant de voir des
orateurs qui font passer avant tout l'honneur, virius posi num-
mos; qui, dans leur vie d'avocat, même avant leur talent, avant
leur éloquence, mettent Thonnôteté, la conscience, Dieu et la
patrie.
» A ces qualités M. Mousset joint des talents qu'on voit rare-
ment réunis; il est poète, il est compositeur, il est maestro. Il
fait à la fois les paroles, la musique et exécute le tout. Vous ju-
gerez de son talent d'artiste. Il nous dira les vieilles chansons
poitevines et saintongeaises.
» Et comme il s'agissait de chansons, il y en avait une qu'on
ne pouvait oublier; elle est la plus ancienne que nous ayons
(1242) ; c'est la chanson de la bataille de Taillebourg, composée
dans les huit jours qui suivirent la célèbre bataille. Vous savez
— je parle de ceux qui lisent la Eeuue de Saintonge — comment
ces couplets, cherchés inutilement par Legrand d'Aussy pour
son recueil de chansons patriotiques, furent trouvés à Modène,
juste au moment où la société des Archives préparait la fête de
Taillebourg, publiés par M. Antoine Thomas, professeur à la
Sorbonne, mis en musique à notre prière par M. Wekerlin, et
orchestrés, pour la musique du régiment, par M. Tilly, l'habile
chef de musique du 6® de ligne.
» Après certaines difïîcultés, je m'adressais à l'orphéon de
Saintes ; il s'agissait de bataille, de saint Louis, de Taillebourg,
des Anglais vaincus, pourchassés : « A moi la Lyre. » Et tous
ces braves musiciens répondaient : « Présents !» Et la chanson
de Taillebourg de 1242 fut chantée à Taillebourg six siècles et
demi après qu'elle eut été composée. La Lyre saintaise, sous
son dévoué et habile chef, M. Mesnard, a bien voulu nous en
faire ce soir une troisième audition ; elle l'avait aussi chantée
aux Canadiens pour les fêtes de Champlain.
» La fête n'eut pals été complète, si, puisqu'on parle de chan-
sons saintongeaisefe, nous n'avions pas eu M. Alexandre Hus
pour nous dire quelques patoiseries qu'il dit si bien. Au nom de
la société, en votre nom, mesdames et messieurs, j'adresse nos
plus vifs remerciements à ces messieurs. »
Après quelques mots de remerciements, M. Mousset fait This-
torique de la chanson et, pendant une heure et demie, captive
son auditoire par sa science profonde, ses aperçus nouveaux,
ses idées originales et ses chants. Voir plus haut, page 147, les
divers comptes rendus.
Comme intermède, M. Alexandre Hus récite et mime au mi-
lieu des éclats de rire la pièce de M. Phelippeau, Ine peurces^
sion peur fère mouiller j publiée dans la Revue de Saintonge,
t. xvii, page 132.
Pour terminer la séance, la Lyre saintaise a chanté la chan-
son de Taillebourg :
Dieu, gardez-nous le seigneur des François,
Alphonse et Charle et le comte d'Artois.
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— 159 —
Voir paroles et musique dans la Revue, tome xii, page 342.
Le président remercie tous ceux qui ont bien voulu prêter
leur concours à cette soirée et s'adressant à l'orateur musicien :
« Vous nous avez appris comment jadis le chœur antique accom-
pagnait la mélopée en marquant la mesure avec les mains et
vos auditeurs ont témoigné par cette façon technique tout le
plaisir que vous leur avez causé. Vous nous avez montré, avec
quel charme ! la valeur de nos vieilles chansons. Aussi je traduis
le sentiment général en vous disant : Revenez, revenez nous en
chanter encore (1). »
LE CONGRÈS DE LA SORBONNE EN 1898
Le congrès des sociétés savantes à la Sorbonne, et des beaux-
arts à récoie des beaux arts, a eu lieu, comme les années précé-
dentes à Paris, pendant la semaine do pàques. La société des
Archives y comptait plusieurs membres : MM. Audiat, Anatole
de Barthélémy, Emile Biais, Dangibeaud, Dast Le Vacher de
Boisville, Léopold Delisle, le marquis de Granges de Surgères,
Georges Musset, Alfred Richard.
A la section d'histoire et philologie où ont été assesseurs
MM. Musset, de Boisville et Alfred Rix^hard, M. Anatole de Bar-
thélémy présidant, M. de Boisville a lu un travail, Un registre
de baptême de protestants de Castelmoron d'Agenais, dont le
Journal officiel du 14 avril, dit: « Les ciémenls de ce travail
sont extraits d'un registre déposé aux archives départementales
de la Gironde et contenant les baptêmes faits du 30 juillet 1634
au 24 septembre 1662. Le nombre des actes de ce registre est de
1.393 pour une période de vingt-huit années. Ils furent rédigés
pour la plus grande partie par le pasteur Pierre Labarre. M. de
Boisville signale l'importance des registres des protestants
déposés aux archives de Bordeaux pour Thistoire des fa-
milles appartenant à ce culte qui habitaient cette ville au xviii®
siècle ; il rappelle le rôle important joué par elles au point de
vue commercial, littéraire etpolitique, tout particulièrement au
début de la révolution, et la tolérance dont elles étaient l'objet de
la part des pouvoirs publics, parlement, intendance et munici-
palité. M. de Boisville montre l'utilité de ces registres pour
l'histoire de lart, la biographie des artistes, sculpteurs, archi-
tectes, peintres, fondeurs de cloches, etc., et cite plusieurs do-
cuments intéressants extraits de ces registres ; au point de vue lit-
téraire, le chercheur peut y découvrir parfois de curieux actes,
comme le démontre la découverte de la preuve irréfutable du
séjour de Molière à Bordeaux en 1656, faite par lui dans un re-
gistre baptistaire de Saint-André de Bordeaux. » Suivent des
ule, 1
cule, 1897) Les chansons patoises ei françaises de Montbéliard, avec la musique.
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- 160 -*
détails sur les faits fournis par les registres de Castelmoron.
M. Georges Musset a communiqué une étude sur les Pèleri-
nages à Saint' Jacques de Compostelle^ en ce qui concerne VAu-
nis et la Saintonge^ dont le Journal officiel du 14 avril parle
ainsi : c L'auteur de ce mémoire rappelle que le nom de
Saint-Jacques était demeuré pendant de longs siècles aux an-
ciennes grandes voies romaines ou aux voies secondaires fré-
quentées par les pèlerins, et que de nombreux hôpitaux ou des
établissements charitables s'élevaient sur ces voies à Saint-Jean
d'Angély, à Saint-Vivien de Saintes, à Pons notamment, pour
Tassistanco de ceux qui se rendaient en Espagne. Parmi les
autres faits curieux ou inédits relatifs aux pèlerinages dans la
région étudiée, M. Musset rappelle que les pèlerins prenaient
souvent la voie maritime pour se rendre à Saint-Jacques, quMis
affrétaient des navires à La Rochelle et qu'à Toccasion ils fai-
saient accomplir leur vœu de pèlerinage par une procuration,
donnée au maitre ou aux hommes do l'équipage. »
A la section d'archéologie le même a lu un travail sur Tin-
dustrie du fer dans la Saintonge et i'Aunis. « Après avoir
recherché, dit le Journal officiel du 15 avril, quels étaient les
gisements exploités, les anciennes fonderies, les ateliers moné-
taires, il a signalé les dépôts de scories sur divers points de la
région. Ces amoncellements ressemblent à des tumuli ; le mine-
rai était surtout abondant à Mazeray, et les plus anciennes for-
ges étaient voisines des forêts. Les noms des lieux, tels que la
Perrière, la Forge, indiquent que Tindustrie du fer existait dans
la Saintonge dès la plus haute antiquité. Les gisements com-
mencèrent à s'épuiser dans le cours du moyen âge, et les forges
locales s'alimentèrent avec les minerais du Poitou. On importa
les armes du Bordelais et on utilisa plus tard du minerai que
les navires apportaient de Bilbao. Ainsi, les forges de la Sain-
tonge commencèrent par se suffire à elles-mêmes avant d'avoir
recours à l'importation du minerai. » Voir sur cette question la
Revue de Saintonge, t. iv, 45, 89, 151, 251 ; v, 104 ; viii, 77.
A la section de géographie, M. A. Pawlowsky, do la société
géographique de Rochefort, « a signalé Texistence de nouvelles
cartes de Masse à La Rochelle, Niort et en Poitou. Toutes ces
cartes appartiennent aux archives de l'Oratoire de La Rochelle.
Le plan de Gordouan représentant les propriétés du prince de
Galles (xv* siècle) est d'un réel intérêt, ainsi que la carte insérée
dans le volume de Ptolémée, publié en 1574, à Venise. Adrien
Valois (archives d'Orléans), ajoute une carte manuscrite à celle
de 1574. A ces précieux documents, il faut joindre les indica-
tions données par Pierre Garcie, dit Ferrande, dont l'édition
est la plus ancienne donnée en Normandie. »
M. Pawlowsky a de plus parlé des érosions de la Hève, et M.
de Boisvillea lu un mémoire sur un Journal historique de la
campagne de llnde de Van XI à Van XIV par René Marie
Kermei, sur la biographie duquel il a donné des détails. EnOn,
MM. Saint-Yves et Fournier avaient envoyé un mémoire, Voyage
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J
— 161 —
de François de Lopès, marquis de Montdevergnos, de La
Rochelle a Madagascar, 1066'1G67. Voir pour ces trois commu-
nications le Journal officiel du 15 avril.
A la section des beaux arts, M. le marquis de Granges de
Surgères a parlé de La cathédrale de Nantes d'après des docu-
ments inédits, etci!é les noms d'architectes jusqu'srlors inconnus
qui ont travaillé à des parties importantes do Tédifice au
XVII* siècle, a M. de Surgères, un érudit, un chercheur que rien
ne lasse, a dit le rapporteur, M. Henri Jouin, a frappé au bon
endroit : il a dépouillé les minutiers de sa ville. Grâce à ses re*
cherches, nous savons maintenant que les grandes voûtes do la
cathédrale de Nantes, commencées en 1626, furent terminées en
1630... D
M. Emile Biais, a rappelé les grands amateurs angoumoisins
du XV* au xviii® siècle, autant do portraits de bibliophiles, de
curieux, de collectionneurs de la Sainlonge et de TAngoumois
qu'il a su grouper en une galerie restreinte, non sans avoir eu
soin d'indiquer les sources, ce qui ajoute à la valeur do son tra-
vail, dit le Journaio/'/îcie/ du 14 avril. C'est d'abord Taïeul do
François I", Jean d'Orléans, dit Le Bon ; c'est le roi chevalier ;
c'est Marguerite d'Angoulcme, puis Jean-Louis de Nogaret,
Guez de Balzac, Charles de Sainl-Maure, duc de Montau.sicr,
Gourville et Charles-Rosalie de Rohan-Chabot, comte do Jar-
nac. Je ne nomme que les principaux... p idem du 10 avril.
Un professeur au collège de Saint-Jean d'Angély, M. Duprat,
a lu un mémoire sur la psychologie et la sociologie.
La séance solennelle qui a terminé le congrès a été présidée
dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne par M. Alfred Kam-
baud, ministre de l'instruction publique, qui a prononcé un dis-
cours fort applaudi. Il a annoncé — c'est le fait saillant de sa
harangue — que, de l'avis unanime du comité des travaux
historiques et scientifiques, désormais le congrès de la Sor-
bonne se réunirait alternativement dans une ville de province
et à Paris, à Paris en 1900. C'est une tentative de décentrali-
sation qui concorde avec la création des universités : « Les
avantages de la réforme, s'est écrié le ministre, sont évidents.
Celles de vos sessions qui auront pour théâtre une de nos villes
de province — et non pas seulement une très grande ville,
non pas seulement une ville d'université, mais toute ville qui,
Sarmi les compétitions qu'il est bien permis de prévoir, aura
xé votre choix — trouveront dans l'originalité même du milieu
provincial un renouveau de vitalité et de fécondité.
» Tel centre vous offrira l'attrait d'incomparables merveilles
archéologiques et préhistoriques; tel autre, celui d'une région
infiniment intéressante au point de vue géologique, comme le
sont, par exemple, la Bretagne avec ses granits battus de
rOcéan, l'Auvergne avec ses volcans éteints, le Languedoc avec
11
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— 162 —
ses causses pleines de surprises; ici, vous serez sollicités par des
institutions de grand intérêt économique ou social ; là, dans un
de nos grands ports, vous serez comme baignés d'effluves
marins, vous sentirez tout proche les mondes que vous croyiez
lointains, et tout près de votre cœur les Frances d'outre-mer.
Quelque jour, peut-être, vous serez tentés de passer la Méditer-
ranée et d'aller installer vos assises dans cette Algérie où les
roumis ont retrouvé la trace des Romains, ou bien au pied de la
colline où se dressa Carthage. Partout vous rencontrerez un
accueil empressé, les mêmes souhaits de bienvenue dans les
accents dont la variété même fait le charme de notre langue;
partout votre présence sufïîra à faire sortir de l'ombre des tré-
sors d'art et de science, suscitera des collaborations inatten-
dues, affranchira des bonnes volontés qu 'enchaînait peut-être
trop de modestie, et le réveil de vie que vous aurez provoqué
sur votre passage profitera peut-être à l'éclat de vos futurs ses-
sions parisiennes.
» Et ne serait-ce pas déjà un grand avantage que d'avoir mieux
fait connaître la province aux savants de Paris, et aux provin-
ciaux mêmes les provinces que, sans une telle occasion, ils
n'auraient jamais visitées. Peut-être avons-nous le tort de vivre
un peu trop chacun chez soi; si le provincial affectionne son
coin de pays, pour beaucoup de Parisiens, Paris n'est qu'un
coin dont ils ne sortent pas volontiers. Le congrès les en fera
sortir, les promènera au nord et au sud, à Touest et à l'est, leur
révélera la variété infinie et l'originalité de ces provinces fran-
çaises, qui se souviennent d'avoir été autrefois des nations avec
leurs lois, leurs parlements, leur église, leur dialecte, leurs cos-
tumes, leur art, leur littérature, tout au moins leur folk-lore. .
C'est de la forle originalité de ces petites patries que sont faits
le charme et la puissance de la grande patrie. Michelet a déjà
montré comment de tous les esprits locaux s'est formé l'esprit
national. La France, si diverse de races, est avant tout une
harmonie. » Journal officiel du 17 avril.
L'idée est fort bonne : il faut, en effet, faire connaître les
richesses, les monuments, les ressources de nos départements.
Mais est-elle pratique, et ne craint-on pas de tuer ces congrès?
Remarquons d'abord que cette décentralisation au point de
vue de la connaissance de nos différentes régions est déjà et
depuis longtemps pratiquée. Plusieurs sociétés se réunissent
successivement dans nos villes de France et d'Algérie. La société
française d'archéologie, fondée en 1838 par Arcisse de Caumont,
tient ses assises chaque année dans une ou plusieurs villes,
étudie les monuments, fait des excursions dans la région; elle
est ainsi parvenue à explorer la France entière. Il n'est guère de
bourgade importante où elle ne soit allée, pas un monument de
quelque valeur qu'elle n'ait vu, décrit, dessiné, photographié,
et les soixante et quelques volumes de ses congrès forment le
plus vaste répertoire de la France archéologique.
L'association française pour l'avancement des sciences, créée
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— 163 —
en 1872, a suivi le même programme au point de vue général
des sciences. Cette puissante association parcourt aussi les villes :
aujourd'hui Rouen et Reims, demain Oran et Carthage, Mar-
seille et Bordeaux, Blois et Nancy, Alger et Tunis, Toulouse et
Pau, Limoges et Paris. Ses gros volumes annuels forment une
véritable encyclopédie. Depuis plusieurs années elle a joint à
son programme l'archéologie.
Enfin en 1896 a paru la société d'ethnographie nationale et
d'art populaire. Elle a pour but de faire connaître l'ancienne
France, ses mœurs, ses traditions, ses légendes, ses chants,
ses coutumes, ses habitations, ses meubles, ses instruments de
travail, ses costumes, les produits de l'art local.
L'essai, tenté à Niort en 1896, a parfaitement réussi. Pendant
un mois, une exposition rétrospective surtout d'objets usuels,
ferme poitevine avec les ustensiles de ménage ou les outils de
travail, lits et châlits, étoffes, vases de cuisine; cartes, plans et
vuesde monuments ; portraits d'hommes illustres, toute la série
des guerres de la Vendée, armes, le drapeau tricolore du géné-
ral Berton, l'étendard en soie blanche des Vendéens, pistolets
et montre de Beauchamps, le mouchoir rouge d'Henri de La
Rochejacquelein, la plaque de garde chasse de Stofflet, le fauteuil
en velours grenat troué de balles où fut fusillé (1794) Gigot d'El-
bée. (Voir Revue de Sain(ongfe, xvi, 160, 262, et xvii, 289). En
1897, pareille exhibition a eu lieu à Sîiint-Jean de Luz, et cette
année la verra à Ronfleur.
Les sociétés de géographie font la même chose et étudient
dans un congrès régional, chaque année, tout ce qui se rattache
à la géographie de la contrée.
Ainsi, voilà quatre associations qui font et fort bien ce que
va faire le ministère de Tinstruclion publique. Est-ce concur-
rence ? N'y aura-t-il pas double emploi ?
Evidemment, outre l'intérêtde ces réunions similaires» où sont
traités à peu près tous les sujets, il y aura aussi la curiosité de
voir une ville que l'on ne connaît pas encore, Marseille ou
Rouen, Toulon ou Nancy, Lyon ou Bordeaux. Mais cet attrait
existe aussi pour Paris. Que de provinciaux, que de Parisiens
même ignorent Paris ! Or, Paris offre un ensemble uniaue et
résume tout ce que les départements ne présentent qu'en aétail.
Entre les séances, on aime bien à visiter les musées, le Louvre
et le Luxembourg, Gluny ou Saint-Germain, le Trocadéro et
Chantilly ou Galicra. Et quand on a tout vu, tout connu, tout
examiné, l'année suivante on trouve encore quelque chose de
nouveau dont s'est enrichi l'établissement, ou quelque tableau,
quelque morceau qu'on avait pas observé. D'ailleurs, que de
merveilles sont toujours nouvelles, sans compterles monuments,
Notre-Dame et la Sainte-Chapelle ! Puis, on est bien aiso do
passer quelques heures dans les bibliothèques et les archives.
On a travaillé pendant une année, laissant telle lacune qu'on
comblera à Paris, ajournant à un prochain voyage la recherche
dans un ouvrage de l'Arsenal ou de la Mazarine, dans un ma-
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— 164 —
nuscrit de Sainte-Geneviève ou de la biblicthèquo nationale,
dans un dossier des archives. Aura-t-cn ces ressources dans une
autre \iile?
Enfin, un autre avantage inappréciable, c*est la facilité de
trouver là les maîtres de la science, dont la bienveillance vous
est si utile. Leurs conseils, leur direction, leurs encourage-
ments, sont d'une importance capitale. Ils pratiquent avec un
rare dévouement ce patronage intellectuel ; et leur influence
est considérable. Cinq minutes de conversation avec un Léo-
pold Delisle ou un Bertrand sont souvent plus proOtables
que des mois de travaux solitaires et un mot vous évite des
tâtonnements fastidieux. Qui dira tout ce que valent ces com-
munications, cet échange de vues, et quels encouragements re-
çoivent là ces érudits de petites villes, isolés toute une année,
incompris souvent, objet parfois de railleries pour leur labeur
désintéressé ? Retrouveront-ils dans n'importe quelle ville cette
élite toujours obligeante?
Telles sont les réflexions très sommaires que nous a inspirées
la nouvelle mesure annoncée par le ministre de Tinstruction pu-
blique. Certainement il a eu pour la prendre des raisons sé-
rieuses, et nous ne méconnaissons pas les avantages qu'elle of-
fre. Ce sera surtout profit pour les villes qui recevront le con-
grès. Les habitants assisteront certainement aux séances et le
congrès sèmera des germes qui fructifieront. L'événement
seul prouvera si nos craintes et nos regrets étaient fondés.
Louis AUDIAT.
Conférences. — Le 5 mars, à Epernay, La morale de Dum^
/ifs, par M. Gabriel Audiat, professeur de rhétorique au collège
Stanislas, dont le Courrier du nord-est (Epernay, 7 mars) dit :
« Sujet très délicat qui, traité devant des auditeurs de tous les
âges, exigeait beaucoup d'intelligence, mais surtout de tact.
M. Audiat s'en est tiré tout à fait avec honneur. Il Va traité en
moraliste élevé et en homme d'esprit et de bon sens. Il manie
notre langue française, si belle et si harmonieuse, avec beaucoup
d'élégance et de facilité. Son éloquence coule de source, et les
citations qu'il môle très habilement au récit s'y coordonnent si
agréablement qu'on le suit sans fatigue et avec un réel plaisir
dans ses très philosophiques dissertations. E. Manny. » ; —
le 23 mars, à Royan, le 28, à La Rochelle, Un fléau social :
la littérature scandaleuse^ par M. Louis Comte, directeur du
journal Le relèvement social; — le 2 avril, à Saînt-Jean d'An-
gély, Une page d'histoire de Sainf-Jean sur la révolution^ par
M. Amédée Mesnard, avoué; — à Cognac, le 3 avril, La dota-
tion de la jeunesse française, parM. MarinoPlanty, avocatau bar-
reau de Cognac, qui, dit l'/ndicaieur de Cognac du 7, « a exposé
avec clarté l'utilité de cette institution éminemment philanthro-
pique et aussi son mode de fonctionnement. Chose diflicile, en
traitant un sujet aussi aride, il a su, intéresser le nombreux
auditoire qui remplissait presque complètement la vaste salle
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— 165 —
de la rue Marguerite-de-Navarre, et a été vivement applaudi î;
voir aussi l'Ere nouvelle du 7 avril ; — le 23 avril, à Rochefort,
Affiliation du commerce de Rochefort à la ligue nationale du
commerce contre les grands magasins, les déballages fraudu-
leux et les bazars exotiques, par M. Mousset, avocat à Poitiers,
dont « la parole vigoureuse et spirituelle a provoqué de fré-
quents applaudissements. L'orateur avec beaucoup d'humour
et d'énergie a plaidé la cause du commerce local. » Voir les
Tablettes du 26.
Erratum. — Revue, xviii, 93 ; le tome ii de la Nation tchèque
n'est pas de 1895, mais bien de 1896.
C'est par erreur que nous avons annoncé le décès à Saint- "
Jean d'Angély du journal l'Union conservatrice ; il se porte fort
bien. Il faut lire la Gazette de Saintonge, feuille en patois sain-
tongeais et illustrée qui s'imprimait aussi chez M. Renoux. Le
Plaisit des Chérentes est maintenant le seul périodique en dia-.
lecte saintongeais.
Le dernier numéro de la Revue nous apprend que la librairie
A. Voisin met en vente l'inventaire (25 décembre 1653) des titres
et papiers de dame Eléonore de Targra, veuve de Léon de Po-
lignac d'Ecoyeux, lieutenant général au gouvernement de Sain-
tonge. Le libraire n'est pas tenu de connaître notre histoire
locale et de savoir déchiffrer les manuscrits dont il insère l'an-
nonce dans ses catalogues. La Revue a laissé passer l'amusante
lecture : Eléonore de Targra ; rectifions. Il s'agit d' Eléonore de
Garges, Cette dame venait de mourir en l'hôtel d'Epernon, rue
Plâtrière, à Paris. Son inhumation avait eu ljieu,le27 juin 1653,
en l'église Saint-Eustache.
— La M.
FAMILLE VIVIER, DE LA ROCHELLE
J'aurais, à propos de l'intéressante notice sur la famille Vivier
que M. E. G. a donnée dans laRevue de mars, xviii, 120, plusieurs
observations de critique à formuler. Je me contenterai d'en
présenter une, selon moi, essentielle, portant sur renonciation
des armoiries de cette famille. M. E. G. les décrit ainsi: D'azur,
au cygne d'argent nageant sur des ondes de même, accompa-
gné en chef de 3 étoiles dor. Il me répondra probablement qu'il
les énonce d'après un cachet. Je m'y attends ; mais je me per-
mettrai de lui dire que le graveur de ce cachet a faussé le ca-
ractère primitif des armes parlantes des Vivier, que d'autres
cachets du reste ont respecté, et qui représentent le cygne na-
geant au milieu d'un bassin affectant la forme d'un vivier avec
son rebord ; les 3 étoiles en chef sont dans l'intérieur du bassin.
— La M.
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— 166 —
Parmi les inexactitudes relevées dans le dernier numéro de
la Revue aux noms du Nobiliaire du Limousin (t. xviii, p. 92),
citées par M. l'abbé Leclerc (Bulletin de la société des sciences,
lettres et arts de la Corrèze, numéro de septembre) figure Gemo-
zac (de Blois, sieur de Seudre, paroisse de) et non Gemonzat.
Qu'il me soit permis de faire observer qqe Gemonzat est la forme
saintongeaise de Gemozac, avec aspiration, bien entendu, de
la première syllabe. Les administrations des chemins de fer
de l'état et des chemins de fer départeriientaux se croyant, sans
doute, obligées de chanfroiser^ ont inauguré une troisième
forme que les raffinés du cru se sont empressés d'adopter : la
station de Gémozac, avec accent aigu, De même, les employés
du réseau de l'état prononcent maintenant Ponce le nom de la
station du bon vieux Pons de nos ancêtres. Tout le monde con-
naît le dicton saintongeais : « I va-t-à Pon-t-à pied-t-en bottes. »
Piâre Marcut.
NOTES D'ETAT CIVIL
I. — DÉCÈS
La société des Archives a une nouvelle perte à déplorer :
Le 16 mars 1898, est décédé en son château de La Marquise
au Thoronet ( Var) , âgé de 78 ans, ^ loxandre-Yicior Joly d' Aussy,
ancien directeur des contributions indirectes du département du
Var. Né le 18 octobre 1820 à Courcelles, près Saint-Jean d'An-
gély, d'Alexandre-Guillaume-Hippotj/fe d'Aussy, il était frère
de notre vice-président, Denys d'Aussy, décédé le 15 juin 1895,
d'Hippolyte et d'Alfred. Nous avons donné, t. xv, p. 2^0, d'am-
ples détails sur la famille saintongeaise des Joly, qui a formé
trois branches : Joly de Sainte-Eugène, Joly de Ohadignac, Joly
d'Aussy; qui a eu des alliances avec les Queux de Saint-Hilaire,
Horry, Livenne, Beaupoil de Sainte-Aulaire, d'Aubigné (par le
mariage de François Joly de Sainte-Eugène, conseiller au par-
lement de Bordeaux, avec Jeanne d'Aubigné, tante d'Agrippa),
d'Aunis du Vignaud, Pichon, Paillot de Beauregard, etc. Le
premier Joly qu'on trouve en Saintonge est Jehan Jolly, sei-
gneur de SaintDenys, greffier en l'élection de Saintonge, ville
et gouvernement de La Rochelle, demeurant à Saint-Seurin
d'Uzet, qui, le 26 septembre 1576, par devant Fourestier, notaire
royal à Saintes, achète moyennant 4.000 livres, de Catherine
Regnault, femme de Jean Delarue, avocat en la cour du parle-
ment de Bordeaux, la terre de Chadignac, paroisse de Saint-
Eutrope de Saintes, avec haute, moyenne et basse justice. Voir
Etudes et documents sur la ville de Saintes, p. 262, et aussi
Revue de Saintonge et d^Aunis, xv, 240, lettres confirmatives
de noblesse (mars 1686), pour Charles Joly de Chadignac, capi-
taine au régiment de Piémont, où est nommé Théophile Joly
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— 167 —
du Piblard, son oncle, capitaine de grenadiers au régiment de
Bourbonnais, tué d'un coup de mousquet au siège de Luxem-
bourg.
Jean-Baptiste Joly d'Aussy, né à Soissons Tan 1693, se fixa en
Saintongé par son mariage (1749) avec Jeanne-Esther Campet
de Saujon d'Estrée, d'où alliance avec les Boufîlers-Rouverel.
Il eut Gésar-Jean, chevalier de Saint-Louis, commissaire des
guerres, époux de Julie du Bois des Landes, qui eut Hippolyle,
auditeur au conseil d'état, sous-préfet de La Rochelle, auteur
de plusieurs ouvrages.
Alexandre d'Aussy fit ses études à l'institution diocésaine de
Pons où il eut pour condisciples Ms^ Valleau, MM. de Bremond
d'Ars, le général d'Abzac.Tl entra dans l'administration des con-
tributions indirectes ; son frère, Denys d'Aussy, avait été quelque
temps dans l'administration de l'enregistrement. Il fut successi-
vement contrôleur à Rouen et à La Rochelle, sous-inspecteur à
Dax, inspecteur à La Rochelle pour le département de la Cha-
rente-Inférieure, où il resta de longues années. Sous-directeur
de première classe chargé de réorganiser le service à Narbonne,
il fut nommé directeur départemental dans le Var où il se fixa.
Alexandre Joly d'Aussy avait épousé à Saint- Jean d'Angély,
le 24 septembre 1867, Jeanne-Marie-Amélie de Beauvais, née le
21 novembre 1841 à Saint-Pierre d'OIeron, d'Alexandre de
Beauvais (mort à Saint-Pierre d'OIeron le 24 janvier 1850, fils
de Claude de Beauvais) et de Rosalie-Emilie Galland, décédée
à Aix le 14 novembre 1892, fille de Cosme-Désiré-Quantin Gal-
land, mort à Saint-Jean d'Angély le 17 août 1853, qui avait fait
comme médecin militaire toute la campagne d'Egypte et se
disait parent de l'auteur des Mille et une nuits. Ces Beauvais
sont originaires du Bourbonnais où on les trouve conseillers du
roi en l'élection de Gannat. M. Arsène de Beauvais, ancien tré-
sorier de la société des Archives, né en l'île d'OIeron, appartient
à cette famille. De son union avec M"* de Beauvais, le défunt a
eu, le 13 juillet 1870, un fils, Marie-Eutrope-Alexandre Joly
d'Aussy, avocat, habitant La Marquise au Thoronet, près de
Liorgues, dans le Var.
L'acteur Lafontaine, qui est mort à Versailles, âgé de 72 ans,
le 22 février dernier, s'appelait Louis-Marie-Henri Thomas ; il
appartenait, dit-on, à la famille de Thomas, l'auteur des Elo^
ges académiques. Il était né à Bordeaux en 1824 ; sa mère était
une Guérin, d'une famille d'armateurs depuis longtemps éta-
blie à Royan et très connue pour ses sentiments catholiques.
Destiné à l'état ecclésiastique, il fut placé au séminaire juscpi'à
16 ans. Mais la vocation ne venant pas, il s'embarque comme
mousse sur un vaisseau en partance pour Bordeaux, exerce di-
vers métiers, commis, colporteur; enlin, après avoir fait à pied,
n'ayant pas d'argent, le chemin de Bordeaux à Paris, il parvint
à s'engager dans un théâtre de la banlieue. On sait le reste et
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— 168 —
la brillante carrière de Thomas, devenu Lafontaine, presque
Royannais.
Le 28 mars, est décédé à La Rochelle, âgé de 82 ans, Alexandre-
Aimé Doinet, chanoine prcbendé de la cathédrale. Ne à La Ro-
chelle le 8 mars 1816, lorrain d'origine, fils dhonorables com-
merçants qui habitaient à deux pas de la cathédrale, dans une
maison où il est mort, il fut élève de Saint-Jean d'Angély, puis
de Pons, puis du grand séminaire de La Rochelle. Professeur
à Pons, il fut ordonné prêtre par Villecourt le 13 juin 1840 et
nommé vicaire à Jonzac ; vicaire-curé de Lagord en 1844, curé
de Saint-Ciers du Taillon le 30 juin 1846 jusqu'en février 1851,
où, par scrupule de conscience, il demanda h èlre déchargé du
ministère paroissial et fut nommé prôtre sacriste et chanoine
honoraire. Pendant plus de 30 ans il a rempli ces fonctions en
même temps qu'il donnait des leçons de latin aux enfants de la
maîtrise. C'était un ascète, un moine dans le monde, dont il ne
connaissait ni les hommes ni les choses, ne sachant guère que
le chemin de la cathédrale, de l'école des frères et du cime-
tière, au point qu'un jour, raconte M. l'abbé Savineau dans le
Bulletin religieux du 2 avril, ayant à conduire un mort de la ca-
thédrale à la gare, il aperçut devant lui un bronze inconnu :
a Quel est ce monsieur? demanda-t-il tout bas. — C'est l'amiral
Duperré, qui est là depuis plus de dix ans. — Ah! je n'en savais
rien. »
Le 28 mars, est décédé subitement, dans un wagon du che-
min de fer entre Pons et Saintes, revenant du conseil de revi-
sion à Royan, Adolphe-Prosper-Marie Veyre, chevalier de la
légion d'honneur, de l'ordre de Saint-Grégoire le Grand, dé-
coré de la médaille militaire et titulaire de la médaille coloniale,
lieutenant-colonel du 6" de ligne où il avait succédé il y a
quelques mois au lieutenant-colonel Marmet. Avant le départ
du train qui devait emporter le défunt pour l'inhumation à
Chambéry, à la gare où l'avait accompagné toute la population
de Saintes, M. le colonel Mercier a rappelé sa vie.
Entré à Saint-Cyr l'an 1862, après ses études à Lorient, sa ville
natale, Veyre en sortait en 1864 avec l'un des premiers numéros
et le droit de choisir son régiment; il opta pour les chasseurs
à pied et fut nommé sous-lieutenant au 6* bataillon le 1" octobre
1864. 11 fit, en 1?<65, la campagne de Rome et se distingua par-
ticulièrement à la bataille de^Mentana. En 1870, il appartenait
comme lieutenant à l'armée de Metz; capitaine en 1872 au 6* de
ligne alors en garnison à Rochefort, il y resta peu de temps et
retourna dans son corps de prédilection (les chasseurs à pied,
15* bataillon) avec lequel il lit en 1879 la campagne d'Aurès et
où il demeura jusqu'en 1887. Nommé, le l*^*" octobre, chef de
bataillon au 41« de li^nc à Lorient, il quitta, deux ans plus tard,
ce régiment pour le 99* stationné à Chambéry où l'attiraient des
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— 169 —
raisons personnelles. C'est là qu'il était lorsqu'il fut nommé à
Saintes lieutenant-colonel. Il laisse une femme et une fille.
A la fin de mars, est décédé à Paris et a été inhumé à Médis,
canton de Saujon, Christophe-Edouard de Bouet du Portai, an-
cien inspecteur de l'enregistrement, fils de Jean-Baptiste de
Bouet du Portai et de Marie-Charlotte-Polymnie Noôl de La
Grange, frère de Louis-Edmond qui habite La Rigaudière, com-
mune de Médis, et de feue Marie-Thérèse-Anne, directrice des
postes. De sa femme, Jeanne Laurent, il a eu un fils décédé et
une fille.
Les journaux de Paris, notamment lo Journal du 18 avril, ont
annoncé la mort à la maison Dubois, à l'âge de 82 ans, etlesob-
sëques en réalise Saint-Laurent, le 19, du célèbre mime Charles-
Dominique Martin, qui, sous le nom de Paul Legrand, nom de
sa mère Marie Legrand, s'était fait une grande réputation. Né lo
4 janvier 1816, à Saintes, sur la paroisse Saint- Vivien, dit-on, et
présenté par Marie Ducour, sage-femme, à l'officier de l'état ci-
vil, Thomas Boycr, adjoint au maire, il reçut de lui le prénom
de Charles-Dominique et le nom de Martin. « Jeune homme, il
voulut se faire comédien et, entré aux Funambules, il fit la con-
naissance de Debureau, qui lui donna des leçonsct dontil devint
rhérilier artistique. lia joué et mimé Pierrot sous toutes ses
faces et dans tous ses attributs, dans de nombreuses pièces dont
il fut souvent l'auteur. Il y a trois ou quatre ans, il dirigeait
avec feu Bouvret le théâtre d'enfants de la galerie Viviennc.
Retiré de la scène, dans ces derniers temps, il vivait dans la re-
traite, assisté par son fils adoplif, lejeune comédien Legrand. »
II. — MARIAGES
Le 3 mars, à Nantes, a eu lieu le mariage de M. le docteur
G. Carrière, professeur agrégé à la faculté de médecine de
Lille, fils de M. Paul Carrière, pharmacien à Saint-Pierre d'Ole-
ron, ave M"* Renée Burgelin.
Le 11 avril, a été bénit dans la cathédrale de Saint-Pierre de
Saintes, par M. l'archiprêtre Carteau,le mariage de M. André-
Charles-Lucien Ricaume, docteur en droit, avocat-conseil de la
légation de France à Lisbonne, né à Poitiers le 4 novembre
1871, de Lucien-Charles-Ludovic-Philéas-Ernest-Paut-Emi/e
Ricaume, docteur en droit, avocat, demeurant au château de
Boisbraud, par Champagné-Saint-Hilaire (Vienne), et de Marie-
Marguerite-Radégonde-Stéphanie Touchard, avec M"* Jeanne-
Marguerite-Thérèse-Amélie-Marie-Louise Gaillard, née à Sain-
tes le 29 décembre 1869, de Marie-Henri Gaillard, receveur
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— 170 —
centralisateur du chemin de fer de l'état en retraite, et de Marie-
Antoinelte-Clotildc Jeantet. Les témoins étaient, pour la mariée,
ses oncles, MM. Louis Gaillard, propriétaire à La Rochelle, et
Paul Jeanlet, greffier du tribunal civil, à Dax ; pour le marié,
son cousin, Henri Brejon, contrôleur des contributions indirectes
à la direction de la Seine, et son frère, Charles Ricaume, élève de
l'école centrale.
Le 14 avril, a été bénit à Saint-Vivien de Saintes le mariage
de M. Charles Parât, lieutenant au 21*' d'artillerie à Angoulème,
né à Lussac-les-Châteaux (Vienne), le 26 juin 1863, de Pierre Pa-
rât, propriétaire à Lussac-les-Châteaux, et de Marie Dagonard,
avec M"' Jeanne- Anatolie Massiou, née le 21 juillet 1871 à Sain-
tes, d'Achille-Eutrope Massiou, ancien épicier, propriétaire à
Saintes, et de Mélanie Puet. Les témoins étaient, pour la mariée,
son cousin, M. Jules Massiou, notaire à Saujon, et M. Paul Cha-
roppin, pharmacien à Saujon; pour l'époux, MM. Edmond Gen-
dard, capitaine au 21<* d'artillerie, et Alexandre Hus, imprimeur
à Saintes.
Le 18 avril, a été bénit en l'église Saint- Vivien à Saintes, avec
musique et chants, le mariage de M. Léon-Marie-Joseph Salle,
lieutenant au 107* de ligne en garnison à Angoulôme, né à Sain-
tes le 19 juin 1866, fils de feu Louis Salle, ancien huissier à
Saintes, décédé à Saint-Boni face, province de Manitoba (Ca-
nada), le 23 août 1890, et de Marie-Honorine Favre, âgée de 54
ans, demeurant à Tesson, avec M"** Noémi-Berthe Prévost, née à
Saintes le 18 octobre 1870, fille de feu Jean-Baptiste Prévost,
conseiller municipal de Saintes, décédé à Royan le 5 octobre
1895, et de Catherine-Elisabeth-Zoé Baquey, âgée de 43 ans, de-
meurant à Saintes. Les témoins pour le marié étaient son frère,
M. le docteur Charles Salle, médecin à Vure (Loire-Inférieure),
et M. Ferdinand Babinot, notaire à Saintes ; pour la mariée,
MM. Ulysse Goupil, son subrogé tuteur, propriétaire à Loubès
(Gironde), et Jean-Auguste Roux, notaire à Beurlay.
Le 19 avril, a été célébré en l'église de Châtelaillon le ma-
riage de M. Camille Arnault, fils de M. Henri Arnault, ^, capi-
taine de frégate en retraite, demeurant aux Rullands, commune
de Pessines, avec M"* Marguerite de Sartre, demeurant avec
ses parents aux Trois-Canons, près Fouras.
A TRAVERS LES PERIODIQUES
L'Annuaire du conseil héraldique de France (11® année,
1898; in-18, 467 pages; Paris, rue des Acacias, 45), sous Tha-
bile direction de notre confrère, M, le vicomte Oscar de Poli,
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— 171 —
continue la série de ses succès. La liste des membres s'aug-
mente chaque année ; nous y voyons MM. Audiat, Alfred d'Aussy,
Tabbé Blanchet, Anatole de Bremond d'Ars, l)aron de Brezets,
comtesse de Callière, de Boisville, comte de Dienne, marquis
de Granges de Surgères, Maurice de Jarnac de Garde-Epée,
René Kerviller, René de La Bastide, Anatole Laverny, Maures
de Malartic, comte de Saint-Saud, baron Fernand de Roume-
fort, Tamizey de Larroque.
Puis viennent l'obituaire, la chronique pleine d'une foule de
faits intéressants, même des poésies signées marquis de Sur-
gères, Achille Millien, Oscar de Poli, Victor Margueritte; des
notes sur la famille Zola, de Cirano, les alliances des Le Cornu
avec la famille de Jeanne d'Arc, les croisés de France par M.
de Poli, une épisode de la famille Cazenove par M. Tamizey de
Larroque, etc.
Des mémoires d'une grande valeur occupent la majeure par-
tie de ce volume : Les héros de Péronne (1356), par M. de Poli,
riche de savantes recherches ; Réception chevaleresque à Gre-
noble^ ewilkkf par le comte Couret, les armoiries des femmes
d'après les sceaux par L. Bouly de Lesdain, etc.
La Reoue des livres signale les ouvrages de M. Dast Le Va-
cher de Boisville : Liste des membres du parlement de Bor-
deaux, Documents relatifs à l'arrestation des Girondins^ Si-
mon Millanges ; Granges de Surgères : Notes sur les imprimeurs
nantais; Kerviler : Répertoire, bio-bibliographie bretonne: G. de
Poli : Contes pour tous, Jean Poigne-d' Acier, Pro Deo, Pro
rege ; Tamizey de Larroc^ue : Lettres de Belzunce, Marguerite de
Valois; Précis généalogique de lamaison d'Arlot, par le comte
de Saint-Saud ; Deux victimes des septembriseurs. P,-L, de La
Rochefoucauld, évêque de Saintes,.. « œuvre magistrale du sa-
vant écrivain qui préside avec tant d'autorité à l'importante so-
ciété des Archives historiques de Saintonge...; elle abonde en
faits intéressants, notes instructives et documents inédits... » ;
Le vieux châtaignier, le volume xxvi des Archives, etc.
Très artistique le Versailles illustré qui paraît tous les mois,
sous la direction de M. Albert Terrade, par brochure in-4* or-
née de fort beaux dessins, et contient tout le Versailles ancien
et tout le Versailles moderne et contemporain. Le numéro de
février donne : Va, rue de Provence, Les Parisiens à Ver-
sailles {M. et M*^^ Lafontaine); La grande pièce d'eau de Nep-
tune, et une mélodie. Ses yeux. L'abonnement est de 12 francs
pour les départements.
a Sub tegminç fagi. Notre collaborateur, M. Ph. Tamizey de
Larroque, lit-on dans le Polybiblion de février, page 181, nous
a fait parvenir une luxueuse plaquette in-4® qui porte sur la cou-
verture : Le vieux châtaignier, et sur le titre : Au pavillon Pei-
resc (14 p. imp. à Saint-Étienne par Ch.Boy). M. Ph. Tamizey de
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— 172 —
Larroque, dans ravertissement, explique ce qu'était ce vieux
châtaignier « dont l'épais ombrage abrite sa vie j>.De splendides
photogravures représentant le Maître et les derniers rameaux
du vieux hêtre! pardon (du vieux châtaignier) qui s'échappent
de son superbe tronc. C'est un autre de nos collaborateurs, M.
le chanoine Allain, qui nous introduit dans le pavillon Peiresc.
Ce Normand parle d'une façon exquise des choses de Gascogne.
MM. Louis Audiat et A. de Gagnaud ont mis en vers français et
languedociens, et D. Granier en musique, la chanson des
feuilles et des fruits... »
L'Annuaire du conseil héraldique, de son côté, dit du Vieux
châtaignier : (i Œuvre collective et toute charmante de notre très
honoré président d'honneur et de ses amis les meilleurs, entre
autres nos chers et bons collègues, MM. Louis Audiat et Léon
de Berluc-Perussis (A. de Gagnaud), c'est l'oraison funèbre,
pourrait-on dire d'un grand châtaignier qu'admiraient tous les
visiteurs du pavillon Peiresc et qu'ont mis à mal de cruels ou-
ragans. Et voilà ce grand moribond immortalisé par cette
luxueuse publication, par la belle prose de son seigneur, parles
vers exquis de Louis Audiat, superbement traduits en vers pro-
vençaux par A. de Gagnaud et heureusement mis en musique
par Désiré Granier. Ah ! si les arbres parlaient ailleurs que
chez les fabulistes, quel savant inappréciable, captivant, admira-
ble, admiré, serait le vieux châtaignier du pavillon Peiresc! Il
n'aurait qu'à redire ce qu'il entendit. »
Un pendant au châtaignier serait le prunier du grand oncle
de M. Tamizey de Larroque, prunier étonnant, qui, disait le
propriétaire, lui rapportait, chaque année, quinze cents livres,
à lui tout seul, en Gascogne. (Voir Un petit neveu de Chateau-
briand, Edouard de Blossac)
Notre confrère, M. Théodore Duret, étudie Louis-Philippe
dans la livraison du 15 avril de la Revue blanche au point de
vue extérieur et il n'hésite pas à le proclamer « un politique
supérieur ». Il a amené la France à un rang qu'elle devait perdre
après lui. Il lui a procuré des agrandissements dans la Méditer-
ranée et un remaniement de territoire sur sa frontière du nord
dont elle jouit encore. Et, après une suite de considérations très
personnelles et originales, il conclut : « Louis-Philippe a été un
précurseur. Il a été méconnu comme tous les hommes qui vont
en avant. On ne peut manquer de reconnaître qu'il a été un
grand politique et un grand patriote. »
M. Camille Jullian a publié dans le tome 57 (1897) des Mè^
moires de la société nationale des antiquaires de France et tiré
à part in-8* (26 pages avec figures. Nogent-le-Rotrou, imprime-
rie Daupeley-Gouverneur) La question des piles et les fouilles
de Changnon en Saintonge.
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— 173 —
M. André Deschamps, censeur honoraire, racontant ses Sou-
venirs universitaires dans le volume ix, 9* série, 1897, des Mé-
moires de Vacadémie des sciences, inscriptions et belles let-
tres de Toulouse, parle de la querelle des classiques, en 1852,
et consacre plusieurs pages à l'abbé Landriot, vicaire général
d'Autun, puis évêque de La Rochelle. Dans le même volume
lire : Les armées françaises avant la révolution et les cahiers
de 1189, par M. Duméril, et Ce que mangeaient les Romains,
par M. Antoine, etc.
Dans le dernier Bulletin du comité de Madagascar, M. Oh.
Duportal, ingénieur en chef des ponts et chaussées, étudie le
voyage d*Etienne de Flacourt, directeur général de la compa-
gnie française de Lorient et commandant pour sa majesté
Louis XIV sur la grande ile de Madagascar et îles adjacentes,
qui, parti de La Rochelle le 19 mai 1648, à bord du Saint-Lau-
vent avec 80 hommes, resta six ans dans Tîle ; il fut un des plus
énergiques pionniers de la France et mérite certainement d'a-
voir son buste à l'extrémité du promontoire du Fort-Dauphin.
M. le commandant Silvestre a publié, dans les Annales de l'é-
cole des sciences politiques (i896-\S91), La politique française en
IndO'Chine,
Dans le Gaulois, notre confrère, M. Tamiral Dupont, étudiant
la catastrophe du Afaine, conclut qu'imputer l'explosion à l'Es-
pagne est inepte et dénote une telle ignorance des choses de la
marine qu'il n'y a pas déplace pour une discussion sérieuse.
Dans la Revue des sciences du Correspondant du 10 mars,
M. de Parville signale un phénomène assez étrange : des grai-
nes mises dans un plat changeaient de place et sautaient de
temps en temps à plus d'un centimètre de hauteur. Quelle est
la cause de cet automobilisme de ces graines? Elles ont été étu-
diées à Paris par M. Lucas et par M. Edmond Bordage, notre
confrère. Ces graines ou plutôt ces coques viennent d'une eu-
phorbiacée du Mexique. Soumises à une température conve-
nable, 15 à 25 degrés, elles se meuvent d'une manière imper-
ceptible d'abord, puis brusquement par saccades; enfin, si l'ac-
tion de la chaleur persiste, elles ne tardent pas à exécuter de
petits sauts de 7 à 8 millimètres. C'est une petite chenille ou
larve de lépidoptère, complètement dissimulée dans la coque,
qui sous l'action de la chaleur donne ainsi signe de vie.
La Gazette des bains de mer de Royan du 27 mars et VEcho
charentais du 3 avril ont reproduit une très curieuse circulaire,
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— 174 —
20 mars 1848, du docteur Rigaud, de Pons, candidat aux élec-
tions pour rassemblée nationale.
Le tome xxxii* (1897) des Archives historiques de la Gironde
contient des pièces de plusieurs de nos collègues, MM. Dast de
Boisville, Emile Maufras, comte de Saint-Saud. Nous y signa-
lons une lettre de Louis XIII (6 août 1627) écrite pendant le sièee
de Saint-Martin de Ré, une chanson satyrique à Toccasion du
discours de Du Paty, l'un des avocats généraux du parlement
de Bordeaux, le jour de la réintégration du parlement; enfin de
très nombreux documents sur Cordouan, Saint-Pallais, Royan,
par M. Gustave Labat.
Le Conservateur de Marennes — il est presque le seul des
périodiques de la Charente-Inférieure qui fasse assez réguliè-
rement une place à l'histoire locale — reproduit dans son nu-
méro du 20 mars, sous ce titre : Cent s^ns après, Tarticle qui
parut dans V Année littéraire (1757) de Fréron (tome vu, page 3,
in-lG), sur VHistoire de Rochefort, du P. Théodore de Blois
(1733). Le critique, un peu en retard (24 ans), débute ainsi :
« La descente des Anglois dans l'isle Daix, voisine de Roche-
fort, a réveillé une édition d'un volume in-4**, composée par un
capucin (le père Théodore de Blois) et imprimée chez Briasson,
rue Saint-Jacques, à Paris... » Il s'agit du poème ironique
VAixiadc, en 24 chants, d'un vers chacun, du P. Bonaventure
Giraudeau ^Voir Revue de Saintonge^ m, 275, et ix, 128), et des
Anglais à Tile d'Aix en 1757, ix, page 1 15, article de MM. de La
Morinerie, Delavault, Louis Audiat, etc.
Le même journal reproduit la notice sur Saint-Just que M.
l'abbé Letard, ancien curé de cette paroisse, vient de publier.
Le drapeau du 6' de ligne. — Sous ce titre. Le drapeau du 6*
de ligne à Inhermann, V Intermédiaire des chercheurs du 20
mars raconte comment le porte-drapeau du 6®, le sous-lieute-
nant Ratté, fut frappé mortellement d'une balle au cœur ; com-
ment le lieutenant-colonel Goze s'en saisit et fut atteint d'une
balle au bras droit au moment où il l'agitait sur sa tête en
criant : « Enfants, au drapeau ! »
Un autre collaborateur du journal, M. le capitaine Paimblant
du Rouil, donne une autre version : Ratté mort, le drapeau est
pris par un chasseur d'Ockhotsk. Le colonel Filhol de Camas
crie : « Au drapeau, mes enfants », et se précipite au milieu des
Russes ; mais un coup de feu à la poitrine l'arrête dans sa course ;
le lieutenant-colonel Goze et un chef de bataillon qui vont re-
prendre le drapeau tombent aussi ; enfin, un lieutenant l'arrache
aux ravisseurs. Suivent des détails sur la vie et la mort héroïque
de Camas.
On consultera à ce sujet, page 100, VHistorique du 6* régi-
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— 175 —
ment d*infanterie, par M. Méjécaze, capitaine adjudant major
(Paris, Charles-Lavauzelle, 1891). Il y a des variantes dans le
récit.
On se rappelle qu'à la bataille de Loigny un fait sembl
blc eut lieu : le marquis de Bouille qui portait le drapeau d
zouaves de Gharette tombe mort; son fils, le comte de Bouill
relève l'étendard ; une balle l'étend roide ; le gendre, Edoua
de Cazenove, mort récemment, députe de la Loire-Inférieur
le prend sur le cadavre de son beau-frère ; à son tour il a le p<
gnet droit brisé par une balle prussienne.
LIVRES ET REVUES
Le Carmen sœculare de Léon XIII.— Qu*est devenu le tem
où Augustin Rainguet publiait en Saintonge VApis roman
recueil mensuel en vers latins presque tout entier? et le tem
encore plus lointain où le roi Louis XVIII collaborait à l'He
mes romanus de Barbier- Vémars ? Il n'y a plus que Léon XI
qui occupe quelques rares loisirs à s'exprimer dans la langi
d'Horace et de Virgile. On lira donc avec intérêt et grand plaig
les deux fort belles plaquettes in-8® que la maison Desclée (ri
duMetz, à Lille. Prix de chacune : 1 franc; papier de luxe, ricl
encadrement, couverture de parchemin) vient d'éditer, Léon
XIII carminis novissima et Carmen sœculare, en mémoire c
XIV* centenaire du baptême des Francs. La traduction — fc
élégante comme la plaquette, mais un peu libre, par le R. ]
Delaporte — est en regard du texte. Que j'aimerais avoir aus
bien imprimée la traduction du même morceau, qu'a publi(
un jour notre confrère, M. Félix Mousset, et qui a obtenu le pr
au concours ouvert par le directeur des Annales de Vœuvre d
séminaires du diocèse de La Rochelle et Saintes ! Elle a pai
dans le numéro d'avril 1897; en voici la première strophe :
Dieu, des peuples du monde arbitre souverain.
Des plus humbles parfois exalte la faiblesse.
Etend sur les puissants sa fureur vengeresse,
Et guide Tunivers d'un geste de sa main.
Elle traduit ce quatrain :
Gentium custos Deus est. Repente
Stemit insignes humilesque promit :
Exitus rerum tenet, atque metu
Tempérât aequo.
Le P. Delaporte a dit :
Les peuples ici-bas s'agitent. Dieu les mène ;
La puissance est à lui, qui la donne ou reprend ;
Il élève, il abat toute grandeur humaine,
Comme il lui plaît. Dieu seul est grand.
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— 176 -
Dans le volume de poésies Pro Deo qu'un autre de nos con-
frères, M. le vicomte Oscar de IPoli, vient de publier, acte de
chrétien et œuvre d'artiste, est aussi une traduction de la même
ode :
Maître des nations, au gré de sa justice
Dieu gouverne rhumanité ;
Lorsqu'il veut, les plus grands roulent au précipice
Et le plus humble est exalté.
Texte et traduction ont aussi été tirés à part.
II
L'ÉGLISE DE PARIS PENDANT LA RÉVOLUTION. 1789-1801 (1)
Nous avons ici même (t. xvi, 137), en rendant compte du
premier volume de VHistoire de Icglise à Paris pendant la
révolution, par M. l'abbé Delarc, signalé l'importance de cet
ouvrage. Les deux derniers volumes justifient notre apprécia-
tion. La révolution, qui commence à être connue pour les dé-
partements, grâce à un nombre considérable de monographies
locales, devait avoir son centre à Paris, siège du gouverne-
ment, des assemblées et aussi de la lie des provinces; elle
offre donc un intérêt particulier. C'est de là que partent les or-
dres et les lois, là que sévit la persécution; de là que se répand,
dans le reste de la France, l'exemple qu'on se plaît à suivre
partout; là régnent la convention, le club des jacobins qui lui
dicte ses lois, le tribunal révolutionnaire où envoient leurs vic-
times toutes les villes qui n'osent pas les exécuter chez elles;
là aussi viennent se cacher les prêtres réfractaires qui espèrent
trouver le désert au milieu de la foule, et aussi toutes les brebis
galeuses que l'indignation publique a flétries et qui comptent se
trouver en meilleure et plus nombreuse compagnie. Le danger
était de faire une histoire générale de la révolution à Paris, à
propos de l'histoire de l'église ; et il était bien difficile d'isoler
le clergé des événements. Pouvait-on ne pas raconter les mas-
sacres de septembre prémédités, préparés, exécutés par la
commune et la convention, par les pouvoirs publics et où péri-
rent surtout des ecclésiastiques ? On trouvera donc dans ce li-
vre plusieurs des relations de ces abominables boucheries avec
la liste des victimes, parisiennes ou autres. Plusieurs prêtres du
diocèse de Paris — deux à ma connaissance — subirent les tor-
tures des pontons de Rochefort, et même un d'eux, échappé à la
mort, Marie-Bon-Philippe Bottin, en a fait une relation émou-
vante. L'auteur a cru devoir la reproduire, encore qu'elle fut
bien connue et publiée plusieurs fois. Nous ne l'en blâmons pas
trop : c'est bien de rappeler Ihéroïsme des martyrs en face de
la férocité des bourreaux et les cruautés des équipages des Deux-
(1) Par l'abbé Delarc. Paris, Descléeetde Brouwcr, grand in-8«», 1897, 3 vol
de 500 pages, ornés de 24 gravures hors texte. Prix : 20 francs.
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— 177 —
Associés et du Washington^ en même temps que les sentiments
de commisération de Saintes (voirLesponfonsdeI?oche/brf. Paris,
1875) : « Vertueux habitants de Saintes, peuple compatissant et
généreux, vous avez vu les prêtres de votre religion éprouvant
les besoins de tout genre et vous les avez soulagés ; vous les avez
vus réduits à une nudité presque entière et vous les avez vêtus;
vous les avez vus tourmentés de la faim et vous les avez nourris...
Une émulation général^ animait tous les habitants à nous faire
du bien, et les plus pauvres môme étaient jaloux de concourir à
la sainte prodigalité qui nous concernait. Un journalier de la
ville vint à notre maison de réclusion, s'adressa à M. du Pavil-
lon, vicaire général du diocèse, et lui dit : « Monsieur, mon
» travail me met en état d'acheter tous les jours deux bouteilles
» de vin pour mon usage et celui de ma femme et de mes enfants.
» Permettez que je dispose d'une en faveur d'un déporté. » L'offre
de cet excellent homme fut accueillie comme elle méritait de
l'être. Pour sentir tout le prix du dévouement universel dont
nous étions l'objet, il faut savoir que les vivres étaient alors
très rares et très chers à Saintes ; mais les généreux habitants
faisaient tous les sacrifices nécessaires pour nous en procurer
abondamment. » J'aurais bien voulu que M. Delarc nommât
au moins l'abbé de Féletz, futur membre de l'académie fran-
çaise et rédacteur des Débats^ l'auteur des remerciements
affichés sur les murs de Saintes au nom des déportés : « Jouis-
sez, respectables citoyens, jouissez de la douce satisfaction de
nous avoir comblés de biens. Nous allons nous répandre dans
toute la France et faire connaître en tous lieux la générosité
chrétienne dont nous avons été l'objet. Nos amis et nos parents
attendris, en nous recevant dans leur sein, s'uniront à nous
pour bénir la ville de Saintes qui nous a conservés à leurs plus
ardeats désirs. » (Saint^Pierre de Saintes^ page 42.)
Un des chapitres les plus nouveaux est celui que M. Delarc
consacre aux prêtres constitutionnels. On voit comment d'étape
en étape et avec quelle rapidité ils tombaient dans l'abjection.
Voici le curé de Saint-Laurent, Charles-Alexandre de Moy,qui,
député à la législative, publie, sans que Tautorité ecclésiasti(jue
intervienne, un livre : Accord de la religion et des cultes, ou il
nie l'efficacité des sacrements, prétendant que tous les cultes
étaient égaux, qu'il ne fallait plus de processions, qu'il y avait
trop de fêtes et aussi trop de dimanches, que les enterrements
devaient être purement civils. Plus tard il fit un autre ouvrage :
Les fêtes, pour prouver que. Dieu et nature n'étant qu'un seul
et môme être, il fallait en supprimer un, Dieu; la nature est le
seul Dieu véritable.
L'abbé de Cournand, professeur au collège royal, dès le 24
septembre, se présente à la municipalité avec sa femme et ses
deux enfants. Il avait pris les devants. François Bernet de Bois-
Lorette, aumônier dans l'armée parisienne, a épousé une an-
glaise veuve et protestante ; il demande à l'assemblée nationale
« deux ou trois arpents de terre en propriété », et 350 livres qu'il
12
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— 178 —
a dépensées pour orner Téglise des Annonciades de Popincourt.
a Si ce n'est notre dépouillement, avec quel plaisir nous dépo-
serions cette somme sur Tautel de la guerre. « Si moi zavez the
les fortounes, m'a souvent répété ma dame dans sa traduction,
avec gritte plaisir moi envoyer the les guinées contre les French
rebelles ! Mais moi trop malhourouse ! »
Aubert, vicaire de Sainte-Marguerite, voulut, lui, faire bénir
son mariage. Le curé, jureur cependant, s'y oppose et fait dé-
fense par huissier à tous les prêtres de la paroisse. Aubert persiste;
il veut épouser la demoiselle Cosson, fille d'un ébéniste de la
paroisse. L'abbé Bernard y consent, et le couple s'installe dans
le presbytère. Même, le 12 mai, Aubert, avec la fille Cosson, son
beau-père et toute la famille, se présente à la barre de l'assem-
blée nationale — elle a certainement du temps à perdre — et écoute
la harangue du prêtre-époux : « Il est temps que les ministres
du culte romain se rapprochent de leur sainte religion; il est
temps qu'ils rentrent dans la classe des citoyens ; H est temps
enfin qu'ils réparent, par l'exemple des vertus chrétiennes et
sociales, tous les scandales et tous les maux que le célibat des
prêtres a causés, et c'est pour y parvenir que je me suis asso-
cié une compagne honnête et vertueuse... » Les citoyens du
faubourg Saint-Antoine, qui ont pris la Bastille, l'approuvent ;
mais il y a des dissidents; à l'église même, pendant sa messe,
Aubert a failli être mis en pièces. Puis le temps marche. Le jour
de l'ascension 1793, Aubert, nommé par le corps électoral curé
de Saint-Augustin, est conduit par Tévêque Gobel lui-même
dans une stalle d'honneur, à côté du siège épiscopal, à Notre-
Dame, pendant que Denoux, ci-devant curé de la Madeleine et
premier vicaire épiscopal, installe M'"^ Aubert dans une autre
stalle d'honneur, vis-à-vis de son mari. Quatre des curés de
Paris protestent contre cette intrusion sacrilège et dévpilent
aux autres évoques de France la conduite coupable de Gobel.
Le diocèse est dans l'anarchie. Fauchet fait un mandement
contre le mariage des prêtres. Torné y invite et prêche d'exem-
ple. Puis viennent les apostasies.
Les prêtres réfractaires pendant ce temps sont persécutés,
bannis, déportés, massacrés, guillotinés. Ce sont eux qui sont
les fanatiques. Quel admirable spectacle que les seize carméli-
tes de Compiègne s'en allant à l'échafaud en chantant des can-
tiques ! M. Delarc a raconté leur supplice d'après les archives
du tribunal révolutionnaire (29 messidor an II, 17 juillet 1794),
et surtout d'aprèsl'/f isfoire des re/i^fieusescarméiiies de Compiè-
gne, écrite par Villecourt, vicaire général de Sens et supérieur
des carmélites de cette ville, depuis évêque de La Rochelle et
cardinal. Voir aussi les Carmélites de Coinpiègne mortes pour la
foi, par M. Odon, curé de Tilloloy (Lille-Paris, Desclée, 1897,
in-18, 95 pages) (1). Avec elles était un poète, Mulot de La Mé-
(1) Je note un lapsus que Tauteur a reproduit, p. 361, t. m : f Après les
plaidoiries, le jury entra dans la salle des délibérations dont il sortit bientôt
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- ii^-
nardière, marie, dont Fouquier-Tinville fît un prêtre réfractaire,
bien qu'il eut aussi emprisonné la femme.
Puis défilent devant le tribunal de sang tous les prêtres,
même ceux qui avaient cru devoir, par faiblesse, par ambition,
faire tous les serments et toutes les apostasies, Gobel et Fau-
chet.
Je ne reprocherai pas à M. Delarc de nous avoir rappelé tous
ces souvenirs. Son ouvrage, un peu touffu peut-être, aurait ga-
gné à la suppression de certaines pièces très connues : testa-
ment de Louis XVI, par exemple, discours de Robespierre sur
Tètre suprême, récit de la déportation qu'il eut suffi d'analyser,
un chapitre entier de discussions sur la validité du serment
liberté-égalité.
Des fautes étaient inévitables ; j'en relève quelques-unes
au hasard. C'est Gossec, et non Gessec, qui fit la musique des
paroles de l'hymne à la déesse Raison, de Marie-Joseph Chénier;
Jean Roux, né à Pranzac, était prêtre du diocèse d'Angoulême,
non de Saintes; Auzuret était curé, non de Saintes, mais dans
le diocèse de Saintes; Fouché, duc d'Otrante, ne fut pas préfre,
mais simplement membre de l'oratoire.
Quelques mots d'identification n'auraient pas été inutiles; par
exemple, t. m, p. 187, je vois passer en jugement, le 28 floréal
an II (17 mai 1794), Claude Rougane, et non Rougagnc, né à Escu-
rolles en 1744, ancien curé de Saint-Eutrope à Clermont-Ferrand,
âgé de 77 ans; on pouvait expliquer que, démissionnaire pour ne
point prêter serment, il s'était retiré chez les ermites du mont
Valérien et qu'après la dissolution de la communauté il avait
vaillamment défendu par la plume l'orthodoxie; que le curé de
Saint-Gervais, François-Xavier Veytard, député du clergé de
Paris aux états généraux, qui fut rédacteur des doléances du
clergé, qui accompagna Louis XVI à son retour de Versailles à
Paris, était né à Gannat (Allier), diocèse de Clermont, et était mort
en émigration à Madrid.
III
ÉTAT DE LA FRANCE EN 1614
a Les longs ouvrages me font peur » ; aussi la librairie Didot
compatissante est-elle venue en aide à ma faiblesse. On est un
peu effrayé en effet devant l'énorme in-8* qui forme le 1®' volume
de ÏHistoire de Richelieu, par M. Gabriel Hanotaux. Et puis le
prix arrête encore l'intrépidité. Or, si avec un modeste in-12 de
406 pages au prix de 3 fr. 50 on pouvait avoir non pas l'ouvrage
entier, mais une partie importante, un chapitre formant un
tout qui donnât une idée exacte de l'état de la France au mo-
rnent où Richelieu entre en scène, est-ce que ce ne serait pas un
avec un verdict affirmatif contre trente des accusés. » Voir Wallon, v, 40. Les
jurés opinaient à haute voix et publiquement; c'était pour leur ôter la liberté
d^acquitler. Puis, d'après le décret du 22 prairial, on jugeait sans témoins.
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— 180 —
service rendu à toute une classe de lecteurs, à la jeunesse stu-
dieuse, mais peu riche, au public des écoles ? De là ce volume
qui s'appelle Tableau de la France en iôVi^ La France et la
royauté avant Richelieu, 11 y a quatre parties : 1* les provinces,
Paris en 1614 ; le Louvre, la cour, le roi ; 2* les institutions :
armée, justice, administration, finances ; les libertés générales
et particulières, états généraux, états provinciaux, libertés muni-
cipales ; 3* les classes : noblesse, bourgeoisie, peuple des villes,
paysans ; 4* les questions rr.ligieuses: réforme, guerres de reli-
gion, le parti catholique, la ligue, organisation ecclésiastique.
Ce volume est particulièrement intéressant ; il contient sous
une forme attrayante, dans une narration vive et rapide, une
foule de traités techniques qu'on ne lit guère. Qui sait autre-
ment que par la banalité — et souvent les erreurs et l'igno-
rance — des manuels, l'état des classes, l'administration du
pays avant la révolution, — je ne dis pas au commencement du
XVII* siècle, à un moment où la nation, après la féodalité, passe
au régime moderne ? Ce livre nous apprend tout cela et bien
d'autres choses encore. Dans l'abondance de détails, je recom-
mande en particulier cette très originale et pittoresque étude
des diverses provinces de la France. Voici les pages qui concer-
nent notre région : « A travers l'Angoumois et le Périgord, le
pays gardait à peu près le même aspect jusqu'aux portes de
Bordeaux. Angoulême avait beaucoup souffert des guerres de
religion. La peste s'y était installée presque à l'état endémi-
que. Sur la fin du xvi® siècle, Etienne Pasquier, se rendant à
Cognac, traversa l'Angoumois et passa, dit-il, «par tel grand
» bourg dans lequel il n'y avait que quatre ou cinq pauvres mé-
» nages, et dans lequel on ne trouvait pas de quoi manger ». En
1613, la ville était poursuivie pour dettes, et des huissiers s'é-
taient installés aux portes, qui saisissaient les habitants et les
mettaient en prison, faute du payement d'une somme de deux
mille cinq cents livres due par la communauté. On n'avait pas
l'argent nécessaire pour acheter un tombereau à enlever les
ordures.
> Les bourgeois de la ville n'en étaient pas moins « fiers, gens
» de bon esprit, tenant quelque compte de leur réputation, assez
» hauts à la main, se vantans volontiers, se plaisans peu au tra-
» fie, la plupart vivans de leurs revenus et faisans les gentils-
» hommes. Ils aiment les lettres, sont hospitaliers et courtois et
» se plaisent à choses nouvelles ». Quant aux gens du plat
pays, a ils sont grossiers et rudes, se ressentant de la lourderie
» de leurs voisins, adonnés au travail, opiniâtres et têtus, au
» reste propres aux armes, de grand courage et fort hardis ».
» Le Périgord, quoique pierreux et rocailleux, était un peu
meilleur. On citait « ses forges à fer et à acier », ses fabriques
d'armes et de couteaux, ses moulins à eau. Rien que la Couze,
qui n'a qu'un© lieue de cours, « fait néanmoins moudre six-
» vingts moulins, tant à blé qu'à papier... »
» Au-delà duPoitouetdu Périgord, joignant l'Océan, venait le
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— 181 -
pays de Saintonge, le comté d'Aunis et La Rochelle. C'était le
centre du protestantisme français. Installé sur le bord de la
mer, en relation constante avec l'Angleterre et la Hollande, il
s'implantait, avec une gravité tenace, dans ces pays bas de la
France. Ce n'était pas le protestantisme cavalier et à lasoldade
de la Gascogne, rêvant les grands coups d'épée, le pillage des
églises et la confiscation des biens du clergé ; c'était un protes-
tantisme noir, austère et de figure très longue ; un protestan-
tisme de ministres et de marchands.
» Il y avait quelque chose de fier dans l'établissement de cette
république municipale de La Rochelle, qui aurait voulu éten-
dre sur la France, divisée en états confédérés, son esprit indé-
pendant et sectaire. Elle vantait sa richesse, la hardiesse de ses
marins, l'activité de ses commerçants. Elle obéissait orgueilleu-
sement à son maire, « qui ne marchait jamais qu'entouré d'une
garde ». La Rochelle entretenait soigneusement ses murailles,
ses fossés, ses bastions, auxquels travaillaient les ingénieurs
hollandais et que Ton citait comme le modèle de la défense des
places. On assurait que la ville était imprenable et elle portait,
en avant de son havre d*étroite embouchure, les deux grosses
tours de la Chaîne et de Saint-Nicolas, veillant, comme deux
sentinelles, sur le repos de la cité. »
Nous ne saurions mieux faire du reste que de reproduire l^ap-
préciation d'un excellent juge, M. le vicomte de Vogué, dans le
spirituel et éloquent discours de réception en réponse à M. Ga-
briel Ilanotaux :
« Votre magistrale introduction nous montre tous ces aspects
de la terre que Richelieu va pétrir ; les portraits principaux des
acteurs sont burinés d'une pointe ferme et sobre, dans la ma-
nière des graveurs qui nous ont conservé les maigres profils
de ces cavaliers et de ces prélats. Nul distance entre les cita-
tions que vous faites et la narration où elles s'encadrent. On re-
connaît à cet accord la bonne qualité de votre langue, sa par-
faite convenance avec l'époque et le sujet... Votre science a évoqué
la figure vivante de la France à l'aube du xvii® siècle, tableaux
pittoresques de Paris et de la province, situations respectives des
différents ordres dans la nation, travail séculaire de la royauté
pour absorber tous leurs droits, troubles laissés dans les con-
sciences par tant de luttes religieuses et politiques. »
IV
SAINT BENOIT, SON ACTION RELIGIEUSE ET SOCIALE (1)
Ne serait-ce que par les 50 magnifiques gravures qui l'ornent,
il faudrait voir ce fort beau volume. Photographies représen-
(1) Lille, rue de Metz, 41, chez Desclée ; petit in-i" de 305 pages, 6 francs ;
relié, 8 fr. 50.
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— 182 —
tant les lieux et les édifices actuels, reproduction de tableaux
anciens, iconographie complète du saint, inscriptions antiques
et monuments romains, tout est là. Le mont Cassin s'y montre
entier, depuis le temple dédié à Apollon, celui de Jupiter,la co-
lonne d'Apollon et la muraille cyclopéenne jusqu'à la construc-
tion de l'abbaye d'après une fresque de Lucas Spinelli, le fac-
similé d'une page de la Chronique du mont Cassin et une pho-
tographie du monastère.
Le texte est de dom Louis Tosti, bénédictin du mont Cassin,
dont le nom est bien connu par ses travaux sur Boniface VTII
et autres. Il ne faudrait pourtant pas chercher dans ce livre des
faits inédits ; la vie du patriarche des moines d'Occident a été
fouillée par les érudits et étudiée aux sources. Aussi la biogra-
phie, dépouillée de l'appareil scientifique et un peu effrayant,
se lit-elle avec grand plaisir dans la traduction qu'en a faite
M. le chanoine Labis.
Ce n'est pas dans une revue de société savante qu'il faut rap-
peler tout ce que la civilisation et les lettres doivent aux béné-
dictins. Saint Benoit, en effet, dit son biographe, « christianisa
la Germanie idolâtre; il la civilisa en l'arrachant à la barbarie;
il la peupla de cités, d'églises, de cathédrales ; .il l'enrichit en
fécondant ses campagnes, en remplissant ses bibliothèques de
trésors, et le prenant par la main il lui servit de guide dans la
voie du progrès ; il lui indiqua les sommets de la science où ses
enfants siégèrent ensuite en souverains, avec les maîtres de la
pensée et de l'érudition historique ».
Il faut lire aussi le chapitre vu** qui raconte l'envoi en France
du disciple chéri de saint Benoit, saint Maur, patron d'une an-
cienne église de Saintes dont une rue conserve encore le nom.
Maur créa en Anjou la célèbre abbaye de Glanfeuil, où il mou-
rut en 581: «Lorsque, dans les siècles suivants, lagrande famille
bénédictine se divisa en plusieurs congrégations autonomes, on
vit surgir au xvii® siècle (1621) la congrégation de Saint-Maur
approuvée par les papes Grégoire XV et Urbain VIII. Elle était
divisée en six provinces ayant pour chef un abbé général qui
résidait à Paris, dans l'abbaye de Saint-Germain des Prés. Les
moines de Saint-Maur acquirent une telle renommée d'érudition
et de piété que, pour les savants, leur nom est devenu synonyme
d'homme consacré à Dieu et au culte de l'histoire. Ils furent,
en quelque sorte, dans l'ordre de Saint-Benoît, les émules de
leurs aînés qui, dans des temps plus obscurs, s'appliquèrent à
transcrire les produits de la sagesse antique et nous la transmi-
rent avec les documents de 1 histoire. Ceux-là étaient des chro-
niqueurs et des copistes ; ceux-ci, passés maîtres dans l'art de
la critique, raffermirent les fondements de l'histoire par la
science des diplômes et de la chronologie. Leur travail se fai-
sait en société, sous la direction des abbés qui traitaient ces
questions dans leurs chapitres généraux, comme celles qui con-
cernaient les intérêts spirituels. Dans leurs voyages et par le
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— 183 —
dépouillement des vieilles archives, ils remirent à jour tout le
moyen âge et réunirent les trésors de son histoire dans leurs
monastères, qui étaient des oflîcines d'érudition et de critique ;
c*est de là que sortirent les grandes collections des Pères de
Téglise, des Actes des martyrs, de la Gai/ia christiana,, de la
littérature française, dont ils furent les plus illustres représen-
tants. On ne trouve pas d'exemple d'hommes qui aient aussi
bien mérité de l'église et de la société civile. Ces descendants
de la colonie du mont Cassin, conduite par saint Maur à Glan-
feuil, furent les plus précieux joyaux de la couronne que décerna
à saint Benoit la reconnaissance des amis de la science histo-
rique. »
Et voilà pourquoi les fils de saint Benoît et de saint Maur,
les bénédictins à Solesmes, les compagnons et collaborateurs
de dom Guéranger, de dom Piolin, chassés depuis dix ans de
leur monastère qu'occupent mélancoliquement deux gendar-
mes, sont en Tan de liberté 1898 forcés de loger ça et là chez
l'habitant dans le village et ne peuvent continuer les travaux
commencés, ni prier dans leur église sur la tombe de leur fon-
dateur mis sous scellés, se demandant peut-être quel mal ils
feraient s'ils cultivaient leur jardin où poussent vigoureuse-
ment les orties et s'ils travaillaient dans la bibliothèque de leur
maison.
L'ESPAGNE et la FRANCE EN 1724 (1)
« Le grand changement qui s'est fait dans ma vie et qui du
monde et de l'université m'a conduit à l'oratoire a retardé de
plusieurs années la publication de ce volume. Peut-être quelques
personnes estimeront-elles qu'il eût mieux valu y renoncer
tout-à-fait et que le prêtre se doit à d'autres questions qu'au
problème de l'histoire diplomatique des siècles passés. Sans
trop de peine, je souscrirais à leur avis; j'ai cru pourtant, et
d'autres ont pensé comme moi, qu'il y avait une espèce de
devoir à ne pas laisser cet ouvrage inachevé... » Ainsi s'exprime
l'auteur dans l'introduction de ce 3® volume de Philippe V, Et
après avoir lu ce volume — et les deux précédents — tout le
inonde lui donnera raison. C'eût été grand dommage que tant
d'études, tant de recherches, tant de découvertes utiles dans
les différents dépôts d'archives en France et en Espagne, tant
d'années de travail eussent été perdues. Tant d'autres ouvrages,
heureusement commencés, restent en suspens ou ne seront
(1) Philippe V el la cour de France, 17£4-17i9, par Alfred Baudrillart, prêtre
de Toratoire, professeur d'histoire à Tinstitut caitiolique de Paris. Grand in-8o,
622 pages. Prix : 16 francs.
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— 184 —
mais terminés! Celui-ci sera donc achevé et dans quelques
ois paraîtra le 4* et dernier volume.
Le 3* volume, Philippe V, le duc de Bourbon et le cardinal
! Fleury, contient l'histoire de 1724 à 1729; il commence au
ndemain de la mort du régent et de l'abdication de Philippe V,
c années pendant lesquelles la France s'efforce de consener
lliance de l'Espagne et même la haute main dans ses affaires.
* maréchal de Tessé s'évertue à réorganiser le gouvernement
pagnol livré à l'anarchie, il échoue ; mais il a le bonheur, après
mort du jeune roi Louis P% de déterminer Philippe V à re-
onter sur le trône, et sa femme, Elisabeth Farncse, habile et
lîbitieusc, à suivre une politique plus ferme, à demcurerla mai-
3sse. Puis vient la chute du duc de Bourbon, l'avènementau mi-
atère du cardinal de Fleury, qui s'appuie, par amour de la paix,
r l'alliance anglaise, préférable, selon lui, à l'alliance espagnole.
« Gouvernée par un prince de l'église romaine, la France,
mme au temps de Richelieu et de Mazarin, fait une fois de
us cause commune avec l'Europe protestante. Elle n'a pas
core sonné l'heure du rapprochement entre les deux grandes
aisons dont la rivalité a si longtemps déchiré la chrétienté.»
Hélas ! les limites de notre Revue ne nous permettent pas
nsister et d'analyser autrement ce beau volume. Que de pages
y aurait à citer! que de portraits à tracer d'après l'auteur, si
téressants, si curieux à étudier ! M. Baudrillart excelle à
indre d'un mot Philippe V et ses folles manies; Elisabeth et
folle ambition ; le timide et sauvage prince des Asturies
venu le roi Louis I", avec sa femme-enfant, une fille du régent
iriée à 12 ans, grossière et scandaleuse, aussi dépravée déjà
c ses sœurs ; le vieux maréchal de Tessé, toujours dévoué,
ijours léger, qui remplit ses dépêches, plus que grivoises, des
opos et des actes indécents de cette reine; le baron de Rip-
rda, « le plus étrange des aventuriers, le plus impudent des
înteurs », qui ose dire « l'empereur et moi ». Il faudrait citer
xi entier le passage où il dépeint d'un trait tous les person-
ges qui vont et viennent, qui parlent et qui agissent. Le P.
fred Baudrillart n'a pas fait seulement l'histoire de l'Espagne
ns ce livre, c'est aussi l'histoire de France ; il a écrit sur cette
oque un ouvrage définitif, un vrai monument.
VARIETES
1
LE CHANSONNIER DE PUS
Puisque la vieille chanson, dont nos pères égayaient la table
mmune, a disparu presque de nos repas pour se réfugier
ns les séances académiques, puisqu'on imprime les refrains
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— 185 —
au lieu de les répéter en chœur, et qu'on disserte discrètement
sur les gauloiseries au lieu de les entonner à toute voix, suivons
un peu Ta mode et imitons tout le monde. On a parlé Tautrc
jour de Piis, qu'on a fait saintongeais et qui l'était bien un peu.
Ce nous sera l'occasion de rectifier quelques erreurs et de citer
de lui deux chansons inédites.
Dans sa conférence si charmante du 5 mars à la société des
Archives, notre confrère, M. Félix Mousset, a nommé Piis et
lui a attribué la chanson populaire : « Va-t-en voir s'ils vien-
nent, Jean; va-t-en voir s'ils viennent.» Les journaux qui avaient
mal entendu l'ont appelé Depise, chansonnier aussi inconnu en
Saintonge qu'en France.
On peut voir, dans le Bulletin des Archives, m, 245, une let-
tre (16 février 1830) du comte Pierre de Bremond d'Ars, et viii,
p. 352, un curieux article de M. le baron de La Morinerie, De-
laitre, maître de danse à Saintes, où Piis célèbre Delaitre et
raconte quelques aventures du Port-Tublier :
Entre Sainte et Chaniers,
Cidalise plus sage
N'agréa mon hommage
Que sous ses peupliers...
Pierre-Augustin-Antoine de Piis, l'un des fondateurs du Vau-
deville, secrétaire du comte d'Artois, secrétaire général de la
préfecture de police, membre de la légion d'honneur, mort à
Paris le 22 mai 1832, avait longtemps habité la Saintonge.
Il y avait des liens de parenté — un peu irrégulière peut-être,
mais très proche — entre Piis et les Bremond. Voici une chan-
son inédite, La montagne de Villevaleix, dédiée « à mon cousin
Pierre-Charles-Auguste de Bremond d'Ars », que notre confrère,
M. Anatole de Bremond, tire pour nous de ses archives de fa-
mille (l):
J'ai du Jura gravi le faîle.
J'ai vu les coteaux du Valais :
Je n ai qu'une montagne en iôte,
C'est celle de Villevaleix.
Montagne aimable et sans audace,
Tu dois peu craindre les glaçons;
Tu n'es qu'un modeste Parnasse
Fait poui* inspirer des chansons.
Que si d'Albos y fit des siennes (2)
Presqu'en entier le gai recueil,
A te célébrer dans les miennes
J'ai du plaisir et de l'orgueil.
Ton calme n'est point monotone ;
Je l'ai goûté quelques instants ;
C'était par un beau jour d'automne,
Et je me croyais au printemps.
Du Masgelier dont la terrasse
Tout vis-à-vis de toi s'étend,
J'admirais, sans changer de place.
Le chcâteau, le bois et l'étang.
Mais, quoi ! n'est-ce donc pas Colonge
Que l'on découvre encor d'ici ?
Je t'en ronds grâce : car je songe
Que dans ces lieux on m'aime aussi.
(1) La montagne de Villevaleix est tout près d'un des domaines du Masge-
lier.
^2) Le chevalier d'Albos était un ami de la famille et, paralt-il, fort origi-
nal.
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— 186 —
Laisse reposer sur ta mousse
Du Masgelier les doux pigeons ;
Mais contre les buzards rebrousse
Tous les piquants do tes ajoncs.
Si ta fougère est peu touffue,
Ton silence est propre aux amants :
Ils peuvent, à porte de vue.
Faire des vœux et des serments.
Ah ! que ta roche soit discrète,
Et que le garde, sans danger,
Y vienne écouter la musette
De Lèobon, le beau berger!
Si le ciel entend ma supplique,
Tu re verras un jour Piis
Auprès de Charles, d'Angélique,
De Gustave et d'Athénaïs.
Alors, au lever de l'aurore.
J'irais cueillir ton serpolet,
Et, le soir, sur ta cime encore
Retentirait mon flageolet.
Jules, dont à bon droit l'on cite
Le crayon mâle et séducteur,
Ne dessinerait pas ton site
Mieux qu'il n'est gravé dans mon cœur!
Fait le jour de la Toussaint, sur le lieu même, 1811.
Le « cousin » auquel Piis a dédié sa chanson est Pierre-
Charles-Auguste de Bremond d'Ars, chevalier, vicomte de Bre-
mond, seigneur du Brandet, du Gua, du Fouilloux en Arvert,
marquis du Masgelier en Limousin, du chef de sa femme, lieu-
tenant au régiment de Guyenne-infanterie, membre du conseil
général de la Creuse sous la restauration, qui, après avoir été
enfermé à Brouage en 1794, avec sa femme et sa sœur la com-
tesse Sophie, habita le château du Masgelier, où il est mort le
26 avril 1816. 11 avait épousé, le 14 septembre 1788, sa cousine
germaine, Angélique de La Loue, dont il a eu Gustave-René-
Antoine et Athénaîs, nommés dans un des couplets.
Le Jules qui figure dans le dernier était Jules-Alexis de Bre-
mond, fils de Pierre-René-Auguste, neveu, par conséquent, de
Pierre-Charles- Auguste.
C'est par les La Loue que le chevalier était parent des Bre-
mond. Les La Loue, seigneurs du Masgelier et de La Villatte
dans la paroisse du Grandbourg de Salagnac en Limousin, arron-
dissement de Guéret, dont Nadaud {Nobiliaire du Limousin,
III, 30, 414 et 700) a donné un essai de généalogie, étaient une
famille originaire des confins de la Touraine et du Berry, qui
s'établit au Masgelier par le mariage (1579) de Louis de La Loue,
seigneur de La Boussaye, avec Madeleine du Genest, dame du
Masgelier. Elle descendait de Théritière d'une ancienne famille
de ce nom. Un Guillaume du Masgelier, chevalier, seigneur du-
dit lieu, se croisa en 1248, et, avant de partir pour la Terre-
Sainte, fit une importante donation à l'église Saint-Etienne de
Limoges. (Voir la préface de la nouvelle édition de la Vie de
A/''^ de La Tour-Neuvillars, du P. du Sault.) C'est d'eux que
descendait Marc-Antoine de La Loue, qui de Jeanne-Renée du
Pougct de Nadaillac, mariée au Masgelier le 29 décembre 1717,
eut sept enfants parmi lesquels Marie-Catherine épousa, le 6 no-
vembre 1758, Pierre de Bremond d'Ars, commissaire de la no-
blesse de Saintonge en 1758, décédé à Saintes en 1779 et inhumé
à Orlac, dont vinrent trois enfants. Elle mourut à Saintes le 30
janvier 1781 et fut transférée dans l'église d'Orlac.
C'est d'une sœur de madame de Bremond, Marie-Geneviève
de La Loue, qu'est né le chevalier de Piis, fils unique et na-
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— 187 —
turel de Pierre-Joseph, baron de Piis, chevalier de Saint-Louis,
capitaine des mousquetaires, lieutenant-colonel d'infanterie,
commandant au Cap(ile de Saint-Domingue), en qui s'éteignitla
branche des seigneurs de Varennes. (Annusiire de la noblesse,
p. 205, 1859.) Marie-Geneviève de La Loue avait épousé, le 12
mars 1739, Jean de La Marche, mousquetaire noir, seigneur de
Puy-Guillon en la paroisse de Fresselines, issu des anciens
comtes de La Marche et mort jeune sans enfant (le château
de Puy-Guillon appartient aujourd'hui à M. le comte de La
Celle) ; elle est morte à Saintes le 9 mai 1781, veuve du comte
de La Marche, âgée de 62 ans, et fut inhumée à Orlac. Le comte
Antoine de La Marche, son petit neveu, a eu d'Antoinette de
Loubens un fils, le comte Attale de La Marche, qui obtint en
1858 du tribunal civil de Guéret un jugement lui assurant la
propriété des ruines gigantesques du château de Crozant.
On fait naître Piis à Paris en 1755. Malgré les plus actives
recherches, M. Barré des Chcizes, qui nous a obligeamment
fourni plusieurs détails, n'a pu rien trouver sur lui ni dans les
registres paroissiaux du Grand-Bourg, dont dépendait le châ-
teau du Masgelier, ni dans ceux des trois paroisses voisines.
Saint- Vaury, Gartempe et Montaigut, et pourtant il a parcouru
une période de dix ans autour de l'année 1755. L'acte de bap-
tême n'y est pas. Il faut donc en croire la tradition de la famille
pour Paris. On aurait pu penser qu'il était né au Masgelier,
pays de sa mère, qu'il a si bien chanté dans ces couplets sur
l'air : Jons un curé patriote, intitulé : Quelques-uns de mes
rêves du Masgelier :
Depuis fort longtemps en ville,
Hélas ! je ne révais plus ;
Mais, dans ces lieux, à la filo
Cent rêves me sont venus.
Ma foi, c'est du Masgelier
Un bienfait particulier :
Car, depuis
Que j'y suis,
J'ai rôvé toutes les nuits,
Toutes les nuits,
Toutes les nuits.
Qui cause ce trouble étrange?
Serait-ce ce que je vois,
Serait-ce ce que je mange,
Serait-ce ce mie ic bois?
Ma foi, c'est au ftlasgelier, etc.
L'air vif et pur des montagnes
S'empresse de m'y bercer ;
Los sylphes de ces campagnes
Veulent bien me caresser.
Ma foi, c'est du Masgelier, etc.
Quelquefois avec des ailes
J'y crois planer dans les airs ;
Après vingt courses nouvelles,
Sous vingt plumages divers.
Je rabats au colombier
Du château du Masgelier :
Car, depuis
Que j'y suis, etc.
D'autre fois, le sort m'appelle
A remplir un évêché ;
Mais par Calamo la belle
J'en suis bien vite empêché.
Je ne me fais pas prier
Pour bénir le Masgelier,
Ou, depuis
Que j'y suis, etc.
Je voyage dans mes songes
A Villepraux, à Naillac,
A Saint-Priest, à Colonges (I),
Au Grand Bourg de Salagnac.
(l'i Villepraux, en la paroisse de Montaigut le Blanc, séparé du Masgelier
par ia Gartampe. — Naillac, paroisse du canton de Dun, arrondissement de
Guéret, voisine de Puyguillon. — Saint-Priest Le Plaine, petite commune à
4 kilomètres de Grancibourg. — Colonges est un petit castel près du bourg
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— 188 —
en quittant Tf^trier, Mais vous devinez sans doute
iens au Masgelier ( 1 ) : Que c'est h mon prompt retour.
Car, depuis Non, je ne peux t oublier.
Que j'y suis, etc. Cher et tant doux Masjçclier,
is (coûte que coûte), ^"' ^?P"^^ ,
s rêver nuit et jour; Que j y suis, etc.
donnons à Piis ces deux pièces de vers — inédites (2) —
he nous demandons ha permission de lui enlever la
'a-Ven voir s'ils viennent, Jean, qui ne figure pas
Euvres. Tl y a une chanson, Le premier ballon de
i, pac:e 114 du tome iv de ses Œuvres choisies. (Pa-
eur, r8i0.)
De voler publiquement
Dans une gondole,
Sais-tu, Pierre, qu un savant
A donné parole ?
refrain est :
Va- t'en voir s'il vole,
Jean,
Va-t'en voir s'il vole.
te est indique : a Air : Va-Ven voir s'ils viennent,
Louis Audiat.
II
LE DINER DE LA CAGOUILLE
de novembre dernier, sur l'initiative de quelques-uns
npatriotes, dans une réunion tout intime tenue au
ire, le principe a été arrêté d'un diner mensuel où se
t les Charentais de la Charente-Inférieure apparte-
rofessions libérales ou au haut commerce,
iep dîner a eu lieu le 18 décembre. Vingt-trois inem-
teurs y assistaient; six avaient donné leur adhésion
ce qui se déciderait. C'étaient MM. Gabriel Audiat,
appartenait autrefois à la famille Johet ou de Jouhet ayant des
c les La Loue du Masgelier. V. Nobiliaire de Nadaud, n, 562.
elier passa des La Loue aux Brcmond d'Ars, branche de la Creuse.
!s années, Louis de Brcmond d'Ars le vendit au général du Solier;
erre fut achetée par le général de La Bastide, dont la veuve et les
nt pendant la belle saison.
onne encore au Grand Bourg de Salagnac des couplets de Piis sur
>rs, où le refrain est en l'honneur de saint Léobon, patron de U
Notre maire est un bon luron
Qui gouverne bien sa paroisse,
Mariant filles et garçons ;
Tous les cœurs sont à l'unisson.
Bon, bon, saint Léobon
Que tout croisse.
Bon, bon, saint Léobon,
Sois toujours bon.
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^ 189 —
professeur de rhétorique au collège Stanislas ; Paul Beau, secré-
taire d'ambassade; Arthur Bonnet, ingénieur des ponts et chaus-
sées à la compagnie de l'ouest ; Botton, avocat à la cour d'appel ;
Bouchemousse, sous-inspecteur de l'enregistrement; Edouard
Chapsal, négociant; Fernand Chapsal, auditeur de l""® classe au
conseil d'état; Chotard, auditeur à la cour des comptes; Delau-
nay, docteur-médecin; Dubois, docteur-médecin; Dumontet,
substitut du procureur général à Amiens; Ferrier, médecin
major de 2® classe, agrégé au Val-de-Grâce ; Gautret, maire des
Sables-d'Olonne ; Jeudi de Grissac. docteur-médecin à Argen-
teuil; Laurent, ingénieur des mines à la compagnie du midi;
André Lemoyne, bibliothécaire des arts décoratifs; Letard,
docteur-médecin à Chelles; Massiou, agent à la compagnie de
Touest; Morin, docteur-médecin; Natier, docteur-médecin; Ar-
mand Nicolle, avocat à la cour d'appel; Renaud, capitaine d'ar-
tillerie, élève de l'école supérieure de guerre ; Rondeau, doc-
teur en droit, étudiant en médecine ; Salis, docteur en médecine ;
Saraz, ancien élève de Técole polytechnique, professeur de ma-
thématiques; Pierre Sebileau, professeur agrégé à la faculté de
médecine, chirurgien des hôpitux de Paris ; Tesseron, sous- chef
de bureau au ministère des colonies; Vergniol, professeur d'his-
toire, agrégé de l'université: Wells, avocat à la cour d'appel.
La réunion, écartant tout ce qui pouvait lui ôter son caractère
amical et intime, a, sans faire de statuts, posé simplement les
règles suivantes :
Le dîner aura lieu le dernier samedi de chaque mois. On lui
a donné le nom de « la Cagouille ». La cagouilie est un mot du
lexique roman qui signifie escargot. Le colimaçon, lui, n'est pas
ce qu'un vain peuple en pense, un gros escargot jaune-sale
qu'on nourrit dans les vignes de la Bourgogne, hélice vigne-
ronne, et qui se vend à Paris vulgairement. Les Romains du
reste le connaissaient déjà; ils l'avaient apporté en Poitou où le
R. P. Camille de La Croix l'a retrouvé à Sauzay, et à Sauzay
seulement où ces escargots là vivent philosophiquement à tra-
vers toutes les révolutions, sans se mêler aux cagouilles au-
tochtones. La cagouilie est un petit colimaçon de couleur brune
qui se terre dans les vieux murs, dans les racines des arbres,
dans les haies jusqu'au moment où les enfants et les chemi-
neaux la viennent arracher à son hivernal sommeil, ou bien
jusqu'à ce que la saison printanière lui dise : « Escargot, escar-
got, montre-mei tes cornes », comme chantent les gamins.
Le mot cagouilie, que Littré attribue au patois de l'Angoumois.
dérive de cagoule, cucullus, parce que ce colimaçon rentre sa
tète dans sa coquille comme un moine dans son capuchon. Ce
que le moine ou l'état monachal a fourni de mots à la langue
usuelle est étonnant : le moineau d'abord, la mogette ensuite.
Un quartier de Cognac s'appelle encore Cagouiilet. Pourquoi le
diner des Charcutais ne s'appellerait-il pas la Cagoui/Ze? J'aurai
peut-être préféré la Piballe.
Il n'y aura ni président du groupe, ni bureau. Seulement un
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ëtaire-trésorier, qui est M. le docteur Natier, rue de l'Uni-
ité, 69, sera chargé des convocations et des souscriptions,
laque diner on désignera un président par acclamation.
5 diner de décembre a été présidé par M. le docteur Morin,
3n; les diners de janvier et mars, par notre confrère le poète
ré Lemoyne ; celui de février, par M. Arthur Bonnet, ingé-
r.
a réunion est fermée. Nul n'y sera désormais admis que sur
résentation de deux membres, et après élection, pour la-
lle il faut avoir les suffrages des deux tiers des adhérents,
cnts ou non au vote : trois bulletins non suflisent à faire
mer la réception.
est ainsi qu'ont été élus : MM. Morice et Rodier, docteurs-
ecins; Sebileau, licencié en droit, négociant; Doignon, in-
eur-constructeur; Paul Baudouin, ingénieur au Creuset;
eur Bourcy, de Saint-Jean d'Angély, médecin des hôpitaux
*aris, 36, rue Matignon ; Christian de Vallée, de Jonzac, se-
aire général de la compagnie des eaux, 17, rue Faraday;
is Dubois, de Saujon, artiste photographe, 12, pi ace d'Anvers;
t, de Tesson, interne des hôpitaux de Paris, 4, rue des
rtreux; Prévost, de Sainte-Gemme, pharmacien, 53, rue de
)iac; docteur Garnier, de Chérac, médecin en chef de Tinfir-
îe spéciale des maladies nerveuses et mentales, 16, boule-
l Montmartre; Armand Moreau, de Saint-Fort sur Gironde,
)ciant, 124, rue d'Assas ; René Emond, de Jonzac, adminis-
îur délégué des chemins de fer de Beyrouth à Damas, 88,
Saint-Lazare; Georges Goizet, de Loulay, inspecteur adjoint
forêts, 41, rue Saint-Ferdinand. Le dîner compte déjà
lembres participants.
xceptionnellement les Saintongcais de passage à Paris pour-
; être invités.
u dîner de janvier, les cagouilles, apportées de Saujon par
e docteur Dubois, délicieusement accommodées o à la Sau-
Jse », arrosées d'un excellent « pineau », offert par un com-
çant de Saint-Fort, et assaisonnées de contes en patois sur
;agouilles par M. le docteur de Grissac, ont consacré le suc-
du diner, tandis que le vieux maître André Lemoyne, en
tant ses jolies pièces Vieux moulins et Saint-Georges sur
\ a fait surgir au dessert la poésie des souvenirs du pays
il.
hacun depuis y va de son écot. Tel apporte des huîtres, tel
a merveilles », pâtisserie inconnue à Paris, tel autre de la
Champagne.
n mars, par une lettre de convocation fort joliment illustrée
in paysan saintongcais en terrassier et une « cagouille »
[lie devant un train qui passe — M. Arthur Bonnet, ingé-
ir chargé de la construction de la ligne de Passy aux Inva-
s, invitait les membres de la « Cagouille » à visiter les tra-
X très curieux qu'il a dû faire pour percer un souterrain
3 le quartier de Passy. La visite a eu lieu le 13, très intéres-
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- 191 -
santé, très gaie, avec promenade en chemin de fer, photogra-
phies au magnésium, etc.
Enfin, c'est encore la création de la « Cagouille » qui a in-
spiré l'idée à notre confrère, M. Gabriel Audiat, de consacrer au
vieux poète saintongeais oindre Lemoyne une étude de 30 pages,
parue dans la revue la Quinzaine du 15 mars et tirée amicis à
un tout petit nombre d'exemplaires.
Est-ce que cela n'est pas tentant ? Pas de politique, pas de
discussions ; un dîner par mois, gai, plein d'entrain entre com-
patriotes, où l'on entend de beaux vers, d'alertes chansons, où
1 on cause, où l'on rit. Qui veut être cagouillard ?
L.A.
III
FAYE, SOUBIZE ET MORTAIGNE
Extrait de Vlnvenlaire de Reys, grand in-folio sur papier, 81 folios,
aux archives de M. le duc de La Trémoille.
Paye (1) et La Romade. Fol. 1 1 (2). Jtem, inventaire des lettres et
pièces autrefois mises et produites en la court de parlement par
feu monsieur que Dieu pardoint, et le procureur du roy, de-
mandeur en cas d'excès, contre maistre Guillaume de Mont-
gaillard et Jehan Chevrier, défendeurs audit cas.
Item, Autre inventaire des lettl'es et tiltres et autres pièces
produites par feu mondit sieur par devant messieurs maistres
Berthélemy Claustre et Jehan des Feugeraiz, commissaires de
par la court, demandeur sur reprise de procès, à l'encontre de
maistre Arnault Queu et Guillaume Bernart, tuteurs et cura-
teurs donnez par justice aux enfants mineurs d'ans dudit de
Montgaillard et de Jehanne de Prahec, sa femme.
Item, Reprise du procès contre maistre Jehan de Mongaillard,
fils aîné desdits de Montgaillard et de feu Jehanne de Prahec.
Folios LV à Lix. Sur ces folios sont inscrites les analyses de
nombreux actes relatifs aux démêlés et procès d'Olivier de Coé-
tivy avec Guillaume de Montgaillard et Jehan Chevrier
Inventaire des lettres et pièces retenues par deçà, autresfoiz
mises et produites par la court de parlement par feu monsei-
gneur messire Olivier de Coétivy, en son vivant chevalier, sei-
(1) Pour Faye, jadis paroisse de Pessines, aujourd'hui commune de Saintes,
on consultera divei*8es pièces déjà publiées par les Archives et qui expliquent
la cause du procès dont il s'agit. Voir notamment: t. I^i*, p. 75, le contrat de
mariage de Jeanne de Beaulieu, dame de Faye, fille d'Olivier de Bcaulieu, avec
Pierre Chevrier ; p. 77, Ténumération (H61) des ustensiles, meubles, linge,
armes, provisions qui garnissaient Thùlel de Fave, appartenant à Olivier de
Coétivy, et dont Guillaume de Montgaillard et Pierre Chevrier s'étaient em-
parés par force. Voir surtout, tome XIII, pages 17-68, l'étude de Denys d'Aussy,
raye en Saintonge, i£IS-1368y avec quinze chartes communiquées par M. le duc
de' La Trémoille.
(2) La Romade, aujourd'hui Les Romades, en la commune de Varzay,
canton de Saintes.
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— 192 —
gneur de Taillebourg, et le procureur général du roy notre sire,
demandeur en cas d'excès, à rencontre de maistre Guillaume
de Montgaillard et Jehan Chevrier, défendeurs audit cas d'excès,
et défaillans et adjournez pour veoir adjuger le prof fit de qua-
tre defTauix selon les conclusions contenues au premier d'icculx
quatre défaulx touchant la terre de Faye et de Romade.
Et premièrement produisirent iceulx de Coétivy et procureur
du roy unes lettres données le vir jour de may Tan mil ccclxii,
obtenu par ledit de Coétivy, par lesquelles il est mandé, et
par information il appert du contenu èsdites lettres prandre au
corps le plus coulpables des excès contenus èsdites lettres, se
non les adjourner à comparoir en personne en ladite court, sur
peine de bannissement, avecques la relacion de Adam Garbot,
sergent royal, exécuteur desdites lettres attachées à icelles. Par
laquelle il appert pour ce qu'il a trouvé coulpables des excès,
crimes et délitz lesdits maistre Guillaume de Montgaillard et
Jehan Chevrier, et qu'il ne les a peu prendre au corps, il les a
adjournez à comparoir en personnes en ladite court au vii'jour
de juillet mil iiii<^ lxii, cottées lesdites lettres par A.
Fol. LVH. Aultre inventaire des lettres, tiltres et munimensque
a baillé et produit par devant messieurs maistres Berthélemy
Claustre et Jehan des Feugeraiz, conseillers du roy en sa court
de parlement, commissaires en cette partie, messire Olivier de
Coétivy, chevalier, seigneur de Taillebourg, demandeur sur re-
prinse de procès d'une part, à rencontre de maistre Arnault
Queu, et Guillaume Bernart, tuteurs et curateurs donnés par
justice à Petit, Jehan, Liète et Marguerite de Montgaillard,
enfans mineurs d'ans de maistre Guillaume de Montgaillard et
de feue Jehanne de Prahec, sa femme, adjournez sur ladite re-
prinse de procès, et tendant à fin de non procéder d'autre part,
en ensuivant l'appoinctement de mesdits sieurs les commissai-
res, sur ce. Faict le nu* jour de mars Tan mil cccc lxxiiiï.
Et premièrement pour monstrer que ledit maistre Guillaume
de Montgaillard ont esté condamnez par arrest de ladite court
prononcé le xxiiii* jour de mars mil iin^ lxvi envers le deman-
deur en plusieurs fraiz, estimez à la somme de viii<^ un" 1. t., et
pareillement es dommages et intérestz dudit demandeur estimez
aussi à la somme de il'" 1. t. auquel arrest sont attachées les
criées faites des héritages dudit feu de Montgaillard à la re-
queste dudit de Coétivy. Auxquelles criées ladite feue Jehanne
de Prahec, femme dudit de Montgaillard, s'opposa pour son
droit de douaire, et fut adjournée en ladite court sur ladite oppo-
sition, et ce pendant est allée de vie à trespas.
Autre inventaire des lettres, actes, appoinctemens que a mis
et produit par devers messieurs maistres Guillaume de Vittoy
et Girard Seguier, consuiller du roy nostre sire en sa court de
parlement et commissaires en cette partie, feu messire Olivier
de Coétivy, en son vivant chevalier, seigneur dudit lieu et de
Taillebourg, demandeurs sur reprinse de procès contre mais-
tre Jehan de Montgaillart, fils aagé de maistre Guillaume de
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— 193 —
Montgaillard et de feue Jehannc de Prahec, défendeur audit
cas.
Premièrement, et pour monstrer que ledit maistre Guillaume
de Montgaillard a esté entre autres choses condamné par arrest
de ladite court prononcé le xxiiii* jour de mars mil ini° lxvi
envers ledit demandeur es sommes d'argent qui ensuivent, c'est
assavoir : en la somme de troys cens livres parisis pour amende
honorable, et à restituer les fruiz par luy receuz des terres et
seigneuries de Faye et de La Romade estimés à la somme de
vuic iiii" 1. t. et pareillement es dommages et intérestz dudit
demandeur estimez aussi à la somme de ii" 1. t. Et que pour
avoir payement desdites sommes en défault de biens meubles,
aient esté mis certains héritaiges appartenans à icellui de Mont-
gaillart en criées et subhastations, èsquelles ladite Jehanne
de Prahec s'opposa ; et que aussi ladite Jehanne de Prahec a
esté adjournée à comparoir en ladite court au xx® jour de juillet
mil 1111° Lxvii, pour apporter lettres ettiltres, et dire ses causes
d'opposition, et pour vérifier le contenu en son advertissement,
a produit ledit demandeur le dictum dudit arrest, la commis-
sion de monsieur maistre Berthélemy Claustre, conseiller de
ladite court et commissaire ordonné de par icelle pour exécuter
ledit arrest, ensemble les relations de Symon Dateur et Pierre
Griffon, sergents royaulx, et l'annexe de maistre Jehan lie-
gnault, accesseur du lieutenant du sénéschal de Xaintonge au
siège de Xainte, le tout attaché ensemble et cotté au dos.
SouBizE. Fol. XXIX, v°. — Guyon l'Arcevesque, sieur du Parc,
approuve et ratifie une donation faite par feu messire Jehan
TArcevesque, son frère, à M™® Louise d'Anduise, sa femme,
mère du sieur de Trignac. Il produit une lettre d'appointement
datée du 8 décembre 1425.
Item. Messire Jehan l'Arcevesque vendit 50 livres de rente
généralle à messire Jehan de Maumont, sieur de Tonnay-
Voultonne, et Aymery de Couldun, chevaliers, pour le pris de
1.050 livres.
Fol. XXXI. Item, Et pour monstrer que messire Jehan de Mau-
mont a retraict et recouvré de dame Katherine de Baroye,
vefve de feu messire Aymery de Couldun, 50 livres de rente
qu'il avolt sur les biens de feu messire Jehan l'Arcevesque,
sieur de Soubize, lesquelles ledit de Maumont avoit vendu à
ladite veuve sur ladite terre, ont esté retournés unes lettres
faictes et passées soubz les seaulx estably à Melle pour le roy
nostre sire et de l'official dudit lieu, daté du 28° jour de décem-
bre l'an 1435.
Item. Et pour monstrer de l'acquisition faite par mon-
sieur de Taunay-Voultonne et messire Aymery de Couldun de
150 livres de rente sur tous et chacuns les biens de monsieur
de Soubize, pour le prix et somme de 1.500 livres qu'ilz payè-
rent audit de Soubize, pour payer sa rançon aux Angloys, a esté
retenu par deçà» une vidimus des lettres de ladite acquisition
daté du 14 février 1442.
13
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— 194 —
MoRTAiGNE. Fol. XXXVII, verso. — Item. Pour monstrer que René
de Montberon a baillé la moitié de ladite principaulté de Mor-
taigne, et le droit, action et poursuite qu'il avoit sur l'autre moi-
tié qui avoit esté adjugée à feuz messieurs messires Alain de
Coétivy, cardinal d'Avignon, Olivier de Coétivy, chevalier, oncle
et père de mondit sieur, par arrest de parlement, pour 270 1. de
rente annuelle et perpétuelle à Guillaume Gua, esculer, sieur
de Beautrueil et de La Touche, ont été retenues par deçà les
lettres du contrat de ce faisant mencion, ung duplicata d'icelluy
attaché ensemble, daté du 23 avril 1479, signé Faure, et Dugasl,
cotté B.
Item, Et pour monstrer que par transaction faicte entre mon-
dit seigneur le comte de Taillebourg et Guillaume Gua d'une
part, et ledit messire Eustache de Montberon, chevalier, viconte
d'Aunay, et Christofle... (en marge est écrit uacai.)...
Fol. XXXVIII. — Item, Et pour monstrer des grans procédeures
qui furent faictes par devant le séneschal de Xaintonge, au
siège de Saint-Jehan d'Angély, et aussi par devant Tofficial de
Xaintes contre ledit messire Jacques de Montberon, demandeur
en matières de retraict, d'une part, et messire Olivier de Coétivy,
chevalier, et Guillaume Gua, sieur de La Touche, et aussi Yvon
Faure, notaire royal, ont esté retenues par deçà la copie de la
procuration, exploiz et autres procédeures faites pardevantles-
dits séneschal et oflicial, cousuz ensemble et cotté au dos D.
Item, Et pour monstrer que, par transaction faicte entre mon-
dit seigneur le conte de Taillebourg et Guillaume Gua, d'une
part, et ledit messire Eustache de Montberon, chevalier, viconte
d'Aunay, et Christofle de Montberon, son ûlz aisné, iceulx de
Montberon cédèrent et transportèrent et délaissèrent à jamais
perpétuellement les deux pars de ladite moitié contencieuse en-
tre ledit René de Montberon, d'une part, et lesdits père et Olz
d'autre, et la vi* partie de ladite moitié ausdits seigneurs de
Taillebourg et de Beautrueil, pour le prix et somme de viii"
livres tournoys d'une part, et aussi pour la somme de xyu^ 1. en
laquelle ledit messire Eustache avoit esté condamné par arrest
de la cour de parlement envers ledit messire Olivier de Coétivy,
et aussy pour la terre et seigneurie de Mathas, lors apparte-
nant à mondit seigneur de Coétivy, ont esté retenues par deçà
pour valoir ondit procès contre ledit Adrien de Montberon les
lettres de ladite transaction, datées du cinquième jour de février
mil cccc un" et ung, signées : J. Bouée, J. Michel et P. Mai-
gnen, cottées au dos G.
Item. Et sont retenues par deçà troys procurations, les deux
pour mondit sieur le conte de Taillebourg et la tierce de Guillau-
me Gua, sieur de La Touche, par eulx faictes pour passer ladite
transaction. La première datée du jour d'octobre mil iiii*^ iiii"
ung, signé Faure ; la ii® datée du tiers jour de février l'an que
dessus, signée H. de Valée ; la m'' datée du xxiii* jour de jan-
vier l'an que dessus, signée Davidon, attachées ensemble et cot-
tées au dos H.
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- 195 —
Fol. XLii. — Autre inventaire de pièces fournies contre Loys
TArcevesque et Jchanne de Montberon, sa femme.
Et premièrement pour monstrer que maistrc Olivier Le Merle
et Henry de Valée, procureurs de mondit seigneur, et Guillaume
Gua, escuier, sieur de La Touche, remonstrèrent par plusieurs
et diverses foys et par plusieurs raisons et moyens a mondit
sieur Poignant que l'arrest obtenu par ledit TAccevesque et sa
femme à l'encontre de messire Eustace de Montberon, vicontc
d'Aunay, nestoit exécutoire ne se devoit exécuter sur la terre
et seigneurie de Mortaigne, et qu'il lui pleust désister et dépor-
ter de faire ladite exécution sur ladite terre et seigneurie de
Mortaigne ; et que ce néantmoins ledit Poignant fest le contraire.
Par quoy lesdits procureurs appellèrent de luy en la court de
parlement à Paris, ont esté retenues par deçà troys lettres tes-
timoniales ou instrumcns desdites remontrances ou appella-
tions, dont la première est datée du xxv° jour d'octobre mil iiii<^
iiiiM et deux, soubz les seaulx establiz aux contractz en la ville
et cité de Xaintes, et en la baronnie et chastellenie de Mortai-
gne sur Gironde, signé P. Telis et Loys Gracien ; la ii* dattée
du xxvn® jour d'octobre ondit an mil iiiic iiiixx et deux, soubz
lesdits seaulx establiz auditz contratz de Xaintes et de Mortai-
gne, signée Benoist Nadau et Jehan Mallet ; et la m*, donnée le
mercredi v* jour du moys de février mil iiiic iiii^x et deux soubz
le scel estabiy aux contractz dans la ville de Saint-Jehan d'An-
gély, signée I3ouée, attachées ensemble et cottées au dos A.
Pour copie conforme :
S. DE La NlCOLLlèRE-TEIJEIRO.
ARCHEOLOGIE
Les réparations au clocher de Tabbaye de Sainte-Marie, à
Saintes, vont être prochainement achevées. Il était, en effet,
urgent d'aviser ; il y avait danger que cet élégant monument
fort dégradé par le temps et les hommes s'écroulât sur la tète
des soldats du 6* de ligne. Le ministre de l'instruction publique
a alloué 3.000 francs et le ministre de la guerre 5.000 francs. Il
est fâcheux qu'on ait été obligé de remplir les ouvertures des
fenêtres; c'est la solidité aux dépens de l'élégance.
A l'angle de la route de Marennes au Lindron, dans le village
de ce nom. j'ai examiné un puits à margelle antique, formée
par un fût de colonne perforé, à l'intérieur, pour livrer passage
aux seaux. Ce débris provient sans aucun doute d'une colonne
dorique de 6" 56 à 7 mètres de hauteur ; il mesure 0™ 82 centi-
mètres de diamètre, 0" 54 centimètres de hauteur ; la canneltri'e
est en demi-cercle de 0" 10 centimètres de diamètre. Vient-il
d'un temple antique détruit au Lindron ou dans les environs de
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Marenncs? Les ouvriers maçons de cette contrée pourraient
peut-ôtre témoigner. ,^ ^
*^ DupLAis DES Touches.
MONNAIES DES SANTONS
Dans un article, Monnsiies gsLuloiseSj catalogue descriptif et
raisonné du musée de Troyes, publié par la société d'agricul-
ture, sciences, arts et belles lettres du département de l'Aube
(Mémoires^ t. lx, 1896), M. Louis Le Clert attribue aux Petro-
corii, « peuple de l'Aquitaine, habitant entre les Santons, les
Lemovices, les Cadurci, les Nitiobrijes, dont le territoire a
formé l'ancien Périgord, aujourd'hui département de la Dor-
dogne, les contovtos (tète nue, adroite, de Marc Antoine ; au
revers: loup marchant à droite, la patte droite sur un bucrane;
derrière, un arbre); il ajoute : a Cette monnaie est attribuée aux
Pictons par M. Ch. Robert. M. A. de Barthélémy et M. A. Chan-
garnier la laissent aux Santons, parce qu'elle est abondante à
Saintes et dans les environs, et qu'il est très probable qu'elle
appartient à un chef santon. » L'auteur attribue aussi aux
Petrocorii les monnaies atectori (tète nue à droite ; revers :
taureau à droite ; au-dessous, cercle centré, en grénetis ;
au-dessus, fleuron et grénetis dans le champ). Ces deux monnaies
appartiennent certainement aujc Santons. Voir le numéro de la
Revue, septembre 1897, t. xvii, p. 340.
11 y a un chapitre SdintoneSy « peuplade de l'Aquitaine, au
sud des Pictones, entre les Lemovices et les Petrocorii, d'un
côté, la Garonne et l'Océan de l'autre », qui avait pour chef-lieu
Santones, appelé d'abord Mediolanum Santonum (aujourd'hui
Saintes), au centre du pays sur la Carantonus (la Charente)...
Le territoire qu'ils occupaient prit le nom d'Aunis, de Saintonge
et d'Angoumois ; il forme aujourd'hui les départements de la
Charente et de la Charente-Inférieure. L'auteur cite Arrivos
(tête casquée à gauche, et au revers Santono[s], cheval bridé et
sanglé, galopant à droite ; dessous, cercle centré, en grénetis).
Il ajoute : « M. Anatole de Barthélémy veut bien nous faire
remarquer qu'Arrives n'est probablement pas santon : car on
ne rencontre aucune de ses monnaies en Saintonge. » De plus,
après avoir décrit une autre monnaie [Sant?]nos (tête nue à
gauche, cheveux courts ; revers : cheval libre galopant à droite)
trouvée dans les environs de Troyes, M. Le Clert se demande :
Ce bronze est-il bien à la légende Santonos et peut-il être at-
tribué aux Santons? Nous noterons en passant que la chevelure
rare indique une date postérieure à la conquête romaine. »
Enfin, sous la rubrique Eduens, on trouve Diasulos, où
Saulcy veut lire Divisacos ou Ivisacos, nom de Divitiacus, le
gaulois romanisé, ami de César et de Cicéron, et [DvJbno,
Dviinorex, qui est Dubnorix, frère de Divitiacus, mais ennemi
des Romains, qui s'allia à l'helvétien Orgétorix dont il épousa
la sœur et qui avait formé avec lui le projet d'aller s'établir
chez les Santons.
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Il faut rapprocher ces noms d'autres à peu près semblables,
que nous livrent plusieurs inscriptions du musée de Saintes;
COGIDUBNUS, coNGONNETODunNUS, dans la composition desquels
entrent les syllabes dubn. Dans une trouvaille de 15.000 mon-
naies gauloises en argent, faite en 1866 à La Villeneuve-au-Roi
(Haute-Marne), étaient 1.174 pièces du type Anorbos Dubnori;
d'autres, Dubno[cov], Dubnorex.
M. Anatole de Barthélémy pensait que Anorbos était le beau-
père ou le beau-frère de Dubnorix, et Saulcy se demandait si
Dubnocus, dont les Romains auraient fait Dumnacus, ne serait
pas le père de Divitiacus et de Dubnorix. A notre tour, deman-
dons-nous si ces co{3fiDUBNUS et ces congonnefODUBNUs n'auraient
pas des liens de parenté avec les DUBnocus et les DUBnorix.
M. Dangibeaud, conservateur du musée de Saintes, pourrait
peut-être nous répondre en nous donnant le catalogue des mon-
naies gauloises des Santones.
11 y a dans Touvrage de Chaudruc de Crazannes, Antiquités
de la ville de Saintes et du département de la Charente-Infé-
rieure (Paris, 1820, in-4*, avec planches), un chapitre, p. 114,
Médailles celtiques ou gauloises et autres appartenant aux
Santones ou trouvées sur leur territoire, et sous le titre :
Autres médailles gauloises qui ne sont pas particulières aux
Santons, mais qui ont été découvertes sur leur territoire, une
dissertation sur atectori, « tête jeune, sans barbe, tournée à
droite ; revers : un animal paissant (chèvre ou boeuf), marchant
à droite sur une terrasse; dans Taire, une rose ou un astre; à
Texergue, une espèce de fleuron grec, métal et module du
petit bronze romain (planche vi, 6) », etc.
L'antiquaire saintongeais, puisqu'il était né à Crazannes,
s'était occupé de la question avant la publication de son ouvrage.
Une lettre (Paris, 10 février 1819) au comte Pierre de Bremond
d*Ars parle de cette médaille d'Atectorix. On y trouve aussi
quelques détails archéologiques qui ont leur importance pour le
temps. Nous en devons la communication à notre zélé confrère,
M. le comte Anatole de Bremond d'Ars, marquis de Migré.
« Monsieur et cher compatriote... J'ai vu M. Millin (1) pour no-
tre médaille cetiique. portant pour légende atectori, qui est à la
bibliothèque du roi, et non connue, ainsi que le conovici que
Millin croit être un chef gaulois. Vous avez fort bien décrit
cette pièce. J'ai vu M. Raulin, au Palais royal; jai acquis pour
vous son catalogue, et j'en ai aussi pris un exemplaire pour
moi: car je le regarde comme indispensable. Je lui ai remis une
note des médailles en argent des premiers Césars dont vous
(1) Aubin- Louis Millin, antiquaire, né en 1759 à Paris, où il est mort en
1818. auteur des Eléments d'histoire naturelle, qu'il composa sous les verroux
pendant la (erreur, chef de division au ministère de Tinstruction publique,
professeur d'histoire aux écoles centrales, conservateur du musëe des antiques
et des médailles à la bibliothèque nationale après Barthélémy, fondateur du
Magasin encyclopédique, membre de Tinstitut, auteur d'un grand nombre
d'ouvrages.
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— 198 —
m'avez donné la liste : il nous les donnera, à ce qu'il m'a paru,
aux prix que vous m'indiquez, et qui sont ceux de Beauvais; il
lui manquait un Câligula et un Claude, ou, du moins, ils sont
frustes dans sa collection : je l'ai prié de se les procurer; j'ai
marchandé ici des médailles impériales de Beusc, assez com-
munes dans les trois modules. Je les trouve fort chères; ce
n'est pas chez Vantale, mais chez les marchands d'antiquailles
du voisinage du collège Mazarin, et autres répandus dans
divers quartiers : cela dégoûte de compléter ses suites, lors-
qu'on raisonne son goût pour la numismatique. Une femme de
la rue de l'Abbaye-aux-Bois (qui, sans doute, est la pourvoyeuse
en titre du docte abbé de Tressan qui habite cette abbayei [I),
m'a fait 15 sols pièce, l'une portant l'autre, les médailles de ce
métal ; il y en avait de bien conservées et d'assez belles.
» D'après le désir que m'en a exprimé M. Millin et à la suite
de conversations avec lui, j'ai rédigé une Notice sur les anti-
quités découvertes à Sainfes en 1815 et 1816^ ainsi divisée : § 1,
édifices, monumens; §2, fragmens de sculptures; Jj 3, vases,
bijoux, ustensiles; § 4, médailles; §5, inscriptions. Elle paraîtra
dans le numéro de février des Annales encyclopédiques, vol.
in-8o, faisant suite au Magasin encyclopédique, interrompu
en 1816 (2). Mon mémoire aura d'une feuille et demie à deux
feuilles d'impression. J'en ferai tirer à part, et vous serez servi
le premier. Si Moreau m'avait envoyé ses dessins, je les aurais
fait graver à la suite, par le procédé lithographique. Le sieur
Lasteyrie, propriétaire des pierres lithographiques et qui se
charge de la gravure, m'a demandé des échantillons de nos
belles pierres de Saintonge, dont le grain est si fin et si uni,
pour en faire ses planches : voilà une nouvelle branche ouverte
au commerce de la pierre On pourrait, badinage à part, y faire sa
fortune. Les pierres arriveraient de Saintes à Rouen, et de Rouen
à Paris, par la Charente, la mer et la Seine, sans toucher terre.
» Le sieur Raynouard, imprimeur-libraire, l'imitateur des Ai-
des (3) , a entre ses mains, à vendre, tous les manuscrits et la cor-
respondance de Bourignon ; entre autres un gros recueil d'in-
scriptions, un traité des médailles, qu'on m'a dit être volumi-
neux. Ainsi, on a offert tout cela pour un morceau de pain à Mil-
lin, qui n'en a pas voulu. Engagez le maire à les faire acheter
pour la ville, et à les déposera la bibliothèque du doyenné ou
au muséum santonicum.
» J'ai vu, il y a quelque temps, ici, votre jeune militaire,
(1) L'abbé de Tressan, né en Amérique Ion 1749, fils de Louis-Elisabeth de
Lavcrjçne, comte de Trestan, émi^ra en Angleterre et mourut en 1809.
(2) Annales encyclopédiques J2 volumes) du !«•• juin 1817 à fin novembre
1818, époque du décès de Millin, avaient succédé au Magasin encyclopédiaue,
au Journal des sciences, des artf et des lellres, rédii^c par Millin, Noël et
Wai*ens, ensuite par Millin seul, de 17 5 au mois d'avril 1816 (22 volumes).
(3) Antoine-Auî^ustc Henounrd, bibliofçranhe et imprimeur, né à Paris en
176^, mort en 1853, renommé par la beauté de ses éditions; il a^t auteur d'un
assez Krand nombre d'ouvrajr.s.
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enchanté d'être chef d'escadron et aide de camp du général
Donnadieu qu'il allait trouver (I). J'avais chargé M. de Saint-
Germain de vous offrir mes devoirs et de vous dire combien
j'avais été sensible à votre aimable souvenir. J'ai le projet
d'aller passer mon carême à La Rochelle, chez mes parents, et
de me rendre ensuite à Saintes, près de mes lares paternels et
de mes divinités domestiques et champêtres : j'irai, sous leur
auspice, visiter vos dieux hospitaliers à La Chapelle-des-Pots :
ces petits dieux locaux ou topiques doivent être, chez vous, de
terre cuite ; ceux de Philémon, dont je vous souhaite le grand âge,
et même la fin (car j'aime les peupliers), étaient aussi d'argile!!
» Daignez, monsieur et cher compatriote, agréer l'assurance
des bien respectueux et sincères attachements de votre dévoué
serviteur et disciple. ^
» Chaudruc de Crazannes.
» Du 10 février, rue Vivienne, n** 3. »
Que sont devenus les manuscrits à Bourignon ? Comme on les
consulterait avec plaisir !
Louis Audiat.
QUESTIONS ET REPONSES
I. — QUESTIONS.
N° 658. — On lit : « Durand, président de La Rochelle », sur
une vignette armoriée dont la description suivante m'a été don-
née : « De gueules au soleil d'or raiyonnant d'azur, sommé
d'une couronne de comte supportée par deux hérauts armés de
leur massue ; une croix de saint Louis suspendue à Técu ; le
tout sur champ de damier. » Quel était ce Durand ? Cette vi-
gnette est-elle un ex-libris ? . ^^
N* 659. — Dans sa note sur le théâtre en Aunis et en Sain-
tonge (Revue^ xviii, 110), M. Henri Clouzot parle de l'académie
de musique de La Rochelle. J'ai entendu dire que cette société
avait fait frapper un jeton d'argent. Pourrait-on en donner la
description?
N* 660. Un architecte saintongeais. — Tout le monde con-
nait à Bordeaux la célèbre tour de léglise Saint-Michel et sur-
tout l'ossuaire qui s'y trouve, montrant aux visiteurs avides
d'émotions des squelettes horriblement desséchés. Les construc-
teurs de cet élégant édifice, je parle de la tour, commencé le
29 février 1492, furent Nicolas Lebas et Jehan, son fils, maîtres
(1) Théophile-Charles de Bremond d'Ars, décédé [à Saintes le 12 mars 1875,
âgé de 88 ans, général de brigade, ancien inspecteur de cavalerie, chevalier de
Saint-Louis, commandeur de la légion d'honneur. Le général vicomte Donna-
dieu commandait alors la 7* division militaire à Grenoble.
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d œuvres de maçonnerie et de charpente. Un fort érudit archi-
viste, M. Brutails, a découvert qu'ils étaient de Saintes, ou du
moins y avaient leur famille. A-t-on quelques renseignements
sur ces deux architectes ?
N*^ 661. Chauvin et le chauvinisme. — Le Dictionnaire de ia
conversation et de la lecture (1853), la Grande encyclopèdieAe
Grand dictionnaire universel de Larousse font remonter le
motc/iauuin et par dérivatif le mot chauvinisme aux souvenirs
laissés par un vieux soldat de Napoléon, Nicolas Chauvin, né
à Rochefort. Ce Nicolas Chauvin aurait été d'une bravoure
extraordinaire; il aurait reçu 17 blessures, toutes par devant,
et se serait fait remarquer ensuite par Texaltation de ses senti-
ments patriotiques et son admiration pour Napoléon. (Voir aussi
Revue de Saintonge, xv, 408, qui cite en outre la pièce des
frères Coignet, La cocarde tricolore (1830), qui a popularisé le
héros.
Les recherches les plus minutieuses, faites dans les archives
de l'état civil à Rochefort, ont prouvé qu'il n'y était jamais né
de Nicolas Chauvin. Ce Nicolas Chauvin serait donc un être
imaginaire, légendaire ou mythique.
Aurait-on cependant conservé dans la Charente-Inférieure le
souvenir d'un Nicolas Chauvin ou de tout autre Chauvin avec
un autre prénom, né ailleurs qu'à Rochefort, qui aurait été en
réalité soldat ou ofTicier sous Napoléon, et qui aurait bien réel-
lement afTiché les sentiments d'un patriotisme exalté? Le nom
de Chauvin est commun dans la Charente-Inférieure. H est
même des communes, comme Chaniers, où des familles nom-
breuses portent ce nom. Peut-être un Chauvin, ancien soldat,
est-il sorli d'une de ces souches, et son souvenir pourrait être
resté assez vivant, pour que quel([u'un donnât encore, sur lui,
des renseignements précis ?
Th. D.
N*» 662. — L'abbé Cochois, docteur en Sorbonne et curé de
Montboyerde 1663 à 1679, fut un des grands prédicateurs de
l'époque et eut une part considérable à la conversion des pro-
testants de Montboyer et des environs. Il se retira, dit-on, à
Chancelade en Périgord. Aurait-on à nous signaler quelques
faits étrangers à son ministère à Montboyer, ou se rapportant
aux dernières années de son existence dans la vieille abbaye de
son choix ? Connaît-on la date de son décès ?
Papillaud.
N° 663. — Où est situé le iiof de Avalhaco, dont Raymond de
Montboyer, chanoine de Sain 'es. fait hommage en 1308 ?
J'ai relevé dans les archives départementales de la Gironde,
série G, 108, l'hommage suivant:
« Au nom du Seigneur. Amen. Par le présent acte publie.
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— 201 —
que tous sachent manifestement que, cette année 1308, indic-
tion VIII, II*' année du pontificat de notre très saint père et sei-
gneur, Clément V, par la miséricorde divine, pnpc; le 6 novem-
bre, en présence de nous, notaire personnellement constitué, et
du témoin soussigné, maître Raymond de Montbouyer, chanoine
de Saintes, a fait hommage simple pour lui et ses frères, et leurs
copropriétaires, à notre révérend père en Jésus-Christ, mon-
seigneur Arnaud, ici présent, par la divine Providence arche-
vêque de Bourdeaux, pour le fief de Avalhaco, et pour toits les
autres que ses frères et lui ont et possèdent dans le diocèse de
Périgueux et de Saintes, terres que ses frères et lui tenaient et
devaient tenir, et que leurs ancêtres avaient tenues en fief de
Farchevèque et de Téglise de Bourdeaux pour lesquels... »
Quelque confrère bien documenté, de la contrée de Péri-
gueux ou de Saintes, pourrait-il me fournir, sur la famille de
ce Raymond, seigneur de Montboyer et chanoine de Saintes, des
données satisfaisantes, ainsi que sur les différents fiefs qu'elle
possédait alors dans les régions ci-dessus indiquées?
Le nom de Avalhaco qui semble indiquer une terre assise
dans la paroisse de Montboyer, n'a pas la moindre ressemblance
avec ceux des trois seigneuries qui s'y trouvaient alors iMage-
zir, Château- Jollet et La Boisse. Pourrait-on trouver son équi-
valent sur quelque autre point? Autrement, il faudrait admettre,
à quelque date assez rapprochée, un changement de noms dans
Tune de nos seigneuries. On voit en effet, dès 1363, le baron
de Magnadet faire hommage au roi d'Angleterre de son châ-
teau de Magezir, et, bien avant 1357, Boson le jeune, fils d'un
Talleyrand de Chalais, disputée son frère aîné la possession de
La Boisse et du Chàteau-Jollet.
Un Raymond de Montboyer figure comme témoin au testa-
ment de Guy de Lusignan en 1*288. [Bulletin de la Charente,
années 1856-57-58, tome ii, 2" partie, page 329.) Serait-ce le
chanoine de Saintes ?
D'autre part, je trouve, xxvi* volume des Archives historiques
de la Saintonge, un Guillaume Repnoul dit Château-Jollet,
assistant à Saint-Jean d'Angély aux mésées de 1399, 14o5
et autres. S'agirait-il là d'un descendant de nos anciens sei-
gneurs du Chateau-Jollet? ou ce « Repnoul, pannetier, pair ou
échovin de Saint-Jean d'Angély », ne devrait-il ce surnom qu'à
quelque résidence antérieure dans notre chàtellenie ?
Papillaud.
II. — RÉPONSES.
N* 475 : t. XI, 212, 392 ; xii, 45. Les Pelletan d'Archiac et le
cœur de Louis XVIL
ha nouvelle pièce que M. Victorien Sardou a fait représenter
au Vaudeville le 11 février dernier, Paméla, a de nouveau ap-
pelé l'attention sur le problème des faux dauphins. Dix ans
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après la mort du fils de Louis XVI, ils surgirent en foule: on
en a compté 26. Les plus connus sont Pierre Hervagault, tail-
leur de Saint-Malo, qui prétendit qu'il avait été tiré du Temple
dans un chariot de linge, par des gendarmes émus de ses souf-
frances. Arrêté à Rennes, relâché, il partit pour Paris aûn de
se faire reconnaître et réclamer le trône. Fouché voulait le faire
fusiller. Napoléon l'interna à Bicêtre où il mourut en 1813.
Duchesne, le 18 février 1818, pénétra aux Tuileries jusqu'à
la salle à manger de Louis XVÏII, et là, réclama l'héritage dont
le roi l'avait dépouillé. Sa famille le fit transférer à Charenton.
Mathurin Bruneau, fils d'un sabotier, né en 1784, près de
Cholet, soldat, déserteur, matelot à Norfolk, domestique à New-
York, boulanger à Philadelphie, condamné le 10 février 1819
pour escroqueries à 5 ans d'emprisonnement, 3.000 francs d'a-
mende.
Croyez-moi, prince de Navarre,
Prince, faites-nous des sabots,
chantait Déranger.
Louis XVII s'est-il évadé du Temple ? On sait qu'un des
médecins chargés de faire l'autopsie de l'enfant mort au Temple
était Philippe-Jean Pelletan, que la tradition rattache aux Pel-
letan d'Archiac. Philippe-Jean Pelletan, le célèbre chirurgien de
l'Hôtel-Dieu, qui visita le fîls de Louis XVI dans ses derniers
jours, n'a jamais douté un instant qu'il n'ait fait l'autopsie du
dauphin. C'est pendant cette opération qu'avec grand péril il
parvint à dérober le cœur de l'enfant. Le Gaulois du 15 février
raconte l'histoire de cette relique. Pelletan mit le cœur dans
un bocal rempli d'alcool qu'il tint caché pendant douze ans
dans sa bibliothèque. Le cœur complètement desséché, il le
mit dans un tiroir. A la rentrée des Bourbons, Pelletan l'offrit
à la duchesse d'Angouléme. On hésita. La révolution de 1830
survint. Pelletan mourut ; son fîls hérita de la relique et en
mourant (1879) la légua à son légataire universel, Prosper Des-
champs, son cousin, d'où elle passa à son beau-fils, M. Edouard
Dumont, de Neuilly-sur-Seine, qui en a fait présent, en 1895, à
don Carlos.
Deux lettres adressées, l'une au rédacteur en chef du Gaulois^
le 20 février dernier, par M. « Maurice Pascal, licencié en droit,
76, rue de la Victoire, Paris », et l'autre, le 16 mars suivant, au
rédacteur en chef de la Paix, et qu'on peut lire dans \ Intermé-
diaire des chercheurs du 30 mars, donnent les détails les plus
précis sur Pelletan qui a toujours été très affîrmatif et qui a
écrit que, sur les quatre médecins de l'autopsie, trois avaient
connu Louis XVII avant son entrée au Temple, sur la remise du
cœur au duc de Madrid le l*"" juillet 1895 et concluent à l'impos-
sibilité de l'évasion sur laquelle M. Sardou a bâti sa pièce. En
outre, dans le même numéro, M. Ernest Daudet a republié l'acte
de décès et d'inhumation du petit roi Louis XVII, extrait des
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registres de l'état civil de la section du Temple, dressé en pré-
sence des représentants du peuple, membres du comité de sûreté
générale, des commissaires civils de la section du Temple, des
commissaires de garde au Temple, etc., pièce irréfutable où six
témoins constatent l'identité du mort.
Quant aux Naundorf, le tribunal civil en 1851 et la cour d'appel
de Paris en 1874 (22 audiences) ont refusé, malgré les élo-
quentes plaidoiries de Jules Favre, qui durèrent 8 jours, d'an-
nuler l'acte de décès de Louis XVII.
Le cœur de Louis XVII a été remis par M. Dumont au repré-
sentant de don Carlos, le comte Urbain de Maillé La Tour-Lan-
dry ; il repose actuellement dans la chapelle du château de
Frohsdorf.
Nous avons raconté (xii, 45) qu'au moment des débats de
Taffaire Naundorf devant la cour de Paris, le fils de Pelletan
avait déclaré à l'avocat général : « Mon père m'a toujours dit
qu'il était absolument sûr que l'enfant dont il avait fait l'autop-
sie au Temple était bien Louis XVII. »
Il n'est pas admissible qu'en 1898 on ne puisse pas savoir
quels furent les héritiers de Pelletan fils, mort en 1879 et ce
que sont devenus les papiers de famille. Le chirurgien de T Hô-
tel-Dieu était-il originaire d'Archiac ? Remarquons qu'il y a eu
des médecins de ce nom en Saintonge; il y en a eu un à Cognac
au XVII® siècle. Dans les examens des chirurgiens de Cognac
(minutes de M" Callandreau, notaire), figure ce Pelletan. Le père
du chirurgien de Paris n'était-il pas aussi médecin? Il y a là un
argument.
N^ 482: XI, 277, 341 ; xvi, 144, 228, 440; xviii, 110. Le théâtre
en Saintonge- Aunis aux XVIP et XVIII'' siècles.
M. Louis de Richemond, archiviste de la Charente-Inférieure,
a trouvé dans les archives du présidial de Saintes pour l'année
1763 et communiqué au Recueil de la commission des arts,
t. xiii, page 432, la pièce suivante :
Par Permission
de Messieurs les Magistrats de cette Ville
Les comédîeDS François et Italiens donneront, aujourd'hui dimanche
14 août 1763,
RATON ET ROZETTE
Parodie de TITON et V AURORE, par M"" Favard
Suivie de
LA SERVANTE JUSTIFIÉE
Opéra comique de Vadé
Mademoiselle de Bellement, âgée de huit ans, remplira le relie de
Rozette dans la première pièce, et celui de Lison dans la seconde.
Le spectacle sera terminé par un grand ballet de Jardinier, orné de
cerceaux et de guirlandes, de la composition du sieur de Bellement,
ancien maître de Ballet de l'Opéra-Comique.
On prendra au Parquet 24 sols, au Parterre 12 sols, et aux Filets 6
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— 204 —
»ols. On commencera à cinq heures et demie précises. C'est au Jeu de
^aume, et pour la commodité du public, il y aura des bancs au second
parquet.
A la séance du 9 février 1898 de la société archéologique de la
Charente, le président, M. Paul de Fleury, a communiqué un
contrat (6 février 1G97) d'association entre les membres d'une
Toupe de comédiens du roi de passage à Angoulême : Lebiet,
L)elabarre, Dclanoue^de Bclleroche, Marie Chartron, son épouse;
^iarie-Anne Lescossais, veuve de Lefèvre; Antoinette Lefèvre,
ja iille, etc., « pour représenter la commédye, partager ensem-
3les tout ce qui en proviendra, faire tous les frais qu'il faudra
'aire... »
N«649: XVII, 60, 139. La guillotine dans la Charente-Infé-
rieure. — Vers 18'i0, à la préfecture maritime de Rochefort, un
monsieur dansa un quadrille avec une jeune fille sans lui dire
in seul mot. Mais en la reconduisant il lui demanda : « Made-
noisellc, avez-vous vu guillotiner?
J. P.
N* 653 : tome xviii, 136. La chapelle des pénitents à Saintes.
— Le 12 mars 1812, devant maître Huvet, notaire à Saintes,
Clément Brung, boucher, héritier de feu Pierre Brung, aussi
t)oucher, son père, et Marie Veillon, veuve dudit Pierre Brung
it mère dudit Clément, vendent à Jean-Jérémie Leblond, mar-
chand, demeurant au faubourg Saint- Pallais, une maison située
lu même faubourg, consistant au rez-de-chaussée en une bou-
ique, arrière-boutique, une chambre à la auite..., cave..., le
out confrontant du levant à la chapelle dite des Pénitents, ap-
partenant à la veuve Neau, du couchant à la maison du mineur
^^orcet, représentant le sieur Garreau.
D'après cet acte, il est facile de déterminer l'emplacement
le la chapelle. La maison de Brung le boucher appartient
maintenant à M. Lerable, boucher, rue Arc-de-Triomphe, 72.
1 ne reste de cette chapelle qu'un souvenir.
B.
N** 655 : tome xviii, p. 137. — Je ne connais pas la date de la
laissance d'Edme-Louis Billardon de Sauvigny le littérateur;
'ai trouvé seulement, à Cognac, dans les archives de l'hôtel
le ville, la mention du baptême d'Edme-Louis Billardon de
^auvigny le prêtre^ frère puîné et filleul du littérateur, et aussi
le deux autres frères dont la naissance se place entre celles
les deux Edme-Louis.
6 septembre 1737. Baptême de Louis-Gaspard, fils de Louis
Billardon de Sauvigny et de Marie-Anne Bonneau.
20 août 1739. Baptême de Jean-Marie-Louis, fils des mêmes.
Voici l'acte de baptême du second Edme-Louis : « Le 2'2* de
uillet audit an (1745), a été baptisé Edme-Louis, né d'aujour-
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— 20
d'hui, fils légitime de Louis Billardon, sieur de Sauvigny, re-
ceveur des aides de cette ville, et de Marie-Anne Bonneau. Ont
été parrain et marraine : Gaspard Billardon, comme représen-
tant Edme Billardon, son frère, et Jeanne Martin, représentant
Louise Billardon, par moy, en présence de Jean Cruon et de
Louis Rolland, qui, avec le père et le représentant, ont signé,
la représentante ayant déclaré ne savoir signer, de ce requise.
BiLiARDON (sic), Cruon. L. Rolland. Sauvigny. Bernard, curé
de Cognac, »
Edme Sauvigny, le prêtre, fut un zélé partisan du culte con-
stitutionnel ; c'est ce qui lui valut la faveur de Dominique
Lacombe, évéque d'Angoulême. Ce prélat le reçut d'abord dans
sa maison, puis le fit curé de Jarnac. Edme-Louis Billardon de
Sauvigny mourut dans sa paroisse le G août 1809, et, le 8 août,
son corps fut inhumé à Jarnac.
J.-P.-G. Blanchet.
BIBLIOGRAPHIE
Jubilé du pèlerinage national à Lourdes, 1813-1891, Paris,
maison de la bonne presse, rue François I", 8; 1897, in-8*,x-182
pages.
Le pèlerinage national de Notre-Dame du Salut à Lourdes a
fêté cette année (22 août 1897) le 25* anniversaire de sa fonda-
tion. Il a eu un tel éclat qu*un de nos compatriotes, le R. P.
Eutrope Chardavoine en a voulu conserver le souvenir. L'opus-
cule est à sa 4* édition et son 16* mille. Il mérite ce succès,
par l'intérêt du sujet, par la façon dont il a été traité, par
les gravures. Tout a été dit sur Lourdes depuis le livre de Las-
serre, traduit dans toutes les langues, jusqu'à l'immonde
et fastidieux pamphlet de Zola. Et pourtant il y a toujours
à dire. Ceux qui ne connaissent pas Lourdes sont avides
de détails ; ceux qui Tont vu aiment à se rappeler les scènes
inoubliables dont ils ont été les témoins attendris. Cette bro-
chure est un véritable mémento où, grâce aux nombreuses gra-
vures de toute sorte, on revit son Lourdes ; on y sent passer ce
souffle ardent qui fait battre tant de poitrines là-bas sur les
bords du Gave. C'est la ville du miracle; on a beau être indiffé-
rent, sceptique; on ne peut pas ne pas sentir qu'il y a là quelque
chose d'exceptionnel, de surnaturel. Qui donc rue ces foules
immenses au rocher de Massabielle ? Un coup d'œil rapide sur
les événements antérieurs nous met au point. Quelle différence !
Le premier pèlerinage organisé à Paris en 1872 par le P. Picard
fut reçu à coups de pierres. Les gens du chemin de fer riaient ;
ils croyaient transporter une bande d'aliénés. Et en 1873 trois
millions de pèlerins parcouraient la France. Et le nombre ne
diminue pas.
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— 206 —
lNELl (J.). Le vénérable LouiS'MarieBaudouin, Petit in-16,
paecs avec gravures. Tours, Cattier 1897.
- Les amis des enfants. Tours, imp. Deslis frères, lib. Cat-
, 1897, grand in-8*, 351 pages, avec gravures.
lA L.\NDE d'Olce. Notes sur la famille de La Lande d'Olce,
ilyse des principaux titres et documents relatifs à notre fa-
le. La Rochelle, imprimerie nouvelle Noël Texier, 1897, in-8^,
pages.
iiÈVRE (A.-F.), bibliothécaire de la ville de Poitiers. Pire-
ge et la quesion des piles. Caen, imp. Delesques (1896),in-8*,
)ages, avec figures. (Extrait du Compterendu du soixante el
Icrne congres archéologique de France.)
- Le lieu de la rencontre des Francs et des Wisigoths sur
bords du Clain, en 507. Nogent-le-Rotrou, imp. Daupeley-
iverneur; Paris, 1898, in-8<», 15 pages. (Extrait du numéro
janvier de la Revue historique.)
la bataille de Vouillé ne s'est pas livrée à Vouillé, ni à Von-
n, malgré ce qu'on enseigne dans tous les livres à l'usage de
eunesse, et malgré le mot Vocladum dont les étymologistes
fait Vouillé. La bataille de 507 s'est livrée près du Clain, à
u 11 milles de Poitiers, sur la route de Paris, dans un endroit
elé alors Vocladum qui a depuis perdu son nom, remplacé,
ime une foule de localités, par un nom de saint et qui serait
it-Cyroù l'on a trouvé un cimetière mérovingien. Telle est
onclusion fort nette et décisive de M. Lièvre, fondée sur des
es, sur l'étude des lieux et la stratégie des belligérants.
- Austrapius et les Taifales du Poitou. Examen de l'opinion
^I. Richard sur la Theiphalia et le Sellense castrum. Poi-
8, imp. Biais, 1897, in-8*, 20 pages. (Extrait du Bulletin de
ociété des antiquaires de l'ouest, 2Urimestre de 1897.)
e titre indique le sujet de la brochure et de la discussion,
itrapius, duc d'Aquitaine, se fait clerc; il est sacré cvêque dans
château de Sellense castrum, voisin des Taifales. Où était
astrum ? où étaient les Taifales? Le problème est posé en-
deux érudits qui en cherchent la solution; la polémique est
rtoise, entre deux savants fort distingués. Pour M. Lièvre
Sellense castrum » est Celle sur la Vonne, qui, à la mort
ustrapius passa dans le domaine des évoques de Poitiers et
pas cessé d'en faire partie jusqu'à la révolution. Celle l'E-
3ault, canton de Lusignan, et les Taifales sont à Poitiers,
nieux aux portes de Poitiers.
OTi (Pierre). Figures et choses qui passent, l^aris, Lévy,
^, in-18,333 pages. Prix : 3 fr. 50.
- Matelot. Paris, Lévy, 14 avril 1898, in-18. Prix : 3 fr. 50.
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— 207 —
Lucas (C), architecte, membre de la société française d'ar-
chéologie. François Dlondel à Saintes, à Rochefort et aux An-
h/tes (1665-1667). Caen imp. Delesques, 1896, in-8% 18 pages.
(Extrait du Compte rendu du 61* congrès archéologique de
France.)
LuGUET (Marcel). Cœurs naïfs. Tours, Marne, 1897, collection
des romans honnêtes. La scène se passe dans Tile d'Oleron, à
Nice, à Paris : c'est l'histoire d'une grande famille poitevine.
La Marsonnière (De). La société des antiquaires de Vouest,
discours prononcé à la séance publique de la société des anti-
quaires de Touest, le 10 janvier 1897. Poitiers, imp. Biais et
Roy, in-8S 1897, 27 pages.
(Extrait des Mémoires de la société des antiquaires de l'ouest,
t. XXX (1896).
La Morinerie (L. de). Une charte-partie de l'année 1666. La
Rochelle, imp. nouvelle Noël Texier, 1896, in-8**, 5 pages. (Tiré à
25 exemplaires de la Revue de Saintonge et d'Aunis de no-
vembre 1899, XVII, 425.)
Ledain (Bélisaire). Notice sur l'enceinte romaine de Saintes.
Caen, imp. Delesques, in-8*, 1896, 20 pages.
(Extrait du Compte rendu du soixante et unième congrès ar-
chéologique de France.)
Le Gendre (A.). Les glanes d'or de Lourdes, ha Rochelle,
imp. nouvelle Noël Texier, 1897, in-32, 95 pages. Prix : 20 cen-
times.
Ce « livre de propagande catholique à la gloire de la sainte
Vierge » contient trois chapitres dont les titres : « Bernadette et
les apparitions, lutte et défaite des sectaires, les miracles », di-
sent très clairement toute l'économie. Sous un petit format Fau-
teur a résumé tout ce que l'ont sait sur Lourde^, jusqu'à M.
Zola. On y trouvera une très jolie anecdote sur Landriot, évêque
de La Rochelle, alors archevêque de Reims, qui ne voulait pas
voir Bernadette parce qu'il n'y croyait pas, et qui, après unelon-
gue inquisition, fut forcé de s'avouer vaincu et convaincu.
Lbmotnb (André). Poésies d'André Lemoyne (1890-1896) l.
Fleurs du soir ; II. Chansons des nids et des berceaux. Paris,
Lemerre, 5 janvier 1897. Petit in-12, 217 pages. Prix : 6 francs.
Titre rouge et noir. Papier vélin. Il a été tiré 15 exemplaires
numérotés, dont 10 sur papier de Hollande et 5 sur papier de
Chine. Petite bibliothèque littéraire.
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— 208 —
La Quinzaine (Paris, 45, rue Vaneau, directeur: M. George Fonse-
grive) contient dans son numéro du i6 mars :
Le Pape et TEmpereur, par Henri Welschinger. — Vers la clarté,
par Claude Jouffroy. — L'Exposition de 1900, par Henry Lapauze. —
Gabriel d'Annunzio, poète chrétien ? par François Descostes. — La petite
Revue, par Dick May. — L'Afrique du Nord. H, L'Algérie en 1897, par
Paul Thirion. — Poésie : Au Pays des Carillons, par Paul-Au^ste Massy.
— Statuettes et Statues : André Lemoyne, par Gabriel Audiat. — Chro-
nique politique, par S. — Nouvelles scientifiques et littéraires ; Biblio-
graphie ; Revue des revues.
Dans le numéro du 16 avril : Une correspondance inédite, par Monta-
lerabert. — Journal philosophique d'un maire de village, par Charles
Loiseau. — La plus grande faute du siècle, par Armand Fresneau, séna-
teur du Morbihan. — Sommes-nous colonisateurs et pouvons-nous le
devenir ? par André Mévil. — Léon Ollé-Laprune (avec portrait), par
George Fonsegrive. — Poésie : cantiques, par Jules-Philippe Heuzey.
— Lettres à ma cousine : Pianos à vendre, par Gabriel Aubray.
Abonnement : France, un an, 24 fr.; six mois, 14 fr.; trois mois, 8 fr.
Études publiées par des Pères de la Compagnie de Jésus, 15, me
Monsieur, Paris (sommaire de la livraison du 20 mars 1898) :
La Chine et l'Europe. A propos d'un article de la Revue des Deux-
MondeSj par le P. L. Gaillard, — Bourdaloue inconnu (troisième article),
par le P. H. Chérot. — Les Desiderata de la Mystique, par le P. A. Pou-
lain. — « Enquête sur les responsabilités de la Presse >» (deuxième arti-
cle), par le P. C. de Beaupuy. — La Réception du comte de Mun à l'Aca-
démie française, par le F. H. Chérot. — Bulletin littéraire : Vers et
poésie, par le P. V. Delaporte ; Compte rendu très élogieux des ouvrages
de M. le vicomte Oscar de Poli : Au bord du Tibre^ Pro Deo, Pro liège.
— Livres : Baron J. Angot des Rotours, Aube de siècle ; Charles Laroche,
La Crète ancienne et moderne; R. Monlaur, La Duchesse de Montmorency
(4600-4666); R. P. Massé, Le R. P. Royer, — Evénements de la quin-
zaine. — Table du tome 74. — Le Rourdaloue inconnu est bien intéressant,
La livraison du 20 avril contient : L'association libre dans l'agriculture,
par le P. J. Burnichon. — L'idée de la trahison en-France au XI* siècle,
f)ar le P. V. Delaporte. — Réception de M. Hanotaux îi 4'Académie, par
e P. Chérot. — Etc.
La Revue du monde catholique du 1*'' avril (Paris, rue des
Saints-Pères, 76 ; 25 fr. par an ; mensuel) contient :
Origines de l'insurrection vendéenne, par dom Chamard.— Robespierre
dictateur, Bonnal de Ganges. — La franc-maçonnerie en actions, Jules
Aper. — Histoire intime des apparitions de Lourdes, Estrade. — Poé-
sies. — Revue des livres. — Autour du monde, Arthur Savaète, etc.
Vient de paraître (société de Saint-Augustin, 41, rue du Metz, Lille):
Méditations pour radolesoence et la jeunesse, in-18 allongé,
14x8 centimètres, orné de filets rouges, en 4 volumes. Prix : 1 franc le
volume.
Le présent ouvrage a pour but d'initier à la pratique de la méditation
chrétienne toute une catégorie de jeunes âmes qui ne sont pas encore
assez mûres pour faire usage des recueils déjà existants. Entre l'âffe de
discrétion, ou du moins l'époque de la première communion, et 1 ado-
lescence proprement dite, les enfants commencent à être capables de
s'adresser à Dieu autrement que par des prières purement vocales.
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REVUE
DE SAINTONGE & D^AUNIS
BULLETIN DE LA SOaÉTÉ DES ARCHIVES
SOMMAIRE DU NUMÉRO DE JUILLET 1898
Rbvub db la PRB88B : OpinioD des journaux sur les publications de la so-
ciété ; sur Texcursion du 22 mai.
Avis bt nouybllbs : Distinctions honorifiques ; Nouvelles littéraires ; Louis
Péricaud ; Le château de Vénérand, le château d'Ars; Nos artistes au salon ;
Conférences ; Erratum,
AcTBS D*BTAT CIVIL. — Décès .* Boifficr, Chapleau, Frouin, Ganivet, Moreau,
Tamizey de Larroque. — Mariaaes : Formey de Saint-Louvent et Mar^erite
de Fontaines; Furaud et Gabrielle Vanderquand; Legardeur de Tilly et Fer-
nande Avon ; Rivaille et Blanche Landolphe.
A TRAVERS LES REvuîiS i Pallu du Parc ; Ernest Bersot ; Paillou ; Marillac Le
Franc ; Contrat de mariage de Constant d'Aubigné ; La bibliothèque de Jean
d^Orléans à Cognac ; Vernet et le port de La Rochelle ; Un anachronisme de
Hocht ; Le marquis de Lan^allerie.
VARiàrés: Cartes de visite sainlongeaises ; Balzac à Angoulêmc; Le monu-
ment de Samuel de Champlain à Québec.
Livres et péRiODiQUBS : Bourg-sur-Gironde ; Le pouillé d*Angoulème ; Voyage
dans les Charentes ; Un prélat ministre des armes ; Un capitaine d'artil-
lerie ascète ; Un Wxvt sur la rime.
QuBSTioi«s ET réponses : Etymologie des mots sainse, estarls, mongette ;
Tourville et Luxembourjg; Texier de La Pégerie; Beaupoil-Saint-Aulaire ; Un
chroniqueur saintongeais .du xiii« siècle ; Taiilefer de Léon ; Defieux de Marcil-
lac ; Romans dont la scène se passe en Sainton^e-Aunis ; Les augustins dans la
Charente-Inférieure ; Pichot, lithographe à Poitiers ; Durand, président de La
Rochelle ; Un architecte saintongeais A Bordeaux.
Bibliographie : M A-OR.
REVUE DE LA PRESSE
Ont reproduit le sommaire du numéro de mai :
Le Bulletin religieux du 14, le Progrès, le Conservateur et
VEcho de Jonzac du 15, l'Echo rochelais, la Charente-Infé-
rieure du 18, YUnion conservatrice du 29, la Croix de Sain-
longe du 5 juin et le Catholique de juin.
Les Tablettes de Rochefort du 12 mai, le Progrès et le
Courrier de La Rochelle du 15, remarquent dans notre der-
nier numéro «un curieux article de M. Louis Audiat sur le
XVIII, 4- UTraisoB. - Juillet 1806. 14
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— 210 —
chansonnier de Piis, Tun des fondateurs du vaudeville, mort à
Paris en 1832, après avoir longtemps habité la Saintonge. »
Les procès-verbaux des séances (1897) de la société archéolo-
gique du Limousin mentionnent les notes de notre Revue sur
Bernard Guidonis, les Barbou, les origines chrétiennes de la
Gaule, sur le trésor de Cherves, sur madame de Mirabeau, sur
le bref de Léon XIII relatif à Saint-Front de Périgueux, etc , et
dans la séance du 3 février dernier a été cité le passage d'un
article de notre numéro de janvier sur Cyrano de Bergerac.
La Revue du Bas-Poitou de janvier 1898 cite l'article de
notre Revue de mars (xviii, 96) sur VImprimerie à Poitiers.
Le Conservateur et la Seudre de Marennes, du 15 mai, ont du
Bulletin des Archives^ « toujours aussi riche en choses curieuses
et intéressantes », reproduit la note de M. Duplais des Touches
sur le puits du Lindron et celle sur l'acteur Lafontaine.
L'Echo rochelais du 14 répète la note relative au port de La
Pallice.
La Croix du 17 mai (supplément) a reproduit notre article sur
le Jubilé du pèlerinage national.
La Gazette des bains de mer, Mémorial de Saintes, etc., du
12 juin, a reproduit de notre dernier numéro, Le dîner de la
<c cagouille », sans indiquer la source.
La Revue de Vart chrétien (mai 1898) rappelle notre article
de mai 1897, Bernard Palissy a Sedan.
Le Bulletin de la société historique du Périgord (mars-avril
1898) signale de notre numéro du 1" janvier la note relative à
Cyrano et à « une petite bourgade du nom de Bergerac en Sain-
tonge », comme écrit un journaliste parisien. Bergerac, «petite
bourgade de Saintonge ! »
Les Annales du midi d'avril 1898 notent dans nos livrai-
sons de 1897 : « Le séminaire de Saintes ; les armes de la fa-
mille de Jacques Fontaine ; Bernard Palissy à Sedan ; protesta-
tion contre Tabolition des titres de noblesse ; inscription chré-
tienne de l'an 374 (reproduction et lecture) ; le fanum et les ta-
blettes de Chagnon ; notes sur les enseignes, le commerce et
l'industrie en Saintonge-Aunis (article humoristique qui se ter-
mine par les publications de textes curieux du xvii^ siècle) ; une
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— 211 —
charte-partie ; la famille Oualle ; la baronnie de Marthon ; étude
historique sur la baronnie de l'île de Ré. »
Le Bulletin de la société des antiquaires de Vouest (4® tri-
mestre 1897) relève dans nos livraisons du xyii® volume : les
notices sur Le général Savin de Larclause ; la découverte de
(ombeaitx et épitaphes de Van 374 ; la tradition en Poitou et en
Charente.
Le Bibliophile Hmousin d'avril 1898, qui contient un article
de M. Alfred Leroux sur la Bibliothèque départementale de la
Haute-Vienne, fondation, accroissement, catalogue de la bi-
bliothèque administrative de la préfecture aux archives dépar-
tementales, et Balzac à Limoges (voir plus bas, page 248), si-
gnale dans les derniers numéros de la Revue diverses notes
sur la bibliothèque communale de Limoges, sur le mot sieur,
etc., et reproduit le compte rendu du Polyhiblion par M. Maxime
de La Rocheterie sur Pierre- Louis de La Rochefoucauld, der-
nier évêque de Saintes : « Un de nos érudits les plus connus et
les plus estimés de province, M. Louis Audiat, vient àe consa-
crer au dernier évêque de Saintes, un beau volume... »
Ont rendu compte de l'excursion à Saint-Emilion ; la Petite
Gironde du 28 mai, la Gironde du 29 :
« La société des Archives historiques de la Saintonge et de
VAunis, sous la direction de son distingué président, M. Au-
diat, a visité, dans la matinée du mardi 24 courant, à Bordeaux,
notre beau musée des antiques dont le conservateur, M. de
Mensignac, lui a fait les honneurs. Elle s'est rendue ensuite à
Saint-Emilion, où elle a été reçue par la société des Archives
historiques de la Gironde. M. Emilien Pieaneau, qui mieux
que personne connaît l'histoire et TarchéoTogie de la curieuse
et charmante cité, a servi de cicérone à nos voisins de la Sain-
tonge, qui sont partis très satisfaits de cette journée passée en
Gironde. »
Le Moniteur de la Saintonge du 30 :
« Cette visite a procuré aux excursionnistes le double avantage
de leur faire connaître une des plus pittoresques et des plus cu-
rieuses localités du sud-ouest et de fraterniser en même temps
avec les membres de la société des Archives historiques de la Gi-
ronde, dont le plus chaleureux accueil ne s'est pas un seul instant
démenti durant cette trop courte journée. A l'arrivée à Bordeaux,
après l'échange des poignées de mains qui ont accompagné les
présentations des excursionnistes parles présidents des deux so-
ciétés, MM. Audiat et Habasque, conseiller à la cour de Bordeaux,
intéressante visite, bien que forcément sommaire, au musée ar-
chéologique de la ville dont le conservateur, M. de Mensignac,
a fait les honneurs avec le plus courtois empressement...
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À Saint-Emilion, de fraternelles agapes à Thôtel Dussaux res-
tauraient les estomacs des voyageurs, tout en scellant par des
toasts marqués au coin de la cordialité la plus franche la mutuelle
sympathie des deux sociétés. Sous Tintelligente direction de M.
PiganeaUfTinfatigable et savant chercheur pour qui Thistoirede
Saint-Emilion n'a plus de secrets, commençait Texamen des
curiosités si pleines d'intérêt et de réelles surprises que ménage
cette petite localité, tant elle offre de vestiges d'un passé aussi
mouvementé que glorieux. Ainsi ont été admirés tour à tour: les
restes des murs d'enceinte ; ceux du donjon ; la porte Bou-
queyre ; Téglise monolithe ; Téglise collégiale souvent visitée
par Louis XIll ; le cloître des Cordeliers qui inspira, dit-on, le
décor de l'acte des nonnes de « Robert le Diable », et dont le
propriétaire, M. de Meynot, a eu la gracieuseté d'offrir aux ex-
cursionnistes un vin d'honneur de sa fabrication, Champagne
estimé et obtenu avec les produits même des vignobles saint-
émilionnais ; les ruines de la chapelle du couvent des jacobins
actuellement occupées par une importante fonderie de cloches ;
et tous ces vestiges, réunis en un espace relativement restreint
et qui font de Saint-Emilion une ville étrançe, témoignent par
les traces des biscaîens et autres projectiles dont ils sont criblés
des sièges nombreux qu'elle a eu à soutenir...
Sans nul doute, le Bulletin des Archives de Saintonge expo-
sera dans tous leurs détails ces curiosités archéologiques ; et très
certainement ceux qui en prendront connaissance et qui ignorent
de visu Saint-Emilion éprouveront le juste désir d'explorer cette
petite ville, si pleine d'attraits surtout pour les fouilleurs dans les
champs du passé. Ils peuvent être assurés d'avance d'emporter
de cette visite la meilleure impression. Telle a été celle des excur-
sionnistes saintongeais, tout heureux en môme temps d'avoir la
promesse de leurs confrères de Bordeaux de venir à leur tour
visiter les curiosités de Saintes. »
Nota. — Le récit de l'excursion aue nous devons à l'obligeance
de notre aimable cicérone, M. Emifien Piganeau, paraîtra dans le
numéro de septembre, avec les dessins des principaux monu-
ments de la ville.
AVIS ET NOUVELLES
Par décret du 14 mars dernier, notre confrère, M. Alcide-
Charles-Jean Dessalines d'Orbigny, armateur, maire de la ville
de La Rochelle, est autorisé à porter la décoration de l'ordre des
saints Maurice et Lazare.
A la séance de la société des Ingénieurs civils réunie à Paris
le 13 juin pour fêter son centenaire, M. le président de la répu-
blique a remis les palmes académiques à notre confrère, M. le
marquis Louis de Chasseloup-Laubat, trésorier de la société.
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A été nommé aussi ofïïcier d'académie un autre de nos con-
frères, M. Edmond Bordage, directeur du muséum d'histoire
naturelle et du jardin botanique de Tile de La Réunion.
L'académie française, dans sa séance du 19 mai dernier, a
décerné un prix de 500 francs à M. Louis Audiat, pour son
ouvrage Deux victimes des septembriseurs : Pierre-Louis de La
Rochefoucauld t dernier évêque de Saintes, et son frère, Fran^
çois-Josep/i, évêque de Beauuais. Paris, 1897, grand in-8*, où
sont racontés tous les événements des commencements de la
révolution en Saintonge. M. Audiat avait eu déjà une couronne
de l'académie française pour son Etude sur Bernard Palissy.
Le 25 mai, M. Pierre Ghasseriau, avocat à Rochefort, a sou-
tenu devant la faculté de droit de Paris sa thèse de doctorat. De
la responsabilité des syndicats d*émissions d*actions, et a
obtenu la mention bien.
Au dernier concours de l'école des beaux arts, sur environ
400 candidats, M. Louis Musset, fils de notre confrère M. Musset,
blibliothécaire à La Rochelle, a été admis avec le numéro 2.
Son frère Jean avait été admis l'année dernière.
Dans sa séance du 17 juin le conseil municipal de La Rochelle
a accordé à M. Morguet, candidat à l'école des beaux arts (ar-
chitecture), la bourse de 500 francs attribuée depuis plusieurs
années à M. Pierre Laurent, sculpteur, qui a terminé ses études.
La société d'histoire de France a décidé la publication des
Mémoires de Richelieu. Ces Mémoires avaient été déjà édités,
il y a une soixantaine d'années, notamment dans la collection
Michaud et Poujoulat et la collection Guizot, mais d'une façon
incomplète. On les reproduira cette fois en s'aidant des archives
du ministère des affaires étrangères et des documents dont s'est
enrichi depuis la science historique. C'est notre confrère, M. le
comte Horric de Beaucaire, secrétaire d'ambassade, qui a eu
cette idée et que la société a chargé de cette grande entreprise,
qui* formera au moins vingt volumes. M. de Beaucaire, par ses
fonctions aux affaires étrangères, par son amitié avec M. Hano-
taux, son chef, par ses études antérieures (voir notamment dans
notre t. xviii des Archives, page 368, Les machines du Plessis-
Besançon au siège de La Rochelle en 1628; et, t. xiii, Eléonore
Desmier dVlbrèuse, duchesse de BrunsM;ick-Zell), était tout
naturellement désigné pour cette œuvre où il aura, nous le
savons, une aimable collaboration domestique.
Le Afémoriai de Saintes, Gazette des bains de mer de Royan
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!•' mai, sous ce titre, Les écrivains de la région : Gabriel
diat et Max, Tiple, reproduit une remarquable étude publiée
I jours derniers sous la signature d'un excellent critique,
H.-J. Poudensan, « sur deux écrivains saintongeais de tempé-
nent différent », notre collaborateur, M. Max. Tiple, directeur
cole à Royan, et M. Gabriel Audiat. « Ce dernier, sous le pseu-
lyme de Gabriel Aubray , commence à faire sa trouée à travers
îohue des gens de plume » ; il vient de publier André Lemoyne^
nalyse très fmement écrite de Tœuvre de ce modeste », et les
ttresama œusine.^.he premier, « un poète, celui-là », auteur
ilsace-Lon^aine et dun recueil, De la famille à ta patrie,
(L il dépeint les sentiments du premier âge, les pensées prin-
lières de la jeunesse... »
Lie même périodique, sous ce même titre : Les hommes de h
;ion ; André Lemoyne, dans le numéro du 8 mai, dit : « Un
rivain distingué, M. Gabriel Audiat, consacre à notre poète
idré Lemoyne, dans la Quinzaine^ une superbe étude que
us sommes heureux de reproduire..*. »
Le Rappel charentaiSy « journal républicain » de Saintes, an-
née, le 27 mai, que, par suite de liquidation judiciaire de
n imprimeur, M. Ribéraud, il cesse sa publication; il était
ns sa 22* année. Avec lui disparaît aussi le Républicain de
nzac, qui n'était qu'une reproduction du Rappel.
[\ reste encore à Saintes huit journaux politiques.
Sous ce titre : Canada, Perche et Normandie, M. Tabbé
Lutier a fondé à La Chapelle-Monli^peon (Orne) une revue his-
'ique paraissant tous les trois mois (abonnement : 1 franc par
) sur l'émigration percheronne et normande au Canada pen-
nt le xvu* siècle, et donne les noms des émigrantsde la Nor-
indie et du Perche. Pourquoi n'y pas joindre ceux de la Sain-
âge et de l'Aunis?
M. Edouard Piette a continué les fouilles entreprises par lui
1894 dans le gisement de Brassempouy et il en a publié le
sultat avec M. de La Porterie dans une brochure. La plus cu-
îuse trouvaille est une statuette féminine en ivoire.
Une circulaire, imprimée à Saujon par M. J. Vinsonneau fils,
nonce la vente à l'amiable de « deux collections scientifiques :
me de minéralogie, composée de plus de 1.000 échantillons
ries et classés, provenant de diverses localités, et l'autre de
iléontologie, 1.000 échantillons comprenant les périodes car-
inifère, permienne, triasique, jurassique et crétacée », appar-
nant à M. Chagnaud, à Saujon (Charente-Inférieure.)
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Les Archives de la société des collectionneurs d'ex-libris et
de reliures historiques d'avril 1898, donnent, signé de M.Jules
Pellisson, un article sur Vex-libris de Paul Mercier, ancien ma-
gistrat à Cognac, avec sa reproduction hors texte.
La même publication dans un numéro précédent a donné, pa-
rait-il, un article sur Vex-libris de M. Philippe Delamain, de
Jamac.
Le Monde théâtral illustré, 8* année, programme spécial du
théâtre de la porte Saint-Martin, accompagne son compte rendu
du Cyrano de Bergerac de M. Rostand des portraits des princi-
paux artistes, qui interprètent la pièce. Celui de M. Louis Péri-
caud, premier cadet, est suivi de cette notice : « Né à LaRochelle.
Se préparait pour Saint-Cyr, lorsque la passion du théâtre le fit
débuter à Bobino en 1853 ; joue en province pendant quinze ans,
rentre à Paris où il est engagé aux Folies dramatiques, puis au
Vaudeville, à Cluny, à la porte Saint-Martin, à 1 Ami3igu, au
Château-d'Eau, dont il devient le directeur pendant quelque
temps. Il retourne aux Folies dramatiques, à l'Ambigu, enfin à
la porte Saint-Martin comme artiste et régisseur général. Ac-
teur de talent, a remporté de grands succès et comme artiste et
comme auteur. »
Dans la Revue de Vart chrétien, n* de mai 1898, Mgr Barbier
de Montault étudie La généalogie du crucifix du trésor de
Cherves, appartenant à M. le comte de Roflignac, en le compa-
rant avec celui de M. Biais, d'Angoulême, celui du musée de
Cluny et celui du trésor de Trêves.
M. Meschinet de Richemond, archiviste à La Rochelle, a
communiqué au comité des travaux historiques du ministère
de l'instruction publique un travail, La Rochelaise à travers les
siècleSy qui, sur le rapport de M. Langlois, a été déposé aux ar-
chives.
Le 24 mai, a été vendu par le ministère de M* Bertrand des
Brunais, notaire à Saintes, et moyennant le prix de 39.020 fr. à
M. Albert Mitonneau, propriétaire à Vénérand, le premier lot
de la terre de Vénérand, comprenant le château et la réserve,
parc, bois, prés (Voir Moniteur de la Saintonge des 28 avril
et l**" mai) appartenant aux héritiers de Bremond d'Ars.
Vénérand, paroisse dudit lieu, sénéchaussée de Saintonge,
avec haute, moyenne et basse justice, relevait de la seigneurie
de Taillebourg. Voici la liste chronologique des divers posses-
seurs du château qu'a dressée notre confrère, M. le comte Anatole
de Bremond d'Ars :
Roland d'Authon, seigneur de Chezchevrier et de Vénérand
en 1370. Sa nièce, Jeanne de Sallebruche, dame de Vénérand,
porte cette terre en 1380 à son mari, Achard de Polignac.
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En 1428, Vénérand appartenait à Achard de Polignac, 2* du
nom, seigneur d'Escoyeux. Sa postérité le conserva jusqu'en
1600, époque à laquelle Viviane de Polignac, dame de Vénérand,
épousa Geoffroy de Sainte-Maure, seigneur de Mosnac. Le petit-
fils de ce dernier, Léon de Sainte-Maure, comte de Jonzac,
était seigneur de Vénérand, seigneurie qui échut à son fils
Alexis de Sainte-Maure, lequel n'ayant eu que des lîlles, l'une
d'elles, Judith-Huberte de Sainte-Maure, hérita de cette terre
de Vénérand qu'elle porta à son mari, Jean-Louis de Bremond,
marquis d'Ars. (Partage de l'an 1698.)
Jean André, secrétaire du roi, achète des précédents la terre
de Vénérand, par acte du 23 novembre 1719. Joseph Priquet,
seigneur de La Bussière, intéressé dans les affaires du roi, do-
micilié à Paris, acquiert Vénérand par adjudication des biens
de Jean André, du 19 août 1729.
Louis-Ignace de Karres, colonel d'un régiment suisse de son
nom, et sa femme, Anne-Louise de Réals, achètent de Joseph
Priquet « la terre, fief et seigneurie de Vénérand », par acte du
21 décembre 1741.
Jacques-Honoré-François de Sartre achète Vénérand de
MM. de Karres (sans doute fils du précédent) par acte de 1777.
Marie-Eutrope-Mélanie de Sartre, veuve de Joseph-Louis Gai-
gneron de Morin (dont un fils, Ludovic Gaigneron, époux de
Thérèse de Sainte-Marie, dont vinrent : Maxime et Suzanne, com-
tesse de Maillé La Tour-Landry), puis épouse de Jules-Alexis de
Bremond d'Ars, décédé en 1838, laisse en mourant, le 28 no-
vembre 1872, Vénérand à ses enfants : elle avait eu cette terre
en partage en 1833 : 1** Charles de Bremond d'Ars, décédé, qui
a épousé (1870) Louise de Goullard d'Arsay ; 2** Marie-Louise-
Béatrix, morte sans alliance; 3** Théophile-Jean-Louis, décédé;
4'*Marie-lsaure, décédée en 1879, veuve (1870) de Louis de Goul-
lard d'Arsay; 5° Eusèbe, décédé, laissant de Berthe de Mongis:
a) Guy; b) Berthe, épouse de Henri Le Carruyer de Bauvais;
c) Jean, sous-lieutenant de dragons ; d) Madeleine, mariée en
1895 à Alain Le Chartier, marquis de Sédouy, officier de cui-
rassiers; 6° Marie-Mélanie-Julie, épouse Jacques de Saint- Légier
de La Sauzaye, décédés.
Le château d'Ars, sa réserve, borderie, prairies, etc., situé
commune d'Ars, canton de Cognac, a été vendu le 23 mai parle
ministère de M* Hériard, notaire à Cognac, le tout dépendant de la
communauté de Sartre et de Gaigneron de Morin, de la commu-
nauté de Sartre et Jules de Bremond d'Ars, de la communauté de
Marie-Mélanie-Julie de Bremond et Jacques de Saint-Légier de
La Sauzaye, de la succession de Marie-Eutrope-Mélanie de Sar-
tre, veuve de Jules-Alexis de Bremond d'Ars ; de la communauté
de Charles de Bremond d'Ars et de Louise de Goullard d'Arsay,
et de la succession de Charles de Bremond d'Ars.
NOS ARTISTES AU SALON
Peinture : Louis- Augustin Auguin, né à Rochefort: Les grands
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bois ; La plage. — William Bouguereau, né à La Rochelle :
VasssLUt; L'inspiration, — Henri-Eugène Callot, né à La Ro-
chelle : Légende (tirée de François Coppée). — Emile Delaille,
né à Matha : Le moulin d'AlfoH, — Emma Fanty-Lescure, née
à La Rochelle : Rose et boule de neige. — Jean Geoffroy, né à
Marennes : Ecole maternelle; La veille des prix. — Hélène de
La Jallet, née à Saint-Jean d'Angély : Roses. — Charles-Amable
Lenoir, né à Châtelaillon : Au guet ; Charmeuse. — Félix-Hip-
polyte Lucas, né à Rochefort : Portrait du jeune Mano ;
Portrait de M"* Dédette. — Gabriel-Emile Nicolet, né à Pons :
Portrait de M'^ Oppenheim. — Gaston Roullet, néà Ars (île de
Ré), Un village de Dony-Ba ; Faubourg de Hué (Annam).
Dbssins et aquarelles : Callot, ci-dessus nommé : Effet du
soir k Saint-Maurice, près La Rochelle (pastel).— Emile Demé,
né à La Rochelle, résidant à Tarbes : Platins marins environs
de La Rocheife (pastel).
Sculpture : Pierre Laurent, né à Montluçon, pensionnaire de
la ville de La Rochelle : Portrait de MM. Lansiaux (buste en
plâtre). — Fernand Raphaël, né à Saintes : Portrait (médaillon).
Art décoratif : Louis Lessieux, né à Rochefort : Rose et
chardon (aquarelle décorative).
Gravure : William Barbotin, né à Ars en Ré : La barque de
Dante (d'après Delacroix, gravure au burin). — Pierre-Frédéric
Barré, né à Archiac : Portrait de Léon Bourgeois, ancien mi^
nistre ; Trois portraits (gravure au burin). — Henri Sicard, né
à Rochefort, gravure sur bois, d'après Maignan.
Conférences. — A La Rochelle, le 14 mai, Cyrano de Berge-
rac, par M. Bedeau; le 25, A travers le Canada, par M. Henri
Lorin, professeur de géographie coloniale à l'université de Bor-
deaux. Voir compte rendu dans le Courrier de La Rochelle du
29 mai et la Charente-Inférieure du !•' juin ; le 4 juin, La situa-
tion de l'œuvre des cercles catholiques dans le mouvement
social contemporain, son action, sa doctrine, par M. le baron
Amédée Oudet ; compte rendu dans VEcho rochelais du 7 ; le
11, L'Alsace et la Lorraine, par M. Th. Ruyssen ; le 18, Le nou-
veau domaine de la science électrique, par M. A. Turpain, de
La Rochelle, professeur de physique a la faculté des sciences de
Bordeaux ; compte rendu dans la Charente-Inférieure du 22 et le
Courrier de La Rochelle du 23. — Le 20, à Nantes, Les œu-
vres de mer et la maison du marin à Nantes, par M. Gabriel
Audiat; compte rendu dans V Espérance du peuple et le Nou-
velliste de Vouest du 22; voir aussi le Moniteur de la Sain'
tonge de Saintes ; le 2 juin, au temple de Nantes, à l'occasion du
3* centenaire de l'édit. Ledit de Nantes au point de vue histo-
rique, par M. Weiss, qui a longuement cité l'ouvrage de notre
collaborateur, M. le marquis de Granges de Surgères, relatif à
l'état civil des églises réformées de la Loire-Inférieure, et a
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affirmé, une fois de plus, Fintérét très puissant des publications
de ce genre.
Erratum. — Revue, xviii, p. 170, § 3, article Salle, ligne?,
lire : né à Saintes le 18 octobre 1817 et non 1870; p. 195, §2:
a II est fâcheux qu'on ait été obligé de remplir les ouvertures des
fenêtres du clocher de l'abbaye. » Ces fenêtres n'ont été bou-
chées que provisoirement pour opérer les réparations.
NOTES D'ETAT CIVIL
I. — DÉCÈS
La société des Archives a une perte de plus à déplorer.
Le 26 mai, après une très courte maladie, à Larroque, pavil-
lon Peiresc, commune de Saint-Pierre de Nogaret, près Gontaud
(Lot-et-Garonne), est décédé Jacques-Philippe Tamizey de
Larroque, *, A. Q, correspondant de l'institut, membre du
comité de publication de la société des Archives, un de nos
plus grands savants de la province et fécond écrivain, dont
l'amabilité égalait le savoir.
Il était né a Gontaud, le 30 décembre 1828, d'Alexandre Ta-
mizey de Larroque et de Marie-Elisabeth-PauKne Delmas de
Grammont. Il eut pour parrain son oncle, officier de cavalerie,
depuis général de division et député, Jacques-Philippe Delmas
de Grammont, grand-officier de la légion d'honneur, auteur de
la loi qui porte son nom, né (1796) et mort (1862) à Miramont en
Agenais où, le 3 octobre dernier, le filleul inaugurait son buste.
(Voir Revue, xvii, p. 394.)
Il appartenait à Tune de ces vieilles familles vivant noblement,
classe intermédiaire entre la noblesse, avec laquelle elles
frayaient et s'al]iaient,etentrelapetite bourgeoisie, propriétaires,
marchands, où elles se recrutaient pour arriver progressivement
à la noblesse. A Téchevinage, au présidial elle avait presque ac-
caparé les places et se les transmettait héréditairement, sachant
se faire pardonner cette espèce de monopole par ses services
continuels, son intelligence, sa bonne renommée. Pendant trois
siècles, les Tamizey ont fourni à la petite ville de Gontaud plus de
vingt maires, premiers consuls, jurats, échevins, lieutenants du
roi, collecteurs, syndics de l'hôpital, de la fabrique; et grâce à ces
dévouements l'hôtel de ville de Gontaud ne faisait pas trop mau-
vaise figure à côté du vieux château des Biron. Aussi quand notre
confrère faisait l'histoire de Gontaud, c'était un peu l'histoire
des siens qu'il racontait. La famille, dans le même temps, don-
nait des officiers à l'ancienne armée française, cinq dans la se-
conde moitié du xviu* siècle, un au régiment de la reine, un qui
passa au service du roi d'Espagne et trois qui servirent dans les
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gendarmes du roi, ce corps d'élite dont Duruy a dit qu'il ne le
cédait en réputation qu'aux mousquetaires.
Le personnage le plus marquant fut le trisaïeul de notre con-
frère, Jean Tamizey (1660-1750), fils et petit-fils de consul, qui
pendant sa longue vie exerça les charges les plus hautes de la
petite cité. D'abord avocat, chargé des intérêts du duc d'Ai-
guillon vers 1692, il était lieutenant du roi en novembre 1702
lorsqu'il passa contrat de mariage avec Suzanne du Pouy de
Bonnegarde, fille d'André du Pouy, seigneur de Bonnegarde,
et de Marguerite de Malvin. Les du Pouy de Bonnegarde sont
d'origine chevaleresque, et par les Malvin, les Tamizey touchent
à la noblesse de France. C'est ainsi que notre grand érudit
cousinait avec un autre de nos confrères, le marquis Elie de
Dampierre, décédé en 1896, son compatriote. Lorsque le vieux
conseiller du roi, ancien maire, mourut chargé d'ans et d'hon-
neurs, il eut la consolation de laisser sept enfants dont Antoine
Tamizey, sieur de Larroque, était l'aîné. C'est lui qui a continué
la descendance.
Né en 1703, Antoine se fit recevoir avocat au parlement de
Bordeaux, revint faire un stage au barreau de sa ville natale,
pour obtenir la place de procureur du roi, alors vacante au siège ;
mais cette charge qu'il géra de 1728 à 1734 lui fut enlevée par
un rival, qui parvint à faire revenir le fils du duc d'Aiguillon,
engagiste du duché d'Agenais, et par lui le roi, sur cette nomi-
nation « sous prétexte qu'il était peu ordinaire de voir deux sur
trois des postes importants de la juridiction occupés parle père
et le fils. Antoine, dégoûté des honneurs par le long procès où
il n'avait pu faire triompher son bon droit, refusa, à la mort de
son père, ce titre de lieutenant du roi et de juge, pour lequel
il avait cependant versé une assez grosse somme.
Le bisaïeul du défunt fut souvent appelé à la première charge
consulaire par la confiance du corps de la jurade, et il est sur
la liste des magistrats municipaux, celui qui, à travers 200 ans,
a le plus longtemps occupé cette fonction; il y fut souvent
même maintenu deux et quelquefois trois ans, malgré l'usage
qui voulait que cette dignité fût simplement annuelle à Gon-
taud. Marié en 1750 avec Anne de Massoneau, fille de bour-
geois vivant noblement, et dont la gentilhommière nommée La
Carrère, dans la commune de Fauguerolles, était une des deux
propriétés du défunt, il eut plusieurs enfants; l'aîné, Jean-Pierre
Tamizey de Larroque, embrassa d'abord la carrière militaire, et
après avoir reçu un certificat de noblesse délivré par quatre
gentilshommes agenais et contresigné par le gouverneur de la
province, il alla rejoindre ses cousins eermains les Tamizey de
Lamothe dans le corps d'élite des gendarmes de la maison du
roi. Il entra dans la 2* compagnie, dite gendarmes anglais, et
tint garnison à Versailles et à Lunéville ; il était sous les ordres
du lieutenant général marquis d'Autichamp, frère du héros
vendéen, et les archives de la famille contiennent des lettres
charmantes écrites par cet aimable chef « A monsieur Jean-
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Pierre de Tamizey, gendarme anglois, chez madame sa mère. »
Ayant pris sa retraite encore jeune pour se marier avec de-
moiselle Anne-Germaine T. de Montardit, descendante d'une
vieille famille, et dont la mère était une Laville-Monbazon, Tan-
cien ofTicier de cavalerie, devenu beau-frère du chevalier de
Cours, se consacra entièrement à Tamélioration de la terre pa-
trimoniale de Larroque et à Tadministration de la juridiction de
Gontaud, conformément aux traditions de la famille. Louis XVI
le nomma premier consul en 1786. On voit aux archives dépar-
tementales de la Gironde sa démission en 1789 : elle ne fut pas
acceptée ; il conserva cette charge un an de plus. Pendant la
révolution il était très surveillé : parent d'émigrés^ neveu de
Xavier de Massoneau, prêtre déporté, descendant ou allié de
nombreuses familles nobles (1) — son cousin germain, Joseph T.
de Lamothe, avait été décrété d'accusation par le comité révo-
lutionnaire de Saintes (2) — pour lui tout était à craindre. Pour-
tant il ne cessa jamais d'assister à des messes dites en cachette
par des prêtres insermentés. Il fut maintenu comme notable sur
les listes du corps municipal qui avait remplacé l'antique jurade,
et obligé même à un moment d'accepter, comme ancien oflîcier,
les fonctions de commandant en second de la garde nationale ;
il empêcha beaucoup de mal et parvint même avec quelques
hommes de cœur à débarrasser le pays du citoyen Feille, curé
constitutionnel et procureur de la commune, qui alla rejoindre
dans les cachots de Bordeaux les malheureux que ses dénon-
ciations y avaient envoyés. Au rétablissement du culte (1804),
révêque d'Agen Jacoupy récompensa Jean-Pierre Tamizey de
Larroque de sa foi et de son dévouement en le nommant con-
seiller de fabrique. Il mourut en 1827. Quelques semaines plus
tard, il aurait eu le bonheur de voir entrer sous le toit de sa
vieille maison de Gontaud, la plus charmante, la plus spirituelle
et la meilleure des femmes, Elisabeth-PauKne Delmas de Gram-
mont (1802-1883) qui devait illuminer pendant soixante ans cette
petite ville par sa bonté et sa charité (3).
Le père du défunt, Alexandre Tamizey de Larroque, né en
1786, avait servi la messe dans les granges où se réfugiait la
(1) Alliances avant 1789 : De Fages, du Pouy de Bonneg^arde, de Massoneau,
de Montardit, d*Ariscon, de Duchoissy, de Séovaud de Lourmade, de Galz
de Malvirade, de Pichon, etc.
Dans Tascendance on trouve les Laville-Monbazon, les Malvin de Mon-
tazet, les du Faur, les Montpezat, les du Puy de Longuetille et cent autres
familles.
(2) C'est de ce Joseph Tamizey de Lamothe, mort fçarde du corps, qu'il est
Question dans la notice : Un pelit-nevea de ChRleaubriand^ Edouard de
lossàc. (Agen. imp. Lamy, 1877, in-8"', 35 pages.) D'un robuste appétit il lui
fallait un supplément de ration. « Bon garçon et gascon, on Taimail fort. C'est
son père qui avait, disait-il, un prunier qui lui rapportait quinze cents livres
A lui tout seul. »
(3) Elle était fille du colonel de Grammont, le héros de Wisserobourg, et
de demoiselle de Vivie du Vivier d'Agnac. « Fils d'un héros et d'une sainte », a
pu dire sans exagération son fils, en biographiant le frère de Pauline, le
général législateur J. -Philippe Delmas de Grauimont.
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nuit le culte proscrit, et il avait conservé des horreurs de ce
temps un souvenir tel qu'à la première nouvelle de la révolution
de 1848, il donna sa démission de maire et, craignant un retour
de 93, passa prudemment en revue et fourbit les nombreuses
armes que lui avait laissées son père. Lieutenant de la garde
nationale sous la restauration, adjoint en 1830, puis maire de
1840 à 1848, il se montra administrateur zélé et déploya dans
plusieurs circonstances difïïciles un vrai courage civique. Un
jour, dans une émeute causée par le prix exagéré du blé, il
sauva, au péril de la sienne, la vie d'un homme que la rumeur
populaire accusait faussement d'accaparement, et qu'on allait
jeter à l'eau. Déjà octogénaire, il fut conseiller municipal sous
la mairie de son fils, et quand à 90 ans il mourut en janvier 1876,
il avait eu la joie de voir le nom de ce fils consacré par la
renommée et ses succès reconnus officiellement.
Ce n'était pas sans quelque répugnance qu'il avait vu son
fils se donner à la littérature, « cette carrière où l'on meurt de
faim ». Habile agriculteur, homme d'ordre et d'économie, il re-
grettait qu'il ne suivît pas sa propre voie. Vivre sur son domaine
en le cultivant, au milieu de compatriotes à qui on rend service,
exercer ce patronat antique que la démocratie révolutionnaire
ne connaît presque plus, échange héréditaire de bienfaits, de
protection d'une part, de respect et de cordialité de l'autre,
quoi de plus beau, quoi de plus digne ! Il n'ouvrit les yeux que
lorsque l'institut de France eut admis ce fils, qui n'est pas agri-
culteur-propriétaire, et il comprit alors qu'il y avait encore une
manière d'être utile à ses concitoyens et de servir sa patrie; il
s'endormit content, trois semaines après.
Elève de l'école primaire de sa ville natale, Philippe Tamizey
apprit le latin du curé de Gontaud, Alexandre d'Escures, ancien
émigré, parent et ami de la famille. A onze ans, il fut mis au
collège voisin de Marmande, où il se fit remarquer par sa vive
intelligence ; déjà il s'occupait d'archéologie comme il le rappelle
dans la préface de la Notice sur Mauvezin, par M. l'abbé
Allis. Après 3 ou 4 ans, Marmande n'avait plus rien à lui ap-
prendre. Il fallut chercher ailleurs. Le supérieur du collège
ecclésiastique de Bazas, fort fréquenté des familles du sud-ouest,
voulut avoir un élève si brillant. Mais le père, cet ardent roya-
liste, qui avait servi la messe pendant la terreur, était un de ces
libéraux, à la façon du Montlosier de la restauration, unissant
dans un même amour le trône et l'autel, dans une même crainte
la congrégation et le parti prêtre. Il avait conservé de son pas-
sage dans une institution laïque d'Agen des préjugés singuliers
contre l'éducation cléricale. Il résista à toutes sollicitations ;
son fils fut mis au lycée de Cahors, très florissant alors. Il
passa quelques années sur les bancs où M. de Freycinct l'avait
précédé, où allait le suivre Léon Gambetta. Son séjour à Ca-
hors a fait époque dans les annales de l'établissement. En de-
hors de ses devoirs journaliers il traduisait en vers français
Virgile et même Lucrèce, qu'il présenta à son professeur étonné.
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Aussi le maître consulte-t-il parfois l'élève, et s'il lui arrive d'al-
térer un peu le sens d'une phrase, il est sûr que la faute ne pas-
sera pas sans protestation. Le jeune latiniste alla même un jour
jusqu'à écrire au ministre de l'instruction publique (c'était
Salvandy, 1840-48) pour lui reprocher d'avoir estropié un texte
dans son discours à la Sorbonne et d'avoir commis une erreur
historique» Sa vocation critique se dessinait de bonne heure.
Grand tapage dans l'administration universitaire. La lettre était
signée « un élève de rhétorique du lycée de Cahors b. L'écriture
avait trahi l'anonymat. Le recteur irrité tança vertement l'au-
dacieux. Plus tard, le grand-maître de l'université et l'ex-élève
de Cahors se rencontrant et ayant ensemble les meilleures rela-
tions, riaient beaucoup de la colère du recteur et s'amusaient
fort de ce zèle intempestif.
Les études terminées, T. de L., sous l'impulsion d'un profes-
seur, était fouriériste et tentait de s'enrôler parmi les phalansté-
riens, dont peu de temps après, avec son rare bon sens, il écri-
vait : « Tas de charlatans ! » Mais il n'étaitpoint bachelier. D'abord,
à cette époque, on ne se présentait que rarement à l'exameB ; il
a fallu la loi du volontariat pour que tous les cancres voulussent
être bacheliers afin d'éviter deux ans de service militaire. Ajoutez
que l'horreur profonde de la mathématique qu'il poussait à
l'extrême ne lui permit pas d'acquérir le parchemin officiel, ce
qui ne Ta pas empêché d'être de l'institut, disait-il, c mais qui
ne lui eût pas permis d'être pion ou commis de l'université à
I42OO francs, s'il eut eu absolument besoin de cela pour vivre. »
Il fallait choisir un état. Il fut sur le point, conseillé par ses
oncles Delmas de Grammont,dç s'engager dans l'arméed'Afrique;
mais son extrême myopie, les supplications de sa mère l'en dé-
tournèrent. Il passa quelques années à chercher sa voie, étu-
diant, notant sans but, au hasard, lisant tout livre d'histoire qui
lui tombait sous la main. 11 eut bien vite épuisé la bibliothèque
paternelle, où Ton ne voyait guère qu'Anquetil, l'inévitable Vol-
taire et quelques romans, Tom Jones, auxquels s'adjoigniibientôt
la sentimentale Case de ToncieTom (1852) qui nous a fait verser
tant de larmes; puis, et c'était là une bonne fortune, quelques
classiques, grecs et latins, fonds d'un grand oncle, Régis da
Tamizey, vieux garçon, grand humaniste, féru de Virgile et
surtout d'Horace. Ces vénérables bouquins avaient eux aussi
souiTert de la révolution ; ils en conservaient le stigmate ; le
de avait été religieusement gratté. En môme temps, l'apprenti
paléographe visitait les coffres des paysans et y découvrait
d'affreux grimoires, qu'il déchiffrait à sa grande joie et tradui-
sait à la stupéfaction des bonnes gens.
Cependant l'histoire qu'il étudiait dans les parchemins et les
imprimés se faisait sous ses yeux. L'année de la grande peur se re*
nouvelait presque ; 1848 semait l'effroi partout : on voyait déjà la
guillotine en permanence, les assignats forcés et les prêtres per-
sécutés, déportés, massacrés. « Entre un père royaliste qui venait
de démissionner et une mère qui poussait la religion jusqu'à la
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sainteté », le jeune homme, alors imbu d'idées libérales, était
un peu gêné. Plus tard il citera Ce mot de Batbie : « Je com-
prends celui qui est républicain à 20 ans ; je plains celui qui
Test encore à 40. » A ce moment, il se contente de voir passer
les événements, et ils étaient intéressants ; l'imberbe observa-
teur les suivait sans s'y mêler, s'y intéressant surtout à cause de
son oncle qui y joua un rôle et comme soldat et comme législa-
teur. Arrive « l'opération de police un peu rude » ; le général de
Grammont, député de la droite, refuse d'y participer; si, comme
plusieurs autres, Montalembert par exemple, il accepta de faire
partie de la commission consultative, il ne tarda pas à se
tenir à Técart, refusant le bâton de maréchal qui lui fut ofTert.
Il tomba, comme les autres généraux africains, dans la dis-
grâce de l'empereur qui ne l'admit pas à faire les campagnes de
Crimée et d'Italie, où il aurait pu déployer ses rares talents mi-
litaires. Le neveu, bien entendu, reflétait les opinions de son
oncle pour lequel il avait une profonde vénération ; et si en 1860
il accepta d'être maire de Gontaud, ce qui fut cause que plus
tard on lui fit attendre plusieurs années la croix de la légion
d'honneur, il le fit pour servir sa commune et ses concitoyens, et
non par dévouement au gouvernement impérial.
En attendant, en désirant autre chose, il continuait à tra-
vailler dans les livres, dans les paperasses des particuliers,
dans les archives des villes voisines, Agen, Bordeaux. Mais,
comme toutes les jeunes imaginations, il rêvait de la capitale.
Paris l'attirait, le fascinait. Là il pourrait se livrer librement à
ses recherches, à ses études favorites; il y avait archives et bi-
bliothèques, une société d'esprits cultivés ; on pouvait y échanger
ses idées plus aisément qu'à Gontaud ou à Marmande, causer
avec Villemain, qui n'était pas commode tous les jours, avec
Sainte-Beuve, voir Lamartine dans sa double auréole de poète
et d'orateur populaire, apercevoir Olympio, frayer avec ces
. jeunes dont les journaux chantaient les succès.
Enfin, le père céda devant la constance de son fils malgré
ses craintes, et consentit à laisser l'étudiant s'embarquer sur la
mer orageuse de Paris et de la littérature. Mais, en homme
prudent, en père prévoyant, il limita la durée du voyage au
budget. Quatre cents francs devaient suffire pour quelques se-
maines de séjour ; le temps de s'assurer que Paris n'était
pas un mythe. Quatre cents francs ! Les dépenses du voyage
payées, que devait-il rester à l'adolescent pour vivre? Le père
rigide avait mal calculé et compté sans l'énergie de son fils,
peut-être sans sa sagesse et son économie. Il devait rester à
Paris quelques semaines à peine ; il y passa plusieurs mois.
Comment fit-il ? Il fallait bien se loger quelque part et
manger quelquefois. Lui enfant de bonne famille, très bien
élevé, il ne pouvait coucher sous les ponts, dans les carriè-
res à plâtre, ou même sur les marches plus littéraires de l'O-
déon. Pour 15 francs par mois, il avait un cabinet noir sous les
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combles ; 1 mètre 80 de long, lui en avait 1 mètre 84 ; sa tète
touchait au plafond, il ne pouvait s'y promener que courbé.
Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans I
Voilà le couvert, voici le vivre : à midi, 2 sous de pain et
2 sous de groseilles, grignotés, hélas ! dévorés sur un banc du
Luxembourg, le tout arrosé de Teau gratuite de la fontaine de
Médicis; heureusement il était abstème; et toute la journée pio-
chant, copiant, étudiant, amassant des matériaux. Le soir, il
mangeait à une pension de 1 franc 10 centimes.
Qui aurait pu tenir à un régime pareil ? Heureusement deux
ou trois fois par semaine des parents Tinvitaient à dîner. 811 y
faisait honneur ! Son appétit naturel — il nous disait lui-même, au
banquet du 25 septembre 1886, « qu'il était une bonne}fourchette •
— s'était aiguisé de la privation. Il effrayait ses convives. Son
oncle le général, bien que gros mangeur, le plaisantait, sans lui
faire perdre un coup de dent. C'était plaisir de l'entendre, plus
tard, avec sa verve gasconne, raconter les incidents de ces
repas de Pantagruel et les anecdotes amusantes. Il mimait sur-
tout le désespoir muet, mais indigné, d'une vieille tante, fort
avare, qui voyait disparaître en un clin d'oeil tout ce qu'elle
avait largement pourtant préparé, et cette insatiable voracité qui
la dispensait « d'accommoder les restes ».
A la fin tout s'épuise, même les 400 francs des largesses pater-
nelles, même la bourse d'un étudiant qui se réduit à ne dépenser
que 1 franc 80 par jour. Celui-ci, en spéculant sur son estomac,
en se réduisant à la portion à peine congrue, avait résolu le
problème : niourir.de faim pour vivre plus longtemps à Paris. 11
revint au logis, a traînant 1 aile et tirant le pié », mais empor-
tant des amas de notes, des provisions de voyage et de plus une
caisse de livres. Et certainement seul son père eut pu dire qu'il
avait fait des folies en achetant des bouquins sur ses économies.
Docile aux volontés paternelles, respectueux jusqu'à la crainte,
le provincial se résigna à s'occuper des propriétés. Le domaine
s'était accru et les forces du chef de famille sexagénaire ne suffi-
saient plus. Nécessité de surveiller les métayers, régler les
comptes, contrôler les travaux, ordonner les labours et la taille
de la vigne, préparer les vendanges. Ce grand jeune homme,
myope et distrait, plus occupé de la pensée intérieure que des
vendangeuses qui grappillaient, n'inspirait qu'un respect très
modéré, et sa bonté poussée jusqu'à la faiblesse ne rehaussait
pas son autorité. Soliveau de la fable, dirait un lettré; babouin,
exclameraient les Saintongeais, épouvantail des moineaux qui,
au bout de quelques minutes, rient à la barbe du fantôme.
La corvée qui lui était le plus pénible était d'aller tous les
matins, dès le point du jour, dans une métairie à trois ou qua-
tre kilomètres, panser les pigeons. On tenait aux pigeons parce
qu'il y avait un colombier, dernier vestige féodal. Ces volatiles
n'entraient point en partage avec les co]ons, qui ne les nour-
rissaient pas ; mal soignés, ils désertaient ; et si le métayer était
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chargé de leur donner à manger, peut-être songerait-il d*abord
à ses poules. Ne faut-il pas que tout le monde vive?« Moussu Phi-
lippe » partait donc mélancoliquement monté sur un grand che-
val jaune, et accomplissait sans enthousiasme son pèlerinage
quotidien. Mais dès que grains et garouil avaient été libéralement
distribués, il s^asseyait sous un arbre et déjeunait à son tour de
quelques pages d'Horace ou de Virgile.
A son premier voyage il avait éprouvé que l'érudition ne nour-
rit pas son homme à Paris ; il s'orienta du côté de la littérature
pure ; et quand il eut obtenu de son père la permissionde re-
tourner à Paris, il partit avec les poches garnies, non plus
d'espèces sonnantes, mais de ressources au moins équivalentes :
un grand roman, dix nouvelles, un drame en prose, une tragé-
die en vers, quelques poèmes, des satires, trésors qui, mon-
nayés, devaient lui assurer une longue existence. La Revue des
deux mondes renvoya le roman, mais avec des éloges ; elle
n'imprimait que les romans des hommes célèbres ; faites-vous
connaître d'abord. Le Théâtre-Français refusa la tragédie, et le
drame se traîna indéfmiment dans tous les cabinets des direc-
teurs ; les autres œuvres n'eurent pas meilleur destin. Seules
quelques poésies parurent et une parodie d'Hemani ; le suc-
cès toutefois ne se traduisit pas par des pièces de cent sous. Il
revint à ses premières amours, et continua ses privations pour
prolonger son séjour à Paris.
C'est vers cette époque (1855) qu'il se maria. Il y avait de par
le monde une cousine germaine, fille du chevalier de Boéry
et de Marguerite-Henriefie Delmas de Grammont, un ange de
douceur et de bonté. Au commencement de janvier 1856 il
épousa M"' Marie-iVa^/iahe de Boéry. Ce fut le bonheur parfait.
Il dura peu. Au bout d'un an la jeune femme mourut en mettant
au jour un fils qui ne vécut que quelques heures et fut inhumé
dans le cercueil de sa mère. Sentant sa fin, elle voulut par tes-
tament donner tout à son mari. Lui refusa d'envoyer chercher le
notaire, et poussant plus loin le désintéressement il restitua la
dot jusqu'au dernier sou, n'acceptant même pas de son beau-
frère une indemnité de 18,000 francs que celui-ci lui offrait
pour rembourser la corbeille de noces, une année de séjour, les
voyages et frais divers ; il n'accepta que les volumes superbe-
ment reliés de la Biographie Michaucf et encore parce qu'ils lui
furent envoyés anonymement.
Sa douleur fut extrême et le désespoir l'assaillit. Mais conçus-
sus surgo : ce rude coup le ramena à Dieu. Il était croyant, il
devint pieux. La foi de sa jeunesse, la foi de sa mère, se réveilla
avec force ; un moment il voulut se faire prêtre. Un saint ecclé-
siastique lui fit tourner cette résolution, et le décida à attendre
trois ans avant de quitter le monde. C'est à ce chagrin, c'est à
cette ferveur qu'est due la traduction de Vlmitation de Jésus-
Christ, restée inédite, malgré les encouragements reçus de
hauts personnages :* N. de Wailly, le P. Lacordaire, Louis
Veuillot, et autres. Ce travail l'amena à étudier la question si
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controversée de Tauteur de Touvrage, et son premier livre fut
Preuves que Thomas A Kempis n'a pas composé l'Im.itation de
N. -S. Jésus-Christ (1862), extrait des Annales de philosophie
chrétienne. Il était entré bravement dans la lutte contre les
Allemands ; Tun d'eux alla môme jusqu'à le traiter plus tard
d' « insigne polisson ». L'épithète que lui traduisit M. Gaston
Paris, provoqua un accès de rire dont il faillit étouffer, o Jamais
je n'ai vu homme outragé rire de si bon cœur, » disait Téminent
philologue.
Cependant il était dans ses 32 ans. Son père désirait ardemment
voir son nom se perpétuer; il insistait, menaçait. Lui s*obstinait ;
il n'y avait que trois ans que la mort avait frappé. Sa mère, qui
l'avait accompagné dans son 4* voyagea Paris, le priait; enlin, le
10 juillet 1860, après une dernière crise de larmes et de regrets,
il se résigna; quelques heures après, il était marié. Il épousait
une autre de ses cousines germaines, O/ima-Marie-Henriette
Delmas de Grammont, fille d'Urbain Delmas de Grammont,
ancien garde du corps de Charles X, receveur des finances à
Paris, et de Marie-^ /exandr ine de James. De ce mariage sont
issus cinq enfants, trois morts en bas âge; une HUe non mariée
et François-Phiiippe-JJenri, né le 9 octobre 1865, seul repré-
sentant masculin du nom, qui vivait avec son père, près duquel
aimaient à le voir respectueux, attentif, empressé, tous ceux
Qu'attirait au pavillon Peiresc l'amitié du défunt, édifiés de ce
dévouement sans faste, et de cette admiration si constante.
Fixé à Gontaud, Tamizey,par respect pour les traditions de
famille, se laissa nommer maire sans ambition, sans enthou-
siasme, mais avec le désir sincère de faire le bien ; il porta dix
ans Técharpe (1860-1870). Ce que fut son administration, nous
n'avons pas à le raconter ; il sut faire profiter sa commune de ses
nombreuses relations et mit ses amitiés littéraires au service de
la voirie urbaine. Il assainit la ville, fit des trottoirs, créa un
réseau de chemins, un bureau de poste, réforma l'hospice et le
bureau de bienfaisance, fonda une société de secours mutuels.
Son premier devoir avait été de visiter les archives de Gon-
taud. Il trouva « ces vénérables paperasses éparses dans les
greniers du petit hôtel de ville, exposées aux dangers de l'eau
des gouttières rt de la dent des souris. » Il les rangea avec soin
dans un placard dont l'achat fut sa première dépense d'adminis-
trateur; il sauva ainsi les antiques Coutumes de Gontaud qui
gisaient honteusement dans la poussière, à peine protégées par
un parchemin en partie lacéré, et il les imprima dans le t. viii
des Archives historiques de la Gironde. Grâce à la bienveil-
lance de deux préfets, protecteurs des recherches historiques,
Alphonse Paillart, ancien élève de l'école des chartes, et Paul
Féart, il avait obtenu la communication des (ibssiers des ar-
chives départementales, et après Gontaud il songeait à l'histoire
des diverses communes de TAgenais. D'autres occupations sur-
vinrent, et l'incendie de 1895 anéantit à jamais tous ses projets
de monographies locales.
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Ne pouvant plus obtenir une gare à Gontaud qu'un précédent
maire avait, lors du tracé de la ligne ferrée de Bordeaux à Tou-
louse, repoussé parce que la fumée des locomotives incendie-
rait les récoltes! ! il avait rêvé de rendre à sa Ville natale, jadis
ville royale, chef-lieu de juridiction avec tribunal, barreau, par-
quet, casernes, une partie de son ancienne importance en la fai-
sant chef-lieu de canton au moyen de quelques communes limi-
trophes. Il avait la promesse formelle du ministre de l'intérieur,
ami personne], dès que la population aurait atteint lé chiffre de
1,500; il y manquait quelques dizaines, quand il «[uitta la mairie.
Aujourd'hui Gontaud n'a pas plus de 1,180 habitants. Un second
projet était d'acheter l'ancien château, style Louis XII, des
Verdun et des Montferrand, pour en faire Thôtel de ville
avec jardin public. (Voir deux photogravures du château dans
Le maréchal deBiron et la prise de Gontaud (1897). Il fallait
encore deux ans de mairie. Mais au 4 septembre, Tamizey dé-
missionna comme son père en 1848, et son grand'père en 1789.
Eloigné des affaires, il n'en continua pas moins son concours
à sa ville. Président de la fabrique de 1870 à 1892, dont il fut
ensuite président honoraire jusqu'à sa mort, il s'occupa de la
restauration de la vieille église romane, une des plus vastes de
l'Agenais. Il y eut des difficultés : le curé voulait un peu trop
détruire; le conseil municipal, par esprit de système, ne vou-
lait pas qu'on touchât à une pierre. Pendant que Tamizey, qui
ne jouissait que d'une modeste aisance, avec quelques autres
fabriciens répondait sur sa fortune personnelle des 80.000 fr.
de travaux non régulièrement autorisés, — beau trait de désin-
téressement, qui n'est pas le seul, — le conseil municipal qui
venait de laïciser l'école des filles, refusait une somme de
12.000 francs offerte par Tétat. Cette fois la bêtise était trop
forte. Les électeurs protestèrent en venant chercher dans sa re-
traite studieuse le citoyen généreux et intelligent qu'on avait
eu la sottise et l'ingratitude de laisser de côté. En mai 1884, ils
l'amenèrent triomphalement à l'hôtel de ville ; au premier tour
de scrutin ils Télurent seul de son opinion et, au second tour,
ils lui adjoignirent quatre autres de ses coreligionnaires, et
cela sur ^on appel direct, unique acte de politique locale qu'on
obtenait de lui depuis quatorze ans, Il se crut obligé par recon-
naissance de suivre assidûment, tout en s'y ennuyant beaucoup,
les séances du conseil, y disputant pied à pied le terrain con-
servateur, conduite qui déplut en haut lieu et qu'on lui fit payer
plus tard. Mais Gontaud a un fort beau monument. J'ai pu ad-
mirer, l'an dernier, le chœur roman restauré, où un grand éru-
dit du midi, M. l'abbé Dubarat, nous disait la messe ; la splen-
dide façade du xiii« siècle conservée et l'immense nef entièrement
reconstruite. Voilà qui restera de son passage à l'administration
des affaires communales de Gontaud.
Ses œuvres littéraires ou érudites ont une plus grande impor-
tance et lui ont valu une réputation hors ligne. C'est en lo56-
1861 que parurent ses premiers articles signés de revue, dans
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la Correspondance littéraire de Ludovic Lalannc, qui vient de
mourir peu de temps avant son vieil ami, et dans les Annales
de philosophie chrétienne de Bonnetty. Le plus remarqué fut
celui qui signalait « quelques erreurs de ï Histoire de France
de M. Henri Martin »; et quand en 18C9 l'institut accorda un
prix de 20.000 francs à cette Histoire trop surfaite, le futur
correspondant de Tinstitut fît cette jolie épigramme :
Notre institut toujours étonnera le monde.
Vingt mille francs, Martin I certes la somme est ronde ;
Mais si Ton compte bien, Ton voit avec terreur
Que ce n'est même pas quatre sous par erreur.
Depuis son premier livre Thomas A Kempis (1862), les notes,
les volumes, les brochures se succédèrent avec une régularité pour
ainsi dire astronomique. Ce fut avec M. Léopold Delisle, son
ami, un des plus puissants travailleurs de notre temps. Le nom-
bre de ses productions en tous genres est considérable. An-
drieu, dans sa Bio- Bibliographie de VAgenais (1887), en cite
une partie, qu'un supplément en 1891 ne complétait pas; le
chiffre s'en est accru depuis. Il ne se passait guère de mois
sans qu'il parût quelque chose de lui, simple note ou étude dé-
veloppée. Les recueils de sociétés savantes lui étaient largement
ouverts; et comme son érudition était un peu encyclopédique, il
avait des articles locaux pour toutes les provinces. Comme son
cher Peiresc avait eu des correspondants dans toutes les ré-
gions, ce lui était une occasion de révéler à chaque départe-
ment une illustration ignorée. Le chiffre des Correspondants de
Peiresc imprimés s'élève à 21 ; il doit y en avoir 30; le tout, y
compris les dix volumes des Lettres de Peiresc, devait former
un total de cinq à six mille documents précieux.
« Son œuvre est surprenante par sa masse et plus encore par
les dessous extraordinaires qu'elle suppose. Il vivait dans une
familiarité douce avec les hommes du xvi* et du xvii* siècle. •
Il a abordé tous les sujets, ne dédaignant pas les plus minimes
dès qu'ils pouvaient révéler un trait de mœurs, ou mettre à la
lumière un fait ignoré, un document inédit relatif à %a chère
province. De l'emplacement d'Uzellodunum, La bibliothèque
et le Vignoble de M"* Gonin ; Les terrines de Nérac ; Invert'
taire du château de Nérac en 1598; Notice sur la ville de Mar-
mande, sur la commune des Hautesvignes, sur Bayonne, Dax;
Sonnets d'Olivier de Magny ; Mazarinades inconnues. Les per-
sonnages célèbres y ont leur place : Mascaron, évèque d'Agen;
Salluste du Bartas; Bertrand d'Echaus, évèque de Bayonne;
Arnaud de Pontac, évèque de Bazas; François de Noailles,
évoque de Dax ; Jean de Monluc, évèque de Valence ; Louis de
Rechignevoisin de Guron, évèque de Tulle ; Florimond de Ray-
mond; Guillaume du Vair; Belzunce, évèque de Marseille;
Voltaire et Lpuis Racine ; le cardinal d'Ossat ; le cardinal d'Ar-
magnac ; Marca, archevêque de Toulouse et de Paris ; Christo-
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phe et François de Poix-Candale, évèques d'Aire ; les bénédic-
tins Martianay, du Laura, Bernard de Montfaucon, Brial, Pa-
cotte, Lobineau, Estiennot, Devic, Germain, sans compter le
Reliquise benediciinse ; vies des poètes bordelais, périgourdins,
gascons de Guillaume Colletet ; Joseph Scaliger, etc.
Et à côté de ces grands noms, les plus humbles: ce « notaire
d'autrefois, maître Baboulène » (1893), qui n'était pas seulement
un homme d'une probité parfaite, mais dont « la physionomie
s'illuminait des reflets de cette flamme sublime que l'on appelle
dévouement » ; la famille de Fontainemarie (1889); celle de Du-
drot de Capdebosc (1891), du Muet de Laincel (1895), « gentils-
hommes campagnards, honnêtes bourgeois, curés de village,
voire simples paysans », ou de ce a héros ignoré », Le soldat
La Pierre d'Unet, près de Tonneins, qui pour porter des dé-
pêches de Toiras à La Rochelle traversa à la nage cinq kilo-
mètres et demi, du fort Laprée en l'île de Ré à la pointe Saint-
Marc. Il aurait voulu dresser une pierre au moins au hardi
nageur, et il avait déjà une promesse de souscription de cent
francs de l'amiral Jurien de La Gravière. Ses amis n'étaient pas
oubliés ; outre que sa probité littéraire lui prescrivait de
toujours citer, et avec éloges, ceux qui lui donnaient un fait,
une date, un rien, il avait une joie à louer ceux avec qui il avait
entretenu quelques relations. Voir ses brochures nécrologiques
sur la comtesse Marie de Raymond (1886), Paulin Paris (1881),
Jules Delpit, Adolphe Magen, Cazenove de Pradines.
Notons ceux de ses ouvrages se rapportant plus particulière-
ment à notre région ; Douze lettres inédites de Jean Guez de
Balzac (1863) ; Quelques notes sur Jean Guiton, le maire de La
Rochelle (1863); Observations sur l'histoire d'Eléonore de
Guyenne (1864) ; Louis de Foix et la tour de Cordouan (1864) ;
Mémoires des choses passées en Guyenne (1621-1622), rédigés
par Bertrand de Vignolles (1869); Lettres inédites de Jean-Louis
Guez de Balzac (1873), extrait du t. i'% nouvelle série, des Më-
lariges historiques dans la collection des Documents inédits sur
l'histoire de France ; Note sur mademoiselle de Maures (1874) ;
Lettres inédites de Benjamin Priolo (1877), extrait du t. iv des
Archives de Saintonge ; Lettres du comte de Comminges, am-
bassadeur extraordinaire de France en Portugal {\88b), extrait
du t. XIII des Archives de Saintonge; Lettres inédites de Phi-
lippe Fortin de Lalloguette (1888), extrait du t. xvi des Archives
de Saintonge ; L'amiral Joubert de Barraud et les pirates de
La Rochelle {mi).
Président d'honneur du conseil héraldique de France, vice-
président de la société d'histoire littéraire de la France, des so-
ciétés des antiquaires de France et de l'histoire de France, majo-
rai du félibrige, membre associé ou correspondant de soixante-
dix sociétés savantes au moins de France, d'Italie, de Belgique :
académies de Bordeaux, Agen, Dijon, Reims, Toulouse, Pise,
Padoue, Turin, il a collabore à tous les grands périodiques, de-
puis le Dictionnaire universel d'histoire et géographie de Bouil-
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— 230 —
let qui l'a remercié dans la préface de la 20* édition (1864); Revue
critique, Correspondance littéraire, Bulletin critiquey Revue
des questions historiques, Polybiblion^ Intermédiaire des cu-
rieux où il avait une foule de pseudonymes et insérait un grand
nombre de petits articles fort goûtés, écrits avec beaucoup
de science et beaucoup d'humour; Cabinet historique, Bulletin
des bibliophiles. Revue des bibliophiles, }usqu aux recueils pro-
vinciaux : Revue d'Aquitaine, Revue de Gascogne, Revue de
l'Agenais, Le Sud-Ouest, Annales du midi, Revue catholique
de Bordeaux, Echo de Gascogne, Revue de Marseille, Annales
des Basses-Pyrénées^ Archives historiques de Gascogne, Archi-
ves historiques de la Gironde, auxquelles il a fourni plus de
3,000 documents inédits. Si chacune des sociétés qui ont pro-
fité de la collaboration de Tamizey dressait le catalogue de ses
communications diverses, quel beau supplément à la Bibliogra-
phie Tamizeyenne de Jules Andrieu !
Ses amis y avaient songé ; ils comptaient lui oiTrir ce catalo-
gue pour fêter le 70" anniversaire de sa naissance (30 décembre
1898), ou le 25** anniversaire de son élection à Tinstitut (14 dé-
cembre 1875). Le nombre de ses œuvres allait dans quelques
mois atteindre le chiffre de 200 : deux ou trois sont sous presse ;
cinq à six autres sont en partie préparées ; un de ses amis se
chargera de continuer les Lettres de Peiresc, encore trois
volumes ; et son fils hérite de la pieuse obligation de continuer
ce qui regarde l'histoire locale, surtout les notices généalogi-
ques. Ces 200 numéros auxquels s'était limité le grand poly-
graphe ne sont pourtant qu'une infime partie de son labeur; il
y faudrait ajouter ces innombrables articles semés partout avec
la prodigalité d'un millionnaire qui ne sait pas compter. J'ai
dit qu'il avait horreur des chiffres.
L'actif et consciencieux érudit avait été nommé membre cor-
respondant de l'institut de France, académie des inscriptions et
belles-lettres le 14 décembre 1875. Il fut fait chevalier delà
légion d'honneur le 19 avril 1879 et je me souviens avec quelle
joie fut accueillie cette nomination au congrès des sociétés sa-
vantes à la Sorbonne. Il était membre non résidant du comité
des travaux historiques et scientifiques au ministère de l'in-
struction publique, pour lequel il avait publié: Lettres inédites
de Jean-Louis Guez de Balzac, collection des Documents iné-
dits sur ihistoire de France (in-4**, 1873, 458 pages), et les LeMrcs
de Jean Chapelain, 1632-1612 [i volumes in-4« 1880-1883), dans
la même collection, préludant a son oeuvre capitale, Lettres de
Peiresc 1602-1631 (6 vol. in-4'* ; le vu® est sous presse).
On pourrait s'étonner que doué, comme ill'était, d'une puis-
sance de travail prodigieuse, d'une mémoire étonnante et d'un
esprit aussi vif, aussi pénétrant, Tamizey se soit dépensé en
plaquettes, au lieu de concentrer toutes ses forces sur un sujet
unique, sur un point d'histoire qu'il eut traité magistralement,
un Charles VII du marquis de Beaucourt par exemple, un Phi-
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— 231 —
lippe V d'Alfred Baudrillart, Du Guesclin de Siméon Luce^
sans parler de Thiers et des autres.
Son héros à lui, c'était Claude Fabri de Peiresc, conseiller au
parlement d'Aix, savant universel et correspondant infatigable,
esprit ouvert sur tous les sujets, avec lequel du reste, il avait
lui-même tant de ressemblance. Il s'était reconnu en lui. Quand
il rèut découvert à Carpentras, dans la riche bibliothèque d'In-
guimbert, autre de ses découvertes, il n'eut aucune cesse ; on
lui devait de mettre au jour ce prodigieux polygraphe et les tré-
sors que contiennent ses manuscrits; il se mit à copier, à copier
tout, et à mesure son admiration croissait et son enthousiasme.
Tout lui devenait cher; la moindre bribe était religieusement
recueillie; il enchâssait cette pierre, un diamant; la phrase la
plus simple était une révélation, une lettre s'éclairait par l'au-
tre, et la matière s'agrandissait; il fallait bien expliquer ce
mot, révéler au public cette nébuleuse, faire connaître cet obs-
cur savant du xvii* siècle en province, où il y en avait tant, glo-
rifier ce personnage qui avait eu l'insigne honneur d'être nom-
mé par Peiresc.
Quand le comité des travaux historiques aperçut ce colossal
amas de transcriptions qui auraient complété un wagon, il fut
effrayé ; encore n'avait-on pas les dix mille lettres que la nièce
du collectionneur avait employées à allumer son feu ou à faire
des couches devers à soie. Ah! les coupures, ah! les sacrifices!
Amputer Peiresc ! y pense-t-on ? Abraham avait pu consentir à
immoler Isaac; ce n'était que son fils. Mais Peiresc ! Pourtant
il fallait bien se résigner. On lui donnera dix volumes in-4'* de
mille pages dans la collection des Documents inédits sur Ihis-
toire de France. Peiresc paraîtra donc; mais il paraîtra seul,
isolé, sans ce long cortège d'amis, d'admirateurs, de correspon-
dants qui étaient une partie de sa gloire.
Battu mais non content, Tamizey se tourna d'un autre côté.
Les amis de Peiresc étaient devenus ses amis, et Dieu sait s'il
aimait ses amis. Il les sauvera de l'oubli : il leur donnera cette
auréole qu'ils avaient en vain espérée de leur vivant. J'en ai
compté 21 ; une douzaine d'autres devant paraître avant 1900
et former ainsi la couronne posthume de l'illustre Peiresc :
César Nostradamus, Claude de Saumaise, Gabriel de l'Aubes-
Î)ine, évêque d'Orléans; le cardinal Bichi, évêque de Carpentras ;
e rabin Salomon Azubi, Gabriel Naudé, Samuel Petit, Tristan
de Saint-Amant, le P. Mersenne; j'en passe et ce ne sont pas
les plus connus.
Son premier voyage à Carpentras date de 1877, c'était pour
reconnaître le terrain, préparer les voies, explorer un peu les
innombrables registres de la collection Peiresc. Il y revint en
1880, 1881, 1882 et en 1894. La besogne commençait dès les
premières lueurs de l'aurore et ne finissait pas avec les der-
niers feux du jour. Le vieux marquis de Seguins, dont il avait
fait la connaissance à la bibliothèque, s'effrayant de cette acti-
vité, venait parfois l'arrachera ses transcriptions et l'emmenait
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— 232 —
^e promener dans la ville et dans la campagne. Il l*en a remercié
dans sa 195* et avant-dernière brochure Cohorn, où il fait un si
vif éloge de Carpentras : « Je déclare que peu de villes sont
d'un séjour aussi agréable, aussi charmant. »
La bibliothèque Méjanes, à Aix, Tabrita aussi de longs mois,
et Marseille et Montpellier. Il y trouva aussi des manuscrits. Or
qu'avait-on fait pour un si grand homme? Quoi ! pas de monu-
ment, pas de statue à Peiresc, quand tant de célébrités douteuses,
tant de médiocrités inconnues, et, faut-il le dire, tantd^llustra-
tions honteuses étalent bruyamment leur éclatante nullité sur
nos places publiques, quand on vèt de bronze ou de marbre
un tas de personnages dont on apprend le nom le jour de l'inau-
guration !
Et Peiresc, Nicolas-Claude Fabri, la gloire la plus pure delà
ville d'Aix, n'a pas un monument dans cette Athènes de la Pro-
vence! Rien, rien qu'un cénotaphe dans une chapelle de la ca-
thédrale, indigne d'un si vaste génie. Quoi! il ne s'est donc pas
trouvé un politicien, aucun artiste désireux d'obtenir la croix
ou une commande, en fêtant Peiresc qui s'y prêtait peu du reste!
Sur ses pressantes instances, un comité fut constitué et une
circulaire répandue le 9 juin 1894. Outre l'initiateur, j'y vois
Michel Jaffard, premier président delacourd'Aix, Naquet, pro-
cureur général, l'archevêque Gouthe-Soulard, le député, le rec«
teur, le préfet, le doyen et des professeurs de la faculté. « Ho-
norer le souvenir de cet homme de bien, de savoir et de progrès,
qui protégea Gassendi, défendit Galilée et consola les malheurs
de Campanella, est une œuvre qui se recommande d'elle-
même... » Tamizey se fit quêteur; il prie, implore; il fait appel
à tout le monde : Pour Peiresc, s'il vous plaît (1893) : astro-
nomes, archéologues, bibliophiles, botanistes, géographes,
numismates, paléographes, il a été votre confrère et votre
précurseur ; mathématiciens, il a protégé Galilée ; peintres, il
entretenait de fraternelles relations avec Mellan, avec Rubens,
avec tous les grands artistes de son temps. Vous qui aimez les
beaux fruits et les fleurs, souvenez-vous de l'homme d'initiative
qui introduisit chez nous tant d'espèces d'arbres et de plantes, et
qui créa notre premier jardin d'acclimatation. S'il ne l'avait
été, son amour pour Peiresc l'aurait rendu ingénieux. A l'un il
rappelle qu'on lui doit l'introduction de la tubéreuse ; à l'autre,
de l'angora. Il recueille religieusement 2 francs, salaire de son
jardinier, et il publiera une plaquette pour conserver le nom de
l'humble journalier Justin Chirol; il inspire au comte de Marsy
la brochurette Peiresc et les chats (1893) où une chatte plaide
si spirituellement en faveur du protecteur des minets.
Mais le promoteur n'était pas là. Il soufflait bien sa flamme
au cœur de ses amis, de loin. Ah! s'il eût été là. Il partit donc,
au mois de mai 1894. Le 9, un grand banquet lui est offert en
sa qualité de majorai du félibrige d'Aquitaine par ses confrères
les félibres de l'école d'Aix, sous la présidence de leur capiscol
M. François Vidal, assisté des majoraux Léon de Berlue- Perus-
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sis, président d'honneur de l'école, et Léopold Constans, pro-
fesseur de littérature romane à la faculté des lettres d'Aix. Son
toast en provençal enleva Tassistance. Le surlendemain il pré-
side la séance d'inauguration du comité pour Térection du mo-
nument et y prononce une chaleureuse exhortation. Et pendant
deux mois ce fut une ovation continuelle, un voyage triomphal.
Banquets, toasts, farandoles, tambourinaires. Quand le Midi se
lève, il est bien debout. 11 y fut aussi fêté que son héros, plus
peut-être, acclamé partout et charmant tout le monde. Son suc-
cès personnel fut complet.
Il paraît que des applaudissements se donnent plus facile-
ment que des pièces blanches et que, selon Texpression d'un
félibre de là-bas, on tire plus aisément des sons de la lyre que
des sous de la tire-lire. Le monument ne put avoir les propor-
tions grandioses que l'ami de Peiresc avait rêvées. On put cepen-
dant mettre un buste sur une colonne, et l'on restaura avec goût
la chapelle des Fabri, Fabritiorvm ivmvlvs (I) qu'on venait de
découvrir dans l'église paroissiale de Sainte-Madeleine d'Aix (2).
En novembre 1895, eut lieu Tinauguration. Tamizey n'y assista
pas, écrasé de douleur par la perte de sa bibliothèque. Mais il
pouvait recevoir une récompense qu'on avait exprès différée
jusqu'à cette époque et qui eût été un baume sur sa blessure
récente. On s'y attendait. Il était chevalier de la légion d'hon-
neur depuis dix-sept ans. M. Gaston Paris, qui allait présider
comme délégué du ministre de l'instruction publique les fêtes
provençales, devait lui porter la rosette ; la coïncidence avait
été délicatement choisie. Trois jours avant, un télégramme arriva
à Paris : « Réactionnaire militant ; nomination ferait le plus
mauvais effet. » Et docile aux dénonciations de caboulot, le
gouvernement s'inclina. La promotion eût été saluée d'un
applaudissement unanime; la Provence eût tressailli d'aise, et
tout ce qu'il y a d'intelligent en France eût battu des mains ; mais
on ne devait pas choquer quelques jaloux, blesse!* quelques ratés
des lettres, désespérer quelques clubistes envieux.
Averti à temps, Tamizey pouvait parer le coup. Appuyé par
les corps savants qui demandaient depuis plusieurs années cette
promotion, ami intime de plusieurs députés et sénateurs républi-
cains, en relations cordiales avec deux ministres, lié avec une foule
d'hommes éminents du monde officiel qui savent reconnaître le
mérite où il se trouve, et se mettre au-dessus des passions
mesquines et de coteries de bourgade, les Wallon, les Rozières,
Viette, Louis Passy, Robert de Lasteyrie, il n'avait qu'un mot à
dire; il ne le dit pas; lui qui avait tant obtenu- pour les autres,
(1) fl Tombeau des fabriciens t , traduisait le sacristain à Tamizey de Larro-
que, qui naii beaucoup.
!Î) Voici rinscripiion commémorative placée dans la chapelle funéraire :
« Vxy MDGGGXCIV AVBC LBS FONDS PROVENANT d'uN DON DB M*»" GoUTHB-
SofLARD, ARCHEVÊQUE d'AiX, ET d'uNE SOUSCRIPTION RECUEILLIE PAR l'iNITIATIVB
DE M. Tamizey de Larroqub, cette chapelle contenant la tombe de Pbirbsc
A àré rbconstruite », etc.
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ne voulut faire aucune démarche pour lui-même. Quand, quel-
ques jours après, le préfet reconnut qu'il avait été trompé et que
le mot « militant » au moins était de trop, Theure était passée
et le train manqué; Tamizey refusa de s'associer à de nouvelles
démarches. Sept de ses amis de l'académie des inscriptions, et
des plus influents, lui firent, pour le venger, offrir une place de
membre libre; il répondit qu'il préférait rester simplement
doyen d'élection des correspondants.
Ses amis, il en avait partout. Dès qu'on l'avait vu une heure,
on lui était attaché à jamais. D*un esprit très large, tolérant,
il comprenait tout, excusait tout. Sainte-Beuve le consultait;
Louis Veuillot, Adolphe Granier de Cassagnac avaient voulu l'at-
tacher à leurs journaux comme critique hebdomadaire ; mais il ne
consentit pas à aliéner sa liberté. 1 1 avait un culte pour M. Léopold
Delisle, « son maître et son ami », l'érudit impeccable et ency-
clopédique qui l'appréciait à sa valeur. « Je n'ai jamais connu
personne s'oubliant soi-même avec une aussi parfaite abné-
gation, a dit M. Brissaud, et se mettant avec une aussi naturelle
aisance — comme si cela ne souffrait pas d'obstacle et d'hésita-
tion — au service des autres. Sa bibliothèque, ses manuscrits,
son inépuisable savoir étaient mis à la disposition des tra-
vailleurs avec tant de bonne grâce qu'on ne se doutait presque
plus qu'on avait reçu un service de lui ; on avait au contraire
presque l'illusion qu'on le lui avait rendu à lui-même ». Sa haute
taille, ses cheveux en brosse, sa moustache et sa barbiche lui
donnaient un aspect militaire et assez austère. Au bout de cinq
minutes on jouait avec le bon géant ; sa bonté vous avait mis à
l'aise; sa loyauté, sa verve intarissable vous gagnaient. On
avait commencé par une visite, quelquefois par un simple
échange de vues, on se quittait liés a jamais.
Dans cette maison de Gontaud, dont on ne voit plus que
3uatre murs, dans cette ferme de Larroque, qu'il avait décorée
u nom de Pavillon Peiresc en l'honneur de son héros dont il
enviait l'existence studieuse, et tout plein de lui, portraits, auto-
graphe, souvenirs divers, venaient, malgré les difficultés d'accès,
des gens de tous les côtés et de toutes les conditions : hommes
de lettres en quête d'un conseil ou d'une recommandation, par-
fois d'une aumône, ce qu'on ne savait jamais; écrivains qui
cherchaient une direction, un sujet de travail, des indications
de sources ; amis qui avaient besoin de se réchauffer à son
ardeur, de s'encourager à son zèle, et de se fortifier à ses paroles
affectueuses. Qui ne s'est assis à cette table toujours hospita-
lière? Qui n'a causé sous le vieux châtaignier où se passaient à
peu près ses journées d'été : M. Larroumet, directeur des beaux
arts, M, Dupuy, inspecteur général de l'université, M. Monmeja,
ce critique d'art si fin, l'abbé Carsaladc do Pont, Paul Bonnefond,
bibliothécaire de l'arsenal, Max Lanusse, Henri Berr, F. Franck,
Favre, et ses amis d'Agen, Magen, Tholin, Jean Carrère, le dis-
tingué Philippe Lauzun, le docte A. Lavergne, l'aimable comte
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de Dîenne, M. Champval de Vyers, Térudit paléographe de
Figeac, le maire si spirituellement socialiste de Castelnau,
M. et M"*« Boyer d'Agen ;
Qui n'a, Gascon, Français, même étranger,
Pris une feuille et souvent branche entière
A ce généreux châtaignier?
Nature franche et loyale, caractère chevaleresque, il donnait
à tous, trésors de science et biens matériels. Les éloges, il les
prodiguait. Sa critique, qui ne laissaitrien passer, était toujours
courtoise et aimable dans ses plus légitimes sévérités; il lui en
coûtait de blâmer; je m'indignais parfois d'une indulgence ex-
cessive; il avait toujours peur de faire de la peine, et cette bonté,
qui n'était pas exempte de faiblesse, nuisait un peu à son in-
fluence. Il bénissait trop. Une seule fois, je crois, il fut amer et
irrité. Un pasteur protestant n'avait-il pas fait un livre, Uintolé-
rance de Féneion. L'intolérance de Fénelon,« ce modèle de toutes
les vertus et de tous les talents », de Fénelon, ce doux apôtre des
missions de Saintonge, « noble et touchante figure, a dit Henri
Martin, l'une des plus pures et des plus aimées qui soient restées
gravées dans le cœur de la France. « Il malmena fort M. Douen
dans la Revue des questions historiques^ et puis... il s'excusa de
« la vivacité » de ses paroles ; « il est si difficile de rester calme
devant l'injustifiable condamnation de quelqu'un que l'on admire
et pour qui sympathie et admiration redoublent à mesure qu'il
est plus méconnu et plus insulté. »
Il fut aussi très justement dur, en 1869, contre M. Asselineau
Îui avait fait un éloge outré de Baudelaire, le chantre de la,
harogne, et contre un certain docteur Gilles de La Tourette, à
propos de Théophraste Renaudot (vers 1888). Le docteur crut
même devoir lui envoyer des témoins à la rédaction de la Revue
critique^ seul duel que le plus pacifique des hommes ait failli
avoir dans sa vie. Il fallut ces graves occasions pour le faire sor-
tir de sa mansuétude.
Le 9 juillet 1895, sa maison de Gontaud brûlait, et avec elle
une bibliotfaèque des plus importantes, non pas tant par le nom-
bre, 6.500 volumes, mais par la richesse. Un vrai chercheur, un
fouilleur heureux, un amateur passionné d'histoire, avait réuni
là des trésors, des livres de choix ; on devine ce que peut être
une collection de 6.500 volumes faite avec soin, rassemblés avec
amour pendant de longues années en vue d'études spéciales. Et
parmi ces imprimés rares, précieux, introuvables, d'innombra-
bles manuscrits amassés là de partout, autographes de person-
nages illustres, correspondance avec les hommes les plus éru-
dits, copies de pièces et documents originaux, des notes accu-
mulées pendant quarante ans, provisions pour la veillesse, où
il n'y avait qu'à puiser à pleines mains pour les travaux futurs.
Tout le fruit de ses recherches dans les bibliothèques de
Paris et de la province, toutes les pages écrites pour des pro-
jets d'études, toutes les transcriptions faites dans les voyages
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éraires de chaque année, s'en allaient en fumée, et, ironie
sort, le vent lui porta jusqu'au pavillon Peiresc, à plusieurs
^mètres de là, des feuilles à demi brûlées où il reconnut des
;es détachées de l'histoire de son cher Gontaud. Ainsi péri-
t en quelques heures près de cinquante années de labeurs
représentent des frais énormes, dépenses de voyages, prix
cquisitions, privations héroïques et fatigues prodigieuses,
and averti par les cloches voisines, qui sonnaient le tocsin,
i fils accourut, il trouva quatre murs et ne put sauver
5 trois ou quatre volumes. La perte fut immense et le dé-
poir profond. Que devenir ? A son âge on ne recommence pas
vie. Et noluit consolari quia, non sunt. Le malheur Ta
ppé au cœur. Le vieux chêne, si robuste pourtant, si
oureux, est atteint. 11 s'absorbe dans la douleur. Une visite
)uis longtemps projetée lui est annoncée ; il me répond :
e venez pas. » C'était une délicatesse de ce grand cœur : il
voulait pas affliger ses amis du spectacle de sa tristesse,
ison de plus pour faire le voyage décidé. Nous passâmes deux
trois jours ensemble. D'autres vinrent aussi, et ces causeries
mis furent un adoucissement à sa blessure.
)e toutes parts, à la nouvelle de ce désastre, arrivèrent des li-
s. Les sociétés savantes dont il faisait partie lui envoyèrent
collections de leurs mémoires; des amis connus et inconnus,
chés de ce malheur, émus de compassion, cherchèrent à
arer Tirréparable. La société des Archives fut une des pre-
jres à faire appel en sa faveur et à lui offrir ses volumes
XV, p. 400). Reconforté par ces témoignages universels de
apathie, il se remit au travail. Il était philosophe et chrétien,
e murmura pas ; et dans nos causeries les plus intimes je
i pas surpris le moindre mot d'amertume. Il souffrit, mais
c calme et résignation. Avec quelques épaves, avec ce qu'il
lit amassé au pavillon Peiresc pendant les six dernières an-
!S, il se remit au travail ; et on ne s'aperçut des pertes qu'à
i : il ne pouvait donner aussi libéralement pièces, notes,
seignements. L'indigence d'un seul devenait la pauvreté de
s. Toutefois, sous ce calme je ne suis pas bien sûr que la
ie fût si complètement cicatrisée et que les chagrins n'aient
contribué à abréger une vieillesse si vigoureuse et hâter une
qui fut si prompte.
Ion labeur était effrayant. Chaque jour la poste lui apportait
rnaux, livres, revues, lettres. Il lisait tout, ou plutôt dévo-
t. Comme tous les hommes fort occupés, il répondait le jour
me. Un de ses voisins, ancien sous-préfet, M.Maurice Campa-
î, maire de Saint-Pierre de Nogaret, dans loraison funèbre
il avait préparée, a dit (Journal du LoUet-Gatonne du 4
i) : a... J'ai assez connu M. Tamizey de Larroque pour com-
ndre le respect dont son nom était entouré, la confiance
inspiraient ses travaux, l'autorité qui s'attachait à sa parole
i ses écrits. J'ai vu les innombrables lettres qui lui arrivaient
ique jour signées le plus souvent par des hommes illustres
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dans toutes les branches de l'activité intellectuelle, historiens,
hommes politiques, académiciens, paléographes, archéologues,
poètes même. Tous le recherchaient, Tassaillaientde questions,
le feuilletaient comme une immense encyclopédie. J'espère que
sa correspondance sera un jour publiée : car ceux à qui il écri-
vait auront conservé ses lettres. Il répondait toujours, et, dans
le style épistolaire, s'abandonnait volontiers : la phrase, fine,
délicate, souvent malicieuse, marquée au coin du meilleur es-
prit gaulois, avec une allure joyeuse et enlevante, qui contras-
tait avec Taustérité ordinaire de ses travaux. C'était un savant
aimable, ce qui est moins rare que ne le pense le vulgaire. »
Et dans le Corrézien du 2 juin un article signé des initiales
G. C.-S., évidemment M. Clément-Simon, un de ses plus appré-
ciés correspondants et travailleur émérite, ajoutait : « C'était
un savant de province: il ne voulait être que cela, un décentra-
lisateur par excellence. Et c'est merveille qu'un travailleur qui
prenait si peu de souci de la capitale, qui avait consacré toutes
ses recherches au passé des provinces, à leur histoire, à leur
littérature, eût réussi à se faire une grande notoriété, à être
reçu comme un de leurs pairs, parmi les maîtres qui habitent les
hautes sphères. Dans notre patrie la science est centralisée
comme tout le reste. Les savants d'arrondissement manquent
à la fois d'instrument et d'auditoire. Leurs élucubrations même
les plus soignées laissent voir forcément quelques imperfec-
tions, quelques lacunes. Leurs ouvrages sont un peu comme
leurs habits, en retard sur le goût et le confort. Cela n'était pas
vrai pour M. de Larroque. A Taide de je ne sais quel secret,
dans toutes les questions qu'il traitait, il s'arrangeait pour que
son enquête fût complète et qu'il n'y eût rien à ajouter ni à re-
trancher après lui. 11 ne disait que ce qu'il fallait, mais il avait
tout dit. Sa critique ne fut pas prise une seule fois en défaut...»
Cependant, sa vue, non son ardeur, faiblissait ; il ne pouvait
supporter la lumière factice. Quel supplice que ces soirées d'hi-
ver qui commencent à 4 heures 1/2 et ne finissent qu'à 8 heurae
du matin ! Que de temps perdu ! Il se résolut enûn à subir plu-
sieurs opérations qui le firent horriblement souffrir sans résul-
tat. Dans son livre de raison, où il marquait les incidents de
chaque jour, occupations, visites, lectures, et qu'il faudra pu-
blier pourconnaitre tout son esprit et tout son cœur, il écrivait
mélancoliquement le 30 décembre 1897: a J'entre aujourd'hui
dans ma 70* année, et j'y entre fort tristement. Je suis fort souf-
frant depuis plusieurs semaines, et mes yeux surtout gravement
malades. Je me demande avec la plus cruelle anxiété si je pourrai
continuer à travailler. Si cette consolation m'était enlevée, ce
serait pour moi la mort anticipée... Que Dieu me fasse la grâce
de me rendre la vue ou de me retirer du monde... » La vue ou
la mort! Dieul'écouta.
Les tièdes journées d'avril lui rendirent ses forces et sagaîté.
L'ardeur de ses vingt ans revint; il reprit son entrain ordinaire.
Deux fois seulement il quitta sa a librairie » où les heures cou-
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laient si douces, et où il essayait de rattraper le temps perdu.
II alla faire ses pâques à sa paroisse et le 8 mai alla voter à sa
commune, et aussi rendre visite à un ami mourant, remplissant
jusqu'à la fin ses devoirs envers Dieu, envers son pays, et ses
amis, seuls motifs qui pussent Tarracher à son labeur obstiné.
Quelques jours après, un mal subit le prit dans la nuit du 12 au
13 mai. Après quelques jours le mal s'aggrava, et le 26 il expirait.
Sa fin a été chrétienne. Sa courte maladie le trouva prêt ; il
vit venir la mort presque en souriant; et comme Tesprit ne perd
jamais ses droits, à son épitaphe depuis longtemps préparée :
V Ci-gît un travailleur», il recommanda d'ajouter «et maintenant
il fait grève. » Son agonie fut tranquille et résignée, regrettant
seulement de laisser sa tâche inachevée, inquiet aussi de la
douleur de son fils qui ne Tavait point quitté et qui était sa con-
solation suprême. Et pendant qu^il expirait pieusement, je sais
deux religieuses au souvenir desquelles il aimait à se rappeler,*
une Clarisse et une fille de charité, qui, averties du péril par ces
mots : « Orate pro Tamizey morituro», priaient et faisaient prier
le Dieu miséricordieux d'avoir pitié de celui qui avait été doux et
bon pour tout le monde, charitable envers les déshérités, ser-
viable pour les humbles, indulgent même pour les faiseurs d'er-
reurs historiques.
Ses funérailles ont eu lieu avec la plus complète simplicité. Il
avait interdit toute pompe, tout discours. Le temps était affreux:
la pluie, lesvents>.. le tonnerre. Mort sur le territoire de la pa-
roisse de Saint-Pierre de Nogaret, il avait demandé desobsèques
dans l'église de Notre-Dame de Grontaud, restaurée, réparée
par ses soins et ses libéralités. Et après la cérémonie funèbre
où se trouva toute la population, il est remonté sur ce haut ma-
melon d'où il ne descendra plus, pour y dormir sous ses arbres
son sommeil de travailleur fatigué, mais non lassé.
Ses amis n'ont pas manqué de saluer d'un hommage cet
homme de bien au cœur si chaud. M. le chanoine Allain, curé
de Saint-Ferdinand de Bordeaux, un des hôtes du Pavillon Pei-
resc, et qui était si heureux de lui ouvrir les pages de la Revue
catholique de Bordeaujc, dans V Univers du 2 juin, reproduit par
l'Express du midi du 13, a voulu, o intimement lié depuis près
de vingt ans avec ce travailleur héroïque et ce chrétien excel-
lent », rendre « un pieux hommage à sa mémoire qui restera
chère à tous ceux qui, l'ayant connu de près, ont pu apprécier
l'étendue et la vivacité de sa belle intelligence, son immense
savoir et l'exquise bonté de son âme ». M. Xavier de Lasalle
dans le Journal du Lot-et-Garonne a salué a Tun des érudits
de France les plus marquants, l'un des hommes qui par leurs
mérites de premier ordre ont fait le plus d'honneur au dépar-
tement dont il restera une grande illustration » ; M. G. Clément-
Simon dans le Corrézien du 2 juin, M. Brissaud, professeur à la
faculté de droit,dans le Messager de Touiouse du 29 mai, M. l'abbé
Dubarat dans les Etudes historiques du diocèse de Bayonne^
n" de juin : « Je n'ai jamais connu d'homme plus sympathique,
...c, i
— 239 —
ni de plus bienveillant critique... J'avais vu ces vacances
M. Tamizey de Larroque en compagnie d'un de ses plus vieux
amis M. Louis Audiat, encor^ un travailleur hors ligne. Quelle
journée délicieuse nous passâmes et comme je me promettais
de revenir sous le grand châtaignier de Gontaud... » M. Léonce
Couture prépare une notice pour la jRerue de Gascogne et
M. Tholin, un autre pour la Revue d'Agenals.
Les témoignages de sympathie n'ont pas manqué à son fils.
Lettres et télégrammes sont parvenus de tous côtés, depuis
celle très touchante en sa simplicité d'un pauvre sabotier se sou-
venant d'un service rendu jusqu'à celles de savants illustres,
membres de l'institut, devançant les billets de faire part, de-
puis M. Léopold Delisle, E. Picot, Deloche, Longnon, Wallon,
puis comte de Saint-Saud, l'abbé Bertrand, Jullian, Dezeimeris,
Barkausen, puis des P. Sommervogel et Chérot, directeurs si
compétents des Etudes^ ses amis de Bordeaux, de Paris, de
Provence, de partout, délibérations des sociétés savantes, aca-
démie des inscriptions et belles lettres, académie de Bordeaux,
société des bibliophiles de Guyenne, société archéologique du
Tarn-et-Garonne, société de l'histoire de France. La société
des sciences et arts d'Agen a dans une récente séance décidé
d'imprimer dans la Revue de VAgenais et de faire tirer à part
à ses frais les splendides pages lues par l'éminent L. Delisle,
au comité des travaux historiques sur le défunt ainsi que l'im-
portante notice biographique consacrée par MM. Tholin et Ser-
rât, à celui qui fut la plus grande gloire de leur association. La
société a en outre décidé, a l'unanimité, d'y lui dédier son pro-
chain volume de « Mémoires » et de placer son portrait, etc.
Pour nous, nous avons écrit à la hâte ces quelques pages bien
incomplètes, pour rendrehommage à un si excellent homme qui
voulait bien nous accorder un peu de son exquise bonté ; le
coeur ulcéré d'une perte si pénible, si prompte, si imprévue, je
revois avec tristesse ceux que j'ai eu la douleur de voir partir
depuis la fête de 1886, où il leur avait dit si gaiement au revoir,
le marquis de Queux de Saint-Hilaire, ce parisien-saintongeais
qui avait tant d'esprit; Théophile de Bremond d'Ars, qui
m'appelait à son lit de mort et dont je n'ai pu serrer la main,
l'érudit que l'horreur de la réclame condamnait au silence ; Hip-
polyle de Tilly, ce gentilhomme campagnard si dévoué à tout le
monde ; André Lételié, qui avait séduit Tamizey par sa modes-
tie, comme il avait étonné M. de La Morinerie par son savoir;
Denys d'Aussy, qui avait renouvelé par ses profondes recherches
l'histoire saintongeaise, tous hommes dont les qualités morales
valaient les talents et dont le cher défunt se plaisait à répéter
les noms avec moi ; et devant tant de tombes, sans compter les
Elle de Dampierre, ou les Anatole Lemercier, je me prends à
répéter avec découragement le vers du poète :
De quels deuils le Seigneur veut-il donc nous vêtir?
Louis Audiat,
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— 240 —
Le 28 avril, est décédé à Meursac où il vivait depuis quatre
s comme prêtre habitué aprèsy avoir exercé le ministère pen-
nt 25 ans, Jean-Baptiste Moreau, dans la 83* année de son âge
la 57* de prêtrise. Il avait été successivement professeur à
mtlieu, vicaire de Matha, curé de Fontaine-Chalendray. Toute
population de Meursac assistait à ses funérailles, et M. le doyen
Gemozac a fait ressortir dans une allocution les qualités et
; vertus du défunt. Voir Bulletin religieux du 7 mai.
Le 5 mai, au faubourg de Tasdon où il s'était retiré depuis
nnée dernière, est décédé Jean-Baptiste Ganivet, keé de 75
s après 42 ans de prêtrise, ancien curé de Forges. Né a Angou-
ne, le 23 septembre 1822, il vint à La Rochelle où sa sœur
lée était directrice d'une maison d*éducation. A 25 ans, il se
ntit une vocation pour la vie ecclésiastique; éclairé parles con-
ils de Thibaud, curé de la cathédrale, il entra au petit sémi-
ire de Pons et en peu de temps par son opiniâtreté au travail
rvint à regagner les années perdues ; à 30 ans il entrait au
and séminaire de La Rochelle, puis après quelques années
Bsées comme maître d'études à Pons, il était faitprétre le 17 mai
^6. Vicaire à Saint-Jean d'Angély, le 4 janvier 1857, curé de
Lutillé, le 28 septembre suivant,deBourgneuflel*' octobre 1859,
fut appelé à Forges le 16 juin 1865 où il devait passer 33 ans.
\ même temps il était aumônier des ursulines de Chavagnes à
lydrouard, transférées depuis 10 ansà Surgères. En juillet der-
jr, il abandonna son presbytère pour se retirer à Tasdon. Mais
i voulu reposer dans le cimetière de Forges, près de sa mère,
milieu de ses paroissiens, à Tombre de cette église où il avait
pensé plus de 20,000 francs, et que son talent de sculpteur
ait ornée d'un beau rétable, d'un confessionnal, etc. Voir Bui-
in religieux du 14 mai.
Le 5 mai, est décédé à Jonzac, où il s'était retiré depuis quel-
es années, Jean Frouin, ancien curé de Pérignac, dans la 57*
née de son âge et la 29« de sa prêtrise. Il avait été 14 ans curé
Pérignac.
Le 14 juin, est décédé à Saintes, âgé de 75 ans, Jean-Joseph
(iffîer, professeur honoraire de l'université, G Q. Il était néà
intes, le 18 mars 1823, de Mathieu BoifBer, ancien militaire
îraité, et de Marie Fallot, et s'y était marié le 29 août 1865
ec M"' Marie-Victoire Heurgon, fille de Pierre- Augustin Heur-
n, instituteur et maitre de pension à Saintes, et de Célestine
rtrand, de La Jard, dont une fille. Après ses études classiques
X collèges de Pons et de Saintes, il se destina à la médecine
entra, comme élève, à l'école de médecine de Rochefort.
)ligé, pour raison de santé, d'abandonner cette carrière, il dé-
ta dans l'enseignement, avec une nomination rectorale du 7
cembre 1844 dans un établissement secondaire de Rochefort.
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— 241 —
Il fut ensuite nommé maître répétiteur au lycée impérial d'An-
goulème par arrêté ministériel du 14 décembre 1854. Le provi-
seur Bourzac lui ofYrit la surveillance générale du lycée pour
devenir ensuite censeur ; mais il refusa et demanda à venir au
collège de Saintes pour se rapprocher de sa famille. Il fut nommé
professeur de V le 21 juillet 1863; de 5% le 9 octobre 1872 ; de
4% le 27 octobre 1873; de 3® et d'un cours d'allemand le 17 no-
vembre 1873. Il avait songé à entrer dans l'administration et il
fut nommé principal du collège de Mézin le 26 novembre 1880;
mais, sur sa demande, il fut maintenu à Saintes par arrêté du 7
décembre 1880. Il avait été nommé officier d'académie le 4 août
1876 et officier de Tinstruction publique le 14 juillet 1885.
En 1891, il fut admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à
la retraite et fut nommé professeur honoraire au mois d'octobre
1891. 11 avait 47 ans de services dans l'enseignement, dont 28
au collège de Saintes.
A l'église M. l'abbé Knell a rappelé que la mort venait à l'heure
où on ne l'attendait pas, et que Dieu avait des trésors de clé-
mence pour ceux qui avaient été bons et doux. Au cimetière,
M. Xambeu, ancien professeur à Saintes, ancien principal, a ra-
conté la vie de son collègue et vanté ses qualités, sa bonté, sa
douceur dans sa profession, son attachement à ses élèves: <c II
n'est plus, le cher ami. Le souvenir reste avec la bonne renom-
mée, et si jamais à cette place est posée une pierre tombale, on
pourra sûrement y graver l'inscription : Hic jacet vir probus. »
M. Eusèbe Genêt, maire de Saintes, a, comme président des an-
ciens élèves du collège de Saintes, très dignement loué le vieux
professeur, modeste et laborieux, le Saintais toujours attaché à
sa ville natale. Voir son discours dans VIndépendant du 18
juin: « Nous qui l'avons connu, qui nous sommes assis sur les
bancs de sa classe, nous n'oublierons pas les soins éclairés et
afTectueux dont il entourait ses élèves, le dévouement sans bor-
nes qu'il apportait dans l'accomplissement de sa tâche si diffi-
cile et si délicate du professeur; s'inspirant et de son propre
caractère et de cette tradition qui s'est perpétuée dans la vail-
lante phalange des professeurs du collège de Saintes, il voulait
être non pas seulement le maître, mais en même temps l'ami
de ceux appelés à recevoir ses leçons... »
Au dernier moment nous apprenons la mort d'un autre con-
frère de la société, M. Joseph-i4do/p/ie Chapleau, C. * et de
Tordre de Saint-Grégoire, lieutenant-gouverneur de la province
de Québec. Né le 9 novembre 1840 à Sainte-Thérèse, comté de
Perrebonne, il était d'origine saintongeaise et s'en souvenait.
Avocat, homme politique, il fut plusieurs fois ministre de la
législature provinciale. C'était un des orateurs les plus éloquents
du Canada.
i«
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— 242 —
II. — MARIAGES
Le 31 mai, a été bénit en l'église Saint-Vivien de Saintes le
mariage de M. Charles-François-Ludouic Furaud, avocat àAn-
goulême, né à Ruffecle 15 janvier 1862, de Charles Furaud, pro-
priétaire à RufTec, et de Marie-EIisabeth-Délie-Céleste Boize,
avec M"" Louise-Gabrielle Vanderquand, née à Saintes le 18 mai
1876, de Jean-Eugène Vanderquand, docteur-médecin, ancien
conseiller municipal, médecin de Thospice, et de Lucie-Rose
Cochot. Les témoins étaient pour Tépouse: MM. Léon Triou,
propriétaire aux Gonds, son demi-frère, et Fernand Délace,
pharmacien à Marthon, son beau-frère ; pour Fépoux : MM. André
Vivien, sous-chef de bureau au ministère de la marine à Paris,
son beau-frère, et Ernest Thomas, docteur-médecin à Paris. La
mariée est petite-fille de Beaurepaire Vanderquand et de
M"* de Blanvillain qui est décédée à 84 ans en 1887 chez son
gendre M. Ludmir Baron, juge de paix à Saujon. Elle a deux
sœurs, M"» Delage à Marthon et M°»* Pradignat à Montberon.
Le 31 mai, a été bénit en l'église Notre-Dame de La Rochelle le
mariage de M. Alcide Rivaille, fils de M. A. Rivaille, avec M"*
Blanche Landolphe, fille de M. Landolphe, ancien inspecteur
principal de l'exploitation des chemins de fer de l'état, com-
mandeur de l'ordre royal d'Isabelle la catholique.
Le 7 juin 1898, a été célébré, en l'église Notre-Dame à Ver-
sailles, le mariage de M. Marie-Jean-Henry Formey- Saint- Lou-
vent, propriétaire, demeurant à Cognac, fils de feu Georges-
Marie Formey-Saint-Louvent et de Marie-Louise Renault,demeu-
rant à Cognac, avec demoiselle Marie-Cécile-Afarguerife de
Fontaines, demeurant à Versailles, fille de Xavier-Marie-René
de Fontaines, ^, inspecteur principal à la compagnie des che-
mins de fer de l'ouest, et de dame Cécile-Marie-Fanny de La-
lande, demeurant à Versailles.
Le 18 juin, a eu lieu à la mairie, et le 20 a été bénit en l'église
de Saint-André de Lille par M. le chanoine Richard, curé doyen
qui a prononcé un fort beau discours, le mariage de M. le
vicomte Charles-Edmond-Eutrope-Marie-Jean Le Gardeur de
Tilly, lieutenant au 19* chasseurs à Lille, ancien élève de Saint-
Cyr, né à Saintes le 27 avril 1869, fils du comte Gristave-Théo-
dule Legardeur de Tilly, et de Marie-Amélie Girard du Demaine,
mariés à Saintes le 1" mai 1867, avec M"« Marie-Fernande
Avon, née à Sèvres le 24 décembre 1873, fille du général Michel
Avon, commandant une brigade d'infanterie à Lille, comman-
deur de la légion d'honneur, et de Charlotte Mathellasse.
Les témoins étaient pour le marié : MM. le lieutenant-colonel
Girard du Demaine, son oncle, et le colonel Ferré, du 19* chas-
seurs; pour la mariée: le général Chanoine, grand-officier de la
légion d'honneur, commandant la première division d'infanterie
de Lille, et M. Léonard Danel.
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— 243 —
Les Legardeur, maison normande, anoblie par lettres pa-
tentes de mai 1510, vérifiées à la cour des comptes de Paris le
2 août 1511, en la personne de Jean Legardeur, seigneur de
Croysilles, a formé deux branches : l'aînée, celle des seigneurs
de Croysilles, finit en quenouille ; la dernière fille a épousé le
vicomte Arthur de Richemont. La seconde branche, qui a eu
pour chef Boniface, écuyer, seigneur de Tilly, fils de Jean, sei-
gneur de Croysilles, s'établit au Canada en la personne du petit-
fils de Boniface, Charles Legardeur, écuyer, seigneur de Tilly,
conseiller du roi en son conseil souverain de Montréal, père de
onze enfants, dont l'un, Jean-Baptiste, seigneur de LaMothe de
Tilly, chevalier de Saint-Louis, lieutenant de vaisseau, né à
Québec en juin 1669, vint à Rochefort et fut chef du rameau
établi en Saintonge. Voir Annuaire de la noblesse de Borel
d'IIauterive, année 1863, p. 117, et 1869, p. 391. De ses deux fils,
Tun, le chevalier Legardeur de Tilly, fut tué dans un combat
naval, le 22 août 1778, contre la frégate anglaise La Minerve ;
l'autre, Armand, comte de Tilly, chevalier de Saint-Louis et de
Cincinnatus, contre-amiral, chef d'escadre, fut un des plus bra-
ves marins de cette époque. Voir Biographie saintongeaise.
Cette maison n'est plus représentée que par la famille du
marié. Armes : De gueules au lion d'argent lampassé d'or^
tenant les deux pattes de devant sur une croix pattée^ haussée
et posée en pal de même. Devise : crvx crvcis cvstodis cvstos,
allusion au nom de Legardeur, qui garde la croix. Voir Epigra-
phe santone, page 177.
A TRAVERS LES REVUES
La Croix du centre (Blois, 14 mai), sous le titrede Blois pen-
dant la commune, reproduit quelques fragments du Joumai de
Tévéque Fallu du Parc, ancien vicaire général de La Rochelle.
Ernest Bersot, de l'institut, directeur de l'école normale su-
périeure, né à Surgères, eut à ses débuts comme professeur de
philosophie à Bordeaux des difficultés à cause de son enseigne-
ment et par Suite de son intervention dans une polémique
contre le P. Lacordaire , qui prêchait à la cathédrale. On
lira à ce sujet, dans les Mémoires de la société des sciences mo-
rales, des lettres et des arts de Seine-et-Oise (tome xxi®, 1897),
Lettres inédites de Victor Cousin et d'Ernest Bersot, 18^2-1865,
publiées par MM. E. Delerot et A. Tophanel.
La Revue du Bas-Poitou, si habilement dirigée et rédigée
par M. René Vallette, a commencé dans sa livraison de décem-
bre, les notes si précieuses laissées par l'abbé Pondevie sur le
clergé du diocèse de Luçon pendant la révolution et mises en
ordre par M. Edgard Bourloton. Dans la première livraison de
1898, on trouvera la biographie de Gabriel-Laurent Paillou,
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— 244 -
évêque de La Rochelle, le 15 décembre 1804, en rempla-
de Mandolx, appelé à révéché d'Amiens, et décédé le 14
re 182G.
énie livraison contient Eugène Fromentin ^ analyse par
n Philouze d'une conférence faite par M. René Bazin à
tRudy, sur l'auteur de Dominique et des Maîtres d'au-
louard Forestié, de Montauban, a retrouvé dans les ar-
le M. le marquis Joseph de Gardaillac, au château de
le (Lot), le texte du contrat de mariage passé à Bordeaux
cembre 1627, entre Constant d'Aubigné, fils de l'histo-
rippa, et Jeanne de Gardaillac, fille du lieutenant de la
n de Château-Trompette où Constant était détenu. C'est
) union contractée entre le prisonnier et la fille de son
que naquit Françoise d'Aubigné, madane Scarron, puis
se de Maintenon. Ce contrat, qui n'a rien d'extraordinaire,
;s conditions du mariage, et est publié page 89 dans le
^ historique et philolog ique du comité des travaux his-
3, t. 1" de 1897.
illetin de la, société de géographie deRochefort (numéro
ier-mars 1898) continue 1 étude des communes du can-
La Rochefoucauld (Charente) par la monographie de Ma-
i-Franc, Une paroisse autrefois [et même aujourd'hui]
oumois, dont M. Ernest Vincent nous donne la première
Le secrétaire général s'est félicité que la société « ait
plus en plus un terme à ces grandes envolées d'autrefois
régions lointaines » et songeât enfin qu'il fallait « com-
par étudier notre foyer avant d'aller à l'autre bout du
).
lent ensuite Bataille deMuradal (15 juillet 1212), « page
les guerres de l'Espagne qui décida de l'expulsion des
», par M. le commandant Cofïinières de Nordeck; La
du salariat et l'histoire des salaires au x/A*sièc/e, par
;ineau, etc.
terminé de feu l'abbé Granet dans le t. xlvi du jBu/-
! la société archéologique et historique du Limousin
i si instructive étude sur cette famille des Mirabeau en
in, qui aurait pu contenir un plus grand nombre des lé-
lu pays, et même des faits déjà connus par la publica-
Loménie. Nous en avons parlé dans notre volume de
tvii, p. 247. Ce beau volume, bien rempli, contient encore
e saint Eloi, né en 588 à Chaptelat, bourg à deux lieues
oges, extraite de saint Ouen, son ami intime, arche-
e Rouen, par M. le chanoine Arbellot; L'abbé Legros et
uillot^ par M. l'abbé Leclerc (François Buillot, vicaire de
ierre du Quéryoix à Limoges, déporté en Espagne, curé
t-Junien, puis de Saint-André à Niort pendant huit ans,
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— 245 —
chanoine de Tulle, résidant à Poitiers où il mourut le 8 août
1836); Monographie du canton d'Erjmoutiers, par M. Dubois
(on y voit parmi les hommes célèbres le récollet Léonard du
Léris, né à Eymoutiers en 1588, décédé à La Rochelle le 30 sep-
tembre 1656, mathématicien); L'inventaire des châteaux appar-
tenant aux Peyrusse des Cars, par Mgr Barbier de Montault,
parmi lesquels le château de Pranzac (1759); Etat du clergé et
du diocèse de Limoges (1702), par Gilles Le Duc, espèce de
pouillé très important,et une foule de notessurdes inscriptions, les
peintures etlacryptede la cathédrale, émaux limousins, Nexon,
la vierge ouvrante de Boubon, etc. M. Ducourtieux a bien fait
de publier avec sa compétence le catalogue de la bibliothèque
Tandeau de Marsac, si riche, aujourd'hui dispersée, mais dont
on devait conserver le souvenir dans un ouvrage limousin. Les
12 à 13.000 volumes ont dépassé 215.000 francs; un manuscrit
a atteint le chiffre de 13.900 francs.
Bibliothèque a Cognac de Jean d'Orléans.* — En 1862, Séne-
maud, mort archiviste départemental des Ardennes, a publié,
dans le Bulletin de la société archéologique de la Charente, la
Bibliothèque de Charles d'Angoulême au château de Cognac.
C'est ce sujet que vient de reprendre avec des dévelo'ppements
considérables M. Dupont-Ferrier, Jean d'Orléans, comte d'An-
goulêm,e, d'après sa bibliothèque, dans la Bibliothèque de la
faculté des lettres de Vuniversité de Paris, troisième fascicule,
Mélanges d'histoire du moyen âge. Jean d'Orléans n'était pas
seulement un collectionneur; il étudiait ses manuscrits; il en a
copié plusieurs de sa main, il les annotait. D'après l'inventaire,
la bibliothèque se composait de 167 numéros dont 45 ont été
retrouvés et sont ici minutieusement décrits.
Joseph Vernet et le port de La Rochelle. — Un très court
article. Les trois Vernet, de M. Maurice Guillemot dans la Revue
encyclopédique du 7 mai, n** 244, reproduit plusieurs tableaux
des trois peintres, entre autres Le port de La Rochelle de Jo-
seph Vernet, sur lequel M. Emile Garnault donne quelques dé-
tails dans la 4* partie de son grand ouvrage Le commerce roche-
lais au xvuf siècle. Le 7 juillet 1761, Joseph Vernet arrivait à
La Rochelle pour achever sa belle collection des ports de France,
dont sur douze il restait àfaire Dieppe, La Rochelle et Rochefort.
II passa une année à La Rochelle pour y faire les deux derniers
et quelques autres tableaux. Une copie de la Vue du port de La
Rochelle prise de lapetite rive en il 62 par Edouard Pinet, existe
au musée de La Rochelle. C'est la représentation fidèle du port
et de toute la ligne des quais dont la physionomie a bien changé
depuis. A ce propos, Vernet, dans une lettre à Francheteau,
peintre amateur de Beauvoir-sur-mer, raconte que l'intendant,
choqué de voir deux matelots se battre dans un coin de son
esquisse, lui fît effacer « ce scandale » : car « ce serait faire penser
que, sous mon gouvernement, il n'y ait nulle police ». Le peintre
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remplaça ce croquis par le portrait d'un traineur connu, Pique-
Nique, avec son maigre cheval traînant des marchandises des
chais des négociants aux navires du port.
Un anachronisme de Hoche, — a Avant la révolution, dit le
héros dans la pièce de Hoche, de notre confrère M. Paul Dérou-
lède, un homme sorti du peuple n'aurait pas pu signer une vic-
toire de son nom; il ne l'aurait signée que de son sang. » Et le
public a applaudi. N'en déplaise à notre éminent confrère, il y
a là un anachronisme ; Hoche était de son temps et savait ce qui
se passait : ce n'est qu'à notre époque d'ignorance systémati-
que qu'on peut croire à ces phrases ronflantes. Comme le fait
justement remarquer M. Oscar de Poli, dans VAnnuaire du
conseil héraldiquey p. 387, Louis-Hector de Villars, maréchal
de France, sienade son nom les victoires deFriedlingen(1702),
Hoschstaedt(1703), Denain (1712). Ce fils de Pierre de Villars
descendait de Pierre de Villars, marchand de Lyon en 1450.
Le maréchal Catinat était de souche bourgeoise ; le maréchal
Fabert, de môme ; l'illustre Chevert était fils d'un bedeau et il
n'est pas bien sûr que de nos jours on ne l'eût pas dénoncé comme
clérical. « Pour être admis aux grades moyens, dit un journa-
liste à propos de Hoche, il faut quatre quartiers de noblesse. »
Alors, que signifie l'édit de Louis XV portant anoblissement
des non nobles admis au grade de général?
Le marquis de Langalerie. — M. de Boislisle a terminé dans
la Revue historique de mars-avril les Aventures du marquis
de Langalerie (voir xviii, p. 96). En 1711, il fait une abjuration
solennelle du catholicisme à Francfort-sur-l'Oder, entraîné par
sa nouvelle épouse, prépare une expédition contre le pape, donne
dans le mysticisme le plus fou, se fait ange et prophète, entre-
tenu par sa femme de l'argent du vieux landgrave de Hesse-
Cassel dont elle était (1713) la maîtresse en titre, s'associe à
Amsterdam avec un aventurier qui se faisait appeler le land-
grave de Linange et qui n'était autre que René-Godefroy-Louis-
Ernest Joumard (des Achard-Joumard et Tizon d'Argence en
Angoumois, en Saintonge et Périgord), pour tirer de l'argent
des anglicans, luthériens et calvinistes, sous prétexte delà déli-
vrance prochaine de l'église militante », des juifs avec promesse
de les faire rentrer à Jérusalem ; fonde la Théocratie du Verbe
incarné par un traité entre « Philippe Le Gentil, marquis de
Langalerie, seigneur deLaMothe-Charente, de Biron, de la ba-
ronnîe de Tonnay-Boutonne, premier baron et lieutenant de roi
de la province de Saintonge... » et « René-Godefroy-Louis-Er-
nest-Joseph Le Hachard, par la grâce de Dieu, landgrave de
Linange, prince de l'Empire romain et de Chabanais, duc d'An-
gelpont, de Madagascar... marquis de Lusignan, d'Oleron, de
BalanzaCjde Pizaniet de Rusé, comte de La Mothe-Hachard, de
Saujon... », offre ses services à la Turquie pour détrôner le pape
Clément XI et conclut avec Osman-aga, agent du sultan Ah-
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'I
— 247 —
med III, un véritable traité diplomatique relatif à Mada-
gascar.
Enfin, arrêté parles Ilambourgeois, livré à l'empereur d'Au-
triche, condamné à une détention perpétuelle, il se laissa mou-
rir de faim le 18 septembre 1717. 8a femmelui survécut jusqu'en
1736 et mourut à Lausanne en Suisse. Le fils aîné, François-Phi-
lippe, né en 1710, épousa une Constant de Rebecque, fille d'un
Saussure, dont vinrent deux fils qui entrèrent au service de Louis
XV. Le cadet eut un fils qui servit aussi dans la garde suisse
jusqu'à la révolution de 1830, se fit admettre dans la légion
étrangère et mourut en 1873, dernier des nom et titre. La descen-
dance n'est plus représentée que par les petits-enfants de ses
deux sœurs mariées en Allemagne et par une de ses tantes, la
baronne Pelletier.
Cette biographie est te complément de la note que M. de
Boislisle a mise dans le tome xiu des Mémoires de Saint-Simon,
p. 334, à propos d'un passage du chroniqueur : « Langalerie
passa aussi au service de l'Empereur... » Voir aussi ce qui est
dit de lui dans la Revue de Saintongey t. x, p. 424. Il y a quel-
ques détails particuliers.
VARIÉTÉS
I
LES CARTES DE VISITE SAINTONGEAISES
(Tomes xvii, 126, et xtiii, 129.)
Un prospectus de Jean Baille, € cartier » à Saintes.
La pièce est malheureusement déchirée par le milieu ; je n'en
possède que la fraction d'en bas. C'est un dessin fort grossier,
probablement taillé dans le bois, et tiré en noir par simple ap-
plication de la main sur le papier. Mon fragment représente les
armes de la ville de Saintes dans un cartouche : le pont, la base
de ses piliers, ses arches et le fleuve. A gauche est un écusson,
entre deux branches de laurier, portant un chevron, accompa-
gné, d'un côté, de la lettre J, et, de l'autre, de la lettre B (initiales
du Cartier); à droite, comme pendant de l'écusson auc hevron,
apparaît un arbre, palmier ou pin, et les deux lettres J et J5 de
chaque côté. Sous le cartouche aux armes de la ville est une
tablette encadrée d'arabesques, sur laquelle on lit en quatre li-
gnes :
CARTE • TRES • FINES FAITE • PAR
lEAN • BAILLE • CARTIER • OR •
DINAIRE • DE • LA • VILLE DE AÀA
SAINTE • AVEC • PRE • VILEGE
A quelle époque vivait le cartier Jean Baille ? Le graveur de
ce dessin s'est inspiré du xvi* siècle.
La m.
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248 —
Au sujet des cartes de visite excentriques dont notre confrère
M. Jules Pellisson entretient les lecteurs de la Revue (t. xviif,
p. 129-136), je pourrais rappeler celles qu'un garde mobile, alors
en convalescence au dépôt à La Rochelle, après une courte ma-
ladie résultant des fatigues de la campagne, envoya à ses amis
pour le premier de Tan 1871. Il avait coupé en cinq tronçons
d'égale longueur une douzaine de faux cols de papier, sur cha-
cun desquels il inscrivit son nom à la plume. Les plus drôles
ient celles formées des deux extrémités et du milieu à cause
j boutonnières.
^ propos des cartes à jouer utilisées par nos pères pour faire
rs cartes de visite, on met au compte de Calino, un petit-
isin de notre célèbre Jean-le-Sot, devenu laquais de bonne
ison, l'anecdote suivante: Madame la comtesse de X... qui
^ait pris à son service, ayant, un jour, de nombreuses visites
lire, lui dit: « Calino, vous prendrez des cartes. — Bien, ma-
ne. » Chaque fois que la personne que sa maîtresse venait
r était absente, Calino, suivant Tordre qui lui était donné,
ssait une carte, puis reprenait sa place auprès du cocher,
it enfin un moment où, à l'injonction de sa maîtresse, notre
bin répondit : « Je dois avertir madame la comtesse que les
tes sont épuisées. — Comment, se récrie celle-ci, épuisées?
mbien en avez-vous donc pris? — Eh! madame, répond le
icieux Niquedouille, un jeu complet, pardienne ! » Il avait
isciencieusement distribué les trente-deux cartes d'un jeu de
"^ * Piâre Marcut.
II
BALZAC A ANGOULEME
1 a été ici question, t. xvii, p. 416, du séjour d'Honoré de
zac à Angoulême, et M. Jules Pellisson y a raconté ses essais
candidature électorale. A propos de la démolition prochaine
l'hôtel Nivet, à Limoges, M. Fray-Fournier, dans la h-
ison d'avril du Bibliophile limoxisin, nous raconte Balzac
imoges, La sœur du grand romancier, Laure de Balzac, de-
s M"® de Surville, avait eu pour amies d'enfance les sœurs
irangin, dont Tune, Zulma, épousa Carraud, qui fut directeur
i études à l'école de Saint-Cyr, puis directeur de la poudrerie
.ngoulême, et l'autre, Lucile, épousa Philippe Nivet, négo-
nt à Limoges. Balzac fut surtout lié avec Zulma Carraud, ce
explique ses fréquents séjours à la poudrerie d' Angoulême,
ind la meute de ses créanciers le forçait à fuir Paris. C'est à
goulème qu'il écrivit et data plusieurs de ses ouvrages, entre
res Le médecin de campagne. Limoges n'était pas trèséloi-
l d' Angoulême. La voiture partait à midi et arrivait le lende-
in matin à 6 heures, quelquefois un peu plus tard. Ilyaquel-
îs années, avant les chemins de fer, le trajet ne durait plus
i toute la nuit. On n'était pas si douillet alors, et Balzac par-
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— 249 —
tait pour Limoges. Il y écrivit Le curé de village, dont les scènes
se passent à Limoges et dans les vastes plaines qui s'étendent au-
delà de Saint-Léonard. Il y trouva aussi une admiratrice passion-
née que Fauteur nous fait connaître, Caroline-Julie-Sophie Péti-
niaud, née le 19 juillet 1803 à Paris où ses parents résidaient
momentanément, fille de François Pétiniaud, d'une vieille fa-
mille limousine, plus tard conseiller à la cour de Limoges, et
de SophieOlive-Joséphine de La Coste. Elle avait épousé Jac-
ques Marbouty, greffier en chef du tribunal civil de Limoges,
tt Costumée en pages, sous le nom de Marcel, M"® Marbouty
accompagna Balzac dans un voyage que celui-ci fit en Italie au
mois d'août 1836. Le maître écrivain la produisit dans la haute
société où elle intrigua tout le monde, y compris les diplomates.
Admiratrice de Georges Sand pour son aisance à porter le cos-
tume masculin, très flattée d'avoir été prise, au cours de son
voyage, pour l'auteur d'Jndiana, M"** Marbouty en vint à envier
sa gloire littéraire. » Elle écrivit plusieurs ouvrages, vers et
prose. Puis elle s'isola du monde, vécut de ses souvenirs de
Balzac, reprit les modes de 1840, mourut à Paris le 16 février
1890, écrasée par un omnibus.
Heureuses les vieilles maisons qui ont des historiens comme
M. Fray-Fournier pour les raconter !
III
MONUMENT DE CHAMPLAIN A QUÉBEC
On se rappelle que la ville de Québec a décidé, en 1893, d'éle-
ver un monument à la gloire de son illustre fondateur, Samuel
de Champlain, le Saintongeais. C'est à cette occasion que, pour
renouer les liens d'afi'ection et de parenté qui unissent les Ca-
nadiens au Français, en particulier aux Saintongeais, la société
des Archives historiques de la Saintonge et de l'Àunis prit
l'initiative d'une fcte en l'honneur d'un des plus hardis pionniers
de l'ancienne France. Elle rendait hommage aussi à l'un de ses
plus illustres enfants de la province, à Samuel de Champlain,
de Brouage, et contribuait à l'érection du grandiose monument
de Québec. Elle payait en même temps une dette de reconnais-
sance, se souvenant que seuls les Canadiens étaient venus com-
battre à nos côtés comme volontaires en 1870 et qu'à la nouvelle
de l'incendie de la bibliothèque de Saintes, l'année suivante, le
Canada s'était empressé d'envoyer une foule d'ouvrages, fonds
de la nouvelle bibliothèque. Et le souvenir n'est pas perdu de
la visite des Canadiens à Saintes, à Rochefort, à La Rochelle,
des fêtes charmantes ([ui leur furent données à Saintes, de leur
séjour chez le très excellent Lemercier, au Ramet, dont déjà
M"* et M. de Crozo faisaient si bien les honneurs. Journée
inoubliable où tout le monde apporta son entrain, où l'éloquence,
la poésie, la sculpture et la musique rivalisèrent pour nos hô-
tes, où l'on revit pendant quelques heures les jours lointains de
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— 250 —
Champlain et des navigateurs saintongeais, ravivant les regrets
de la Nouvelle-France perdue et se donnant fraternellement la
main. Une somme de mille francs recueillie par la société des
archives fut l'obole expédiée à Québec pour le monument de
Champlain. Nous renvoyons nos lecteurs à ce qui a été dit alors
dans la Revue, t. xiii, à l'ouvrage SamueJ Champtain, par M.
Louis Audiat, et à la brochure, Les fêtes de Samuel Champlain
à Saintes, Rochefort et La Rochelle, 1893, in-8'. L'emplacement
choisi est le point culminant de la ville, à côté de l'hôtel Fron-
tenac, d'où l'on domine Lévis, le port et le magnifique fleuve du
Saint-Laurent. Un comité s'est formé sous la présidence de M.
Alexandre Chauveau, juge des sessions à Québec, et les sous-
criptions recueillies dans toutes les provinces du Canada se sont
élevées à plus de 150.000 francs.
Le sujet a été mis au concours ; plus de vingt projets éma-
nant d'artistes franco-canadiens (1), anglais, américains et ita-
liens, furent envoyés au comité. Un seul était français : il fut
retenu à l'unanimité comme le meilleur. Les auteurs étaient
deux jeunes Parisiens, MM. Le Cardonnel, architecte, et Chevré,
sculpteur (2).
Le monument a près de quinze mètres de hauteur : la statue
est une figure de caractère qui a été fort admirée au salon de
1898, dont VEvénement de Québec du 5 février 1898 disait :
a La statue de Champlain a un grand caractère artistique. Cham-
plain n'a pas l'aspect d'un conquérant ; il salue cette terre du
Canada, sur laquelle il met le pied pour la première fois, comme
si elle lui appartenait déjà par droit de naissance : il parait être
chez lui. Pas de pose théâtrale, pas de geste à effet. Sur son vi-
sage aux traits accentués et énergiques, vieilli avant l'âge par
la fatigue et les dangers, apparaît la satisfaction d'avoir travaillé
à la gloire de son pays. En voyant cette statue, les esthètes
pourront croire qu'il n'y a pas eu grand effort et que l'artiste le
plus ordinaire en aurait fait autant. Ne croyez-vous pas, au con-
traire, que ce soit là une preuve de la perfection de l'œuvre ?
Mais il faut s'attendre à ce qu'elle soit discutée, critiquée com-
me toute œuvre de mérite, peut-être même à cause de sa grande
simplicité et de la sobriété des détails, » Cette statue en bronze
a 4 mètres 50 de hauteur et ne pèse pas moins de 3.142 kilos.
Elle repose sur un piédestal en pierre, d'une belle architecture,
dans le goût de la renaissance, et que décore un haut relief en
bronze d'une composition magistrale : une femme, superbe d'al-
lure, la ville de Québec, inscrit en lettres d'or sur le livre de
(1) Le projet classé n<» 2 avait pour auteur un sculpteur franco-canadien de
grand talent, M. Philippe Hébert, de Montréal, d'origine acadienne, c'esl-Â-dire
saintongeaise.
(2) Depuis lors, ces deux artistes ont fait parler d eux : M. Le Cardonnel
a obtenu, au concours, la construction de l'hôtel de la « New-York » à Paris,
à Tangle de la rue Le Peletier et du boulevard des Italiens ; M. Chevré a ex-
posé au salon de 1897, un « Réveil de Flore », œuvre très remarquée qui lui
a valu une bourse de voyage.
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— 251 —
ses annales le nom de son illustre fondateur ; à sa droite, un
enfant, le génie de la navigation, rappelle que Champlain fut un
navigateur avant d'être gouverneur de la Nouvelle-France; dans
le haut une Renommée aux ailes déployées, trompette à la bou-
che, publie la gloire de cet immortel Français. Dans le loint
apparaît la silhouette de la cathédrale de Québec surmontée
sa croix, sous la protection de laquelle il mit dès le débu1
patriotique entreprise.
Divers cartouches avec les armes du Canada, de Québe(
de Brouage complètent la décoration du monument. Voici 1
scription :
SAMUEL DE CHAMPLAIN
NÉ A BROUAGE, EN SAINTONGE, VERS 1567*,
SERVIT A l'armée SOUS HENRI IV,
EN QUALITÉ DE MARÉCHAL DES LOGIS ;
EXPLORA LES INDES OCCIDENTALES DE 1599 A 1601 ;
l'acadie DE 1604 A 1608;
FONDA QUÉBEC EN 1608;
DÉCOUVRIT LE PAYS DES GRANDS LACS ;
COMMANDA PLUSIEURS EXPÉDITIONS CONTRE LES IROQUOIS
DE 1609 A 1615;
FUT SUCCESSIVEMENT LIEUTENANT-GOUVERNEUR ET GOUVERNEUl
DE LA NOUVELLE-FRANCE,
ET MOURUT A QUÉBEC LE 25 DÉCEMBRE 1635.
Sur le livre que tient la ville de Québec se trouvent gna
ces mots mémorables, écrits par Champlain lui-même quelq
jours après avoir jeté les premiers fondements de Québi
a Dieu, par sa grâce, fasse prospérer cette entreprise à i
honneur, à sa gloire, à la conversion de ces pauvres aveug
et au bien et honneur de la France. »
Ce monument est absolument français et par sa conceptioi
par les matériaux qui le composent. L'emmarchement est
granit des Vosges ; le piédestal en pierre de Château-Lanc
(Seine-et-Marne), qui est celle de l'église du Sacré-Cœur
Montmartre et de 1 arc-de-triomphe de l'Etoile. La taille et
sculpture ont été faites dans les ateliers de MM. Vienne, à C
sobre (Nord). Les bronzes ont été exécutés par la société <
établissements métallurgiques de A. Durenne, dans son usine
Sommevoire (Haute-Marne). En outre, tous ces matériaux s<
arrivés à quai à Québec, sous pavillon français.
Nous devons ajouter que notre confrère et compatriote, M. .
thur Bonnet, le très distingué ingénieur des ponts et chaussées, (
a construit la nouvelle ligne de Paris à Mantes et qui travai
en ce moment même à l'intéressante ligne de Passy aux In
lides, a bien voulu se charger de la haute direction de l'exéc
tion de ce monument, heureux de fournir ainsi sa contribut
à l'œuvre destinée à perpétuer le souvenir de l'illustre Saint
geais. Notre confrère doit, croyons-nous, assister à l'inaugui
tion fixée au 6 septembre et à laquelle le gouvernement franc
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— 252 —
a été oflîciellement invité. Nous lui demanderons à son retour
de nous communiquer pour nos lecteurs les détails des fêtes
vraiment nationales qui auront lieu à cette occasion et attireront
à Québec une foule innombrable de Franco-Canadiens de tous
les points du Canada et des Etats-Unis. Il y représentera la
société des Archives et la Saintonge, lui qui assistait à nos fêtes
de 1893 et rappellera là-bas qu'ici on se souvient encore et que
nos cœurs n'oublieront jamais a ces Alsaciens-Lorrains d'outre-
mer ».
A.
LIVRES ET PÉRIODIQUES
I
UNE HISTOIRE DE BOURG SUR GIRONDE (1)
Si j'ai un regret, c'est que cette brochure de près de 300 pages
sur une petite ville ne soit pas plus volumineuse. Et n'au-
rait-elle pas pu l'être? Je crois qu'elle aurait pu avoir le dou-
ble sans que le lecteur s'en doutât. En effet, le xxviii' cha-
pitre — et dernier — va de la mort de Louis XIV à l'avènement
de Louis XVI, près d'un siècle. L'historien saintongeais Massiou
arrêtait aussi son v* volume à la mort du grand roi et sautait
d'un élan jusqu'à 1789. Tout le xviii® siècle passé sous silence!
il n'avait rien trouvé d'intéressant, disait-il. M. Maufras n'en
pourrait pas dire autant de son histoire de Bourg. Je soupçonne
qu'il a eu peur d'allonger son volume et d'ennuyer le lecteur;
en quoi il s'est complètement trompé. En tous cas, rien ne
l'empêchait de mener les événements jusqu'à nos jours. Depuis
Victor Duruy, l'histoire contemporaine est inscrite au pro-
gramme des classes, et s'il y a parfois quelques inconvénients,
par exemple que le manuel qui servait en l869 doit être rem-
placé parce qu'il y a eu quelques changements et qu'on ne peut
plus enseigner aux enfants que l'expédition du Mexique est la
plus grande pensée du règne, M. Maufras avait assez de savoir
et de prudence pour dire la vérité sans froisser les fils ou petits-
fils des acteurs de la période révolutionnaire. C'est donc un
complément à ajouter.
Ce qu'on cherche de nos jours dans les annales de nos villes,
ce n'est plus seulement les faits de guerre, campagnes, sièges,
batailles, vastes tueries, on veut savoir les coutumes et les
institutions. Comment s'administraient nos aïeux? comment
vivaient-ils ? Il y a bien quelques lettrés de l'école primaire
ou de l'enseignement moderne qui, d'après les manuels ridicu-
les, croient que nos grands-pères s'achetaient et se vendaient ré-
(1) Emile Maufras. Histoire de Bourg sur Gironde depuis s» fondaUoR
jusqu*en 1789. Bordeaux^ imp. nouvelle Demachy, 1898, in-8«, 291 pages. (Ex-
trait de la Revue catholique de Bordeaux.)
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— 253 —
ciproquement au marché comme des têtes de bétail et se repais-
saient d^herbes et de racines de fougères — nourriture assez
peu substantielle. Ceux qui raisonnent et veulent se rendre
compte demandent plus à Thistorien ; ils veulent savoir com-
ment on se conduisait, sous quel régime on vivait, ne serait-ce
que pour comparer et voir si nous avons fait beaucoup de pro-
grès en fait de liberté.
Bourg était en commune avant 1273. Le maire, les jurats, les
bourgeois veulent bien jurer fidélité au roi d'Angleterre lors-
qu'il vient pour la première fois en Guyenne, mais à la condi-
tion que le roi prêtera serment de respecter les franchises et
privilèges de la ville. La propriété est absolument libre; le pro-
priétaire, le marchand pouvait charger ses vins sur des bateaux
ou les vendre en taverne, moyennant deux deniers au roi.
L'étranger qui ne sera pas bourgeois devra un denier par ton-
neau.
La ville indépendante traite avec sa voisine Bordeaux sans
trop s'occuper de « messire leur roy ». La monarchie nationale
n'eut garde de porter atteinte à ces franchises. Chaque année,
le 8 août, jour de saint Monmolin, dans l'église paroissiale, on
procède à l'élection pour 4 ans de deux nouveaux jurats pour
remplacer les deux qui ont achevé le temps de leur exercice ;
les deux anciens, les deux nouveaux et le maire nomment deux
bourgeois de ladite ville, « des plus apparens et capables qu'ils
peuvent recognoistre et pour être maire pendant deux ans,» Le
grand sénéchal de Guyenne choisit l'un des deux pour maire.
Sous Louis XIII parait la candidature ofTicielle. Le roi écrit au
corps de ville pour lui recommander tel ou tel. Si le candidat
réunit les conditions, on ne se fait pas trop prier ; mais dans le
cas contraire on résiste, on proteste, on prend même les armes
Ce n'est qu'à la fin du règne de Louis XIV que la mairie cessa
d'être élective et que les villes, qui ne purent racheter leurs pri-
vilèges, perdirent leur droit à la liberté de l'échevinage.
La jurade avait la haute, basse et moyenne justice avec appel
au parlement de Bordeaux, et Bourg est peut-être la seule des
villes qui conserva ce droit jusqu'en 1789. Lisons, p. 215, le
récit d'une exécution capitale, amende honorable, traînée sur
une claie par tous les carrefours, pendaison sur la place publi-
que et exposition aux fourches patibulaires au dehors de la
ville, à l'endroit qui s'appelle encore Les'jvLStices. Les jurats
avaient le droit de police ; ils visitaient les bouchers, boulan-
gers, saisissaient le pain pas assez cuit ou n'ayant pas le poids,
la viande mauvaise ou vendue au-dessus du prix; ils réglemen-
taient les cabarets et d'une façon sévère. En retour de leurs
peines et soins pour le bien de la ville, ils recevaient quelques
petits cadeaux. Chaque boulanger admis à la maîtrise devait
donner à chaque magistrat 12 livres de a sucre honorifique », et
tous les ans, à la fête des rois, « un gasteau bienséant, conve-
nable et digne d'être présenté à des magistrats. »
Que de remarques utiles à faire sur cette Histoire de Bourg !
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— 254 -
M. Maufras a scrupuleusement étudié le passé de la ville, non
seulement dans les livres, mais surtout dans les archives.
st là que se trouvent la vraie vie de nos pères, leurs mœurs,
PS usages, et c'est là surtout que nous pouvons puiser quel-
s enseignements.
L. A.
II
UN PO LILLE DU DIOCÈSE D'ANGOULÊME (1)
iC tome second de cet important monument historique égale
remier en recherches et en intérêt; il comprend les paroisses
17 archiprôtrés de l'ancien diocèse d'Angoulême, les cha-
lênies, les couvents d'hommes et de femmes, les séminaires
îollèges, les aumôneries, hôpitaux et maladreries. Le plan
: une courte notice, suivie de la liste de tous les titulaires
on a pu retrouver. On juge par là de l'immensité des recher-
s. Que de faits contenus dans ces notes historiques, néces-
•ement sommaires! que de noms d'individus! Il y aurait de
ieuses remarques à faire sur l'origine de ces bénéfices, sur
rs revenus, sur les possesseurs. On voit des prêtres arriver
le tous les diocèses et passer de l'un à l'autre. Echange per-
uel. Cela se comprend, quand on réfléchit que le titulaire
n bénéfice en était le propriétaire et le résignait à qui bon
semblait, neveu, parent, ami, d'où qu'il vînt.
>n voit la générosité s'exercer pour toutes les bonnes œuvres,
ises, paroisses, collèges, écoles, hôpitaux. Nul ne songe à
xi: on sent le besoin d'une église, on la bâtit: d'une paroisse,
[a constitue par des fondations pour assurer Texistence du
é et l'exercice du culte ; d'un maître d'école, on le paie,
is le principe les revenus venaient du sol ; chacun donnait
lopin de terre, un arpent de forêt, un étang; de là l'inégalité
s les ressources: ici un prieur fort riche, à côté un curé à
►ortion congrue. De là aussi la pauvreté par suite ladégéné-
cence des maisons religieuses qui n'eurent plus que des re-
us insignifiants, la valeur de l'argent ayant diminué d'année
année. Croyez-vous que les 900 francs du desservant actuel
3nt les 900 francs de 1804 ? Si à l'époque du concordat on
it voulu assurer l'existence non pas luxueuse, mais conve-
le du curé, en même temps que sa dignité, au lieu d'inscrire
somme au budget qui fatalement perd chaque jour de sa
îur, quand on ne la raccourcit pas systématiquement par des
anchements qui iront jusqu'à la suppression, n'aurait-on
dû constituer une propriété territoriale ?
l'article séminaires^ collègeSj est une petite histoire de l'in-
L'abbé J. Nanolard, vicaire général, membre de la société archéologique
et Charente et de la société des Archives historiques de la Saintongt.
lié historique du diocèse d'Angoulême, tome second. Angouléme, imp.
c et Despujols, 1897, in-S**, 588 pages.
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- 255 —
struction secondaire locale. On y voit le désir, surtout depuis
François !•% de répandre les lettres ; le nombre de collèges est
notable, petits collèges peu luxueux, peu dispendieux, ou quel-
ques professeurs donnaient l'éducation à des élèves d*élite et
qui suffisaient aux carrières libérales sans encombrement; An-
gouléme, Blanzac, La Rochefoucauld, Montbron, Saint-Claud,
Vindelle. C'est une opinion généralement répandue que la ré-
forme développa l'instruction par l'esprit de libre examen. On
n'a pas montré les coups terribles qu'elle lui porta en ruinant
les établissements catholiques. Lisez ces pages dans M. Nan-
glard : Le 16 mai 1562, les huguenots envahissent Angoulême ;
ils n'épargnent pas plus les collèges que les églises. Après leur
départ on répare ; mais six ans après ils reviennent, détruisent
ce qu'on a réédifié, chassent maîtres et écoliers. Après ces deux
invasions désastreuses, les revenus sont diminués ; le collège a
toutes les peines du monde à se relever. Les jésuites y sont
appelés en 1622 par la municipalité, autorisés par l'évèque An-
toine de La Rochefoucauld, approuvés par le brevet royal signé
au camp de Royan le 10 mai. L'établissement prospère ; mais
l'arrêt du parlement (1762) le ruine à peu près. Il faut remplacer
ces religieux. Bref le nombre des élèves qui était de 140 en 1765
est descendu à 44 en 1777 ; il s'est relevé à 62 en 1781 pour re-
tomber à 20 en 1789. La révolution réduit encore ce chiffre; il
est de 15 en 1790 et de 7 en novembre 1791.
Après avoir vivement félicité l'auteur de cet important labeur,
je veux pourtant faire des critiques : Les titres sont mal dis-
posés; ainsi le titre général collèges est en petite italique; le
sous-titre collège d'angouléme est en grandes capitales.
De plus, les abréviations sont obscures ; je sais bien que lie,
th. et 6. ph. signifient « licencié en théologie » et « bachelier en
philosophie » ; mais Constantien, Viennen^ Grassen^ Fleropoli-
sert!! suis-je bien sûr que cela veut dire : du diocèse de Coutan-
ces, Vienne, Grasse ? Je demande en tête d'un prochain volume
une traduction de ces termes et de ces abrévations.
L. A.
III
UN VOYAGE DANS LES CHARENTES(l)
Un fort aimable voyageur parcourt la France, visitant les
villes et les monuments, examinant les campagnes, notant les
sites et les paysages et nous racontant ses impressions. Les vo-
lumes succèdent aux volumes : le pays est vaste et les observa-
tions diverses. C^est un état de la France en Tan de grâce 1898
et il offre un point de comparaison avec les Voyages d'Arthur
(1^ Ardouin-Dumazbt, Voyage en France, 15« série. Charente et plaine poi-
tevine. Paris, Berger- Levrauli, 1898, in -18, 381 pages, 26 caries ou croquis.
Prix : 3 fr. 50.
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— 256 —
Yong, en 1788. Nous voici à la 1 5® série, Les Charentes et un peu le
Poitou. L'auteur, M. Ardouin-Dumazet, écrit ses pages en route
et les envoie à un journal. Encore que ce journal soit sérieux et
s'adresse à des lecteurs graves, le ton doit rester celui d'un arti-
cle de journal : effleurer tout, ne jamais traiter des sujets trop
techniques, ce qui n'exclut pas des chapitres sur tel point parti-
culier, au hasard de la rencontre : les protestants du Poitou,
par exemple, les vignes et les laiteries de l'Aunis, les mulets
de Melle et Técole militaire de Saint-Maixent. Il fait bon dire
son mot sur les institutions, les établissements, ou les produits
du sol que l'homme et la nature ont semés sur les pas des tou-
ristes. Pourriez-vous passer à Esnandes sans voir les bouchots,
à Cognac sans visiter les chais, à Ruelle sans examiner la fon-
derie de canons, Rochefort son arsenal. Saintes ses monuments
romains ? L'auteur note tout, mais sans pédanterie, du ton d'un
homme du monde qui sait beaucoup et dit bien. Il suit un peu
le cours de la Charente ; c'est avec elle qu'il entre dans le dépar-
tement. Le premier château est Verteuil, «jadis résidence favo-
rite, sorte de Versailles des ducs de La Rochefoucauld », et dont
le propriétaire actuel, M. le comte Aimery de La Rochefoucauld,
a fait une sorte de musée ; puis La Rochefoucauld, un des plus
remarquables édifices de la renaissance, inhabité, désert, inha-
bitable ; Angoulême, planté là-haut, avec ses industries dans
la plaine, les papeteries, la poudrerie, avec ses deux Balzac,
et la fonderie de Ruelle, Châteauneuf, Barbezieux et ses pâtés,
ses chapons, ses poulardes. Cognac, ses eaux-de-vie, le cham-
pignon des murs de Cognac déterminé par M. Baudouin, le vi-
gnoble, la fabrication des cognacs, les chais, la reconstitution
des vignobles, Jarnac et ses vieilles maisons de commerce, dont
la maison Dclamain est une des plus anciennes de la région,
Sigogne avec ses souvenirs dramatiques du tableau de la dime;
et les etc. sont nombreux.
Je ne résiste pas au plaisir de citer quelques passages d'abord
sur Saintes, page 237 : « Il faut s'approcher de la Charente pour
trouver dans le faubourg des Dames deux des anciens édifices
de cette antique et glorieuse cité, l'église Saint-Palais et l'église
Notre-Dame, une des plus merveilleuses églises romanes de ce
sud-ouest, si riche en monuments des xi® et xii" siècles. L'exté-
rieur a été respecté ; sa façade et son clocher restent avec toute
la splendeur de leur ornementation et de leurs proportions. Mais
l'intérieur a été déshonoré par le vandalisme du génie militaire :
Notre-Dame fait partie d'une caserne.
» Ce n'est pas la seule faute commise par la ville de Saintes.
Elle avait un vieux pont aux substructions romaines, au milieu
duquel se dressait un arc de triomphe dédié à Germanicus et à
Tibère ; des architectes du moyen âge ont remplacé le pont
romain par des arches ogivales; en ce siècle un autre architecte
a bâti un nouveau pont — est-ce bien sûr? — pour la construc-
tion duquel on avait noyé en partie le monument primitif dans
la maçonnerie. Puis ce pont a été condamné parce qu'il était
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J
— 257 —
incommode. On a démoli pierre par pierre Tare de triomphe et
on est allé le mettre sur le quai, où il produit un effet bizarre,
puisqu'il ne sert pas au passage d'une voie. Il aurait, au moins,
fallu le placer dans l'axe du pont : il devenait une admirable
entrée de ville. »
a Sauf ces deux longues artères (cours National et cours Re-
verseaux), Saintes est un dédale de rues étroites et tortueuses.
Deux vastes édifices religieux, Saint-Pierre et Saint-Eutrope,
ont été remaniés d'une façon détestable ; ils méritent cepen-
dant une visite au même titre que les débris grandioses et
pittoresques des arènes, l'amphitéâtre romain le plus considé-
rable de la Gaule (après Nîmes, toutefois), construit dans un
ravin. La végétation s'est emparée de ces belles ruines.
» Par sa situation au cœur du département, sur un fleuve na-
vigable lui amenant de petits navires de mer, grâce à la marée.
Saintes est donc restée une ville considérable destinée à s'ac-
croître encore. Pour les Saintongeais, elle reste la capitale,
comme au temps de leur autonomie provinciale; même à côté
de La Rochelle, cité savante et artiste, elle a su garder une
place honorable parmi les villes où les choses de l'esprit ne
sont point oubliées ; ses sociétés savantes sont nombreuses (?)
et actives ; en un mot. Saintes a su maintenir à la Saintonge un
peu de ce particularisme qui tend par trop à s'effacer aujour-
d'hui. Comme la Bretagne, la petite province a conservé son
Satois pittoresque et les costumes curieux de ses femmes,
[algré le voisinage de Bordeaux et de la ville moderne de Ro-
chefort, ce petit pays possède encore toute sa saveur de terroir... »
Puis sur La Rochelle, p. 255 : «A chaque pas, le passé se dresse
devant nous. Le siège de La Rochelle, un glorieux épisode de
notre histoire, grâce à l'héroïsme des deux partis, bien qu'il fût
le fait de la guerre civile, se rappelle à tout instant. Cette forte-
resse, dont les lourdes murailles sont ajourées, relevées et
comme animées par les festons de pierre qui la couronnent,
c'est l'hôtel de ville, où Jean Guiton résista si longtemps aux
bourgeois poussés par la famine et demandant la reddition.
Une inscription, placée sur la maison (?), nous apprend que là
vécut le fameux adversaire du cardinal.
» Les façades des tours, les murailles des églises encore cou-
vertes de traces de balles sont, elles aussi, des pages où se lit
le belliqueux passé de l'héroïque ville. Aujourd'hui, La Ro-
chelle vit moins dans ces glorieux souvenirs. Si elle se souvient
du passé de ces hardis navigateurs rochelais qui allaient par
les mers inconnues à la recherche des terres nouvelles, aucune
cité maritime ne se transforme plus rapidement. Son vieux port
d'échouage, le port des corsaires et des hardis commerçants
qui firent la ville riche et puissante, est livré à la petite navi-
gation. Deux bassins ont été ouverts, mais ils sont devenus in-
suffisants, et l'on a creusé à l'ouest, loin de la ville, en vue de
l'île de Ré, un vaste bassin à flot, dit de La Pallice, où les plus
grands navires peuvent aborder. De Saint-Nazaire à Lisbonne,
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— 258 —
c'est Tabri le plus sûr pour ces vapeurs colossaux qui ne
it trouver dans la plupart des havres de l'Europe la pro-
ir nécessaire. La Rochelle a entrepris cette œuvre avec
dmirable confiance dans Tavenir; elle s'est annexé les
ires qui la séparaient de son nouveau port; elle a troué
eilles murailles par d'immenses voies conduisant à La
3 et sur lesquelles on rêve de voir bientôt des construc-
s'élever en nombre, accroissant la ville par des rues
;s de plus d'une lieue. Le vieux génie entreprenant des
lais s'est réveillé, et, chose bien rare dans nos villes de
ce, cette transformation n'efîare personne ici. La Rochelle,
une grande ville au moyen âge, doit redevenir une grande
n attend cela, c'est écrit... »
ci, par là, mais rarement, on pourrait signaler quelques
s ; il est étonnant qu'il n'y en ait pas un plus grand nom-
ans cette multitude de faits, de noms, de légendes, où
ger est souvent forcé de croire ce qu'on lui dit sans aller
linsi, à propos du bourg de Bouteville, « le plus beau, le
îr d'aspect, blotti au pied des ruines superbes du château
Montmorency, François de Bouteville, décapité à Tou-
par ordre de Richelieu, pour crime de trahison »,
louin-Dumazet a confondu Henri, duc de Montmorency,
le Gaston d'Orléans et de Cinq-Mars, vaincu à Castel-
•y en 1632 et décapité à Toulouse, avec François de Mont-
3y, célèbre duelliste, qui, forcé de se réfugier à Bruxelles
ivoir tué son adversaire, s'était de nouveau battu en plein
i milieu de la place Royale à Paris, et fut aussi condamné
; et décapité en 1627.
Louis Audiat.
IV
UN PRÉLAT COMMANDANT d' ARMES
; une page d'histoire, mais d'histoire contemporaine, que
le Frédéric-François-Xavier de Mérode^ ministre et au-
• de Pie IX, archevêque de Mélitène, par Mgr Besson,
de Nîmes, Uzès et Alais (Lille, 1898, Desclée ; grand
j 298 pages et 20 gravures ; prix : 2 fr. 50). Les années
t si vite, les événements se succèdent avec une telle ra-
que l'histoire d'hier est déjà de l'histoire ancienne. J'ai
la sœur du héros de Mgr Besson, et la femme du géné-
La Moricière, son ami intime et son collaborateur. Et
it que de détails me rappelle — ou m'apprend — le bio-
! N'est-ce pas qu'il est bon de rafraîchir sa mémoire? En
rant ces pages, on revit l'époque de l'empire, de Pie IX,
lutte contre les Piémontais et la révolution ; Castelfi-
Ancône, la diplomatie — duplicité — impériale, Men-
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— 259 —
tana. Nous assistons aux événements qui ont passionné vingt
années de notre existence et en même temps nous en connais-
sons mieux les détails, par cette vie du jeune sous-lieutenant
beige, créé chevalier de la légion d'honneur pour sa belle con-
duite en Afrique, devenant prêtre, camérier secret de Pie IX,
ministre des armes à Rome, organisant au milieu de difïîcul-
tés épouvantables la lutte, réformant tout à la fois, troublant les
habitudes, dénigré, mais tenace et fidèle, suscitant La Mori-
cière. L'auteur a une vive admiration pour son héros, dont il ne
tait pas les défauts ; il vante cette foi vive, cette unité de vie, son
dévouement absolu à l'église, ses charités immenses, avec une
foule d'anecdotes allègrement contées.
V
UN CAPITAINE DE GÉNIE ASCÈTE
C'est d'un autre soldat, lui aussi devenu pieux, même ascète,
que s'occupe le P. Lejeune, rédemptoriste, dans la Vie du capi-
taine Belletable (Lille, Desclée, 1898, grand in-8*, 260 pages,
y gravures; prix: 1 fr. 50). Hollandais comme Mérode était Belge,
prolétaire comme Mérode était d'une illustre famille, Henri-
Hubert Belletable, né en 1813, fils d'un droguiste de Venlo, à
15 ans s'engage au service des Pays-Bas, devient fourrier en
1828, adjudant sous-oflicier en 1833, sous-lieutenant en 1837,
capitaine du génie en 1852 avec un traitement de 3.330 francs
Ï)our élever sa nombreuse famille, et fonde à Liège, en 1844,
'œuvre de la Sainte-Famille qui compte aujourd'hui 400.000
membres appartenant à toutes les nationalités. H mourut à Huy
le 5 décembre 1855, âgé de 42 ans. On lui a élevé un monument
inauguré en 1882. Le P. Lejeune lui en élève un autre dans ce
livre qui fait connaître le personnage intime et son œuvre si
précieuse.
VI
UN LIVRE SUR LA RIME (1)
n en est du vers comme de la musique. Pour lé bien sentir, il
faut le connaître un peu. Un sonnet, c'est une sonate ; vous pou-
vez prendre plaisir à l'une et à l'autre. Combien votre jouis-
sance sera plus vive, si vous en connaissez le mécanisme, si vous
pouvez en apprécier les délicatesses ! Un chef-d'œuvre de pein-
ture ne vous laissera pas indifférent et vous frappera certaine-
ment; mais quelle satisfaction vous éprouverez, si vous pouvez
juger des efforts de l'artiste et des difficultés vaincues! On faisait
autrefois des vers latins dans les classes, et l'on avait raison;
(1) De U rimefrajiçaise. Ses origines, son histoire, sa nature, ses lois, ses
caprices, par le P. Victor Delaporte, S. J. (Lille, Desclée, 1898, in-8o, 240 pa-
ges. Prix : 2 Arancs.)
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— 260 —
une manière d'apprendre k goûter V Enéide; on nes'oc-
)as de la métrique française, sans doute par crainte qu on
occupât au détriment du grec; et pourtant on aurait pu
Racine comme Virgile.
est pas un traité de prosodie qu'a composé le P. Dela-
la rime lui suffisait pour un volume; il est vrai qu'en dé-
novateurs et malgré des essais malheureux, la rime est
e principale et carractéristique du vers français. Il l'étu-
is toutes ses formes : rimes masculines et féminines;
iches et rimes pauvres; rimes plates et rimes mêlées,
ouronnées et rimes batelées; rimes normandes et rimes
ines; rime goret, même les rimes pour Tœil, une bêtise
is les traités, que tous les annotateurs d'éditions classi-
manquent pas de répéter, comme si la rime, qui est un
avait se faire entendre de Toeil. L'auteur connaît tout ce
:é dit sur la rime et tous ceux qui en ont parlé, même je
li ont rimé. Quand un poète hospitalisé par Isl Revue des
londes^ M. Henri de Régnier, publie ce quatrain :
Sa eaité qui rit d'elle-même
Et du reste en passant se moque,
Pourtant veut bien dire : Tandem I
Et vaticine le grand choc,
elle que le juif errant avait déjà inventé les rimes
06 et de choc :
J'ai vu dedans TEurope
Ainsi que dans TAsie
Des batailles, des chocs.
Qui coûtaient bien des vies.
)n veut continuer, on comparera la complainte d'Isaac
em :
Entrez dans cette auberge.
Vénérable vieillard,
D'un pot de bière fraîche
Vous prendrez votre part,
couplets de ladite Revue :
On a jeté les clefs au fond de la citerne ;
Sois maudite à jamais si la peur te referme;
Sois béni, noir portrait, qu'entrant nous saluâmes.
Les coffres durs pesaient à Téchine des ânes.
îrrant au moins se comprenait :
La rime n'est pas riche, et le style en est vieux,
Mais ne voyez-vous pas crue cela vaut bien mieux
Que ces colifichets dont le bon sens murmure ?
rtine a bien fait rimera/gue et uague, cèdres et(^nè6res,
tait par négligence et dans la C/iufe dun ange; Victor
:>rt et butorty mais c'était pour que la rime fût plus riche,
jadis excita des cris d'indignation en mettant à la fin de
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— 261 —
deux vers furibond et jambon. Que n'avait-il Tidée d'ajouter un
d à jambond !
Ce livre est fort savant sous une apparence mondaine. L'au-
teur a de l'esprit à revendre ;
Il en a mis partout.
Poète lui-même et fort élégant poète, il sait tous les arcanes
de la versification et il les dévoile avec une humour de bon ton
qui égaie d'un bout à l'autre. La rime et la raison, recommandait
Boileau; le P. Delaporte, qui admire encore ce vieux maître,
sait unir le bon sens à la gaité dans un livre où Ton apprend
beaucoup en se jouant.
Il a joint l'exemple au précepte dans un joli petit volume,
Drames et mystères (Lille, Desclée, in-12 de 140 pages: prix :
1 fr. 50), qui contient un proverbe Fais ce que dois, scène épi-
que de l'année terrible en 1 acte, représenté pour la première
fois le 28 décembre 1886, à Canterbury (Saint-Mary*s Collège),
devant le comte de Paris ; Un martyr, scène dramatique en
deux tableaux sur les dernières heures du P. Olivaint, un des
otages de la commune ; Une vocation, drame historique en
1 acte : c'est la renonciation au monde de saint Louis de Gon-
zague; enfin, Sainf-JVico/as, mystère en 1 acte, d'après la naïve
complainte :
Il était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs...
et la suite :
Le premier dit : J'ai bien dormi...
Grande variété de sujets, on le voit; mais unité de beaux sen-
timents, de pensées délicates et élevées, d'idées généreuses,
héroïques, mises en vers d'une rare habileté de facture. Je se-
rais tout étonné si ces petits drames n avaient pas grand succès
dans les institutions où Ton habitue les élèves à parler et à se
tenir en public.
L. A.
QUESTIONS ET REPONSES
I. — QUESTIONS
N* 664. — On a déjà, à plusieurs reprises, dans la Revue, de-
mandé l'étymologie de certains mots saintongeais : Abigot, abi-
gouaie, abourdaché, acapouti, acri, agat, apegnoté, arami
(voir tome v, p. 60), achée, achet, aiguë, aiguail, etc. (voir vi,
339). On voudrait bien savoir d'où viennent les mots sainse et
essart, Les Essards,
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— 262 —
65. — Parmi des titres, des lettres, des papiers divers da-
1 milieu du xvii« siècle, j'ai trouvé les huit vers qui suivent
ixembourg et Tourville; en connaît-on l'auteur?
Qu'on chante à la cour, à la ville:
Vive Luxembourg et Tourville I
Qu'on chante à la ville, à la cour :
Vive Tourville et Luxembourg I
Luxembourg, plus vaillant qu'Achille,
DéGt nos ennemis par mille,
Et le fler Tourville à son tour.
Sur les eaux, fait le Luxembourg.
E. Maufras.
66. — Je voudrais connaître les armoiries de : 1* Paul-Domi-
Texier, qualifié en 1784 écuyer, seigneur de La Pégerie,pa-
de Touzac, et autres lieux; 2** de sa femme Jeanne-Luce
de Crasse, fille de Roche de Crasse, commissaire de la
e à Bordeaux. Je désirerais aussi savoir où et quand mourut
Dominique Texier, et par qui il est représenté. 11 eut trois
et un fils dont les descendants, m'a-t-on dit, sont allés
r la commune de Ohevanceaux. N'avait-il pas été officier
nment de La Sarre ?
J. P.
>67. — Comment peut-on rattacher à la noble famille des
>oil de Saint-Aulaire, de la sénéchaussée de Saintonge,
-Olivier Beaupoil-Saint-Aulaire, né le 10 frimaire an x, de
Eutrope et de Céleste-Claire Desvignères? Ce Beaupoil,
é comme suspect à la municipalité de Saint-Laurent de
ée, était maréchal ferrant à Rochefort. (13 janvier 1822,
Ion de lettre du maire Proteau.)
A. DuPLAis DES Touches.
II. — RÉPONSES
i: t. I, p. 28, 45, 78, 103, 212,288. Origfinedumofmongette.
mogette ou mongette, nom saintongeais du haricot, dont
ne monacale a été rappelée dans le dernier numéro delà
3, p. 189, à Toccasion du dîner de la Cagouille, est déjà une
i connaissance pour les lecteurs du bulletin. Plusieurs
•tations lui ont été en effet consacrées dans le l*'volumedu
tin-Revue, où, contre Tavis émis que ce mot, surtout la
I mogette^ pourrait bien dériver de modius^ muid, la me-
îtant prise pour le contenu, notre président a établi d'une
péremptoire, avec toute l'autorité de son érudition, qu'il
t tout simplement du vieux mot français monge, en latin
:hus d'oiimon[a]c/ie, monge, qui signifiait moine et nonne:
t que le haricot fut particulièrement lanourriture desmoi-
t des nonnains, condamnés par la règle religieuse à Tab-
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— 263 —
stinence, ou plutôt que la couleur de ce légume ressemble à
celle d'un moine blanc, noir ou gris. » Ne pourrait-on pas ajou-
ter que la forme même de la gousse du haricot offre encore
auelque analogie avec le costume du moine, comme la gousse
de la fève dont elle est un diminutif et qui, lorsqu'elle est servie
verte sur la table familiale, procure aux enfants le jouet du père
capucin, décrit dans un des derniers numéros de la Revue (tome
xviii% p. 62)?
La forme mongette, qui ne laisse aucun doute sur le rapport
de ce mot avec sa racine monge, paraît être la plus usitée par
les campagnards, alors que les citadins semblent affectionner
plus particulièrement mogette. Burgaud des Marets commence
une de ses saynettes en patois par ce vers :
Beurjoê, Beurjoe!
— Qu'at-Ô?
— Lé mongette sont kieule.
Anatole Boucherie, philologue français (1831-1883), né à Chal-
lignac (Charente), fondateur de la iîeuue des langues romanes,
cité par Paul Guérin (Dictionnaire des dictionnaires), dit : « Ce
légume a dû être pendant longtemps la nourriture principale
des moines et des nonnes pendant le carême. Peut-être faut-il
voir une allusion à ce fait dans Temploi du mot mongette.
Mongette, usité avec la désinence méridionale dans le sud de
la France, est inconnu au Berry et au Poitou. Autrefois on ap-
pelait monges les moines et les nonnes. »
Aujourd'hui, le haricot a passé du monastère à la flotte: car
ce légume azoté par excellence constitue sous le nom de fayol
ou fayot le fond de la nourriture du matelot. Serait-ce parce
que ce nom, altération de faséole, phaseolus ou phaselus, signi-
fie barque en grec, (pà<rr|Xoç ?
Des observateurs plutôt facétieux prétendent bien aussi qu'il
a tenté de s'introduire à l'orchestre sous le nom déjà populaire
de miLsicien, ou sous celui, mieux accrédité auprès de la bonne
société, de flageolet, espèce aristocratique, « d'un goût plus fin
que les autres », suivant le Dictionnaire de l'académie, 7* édi-
tion, 1878. Cependant, Littré dit « qu'il serait raisonnable d'aban-
donner ce barbarisme et de dire fageolet qui est un diminutif
de fageol, du latin phaseolics», terme d'ailleurs usité en certaines
provinces : Genève, fajole, fajule; Lyon, flageole; Cambrai, fa-
geôle; Faucigny, f ajoute, fajole.
Quant à son nom usuel de haricot, Genin, cité par Littré, as-
sure « qu'il n'a été usité dans ce sens qu'au xvii* siècle (On di-
sait fève jusque-là et encore aujourd'hui en Normandie) et pense
qu'il vient de /laricof de mouf on, le haricot légume ayant été
comparé aux morceaux de mouton qui figurent dans le ha-
ricot de mouton. « On peut dire plutôt, reprend Littré, que
cette fève a été nommée fève de haricot parce que le plat
qu'elle fournissait fut comparé, à cause de ses grosses qua-
lités, à un haricot de mouton, ou parce qu'elle s'unissait très bien
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— 264 —
avec le mouton en haricot ou autrement. » Qui n'a savouré du
gigot aux haricots? Paul Guérin, déjà cité, ajoute quant àForigine
même du mot haricot, o au'on rattache ordinairement ce mot
au vieux français haligot, naligote,harigoty harigote^ morceau,
lambeau, déchirure, aiguillette, parce que, dans Tespèce, il
s'agissait de viande de mouton coupée en petits morceaux ».
Les paysans saintongeais, à l'esprit moins subtil et à l'estomac
moins délicat, ne vont pas chercher si loin. Le ragoût de hari-
cots est d'ailleurs un plat de monsieu; ils préfèrent la potée de
mpngettes piates, mets simple et aussi d'une préparation plus
économique : des haricots blancs, cuits tout simplement à l'eau
dans un pot de terre en faisant tous les frais : car ils prétendeut
que la mongette porte avec elle son assaisonnement, et rare-
ment, aux grands jours, ils sepermettent le luxe d'y ajouter une
cuillerée d'huile. C'était probablement ainsi que les moines, en
raison de leur règle austère d'abstinence, préparaient ce légume,
et ils nous en auraient transmis ainsi, non seulement le nom,
mais encore la recette culinaire.
Piàre Marcut.
N* 421 : t. IX, p. 69. Un chroniqueur saintongeais du xiif
siècle^ — Il a été demandé quel est le nom de l'auteur d'une
chronique composée vers 1250 par un Saintongeais en dialecte
saintongeais à l'aide de la chronique latine Gesta Francorum
interprétée par lui, et autres chroniques. On consultera à ce
sujet le livre de M. Bourdillon, Tote listoire de France et les
commentaires. Malheureusement l'éditeur de cette Chronique
saintongeaise n'a pu découvrir le nom de l'auteur.
N** 551 : t. xiv, 65, 157, 232; xv, 64. Romans dont la scène se
passe en Saintonge-Aunis.^ Cœurs naïfs de M. Marcel Luguet :
c'est l'histoire d'une famille poitevine, et la scène se passe dans
l'île d'Oleron, patrie de l'auteur, et à Nice.
Le nouveau roman de M. Edouard Rod, Le ménage du pas-
teurNaudié dans la Revue des deux mondes des 15 avril, !•', 15
mai et 1" juin dernier, se passe à La Rochelle, et dès le début
décrit la gare du chemin de fer de l'état « incommode, trop pe-
tite, toujours noire ».
N*» 627 : t. XVII, 135, 221. Taillefer de Léon et la Chronique
ise, — « Cette petite chronique en dialecte sainton-
XIII'' siècle a été publiée par l'auteur lui-même de la
1 sur Taillefer de Léon^ M. F.-W. Bourdillon, dans
: ouvrage Toie listoire de France, dont nous parlerons
lent. Et ÏAppendix I, Taillefer de Léon, n'est que la
)n de l'article du Folklore. M. Antoine Thomas avait
ugc, p. 221, quand il affirmait, sans connaître la dis-
1 Folklore ni Tote listoire, que ce Taillefer de Léon
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était bien celui qui figure dans la traduction interpolée de Tur-
pin et le héros d'une épopée dont, dès le xi* siècle, Adhémar de
Chabannes atteste Texistence. C'est Guillaume Taillefer, sur-
nommé de Léon, on ne sait pourquoi. Est-ce parce que, en Bre-
tagne, il bâtit un château Léon, et un autre en Poitou, Mauléon ?
Ou bien est-ce lui qui donna son nom à ces deux châteaux ? Or,
sans examiner si « Taillefer de Léon, fils de Raoul, roi de Bour-
gogne, qu'on appelait Taillefer à cause de son oncle qui alla en
Espagne avec Charlemagne », était un personnage réel, l'éditeur
des Carlulaires de Saintonge, l'abbé Théodore Grasilier, n'a pas
hésité à écrire dans V Introduction au cartulaire de l'abbaye de
Saint-Etienne de Vaux : « Les chevaliers de Taillefer de Léon
entrèrent en jouissance de tous les revenus des églises d'Ole-
ron qu'ils avaient reconquises sur les Normands. Ce fait nous
fournit en second lieu un exemple de la dévotion de ces cheva-
liers du XI* siècle par la reconstruction des monastères et de l'es-
time qu'on faisait alors du service des moines. » Qui donc main-
tenant ne croirait pas à ce Taillefer de Léon, fondateur d'égli-
ses et de monastères ?
L. A.
N* 641 : t. XVII, p. 454; xviii, 68. Defieux de Cognac, incarcéré
en 1793, et les Defieux de Marcillac. — Le 2 mai 1747, le jeune
Defieux de Marcillac, écuyer, seigneur de Marcillac, La Borie
et autres lieux, demeurant paroisse de Saint-Martial d'An-
goulème, accompagné de M° Jacques Joubert,procureur au pré-
sidial de la môme ville, son curateur à conseil à cause de son
émancipation par justice, épousa, en Téglise Saint-Léger de
Cognac, demoiselle Marie-Anne Vitet, mineure, accompagnée
de Jean-Gabriel Vitet, son oncle et tuteur réel, et de plu-
sieurs parents et amis. Marie-Anne Vitet était fille de Ga-
briel Vitet, bourgeois de Cognac, sieur de l'Echassier, et de
Marie-Anne Bourguignon, décédés avant 1744 et enterrés dans
l'église Saint-Léger de ladite vilIe.Cette famille Defieux de Mar-
cillac devait anciennement habiter le Périgord,sur les confins
de l'Angoumois.
Il y a cinq noms de lieux appelés Marcillac dans la Charente;
il n'y en a pas dans la Dordogne, mais par contre il y a 22 loca-
lités appelées La Borie.
Du mariage de Jean Defieux de Marcillac et Marie-Anne Vitet
de l'Echassier naquirent à Cosnac : 1* Le 5 janvier 1752, Jean
Defieux de Marcillac; 2° le 11 octobre 1753, Martin-Honoré ;
3^ le 20 octobre 1756, Jeanne-Marie ; 4» le 3 octobre 1757, Jean-
Baptiste-Georges, mort à l'âge de trois ans et enterré dans l'église
Saint-Léger ; 5" le 19 novembre 1758, Jeanne-Henriette ; C"îe 19
août 1760, Jean-Henri. Le 14 février 1777, mourut Marie-Anne
Vitet, âgée de 52 ans. En secondes noces Jean Defieux épousa
une demoiselle de Bonnegens.
Jean Defieux de Marcillac, l'ainé, embrassa la carrière des
armes. En 1781, il était lieutenant en second dans le régiment de
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Beaujolais en résidence à Schlestadt. Cette même année il épousa
à Toulouse demoiselle Claire-Françoise-Elisabeth-Félicité de
Lacoste, nièce de Dominique Pérignon, sous-lieutenant au corps
des grenadiers de Guienne, devenu en 1804 maréchal de France.
En 1783, le régiment d'infanterie de Beaujolais tenait garnison
à Sedan ; M. de Marcillac était alors lieutenant en premier.
L'année suivante, le régiment était à Paray-le-Monial, en Bour-
gogne. En 1785, il était capitaine en second dans le même régi-
ment et il devint capitaine en premier.
Le 26 février 1787, eut lieu à Saint-Léger de Cognac le baptême
d'une fille de Jean Gougnon, métayer a TEchassier ; le parrain
fut messire Jean-François de Marcillac, soldat au régiment de
Beaujolais (âgé de trois ans, enfant de troupe, né du mariage du
lieutenant ae Marcillac et de Félicité de Lacoste) ; la marraine
fut mademoiselle Marie-Jeanne Defieux de Marcillac, née en
1756, tante du parrain ,c|ui se maria en l'église Saint-Léger de
Cognac, le 19 juin 1787, à messire Bernard Dexmier d'Ol-
breuse, chevalier, lieutenant de marine au service de l'Espagne.
A ce mariage assistaient : Defieux de Marcillac, capitaine au
régiment de Beaujolais, et son épouse née de Lacoste.
Le 1" février 1788, mourut à Cognac le jeune de Marcillac,
soldat au régiment de son père, âgé de quatre ans.
Le 23 mars 1789, naquit, à Cognac, François-Emmanuel-Ho-
noré, fils du capitaine au régiment de Beaujolais et de Félicité
de Lacoste; il eut pour parrain messire Martin-Honoré Defieux
de Marcillac, chevalier, représenté, et pour marraine demoi-
selle Victoire de Maulevrier, de Saint-Brice.
Honoré de Marcillac, né en 1753, frère cadet du capitaine,
était allé chercher fortune à Saint-Domingue; il s'est marié, le
16 mars 1801, avec dame Marie-Louise Bourdet, fille de Joseph
Bourdet et de dame Marie de La Gk)ntraye, veuve en premières
noces de messire François Pluncket, chevalier, en son vivant
habitant de Saint-Domingue. Lors de la révolte des noirs et du
massacre des blancs, Honoré de Marcillac et sa famille se réfu-
gièrent à la Jamaïque, sur une habitation nommée Peter-Hill,
près de Kingston. C'est là qu'il est mort le 10 février 1811.
Après 1790, le capitaine Defieux de Marcillac donna sa démis-
sion d'ofiîcier et rentra dans la vie privée. Il prit sa demeure en
son domaine de L'Echassier, village de la commune de Saint-
Martin. Trois ans après, il fut emprisonné ainsi que sa femme,
comme suspects de royalisme. Le 17 thermidor an U (5 août
1794), il écrivit aux officiers municipaux de Cognac la lettre que
nous avons publiée pour les prier de lui donner des « nouvelles
journalières de sa femme et de ses enTants et surtout de son fils,
malade depuis plus d'une décade. » 11 était encore détenu le
13 frimaire an III, comme le montre une lettre du député Darli-
goeyte à la convention, recommandant au comité de la sûreté
générale « le citoyen Defieux, qui est détenu illégalement parle
comité révolutionnaire de Cognac. » (t. xvii, p. 454.) Il obtint sa
liberté peu de temps après : car, le 6 mai 1795 (17 prairial an III),
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nous le voyons assister, comme témoin, à Cognac, au mariage
de Jean Genat, cultivateur, avec une domestique de Guillet-Du-
plessis, originaire de l'Artibonnite, paroisse Saint-Gérôme de
la Petite-Rivière, île et côte de Saint-Domingue. Il déclare se
nommer Jean Defîeux fils, être agriculteur et âgé de 43 ans.
Son fils, Honoré de Marcillac, entra à seize ans à Técole mili-
taire; il parcourut rapidement les premiers grades, et en 1812,
à l'époque de la campagne de Russie, il était capitaine de gre-
nadiers. A la bataille de la Moscowa, comme il a été raconté, il
eut la jambe fracassée par un boulet. Pendant qu'on l'emportait
à l'ambulance sur un brancard, survint un second boulet qui
lui enleva la tête. Alors les soldats qui le portaient le renver-
sèrent dans un fossé et retournèrent au feu.
M"* Defieux de Marcillac fut inconsolable de la perte de
son fils, et ne voulut, dit-on, jamais croire à sa terrible mort.
M. de Marcillac fut aussi très éprouvé par ce malheur. Il parait
que c'était le seul enfant qui leur restait.
A la fin de 1812, le préfet de la Charente nomma M. de Mar-
cillac maire de la commune de Saint-Martin de Cognac. On
trouve des actes signés de lui du 1" janvier 1813 au 22 octobre
1815. Il se dit ancien capitaine d'infanterie; il est mort à l'Echas-
sier, en son domicile, le 22 février 1818, âgé de 68 ans. Sa veuve
est retournée aux environs de Toulouse; la même année, elle
perdit son oncle, le maréchal Pérignon.
P. L.
N*» 648 : t. XVIII, p. 60, 138. Les augustins dans la Charente-
Inférieure — En même temps qu'un de nos correspondants
s'occupait des religieux de l'ordre de Saint-Augustin qui avaient
existé dans la Charente-Inférieure, paraissait à la librairie
Desclée (Lille, 1898; in-8*», 183 pages; prix: 2 francs) une Vie de
saint Augustin, par le P. Antonin Tonna-Barthet, G. 8. A.
(Nantes, 3U novembre 1897), dédiée au R. P. Tomas Rodriguez,
vicaire général de Tordre des ermites de Saint-Augustin. Sous
un petit format l'auteur a raconté l'histoire d'un des plus puis-
sants apôtres dont s'honore l'église. Il n'y a aucun fait nouveau,
et il ne pouvait y en avoir; mais son récit rapide et concis, qui
emprunte beaucoup aux Confessions, donne une idée bien nette
du génie et apprécie fort justement le rôle, l'influence du grand
évêque d'Hippone. Le volume fort élégant est orné de 29 gra-
vures d'après les maîtres anciens, et c'est un charme de plus
que ces tableaux d'une si touchante naïveté. A la fin est le ta-
bleau des couvents de l'ordre des ermites de Saint-Augustin
actuellement existant. Ils sont nombreux en Belgique, dans les
états pontificaux, en Hollande, dans TEspagne et les colonies
espagnoles. Il n'est pas fait mention de la Charente-Inférieure ;
et pour la France, on n'indique qu'un noviciat, à Nantes.
N« 657 : t. xviii, p. 140 et 38. Charles Pichot. — Charles-
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- 268 —
Julien-Léon Pichot était le plus jeune fils de Louis Pichot et
de Jeanne Compte; il est né à Poitiers le !•' février 1823. Il
se destina d*abord à renseignement et fut maitre d'études,
puis professeur au petit collège de [?) Il abandonna bientôt
cette carrière pour acheter la librairie ae Bources, située rue
Saint-FrançoiSi à Poitiers; ce fut en 1844 ou 18i5. Son nom et
son adresse figurent sur plusieurs publications. Voici celles que
Vai relevées : Annuaire au département de laVienne pour 1845;
Tableau des émigrés du Poitou..., par H. Beauchet-Filleau,
1845; Recueil des arrêts de la Cour royale de Poitiers..., par
plusieurs magistrats et jurisconsultes, 1845-1848, 2 volumes
in-8*; Essais poétiques, par Alexandre Augey, 1846.
Entre temps, il avait fait son droit et s'était fait recevoir avo-
cat. En 1851, il vendit son fonds de librairie à Ardillaux et alla
exercer sa nouvelle profession à Saint-Jean d'Angély. ha Revue
a raconté sa carrière dans cette ville, puis à Saintes, enfin à
Poitiers où il revint se fixer définitivement.
Charles Pichot n'a jamais été lithographe. C'est son frère aîné,
Jean-Alphonse Pichot, né à Montoire (Loir-et-Cher) le 17 août
1809, décédé à Paris le 19 décembre 1889, qui a exercé cette
profession. Son nom est au bas des planches de V Album poite-
vin (1837), du Poitou pittoresque notamment, et de celles de la
société des antiquaires de l'ouest. Celui-ci était une des figures
les plus connues et les plus originales de Poitiers. Artiste de
talent, doué d'une imagination ardente, passionné pour le bien
public et toujours oublieux de ses intérêts personnels, il remuait
les idées à la pelle et rêvait constamment d'inventions et de projets
nouveaux. Il avait souvent des idées heureuses, mais qui n'é-
taient pas toujours pratiques. C'est à lui notamment qu'on doit
le système de fermeture des sacs dont la poste se sert pour le
transport des correspondances; il est juste de dire que cette
administration lui a... subtilisé son invention sans lui donner la
moindre indemnité. A ce métier, Alphonse Pichot ne s'enrichit
guère.
Un autre frère de Charles était Jules Pichot, né à Poitiers
en 1820. Celui-ci, entré aussi dans l'enseignement, est devenu
professeur au lycée de Versailles, à Louis-le-Grand, puis cen-
seur au lycée Condorcet, à Paris. Il a écrit plusieurs ouvrages
classiques sur les mathématiques, la physique et la cosmogra-
phie élémentaires, ouvrages qui ont été édités par la maison
Hachette.
Voilà tout ce que j'ai pu recueillir sur Charles Pichot et sa
famille; c'est bien incomplet, mais ce n'est pas la première fois
que je m'aperçois qu'il est presque aussi difficile de faire de
1 histoire contemporaine que de l'histoire ancienne.
A. DE La Bouralière.
— Jean-i4 /p/ionse Pichot, frère aîné de Charles Pichot, bâton-
nier des avocats à Poitiers, procureur impérial à Saintes, a eu
un fils, le grand lithographe parisien universellement connu,
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— 269 —
président du syndicat formé par sa corporation, chevalier de
la légion d'honneur.
Alphonse Pichot soumit après la guerre au gouvernement,
qui mit l'idée en pratique, un projet de timbres de quittances,
impôt momentané qui devait seulement servir à acquitter les
charges de la guerre; or, on sait ce qu'il advint. Pichot a aussi
inventé le sac a dépêches dont se sert l'administration des postes.
Dans ses dernières années, il élaborait un projet grandiose,
mais peu réalisable. Il voulait assurer la liste civile du saint-
siège par l'entremise des fabriques, moyennant le prélèvement
d*un droit déterminé : il comptait évidemment sans la législa-
tion et un grand nombre d'autres dilBcultés plus graves encore.
Il s'intéressait vivement aux embellissements de sa ville natale
et lorque fut ouvert à Poitiers le boulevard de la Préfecture, il
songea à créer un magnifique jardin public en terrasse, avec
façade sur la vallée de la gare. Il rédigea une pétition qui fut
signée par toutes les notabilités locales, mais que des intérêts
personnels empêchèrent d'aboutir.
F. M.
N* 058 : t. xviii, p. 199. Durand, président de La Rochelle. —
Ce Durand doit être de la famille des Durand de Lavaux-Mar-
tin : car les armoiries décrites sont bien celles des Lavaux-Martin ,
dont le dernier représentant, Edouard de Lavaux-Martin, qui
avait épousé Valérie de Laage, est mort à Libourne le 10 octo-
bre 1892. La Revue, xii, 402, a publié sur lui une note où il est
fait mention de Louis Durand, seigneur de Lavaux-Martin, pré-
sident au présidial de La Rochelle, peut-être le « président » en
^"^«*^^"' A. DE L.
— René-Louis Durand, chevalier, seigneur de La Vaux-Mar-
tin, conseiller du roi, président au siège présidial de La Ro-
chelle, chevalier de Saint-Louis, ci-devant capitaine au régi-
ment de la marine-infanterie. Il avait été nommé président au
présidial par ordonnance du 30 décembre 1663. Il reçut en juil-
let 1671 des lettres confirmatives d'anoblissement datées de
Saint-Germain. Il épousa à Paris, le 15 mars 1678, Suzanne
Franchard, veuve de Jean Garlesc, seigneur de Chantel. M. et
M"* de La Vaux-Martin ont fait enregistrer leurs armoiries à Tar-
morial général, élection de La Rochelle: De gueules au soleil
d'or accompagné de 3 étoiles de même, 2 en chef et 1 en pointe;
accolé: d'argent au chêne arraché de sinople. M. de La Vaux-
Martin décéda le 29 août 1729.
La M.
N' 660: t. xviii, ]pA90.Un architecte saintongeaisk Bordeaux.
— Il y a bien vers l'époque indiquée (1492) à Saintes un Jehan
Lebas, qui nous est révélé par l'inscription de l'ancienne église
des jacobins. Elle est autour de la belle fenêtre ogivale en
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~ 270 —
•es gothiques sculptées à jour. M. Louis Audiat Ta déchif-
et publiée dans VEpigraphie san/one, page 180:
L'an mil quatre cent quarante six,
I. Lebas à son bon sens assis,
Du sien propre à ce couvent
A donné...
ce bien le Lebas qui a construit Saint-Michel ? Mais alors
rquoi cette fondation inscrite autour de la fenêtre ? Ce né-
pas le premier venu qui avait eu l'idée de graver à cette
e son nom. Avait-il contribué à Tédification du monumentou
aoins de cette hardie et si délicate fenêtre ?
^ BIBLIOGRAPHIE
/kFFRE DE Baugé (Achille). Molière et le régionalisme. Dis-
s prononcé au nom de la maintenance de Languedoc à La
ige-des-Prés, le 9 août 1897. Nouvelle édition avec une lettre
rédéric Mistral. Paris, A. Pedone; imprimerie nouvelle de
Texier à La Rochelle; 1897, in-18, 24 pages.
lUFRAS (Emile). Histoire de Bourg -sur-Gironde. Voir plus
, page 252.
)UCLiER (Le docteur). Roumazières. Bayonne, imp. Cuzeau,
, in-8", 1 1 pages.
^mazières est une commune du canton d'Aunay (Charente-
ieure), jadis en Poitou, diocèse de La Rochelle, intendance
oitiers, élection de Niort, paroisse de 250 habitants en 1726,
m 1836, 180 en 1896. La monographie de cette petite com-
e n*est qu'un recueil de quelques notes prises au hasard
dessein de faire un tout. On le voit de suite. Ainsi la liste
seigneurs de Fontaines et de Ghalendray ne commence
1 1604 avec Louis de Montberon, chevalier de Tordre du roi,
Ihomme de sa chambre. Or, ce Louis, époux (1580) d'Hé-
de Vivonne, mort en 1621, avait pour arrière-grand-père
3 de Montberon, troisième fils de François et de Louise de
nont, qui fut seigneur de Fontaines et de Ghalendray en
i de la donation à lui faite par son père François, baron de
beron. L'auteur ajoute : a Un demi-siècle plus tard Charles
jntbron lui succéda. » C'est celui qui fut enterré dans l'église
-Léger de Cognac. (Y oir Archives, xxiii, 263.) « Une descen-
î de ce dernier, Marie-Françoise de Salignac » — erreur:
tait fille d'une sœur de ce dernier, Catherine de Montberon,
Je d'Antoine de Salignac, marquis de Fénelon — veuve de
e de Laval, épousa un frère de l'archevôque de Cambrai. —
•André de Laval eut trois enfants. » — Ù Histoire généalo-
î, t. IX, 2* partie, p. 189, lui en donne quatre : — « le cardinal
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— 271 —
de Laval qui mourut pendant la révolution » — lisez en 1808. —
a Ce ne fut qu'après la révolution que les Laval unirent leur
nom à celui de Montmorency. » C'était fait depuis 1464 où
Pierre de Laval, devenu l'aîné de cette branche, prit les armes
pleines des Montmorency-Laval. L'erreur rappelle la jolie bou-
lette de Massiou (voir Histoire de Saintonge, v, 514), rectifiant
Fénelon qui dit dans une de ses lettres avoir été reçu à La Ro-
chelle par M. de Montmorency, évéque de cette ville. « C'est une
erreur, dit-il ; il n'y a jamais eu à La Rochelle d'évêque de ce
nom. C'était Henri de Laval de Bois-Dauphin » Montmorency.
Les seigneurs de Laval-Bois-Dauphin étaient la 28® branche de
la famille de Montmorency. On voit que dans une page M. le
docteur Mouclier a assez de fautes ; et pour les éviter il n'avait
qu'à consulter VHistoire du P. Anselme. Et d'ailleurs pourquoi
à propos de Romazières faire l'histoire des seigneurs de Fon-
taines? J'aurais mieux aimé celle des seigneurs de Romazières.
— Notice historique sur Villiers-Couture. Poitiers, typo-
graphie Oudin, 1898, in-8**, 12 pages.
Il faut garder les proportions. Villiers-Couture, commune de
254 habitants — elle en avait 405 en 1831 — ne pouvait fournir
de grands développements; les 10 pages que lui a consacrées
M. Te docteur Mouclier peuvent, à part la liste des maires, curés
et instituteurs, se résumer en une; il est vrai que pour dire que
Villiers-Couture était du diocèse et de la généralité de Poitiers,
de l'élection de Niort, de la subdélégation de Chef-Boutonne,
l'auteur emploie un chapitre qu'il intitule : Historique abrégé
de la province du Poitou.
MoussET (Félix). Les pionniers du marais gât, Poitiers, imp.
Oudin, in-8°, 144 pages et gravures.
Nanglard (J.). Fouillé historique du diocèse d'Angoulême,
t. II. Voir plus haut, page 254.
Nicolas (B.), docteur en médecine, vétérinaire en deuxième
au 6' hussards, et Fromaget (C), ancien chef de clinique ophtal-
mologique à la faculté de médecine de Bordeaux. Précis d'oph-
talmoscopie vétérinaire. Ouvrage accompagné de 9 planches
chromolithographiées et 25 figures intercalées dans le texte.
Paris, J.-B. Baillière et fils, 1898, in-16, viii-120 pages.
Nicolas (Georges). Les naufrages de La Rochelle^ vers. La
Rochelle, imp. et lib. Foucher, 1897, in-8°, 6 pages.
Ordonneau (Maurice). L'auberge du tohu-bohu, vaudeville-
opérette en trois actes. Musique de M. Victor Roger. Paris, li-
brairie théâtrale, 1897, in-18, 126 pages.
Représenté à Paris, au théâtre des Folies dramatiques, le 10
février 1897.
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— 272 —
La librairie Desclée, à Lille (société de SaiDt-Augustin), met en vente:
Cœur à cœur avec Jésui, par M. Guigaud (iD-32, orné de filets rouges;
prix : i fr. 25), « série de considérations, courtes, neuves, substantielles
et surtout pratiques » sur le Sacré-Cœur; Uange conducteur de* âmet
scrupuleuses qui ont peur de Dieu^ par M. le chanoine Didiot (in-32,87pa-
§es, 75 centimes), contre la maladie du scrupule, avec une lettre préface
e Mgr Baunard, recteur des facultés catholiques de Lille ; Petites re-
traites ou recueil de retraites du mois et de retraites annuelles (in-12,
414 pages, 2 fr. 50), proposées par un religieux de Tordredes frères prê-
cheurs, ouvrage qui s'adresse surtout aux ecclésiastiaues, aux personnes
pieuses, et dont la mention <c 3* édition » dit Tutilité pratique ; Vâme
pieuse à Vécole du sacré-cœur (in- 12 de 32S pages, i fr. 50) ; ce sont ces
méditations faites réellement avant d'avoir été imprimées et conservant
de leur première forme la grâce de l'improvisation, de Tabandon, de la
familiarité, avec une grande foi et un amour profond du sacré-cœur;
Le sanctuaire du mont Carmely par le P. Albert de Saint-Sauveur (2* édi-
tion, grand in*octavo, 240 pages^ 2 fr. 50) : monographie très complète
avec une foule de détails, même des vers sur le suiet et des gravures,
écrite avec élégance ; Conseils d*une marraine à sa filleule aux approches
de la première communion (in-32, 80 pages, 30 centimes), excellents con-
seils que la marraine — on l'est à tout fige — donne maternellement à
sa filleule, et dont elle-même tirera profit.
Ce dont on tirera aussi grand proût, c'est le petit livre Les éléments
de latin de Véglise^ traduits et adoptés par Adolphe Sevin (in-12, 124 pa-
§es ; prix : 1 franc). Qui n'a regretté cent fois de ne pas savoir un mot
e ce latin qui parle à Dieu de nous, et de ne pouvoir comprendre ces
prières liturgiques si belles ? Cet opuscule très bien conçu mettra en peu
de temps une personne intelligente è même de goûter la saveur des
hymnes, des évangiles, de l'imitation. Avantage inappréciable.
La Quinzaine (Paris, 45, rue Yaneau), directeur : M. George Fonse-
§rive, a publié dans son numéro du l*** juin : Une correspondance iné-
ite, par Jean-François Millet ; Au pied du mât (première partie), par
Georges de Pejrrebrune ; Les cent vingt-trois, par G. de Wailly ; A pro-
pos de stratégie électorale, par Charles Loiseau ; Les deux salons de
1898 (dernière partie), par Louis Flandrin ; L'attitude du catholique de-
vant la science (fin), par George Fonsegrive ; Chronique musicale, par ■
Arthur Coquard ; Chronique politique ; Nouvelles scientifiques et litté- £
raires ; Revue des revues ; Notes bibliographiques. ^
A lire, dans la livraison du 16 juin, de Gabriel Aubray, « Lettres à ma i
cousine, « Mère Pernot » ou la femme sociale, » c'est-à-dire un émou- |
vant appel en faveur de la maison du marin à Nantes, Rochefort, etc. j
Abonnement : un an, 24 francs ; 6 mois, 14 francs ; 3 mois, 8 francs. c
i.
Etudes publiées par les Pères de la compagnie de Jésus. — Som- »
maire de la livraison du 5 juin 1898 : I. Les retraites spirituelles chez les H
protestants, par le P. H. Watrigant ; 11. Les diamants du Cap, par le
P. J. de Joannis ; III. Manuscrits de Bossuel aux archives communales
de Lille : II, Quatorze lettres, par le P. E. Grisolle ; IV. Les altérations
de la personnalité (fie), par le P. L. Roure ; V. L'Alaska. Observations
d'un missionnaire, par le P. J.-B. René ; VI. Anniversaire d'une canoni-
sation : Saint Pierre Fourier, par le P. H. Chérot ; VII. Bulletin cano-
nique, par le P. J. Besson ; Vill. Livres ; IX. Evénements de la quin-
zaine. •
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REVUE
DE SAINTONGE & D'AUNIS
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES
SOMMAIRE DU NUMÉRO DE SEPTEMBRE 1898
Chronique de la Sociâxé : Revue de la presse.
Avis ET nouvelles: Distinclions honorifiques; Menus faits littéraires; Pu-
blications nouvelles; Visite de la société archéolojjique de Montauban;
Edouard Noël; Jean de Saint-Gelais; Liste des société» savantes des Cha-
renles ; — des médecins et pharmaciens de la Chai'ente-Inférieure ; Théâtre
en plein air; Distribution des prix; Vente du château d'Ars; Exposition de
viticulture rétrospective; Programme du congrès de 1899; Le centenaire de
Jasmin.
Actes d'état civil. - Décès: M"»* d'André (Méloé de Cumont), Xi™© Beth-
mont (de Beauséjour), Billonneau, Lucile Bouguereau,Cazaugade, Couat, Du
Cheyron du Pavillon, Durand, Guillou, Alexandre de Laage, Lacroix, Masson,
Monnereau, Mortreuil, M™» Pelletier (Marie Sarramia), Richard, Fr. de Rutz
de Lavison. Verdier. - A/a r/a^e* : Boudou et Thérèse Prévost ; Courcoural et
Marguerite Pointière; Ponty et Eugénie Bourru.
A TRAVBUS LES REVUES! l*ays Doitcvin et Mercure poitevin; Questions héral-
diques; Lemouzi: Sainte Eustelle, patronne desfélibres; Hector de Callières ;
S.-P. de Lacoré ; La Rhéade^ poème ; Galliot de Genouillac ; Le maréchal Jour-
dan ; Nobiliaire du Limousin ; Un conventionnel préfet de la ,Charenle-Infé-
ricure et Victor de Lanneau ; Montesquiou, assassin de Gondé ; Marie-Eustelle
Harpain ; Queux de Saint-Hilaire.
Livres bt périodiques: Une chronique saintongeaise du xiii« siècle ; Royan
et la tour de (^rdouan ; Muron ; Racan à Saint-Jean d'Angély et à La Ro-
chelle; Souvenirs d'un maire; Clausier; Véga, Légendes el chansons.
Variétés: Erreurs des cartes françaises sur l'embouchure de la Charente;
Les derniers conventionnels.
Archéologie: Le camp de La Pillctte en Moragne ; La question des piles
gallo-romaines ; Excursion archéologique ik Saint-Emilion.
Questions bt réponses : Pierre-André Giraud ; de Bonnegens ; d'Aux de
Lescoux ; Les augustins dans la Charente-Inférieure ; Etymologie des mots
sinse et essarl ; Romans dont la scène est en Saintonge-Aunis.
Bibliographie : PE-Rl.
CHRONIQUE DE LA SOCIIJTE
Séance du 21 juin 1898 (bureau et conseil d'administration).
Le président fait part de la perle que vient de faire la Société
par le décès de M. Tamizey de Larroque, membre du comité de
publication. (Voir Bulletin de juillet, p. 218 et suivantes.)
Admission de nouveaux membres.
Une lettre du président de la société des Archives historiques
Tome XYIII, 5« UTraiioo. — Septembre 1898. 18
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— 274 —
onde annonce que cette société, en souvenir de l'ex-
ommune du 24 mai à Saint-Emilion, a inscrit la nôtre
re de ses membres correspondants et lui offre, à ce
publications. Des remerciements lui seront adressés
nêmes offres gracieuses.
orier propose le transfert des fonds de la Société de
; de France de Bordeaux au crédit lyonnais de Sain-
\ avoir exposé les avantages qui en résulteraient. Sur
ieux membres du conseil d'administration considérant
3surée à bref délai l'installation à Saintes d'une suc-
e la Banque de France, on décide que le statu quo
itenu jusqu'à nouvel ordre.
Séance du 15 juillet (bureau),
; des procès-verbaux des séances des 29 avril et 27
)résident annonce le décès de M"* Bethmont, membre
iété.
lion d'un nouveau membre.
iété, ayant été invitée à se faire représenter aux fêles
t lieu à Agen les 6 et 7 août, pour célébrer la nais-
poète Jasmin, délègue deux de ses membres à celte
: M. le baron Arthur de Brezets et M. le comte de
nimité M. le baron Eschasseriaux est élu membre du
; publication, en remplacement de Tamizey de Lar-
cédé.
Séance du 22 août (bureau),
ident annonce le décès d'un de nos confrères, M. Désiré
le M. le baron Eschasseriaux, remerciant de sonélec-
le membre du comité de publication.
ion de nouveaux membres.
ar le ministre de l'instruction publique du programme
!S des sociétés savantes à Toulouse en 1899. (Voir plus
285.)
le M. le comte de Dienne, qui a représenté la Société
de Jasmin à Agen. (Voir plus bas, page 287.)
3n à assister à l'inauguration du monument de Cham-
uébec, le 15 septembre prochain. La Société délègue
eur Edouard Audiat, médecin de la marine sur le
ligault de Geiiouilly, qui a été envoyé par le gouver-
ançais à Québec pour assister à ces fêtes.
îté archéologique et historique de Tarn-et-Garonne,
ion, visitera Saintes les 29 et 30 août. Mesures prises
cevoir.
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— 275 —
REVUE DE LA PRESSE
Ont reproduit le sommaire de la livraison du 1" juillet: Le
Progrès de la, Charente-Inférieure et le Phare des Charentes
du 10, VEcho rochelais et la Charente-Inférieure du 13, VEre
7iouvelle du 14, le Conservateur de Marennes du 17 et le Bul^
letin religieux du 23.
Le Polybiblion de juin a reproduit les sommaires des 2® et 3*
livraisons de la Revue.
Le Bulletin de la presse du 21 juillet dit : « Recueil de petits
articles (un a 21 pages) sur des sujets historiques dans le genre
de ï Intermédiaire des chercheurs. Citons : Cartes de visite
saintongeaises ; Balzac à Angoulême ; le monument de Samuel
Champlain à Québec, etc. »
L'Union conservatrice j le Moniteur de la Saintonge et le
Conservateur de Marennes du 7 juillet, la Croix de Saintonge
du 10 reproduisent notre article sur le monument de Champlain.
Le Courrier de La Rochelle du 7 reproduit notre article
Joseph Vernet et le port de La Rochelle^ et remarque l'article
sur Champlain avec une « belle lithographie d'un monument
élevé par la ville de Québec au célèbre navigateur ».
LtEcho rochelais du 10 répète plusieurs de nos notes surTac-
teur Louis Péricaud, M. de Richemond, le Ménage du pasteur
Naudié, la statue de Samuel de Champlain. La Charente-Infé-
rieure du 9, le Courrier de La Rochelle du 10 contiennent aussi
la note sur Péricaud.
La Gazette des bains de mer. Mémorial de Saintes, etc., du 10
reproduit, sans indication de source toujours, notre article Bal-
zac à Angoulême.
Le Bulletin religierix du 16 juillet reproduit aussi le début de
Tarticle Samuel de Champlain et le complète par une note ridi-
cule de Bourricaud où se lit cette phrase monumentale : a On
prétend que Champlain est né à Brouage ; c'est une erreur.
Assurément il n'y a pas vu le jour. » Bourricaud en savait plus
que Champlain lui-même, qui se dit « de Brouage ».
Les Tablettes des deux Charentes du 7 juillet publient une
note sur la statue de Samuel de Champlain à Québec et ajou-
tent: « Avec une superbe héliogravure du monument de Québec,
le dernier numéro de la Revue de Saintonge contient un article
nécrologique de 20 pages sur M. Tamizey de Larroque, par
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— 276 —
lis Audial, qui rend un éloquent hommage à son regretté
le.
i/io rochelàisdn 16 a, sous ce titre : Un travailleur, repro-
le partie de la notice nécrologique sur Tamizey de Lar-
hdletin de la société ai^chéologique du Périgord (3* li-
1 de 1898, p. 152) dit : « M. Audiat veut bien nous signa-
sceau inédit du couvent des cordeliers de Bergerac. Le
recueil contient, p. 129, un second et spirituel article sur
'tes de visite saintongeaises, par M. Jules Pellisson.»
'azette du centre (Limoges), 26 juin, rendant compte de
ce du 31 mai de la société archéologique du Limousin,
La Revue d'Aunis et Saintonge, par la plume de M. Au-
cune un compte rendu partiel du congrès des sociétés
îs en 1898, et faisant allusion à la résolution prise par le
d'organiser désormais les séances de ces congrès alter-
nent dans une ville de province et à Paris, exprime des
sur la réussite de cette tentative. La capitale n'est-elie
centre commun offrant des avantages et des ressources
n ne saurait trouver ailleurs et ces congrès provinciaux
nt-ils pas double emploi avec les assises annuelles de la
française et celles de la société pour l'avancement des
s, etc.? » Et plus bas, ajoute: « M. Louis Audiat, prési-
j la société des Archives, si apprécié parmi nous, a ob-
3 l'académie française un prix de 500 francs pour un de
rages, Deux victimes des septembriseurs. »
Ubliophile limousin, si attentif à glaner partout les
es faits qui intéressent sa province, a (numéro de juillet,
lit de notre 3® livraison de 1897 l'étude sur le chanson-
Piis, et analysé ce que nous avons dit des choses limou-
sins la 4* : Balzac a Limoges, etc.
ulletin de la société historique du Périgord [A'' livraison
I reproduit de notre fascicule de mai : l'extrait relatif au
d et le passage sur les monnaies gauloises des Pelro-
c même numéro combat la théorie de M. Lièvre sur les
maines. Voir sur les piles, plus bas, page 322.
evue historique de juillet-août 1898 rappelle quelques
publiés dans nos numéros de 1898 : Les Pénétreau de
[îé; Un marin saintongeais, Anatole de Bonsonge; Une
le d'objets gallo-romains ; Tombes de la famille Agrippa
né ; Audiat, Monnaies des Santons.
dletin de la société des antiquaires de Vouest men-
!«' trimestre de 1898), de notre livraison de janvier, le
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— 277 —
compte rendu de M. le colonel Babinet, Episode de la S'^guerre
civile en PoitoUy et de la livraison de mars : Cyrano de Ber-
gerac et Notice sur* la famille du Paty de Clam. « A signaler :
Une table des matières très utile. »
Après avoir donné un mot de regret aux membres de la so-
ciété de l'histoire de France décédés dans Tannée, parmi les-
quels le comte Anatole Lemercier, qui « avait passé sa vie à
faire le bien, très préoccupé de toutes les questions d'économie
charitable, avait conservé un goût très vif pour les lettres et
l'histoire », le président pendant l'exercice 1897-1898, M. le
comte Baguenault de Puchesse,a eu l'idée peu banale de rappe-
ler « ce que nos sociétés des départements ont fait depuis un
demi-siècle pour la grande histoire nationale et particulièrement
pour la mise au jour des pièces originales, correspondances po-
litiques, dépêches diplomatiques, conservées dans les bibliothè-
ques des villes ou les archives locales, qui auraient risqué sans
elles de devenir longtemps inconnues. » Il nomme entre autres
\es Archives historiques du département de la Gironde, les Ar-
chives historiques de la Gascogne, le Bulletin de la société his-
torique du Périgord et Archives historiques du Poitou; voici ce
qu'ilécrit, p. 98, dansr.47i?iuaire-Bu//efi7i de /asociéf^der/iis/oire
de France, année 1898 : « Les Archives historiques de la Sain-
tongeet de VAunis contiennent tout un recueil de lettres (tome
ix) provenant de la famille de Pons dont un des représentants,
seigneur de Plassac, très huguenot, combattait à côté du roi de
Navarre à Coutras. Il s'y rencontre naturellement beaucoup de
billets de Henri IV et aussi d'autres pièces inédites des années
1576 à 167"2. Dans un volume précédent (tome iv) se trouve une
lettre intéressante, adressée à Mazarin et à Colbert, au sujet de
son histoire de France après la mort de Louis XÏII jusqu'à 1669
par Benjamin Priolo »; et page 101 : « Elles contiennent encore
toute une série de lettres inédites de Henri ÏV, du prince de
Condé, du maréchal d'Albret, de Turenne, du duc de Bouillon,
de M™^ de Maintenon, de Ninon de Lenclos (1576-1672), tirées
d'un portefeuille de Pons et publiées par M. Louis Audiat (t. ix,
1881'. Dans la même collection, notre infatigable collègue, M.
Tamizey de Larroque, a donné des lettres du comte de Cominges,
ambassadeur extraordinaire de France en Portugal de 1657 à
1659. Ce diplomate avait la mission délicate de concilier les Hol-
landais et les Portugais sur le point d'en venir aux armes ; et
ses lettres étaient adressées au baron de Meslai, président au
parlement de Paris, lequel avait été envoyé par le roi en Hol-
lande en même temps que Cominges à Lisbonne et dans ce
même but. Cette correspondance, qui complète les dépèches
otlicielles des archives des affaires étrangères, présente un véri-
table intérêt venant d'un homme qui, selon le mot de Saint-Si-
mon, fut « important toute sa vie ».
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r...i, savant, très savant, dans « une revue savante, très
!»), ayant vu, dans notre numéro du 1*'juillet, un erra/um,
ite pour, un mois après, nous reprocher notre erreur. Le
5 est commode, et le travail facile : à peu de frais, on est
savant, très savant ». Oh l'innocent plaisir que de signa-
fautes qui ont été déjà corrigées ! Chacun fait ce qu'il
[eureux encore ceux qui savent mesurer la besogne à
►rces !
AVIS ET NOUVELLES
sa séance du 10 août, le conseil d'arrondissement de
j, sur la proposition du sous-préfet, a émis le vœu que
eil général accorde comme précédemment une subven-
a société des Archives.
pression du xxvii® volume des Archives, cartulaire de
e de La Grâce-Dieu, est terminée. On fait la table.
décret du président de la république du 12 juillet, notre
e, M. Pierre-Marie-Benjamin Girard, commissaire adjoint
larine en retraite, consul de Grèce à La Rochelle, officier
struction publique en 1889, commandeur et officier de
irs ordres étrangers, a été promu au grade d'officier de
)n d'honneur au titre de la réserve de Tarmée de mer à
e il appartient depuis 1886 ; 40 années de services effectifs
1 à la mer et aux colonies, et 14 campagnes dont 10 en
. Publications nombreuses.
iécret du 25 juillet, notre confrère, M. le docteur Nor-
du Fié, propriétaire aux Eglises d'Argenteuil, a été
oflicier du mérite agricole.
arrêté ministériel du 31 juillet, notre confrère M. Gabriel
, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au collège
as à Paris, a été nommé officier d'académie.
3 la liste des récompenses honorifiques accordées aux
res honoraires et participants des sociétés de secours mu-
publiée par le Journal officiel du 15 août, nous lisons le
e nos confrères, M. Marie-Emile-^7*mand Dières-Monplai-
ésident de la société de secours mutuels de La Trem-
médaille d'argent, et M. Pierre-Hippolyte-A!/"red Thèze,
er de la société de secours mutuels des médecins de
idissement de Rochefort, médaille de bronze.
lenri Ribéraud, de Saintes, a été reçu docteur en mtde-
ar la faculté de Paris.
niral Jaçob, nç à Tonnay-Charente le 11 novembre 1768,
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— 279 —
mort à Paris le 16 mars 1854, qui fut ministre de la marine, pair
de France, grand'croix de la légion d'honneur, était inhumé
avec sa femme dans leur propriété de l'abbaye de Livry. Leurs
restes viennent d'être transférés dans la nouvelle mairie, rue
de Paris, 56. A cette occasion le maire, M. Mourgain, a rappelé
la vie' de Tamiral.
Le prix d'histoire en rhétorique offert au collège de Saintes
par la société des Archives, a été décerné, cette année, à l'élève
François Pinasseau, de Saintes.
Le portrait, grandeur naturelle, de Jean-Baptiste-Joachim
Clémot, président du conseil de santé de la marine, une des
gloires de la chirurgie navale, peinture à l'huile signée du
peintre A. Guesdon, janvier 1830, a été offert au musée de la
ville de Rochefort par M"* Rambur, fille de Téminent chirurgien.
Le 29 et le 30 août, une quinzaine de membres de la société
archéorogique et historique de Tarn-et-Garonne ont visité les
monuments de Saintes. Reçus à la gare par le bureau et des
membres de la société des Archives^ ils ont été conduits à l'ab-
baye, à Saint-Eutrope, aux arènes, en passant par TArc-de-
Triomphe et la maison du Coteau, et le lendemain ont visité la
cathédrale, les musées, etc. Un dîner fraternel a réuni les
excursionnistes et les Saintongeais à l'hôtel des Messageries.
On y remarquait MM. Gabriel de Gastebois, *, le baron Ysarn
de Capdevielle, les chanoines Ulysse Chevalier, *, et Fourment,
curé de Léojac-Montauban, Coutensou, maître de chapelle,
Dumas de Rouly, archiviste; Delmas-Debia, Maurou, architecte
de la ville, etc., sous la direction de l'actif président de la So-
ciété, M. le chanoine Fernand Pottier. Toasts chaleureux.
Ils sont partis par Angers, Le Mans, Rennes, Dol, Le Mont
Saint-Michel, Saint-Malo, Dinan, Saint-Brieuc, Morlaix, Brest,
Quimper, Auray, Carnac. Nantes, Clisson; ils arriveront à La
Rochelle le 14 septembre, à Royan le 15, le 16 à Bordeaux et
à Montauban.
Comme complément à son article La petite propriété avant
la révolution (n*» du 19 juin 1898), le Conservateur deMarennes
(n** du 26) cite ce passage d'une délibération du conseil muni-
cipal de La Rochelle, extrait de la Revue de Saintonge^ t. iv,
p. 254 : a En Aunis les grandes possessions ont été divisées à
l'infini entre les habitants de la ville et de la campagne, et si
l'activité du sol trompe son espérance, au moins n'est-il pas de
laboureur qui ne soit propriétaire. »
Dans le numéro 250 de \aRevue encyclopédique, 18 juin 1898,
notre confrère, M. Gustave Regelsperger, raconte la Traversée
de l'Afrique équatoriale ^ar Edouard Foa, avec figures, vues
photographiques, types d'indigènes du pays de Moassi, etc.
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s la Quiyizaine bourbonnaise des 15 et 30 août, a paru
nsen iSOS-O^i, par M. Louis Audiat.
^ho charenlais de Barbez'icwx, 17 et 31 juillet, 7, 14,21,
t et suivant, a reproduit Tarticle a très finement écrit » que
briel Audiat, l'auteur des Lettres à ma cousine^ a publié
a Quhizaine sur notre confrère, André Lemoyne.
s\a. Croix de Saintonge du 31 juillet, « un Saintongeais
nt la Bretagne depuis de longues années, mais conservant
ncnt le souvenir de sa province natale », voudrait qu'une
iption érigeât dans l'église du Sacré-Cœur de Montmar-
e statue à saint Eutrope, premier évèque de Saintes,
c on l'a fait pour d'autres saints patrons de nos provinces.
)ré en France et à l'étranger, dans un grand nombre de
ces et localités, son nom rappelle à lui seul l'antique foi
uples santons. » Cette généreuse idée de notre confrère,
îomte Anatole dcBremond d'Ars, mérite qu'on la réalise.
levHC des autographes d'Eugène Charavay (août 1898)
ce (prix : 20 francs) de Jean de Saint-Gelais, seigneur de
eu, capitaine et historien, auteur d'une Chronique suvk
de Louis Xïï, une quittance de 40 liv. t. au trésorier des
s Noël Le Barge « pour nostre estât de quarante lances
arrière-ban dont nous avons eu la charge en l'armée du
stre dit seigneur on pays de Roussillon ». Jean 11 d'Ara-
ait engagé cette province aux mains de Louis Xï, qui la
va jusqu'en 1473.
t à M. Edouard Noël que vient d'être dévolue, parunedéci-
1 comité de la Comédie-Française, la situation de «lecteur»
je vacante parle décès de M. Edouard Cadol. M. Edouard
\m a donné une Déidamia à l'Opéra, un Prologue à Bé-
à la Comédie-Française, un David Téniers à l'Odéon, et
es pièces dans la plupart des théâtres de Paris, a rédigé
igé pendant vingt ans, avec son confrère M. Edmond
ig, la plus imporTante et la plus sérieuse de nos publica-
héâtrales, les Anyiales du théâtre et de la miisiqne. L)eux
jréat de l'institut, il a vu un de ses ouvrages, Lesccnl
couronné par l'académie française. Poète, romancier,
le, il a abordé tous les genres avec un égal bonheur,
soël est originaire de Cognac.
iste des sociétés savantes publiée par le ministère de
Liction publique en 1898 indique pour la Charente : à
ilême, Société d'agriculture, sciences, arts..., fondée en
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pour la Charente-Inférieure ; à La Rochelle, Académie des belles
lettres, etc., fondée en 1832 ; Société d'agriculture, fondée le 15 fé-
vrier 1762; des amis des arts, fondée le 18 juin 1841, autorisée le
14 mai 18'i5 ; de géographie, fondée et autorisée les 25 mars et 8
avril 1880; d'horticulture et de viticulture, fondée et autorisée
les 5 et 22 mars 18G5 ; Société littéraire, fondée et autorisée les
12 février et 5 juillet 1853; de médecine et de chirurgie, fondée
et autorisée les 18 janvier et 11 avril 1840 ; Commission dépar-
tementale de météorologie, fondée et autorisée le 9 décembre
187i ; Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure,
fondée le 22 novembre 1835, autorisée le 29 avril 183G, reconnue
comme établissement d'utilité publique le 4 septembre 1852;
k Rochefort : Société de géographie et d'agriculture, lettres,
sciences et arts, fondée le l"" janvier 1895 ; à Royan : Académie
des muses santones, fondée à Saint-Jean d'Angély et autorisée
en 1876; à Saintes: Société des amis des arts, fondée et au-
torisée en 1886 ; d'archéologie de Saintes et commission des
arts et monuments historiques de la Charente-Inférieure, fondée
en 1815 (?), autorisée le 1" mars 1860 ; Société des archives his-
toriques de la Saintonge et de l'Aunis, fondée et autorisée en
1874, reconnue comme établissement d'utilité publique le 20
juin 1886; de médecine vétérinaire de la Charente -Inférieure,
fondée le 2 mars 1879, autorisée la même aniiée.
D'après la « liste nominative du personnel médical et pharma-
ceutique i),dressée parla préfecture de la Charente-Inférieure, l'ar-
rondissement de La Rochelle compte: 37 docteurs en médecine,
1 officier de santé, 2 chirurgiens dentistes, 12 pharmaciens de
i*"® classe, 7 pharmaciens de 2*" classe, 4 sages-femmes d(» \^^
classe et 53 sages-femmes de 2® classe. Il y a clans cet arrondis-
sement 83.056 habitants.
L'arrondissementde Rochefort : 22 docteurs, 1 officier de santé,
3 chirurgiens dentistes, 10 pharmaciens de l""*" classe, 7 do 2*"
classe, 3 sages-femmes de 1^" classe et 36 de 2^ classe. — 70.706
habitants.
L'arrondissement de Saintes : 41 docteurs, 3 olïiciers de santé,
2 chirurgiens dentistes, 13 pharmaciens de l""' classe, 17 de 2®
classe, 7 sages-femmes de l'"'^ classe et 30 de 2® classe. — 102.277
habitants.
L'arrondissement de Marennes: 25 docteurs, 3 officiers de san-
té, 1 1 pharmaciens de i""* classe, 10 de 2* classe, 5 sages-femmes
de l"** classe et 23 de 2* classe. — 58.044 habitants.
L'arrondissement de Saint-Jean d'Angély : 27 docteurs, 6 phar-
maciens de !'■'' classe, 1 1 de 2*^ classe, 5 sages- femmes de l'"*' classe
et 20 de 2« classe. — 69.491 habitants.
L'arrondissement de Jonzac : 23 docteurs, 2 officiers de santé,
6 pharmaciens de l""® classe, 13 de 2^ classe, 4 sages-femmes de
V" classe et 9 de 2*^ classe. — 69.881 habitants.
Soit pour le département : 175 docteurs en médecine, 18 ofïî-
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I de santé, 7 chirurgiens dentistes, 58 pharmaciens de I'*
je, 65 pharmaciens de 2*^ classe, 20 sages-femmes de I"
îe et 171 sages-femmes de 2® classe.
î doyen des médecins de la Charente-Inférieure est M. Jo-
i, de Saint-Romain de Benêt, reçu docteur en 1833 ; M"'
)otin, de Saint-Martin de Ré, reçue en 18i4, est la doyenne
sages-femmes.
; 20 août, le théâtre de la République, à Paris, a donné la
lière représentation d'une pièce en 5 actes, La fille 8lux
, de M. Louis Péricaud, de La Rochelle,
le tentative d'une singulière audace aura lieu à LaMothe
t-lleray (Deux-Sèvres), le dimanche 11 septembre au soir:
ésentation d'une tragédie en 3 actes, Evinna prêtresse
\sus, théâtre en plein vent. « Il s'agit de réformer l'éduca-
esthétique du peuple et de prouver qu'aussi bien que l'élite,
t capable de comprendre et de goûter de nobles sentiments,
ement exprimés », ce qui a été déjà démontré par les repré-
Eitions gratuites de Corneille et de Racine. L'auteur du
ne de La Mothe est M. P. Corneille, médecin à La Mothe,
lU déjà par quelques œuvres littéraires ; la musique des
urs est de M. Louis Giraudias, de LaMothe ; les 40 acteurs
de La Mothe ; en face d'un décor naturel un immense amphi-
tre pour 1.500 à 2.000 spectateurs est construit à La Mothe
la municipalité de La Mothe. M. Tolbecque, l'artiste en
3rie rétrospective, a reconstitué pour la circonstance une
e galloise. Et cela à l'occasion de la fête annuelle du cou-
ement des rosières. Nous avons déjà parlé de ces fêtes où
a sa large part. La manifestation littéraire de cette année,
que nouvelle et hardie, réussira comme les précédentes :
le président de la commission est M. Eugène Giraudias,
e de La Mothe, notre confrère.
STRiBUTiON DES Prix. — Lcs distributions de prix dans les
lissemcnts d'éducation secondaire ont eu lieu : Le 23 juillet,
istitution Saint-Jean d'Angély ; le 26, au petit séminaire de
Llieu, sous la présidence de M. le docteur Anatole Geneuil,
3n président de l'association amicale, qui a vanté les bien-
de l'éducation chrétienne ; à l'école Fénélon de La Rochelle,
la présidence de M le chanoine Berthelot, doyen du cha-
, et à l'institution diocésaine de Pons, sous la présidence
. Fabien, vicaire général, qui a prononcé un discours sur
^espect; le 30 , au collège de Saintes, sous la présidence
. Bellanger, inspecteur d'académie; M. Maillard, professeur
emand, a fait un plaidoyer en faveur de l'enseignement mo-
e (les deux discours ont paru dans V Indépendant de là
^ente-Inférieure du 4 août); à l'institution Montfort de Jon-
sous la présidence de l'archiprêtre de Jonzac, M. Trébu-
qui a parlé du dévouement ; au collège de Cognac, sous
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— 283 —
la présidence de M. Buart, sous-préfet ; le discours de M. Pin-
gaud, professeur de rhétorique, L'intégrité de la langue fran-
çaise, a été publié, ainsi que l'allocution du président, dans VEre
nouvelle, le 4 août ; au lycée de Rochefort, sous la présidence
de M. Paillé, président du tribunal civil, qui a fait entendre une
charmante allocution, « très attique et très goûtée »; le discours
d'usage a été prononcé par M. Kœppelin, professeur d'histoire,
qui a traité Du rôle de la géographie dans l'éducation ; au lycée
de La Rochelle, sous la présidence du général (iaschet, qui a
prononcé une vibrante allocution patriotique ; M. Riemer, pro-
fesseur d'allemand, a fait fort spirituellement VEloge de la pro-
vince. Voir la Charente-1 7i férieure du 30 et le Courrier de La
Rochelle du 31.
A la distribution des prix de l'école libre Saint-Joseph, à
Saintes, dirigée par les frères des écoles chrétiennes, notre
confrère, M. l'abbé Plumeau, aumônier de la Providence, a,
en des accents émus et dans un style très élégant, écrit le
Moniteur de la Saintonge du 1 1 août, prononcé un remarqua-
ble discours, dont il a donné un résugié.
A l'occasion des distributions de prix, le Gaulois du 29 juillet,
reproduit par le Moniteur de la Saintonge du 4 août et VIndé-
pendant du 13, rappelle l'invitation aux prix de l'école centrale
de Saintes il y a cent ans :
« Citoyens, tandis que le cours périodique des saisons nous
amène la récolte des fruits qui récréent notre existence, la Patrie
vous appelle à voir moissonner ceux de l'Instruction dans les
écoles publiques, en cet heureux champ ouvert à tous les ci-
toyens parla Bienfaisance nationale.
» Vos fils, vos frères, vos parents ou vos amis n'ont travaillé
avec ardeur, pendant tout le cours de l'année scolaire, que
pour offrir à vos regards satisfaits les produitsdeleur généreuse
émulation. C'est pour cela qu'ils ont défriché avec courage les
terrains difficiles et épineux pour y jeter avidement les semen-
ces fécondes des talents et de la vertu. Le temps de la moisson
est arrivé. Tls ont cultivé pour vous ; ils veulent cueillir sous
vos yeux. Venez sanctionner par vos suffrages le jugement qui
décerne une récompense à leurs travaux, et applaudira lamain
qui doit les couronner...»
h'Union conservatrice de Saint-Jean d'Angély a publié le 24
juillet son dernier numéro, le 59^ de la 25® année ; elle est rem-
placée le 25, sous la direction de M. C. Villeneau, par VUnion
nationale, dont le premier numéro (n** 60 de la 25*^ année) a
paru le 25, avec ce programme : liberté honnête et réalisation
de la république nationale. Saint-Jean d'Angély, imprimerie de
Ch. Renoux, directeur-gérant; un an, 11 francs; six mois, 6
francs. L'épithète seule est changée.
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— 284 —
Le journal Le i^rai poiiplcy fondé par Eutrope Dupon il y a
4 nnfi r)our remplacer Le peuple qu'il avait créé en 1887 et dont
élogeait, est devenu (21 août) Le pauvre peuple^ hebdo-
re au lieu de bi-hebdomadairc. Imprimeur : M. Henri
Tiaud; prix : 5 centimes. Le programme est le même.
june de Fouras, après avoir publié son numéro 150, daté
juin 1898, s'est éclipsée. Pour la remplacer, M. P.deLan-
;. Pawloski) et l'imprimeur Chiron, de Niort, ont fondé
ar/es charent aises, journal formé de la Lune deFourasei
•/io de Châtelaillon, organe des intérêts des stations bal-
s de la Charente-Inférieure, sous la direction de M. Pas-
La nnoy.
Travailleur, journal socialiste et réformateur », bi-heb-
laire, de Saintes (6® année), a suspendu (27 août) sa publi-
, pendant la maladie de son directeur, M. Seuillet.
?5 juillet, en l'étude et par le ministère de M* Hériard,
3 à Cotrnac, on a vendu par licitation sur baisse de
prix : T** Le château d'Ars, sa réserve, borderie, prai-
tc, situés commune d'Ars, canton de Cognac, mise à prix
e à 70.000 francs ; 2** la métairie de Chez-Godet, mise à
lissée à 22.000 francs, etc. (voir l'Ere nouvelle du 7 juil-
t le 20, en l'étude de M*' Desbrunais, notaire à Saintes,
par licitation sur baisse de mise à prix en quatre lots.
3rés, terres, château de Vénérand (voir Moniteur de la
rtije du 7 juilletj, à la requête de M'"'' Henriette-Gabrielle-
Suzanne-Tliércze Gaigneron de Morin, épouse de M. Ir-
rmand, comte de Maillé, contre : 1*" M™*' Marie-Mclanie-
ine-Jeanne-Herthede Bremond d'Ars, épouse de M.Marie-
ian-IIenry-Jules Le Carruyer de Beauvais ; 2^ M. Marie-
i-Henri-Edme-,/ea?i de Bremond d'Ars, sous-lieutenant
régiment de dragons, à Nancy ; 3** M"® Marie-Josèphe-
-Ernesline-.Uadereme de Bremond d'Ars, épouse de
in Le Chartler, marquis de Sedouy, lieutenant au IPré-
t de cuirassiers, à Lunéville ; 4*" Marie-Paul-Philippe-
le, vicomte de Gaigneron; 5^ Louis-Alfred-Onésime La-
, notaire à Niort, représentant Marie-Eutrope-Henri-
s-Jean-Gwî/ de Bremond d'Ars, aliéné ; 6** Louise de
•d d'Arsay, veuve de C/iar/es-Uené-Marie, comte de Bre-
d'Ars.
omité d'admission de la classe 36 à l'exposition univer-
e 1900 a décidé qu'à côté du matériel et des procédés de
mlture contemporaine, doit être une exposition rétrospec-
: tout ce qui concerne en France l'histoire de la vilicui-
: de la vinification : vieilles chartes, tableaux, estampes,
lents de toute nature, instruments et appareils autrefois
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en usage. Voici du reste le programme : 1° Edits royaux con-
cernant la culture de la vigne ; arrêtés municipaux ; régime
fiscal ; bans de vendanges ; documents concernant les usages
locaux. — 2** Documents statistiques ; importance des vignobles
anciens ; nomenclature des crus anciennement renommés ; prix
des vins à diverses époques ; valeur des terres plantées en
vignes ; taux des fermages et taux des salaires. — 3** Matériel,
outils et ustensiles employés aux travaux de culture et de vini-
fication ; vieilles mesures de capacité. — 4° Les premiers appa-
reils de distillerie, leurs modifications. — 5° Anciens traités de
viticulture et de vinification ; documents relatifs aux maladies
de la vigne anciennement connues et aux remèdes employés. —
6** Tableaux, estampes, miniatures représentant des scènes de
vendanges ou les divers travaux des vignerons.
Adresser la correspondance à M. H. Saint-René Taillandier,
secrétaire rapporteur de la commission rétrospective de la viti-
culture, 4, rue de Commaille. à Paris.
CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES EN 1899
Une circulaire du ministre de l'instruction publi<jue, M. Léon
Bourgeois (5 août), informe que la réunion annuelle des sociétés
savantes (37'' session) aura lieu, en 1899, à Toulouse, durant la
semaine de pâques. Les dates et Tordre des séances seront
ultérieurement indiqués. Toute lecture au congrès sera, comme
de coutume, subordonnée à l'envoi préalable des mémoires et
à leur approbation par le comité. Le texte des mJ^moires et des
analyses devra être parvenu, avant le 20 janvier prochain, au
5*^ bureau de la direction de l'enseignement supérieur. Il ne
pourra être tenu aucun compte des envois adressés, passé ce
délai.
Nous tenons des exemplaires du programme à la disposition
des membres de la société des Archives,
Voici un extrait du programme. Nous indiquons sommaire-
ment les articles qui figurent déjà aux programmes précédents.
Voir page 315, tome xvii de la Revue:
Section d'histoire et de philologie. — 1^ Systèmes suivis
dans les différentes provinces pour le changement du millé-
sime de l'année de l'ère chrétienne; — 2** signaler les actes
apocryphes conservés dans les archives publiques et particu-
lières ; — 3* indiquer les manuscrits exécutés au moyen âge
dans un établissement ou dans un groupe d'établissements du
sud-ouest de la France ; — 4^ chronologie des fonctionnaires
ou dignitaires civils ou ecclésiastiques ; — 5° pièces manu-
scrites ou imprimés rares qui contiennent des textes inédits
ou peu connus de chartes de communes ou de coutumes ; —
G" étudier l'administration communale sous l'ancien régime, k
l'aide des registres de délibérations et des comptes commu-
naux ; — 7* collections particulières renfermant des correspon-
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dances ou des documents relatifs à l'histoire de la France; —
8° minutes notariales ; — 9° idiomes vulgaires substitués au
latin ; — 10** noms de baptême ; — 11** travaux faits sur les re-
gistres paroissiaux ; — 12® anciennes lettres d'anoblissement;
— 13** origines des anciens ateliers typographiques ; — 14* do-
'^"ments relatifs à l'histoire des anciennes bibliothèques; —
instruction publique; — 16® action des humanistes dans
provinces du sud-ouest de la France au xv" et au xvii'siè-
; — 17° état du théâtre et vie des comédiens en province;
18® transmission des nouvelles politiques; — 19* indiquer
L»l a été le sort des archives de l'ancienne intendance de Lan-
edoc et de celle de Montauban ; — 20® recherches sur les
jemblées municipales établies conformément à ledit de juin
H; — 21® municipalités rurales pendant la révolution; —
le fonctionnement du gouvernement révolutionnaire insti-
» par la loi du 14 frimaire an II ; — 23® quelle fut la contribu-
n des départements et des communes du midi pyrénéen à la
Pense nationale pendant la révolution.
Section d'archéologie. — Préromaine : 1® Relevé des sépul-
•es préromaincs ; — 2® monnaies gauloises; — 3® étudier les
mnaies dites à /a O'OÎJC (imitations deRhoda); dresser le relevé
i trouvailles qui en ont été faites, etc.; — 4® monnaies d'or
Liloises dans la région comprise entre les Cévennes, lesPyré-
îs et rOcéan ; — 5® monnaies ibériques qu'on trouve au nord
3 Pyrénées et dans la Narbonnaise. — Romaiine : 6® divi-
és pyrénéennes d'après les monuments figurés et les monu-
nts épigraphiques ; — 7® mosaïques antiques ou du moyen
3 ; — 8® fabrication de la céramique dans la Gaule et dans
frique ancienne ; — 9® Pierres gravées inédites qui se trou-
it en France; — 10® fouilles ou découvertes récentes dans
région du sud-ouest ; — Moyen âge: 1 1® sources ou fontaines
jets de dévotion ; — 12° monnaies féodales du sud-ouest; —
poids des villes du midi de la France au moyen âge ; — 14® je-
is frappés pour les états du Languedoc ; — 15® édifices chré-
iis et monuments sculptés réputés antérieurs à la période ro-
ine ; — 16® caractères qui distinguent les diverses écoles d'ar-
itecture religieuse à l'époque romane ; — 17® monuments de
rchitecture militaire ; — 18® centres de fabrication de l'orfévre-
; — 19® documents intéressant l'histoire du costume; — '20*
'relages de terre vernissée, documents relatifs à leur fabri-
ion; — Orientale et hébraïque: 21® épitaphes, inscriptions
synagogues, graflitesen langue et en écriture hébraïques; —
objets et monuments orientaux, égyptiens, assyriens, etc.
3ans la section des sciences économiques et sociales : de la
ssification des phénomènes sociaux, des effets sociaux du
ccalauréat ; le régime dotal, les impôts, les successions; lus-
re d'une école centrale, d'un lycée ou d'un collège commu-
I ; d'une exploitation minière dans l'ancienne France, etc.
ivent la section des sciences et celle de la géographie histori-
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— 287 —
que et descriptive, et enfin les sujets de communications proposés
par des sociétés savantes de Toulouse et de la région.
LES FÊTES DU CENTENAIRE DE JASMIN
Deux de nos confrères, MM. de Brezetz et de Dienne, ont été
délégués pour représenter la société des Archives aux fêtes du
centenaire de Jasmin, à Agen. Là « tous ceux qui vivent frater-
nellement dans les hautes régions de l'esprit », selon une heu-
reuse expression de M. Georges Leygues, étaient encore sous
l'impression causée par la mort du grand travailleur, Ph. Tami-
zey de Larroque, une des personnalités les plus marquantes de
notre compagnie.
Presque toutes les sociétés littéraires du midi avaient répondu
à l'invitation du comité des fêtes, présidé par M. Ch. Katier.
Leurs représentants se réunirent à la gare dans la soirée du
samedi 6 août pour y recevoir les cadets de Gascogne et les
félibres. C'est à ce moment que commencèrent réellement les
fêtes, bien que les Agenais, dès le matin de ce jour, les aient
inaugurées par une pieuse manifestation au tombeau de Jasmin
où ils déposèrent une couronne, et que les membres de la société
La Prune aient célébré le poète en famille, dans un banquet où
se succédèrent discours et poésies.
Le cortège, précédé d'une brillante retraite aux flambeaux,
passe sous un arc de triomphe décoré d'un transparent portant
l'inscription : a Vive la Gascogne ! » Deux personnages de gran-
deur naturelle, un troubadour et un cadet en costume Louis XIII,
ornaient les côtés de l'arc. Traversant ensuite les boulevards
pavoises et illuminés, au son delà musique, au milieu du brou-
haha d'une foule compacte, hôtes et invités arrivèrent au palais
municipal où un vin d'honneur avait été préparé. M. Chaumié,
maire d'Agen, souhaite la bienvenue. Arnavielle, petit, brun,
nerveux, énergique, lui répond en languedocien.
Le lendemain, dimanche, un service religieux, présidé par
l'évêque, eut lieu dans la cathédrale où des places avaient été
réservées aux invités, aux premiers rangs; devant eux, fut atta-
chée à la grille du chœur la bannière des félibres de Béziers.
Outre des morceaux sacrés, la délicieuse romance de Me cal
mouri est jouée par le grand orgue. M. l'abbé Durengues, bien
connu par ses publications historiques, entre autres par le
Pouillé du diocèse d'Agen, rappelle en chaire les sentiments
profondément chrétiens du poète.
A neuf heures, on se réunit au musée. Le directeur des beaux
arts, M. Roujon, remet à la municipalité l'œuvre du sculpteur
Denis Puech,La musegasconne glorifiant Jasmin. 11 est le pre-
mier à exprimer, et dans les termes les plus éloquents, cette
pensée que la revendication de toutes les richesses des provinces
du midi ne procédait, en aucune façon, de tendances séparatistes :
tt C'est la muse gasconne, sans doute, mais en la voyant si belle,
si fraîche, si vigoureuse, je me dis que la muse gasconne... c'est,
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— 288 —
en somme, la muse française ! » M. Larroumel, dans son beau
discours, lu au pied de la statue de Jasmin par Mounet-Sully,
réminent sociétaire de la Comédie-Française, alïîrme encore que
« Jasmin ne songeait pas à séparer ses œuvres de l'œuvre com-
mune, celle <|ue toutes les provinces de France poursuivent, au
profit de la grande patrie ». M. G. Leygues, tout en buvant à la
Gascogne, boit également «à la France et à Paris, qui résument
dans leur épanouissement l'esprit et la fleur de toutes les pro-
vinces». M. Houjon entre, à sa suite, nettement dans la question
qui, on le sent, préoccupe les esprits et à laquelle il avait fait
seulement allusion le matin. Il expose l'objection :a Les fêtes ne
cacheraient-elles pas quelque orgueil séparatiste?» Et il ré-
pond : a Eteignons ces llammeches... éteignons sous nos pieds
ces fumerons », et, après avoir déclaré que les provinces du midi
n'étaient pas captives, il fait de toutes ensemble « l'épouse la-
tine, aimante et fidèle, se reposant fièrement sur le sein du vieux
guerrier gaulois ! »
A notre avis, et dussions-nous y avoir perdu de beaux mor-
ceaux d'éloquence, nous croyons que ces déclarations, provenant
d'un sentiment patriotique auquel nous rendons hommage. sont
au moins prématurées. Faire prendre parti à Jasmin dans une
querelle, inconnue de son temps et encore mal définie du notre,
est de plus un véritable anachronisme. Pourquoi traiter, à pro-
pos du centenaire, un sujet délicat et où les malentendus abon-
dent? Pour notre part, nous n'avons vu autour de nous que des
patriotes, justement fiers de la terre natale, de ses usages, de
son parler, de toutes ses gloires, des patriotes dont les reclier-
ches, les poésies, les discours et les enthousiasmes ne peuvent
qu'être très précieux, dans notre époque d'énervementetdescep-
ticisine, au relèvement de la patrie française. Dans cette féted'un
poète, nous aimons surtout à célébrer la poésie, qui, comme l'a
très bien dit M. Chaumié, est « la bienfaisante et secourable
pacificatrice de toutes les discordes ».
Tout est bien qui finit bien. Si, à la suite des paroles enflam-
mées de Jean Carrère, un interrupteur, qui ne les avait peut-
être pas bien comprises, envoya cette boutade : «Je demande
l'annexion de Paris à la Gascogne ! », rien ne rappela la guerre
des Albigeois dans la sortie de l'hôtel Donneville où avait eu
lieu le banquet et dans la prise d'assaut de la préfecture dont
les merveilleux jardins étaient déjà occupés par la foule, circu-
lant autour des musi(iues militaires et des baraques. La séance
des jeux floraux eut lieu dans la salle des mosaïques, sous la
présidence de la reine du félibrige, M"^ Gasquet, qui a rccom-
\ les poètes et dit elle-même de beaux vers. Pendant
)mptes rendus, que les lauréats ont plus d'intérêt à écouter
leur ensemble, (quelques auditeurs allèrent voir la faran-
iansée par cinquante jeunes filles. On rentre pour entendre
prêter par M"*" Reyssac A/e cal mouri et Farihôlo p^s-
I, admirablement chantés, et on écoute avec une grande
tion un discours de M. de Tréveret, plein de souvenirs
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— 289 —
personnels d'un ami de Jasmin, faisant revivre le poète dans sa
vie intime.
La soirée de gala au bénéfice des pauvres réunit dans la salle
du théâtre tous ceux qui ne craignaient pas trop la chaleur. Elle
fut très brillante. Pouvait-il en être autrement quand les artistes
qui avaient bien voulu prêter leur gracieux. concours étaient
M""*» lléglon et Ackté, de l'Opéra, Mounet-Sully et Paul Mou-
net, de la Comédie française, Moulierat et M"® Sirbain, de
rOpéra-Comique, etc.?
Pendant ce temps, une grande fôte populaire gratuite se don-
nait sur cette magnifique promenade du Gravier qui borde la
Garonne et était entièrement illuminée. Deux musiques, celle du
9* de ligne et la Saint-Hubert agenaise, jouèrent tour à tour
jusqu'à minuit. Alors commença le bal champêtre qui clôtura les
fêtes, à propos desquelles nous rappellerons que sainte Eustelle,
la patronne du félibrige, est la jeune vierge dont on raconte,
dans les arènes de Saintes, la pieuse et touchante légende.
C»° DE D.
NOTES D'ETAT CIVIL
I. — DÉCÈS
La Société a deux nouvelles pertes à déplorer :
I. — Le 9 juillet, est décédée à Paris, à l'âge de 60 ans. M"* Paul
Bethmont, fille d'Antoine Boureau de Beauséjour, officier du gé-
nie militaire en 1796, député de 1819 à 1820 et de 1831 à 1834,
né à Saint-Saturnin (Aveyron) le 14 avril 1771 et mort à La
Turpinière le 31 août 1855; mère de M. Daniel Bethmont, con-
seiller à la cour des comptes. Elle avait épousé le fils d'Eugène
Bethmont, député et ministre, Pauf-Louis-Gabriel Bethmont,
qui fut député de Rochefort en 1865 et 1869, puis en 1871, 1876,
1877, premier président à la cour des comptes en 1880, dont
elle était veuve il y a quelques années. Sa fille, Jeanne-Marie-
Elisabeth-Clarisse Bethmont, a épousé en 1897 André-Antoine-
René Cassou de Saint-Mathurin, fils de Pierre-André-Léon et
de Marie Norman, décédés.
II. — Le 13 août, est décédé à Saintes dans sa 75* année et a
été inhumé à Rochefort Louis-D^sirë-Dieudonné Mortreuil. Né
à Rochefort le 1®' janvier 1824, il était fils de Jacques-Nicolas
Mortreuil, garde-magasin de la marine au port de Rochefort, et
de Marie-Louise-Honorine-Angélique de Boussard, morte le
22 mai 1857, veuve en premières noces de François-Nicolas
Burle. *, capitaine d'état-major, et par sa mère apparenté avec
une grande partie de la noblesse de Saintonge.
Entré à 14 ans chez Théophile Guérin, banquier, ancien
maire de Rochefort, Mortreuil devint rapidement un excellent
employé. Sous la direction de son patron, il apprit non seule-
19
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— 290 —
ment la comptabilité et la tenue des livres de commerce, mais
o,.oo: lû droit commercial qu'il possédait d'une manière remar-
. D'un caractère calme et très réservé, d'un jugement
tait un travailleur assidu. Il fut très souvent chargé par
mal de commerce de Saintes et par le tribunal civil
tiser des comptes nombreux et importants. Expert ou
, il avait une véritable autorité et une compétence réelle
8 règlements d'affaires fort délicates qui lui furent con-
près avoir habité Rochefort, il obtint pour sa femme un
de libraire à Saintes, le 21 septembre 1861, à la place de
ot. Nous avons raconté (xviii,p. 99) qu'il avait obtenu, le 14
)8, un brevet d'imprimeur en lettres pour la ville de Co-
rèté serment le 2 juin, formé avec Amable de La Tour une
établi son imprimerie rue de l'île-d'Or, fondé avec Léandre
ue l'Ère nouvelle des Charenies, et enfin cédé imprime-
)urnal en août 1870 à Gustave Bérauld qui est mort le
ier 1898. Mortreuil revint à Saintes et entra comme comp-
ins la maison Amédée Niox où il a mis tout son dévoué-
toute sa science des afïaires. 11 en devint promptement le
le pouvoirs et resta là jusqu'à sa mort. Très exact lec-
nos publications, très attaché à la société des Archives,
anquait jamais de nous apporter presque à chaque nu-
e la Revue quelque note complétive ou rectificative. Il
•t en excellent chrétien, ayant reçu, en pleine intelligence,
•ements de l'église, et bénissant tous ses enfants et petits-
réunis autour de son lit. 11 avait épousé Adélaide-Zora
r, dont trois enfants : 1° le docteur Alfred Mortreuil, Sfi
n de la marine de première classe ; 2" Lucy ; 3° Georgelte,
de M.Roger Danvin, ingénieur à Paris, qui a cinq enfants
î trois derniers jumeaux : Louis, Madeleine, Francisque,
Suzanne.
juin, au Château d'Oleron, est décédée M"* Marie-Fran-
hérèse Sarramia, née le 29 octobre 1804 à Landau (Ba-
ille de François-Marie Sarramia, *jS*, capitaine adjuaant
ît de dameThérèse-Rose Barillaud, veuve de Barthélemy-
s-Antoine Pelletier, *jS*, médecin major de l""* classe; elle
rois enfants : 1** Paul Pelletier, lieutenant-colonel de
territoriale, 0. *(}*; 2" Ernest Pelletier, ancien notaire,et
a comtesse de Franqueville, au Château d'Oleron.
juillet, est décédé à Bordeaux, âgé de 67 ans, Paul-
lexandre de Laage, négociant, conseiller municipal de
IX. Il était petit-fils de Marie- Alexandre de Laage, né
ns, neveu de Léonard de Laage, doyen du chapitre de
aveclequel il émigra en Espagne, et de Gabrielle Rabil-
5hâteau-Gaillard.(La bénédiction nuptialeavait été donnée
idre de Laage et à Gabrielle Rabillard en 1799 par l'abbé
1 dans une salle basse, aujourd'hui salle à manger de
^a Sauzaye, rue de l'Hôtel-de-Ville, à Saintes.) Par son
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— 291 ^
grand-père, le défunt se rattachait aux de Laage de Meux dont
une branche était transplantée à Orléans, où elle a fait souche,
et par sa grand'mère à la famille de Mânes fixée en Saintonge
depuis le xvi* siècle. Il était fils de Paul de Laage et de Ca-
therine- V'a/c^rie d'Harader de La Salle, cousin germain de
M. Alexis de Laage, de Mongaugé, commune de Chérac, et
de M. l'abbé de Laage, supérieur du séminaire de Montlieu.
Chrétien admirable, royaliste ardent, il consacrait aux œu-
vres de charité les rares loisirs que lui laissaient ses affaires.
Il avait été élu conseiller municipal de Bordeaux en mai
1896, et il avait su s'attirer dès l'abord le respect de tous
ses collègues, même de ceux qui ne partageaient pas ses con-
victions. Le deuil était conduit par les fils du défunt : MM. le ca-
pitaine de Laage, officier d'ordonnance de M. le général Jac-
quemin, et Raymond de Laage. Avant l'absoute, M. le chanoine
lanse, curé de la paroisse de Saint-Louis, a fait l'éloge de cet
excellent maître, de ce bon père, de ce bon citoyen, de ce grand
chrétien. Sous le porche de l'église, le maire, M. Camille Cous-
teau, a parlé du conseiller municipal intelligent et dévoué. M. le
comte de Lur-Saluces a vanté surtout le chrétien fervent et le
royaliste fidèle ; enfin, le président de la société ce la famille ou-
vrière » a dit un dernier adieu au bienfaiteur généreux, à l'ami
dévoué. (Voir ces discours dans le Nouvelliste du 7.) Le corps a
été transporté à Libourne pour y être inhumé dans un caveau
de famille. Marié à Marie Vallet de Payraud, il a eu d'elle :
Paul, veuf de Marguerite de Montardy; Raymond; Alexandre,
décédé; Charlotte; Valérie et Marie-Claire, religieuse du Sacré-
Cœur.
Le 8 juillet, est décédé subitement à Barbezieux, âgé de 51
ans, le docteur Pierre-i4rfhur Monnereau, né le 7 juillet 1847 à
Barbezieux dans la maison où il est mort. Sa famille habitait
Guimps, où son père était percepteur. Elève du collège de Pons,
il suivit les cours de la faculté de Bordeaux et ceux de Paris,
où il eut pour maitre préféré le professeur Potain. Epris de
littérature, il devint bibliophile, recherchant les belles reliures,
les belles impressions, suivant les théâtres, lisant surtout les
romantiques et les modernes. Enfin, docteur en médecine, après
quelque hésitation il revint (1885) près de sa mère veuve et
ayant perdu un fils dans la guerre de 1870. Sur sa tombe deux
de ses confrères, M. le docteur Meslier, maire de Barbezieux,
et M. le docteur Léonide Guichard ont vanté le loyal confrère,
chercheur, savant, amateur de livres, médecin d'un dévoue-
ment sans bornes, aimant sa profession. Voir ces deux discours
dans le Barbezilien du 14 juillet.
Le 9 juillet, est décédé à Rochefort, âgé de 30 ans, Edmond
Lacroix, époux de Jeanne Lombart, capitaine d infanterie de
marine et fils de M. le docteur Lacroix, le doyen du corps mé-
dical de Rochefort. Très estimé de ses chefs, très aimé de ses
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— 292 —
ides, Lacroix était en outre un artiste dont les composi-
msicales étaient fort reciierchées. L'archiprêtre, M. Bou-
loué le soldat et le chrétien toujours prêt à mettre au
des œuvres de la charité et ses talents et son influence,
letière, M. le lieutenant-colonel Riou, du 3* régiment d'in-
B de marine, a retracé la vie du défunt, et après lui le
ne d'infanterie de marine du 7* régiment, M. Régnier, a
qualités précieuses et le commerce agréable de son ca-
3 Lacroix, sorti de Saint-Cyr en même temps que lui.
3 juillet, est décédé à Saint-Pierre d'Oleron, dans sa 82'
A. Masson, ancien pasteur à File d'Oleron. Consacré à
les en 1845, il avait commencé son ministère dans les
lèvres, à Fressines, puis il avait quitté le Poitou pour la
ige ; il a accompli un ministère d'environ un demi-siècle
ile d'Oleron, où il a été très aimé et très estimé.
léme jour, est décédé à La Rochelle, âgé de 35 ans, Clé-
laurice Guillou, capitaine d'artillerie, fort estimé à La
Ile où il était né.
6 juillet, est décédé àRoyan, âgé de 71 ans, Alexandre
d, *, conseiller municipal de cette ville, trésorier de la
1 des travailleurs-unis, secrétaire du cercle royannais,
capitaine d'infanterie. Il était né le 12 septembre 1827 à
rs, près de Bressuire, 6* enfant d'une nombreuse famille
'^endée. Elève du petit séminaire de Montmorillon, bâche-
-lettres, puis professeur^répétiteur pendant plusieurs
!, il renonça à l'état ecclésiastique, et la conscription ve-
'engageait (1847) en devançant l'appel. Sous-lieutenant
[), il est blessé à Magenta le 4 juin et fait chevalier de la
d'honneur sur le champ de bataille par le maréchal de
ahon. En 1870 il est capitaine; fait prisonnier à Sedan,
t une dure captivité à Magdebourg. Rentré en France, il
ssé deux fois en combattant contre la commune. H se
et, l'heure de la retraite ayant sonné en 1876, il s'établit a
. Puis, l'inactivité lui pesant, il subit les épreuves du con-
tour le commissariat des chemins de fer, est reçu le pre-
t désigné pour Angoulême. Quelques mois plus tard il est
é à Royan (1882) et occupa ce poste jusqu'à sa retraite en
^ux élections municipales de 1878 il fut nommé sous le
âge du comité républicain et fut toujours réélu depuis,
tombe, M. Barthe, adjoint au maire, a fait son éloge, pu*
ir le Mémorial de Saintes du 24 juillet, d'où nous tirons
tails biographiques.
juillet, est décédé, dans son château de Castelnau de
(Gironde), le vicomte Joseph du Cheyron du Pavillon.
ier de Pie IX, ancien zouave pontifical, issu d'une vieille
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— 293 —
famille de Salntonge. Pendant la guerre franco-allemande, il
avait commandé comme capitaine adjudant major les mobiles
de la Charente-Inférieure. Il était le troisième des sept enfants
de Marie-Déodat du Pavillon, ancien officier de la marine royale,
et d'Antoinette-Cécile de Lestrange. Il s'était dxé en Médoc par
son mariage avec M"® Bonnet. (Voir iîewue, xi, 17, 354; xii, 69,
403; XIV, 343, et Nobiliaire de Guienne, i, 156.)
Mentionnons deux autres deuils récents dans cette famille :
Le 6 juin dernier, est décédée, âgée de 77 ans, à Sainte-Croix
de Mareuil (Dordogne), Marie-Anne du Cheyron du Pavillon
(M"* de La Bardonnie) laissant : Gaston, marié à M"® de Bonne-
gens ; Marc, marié en Languedoc à M"*^ de Juillac; René, marié
à M"* Delaunoy, et N., veuve de M. Arthur du Pin de Saint-Cyr.
Le 12 juin suivant, âgé de 74 ans, est mort à Périgueux, où il
habitait depuis sa mise à la retraite, Pierre-Alphonse du Chey-
ron du Pavillon, *, officier supérieur d'infanterie, qui avait
fait les campagnes de Crimée et d'Italie. De son mariage avec
M"* Grant de Luxollière de Bellussière, il laisse Marie et
Geneviève.
Le 21 juillet, est décédé à Bordeaux, âgé de 52 ans, et a été,
le 24, inhumé à La Rochelle d'où était sa famille, Auguste
Couat, 0. *jS*, O. O) recteur de l'académie de Bordeaux. Couat,
né à Toulouse le 30 novembre 1846, élève brillant du lycée de
La Rochelle, de Técole normale supérieure de 1860 à 1869, pro-
fesseur de rhétorique aux lycées de Montauban, deTournon, de
Grenoble, de Bordeaux; professeur de littérature grecque à la
faculté de Bordeaux en 1878, où il remplaçait Burnouf ; doyen
de cette faculté le 12 mai 1881, membre du conseil supérieur
de l'instruction publique en 1884, conseiller municipal de Bor-
deaux et adjoint au maire pendant plusieurs années, recteur à
Douai en 1887, à Bordeaux en 1890; il était un de nos premiers
hellénistes; il laisse entre autres : La poésie alexandrine de
32k à 222 avant Jésus-Christ, des éditions d'Homère et d'Aris-
tophane. A Bordeaux, M. Stapfer, doyen de la faculté des let-
tres, a fait l'éloge du défunt et, par une fâcheuse allusion à l'af-
faire Dreyfus, a provoqué les protestations des professeurs des
diverses facultés auprès du général Varaigne, commandant du
18* corps.
Le 21 juillet, est décédé à Grézac et a été, le 23, inhumé à
Celles Alexandre Billonneau, curé de Grézac, dans la 49® an-
née de son âge et la 19* de sa prêtrise. Né à Celles, canton
d'Archiac, en 1850, il fut distingué par le curé de Lonzac, M.
Tabbé Carteau, aujourd'hui archiprètre de Saintes, et entra en
1866 à Pons, puis en 1874 au grand séminaire de La Rochelle.
Prêtre le 28 septembre 1879, il fut professeur à Pons et à Saint-
Jean d'Angély, vicaire à Cozes pendant trois ans, professeur de
rhétorique à Saint-Jean d'Angély, et en 1895 curé de Grézac.
Frappé le 9 mars dernier d'une hémiplégie, il a été emporté
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quelques mois après par une congestion cérébrale. Vingt prêtres
et toute la population assistaient à ses obsèques. Le doyen de
Cozes a fait l'éloge du défunt, vanté sa patience et sa résigna-
tion et rendu hommage à l'abnégation des religieuses gardes-
malades établies à Grézac par la générosité de la famille Du-
faure. (Voir le Bulletin religieux du 30 juillet.)
Le 22 juillet, est décédé à l'âge de 69 ans, Julien Durand,
curé de Saint-Clément des Baleines, dans sa 45* année de prê-
trise.
Le 2 août, est décédée à La Rochelle, âgée de 82 ans, Lucile-
Adélaïde Bouguereau, ancienne directrice de pension, née le
16 décembre 1815 à La Rochelle, où elle a exercé pendant 54
ans. A peine âgée de 17 ans, elle avait débuté à Saint-Pierre
d'Oleron, et le reste de sa vie s'est passé à La Rochelle où, fai-
sant de l'éducation un véritable apostolat, elle s'était attiré la
vénération de tous. Sous la direction de l'abbé Augustin Petit,
elle entra dans l'association des filles de Saint-Bernard fondée
par le pieux curé de Saint-Nicolas, et en fut la supérieure géné-
rale pendant un demi-siècle. Elle était la sœur de l'ancien curé
de Rochefort et la tante de notre confrère, l'illustre peintre ro-
chelais, M. William Bouguereau, qui l'a toujours entourée des
plus délicates attentions, disent le Bulletin religieux et l'Echo
rochelais du 6.
Le 3 août, est décédé à La Rochelle, âgé de 40 ans, François-
Jacques-Marie-Dieudonné-Conrad de Rutz de Lavison, veuf
Lamy et époux Lécart, greiïier-notaire au tribunal de Soctrang
en Cochinchine.
Le 4 août, est décédée à Saintes, âgée de 75 ans, Mé/oë-Marie-
Félicité-Angélique de Cumont, veuve d'Hector d'André et
fille de Josep/i-Marc-Antoine-Timothée, marquis de Cumont,
ancien ofiicier de marine, et d'Isaure de La Taste. Elle était
sœur d'Hélène, mariée en 1841 à Louis-Victor de Bretinauld
de Méré, décédé, et d'Isaure, épouse de M. le comte de Saint-
Germain, ancien oificier de cavalerie.
Le 1 1 août, est décédé à 74 ans, Jean-Baptiste Cazaugade,
curé de Colombiers et de Saint-Léger son annexe depuis 1890,
né en 1825, prêtre en 1862. Cazaugade s'occupait un peu de
sciences et de littérature. U a fourni au Recueil de la commission
des arts des notes qui ne brillaient pas toujours par l'esprit
critique et aussi des articles au Dictionnaire des dictionnaires
de Ms'Guérin.
Le 22 août, est décédé à Paris à l'âge de 63 ans, et suivant
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sa volonté a été incinéré, Arthur Verdier, né à La Rochelle, ar-
mateur, ancien capitaine au long cours, conseiller municipal
de cette ville, conseiller d'arrondissement, directeur de la so-
ciété africaine de Kong, ancien résident à Grand-Bassam, où il
fit preuve d'énergie ; il a été longtemps président du comité ré-
publicain. Les journaux de La Rochelle, La Charente-Inférieure
du 24 et le Courrier des 25 et 28, font l'éloge de celui qui « eut dans
sa vie deux grandes passions qui peuvent se confondre en une
seule, Tamour de la patrie, le dévouement à la république ».
II. — MARIAGES
Le 30 juillet, a été bénit, à Bordeaux, le mariage de M. le doc-
teur Jules Ponty, médecin de deuxième classe de la marine,
fils de M. le docteur A. Ponty, 0. *, médecin principal de la
marine en retraite, vice-président du conseil d'arrondissement,
avec M"' Eugénie Bourru, fille de M. le docteur Henri Bourru,
G. *, directeur du service de santé, à Bordeaux, et de Marie-
Caroline-Zoé Loyauté. Voir tome xii, 257.
Le 9 août, a été célébré, en Téglise Notre-Dame de Rochefort,
le mariage de M. Paul Courcoural, rédacteur aux Tablettes des
deux Charentes^ avec M"* Marguerite Pointière. La messe a été
dite par M. l'abbé Fournier, vicaire de Saint-Louis, accompagnée
de chants et d'orgue. M. l'abbé Roques, avant de donner la
bénédiction nuptiale, a prononcé une poétique et élégante allo-
cution. Le souverain pontife avait envoyé la bénédiction aux
jeunes époux. Les témoins étaient : pour le marié, MM. le docteur
Alfred Thèze et Georges Gourdon; pour la mariée, MM. N. et J.
Rouillon, ses oncles.
Le 11 août, a eu lieu en l'église Saint- Vivien, à Saintes, le
mariage de M. Pierre-Antoine-Claude Boudou, médecin de la
marine à Rochefort, fils de Jean et de Victoria Héning, petit-
fils de M. Boyer, de Saint-Flour, avec Mlle Henriette-Thërèse
Prévost, fille de feu Jean-Baptiste-Henry Prévost et de Cathe-
rine-Elisabeth Baquey.
A TRAVERS LES REVUES
Le pays poitevin, revue mensuelle illustrée, sous la direc-
tion de MM. Gustave Boucher et Constant Roy, rédacteurs, rue
du Moulin-à-vent, 12, Poitiers ; administration et imprimerie à
Ligugé (Vienne), a paru en juillet. (Abonnement annuel pour la
province, 5 fr.; Paris, 6 fr.; le numéro, 50 cent., par livraison
in-4*.)Le premier numéro contient Les villes poitevines : Niort,
avec une vue phototypographiée de Saint-André prise au-delà
du pont : extrait de M. Ardouin-Dumazet ; le folk-lore, par M.
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— 296 --
Constant Roy ; les coiffes poitevines, photographies de M. Geor-
ges Clouzot, par M. Gélin ; légendes, superstitions, Mélusine ;
Ligugé, musée de Saint-Martin ; de la beauté de sainte Radé-
gonde; chansons poitevines, noëls avec la musique, etc.; notons
aussi un répertoire bibliographique qui est une heureuse inno-
vation, Musée du Poitou chrétien^ avec de nombreuses gra-
vures. Nous applaudissons de grand cœur à cette création qui
est la conséquence et le complément de l'exposition ethnogra-
phique si curieuse de Niort en 1896; elle nous promet des pages
intéressantes sur la contrée poitevine et aussi sur les Charentes.
Il nous a paru pourtant qu'il y avait un peu trop de notes déjà
vues ailleurs et trop de petites choses qui auraient gagné à être
réunies; on pourrait aussi peut-être éviter les paginations mul-
tiples. Remarque : j'avais toujours cru que l'épithète ventres
rouges s'appliquait exclusivement aux Saintongeais. — La
couverture verdâtre aux feuilles de fenouil signée Hoy est assez
décorative.
Le Mercure poitevin (littérature, art, histoire), revue men-
suelle, imprimée à Niort par L. Clouzot ; directeur, M. P. Cor-
neille ; gérant, M. G. Martin, a publié son premier numéro le
l*»" juillet 1898 (petit 10-8^* de 64 pages; prix pour un an: 12 fr.).
C'est un nouvel organe de décentralisation. Cette fois, une vive
préface de M. Gaston Deschamps place la décentralisation
intellectuelle sur son véritable terrain: la décentralisation admi-
nistrative. Et l'on ne voit pas trop jusqu'ici quelle différence
il y a entre les intendants de Richelieu ou de Louis XIV
et les préfets de Napoléon P"" ou ceux de la république, et
en quoi les révolutions accomplies depuis plus de cent ans
ont amené d'autres réformes libérajes qu'un changement de
personnel. Viennent ensuite des vers, beaucoup de vers, des
nouvelles, des comptes rendus de livres publiés à Paris et de
pièces jouées sur les théâtres de Paris. Signalons un discours
prononcé à Niort, Les chemineaux de la foi, par M. Gustave
Boucher, et Le théâtre révolutionnaire à Parthenay, de M.
Henri Clouzot ; le ministre de Tintérieur, François de Neuf-
château, interdit, en l'an VII, à une troupe d'amateurs de jouer
Zaïre, de Voltaire, où l'on parle « de la religion chrétienne avec
la chaleur des plus ardents missionnaires», et où « il y a beau-
coup de passages où Ton se sert des mots de roi », encore que
les acteurs affirment que «le mot de roi n'est prononcé que du
bout des lèvres » et que, a si l'on pouvait les voir, on verrait au-
tour de leur cœur, gravés en gros caractères : Républicains
français ».
Le numéro d'août contient : Alfred de Vigny, par M. Cons-
tant Roy; Criminelle vertu (roman), par M. P. Corneille; le
Miracle des blés, légende poitevine, par M. H. Clouzot; des
poèmes, des chroniques littéraire, théâtrale, musicale, etc.
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— 297 —
La Revue des questions héraldiques, archéologiques et his-
toriques [Prus, rue Casimir-Périer, n^ 11, mensuelle, 20 fr. par
an, 16 pour les membres du conseil héraldique de France) a
publié son premier numéro le 25 juillet. Elle compte parmi ses
collaborateurs : MM. Lionel d'Albiouse, d'Anselme de Puisaye,
Louis Audiat, Barbier de Montault, Caix de Saint-Aymour, P.
de Chasteigner, A. de Bremond d'Ars, comte de Dienne. mar-
quis de Granges de Surgères, Dupin de La Guérivière, etc. Le
directeur est M. le vicomte Oscar de Poli, qui n'épargne pas sa
peine : il a dans ce numéro une intéressante pièce de vers, La
revue héraldique et des recherches sur les origines des Cirano
des Mauvièreset de Bergerac^oix Ton apprend encore de nouvelles
choses sur un sujet si débattu ; notons encore Les Zola, par M.
Desplants, la réception solennelle d'un roi de Portugal en 1476
à Orléans. Tout se mêle dans cette Revue, articles de fantaisie
et causerie, documents originaux, travaux graves et sérieux.
Lemouzi (juin 1898), outre une chronique limousine compre-
nant tout ce qui se rapporte au Limousin, hommes et choses,
contient plusieurs études d'une certaine étendue, La décentra-
lisation universitaire et le Limousin^ par M. Louis de Nussac,
qui expose de bonnes idées, mais qui, comme tous les articles
de ce genre, a le tort de croire à la décentralisation inlellcc-
tuelle, sans la décentralisation administrative ; puis Les Limou-
sins dans les œuvres félibréennes provençales. Félix Gras, par
M. Jules Dutrech et des Lettres d'Antoine de La Tour à
M. Tabbé Joseph Roux. Il y est beaucoup question « de la sainte
d'Obazine », c'est-à-dire de Saint-Yrieix, Mme Fleurât deDou-
mailhac, née Chenu des Touches, fondatrice d'un orphelinat
de filles dans l'abbaye de Saint-Etienne, qui, après avoir dépensé
toute sa fortune en bonnes œuvres, a passé sa vie ta quêter
pour les pauvres. En 1880, Charles Tenant de Latour, de
Saint-Yrieix comme elle, puis son frère, Antoine de Latour,
Térudit, le poète, qui fut précepteur du duc de Montpensier,
puis secrétaire de ses commandements, ont écrit chacun une
notice sur leur admirable compatriote. M Joseph Roux, l'heu-
reux félibre limousin, auteur si original des Pensées, lui a
consacré sa Cansou limozina. Voir aussi une brochure de
M. l'abbé Lansade, ancien vicaire général. Vie de M*"' Fran-
çoise-Thècle-Zoé Fleurât de Doumailhac. Aubasine, Lansade,
1890, in- 18, 116 pages.
Après avoir parlé (Saint Eutrope, premier évêque de Saintes,
dans i histoire, la légende et l'archéologie) de sainte Eustelle,
la jeune martyre, fille spirituelle de saint Eutrope, de son
culte, etc.. l'auteur ajoute qu' « en 1885, une grande association
littéraire du midi, les félibres, ont choisi pour patronne sainte
Eustelle, qu'ils appellent Estelle et qu'ils symbolisent par une
étoile à sept rayons à cause des sept fondateurs de l'association
créée le 21 mai, jour de la fête do sainte Eustelle ».
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— 298 —
Un article de M. Sernin Santy, Le symbolisme du félibrige,
adressé à la Chronique littéraire de Bordeaux, et que nous lisons
dans Lemouzi (mai 1898), a organe mensuel de la fédération pro-
vinciale des écoles félibréennes du Limousin », donne quelques
détails sur ce point : Le choix de la jeune vierge fut bien le
résultat du seul hasard... providentiel, cette fois, il est vrai. Le
21 mai 1854, quelques jeunes poètes des environs d'Avignon
s'étaient réunis chez l'un d'eux, Paul Giéra, propriétaire du
vieux castel de Fontségugne. Le serment fut prêté d'entreprendre
la renaissance provençale. Ils étaient sept, comme les fonda-
teurs des jeux floraux de Toulouse. Mistral proposa le nom de
fôlibre, docteur, savant, emprunté à un vieux cantique proven-
çal. Six ans plus tard, l'un des nouveaux adeptes, William-Bo-
naparte Wyse, découvre sur un calendrier que le 21 mai, date
de la réunion de 1854, était le jour de la fête de sainte Eustelle,
qu'ils lurent ou firent semblant de lire Estelle. L'auteur ajoute :
« Une châsse en vieil émail limousin, renfermant quelques-uns
de ses restes, est constamment exposée dans la chapelle du châ-
teau des comtes de Noailles, voisin de Brive-la-Gaillarde. N'est-
elle pas à noter cette coïncidence de l'existence d'une relique de
la patronne des modernes troubadours dans le pays où vécurent
leurs ancêtres, où naquit la douce langue qu'ils sauvent de
l'oubli ? »
Ceux que la discussion entre deux forts savants hommes du
Poitou, M. Lièvre et M. Richard, sur le comte-évêque Austrapius
et le Sellense castrum intéresse, liront avec fruit, dans le
Bulletin de la société archéologique de Nantes (t. xx.\vii, 1897,
paçe 69), Château -Ceaux, Austrapius, Sellense castrum et les
Taifolif mémoire de M. G. Durville.
Le Bulletin religieux du 27 août publie des fragments d un
journal (1696-1745) de Réveillaud, procureur à l'olFicialité de
Saintes, relatifs aux processions faites pour obtenir la pluie par
l'intercession de saint Eutrope.
Dans le même numéro est la bénédiction des cloches d'Arvert
dont il est question plus bas, page 341.
Dans sa livraison du 15 juillet (8* année, l""* livraison), la
Revue catholique de Normandie a commencé de M. l'abbé
Maxime Godefroy un travail, Le chevalier de Caillières, gouver-
neur du Canada (WiS-nOSj, Hector, baptisé àTorignile 12 no-
vembre 1648, a fils de M. de Caillières, écuyer de madame de
Matignon ». L'auteur s'est servi des documents publiés en France
et au Canada et annonce qu' « un secrétaire d'ambassade prépare
une Vie de François de Caillières ». Ne serait-ce pas le volume
en préparation pour la société des Archives, contenant la corres-
pondance diplomatique de François de Caillières, un des trois
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-- 299 —
plénipotentiaires de la France au traité de Ryswick ? Dans la
même livraison est un article sur les Sainte-Marthe du Poitou.
M. le vicomte Paul de Chabot publie, dans la Revue his-
torique de Vouestf les « Preuves de noblesse des demoiselles
du Poitou, reçues dans la maison royale de Saint-Louis à
Saint-Cyr de 1686 à 1793, extraites des manuscrits conservés
à la bibliothèque nationale de Paris ». La livraison de janvier
contient d'Aubigné de La Jousselinière, Aymer de La Chevale-
rie ; celle de février : Baraudin de Mauvières et Barbarin du
Chambon et du Monteil; dans la livraison de mai: Beaupoil de
Saint-Aulaire de La Dixmerie : Françoise-Etienne-Adélaïde, née
à Jonzac le 21 avril 1664 (cinq degrés); Beaupoil de La Lumi-
nade, Marie-Adélaïde, née à Saint Yrieix le 12 juillet 1767 (cinq
degrés); dans celles de juin-juillet: Marie-Félicité de Béchillon,
néeàSaint-Hilaire de Jardres,le 23 mars 1752, de Jacques-Charles
de Béchillon, écuyer, seigneur de Pressac, et de Sylvie du Ry
(cinq degrés); Françoise-Agathe de Béjarry (1774); Maria-Ma-
deleine-Etiennette du Bellay (1684), etc.
Un discours de réception de M. Roger de Lurion à l'académie
des sciences, belles lettres et arts de Besançon, en 1897, raconte
la vie d'un intendant de la Franche-Comté(1761-1784),qui, o dans
un temps et dans une province où son emploi était détesté, sut
conquérir l'amour de ses administrés et s'est fait regretter uni-
versellement après 23 ans de séjour parmi nous». Il s'agit de
Charles-André de Lacoré,né le 24 août 1720 de Charles-Etienne
de Lacoré, maréchal des logis, seigneur de Saint-Ouen, et de
Jeanne-Thérèze Bonneau. L'auteur remarque que « le nom de
du Plessis-La Coré donné à M. de La Coré par le marquis de
Sourches (t. ix,p. 75) n'était porté ni par l'auditeur des comptes
ni par l'intendant, C'était celui d'un évéque de Saintes au xviii®
siècle. Nous ignorons s'il était de la même famille. »
Simon-Pierre de Lacoré, né à Paris le 2 juin 1691. fils
de Charles de Lacoré, auditeur de la chambre des comptes à
Paris, et de Marie Bruan, était certainement de cette famille.
D'abord, il en portait les armes : De gueu/es au chevron d'or ac-
compagné de deux coqs d'argent en chef et un lion de même en
pointe. Et comme le père de l'intendant avait un frère «auditeur
des comptes à Paris », il suitque Simon-Pierre de Lacoré, abbé
de Masdion, chanoine puis doyen du chapitre de Saintes, vicaire
général de Léon de Beaumont, nommé évèque de Saintes le 5
février 1745, décédé d'apoplexie en son château du Douhet le
5 septembre 1762, était le neveu de l'intendant de Franche-
Comté.
Dans le supplément de la Croix du 16 juillet, notre compatriote
M. Ch. d'Avone lait, dans Un livre par semaine, un très vif
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— 300 —
éloge d'un autre quasi compatriote, M.François Coppée, pourson
beau livre La bonne souffrance (Paris, Lemerre; prix: 3 fr. 50),
dont le Correspondant du 25 juin a publié la préface.
La Revue d'Anjou, t. xxxvi, dans ses 4 premières livraisons
de 1898, a commencé la traduction en français par notre confrère
M. le docteur Atgier, deTacadémiedes sciences et belles lettres
d'Angers, médecin major du 151* régiment d'infanterie à Ver-
dun, d'un poème latin, La Rhéade, en troischants,par le P.Jean
de Bussières, de la société de Jésus, De Rhea liberatay publié
en 1G75 dans un volume, Johannis de Bussières e socielsite
Jesu miscellanea poetica. Nous espérons bien que l'œuvre sera
continué et que l'auteur à côté de sa traduction en prose nous
donnera le texte des vers eux-mêmes.
Le chapitre xv des Estais de Guyon de Malleville, chroni-
queur cadurcien du xvii* siècle, que publie le Bulletin de la so-
ciété des études du Lot (t. xxiii, 1" fascicule de 1898), Liste de
quelques seigneurs et autres personnes du diocèse de Caors
qui ont vescu despuis ian ibkO, dignes de mémoire, nommç^
« Jacques de Ginouillac dict Galiot, seigneur d'Assier, grand
escuyer et grand maistre de l'artillerie, capitaine de cent hom-
mes d'armes, séneschal de Quercy et d'Armagnac ». H s'agit du
célèbre grand maitre de l'artillerie de François 1", Jacques
Ricard de Gourdon de Ginouillac dit Galiot, seigneur d'Assier,
fondateur de la belle église de Lonzac en Saintonge, et de son
fils François qui eut aussi la sénéchaussée de Quercy et mou-
rut à Cérisoles. Sa descendance s'éteignit au xvn* siècle dans la
famille d'Uzès; mais en même temps la famille Ricard de Gour-
don de Ginouillac se continuait à Vaillac par les Ricard de
(iourdon, barons puis comtes de Vaillac. Une note reproduit
en langue vulgaire l'entrée à Cahors de François, sénéchal de
Quercy : « L'an mila cinq cens trenta et doais et lo desnovemc
jorn sel mes de julhet, le noble et poyssant senhor »
La ville de Saintes a une avenue Jourdan. Ceux que cela peut
intéresser liront dans le Bulletin héraldique de février 1898,
paru en août, une notice sur Jean-Baptiste Jourdan, comte de la
restauration, né le 29 avril 1762 à Limoges où s'élève sa statue.
Soldat au dépôt de Tile de Ré le 2 avril 1778, incorporé dans le
régiment d'Auxerrois le 10 décembre 1778, alors en garnison
dans l'île de Ré, il fit la campagne d'Amérique, puis rentré à
Limoges, il fut placé dans une maison de commerce, fut mercier,
devint général de brigade en 1793, etc. Fils du chirurgien Jour-
dan, originaire des environs d'Aix en Provence, établi à Limo-
ges, il épouse dans cette ville,*le 22 janvier 1788, Jeanne Nicolas,
belle-sœur d'Aventurier, chef de la maison de commerce où il
était employé ; il eut d'elle cinq filles : l'aînée se maria à Ferri-
Pisani, dont vinrent deux fils et une fille; la seconde, au prince
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— sol-
de Luperano, dont deux Olles ; la troisième, Catherine-Victoire-
Sophie, à Jean-Baptiste-Nicolas Lemercier, dont un fils, Anatole
Lemercier, né le 25 juin 1820, mort à Paris le 26 décemhre 1897
(\o\r Revue, xvin, 25); la quatrième, à Pougeard-Dulimbert,
mort à Limoges, général de brigade, dont deux fils et deux
filles; la cinquième, au rtiarquis Saporetti, et mourut sans en-
fants.
Le Nobiliaire du Limousin*. — M. Tabbé Leclerc continue, dans
le Bulletin de la société des lettres, sciences de Isl Corrèze
(4* livraison de 1897), la publication du Nobiliaiire de la géné-
ralité de Limoges, qui est à peu de chose près la reproduction
des notices du Nobiliaire du dioci)se de Limoges, de Nadaud et
Tabbé Leclerc : Gelinard, sieur de Malaville ; Beauchamp de
Bussac, de Grandfief ; Beaumont de Gibaud; de liage d'Asnières
et de Bonlieu ; Luchet de La Mothe et de La Rivière, paroisse
de Médis (non pas Médiel); Mareuil de Segonzat; de Meaux,
sieur de Lisle, paroisse d'Arvert ; Laporte de Puyferrat; Po-
quaire de La Tasnière, paroisse de Saint-Sever ; Poussard d*An-
guitard ; Ransannes, sieur du Charbon-Blanc ; de Rippes, sieur
de Sable, paroisse de Germignac; Rasteau, sieur des Arnaus;
Estève de Langon ; Villedon de Magezy ; Rabaine ; Vigier de
La Cour; a du Vignaud, sieur de..., paroisse d'Oleron », Joa-
noulaud du Vignaud qui, le 26 octobre 1524, épousa Catherine
de Soleix dont vint Bertrand, qui eut David, marié à Marguerite
de Bordes le 12 mars 1660; Pierre du Vignaud se marie le
23 février 1642 à Marie Penigaud, veuve ; Duclos. sieur de
Boismorant, paroisse d'Orioles; a Saint-Mathieu, sieur de Birat,
paroisse du Gua » ; Valée de Monsanson ; Monfermy, sieur de
La Barre, paroisse de Saint-André de Lidon ; Beaumont des
Béchaudières ; de Siran, sieur du Port-Limousin, paroisse de
Saint-Thomas de Cosnac; Guinanson de Boisgaillard, paroisse
d'Agudelle ; de Chièvres ; Nourrigier, de Jousseran ; Busson ;
Mercier d'Hautefaye ; Caillères, sieur de Clérac ; Villemur,
sieur de Mauvesin, paroisse de Pons ; Le Hardy, sieur de La Ro-
che, à Pons; Truchon, sieur de Saint-Georges, paroisse dudit
lieu : Jean Truchon, époux de Marie Buteraud, eut Jacques,
marié le 7 juin 1547 à Jacquette Morin, et François, qui transi-
gent sur la succession de Jean, leur père, le 12 mars 1557; autre
Jean Truchon, marchand à Bordeaux, mari de Marguerite Res-
nier (le 24 avril 1580), eut Jean et Catherine, qui transigent entre
eux le 25 janvier 1625 sur sa succession; ce Jean obtint, le 18 juil-
let 1629, des lettres de réhabilitation sur la dérogeance dudit
Jean, son père, enregistrées au parlement de Bordeaux le G mai
1630. Le même épousa, le 24 avril 1623, Jeanne Gaillard, dont le
fils, Jacques Truchon, se maria, le 5 mai 1658, à Elisabeth Chatai-
gncr ; Francfort, sieur de La Vergne, paroisse de Soulignonnes ;
liilairet, sieur du Cailleau, paroisse de Montlieu ; et Daulnix,
sieur de La Bourouille, paroisse de Saint-Palays. Beaucoup de
noms propres sont écorchés.
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— 302 —
ans la 2* livraison de 1898 : Badiffe, sieur du Maine; Bar-
in, sieur deVessac, paroisse de Rignat ; Gillet, sieurdeFief-
let et de Tezat, paroisse de Tezatet de Dessines (lireThezac
^essines); Le Voyer, sieur de Paulmy et de Dorée ; Le Bre-
1, sieur d'Aumont, paroisse de Grézac ; Berthelot, sieur de
Baronnie et du Couret ; Barbezières. sieur de Villesion;
yer, sieur de Nenclas, paroisse de Jarnac-Charente ; Ches-
sieur du Château-Chesnel, etc.
N CONVENTIONNEL, PRÉFET DE LA ChARENTE-ÎNFÉHIEURE. —
is l'étude, Jean-Louis Gouttes, évêque constitutionnel du
artement de Saône-et' Loire et le culte catholique à Autun,
publient les Mémoires de la, société édueyine, t. xxv (1897),
Vnatole de Charmasse reproduit, p. 177, une lettre (10 ther-
or an II) de Guillemardet, représentant du peuple, depuis
et de la Charente-Inférieure, a à ses amis les sans-culottes
Litun»... «Ecoutez et frémissez d'indignation. Robespierre,
thon et Saint-Just, les Catilinas de leurs pays, les trium-
, ont tenté d'asseoir leur empire sur les ruines delà liberté;
s les scélérats, ils ont compté dans le peuple français autant
3rutus que de citoyens. » A côté de cette missive, destinée à
B passer Robespierre pour l'auteur d'un complot contre-
)lutionnaire, est encore, page 250, une autre adresse du
lie, devenu membre du conseil des cinq-cents, où il célé-
le coup d'état du 18 fructidor contre la représentation na-
ale, qui devait engendrer le 18 brumaire: «De perfides hipo-
îs, fidels au mandat de leur vrai commettant, le prétendant
îiakenbourg (Louis XVllï), exécutaient chaque jour le projet
linel qu'ils avaient conçu de lacérer la constitution pièce à
e. »
y a aussi de bien curieuses pages sur le fondateur futur de
ite-Barbe, Victor de Laneau, religieux marié, vicaire épis-
il et dénonciateur de Gouttes, terroriste à son tour pour-
i.
ONTESQuiou, ASSASSIN DE CoNDÉ. — La C/iromque des aWs du
vril parle de trois tapisseries historiques du musée de Cluny
t deux, les numéros 6328 et 6334 sont soustraites aux regards
>ublic. Elles ont appartenu à Michel d'Astarac, vicomte de
trailles, gouverneur de Lectoure,dont elles montrent les ar-
, et représentent la première la bataille de Saint-Denis et
ieux autres la bataille de Jarnac. Une légende placée sous
:ène de la mort de Condé porte: « Montesquiou tue ledict
ce. » Mot caractéristique qui tranche la question controver-
Qui a tué Condé ? (voir la Revue des questions historiques,
vril 1891, t. XII, p. 573, L'assassin du prince de Condé i
lac, par Denys d'Aussy), puis que Fontrailles, qui fitfaireces
sseries, eut lui-même une jambe emportée à Jarnac, qu'il
: ami du prince de Condé et allié du baron de Montesquiou.
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— 303 —
Marie-Eustelle Harpain. — C'est d' « une des gloires de la
ville de Saintes, gloire bien modeste, bien humble et bien ca-
chée, assez négligée dans sa propre ville, fort connue, fort ap-
préciée au dehors, que s'occupe M. S. Halleydans le n° 284 des
Contemporains (20 mars 1898). Marie-Eustelle Harpain, petite
ouvrière, née au faubourg Saint-Pallais, le 20 avril 1814, le
19, selon le registre de l'état civil, baptisée le 24, fille de René
Harpain, couvreur, et de Marie Picotain, et morte le 29 juin 1842,
au premier étage de la maison qui fait l'angle de la rue Arc-de-
Triomphe et de la rue Pont-Amillon. Rien n'a marqué particuliè-
rement l'existence de cette pauvre lingère, qui gagnait pénible-
ment son pain quotidien, un peu celui des autres, souffrante,
malade; mais c'est l'histoire d'une âme, racontée avec émotion,
d'une humble, d'une illettrée, qui, grâce à sa foi, a laissé deux
volumes de lettres qui font l'admiration des connaisseurs par
l'élévation des pensées et la beauté du style.
Auguste Nicolas, dans ses Etudes sur le christianisme, a dit
de ses lettres que « par la simplicité, la précision, la correction,
l'élévation, le sublime môme des pensées et des sentiments, ces
écrits rappellent ceux de Fénelon et atteignent quelquefois à
Bossuet ». Le cardinal Villecourt, évoque de La Rochelle, a
réuni ses lettres au nombre de 178 (La Rochelle, 1843) qui ont
été traduites en italien, en allemand, en anglais. Voir aussi
Recueil des écrits de Marie-Eustelle (Psiris, RulTet, 1866, 2* édi-
tion) et L'ange de Veucharistie ou vie etesprit de Marie-Eustelle
(2 vol.) par Claudius-Marie Mayet, prêtre mariste.
Quand elle mourut, il n'y eut à Saintes qu'une voix : c'est une
sainte ! On se disputa les objets qui lui avaient appartenu, rosaire,
livres; on lui faisait toucher médailles et chapelets. Quand, en
1858, on changea les tombes, l'administration respecta la sienne;
et un pieux forgeron de Saint-Pallais, chantre à l'église, Félix
Faure, surnommé le bon Jacques, un homme dune popu-
larité immense, d'une loyauté qui le rendait l'arbitre des ou-
vriers et des patrons, fit une quête et en un jour réunit de quoi
acheter le terrain. L'abbé Briand,missionnaireapostolique, con-
fesseur de la jeune fille, lui avait dit, comme il le raconte dans
son Histoire de l'église santone: « Eustelle, promettez-moi deux
choses : la conversion d'un général de 80 ans qui n'avait pas
fait sa première communion ; comme preuve vous serez en pa-
radis. » Et trois jours après la mortd'Eustelle,le général faisait
demander l'abbé Briand pour se confesser. En second lieu :« Je
suis convaincu que le corps de saint Eutrope n'a pas été brûlé
par les calvinistes comme on le dit partout, mais qu'ilexiste en-
core dans l'église basse; faites-le moi retrouver. » Eustelle ré-
pondit: «Je vous le promets : vous le saurez». Et moins d'un an
après sa mort, le tombeau d'Eutrope était découvert par l'abbé
Briand, au grand désespoir de l'abbé Lacurie qui a toujours
cru que c'était lui l'inventeur. Voir les débats et les querelles
à ce sujet, p. 416, chapitre xxii. Saint Eutrope dans l histoire,
la légende et Varchéologie. Cette biographie de la vierge de
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Saint-Pallais est orné du portrait de Marie-Eustelle et de deux
vues, Tune de Saint-Pierre, l'autre de Saint-Pallais, à Saintes.
L'auteur ne nous dit rien du commencement d'enquête fait en
1869 pour la béatification, Cause de la, béatification et de la
canonisation de la servante de Dieu, Marie-Eustelle Harpain
(Cognac, imp. Mortreuil).
Queux de Saint-Iïilaire. — M. Eugène Miintz, de Tinstitut,
parlant, dans la Revue encyclopédique (n® 238, 26 mars 1898);
article Le musée des beaux arts à Paris, des nouvelles acquisi-
tions, n'oublie pas notre regretté confrère le marquis de Saint-
Hilaire : a La collection de dessins a dû un accroissement pré-
cieux à la libéralité du marquis de Queux de Saint-Hilaire
(mort en 1889). Cette physionomie parisienne, que la dispersion
de ses études a seule empêchée de marquer au premier rang,
est trop connue pour que j'en trace ici un nouveau croquis. M.
Michel Bréal, dans le journal le Temps; M. Bikélas, dans la
Revue des études grecques de 1890, ont rendu un hommage
ému au parfait galant homme, à l'esprit si distingué, au der-
nier héritier d'une race de preux, dont on pouvait suivre la
trace jusqu'au xii* siècle. Ils nous l'ont montré accumulant,
quarante années durant, documents sur documents, dans son
appartement de la rue Soufflot, dont il avait fait un musée, a Des
livres, nous dit M. Bikélas, il y en avait partout, même après
les envois nombreux qui ont servi à l'installation de sa belle
bibliothèque dans le château de Saint-Hilaire, où Tespace ne
lui manquait pas. Des tableaux et des objets d'art, il aurait été
difïicile de trouver où en placer encore. Et puis, dans les coins,
sous les meubles, dans les tiroirs, des gravures, des autogra-
phes, des médailles, des manuscrits. Outre une bibliothèque
musicale très riche, il possédait de beaux instruments, parmi les-
quels un violon de Stradivarius, ainsi que des archets de grand
prix... » Ces séries, formées avec tant d'amour, n'ont du moins
pas été toutes dispersées au feu des enchères ; la ville de Ro-
chefort a hérité de la bibliothèque du château de Saint-IIilaire,
l'école des beaux arts, de la collection de dessins ». Ajoutons :
la bibliothèque du conservatoire de musique, de sa collection
d'autographes de musiciens, etc. Voir^. de Queux de Saint-
Hilaire, notice par D. A. et L. A; Saintes, Mortreuil, 1890,
in-8^ 15 pages.
a Le plus précieux de ces dessins est une incomparable san-
guine du Sodoma, le grand peintre mi-lombard, mi-siennois,
dont nos musées français ne possèdent malheureusement pas la
moindre toile. Cet illustre disciple de Léonard de Vinci, ce col-
laborateur de Raphaël dans les stances du Vatican, cet émule
du Corrcge par la suavité de son coloris et la morbides.>e de
ses types, est représenté dans la collection du marquis de Queux
de Saint-Hilaire par une tête d'Eve, pensée première de la
fresque de l'académie de Sienne, où la mère du genre humain
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— 305 —
se montre sortant des limbes, à la fois pudique et éblouissante
de beauté. La sanguine de l'école se distingue de la peinture
par une indéfinissable expression de langueur... »
LIVRES ET PERIODIQUES
UNE CHRONIQUE SAINTONGEAISE DU XIII* SIÈCLE
On la connaissait, cette chronique saintongeaise — on, cela
signifie cinq ou six érudits — c'est vous dire qu'elle était absolu-
ment ignorée sauf quelques extraits qu'en a donnés M. Gaston
Paris dans son Histoire poétique de Charlemsigne et un frag-
ment inséré par Peigné-Delacourt dans un livre où l'on ne la
chercherait certainement pas, Les Normans dans le Noyonnais ;
j'en avais une copie prise à la bibliothèque nationale et j'atten-
dais le moment de m'en servir. M. F.-W.Bourdillon, professeur
au collège Worcester, à Oxford, a eu la bonne idée et le cou-
rage de la publier, excité un peu par l'achat qu'il fit, en 1888,
à Londres, d'un second exemplaire. Il a donc imprimé les deux
textes en regard, qui offrent quelques variantes. Il les a fait pré-
céder et suivre d'introduction, de notes, d'appendices, qui
éclairent singulièrement la question d'origine, de sources,
d'interpolations ; nous en devons la traduction à notre obligeant
confrère, M. Lequien. {Tote listoire de France, publiée pour
la première fois d'après les deux mss. connus, avec introduction,
notes et appendices (en anglais) par M. F.-W. Bourdillon, M. -A.
David Nutt, 270-271, Londres, juillet 1897; in-4% 224 p. Prix :
12 fr 50.)
Une préface deM. Gaston Paris, de l'institut, fait l'éloge del'édi-
teur qui, par ses recherches aussi consciencieuses que pénibles,
par « ses notes excellentes d'une érudition très solide », par « son
travail personnel », a beaucoup accru la valeur des textes édités.
Cette /«(oirede France, écrite en Saintonge au xiii® siècle, est
une production vraiment singulière. Si elle n'est pas la pre-
mière histoire en langue vulgaire qui ait été composée, l'auteur
n'a certainement connu aucun de ses prédécesseurs ou de ses
contemporains. Elle a été écrite certainement pour une femme,
une religieuse, qui n'entendait pas le latin et qui cependant
voulait connaître ce que les clercs lisaient dans les manuscrits.
Elle s'adressa au chapelain de son abbaye qui probablement
trouva parmi les livres de Saint-Eutrope un de ces abrégés his-
toriques que conservaient les monastères, augmentés de notices
locales. C'était pour une femme: car le compilateur a retranché
d'une histoire de Berthe aux grands pieds des détails fort sca-
breux, p. 53; elle a été écrite en Saintonge, comme le prouve la
langue, flottante entre les formes méridionales et les formes de
la langue d'oil, qui était alors celle de la Saintonge, « et qui nous
apparaît déjà francisée une première fois moins, une seconde fois
plus, dans nos deux manuscrits ». Les détails topiques, notam-
ao
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— 306 —
ment sur saint Eutrope, sur la translation des reliques, sur l'en-
sevelissement des saints à l'approche des Normands, prouvent
qu'il était au courant des faits locaux. Son ignorance d'ailleurs
était prodigieuse autant que sa prétention d'écrire « tôle l'his-
toire de France », au moins jusqu'au commencement du ix* siè-
cle! Il ne sait pas le latin : urceus, petit vase, devient un certain
Urceus qu'un soldat de l'armée de Clovis a frappé (ô vase de
Soissons!), page 6. Charl^magne fut trahi à Pavie psxv Pirénéi
et ses Gascons; il s'agit de la défaite de Roncevaux et des
Pyrénées entre la France et l'Espagne.
Ce qui fait l'intérêt de cette chronique, ce sont les contes po-
pulaires qu'on y retrouve et des fragments de chansons de ges-
tes. Exemple des premiers : le miracle de Charlemagne en fa-
veur du pape Léon, auquel on avait arraché les yeux. Charles
alla à Rome ; son cuisinier trouva les yeux du bonhomme dans
un brochet et les porta à Charles. Charles, par la vertu de Dieu,,
les lui remit en la tête, et il vit tout aussi bien qu'il avait vu
auparavant, mais il avait à droite celui de gauche.
Exemple des seconds : c'est l'épopée de Taillefer de Léon,
comte d'Angoulême. Il fait les guerres de Charlemagne contre
les Sarrazins en France et en Espagne, puis, longtemps après
Charlemagne, combat les Normands en France et les Hongrois en
Allemagne. Avec vingt mille Romains il chasse les Normands de
Paris, puis de l'île d'Oleron après leur avoir livré une sanglante
bataille à Champdolent (commune du canton de Saint-Savi-
nien, arrondissement de Saint-Jean d'Angély.
La première partie de l'histoire est une traduction littérale,
parfois abrégée, du Liber historiœ Francorum, ou Gestare-
gum Francorum ; puis viennent des extraits du livre Miracula
sancti Benedicti, d'Eginhard; Vita Caroli, d'Adémar de Cha-
bannes; etc. Et avec cela des interpolations nombreuses qui sont
peut-être de l'auteur latin primitif, peut-être du traducteur en
langue vulgaire, en tous cas saintongeais. Le saintongeais se
trahit par les nombreuses mentions d'églises et de monastères
de Saintonge, et des particularités toutes locales. Par exemple
quel auteur, autre qu'un Saintongeais, aurait songé à donner
l'étymologie du mot Aunis, qu'il écrit ounis et qu'il fait venir de
onis^ honni, déshonoré parles Goths. Ainsi : Pépin vint à Sain-
tes. La reine Berthe veilla à Saint a Eytrope », et Charlemagne,
son fils, donna de grands biens à Saint-Eutrope. Comme Tur-
pin il connaît les églises de Saintes : Saint-Macou, Saint-Saloine,
Saint-Bebian (Vivien), Saint-Léofaire (sans doute Léodegaire,
Léger), l'église a dau glorior martyr san Eytrope ». P. 78 on lit:
« Pépin, roi d'Aquitaine, fonda le moustier de Saint-Jean d'An-
gérie et lui donna toute la terre qui est entre la Sèvre et la Cha-
rente, et l'église de Saint-Sever de Chauveau, qui fut jadis
abbaye, toutes les églises qui sont entre ces fleuves : Téglise
d'Oleron, de Châtelalllon, de Saint-Martin de Ré; il (it aussi le
moutier de Brantôme, celui de Saint-Cyprien de Poitiers. »
La partie la plus curieuse est assurément le passage publié
Èi^.:
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— 307 —
par Peigné-Delacourt, avec l'identificalion des lieux les plus
fantaisistes que puisse faire un saintongeais facétieux. Je ne veux
pas nommer Lacurie à qui l'auteur peu localisé s'en était rap-
porté pourTannotationgéographique: par exemple «Saint-Cybart,
canton et arrondissement de Saintes. Ancienne abbaye fondée
en 581 », et qui se trouvait aux portes d'Angoulême.
Notons quelques faits de la chronique : A Saint-IIilaire Je
Poitiers furent ensevelis tous les trésors des églises des environs
de Poitiers, près du corps de saint Hilaire, et ni à Saint-lIilaire,
ni à Sainte-Radégonde, on ne fit aucun mal. Les trésors de
toute la province de Saint-Maixent furent mis à l'autel de Saint-
Légier. A Sainte-Marie des Portes, on mit le trésor et les orne-
ments de l'église à l'autel Saint- Vincent. A Saint-Seurin — Saint-
Séverin — près de Saint-Jean d'Angély, fut déposé le trésor de
l'église sous l'autel Saint-Seurin avec les riches reliques de
saint Seurin. A Châtelaillon, furent ensevelis tous les trésors de
l'église et de la province, dans la chapelle du château, sous
Tautel. A Muron, fut enterré au milieu de l'église « li cors Ma-
bile (1) ») et autres saintes reliques. En Oleron, tous les trésors
furent mis à Sainte-Marie en l'île.
En l'église Sainte-Marie d'Arvert, qui est environnée d'eau, on
mit en la nef du moutier le corps de saint Symphorien et maintes
autres reliques, et les Normands n'y purent faire de mal. En
l'église de Vaux, le trésor fut mis à l'autel Sainte-Marie vers le
cloitre. C'est Turpin qui le consacra. En l'église Sainte-Sore (2), le
trésor fut misprès de l'autel. En réglisedeTalemont,qui estprès
de la Gironde, fut enseveli un bras de sainte Radégonde et son
anneau et maintes autres reliques, devant l'autel, à l'endroit où
le prêtre met ses pieds quand il dit la messe. En l'église de
Saintes, Dieu fît un grand miracle : car jamais les Normands ne
vinrent à l'église ni au cimetière, et ne purent y mal faire, et le
trésor fut enseveli au chapitre près de l'église. En l'église Saint-
Macou, le trésor fut mis sous l'autel et les Normands n'y firent
mal (3). En l'église Saint-Vivien, le trésor fut mis en un puits qui
est au sépulcre de saint Vivien. En l'église de saint Saloine, on
mit son corps en terre très profondément. En l'église Saint-
Martin-d'Aubrac les Normands ne purent entrer et le corps est
au milieu de l'église. En l'église de saint Aignan, qui fut
évêque d'Orléans et que saint Trojan ensevelit avec ses deux
archidiacres... puis vient Saint-Sever de Chauveau. A l'abbaye
Saint-Jabunt (4) furent portés les chefs de saint Jabunt et de saint
(1) Sainte Mabile, morte à Apt. Le patron de Muron est saint Sixte.
(2) Sainte Sore « SancUi Sore ». Il y a saint Sour, Sorus, du vi« siècle, dont
la fête est le l®"" février; il est honoré à Tcrrasson (l)ordogne). L'annotateur
du livre de Peigné-Delacourt n'hésite pas à dire : « Saint-Sornin, canton de
Château-Ponsac. arrondissement de La Hochelle ; Charente-Inférieure », sans
se douter que Château-Ponsat est dans la Ilautc-Vienne.
(3) L'annotateur écrit: « l'église de Saint-Macloux, canton d'Archiac, arrondisse-
ment de 3 onz^c. Sa ne ta s Maculfus. • Saint-Macoux, ancienne église de Saintes.
(4) Saint Abonde, martyr, un des patrons de l'abbaye de Merpins, près de
Cognac.
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— 308 —
Rémi ; le bras de saint Macou, au château de Merpins qui est sur
te; sous l'autel de Saint-Martin de Chastres furent mises
ses de martyrs ; à Saint-Martin de Saujon, le trésor fut
le puits qui est au milieu du moustier et sept corps
est saint Martin et saint Arlodis;puis viennent l'église
: (Thaims), l'église Saint-Martin de Mortagne, saint
lint Gilles, « li prince daus Romanz », a saint Po »,
1 de Bouteville.
très sommairement indiqué, ce qu'on trouve dans le
A, Bourdillon. Cette Chronique saintongeaiise est le
ionument écritde notre— j'allais dire littérature, hélas!
; littéraire. Mais ce n'est pas même un chroniqueur et la
ie sdLintongeaise ne s'enrichira pas d'un nom nouveau,
)n ne sait pas son nom. Soyons toutefois fiers de cette
squ'il faut bien être fier de quelque chose.
Louis AUDIAT.
II
ROYAN ET LA TOUR DE CORDOUAN (1)
ave Labat ne se lasse pas ; il s'est attaché à Cordouan
ttera plus ce merveilleux phare qu'il n'en ait su l'his-
\ tous ses détails. A peine a-t-il terminé ses recherches
qu'il entreprend une exploration de l'autre. Les
;e suivent, apportant toujours quelques documents
. Cette fois, c'est l'administration des ponts et chaus-
ni a fourni presque toutes ses pièces. Elles sont inté-
et, outre l'œuvre de Louis de Foix, concernent Royan
^allais.
mme de quatre sous par tonneau sur les navires
ïï Gironde ou en sortant devait être employée à la
on de la tour de Cordouan (1582) ; mais les malheurs
re civile ne permettaient pas de recouvrer les sommes
îs, comme on le voit par une lettre de Louis de Foix
'29 juin 1590) au maréchal de Matignon, lieutenant
our le roi en Guienne, et aussi par la sommation
bre I5'i3) de Marie du Chalard, au nom de son frère,
inçois du Chalard, gouverneur de la tour, à trois
de Bordeaux, d'avoir à remettre les fonds perçus
retien de la tour; car le gardien. François du Cod,
: une année entière sur le rocher, a été forcé d'aban-
1 poste faute de vivres, et le fanal demeure sans feu,
naufrages. Begon, l'intendant de la généralité de La
chargea Buisson, ingénieur à Rochefort, de voir si
nts sur la ville de Royan et Li tour de Cordouan (1582-1803), re-
lustave Labal, de lacadémie de Bordeaux, vice-prési Jent de la
rchives historiques de la Gironde, correspondant du ministère de
publique. Quatrième recueil. Bordeaux, imp. Gounouilhou, 1897,
;es.
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— 309 —
l'on ne pourrait pas diminuer les frais d'entretien qui s'élevaient,
avant 1G9G, à 3.950 livres par an, et décida Dudouet, qui en était
chargé depuis trente ans, à faire une réduction de 1.450 livres,
et en 1709 une nouvelle adjudication réduisit encore l'entretien
à 2.140 livres. Il se percevait alors un droit de 12 sols, ou
12 sols 6 deniers, sur tous vaisseaux français et étrangers
qui naviguaient dans la Garonne, et pareil droit pour l'entretien
des feux de Chassiron.
En 1786, l'ingénieur Teulère propose des réparations à Cor-
douan ; des devis et plans sont faits pour le surhaussement de
la tour, et l'entreprise fut heureusement terminée par l'habileté
de Teulère. En 1793, le même obtient qu'on augmente le dia-
mètre des mèches pour rendre la lumière plus brillante. On
trouve de Teulère, Dusser et Truguet, entrepreneurs, Pléville
Le Pelay, Maurice de Talleyrand-Périgord, ministre (^es rela-
tions extérieures, Toufaire, Gibouin, Auguste Bergevin, com-
missaire principal de la marine à Rochefort, Forfait, ministre
de la marine et des colonies, une foule de lettres, de rapports
jusqu'en 1803 concernant Cordouan et la côte, Soulac, Le Ver-
don, Royan, Saint-Pallais, balises à mettre à l'entrée de la Gi-
ronde, entretien des réverbères, établissements de nouvelles
lampes, expériences des mortiers faits à l'eau de mer et à l'eau
douce, etc.
Il n'est pas besoin d'insister pour montrer la valeur de ce
nouveau recueil de M. Labat ; espérons que ce ne sera pas le
dernier.
L. A.
III
UNE MONOGRAPHIE DE COMMUNE : MURON (1)
C'est le tort des sociétés qui réclament, imposent, acceptent
et impriment des monographies de communes : elles ne tracent
pas de plan, n'indiquent pas de programme, ne fixent pas de
cadre (2), Chacun fait à sa guise et suivant son inspiration. C'est
une œuvre d'art, je le sais, et l'artiste ne travaille pas sur ordre.
Pourtant que d'oublis on peut commettre, qu'une indication ferait
éviter ! Je suis sûr, par exemple, que le Muron de M. Frédéric
Arnaud eût été bien plus complet, s'il eut su par exemple qu'il
devait indiquer la liste des possesseurs de chaque fief, des curés
et des vicaires avec des dates, des maires qui ont administré
là, quelques mots sur la faune et la flore, etc. Rien de ce qui
touche la commune ne doit être négligé ; les événements ne
^1) Ahpcaud (Frédéric), commis des postes à Rochefort. Monographie. Muron
el ses environs. Rochefort, société anonyme de rimprimerie Ch. Thèze, 1898,
in-8o, 31 pages. (Extrait du Bulletin de la société de géographie de Roche-
fort, n« 4 de Tannée 1897.)
i2) Je signale dans le Bulletin de la Diana (janvier-mars 1898) un Question-
naire historiquCf archéologique et statistique qui pourrait servir de modèle.
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— 310 —
généralement pas tellement nombreux ou importants qui!
laisser de côté les moindres faits, les plus petits rensei-
ents. Et cependant que de choses il y a dans les 30 pages
Monographie de Mitron! L'auteur a raison : « Il n'est pas
urs facile de reconstituer Thistoire d'une petite localité;
été des anciens titres, les nombreuses lacunes qu'ils con-
înt, rendent ce travail bien ingrat. » Mais comme un cher-
' habile et persévérant sait trouver ! Les traditions, l'examen
eux, l'étude des mœurs, des usages, les fouilles dans le
ans les registres paroissiaux, dans les minutes des no-
I, les papiers des familles, les recherches dans les livres
issent une ample moisson de faits, d'observations, qui ne
! pas d'être considérable à la longue.
' a une autre source où l'on doit surtout puiser : les docu-
s inédits. Je sais qu'un travailleur en province n'a pas à
sposition les archives nationales, les manuscrits de la
)tho(|ue nationale ou des ministères. Mais dans les autres
)thèques, aux archives départementales on peut dénicher
•e beaucoup de renseignements. M. Arnaud cite le cartu-
dc l'abbaye de Saint-.Iean d'Angély ; que de pièces il y
t pu prendre ! « Guillaume, duc d'Aquitaine, pour que Dieu,
rnier jour, lui accorde le pardon de ses fautes, pour le salut
»n âme, celui de ses père et mère, de son épouse Emma,
n fils Guillaume, donne au monastère de Saint-Jean d'An-
à charge d'une mes^e quotidienne, « villa quœ nuncupatur
nis », avec église, terres, puits, marais appelé Muronia,
s « in pago Alniensi, in vicaria ipsius pagi »; Gosselin donne
nno abbate Hainaldo presidenti loco », un mas de terre ara-
ui est « in pago Alniensi et receptos in villa quje vocatur
nis ». Plus loin est une charte sur Genouillé, l'ile d'Able,
ulam qurc vocatur Abla », avec ses confrontations: « ha-
)ra}dicta insula bas laterationes : ex omni parte circum-
:* maritima palude «; puis « carta Villelmi Heliie de
nnia quam faciebat in broliis de Muronis »; puis une autre
:e de Mainard et sa femme Riccende, son fils Gombaud, sa
^mma, sur l'île « de insula quae vocatur Tresuc » ; et ail-
« villa vel insula quse vocatur Tresuc ; et habet has latc-
nes, ex una parte terrani de villa quae nuncupatur Muroni ;
ia parte torrens média cum piscatoribus, cum pratiset terra
île » ; la charte sur le moulin de Tréseu, « carta de molen-
Trescu ». La pièce la plus curieuse est « consuetudines de
me », où se trouvent toutes les redevances des habitants à
aye de Saint-Jean : « Massus Seguini portât ad monaste-
viginti quatuor sextarios de blato, et habet duos boves et
tam ad gerbas portandas de Ablo in area praeparata in
m Ablo ; et ad vendemiam portandam de vineis Murone,
bit similiter duos boves et caretam ; et in corveyra faciet
ornales : ad nativitatem Domini, très minas reddet deavena
X denarios et duas galinas cum duobus panibus... »
note en outre dans les archives de rarchevèché de IJor-
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— 311 —
deaux (série G, page 501) l'union du prieuré de Saint-Sixte de
Muron à Tabbaye de Saint-Jean d'Angély (1612-1G14), pièce qui
constate la ruine du monastère par les protestants et l'usurpa-
tion des prieurés et bénéfices en dépendant par les protestants
de La Rochelle.
La brochure de M. Arnaud a dix-huit chapitres : quelques-uns
fort courts — le viii®, Le cimetière, a douze lignes ; quelques-
uns plus longs — le xviii®, Environs du bourg ^ a trois pages ;
il en aurait pu avoir dix ; le vii% Eglise, est une histoire au
point de vue archéologique. Voici la disposition du livre :
Description physique, productions naturelles; ère celtique, ère
gallo-romaine, ère féodale ; calamités publiques ; anciens che-
mins ; église, analyse des registres paroissiaux ; protestantis-
me ; statistique, instruction publique, administration ancienne,
liste des maires ; biographies ; mœurs, usages, fêtes, croyan-
ces, langage ; voies de communication; marais; port et canal
du Gué-Charreau ; dessèchement du marais de Saint-Louis ;
environs du bourg. Sous chaque rubrique il y a une foule de
renseignements qu'on sera bien aise de voir. L'auteur a cher-
ché partout; ses efforts ont été couronnés de succès. Il faut ren-
dre justice à sa persévérance ; il a vaincu la grande difficulté
qu'il signalait : faire quelque chose de rien.
Louis AUDIAT.
IV
RACAN A SAINT-JEAN d'aNGÉLY ET A LA ROCHELLE (1)
M. Arnould, professeur de littérature française à la faculté
des lettres de Poitiers, vient de consacrer au poète angevin-
tourangeau Racan un magnifique volume de 800 pages avec
pièces justificatives, index, répertoires et gravures, où est re-
constituée d'après des documents édits ou inédits la vie d'une
grande famille provinciale au xvi® siècle. C'est le modèle de ce
qu'on peut faire avec une monographie.
On y trouvera beaucoup de détails sur les Bueil dont était
Racan, et qui avaient dans leur domaine le comté ou la baronnie
de Marans et l'île de Ré ; sur madame des Loges, mariée à un
Rochelais, gentilhomme de la chambre du roi, qui eut à Paris
un salon littéraire protestant où fréquentait Racan, et dont la
maison à La Rochelle était dite le Penf-Lout;re,surGombaud,
le poète saintongeais, protestant comme elle et favori de son
salon, etc.
Le père de Racan, Louis de Bueil, avait en 1569 pris part à la
bataille de Jarnac et au siège de Saint-Jean d'Ajigély ; Racan
à son tour fit ses premières armes au siège de Saint-Jean en
1621, lorsque la ville, où s'était enfermé Soubise, capitula après
(1) Louis Arnould. Racan {1579-1690). Histoire anecdotique et critique de sa
vie et de ses œuvres. Thèse pour le doctorat. Paris, Armand Colin.
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— 312 ^
le résistance et vit démolir ses fortifications. 11 prit
uide La Rochelle en 1627, se maria pendant l'hiver,
3 le roi allait passer quelque temps à Paris, mais rallia
en avril 1 G28. Il y accompagna à La Jarne, où se trouvait
les sceaux Marillac, et au château d'Aitré, qui était le
oi, son vieil ami Malherbe venant demander des pour-
itre les meurtriers de son fils.
i une anecdote inédite qui ne manque pas de piquant :
; Malherbe étaient un jour à l'ouest, en regard du bastion
gile. Malherbe se mita considérer les soldats du camp
:euxde la ville qui paraissaient sur ce bastion, et ildit à
à quelques autres qui étaient avec lui, d'un ton et d'un
; à fait brusques, selon sa coutume : « A qui diable en
s gens-là de tâcher tous les jours à s'égorger les unsles
core qu'ils n'aient rien à démêler ensemble ? Voyez-vous
e-là, disait-il en montrant la sentinelle la plus avancée
1 ; il souffre la faim et mille autres incommodités, et
i tous moments à perdre la vie, parce qu'il veut com-
)us les deux espèces, et les autres l'en veulent empê-
st-ce pas un beau sujet pour troubler toute la
Curieuse boutade, ajoute M. Arnould, qui forme le
téressant de l'ode hyperbolique sur le siège de La
Prends ta foudre, Louis, et va, comme un lioo,
Donner le dernier coup à la dernière tête
De la rébellion.
Fais choir en sacriGce au démon de la France
Les fronts trop élevés de ces âmes d'enfer ;
Et n'épargne contre eux pour notre délivrance
Ni le feu ni le fer.
\ssez de leurs complots Tinfidèle malice
\ nourri le désordre et la sédition.
Quitte le nom de Juste ou fais voir ta justice
En leur punition.
Par qui sont aujourd'hui tant de villes désertes ?
Tant de grands bâtiments en masures changés ?
Et de tant de chardons les campagnes couvertes,
Que par ces enragés?
le, dit-il encore, ce n'était pas seulement une guerre
que Richelieu faisait aux protestants, mais aussi une
litique à cause de leur prétention d'indépendance, ^^
î sorte de guerre patriotique, puisqu'ils avaient coin-
r s'entendre avec les Anglais... « Me promenant i^^^^*
mois de novembre 1894 entre La Rochelle et 1^.^
t ayant fait causer du « siège » un paysan qui bê^b^i
p, j'ai eu le plaisir de constater qu'il était bien in^^?^
s souvenirs de la guerre religieuse que de la déf^*^^
is, qu'il me raconta avec les détails les plus préci^-"
i son tour, dans son ode à Richelieu et dans son ^
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—,313 —
au marquis d'Effiat, grand-maitre de Tartillerie, puis maréchal
de France, à qui il devait le commandement de sa compagnie
pendant trois campagnes successives, ode très heureusement
remise en lumière par M. Arnould, exalte le grand fait de la
prise de La Rochelle et se fait gloire d'y avoir pris part :
Ces rebelles à leur patrie,
Que jamais l'absolu pouvoir
N'avait su mettre à leur devoir,
Sont vaincus par ton industrie ;
Et ces remparts audacieux
Qui faisaient à ces factieux
Tout oser et tout entreprendre,
Enfin devenus leurs tombeaux,
A peine les ont pu défendre
Contre les loups et les corbeaux !
Tu me fis part de cette gloire, etc.
Félicitons-nous de ce que ce très beau livre touche par plus
d'une page à l'histoire de la Saintonge et de TAunis.
G. A.
SOUVENIRS D UN MAIRE
Qui se rappelle, souvenir déjà lointain, un chapitre bien amu-
sant des Jeudis de madame Charbonneau, ce livre si humouris-
tique,où Armand dePontmartina peint les malechances, les mé-
saventures du maire de Gigondas ? Oh ! les Jeudis de madame
Charbonneau de 1862 ; nous avons vécu depuis. Ils n*ont peut-
être pas l'allure aussi suggestive — le mot n'était pas inventé
— que les Souvenirs d'un maire de village de M. Leroux-Ces-
bron (Paris, Pion, 1898, in-18, 295 pages; prix : 3 fr. 50) ; mais
ils étaient bien gais tout de même, et non sans une philosophie
profonde. Ces Souvenirs d'un maire de village sont d'une autre
époque, et tous les problèmes sérieux actuels y sont à peu près
indiqués, traités sommairement, exposés. L'auteur, à propos de
tous les incidents de la vie administrative d'une commune ru-
rale, trouve le moyen dédire sa pensée : police rurale, les che-
mineaux, musique municipale; élections, service médical, ti-
rage au sort, dépopulation, le mirage de l'existence à la ville;
et souvent avec des scènes de bonne comédie. Il a vécu avec
les paysans; il est parvenu à les connaître, ce qui n'est pas
toujours facile, et il nous livre ses impressions. Ces pages d'une
allure vive font penser; avec l'attrait du roman, elles ont le
charme d'un traité de mœurs.
VI
EDOUARD CLAUSIER
C'est la courte existence d'un jeune homme de grande pro-
messe, nature d'élite, qui à huit ans savait par cœur les plus
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— 314 -
lies de Corneille et de Racine, et qui à neuf débi-
lons de Bossuet et de Bourdaloue, Edouard Clau-
lence en 1852, mort à Avignon en 1877, après deux
iat à Saint-Pierre de Lisieux. A l'aide de lettres,
, de fragments d'ouvrages inédits, M. l'abbé H.
re général de Paris, a fait une émouvante histoire
Lille, Desclée, 1898, grand in-8° de 240 pages, Il
ix : 2 fr.)
VII
rive de Royan, cet élégant volume que Véga (ne
une charmante jeune femme aussi aimable que sa
titulé Légendes et chansons (Paris, Lemerre, 1898,
enirs païens: Daphné^La mort d'Hippolyte^Anti-
nirs chrétiens : Les catacombes, La légende de
, La statue; puis des notes personnelles: Fleurs
neige, Pluie d'automne, il y a de tout dans ce
us les rhythmes. Heureux ceux qui liront ces quel-
ils voudront lire tout.
VARIETES
URS DES CARTES FRANÇAISES SUR L'EMBOUCHURE
DE LA CHARENTE
marquer que toutes les cartes du ministère de lin-
> la marine sont erronées pour les communes de
Saint-Laurent de La Prée.
r le cours de la Charente, depuis Rochefort jusqu'à
, n° 163, levé en 1824-1831 sous les ordres de Beau-
)ré, ingénieur en chef de la marine, presque toutes
les plages, des falaises et des terrains sont erronées,
rques pour le n« 160, 1832-1882.
L plus grave, sur la rive droite, c'est-à-dire du côté
5t la confusion du moulin de La Roche avec celui
irent. Cette erreur donne un écart de perspective
<res. C'est considérable; car il est impossible de
In do Saint-Laurent dans l'alignement de la tour
/ec les moulins de Pivigneux, près Marseille de
e, bien faite en apparence, du ministère de Tinte-
par Erhard en 1885, sous la direction de M. Anthoine,
Soumard occupe la place du moulin de l'Espérance,
de La Roche celui de Balloge. Cette dernière tou-
e à 2 kilomètres 500 mètres du point indiqué (0,02'51.
e du ministère de la guerre, les moulins de Balloge,
ce et de La Roche ne sont même pas nommés. H est
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J
— 315 —
juste de dire que les deux premiers sont prrvés de leurs ailes ;
mais la maçonnerie du moulin avec fermes et toitures existe ;
c'était donc des bâtiments à noter sur le rivage fourasin.
Je note ces erreurs : car il est essentiel d'avoir des documents
exacts et positifs au service de l'état ! Un grand croiseur est bien
vite jeté sur les vases ou les brisants !
Antoine Duplais des Touches.
II
les perniers conventionnels
(Voir Revue du lo* novembre 1897, t. xvii, p. 404)
Un jour, à Cognac, je causais avec EmileAlbert des derniers
survivants de la convention; il me dit: «Ils étaient encore trois
en 1848 : Dumont (l),Thibaudeau (2) et Pontécoulant (3). » 11
avait connu personnellement Dumont, qui venait à pied du Cal-
vados à Cognac voir son parent Patard, receveur des finances.
Cet homme de fer, qui avait appartenu au parti modéré de la
convention, était aussi un homme du monde dont la conversa-
tion étaittrèsagréable.L'énumération d'Albert était-elle bien com-
plète? Un conventionnel de la Charente, Augustin-Jean-Rol-
land-André-Faustin Chedaneau,de RufTec,né en 1757, serait mort
à Chaumont (Charente) en 1850, à 93 ans. C est un point à vérifier.
Richard, député de la Sarthe, qui fut préfet de la Charente-
Inférieure (4), était très lettré. Un soir, pendant un grand dîner
qu'il donnait à la préfecture, la conversation tomba sur Virgile,
et les convives firent assaut de citations. L'un d'eux cita le fa-
meux vers :
Monstrum horrendum, informe, ingens...
et s'arrêta court en songeantque le préfet était borgne. Richard
reprit en mettant le doigt sur son mauvais œil : « Ajoutez donc :
Gui lumen ademptum. »
Je tiens cette anecdote de Daudin, avocat à Barbezieux, qui
faisait alors ses études au collège de Saintes.
(1) Louis-Philippe Dumont, député à la convention et aux cinq-cents, ne
à Bernièpesie Patry (Calvados) en 1765, mort à Garcel, même département, le
11 juin 1853.
(2) Antoine Clair, comte Thibaudeau, membre de la convention, du con-
seil des cinq-cents, pair aux cent jours, sénateur du second empire, né à Poi-
tiers en 1765, mort à Paris en 1854.
(3) Louis-Gustave Doulcet, comte de Pontécoulant, député â la convention,
aux cinq-cents, sénateur, pair de France de 1814 à 1848, né à Caen en 1764,
mort à Paris le 3 avril 1853.
(4) Joseph-Etienne, baron Richard (9 mars 1810), député en 1791, membre de
la convention, né à La Flèche en 1761, mort à Saintes le 17 août 1834, conseiller
municipal de cette ville après avoir été préfet de la Charente-Inférieure de
1806 à 1814 et en 1816. Il recevait du roi une pension de 6.000 francs. Voir
Etudes el documents sur la ville de Saintes, p. 111.
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— 316 —
ouvé dans cette ville, chez un poélier du faubourg des
un petit carré de cuivre jaune portant de chaque côté
îles P. R. frappées en creux, séparées par un annelet.
je cherchais ce que cela pouvait bien être, la femme du
iTie dit: « Ce que vous voyez là, c'est un jeton du baron
1, préfet de Saintes sous l'empire. Mon père tenait un
de tabac où M. Richard envoyait son domestique cher-
ur deux sous de tabac à priser ; il donnait chaque fois
îs jetons qui servaient à régler le compte. » Mœurs du
mps.
nd Loze, mort à Barbezieux en 1894 (voir xv, 24), avait
3s premières années à Tarbes, sa ville natale. Il m'a
qu'il allait tous les jours porter le Siècle à un vieux
ionnel, abonné avec son père. Un jour, le vieillard prit
me dans sa bibliothè(iue et, après y avoir écrit un ex-
i fît présenta son jeune voisin qui le conserva avec soin,
teur était Bertrand Barère (1), et le livre offert au futur
Réjouit n était, il faut l'avouer, assez mal choisi. C'était
iplaire de Colardeau.
Ténéen m'a dit qu'un gentilhomme du pays allait quel-
voir Barère avec qui il aimait à s'entretenir de la révo-
Pendant une de leurs conversations, Barère lui dit:
L une chose que je regretterai toute ma vie. — Quoi
éprit son interlocuteur, qui s'attendait à l'entendre mani-
n regret sur son vote dans le procès de Louis XVI. —
je regretterai toute ma vie, c'est d'avoir contribué au
idor. »
îlons que dans cette mémorable journée, le député Lou-
ayant le premier proposé l'arrestation de Robespierre,
)n fut appuyée par Lozeau,de la Charente-Inférieure (3),
lans la soirée, après la reprise de la séance, le fauteuil
ésidence fut occupé un moment par un autre sainton-
Iréard (4).
es plusieurs dictionnaires, notamment la Biographie
e (Paris, Eymery, 1815, in-8°), le conventionnel Borie-
rand Barère de Vicuzac, né en 1755 à Tarbes où il est mort en 1841,
^puté du ticrsen 1789, membre de la convention. Condamné à Cayenne
)t d'Herbois et Billaud-Varennes et transféré à Rocheforl, iléchappaà
ition.
is Louchet, né à Longpré (Somme) en 1753, mort fou en janvier 1815.
re-Augustin Lozcau, né à Soubizc en 1758, négociant à Marenncs,
la convention, au conseil des cinq-cents, mort à Marennes le 14
798, laissant une fille, épouse deThibaud, capitaine de vaisseau.
-Jacques Bréard, né à Québec, était conseiller en l'élection de Ma-
fut nommé maire de cette ville, devint député pour la Charente-In-
Tassemblée législative, à la convention, au conseil des cinq-cents,
législatif. 11 est mort à Paris le 2 janvier 1840 à l'âge de 90 ans chez un
du second lit, Paul-Damas de Bréard, lieutenant de cavalerie en re-
n fils du premier lit, Jean -Marie-Léon de Bréard, lieutenant-colonel
nentdc dragons, est mort à Saintes le 19 octobre 1858, laissant plu-
es.
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— 317 —
Cambort (1), de laCorrèze, qui a laissé une mémoire si odieuse,
devint après le 18 brumaire juge au tribunal de Cognac et mou-
rut à Sarlat vers 1805. Y a-t il identité entre le convention-
nel et le juge? J'ai conçu autrefois des doutes sur ce point
et mes souvenirs sont trop confus pour que je puisse en donner
le motif. Le meilleur moyen de trancher la question serait de
se procurer une signature du député et de la comparer à celle
du juge que j'ai vue au grelTe de Cognac.
Voici une anecdote bien caractéristique sur la terreur qu'in-
spiraient les conventionnels en mission : Le petit-fils d'un député
de la Charente à l'assemblée législative m'a dit que son grand-
père, non réélu à la convention, s'était retiré dans ses terres.
Un soir, comme il prenait le frais avec sa femme et ses enfants,
on entendit le pas d'un cheval qui entrait dans la cour. Le cava-
lier mit pied à terre; c'était le conventionnel Homme (2). L'an-
cien député dit à sa famille : « Voici Romme ; que personne ne
bouge. »
Les conventionnels en mission dans la Charente furent, et je
ne crois pas en omettre : Romme, Bordas (3), Harmand (4),
Penières (5) et Houx-Fazillac (6). J'ai publié une lettre
de ce dernier dans la Revue des bibliophiles (Sauveterre de
Guyenne, Cholet, 2" année, 1880, page 213). L'original esta la
bibliothèque de Cognac, manuscrits Albert, t. L, p. 253. Comme
souvenirs se rattachant à la mission de Romme, je puis citer
deux pièces de ma bibliothèque, de 4 pages in-4°, imprimées à
(1) Etienne-Marie Boric-Cambort, député A la convention, au conseil des cinq-
cents, né à Sarlat (Dordogne) le l»"* juillet 1737, de Léonard Borie-Cambort et
de Marguerite Vacquier. Le 26 janvier 1798 (7 pluviôse an VI), Etienne Borie-
Cambort, c homme de loi, demeurant à Paris, rue du Bac, n» 141 i, épousa à
Cognac Scholastiquc-Geneviève Dabescat, veuve de Pierre Deleslrc, fille de
feu Jean-Charles Dabescat, maître perruquier, et d'Elisabeth Beaurivier, née
à Cognac le 9 mars 1734 L'époux avait 61 ans ; l'épouse, 64. Elle avait épousé,
en réglise Saint-Léger de Cognac, le 26 juin 1774, Pierre Delestre, du diocèse
de Langres en Champagne, directeur des postes de Cognac, qui mourut âgé
de 51 ans, le 6 mai 1783, et fut inhumé par Dabescat, curé de Cognac, archi-
prétre de Boute\-ille. Deux ans après son mariage, Borie Cambort fut, le 11
prairial an VIII (31 mars 1800), nommé juge au tribunal civil de Cognac; il y
est mort le 18 juillet 1804 (29 messidor an XII;, d'après les renseignements
fournis par M. Paul de Lacroix.
(2) Charles-Gilbert Romme, né à Riom en 1750, condamné à mort à Paris
le 17 juin 1795, membre de la convention, vota la mort du roi sans appel et
sans sursis, et fut envoyé en mission dans la Dordogne et la Charente.
(3) Pardoux Bordas, président du district de Saint- Vrieix, fut élu à l'assem-
blée législative, à la convention, au conseil des cinq-cents par la Haute-
Vienne.
(4) Jean-Baptiste Harmand, né à Seuillv (Meuse» en 1751, mort à Paris en
1816, député a la convention, au conseil des cinq-cents, etc.
(5) Jean-Augustin Penières, né à Saint-Julien au Bois (Corrèze) en 1767,
mort à Saint-Àugustin (Floride) en 1821, garde du corps, avocat, maire de
Saint-Julien, député à l'assemblée législative, à la convention, au tribunat.
(6) Pierre Roux-Fazillac, né à Excideuil (Dordogne) en 1746, mort à Nanterre
le 21 février 1833, capitaine dans les armées du roi, chevalier de Saint-Louis,
vola la mort sans appel ni sursis, se fit remarquer par ses basses adulations
envers Napoléon.
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— 318 —
chez Michel Vinsac, avec vignettes représentant
uronne de chêne un bonnet phrygien et au-dessous :
ouMOURin; elles sont intitulées : aUyjnne surlm-
i l'dme, par G. L..., imprimé par ordre du représen-
)le G. Romme, pour être distribué et ciianté le jour
'Eternel ; Hymne sur l'existence de lêlre suprême,
, imprimé par ordre du représentant du peuple
pour être distribué et chanté le jour de la fêle à
[très documents, qui sont à la bibliothèque de Ck)-
[l'abord une lettre dont la signature seule parait
On lit en marge : « Fonderie, grosse artillerie en
iété populaire de Cognac. »
jeux, le 12 de prairial l'an II de la république une et
Egalité, fraternité, liberté.
e, représentant du peuple, envoyé dans le départe-
[)ordogne et autres circonvoisins,
té populaire et montagnarde de Cognac :
vous avez bien interprété mes sentiments surGuil-
vez certifié son patriotisme et j*y crois d'après vous;
3nc eu raison de le regarder comme remplacé et
destitué.
fraternité.
G. ROMME.»
elon toute apparence, de Charles-Sylvain Guillain,
lac le 10 brumaire an IV et qualifié bibliothécaire
Le de décès.
autre pièce :
10 fructidor, 2^ année de la république une et indivi-
! populaire de Cognac au représentant du peuple
în séance à Exideuil.
en représentant,
îr des arts, le plus utile comme le plus honnorable,
riculture, va languir dans notre district. Les prin-
s propres à la culture des terres vont tout à Iheure
IX mains laborieuses des intéressants habitans de
nés. Les magasins de fert sont ici tellement dégar-
nécessaire aux socs de charue, leur pénurie pour
de charette ; on n'y trouve plus n'y pelle, nibèclies,
i marrette, etc.; en deux mots les boutiques sont dé-
tout le fert propre à l'exploitation des fermes.
3 républicaine instruite de cette disette qui l'afllige
[le te faire parvenir ses vives solicitudes à cet égard.
is sa voix avec l'intérêt qu'exige un objet aussi im-
on zèle connu pour le salut de la patrie nous répond
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— 319 —
des mesures que tu vas prendre pour faire cesser nos inquié-
tudes.
Salut et fraternité. Marquet, président. Mahchand, secrétaire.
Noël, secré/ai7'e.
Renvoyé à l'exécution des mesures prises, le 27 fructidor.
G. Homme.»
Le dernier survivant de la convention fut Thibaudeau, de la
Vienne, mort en 1854. J'ai lu quelque part que, par une singu-
lière coïncidence, il siégea dans le sénat du second empire, lui,
le dernier des régicides, à côté du dernier des émigrés. Quel
était cet émigré ?
J. P.
ARCHEOLOGIE
I
LE CAMP DE LA PILETTE, COMMUNE DE MORAGNE
La voie romaine de Saintes à Muron, encore en usage sous le
nom d'ancien chemirij part de Saintes, suit la rive gauche de la
Charente et débouche à Saint-James, d'où un embranchement
conduit à Taillebourg. Continuant par le nord-ouest, elle passe
à Port d'Envaux, gagne Crazannes, où l'on voit des restes d'une
redoute en pierrailles, probablement destinée à la protéger. De
là, elle se prolonge à l'ouest de Geay et atteint le village des
Roches de La Vallée. Après avoir dépassé le dolmen de cette
commune, elle se dirige en droite ligne vers le pont de la Cep.
Traversant alors le territoire de Tonnay-Charente, elle aboutit
à l'ancien fort de laPilette, au bord du marais de Saint-Louis,
qui était jadis un golfe remontant jusqu'auprès de Tonnay-
Boutonne.
Après avoir traversé ce golfe, le voyageur abordait à Naulon,
nom caractéristique, sur le territoire de Genouillé, pour arriver
à Muron, station romaine. Arrêtons-nous aux retranchements
de La Pilette, sur lesquels il n'y a pas de données historiques,
mais dont le plan très reconnaissable et les vestiges assez bien
conservés ne manquent pas d'intérêt.
Ce camp est orienté ; sa forme est rectangulaire. Annexes
comprises, il a deux cent quarante mètres de front, au sud, sur
trois cents de longueur dans la direction du nord. On peut y re-
lever cinq parties distinctes :
1* Le corps principal, un parallélogramme, qui, de l'ouest à
Test, a 150 mètres sur 120 de largeur. Il est entouré d'un fossé
dont la profondeur est encore, à certains endroits, de 10 mètres
sur 13 de largeur au faîte. L'escarpement est rapide autant qu'on
pouvait en donner à un amoncellement de mocllong et de terre
formant talus. Les parapets ont six mètres de largeur, avec
épaulement de deux mètres. La porte prétorienne ouvrait au
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— 320 —
, sur un vaste terrain plane où la garnison pouvait ample-
manœuvrer et combattre. Quelques maisons modernes
té construites sur le plan de cette partie du fort, traversée
ais par la route vicinale qui relie le chemin Charles au
îr de Moragne, le point le plus élevé, dit-on, du déparle-
, et où Ton voit encore quelques débris d'un vieux château
oyen âge, vendu récemment par M. de Villedon.
^ur le flanc est, en retrait de 50 mètres sur Tangle princi-
le trouve l'annexe de garde où les Romains avaient l'habi-
de poster quelques tentes abritant environ deux cents hom-
Le terrain a la forme d'un quadrilatère de GO mètres en
sens. Les fossés n*ont guère que trois mètres de largeur sur
de profondeur. Le parapet intérieur, construit en pier-
èches mêlées à la terre, a environ deux mètres de dia-
3ur le flanc ouest, il est diflîcile de retrouver, au juste, la
3 de l'ouvrage de défense placé entre la voie romaine et le
! principal du camp. Tout ce que l'on peut constater, c'est
avançait jusqu'au front des fortifications. Peut-être for-
■il une sorte de bastion sur ce point plus exposé, comme
d'arrivée de la voie.
Ku nord du corps principal et des annexes, et dans toute
argeur, les retranchements se prolongent, mais avec des
3 moins creux, jusqu'au chemin dit de la Bonde, qui les
ait du port. Cette partie est baignée, au milieu, par un
d'eau formé par le confluent de deux petits ruisseaux pro-
it, l'un de la source Sainte-Lucie, fontaine intarissable,
jtre des sources de Passe-Borde. Le poste militaire avait
à sa disposition des eaux saines et abondantes qui, de plus,
ivant les fossés, formaient douve autour de l'enceinte prin-
^arallèlement au chemin de la Bonde, large de six mètres,
ssé, pavé, se dessine le haut parapet du quai. Inutile de
[uc ce quai n'est pas en pierre, mais en forme de digue en
de dix mètres de diamètre et d'une hauteur primitive de
, huit mètres. Cette digue était coupée par une vanne qui
it passer les eaux dont nous venons déparier et qui s'écou-
dans le port aujourd'hui comblé, mais dont le bassin de-
tre spacieux. Par une réminiscence inconsciente les villa-
l'appellent encore : le pré de l'Etang. 11 est bordé, à
it, par un chenal pavé en grès. Quand le marais est cou-
)ar les eaux, celles-ci se répandent encore sur l'ancien
et montent jusqu'au corps principal des fortifications. De
façon la vanne devait servir également à leur former le
st même possible qu'il y eut, dans la quatrième division
etranchements, un bassin supérieur et formant un port
. Dans cette hypothèse, le pré de l'Etang n'aurait été qu'un
-port ou port ouvert. Et alors, l'étendue du fort que nous
décrit reviendrait à des proportions normales, puisqii«î
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— 321 —
les fossés qui le relient à la digue n'auraient servi qu'à préser-
ver le bassin supérieur ou port fermé.
Enfin, deux chemins absolument défoncés, mais pavés, comme
il appert particulièrement de deux vestiges bien conservés, et
d'environ 250 mètres, suivent parallèlement la ligne des fossés
qui délimitaient rétablissement militaire et le port, jusqu*à la
mer. L'un prenait à la rue traversière du corps principal, à Test;
Tautre était la voie romaine se prolongeant jusqu'au village ac-
tuel de La Lotière, au bord de la falaise.
Qu'on nous permette une conjecture : quelques auteurs ont
voulu que la bataille livrée par Messala Corvinus aux cohortes
santones, et que Tibulle a racontée sans en préciser le théâtre,
Oceani littorai santonici, ait eu lieu aux Combots, près Saint-
Augustin. Mais rien n'est moins établi ; et ce point très resserré,
excentrique, perdu alors au milieu de la mer, ne comportait
guère les évolutions de deux armées. Si la bataille s'était livrée
au vaste plateau qui domine La Pilette — et pourquoi non? —
nous tiendrions la clé de l'énigme, et le fort aurait été établi à
cette époque et à cette occasion, sous Auguste, pour maintenir
les populations ardentes à la revanche.
Le nom même du camp, si l'on en croit la tradition, vient de
ce qu'il y avait une pile, à cet endroit de la voie. Il n'est pas
certain qu'un massif de maçonnerie dont on voit encore les res-
tes, et qui sert de revêtement à l'escarpement intérieur du fossé,
au sud, soit un débris de cette pile.
Reste à savoir l'origine de ces fortiQcations antiques. Jus-
qu'ici, les recherches que nous avons pratiquées n'ont fait
trouver aucun débris qui puisse caractériser Tépoque de leur
construction.
Bien que rien ne prouve absolument que ce camp ne remonte
pas plus haut qu'aux Romains, et que certains détails aient
quelque affinité avec les restes d'ouvrages gaulois — par exem-
ple celui de Meursac, décrit par MM. de Tilly et Eschasseriaux,
— il paraît plus probable que c'est un camp romain. M. Audiat
et M. le contre-amiral Dupont, qui l'ont visité, abondent en ce
sens. Celui-ci l'inscrirait à la première période romaine ; sans
doute parce que la forme rectangulaire est conforme à l'an-
cienne castramétation qui rappelle, en particulier, le camp de
Galba, lieutenant de César, situé dans le Valais, et que Steuve-
chiusa fait graver dans ses commentaires sur Végèce. Celui-là
croit qu'il faut le rapporter à la seconde période, vers le troi-
sième siècle. D'autant que, si la forme était généralement car-
rée : castrorum forma efficitur quadrata^ dit Polybe, les Ro-
mains l'accommodaient à l'inégalité des terrains : pro necessitate
loci, vel quadrata, vel trigona...
A noter aussi que ces fortifications sont sur un terrain bas, à
l'ouverture d'une anse, tandis que les Romains avaient habitude
de les établir sur les hauteurs :
Postquam castra duces pugnœ jara mente propinqui
Imposuere jugis^ Lucain, vi.
'2\
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— 322 —
c toujours à portée d'observer l'ennemi ou de fondre sur
iiproviste et comme une avalanche. C'est ce que Tite-
us rapporte, et ce qu'on peut voir en feuilletant les plans
jadis parCaylus. Mais la proximité du terrier de Mora-
ù Ton voit jusqu'à Fouras, Angoulins, et bien loin sur
il de l'Aunis, suppléait à cette lacune,
ic les Romains ont établi, dans ce bas-fond, le fort de la
ce devait être d'abord pour protéger leur voie et les
lications avec leur station de Muron ; ce devait être un
m, csistrunij destiné à couvrir les convois arrivant par
oncentrer les détachements qu'il fallait envoyer sur un
autre de la frontière santone, à arrêter Tincursion des
jui infestaient le golfe Aquitanique, à tenir en respect
lations rebelles de notre contrée.
h la fontaine Sainte-Lucie, qui se trouve àTintérieurdu
le parait, dit Lesson, de construction ancienne et avait
; une certaine célébrité ; ses eaux passaient pour pos-
vcrtude guérir certaines maladies des yeux, et on y
e très loin. Luo, chez les Celtes, signifiait eau, eteor-
iit au lustrum des Romains. Le christianisme en aurait
tc-Lucie, et ce serait alors une réminiscence gauloise
ne ».
nons en faisant remarquer que ce camp, après l'ère
, dut être utilisé soit contre les Normands, soit par eux,
la longue période de leurs déprédations sur les côtes
in. On sait qu'ils descendaient d'ordinaire dans la baie
lins ; qu'ils s'étaient même établis à Aytré ; qu'ils li~
)ataille, à Charras, aux troupes cantonnées à Fouras ;
lèrent, plus tard, Angeriacum. Et nous les retrouve-
ur débarquement au Maréchap (Maris caput), vis-à-vis
le Cabariot.
L'abbé Médéric Brodut.
II
LES PILES GALLO-ROMAINES
cute depuis des années (1), et l'on discutera encore long-
iT les monuments gallo-romains du sud-ouest de la
u'on nommait piles ou fanaux tout simplement, que les
ouvera sur ce sujet, traité d'abord sous forme de question et r^-
68, dans le Bulletin-Revue de la société des Archives, tome m, pa-
37 i, Firelonge et Ebéon; puis viii, 375, 388, Les piles romaines,
du de la brochure de M. Lièvre, Les fana ou vernemeis (1887) avec
de la pile de Saint-Mard dans l'Indre-et-Loire et celle de Pirelonge
nfëricure); tome ix, page 242, noie sur le fa de Barzan ; tome xiv,
jr les fouilles de Pirclonge ; dans le tome xvii, à pix>pos des fouil-
ouvailles de Chagnon, pages 46, 156, 253 et 339, télé de femme, 1"3,
lablettes magiques, pages 173 et 254.
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— 323 —
savants viennent de baptiser ncmets, d'un mot gaulois latinisé
nemeturrij vememetum, trouvé par M. Lièvre dans Fortunat, à
propos d'une église à saint Vincent, remplaçant un fanum. Voir
Les fana ou vememets (1888).
M. Lièvre fait de ces énigmatiques monuments des simu/acra
constructa, des ido/ia, des fana, espèce de temples rustiques,
objets de culte en eux-mêmes avec ou sans la statue de la divi-
nité, ce qui explique l'animadversion des chrétiens et leur des-
truction systématique des piles ; sujets de pratiques idolâtriques,
ils dérivent des menhirs, suivant l'idée émise par Cenac-Mon-
caut et Barry [Revue, m, 378), soutenue par M. Lièvre [viii, 390);
ce sont des menhirs construits. Or, les menhirs sont des monu-
ments funéraires.
Nous avons déjà parlé, t. xvii, p. 338, des recherches d'un
habile archéologue bordelais,- M. Alexandre Nicolaï, secrétaire
général de la société archéologique de Bordeaux. Le 4* fascicule
du t. XXI de cette société nous apporte de lui une iVo(e (10 pages)
sur les piles gallo-romaines ou vememets et un Second mé-
moire de quatre pages sur ce môme sujet. La première donne le
dessin de trois piles du département du Gers : les piles de Biran,
de Saint-Lary et de Roquebrune, qui toutes trois ont des niches
à 5 ou 7 mètres du sol, et La Tourasse, près Aiguillon (Lot-et-Ga-
ronne). Cette dernière était à mi-chemin d'Aiguillon et de Saint-
Côme, comme La Peyrelongue de Saint-Pierre de Buzet, à égale
distance de Damazan et de Buzet, celle-ci sur les hauteurs,
l'autre en plaine. Il y avait une correspondance bien facile entre
elles, par signaux optiques, fumée diurne ou feu nocturne. De
plus, il y a sur le bord de la Garonne, entre La Tourasse et La
Peyrelongue, une métairie appelée aussi Peyrelongue — qui tire
probablement son nom du voisinage de la pile — et M. Nicolaï
se demande s'il n'y aurait pas eu là une pile disparue qui aurait
indiqué le gué de la rivière. Ainsi les piles, outre leur destina-
tion religieuse, auraient marqué une limite de territoire, ou
même pour quelques-unes d'entre elles une espèce de réseau
télégraphique.
Dans le second mémoire, l'auteur constate, d'après M. Lièvre
(congrès de la société française d'archéologie à Saintes en 1894),
que la pile d'Ebéon est placée sur le bord de l'ancienne voie de
Poitiers à Saintes, à moitié distance (8 lieues gauloises) de
Saintes etd'Aunay ; que la pile de Villepouge était sur la même
voie, du même côté ; que la pile de Sireuil en Angoumois, si
elle n'est pas sur une voie romaine, est à cent pas de la Charente,
à moitié chemin d'Angoulême et du confluent de la Charente et
de TAigurande, cette dernière ayant séparé les Cambolectri
Agesinates et les Santons ; que la pile du Fa à Barzan s'élevait
sur une motte circulaire à côté de la voie romaine venant de
Saintes, un peu avant d'arriver à Talmont; que la pile de Pire-
longe, commune de Saint-Romain de Benêt, est aussi surle bord
d'une voie romaine de Saintes à Novioregum (15 lieues gauloises)
et à égale distance de la ville des Santons et de la côte ; qu'ainsi^
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— 824 —
q piles charentaises deux se trouvant sur le bord
romaine et trois à moitié distance de deux lieux, ou
et d'une frontière, conclut, de cette comparaison
îles du Lot-et-Garonne, que les piles n'ont pas été
des monuments religieux, objets du culte des popu-
e, placées auprès ou au milieu de cimetières, comme
t entre autres les tablettes magiques de Chagnon, et
liches où l'on voit encore des traces de fumées, elles
enir nos lanternes des morts.
arques et ces idées sont à noter. A force de tâtonner,
ar trouver. Pour cela, il faut fouiller et fouiller beau-
trouvailles faites à Chagnon et à Pirelonge sont de
icourager.
ôté, M. Georges Musset, dans le Bulletin archéologi-
iiité des travaux historiques et scientifiques du mi-
l'instruction publique (1" fascicule de 1897), a publié
e : Fouilles de Chagnon-Villepouge, p. 79-83. Il y ra-
milles faites et les trouvailles. « Les premières tran-
mis à jour un soubassement carré de 10 mètres 40
imposé en outre d'un blocage cimenté remontant à
allo-romaine. Le tout reposait sur le sol naturel à
deur d'environ 50 centimètres du sol actuel. Le sol
it intact, ne présentant la trace d'aucun affaissement,
3ut conclure, de la façon la plus positive, que la pile
; au-dessus d'aucune sépulture, d'aucun ossuaire. »
ssibilité de voir dans ces piles une sorte de mauso-
rouver une cella destinée à recevoir des urnes ou des
►ur étant massive. Autour de la pile centrale il y avait
il Pirelonge, un couloir, sorte de delubrum, et une
3 26 mètres sur chaque face placée à 7 mètres de la
des faces est parallèle et presque limitrophe à la
ne. Aux angles de cette façade existent des sortes de
;nts formant saillie qui démontreraient peut-être que
soutiennent une construction un peu plus élevée que
môme. Dans les fondations de la pile un grand nom-
;ments de pierres sculptées, chapiteaux corinthiens,
ures diverses, qui prouvent qu'on avait pour la con-
e la pile utilisé les débris d'un monument antérieur,
du mur d'enceinte, quelques restes de sépultures par
1, sans traces de cercueils. Dans l'enceinte, presque
sol, a été trouvée une curieuse tète de statue fémi-
îentimètres de hauteur, que nous avons publiée, xvii,
jt en pierre du pays, provenant soit de la carrière de
près de Varaize, soit de celle des Molors, près de Fon-
' a aussi trouvé les tablettes magiques (p. 256), puis
lonnaies romaines de la colonie de Nîmes, d'Antonin
la Liberalitas, de Marc-Aurèle ; une petite cupule en
' laquelle on peut lire : livia, vaniia ou vaniif, une
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— 325 —
plaque triangulaire de bronze montrant une feuille de lierre.
Dans le voisinage se rencontrent de nombreuses substructions
gallo-romaines et des stations de l'époque préhistorique. De
plus, à quelques mètres de Villepouge, sont les limites de trois
grandes seigneuries de la Saintonge, le comté de Taillebourg,
celui d'Aunay et celui de Matha. « De cela on pourrait conclure
à la rigueur que la pile de Villepouge était un lieu traditionnel
et célèbre, qui avait conservé jusqu'au temps de la féodalité
l'importance qu'il avait eue à l'époque païenne. »
Rien n'aura manqué à la gloire de Chagnon ou d'Ebéon. Van-
tées, décrites, discutées par les savants et les archéologues,
nos piles énigmatiques sont chantées par les poètes et des
poètes saintongeais. Voici ce que l'on lit dans le numéro du
!•' juin d'un spirituel journal. Le piaisit des Chérente, un « sou-
net » Le fana d'Ebion^ adressé « à mousieu L. Audiat, per'sident
dez Archives histouérique de la Saintonge et de VAuni, par
Lexis Chaboëssâ :
Au mitant d'un ffaret, pianté, m'in champignon,
A Fadret chin S mina, Le Pin et La Châgnasse,
Qu'et-ou thieu molument que non a mit en piace
Et qu'lè ghent de lendret aplant lïanâ d'Ebion ?
Et-ou fet esqueprès peur fér pour au z-agheasse ?
N'en défit à zou vouer in^magnèr' de bourgnon ;
Thiélés thyi zou savant dizez me-zou vouéyon,
m'fera-t-in grand piaisit pac'que thieu m'embarrasse...
L.A.
*
M. Camille Jullian, professeur à l'université de Bordeaux, a
communiqué à la société des antiquaires de France, séances
des 14 avril et 26 mai 1897, deux mémoires, qui sont publiés
dans le tome lvii des Mémoires de cette société, sur la question
des piles et les fouilles de Chagnon, en Saintonge. Nos lecteurs
savent déjà que c'est grâce à la patience et à la sagacité du
savant antiquaire bordelais que les tablettes magiques trouvées
dans ces fouilles ont pu être lues et commentées. Son opinion
sur des monuments jusqu'ici si énigmatiques est trop autorisée
pour ne pas la faire connaître avec quelques détails. L'analyse
de ses deux mémoires, qui sont très documentés, fournira en
même temps un résumé exact de cette question importante.
On appelle piles^ dans le sud-ouest, des tours pleines, qua-
drangulaires, composées d'un épais blocage avec un simple
parement en appareil ou en briques. Toutes sont de construc-
tion gallo-romaine. L'ancienne province aquitanique en compte
.une vingtaine sur son territoire ou sur ses frontières. Les deux
plus intactes sont la tour de Pirelongue, près de Saujon, en
Saintonge, et celle de Saint-Mard, en Touraine.
Quelles étaient la destination et la nature de ces monuments?
Leur nom de pile n'a aucune importance et ne peut fournir au-
cune solution. Au moyen âge, on a appelé pile ou pilier bien
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— 326 —
des choses. M. Lièvre, bibliothécaire de la ville de Poitiers,
leur a trouvé un nom plus ancien, celui de fana, fa ou faniaulx,
dérivé de fanum, temple païen, et a développé dans d'assez
nombreux mémoires, avec beaucoup de textes et une très grande
force de raisonnement, la théorie que les piles étaient les restes
d'édifices destinés au culte des idoles. D'autres érudits ont vi^
et voient dans les piles des constructions d'origine militaire,
frappés qu'ils sont de leur situation au bord des grandes voies
romaines. Mais M. Jullian a toujours pensé, après et avec d'au-
tres, notamment avec notre Bourignon, que les piles étaient des
monuments funéraires, et il apparaît que les dernières fouilles
faites au pied des piles ont fortement confirmé cette opinion.
M. Lièvre a eu le très grand mérite de provoquer des fouilles
au pied des piles, tant par ses travaux que par les appels pres-
sants qu'il a faits auprès des sociétés savantes. C'est en Sain-
tonge, et plus particulièrement à Saintes, qu'il a trouvé de
l'écho. En 1894, M. Cantaloube, commandant de vaisseau en
retraite, dirigea au pied de la tour de Pi relongue, des recher-
ches qui permirent de reconnaître l'existence de constructions
annexes et en particulier d'un mur de clôture, qui se remarque,
du reste, dans la plupart des piles conservées. A la session du
congrès archéologique de France, qui eut lieu à Saintes en
1896, il fut pas mal question des piles à l'occasion de ces fouil-
les, et M. Lièvre fit voter par la société française d'archéologie
une petite somme, afin de permettre à M. Cantaloube de les
continuer ou d'en amorcer de nouvelles. Ce dernier s'entendit
avec M. le docteur Guillaud pour opérer des tranchées sur
l'emplacement d'une ancienne pile disparue, située tout à côté
de la halte de Chagnon, commune de Villepouge, canton de
Saint-Hilaire de Villefranche, sur la ligne de Saint-Jean d'An-
gély à Matha, au point exact où cette ligne coupe la route de
Saintes à Aunay, ancienne voie romaine de Saintes à Poitiers.
Les fouilles durèrent plusieurs mois, pendant tout l'hiver 1896-
1897, avec une petite équipe d'ouvriers, et grâce aux sacrifices
de temps et d'argent de personnes généreuses de la localité,
notamment MM. Louis-Alcide Caillaud, négociant, et Eugène
Bernard, propriétaire. Ce sont ces fouilles qui ont donné des
résultats inattendus.
Cette pile n'est pas sans histoire. Dans un titre sans date pré-
cise, mais qui par le langage paraît avoir été dressé vers 1350,
et dont copie a été délivrée le 25 mai 1730 par la chambre des
comptes du roi, comme extraite de la liasse courante des titres
d'Angoumois, cote ix, clxv, titre relatif aux confrontations
de la chastellenie de Mastaz, cette pile est dénommée fanstu de
Perssac. Au xvii* siècle, Claude Chastillon, dans sa Topogra-
' * française^ en a donné un dessin, ainsi que d'une autre pile
)isinage encore debout, celle d'Ebéon, sous la rubrique:
aulx ruines antiques de Varèze au pais d'Angouviois,
n que M. Jullian rej)roduit dans son premier mémoire, et
es l'original. Au début de ce siècle, la pile était un amas
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de pierre, un gros chiron. Le sol en fut déblayé, vers 1840, par
le père du propriétaire actuel.
Pendant son existence, cette pile a eu, comme on* voit, dif-
férents noms, qu'elle a emportés dans l'oubli en disparaissant.
Depuis que ses restes ont été remis à jour, il a fallu à nouveau
la baptiser, et ce ne sont pas les parrains qui paraissent lui man-
quer. Tous les archéologues autorisés ont eu la libre disposition
des trouvailles faites, sans réserve comme sans privilège, et
chacun d'eux a pu les voir, les étudier, apprécier et mesurer
sur place les fondements ; bref, en disserter comme des cho-
ses d'un musée public. De là des variantes bien naturelles dans
la désignation actuelle de cette pile. Les diverses publications
de M. JuUian l'ont surtout fait connaitre du monde savant sous
le nom de pile de Chagnon, qui est le nom de la halte de che-
min de fer qui est située au pied même. Ajoutons, si l'on veut,
pile de Chagnon, commune de Villepouge (Charente-Inférieure),
pour satisfaire la géographie la plus exigeante, ou même pile
de Chagnorij commune de Villepouge, près Varaize (Charente-
Inférieure), pour satisfaire aussi l'histoire ancienne, et le bap-
tême sera complet et définitif, étant donné surtout le court re-
nouveau que cette pile doit avoir : car on va bientôt la remettre
en terre.
M. Jullian figure dans son premier mémoire sur les fouilles
de Chagnon (iig. 2 et 3) des morceaux sculptés qui indiquent
que le monument avait un riche revêtement en pierre de taille
et qu'il était de la meilleure époque. Ce sont: un fragment de
corniche et une palmette, qui ne parait pas avoir fait partie
d'une coiffure de divinité, comme on a pu le croire. Il figure
aussi (iïg. 4) la tête colossale que M. Lièvre, à cause des boucles
ondulées et tombantes de la coiffure, de la ressemblance singu-
lière avec un bronze du cabinet des antiques (n® 639 du catalo-
gue Babelon et Blanchet), et de la possibilité d'adapter un orne-
ment au sommet de la tête, suppose être une Isis. Cela est fort
possible; mais Diane et Hécate auraient pu être représentées de
la même manière, sans en exclure une simple mortelle. Il figure,
en outre, un petit triangle de bronze {fig. 5), portant en frappe
légère sur une de ses faces une feuille qu'il considère comme
un trèfle d'assez grossier dessin, mais qui est plutôt une feuille
de lierre, et une bague en cuivre, sur le chaton de laquelle il lit,
en creux, le monogramme : C{aius) Publ(ius) (fîg. 6). Enfin, le
morceau capital de ces fouilles a été un diptyque en plomb, ren-
fermant une longue exécration magique, en caractères cursifs
du 11* siècle. Voyez notre Revue du 1" juillet 1897, tome xvii,
page 254.
a Si nous ne nous trompons, conclut M. Jullian, ces fouilles
résolvent, au moins pour la pile de Chagnon, la question de
l'origine. C'est un tombeau, élevé sous les Antonins, en l'hon-
neur de quelque propriétaire gallo-romain. Les cendres, les
ossements, la tablette magique ne laissent aucun doute à ce su-
jet. Les execrationes de ce genre étaient toutes placées dans
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îpultures et destinées aux dieux infernaux, que Ton char-
d'exécuter la sentence prononcée par le sorcier.
V moins que des preuves contraires ne soient apportées
es fouilles ultérieures, je n'hésite pas à voir dans toutes
les autant de tombeaux.
je mur extérieur qui enveloppe le terrain sur lequel elles
bâties est la clôture, maceria, ordinaire à toutes les con-
3ns funéraires. Le corridor que ce mur protège et qui cn-
le tombeau est cette galerie, ambitns, que Ton retrouve
ir des monuments sépulcraux, en particulier à Pompei.
euilles imbriquées qui semblent couronner la pile de Pire-
le sont choses consacrées dans l'ornementation funérai-
. Comme tous les tombeaux, les piles sont placées sur les
les voies. Aussi bien, ne difTèrent-elles des mausolées
tés, comme celui d'igel, que par leur apparence plus gros-
et leurs formes plus massives.
►1. Lièvre a vu en elles les héritières immédiates des
lira. Si nous acceptons les menhirs comme des monuments
aires, il a raison. La pile est un menhir en blocage; le
ûr est une pile d'un seul bloc.
Ust-ce à dire que nous repoussons entièrement la thèse de
ièvre, qui voit dans les piles autant de fana ou de temples
18? Nullement. Les textes qui donnent ce nom aux piles
trop nombreux et trop formels pour ne pas en tenir le plus
l compte. Mais on peut tout concilier.
)epuis la conversion du monde romain au christianisme,
igue latine a appelé fana tous les sanctuaires des idoles,
îe qui était l'objet d'un culte païen, et sans doute le tom-
comme le temple ; et si tous les fana n'étaient pas des
eaux, toutes les tombes païennes ont pu être, pour un
ien, des fana, rendez- vous de mystères démoniaques.
)n peut même accepter plus des théories de M. Lièvre,
serait pas impossible que, du m* au v® siècle, le carac-
unéraire de nos monuments ait été peu à peu oublié. On
sait moins aux morts qu'ils renfermaient qu'aux dieux infer-
auxquels ils donnaient accès. Les dernières pratiques du
tîisme expirant — culte de Diane et d'Hécate, les déesses
lales, magie et sorcellerie — ont pu se réfugier autour des
eaux, qui étaient leur asile préféré au second siècle. La
e de Chagnon, où l'on déposait, sous Marc-Aurèle, une
tte magique à destination de Pluton et de Proserpine, a
3ien pu devenir, sous les derniers Flaviens ou sous les
DS, un lieu de réunions de sorciers. Au pied de ces vieilles
es des siècles païens, les derniers adorateurs ruraux de
3 et des dieux d'en bas ont continué leurs pratiques,
^oilà ce qui nous expliquerait bien des choses : pourquoi la
: Les mausolées d'Igcl cl de Saint-Rëmy sont terminées par des imbri-
5. Les tombeaux monumentaux de Bordeaux semblent 1 avoir été égâ-
t. »
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plupart des fana rustiques sont des piles tombales ; pourquoi
saint Martin et les convertisseurs de la Gaule se sont acharnés
contre ces piles, et pourquoi la sorcellerie de la Diane souter-
raine et infernale a été le dernier mystère du culte païen. De
toutes les formes et de toutes les divinités de la religion, les
plus vivaces sont les dieux des sépulcres et les puissances mira-
culeuses des tombeaux. »
Dans un second mémoire, M. Camille Juliian s'attache à réfu-
ter la thèse contraire à la sienne, à savoir que les piles seraient,
ainsi que le pense M. Lièvre, des monuments religieux, thèse
qui a été soutenue à nouveau au congrès des sociétés savantes
à Paris, en avril 1897, avec des arguments tirés justement du ré-
sultat des fouilles faites à Chagnon, ce qui paraît assez étonnant.
Selon les uns, la tète colossale qui y aété découverte peut
être considérée comme une tête de statue, de déesse sans
doute, et par suite les piles seraient autant de piédestaux de
statues, divinités ou personnages historiques. 11 suffît de re-
marquer, pour faire justice de cette opinion, que les piles qui
sont toutes fort allongées, fort hautes par rapport à leur base,
ne ressemblent à rien moins qu'à des socles : telles sont la pile
de Saint-Mard et la pile de Pirelongue, qui ont encore du reste
leur couronnement en forme de cône ou de tourelles, ce qui
exclut complètement la présence d'une statue.
On doit admettre à plus juste titre que la tète de Chagnon a
fait partie du tombeau même, comme dans le mausolée simi-
laire d'Igel, près de Trêves, dont la structure et le squelette ne
diffèrent point de nos piles saintongeaises, et dont le fronton de
la face orientale a pour principal motif une tète de Diane,
haute de deux pieds environ et assez semblable comme forme
et dimensions à celle qui nous occupe, tandis que le fronton
septentrional présente une tète d'Apollon du même style. Quant
au trou que Ton constate au sommet de cette tête, il a pu ser-
vir à fixer un croissant, qui est fréquemment employé dans
lornementation funéraire. Ajoutons, pour notre part, que ce
trou, assez profond et quadrangulaire, sans trace d'un ciment
quelconque qui l'aurait jamais rempli, ressemble tout à fait à
un trou de gouge ordinaire, que possédait le bloc de pierre
avant son utilisation. Ce trou se trouve même au centre d'un
léger méplat qui peut provenir aussi de la face primitive de la
pierre de taille, et non de l'assiette d'un ornement quelconque.
Selon d'autres, la pile de Chagnon se trouvant à la limite de
trois grandes seigneuries de Saintonge, les comtés de Taille-
bourg, d'Aunay et de Matha, on pourrait en conclure que cette
pile était un lieu traditionnel et célèbre, qui avait conservé
jusqu'aux temps de la féodalité l'importance qu'il avait eue à
l'époque païenne, et même que les piles en général, qui sont du
reste placées sur les bords des voies romaines, ont pu servir de
limites avant d'avoir été vouées à telle ou telle divinité.
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Ces particularités de situation, loin d'aller à rencontre, sont
des preuves nouvelles que les piles sont des tombeaux. Les
hommes du moyen âge, en effet, utilisaient les mausolées an-
ciens comme bornes ou moyens de délimitations ; et il y a, à ce
sujet, un trxte très significatif, se rapportant au xi" siècle,
dans le cartulaire de Saint- Victor. 11 en était déjà ainsi dans
Tantiquité, et il sufïit de mentionner les mausolées des Horaces,
à la limite des territoires d'Albe et de Rome, et les tombes des
Philènes, qui séparaient en Afrique les domaines de Cyrène et
de Leptis. A l'époque classique de Rome, le tombeau quel qu'il
soit est regardé par les arpenteurs comme un excellent moyen
de délimitation ; aussi les Romains l'ont-ils volontiers accepté
comme signe et terme de finage. Dans le recueil des arpenteurs
romains, il est dit que les mausolées, loin de toute habitation,
le long des routes, déterminent par leur forme et leur orienta-
tion le croisement de plusieurs lignes, c'est-à-dire la limite de
plusieurs champs. Cet emploi de tombeaux dans la délimitation
des terres est donc fort ancien, et il n'y aurait rien d'étonnant à
ce que la pile de Chagnon ait servi, le cas échéant, à marquer
des limites auxv® siècle ou antérieurement.
Nous ferons remarquer que ce n'est que par un lointain à-
peu-près, en donnant un certain accroc à la topographie locale,
qu'on place notre pile à la limite commune de trois comtés,
voire à quelques mètres de là. Elle était, au contraire, en plein
champ, au bord de la route romaine et 5 à 600 mètres au sud
et en contre-bas dun carrefour où confinaient, en effet, les chà-
tellenies ou comtés de Taillebourg, d'Aunay et de Matha. Les
aveux et dénombrements que Ton a des deux premiers ne
mentionnent aucunement ce carrefour, pas plus que la pile voi-
sine Ce n'est que dans un état des confrontations de la terre de
Mastas, qui paraît remonter au milieu du xiv* siècle, comme
nous l'avons rappelé plus haut, qu'on trouve mentionnés en ces
termes les lieux dont il s'agit : «... lesquelles confrontations
de ladite chastellenie et apartenances audit chastel commen-
cent ainsi que s'ensuit : premièrement dès le carrefour qui est
assis au-dessus du fanau qui est appelé le fanau de Perssac,
et qui départ la terre d'Aulnay, celle de Taillebourg et celle de
Mastaz, lequel carrefour est assis au grand chemin par lequel
Ton vait de Mastaz à Saint-Jean d'Angély et le chemin que l'on
vait de Varèze à Xaintes, etc. » (Archives départementales de
la Charente-Inférieure.)
11 est beaucoup plus naturel et plus vraisemblable d'admettre
que les limites des châtellenies ont été déterminées ici parles
limites des paroisses et par le croisement de deux anciens che-
mins, le long desquels elles se poursuivent, du reste, et que la
pile n'y est pour rien. Si elle y était pour quelque chose, c'est
au pied môme que ces limites s'entre-croiseraient. Elle n'inter-
vient que pour qualifier un carrefour qui l'avoisine, mais dont
elle est distante d'un demi-kilomètre environ. Ce n'est donc
pas en battant les buissons des alentours qu'on fera jaillir la
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lumière sur cette question, mais en interprétant avec compé-
tence et sagacité les trouvailles faites sur l'emplacement môme.
En résumé, les fouilles que les circonstances nous ont conduit
à entreprendre et à suivre de près ont été très fructueuses, et
si elles n'ont pas résolu d'une façon péremptoire la question
des piles, elles lui ont du moins fait faire un grand pas : c'est
là notre principale satisfaction.
D" J.-A. GUILLAUD.
III
EXCURSION DES SOCIÉTÉS DES ARCHIVES DE LA SAINTONGB
ET DES ARCHIVES HISTORIQUES
DE LA GIRONDE A SAINT-EMILION (22 MAI 1898)
Dans le but d'élargir le cercle de ses études, la société des
Archives historiques de VAunis et de la Saintonge avait pro-
jeté une excursion dans la Gironde, prenant pour objectif la cu-
rieuse petite ville de Saint-Emilion. Le 22 mai, malgré l'incer-
titude du temps, et les premiers rayons du soleil paraissant pré-
sager une belle journée, plusieurs membres de cette distinguée
société et en tête leur vénéré président M. Louis Audiat,descen-
daient à Bordeaux où saluaient leur arrivée MM. Francisque
Habasque, conseillera la cour d'appel, président de- la société
des Archives historiques de la Gironde, Emile Maufras, de
Bourg (1), Dast de Boisville, secrétaire général, Garreau, archi-
tecte, Pierre Robert de Beauchamp et Emilien Piganeau, mem-
bres de ladite société. Entre confrères liés par un même genre
d'études, la connaissance est bientôt faite, et après les premiè-
res présentations on se dirigeait dans le cœur de la grande ville
pour visiter rapidement le musée des antiques dont le conser-
vateur, M. Camille de Mensignac, allait faire les honneurs,
accompagné de M. Céleste, bibliothécaire municipal.
Les nombreux débris de divers monuments de l'ancienne Bur-
digala, cippes, stèles, statues, chapiteaux et curieux échantil-
lons de l'épigraphie gallo-romaine, réunis à d'autres non moins
nombreux, spécimens des époques romane, moyen âge et renais-
sance, après être restés de longues années entassés sous des
abris provisoires, ont été enfin groupés par les soins de la muni-
cipalité bordelaise et par le zèle éclairé de notre ami M. de Men-
signac, dans le cloître de l'ancienne maison des dominicains, où
le savant peut venir les étudier à l'aise et se faire quelque idée
de la magnificence de la cité chantée par Ausone, devenue
ensuite la capitale de l'Aquitaine. Trop pressés par l'heure, nos
nouveaux amis de Saintonge n'ont pu qu'à la hâte admirer cette
riche collection et sa disposition dans ce vaste local dont ils
(1) M. Maufras, retenu par des affaires de famille, n'a pu à son grand reçret
se joindre à l'excursion.
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— 332 —
voudraient trouver un jour l'analogue pour y loger les richesses
que leur a fournies l'antique Mediolanum Santonum. Dans les
étages supérieurs se trouve, placée là assez récemment, la belle
bibliothèque de Bordeaux, que son aimable conservateur, M.
Céleste se proposait aussi d'exposer aux yeux des visiteurs.
L'heure inexorable ne Ta point permis: il a fallu en toute hâte se
transporter à la gare d'Orléans où nous rejoignait M. Ducaunnès-
Duval, archiviste de la ville, et d'où le train de 11 h. 5 nous
emportait vers Libourne et Saint-Emilion. Il eût été intéressant
de traverser Libourne, sans contredit une des plus jolies petites
villes de France, à cause de son plan régulier de bastide et par
sa position au confluent de l'Isle et de la Dordogne. C'était l'an-
cien Condàtes portus d'Ausone ; aux xiii® et xiv* siècles les rois
d'Angleterre possédaient à proximité un château magnifique,
château de Condat et Barbanne; enfin, de la promenade dite allées
ou quai Souchet, le promeneur peut jouir d'un des plus beaux
panoramas que l'on puisse rêver. Les méandres ombragés des
deux rivières et l'imposante masse du tertre de Fronsac que
Charlemagne couronna d'une forteresse, renversée totalement
en 1628, remplacée par une élégante maison de plaisance du
maréchal duc de Richelieu, disparue à son tour, tout forme là
un délicieux point de vue digne du plus habile pinceau.
Le train reprend sa marche et bientôt nous voilà à la gare de
Saint-Emilion. Ici de nouveaux excursionnistes, M. le comte de
Ferrand, M. de La Bouralière, M. le curé d'Aubie, arrivés par
des voies différentes, viennent grossir la phalange, et avec l'en-
train qui nous anime, la distance de la gare à la ville est bien-
tôt franchie. La moitié de la journée a déjà passé ; pour des
voyageurs en route dès l'heure matinale, il est prudent, comme
nécessaire, de se réconforter pour accomplir dignement le pèle-
rinage. Aussi, au centre même de la ville, l'hôtel Garé-Dussaut
avait-il pris sa gaie physionomie des dimanches, et il va sans
dire qu'autour d'une table délicatement et copieusement servie,
les quinze ou seize convives ont savouré les mets, tous produits
du pays, préparés par les soins de l'intelligente maîtresse du
logis.
Etaient présents : Pour la société de Saintonge : MM. Louis
Audiat, président; Jules Gandaubert,trésorier ; Anatole Laverny,
secrétaire adjoint ; Pierre Bouhard, de Chérac ; Justin Coutan-
seaux,de Saintes ; Edmond Duret, de Saint-Germain deMaren-
cennes ; Jules Guillet, de Saintes ; de La Bouralière, de Poitiers;
nmir In société dc la Giroudc : MM. Francisque Habasque, pré-
de Boisville, secrétaire général; Ducaunnès-Duval,
ite municipal ; comte de Ferrand ; Garreau, architecte,
^on; l'abbé Lewden ; Robert de Beauchamp et Emilien
lU.
îssert, M. Audiat se lève et, dans une charmante im-
tion, remercie la société des Archives de la Gironde de
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— 333 —
Taccueil fraternel fait à celle de Saintonge. Il s'exprime à
peu près ainsi : a Quand saint Emilion, breton de Vannes, se
rendait, dit-on, en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, il
s'arrêta dans un monastère de Saintonge, situé à Saujon,et il y
fut si bien reçu, « bénigne susceptus est», qu'ily passa dix ans.
Mais, quand il fut arrivé à Saint-Emilion, il y resta et y termina
ses jours. A travers les siècles les traditions se conservent, vous
le saveZjSurtoutdans les associations qui ont le culte de lavieille
France, qui l'aiment dans ses gloires et dans ses malheurs et
qui, aux temps où il est de mode de la dénigrer, s'attachent en-
core plus à elle parce qu'ils la connaissent mieux. Dans ce pèle-
rinage historique et archéologique, nous avons un peu suivi le
chemin qu'avait suivi votre saint, qui est un peu le nôtre ; nous
avons longé la voie romaine de Saintes à Blaye, le Blavia mili-
taris, comme on disait alors ; nous avons passé pas bien loin de
Saujon qu'il habita, messieurs, et tout près de cette voûte d'A-
quitaine où il se serait sûrement abrité s'il eut vécu quelques siè-
cles plus tard. Et voilà que nous recevons ici, dans sa ville, l'ac-
cueil tout gracieux qu'il trouva en Saintonge ; nous aussi, nous
avons été reçus avec cordialité, « bénigne susceptus est. » Il y
a là une certitude, s'il existe d'ailleurs des obscurités. La cri-
tique a discuté tous ces points de la vie du saint; on est même
allé jusqu'à mettre en doute la personnalité du héros. Ne nous
étonnons pas. Ne sommes-nous pas ici voisins de la ville où un de
nos prédécesseurs archivistes, Jean-Baptiste Pérez, bibliothé-
caire d'Agen, a publié l'opuscule, Comme quoi Nsipoléon n'a ja-
mais existé? Et si je consultais l'historien de Saint-Emilion, qui
sait de la ville tout ce qu'on en peut savoir, le passé, le présent,
voire l'avenir, il n'aurait pas de peine à me prouver que notre
saint n'allait pas en Galice visiter le corps de saint Jacques qui ne
fut découvert que trois siècles plus tard. Malgré tout, je crois à
ce saint ; oui, il a creusé ces grottes, devenues ces magnifiques
etincommensurables chais où tonneaux et bouteilles vieillissent
si doucement; oui, il a fait jaillir cette fontaine : car depuis le dé-
luge c'est toujours l'eau qui nous fait boire du vin, et savourant
ces crus à Saint-Emilion, je crois à saint Emilion : Cogito, ergo
sum.(2) Je crois aussi àAusonedont vous avez eu la villa. Hélas !
nous n'avons pas encore pu retrouver la sienne en Sain-
(1) Saint Emilion, sous le nom de saint Million, avait une chapelle, dans un
hameau de la paroisse d'Ecoyeux« sur les ruines de constructions romaines.
Cette chapelle, dont il ne reste plus qu'une grosse pierre percée, est, entre
autres titres, mentionnée dans une baillette du 8 mars 1489, consentie par
Pierre de Polignac à Jean Moreau, de Saint- Million. Le censif de la seigneurie
d'Ecoyeux, aux articles 466 et 469, donne des confrontations « à la chapelle ».
En 1850, raconte P.-B. Barraud, remplacement de cette chapelle était encore
le but de la procession de saint Marc. On se rendait à Saint-Million, et là on
faisait halte ; chacun s'asseyait sur Therbe et faisait un léger déjeuner aux
œufs durs, que les habitants du village avaient le privilège de fournir. Avant
de partir, pour se préserver du mal de tète ou de la migraine, chaque fidèle,
après le célébrant, se passait le chef dans le trou de la grosse pierre, où « Ton
entendait couler le sang de saint Marc ». [Note de la rédaction.)
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— 334 —
tonge, ce Pagus noverus qu'un poète de vos compatriotes ve-
nait chercher il y a quelques mois à Saintes; il a dû se conten-
ter de traduire Ausone en bons vers français ; puisque je parle
des célébrités qui nous sont communes, je n'oublie pas qu'un
des doyens de votre collégiale a été un évêque de Saintes,
Louis de Bassompierre, l'ami de M™" de Sévigné, que l'on a
compté parmi les plus illustres prélats du xvii® siècle, le siècle
des Bossuet et des Fénelon. Tous ces souvenirs, tous les mo-
numents de cette ville unique où chaque maison est un édifice
antique et où l'on peut faire un cours complet d'architecture
religieuse et militaire, nous attiraient depuis fort longtemps.
Mais le jour où nous avons su que la société des ^4 revives histo-
riques de la Gironde voulait bien se joindre à nous pour nous
guider, nous n'avons plus hésité : nous voici. Nous sommes
venus saluer notre aînée. C'est la société de la Gironde qui a
donné l'exemple des publications archiviques ; elle a compris
que le seul moyen de préserver les manuscrits, c'était de les
imprimer. Idée excellente. Poitiers s'est aussitôt misa l'œuvre;
puis Saintes, puis Auch, puis Limoges, sans compter des publi-
cations particulières ici et là. Jules Del pit avait consacré à cette
cause son expérience, sa science, son activité ; lui mort, on avait
pu concevoir quelque crainte ; mais le vaisseau girondin est
comme la barque des marchands d'eau de Lutèce, fluctuatnec
mergitur. Quand saint Emilion n'a plus été là, on a continué,
on continue à boire du Saint-Emilion. Uno avulso non déficit
aller. M. Habasque est venu, et ce n'est pas pour lui certaine-
ment que je supprimerais l'épithète du poète, aureus. Par son
zèle, il a donné une nouvelle vie à la société des^rc/iiues de là
Gironde, bien secondé par des secrétaires dont la société des
Archives de Saintonge a bien aussi à se glorifier, MM. Dast de
Boisville et Emile Maufras. Nous voulions donc venir apporter
notre hommage à une aînée, voir de près des savants dont nous
admirions de loin les travaux, serrer la main à des hommes
dont nous savions la courtoisie, l'esprit et la cordialité. N'est-
ce pas, messieurs les Saintongeais, que nous avons eu raison ?
vous le voyez par expérience. Je vous remercie donc, messieurs,
de votre charmant accueil. Hier, nous étions des collègues;
aujourd'hui, je me permettrai de changer le mot; je bois à nos
confrères de la société des Archioes de la Gironde. »
M. Fr. Habasque remercie M. Audiat des paroles si gracieu-
ses et si amicales qu'il vient d'adresser à la société des Archi'
ves historiques de la Gironde et à son président. La société gi-
rondine conservera précieusement dans ses annales le souvenir
de la réunion d'aujourd'hui. Elle offre d'une part un petit côté
historique qui, pour des fervents de l'histoire, n'.est pas
sans quelque saveur ; c'est, en effet, la première fois que deux
sociétés d'archives, sortant de leur centre de travail, viennent
ainsi l'une au-devant de lautre et la main dans la main, se
réunissent pour étudier sur place une ville charmante et des
plus riches en chroniques, en souvenirs et en monuments.
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— 335 —
Mais, avant tout, les membres des archives de la Gironde ont
été heureux de faire la connaissance personnelle de leurs collè-
gues de la Saintonge. Depuis longtemps ils suivaient et appré-
ciaient hautement leurs travaux ; depuis longtemps ils admi-
raient et enviaient la forte organisation qu'ils doivent à la mé-
thodique activité de leur président et à leur esprit d'énergique
initiative. Maintenant ils feront plus : ils demanderont aux éru-
dits estimés la permission de voir en eux de véritables amis.
Désormais ce sont des liens tout fraternels qui uniront les deux
sociétés, et celle de Bordeaux ne laissera pas écouler un long
temps sans aller elle-même les resserrer à Saintes.
M. Fr. Habasque lève son verre en Thonneur de la société
des Archives historiques de la Saintonge et de son très distin-
gue président, M. Louis Audiat.
Des toasts chaleureux sont portés de part et d'autre, arrosés
par un fin cognac de 1810 gracieusement offert par M. Amédée
Niox, de Saintes, qui, à son grand regret n'ayant pu venir,
s'était fait ainsi représenter, et par M. Jules Guillet, ici pré-
sent. On savoure la fine liqueur, pendant que M. Piganeau,
conseiller municipal de Saint-Emilion, lit la pièce de vers sui-
vante en souvenir de la visite à Saint-Emilion de la Société des
Archives historiques de la Saintonge :
De Saint-Emilion, dont fameuse est Thistoire,
Que fallait- il encor pour augmenter la gloire ?
Des monuments nombreux témoins des temps passés,
Des remparts entourés par de larges fossés,
Un donjon des plus forts de la vieille Aquitaine,
La colléfi^iale et Téglise souterraine^
Où, saisi de respect, on demeure surpris.
Un clocher aérien dominant le pays.
Des cloUres que la ronce étreint de ses spirales,
Des rocs, ffouffres béants, cavernes sépulcrales.
Logis où chaque pierre évoque un souvenir.
De nobles parchemins, tout s'y vient réunir
Dans ce lieu disposé comme par fantaisie
Où frayent les pmceaux avec la poésie.
Où glanent à l'envi Thistorien, le savant.
Où le charme enchanteur nous attire souvent.
Et de plus, un terroir, source de ses richesses.
Où le ciel a semé d'abondantes largesses,
Ces produits renommés, ces vins délicieux I
Dès longtemps comparés au fin nectar des dieux,
De ses gais habitants l'urbanité courtoise.
L'amour du sol natal, Tâme toute gauloise.
Dans l'avenir prospère avançant à pas sûrs.
Filleule de Bordeaux, fière de ses vieux murs.
Que pourrait-elle donc envier dans ce monde.
Cette antique cité, Torgueil de la Gironde ?
Ses macarons, ses vins tant chéris des gourmets.
Partout on les connaît, on les exalte ; mais
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fallait un nouveau fleuron à sa couronne,
t voilà que ce jour de fcte le lui donne,
uand pour la visiter, de Saintonge venus,
ous lui faites, savants, comme un charme de plus.
vous je porte un toast, société d'élite;
oyez les bien venus, et de votre visite
oaint-Emilion longtemps on parlera
omme chacun de vous d'elle se souviendra
lairie se trouvant à deux pas de l'hôtel Dussaut, la pre-
isite des deux sociétés devait être pour les archives corn-
îs, que M. E. Pieaneau, grâce à son titre de conseiller
pal, s'est mis en devoir, depuis de longues années, d'étu-
analyser, de transcrire, de coordonner et de restaurer
mieux pour en prolonger la conservation. On y trouve une
on importante de parchemins, manuscrits, lettres, vieux
1 de toutes les époques, cahiers baptistères remontant à
ant même l'ordonnance royale de Villers-Cotterets, et de
3UX registres de jurade ou livres consulaires depuis 1458,
nent l'histoire de notre vieille cité, jadis centre d'une juri-
très étendue. Le plus ancien parcheminest une transaction
é de paix rédigé en langue gasconne, daté de 1241 et passé
L commune de Saint-Emilion et le puissant et turbulent
îde Fronsac, son voisin. Outre un document constatant
3n en commune par Jean sans Terre en 1199 de la villede
one(vidimusde 1340) on a pu conserver nombre de chartes
Duard, temps de prospérité commerciale pour le pays, le
e capitulation de 1451, parchemin signé des générauxde
5 VII, plusieurs chartes de confirmation de privilèges
^s tant par les rois de France que par ceux d'Angleterre,
ibreux documents de l'époque des guerres de religion,
►ute une série d'actes relatifs à cette autre époque d'agi-
sociales où la ville de Saint-Emilion prit un instant le
3milion-la-Montagne. Ces vieux papiers longtemps enfouis
èle dans un certain désordre constituent une vraie mine
itient chercheur voit se dérouler tour à tour tout le passé
;ique cité, ses vicissitudes politiques, les mœurs, les cou-
de ses habitants, en un mot l'histoire assez complète et
yante de tout le pays, histoire dont M. Piganeau s'atta-
;si à reproduire par le pinceau et le crayon les principaux
lents.
nous dirigeons ensuite vers le nord-ouest de la ville, à
rée, où se dressait jadis la Porfa feorguesa, porte bour-
celle par laquelle les hauts personnages, rois, ducs,
seigneurs, faisaient leur entrée oiricielle. Les registres
paux relatent minutieusement les solennités de l'entrée de
on, après le siège de Saint-Jean d'Angély, 9 juillet 1621.
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RtviM d« Sâlntonge et (TAunit. JuUM 1899.
thêtint dû M. E
Cl.MÎTKK DK l/E<W.ISE Col.LKOIALK.
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Rwut d« Salntongê «t (TAunii. JullM 1999.
('(U VKNT DKS CoRDKLIERS.
Oew/n« de M. E. Pfi%R—it
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LittUigr. Mm»». Bordtaux. ÛMêl/ii de W. £. PttWMV
Palais Cardinal.
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/?«ytfa dt Salntongê et (TÂunit. JuflM 1898.
Chapkmjî dk la Madelkink.
Deulm d« M. £. FlgMtau
Uthogr. ù. Dêlmê; Boràwu*. - ^^ Dutlm d« M. £. Pl^ntêu.
hGUSK CoLLÉCilALK.
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t
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f
Llthogr. Q. IMmêt, Bordûêux. . " . " Dtuint de U. E. Mgên9êu.
Kglikk Soutrrraink.
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Rtvue de Samtonge et d'Aunlt. Juillet 1898.
. Dealns de M E. PlgHneeu.
ANGIJ.: DKS rORTIFK \T10NS AI N<»RI»-KST.
Llthùgr. Q. Delmêe. Bordeaux Peteins de U. £. Plgêneêu
PoRTK BrI'NKT.
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— 337 —
Saint-Emilion avait six portes dont les principales présentaient
un gros massif carré protégé au-delà d'un pont par deux tours
rondes parallèles plongeant dans les fossés. La porte Bour-
geoise fut démolie en 1788. Tout à côté se dresse un énorme
pan de mur percé de deux hautos fenêtres ogivales. On Tappelle
ajuste raison Les grandes murailles. C'est là tout ce qui reste
de Téglise et du premier monastère des frères prêcheurs, Pre-
dfcadors, établis en dehors des murs de la ville dans le courant
du XIII* siècle. Les guerres séculaires des xiii*' et xiv*" siècles le
ruinèrent presque entièrement et, à la (in du xiv', un acte de
1378 le constate, les religieux transportèrent leur maison dans
l'enceinte urbaine. La ville de Saint-Emilion présente cette par-
ticularité, rare de nos jours, c'est, lorsque la plupart des autres
villes fortiûéesles ont converties en boulevards et promenades
publiques, d'avoir conservé la presque totalité de ses anciens
fossés; aussi, le cicérone, M. E. Piganeau, engage-t-il les visi-
teurs à en faire d'abord le tour, 1.500 mètres environ, ce qui
montre complètement ce qu'était autrefois une ville forte. La
compagnie y adhère volontiers, et là commence sa promenade
circulaire.
A gauche de la porte Bourgeoise, un monument curieux attire
le regard. Au-delà du large fossé converti en jardins potagers,
et greffé sur le roc, s'élève un mur soutenu par des contreforts
plats et percé à l'étage supérieur de quatre élégantes croisées
géminées, à plein cintre (en 1820 il y en avait encore six), déno-
tant une remarquable habitation duxi® ou xii** siècle. Le nom
de ce monument, Pa/ais Car(iina/,rappelleraitpeut-être une rési-
dence du cardinal de Sainte-Luce, Gaillard de Lamothe, neveu
du pape Clément V et premier doyen de Saint-Emilion. Cepen-
dant des croisées semblables, aujourd'hui bouchées, mais recon-
naissables, se voient aux murs d'enceinte du côté de l'ouest.
Un peu plus loin, vis-à-vis le faubourg dit de Ville-Maurine,
le cicérone fait remarquer l'angle nord-est des fortifications,
magnifique sujet pour un peintre. Au-dessous, et près d'un pont-
levis modernisé, on aperçoit dans la coupure à pic du rocher
des excavations aujourd'hui murées, en forme d'entonnoir, où
M. Piganeau n'hésite pas à reconnaître d'anciens silos, lesquels
avec ceux qu'il a examinés en dilTérents points de la ville, lui
font dire que ce- lieu de Saint-Emilion, déjà fortifié par la
nature, dut être un oppidum gaulois avant de devenir la forte
eité communale du moyen âge. A une lieue environ sud-ouest,
et sur les bords de la Dordogne est un énorme menhir spatu-
liforme de 5 mètres de hauteur au-dessus du sol et 3 mètres de
large ; le lieu se nomme Pierrefite, Petrafixa dans les anciens
titres. En suivant les fossés et la ligne murale de l'orient, le
décor change à chaque pas et au-dessus des murs ébréchés l'œil
plonge dans la ville. Ici c'est l'abside de la collégiale, la tour
carrée des jacobins, le clocher, la commanderie, enfin l'épais
massif du couvent des cordeliers tapissé de lierres, le tout
encadré par une végétation luxuriante. Nous voici maintenant
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une ancienne porte, la porte Brunet, Branefdanslesan-
itres, la seule conservée. On peut monter à son faîte par
Eilier réparé par les soins de la commission des monu-
historiques qui a fait d'ailleurs classer toute l'enceinte.
les lambeaux de boiserie et de grosses ferrures indiquent
îeur et la force de sa fermeture. Cette porte était pré-
l'un pont dont on peut voir l'arcade bouchée, et de deux
•ondes parallèles. De leur base, qui existe encore, et à
3 d'un gros arbre touffu, le visiteur jouit d'un splendide
e vue sur l'horizon qui se déroule au loin. De ce côté,
montoire couvert de vignes était jadis le tertre de la jus-
3ndant les guerres de religion, vers la fin du xvi' siècle,
Jtruisit une espèce de citadelle en avant de la porte, parla-
peu de temps auparavant, en 1580, un parti huguenot avait
î par surprise dans la ville. Cette citadelle, ou plutôt les
'armes que le parlement y maintenait, gênait fort les
its ; les registres de la jurade nous relatent les contesta-
i récriminations des Saint-Emilionnais àson sujet (1592.)
inuons notre promenade au sud-est; ici nous descendons
; pente escarpée jusqu'à l'endroit dit Porte-Bouqueyre ou
ère. Celle-ci n'existe plus depuis 1750, année où M. de
, intendant de Guicnne, en autorisa la démolition. Cette
émoin de l'attaque (20 février 15G8), néfaste violation du
;s gens par les catholiques, était précédée d'une large bar-
dont l'emplacement était et est encore occupé par un
narché aux bestiaux, bokeriai (Du Cange) ; de cette bar-
il reste une curieuse guérite, abri pour la sentinelle
ait sa ronde sur le parapet de la muraille. Noussommes
la basse ville ; la configuration de notre cité présente à
s la forme d'un fer à cheval dont la courbe est occupée
hauteurs, la haute ville comme on l'appelle encore, et
îur par la ville basse. Au-dessus du forail complanté
3 à l'épaisse frondaison, surplombent le rocher, les
maisons du Puy- Sainte- Marie et les arrachements d'une
)rtede ce nom, porte Sainie-Marie, à cause de sa direction
plateau sur lequel s'élève une petite chapelle assez en-
3 quoique enlevée au culte, désignée sous le nom de
3 de La Madeleine, jadis rendez-vous dune frairie
3t substituée à une chapelle primitive, Sainte-Marie de
ac, corruption peut-être de Lucaniac, chapelle dontquel-
ses de colonnes au milieu des rochers font reconnaître
. Si le temps l'eût permis, le cicérone aurait conduit
pagnons chez son ami et collègue au conseil, M. E. Du-
li se serait certainement fait un plaisir de montrer son
maine, Château-Ausone, magnifique habitation moderne
î de riches vignobles, élevée sur l'emplacement présumé
jre Lucaniacum ; on eût exploré le charnier situé juste
DUS de La Madeleine, crypte dont les parois rocheuses
ouvertes de peintures murales du xiii® siècle (le juge-
rnier). Tout autour, dans le rocher extérieur, sontcreu-
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— 33^ —
sées des tombes rappelant les Campos Santos d'Italie et d'Es-
pagne. Sous le plateau môme de La Madeleine une immense
carrière fait pénétrer aux abords de la ville, près du forail de
la porte Bouqueyre. Un acte de 1584 cite l'autorisation accordée
par les jurats de l'ouvrir à Texploitation. Ajoutons que ce pla-
teau sur lequel était un fanal ou lanterne des morts servait de
cimetière dont un coin était réservé aux protestants.
Nous reprenons notre pérégrination, maintenant à l'ouest,
en longeant les larges fossés dominés d'un côté par les restes
déchiquetés de l'enceinte murale, qui laissent plonger le regard
dans la ville, sur ses maisons étagées, éclairées par un soleil
bienfaisant, contraste charmant avec les jardins verdoyants qui
les entourent, de l'autre par les sinuosités du coteau sous les-
quelles s'ouvrent les orifices béants de profondes carrières.
Quelques unes de ces carrières sont livrées à l'industrie cham-
pignonnière ; l'une d'elles sous le chemin occidental est une
curiosité vraiment extraordinaire par ses trois étages super-
posés, ce qui représente une profondeur vertigineuse. Dans ces
immenses souterrains des éboulements se produisent parfois ;
M. Piganeau fait remarquer, au milieu d'un chemin rural per-
pendiculaire aux fossés, les trous encore béants d'un accident
de ce genre survenu il y a deux ans à peine.
Au-delà de l'enceinte, dans la ville, et perché sur un cube de
rocher, se dresse le donjon quadrilatère dit Château du roi. Ce
monument, plus petit que le donjon de Pons, en a tout le carac-
tère extérieur. Il parait appartenir à la fm du xii® ou au commen-
cement du XIII** siècle et contemporain des fortifications. Il
dépendait d'un château aujourd'hui détruit qui servit d'hôtel de
ville jusqu'au milieu du xviii® siècle. 11 est dommage que l'heure
avancée ne nous ait pas permis de le visiter en détail. Un peu
plus loin nous voyons l'entrée de ville qui fut jadis la porte
Saint-Martin, précédée d'un reste de barbacane encore bien
reconnaissable. Son nom lui vient de sa direction vers le village
de Saint-Martin de Mazerat, Tune des sept anciennes paroisses
de la juridiction, dont l'église romane est assez remarquable.
C'est autour de cette église qu'est aujourd'hui le cimetière com-
munal. Quelques pas encore, et une large place moderne inter-
ceptant malencontreusement la ligne des fossés, et où se trou-
vait une sixième porte, la porte du Chapitre, nous conduit à
Téglise collégiale devenue paroissiale depuis la suppression du
culte à l'église souterraine. Décrire les curiosités de ce beau et
vaste monument religieux des xii®, xiii® et xiv* siècles donnerait
matière à un mémoire complet. Pressés par l'heure, nous ne
pouvons qu'admirer à la hâte ses proportions grandioses, les
deux coupoles byzantines encore existantes, les restes des pein-
tures murales dont le temple était tout décoré, entre autres une
sancta-maria (1 mètre de hauteur) que Léo Drouyn, l'attribuant
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au XII' siècle, appelle une solennelle figure, puis les boiseries,
stalles et panneaux délicatement sculptés de la fin du xv^ siècle,
leureusement mutilés par un mauvais goût moderne, en-
les verrières, don de Louis XII (sauf la verrière centrale,
erne), et une petite porte de tabernacle, miniature enalbâ-
[•eprésentant la crucifixion. Un grand tableau, sans être un
d'oeuvre, mérite cependant un regard. Il représente la pente-
(flammes descendant sur des personnages). Son principal
te est sans doute d'être un don du cardinal François de
dis, archevêque de Bordeaux et doyen de Saint-Emilion ;
yit ses armoiries dans un coin de la toile. De Téglisenous
3ns au cloître qui en occupe le côté méridional, et formé
uatre galeries de 29 à 30 mètres de longueur sur 4à5
es de largeur, encadrant un préau dont elles sont séparées
les arcades ogivales supportées par de doubles colonnettes.
loitre du xiv® et du xv* siècle en a remplacé un roman
on aperçoit encore quelques arcatures appuyées contre le
de l'ancienne salle capitulaire. Le mur de la galerie orien-
est tout tapissé d'enfeux sépulcraux de différentes époques,
semble de ce cloître d'aspect vraiment monumental a seni
otif de décoration pour l'opéra de Robert le Diable,
aversant un petit couloir, on arrive à la place du Clocher.
BS Créneaux. Le clocher de Saint-Emilion, celui de Saint-
el de Bordeaux et la tour Pey-Berland près de la cathédrale
t-André sont les trois seuls tj'pes de clochers isolés dans
ipartementde la Gironde. Celui-ci, bâti juste au-dessus de
isè souterraine dont il dépendait primitivement, enfoncé de
ques mètres dans le sol de la place, offre un rez-de-chaussée
i premier étage de Tépoque romane, le second et le troi-
e étage sont du xiii* siècle; le xv* siècle lui a donné sa
le et la tourelle de l'escalier. Un épais contrefort empâte sa
au sud-est depuis Tan 1626; les archives possèdent le contrat
é alors avec le maître maçon Pierre Battut. Ce clocher,
oi communal, orgueil de la cité, toujours l'objet de la solli-
ie municipale, subit à différentes reprises d'importantes
rations (1617, 1626, 1778, 1820 et plus récemment encore^,
j haut de sa galerie, l'œil du visiteur plane sur un horizon
ense, panorama indescriptible — plus de la moitié du dé-
ement de la Gironde, écrit L. Drouyn dans son savant
ie à Saiint'Emilion,
î suivant la rue qui va delà place du Clocher à la ^
[aujourd'hui rue Guadet) on passe devant Técole des frères
i doctrine chrétienne. Ici une halte est indispensable. ^^^^
î religieux se font un plaisir de montrer la grotte des Giron-
. On se rappelle que sept des proscrits, à la suite des orages
►lutionnaires de 1793, étaient venus à Saint-Emilion, pa^^j^
un d'eux, Guadet, pour échapper à la haine du parti dit de
ontagne. Une parente de Guadet, M"* Bouquey, accourut
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— 341 —
de Paris et leur offrit pour retraite le sous-sol, les grottes qui
s'étendaient sous sa maison et dans laquelle les infortunés pé-
nétraient par un puits situé à Tançle nord du jardin. On a depuis
pratiqué dans une allée de ce jardin un escalier permettant une
descente plus aisée dans ce souterrain historique. Les proscrits
y demeurèrent quelques mois malgré les actives recherches de
leurs persécuteurs. Ils se séparèrent enfin pour mettre ternie à
leurs angoisses ; Guadet emmena Salles dans sa maison pater-
nelle (celle qu'on voit hors ville en face des Grandes-Murailles),
ils y furent surpris et périrent à Bordeaux sur Téchafaud. Les
autres, sauf Louvet retourné à Paris, terminèrent aussi tragi-
quement leur misérable existence. {Voir Histoire des Girondins»)
Mais hàtons-nous, nous sommes attendus aux Cordeliers, et
là, nouvelle merveille. Les frères mineurs (frays menuts en
langue gasconne) étaient d'abord, comme les frères prêcheurs,
établis en dehors de Tenceinte. Tandis que ceux-ci avaient leur
couvent au nord-ouest (Grandes-Murailles), ceux-là occupaient
un grand emplacement au nord-est. Les guerres anglo-fran-
çaises ayant ruiné l'un et l'autre monastère, les religieux des
deux ordres durent se transporter dans l'intérieur de la ville.
De la nouvelle maison des prêcheurs, dominicains, puis jacobins
il reste la chapelle. Tombée en ruines, elle a été acquise et uti-
lisée pour une fonderie de cloches, dont M. Vauthier fils, renom-
mé pour son industrie, nous a fait courtoisement examiner les
procédés; il nous montre une cloche destinée à la paroisse
d'Arvert. Aux chants pieux des cordeliers a succédé une autre
industrie, la fabrication de vins de Champagne. M. de Meynot,
propriétaire de l'enclos et de l'établissement, se met gracieuse-
ment à la disposition des visiteurs. Après nous avoir fait pro-
mener dans ces immenses souterrains , si propices à leur
destination nouvelle, promenade tout à fait fantastique, après
nous avoir fait admirer et le cloître, vrai décor féerique, ruines
encadrées de ronces et de lierres, ombragées d'arbres gigan-
tesques, et la chapelle, veuve de sa toiture, presque semblable
à une forêt vierge, M. de Meynot ne veut pas nous laisser quitter
son domaine enchanteur sans avoir vidé quelques bouteilles de
son Ssiint-Emilion champagnisé, à sa santé, à celle de ses nobles
hôtes et à la prospérité du pays.
Tout n'est pas fini, et l'église souterraine ! Pourrait-on venir
à Saint-Emilion sans voir ou plutôt admirer cette crypte majes-
tueuse dans laquelle, selon l'expression de Drouyn, la pre-
mière impression qu'on éprouve est un sentiment de profond
étonnement et de religieuse terreur? C'est un vaste parallélo-
gramme long de 38 mètres, large de 20, composé de trois nefs
dont les voûtes paraboliques reposent sur les parois latérales et
sur dix piliers carrés irréguiiers et irrégulièrement alignés.
Les nefs présentent elles-mêmes deux parties inégales. Six croi-
sées donnent dans le sanctuaire : trois romanes dans le haut,
trois autres du xv® siècle éclairent les basses nefs. Au fond de
la nef centrale est un grand bas-relief d'exécution grossière, un
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ange jouant de la viole et un personnage repoussant un monstre
marin, sujet diversement interprété. A la voûte, deux grandes
figures affrontées d*anges tétraptères; au-dessus, quelques signes
du zodiaque; sur un pilier, une inscription dédicatoirc en partie
effacée et sujette à discussion (l'église souterraine se nommait
église Saint-Pierre); la galerie occidentale bordée de tombeaux,
♦«„* p«:f ^Q cet étrange monument une des plus grandes curiosi-
antiquaire puisse étudier dans nos régions avec celui
3 d'Aubeterre (Charente) qui offre à peu près les mêmes
ns et le même caractère. Ces deux cryptes doivent
împoraines.
côté et au-dessous de la charmante chapelle de la
ropriété privée), se trouve la grotte où, selon la légende.
eu le saint anachorète, patron de la ville, baptistère du
, selon Drouyn. Du rocher, sourd une source claire et
e, objet d'une superstition locale (les jeunes gens à
vont jeter des épingles).
>ns sur la place : c'est ici le lieu de contempler l'aspect
î qu'offre l'ensemble de cette place publique dite du
3hamp funèbre autrefois. C'est là un point de vue peut-
ue en France : à gauche, la chapelle de la Trinité, mo-
u xiii* siècle que Jouannet compare à un temple grec.
30ur de l'ermitage et le charnier, autre crypte ronde
Dcher abrupt surmonté d'une haute muraille garnie
ontreforts, la porte ogivale et les basses fenêtres de
>uterraine percées dans trois avant-corps demicircu-
llés à pic dans le roc; au-dessus, les autres croisées du
lu-dessus encore, la muraille autrefois crénelée qui
a place du Clocher, le clocher lui-même élançant vers
flèche aérienne; à droite, une rue escarpée, un fouillis
s fantastiques mariant leurs tons éclatants aux tonali-
ses de la pierre et aux teintes grises de la roche; au
î la place, un arbre, vrai colosse végétal, tout fait de
îe, centre de la ville, un délicieux tableau magique que
eut se lasser d'admirer. L'hôtel de ville actuel: qu^
tte place, est une construction plus que modeste du
'nier; ses salles s'élèvent au-dessus de l'ancienne halle.
encore voir là une élégante porte du commencement
ècle, dans une cour que recouvrait autrefois la tour de
une cheminée fort dégradée de 1494, un cachot des
3 geôles, de vieilles croisées ; le plus grand attrait est
ion d'archives dont nous avons déjà parlé,
ommes revenus près de notre hôtel dans cette curieuse
Cadene à laquelle l'arceau ogival de la Commanderie
eille maison garnie de losanges en bois donnent un
itoresque.
choses il resterait encore à voir dans cette petite ville
iimilion,complet musée archéologique, album de pie^'''^'
au dire de feu M. Drouyn, le savant antiquaire boj-
t plus longue à visiter que beaucoup de chefs-lieu^^^
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— 343 —
départements, et dont on pourrait dire aussi qu'il faudrait pour
Tétudier, non des heures, non seulement quelques jours, mais
des années, et qu on se plaît toujours à revoir!
Favorisés par une belle journée, les visiteurs, tout pleins de
ces souvenirs, songent à la retraite ; on revient à Thôtel repren-
dre ses bagages, non sans s'être approvisionné de ces excellents
macarons si renommés que l'on a pu apprécier au banquet, et
des voitures nous transportent à la gare, pour, de là, par le
train de 6 h. 34, rentrera Bordeaux. Ici se termine notre excur-
sion scientifique. Après mille échanges réciproques des plus
ailables sentiments de confraternité, les deux sociétés girondine
et saintongeaise devenues des amies, se séparent en se disant au
revoir et dans la vieille capitale de la Guyenne, le splendide
Bordeaux d'aujourd'hui, et dans l'antique cité des Santons.
EmiLIEN PlGANEAU.
A cette description si exacte nous joignons quelques dessins
que l'auteur nous a autorisé à extraire de son Album-guide à
Saint'Emilion.
M. Piganeau a voulu être obligeant jusqu'au bout : il a
comblé ses nouveaux confrères ; ce que c'est que d'être poète,
artiste, historien et homme aimable en même temps !
A.
QUESTIONS ET REPONSES
I. — QUESTIONS
N® 668. — Où pourrait-on se procurer des renseignements,
quels qu'ils soient, sur Pierre-André Giraud, sieur du Poyet,
chevalier de Crézol, né en 1711 à la Martinique (Antilles fran-
çaises) et qui, vers 1740, étaitoilîcierdansla compagnie des ca-
dets, à Rochefort?
At.
N*669. — Quelles sont les origines de la famille saîntongeoise,
des € de Bonnegens », éteinte, en tant que représentants directs,
depuis le milieu du siècle dernier ?
At.
II. — RÉPONSES
N* 514 : tome xii, 297, 378 ; xv, 453. Les d'Aux de Lescoux, —
A la fin de novembre 1897, est décédée en son château de Talbat
(Gironde) et a été inhumée dans un caveau de famille à Saint-
Julien en Médocla marquise d'Aux de Lescoux, Zoé de Bouille,
fille de François-Claude-Amour-René-Albert de Bouille du
Chariot et de Rosalie-Pierrette de Forestier ; elle avait épousé,
le 4 mai 1863, Armand-Gérard, comte puis marquis d'Aux de
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é le 9 novembre 1884, dont trois enfante : IMe
2** Raymond-Roger-Marie-Jacques-Gérard, olïi-
e ; 3^ Marie-Thérèse, mariée le 30 juillet au
e Vassal-Sineuil, fils. de Joseph et de Louise
ac de Travcrsay. La maison d'Aux, originaire
îst connue depuis le xi* siècle. La branche aînée,
!, hérita par substitution de la pairie et du titre
jally-Tolendal par Henri-Raymond d'Aux, son
madame de Vassal-Sineuil.
65, 157, 232 ; xv, 64 ; xviii, 264. Romans dont
e en Saintonge-Aunis. — A la suite de cette
mande dont la première édition fut si origina-
)ar M. Antoine Duplais des Touches, notre char-
tongeais, André Lemoyne, a, outre les Pensées
inséré une nouvelle attendrissante : Lemonlin
la scène se passe au début dans le canton de
V^illefranche, puis à Royan-Pontaillac. L'auteur
)ile description de ce Moulin des prés où est
rennes et où règne Thérèse Desmarcnnes, type
it les sentiments élevés égalent la beauté et la
ivres d'André Lemoyne (Paris, Lemerrc, 1886.
pages) qui contiennent encore une troisième
VEvron, A.
tion: « Avez-vous les Francs Taupins ?^ est
uvent aux libraires de Barbezieux. Ce roman
Lcob, dont la scène se passe à Barbezieux ou
s, a été très lu autrefois, et on voudrait le relire ;
facile à trouver,
î notice à faire sur une femme qui fut sous la
des classiques du jeune âge, madame Jul^s
r. Elle paraît bien oubliée et n'a pas d'article
Dlle a publié à la librairie Eymery, à Paris, rue
re de petits livres ornés de figures curieuses
Il costume, comme la Bibliothèque dArthurou
) pour le premier âge. Elle écrivait encore en
mal des demoiselles. J'ai entendu dire que son
cin et originaire du canton de Brossac, peut-
Lafaye ou Delafaye des Rabiers, procureur-
ict de Barbezieux, député de la Charente a
slative en 1792, et des Delafaye du Bourgoin-
fier ce point et dire si madame Delafaye-Brehi^^
is la scène de quelqu'un de ses récits ?
on enfance un roman dont la scène se passe a
'ai oublié le titre ; il m'avait beaucoup intéresse.
d'un vieillard qui raconte souvent les niê^nes
èce, par exemple la réponse d'un roi grec h""
lemandait comment il voulait être rasé: « ^*"
uis souvenu de cette anecdote en apprenant Q^^'
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vers 1845, à Nanteuil-en- Vallée, arrondissement de RufTec, un
barbier inspiré par un latiniste écrivit au-dessus d'un plat à
barbe peint sur son enseigne de tôle : Rado et sileo.
N*» 648: tome xviii, pages 60, 138, 267. Les Augustins dans la
Charente-Inférieure.
On répond, page 267, par le livre du P. Tonna-Barthet sur la
Vie de saint Augustin, qui donna, en appendice, la liste des
couvents des Ermites de Saint-Augustin, actuellement existants.
Cette nomenclature est connue, de même que celle des Cha-
noines réguliers de Saint-Augustin ou des autres branches rele-
vant de l'ordre augustinien. Ce n'est pas ce qu'on demandait.
On désirait savoir s'il y avait eu, avant la révolution, des Au-
gustins en Saintonge et Aunis. N'y a-t-il pas à La Hochelle une
rue des Augustins? Y en a-t-il ailleurs? Que sont devenus les
églises et couvents de ces religieux ?Etaient-ce des Grands Au-
gustins ou des Petits Pères, comme le nom en est resté à Paris?
— Il me semble qu'on a donné déjà cette satisfaction à M. Ch.
d'A. : car à la page 138, sont cités les augustins de La Rochelle
et ceux de Saint-Savinien, même les noms de quelques prieurés
de Tordre de Saint-Augustin. A.
N** 664 : t. xviii, p. 261 . — Les mots saintongeais sainse, sincc,
cssart. Les Essards.
o Since, sinse; linge à essuyer, laie d'oreiller. De sin, don,
sdin (satin), grand tissu », dit Jonain dans son Dictionnaire du
patois saintongeais. « Sinse, torchon qui sert à essuyer le four
avant de mettre I a fournée ï>,ditFavre, G/ossaire du Po/fou.Chains
ou chainse, vêtement de dessous du xi** et du xii' siècle ; tissu
de fine laine ou de crêpe, de soie ou de (il, qui est devenu la
chemise, d'après Quicherat, Histoire du costume, p. 138, 163.
« La chainse se transforma en chemise ; la chemise, au sens où
nous l'entendons, est la pièce fondamentale en toile defil », por-
tée sur la peau. Idem, p. 181.
Voir aussi de nombreux exemples dans Godefroy, Glossaire,
aux mots « chainsse, chainse, chainze, cainse, toile de lin ou
chanvre, puis vêtements, chemises, jupe, voile et objets divers
faits de cette étoffe. »
— Sartus, essart, bois défriché, sartorum villa, Sartrouville
(Hugo, France pittoresque, m, 153); ce senties défrichements de
terres. Essarter vient du latin barbare essartare ou exartare,
qui signifie défricher une terre, un bois, essart. De là Les essarts,
ouessards, essarteaux, certeauxou serteaux, Essertey,essertine,
Désertines, commune du département de l'Allier ; échartiqua,
défricher ; échartie, terre défrichée, écharde, etc. A.
— Il y a un certain nombre de mots dans tous les patois et
quelques uns même en français dont on doit renoncer à chercher
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lOA t-kOT«rk/:i
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Tétymologic, sous peine de se perdre dans la pure fantaisie.
Cette observation est d'ailleurs applicable àdes mots de l'usage
le plus ancien dont on pourrait faire remonter l'origine aussi
bien au celtique qu'au latin, et qui, bannis de la langue fran-
ge que les auteurs ofïîciels du dictionnaire n'ont pu
îr le sens d'après les méthodes généralement usitées
ont trouvé un refuge dans les patois qui les ont
et perpétués jus([u'à nos jours. Tel est le mot S3L\nce^
loyer l'orthographe proposée, nom que nos ménagères
un linge grossier et usé, dont elles se servent pour
eau ou un liquide quelconque d'un parquet ou de toute
ace plane. A défaut d'étymologie, j'aurai du moins le
présenter aux lecteurs de la jReuue un vieux texte du
, extrait de la Chi^estomaithie de l'ancien français par
;sch (deuxième édition ; Leipzig, F.-C.-W. Vogel,
!St un passage de la vie de saint Alexis reproduite
dition critique préparée par M. Gaston Pari5(strophes
nne 23, vers 7-11) :
Chambre, dist ele, jamais n'estras parede,
Ne ia ledice n'iert en tei demenede ;
Si 1 at destruite com s'hom Toust predede,
Sas i fait pendre e cincea deramedes.
r qui est allemand traduit dans son glossaire cince
t français tapis et par le mot allemand wandteppich,
ire proprement tapis de muraille ou tenture. En tout
oilà fixés sur l'orthographe du mot qui prend ainsi
3nomie rien moins que latine (1|. D'après Pierre La-
rand dictionnaire universel au X7X® siècle : cince
t) signifie ceinture. Littré, Bescherelle aine, Larousse
3 mot cincenelle qui paraît dérivé du précédent et
►rdage pour haler les bateaux sur les rivières, pour
er un bac d'une rive à l'autre ; Littré, cincenelle ou
7e, nom qu'on donne dans l'artillerie aux longs cor-
on y emploie. Larousse a aussi cincelier, dais et cous-
er ; cincerelley petite mouche : vieux mots.
Dre la bonne fortune de trouver dans l'ouvrage de Karl
) mot essari, traduit par essartement et en allemand
êtes Land, pays ou terre défrichée, avec un texte du
à l'appui, tiré du Roman de Renart, colonne 20d,
Ysengrin...
De jeûner estoit estens,
Que molt avoit eu mal tens.
Lors s'en iorna en un essart
Droit devant le chastel Renart
Et vit la cuisine fumer...
Larque aussi dans le texte cité le mot der&mede qui est «"ssi
1 sous la (orme deramé, deramée, et signifie usé. Bartschic traauii
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Littré, Dictionnaire^ donne deux définitions du moi essart,
qui se complètent Tune l'autre : 1° champ qui était en friche
et couvert de bois et qui est défriché et prôt à être mis en cul-
ture ; 2** s'est dit aussi de remuements de terre : Toutes les levées,
essarts, écluses, palissades, pêcheries, moulins et autres ou-
vrages faits de nouveau... dans la rivière de Charente... (Règle-
ment, 30 août 1662.) Dans l'ancienne langue, essart, par une
extension facile à comprendre, avait aussi le sens de lieu désert
et, par suite de destruction, dégât. Les Essards auraient donc
été originairement des lieux déserts ou embroussaillés qu'on
aurait défrichés pour les soumettre à la culture. Etymologie,
d'après le même auteur, du verbe essarter^ arracher le bois, les
épines d'une terre pour la défricher, ou éclaircir le bois en
arrachant les sous-bois et les épines : bas latin exartare, du
verbe fictif exsarritare, de ex et sarrire, sarcler. Le diction-
naire de l'académie ne donne que le substantif essartement^
action d'essarter, et le verbe, signification comme dans Littré.
Piàre Marcut.
BIBLIOGRAPHIE
Pellisson (Jules). Balzac, Thiers et Alfred de Vigny devant
les électeurs charentais. La Rochelle, imprimerie nouvelle Nodl
Tcxier, 1897, in-8^ 10 pages. Extrait de la Revue de Saintonge
et d'Aunis de novembre 1897, t. xvii, 416-425 pages.
[Peneau (Edmond)]. Carthejhime de la jeunesse thiveutse
marié, avec l'esp'yique de la manière de fréquenté, de piaire,
douné des bizements, faire sa déquiarâcion et conqu'yure ma-
riajhe, par Ecarisse des Pibias. Mis en émolé en Saintes, chin
monsieu Hus, 13, rue Saint-Michâ, 1897, in-18, 48 pages. se
vend dix bons sous; pre la poste o couterat 12 sous.
Très amusante pochade pour ceux qui comprennent encore le
patois saintongeais.
Pesch (Tilmann), de la compagnie de Jésus. Le kantisme et
ses erreurs, traduit de l'allemand par M. Lequien. Paris, Le-
thielleux, 1897, in-18, 336 pages. Prix: 3 fr. 50.
Cet ouvrage, comme le précédent Kanf et la science moderne
du même auteur, fait partie de la Bibliothèque philosophique.
M. Lequien, le très distingué professeur de philosophie au col-
lège de Saintes, s'est donné la tâche de faire connaître en France
ces ouvrages et rend ainsi un grand service aux études philo-
sophiques.
Phelippot (Théodore). Notice historique sur la baronnie de
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- 348 -
é, 16W'1806, Réponse aux observations de M. le doc-
imerer et de M, le docteur Atgier, La Rochelle, im-
nouvelle Noël Texier, 1897, in-8^ 24 pages. Extrait de
de Saintonge et d'Aunis^ t. xvii, pages 432-454.
AU (Emilien) artiste peintre, membre de plusieurs
ayantes, conseiller municipal de Saint-Emilion.Album-
iaint-Emilion. liordeaux, imprimerie Delmas, in-32,
avec de nombreux dessins.
t de l'excursion du 22 mai (voir plus haut, page 331),
^né de quinze dessins, fait très bien connaître tout
►ntient de remarquable Tintércssante ville de Saint-
II y manque, hélas ! la verve, Tentniin, les digres-
usantes dont M. Piganeau orne ses explications. Ah!
eussiez entendu lui-même !
)scar de). Poésies. Pro Deo. Paris, Delhommeet Bri-
7, in-18, viii-191 pages, avec une préface de M.Achille
sies. Pro Rege, Idem, xiv-239 pages,
ux recueils sont formés de pièces de vers inspirées par
ments récents, surtout depuis 1859; et ces vers, cris
ou cris d'indignation, hymnes ou satires, ne sont pas de
clamationSjdes amplifications de rhétorique, des stances
ranquillement au coin de son feuou sous les fraisombra-
êtres. Ces vers sont sortis de son cœur, et les sentiments
t inspirés, l'auteur les a eus et montrés. Fils d'un vaillant
ui paya de sa vie en 1848 son dévouement à la cause de
; de la société, né à Rochefort, M. Oscar de Poli, à 20
ôlait dans les zouaves pontificaux. Trois fois blessé à
ardo par les balles piémontaises, prisonnier, à peine a-
vré la santé et la liberté qu'il revient à Rome se mettre
Dsition du roi des Deux-Siciles, François II de Bour-
roîque vaincu de Gaëte. Deux ans il parcourt les
, Naples,lesAbruzzes,risquantchaquejoursa vie etpre-
aux combats de la Vendée napolitaine. Rentré en France
vecla plume. En 1870, il prend des premiers part à la
^uis il est sous-préfet, préfet. C'est là une vie bien rem-
, racontée en quelques mots de préface M. le baron
^ambert. Le poète est à la hauteur de Ihomme. Ses
ueils abondent en fort belles pièces, avec une grande
ie sujets et de rhythmes, fables et sonnets, hymnes et
nés ou satires. Tous les héros du jour ont leur nomin-
arette et Pimodan, même les anciens pourvu qu'ils aient
;u, le roi, la patrie : Vercingétorix et Jeanne d'Arc,
aux vers, et quel cœur! (Voir sur ces deux volumes un
rticle d'un poète, le R. P. Delaporte, dans les Etudes reli-
lu 20 mars 1898.)
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— 349 —
— Aux bords du Tibre. Delhomme et Briguet, 1897, in-18,
331 pages.
Ce sont de petits récits dont lascènepour la plupart se passe en
Italie, autour du Tibre. Il y a de tout, des anecdotes, des événe-
ments, des faits de guerre, des impressionsde voyage. L'auteur a
beaucoup vu et bien vu, et il raconte fort bien. Comme il a manié
le fusil, il a une foule de faits d'armes à raconter et des épisodes
fort amusants. C'est plaisir de voir ses camarades, les zouaves
pontifîcaux, ces soldats du pape si braves, si chevaleresques et
si gais.
— Jean Poigne d'i4cier. Limoges, Marc Barbou, [1897], in-18,
252 pages.
Il y a un sous-titre qui indique le sujet du livre : Récits d'un
vieux chouan. Ces récits, vifs, animés, plus d'un souffle guer-
rier, on les a lus il y a longtemps. « CÉuvre de la vingtième
année, c'est le fruit de mes premières lectures, la première
note de mes sympathies publiques, écrit Fauteur. Les héros
d'Homère m'avaient persécuté sur les bancs du collège et puis
ils me semblaient trop loin de nous. Je me passionnai pour ces
paysans épiques, Vendéens et Bretons, héros de la guerre de
géants, champions volontaires et sublimes de cette vieille trinité
française : Dieu, le roi, la patrie. » Le livre quand il parut fut
très bien accueilli. Attale du Cournau, en guise de préface, y
mit une étude historique sur les Vendéens et les Chouans.
Henry de Riancey le recommanda ; Paul de Cassagnac le loua.
Il a depuis reçu les éloges d'Amédée de Ponthieu, de Paul Fé-
val. Et voici la cinquième édition. M. de Poli a bien fait de
rééditer ces récits émouvants. Il n'a pas eu à les retoucher.
Du premier coup son style avait atteint la perfection du genre :
de l'esprit, du cœur surtout. Il nous fait aimer ses personnages,
héros en sabots qui se dévouent tout simplement, s'exposant à
la mort sans se croire dignes d'éloges et mourant pour Dieu et le
roi, obscurément. Quel beau livre écrit à leur gloire !
Ravail (Pierre-Julien), avocat à la cour d'appel de Poitiers,
secrétaire de la conférence des avocats stagiaires. La femme et
le barreau. Etude sur le droit romain, l'ancien droit français
et le droit actuel. Discours prononcé à la séance solennelle de
réouverture de la conférence des avocats stagiaires, le 15 jan-
vier 1898. Poitiers, imp. Biais et Roy, 1898, in-8', 55 pages.
Ce discours est une étude historique sur la question de la
femme avocate et un plaidoyer pour quelque demoiselle Chau-
vin. Dans l'antiquité, à Athènes et à Rome, la femme, à quelques
exceptions près, n'a jamais plaidé pour les autres, mais a tou-
jours pu se défendre dans sa propre cause. Il n'en a pas été de
même en France où, malgré l'égalité proclamée par le Christ, mal-
gré l'esprit chevaleresque, les mœurs, la loi ensuite ont toujours
refusé à la femme le droit de plaider pour autrui. Et pourtant qui
peut Ten empêcher juridiquement? La loi reconnaît à la femme
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^mes droits qu'à rhomme ; elle vient de la faire électrice.
[uoi pas avocate ? Rien dans la loi ne s'y oppose. Lesargu-
tirés de son sexe ne tiennent pas debout: faiblesse? tra-
-t-elle plus que la paysanne sarclant, bêchant, labourant
[ajournée, tirant même la charrue attelée avec un animal?
nité? mais les employées des postes et télégraphes, des
3ins, ont le droit d'être mères ; le costume et la mode, la
posée sur une coiffure ? raisons données gravement par la
le Turin ; la séduction possible sur les juges ? est-ce que
^fendrait à la femme d'avoir des procès, quand elle serait
•u capable d'émouvoir des juges? Ce n'est que dans l'an-
îque Phryné put gagner une fort mauvaise cause en faisant
r ses vêtements devant l'aréopage; il n'y a pas à craindre
lie X ou Z enlevcàt en plein prétoire tout ce qui estau-
js de sa robe d'avocat. M. Ravail conclut donc à laisser,
é les inconvénients, la femme devenir avocate comme
it devenue commise, employée, fonctionnaire; etenfinis-
adjure ses auditrices de rester au foyer domestique; il y
3 de gloire, plus de satisfaction réelle, plus de devoir
pli à dire : « Cet orateur éloquent est mon fils », qu'à pro-
r des harangues.
discours a été imprimé aux frais de l'ordre par décision
nseil, ce qui prouve sa valeur aux yeux des membres
confrérie. Pourtant je veux signaler une petite erreur
ureusemcnt fort répandue : où l'auteur a t-il vu que tles
2S, réunis en 581 au concile de Maçon, se sont demandé,
e graves discussions, si la femme a une âme et si elle fait
de l'humanité, an mulier sit homo? » J'ai lu le texte du
3 de Mâcon en 581, et même ceux de 585 et de 627: il
>as un mot de cela, ni dans le concile de Màcon, ni dans
concile. C'est une facétie de mauvais plaisant à laquelle
Martin a donné quelque autorité en la mettant dans son
re de France,
eut au concile de Màcon, raconte saint Grégoire de Tours
ria Francorum^ lib. viii, cap. xx), une simple question
jar un membre de l'assemblée, à savoir si le mot homo
lus applicable à la femme que le mot vir; voilà tout. Il y
le là à de « graves discussions », et surtout à la décision par
icile que la femme n'avait point d'âme, ou qu'elle était en
I de l'humanité. En effet, ce n'est pas de nos jours qu'est
ulte de Marie, et que l'église a proclamé la dignité de la
:, malgré lesdéclamations des prédicateurs sur ses défauts
vices. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la règle de Fonte-
met tous les couvents de femmes et d'hommes, l'ordre
itier, sous une abbesse. Voilà un argument que les fémi-
n'ont pas encore employé, des communautés d'hommes
int à une femme. Ecce fïliiis tuuSy ecce mater tua. H ^^t
le la révolution a faitdcFontevrault une maison de déten-
i les gardiens sont des hommes: chacun son tour,
^commande à ceux que la question traitée par M. Ravail
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— 351 —
intéresse, un article de la revue La quinzainedu 15 janvierder-
nier, La faute de mademoiselle Chauvin.
Richard (Alfred), archiviste de la Vienne. La bataille de
Vouillé en 507. Réponse au mémoire de M. Lièvre. Poitiers,
imp. Biais, 1898, in-8^ 49 pages. (Extrait du Bulletin delasociété
des antiquaires de Vouest, du 1" trimestre de 1898.)
Vocladense bellum. La guerre de Vouillé! Elle recommence
en 1898, la fameuse campagne de 507 où Clovis tua Alaric et ses
Visigoths, et amena le triomphe de l'orthodoxie franque contre
rhérésie arienne. A vrai dire, elle se continue un peu, puisqu'il
y a 24 ans une polémique s'était déjà engagée. Est-ce Voulon ? est-
ceVouillé? Nous avons résumé rapidement(t. xviii, page 206) le
mémoire de M. Lièvre qui conclut en faveur de Saint-Cyr. Notre
confrère, M. Alfred Richard, combat les textes de M. Lièvre ; il
lui reproche d'avoir admis a priori, parce qu'il l'a trouvée dans
Ilincmar, l'expression de « près du Clain », qu'il a intercalée ainsi
dans le passage de Grégoire de Tours. C'est là le point important
du débat. Grégoire de Tours a raconté la bataille et si vous ne
retrouvez pas chez lui le nom du combat c'est que vous l'y avez
supprimé: «Avec le texte seul de Grégoire vous arrivez à Vouillé;
en vous séparant de lui vous ne faites querrer. » Il faut donc
reprendre à nouveau l'étude des textes et apprécier la valeur
des chroniqueurs. Nous assistons aune lutte corps à corps, pied
à pied. M. Richard a de belles preuves à l'appui de la tradition.
M. Lièvre, amoureux d'idées nouvelles,avide dereviser des pro-
cès, et désireux de ne s'en rapporter qu'à lui seul, a des argu-
ments de valeur. On assiste avec intérêt à cette joute savante.
Le récit de la campagne tout entière est traité de main d'his-
torien, et la stratégie de Clovis est dévoilée ; on le suit sur la
carte. Le malheur est que M. Lièvre pour les besoins de sa cause
a inventé une voie romaine ou fragment de voie romaine. De
cette discussion très serrée il résulte, d'après le résumé de M.
Richard lui-même, que Clovis, ayant résolu de faire la guerre
aux Visigoths, se dirigea sur Poitiers. Il ne parait pas avoir
éprouvé de difBcultés pour passer la Loire ; mais seulement la
Vienne se trouva grossie par les pluies ; de là il se dirigea sur
Poitiers. Les fourrageurs battaient le pays et une bande se porta
jusqu'au monastère habité par saint Maixent. Alaric, de son
côté, pressé par ses soldats, se décida à attaquer Clovis avant
rarrivée de ses alliés. La bataille se livra à Vouillé, à 10 milles
de Poitiers, et se termina par la déroute des Visigoths et la mort
d'Alaric. On peut croire que, pourgagnerle lieu ou il étaitcampé,
Clovis avait suivi le chemin qui va de Port-Boulet sur la voie
de Tours à Angers, se dirige sur Poitiers et vient tomber à
Vouillé sur la voie de Poitiers à Nantes. Et voilà pourquoi la
bataille de Vouillé doit rester la bataille de Vouillé.
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— 352 —
Quinzfidne (Paris, 45, rue Vaneau; directeur : M. George FoDse-
a publié dans son numéro du 1*'' août 1898 :
Catholicisme social, par Max Turmann. — Au pied du mât, par
îs de Peyrebrune. — L'Heure et le Méridien de Greenwich en
?, par Pieri*e Courbet. — IHienne Dolet, un prétendu martyr de
une au xvi° siècle, démolition d'une statue, par L. Duval-Arnould.
question du latin, par George Fonsegrive, réponse victorieuse à
^emaitre. -• Lettres à ma cousine : L'idole, par Gabriel Aubray.-
iaue politique, S. — Nouvelles scientifiques et littéraires. —
aes revues. — Notes bibliographiques. — Un an,24fr.; 6mois, Ufr.
des publiées par les Pères de la compagnie de Jésus. Numéro du
1898 :
enseignement secondaire des jeunes filles: lycées, collèges et cou-
par le P. J. Burnichon. — II. Un procès à reviser: la conspiration
udres, inventée, favorisée par Cecil, premier ministre, par le P. J.
i. — III. L'élasticité des formules de foi: ses causes et ses limites,
P.L.deGrandmaison.— IV. L'Alatka,par leP. J.-B. René.-V.Un
le réhabilitation de Hegel, parle P. G. de Beaupuy. — VI. Revue,
ons d'histoire, par le P. H. Ghérot.— VII. Livres. — VIII. Evéne-
de la quinzaine.
ment de paraître à la librairie Desclée les ouvrages suivants :
►on chanoine Schmidt de notre enfance revit au-delà des monls,
) nom du P. Louis Colonna, dont les Récils espagnols sont en
; faveur chez nos voisins. Aussi une seconde série de dix nouvel-
apruntées à l'histoire, à la légende, à la fiction (1 vol. in-8" de
ges; prix, 1 fr. Lille, Desclée, 1898), viennent-elles d'être traduites
l'abbé A. Le Seigneur. De forme et de dimensions différentes, et
l la tristesse à la gaieté, elles sont assurées d'un pareil succès.
*. J. Coppin, rédemploriste, sous ce titre : Vivons heureux, petit
Dopulaire (Lille, Desclée, 1898, in-12 de 460 pa^es ; prix : 2fr.),
lonne le secret du bonheur, dans un style clair, simple, semé
dotes et d'exemples. Quels sages conseils, et comme la question
J serait vite résolue si l'on suivait la méthode de ce petit ouvrajçe!
jre une anthologie. Les morceaux choisis de nos grands écrivains
înt, y compris Zola. Ce volume-ci est composé à un point de vue
1. Les grands écrivains français, les classiques et les modernes
nt y rendre témoignage en faveur de la foi chrétienne. L^
i écrivains classiques et modernes, apologistes de la foi chrétienne
Desclée, 1898, grand in-8'> : 400 pages ; prix, 4 fr.). Guizot elSchérer
tants à côté de Pascal et de Bossuet, Musset et Vigny à côté de
le et de Lamartine. Le choix a été fait par M. Mazuel, agrégé de
rsité, professeur honoraire de philosophie.
ée est ingénieuse, La Jeune fille à Vécole de Jeanne d^Arc (Lille,
e, 1898, in-8<», 366 pages ; prix: 4 fr.). La jeune fille n'est pas
Se assurément à avoir la destméedela pucelle d'Orléans; mais, dans
verses circonstances de la vie, elle trouvera des exemples de
ippropriés aux circonstances, même quand viendra la question du
fe. L'auteur est une femme vouée à 1 éducation dans un cloître?
«• Petit, archevêque de Besançon, qui sait la valeur des
î, a loué « le zèle éclairé qui a accumulé dans ces pages le fruil
longue expérience ».
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REVUE
DE SAINTONGE & D^AUNIS
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES
SOMMAIRE DU NUMERO DE NOVEMBRE 1898
Chronique de la société : Nouvelles; Liste des admissions : L6 vent' roughe ;
Auloffraphe de Dufaure ; M. Filhon, de Barbezieux ; Le meunier de bronze ;
Conférences ; Errata m.
Actes d'état civil. — Décès : Barbin ; Bossus ; Brajon ; Cantaloube ;
Delmas ; Faillofais ; Guitard de Riberolles ; Guyon ; Lièvre ; Mauny :
Métivier; Paillou ; Prépoin. — Mariages: Chastang et Caroline Alliez; Curé
et Marguerite Coutanseau ; Delamain et Germaine Boutelleau; Labeille et
Marie Amoux; Landry et Marguerite Yvon; R. de Margucrye et Marie Perrin
de Boussac ; Palmé et Laure Lafaille ; A. de Pichon de Longueville et Jeanne
du Halgouet.
Variétés : Une rivière de Sainton^e, l'Antenne ; La Saintonge en 1789 ; Les
Sainlongeaises à l'audience ; Deux victimes de la révocation de Tédit de Nan-
tes ; Le sculpteur Michel Bourdin à Saintes ; Théâtre populaire (4 gravures) ;
Un explorateur saintongeais^ Liotard.
A TRAVERS LES REVUES : Cirano de Bergerac ; La baronnie de Mareuil ; Le
dernier abbé de Tonnay-Charentc ; Le conventionnel Richard ; Eugène Fro-
mentin ; Une chanson saintongcaise ; L'entrevue de Philippe le Bel et de
Bertrand de Got ; La bataille de Vouillé ; Dom Fonteneau.
Samuel Champlain : Fêtes de Saintes ; de Honfleur ; de Québec.
BiBLiooHAPHiB i SAINT-YAN,
CHRONIQUE ET NOUVELLES
Séance du 27 août (Bureau)
Quelques membres, en dehors du bureau, assistaient à cette
réunion.
Lecture des procès-verbaux des 15 juillet et 22 août.
Admission d'un nouveau membre.
Les dispositions relatives à la réception de la société archéo-
logique de Montauban et à Tordre dans lequel seront visités les
monuments de Saintes, dans la soirée du 29 et la matinée du 30,
sont définitivement arrêtées.
Séance du 20 octobre (Bureau)
Lecture du procès-verbal du 27 août.
Admission de nouveaux membres.
Est accepté l'échange de la Revue avec la Revue bénédictine
Tome XVIII, 0* UTraifon. — NoTembre 1896. 33
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- 354 —
yede Maredsous (Belgique), et d'un ouvrage de M. Ber-
Broussillon contre les trois volumes des Archives.
nent de divers détails.
a dernière séance, la société des Archixies historiques
ntonge et de VAunis a admis comme membres :
ibbé Edmond Arnaud, curé de Saint-Vivien-La Jarrie,
par M. l'abbé Brodut et M. Tabbé Gelézeau.
5 Ovide Bauré, directeur de l'institution Saint-Pierre
j, présenté par M. l'abbé Plumeau et M. Louis Audiat.
î Alfred Couturaud, curé de Thenac, présenté par M.
Eschasseriaux et M. Louis Audiat.
1 Dumas, ^, architecte, rue des Fontaines, 4, àLo-
ssenté par MM. Audiat et RuUier.
! Georges-Séraphin Dupeux, vicaire de Saint-Vivien de
présenté par M. Louis Audiat et M. l'abbé Knell.
ore Duret, homme de lettres, rue Vignon, 4, à Paris,
par MM. Louis Audiat et le baron de La Morinerie.
irelaud, rue de la Bertonnière, 43, à Saintes, présenté par
idaubert et Audiat.
[ériard, négociant à Cognac, présenté par M. Louis
t M. Maurice de Jarnac.
Ménard, banquier à Saintes, présenté par M. Pierre de
A. Audiat.
îe Niox, négociant à Saintes, présenté par M. Louis
t M. Gandaubert.
sque Habasque, *, conseiller en la cour de Bordeaux,
t de la société des Archives historiques de laGironde,
par M. Dast de Boisville et M. Louis Audiat.
Hochetolay, à Bordeaux, rue de Pessac, 142, présenté
Audiat et Laverny.
id Sardou, A. O, à Pons, présenté par MM. Emile Mau-
ouis Audiat.
n Piganeau, A. O, professeur à Técole des beaux arts
LUX, cours d'Albret, 37, présenté par MM. Audiat et Dast
ille.
louvier, *, négociant à Surgères, membre du conseil
président du comité des viticulteurs de France, présenté
Audiat et le docteur Guillaud.
Accil Renaud, notaire à Tesson, présenté par MM.
t Babinot.
roche, rédacteur en chef du Progrès de la Charente-
•e, à Saintes, rue du Bois- d'Amour, présenté par
s Guillet et Louis Audiat.
produit le sommaire de notre dernière livraison: L'Ecno
et la Charente-Inférieure du 7 septembre, le Ç^^^'
a Rochelle du 8, le Progrès de U Charente-Inféne^^
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— 355 —
du 9. l'Echo de Jonzac du 11, VEre nouvelle de Cognac, le
Bulletin de la presse du 15, VEcho charentais et l'Union natio-
nale du 18, le Phare des Charentes du 21, le Bulletin religieux
du 24, le Pays poitevin de septembre.
Le Courrier de La Rochelle du 8 septembre reproduit l'ar-
ticle JRacan à Saint-Jean d'Angély et a La Rochelle^ et la Ga-
zette des bains de mer du 30 octobre l'article sur Royan et Cor-
doîxan, sans indiquer la source, ut solet.
Le Bulletin religieux du diocèse de La Rochelle du 10 sept-
tembre, le Progrès de la Charente-Inférieure du 23 et l'édition
du dimanche 25, le Moniteur de laSaintonge du 16 octobre, ont
reproduit la note Marie-Eustelle Harpain.
La Croix de Saintonge du il septembre a reproduit le som-
maire de la livraison de juillet, et, le 30 octobre, celui de sep-
tembre.
Le Conservateur de Marennes et la Seudre du 23 octobre
contiennent un long compte rendu de la livraison de septem-
bre et signalent ce qui s'y trouve intéressant plus spécialement
la contrée : Bréard, Royan et Cordouan.
Les Tablettes des deux Charentes, n^ du 8 septembre, s'ex-
priment ainsi : « Le dernier numéro de la Revue de Saintonge
et d'Aunis contient une notice de M. l'abbé Brodut sur le camp
romain de la Fillette; une «excursion archéologique à Saint-Emi-
lion par M. Piganeau, avec dessins de l'auteur ; une notice
de M. Gabriel Audiat sur le poète Racan. Dans le même numéro
M. Louis Audiat mentionne avec éloge, comme naguère les
Tablettes, la monographie consacrée à Ta commune de Muron...»
Le Poiybibiion de septembre note dans notre dernier numéro:
Erreur des cartes françaises, les derniers conventionnels, le
camp de la Pillette, et la question des piles gallo-romaines, et
dans la livraison d'octobre, résumant la notice « très complète »
de Tamizey de Larroque, termine ainsi : « Tout est retracé de
main de maître avec une vigueur de touche et une délicatesse
de sentiments très considérables. »
La Nuova Sicilia de Palerme (25^ année)dit : « M. Audiat ha
fatto opéra meritoria nel publicare la biografia del compianto
Philippe Tamizey de Larroque. Egli tesse splendidamente la
vita e l'elogio del l'illustre uomo, dalla sua modesta giovinezza
alla gloriosa vecchiaia. Il grande studioso Peiresc ha trovato
neir Audiat un biografo amorevole e coscenzioso. »
ha Revue du Bas-Poitou de septembre, p. 395, signale dans
notre numéro de juillet la note sur les Vernet et demande des
renseignements sur le peintre amateur de Beauvoir-sur-Mer,
Francheteau, qui y est cité.
A la séance du 30 août de la société archéologique du Limou-
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— 356 —
sin, d'après la GsLzette du centre du 20 octobre, le président a
signalé a une notice biographique de M. Louis Audiat concer-
nant M. Philippe Tamizey de Larroque, décédé au mois de mai
dernier, qui a été un des érudits les plus laborieux et les plus
justement estimés de notre temps ». Même mention, le 4 août,
à la Société historique du Périgord, d'après le Bulletin, p. 274,
5« livraison de 1898.
La Revue des questiohs historiques de juillet parle ainsi du
XXVI' volume des Archives: « Notre regretté collaborateur Denys
Joly d'Aussy avait commencé la publication, dans les Archives
historiques de la Saintonge, des Registres de Véchevinsige de
Saint-Jean d'Angély. La mort Ta saisi au cours de l'impres-
sion de ce travail. Le tome ir, que nous avons sous les veux,
s'étend de 1396 à 1412. Il a été publié par les soins de M. Claude
Saudau. M. Henri Joyer y a ajouté une table onomastique, très
bien faite, où se trouve la liste alphabétique des maires, éche-
vins, conseillers et pairs de Saint-Jean d'Angély pour cette
période. M. Anatole Laverny a donné, à la fin du volume, la
table chronologique des documents publiés dans les tomes xxi
à XXV des Archives historiques. Cette table montre une fois de
plus quels services la société des Archives rend à l'histoire et
atteste sa constante activité. » ^
L. C
Le conseil général dans sa dernière session a alloué des sub-
ventions de 500 francs à MM. Vallet, élève peintre, et Laurent,
élève sculpteur, de l'école des beaux arts; Morpain, élève du
conservatoire, et Belland, élève de l'école des arts décoratifs.
L'académie des sciences morales et politiques a décerné un
prix de t. 000 francs à M. le général Niox pour son livre La
1870.
ptembre, il a été fondé, à Saintes, par plusieurs poètes
Burs charentais, la société Lé vent' roughe, « pour
Ire la renaissance du dialecte saintongeais ». Prési-
)raires, MM. M. Pellisson et J. Chapelot; présidente,
rnier, professeur au lycée d'Angoulème ; vice-prési-
le docteur E. Boutironet A. -L.Brion, plâtrier à Saint-
Llexis Chaboëssa du P/aisit des C/iarenies]; secrétaire
mile Bodin, instituteur; secrétaires adjoints, Ulysse
stituteur, et Ch. Gaboriaud, comptable ; trésorier, A.
rchiviste, Léon Coicquaud, comptable; questeur, A.
nployé à la préfecture.
>bre, a eu lieu à Nancras, sous la présidence de M^
avec un sermon de M. l'abbé Knell, curé de Saint-
ïaintes, l'inauguration solennelle d'une statue de la
XII® siècle. Au lieu d'un compliment banal, M. Tabbé
é de Nancras, a adressé à Tévéque un discours Iiisto-
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— 357 —
rique, où il a très heureusement rappelé les souvenirs qui se
rattachent à Nancras. Bon exemple à suivre. Voir ce morceau
dans le Bulletin religieux du 15 octobre.
A Tune des dernières séances de Tacadémie des sciences,
M. E. Rodocanachi a signalé un ensemble de documents rela-
tifs au siège de La Rochelle (1628), qui se trouvent dans les ar-
chives du Vatican. 11 y existe aussi un poème en quinze chants
sur La Rochelle.
Le 2 octobre, a été publié à Marennes, imprimerie Florentin-
Blanchard, le 1" numéro du journal hebdomadaire a^ Le Patriote
saint ongais, organe des républicains indépendants de Tarron-
dissement de Marennes » (5 francs par an ; 5 centimes le nu-
méro). Marennes possède déjà: le Journal de Marennes, le
Conservateur, la Seudre, le Bulletin ostréicole.
La Revue des autographes de septembre (Paris, Charavay)
annonce la vente à 15 francs d'une lettre de « Jules Dufaure, cé-
lèbre homme d'état, de l'académie française, né à Saujon
(Charente-Inférieure) en 1798, mort en 1881. »
« Cozes, le 21 août lb67. M. Pasquet ne lui a pas demandé
sur le suffrage universel le travail qu'il paraît avoir sollicité
près de Mflrie ou de Jules Favre. Il croyait que M. Pasquet ou-
vrait un concours pour demander aux écrivains de dire à quelles
conditions le suffrage universel pouvait être l'expression libre
et sincère de la pensée du pays. A cette question se rattache
l'étude des circonstances électorales, de la confection des lis-
tes, des candidatures officielles, du droit de se réunir, de parler
et d'écrire appliqué aux élections, du contrôle des opérations
électorales. « On semble vouloir demander maintenant aux can-
didats un cours de droit public tout entier, en remontant même
à des principes philosophiques. » Ce serait aller contre le but
proposé, puisqu'il peut tout résumer en deux feuilles d'impres-
sion. »
La cour d'assises de Genève, qui jugera Luccheni, l'assassin
de l'impératrice d'Autriche, sera présidée par M. Alfred Burgy,
ancien procureur général de la république genevoise, qui a
épousé une Française, M*'® Pierquin de Gembloux, fille de l'in-
specteur général de l'université de France et belle-fille de feu
M. Filhon, président de chambre à la cour de Paris, que sa
mère avait épousé en secondes noces. Avant d'entrer dans la
magistrature, Filhon était avocat à Barbezieux. Bien que catho-
lique, M. Alfred Burgy jouit de beaucoup de considération et de
crédit à Genève, où pourtant l'on n'aime guère les catholiques.
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~ 358 —
Conférences. — Le 2 octobre, à Bordeaux, à la 8' fête an-
nuelle donnée par le syndicat girondin des institutions de pré-
voyance, concert, banquet, bal, une conférence a été faite par
M. le docteur Cornet, médecin à Marennes, sur l'utilité des
congrès mutualistes, régionaux et internationaux; au Port-
d'Envaux, conférence sur La mutualité^ par M. le baron Amédée
Oudet.
Erratum. — Revue, xviii, 344, Julie au lieu de Jules Dela-
faye-Brehier.
NOTES D ETAT CIVIL
I. — DÉCÈS
La Société des Archives a quatre nouvelles pertes à déplorer.
I. — Le 9 août, est décédé à Paris, 64, rue Bellechasse, âgé de
46 ans, après une courte maladie, François-Albert de Guitard,
baron de Ribérolle, qui habitait le château de RibéroUe, com-
mune de Rivière, près de La Rochefoucauld. Il était né en lb52,
au château des Granges, par Sully-la-Tour (Nièvre), fils de Fran-
çois-Léon et de Marie Dureau de Lamalle, fille du général
vicomte de Lamalle, colonel de la garde royale, et petit-fils de
Louis-Amédéede Guitard etdeFrançoise-LéonideNicard,établis
en Nivernais, Il fut quelque temps conseiller de préfecture et
démissionna en 1881. En octobre 1884, il avait épousé made-
moiselle Yvonne Normand, fille du baron Normand, directeur
général au ministère de l'intérieur sous le maréchal de Mac-
Mahon, dont une fille, Suzanne. Depuis 1885, époque à laquelle
il était venu se fixer dans la Charente, il s'était complètement
consacré à l'agriculture. Il y avait remporté quelques succès.
Il était le dernier de sa race. On voit encore dans l'église ca-
thédrale de Saint-Pierre, à Saintes, l'inscription funéraire de
Charles Guitard, sénéchal de Saintonge, doyen du chapitre (voir
Epigraphie santone, p. 277). La famille de Guitard, dontNa-
daud. Nobiliaire du diocèse de Limoges, a donné, t. ii, p. 247
et 401, la généalogie, a formé deux branches principales: celle
de La Borie de Rioux, dont la dernière, Marie-Anne-Claire, fille
d'Armand de Guitard de La Borie de Rioux et d'Anne-Julie-Ju-
dith Paillot de Beauregard, mariée au général Théophile-Char-
les de Bremond d'Ars, est décédée à Saintes le 26 février 1875,
âgée de 76 ans ; et celle de Ribérolle, séparée de la première par
riage de François, écuycr, seigneur de La Borie, premier
aine des compagnies entretenues pour le service du roi en
lie d'Angouléme, avec la (ille de François de Raymond,
;r, seigneur de Ribérolle, dont descendait Louis-Armand,
'autre Louis-Armand de Ribérolle et de Françoise-Pauline
eau de Marsac, qui en mourant laissa Ribérolle à son cou-
lotre confrère défunt.
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— 359 —
II. — Le 29 septembre, est décédé à Marennes, âgé de 66 ans,
Jean-André-Alphonse Faillofais, chanoine honoraire de La
Rochelle et de Saint-Brieuc, archiprétro de Marennes depuis
1890. Né en 1832 à La Rochelle, fils d'un conducteur des ponts et
chaussées, frère d'un ecclésiastique, d'un capitaine de vaisseau,
d'une sœur qui épousa un haut fonctionnaire des postes, il fit
ses études à Pons et au grand séminaire de La Rochelle, où il
connut nos futurs évêques de Quimper et de Saint-Brieuc,
NN.SS. Valleau et Fallières. Prêtre en 1850, il fut vicaire à Saint-
Pierre d'Oleron , à Saint-Jean d'Angély, à Saint-Louis de
Rochefort, curé de Saint-Mard, curé-doyen de Burie; il donna
sa démission pour être curé dé Saint- Vivien de Saintes, avec le
litre de doyen de Saint- Eutrope, succédant à Simonet. Il orga-
nisa dans son église des fêtes religieuses et nationales et com-
mença aussi des peintures décoratives en harmonie avec le style
néo-grec de l'église. En octobre 1890, il fut appelé àrarchiprôtré
de Marennes en remplacement de M. Tabbé Fabien, nommé
vicaire général, qui avait, un an auparavant, succédé à M. Bon-
nin. Frappé d'apoplexie il y a trois ans, le 14 octobre, à Saintes,
il eut pour coadjuteur, d abord M. Tabbé Niox, appartenant à
Tune des familles les plus estimées de notre Sainionge ; puis,
M. Tabbé Billard, qui s'est heureusement fait connaître aux
catholiques de Marennes. Il était parent de notre confrère
M. Théophile Léaud, avocat à Niort.
« M. Faillofais, écrit le Conservateur de Marennes du 2 octobre,
était une des personnalités les plus marquantes de notre diocèse :
son éducation parfaite, son savoir, la dignité un peu froide de
sa tenue et de son langage attiraient et retenaient l'attention ;
mais qui pouvait pénétrer dans son intimité apprenait vite à
connaître un cœur ouvert et très dévoué. » On se rappelle avec
quelle courtoisie il accueillit la société des Archives dans son
excursion à Marennes en 1890. Le dimanche 2 octobre, au
prône de la messe, dans l'église Saint-Eutrope,lecuré, M. l'abbé
Camille Bourde, chanoine honoraire, a fait l'éloge « de son loyal
ami qu'il avait aimé jusqu'à la fin. Lui avait été fidèle à Saint-
Eutrope, tandis que d'autres...*
III. — Le 19 octobre, est décédé d'une attaque d'apoplexie, à
sa villa Mulhouse, près La Rochelle, âgé de 64 ans, Charles-
Emile Delmas, décoré de la médaille militaire, ancien armateur,
vice-président du conseil général de la Charente-Inférieure,
ancien maire de La Rochelle, ancien députJ de la Charente-
Inférieure, conseiller général d'Ars en Ré. Né à La Rochelle le
27 mars 1834, fils de Louis Delmas, ministre protestant, et d'Eli-
sabeth-Louise-Gabrielle-Sophie Chapron, frère de Gustave Del-
mas, pasteur à Bordeaux, etc., il avait épousé à Mulhouse, en
1860, M"' Irma Thierry, nièce de M. André Kœchlin, grand in-
dustriel, dont il devint l'associé, et sœur de M. le commandant
Thierry, chef du génie à Rochefort. Il laisse deux fils, Hugues,
marié à M"* Richard Waddington, fille du sénateur de la Beine-
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— 360 —
Inférieure, etMareel,àM"®Ledoux, de La Rochelle. (Voirpoursa
biographie notre Revue, vi, p. 23.) Sa veuve et ses fils, à l'occa-
sion de sa mort, ont offert '20.000 fr. aux pauvres de La Rochelle.
Elève du lycée de La Rochelle, de Técole de droit de Paris,
Delmas, vers 1858, entra à la préfecture de la Seine et, en 18G0,
par son mariage, devint un grand industriel alsacien. En 1870,
il partit comme chef des ambulances qu'il contribua puissam-
ment à organiser, puis, par de longues et fatigantes étapes (voir
son livre De FrescliMnller à Paris), parvint à gagner Paris, où il
s'enferma. Sa belle conduite lui valut la médaille militaire. Pour
rester français, il abandonna sa position à Mulhouse et fonda,
avec ses deux frères, à La Rochelle, une importante maison de
commerce. En 1878, il fut élu conseiller municipal, et toujours
réélu depuis; en 1877, il avait été nommé conseiller général par
le canton d'Ars qu'il représentait encore. En 188'i, il fut porté a la
mairie de La Rochelle : il s'y distingua par une initiative heu-
reuse, des efforts constants, et sut mener à bien la grande en-
treprise du port de La Pallice. Aux élections du 3 octobre 1885,
sous le régime du scrutin de liste, il figura sur la liste républi-
caine, et au second tour fut élu par plus de 62.000 voix, seul a?ec
M. Duchâtel. Au renouvellement du 22 septembre 1889, sans
résultat, il fut, au second tour, 6 octobre, élu par 10.400 voix.
Au parlement, il travailla beaucoup dans les commissions et
employa toute son activité pour la prospérité de sa chère Ro-
chelle. 11 fut vice-président du groupe de la gauche progressiste,
dont le président était M. Siegfried. Il eût été ministre comme
tant d'autres et mieux que beaucoup. Mais, le 20 août 1893, il
fut battu par M. Charruyer. Il donna sa démission de maire.
Puis il partit pour l'Orient, les Indes et Java, d'où il rapporta
deux volumes : L'Egypte et la Palestine (1895); Jara, Ceyian,
les Indes (1897), mettant à profit pour son instruction et le plaisir
de ses amis les loisirs de la politique. Il se représenta de nous
veau aux élections dernières; mais il n'avait pu encore, malgré
ses services, t remonter le courant d'impopularité qui le tenaij
éloigné de la Chambre depuis 18930.11 succomba. Tout le monde
a rendu hommage à ses rares qualités.
M. Ossian Pic, qui l'a combattu comme politique et qui. dans sa
Biographie des quarante conseillers généraux, en 1879, avait
dit de lui : « C'est le type du protestant correct, froid et persé-
vérant ; il suit sa voie sans broncher, et, en plaine roulant, il
pourrait arriver à ses fins », a écrit loyalement dans rEc/ioroc/ic-
lais du 22 : « M. Delmas fut toujours énergiquement combattu
par les adversaires du régime actuel ; mais tous s'accordaient
à reconnaître qu'il avait les éminentes qualités d'un grand chef
de parti et qu'en aucun cas il n'eût été inférieur à la plus haute
fortune politique. Au point de vue rochelais, la mort de M. Del-
mas devait exciter des regrets unanimes ; il aimait sa ville avec
passion. Il avait pour elle la tendresse ardente, le dévouement
sans bornes que La Rochelle met au cœur de ses fils ; à cet égard
il prendra place dans notre histoire locale parmi les grands
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citoyens... » Voir aussi : La Charente-Inférieure du22, le Cour-
rier de La Rochelle du 23, etc.
Le conseil municipal (séance du 20 octobre) a décidé, à l'una-
nimité, de lui faire des obsèques aux frais de la ville. Sur sa
tombe, dans le cimetière de La Rossignolette, M. Combes, séna-
teur, a retracé sa vie politique; M. d'Orbigny, maire, sa vie mu-
nicipale (voir le Courrier de La, Rochelle du 27), et M. Hélitas,
préfet, a rappelé qu'il a été le porte-drapeau du parti républi-
cain. Très discuté comme tous les gens de valeur et les politi-
ques, Delmas était un homme d'une grande activité et d'une
belle intelligence, très dévoué à ses amis, à sa ville natale, etc.
L'heure de la justice pour lui a déjà sonné.
IV. — Le 20, est décédé subitement, à Saintes, Aloys-C/iar/es
Cantaloube, O *, capitaine de frégate en retraite, président de
la société du Souvenir français, vice-président de la Croix
rouge^ etc. Né le 19 juillet 1839 à Saint-Girons (Ariège), d'une
famille alliée à M"* Campan et au maréchal Ney, fils d'Er-
nest Gantaloube et de Clémence Fraignaud, il entra à l'école
navale en 1855; il fut nommé lieutenant de vaisseau en 1866,
et capitaine de frégate en 1882; il donna sa démission en
J88G, et, retiré à Saintes dans la vieille maison familiale, il se
consacra à la famille qu'il venait de fonder, à Tétude, aux œu^
vres militaires, à la bienfaisance, admirablement secondé dans
ses charités par sa femme. Il avait organisé et présidé la
conférence faite à Saintes, le 7 avril 1897, par M. Gabriel Audiat
pour les œuvres de mer. Il a publié Etudes sur la aéographie de
Ptolémée. L'échelle des cartes, (Saintes, Hus, 1892, in-8**, 16
pages.) Chevalier de la légion d'honneur le 30 décembre 1868,
il fut fait officier le 9 mars 1897 ; 31 ans de services dont 25 à la
mer. Il laisse de Léonie Mathis, de Calais, une fille et deux fils
en bas âge. M. Jules Gandaubert, pharmacien en chef de la ma-
rine en retraite, vice-président du Souvenir français, a sur sa
tombe prononcé un beau discours, plein de tact et de cœur où
il a apprécié surtout le marin dévoué aux œuvres de la marine.
M. Xambeuafait l'éloge du savant, du lettré, de l'archéologue,
de l'écrivain, de l'historien. Ces deux discours ont paru dans le
Moniteur de la Saintonge du 27.
Le 12 juillet, est décédé àLaPichonnerie, commune de Sain-
tes, âgé de 74 ans, Jean-Baptiste-Nicolas Prépoin, célibataire,
né à Ecurat, fils d'André-Nicolas Prépoin et de Mariette-Magde-
leine Fraignaud. Il a légué à l'hospice civil de Saintes 5.000
francs ; aux Petites-Sœurs des pauvres de cette ville 5.000 francs,
son linee et ses effets d'habillement ; à la fabrique de l'église
Saint- Vivien 2.000 francs ; à la commune ses propriétés de La
Pichonnerie et du Fourneau, à la charge d'y établir une école
d'agriculture d'ordre au moins primaire et d'entretenir à perpé-
tuité la sépulture du testateur.
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26 août, est décédé, dans sa propriété de La Goronnerie,
Baptiste Mauny, ancien curé de Cravans, né le 2 décembre
à Floirac, de Jean-Baptiste Mauny et de Virginie Gabo-
ève du petit séminaire de Montiieu, professeur à l'insti-
Saint-Fierre, à Saintes, Mauny devint successivement
e à Saint-Martin de Ré, curé de Breuillet, de Cravansoù
vaitle 4 avril 1850, en remplacement de Lambert, nommé
le Mortagne. D'humeur gaie, Tabbé Mauny conquit vite
le de ses paroissiens. Sa connaissance approfondie de la
des simples lui permit de rendre quelques services à ses
oyens. Poursuivi pourexercice illégal delà médecine, il fut
mné à 3.000 francs d'amende qui furent entièrement payés
les personnes qu'il avait guéries. Retiré depuis 15 ans
îa propriété de La Goronnerie, il y est mort après avoir
ndant 48 ans sans interruption curé de Cravans. Toute la
ation s'était fait un devoir d'assister à ses obsèques. M.
lin, curé-doyon de Gemozac, a fait l'éloge du défunt, et,
la cérémonie, M. Ardoin, maire de Cravans, a dit, en ter-
mus, en son nom et au nom de ses administrés, un dernier
au vénéré pasteur disparu. L'inhumation a eu lieu à Mor-
-sur-Gironde, dans un caveau de famille. Le défunt était
'e de M. Mauny, docteur-médecin à Mortagne, et l'oncle
;re confrère M. le docteur Mauny, de Saintes.
Id août, est décédé à Gemozac, âgé de 69 ans, Louis Pail-
lédecin-vétérinaire, vice-président de la société de secours
îls et de la société des médecins-vétérinaires de la Cha-
Inférieure, dont il fut un des fondateurs. Diplômé en 1861
ses études à l'école vétérinaire de Toulouse, il était venu
ir à Gemozac, sa ville natale, et par son activité il sut s'y
une position enviée. Il avait été fait chevalier du mérite
lie il y a un mois. Sur sa tombe des discours ont été pro-
s par MM. Albert Lys, président de la société de secours
îls; Camille Nicolle, conseiller général ; Paul Carrière,
ir en médecine à Gemozac; Gallidy, médecin-vétérinaire
*as de Saintes, au nom des médecins- vétérinaires du dé-
nent.
1*^ septembre, est décédé à Tonnay-Charente, âgé de 75
[es suites d'une pleurésie qui l'avait obligé à laisser le
il général au début de la session, Narcisse Guyon, méde-
ttérinaire, conseiller général du canton et ancien maire
•nnay-Charente. Né à Tonnay-Charente en 1823, il fu'i
tour, conseiller municipal, puis adjoint et maire du chef-
le canton pendant 9 ans; il élait conseiller d'arrondisse-
lepuis dix ans, lorsqu'il succéda en i878 à Alfred Renaud,
iller général. C'était un homme universellement aimé et
es électeurs, à travers tous les changements, ont toujours
vêlé le mandat. Depuis un demi-siècle sur la brèche pour
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la défense des principes sociaux, Guyon a rendu des services
importants à la population rurale qui conserve de lui un pieux
souvenir.
Ses obsèques ont eu lieu à Tonnay-Charenle,au milieu d'une
afTluence considérable venue de Rochefortet des communes envi-
ronnantes. Avec presque tous les maires du canton se trouvaient :
MM. l'amiral Rieunier, député; le contre-amiral Dupont, Duret,
sous-préfet de Rochefort; de Laage, conseiller général de Saint-
Savinien ; Berlhus de Langlade, conseiller d'arrondissement ;
Georges Bugeau, avocat, etc. Les coins du poêle étaient tenus
par MM. Gogu'et, maire de Charente ; Godin, conseiller général
de La Jarrie ; Delage de Luget, conseiller d'arrondissement, et
Strauss. Le deuil était conduit par MM. Bouchoir, médecin
major au 28® d'artillerie; Poupard, maire de Rojhefort, et
Michaud, architecte, cousins du défunt. Apres l'absoute donnée
par M. Tabbé Clanet, curé de Muron, M. Tabbé Brodut, curé-
doyen de Charente, a paraphrasé ce texte Ecce fidelis scrvus
et prudens, en l'honneur du défunt, toujours fidèle à ses convic-
tions politiques, fidèle à son Dieu, sage et prudent, toujours prêt
à rendre service. Au cimetière M. Bignoneau, au nom de la so-
ciété des médecins vétérinaires que présidait Guyon, a rendu à
son confrère un hommage plein de cœur et de délicatesse, et
M. Delage de Luget a prononcé un discours que publient les
Tablettes du 6 : « Etre alTable pour tous, rendre service sans se
préoccuper de la reconnaissance de celui qu'on oblige et jamais
ne faire payer à autrui une opinion contraire à la sienne, ce sont
là des qualités bien rares ; l'homme que nous pleurons les pos-
sédait... Il ne cherchait point à se prévaloir du bien qu'il fai-
sait aux pauvres ; il les soulageait discrètement, et c'est un
défenseur convaincu que la religion perd en lui. Dieu lui don-
nera une place auprès de la compagne chérie dont la perte l'avait
si profondément affligé. • Le journal ajoute qu'à Tissue de la
cérémonie plusieurs maires et électeurs du canton sont allés
offrir la candidature au conseil général à M. Delage de Luget,
gendre d'Alfred Renault, qu'avait remplacé Guyon à l'assemblée
départementale. Le défunt a légué aux pauvres de Tonnay-Cha-
rente la somme de 6.000 francs, dont les revenus seront distri-
bués par le bureau de bienfaisance.
Le 24 septembre, est décédé, dans la 37® année de son âge et
la 13® de sa prêtrise, Joseph Brajon,curéde Guitinières depuis
1890, frère de M. le curé de Grézac et de la supérieure des do-
minicaines de Corme-Ecluse.
Le 30 septembre, est décédé à Paris, âgé de 54 ans, l'abbé II.
Barbin, vicaire de Sainte-Marie des Batignolles. Né à Périgny
près La Rochelle en 18^i4, élève du petit séminaire de Montlieu
et du grand séminaire de La Rochelle, ordonné prêtre en 1867,
il avait été successivement vicaire de Saint-Nicolas à La Ro-
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chelle, curé de Vandré, d'Aumagne, aumônier du collège de
Rochefort. Appelé à Paris comme professeur dans un collège
de jésuites, il fut vicaire à Sainte-Elisabeth et depuis dix ans
vicaire des BatignoUes à Paris ; il s'était fait une place distin-
guée parmi les prédicateurs de la capitale. Sa charité et son
zèle apostolique égalaient son éloquence et son savoir.
Le 9 octobre, est décédé à Rochefort, âgé de 54 ans, Paul-
Léon Bossus, O. *, chef de bataillon de l'infanterie de marine
en retraite, époux de Marie-Anne Lomont. Après une carrière
bien remplie, il avait été nommé commissaire du gouvernement
près le premier conseil de guerre maritime de Rochefort, où il
s'acquittait avec zèle de ses fonctions.
Le 14 octobre, est décédé subitement à Paris, chez son gendre
M. Albert Dez, professeur au lycée BufTon, Auguste-François
Lièvre, *, I. Oi conservateur de la bibliothèque de Poitiers,
ancien pasteur. Né en 1828 à Bazoges en Pareds (Vendée), il flt
ses études théologiques à la faculté protestante de Strasbourg,
où il soutint, dit le Temps du 16 octobre, « une thèse souvent
reprise depuis, en particulier par Lanfrey dans L'église et les
philosophes au XVIII^ siècle, et Franck Puaux, dans la Revue
historique, sur le rôle que le clergé catholique a joué dans la
révocation de Tédit de Nantes » (lo53). Il eut aussi quelques dé-
mêlés avec M. Pédezert, doyen de la faculté protestante deMon-
tauban. Pasteur à Couhé (Vienne), il composa une Histoire des
protestants duPoitou et des églises rë/brmëes (1856-1860, 3 vol.
in-8°) œuvre de jeunesse qu'il eût faite autrement plus tard. Pas-
teur à Angoulème, il se livra à l'étude de l'histoire et de Tarchéo-
logie locales et devint président de la société archéologique et
historique de la Charente, dans les mémoires de laquelle il a
inséré plusieurs travaux importants, notamment ExplorSition
archéologique dans la Charente (1" vol. ,1894, in-8*); il a publié
aussi AngoulêmCf histoire, institutions et monuments (1885,
in-12), etc. Il fut nommé, en 1884, conservateur de la bibliothè-
que municipale de Poitiers, et bientôt il fut chargé, avec M. Al-
fred Richard, archiviste de la Vienne, d'un cours d'archéologie
et d'histoire poitevines à la faculté des lettres de Poitiers, fon-
dé par le conseil municipal. Son ardeur se porta alors sur le
Poitou, objet de ses premières études, et il a publié sur divers
sujets des brochures qui ne passèrent point inaperçues. Nous
avons rendu compte de chacune. Lièvre avait pour beau-père
Mauflastre, qui fut magistrat à La Rochelle et père de M. Alexis
Mauflastre, président de chambre à la cour d'appel de Douai.
Il a un fils, M. Daniel Lièvre, sous-commissaire de la marine à
Rochefort.
Le 19, est décédé, dans la 78® année de son âge et la 54® année
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de sa préirise, Paul Métivier, curé d'Aytré. C'était le type du
pasteur qui a consacré sa vie au bien des âmes. Vivant dans
une extrême pauvreté, il était l'ami des pauvres.
II. — MARIAGES
Le 10 août, enTéglise de Tréganteur près Josselin (Morbihan],
a été bénit, par M. le chanoine Dubois de La Villerabel, secré-
taire général de Tévêché de Saint- Brieuc et cousin du marié, le
mariage de M. le baron Albert de Pichon de Longueville, fils
de M. de Pichon de Longueville, au château de Longueville,
par Pauillac (Gironde), avec M"* Jeanne du Ilalgouet, petite-
fille de M°** de La Pervanchère, fille de M. le vicomte du Hal-
gouet, ancien officier de hussards, et de la vicomtesse née de La
Pervanchère. Les témoins étaient pour l'époux: son frère, le
lieutenant Pichon de Longueville, et son beau-frère, le vicomte
de Vassal-Sineuil; pour l'épouse: ses oncles, le colonel vicomte
du Halgouet, le vaillant député royaliste de Redon, et le comte
Louis Cornulier, conseiller général de la Vendée.
Le 19 septembre, à La Rochelle, M. Emi/e-Magloire- Joseph
Palmé, libraire éditeur, fils de M. Victor Palmé, éditeur du Gai-
liàyduRecueildeshistonensAeVHistoirelittérairedelsLFraince,
etc., a épousé M"* Laure-Thérèse-Dominique Lafaille.
Le 20 septembre, la bénédiction nuptiale a été donnée dans le
temple de Barbezieux à M. Jacques-Henry- Auguste Delamain,
né le 10 décembre 1874 de P/ii/ippe-Henry-Albert Delamain et
d'Elisabeth-^drienne Hine, et a Anna-Germame Boutelleau,
née le 6 janvier 1876 de Georges Boutelleau et d'Anne Haviland,
de Limoges. Les témoins étaient pour le marié : ses oncles pa-
ternel et maternel, MM. Henry Dike Gautier et Edouard-Etienne
Hine; et pour la mariée : ses oncles paternel et maternel,
MM. Gustave Boutelleau et Albert Haviland.
L'époux appartient à l'une des plus anciennes familles protes-
tantes de l'Angoumois, qui, ayant embrassé cette religion lors
du séjour de Calvin dans la Charente en 1534, émigra en Angle-
terre l'an 1625 (voir Bujeaud, Chronique protestante de T^n-
goumois)^ en la personne de son chef, Nicholas Delamain, et
revint en France l'an 1759 en la personne de Jacques Delamain,
chef de la branche aînée, fils de William Delamain et de Han-
nah O'Schaugnessy. En voici la généalogie depuis le retour en
Fronce : Jacques Delamain, fils deWilliam, né à Dublin (Irlande)
le 21 mai 1736, épousa, le 24 novembre 1762, Marie Ranson, née
à Jarnac le 29 mai 1744, fille d'Isaac Ranson, de Jarnac, et de
Marie Thomas. Témoins du marié : Frédéric-Paul Roullet, de
Jarnac, et Patrice-Pierre Murray, de Dublin; de la mariée :
Jean-Benjamin Ranson, son oncle, et EtienneJean-Charles
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Lecoq, chevalier, seigneur de Bois-Baudran, son cousin. Ils eu-
rent: Jean-Isaac Delamain, aine, né le 10 février 1764, marié,le
9 juillet 1787, à Elisabeth Augier, fille de Daniel Augier, de
Cognac, et de Marie Broussard, ayant pour témoins : Jean-
Benjamin Ranson, grand-oncle du marié, et Samuel Turner,
son cousin germain, et pour la mariée : ses oncles, Philippe
Augier et Etienne Augier, qui fut député du tiers état aux états
généraux, puis à la convention.
Le fils aîné des précédents, Anne-Philippe-Henry Delamain,
né le 1" décembre 1791, épousa, le 22 avril 1818, Clarisse-Isaure
Levallois, née le 10 novembre 1796, fille de Charles Levallois
et de Marie Charrier; ils eurent pour témoins : Charles-Henry
Gaboriau et François-Charles Ballet, d'une part, et Alexandre
Charrier, d'Anville, et Charles-Louis Gaboriau, oncle et cousin
de l'épouse. De cette union vint, le 20 mars 1819, Ferdinand-
Henry qui, marié, le 9 décembre 1846, à Sophie Admyrauld,
de La Rochelle, née le 25 juillet 1826, fille de Louis, colonel
d'artillerie, député de la Charente-Inférieure, et de Sophie-
Louise Chevallier, de Puylboreau, — témoins du marié : ses
oncles, Charles-Henry Gaboriau et Roméo Levallois, rece-
veur particulier à Saintes ; et de la mariée : ses oncles, Ernest
Admyrauld et Thomas Hine, — eut, le 7 août 1847, Philippe-
Henry-Albert Delamain, marié, le 15 février 1873, à Elisabeth-
Adrienne Hine, née le 14 septembre 1850, fille d'Auguste Hine,
de Jarnac, et de Gabrielle-Sophie Dupuy. Témoins du marié:
Gabriel-Louis Admyrauld, son oncle maternel, et Pierre Plante-
vigne-Lastier, son cousin, et de la mariée : ses oncles Georges
et Thomas Hine. Armes des Delamain, enregistrées au Collège
of Heralds à Londres : D'or à trois croix de gueules, 2 et i.
Les Boutelleau sont aussi une vieille famille protestante de
l'Angoumois. La mariée a pour grands-pères Edmond Boutel-
leau, époux de Louise Marchand, de Montandre, tante de notre
confrère, M. Maurice Marchand, maire de Montandre, et M. David
Haviland.
Le 22 septembre, en l'église de Saint-Julien de TEscap, M.
l'abbé du Poërier de Portbail, curé de la paroisse, a béni le ma-
riage de M'** Marguerite Coutanseau avec le commandant
Amédée Curé, attaché à l'état-majorde l'armée. La messe a été
dite par M. l'abbé Gilbert, ancien curé de Saint-Julienet amide
la famille Coutanseau. Les témoins étaient pour le marié: MM.
le général de division Robillard et le général Paivre, son oncle;
et pour la mariée : MM. Charles Cousinéry, son beau-frère, et
Pierre Texier, son grand-oncle.
Le 28 septembre, en l'église Saint-Louis de Rochefort, M.
l'abbé Bouquin, curé-archiprêtre, après une allocution oùiU
salué la grande figure de M. l'abbé Chastang, oncle du marié,
ancien aumônier de la flotte et confident intime du vénérable
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Rémy Roui, et fait allusion à la vie de péril et de dévouement
choisie par le marié, médecin de la goëlette Saini-Pau/, des oeu-
vres de mer, a donné la bénédiction nuptiale à M. le docteur
Joseph Chastang, médecin de première classe de la marine, fils
de M. le docteur Joseph Chastang, médecin en chef de la marine
en retraite, et à M"* Caroline Alliez, fille de M. Alliez, commis-
saire adjoint de la marine en retraite. Les témoins du marié
étaient MM. Alexandre Chastang, pharmacien universitaire de
première classe, son frère, et Yves Lenarec, censeur au lycée
de Brest; ceux de la mariée: MM. le docteur Boucheron, ancien
médecin de la marine, et Victor Chailan, sous-commissaire de
la marine.
Le 11 octobre, a eu lieu, dans l'église de Salles d'Angles, le
mariage de Jean-François-Maurice Landry, avocat à Barbe-
zieux, fils de Louis-Alfred Landry, avocat à Barbezieux, et de
dame Marie-Elisabeth Landry, avec M"*^ Marguerite Yvon,
fille de Lucien Yvon, demeurant à Treillis, commune de Salles
d'Angles, et de défunte Céline Longuet. Le mariage a été cé-
lébré par M. Lutard, neveu du curé de Salles d'Angles, empê-
ché par la maladie, qui a adressé aux jeunes époux une allo-
cution où l'élévation des pensées était rendue encore plus sen-
sible par le charme et la pureté du style.
Le 12, M. Tabbé Paul Sagot du Vauroux, ancien vicaire gé-
néral de Rouen, chanoine titulaire de La Rochelle, a, en pré-
sence de M. l'archiprêtre de Saint-Louis de Rochefort, donné la
bénédiction et adressé une allocution pleine de piété et de dis-
tinction àM.iîoberf-Marie-Gabriel-AlfreddeMarguerye,*, lieu-
tenant de vaisseau, attaché à l'état major général de la marine,
neveu de M»' de Marguerye, évêque d'Autun, etàM"** Camille-
Thé rèse-Jeanne-Mane Perrin de Boussac. Les témoins pour
l'époux étaient : son oncle, M. Emile Fessart, *, ancien capi-
taine de cavalerie, et M. le capitaine de vaisseau Besson, 0. * ;
ceux de la mariée : MM. Ernest Leps, négociant, membre de la
chambre de commerce, son grand-père, et II.-L.-J. Perrin de
Boussac, propriétaire à Cognac, son oncle.
Le 19 octobre, en l'église Saint-Louis de Rochefort, la bénédic-
tion nuptiale a été donnée à M. Paul Labeille, ingénieur des ponts
et chaussées à Rochefort, et à M"® Marie Arnoux, fille de M. le
capitaine de frégate Paul Arnoux, petite-fille de M. le capitaine
de frégate Arnoux, qui a commandé la division des équipages
de la flotte à Rochefort, et du côté maternel arrière -petite-fille
de M. Montois, préfet de l'empire, et petite-fille de M. le capi-
taine de vaisseau François Roux, qui fut directeur des mouve-
ments du port de Rochefort. Témoins du marié : MM. Ernest
Polony, directeur des travaux hydrauliques au port de Roche-
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fort, et Edmond Modelski, ingénieur en chef des ponts et chaus-
sées à La Rochelle ; de la mariée : MM. le capitaine de frégate
Lucien Arnoux, commandant la défense mobile à Rochefort, et
le lieutenant de vaisseau Gaston Douet, ses oncles.
VARIÉTÉS
UNE RIVIÈRE DE SAINTOVGE: L'ANTENNE PHOTOGRAPHIÉE PARP.STLTAIIT,
1886-87. - LE PARC FRANÇOIS I» A COGNAC, 1885
Le littoral de la France a été décrit par V. Vattier d'Ambroyse
(Ch. F. Aubert) en 1887; les grands fleuves de France, la Seine,
la Loire, la Garonne, le Rhône avec Louis Barron, les plages
avec Bertall et Scott, les ports du monde entier avecM. Gau-
thiot, ont trouvé des auteurs, des artistes pour conserver leurs
aspects variés à travers les âges. La Sèvre elle-même, cette
petite rivière du Poitou, a eu son cours, de Niort à La Rochelle,
illustré par Fraipont, Antoine Duplais des Touches, Sauzeau,
etc., dans un volume de luxe édité par L. Clouzot en 1889.
Seule, la Charente, le fleuve militaire, la voie maritime de la
Saintonge, attend son monument littéraire et artistique. Certes,
les auteurs et les peintres ne manquent point, mais l'éditeur
d'un pareil livre est à trouver: on devine pourquoi.
En attendant que le public lettré encourage véritablement ces
travaux patriotiques, artistiques, indispensables à l'histoire et
à la géographie d'une région, il convient de parler, dans cette
Revue, d'une œuvre très étudiée d'un enfant de Cognac: c'est
un album magnifiquement relié, tiré à un très petit nombre
d'exemplaires et comprenant un total de 52 vues des bords de
l'Antenne.
Cette petite rivière, afïluent de la rive droite de la Charente,
coule sinueuse et claire, pendant 50 kilomètres, du nord au sud,
de Fontaine-Chalendray, où elle prend sa source, à Merpins.
Là, elle se jette dans le fleuve, à 4 kilomètres de Cognac, après
avoir baigné le Gicq, les Touches de Périgny, Bagnizeau, Matha
et les environs de l'ancien château, Prignac, Château-Bardon,
Château-Couvert, le Seure, Mesnac, Saint-Sulpice, Château-
Chesnel, château de Richement et Javrezac.
Ainsi l'Antenne m'apparaît transparente, bordée de grands
peupliers, d'ormeaux, d'aulnes et de chênes; par ci par la quel-
ques voûtes de ponts, quelque toiture de moulins, un empellp-
ment d'écluse. A dire vrai, il y a peu d'architecture. Voici d'ail-
leurs la table de cette intéressante collection de paysages cha-
rcutais, 1886; le photographe a pris soin de noter les différen-
tes heures du jour, les mois et les positions : amont, aval, rive
droite ou gauche, face, occupées par l'appareil. C'est un travail
de vrai paysagiste !
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1. A rentrée de Château-Couvert. Av., F. Juillet.
2. Devant la vanne de Château-Couvert. Av., Rg. Juillet.
3. Au pont du Seurre. Am., Rg. Juillet.
4. Sur le pont de Mesnac. Am., F. Juillet.
5. Sur le pont de Saint-Sulpice. Am., F. Juillet.
6. Au moulin de Bricoîne. Am., F. Juin.
7. Entre Bricoîne et Boussac. Am., Rg. Juin.
8. En bas de la chaussée de Boussac. Av., Rg. (midi) Juin.
9. Le moulin de Boussac. Av., F. (le matin) Juillet.
10. ^^ous Chanteloup. Am., Rg. Août.
11. Abreuvoir en bas de Chanteloup. Am., Rg. Août.
12. Entrée de la chaussée à Richemont. Av., Rg. Février.
13. Sur le premier ponceau de Richemont. Av., F. Février.
14. Derrière la chaussée de Richemont. Am., Rg. Février.
15. Fontaine de La Chaume, à Richemont. Am., Rg. Avril.
10. En bas du 3* ponceau de Richemont. Av., F. Juin.
17. Au moulin de Richemont. Am., F. Juin.
18. Derrière Tempellement de Richemont. Am., F. Juin.
19. Dans une île à Richemont. Am., F. (le soir) Février.
20. La Fosse à La Buriîiude, à Richemont. Av., F. Février.
21. Au-dessus des Anglades. Am., Rg. Avril.
22. Dans une île sous les Anglades. Am., Rg. Avril.
23. En bas des Anglades. Am., Rg. Mai.
24. Grand bassin de La Billarderie. Av., Rg. Mai.
25. Bras d'eau sous La Billarderie. Av., Rg. Mai.
26. Sur le premier pont d'Angeliers. Am., F. Avril.
27. Au moulin d'Angeliers. Am., F. Avril.
28. Dans une île de La Billarderie. Am., F. Mai.
29. Vue descendante, à La Billarderie. Av., Rd. Mai.
30. Devant la chaussée d'Angeliers. Av., Rd. Août.
31. Derrière le moulin d'Angeliers. Am., Rd. Avril.
32. En bas du 3* pont d'Angeliers. Av-., F. Avril.
33. Derrière l'empellement d'Angeliers. Am., Rg. Avril.
34. Dans la prairie, en bas d'Angeliers. Av., Rg. Avril.
35. Un lavoir à Javrezac. Av., F. Juillet.
36. Sur le pont de Javrezac. Am., F. Juillet.
37. Au-dessus du pont de Crouin. Am., Rg. Août.
38. Au-dessus du pont de Crouin. Av., Rg. Août.
39. Devant le pont de Crouin. Av., Rd. Août.
40. Passerelle à l'embouchure de l'Antenne. Av., Rd. Août.
Supplément.
A. En bas du pont du Seurre ; aval, rive gauche, Juillet.
B. Sur le pont de Mesnac ; aval, face. Juillet.
G. En bas du moulin de Bricoîne; aval, rive eauche, Juin.
D. En bas de Bricoîne, deuxième vue; aval, rive gauche.
Juin.
E. Sous la chaussée de Richemont ; amont, rive gauche,
Août.
24
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- 370 —
P. Petit bras d'eau sous le moulin de Richemont ; amont, face,
Juin.
G. Bas-fonds marécageux sous Richemont ; amont, face, Juin.
H. Vue à Tintérieur de La Billarderie ; amont, rive droite,
Juin.
I. Au premier ponccau d'Angeliers ; amont, face, Juillet.
J. Dans la prairie, en bas d'Angeliers ; aval, rive gauche, Mai.
K. Derrière le coursier du moulin de Richemont ; travers, rive
droite, Juin.
L. Près de l'embouchure de l'Antenne ; amont, rive gauche,
i4oii(.
Il n'est pas étonnant de trouver une pareille science d'obser-
vation chez P. Sylvain; aujourd'hui, mon devoir est de lever le
voile : ce pseudonyme cachait Marc Marchadier fils, décédé à
Cognac le 29 janvier 1893, l'auteur de nouvelles charmantes
publiées dans la Vie moderne^ la Revue bleue, le Temps, etc.
(Voir notice nécrologique dans la Revue de Saintonge et d'Aunis,
1893, page 229.)
Contemplateur des bords ombreux et ensoleillés de l'Antenne,
Marc Marchadier, qui ne savait pas dessiner, résolut, en 1886, de
fixer sur le papier les impressions de ses charmantes prome-
nades de valétudinaire. Tl fallait se hâter, comme il le dit lui-
même dans une courte préface, lentement sans doute, mais se
hâter de prendre cette rivière avant qu'elle eût perdu ses grâces
naïves : car chaque jour ses beaux arbres tombaient sous la
hache des propriétaires industriels.
En septembre 1881, à Fouras, nous avions appris la photogra-
phie d'après les émulsions du docteur Monckhoven. Pendant
que je faisais mes croquis, c'était pour lui une jouissance de
prendre; les mêmes sites et de revenir avec des paysages, peut-
être plus exacts que mes dessins, mais certainement trop pous-
sés au noir, à l'impression. Peintre, je critiquais l'oubli de cer-
taines valeurs des verts feuillus par la gélatine au bromure
d'argent; mais je reconnaissais la supériorité du procédé méca-
nique de l'objectif photographique sur le pinceau, au point de
vue des silhouettes et de la rapidité. Aujourd'hui, l'usage des
petits appareils instantanés de voyage s'impose aux touristes et
aux dessinateurs d'actualités.
Marc perfectionna les formules de développem*ent au faim^
sulfate de fer (on ne connaissait pas l'acide pyrogallique,ledia-
midophénol, etc.) et obtint en 1886, après cinq années de recher-
ches à Angers et à Cognac, d'excellents résultats avec ses vues
de l'Antenne.
Pour Marchadier, observateur très méticuleux, c'était la meil-
leure façon de réunir des documents sur nature ; il l'a fait avec
habileté, et c'est avec une religieuse émotion que je parcours
ces planches que le père, l'érudit Pierre Lagarenne, a eu 'a
délicate attention de m'envoyer après le décès de notre cher
penseur. C'est tout un travail raisonné, une série d'études, capa-
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— 371 —
blés de fournir aux dessinateurs des indications utiles, aux ad-
mirateurs de la belle nature des souvenirs précis !
Marchadier n'a pas seulement photographié TAntenne. Son
troisième album du Parc François /*"■ à Coc/nac (1885) comprend
une vingtaine de bons clichés donnant la perspective de la
montée des Arabes, des allées de la Sablière, de Chatcnay, du
Chêne-Géminé, de Tallée Basse, de l'allée Pinet, de la Courtine,
de Tallée des Renards, de la Font d'Enfer, du carrefour de la
Combe, etc.
L'artiste, car il aimait vraiment le beau, avait formé le projet
de faire avec moi la Boutonne, la Charente, etc.; une mort fou-
droyante est venue surprendre ce travailleur. C'est une perte,
non seulement pour la littérature, mais encore pour le pays
dont il a conservé l'aspect pittoresque avec son appareil, a col-
laborateur du soleil ». Son souvenir doit s'unir aux bords de
TAntenne si souvent parcourus !
A. DuPLAis DES Touches.
II
LA SAINTONGE EN 1789
Soua ce titre : Un épisode du schisme constitutionnel en
province^ c'est-à-dire en Saintonge, la revue La Quinzaine du
1" octobre publie un article dont nous extrayons quelques pa-
ges, à propos du livre de M. Louis Audiat : Deux victimes des
septembriseurs. Pierre-Louiê de La Rochefoucauld, dernier
évêque de Saintes (Paris, Descléo et Picard; Saintes, Prévost,
Mortreuil et Larmat ; grand in-8® ; prix, 5 francs), couronné par
Tacadémie française :
« ... La Saintonge occupe le long de l'océan une bande de ter-
rain qui va de Kochefort, dit sur mer, puisqu'il en est à douze
kilomètres, jusqu'à Parcoul, qui fait aujourd'hui partie du dé-
parlement de la Dordogne. Ëile avait ses traditions, ses mœurs,
son histoire ; on lui a uni le petit paysd'Aunis qui a son carac-
tère propre, et do ces deux provinces, très différentes entre elles,
on a formé le département de la Charente-Inférieure, unité fac-
tice, comme toutes ces créations sur le papier, faites a priori
avec un compas, comme les cantons et les arrondissements,
sans tenir compte môme des intérêts matériels. Ces mariages
de raison ne se maintiennent que par la force, et il n'y a pas
de loi de divorce. Trois villes principales : Saintes, la ville gallo-
romaine, La Rochelle, la cite du moyen âge avec ses hardis
marins et ses marchands enrichis, Rochcfort, port de guerre
fonde par Louis XÏV et Colbert, s'y disputent la prééminence,
sans compter Saint-Jean d'Angély qui réclame une place dans
rhistoire. Il n'y a guère qu'une trentaine d'années que Saintes
a cessé de revendiquer contre La Rochelle le siège do la pré-
fecture, qui lui avait été attribué par l'assemblée consliluane
comme point central, et qu'un caprice de despote lui ôla en 1810.
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— 372 -
Avant le décret qui réunissait sous le nom de Charente-Infé-
rieure deux provinces aux intérêts opposés, Louis XIV avait
formé avec elles la généralité de La Rochelle, mais en laissant
à chacune ses usages particuliers; unité alors n'était pas uni-
formité. L'Aunis continua à ressortir au parlement de Paris, la
Saintonge au parlement de Bordeaux ; chaque ville eut son
échevinagc et ses privilèges. Le dernier intendant de La Ro-
chelle, Gueau de Reverscau, qui paya de sa léte les immenses
services rendus au pays, résidait la plupart du temps à Saintes.
Placée dans une zone tempérée, la Saintonge entre le midi
et l'ouest n'avait ni Texubérance de Bordeaux et de la Gasco-
gne, ni la lenteur extérieure des populations plus septentrio-
nales. Les passions qui avaient excité les guerres du xvi*^ siècle
s'y étaient apaisées. La lutte avait été vive, ardente, sanglante.
En face de La Rochelle huguenote, Saintes et Saint-Jean d'An-
gély étaient demeurés papistes. Si, sur les côtes, les paroisses
comptaient une moitié presque de calvinistes, le reste était ca-
tholique. Mais, après les discussions théologiques du xvi* et du
xvii^ siècle, la paix s^était faite. Il a fallu que, dans ces der-
nières années, quelques prôtres apostats, comme au temps de
Luther, vinssent, pour donner des gages de leur conversion
sincère, semer de nouveau la discorde, réveiller les haines,
troubler les familles en organisant, sous prétexte de prêche,
des réunions publiques où Ton se répand en déclamations vio-
lentes contre l'église catholique, ses dogmes, ses enseigne-
ments, ses ministres, avec les grands mots d'édit de Nantes,
de dragonnades et d'inquisition, paroles imprudentes qui ont
amené des protestations, qui pourraient dégénérer ici ou là en
luttes réelles.
Le jansénisme, qui a plus d'un rapport avec le calvinisme,
avait encore semé ses gormes.de discorde. Le chapitre de Sain-
tes refusait, par 13 voix sur 24, d'admettre deux très recomman-
dables ecclésiastiques, parce qu'ils avaient appartenu à la so-
ciété de Loyola, « dont le lien est réprouvé par les arrêts des
cours souveraines ». Les iVouue{/es ecclésiastiques, organe du
parti, ne manquaient aucune occasion de signaler les empiéte-
ments, les méfaits, l'intolérance du jésuitisme. Saintes est dé-
noncée comme la citadelle des jésuites. En eiïet, trois sont cha-
noines de la cathédrale, un autre vicaire général et grand chan-
tre, une douzaine de curés dans le diocèse sur près de six cents
ecclésiastiques séculiers. « On voit aisément en quel état doit
être la religion dans un diocèse où les jésuitesbnt tant d'in-
fluence. > Protestantisme et jansénisme avaient donc fait leur
œuvre. Ainsi s'explique le nombre assez considérable de jureurs
que compta le diocèse de Saintes. Le département de la Charente-
Inférieure fut une barrière entre le midi royaliste et la Vendée
catholique. Que serait-il arrivé si Bordeaux avait pu donner la
main à Nantes ? si Rochefort avait répondu à Toulon ?
L'esprit en Saintonge était très libéral; mais il sommeillait
doucement. Il y avait bien le souvenir des vieilles luttes pour
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— 373 —
les franchises municipales, quand," p^r exemple, le gouverneur
de la citadelle, sous couleur de défendre la ville, voulait s'em-
parer des clefs des portes et enlever ainsi au maire, colonel des
milices urbaines, et aux bourgeois, gardiens de leurs murailles,
le plus beau de leurs privilèges, être maître chez soi. La cen-
tralisation avait énervé les courages, et on acceptait très bien
que l'intendant écrivit, à rapproche du 13 janvier, fête de saint
Hilaire et jour de Télection du maire, que sa majesté verrait
avec plaisir que Ton choisît M. Gaudriaud, ou bien, comme à
Cognac, que, Téchevinage étant devenu vénal, par besoin d'ar-
gent, mal chronique do l'ancienne monarchie, le duc de La Vau-
guyon vendît à beaux deniers les charges de conseillers muni-
cipaux. Le feu couvait sous la cendre. Saintes avait son cercle ;
on y recevait les gazettes. Même on voulut avoir son journal,
les Affiches de Saintorifje et d'Angoumois (1784), qui suffisait à
deux provinces. Aujourd'hui la seule ville de Saintes compte
21 périodiques dont plus de la moitié sont des feuilles politi-
ques. En 1787, l'édit do Versailles créait des assemblées pro-
vinoiales dans toutes les provinces qui n'avaient point d^eCats
provinciaux, avec l'égalité du tiers et le vote par tète, innova-
tion qui n'a pas été assez remarquée ; puis l'arrêté du conseil
d'état (27 juillet 1787) formait l'assemblée provinciale de la
Saintonge de sept ecclésiastiques, sept gentilshommes et qua-
torze bourgeois, sous la présidence du duc de La Rochefou-
cauld, prince de Marcillac, marquis de Barbezieux, membre
de l'académie de La Rochelle. Mais les rivalités locales firent
avorter ces beaux projets. L'Aunis, fier de ses anciens souve-
nirs d'indépendance, de sa petite démocratie glorieuse, de sa
résistance à la royauté et à Richelieu, réclamait une autonomie
complète. Saintes ne voulait pas déchoir do son rang de capi-
tale. Ce particularisme empêcha tout.
Puis, un beau jour, fatigués de ces lenteurs, ennuyés de ces
dissensions mesquines, voyant Thostilité de l'intendant et crai-
gnant que la province ne fût absorbée par la Guienne, un ecclé-
siastique et un gentilhomme, de leur propre mouvement, con-
voquent à rhôtcl de ville les principaux habitants de la ville.
L'échevinage, corps officiel, organe légal du tiers, a beau, dans
une délibération typique, déclarer que tout est pour le mieux, que
le pays est calme, les populations dociles, qu'il n'y a pas lieu de
s'occuper des demandes faites par les villes de Nantes, Nimes,
Orléans, Béziers, Oarcassonne, etc., que le tiers ait aux états
généraux un nombre de députes égal à ceux de la noblesse et
du clergé, les promoteurs appellent toutes les paroisses à en-
voyer des délégués à une assemblée générale. Là, après des in-
cidents, bien des discussions qui sont à lire (l), les trois ordres
(1) Voir Les élnis provinciaux de Sainlonge^ étude et documents inédits par
M. Louis Audiat (1870, in-S»), qui a eu la chance de découvrir le registre ori-
ginal des délibérations, inconnu de tous les historiens, même de Léonce de
Lavergnc, qui a publié un important ouvrage sur ce sujet.
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^
— 374 —
décident que Ton demandera au roi l'érection de la Saintonge
en pays d'état ; les deux premiers ordres renoncent à tous leurs
privilèges pécuniaires, acceptent Tégale représentation du tiers
et s'en remettent au roi du vote par individu. C'était la Duitdu
4 août en Saintonge; la révolution était faite dans les esprits.
La joie est universelle; on se félicite, on pleure, on s'embrasse:
<c Quel beau jour, ô nos concitoyens ! Nous voilà donc amis et
frères. » Et le peuple couronne de lauriers les portes du palais
où se tient rassemblée, et donne des sérénades aux commis-
saires des trois ordres, et toute la ville s'illumine, et Ton chante
un Te Deum à la cathédrale. Quatre ans après, les principaux
acteurs de ce grand acte étaient persécutés, incarcérés, dépor-
tés« massacrés.
L'évéque de Saintes avait favorisé de tout son pouvoir ce gé-
nère ux mouvement, sans pourtant, à cause de sa position, y
prendre une part active.
La révolte, après avoir terriPié les grandes villes, se dressa me-
naçante dans les campagnes de la paisible Saintonge. A Roche-
fort, deux boulangers, dénoncés comme accapareurs parcequ'ilfl
avaient acheté quelques sacs de farine, faillirent ôtre brûlés
dans leur four. A Saint-Thomas de Cosnac, près de Jonzac,
après le prône violent d'un vicaire, Jacques Roux, depuis mem-
bre de la commune de Paris, qui accompagna Louis XVI à
l'échafaud, la foule brise les bancs de l'église, saccage léiude
du notaire qui veut Tapaiser, Martin, un ancêtre du sénateur
Eugène Pelletan, puis, s'ctendant sur cinq paroissep, brûle les
châteaux de Boisrocho et de Saint-Georges des Agouts au mar-
quis Paty de Bellegarde, fait ripaille, et par amusement rôlit
les chiens de chasse. Ailleurs, le maire do Varaize, Latierce,
âgé de 60 ans, est lâchement égorgé par trois mille furieux. La
constitution civile du clergé acheva de mettre le désordre dans
les esprits et aboutit bientôt à la violence... >
III
LES SAINTONGEAISES A l' AUDIENCE
Vers 1861 , alors que je faisais mon droit à Poitiers, j'entrai un
jour à l'audience de la première chambre de la cour où un gran^
avocat du barreau de Paris, M« Desmarest, plaidait une affaire
importante. Il fut amené à parler incidemment d'une femme qui
avait plaidé sa cause devant le tribunal de la Seine avec une
telle vigueur d'argumentation que tous les avocats présents
comparaient son talent à celui de Billault, le ministre deTinté*
rieur. Ce souvenir de jeunesse m'est revenu à la mémoire a
propos de l'arrêt de la cour de Paris qui a refusé d'admettre
M"** Chauvin au serment d'avocat, et de la brochure de M* Ravail,
avocat à la cour d'appel de Poitiers, La femme et le 6arreau,
mentionnée dans \ix Revue de septembre 1898, page 349. H ^^
sauraitétre question ici de prendre part à la célèbre controverse
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- 375 -
qui a tant passionné les féministes ; je veux seulement mention-
ner quelques petits faits divers delà vie judiciaire en Saintonge
se rapportant au sujet.
Je ne connais qu'une Saintongeaise qui ait usé de la faculté
accordée aux parties par l'article 85 du code de procédure civile
de se défendre elles-mêmes avec l'assistance de leurs avoués.
Le fait s'est produit devant le tribunal civil de Barbezieux, il
y a six ou sept ans. La plaideuse était une jeune fille de
Barbezieux pourvue du brevet supérieur d'institutrice ; et, chose
remarquable, elle avait pour adversaire son locataire, un avocat
qui plaidait lui aussi pro domo sua.
Voilà pour la plaidoirie proprement dite ; mais il y a aussi
les observations plus ou moins développées produites journel-
lement par les plaideurs des deux sexes devant nos justices de
paix où la procédure se fait sans ministère d'avoué. Devant cette
modeste juridiction le brevet supérieurd'insolenceest extrême-
ment répandu, et c'est dans ce genre qu'on peut dire avec le
poète :
Audetque viris concurrere virgo.
A Cognac, pendant la période révolutionnaire, lejuge de paix
eut à régler un compte entre une femme tenant auberge et un
voyageur. Il dit à la femme : « 11 vous revient tant; acceptez-
vous ? » — a Non, il m'est dû davantage. » Le juge se fit remettre
par le voyageur une liasse d'assignats et dit à la plaideuse : « Voici
votre compte, retirez-vous. » La mégère jeta les assignats sur
le plancher en s'écriant :« Je me f... de ces f... papiers comme de
la f... justice qui vient de m'être rendue.!
Ce sont des scènes comme celle-là qui faisaient dire à un juge
de paix de Segonzac: « Je n'aime pas les plaideurs en cotillon,
avec eux on ne peut jamais régler une affaire. » J'ai vu, toujours
en Saintonge, unjuge de paix, impuissant à imposer silence à une
femme, dire au public : « Vous verrez que je ne parviendrai pas
à faire taire cette femme. «Comme elle continuait de plus belle,
il dit : « Attendu que l'attitude de cette femme est souverainement
inconvenante, le tribunal la condamne à trois jours de prison. »
Cette sentence fut suivie d'un silence glacial et le juge dit à son
greffier: «N'écrivez pas ce jugement : je suis parvenu à faire
taire cette femme. »
Une paysanne avait joué pendant son enfance dans les rues de
son village avec un petit garçon qui devint avoué. Un jour qu'il
plaidait contre elle à la justice de paix, elle lui lança cette in-
terruption : « Eh ! taise donc ta goule, mon pauvre X.; tu ne sais
f... pas ce que tu dis. »
n ne faut pas croire qu'il n'y ait à la justice de paix que des
scènes de violences et d'injures; on y entend parfois la note
naïve et touchante. J'ai été témoin à Barbezieux d'une scène à
trois personnages que je recommande au dessinateur de la Ga-
zette des bains de mer de Roijan.
« Que demandez-vous, femme ?
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— 376 —
— M'sieu le juge de paix, je n'avis, en vous respectant,
qu*ine maihureuseoueillepeur me distraire ; mon fii me Tat en-
levée ; je demande qu'i me recompense de moun oueille.»
J.P.
IV
DEUX VICTIMES DE LA RÉVOCATION DE l'kDIT DE NANTES,
M. DES PALUS ET MICHEL TOURNEUR
On est aux mauvais jours de la persécution religieuse. Déjà,
aux approches de la révocation de l'édit de Nantes, nombre de
religionnaires fervents ont quitté le royaume. Après l'édit d'oc-
tobre 1685 les départs vont s'accentuer davantage. Le gouver-
nement a cru favoriser les conversions en recourant à des me-
sures de rigueur ; c'est l'émigration qu'il a favorisée. Pour garder
sa foi, tout souiïrir! laisser là son pays, sa maison, ses biens
plutôt que de consentir à une abjuration ! Voilà un acte de con-
science, d'honneur et de courage devant lequel on s'incline
volontiers. Je ne crois pas cependant que tous les émigrants
aient obéi à ce sentiment honorable : je me demande si certains
d'entre eux, gens très pratiques, très avisés, n'auraient point.
sous le voile de la religion, pris la fuite pour ne pas payer
leurs dettes? Je puis à ce sujet tirer de mon sac d'archives un
document que je livre sans commentaire, laissant à chacun sa
liberté d'appréciation : Le héros de la petite histoire fut-il un
malhonnête homme ou un martyr?
Déménager à la cloche de bois, suivant l'expression populaire
très parisienne, offre un moyen commode de se tirer d'embar-
ras, vis-à-vis créancier ou propriétaire. La cloche de bois ne
rend aucun son ; elle ne prévient et ne réveille personne. Le
débiteur opère la nuit, en silence, fait ses paquets, et ni vu ni
connu, il disparait. Moralité : le propriétaire ou le créancier a
été joué. . . et les rieurs généralement ne sont pas de ce côté-là.
Ce préambule m'est suggéré par une mésaventure que nous
révèle, en l'an de grâce 1689, ^Barthélémy Couyer, sieur des
Palus, un gros propriétaire du pays de Marennes, l'un desper-
sonnagoa les plus importants de la contrée. M. des Palus a
abjuré, et sa femme, Jeanne Chasseloup de Laubat, a [ait
comme lui, et pareillement ses trois sœurs : l'ainée, Judith,
veuve de Jacques Michel, receveur du taillon de Saintonge (H-
la seconde, Marie, femme de Jean Escottière, baron de Chassl-
ron; la troisième, Marguerite, veuve de Paul de La Cosle, ca-
pitaine au régiment de Belsunce, et remariée à Isaac Richierde
La Rochelonchamp, lieutenant-colonel du régiment de Talmont,
le fils du pasteur Vandelincourt : c'est toute une famille dç
nouveaux convertis. Or, M. des Palus avait vendu, en avril
(l) Voir Associations saintongeaises du dessèchement des marais de Bl^y^
et de Dlanquefort, Jacques Michel^ dans le Bulletin de la société, xii« volume.
1892, pages 89 à 95.
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— 377 —
1680, le quart d'une barque de pêche nommée la Jehanne de
A/arennes, avec jouissance des trois autres quarts, à Michel
Tourneur, maître pilote de Boursefranc. Aux termes de son
contrat, Tourneur devait s'acquitter dans le délai d'une année.
L'année écoulée, d'autres années suivent et se ressemblent :
Tourneur n'a pas rempli ses engagements. Un beau jour —
beau jour pour lui — on ne le voit plus. Qu'est-il devenu? A-t-
il, pour se dispenser de payer le prix du bateau, profité des
troubles occasionnés par l'édit de révocation de 1685? Il est
monté dans la Jehanne avec sa femme et ses enfants ; il a levé
Tancre — synonyme de lever le pied — et, vogue la galère, il a
a pris le large ; il a mis TOcéan entre lui et son créancier.
J'ignore où il a débarqué.
M. des Palus, mécontent — cela se comprend — crie au vo-
leur! et expose ses griefs contre Tourneur à l'intendant Michel
Begon. II demande que, par application de ledit de janvier 1688
portant réunion au domaine des biens des réfugiés, l'état le
rembourse sur les biens délaissés par son débiteur.
Tout comme moi, l'intendant a pris connaissance de la requête
et de l'acte de vente. Mes deux copies, sur papier au timbre do
la généralité de Bordeaux, sont de la belle et solide écriture de
M. des Palus.
Voici d'abord l'acte de vente :
a Aujourdhuy neufviesme du mois de may mil six cent qua-
tre-vingt, après midy, pardcvant le notaire royal en Xaintonge
soubs signé et les tesmoins bas nommés, ont esté présents et
personnellement establis en droit, Barthélémy Couyer, sieur
des Palus, demeurant à Marennes, d'une part, et Michel Tour-
neur, pilolte, demeurant au vilage de Bourccfran, paroisse du-
dit Marennes, d'autre part ; lequel ledit sieur Couyer, de son
bon gré et volonté, a par ses présentes fait vente parée et abso-
lue audit Tourneur stipulant et aceptant : c'est à savoir du
quart ou quatriesme partie en la barque nommée la Janne de
Marennes du port de vingt-cinq thonneaux ou environ aparte-
nant audit sieur des Palus avec pareille cotitté du quart de tous
ses utancilles et appareaux, tant dedans que dehors, sans au-
cune réserve, les autres trois quarts demeurant audit sieur des
Palus, pour par ledit Tourneur en jouir pour sondit quart con-
joinctement avec ledit sieur dos Palus qui a promis de luy en
porter bon et loyal gari niant en tous ports et havres de son fait
et coulpe sullcment. Et a esté faicte laditte vente pour et moye-
nant le prix et somme de trois cent soixante-quinze livres que
ledit Tourneur a promis, ainsy qu'il sera tenu, bailler et payer
avec les intérests audit sieur des Palus ou aux siens, en sa mai-
son audit Marennes, d'aujourdhuy, datte des présentes en un
an prochain pour tout terme et délay, à peine de tous despans,
dhommages et intérests; à quoy faire il a obligé tous et checuns
ses biens mubles et inmublcs, présents et futcurs, et par spé-
cial laditte quatriesme partie de barque, utancilles et appa-
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— 378 —
reaux, sans que la généraliltc et spcciallité se préjudicient,
qu'il a le tout soùbmis à toutes cours et juredictions royalles
qu'il apartiendra, promis et juré de n'y contrevenir; et renonce
à toutes choses y contraires, dont, du consentement et volonté
des parties, elles ont esté jugées et condemnées par moy dit
notaire. Passé à Marennes en la maison dudit sieur des Palus,
en présence de tesmoins à ce requis et appelles : Arnaud Par-
quot et Ellie Bounouvrier, clerqs, y demurant, les jour et an
que dessus. Ainsi signé au registre : Couyer, M* Tourneur et
Bounouvrier et Parquot ; aveq moydit notaire. Signé : J. Dubois,
notaire royal.
» Par coppie : Couyer des Palus, pour auoir ta grosse du
susdit contrat. »
Maintenant voici la requête originale de M. des Palus et le
donné acte délivré par Henry Dufaur de Chastellars, le subdé-
légué de l'élection de Marennes :
a L'an mil six cent quatre-vingt-neuf, et le quatorziesme avril,
pardevant nous Michel Begon, conseiller du roy. intandant
général de la marine du Ponant, justice, police et finances et
fortifïîcations du pays d'Aunis, ville et gouvernement de La
Rochelle, ille de Ré, Brouage, OUeron et costes adjasantes, a
comparu en sa personne Barthélémy Couyer, sieur des Palus,
qui nous a dit et remontré qu'il est créancier de Michel Tour-
neur, m* pilôtte du vilage de Boursefranc, de la somme de
trois cent soixante-quinze livres, pour le prix de la quatriesme
partie d'une barque que ledit sieur des Palus luy auroit vendu
et dont il n'a peu se faire payer, parce que ledit sieur Tourneur,
sa femme et enfans, ce sont apsantés du royaume et (ont) en-
mené laditte barque avec eux, soubs prétecte de religion: pour
laquelle somme ledit sieur des Palus forme son opposition et
requit qu'il plaise à sa majesté en conséquence de son esdit du
mois de jenvier mil six cent quatre-vingt-huict, registre et pu-
blié à Xaintes au présidial, le premier de mars dernier, ordon-
ner que ledit sieur des Palus sera payé de ladite somme de trois
cent soixante-quinze livres en principal et intérest, sur les
biens mubles et inmubles délaissés par ledit Tourneur et sa
femme, et encore de la somme de unze cent vingt-cinq livres,
pour le prix des trois autres quars de laditte barque, atandu le
vol qui luy en a esté fait par ledit Tourneur; laditte vente dattée
du neufviesme may mil six cent quatre-vingt, signée Dubois,
notaire royal. De laquelle desclaration et représentation de
pièce et opposition avons donné acte, et de ce qu'il nous a rerais
coppie dudit contract énoncé sy dessus, et de luy signé par
coppie pour en avoir la grosse originalle en bonne forme. Fait
à Marennes, le jour et an que dessus.
» Dufaur - Chastellars , subdélégué de M. LintendsLUt.
Couyer, Bonnyn, procureur dud. s^ des Palus. »
Quelle solution fut donnée à la requête de M. des Palus? Je
doute que celui-ci ait obtenu satisfaction. Les Tourneur réfu-
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giés ne figurent sur les états des comptables du domaine tjue
pour des sommes insignifiantes ; aucune ne se rapporte à notre
? ilote. Après tout je connais seulement les états postérieurs à
700. (Archives nationales, TT, 242.)
La Morinerie.
LE SCULPTEUR MICHEL BOURDIN A SAINTES
A la mort du président Carnot, on se rappelle avec quel em-
pressement les imprésarios exhibèrent partout la scène de l'as-
sassinat, ou même le portrait de la victime en cire, et les pho-
nographes reproduisirent son dernier discours à Lyon. Un fait
semblable, sans phonographe toutefois, se passa à la mort de
Henri IV.
Michel Bourdin, d'Orléans, sculpteur à Paris, avait exécuté
une effigie du roi en cire. Elle ne lui avait pas été commandée
et ne lui fut pas sans doute achetée officiellement, dit la Chro-
nique des arts du 15 octobre. Et M. Paul Vitry, qui s'est déjà
occupé de l'artiste [Gazette des beaux arts, 2° période, t. xvn,
p. 897), publie deux documents où il est question du personnage
et de son œuvre, extraits le premier des minutes de Samson,
notaire à Saintes, et le second de Marescha), aussi notaire, tous
deux en l'étude de M* Julien-Laferrière. Le 9 septembre 1611,
Jehan Mousset, procureur au présidial de Saintes, ayant charge
de M* François de Bechefer, secrétaire du prince de Conti,
étant lors « au lo^is où pend pour enseigne le souleil, et auquel
logis ledit Bourdin a esleu son domicile, parlant à honneste
fille Jehanne Seuillet, fille de Françoys Seuillet, hoste dudit
logis, aux mains desquelles ledict pourtraict a été délaissé en
l'absence dudict Bourdin », fait sommation à Michel Bourdin,
sculpteur, demeurant à Paris, de « prendre et recevoir le pour-
traict et effigie du roy defTunct dernier décédé, avec les choses
mentionnées au contract d'entre lesdits Bechefer et Bourdin,
suivant Tarrest de la cour du l"" d'aougt dernier. »
La réponse de Bourdin est du 15 septembre. 11 s'est rendu à
Saintes ; il a vu et visité le portrait litigieux ; mais il n'est point
« en Testât et qualité qu'il estoit l'hors qu'il l'auroit mis es mains
dudit Bechefer ». Le pauvre roi a un doigt de la main gauche
rompu et perdu ; « d'ailleurs, il manque de ses ornemens d'ung
ciel et ung doucier, le tout de velours bien chamarré de gallon
d'or faux. » Donc Bourdin ne peut accepter son œuvre telle
quelle ; il la lui faut intacte et avec ses ornements ; il somme donc
Bechefer, par son procureur Mousset, de lui payer la somme
dontil estredevable, 750 livres, à raison de 150 livres par mois,
c'est-à-dire cinq mois pendant lesquels Bechefer a eu la statue;
de lui restituer la statue en l'état où il la lui a livrée, sans pré-
judice, bien entendu, des dommages à réclamer pour le retard
mis à lui rendre son œuvre, et aussi pour ses frais de déplacement
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et 9e séjour à l'auberge du Soleil. La suite... au prochain nu-
méro. M. Paul Vitry nous la promet s'il parvient à la savoir.
Mais déjà on entrevoit le débat. L'artiste, par un contrat qui nous
dirait le fin mot de l'affaire, ou bien a chargé Becheferde trans-
porter son œuvre, ou plutôt de la promener de ville en ville et de
la montrer moyennant finance pour satisfaire la curiosité des po-
pulations. L'imprésario, par suite de circonstances, rompt son
contrat : il ne fait pas ses frais ; il est malade et ne peut continuer
son exhibition ; il somme donc Bourdin de reprendre sa statue de
cire. Bourdin la reprendra à condition de réparations et de dom-
mages-intérêts. Il y adéjà un arrêt de la cour ; on plaidera encore.
« Yoilà un incident au moins pittoresque dans la carrière de
Michel Bourdin et un voyage assez inattendu. Cela nous fait
entrer d'une façon assez curieuse dans l'intimité de sa vie et de
ses combinaisons financières. » Bourdin est certainement un des
prédécesseurs de nos modernes forains, qui viennent de temps en
temps sur nos places publiques, dans nos foires, nous montrer
des musées où les célébrités de la politique et du crime sont exhi-
bées en cire avec des costumes appropriés. C'est mieux qu'une
photographie. ^ Louis Audiat.
VI
UN THEATRE POPULAIRE EN PLEIN AIR
Tous les journaux ont constaté le succès des magnifiques fêles
de La Mothe Saint-IIéraye; nous n'en dirons qu'un mot.
La fête des rosières a lieu tous les ans depuis 1826; elles n'a de
solennité que depuis dix ans, du jour où un homme d'initiative
et d'énergie les a organisées et fait connaître, enjoignant au ma-
riage des trois rosières quelque divertissement. Cette année,
on avait un poète sous la main ; on a tiré de lui un beau drame,
et la représentation a suivi. Une tragédie en trois actes, en vers
et en plein air, voilà qui n'est pas banal. C'est un épisode de la
lutte de l'indépendance gauloise contre César. Erinna43rêtresse
d'ilésus, qui vient de défaire l'armée romaine, est vaincue elle-
même par le général, dont elle s'est subitement éprise. César à son
tour, frappé du même sentiment, vient lui offrir la paix en échange
de sa main. Dans le cœur d'Erinna luttent l'amour et le patrio-
tisme ; le patriotisme l'emporte, et plutôt que de tomber vivante
aux mains de César qui l'aime et la veut enlever, elle se poi-
gnarde. L'action est simple et les sentiments sont nobles et élevés.
C'est un fait vraiment singulierque dans une petite ville de 2.900
âmes on ait pu trouver tout ce qu'il fallait pour une représenta-
tion pareille. Le site est le penchant d'un coteau dépendant du
parc des seigneurs de La Mothe, les Baudéan-Parabère, trans-
formé depuis peu en jardin public ; un terre-plein sert de scène:
au fond une grotte d'où sort la prêtresse ; de chaque côté des
sentiers par où arrivent les acteurs et la longue et blanche théo-
rie des druides et druidesses; à gauche un dolmen authentique
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transporté là et un chêne où pend le gui sacré que la prêtresse
va couper aux chants dti chœur ^u (lui Van neuf; un amphithé-
âtre où deux mille personnes prennent place dans Tohscuritéet
entendent fort bien, grâce au silence de la nuit,âl écho que ren-
voie la colline, admirable acoustique ; le gaz acétylène forme la
rampe qui éclaire seuls lespersonnages et un peu les arbres de la
forêt; l'aspect est féerique; on se croirait devant un décor habi-
lement peint; puis les acteurs; ce sont des amateurs de La Mothe.
Erinna, c'est M"*^ Eugénie Cheminant qui jouait pour la pre-
mière fois en public, et qui avait le principal rôle; le grand-prê-
tre, c'est M. Elle ; César, c'est M. Emile Giraudias ; le barde qui
chante avec tant de délicatesse, c'est M. Louis Giraudias, son
frère, en même temps l'auteur de la musique des chœurs qu'il
dirige ; les costumes, ce sont les dames de La Mothe qui les
ont fabriqués ; la pièce, c'est un médecin de La Mothe qui Ta
composée, M. Pierre Corneille,. qui se recommande d'un frère de
l'auteur du Cid et de Pobjeucle; les druides et les druidesses
sont des habitants de La Mothe. La représentation a été une
ovation pour le poète ; les acteurs ont été fort applaudis et rap-
pelés, le barde a été bissé; et, détail qui a son importance,
les frais de toutes les fêtes ont été couverts et au-delà puisqu'on
a eu un boni de 885 francs. Le surlendemain il a fallu donner
une iJeconde représentation qui a été aussi goûtée que la pre-
mière. Puis on a dansé toute la nuit, même au bruit d'un épou-
vantable orage.
A neuf heures, le lundi, les rosières partent pour la mairie,
puis pour l'église, en grand cortège, précédées par la musique.
M. André Lebon, ancien député de Parthenay et ancien minis-
tre, conduit la première; M. Tardy, juge de paix, la seconde ;
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l'adjoint, M. Rougier, la troisième. Le maire donne le bras àla
présidente du comité des rosières, M°*® Rossard. La foule est
considérable. A midi le banquet sous la halle ; la halle se prête
à tout: hier, c'était la kermesse ; cette nuit, et la nuit suivante,
le bal.
Le maire, M. Eugène Giraudias, toaste au président de la
fètc, M. André Lebon; au sénateur, M. Garran de Balzan; à
M. Louis Audiat, président de la société des Archives histo-
riques de la Sdiintonge, son ancien professeur, qui a été aussi
le professeur de son fils aine ; il adresse quelques mots de re-
merciements bien tournés et spirituels à tous ceux qui ont
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- 383 —
contribué à Téclat de ces fêtes. M. Lebon donne quelques
conseils aux jeunes mariées. M. Garran de Balzan, célibataire,
comme le fondateur des rosières, n'apprécie pas moins l'insti-
tution et souhaite tout le bonheur aux époux. M. Audiat loue la
délicate attention du maire qui a donné une des places d'hon-
neur à son ancien maître et rappelle le temps où ils traduisaient
ensemble le Tityre de Virgile sans se douter qu'un jour ils
auraient à célébrer et les fromages de La Mothe et les belles
Mothaises.
Castaneee molles et pressi copia lactis.
« Heureuse, a-t-il dit (d'après le Mémorial de Niort du
17 septembre), les villes qui ont des maires aussi intelligents,
aussi habiles à grouper autour d'eux des collaborateurs aussi
dévoués, aussi audacieux à entreprendre qu'actifs à faire réussir ;
villes où les notaires, avec des baux de fermage ou des contrats
de mariage, grossoyent des poésres; où leurs clercs mettent en
musique des chœurs de tragédie et chantent les stances en
s'accompagnant de la lyre; ou les collecteurs d'impôts, sur les
feuilles d'imposition ou d'envoi de garnisaires, alignent des rimes
folâtres et de joyeux couplets ; où les médecins, pour endormir
la souffrance, vous susurent à l'oreille dç douces mélodies
poétiques et de nobles sentiments ; où l'on trouve des acteurs
pour interpréter des héros, un public pour les comprendre et les
applaudir; où l'on a un spectacle aussi original, et où, sans
parler de la décentralisation, on la pratique et avec quel succès...»
M. Pierre Corneille remercie les représentants de la presse de
leur bienveillance à son égard. M. de Lannoy lui répond, regret-
tant l'absence des plus distingués reporters occupés aux grandes
manœuvres, où ils ont à endurer tant de fatigues. Pour terminer,
M. Caillon, trésorier, après quelques mots très humoristiques,
remet à chacune des rosières les 700 francs de la fondation
Chameau.
A la kermesse, les boutiques étaient tenues par des Mothaises,
portant les divers costumes du Poitou. Sur un théâtre, des
amateurs représentaient en tableaux vivants les principales
scènes de la vie champêtre en Poitou : labourage, repas, noces,
y compris V Angélus, de Milet; une pantomime du cru égayait
les spectateurs ; il y avait même la complainte Horrible drame,
trois victimes, dont M. Caillon avait rimé spirituellement les
couplets, imprimés à La Mothe par M. Guittet ; le tableau en
cinq actes avait été brossé par M. André, l'un des trois fils Gi-
raudias. On s'est fort amusé, mais entre soi, avec les applau-
dissements des habitants et des étrangers accourus à l'appel
des organisateurs. Chacun y avait contribué, suivant ses moyens,
sous la direction de M. Giraudias. Distractions populaires, jeux
champêtres, fêtes de l'esprit, noces et banquet, tout était de La
Mothe. Il n'y avait ni chevaux de bois ni orgue de Barbarie.
La Revue encyclopédique du 15 octobre, avec un compte
rendu fort élogieuxpar M. Alcide Bonneau, a donné le portrait de
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M. Pierre Corneille, né à Coulonges-sur-l'Autise (Deux-Sèvres)
le 15 juillet 1862, et quatre photographies des principales scènes
iVErinna : la cueillette du gui sacré; le chant du barde; l'ar-
restation d'Erinna ; sa mort. La direction de la Revue a bien
voulu nous autoriser à les reproduire. L'auteur y constate
le plein succès de la fête et cite quelques-uns des plus beaux
passages de la tragédie.
Le théâtre populaire est à la mode, grâce à la société d'ethno-
graphie, et les représentations se multiplient en Poitou. On
avait déjà, le 19 juin 1897, mis sur la scène du château de Sal-
bart, à 7 kilomètres de Niort, la légende de la fée MélusMie et à
La Mothe même, l'an dernier, La dame de Chambrille, A Ligugé,
près de Poitiers, les 14, 24 et 31 juillet dernier, on a donné au
public la vie de saint Martin à Ligugé, par dom Paul Chauvin.
Ailleurs, à Bussang (Vosges), M. Maurice Pottecher a créé le
a théâtre du peuple », dont il écrit les pièces. A Plougean, près
de Morlaix, le 14 août dernier, on a mis sur la scène le vieux
mystère de saint Guenolé. D'un autre côté on a joué au théâtre
romain dOrangel'CEc/iperoide Sophocle, et dans Tamphithéàtre
de Béziers la Déjanire de Saint-Saëns. A quand le o jeu de
saint Eutrope » qui dut être joué à Tours en 1452, ou bien Sainle-
Eustelle aux arènes de Saintes ?
VII
UN EXPLORATEUR SAINTONGEAIS
Le 2 octobre, arrivait à Bordeaux un explorateur dont la
France doit inscrire le nom parmi ceux des plus hardis pion-
niers de la civilisation et des plus énergiques patriotes, M. Lio-
tard, gouverneur du Ilaut-Oubanghi. La société de géogra-
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— 385 —
phie avait prié M. de Brazza de vouloir bien se rendre à Pauil-
lac pour y saluer au nom de tous le vaillant et le modeste au
moment où il touchait la terre de France après quatre années
d'absence. C'est à M. Liotard que le Congo français est en par-
tie redevable de son expansion scientifique vers l'est ; et nul
mieux que M. de Brazza n'était qualifie pour l'en féliciter en ter-
mes appropriés qui affirment la légitimité de nos prétentions
sur le Haut-Nil.
Une réception non moins chaleureuse attendait M. Liotard à
Paris: le prince Roland Bonaparte, président de la société de
géographie, accompagné de M. de Brazza et de nombreux
membres de la société, l'accueillait à la gare Montparnasse par
ces paroles que nous ne résistons pas au plaisir de citer :
a Oui, nous avons suivi, depuis sept années, avec l'attention la
Ï)lus soutenue et souvent avec une patriotique angoisse, le déve-
oppement méthodique du planque vous vous étiez tracé.
» Des rives du M'Bomou, nous vous avons vu avancer dans le
bassin de Bahr-el-Ghazal, puis diriger à Test les explorations
françaises, vers ces régions enviées et demeurées sans maître où
le commandant Marchand vient de planter notre drapeau,
» Honneur à vous, monsieur, qui avez su agir, organiser, pré-
server et prévoir. Honneur à ceux qui ont été vos témoins et vos
auxiliaires, et dont plusieurs sont morts à la peine. »
Tous ceux qui suivent avec intérêt les efforts faits par nos of-
ficiers et fonctionnaires coloniaux pour l'expansion nécessaire
de la France en Afrique, le maintien de son prestige et de ses
droits, applaudiront aux paroles de M. de Brazza et du prince
Roland Bonaparte .
Pour nous Saintongeais, cet hommage si magnifiquement ex-
primé par de tels hommes nous est d'autant plus sensible qu'il
est adressé à un concitoyen, sinon d'origine, du moins d'adop-
tion. Sait-on, en effet, que le héros du jour avec le commandant
Marchand est presque un saintongeais ? M. Victor-Théophile
Liotard, né le 17 juillet 1858 à Pondichéry, est venu tout jeune
en France, après avoir perdu ses parents, et c'est à Pont-Labbé,
dans la famille de M. le docteur Gilbert, que s'est écoulée son
enfance.
Elève du collège de Saintes, — si nos souvenirs ne nous trom-
pent pas, — puis du collège de Rochefort, ses études terminées,
il entra à l'école de médecine navale de Rochefort, en 1878,
comme étudiant en pharmacie. Voici brièvement résumé l'état
de ses services dans la marine : Nommé aide pharmacien en
1882, il fut envoyé à la Guadeloupe qu'il dut quitter au bout
d'un an de séjour pour raison de santé. Promptement rétabli
par le climat de la France, Liotard utilisa ses congés pour pas-
ser successivement ses examens universitaires de pharmacien
de première classe à Bordeaux ;rcçu, après concours, pharma-
cien de deuxième classe de la marine, il demanda et obtint
d*être envoyé en mission au Sénégal, où, de concert avec le
capitaine d'artillerie de marine Fortin, il fît la campagne du
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Haut-Sénégal, et, grâce à ses connaissances variées, grâce à
son tact, put remplir les fonctions les plus diverses, tour à tour
médecin et diplomate, et disons-le, avec un égal bonheur.
Deux ans de séjour dans ces contrées, en pleine brousse,
achevèrent de développer en Liotard la passion des explorations.
Le Sénégal déjà lui paraissait un pays trop connu ; il rêvait de
voyages que personne n'aurait effectués avant lui.
Aussi, dès la formation du corps de santé des colonies, de-
manda-t-il à en faire partie; c'est alors que, nommé pharmacien
de 1''* classe des colonies, il se mit à la disposition de M. de
Brazza et commença les expéditions dans l'Afrique centrale qui
ne durèrent pas moins de sept ans divisés par une période de
repos de quelques mois en France.
Tout d'abord commissaire général du Haut-Oubanghi, M. Lio-
tard fut nommé ensuite lieutenant-gouverneur, puis gouverneur
de 4* classe hors cadres, et tout récemment enfln (8 octobre 1898),
gouverneur de 3° classe.
Sa première campagne dans ces régions lui avait valu la
croix de chevalier de la légion d'honneur; quelques jours avant
sa rentrée en France, VOfficiel enregistrait sa promotion au
grade d'oiFicier.
Voilà une carrière bien remplie et des récompenses bien mé-
ritées. Nous ne pouvons mieux terminer qu'en répétant avec
M. de Brazza : o II est bon qu'on félicite et qu'on glorifie les
hommes qui, au nom de la France, se sont dévoués à la juste
cause de la civilisation. C'est en votre personne que je rends
hommage à cette phalange sublime d'ouvriers du progrès, de la
science et de l'humanité, dont le dévouement fait la grandeur
de la patrie. »
M. le docteur Gilbert et sa famille doivent être bien Oers des
honneurs et éloges décernés à leur enfant d'adoption ; en bons
saintongeais, nous nous associons à leur joie bien légitime.
J.G.
A TRAVERS LES REVUES
Dans le numéro du 25 septembre de la Revue des questions
héraldiques et archéologiques, M. le vicomte Oscar de Poli
achève l'étude très sérieuse sur les Cirano, et conclut que Savinien
de Cirano de Bergerac n'était ni gentilhomme ni gascon. Le
nom de Bergerac donné à Sans-Forêt vient d'une famille bour-
geoise de Paris, Bergerac ou Bergerat (ac eta( final étant iden-
tiques : tabac = tabal). Le même numéro contient en outre: Les
femmes dans l'ordre de la Jarretière, par M. Emile Travers;
Les gardes de la manche du roi ; une Causerie fort spirituelle,
des questions et réponses, etc.
Les Notes d'histoire sur la baronnie de Afareuil, que M.
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Joseph Durieux a insérées dans le Bulletin de la, société Sirchéo-
logique du Périgord (4* livraison de 1898, p. 227-248), contien-
nent une foule de noms et de faits qui ont de l'importance : le
troubadour Arnaud de Mareuil, Hugues de Mareuil et de Ville-
bois, Raymond de Mareuil, mari de Joyde de Montchaude, qui
lui porta la terre de Vibrac, dont vint GeofTroi, seigneur de Vil-
lebois, Angeac et Vibrac, sénéchal de Saintonge; Jean, fils de
ce Geoffroi, épousa Philippie de Montberon,dont naquirent Jean,
évêque de Bayonne, et Guy, sénéchal d'Angoumois, époux en
secondes noces (1513) de Catherine de Clermont, dame de Pran-
zac, qui mourut centenaire, aussi belle qu'à 50 ans; elle avait
subrepticement uni sa fille Gabrielle, aussi belle qu'elle, à
Nicolas d'Anjou, âgé de 15 ans, fiancé à Charlotte de La Tré-
moille ; d*où procès. Gabrielle eut cinq enfants dont Renée
seule survécut, épouse de François de Bourbon, prince dauphin
d'Auvergne. Dès 1594 la baronnie de Mareuil fut, moyennant
40.000 écus d'or, cédée à François, comte d'Escars. Les terres
de Villebois, Angeac et Vibrac furent acquises peu après par
Jean-Louis de Nogaret, marquis de La Valette, duc d'Epernon.
Le numéro 308 des Contemporains (6 septembre 1898) étudie
Etienne-Antoine Boulogne, né à Avignon le 26 décembre 1747,
mort à Paris le 13 mai 1825, célèbre orateur, évêque de Troyes,
« essentiellement homme de combat. Il combattit comme polé-
miste, comme critique, comme journaliste, comme évêque, en-
fin comme pair de France. » 11 fut le dernier abbé de Ton-
nay-Charente. Cette biographie est le résumé de la vie détaillée
de M^ de Boulogne par l'abbé Delacroix, mort en 1892.
Comme complément à l'étude de M. Jules Pellisson, Les der*
niers conventionnels (n"** de novembre 1897 et septembre
1898, t. XVII, 404, et xviii, 315), on lira dans la Revue historique
de septembre-octobre 1898, page 35, un compte rendu d'un tra-
vail de M. Léonce Pingaud portant le même titre. On y
cite Garnier de Saintes, chevalier de l'empire, et le baron Ri-
chard. « Quant au régicide Richard, ancien préfet de la Haute-
Garonne et de la Charente-Inférieure, non seulement il échappa
à la proscription, mais le gouvernement du roi le replaça à
son ancienne préfecture de La Rochelle. Lui et le duc d'O-
trante sont les seuls régicides dont la seconde restauration ait
utilisé les services. Pourquoi ceux de Richard? C'est que, con-
naissant bien la Charente-Inférieure, il s'était offert et avait été
accepté pour surveiller Napoléon qui se dirigeait alors sur Ro-
chefortetTempêcher de tenter un nouveau retour de l'île d'Elbe.
Richard était un des mécontents que l'empereur avait faits, parce
qu'il n'avait pas accepté ses services pendant les cent jours. »
Eugène Fromentin. A propos d'une conférence, est un article
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de VEcho rochelais des 31 août, 3 et 7 septembre, reproduisant
l'analyse, faite par M. Léon Philouze dans la Revue duBâS-
Poitou, d'une conférence dont il a été question ici. (Voirn* de
juillet, t. XVIII, 244).
Dans le Pays poitevin d'août 1898, p. 15, notre confrère M.
Félix Mousset reproduit avec la notation la berceuse inédite qu'il
nous a chantée, on se rappelle avec quel talent, à notre soirée
du 5 mars dernier :
Ma mère allait au champ et mon père h la vigne ;
Et moi rallais au bois pour cueillir la nouzille.
Buvons et ne mettons pas d'ève, disons
Que le vin pur est bon !
« Elle me fut apprise, dit l'auteur, par ma vénérée grand'mère,
M™* CoifTé, à Thorigné (Deux-Sèvres). Je peux dire que cette
mélodie m'a bercé... C'est donc pure reconnaissance de ma
part que de lui donner la publicité qu'elle mérite. J'ai pu consta-
ter son origine saintongeaise quand je la produisis à Saintes
même, au cours d'une conférence sur la chanson poitevine;
plusieurs membres d'une société chorale, qui prêtaient leurcon-
cours à la soirée la connaissaient et m'offrirent de me donner
des variantes. C'est une chanson à tout faire, du reste: chan-
son à boire et berceuse, chanson éclose en un pays de vin géné-
reux et de gaie imagination. »
Dans le Mercure poitevin d'octobre est la fin d'un roman,
Criminelle vertu, de M. Pierre Corneille, et d'Erinna, tragé-
die du même, représentée avec grand succès à La Mothe-Saint-
lléraye, puis une «étude» sur Pierre Dupont de M. Henry Mériot
(Rochefort, IG mai 1895), où l'on lit:
« Quand des cataclysmes auront changé la face de ce mondeoù
nous nous étiolons faute de bon vouloir; quand notre race déjà
si vieille, qui court follement vers les pires naufrages, ainsi que
les amazones vaincues qui se réfugiaient dans la mort par
haine du vainqueur ; quand cette race se sera régénérée et se
sentira revivifiée par l'intrusion d'un sang plus pur, plus
généreux, moins névrosé ; quand ce sang ne roulera plus dans
les veines latines, l'ichor consumant les civilisations finies, et
l'heure est peut-ôtre moins lointaine qu'on le pourrait croire,
les hommes s'apercevront qu'avant eux étaient nés des précur-
seurs, rares sans doute, mais assurés de l'utilité de leur œuvre
et confiants dans les justices futures ; alors le nom de Pierre
Dupont rayonnera parmi les plus purs. » — Tant mieux.
Dans la Revue encyclopédique du 8 octobre (n** 266), notre
confrère M. Regelsperger fait la Revue géographique de U'
frique et examine les derniers événements : le Soudan, le bas-
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sin du Niger et la côte de Guinée, 8 pages de texte avec une
foule de gravures, parmi lesquelles les portraits de nos hardis
explorateurs, des cartes et des vues diverses du pays. La Revue
de géographie de septembre contient du même Les chemins de
fer chinois.
Le Bulletin de la société de géographie de Rochefort (avril-
juin publie de notre confrère, M. Biteau, Les scieries méca-
niques de Rochefort, leurs progrès et letèr décroissance, seul
travail qui, dans ce numéro, ait trait à Rochefort, et la seconde
partie — ce n'est pas la dernière — d'une étude bien complète sur
Marillac le Franc, par M. Ernest Vincent. Notons quelque lapsus
de lérudit auteur : il place l'abbaye de Fontdouce en Angoumois;
et cela lui est une occasion de raconter la fameuse entrevue,
inventée par Villani, de Philippe le Bel et de Bertrand de Got,
où le futur pape et le roi trafiquent du « sang » et de « la tiare » :
« L'histoire de l'ordre des Templiers offre un certain intérêt
dans ce pays, parce que c'est à l'abbaye de Font-Douce (Angou-
mois), que se décida sa perte, entre Philippe IV le Bel et Ber-
trand de Got, élu pape, plus tard, sous le nom de Clément V.
Dans cette entrevue il fut décidé que la tiare serait le prix du
sang, et, dès que l'arrêt de destruction fut prononcé par le pape,
la haine du peuple ne connut plus de bornes ; la foule se préci-
pita dans les abbayes et les détruisit; en certains endroits,
comme à Mallérant, l'église seule fut épargnée. » Je laisse de
côté la foule se ruant sur les abbayes (?) pour les démolir; ce sont
les protestants qui les ruinèrent; et le roi, qui avait besoin d'ar-
gent, n'eut pas permis ces dévastations qui le lésaient. Mais
cette entrevue, que Marvaud place arbitrairement à Font-
douce et Ilippolyte d'Aussy à La Fayolle, n'a eu lieu ni à La
Fayolle dans la forêt d'Essouvert, ni à Fontdouce près de Burie.
Il est étonnant qu'après les travaux graves, multiples, après les
documents produits sur ce sujet (voir /îeuue deSaintonge^t, iv,
p. 164; V, 230, et vi, 240), on vienne encore, etdans un ouvrage
local, rééditer une vieille fable.
La bataille de Vouillé en 507, est un nouvel article sur l'en-
droit où Clovis a vaincu Alaric. C'est une riposte de la Revue
des questions historiques (juillet 1898, p. 172) au travail de la
(Revue historique) voir notre Revue, xviii, 206 et 351. M. Lièvre
y avait attaqué M. Godefroid Kurth, professeur à l'université
de Liège Celui-ci répond assez vivement; il a étudié toutes les
sources et consulté toutes les monographies : « Je n'ai pu m'en
tenir là, et j'ai fait exprès le voyage de Liège à Poitiers, où,
pendant quelques jours, je 'me suis familiarisé avec la topogra-
phie des environs, et j'ai achevé de m'éclairer en causant avec
des hommes spéciaux. Une excursion à Vouillé, où, mes notes en
main, j'ai vérifié les résultats auxquels j'étais arrivé, a couronné
cette partie de mon voyage. M. Lièvre, n'ignore pas cela puis-
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que j'ai eu l'honneur de le rencontrer à la bibliothèque de Poi-
tiers, et de l'entendre m'exposer, de vive voix, la thèse qu'il dé-
fend et à laquelle il n'a pu me convertir. 11 est donc mal venu
de se gausser de mon intuition, et l'ironie se retourne contre
lui-même. L'excessive sévérité dont M. Lièvre fait preuve envers
moi me donne le droit, je pense, de rechercher s'il a toute l'au-
torité nécessaire pour se permettre de le prendre de si haut. A
première vue, on pourrait le croire : car ayant, comme il le dit
lui-même, étudié pendant quarante ans les chemins du Poitou
et médité pendant vingt-cina ans sur l'emplacement du champ
de bataille de Vocladum, il aevrait pouvoir rendre des points à
tout le monde sans avoir trop à s'enorgueillir. » Conclusion con-
forme à celle de M. Richard : Vouillé est bien Vouillé.
M. J. Perrier dans la Science sociale de septembre a publié :
Une grande ville de commerce; Le type rochelaiis; Le com-
merce des produits naturels de lAunis.
La Petite Gironde du 17 octobre, signature G. B., s'amuse.
Le meunier de bronze, aux dépens de M. Francisque Sarcey,
à parler d'une statue en bronze de grandeur naturelle, « repré-
sentant un meunier en veston, qui désigne du geste quelque
chose de vague. L'œuvre « très remarquable d'ailleurs », avait
été commandée « à notre excellent professeur à l'école des
beaux arts, M. Gaston Leroux », par le personnage lui-même.
Au sortir des vitrines de l'exposition, la statue a été placée par
son propriétaire sur le socle préparé à cet effet dans un do-
maine privé, puis photographié. Ce que le journal ne dit pas,
c'est que « le meunier de bronze » représente M. Pierre Vérat,
minotier à Mortagne-sur-Gironde, qui en effet a eu l'heureuse
idée de faire couler ses traits en bronze pour la postérité, soup-
çonnant, peut-être à tort, que la postérité ne songerait pas a
lui rendre ce bon ofTice.
SAMUEL CHAMPLAIN, DE BROUAGE
ET LES FÊTES DE QUÉBEC
I
CHAMPLAIN A SAINTES
VÉvénement de Québec qu'avait fondé en 1867 et dirigé
jusqu'en 1882 M. Hector F'abre, aujourd'hui commissaire généra'
du Canada à Paris, et le Paris-Canada, du l" octobre, repro;
duit par le Mémorial de Saintes du 16 octobre, ont publiai*
propos des honneurs rendus par la ville de Québec àsonfonda-
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teur, un article dans lequel M. Hector Fabre s'est souvenu des
féies de Saintes où il avait si bien représenté la nouvelle
France :
« Les fêtes organisées, il y a cinq ans, en Saintonge, sous les
auspices du regretté comte Lemercier, par les soins de M. Au-
diat et de la société des Archives historiques de la Ssiintonge
ont été la première et imposante manifestation de l'intérêt que
portait le public français à Tœuvre patriotique organisée à Qué-
bec. Ces fêtes sont restées inoubliables pour ceux qui y ont as-
sisté. Un de mes regrets sera toujours que Chapleau n'ait pu y
prendre part. 11 s'y était préparé, il se faisait une joie du rôle
patriotique qu'il allait remplir dans une vieille province fran-
çaise, et nous, une joie plus grande encore du triomphe qui
Tattendait, lorsqu'au dernier moment il lui fallut, par ordon-
nance rigoureuse du médecin, renoncer à un voyage qui s'an-
nonçait si bien.
» C'était là une occasion unique pour Chapleau de prendre
contact, non seulement avec des auditoires élégants et choisis,
mais avec le peuple, en plein cœur de la vieille France. 11 ren-
trait à pleines voiles dans son élément. Une fois devant la foule,
qu'aurait-il dit? Il ne le savait pas d'avance au juste, certaine-
ment; mais qui peut douter qu'il n'eût dit des choses très élo-
quentes et qui eussent fait profonde impression? Il était l'homme
des rencontres heureuses, des grands mouvements oratoires
imprévus. Tenant la population saintongeoise sous sa parole et
sous son geste, il l'aurait maniée à son gré. Le comte Lemer-
cier, qui avait vu passer tant d'orateurs, depuis ceux de l'em-
pire jusqu'à ceux de la république, avait de suite pressenti,
dans le brillant de la conversation, quel orateur c'était que
Chapleau. « Quel tribun il doit être, me disait-il en sortant d'un
» entretien avec lui ! il va mettre la Saintonge en feu ; nousn'au-
» rons plus d'attention que pour lui; Champlain va être relégué
» au second plan : heureusement qu'il pourra toujours remonter
» sur son piédestal ! »
» Personne n'était mieux fait que le comte Lemercier pour pré-
senter Chapleau à la Saintonge, pour faire naître l'occasion de
nouvelles harangues, pour tendre la parole à un orateur. C'était
un type accompli d'homme du monde, plein de tact et de bonté,
et aussi un ami sincère et très aimé du peuple, qui reconnaissait
en lui comme un père. II parlait fort bien, avec bonhomie,
abondance etinfiniment d'esprit et d'à propos. Le rapprochement
qu'il fit au vin d'honneur donné à l'hôtel de ville, entre Jacques
Bonhomme et Jean Baptiste restera comme l'inspiration la plus
heureuse qui se soit trouvée dans la bouche d'un orateur pour
caractériser par une double image les relations entre la vieille
et la nouvelle France.
« Le comte Lemercier, dit le compte rendu d'un journal local,
» a porté un toast; il l'a fait dans un langage simple, familier,
» plein de rondeur, de finesse. Il a rappelé avec une spirituelle
» bonhomie les liens indestructibles qui unissent à Jacques
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* Bonhomme le frère aîné, son frère cadet Jean-Baptiste, qui est
» allé chercher la fortune si longtemps contraire ; il a pourtant
» réalisé dans une large mesure le vœu de Champlain; il a
» fondé une nouvelle France qui peut sous plus d'un rapport
» servir de modèle à l'ancienne. »
Saintes, Rochefort, La Rochelle rivalisèrent d'enthousiasme
et d'élan, M»"* Bonnefoy, évéque de Saintes et La Rochelle, M.
Delmas, député de La Rochelle, M. d'Orbigny, président delà
chambre de commerce de La Rochelle, M. Audiat, plus d'un
autre encore, parlèrent du Canada, de Québec, de Champlain,
en termes qu'on ne saurait oublier.
Ce n'est porter ombrage à personne que de reporter l'honneur
de cette série de fêtes à la mémoire du comte Lemercier, qui
restera chère au Canada comme à la Saintonge. »
II
CHAMPLAIN A HONFLEUR
Ce n'est pas seulement au Canada que le saintongeais Samuel
Champlain de Brouage est acclamé. L'érection de sa statue à
Québec avait été précédée en France d'une démonstration en
son honneur, et les fêtes des 1*' et 2 juillet à Saintes en 1893 ont
eu leur répétition en Normandie, le 14 août dernier.
VEcho honfleurais du 17 août et le Paris-Canada du I" sept-
embre ont rendu compte de ce que Ronfleur a fait à son tour
pour les représentants du Canada, l'honorable M. Turgeon,
ministre de la colonisation à Québec, délégué du comité dumo-
nument Champlain à M. Hector Fabre, commissaire géné-
ral du Canada à Paris et autres. Comme à Saintes la société des
Archives, le groupe dit du Vieux-Honfleur, qui s'est donné
pour but « de relier le passé au présent dans le culte des an-
cêtres », avait organisé la fête. Réception enthousiaste de la po-
pulation, discours olTiciels, chants canadiens, banquets, toasts et
visite dans la ville et aux environs. M. Turgeon a rappelé les sou-
venirs franco-canadiens :« C'est ici que Champlain s'est embar-
qué, plus d'une fois pour le Nouveau Monde. » M. Paul Dûment
premier adjoint a dit : « Les sympathies de la France pour le
Canada sont particulièrement vivaces parmi les habitants de
notre vieille cité, dont les ancêtres ont contribué avec Chani"
plain à la fondation de Québec. » Au banquet dont la salle était
ornée de drapeaux français et canadiens, d'écussons aux armes
d'IIonfleur et de Québec, et où l'on a chanté la Canadienne et
la Claire fontaine , le vice-président de la société V ieux-Hot^'
fleur, M. A. Boudin, a parlé de la statue de Champlain, «notre
vaillant soldat qui, parti de llonlleur, alla, il y a près de 200»"^'
conquérir ce pays qui pendîtnt un siècle s'appela la Nouvelle-
France. Veut-on savoir jusqu'à quel point la France est chère
aux habitants de Québec V Non seulement ils ont voulu dresser
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sur leur plus belle place une statue à Champlain, leur fondateur ;
mais ils ont tenu à ce que cette statue fût française par l'art qui
Tenfanta, par Tartiste qui la réalisa (je salue en passant cet ar-
tiste M. Chevré, qui veut bien être des nôtres ce soir). Ils ont de-
mandé qu'elle fût transportée sur un navire français, sous pavil-
lon français, et ce sont des ouvriers français qui en ce moment
rélèvent à l'endroit où elle sera inaugurée dans quelques se-
maines...» M. Turgeon a répondu : « La fête que Québec se
prépare à célébrer dans quelques jours est véritablement franco-
canadienne : elle est vôtre, puisque Champlain venait des rives
de France ; elle est vôtre, puisque le vaillant marin a été le fon-
dateur du Canada et que ses cendres reposent près de notre
grand fleuve. Oui, nous lui élèverons dans quelques jours, sur le
rocher de Québec en face du majestueux Saint-Laurent, un mo-
nument digne de sa mémoire. Il est dû au ciseau d'un artiste
français, et, pour bien en indiquer le caractère, le granit qui lui
sert de base comme les matériaux qui ont servi à Tédifîer sont
de provenance française. »
Ce discours est à lire en entier; c'est un magnifique éloge de
Champlain ; nous y retrouvons avec plaisir l'écho de l'éloquente
conférence de M. Imbart de La Tour, à notre soirée à Saintes
du 2 juillet 1893. Voir Pevue de Saintonge du l" septembre.
« Quelle est l'idée qui a présidé à l'œuvre de Champlain? Con-
vertir à la foi les tribus indiennes de l'Amérique du Nord et ré-
pandre Tinfluence civilisatrice de la France. D'autres peuples
sont allés à la recherche de continents nouveaux, ont bravé les
périls de mers inconnues, mais n'ont laissé au cœur des peupla-
des sauvages que le souvenir de leurs barbares atrocités. Com-
parez les conquêtes de l'Espagne et du Portugal aux conquêtes
de la France en Amérique. Et puis, voyez : les premières n'ont
eu qu'un objet de lucre, de tirer des pays conquis tout l'or qu'ils
recelaient, en foulant aux pieds les indigènes ; celles-ci n'étaient
inspirées que par l'humanité, par le sentiment des devoirs su-
périeurs de l'homme envers son semblable. (Applaudissements).
» C'est ce sentiment que nous retrouvons dans le langage de
Champlain, dans ses écrits, dans ses actes. Il a fait son succès
et il consacre sa gloire. Pendant ce temps, les pèlerins de Ply-
mouth laissaient les rives tyranniques de l'Angleterre et venaient
chercher sur les bords de l'Hudson, dans les forêts vierges de
l'Amérique, la liberté du culte et la tolérance religieuse. Ils de-
vançaient leur temps en proclamant les droits inaliénables de
la conscience que notre siècle seul a pleinement reconnus. Civi-
lisation chrétienne, liberté de conscience, voilà le substratum
des deux colonies que la France et l'Angleterre fondaient simul-
tanément. Faut-il s'étonner si l'Amérique du Nord a marché à
pas de géant, si son présent est aussi serein et aussi radieuses
ses promesses d'avenir! (Bravos.)
»La carrière de Champlain enseigne une autre leçon. Pendant
longtemps, il a été de bon ton d'alïirmer — et je ne puis dire
qu'on y a complètement renoncé — que la France était inhabile
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aux œuvres de colonisation. Les adversaires de Champlain à la
cour ne tenaient pas un autre langage. Il leur répondit par le
seul argument que Ton ne réfute pas : le succès. Du coup, il
gagna sa cause devant Golbert et devant l'opinion. Il n'est pas
inutile de rappeler cet enseignement à une époque où la France
cherche à reconstituer son empire colonial quela politique mal-
heureuse du siècle dernier lui a fait perdre. Allez en avant, mes-
sieurs ! Continuez la tradition française. Laissez les autres peu-
ples se précipiter en trafiquants sur les plages lointaines; vous
avez une autre mission, celle de les instruire. (Applaudisse-
ments.)
«Champlain n'y a pas failli ; elle n*y faillira pas non plus, «la
» grande et douce nation où il fait bon de vivre et qui, quoi qu'en
» disent ses ennemis, ressemblera toujours à ces grands arbres
» où les oiseaux du ciel viennent s'abriter (1). »
M. Hector Fabre et son fils, secrétaire du commissariat géné-
ral et directeur du journal Paris-Canada, étaient aussi à Hon-
fleur, comme nous avons eu le plaisir de les voir avec M"*
Fabre à Saintes. Là aussi il a fait entendre sa parole si patrio-
tique.
La poésie n'a pas manqué : M. Gaston de Raime a célébré les
héros de sa ville natale :
Cartier, Dupont-Gravé, Champlain, illustres noms.
Honneur des lys brodés sur le lin des pennons.
Hardis explorateurs d'une terre inconnue
Où rhostile nature accueillit leur venue...
Salut Champlain, salut Troïlus de La Roche !
Marins que n'effaraient les glaces ni la roche.
Ni sur la solitude immense de la mer,
La neige tournoyant, livide, au ciel d'hiver...
Et Ton s'est donné rendez-vous pour Tannée prochaine à 1 ex-
position Normande-Canadienne, sous les auspices de la société
d'ethnographie.
M. Charles Bréard, président de la société d'ethnograpnie
normande, a offert aux visiteurs son ouvrage, LeVieiix-Honfl^^^
et ses marinSj comme souvenir.
*
* *
M. Armand Silvestre a consacré dans le Petit Marseill^^^^
article à Champlain, dont « la pacifique conquête attacha po^^
jamais tout un grand pays au souvenir impérissable du nôtre*:
M. Hanotaux, ancien ministre des affaires étrangères, a »^^®^
publié dans le Figaro du 31 août Samuel Champlain.
Le Courrier du livre, organe officiel de la société littéraire
et historique de Québec, a publié un numéro spécial (aoute
(1) Phrase de M. Imbart de La Tour dans sa conférence. Voir page ^J'i
féUt de Samuel Champlain à Saintes^ Rochefort et U Rochelle, f" ««' ^^°
let i89S.
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septembre) consacré aux fêtes de Ohamplain ; on y remarque
avec 7 gravures: Champlain, abrégé de sa vie, et La colonie
française k la, mort de C/iamp/ain, par notre confrère M. N.-E.
Dionne ; Le fort Saint-Louis et i emplacement du monument
Champ/ain, par M. ErnestGagnon ; Samuel Champlain^ poésie
par M. Caouette ; Champlain, ses amis et ses historiens, essai
bibliographique, et Les fêtes de Champlain à Saintes (juillet
1893), par M. Raoul Renault.
III
CHAMPLAIN A QUl^BEC
Les journaux du Canada sont dans l'enthousiasme; ils ne ta-
rissent pas d'éloges sur l'imposante manifestation du 21 sep-
tembre en l'honneur du saintongeais Samuel de Champlain.
h'Evénementy «journal populaire», le Courrier^ «journal des
intérêts canadiens ». le Soleil, «organe du parti libéral » du 22
publient avec une joie profonde des comptes rendus complets de
ces fêtes magnifiques. Le Soleil leur a consacré 12 pages du
format du Gaulois, du Temps et des Débats français, avec tous
les discours, des vues du monument au moment de l'inaugu-
ration, les portraits des 13 membres du comité, y compris notre
confrère M. le docteur Eutrope Dionne, puis des principaux per-
sonnages, depuis legouverneurgénéral lord Aberdeen jusqu'aux
artistes du monument, y compris M. Félix Faure. Le Courrier
a reproduit des vues de Québec, la basilique, l'église Saint-Jean-
Baptiste, le palais archiépiscopal, le parlement, Ihôtel-Dieu,
l'université Laval, la porte Saint- Louis, la chute Montmorency,
le château de Frontenac, etc. C'est M. L.-N. Carrir, notaire en-
registrateur à Lévis, et Âf . Dionne, bibliothécaire du parlement,
qui ont eu la délicate attention de nous adresser ces divers do-
cuments.
« Heureux ceux qui ont assisté à la grande célébration d'hier,
en l'honneur de Champlain, écrit le Courrier, Ils en conserve-
ront l'im des meilleurs souvenirs de leur vie. La procession de
la société Saint- Jean-Baptiste a très bien réussi. Elle était con-
sidérable et bien ordonnée. La messea été belle. La vaste église
Saint-Jean-Baptiste était admirablement décorée. La musique
était excellente. Et le sermon de circonstance prononcé par M.
l'abbé Corbeil a ravi tous les suffrages. C'est une magnifique
page oratoire. Que dire maintenant de l'inoubliable spectacle
de l'après-midi? L'inauguration du monument Champlain a été
l'une de ces fêtes grandioses et émouvantes qui font époque
dans l'histoire d'une ville et d'un peuple. Quelle scène et quel
décor ! »
«Jamais, ajoute le SoJeii, jamais depuis le jour mémorable
où Ton élevait sur les plaines d'Abraham le monument qui de-
vait consacrer la mémoire des braves tombés sous les murs de
Québec lors de la conquête du Canada, jamais la vieille villen'a
été témoin d'un spectacle plus grandiose par ses contrastes que
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celui auquel il nous a été donné d'assister hier. » Et il inscrit
en manchettes : a Une nouvelle page ajoutée à l'histoire du
Canada, 21 septembre 1898. Une colonie anglaise honore le fon-
dateur français de cette môme colonie. La reine d'Angleterre et
le président de la république française officiellement représentés.
Salut royal à notre explorateur français. Les deux races unies
sous un même drapeau ! »
Une procession, composée de toutes les associations patrio-
tiques et religieuses, corporations ouvrières, sociétés de bienfai-
sance, unies dans un même sentiment, leur président entête,
avec leurs insignes, leurs drapeaux et leurs bannières, a pu défiler
par les principales rues décorées des couleurs papales, anglaises,
françaises, américaines, sans que le maire, au nom de la liberté,
ait interdit cette manifestation religieuse dans une ville où la
majorité est catholique, mais où il y a un évêque anglican. On
y remarquait le char portant le petit personnage représen-
tant saint Jean-Baptiste enfant, escorté de la garde de Cham-
plain; le drapeau fleurdelysé de Carillon porté par les zouaves
pontificaux; un personnage représentant le héros du jour; l'union
des typographes, sept corps de musique et fanfare, les person-
nages odiciels, le maire et les membres du conseil de ville,
le président général et le chapelain de la société de Saint-
Jean-Baptiste, une nombreuse délégation de Montréal, etc.
« L'immense procession des patriotes aux cent cinquante sec-
tions », sans cris, sans tumulte, se déroule ainsi au milieu de
cinquante mille personnes au moins, respectueuses et char-
mées ; pas un Anglais ne songe à s'offenser de l'exhibition des
drapeaux tricolores; pas un protestant ne pense à s'émouvoir
de la présence des soldats du pape en uniforme ou à se choquer
de voir tous les Français saluer avec respect le vieux drapeau
de la France avec ses fleurs de lys. Il se voit bien qu'on est dans
la Nouvelle-France. On se rend à l'hôtel de ville. L'honorable
juge Routhier, président de la société de Saint- Je an-Baptiste,
donne lecture d'une adresse a à son honneur M. S.-N. Parent,
commissaire des terres de la couronne, maire de Québec », etc.,
qui répond avec une bonhomie charmante.
« Aujourd'hui, comme dans toutes nos fêtes, vous avez su faire
briller le patriotisme des Canadiens-Français et leur attachement
à leur nationalité, sans froisser les susceptibilités de ceux qui
nous entourent ; tous sont d'accord à applaudir à votre superbe
et grandiose démonstration... Le culte des ancêtres, comme le
respect des auteurs de nos jours, honore les enfants d'un pays
comme les membres d'une famille, et vous faites noblement la
part des Canadiens-F'rançais dans ce jour consacré à la mémoire
de Samuel de Champlain, fondateur de Québec et père de la
Nouvelle-France. Au nom des citoyens de Québec, je vous féli-
cite et je vous remercie... Je voudrais avoir l'éloquence de votre
honorable président pour vous remercier, au nom de M"* Parent,
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de vos aimables souhaits pour son bonheur. Je sais que dans
votre fête une des notes dominantes est celle qui chante les
charmes et les vertus de la Canadienne, et je suis prêt à faire
chorus. »
Du palais municipal on se rend au palais archiépiscopal.
M. Routhier dit t à M»"" Marois, protonotaire apostolique, vicaire
général et administrateur de l'archidiocèse de Québec, représen-
tant sa grâce M»' Bégin », en ce moment malade :
« ...Nous célébrons à la fois la fête de notre patron et l'inaugu-
ration d'un monument à notre premier ancêtre, père de notre
nationalité. Or, vous le savez, monseigneur, nous avons dès
longtemps pris l'habitude d'associer la religion à toutes nos
fêtes patriotiques, et c'est vers l'église que nous nous rendons
en procession pour demander à Dieu de bénir nos associations
et nos œuvres. C'est le même sentiment religieux qui nous fait
stationner à la porte de votre palais. » Le prélat a répondu :
«Champlain vers qui se tourne en ce momenttous les regards,
l'immortel Champlain mérite toute notre admiration. Je vois
en lui la personnification vivante des plus nobles sentiments
qui puissent agiter le cœur de l'homme, Tamour de Dieu et
l'amour de la patrie. Oui, le fondateur de Québec a su unir en
son cœur ces deux amours si bien faits pour s'allier l'un à l'autre.
Il a aimé la France, l'ancienne et la nouvelle ; il a mis au ser-
vice de son pays, avec tout l'empressement dun fils dévoué,
toutes les ressources de son génie militaire et de son immense
talent d'organisation et de gouvernement. Il a porté au-delà des
mers la gloire du nom français, et assuré sur cette terre d'Amé-
rique le règne impérissable d'une race qui compte parmi ses
rois Charlemagne et saint Louis. En vrai chrétien, en patriote
éclairé, Champlain ne séparait pas de son culte pour la France,
de son amour pour le Canada, le culte et l'amour que tout en-
fant bien né de l'église catholique doit à sa mère. Il plaçait
même cet autre culte, il élevait ce second amour au-dessus du
premier : car il comprenait que nous appartenons à Dieu avant
d'appartenir aux royautés, aux pouvoirs périssables de ce monde. »
La théorie patriotique arrive à l'église Saint-Jean-Baptiste ;
l'église est splendidement décorée ; les lumières et les fleurs y
abondent avec des médaillons et des inscriptions commémora-
tives ; les chants, la musique instrumentale, les autorités reli-
gieuses et civiles, « tout contribue à rehausser l'éclat de la fête
nationale des descendants de Champlain, de Montcalm et de
Lévis. » A droite du maître autel flotte l'étendard des zouaves
pontificaux de Québec ; à gauche, le drapeau de Carillon. Plus
de cent ecclésiastiques sont dans le chœur ; sur des sièges réser-
vés sont placés les dignitaires de la société de Saint-Jean-
Baptiste, puis tout le monde officiel, anglais et canadiens,
catholiques et huguenots : le gouverneur général du Canada, sir
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— 398 —
John Camphell Hamilton Gordon, comte d'Aberdeen et lady
Aberdeen ; lady Marjorie Gordon; lady Champson ; le repré-
sentant ofïîciel de la France, M. Kleczkowski, consul général; le
général William Seymour; le contre-amiral anglais sir J. Fisher
et son honneur le lieutenant-gouverneur Jette; sir Wilfrid Lau-
rier, premier ministre du Canada ; sir G. -A. -P. Pelletier, pré-
sident du sénat; sir L.-N. Casault et lady Casault; sir L.-H.
Davies; Thonorable M. Syndney Fisher et l'honorable M. Fitz Pa-
trick ; l'honorable M. Marchand, Thonorable M. Flynn et M"*
Flynn ; M. G. Fréchette, consul d'Espagne ; Thonorable M. J.
Tessier, orateur de l'assemblée législative ; l'honorable M. Bou-
cher de La Bruère ; MM. N. Garneau, P.-P.-A. Robitaille, N.-B.
Dionne, bibliothécaire de l'assemblée législative, G.-A. Lan-
glais, G. Tessier, G.-A. Cannon, assistant le procureur général,
tous les ofliciers de la société Saint-Jean-Baptiste et les délégués
des autres sociétés.
Le programme musical comprenait la messe du sacre de
Charles V. Les musiciens, dirigés par M. Gustave Gagnon, ont
su en faire ressortir toutes les beautés. « Il y a certaines parties
surtout qui pénètrent jusqu'au fond de l'âme et la ravissent» Le
succès a été complet.
Le sermon a été prononcé par le révérend M. Corbeil, curé de
Sainte-Thérèse, qui, « se faisant entendre pour la première fois à
Québec, a conquis du coup la réputation d'un des grands orateurs
sacrés de la province. « Le prédicateur, dit le Courrier, a fait
passer sous nos yeux, dans un style clair et vigoureux, la mis-
sion religieuse que Samuel de Champlain a remplie dans la co-
lonie en la peuplant d'hommes croyants, et en la dotant de cou-
rageux missionnaires tels qu'étaient et sont encore les disciples
de saint Ignace de Loyola et les enfants de saint François d'As-
sise. Samuel de Champlain a fait passer la religion avant toute
autre chose ; c'est l'exemple que doivent suivre nos hommes
d'état.» Le morceau est vraiment éloquent d'un bout à l'autre:
a Samuel de Champlain grandit à Brouage en Saintonge sur le
bord de la mer Atlantique. Dès son âge tendre il contempla la
mer, aujourd'hui calme, douce, caressante ou empourprée des
feux du levant, ou voilée d'une brume dorée, belle enfin comme
le sourire de Dieu au juste ; demain, sombre, tempétueuse, dé-
chaînée, montant à l'assaut des falaises, sinistre enGn commele
regard courroucé du Très-Haut sur le pécheur. Enfant, adoles-
cent, Champlain contemplait ces spectacles variés de l'Océan,
et l'esprit de Dieu qui planait sur les grandes eaux, en étalant
tour à tour les grâces et les horreurs de l'abîme, éveilla, déve-
loppa au plus intime de ce cœur chrétien le sens de l'adoration.
Les labeurs de camps sous les maréchaux d'Aumont,de Saint-Luc
de Brissac en Bretagne, supportés pendant quelquesannées, trem-
pèrent les forces de ce prédestiné d'une énergie capable d'hé-
roïsme et d'invincible persévérance. Enfin, un vertueux amour
pour l'église et la patrie l'anime quand Theure a sonné pour lui
a accomplir ses destinées. « Quant à moy, proteste-t-il dans la
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» préface de son troisième livre publié en 1619, i'ay faict eslec--
» tion du plus fascheux et pénible chemin qui est la périlleuse
» navigation des mers à dessein toutesfois non d'y acquérir tant
» de biens que d'honneur et gloire de Dieu pour le service de
» mon roy et de ma patrie. » Il avait déjà témoigné à la reine
régente de son fervent désir « de faire fleurir dans la Nouvelle-
France le lys avec Tunique religion catholique, apostolique et
romaine ». Ce grand chrétien fut donc l'homme élu de Dieu pour
établir en cette terre du Canada le berceau du peuple canadien-
français. »
Lisons encore cette fin : a Champlain a rempli sa nyssion ; il
n'a plus qu'à mourir. « Après avoir donné à sa chère colonie
de nombreux témoignages d'un dévouement sans borne et les
exemples d'une piété aussi ardente qu'éclairée, Champlain prit
une nouvelle naissance au ciel le jour même delà naissance de
notre Sauveur en terre ; il mourut le jour de noël, 25 décembre
1635. » Plus heureux que Moïse qui expire en présence seule-
ment de la Terre de Promission, Samuel de Champlain meurt
dans la terre promise de ses rêves. Je cherche son tombeau ; je
cherche ses os, sa poussière dernière ; ces restes mêmes d'ou-
tre-tombe qu'on entoure de respect sont anéantis, et voici qu'a-
près deux siècles et plus Champlain, que le sépulcre a dévoré, se
lève sous les yeux d'une génération qui le révère. Il nous appa-
raît sur un piédestal superbe, sous une forme incorruptible,
victorieuse des temps, et son regard embrasse la ville qu'il a
fondée, élargie, embellie, riche de souvenirs patriotiques et
d'espoirs éternels. Le vaillant est tombé sur le champ de ses
magnanimes labeurs. Comme Roland, d'épique souvenir, Sa-
muel de Champlain meurt hors du sol de douce France; mais,
plus fortuné que le héros des champs de bataille de l'époque
carlovingienne, qui ne laisse qu'un nom que les poètes couron-
nent de gloire, mais d'une gloire toute de fiction, Samuel de
Champlain laisse une postérité, un peuple qui publiera avec
amour son nom ; et quand le preux féodal n'est plus qu'une
légende, Samuel de Champlain voit par delà deux siècles un
peuple entier se ramasser autour de son monument, acclamer
son souvenir et la grandeur de son œuvre. »
A deux heures a lieu le « dévoilement » de la statue. Cent mille
personnes sont là, émues, frémissantes, applaudissant les ora-
teurs. Les marins arrivent escortés de fanfares et se placent,
les Anglais à gauche du monument, les Américains à droite, et
les Français... Le bâtiment L'amiral Rigault de Genouilly, qui
avait été désigné pour représenter la France, avait, au dernier
moment, reçu contre-ordre. A l'heure précise se présentent son
excellence lord et lady Aberdeen, l'amiral sir John Fisher, le
général lord Seymour, le lieutenant gouverneur Jette et M"'
Jette, sir Wilfrid Laurier et lady Laurier, etc. Un capitaine de
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vaisseau n'eut pas fait mal dans ce groupe. Et puis il y a
M. Kleczkoski, consul général de France, représentant M. Félix
Faure — nous aurions mieux aimé un délégué spécial avec un
nom sonnant moins l'étranger — M. Duchatel , gérant du consulat,
M»** Marois, MM. Pelletier, président du sénat, Frechette, consul
d'Espagne, M^"" Gagnon, M»"" Laflamme, M. Turgeon, M. Dupré,
président de la chambre de commerce de Québec ; Marchand,
premier ministre de la province de Québec, le maire Parent,
les députés fédéraux et provinciaux. Les deux auteurs du monu-
ment, MM. Le Cardonnel et Chevré, occupaient des places d'hon-
neur.
M. Chauveau lit l'adresse à son excellence le gouverneur gé-
néral du Canada : « Cet homme, dont l'arrivée sur le rivage de
Québec, le trois juillet 1608, ne fut salué que par les regards
étonnés des aborigènes, et parle murmure de la brise à travers
la forôt de noyers séculaires qui couvrait ces lieux de son épais
manteau, cet homme toute une nation l'acclame aujourd'hui;
son nom est sur toutes les lèvres, et vous l'avez sans doute pro-
noncé avant moi, excellence; c'était Samuel de Champlain.
» Samuel de Champlain a été soldat, marin, géographe, décou-
vreur ; mais il a été plus que tout cela, il a été fondateur. Il a appar-
tenu à cet élite auguste des hommes aux longs regards et à la
volonté forte qui ne se limitent pas aux sollicitudes présentes,
mais qui créent pour les siècles futurs. Il a créé une ville, il a
créé un peuple, il a créé une civilisation chrétienne et française
dans les solitudes de l'Amérique septentrionale, et il a commu-
niqué à son œuvre un souille dévie, puisque, après trois siècles,
cette ville, ce peuple et cette civilisation manifestent leur éton-
nante extension et démontrent leur vitalité prodigieuse dans
une fètemagnilique consacrée àglorifier sa mémoire. Sans doute
Toeuvre de Champlain a subi bien des vicissitudes. C'était une
nouvelle France qu'il avait fondée sur les rives du Saint-Laurent;
c'était le drapeau de la vieille monarchie salique qu'il avait
planté sur le promontoire de Québec. Et la Nouvelle France est
disparue, il y a plus d'un siècle, comme entité politique ; et le
drapeau aux fleurs de lys est tombé ici de nos bastions déman-
telés, avant d'être déchiré là-bas dans la tourmente où s'est effon-
drée l'antique royauté française. Aujourd'hui l'étendard d'An-
glerre flotte au-dessus de nos têtes. L'œuvre de Champlain n'est
pas morte : elle a traversé toutes les fluctuations des âges ; elle
a échappé à tous les désastres ; elle s'est adaptée à tous les régi-
mes ; et aujourd'hui elle apparait à nos regards pleine de vie et
débordante de sève.
» C'est donc avec une bien légitime fierté que la ville de Québec
voit se réaliser un projet qu'elle caressait depuis longtemps,
celui d'élever un monument à son illustre fondateur. La Provi-
dence a voulu qu'après deux cent quatre-vingt-dix années d'exis-
tence, notre chère cité eut le spectacle solennel de notre dernier
gouverneur anglais dans l'ordre chronologique, venant dévoiler
la statue de notre premier gouverneur français. Quoi de plus
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émouvant pour nous que cette union du passé et du présent, que
cet hommage généreux rendu par les grandeurs d'aujourd'hui
aux gloires d'autrefois ; que le double concours du représentant
de la couronne anglaise et de l'envoyé ofïiciel du chef de la noble
nation française, venus ensemble apporter Thommage des deux
grands peuples dont nous nous réclamons, au monument de
celui à qui nos historiens ont décerné le beau titre de père de la
patrie! Ah! l'ombre de Champlain doit planer en ce moment
sur cette ville de Québec, qui est la fille de son courage et de sa
foi, et qui est restée si française d'aspect et de traditions, tout en
professant une loyauté inébranlable — elle l'a bien prouvée jadis
— au sceptre et au drapeau de l'Angleterre. Et la grande âme
du fondateur doit éprouver une joie profonde en contemplant la
scène inoubliable de ce jour.»
Et M. Chauveau remet à son excellence une copie de son dis-
cours richement enluminée aux fleurs de lys, aux encadrements
variés, un vrai chef-d'œuvre.
Lord Aberdeen enlève le voile qui couvrait la statue. Une
immense acclamation sort de cent mille poitrines, et les applau-
dissements éclatent, capables de faire « tressaillir non seule-
ment Champlain, mais tous les autres, Jacques Cartier, Fronte-
nac, Montcalm, Lévis, Vaudreuil ». Les canons de la citadelle
Frontenac tonnent ; tous les vaisseaux de guerre dans le port leur
répondent. Pendant un quart d'heure l'air est ébranlé des salves
d'artillerie. L'enthousiasme est indescriptible, le spectacle gran-
diose; tous les cœurs battent à ce moment solennel. Nos deux
artistes ont dû éprouver une vive émotion . Après un quart d'heure
le bruit cesse. Des chants harmonieux s'élèvent ; c'est un chœur
de deux cents élèves du séminaire qui entonnent une cantate
toute vibrante de patriotisme en l'honneur du héros. Ils ont
profondément impressionné la foule.
Lord Aberdeen adresse ses félicitations à tout le monde et ses
éloges aux organisateurs de la fête, aux artistes, aux chanteurs,
et il termine ainsi : a Oui, il n'y a qu'une voix aujourd'hui. De
tous côtés nous venons, inspirés par le seul désir de glorifier le
nom du bien-aimé Champlain. Combien digne est ce grand
homme de toutes les louanges que nous pouvons lui offrir! Ce
n'est pas simplement le prince de ces pionniers courageux et
déterminés qui ont fondé des nouveaux pays que nous célébrons ;
non seulement il fut un pionnier ; mais il se montra homme
d'état plein de sagesse et de prévoyance, et de plus il nous a
légué l'héritage impérissable d'une belle vie et d'un exemple
plein de vertu, de pureté et de zèle indomptable. Tel fut l'homme
qui fonda notre cher vieux Québec. Nous avons ici aujourd'hui
raison de remercier le bon Dieu, et pour ce qu'a été et pour ce
qu'a fait le grand homme que nous honorons. Et quand nous
pensons à son dévouement, h son affection pour son pays
adoptif, à la confiance qu'il avait dans l'avenir de ce pays, ne
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devrions-nous pas nous sentir stimulés à un attachement plus
fort encore pour notre Canada?... »
C'est le tour du représentant officiel de la France, M. Klecz-
kowzki. Toutes les fanfares jouent la Afarsei/iaise. Il « nous
avait, dit le Courrier^ déjà habitués aux séductions de sa parole.
Mais hier il s'est surpassé. C'était une harmonie parfaite de
Î)ensée, de style et de diction. Ciselé et vibrant à la fois, mé-
odieux et pathétique, émouvant et suave, ce discours, où
éclatait fièrement la note chrétienne, a provoqué l'universelle
admiration et remué tous les cœurs. » Nous ne pouvons que
transcrire quelques passages :
« Tout le génie de la France, a dit Chateaubriand, estdansla
» double milice de ses camps et de ses autels. » Parole remar-
quable, et qui a trouvé dans votre patrie une application litté-
rale ! Des camps, pour le service du Canada dans son ado-
lescence, sont sortis des soldats intrépides dont les noms sont
encore à présent sur toutes les lèvres. Les autels ont donné,
sans compter, des apôtres, des martyrs et des saints. Par un
enchaînement admirable des choses, quand un jour il arriva
que la milice des camps dut disparaître, la milice des autels est
restée debout. Comme si la destinée avait voulu montrer
qu'ayant apporté à la terre canadienne le culte du Christ Jésus,
la France, en se retirant, y laissait, pour marquer son passage,
un parfum d'idéalisme, dans une promesse d'éternité !
» Canadiens, vous êtes les témoins vivants et irrécusables de
ces temps mémorables, de ces temps évanouis. Au jour de la
séparation, vos pères, dans leurs bras épuisés, avaient recueilli,
comme un dépôt sacré, un chapitre émouvant de l'histoire de
la France. Ils ont été, et vous êtes, à leur exemple, des déposi-
taires vigilants et incorruptibles. Sous leur garde, non plus que
dans vos mains, le dépôt reçu n'a point périclité, et la vivacité
de vos souvenirs s'ingénie pour ajouter, d'années en années,
quelque chose à son prix.
» Dans cette vieille cité de Québec notamment, dans cette ville
d'une originalité exquise, autour de laquelle flotte un charme
héroïque d'épopée et de rêve, chaque pierre raconte, au voya-
geur qui passe, les grandes choses d'autrefois. Ceux qui en
ignorent le détail n'échappent pas à l'obligation d'apprendre à
le connaître, dès qu'ils entrent en contact avec les plus instruits
d'entre vous. Ainsi, tout un passé, qui ne fut pas sans beauté et
que nous vénérons, ne peut plus être et ne sera jamais oublié.
» C'est un service inappréciable, et pour lequel la France ne
vous remerciera jamais assez. Jamais elle ne dira trop haut sa
reconnaissance pour le soin jaloux avec lequel vous avez su
défendre d'abord, conserver ensuite, en même temps que des
traditions toujours chères à son cœur, la langue qui, depuis des
siècles, est celle de tous ses enfants. Aimez-la, parlez-la toujours,
cette bonne langue française. Faites en sorte de vous en appro-
Erier, de plus en plus, toute la savoureuse substance. Elle est
armonieuse et forte, elle est claire, elle est tendre. Elle est par
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essence un instrument incomparable pour exprimer avec me-
sure, avec précision, avec élégance, toutes les formes et
jusqu'aux moindres nuances de la pensée.
» Rappelez-vous aussi qu'en des temps moins heureux elle a
été, la bonne langue française, un des remparts les plus sûrs
de votre individualité nationale. Qu'elle reste, aux jours bénis
de la réconciliation dans la liberté, la joie de vos foyers domes-
tiques, la parure et la grâce de votre vie sociale ! Que le Saint-
Laurent majestueux, en poursuivant sa course indifférente, ne
se lasse pas de laisser glisser sur ses eaux comme autant de
messagers de Tancienne patrie, des mots de sonorité française!
Que, de même, la statue d'airain, où se fixe, pour la postérité,
la figure austère de Champlain, ne cesse pas d'entendre chanter,
autour de son piédestal, la cadence du « doux parler de France »,
et qu'ainsi soient attestées, de génération en génération, la noble
durée de son œuvre et l'immortalité de son nom !...
a Tout à l'heure, quand, libre de ses liens, le voile qui masquait
le groupe monumental s'est comme dissipé dans l'espace, mon
regard est allé tout droit au génie ailé qui embouche la trom-
pette de gloire. Dans un éclair d'imagination ma pensée s'est
envolée vers la France ! Je me suis revu au centre d'un de nos
régiments. La note allègre et fière des clairons de cuivre
sonnant t Au drapeau » a frappé mon oreille. Au souffle ardent
de leurs vibrations éclatantes, le long des plis de l'étendard
bien-aimé, j'ai senti courir comme un frisson nouveau !...
» Quelque chose de ce frisson secoue mon être, au moment que
j'achève ce discours. Avec une voix moins retentissante, mais
avec toute l'énergie d'un sentiment sincère et profond, au nom
du gouvernement, au nom du président de la république dont
les pensées, à cette minute, sont si proches des nôtres, j'adresse,
dans un élan de foi, de reconnaissance et d'amour, un salut cordial
à la nation canadienne, fille de la France, et à son avenir ! »
Son honneur le lieutenant gouverneur Jette, le successeur du
regretté Chapleau, a aussi rendu hommage à Champlain :
€... Quelle plus noble figure à présenter à notre admiration?
Constance, fermeté, courage, zèle, bonté et désintéressement :
que de nobles et fécondes vertus !
» Et cependant, messieurs, comment, malgré toute notre mo-
destie, ne pas reconnaître dans quelques-unes de ces qualités
du fondateur de la Nouvelle-France, les traits caractéristiques
de cette race franco-canadienne, dont la douceur de mœurs est
proverbiale, dont le courage et le désintéressement n'ont jamais
été contestés, et qui a donné la plus grande preuve de sa con-
stance dans les entreprises par la lidélité merveilleuse avec
laquelle elle a gardé le dépôt sacré de sa foi et de sa nationalité !
» Aussi un de nos historiens afTirme-t-il que, grâce à ses
grandes qualités personnelles, Champlain avait en quelque sorte
façonné la colonie à son image. Nous ajouterons que c'est celui
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qui y a laissé la plus forte empreinte. « Champlain, dit encore
» Charlevoix, était véritablement chrétien, plein de candeur et
» de religion. » Le peuple qu'il a fondé a reçu aussi cette puissante
formation chrétienne et l'a fidèlement gardée. Et c'est elle, ne
l'oublions pas, qui a préservé et maintenu notre race dans la
voie calme et sereine du devoir social, lui assurant ainsi un dé-
veloppement exceptionnel, une multiplication qui tient du pro-
dige, force et merveille du passé, espérance et garantie de
l'avenir...»
Quel dommage qu'on ne puisse reproduire tout l'éloquent dis-
cours du premier ministre du Canada,sirWilfrid Laurier! C'est Té-
loge enthousiaste de Champîain et du pays de Champlain. Il a été
fort applaudi «... Champlain choisit ce pays en connaissance de
cause, et nous qui sommes ses descendants, nous qui sommes
ici pour célébrer tout ce que nous lui devons de reconnaissance,
notre fierté se loue de sa sagacité. Heureux sans doute les pays
baignés par le soleil ! La nature, non seulement généreuse, mais
prodigue, y donne tout à l'homme, sans travail; mais plus heu-
reuses encore ces froides régions du nord où la nature généreuse
ne prodigue rien, mais donne abondamment à l'homme en ré-
compense de son travail opiniâtre : car ici plus qu'ailleurs doit
s'exercer celte loi dure, mais salutaire, du travail imposée à
l'homme par le créateur, comme un châtiment, mais dans la-
quelle la bonté du créateur a placé la récompense en même
temps que le châtiment. (Applaudissements.) Voltaire est le
premier qui ait parlé avec dédain des « neiges du Canada ».
Bien d'autres avant lui et bien d'autres après lui en ont parlé
avec terreur, et je ne sais pas si, même à cette heure, on est
revenu, en Europe, de l'impression fâcheuse que les premiers
voyageurs, surpris par l'état de choses qu'ils trouvèrent ici,
créèrent en faisant des récits où la fantaisie se mêlait à l'exa-
gération. Mais, nous le proclamons, nous, les descendants de
Champlain, et je le répète encore une fois, notre fierté s'honore
du pays qu'il a choisi. Car l'hiver canadien, ce charme du Ca-
nada — on ne le sait pas peut-être en Europe — notre hiver a
une beauté originale et une utilité que nous seuls connaissons.
Quand la neige et le froid ont durci les marais, uni la plaine et
changé les rivières en grandes routes, alors se fait facilement la
moisson du bois de commerce, et je suis convaincu d'une chose,
c'est que les étrangers qui sont aujourd'hui parmi nous, les ar-
tistes éminents auxquels nous devons ce chef-d'œuvre, ne
ent pas leur admiration à cette grande nature qui s'étale
)S yeux. Mais, s'ils veulent voir le pays tel qull est, dans
a beauté originale, qu'ils demeurent parmi nous jusqu'à
)n d'hiver, qu'ils prolongent leur séjour jusqu'au mois de
3re, jusqu'à la nuit de noël, et alors nous nous ferons
sir de les conduire dans une de nos belles paroisses voi-
;oit à Beauport ou à Charlesbourg, à Lorette ou à Sillery
'auront qu'à choisir parmi ces noms si français — et là
iront tout ce qu'il y a de beau, de vivifiant et de force
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exhilarante dans le froid piquant de l'hiver. Ils sentiront ce qu'il
y a de beauté et de grandeur majestueuse dans la plaine blan-
chie, couverte de neige à perte de vue, et dans l'azur profond
du firmament où brillent un million d'étoiles dont l'Europe n*a
jamais connu l'éclat. (Applaudissements.) Et lorsque, rendus à
l'église, ils entendront les cloches dans l'air vibrant de la nuit,
lorsqu'ils entreront dans le temple modeste, baigné de lumière,
avec une foule joyeuse et pieuse en môme temps, lorsqu'ils en-
tendront les vieux airs, les vieux noëls apportés de France par
Champlain et les compagnons de Champlain, alors ils compren-
dront tout ce qu'il y a de fierté dans notre cœur pour notre pays.
(Applaudissements.) Oh! le Canada, notre pays... Aimer son
pays, mais il n'y a aucun mérite à cela. On aime son pays com-
me on aime sa mère. Mais ce n'est pas seulement de TafFection
que nous avons pour notre pays, nous en avons la fierté. Nous
en sommes fiers, parce qu'il ne ressemble à aucun autre, parce
qu'il est lui, par le caractère de son climat, par le caractère de
son peuple, par le caractère de ses institutions publiques et
sociales... »
Le premier ministre de la province de Québec, l'honorable
M. Marchand, a aussi vanté l'œuvre de Champlain et expliqué
ridée du monument :
« Il est impossible, en écoutant le récit des exploits de Cham-
plain, de ne pas se sentir épris d'une profonde admiration pour
ce sublime aventurier qui, à la poursuite d'une pensée civilisa-
trice, s'élançait sur de frêles embarcations à travers les mers
et les tempêtes, vers l'immense inconnu. Autant la mission qu'il
s'était imposée était grande, autant étaient nobles les sentiments
qui Pavaient inspiré, autant étaient énergiques, persévérants,
généreux, les moyens qu'il employa pour l'accomplir. Une idée
lixe le dominait : pénétrer les vastes solitudes du continent nou-
veau, fertiliser ses immenses plaines et planter dans ce sol
vierge l'étendard du Dieu des nations et les premiers jalons de
la civilisation chrétienne. Cette entreprise était énorme... il
triompha ; et, après vingt-cinq années de travail patient et de
luttes héroïques, il mourut à l'endroit même où s'élève ce su-
perbe monument, léguant à sa patrie une colonie immense et
féconde...
» C'est cette œuvre que vous avez voulu commémorer par l'é-
rection, sur le site de ses premiers travaux, d'un monument digne
de lui. Ce monument a une autre signification. Les circonstan-
ces toutes spéciales qui accompagnent aujourd'hui son inaugu-
ration lui donnent un cachet d'originalité sublime caractérisant
parfaitement les rapports harmonieux qui existent entre nous
tous, citoyens du Canada. Il est, non seulement l'emblème com-
mémoratif du grand Français qui fonda Québec; mais, après
cette touchante et grandiose démonstration, où les Canadiens
de toutes origines se réunissent pour célébrer en un généreux
accord les gloires de ce modeste héros, son monument devient,
et il demeurera le symbole de l'alliance cordiale des deux élé-
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ments de population qui, après avoir appris, dans maintes ba-
tailles, à se respecter mutuellement, ne connaissent plus entre
eux qu'une seule rivalité, celle qui naît de Tambition de se sur-
passer dans leurs efforts pour promouvoir les progrès de la
grandeur de la patrie commune... »
C'est encore une belle page d'éloquence que le discours de
M. le juge Uoulhier, président de la société de Saint-Jean-Bap-
tiste, a On attendait avec intérêt ce beau parleur, ce lettré, cet
orateur de toutes nos grandes manifestations religieuses et pa-
triotiques. Il se maintint à la hauteur de sa grande réputation.
Beaucoup sont d'avis qu'il la dépassa. » Donnons quelques
extraits :
» Ne nous étonnons pas des proportions exceptionnelles de cette
manifestation. Elle a un caractère quasi surnaturel, et elle repro-
duitl'un des phénomènes les plus merveilleux de la vie des peuples.
» Sans doute nous sommes tous de ceux qui croient que l'homme
ne meurt pas tout entier, et que la résurrection et l'immortalité
sont promises à tous. Mais il est des hommes délite auxquels
l'humanité décerne une autre immortalité, même sur cette terre,
et qu'elle ressuscite pour les combler d'honneurs. C'est une ré-
surrection, la résurrection de notre grand ancêtre, père de notre
nationalité! C'est sa victoire définitive sur la mort. C'est la
glorification de son œuvre. C'est l'apothéose d'un homme per-
sonnifiant toute une race, et recevant de sa patrie la couronne
de l'immortalité!
» Messieurs, la vie et la gloire humaines sont deux manifesta-
tions de Dieu sur la terre.TElles sont les deux grandes visiteuses
qui en font sans cesse le tour, et dont les appels font sortir les
uns du néant et les autres de l'oubli... Et maintenant c'est lui
qui nous apparaît ressuscité sur ce rocher témoin de ses tra-
vaux et de ses épreuves, à l'endroit même où il bâtit le premier
Int-Louis, symbole de la puissance française en Améri-
iT cotte montagne où il a peiné vingt-cinq ans, où il a
t, où il est mort, qui a été son calvaire, et qui devient
Ihui son Thabor ! Ne le reconnaissez-vous pas dansl'atti-
ue l'artiste lui a donnée? Uegardez-le : Ce n'est pas
le qui se repose, c'est l'homme qui marche en avant ; il
Jidement son pied droit sur le rocher dont il prend pos-
et qui sera le siège de sa vice-royauté. Il ne regarde
bas, ni auprès de lui; il regarde au loin, la tête perdue
!S étoiles, et comme jadis il voit l'avenir quand la plupart
nmes qui l'entouraient ne voyaient que le présent. D'up
la fois large et modeste, il se découvre et salue. Mais a
ic s'adresse ce salut? Ce n'est pas à la vieille France tant
: car il lui a dit un éternel adieu. C'est à la terre dont il
possession et qu'il regarde comme une terre promise,
la Nouvelle-France dont il aperçoit déjà les grandeurs
beautés futures dans l'étendue de ses vastes horizons.
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- 407 —
C'est à la postérité, c'est à nous tous, messieurs, que ce noble
salut s'adresse. Et si ce bronze prenait la parole en ce moment,
il s'écrierait sans doute : « Québec ! ma fîlle, que je retrouve
» si grande et si belle, je te salue et je te remercie : car c'est toi
» qui fais ma gloire ; c'est l'éclat de la ifîlle qui rejaillit sur le père !
» O postérité! O mon peuple, c'est à toi de me juger; me voici
» devant ton tribunal et je me découvre en attendant ton juge-
» ment. Dis si j'ai bien mérité de la patrie et si je suis digne des
» honneurs qu'on me décerne. »
» Le xvii® siècle commençait. Henri IV le Grand régnait, et le
Roi-Soleil allait bientôt paraître. Corneille était né ; Bossuet,
Pascal, Racine, Molière allaient bientôt faire entendre des pa-
roles que le monde ne se lasserait pas d'applaudir, et qui fe-
raient de la langue française le verbe du monde civilisé ! L'heure
était venue pour la France d'obéir à la force d'expansion de son
génie et de porter en Amérique le flambeau de la civilisation ;
et c'est S. de Champlain qu'elle appela définitivement à rem-
plir cette mission... Un foyer, une église, une forteresse, sont
les grains de sénevé qui produisent les patries, et ce fut lui qui
les sema au bord de notre grand fleuve. Voilà le fondement de
sa grandeur; et elle a reçu son complément obligé dans les
épreuves qui ont assailli sa vie, un homme n'étant pas vraiment
grand sans avoir souffert.
» Champlain a connu, en effet, tous les genres d'épreuves :
les contradictions dans ses projets, le dénùment et les priva-
tions, les dénigrements de l'envie, les amertumes de la défaite
et de l'abandon, l'immense douleur de voir sa fondation pen-
dant deux années au pouvoir de l'étranger, et enfin la suprême
affliction de mourir sans pouvoir compléter son œuvre et en
assurer l'avenir. Voilà surtout le glaive qui dut percer son cœur
à ses derniers moments.
» On était arrivé aux derniersjours de décembre 1635, les jours
les plus courts de l'année. Sur le promontoire alors couvert de
neige, le soleil se montrait à peine, rasant l'horizon et ne jetant
qu'une lueur pâle et fugitive aux fenêtres de la pauvre habita-
tion où le fondateur de Québec agonisait. Hélas ! sur l'ombre
grandissante des soirs d'hiver, l'ombre éternelle descendait len-
tement. Champlain vit venir la mort, et ce fut le grand déchi-
rement de son cœur de rompre tous les liens qui l'attachaient à
la terre, et de dire adieu à la vie et à ceux qui lui étaient chers,
à la vieille France qu'il ne reverrait plus, et surtout à sa chère
Nouvelle-France dont les futures destinées lui causaient tant
d'anxiété. Mais il était un grand chrétien ; et le joyeux carillon
des cloches de noël annonçant la venue du messie lui apporta
de douces consolations. C'était le jour où le ciel promet la paix
aux hommes de bonne volonté, et toute sa vie n'avait-elle pas
prouvé sa bonne volonté ? C'était le jour où son Dieu, qu'il avait
aimé et servi fidèlement, descendait sur terre : ne venait-il pas
recevoir son œuvre comme un patron reçoit l'ouvrage de son
ouvrier et lui payer son salaire?...
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— 408 —
» fondateur de Québec, sois fier de ton œuvre et contem-
ple ta ville avec admiration. Elle est la plus belle du continent
américain! Elle est la bien-aimée, la glorieuse, l'inoubliable!
Et lorsque, saluant l'étranger du haut de ton piédestal, tu lui
crieras : « Vive Québec! », la vieille cité te répondra : « Vive
» Champlain ! » Impassible désormais sous le manteau de bronze
que l'art français a jeté sur tes épaules, affranchi des morsures
du temps et de la mort, tu vivras aussi longtemps que cette
terre, contemplant, dans les jours de soleil et Tes nuits étoilées,
le merveilleux paysage que tu aimais tant jadis et regardant
circuler à tes pieds les nombreuses générations qui t'appelle-
ront leur père. Ici, dans les grands jours de fête nationale, les
foules viendront déployer leurs bannières et pousser vers toi
cette universelle acclamation : « Gloire à Samuel de Cham-
» plain ! » Quant à nous, messieurs, restons fidèles à la mémoire
des ancêtres et attachons-nous toujours davantage à ce sol
sacré qui a été le berceau de nos vertus primitives et de nos
gloires, qui a été arrosé du sang de nos héros et de nos mar-
tyrs, et dans les plis duquel dorment tant d'illustres aïeux... »
Au nom des Anglais-Canadiens l'honorable M. Duffy, ministre
des travaux publics au gouvernement de Québec, a pris la parole
et tenu sa partie dans ce concert de louanges :
a Intimement lié avec le patriotisme, il existe un sentiment
qui nous engage à glorifier les exploits de nos ancêtres, et qui
fait battre nos cœurs avec chaleur pour ceux de notre race. Il
m'est donc facile de comprendre l'orgueil légitime et naturel avec
lequel nos compatriotes Canadiens-Français acclament le nom
du grand explorateur français et de l'homme d'état qui est venu
établir leur race dans l'Amérique du nord. Mais la mémoire de
Champlain n'appartient pas à la France ou aux Canadiens-Fran-
çais seulement. Elle appartient à l'humanité ; elle appartient à
toutes les nations et à tous les siècles ; et les Canadiens, sans
distinction, sont fiers de s'unir pour honorer sa mémoire et per-
pétuer sa renommée... Chez nous, nous voyons la paix et l'indus-
trie marcher la main dans la main sous le règne des lois, de
l'ordre et de la religion. Bien d'autres scènes que celles-là avaient
frappé le regard de Champlain, lorsqu'il y a bientôt trois cents
ans, il arriva pour la première fois sur ces bords. Il ne vit alors
ni cités, ni villes, ni villages, ni champs, ni hameaux, ni églises,
ni religion, ni lois, ni ordre. De tous côtés, ce n'était que forêt
sans limites, ténébreuse, mystérieuse et sublime, remplie d'ani-
maux sauvages. Telle était la région où l'esprit de Cham-
plain l'avait conduit. A la découverte de l'Amérique, les nations
d'Europe envoyèrent plusieurs capitaines à l'âme héroïque;
mais nul ne le fut plus que Champlain. Il étaitdoué d'une habileté
extraordinaire, mais son caractère était encore plus grand que
cette habileté. Champlain ne s'avançait pas seulement comme
un explorateur à la poursuite d'une gloire ou d'un intérêt person-
nels. Il était poussé par des principes: un désir enthousiaste de
promouvoir la gloire de la France et de son roi, de promouvoir
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— 409 —
et d'étendre la religion chrétienne. Toutes ses actions, toutes
ses pensées étaient subordonnées à ce désir... »
On a déposé, suivant la coutume, dans le socle du monument:
la liste des souscripteurs et des membres du comité, une copie
de l'adresse au gouverneur général, un exemplaire de chaque
journal publié à Québec le veille et le jour de l'inauguration,
des pièces de monnaie et des billets de banque du Dominion,
Talmanach des adresses et un plan de la ville de Québec.
L'ordre le plus parfait n'a cessé de régner pendant toute
la fête, à la procession et à l'inauguration ; aucun accident
à signaler, au grand regret des reporters. M. Chauveau avait
prévu jusqu'aux moindres détails.
Le soir, une illumination générale a ravi toute la foule. La stîi-
tue de Champlain avec ses 400 lumières incandescentes, le
palais de justice, le château Frontenac, l'université Laval, les
frégates dans la rade, les puissants réflecteurs du Renown
offraient un coupd'œil féerique. «C'est la plus belle fête de nuit
à laquelle il nous ait été donné d'assister. » La musique militaire
et un orchestre choisi faisaient retentir l'air de leurs plus bril-
lants morceaux. Pendant ce temps «un bal civique» donné par la
ville de Québec réunissait au palais municipal, resplendissant
de lumières et de fleurs, toute la haute société québecquoise
et tous les hauts dignitaires accourus pour la fête du jour, y
comprisles officiers des vaisseaux anglais et américains. Comme
nos jeunes officiers de marine se fussent trémoussés là ! Le qua-
drille d'honneur était ainsi composé :
Lord évèque de Québec et M"** Dingley, son excellence lord
Aberdeen et M"* Jette, lord KSeymour et M*"° Fairbanks, sir Louis
Davis et M"** Chauveau, sirW. Laurier et M'"® Dunn, bon. Fair-
banks et lady Louis Davis, le lieutenant gouverneur Jette et M"®
Foster, le maire Parent et lady Aberdeen, lord Ilerschell et
lady Laurier, vice-amiral Fisher et M"** Dobell.
La liste des invités à ce bal civique, outre les dignitaires
ecclésiastiques anglicans, le lord évoque de Québec, sa femme
et ses ûlles, etc., comprenait encore parmi le clergé catholique
l'archevêque Mt?»" Bégin, Mb*" Marois, vicaire général, Mp»" La-
flamme, recteur de l'université Laval, les curés de Québec, etc.
Le journal qui les nomme ne montre dansant les quadrilles que
le lord évêque au bras de M"' Dingley.
Pour être complet, n'oublions pas le banquet ofTert par le gou-
verneur général, mais sans la liste des invités, et ajoutons que
par décret du président de la république du 5 septembre, à
l'occasion de l'inauguration du monument Champlain, ont été
nommés dans la légion d'honneur : Commandeur, son honneur
le lieutenant gouverneur Jette ; officier, l'honorable F. -G. Mar-
chand, premier ministre de la province de Québec ; chevaliers,
fhonorable juge Chauveau, président du comité Champlain ;
« Mgr Laflamme, recteur de l'université Laval, l'une des gloires
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de notre clergé, et le savant le plus en vue du Canada » ; l'ho-
norable juge Pagnuela, président du comité du monument de
Maisonneuve, et M. le docteur Lachapelle, de Montréal.
Telle a été cette inauguration. La société de Saint-Jean-
Baptiste avait remis à ce jour, pour lui donner plus d'éclat, la
célébration de sa fête annuelle, la fête nationale du Canada.
Champlain, notre compatriote, y a été glorifié sur tous les tons
et par toutes les bouches, depuis le représentant de la républi-
que française jusqu'au représentant de sa très gracieuse ma-
jesté la reine Victoria. Nous avons tenu à reproduire quelques
passages des discours prononcés, ne pouvant, malgré l'intérêt,
imprimer le tout ; nos lecteurs noteront certainement l'accent
particulier de chacun et saisiront le sentiment individuel de
chaque panégyriste. Mais tous admireront cet enthousiasme
pour le héros du jour et la façon généreuse dont tous les ora-
teurs ont parlé de sa vie et de son œuvre, encore qu'il dût
être plus spécialement cher aux Canadiens de race française.
Tous ont loué son zèle religieux, sa foi vive qui avait voulu
assurer l'unité des croyances afin d'assurer l'unité de la
nation ; tous sont allés à l'église, même les dissidents, et ont
assisté à la messe ; tous dans leurs harangues ont prié le Dieu
qui donne aux nations la paix et la prospérité, même le délégué
de la république française ; on était au Canada, h des miUiers
de lieues des journaux, et à l'étranger où l'athéisme n'est pas arti-
cle d'exportation. Tous les citoyens libres, dans un pays libre,
ont pu chanter des hymnes et des cantates, arborer toutes les ban-
nières, même celles qui auraient pu déplaire aux gouvernements
qui ne s'en inquiètent guère, se promener dans toutes les rues en
une procession de plusieurs kilomètres sans craindre d'inter-
rompre la circulation, ayant eux aussi le droit d'y paraître, et
pousser des vivats que la police ailleurs réprimerait comme
inconstitutionnels. Quel admirable peuple! comme il sait prati-
quer la tolérance qui n'est point l'indilTérence, et comme il aime
la liberté qu'il a eu tant de peine à conquérir ! Qui veut en France
essayer pour Jeanne d'Arc ce qu'au Canada, terre anglaise, on
a fait pour Samuel de Champlain ?
Louis Audiat.
BIBLIOGRAPHIE
Saint-Saud (Le comte de). Recherches sur le Périgord et ses
familles^ m. Généalogies périgourdines. Imprimé pourl'auteur,
à Bergerac, par Castanet, 1898, in-4°, vi-307 pages.
Cet élégant volume contient: les familles de La Croix, de
Beaudet, de Malleret, de Barraud, de Coustin de Boursolles,
d'Arlot, d'Aurout, de Brons, de FayoUes, de Puyredon, deTho-
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— 411 —
masson. Nous avons parlé, x\ii,460,de la première des généalo-
gies qui composent ce livre ; les autres ne sont pas traitées avec
moins de soin. Il faut s'être occupé de travaux semblables pour
savoir tout ce qu'on doit avoir de patience, de sagacité, de re-
cherches et de science pour mener à bien une pareifle entreprise.
M. le comte de Saint-Saud ne manque d'aucune des qualités d'un
bon généalogiste. Il y a pour lui un attrait de plus : ce sont pres-
que des domestica facta. On y parle tout le temps de son cher
Périgord ; des familles qui en ont fait la gloire. C'est un acte de
reconnaissance et de piété filiales. Ces 1 1 généalogies ne sont
qu'un commencement Quand on a pris goût à ces recherches,
quand on a étudié une famille, on est forcément engagé à étudier
les autres. Elles s'enchevêtrent, elles se mêlent par les alliances,
par les fiefs. Et puis que de questions historiques et géographi-
ques s'y rattachent! Ces gens-là sont allés à la guerre, quelque-
fois à la croisade ; ils ont fondé des monastères et des églises ;
ils ont occupé des emplois dans l'administration ou la magistra-
ture. Ils ont possédé, vendu, échangé des terres. On voit d'ici
comment une liste de noms, bien faite, se trouve être en même
temps un chapitre d'histoire locale. Aussi pouvons-nous crier
à l'auteur : « Ehia euge ; macte animo, generose puer. »
Voir, p. 155 du Bulletin de la société historique du Périgord
(1898), un fort bol éloge de cet ouvrage par M. le marquis de
Fayolle.
Société de Saint- Vincent de Paul Conférence de Cognac,
Assemblée générale du 12 décembre 1807. Cognac, imp. veuve
G. Bérauld, 1898, in-8% 21 pages.
SouLiÉ (Le capitaine J.-L.). 123*^ régiment d'infanterie. Con-
férence sur VlndO'Chine française. Février 1898, La Rochelle,
imp. nouv. Noël Texier, 1898, in-8**, 26 pages.
« En résumé, le Tonkin est une belle colonie qui s'améliore
sans cesse au point de vue sanitaire et au point de vue de l'in-
stallation et du confort pour les Européens... Tout fait donc es-
pérer que la France trouvera dans ses nouvelles Indes-Orien-
tales un champ d'action rémunérateur pour sajeunesse... »
SouLOUMiAC (Le docteur). Une pincée de vers. Paris, société
d'éditions littéraires, 1898, in-12, 106 pages. Prix: 2 francs.
Vers aimables, rimes faciles parfois trop, sentiments distin-
gués, et par ci par là quelques vertes satires des mœurs con-
temporaines, des verges cinglantes aux politiciens, aux candi-
dats effrontés, coups de patte aux médecins; et de-ci de-là
quelques fautes : « fixent le soleil » ; ou « lièvres et ortolans »,
Petit peuple géant, Gis de Léonidas,
Rejetons des trois cents tombés aux Thermopyles,
Salut et gloire à toi...
ou d'un autre ton :
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Electeurs, pour sortir un peu de Tordinaire,
Empêcher le pays de marcher de travers,
Nommez-moi conseiller. Devant tout l'univers
Vous aurez de l'esprit comme défunt Voltaire.
Tamizey de Larroque (F^hilippe). Peiresc orateur. Discours
inédit publié par Ph. Tamizey de Larroque. Carpentras, imp.
Joseph Seguin, 1897, in-12, 12 pages. (Extrait à 60 exemplaires
du Journal du Comtat, n"" du 15 août).
Nous avions Peiresc bibliophile, Peiresc historien, Peiresc
naturaliste, botaniste, horticulteur, Peiresc numismate et an-
tiquaire, Peiresc inventeur de l'angora et de la tubéreuse. Ta-
mizey de Larroque n'a pas voulu laisser sous silence les quali-
tés oratoires de son cher Peiresc, et il publie le discours pro-
noncé par Claude-Nicolas Fabri de Peiresc en l'hôtel de ville
d'Aix, le 30 septembre 1628, à l'assemblée convoquée pour l'élec-
tion des consuls. Ce petit discours contre la brigue (déjà!) est
intéressant à plus d'un point de vue ; il parle de « rameur de la
patrie p (on en avait donc l'idée!) et conseille en portant ses6a(-
loites (d'où vient ballottage) de se « dépouiller de ses passions,
jalousies, affections ou considérations personnelles ». Et les
notes au bas des pages sont substantielles, comme toujours.
— Une lettre inédite de Th. de Cohorn à Peiresc, publiée
?ar Ph. Tamizey de Larroque. Carpentras, imp. Joseph Seguin,
897, in-12, 12 pages.
'Vif éloge de Carpentras: « Peu de villes sont d'un séjour
aussi agréable, aussi charmant. » L'auteur y a trouvé de bons
amis dont il parle avec sa courtoisie ordinaire, et aussi les ma-
nuscrits de Peiresc, y compris une lettre de Thomas de Cohorn.
— Une page inédite de l'histoire anecdotique de Provence,
page écrite par le futur premier présideyit baron d'Oppède en
août 1618. Toulouse, Ed. Privât, 1898, in-8°, 8 pages. (Extrait
des Annales du midi.)
Il y a une lettre de Peiresc recommandant son parent Vincent-
Anne de Forbin-Maynier, baron d'Oppède, troisième président
du parlement d'Aix, et une lettre de celui-ci, très amusante, ou
il raconte un différend avec l'archevêque pour une préséance :
les gens du parlement s'obstinant à occuper une place au chœur,
l'archevêque refusa de chanter vêpres. Lassés d'attendre, ils se
retirèrent, et l'archevêque commençait les vêpres à 9 heures du
soir.
— Une curiosité bibliographique. Note adressée parM.f^*
pold Delisle à l'éditeur des Lettres de Peiresc, au sujet dune
plaquette du P. Merserine kpeu près inconnue. Paris,Chani-
pion. 1897, in-8*, 8 pages. (Extrait de la Correspondance histo-
rique et archéologique, 1897.)
Ce n'est pas la moins intéressante des plaquettes Peyreiscien-
nés que celte « curiosité bibliographique » de Téminent admi-
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nistrateur de la bibliothèque nationale. Qu'il y a de détails, et
qu'on apprend de choses dans ces quelques pages !
— Un écossais ami de Peiresc. Lettre inédite du comte de
Bnchan à Faiiris de Sain^-Vincens. Toulouse, Privât, 1897,
in-8°, IG pages. (Extrait à cent exemplaires des Annales du
midi d'octobre 1897.)
C'est à une phrase sur Peiresc, dont il avait reçu le buste,
que JuleS'François-Paul Fauris de Saint-Vincens doit devoir
publier cette lettre du 15 avril 1802, où il est question de tout
et de quelque chose encore. Les notes Téclàirent un peu et
les appendices aussi.
— Lettres et billets inédits de Mff^ de Belsunce^ évêque de
Marseille, publiés par Philippe Tamizey de Larroque. Paris, Pi-
card, 1897, in-8% 36 pages. (Extrait à cent exemplaires de la
Revue catholique de Bordeaux, imp. Demachy, rue Cabirol, 16.)
C'est le nom de Henri de Belsunce qui surtout recommande ces
pagineltes ; mais ce sont aussi des causeries très charmantes,
pleines de simplicité et de cordialité. Ces lettres familières sont
adressées de 1712 à 1748 à Tabbé Paul-Kobert Boudon de Saint-
Amans, curé de Saint-Hilai.re d'Agen. On y lira la lettre du
19 décembre 1720 si émouvante sur la peste de Marseille. « On
a tort de dire que la mort est le plus grand des maux. C'est en
vérité la peste, je puis vous en assurer après l'expérience qu'il
a plu à Dieu de nous en donner. J'ay vu périr dans cette ville
au moins cinquante mille âmes, plus de dix mille dans le terroir,
deu)è mille à mon pauvre Aubagne. Mon clergé est quasi au
néant... Mes chers curés ont fait des prodiges et j'avais oublié
de vous dire, portant tout le long du jour le saint sacrement aux
malades jusqu'à ce que les rues fussent si pleines de cadavres
que nous avions peine à y passer... » Des notes abondantes com-
mentent ces lettres. Les unes et les autres intéresseront nos lec-
teurs saintongeais. Les Belsunce. en effet, et en particulier le
héros de Marseille qui avait reçu les ordres sacrés à Saintes, ont
eu des rapports avec notre pays. Voir Revue, xi, 38i,et surtout,
X, 299, La fille de M'^d'Epinay à Gemozac et les Belsunce en
Saintonge,
— Au pavillon Peiresc, Le vieux châtaignier, Saint-Etienne,
Charles Boy, septembre 1897, in-4®, 12 pages.
C'est une splendide plaquette qui n'a été tirée qu'à 120 exem-
plaires ; il n'y en aura pas pour tous les amis de l'auteur, seule-
ment pour les amis de cœur, <c les bons amis ». Un Avertisse-
ment, signé • Philippe Tamizey de Larroque. Pavillon Peiresc,
2 août 1897 », explique cette publication et se termine ainsi :
« Je prie le bon Dieu de bénir mes six collaborateurs, mes six
consolateurs, et de leur donner une vie qui ressemble autant
que possible à la longue vie de mon châtaignier. » Un ami de
Térudit, en visite au pavillon Peiresc, compose quelques stances
sous et sur le séculaire châtaignier qui abrite penaant le jour
les hôtes de l'hospitalière demeure (M. Louis Audiat). Un autre
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traduit en gascon (A. de Gagnaud, c'est-à-dire M. Léon
Berluc-Pérussis), Souto lou castanié; un autre les présente
public dans un récit fort spirituel de voyage au pavillon
iresc (M. le chanoine Ernest Allain) ; un quatrième les met en
sique [M. Désiré Granier, conseillera la cour d'appel d'Aix);
ui-ci les illustre (M. Jean de Boéry, avocat à la cour d'appel
.gen); celui-là imprime le tout en caractères dignes des
:évier et des Didot (M. Charles Boy, imprimeur à Saint-
enne). Qui les chantera?
Taudière (Henry). Traité de la puissance paternelle, ouvrage
ironné par Tacadémie des sciences morales et politiques
ix Bordin, 1897). Paris, A. Pedone ; La Rochelle, imprime-
nouvelle Noël Texier, 1898, in-8% 550 pages.
TcHERNOw (J.). Code de commerce russe, traduit et annoté sur
liiion oflicielle de 1893. Paris, A. Pedone ; La Rochelle, impri-
rie nouvelle Noël Texier, 1898, in-8**, 199 pages.
TiPLE (Maximilien). De la famille à la patrie. Avec une pré-
e de M. Gabriel Compayré. Paris, société française d'impri-
rie, 1897, in-18, 107 pages.
^e recteur de l'académie de Lyon, jadis de Poitiers, M. Ga-
el Compayré, s'est chargé de présenter au public ce livre de
îsies. a M. Max. Tiple, dit-il, dirige avec zèle et autorité une
itc école de campagne, une école mixte, à Saint- Vaize, un
r.cau de 300 habitants, près de Saintes — aujourd'hui institu-
ràlloyan. — Les éloges, dont la presse parisiennea comblé, dès
J9, ses premiers essais poétiques, auraient pu l'enivrer de leur
:ens, lui souffler quelques bouiïées d'orgueil et d'ambition,
is non, satisfait de son sort, il poursuit tranquillementsa tâche
»laire... il ne songe pas à médire des lois sur les traitements;
le demande même pas d'avancement ; il se contente— il est
ti que sa part est belle — d'être un bon instituteur tous les
irs et un bon poète de temps en temps.» Sous cinq titr®^
peu arbitraires : Au foyer, aux champs, la société, !a pitH]
patrie, se rangent une cinquantaine de petites pièces qui
nt « de la famille à la patrie ». Le lien qui les unit, c'est l'en-
it qui naît, gazouille et sourit à sa mère, travaille à l'école,
is à l'atelier, puis devient soldat : de là une foule de senti-
mts délicats, de préceptes moraux, d'élans patriotiques. Il y
le fort agréables pièces. M. Compayré a déjà dit de l'auteur
'il était a un bon poète de temps en temps » ; la plupart se-
enl parfaites avec un peu plus de sévérité dans le style.
Université de France. Académie de Poitiers. Collège ^
intes. Distribution solennelle des prix, sous la présidencede
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Af . Bellanger, inspecteur d'académie. 30 juillet 1898, Sair
imprimerie A. Gay, 1898, in-8®, 58 pages.
Ville de Roy an. La question des casinos. Une idée, par
Royan ; Marennos, imprimerie Florentin-Blanchard.
Préconise Tentente entre les administrateurs des deux c
nos : Au casino de Foncillon, l'opéra, la comédie, des repréi
tations luxueuses et coûteuses dont la renommée a depui
longtemps contribué à Téclat du nom de Royan ; au casino
niojpal, une troupe d'opérette bien choisie, avec un orchc
ad hoc, des spectacles variés^ etc.
Yan Saint-Acère [Le docteur Jean]. Rouffiat!... ine mil
darrêt!,,, Buffez, Compyiment (en achet de laSaintonge) 1
pV in pézant de Tendret et lisut au repas à la sarviette 1
cheu monsieu Thiu, en Thouneur de Inauguration de Testa
de RoufTiat. Mis en émolé à Sainte, cheu monsieu Robart, 1
in-18, 15 pages.
Cette longue suite de quatrains a eu un grand succès au 1
quetdu 17 juillet, et ils le méritaient par leur verve gauloise,
leur franche gaitc; et puis il y avait des éloges pour tou
monde. Citons quelques vers qui feront apprécier Tesprit
primésautier de Fauteur, M. le docteur Jean :
01 est aneut qu'o se baptise
La grande estation de Rouffiat !
Voélà peurquoi la nappe é mise ;
On manghe la daube, à pien plat.
Lés parent et lés queneussance,
Tous lés voésin, tous lés amit
Venant ithyi feire bombance ;
Boévez d'bon cot, ol é parmit.
Quand ola de grand persounaghe,
(Ole le cas de thieû moument).
Dans nout' endret, ol é Tusaghe
De dire in mot de compyiment.
N'ai yère oyut grandman d'école ;
Mai quand jhe saque en mon calâ
Conte, devinoére, o ne choie;
Vous açartaine, qu'ol é b'ià!
O faurait voér allé ma eoule !
Tout coum' le traquet d'in moulin ;
A feurm' pas mé qu'in thiu de poule,
A vat son branF jhusqu'à la fin.
Avec in' moque de sasnnique,
Toute in' jhomé, jhe fris aé var ;
Fazez n'en boére à vout' bourrique,
O s' rat l'animau l' pu divar I
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— 416 —
La Quinzaine (Paris, 45, rue Vaaeau ; prix : 24 fr.), cootient dans sesS
numéros d'octobre : Théodore Jouffroy^ par OUé-Laprune ; Cœur de chré-
tienne, Charles de Rouvre ; Deux curés de campagne, Joseph Saint-Marc;
Livius AndronicuSy H. de La Ville de Mirmont; ^organisateur des che-
mins de fer en France, G. Guillaumot; Un épisode du schisme conslUu-
tionnel en Saintonge, A. d'Auty ; La décomposition de l* Autriche-Hongrie,
XXX; Le regain, Jean Rolland; Au village, Paul Harel ; Le catholicisme
social, Max Turmann ; Lettres à ma cousine. Mariage de devoir, Gabriel
Aubray(\^oir, 15 septembre, Mariage de raison, et i^'^ août, L^idole)', Chro-
nique politique ; Nouvelles scientifiques et littéraires^ etc.
Nous donnons la liste des dernières publications de la librairie Des-
clée, à Lille, rue du Metz:
Notre-Dame d'Ay. C'est encore une vierge noire qu'on vénère et
qui est le but d'un pèlerinage, dans la commune de Saint-Romain d'Ay,
au milîièu des montagnes de l'Ardèche, près de La Louvesc et du tom-
beau de saint François Régis. Elle date, comme presque toutes les au-
tres, des croisades. Le père J.-B. Dumaifiè, S. J., en a fait la monographie
complète dans un petit volume, Notre-Dame d^Ay, orné de 10 gravures
(1898, in-12, 191 pages; prix : 1 fr.).
Henri Beck. Ceux qui voudraient avoir queloue idée sur les missions
du Congo liront, du R. P. Paul Peeters, S. J., 1 histoire touchante d'un
jeune missionnaire belge né à Courtrai le i"" mars 1874, décédé à Las Pal-
mas le 30 décembre 1897. Henri Beck, de la compagnie de Jésus, mission-
naire au Congo belge (petit in-8*>, 212 p. et 10 phototypies; prix:2fr.).
Le 5<> volume des Acla de Léon XIII, Sanotissimi Domini NoBtri
Leonis Papse XIII, allocutiones, epistolas, constitutiones, aliaque
acta pra^cipua (1891-1894, 1 vol. in-8° de 350 pages; prix ; 2 fr. 50).
Comprend les|conslilutions, lettres et allocutions publiées ou prononcées
par Sa Sainteté depuis le 19 septembre 1891 jusqu'au 30 novembre 1894,
c'est-à-dire 37 documents, plusieurs qui complètent et précisent les
Directions politiques données aux catholiques de France, ceux qui revien-
nent sur certains points mal interprétés de l'encyclique De conditions
opificum^ etc.
Corbeille de Fleurs, ou recueil de faits admirables de la puissance
et de la bonté de saint Joseph, par le R. P. Bischoff, rédemporisle.
(1 vol. in-12 de 132 pages; prix : 40 cent.) Le titre indique suffisam-
ment le sujet de cet opuscule excellent à répandre en temps démission.
Petit Paroissien de la Jeunesse, contenant les tableaux de la
messe et du chemin de la croix, en ^M«ira/i/e riches chromolithographies
augmenté de prières et de cantiques. (1 vol. in-48de 96 p. : 80 cent.)
Manuel pieux ou Vade mecum des membres de Tassociation unive^
selle des familles chrétiennes consacrées h la sainte famille de Nazarelb,
par l'abbé Omer Coppin. (1 vol. in-16 de 264 pages, prix : 1 fr. 50.)
Le Ciel ou le Bonheur dans TEternité, par le P. J. Coppii*-
(1 vol. in-12 de 64 pages ; prix: 25 cent.)
Le Livre de la Veuve, par le chanoine G. Rouquette, curédeMont-
clar, au diocèse de Toulouse. (1 vol. in-12 de 324 pages ; prix : 2 fr. 50).
Manuel et Directoire du Rosaire, à l'usage des directeurs de la
confrérie et de tous les prêtres dans le ministère, par l'abbé J.-M. ".
(Grand in-18 de 320 pages; prix' : 1 fr. 25.)
Manuel et pieux Exercices du Rosaire, par le même. (In-l^d^
440 pages ; prix : 1 fr. 75.)
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TABLE DES MATIERES
Par m. Henri Joybr.
Actes concernant la société des Archives : Admission de membres,
2, 354; budget de i897, 83 ; compte rendu des séances, 1, 2, Si, 152,
273, 274, 353; élections, 82; excursion de la société, 153; subvention
à la société, 152.
Arghéologib. — Epoque gallo-romaine : Le camp de La Pilette, 319;
découverte d'objets gallo-romains à Saintes, 46 ; les piles gallo-romaines,
94, 322 ; fût de colonne antique au Lindron, 195.
Epoque romane : Réparations au clocher de Tabbaye Sainte-Marie à
Saintes, 48, 195.
Epoque moderne : Découverte à La Rochelle des fondations d'un an-
cien château et des restes de Tancienne église de Saint- Yon, 48; — près
Saint-Georges de Didonne, d'une épée, 48 ; inhumations en Vendée de
personnages aunisiens, 15.
Epigraphie : Tombes de la famille d'Agrippa d'Aubigné, près du châ-
teau de Mursay, 48.
Numismatique : Découverte de pièces â l'effigie de Henri II, près Saint-
Georges de Didonne, 48 ; monnaies des Santons, 196.
Sigillographie : Sceau du couvent des frères mineurs de Bergerac, 115.
Beaux arts: Nos artistes au salon, 216 ; le monument de Champlain
à Québec, 249 ; peintures anciennes à Landes, 48 ; portrait de Clémot,
279 ; la statue de Montyon, 155; allocations à des élèves de Técoledes
beaux arts, 155, 213.
Avis et nouvelles. — Distinctions honorifiques : Anfrun, 8 ; Audiat
(Gabriel), 278 ; Audiat (Louis), 213 ; Bernard, 90; Bordaee, 213 ; A. de
Bremond d'Ars, 8 ; Burot, 8 ; Carrière, 8 ; Chabert, 88 ; de Chasseloup-
Laubat, 212 ; Chasseriau, 213 ; Chavanon, 8 ; Dast Le Vacher de Bois-
ville, 8; Delavault, 154; Dessalines d'Orbigny, 212; Dières-Montplaisir,
278; Fabre, 152; Emile Garnault, 9; Girard, 9, 278 ; Jeandeau, 153;
Labbé, 88 ; Lusson, 90 ; Merlet, 9 ; Meyer, 90 ; Jfean et Louis Mus-
set, 213 ; général Niox, 356 ; Noël, 280 ; Normand du Fié, 278; Pellis-
son (A.), 9, 88 ; Pellisson (J.), 88 ; Pinasseau, 279 ; Ribéraud, 278 ; Roche.
88 ; Sabourin, 88 ; Thédenat, 155 ; Thèze, 278; Vincent, 8.
Errata: 12, 165,218.
Nouvelles diverses : Congrès des sociétés savantes, 7 ; conférence à
la société des i4/*c/itt?es, 87 ; réunion de la société des Archives^ 6;
messe de la Saint-Hubert à Nieu],9 ; application de la machine à la fabri-
cation du verre^ 89; discours de distribution de prix, 282,283 ; distribution
duxxvic volumedesi4r€/ii»e«,7; fouilles dans legisementde Brassempouy,
214; la viticulture et la vinification à l'exposition de 1900,284; inauguration
à Nancras d'une statue de la Vierge du xii» siècle, 356 ; personnel mé-
dical et pharmaceutique de la Charente-Inférieure, 281 ; loi conférant
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réieclorat aux femmes pour Téleclion au tribunal de commerce, 90
'oratorio à Saint- Vivien de Saintes, iO ; représentants de la société des ir-
c/iit'e« au congrès de la Sorbonne, 87 ; représentation à Paris d'une pièce
de M. Péricaud ; — d'un drame, Erinnay à La Mothe Saint-Héraye, 282;
translation des restes de Tamiral Jacob, 278 ; — de J. Lintilhac, ancien
curé de Chermignac, 10 ; vente d'autographes, 12, 156, 280, 357 ;— de col-
lections scientiûques à Saujon, 214 ; — du château d'Ars, 216, 284; -
de la terre et du château de Vénérand, 215 ; — de la métairie de Chez-
Godet, 284 ; visite à Saintes de la société historique du Tarn-et-Garonne,
279 ; vœu du conseil d'arrondissement en faveur de la société des Archi-
ves, 278 ; vote d'une pension à la veuve d'Edouard Beltremieux, 90; —
du conseil général du Finistère pour le cinquantenaire de Chateau-
briand, 153.
Bibliographie. — I. Ardouin; Atgier, 72; Audiat (Gabriel); Ausone,73.
Babinet, 74 ; Berchon ; Biais (E.),75 ; Birot ; Bordage, 76 ; Bourseaud;
Boutinet; Bremond d'Ars (A. de), 77.
Campet de Saujon, 77 ; Capitant, 78.
Dangibeaud (Ch.) ; Dast Le Vacher de Boisville, 78 ; Delmas; Depar-
dieu, 79 ; Descendier, 70 ; Dubois, 79.
Eschasseriaux, 140.
Fabre, 140 ; Faneau, 141.
Garnault ; Gautier (B.); Gelézeau; Gelineau, 142; Geoffroy; Giraudias
(E.) ; Granges de Surgères ; Grasilier ; Guérin de Sossiondo, 143,
Hovyn de Tranchère, 73.
Knell, 206.
La Lande d'Olce ; Lièvre ; Loti, 206 ; Lucas ; Luguet ; La Marsonnière
(De); La Morinerie (De) ; Ledain; Legendre ; Lemoyne, 207.
Maffre de Baugé; Maufras ; Mouclier, 270 ; Mousset, 271.
Nanglard ; Nicolas (E.) ; Nicolas (G.), 271.
Ordonneau, 271.
Pellisson (Jules) ; Peneau ; Pesch; Phelippot, 347 ; Piganeau; PoH
(Oscar de). 348.
Ravail, 349 ; Richard, 351.
Saint-Saud (Comte de), 410; Soulié; Souloumiac, 411.
Tamizey de Larroque, 412 ; Taudière ; Tchernow ; Tiple, 414.
Yan Saint-Acère, 415.
II. Ouvrages anonymes : Académie nationale des sciences, belles lettres
et arts de Bord eaux y 70 ; Carte de la boucle du Ni(/er, Index alphabéti-
que ; Les deux casinos de Roy an, 78 ; Compte rendu des travaux de l^
chambre de commerce de Cognac pendant l'année 1896, 78; Jubilé à^
pèlerinage nationale Lourdes, 205; Société de Saint-Vincent de P^o^-
Conférence de Cognac, 411 ; Distribution solennelle des prix au collège
de Saintes, 414; Ville de Roy an. La question des deux casinos, iii^-
III. Journaux : La Lune de Fowra«, 284; Le Patriote Saintonge^^^
357; Le pauvre Peuple, 284; Les Plages charentaises, 284; Le Prot^'
tant de Marennes, 11 ; Le Rappel charentais, 214; Le X'''^»a«//««"'»^i
L'Union conservatrice de Saint-Jean d'Angély ; L'Union nationale, 283;
L'Union républicaine, 154 ; Le vrai Peuple, 284.
Histoire. — Un anachronisme de Hoche, 246 ; Balzac à AngouléïJ^'
248; La bataille de Vouillé, 389 ; Les derniers conventionnels, 315; Un
conventionnel préfet de la Charente-Inférieure, 302; Savinien Cyrano df
Bergerac, 113 ; Defieux de Cognac incarcéré en 1793, et les Defieux ^^
Marcillac, 66, 265 ; Descendance de Jean-Pierre-Louis, marquis de l^'
chet, 67 ; Le drapeau du 6» de ligne, 174; Les Du Paty de Clam jï'^*
étrangers dans l'armée française, 116 ; Faye, Soubise et Mortagne, l^^ î
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— 419 —
L'imprimerie à Poitiers, 96 ; Un marin saintongeais. Anatole de Bon-
songe, 20 ; Le marquis de Langalerie, 96, 246 ; Montesquiou assassin de*
Condé, 302 ; Le Paty et le château de Clam, i56 ; Les Pelletan d'Archiac
et le cœur de Louis XVII, 201 ; Les Pénétreau de Hle de Ré, 18 ; Ange
Pitou, 98 ; La Saintonge en i789; Un seigneur de Montandre blessé à la
bataille de Poitiers, 140 ; Taillefer de l^on et la chronique saintongeaise,
264 ; Vénérand, 215 ; Joseph Vernel et le port de La Rochelle, 245 ; Deux
victimes de la révocation dePédit de Nantes, 376 ; Famille Vivier de La
Rochelle, 120.
Livres et pénioniQUEs. — I. Livres : Un capitaine de génie ascète^ 259 ;
Carmen seculare de Léon XIII, 175 ; Edouard Clausier, 313 ; Une chroni-
que saintongeaise du XIII* siècle, 305 ; Chronographia regum Franco rum,
93; U Espagne et la France en 1724, 183; Histoire de Bourg-sur-Gi-
ronde, 252 ; Histoire de Véglise de Paris pendant la r^olution, 176 ; His-
toire de Richelieu, 179 ; Un général de l'an lien Vendée, 57 ; Légendes et
chansons, 314; Lettres à ma cousine, 51 ; Un livre sur la rime, 259 'Mé-
moires de Richelieu, 213; Une monographie de Muron, 309 ; Fouillé du
diocèse d'Angouléme, 254 ; Un prélat commandant d'armes, 258 ; Racan à
Saint' Jean dWngély et à La Rochelle, 311; Roy an et la lourde Cordouan,
308; Saint Benoît, son action religieuse et sociale, 181 ; Souvenirs de la
princesse de Tarente, 54 ; Souvenirs d'un maire, 313 ; Deux victimes des
septembriseurs, 90 ; Un voyage dans les Charentes, 255.
11. Périodiques : Annales du Midi, 6, 210; Annuaire du conseil héral-
dique de France, 146, 147, 170, 172; Archives des collectionneurs d*ex
Ubris, 215 ; — historiques de la Gironde, 174 ;•— de la Saintonge et de
l'Aunis, 72 ; Association des anciens élèves de V école de Pons. Annuaire de
t897, 70 ; Bibliophile limousin, 4, 85, 87, 211, 245, 276 ; Bulletin de la
société archéologique de la Charente, 245 ; — de la Tou raine, 13; — et
historiaue du Limousin^ 244 ; — de la société de géographie de Roche^
fort, l4, 244, 389 ; — des archives historiques de la Saintonge, 77 ; — des
études du Lot, 300 ; - de la société des lettres de la Corrèze, 92, 301 ; —
de la société historique du Périgord, 4, 86, 146, 210, 276, 386, 387; —
des antiquaires de VOuest, 276 ; — de Vassociation de secours mutuels des
chevaliers pontificaux, 16 ; — héraldique de France, 16, 300; — historique
et philologique du comité des travaux historiques, 244 ; — religieux, 275,
298; Canada, Perche et Normandie, 214; Centre médical, 17; Cercle
algérien. Ligue de l'enseignement, 78 ; Charente-Inférieure, 6 ; Conserva-
teur de Marennes, 5, 148, 174 ; Les contemporains, 14, 387 ; Courrier de
La Rochelle, 86, 275 ; — </e /a Vienne, 147 ; Croix de Saintonge, 86, 280 ;
L'Echo charentais, 94, 280 ; — rochelais, 84, 147, 275, 276, 388; Le Gau-
lois, 156 ; Gazette du Centre, 86, 276, 356 ; La Gironde, 211 ; Indépendant
de la CharentC'Inférieure, 84, 151 ; Journal de la Dordogne, 86 ; — des
Voyages, 153; Lemo2iV297, 298; Mémoires de V académie des sciences et
belles lettres d'Angers, 94 ; Mémorial de Saintes, 213, 214 ; Mercure poi-
tevin, 296, 388 ; Le Monde moderne, 13 ; — théâtral illustré, 215; Moni-
teur de la Saintonge, 148, 211 ; Nouvelliste de Bordeaux, 147; Nuova Si-
cilia, 355; Le Pays poitevin, 295, 388; Petite Gironde, 211, 390; Phare
des Charenies, 84 ; Le Polybiblion, 4, 171, 355 ; La Revue, 155 ; — claire,
156; — catholique de Normandie, 298; — d Anjou, 300; — de VArt
chrétien, 4, 215 ; — des Autographes, 156 ; — des questions historiques,
356, 386 ; — héraldiques, archéologiques et historiques, 297 ; — du Bas-
Poitou, 243, 355 ; — du Nivernais, 16 ; — encyclopédique, 388 ; — épigra-
phique du Midi, 4 ; — historique, 85, 276, 387 ; — de VOuest, 6, 297 ; La
Seudre, 148 ; Le .So/ei7, 15 • Tablettes des deux Charentes, 3, 84, 146, 275,
355 ; Tout Bordeaux, 5; Verfailles illustré, 171.
NoTiis DE l'état CIVIL. — I. Mariagcs : ArnauU et Marguerite de Sartre,
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— 420 —
i70; Bardon et Marie Huvet, 45; Balcave et Marie Legeay, 107; De
Beaupoil de Saint-Aulaire et Béatriz de Lamée de Soulages, 45 ; Ber-
jçeral et Sarah Taillasson, 109; Boudou et Thérèse Prévost, 295; De
Bremoad d'Ars et Jeanne de Saisy, 108 ; Carrière et Renée Burgelio,
169; Champfrault et Jeanne Petit, 109; Chastang et Caroline Alliez, 366;
Courcoural et Marguerite Pointière, 295 ; Curé et Marguerite Coutan-
seau, 366 ; Delamain et Germaine Boutelleau, 365 ; Destre et Adrienne
Lagrange, 46; Du Parc et Edith de Caminade de Châtenet, 105; For-
mey-Saint-Louvent et Marque ri te de Fontaines, 242; Furaud et Gabrielle
Vanderquand, 242 ; Labeilïe et Marie Amoux, 367 ; Lacrouts et Jeanne
Gentet, 46 ; Landry et Marguerite Yvon, 367 ; Lecoq de Boisbaudran et
Jeanne Nadault de Valette, 106; Le Gardeur de Tilly et Fernande Avon,
242 ; De Marguerye et Marie Perrin de Boussac, 367 ; Maubaillarcq et
Anne Dubois, 109 ; Meaume et Marthe Godet, 45 ; Palmé et Laure La-
faille, 365 ; Parât et Jeanne Massiou, 170 ; De Pichon de Longueville et
Jeanne du Halgouet, 365 ; Ponty et Eugénie Bourru, 295 ; Hicaume et
Marie- Louise Gaillard, 169 ; Rivaille et Blanche Landolphe, 242 ; Roby
et Elise Candé, 109 ; Salle et Noémi Prévost, 170 ; De Salvert de Mont-
rognon et Louise Nadault de Nouhère, 107.
IL Décès : De Baderon-Thézan de Saint-Geniès, 29 ; Barbier, 363 ; Bel-
tremieux, 44; Bérault, 99; Bertifort, 23; Besse, 39; Bethmont (M"«
Paul), 289; Billonneau, 293; Birot, 40; Boiffier, 240; Bonniot, 103;
Bossus, 364 ; De Bouet de Portai, 169; Bouscasse, 43 ; Bouguereau (Lu-
cile), 294; Bouyer, 42; Brajon, 363 ; Calaret (Veuve), née Gay, 39 ; Can-
taloube, 361 ; Capdeville(Félicie), 102; Cazaugade, 294; Chapleau, 241;
Chotard, 38; Cortet, 104; Courtin, 30; Couat, 293; De Cumont (Méloë),
294; Dampierre (Anna de), 45 ; Delmas, 359; Détroyat, 103; Doinet,
168; Du Cheyron du Pavillon, 292; Durand, 294; Faillofais, 359 ; Fon-
taine, 101 ; Frouin, 240 ; Gallot, 31 ; Ganivet, 240; Gautret, 30; Ger-
main, 102 ; Gravouille, 39 ; Guillou, 292 ; De Guitard, 358 ; Guyon, 362 ;
Ilennessy (née Durand de Mareuil), 38; Joly d^Aussy, 166; De Laage,
290 ; Lacroix, 291 ; Leraercier, 25 ; Lièvre, 364 ; Marchadier, 103 ; Mar-
tin, 169 ; Masson, 292 ; Mauny, 362 ; Métivier, 365 ; Micheau, 31 ; Mon-
nereau, 291 ; Monnier, 42 ; Moreau (A.), 24; Moreau (J.-B.), 240; Mor-
treuil, 289; Mounié, 101 ; Normand d'Authon, 30; Paillou, 362; Piche-
rit, 31 ; Pichot, 38 ; Poitiers, 32 ; Prépoin, 361 ; Richard, 292 ; Roy de
Loulay (M™«), 31 ; De Rutz de Lavison, 294; Sarramia (Marie), 290;' Ta-
mizey de Larroque, 218 ; Tauzin, 24 ; Thisse, 24 ; Thomas, 167 ; Verdier,
295 ; Veyre, 168.
Questions et réponses : Un architecte saintongeais à Bordeaux, Lebas,
199, 269 ; Armoiries de la famille de La Casse de Saint-Julien, 61 ; — deTe-
xier, seigneur de La Pégerie, 262 ; Les augustins dans la Charente-Infé-
rieure, 60, 138,267,345; Auteur de huit vers sur Luxembourg et Trouville,
262; Les d'Aux deLescoux, 136,343; Louis-Olivier Beaupoil Saint- Aulaire,
262 ; Billardonet Sauvigny, littérateurs, 137, 204; Chants populaires où il
est question de Tarchevêque-amiral Henri de Sourdis,60; La chapelle des
pénitents à Saintes, 136,204; Chauvin et le chauvinisme, 200; Un chroni-
queur saintongeais du XIII* siècle, 264 ; Constantini, acteur, 60 ; CroaielUs
(signification du mot), 59, 137 ; Durand, président de La Rochelle, 199,
269 ; Le fief de Avalhaco, 200 ; Foire des Santons à Marseille, origine
du mot Sâ/i/oAis, 137; Pierre-André Giraud, sieur du Poyet, 343; La
guillotine dans la Charente-Inférieure pendant la révolution, 60, 139,
204; Jeton de l'académie de musique de La Rochelle, 199; Nicolas Le-
bas, architecte saintongeais, 269 ; Nom du seigneur de Montandre blessé
et fait prisonnier à la bataille de Poitiers, 61; Opuscule intitulé: Cahiers
de la noblesse saintongeaise, 61 ; Origine de la famille saintongeaise de
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— 421 —
Bonnegens, 343 ; — du mot mongetle, 262 ; — des mots sainse ou since^
essarl et Les Essarls, 261, 345 ; Pichot, lithographe, 140; Romans dont
la scène se passe en Saintonge, 264, 344 ; Les Veillées charentaises et Le
Camus de Iséville, seigneur de Bourg-Charente, 59.
Sociétés savantes et Conpéhbncbs. — L Sociétés savantes : Académie
des sciences de Berlin, 94 ; Congrèsde la Sorbonne en 1898, 159; Congrès
des sociétés savantes en 1899, 285 ; Société Lé vent* roughe^ 356; Liste
des sociétés savantes pour la Charente-Inférieure, 280.
n. Conférences: h Bordeaux, 358; à Bourcefranc, 12; à Bussac, 12; à
Chaniers, 12; à Cognac, 91, 164 ; au Douhet, 12 ; àEcurat, 12; àEpernay,
164; à Fontcouverte, 12; à La Rochelle, 12» 91, 164,217; à Marans, 12;
à Nantes, 217 ; à Niort, 92; au Portd'Envaux, 358 ; àRochefort, 12, 164;
à Royan, 12, 164 ; à Saintes, 91 ; à Saint-Fort sur Gironde, 12 ; à Saint-
Georges des Coteaux, 12 ; à Saint- Vaize, 12 ; à Taillebourg, 91 ; à Véné-
rand, 12.
Variétés : Armoiries de la famille Vivier à La Rochelle, 165 ; Les
cartes de visite saintongeaises, 129, 247; Samuel Champlain de Brouage
et les fêtes de Québec, 390 ; Le chansonnier de Piis, 184 ; Le diner de la
cagouille, 188; Le doyen des chênes de France, 50; Les erreurs des
cartes françaises sur l'embouchure de la Charente, 314; Excursion des
sociétés des archives de la Saintonge et des archives historiques de la
Gironde h Saint-Emilion, 331 ; Un explorateur saintongeais, Liotard,
384 ; Les fêtes du centenaire de Jasmin, 287 ; Les anciennes foires, 95 ;
Marie-Eustelle Harpain, 303 ; Charles Pichot, 267 ; Queux de Saint-
Hilaire, 304; Une rivière de Saintonge, TAntenne photographiée, 75, 368;
Les saintongeaises à l'audience, 374 ; Le sculpteur Michel Bourdin à
Saintes, 379; Signification du mot sieur, 17; Situation du port de La
Pallice, 88 ; Soirée de la société àes Archives, 157 ; Un théâtre populaire
en plein air, 380 ; Le théâtre en Saintonge-Aunis aux xvii* et xviii»
siècles, 110, 137, 203 ; Usages anciens, coutumes, superstitions en Sain-
tonge-Aunis, 62.
TABLE DES GRAVURES
Objets gallo-romains trouvés rue Saint-Macoux à Saintes ... 48
Monument de Champlain à Québec 250
Carte de la ville de Saint-Emilion 337
Cloître de l'église collégiale de Saint-Emilion 337
Arceau de La Cadène 337
Couvent des Cordeliers . . . . , 337
Cloître des Cordeliers 337
Grandes murailles ; . . . • 337
Palais cardinal 337
Chapelle de La Madeleine 337
Eglise collégiale 337
Menhir de Pierrefitte 337
Château du roi 337
Place du marché 337
Eglise souterraine 337
Angle des fortifications 337
Porte Brunet 337
Scènes d'une tragédie représentée à La Mothe Saint-Héraye . 381-384
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TABLE ONOMASTIQUE
Par M. HBifRi Jotbr.
Lord), gouverneur géné-
inada, 395, 398, 399, 40i,
lint), 307.
général, 107.
imard, 246.
), de l'opéra, 289.
îanne), 92.
, lieutenant-colonel d'ar-
28; — (Ernest); — (Ga-
(Louis), colonel, 300 ; —
; — (Louise-Gabrielle),
Sophie), 366.
el-Garonne), 287.
:;om. du cant. de Jonzac,
nl),évèqued'Orléans,307.
;ant.do Port-Sainle-Maric,
en, 323.
:. d'), o2.
in t. et arr. de Rochefort
174.
lilc), 315.
Florence, \ 17.
Lionel d'), 207.
chevalier d'), 185.
anne d'), 4 ; — ^Le maré-
, 277.
avocat, 132.
, lithographe, 134.
\lcantara (Le comte d'),
),i5r>.
liette) ; — juge de paix, 109.
Hre, 172, 238, 414.
1.
stituteur, 68.
Allègre, notaire, 46.
Alliez, commissaire de la marine ; —
(Caroline), 367.
AUis, prêtre, 221.
Amaudry, 36; — (Louis), épicier;
— (Paul), marchand de bas, 35.
Ambérac, com. de Jussas, 92.
Ambleville (D'), 96.
Ambleville^ cant. de Segonzac, arr.
de Cognac, 140.
Amouroux (Edouard), 2.
Amyol (E.), 52.
Ancelin, lithographe, 135.
Ancre (Le maréchal d'), 117.
André, 383 ; — curé de Naucras,
356; — fJean), secrétaire du roi,
216; — (Hector d), 294.
Anduise (Louise d'), 193.
Anfrun, docteur-médecin, 8.
AngesLC, fief des Mareuil, 387.
Angeliers^ com. de Javerzac,369, 370.
Angelponty2i6.
Anqoulins, com. du cant. de La Ro-
chelle, 16, 322.
Anjou (Nicolasd'); — (Renée d'), 387.
Anorbos, 197.
Ansault de Chevanceaux (Marie), 45.
Anthoine, 314.
Anville, cant. de Rouillac, arr. d'An-
goulême, 366.
Arbellot (L'abbé), écrivain, 5, 17,
95,146,244.
Archambaud, curé de Chermignac,
11.
Archiac (D') ; — (Jacques d') ; —
(Marie d'), 87.
Archiac y chef-lieu de cant., arr. de
Jonzac, 5, 6, 29, 87, 203, 217, 293,
307.
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— 423 —
Ardillaux, libraire, 268.
Ardin, évêque de La Rochelle, 31,
41.
Ardoin, maire de Cravans, 362.
Ardouin, docteur-médecin, 23 ; —
(Pierre), poète, 72.
ArdouiD-Dumazet, écrivain, 255,256,
258, 295.
Ariscon (D'), 220.
Arlot (D') de Saint-Saud, 410.
Armagnac (D'), cardinal, 228.
Armailhac (L. de), inspecteur de
Tenregistrement, 33.
Armon (Paul d'), 52, 53.
Arnaud, 11 ; — cure de Curac, 91 ;
— de La Jarrie, 354 ; — banquier,
34,35 ; — commis des postes, 309-
311 ; — (Elisabeth) ; -- (Lionel),
108; —(Camille);— (Henri), ca-
pitaine de frégate, 170.
Arnavielle, 287.
Arnold, sculpteur, 35.
Amould, professeur de faculté, 311-
313.
Arnoux (Marie) ; — (Paul), capitaine
de frégate, 367 ; — (Lucien), ca-
pitaine de frégate, 368.
Arrivos, 196.
ArSy com. du cant. de Cognac, 92,
216, 284.
Ans en /?ë, chef lieu de cant., arr. de
La Rochelle, 20, 217, 359.
Arsonval (D'), artiste, 110-112.
Ar ligues (Gers), 94.
Arvert, cant. de La Tremblade, arr.
de Marennes, 5, 139, 298, 301, 307,
341.
Asfeld (Le chevalier d'), maréchal
de France, 118.
Assclineau, 235.
Assier^ cant. de Liverson, arr. de Fi-
geac, 200.
AsUrac (Michel d'), 302.
Alectori, 197.
Atgier (E.), médecin-major, 2, 3,
18, 72, 73,85, 95,300.
Aiibagne, chef-lieu de cant., arr. de
Marseille, 413.
Aubert, prêtre constitutionnel, 178.
Aubeterre (Le maréchal d'), 29.
Aubeterre, chef- lieu de cant., arr. de
Barbezieux, 16, 342.
Aubie, cant. de Saint-André de Cub-
zac, arr. de Bordeaux, 332.
Aubigné (Agrippa d*), 48-50, 166,
244, 276; — (Constant d') ; —
(Françoise d'), 244 ; — (Jeanne d' ,
266 ; — (Louise d'), 49 ; — de La
Jousselinière (D'), 299.
Auboyneau (Louis), 122 ; — (Marie),
122, 124.
Aubray. Voir Audiat.
Aubry, major général des gardes-
côtes, 20.
Audiat (Edouard), médecin de la ma-
rine, 274; — (Gabriel), (Gabriel
Aubray), professeur, 51, 54, 73,
153, 164, 188, 191, 214, 217, 278,
280, 355, 361 ; — (Louis), 3, 42,
33, 74, 81-86,88-90, 146-148, 152,
153, 157-159, l(i4, 171, 172, 174,
199, 209, 211, 213, 239, 250, 258,
270, 276, 277,280, 297, 308, 311,
321,325, 331,332, 334, 355,356,
371, 373, 380, 382, 383, 391,392,
410,413.
Audic (Charles), 52.
Audidier (Clotilde), 32.
Auger, industriel, 109.
Auget de Montyon, intendant, 155.
Augey (Alexandre), 268.
Augier (Daniel) ; — (Elisabeth) ; —
(Etienne) ; —(Philippe), 366.
Auguin, artiste peintre, 216.
Aumagne, cant. de Saint-Hilaire,
arr. de Saint-Jean d'Angély, 364.
Aumont (D'), maréchal de France,
398.
Aumont, com. de Grézac, 302.
Aunay (Seine), com. de Châtenay,
cant. de Sceaux, 82.
Aunay, chef-lieu de cant., arr. de
Saint-Jean d'Angély, 42, 139, 194,
195, 270, 313. 325, 326, 329, 330.
Aunis, curé de Chermignac, 11.
Aunis du Viffnaud,166.Voir Daulnix.
Auray, chef-lieu de cant., arr. de
Lorient, 279.
Auront (D'), 410.
Aussy (Alfred d'), 171 ; — (Denysd'),
7, 166, 167, 191, 302, 356 ; — (Hip-
polyted'), 166, 389.
Austrapius (Le comte-évêque), 206,
298.
Authon (Roland d'), 215.
Authon, cant. de Saint-Hilaire, arr.
de Saint-Jean d'Angély, 3, 43.
Autichamp (Le marquis d'), 219.
Aux (Henri-Raymond d'), 344 ; — de
Lescout (D*) ; — (Armand-Gérard
d'), 343, 444; — (Raymond d') ; -
(Marie-Thérèse d ). 344.
Auzuret, (prêtre, 179.
Avalhaco, com. de Montboyer, cant.
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— 424 —
de Chalais, arr. de Barbezieux,
200,201.
ATenturier, 300.
Avon, général ; — (Fernande), 242.
Avone(Ch. d'), i5, 86, 299.
Aymar (Catherine), 68.
Aymer de La Chevalerie, 299.
Aymerie (Antoinette), 92.
Aytréf com. du cant. de La Rochelle,
312, 322, 365.
Aze (Madame), 46.
Azubi (Salomon), rabbin, 231.
B
Babinel, colonel, 74, 75, 277.
Babinot (F.), notaire, 83, 170.
Baboulêne, notaire, 229.
Bachelerie, curé de La Jarrie-Au-
douin, 32.
Bacot (Louis); — (Caroline), 127.
Baderon-Thézan (Bérengère de), 30 ;
— (Marie-Stanislas-Gratien de) ;
— (Félix de), — Saint-Geniez,
(Joseph-Laurent de), 29.
BadifTe, sieur du Maine, 302.
BagnizeaUj cant. de Matha, arr. de
Saint-Jean d'Angély, 368.
DainSy (lef desCaminade, 105.
Baille (Jean), cartier, 247.
Baladiez, 154.
BalanzaCj cant. de Saujon, arr. de
. Saintes, 246.
Ballet (François), 366.
Balloge, moulin, com. de Saint-Lau-
rent de La Prée, 314.
Balue, architecte, 10.
Balzac (Honoré de), romancier, 3, 4,
85,248,249,275 ; — (Laurede), 2^8.
Baquey (Catherine), i70, 295.
Barante (Le baron de), 5.
Barathon (Françoise), 107.
Baraudin de Mauvières, 299.
BarbannCy château près de Libourne,
332.
Barbarin, sieur de Vessac, 302.
Barbarin de Chambon, 299.
Barbaud, archiviste, 15.
Barbedelte, i 10 ; — adjoint au maire
de La Rochelle, 44.
Barbezières (Jeanne de), 92 ; — sieur
de Villesion, 302.
Barbier, ferblantier, 35.
Barbier de Montault (X. ), 68, 21 5,245,
297.
Barbin, prêtre, 363.
Barbot, pharmacien, 35.
Barbotin, sage-femme^ 282 ; — (Wil-
liam), 217.
Barbou, imprimeur, 210.
Bard (Antoine), représentant du peu-
ple ; — conseillera la cour de cas-
sation, 57, 58 ; — (Lazare), 57.
Bardon, curé de Taillebourg, 45.
Barère de Vieuzac (B.), député à la
convention, 316.
Bargignac, 35, 37.
Barillaud, 23 ; — (Thérèse), 290.
Baron, Barron, médecin, 36 ; —juge
de paix, 242 ; — (Louis), 368 ; —
du Clos, 25.
Barraud (De), 410.
Barraud, Barreau, pharmacien, 40;
— capitaine des sapeurs-pom-
piers, 2 ; — notaire, 69 ; — (P.-B.),
99, 333.
Barré (Pierre-Frédéric), 217.
Barré des Chezes, 187.
Barrr, 323.
BarlhCt officier municipal, 292.
Barthélémy (A. de), 82, 159, 196, 197.
Barzan, cant. de Cozes, arr. de Sain-
tes, 322, 323.
Bassompierre (Louis de), évêque de
Saintes, 334.
Baston, violoniste, 46.
Batcave, sous-préfet du Blanc, 107.
Bateur, sergent royal, 193.
Battu, maître maçon, 340.
Baud, seigneur de La Bouchardicre ;
— (Anne), 121.
Baudéan-Parabcre, 379.
Baudelaire (Ch. de), écrivain, 235.
Baudouin, 256 ; — (A.), 103 ; - in-
génieur au Creusot, 190.
Baudrillart (Alfred), 231 ; — prêtre
de Foratoire, 483, 184.
Baudrit (François- Pierre) ; — (Rose),
12; — (Pierre), 54.
Baudry, 37.
Bauffremont (La princesse de), i54.
Bauré, directeur de Finstilulion
Saint-Pierre de Saintes, 354.
Bausire, bourreau, 60.
J5aw/rwW/, fief des Gua, 194.
Bayard de La Vinglrie (Adèle), 11".
Bazin (René), 244.
BazogesenPareds, cant. de La Châ-
taigneraye, arr. de Fontenay-le-
Comte, 364.
Beau(P.),secré taire d'ambassade,189.
Beauchamps, chef vendéen, 163 , —
(Henriette-Julie de), 137 ; - (Ma-
rie de), 137 ; — de Bussac, 301.
iâ^*C;i^'^
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425
Beaucourt (Le marquis de), 230.
Beaudet(De), 410.
Beaulieu (Jeanne de) ; — (Olivier âe\
191.
Beaumont (Elie de], H7 ; — (Léon
de), évoque de Saintes, 299 ; — de
Gihaud, 301 ; — de Béchaudières,
301.
Beaupoil de La Luminade, 299; —
de Saint-Aulaire (Jean); — (Louis),
262;— de Saint-Aulaire, 166,262;
— (Joseph de); — (Paul de) ; —
(Louise de) ; — (Marie de) ; — (Mar-
guerite de), 45 ; — de la Dizmerie
(Françoise E.-A.de), 299.
Beaupré, acteur, 110, 113.
BeaupréauXy chef -lieu de cant., arr.
deCholet, 14.
Beauregard^ fief dos Caminade, 106.
Beaurivier (Elisabeth), 317.
Beauséjour. Voir Boureau.
Beauvais (Jeanne de) ; — (Alexandre
de) ; — (Arsène de) ; — (Candide
de), 167.
Beauvais-sur-Malha, cant. de Matha,
arr. de Saint-Jean d'Angcly, 32.
BeaMi'o/r-«//r-mer, chef-lieu de cant.,
arr. des Sables d'Olonne, 74, 245,
355.
Becdelièvre (De), colonel, 15.
Bechefer (François de), 379, 380.
Béchillon (Marie-Félicité de); — (Jac-
ques-Charles de), 299.
Bedeau, 217.
Beffroy (Le chevalier de), 16.
Bégin, archevêque de Québec, 397,
m.
Begon, intendant de La Rochelle,
308, 377, 378.
Béjarry (Françoise de), 299.
Belabre (L.-F. de), vice-consul, 2.
Bel-Air, com. de Rioux, 30.
Bellairc (Jeanne), 87.
Belland, élève de Técole des arts
décoratifs, 356.
Bellanger, inspecteur d'académie,
282.
Bellanger (Espérance de), 15, 114.
Bellecour, actrice, 112, 113.
Bellelable, capitaine, 259.
Bellement, actrice ; — maître de bal-
let, 203.
Bellemont, acteur, 113.
Belleroche (De), comédien, 204.
Belliard, curédeNieul-le-Virouilh,2.
Bellony, 36.
Bellotière^ fief des Cordon, en Poi-^
tou, 68.
Belluire, cant. de Pons, arr. de Sain-
tes, 36.
Beltrémieux, vice-président du con-
seil de préfecture de La Rochelle,
44, 86, 90, 127.
Belzunce, évêque de Marseille, 228,
413.
Benoît (Saint), 181-183.
BenoTij cant. de Courçon, arr. de La
Rochelle, 93, 139.
Béranger, chansonnier, 147, 151.
Béraud, Bérauld, publiciste, 81, 99 ;
— (Angèle),99;— (Gustave), 290;
— (Alexandre) ; — (Benjamin); —
(Gabriel) ; — (Georges); — (Mau-
rice); — (Marthe), 99.
Berchon, docteur médecin, 75.
Bergerac j terre, près du Mesnil , com.
d'Ambleville, cant. de Magny, arr.
de Mantes, 113.
Bergerac (Dordogne), 4, 15, 113, 114,
115.
Bergerac, en Saintonge, 210.
Ber(/eracouSoi/«-fbre7,com.deSaint-
Forget, cant. de Chevreuse, arr.
de Rambouillet, 15, 114, 146, 386.
Bergerat, principal clerc d'avoué ; —
(Edouard), 109.
Bergevin, commissaire principal de
la marine, 309.
Berluc-Perussis(L. de), 232, 233, 414.
Bernadotte, 118.
Bernard, curé de Cognac, 205 ; —
prêtre, 178 ; — propriétaire, 326 ;
— (Georges), 90; — (Guillaume),
191,192.
Bernet de Bois-Lorelte, prêtre con-
stitutionnel, 177.
Bernières LePafry, cant. de Vassy,
arr. de Vire, 315.
Bernon (Suzanne), 121.
Berr (Henri), 234.
Berry (Le duc de), 93.
Bersot (E.), de Tinstitut, 2'*3.
Berthelot, prêtre, 282; — sieur de
La Baronnie, 302.
Berthier, 3.
Berthus de Langlade, conseiller d'ar-
rondissement, 363.
Bertier (Léonie), 128.
Bertifort (Félix), maire de Pons; —
(Stanislas), pharmacien ; — (Char-
les), propriétaire, 23.
Berton, général, 163 ; — imprimeur,
5 ; — (Amélie), 46.
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426 —
Bertrand (Célestine), 240; — capi-
taine de navire, 124.
Berwick (Le maréchal de) ; — duc de
Fitz-James, maréchal de France,
118.
Bessay^ fief des Châteaubodeau, en
Bourbonnais, 25.
Besse, docteur-médecin ; — (Jean-
Jacques), 39.
Bessé (Le sieur de), 13.
Bessède, tailleur, 35.
Besson, maire de Saint-Thomas de
Cosnac, 2 ; — évêque de Nîmes,
258.
Bethmont (Madame), 274, 289 ; —
(Paul), 36, 289; — (Daniel), con-
seiller à la cour des comptes ; —
(Jeanne);— (Eugène), député, 289.
Beurlay, cant. de Saint-Porchaire,
arr. de Saintes, 103, 170.
Biais (Emile), 69, 75, 159, 161.
Bichi, cardinal, 231.
Bidermann (Marie), 117.
Bignonneau, médecin -vétérinaire,
363.
Bikélas, écrivain, 30i.
Billard, prêtre, 359.
Billardon de Sauvigny, littérateur ;
— (Louis) ; — (Jean) ; — (Edme-
Louis), 137, 204, 205.
Billaud (Victor), 72.
Billaud-Varenne, 316.
Billault, ministre de Tintéricur, 374.
Billonneau, curé de Grézac, 293.
Binge (Christiane), 67.
Bion (Jeanne), 121.
Bionville. Voir Boilevin.
Birariy cant. de Jegun, arr. d'Auch,
94, 323.
Biralf com. du Gua, 301.
Biron (Le duc de), 57.
Biron, com. du cant. de Pons, 246.
Birot, prêtre, 40, 76 ; — contrôleur
des contributions directes, 40.
Biteau, maître principal des cons-
tructions navales, 2, 83, 383.
Blanc, curé de Chermignac, 1 f,
Blanchard, charcutier, 132.
Blanchet, curé de Barbezieux, 31,
171,205.
Blanvillain (De), 242.
Blanzacy chef-lieude cant., arr. d'An-
goulêmc, 255.
Blesimare (Marie de), 12, 26.
Blois (De), sieur de Seudre, 92, 93;
— (Louise de),93 ; — (Le P. Théo-
dore de), 174.
Blossac (De), 33-35.
Bodin, instituteur, 356.
Boëry (Le chevalier de) ; — (Nathalie
de), 225 ; — (Jean de), avocat,
414.
Bofûnton, préfet de la Charente-
Inférieure, 34.
Boiffier, professeur; — (Mathieu),
240.
Boileau des Préaux, 17.
Boilevin (Bionville), étudiant en mé-
decine, 156 ; — (E.), négociant, 83.
Bois y cant. de Saint-Genis, arr. de
Jonzac, 92
Bois-Baudran, fief des Lecoq, 366.
Boisbraud, par Champagné-Saiot-
Ililaire (Vienne), 169.
Boisgaillardy com. d'Agudelle, 301.
Boisgelin (Alexandre-Marie, comte
de), 38.
Boisi/ibaudj com. de Savigny en
Septain, 107.
Boisgiraudj com. de Gemozac, 3.
Boislisle (De), 246.
Boismoraniy com. d'Orioles, 301.
Boisselier, 36.
Boisville (De). Voir Dast Le Vacher.
Boiteau, médecin, 36.
Boize (Marie), 242.
Bonaparte (Roland), 385.
Bonissent (L abbé de), conseiller au
parlement, 132.
Bonnamv (Angélique), 25.
Bonnassies, 110.
BonnotdeCondillac (Etienne); —^^
Mably (Etienne), 17.
BonnaudjBonneau, prêtre, 35 ; — (A.)^
71 ; — (Alcide), 383 ; — (Anne;,
204,205; —(Jeanne-Thérèse), 299.
Bonnefond, biblk>thécaire de l'arse-
nal, 234.
Bonnefoy, évêque de La Rochelle,
31,44,71,356, 392.
Bonnegarde, fief des Du Pouy,en
Agenais, 219.
Bonnegens (De), 265, 293, 343.
Bonnemie, com. de Saint-Pierred*^*
leron, 25.
Bonnet, 393 ; — curé de Saint-Pierre
de Saintes, 41 ; — (A.), ingénieur,
189, 190,251.
Bonnet- Dorion (Juliette), 127.
Bonnevin, sieur de Jussas, 92.
Bonnin, Bonin, prêtre, 13, 378.
Bonniot (Paul) ; — (Paul-Arthur).
103.
Bonnouvrier, clerc, 378.
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— 427 -
Bonpain (G.), instituteur, 91, 92.
Bonsonge (De), propriétaire, 34, 35 ;
— (A. ae), capitaine de frégate,
84, 86, 276. Voir Martin.
Bordage (Edmond), 76, 173, 213.
Bordas (Pardoux), conventionnel.
317.
Bordeaux (Gironde), 199.
Bordes (Marguerite), 301.
Borie-Cambort, conventionnel, 316,
317 ; — (Léonard), 317.
Bosc (Henri), 129.
Boson, le jeune, 201 .
Bosredon (Philippe de), 115.
Bossus, chef de bataillon, 364.
Bottin (Marie-Bon), prêtre, 176.
Botton, avocat, 189.
Boube, fief des Campet, com. de
Saint-Georges de Didonne, 92.
Boubon, com. de Cussac, cant. d'Ora-
dour-sur-Vayres (n*«-Vienne\ 245.
Bouchard d'Esparbès d'Aubeterre
(Françoise), 17 ; — de Lussan (Jo-
seph), maréchal de France, 16.
Bouché, Boucher, Bouchet, capitaine
de navire, 123 ; — (Claude), verrier,
89,90 ; —(Guillaume),! 38 ; — (Gus-
tave), 295, 296.
Boucher de La Bruère, 398.
Bouchemousse, sous-inspecleur de
Tenregistrement, 189.
Boucherie, philologue, 263.
Boucheron, docteur-médecin, 367.
Bouchoir, médecin-major, 363.
Boucicaut (Aristide), commerçant,
156.
Boudeaud (Marie-Adèle), 108.
Boudin (A.), 392.
Boudinet, prêtre, 40.
Boudon de Saint-Amans, curé d'A-
gen, 413.
Boudou, médecin de la marine ; —
(Jean), 295.
Bouée (J.), 194, 195.
Bouet du Portai, inspecteur de l'en-
registrement ; — (Jean-Baptiste),
169.
Boufflers-Rouverel, 167.
Bouge, curé de Saint-Germain de
Marencennes, 107.
Bouguereau, directrice de pension;
— prêtre, 294; - (W.), artiste
peintre, 14, 217, 29i.
Bouhart (Pierre), 332.
Bouhet notaire, 79.
Bouhier (Marie), 120.
Bouille (Marquis de) ; ~ (Comte de),
175 ; — du Chariot (François de) ;
— (Zoé de), 343.
Bouillon (Le duc de), 277.
Boulanger, général, 119.
Boulé, imprimeur, 134.
Boulestin, 104.
Boulineau, capitaine de navire, 124.
Boulogne, évêque de Troyes, 387.
Bouly de Lesdain, 171.
Bouquet, instituteur, 140.
Bouquet de La Grye, ingénieur, 156.
Bouquey (Madame), 340.
Bouquin, archiprctre de Rochefort,
46, 109, 292, 366 ; — (Jean), 52.
Bourbaki, général, 118.
Bourbon (Le duc de), 93, 184 ; —
(François de), 387.
Bourcefranc, com. de Marennes, 12,
31, 377, 378.
Bources, libraire, 268.
Bourcy, docteur-médecin, 190 ; —
(Madame), 106.
Bourde, curé de Saint-Eutrope de
Saintes, 359.
Bourdeau (Ach.),avocat,91 ; — (Char-
lotte). 18.
Bourdeille (De), 5, 6, 29 ; — (André
de), 87 ; — (Marie-Anne de) ; —
(Henri-Joseph, marquis de) ; —
(Ilenri-Joseph-Claude de), 29.
Bourdet (Joseph) ; — (Marie-Louise),
266.
Bourdillon, professeur, 264, 305, 308.
Bourdin (Michel), sculpteur, 379,
380.
Boureau de Beauséjour, officier du
génie, député, 289.
Bourg-Charente, cant. de Segonzac,
arr. de Cognac, 59.
Bourgeois, ministre de Tinstruclion
publique, 285.
Bourgneuf, cant. de La Jarrie, arr.
de La Rochelle, 2t0.
Bowr5r-«ur-Gfro/if/e,chef-lieudecant.,
arr. de Blaye, 33, 252-254.
Bourguignon (Marie- Anne), 265.
Bourguin, méaecin, 36.
Bourignon, 199.
Bourloton (Edgar), 9, 243.
Boumet, général, 58.
Bourotte (Mélanie), 33.
Bourricaud, 275.
Bourru, directeur du service de san-
té ; — (Eugénie), 295.
Bourseaud, curé d'Ecurat, 77.
BoursoUes (De), 410.
Bourzac, proviseur du lycée, 241.
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— 428 —
Bouscasse (Albert) ; — (Edouard) ;
— Jacques ; — (Jules), 43.
BoussaCj coin, de Richemont, cant.
de Cognac), 369.
Boussard (Marie de), 289.
Boutelleau (Edmond), 366 ; — (Gcor-
fes) ; — (Germaine) ; — (Gustave),
65.
Boutenac^ cant. de Cozes, arr. de
Saintes, 12.
Bouteville (François de), 258.
Doutevillp, cant. de Châteauneuf, arr.
de Cognac, 258, 308, 317.
Bouthillier, maire de Saint-Martin
de Ré. 102.
Boutin (L.), 70.
Boutinet (Henri), 77.
Boutiron (E.), 356.
Bouvier (Thomas), 35.
Bouvret, directeur de théâtre, 169.
Bouyer, chef du secrétariat de la
mairie de Saintes ; — (Jacques),
42 ; — propriétaire, 36 ; — sieur
de Nanclas, 302.
Boy, imprimeur, 414.
Boyardville, com. de Saint-Georges
d'Oleron, cant. de Saint-Pierre,
arr. do Marennes, 21.
Boyer, 235, 295 ; — officier d'éUt
civil, 169.
Boystène (Catherine de), 25.
Brajon, curé de Guitinières ; — curé
de Grézac, 363.
Brancaccio, de Naples, 118.
Brancas, marquis de Céreste, maré-
chal de France, 118.
Brard. 36.
Brasiempouy, cant. d'Amou, arr. de
Saint-Sever, 214.
Braud, curé de Mortagne-sur-Giron-
de, 105.
Brazza(De), explorateur, 385, 386.
Bréal (Michel), 304.
Bréard, député à la convention ; —
(Paul-Damas de), lieutenant de ca-
valerie; — (Jean-Marie-Léon de),
lieutenant-colonel de dragons,
316, 355; — (Charles), 394.
Brejon, contrôleur des contributions
indirectes, 170.
Brejon de La Martin ière (Anne-Ur-
sule), 26.
Brelay, 36.
Bremond (De), 34 ; — (Jules- Alexis
de); — (Pierre-René-Auguste dey,
186 ; — sieur d'Ars, 92; — (Jean-
Louis), marquis d'Ars, 216 ; —
d'Ars(De), 167, 188, 215 ; — (Le
marquis de), chef d'escadron, 30 ;
— (Comte Anatole de), 8, 30, 77,
108, 153, 171, 185, 197, 215, 280,
297 ; — (Athénaïs de), 186 ; —
(Berthe de), 216 ; — (Charles de),
216, 284; — (Eusèbe de), 216; —
(Gaston-Josias de), colonel, 30 ; —
(Gustave-René-Antoine de), 186 ;
— (Guy de), 216; — (Joseph,
comte de), 30, 108 ; — (Jean de),
216 ; — (Josias de), 36 ; — (Jules-
Alexis de), 216 ; — (Louis de),
188; - (Madeleine de),21 6; — (Ma-
rie-Eutrope de). 284 ; — (Marie-
Isaure de), 216;— (Marie-Louise
de), 216 ; — (Marie-Joseph de) ; —
(Marie-Josèphe de) ; — (Marie-Mé-
lanie-Catherinede), 284; - (Mane-
Mélanie-Juliede),216; — (Marie-
Renée de), 30 ; — (Comte Pierre
de), 30, 185, 186, 197 ; — (Pierre-
Charles-Auguste de), 186 ; — (So-
phie de), 185 ; — (Théophile de),
239 ; — (Théophile-Charles de),
général, 30, 36, 108, 199, 358; -
(Théophile-Jean-Louis de), 216.
Brémontier, ingénieur, 156.
Breteché, cordonnier, 35.
Bretinauld de Méré (Louis-Victor).
294 ; — (Alexandrine), 20.
Breton-Carrières(Jules), artiste pein-
tre, 9.
Brezets (Baron de), 171, 274.
Brial, bénédictin, 229.
Briand, prêtre, 303.
Bricoine, com. de Cherves, arr. de
Cognac, 369.
Brie-souS'Archiac, cant. d'Archiac,
arr. deJonzac, 31.
Briest (Caroline de), 119.
Brieux, 36.
Brillouin, capitaine de navire, 123.
Brimont (André de), 38.
Brion (A.-L.), plâtrier, 356.
Brissaud, professeur de droit, 234,
238.
Brizambourg, cant. de Saint-Hilaire,
arr. de Saint-Jean d'Angély, 3.
Briiard, acteur, 112.
Brodut, curé-doyen de Tonnay-Cha-
rente, 322, 355.
Broglie (De), maréchal de France,
118.
Brons (De), 410.
Brossa (Bertrand de), 97.
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— 429 —
BrossaCy chef-lieu de cant., arr. de
Barbezieux, 344.
Brossard, cordonnier, 35.
Brouage^com, d'Hiers-Brouage, cant.
deMarennes,75, 125,186,249,25!,
275, 378, 390, 392, 398.
Broucy com. de Saint-Sornin, cant.
de Marennes, 83, 93.
Broussard (Marie), 366.
Bruan (Marie), 299.
Bruia (Georges), Braunius, 77.
Brun, censeur au lycée de Roche-
fort, H3-115.
Bruneau (Mathurin), sabotier, 202.
Brunet, cafetier, 35.
BruDg, boucher, 204.
Bruno de Bois^elin (Le comte), 38.
Voir Boisgelin.
Brutails, archiviste, 200.
Bruynooghe, 39.
Buart, sous-préfet de Cognac, 283.
Buchariy fief des Stuart, 117.
Bueil; — {Louis de), 311.
Bugeau, Bugeaud, avocat, 363 ; —
(V.), 14.,
Buillot, prêtre déporté, 244.
Buisson, ingénieur, 308.
Burgaud des Marets, poète, 263.
Burgelin (Renée), 169.
Burgy, procureur général de la ré-
publique genevoise, 357.
BuriCy chef-lieu de cant., arr. de
Saintes, 26, 36, 38, 42, 359, 389.
Bu rie, capitaine d*état major, 289.
Burlé (Marthe de), 93.
Burnouf, professeur, 293.
Burot, médecin principal de la mari-
ne, 8.
Bussac, com. du cant. de Saintes,
12, 116.
Bussanq (Vosges), cant. du Thillot,
arr. de Remiremont, 384.
Busserolles, cant. de Bussière-Badil,
arr. de Nontron, 136.
Bussière (Le P. Jean de), jésuite, 300.
Busson, 301.
Buteraud (Marie), 301.
Buzety cant. de Damazan, arr de Né-
rac, 323.
Cabanis, sénateur; — (Annette), 117. j
Cabariot, com. de Saint-Clément,
cant. de Tonnay- Charente, arr. de
Rochefort, 322. 1
Cadet (Rosalie), 85. >
Cadol (Edouard), 280.
Caillaud, Cailleau, curé de Rioux, 30 ;
— négociant, 326 ; — (Margue-
rite), 30.
Caillères, sieur de Clérac, 301.
Caillet (Pierre), journaliste, 37.
Caillou, 383.
Caix de Saint-Amour, 297.
Calaret (Maria Gay), 39.
Calas, pasteur, 91.
Callanareau, notaire, 203.
Callen, prêtre, 60.
Caillères (Comtesse de), 171; — (Hec-
tor de) ; — (François de), 298.
Callot (H.-E.), artiste peintre, 217.
Calmels (Rose), 101.
Caminade (Les) ; — de Castres ; —
de Chastenet, 105, 106.
Campan (Madame), 361.
Campet de Sauion, 77, 92 ; — d'Es-
trée (Jeanne-Esther), 167.
Canano (J.-B), anatomiste, 17.
Candé (Elise) ; — (François), lieute-
nant de vaisseau, 109.
Cannon (G.-A.), 398.
Cantaloube, capitaine de frégate, 326,
361;— (Ernest), 361.
Caouette, 395.
Capdeville (Dominica), sœur de la
charité, 102.
Capitant, professeur de droit, 78.
Caraccioli, maréchal de France, 1 17.
Caraney, fief des Quelen, 106.
Carcely com. de Bernières-le-Patry,
cant. de Vassy (Calvados), 315. *
Cardaillac (Joseph de), 244.
Carlaly cant. de Vic-sur-Cère, arr.
d'Aurillac, 4.
Carnacy cant. de Quiberon, arr. de
Lorient, 279.
Carnot, président de la république,
379.
Caron de Beaumarchais, 17.
Carraud, directeur de la poudrerie
d'Angoulême, 248.
Carré de Sainte-Gemme (Louise-Eli-
sabeth), 116.
Carrère (Jean), 234, 288.
Carrier, notaire enregistrateur, 395.
Carrière, docteur-médecin, 8, 169,
362; — pharmacien, 169.
Carsalade de Pont, prêtre, 234.
Carteau, archiprêlre de Saintes, 293.
Cartier, explorateur, 394, 401.
Casimir, médecin ; — (Sophie), 127.
Cassagnao (Paul de), 349.
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— 430
Cassou de Sainl-Malhurin (André) ;
— (Pierre), 289.
Castajçnary (Jules), 36, 37.
Castat^ne (Emmanuel), iOl.
Casiel, nolaire, 23.
Caslelnau de Mécloc^ chef-lieu de
cant., arr. de Bordeaux, 292.
Castéra-Verduzan (Gers), cant. de
Valence, arr. de Condom, 94.
Castéra, château, 15.
Catinat, maréchal de France, 246.
Cavelier de Guvervillc, député, 27.
Caylus (Madame de), 49.
Cazaugade, curé de Colombiers, 294.
Cazenove, 171 ; — (Edouard de), 175;
— de Pradines, 229.
Cazotte, 56.
Céleste, bibliothécaire, 331, 332.
Celle (Comte de), 187.
Cellefrouin, cant. de Mansle, arr. de
Ruffec, 14.
Celle VEt'cscaul, Celle sur laVonne,
cant. de Lusignan (Vienne), 206.
Celles j cant. d'Ai*chiac, arr. de Jon-
zac, 293.
Ccnac-Moncaut, 323.
Cerisaies y en Piémont, 300.
Ceyraty com. du cant. de Clermont-
Ferrand, 108.
Chabanais, chef-lieu de cant., arr.
de Confolens, 246.
Chabannes (Adhémar de), 5, 265, 306.
Chabert, adjoint au maire de Saintes,
88
Chabot (Vicomte Paul de), 299.
Chndignac, com. de Saintes, i66.
Chagnaud, propriétaire, 214.
Chagnon, com. d'Aumagne, cant. de
Saint-IIilaire, arr. de Saint-Jean
d'Angély, 210, 322, 324-329.
Chailan, sous-commissaire de la ma-
rine, 367.
Chaillé, notaire, i21.
Chailleveite, cant. de La Tremblade,
arr. de Marennes, 87.
Chaillolaud, entrepreneur, 29 ; — né-
gociant, 36.
Chalaisy chef -lieu de cant., arr. de
Barbezieux, 91.
Chalendray, cant. d'Aunay, arr. de
Saint-Jean d'Angély, 270.
Châles (P.), 78.
Challignacy com. du cant. de Barbe-
zieux, 263.
Chalopin (Marie-Anne), 106.
Chambon, cant. d'Aigrefeuille. arr.
de Rochefort-sur-mer, 155.
Chameau, 383.
Champagné'Saint'Hilair€y cant. de
Gençay, arr. de Civray, 169.
Champdolenty com. de Saint-Sari-
nien, 306.
Chamfrault, négociant ; — ingénieur
civil, 109.
Champileury, 149.
Champlain (Samuel de), 158, 249-
252, 274, 275, 390-410.
Champson (Lady), 398.
Champval de Vyers, 235.
Chancelade^ com. du cant. de Péri-
gueux, 200.
Chançamier (A.), 196.
ChanierSy com. du cant. de Saintes,
12, 121, 185,200.
Chanoine, général, 242.
Chantel, ûef des Garlex, 269.
Chanleloupy com. de Cherves (Cha-
rente), 369.
Chapelot (J.), 356.
Chapleau, lieutenant- gouverneur de
Québec, 241, 391, 402.
Chappare (Henri), 35.
Chaproi^ (Elisabeth), 359.
Chapsal (E.), négociant ; — (F.),au-
diteur au conseil d*état, 189.
Chaplelat, cant. de Nieul, arr. de
Limoges, 244.
Charavay (Eugène), 12, 280.
Charenioiiy chef-lieu de cant., arr.
de Sceaux, 31.
Charetle, 175.
Charles j com. de Moragne, 320.
Charles de Castille, dit Charles d'Es-
pagne, 117.
Charmasse (Anatole de), écrivain,
302.
Chameau (F.), comptable, 2.
Charon, Charron, 79 ; — curé de
Chermignac, 10, 11.
Charras, com. de Saint-Laurent de
La Prée, arr. de Rochefort-sur-
mer, 322.
Charrette, chef vendéen, 59.
Charrier, juge de paix, 35; —(A»
musicien, 49; — (Alexandre);"
(Marie), 366 ; — (Rosalie), 19.
Charroppin, pharmacien, 170.
Charruyer, député, 360.
Chartron (Marie), comédienne, 20*-
Charuaudy fief des Grolleau, 121.
Chasseloup-Laubat, général. ^î"
(Marquis de), 6, 20, 212 ; -Chas-
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- 431 —
seloup de Laubal (Jeanne) ; — (Ju-
dith); — (Marie); — (Marguerite),
376.
Chasseriau (P.), avocat, 213 ; — im-
primeur, 284 ; — propriétaire, 36.
Chassiron, com. de Sa in t> Georges
d'Oleron, cant. de Saint-Pierre,
arr. de Marennes, 309.
Chastang, médecin de \^* classe de
la marine ; — médecin en chef de
la marine ; — pharmacien uuiver-
siUire, 367 ; — prêtre, 366.
Chasteigner (P. de), 297.
Chastillon (Claude), 326.
ChastreSy com. de Saint-Brice, cant.
de Cognac, 308.
ChaUigner (Elisabeth), 301.
Château- Ausone^ 338.
ChâieaU'Bardon , à Saint- Emilion,
268.
Chateaubodeau (Jean-Jacques de),25.
Chateaubriand, 153.
Château-Chesnely com. de Cherves,
cant. de Cognac, 368.
Château-Couvert y com. de Migron,
cant. de Burie, arr. de Saintes^
368, 369.
ChâteaU'Jollet, com. de Montboyer,
arr. de Barbezieux, 201.
Château-Landon^ chef-lieu de cant.,
arr. de Fontainebleau, 251.
Châteauneuf [Agnès), 23 ; — (Marie-
Anne de), i9.
Châteauneuf-sur-Charente, chef-lieu
de cant., arr. de Cognac, 119, 156,
256.
Château- Ponaac y chef-lieu de cant.,
arr. de Bellac, 307.
Château- Trompette, à Bordeaux,
244.
Chnielaillony commune de Tarr. de
La Rochelle, 170, 217, 306, 307.
Chatenay, curé de Loulay, 32.
Châtenay, com. du cant. de Sceaux,
(Seine), 82.
Chatonet (Harry), 43, 44.
Châtillon (Laure de), 55.
Chaudruc de Crazannes, 197, 199; —
(Le baron G.-C.-A. de), 18.
Chaumié, maire d'Agen, 287, 288.
Chaumont (Charente), 315.
Chauveau, juge des sessions à Qué-
bec, 250, 400,401, 409.
Chauvin (Jean), 36;— (Nicolas), 200 ;
— (Dom Paul), 384; — (M'*»),
374.
Chavanon, docteur-médecin, 8.
Chavoix, magistrat, 31.
Chazelles, cant. de La Rochefou-
cauld, arr. d'Augoulême, 146.
Chedeneau, conventionnel, 315.
Chef -Boutonne y chef-lieu de cant.,
arr. de Melle, 271.
ChelleSy cant. d'Attichy, arr. de
Compiègne, 189.
Cheminant (Eugénie), 381.
Chemit, menuisier, 35.
Chenac, cant. de Cozes, arr. de
Saintes, 54.
Chéneau, avocat, 12, 78.
Chénier (Marie-Joseph), 179.
Chenu des Touches, 297.
ChéraCj cant. de Burie, arr. de
Saintes, 190, 291, 332.
Chérion, prêtre, maître de chapelle,
79.
ChermignaCy com. du cant. de Sain-
tes, 3, 10, 14, 28.
Chérot(Le P. Henri), 52, 53.
Chervegf com. du cant. de Cognac,
48. 210.
Chesnel, sieur du Château-Chesnel,
302.
Chevalier (L\), chanoine, 279; —
(Sophie), 366.
Chevert, 246.
Chevré, sculpteur, 250, 393, 400.
Chevreuse, chef-lieu de cant., arr.
de Rambouillet, 113, 114.
Chevreux, ancien magistrat, 36.
Chevrier (Jehan), 191, 192; — (Pier-
re), 191.
Chevrou, banquier, 71.
C/iez-C/ieua/ter, com. de Reslaud, 1 40.
Chez-Chevriez, fief des Au thon ,215.
Chieriy en Piémont, 118.
Chièvres (De), 301.
Chirol (Justin), 232.
Chollet (Victorine), 103.
Chomette, propriétaire, 109.
Chotard (Charles); — (Léon), ban-
quier, 38, 101 ; — auditeur à la
cour des comptes, 189.
Cinq-Mars, 258.
Cinq-Mars pour Saint-Mard, cant.
de Langeais, arr. deChinon, 13.
Claniy cant. de Saint-Genis, arr. de
Jonzac, 116,117, 146, 156.
Clamcarthy, 118.
Clanet, curé de Muron, 363.
Clarke, général, 118.
Claudin, éditeur. 5, 97.
Clausier (Edouard), prêtre, 313, 314.
Claustre (Barthélémy), 191, 193.
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— 432 —
Clemenceau, curé deChermignac,11.
Clément (Saint), 146.
Clément-Simon, 237, 238.
Clémot, chirurgien, 279.
Clérac^ cant. de Monlguyon, arr. de
Jonzac, 301.
Clercq (Berthe de), 38.
Clermont (Catherine de), 387 ; —
(Louise de), 270.
Clervaux (Le comte de), 33, 37.
CVion, cant. de Saint-Genis, arr. de
Jonzac^ 116, 156.
Clisson, chef-lieu de cant., arr. de
Nantes, 279.
Clouzot (Georçes), 296; — (Henri),
m, 199, 296; — (L.), imprimeur,
296.
Clovis, 389, 390.
Cochois, curé de Montboycr, 200.
Cochot (Lucie-Rose), 242.
Coëtivy (Alain de), 194; — (Olivier
de), 191, 192, 194.
Coûin de Frédouville (Elisabeth), 70.
Coffinières de Nordeck, comman-
dant, 244; — général; — (Jeanne
de), 22.
Cogidubnus, 197.
Cognac (Charente), 89.
Cohorn (Thomas de), 412.
Coicquaud, comptable, 356 ; — cor-
donnier, 35.
Coiffé (M»'), 388.
Coignet, 200.
Coindet, capitaine de navire, 122.
Colberl, 277.
CoUenot d'Angremont, 61.
Collet, capitaine de navire, 123.
Collot, lieutenant, explorateur, 88.
Collot d'Herbois, 316.
Colmery, cant. de Donzy, arr. de
Cosne, 104.
Colomb (De), général, 101.
Colombiers, com. du cant. de Sain-
tes, 36, 294.
Colon, 35.
Colonges, près du bourg de Loge,
arr. de Guéret, 185, 187.
(tombes, sénateur, 361.
Commandon (Ader), 101.
Commarieu (De), 85.
Commentry, chef-lieu de cant., arr.
de Montluçon, 17, 140, 152.
Comminges (Comte de), 277.
Compagne, maire de Saint-Pierre de
Nogent, 236.
Compayré, recteur de l'académie de
Poitiers, puis de Lyon, 414.
Comte (Louis), publiciste, 164.
Concini, dit maréchal d*Acre, 117.
Condaly château, au confluent de Tlsle
et de la Dordogne, 332.
Condé (U prince de), 118,277, 302.
Condillac. Voir Bonnat.
Conflans, près Paris, 117.
Congonnelobdunus, 197.
Conêobre (Nord), 251.
Constans (L.), professeur, 233.
Constant de Rebecque. 247.
Constantini, acteur, 60.
Conzay (Jean de), 97.
Coppée (François), poète, 12, 54,
217, 300; — employé au ministère
de la guerre, 12.
Coquelin, acteur, 15.
Cor (Gabriel), 9.
Corbeil, curé de Sainte-Thérèse à
Québec, 395, 398.
Cordon (Vincent de), 68, 69.
Cordouariy tour (Gironde^ 174, 308,
355.
Corme- Ecluse, cant. de Saujon, arr.
de Saintes, 363.
Corme^Royaly cant. de Saujoo, arr.
de Saintes, 42, 43.
Corneille (De), 20.
Corneille (Pierre), docteur-médecin,
282, 296, 381, 383, 384, 388.
Cornet, docteur-médecin, 12, 358.
Cornouaille (François de), 18.
Cornulier, conseiller général, 365.
Corso (Alphonse), dit maréchal d'Or-
nano, 117.
Cortet, évèque de Troyes, 104.
Corvey (Jean de), 154.
Corvinus (Messala), 321.
Cosmao-Dumanoir, 128.
Cosson, ébéniste, 178.
Cotard (Jean), pharmacien, 23.
Couat, recteur de l'académie de Bor-
deaux, 293.
Coudin, 11.
Coudrean (Henri), explorateur, 78.
Coudray-MontceauXy com. du cant.
de Corbeil, 25.
Couesdon (M"«), 65.
Couhé, chef-lieu de canton , arr. de
Civray, 364.
Couldan (Aymery de), 193.
Coulonges-sur-l Autize, chef-lieu de
cant., arr. de Niort, 384.
Courcelle (Marie); — (Pierre), 32.
Courcoural, journaliste, 295.
(]ouret (Comte), 171.
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— 433 —
Cournand (De), prêtre constitution-
nel, 177.
Courtin, colonel, 30.
Cousinéry (Charles], 366.
Cousserolle, tapissier, 35.
Cousteau (Camille), 291.
Coustin (De), 410.
Coutanseaux (Gabrielle) ; — (Michel),
101 ; — CJustin), 101, 332;- (Mar-
guerite), 366.
Coutenson, maître de chapelle, 279.
Cou thon, conventionnel, 302.
CoutièreSy cant. de Ménigoute, arr.
de Parthenay, 68.
Couturaud, curé de Thenac, 354.
Couture (Léonie), 239.
Couyer (Barthélémy), sieur des Pa-
lus, 376, 377, 378.
Cozes, chef-lieu de cant., arr. de
Saintes, 48, 293,294, 357.
Crassous, notaire, 122.
CravanSy cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 362.
CrazanneSy cant. de Saint-Porchaire,
arr. de Saintes, 18, 197, 319.
Creagh (Richard], 122.
Crespin de La Cnabosselaye, 92.
Crézol, fief des Giraud, 343.
Criteuil, com. du cant. de Segonzac,
69.
Crouirif cdm. du cant.. de Cognac,
369.
Crouielles, com. du cant. de Poi-
tiers, 59, 138.
CrouUes, com. de Charly, arr. de
Château-Thierry, 12.
Croysilles, fief des Legardeur, en
Normandie, 2i3.
Crozanty cant. de Dun-le-Palleteau,
arr. de Guéret, 187.
Croze (De), 249; — (Pierre de), 28;
— (Charles de), 26 ; — Jules-
Alexandre, baron de); — (Pierre-
Marie-Jules de), 26.
Cruon (Jean), 205.
Crussol (La duchesse de}, 55.
Crut, fief des Laverny, 19.
Cugnac (Bertrand de), 157.
Cumont (Méloé de) ; — (Joseph de);
— Hélène de), 294.
Curac, cant. de Chalais, arr. de Bar-
bezieux, 91.
Curé, commandant, 366.
Curzay (Joachim de), 93.
Cyrano de Bergerac (Abel de), 15,
113, 114;— (Saviniende), 113-115,
210, 386.
D
Dabert, évêque de Périgueux, 104.
Dabcscat, maître perruquier ; —
(Scholastique); — curé de Cognac,
317.
Daglarif cant. de Domme, arr. de
Sarlat, 2.
Dagonard (Marie), 170.
Daillon (Benjamin de), 14.
Damazan, chef-lieu de cant., arr. de
Nérac, 323.
Dampierre (Le comte de), 107;— (Le
marquis Elle de), 45, 219, 239; —
(Anna de), 45.
Dampierre, cant. d'Aunay, arr. de
Saint^Jean d'Angély, 65, 113.
Danel (Léonard), 242.
Dangibeaud (Charles), 30, 78, 81,
88, 159, 197.
Darras (Charlotte), 117.
Dartigoeyle, député à la convention,
266.
Dast Le Vacher de Boisville, 8, 78,
79, 159, 160, 171, 174, 331, 332,
334.
Daudet (Ernest), 202.
Daudin, avocat, 315.
Daudin-Clavaud, 71.
Daulnix, sieur de La Bourouille, 301.
Voir Aunis du Vignaud.
Dauvin, ingénieur ; — (Francisque);
— (Louis)* — (Madeleine) ; —
(Paul); — (Suzanne), 290.
Dauzat, coutelier, 35.
Daviaud de Piolant, sous-préfet, 38.
David (Louis-Auguste), 122.
Davidon, 194.
Davis (Louis), 409.
Davoine, curé d'Angoulins, 16.
Davril, 11 ; — propriétaire, 48.
Dazincourt, acteur, 113.
Decappet, pasteur, 106.
Dedé, lithographe, 134.
Defieux, de Cognac, 66, 67 ; — de
Marcillac, 67 ; — (La famille), 67,
265, 266.
Deforge, 102.
Deibler, bouri-eau, 61, 136 ; — (Ma-
rie-Henriette), 61.
Delaage (Hippolyte), 34, 36.
Delabarre, comédien, 204.
Delacroix, prêtre, 387,
Delafaye-Brehier (Jules), 344, 358.
Delafaye du Bourgoin, 344. Voir
Lafaye.
Delage, pharmacien, 242.
28
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— 434
Delage de Luget, conseiller d'ar-
rondissement, 363.
Delaille, artiste peintre, 217.
Delainval, acteur, 112.
Delamain (Anne-Philippe), 366 ; —
(Ferdinand), 366 ; — (Jacques); —
(Nicolas) ; — (William), 365 ; —
(Philippe), 415, 215, 365, 366.
Delange, lOi.
Delanoue, comédien, 204.
Delaporte (Le R. P.), 259-261, 348.
Delarbre, docteur en médecine,
curé de Clermont, 130.
Delarc, prêtre, historien, 176, 177,
178, 179.
Delarive, acteur, 113.
Delarue (Jean), avocat, 166.
Delaunay, docteur-médecin, 189.
Delaunoy, 293.
Delavault, 174; — (Louis), 154.
Deleaune (Hortense); — propriétaire,
109.
Delestre (Pierre), 317.
Delisle (Léopold), 5, 159, 228, 234,
239.
Delmas (Emile), ancien député, 79,
359; — (Louis), pasteur; — (Gus-
tave), pasteur ; — (Hugues), 359 ;
— (Marcel), 360.
Delmas-Debia, 279.
Delmas de Grammont, 222; — (Hen-
riette), 225 ; — (Jacques), géné-
ral, 218; — (J.-Philippe), 220 ; —
(Pauline), 218, 220 ; — (Olivier) ;
— (Urbain), 226.
Deloche, 239.
Delon ; — Dubois, 67.
Delpit (Jules), écrivain, 130, 229,
334.
Delusset, capitaine d'infanterie, 2.
Demé, dessinateur, 217.
Demeyrant (M""), artiste, 112.
Denis (Gabriel); — (J.), négociant,
101 ; — menuisier, 35.
Denoux, prêtre constitutionnel, 178.
Depardieu (Félix), 79.
Depiis, chansonnier saintongeais,
149.
Depin, puisatier, 46.
Dergny (Michel), 121.
Déroulède (Paul), poète, 54, 1 50, 151 ,
246.
Déruas (Michel), 36.
Desaivre (Léo), 138.
Désaugiers, chansonnier, 151.
Desbrunais, notaire, 215, 284.
Deschamps, directeur de théâtre.
111 ; — censeur honoraire, 173;
— (Gaston), 296; — (Prosper),
202.
Descouleurs de Rouveillé (Anne-
Marie), 96.
Deseilligny, 104.
Des Essarls, acteur, 112, 113.
Les Feugeraiz, Des Feuge rats (Jean),
191, 192.
Desfontaines, ferblantier, 35.
Désiré, peintre, 155.
Des Loges(M°»«), 311.
Desmarest, avocat, 374.
Des Mesnards, docteur-médecin, 40,
107; — (Etienne), lieutenant de
chasseurs, 107.
Desmontils, 36.
Des Palus, 376. Voir Couyer.
Desplants, 297.
Dessalines d'Orbigny, maire de La
Rochelle, 212.
Dessalles (Henri), juge, 33, .35.
Destre, capitaine d'infanterie de ma-
rine, 46.
Desvier, capitaine de navire, 123.
Des vigne (Adéline), 71.
Desvignères (Céleste), 262.
Détaille (Ed.), artiste peintre, 9.
Detandebaratz (Anne), 43.
Délroyat (Léonce), 103; — officier
de marine, 36. •
Devic, bénédictin, 229.
Dexmier de Saint-Simon, 87 ; —
(Jean Louis), 5;— d'01breuse( Ber-
nard), 266.
Dez (Albert), professeur, 364.
Diconchcy com. de Saintes, 121.
Bidonne^ com. de Saint-Georges de
Didonne, cant. de Saujon, arr. de
Dienne (Comte de), 171, 235, 274,
297.
Dières, curé de Saint-Martin de Ré,
31 ; — (A.), négociant, 2.
Dières -Monplaisir (Armand), 278.
Dieulidon, com. de Benon, cant. de
Courçon» arr. de La Rochelle, 139.
Dike-Gautier (Henry), 365.
Dingley (M"»*), 409.
Dionis du Séjour (Marie-Sophie) ,
105.
Dionne (N.-E.), écrivain, 395.
Divitiacus, chef gaulois, 196.
Dizant (Saint), 308.
Dobell (M°»«), 409.
Doignon, ingénieur - constructeur,
190.
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— 435
Doinct, prêtre, 168.
Doligny, actrice, 112. ,
DoluSy com. du Château d'Oleron,
arr. de Marennes, 192.
Dompierre-sur-Mer, com. du cant.
de La Rochelle, 36, 103.
Donnadieu, général, 198.
Dor, 127; — adjoint au maire de La
Rochelle, 44.
Doré, 11.
Dorée, ûef des Le Voyer, 302.
Douen, 235.
Douet, lieutenant de vaisseau, 368.
Douglas (Lord James-Edouard), 38.
Douglas, fief des Stuart, 117.
Doulcet, comte de Pontécoulant,
conventionnel, 315.
Doumic (René), écrivain, 52.
Doussin, curé de Gemozac, 362.
Douteau, serrurier, 35.
Drahonnet (Françoise), 32.
Dreyfus, capitaine, 116, 146.
Drilhon (Henri), avocat, 34, 46 ; —
(Mathieu), notaire ; — (Paul), no-
taire ; — (Paul), avoué, 35.
Drouet, banquier, 104 ; — pharma-
cien, 36.
Drouin, Drouyn, actrice, 112; —
(Léo), antiquaire, 339-3^2.
Droz (Gustave), écrivain, 53.
Dubarat, prêtre, 227, 238.
Du Barlas (Salluste), 228.
Du Bellay (Maria), 299.
Dubnorix, chef gaulois, 197.
Dubois, Du Bois, 136,245 ; — (Anne),
109 ; — (Antoine), 16 ; — (E.),
338 ; — (J.), notaire, 378 ; —
(Jean-Baptiste), 36 ; — (L.), ar-
tiste photographe, 190 ; — (Louis),
prêtre, 79 ; — docteur-médecin,
189; — Delon, 67.
Dubois de La Villerabel, prêtre, 365.
Du Bois de Luché, 68 ; — (J.-B.-J.),
67 ; — (Jean-Louis-Pierre, 67, 70 ;
— des Landes (Julie), 167.
Duboulet, charron, 35.
Du Bourdet, 86.
Dubourg, capitaine, 126.
Dubret, mégissier, 35.
Dubreuil (Madeleine), 99.
Ducaunès-Duval, archiviste, 332.
Du Chalard [Marie) ; — (Pierre-
François), 308.
Du Chasteau (Isaac), 68, 69.
Duchatel, 360 ; — gérant du consu-
lat au Canada, 400.
Duchesne,faux dauphin,202; — direc-
teur de récole française d'archéo-
logie de Rome, 146.
Du Cheyron du Pavillon (Vicomte
Joseph); 292 ; — [Geneviève) ; —
(Marie) ; — (Marie-Déodat) ; —
— (Marie-Anne) ; — (Pierre), 293.
Du Chilleau ; — (Aymar) ; — (Jac-
ques) ; — (Charles), 68, 69.
Duchoissy (De), 220.
Duclos, sieur de Boismorant, 301,
Du Cod (François), 308.
Ducour (Marie), sage-femme, 169.
Du Cournau (Attale), 349.
Ducourtieux, imprimeur, 5, 245.
Dudouet, 309.
Du Dresnay (Le marquis), 30, 108.
Dudrot de Capdebosc, 229.
Du Faur, 220.
Dufaur de Chastellars (Henri), 378.
Dufaure, 294 ; — (Jules), académi-
cien, 33, 36, 357.
Du Fay (Suzanne), 68.
DufTy, ministre des travaux publics
à Québec, 408.
Dufour, instituteur public, 12 ; —
(Ursule), 28.
Dufourcq, médecin de la marine,109.
Dufrénoy, musicien, 155.
Dugast, 194.
Du Genest (Madeleine), 186.
Du Gravier, sieur de La Barde, 92.
Du Guesclin (Bertrand), 93.
Du Halgouet, officier de hussards ;
— colonel ; — (Jeanne), 365.
Dujarric-Descombes, 114.
Dujon, sieur du Saulois, 92.
Du Laura, bénédictin, 229.
Du Laz (La comtesse), 108.
DuLéris (L.), récollet, 245.
Du Lieu de L'Aubespin (Le comte),
107.
Dumas, architecte, 354.
Dumas de Rauly, archiviste, 279.
Du Masgelier (Guillaume), 186.
Duméril, 173.
Dumesnil, actrice, 112.
Dumesny, directeur de* spectacles,
112.
Dumeteau, curé de Sainte-Souline,
91.
Dumey, maître d'hôtel, 35.
Dumont, capitaine de navire, 124; —
conventionnel, 315; — (Edouard),
202, 203 ; — (Paul), 392.
Du Monteil, 299.
Dumonlet, substitut du procureur
général, 189.
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436 —
Dumoustier de Frédilly, 426.
Du Muet de Lincel, 229.
Durif chef-lieu de canton, arr. de
Guéret, 187.
Du Parc (Maurice), enseigne devais-
seau ; — (Marie-Altale, comte), 4 05.
Dupa tel de La Croix (Louise), 106.
Du Paty, général ; — commandant,
156, 157 ; — avocat général du
parlement de Bordeaux, 174 ; —
de Clam (Les), 116, 117 ; —(Fer-
dinand), colonel, 146 ; — (L -M.-
A.-J.-B.), président de chambre à
la cour de cassation ; — (Antoine-
Amédée), général, 146.
Du Pavillon, prêtre, 177. Voir Du
Cheyron.
Duperré, amiral, 168.
Dupeux (Georges), prêtre, 354.
Dupin de La Guéri vière, 16, 297.
Du Pin de Saint-Cyr (A.), 293.
Duplais des Touches (A.), 88, 104,
142, 154, 195, 210, 262, 315, 344,
368, 370.
Du Plessis de Grénedan, 108.
Du Plessis-La Coré, 299.
Duplouy, directeur du service de
santé, à Rochefort, 41.
Du Poërier de Portbail, curé de
Saint-Julien de L'Escap, 366.
Dupon, Dupont,- chansonnier, 147,
151 ; — contre-amiral, 2, 173, 321,
363 ; —lithographe, 132 ; — (E.),
publiciste, 284 ; — (Pierre), 388.
Dupont-Ferrier, 245.
Dupont-Gravé, explorateur, 394.
Duport (Adolphe), 28.
Duportal (Ch.), ingénieur, 173.
Du Pouget de Nadaillac (Jeanne-
Renée), 186.
Du Pouy de Bonnegarde, 219, 220;
— (Suzanne), 219.
Duprat, professeur, 161.
^ ' ident de la chambre de
i de Québec, 400.
ierthe), 45.
ècteur général de Tuni-
U ; — (Gabrielle), 366 ;
101.
:.onguetille, 220.
é de Saint-Clément des
294; — juge de paix,
ésident de La Rochelle,
— de Lavaux-Martin ; —
; — (Louis) ; — (René-
9.
iareuil (Sophie), 38.
Dureau de La Malle (Marie), 358.
Durcngues, prêtre, 287.
Durenne (A.), 251.
Du Repaire, 35 ; — garde du corps,
55.
Durel, sous-préfet, 363 ; — (Ad.),
99; — (Edouard), 332; — (Théo-
dore), 36, 172 ; — homme de let-
tres, 354.
Durieux (Joseph), 387.
Duruy (Victor), historien, 252.
Durville (G ), 298.
Du Ry (Sylvie), 299.
Dusault, notaire, 79.
Du Solier, général, 188.
Dussaux, maUre d'hôtel, 212 ; —
négociant, 36.
Dusser, entrepreneur, 309.
Dutard, avocat, 35.
Dutrech (Jules), 297.
Du Vair (Guillaume), 228.
Du Val (Mari^), 40.
Du Vignaud (Pierre), 301.
E
Ebéoriy cant. de Saint-Hilaire, arr.
de Saint-Jean d'Angély, 322, 323,
325, 326.
Ecaquelon (D.), conseiller au parle-
ment, 132.
Echaus (Bertrand d'), évêque de
Bayonne, 228.
Eckard, dessinateur et musicien,
155.
£:co« (Eure), 71.
Ecoyeux, canton de Burie, arr. de
Saintes, 154, 216, 333.
Ecuraiy com. du cant. de Saintes,
12, 77, 361.
EfCat (Le marquis d'), 313.
Elie, 381.
Emilion (Saint), ou saint Million,
333.
Emond (René), administrateur des
chemins de fer, 190.
Erhard, graveur, 314.
Eschasseriaux (Le baron), 23, 37,
440, 274, 32i.
Escottière (J.), baron de Chassiron,
376.
Escures (A. d\ curé de Gontaud,
221.
Escurolles, chef-lieu de cant., arr.
de Gannat, 179.
Esnandes, com. du cant. de La Ro-
chelle, 25, 256.
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— 437 —
Esparbès de Lussan d'Aubeterre
(Louise-Marguerite d\ 29.
Espérandieu (E.), capitaine, 4.
Essouveriy forêt, arr. de Saint-Jean
d'Angély, 389.
Esterhazy, colonel, 118 ; — com-
mandant, 116.
Estève de Langon^ 301.
Estiennot, bénédictin, 229.
. Estrée (Paul d^), 154.
Eustelle (Sainte), 289, 297.
Eutrope (Saint), 96, 146, 280, 297,
298.
Evaux, chef-lieu de cant., arr. d'Au-
busson, 108.
Excideuil, chef-lieu de cant., arr. de
Périgueux, 317, 318.
Eymai5 (L.-P.), prêtre, 13.
Eymouiiers, chef-lieu de cant., arr.
de Limoges, 245.
Eynard, pasteur, 91.
Eyssautier, supérieur du séminaire
de Pons, 23.
Fabert, maréchal de France, 246.
Fabien (Saint), 48.
Fabien, vicaire général de La Ro-
chelle, 282, 359.
Fabre (Hector), commissaire géné-
ral du Canada, 390, 391, 392, 394 ;
— (Paul), docleur médecin, 17,
140, 141, 152.
Fabri de Peiresc (Claude), conseiller
au parlement d'Aix, 231, 232, 233,
234.
Fages (De), 220.
Faillofais, arcliiprêtre de Marennes,
359.
Fairbanks (M"®), 409.
Faivre, général, 366.
Fallières, évêque de Saint-Brieuc,
359.
Fallot (Marie), 240.
Faneau, prêtre, écrivain, 141.
Fanier, actrice, 112.
Fanty-Lescure (Emma), artiste pein-
tre, 217.
Farnèse (Elisabeth), 184.
Faro (Saint), évêcjue de Meaux, 149.
Faucher de La Ligerie, 35.
Fauchet, 178.
Fauguerolles^ com. du cant. de Mar-
mande, 219.
Faure (Félix), président de la répu-
blique, 400 ; — capitaine, 46 ; —
chantre, 303 ; — mercier, 56 ; —
notaire, 194.
Fauris de Saint-Vincent (J.-F.-P.),
413.
Favart, 203 ; — chansonnier, 151.
Favraud, curé de Sonnac, 134.
Favre, 11, 234; — (Honorine), 170;
— (Jules), 203.
Paye, com. de Saintes, 191-193.
Fayolle (Le marquis de), 410, 411.
Féart(P.), préfet, 226.
Féletz (De), prêtre, 177.
Fénelon^ fief des Salignac, 270.
FeniouXy cant. de Saint-Savinien,
arr. de Saint-Jean d'Angély, 10.
Fermond (J.), 14.
Ferrand (Comte de), 332.
Ferré, colonel, 242 ; — (Elisabeth),
122.
Ferrier, médecin major, 189.
Fessart, capitaine de cavalerie, 367.
Fétillt/, com. de Saint-Maurice, cant.
de La Rochelle, 24.
Fialin de Persigny, ministre, 27.
Fief'Gallely com. de Pessines, 302.
Filhol de Camas, colonel, 174.
Filhon, président de chambre à la
cour de Paris, 357.
Fisher (J.), contre-amiral anglais,
398, 399, 409 ; — (Syndney), 398.
Fitz-Gerald, 118.
Fitz-Henri, 118.
Flacourt (Etienne de), 173.
Flamand, explorateur, 88.
Fleurât de Doumailhac (Madame),
297.
Fleuriau, 6, 85 ; — de Bellevue (L.-
B.), 133.
Fleury, 139 ; — acteur, 1 13 ; — (De),
cardinal, 29, 184 ; — (Paul de),
67, 204; — (René de), 68, 69; —
(Antoinette de) ; — (Françoise de) ;
— (Jacques de); — (Geoffroy de),
68 ; — (Philippe de), 67.
FloiraCy cant. de Cozes, arr. de Sain-
tes, 362.
Florence, acteur, 113.
Flynn, 398.
Foa (Edouard), 279.
Foix rLouis de), 308.
Foix-Candale (Christophe de) ; —
(François de), évêque d'Aire, 229.
Folin (De), prêtre, 290.
Fonrémis (Paul de), 30.
Fontaine (Jacques), 210 ; — colonel
du génie, 101 ; — (Xavier de) ; —
(Marguerite de), 242.
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- 438 —
Fonlaine-Chalendray j cant. d'Aunay,
arr. de Saint-Jean d'Angély, 240,
270, 271,368.
Fontaineroarie (De), 229.
FontaineSj fief des Polignac, 92. Voir
Fontaine-Chalendray .
Fonlan, bibliothécaire-archiviste de
la marine, 12 ; — architecte, 14.
Fon/afiière», cant. d'Evreux, arr. d'Au-
busson, 108. •
Fonfcouverte, com. du cant. de Sain-
tes, 12.
Fontdouc€f abbaye, com. de Saint-
Bris des Bois, cant. de Burie, 389.
Fontenaud, prêtre, 134.
Fonienef, com. du cant. de Saint-Jean
d'Angély, 324.
Fontperron, 68.
Fonlrailles, fief des Astarac, 302.
Fonlségugnpy château près d'Avi-
gnon, 298.
Forant, amiral, 21.
Forbin-Maynier (Vincent-Aimé de),
412.
Forest, 204.
Forcst de La Coinche (Marie), 106.
Forestier, maire de Rioux, 30 ; —
(Edouard), 244.
Forf/eSj cant. d'Aigrefcuille, arr. de
Rochefort-sur-mer, 240.
Formey-Saint-Louvent (Henri), pro-
priétaire ; — (Georges), 242.
Fortin, capitaine d'artillerie, 385.
Fortin de La Hoguettc (Philippe), 59.
Fortunat, poète, 86.
Foster (M'"''), 409.
Fouché, 202.
Fouché, duc d'Otrante, 179.
Fouquier-Tinville, accusateur public,
179.
Fouras^ com. du cant. deRochefort,
88, 145, 156, 170, 314, 322, 371.
Foureau, explorateur, 88.
Fourcstier, notaire, 166.
Fourment, curé de Léojac- Mon tau-
ban, 279.
Fournat, 33, 37.
Fournier, 160.
Fournier des Ormeaux, maire de
Saint-Martin de Ré, 3.
Foussat (Charlotte), 38.
Fradin (M"»» de), 136.
Fradin de Bessé de Belabre (L.), 62.
Fraignaud (Clémence) ; — (Mariette),
361.
Fraipont (G.), 154.
Francfort, sieur de La Vergne, 301.
Franchard (Suzanne), 269.
Francheteau, peintre amateur, 245,
355.
Franck (F.), 234.
Franqueville (Comtesse de), 290.
Fray-Fournier, 248, 249.
Fréchette, consul d'Espagne, 398,
400.
Fresneau de La Galaudièrc (Anne),
20.
Fressines, cant. de Celles, arr. de
Melle, 292.
Fréteau de Pény et de Saint-Just
(Marie), 116.
Freycinet (De), 221.
Froger de L'Eguille, employé des
postes, 35.
Fromaget, docteur-médecin, 271.
Fromentin (Eugène), 88.
Fromy-Rogée (Eugène), 32.
Fronsac^ chef-lieu de cant., arr. de
Liboume, 336.
Front (Saint), 86, 146, 210.
Frontenac, 401.
Frouin, prêtre, 240.
Fruchon (Victoire), 32.
Fruit, journaliste, i2.
Fryson, secrétaire de la mairie de
Saintes, 34, 42.
Furaud, avocat ; — (Charles), pro-
priétaire, 242.
G
Gaboriau (Charles! ; — (Charles-
Louis), 366 ; — comptable, 356.
Gaborit (Virginie), 362.
Gagnaud (A. de), 172, 414.
Gagnon, 400; — (Ernest), 395;-
(Gustave), 398.
Gaidoz (Henri), 95.
Gaigneron (Marie- Paul, vicomte de);
— de Morin (Henriette), 284; -
(Joseph) ; — (Ludovic) ; — (Maxi-
me); — (Suzanne), 216.
Gaillard, receveur du chemin de fer;
— (Marie-Louise) ; — (Louis ,
169; — curé de Fenioux, 10; —
(Henri), 40; — (Jeanne), 301;-
(Jeannelte), 46.
Gaillard de Lamothc, cardinal de
Sainte-Luce, 337.
Galanchaty carrière, près Varaixe,
324.
Galba, lieutenant de César, 321.
Galland (Rosalie); — (Cosme), 167.
Gallet, sieur de Fiefgallet, 302.
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j
^ 439 —
Gallidy, médecin vétérinaire, 362.
Gallol, prêtre, 31.
Gallut, avocat, 41.
Galz de Malvirade (De), 220.
Gambetta (Léon), 221.
Gandaubert, pharmacien en chef de
la marine, 82, 157, 332, 361.
Ganivet, prêtre, 240.
Garcie (Pierre), dit Ferrande, 160.
Garé-Dussaut, maître d'hôtel, 332.
Garesché, 6.
Garlesc (Jean), 269.
Gamault (Emile), 9, 88, 142, 245.
Garneau (N.), 398.
Garnier, conventionnel, 387 ; — doc-
teur-médecin, 190 ; — employé à la
préfecture, 356 ; — (M°»« M.), 356.
Garran de Balzan, sénateur, 382, 383.
Garreau, 204; — architecte, 331,
332; — maire de La Rochelle,! 25.
Gar tempe, cant. de Saint-Vaury,
arr. de Guère t, 187.
Gasq (Louise de), 25.
Gasquet (Mme), 288.
Gastebois (Gabriel de), 279.
Gaston d'Orléans, 258.
Gaudin, 36 ; — (Marguerite), 39; —
(Phédora), avocat, 33, 35, 36.
Gaudriaud, 373.
Gautier, 11; — (Benjamin), carica-
turiste, 142; — prêtre, 214.
Gautret, maire des Sables d'Olonne,
189; —(IL), notaire, 30.
Gay (Alphonse), imprimeur; — (Cé-
sar), fondeur, 39; — (Maria), 33,
39; — (Delphine), 103.
Gazeau (Marie), 20.
Geatj^ cant. de Saint-Porchaire, arr.
de Saintes, 319.
Geay-Besse, adjoint au maire, pré-
sident au tribunal de commerce,
27, 33.
Gelézeau, prêtre, écrivain, 24, 81,
88, 142.
Gélin, 296.
Gelinard, sieur de Malaville, 30!.
Gelineau, docteur-médecin, 142.
GemozaCf chef-lieu de cant., arr. de
Saintes, 3, 92, 166, 240, 362.
Genat, cultivateur, 267.
Gendard, capitaine d'artillerie, 170.
Gendrot (François), 68.
Genêt, maire de Saintes, 29, 40, 241.
Geneuil, docteur-médecin, 282.
Genevière, 103.
Genouillé^ cant. de Tonnay-Cha-
rente, arr.de Rochefort, 310, 319.
Gentet (Jeanne); — (Jean), négo-
ciant, 46.
Gentil, Gentils (Yrieix ou Yriex de);
— (Henri-François de); — (Phi-
lippe de); — (Suzanne de), 96; —
de Lajonchapt (Philippe), marquis
de Langalerie ; — ^Hélie), 96.
Geoffroy, artiste peintre, 217; —
(Emm.), pharmacien des colonies,
143; — sieur du Couldret, 17.
Gérard, mécanicien, 35.
Géraud (Anne) ; — (Thomas), 96.
Germain (Henri), négociant, 88,
102; — bénédictin, 229.
Germignac, cant. d'Archiac, arr. de
Jonzac, 301.
Gèvre (Marianne), 103.
Gibouin, 309.
Giéra (Paul), 298.
Gigaux de Grandpré (Ambroise),
procureur; — (Andréj ; — (Jean-
Casimir) ; — (Jean-Simon) ; —
(Joséphine); — (Ch.- François-
Etienne), 19.
Gigot d'Elbée, 163.
Gilbert, docteur-médecin, 385, 386 ;
— prêtre, 366.
Gilles (Saint), 308.
Ginouillac (Jacques de), dit Galiot,
300. Voir Gourdon.
Girard, commissaire de la marine,
9, 278.
Girard de Villars (Charles), méde-
cin, 16.
Girard du Demaine, lieutenant-
colonel ; — (Marie), 242.
Girardin (Emile de), 103.
Giraud, 5; — sieur du Poyet, 343.
Giraudeau (Le P. Bonavenlure), 174.
Giraudias (Emile), 33, 381 ; — (Eu-
gène), maire de La Mothe, 282,
382 ; — (Louis), 282, 381.
Glanfeuilj abbaye en Anjou, 182, 183. ^
Gobel, évoque constitutionnel^ 178.
Godefroy (M.), prêtre, 298.
Godet (Albert); — (Marthe), 45.
Godet du Brois (Madeleine), 20.
Godin, avocat, 44; — conseiller gé-
néral, 363,
Goguet, maire de Tonnay-Charente,
363.
Goizel, inspecteur adjoint des forêts,
190.
Gombaud, poète saintongeais, 311.
Gondi (Albert de), 117.
Gontaud, com. du cant. de Marman_
de, 83, 218-223, 226, 227, 234-239.
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— 440 —
Gordon (Lady Mayorie), 398.
Gossec, 179.
Got (Bertrand dej, 95, 389.
Goug^non, métayer, 266.
Goulard (De), 137; — d'Arsay
(Louis de), 216; — (Louise de),
216, 284.
Gouniot-Damedor, professeur, 39.
Goupil, propriétaire, 170.
Gourdon (Georges), 15, 71, 72, 293.
Gourdon de Ginouillac (Ricard de),
dit Galiot; — (François de), 300.
Gourgues, prêtre assermenté, 10.
Gourgues (Le vicomte de), 113.
Gourville, 161.
Goût, médecin, 36.
Gouthe-Sdulard, arche vcque d'Aix,
232, 233.
Gouttes, évoque constitutionnel,
302.
Gouyonde Pontouraude(Charles de),
médecin de la marine, 109.
Goze, lieutenant-colonel, 174.
Gracien (Louis), 195.
Grammont (De), colonel, 220; —
général, 223. Voir Delmas.
Grammont, ferme-école, 43.
Grandbounj de Salaijnac, chef-lieu
de cant., arr. de Guéret, 186.
Grand-Carteret(John^, 133, 135.
Grand-Fief, fief des Beauchamp,
301.
Grand-Jouan, com. de Nozay, arr.
de Chûteaubriant, 43.
Grand-Velours, Gef des Fleury, 68.
Granet, prêtre, 244.
Grange, greffier, 35.
Granges de Surgères (Le marquis
de), 16, 143, 154, 169, 161, 171,
217, 297.
Granier, conseiller à la-cour d'appel
d'Aix, 414; — (Désiré), 172.
tGranier de Cassagnac (Adolphe),
234.
Grant de Luxollière de Bcllussière,
293.
Gras (Jeanne-Eugénie), 109.
Grasilier, prêtre, 33, 265 ; — Léon-
ce), 143.
Grasset, ingénieur; — (Sophie), 126.
Grateau, curé de SaintSavinien, 10.
Gravouille, capitaine au long cours,
39.
Gray (Marcel), 101.
Grégoire (Léon), 52.
Grelaud (Léon), 354.
Grenon, propriétaire, 36.
GrézaCy cant. de Cozes, arr. de
Saintes, 293, 294, 302, 363.
Griffon, sergent royal, 193.
Grissac (De), docteur-médecin, 190.
Grivel, amiral, 22.
GroUeau , seigneur de Chaniaud ,
121. •
Grouchy (Charlotte de), 117.
Gua (Guillaume), 194, 195.
Guadet, girondin, 340, 341.
Guéau de Reverseaux, intendant de
La Rochelle, 372.
Guédon, Guesdon (Camille), avoué;
— (Jules), avocat, 35 ; — (Louise),
128; — peintre, 279.
Guéranger (Dom), bénédictin, 183.
Guérin, 167; — (Maria), 45; -
(Marie), 42; — (Paul), 263, 264;
— (Th.), banquier, 289.
Guérin de Sossiondo, docteur-mé-
decin, 143.
Guez de Balzac, 161.
Guibal, dessinateur, 156.
Guichard, docteur-médecin, 291.
Guidonis (Bernard), 2!0.
Guignard (Catherine), 19.
Guillain, bibliothécaire, 318.
Guillaud, docteur-médecin, 78, 326,
331.
Guillaume d'Aquitaine, 310.
Guillaume d'Orange, 118.
Guillemardet, représentant du peu-
ple, 302.
Guillemot (Maurice), 245.
Guillet (Jules), négociant, 83, 332,
335 ; — (Th.), maire de Nieul, iO.
Guillet-Duplessis, domestique, 267.
Guillon, directeur de la station vili-
cole de Cognac, 91.
Guillot (Joséphine), 109.
Guillotin, docteur-médecin, 60, 61.
Guillou, capitaine d'artillerie, 2Ô2.
Guimps, com. du cant.de Barbezicux,
291.
Guinanson de Boisgaillard, 301.
Guitard (Fr.-Albert de) ; — (Fr.-
Léon de) ; — (Charles), sénécbil
de Saintonge ; — (Louis-Ainé-
dée de) ; — de La Borie de
Rioux (Armand de) ; — (Marie-
Anne-Claire de); — de Ribé-
rolle, 358.
Guiiinières, com. du cant. de Jonxac,
363.
Gui ton, maire de La Rochelle, 120,
257.
Guittet, imprimeur, 383.
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441
Guizot, 213.
Guttierez de Moga (Elisabeth), 105.
Guyeau de Boissiran (Marie), 121.
Guyon, médecin vétérinaire, 362.
Guyot, inspecteur des enfants assis-
tés, 109.
H
Habasque, conseiller à la cour de
Bordeaux, 211, 331-335, 354.
Hanotaux, ministre des afTaires étran-
gères, 179, 181,213,394.
Harader de La Salle (Valérie d').
291.
Hardy (Adrien) ; — (Cécile), 32.
Ilarmand, conventionnel, 317.
Ilarpain, couvreur ; — (Marie-Eus-
telle), 303.
Harvey (Guillaume), 17.
Ilaultin, imprimeurs, 97.
Havard (Henry), 59.
Haveland (Anne) ; — (Albert), 365 ;
— (Maurice), 366.
Hébert (Philippe), 250.
Héglon fM™«), artiste de l'opéra,
289.
Hélitas, préfet de la Charente-Infé-
rieure, 44, 107, 361.
Héning (Victoria), 295.
Hennequin (Simon), 97.
Henri IV, roi de France, 277.
Hennessy (Jean) ; — (Alice) ; —
(Marthe); — (Ilcnrietle) ; — (Mau-
rice) ; — (James); — (P.-Jean) ;
— (Augustine- Elisabeth) ; — (Ri-
chard] ; — (Sophie-Justine), 38.
Héraud, menuisier, 35.
Hériard, notaire, 216, 284; — né-
gociant, 354.
Héron de Villefosse, archéologue,
155.
Herpin, notaire, 13.
Herschell (Lord), 409.
Hertault de Beaufort (Amédée,
comte d'), 106, 107.
Hervagault (P.), tailleur, 202.
Hervé (Alida), 87.
Heurgon (Marie) ; — (Pierre), insti-
tuteur, 240.
Hilairet, sieur du Cailleau, 301.
Hine (Adrienne) ; — (Edouard-
Etienne), 365 ; — (Thomas) ; —
(Auguste) ; — (Georges), 366.
Hipman (Charles), 93.
Hirschfeld (Otto), archéologue, 94.
Hirvoix, notaire, 124.
Hoche, général, 59, 246.
Horric de Beaucaire (Comte), secré-
taire d'ambassade, 213.
Horry, 166.
Hovyn de Tranchère, 73, 74.
Hude (L'abbé), professeur, 40.
Hugelé, secrétaire de la mairie de
Saintes, 42.
Humières (Le comte d'), 30 ; —
(Anna, comtesse d') ; — (Jean-
Louis-Eugène, comte d') ; — (Ay-
mericd'); — (Elie d') ; — (Jeand');
— (Fernand d') ; — (Henri d'), 45.
Hus (Alexandre), imprimeur, 148,
149, 151, 152, 158, 170, 356.
Huvet (Gabriel) ; — (Marie), 45 ; —
négociant, 29, 46 ; — notaire,
204.
I
lanse, curé de Saint-Louis à Bor-
deaux, 291.
Igel, près Trêves, 328, 329.
Imbart de La Tour, professeur, 393,
394.
Jabunt (Saint), pour saint Abonde,
307.
Jacob, amiral, 278.
Jacoupy, évoque d'Agen, 220.
Jacquemin, général, 201.
JafFard, premier président de la
cour d'Aix, 232.
Jambon (Marcel), artiste peinti*e, 95.
James (Alexandrine de), 226.
Jardry (Julien), 136.
Jarnac (Le comte de), 6 ; — de
Garde-Epée (Maurice de), 171.
JarnaCy chef-lieu de cant., arr. de
Cognac, 161, 205, 215, 302, 365,
366.
Jasmin, poète, 274, 287-289.
Jaubert (De), 35.
Jaulin, avoué, 31.
Javrezac, com. du cant. de Cognac,
368, 369.
Jean, docteur-médecin (Yan Saint-
Acère), 415.
Jean d'Aragon, 280.
Jeandeau, prêtre, professeur, 153.
Jean d'Orléans, 161, 245.
Jeanne d'Arc, 171.
Jeantet (Marie), 170 ; — (Paul), gref-
fier, 40, 170..
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442 —
Jehanneau (Marie), 121.
Jellé, lieutenant-gouverneur au Ca-
nada, 398, 399, 403, 409.
Jeudi de Grissac, docteur-médecin,
189; — (Madeleine), 108.
Joanolaud du Vignaud ; — (Ber-
trand) ; — (David), 301.
Johet, ou de Jouhct, 188.
Joly, actrice, 113 ; — (Etienne) ; —
(Marie), 126.
Joly, JoUy (Jehan), seigneur de
Saint-Denys, 166 ; — d'Aussy
(Alexandre), 166; — (Eutrope) ; —
(Jean-Baptiste) ; — (César-Jean) ;
— (Hippolyte), 167 ; — de Chadi-
gnac ; — (Charles), 166 ; — de
Sainte-Eugène ; — (François),
166 ; — du Piblard (Théophile),
167.
Jonain (Pierre), écrivain, 33.
Josseliriy chef-lieu de cant., arr. de
Ploërmel, 365.
Joubert (Anne), 106 ; — (J.), pro-
cureur, 265.
Jouin (Henri), 161.
Joulin, 102.
Joumard (René-G -L.-E.), 246.
Jourdan, maréchal de France, 25,
140, 300 ; -- (Catherine), 26, 301 ;
— chirurgien, 300.
Jourdain (B.) ; — (G.), seigneur de
Monlandre, liO.
Jouslain (Adolphe), 71.
Jousseran (De), 301.
Jousset, percepteur, 2.
Jouvion, procureur de la république,
39.
Jouy (Jules), chansonnier, 147, 151.
Joyer (Henri), sous-commissaire de
la marine, 16, 356.
Jozansi, docteur-médecin, 282.
Juillac (De), 293.
Juin, amiral, 15.
Julien (Ph.), instituteur, 91.
Julien-Laferrière, évoque de Con-
stanline, 70 ; — (Joseph) ; —
fJean), 46; — notaire, 45, 379.
Jullian (Camille), professeur, 172,
325, 326, 327-329.
Jullien, délégué du comité du salut
f)ublic, 58.
lion, curé du Château, 71.
Jurançon, com. du cant. de Pau, 46.
Jurien de La Gravière, amiral, 229.
Jussas, cant. de Montandre, arr. de
Jonzac, 92.
K
Karres (L.-L. de), colonel, 216.
Keefe (Jeanne), 19.
Relier, député, 27.
Kemmerer, docteur-médecin, 18, 72,
85, 86.
Kermel (René-Marie), 160.
Kerviller (René), ingénieur,écrivain,
171.
Kleczkowski, consul général de
France au Canada, 398, 400, 402.
Klopstein (Le baron de), 38.
Knell, curé de Saint-Vivien de
Saintes, 45, 206, 241, 356.
Kœchlin, industriel, 359.
Kœppelin, professeur, 283.
Kulmann (Joséphine), 106.
Kurth, professeur, 389.
Kutt. prêtre, 105.
Laage (De), conseiller général, 363;
— (Alexandre de), 290 ; — (Alexis
de), 291 ; — (Charlotte de), 291 ;
— (Léonard de), 290 ; — (Marie-
Alexandre de), 290 ; — (Marie-
Claire de), 291 ; — (Raymond de),
201 ; — (Valérie de), 269, 291 ; -
(De) capitaine, 291 ; — de Meui
(De), 291.
La Barde j com. de Bois, 92.
La Bardonnie (De); — (Gaston de);
— (Marc de) ; — (René de) ; — (N.
de), 293.
LaBaronnie, fief des Berthelot, 302.
La barre, pasteur, 159.
La Barre (François de) ; — (Pierre
de), 67; — (Jean de); — (Louis
de) ; — (Louis-Olivier, marquis
de), 68.
La Barre^ com. de Saint-André de
Lidon, 301.
La BarrCy fief des La Barre, en
Poitou, 68.
La Barrière (Madeleine de), 93.
La Bastide (René de), 171.
Labat (GusUve), 70, 174, 308.
La Baume Le Blanc de La Vallière
(Adrienne), 55.
Labbé (Léon), notaire, 88.
Labeille, ingénieur, 367.
La BerlanderiCy 10.
La Besne, fief des Sauxay, com. de
Chaniers, cant. de Saintes, 121.
Labeyrie, prêtre, 46.
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443 —
Labiche, sous-préfet de Saintes, 40.
La BiUarderiey corn, de Richeraont
(Charente), 369, 370.
Laoîs, chanoine, 182.
La Baisse, com. de Montboyer (Cha-
rente), 201.
La fio/iJe, chemin, com. de Moragne,
320.
La BoriCj Oef des Gui tard. 358.
La Borie, fief des Defieux (Charente),
265.
La Bouchardière, fief des Baud et
des Vivier, 121, 122.
La Bouralière (De), 97, 332.
La Bourouille, com.de Saint- Palays,
301.
La Boussaye, fief des La Loue, en
Limousin, 186.
La Bitssière, fief des Priquet, 216.
La Carrèrej com. de Fauguerolles,
219.
Lacarrière, évoque delà Guadeloupe,
40.
La Casse de Saint-Julien (De), 61.
La Celle^ canl. de Marcillat, arr. de
Montluçon, 25.
La Chapelle (Le docteur), de Mont-
réal, 410.
La Chapelle des Pois, com. du cant.
de Saintes, 198.
La Chapelle-Monliffeon, com. du cant.
de Mortagne, 214.
La Charilé-sur^Loire, arr. de Cosne
(Nièvre\ 104.
La Chassaigne (De), actrice, 113 ; —
(Jacques de), 137.
La Chaume, fontaine, com. de Riche-
mont (Charente), 369.
La Chenaye des Bois, généalogiste,
17.
La Clochelterie, com. de Thenac,10.
Lacombe, évêque d'Angoulême, 205.
Lacordaire (Le P.), 225, 243.
Lacoré (Charles de) ; — (Charles-An-
dré de) ; — (Charles-Etienne de) ;
— (Simon-Pierre de), 299.
La Coste (Claire de), 266 ; — (P. de),
capitaine, 376 ; —(Sophie de), 249.
La Coudraye, fief des Bailly de La
Falaise, 38.
Lacouture, capitaine, 67.
Lacroix, capitaine ; — docteur-mé-
decin, 291 ; — prêtre, 89.
La Croix (De), 410 ; — (Le R. P. Ca-
mille de), 189 ; — (Paul de), 317.
La Cropte- Beau vais (Uranie de), 96.
Lacrouts, lieutenant ; — (Pierre), 46.
Lacurie (A.), prêtre, 51, 303, 307.
Ladislas, comte de Bercheny, maré-
chal de France, 118.
La Dixmerie, com. de Jonzac, 92.
La Douée, com. de Saint-Aubin les
Forges, cant. de La Charité, arr. de
Cosne, 126.
La Douespe (Marie de), 16.
La Brouille, fief des La Chassaigne,
137.
Lafaille (Laure), 365.
Lafaye ou Delafaye des Rabiers,
344.
La Faye (De), sieur d'Ambérac; —
(François de) ; — (Jeanne de),
92.
La Fayette (De), 6, 55, 56.
La Fayolle, com. de Saint-Denis du
Pin, cant. de Saint-Jean d'Angély,
389.
Laferrière, négociant, 27, 34-, 36.
La Perrière (Cliarente-Inférieure),
160.
Laflamme, recteur de l'université
de Laval, 400, 409.
Lafond, com. de Cognehors, cant.
de La Rochelle, 127.
Lafontaine, acteur, 167, 210. Voir
Thomas.
La Forêt, com. de Corme -Royal,
42.
La Forge (Charente-Inférieure), 160.
La Fosse à la Buriaude, com. de Ri-
chemont (Charente), 369.
La Garde, com. de La Celle en
Bourbonnais, 25.
Lagarenne (Pierre), 370.
Lage d'Asniêres et de Bonlieu (De),
301.
La Gontraye (Marie de), 266.
Lagord, com. du cant. de La Ro-
chelle, 127, 168.
La Goronnerie, com. de Cravans,
cant. de Gemozac, 362.
La Grâce-Dieu, près Benon,cant. de
Courçon, arr. de La Rochelle,
278.
Lagrange, négociant ; — (Adrienne);
— (Victor), rentier, 46.
La Grange des Prés, com. de Péze-
nas, arr. de Béziers, 270.
La Grève^ fief des La Mothe-Fouqué,
près Tonnay -Boutonne, 119.
La Guiarderie, 10, 11.
La Hoguetle (De), 138.
La Hoguetle, com. de Chamouillac,
arr. de Jonzac, 59.
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444 —
Laignelot, représentant du peuple,
139.
Lair (Joseph), 36.
La Jailet (Hélène de)^ artiste peintre,
217.
La Jardy com. du canl. de Saintes,
240.
La, Jarne, cant. de La Jarrie, arr. de
La Rochelle, 312.
La Jarrie, chef-lieu de cant., arr. de
La Rochelle, 354, 363.
La Jarrie-Audouin, cant. de Loulay,
arr. de Saint-Jean d'Angély, 32.
Lajonchapty fief des Gentils, 96.
La JonchèrCy 16.
Laius (Henry), 99.
Lalande (Cécile de), 2^2.
La Lande d'Olce, 206.
La Ligerie, H.
Lally-ToUendal (Marquis de), 118,
344.
La Lotière, com. de Moragne, 320.
La Loue (Angélique de) ; — (Louis
de) ; (Marc-Antoine de) ; — (Marie-
Catherine de), 186 ; — (Marie-Ge-
neviève de), 186, 187 ; — du Mas-
golier, 188.
La Malle (Vicomte de), général,
358.
La Marche (Attalede) ; — (Le comte
de) ; — (Antoine de) ; — (Jean de),
187.
La Marquise au Thoronet (Var),
166, 167.
Lamarre, notaire, 284.
La Marsonnière (De), 207.
Lamazère, com. du cant. de Miran-
de, 94.
Lambert, 11 ; — notaire, 27 ; — prê-
tre, 41 ; — maître de chapelle,
150; — (Baron Tristan), 348.
Lamée de Soulages (Béatrix de) ; —
(Odon de), 45.
La Michelière, com. de Nieul-lès-
Saintes, 92.
Lamirault (Anne), 105.
La Moricière (De), général, 258, 259.
La Morinerie (De), 4, 62, 70, 82, 85,
145, 174, 207, 239, 378 ; — (Marie-
Adélaïde-Sophie de) ; — (Etienne-
Michel de), 70.
La Mothe-Charente^ com. desTrois-
Palis (Charente), 96, 246.
La Mothe de Tilly, fief des Legar-
deur, en Normandie, 243.
La Mothe-Fouqué ; — (Charles, ba-
ron de) ; — (Henri-Auguste, baron
de); — (Frédéric de), 119; -
(Judith de) ; — (Elisabeth de), 96.
La Mothe II achard, chef- lieu de
cant., arr. des Sables d'Olonne,
246.
La Mothe Saint-IIéraye, chef-lieu
de cant., arr. de Melle, 86, 143,
282, 380-384,388.
Lamy, 29 i.
Lanata, procureur de la république,
31.
Lancastre 'Henri de), comte de Der-
by, 93.
Landes, com. du cant. de Saint-Jean
d'Angély, 48.
Landolphe ; -- (Blanche), 242.
Landreau, épicier, 46.
Landriot, évêque de La Rochelle,
31, 40, 104, 173.
Landry, avocat, 31 ; — (Jean); —
(Louis), avocats, 367 ; — (Marie),
67, 367.
Laneau (Victor de), vicaire épisco-
pal, 302.
Lanfrey, historien, 364.
Langalerie (Le marquis de), 96, 246,
247. Voir Gentils de Lajonchapt.
Langalerie, fief des Gentils de Lajon-
chapt et des Le Gentil, 96, 246.
Lange, actrice, 98.
Langevin, peintre, 35.
Langlois (G.-A.), 398.
Langlois, 215.
Languet (Céline), 367.
La Nicollière-Teijero (S. de), 195.
Lannoy (P. de), (Palowski), 284,
383.
Lanoaille, poêlier, 35.
Lansade, prêtre, 297.
Lanusse (Max), 234.
La Pallice, port de La Rochelle, 88,
145, 156, 210, 257, 312^
La Pervanchère (De), 365.
La Peyrelongue de Saint-Pierre de
Buzet, 323.
La Pichonnerie, com. de Saintes,
361.
La Pierre, soldat, 229.
La Pilette, com. de Moragne, 319-
322, 355.
Laporte de Puyferrat, 301.
La Porterie (De), 214.
La Prée, fort de Hle de Ré, 229.
La Bafinière, fief des Fleury, en Poi-
tou, 67.
L'Archevesque (Guyon) ; — (Jean),
193 ; — (Louis de), 195.
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- 4i5
Largeault (A.), prêtre, 49, 138.
La jRigaudière^ com. de Médis, 169.
La RivièrCy com. de Médis, 301 .
Laroche, chaisier, 35.
La Roche (Troïlus de), 394.
La Roche, com. de Pons, 301.
La Roche f com. de Fouras, 314.
La Roche- Andry (Bertrand de), 156.
La Rochefoucauld (De), 16, 61, 140,
256,373 ; — (La comtesse A. de), 2 ;
— (Aymeri de), 256 ; — (Guy de),
140; — (P.-L. de), évêque de
Saintes, 90, 91.
La Roche foucauld,cheî-\\eu de cant.,
arr.d'Angoulême, 14, 244, 255, 358.
La Rochejacquelein (Henri de), 163.
La Rochelle (Charente-Inférieure),
48, 54, 121, 124, 128, 138, 181 ; —
Monuments : Eglise Saint- Yon, 48 ;
tour de la Chaîne, tour Saint-Ni-
colas, 181; — Paroisses: Saint-
Barthélémy, 124 ; — Saint-Sau-
veur, 121 ; — Rues, places, etc.:
Rue Dompierre ; rue Bazoges, 124;
rue Saint-Léonard, 128; rue des
Augustins, 138 ; rue du Chariot d'or,
rue Chef de ville, 121 ; rue des
Augustins, 48 ; — place d'Armes,
48 ; — cimetière Saml-Maurice, 54.
La Rocheterie (Maxime de), 211.
La Rochetolay (De), 354.
Larocque (Léandre), négociant, 99,
290.
La Romade ou Les Romades, com. de
Varzay, 191-193.
Lar roque, com. de Saint-Pierre de
Nogaret, cant. de Marmande, 218,
219, 234.
Larroumet, directeur desbeaux arts,
234, 288.
Lasalle (Xavier de), 238.
La Sauzaye (De), 290.
Laser re (Gers), 94.
Lassabatie, médecin de la marine,
109.
Lasserre, écrivain, 205.
Lasteyrie (De), 198, 233.
La Suze, fief des Du Paly, 116.
La Taille (De), 107.
La Tjaillée, com. de Chaniers, 121.
La Tasnière, com. de Sain t-Se ver,
cant. de Pons, 301 .
La Taste (Isaure de), 294.
Latierce, maire de Yaraize, 374.
La Touche, fief des Gua, 194, 195.
LaTouche-Trévine(De),amiral,7,84.
La Tour de Geay (Amable de), 99,
290 ; — (Antoine de), écrivain ; —
(Tenant de), 297.
La Tour, paroisse de Saint-Sornin,
com. du Port-d'Envaux, 92.
La Tourasse,coTa. de Bourran,cant.
de Port-Sainte-Marie, arr. d'Acren,
323. ^ '
La Tourette (Gilles de), docteur-mé-
decin, 235.
La Trayne, com. de Pinsac, cant.de
Souillac, arr. de Gourdon, 244.
La Tremblade, chef-lieu de cant.,
arr. de Marennes, 2, 120, 278.
La Tremoille (Le duc de), 73, 191 ;
— (Louis, duc de), 55 ; — (Char-
lotte de), 387.
La Treuille, 11.
L'Aubespine (Gabriel de), évêque
d'Orléans, 231.
Laugerie (Xavier de), 117.
Lauraine, avocat-député, 12.
Laurenceau, 107 ; — ' (Louise) ; —
— (Jacques-Richard), 108.
Laurent, acteur, 113 ; — banquier, 3 ;
— élève sculpteur, 356 ; — sculp-
teur, 213, 217; — professeur, 29,
157 ; — (Jeanne), 169.
Laurent (Saint), 48.
Laurier, premier ministre du Canada,
398, 399, 404.
Lauriston (Le maréchal de), 118.
Lauzun (Philippe), 234.
Laval, cardinal ; — (Gui-André de) ;
(Pierre de), 270, 271.
Laval de BoisDauphin (Henri de), évê-
que de La Rochelle, 271.
La Valetle, fief des Nogaret, 387.
La Vauf/uyon, fief des Quélen, 106.
Lavault (Furcy de), 3.
LavauX'Marlin, fief des Durand, 269.
Lavergne (A.), 94, 234; — (Léonce
de), historien, 373 ; — (Louis-Eli-
sabeth de), comte deTressan, 198.
La Vergne, com. de Soulignonnes,
cant. de Saint-Porchaire, 301.
Laverny (Anatole), 20, 82, 332, 356 ;
— (Gaston), 33 ; — (Jean), avocats;
— (Marguerite), 19.
La Villale, com. de Grandbourg de
Salagnac, arr. de Guéret, 186.
Laville (Julie de), 106.
Laville-Monbazon, 220.-
La Villeneuve-au-Roi, cant. de Ju-
zennecourt,arr. de Chaumont, 197.
La Villéon (BouUut de), 36.
Law, financier, 118.
Le Baillyde La Falaise (Gabriel), 38.
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— 446 —
Le Barge, trésorier des guerres, 280.
Lebas(Jean;, architecte saintoDgeais,
199, 269, 270 ; - (Nicolas), 499,
Le Berton (Louis-Auguste) ; — (Marc-
Auguste), 25.
Leblanc (Marie-Louise) ; — (Gus-
Uve;, 109.
Leblet, comédien, 204.
Leblond, marchand, 204.
Le Bois de Luché, com. de Rom, 67,
68.
Lebon(A),anciendéputé,381, 382,383.
Lebourg, proviseur, 4^-.
Le Brandely fief des Bremond, 186.
Le Brethon, sieur d'Aumont, 302.
Lebrun (M«e), 129.
Le CailleaUy com. de Montlieu, 30i.
Le Camus de Néville, intendant de
la généralité de la Ciuienne, 59.
LeCardonnel,400 ; — architecte, 250.
Le Carruyer de Beauvais (Henri),
216 ; — (Marie-Christian), 284.
Lécart, 29'*.
Le Cercler des Iloumeaux (Anne) ;
— (Catherine) ; —(Marie), 2S.
Le Chapus, com. de Marennes, 156.
Le Charbon- Blanc ^ com. de Semous-
sac, cant. de Mirambeau, arr. de
Jonzac, 301.
Le Chartier (Alain), 216, 284.
L'Echassier, com. de Saint-Martin,
265-267.
Le Château-Chesnel, com. de Cher-
ves, arr. de Cognac, 302.
Le ChiUeau d'Olerony chef-lieu de
cant., arr. de Marennes, 156, 290.
Le Chtîienety com. de Saint-Martin,
cant. de Cognac, 106.
Léchelle, 58; — (Jean), 14.
Le ChiUeaUy com. de \ asles, 68, 69.
Leclerc, prêtre, 92, 166,244, 301 ; —
(Henri), 19; — (Louis), 196.
Lecoq (Etienne), seigneur de Bois-
baudran, 366; — de Boisbaudran
(Paul -Emile), propriétaire; —
(Paul), négociant, 106.
Lecor, chapelier, 35.
Le Cornu, 171.
Le Coudret, com. de Saintes, 17, 82.
Le Couret, fief des Berthelot, 302.
Ledain (Bélisaire), 207.
Le DouhetyCom. du cant. de Saintes,
12, 46.
Ledoux, 360.
Ledru (L'abbé), écrivain, 2.
Le Duc (Gilles), 245.
Le Fa, com. de Baraan, 323.
Lefebvre ; — Lefèvre, (Antoinette),
comédiens, 204 ; — capitaine de
navire, 126.
Le Forestier (Marie), 93.
Le FouillouXyCom. d'Arverl, cant. de
La Tremblade, arr. de Marennes,
186.
Le Fourneau, com. de Saintes, 361.
Legalland, 39.
Le Gardeur; — (Jean), seigneur de
Croysilles, 243 ; — (J.-B.), sei-
gneur de La Mothe de Tilly,243;
— (Armand), comte de Tilly; —
(Bonifaccj ; — (Charles), seigneurs
de Tilly, 243; — de Tilly (Jean),
lieutenant de chasseurs ; — ^Gus-
tave), 242 ; — (le chevalier), 243.
Legeay, inspecteur généial des
finances ; — (Marie), 107.
Le Gendre (A.), 207.
Le Gentil (Philippe),marquis deLan-
galerie, 246.
Le Gicq, cant. d'Aunay, arr. de Saint-
Jean d'Angély, 368.
Legrand (Marie);— (Paul), 169.
Le Grand Bourg de Salagnac, chef-
lieu de cant., arr. de Guérel, 187,
188.
Legrand d'Aussy, 158.
Legros, docteur-médecin, 8.
Le Gua, com. du cant. de Marennes,
186,301.
Le Hachard, landgrave de Linange;
— (François-Philippe), 246, 247.
Le Hardy, sieur de La Roche, 301.
Lejeune (Le P.), rédemptoriste, 259.
Le Langon, chef-lieu de cant., arr.
de Bazas, 332.
Le Lindron, com. de Marennes, 195,
210.
Le Maine, fief des BadifTe, 302.
Lemaitre (Jules), 52.
Le Maréchapl, 322.
Le Mas, fief des Gentils, 96.
Lç Masgelier, com. de Grand-Bourg,
arr. de Guéret, 185-187.
Lemercier (Le comte A.), maire de
Saintes, député, 7,25, 37, 84,239,
249, 277, 301, 391 ; — (Augustin,
comte), lieutenant-colonel, 2^ ; —
(Jean-Baptiste-Nicolas), 25, 26 ; —
(Louis-Nicolas), 25 ; — (Virginie),
26. Voir Mercier.
Le Merle (Oliviep), 195.
Le Mesnil (Seine-et-Oise), 113.
Le Mont Saint-Michel, cant. de Pon-
torson, arr. d'Avranches, 279.
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i
— 447 —
Lemousin, sieur de LaMichelière,92.
Lemoyne (André), poète, 72, 189-
191, 207,214, 344.
Lenarec (Yves), 367.
Lenepveu, 10.
Leuoir, artiste peintre, 217.
Le Nolleau, fief des Vivier, 123, 124.
Léobon (Saint), 188.
LâojaC'MontaubsLriy com. du cant. de
Montauban, 279.
Léon^ château en Bretagne, 265.
Léonard, curé constitutionnel de Ma-
rennes, 3, 85.
Lepape, 36.
Le Parc, Oef des L'Archevesque, 193.
Le Patt/y com. de Mortiers, 156.
Le Paly, com. de Clion, 116.
Lepautre, 60.
Le Pelay, 309.
Le Port d^EnvauXf cant. de Saint-
Porchaire, arr. de Saintes^ 319,
358.
Le Port des Barques^ com. de Sainl-
Nazaire, cant. de Saint- Aignan,
arr. de Marennes, 156.
Le Portdu BléyPort-Tublé.près Sain-
tes, 149.
Le Port-Limousin y com. de Saint-
Thomas de Cosnac, 301.
Le Poujol, 29.
Le Poyety fief des Giraud, 343.
Le Pré del^Etany^ com. de Moragne,
320.
Leps (Ernest), négociant, 367.
Le Puits de La Vallière, 23.
Lequien, professeur, 305, 347.
Lequinio, représentant du peuple,
139.
Lérable, boucher, 204.
Le Ramet, com. de Saintes, 82, 249.
Lériget, maire de Saintes, 139.
Leroux, professeur à Técole des
beaux arts, 390 ; — (Alfred), 211.
Leroux-Cesbron, 313.
Les Anr/lades, 369.
Les Arènes, com, de Thenac, 17.
Les ArnouSf fief des Rasteau, 301.
Le Savoureux, consul de France à
Singapoure ; — (Eugène), pasteur,
87.
Lescaut (Manon), 6.
Les Combots, com. de Saint- Augus-
tin, cant. de La Tremblade, arr. de
Marennes, 321.
Lescossais (Marie), comédienne, 204.
Lescours (De), 137 ; — (Ch.-M.-H.
de), 136 ; — (Jeanne-Lucie de).
137; _ (Gabriel-Marie de), 137.
Les Eglises d^Argenteuily com. du
cant. de Saint-Jean d'Angély, 278.
Le Seudre^ com. de Gemozac, 166.
Le Seure, 368, 369.
Les Gonds, com. du cant. de Sain-
tes, 242.
Les Granges, com. de SuUy-Latour,
cant. de Pouilly-sur-Loire, arr. de
Cosne, 358.
Les Guillots, com. de Chermignac,
cant. de Saintes, 10.
Les Hautes- Vignes, com. du cant. de
Marmande, 228.
Les Jards (Charente-Inférieure), 45.
Les Lourdines, com. de Thenac, 140.
Les Mauds, com. de Thenac, 140.
Les Motors, près Fontenet, 324.
Le Souloir, com. de Saint-Just, 92.
Let Palus, fief des Couyer, 376-378.
L'Espérance, moulin, 314.
Les Boches de La Vallée, 319.
Les Bullauds, com. de Pessines, 170.
Les Salles de Clam, 156.
Lessieux, artiste peintre, 217.
Lesson, 322.
Lestang, 30.
Les Touches de Périgny, cant. de
Matha, arr. de Saint-Jean d'An-
gély, 155, 368.
Lestrange (Antoinette de), 293.
Les Trois-Canons, près Fouras, 170.
Letard, docteur-médecin ; — prê-
tre, 11, 174.
Letelié, 3,21, 85, 239.
Le Treuil^aux-Filles, fief des Mer-
cier, 116.
Le Treuil-Char lier, com. de La Jar-
rie, arr. de La Rochelle, 116.
Levallois (Charles) ; — (Clarisse) ;
— (Roméo), 366.
Levasseur (Emile), de l'institut, 153.
Le Verdon, com. deSoulac, cant. de
Saint- Vivien, arr. de Lesparre, 98,
309.
Le Vert, fief d'Avoye Petiet, 68.
Lévesque, 137.
Le Vignot, Le Vignault, métairie,
com. de Sainte-Souline, 68.
Lé vis, 397, 401.
Le Voyer, sieur de Paulmy, 302.
Lewden, prêtre, 332.
Leygues (Georges), 207, 288.
Lezay (Suzanne de), 49.
Lezay, chef-lieu de cant., arr. de
Melle, 67.
Libais, archiviste, 13.
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— 448
Liège (Suzanne), 126.
Lièvre (Auguste-F.), conservateur
delà bibliothèque de Poitiers, 206,
276, 298, 322, 323, 326, 329, 364,
389, 390 ; — sous-commissaire de
la marine, 364.
Ligugây corn, du canl. de Poitiers,
417, 295,296, 384.
Ê 'i/a iVjitie^ com. de Muron, canl.
onnay-Charentc, aiT. de Ro-
>rt, 310.
?s (Haute-Vienne), 95.
ac, curé de Chermignac, 10,
1, gouverneur du Haut-Ou-
:hi, 384-386.
3om. d'Arvert, 301.
u, com. de Touchimbert, 92.
e, 166.
abbaye, 279.
au, bénédictin, 229.
us (Paul), 12.
>y, député, 58.
188.
r, cant. d'Orgères, arr. de Châ-
dun, 15.
irt (Jeanne), 291.
it (Marie-Anne), 364.
on, 239.
eville (Gironde), 365.
;, cant. d'Archiac, arr. de Jon-
293, 300.
i (Anatole), 70.
î«, chef-lieu de cant., arr. de
^uignan, 167.
11.), professeur, 217.
1, prêtre, 13.
*ierre), (Viaud), académicien,
206.
ns (Antoinette de), 187.
rt, 5.
i (Gironde), 170.
3t, député à la convention,
[X ; — XI, 277 ; — XII, 280 ;
III, 277, rois de France.
f, chef-lieu de cant., arr. da
t-Jean d'Angély, 32, 190.
au (De), gouverneur du Séné-
22.
eSj chef-lieu de cant., arr.
gelés, 205, 207.
au de La Règle, 36.
t. girondin, 341.
dal (Le comte de), maréchal
Tance, 118.
Lé (Marie), 29b.
(Urbain), 37.
Loze (Armand), 316.
Lozeau, député à la convention,
316.
Lubersac de La Brosse, 96.
Lucas, 173; — (C). architecte, 206,
207; — artiste peintre, 217.
Luccheni, assassin, 357.
Luce (Siméon), 231.
Luchaire, professeur d'histoire, 152.
Luchet (Le marquisde), 67 ; — (Ber-
nard de); — (François- Bernard
de), 69; — (Pierre de) ; — (Adé-
laïde de), 70 ; — de La Mothe et
de La Rivière, 301. Voir Dubois.
Luchet^ coB^ de Crileuil, 69.
Lucipia, conseiller municipal de Pa-
ris, 12.
Luçon, chef-lieu de cant., arr. de
Fontenay-le-Comte, 58, 75, 105,
243.
Luguet (Marcel), écrivain, 207, 264.
Lumière (Henri), 98.
Luperano (Le prince de), 300.
Lurel, en Saintonge, arr.de Roche-
fort-sur-mer, 74.
Lurion (Roger de), 299.
Lur-Saluces (Comte de), 291.
Lusignaiiy chef- lieu de cant., arr. de
Poitiers, 93, 206, 246.
Lussac^ com. du cant. de Jonzac,
116, 156.
LusaaC' les 'Châteaux, chef-lieu de
cant., arr. de Montmorillon, 170.
Lussan, cant. de Tonnay-Charenle,
16.
Lusson (F.), pix)fesseur, 44, 90.
Lutard, prêtre, 367.
Luxembourg, 262.
Luynes (Le duc de), 117.
Lys (Albert), 362.
M
Mabile (Sainte), 307.
Mably, 17. Voir Bonnot,
Macarty, capitaine de navire, 123.
Mac-Garthy (Le comte de), 118.
Macdonald, duc de Tarente, maré-
chal de France, 118.
Mac-Mahon, maréchal de France,
118,292.
MadamCy île, com. de Saint-Naxaire,
cant. de Saint-Aignan, 314.
MafTre de Baugé, 270.
Mage de Fiefmelin (Marie) ; — (Jac-
ques), 121.
Magen (Adolphe), 229, 234.
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— 449 —
Magezir^ com. de Montboyer (Cha-
rente), 201.
Magislel, 11.
Magnadet (Le baron de), 201.
Magnan, directeur de l'enregistre-
ment, 44.
Magny (Olivier de), 228.
Maignen (P.), 194.
Mailhetard, docteur-médecin, 40.
Maillard, professeur, 282.
Maillé (Urbain, comte de), 284,
Maillé La Tour- Landry (Urbain de),
203; — (comtesse de), 216.
Maillet, capitaine de navire, 123.
Mailly-Nesle (De), 2.
Mainard, de Muron ; — (Gombaud),
310.
Maintenon ^Madame de), 96^ 244,
277.
Maixent (Saint), 351.
Malaville, cant. de Châteauneuf,
arr. de Cognac, 301.
Malherbe, poète, 312.
Mallérani, com. d'Yvrac-et- Malley-
rand, cant. de La Rochefoucauld
(Charente), 389.
Malleret(De), 410.
Mallel (Jean), 195.
Mallet- Vacherie (Marie), 42.
Malvin (Marguerite de), 219.
Malvin de Montazet, 220.
Mandeville (Marguerite), 30.
Mandolx, évêque d'Amiens, 244.
Mânes (De), 291.
Manny (E.), 164.
Manseau, curé doyen de Saint-Mar-
lin de Ré, 102.
Mansle, chef-lieu de cant , arr. de
Ruffec, 14.
MaranSy chef-lieu de cant., arr. de
La Rochelle, 12, 19, 74, 311.
Marbouty, greffier, 249.
Marceau, général, 58.
Marchadier (Marc), 103, 370, 371 ;—
(Jehan), 156.
Marchand, 319; — capitaine de na-
vire, 123 ; — premier ministre de
la province de Québec, 398, 405,
409 ; — (Louise) ;— (Maurice),366;
— (Laurence), 103.
Marcillac (Jean- François de) ; —
(Honoré de), 266. Voir Defieux.
Marcillac^ fief des Defieux, 67, 265 ;
— fief des La Rochefoucauld, com.
de Marcillac-Lanville, cant. de
Rouillac (Charente), 373.
Marconnay (Catherine de), 68.
Marcut (Piâre), 151. Voir Marcel
Pellisson.
Mareschal, 11 ; — imprimeur, 127 ;
— notaire, 379.
Mareuil (La famille de),
Segonzac, 301.
Mareuil (Périgord), 386,
Margry, conservateur d
au ministère de la ma
Marguerite d'Angoulêm
de Valois, 74.
Margueritte (Victor), 17
Marguerye (De), lieutent
seau ; — évêque d'Aut
Marillac, garde des sceai
Marillac-le-FranCy cant.
chefoucauld, arr. d\
244.
Marini (Nicolas), 9.
Marmet, lieutenant-coloi
Marois, protonolaire ap(
Tarchidiocèse de Québ
409.
Marquel, 319.
Marsais, maître d'hôtel,
Martel (Gédéon), 96.
Marlhoriy cant. de Moi
d'Angoulême, 3, 4, 85
Martial (Saint), 95,96.
Martiany, bénédictin^ 22
Martin (Saint), 329.
Martin, juge de paix,
taire, 69, 374; -- (
109 ; — (Charles), mir
(G.), 296; --(II.), hisi
• (Jeanne), 205.
Martin de Bonsonge f^
commandant, 20-22
les-Henry). garde de h
(Pierre), capitaine de d
— (Henry- And ré) ; -
Auguste),20; — Charl
20, 21 ; — (Jacques) ; -
capitaine, 21.
Martmeau, 244 ; — ce
préfecture, 44; — né
Marvaud, 389.
Mascaron, évoque d'Age
Masdion, com. de Virol
Gemozac, arr. de Sain
Maska (Gers), com. de C
duzan, cant. de Vale
Condom, 94.
Massé, curé de LaRochel
Masseau (Jeanne), 19, 20
baron ae l'île de Ré ;
20.
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— 450 —
Masséna, duc de Rivoli, 118.
Massiou, agent à la compagnie de
louest, 189; — historien, 252,
271 ; — propriétaire; — (Jeanne);
— (Jules), notaire, 170.
Masson (Elisabeth), 119 ; — pasteur,
292.
Massonneau (De), 220; - (Annede),
219; — (X de), prêtre, 220.
Matha, chef-lieu de cant., arr. de
Saint-Jean d'Angély, 29, 31, 134,
194, 217, 240, 325, 326, 329, 330,
368.
Mathellasse (Charlotte), 242.
Mathis (Léonie), 361.
Matignon [De), maréchal de France,
308 ; — (Madame de), 298.
Maubaillarcq (Henri), 109.
Maudet, acteur, 113.
Mauduit de. Larive (Jean), tragé-
dien, 156.
Mauflastre ; — (Alexis), magistrats,
364.
Maufras (Emile), écrivain, 23, 70, 71,
{74,252-254, 262, 270, 331, 334.
Mauléon, château en Poitou, 265.
Maulevrier (Victoire de), 266.
Maumont (Jehan de), 193; — (Létice
de), 140.
Mauny, prêtre ; — (Jean-Baptiste) ;
— docteur-médecin, 362.
MaupertuiSj 140.
Maur (Saint), 182, 183.
Maures de Malartic, 171.
Maurou, architecte, 279.
Maussac, fief des Baderon-Thézan,
29.
Mauvesin, com. de Pons, 301.
Mauvezin, cant de Seyches, arr. de
Marmande, 221.
Mauvières, com. de Saint- Forget,
cant. de Chevreuse, 113, 114.
Maximilien, empereur du Mexique,
103.
Mayet, prêtre mariste, 303.
Mazarin (De), cardinal, 184, 277.
Mazeray, com. du cant. de Saint-
Jean d'Angély, 160.
Mazerolles, cant. de Pons, arr. de
Saintes, 36.
Meaume (René), juge; — (Louis),
conservateur des hypothèques, 45.
Meaux (De), sieur de Lisle, 301.
Médier, actrice, 111.
Médis, com. du cant. de Saujon,
169, 301.
Méjécaze, capitaine d'infanterie, 175.
Me//?, fief des Caraccioli, IH.
Melle (Deux-Sèvres), 93.
Mélusine, 296.
Menai d, Mesnard, 46, 151 ; - avoué,
78^ 464 . _ banquier, 354 ; — chef
de musique, 158.
Mensignac (De), conservateur du
musée de Bordeaux, 211, 331.
Mercier, Lemercier (Jean), lieute-
nant général deTamirauté de Ma-
rennes ; — (Jean-Elie), lieutenant
criminel au présidial de Samtes,
25 ; — colonel, 168.
Mercier (Paul), ancien magistrat,70,
Mercier dUautefaye, 301.
Mercier du Paty de Clam (Les), 1 Ib,
117; — Mercier-Dupaty (J .-».),
magistrat, 12. *
Méré, fief des Bretinauld, 17; —
com. de Dolus, 92.
Mériot (Henry), relieur et poète, 3»».
Merlet, curé de Saint-Hilaire, 9.
Mérode (La comtesse de), 29.
Merpins, com. du cant. de Cognac,
307, 308, 368.
Mersenne(Le P.), 231.
Mertian (Maurice); — (Bernard), 3».
Meschinet (Suzanne), 121 ; -- de
Richemond. VoirRichemond.
Meslai (De), pi-ésidenl au parlement,
277.
Meslier, docteur-médecin, 291.
Mesnac, com. du cant. de Cognac,
367, 368.
Messac, cant. de Montandre, 139.
Mestreau (Abel), néçociant, 83; —
(Frédéric), préfet de la Charente-
Inférieure, 33, 36, 37.
Métayer, négociant, 46.
Métivier, curé d'Aytré, 365.
Meursacy cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 30, 240, 321.
Meyer, 44 ; — (Eugène), 90.
Meynot (De), 212, 341.
Michaud, Micheau, 213; -archi-
tecte, 363 ; — supérieur des pères
I de Chavagnes, 31 .
' Michel, receveur des UiUes, ^îo,
j (Isaac), procureur du roi, 121 ;
I — (J.), 194. . . .
i Migné, com. du cant. de PoiUers, 5.
I Miqré, cant. de Loulay. arr. de Samt-
I Jean d^Angély, 8,30,108,197.
Millanges (P.), ifP^I™^"''' l^' ^^
i Millien (A.), poète, 16,33, lil, 3«.
Millin (A.-L.), antiquaire, 197, IW.
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— 451 —
Minaut, 11.
Minlenois, artiste coiffeur, 133.
Mirabeau (M"» de), 210.
Mirambeau, chef-lieu de cant., arr.
de Jonzac, 88, 94.
Miramonty en Agenais, 218.
Mirepoix (La duchesse de), 29.
Mistral (Frédéric), 270.
Mitonneau, propriétaire, 215.
Modelski, ingénieur, 368.
Moinet (Léon), 7, 84.
Moitessier, 155.
Mole, acteur, 112.
Moléon, fief des Poitevin, com. de
Rouffiac, cant. de Pons, 17.
Molière, 159.
Mollat (Guillaume), 16.
Molle, docteur-médecin; — (Pierre),
71.
Monckhoven, docteur-médecin, 370.
Mondon (L^abbé), 3, 85, 146.
Monfermy, sieur de La Barre, 301.
Mongaugéy com. de Chérac, 291.
Mongis (Berthe de), 216.
Monluc (Jean de), évêque de Va-
lence, 228.
Monmeja, critique d'art, 234.
Monmolin (Saint), 253.
Monnereau (Arthur); — percepteur,
291.
Monnier, juge de paix, 42.
Monserant, fief des Du Château, 68.
Montagnac de Chauvance (Louise),
105.
Montaigul-le-BlanCy cant. de Saint-
Vaury, arr. de Guère t, 18f.
Montalembert(Le marquis de), 4-6,
85.
Monlandre, chef-lieu de cant., arr.
de Jonzac, 61, 139, 140, 366.
Montardil, Monlardy (De), 220; —
(Marguerite de), 291; —(Anne-Ger-
maine), 220.
Montaut (Rosine de) ; — (Raimond
de), 140.
Montberon ou Montbron (Adrien de),
87, 194; — (Catherine de); —
(Charles de), 270 ; — (Christophe
de), 194; — (EusUche de), 194,
195; — (François de), 270; —
(Jacques de), 194;— (Jacquette de),
6, 87 ; — (Jeanne de), 195 ; —
(Louis de), 270; — (Philippine de),
387; — (René de), 194.
Montberon^ chef-lieu de cant., arr.
d'Angoulôme, 242, 255.
Montboyer (Raymond de), chanoine
de Saintes, 200, 201.
Montboyer, cant. de Chalais, arr. de
Barbezieux, 200.
Montcalm, 397,401.
Montchaude (Joyde d
Monlenar, fief des Ar
Montesquiou (Le barc
Montfaucon (B. de), b
Montgaillara (Guilla
(Jean de), 191-193
— (Marguerite de),
Moniguyon, chef-lieu
de Jonzac, 91, 140.
MoniignaCy fief de Je
4.
MontiU, cant. de Pom
tes, 36.
MonllieUy chef-lieu d<
Jonzac, 24, 61, 71,
291, 301, 362, 363.
MontUgnorij cant. de
arr. de Pontoise, 1
Montmolin, pasteur,
Montmorency (Les), i
réchal de), 118;--(
— (François de), 2
Montmorly cant. d'
arr. d'Autun, 57.
MontoirCy chef-lieu de
Vendôme, 268.
Montois, préfet, 367.
Montpensier (Le duc
Montpezat, 220.
MonlravaU, com. de
de Saintes, 50, 51, f
Monlrognon, com. d<
de Clermont, 108.
Monvel, acteur, 112.
MoragnCy cant. de Ton
arr. de Hochcfort,
Moranville, historien,
Moreau, 198; — gér
102 ; — curé de Sa
leron, 24 ; — prrtn
gociant, 190; — (Jea
du Panlov, 92.
Mores, explorateur, fi
Morguet, 213.
Morice, docteur-méd
Morin (Jacquette), 30
médecin, 190 ; — 6
Pallais-sur-mer, 92
MornaCy cant. de Roy
rennes, 106.
Morpain , élève du
356.
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452 —
Morlagne-sur-Girondey canl. de Co-
— — . de Saintes, 10"», 139, 194,
i, 3r.2, 290.
com. du cant. de Jonzac,
(Désiré), 99, 274,289; —
s), garde-magasin de la
, 289 ; — (Alfred), médecin
arine ; — (Lucie); — (Geor-
390.
Marguerite de); — (Pétro-
î), 156.
;ant. de Saint-Genis, arr.
:ac, 216.
pSy cant. des Herbiers,
La Roche- su r-Yon, 16.
1, conseiller au parlement,
, docteur- médecin, 270,
; (T. de), 59.
, de l'opéra comique, 289.
De), capitaine hollandais,
>ully, sociélaire de la co-
rrançaise, 288, 289.
VH.), négociant, 82, 101 ;
iry) ; — (Louis-Henry) ; —
) , — (Henriette); — (Mar-
), 101.
, maire de Tonnay-Cha-
279.
médecin principal de la
, 109.
F.)» avocat, 3, 82, 87, 92,
i, 157, 158, 164, 175, 371,
procureur au présidial de
, 379.
cant. de Moncoutant, arr.
henay, 292.
curé de Saint-Laurent,177.
117.
Mussidan'y chef-lieu de
irr. de Ribérac, 140.
, villa près La Rochelle,
ï La Ménardière, prêtre,
9.
ant. de Tonnay-Charente,
! Rochefort, 307, 309-311,
2, 355, 363.
»atrice), 365.
com. d'Echiré, cant. de
h8-no.
klfred de), 54;— (Georges),
itc- paléographe, 82, 159,
}, 324;- (Louis); - (Jean),
N
Nadaud, Nadault, 46, 107, 301 ; —
(Benoît), 195; — (Gustave), chan-
sonnier, 108, 147, 151; — de Bel-
lejoie, 108 ; — de Buffon, 107; —
de La Robière, 107 ; — de Nou-
hère (François), 108 ; — (Jean-
Baptiste), 107, 108; — (Louise),
107 ;— et de Neuillac, 108 ;— des
Ecures (Biaise), 107; — de Valette
(César), 106, 107; — (Charles),
107 ; — (Jeanne), 106, 107 ; —
(Pierre), 107.
Naillac, cant. de Dun, arr. de Gué-
ret, 187.
N ancras, cant. de Saujon, arr. de
Saintes, 356.
Nanglard, vicaire général d'Angou-
léme, écrivain, 254, 255, 271.
Nanteuil-en-Vallée, com. du cant. de
RufTec, 345.
Xantillé^ cant. de Saint-Hilaire, arr.
de Saint-Jean d*Angély, 240.
Naquet, procureur général, 232.
Natier, docteur-médecin, 189, 190.
Nau, baron de Champlouis, 117.
Naudé (Gabriel), 231.
Naudet, prêtre, 51, 52.
Naudo, archevêque d'Avignon, 104.
Naulofîj com. de Genouillé, 319.
Naundorf, 203.
Nazelle, pasteur, 11.
Neau, 204.
Nenclas, com. de J a mac-Charente,
302. .
Néraud (Th.), instituteur, 91, 92.
Neufchâteau (François de), 296.
Neuiliy-le-Réalf chef-lieu de cant.,
arr. de Moulins, 109.
Neukomm (Edmond), 154.
Neveur, 101.
Nexon, 245.
Ney, maréchal de France, 361.
Nicard (Françoise), 358.
Nicolaï (Alexandre), 323.
Nicolas (Auguste), 303; — (E.), doc-
teur-médecin ; — (Georges), 271 ;
(Jeanne), 300.
Nicolet, artiste peintre, 217.
NicoUe, conseiller général, 362 ; —
avocat, 189.
Nicolleau, curé de Chermignac, H.
Nieul, fief des Caminade, 106.
Nieul-lès-Sainles, com. du cant. de
Saintes, 9, 92.
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— 453
Nieul'le- Virouil, cant. de Mirambcau,
arr. de Jonzac, 2.
Ninon de Lenclos, 277.
Niox, fcénéral, 356 ; — négociant,
200, 335, 354 ; — prêtre, 359.
Nivet(Ph.), négociant, 2W.
Noailles (De), 29, 298; — (François),
évoque de Dax, 228.
Noël, 319 ; — (Edouard), 280.
Noël de La Grange (Marie) ; — (Louis-
Edmond); — (Marie-Thérèse), 469.
Nogaret (Jean-Louis de), 461, 387.
Noier, bottier, 35.
Noguès, prêtre, 65, 66.
Norman (Marie), 289.
Normand (Baron) ; — (Yvonne), 358.
Normand d'Authon ((Îlaude-C.-A.),
colonel d'artillerie ; — (Paul), 30 ;
— (Ch.), 3 ; — du Fié (Antoinette),
30 ; — docteur-médecin, 278.
Nostradamus (César), 231.
Notre-Dame de Dieulidon, prieuré,
139. V. Dieulidon,
Notre-Dame de Lagord, prieuré, 139.
V. Lagord,
Notre-Dame en l'île de Ré, prieuré,
139.
Nourrigier de Jousseran, 301.
Noyon, ingénieur ; — (Eugénie), 128.
Nuaillé, com, du cant. d'Aunay,139'.
Nussac (Louis de), 297.
O' Brien, maréchal de France, 118.
O'Byra, 118.
O'Connor, 118.
Odelin (H), prêtre, 314.
Odon, curé de Tilloloy, 178.
O'Farell, 118.
Oleron, île, arr. de Marennes, 5, 1G7,
207, 246, 264, 292, 301, 306, 307,
378.
01ivaint(Le P.), 261.
Olivier, maire de Marennes, 21.
Olzi (Madame), 156.
O' Mahony, 118.
O'Neill, 118.
Oppède, cant. de Bonnieux, arr.
d'Apt, 412.
Orbigny (D'), maire de La Rochelle,
44, 102, 361, 302 ; — médecin mili-
taire, 51.
Ordonneau (M.), auteur dramatique,
271.
Orgétorix, 196.
Orillard (Daniel), pasteur, 121.
Orioles, cant. de Brossac, arr. de
Barbczieux, 301.
Or lac, com. de Dom pierre-sur-Cha-
rente, cant. de Burie. arr. de Sain-
tes, 186, 187.
Ornano. V. Corso.
O' Schaugnessy (Ilan
Ossat (D'), cardinal,
O' Tool, 118.
Otrante (Le duc d'),
Oiialle, de La RochcU
Oudet (Le baron Am
217, 356.
Ouen (Saint), archevc
2i4.
Ouizille (Auguste), 3i
Ouïmes, com. de Nué
Oursin (J.-B.-M.), seî
gny, 156.
Ozillac, com. du ca
156.
Pacotte, bénédictin, 1
Pagnuela, juge au Ci
Paillart, pi-éfet, 226.
Paillé, magistrat, 28^
Paillet (Marie) ; — (î
Paillotde Beauregard
Julie-Judith), 358.
Paillon, évêque de La
— médecin-vétérir
Paimblant du Rouil,
Palissy (Bernard), 33
Pallu du Parc, évêqu
Palmé (Emile) ;—(Vi
éditeurs, 305.
Panloy^ paroisse de S
Pannetier (J.-B.), nép
rie), 26 ; — organi
Papillaud, 200, 201.
Papillon, graveur, 13
Parât, lieutenant d
(Pierre), propriétai
Paray-le-MoniaU che
arr. de Charolles,
Parcoul, cant. de Sai
de Ribérac, 371.
Parent, maire de Qi
409.
Parfait, 115.
Paris (Gaston), écri'
305 ; — (Paulin), 2
Parquot (Arnaud), cl
Parrain, pharmacien
Parrot (Armand), 05.
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— 454 —
0.
droit, 202.
180.
ieMoragiie, 320.
s finances, 315.
cent., arr. d'Or-
290.
e (Le marquis),
issigny-le-Grand,
02.
).
la faculté protes-
)an, 364.
J07.
!28, 355,412, 413.
e de); — (Fran-
>énaleur, 36, 374;
i), médecin, 202;
*.)y médecin-ma-
utenant-colonel ;
3 ta ire, 290; — pré-
Canada, 398, 400.
re), conservateur
ignac, 9, 88 ; —
t, 6, 7, 82, 84, 85,
276, 347, 387 ; —
Marcut), 65, 166,
6.
347.
e rîle de Ré, 18-
jnnel, 317.
301.
}.
19.
re, 333.
ur, 216, 275, 282.
de Pons, arr. de
lUS-lieutenant au
iiers, 266.
canl. de La Ro-
)aud de), 4.
de navire, 126.
*omaine à Maska,
Perrier (J.), 390.
Perrin de Boussac (Marie) ; — pro-
priétaii*e, 367.
Perrin de Précy (Louise^;— (Le com-
te), 107.
Perrin-Thénard, actrice, 113.
Perssac, fanal, 330.
Perthuis de La Salle (Laure) ; —
(Marie), 42.
Pesch (Tilmann), jésuite, 347.
Pessines, com. du cant. de Saintes,
50, 51, 85, 470, 191, 302.
Petiet (Avoye), dame du Vert, 68.
Pétiniaud (Caroline) ; — (François),
249.
Petit, 44, 192; —actrice, 1 13 ; - (Au-
gustin), prêtre, 294; — (Edouard),
52 ; — interne des hôpitaux, 190;
— négociant; — (Jeanne), 109; —
(Samuel), 231 ; — vicaire général
de La Rochelle, 31.
Petitbon, 12.
Petit de Cruzil, 107.
Peyre, curé intrus de Thenac, 11.
Peyremol, pharmacien en chef de la
marine, 51, 85.
Phelippot, 3, 18, 83, 85, 347.
Philippe le Bel, 95, 389.
Philouze (Léon), 244, 388.
Piaud, capitaine de navire, 124.
Pic (Ossian), journaliste, 360.
Picard, 10; — (Le P.), religieux, 205.
Picherit(Louis), avoué ; — (Gustave),
31.
Pichez, chirurgien, 39.
Pichôn, 46, 166 ; — (De), 220; — de
Longueville (Albert), 365.
Pichot (Charles), avocat, 38 ; — pro-
cureur impérial, 140 ; — (Charles-
Julien-Léon), 267-269 ; — (Louis),
268 ; — (Alphonse), lithographe,
268, 269 ; — (Jules), propriéUire,
268.
Picot (E), 239.
Picolain (Marie), 303.
Piéron (Maximilien), 46.
Pierquin de Gembloux, inspecleurgé-
néral de l'université de France,357.
Pierre, marchand papetier, 132.
PierrefiUey com. de Saint-Sulpice de
Faleyrens, cant. de Libourno, 337.
Pictte (Edouard), 214.
Piganeau (Emilien), professeur à
l'école des beaux arts à Bordeaux,
211, 212, 331, 332, 335-340, 348,
354, 355.
Pigneliriy com. de Varennes-lès-
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— 455 —
Nevers, cant. de Fougues, arr. de
Nevers, 104.
Piis (De), chansonnier, 184-188, 276;
— (Marie-Anne de), 15 ; — (Pierre-
Joseph, baron de), 187.
Pillard, chanoine, de La Rochefou-
cauld, 14.
Pinasseau (François), 279.
Pineau (Emm.), docteur-médecin,
71 ; — (Madame), 32, 37.
Pinet (Edouard), 245.
Pingaud, professeur, 283, 387.
Piolin (Dom), bénédictin, 183.
Pirelonr/e^ com. de Saint-Romain de
Benei, 322-325, 328, 329.
Pirier, notaire, 13.
Pisani, cant. de Saujon, arr. de Sain-
tes, 246.
Pitou (Ange), chansonnier, 98.
Pivigneux, com. de Rocheforl-sur-
mer, 314.
Planât (Oscar), député, 99.
Plantevigne-Lastier (Pierre), 366.
Planty (Marino), avocat, 164.
Plassac, cant. de Saint-Genis, arr.
de Jonzac, 94, 277.
Pléville, 309.
Plougeariy com. ducant.de Morlaix,
384.
Plumeau, prêtre, 91, 283.
Plunckel (François), 266.
Pochebonne, notaire, 36.
Podiébrad (Georges de), 93.
Poignant, 195.
Poilloiie de Saint-Mard, général, 149.
Pointière (Marguerite), 295.
Poirsin, directrice de théâtre, 110,
112, 113.
Poitevin, maire de Burie, 38 ; — no-
taire, 23.
Poitevin de Moléon, 17.
Poitiers, avocat, juge de paix ; —
(François), arquebusier; — (Guil-
laume), 32.
Poli (Oscar de), écrivain, 16, 170,
171, 176, 246, 297, 348, 386.
Polignac (Achard de) ; — (Vicomte
de), 215, 216 ; — (Pierre de), 333 ;
— d'Ecoyeux (Léon de), 89, 165 ;
— sieur de Fontaine, 92.
Polony, directeur des travaux hy-
drauliques, 367.
Pommeray (L), député, 3.
Pondevie, prêtre, 243.
PoniatONvski (Le prince de), maréchal
de France, 118.
Pons (De), 277 ; — (Jeanne de) ; —
(Renaud de), 4.
Pons, chef-lieu de cant., arr. de Sain-
tes, 4, 10, 15,23,24,31,36, 40,71,
92, 94, 97, 107, 108,115, 153,160,
166.16S, 174, 217, 240, 277, 282,
291, 293, 301, 339, 354 .'î?iO
Pont (Estherde), 121, 12
de), 121.
Pontac (Arnaud de), évcqi
228.
Ponlaillacy com. de Roj
Marcnnes, 39, 344.
Pontécoulanty cant. de
Noireau, arr. de Vire,
Ponf'Labhéy cant. de
chaire, arr. de Saintes
Pontmartin (Armand de)
Ponty (A.), docteur-méde(
docteur-médecin, 295.
Poquaire de La Tasnière,
Port-Boulef, com de Ch
de Bourgueil, arr. de C
Potain, professeur, 291.
Pottecher (Maurice), 384.
PoUier (F.), chanoine, 27
Poudensan(n..J.),214.
Pougeard-Dulimbert, géi
Poujoulat, 213.
Poupard, maire de Rocl
Poussard d'Anguitard, 30
Pradel (Peyronne de), 93
Pradignal, 242.
Prahec (Jeanne de), 191,
Pranzac, cant. de La Rocl
arr. d'Angoulême, 17Î;
Précy. Voir Perrin de Pr
Preller (Marthe), 127.
Prepoin (André) ; — (Jeai
P ressac, fief des Béchilloi
Préville, acteur, 1 12.
Prévost, capitaine de navi
pharmacien, 190; — (I
(Thérèse), 295 ; — (N
(Jean-Baptiste), 170; —
Touchimbert, 92 ; — de
Traversay (Louise), 344
Prignac^ cant. de Mathi
Saint-Jean d'Angély, 36
Priolo (Benjamin), 277.
Priquet(J.), seigneur de Lj
216.
Proleau, maire de Saint-I
La Prée, 262.
Prouteau, notaire, 25.
Proux, violoncelliste, 46.
Puaux (Franck), 364-.
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— 456 —
Puech (D.), sculpteur, 287.
Puet (Mélanie), 170.
Pùilhoreauy com. du cant. de La Ro-
chelle, 43, 366.
Pusigneux (Le comte de), 3.
Puteaux (De), 107.
Puyârouardy com. de Forges, cant.
d'Aigrefeuille, arr. de Rochefort,
240.
Puy-Guillon, fief de La Marche, près
de Naillac, 187.
Puyréaux, cant de Mansle, arr. de
Ruffec, 14.
Puyredon (De), 410.
Puysaye (Anselme de), 297.
Q
Québec, (Canada), 249, 252.
Qaelen (Paul-François de), 106.
Quentin, cafetier, 36.
Quéré, avoué, 34, 35.
Queu (Arnaud), 191 ; — (Arnault),
192.
Queux de Saint-Hilaire(Le marquise,
166, 239, 304.
R
Rabaine, 301.
Rabier, lieutenant-colonel, 46.
Rabillard de Château-Gaillard (Ga-
briellû), 290.
Raby, maire de Taillebourg, 01.
Racan, poète, 311-313.
Racine (Louis), 228.
Radcgonde (Sainte), 85.
Raime (Gaston de), 394.
Rainguet (A.), prêtre, i75.
Rambaud, 35; — ministre de l'in-
struction publique, 88, 161.
Rambur (M™"), 279.
Ransannes, sieur du Charbon-Blanc,
301.
Ranson (Isaac) ; — (Marie) ; — (Jean),
365.
Rantzau (Le comte de), maréchal de
France, 118.
Raphaël, sculpteur, 217.
Rasteau, 122;— (Marie), 125; —
sieur des Arnaus, 301.
Ratier (Ch.), 287.
Rattaud, 84, 91.
Ratté, sous-lieutenant, 174.
Raucourl (De), actrice, 113.
Ravail, avocat, 349-351, 374.
Raymond (François de), 358 ; — (Flo-
rimond de), 228 ; — (Marie de), 229 ;
— (Madeleine), 92.
Béy île, arr. de La Rochelle, 3, 4,
6, 18-20, 72, 73, 85, 86. 102, 139,
229,276, 300, 311, 378.
Réals (Anne-Louise de), 216.
Rechignevoisin de Guron (Louis de),
évêque de Tulle, 228.
Redon (J.-C, marquis de), intendant
de Rochefort, 156.
Regelsperger ((justave), 88, 153, 154,
279, 388.
RegnauU (Catherine), 166 ; — (Jean),
193.
Régnier, capitaine^ 292; — (Cathe-
rine), 106 ; — (Zora), 290 ; —
(Henri de), poète, 260.
Renan (Ary), 89.
Renaud, Renault, notaire, 354 ; —
capitaine d'artillerie, 189; — (Al-
fred), 363 ; — (Marie-Louise), 242 ;
— (Raoul), 395.
Renaudot (Théophraste), 235.
Renouard, lithographe, 198.
Renoux, imprimeur, 165.
Repnoul (Guillaume), dit Château-
Jollet ; — pannetier, 201.
Resnier (Marguerite), 301.
Restaud, cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 140.
Belz, fief des Gondi, 117.
Revssac (M'i«), 288.
Ribérac (Dordogne), 4.
Ribéraud, docteur-médecin, 278 ; —
imprimeur, 21 4 ; — perruquier, 35.
RibérollCy com. de Rivière, pK»s La
Rochefoucauld, 358.
Ricard de Gourdon de Genouillac.
Voir Gourdon.
RLcaume (André) ; — (Paul-Emile),
docteurs en droit, avocats, 169 ;
— (Charles), élève de Técole cen-
trale, 169.
Riccende, femme deMainard, 310.
Richard, 206, 298, 390; — (Alfred),
archiviste, 97, 108, 159, 351,364;
— (Angélique), 99 ; — capitaine
d'infanterie, 292; — curé de Saint-
André de Lille, 242; — capitaine
do milice, 124; — (J.-E., baron),
conventionnel, 315, 316, 387.
Richelieu, cardinal, 184, 258, 312.
Richcmond (Arthur de), 2V3 ; —
(Louis de), archiviste, 5, 127, 139,
203,215. Voir Meschinet.
Richemont, com. du cant. de Co-
gnac, 101, 103, 368-370.
■aa^jA i
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— 457 —
Richeome(Le P.), 79.
Richier (Marg^uerite), 21.
Richierde La Rochelonchamp ( Isaac),
lieutenant-colonel, 376.
Riemer, professeur, 283.
Rieunier (L'amiral), député, 363.
Rigaud, docteur-médecin, 36, 174.
Bitjnat, 302.
Riou, lieutenant-colonel, 292.
BiouXy cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 30.
Rippes (De), sieur de Sable, 301.
Rivaille (A.) ; — (Alcide), 242.
Robert (Ch.'i, 196; — publiciste,
12.
Robert de Beauchamp (Pierre), 331,
332.
Robespierre, 98, 179, 302, 316.
Robiliard, général, 366 ; — (Suzanne
de), 119.
Robin (Armand) ; — (Jules), négo-
ciants ; — (Julia),102;-- (Gervais),
101 ; — (Edouard), 104.
Robitaille (P.-P.-A.), 398.
Robuchon, photographe, 91.
Roby, médecin de la marine ; —
(François), 109.
Roccaute (Anne), 124 ; — négociant,
122, 124; — (Françoise), 122.
Roche (Frédéric), 88.
Rochefort (De), sous-préfet de Sain-
tes, 34.
Rod (Edouard), écrivain, 264.
Rodier, docteur-médecin, 190.
Rodocanachi (E.), 357.
Rodrigucz, augustin, 267.
Roffignac (Le comte de), 215.
Roger (Victor), compositeur, 271.
Rohan (Charles de), l.*>6 ; — Chabot
(Charles-Rosalie de), 161.
Rolland (Louis), 205.
Rollet (J.-J.), prévôt de la marine ;
— (Marie-Anne) ; — (Joseph), né-
gociant; — (J«an-Louis-!Simon) ;
— (Marie-Anne), 25.
Rom^ com. du cant. de Lezay, 67.
Romagnafy cant. de Clermont-Fer-
rand, 108.
RomazièreSy com. du cant. d'Aunay,
270, 271.
Romme, conventionnel, 317, 318,
319.
Rondeau (Samuel), 120 ; — docteur-
médecin, 189.
Roquebrune^ cant. de Vic-Fezensac,
arr. d'Auch, 323.
Roques, prêtre, 295.
Rosen, maréchal de France, 118.
Rossard (Madame), 382.
Rossi (Le comte), ^l
Rossignol, commi
Rostang, auteur d
115, 146, 215.
Rouf/iaCy cant.de
tes, 41 îi.
Rougane (Claude)
Rougier, 382. '
Rouilla Cy chef-lie
d'Angoulôme, 1
Rouillon (N.) ; —
Roujon, directeu
287, 288.
Roui (Estelle) ; -
ciant, 28 ; — a
chefort, 367.
Roulhier, juffe, 4(
Roullet( Frédéric-
ton), artiste pei
Roumefort (De), 3
32, 171.
Routhier, juge à C
Rouvier, négociai)
Roux, capitaine d(
notaire, 170 ; —
374; — (Jean),ï
seph), prêtre ; -
limousin, 297.
Roux-Fazillac, dé
tion, 317.
Roy (Constant), 2C
101 ; — (Marcel
Roi/an, chef-lieu
Marennes, 5, 1
167, 168, 170, 1
308, 309,314, 3
Roy de Loulay (
puté,27; —(Me
nateur, 31, 39.
Rozières, 233.
Rozmital (Léon), î
Ruble (Le baron
86.
Rudel (Ilélie);— (
Ruelle, com. du cî
256.
Ruggiero (De), ca
Rullier, architecte
Ruséy fief des Le I
Rutz de Lavison
294.
Ruyssen (Th.), pn
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— 458 ~
Sable, cora. de Germignac, 301.
Sabourin, docteur-médecin, 88.
Saciergc (Pierre de), 07.
Sap^ot du Vauroux (Paul), prêtre, 367.
Saint-Amable(LeP.Bonavenlurede),
95.
Saint-Amant (Tristan de), 231.
Saint-André de Lidon^ canl. de Ge-
mozac, arr. de Saintes, 30^.
SafVi/-^ls//er, chef-lieu de cant., arr.
de Périgueux, 80.
Saint- Aubin sur mer y cant. de Dou-
vres, arr. de Caen, ^05.
Sainl'Àuguslin sur mer, canl. de I.a
Tremblade, arr. de Marcnnes, 139,
321.
Saint-Aulaire (De), 92.
Saint'Aulaye, chef-lieu de cant, arr.
de Ribérac, 61.
Saint-BricCy com. du cant. de Co-
gnac, 266.
Samt-Ciers (Marguerite de), 92.
Saint-Ciers du Taillon, cant. de Mi-
rambeau, arr. de Jonzac, 168.
Saint-(^laudy chef-lieu de cant., arr.
de Confolens, 255.
Saint-Clément des Baleines, cant.
d'Ars en Ré, arr. de La Rochelle,
204.
Sainl'Côme, com. d'Aiguillon, cant.
de Port-Sainte-Marie, arr. d'Agen,
323.
Saint-Cybard de Périgny, com. dePé-
rigny, cant.de La Rochelle,i39,363.
S aint-Cy bardeau, cant. de Rouillac,
arr. d'Angouléme, 14.
Saint-Cyr, cant. de Saint-Georges,
arr. de Poitiers, 206.
Saini-Denis d'^Oleron, canl, de Saint-
Pierre, arr. de Marennes, 24.
Saint-Denys, flef des Jolly, 166.
Sainte-Beuve, 234.
Sainte-Croix de Mareuil, cant. de
Mareuil, arr. de Nontron, 293.
Sainte-Gemme (De), 34, 35.
Sainte-Gemme, cant. de Saint-Por-
chaire, arr. de Saintes, 75, 92,
190.
Sainte-Lucie, fontaine, com. de Mo-
ragne, 320, 322.
Sainte-Marie (Thérèse de), 216.
Sainle-Marie de Hé, cant. de Saint-
Martin, arr. de La Rochelle, 18,
19, 20.
Sainte- Ma rie des Portes, 307.
Sainte-Marthe, 299.
Sainle-Maure (Alexis de), 216; —
(Charles de), 161 ; — (Geoffroy
de) ; — (Judith de) ; — (Léon de),
216.
Saint-Emilion, com. du cant. de
Libourne, 152, 153, 211, 212, 27i,
331-343, 348, 355.
Saintes (Cliarente-lnférieure), 5, 37,
46, 48, 139, 182, 195, 204, 256,
257, 290, 300, 303, 307 ; — Eglises,
abbayes, chapelles : Eglise Notre-
Dame, 256 ; — Saint-Eulrope, 257 ;
— Saint-Macoult, 307 ; — Saint-
Maur , 1 82 ; - Saint-Palais, 256 ; —
Saint- Pierre, 257 ; — Saint-Saloine;
— Saint-Vivien, 307; — abbaye
Sainle-Marie, 48, 195, 279 ; — cha-
pelle des Pénitents, 204 ; — Monu-
ments : Les arènes, 257, 279; —
arc de triomphe de Germanicus,
279. — Places, quais, rues, etc.:
Place des Cordeliers, 139 ; — quai
des Récollets; — delà République,
37 ; — rue Arc-de-Triomphe ; —
Pont-Amillon, 303; — Alsace-Lor-
raine ; — Blanc-l'OEil ; — Eschas-
scriaux ; — aux Herbes ; — du PitV
ge ; — Porte- Aiguière ; — Sainte-
Colombe ; — Urbain Loyer, 37 ; —
Hôtel de ville, 37, 290 ; — Saint-
Macoux, 46; — Saint-Maur, 182;
— avenue Jourdan, 300 ; — cours
national ; — Reverseaux, 257 ; —
faubourg desDames, 256 ; — le Co-
teau, 279.
Sainte-Sore, 307.
Sainte-Sou Une, cant. de Brossac,
arr. de Barbezieux, 68, 91.
Saint-Fal, Saint-Phal, acteur, 113.
Saint-Félix de I^essac, com. de Mes-
sac, cant. de Montandre, arr. de
Jonzac, 139.
Sainl-Forget, com. du cant. de Che-
vreuse, 113, 114.
Saint-Fort sur Gironde^ cant. de
Saint Genis, arr. de Jonzac, 12,
190.
Saint-Gelais (Jean de), capitaine et
historien, 280.
Saint'Geniez Thézan (Le comte de),
30; — auteur dramatique, 155.
Saint-Genicz, fief des Baderon-Thé-
zan, 29, 30.
Saint-Georges, fief des Truchon, 301.
Saint-Georges de CubillaCy cant. de
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— 459 —
Saint-Genis, arr. de Jonzac, 116,
156.
Saint-Georges de Didonney cent, de
Saujon, arr. de Saintes, 48, 54,
95.
Saint - Georges de Longue - Pierre^
cant. d'Aunay, arr. de Saint-Jean
d'Anjçély, 24.
Sainl-Georges des Agouts, cant. de
Mirambeau, arr. de Jonzac, 74.
Saint-Georges des Coteaux, com. du
cant. de Saintes, 12.
Saint-Georges d^Oleron, cant. de
Saint-Pierre, arr. de Marennes, 5.
Saint-Germain (Comte de), 294.
Saint'Germain de Lusignan, com.
du cant. de Jonzac, 116.
Saint-Germain de Marencennes, com.
de Surgères, arr. de Rochefort,
107, 332.
Saint-Gratien, com. de Montmo-
rency, arr. de Pontoise, 109.
Saint - Ililaire y com. de Soubise,
cant. do Saint-Aignan, arr. de Ma-
rennes, 304.
Sain t'IIila ire de Ja rdres ,com.ducant.
deSaint-Julien Lars (Vienne), 299.
Saint-Hilaire de Ville franche, chef-
lieu de cant., arr. de Saint-Jean
d'Angély, 9, 154, 326, 344.
Saint-Jabunt, abbaye près Cognac,
307.
Saint-Jacques de Composfelle, 339.
Saint'James, com. du Port d'Envaux,
319.
Saint- Jean de /-m3, chef-lieu de cant.,
arr. de Rayonne, 163.
Saint-Joseph de Pont Saint-Maxence,
16.
Saint-Julien, com. de Saint-Julien-
Reychevelle, cant. de Pauillac,
arr. de Lesparre, 343.
Saint-Julien au Bois, cant. de Ser-
vières, arr. de Tulle, 317. |
Saint-Julien de VEscnp, com. du I
cant. de Saint-Jean d'Angély, 366. '
Saint-Just, conventionnel, 302.
Saint 'Just, com. du cant. de Ma-
rennes, 92, 174.
Sainl-Lary (Lucie), 23.
Snint-Lary^ cant. de Jegun, arr.
d'Auch, 9i, 323.
Saint- Laurent, terre près du Mesnil,
113.
Saint-Laurent, archiprètré de Mon-
tandre, 139.
Saint-Laurent, 177.
Saint-Laurent de La Prée, com. du
cant. de Rochefort, 562, 314.
Saint-Léger, cant. de Pons, arr. de
Saintes, 294.
Saint-LégerouLégier (Guillaume de);
— (Olivier de), 92 ; — (Jacques de);
— René de); — (Claude de), 93 ; —
de Reau regard et de
Saint-Légier (De), 35; -
zaye (Jacques de), 21
Saint-Léonard, chef-1
arr. de Limoges, 24Î
Saint-Louis, marais, c
chefort-sur-Mer, 311
Saint-Luc (De), maréch
398.
Saint- Maixent , chef-lie
arr. de Niort, 4, 256
Sa m /- 3/a rf/ ( I nd re-e t- L(
Langeais, arr. de Chi
Saint-Mardy cant. de *
de Rochefort, 359.
Saint-Martin (Jeanne d
Saint-Martin dWubrac
Saint-Martin dWry, c(
de Montguyon, 92.
Saint- Martin de Cogn>
cant. de Cognac, 100
Saint-Martin de Hé, chel
arr. de La Rochelle, \
31, 88, 174,282,306,
Saint-Mathieu, sieur d<
Saint-Ouen, fief des La
Saint-Ouen, cant. de M
Saint-Palais (Cher), ca
Martin d'Auxigny, a
ges, 109.
Saint-Palays, 301.
Saint - P allais sur me
Royan, arr. de Maren
309.
Saint-Pierre de Balon,
Saint-Pierre de L^Isle, <
lav, arr. de Saint-Jc
32*^.
Saint-Pierre de Nogar
cant. de Marmande, i
Saint-Pierre d'Oleron,
cant., arr. deMarenni
169, 292, 294, 359.
Saint-Priest (De), inten
guedoc, 1 H .
Saint-Priest la P/ainp,C8
Rourg, arr. de Guère
Saint-Prix, acteur, 113,
Saint-Quentin de CapU
Sainte-Foy, arr. de 1
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— 460 -
Ràmijy 328.
René Taillandier (II.), 285.
Hor/alieriy cant. de La Jarrie,
de La Hochelle, 36.
Honiain de Benêt, cant. de Sau-
arr. de Saintes, 282, 323.
Saëns (De), 384.
Stifurniriy cant. de Compagnac,
de Millau, 289.
Saud (Comte de), 1 7^ , i 74, 239,
411.
'^auvan, cant. de Burie, arr.
taintes, 36.
iavinien, chef-lieu de cant.,
de Saint-Jean d'Angély, iO,
306, 345.
SVmW/i d'Uzet, cant. de Gozes,
de Saintes, 17, il9, 166.
!>eyer, Saint-Sever deChnuveau,
. de Pons, arr. de Saintes,
306.
Savarin, Saint -Seuriny cant.
may, arr. de Saint-Jean d'An-
, 307.
Simeux, cant. de Châteauneuf,
de Cognac, 419.
Sornin ou Saint-Saturnin de
aux, com. du Port d'Envaux,
, de Saint-Porchaire, arr. de
tes, 92.
Sornin de Marennes, com. du
. de Marennes, 129.
Sulpice, 368, 369.
^urln.Voir Saint-Seurind^Uzet.
'^ymphorien de Chatenet, cant.
lontguyon, 139.
Thomas de Cosnac, cant. de
imbeau, arr. de Jonzac, 2, 301,
Vaize, com. du cant. de Sain-
12, 414.
Vaury, chef-lieu de cant., arr.
iuéret, 187.
Xandre, com. du cant. de La
lelle, 24, 36.
V'ves, 160.
Jeanne de) ; — ( Paul de), dé-
; — (Hervé de), sénateur,
lac, Salignac, 96.
/, château près Niort, 384.
ac (Marie-Françoise de); —
oine de), 270.
docteur-médecin, 189.
218; — lieutenant de ligne ;
^ouis), huissier; — (Charles),
ecin, 170.
Sallebruche (Jeanne de), 215.
Salles, girondin, 341.
Salles dWnifle, cant. de Segonzac,
arr. de Cognac, 367.
Salvandy, ministre de Tinstruction
publique, 222.
Salvat, 44.
Salvert (Le comte de); — Montro-
gnon (Marie-Ephrem, comte de),
107.
Salvert, com. de Fontanières, 108.
Samson, notaire, 379.
Sand (G'^orge), 118, 249.
Sans-Forèl. V^oir Saint-Forget, 386.
Sanson, bourreau, 60.
Santerre, chansonnierhuguenot, 150.
Santy (Sernin), 298.
Sanzay, [Sanctonum, cant. d'Argen-
ton, arr. de Bressuire, 89, 94.
Sanzay, et non Sauzay, cant. de Lu-
signan (Vienne), 189.
Saporetti (Le marquis), 301.
Saraz, professeur, 189.
Sarcey (Francisque), 390.
Sardou, 202 ; — (Fernand), 354.
Sarramia (Marie) ; — (François), ca-
pitaine, 290.
Sarrazin, curé assermenté de Cha-
lais, 91.
Sartre (Jacques-H.-F. de) ; — (Marie
de), 216 ; — (Marguerite de), 170.
Saudau, 1, 356.
Saujon, chef-lieu de cant., arr. de
Saintes, 36, 92, 169, 170, 190, 214,
242, 246, 308, 325, 333, 357.
Saulcy, 197.
Saulnier, conseiller à la cour d'appel
de Rennes, 114.
Saumaise (Claude de), 231 .
Sauzay (Josué), 121.
Sauzeau, 368.
Saveille, com. de Payzay-Naudouin,
cant. de Villefagnan, arr. de Ruf-
fec, 29.
Savigny en Septain, cant. de Baugy,
arr. de Bourges, 106, 107.
Savineau, prêtre, 42, 70, 138, 168.
Savoie (Ilonorat de), marquis de
Villars, 117.
Saxe (Aurore de), 118.
Scarron, 244.
Schaaf (Nicolas Vos), 123, 125,
Schlegel, maréchal de la cour de
Dessau, 119.
Schmesca, basse, 155.
Schneider (Louis), 15.
Schomberg (Gaspard de) ; — (Henri,
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461 —
comte de), maréchaux de France ;
— (Georges de), li8.
Sébastien (Saint), 48.
Sebileaii, Sebillaud, professeur à la
faculté de médecine de Paris, 189 ;
— négociant, 490; — notaire^ 36;
— avocat, 42.
Sédoui/, fief des Le Chartier, 216.
SrgonzaCy chef-lieu decant.,arr. de
Cognac, 69, 375.
Seguier ((jérard), 192.
Seguin, 310.
Sémur du Lieu (Diane de), 107.
Sénemaud, archiviste, 245.
Séovaud de Lourmade (De), 220.
Sermet, lithographe, 134.
Serres, marchand ; — cordonnier,
35.
Seudre^ paroisse de Gemozac, 92.
Seuillet, publiciste, 284 ; — (Fran-
çoise ; — (Jehanne), 379.
SeuiUy (Meuse), 317.
Sévigné (Madame de), 334.
Seymour (William), général, 398,
399, 409.
Sicard ^Ilenri), 217.
Siegfried, 360.
Silvestre (Armand), écrivain, 394;
— commandant, 173.
Simonet, prêtre, 359 ; — (Edme),27.
Siran (De), sieur du Port-Limousin,
301.
Sirbain (Mademoiselle), de Topera
comique, 289.
Sireuilj cant. d'Hiersac, arr. d'An-
goulême, 323.
Sixte (Saint), 48.
Sodoma, artiste peintre, 304.
Soleix (Catherine de), 301.
Solesmes, cant. de Sablé, arr. de La
Flèche, 183.
Soligmjj fief des Oursins, 156.
Sombreuil, 56.
SommevoirCy cant. de Montiérender,
arr. de Vassy, 251.
Sonnac, cant. de Matha, arr. de
Saint-Jean d'Angély, 134.
Sorin-Dessources, magistrat, 39.
Soubise, cant. de Saint -Aignan, arr.
de Marennes, 156, 193, 316.
Souchard (Marie-F.-E.) ; — (Jean-
Denis), notaire, 18, 19.
SoulaCy cant. de Saint-Vivien, arr.
de Lesparre, 309.
Soulard (E.), procureur au présidial
de Saintes; — (Jehanne), 120; —
notaire, 121-123.
Soulié (J.-L.), capitaine, 411.
SoulignonncSf cant. de Saint-Por-
chaire, arr. de Saintes, 301.
Souloumiac, docteur-médecin, 411.
Soumardy moulin, cant
fort, 314.
Sourches (Le marquis (
Sourdis ^Ilenri de), an
amiral, 60; — (Fr. <
que de Bordeaux, 34(
Soury, mécanicien, 36.
SoiiS'Foirets ou Sous- F(
Saint-Forget, cant. c
(Seine-et-Oise), 113.
Spinelli (Lucas), 182.
Stapfer, doyen de la fa
très de Bordeaux, 29
Stofflet, 163.
Sloullig (Edmond), 280
Strauss, 363.
Strozzi (Pierre), maréch
117.
Stuart (Jean), 117.
Sully-LatouTy cant. de
Loire, arr. de Cosne,
Surault (Calixte), 33.
Surgères, chef-lieu de
Rochefort, 93, 243, 3
Surin, actrice, 113.
Surville (De), 248.
Sylvain (P.), 370.
Tabourin, Chez-Taboui
Sainte-Marie, cant. d<
Taillasson, négociant ;
109.
Taillebourg, cant. de Sa
arr. de Saint-Jean c
91, 108, 150, 158, 1!
329, 330.
Taillefer (Guillaume) ;
265 ; — de Léon, 264
Tain, chef-lieu de ca
Valence, 26.
Talbaty com. de Sainl
chevelle, cant. de I
de Lesparre, 343.
Talleyrand de Chalais,
Talleyrand-Périgord (B
309.
Talmont sur Gironde,
zes, arr.de Saintes, 3
Talon, président, 155.
Tamizey (Pierre de), 22<
de), 222 ; — (Jean), S
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— 462 —
toine), sieur de Larroque ; — de
La Molhe, 219; — (Joseph), 220;
— de Larroque (Alexandre), 218,
220; — (Henri), 226; —(Jean-
Pierre), 220; — (Jacques- Philippe),
59, 83, 171, 172, 218-239, 273,
277, 287, 355,356, 412,413.
Tandeau de Marsac, 245, 358.
Tapon, 11.
Tardy, juee de paix, 381.
Tarente (La princesse de), 54-57.
Targra,pourEléonore de Charges,89,
185.
Tasdorij com. de La Rochelle, 41.
Tatin, coutelier, 35.
Tauzin, employé à la direction de
Tenregistremeni, 24.
Tchernow (J.), 414.
Telis (P.), 195.
Tenant de Latour (Charles); — (An-
toine), 297.
Tenaud, 48.
Termonia, docteur-médecin, 82, 157.
Terrade (Albert), 171.
Tessé (Le maréchal de), 184.
Tesseron, sous-chef de bureau, 189.
Tessier, orateur de rassemblée lé-
gislative du Canada, 398.
Tesson, cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 170, 190, 354.
Teulère, ingénieur, 309.
Texier (Pierre), 366.
Thaims, cant. de Gemozac, arr. de
Saintes, 308.
Thédenat, prêtre de Toratoire, 155.
Thenac, com. du cant. de Saintes,
10, 11, 140, 354.
ThézaCy canton de Saigon, arr. de
Saintes, 302.
Thézan (Marie-Claire de); — (Pierre
de), 29.
Thézan-Poujol (Le vicomte de), 29.
Thézan, en Languedoc^ 29.
Thèze (Charles), 21 ; — docteur-mé-
decin, 278, 295.
Thial,cani.du Dorat,arr.dc Bellac,87.
Thibaud, capitaine de vaisseau, 316;
— prêtre, 40, 240 ; — sieur de
Méré, 92.
Thibaudeau (Antoine-Clair, comte),
conventionnel, 316, 319:
Thierry (Irma); — commandant, 359.
Thiers, 3, 4, 85.
Thissc, professeur, 24.
Tholin, 234, 239.
Thomas, cardinal, 10; — évoque de
La Rochelle, 41, 104, 105 ; - doc-
teur-médecin, 242; — (Antoine),
264; — (A.), professeur à la Sor-
bonne, 158; — (Louis-M.-H.), ac-
teur, dit Lafontaine, 167 ; — (Ma-
rie), 365.
Thomas de Boisgiraud (Maurice), 3.
Thomasson (De), 410, 411.
Thori(/né, canton de Celles, arr. de
Melie, 388.
Thouron, armateur, 122.
Tilloloy, 178.
Tilly, chef de musique,. 158.
TiUy (Hippolyte de), 33, 50, 239, 242,
321. Voir LeGardeur.
TiUy, fief des Le Gardeur, 243.
Tiple, instituteur, 12, 214, 414.
Tizon d'Argence, 246.
Toiras, com. de Vemet-la-Varenne,
cant. de Sauxillanges, arr. dls-
soire, 229.
Tolbecque, artiste musicien, 282.
Tonna- Barthet (LeP.),augustin,267,
345.
Tonnay-BoulonnCy chef-lieu de cant.,
arr. de Saint-Jean d'Angély, 119,
193, 246, 319.
Tonnay -Charente, chef-lieu de cant.,
arr. de Rochefort, 2, 16, 75, 278,
319, 362, 363, 387.
Torné, 178.
Tosti (Dom L.), bénédictin, 182.
Touchard (Marie), 169.
TouchimberlyCom, de Salles deVille-
fagnan, cant. de Villefagnan,
arr. de Ruffec, 92.
Toufaire, ingénieur, 309.
Toulon-sur- A rroux,che{'\ieu de cant.
arr. de Charolles, 57, 59.
Tourangin (Zulma); — (Lucile), 248.
Tourneur (Michel), maître pilote, 376,
377, 378.
Tourny (De), intendant de Guienne,
338.
Tourtoulon (Baron C), 67.
Tourville, 262.
Tourzel (Pauline de), 56.
Travers (Emile). 386.
Trébuchet, archiprêtre de Jonzac,
24, 38, 282.
Tréganteur, près Josselin, 365.
Treillis, com. de Salles d'Angle, 367.
Tresleboys, en Tile d'Arvert, 5.
Tressan, fief des Lavergne, 198.
Tresue, Treseu, com. de Muron,310.
Tréveret (De), 288.
Trêves, 215.
Trigault, instituteur, 356.
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— 463
Trignac (Le sieur de), 193.
Triou (L.), propriétaire, 242.
Trivulce, maréchal de France, 117.
Troche (Paul), publiciste, 52, 354.
Trolliel (E.), 52.
Tnichon, sieur de Saint-Georges; —
(Jacques) ; — (Jean) ; — (François) ;
— (Catherine), 301.
Truquet, entrepreneur, 309.
TiJSLr^ cant. d'Auzances, ^08.
Tublier, juge de paix, 37.
Turenne, 277,
Turgeon, ministre de la colonisation
à Québec, 392, 400.
Turner (Samuel), 366.
Turpain (A.), professeur, 217.
Turreau, général, 58.
u
Unet^ com. de Tonneins, 229.
Ursel (Comtesse d'), 117.
Uzès (D'), 300.
Vacherie, conseiller général, 34.
Vacquier (Marguerite), 317.
Vadé, auteur comique, 203.
Vaillac^ cant. de La Bastide-Murat,
arr. de Gourdon, 300.
Valainville, com. de Châteaudun, 98.
Valieau, évêque deQuimper, 167, 359.
Vallée (Henri de), 194, 195; — (Chris-
tian de), 190; — deMonsanson,301.
Vallée, capitaine de navire, 123.
Vallein, maire de Chermignac, 3, 10,
28 ; — (Victor), 36.
Vallet, élève peintre, 356.
Vallet de Payraud (Marie), 291.
Vallette (René), directeur de la revue
du Bas-Poitou, 16, 243.
Valois ( Benjamin de) ; — (Marie-Fran-
çoise de); — (Philippe de), lieute-
nant général ; — (Louise-Hippolyte
de) ; — (Théodore-Louis de) ; —
(Marie-Françoise de) ; — (Marthe-
Marguerite de) ; — (Louise-Fran-
çoise de) ; — (Elisabeth- Antoinette
de), 49; — (Marie-Bérénice de), 49,
50.
Vandel incourt, pasteur, 376.
Vanderquand, docteur-médecin, 40,
2t2 ; — (Louise) ; — (Beaurepaire),
242.
Vandréy cant. de Surgères, arr. de
Rochefort, 364.
Varaigne, général, 293.
Kara/se, com. du cant. de Saint-Jeau
d'Angély, 324, 327, 330, 374.
Varenne, ch.-l. de cant. (Meuse), 55.
Varin (Pierre-Adolphe), dessinateur,
13.
Varzay^ com. du <
191.
Vaslcs^ cant. de M
Parthenay, 69.
Vassal-Sineuil (Vie
(Joseph de) ; — (
Vattier d'Ambroys<
Vaucorbeil dit Fei
(Louis); — (Emr
teur, 110.
Vaudreuil (Lamarq
Vaughan (De), 118
Vaugouin, près Lî
123.
Vauthier, fondeur <
Vaulion, fief des Li
VauXy cant. de Rc
rennes, 307.
Veillon (Marie), 20^
Vénérand, com. du
12, 215, 216, 284.
Vérat (P.), minotie
Verdier, armateur,
Vermont (Juliette),
Verneilh (Le baron
Vernet, 355 ; — (Je
Verneuil, propriéta
Verleuilf com. du
103, 140, 2.56.
Verthamon (Henri
M.-E. de);-(Arl
dat de), 15.
VessaCy com. de Ri
Veuillot (Louis), 22
Veyny d'Arbouze (I
Veyre, lieutenant-c
Veytard (F.-X.), ci
vais à Paris, 179.
Viaud, historien de
Viault, capitaine de
VibraCy cant. de (
de Cognac, 387.
Vidal (François), 2Î
Vienne, 251 ; — (D
Viette, 233.
Vigier ; — (Marie-J
toinette), 92 ; —
Vignaud-Reynaud,<
126.
Vigny (Alfred de),
Villani, historien, \
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464
chai
mar-
Val-
ï La
ezy,
1.
îire,
323-
gut-
înt.,
02.
do-
185.
onel
H9.
arr.
244,
ma-
•iel),
Vitloy (Guillaume de), 492.
Vivien, sous-chef de bureau, 242.
Vivier (La famille), de La Rochelle,
120-129, 165; — (Alphonse),
103.
Vivonne (Héliette de), 2"0.
Vogué (Le vicomte de), 181.
Voufflon (Vienne), 206.
Vouillé^ chef-lieu de canl , arr. de
Poitiers, 206, 351,389,390.
Vure (Loire-Inférieure), 170.
w
Waddington (Richard), 359.
Wagner, pasleur, 103.
Wailly (N. de), 225.
Wallon, 233, 239.
Weiss, 13, 217.
W^ekerlin, compositeur, 158.
Wells, avocat, 189.
Wyse (William-Bonaparte), 298.
Xaintons (Marguerite de); — (Jac-
ques de); — (Foucaud de), 92, 93.
Xambeu, professeur, 69, 241, 361.
Xardel, ingénieur, 128.
Yan Saint-Acère. Voir Jean.
Yong (Arthur), 256.
Yrieix (Saint), 86.
Ysarn de Capde ville (Baron), 279.
Yvon (Lucien) ; — (Marguerite), 367.
Zérembert (Marie); — (Jean), 20.
Zola, romancier, 146, 149, 171, 205,
207.
trimcrio Nouvelle Noi'l Texicr.
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