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Full text of "Revue de Saintonge & d'Aunis. Bulletin de la Société des archives historique .."

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BULLETIN 



DB 



LA SOCIÉTÉ DES AKCHIVES HISTORIQUES 

DE 

LA SATNTONGE ET DE L'AUNIS 



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OaÉTÉ 



slitut, bibliothécaire- 

» Ballets, 27, à Saintes, 
àteau du Ramet, par 

nédecin major en re- 

1 Coudrcl, par Saintes, 
nacien en chef de la 



Lit, rue d'Anjou-Sain t- 
éputé, à Thenac, près 
>ar Châtenay (Seine), 
ivocat, bibliothécaire 
le Victor Hugo, 76, à 

N 

ise des constructions 

paix, cours National, 

aintes. 

Laroche, 1 2, à Saintes. 

I Saintes. 

», cours National, 99. 



ose : \^ de membres 

m me de 500 francs... 

de 1 3 francs ; 3® de 

oyennant une somme 



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BULLETIN 



DE LA SOCIETE 



DBS 



ARCHIVES HISTORIQUES 

REVUE 

DE LA SAINTONGE ET DE L'AUNIS 

XVIll 



PARIS 
A. PICARD. LmBAlHK-KDlTElli 

HUE IIOHArAKTR, X2 



SAlNTEt^ 
M'He /. MOliTHHriL, LIHHAlHi: 

HUE BSCHASSHItlAir.X, 1*2 



1898 



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: I 



/ 



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■ 



REVUE 

DE SAINTONGE & D'AUNIS 

I 

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES 



SOMMAIRE DU NUMERO DU l-"" JANVIER 1898 

Chroniqitb DE LA soGiéré : Procès -verbaux des séances; liste des admissions ; 
revue de la presse. 

Avis et nouvelles : Séance générale; congrès de la Sorbonnc; récom- 
penses honorifiques; fêtes historiques ; conférences; erratum. 

A TRAVERS LES REvuKs : Laudriot ; d'Aubigné ; M. Bouguereau ; Louis de 
Verthamon ; ville de La Rochefoucauld ; Ësparbès de Lussan ; Bergerac en Sain- 
tonge? De quelques rochelais ; anciens fana; le mot sieur. 

Variétés : Les Pénélreau de l'île de Ré; Un marin saintongeais, Anatole 
de Bonsonçe. 

Actes d état civil. — Décès : Beltrémieux, Bcrtifort, Basse, Birot, Bous- 
casse, Bouyer, M»» Calaret, Chotard, Courtin, Gallot, Gautret, Gravouillc, 
Mme Ilcnnessy, M™« d'Humières, Lemcrcier, Martin, MichcaU, Monnier, 
Moreau, Normand d'Authon, Pichcrit, Pichot, E. Poitiers, M™fi Roy de Loulay, 
Graticn de Saint-Geniez, Tauzin, Thisse, — Mariaffes : De Beaupoil de Sainte- 
Aulaire et Béatnx de Lamée de Soulages, Desti'c et Adricnne Lagrange, Julien- 
Laferrière et Marie Huvet, Lacrouts et Jeanne Gentet, Meaume et Marthe 
Godet. 

Archéologie : Une trouvaille d'objets gallo-romains ; Tombes de la famille 
d' Agrippa d'Aubigné ; Le doyen des chênes de France ; Nouvelles diverses 

Revue des livres : I. Lettres à ma cousine; II. Souvenirs de la princesse de 
Tarente ; III. Un aénér&l de Van II en Vendée. 

Questions et réponses : Le mot Croutelles; Les Veillées char entaises et Le 
Camus de Néville ; L'acteur Constantin! à La Rochelle; Une chanson sur le 
cardinal Sourdis : Les augustins dans la Charente-Inférieure : La guillotine 
dans les" villes de la Charente-Inférieure; Un seigneur de Montandre; La 
Casse de Saint-Julien, capitaine du château de Montlieu; Un livre à retrouver; 
Nos petits jouets saintongeais ; Les mœurs d'autrefois en Saintongc et en 
Aunis ; DeÛeuz, de Cognac, incarcéré en 1 793 ; La descendance du marquis de 
Luchet. 

Bibliooraphib : AC-BU. 



SOCIETE DES ARCHIVES 



Séance du 6 novembre 1897 (Bureau et conseil d'administration) 

Lecture du procès-verbal de la séance du 21 mai ; admission de 
13 nouveaux membres. 

L'offre du Mondemodeme de publier le sommaire des tra- 
vaux de la société, en échange d'une souscription de 2 fr. 50 au 
volume qu'il fait paraître chaque année, est acceptée. 

Tome XVIII, l'-lirraiMii. ~ Janvier 1808. 1 



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— 2 — 

té cédera, à prix réduit, à la petite bibliothèque que 
1, capitaine des sapeurs-pompiers, se propose de fon- 
^e de sa compagnie, les volumes du Bulletin dont 
isposer. 

u, maître principal des constructions navales en re- 
lommé membre du conseil d'administration de la so- 
împlacement de M. Edouard Amouroux, décédé, 
eau bail de loyer est passé entre les héritiers Amou- 
société des Archives et signé par le président, 
îmande de la société archéologique de Montpellier, est 
îhange de nos volumes avec ceux de cette société. 



Séance du 24 décembre {Bureau) 

m de nouveaux membres. 

té a reçu de M. le ministre de l'instruction publique : 
des ricliesses d'art de la France; archives du musée 
ents français, 3® partie; — deM"*'lacomtesse A.deLa 
luld, née de Mailly-Nesle : Histoire de Za maison de 
M. l'abbé Ledru (Paris, Lechevallier, 1893, 2 vol. in-4'»), 
>uvrage avec 99 planches : armes, sceaux, portraits, 

ements sont votés à M°** de La Rochefoucauld. 



dernière séance, la société des Archives a admis 
mbres : 

Vf. 

ur Emile Atgier, médecin-major au 25* dragons, 16, 

îile, à Angers, présenté par MM. Georges Musset et 

lucherel ; 

Belabre, vice-consul de France à Malte, présenté par 

Audiat et le docteur Termonia ; 

ictor Belliard, curé de Nieul-le-Virouilh, présenté 

ilien-Derbeau et Louis Audiat ; 

ir Maurice Besson, maire de Saint-Thomas de Cosnac, 

ir MM. les docteurs Sabourin et Sostrat; 

Chameau, comptable à la compagnie rhétaise des 

vapeur, à La Flotte, présenté par MM. Tauzin et 

capitaine d'infanterie de marine en retraite, à Sain- 
te par MM. Gandaubert et Audiat ; 
Dières, négociant à La Tremblade, président du tri- 
immerce de Marennes, présenté par MM. le baron 
)uis Audiat; 

!-amiral Félix Dupont, à Tonnay-Charente, présenté 
mis Audiat et l'abbé Brodut ; 

^'rançois Jousset, percepteur à Daglan (Dordogne), 
r MM. Eugène Lételié et Louis Audiat; 



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— 3 — 

Daniel Laurent, banquier à Saint-Jean d'Angély, présenté 
par MM. Georges Dières-Montplaisir et Denys d'Aussy. 

Furcy de Lavault, AQ, conservateur du musée de La Ro- 
chelle, rue Gargoulleau, présenté par M"** la comtesse de Callières 
et M. Louis Audiat ; 

F. Mousset, avocat à la cour d'appel de Poitiers, rue Bour- 
beau, 23, présenté par MM. l'abbé Plumeau et Audiat; 

Charles Normand d'Authon, au château d'Authon, par Bri- 
zambourg, présenté par MM. Louis Audiat et Oudet. 

Léon Pommeray, député de Jonzac, à Paris, présenté par 
MM. Louis Audiat et Gandaubert ; 

Maurice Thomas de Boisgiraud, à Boisgiraud, par Gemozac, 
présenté par MM. Audiat et le docteur des Mesnards ; 

Georges Vallein, maire de Chermignac, présenté par MM. 
Audiat et Oudet ; 

Ont publié le sommaire de laReuite du 1®'' novembre : L'Echo 
rochelais du 6, et quelques nouvelles ; la Croix de Saintonge 
et d'Aunis, le Progrès de la Charente-Inférieure ^ le Phare 
du 12 ; le Bulletin religieux du 13 ; l'Ere nouvelle du 14, et le 
Conservateur de Marennes du 19 décembre, quia, en outre, 
analysé la lettre de Berthier au général Chasseloup-Laubat. 



Les Tablettes du 9, répétées par V Union conservatrice du 11, 
disent : « Le dernier numéro est un des plus importants de 
Tannée. On y trouve, notamment, une étude de M. Lételié sur 
l'abbé Léonard, de Marennes, et qui conQrme ce que M. Louis 
Audiat dit de ce curé constitutionnel, dans son beau livre, 
Deux victimes des septembriseurs. A lire aussi un article de 
M. Jules Pellisson sur a Balzac, Thiers et Alfred de Vigny de- 
vant les électeurs charentais. » C'est en 1831 que le futur au- 
teur de la Comédie humaine se présenta aux élections législa- 
tives d'Angoulôme, où il était prote d imprimerie et habitait 
place du Alurier ; son succès fut médiocre. Quant à Alfred de 
Vigny, déjà de l'académie française, il n'obtint pas même une 
voix comme candidat à l'assemblée nationale de 1848. 

« Avec une notice de M. Louis Audiat sur l'ouvrage que M. 
Tabbé Mondon a consacré à la baronnie de Marthon (Charente) 
et dont plusieurs gravures sont reproduites, la Revue de Sain- 
tonge et d'Aunis publie enfin une étude historique sur la baron- 
nie de l'île de Ré, où M. Phelippot, complétant les travaux des 
docteurs Kemmerer et Atgier, démontre que le comte de 
Pusigneux ne fut pas le dernier seigneur delà baronnie ré- 
taise, laquelle fut saisie par l'état en 1790, et vendue 124.000 
francs à Pierre-Polycarpe Fournier des Ormeaux, ancien 
maire de Saint-Martin, dépouillé lui-même de ses privilèges 
en 1792. » 



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— 4 — 

La Revue épigraphiqiMe du midi de la Fraince (n<* 86, juillet- 
septembre) a publié Epitaphe chrétienne datée de l'an Slk de 
notre livraison de juillet, « estampage et copie communiqués 
par M. le capitaine Éspérandieu, professeur à l'école militaire de 
Saint-Maixent. » 



La Revue de l'art chrétien de novembre, p. 618, reproduit la 
même note signée « Emile Espérandieu », Epitaphe deMustella, 
datée de Van 374, avec la gravure de notre livraison de juillet. 

Trois journaux de Paris ont reproduit Le marquis de Monta- 
lembert de notre confrère, M. de La Morinerie, qui a paru dans 
notre numéro de septembre. 

La Gazette des bains de mer de Roy an, Mémorial de Saintes, 
etc., du 7 novembre, ont reproduit « une intéressante chronique 
de la Revue de Saintonge, par M. Jules Pellisson : Bakac, 
Thiers, Alfred de Vigny devant les électeurs charentais. » 

Le Bulletin religieux du 18 décembre a reproduit notre ar- 
ticle du 1" juillet sur les Basiliques mineures. 



Le Polybiblion d'octobre a reproduit le sommaire de la Revue 
de juillet, et celui de décembre le sommaire du numéro de no- 
vembre en mentionnant spécialement : Léonard, curé de Ma- 
rennes ; Balzac, Thiers et Alfred de Vigny ; Une charte partie ; 
La famille Oualle ; Marthon et La baronnie de lîle de Ré. 



Le Bulletin de la société historique du Périgord d'octobre 
note dans notre numéro de juillet l'article Jeanne d'Albret et la 
guerre civile. 

Dans la môme livraison est la fin d'un travail. Les seigneurs de 
Bergerac et Jeanne de Pons, dame de Bergerac, Montignac, etc. 
Consulter à ce sujet le t. xxi des Archives de Saintonge, t. ii 
du chartrier de Pons, où se trouvent beaucoup de pièces rela- 
tives h ces Pons, seigneurs de Ribérac : Contrat de mariage 
(1313) d'Archambaud de Périgord et de Jeanne de Pons ; contrat 
de mariage de Renaud de Pons, seigneur de Ribérac (1320) et 
de Jeanne d'Albret; testament de Renaud de Pons (1332), vi- 
comte de Cariât et seigneur de Ribérac ; donations, transac- 
tions, etc. 

Le Bibliophile limousin d'octobre cite de notre livraison de 
juillet le passage relatif à M"* de Mirabeau, puis la note rela- 
tive à Jeanne dAlbret et les Limousins, enfin l'article sur 



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— 5 — 

Adhémar de Chàbanes (voir à ce sujet, de M. le chanoine Ar- 
bellot, dans la Vérité du 20 décembre, un fort bon travail sur 
la Notice sur les manuscrits originaux d'Adhémar de C/ia- 
baneSy par M. Léopold Delisle) ; dans la livraison de septembre, 
les lignes sur le Nobiliaire de Limoges. 

Dans ce numéro, M. Claudin a continué son étude sur l'his- 
toire de l'imprimerie à Limoges par L'atelier de Paul Berton, 
et M. Ducourtieux, les curieux documents, Comment on deve- 
nait libraire et imprimeur à Paris au XV IIP siècle. On y ap- 
prend aussi que la bibliothèque communale vient de changer 
de local : « La toiture était dans un état déplorable, il y a 40 ans ; 
l'eau des pluies s'infiltrait le long des murs, et çà et là, des fui- 
tes d'eau se déclaraient tout-à-coup. » Enfin, Tan dernier, vint 
l'effondrement qui ne blessa que des livres. Il a fallu cette ca- 
tastrophe pour qu'on songeât que les lecteurs eussent pu avoir 
le sort des volumes. Nous connaissons une bibliothèque — ne 
serait-ce pas à Saintes? — où il n'y a encore que les plâtres du 
plafond qui sont tombés. Attendons un peu; ce sera le tour du 
plafond lui-même et du toit. 

Le Conservateur de Marennes du 14 novembre publie le som- 
maire de notre livraison de septembre, et après avoir signalé 
particulièrement la lettre de François, marquis de Chasseloup- 
Laubat, au baron de Garante, et datée de Marennes le 12 juillet 
1816, page 318, mentionne la note sur les Giraud, de Dolus en 
lîle d'Oleron, et Loubert, également en l'île d'Oleron, à Saint- 
Georges; la communication de M. de Richemond sur l'aveu de 
la baronnie de Didonne, rendu au roi en 1406; sur le marquis 
de Montalembert et son second mariage, « qui nous appartient 
par sa mère, Marie-Jeanne Vigier, des Vigier de Tresleboys en 
l'ile d'Arvert » ; le mémoire sur les enseignes, le commerce et 
l'industrie en Saintonge et en Aunis — « à ce sujet nous nous 
permettrons de signaler une vieille enseigne aux abords de 
Royan, dont le souvenir est encore vivant : au vieux poirier. » 
— Enfin a les collaborateurs ou correspondants de notre journal, 
à Dolus, ne pourraient-ils pas répondre d'une façon précise à la 
question posée dans la jReuue, sur l'apparition d'une croix lu- 
mineuse dans Tile d'Oleron, le 15 avril 1705? Les registres pa- 
roissiaux en particulier, s'il en existe, ne pourraient-ils pas 
corroborer l'information de la Revue ? En ce cas, Dolus n'aurait 
rien à envier à Migné. » 

Et l'auteur ajoute : a II est peut-être un peu tard pour par- 
ler du numéro de septembre de la Revue de Saintonge ; mais 
les vieilles bonnes choses ne sont-elles pas comme les vieux 
bons vins, toujours d'actualité ? » 

Le Tout Bordeaux du 20 novembre signale, d'après notre nu- 
méro deseptembre, « un intéressant procès intenté parM. Jean- 
Louis Dexmier de Saint-Simon, comte d'Archiac, à M. de Bour- 



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— 6 — 

deille, fils du marquis de Bourdeille, parce qu'il a relevé depuis 
quelques années le titre de marquis d'Archiac. » L'auteur 
ajoute : « Les Bourdeille tenaient cette terre de Jaquette de 
Montberon, fille de la dernière Archiac de la branche aînée, et 
c'est en tant que seigneurs de cette terre qu'ils obtinrent une 
érection en marquisat de la baronnie d'Arcniac, par lettres pa- 
tentes de mai 1609. Or, on sait que le conseil d'état ne recon- 
naît que les érections. Le jugement du tribunal de la Seine 
semble donc contraire à la jurisprudence de cette juridiction. » 

La Revue historique de Vouest d'octobre remarque dans notre 
livraison de septembre : La propriété du nom d'Archiac, Le 
culte de sainte Radegonde en Saintonge, Le marquis de Mon- 
talembert et son 2* mariage, « les très curieuses Nofes de M. Ju- 
les Pellisson sur les enseignes^ le commerce et l'industrie en 
Saintonge et en Aunis, » 

Les Annales du midi d'octobre 1897 notent dans les 3 dernières 
livraisons de 1896 : 1® Inscriptions campanaires. Lettres de La- 
fayette, Chasseloup-Laubat et Garesché ; 2** Registres parois- 
siaux de Périenac, Les compagnes de Manon Lescaut; 3** La 
disette de 1789, Des lettres du comte de Jarnac. 



La Charente-Inférieure du 10 novembre rend compte de la 
Revue « qui traite de tous les ouvrages composés ou imprimés 
dans la région; en outre, elle contient des notes sur l'état civil, 
sur l'archéologie, la généalogie des familles, et des variétés, 
renseignements concernant aussi bien la Saintonge que l'Aunis.» 
On signale les communications faites à la Sorbonne par les 
Rochelais et les Saintais, « des notes sur le commerce et l'indus- 
trie en Saintonge et en Aunis ; les généalogies des familles 
Fleuriau et Oualle ; une étude historique sur la baronnie de 
l'île de Ré... Cette publication se recommande assez par elle- 
même pour que je n'aie pas ici à en faire l'éloge ; elle est la 
seule qui paraisse régulièrement dans ce département, où il ne 
manque pas de documents encore inédits, utiles aux travail- 
leurs comme pouvant intéresser des curieux. » 



AVIS ET NOUVELLES 



Le 15 janvier, à deux heures, au siège de la société, cours 
National, 99, à Saintes, aura lieu une réunion générale de la so- 
ciété. Ordre du jour : renouvellement pour deux ans des mem- 
bres du bureau, du comité de publication et du conseil d'ad- 
ministration ; compte rendu du trésorier, rapports, lectures, 
communications diverses. 



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Le soir, à 8 heures, séance publique de lectures : Le comte 
Lemercier; L'amiral La Touche-Tréville, par M. Léon Moinet ; 
Les cartes de visite saintongeaises, par M. Jules Pellisson, etc. 

Ceux de nos confrères qui auraient des lectures ou commu- 
nications à faire sont priés d'en avertir le président. 

Une circulaire (6 décembre 1897) du ministère de l'instruction 
publique rappelle que le congrès des sociétés savantes aura 
lieu les 12, 13, 14 et 15 avril prochain; et le samedi 16, la 
séance générale de clôture, dans le grand amphithéâtre de la Sor- 
bonne, sera présidée par le ministre. Ceux des membres de la 
société des Archives qui voudront y assister devront faire con- 
naître leur désir au président avant le 25 janvier. (Voir Revue, 
XVII, 314.) Ils recevront une lettre d'invitation pour se rendre 
au congrès. Sur la présentation de cette lettre, la gare de départ 
délivrera, du 3 au 15 avril seulement et pour Paris, sans arrêt 
aux gares intermédiaires, un billet ordinaire de la classe qu'ils 
désigneront. Le chef de gare percevra le prix entier de la place 
en mentionnant sur la lettre la délivrance du billet et la somme 
reçue. Ils obtiendront ainsi, au retour, un billet gratuit de Paris 
au point de départ, de la même classe qu'à l'aller, du 16 au 
21 avril inclusivement. 

La table du XVII* volume de la Revue (1897) sera expédiée 
avec la livraison de mars. 

Le XXVI* volume des Archives historiques de la Saintonge et 
de VAunis sera mis en distribution dans la première quinzaine 
de février 1898. Il contient la deuxième partie des délibérations 
de l'échevinage de Saint- Jean d'Angély, 1396-1411, si impor- 
tantes pour la vie municipale d'une ville au xv*" siècle, les mœurs, 
les usages, les libertés, les faits de guerre, et aussi la lan- 
gue. C'est l'œuvre de Denys d'Aussy, dont M. Saudau, l'historien 
de Saint-Jean d'Angély, a bien voulu revoir les épreuves. Le vo- 
lume est terminé par la table des matières des tomes xxi-xxvi, 
qui n'avait pu paraître dans le xxv*. 

Ce volume, comme les précédents, est expédié directement 
aux souscripteurs qui ont payé le prix d'un colis postal, 85 cen- 
times. Pour les autres membres, leur exemplaire sera déposé 
chez nos correspondants, où ils le devront réclamer : A Paris, 
chez M. Picard, libraire, rue Bonaparte, 82 ; à Angoulême, chez 
M. Paul de Fleury, archiviste, à la préfecture ; à Bordeaux, chez 
M. Péret, 13, cours de l'Intendance ; à Cognac, chez M. Callan- 
dreau, notaire ; à Jonzac, chez M. Gaboriau, imprimeur ; à 
La Rochelle, chez M. Georges Musset, bibliothécaire, à la biblio- 
thèque, rue GargouUeau; àMarennes, chezM'"*Gautier-Abran, 
libraire ; à Niort, chez M. Clouzot, libraire, place des Halles ; à 
Pons, chez M. Charroppin, pharmacien ; à Uochefort, chez 
M. Allègre, ancien notaire, rue Martrou, 6 ; à Saintes, chez 



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— 8 — 

M. Audiat, à la bibliothèque ; à Saint-Jean d'Angély, chez 
^r r, , . ^ ^^^ chez M- Lussaud, pharmacien. 



la faculté de médecine de Bordeaux, M. le 

de Saint-Pierre d'Oleron, professeur sup- 

e médecine de Marseille, a obtenu le prix 

es), pour son mémoire sur les pleurésies avec 

?, l'académie de médecine a donné, sur le 
.), à titre de récompense, 200 à MM. les doc- 
îcin principal, et Vincent, médecin en chef 
chefort, pour leur Statistique médicale de la 

'intérieur, sur la proposition de l'académie 
cerné une médaille de bronze à M. le doc- 
specteur des enfants assistés de la Charente- 
m travail, Hygiène de l'enfant, 
Lufrun, médecin à Saint-Pierre d'Oleron, a 
le médaille d'argent pour son rapport sur les 
it-Pierre en 1896, et M. le docteur Legros, 
lille de bronze pour son rapport sur les épi- 
lissementde Rochefort en 1896. 



sciences et lettres de Bordeaux a décerné 
à notre confrère, M. Dast Le Vacher de 
isemble de ses travaux. 



président de la république (3 juin 1897), 
)osition du grand-chancelier de la légion 
on frère, M. Anatole de Bremond d'Ars, con- 

Finistère, a été autorisé à accepter et porter 
findeur de Tordre de Pie IX, que sa sainteté 
it conférée par bref du 25 septembre 1896. 
remond d'Ars, chevalier de la légion d'hon- 

de 35 ans, et déjà chevalier de Malte et 
, avait fait partie en 1893 du comité interna- 
équeslres pontificaux constitué à l'occasion 
1 de notre saint-père le pape, et, en 1894, il fut 
idents du comité français pour le premier 
lissance de Pie IX (l). 



document, le texte latin de ce bref pontifical qui con- 
»te cette nouvelle décoration : 
x)lio-Mariœ-Josepho, comiti de Bremond d'Ars, mar- 

;cTB FiLi, salutem et apostolicam benedictionem. Prœ- 



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— 9 — 

Par décision épiscopale du 13 décembre, notre confrère, M. 
Jean-Baptiste Merlet, curé-doyen de Saint-Hilaire de Villefran- 
che, a été nommé, avec approbation unanime, chanoine hono- 
raire de la cathédrale de La Rochelle. 

Notre confrère, M. Emile Garnault, Térudit historien du com- 
merce rochelais, vient, au concours ouvert par la société de 
l'encouragement professionnel et technique des pêches mari- 
times, à Paris, sur l'étude, pour un port français, des conditions 
de Tindustrie de la pèche, d'obtenir le prix donné par le mi- 
nistre de l'instruction publique, consistant en deux belles gra- 
vures, reproductions de tableaux des peintres Ed. Détaille et 
Jules Breton-Carrières. 

Notre confrère, M. B. Girard, commissaire de la marine en 
retraite, consul de Grèce pour les départements de la Charente- 
Inférieure et de la Vendée, a été nommé commandeur de l'ordre 
de la milice du Christ et officier de l'ordre du mérite civil de 
Bulgarie. 

Par arrêté du maire de Cognac, en date du 4 novembre 1897, 
notre confrère, M. Alexandre Pellisson, négociant, a été nommé 
conservateur du musée municipal, en remplacement de M. Ga- 
briel Cor, démissionnaire, qui est nommé conservateur hono- 
raire. 

Le 14 novembre, en l'église de Nieul-lès-Saintes, la jeune 
société de trompes de chasse « La Saint-Hubert », de Saintes, a 
célébré avec grande solennité : messe en musique, fanfares, 
sermon, discours, banquet et toast, la fête de son patron, et 

siantes quœ te ornant animi non minus quam ingenii dotes, utpote qui 
scriptis ecclesiœ jura adseris ac propug^as, catholica provehis opéra, tem- 
pla Dei injuria temporis fatisccntia vel prorsus dclapsa restiluis, con- 
stanti denique romanam cathcdram prosequeris obsequio, alque ita nobile 
tuum ^nus recte factorum laude maçis magisque illustras, Nos quodam- 
modo impellunt ut honoribus jam tibi pro meritis delatis, peculiare benevo- 
lentiœ Nostrœ documentum adjiciamus. Quare te a quibusvis exconimuni- 
cationis et interdicti, aliisque ecclesiasticis sententiis, censuris et pœnis, 
si quas forte incurreris, hujus tantum rei gratia absolventcs et absolutum fore 
censentes, hisce litteris equitem commendatorem Piani ordinis facimus, con- 
stiluimus, renuntiamus, teque in splendidissimum eumdem equitum cœtum ac 
numerum referimus. Tibi ideo, dilecte fili, concedimus, ut propriam equitum 
hujus ordinis vestem induere, ac proprium item majoris moduli insigne, 
quod tœnia serica cœrulei coloris, duplici linea rubra extremis oris distincta, 
collo circumducta dependeat, gestare libère liciteque possis ac valeas. Ne 
quod vero discrimen tam in veste ^uam in hujusmodi insigni gestandis con- 
tingat, appositum schéma tibi jussimus tradi. 

Datum Romœ apud Sanctum Petrum sub annulo piscatoris, die xxv sep- 
tembris ifDCccxcvi. 

Ponlificatus nostri anno decimo nono. 

Pro Dno card, de Raggiero : 
NicoLAOs Marimi, subit, » 



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- 10- 

a été reçue très cordialement par son président d'honneur, notre 
confrère, M. Théodore Guillet, maire de Nieul. 

Le 28 novembre, à l'occasion de la Sainte-Cécile, notre con- 
frère, M. Pannetier, organiste de Saint- Vivien à Saintes, et M"* 
Pannetier ont fait exécuter un oratorio d'un grand effet, Jeanne 
d'Arc, que le cardinal Thomas avait commandé à M. Lenepveu 
et qui eut un si grand succès à Rouen. 

Le 14 novembre, M. Tabbé Gaillard, curé deFenioux,a béni 
l'élégant clocher de son église, monument remarc^uable, dont 
la restauration venait d'être achevée sous la direction de M. Ba- 
lue, architecte du gouvernement, et M. Rullier, architecte de 
l'arrondissement. La fête a été solennelle : chants, musique, 
discours. M. l'abbé Grateau, curé-doyen de Saint-Savinien, pré- 
sidait la cérémonie. A la fin de la messe, il a fait l'historique 
des églises chrétiennes, et M. Gaillard lui a répondu en remer- 
ciant lous ceux qui avaient contribué à la restauration de ce 
délicat monument et à l'éclat de cette fête religieuse. Ce clo- 
cher, œuvre d'un art si délicat, attirera désormais la visite 
de tous les archéologues et de tous les amis de Tarchitecture 
romane. 

Le 2 novembre, a eu lieu à Chermignac la translation, dans le 
nouveau cimetière, des restes de Jean Lintilhac, ancien curé de 
la paroisse, inhumé d'abord près de la croix hosannière, puis 
transporté dans le cimetière neuf. A cette occasion, le maire, 
M. Georges Vallein, à qui le curé avait cédé la parole, a, devant 
une foule nombreuse et tout le conseil municipal, rappelé la vie 
du vieux curé dont la mémoire était encore vivante parmi les 
anciens de la paroisse, et quelques faits d'histoire. 

Jean Lintilhac, né au pays d'Auvergne dans les environs d' Au- 
rillac en 1751, fut nommé en 1782 parle chapitre de Saintes 
vicaire perpétuel de Saint-Quentin de Chermignac dans l'archi- 
prêtré de Pons, dont le revenu était de 800 livres. Il succédait à 
Charron, originaire des Guillots, même commune, qui avait 
exercé 28 ans le ministère et fut enterré dans le chœur de l'église. 
Il s'acquit vite l'estime de ses paroissiens, et à la formation des 
municipalités, il fut élu conseiller municipal. Il eut la faiblesse 
de prêter, comme son voisin Jacques Gourgues, le serment à la 
constitution civile du clergé ; cette condescendance ne le sauva 
pas. Il ne tarda pas du reste à reconnaître sa faute et rétracter 
son serment. Obligé de fuir, il se cacha quelque temps à La Ber- 
landerie, chez La Guiarderie où il disait secrètement la messe. 
Puis, la persécution devenant plus cruelle, et craignant de com- 
promettre ses hôtes, il partit pour l'Auvergne, déguisé en char- 
retier. Quand il crut à un peu de répit, il revint; mais la muni- 
cipalité, par crainte, lui refusa l'entrée du presbytère. La fa- 
mille Picard lui donna l'hospitalité à La Clochetterie de The- 



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— 11 — 

nac ; de là il prodigua les secours de la religion aux deux pa- 
roisses de Chermignac et de Thenac, qui avait eu Peyre pour curé 
intrus. Officiellement curé de Chermignac en 1803, il se fixa à 
Thenac où il résida 22 ans. Un jour, un différend s'éleva à propos 
de réparations au presbytère. Les habitants de Chermignac 
s'empressèrent d'aller chercher le curé et ses meubles, et l'em- 
ménagèrent chez eux. En 1832, Letard fut chargé de la paroisse 
de Thenac ; Chermignac suffisait aux forces de Lintilhac, et même 
en 1842 Letard lui fut donné comme coadjuteur. En 1844, le 
vieillard s'éteignit à 93 ans. Sur sa tombe on grava l'inscription 
suivante : hic jacbtjoannes lintilhac chermignac parochus. bo- 

NDM CBRTAMEN CERTAVIT ET CURSUM CONSOMMAVIT. Il CUt pOUr SUC- 

cesseur a le brave et vertueux Nicolleau ». 

L'orateur a ajouté quelques réflexions fort sensées : « Dans tout 
un siècle il n'y eut que quatre curés à Chermignac : Archam- 
baud, Clemenceau, Blanc et Charron, qui, rien que par la durée 
de leur ministère, acquirent une grande influence sur la popula- 
tion; à quoi il faut ajouter la présence des familles de labourgeoisie 
lesMagistel, La Ouiarderie, LaLigerie, Favre, Mareschal, Ar- 
naud. Elles vivaient au milieu de la population avec laquelle 
elles avaient des rapports constants, lui faisant partager ses sen- 
timents chrétiens.Une étroite communauté de vues, une parfaite 
entente des intérêts communs s'établit dans cette grande famille 
des habitants de Chermignac, si bien que les différends étaient 
rares, et qu'on en parlait comme d'une paroisse réputée pour son 
bon esprit. Mais si la classe dirigeante faisait son devoir et prê- 
chait d'exemple par la régularité de ses mœurs, il n'y avait pas 
moins d'honnêteté dans la classe des travailleurs ; il y avait des 
familles de vieille souche dont les traditions de haute probité 
étaient respectées : La Treuille, Doré, Coudin, Minaut, Tapon, 
Gautier, Lambert, Davril, Allaire, etc. » Et il termine par un 
hommage rendu aux successeurs de Lintilhac: a Nicolleau, hom- 
me de tact, de savoir et de bien, avec une bonté de cœur qui 
rendait sa parole persuasive ; » Aunis, mort jeune après une 
courte maladie, qui, pendant dix ans, avait su gagner l'affection 
de ses paroissie'ns. « Je ne parle que des morts. Puis-je oublier, 
monsieur le curé, que vous êtes venu, vous aussi, prendre une 
place dans le cœur de cette population?... » Inutile d'ajouter 
que cette page d'histoire, semée de si justes pensées, a été fort 
goûtée de la foule et a produit une heureuse impression. Ah ! 
si messieurs les orateurs sacrés, si messieurs les curés et pré- 
dicateurs savaient le profit qu'ils peuvent tirer pour leur minis- 
tère de la connaissance de 1 histoire locale et combien a plus 
d'autorité une parole appuyée d'un fait topique ! 

A Marennes, M. le pasteur Nazelle a commencé la publica- 
tion du Protestant marennaiis. C'est, croyons-nous, le 5® pério- 
dique publié dans cette ville. 



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— 12 — 

Le Bulletin d'autographes à prix marqué d'Etienne Chara- 
vay (rue de Furstemberg, 3, à Paris), dans son numéro d'oc- 
tobre, annonce à 10 francs, de «Jean-Baptiste Mercier-Dupaty, 
magistrat célèbre par son humanité, auteur des Lettres sur 
l'Italie, né à La Rochelle », une lettre aux membres du musée de 
Bordeaux (Paris, 6 octobre 1786), « où il les remercie de Tavoir 
admis dans leur société. Il leur envoie ses mémoires concer- 
nant trois infortunés innocents condamnés à la roue et déclare 
que les magistrats bordelais sont incapables de pareilles erreurs : 
« Jamais les magistrats qui aiment les lettres et qui fréquen- 
» tent les muses ne seront inconsidérés ni barbares. » 

Conférences. — Le 6 novembre, à Marans, Le drapeau, par 
M. Dufour, instituteur public ; le 7, à La Rochelle, et le 21 à 
Saint-Georges des Coteaux, La mutualité, par M. Lauraine, 
avocat à Saintes ; le 8, à La Rochelle, L'aveiiir et la carrière 
de nos enfants, par M. Petitbon ; le 14, à Bussac et à Saint- 
Vaize, le 21 à Vénérand et au Douhet, puis à Chaniers, Font- 
couverte, Ecurat, etc.: La république, son œuvre, sa situs,tion, 
son avenir, par M. Alexis Fruit, rédacteur en chef de Vin- 
dépendant de la Charente-Inférieure, conférence publiée en 
supplément dans V Indépendant dix 16; le 14, à Bourcefranc, 
Les bienfaits de la mutualité, par M. le docteur Cornet ; le 14, 
à Saint-Fort sur Gironde, Prévoyance et mutualité, par M. Al- 
cide Robert, directeur du journal Le Peuple; le 15, à Roche- 
fort, et le 17, à La Rochelle, Madagascar et ses ressources, par 
M. Paul Locamus, créateur des usines de conserves de Diégo- 
Suarez ; le 21, à Rochefort, Situation politique et réformes ré- 
publicaines, par M. Lucipia, conseiller municipal de Paris, et M. 
Fontan, bibliothécaire-archiviste de la marine sous le minis- 
tère Lockroy ; le 18, à Saint-Jean d'Angély, Gambetta, le pa- 
triote, le tribun, l'homme d'état, par M. Chéneau, avocat. 

M. Maximilien Tiple, instituteur à Royan, a fait le 28 novem- 
bre, à l'école Gambetta, à Royan, une conférence, François Cop- 
pée et son œuvre populaire, que publient la Gazette des bains 
de mer de Royan et le Mémorial de Saintes du 5 décembre. 
L'auteur rappelle que, d'après la généalogie dressée par M. Louis 
Audiat dans la Revue de Saintonge et d'Aunis, M. Coppée est 
Saintongeais par son grand-père maternel, François-Pierre 
Baudrit, né en 1754 à Boutenac, dont l'une des cinq filles, Rose- 
Louise Baudrit, épousa en 1825 Alexandre-Joseph Coppée, em- 
ployé au ministère de la guerre et père du poète. L'œuvre du 
poète voulait être appréciée par un poète, et M. Tiple, par le 
caractère de son talent, avait tout ce qu'il fallait pour le faire 
admirer de ses auditeurs. 

Errata. — Revue, t. xvii, page 311, dernière ligne, lire c Marie- 
Françoise-Grégoire de Blésimare. » — Page 397, article Varin : 
Le 23 (?), est décédé à Crouttes, arr. de Château-Thierry,âgé de 



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— 13 - 

76 ans, Pierre-Adolphe Varin, dessinateur. Il était né à Châlons- 
sur-Marne le 21 mai 1821. — Page 398, 13* ligne, lire : sieurs 
de Bessé » pour Prisse. — Page 407, 2* paragraphe, 3* ligne, 
lire : Bonin, « prêtre de la congrégation des prêtres du Saint- 
Sacrement fondée par le P. Eymard. » — Page 425 : une charte- 
partie, ligne 13, le mot chose oublié ; lire : « semble chose 
éminemment curieuse. » 



A TRAVERS LES REVUES 



Dans la Revue du clergé français du 15 octobre, M. Tabbé 
Lorrain donne de très intéressants détails sur Mgr Landriot 
pendant l'occupation allemande. 

Une plaquette d'Agrippa d'Aubigné (1621-1650], imprimée à 
l'époque où elle a paru, réimprimée comme inédite en 1873 dans 
le 1. 1«', p. 501 des Œuvres complètes (sans V Histoire universelle) 
de Théodore Agrippa d'Aubigné, a été rééditée, page 53, par M. 
Weiss dans le Bulletin de la société du protestantisme, n^ du 
15 octobre, Lettre au roi par trois gentilshommes vieillis au 
service du roi Henri le Grand, « pages, dit l'éditeur, des plus 
belles et des plus fortes qui soient jamais sorties d'une plume 
huguenote. » 

Le Bulletin de la société archéologique de la Touraine, 2« tri- 
mestre de 1897, p. 120, signale, dans notre 1'* livraison de 1897, 
la dissertation sur les piles romaines delaSaintonge, et, p. 167, 
des renseignements sur le château et la pile de Cinq-Mars — 
lisez Saint'Mard (1). 

Les Mémoires de la société d'émulation du Jura, volume 
1895-1896, publient les registres de la société populaire pendant 
la révolution, par M. Libais, archiviste du Jura, et le volume de 
1897, YInstructionprimairedans le Jura pendant la révolution, 
par le même. Nous signalons ces deux travaux à ceux qui s'in- 
téressent à ces questions. 

he Monde moderne de décembre, outre Les quarante fauteuils 
de Vacadémie française avec portraits des 40 actuels, Sainf- 
Emilion, ville si curieuse par ses monuments reproduits ici et 



(1) L'auteur y parle d'un < Jacques Pirier, notaire, commissaire à Térier ». Ce 
<f commissaire à Térier », évidemment pour terrier devait être le coUégue de 
cet autre notaire c[ui sign^ait un vidimus et dont un historien saintongeais a indi- 
qué ainsi le domicile : f Herpin, notaire à Vidimé, » Ce lieu, comme disait 
Pierre-Damien Rainguet à pro{>08 du quint, « nous est présentement inconnu.» 



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- 14 — 

où la société des Archives devrait bien faire une excursion, 
Napoléon et Béranger, étude sur Tinfluence des chansons de 
Déranger, au point de vue du second empire, et sur Music-Hall 
derrière le rideau, publie une étude de M. Emile Bayard sur 
notre confrère, M. William Bouguereau, né à La Rochelle le 
30 novembre 1825, avec reproduction de 15 de ses tableaux; 
elle se termine ainsi : « En 1876, M. Bouguereau entre à l'insti- 
tut; il est aujourd'hui commandeur de la légion d'honneur. 
Favorisé par les honneurs qu'il ne rechercha jamais, ennemi 
des basses compétitions, gâté par la fortune qu'il a vu venir à 
lui, placide, comme il l'avait désirée sans joie, l'artiste n'a ja- 
mais changé dans ses goûts modestes et sa tranquilité. C'est 
dans cette conscience et dans cet amour de la pureté du beau 
démontrée par M. Bouguereau que l'on trouvera la preuve de 
l'admiration sincère que nous avons pour le célèbre artiste dont 
nous venons de dépeindre la brillante carrière. » 

Le Bulletin de la société de géographie de Rochefort (juillet- 
septembre 1897), avec des correspondances, nouvelles, faits géo- 
graphiques, comptes rendus de l'académie des lettres de Metz, 
du congrès national, du congrès colonial, du congrès des orien- 
talistes, des sociétés savantes, etc., nous apporte Quelques an- 
nales de la ville de La Rochefoucauld, par M. J. Fermond, qui 
nous avait déjà donné en 1894 la monographie du château. 

« Les faits de cette nouvelle étude sont extraits de : Mémoire 
de ce qui s'est passé dans la ville de La Rochefoucauld du 
temps des troubles de la religion, par Jean Pillard, alors cha- 
noine de la collégiale de cette ville ; Livre domestique de la 
famille Delage de Luget ; Chronique protestante de VAngou- 
mois, par V. Bugeaud ; Bulletin de la société archéologique et 
historique de la Charente, et de vieux documents que je pos- 
sède. » Il y a quelques pièces inédites curieuses : Testament de 
Pierre Massé, curé de La Rochefoucauld (9 juin 1752), qui déclare 
a reconnaître et respecter les miracles opérés par le saint diacre 
Paris » ; le procès-verbal du massacre (20 vendémiaire an xiii) 
par les soldats du bataillon du midi ; arrêt du parlement (4 mai 
1781) supprimant certains jeux à Cognac, Cellefrouin, Rouillac, 
Saint-Cybardeau ; et aussi les mêmes erreurs que nous avons 
déjà signalées (Revue, xvi, 3 16) relatives à Fontan qu'on s'obstine 
à faire l'architecte du château, à Benjamin de Daillon. Il faut y 
ajouter Jean Léchelle, que l'auteur dit, p. 174, né à Puyréaux, 
canton de Mansle, le 2 avril 1760, et p. 169, à La Rochefoucauld, 
tandis que la Revue du Bas-Poitou de 1895, p. 377, le fait naître 
à Beaupréau (voir jReuue de Saintonge, xvi, 169), maître d'ar- 
mes à Saintes, fait général en chef de l'armée républicaine contre 
les troupes royalistes de la Vendée. 
A quand des articles semblables sur Rochefort ? 

Len* 267 (21 novembre 1897) des Contemporains est consacré 



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- 15 — 

par M. Oh. d'Avone à « Henri de Verthamon, porte-drapeau du 
Sacré-Cœur à Patay, 1833-1870 », né à Bordeaux d'une famille 
noble du Limousin, fils de Martial-Maurice-Edmond, marquis 
de Verthamon, et de Marie- Amélie de Piis. Henri fut à 10 ans 
(1843) élève de l'institution diocésaine de Pons fondée en 1822 
avec son petit séminaire autorisé par décret en 1828, et devenue 
institution libre de plein exercice en 1838, établissement mixte 
où Ton préparait au sacerdoce et aux carrières libérales jusqu'en 
1839 où le nombre considérable des élèves fit qu'on sépara complè- 
tement les deux éléments sauf pour les classes. Deux de ses frè- 
res vinrent l'y rejoindre : Arthur et Déodat, mort le 4 juillet 1895. 
Puis ils allèrent chez les jésuites à Brugelette. Henri fit ses étu- 
des de droit à Paris en 1863, puis revint chez ses parents au 
château de Castéra. A l'appel du colonel de Becdelièvre, il s'en- 
gagea dans les zouaves pontificaux. L'auteur le suit dans ses 
différentes campagnes, pages émouvantes, et raconte sa mort 
héroïque à Loigny, où il tomba tenant le drapeau du Sacré-Cœur. 
Des gravures ornent ce beau récit: une vue de Pons, le drapeau 
du Sacré-Cœur, le portrait de Henri en zouave de Charette, le 
monument élevé à Loigny et celui qui fut élevé à Pons avec son 
buste en bronze, œuvre et don de Coiffard, inauguré le 22 juin 
1886 avec un discours de l'amiral Juin et de très belles strophes 
deM. Georges Gourdon. 

A propos du « drame en vers que M. Edmond Rostand a écrit 
pour le théâtre de la porte Saint-Martin et pour Coquelin », le 
Soleil du 10 décembre publie, au-dessus de la signature de Louis 
Schneider, un article sur Cyrano de Bergerac qui, né à Paris, 
ainsi qu'en font foi les registres de la paroisse Saint-Sauveur, le 
6ou le 10 mars 1619, d'Abel de Cyrano, « escuier », et de demoi- 
selle Espérance de Bellanger, gasconna ses contemporains en 
se faisant passer pour Gascon, a Sa famille n'était même pas du 
Bergerac que l'on connaît, mais d'un Bergerac, une toute petite 
bourgade qui faisait partie de la seigneurie des sires de Pons, 
en Saintonge, qui passa aux comtes de Périgord, puis fut 
vendue à Philippe V de Valois et fut en 1621 rattachée à la cou-^ 
ronne par Louis XIIL » Eat-ce bien vrai ? Quelle est cette petite * 
bourgade ? où est-elle située ? Remarquons que les sires de Pons 
étaient seigneurs de Bergerac, chef-lieu de canton de la Dordo- 
gne, que Renaud de Pons, seigneur de Bergerac, devenu sei- 
gneur de Bergerac par son mariage avec Marguerite, fille d'Hélie 
Rudel, accorda en 1254 une charte de commune à cette ville, et 
que toutes les pièces qui concernent les Pons (voir Chartrier de 
Pons dans les tomes ix et xxr des Archives historiques de la 
Saintonge et de VAunis) n'ont jamais parlé que de ce Bergerac. 

P. 

Nous extrayons du Rapport de Varchiviste de la Vendée, M. 
Barbaud, au conseil général, dans la session d'août 1897, les 



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— 16 — 

notes suivantes qui concernent TÂunis : (Communication de M. 
René Valette.) 

Inhumations en Téglise de Mouchamps (Vendée) : 

D'Antoine Dubois, du village de La Jonchère, qui venait de 
travailler à la démolition des murailles de la Rochelle (13 mai 
1629); 

De vénérable messire Pierre Davoine, prêtre, curé d'Angou- 
lins (Aunis), âgé de 50 ans, lequel, passant sur la chaussée de 
Mouchamps, avait été entraîné par la violence de Teau et s'était 
noyé dans la rivière (21 novembre 1633); 

De M°** Marie de La Douespe, veuve de maître Charles Girard 
de Villars, médecin du roi et de l'académie royale des belles 
lettres de La Rochelle (8 juin 1776). 

Le n** 27 (juillet-septembre) du Bulletin de Vassociation des 
secours mutuels des chevaliers pontificaux nous apporte un 
émouvant discours de notre confrère, M. le vicomte Oscar de 
Poli, présidant la distribution des prix du pensionnat Saint- 
Joseph de Pont-Sainte-Maxence. Joignons-y une notice nécro- 
logique sur Guillaume Mollat, par M. le marquis de Granges 
de Surgères, sur le chevalier de Befîroy, par M. le vicomte du 
Pin de La Guérivière, et dans la partie bibliographique une 
appréciation du volume Les iîochefoucautd, « œuvre magistrale 
du savant écrivain qui préside avec tant d'autorité l'importante 
société des Archives historiques de Sâintonge,,. Elle abonde 
en faits intéressants, notes instructives, actes et documents 
inédits. Le chapitre 28 a trait au martyre des deux saints évo- 
ques, pages émouvantes qui mettent aux yeux des larmes et 
dans le cœur la haine des lâches bourreaux. Le livre se termine 
par de nombreuses pièces justificatives et une précieuse table 
onomastique », due à M. Henri Joyer. 



La Revue du Nivernais^ comme son voisin, le Courrier de 
l'Allier, à Moulins, a publié un numéro de Noël. C'est un heu- 
reux essai et fort bien réussi. (Prix : 1 fr. 50, à Beaumont La 
Perrière, Nièvre.) Vers et prose, noëls anciens et modernes, 
airs notés, 22 illustrations inédites, eau forte, aquarelle, ethno- 
graphie, phototypie, tout se réunit pour faire de cette publica- 
tion un petit résumé de l'art sous ses diflérentes formes. Si 
l'on s'étonne, je dirai que le directeur de la Revue est M. Achille 
Millien. 

Le Bulletin héraldique de France, dans sa livraison de 
mars 1897, parue fin septembre, s'occupant, page 142, des 
maréchaux de France (suite), en arrive à Joseph-Henri Bou- 
chard d'Esparbès de Lussan f canton de Tonnay-Charente), dit 
le vicomte, puis marquis d'Auoeterre (canton de l'arrondisse- 
ment de Barbezieux), né en 1714, maréchal de France en 1783, 



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- 17- 

mort à Paris le 28 août 1788, sans enfants de sa cousine Fran- 
çoise Bouchard d'Esparbès de Lussan d'Aubeterre, fille du 
comte de Jonzac ; et à cette occasion Tauteur fait la généalogie 
des Bouchard d'Aubeterre d'après La Chesnaye des Bois et 
Beauchet-Filleau. 

Dans le Centre médical et pharmaceutique du 1" novembre 
1897, notre confrère, M. PaulFabre, de Commentry, membre cor- 
respondant de Tacadémie de médecine, achève 1' « Essai bio- 
graphique sur l'anatomiste Jean-Baptiste Canano (1515-1579) », 
qu'il avait commencé dans la livraison de septembre sur Un 
émule d'André Vésale au XVP siècle^ et qu'il termine en ces 
termes : « Par sa découverte des valvules des veines, Canano, 
trop méconnu et souvent oublié, mérite d'être honorablement 
compté parmi les précurseurs de Guillaume Harvey. Il prépara 
la découverte de la circulation du sang. » 

Signification du mot sieur, — Que de gens ont été choqués 
de ces expressions d'anciens titres : « Nous, bourgeois, manants 
et habitants de la ville de Saintes », ou de cette expression 
moderne « le sieur A... ! » C'est le sort -des mots qui vieillissent 
comme nous et changent aussi en vieillissant : le sieur est 
disgracieux maintenant, et manants n'est plus qu'un terme 
injurieux ; c'étaient jadis des mots très honorables et qu'on 
était fier de prendre. M. l'abbé Arbellot, avec sa science habi- 
tuelle, a fait une petite dissertation fort instructive sur ce sujet : 
Du titre de bourgeois et du titre de sieur suivi d'un nom de 
fief ou de domaine. (Limoges, Ducourtieux, 1897, in-8'*, 15 p.) 
Le mot bourgeois était distinctif et honorifique ; il indiquait 
qu'on appartenait à une classe sociale au-dessus des artisans et 
du peuple ; on pouvait être bourgeois et marchand ; on ne pou- 
vait être noble et marchand. Dans le principe, le mot sieur, 
abréviation de seigneur^ était l'apanage exclusif de la haute 
noblesse ; au xvi* siècle, il fut adopté par la petite noblesse, puis 
par la bourgeoisie ; il signifiait propriétaire : œ GeofTroy, sieur 
du Coudret et des Arènes », ou « Bretinaud, sieur de Méré et de 
Saint-Seurin. » Le mot sieur, vers le milieu du siècle dernier, 
devenu commun, fut remplacé par seigneur, puis disparut tout 
à fait : « Poitevin de Moléon. » Le de même qu'on croyait, qu'on 
croit encore nobiliaire, fut proscrit sous la révolution ; et bien 
des gentilshommes authentiques ou des i^oturiers reprennent 
maintenant ce de qui n'indiquait primitivement qu'un posses- 
seur de fief ou de domaine et qui bien souvent ne servait qu'à 
distinguer les membres d'une même famille : Boileau des 
Préaux, Caronde Beaumarchais ; Condillac et Mably étaient deux 
frères : l'un Etienne Bonnat de Condillac, l'autre Gabriel Bonnat 
de Mably. 

En Saintonge, il y eut un fait assez singulier qui regarde un 
de nos archéologues les plus connus. A la naissance (20 juillet 



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— 18 - 

17V2) de Jean-César- Alexandre Ohaudruc, appelé le baron Chau- 
druc de Crazannes, auteur des Antiquités de Satintes, le curé 
refusa d'enregistrer l'enfant sous le nom de Chaudruc de Cra- 
zannes, prétendant que les gentilshommes avaient seuls le droit 
d'ajouter à leur nom celui de leur terre [Deux victimes dessep- 
tembriseurs, page 89). Un jugement du présidial lui donna tort. 
Pour les Chaudruc de Crazannes, voir la Revue de Saintonge, 
XII, 105. 

VARIÉTÉS 



I 

LES PÉNÉTRBAU DE l'iLE DE RÉ 

Dans sa critique de la réponse, par M. le docteur Kemmerer 
à M. le médecin-major Atgier, à propos de son travail sur les 
Chartes seigneuriales de l'île de iîë, critique insérée dans la 
dernière Revue de Saintonge et d'Aunis (1" novembre 1897, p. 
433-448), M. Théodore Phelippot donne en note, à la page 
440, pour la famille Pénétreau, une filiation que nous avons des 
raisons de croire inexacte. D'après lui, Jean-Simon Pénétreau 
des Augiers, capitaine au régiment de Poitou-infanterie, che- 
valier de Saint-Louis, décédé à Saint-Martin le 28 mars 1796, 
et qui avait épousé à Sainte-Marie, le 13 novembre 1752, Marie- 
Françoise-Esther Souchard, était fils de a Jean-Denis, notaire 
seigneurial et procureur à Saint-Martin, et petit-fils de « mes- 
sire et honorable homme Pierre Pénétreau, écuyer, capitaine 
des milices bourgeoises et procureur général des manants et 
habitants de l'île de Ré ». 

Ces assertions ne sont pas précisément d'accord avec les 
données du registre de la paroisse de Sainte-Marie, dans lequel 
l'acte de baptême, à la date du 4 août 1753, de Jean-Simon 
Pénétreau des Augiers, fils de Jean-Simon et d'Esther Sou- 
chard, indique que l'enfant eut pour marraine «Charlotte Bour- 
deau, aïeule». Or, Charlotte Bourdeau était la femme de 
Jean-Pierre Pénétreau, « négociant», et non celle de Jean-Denis, 
le notaire seigneurial et procureur à Saint-Martin. Ce dernier 
n'était donc. pas l'aïeul de Jean-Simon, pas plus que Jean-De- 
nis n'était son père. 

D'autre part, M. Th. Phelippot dit écuyers les membres 
qu'il cite de cette famille, alors que nous n'avons relevé cette 
qualification pour aucun d'eux. 

Enfin, il ne donne qu'un frère et une sœur à Jean-Simon, 
bien que celui-ci fût l'aîné de huit enfants. Aussi pensons-nous 
qu'il n'est pas sans intérêt d'ajouter à ces quelques redresse- 
ments (errare humainum, même après avoir fouillé « les re- 
coins et le mitan »), le tableau généalogique ci-dessous: 

Jean-Pierre Pénétreau, « négociant », marié à Charlotte- 
Marguerite Bourdeau, veuve de François de Oornouaille (?), 



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— 19 — 

écuyer, chevalier de Saint-Louis, major de la citadelle de Va- 
lenciennes, eut deux fils : 

1<* Pierre-Etienne Pénétreau, « négotiant », de la paroisse 
de Saint-Martin de Ré, puis entreposeur des tabacs à Marans ; 
marié, le 16 juin 1749, avec Marie-Anne Bottelin de Lincé, de 
Marans, dont vinrent : a. Charles-Jean-Baptiste Pénétreau de 
La Cour, né à Marans le 21 mars 1750, receveur des domaines 
à Jonzac, marié, par contrat du 14 juin 1780, avec Marguerite- 
Caroline Laverny, fille de Jean-Gaspard , avocat au parlement, 
conseiller du roi et son élu au siège de l'élection en chef de 
Saintes, seigneur de Crut, et de Jeanne-Euphrosine Keefe ; 
Caroline décédée sans enfants, le 7 février 1848 à Saintes ; 
6. Simon-Etienne-Amédée Pénétreau, né à Marans le 28 juillet 
1751 ; c. Michel-Pierre-Modeste Pénétreau, baptisé à Marans 
le 14 janvier 1753 ; d. Pierre-Joseph, né à Marans en 1758, dé- 
cédé à Berlin, ingénieur de 1'® classe de la marine, chevalier 
delà légion d'honneur, le 31 janvier 1813; e. Simon-Pierre- 
Marie, baptisé à Marans le 7 mai 1760 ; 

2** Jean-Simon Pénétreau des Augiers, capitaine au régi- 
ment de Poitou-infanterie, chevalier de Saint-Louis, décédé à 
Saint-Martin le 28 mars 1796. Il avait épousé, à Sainte-Marie, 
le 13 novembre 1752, Marie-Françoise-Esther Souchard, qui 
lui donna 8 enfants : A. Jean-Simon Pénétreau des Augiers, 
baptisé à Sainte-Marie le 4 août 1753; B.Jeanne-Françoise 
Pénétreau des Augiers, née à Sainte-Marie le 16 août 1754, 
décédée à Saint-Martin le 28 avril 1814 ; mariée à M" Ambroise- 
Ignace Gigaux de Grandpré, conseiller du roi et son procureur 
au siège de Saint-Martin. Ils eurent: a. Jean-Simon-Hyacinthe 
Gigaux de Grandpré, 1779-1780; 6. et c. André et Jean-Casimir 
Gigaux de Grandpré, 1780-1780; d. M.-F.-Joséphine Gigaux de 
Grandpré, 1781 ; e. Ch.-François-Etienne-Achiile Gigaux de 
Grandpré, receveur particulier entrepositaire des tabacs, marié 
à Rosalie-Malvina Charrier, 1791-1872 ; C. Jean-Louis Péné- 
treau des Augiers, 1755-1840; D. Pierre-Guillaume Pénétreau des 
Augiers, 1756 ; E. Louise-Emilie Pénétreau, baptisée à Saint- 
Martin le 23 novembre 1761 et décédée le 9 septembre 1830, 
veuve de Henri-Louis Leclerc ; F. Marie-Aglaé Pénétreau, 1765 ; 
G. Agathe-Sophie Pénétreau, 1767; H. Jeanne-Victoire-Elisa- 
beth Pénétreau, 1769-1839. 

D'autres membres de la famille Pénétreau, dont la place dans 
cette généalogie n'a pu être retrouvée, habitaient, au xvii* siè- 
cle, Sainte-Marie et Saint-Martin de Ré : 1** N. Pénétreau, époux 
de Gabrielle Pérard, décédée à Saint-Martin le 7 décembre 
1700, à l'âge de 78 ans, indication qui ^im^ à 1022 la date de sa 
naissance; 2** N. Pénétreau, marié à Saint-Martin, le 17 mai 
1686, avec Catherine Guignard, dont il eut 3 enfants : a. Pierre- 
Nicolas, le 13 octobre 1687; 6. Martial, le 8 octobre 1689; c. 
Jean, le 10 mai 1693; 3* Jean Pénétreau, qui épousa, le 28 no- 
vembre 1691, aussi à Saint-Martin, «damoiselle Jeanne Masseau » 
qui lui donna, le 11 juillet 1696, un fils, Denis-Nicolas, et décé- 



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— so- 
da à Sainte-Marie en 1726, ainsi qu'il résulte de Tacte d'inhuma- 
tion ainsi libellé: « Le 21 mars 1726, a été inhumé dans le ci- 
metière de cette paroisse, près de damoiselle de Corneille (?) et 
joign«Tnt Marguerite Caillaud, le corps de dame Jeanne Masseau, 
femme du sieur Jean Pénétreau, marchand de cette paroisse, 
âgée de (l'indication manque), après avoir reçu tous les sacre- 
ments de l'église, en présence de sieur Pénétreau et de monsieur 
Jean Masseau, baron de cette île, et du sieur Nicolas Masseau, 
marchand, demeurant à Ars, et de monsieur Jacques Aubry, 
major-général garde-côtes et plusieurs autres.» Moins d'un an 
après, le 13 janvier 1727, Jean Pénétreau convolait en secondes 
noces avec Marie-Magdeleine Zérembert, née à Saint-Martin de 
Jean-Georges et de Marie Gazeau. 

Anat. Lavernt. 

II 

UN MARIN SAINTONGEAIS. ANATOLE DE BONSONGE. 

Le 15 septembre 1881 , nous parvenait une nouvelle désolante : 
Le commandant Anatole de Bonsonge avait succombé le 7 
aux attaques de la fièvre jaune. Quelques jours auparavant, sa 
famille avait reçu de lui les meilleures nouvelles ; et Ton vivait 
confiant ! L'avant-veille de son départ, nous suivions sur la 
carte d'Afrique l'itinéraire qu'il devait suivre et nous mar- 
quions le lieu de ses travaux, ce chemin de fer du Soudan dont 
il allait protéger l'établissement. Il était riche d'avenir et 
d'espérances. U partait joyeux, plein de foi. Et il est resté là- 
bas ! Nous avons dit un mot de lui à l'époque de sa mort. 
(Bulletin, ni, 182, numéro d'octobre 1881.) Nous complétons 
aujourd hui la notice, afin de conserver dans notre recueil le 
souvenir d'un ami dévoué de la société, dont il fut secrétaire- 
adjoint pendant les premières années. 

Joseph-Henry-i4nafoie Martin de Bonsonge était né à Saintes, 
le 5 mars 1832, de Henry-Auguste Martin de Bonsonge et 
d'Alexandrine-Paule Bretinauld de Méré. Son grand-père, 
Henry-André Martin de Bonsonge, chevalier de Saint-Louis, 
fils de Charles-Jacques-Michel et de Madeleine-Françoise- 
Adélaïde Godet du Brois, entré le 27 août 1787 comme sous- 
lieutenant de remplacement au régiment royal, puis cadet gen- 
tilhomme le 1" mai 1788, sous-lieutenant en 1789, avait fait, 
en 1792, la campagne des princes, puis rentré en France l'an 1801 , 
avait été de 1804 a 1815 sous-inspecteur des forêts. Destitué par 
le gouvernement du roi comme ayant accepté du service sous 
le régime impérial, conseiller municipal de Saintes, il se retira 
définitivement des fonctions publiques en 1830 pour se livrer 
exclusivement aux travaux agricoles. Il avait épousé, le 22 juin 
1802, Anne-Françoise-Laure Fresneau de La Gataudière, belle- 
sœur du marquis de Chasseloup-Laubat, lieutenant général, 
sénateur et pair de France. 
Anatole de Bonsonge se destina à la marine. II trouvait dans 



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- 21 — 

sa famille de nobles et nombreux exemples. Son aïeul, Charles- 
Jacques-Michel Martin de Bonsonge, chevalier de Saint-Louis, 
capitaine au régiment de Bresse et blessé en 1758 à l'expédi- 
tion de Saint-Cast, sur les côtes de Bretagne, avait été major 
général des gardes-c6tes de la capitainerie de Marennes, et 
son bisaïeul, Jacques-Charles Martin de Bonsonge, chevalier 
de Saint-Louis, lieutenant au régiment de Blaisois, blessé à 
Dantzig par les Russes, avait été capitaine général, puis inspec- 
teur (1748) des gardes-côtes de Marennes avec le grade de lieu- 
tenant-colonel. — Je trouve encore parmi ses ancêtres, comme 
on le voit dans la généalogie des Martin de Bonsonge, p. 62 des 
Etudes et documents sur là ville de Saintes, Charles Martin 
de Bonsonge, capitaine au régiment de la couronne, puis 
colonel du régiment de Marennes ; Charles-Henry, garde de la 
marine, major garde-côtes ; Pierre-Charles-IIenry, garde du 
corps, capitaine de dragons (voir la Biographie saintongeaise, 
par P.-D. Rainguet). N'oublions pas l'amiral Job Forant, allié 
aux Martin de Bonsonge par sa femme Marguerite Richier 
et dont notre ami avait eu la pensée d'écrire la biographie. 

Admis à Técole navale en 1848, aspirant le 1®'" août 1850, 
enseigne en 1854, lieutenant de vaisseau en 18(31, il fut nommé 
capitaine le il août 1869. Nous ne raconterons pas sa carrière. 
Un de ses meilleurs amis l'a esquissée dans une notice publiée 
par le Bulletin de la société (octobre 1881, page 182) ; un autre 
de ses amis, M. Charles Thèze, dans un article des Tablettes 
des deux Charentes^ de Rochefort, numéro du 17 septembre, 
reproduit par le Courrier des deux Charentes du 18, lui a payé 
un légitime tribut d'éloges et de regrets. 

C'était une âme franche et douce. Réservé, modeste, il ne 

f variait jamais de lui ; qui ne l'aurait pas su, n'aurait jamais, à 
'entendre parler, pu deviner que cet olTîcier avait commandé 
à la mer et dans des circonstances parfois dilTîciles. Il fallait 
Tinterroger et le forcer à répondre. Depuis 1871, employé au 
port de Rochefort, à l'école des torpilles à Boyardville, en rem- 
plissant les fonctions de major de la flotte, il gémissait de cette 
quasi-oisiveté. Aussi accepta-t-il avec empressement une mis- 
sion au Sénégal, où il était chargé du commandement supé- 
rieur de la marine et de la direction des travaux du chemin de 
fer du Haut-Fleuve, travaux importants qui devaient assurer 
le prodigieux développement de la colonie. 

Dans sa brochure Un nouveau René Caillié, M. Aimé 
Olivier, vicomte de Sandeirval {ha Rochelle, imp. Siret, 1882, 
in-8*, 31 pages), André Lételié, rendant compte des voyages et 
des aventures de M. Olivier, ancien maire de Marennes, dans 
le Foutah-Djallon, et du traité obtenu par lui du roi de Timbo 
pour faire passer un chemin de fer dans ses états, ajoute : 
« Et puisque la douloureuse occasion s'en présente, rendons 
hommage à un Saintongeais qu'une mort prématurée vient 
d'enlever à sa famille et à ses amis. M. Anatole de Bonsonge, 
capitaine de frégate, avait reçu, il y a quelques mois, du gou- 



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— 22 — 

vernement français, le commandement de l'expédition chargée 
de protéger l'établissement du chemin de fer de Dakar au Niger. 
Son nom figure parmi les 325 victimes de la fièvre jaune que le 
télégraphe, dans son effrayant laconisme, vient de signaler 
(13 septemlDre). Encore un vaillant cœur de moins. » 

Hélas ! il avait vu poindre l'épidémie qui devait décimer la 
colonie et l'emporter lui-même ; il avait même signalé le mau- 
vais état sanitaire en une phrase d'un rapport au ministre, 
2u'une prudence trop imprévoyante d'un supérieur et sa propre 
éférence pour le gouverneur lui firent retrancher. Et peu de 
temps après il mourait victime du fléau qu'il avait vu venir, 
suivant de près le gouverneur, M. de Louneau, qui avait refusé 
d'y croire. 

Le 21 février 1876, Anatole de Bonsonge avait épousé à Paris 
M"' Jeanne-Marie-Adélaide de Cofïinières, fille du général de 
division de Coffinières de Nordeck, dont la carrière militaire 
fut si brillante. 

Anatole de Bonsonge s'était fait, ici et là-bas, estimer de ses 
chefs, aimer de ses camarades. L'amiral Grivel, commandant 
la station des Antilles sud, de laquelle dépendait le Sénégal, 
voulut lui-même écrire à la famille, au nom du corps des offi- 
ciers, pour déplorer cette mort prématurée, et témoigner toute 
son estime pour le commandant de Bonsonge qu'il appréciait et 
comme homme et comme officier. 

Sentant la mort venir, il fît appeler le curé de Saint-Louis et 
se confessa humblement et communia. La rapidité du mal ne 
lui permit pas de recevoir l'extrême-onction qu'il avait deman- 
dée. Nous sommes heureux de citer ici les propres paroles du 
vénérable curé de Saint-Louis, M. l'abbé Le Pennée, mission- 
naire apostolique, dans une lettre du 7 janvier 1882 : « ...Dès 
le premier jour de sa maladie il m'a fait appeler, et bien que sa 
maladie ne parût pas très grave en ce moment, il a tenu à rece- 
voir les sacrements, et les a reçus avec la plus grande édifica- 
tion. J'ai été très consolé de ses admirables sentiments. Beati 
qui in Domino moriuntur; et bien que les circonstances 
n'aient pas permis de lui administrer l'extrême-onction, j'ai 
l'assurance que Dieu l'aura promptement reçu dans sa miséri- 
corde. C'était un noble cœur, un solide chrétien. Puisse cette 
pensée vous consoler de sa mort et consoler avec vous sa 
famille entière qu'il a tant aimée. » Ullnivers^ en annonçant 
sa mort, constatait aussi sa fin chrétienne et édifiante. 11 avait 
été sans peur devant l'épidémie ; il fut brave devant la mort; 
c'était le soldat chrétien qui faisait noblement à Dieu l'hom- 
mage de sa vie, vouée et offerte tant de fois à la patrie. Hélas ! 
on peut répéter après lui cette phrase attendrie, presque pro- 
phétique, qu'il écrivait dans son dernier rapport où il parlait 
des victimes du fléau : « Ceuxrjui font ainsi le sacrifice de leur 
vie n'ont pas même la consolation de savoir que leur mort sera 
utile à la France. » L. A. 



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- -23 — 
NOTES D'ÉTAT CIVIL 

I. — DÉCÈS. 

La société des Archives a cinq nouvelles pertes à déplorer : 

I. — Le 10 novembre, est décédé à Pons, âgé de 62 ans, Jules- 
Fé/ioc-Henri Bertifort, ancien maire de Pons, ancien notaire, prési- 
dent honoraire de l'association amicale des anciens élèves de l'in- 
stitution de Pons et de lasociété philanthropique.il étaitnéà Pons, 
le 26 novembre 1835, de Stanislas Bertifort, pharmacien à Pons, 
et de Lucie Saint-Lary (déclaration du 27 novembre par Jean 
Cotard, pharmacien à Pons, oncle de son père, et de Charles- 
François Bertifort, propriétaire, son aïeul paternel). Il avait 
épousé Mlle Agnès-Cécile Châteauneuf. 

Après avoir fait de bonnes études au collège de Pons, il fut à 
Bordeaux faire son stage de notaire, puis revint en sa ville na- 
tale où il succéda en 1861 à M' Georges Poitevin, notaire. Il ne 
garda sa charge que peu d'années ; dès 1864, il la cédait à M* 
Castel et se retirait peu après dans sa propriété du Puits de 
Vallières. Quelques années plus tard, il fut rtommé suppléant du 
juge de paix etremplit ces fonctions jusqu'après laguerrede 1870. 

Profondément imbu des idées d'ordre et de sage liberté, et 
cédant aux sollicitations et aux encouragements de son ami 
M. le baron Eschasseriaux, il se porta à différentes reprises 
comme candidat au conseil général contrele représentant du ra- 
dicalisme. Chaque fois, il obtint un grand nombre de suffrages, 
mais ne parvint cependant jamais à se faire élire. Pendant le 16 
mai, ilfut maire de Pons. Lors de la disparition du vignoble cha- 
rentais, il fut un des premiers à penser que l'industrie sucrière 
pourrait être très avantageuse au pays, et il mit au service de 
cette entreprise sa bourse et toute son activité. Il ne put malheu- 
reusement pas faire prévaloir, au sein du conseil d'administra- 
tion dont il faisait partie, les idées d'économie, de prudence et 
d'ordre qui seules assurent la réussite. Ses conseils comme ses 
protestations furent inutiles. A la mort du regretté docteur Ar- 
douin,ildevint président de la société philanthropique à laquelle 
il consacra une bonne partie de son temps et de son activité. 
Grâce à ses soins, à sa direction habile, il contribua dans une 
large mesure au développement et à la prospérité de cette so- 
ciété. Très attaché au collège où il avait été élevé, il fut aussi un 
des fondateurs de l'association amicale des anciens élèves et en 
devint successivement le secrétaire adjoint, le trésorier, le vice- 
président et le président. Là encore, il fit preuve d'un esprit 
éclairé, d'unjugementdroit et surtout dun grand dévouement. 

Ses obsèques ont eu lieu en l'église Saint-Martin. Les profes- 
seurs et les élèves de l'institution étaient là avec leur musique. 
Avant l'absoute, le supérieur, M. l'abbé Eyssautier, a prononcé 
un remarquable discours ; au cimetière, M. le baron Eschasse- 
riaux, M. Maufras, secrétaire général de l'association amicale 
des anciens élèves de Pons, et M. Barillaud, vice-président de la 



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- 24 — 

société philanthropique, ont rappelé, au milieu d'une foule nom- 
breuse et très émue, l'homme de devoir et de bien qu'avait été 
toute sa vie le regretté défunt. 

E. M. 

II. — Le 26 novembre, est décédé, à Saint-Pierre d'Oleron, âgé 
de 62 ans, après 40 ans de prêtrise, Augustin Moreau, chanoine 
honoraire, curé-doyen depuis 1891. Il était né à Saint-Georges 
de Longue-Pierre le il janvier 1835 ; il fît ses études au petit 
séminaire de Pons, où il fut ensuite professeur. Ordonné prêtre 
le 29 mai 1858, il fut vicaire à Rochefort, à Saint-Jean d'Angély, 
curé à Saint-Denis d'Oleron en novembre 1864, où il resta dix- 
sept ans, en 1881 à Saint-Georges, où il se trouva au milieu de 
dilïlcultés très graves qu'il parvint à surmonter, et enfin, en 
avril 1891, curé-doyen de Saint-Pierre, où son zèle continua à 
se déployer pour les œuvres charitables. C'est donc dans l'île 
d'Oleron que se passa une grande partie de son existence sacer- 
dotale ; aussi y était-il fort estimé. M. l'abbé Trébuchet, archi- 
prêtre de Jonzac et aon prédécesseur immédiat, qui avait voulu 
présider ses funérailles, a parlé en véritable ami de ce prêtre 
dévoué, avec lequel il avait, dit le Bulletin religieux du 4 décem- 
bre, partagé pendant tant d'années le ministère paroissial sur 
cette terre d'Oleron, où tous deux ont été et sont toujours en- 
tourés des plus profondes sympathies. 

III. — Le 10 décembre, est décédé à Montpellier, âgé de 51 
anSjThisse, officier de l'instruction publique, directeur du petit 
lycée. Professeur suppléant de rhétorique au collège de Saintes 
enl869, puis professeur de 3® en 1871-1873, ensuite professeur 
de rhétorique au collège de Rochefort en 1873, membre du 
conseil académique de Poitiers en 1880, principal du collège de 
Saint-Jean d'Angély, puis de Narbonne, il avait été nommé, en 
1888, directeur du petit lycée de Montpellier. Son fils est déjà un 
brillant avocat au barreau de cette ville. 

IV. — Le 23, est décédé au village de Fétilly, près de La 
Rochelle, Joseph-Ernesi Tauzin, âgé de 31 ans, employé à la 
direction de l'enregistrement. Né à Saint-Xandre, il avait fait 
ses études au petit séminaire de Montlieu. En dehors de ses 
occupations quotidiennes, il avait su trouver le temps d'étudier 
et promettait une excellente recrue à la société des Archives. Il 
avait publié la Monographie de Saint-Xandre ( 1 895, in-8*, 75 p.), 
opuscule bien complet et sérieusement fait. (Voir Revue, xv, 
455.) Il avait aidé M. l'abbé Choisnard dans sa Monographie 
de Dompierre. Il avait fait, avec M. l'abbé Gelézeau, Saint- 
Somin, collaboration fructueuse, l'un sur les lieux; cherchant 
autour de lui, amassant péniblement quelques bribes d'événe- 
ments, quelques faits, quelques dates, l'autre dans un chef-lieu 
de département, avec la ressource des bibliothèques et des 



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— 25 — 

archives, puisant largement et fournissant les documents 
qui n*existent que là. Il avait en préparation la monographie 
d'Esnandes et d'autres projets qu'il pouvait espérer mener à bien. 
JjEchorochelais du 25 a rendu justice à ses efforts et à son mérite. 

V. —Le 26 décembre, est décédé en son hôtel à Paris, rue de 
l'Université, 18, Jean-Louis-Anafoie, comte Lemercier, âgé de 
77 ans, #, commandeur de l'ordre de Pie IX, etc., député de la 
Charente-Inférieure, maire de Saintes, président du conseil 
général de la Charente-Inférieure depuis 1885, ancien attaché 
d'ambassade, ancien président du conseil d'administration du 
chemin des Charentes, président de presque toutes les sociétés 
de Saintes : gymnastique La Santone, orphéon la Lyre saiM- 
taisôj etc. 

Né au château de Coudray-Montceaux (Seine-et-Oise), canton 
de Corbeil, le 25 juin 1820, de Jean-Baptiste-Nicolas Lemercier 
et d'une fille du maréchal Jourdan, il appartenait à une vieille 
famille qui a rempli les premières charges de la magistrature 
en Saintonge. Le premier connu est Jean Mercier, lieutenant 
général de l'amirauté établie à Marennes, qui signait alors Mer- 
cier; son fils, Jean-Elie, lieutenant criminel au présidial de 
Saintes (1723-1776), prit lé nom de Le Mercier. On le trouve tran- 
sigeant pour lods et ventes, le 25 juin 1723, devant Prouteau, 
notaire à Saintes, avec Jean-Jacques de Chàteaubodeau, che- 
valier, seigneur de Bessay, demeurant à La Garde, paroisse de 
La Celle en Bourbonnais, mari de Catherine de Boystène. Il se 
maria à Angélique-Scholastique-Elisabeth Bonnamy, qui testa 
le 25 juin 1739 et mourut à Saintes le 8 février 1749. En secondes 
noces, Jean-Elie épousa Anne Le Cercler des Houmeaux, veuve 
de Jean-Jacques Rollet, conseiller du roi, prévôt de la marine au 
port de Rochefort, commissaire de la marine au département de 
Saintes, dont la fille, Marie-Anne Rollet, s'unit, le 5 février 1768, 
autorisée par Joseph Rollet, négociant à Lyon, son curateur, à 
Louis-Auguste Le Berton, chevalier deBonnemie, fils de Marc- 
Auguste, baron de Bonnemie, conseiller du roi, président lieu- 
tenant civil et de police en la sénéchaussée de Saintonge, et de 
feu Louise de Gasq. De sa seconde union avec Anne Le Cercler, 
sœur de Marie et de Catherine, femme de Baron du Clos, Jean- 
Elie eut un fils, Louis-Nicolas Lemercier, né à Saintes le 23 dé- 
cembre 1755, tenu sur les fonts de Saint-Pierre par le futur 
évéque de Montpellier, Jean-Louis-Simon Rollet, et Marie- Anne 
Rollet, frère et sœur utérins. Avocat, il succéda à son père dans 
sa lieulenance criminelle en 1776, fut élu député du tiers aux 
états généraux le 21 mars 1789, président du tribunal criminel du 
1 1 septembre 1793 au 15 avril 1798 (élu par l'assemblée électorale 
réunie à La Rochelle le 2 septembre), nommé (13 avril 1799) par 
rassemblée électorale réunie à Saintes (282 voix sur 305 votants) 
député au conseil des anciens dont il fut secrétaire (22 octobre), 
qu'il présidait au 18 brumaire an viii (9 novembre 1799), favo- 



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— 26 — 

risant les projets du général Bonaparte, membre (24 décembre) 
du sénat conservateur dont il fut président en 1800, chevalier 
de la légion d'honneur (1803), commandeur (1804), grand-ofïîcier 
(1811), grand'croix (1837), titulaire de la sénatorerie d'Angers 
(1804), comte de l'empire (1808), pair de France (1814-1848). Il 
mourut à Paris le 1 1 janvier 1849. Il avait épousé à Saintes : !• le 
12 février 1776, Anne-Ursule Brejon de La Martinière, qui 
mourut à 37 ans le 21 juin 1785, et fut inhumée dans le cime- 
tière Saint-Michel; 2<* le 10 mai 1786, Marie Pannetier, fille de 
Jean-Baptiste Pannetier, négociant, dont il eut: 1® Augustin- 
Louis, comte Lemercier, lieutenant-colonel de cavalerie, député 
de Domfront de 1827 à 1831 et de 1834 à 1842, pair de France, 
sénateur (26 janvier 1852), commandeur de la légion d'honneur, 
médaillé de Sainte-Hélène, né à Saintes le 22 février 1787, mort 
à Paris le 4 mai 1864 ; 2** Jean-Baptiste-Nicolas Lemercier, né à 
Saintes le 10 janvier 1789, qui servit d'abord dans la marine, 
puis en 1809 fut lieutenant dans un régiment de dragons et 
quitta le service avec le grade de colonel d'état-major. Maire 
de Saintes membre et président du conseil général de la Cha- 
rente-Inférieure, il fut élu député en 1842, 1849, 1852 par l'arron- 
dissement de Cognac ; commandeur de la légion d'honneur 
(1839), chevalier de Saint-Louis et de Maximilien de Bavière, 
il est mort à Saintes le 14 octobre 1854 ; il avait épousé Cathe- 
rine-Victoire-Sophie Jourdan, fille du maréchal Jourdan ; 
3* Virgimie-Marie Lemercier, née le 20 brumaire an ii, 
mariée, par contrat signé du roi le l**" février 1818, à Jules- 
Alexandre, baron de Croze, né à Brioude (Haute-Loire) le 
22 février 1787, auditeur de première classe au conseil d'état, 
sous-préfet de Gênes en 1809, juge suppléant au tribunal de la 
Seine, sous-préfet à Corbeil, préfet des Bassés-Alpes, démis- 
sionnaire en 1830, fait chevalier de la légion d'honneur par 
Louis XVIÏI et baron par Charles X, grand-père de M. Pierre- 
Marie-Jules de Croze, né à Tain en 1849 de Charles-Louis-Emile- 
Jules de Croze et de Marie-Françoise-Grégoire de Blesimare, 
adopté le 26 février 1897 (voir Revue, xvii, 311) par le comte Ana- 
tole Lemercier. 

Anatole Lemercier, licencié endroit, fut attaché à l'ambassade 
à Naples du duc de Montebello en 1842, ce qui lui donna plus 
tard (1860), en face des violentes attaques dont était l'objet la 
monarchie napolitaine, l'occasion — et le courage — de publier 
Quelquesmots de véritésur Nsiples (in-S**, 83 pages), où il la ven- 
geait des calomnies qui préparaient l'unité italienne, mère de 
l'unitéprussienne. En 1844, il fut attaché àla légation de Portugal, 
en 18Î6 au ministère des affaires étrangères jusqu'à la révolution 
de 1848; il fut élu par sa compagnie officier de la garde natio- 
nale pendant les tristes journées de juin. En 1850, il fut mem- 
bre du conseil général de la Charente-Inférieure pour le canton 
de Burie à la place de son père. 

Avec l'appui du gouvernement il fut élu, le 29 février 1852, 
député de la 4* circonscription de la Charente-Inférieure (Saint- 



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— 27 — 

Jean d*Angély) au corps législatif par 22.724 voix sur 23.104 vo- 
tants et 34.379 inscrits. C'était un des plus jeunes membres ; il 
prit part à plusieurs discussions, et dans la session de 1856, lors 
de l'absorption du Grand Central par les compagnies d'Orléans 
et de Lyon, il protesta contre cette combinaison et contre l'aug- 
mentation des monopoles. Il fut réélu le 22 juin 1857 par 19.671 
voix sur 20.016 votants et 33.711 inscrits. 

Quand, au mois de mai 1859, le gouvernement proposa un em- 
prunt de 500 millions pour la guerre d'Italie, il demanda d*abord 
l'assurance que le gouvernement assurerait Tindépendance du 

Îape et l'intégrité de ses états. Baroche le promit. Or, en février 
8o0, parut la Lettre à nos commettants, signée par Cavelier de 
Cuverville, député des Côtes-du-Nord, Keller, du Bas-Rhin, et 
Lemercier (in-8*, 8 pages), qui contenait la lettre du 9 janvier 
adressée àTempereur pour lui exposer les craintes des catholi- 
ques. Le 11 avril, Lemercier reprocha à l'empereur d'avoir per- 
mis Tannexion des Romagnes et demanda a si le gouvernement 
était toujours disposé, après les promesses solennelles maintes 
fois répétées, à faire respecter le domaine temporel dans son inté- 
grité. » Il s'éleva avec force contre l'unité de la péninsule, pré- 
voyant qu'elle serait funeste à la France. Latriplicelui a donné 
malheureusement raison. 

Cette insistance à rappeler des engagements solennels, mais 
qu'on était décidé à ne plus tenir, révéla chez le candidat offi- 
ciel une indépendance qui choqua vivement ; la rupture fut 
complète, et en février 1863, dans la discussion de l'adresse, il 
protesta contre le pouvoir discrétionnaire des préfets à l'égard de 
la presse, contre les remaniements arbitraires des circonscrip- 
tions électorales, et en outre il blâma énergiquement les actes 
du ministre de l'intérieur, Fialin de Persigny, en vue des élections 
prochaines ; môme il proposa à la chambre, comme mesure de 
blâme, de rejeter la section première du budget du ministère de 
l'intérieur. Aux élections du l" juin, il n'eut plus que 5.941 voix 
contre 17.307 à Roy de Loulay, candidat officiel, et 6.902 à Edme 
Simonnot. Il y eut protestation. Voir son Mémoire à consulter 
(Blois, imp. Lecesne, 1863, in-8*, 40-xxxix pages). Mais l'élu fut 
validé. Lemercier rentra dans la vie privée et s'occupa d'affai- 
res industrielles; il devint président du conseil d'administration 
du chemin de fer des Charentes. Délégué par le sud-ouest de 
lasociété de secours auxblessésmilitaires,il rendit de grands ser- 
vices pendant la guerre de 1870; une ambulance notamment fut 
établie à Saintes, qui provoqua d'admirables dévouements. Au 
renouvellementdesconseilsmunicipaux, en 1865, Lemercier avait 
été élu le 8* par 1.192 voix; le 7 août 1870, il arrivait entête de la 
liste avec 1.436 voix. Le 10 avril, premier conseiller municipal, il 
faisait fonctions de maire avec Lambert, notaire, et Laférière, né- 
gociant, pour adjoints. Aux élections municipales du 30 avril, il 
fut encore le !•'' sur la liste avec 1.324 suffrages; les conseil- 
lers spécialement réunis émirent le vœu que le comte Anatole 
Lemercier, Geay-Besse et Martineau voulussent bien accepter 



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— 28 — 

les fonctions de maire et d'adjoints qui leur seraient déférées 
par l'autorité compétente, et un poète lui disait en vers latins 
en jouant sur le mot major : 

Majorem unanimi te cives jure dicanint. 
Major eris quod eras urbis ex ipse pater. 

Et depuis, sauf pendant quelques jours où il fut destitué par le 
gouvernement du maréchal de Mac-Mahon, il a toujours été con- 
seiller et maire. 

Le 8 février 1871, Lemercier, candidat à l'assemblée natio- 
nale, échoua avec 26.686 voix sur 105.000 votants. Le 30 jan- 
vier 1876, aux élections sénatoriales, il échoua de nouveau avec 
246 voix sur 573, et le 20 février il fut battu comme «conserva- 
teur constitutionnel » avec 6.436 suftrages par Jolibois, candidat 
impérialiste, qui en eut 6.983. Après la dissolution de la cham- 
bre, il lutta de nouveau et n'eut (14 octobre 1877) que 5.758 voix 
contre 8.994 au député sortant; le 6 janvier 1889, il en eut 41. 097 
contre Adolphe Duport 51.991. Enfin, aux élections, le 22 sept- 
embre 1889, il fut élu député pour l'arrondissement de Saintes 
(1'® circonscription) par 7.157 voix sur 16.531 inscrits, 13.295 vo- 
tants et 5.873 à M. Georges Vallein, maire de Chermignac. Il 
fut réélu en 1893 par 8.360 voix, sans concurrent, avec un pro- 
gramme républicain. Il se préparait à affronter la lutte en 1898 
et avait déjà annoncé sa candidature. Il était un des doyens 
d'âge de la chambre et en cette qualité ouvrit la session dei897. 

Lemercier avait épousé M"® Estelle-Elisabeth Roui, née à 
Saint-Jean d'Angély, morte le 17 octobre 1886, dans sa 69* année, 
et inhumée le 21 à Paris, fille de François Roui, négociant à 
Bordeaux, entrepreneur de roulage, et d'Ursule-Estelle Dufour 
quidécédaauRamet, commune de Saintes, le 17 décembre 1880, 
âgée de 89 ans. Il a adopté pour fils, le 26 février 1897, M. Pierre 
de Croze, comme nous l'avons dit. 

Le temps ne nous permet pas de nous étendre longuement sur 
Lemercier. Disons seulement que sa mort est un vrai deuil pu- 
blic pour la ville de Saintes. Par son affabilité, par sa bonté, il 
avait gagné les sympathies de tous; actif, dévoué, il était tou- 
jours prêt à faire le bien. Si dans la politique on a pu lui repro- 
cher quelques défaillances et une facilité trop grande à suivre les 
événements, on n'a que des éloges à lui adresser pour sa géné- 
rosité à toute épreuve. Sincèrement religieux et pratiquant, 
pendant longtemps président de la fabrique de Saint-Thomas 
d'Aquin à Paris, Lemercier était un |homme conciliant, tolérant, 
respectant chez les autres la liberté de conscience. 11 n'a jamais, 
quand il s'est agi de faire du bien à quelqu'un, demandé quelle 
était son opinion politique ou religieuse, ni même si c'était un ad- 
versaire ou un ennemi. En sincère ami du peuple, il a étudié les 
questions sociales ; mais la théorie n'était pour lui qu'accessoire 
et c'est par la pratique surtout qu'il s'est montré philanthrope et 
chrétien. Jamais personne n'a frappé à sa porte en vain, et on a 



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— 29 — 

trouvé en lui secours ou protection, avis, conseil, appui. Il n'a 
point ménagé sa bourse ni sa peine. La nouvelle de sa mort a 
produit à Saintes, sa chère ville, une impression de tristesse. 
Tous les établissements municipaux ont arboré le drapeau en 
berne, crêpé de noir. Le conseil municipal, réuni à la hâte, a 
décidé qu'une couronne au nom de la ville serait portée à ses 
obsèques par quatre délégués, MM. Genêt, 1®' adjoint, Laurent, 
Huvet, Chaillolaud. Plusieurs sociétés dont il était le président 
d'honneur ont aussi envoyé des couronnes. Les funérailles ont 
eu lieu le 29 en l'église Saint-Thomas d'Aquin. Il avait interdit 
tout discours sur sa tombe au Père-Lachaise. Intelligent, labo- 
rieux, il présidait bien le conseil général et il a rendu de grands 
services au département. Ses longues et nombreuses relations, 
il les faisait servir à ses compatriotes, et son influence était 
considérable. 

Le 23 octobre, est décédé au Cormier, commune de Saintes, 
dans sa 83* année, Marie-Stanislas-Gratien de BaderonThézan, 
baron de Maussac, marquis de Saint-Geniez. Il était né au 
château de Saveille, près Rufîec. Son père, Félix de Baderon 
Thézan, marié en 1806 à M"® de Bourdeille (de la branche de 
Montanceix), était un littérateur distingué ; on lui doit une tra- 
duction en vers français des Elégies de Tibulle (Paris, Dondey- 
Dupré, 1814, in-8**; 2® édition en 1823), qui « a été placée par 
d'excellents critiques au-dessus des autres traductions qu'on 
a faites de ce poète ». Son grand-père paternel, page du roi, 
avait épousé, en 1775, Marie-Anne-Prançoise de Bourdeille, 
dame d'honneur de madame Elisabeth. Née au château de Ma- 
tha, elle était fille de Henri-Joseph, marquis de Bourdeille et 
d'Archiac, comte de Matha, et de Louise-Marguerite d'Esparbès 
de Lussan d' Aubeterre, sœur du dernier maréchal d'Aubeterre. 
Son grand-oncle maternel, Henri-Joseph-Olaude de Bourdeille 
(1720-1802), après avoir été mousquetaire, était devenu abbé 
commandataire de l'abbaye cardinalice de Vendôme et évêque 
de Soissons en 1762-1802. 

C'est en faveur de son bisaïeul, Joseph-Laurent de Baderon 
Thézan Saint-Geniez, baron de Maussac, lieutenant des maré- 
chaux de France, à Béziers, que, par lettres patentes de 1760, le 
roi Louis XV érigea en marquisat la seigneurie de Saint-Geniez, 
qu'il tenait de sa mère, Marie-Claire de Thézan, fille et héritière 
de Pierre de Thézan, dernier de cette branche de l'antique et 
illustre maison de Thézan en Languedoc, lequel, pour cette rai- 
son, avait voulu que le mari et les enfants de sa fille portassent 
le nom de Thézan. Le père de ce Pierre de Thézan, seigneur de 
Saint-Geniez, avait épousé Françoise de Fleury, propre tante 
du cardinal de Fleury. Quant à la branche des vicomtes du 
Poujol, elle s'éteignit en la personne du vicomte de Thézan 
Poujol, marié à M"® de Noailles ; sa fille. M"® la comtesse de Mé- 
rode,aeu un fils et une fille, M*" la duchesse de Mirepoix. 

Le marquis de Saint-Geniez avait épousé, le 28 mai 1848, 



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— 30 — 

Marie-Renée de Bremond d'Ars, fille du comte Théophile-Char- 
les de Bremond d'Ars, général de brigade, inspecteur général de 
cavalerie, mort à Saintes, à 88 ans. Te 12 mars 1875, et sœur de 
nos confrères, M. le comte Anatole de Bremond d'Ars, marquis 
de Migré, et M. le comte Gaston-Josias, colonel de cavalerie en 
retraite. Il laisse un fils, M. le comte de Saint-Geniez Thézan, ca- 
pitaine d'artillerie, marié à Béziers, le 21 mai 1896, à M"* Mar- 
?uerite Mandeville, et une fille, Bérengère, mariée le 11 février 
896 (voir Revue, xvi, 122) à M. le marquis du Dresnay. 

Le deuil était conduit par M. le comte Joseph de Saint-Ge- 
niez, son fils ; M. le marquis du Dresnay, son gendre ; M. le comte 
Joseph de Bremond d'Ars, son neveu, remplaçant son père, M. 
Anatole de Bremond d'Ars ; le marquis de Bremond d'Ars, chef 
d'escadron au 7* dragons ; le comte Pierre de Bremond d'Ars ; 
le comte et le vicomte de Roumefort, aussi ses neveux. 

Les cordons du poêle étaient tenus par MM. le comte d'Hu- 
mières, Paul de Fonrémis, Anatole Laverny et Charles Dangi- 
beaud. Après la cérémonie, le corps a été conduit à la gare pour 
être inhumé dans un caveau de famille à Saint-Geniez. 

Pour la famille de Baderon Thézan Saint-Geniez, voir H. de 
Barrau, Documents historiques et généalogiques sur les fa- 
milles et les hommes remarquables au Rouergue, t. m, p. 707 
et suiv., et le Dictionnaire de La Chesnaye-Desbois. 

Le 24 octobre, est décédé, âgé de 80 ans, au logis de 
Bel-Air, commune de Rioux, Henri Gautret, ancien notaire, 
ancien maire de Meursac et de Rioux, membre du conseil de 
fabrique. Le deuil était conduit par M. Eugène Forestier, maire 
de Rioux, son gendre, et M. Jean Péponnet, son petit-fils. 
Devant une assistance que l'église n'avait pu contenir tout 
entière, le curé, M. Caillaud, a fait l'éloge du défunt comme 
homme de bien, magistrat intègre, bon chrétien, allocution im- 
primée dans le Moniteur de la Saintonge du 28. 

Le 30 octobre, est décédé à La Rochelle, âgé de 74 ans, 
Claude-Camille-Antoine Normand d'Authon, commandeur de 
la légion d'honneur, colonel d'artillerie en retraite, époux de 
Lestang, fils de Claude-Maurice, avocat à Saint-Jean, mort en 
1858, et d'Antoinette Normand du Fié, et frère de Paul Normand 
d'Authon, décédé le 28 octobre 1 896. (Voir Kevue de Saintonge, 
XVII, 19.) « C'était, dit l' JScho roche tais du 3 novembre, un hom- 
me pieux, modeste et bienfaisant, qui se complaisait dans la so- 
litude.» L'inhumation a eu lieu le 3 novembre, dans un caveau 
de famille, à Saint-Jean d'Angély. 11 n'a voulu ni discours, ni 
honneurs militaires. 



Dans la première quinzaine de novembre, est décédé, à Mar- 
seille, le colonel Courtin, commandant la 15« légion de gendar- 



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— 31 — 

merie. Né à Matha le 16 octobre 1841, il s'était engagé volon- 
tairement, le 3 novembre 1858, au 2* régiment de dragons. 



Le l**" novembre, est mort d'une attaque d'apoplexie, à Saint- 
Jean d'Angély, le révérend père Micheau, supérieur des pères 
de Chavagnes de cette ville. « Dans un âge déjà avancé, dit 
l'Echo rochelais du 3, il avait gardé toute l'ardeur de son zèle 
apostolique qu'il consacrait à la population du faubourg de 
Taillebourg et à la direction spirituelle des ursulines de Jésus. » 

Le 3, est décédé, âgé de 34 ans, à Barbezieux, et a été inhu- 
mé à Marmande, dans un caveau de famille, Louis-Hippolyte 
Picherit, né le 5 septembre 1863, avoué à Barbezieux depuis 
1890, membre de la société de secours mutuels et des sociétés 
musicales de la ville. M. Jaulin, avoué, au nom de la chambre 
de discipline des avoués, a dit le dernier adieu au défunt. (Voir 
le Barbezilien du 11.) Le deuil était conduit par M. Gustave 
Picherit, frère du défunt. La cérémonie a été faite par M. l'abbé 
Blanchet, curé de Barbezieux ; les cordons du poêle étaient 
tenus par MM. Chavoix, président du tribunal civil : Lanata, 
procureur de la république ; Landry, bâtonnier de l'ordre des 
avocats, et Jaulin. 

Le même jour, est décédé, à La Rochelle, Jules Gallot, cha- 
noine prébende de l'église cathédrale depuis 1890. Né le 25 sep- 
tembre 1827 à Saint-Martin de Ré, d'une famille d'ouvriers ai- 
sés, il fut deviné par un saint prêtre, Dières, son curé, qui l'en- 
voya à l'institution diocésaine de Pons, de là au grand sémi- 
naire de La Rochelle ; ordonné prêtre le 30 mars 1850, il fut 
nommé vicaire de Saint-Martin de Pons, puis, après six mois, 
à Saint-Sauveur de La Rochelle, qui avait pour curé Petit, 
depuis vicaire général, mort doyen du chapitre. Jules Gallot 
fut nommé curé de Bourcefranc, commune de Marennes, et 
ensuite de Brie-sous- Archiac le 15 juin 1859. A l'étroit dans un 
presbytère de campagne, il quitta le diocèse avec l'agrément de 
l'évêque Landriot, en juin 1866. Il passa deux ans dans le dio- 
cèse d'Orléans, partagé entre l'enseignement et le ministère. 
Admis enfin dans le clergé de Paris, il fut nommé vicaire à 
Charenton le 26 septembre 1868 et, le 29 octobre 1869, de Sainte- 
Marie des Batignolles où il resta 20 ans. Mais sa vue s'afTaiblis- 
sant et ses forces diminuant, il songea à revenir dans son pays 
natal. Mgr Ardin le nomma chanoine prébende le 25 mars 1890. 
Il consacra le reste de sa vie aux pauvres. Mgr Bonnefoy a voulu 
présider à ses funérailles. (Voir Bulletin religieux du 13.) 

Le 5 novembre, est décédée M™* Roy de Loulay, veuve de 
Tancien sénateur, mère de l'ancien député, présidente d'hon- 



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— 32 — 

neur de la société de secours aux blessés militaires, comité de 
Saint-Jean d'Angély. Cécile-Pauline Hardy, issue d'une des 
plus anciennes familles de la ville de Sens (voir Revue, vi, 27, 
et XVI, 114, 118), était la fille d'Adrien Hardy, décédé à Sens en 
juillet 1889, dans sa 91® année. Les obsèques ont eu lieu le 8. 
Le deuil était conduit par M. Louis Roy de Loulay ayant à ses 
côtés ses deux gendres, M. le baron de Roumefort etM. Eugène 
Fromy-Rogée. L*archiprètre de Saint-Jean présidait, assisté 
du doyen de Loulay et du supérieur de l'institution de Saint- 
Jean. A la messe, chantée par M. Bachelerie, curé de La Jarrie- 
Audouinet de Saint-Pierre de Lisle, M. l'abbé Chatenay, curé 
de Loulay, a pris la parole pour célébrer les vertus de la défunte, 
sa charité, sa générosité, son dévouement, ses talents d'ar- 
tiste, a sa simplicité pleine de grandeur qui faisait le charme 
de sa personne, qui attirait l'estime et l'admiration de tous ceux 
qui l'approchaient. » Ce discours a été publié par V Union con- 
servatrice du 11 et le Progrès du 12. 



Le 5 novembre, est décédé à Beauvais-sur-Matha, chez sa 
fille. M™** veuve Pineau, âgé de 86 ans, Eutrope Poitiers, jadis 
avocat au barreau de Saintes, puis juge de paix du canton nord 
de Saintes. Né à Saintes, le 20 septembre 1811, de François Poi- 
tiers, arquebusier à Saintes, décédé rue du Bois-d' Amour, à 88 
ans, le 24 mai 1858, et de Victoire Fruchon (fils de Guillaume 
Poitiers et de Françoise Drahonnet), Eutrope Poitiers fit ses 
études de droit à Poitiers, et tout en cultivant Cujas et Bar- 
thole, il trouva le temps de se marier. H épousa M"« Marie-Eu- 
génie Courcelle, fille de Pierre Courcelle, qui tenait une pen- 
sion bourgeoise, et de Clotilde-Eugénie Audidier; elle est 
morte à Saintes, âgée de 74 ans, le 30 juillet 1883 ; et c'est à sa 
femme qu'il a dédié sa thèse pour la licence en droit. H s'in- 
scrivit au barreau de Saintes. Doué d'une très grande mémoire 
et d'une rare facilité, sachant s'émouvoir et émouvoir, il pro- 
duisait souvent de l'elïet sur les jurés, parfois sur les juges 
de police correctionnelle, et ces habitu4es de cour d'assises, il 
les conservait dans la vie ordinaire, s'échaufTant, versant même 
des larmes réelles, mais vraies. Homme d'esprit, contant bien, 
lisant beaucoup, sa causerie était agréable. II. avait été en rela- 
tions avec un grand nombre d'hommes politiques et savait sur 
eux une foule d'anecdotes qu'il aimait à narrer avec malice. H 
se plaisait à la littérature et à sa bibliothèque, qu'il mettait vo- 
lontiers à la disposition de tout le monde. H fut même un temps 
président d'une société savante, lui qui, avec beaucoup 4'esprit, 
l'était si peu. 

En 1867, fut fondée à Saintes la société des arts, sciences et 
belles lettres, qui essayait de réunir en un faisceau toutes les 
forces intellectuelles de la région. Les membres titulaires, qui 
devaient habiter l'arrondissement, payaient 10 francs par an, et 
les correspondants (hors de l'arrondissement), 5 francs. Tous 



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— 33 — 

recevaient le volume annuel. La première année, le président fut 
Phédora Gaudin, avocat, ancien représentant du peuple en 1848, 
élection qui fut vue d'un mauvais œil par le gouvernement ; et le 
vice-président, Henri Dessalles, juge autribunaCl, qui, mort, fut 
remplacé par M. Louis Audiat; la seconde année, la société 
choisit pour président Jules Dufaure, de l'académie française, 
et pour vice-président M. Louis Audiat, bibliothécaire de la ville. 
Gaston Laverny, avocat, fut le secrétaire. Le comte de Clervaux, 
Fabbé Grasilier, Hippolyte de Tilly, Louis Audiat lisaient aux 
réunions des mémoires historiques ou littéraires; Edouard de 
Blossac, Emile Giraudias, Pierre Jonain, Calixte Surault, Emile 
Pournat y récitaient des vers, souvent traductions ou bouquets 
à Chloris. La société ouvrit un concours de poésie en l'honneur 
de Bernard Palissy, dont on élevait la statue. M. Achille Millien, 
le fort distingué poète nivernais, eut la médaille d'or, et M"* Mé- 
lanie Boucotte, de Guéret, la médaille d'argent. Des mentions 
honorables furent décernées à M"* MariaT>ay, entre autres, et à 
Geay-Besse, président du tribunal de commerce, pour une 
pièce en patois saintongeais. En même temps, elle fît une expo- 
sition principale nient de céramique, qui révéla des richesses 
artistiques insoupçonnées dans la ville. Louis d'Armailhac, 
inspecteur de l'enregistrement, en fut le grand organisateur et le 
spirituel rapporteur. Ce concours et cette exposition fort bien 
réussie furent pour la société les plus beaux jours de sa courte 
existence. La troisième année, c'est Poitiers qui fut nommé 
président, finis Poloniee. Le choix avait été politique. Poitiers 
arrivait aux séances, racontait des anecdotes, parlait de ceci et 
de cela, faisait des mots; et la séance était levée. On l'avait 
écouté parfois avec plaisir ; deux fois par mois, la scène se renouve- 
lait; on n'avait plus le temps de travailler. La société était déjà 
morte quand, en 1870, elle cessa d'exister; Poitiers est décédé 
président d'une société défunte. Résultat, deux fascicules im- 
primés : le premier contient les procès- verbaux, des poésies, 
une notice sur Dessalles, le Méresiudes églises du désert^ par 
Jules de Clervaux, Magçzie en 1612 ; Une sépulture gallo-ro- 
maine à Saintes, par M. Audiat, et rapport sur l'exposition ; le 
second volume se compose d'un document d'une haute valeur his- 
torique, le registre des délibérations pour les états provinciaux 
de Saintonge, procès-verbaux inédits, signatures dos gentils- 
hommes, des njcmbres du clergé, des gens du tiers, pièce très 
curieuse comme état des esprits et qui montre les principes de 
1789 admis, reconnus, votés en Saintonge avant la révolution. 
C'était l'indication d'une voie nouvelle ou l'on allait et que de- 
vait ouvrir l'incendie des archives de l'hôtel de ville de Saintes 
et de la bibliothèque : sauver les documents en les imprimant. 
Poitiers, d'ailleurs, avçiit bien d'autres occupations à ce mo- 
ment. Le 5 septembre, un décret du gouvernement de la défense 
nationale avait improvisé Frédéric Mestreau préfet de la Cha- 
rente-Inférieure, qui s'en allait vite à La Rochelle proclamer la 
république, le 7 au soir, et il amenait avec lui Poitiers, comme 



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— 34 — 

secrétaire particulier. Poitiers ne perdit pas son temps. Dès 
le 1" octobre, le journal V Indépendant parlait de la découverte 
d'une liste de proscription où son rédacteur était le premier; 
a nous le savons de source certaine », disait-il. Le 26 novembre, 
il ajoutait qu'on trouverait ses « procédés trop révolutionnai- 
res, si, à titre de représailles, nous nous bornions à donner dans 
ce journal la liste des hommes politiques du département et no- 
tamment de la ville de Saintes, dénoncés comme dangereux à 
un gouvernement qui n'hésitait pas alors, sur ces seules in- 
dications, à se débarrasser des suspects en les envoyant à 
Cayenne.» Mais le scrupule dura peu. Dans le numéro suivant, il 
publiait la fameuse table de proscription. En 1864, le 28 juillet, 
le préfet de La Rochelle, M. Boflînton, demandait au sous-préfet 
de Saintes, M. de Rochefort, et sans doute aussi aux autres 
sous-préfets du département, a lalistedes individus qui, d'après 
leurs opinions politiques, pourront être considérés comme étant 
en position de devenir dangereux dans des circonstances don- 
nées. • Dès le lendemain, cette liste, qui avait déjà été envoyée 
plusieurs fois, comme le déclarait (ô discrétion!!!) M. Fryson, 
secrétaire de la sous-préfecture, était expédiée à La Rochelle ; 
elle était signée : « Pour le sous-préfet en congé, le conseiller 
général délégué, Vacherie. » On peut juger quelle émotion la 
nouvelle ainsi présentée excita à Saintes. « Depuis jeudi, écrit 
YIndépendant, toute notre ville est sens dessus dessous, au 
sujet des listes de délation dont nous avons dit quelques mots 
samedi dernier. On ne parle plus que de cela partout, dans les 
cafés, dans les cercles, comme dans les boutiques et les échop- 
pes. Les listes trouvées dans les archives de la préfecture de 
La Rochelle et apportées à Saintes par M. [Poitiers], ont été 
montrées à qui a voulu les voir. Presque toutes les personnes 
intéressées et signalées au gouvernement comme dangereuses 
ont pu y lire leurs noms sous la signature Vacherie au bas. 

Plusieurs dames mêmes sont allées chez M pour s'assurer 

de la vérité du fait, tant il leur paraissait exorbitant. » 

Quelle était donc cette fameuse liste? Pourquoi ne publiait- 
on que celle de Saintes et non des autres arrondissements? 
Pourquoi celle de 1864 et non celles de 1861, de 1868 et 1870? 
Ne serait-ce pas parce qu'elle était signée Vacherie ? N'y avait- 
il pas là une rancune particulière, une vengeance privée? Elle 
contenait des noms de gens morts et enterrés depuis des 
années, de très proches parents et amis du signataire, ce qui 
excluait évidemment toute idée malfaisante. La voici ; elle 
n'a plus qu'un intérêt archéologique; le journal lui-même avait 
déjà l'air de n'y pas ajouter une foi absolue : a Ce qui étonne le 
plus, dit-il, c'est le choix de certains noms signalés comme 
dangereux, tels que ceux de MM. de Blossac, de Bremond, de 
Sainte-Gemme, de Bonsonge, Drilhon, Delaage, Quéré, Lafer- 
rière, Marc Arnaud, avec plusieurs desquels M. Vacherie pa- 
raissait être en bonnes relations. » On sera de cet avis pour 
ceux-ci et pour bien d'autres : 



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— 35 — 

a Saintes. — Républicains : Serres, marchand de parapluies, 
s'est fait remarquer en 1848, sans aucune valeur; — Gérard, 
mécanicien, homme d'action, dangereux; — Gay, fondeur en 
cuivre, honime paisible, ne s'occupe plus de politique; — Chap- 
pare, Henri, homme d'action, dangereux; — Gaudin, Phédora, 
avocat, idem et de délibération, très dangereux, chef de parti 
et flattant le parti légitimiste ; — Bargignac, homme d'action et 
de délibération ; — Colon, homme d'action, dangereux ; — Hé- 
raud, Hilaire, menuisier, idem; — Verneuil, propriétaire, idem; 
— Guédon, Jules, avocat, mauvais, a quitté Saintes ; — Poitiers, 
Eutrope, avocat, très mauvais, agitateur, dangereux dans un 
moment de trouble; — Guédon, Camille, ancien avoué, mau- 
vais, homme de délibération, pas bien dangereux cependant; — 
de Jaubert, mauvais, homme d'action, ancien colonel de la 
garde nationale ; — Dutard, avocat, mauvais, homme de déli- 
bération, très allié aux Gaudin; — Chemit, Pierre, menuisier, 
dangereux; — Douteau, serrurier, mauvais, dangereux; — 
Dauzat, coutelier, mauvais, pas dangereux ; — Dubret, mégis* 
sier, mauvais, dangereux ; — Duboulet, charron, mauvais, dan* 
gereux; — Rambaud frères, mauvais, dangereux; — Arnold, 
sculpteur, mauvais; — Lecor, Pierre, chapelier, ivrogne, sans 
valeur; ^ Denis, menuisier, dangereux; — Langevin, peintre, 
n'est plus hostile au gouvernement; — Coiquaud, cordonnier, 
sans valeur; — Bessède, tailleur, sans valeur; — Serres, Pierre, 
cordonnier, sans valeur; — Breteché, cordonnier, sans valeur ; 

— Taiia, coutelier, n'est plus hostile; — Amaudry, Louis, mar- 
chand épicier, n'est plus hostile; — Cousserolle, tapissier, n'est 
plus hostile; — Amaudry, Louis, marchand épicier, n'est plus 
hostile ; — Cousserolle, tapissier, n'est plus hostile ; — Amau- 
dry, Paul, marchaïKl de bas, va quitter Saintes ; — Nogier, 
bottier, n'est plus hostile; — Brossard, cordonnier, sans valeur; 

— Lanoaille, poèlier, n'est plus hostile; — Brunet, cafetier, 
dangereux, mauvais; — Barbier, ferblantier, dangereux; — 
Bouvier, Thomas, dangereux; — Ribéraud, perruquier, sans 
valeur; — Barbot, pharmacien, n'est plus hostile; — Desfon- 
taines, ferblantier, dangereux ; — Marsais, maître d'hôtel, dan- 
gereux; — Dumey, maître d'hôtel, dangereux; — Laroche, 
chaisier, dangereux. 

Légitimistes : De Blossac, s'agite beaucoup, dangereux; — 
de Sainte-Gemme, dangereux; — Dessalles, juge, dangereux; 

— Bonnaud, prêtre, dangereux; — Drilhon, Mathieu, notaire, 
dangereux; — Drilhon, Paul, notaire, dangereux; — Drilhon, 
Paul, avoué, dangereux; — Quéré, avoué, dangereux; — Ar- 
naud, Marc, banquier, dangereux; — Grange, grefïier du tri- 
bunal de commerce, dangereux; — Frogerdel'Eguille, employé 
des postes, dangereux ; — Charrier, juge de paix, homme de 
délibération ; font partie de la société de Saint- Vincent de Paul, 
membres très influents;— De Bonsonge, propriétaire, dangereux, 
s'agite beaucoup; — Du Repaire, dangereux, s'agite beaucoup; 

— De Saint-Légier, dangereux; — Faucher de La Ligerie, 



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— 36 — 

dangereux ; — De Bremond d'Ars, Josias. dangereux, s*agite 
beaucoup; — De Bremond d'Ars, général de brigade, dange- 
reux, s'agite beaucoup; — de Lavilléon, peu dangereux, agita- 
teur; — Delaage, Hippolyte, peu dangereux; — Louveau de La 
Règle, ancien officier de marine, dangereux; — Lepape, officier 
retraité, s'agite beaucoup ; — Laferrière, père de trois fils, né- 
gociant, dangereux, s'agite beaucoup. 

OWéanisies.-Mestreau, Frédéric, dangereux; — Chevreux, an- 
cien magistrat, dangereux. 

Saujon: Desmontils, dangereux; Chailloleau, négociant, dan- 
gereux; Déruas, Michel, dangereux; Dubois, Jean-Baptiste, 
dangereux. 

Pons: Goût, médecin, homme de délibération; Rigaud, mé- 
decin, idem, très influent ; Soury, Joseph, mécanicien, dange- 
reux ; Quentin, cafetier, dangereux ; Soury, Jean, mécanicien, 
dangereux ; Drouet, pharmacien, dangereux ; Dussaud, négo- 
ciant, dangereux ; Faure, Thomas, mercier, dangereux. 

Pérignac : Bourguin, médecin, dangereux, homme d'action; 
Chasaeriaud, propriétaire, dangereux; Boiteau, médecin, dange- 
reux ; Bouyer, Louis, propriétaire, dangereux. 

MoNTiLS : Baron, médecin, dangereux, président de la loge 
maçonnique de Saintes. 

Colombiers : Brieux et Bellony. 

Belluirr: Boisselier, dangereux. 

Mazerolles: Chauvin, Jean, homme d'action, influent. 

BuRiB : Sébillaud, notaire, mauvais, homme d'action et de déli- 
bération ; Pochebonne, notaire, mauvais ; tous deux en relation 
avec Gaudin, à Saintes. (Suivent d'autres noms avec la men- 
tion sans va/eur.) 

Saint-Sauvant : Grenon, propriétaire, dangereux. » 

Cette mauvaise action de Poitiers fut le plus brillant exploit 
de sa carrière administrative. 

Quand fut supprimé le camp d'instruction de La Rochelle (entre 
Saint-Xandre, Saint-Rogatien etDompierre),au commandement 
duquel avait été nommé (le l*"" décembre 1870), avec le grade 
de général de division, Détroyat, ancien officier de marine, et 
dont Poitiers était comme président civil, Poitiers quitta son 
képi galonné pour reprendre sa toque. Il aurait pu être sous- 
préfet, procureur; ses amis pouvaient tout; il revint à son cabi- 
net d'avocat. 

Il avait fait partie avec Gaudin, Victor Vallein, Théodore 
Duret, Castagnary, du comité central démocratique qui, réuni 
à Saintes le 16 septembre, en vue d'élections qui n'eurent pas 
lieu, choisit pour candidats : Eugène Pelletan, Joseph Lair, 
Phédora Gaudin, Brelay, Paul Bethmont, Brard, Jules Dufaure, 
Castagnary, Amaudry. Sa place était marquée au conseil muni- 
cipal. Le 7 mai 187 1 , au 2* tour de scrutin, il fut élu par 714 voix, 
lavant-dernier de la liste. En 1874, le 22 novembre, il arrive le 
9* avec 1.139 voix ; le6 janvier 1878, il est le 19* avec 1.561 voix. 



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— 37 — 

Il fut même quelque temps adjoint avec Bargignac. Il fit partie 
de diverses commissions et aussi du conseil d'administration 
derhospice.il était avecMestreau membre de la commission des 
finances qui, dans la séance du 3 août 1876, fit supprimer du 
coup par le conseil l'indemnité de logement du curé, le 
traitement de l'aumônier du collège, du bibliothécaire, de l'ar- 
chitecte, à la suite duquel vote la municipalité donna sa démis- 
sion. On sait comment, embarrassé de son triomphe, le conseil 
supplia M. Lemercier, maire, Clervaux et Bargignac, adjoints, 
de reprendre leurs écharpes, moyennant qu'on rétablirait les 
traitements supprimés, sauf celui de l'architecte etcelui du biblio- 
thécaire, qui de 1.600 francs fut réduit à 1.000, sans doute 
parce que la bibliothèque brûlée en 1871 s'élevait alors à 25.000 
volumes. Poitiers avait insisté fort pour que, puisqu'on y était 
forcé, on votât, non le traitement du, mais d'un bibliothé- 
caire, et il fut heureux de convaincre ses collègues. 

Dans la séance du 27 septembre 1876, le maire, M. Lemercier, 
ayant proposé de donner à une rue le nom d'Urbain Loyer, 
qui a légué 300.000 francs à la ville — dont on aurait pu faire un 
édifice quelconque, un musée par exemple, et qui servirent à 
payer des dépenses communales, pavage des voies, etc. — 
Poitiers « fit observer qu'il comptait demander au conseil 
de changer les noms désagréables à l'oreille ou devenus 
insignifiants, tels que ceux de la rue du Piège, rue Blanc l'œil, 
rue aux Herbes, etc. Il conviendrait encore de préciser le 
nom de la rue Eschasseriaux en l'appelant rue Camille Eschas- 
seriaux, et, malgré Baudry qui n^ voulait pas qu'on changeât 
trop facilement les noms des rues actuels, une commission fut 
nommée; composée deFournat, de Poitiers et Baudry, elle fit 
son rapport le 16 décembre 1878. Malgré Poitiers qui tenait au 
nom de Porte- Aiguière, « qui rappelle un vieux souvenir histo- 
rique, Poria aquaria», et qui du reste n'approuvait pas «que 
les rues changent trop facilement de noms à la suite des révo- 
lutions », la rue Porte-Aiguière et la rue Eschasseriaux, « nom 
d'un bonapartiste », devinrent rue Alsace-Lorraine et rue 
Hôtel-de-Ville ; la rue Sainte-Colombe, ancienne paroisse, rue 
Urbain-Loyer, et enfin le quai des Récollets, quai de la Répu- 
blique, pour forcer, disait Poitiers, M. le baron Eschasseriaux 
à aller quai de la République, lorsqu'il allait à son imprimerie 
du Progrès. 

Poitiers avait assez lutté, travaillé, parlé. Las, usé, il aspi- 
rait au repos. Castagnary le fit nommer juge de paix à Saintes 
(23 avril 1879). Après quelques années, il dut même renoncer à 
toutes fonctions. Le 9 mars 1892, il fut remplacépar M. Tublier, 
juge de paix à Jonzac. Il se retira chez sa fille, M™® veuve 
Pineau. 

Les journaux ont été d'une rare sobriété d'éloges. Un mot à 
peine du Courrier de La Rochelle pour « ce vieux républi- 
cain». Le Journal de Marennes a rappelé qu'il avait défendu 
devant le tribunal correctionnel de Marennes M. Pierre Cail- 



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- 38 - 

let, rédacteur de VIndépendant de Saintes, qui soutenait dans 
le Jqnicnal de Marennes la candidature de Frédéric Mestreau, 
et qui était poursuivi pour avoir donné un soufflet à Tun des 
témoinp envoyés par M. Davi^ud de Piolant, sous-préfet. A 
ses o)3sèques civiles, M. Poitevin, maire de Burie, conseiller géné- 
ral, ^ raconté la vie du défunt. 

Le 10 novembre, est décédée à Paris, âgée de 87 ans, et a été 
inhiimée à Cognac, le 13, M"* Hennessy, née Sophie-Justine 
Dumnt deMareuil, mère de M. Maurice Hennessy, grand'mère 
de M. le baron de Klopstein et de M. le comte Bruno de Bois- 
gelin, qui a épousé, le 4 mare 1889, à Paris, Augustine-Elisa- 
beth Hennessy (1). « Par son caractère affable et ses bonnes 
œuvres, dit l'Ere nouvelle du 11, M™" Hennessy avait su s'atti- 
rer toutes les sympathies; les pauvres perdent en elle une pro- 
tectHce des plus dévouées. Les obsèques ont eu lieu à Saint- 
Pierre de Chaillot, sa paroisse. Le deuil était conduit par M. 
Hennessy, fils de la défunte ; le baron Jean de Klopstein, 
MM. James et P.-Jean Hennessy, le comte Bruno de Boisgelin, 
le vicomte André de Brimont, MM. Maurice Mertian, Auguste 
Ouizille, Raymond et Richard Hennessy et Bernard Médian, 
ses petits-fils et arrière-petits-fîls. 



Le il novembre, est décédé, à l'âge de 72 ans, Jean-Achille- 
Léon Chotard, banquier à Jonzac depuis 50 ans. Honnête homme 
dans toute l'acception du mot, il s'était acquis les sympathies 
générales aussi bien dans la ville que dans toute la contrée. 
A l'église, M. l'abbé Trébuchet, archiprêtre de Jonzac, a fait 
Téloee du défunt. Le corps a été inhumé dans un caveau de 
famille au cimetière de Jonzac. Léon Chotard était le père de 
notre confrère, M. Charles Chotard, conseiller général du can- 
ton de Jonzac. 

Le l"" décembre, est décédé, à Poitiers, Charles Pichot, un des 
avocats les plus occupés du barreau. Après des débuts fort mo- 
destes — il avait été maître d'études et professeur — , il avait su 
par son travail, son intelligence, se créer une situation enviable. 

(1) Les petits-enfants de la défunte, enfants de Jacques-Richard- Jfaarice 
Hennessy et de feue Gharlotte-Jeanne-Cathcrine Poussât, qui est décédée le 
9 novembre 1896 (voir iîeviie, xvii, 25), sont : l» Jean Hennessy ; 2<» Augus- 
tine-Jeanne-Ëlisabeth Hennessy, morte en 1891, qui avait épousé, le 4 mars 
1889, Bruno-Louis-Marie, comte Bruno de Boisgelin, né en 1859, fils aîné 
d'Alexandre-Marie, comte de Boisgelin, et de Berthe-Aline-Françoise-Marie de 
Clercq ; 3o James Hennessy, ancien officier de marine, marié à Paris, le 21 
juin 1893, à M'^e Alice Hennessy, fille de feu Hichard Hennessy et de feue 
Marthe-Lucie-Anne Hennessv. veuve en secondes noces de lord James- 
Edouard Douglas, laquelle Alice est sœur de Henriette-Lucie-Frédérique 
Hennessy, mariée le 28 février 1893 ("voir Revue, xiii, 161) à Louis- Venant- 
Gabriel Le Bailly de La Falaise, comte de La Coudraye. 



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— 39 — 

Avocat à Saint-Jean d'Angély et bâtonnier de l'ordre, conseil- 
ler municipal, adjoint au maire (Royde Loulay, sénateur), juge 
suppléant au tribunal, il fut nommé procureur impérial à Saintes 
le 4 février 1870 à la place de M. Sorin-Dessources qui passait 
sur sa demande à la présidence du tribunal civil de Saint-Jean 
d'Angély. Après le 4 septembre, Pichot fut révoqué et fut rem- 
placé le 7 octobre par Guillaume-Calixte Jouvion qui depuis... 
Fichot resta c[uelque temps au barreau de Saintes, puis il se fixa 
à Poitiers, ou il ne tarda pas à se créer une fort belle clien- 
tèle; ses confrères plus d'une fois l'élurent au bâtonnat. C'était 
un homme au sensdroit, un jurisconsulte distingué, aux conseils 
duquel on avait plaisir à se rendre; sa mort laisse dans le 
monde judiciaire de très sincères regrets. Il avait plaidé souvent 
dans le département de la Charente-Inférieure, notamment à 
Marennes, dans Taffaire du testament Bruynooghe et, plus 
récemment, dans celle du casino de Royan qu'il avait encore 
en mains, lorsque la mort est venue le surprendre en pleine 
lucidité d'esprit malgré son grand âge. 

Le 9 décembre, est décédée, à Pontaillac-Royan, dans sa 
59* année. M"® veuve Calaret, Maria Gay, née à Saintes de 
César Gay, fondeur, sœur aînée de M. Alphonse Gay, impri- 
meur à Saintes, administrateur de rindëpendan^ et de M"* Légal - 
land. Jeune fille, elle s'était livrée àla poésie sous la direction de 
Gouniot-Damedor, professeur de rhétorique au collège de 
Saintes, et avait publié un certain nombre de petitos poésies 
qui lui valurent une notoriété : Un trait de dévouement filial. 
Auguste Coudai (Nevers, imprimerie Fay, 1862, in-8, 15 pages.) 
Reflets dans lame, (Saintes, l'auteur, 1864, in-12, 192 pages.) 
BemardPalissy (imprimerie Gay, 1875, in^*», 15 pages.) Pendant 
plusieurs années, dit ï Indépendant du 11, elle fut assez long- 
temps la directrice de ce journal qu'elle rédigea de la façon la 
plus brillante, d'une plume alerte. Elle fît paraître dans ce jour- 
nal, sous le pseudonyme de Lesolc, une suite d'articles qu'elle 
a réunis en un vol. in-18 de 328 pages, Documents pour servir 
à Vhistoire de lempire (Saintes, imp. Gay, 1882). 

Le 11 décembre, est décédé à Rochefort, dans sa 82® année, 
Jean-Auguste-Clément- Alfred Gravouille, veuf de Juliette Ver- 
mont, ancien capitaine au long cours et capitaine du port de 
Rochefort, agent principal de la santé et expert au bureau 
Veritas (Lloyd français) à Rochefort. Il était beau-père de M. le 
docteur Pichez, chirurgien en chef des hospices de La Rochelle. 

Le 12 décembre, est décédé à Saintes,dans sa 67* année, le doc- 
teur Pierre-Paul Besse, médecin de l'état civil, vice-président 
du conseil d'hygiène, né à Saintes, fils de Jean-Jacques Besse 
et de Marguerite Gaudin. Le docteur Besse, dit le Peuple du 15, 



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— 40 — 

était un républicain sincère, un républicain de la première 
heure qui n'a jamais varié dans la fermeté de ses convictions... 
Ce n'est qu'au moment de l'agonie qu'on a mandé un prêtre, 
qui, malgré sa vigilance (diligence ?) n'est arrivé qu'après le 
décès... Il a été «sonné et chanté » et il n'est pas sorti de son 
cercueil, comme il avait menacé de le faire, si pareil désagré- 
ment lui arrivait. » Détails peu exacts. Les coins du poêle 
étaient tenus par MM. Labiche, sous-préfet de Saintes, Eusèbe 
Genêt, l''^ adjoint au maire, les docteurs Vanderquand, des 
Mesnards, Mailhetard, et Barreau, pharmacien. Le deuil était 
conduit par ses neveux: MM. Paul Jeantet, greffier du tribunal 
civil de Dax, et Henri Gaillard, receveur centralisateur au 
chemin de fer de Tétat en retraite. 



Le 12 décembre, est décédé sur son ancienne paroisse de 
Saint-Nicolas (La Rochelle), après une longue et douloureuse 
maladie, à l'âge de 68 ans, Emmanuel Birot, docteur en droit 
canon, chanoine honoraire de La Rochelle et d'Amiens, ancien 
curé-archiprêtre de Saint-Pierre de Saintes. Il était né à Libourne 
(Gironde) le 14 mars 1830, de François Birot, alors contrôleur 
des contributions directes, et de Marie-Christine-Adélaide du Val, 
fille du marquis du Val, dont la famille paternelle et maternelle 
avait été traitée comme on traitait alors par Téchafaud les 
familles nobles et fidèles à leurs principes. Fils de martjrs, 
il n'a jamais oublié les vertus et les titres de ses ancêtres. Sa 
figure de jeune homme était admirablement belle, et son carac- 
tère spirituellement enjoué. 11 fit ses premières études à La 
Rochelle, puis à Rennes, où son père avait été envoyé. Quand 
ce dernier fut nommé inspecteur des contributions directes à 
Angouléme et peu de temps après directeur à Aurillac, le jeune 
Birot fut mis à l'institution de Pons, où il fit de brillantes études, 
et à 22 ans n'étant encore que diacre, il succéda dans la chaire 
de philosophie à l'abbé Hude, qui devenait préfet des études et 
qui remplaça plus tard Boudinet. Birot se fit apprécier par son 
savoir, et Boudinet, nommé évôqued'Amiens, le fit chanoine de 
sa cathédrale. Birot acquitta sa dette de reconnaissance en col- 
laborante la biographie du prélat, dont les premières pages 
sont dues à sa plume. 

Ordonné prêtre le 21 mars 1853, avec dispense d'âge, il fit un 
premier voyage de quelques mois à Rome, accompagnant Lacar- 
rière, évêque de La Guadeloupe. A son retour à La Rochelle, 
Birot fut, le 13 octobre 1856, secrétaire particulier de Landriot, 
mais peu de temps, tout en remplissant les fonctions d'aumô- 
nier du couvent de la Providence ; au mois de février 1857, il 
joignit à ses fonctions d'aumônier celles de vicaire de Thibaud, 
curé de la cathédrale. En juillet 1858, l'ancien évêque de La 
Rothelle, le cardinal Villecourt, ami de sa famille et qui n'avait 
pas été étranger à sa vocation ecclésiastique, désirant le rappro- 
cher de lui, le fit nommer chapelain de Saint-Louis des Fran- 



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— 41 — 

çais à Rome. Il y resta trois ans. Ce fut pendant son séjour 
dans cette ville qu'il prit son grade de docteur en droit canon. 
Il était sur le point d'obtenir le titre de docteur en théologie 
quand une maladie des yeux, causée par le travail et le climat, 
le força de revenir en France (1861). Sa santé, du reste, était si 
profondément ébranlée qu'il fut obligé de se reposer six ans 
dans sa famille, à Jonzac, où M® Gallut, son beau-frère, exerçait 
la profession d'avocat. Ce ne fut qu'après ce repos absolu, car 
les lecteurs ne lui manquaient pas, qu'il se sentit assez fort pour 
accepter de Mgr Thomas la cure de Saint-Nicolas de La Rochelle, 
vacante par la mort de Lambert. Pendant dix-sept ans, il se 
consacra tout entier à cette paroisse qui comprenait alors le fau- 
bourg de Tasdon, aujourd'hui pourvu d'une église. Cette paroisse 
ayant été, malgré les vives protestations des quartiers intéres- 
sés, supprimée avec celle de Saint-Jean, sous prétexte de sécu- 
rité publique, et pour, ajoutait Tévêque, qui s*en consolait aisé- 
ment, donner plus decasuel aux autres curés de la ville, Mgr 
Ardin nomma Birot (janvier 1887) archiprêtre de Saint-Pierre de 
Saintes. Le décret est du 7 mars ; il fut installé le 27 par le 
grand vicaire Grasilier. Malheureusement des ecclésiastiques 
bien intentionnés sans doute, mais qui le connaissaient mal, 
ne cessaient de lui dire que jamais il n'arriverait à soutenir les 
œuvres fondées par son prédécesseur, Léon Bonnet. Cette 
crainte jointe à la douleur qu'il avait de voir sa chère paroisse 
de Saint-Nicolas démantelée et son église transformée en maga- 
sin, le frappèrent tellement qu'il en perdît le sommeil pendant 
plusieurs mois. Forcé encore de donner sa démission au mois 
de novembre, il se retira sur la paroisse Saint-Eutrope, chez 
son beau-frère, M. Gallut, juge de paix à Saintes. Mais pour peu 
de temps : car, las des tracasseries que lui suscitait le nouveau 
curé, il revint à La Rochelle. Pendant quelques années, il pa- 
rut avoir recouvré la santé. Les articles qu'il avait fait paraî- 
tre sur Taine en 1885, dans le Bulletin religieux, devinrent 
alors un volume (1894), qui fut accueilli avec faveur par le pu- 
blic (voir Revue, xv, 68), preuve que sa haute intelligence 
n'avait pas faibli. Une seconde édition, 1897, a paru cette année 
même (voir plus bas, page 60). Mais le corps était usé, ses 
yeux presque perdus, et la peine qu'il éprouvait de ne pouvoir se 
livrer à aucun travail suivi, l'impossibilité où il était de lire et 
d'écrire ne firent qu'aggraver la maladie de tristesse (lypéma- 
nie), que M. le docteur Duplouy, de Rochefort, avait pronos- 
tiquée dès le début et reconnue presque incurable. En outre, il 
dut subir, à l'hôpital Saint-Charles, à Rochefort, une opération 
des plus douloureuses qui entraîna une agonie de plusieurs 
mois. Ses obsèques ont eu lieu le 14 à l'église cathédrale, et son 
inhumation dans le cimetière Saint-Eloi. 

« Devenu presque aveugle, dit l'Echo rochelais du 15, ce 
vénérable ecclésiastique dut prendre sa retraite, quand il était 
encore en pleine possession de son intelligence et de ses forces. 
C'était un prêtre modeste et laborieux qui donnait à tous 



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- 42 - 

Texemple d'une touchante résignation. Docteur en droit canon, 
il était pour ses confrères un guide très sûr en toutes les cir- 
constances difficiles et délicates. Etant curé de la paroisse de 
Saint-Nicolas de La Rochelle, il eut la douleur de voir désaffec- 
ter son église, et il ne s'en consola jamais. M. Birot honora le 
sacerdoce et mérita largement les témoignages d'estime et de 
vénération qui adoucirent les amertumes de sa retraite si péni- 
ble, si prématurée ! » Dans le Bulletin religieux du 18, M. M. 
S[avineau] a rendu pleine justice à l'homme érudit et modeste, 
au prêtre exemplaire et dévoué. Nous lui empruntons quelques 
détails tout en rectifiant certaines erreurs. 



Le 13 décembre, est décédé, à Aunay, Isaac-Louis- Victor 
Monnier, qui fut juge de paix, conseiller d'arrondissement, 
conseiller général de 1861 à 1869, conseiller municipal d'Aunay. 
Licencié en droit, il se fit inscrire au barreau de Saint-Jean d'An- 
gély en 1841. Son mariage (1848) avec M"' Laure-Béatrix- Hen- 
riette Perthuis de La Salle, sœur de Marie-Thècle-Caroline- 
Adèle (voir Revue, xviii, 398), le fixa à Aunay, où il devint sup- 
pléant de la justice de paix, puis juge de paix, à la place de 
Martin. Révoqué pour cause politique, il fut appelé au conseil 
municipal par ses concitoyens. C'est ce qu'a rappelé sur sa 
tombe M. Sebilleau, bâtonnier de l'ordre des avocats de Saint- 
Jean d'Angély. Voir V Union conservatrice du 19. 



Le 15, est décédé à Saintes, âgé de 60 ans, Jacques- Josep/i 
Bouyer, chef du secrétariat de la mairie de Saintes depuis près 
de quinze ans. Veuf de Marie-Jeanne-Isabelle Mallet, fille de 
Mallet- Vacherie, il laisse sa mère, âgée de 82 ans, et une fille, 
mariée à M. Georges Durand, juge de paix à Burie, dont trois 
filles. Né à Saint-Jean d'Angély, le 16 février 1837, de Jac- 

3ues-Joseph Bouyer et de Marie-Alexandrine Guérin, il fit 
es études brillantes à Saint-Jean, au lycée de La Rochelle, 
et, bachelier ès-lettres et ès-sciences, se prépara, à Sainte- 
Barbe, à l'école polytechnique, et fut licencié ès-sciences. 
De retour en Saintonge, il se livra à la littérature et pu- 
blia des articles dans \ Indépendant. C'était un lettré ; il al- 
liait l'amour du chiffre au goût des chefs d'œuvre de nos 
grands auteurs. En même temps, il créait à La Forêt, com- 
mune de Corme-Royal, une usine qui ne réussit pas. Il avait 
là, un peu à ses dépens, appris à connaître les hommes et les 
affaires. Son expérience profita à la ville de Saintes. Il fut 
nommé, le 3 juillet 1883, chef du secrétariat. Il succédait à M. 
Fryson, qui avait lui-même remplacé Hugelé et qui, ayant 
quitté le secrétariat de la sous-préfecture, était passé à la mairie. 
Bouyer a rempli avec probité, intelligence et zèle ces délicates 
et importantes fonctions. Dans les charges électives, où le pou- 
voir administratif varie avec ceux qui l'exercent, il fautunper- 



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— 43 — 

sonnel, ou quelquefois une personne, qui continue la tradition, 
qui connaisse les affaires et qui sache les traiter. Bouyer était 
honnête, Bouyer était intelligent, Bouyer était actif. Il a rendu 
de grands services. Avec ces détails de chaque jour, ces minu- 
ties de chaque heure, demandes, réclamations, plaintes, ques- 
tions, incidents divers, qui sont la conséquence de l'adminis- 
tration d'une ville, il faut quelqu'un qui ait la réponse immé- 
diate, la solution prompte, le sens droit, et qui débarrasse la 
municipalité du fardeau écrasant de ces mille riens, où suc- 
comberaient les plus tenaces volontés, etmême avec la meilleure 
intention on ne peut contenter tout le monde, surtout quand 
l'intérêt privé est en jeu. De là des froissements et des inimitiés 
sourdes, habiles à se couvrir du prétexte de l'intérêt général. 
Très entendu aux affaires, Bouyer prêta un concours efficace à 
la municipalité qui savait l'apprécier, t La municipalité, dit 
ÏIndépendant du 18, perd en lui un bon collaborateur, et la 
ville un serviteur fidèle. » Bouyer fut aussi conseiller municipal 
de Corme- Royal, délégué cantonal et conseiller d'arrondisse- 
ment pour le canton de Saujon. 

Le 16, est décédé, à l'âge de 82 ans, Jules Bouscasse, conseil- 
ler d'arrondissement pour le canton est de La Rochelle. Fils de 
Jacques-Marie-Anne-Daniel Bouscasse et d'Anne-Sara Detan- 
debaratz, il appartenait à une très ancienne famille rochelaise 
qui a donné des représentants à l'administration et à l'agri- 
culture. C'est à l'agriculture qu'il s'était donné tout entier. 
Après de très sérieuses études a l'école centrale, dont il sortit 
avec le diplôme d'ingénieur civil, il s'était installé à Authon 
et y avait fait valoir un important domaine. Conseiller mu- 
nicipal d'abord, puis maire d'Authon, il rendit de nombreux 
services à ses concitoyens. Il fut ensuite professeur à l'école 
nationale d'agriculture de Grand-Jouan. En 1870, il s'engagea à 
l'âge de 55 ans et fît la campagne comme capitaine de mobiles. 
Il revint au pays, se fixa à Puilboreau, dans cette propriété que 
son père avait exploitée si longtemps, auprès de son frère 
Edouard, mort en 1893 (voir Revue, xiii, 157), directeur de la 
ferme-école de Grammont, à la tète de laquelle se trouve au- 
jourd'hui le fils du défunt, M. Albert Bouscasse. 

Jules Bouscasse devint président du comice agricole de l'ar- 
rondissement de La Rochelle, et, en 1889, il fut fait chevalier du 
mérite agricole. En 1895, malgré son grand âge, les électeurs 
du canton est de La Rochelle l'avaient choisi pour leur repré- 
sentant au conseil d'arrondissement. C'est au nom de ce conseil 
que M. Harry Chatoneta prononcé sur la tombe de son collègue 
une oraison funèbre, à laquelle nous empruntons ces détails, 
d'après la Charente-Inférieure du 18 et le Courrier de La Ro- 
chelle du 19. 

Le 22 décembre, est décédé, à La Rochelle, âgé de 72 ans, 



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— 44 - 

Charles-Edouard-Eugène Beltrémieux, époux Petit, ^^ en 
1878, A O en 1870, I O en 1876, vice-président du conseil de 
préfecture de la Charente-Inférieure, membre en 1846 et prési- 
dent depuis 1873 de la société des sciences naturelles, ancien 
maire de La Rochelle, membre de la commission de surveillance 
de l'asile de Lafond, du bureau d'administration du lycée depuis 

1870, du conseil de perfectionnement de l'enseignement spécial, 
de la commission des prisons, du conseil d'hygiène, de la commis- 
sion des travaux publics, conservateur-directeur, depuis 1869, 
du muséum Fleuriau, du muséum Lafaille et du jardin bota- 
nique, membre de la société géologique de France, directeur 
de l'académie des belles lettres, sciences et arts, président de 
la société de géographie, de la société d'horticulture, de la com- 
mission météorologique, de l'association amicale des anciens 
élèves du lycée (1880). 

Edouard Beltrémieux était né à La Rochelle en 1825, le 15 
mai : « il avait, a dit le préfet, encore dans l'esprit la fraîcheur 
des jours de printemps... D'un enthousiasme juvénile pour tout 
ce qui lui paraissait bon et beau, il était fier d'être né dans la 
cité qui défendit avec un courage héroïque son indépendance et 
sa liberté. » Entré au conseil municipal en 1860, réélu en 1866, 
il fut nommé adjoint au maire par décret du 28 février 1868. A 
la proclamation de la république, le 4 septembre 1870, il fut 
choisi pour présider la commission municipale chargée de l'ad- 
ministration provisoire de la ville, et ses concitoyens le nom- 
mèrent en tête de la liste aux élections municipales du 30 avril 

1871, et un décret du 12 mai suivant lui confia les fonctions de 
maire ; il fut révoqué pour cause politique, le 5 mars 1874, avec 
ses deux adjoints, Dor et M. Barbedette. Réélu le 22 septembre 
suivant en tête de la liste républicaine, il fut nommé maire le 
10 mai 1876 et conserva ce titre jusqu'au 21 avril 1879 où, 
nommé conseiller de préfecture, il donna sa démission de maire 
et de conseiller municipal. C'était un homme d'une activité sin- 
gulière qui suffisait à tout, d'une bienveillance universelle et 
d'une science profonde. Il laisse de profonds regrets et un vide 
qu'il sera difficile de remplir. 

Le conseil municipal de La Rochelle, par une délibération 
unanime, lui a voté des funérailles municipales. La foule était 
considérable. Les cordons du poêle étaient tenus par MM. d'Or- 
bigny, maire, Martineau, conseiller de préfecture, Lebourg, 
proviseur du lycée, Magnan, directeur de l'enregistrement en 
retraite, Lusson, professeur au lycée, et Godin, avocat. Mgr 
Bonnefoy a donné l'absoute. M. Salvat a chanté le Pie Jesu. 
Au cimetière, quatre discours, qu'on trouvera dans la Charenfe- 
Inférieure et le Courrier de La Rochelle du 25, ont été pro- 
noncés par MM. Hélitas, préfet, d'Orbigny, maire, Meyer, au 
nom de l'académie de La Rochelle, et Chatonet, au nom de 
l'association des anciens élèves. 



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— 45 — 

Le 24, est décédée à Saintes, dans sa 83* année, Marie-Char- 
lotte-^nna de Dampierre, comtesse d'Humières, fille de Elie- 
Louis-Aymar, marquis de Dampierre, pair de France, et de 
Charlotte d'Âbadie de Saint-Germain ; elle était sœur d'Elie, 
marquis de Dampierre, président de la société des agriculteurs 
de France, décédé le 10 février 1896. (Voir Revue, xvi. 98.) Elle 
avait épousé Jean-Louis-Eugène, comte d'Humières, qui est 
mort à Saintes dans sa 80* année, le 4 octobre 1890. (Revue, xi, 
p. 361.) Elle avait eu la douleur de perdre, à la fois, dans la 
catastrophe du bateau à vapeur Le Mont-Blanc, à Lausanne 
en Suisse, sa belle-fille avec un fils, sa fille avec deux filles, le 
9 juillet 1892. (Voir Revue, xii, 396.) M»« d'Humières était bien 
vraiment la sœur de son frère, par ses hautes qualités, par ses 
bonnes œuvres et son affabilité ; depuis une dizaine d'années 
qu'elle habitait Saintes, elle avait su se gagner de nombreuses 
sympathies. Le deuil était conduit par ses cinq fils : le comte 
Aymeric d'Humières, directeur des haras à Compiègne, Elie, 
Jean, Fernand, Henri d'Humières. M. l'abbé Knell, curé de 
Saint- Vivien, a fait de la défunte un très éloquent éloge, qu'a 
publié le Moniteur de la Saintonge du 30. 



II. — MARIAGES 

Le 12 octobre, a été bénit le mariage de M. Joseph de Beaupoil 
de Sainte- Aulaire, lieutenant au 23* dragons, né aux Jards (Cha- 
rente-Inférieure), le 5 juillet 1863, du mariage (30 septembre 
1841, aux Jards) de Paul de Sainte- Aulaire et de Marie Ansault 
de Chevanceaux, avec M"® Béatrix de Lamée de Soulages, 
d'une famille du Languedoc, fille de M. Odon de Lamée de Soula- 

Ks et de M"* Berthe- Violette du Puget. Le marié a trois sœurs : 
luise, Marie et Marguerite. Il appartient à la branche de La 
Dixmerie, aînée de la maison de Beaupoil, si répandue en 
Ouienne. (Voir Revue, t. x, p. 426.) 



Le 21 octobre, a eu lieu à La Roche-sur-Yon le mariage de 
M. René-Jean-Joachim-Augustin Meaume, juge suppléant char- 
gé de l'instruction à La. Roche, né le 24 mai 18o7 de Louis- 
Philippe-Frédéric Meaume, conservateur des hypothèques à 
Saintes, et de Maria Guérin (voir la généalogie des Meaume dans 
le Bulletin de la société des Archives, vu, 75), avec M"® Marthe 
Godet, fille de M. Albert Godet, membre du conseil général de 
la Vendée. 



Le 24 novembre, a été bénit à Taillebourg, par M. l'archi- 
prètre Bardon, le mariage de M. Joseph Julien-Laferrière, fils 
de M. Julien-Laferrière, notaire à Saintes, avec M"® Marie 
Huvet, fille de Gabriel Huvet, né en 1849, maire de Taillebourg, 



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— 46 — 

décédé en 1890, et d'Amélie Berton. Les témoins étaienl: pour 
le marié, M. Jean Julien-Laferrière, son frère, contrôleur 
des contributions directes à Angoulême, et M. Henri Drillon, 
son oncle, ancien avocat, ancien commissaire de la marine ; et 
pour la mariée : M. Anatole Huvet, conseiller général de la 
Charente-Inférieure, et M. Allègre, notaire honoraire. Pendant 
la messe, M. Baston, violoniste, et M. Proux, violoncelliste, se 
sont fait entendre, accompagnés par M. Ménard et M"* Aze. 



Le 27 novembre, a été bénit, en Téglise cathédrale de Saint- 
Pierre de Saintes, le mariage de M. Gabriel Lacrouts, lieute- 
nant au 6* de ligne à Rochefort, né le 5 mars 1863 à Jurançon 
(Basses-Pyrénées), fils de Pierre Lacrouts, décédé à Jurançon 
le 15 mai 1876, et de Marie Larrieu, décédée aussi à Jurançon 
le 8 octobre 1875, avec M"" Jeanne-Claudine Gentet, née le 17 
août 1878, à Lyon, de Jean-Baptiste Gentet, négociant à Saintes, 
et de Jeannette Gaillard. La bénédiction nuptiale a été donnée 
par M. l'abbé Labeyrie, protonotaire apostolique, vicaire à 
Saint-Philippe-du-Roule, qui a adressé une allocution aux jeu- 
nes époux. Les témoins étaient : pour la mariée, MM. Senn, 
son oncle, et le lieutenant Gaillard, du 7° régiment d'infanterie 
de marine; pour le marié, M. Lacrouts, son frère, et M. Faure, 
capitaine au 6* de ligne. 

Le 1" décembre, en l'église Saint-Louis, à Rochefort, a été 
célébré le mariage de M. Henry Destre, capitaine d'infanterie 
de marine à la Guyane, fils de feu Destre et de madame née 
Pichon, avec M"* Adrienne Lagrange, fîUe de M. Lagrange, 
négociant, et de madame née Nadaud. Les témoins pour 
la mariée étaient : M. Victor Lagrange, rentier à Rochefort, 
son oncle, M. Métayer, négociant à Nantes ; pour le marié : 
M. Maximilien Piéron, premier adjoint au maire de Saumur, 
M. Rabier, *, lieutenant-colonel, commandant par intérim le 
7* régiment d'infanterie de marine, son parent. M. Bouquin, 
archiprêtre de Rochefort, a prononcé le discours d'usage. 



ARCHEOLOGIE 
I 

UNE TROUVAILLE d'OBJETS GALLO-ROMAINS 

Un puisatier du Douhet, Frédéric Depin, cadet, faisant à 

Saint-Macoux, à Saintes, le nettoyage d'un puits pour le compte 

d'un épicier, Alexis Landreau, rue Saint-Macoux, a découvert 

"n certain nombre d'objets gallo-romains, dontnous donnonsici 

)hotographie. Ce puits, abandonné depuis longtemps, était 

in de terre et de débris. La terre enlevée, on a trouvé des 



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— 47 — 

ossements en assez srande quantité : os et tète de ruminants, 
même des crânes « ae chrétiens ». Une forte pierre occupant 
tout Torifice formait pour ainsi dire une seconde partie. Sous la 
pierre, se sont rencontrés des vases en terre et en métal. 

Les vases en terre étaient au nombre de 7 : quatre de couleur 
grisâtre, un en terre jaune, un en terre rouge, terre sigillée, po- 
terie samienne. 

Le premier a une anse, hauteur 0"20, circonférence 0,47, et 
0,08 de diamètre au goulot ; le deuxième, hauteur 0,22, circon- 
férence 0,58, et 0,09 au goulot ; le troisième, hauteur 0,30, cir- 
conférence 0,64, ouverture 0,10; lequatrième(n*4),hauteur0,33, 
la panse 0,72, le goulot en forme de trèfle 0,11. Ces quatre de 
même forme ne diffèrent que par les dimensions. Le cinquième 
(n*5) en terre rouge, hauteur 0,36, panse 0,61 , le cou 0,07,1e diamè 
tre du goulot 0,06 dont 0,04 pour l'ouverture. Le sixième pot, en 
terre jaunâtre, au goulot cassé, a 20 centimètres de hauteur et 
52 de circonférence. On lit cinq lettres gravées à la pointe (n* 7), 
nom probablement du potier. 

Le vase en bronze a de hauteur 0,25, de circonférence à la 
panse 0,90; l'ouverture a 0,17 dont 0,06 pour les rebords ; l'anse 
est très oxydée; le métal très mince s'est un peu effrité en certains 
endroits. Peut-être a-t-il subi l'action du feu. 

Avec cette urne étaient les débris d'un seau dont l'anse me- 
surant 0,14 portait deux têtes de Bacchus, probablement; le 
front est couronné de lierre. 

Enfin signalons un strigile de bronze doré dont le manche 
a 0,08, et l'arc 0,18. 

Ce n'est que longtemps après la trouvaille que le propriétaire 
en a eu vent et qu'il a pu obtenir ces objets.L ouvrier a déclaré 
qu'il n'avait trouvé que cela, ni monnaie, ni bijoux, ni débris. 
Il a fallu s'en rapporter à ses dires. Il est fâcheux que la fouille 
n'ait pas été suivie, ou même que l'on n'ait pu examiner les dé- 
livres. 

Il est difficile de se prononcer avec des éléments aussi vagues. 
Ces vases contenaient-ils des ossements ? Ce serait là un puits 
funéraire, comblé, depuis qu'on eût cessé de s'en servir, avec 
des débris de toutes sortes : pierrailles, os d'animaux, comme 
il arrive dans tous ces puits devenus inutiles. L'eau qui le remplit 
n'est pas une eau de source ; c'est simplement une infiltration 
dans une veine de rochers, un suintement des terres, très peu 
abondant du reste, d'un débit de cinq à six seaux par jour. Or, au- 
dessous de cette infiltration l'orifice était fermé par une énorme 
pierre qui arrêtait l'eau ; l'espace où ces vases étaient n'avait 
reçu que des gouttes qui suintaient de la voûte ; certainement 
on n'eût pas plongé ces vases dans un liquide, soit qu'on eût 
voulu les dérober, soit qu'ils aient servi d'urnes sépulcrales. 
Ces vases ont pu recevoir des os calcinés, Voilà en bronze par- 
ticulièrement. Ils ont été déposés là, non jetés comme débris, 
puisqu'ils sont entiers. Cachette ou puits funéraire, qu'on choi- 
sisse de ces deux hypothèses. Dans l'état actuel, avec le peu de 



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renseignements exacts qu'on a, il est difficile de se prononcer 
sûrement. Nous nous contentons de signaler le fait et de dessi- 
ner les objets. 

II 

Le Journal des arteareçu de Landes, près Saint-Jean d'An- 
gély, l'information suivante : Un amateur éclairé, M. Tenaud, 
vient de rencontrer quatre peintures anciennes qui, vraisembla- 
blement, accompagnaient le fameux travail émaillé trouvé à 
Cherves, dans les environs de Cognac. ^Voir Revue, xvii, 16.) 
L'une d'elles, la plus ancienne, est peinte a l'encaustique et a dû 
précéder la découverte de la peinture à l'huile. Elle représente 
le martyre de saint Sixte en présence du diacre saint Laurent. 
Deux autres, du xv* siècle, et qui paraissent de Memling, re- 
présentent saint Fabien et saint Sébastien. Ces trois peintures 
paraissent offrir un caractère unique de rareté et de mérite. 

On s'est enfin décidé à constater que le si élégant clocher de 
l'abbaye de Sainte-Marie, à Saintes, transformée en caserne 
depuis longtemps, menace d'écrabouiller quelques troupiers 
dormant tranquillement dans l'ancienne église des bénédic- 
tines, devenue des dortoirs pour les soldats du 6* de ligne. Les 
échafaudages sont dressés et Ton répare ce petit chef-d'œuvre 
de l'art roman. Voir le dessin qu'en a donné Viollet-le-Duc dans 
son Dictionnaire d'architecture. 

Sur la route départementale de Cozes à Royan, près de Saint- 
Georges de Didonne, dans un bois de chênes appartenant à M. Da- 
vril, des ouvriers ont trouvé sous une souche une vieille épée 
et un certain nombre de pièces à l'effigie de Henri II et de la 
reine Elisabeth. 

Dans les premiers jours de novembre, en faisant des planta- 
tions d'arbres sur la place d'Armes, à La Rochelle, on a décou- 
vert des fondations de l'ancien château au pied duquel les na- 
vires venaient attérir et qui servait de défense au port creusé en 
cet endroit. 

Rue des Augustins, les dames de Chavagnes en faisant des 
fondations pour des constructions ont mis au jour les restes de 
l'ancienne église Saint- Yon, qui servit plus tard de temple aux 
protestants. 

III 

TOMBES DE LA FAMILLE d'aGRIPPA d'aUBIGNÉ 

Le Petit journal du 7 décembre a raconté la découverte, près 
du château historique du Mursay, 1" canton de Niort, de plu- 



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FOUILLES DE SAINT-MACOUXA SAINTES 






TÂVlAl 



LhgBNDE : — !• Anse d*un seau. 2^ Figure d'ornement. 
3» Strigile. 4? Vase en terre bnne. 50 Vase en torrc ronge. 
6<» Vase en métal. 7^ Siglo figulin. 



fiovBe dfSniniontrfi d d'^unïs. Janviftp f89S. 



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Google 



-49- 

sieurs tombes qui appartiennent à la famille des Villette-Mursay, 
l*"descendantsdu grandbatailleur historien, Agrippa d'Aubigné. 
Cette découverte, déjà vieille, est due à M. ApoUin Charrier, le 
musicien niortais bien connu ; mais c'est tout récemment que 
les tombes ont été transportées au musée de Tancienne société 
de statistique des Deux-Sèvres. Voici les trois fragments d'in- 
scription que notre très obligeant correspondant de Niort, 
M. 1 abbé Alfred Largeault, a bien voulu relever pour nous, d'au- 
tant que le texte donné par le Petit journal a été restitué d'une 
manière très libre. « J'ajouterai, écrit M, Largeault, que « de 
Valois » est la vraie orthographe du nom. J'ai relevé plusieurs 
signatures du marquis deVillette et toutes sont ainsi libellées.» 

l'^CY GIST LE COR DE LOVISE DAVBIGNÉ [dame] 

DE MVRSAY FEMME DE BENIAMIN D[e Valois, mortC aU Scig] 
NEVR LE 24 JANV 1663 AAGÉE D[e] 

Fragment de tombe taillée en dos d'âne. Long.: 1 mètre. 

Louise — dite aussi Arthémise — d'Aubi^né était, comme on 
sait, fille de Théodore-Agrippa d'Aubigné, lequel avait épousé 
Susanne de Lezay, dame de Mursay. 

2* [Cy gist Mar]iE de viL[le]TTE 

[de Va] LLOis morte av SEiG[neur] 
[aagée de] o ans 

Fragment de tombe taillée en dos d'âne. Long.: m. 60 c. 

C'est probablement Marie-Françoise de Valois, fille de Phi- 
lippe de Valois, marquis de Villette, lieutenant général des 
armées navales, etc., et de Marie-Anne-Hippolyte de Château- 
neuf. 

Voici, du reste, la suite des enfants de Philippe de Valois, 
tirée des registres de l'état civil protestant de Niort : 

Louise-Hippolyte, baptisée le 17 juin 1663; Marie-Bérénice, 
15 juin 1664; Théodore-Louis, 29 juillet 1668; Marie-Françoise, 
4 août 1669; Marthe-Marguerite (M"« de Caylus), 19 avril 1671 ; 
Louise-Françoise, 12avril 1672; Elisabeth-Antoinette, 22 novem- 
bre 1673. 

3^ MARIE BERENICE DE VAL[ois] 

11] SEMBLE QVE LE Cl[e]L a[v] 
a]lT FAI BERENIGE PO[ur] DON 
n]BR A LA TERRE VN NO[u 
VJeL ornement et QVE d[u 
S]OR lALOVX VN INIVSTE C[a 

LIBV DB SON BBRCBAV 

PRICIE AV LAIT MIS AV MON 
VMENT MAIS SA VIE ET SA 
MORT NE SON PAS FORT 
ESTRANGES CA[r] 

Tombe hémicylindrique dont les bords ont été aba.tus par le 
marteau du maçon, de manière que l'inscription a éti atteinte. 
Long.: m. 57c. 



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— 50 — 

quelques irrégularités dans le texte ci-dessus : trois T 
t à trois mots ; G est mis pour C dans Bérénice; un I 
p dans caprice ; quatre mots sont mis en surcharge. 
Bérénice de Valois était une autre fille de Philippe de 
>mmej'ai dit plus haut, baptisée le 15 juin 1664. 
if lignes de l'inscription qui accompagnent son nom 
in sixain dont un vers manque aujourd'hui, 
pas inutile de rétablir le texte dans sa forme proso- 

II semble que le ciel avait fait Bérénice 

Pour donner à la terre un nouvel ornement, 

Et que du sort jaloux un injuste caprice 

Au lieu de son berceau Tait mis au monument. 

Mais sa vie et sa mort ne sont pas fort estranges, 

Car... 

tesse de la tombe fait juger qu'elle devait appartenir 
it ; bien plus, le quatrième vers de l'inscription indique 
î-Bérénice mourut en naissant. 

is tombes qu'on a trouvées encastrées dans les murs 
ï du château de Mursay provenaient évidemment du 
privé protestant, qui avait été établi près de leur de- 
r les descendants d' Agrippa d'Aubigné. » 



IV 

LE DOYEN DES CHÊNES DE FRANGE 

titre qu'un journal donne à la note suivante : 
te dans TArdèche le plus vieux, le plus gros, non seule- 
lépartement, mais de la France entière probablement, 
des chênes français mesure à sa base 1 1 mètres 50 de 
:nce ; à trois mètres environ du sol, à la naissance des 
primitives, il a 13 mètres, et la hauteur totale, avec 
les, est d'environ 12 mètres. Une vieille branche, la 
}ranches primitives, a été coupée ; elle mesure 3 mètres 
érence. En dépit de la fable, voilà un chêne qui a dû 
pas mal de roseaux. » 

plaise à l'auteur, a le doyen des chênes de France » est 
ui de Montravail, commune de Pessines, à 7 kilomètres 
3. En effet, ce géant des forêts, d'après une note d'Hip- 
Tilly publiée en 1884 (voir Bulletin de la société des 
IV, 345, et Recueil de la. commission des arts, vu, 330 ;j 
i mètres 10 cent, de circonférence à ras de terre et 10 
centimètres à 1 mètre au-dessus du sol. Le tronc, de 
ique dans toute sa longueur, a 3 mètres 30 centimètres 
r, jusqu'à la naissance des premières branches. Deux 
;rosses branches ont été coupées à 5 mètres 65 centi- 
à 4 mètres 10 centimètres du sol ; il n'en reste plus 
dont les extrémités paraissent desséchées. 



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— 51 — 

« Dans Fintérieur, on peut remarquer un fragment du tronc 
de 20 centimètres d'épaisseur, sur lequel il serait facile, à l'aide 
d'une loupe, de distinguer les couches concentriques que chaque 
année de croissance a formées, et de les compter exactement, 
après avoir poli la tranche de ce morceau de bois. En établis- 
sant une proportion entre l'épaisseur de ce fragment et le rayon 
de la circonférence de l'arbre, on déterminerait approximative- 
ment le nombre de couches concentriques qu'il contient ; ce se- 
rait le moyen de connaître à peu près son âge et de contrôler 
Texactitude des calculs de M. d'Orbigny qui lui assigne, peut- 
être avec raison, 2.000 ans d'existence. Ce n'est plus que par les 
couches extérieures de l'aubier et par son écorce, que ce vieil 
arbre tire de la terre les sucs nourriciers qui lui communi- 
quent un reste de vie ; le côté du nord conserve encore une 
certaine vigueur ; mais ceux du midi et du couchant sont très 
endommagés. Néanmoins, chaque année il se garnit d'un riche 
feuillage et se charge d'une assez grande quantité de glands. La 
partie intérieure du tronc est creuse et a été transformée en une 
salle circulaire de 2 mètres 10 centimètres de diamètre. Une 
banquette en pierre établie à l'entour permet à 12 personnes de 
s'y asseoir commodément. Une ouverture carrée pratiquée dans 
Técorce sert de porte à ce cabinet d'un nouveau genre. » Y oit 
aussi une brochure in-S'* de 4 pages avec planches, imprimée 
sansdate à La Rochelle, par A. Lacurie fils jeune : « Notice sur 
un chêne gigaritesquey observé en 183k, à Montravailprès Sain- 
tes, par M. Charles d'Orbigny père, médecin militaire en retraite.» 

Le chêne de Montravail vit encore. En 1884, il a été sérieuse- 
ment menacé de mort. Le Courrier dos Charentes du 7 février 
annonça que le propriétaire voulait le débiter pour en faire 
des bûches. Le Bulletin des Archives, n'* d'avril (t. iv, p. 
345), dénonça l'actedevandalisme qui allait s'accomplir: • A ven- 
dre un chêne de deux mille ans et plus... » L'attention publique 
fut éveillée; les savants s'émurent, entre autres M. Peyrenolle, 
professeur de botanique à l'école de médecine navale de Roche- 
fort, et l'arbre fut sauvé. 

REVUE DES LIVRES 



I 

GABRIEL AUBRAY. - LETTRES A MA COUSINS (1). 

Le livre a paru à la fin de novembre, et déjà il a été annoncé 
à Paris par les journaux : Messager de Paris du 21 novembre 
(article signé Amyot) ; Matin du 22; Gaulois du 2i; Justice 
sociale du 27 (article de M. l'abbé Naudet) ; Journal des débats 



(1) Lettres à ma cousine. Paris, Pion ; ou à Saintes, au bureau de la Revue, 
Envoyer 3 fr. 50 pour recevoir l'ouvrage franco. 



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- 52 - 

1 M. René Doumic); Salon de /a mode du 
d'Aingeuil) ; Eclair du 2 ; Univers et Monde 

Trégoire) ; le Nord du 6 ; la Revue, la Nation^ 
irticle de M. Paul d'Armon) ; et par les revues : 
Nouvelle Revue, la Revue encyclopédique, 
ance du 1" décembre ; les Etudes du 5 (article 
^cho de la semaine du 5 (Edouard Petit) ; le 
i5 ; /e Sillon du 10 (signé E. F.); la Revue Ma- 
ue idéaliste du 15 (E. Trolliet) ; le Peuple fran- 
iris du 19 ; le petit Moniteur ^\i 20 (article de 
) ; en province et à l'étranger par : le Matin 

8 et 29 novembre ; la Revue catholique de 
embre) ; le Progrès de Saintes, l'Indépendant 
signé A. F.) ; /a Semaine religieuse d'Angou- 
•e et 5 décembre, signé J. B.) ; la Quinzaine 

Moulins du 30 novembre ; le Savoyard de 
nbre ; le Courrier de l'Allier du 2 ; les Tablet- 
lu 7 ; l'Indépendant du Cher du 9 (8. Humo) ; 
t-et-Garonne du 17 (Jean Bouquin) ; laGazette 
rhe english and américan Gazette du 11 et 
conservatrice de Saint- Jean d'Angély et le 
i 16 ; VEcho rochelais du 18 ; la Croix de Sain- 
le de R. C.) ; te Progrès de la Charente-Infé- 
Troche). 

ons nous permettront d'apprécier l'ouvrage de 
î. Voici de M. E. Amyot : « C'est le premier 
olumes de récréation morale, des sortes de 

9 laïques et modernes pour le jeune homme, la 
la jeune fille de demain... L'actualité et la 
5 roman, tout s'y résout en causeries piquantes 
étude de quelques uns des cas de conscience 
nts de notre époque...» De M. l'abbé Naudet : 
e pas toujours les idées de Gabriel Aubray ; 
j plaisir et profit à le lire. Plaisir, parce qu'il 
iginale, primesautière et savoureuse ; parce 
pense pas comme moi, il me prouve quelque- 
d'autres fois... que j'ai raison... » De M. René 
Débats : a ... Le second mouvement est pour 
cette observation, cette fantaisie, qui de soi 
choses, et qui, quoiqu'on dise, ne courent pas 
'est-il arrivé, tandis que je relisais les chro- 
briel Aubray vient de réunir sous ce titre de 
tsine. J'ai entendu blâmer le titre choisi par 
me un peu passé de mode. Mais d'abord un 
titre, et tout dépend de ce qu'on met dessous. 

2 cousine aussi que M. Jules Lemaitre adres- 
billets du matin ? Heureuses cousines, dont 
tant d'esprit ! Mais, en outre, c'est que 

lu, dès le début, nous avertir du ton qu'il a 
s qu'il s'est imposées. Il parlera de toutes 



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— 53 — 

choses, mais comme on en peut parler à une femme d'élite. Il 
aura ce tour léger, badin, précieux, qu'impose l'honnête galan- 
terie... » De M, Léon Grégoire dans l'Univers : « Amusantes à 
lire, parce qu'elles sont pleines d'esprit, faciles à lire, parce que 
Gabriel Aubray, pour être spirituel, n'a pas besoin de chercher 
à l'être..., ces Lettres sont surtout utiles à lire, parce que nous 
€ attrapant » dans les sphères de l'actualité courante et terre 
à terre où notre légèreté s'attarde, elles nous élèvent d'un coup, 
sans que nous nous en doutions, vers les hauteurs de la reli- 
gion chrétienne... Ce malicieux est un bienveillant. Avec ses 
intentions ardemment généreuses, avec sa chaleur d'àme et sa 
froideur de coup d'œil, avec sa sveltesse alerte d'esprit et de 
langage, avec la coquetterie qu'il met à se donner souvent, 
pour être plus séducteur, des défauts qu'il n'a point, Gabriel 
Aubray nous donne à tous un excellent exemple de la façon 
dont nous devons, au jour le jour, causer entre nous des hom- 
mes et des choses... » De M. Paul d'Armon dans le Voltaire : 
« M. Gab. Aubray remonte dans la chaire de morale mondaine 
délaissée depuis la mort de Gustave Droz... Il est fin et para- 
doxal. Et en adressant ces élégantes Lettres à sa cousine, il a 
demandé, n'est-il pas vrai ? l'apostille de Kant. • Du P. Henri 
Ghérot dans les Etudes : « M. Aubray n'est pas seulement un 
satiriste et un orateur, même ailleurs que dans ses conférences 
pour les œuvres de mer, il a en lui du poète et du philosophe. 
Sa poésie est celle de la nature, une idylle où se mêlent les 
champs et les grèves, les voix de la ferme et celles de l'Océan. 
Sa Maison de michelet contient une étude exquise de la vie au 
bord de la mer, telle que l'aiment les penseurs et les rêveurs 
solitaires, telle que la déforme le monde des casinos et des 
cercles qui s'abat aujourd'hui sur nos plages. Il hait la foule, 
mais il aime le peuple ; et avec quel cœur il nous dépeint la 
rude existence de nos braves marins, soutenus dans leurs 
labeurs et leurs sacrifices par la foi en Dieu ! Comme contraste, 
je recommande les chapitres si parisiens intitulés : Autour 
d'un carrosse, Devant le cinématographe, L'œuvre du feu. 
On y assiste à la réception du czar, à l'incendie du bazar de la 
charité et à ces mille faits divers, futiles ou navrants, qui 
découvrent chaque jour une plaie nouvelle du corps social. » 
De M. A. M. dans l'Union de Saint-Jean d'Angély : « Il nous 
arrive à son heure, celle des longues soirées devant les grands 
feux clairs, sous la lampe familiale, celle des lectures et des 
songeries, celle aussi des cadeaux et des étrennes. Son titre 
est : Lettres à ma cousine, et l'auteur s'appelle : Gabriel Au- 
diat. C'est un nom bien connu de nous tous et que le père a fait 
aimer et respecter avant le fils : le père, savant modeste et 
aimable, l'infatigable érudit de la Revue de Saintonge et d'Au- 
nis ; le fils, élargissant la sphère paternelle, ancien élève de 
l'école normale supérieure, professeur de rhétorique au collège 
Stanislas, critique, conférencier et écrivain. Nous avons entendu 
ici sa parole ardente d'apôtre, toujours prête au service des 



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— 54 - 

bonnes causes, scrutant et résolvant les plus hauts problèmes 
de sociologie et de morale : à toutes les belles et saines œuvres, 
Gabriel Audiat apporte ub concours généreux et désintéressé. » 
Son livre emprunte « à la critique, sa netteté, son sens pratique, 
sa liberté d'esprit, en se gardant du soupçon même de lourdeur 
et de pédantisme ; à la morale, ses nobles et fermes enseigne- 
ments, dépouillés de ce ton prêcheur qui rebute les meilleures 
volontés et change vite le respect en ennui ; à la causerie, sa 
verve, son pittoresque, sa fantaisie, passant du piquant au 
grave, de la bicyclette au mariage, du cinématographe aux des- 
tinées de notre patrie ; au roman, enfin, ce qu'il a d'excellent, 
de toujours jeune et agréable, des personnages de fantaisie qui 
dialoguent et vivent sous nos yeux (c'est ici Gabriel Aubray et la 
jeune veuve, sa cousine), l'artde conteretde peindre des épiso- 
des, de$ paysages, un cadre d'une diversité infinie, dont notre Sain- 
tonge fournit souvent les décors : plages de Royan, prairies de 
la Charente, forêts et dunes de la grande côte...» 

L'article de M. R. de G. dans /a Croix de Saintonge du 26 dé- 
cembre se terminait ainsi : 

a Ell«s mettent bien en relief celui qui les a écrites, et elles 
honorent ce coin de pays où s'est passée son enfance et où il 
compte de si ferventes amitiés. — Encore quelques volumes 
comme celui-là et M. Gabriel Au...bray pourra faire toc toc à 
la porte de l'Institut ; les immortels qui s'y prélassent douce- 
ment dans leur gloire seront heureux de lui ouvrir la porte du 
cénacle. — Et ce que la bonne vieille Saintonge en sera fière! » 

Dans ces causeries étincelantes de verve, desprit, de bon 
sens avec une légère pointe de paradoxe, qui touchent à toutes 
les choses actuelles, la présence du czar à Paris et l'incendie 
du bazar de la charité, le roman contemporain et Tattelage 
conjugal, paradoxe sur la bonté : « Je déclare la guerre à la 
bonté » ou « A bas la patrie ! », il y a en outre pour les lecteurs 
saintongeais une foule de pages où ils retrouveront des paysa- 
ges familiers ou des hommes connus : Paul Déroulède, et le 
a pays pâle et mouillé, mais charmant de Dominiquei>, la fille 
d'Alfred de Musset dans le cimetière de Saint-Maurice, à La Ro- 
chelle, etles sites de Saint-Georges-Royan, le quasi saintongeais 
François Coppée, petit-fils du forgeron Pierre Baudrit, de Che- 
nac, « compagnon à boucles d'oreilles qui ne savait pas lire », 
et son roman le Coupable lu sous le paulownia planté à Saintes 
par le poète, et la maison de Michelet, et la peinture si vive des 
casinos de Royan, etc. C'est une lecture amusante et utile, qui 
plait par l'esprit et qui, sans qu'on s'en aperçoive, donne à 
penser. 

II 

SouvENiRSDE LA PRINCESSE DE Tarente, 1789-1792. Nantcs, Er- 
nest Grimaud et fils, 25 juillet 1897, in-8'*, 236 pages avec por- 
trait. 



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— 55 - 

Les écrits sur la révolution française abondent, et il n'y en 
aura jamais trop au gré des lecteurs. Après les événements, il 
y a les petits faits; après les grandns journées, il y a les détails ; 
après les récits des historiens, il y a les relations des contem- 
porains. Parmi ces derniers il n'en est guère qui soient plus 
poignants que les Souvenirs de la princesse de Tsirente. C'est 
à M. le duc Louis de La Trémoille que nous devons encore ce 
beau volume qui fait si bien suite à ces cinq volumes de docu- 
ments, Les La Trémoille pendant cinq siècles, tirés du riche 
chartrier de Thouars et libéralement livrés à la curiosité des 
historiens. 

Laure de Châtillon, fille cadette du duc et d'Adrienne de La 
Baume Le Blanc de La Vallière, était devenue à 17 ans prin- 
cesse de Tarente par son mariage, en 1781, avec Charles de La 
Trémoille. Sa sœur ainée était la duchesse de Crussol. Nommée, 
au mois de mai 1785 dame d'honneur de la reine, elle se dé- 
voua complètement à Marie-Antoinette; elle avait pour elle un 
véritable culte et remplit avec une scrupuleuse exactitude tous 
les devoirs de sa charge. Elle était donc bien placée pour sa- 
voir jusqu'aux moindres détails tous les incidents de cette 
époque agitée. 

Le récit commence au lendemain de la prise de la Bastille : 

«M. de La Fayette accepta le commandement de la garde na- 
tionale de Paris, sans que le roi y eut consenti. Il fut pro- 
clamé commandant général à l'hôtel de ville le 15 juillet... Il 
fallait déjà montrer au peuple son roi humilié ; le maire de 
Paris l'obligea d'y venir... Les gardes du corps furent obligés 
de rester à la barrière : le roi ne devait plus être gardé que par 
l'amour de son peuple révolté.» Les 5 et 6 octobre, le rôle de 
La Fayette est celui d'un général qui voudrait bien rester 
lidèle au roi, mais qui avant tout tenait à plaire à la foule, et 
qui par impéritie — on n'ose dire par connivence — livra la 
famille royale qu'il a juré de défendre. La princesse ne 
l'épargne guère. A la fédération des gardes nationales en 
1700, une députation de la province du Maine vient compli- 
menter la reine, et l'orateur la louant de son courage dans la 
journée du 6 octobre, «sa majesté l'interrompit et, fixant M. du 
Repaire, un des gardes du corps, qui avait été presquç tué en 
défendant la porte de son appartement, elle dit tout haut: « Ce 
n'est pas mon courage qu'il faut louer, mais celui de ce brave 
homme, à qui je dois la vie. » Au retour de Varenne, la captivité 
redouble, et les vexations: « M. de La Fayette, implacable dans 
sa vengeance, eut l'insolence d'ordonner à un de ses aides de 
camp de rester la nuit dans la chambre de la reine. Cet homme 
avait le droit d'aller regarder au lit de la reine, de lui parler, 
afin de savoir si elle y était. Elle eut une garde à la porte inté- 
rieure de sa chambre à coucher. » Ici le récit de l'entrevue avec 
la reine : « Elle était debout au milieu de la chambre, quand 
j'y entrai. Sa contenance n'était altérée en rien, et en revoyant 
des personnes toutes à elle, son visage reprit son agrément or- 



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— 56 — 

dinaire. Elle marcha vers nous avec empressement et nous 
embrassa toutes les trois avec une affection qui pensa détruire 
toutes nos belles résolutions. Je m'étais dit que je verrais avec 
un air tranquille les insultes dont M. de La Fayette se rendait 
coupable envers leurs majestés... Alors elle parla avec une li- 
berté d'esprit, une sorte de gaieté, d'un interrogatoire que 
rassemblée lui avait fait subir et que, par un reste de pudeur, 
on appelait déclaration de la reine. » Au dix août, la princesse, 
après le départ du roi et de la reine, put s'échapper des Tuile- 
ries avec Pauline de Tourzel; le récit des dangers qu'elles cou- 
rurent est bien instructif: « Un homme d'une figure atroce s'é- 
cria : « Point de mal aux femmes. Des armes et des Suisses ! » 
Je ne perds pas un instant; je saisis cet homme par le bras et 
je lui dis : « Voilà une jeune dame, une vieille et moi à qui vous 
allez donner tous vos soins, et vous resterez avec nous. » Il me 
donna la main, cria: a Vive la nation! »... Dansun espace décent 
pas je vis quatre ou cinq Suisses étendus. » Tous les détails qui 
suivent sont à lire : Arrestation, interrogatoire, emprisonnement 
à l'abbaye. Les massacres de septembre sont bien connus; on en 
lira avec émotion le récittrès détaillé ; c'est horrible. Quelles in- 
quiétudes pour les prisonnières! Nous revoyons là Cazotte, Som- 
breuil et sa fille. Le morceau est à lire en entier; rien n'est 
plus émouvant. L'agonie dure quarante-huit heures. Enfin, grâce 
à quelques dévouements désintéressés, madame de Tarente 
échappa à la mort; même on la porta en triomphe. On com- 
prend qu'après avoir passé par ces angoisses, l'auteur des 
Souvenirs n'avait pas conservé une vive affection pour la révo- 
lution, a La France lui faisait horreur ; rien ne put le décider 
à revenir habiter au pays où de tels forfaits s'étaient commis, 
où elle avait tant souffert. Une seule fois pendant quelques 
jours elle vint à Wideville, terre de famille, pour pleurer sur 
la tombe d'une fille unique qu'elle avait perdue. A près sa sor- 
tie de prison, elle passa en Angleterre ; en 1797, elle fut 
appelée à la cour de Russie, comme dame du palais, et y traîna 
sa triste vie pendant de longs jours. Elle mourut en 1814. Les 
Souvenir?, dont nous ne pouvons que donner une faible idée, 
seront consultés avec profit par les lecteurs qui connaissent 
déjà les Mémoires de madame de Tourzel. 

A la suite sont quelques lettres de la princesse de Tarente ; 
citons celle qu'elle écrivit, le 29 octobre 1793, à la duchesse de 
Devonshire : « Tout est dit : la malheureuse reine est immolée. 
Et elle a reçu le premier coup par l'infâme accusation faite au 
nom de son fils. Cruel rairmementdecruauté...» Puisviennent 
des documents assez curieux extraits du tome v* des La Tré~ 
moille pendant cinq siècles : dépenses faites pour le mariage de 
la princesse de Tarente avec Charles-Bretagne de La Trémoille. 
Le volume eut été incomplet, si l'on n'y avait joint les Notes sur 
ma vie de son époux. II faut savoir gré à M. le duc de La Tré- 
moille de nous avoir donné ce livre intéressant, qui fait le plus 
grand honneur à cette femme distinguée, qui fut la première 



— 57 — 

femme de son père. La gloire et le souvenir des ancêtres sont 
le patrimoine des descendants. Heureux les fils qui en ont le 
souci et qui savent les conserver ! 

L. A. 



III 

Un général de l'an ii en Vendée. Notes biographiques sur 
le général Bard. Paris, imp. Noizette, 1897, in-i2, vi-238 pages 
avec portrait. 

Ces Notes biographiques ont été recueillies par M. Antoine 
Bard, ancien représentant du peuple de 8aône-et-Loire à l'as- 
semblée législative de 1849, son petit-fils; et son arrière-petit- 
fils, M. A. Bard, conseiller à la cour de cassation, a aussi donné 
ses soins à leur publication. Elles proviennent en grande partie 
des papiers de famille et de documents inédits. C'est une œuvre 
de piété filiale. Le rôle joué par Bard en Vendée a été différem- 
ment apprécié ; il fut même destitué de son commandement, 
arrêté, jeté en prison ; heureusement, le 9 thermidor arriva. Cet 
ouvrage est destiné à mettre en lumière ses services et à le ven- 
ger des accusations. 

Né le 21 janvier 1759 à Montmort, près de Toulon-sur- Arroux, 
chef-lieu de canton de Saône-et-Loire, dans l'arrondissement 
de Charolles, Antoine-Marie Bard, seul enfant de Lazare Bard, 
bourgeois, orphelin dès 1765, s'engagea en 1778 dans la com- 
pagnie d'hommes d'armes d'ordonnance sous le titre de gens 
d'armes bourguignons. Il était, depuis 1781, fixé à Toulon-sur- 
Arroux, lorsque, le 28 juillet 1789, il est élu major de la garde 
nationale ; le 26 juin 1791, commandant. Le 15 mai 1792, lieu- 
tenant au 45* régiment d'infanterie, il est blessé à Jemmapes 
(6 novembre), est élu (27 mai 1793) commandant du 10® bataillon 
dans l'armée destinée à combattre l'insurrection royaliste de 
l'ouest, et, quelque temps après, rejoint l'armée des côtes de 
La Rochelle sous les ordres du duc de Biron, auquel succéda 
plus tard Rossignol. Dans cette armée, a qui comprenait, avec 
les jeunes recrues du contingent récemment levé, des gardes 
nationaux en réquisition et des volontaires plus ou moins insu- 
bordonnés, la confusion et l'indiscipline étaient extrêmes. » Par 
exemple, deux bataillons de Bordeaux, après s'être bien con- 
duits pendant quelques mois, demandaient à se retirer et fini- 
rent par s'embarquer sans qu'on pût les retenir... Des déser- 
tions quotidiennes affaiblissaient les corps de troupes. Les 
cadres supérieurs d'officiers étaient insuffisants. « Il n'existe pas 
un seul colonel dans cette armée », écrivait Biron. Dans l'état- 
major général, l'unité d'action faisait défaut... Biron écrit au 
comité de salut public en lui envoyant sa démission: « Nul 
général ne peut espérer le succès, ni répondre du secret de ses 
plans, lorsqu'ils sont discutés et arrêtés, même en son absence, 
par plus de vingt personnes qui ne méritent certainement pas 
toute sa confiance. » Quand Rossignol fut nommé commandant 



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- 58 - 

en chef de l'armée des côtes de La Rochelle, en remplacement 
de Biron, il demanda à Chaudieu si l'on était devenu fou à 
Paris, tant ce commandement lui paraissait au-dessus de ges 
forces. 

Nommé général le 4 octobre 1793, Bard est chargé de com- 
mander l'armée de Luçon avec Marceau pour adjudant-major. 
Il protesta contre le plan de dévastation et d^extermination 
du commandant en chef de l'armée de Touest, le féroce Tur- 
reau, et resta étranger aux expéditions des colonnes infernales. 
Son humanité relative le rendit suspect. Il avait d'excellents 
rapports avec Bournet, qui fut nommé général quelques jours 
avant Bard et avait remplacé Léchelle à La Rochelle. Bournet 
y commandait la douzième division militaire. C'est de là que, le 
27 février, Marc-Antoine Jullien (1775-1848), délégué du comité 
de salut public dans les départements depuis Le Havre jusqu'à 
Bordeaux pour s'informer de l'esprit public, le ranimer, éclai- 
rer le peuple, etc. — ses papiers ont servi à son petit-Ols, 
M. Edouard Lockroy, député, pour publier en 1893 son livre 
Une mission en Vendée — adressait au comité de salut public 
un rapport sur les excès commis par les colonnes infernales : 
a On vous trompe, on tourne adroitement à l'avantage de vos en- 
nemis des mesures sages en elles-mêmes que vous prenezpour 
les détruire. Vous avez ordonné qu'on brulàt les repaires des 
brigands. Croiriez-vous que, sous prétexte de se conformer à 
cette disposition d'un de vos arrêtés, on a brûlé des communes 
entières dont les habitants, animés d'un zèle très louable, s'ar- 
maient de fourches, de faux, de fusils et arrêtaient eux-mêmes 
les brigands pour les livrer à l'armée républicaine ? Croiriez- 
vous que, sous prétexte de suivre vos ordres, on égorge les en- 
fants, les femmes, les municipaux en écharpe, à la suite d'un 
banquet civique donné par eux à une division de l'armée? 
Croiriez-vous qu'au moment où la famine semble menacer ces 
contrées, on incendie jusqu'aux magasins de subsistances et 
que ceux non incendiés sont livrés a l'ennemi? Croiriez-vous 
aue vos généraux donnent l'exemple du pillage et veulent faire 
aégénérer en vil métier de voleur le sublime emploi de défen- 
seur de la patrie? J'ai vu des malheureux, abandonnés au dé- 
sespoir, n'ayant d'autre perspective que la mort et de la part 
de l'armée républicaine et de la part de la horde royale... 

» Je joins ici une proclamation du général Turreau, qui seule est 
à mes yeux un délit, parce qu'elle offre un tissu de mensonges, 
parce qu'on présente comme victoire le massacre d'enfants et 
de femmes, ou de paysans non armés, et qu'on dissimule tous 
les revers, et c'est ainsi qu'on trompe un peuple libre. » 

On voit par là quelle utile contribution le livre de M. Bard 
apporte aux guerres de la Vendée, et en même temps à l'histoire 
du département de la Charente-Inférieure. Le général, « victime 
de la tyrannie décemvirale », fut réformé le 15 fructidor an m. 
Après des efforts infructueux pour être rappelé au service, il se 
trouva définitivement rejeté dans la vie privée par le dix-huit 



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— 59 — 

brumaire. Il mourut à Toulon-sur-Arroux, le 9 novembre 1837. 
Ce volume est h lire au moment où un poète patriote remet à 
la scène les épisodes sanglants des guerres de l'ouest. Et l'on 
peut répéter ce mot du beau drame, La mort de Hoche, que 
citait, 1 autre jour, l'évéque de La Rochelle à la réunion des 
comités catholiques du diocèse : a Ah ! Français que vous êtes, 
que d'héroïsme perdu ! » dit Hoche. — « Rien ne se perd », ré- 
pond Charette. 



QUESTIONS ET REPONSES 



I. — QUESTIONS 

N'* 644. — Que signifie le mot croutelles ? 

Dans V Avertissement qui précède les Lettres de Philippe For- 
tin de La Hoguette, publiées par M. Philippe Tamizey de Lar- 
roque (voir archive*- historiques de /aSainiongfe, t. xvi), l'édi- 
teur a cité ce passage du Testament ou conseils fidelles d'un 
bon père à ses enfans du sieur de La Hoguette : « Renoncez à 
toutes sortes de sauts périlleux, de tours de passe-passe et de 
souplesse de main. Laissez aux bateleurs leur métier. Toutes 
ces choses sont comme ces ouvrages de croutelles^ où il y a 
beaucoup de dextérité et qui sont d'un très petit usage. Il n'y 
a que la canaille qui s'en mêle ni qui s'y amuse. » Et l'auteur 
demande le sens précis de ce mot. M. Henry Havard, Diction- 
naire de Vameublement, s'est complètement fourvoyé sur ce 
mot qui lui parait désigner une « substance dont on fabriqua au 
XVI* siècle et au xvii" des lustres et des chandeliers, et qui n'était 
autre chose que du bois ayant reçu une certaine façon » ; — et 
il prétend que le mot a fourni matière à de nombreuses discus- 
sions archéologiques et aux suppositions les plus diverses ». 
Quel est le sens véritable? A-t-il quelque rapport avec Croutel- 
les, bourg près de Poitiers ? 

M* 

N* 645. — Les veillées charentaises et Le Camus de Néville, 
seianeur de Bourg-Charente. 

François-Claude-Michel-Benoît Le Camus de Néville, inten- 
dant de la généralité de Guyenne, est le héros d'un petit roman 
publié dans un recueil devenu très rare : Les veillées charen- 
taises, romans historiques sur lAunis, l'Angoumois et la Sain-- 
tonge (Aneoulème, imprimerie charentaise de A. NadaudetC'*, 
186/, in-12). Ce recueil était rédigé par une société de littéra- 
teurs angoumoisins ; le rédacteur en chef était T. de Moulidars, 
probablement un pseudonyme. Le roman en question intitulé : 
Le Camus de Néville, seigneur de Bourg -Charente, remplit le 
troisième numéro, pages 57-84, avec cette indication : « La fin au 
prochain numéro», que je n'ai pas. Pourrait-on me dire quel 



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— 60 — 

est l^auteur de cet écrit et combien les Veillées charenta,ises ont 
eu de livraisons ? 

J. P. 

N* 646. — Le 16 mai 1720, est mort, à La Rochelle, Jean-Bap- 
tiste Constantini, célèbre acteur de la comédie italienne, où il 
jouait Tamoureux sous le nom d'Octave. En 1712, il s'était fait 
entrepreneur de spectacles. Quelqu'un de nos confrères a-t-il 
transcrit l'acte d'inhumation, et les signatures du registre mor- 
tuaire ont-elles révélé les noms d'autres comédiens ? 

H. G. 

N* 647. — M. l'abbé Callen, dans sa réédition du livre de Hié- 
rosme Lopès, L'ég lise métropolitaine et primatiale Saint-André 
de Bordeaux, dit que le nom de l'archevéque-amiral Henri de 
Sourdis est resté légendaire parmi les marins de la basse Gi- 
ronde, et qu'ils chantent encore à sa mémoire un bal ou cantate 
matelote dont le refrain est celui-ci : 

Voilà le bal, voilà le bal, 
Voilà le bal au cardinal 
Que nous dansons en ronde 
Au bas de la Gironde ! 

Connaît-on d'autres chants populaires où il soit fait mention 
de ce personnage ? 

E. M. 

N" 648. — Dans quelles villes de la Charente-Inférieure se 
trouvaient, avant la révolution, les religieux augustins, soit 
grands augustins, soit petits pères? 

Ch. D'A. 

N'* 649. — Sur quelles places la guillotine a- t-elle fonctionné 
pendant la révolution k Saintes, Rochef or t, La Rochelle? 

he Gaulois du 5 novembre étudie Les empiacemente de la guil- 
lotine à Paris. Ils furent assez nombreux, si l'on considère que 
la machine du docteur Guillotin fut dressée la première fois le 
25 avril 1792 en place de Grève pour un nommé Pelletier, sup- 
plicié par Sanson. La foule, attirée par la nouveauté du spec- 
tacle, ne fut pas satisfaite ; il durait trop peu et elle chanta : 

Rendez-moi ma potence de bois, 
Rendez-moi ma potence. 

>n sait qu'à la place de Grève, le bourreau louait les places, 
ime l'indique la pièce suivante (août 1689) de la bibliothèque 
zarine : 

Le sieur Bausire, m® ordinaire des hautes et basses œuvres 
[a ville et banlieue de Paris, et Lepautre, son dessignateur 
giaire, advertissent le public, qu'ils loueront des places sur 



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- 61 — 

leurs échafaux à un prix raisonnable, pour voir le feu qui se 
fera à la Grève au premier jour. L'on prendra les billets au pil- 
lory, chez MM. leurs vallets ; les places seront marquées d'une 
fleur de lys et les méros {sic) d'une croix de Saint- André. » 

Alors M. de Paris avait le droit de dresser un échafaud à 
toutes les réjouissances publiques... en dehors des exécutions? 

Le 22 août, la guillotine fut montée place du Carrousel, de- 
vant la grande porte de la cour royale des Tuileries ; elle y dé- 
capita, a dix heures du soir, à la lueur des flambeaux, Louis- 
David CoUenot d'Angremont, convaincu « d'être un conspirateur 
et un chef des brigands soudoyés par la cour. Cinq jours après, 
elle était réinstallée place de Grève pour trois fabricants d'as- 
sienats. De ce jour a la lin de 1792, elle fonctionna au Carrou- 
sel pour les condamnés politiques, à la Grève pour les condam- 
nés de droit commun. Le 21 janvier 1793, on Téleva, pour la 
première fois, sur la place de la Révolution, ci-devant Louis XV- 
De là, elle fut transportée à la place du Trône, où elle resta en 
permanence jusqu'au 9 thermidor. En six semaines, elle abattit 
treize cents têtes, sans préjudice de celles qu'elle coupait place 
de Grève. En deux ans, la terrible « Louisette » fit 2.831 victi- 
mes. Pourrait-on dire où, dans la patrie de Guillotin, s'éleva 
la sanglante machine, où elle s'éleva à Rochefort et à La Ro- 
chelle? 

Dans le même ordre d'idées, où était à Saintes la maison na- 
tale du docteur Joseph-Ignace Guillotin? On a aussi fait naître 
H. Deibler à Saintes, où son père, Joseph-Antoine, était aide- 
exécuteur (voir Bévue, xii, 66); il y a seulement habité; où? 
est-ce rue de l'Eclair, au faubourg Saint-Eutrope, où sa sœur, 
Marie-Henriette Deibler, vit le jour ? 



N* 650. — Un seigneur de Montandre fut blessé et fait prison- 
nier avec le roi Jean à la bataille de Poitiers. Etait-ce un La 
Rochefoucauld ? 

H. 

N* 651 . — Pourrait-on découvrir les armoiries de la famille 
de La Casse de Saint-Julien? L'un de ses membres, en 1642, 
était capitaine des châteaux de Montlieu et de Sainte-Aulaye en 
Périgord. 

Db B. 

N* 652. — Quelqu'un pourrait-il aider un membre de la société 
des Archives à retrouver un opuscule in- 12 ou in-16 de forme 
oblongue, qu'il a eu entre les mains, il y a une vingtaine d'an- 
nées? Il était intitulé, autant qu'il s'en souvient : a Cahiers de la 
noblesse sainiongeaise » ou quelque chose d'approchant. C'était 
une publication du xviii* siècle qui contenait une notice sur un 
grand nombre de familles nobles, entre autres sur celle dusigna- 



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— 62 — 

taire, qui a le plus grand intérêt à retrouver ce petit volume. On 
y fait, en effet, mention d'un titre conféré à un membre de cette 
famille, maire au xv® siècle de la ville de Saint-Jean d'Angély, 
**tre qui est mis en doute par les généalogistes. Il ne s'agit pas 
u livre de M. de La Morinerie. 

L. Fradin de Bessé de Bbladrb. 



II. — réponses 

N*» 329 : tome v, page 381 ; vi, 414 ; vu, 89 ; xvii, 457. Usages 
nciens^coutumes, superstitionsen Saintonge'Aunis.uosTETiTS 

)UBTS SAINTONGEAIS. 

Sous la rubrique Récréation en famille, Tom Tit indicjue, 
ans le Petit Journal du 10 mai 1897, le moyen ingénieux d ob- 
mir, avec les radis servis sur nos tables, a bien des petits tra- 

aux manuels » « Les personnages et animaux se font très 

implement, en piquant dans les radis représentant les corps, 
es bouts d'allumettes représentant les membres. Vous aurez, 
ar exemple, le don Quichotte montant Rossinante et le gros 
ancho juché sur son âne. Les étoiles de la ceinture du che- 
alier errant, sa ceinture et celle de Sancho, les sangles du 
heval et de l'âne s'obtiennent en enlevant la peau rouge du 
adis à l'aide d'un canif. Des brins de fil représenteront les 
&nes; un radis, dont on a coupé les feuilles et le bout de la 
ueue, sera le flacon auquel le brave Sancho donne de fré- 
uentes accolades. » 

Comme corollaire à cette ingénieuse et amusante industrie 
e la table de famille, nous pourrions, nous Saintongeais, men- 
onner les petites combinaisons auxquelles se prêtent les fèves. 
>n sait que la fève verte est, dans tout le sud-ouest, servie en 
a cosse comme hors-d'œuvre à côté des petits radis roses, 
juel est l'enfant qui n'a ri aux éclats en voyant les évolutions 
omiques du classique « père capucin »? On prend une belle 
ousse, dont on coupe aux trois quarts en travers l'extrémité 
upérieure, au-dessous du premier grain, puis on taille dans 
)ute la longueur, sur le dos de la gousse, une lanière mince 
u'on tire ensuite et laisse aller tour à tour en chantant la 
ieille ronde : 

Père capucin, confessez ma femme. 
Père capucin, confessez-la bien 

Le capuchon du moine, figuré au-dessus de la coupe transv- 
ersale, se soulève et s'abaisse en cadence en produisant TefTet 
3 plus comique, jusqu'à ce que, à la suite de mouvements trop 
ouvent répétés, la frêle articulation du cou vienne à se rompre : 
i tête du capucin se détache alors et provoque en tombant un 
edoublement de rire chez les bébés, que ce petit jouet impro- 
isé a bien mieux amusé que le plus joli polichinelle. 

Avec les grains de la fève, on fait aussi des sabots et des pa- 



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- 63 — 

niers... de poupée : on n*a qu'à tailler dans la peau, sur Tun des 
côtés, une lanière étroite formant la bride de l'anse, et l'on vide 
le grain après avoir, suivant le cas, enlevé ce qui reste de peau 
d'un seul côté ou des deux côtés de la lanière. 

Nos enfants de la campagne, qui ne connaissent guère les 
jouets coûteux qu'on achète aux petits citadins dans les beaux 
magasins des villes, ont, d'ailleurs, mille manières de s'en 
fabriquer eux-mêmes avec les objets les plus communs qui leur 
tombent sous la main. 

Avec des glands de chêne percés de quatre trous, pour rece- 
voir de petits bouts de bois en guise de pattes, on obtient des 
troupeaux de jolis gorets gras. Avec la coupelle du gland, on 
fait des tasses, des plateaux de balance, des pipes, etc. 

Le petit jonc des bois sert à tresser d'élégants paniers. 

On fait un moulin à vent avec un bout de roseau fendu, dont 
les deux morceaux mis en croix et fixés à un petit bout de bois 
rond qui entre dans une gaine aussi de roseau, tournent au 
moindre souffle. 

Le moulin à eau est composé de deux palettes enchâssées en 
croix dans deux incisions faites au travers d'une branchette qui 
forme Tarbre et dont Ton appuie les extrémités sur deux four- 
chettes de bois plantées dans le courant du moindre ruisseau 
qui murmure le long de la prairie. 

Il y a aussi le moulin à Hcelle : une coque de noix percée de 
trois trous et évidée. Deux des trous reçoivent l'arbre autour 
duquel s'enroule une ficelle qui passe par le troisième trou et 
qu'on tire et laisse aller tour à tour, ce qui fait tourner le 
moulin. 

La « canne guichouère » est une sorte de petite seringue faite 
d'un morceau de cannevelle, auquel on a laissé une seule de ses 
cloisons. On perce celle-ci à l'aide d'une grosse épingle; on 
adapte un piston formé d'un bout de bois rond bien garni 
d'étoupe et, à l'aide de ce petit instrument, qui peut lancer de 
l'eau à une distance de quelques mètres, les enfants espiègles 
arrosent les passants. 

La « canne petouère » consiste en un bout de sureau dont on 
a extrait la moelle. Deux bouchons d'étoupe y sont introduits 
et poussés l'un après l'autre au moyen d'un morceau de bois 
faisant piston, comme au jouet précédent. L'air comprimé pro- 
voque une détonation et l'un des bouchons est projeté assez loin. 

On fait des « subiets » avec la peau d'une jeune branche 
d'aubier, saule blanc, que l'on tanne assez facilement en la 
frappant avec le plat d'un manche de couteau. 

Un noyau d'abricot, percé sur ses deux faces en le frottant 
contre une pierre dure ou une meule à aiguiser, donne aussi 
un sifflet au son très aigu. On vide le noyau en retirant l'a- 
mande par petites parcelles au moyen de la tête d'une épingle. 
Cela fait, on n'a plus, l'instrument introduit dans la bouche, 
qu'à souiller et aspirer fortement pour en tirer les sons les plus 
étourdissants. 



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— 64 — 

La « pibole », sorte de flûte, s'obtient en coupant sur pied un 
chalumeau de seigle vert auquel on laisse un nœud : on fait, 
au-dessous du nœud, avec une lame bien tranchante, une petite 
incision d'un centimètre de long, et, l'extrémité ainsi préparée 
tenue dans la bouche, il se produit parle souille un son strident 
assez semblable au bruissement des cigales. Une hampe de 
pissenlit, dont on coupe la tète et fend l'extrémité supérieure en 
quatre, donne un résultat à peu près semblable. 

Dans un pied de mais, on taille un violon à deux cordes, 
celles-ci prises dans les arêtes de la face concave de la tige. 
L'archet est fourni par un autre pied et le frottement produit 
certain petit grincement qui n'a rien de bien mélodieux. 

Le «pétard» ou «traquenard», peut-être « craquenard b , 
assez semblable à la « matraca » espagnole, se taille aussi dans 
un pied de mais : une poignée au-dessous de laquelle deux lames 
battent sur une cloison médiane, quand on agite l'instrument, 
ce qui donne un petit bruit sec de castagnettes. 

Les barbes de mais fournissent des moustaches aux petits 
garçons et les petites filles en font des perruques à leurs « ca- 
tins » ou poupées, dont des guenilles épaisses ou des chiffons 
artistement enroulés sur eux-mêmes, avec un étranglement à 
la place du cou, font tous les frais. 

Les grains de « bespagne » jetés sur la pierre ardente du 
foyer, pendant les veillées d'hiver, donnent par explosion de 
belles « dragées » blanches et savoureuses. 

Certaine fleur des champs, dont les graines sont enfermées 
dans une capsule pyriforme, donnent un « tonton » ou toton qui 
tourne avec beaucoup d'agilité. Un bouton de culotte, dont le 
trou central est traversé d'un court brin de bois, donne le même 
résultat. 

La fleur du grand liseron blanc, étranglée à son sommet et 
gonflée par le souffle, produit, si on la crève d'un choc sec sur 
le revers de la main, une forte détonation. 

Un épi de « forçat », orge sauvage, hordeum murinurrij in- 
troduit dans la manche entre le poignet de la chemise et la 
peau, montera jusqu'à l'épaule si l'on secoue le bras pendant 
un temps assez court. 

Un gracieux passe-temps consiste à déchirer le calice du « pa- 
bou » des champs ou coquelicot non encore épanoui : celui dont 
les pétales sont encore blancs contient une poulette et le bouton 
aux pétales rouges renferme un « jau ». 

A la saison des cerises, combien de jeunes bergères qui ne 
mêlent pas à l'or l'éclat des diamants, trouvent dans un verger 
voisin le moyen facile d'orner leurs oreilles des plus superbes 
rubis ! 

Enfin, plus d'une vocation de marin s'est révélée en faisant 
naviguer sur le « clone » une galoche usée munie d'un mât et 
de cordages, avec une voile découpée dans les pans d'une vieille 
chemise. 

J'en oublie certainement ; mais cette nomenclature suffit à 



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— 05 - 

montrer combien sont ingénieux les enfants de nos campagnes 
dans le choix de leurs jouets et la fabrication de ceux-ci, qui est 
peut-être pour eux le plus divertissant de leurs amusements. Il 
faut, d'ailleurs, si peu de chose pour distraire des enfants : 

Pour se plier à votre humeur frivole, 
Il (range) vous fait voir un insecte qui luit, 
Un gland qui roule, une plume qui vole, 
Une eau qui fuit (1). 

Piâre Marcut. 

— Les dieux s'en vont, mais ils reviennent ; les superstitions 
disparaissent, d'autres les remplacent; on ne croit plus guère 
aux miracles, mais on va consulter le sorcier, et on est docile à 
la somnambule extra-lucide (2j. Les feuilles publiques abondent 
en récits d'escroqueries, qui dénotent une robuste crédulité 
même chez des lettrés. Le merveilleux nous enveloppe de toutes 
parts et le besoin de croire est si grand, qu'à défaut du réel 
on ajoute foi à M"* Couesdon et à miss Diana Vaughan. M. l'abbé 
Noguès a entrepris de fixer pour les deux provinces de Sain- 
tonge et d'Aunis l'état mental des populations il y a quarante 
ans. Il a appelé son livre Les mœurs d'autrefois (3), comme 
La Bruyère le sien. Les caractères ou les mœurs de ce siècle. 
Ces mœurs sont tout simplement les usages particuliers de nos 
paysans surtout, les coutumes diverses de nos cantons, les su- 
perstitions de nos aïeux, qui sont bien un peu ceux de leurs neveux 
et leurs petits-fils. Il y a donc deux parties distinctes dans ce 
volume, les habitudes et les croyances. Les rites nuptiaux, par 
exemple, ne sont pas les mêmes chez tous les peuples, et les céré- 
monies des funérailles varient de province à province. C'est donc 
une œuvre utile que d'avoir réuni dans un recueil les traits si 
curieux d'une époque qui s'en va. Où sont les coutumes de jadis ? 
où sont les chapeaux et les coifTes, les cottes ou les braies, les sou- 
liers ou les sabots qui distinguaient le Breton du Provençal, le 
Poitevin du Saintongeais, la Champenoise de la Marénaude ? 
Il serait bien difficile d'établir un ordre dans ces remarques 
qui concernent tantôt les hommes tantôt les choses. L'auteur 
a rangé le tout dans neuf chapitres: Noms et mariages, nais- 



(1) AugUBtin Rain^et, L'ange des petite enfants, 

(2) Je lis dans un journal du département de la Charente-Inférieure du 27 oc- 
toore 1897 : Somnambule, « M">« X. â Marseille, rue Y, n* 7, ex-secrétaire con- 
fidentielle d'une reine. M°»« X., dont la science est universellement appréciée 
parles savants, a faitgagner de nombreux lots. Elle fait réussir n'importe quoi: 
affaires commerciales, amour, mariages, procès, héritages, divorces, maladies, 
calomniateurs, emplois, avancements, faveurs, etc. Dans un but humanitaire 
et pour répandre sa science, elle indiquera gratuitement les secrets et moyens 
de gagner un gros lot à la personne digne d'intérêt qui la consultera et qui 
s^engagera â la récompenser après avoir gagné, t 

(3) Les mœurs d*autrefois en Saintonge et en Annis. Usages, c.iutumes, cro- 
yances, préjugés, superstitions, empirisme, sorcelleries, pratiques zootechni- 
ques, etc., par TabbéJ.-L.-M. Noguès, curé deDampierre.Melle. Lacuve, 1897, 
ui-18, 857 pages. Prix : 3 fp. 50. 



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— 66 — 

' sance et baptême, décès et obsèques, coutumes festivales, jeux 
et divertissements, coutumes, croyances et préjugés, pratiques 
bizarres ou superstitieuses, particularités zootechniques. C'est 
un vaste ensemble qui embrasse la vie de Thomme tout entière, 
du berceau à la tombe, dans toutes les circonstances de sa vie, 
dans tous les actes de l'enfant et du vieillard, du fiancé et 
de l'époux, en santé ou en maladie. M. Noguès a des rapproche- 
ments souvent heureux, des comparaisons instructives ; il sait 
ses classiques ; une citation latine rappelle parfois l'antiquité, 
et souvent une note tirée d'un auteur moderne ou contemporain, 
aide à comprendre tel usage ou indique l'origine de telle cou- 
tume. Souvent aussi une expression saintongeaise a besoin 
d'une explication ; on n'a pas toujours un glossaire sous la main. 
Sans doute ces us et coutumes ne sont pas particuliers à la Sain- 
tonge, et l'écrivain n'a pas manqué designaler — trop rarement, 
pour mon goût propre — ce qui se passe ailleurs, dans les can- 
tons voisins, ou même les pays étrangers. Souvent aussi il a 
indiqué l'origine de cet usage, le pourquoi de cette croyance. 
Charles Nodier, le plus superstitieux des beaux esprits, dans 
un chapitre un peu paradoxal, mais charmant d'ingéniosité, a 
tenté, à grand renfort d'esprit, de justifier toutes les supersti- 
tions courantes : la vue de l'araignée, le nombre treize, une 
salière renversée, etc.; c'était un plaidoyer pro domo stia. M. 
Noguès en racontant simplement, non sans de temps en temps 
quelque réflexion maligne ou morale, a fait un volume qui se 
lit avec grand plaisir. Il annonce un autre travail qui doit pa- 
raître bientôt. Les habitations rurales d'autrefois en Saintonge 
et en Aunis ; ce sera un utile complément du premier. 

A. 

N* 641 ; t. XVII, p. 454. Defieux, de Cognac, incarcéré en 1793. 
Voici une lettre de Defieux, dont l'original est à la bibliothè- 
que de Cognac : 

a J. Defieux fils aux citoyens maire et officiers municipaux de 
Cognac. 

Liberté, égalité, vertu. 

Citoyens, je ne puis prévoir quelles sont les raisons qui peu- 
vent me priver de la seule consolation dont je jouissais dans 
ma détention, qui était d'avoir des nouvelles journalières de 
ma femme, de mes enfants et surtout de mon fils, malade depuis 
plus d'une décade. La convention a mis toutes les vertus à l'or- 
dre du jour ; l'humanité en est une qui vous est chère. C'est 
d'apprès elle que je vous demande qu'il me soit permis d'en avoir 
chaque jour. 

Salut et fraternité. 

17 thermidor l'an 2 de la république française, une et indivi- 
sible. 

J. Defieux fils. » 

J'ignore quelles relations de parenté existaient entre le pri- 



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- 67 - 

sonnîer et Defieux, de Marcillac, tué à La Moskowa. Un de ses 
compagnons d'armes, le capitaine Lacouture, de Cognac, racon- 
tait qu un boulet venait de lui fracasser la jambe et (|ae deux 
soldats le portaient à 1 ambulance sur un brancard, lorsqu*ar- 
riva un second boulet qui le coupa en deux. Les soldat^ dirent : 
« Voilà de la besogne épargnée », et retournèrent au feu. 

J. P. 

N* 643 ; t. XVII, 455. La descendance de Jeàn^Pierre-Louis, 
marquis de Luchet. 

Je vous remercie beaucoup de Thospitalité que vous voulez 
bien donner à ma question Luchet dans la Revue de Saintonge, 
si intéressante et si répandue. 

La phrase unique et interminable qui constitue le Corps de 
Tacte de baptême, est tellement enchevêtrée qu*elle est, en effet, 
assez difficile à comprendre. Elle signifie — il faut quelque 
temps pour rétablir la construction — que Jean-Baptiste-Jérôme 
Dubois de Luchet, le baptisé, est fils de Jean-Louis-Pierre Du- 
bois de Luchet et de Christiane-Frédérique-Auguste Blnge ; que 
Jean-Louis-Pierre Dubois de Luchet est fils de Jean-Louis- 
Pierre, marquis de Luchet, et de sa femme, née Dellon. Or, ma 
note était écrite lorsque je me suis aperçu que la Biographie 
universelle et portative des contemporains ^ publiée en 1834 
sous la direction de Rabbe, Vieilh de Boisjolin et de Sainte- 
Preuve, donnait pour femme à Jean-Pietre-Louis, marquis de 
Luchet, M"« Dubois, fille d'un négociant de Genève, alors que 
toutes les autres biographies et généalogies que je connais ap- 
pellent la femme du marquis de Luchet Suzanne Delon ou Del- 
lon, ce qui concorde parfaitement avec Tacte relaté page 455. 
Quelle est cette nouvelle énigme ? L'auteur de l'article de la 
Biographie des contemporains a-t-il lu Dubois pour Dellon ? 
La coïncidence serait étrange. 8eraient-ce les autres biographes 
et généalogistes, qui, reproduisant tous une première erreur, 
auraient écrit Delon ou Delloh pour Dubois ? Mais comment la 
même erreur de lecture se serait-elle produite dans la pièce of- 
ficielle ci-dessus? Ou encore le nom de famille de la marquise 
de Luchet serait-il Delon-Dubois ou Dubois-Delon ? 

Baron C. de Tourtoulon. 

— Le Bois de Luché est un fief de la paroisse de Rom, can- 
ton de Lezay (Deux-Sèvres). Plusieurs familles l'ont possédé et 
en ont pris le nom : ainsi Philippe de Fleury, écuyer, seigneur 
du Bois de Luché. Son petit-fils, Gabriel de Fleury, écuyer, 
seigneur de La Rafinière, épousa Louise de La Barre, fille de 
François de La Barre et de Marie Landry. Est-ce par ce ma- 
riage que le Bois de Luché passa dans la famille de La Barre? 
Notre confrère, M. Paul de Fleury, pourrait nous le dire. Tou- 
jours est-il que plusieurs La Barre se qualifièrent seigneurs du 
Bois de Luché : tels que Pierre de La Barre, écuyer, seigneur 
de Yaution et du Bois de Luché, père de Pierre, seigneur du 



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— 68 — 

Bois de Luché, époux de Suzanne du Fay, de Jean de La Barre, 
écuyer, seigneur de La Barre et du Bois de Luché. Louis de 
La Barre, écuyer, sieur du Bois-Luché, fut maintenu dans sa 
noblesse par sentence de Barentin (7 septembre 1667); fils de 
Jean de La Barre et de Catherine de Marconnay et époux (par 
contrat du 20 janvier 1676) de Marguerite de Pellard, il eut un 
fils, Jean de La Barre, chevalier, seigneur du Bois de Luché, 
qui épousa (5 février 1714) Françoise-Marguerite de Pellard. 
Louis-Olivier, dit le marquis de La Barre, chevalier de Saint- 
Louis, décédé en 1785, fut aussi seigneur du Bois de Luché. 
Voir Beauchet-Filleau, Dictionnaire des familles du Poitou. 

Sans doute cela n'est pas une solution ; mais peut-être est-ce 
une nouvelle piste. 

L. 

— Une pièce extraite par Mgr X. Barbier de Montault du char- 
trier du château du Chilleau (Deux-Sèvres) et communiquée 
par M. Allard, instituteur à Coutières par Fontperron (Deux- 
Sèvres), nous parle des du Bois de Luché. C'est une « transsac- 
tion (13 décembre 1633) pasée entre messieurs du Bois de Lu- 
ché et madame du Chilleau pour la métairie du Vignot » : 

« Comme ainsy soict que par devant messire René de Fleury, 
chevallier, sieur du Bois de Luché, Izaac du Chasteau, escuier, 
sieur de Monserant, et damoiselle Anthoinette de Fleury, sa 
femme, et Vincent de Cordon, escuier, sieur de Bellotière, et 
damoiselle Françoise de Fleury, sa femme, frère, sœurs et hé- 
ritiers de delTunt messire Jacques de Fleury, vivant chevallier, 
seigneur du dict Bois de Luché, eussent dellaissé à damoiselle 
Catherine Aymar, sa veufve, leur belle-sœur, par droict de 
douaire, à part et advis, la jouissance, sa vie durant, du lieu et 
mestairie noble du Vignault et ses apartenances, scise et située 
on bourg et parroisse de Saincte-Souline, sans aucune chose, 
excepté ce que par le décedz de haulte et puissante dame Avoye 
Petict, dame du Vert, appartenant à la dicte Aymar, douaire 
sur les biens dont la dicte Petiet jouissait par usufruict, les 
dicts René de Fleury, du Chasteau et Cordon et de Fleury, leurs 
femmes, eussent arbitré le dict douaire à la somme de huict 
vingtz-cinq livres de rente annuelle et viagère, pour les biens 
sictuez en la province de Poictou, que la dicte Aymar et Jacques 
du Chilleau (1), chevalier, sieur du Chilleau, à présent son 
mary, eussent accepté et refuzé la somme de treize livres aussy 
de rente viagère et pour douaire des biens scituez en la province 
de Xaintonge qu'ils leur offroient comme non sufïîzans et leurs 
en appartenant davantage et que par contract particullier, le 
dict Kené de Fleury se soict chargé du paiemant du total des 



(1) Jacques du Chilleau, chevalier, seigneur du Chilleau, fils de Charles, 
avait épousé, le 26 juillet 1626, Catherine Aymar, alors veuve de Jacques de 
Fleury, fille de Geoffrov, écuyer, seigneur du Grand-Velours, et de Françoise 
Gendrot. 11 était décédé avant le lu décembre 1633. 



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— 69 — 

dictz huict vingtz-cinq livres de rente viagère aus dietz du Chil- 
leau et Aymar, conjointz, et d'en cximer, garentir et faire tenir 
quittes les dictz du Chasteau, Cordon et leurs femmes, tant et 
sy longtemps que le dict douaire et rente aura lieu jusques au 
décèds de la dicte Aymar, se seroict le dict de Fleury, seigneur 
du Bois de Luché, retiré vers le dict du Chilleau et icelluy re- 
quis de voulloir composer la dicte rente viagère de huict vingtz- 
cinq livres et de la tierce partie qu'il peut debvoir du douaire 
appartenant à la dicte Aymar, sa femme, des biens sictués en 
la dicte province de Xainctonge, et pour la composition, extinc- 
tion et admortimant d Jcelle, prendre du dommaine en paiemant. 
A quoy inclinant le dict du Chilleau ont esté pour ce en droict 
en la cour du scel estably aux contracts à Poictiers pour le roy 
nostre sire, le dit messire Jacques du Chilleau, chevallier, sieur 
du dict lieu, demeurant au dict lieu du Chilleau, paroisse de 
Vasles d'une part et le dict messire René de Fleury, chevallier, 
sieur du Bois de Luché, du Vert et Fontaines, demeurant au 
dict lieu du Vert, paroisse du dict lieu, d'autre part; entre les- 
quelles parties ont esté faicts les accords, venditions, cessions 
et transports qui en suivent. C'est assavoir que, etc. (Suivent 
les conventions,) Ce fut faict et passé au dict Poictiers, en la 
salle du pallais, avant midy, le treizeiesme jour de décembre 
mil six cents trente trois, signé en la minute des présentes : 
René de Fleury, du Chilleau, avecq nous Barraud et Martin, 
notaires soubzsignez. Martin. Barraud. 

— J'ai, ouï dire qu'au banquet de l'association des anciens 
élèves du collège de Saintes, en 1897, M. Xambeu avait lu à ses 
convives ravis, mais un peu surpris, une biographie du mar- 
quis de Luchet, à titre d'ancien élève du collège de Saintes, 
qu'il a spécialement étudié. Ah! s'il voulait nous renseigner sur 
sa descendance, lui qui en sait tant sur le personnage! 

N. 

— Notre confrère, M. Emile Biais, a publié dans le Bulletin 
de la société airchéologique de la Charente, t. xi, année 1889, 
p. 181, le Journal militaire du chevalier deLuchet^ officier au 
régiment de Beauvoisis (n^i2'1161). Il dit bien que Luchet est 
de la commune de Criteuil, canton de Segonzac, arrondissement 
de Cognac ; mais il ajoute : « Je ne sais si ce « chevalier » était 
parent du marquis de Luchet, auteur d'écrits galants et d'un 
Essai sur les illuminés (1789)... Un M. Bernard de Luchet a été 

()ropriétaire de la salle de spectacle ou de la comédie d'Angou- 
ême, bâtie par M. Glace l'aîné en 1779-1780. Un autre, M. Fran- 
çois Bernard de Luchet, qui se qualifiait « chevalier (fils ou 
neveu du précédent), s'est distingué par ses excentricités épis- 
tolaires en 1839 : Avis et appel'au beau sexe.., », etc. Mais cela 
ne fait pas faire un pas à la question ; c'est une simple indica- 
tion, d'autant que les Bernard de Luchet n'ont rien de commun 
avec nos Luchet de Saintonge. 

M. 



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— 70 — 

--Le 16novembre 1790,enréglise Saint-Eutrope dç Saintes, fut 
a baptisée Marie-Adélaide-Sophie, née le même jour, lille de sieur 
Etienne Michel de La Morinerie, garde du corps du roi, et d'Eli- 
gabeth-Charlotte-Pauline Cofelin de Frédouville, Lç parrain fut 
Pierre de Luchet; la marraine, d"' Adélaïde-Sophie ^e Luchet. » 
A cette indication que l'on me transmet je répondis : 
Les deux signataires de Tacte ci-dessus, parrain et marraine 
de ma tante Adélaïde-Sophie, sont frère et sœur du marquis 
de Luchet, — et, sur le marquis de Luchet, dont j'ai fait une 
longue étude biographique et littéraire — trop longue pour la 
Revue — j'ai amassé une foule de documents — auelques uns 
même provenant de Cassel. Aucun d'eux ne révèle ce Jean- 
Louis-Pierre Dubois de Luchet. Le marquis de Luchet n'a pas 
eu d'enfants, que je sache; je n'en ai point rencontré lors de 
mes recherches dans les archives de l'état civil de Paris. En 
fait de pièces d'état civil concernant l'auteur d'Olinde et du 
msLrquis de JBan'ac, je possède ses trois actes de baptême, de 
mariage et de dicèg. Ils sont insérés dans mon étqde qui doit 
rester à l'état de manuscrit dans ma bibliothèque. 

Un cousin des Luchet. 



BIBLIOGRAPHIE 

Académie nationale des sciences, belles lettre$ et arts de 
Bordeaux. Séance du 29 août 1891. Réception de M. Gustave 
Labat. Bordeaux, imp. Gounouilhou, 1897, in-8^ H pages. 

L'opuscule contient le discours de M. Labat et la réponse de 
M. Anatole Loquin, président de l'académie, qui a fait l'éloge 
du récipiendaire, « artiste, critique d'art, archéologue, histo- 
rien », maniant « tour-à-tour la plume, le crayon et le pinceau », 
et rappelle ses principales publications: Documents sur la ville 
de Roy an et la tour de Cordouan, Etude sur QustavedeGalard, 
Notice sur Villeneuve d'Oman. 

Annuaire du clergé de La Rochelle pour 1897, par E.-V. 
Dessendier. Abbeville, jmp. Paillart, 1897, in-16, 128 p. Prix: 
50 centimes. 

Annuaire de 1891. Association amicale et de bienfaisance des 
anciens élèves de Pons, 36* année. Réunion générale du 23 juin, 
présidée par M. Albert Bonneau, vice-président. Cognac, imp. 
Durosier fils, in-8^ 1897, 118 pages. 

Après le compte rendu de la ftte du 23 juin et le rapport du 
secrétaire général, M. Emile Maufras, viennent des notices 
biographiques de Paul Mercier, avocat, ancien président de 
l'association, parM. L. Boutin (voir jReuue,xvii,p. 164); de Ju- 
lienLaferrière, évêquedeConstantineetd'Hippone, par M. l'abbé 
Savineau, extraite du Bulletin religieux du 22 août 1896 (voir 



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- 71 — 

Revue, xiv, 113, et xvi, 328); de Jean-Baptiste Jullion, curé 
du Château, par le même, extraite aussi du Bulletin religieux 
du 17 octobre 1896 (voir Revuefxvi, 380); du docteur Emma- 
nuel Pineau, par M. Georges Gourdon (voir Revue, xvii, p. 24); 
de M. le docteur Pierre-Léon Molle, ancien médecin-major de 
la marine, médecin à Ecos (Eure), par M. Emile Maufras. 
Molle, né à Rochefort le 20 janvier 1839, de Pierre Molle et 
d^Adéline Desvigne, élève de Montlieu, puis de Pons, maître 
d'études au lycée de La Roche-sur-Yon,puisde Brest, où il suivit 
les cours de l'école de médecine, il fut embarqué en 1862 comme 
médecin au service de l'état, fit la campagne du Mexique, 
exerça dans différents ports les fonctions de médecin-major de 
la marine, fît la campagnede 1870 enqualitéde major au 3* régi- 
ment d'infanterie de marine et obtint la croix de la légion d'hon- 
neur. Au Sénégal, il contracta une grave maladie qui le força à 
donner sa démission ; sans ressources, il fut contraint de se faire 
précepteur, accompagna dans un voyage en Chine, en Cochin- 
chine, au Japon, un amateur fort riche mais sourd et muet, puis 
papsadeux ans au séminaire de Saint-Sulpice se croyant la voca- 
tion ecclésiastique, enfinsefixacommemédecinàEcos, chef-lieu 
de canton de l'Eure, où malade des suites du Sénégal, aigri, 
saps clientèle, excentrique, mais aimé, il est mort isolé, le 10 
décembre 1896, M. Maufras a su nous rendre sympathique le 
personnage en nous racontant ses déboires et aussi en nous ci- 
tant des extraits de ses lettres ; — du docteur Adolphe Jouslain, 
sur lequel la Reçue a dit quelques mots, xvi, 330 ; né à Saint- 
Jean d'Angély le 10 avril 1837, écolier à Pons, puis au lycée de 
La Rochelle, docteur en médecine le 29 décembre 1866, il se 
fixa à Saint-Jean, puis à Paris, où en 188911 fonda une clinique 
gratuite pour le traitement des maladies des oreilles, du nez et 
de la gorge. Il a écrit: Observation de frsicture de la grande 
corne gauche de Vos hyoïde dans le Bulletin de la société pari- 
sienne d'otologie du 7 avril 1893 ; Hématome de la cloison na- 
sale produit par un traumatisme rare, dans le numéro de mai 
1894 ; Surdité et cécité du côté droit survenues chez le coiffeur 
Maurie consécutivement à un coup de revolver qu'il reçut en 
pleine poitrine de l'anarchiste Henry, idem, mai 1894; Sta- 
tistique de l'audition dans les écoles primaires de l'arrondisse- 
ment de Saint-Jean d'Angély, idenij mai 1895; Du traitement 
de Vozènepar Vélectrolyse cuprique dans la Revue d'électrothé- 
rapie; D'un nouveau diapason électrique, etc. Jouslain était 
membre de diverses sociétés médicales, conseiller d'arrondis- 
sement pour le canton de Saint-Jean d'Angély, et avait été con- 
seiller municipal, adjoint au maire de Saint-Jean d'Angély, pré- 
sident de Tassociation des gymnastes des deux Charcutes en 
1886 et 1892. 

Notons aussi dans cet Annuaire les toasts à Mgr Bonnefoy et 
aux marins, par M. A. Bonnaud; à M. Bonnaud, par M.Daudin- 
Clavaud ; à M. Georges Gourdon, par M. G. Chevrou qui a di- 
gnement loué le poète si gracieux des Pei*venches, des Villa- 



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— 72 - 

geoises, et si patriotique de Guillaume d*Oranqe et de Sang 
de France, etc., et aussi une poésie, Le vin deFrance, par M. P. 
Ardouin : 

Va, meilleur des vins dont le pourpre étincelle 

Ou qui revêts d'or clair ta fragile prison ; 

Ta générosité ne peut égaler celle 

Du prélat bienfaiteur de la chère maison. 



Archives historiques de la Saintonge et de lAunis^ t. xxvi, 
1897. Registres de lechevinage de Saint-Jean d'Angélyj ii, 
Tables des tomes xxi-xxvi. Paris, Picard ; Saintes, Mortreuil, 
1897, in.8«. 

Ardouin (PierreJ. Au foyer, lSSl-i89k, Royan, imp. Victor 
Billaud, 1897, in-18, 151 pages. Prix : 3 francs. 

Pages de la vingtième année ; rêveries écloses sous le soleil 
printanier ; chants du cœur qui s'éveille, c'est tout cela, ce joli 
livre intitulé Le foyer, et quelque chose encore. L'auteur s'a- 
dresse à ses parents défunts : « O vous qui fûtes les premiers 
et indulgents critiques de mes rimes d'humaniste ae quinze 
ans, puisse le faible écho de ma lyre vous bercer doucement 
dans la froide immobilité de la tombe et vous redire mon amour 
filial qu'au lieu d'affaiblir la mort a fait plus grand.» Deux par- 
ties composent ce volume : Fleurs des champs et Fleurs a as- 
phalte; j'aime mieux les premières. Que de cnarmantes scènes ! 
que de doux et frais tableaux ! Tout jeune, l'auteur a su obser- 
ver. Lisez cette description de la veillée : 

Un large cercle de famille 
S'arrondit devant le foyer ; 
Les mains vont vite à travailler, 
La langue plus vite babille... 

Ces pièces, stances et sonnets, dédiées aux maîtres poètes 
saintongais Georges Grourdon, André Lemoyne, Victor Billaud, 
sont une excellente promesse d'avenir. 



Atoier (Le docteur), secrétaire de r«cadéniie des sciences et 
belles lettres d'Angers. Les vicomtes de Thouars, seigneurs de 
l'île de Ré, d'aprSs des documents inédits ou peu œnnus. 
2* édition, revue et corrigée. Angers, imp. Lachèse, 1897, in-8*, 
52 pages. 

On ne se plaindra pas de manquer de documents sur l'île de 
Ré. Elle a eu la chance d'avoir trois écrivains qui s'occupent 
d'elle : M. le docteur Kemmerer a publié deux histoires de l'île 
de Ré, sans compter ses autres travaux qui s'y rapportent. On a 
lu dans le dernier numéro de la Revue le travail de M. Théodore 
Phelippot, un autre ami de l'ile de Ré, qui depuis longtemps 
collectionne tout ce qui intéresse sa chère île. M. le docteur 



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— 73 — 

Atgier à son tour étudie un point de son histoire: les seigneurs de 
Tile de Ré appartenant aux vicomtes de Thouars. Ré a été 
possédée de 12o8 à 1555 par les vicomtes de Thouars qui furent 
(1268-1397) des sires de Thouars, (1397-1469) des sires d'Amboise 
devenus héritiers de la vicomte de Thouars, et de 1469 à 1555 les 
sires de La Trémoille. L'auteur consacre à chacun de ces per- 
sonnages une notice substantielle qui nous le fait connaître. Ses 
renseignements sont puisés aux meilleures sources : la pièce 
qu'il appelle le cartulaire de Ré, les archives du duc de La Tré- 
moille. Nous félicitons M. le docteur Atgier de ses recherches 
et de son utile contribution à l'histoire de son île natale. 

AuBRAY (Gabriel) — lire Gabriel Audiàt. — Lettres à ma cou- 
sine. Paris, Pion, 1897, in-8^ xix-320 pages. Prix : 3fr. 50. (Voir 
plus haut, page 51.) 

AusoNE. — Anthologie ausonienne. Traduction en vers par 
J. Hovyn de Tranchère, ancien député de la Gironde. Bordeaux, 
Feret et fils, 9 décembre 1897, in-4*» de xlui-93 pages. Prix : 
6 francs et, sur papier de Hollande, 10 francs. 

Voici la table des matières de cet élégant volume : Table. 
Avant-propos. Notes biographiques et table généalogique des pa- 
rents d'Ausone. Notes bibliographiques. Notes détaillées sur les 
terres et les villas d'Ausone (la Villula, Lucaniacus, le Pagus 
Noverus, les Thermes Marojaliques, Rauranum). 

Puis les pièces traduites : Lettres d'Ausone à Théodose Au- 
guste. Eloge funèbre de son père, Julius Ausonius. La petite 
villa d'Ausone. Les roses. Cupidon mis en croix. La Moselle 
(le chef d'œuvre d'Ausone). Exhortation à son petit-fils sur les 
études de l'enfance. (Curieux exposé des procédés d'instruction 
primaire au iv* siècle.) Lettres d'Ausone : à Théon, au rhéteur 
Axius Paulus, à Paulin (depuis saint Paulin de Noie). L'éphé- 
méride: Avant-propos, la prière, la sortie. Epigramme, épitaphe. 

Cette publication est d'autant plus intéressante que les plus 
habiles s'étaient contentés de soumettre aux exigences de la 
versification française certaines épigrammes et quelques poésies 
de peu d'importance, tandis que M. Hovyn de Tranchère n'a pas 
craint de l'entreprendre pour toutes les pièces, si considérables 
qu'elles soient, dont les lettrés ont constaté depuis longtemps 
la valeur et l'originalité, a H faut vraiment, dit-il spirituellement 
dans son avant-propos, une certaine audace pour entreprendre 
de traduire envers les poésies d'Ausone, lorsqu'on a bel et bien 
à son passif tout près de 82 printemps qui ressemblent singu- 
lièrement à 82 hivers, et qu'il serait peut-être préférable d'ache- 
ver de vivre en cultivant son jardin. Mais, quand on est, comme 
Ausone, né sur les bords de « la blonde Garonne », quand on 
aime son pays natal, comme l'aimait le vieux poète bordelais, 
et que dès lors aucune de ses gloires ne saurait nous être étran- 
gère, la tête et le cœur ne connaissent plus d'obstacles, et ils 



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- 74 - 

s'en vont bravement à la conquête de la toison d'or, sans se 
laisser intimiderd'avance par les aspérités du chemin et les diffi- 
cultés de l'entreprise. » Et l'auteur s'est mis « bravement » en 
route pour visiter les sites décrits par son poète, les lieux qu'il a 
habités. De là œuvre dérudit et d'artiste. Hélas ! il n'a pas 
réussi à découvrir la position du Pagus Noverus, « malgré, 
dit-il; toutes les démarches que nous avons faites à Saintes et 
les renseignements que nous a donnés M. Audiat, Taimable et 
savant bibliothécaire de la ville » ; il a donc fallu se contenter 
de citer l'opinion fort différente des archéologues saintongeais. 
M. Hovyn de Tranchère a été plus heureux dans sa lutte avec 
le texte d Ausone, qui n'est pas toujours d'une limpidité par- 
faite. Sa traduction est fidèle, de plus elle est élégante ; on croi- 
rait lire un original. Voici le passage sur \t Pagus Noverus : 

Pour moi, loin de Bordeaux et de ses citoyens, 

Par trois fleuves je suis séparé de la ville. 

Aux travaux de mes champs j'occupe mes loisirs, 

Je prépare ma vigne aux vendanges prochaines. 

A mes prés, à mes bois, bornant tous mes plaisirs 

Je passe tout mon temps au sein de mes domaines 

Du bourg de Noverus, l'un de l'autre voisins ; 

J'y trouve autour de moi nombreuse compagnie. 

Un ciel clément et pur, un climat des plus sains. 

Où, grâces au pouvoir de quelque bon génie, 

Il fait tiède l'hiver et frais pendant l'été. 

Mais sans toi, tout, hélas ! me paraît monotone, 

Des saisons et du temps je suis désenchanté, 

Pas de fleurs au printemps, pas de fruits à l'automne, 

La canicule, en août, brûle tout de ses feux. 

Et l'humide verseau, de ses torrents de pluie, 

Attriste de l'hiver les jours courts et brumeux. 

Notons quelques fautes typographiques, page xli : Pictonicis 
arves, pour arvis ; Medielanum pour Mediolanum, etc. 

Babinet (Le colonel), officier de la légion d'honneur, ancien 
président de la société des antiquaires de l'ouest. Ljpisodes de 
la troisième guerre civile en Poitou^ Aunis et Saintonge^ 1569- 
1510. Siège de Saint-Jean d'Angély, Bataille de Sainte- 
Gemme. Paix de Saint-Germain, Poitiers, imp. Biais, 1897, in-8*, 
128 pages. (Extrait d^s Mémoires de la société des antiquaires 
de Vouest, t. xix, année 1896.) 

En 1893, M. le colonel Babinet avait déjà publié un premier 
fascicule des Episodes de la 5** guerre civile en Poitou (1569), qui 
traitait de : Assaut de Châtellèrault, Rencontre de Saint-Clair 
et Bataille de Moncontour (Poitiers, imp. Biais, in-8*', 1893, 88 
pages) ; extrait aussi des Mémoires de la société des antiquaires 
de l'ouest (1892). Il continue par le siège de Saint-Jean d'An- 
gély et les événements dans le reste de la Saintonge et dans 
r Aunis : séjour de la cour à Luret où Marguerite de Valois faillit 
mourir ; prise de Beauvoir et de Marans, de Marennes et de 



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- 75 — 

Brouage, tentatives sur La Rochelle, Tonnay-Charente et Ro- 
chefort, batailles de Luçon et Sainte-Gemme, siège de Fonte- 
nay-le-Gomte, etc. Que de faits contiennent ces pages! Ecrites 
au point de vue militaire et par un soldat qui s'y connaît, elles 
se lisent avec le plus vif plaisir. On sent aisément au 
récit qu'il est fait par un homme de guerre. Pour parler siège et 
bataille, il est bon de connaître un peu la tactique et la topogra- 
phie. M. le colonel Babinet a étudié scrupuleusement son ter- 
rain et le plan des fortifications ; il fait mieux comprendre aux 
profanes les événements qu'il décrit. Ajoutons qu'il a consulté, 
en dehors de la question technique, tous les écrivains contem- 
porains. 

Berchon (Le docteur Ernest). Histoire du pape Clément V 
(I305'131i). Bordeaux, imp.Gounouilhou,in.8S 1896, 216 pages. 

Ernest Berchon s'était pendant plusieurs années occupé de 
Bertrand de Got, un des personnages les plus discutés de son 
temps et sur lequel les historiens ont le plus accumulé de juge- 
ments contradictoires. Etait-il simple pâtre landais ou bien gen- 
tilhomme allié aux plus illustres familles d'Aquitaine? où est-il 
né ? fut-il avare et cupide ou bien prodigue et fastueux ? quel fut 
son rôle comme pape et sa conduite dans l'affaire des Templiers? 
Que de questions ! que de problèmes ! La brochure de Ber- 
chon ne les résout pas tous, mais elle apporte des faits certains, 
des documents inédits, et fait la lumière sur une foule de dé- 
tails ; il conclut hardiment : Si notre grand pape girondin a 
été tr©p souvent à la peine par une coalition singulière des Ita- 
liens, des ultramontains de tout genre, des puissances civiles 
et même d'un grand nombre d'historiens copistes, de parti pris 
ou peu scrupuleux dès qu'il s'agit du clergé, il faut qu'il soit 
désormais à l'honneur, au moins en terre de France, et je con- 
sidérerai toujours comme un mérite d'avoir tenté de donner, 
pour ma part, avec preuves à l'appui, une meilleure apprécia- 
tion de son pontificat. » 

Biais (Emile). Notice des tapisseries, portraits, tableaux, pas- 
tels, tentures, meubles et curiosités existant dans le château de 
Chalais en I89k et vendus à Paris en 189^1-1896, Angoulôme, 
imp. G. Ghasseignac, 1897, in-8*, 24 pages. 

Cette notice, lue à la société archéoloffique de la Charente et 
extraite de ses Mémoires, n'est pas une sèche nomenclature, une 
liste quelconque. L'auteur décrit et peint les tapisseries au nom- 
bre de 42 qui produisirent 81.990 fr. à la vente du 10 juin 1896: 
112 tableaux, presque tous portraits de famille, galerie pré- 
cieuse, dont le souvenir au moins méritait d'être conservé. 
M. Emile Biais a bien eu raison de rassembler ces renseigne- 
ments qui ont un grand intérêt pour l'art et la curiosité dans la 
Charente. 



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- 76 — 

BiROT (L'abbé), docteur en droit canon, chanoine honoraire de 
La Rochelle et d'Amiens, archiprétre honoraire de Saintes, 
ancien professeur de philosophie, membre de la commission 
diocésaine pour l'examen des jeunes prêtres. La révolution et 
le régime moderne d'après M. H-Taine de /'académie française, 
ou analyse critique des « origines de la France contempo- 
raine i», accompagnée de considérations sur les temps actuels 
et renseignements divers. 2* édition augmentée d'une préface 
donnant une courte appréciation de toutes les œuvres de M. 
Taine. Paris et Lyon, Delhomme et Briguet, 1897, in-8*, 437 
pages. (Voir plus haut page 40 ) 

La Revue de Saintonge et aAunis^ que l'auteur veut bien 
appeler « un des meilleurs recueils d'érudition et d'archéolo- 
gie publiés en province», a été heureuse de saluer des pre- 
miers le beau livre de M. l'abbé Birot. Articles de journal d'abord, 
brochure ensuite, ce travail est devenu un livre : Crescit eundo; 
il y a tant à dire sur les volumes de Taine ; ils sont si pleins de 
faits et d'idées, qu'on en peut tirer un livre, plusieurs livres, rien 
qu'en les analysant. M. Birot ne s'est pas borné à un résumé, ce 

3ui serait déjà beaucoup; il en a fait sienne la matière par sa 
isposition et ses réflexions. L'admiration qu'il a pour Taine ne 
va pas jusau'au fétichisme ; il sait d'un mot souvent montrer 
l'erreur de l'auteur. C'est donc à la fois une réduction de l'ou- 
vrage, mais une réduction plastique. Il faut lire ce volume. 

BoRDAGE (Edmond), directeur du muséum d'histoire naturelle 
de l'île de la Réunion (Bourbon). Sur les mœurs d'un hyméno- 
ptère {Evania Desjardinsii), (Extrait des comptes rendus de l'aca- 
démie des sciences de Paris, 19 octobre 1896), in-4*', 4 pages. 

— Sur lesphénomènesd'autotomiechezlesphasmides, (Extrait 
des comptes rendus de Tacadémie des sciences de Paris, 25 jan- 
vier 1897), in-4% 4 pages. 

— L'autotomie chez les larves de Monandropteraei de Raphi- 
derus. (Extrait des comptes rendus de l'académie des sciences 
de Paris, 15 février 1897), in-4% 4 pages. 

—Sur la régénération tétramérique du tarse desphasm,ides. 
(Extrait des comptes rendus de l'académie des sciences de Paris, 
28 juin 1897), in-4*, 4 pages. 

— Étudesur les cannes à sucre obtenues de graines (en collabo- 
ration avec M. A. de Villèle), [Revue agricole de Vîlede la Réu- 
nion, dirigée par M. A. de Villèle), de décembre 1896), in-8', 
1897, 15 pages. 

— Note sur 3 lépidoptères parasites de la canne à sucre aux 
îles Mascareignes. (Extrait de \s^ Revue agricole de la Réunion, 
avril 1897), in 8°, 28 pages. 

— Note sur deux parasites du vanillier. (Extrait de la Revue 
agricole de la Réunion, mai 1897), in-8**, 2 pages. 



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— 77 — 

— Note sur les maladies du caféier à laRéunion. (Revue agri- 
cole de la Réunion, iuin 1897.) 

— Sur deux phasmides des îles Mascareignes. (Extrait de la 
Nature.) Paris, octobre 1897, 2 gravures. 

— Sur deux parasites de la canne à sucre. (Comptes rendus 
de Tacadémie des sciences de Paris), novembre 1897, in-4'*. 

BouRSEAUD (L'abbé H. -M.), curé d'Écurat près Saintes. HiS' 
toire et description des manuscrits et des éditions originales 
des ouvrages de Bossuet, avec l'indication des traductions qui 
en ont été faites et des écrits auxquels ils ont donné lieu à 1 é- 

{>oque de leur publication, Deuxième édition augmentée de 
'inventaire des manuscrits du grand séminaire de Meaux. 
Paris, Picard, 1896 ; La Rochelle, imp. Noël Texier; in-8*, xzxix- 
232 pages. Prix: 10 francs. 

a La première édition publiée à 25 francs n'avait pour ainsi 
dire pas été mise dans le commerce ; c'est donc un livre d'his- 
toire littéraire entièrement nouveau. » 

BouTiNET (Henri), commis architecte, Pian de la ville de 
Saintes. Dressé à Saintes le 10 avril 1897. Echelle de 1 à 5.000, 
Paris, auto-imp. A. Courtier, 1897, in-folio piano. Prix: 3 francs, 
chez l'auteur, rue Bertonnière, n* 32. 

Ce plan, fait et tiré avec un très grand soin, est d'une extrême 
clarté. Il est bien supérieur à celui (1866) d'Ernest-Eugène 
Lacroix, ingénieur civil, de Pierrefonds (Oise), qui date déjà de 
30 ans, et qui ne pouvait avoir les récents quartiers et les 
modernes constructions. Les amateurs pourront comparer ce 
plan avec celui que Georges Bruin a mis dans son Theati*um 
mundi (1560). 

B[reiiond d']A[rs] (A[natole de]). Les anciennes cloches de pa- 
roisse et leurs inscriptions. Bénédiction des cloches de la pa- 
roisse de Saint-Pierre de Riec le 20 avril 1891. Quimper, imp. 
Colonnec, 1897, in-8**, 15 pages. (Extraitdu Bulletin de la société 
archéologique du Finistère, t. xxiv, p. 177.) Voir Revue de 
Saintonge et d'Aunis, t. xvii, p. 237. 

Bulletin de la société des archives historiques. Revue de la 
Saintonge et de VAunis^ xvii. Paris, Picard; Saintes, Mortreuil, 
1897, in-8*, 511 pages. 

Campbt de Saujon (De). Bibliothèque de Jonzacen formation. 
Bibliographies. Jonzac, le 13 mai 1897; imp. Berthelot, in-8**, 
4 pages. Analyse de deux ouvrages « destinés à la bibliothèque 
de Jonzac ». 



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— 78 — 

Capitant (Henri), professeur de droit civil à la faculté de 
droit de Tuniversité de Grenoble. Introduction à Vétude du 
droit civil: notions générales. Paris, A. Pedone, 1898; La Ro- 
chelle, imp. Noël Texier; in-8*, 350 pages. Prix: 6 francs. 



Carte de la boucle du Niger au 111,500,000^. Index alphabé- 
tique, Paris, Henri Barrère, 1897, in-8<*, 76 pages; imprimerie 
nouvelle Noël Texier, La Rochelle. 

Cercle angérien.Ligue de l'enseignement. Bulletin n** 1. Siège 
de la société, 2, rue Hôtel-de-Ville. Saint-Jean d'Angély, imp. 
Dalmont, 27 novembre 1897, in-8*, 31 pages. 

Ce l®"" numéro contient : Bureau et comité, statuts, règle- 
ment, procès-verbaux, puis quelques articles : les délégués can- 
tonaux ; la ligue française de renseignement, par M. Chéneau ; 
chronique ; les petits ouvrages scolaires, par M. P. Chaies. Le 
bureau compte trois de nos confrères : MM. le docteur Guillaud, 
président; Amédée Mesnard, avoué, vice-président; Gustave 
Chéneau, avocat, secrétaire général. 

Compte-rendu des travaux de la chambre de commerce de 
Cognac, pendant l'année 1896. Cognac, imp. Béraud, 1897, in-8*, 
87 pages. 

CouDREAU (Henri). Voyage au Tapajoz (28 juillet 1895-7 jan- 
vier 1896). Paris, Lahure, 2 avril 1897, in-4«, 220 pages, avec 
vignette et carte du fleuve a Le Tapajoz ». 

— Voyage auTocantin-Araguaya (31 décembre 1896-23 mai 
1897). Paris, imprimerie et librairie Lahure, 5 novembre 1897, 
in-4**, 11-303 pages avec 87vign. et une carte des rivières «Tocan- 
tin-Araguaya». 

Dangibeaud (Charles). Peintres et sculpteurs ayant vécu à 
Saintes. Caen, imp. Delesques, in-8'*, 8 pages. (Extrait du 
Compte rendu du soixante et unième congres archéologique 
de France.) 

Dast Le Vacher de Boisville, secrétaire général de la société 
des Archives historiques du département de la Gironde, Docu- 
ments relatifs à Varrestation des Girondins à Saint-Emilion 
et à la saisie des papiers de Gusdet. Bordeaux, imp. Gounouil- 
hou, 1896, in-4^ 11 pages. 

— Lis^e générale et alphabétique des membres du parlement 
de Bordeaux, publiée d'après les documents inédits. Bordeaux, 
imp. Gounouilhou, 1896, in-4<*, 62 pages. (Extrait du tome xxxi 
des Archives historiques du département de la Gironde.) 



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- 79 — 

Ce n'est qu'une liste, mais combien elle est utile, puisque jus- 
qu'à ce jour le parlement de Bordeaux, le 4® de France par 
rang d'ancienneté, n'avait pas une liste complète de ses membres 
qui, en 1771, étaient au nombre de 117 et en 1790 de 107: un pre- 
mier président, deux chevaliers d'honneur, 15 présidents dont 
9 à mortier, 85 conseillers dont 6 clercs et 79 lays, 2 avocats 
généraux, un procureur général et 2 greffiers en chef. On 
voit quel labeur considérable a exigé cette liste qui va de 1462 à 
1790. Elle fera prendre patience à ceux qui attendent la publi- 
cation d'une biographie complète des membres du parlement et 
des juridictions qui en dépendaient, immense travail que nous 
promet l'auteur et qui lui a tant coûté. 

— Documents inédits, Simon Millanges, imprimeur à Bor- 
deaux de 1512 à 1623, Paris, imp. nationale, iuillet 1897, in-8'», 
25 p. (Extrait du Bulletin historique et philologique du comité 
des travaux historiques et scientifiques au ministère de l'in- 
struction publique et des beaux arts, 1896.) 

Notre actif confrère, M. Dast de Boisville, a eu la main heu- 
reuse en découvrant dans les minutes du notaire Pierre Bouhet, 
farde-notes héréditaire de la ville de Bordeaux, 185 actes relatifs 
Pierre Millanges (1540-1623), le plus célèbre des imprimeurs 
bordelais des siècles passés. Le ministère a publié les plus 
importants : traité passé devant Pierre Dusault, notaire, pour l'im- 
pression du Traité de la Sagesse, de Pierre Charon, des con- 
trats pour l'impression des ouvrages du père Richeome, avec 
des libraires de Lyon, etc. Il y a des détails bien curieux sur 
l'exécution des livres, des règlements pour la nourriture et le lo- 
gement des associés, leur vie privée, payement des remèdes et 
au médecin, les gages des compagnons. A ces pièces M. D. de 
Boisville a joint le testament de Simon Millanges extrait des 
Archives historiques de la Gironde. Voilà une bonne contribu- 
tion à l'introduction de l'imprimerie en Guyenne. 

Delmas (Emile). Java, Ceyian, les Indes. Paris, librairie de 
l'art, 1897. 

Dbpabdieu (Félix). Droits et devoirs des inventeurs d'engins 
de guerre. Paris, A. Pedone, 1898; La Rochelle, imp. nouv. 
Noël Texier ; in-I8, 98 pages. 

Deux (Les) casinos de Royan. Effets de leur concurrence, 
par un baiffneur. Rochefort, imp. et librairie Tessier, in-8*, à 2 
colonnes, 1897, 32 p. Extrait de V Avenir, de Royan. 

Dubois (L'abbé Louis-Marie), docteur en théologie, licencié 
en droit canon (ancien curé de Ciré). La mort de Roland, drame 
en cinq actes et en vers. Musique des romances par M. l'abbé 
Chérion, maître de chapelle de La Madeleine. Paris, V. Rétaux, 
1897. in-18, 120 pages. 



L 



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— 80 — 

Pouvoir recueillir dans les journaux du monde entier ce qui pa- 
raît sur un sujet quelconque, sur une question dont on aime à s'occuper, 
— surtout savoir ce que 1 on dit de vous et de vos œuvres dans la presse, 
qui ne le souhaite parmi les hommes politiques, les écrivains, les artistes? 

Le COURRIER de la PRGSSB, fondé en 1880 par M. GALLOIS, 
24, boulevard Montmartre, à Paris, répond à ce besoin de la vie moderne 
avec autant de célérité que d'exactitude. Tarif: fr. 30 par coupure. 

Le Courrier de la Presse lit 6.000 journaux par jour. 

La Revue du monde catholique du i*" décembre 1897 (Paris, rue 
des Saints-Pères, 76; mensuelle, 25 francs par an) contient : Journal d'un 
bourgeois de Paris pendant la terreur, par Edmond Biré; Mélanchton et 
les docteurs de Paris, par le docteur P. Feret; Les origines et les res- 
ponsabilités de Tinsurrection vendéenne, par dom Chamard; Le carnet 
d'un ofûcier, par Tabbé Rabory; Avant la guerre turco-grecque, parÂu- 
fi^uste Lepage; La psychologie d'Hamlet, par L. Gellé; Le théâtre et les 
idées : la Vassale de M. Jules Case, les trois filles de M. Dupont de M. 
Brieux, par François Veuillot ; Questions industrielles, par Urbain Guérin ; 
L'économie rurale dans l'antiquité : Agriculture spéciale (suitej, par le 
chanoine Beaurredon ; Primevères : poésies, par dom Fourrier Bonnard; 
Pour l'autel et le foyer (roman), paees de mémoire, par Henry Hoisnard; 
A travers les revues, par Henri d'Hessert; Autour du monde (novembre 
1 897), par Arthur Savaète ; Bulletin financier, par Lemaire. 



La Quinzaine (Paris, 45, rue Vaneau ; directeur : M. Georges Fon- 
seçrive) a publié dans son n*' du 16 décembre : M. Lefebvre de Béhaine 
à Munich et la crise de 1875, par Georges Goyau. — Un plaidoyer 
(nouvelle), 1, par Paul Renaudin. — Les compromis austro-hongrois, 
par Georges de Dubor. — Saint Yves, avocat des pauvres et patron des 
avocats, par Arthur Desjardins, de l'institut. — La moralité du mo- 
nisme, par le baron J. Angot des Retours. — Les précurseurs de l'unité 
balkanique (fin), par Charles Loiseau. — Le catholicisme et la vie de 
l'esprit, par Georges Fonsegrive. — Poésies : Ecole de village ; Le 
tambour et la cloche, par Gustave Zidler. — Chronique dramatique : 
Les corbeaux ; Tristan de Léonois ; La mort de Hoche, par Emile de 
Saint-Auban. — Nouvelles scientifiques et littéraires. — Bibliographie. 
— Revue des revues. 

Abonnement : Un an, 24 fr.; six mois, 14 fr.; trois mois, 8 fr. — 
Abonnement spécial d'un an pour le clergé, l'université et les instituts 
catholiques, 20 fr. — Prix de la livraison : i fr. 50. 

Pour les annonces, s'adresser aux bureaux de la revuC; 45^ rue Vaneau. 

Études publiées par les Pères de la compagnie de Jésus, 

5 décembre : I. La découverte des anciens chrétiens au Japon, par 
le P. Delaporte. — II. Souvenirs de 1870. Les allemands à Versailles, 
par le P. Noury. — III. Zénaïde Henriot, par Chervaillot. — IV. Les 
leçons de l'entomologie, par de Joannes. — V. Chine : Kiang-Nan, par 
P. Bastard. — VI. Livres : Marie-Bonaventure, G. Aubray, etc. 
Paris, V. Rétaux. Prix : un an, 25 francs. 

M. Richer, retraité à Saint-Pierre d'Oleron, céderait à de bonnes con- 
ditions la série complète de tous les volumes parus de la sociétés des 
archives historiques de la Saintonge et de TAunis, ainsi que plusieurs 
années du buUetm bi-mensuel desdites archives historiques. 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D^AUNIS 

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES 



SOMMAIRE DU NUMÉRO DU !«•• MARS 1898. 

CHRomQUB DB LA sociéré : Procès-verbaux des séances ; élections ; revue de 
la presse. 

Avis ET N0UVBLLB8 : Séance ; distinctions honorifiaues ; ventes d'autojrraphcs ; 
la machine appliouée à la verrerie; les femmes electrices ; Piorrc-Louis de 
La Roehefoucaula ; conférences. 

A thaybrs lbs rbvubs : Le Fio2)(7iaire limousin: Chrono^raphia. regum ; 
voyage en France d'un seigneur de Bohômc; les piles romaines; Kduens et 
Samtongeais ; Bertrand de Got et Philippe le Bel ; les anciennes foires ; le 
■larquisde Langalerie; Ange Pitou; Timprimerie à Poitiers. 

Actes d'état civil. — Décès : Bérauld, Bonniot, Capdeville, Cortel, Détroyat, 
Fontaine, Germain, Marchadier, Mounié. — Maritmes : Balcave et Marguerite 
Lc|çeay. Bergerai et Sarah Taillasson, Joseph de Bremond d'Ars cl Jeanne de 
Saisy, Chamfrault et Jeanne Petit, Maurice du Parc et Edith Cnminade de 
Chàtenet. Lecoq de Boisbaudran et Jeanne Nadault de Vallette, Maubaillarcq 
et Anne Dubois, Roby et Elise Candé, Salvert de Monti*ognon et Louise Nadault 
de Nouhère. 

VARiBTés : Le théâtre en Saintonge- Aunis ; Cyrano et Bergerac; les du Paty 
de Clam et les étrangers dans l'armée française; les Vivier de I^ Rochelle; 
les cartes de visite saintongeaises (2* article). 

QuBSTioics BT RBPOivsBS : La chapelle des pénitents à Saintes; les santons A 
Marseille; Billardon de Sauvigny ; Charles Plchot, lithographe à Poitiers; le 
root Crouielles; les augustins dans la Charente- Inférieure; la guillotine à 
Rochefori, Saintes, etc.; un seigneur de Montandre blessé à la bataille de 
Poitiers. 

BiBLiooRAPHiB : ES-GU. 



CHRONIQUE DE LA SOCIETE 



Séance générale du 15 janvier 1898 

Lecture des procès-verbaux des séances du 6 novembre et 
du 24 décembre 1897. 

M. le président a le regret de faire part du décès de M. Bé- 
raud, publiciste à Cognac, membre de la société. 

Admission de deux nouveaux membres. 

La société est invitée à envoyer des délégués pour assister, 
le 23 janvier, à Orléans, à la célébration du 50"** anniversairtt 
de la société archéologique et historique de l'Orléanais. 

MM. L. Audiat, Dangibeaud et Gelézeau représenteront la 
société des Archives au congrès de la Sorbonne. 



Tmm XVIU, 2«UiTalMft. - Manl806. 



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— 82 — 

Le compte rendu flnancier du trésorier, pour Tannée 1897, 
est approuvé. 

En raison du nombre insuffisant des sociétaires présents, les 
élections du bureau, du conseil et du comité sont ajournées au 
6 février. 

Séance du 6 février 1898 

La société s'est réunie le 6 février, à deux heures, sous la 
présidence de M. L. Audiat, pour procéder aux élections ajour- 
nées dans la séance du 15 janvier. 

Lecture du procès-verbal de la séance du 15 janvier. 

Le président fait connaître : 1^ que M. de Groze accepte les 
fonctions de vice-président qui lui ont été offertes dans la séance 
précédente ; 2** que la société archéoloeique de Montauban fera, 
cette année, son excursion à Saintes ; 3* que la société des Ar- 
chives vient de faire une nouvelle perte en la personne de 
M. Mounié, décédé à Cognac. 

Admission d'un nouveau membre. 

M. Pierre de Croze a représenté la société au 50"** anniver- 
saire de la société archéologique de TOrléanais. 

Une deuxième séance publique aura lieu dans la première 
quinzaine de mars, pour entendre la conférence sur les vieilles 
chansons saintongeaises, que M. Mousset n'a pu faire le 15 jan- 
vier. 

Résultat des élections : les anciens membï^s du bureau sont 
réélus et M. de Croze y entre comme vice-président. Sont éga- 
lements réélus tous les membres du conseil d'administration et 
du comité de publication. 

Dans la séance du 6 février ont été élus pour deux ans : 

Bureau : Président: Louis Audiat, L O, lauréat de l'institut, 
bibliothécaire-archiviste, rue des Arènes, 6, à Saintes. 

Vice-présidents : Le baron Amédée Oudet, rue des Ballets, 27, 
à Saintes, et le comte Pierre de Oroze-Lemercier, au château 
du Ramet, par Saintes. 

Secrétaire : Le docteur Léon Termonia, O. eflf, médecin major 
en retraite, cours Reverseaux, 9, à Saintes. 

Secrétaire adjoint : Anatole Lavemy, au Coudret, par Saintes. 

Trésorier : Jules Gandaubert, ^Sf, ancien pharmacien en chef 
de la marine, cours Lemercier, 64, à Saintes. 

Comité de publication : Anatole de Barthélémy, eflf, membre 
de l'institut, rue d'Anjou Saint-Honoré, 9, à Paris. 

Le baron Léon de La Morinerie, ejt, à Aunay, par Châtenay 
(Seine), et à Paris, rue d'Odessa, 7. 

Georges Musset, L O, archiviste-paléographe, avocat, bi- 
bliothécaire de la ville, rue Gargoulleau, 32, à La Rochelle. 

Jules Pellisson, A. Oï juge au tribunal civil, rue Victor Hujo, 
76, à Périgueux. 



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^83 — 

Philippe Tamizey de Larroque, ^, correspondant de l'institut, 
à Gontaud (Lot-et-Garonne). 

Conseil d'administration : Auguste Biteau, *, maître princi- 
pal de l'* classe des constructions navales, en retraite, rue du 
Peyrat, 50, à Saintes. 

Ferdinand Babinot, notaire, cours National. 28, à Saintes. 

Edmond Boilevin, négociant, grande rue, 23, à Saintes. 

Jules Guillet, négociant, rue Laroche, 12, h Saintes. 

Abel Mestreau, négociant, rue des Frères, 24, à Saintes. 



BUDGET DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES AU l*' JANVIER 1898 



Actif. 



En caisse au !•' janvier 1897 
Cotisations de 1897 . . . 

— 1896 . . . 

— 1898 . . . 

Rentes 

Tour de Broue (souscription) 
Vente de bulletins, volumes 

et insignes 

Remboursement Phelippot. 
Solde du Crédit lyonnais . 
Intérêts de la caisse d'épargne 
Dépôt à la caisse d'épargne 

Total. . . 



591 fr. G8 



5.764 


4 fi 


81 


85 


141 


70 


477 


40 


100 


00 


88 


10 


150 


00 


4.100 


00 


72 


80 


2.000 


00 



13.539 fr. 99, ci 13.539 fr. 99 



Passif. 

Impression du Bulletin et du 

volume 4.960 fr. 50 

Frais de bureau du président 

et rédaction du Bulletin ... 600 00 

Frais de poste 72 75 

Loyer 250 00 

Impôts 11 75 

Traitement de la concierge . 50 00 

Versé au Crédit lyonnais . . 3.600 00 

Affranchissement du Bulletin, 

timbres et divers 521 80 

Total. . . . 9.066 fr. 55, ci 9.066 fr. 55 

Différence 4.473 fr. 44 



Représentés par 



Livret d'épargne 
Un mémoire . . 



4.450 fr. 00 
23 fr. 44 



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Google 



- 84 — 
REVUE DE LA PRESSE 



Ont rendu compte de la séance du 15 janvier : V Indépendant 
de la Charente-Inférieure du 25 : « M. Audiat ouvre la séance 
en exprimant les regrets unanimes causés par la mort de M. le 
comte Anatole Lemercier dont il établit à traits rapides la gé- 
néalogie et la biographie. En termes émus il rappelle la vie de 
cet homme de bien M. Rattaud lit une notice très documen- 
tée sur Tamiral La Touche-Tréville, due à la plume de M. Léon 
Moinet, de Rochefort, qui a condensé dans un récit plein de 
couleur et de mouvement l'existence accidentée de son illustre 

concitoyen Lecture par M. Louis Audiat des Cartes de visite 

saintongeaises, de M. Jules Pellisson, dont la naïveté, la malice 
et l'esprit provoquenttouràtourles rires et les applaudissements 
de Tauditoire. A-t-on besoin de dire que ce travail n'a rien per- 
du à être interprété par notre président qui en a souligné toutes 
les fmesses pour la plus grande joie des assistants. » 

Le Phare des Charentes du 26 reproduit le passage relatif à 
La Touche-Tréville. 

L'Echo rochelais du 26 : « M. Audiat a exprimé les regrets 
causés par la mort de M. Lemercier, qui fut très favorable à la 
société M. Rattaud a lu une notice sur Tamiral La Touche- 
Tréville, due à M. Léon Moinet, qui a montré par de nombreux 
exemples comment Tintrépidité la plus audacieuse peut s'allier 
à la prudence la plus réfléchie. Une lecture des Cartes de visite 
saintongeaises.., a terminé cette soirée aussi intéressante que 
bien remplie. » 

Ont publié le sommaire du numéro de janvier: VEcho roche- 
lais du 19 janvier, le Bulletin religieux du 22, Y Echo de Jon- 
zac du 23, le Catholique de février. 

Ont publié la liste d'admission : le Progrès de la Charente- 
Inférieure du 14 janvier, la Charente-Inférieure du 15, le 
Bulletin religieux du 22, le Conservateur et la Seudre du 23, 
VEcho rochelais du 26. j 

L'Echo rochelais du 19 janvier a reproduit l'article de notre 
numéro de janvier, Le doyen des chênes de France. La Ga- 
zette des bains de mer de Roy an, Mémorial de Saintes, etc., 
a fait de même dans son numéro du 30, mais a oublié d'indi- 
quer la source. 

a Dans son dernier numéro, disent les Tablettes des deux 
Charentes du 18 janvier, la Revue de Saintonge et d'Aunis 
contient une intéressante notice sur un marin saintongeais, 
Anatole de Bonsonge, né à Saintes en 1832, et mort capitaine 



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— 85 - 

de frégate en 1881, au Sénégal, de la fièvre jaune; et un 
curieux article sur Eutrope Poitiers, jadis avocat à Saintes, et 
son rôle comme républicain au 4 septembre. Enfin, le môme 
numéro signale, comme doyen des chênes de France, le chêne 
de Montravail, commune de Pessines, près Saintes. Ce géant 
des forêts mesure 14 mètres 10 centimètres de circonférence à 
ras de terre, et 10 m. 85 à un mètre au-dessus du sol ; le tronc 
a 3 m. 30 de hauteur. Menacé de mort en 1884, il fut sauvé par 
Tintervention de M. le pharmacien en chef Peyremol, profes- 
seur de botanique à l'école de médecine navale de Rochefort. » 



Le Patriote de Saint-Quentin et de l'Aisne du !•' janvier a 

Sublié dans son supplément, Le patriote illustré, sous le titre, 
tace brisée, Tanecdote extraite de la Revue de Saintonge et 
d'Aunis, numéro de novembre dernier. 



Le Bibliophile limousin de janvier 1898 signale dans notre 
numéro de novembre : Une baronnie en Angoumois, « article 
accompagné de deux curieuses gravures dessinées par M. le 
baron de Verneilh ». 

La môme livraison contient L'imprimerie et les imprimeurs 
de Limoges au xviii^ siècle et Comment on devenait imprimeur 
à Paris. 

Le Conservateur de Marennes du 10 janvier a reproduit Une 
charte-partie de Vannée 1666, par M. de La Morinerie, qui a paru 
dans notre livraison de novembre. 



La Revue historique de janvier 1898 mentionne dans notre 
livraison du !•' septembre : «E.G., LesFleuriau deLaRochelle; 
— Le culte de sainte Radegonde en Saintonge; — La Morinerie, 
Le marquis de Montalembert et son second mariage (le général 
de Montalembert épousa en premières noces M"® de Commarieu ; 
ce mariage étant resté stérile, il divorça en 1794, à l'âge de qua- 
tre-vingts ans, pour épouser Rosalie Cadet, divorcée également, 
et dont il eut une fille): — J. Pellisson, Notes sur les enseignes, 
le commerce et l'industrie en Saintonge et en Aunis, fin. » Dans 
le numéro du 1*' novembre: «Lételié, Un curé constitutionnel: 
Léonard, curé de Marennes ; — J. Pellisson, Balzac, Thiers 
et Alfred de Vigny devant les électeurs charentais; — E. G., 
La famille Oiialle, de La Rochelle (généalogie de cette ancienne 
famille protestante); — L. Audiat, Une baronnie en Angoumois 
(baronnie de Marthon, au diocèse d'Angoulême, d'après une 
monographie récente par l'abbé A. Mondon); — Th. Phelippot, 
Etude historique sur la baronnie de l'île de Ré ; réponse aux 
observations du D^ Kemmerer et du D' Atgier (cette baronnie 
n'a pas été créée par Louis XIV ; ajoute quelques noms aux 



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— 86 ~ 

neuf possesseurs de cette ))aronnie siijnalés par le D' Kemme- 
rer). » 

Le Courrier de La Rochelle du 16 dit : « Dans le numéro de 
janvier de l'intéressant Bulletin de la société des archives his- 
toriques, nous trouvons : une intéressante étude généalogique 
sur les Pénétreau de l'île de lié, une note sur Anatole de Bon- 
songe, marin saintongeais. La Revue accorde aussi dans ses 
patres de nécrologie une place importante à notre concitoyen 
Edouard Beltrémieux. » 

La Croix, dans son supplément n* 4454, Un livre par semaine, 
rendant compte de l'ouvrage de M. Louis Audiat-, Deux victimes 
des septembriseurs, s'exprime ainsi par la plume de M. Ch. 
d'Avone: « Les études historiques locales ont pris, depuis quel- 
que temps, une grande extension. 11 n'est pas de province qui 
n'ait actuellement son association et sa revue, pour mieux étu- 
dier et faire connaître le passé. Les Archives historiques de la 
Saintonge et de lAunis ont ce but depuis plus de vingt ans; 
servarCj vulgare — c'est leur devise — et elles rendent, par les 
travaux incessants de leurs associés, d'immenses services à 
1 histoire et à la vérité. M. Louis Audiat, qui est à la tète de ces 
savants érudits, se doit de leur donner l'exemple et il n'y manque 
pas... » 

La Gazette du centre du 23 décembre 1897 (Limoges), ren- 
dant compte d'une séance de la Société archéologiqxie et histo- 
rique du Limousin, cite la Revue de Saintonge et d'Aunis 
(XVIl" volume, 6' livraison), « qui rappelle le bref du pape éri- 
geant, au mois de juillet dernier, en insigne basilique la cathé- 
drale de Périgueux, en mémoire de saint Front, dit le bref, baptisé 
par saint Pierre et premier évèque de Périerueux. Au sujet d'une 
notice sur la petite ville de La Mothe-Saint-Héraye, parue dans la 
même revue. M. le président signale quelques vers du poète For- 
tunat, adressés à saint Yrieix, et desquels on peut induire que ce 
dernier possédait un château en ce lieu. Saint-llcrayc serait du 
reste le même nom que Saint- Yrieix. » 

Le Journal de la Dordogne du 22 novembre 1897 dit de la 
Revue de Saintonge et d'Aunis (4Mivraison du 1" juillet 1897) : 
« Dans la « Uovue des livres », sous le titre Jeanne dAlbret et la 
guerre civile, par le baron deUuble, membre de l'institut, nous 
remar(|uons, p. 283, la note suivante intéressant le Périgord: 
« Du Bourdet, qui allait au secours de Duras (1562 'i*), prit Saint- 
» Astier, où il lit tuer 12 prêtres. Lalinde fut fort maltraité... » 



Le Bulletin de la société li'storique du Périgord de décembre 



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— 87 — 

1897, après avoir reproduit notre note relative au nom d'Archiac 
(1" septembre), dit: «M. de Saint-Saud fait observer que ce 
jugement confond deux choses différentes: une terre du nom 
d'Archiac et un nom patronymique. La famille d'Archiac, en 
Saintonge, possédait un fief de son nom, dont le dernier seigneur, 
Jacques d'Archiac, n'eut que des filles; l'une d'elles, épousant 
Adrien de Montbron vers 1480, lui apporta cette terre. Une de 
leurs descendantes, Jacquette de Montbron, en s'unissant en 
1588 à André de Bourdeille, lui apporta à son tour Archiac, qui 
fut érigé en marquisat en faveur de leur fils, dont Henri et 
Roger (de cujus) de Bourdeille sont les descendants directs, et 
ont un droit absolu et légal au titre de marquis d'Archiac, sauf 
à le faire régulariser par la chancellerie, s'il y a eu interruption, 
ce à quoi celle-ci ne peut se refuser, puisqu'il y a eu érection et 
enregistrement. 

« Pour la famille Dexmier de Saint-Simon, le nom d'Archiac 
est nom patronymique en ce sens qu'il fut relevé par les enfants 
de François Dexmier de Saint-Simon qui avait épousé en 1654 
Marie d'Archiac, héritière d'une branche (probablement bâtarde, 
dit M. Filleau dans le Dictionnaire des familles du Poitou^ I, 
95) des d'Archiac, sieurs de Montenar, pour ^qui Archiac n'était 
qu'un nom patronymique. » 

Le Bibliophile limorxsin de janvier 1898, p. 13, publie l'acte 
de décès (10 mars 1896), à Singapoure, de Joël Le Savoureux, 
consul de France, âgé de 45 ans, né le 1" mai 1850 à Thiat 
(Haute-Vienne), d'Eugène Le Savoureux, pasteur à Chaillevette, 
et d'Alida Hervé, marié à Jeanne-Clara-Caroline Bellaire, que 
nous avions fait naître à Chaillevette sur la foi de M. X... Le 
Bibliophile ajoute : « C'est donc à tort que la Revue de Sain- 
tongej xvi, 183, le fait naître à Chaillevette. Le directeur de 
cette revue n'ayant pas accueilli la rectification qui lui a été 
adressée, nous publions ici l'acte de décès. » La rectification a 
été si peu accueillie qu'elle figure, xvii, p. 394. Notre rectification 
sera certainement accueillie par le Bibliophile. 



AVIS ET NOUVELLES 



Le samedi 5 mars, à 8 heures du soir, aura lieu dans la salle de la 
société, cours National, 99, à Saintes, une conférence par notre 
confrère, M. Félix Mousset, avocat à la cour d'appel de Poitiers, 
qui traitera des Anciennes chansons de la Saintonge et du Poi^ 
tou ; plusieurs seront chantées. 

Cet avis servira d'invitation à nos confrères. 



La société a délégué pour la représenter au congrès de la 



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— 88 — 

Sorbonne MM. Louis Âudiat, Charles Dangibeaud et Tabbé 

Gelézeiiu. 

Le XXVI* volume des Archives (1997) sera en distribution à par- 
tir du 5 mars. 

Le Journal officiel des 2 et 17 février a publié en 62 colonnes la 
liste (2330 environ) des ofïiciers d'instruction publique et d'aca- 
démie qu'a faits M. Alfred Rambaud, ministre de Tinstruction 
publique, par arrêté du 22 janvier 1898. Nous y lisons les noms 
de quatre de nos confrères : 

Officier d'instruction publique : M. Frédéric Roche, ancien 
maire de Rochefort, conseiller général, délégué cantonal; 

Officiers d'académie: MM. Jules Pellisson, juge au tribunal 
civil de Périgueux, ancien délégué cantonal ; docteur Marie- 
Emilc-Armand Sabourin, médecin à Mirambeau, président de la 
déié:j:ation cantonale, et Léon Labbé, notaire à Saint-Martin de 
Ré. M. Joanny Chabert, adjoint au maire de Saintes, a été aussi 
fait officier d'académie. 

M. Alexandre Pellisson, conservateur du musée de Cognac, a 
été élu, le 13 février, vice-président de la société des amis des 
arts de Cognac, à la place d'Henri Germain, décédé. 

Un village, tout récemment créé en Algérie, a reçu le nom 
d'Eugène Fromentin. 

Savez-vous où, sur la carte de France publiée par le Petit 
Journal, dessinée par A. Guibal, 12, avenue d'Orléans, à Paris, 
gravée et imprimée par Charaire et C^*, Ton place le port de La 
Pallice ? A l'embouchure de la Charente, à la place de Fouras. 
Cela vaut l'antique erreur du port des Santons. M. Duplaisdes 
Touches a dessiné tous les détails du port de La Pallice dans 
le Journal du 19 août 1890; mais ce n'est pas une raison pour 
mettre chez lui cette vaste station maritime. 

Notre confrère, M. Emile Garnault, a publié dans la Revue 
des questions diplomatiques et coloniales un article touchant 
l'avenir de notre marine marchande. Voir plus bas, page 142. 

Dans la Revue encyclopédique du 29 janvier, notre confrère, 
M.Gustave Regelsperger, a résumé, comme Tannée dernière, les 
événements géographiques dans le sud algérien et le Sahara, et 
a raconté les explorations de MM. Foureau, Flamand, du lieu- 
tenant Collot, assassine le 31 octobre 1896 comme Mores. 

La Gazette des beaux arts du 1" février étudie, après la 



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-89- 

Retme encyclopédique do 22 janvier, Théodore Chasseriaux et 
les peintures au palais de la cour des comptes, avec les repro- 
ductions des parties qui n'ont pas encore tout à fait disparu. 
M. Ary Renan, signalant les mésaventures arrivées aux tableaux 
du maître, « près de trente tableaux égarés dont aucun n'a été 
retrouvé », dit : a Enfin et surtout il y a eu destruction de l'œu- 
vre par incurie, par abandon. A Saint-Jean d'Angély, c'est un 
Chnst qui, depuis vingt ans, bouche une fenêtre ouverte à tous 
les vents. i> 

La Fraternité de La Tremblade et Y Union conservatrice 
de Saint-Jean d'Angély ont cessé leur publication avec Tan- 
née 1897. 

Le Bulletin religieux de La Rochelle, dans ses numéros des 
15, 22, 29 janvier, 5, 12 et 19 février 1898, a reproduit le travail 
de M. l'abbé Lacroix, Mgr Landriot pendant ioccupation aile- 
mande à Reims, dont nous avons annoncé la publication par la 
Revue du clergé français, livraisons des 14 octobre et 15 novem- 
bre 1897. 

La librairie A. Voisin, rue Mazarine, 37, à Paris, a mis en 
vente : 1* « Inventaire (25 septembre 1653) des titres et papiers 
existant au domicile de dame Eléonore de Targra, au jour de 
son décès, veuve de feu messire Léon de Polignac d'Ecoyeux, 
lieutenant général pour le roi au gouvernement de Saintonge. » 
fUn acte notarié formant 6 pages in-folio ; prix, 4 fr.) ; 2* « 5 
lettres autographes signées de M. Louis Audiat, bibliothécaire 
à Saintes, adressées à Pierre Margry, conservateur des archi- 
ves au ministère de la marine. (Saintes, 1875-1882, 9 pages 
in-8'*, 3 francs.) Correspondance relative à des publications 
d'intérêt local. » 

c Une découverte intéressante », c'est l'application delà ma- 
chine pour la fabrication du verre, racontée dans Une visite à fa 
verrerie Saint-Martin à Coanac, publiée par le Moniteur illus- 
tré des expositions nationales, série x. Un verrier de Cognac, 
M. Claude Boucher, ayant eu, en 1891 et 1893, à subir des grèves 
très préjudiciables à ses intérêts, se dit que le seul moyen d'é- 
chapper à ces accidents,cause d'infériorité pour la verrerie fran- 
çaise en face de la concurrence étrangère, ce serait de remplacer 
le travail manuel par le travail mécanique. Malgré le peu d'en- 
couragement qu'il reçut de gens compétents et le mot impossi- 
ble prononcé à cette occasion, notre confrère se mit à l'œuvre 
et, après trois années d'expériences coûteuses, est enfin arrivé 
au but. 11 fallait autrefois 6 ou 7 ans pour former un bon ouvrier 
verrier; en deux jours au maximum, un simple manouvrier est 
au courant du fonctionnement de la machine et peut être em- 



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— 90 — 

ployé à la fabrication. L'auteur donne des détails auxquels 
nous renvoyons les spécialistes. Nous sommes heureux de ce 
succès; M.lJoudier, dont nous avons suivi les tentatives, admiré 
le savoir et l'énergie, méritait bien d'être récompensé de ses 
longs et persévérants elîorts. 

La société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure 
a, dans sa séance du 14 janvier, nommé pour président M. Fré- 
déric Lusson, I. O. chevalier du mérite agricole, professeur 
au lycée de La Uochelle, directeur du laboratoire municipal, 
en remplacement d'Edouard Beltrémieux, décédé, et pour vice- 
présidents MM. Eugène Meyer et Georges Bernard. 



Le conseil municipal de La Rochelle a voté, le 22 décembre 
dernier, son budget pour 1898. Nous y remarquons une pension 
de 1.200 francs à la veuve d'Edouard Beltrémieux, ancien 
maire, en reconnaissance des services éminents qu'il a rendus à 
la cité rochelaise. A la section vi, instruction publique et beaux 
arts, qui est de 102.365 francs, il y a : instruction primaire, 
30.275 fr.: cours municipal de dessin, 1.200; secours scolaires 
aux élèves indigents, livres, chaussures, etc., 7.000; soupes dans 
les écoles maternelles et communales, 1.100; bourses au lycée, 
12.151 ; cours publics et conférences, 500; bibliothèque, 5.500 
francs que le conseil augmente de 1.360 ; musée de peinture, 
3.400; jardin des plantes, 7.200 ; musique municipale, 2.300; 
sociétés philharmonique, gymnastique, symphonique, etc., 1.500. 



Le Journal officiel du 25 janvier dernier a promulgué la loi 
qui confère l'électorat aux femmes pour l'élection au tribunal 
de commerce. L'article 1" de la loi du 8 décembre 1883 est 
complété par la disposition suivante : € Les femmes qui rem- 
plissent les conditions énoncées dans les paragraphes précé- 
dents seront inscrites sur la liste électorale ; néanmoins elles 
ne pourront être appelées à faire partie d*un tribunal de com- 
merce. » 

Ainsi, désormais, toutes les femmes, jouissant de leurs droits 
civils et étant patentées depuis cinq ans, seront électrices con- 
sulaires, pourront faire partie du bureau, assisteront au dépouil- 
lement, mais ne seront pas éligibles. 

Nous voilà encore sur ce point revenus au moyen âge ; les 
femmes, chefs de maisons, votaient dans les assemblées commu- 
nales où le suffrage universel était de règle. 

Mk"" Pierre-Louio de La Rochefoucauld. — L'ouvrage de 
M. Louis Audiat, Deux victimes des septembriseurs^ a mis en 
lumière le zèle, le dévouement, l'attachement à la religion de 
Pierre-Louis de La Rochefoucauld, le dernier évêque de Saintes, 



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- 91 — 

martyrisé le 2 septembre 1792, aux Carmes de Paris. La note 
suivante extraite des registres paroissiaux de Sainte-Souline, 
archiprétré de Chalais, diocèse de Saintes, par M. Tabbé Ar- 
naud, curé de Ourac, qui veut bien nous la communiquer, 
atteste que, malgré les déclamations haineuses des jansénistes, 
le prélat était singulièrement estimé et aimé : 

« Mémoire à la postérité. 

» Cette année 1785, monseigneur Tillustrissimc et révérendis- 
sime Pierre-Louis de La Rochefoucauld a visité Tarchiprêtré 
de Chalais et de Monguion. Il n*y a point d'église dans son dio- 
cèse dont il ne fasse la visite, et je dois dire, pour lui rendre 
justice, que jamais évèque de Saintes n'a montré plus de zèle 
pour la gloire de Dieu et le salut des âmes ; aussi il n'y en [a] 
point eu qui ait été plus chéri et plus respecté. Il a fait son en- 
trée dans cette église de Saint-Pierre de Sainte-Souline le 
Îuatre juin, même année que dessus ; il a confirmé. » (Suivent 
04 noms d'hommes et 100 de femmes.) 

Cet acte est signé Dumeteau, curé de Sainte-Souline. Dume- 
teau, curé depuis 1776, refusa le serment et fut déporté en Es- 
pagne. 

D'autres registres il ressort que M»' de La Rochefoucauld 
se dirigeait vers Chalais. Au commencement de juin 1785, il 
confirme 251 personnes à Sainte-Marie dudit Chalais. Le curé 
Jean Sarrazin, qui prêta serment et fut intrus de Chalais, finit 
ses jours chez lui, au village de Tabourin. 

Le 13 juin, l'évêque est à Chalais où il en confirme 340. 



Conférences. — A La Rochelle, le 15 janvier, Lamaison du 
marin et les asiles ouvriers^ par M. Th. Ruyssen, professeur de 
philosophie au lycée; le 19, Madagascar, ^par M. le pasteur 
Eynard ; le 9 février, Paysages et monuments du Poitou, par 
M. Jules-César Robuchon, avec projections lumineuses; le 11, 
au temple, Jérusalem et ses environs, par M. le pasteur Calas. — 
A Cognac, au cours d'adultes de l'école Saint- Jacques, par M. 
Achille Bourdeau, avocat du barreau de Cognac, sur cette pen- 
sée du comte Rossi : « Il importe à la prospérité des classes 
peu fortunées et à l'avenir du pays de joindre à l'éducation 
du peuple quelques notions élémentaires d'économie nationale »; 
le 12 février, La taillede lavigne, par M. Guillon, directeur de la 
station viticole; le 13, par M. l'abbé Plumeau, Le^cd tes de Sain- 
tonge. — A Taillebourg, le 30 janvier et le 6 février, Taii/ebourg 
et son histoire, par notre confrère, M. Raby, maire de Taille- 
bourg. — A Saintes (école saint Eutrope), le 3 décembre 1897, 
Le patriotisme des femmes françaises, par M. Th. Néraud ; le 
7, La raison humaine de Vidée de guerre, par M. Ph. Julien ; 
le 10, Puissance coloniale de l'Angleterre, par M. G. Bonpain ; 
le 14, L'homme préhistorique, par M. J. Rattaud; le 17, Une 
page d histoire et Les sapins (poésie), par M. Th. Néraud: le 
21 , Le danger allemand, par M. Ph. Julien ; le 28, La Fontaine, 



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— 92 — 

sa vie, ses œuvres, par M. G. Bonpain; le 4 janvier. Les orages, 
pur M. J. Hattaud; le 7, Les enfants patriotes, Le legs d*une 
Lorraine (poésie), par M. Th. Néraud; le 12, La fin d'unsiècle: 
aperçu des mœurs contemporaines, par M. Ph. Julien; le 14, 
La famille, ses rapports avec la société, par M. G. Bonpain; le 
18, Les arènes de Saintes, par M. J. llattaud; le 13 février, à 
Niort, La ligue du commerce, les grands magasins etlesdébal- 
leurs, par M. F. Mousset, avocat à Poitiers, compte rendu dans 
le Conservateur de Marennes du 20 et l'Ere nouvelle du 24. 



A TRAVERS LES REVUES 



Dans le Nobiliaire du Limousin, M. Tabbé Leclerc (Bulletin 
de la société des sciences, lettres et arts de la Corrèze, numéro 
de septembre), signale : La Faye, sieur d'Ambérac, paroisse de 
Jassot — lisez Jussas, — François de La Faye, marié le 3 no- 
vembre 1556 à Antoinette Aymerie; François, marié le 4 août 
1582 à Antoinette Vigier, et autre François, marié : 1* le 7 août 
1 6 1 2 à Jeanne Adémar , et 2*» le 1 7 mai 1 640 à Madeleine Raymond; 
Sainte-Aulaire, sieur de La Dixmerie, paroisse de Jonzac (voir 
Nadaud, Nobiliaire, 2* édition, page l62, et Revue, x, 426); 
Thibaud, sieur de Méré, paroisse de Dolus (voir Nadaud, iv, 
186); Lemousin, sieur de La Michelière, paroisse de Nieul 
(NieuI-lès-Saintes, et non Nieul, canton de Saint-Claud, arron- 
dissement de Confolens, comme dit Nadaud, m, 71); Prévost, 
sieur de Touchimbert et de L'Isleau, paroisse de Touchimbert, 
élection d'Angoulême, et de Sainte-Gemme, élection de Saintes 
(voir Nadaud, m, 389) ; de Blois, sieur de Seudre, paroisse de 
Gemozac, et non Gemonzat (Nadaud, i, 194) ; Bremond, sieur 
d'Ars, paroisfle dudit lieu (Nadaud, ii, 240) ; Polignac, sieur de 
Fontaines (Nadaud, m, 357, et Raineuet, Jonzac, p. 168); Bon- 
nevin, sieur de Jussas, paroisse dudit lieu, — et non paroisse 
de Saint-Martin d'Avy — (Nadaud, i, 215, et Rainguet, p. 312); 
du Gravier, sieur de La Barde, paroisse de Bois (Nadaud, ii, 
228, et Rainguet, 79) ; Moreau, sieur de Panloy et cle La Tour, 
paroisse de Saint-Sornin — Saint-Saturnin de Sesohaux — (voir 
Nadaud, m, 258, et Archives, t. vu); Morin, sieur de Saint-Pallais 
sur mer (Nadaud, m, 189); Dujon, sieur du 8ouloir(?), paroisse de 
Saint-Just (id., ii, 61); Gampet, sieur de Saujon, de Boube, etc. 
(id.j I, 277) ; Crespin de La Ghabosselaye, Saint-Léger de Beau- 
regard et de Boiron, où sont cités : L Guillaume de Saint-Léger, 
qui rendit hommage à la dame de Pons, le 10 juillet 1473, et 

?ui épousa d'abord Marguerite de Saint-Oiers, dont vinrent: 
• Guillaume, qui transigea le 17 janvier 1473 avec Jeanne de 
La Faye, sa marâtre ; 2* Jeanne de Barbezières, et en secondes 
noces Jeanne de La Faye. IL Olivier, fils de Guillaume, qui 
donna quittance le 19 septembre 1479, et épousa Marguerite de 
Xaintons, qui consentit une vente, le 17 novembre 1530, avec Jac- 



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- 93- 

ques et Foucaud, ses enfants. HT. Jacques de Saint-Léger, 
époux de Joachim de Ourzay, dont les nls, René et Claude, 
transigèrent, le 28 août 1564, sur les successions de leurs père et 
mère. IV. René, mari de Peyronne de Pradel, lesquels transi- 
gèrent, le 16 janvier 1582, avec Jeanne de Saint-Martin, faisant 
pour Marie Le Forestier, sa fille. V. Autre René, fils des précé- 
dents, qui épousa, le 21 novembre 1579, Marie Le Forestier. 
VI. René, marié, le 10 janvier 1629, à Louise de Bloys, et Jac- 
ques, marié, le 19 mai 1621, à Marthe de Burlé. VIL René de 
Saint-Léger, marié, le 23 août 1653, à Madeleine de La Bar- 
rière, etc. 

La société de Thistoire de France a achevé la publication par 
M. Moranville du 3* vol. (1897) de la Chronoaraphia regum 
Francorum (1270-1405). Dans le 2* volume, le chroniqueur 
raconte la prise (septembre 1346) de Saint-Jean d'Angély par 
Henri de Lancastre, comte de Derby : 

« Henricus, cornes Herbicensis, cum magno exercitu intraivit 
terram de Ssinctonesio et cepit villam Ssincti-Johannis Ange-- 
lisLCi et patnam circumstantem devastavitn] t. ii, p. 235 et 236, 
la reprise (septembre 1351) par le roi Jean: € Obsedit Sanctum- 
Johannem Angeliaci cum exercitu copioso »; enfin celle de 
Benon, Surgères, Broue, Saintes par Bertrand du Guesclin, les 
ducs de Berry et de Bourbon : « Rupellam adierunt quae reddita 
esteis. Postmodum ceperunt castrum de Benon vi assultuum; 
auo facto ceperunt Surgerias magna in qua do^nina erat. 
Deinde dominam Borbonii, matrem prefati duels Borbonien- 
ois, a capitaneo de Brou pecunia non modica redemerunt. 
Postea villam Sancti-Johannis Angeliaci necnon Santonas 
in Pictaviaet castrum de Bonin ceperunt.., y>, p. 391. 

La nation tchèque, sa mission et son rdie en Europe, bulletin 
trimestriel, publié avec la collaboration des principaux artistes 
et écrivains par Charles Hipman (Prague éditeur, Jean Stolar 
imprimeur, in-4^), a publié, t. ii, 1895, p. 128-137, Le voyaae 
d'un seigneur de Bohême k travers la France au XV"^ siècle. 
C'est la traduction, sous la signature Charles Hipman, du manu- 
scrit déjà publié en tchèque. 

Le seigneur dont il s'agit est Léon Rozmital (Rogemitale), le 
frère de la reine Jeanne, épouse du roi Georges de Podiébrad ; 
il entreprend, nous dit M. Hipman, un voyage à travers l'Europe 
pour confondre les calomnies répandues sur la Bohème et par- 
ticulièrement pour proposer à la France les bases d'une alliance 
avec la Bohème. Ses observations et même ses inexactitudes 
géographiques ou historiques sont parfois assez curieuses. 

Le voyageur se mit en route le jour après la Sainte-Catherine 
de Tannée 1465. Après avoir traversé Tours, Chàtellerault, 
Poitiers, il s^exprime ainsi : a A 7 lieues de Lusignan se trouve 
le village et le château de Mêle. Bn y allant nous vîmes deux 



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— 94 — 

châteaux, Tun à droite et l'autre à gauche. Tous les deux appar- 
tiennent au frère du roi de Sicile. A 3 lieues de là, se trouve 
Sanzay (Sanctonum), une belle ville avec un château dans une 
plaine traversée par le fleuve Anche. 

» La France est traversée par 40 fleuves et sur 1 4 les marchands 
font naviçuer leurs marchandises. 

» Cinq lieues plusloin, se trouve la villede Saint-Pierre (Petra- 
sancla), près d'une forêt au bord du fleuve Caranta qui se jette 
dans la mer ; 4 lieues plus loin, Pons (Punsium), une petite ville 
située sur une colline avec deux faubourgs entourés d'un mur 
et de fossés ; 4 lieues plus loin, la ville et le château Mirambeau 
(Mirambium) ; sur le chemin, à gauche, le château de Plassac 
(Plasacim), et à 7 lieues de Mirambeau la ville de Blaye. » 

La société archéologique du Gers, dans sa séance du 8 sep- 
tembre 1897, analysée par la Revue de Gascogne de janvier 1898, 
s'est occupée des piles gallo-romaines. M. Adrien Lavergne en 
a compté six dans le Gers : celles de Saint-Lary, d'Artigues, 
de Lamazère, de Biran, de Larroque et de Laserre. Il y en a 
une autre près de l'établissement minéral du Maska, à 5 kilo- 
mètres de Castéra-Verduzan, qu'on appelle Peyrelongue. La 
forme générale de ces piles est la même que celle des men- 
hirs. Celle du Maska, identique à celles de Biran et de Saint- 
Lary, est quadrangulaire et revêtue en petit appareil. Il n'existe 
dans les environs aucune trace de voie romaine. Contraire- 
ment à l'hypothèse de certains auteurs, M. Lavergne croit que 
ces édicules étaient de simples ornements religieux et qu ils 
n'étaient point propres aux voies romaines. Non loin de la pile 
de Peyrelongue, le propriétaire de l'établissement minéral de 
Maska a découvert des tombeaux gaulois et des monnaies ro- 
maines. Un voisin a trouvé aussi aux environs de la pile sept 
superbes haches en bronze et différents objets d'origine gallo- 
romaine. 

M. Otto Hirschfeld, de l'académie des sciences de Berlin, a 
lu, à la séance générale du 9 décembre 1896, une étude : Les 
Eduens et les Arvemes sous Isl dominaition romaine. L'auteur 
s'efforce d'élucider, par la comparaison et l'étude des textes, 
une curieuse question : les Eduens ont été traités de frères et 
d'alliés par le sang (fratres consanguineique) par les Romains ; 
ils croyaient descendre les uns et les autres des Troyens. 
Croyance qui a persisté sous la république (César et ses cam- 
pagnes) et sous l'empire. Il est difficile de dire sur quoi elle se 
fonde; mais elle existait. Quant aux Arvernes, c'est à tort 
qu'on les a mis dans la même catégorie : dans les textes allé- 

Î^ués il y a erreur matérielle (il faut lire Eduens). Cette croyance • 
ùt si vivace qu'elle a duré tout le moyen âge. Les Francs et 
plus tard les Français prétendaient descendre des Troyens par 
Francus, fils d'Hector, et être ainsi apparentés aux Romains 
(fils d'Enée et de Vénus). Et les Saintongeais ont cité saint 



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- 95 — 

Trojan (TroianrÂS, troyen), la ville de Saintes appelée Xanthe 
pendant la révolution, Didon, dont le féminin Didonne a donné 
son nom à Saint-Georges de Didonne, etc. 

L'Echo charentsiis de Barbezieux du 2 janvier, sous le titre 
Silhouettes charentaises, étudie, avec M. G. Ch., Marcel Jam- 
bon, un artiste décorateur-peintre d'un très grand talent, « qui 
occupe une des premières places, sinon la première, parmi les 
maîtres décorateurs de la capitale », né à Barbezieux, le 19 oc- 
tobre 1848, de Marcel Jambon, boucher, rue Victor Hugo. L'ar- 
ticle très sympathique, signé G. Ch., fait un vif éloge et du 
peintre et de Thomme. 

Dans la livraison de septembre-octobre 1897 de Mélxjisine, 
M. Henri Gaidoz étudie Pépin le Bref, Samson et Mithra, ; 
« Samson ouvrant la gueule du lion est la survivance d'un sujet 
mithriaque dont les représentations étaient extrêmement répan- 
dues dans l'Europe occidentale et avaient en plus d'un endroit 
survécu à la rage des iconoclastes chrétiens. > 

Le tome m (1894-1895) des Mémoiresde VsLcadémie des sciences 
et belles lettres d'Angers^ qui publie le travail de notre confrère 
M. le docteur Atgier, Les vicomtes de Thouars, contient aussi 
de M. Armand Parrot Les grands^maitres de l'ordre du temple 
angevins d'origine, où nous lisons avec étonnement la légende, 
vingt fois démontrée fausse, de Yillani sur le pacte simonia- 
que de Bertrand dejGot et de Philippe le Bel, « dans une ab- 
baye retirée située au milieu d'une forêt, à quelque distance 
de Saint-Jean d'Angély », (Voir notamment la Revue, vi, 240 ; 
V, 230 ; IV, 33 et 164.) On s'explique difficilement que l'auteur 
de ce travail puisse encore aujourd'hui, même avec un on dit, 
répéter cette fable.' 

Lbs anciennes foires. — Ceux qui croient à la mouche qui 
pique seront peut-être bien aise d'apprendre que d'autres y ont 
cru, il y a déjà des siècles. Dans une brochure, Les anciennes 
foires k Limoges (Paris, Haton, 1897), M. le chanoine Arbellot, 
président de la société archéologique du Limousin, raconte, 
d'après les Annales manuscrites de Limoges et le P. Bonaven- 
ture de Saint-Amable, une panique qui eut lieu le jour et fête 
du grand saint Martial, dernier de juin 1591. L'épouvante à la 
foire fut si a furieuse que ceux qui estoient tachants à se sauver 
dans la ville par la porte Montmailler, qui estoit seule ouverte, 
furent tellement pressés que la plupart et quantité de bestail 
furent estouffés dans le chemin sous le cimetière des Arènes et 
autres. » C'étaient des soldats de garde aux chemins d'Aixe 
et de Saint-Junien qui, s'égayant sur l'herbe, avaient poussé 
des cris dont le bétail et les hommes furent effrayés. 100 à 



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— 96- 

120 bètes à cornes périrent et plusieurs hommes et femmes 
furent étouffés. Gomme à Saintes le pèlerinage au tombeau 
de saint Eutrope, c'est le culte des saints qui donna naissance 
aux foires : pèlerinage au tombeau de saint Martial, inaugura- 
tion de rhôpital de Saint-Grérald, consécration des églises de 
Saint-Ghristophe et de Saint-André, etc. G'étaient des consuls 
qui créaient les foires, preuve des libertés communales à cette 
époque. 

Le marquis de Langalbrib. — Dans la Revue historiqxie de jan- 
vier, M. Â. deBoislisle, l'éditeur des Mémoires de Saint-Simon, 
étudie Les aventures du marquis de Langalerie (1661-1717), 
c'est-à-dire Philippe de Grentils de Lajonchapt, marquis de 
Langalerie, premier baron de Saintonge, lieutenant général 
des armées du roi, feld-maréchal au service de l'Autriche, 
d'une famille de Saint- Yrieix en Limousin, anoblie par le régent 
de France au mois de décembre 1515 dans la personne d'Hélie, 
sieur du Mas et de Lajonchapt. Le fils d'Hélie épousa en 1543 
une Salaignac, de la famille d'où devait sortir au siècle suivant 
l'archevêque de Gambrai.Le cadet des petits-fils, Yrieix Gentil 
ou de Gentils, gouverneur de Gognac en l'absence de M. d'Am- 
bleville, épousa à Angoulème, en 1598, la fille de Thomas Gé- 
raud, ardent calviniste qui avait été exécuté en 1586 pour avoir 
essayé de livrer cette ville au Béarnais, ce qui fait qu'on a confondu 
cesGéraudaveclesGéraultderAgenais,d*autantqueceux-ci por- 
taient, comme les Gentils, le nom de Langalerie, vienoble dans 
la commune de Saint-Quentin de Gaplong. Le fils d'Yrieix 
de Gentils et d'Anne Géraud, François de Gentils, seigneur de 
La Mothe-Charente et de Langalerie, épousa en 1625 Judith de 
LaMothe-Fouqué, d'une famille de Saintonge qui a marqué par- 
ticulièrement dans rhistoire de l'émigration protestante. (Voir 
pour les Lamothe-Fouqué,leurorigine, leur filiation etreprésen- 
tation actuelle, laRevue de SaLintonget t. vi, p. 55, ett. x, p. 181 et 

f dus bas, p. 119) De cette alliance résultèrentdes relations entre 
esLansalerie et M°* de Maintenon, d'autant qu'une sœur de Ju- 
dith, Eusabeth de La Mothe-Fouqué, épousa après 1613 Gédéon 
Martel, seigneur comte de Marennes, et eut pour petite-fille la 
belle Uranie de La Gropte-Beauvais, comtesse de Soissons. Le 
fils de Judith, Henri-François de Gentils, marquis de Langale- 
rie, père de notre héros, fournit une très brillante carrière mili- 
taire; c'est lui qui, par sa hardiesse, décida le succès du pas- 
sage du Rhin. Marié d'abord en 1650 à une Lubersac de La 
Brosse, d'une famille du Périgord, puis en 1660 à Anne-Marie 
Descouleurs de Rouveillé, il eut de cette dernière Philippe et 
une fille, Suzanne- Victoire. M. H. Bonhomme de Montégut a 
inséré sur Philippe de Gentils une notice intéressante dans le 
Bulletin de la société historique de la Charente, t. xv (1865). 

L'iMPRiMBRiB A PoiTiBRS. — Les recherches 8ur les origines de 



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— »7 — 

l'imprimerie eu France se font un peu partout ; chaque contrée 
a ses travailleurs qui fouillent. Il importe en ciTet de savoir 
quels étaient au zv* siècle les ateliers d'imprimerie, ce qu'ils 
produisaient, par conséquent quel était l'état intellectuel de 
ohdottne de nos plus importantes villes. Il n'est pas en e(Tct in- 
différent de voir La Rochelle avoir dès 1571, avec les Haultin, 
un établissement remarquable, et il n'était pas le seul; Pons im- 
prime dès 1590 et Saintes en 1598. Voir Essai sur l'imprime^ 
rie en Saintonge et en Aunis (Pons, Noël Texier, 1880). A Poi- 
tiers on remonte jusqu*à 1479. Deux érudits se sont occupés de 
l'histoire typographique de cette ville, nous avons rendu 
compte de leurs travaux (Revue, t. xv, p. 212), M. de La Boura- 
lière (1894) et M. A. Claudin (1897). — Le premier livre sorti des 
presses de Poitiers est le Breviarium historiale (1428), 
« imprimé près Saint-Hilaire dans la maison dun très 
illustre chanoine de cette église, la veille de l'assomption, l'an 
du Seigneur 1479 ». Pas de doute ; les deux savants sont d'ac- 
cord ; mais quel est ce « très illustre chanoine » ? M. de La 
Bouralière a exploré avec soin les registres capitulaires de 
Saint-Hilaire et n'a rien trouvé qui pût trahir le double inco- 
gnito de l'imprimeur et du chanoine; il a cependant donné la 
E référence sans y tenir à Pierre de Sacierge, depuis évèque de 
iUQon,dontla fortune, les goûts, labrillantecarrièreluiontsemblé 
désigner mieux qu'un autre chanoine l'initiative hardie, la mise 
de fonds et Tépithète d'illustrissimus. M. Claudin, sans hésiter, 
adopte Bertrand de Brossa. M. Alfred Richard hésite entre 
trois : Brossa, Sacierge et Simon Hennequin. Mais voici un qua- 
trième érudit, M. Edgard Bourloton, avec sa brochure A propos 
de Vorigine de Vimprimerie à Poitiers (Vannes, imp. Lafolye, 
1897, in-8^, 11> pages ; extrait de la Revue du Bas-Poi^ou). L'au- 
teur, impitoyable pour le savant parisien, démolit avec une verve 
endiablée la thèse de M. Claudin et sanç pitié lui prouve qu'il 
a, avec une légèreté toute parisienne quand il s'agit des choses 
de province,choisi très malencontreusement Bertrand de Brossa. 
Pour lui l'épithète laudativecillustrissimus »est banale et s'ap- 
plique à plusieurs des 21 membres du chapitre de Saint-Hilaire, 
comme 1 avait déjà fait remarquer M. de La Bouralière. Or il en 
est un qui avait des goûts de bibliophile, qui emprunte au 
chapitre le Rational pour le faire copier ; il lègue à l'église de 
Saint-Hilaire la légende de saint Eloi écrite à ses coûts et divers 
livres, ainsi que l'a constaté lui-même M. Claudin ; c'est Jean 
de Oonzay. «Comment, s'écrie M. Bourloton, le seul bibliophile 
avéré et avoué du chapitre de Saint-Hilaire en 1479 n'a-t-il pas 
éveillé Fattention du bibliographe de 1897 en quête d'un con- 
frère ? Nous ne le comprenons pas, à moins que M. Claudin 
n'eût son siège fait d'avance, ou n'eût pris des engagements 
avec Bertrand de Brossa. » Suit un amas de preuves. Donc 
c'est Jean de Conzay, le chanoine de Saint-Hilaire, qui logea et 
paya le premier imprimeur de Poitiers, qui lit paraître le fire- 
viarium historiale. 



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— 98 — 

Anob Pitou. — Qui n'a vu représenter La fille de madame 
Angot, jouée d'abord à Bruxelles, refusée par tous les direc- 
teurs de Paris, acceptée enfin par celui des folies dramatiques, 
où cette pièce eût (21 février 1873) un succès tel que, dès le 
lendemain de la première représentation, la feuille de location 
fut couverte pour huit jours et remplit la caisse d'environ un 
million? Deux personnages empruntés à Thistoire du directoire 
y figurent, M"* Lange, actrice du théâtre Feydeau, et Ange 
Pitou. Dans les Mmioires de Vacadémie des sciences^ arts et 
belles {entres de Caen (1897), pages 212 et suivantes, M. Henri 
Lumière a étudié Ange Pitou au théâtre et dans l'histoire, 
le chansonnier royaliste, écrivain, poète, déporté i Gayenne, 
libraire, etc. Il était né en 1769, d'une famille de laboureurs, à 
Valainville, petit hameau, presque un faubourg de la ville de 
Châteaudun — non en Bretagne comme on dit dans la pièce. 
Sa tante, sa tutrice, le voulait faire d'église. Mais, au lieu d'en- 
trer le jour dit au séminaire de Chartres, il s'échappait vers 
Paris où à son arrivée il rencontra une bande d'assassins por- 
tant la tête d'un malheureux boulanger. Le voilà, jeune pro- 
vincial de 19 ans, séquestré depuis six ans dans des séminaires, 
tout étourdi et bien embarrassé de sa liberté,san8 ressources — 
il a été dévalisé — sans connaissances, forcé de voler de ses pro- 
pres ailes. Tour à tour journaliste, vaudevilliste et suitout 
chansonnier, il fronde successivement les jacobins, Robespierre 
et le directoire. Le 5 prairial an II (24 mai 1794), il fut empri- 
sonné une première fois, puis poursuivi à plusieurs reprises, 
enfin condamné à mort^ puis à la déportation ; le 26 janvier 
1798, deux gendarmes lui mettent les menottes et l'emmènent 
à Rochefort. Il a raconté son voyage et son séjour à Gayenne. 

Le 15 mars, 193 déportés sont entassés sur la frégate La 
Charente, dont il fait une peinture lamentable : « L'échafaud 
est un trône », dit-il, auprès des souffrances qu'ils endurèrent. 
Plusieurs vaisseaux anglais attaquent La Charente qui, après 
un combat de quatre heures, est forcée de se réfugier dans la 
rivière de Bordeaux. Après 40 jours en mer on rembarque les 
déportés « tout nus » sur la frégate La Décade, dans la rade du 
Verdon, où ils sont encore plus entassés et où la prison est plus 
noire. Le 26 avril, La Décade fit voile pour Gayenne où elle 
arriva le 10 juin. Il y resta trois ans. Le 24 novembre 1800, 
La DédaignexjLse apporta l'ordre de rappel des condamnés; mais 
ce ne futquele 26 mai 1801 que put s'effectuer le départ des sept 
déportés restant à Gayenne ; il dut encore faire 28 mois ae 
prison à Sainte-Pélagie. Gracié par le premier consul (8 sept- 
embre 1803) il devint répétiteur dans une maison d'éducation, 
publia son Voyage à Cayenne, se fit libraire, etc. Pitou mourut 
en 1828, âgé de 59 ans, ayant toute sa vie montré le dévoue- 
ment le plus désintéressé et le plus périlleux pour la monarchie 
des Bourbons, qui ne parut pas se douter de son inébranlable 
lidélité. 



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— 99 — 
NOTES D'ÉTAT OIVIL 



I. — DÉCÈS 

La société des Archives a deux nouvelles pertes à déplorer : 
I. Le 13 janvier 1898, est décédé à Cognac, dans sa 65* année, 
Gttôtave-Adolphe Bérauld, publiciste, imprimeur, directeur- 
gérant du journal VEre nouvelle des Charentes. Né le 8 juin 1833 
à Cognac d'Alexandre Bérauld et de Madeleine Dubreuil, il avait 
épousé en 1864 Angélique Richard, dont il a eu trois fils, Geor- 
ges, Maurice, Gabriel, et deux filles. M"" Marthe Bérauld et An- 
gèle, épouse de M. Henry Lajus. Il était frère d'Alexandre 
Dérauld et de Benjamin Bérauld, décédé à Cognac le 3 novem- 
bre 1892, auteur de quelques ouvrages, notamment de V An- 
nuaire de Varrondissement de Cognac. De 1852 à 1862, il fut 
secrétaire de la sous-préfecture de Cognac; il y acquit une 
erande connaissance des affaires administratives et y puisa des 
documents dont il se servit pour son Annuaire de Varrondisse- 
ment de Cognac. Il fut ensuite, de 1866à 1870, secrétaire d'Oscar 
Planât, qui fut député et maire de Cognac. Il fut ensuite impri- 
meur. En avril 1868, Désiré-Dieudonné Mortreuil, libraire à 
Saintes, né à Rochefort le 1*' janvier 1824, demanda et obtint du 
ministre de l'intérieur (14 mai) un brevet d'imprimeur en lettres 
pour la ville de Cognac. Après avoir prêté (2 juin 1868) le ser- 
ment exigé par la loi devant le tribunal civil de Cognac, M. Mor- 
treuil forma avec Michel-i4ma6Je de Latour de Geay, rentier à 
Saintes, une société en noms collectifs pour Texploitation de ce 
brevet, sous la raison sociale Mortreuil, de Latour et C**. L'im- 
primerie fut établie rue de l'Ile-d'Or où elle existe encore, et elle 
commença à y fonctionner le 20 juin 1868. Léandre Larocque, 
négociant à Cognac, leur proposa la création d'un journal litté- 
raire, agricole, commercial et d'annonces, et le 5 août 1869 
parut l'Ere nouvelledes Char entes, dont Larocque fut le rédacteur 
en chef, et M. Mortreuil et de Latour les imprimeurs et adminis- 
trateurs. Le 30 novembre 1869, Larocque céda à la société Mor- 
treuil, de Latour et C** tous les droits qu'il pouvait avoir dans 
l'Ere nouvelle, dont Amable de Latour devint le gérant. Le 30 
mai 1870, la société, qui fut dissoute ce jour-là, cédaà Gustave- 
Adolphe Bérauld tout le matériel de l'imprimerie; M. Mortreuil 
fut alors provisoirement le gérant de l'Ere nouvelle^ qui devint 
journal politique par suite du versement d'un cautionnement de 
7.500 fr. à la recette générale. A la fm d'août 1870, M. Mortreuil 
remit à Bérauld sa démission de gérant et lui céda le cautionne- 
ment versé. Dès lors Bérauld est devenu seul propriétaire du 
journal, ainsi que de l'imprimerie. Bérauld publia aussi depuis 
1881 le CognaCy fondé le 12 mars 1862 à Saintes par l*.-B. Bar- 
raud et Ad. Duret, qui avait cessé de paraître en 1887. 

Gustave Bérauld était un rude travailleur. Outre ses journaux 
dont il était à la fois le rédacteur, l'imprimeur et le gérant, il se 
livrait aux recherches historiques. Même il cultivait la muse de 



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— loe — 

temps à autre. Parmi ses poésies, citons en 1864 une élégie sur 
Mlle F., fille du maire de Saint-Martin ; une autre élégie sur la 
mort (16 mars 1890) de Mlle G. M., de Cognac, poésie qui a été 
couronnée par les académies d*Agen et de Toulouse. 

Outre son Annuaire, véritable encyclopédie pour Tarrondisse- 
ment de Oognac, qui fourmille de renseignements historiques, 
archéologiques, statistiques, agricoles, viticoles et autres, Bé- 
rauld a édité une Histoire de la giterre de iSlO iSli par Vétude 
des documents officiels (Cognac, 1872, in-8*, cxcii-384 pages). 

 force de soins et de patience, il était parvenu à constituer 
une bibliothèque des plus intéressantes, livres, journaux et por- 
traits charentais. Elle est installée dans une des salles du syn- 
dicat des patrons et des ouvriers de commerce de Cognac. Il 
avait voulu faire profiter de ses peines ses confrères de ce cer- 
cle quMl avait fondé en 1890. 

Les journaux de Cognac ont rendu au défunt un hom- 
mage mérité : « La place importante que tenait M. Bérauld par- 
mi Tes journalistes charentais, dit la Constitution^ était justifiée 
par sa compétence sur toutes les questions administratives, son 
talent d'écrivain, ses qualités de publiciste et sa sollicitude pour 
ce qui touchait à la ville de Cognac et aux intérêts du commerce 
des Charentes. Collectionneur émérite, travailleur infatiga- 
ble, il avait pu réunir de précieux documents et fonder une des 
plus belles bibliothèaues du pays. » 

L'Echo cognaçais au 16 janvier ajoute : « M. Gustave Bérauld 
était un homme de valeur ; il dirigeait depuis 26 ans YEre nou- 
velle, à laquelle il avait su donner une très grande impulsion ; 
il était très travailleur et avait acquis de nombreuses connais- 
sances scientifiques ; il était Tauteur de V Annuaire de Cognac 
et de plusieurs autres travaux importants. » 

Citons enfin ces lignes de VEre nouvelle du 13 : t M. Bérauld 
aimait passionnément Cognac, sa ville natale, et tout ce qui s'y 
rattachait. Aussi dans ses écrits les chroniqueurs, les historiens 
de l'avenir trouveronMls de nombreux et utiles matériaux. 
Grâce à un labeur incessant, à des recherches difficiles, sans 
jamais se rebuter, il est parvenu à créer une bibliothèque 
de plusieurs milliers de volumes, riche en documents inédits 
et qui fait Tadmiration de tous les connaisseurs. Promoteur 
infatigable de Tinstitution d'une chambre de commerce qui, in- 
dépendamment de l'étude des questions économiques et com- 
merciales, était appelée à combattre le fléau du protectionnisme. 
Promoteur éralement, dans l'intérêt de la classe ouvrière, de 
institution (Tun conseil de prud'hommes, il a complété son 
œuvre par la formation d'un syndicat des patrons et ouvriers du 
commerce des eaux-de-vie de Cognac, dont l'utilité n'est plus à 
démontrer. Le monument de François P% le pont de Châtenet, 
etc., fruits de son initiative, attestent hautement sa sollici- 
tude pour Tembellissement et le développement de sa chère ville 
de Cognac. » 



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-101 - 

II. — Le 22 janvier, est déoédë en son domicile à Cognac, 
âgé de 59 ans, après quelques jours de maladie seulement, 
Pierre-Henry Mounié, négociant, associé de Timportante mai- 
son J. Denis, Henry Mounié et C**. Né à Cognac le 23 juin 1838, 
Henry Mounié était fils de Louis-Henry Mounié et d'Eulalie 
Roy. Après de bonnes études classiques commencées à Riche- 
mont et terminées à Pons, il passa près de deux années en 
Angleterre, puis entra dans la maison de commerce dès lors si 

Îrospère que son père et Justin Denis avaient fondée en 
830, à Cognac. Il fut marié deux fois : la première fois en juin 
1862, à Saintes, avec Gabrielle Coutanseaux, deuxième fille de 
Michel-Eugène Coutanseaux, morte le 24 juin 1882, lui laissant 
une fille, Louise, mariée depuis à Charles Chotard, banquier à 
Jonzac ; la seconde fois, en février 1885, à Marseille, avec 
Rose-Catherine Calmels, d'Oran, nièce du général de Colomb, 
ancien commandant en chef du 15^ corps d'armée, de laquelle 
il eut deux filles, Henriette et Marguerite. A la mort de son 
père, il lui avait succédé comme juge au tribunal de commerce, 
où il a laissé le souvenir d'un magistrat éclairé, consciencieux 
et juste. Homme de bien, cœur généreux, esprit ferme et pon- 
déré, judicieux dans le conseil, réservé dans le langage, droit, 
bienfaisant, modeste par dessus tout, Henry Mounié disparait 
universellement regretté; mais sa mémoire vivra, car nombreu- 
ses furent ses charités, nombreux aussi ses bienfaits ignorés. 
Ses derniers moments ont été admirables de foi et de noble 
résignation. Il demanda et reçut avec ferveur les derniers sa- 
crements. Puis, avec une sereine grandeur d'âme, il fit à sa 
famille, à ses associés, ses employés et ses serviteurs réunis, 
sur son appel, autour de son chevet, ses suprêmes adieux, 
adressant à chacun en particulier, d'une voix calme et forte 
encore, de touchantes recommandations, de sages conseils. 
Ses obsèques ont eu lieu le 24 janvier, en l'église parois- 
siale Saint-Léger, trop petite pour contenir la foule immense 
de ses parents, de ses amis attristés ! Les cordons du poêle 
étaient tenus par MM. Emmanuel Castaigne, Gervais Robin, 
Gabriel Denis et Ader Comandon. Le deuil était conduit par 
ses beaux-frères, MM. Marc Dupuy, Julien Roy, Justin Coutan- 
seaux et Marcel Gray. Le corps a été inhumé dans un caveau 
de famille, au cimetière de Cognac. 

_ M. G. 

Le 28 décembre, est décédé k La Rochelle, âgé de 68 ans^ 
Ernest Fontaine, colonel de génie en retraite, membre du con- 
seil municipal, veuf Delange et époux Neveur. Il était né à Ville- 
neuve-Leroy (Yonne) le 29 novembre 1829, d'une famille d'arti- 
sans, modeste et sans fortune; élève de l'école des arts et métiers 
de Châlons-sur-Marne, il eut Tidée de se préparer à l'école poly- 
technique; il en sortit sous-lieutenant du ffénie en 1853 et suivit 
le cours de l'école d'application à Metz. Pendant un séjour de 
huit années en Algérie, il fit d'importants travaux et fut décoré 



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— 102- 

à 30 ans. Capitaine en 1864, il tint garnison à Montpellier et à 
Arras, fit la guerre en 1870 et fut fait prisonnier à Metz; délivré, 
il eut la garde du fort de Test à Saint-Denis ; chef de bataillon en 
1874, et, quelques années après, oflicier de la légion d'honneur, il 
devint commandant de La Roche-sur- Yon, rentra dans Tarmée 
active comme commandant au 6* corps à Châlons, prit la direc- 
tion du génie à Hochefort, fut nommé lieutenant colonel du 
Mans en 1882, puis colonel directeur à Nantes en 1886; il fut fait 
commandeur peu avant sa retraite. Son mariage, contracté à 
Tîle de Ré, le fixa à La Rochelle où les électeurs l'élurent con- 
seiller municipal en 1892. Trois discours ont été prononcés sur 
sa tombe par M. d'Orbigny (voir le Courrier de La Rochelle 
du 2 janvier), par M. Moreau, général du génie en retraite à La 
Rochelle, et par M. Deforge, au nom de Tassociation des anciens 
élèves des arts et métiers. 

Le 31, est décédée, à Saint-Martin de Ré, sœur Dominica- 
Félicie Capdeville, des filles de la charité de Saint- Vincent de 
Paul, supérieure de l'hôpital depuis 4î ans. A l'église, M. Tabbé 
Isidore Manseau, curé-doyen, a retracé les cinquante-quatre an- 
nées de vocation religieuse de cette femme éminente par l'intel- 
ligence et le dévouement. Au cimetière, M. Bouthillier, maire 
et conseiller général, a prononcé quelques mots pleins de conve- 
nance et loué cette vie si bien remplie. Le président de la ré- 
Îublique, dans son voyage à l'île de Ré en avril 1897, avait tenu 
décorer lui-même d'une médaille d'or de 1'" classe la sœur 
Capdeville. 

Le 1*' janvier 1898, est décédé à Cognac, âgé de 56ans,Henri- 
Paul-Louis-Ambroise Germain, négociant, président du tribu- 
nal de commerce de Cognac, président du comité de viticulture 
de l'arrondissement, vice-président de la société des amis des 
arts, dont il avait été un des fondateurs, membre du conseil 
d'arrondissement, trésorier du conseil presbytéral de Cognac, 
membre du comité d'administration de la société biblique pro- 
testante de Paris. C'était le beau-frère de M. Armand Robin, 
directeur, comme lui, de la maison Jules Robin et C*', avec 
M. Joulin. Né à Paris le 12 novembre 1841, élève de l'école des 
mines, il se fixa à Cognac par son mariage avec M"* Julia 
Robin et entra dans la maison de commerce de son beau-père. 
Il fonda et entretint un dispensaire où les enfants indigents 
trouvaient des soins et des médicaments. Juee suppléant au 
tribunal de commerce, juge titulaire, il fut élu président en 
décembre 1895 et y avait été réélu à la fin de 1897. Elu membre 
du conseil d'arrondissement en 1889, il fut réélu en 1895. Pré- 
sident du comité de viticulture, il s'occupa beaucoup de la 
reconstitution du vignoble charentais et contribua fort à 
l'établissement (arrêté ministériel du 7 novembre 1892) de la 
station viticole de Cognac. Germain se livra aussi aux études 



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— 103 — 

préhistoriques; il avait formé une très belle collection qu'il 
donna, il y a quelques années, à la ville d'Angoulême. M. Al- 
phonse Vivier, secrétaire général du comice agricole et viticole 
de Tarrondissement de Cognac, lui a consacré une notice 
dans VEre nouvelle des Charentes du 6 janvier. Le défunt avait 
interdit tout discours sur sa tombe. M. le pasteur Wagner, de 
Paris, a seulement lu le Sermon sur la montagne. M. A. Bau- 
douin, secrétaire de la société des amis des arts, a publié sur lui 
une note élogieuse dans VIndicateur de Cognac du 6 janvier. 



Le 17 janvier, est décédé Pierre-Léonce Détroyat, né à 
Bayonne en 1829, ancien lieutenant de vaisseau, ancien sous- 
secrétaire du ministère de la marine au Mexique sous l'empire 
éphémère de Maximilien. Devenu neveu d'Emile de Girardin 
parsonmariageavecM"®HélèneGarde,filledela plus jeune sœur 
de Delphine Gay, et son collaborateur à la Liberté, il malmenait 
fort Gambetta et ses camps régionaux, lequel le chargea d'or- 
eaniser celui de Dompierre (près de La Rochelle) avec le grade 
de général. Détroyat a écrit un certain nombre d'ouvrages : La 
cour de Rome et Vempereur Maximilien, L'intervention fran^ 
çaise au Mexique, La France en Indo-Chine, etc. Il avait 
été élève de Tinstitution diocésaine de Pons. 



Le 1" février, est décédé, avenue Jules-Dufaure, cité Bonniot, 
à Saintes, âgé de 62 ans, Paul Bonniot, chevalier du mérite 
agricole, ancien conseiller municipal et ancien juge suppléant 
au tribunal de commerce de Saintes, qui par son intelligente 
activité avait acquis une jolie fortune et l'estime générale. Né 
à Beurlay de Paul-Arthur Bonniot et de Marianne Oèvre, il avait 
épousé Victorine Ghollet, dont une fille mariée à M. Genevière. 



Le 14 février, est décédé à Cognac François-Marc Marchadier, 
ancien négociant, âgé de 67 ans, veuf de Laurence Marchand, 
morte en décembre 1861, connu en littérature sous les pseudo- 
nymes de Marc-Marc, Jamon, Pierre Lagarenne, et qui a inséré 
dans différentes publications littéraires nombre d'articles sur 
différents sujets, des poésies françaises et des fables en patois 
saintongeais. C'était un homme de goût, de relations agréables, 
d*une honnêteté indiscutable. Depuis qu'il s'était retiré des affai- 
res, il y a sept ou huit ans, il consacrait tout son temps à l'étude 
de notre littérature, et, outrece qu'ilapublié, il doit laisser beau- 
coup de choses inédites, que ses héritiers feront bien de mettre 
au jour pour le plus grand bonheur des érudits et des amateurs 
de belle littérature. 

Originaire de Verteuil, il fut tout jeune amené à Cognac ou sa 
famille se fixa; il reçut au petit séminaire de Richement d'abord, 
au lycée d'Angoulême ensuite, une solide instruction. Bachelier, 



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— 104 — 

il entra comme commis chez Drouet, banquier; puifi fut employé 
dans la maison Boulestin et dans la maison Robin, et montra 
ses rares qualités dans le commerce des eaux-de-vie. Son patron 
Edouard Robin s'étant retiré des affaires, Marchadier prit la 
suite pour son propre compte. Lettré, poète, musicien, causeur 
charmant, aimable pour tous, il réunit un groupe déjeunes gens 
et créa VAlmanach de Cognac qui eut un grand succès pendant 
cinq années. Pour la poésie en patois saintongeais, il fut, sous 
le nom de Pierre Lagarenne, le rival de Tincomparable Burgaud 
des Marets. Hélas ! les malheurs aiTligèrent son existence. Le 
plus cruel fut la mort de son fils Marc, jeune homme de grande 
espérance, décédé le 29 janvier 1893, etdontunami»M. Duplais 
des Touches, a ici même (xiii, 223] raconté avec attendrissement 
la trop courte carrière. 

L'Indicateur du 17 février a consacré au défunt un article né- 
crologique : « Marc Marchadier, après la mort de son fils unique, 
il y a cinq ans, fit de sa vie deux parts : Tune consacrée à être 
agréable aux autres, l'autre à leur être utile. Cet homme, à la 
mémoire incomparable, oublia toujours quelqu'un qui le touchait 
de fort près : lui-même. Commerçant, il eût pu, le plus honorable- 
ment du monde, faire fortune et s'en garda bien. Il eût pu comme 
littérateur, comme savant, comme critique d'art, se faire une 
belle situation et une grande notoriété : il s'efforça d'obtenir le 
résultat contraire. » Voir aussi le Mémorial de Saintes du 20. 



Le 6 février, est décédé, âgé de 81 ans, à Cannes où sa santé 
Tavait obligé de se rendre et où il recevait des soins dévoués, 
chez M. Deseilligny, fils de l'ancien ministre, Pierre-Louis-Marie 
Cortet, évoque de Troyes, #, vicaire général honoraire du dio- 
cèse de La Rochelle, le doyen des évoques français après Mgr 
Dabert, évêque de Périgueux. 

Né à Château-Chinon, le 7 mars 1817, il fit ses études classi- 
ques au petit séminaire du diocèse et sa théologie au grand sémi- 
naire de Nevers, puis à Saint-Sulpice où il passa deux ans. En 
1842, il revint dans son diocèse où il reçut l'onction sacerdotale 
de son évêque, PaulNaudo, depuis archevêque d'Avignon, où il 
est mort le 23 avril 1848. Quelques jours après son ordination, 
Cortet fut nommé professeur d'écriture sainte puis de dogme au 
grand séminaire de Nevers. Il devint ensuite curé de Colmery, 
arrondissement de Cosne, et en 1847, archiprêtre de La Charité- 
sur-Loire, où par son tact il sut calmer l'agitation de cette petite 
ville. En octobre 185011 prit la direction du petit séminaire de 
Pignelin et peu après fut nommé vicaire général honoraire de 
Nevers par l'évêque. Il fut aussi vicaire général titulaire et à 
deux reprises dut reprendre la direction du séminaire de Pigne- 
lin qui périclitait en d'autres mains. Prédicateur éloquent, il 
s'était fait un nom dans la chaire. Il prêchait la station du carême à 
Autun, lorsque l'abbé Thomas, vicaire général du diocèse, fut ap- 
pelé àrévêché de La Rochelle, vacant parla promotion de Lan- 



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- lOB — 

driot à Reims. Thomas Ct de telles instances que Gortet consentît 
à raccompagner. Ce fut un vicaire général modèle, administrant 
avec intelligence et fermeté, se prodiguant dans la chaire, pré- 
chant dans les églises, les communautés, les confréries, les re- 
traites ecclésiastiques, applaudi partout, à Poitiers, Paris, Lu- 
çon, Amiens, Perpignan, Dijon, Blois, Angoulème, Rouen. En 
1870, il partit volontairement en qualité d'aumônier à Tarmée de 
la Loire avec Tabbé Kutt, alors premier vicaire de Saint-Louis 
de Rochefort. Les fatigues, les privations altérèrent profondé- 
ment sa santé et il reprit ses fonctions de vicaire général ; mais 
le climat de La Rochelle ne convenaitpas à son tempérament dé- 
bilité ; il dut se retirer au pays natal. Un décret présidentiel du 3 
août 1875 rappela au siège épiscopal de Troyes, vacant par la 
démission de Ravinet. Préconisé dans le consistoire du 27 septem- 
bre, il fut sacré le 30 novembre dans la basilique de Paray-le- 
Monial et entra dans sa ville épiscopalele 10 décembre. Il laisse 
la réputation d'un orateur distingué, d'un prélat conciliant mais 
ferme dans la défense des droits de Téglise. Toujours il refusa 
d'échanger son siège contre un archevêché. Cortet n'oublia pas 
le diocèse de La Rochelle. Il assista le 20 avril 1876 aux fêtes 
données à Saintes pour la restauration du culte de sainte Eustelle. 
Les mobiles de la Charente-Inférieure n'oublieront pas leur 
aumônier, dont la présence, l'énergie, le dévouement, l'exemple, 
les bonnes paroles les réconfortaient dans cette rude campagne. 
L'abbé Stanislas Braud, mort curé de Mortagne-sur-Gironde, a 
publié sur lui, dans le Bulletin religieux du diocèse de La. Ro- 
chelle, au moment de sa nomination à Troyes, et tiré à part 
(in-18, 31 pages) une brochure, Monseigneur Cortet, évêque de 
Troyes, qui a eu trois éditions. 



II. — MARIAGES 

Le 23 décembre 1897, a eu lieu à Goraac, en l'église Saint- 
Léger, la bénédiction du mariage de M. Maurice-Ântoine-Marie 
du Parc, enseigne de vaisseau, né à Nice, âgé de vingt-cinq 
ans, demeurant à Toulon, domicilié à Saint-Âubin-sur-mer 
(Calvados), fils majeur et légitime de Marie- Attale, comte du 
Parc, décédé, et d'Elisabeth-Marie GuttierrezdeMoga, demeu- 
rant à Saint-Aubin-sur-mer, avec M"* Marie-Louise-Julie-Ëdith 
de Caminade de Châtenet, n^e à Vaux (Allier), âgée de vingt 
ans, demeurant à Cognac, fille légitime de Jacques-Louis-Ernest 
de Caminade de Châtenet, décédé, et de dame Louise-Zoé de Mon- 
tagnac de Chauvance, demeurant à Cognac. 

La famille Caminade a formé deux branches : 1^ celle des Ca- 
minade de Castres, qui a pour chef Claude-Olivier, marquis de 
Bains, né le 9 février 1745, contrôleur général des finances du 
Bourbonnais et receveur général du Dauphiné, qui épousa : 1^ 
en 1773, Marie-Sophie Dionis du Séjour; 2«en 1789, Anne-Flore- 
Félicité Lamirault, dont il n'eut qu'un fils, décédé en bas âge. 
Son frère, Marc-Alexandre Caminade de Castres, secrétaire du 



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— i06 — 

Î rince de Oondé, eut de Louise-Thérèse Dupatel de La Croix : 
" M"* Bourcy ; 2* Amédée-Jacques-Marie, général de bri- 
gade, commandant de l'école Saint-Cyr, sans enfants de José- 
phine Kulmann; 3* Alexandre-Prançois-Marie, né en 1783, père 
de Paul-Amédéectd'Auguste-Prosper, major de zouaves, tué en 
Grimée, sans alliance. 

La branche cadette, 2* les Caminade de Chastenet, a pour au- 
teur Jean-Jacques, seigneur de Nieul, Mornac et autres lieux, 
né en 1751 de Jean Caminade, bourgeois de Paris, et de Marie- 
Anne Chalopin. Il fut sous-préfet de Cognac et député de Tar- 
rondissement. Il eut Jean-Louis- Victor, mort en bas âge, et 
Marie-Olivier-Jacques-Augustin, né en 1784, mort en 1881, sous- 
préfet, député, négociant, littérateur, marié à Julie de Laville, 
dont sont issus : V Claire-Madeleine-Adélaide, mariée en 1844 
à Charles-Etienne de Gigord, sous-préfet ; 2* un fils, sans postérité 
mâle, et 3* Jacques-Ernest-Jules. 

Paul-François de Quélen, duc de La Vauguyon, prince de 
Carancy, vendit, par acte du l*' septembre 1773, à Claude-Oli- 
vier Caminade de Castres, maître des requêtes du conseil du 
comte d'Artois, demeurant à Paris, fils de Jean Caminade, le 
domaine de Châtenet, situé en la paroisse de Saint-Martin, 
juridiction de Cognac, au devoir d'une paire de gants blancs, 
moyennant le prix de 18.000 livres. Jean Caminade de Castres, 
banquier à Paris, avait acquis, en 1764 et 1766, treize parties du 
domaine royal engagées dans la ville d'Agoulème et plusieurs 
parties du domaine de Cognac ; il avait épousé Catherine- 
Jeanne Régnier; il eut Jean-Jacques Caminade de Châtenet; 
François Caminade, sieur de Beauregard ; Marie-Anne Caminade 
de Castres ; Marc-Alexandre Caminade de Castres et Claude- 
Olivier Caminade de Castres. 

Le père de la mariée, Jacques-Louis-Ernest, fils unique de 
Jacques-Ernest-Jules et de Marie-Pauline-Maly Forest de La 
Coinche, né en 1839, a été maintenu en possession de ses noms 
de Caminade de Châtenet par jugement du tribunal civil de 
Cognac en date du 7 avril 1865. Voir Bugeaud, La Charente 
révolutionnaire i p. xxxix ; Annuaire de la noblesscy 1867, 136. 



Le 27 décembre 1897, a eu lieu Tunion civile et, le 29,1a béné- 
nédiction à l'éelise de Saint-Honoré d'Eylau et au temple de 
Passy, par M. le pasteur Decappet, du mariage de M. Paul-Emile 
Lecoq de Boisbaudran, propriétaire, membre correspondant de 
l'académie des sciences, demeurant à Paris, rue de Prony, 36, 
fils de feu Paul Lecoq de Boisbaudran, négociant à Cognac, et 
d'Anne-Louise- Alexandrine Joubert, décédée, demeurant à Co- 

fnac, avec M"* Jeanne-Louise-Victoire Nadault de Vallette, 
emeurant à Paris, rue de la Pompe, 17o, domiciliée com- 
mune de Savigny en Septain (Cher), veuve d'Amédée-Hyppolite- 
Maurice, comte d'Hertault de Beaufort, fille légitime de César- 
Léon Nadault de Vallette, décédé, et de Diane-Marie-Gabrielle- 



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— 107 — 

Louise-Françoise-Pîerrette-Claudine de Sëmur du Lieu, pro- 

Sriétaire, demeurant au château de Boisgibaud, commune de 
avigny en Septain, arrondissement de Bourges (Cher). 
Le père de Tépouse, Léon-César Nadault, marquis deVallette, 
était de la famille des Nadault, de Limoges, qui a formé un 
grand nombre de branches en Limousin, Angoumois, Bain- 
tonge, Âunis, Berry, Bourgogne. Il appartenait au rameau de 
la branche de la Marche, formé par Pierre Nadaultde Vallette, 
fils de Charles Nadault de Vallette, neveu de Biaise Nadault des 
Ecures et de Claude Nadault de La Robière, qui quitta la Mar^ 
che vers 1695 et se fixa à Issoudun, où il épousa Françoise Bara- 
thon. Léon Nadault est mort jeune, receveur des finances à Lou- 
viers; il avait épousé à Bourges, le 18 juin 1848, Gabrielle-Dianedu 
Lieu, fille du comte du Lieu de TAubespin, et de Louise Perrin 
de Précy. C'est à Foccasion de ce mariage que le grand duc de 
Toscane, Léopold II, conféra à Léon Nadault de Vallette le titre 
héréditaire de marquis, en souvenir de Théroique défense de 
Lyon par le général comte de Précy contre les armées delà 
convention. La mariée, née le 26 avril 1852 au château de Bois- 

Îibaud (Cher), fille unique de Léon de Vallette et seule descen- 
ante du comte de Précy, a été mariée le 24 juin 1870 à Maurice, 
comte d'Hertault de Beaufort, dont la famille était déjà alliée aux 
Nadault de BufTon par les Petit de Cruzil. 

Pour les Lecoq de Boisbaudran, voir Revue de Saintonge et 
d'Aunis, t. xiii, p. 123, et Dictionnaire des familles du Pottou, 
II, 610, article Coq. 

Les témoins du marié étaient : M. le docteur des Mesnards, son 
beau-frère, et son fils aîné, M. Etienne des Mesnards, lieutenant 
de chasseurs à Auch ; les témoins de la mariée : M. de Puteaux, 
son cousin, et M. le comte d'Algara d'Alcantara, ami de la fa- 
mille. La famille de Beaufort a tenu à donner un témoignage 
d'estime et de sympathie à la mariée en assistant à la bénédic- 
tion nuptiale. 

Le 11 janvier 1898, M. Tabbé Bouge, curé de Saint-Germain 
de Marencennes, a béni à la cathédrale de La Rochelle le ma- 
riage de M. Jean-Marie-Etienne Batcave, sous-préfet du Blanc, 
ancien chef de cabinet de M. Hélitas, préfet de la Charente- 
Inférieure, avec M"* Marie-Marcelline-Marguerite Legeay, fille 
de M. Legeay, inspecteur général des finances en retraite. 

Le 19 janvier, a été célébré en l'église Saint-Martin de Pons 
le mariage de M. Marie-Ephrem-François, comte de Salvert- 
Montrognon, à Orléans, fils du feu comte Salvert deMontrognon 
et de la comtesse née de La Taille, avec M"* Marie- Adélina-Louise 
Nadault de Nouhère, née à Pons le 23 avril 1872, fille de M. 
Jean-Baptiste-Ernest Nadault de Nouhère. Les témoins étaient, 
pour le marié: MM. le vicomte de Salvert et le comte de Veyny 
d'Arbouze; ceux de la mariée : M. le comte de Dampierre et 
M. Laurenceau. 



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- i08 — 

La famille de Salvert, possessionnée aux environs de Mont- 
luçondèsleziii'' siècle, s'est fondue au xiv* dans celle de Montro- 
gnon, qui tire son nom du château-fort bâti sur une montage 
escarpée qui domine la ville de Clermont-Feirand (i). D'Hozier, 
Armoriai général^ registre I, p. 497, en a donné le généa- 
logie. 

La mariée est de Tancienne famille des Nadault du Limou- 
sin, dont était entre autres le célèbre chansonnier populaire 
Gustave Nadault. Elle appartient à la branche des Nadault 
de Nouhère et de Neuillac (voir Etudes et documents sur 
la ville de Saintes, p. 49 et pas^tm), établie à Angoulôme, 
dont un rameau, les Nadault de Bellejoie, se ûxa a Barbe- 
zieux et qu'on trouve à Saintes, à Taillebourg, à Cognac ; une 
autre branche est constatée en Aunis, à La Rochelle, puis en 
Angleterre, à La Guadeloupe, aux Etats-Unis. Le père, M. Jean- 
Baptiste*Ernest Nadault de Nouhère, né de François-Marc- 
Chéri et de Marie- Adèle Boudeaud, à Rochechouart, en 1831, 
engagé volontairement, en 1852, au 6* régiment de dragons, offi- 
cier en 1865, démissionnaire le 22 janvier 1868, commandant, en 
1870-71, les mobilisés de la Charente, a épousé à Pons, le 20 juin 
1871, M"* Louise-Marie Laurenceau, fille de Jacques-Richard 
Laurenceau et de Madeleine-Louise Jeudi de Grissac. 



Le 29 janvier, a été célébré à Rennes, dans la chapelle du 
Sacré-Cœur, le mariage de M. Josias-Marie-Josep/i-Théophile- 
Pierre, comte de Bremond d'Ars, né à Nantes le 19 mars 1869, 
fils du comte 4na(oie-Marie-Joseph de Bremond d'Ars, marquis 
de Migré, chevalier de la légion d'honneur, de Malte, de Saint- 
Sylvestre et de Pie IX, ancien sous-préfet de Quimperlé, mem- 
bre du conseil général du Finistère, et d'Aglaé-EIisabét/i-Ar- 
naud [mariage du 9 décembrel862), et petit-fils du général comte 
Théophile de Bremond d'Ars, décédé à Saintes le 12 mars 1875, 
avec M"* Jeanne de Saisy, fille du feu comte Paul de Saisv, 
député du Finistère, et de feue la comtesse née du Plessis de 
Grénedan, nièce de M. le vicomte Hervé de Saisy, sénateur, et 
de M°^ la comtesse douairière du Laz, née Saisy. Les témoins 
de la mariée étaient MM. le comte de Saisy, son frère, et le mar- 
quis du Plessis de Grénedan, son oncle, président du conseil 
général du Morbihan; ceux de Tépoux MM!^ Lionel Arnaud, son 
oncle, et le marquis du Dresnay, son cousin germain. 

Le 1" février, a été béni en Téglise Saint-Louis de Rochefort, 

(1) En septembre 1474, Lonis de Montrognon (commune de Ceyrai, canton de 
Qermont), seigneur de Tuar (canton d'Auzances, Creuse), de Salvert (commune 
de Fontanières, canton d'Evaux, Creuse) et de Romagnat (canton de Qermont- 
Ferrand), d'après un acte aux archives de la Creuse, publié par If. Alfred Ri- 
chard (Chroniqae charenUiu du 30 décembre 1876), aflkmnchit une serve, 
Louise de Ferrachat. ^ 



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— m — 

par M. rarchiprêtre Bouquin, le mariage de M. Joseph-François- 
Emmanuel Roby, #, médecin de première classe de la marine, 
né à Bayonne le 3 novembre 1858, de feu François Roby et de 
Jeanne-Eugénie Gras, avec M"® Elise-Eugénie-Paule Gandé, 
née le 27 novembre 1861, de François Gandé, lieutenant de vais- 
seau, décédé en mer, et de Juliette-Angèle Alizart. Les témoins 
étaient pour le fiancé : MM. Pierre-Euffèoe Moursel, 4^, méde- 
cin principal de la marioe, et Liouis-Aarien Dufourcq, ilf, méde- 
cin de la marine de première classe ; et pour la fiancée : MM. Ali- 
zart, son grand-père, ancien juge de paix du canton sud de Ro- 
chefort, et Olivier Lassabatie, If, médecin de première classe 
de la marine. 

Le 14 février, a été béni en Téglise Saînt-Pallais de Saintes 
le mariage de M. Alexis-Octave-Joseph-Léon Bergerat, princi- 

Îal clerc d'avoué à Paris, né à Neuilly-le-Réal (Allier) le 29 juin 
866, fils d'Edouard Bergerat, décédé à Neuilly le 17 décembre 
1892, et d'Antoinette Martin, décédée à Neuilly le 5 avril Î882, 
avec M"* Marie-Joseph-Sara/i Taillasson, âgée de 26 ans, née 
à Saintes le 24 juin 1872 d'Alexis Taillasson, négociant, âgé de 
79 ans, et de dame Marie-Louise Leblanc, âgée de 68 ans. Les 
témoins étaient pour l'épouse : ses beaux-frères, MM. Gustave 
Leblanc et Gharles de Gouyon de Pontouraude, médecin de 
1" classe de la marine, et pour Tépoux : MM. Bergerat, son frère, 
et Benoît Guyot, inspecteur des enfants assistés de la Seine, son 
beau-frère. 

Le 18 février a eu lieu, à la mairie de Rochefort, le mariage 
de M. Jean-Jules-Paul Ghamfrault, ingénieur civil, né à Issou-. 
dun (Indre) le 27 avril 1869, fils de Glément Ghamfrault, négo- 
ciant, et de Hortense-Joséphine Deleaunne, avec M"* Jeanne 
Petit, née à Rochefort le 24 juillet 1876, fille de M. Prosper- 
Frédéric Petit, négociant, et de dame née Joséphine Guillot. 
Les témoins étaient pour le marié : MM. Eugène Deleaunne, 
son oncle, propriétaire à Saint-Palais (Oher), et Antoine Gho- 
mette, son cousin, propriétaire à Saint-Gratien (Seine-et-Oise), 
et pour la mariée : MM. Antoine Auger, industriel à Elbeuf , et 
Antoine Parrain, pharmacien. 

La cérémonie du mariage a eu lieu le lendemain 19 février, 
en l'église Saint-Louis. M. Tarchiprètre Bouquin a prononcé le 
discours d'usage. 

Le 19 février, a eu lieu à La Rochelle le mariage de M. Henri- 
André-Charles Maubaillarcq avec M"» Anne-Oamille-Marie 
Dubois. 



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— liO- 
VARIÉTÉ8 



I 

LE THÉÂTRE EN AUNIS ET EN SAINTONaS 
Documents inédits. 

Au cours de recherches sur l'ancien théâtre en Poitou, j'ai 
relevé quelques documents concernant La Rochelle et Roche- 
fort. Je crois qu'ils ne seront pas sans intérêt pour ceux de nos 
confrères qui seraient tentés d'écrire l'histoire des anciennes 
salles de spectacle de ces deux villes pendant le xriii* siècle. 

Le premier de ces documents est une lettre de M'"'' d'Arsonval, 
artiste des théâtres de Bordeaux, Montpellier et Reims, qui de- 
mande aux directeurs de l'académie de musique de La Rochelle 
un engagement pour leur concert. J'ai respecté scrupuleusement 
le style de l'auteur ; mais je me suis permis de rétablir l'orthogra- 
phe, la lettre ayant été écrite sous la dictée, et simplement signée 
par M°** d'Arsonval. L'original, en ma possession, porte encore un 
charmant cachet aux initiales de l'artiste accolées à celles de 
son mari et surmontées d'une couronne de baron. Noblesse de 
coulisse, j'imagine. (Pièce n*i.) 

J'ai déjàpublié dans la Revue de Ssiintonge et d'AuniSy d'après 
M. Bonnassies, un extrait de la consultation des comédiens 
français, pour Dumesny, directeur du théâtre de Rochefort, 15 
mai 1775. Je donne cette fois l'original en entier, d'après le 
registre de la comédie française. (Pièce n* ii.) 

C'est à la même source que j'ai puisé la consultation du 26 
décembre 1786 pour M"' Poirsin, directrice de La Rochelle, con- 
tre un de ses acteurs. Beaupré. (Pièce n* m.) 

On voit par ces documents quelle importance avaient pris à 
cette époque les spectacles de La Rochelle et de Rochefort. 
M.Barbedette,dans son étude sur Le théâtre roche{ats( 1 742-1862), 
a effleuré à peine le sujet. A ceux qui seraient tentés de le re- 
prendre, je signalerai en particulier la direction de Ferville 
(1790 et 1802). 

Vaucorbeil dit Ferville était un bon acteur de province, qui 
dirigea avec succès le théâtre de Nantes, du 8 avril 1791 au 13 
mai 1794, celui de La Rochelle en 1790, et qui, après un séjour 
à Paris, où il se ruina dans l'entreprise de 1 Odéon, revint diri- 
ger en 1802 les théâtres de La Rochelle et de Nantes. Son fils, 
Louis-Basile, naquit à Rochefort en 1783. C'est lui qui créa au 
théâtre de Madame, devenu plus tard le Gymnase, la plupart 
des pièces de Scribe. Il mourut le 13 août 1864, laissant un fils, 
Emmanuel- Auguste Vaucorbeil, compositeur de musique et 
directeur de l'Opéra, mort en 1884. Ferville se disait noble et 
marquis de Vaucorbeil. 

Pour en finir avec les comédiens de cette époque, je signale- 



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— 111 — 

rai le séjour à Rochefort au mois de janvier 1798 d'une actrice, 
Adélaïde Médier, qui intenta une poursuite en bigamie contre 
son époux Deschamps, directeur du théâtre d'Angers (1). 

Hbnri Glouzot. 

Pièces justificsitives 

I 

Lettre de M"* d'Arsonval aux directeurs du concert de La 
Rochelle, 21 août 1763. — Original(2). 

a A Reims, le 21 aoust 1763 (Champagne). 

Messieurs, il vous paraîtra singulier que n'ayant pas l'hon- 
neur de vous connoistre, j'aye cefuy de vous écrire pour vous 
proposer un sujet pour votre concert, si vous en avez un dans 
votre ville, comme on me Ta assuré, et que voicy le temps que 
Ton se pourvoye de Tune et l'autre part. Si mes talens pou- 
voient vous convenir, j'en serois enchantée, vu que j'ai entendu 
faire des récits de votre pays, qui me font désirer d'y aller. Voicy 
quel est mon genre : 

Tous les premiers rôles, belle cadence, belle prononciation, 
beaucoup de goût et d'intelligence, pas musicienne à chanter à 
livre ouvert, mais quatre jours me suffisent pour un morceau 
ou rôle difficile, et sachant déjà et prête à chanter une quaran- 
taine de rôles que je puis me flatter de rendre au goût du public. 

Vous direz sans doute, messieurs, que je me vante beaucoup. 
Mais ayant été reçue du public comme je l'ai été dans les en- 
droits où j'ai paru, et que j'ai l'honneur de vous marquer ci- 
dessus, je crois estre dans le cas de vous parler vrai. 

J'ai l'honneur de vous marquer que j'ai chanté pendant sept 
hivers de suite à Bordeaux, dans les deux premières années les 
seconds rôles, et les cinq autres hivers les premiers rôles de 
princesse. De là j'ai été appelée à Montpellier, au concert, 
par monsieur de Saint-Priest, intendant du Languedoc, où j'ai 
resté deux ans, toujours pour les premiers rôles. De là, j'ai 
voulu aller à Paris d'où je suis. Je me suis mariée. Ma fortune 
ayant changé, je me trouve dans le cas de reprendre l'état que 
j'avois quitté, et de m'aider de mon talent, que j'ai Thonneurde 
vous offrir. Je me flatte que ni vous ni moi n'aurions lieu d'en 
estre mécontens. Si mes talens vous étoient utiles, j*ai lieu 
d'espérer, messieurs, que vous voudrez bien me faire réponse 

(1) QvuiVAU-LAïaDiiB. Notice sur le théâtre d'An^ers^ pp. 148 et 188. 

(2] Nous reproduisons quelques lignes de roriginal avec Torthographe du 
scrioe : 

« A Reims, le 21 aoust 1763, Champagne. 

» Messieurs, ils vous paretera singulier que n'ayant pas Thonneur de vous 
connoistre, j'aye ce luy de vous écrire pour vous proposée un sujet pour votre 
concert, si vous en avée un dans votre ville, comme on me Ta assurée, et que 
voisy le temps que Ton ce pour vôye de lun et Tautre par. Si mes talens pou- 
voit vous convenire j'en seroist en chanté, vu que j'ai entendu faire des' ressie 
de vôtre pays qui me fait désirée d'y allée » 



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— 118 — 

à lettre veue, à Fadresse oi^jointe, «t suis en attendant àTee 
considération, 

Votre très humble et très obéissante servante, 

d'arsonyal. 

Messieurs, mon adresse : 

A M"" d'Arsonval, chez là veuve Charpentier, à La Couture, 
près le grand Credo, à Reims en Champagne. 

Si vous aviez besoin de mes talens pour rachever Tannée, 
étant libre, je suis prête à vous joindre après avoir pris les 
arrangements usités en pareil cas. » 

II 

Consultation des comédiens français pour Dumesny, direc- 
teur des spectacles à Rochefort, contre aP'* Demeyrant, 15 mai 
1775. — Archives de {a comédie fr&nçsiise. 

a Sur Texamen fait des lettres et des engagemens contractés 
entre M. Dumesny, directeur des spectacles à Rochefort, et 
M"* Demeyrant, sa pensionnaire, sur la difficulté élevée entre 
eux, la comédie françoise assemblée pense, comme elle Ta tou- 
jours pensé en cas pareil, que le défaut de talens d'un sujet, 
avéré ou non, n'est jamais une cause de rupture et tireroit à de 
trop grandes conséquences ; qu'il est toujours censé qu'un direc- 
teur a dû prendre des informations sufQsantes sur les sujets avec 
lesquels il contracte, et ne s'être déterminé que sur ses besoins 
et d'après de bonnes informations ; que la médiocrité même des 
appointemens pour des emplois aussi considérables est la preuve 
que M. Dumesny n'a pas compté sur des talens de premier 
ordre ; que le respect dû aux engagemens est infiniment trop 
négligé ; qu'un engagement doit être sacré comme une lettre 
de change, et qu'eue voit toujours avec chagrin la légè- 
reté avec laquelle on en contracte, au hazard même de payer 
des dédits qui ne dédommagent jamais suffisamment un di- 
recteur de la perte d*un sujet important. D'un autre côté, et 
c'est le cas présent, les appointemens d'un pensionnaire sont 
toute sa ressource et ne sont qu'une légère charge dans une 
grande entreprise. Si l'entrepreneur s'est laissé tromper, cette 
charge est la peine due à sa négligence ou à son empressement. 
Le sieur Dumesny en conséquence doit paver et se servir de 
M"* Demeyrant, et elle s'efforcer par son zèle et son utilité à 
dédommager son directeur du malheur qu'elle a eu peut-être 
de ne pas plaire autant que tous l'auraient désiré. 

DéliDéré à l'assemblée de la comédie française, le lundi 15 
mai 1775. Eit ont sisné : MM. Pré ville, Brizard, Mole, Dalain- 
val senior, Monvel, des Essarts; MM""^ Dumesnil, Drouin, 
Bellecour, Doligny, Panier. > 

(Rég. concernant les consultations de la province.) 

III 

Consultation de la comédie française pour M*'* Poirsin, 
directrice de La Rochelle, contre Beaupré, 26 décembre 1786: 



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— 113 — 

« Du mardi 26 décembre 1786. 

La oomëdie française consultée a décidé que la D"* PoirsiD) 
directrice de La Rochelle, a droit d'exiger que le S' Beaupré 
tienne l'engagement qu'il a contracté avec elle ; mais que, si la 
d"* Poirsin accepte le dédit proposé par le S' Beaupré, les 600 1. 
des deux dernières représentations doivent être comprises avec 
les appointements dudit S' Beaupré pour en faire la totalité. 

Signatures autographes de : Des Essarts ; Delarive ; Saint- 
Pal ; Saint-Prix; Florence; Laurent; Dazincourt ; Maudet 
Fleury ; Bellement, et de M*"*' Surin ; de La Ghassaigne ; Joly ; 
Petit ; Perrin-Thénard ; de Vienne ; de Bellecour ; de Rau- 
court. > 

(Original. Archives de la comédie française.) 

II 

SAVmiSN CTBANO ET BERGERAC 

Le derniernumérodelaRevuedeSainfon^e,xviii,p. 15,abien 
dit que^ contrairement à Fassertion d'un journaliste parisien, le 
Bergerac dont Cyrano portait le nom n'était point « une toute petite 
bourgade qui faisait partie de la seigneurie des sires de Pons 
en Saintonge»;4mais il n'a pas dit où était ce Bergerac qui 
n'était pas non plus la ville de Bergerac. M. Pierre-Ant. Brun, 
censeur des études au lycée de Rocnefort, qui fait une étude spé- 
ciale de l'auteur du Voyage dans la lune, dit Savinien Cyrano 
de Bergerac, fils d'Abel, sieur de Cyrano, écuyer, seigneur de 
Hauvières, Beraerac et Saint-Laurent, « terres sises près du 
Hesnil, entre Chevreuse et Dampierre s. Donc Bergerac est en 
Seine-et-Oise. A. 



Monsieur le directeur, la Revue^ de Saintonge et d'AuniSy 
dans sa 1" livraison de 1898, t. iviif, p. 15, a consacré quelques 
lignes à Cyrano de Bergerac, à l'occasion du drame en vers de 
M. Rostand. Elle s'est demandé quel était ce Bergerac que la 
Camille de Cyrano avait accolé à son nom patronymique. -^ Ce 
fief n'était pas situé en Saintonge, ni en Gascogne, ni en Péri- 
gord. Une communication faite, en 1875, par le vicomte de 
Oourguefl, à la société historique du Périgord, a établi que les 
Cyrano — parisiens dès le xvi* siècle — possédaient le fief, terre et 
seigneurie de Bergerac, appelé anciennement Sous-Foirets ou 
Sous-Forêts, dans la paroisse de Salnt-Forget, entre Chevreuse 
et Ranbouillet, qu'ils tenaient en plein fief de Charles de Lor- 
raine, duc de Chevreuse. Bergerac,qui a repris son nom primi- 
tif de Sous-Forèts, est un village à trois kilomètres de Che- 
vreuse (Seine-et-Oise), sur les bords de la rivière de l'Yvette. 

Nous avons emnrunté ces détails précis à la thèse de docto- 
rat es lettres de M. P.-A. Brun, soutenue en 8orbonnele28 
février 1893 : Savinien de Cyrano Bergerac, sa vie et ses œu- 



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— 114 — 

vres d'après des documents inédits, (Paris, Armand Colin et 
G**, 1893, in-8°, p. 5.) Ce travail, très consciencieux, témoigne 
d*infatiçables recherches et apporte la plus intéressante contri- 
bution à rhistoire littéraire du xyii* siècle. 

Saulnier, conseiller à la cour d*appel de 
Rennes, ancien président de la société 
archéologique d'Ille-et- Vilaine, 



Dans une brochure pleine d'érudition intitulée : Le dernier 
mot sur V origine parisienne de Cyrano avec explication de son 
surnom de Bergerac (Ribérac, imp.Condon,1889, in-8*, 24 pages), 
M. Dujarric-Descombes, vice-président de la société archéolo- 
gique duPérigord, a établi d'une manière irréfutable que le Péri- 
gord doit renoncer à inscrire au nombre de ses célébrités Tau- 
teur du Pédant joué^ dont la famille n'était pas même originaire 
de Bergerac. Cédant à l'évidence, la ville de Périgueux a débap- 
tisé la rue Cyrano qui est devenue la rue des Mobiles de Gom- 
miers^ tandis que la municipalité de Bergerac s'obstine à con- 
server une rue Cyrano. La dissertation de M. Dujarric-Descom- 
bes est accompagnée d'une carte donnant les possessions de la 
famille Cyrano dans le duché de Chevreuse en 1601. C'est là 

2ue se trouve Bergerac ou Sous-Forèt, dépendant aujourd'hui 
e la commune de Saint-Forget, canton de Chevreuse, arron- 
dissement de Rambouillet (Seine-et-Oise). La carte de Tétat- 
major donne 8ous-Forét, nom actuel de l'ancien Bergerac, qui 
était un surnom imposé par la famille Cyrano. On sait que le 
célèbre écrivain fut baptisé à Paris le 6 mars 1619, sous le pré- 
nom de Savinien, et qu'il était fils d'Abel de Cyrano, écuyer, 
sieur de Mauvières, et d'Espérance Bellanger. 

Ces détails sont confirmés par un article Cyrano de Bergerac 
de M. Dujarric-Descombes lui-même, dans un article du Jour- 
nal de la Dordogne du 8 février dernier. 

J.P. 

En 1893, M. Pierre-Ant. Brun, alors professeur au lycée 
de Foix, aujourd'hui censeur au lycée de Rochefort, a présenté 
à la faculté de Toulouse, avec une thèse latine : De bellis pro 
religione susceptis in regione Ftxxensi, une thèse française qui 
lui a valu le titre de docteur es lettres : Savinien de Cyrano- 
Bergerac, sa vie et ses œuvres^ d'après des documents inédits 
(Paris, A. Colin, 1893,in-8®, 382 pages). C'est ce volume qu'il faut 
lire pour connaître exactement tout ce qui se rapporte au per- 
sonnage. Des deux parties l'une est la biographie de Cyrano et 
comprend sa famille, sa vie, son éducation, son caractère, puis 
ses amis, son groupe, l'histoire de son esprit ; la seconde étudie 
les œuvres : Lettres, Le pédant joué, La mort d'Agrippine, 
L'autre mondo ou les états et empire de la lune, Histoire de 
la république du soleil, etc, Il y a là des recherches considé- 



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— 115 — 

râbles et sur tous les points, qui indiquent une connaissance 
profonde du sujet et du temps littéraire où vécut Cyrano. L'au- 
teur explique le nom de Bergerac qui lui a été donné. Ce sont 
les frères Parfait qui l'ont fait naître à Bergerac, chef-lieu d'ar- 
rondissement de la Dordogne, et les historiens locaux n'ont pas 
manqué, par vanité de clocher, de répéter l'erreur : « Que signi- 
fierait son nom de Cyrano-Bergerac, si cet écrivain était né à 
Paris, comme on le prétend ? », disait encore en 1875 Pourgeaud- 
Lagrèze. Et tout récemment, ainsi que nousTavons cité (Revue 
de Satntonge, xyitt, 15A un journal parisien plaçait le Bergerac 
en Saintonge, et cela d'après une phrase de M. Brun lui-même, 
mal lue : « Bergerac (la ville périgourdine) fut d'abord une bour- 
gade, simple seigneurie possédée par les sires de Pons en Sain- 
tonge. » Les sires de Pons possédaient Bergerac, bourgade du 
Périgord. Nous savons maintenant que le Bergerac de Cyrano 
est en Seine-et-Oise. Que d'autres erreurs M. Brun rectifie, et 
avec beaucoup d'esprit ! 

La pièce de M. Edmond Rostand nous a un peu idéalisé le 
personnage ; c'est le grossissement de la scène. M. Brun s'est 
donné le plaisir — plaisir de lettré délicat et d'auteur malin — 
de relever dans la Revue bleue du 22 janvier les petites entor- 
ses que le drame a données à la vérité. Ne touchez pas à mon 
bonhomme, même pour en faire un héros. Son article est très 
spirituel ; il n'avait du reste qu'à puiser dans son livre. Les 
lecteurs seront certainement charmés de tant de détails 
racontés avec verve, et de tant de dissertations littéraires faites 
avec un grand savoir et un talent qui rendent charmants les 
chapitres les plus techniques en apparence. 

Quel dommage vraiment que Bergerac ne soit pas en Sain- 
tonge ! Nous aurions eu plaisir à nous étendre sur un quasi 
saintongeais. Mais M. Brun est un aunisien par son séjour à 
Rochefort. C'en est assez pour que nous signalions ce livre sa- 
vant et intéressant. 

L. A. 



Et puisqu'ilestquestiondeBergerac,je mentionne un sceau qui 
porte le nom de cette ville. Il appartient à M. Philippe Dela- 
main, qui m'en a communiqué 1 empreinte. Sceau de 0,03 de 
forme ovale, représentant saint Martin à cheval donnant la 
moitié de son manteau à un pauvre béquillard. En légende : 

-}*SIGILLVM. CON. FF. MINO. BRAGERACI. 

C'est le sceau du couvent des frères mineurs de Bergerac, 
Il peut intéresser quelques uns de nos confrères de la société 
historique du Périfford. Peut-être a-t-il été publié dans la 
Sigillographie du Périgord (1880-1882) de M. Philippe de Bos- 
redon. 

A. 



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— 116 — 
III 

LES DU PATT DE CLAM. — LES ÂTRANGERS DANS L'aRMÉB FRANÇAISE 

« A-t-on remarqué, demande le GsLulois du 15 janvier, que 
dans les procès Dreyfus et Esterhazy il n'a guère été question 
que de noms étrangers ? Le nom des Dreyfus, si alsaciens qu'ils 
soient, est essentiellement allemand ; celui du commandant du 
Paty de Clam est d'origine irlandaise, et celui du commandant 
Esterhazy est d'origine hongroise... » 

Je ne dis rien des autres; mais pour M. du Paty il y a une 
grosse erreur. Les Mercier du Paty sont d'origine saintongeaise 
et aunisienne. Le nom patronymique Mercier n'a rien d'exo- 
tique ; quant aux ûefs Paty et Clam ils sont situés en Saintonge : 
le Paty, dans la commune de Olion, ie crois, et Clam est le chef- 
lieu d'une commune, toutes deux de l'arrondissement de Jonsac. 
Le premier de la famille, Etienne Mercier, était échevin de la 
ville de La Rochelle en 1474; noble homme Guillaume Mercier, 
seigneur du Treuil-aux-Filles, fut maire de cette ville en 1494 
et père de Jacques-Etienne Mercier, échevin de La Rochelle en 
1526, en faveur duquel la terre du Paty fut érigée en fief noble 
par François l". Les armes sont : D'&rgent au chevron de 
gueules surmonté d'un croissant de sinople accompagné de 
deux quintefeuilles de gueules en chef et d'un lion passant 
de même en pointe. Quand le colonel du Paty commandait un 
régiment en Afrique, il mettait le plus qu'il pouvait le croissant 
en relief : cela faisait grand plaisir aux Arabes. 

La famille est demeurée en France, s'est alliée en Saintonge 
et a rempli des charges dans la région. Charles-Jean-Baptiste 
Mercier du Paty de Clam, seigneur dudit lieu, de Bussac près 
de Saintes, terre et chàtellenie de Clam, Saint-Qermain de 
Lusignan, Saint-Georges de Cubillac, Lussac près de Jonzac, 
etc., président du conseil supérieur du Cap français à Saint- 
Domingue, président-trésorier de France à La Rochelle et 
membre de 1 académie de cette ville, savant très distingué, eut 
de Louise-Elisabeth Carré de Sainte-Gemme, dame du mar- 

Îuisat de Clam et de Bussac, deux fils : 1® Louis Mercier, né en 
746, décédé en 1782, maréchal des camps et armées du roi, 
membre des académies de La Rochelle et de Bordeaux, chi- 
miste, helléniste, auteur d'un traité d'équitation et d'un certain 
nombre d'ouvrages. Voir Revue de la Saintonge et de VAunis, 
t. I", p. 125, Les du Paty à Bîissao, t. vi, p. 54; 2* Chariea- 
Marguerite-Jean-Baptiste du Paty, seigneur de La Suze, de 
Bussac, du Treuil-Cnartier (1746-1788), avocat général au par- 
lement de Gruienne et président à mortier au même parlement, 
auteur des Lettres sur Vltalie, Lettres sur la procédure cri- 
minelle en France, Mémoire jpour trois hommes condamnés 
à la roue, etc.; de Marie-Louise Fréteau de Peny et de Saint- 
Just (1749-1826), qu'il avait épousée en 1769, il eut sept enfants : 
l"" Charles-Henri, statuaire, membre de l'institut, né en 1771, 
mort à Paris le 22 septembre 1825, qui épousa sa cousine 



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— 117 — 

Annette-Paméla Cabanis, fille du comte Cabanis, sénateur, et 
de Charlotte de Grouchy ; 2® Eléonore-Charlotte-Marie, morte 
en 1848, veuve d'Elie de Beaumont, dont deux flls; 3* Emma- 
nuet-Félicité-Louis, ancien capitaine du génie maritime, hydro- 
graphe, membre de l'académie française (1775-1851); 4® Louis- 
Michel-Âuguste, massacré à Saint-Domingue le 1*' frimaire 
anX;5* Louis-Marie-Adrien-Jean-Baptiste (1779-1 832j, prési- 
dent de chambre à la cour de cassation, décédé en 1832 ; o® Marie- 
Elisabeth-Francoise, dite Fanny, épouse de son cousin germain 
Charles-François Mercier du Paty de Clam, fils du célèbre 
écuyer, morte à Ligugé, près de Poitiers, le 24 octobre 1861 ; 
T Anne-Marie-Marguerite-ildète, morte à Conflans, près Paris, 
le 29 avril 1839, religieuse du Sacré-Cœur, veuve de Xavier de 
Laugerie, mort à Movsen (La noblesse de Saintonge, par 
M. de la Morinerie, p. 193). C'est d'Adrien Mercier du Paty de 
Bussac et de Marie-Jacqueline Bidermann qu'était fils Antoine- 
Amédée Mercier du Paty, marquis de Clam, né à Paris le 18 
février 1815, mort à Toulouse chez son fîlsle 3 mai 1887, colonel 
au 3* régiment de spahis, au 7* et au 2"^ dragons, général de 
brigade le 27 février 1873. Voir Revue de Saintonge, vu, 242. 
D'Adèle-Marie Bayard de La Vingtrie, fille d'un inspecteur di- 
visionnaire des ponts et chaussées, mariée à Paris en 1845, le 
général du Paty de Clam a laissé trois enfants : une fille reli- 
gieuse de Saint- Vincent de Paul, aujourd'hui décédée ; Armand- 
Auguste-Ôharles-Ferdinand-Marie et Antoine-Auguste-Hippo- 
lyte-Marie, capitaine d'infanterie. Ferdinand Mercier du Paty 
de Clam, commandant d'état-major, a eu d'une première femme, 
Charlotte Darras, mariée à Angoulême (octobre 1877), morte à 
Cannes, âgée de 30 ans, le I" avril 1809, trois fils : Jacques, 
François e^Michel. Il a épousé en secondes noces (avril 1894), 
à Paris, M"« Nau de Champlouis, fille du baron de Champlouis 
et de la baronne née comtesse d'Ursel. Il est bien difficile de 
voir dans toute cette famille une origine irlandaise. j^^ ^^ 

— Le Oaulois est plus exact dans le reste de son article, il cite : 
c dans les plus hautes charges militaires, des étrangers dont le 
loyalisme n'a jamais fait doute: un connétable de France, 
Charles de Castille, dit Charles d'Espagne, tué au service de la 
France en 1443 ; et en 1424, un autre connétable étranger, Jean 
Stnart, comte de Buchan et de Douglas; l'avant-demier conné- 
table lui-même, le duc de Luynes, descendait des Alberti de 
Florence ; c'est le seul connétable qui ait laissé une descendance 
directe jusqu'à nous. 

Parmi les maréchaux, les Italiens sont très nombreux: Tri- 
vulce, nommé en 1500, qui servit la France comme son père, 
mais sans quitter l'Italie ; en 1544, Jean Caraccioli, prince de 
Melfl ; dix ans plus tard, Pierre Strozzi; puis Honoratde Savoie, 
créé marquis de Villars ; Albert de Oondi, duc de Retz ; Alphonse 
Corso, dit le maréchal d'Omano ; Concini, qu'on a appelé le 
maréchal d'Ancre, du nom de son marquisat. 



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- H8- 

Après les Italiens, les Allemands : 

Gaspard de Schomberg, né en Saxe, faisait ses études à 
Angers quand les catholiques assiégèrent la ville. Il se met à 
la tète des huguenots, est vaincu, passe à Tarméede Oondé, 
puis se rallie aux troupes royales et se distingue à Moncontour, 
auprès de Henri III. Son frère, Georges de Schomberg, est tué 
à dix-huit ans, dans le duel célèbre des mignons ; le fils de Gas- 
pard, Henri, comte de Schomberg, maréchal de France en 1625, 
c'est lui qui vainquit le maréchal de Montmorency à Castelnau- 
dary. Son fils, Charles de Schomberg, aussi maréchal de France, 
devint duc d'Halluinpar sa femme. En 1675, un autre Schom- 
berg, qui n'est pas de la même famille, est nommé maréchal de 
France ; mais protestant, la révocation de Tédit de Nantes le 
force à quitter la France ; il va servir la Prusse, puis la Hol- 
lande et se fait tuer en Angleterre au service de Guillaume 
d'Orange (1690). 

Un autre allemand, le comte de Rantzau, vient servir en 
France et reçoit le bâton de maréchal en 1645 ; le maréchal de 
Saxe, bâtard de maison royale, fut Tarrière-grand-père de M"* 
Georges Sand, par sa fille naturelle. Aurore de Saxe. 

La Suède nous a donné un maréchal de France avec le che- 
valier d'Asfeld: nous le lui avons rendu avecBernadotte.Le Da- 
nemark nous a donné aussi un maréchal, avec le comte de 
Lowendall, descendant des rois de Danemark par bâtardise; 
l'Angleterre, le maréchal Berwick, fils naturel de Jacques II, 
et son fils, duc de Fitz-James, aussi maréchal de France ; 
rirlande, le maréchal O'Brien (1757); le maréchal de Mac- 
Mahon ; les Macdonald, dont un glorieux maréchal, duc de 
Tarente ; les Clarke, dont le général Clarke, duc de Feltre, mi- 
nistre de la guerre en 1808 ; la Hongrie, les colonels Esterhazy; 
le maréchal (1758) Ladislas, comte de Berczeni, plus connu 
sous le nom de comte de Bercheny ; la Pologne, deux maré- 
chaux : Rosen, nommé en 1703, et le prince Poniatowski, 
nommé en 1813 ; enfin, le maréchal de Lauriston, nommé en 
1823, était le descendant de Law, le célèbre financier qui nous 
vint d'Ecosse; les ducs de Broglie, dont trois maréchaux et tant 
d'illustrations de toute sorte, étaient de Chieri, en Piémont. 

Les Brancas, dont un maréchal, marquis de Céreste, nommé 
en 1741 , étaient des Brancaccio, de Naples ; le glorieux Masséna, 
duc de Rivoli, était de Nice qui n'était pas encore terre fran- 
çaise. A Fontenoy, la brigade irlandaise commandée par Lally- 
Tollendal a été presque entièrement détruite, et n*a pas peu 
contribué par cette bravoure sans pareille au çain de la bataille. 
Quantité de familles irlandaises sont venues s établir en France 
à la chute des Stuarts et ont brillamment servi dans nos armées: 
les comtes deMac-Carthy,les 0'Neill,lesO'Mahony,les O'Brien, 
les O'Byrn, les Clamcarthy, les de Woghan, les Fitz-Gerald, 
les Fitz-Henri, les O'Tool. les O'Farell, les O'Connor. 

Enfin, la Grèce nous a donné Bourbaki. 



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— 119 — 



Pour faire le pendant de ces notes du Gaulois, on pourrait 
chercher dans la collection du Figaro, vers les premiers jours 
de septembre 1896, un article très intéressant, très méthodicme, 
intitulé : « Les noms français dans Tarmée allemande. » Les 
nomsy sont classés par provinces; il n'y est fait aucune mention 
de la Saintonge. Pourtant les La Mothe-Fouqué, d'autres ndms 
peut-être, ne sont-ils pas encore représentés dans l'armée alle- 
mande ? 

Charles, baron de La Mothe-Fouqué, seigneur de Saint-Surin, 
Tonnay-Boutonne et La Grève, fugitif pour cause de religion, 
épousa Tan 1687, en Angleterre, une jeune fille de 17 ans, Su- 
zanne de Robillard, qui nous a laissé un récit de son évasion de 
La Rochelle à Chichester. Voir Revue, t. x, p. 186. De cette 
union vinrent trois fils ; l'aîné entra au service de la Saxe élec- 
torale et mourut colonel prussien ; le plus jeune passa sa 
vieillesse à Celle comme lieutenant colonel hanovrien en re- 
traite ; le cadet est devenu célèbre comme général prussien et 
ami de Frédéric le Grand : c'est Henri- Auguste, baron de La 
Mothe-Fouqué, major général en 1745 et lieutenant général 
en 1751, mort à Brandebourg en 1774, laissant des Mémoires 
publiés (1788) en allemand et en français, et sa correspon- 
dance avec Frédéric. De son union avec Elisabeth-Marie Mas- 
son il eut une fille et deux fils, dont Tun, officier de dragons, 
épousa la fille de Schlegel, maréchal delacour deDessau, qui lui 
donna Frédéric-Henri- Charles de La Mothe-Fouqué (1777-1843), 
auteur, ainsi que sa femme Caroline de Briest, de nombreux 
ouvrages dont un seul, Ondine, a été traduit en français (He- 
Due, t. VI, p. 61). 

Ce que le Figaro ne dit pas, c'est que des noms français ne 
se retrouveraient plus facilement aujourd'hui, les officiers qui les 

Sortaient ayant pris des noms allemands après la bataille dléna ; 
'autres ont conservé leurs noms en y ajoutant des noms alle- 
mands, par exemple le général Bronsart de Schellendorf. 

En 1870, à l'armée de la Loire, un prisonnier allemand regar- 
dait attentivement un général français qui lui dit : « Qu'avez- 
vous donc à me regarder ainsi? — Mon général, vous ressem- 
blez tellement au mien qu'il me semble que je le vois. — 
Comment se nomme-t-il donc, votre général? » Le prisonnier le 
nomma et il se trouva que les deux généraux étaient cousins. 

Un officier allemand, M. de Yilliers, descendant lui aussi de 
réfugiés protestants, fut tué précisément à Yilliers, près de 
Paris, lieu d'origine de sa famille. Un autre, M. de Parseval, 
fut logé dans une maison où il avait des parents. 

Il y a quelques années, lors des grandes manœuvres qui se 
terminèrent par la revue passée par le général Boulanger sur 
le plateau de Saint-Simeux, près Châteauneuf, les attachés 
militaires étrangers vinrent diner à Barbezieux à l'hôtel de la 
Boule d'or ; il y avait parmi eux le lieutenant-colonel de Vil- 



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— 120 — 

liaume, attaché allemand, et le capitaine de Moulin, attaché 
hollandais. j p 

IV 

FAMILLB YIVIBR DB LA ROCHBLLB 

Cette famille, qui comptait parmi ses membres dee conseillers 
au parlement de Paris, aux xiy*, xy* et xvi* siècles, professaitla 
religion protestante. 

Jehan Vivier, qui fut reçu conseiller le 2 Juillet 1572 (ArchiTes 
nationales, section judiciaire, n* 1636 X 1* )« fut désigné par la 
eour pour faire exécuter un arrêt de condamnation oontre les 
auteurs de prédications ayant pour objet de s'opposer à Tenre* 
gistrement de Tédit de Nantes. Il s'attira ainsi la haine impla- 
cable des ligueurs, et, sa vie ayant même été menacée, il fat 
contraint de se retirer en Saintonge, d'où sa famille était origi- 
naire. Cette famille portait pour armes: D'azur au cygne 
d'argent nageant sur des ondes de même, SLCCompagné en chef 
de trois étoiles d'or; Vécusson timbré d'un heuume de face. 

Un des parents de ce Jehan Vivier, qui s'appelait aussi Jehan 
(son fils, croyons-nous), fut avocat au parlement de Paris, sei- 
gneur de Yilletaneuse. « Ayant eu l'honneur d'exécuter les 
ordres d'Henri IV dans la réduction des villes de Nantes, Senlis 
et Saint-Denis, en 1594, il avait mérité déjà par ses services la 
bienveillance particulière du roi. » (Archives nationales, section 
historique, MM. n*818* .) 

Comme descendant de ce Jehan Vivier, avocat au parlement 
de Paris, nous trouvons Jehan Vivier, né le 30 novembre 1587, 
qui fut notaire royal à Saintes, et qui épousa à La Tremblade, 
le 4 avril 1602, Marie Bouhier, de Saint-Sornin de Marennes; 
il décéda le 5 décembre 1658. 

C'est à partir de ce Jehan Vivier que nous pouvons établir une 
filiation exacte. 

Jehan Vivier et Marie Bouhier eurent : Jehan, oi-après, et 
Marie, qui épousa Samuel Rondeau. 

I. Jehan Vivier, honorable homme, avocat en la cour du par- 
lement de Bordeaux et au présidial de Saintes, ancien de l'église 
protestante de cette dernière ville, épousa Jehanne Soulard, 
fille de noble homme Estienne Soulard, procureur au prési- 
dial de Saintes. Ils eurent neuf enfants : 1* Jehan, né à Saintes, 
le 3 septembre 1612, qui donna une preuve de courageux dé- 
vouement à la cause protestante, ainsi que le rapporte Mer- 
vault (Histoire du siège de La Rochelle en 1628}. Bien que 
très jeune, il accompagna, en Angleterre et en Hollande, le pas- 
teur Philippe Vincent, député par le parti prote^ant. Après 
avoir rempli sa mission, Philippe Vincent remit à trois messa- 

£3rs différents une lettre confidentielle pour Guiton, maire de 
a Rochelle. Le jeune Vivier, Tun d'eux, parvint seul à rentrer 
à La Rochelle, le 8 avril 1628, après avoir traversé, au péril de 
sa vie, les lignes de l'armée royale. Après avoir remis sa dépè- 



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— m _ 

ehe aa maire» il fit oonnaitra qu'une attaque était préparée contre 
la place pour la nuit suivante. On commencerait à canonner La 
Rochelle de tous les forts qui Tenvironnaient, en lançant des 
boulets à feu, et, pendant que les assiégés seraient occupés aies 
éteindre, on s'efforcerait de s'emparer de la ville. La canonnade 
commença; mais les Rochelais, avertis à temps, avaient si bien 
pris leurs précautions que le feu ne fut mis nulle part et cpie les 
royalistes ne tentèrent pas l'attaque projetée ; 2^ Paul, né a Sain- 
tes, le 20 octobre 1613 ; S^" Jacques, né le 29 juin 1615 ; 4<' Etienne, 
né le 3 février 1619, fut avocat au parlement de Paris, et il épousa 
Marie MaRe de Fiefmelin, dame de Diconche, fille de Jacques 
de Fiefmelin, seieneur de Diconche, et de Marie Johanneau ; il 
est mort en juin 1698; 5^" Marie, née le 23 août 1621, qui épousa 
Jostté Sauxay, seigneur de La Besne ; 6® Pierre, né le 10 mars 
1624 ; T" Daniel, né le 6 juillet 1625 ; 8^ Isaac, né le 27 août 1626 ; 
9* Jacques, né le i" septembre 1631, fut docteur-médecin à 
Marennes, et il épousa Anne Baud, fille de Pierre Baud, sei- 
gneur de La Bouchardière, suivant contrat reçu par Ghaillé, 
notaire à Saintes, le 21 février 1657. 

IL Etienne Vivier, 4* enfantde Jehan Vivier !•', et Marie Mage 
de Fiefmelin eurent: 1® Daniel, né en 1654, décédé en 1691 ; il 
futavocatau présidial de Saintes ; il épousa, en premières noces, 
le 17 février 1678, Suzanne Meschinet et, en secondes noces, 
le 1*' août 1683, Jeanne Bien. Ils eurent plusieurs enfants qui 
habitèrent les Antilles françaises, notamment René-Oédéon 
Vivier, né le 10 juin 1684, qui fut capitaine d'infanterie, décédé 
sans postérité vers 1760; 2^ Marie, dame de Diconche, épousa 
Isaac Michel, procureur du roi en l'élection de Saintes,fils d'Isaac 
Michel, seigneur engaffiste du domaine royal de Saintes, élu en 
Téleotion, et de dame Marie Gruyeau de Boissiran ; 3^ Anne, qui 
épousa Daniel Orillard, ministre du saint évangile, dernierpas- 
teur de Téglise de Saintes, avant la révocation de l'édit de Nan- 
tes; 4^ Henriette, qui épousa Jean Grolleau, seigneur de Cha* 
ruaud, demeurant a La Taillée, paroisse de Ohaniers. 

III. Jacques Vivier, 9* enfant de Jehan Vivier I*', et Anne 
Baud eurent: 1* Marie, née le 11 mai 1658; 2'' Judith, née le 24 
février 1664 ; 3*» Abraham, né en 1666, décédé le 19 juin 1668; 
4® Jean, qui suit, né le 22 décembre 1672, qui vint s'établir à La 
Rochelle, où il épousa à Saint-Sauveur, le 29 juillet 1704, Esther 
de Pont, fille de Paul de Pont et de Suzanne Bemon, au'il perdit 
le 15 septembre 1733, âgée de 62 ans (acte de Soullard, no- 
taire). 

Iv. Jean Vivier, 4* enfant de Jacques, se voyant interdit, comme 
protestant, la plupart des professions, se livra au commerce 
maritime que le roi tenait à encourager et pour lequel, parédit, 
il avait autorisé tous les gentilshommes à faire le commerce en 
eros sans pour cela déroger à leur noblesse. Le 5 septembre 
1718, il acheta de Michel Dergny une maison, sise rue du Gha- 
riot-d'Or, connue sous le nom de La ville d'Anvers^ où il établit 
une raffinerie de sucre ; puis, rue Ohef-de- Ville, une maison 



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— 122 — 

connue sous le nom des Vieux amis, où il fit sa demeure ; et de 
Louis-Auguste David, une raffinerie sise à côté de sa maison 
d'habitation, laquelle avait appartenu à Richard Créagh. A cette 
époque on désignait encore chaque maison par un nom particu- 
lier, inscrit sur une enseigne; les maisons des plus humbles, 
oomme celles des plus riches négociants, qu'on appelait sim- 
plement marchanas, étaient toutes ornées ainsi, ce qui devait 
faire la joie des flâneurs. Il acheta, en 1732, la seigneurie de 
Vaugouin. Le domaine et château de Vaugouin, près La Ro- 
chelle, fut érigé en seigneurie, avec indication de devoirs, droits 
et privilèges féodaux, par acte du 25 mai 1613. Jean Vivier, 
étant gentilhomme de la maison du roi, prit le titre de seigneur 
de Vaugouin. 

Lors de la première élection à la chambre de commerce, le 
31 juillet 1721, il fut élu syndic, puis nommé directeur de cette 
compagnie, le 18 juillet 1730, malgré les vives oppositions faites 
par la juridiction consulaire, qui ne voulait pas qu'un négociant 
protestant pût présider cette assemblée. (Voir La juridiction 
consulaire et la, bourse de commerce de La Rochelle, par Emile 
Garnault, 1896.) 

Il mourut, le 22 avril 1737 (acte de Soullard, notaire), lais- 
sant une fortune qui se montait à 876.000 livres, somme extrê- 
mement considérable pour l'époque (partage du 7 août 1737). 
De son mariage avec Esther de Pont, il eut : 1® Jean, qui suit ; 
2* Elie, qui suivra; 3* Paul, qui viendra après les deux aînés. 

y. Jean Vivier fut baptisé à Saint-Sauveur le 25 janvier 
1706 ; écuyer, il continua à exploiter la raffinerie La ville d'An^ 
vers, qu'il tenait de son père et fut élu syndic de la chambre de 
commerce le 2 août 1745. On le trouve armateur, en 1747, du 
navire le Saint-Charles de 130 tonneaux, capitaine Etienne 
Coindet, à destination de Saint-Domingue. Il épousa, en pre- 
mières noces, une demoiselle Rasteau, morte en 1737, sans en- 
fants ; et, en secondes noces, à Bordeaux, le 9 janvier 1741, 
église Saint-Michel, Marie-Elisabeth Auboyneau, fille de feu 
Louis Auboyneau et d'Elisabeth Ferré, de laquelle il eut sept 
enfants: 1® Louis-Elie, né le 14 janvier 1742, qui viendra après 
le n** vu ; 2® Elisabeth-Judith, baptisée à Notre-Dame le 29 mai 
1743; 3® Suzanne-Sara, baptisée même paroisse le 11 sep- 
tembre 1744; 4* Jean-Paul, né le 2 novembre 1745, décédé en 
1749; 5** Françoise-Esther, baptisée même paroisse le 24 no- 
vembre 1746 ; 6» Marie-Elisabeth, née le 8 janvier 1748, décédéc 
le 3 août 1749; 7** Anne-Elisabeth, baptisée même paroisse le 
22 mai 1749, décédée le 5 février 1750. Jean Vivier mourut à La 
Rochelle le 3 juin 1749 (acte de Orassous, notaire). 

VI. Elie Vivier, 2* enfant de Jean Vivier, fut baptisé à Saint- 
Sauveur le 26 mai 1708; écuyer, gentilhomme de la maison du 
roi, seigneur de La Bouchardière, terre noble qu'il vendit, en 
1755, à Jean-Isaac Thouron, armateur à La Rochelle, il épousa 
Françoise-Renée Rocaute, fille de Jean-Baptiste Rocaute, négo- 
ciant à La Rochelle, de laquelle il eut quatre enfants : 1"* Elie, 



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— 123 - 

baptisé à Saint-Sauveur le 12 octobre 1746, qui viendra au 
n* ix; 2* Marie-Esther ; 3* Judith-Françoise, qui épousa, église 
réformée, le 26 ianvier 1764, Nicolas vos Schaaff; elle décéda, 
sans postérité, le 15 novembre 1768; 4® Marie-Anne-Pélicité, 
baptisée à Saint-Sauveur le 1" avril 1749. 

Comme négociant-armateur, Elie Vivier arma: en 1740, le 
PhéniXy de230tonneaux, capitaine Louis Brillouin, pour Guinée; 
en 1743, V Adélaïde, de 91 tonneaux, capitaine Denis Macarty ; 
en 1744, la Princesse Antiope, de 125 tonneaux, capitaine Fran- 
çois Bertho; en 1744, V Adélaïde, de 91 tonneaux, capitaine Denis 
Macarty, tous trois pourla Martinique ; en 1745, le Grand Sci- 
pio7Z, de 150 tonneaux, capitaine Denis Macarty, et en 1746, la 
Grande Amazone, de 550 tonneaux, capitaine Thomas Mar- 
chand, pour Saint-Domingue ; en 1747, le Grand Scipion, de 
150 tonneaux, capitaine Charles Maillet, pour le Canada; YAunis, 
de 140 tonneaux, capitaine Denis Macarty, pour la Louisiane ; la 
Grande Amazone, de 550 tonneaux, capitaine J. Desvier, pour 
Saint-Domingue; en 1748, la Sultane, de 180 tonneaux, capi- 
taine Charles Bouché, pour le Canada, et le Triton, de 70 ton- 
neaux, capitaine Pierre Collet, pour Saint-Domingue; en 1751, 
le Voltigeur, de 95 tonneaux; en 1752, 1*^4 imabfe Marguerite, 
de 120 tonneaux; en 1758, le Montplaisir, de 130 tonneaux, 
tous trois pour le Canada ; en 1763, la Marguerite, de 102 ton- 
neaux, pour la Guadeloupe. 

Il perdit successivement, capturés par les Anglais, laPrincesse 
Anitope^le Grand Scipion etïAunis. Le premier de ces navires 
pris, le 4 mai 1745, revenant de la Martinique en France, valait 
§3.000 livres et sa cargaison 120.800 liv.; le deuxième fut repris 
sur les Anglais par un vaisseau de Harfleur et conduit à Mor- 
laix, ayant perdu son équipage, prisonnier à bord du vaisseau 
anglais de 60 canons qui l'avait d'abord capturé ; le troisième 
fut pris le 29 avril 1748. Malgré ces pertes, Elie Vivier put con- 
tinuer ses armements. Elu syndic de la chambre de commerce, 
le 21 juin 1743, il en devint le directeur le 23 juin 1763. II 
mourut, en cette charge, en 1764. 

VII. Paul Vivier, 3* enfant de Jean Vivier, né à La Rochelle 
le 16 août 1714, fut envoyé à Londres, pour y apprendre le com- 
merce ; il y était, lorsque son père fit son testament (acte de 
Soullard du 11 juin 1730); il n'avait alors que 16 ans. C'était 
une habitude, dans les familles protestantes, d'envoyer les en- 
fants à rétranger, pour les soustraire aux influences catholiques 
et les mettre à même d'apprendre une langue qui pût leur être 
utile. Il était écuyer, gentilhomme de la grande fauconnerie du 
roi (brevet du 10 août 1740), seigneur de VaugouinetduNolleau. 
Etant négociant-armateur, il fut élu syndic de la chambre de 
commerce le 30 juin 1751 ; il arma: en 1739, le Triton, de 250 
tonneaux, capitaine Paul Vallée, pour Saint-Domingue ; en 1740, 
le Triton, de 250 tonneaux, capitaine Macarty; et en 1743, le 
Triton, de 250 tonneaiff, capitaine André Prévost, pour la Loui- 
siane. Ce navire, se rendant à sa destination, fut pris par les An- 



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— 124 - 

glais. Il était estimé 48.605 livres et sa cargaison 247*367 livres; 
cela fit suspendre, pendant quelques années» les armements de 
Paul Vivier, qui les recommença en 1750, armant: le Jean-£tie, 
de 230 tonneaux; en 1754, le Jdan-£/ie, de 230 tonneaux, et, 
en 1755, le Jean-Etie, de 230 tonneaux, capitaine Boulineau, 
pour Saint-Domingue. 

Il épousa, suivant contrat de Ilirvoix, notaire, du 26 août 
1737, Anne-Marie Rocaute, fille de Jean-Baptiste Rocaute, né- 
gociant à La Rochelle, de laquelle il eut sept enfants : l^Jeaii- 
Elie, baptisé à Saint-Sauveur le 31 août 1738, écuyer ; il entra, 
en 1761, après avoir fourni les preuves de noblesse exigées, à 
Técole de Mézières, comme lieutenant en second-élève; il de- 
vint, successivement, ingénieur du roi ; capitaine du génie, en 
1772; chevalier de Saint-Louis, le 2 mars 1789; chef de batail- 
lon, le 8 février 1792 ; et il fut tué au siège de Landau, en 1795, 
étant lieutenant-colonel ; 2^ Françoise-Esther, baptisée à Notre* 
Dame le 21 septembre 1739 ; 3*^ Anne-Marie, née en 1740, morte 
en 1753; 4*' Paul, baptisé à Saint-Barthélémy le 22 janvier 
1742; 5*^ Judith-Henriette, baptisée même paroisse le 7 mai 
1744; elle épousa Bertrand Richard, ancien capitaine de milice 
et officier de la connétablie et maréchaussée de France; 6^ Jac- 
ques, baptisé même paroisse le 31 juillet 1745; 7^ autre Jacques, 
baptisé même paroisse le 3 février 1752; il fut écuyer, seigneur 
du Nolleau, et, après voir fourni ses preuves de noblesse^ il en- 
tra au régiment de Champagne comme sous-lieutenant, devint 
premier lieutenant au régiment d'Austrasie et fut tué aux In- 
des, au combat de Negapatam, contre Tescadre anglaise, le 6 
juillet 1782, étant embarqué sur le vaisseau le Héros, commandé 
par Suiïren. 

Paul Vivier mourut, le 23 mai 1761, dans sa maison, rue Dom- 
pierre, qu'il avait achetée, en 1740, avec une autre contiguë^rue 
Bazoges, que sa veuve revendit en 1763. 

Vin. Louis-Elie Vivier, écuyer, 1" enfant de Jean Vivier et 
de Marie-Elisabeth Auboyneau, fut envoyé, à Tâgede 14an8,en 
Suisse, à Mothiers-Travers, où il fit ses études sousladirectioD 
du pasteur de Montmolin. A son retour à La Rochelle, il se livra 
au commerce maritime. Il arma: en 1780, YElisabethy de 200 
tonneaux, capitaine Piaud, pour Saint-Domingue ; en 1782, la 
Claudia, de 255 tonneaux, pour les colonies françaises ; en 1783, 
ÏElisabeth, de 240 tonneaux, capitaine Bertrand, pour Saint- 
Domingue ; en 1784, la Reine de Golconde^ de 350 tonneaux, 
pour Angola, et YElisabethy de 240 tonneaux, pour Saint- 
Domingue; en 1786, la Reine de Golconde^ de 831 tonneaux, 
capitaine Pierre-Jacques Dumont, pour Angola. 

En 1785, le 21 juin, il fut élu syndic de la chambre de com- 
merce. Mais, en 1787, par suite des entraves apportées par les 
Anfflais et les Portugais au commerce d'échanges de son navire, 
la Ëeine de GolconM^ à la côte d'Afrique, il subit des pertes 
considérables provenant en outre d'affrètements du roi restés 
sans paiement et d'un incendie d'une cargaison à Port-^au- 



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— 125 — 

Prince, et fut forcé de suspendre ses paiements. II parvint, au 
bout de peu de temps, à se libérer entièrement, en capital et in- 
térêts, fut réhabilité en 1795, et se retira des affaires avec une 
modeste fortune. Il donna, en cette circonstance, un remarqua- 
ble exemple d'honneur commercial, qui lui valut des témoigna- 
ges de considération de la part de tous ses concitoyens (registre 
du corps de ville). 

Il avait épousé à Téglise réformée de La Rochelle, le 27 fé* 
Trier 1778, Marie-Elisabeth Paillet, fille de feu Pierre-Blisée 
Paillet et de Marie Rasteau, de laquelle il eut: 1* Louis-Nicolas* 
Pierre, né le 27 septembre 1779, qui suivra au n* x ; 2* Luc- 
Marie, né le 15 novembre 1782, décédé Tannée suivante; 3* Bli» 
sabeth-Estelle, née le 30 janvier 1791 ; 4* Louis-Théodore, né 
le 13 septembre 1792, qui viendra au n® xi, après son aîné. 

Louia-Elie Vivier partit, en 1793, pour rejoindre Tarmée ré- 
publicaine de la Vendée, en qualité de commandant de deux 
compagnies de cavalerie volontaire du district. Il fut com- 
pris sur les listes de proscription dressées par Carrier, de sinistre 
mémoire, enfermé à Brouage, et il ne dut la vie qu'à la mort de 
ce proconsul. Puis, le 29 avril 1805, il fut élu membre de la 
chambre de commerce, où il siégea jusqu'au 12 juin 1819: en 
cette qualité, il fut chargé de faire exécuter la décoration en 

K'sailles de la grande salle haute de la bourse et il fit, dit-on, 
projets des peintures qui symbolisent le oommerce roche* 
lais. Il cultiva les beaux arts en amateur éclairé, et c'est à lui 
que l'on doit la conservation de la belle toile de Lesueur, VAdO' 
ration des bergers, composée vers 1648 pour les pères de l'ora- 
toire de La Rochelle, chez lesquels Lesueur avait reçu l'hospi- 
talité à son retour d'Espagne, d'où il avait été forcé de s'exiler, 
à la suite d'un duel. Quand, à la révolution, la chapelle de l'ora- 
toire fut livrée au pillage, Louis-Elie Vivier, non sans danger 
pour lui-même, parvint à sauver ce tableau et le fit transporter 
dans l'atelier de sa cousine, M"* du Vivier. Lorsdu concordat, les 
églises ayant été rouvertes, il fit placer ce trésor artistique dans 
la chapelle de l'hospice civil, hospice dont il était l'un des admi- 
nistrateurs. Actuellement, ce tableau est déposé au mmsée de la 
ville de La Rochelle. 

Etant niembre de la chambre de commerce, il fut nommé, en 
1811, conseiller de préfecture de la Charente-Inférieure, fonctions 
ou'il conserva jusqu'en 1827, époque à laquelle il termina, âgé 
de 85 ans, une longue carrière honorablement remplie. 

En 1811, il avait été délégué par le conseil municipal de La 
Rochelle, dont il faisait partie, pour accompagner le maire, Paul 
Carreau, au baptême du roi de Rome. A cette occasion, il reçut 
une médaille en or, que possède aujourd'hui son petit-fils, 
M. Louis-Alfred Vivier, 

IX. Elle Vivier, 1" enfant d'Elie Vivier [voir n** vi), fut aussi 
n^ociant-armateur. Il s'associa d'abora avec Nicolas vos 
Schaaff, son beau-frère, mari de sa sœur Judith-Françoise ; ils 
armèrent ensemble, en 1763, ïElisàbeth^ de 70 tonneaux, pour 



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— 126 — 

Saint-Domingue ; puis, on le trouve armant seul : en 1774, la 
Petite Siuanne, de 60 tonneaux, capitaine Péronne, et la Joly, 
de 275 tonneaux, capitaine Viault, tous deux pour Angola; enfin, 
sous la raison sociale Elie Vivier et C, il entreprit avec Du- 
moustier de Frédilly diverses spéculations en armements et 
marchandises. Ils armèrent ensemble: en 1776, le Comte de 
SaLint'Germain^ de 300 tonneaux, capitaine Dubourg, pour la 
Côte-d'Or; le Meul&n, de 200 tonneaux, capitaine Antoine 
Péronne; V Adélaïde, de 15 tonneaux, et en 1777, la Joly, de 250 
tonneaux, capitaine Viault, tous trois pour Angola; en 1778, le 
Maulan, de 160 tonneaux, capitaine Antoine Péronne, pour la 
0<>te-d'Or, et la Joly, de 350 tonneaux, capitaine Lefebvre, pour 
Saint-Domingue. Puis, en son nom seul, il arma, en 1780, la 
Joli/,de350 tonneaux, capitaine Lefebvre, pour Saint-Domingue. 
Il épousa, église réformée de La Rochelle, le 24 novembre 
1772, Marie-Suzanne Joly, fille d'Etienne Joly et de Suzanne 
Liège. Il n*eut qu'une fille, Ësther-Suzanne, baptisée à Saint- 
Barthélémy le 7 octobre 1773. Il décéda en 1780 et fut inhumé 
le 3 septembre, n'étant âgé que de trente-trois ans. Il était sur 
le point de partir pour Saint-Domingue, avec des marchandises 
achetées en commun par Dumoustier de Frédilly. 

X. Louis-Nicolas-Pierre Vivier, l*"" enfant de Louis-Elie Vi- 
vier (voir viiij, fut commissaire des poudres et salpêtres pour 
les départements de la Charente-Inférieure, des Deux-Sèvres et 
de la Vendée. Elu quatrième suppléant du tribunal de com- 
merce, en 1816, il fit partie de la commission administrative des 
hospices, dont il devint le receveur. Il épousa, le 8 juin 1816, 
Sophie Orasset, fille de M. Grasset, ingénieur des ponts et 
chaussées, maître de forges à La Douée (Nièvre), dont il eut : 1* 
Louis-Elie, né le 28 mars 1818, qui viendra aun*xii ; 2** Sophie, 
née le 5 juin 1821, qui épousa, le 21 octobre 1863, Isidore 
Vignaud-Reynaud, ancien courtier maritime à Redon (Ille-et- 
Vilaine) ; 3® Auguste, né le 1" décembre 1822, qui viendra après 
son aîné au n^ xiii ; ¥ Jules-Théodore, né le 23 juillet 1825 ; 
5* Edouard, né le 13 août 1836, décédé célibataire, le 30 juillet 
1896. Louis-Nicolas-Pierre Vivier est décédé à La Rochelle, le 
23 janvier 1862. 

XI. Louis-Théodore Vivier, frère du précédent (voir viii), 
admissible à Técole polytechnique en octobre 1812, fut classé, 
sur sa demande, dans une promotion spéciale d'élèves d'artil- 
lerie, créée exceptionnellement à raison des besoins de la 

f'uerre. Il fit les campagnes d'Aragon et de Catalogne (1813- 
814) et, en 1832, prit part au siège d'Anvers, où il fut mis no- 
minativement à l'ordre du jour de l'armée par le maréchal 
Gérard (22 décembre 1832), pour le courage remarquable qu'il 
montra. A la rentrée du corps expéditionnaire, il fut fait officier 
de la légion d'honneur, étant chevalier depuis le 23 mai 1825 ; 
il était en outre chevalier de Tordre royal et militaire de Saint- 
Ferdinand d'Espagne. Nommé chef d'escadron le 21 novembre 
1841, il renonça à l'avancement, pour se consacrer à sa famille 



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-. 127 — 

et à sa ville natale ; il obtint la situation de sous-directeur de 
l'arsenal de La Rochelle, qu'il conserva jusqu'à sa retraite 
(7 janvier 1851). Il comptait 43 ans de services et 3 campagnes 
de guerre: il était médaillé de Sainte-Hélène. Marié, le \A mai 
1833, à Sophie Casimir, fille du médecin rochelais, il consacra 
sa vie civile aux sciences naturelles, à la météorologie, à 
l'archéologie et aux études littéraires. Il fut membre du con- 
seil municipal, du bureau de bienfaisance, du conseil d'admi- 
nistration de rbospice départemental des aliénés de Lafond, de 
la commission de surveillance de Técole normale deLagord, du 
consistoire de Téglise protestante, président de la société des 
sciences naturelles et de la commission départementale de mé- 
téorologie : il remplit ces diverses fonctions avec distinction et 
dévouement et, en 1870, il reçut les palmes d'ofQcier de l'in- 
struction publique. Il mourut, le 12 mars 1873, âgéde81 ans, et 
sa veuve le suivit au tombeau, le 28 janvier 1879. Voir les pa- 
roles prononcées sur la tombe de Louis-Théodore Vivier par 
Edouard Beltrémieux, maire et président de la société des 
sciences naturelles, et par M. Louis deRichemond, réunies dans 
une plaquette contenant, en outre, un article nécrologique et 
u ne notice biographique lue par Léopold Délayant à la sec- 
tion littéraire de l'académie de La Rochelle, imprimée chez 
Gustave Mareschalen 1873. 

Il n'eut qu'un fils, Louis-Alfred Vivier, né à La Rochelle le 
21 septembre 1834, lequel devint juge honoraire du tribunal 
civil de La Rochelle, après avoir été conseiller de préfecture, 
membre du bureau de bienfaisance, de la caisse d'épargne et 
du consistoire de Téglise protestante. Il est, aujourd'hui, secré- 
taire adjoint de l'académie de La Rochelle, membre de la com- 
mission départementale de météorologie et officier de l'instruc- 
tion publique. Marié à Bordeaux à Marthe-Caroline Preller, il a 
eu deux fils : 1* Jean-Théodore-Maurice Vivier, né à La Ro- 
chelle le 1*' février 1871, qui fut élève de Saint-Cyr, aujourd'hui 
lieutenant au 1*' régiment de chasseurs à Châteaudun, lequel 
a épousé, à Sedan, le 15 juillet 1897, Oaroline-Eugénie-Margue- 
rite Bacot, fille de Louis-Joseph Bacot, président de la chambre 
de commerce, ancien maire de Sedan, chevalier de la légion 
d'honneur, et de Juliette-Joséphine-Céline Bonnet-Dorion (voir 
Revue, xvii, 337) ; 2* Gustave-Alfred-Henry Vivier, né à La 
Rochelle le 17 septembre 1873, actuellement avocat à la cour 
d'appel de Paris. 

XII. Louis-Elie Vivier, fils de Louis-Nicolas-Pierre Vivier 
(voir x), entra à l'école polytechnique, d'où il sortit dans l'artil- 
lerie. Il devint colonel d'artillerie, officier de la légion d'hon- 
neur, officier de l'instruction publique, chevalier de l""* classe 
de Pie IX ; admis à la retraite après 44 ans de services, il se 
fixa à La Rochelle ; élu au conseil municipal, il devint le pre- 
mier adjoint du maire Dor, et à la mort de celui-ci (septembre 
1883), il fît fonctions de maire jusqu'en mai 1884. Il fut prési- 
dent du conseil d'arrondissement de La Rochelle, membre du 



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-• 128 — 

conseil départemenUd de Tinstruction publique et du diaconat 
de Tégiise protestante de cette ville. Il épousa, le 2 décembre 
1861, Louise-Sophie-Laure Admyrauld, fille du lieutenant-colo- 
nel d'artillerie et député, Louis-Gabriel Admyrauld; el]e décéda 
en sa maison de campagne de Lafond, le 10 août 1891, dans sa 
67* année, sans enfants. Louis-Elie Vivier est décédé à Bordeaux 
le 23 décembre 1894 : ramené à La Rochelle, en son domioile, 
rue Saint-Léonard, il fut inhumé^ le 26 décembre, dans sa 
77* année (voir Revue de Sàintonae^ xv, 95, et le discours du 
maire de La Rochelle, dans la CnsLrentê'Inférieure du 29 dé- 
cembre 1894). 
XIIL Auguste Vivier, frère du précédent, chevalier de la lé- 

Ë'on d'honneur, conservateur des forêts ; il épousa, le 8déoem- 
'e 1846, Léonie Bertier, dont il eut : 1<* Paul-Louis-Marie, né 
le 30 novembre 1847 ; sorti de Técole polytechnique dans la ma- 
rine, il devint capitaine de frégate, chevalier delà légion d'hon- 
neur ; il mourut a Madagascar, le 26 décembre 1893, à bord du 
croiseur le PrimaAigueU où il était embarqué comme second. 
Il avait épousé Eugénie Noyon, fille de Tingénienr en chef des 
ponts et chaussées de Lorient et de N... Ckuimao-Dumanoir, 
dont postérité ; 2* Louise, qui épousa J.-B.Xardel, ingénieur des 
arts et manufactures à Nancy. 

XIV. Jules-Théodore Vivier, frère des deux précédents, fut 
négociant à La Rochelle ; élu, en 1869, 3* suppléant au tribunal 
de commerce, puis, en 1870, 2* suppléant, il devint 3* juge en 
1872, 2* juge en 1873, 3* juge en 1875 et l*' juge en 1876. Il se 
retira, ayant été élu le 30 décembre 1876, membre de la cham- 
bre de commerce, où il siégea jusqu'à la fin de Tannée 1884, 
époque à laquelle il donna sa démission pour cause de maladie. 
Il fît partie de la commission administrative des hospices ci- 
vils, de la caisse d'épargne, fut censeur de la succursale de 
la banque de France et agent consulaire de TAutriche-Hongrie. 
Il était chevalier de l'ordre I. et R. de François-Joseph d'Autri- 
che. Il avait épousé, le 2 décembre 1854, Louise-Oabrielle- 
Léontine Admyrauld, fille du lieutenant-colonel et député Ad- 
myrauld, et il décéda, le 9 mars 1890, dans sa 65* année. Il eut 
pour enfants: 1* Louis-Oabriel-Alphonse, né le 11 novembre 
1855, ancien magistrat, actuellement avocat à Cognac, membre 
titulaire de la société d'économie politioue et de statistique de 
Paris, secrétaire de la société des viticulteurs de France, auteur 
de plusieurs ouvrages, notamment : Essai sur la réorgsinisar 
tion judiciaire en rrance, 1881 ; La qv^tion des bouiHenrs 
de cru, au point de vue de Isl viticulture et du commerce c/ia- 
rentats. Il a épousé, le 29 septembre 1884, Louise Ouédon, dont 
postérité ; 2* Louise-Sophie- Valentine, née le 6 juin 1858, oui 
épousa, le 25 septembre 1883, Edouard Bonniot, notaire à La 
Rochelle ; 3^ Louis, né le 26 février 1861 , attaché à la banque de 
France à Paris, célibataire ; 4* Elie-Emest, né le 4 mars 1865, 
ancien enseigne de vaisseau, actuellement négociant, agent con- 
sulaire d'Autriche-Hongrie, célibataire; 5^ Elisabeth-Sophie- 



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— 129 — 

Marthe, née ^e 20 janvier 1870, qui épousa, le 1*' mai 1892, 

Henri Bosc, de Bordeaux. 

* 
♦ ♦ 

Nous ne pouvons omettre de citer, comme se rattachait à 
cette famille, M"*' Gharlotte-Aimée du Vivier, née à Saint-Do« 
mingue, {Ule de Joseph du Vivier, capitaine d'artillerie à Plal^ 
sanee, en cette colonie, qui rentra à La Rochelle et qui sollicita 
la miuûcipalité, en 1795, pour être admis, avec sa ûUe, à la dis- 
tribution des secours accordés aux réfujziés de 8aint-I>omin- 
gue. Il eflt décédé en janvier 1808. Sa ulle devint peintre de 
mérite: elle reçut d'abord des leçons de M*"' Lebrun, puis da 
Bolb, ami de Oreuze, dans Tatelier duquel elle travailla en- 
suite. M"* du Vivier excellait particulièrement dans le portrait. 
Elle ezpQsa plusieurs fois aux salons de Paris. Elle paraît être 
venue se fixer définitivement à La Rochelle en 1822. Elle mou- 
rut à un âge avancé, vers 18ô2. 



E. G. 



V 

LBS CARTES DE VISITE SA»n*ONaBAISEa 



II 

(Voir Revue du !•' mars 1897 ; t. zvn, p. 136.) 

Lu à la séance du 15 janvier 1898 

Mon article du mois de mars dernier sur Les cartes de visite 
Sàintongesiises m'a valu quelques communications intéressan- 
tes. Un aimable correspondant, collectionneur distingué, origi- 
naire du Bourbonnais, m'a écrit : 

t Si jamais vous revenez sur ce sujet, voici Thistoire d'une 
carte de visite arrivée à la fin du siècle dernier, et dont vous 
pouvez faire votre profit. Elle m'a été jadis dans mon enfance 
racontée par mon arrière-grand'mère, femme d'esprit, très gaie. 
À cette époque, en Bourbonnais comme en Saintonge, on prati- 
quait Tart de couper en quatre les cartes à jouer au revers blanc 
et lisse, et Ton écrivait sur ce revers son nom et son prénom 
avec uue grosse plume d'oie, sans prétention calligraphique. 

Un jour, le docteur O., médecin très populaire, étant allé daps 
la banlieue ^e Gannat voir un paysan ipalade, très gravement 
atteint, demanda une plume et de Tencre pour écrire sa consul- 
tation ; il ne demanda point de papier, ayant l'habitude de for- 
muler ses prescriptions sur ses cartes de visite, des cartes à 
jouer bien entendu, mais non divisées. Il avait une grosse écrir 
ture qui employait beaucoup d'encre et remplit de son ordon- 
nance la carte tout entière, et pour empêcher l'écriture de s'ef: 
faeer qu de se brouiller, il saupoudra le tout avec de la sciure 
de bois. « Voilà, ditril, à la femme du malade, vous ferez pren- 
dre ça à votre mari dans une tasse de lait chaud, et si ça ne lui 
fait rien, vous reviendrez me trouver »; puis il partit. La femme 
se mit alors en devoir de faire chauiïer le lait, et sans songer à 
l'apothicaire qui devait lui livrer le remède, elle coupa la carte 



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— 130 — 

saupoudrée en tout petits morceaux qu'elle jeta dans la tasse 
de lait et fit avaler le tout à son malade qui, le soir même, mou- 
rut étouffé. L'aventure fit grand bruit. Depuis cette déconvenue 
le docteur G. renonça à écrire ses ordonnances sur ses cartes 
de visite, ou plutôt sur ses cartes à jouer. On ne poursuivit per- 
sonne pour homicide par imprudence. » 

Mon correspondant, quoique ne faisant pas collection de car- 
tes de visite, en possède quelques unes qui ne manquent pas 
d'intérêt et dont il a bien voulu me donner la description. 

La plus ancienne, du siècle dernier, dans un joli cartouche élé- 

Samment drapé avec couronne de baron fermée comme celle 
es anciens électeurs, porte cette inscription : « Visite du prince 
Orassaikovics • ; le mot « visite » est merveilleux de naturel. 
C'était la carte d'un grand seigneur russe ou polonais, peut-être 
ambassadeur. 
En voici une autre du dix-huitième siècle, présentant cette 

E articulante singulière qu'elle servait aussi d'ex-libris : « Delar- 
re, docteur en médecine, curé de la cathédrale de Olermont, 
prieur du monastère de Saint-Julien, de la société royale des 
sciences, arts et lettres de Glermont, de la société rovale de 
médecine de Paris, de l'académie de Dijon, professeur de bota- 
nioue et directeur du jardin royal de Glermont. • 

Je suis enfin redevable à cet obligeant érudit de la communi- 
cation d'une troisième carte tout-à-fait moderne et bien curieuse ; 
la voici. Sur une feuille métallique argentée, assez ferme quoi- 
que très flexible, de dimensions moyennes, on lit : « Gharles A., 
ex-architecte du gouvernement, révoqué sur les rapports men- 
songers du préfet. » Suit l'adresse. 

Le procédé de ce vindicatif personnage me rappelle les cu- 
rieuses révélations que nous devons à Jules Delpit dans sa bro- 
chure : Un collectionneur bordelais, Barthélémy-Pierre Par- 
tarrieu (Bordeaux, Gounouilhou, 1881, in-8*, 46 pages). Partar- 
rieu, juge au tribunal de Bordeaux, fut persécuté par le gouver- 
nement de Napoléon et finalement destitué, quoique inamovible. 
Depuis lors, il se servit en écrivant d'un papier a lettre portant 
en tête : Partarribu, citoyen français opprimé. Il fit aussi exé- 
cuter une estampille en cuivre découpé, à l'aide de laquelle il 
barbouilla les feuillets de garde de tous ses livres d'une inscrip- 
tion portant : 

Partarribu, juob destitué 
Par Bonaparte détesté. 

Enfin, les archives de la mairie de Bordeaux possèdent une lettre 
de lui, du 7 octobre 1815, ornée en tête d'une élégante gravure 
formant un cartouche, au centre duquel on lit en lettres capitales: 

Partarribu, juge destitué 
Par Bonaparte destttué. 

« Ges mots, dit Jules Delpit, sont supportés par deux grandes 
tiges de lis et sont surmontés d'un large ruban, soutenant un 
coq qui plume un aigle renversé. Sur les plis du ruban, on lit 



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— 131 — 
cette iascriptioD : « Oallus cantat ; aquila fuit, fuit, fuit, fuit, 

0PTATU8 VIVAT LUDOVIGUS 1 » 

II est peu probable que les cartes de visite de Partarrieu 
ressemblassent à celles du commun des mortels. Prière à nos 
coUëgues de Bordeaux de nous les faire connaître, si elles ont 
été retrouvées. 

Un autre poète, celui-ci de Châteauneuf, arrondissement de 
Oognac, a envoyé cette année même (1898) et distribué à ses 
clients une enveloppe portant ce quatrain : 

[Mil huit cent c^uatre-vingt-dix-huit] 
A ceux dont j'ai gagné Testime 
Je viens apporter le doux fruit, 
Œuvre de ma muse enfantine. 

et sur un papier bleu, couleur joyeuse, avec un encadrement de 
feuillages et de fleurs qui entourent une lyre, on lit en lettres 
dorées ces lignes surmontées d'une abeille : 

J'AI RÊVÉ QUE JETAIS POÈTE I 

(ifTTBOS LOOOS) 

VêifB mûr est venu dissiper les ténèbres, 
Qui tenaient mon génie dans la captivité : 
Par quelqu'invention deviendrai-je célèbre, 
Ou poète honoré par l'immortalité. 

Glorieux de pouvoir m'élever dans le monde, 
J'essaie de mettre en vers un sujet qui réponde ; 
Tous mes efforts sont vains, je ne puis obtenir 
Qu'un désappointement qui m'oblige à dormir ; 
VULCAIN de son marteau vient me fendre la tète ; 
Il en jaillit l'éclair qui me forme poète. 
CALLIOPE m'inspire un sentiment d'amour, 
Et j'entrevois déjà le céleste séiour ; 
MORPHEE répand sur moi le charme qui délasse, 
PEGASE aux pieds légers me conduit au Parnasse, 
Où DIANE et APOLLON, enchantés de me voir. 
Au rang des immortels m'invitent à m'asseoir : 
MERCURE sait m'offrir une place choisie ; 
GANYMEDE me sert le nectar, l'ambroisie ; 
Favori des neuf sœurs, aimé du dieu des arts, 
De l'Olympe assemblé j'attire les regards ; 
PALLAS a décidé que je dois toujours vivre, 
Et l'aveugle destin me présente son livre. 
Dans lequel l'avenir, divinement tracé, 
Nous instruit, mais ou rien ne peut être effacé ; 
J'y vois mon sort décrit et marqué d'une abeille, 
Surpris de cet honneur, doucement je m'éveille. 
Et sans approfondir j'ai su mettre en écrit 
' Ce rêve trop flatteur, qui toujours me sourit. 

Que ma profession ne vous étonne en rien. 
D'être bon charcutier je me fais une ffloire. 
Cela n'empêche pas de briller dans 1 histoire. 
Quand on a de l'honneur et que l'on parle bien. 



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— 132 — 

Le tout est signé : t E^ Bl>uïchard, maître (^rcuHer à Chir 
teauneuf (Charente). » 

Tous les ans, vers le premier janvier, les journaux et les re- 
vues consacrent à notre sujet des articles et des cpravures dont 
la collection complète aurait une grande valeur documentaire. 
Gomme il est impossible de les réunir, glanons çà et là ce qui 

f>eut nous intéresser et rectifions à Toccasion les erreurs dont 
es meilleurs périodiques sont parfois émaillés ; des journaux 
qui ne sont pas les premiers venus se sont mépris lourdement 
en classant parmi les cartes de visite oette oarte d'adresse du 
graveur Papillon : 

« Papillon, graveur en bois, delà société de9 arts, demeure à 
Paris, rue de Bièvre, proche la place Maubert, après la pre- 
mière porte ooohère à droite, dans la longue allée, au deuxième 
étage du grand escalier. — 1769. » 

Mais on peut, malgré son format, 24 centimètres de largeur 
sur 18 de hauteur, annexer aux cartes de visite collectives cet 
imprimé de ma bibliothèque : 

t M., Messieurs d'Ecaquelon, Mouchard et l'abbé de Bonissent, 
conseillers au parlement, sont venus avec M. Jacques-Germain 
Aleaume, avocat au parlement de Paris, pourvu par le roi de 
Tétat et oflice de conseiller-clerc au parlement de Normandie, 
pour vous supplier d'être favorable à la délibération de son in- 
formation. » 

On sait que les libraires, papetiers et autres commerçants 
détaillants vendaient des oartes de visite à encadrements illus- 
trés, au milieu desquels leurs clients n'avaient plus qu'à écrire 
leur nom. Cet article avait un assez oprand débit pour être 
mentionné dans les prospectus, ainsi qu en témoigne cette jolie 
petite adresse gravée, ornée d'une vignette aux armes ; elle se 
distribuait sous la restauration : 

« Aux armes de France. 

Pierre aîné, md papetier de la comédie (française, rue 
Saint-Honoré, n* 372, entre la place Vendôme et la rue du Lu- 
xembourg. Tient magasin des papiers de France et de Hollande, 
cartes à jouer et de visite, souvenirs et porte*feuilles en maro- 
quin, fait la fourniture de bureau et les envois dans les dépar- 
tements. Articles de dessins et enoadremens divers. Fabrique 
les registres à dos métalliques, les objets d'étrenne et de fan- 
taisie ; il se charge également de la gravure et de l'impression 
en taille douce. A Paris. » 

En province, la bourgeoisie usa peu de la carte à encadre- 
ment. La carte à jouer eut la vie dure et ne fut pas le seul pro- 
cédé employé par nos pères pour se passer du graveur, de 1 im- 
grimeur et du lithographe. A Périgueux, sous Louis-Philippe, 
ien aue la maison Dupont fût déjà une des grandes officines 
de la lithographie dans le sud-ouest, les fonc^nnaires avaient 



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— 133 — 

pour OMPte« des petites bandes de parchemin, où ils écrivaient 
leur nom. 

En faisant une station au banc d*un bouquiniste, j*ai constaté 
qu'il y a. environ quari^te ans une dame portant un nom aristo- 
cratique imagina un ex-libris économique, la bande de son 
journal. La carte de visite, même lithographiée, a eu elle aussi 
ses fanfarons d'économie : Un percepteur, trouvant dans laauo- 
cession de son père un solde de cartes « X. père >, biffa Tac- 
centgraveet, surchargeant la dernière lettre, écrivit : c cepteur. » 
Harpagon n'eût pas mieux fait. Aux indications bibliogra- 
phiques que j'ai déjà données, je puis ajouter un article de la Vie 
p&nsienne du 24 décembre 1891 : « Les différentes espèces de 
cartes », cité par M. John Orand-Carteret aans la Revue ency- 
cl&pédique du !•' janvier 1892, où, sous ce titre, « h^ carte de 
visite autrefois et aujourd'hui», il esquisse à grands traits l'his- 
toire de la carte illustrée. Parmi les reproductions qui accom- 
pagnent le texte, citons une carte exécutée vers 1785, celle de 
notre compatriote Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue, dont 
le buste orne le jardin public de La Rochelle. Dans cette gra- 
cieuse composition à encadrement de fleurs, on lit au-dessous du 
nom g-ravé Fleuriau de Bellevue ces deux mots, à la main : 
« Chès Petrillo», suivis d'un mot effacé. Le savant rochelais 
était sans doute en voyage et donnait l'adresse de son hôtel sur 
l'exemplaire que je décris. 

On lira aussi avec intérêt dans un numéro du Gaulois despre- 
mîers jours de janvier 1897 un article signé Tout Paris : c Les 
gaietés des cartes de visite. » J'en extrais ceci : 

c Vers 1845 parurent les premières cartes elacées, rivales de la 
porcelaine dont elles empruntèrent le nom. Leur vogue fut res- 
treinte, bien qu'elle se soit prolongée assez longtemps ; mais il 
y a de longues années qu'elles sont entièrement discréditées, et 
toutes les tentatives faites pour substituer au vélin une sub- 
stance différente, bois, lièse, celluloide, ont également échoué. 

> Les cartes avec médaillon photographique, bien que parais- 
sant assez pratiques, n'ont pas eu non plus le succès qu'on en 
paraissait attendre. La raison de ce peu de faveur est qu'une 
carte doit pouvoir aller partout, chez l'ami comme chez rindif- 
férent, et qu'il y a des personnes auxquelles il serait indiscret 
ou inconvenant d'offrir son portrait. » 

Puis le journaliste cite entre autres cartes excentriques celles- 
ci, qui font partie de la grande collection formée par M. Orand- 
Oarteret : c Le comte de..., frère du général blessé a la tour Mala- 
koff; Hali-Bey, fils du colonel des mamelucks de l'empereur 
Napoléon V^; Mintenois, artiste coiffeur, homme de lettres ; Rous- 
seau, architecte, dont la famille ne descend aucunement du philo- 
sophe impie ; comte de Mintenet, des carlovingiens d'Aquitaine. • 

Parmi les cartes dont ma collection s'est enrichie, je puis citer 
celle-ci : t M. et M"' X ; instruments de musique. » En voici d'au- 
tres qui m'ont été fjignalées: « X, propriétaire, ancien 4)ré- 
aideirt du collège électoral de C; — X, ancien chasseur de fions 



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- 134- 

d'Afrique ; du même : ancien chasseur d'Afrique, pour les lions. » 
Mais c'en est assez sur les cartes singulières. Citons mainte- 
nant cette carte saintongeaise qui mérite de figurer à côté de 
celle de Tabbé Fontenaud (Revue^ xvii, 130): 

Ma vib c'est Jésus-Ghrist. 

«L'abbé Favraud, curé deSonnac, par Matha (Charente-Infé- 
rieure). » Elle est ornée d'une croix. 

. Qui ne se souvient de Tadmirable chapitre de Notre-Dame de 
Paris : « Ceci tuera cela? » La décadence de Tarchitecture date 
de la découverte de Timprimerie ; le livre devait tuer l'édifice. 
De même, dans les centres artistiques, la lithographie a tué 
peu à peu la belle carte de visite gravée où le dix-huitième siè- 
cle avait excellé. Au contraire, dans nos petites villes, elle a 
réalisé un progrès en substituant le carton banal, mais propre, à 
la carte à jouer plus ou moins crasseuse oà nos pères inscri- 
vaient leur nom. C'est une bien grande rareté qu'une vieille 
carte lithographiée ; plus un objet est vulgaire, moins on songe 
à en assurer la conservation. Si nous nous trouvions en présence 
d'une carte défraîchie, lithographiée à Saintes, chez Alexandre ; 
à Cognac, chez Dedé ; à Barbezieux, chez Sermet, elle nous pro- 
duirait TefTet d'un vieux chapeau oublié au fond d'un grenier et 
qu'on ne peut s'imaginer avoir porté. J'ai voulu connaître les 
origines de la lithographie à Cognac, et j'ai appris qu'Isaac Dedé, 
imprimeur, s'adjoignit une lithographie àpartir du 4 juillet 1837; 
il est mort au Pérou, imprimeur lithographe à Lima. A Bar- 
bezieux, J.-B. Sermet qui imprime, le 5 février 1843, la seizième 
page de la Revue de Barbezieux, deuxième année, numéro 6, 
dont les quinze premières pages s'imprimaient à Paris, chci 
Boulé et C**, rue Coq-Héron, 3, avait devancé Dedé. Car je lis : 
« lith« Sermet, Barbezieux », au bas d'une délibération prise le 
premier avril 1836 par les membres du comice agricole de Bar- 
bezieux, reproduite par la presse autographique. Je ne connais 
pas de cartes sortant des ateliers de Sermet et de Dedé ; elles 
seraient d'ailleurs difficiles à identifier, l'usage n'étant pas de 
signer ces petits travaux de ville. 

Les moindres détails ayant leur importance pour l'histoire 
des relations sociales, je rappelle que, pendant les dernières an- 
nées du règne de Louis-Philippe, à Cognac, ville de quatre 
mille âmes a peine, les cartes du jour de 1 an furent distriouées 
à profusion. Mon père en recevait plus de cent, et parmi tous ces 
visiteurs qui venaient frapper à sa porte, rue de la Grille, la dis- 
tribution parla poste n'étant pas encore usitée, il en était beau- 
coup qu'il ne connaissait guère aue de nom. On ne peut conserver 
pendant un demi-siècle toutes les cartes que l'on reçoit, sous 
prétexte qu'elles seront curieuses un jour. Il n'en est pas 
moins vrai que celui qui posséderait un paquet de cartes de 1846 
passerait un bon moment en faisant le dénombrement de celles 
qui étaient imprimées, lithographiées, manuscrites sur carton ou 
sur carte à jouer; en les classant par formats et par professions; 



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— 135 — 

tà nombreuses qu^elles fussent, un serrurier n'en était pas en^ 
core venu à envoyer la sienne à un maçon ; enfin, mais je tou- 
che à un sujet brûlant (glissez, mortels, n'appuyez pas), en dres- 
sant la liste de ceux cnii, Oros Pierre sous la monarchie, sont 
devenus Monsieur de llle sous la troisième république. 

Puisque nos tiroirs sont trop étroits pour conserver ce déluge 
de carton, gardons au moins les types les plus intéressants et 
puissions-nous dans nos recherches avoir une aubaine compa- 
rable à celle advenue dernièrement à une marchande d'estam- 
pes de Bordeaux qui trouva un lot considérable de cartes où un 
artiste s'était plu a dessiner les portraits de tous ses visiteurs. 

Notons ici un petit fait-divers de la lithographie cognaçaise. 
Dans les derniers jours de 1861 , un ieune poète de seize ans, 
J. B., adressa à ses amis une carte lithographiée parÂncelin 
avec ce quatrain suivi de ses initiales : 

Noël reparaît sous nos cieux 
Et l'an soixante-et-un expire ; 
Bardes, chantez aur votre lyre 
Le nouvel an soixante deux. 

C'est à une réaction exagérée contre l'invasion du mauvais 
goût que nous sommes redevables de la carte si vulgaire en 
usaee aujourd'hui. Ecoutons là-dessus M. Grand-Garteret dans 
la Kevue encyclopédique : 

1 1814 inaugura la carte politique : sur les cartons du jour 
apparurent violettes, abeilles, fleurs de lis. Malheureu- 
sement, la lithographie vint et, peu à peu^ tua la carte gravée, 
aux encadrements artistiques. Il y a plus: dans ce domaine, elle 
voulut innover, et aux approches de 1830 on put voir des car- 
tons teintés, véritables étiquettes pour bouteilles, avec les noms 
écrits en lettres cursives, olanches, bleues, rouçes, 9ur fonds 
noirs, bistres ou verts. Le comble du mauvais goût ! 

La lithographie ayant ainsi, dans ce domaine, commercia- 
lisé, ridiculisé l'ornement, il fallut, pour protester, adopter la 
carte blanche. » 

Je ne sais si la Saintonge donna dans ces excentricités. Quoi- 
qu'il en soit, si la lithographie doit nous faire regretter les pe- 
tits chefs-d'œuvre des maîtres du dix-huitième siècle, elle a 
Îroduit dans le genre humoristique des pièces bien amusantes, 
e n'en veux pour preuve que cette carte de ma collection : 
t La société des eaux minérales de Vittel (Vosges). » L'encadre- 
ment représente une procession de malades : les uns portés sur 
des brancards, les autres s'appuyant sur des béquilles. Ils se 
dirigent vers la source où les infirmes se plongent. Puis ces 
mêmes malades guéris se livrent à une danse désordonnée. Au 
bas est un écusson surmonté de l'inévitable couronne murale 
avec la devise Vite telltis. Gette fantaisie est signée du carica- 
turiste Léonce Petit, et sort de la lithographie Henriot et Go- 
dard, à Saint-Dié. 

Les cartes de visite ont souvent été employées par les mys- 



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— 136 — 

tifioateurs. Julien Jardry venait d*éire condamné à ttioit te 88 
octobre 1889 par la cour d^aseises de laDordogne, pour double 
assassinat commis dans la commune de Busserolles, arrott^ 
dissement de Nontron, et son exécution qui eut lieu à Périgueux 
le 21 décembre suivant, place des Prisons, était attendue avec 
cette curiosité malsaine dont il n'y a qnt trop d'exemples, lors- 

3ue des mauvais plaisants firent circuler une carte encadrée 
'un large filet de deuil, où on lisait : « A. Deibler, exécutev 
des hautes œuvres, place de la Roquette, Paris. • Un exemplaire 
annoté de cette carte, conservé à la bibliothèque de Périgueux, 
perpétuera le souvenir de cette farce de mauvais goût. Notons en 
passant que Deibler n*habitait pas place de la Roauette (1). 

Voilà pour la carte fictive ; mais il y a aussi ta carte ano- 
nyme, moins connue que la lettre anonyme et qui ne vaut pas 
mieux. En présentant mes vœux de bonne année aux lecteurs 
de la Revue, je leur désire bien sincèrement de ne jamais rece- 
voir de carte analogue à celle qui fut déposée nuitamment, vers 
1820, à Barbezieux, chez M™* deFradin, par des voleursqui mi- 
rent la maison au pillage. Ils r6q[)ectèrent toutefois la poupée 
de la jeune fille de la maison, qui fut depuis la marquise de 
Vaudreuil, et aussi spirituels que coquins, ce qui n'est pas peu 
dire, ils lui glissèrent dans la main un petit carré de papier oà 
ils écrivirent : « Sois discrète ! • 

JULBS PeLLISSON. 



QUESTIONS ET RÉPONSES 

I. — QUESTIONS 

K* 653. — Où était à Saintes la chapelle des Pénitents ? 

B. 

N^ 654. — Quels sont les descendants jusqu'à nos jours de : 
1* Oharles-Marie-Honoré de Lescours, né le 6 janvier 175Î 
(certificat pour les chevau-légers du 20 janvier 1778) ; 2* Hen- 
riette-Julie de Beauchamp, épouse Du Bois, née d'une de Les- 

(1) Au moment où Je corrige les épreuves de cet trtide, je lis dans le Gal- 
lois du 10 décembre 1897 : 

c La comtesse de C..., demeurant avenue des Champs-Ebrsées, est la victime, 
depuis quelques jours, d*un mauvais plaisant qui. s'étant fait faire des cartes à 
son nom, prend un malin plaisir à lui adresser chaque jour une quantité de 
fournisseurs et de commandes de tout genre. 

» Dans la journée dliier, M»* de C... a reçu à son domicile onae pàtîsaian, 
quinze nourrices sèches, six loueurs de voitures, sept garçons de bains avec 
leur baignoire, trois professeurs de musique, soixante domestiques, etc. Quel- 
ques avocats et deux huissiers se sont également présentés ches II** de C^ 
sur la convocation manuscrite qui leur avait été envoyée. 

1 Très ennuyée de ces mauvaises plaisanteries qui durent depuis quinss 
jours, M^9 de C... a fait appel au concours du commissaire du quartier pour y 
mettre un terme, i 



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— 137 — 

coim ; 3^ Marie de Beauchamp, épouse de memire de Gcnlard, 
née aussi d'une de Lescours ; 4^ Jeanne-Lucie de Lescours, 
opouse de Jacques de La Ch'assaigne, sieur de La Drouille ; 
&* Oabriel-Maiie de Lesoours, baptisé le 8 mars 1775 à 8aini^ 
Jean d'Angély, reçu aux preuves pour les écoles militaires le 
10 octobre 1785 ? 

LiTBSQUB. 

N* 655. — Billardon de Sauvigny (Edme-Louis), poète, roman- 
cier, est né à La Rochelle en 1738, mort le... 1809, dit lajRetmedes 
autographes d'Eugène Gharavay (décembre 1897); — né dans le 
diocèse d'Auxerre versl730,mortenl809,dit laFrance littéraire. 
L*abbé, frère du précédent, est né à Cognac. Tout cela est-il 
vrai ? Gomment ces deux littérateurs, dont les familles ne sont 
pas du pays, sont-ils nés à La Rochelle et à Cognac ? 

A. 

N* 656. — Il se tient à Marseille, du 10 décembre au 8 janvier, 
une foire essentiellement provençale qu'on appelle a la foire des 
santons». Les santons sont de petits personnages d'argile qui 

Seuplent les Bethléems ou crèches que les méridionaux placent 
ans un angle de leur salle à manger durant une période de 
quarante jours, de la veille de noëià la Chandeleur. Ces per- 
sonnages coloriés avec une violence à la fois naïve et charmante 
sont l'œuvre de coroplastes très primitifs qui possèdent une 
quantité de moules transmis en héritage de père en fils et en 
créent, chaque année, de nouveaux suivantl'actualité touchante 
ou comique, rémouleurs, aveugles, valets d'étable, pêcheurs, 
poissonnières, saint Joseph, la sainte Vierge, bohémiens, chas- 
seurs, les mages, les vieux, les vieilles, les adorateurs, etc. La 
Revue encyclopédique du 25 décembre dernier, n^ 225, à qui 
nous empruntons ces détails, reproduit un certain nombre de 
ces petites statuettes dont quelques unes sont fort artistiques, 
mais ne nous dit pas l'origine du mot santons qui les désigne. 
Pourrait-K)n me la faire connaître ? 

A. 



II. — RiPONSIS 

N* 482 : XI, 277, 341 ; xvi, 144, 228, 440. — Le théâtre en Au- 
niS'S&intonge aux xvii^ et xviii^ siècles. Voir plus haut page 1 10. 

N* 644 : t. xvin, p. 59. — Que signifie le mot Oroutelles. 

Dans ses Remarques sur le livre ii, chapitre v, Le Duchat 
dit : c Crvustelles. Bourg à une netite lieue de Poitiers. On y fait 
quantité de petits sififlets qui firent appeler sifflars en 1561 
certains gamemens de Poitiers et autres écoliers, qui por- 
taient chacun au cou un de ces sifflets, dont ils prétendaient se 



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— 138- 

servir à s'attrouper contre les religionnaires. » Histoire eoclé- 
siastigue de Bèze, 1. 1, p. 763. ' 

L. 

— Le Pantagruel, oh.v, Des faits du noble Pantagruel en cou 
jeune aage, contient cette phrase : a Et en mémoire de ce, 
n'est aujourd'huy passé aucun en la matricule de ladite uni- 
versité de Poictiers, sinon qu'il ait beu en la fontaine coballine 
de Groustelles, passé à Passelourdin et monté sur la pierre 
levée, a Croustelles, ajoute Téditeur Burgaud des Marets, t. i, 
p. 249, «est un village à une lieue de Poitiers. » 

A. 

— Passage tiré du Testament ou conseils fidelles d'un 
bon père à ses enfans du sieur de La Hoguette : « Renoncez à 
toutes sortes de sauts périlleux, de tours de passe-passe et 
de souplesse de main. Laissez aux bateleurs leur métier. Tou- 
tes ces choses sont comme ces ouvrages de croutelles, où il y 
a beaucoup de dextérité et qui sont d un très petit usage. Il n*y 
a que la canaille qui s'en môle ni qui s'y amuse. » 

Croutelles désigne ici la commune de ce nom, canton sud de 
Poitiers, célèbre aux siècles derniers par la fabrication de petits 
ouvrages appelés finesses de Croutelles. Cf. Léo Desaivre, Les 
finesses de Croutelles. Etude historique et artistique. Niort, 
chez Tauteur. 1891, in-8* de 36 pages ; Les finesses de Croutelles^ 
dans la Revue poitevine et saintongaise, 8* année, p. 244. 

L'abbé Alfred Largeault. 

— Groutelle, cheMieu de Tune des plus petites communes de 
la Vienne, à 10 kil. de Poitiers, sur la route de Bordeaux, était 
renommé pour l'adresse de ses tourneurs qui fabriquaient de 
minuscules ouvrages, pour la plus grande joie des curieux qui 
s'arrachaient ces^nesses. Guillaume Bouchet cite « neuf quil- 
les d'yvoire avec la pirouette, le tout ne pesant pas un grain de 
blé B. Les gens sensés se moquèrent de cet engouement du 
vulgaire pour des enfantillages, et le langage populaire fit de 
finesse de Croutelle un synonyme de bévue, de niaiserie, de 
« finesse cousue de fil blanc ». M. Léo Desaivre, à qui la cita- 
tion du sieur de La Hoguette avait échappé, a publié (Niort, 
1891, 36 pp. in-8*) une très remarquable étude sur ce sujet. Il 
a réuni toutes les mentions d'ouvrages tournés à Croutelle que 
lui ont fourni les auteurs du temps, et il y a ajouté un chapitre 
très curieux sur les instruments de musique en Poitou. 

H. C. 

N^ 648 : t. XVII, page 60. Les augustins dans la Charente^ 
Inférieure. 

Une rue à La Rochelle s'appelle rue des Augustins et rap- 
pelle une congrégation d'augustins, dont l'emplacement est 
aujourd'hui occupé par les dames ursulines de Jésus dites de 
Chavagnes. M. l'abbé Savineau a publié une notice sur ces deux 



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— 139 — 

communautés, résumée par M. deRichemônd dhiiB La Rochelle 
et ses environs (1866), page 268. On consultera aussi Arcère, 
Histoire de La, Rochelle, tome ii, page 503, Les révérends 
pères SLugustins. 

A» 

—On lit dans le tome xxiii des Archives de te Satnfonoe, p. 445, 
ce passage extrait d*un rapport du subdélégué de rélection 
de Saint-Jean d'Angély à l'intendant en 1723 : « Il y a une com- 
munauté de religieux augustins établis à Baint-Savinien, d'an- 
cienne fondation, composée de trois religieux prêtres et un frère 
convers. Leur revenu consiste en la moitié d'un four banal, une 
petite borderie scituée en laditte paroisse de daint-Savinien et 
quelques journaux de bois et legs pieux ; le tout ne peut monter 
qu'environ 400 livres. » 

B. 

— Plusieurs prieurés-cures de Tordre de Saint- Augustin exis- 
taient dans le diocèse de Saintes . Citons — encore qu'ils ne fussent 
pas desservis par des moines aueustins — : Ouïmes, prieuré de 
Tordre dé Saint- Augustin, dans la paroisse de Nuaillé, canton 
d'Aunay ; le prieuré de Saint-Symphorien de Chatenet ; le 
prieuré-cure de Saint-Félix de Messac ; le prieuré-cure de Saint- 
Laurent, ces trois derniers dans Tarchiprêtré de Montandre ; le 
prieuré de Saint-Augustin sur mer, dans Tarchiprêtré d'Arvert; 
dans le diocèse de La Rochelle : abbaye de Mortagne, ordre 
de Saint- Augustin ; prieuré-cure de Notre-Dame en 1 ile de Ré ; 

Srieuré-cure de Saint-Cybard de Périgny ; de Saint-Pierre 
e Balon ; de Notre-Dame de Dieulidon en Aunis, près de Benon ; 
de Notre-Dame de Lagord et de Saint-Ouen. 

L. 

N» 649 : t. XVII, 60. Où te guillotine a-t-elle fonctionné dans la 
Charente-Inférieure ? 

La guillotine n'a pas fonctionné à Saintes, m'a-t-on dit. Le 
maire Lériget s'opposa à ce aue la machine de Ouillotin restât 
dressée sur la place des Oordeliers, malgré les représentants 
Lequinio et Laignelot. Il prétendait que c'était faire injure aux 
bons républicains de Saintes que de leur supposer des senti- 
ments aristocratiques. 

— C'est à Rochefort, sur la place Colbert, que fut monté Técha- 
faud qui servit à l'équipage de V Apollon, du Généreux, du P/u- 
vier et à tant d'autres citoyens. 

On lira le récit de ces exécutions dans VHistoire de Rochefort, 
par Viaud (le père de Pierre Loti) et Pleury, t. ii, p. 330. Voir 
aussi Revue de Saintonge. xi, 128; xv, 233; xvii, 160. Le tribu- 
nal révolutionnaire de Rochefort guillotina 52 personnes. 

N* 650 : t. XVII, 61. Un seigneur de Montandre blessé à te 
bataille de Poitiers. 



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— 140^ 

La bataille de Poitiers fut livrée à Haupertuis le 19 septembre 
1356. Le seigneur de Montandre à cette date était Oeoffroy 
Jcmrdain, seigneur de Montandre et d*Ambleville, qui épomsa, 
en 1347, Létice de Maumont. Il eut pour successeur (1358-1365) 
Bertrand Jourdain, aussi seigneur de Montandre et d'Amble- 
viile. Montandre vint aux La Rochefoucauld par le mariage de 
Rosine de Montant, dame de Montandre et de Monfguyon, fille 
de Raimond de Montant, seigneur de Mucidan, de Montandre et 
de Montguyon, avec Guy de La Rochefoucauld, seigneur de 
Verteuil, près de Ruffec, et de Barbezieux. 

N® 657. — La notice nécrologique sur Charles Pichot (Revue, 
xvjii,38j parle de ses débuts modestes, mais ne dit pas qu'il 
fut libraire à Poitiers, et je crois bien aussi lithographe. J'ai 
une vignette de traite ou de facture représentant un navire, pa- 
raissant dater de 1850 environ, signée : a Lith. de Pichot, à 
Poitiers. » S'il s'agit là de l'ancien procureur impérial de 
Saintes, nos collègues du Poitou ne pourraient-ils pas nous faire 
connaître les principales productions de son atelier ? où namiit 
Pichot ? peut-on le rattacher aux lithographes saintongeais r 

J-P. 



BIBLIOGRAPHIE 



EsGHASSERiAUx (Le barou). Souterrain-refuge des Lourdines^ 
commune de T/ienac. Saintes, imp. Hus, 1897, in-8*, 4 pages. 

LorsQue, au mois de mars 1896, a été découvert le souterrain- 
refuge du village des Mauds, commune de Thenac, la Revue de 
SsLintonge, t. xvi,*p. 185, Ta décrit sommairement et en même 
temps appelé l'attention sur celui de Chez-Chevalier, commune 
de Restaiid. M. le baron Eschasseriaux, qui, dès ce moment, 
avait entrepris de le fouiller, vient de donner la descriptioQ de 
ces deux importants refuges ; il y a joint deux plai» habile-^ 
ment dressés par M. Bouquet, instituteur adjoint à i'éoole com- 
munale Lemeroier, à Saintes. C'est une très utile contribu- 
tion à Tétude des souterrains-refuges de la contrée,si nombreux. 
Rien n'a permis encore de fixer l'âge de ces habitations et 
l'auteur s est sagement contenté d'une description fort exacte ; 
quand les autres souterrains connus auront été ainsi examinés 
et dessinés, il sera temps, par la comparaison, de tirer des in- 
ductions et d'établir une théorie. 



Fabre (Le docteur Paul), de Commentry, membre corres- 
pondant de l'académie de médecine, président de l'association 
des mé4ecins de l'Allier, médecin en chef de Thépital de Com- 
mentry, membre correspondant de l'académie royak de B4ri- 



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— 141 — 

gique, etc. Etudes de littérature médios^le. Che^rle^ Nodier 
naturaliste et médecin. Sa théorie du choléra. Sa dernière 
maladie. Montluçon, imprimerie du Centre médical, 1897, 
in-8*, 16 paees. 

Oette étude de notre docte confrère, dont nous avons déjà dit 
on mot, t. XYii, p. 11, se termine ainsi : « 8*il n*était pas vrai- 
ment médecin, Charles Nodier était donc bien digne de Tètre 
ou de le devenir. » 

^Coup d'oeil sur la géographie médicale: sonpassé^sonpré' 
sent et son avenir. Paris, Steinheil, 1897, in 8% 24 pages. 

— Un émule d'André Vésale. Essai biographique sur Vana- 
tomiste Jean-Baptiste Canano. 1515-1570. Monuuçon, impri- 
merie du Centre médical, 1898, in-8*, 8 pages. 

C'est, non pas la réfutation de toutes les erreurs commises, 
de toutes les inexactitudes que les biographes ont accumulées 
sur Tillustre médecin, mais une notice de tout ce que Ton sait 
de positif sur lui ; c'est un supplément à tous les dictionnaires 
de médecine et d'histoire. M. le docteur Paul Fabre est habile 
à découvrir ces victimes de Tignorance et à rendre justice à ces 
grands hommes que l'oubli a un peu couverts de son ombre. 

Fanbau (L'abbé). Pour Vhonneur de Dieu et Vamour du 
sacré-cœur de Jésus. Miroir des évoques. Manuel pratique de 
méditations épisc&pales appropriées aux idées du temps pré- 
sent. La Rochelle, imprimerie rochelaise, 25 juin 1897, in-8®, 
36 pages. 

Du même auteur : 

— Trois lettres d'un bon français ami du peuple. A mes- 
sieurs les sénateurs, à l'occasion d'une loi votée par les députés 

Eour dépouiller les pauvres orphelins malades et vieillards des 
iens confiés aux congrégations religieuses, ha Rochelle, G. Pic 
et P. Dubois, 31 mars 18§5, in-8®, 15 pages. 

— Résistance contre soumission. Histoire succinte d'une 
croisade contemporaine pour la délivrance de l'église et de la 
France de l'oppression des juifs et des francs-maçons, par le 
directeur de la Résistance française. La Rochelle, imp. roche- 
laise O. Pic, 11 novembre 1895, in-8*, 22 pages. Prix : 25 cent. 

--^ A nosseigneurs les évêques chef s officiels de V église mili" 
tante 7f? très souffrante tu de France^ vérité contre politique, 
par un anonyme obligatoire. Louvain, 1897, 35 pages. 

— Réflexions d'un chrétien. 40 pages in-8*. Prix : 40 cen- 
times. 

— Lettre-doléances d'un catholique français k sa sainteté le 

{}ape Léon XIII à propos de la récente constitution aposto^ 
ique de l'index. La Rochelle, imprimerie rochelaise 0. Pic, 
19 mars 1897, in-8*, 27 pages. Prix : 1 franc. 

L^opuscule, oui a pour épigraphe : « Parvuli petieruntPatrem, 
et non erat qui daret illis » et la mention « reproduction inter» 



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— 142 — 

dite », gourmande assez vivement le souverain pontife de sm 
direction dans les affaires de France et de son choix desévèquet. 

Oarnault (Emile), secrétaire de la chambre de commerce de 
La Rochelle. La juridiction consulaire et la bourse de La Bo^ 
chelle. Oaen, imp. Delesques, 1896, in-8®, 20 pages. (Extrait du 
Compte rendu dusoiocante et unième congrès archéologique àa 
France, 1896.) 

— La marine marchande. Moyens de Vaméliorer. Paris, 
imp. Lévy, 1897, in-^, 9 pages. Extrait des Questions diploma- 
tiques et coloniales. 

Oautibr (Benjamin). La damière métive. Royan, Victor Bil- 
laud (1897), in-4*, 42 dessins. Prix : 3 fr. 50. 

Saluez cet album ; c'est le dernier de Benjamin Gautier qui 
nous a si souvent réjouis par ses inoubliables scènes sainton- 
geaises. Les paysans sont toujours les mêmes dans ses diffé- 
rents albums ; mais ils sont montrés sous différents aspects. Le 
plus populaire des dessins de cet album est assurément le por- 
trait du dernier député de Jonzac ; le voici, c'est bien lui : 
Eutrope Dupont avec son chien Caporal, ses pantalons retrous- 
sés, son mouchoir à carreaux sortant des basques de sa re- 
dingote, son chapeau melon posé sur la tète, un parapluie sous 
le bras droit, un boutillon au bras gauche, très fier, dressant sa 
petite taille, est profondément salué par un paysan en blouse, 
chapeau bas : 

« Bonjour, monsieur Utrope et la compagnie. J'ai appris avec 
plaisi que vous étiez sorti tréomphant de la leute. Les clérical 
avant qu*à bein se ténit ! » 

L'album est terminé par un portrait de Gautier par M. Du- 
plais des Touches. 

La collection complète des croquis saintongeais se compose 
de 16 albums. 

GsLÉzBAU. Monographie du château de Dercie. Voir t. zvii, 
page 284. 

Gblinbau (Le docteur). Hygiène de Voreille et des sourds. 
Paris, A. Malvin, 1897, in-18% 227 pages. 

C'est un joli petit volume que ce traité médical ; Timprimeur 
y a mis de la coquetterie et l'auteur a voulu que sa science fît 
sa toilette. Il s'exprime très bien et parle en termes fort intelli- 
gibles des choses techniques. Le livre s'ouvre par un chapitre 
sur l'importance des sens et de l'ouïe ; le docteur n'a pas de 

Seine à nous convaincre, surtout eeux qui sont affligés de sur- 
ité ; puis il énumère tous les cas : hygiène de l'oreille chez le 
nouveau-né, chez l'enfant, chez l'adulte et chez le vieillard: 
car nul n'est exempt du mal. En indiquant les préservatifs et 



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— lis- 
tes remèdes, M. Oelineau ne s'abstient pas de traits satiriques 
contre ses confrères, et c'est amusant de voir avec quel esprit 
de fine raillerie il traite les charlatans et leurs dupes. Il y a un 
chapitre sur les sourds illustres ; c'est à vous donner envie 
d'être sourd ; et puis on est dispensé d'entendre tant de sottises. 

Je te salue, 6 sainte et aime surdité, 

chantait Du Bellay à son ami Ronsard, sourd comme un 

Du Bellay. 

Oboffrot (Emmanuel), pharmacien des colonies, licencié ès- 
sciences naturelles. Rapport de mission & la MsLrtiniqv£ et à la 
Guyane. Mâcon, Protat, 1897, in-S**, 66 pages. VoirHeime, xvii, 
p. 139. 



OiRAUDiAS (E.). La cinquantaine (sonnet) au poète E. du Tiers, 
i Mothe-Saint-Héraye, imp. Guittet, 13 juin 1897, in-8^, 1 page. 



La 



ORANass DE SuROÈRBS (Le marquis de). Notes sur les anciens 
imprimeurs nantais. Paris, Techener, 3 novembre 1897, 
tiré à 150 exemplaires in-8®, 43 pages. 

C'est une simple contribution à l'histoire de l'imprimerie en 
France que ces notes sur les anciens imprimeurs nantais; l'au- 
teur le déclare modestement ; mais cette nomenclature ne sera 
pas moins « la plus complète qui aura été publiée jusqu'à ce 
jour, réunissant ce qui est acquis et y ajoutant le fruit de re- 
cherches longuement poursuivies dans les registresjparoissiaux » . 
Quatre-ving^-neuf noms d'imprimeurs nantais ont là leur état 
civil avec tout ce que l'auteur a pu savoir d'eux. Voilà un la- 
beur sérieux, exact, grandement utile et qui a exigé un soin 
minutieux et de patientes recherches. 



Orasilier (Léonce). La trahison du général Sarrazin (iSiO), 
racontée par lui-même. Paris, bureaux de la Nouvelle revue 
rétrospective i 1897, in-18, 42 pages. (Extrait de la NcnivelU 
revue rétrospective du 10 décembre 1897.) 



OuÉRiN DE SossiONDO (Le docteur.) Le Mont-Dore. Guide du 
baigneur. Tours, imp. Juliot, petit in-16, 1897, 32 pages. 



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- 144 - 

Le Ccnrrlmt da la nrMM» 21, boulevard Montmartre, Paris, fondé 
ea 1880, directeur A. u^llois, fournit coupures de journaux et de reyues 
sur tous sujets et personnalités. 

La Qninmina (Paris, 45, rue Vaneau, directeur : M. George Fod- 
seeriTs) a publié dans son numéro du 46 janyier : 

Le Clerf^ constitutionnel dans le procès du roi, par Victor Pierre. — 
La petite Revue (première partie), par Dick May. — Edgar Poé idéo- 
logue, I, par Camille Mauclair. — Capital collectif, par Buâiie Floraoj. 

— Une biographie anglaise de Lamennais, par PaiU Kenaudin. — Poéait: 
Terre natale (sonnets), par Louise Ducot. — Chronique dramatique : 
Cyrano de Bergerac, Le repas du lion. Les mauvais bergers, par Emile 
de Saint-Auban. — Lettres à ma cousine : La faute de maamnoiselle 
Chauvin, par Gabriel Aubray. — Chronique politique. Nouvelles scien- 
tiflques et littéraires, Bibliogrephie, Revue dee revues. 

Sommaire du numéro du 46 février : 

La jeunesse d'Hippolyte Flandrin, L*atelier dlngres (avec portrait), 
par Louis Flandrin. — Les métiers pittoresques : Le trafic des cheveux, 
par Charles Le Gofflc. — Lettres et journal de la montagne, par C.-C. 
Charaux. — La petite Revue (troisième partie), par Dick If ay. — L*or- 
ganisation des cnemins de fer en France, V : Exploitation des voies fer- 
rées, i>ar Georges Guillaumot. — Le rôle de la femme à Tintérieur et à 
Textérieur du catholicisme, par George Fonsegrive. — Chronique poli- 
tique, par S. — Nouvelles scientifiques et littéraires, Bibliographie: Le 
desastre de MM. P. et V. Margueritte, par Gabriel Aubray ; Revue des 
revues. 

Abonnement : France, un an, 24 fr.: six mois, 14 fr.; trois mois^ 8 fir. 

— Abonnement spécial d*un an : pour le clergé, Tuniversité et les insti- 
tuts catholiques, 20 fr. — Prix de la livraison, 1 fr. 50. 

Pour les annonces, s*adresser aux bureaux de la Revue^ 45, rue VaneaiL 

Êtudaa publiées par les Pères de la Compagnie de Jésus, 45, rue 
Monsieur, Paris (sommaire de la livraison du 5 février 1898) : 

La mort d*un homme de lettres. Alphonse Daudet, par le P. V. Dela- 
porte. — En Extrême-Orient. La capitale du Japon, par le P. M. de î 
llatzenhausen. — Névrose et poésie (fin), par le P. H. Martin. — Bout- [ 
daloue inconnu (deuxième article), par le P. H. Chérot. — De Témigra- i 
tion^ par le P. J.-B. Piolet. — Livres : P. de Nolhac, Le Virgile du . 
V%Ucan et $e» peintaree ; Abbé E. Briand, Hktoirt de faînto Rtuief<mde; ' 



Abbé Th. Leuridan, Mgr DehàUnei. — Evénements de la quinuane. 2 

La Raviia du monda oatboUliaa contient dans sa livraison du î 
4*' février 4898 : t 

Origines de Tinsurrection vendéenne, par dom Chamart. — Histoire j 
intime des apparitions de I4>urde8, Estrade. — Le carnet d'un officier, 
Hobory. — L éducation dans la Caroline du nord, Bameaud. — Hoche 
en Alsace, Bonnal de Ganges. — Bicydistes militaires, Jean d'Estoo. -^ 
Le théAtre et les idées : Le repas du lion, Les mauvais beigers, Fran- 
çois Veuillot. — Deux documents maçonniques, Davin, chanoine. — 
Athéisme ofûciel, H. de Parise. — Autres mœurs (vieilles légendes), 
Gaston de Yey. — Pour Tautel et le foyer (roman), H. Hoisnard. — 
L'économie rurale dans rantiquité, Bèauredon. — Autour du monde, 
Arthur Savaète. — Bulletin financier, Lemaire. 

Abonnement : 25 francs par an ; rue des Saints-Pères, 76. 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D'Al 

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCH 



SOMMAIRE DU NUMÉRO DU 1" MAI 1898 

Revub de la iMtEssB : Opinions des journaux sur les publical 
ciélé, sur la séance du 5 mars. 

Avis et nouvelles : Distinctions honorifîques ; subvention 
excursion archéologique ; travaux des membres de la Sociél 
Saint-Geniez; Du Paty de Clam; séances de la société ; le con 
bonne; conférences; erratum; les Vivier; Ëléonore de Garj 

Actes d'âtat civil. — Décès : Bouet du Portai, Doinet, Jol^ 
fontaine (Thomas), Legrand (Martin), Veyre. — Mariages : A 
guérite de Sartre, Carrière et Renée Burgclin, Parât et Jeanni 
caume et Marie-Louise Gaillard, Salle et Noémi Prévôt. 

A TRAVERS LES péRiODiQUEs : UAnnuairc du conseil héraldi 
châtaignier; Louis- Philippe ; VAixiade; Le drapeau du 6" de li( 

Livres ET revues : Le Carmen sœculare; LVglise de Paris pe 
lulion; Etat de la France en 1614; L'Espagne et la France 
Benoît. 

Variétés: Le chansonnier de Piis ; le dîner de la Cagouill 
Soubize et Mortaigne. 

Archéologie : Monnaies des Santons ; Lettre de Chaudruc d 

Bibliographie : JU-LE. 



REVUE DE LA PRESSE 



Ont publié le sommaire du n° du 1*' mars: L'Ere 
Cognac et VEcho de Jonzac du 6, Y Echo rocheh 
Bulletin religieux du 19 et la Voix de Saintonge di 

Le Progrès du 4 mars a reproduit rarticle Les 
Clam. 

Là'Echo rochelais du 19 mars a reproduit la noi 
Fouras devenu La Palliée sur une carte de France. 



Le Polyhiblion de février signale la « très curi 
piquante et trop courte notice de M. le baron de L 
sur Le marquis de Montalem,bert et son second mari 
à 25 exemplaires de la Revue de Saintonge.,. » 



Tome XYUI, 3* UTraiiOD. — Mai 1896. 



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- 146 — 

Les Tsiblettes des deux Charentes du 5 mars: « Le derniernu- 
méro de la Revue deSsiintonge et d'Aunis consacre une notice 
très précise à la famille du Paty de Clam, ce qui nous permet de 
compléter ce que nous avons déjà dit à ce sujet. Il résulte de ce 
travail de M. Louis Audiat que le lieutenant-colonel Ferdi- 
nand du Paty de Clam, dont on a si souvent parlé au cours des 
procès Dreyfus et Zola, est le petit-fils de Louis-Marie-Adrien- 
Jean-Baptiste du Paty de Clam, président de chambre à la courde 
cassation, et le fils du général Antoine-Amédée du Paty, marquis 
de Clam, mort en 1887. Les fiefs du Paty et Clam sontbien situés 
en Saintonge, et les armes de la famille sont : D'argent au chevron 
de gueules surmonté d'un croissant de sinople accompagné de 
deux quintefeuilles de gueules en chef et d'un lion passant de 
même en pointe. 

La même revue mentionne aussi avec éloge la thèse de doc- 
torat ès-lettres de M. P. -A. Brun, censeur au lycée de Roche- 
fort : Savinien de Cyrano-Bergerac, et dans laquelle l'auteur 
démontre péremptoirement que le héros de la très belle comédie 
de M. Edmond Rostand n'est pas gascon le moins du monde, le 
Bergerac qui lui valut son surnom se trouvant en Seine-et-Oise, 
et non point dans la Dordogne. » 



Le Bulletin de la société historique et archéologique du Pé- 
rif/orJ (janvier 1898, p. 32), reproduit par le Journalde /a Dordogne 
du 18 mars, note le passage de notre livraison de novembre, 
p. 401, où est rappelé le brefdu pape Léon XIII, du l" juillet 1897, 
qui, en érigeant en basilique mineure l'église cathédrale de Pé- 
rigueux, parle du corps de saint Front, baptisé par saint Pierre, 
a Que va dire M. l'abbé Duchesne, directeur de l'école française 
» d'archéologie de Rome, de cette affirmation ? Et combien elle 
» va réjouir M. le chanoine Arbellot ! Il faut rapprocher ce 
» texte du texte de Grégoire de Tours disant saint Eutrope en- 
» voyé par saint Clément » ; — et, page 430, est analysée une 
étude de M. l'abbé Mondon, curé de Chazelles, Notes historiques 
sur la baronnie de Marthon en Angoumois^ qui contiennent 
les noms d'un certain nombre de familles périgourdines. 



L'Annuaire du conseil héraldique de France dit, page 373, 
du tome xxv des Archives : « Ce beau volume de 500 pages est 
consacré tout entier à la publication d'une magistrale étude de 
notre savant collègue Louis Audiat, étude que nous recomman- 
dons très vivement à l'attention de tous nos amis : L'instruction 
pnmaireflaïquejgratuite^obligatoire) avant 1789. EUenousmon' 
tre la diffusion de l'instruction encouragée, suscitée par les évo- 
ques, les rois, les seigneurs, les grands bourgeois, a toutes les 
époques de notre histoire. Il y avait, en 1689, à La Rochelle, 36 
écoles laïques. La royauté en subventionnait un grand nombre 
et intervint, par des édits, pour contraindre les parents à envoyer 



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leurs enfants à Técole. La liberté d'enseignement était partout; 
ouvrait école qui voulait. Il y en avait de gratuites dès 1 an 843, 
et le concile de Malines fulmina contre les parents qui 
geaient l'instruction de leurs enfants. La noblesse, au 
généraux de 1560, réclama l'instruction obligatoire. Mail 
lire tout entière cette œuvre infiniment érudite ; en somr 
réduit probativement à néant une des thèses chères aux 
saires de la France d'autrefois, et c'est un noble et sign^ 
vice rendu une fois de plus par Louis Audiat à la vraie 
et à la vérité historique. » 

Le même ^Innitaire s'exprime ainsi, p. 410, à propc 
Revue de Saintongeetd'Aunis: «L'éloge de cettesavant 
n'est plus à faire. Dirigée par notre honorable collègue, ^ 
Audiat, elle constitue, pour la Saintonge et l'Aunis, un v< 
trésor que chaque année voit s'accroître, et dans lequel 
toriens, les archéologues et les héraldistcs puiseront d 
breux et utiles renseignements. » 

Ont rendu compte de la soirée du 5 mars et de la con 
de M. Mousset : Le Nouvelliste de Bordeaux du 8, repro( 
le Courrier de la Vienne du 13 : 

« Une charmante soirée était offerte samedi dernier 
société des Archives historiques de la Saintonge et de l 
L'assistance des plus nombreuses a acclamé pendant un 
et demie le très distingué conférencier, M. Mousset, avo 
cour d'appel de Poitiers, qui a parlé de la chanson fran 

» M. Mousset a tout d'abord rappelé les origines du c 
Egypte, en Chine, en Grèce, qui semble être la patrie p; 
de notre chanson française. Successivement il a étudié 
sion de toutes ces chansons qui firent la fortune du ba 
Germanie, des trouvères et des jongleurs. 

» Après avoir analysé ces différents genres, M. Mouss 
de la complainte et arrive à la chanson licencieuse du ( 
tième siècle. Il termine son étude historique par quelqu 
sur Déranger, Dupont, Nadaud et Jules Jouy, dont il a é 
et un peu le collaborateur. 

» M. Mousset parle ensuite de la chanson saintongeai 
il passe en revue les différents types : chant par onomj 
chansons de guerre et de marche, chansons idylliques 
sons à boire, berceuses. Par de nombreuses citations, \ 
set donne à ses auditeurs une juste idée de ces divers g 
termine en faisant remarquer que son étude est au fo 
sérieuse qu'elle ne le paraît tout d'abord : car rien n'est 
rent de ce qui révèle le véritable tempérament de notre 

Les Tablettes des deux Charentes du 12, le Progrès 
VEcho rochelais du 16 : 

« Dans l'intéressante conférence qu'il a faite, same 



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— 148 — 

société des Archives historiques de Saintonge et d^Aunis, 
M. Mousset, avocat à Poitiers, a passé en revue la chanson fran- 
çaise et particulièrement les rondes, les chansons de guerre et 
de marche, les chansons à boire et les berceuses de la Sain- 
tonge. D'après lui, le refrain populaire : Va-Ven voir s'ils vien- 
nentj Jean I aurait pour auteur le chansonnier de Piis, du Port- 
Tublé, près Saintes. Le conférencier, qui est doué d'une très 
agréable voix de baryton, a dit plusieurs vieux airs, en s'accom- 
pagnant au piano. Son succès a été vif en tout. » 

Le Conservateur et la Seudre de Marennes du 13 : 
a Présenté au public par léminent président de la société, 
Jp M. Louis Audiat, l'orateur a, dès les premiers mots, captivé 

!$ l'auditoire par sa parole ardente. Le sujet choisi est la chanson 

jv française et le conférencier en donne les origines, les différents 

^^ genres, les adaptations, les signiGcations. 

» Mention spéciale est faite de la chanson saintongeaise, dont 
i notre excellent confrère IIus, aux applaudissements de tous, 

'J détaille finement quelques échantillons. 

» De chaleureux applaudissements ont salué, à plusieurs re- 
prises, cette remarquable conférence. M. Mousset ne s'est pas 
contenté de s'y montrer à tous comme un brillant orateur, mais 
encore comme un véritable artiste. Doué d'une agréable voix 
de baryton qu'il manie admirablement, il a chanté divers spé- 
cimens de chansons, en s'accompagnant sur le piano. Il a été 
très applaudi dans nos vieux airs si pleins de poésie et de dou- 
ceur naïve. 

j> Voilà une brillante et bonne soirée, un éclatant succès de 
plus à l'actif de la société des Archives historiques de la Sain- 
tonge et de iAunis, » 

Le Moniteur de la Saintonge du 10 : 

« Jamais la salle des réunions n'avait présenté un aspect plus 
délicieusement séduisant et varié. Dans cette assemblée vérita- 
blement choisie, outre de nombreuses dames, on voit des repré- 
sentants de l'armée, de la magistrature et du barreau, des no- 
tabilités commerciales, etc. 

» M. Mousset rappelle en commençant les circonstances dans 
lesquelles il est entré dans la société des Archives histori- 
ques. C'était, dit-il, par un^ chaude journée, journée de can- 
tiques, journée de chants joyeux. Il avait gardé si bon souvenir 
de l'accueil qui lui fut fait à Saintes, qu'il accepta d'enthousias- 
me la proposition du président. Puis, répondant au délicat com- 
pliment de M. Audiat, il se demande s'il peut bien distinguer 
en lui le poitevin et le saintongeais, tant il sent que tous les 
cœurs battent à l'unisson. * 

» L'orateur commence son étude très documentée sur la 
« chanson française ». Il rappelle les origines du chant en Egypte, 
en Chine, où l'on trouve de la musique notée 2.700 ans avant 
l'ère chrétienne. C'est la Grèce qui semble être la mère de 
notre chanson française. Suit une comparaison entre la chanson 



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— 149 — 

du Linos chez les Grecs et la chanson du Bourlot dont l'orateur 
raconte le pittoresque cérémonial. Puis, nous assistons succes- 
sivement à l'éclosion de toutes ces chansons qui faisaient autre- 
fois la fortune du bardit en Germanie, des trouvères et des jon- 
gleurs. 

» M. Mousset analyse ces différents genres, parle de la 
plainte et arrive à la chanson licencieuse, mais élégan 
xviii® siècle. 11 salue, en passant, un saintongeais chanso 
Depiis, du Port-du-Blé, près Saintes, l'auteur de Va-Ve 
s'ils viennent, Jean... 

» Quant à la chanson saintongeaise, il en ramène les t; 
cinq catégories : 1** le chant par onomatopées; 2° les cha 
de guerre et de marche; 3° les idylles; 4° les chansons à 
et 5** enfin, les berceuses. 

» Les chants par onomatopées, ainsi appelés par Cl 
fleury, se composent de cris, d'interjections, n'ayant j 
sens : vireli, dig don, ton ton laine, rataplan, Ion Ion ia, 
hioup, hioup, etc. Les auteurs les plus consciencieux déc 
ne pouvoir expliquer l'origine de ces cris. M. Mousset dén 
très clairement que ces onomatopées ne sont que des imit 
plus ou moins parfaites d'instruments de musique. 

» Il recherche aussi le sens du geste appelé « applau 
ment ». Et par des exemples tirés des spécimens de l'art 
tien, notamment à Thèbes, sous le règne de Rhamsès IIÏ, 
vie de saint Faro, évêquc de Meaux, d'après l'historien 1 
gaire, des monuments de l'histoire grecque, il prouve que 
plaudissement est une forme du chœur qui accompagne le 
teur, et par le rythme s'associe à sa pensée. Puis, M. M( 
donne de curieux exemples par onomatopées, notamm( 
Varrodage vendéen. 

» A ce moment, il suspend sa conférence pour laisser ] 
rôle à M. Hus, qui débite, avec infiniment d'humour etd'ç 
deux ravissantes pièces en patois saintongeais. 

» M. Mousset commence la seconde partie de sa confd 
par les chansons de guerre ou de marche, en passant un ce 
griffe vivement allongé à Técole naturaliste du puant Zol 
effet, la chanson pimpante et coquette ne peint-elle pas a\ 
charmantes couleurs les hommes et les choses, témoin 
jolie marche : 

Un jeune tambour revenant de la guerre. 

» Cette chanson est connue, elle a été publiée. Une secon 
succède, celle-ci inédite : 

Voyez-les tous dessus les rangs, 
Les caporaux et les sergents. 

» Malgré ce bon général Poilloiie de Saint-Mars, on n( 
jamais de chanson de marche vraiment poétique, et rien r 
trônera : 

J'ai brossé deux fois le pantalon du caporal. 
Ah ! si le caporal, il savait çà. 



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nen 



uen encore 



150 — 



Où est Michaud, il est en haut. 
Où est Thomas, il est en bas. 



Ma culotte n'a qu'un bouton. 

Déroulède fait des choses exquises. C'est, du reste, presque 
laintongeais. Mais, dans cent ans, son œuvre aura été envahie 
la broussaille de l'imagination populaire. 
L'idylle. Deux pièces inédites : L'une dont la musique distin- 
e doit avoir pour auteur un poitevin, soit Lambert, maître de 
pelle de Louis XIV, soit Pierre Santerre, chansonnier hugue- 
du xvi" siècle. Cette chanson peut s'intituler : 

Colin et Colinette. 

La seconde est alerte et pimpante. Le refrain qui revient 
grement est : 

Allez, allez. 

Tenez-vous droite, 
Et ne vous laissez pas tomber. 

La troisième est plus prétentieuse, elle vise au sentiment : 

Dessous le laurier blanc 
La belle se promène. 

Enfin, pour finir, M. Mousset trouve une berceuse qui est en 
ne temps une chanson à boire, ce qui prouve, dit-il, que, 
s ce pays de Saintonge où la vigne est généreuse, les mères 
lent de bonne heure apprendre à leurs nourissons à être de 
5 citoyens et de solides buveurs : 

Buvons 
Et ne mettons pas d'ève, disons 
Que le vin pur est bon. 

En terminant, l'orateur dit que cette étude est plus sérieuse 
îlle ne paraît tout d'abord, que rien n'est indifférent de ce qui 
îîle le véritable tempérament de notre race, p^ircc que cela 
îuscite les traditions, unit tous les cœurs et nous permet 
si de faire face aux étrangers et aux cosmopolites qui nous 
ahissent chaque jour davantage. 

De chaleureux applaudissements ont salué, à plusieurs re- 
jes, cette remarquable conférence qui marquera d'une pierre 
nche nos réunions de Tannée. M. Mousset ne s'est pas con- 
Lé de se montrer à nous comme un brillant orateur, mais 
orc comme un véritable artiste. Doué d'une fort agréable 
!C de baryton qu'il manie admirablement, il a chanté divers 
cimens de chanson en s'accompagnant sur le piano. Il a été 
; applaudi dans nos vieux airs si pleins de poésie et de dou- 
r naïve. 

Pour finale, la société chorale la Lyre saintaise sl par- 
ement exécuté la « Chanson de Taillebourg », vieille de 600 



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-. 151 - 

ans. Nos vaillants chanteurs ont recueilli, à leur tour, des ap- 
plaudissements bien mérités qui s'adressent d'abord à leur 
habile et zélé directeur, M. Ménard. 

VIndépendant de la Charente- Inférieure du 1" : « C'est 
alors une causerie intéressante, grâce au charme de parole du 
conférencier ; le public le suit dans son long voyage à travers 
les premiers âges, pour rechercher les origines de la chanson 
dont il montre la naissance au sein des beaux paysages de la 
Grèce antique, à la fin des moissons, comme une manifestation 
reconnaissante envers la divinité dispensatrice des biens de la 
terre ; puis sa dispersion par le rayonnement du génie grec, et 
enfin son importation en Gaule par la colonie phocéenne. 

» Cette première partie de la conférence a été un exposé bril- 
lant et mouvementé de l'historique delachanson, que l'auditoire 
a écouté avec la plus grande attention. 

» M. A. Hus, si connu et apprécié du public saintais, est 
venu dire la poésie patoise : « Ine peurcession peur fère mouil- 
ler. » 

» Rarement les qualités de finesse et de naturel de notre com- 
patriote ont été mieux mises en valeur, et les ris et les applau- 
dissements qu'il a provoqués ont dû lui prouver, mieux que 
nous ne saurions l'exprimer, tout le plaisir éprouvé par les 
auditeurs. La fable de La Fontaine, par Piâre Marcut, qui lui a 
été demandée, n'a pas eu moins de succès. 

» M. Mousset établit la parenté évidente des a Linos » avec les 
chansons des moissonneurs du Poitou, accompagnées du sacri- 
fice du coq poursuivi à travers champs et taillis et destiné aux 
agapes usitées en pareille circonstance. 

» Voici venir la chanson satirique du xvii® siècle; avec le xviii® 
apparaît Favart, la note licencieuse, l'idylle où, renversant les 
rôles, la bergère audacieuse poursuit le berger timide ; enfin, 
c'est la période révolutionnaire avec la chanson ou cynique ou 
héroïque, et les modernes parmi lesquels je cite au hasard de 
ma mémoire: Déranger, Dupont, Désaugiers, Nadaud, Dérou- 
lède, Jouy et bien d'autres que j'oublie ; chaque nom suivi d'une 
appréciation critique ou d'une anecdote toujours en situation. 

«Théories ingénieuses, étroitesse des relations entre la chose 
et les paroles, interprétation musicale des applaudissements, 
classement en chants par onomatopées, chansons de guerre ou 
déroutes, idylles, chansons à boire, berceuses, etc., c'est une 
succession ininterrompue d'aperçus spirituels qu'on ne se lasse 
pas d'entendre et que soulignent les applaudissements d'un pu- 
blic séduit par tant d'érudition alliée à tant de bonne grâce. A 
chaque instant la conférence est interrompue par Texécution au 
piano d'une chanson citée comme exemple à l'appui des théories 
émises. 

» C'est ainsi que nous entendons chansons de route, airs sans 
parole du Poitou, berceuse saintongeaise avec paroles de chan- 
sons à boire, etc., musique inédite ou rétablie telle qu'elle 



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— 152 — 

était ou devait être à l'origine ; le tout chanté d'une voix bien 
timbrée, tour à tour martiale et caressante. 

» Heureux homme que M. Mousset qui, pour séduire et char- 
mer, possède une variété de qualités aussi rares ! Son succès a 
été complet. 

» M. Audiat adresse les remerciements les plus chaleureux à 
MM. Mousset, Hus et à la « Lyre saintaise », avec la certitude 
d'être l'interprète de toutes les personnes présentes. » 



CHRONIQUE DE LA SOCIETE 



Séance du 1" mars 1898. 
Admission de nouveaux membres. 

La séance publique est lîxée au 5 mars. Détails relatifs à cette 
séance. 

Séance publique du 5 mars. 
Voir plus haut pages 147 et ci-après 157. 

Séance du 20 avril. 

Lecture et adoption des procts-verbaux des C février et 1" 
mars. 

Admission de nouveaux membres. 

Lettre de M. Achille Luchaire, professeur d'histoire du moyen 
âge à la Sorbonne, qui demande pour ses élèves quelques ou- 
vrages se rapportant à cette période. 

Lettre du ministre de l'instruction publique annonçant une 
subvention de 400 francs à la société. 

L'excursion annuelle de la société aura lieu à Saint-Emilion, 
en commun avec la société des Archives historiques de h 
Gironde, On propose à nos confrères le 21, 24 ou 25 mai. 

Le président rend compte du congres de la Sorbonne et an- 
nonce que désormais les réunions auront lieu alternativement 
dans une ville de province et à Paris. Après examen, il est dé- 
cidé qu'on écrira au ministre pour demander le statu quo. (Voir 
page 161.) 

AVIS ET NOUVELLES 



Par décision du 21 mars, M. le ministre de l'instruction pu- 
blique a accordé à la société des Archives historiques de h 
Saintonge et de VAunis une somme de 400 francs pour l'aider 
dans ses publications. 

Par arrêté (15 avril) du ministre de l'instruction publique et 
des beaux arts, notre confrère, M. le docteur Paul Fabre, mem- 
bre de la société des sciences médicales de Gannat, correspon- 
dant de l'académie de médecine, à Commentry (Allier), a été 
nommé officier de Tinslruction publique. 



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— 153 — 

Par décision de Mgr l'évêque de La Rochelle et Saintes (19 
mars), notre confrère, M. Tabbé Gabriel Jeandeau, licencié es 
lettres, directeur de la division ecclésiastique et professeur à 
l'institution Notre-Dame de Recouvrance de Pons, a été nommé 
chanoine honoraire de l'église cathédrale de La Rochelle. 

Le xxvi^ volume des Archives a paru. Prière à nos confrères, 
s'ilâne l'ont fait, de retirer leur exemplaire chez nos dépositaires. 

Le 24 mai prochain, la société des Archives historiques de la 
Sâintongeetde lAunis îersi son excursion annuelle à Saint- 
Emilion (Gironde), à 8 kilomètres de Libourne. 

Tout le monde connaît, au moins de réputation, cette singulière 
ville, avec les ruines de son château fort bâti par Louis VIII, 
son église de 32 mètres de long taillée dans le roc, la grotte 
et la fontaine de saint Emilion, Téglise paroissiale ornée 
de verrières du xv' siècle, ses couvents des dominicains et des 
cordeliers, ses maisons et ses remparts du xiii® siècle, portes et 
tours, ses immenses grottes, ses souvenirs des Girondins, etc. 

La société des archives historiques de la Gironde se joindra à 
nous pour nous faire visiter toutes ces curiosités. 

Le train à prendre est celui qui arrive à Bordeaux à 9 h. 18 
du matin. Départ de Bordeaux, gare de La Bastide, à 11 h. 5; 
arrivée à Saint-Emilion à midi 23. Déjeuner en commun. Visite 
de la ville. Départ à 6 h. 54 ; de Libourne à 8 h. 56 ; de Bordeaux 
à 10h.20du8oir; arrivée à Saintes, 12 h. 23; à La Rochelle, 1 h. 56. 

Nos confrères qui désirent prendre part à cette excursion sont 
priés de se faire inscrire avant le 19 mai. 

Sur le rapport remarquable de notre confrère, M. le comte 
Anatole de Bremond d'Ars, le conseil général du Finistère, dans 
sa séance du 20 avril, a voté une somme de 200 francs pour le 
cinquantenaire de Chateaubriand, dont les fêtes auront lieu le 
9 août. 

La Revue du Nivernais de février et de mars publie Une vic- 
time de la Révolution^ Jacques-Sébastien-Louis Dubois, prési- 
dent de la chambre des comptes de NeverSj par M. Louis Audiat. 

La Croix de Saintonge et d'Aunis du 17 avril publie, 
signé Groixmare, un article André Lemoyne, à propos de 
rétude de M. Gabriel Audiat sur notre charmant compatriote. 

Le Journal des voyages (n<» 67, 13 mars 1898) a publié l'Inero- 
duction par Emile Levasseur, de l'institut, à une série d'études. 
Notre France, sur les différentes villeset régions de notre terri- 
toire, qui seront faites par MM. Gustave Regelsperger, Edmond 



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— 154 — 

Neukomm avec les dessins de G. Fraipont et les cartes de Ba- 
ez. L'article d'ensemble sur le département sera de M. Re- 
perger. En effet, le numéro 68 contient Le ferrifoire de Bel- 
, par MM. Regelsperger, Neukomm et Jean de Corvey, et le 
léro 79, Département de Meurthe-et-Moselle, Nancy, parles 
nés. 

ans le numéro du 26 mars de la Revue encyclopédique est 
si un article de M. Gustave Regelsperger, La politique 
se (1897), et dans la Revue générale du droit international 
embre et décembre 1887), une étude. L'affaire de Costa- 
i Pachet et la sentence arbitrale de M. de Martens. 



Dtre confrère, M. Paul d'Estrée, a inséré dans le Journal 
voyapes {n? 76, 13 mars) le récit d'Une procession de captifs 
785, a Paris, qui fut probablement la dernière exhibition de 
enre. 

3tre confrère, M. le marquis de Granges de Surgères, con- 
e à publier dans la Revue historique de l'ouest (janvier 1898), 
Notes d'état civil et historiques extraites des paroisses de 
rondissement de Nantes, dont les archives ont été détruites 
dant la révolution. 

Dtre confrère, M. Antoine Duplais des Touches, a publié, 
j la Lune de Fouras du 6 mars, Histoire fourasine conteni- 
iine. Les halles et les droits de placage à Fouras. Série de 

ms. 

î 6 mars, a paru, à Saintes, à l'imprimerie Gay, ÏUnion 
iblicaine de la Saintonge, hebdomadaire, rédigée par 
larcel Roy, ancien rédacteur en chef du Libéral de la Ven- 
rédacteur du Vrai peuple de Saintes. 



a janvier 1898, a paru le 1®'' numéro de la Gazette charen- 
3 politique et littéraire, in-folio à 3 colonnes, 4 pages, im- 
lée à Saintes par Chassériaud. Abonnement par an : 4 fr.; 
Dis, 2fr. 50; un numéro, 10 centimes, chez M. A. Vincent, 
cteur gérant, à Ecoyeux, par Saint-Hilaire de Villefranche. 



)tre confrère, M. Louis Delavault, secrétaire d'ambassade, 
î réélu président de la société des anciens élèves de l'école 
sciences politiques et élu membre du conseil d'administra- 
de la société de géographie commerciale. D'autre part, par 
et rendu sur la proposition du ministre des affaires étran- 
s, il a été nommé membre de la commission chargée d'exa- 
3r plusieurs des questions soumises à l'arbitrage du prési- 



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— 155 — 

dent de la république par les présidents de Costa-Rica et de 
Colombie, et rapporteur près la commission des indemnités 
haïtiennes. 

En annonçant la construction d'un nouveau théâtre à Paris, 
VAlhambra, dans l'ancienne rue des Morfondus, aujourd'hui rue 
d'Anjou, le Gaulois du 14 mars dit que va disparaître l'hôtel 
que le président Talon s'y fit construire et qu'il afferma à la 
princesse de Bauffremont, sa vie durant, pour la somme, une 
fois payée, de cent mille livres. Cette demeure, dont on peut 
encore admirer les gracieux motifs de sculpture, resta longtemps 
la propriété de la famille d'Aligre ; elle appartenait, dans ces 
dernières années, à M"° Moitessier. C'était, avant la révolution, 
un centre artistique assez animé : Dufrénoy et sa femme, musi- 
ciens attachés à la maison d'Orléans, la basse Schmesca, le 
peintre d'Hancarville, Eckard, dessinateur et musicien, en fai- 
saient une académie au petit pied. C'est sous ce toit aussi 
qu'est né le comte de Saint-Geniez, auteur dramatique et jour- 
naliste aux belles heures de la restauration. Voir pour les Saint- 
Geniez la Revue du 1" janvier 1898, t. xviii, p. 29. 

La. statue de Montyon. — Dans une note du 26 février, le 
Gaulois, à propos des travaux prochains de restauration en 
l'église de Saint-Julien le Pauvre, à Paris, nous apprend que 
cet antique sanctuaire — « c'était déjà une basilique au temps 
de Grégoire de Tours » — contient la statue monumentale du 
célèbre philanthrope Auget de Montyon, qui fut intendant d'Au- 
vergne (1767), puis de Provence et de La Rochelle, en 1773. 

Dans sa séance du 25 mars, l'académie des inscriptions et 
belles lettres a élu académicien libre M. Henri Thédenat, prêtre 
de l'oratoire, président de la société des antiquaires de France, 
auteur d'ouvraçes archéologiques, notamment Inscriptions ro- 
maines de Fréjus et Cachets aoculistes romains avec M. Héron 
de Villefosse, Antiquités romaines trouvées à DeneuT;re,et tout 
récemment d'un volume, Le forum. }A. Thédenat est né en 1844 
à La Rochelle où son père, Guillaume Thédenat, était professeur 
au lycée. 

Au concours ouvert pour des monographies de communes ru- 
rales, la société des agriculteurs de France a décerné une mé- 
daille d'argent à celles de Chambon et des Touches de Périgny. 

Dans sa séance du 4 avril, le conseil municipal de La Rochelle 
a alloue une somme de 500 francs h un jeune peintre, M. Désiré, 
originaire de La Rochelle, pour laider dans ses études. 



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— 156 — 

Le !•' numéro de la Revue claire^ février 1898, contient un 
article, fîafd'i4f, où l'auteur, M. Jehan Marchadier, de Château- 
neuf (Charente), décrit le passage de la pointe du Chapusau 
Château d'Oleron. Il y a un frontispice un peu énigmatique, 
comme certaines pages do la Revue^ dessiné par Bionviile, 
pseudonyme de M. Boilevin, de Saintes, étudiant en médecine. 



La 2® livraison de la Revue (mars 1898, page 88) a signalé 
Terreyr de la carte du Petit journal : le dessinateur A. Guibal 
place le port de La Palliée à Fouras, vers Tembouchure de la 
Charente. Cette maladresse géographique se répète de tous cô- 
tés et maintenant on peut lire la création de l'ingénieur Bouquet 
de La Grye à la place du Port des Barques, dans la car^e de 
Franco pour les magasins du Bon Marché, maison Aristide 
Boucicaut. 

La Revue des autographes de mars (Eugène Charavay, 34, 
rue Faubourg-Poissonnière, Paris) annonce la vente des pièces 
suivantes : 1** Lettre de Jean Mauduit de Larive, célèbre tra- 
gédien du xviii* siècle, correspondant de l'institut, né à La Ro- 
chelle en 1747, mort en 1827, à M"*® Olzi (Montlignon, Seine-et- 
Oise, 19 novembre 1815), comme maire de Montlignon, au sujet 
de la garnison excessive imposée à son villaee (2 pages in-4"; 
15 francs) ; 2* de Charles de Rohan, prince de Soubise, maré- 
chal de France, fameux par la défaite de Rosbach, une pièce, 
signée à Paris le 25 août 1749, relative à une requête de Jean- 
Baptiste-Mathieu Oursin, seigneur de Soligny(une page in-f*»; 
8 francs) ; 3^ une lettre (Rochefort, 15 mars 1785) de Jean-Claude, 
marquis de Redon, intendant de Rochefort, puis de Brest, à l'in- 
génieur Brémontier (une page et demie, in-4**; 5 francs). 

Au sujet des du Paty — que le Gaulois du 15 janvier dernier 
qualifiait d'irlandais (voir Revue de Saintonge et dVlunis, 
1®*^ mars 1898, p. 116) — je puis vous dire que Le Paty se trouve 
dans la commune de Mortiers, cité dans la carte d'état major, 
cote 74, à moitié chemin entre Ozillac et Mortiers, du côté droit 
de la Sévigne. Il est situé entre deux villages appelés Clion. 

Le château de Clam est situé tout à côté de Lussac, déman- 
telé, ruiné, partagé entre trois propriétaires, sans aucun carac- 
tère artistique, genre xviii* siècle, cour carrée, fermée par un 
porche à fronton. Dans l'angle extérieur ouest se trouve une 
guette en forme de poivrière. Il porte le nom de château de 
Clam, bien qu'il soit situé à l'extrémité de la commune de Saint- 
Georges de Cubillac. Un chemin rural le relie directement au 
bourg de Clam. C'est là l'ancien château, rebâti, des Salles de 
Clam, siège de lachâtellenie de 1335, partage de Jonzac entre 
Pctronille et Marguerite de Mosnac, nièces de Bertrand de La 
Roche-Andry, seigneur de Jonzac. Au mois de septembre 1878, 



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- 157 - 

le général du Paty, père du commandant d'état-major, étant 
venu à La Barrière, se fît conduire au Paty et au château de 
Clam. C'est pourquoi je puis vous dire qu'il considérait le Paty 
comme le fîef dont sa famille tirait son nom. 

Tout cela n'a rien à voir avec les Mac et les C des Irlandais. 

B. DE CUGNAC. 



SOIRÉE DE LA SOCIÉTÉ DES a ARCHIVES » 

La société des Archives a donné, le 5 mars, une séance 
publique où l'on a entendu M. Félix Mousset, avocat à la cour 
d'appel de Poitiers, ancien conseiller général. Au bureau sié- 
geaient : MM. Louis Audiat, président; le baron Amédée Oudet, 
vice-président; Léon Termonia, secrétaire; Jules Gaudaubert, 
trésorier; Justin Laurent, premier adjoint au maire de Saintes. 

Le président ouvre la séance et s'exprime à peu près en ces 
termes : 

» Quand, au xvi® siècle, les poètes delà Pléiade — pardonnez- 
moi, mesdames, ce souvenir classique — formèrent le projet d'en- 
richir la langue, ils n'hésitèrent pas à déclarer que, si, pour 
rendre toutes les idées, exprimer tous les termes dont on avait 
besoin, le français ne suffisait pas, il fallait avoir recours au 
poitevin, au gascon. Les Saintongeais suffisaient bien à remplir 
nos séances annuelles, et pourtant nous avons élargi notre cercle 
et jeté un appel au dehors : ce dehors, ce sont les limites de l'oc- 
troi de la ville de Saintes ; et, monsieur, vous avez aussitôt ré- 
pondu : Me voilà. 

» M. Félix Mousset, avocat à la cour d'appel de Poitiers, n'est 
pas un étranger dans notre chef-lieu de cour d'assises. Il a ici 
des relations fortamicales.il fait partie de la société des Archives 
avec tous ceux que réunissent le goût commun des choses de 
l'esprit, l'étude de l'histoire locale et l'amour de la patrie sain- 
tongeaise. En outre, c'est à Marennes qu'il a pris l'ange du 
foyer domestique. Quels liens plus forts le pouvaient faire notre 
compatriote? Nous avons donc une fois de plus fait appel à son 
dévouement, et bien fait. Vous le voyez, la salle, assez grande 
ordinairement, se trouve aujourd'hui trop petite. Peut-être, 
mais ce n'est que l'ombre d'un soupçon, peut-être chez vous, 
mesdames, y a-t-il le désir de la fîlie d*Eve, curiosité de voir un 
visage nouveau, au lieu des figures accoutumées. La réputa- 
tion du conférencier suffirait ; Marennes n'a pas le privilège de 
se réjouir de sa parole, et M. Mousset s'est fait entendre plusieurs 
fois à Saintes. 

» La semaine dernière, il était à Niort, où il traitait des inté- 
rêts commerciaux, toujours prêt dès qu'il s'agit de faire le bien. 
Dans des circonstances délicates, il a montré que chez lui 
l'orateur n'était pas cette cymbale aux sons retentissants, mais 
vides, et qu'il y avait sous la toge un cœur viril, un homme d'éner- 
gie. Ah messieurs ! dans un moment où des orateurs célèbres met- 



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— 158- 

tent leur éloquence au service des causes mauvaises, anlipa- 
triotiques, il est bon, il est doux, il est réconfortant de voir des 
orateurs qui font passer avant tout l'honneur, virius posi num- 
mos; qui, dans leur vie d'avocat, même avant leur talent, avant 
leur éloquence, mettent Thonnôteté, la conscience, Dieu et la 
patrie. 

» A ces qualités M. Mousset joint des talents qu'on voit rare- 
ment réunis; il est poète, il est compositeur, il est maestro. Il 
fait à la fois les paroles, la musique et exécute le tout. Vous ju- 
gerez de son talent d'artiste. Il nous dira les vieilles chansons 
poitevines et saintongeaises. 

» Et comme il s'agissait de chansons, il y en avait une qu'on 
ne pouvait oublier; elle est la plus ancienne que nous ayons 
(1242) ; c'est la chanson de la bataille de Taillebourg, composée 
dans les huit jours qui suivirent la célèbre bataille. Vous savez 
— je parle de ceux qui lisent la Eeuue de Saintonge — comment 
ces couplets, cherchés inutilement par Legrand d'Aussy pour 
son recueil de chansons patriotiques, furent trouvés à Modène, 
juste au moment où la société des Archives préparait la fête de 
Taillebourg, publiés par M. Antoine Thomas, professeur à la 
Sorbonne, mis en musique à notre prière par M. Wekerlin, et 
orchestrés, pour la musique du régiment, par M. Tilly, l'habile 
chef de musique du 6® de ligne. 

» Après certaines difïîcultés, je m'adressais à l'orphéon de 
Saintes ; il s'agissait de bataille, de saint Louis, de Taillebourg, 
des Anglais vaincus, pourchassés : « A moi la Lyre. » Et tous 
ces braves musiciens répondaient : « Présents !» Et la chanson 
de Taillebourg de 1242 fut chantée à Taillebourg six siècles et 
demi après qu'elle eut été composée. La Lyre saintaise, sous 
son dévoué et habile chef, M. Mesnard, a bien voulu nous en 
faire ce soir une troisième audition ; elle l'avait aussi chantée 
aux Canadiens pour les fêtes de Champlain. 

» La fête n'eut pals été complète, si, puisqu'on parle de chan- 
sons saintongeaisefe, nous n'avions pas eu M. Alexandre Hus 
pour nous dire quelques patoiseries qu'il dit si bien. Au nom de 
la société, en votre nom, mesdames et messieurs, j'adresse nos 
plus vifs remerciements à ces messieurs. » 

Après quelques mots de remerciements, M. Mousset fait This- 
torique de la chanson et, pendant une heure et demie, captive 
son auditoire par sa science profonde, ses aperçus nouveaux, 
ses idées originales et ses chants. Voir plus haut, page 147, les 
divers comptes rendus. 

Comme intermède, M. Alexandre Hus récite et mime au mi- 
lieu des éclats de rire la pièce de M. Phelippeau, Ine peurces^ 
sion peur fère mouiller j publiée dans la Revue de Saintonge, 
t. xvii, page 132. 

Pour terminer la séance, la Lyre saintaise a chanté la chan- 
son de Taillebourg : 

Dieu, gardez-nous le seigneur des François, 
Alphonse et Charle et le comte d'Artois. 



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— 159 — 

Voir paroles et musique dans la Revue, tome xii, page 342. 
Le président remercie tous ceux qui ont bien voulu prêter 
leur concours à cette soirée et s'adressant à l'orateur musicien : 
« Vous nous avez appris comment jadis le chœur antique accom- 
pagnait la mélopée en marquant la mesure avec les mains et 
vos auditeurs ont témoigné par cette façon technique tout le 
plaisir que vous leur avez causé. Vous nous avez montré, avec 
quel charme ! la valeur de nos vieilles chansons. Aussi je traduis 
le sentiment général en vous disant : Revenez, revenez nous en 
chanter encore (1). » 



LE CONGRÈS DE LA SORBONNE EN 1898 

Le congrès des sociétés savantes à la Sorbonne, et des beaux- 
arts à récoie des beaux arts, a eu lieu, comme les années précé- 
dentes à Paris, pendant la semaine do pàques. La société des 
Archives y comptait plusieurs membres : MM. Audiat, Anatole 
de Barthélémy, Emile Biais, Dangibeaud, Dast Le Vacher de 
Boisville, Léopold Delisle, le marquis de Granges de Surgères, 
Georges Musset, Alfred Richard. 

A la section d'histoire et philologie où ont été assesseurs 
MM. Musset, de Boisville et Alfred Rix^hard, M. Anatole de Bar- 
thélémy présidant, M. de Boisville a lu un travail, Un registre 
de baptême de protestants de Castelmoron d'Agenais, dont le 
Journal officiel du 14 avril, dit: « Les ciémenls de ce travail 
sont extraits d'un registre déposé aux archives départementales 
de la Gironde et contenant les baptêmes faits du 30 juillet 1634 
au 24 septembre 1662. Le nombre des actes de ce registre est de 
1.393 pour une période de vingt-huit années. Ils furent rédigés 
pour la plus grande partie par le pasteur Pierre Labarre. M. de 
Boisville signale l'importance des registres des protestants 
déposés aux archives de Bordeaux pour Thistoire des fa- 
milles appartenant à ce culte qui habitaient cette ville au xviii® 
siècle ; il rappelle le rôle important joué par elles au point de 
vue commercial, littéraire etpolitique, tout particulièrement au 
début de la révolution, et la tolérance dont elles étaient l'objet de 
la part des pouvoirs publics, parlement, intendance et munici- 
palité. M. de Boisville montre l'utilité de ces registres pour 
l'histoire de lart, la biographie des artistes, sculpteurs, archi- 
tectes, peintres, fondeurs de cloches, etc., et cite plusieurs do- 
cuments intéressants extraits de ces registres ; au point de vue lit- 
téraire, le chercheur peut y découvrir parfois de curieux actes, 
comme le démontre la découverte de la preuve irréfutable du 
séjour de Molière à Bordeaux en 1656, faite par lui dans un re- 
gistre baptistaire de Saint-André de Bordeaux. » Suivent des 



ule, 1 



cule, 1897) Les chansons patoises ei françaises de Montbéliard, avec la musique. 



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- 160 -* 

détails sur les faits fournis par les registres de Castelmoron. 

M. Georges Musset a communiqué une étude sur les Pèleri- 
nages à Saint' Jacques de Compostelle^ en ce qui concerne VAu- 
nis et la Saintonge^ dont le Journal officiel du 14 avril parle 
ainsi : c L'auteur de ce mémoire rappelle que le nom de 
Saint-Jacques était demeuré pendant de longs siècles aux an- 
ciennes grandes voies romaines ou aux voies secondaires fré- 
quentées par les pèlerins, et que de nombreux hôpitaux ou des 
établissements charitables s'élevaient sur ces voies à Saint-Jean 
d'Angély, à Saint-Vivien de Saintes, à Pons notamment, pour 
Tassistanco de ceux qui se rendaient en Espagne. Parmi les 
autres faits curieux ou inédits relatifs aux pèlerinages dans la 
région étudiée, M. Musset rappelle que les pèlerins prenaient 
souvent la voie maritime pour se rendre à Saint-Jacques, quMis 
affrétaient des navires à La Rochelle et qu'à Toccasion ils fai- 
saient accomplir leur vœu de pèlerinage par une procuration, 
donnée au maitre ou aux hommes do l'équipage. » 

A la section d'archéologie le même a lu un travail sur Tin- 
dustrie du fer dans la Saintonge et i'Aunis. « Après avoir 
recherché, dit le Journal officiel du 15 avril, quels étaient les 
gisements exploités, les anciennes fonderies, les ateliers moné- 
taires, il a signalé les dépôts de scories sur divers points de la 
région. Ces amoncellements ressemblent à des tumuli ; le mine- 
rai était surtout abondant à Mazeray, et les plus anciennes for- 
ges étaient voisines des forêts. Les noms des lieux, tels que la 
Perrière, la Forge, indiquent que Tindustrie du fer existait dans 
la Saintonge dès la plus haute antiquité. Les gisements com- 
mencèrent à s'épuiser dans le cours du moyen âge, et les forges 
locales s'alimentèrent avec les minerais du Poitou. On importa 
les armes du Bordelais et on utilisa plus tard du minerai que 
les navires apportaient de Bilbao. Ainsi, les forges de la Sain- 
tonge commencèrent par se suffire à elles-mêmes avant d'avoir 
recours à l'importation du minerai. » Voir sur cette question la 
Revue de Saintonge, t. iv, 45, 89, 151, 251 ; v, 104 ; viii, 77. 

A la section de géographie, M. A. Pawlowsky, do la société 
géographique de Rochefort, « a signalé Texistence de nouvelles 
cartes de Masse à La Rochelle, Niort et en Poitou. Toutes ces 
cartes appartiennent aux archives de l'Oratoire de La Rochelle. 
Le plan de Gordouan représentant les propriétés du prince de 
Galles (xv* siècle) est d'un réel intérêt, ainsi que la carte insérée 
dans le volume de Ptolémée, publié en 1574, à Venise. Adrien 
Valois (archives d'Orléans), ajoute une carte manuscrite à celle 
de 1574. A ces précieux documents, il faut joindre les indica- 
tions données par Pierre Garcie, dit Ferrande, dont l'édition 
est la plus ancienne donnée en Normandie. » 

M. Pawlowsky a de plus parlé des érosions de la Hève, et M. 
de Boisvillea lu un mémoire sur un Journal historique de la 
campagne de llnde de Van XI à Van XIV par René Marie 
Kermei, sur la biographie duquel il a donné des détails. EnOn, 
MM. Saint-Yves et Fournier avaient envoyé un mémoire, Voyage 



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J 



— 161 — 

de François de Lopès, marquis de Montdevergnos, de La 
Rochelle a Madagascar, 1066'1G67. Voir pour ces trois commu- 
nications le Journal officiel du 15 avril. 

A la section des beaux arts, M. le marquis de Granges de 
Surgères a parlé de La cathédrale de Nantes d'après des docu- 
ments inédits, etci!é les noms d'architectes jusqu'srlors inconnus 
qui ont travaillé à des parties importantes do Tédifice au 
XVII* siècle, a M. de Surgères, un érudit, un chercheur que rien 
ne lasse, a dit le rapporteur, M. Henri Jouin, a frappé au bon 
endroit : il a dépouillé les minutiers de sa ville. Grâce à ses re* 
cherches, nous savons maintenant que les grandes voûtes do la 
cathédrale de Nantes, commencées en 1626, furent terminées en 
1630... D 

M. Emile Biais, a rappelé les grands amateurs angoumoisins 
du XV* au xviii® siècle, autant do portraits de bibliophiles, de 
curieux, de collectionneurs de la Sainlonge et de TAngoumois 
qu'il a su grouper en une galerie restreinte, non sans avoir eu 
soin d'indiquer les sources, ce qui ajoute à la valeur do son tra- 
vail, dit le Journaio/'/îcie/ du 14 avril. C'est d'abord Taïeul do 
François I", Jean d'Orléans, dit Le Bon ; c'est le roi chevalier ; 
c'est Marguerite d'Angoulcme, puis Jean-Louis de Nogaret, 
Guez de Balzac, Charles de Sainl-Maure, duc de Montau.sicr, 
Gourville et Charles-Rosalie de Rohan-Chabot, comte do Jar- 
nac. Je ne nomme que les principaux... p idem du 10 avril. 

Un professeur au collège de Saint-Jean d'Angély, M. Duprat, 
a lu un mémoire sur la psychologie et la sociologie. 



La séance solennelle qui a terminé le congrès a été présidée 
dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne par M. Alfred Kam- 
baud, ministre de l'instruction publique, qui a prononcé un dis- 
cours fort applaudi. Il a annoncé — c'est le fait saillant de sa 
harangue — que, de l'avis unanime du comité des travaux 
historiques et scientifiques, désormais le congrès de la Sor- 
bonne se réunirait alternativement dans une ville de province 
et à Paris, à Paris en 1900. C'est une tentative de décentrali- 
sation qui concorde avec la création des universités : « Les 
avantages de la réforme, s'est écrié le ministre, sont évidents. 
Celles de vos sessions qui auront pour théâtre une de nos villes 
de province — et non pas seulement une très grande ville, 
non pas seulement une ville d'université, mais toute ville qui, 

Sarmi les compétitions qu'il est bien permis de prévoir, aura 
xé votre choix — trouveront dans l'originalité même du milieu 
provincial un renouveau de vitalité et de fécondité. 

» Tel centre vous offrira l'attrait d'incomparables merveilles 
archéologiques et préhistoriques; tel autre, celui d'une région 
infiniment intéressante au point de vue géologique, comme le 
sont, par exemple, la Bretagne avec ses granits battus de 
rOcéan, l'Auvergne avec ses volcans éteints, le Languedoc avec 

11 



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— 162 — 

ses causses pleines de surprises; ici, vous serez sollicités par des 
institutions de grand intérêt économique ou social ; là, dans un 
de nos grands ports, vous serez comme baignés d'effluves 
marins, vous sentirez tout proche les mondes que vous croyiez 
lointains, et tout près de votre cœur les Frances d'outre-mer. 
Quelque jour, peut-être, vous serez tentés de passer la Méditer- 
ranée et d'aller installer vos assises dans cette Algérie où les 
roumis ont retrouvé la trace des Romains, ou bien au pied de la 
colline où se dressa Carthage. Partout vous rencontrerez un 
accueil empressé, les mêmes souhaits de bienvenue dans les 
accents dont la variété même fait le charme de notre langue; 
partout votre présence sufïîra à faire sortir de l'ombre des tré- 
sors d'art et de science, suscitera des collaborations inatten- 
dues, affranchira des bonnes volontés qu 'enchaînait peut-être 
trop de modestie, et le réveil de vie que vous aurez provoqué 
sur votre passage profitera peut-être à l'éclat de vos futurs ses- 
sions parisiennes. 

» Et ne serait-ce pas déjà un grand avantage que d'avoir mieux 
fait connaître la province aux savants de Paris, et aux provin- 
ciaux mêmes les provinces que, sans une telle occasion, ils 
n'auraient jamais visitées. Peut-être avons-nous le tort de vivre 
un peu trop chacun chez soi; si le provincial affectionne son 
coin de pays, pour beaucoup de Parisiens, Paris n'est qu'un 
coin dont ils ne sortent pas volontiers. Le congrès les en fera 
sortir, les promènera au nord et au sud, à Touest et à l'est, leur 
révélera la variété infinie et l'originalité de ces provinces fran- 
çaises, qui se souviennent d'avoir été autrefois des nations avec 
leurs lois, leurs parlements, leur église, leur dialecte, leurs cos- 
tumes, leur art, leur littérature, tout au moins leur folk-lore. . 
C'est de la forle originalité de ces petites patries que sont faits 
le charme et la puissance de la grande patrie. Michelet a déjà 
montré comment de tous les esprits locaux s'est formé l'esprit 
national. La France, si diverse de races, est avant tout une 
harmonie. » Journal officiel du 17 avril. 

L'idée est fort bonne : il faut, en effet, faire connaître les 
richesses, les monuments, les ressources de nos départements. 
Mais est-elle pratique, et ne craint-on pas de tuer ces congrès? 

Remarquons d'abord que cette décentralisation au point de 
vue de la connaissance de nos différentes régions est déjà et 
depuis longtemps pratiquée. Plusieurs sociétés se réunissent 
successivement dans nos villes de France et d'Algérie. La société 
française d'archéologie, fondée en 1838 par Arcisse de Caumont, 
tient ses assises chaque année dans une ou plusieurs villes, 
étudie les monuments, fait des excursions dans la région; elle 
est ainsi parvenue à explorer la France entière. Il n'est guère de 
bourgade importante où elle ne soit allée, pas un monument de 
quelque valeur qu'elle n'ait vu, décrit, dessiné, photographié, 
et les soixante et quelques volumes de ses congrès forment le 
plus vaste répertoire de la France archéologique. 

L'association française pour l'avancement des sciences, créée 



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— 163 — 

en 1872, a suivi le même programme au point de vue général 
des sciences. Cette puissante association parcourt aussi les villes : 
aujourd'hui Rouen et Reims, demain Oran et Carthage, Mar- 
seille et Bordeaux, Blois et Nancy, Alger et Tunis, Toulouse et 
Pau, Limoges et Paris. Ses gros volumes annuels forment une 
véritable encyclopédie. Depuis plusieurs années elle a joint à 
son programme l'archéologie. 

Enfin en 1896 a paru la société d'ethnographie nationale et 
d'art populaire. Elle a pour but de faire connaître l'ancienne 
France, ses mœurs, ses traditions, ses légendes, ses chants, 
ses coutumes, ses habitations, ses meubles, ses instruments de 
travail, ses costumes, les produits de l'art local. 

L'essai, tenté à Niort en 1896, a parfaitement réussi. Pendant 
un mois, une exposition rétrospective surtout d'objets usuels, 
ferme poitevine avec les ustensiles de ménage ou les outils de 
travail, lits et châlits, étoffes, vases de cuisine; cartes, plans et 
vuesde monuments ; portraits d'hommes illustres, toute la série 
des guerres de la Vendée, armes, le drapeau tricolore du géné- 
ral Berton, l'étendard en soie blanche des Vendéens, pistolets 
et montre de Beauchamps, le mouchoir rouge d'Henri de La 
Rochejacquelein, la plaque de garde chasse de Stofflet, le fauteuil 
en velours grenat troué de balles où fut fusillé (1794) Gigot d'El- 
bée. (Voir Revue de Sain(ongfe, xvi, 160, 262, et xvii, 289). En 
1897, pareille exhibition a eu lieu à Sîiint-Jean de Luz, et cette 
année la verra à Ronfleur. 

Les sociétés de géographie font la même chose et étudient 
dans un congrès régional, chaque année, tout ce qui se rattache 
à la géographie de la contrée. 

Ainsi, voilà quatre associations qui font et fort bien ce que 
va faire le ministère de Tinstruclion publique. Est-ce concur- 
rence ? N'y aura-t-il pas double emploi ? 

Evidemment, outre l'intérêtde ces réunions similaires» où sont 
traités à peu près tous les sujets, il y aura aussi la curiosité de 
voir une ville que l'on ne connaît pas encore, Marseille ou 
Rouen, Toulon ou Nancy, Lyon ou Bordeaux. Mais cet attrait 
existe aussi pour Paris. Que de provinciaux, que de Parisiens 
même ignorent Paris ! Or, Paris offre un ensemble uniaue et 
résume tout ce que les départements ne présentent qu'en aétail. 
Entre les séances, on aime bien à visiter les musées, le Louvre 
et le Luxembourg, Gluny ou Saint-Germain, le Trocadéro et 
Chantilly ou Galicra. Et quand on a tout vu, tout connu, tout 
examiné, l'année suivante on trouve encore quelque chose de 
nouveau dont s'est enrichi l'établissement, ou quelque tableau, 
quelque morceau qu'on avait pas observé. D'ailleurs, que de 
merveilles sont toujours nouvelles, sans compterles monuments, 
Notre-Dame et la Sainte-Chapelle ! Puis, on est bien aiso do 
passer quelques heures dans les bibliothèques et les archives. 
On a travaillé pendant une année, laissant telle lacune qu'on 
comblera à Paris, ajournant à un prochain voyage la recherche 
dans un ouvrage de l'Arsenal ou de la Mazarine, dans un ma- 



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— 164 — 

nuscrit de Sainte-Geneviève ou de la biblicthèquo nationale, 
dans un dossier des archives. Aura-t-cn ces ressources dans une 
autre \iile? 

Enfin, un autre avantage inappréciable, c*est la facilité de 
trouver là les maîtres de la science, dont la bienveillance vous 
est si utile. Leurs conseils, leur direction, leurs encourage- 
ments, sont d'une importance capitale. Ils pratiquent avec un 
rare dévouement ce patronage intellectuel ; et leur influence 
est considérable. Cinq minutes de conversation avec un Léo- 
pold Delisle ou un Bertrand sont souvent plus proOtables 
que des mois de travaux solitaires et un mot vous évite des 
tâtonnements fastidieux. Qui dira tout ce que valent ces com- 
munications, cet échange de vues, et quels encouragements re- 
çoivent là ces érudits de petites villes, isolés toute une année, 
incompris souvent, objet parfois de railleries pour leur labeur 
désintéressé ? Retrouveront-ils dans n'importe quelle ville cette 
élite toujours obligeante? 

Telles sont les réflexions très sommaires que nous a inspirées 
la nouvelle mesure annoncée par le ministre de Tinstruction pu- 
blique. Certainement il a eu pour la prendre des raisons sé- 
rieuses, et nous ne méconnaissons pas les avantages qu'elle of- 
fre. Ce sera surtout profit pour les villes qui recevront le con- 
grès. Les habitants assisteront certainement aux séances et le 
congrès sèmera des germes qui fructifieront. L'événement 
seul prouvera si nos craintes et nos regrets étaient fondés. 

Louis AUDIAT. 

Conférences. — Le 5 mars, à Epernay, La morale de Dum^ 
/ifs, par M. Gabriel Audiat, professeur de rhétorique au collège 
Stanislas, dont le Courrier du nord-est (Epernay, 7 mars) dit : 
« Sujet très délicat qui, traité devant des auditeurs de tous les 
âges, exigeait beaucoup d'intelligence, mais surtout de tact. 
M. Audiat s'en est tiré tout à fait avec honneur. Il Va traité en 
moraliste élevé et en homme d'esprit et de bon sens. Il manie 
notre langue française, si belle et si harmonieuse, avec beaucoup 
d'élégance et de facilité. Son éloquence coule de source, et les 
citations qu'il môle très habilement au récit s'y coordonnent si 
agréablement qu'on le suit sans fatigue et avec un réel plaisir 
dans ses très philosophiques dissertations. E. Manny. » ; — 
le 23 mars, à Royan, le 28, à La Rochelle, Un fléau social : 
la littérature scandaleuse^ par M. Louis Comte, directeur du 
journal Le relèvement social; — le 2 avril, à Saînt-Jean d'An- 
gély, Une page d'histoire de Sainf-Jean sur la révolution^ par 
M. Amédée Mesnard, avoué; — à Cognac, le 3 avril, La dota- 
tion de la jeunesse française, parM. MarinoPlanty, avocatau bar- 
reau de Cognac, qui, dit l'/ndicaieur de Cognac du 7, « a exposé 
avec clarté l'utilité de cette institution éminemment philanthro- 
pique et aussi son mode de fonctionnement. Chose diflicile, en 
traitant un sujet aussi aride, il a su, intéresser le nombreux 
auditoire qui remplissait presque complètement la vaste salle 



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— 165 — 

de la rue Marguerite-de-Navarre, et a été vivement applaudi î; 
voir aussi l'Ere nouvelle du 7 avril ; — le 23 avril, à Rochefort, 
Affiliation du commerce de Rochefort à la ligue nationale du 
commerce contre les grands magasins, les déballages fraudu- 
leux et les bazars exotiques, par M. Mousset, avocat à Poitiers, 
dont « la parole vigoureuse et spirituelle a provoqué de fré- 
quents applaudissements. L'orateur avec beaucoup d'humour 
et d'énergie a plaidé la cause du commerce local. » Voir les 
Tablettes du 26. 

Erratum. — Revue, xviii, 93 ; le tome ii de la Nation tchèque 
n'est pas de 1895, mais bien de 1896. 

C'est par erreur que nous avons annoncé le décès à Saint- " 
Jean d'Angély du journal l'Union conservatrice ; il se porte fort 
bien. Il faut lire la Gazette de Saintonge, feuille en patois sain- 
tongeais et illustrée qui s'imprimait aussi chez M. Renoux. Le 
Plaisit des Chérentes est maintenant le seul périodique en dia-. 
lecte saintongeais. 

Le dernier numéro de la Revue nous apprend que la librairie 
A. Voisin met en vente l'inventaire (25 décembre 1653) des titres 
et papiers de dame Eléonore de Targra, veuve de Léon de Po- 
lignac d'Ecoyeux, lieutenant général au gouvernement de Sain- 
tonge. Le libraire n'est pas tenu de connaître notre histoire 
locale et de savoir déchiffrer les manuscrits dont il insère l'an- 
nonce dans ses catalogues. La Revue a laissé passer l'amusante 
lecture : Eléonore de Targra ; rectifions. Il s'agit d' Eléonore de 
Garges, Cette dame venait de mourir en l'hôtel d'Epernon, rue 
Plâtrière, à Paris. Son inhumation avait eu ljieu,le27 juin 1653, 
en l'église Saint-Eustache. 

— La M. 

FAMILLE VIVIER, DE LA ROCHELLE 

J'aurais, à propos de l'intéressante notice sur la famille Vivier 
que M. E. G. a donnée dans laRevue de mars, xviii, 120, plusieurs 
observations de critique à formuler. Je me contenterai d'en 
présenter une, selon moi, essentielle, portant sur renonciation 
des armoiries de cette famille. M. E. G. les décrit ainsi: D'azur, 
au cygne d'argent nageant sur des ondes de même, accompa- 
gné en chef de 3 étoiles dor. Il me répondra probablement qu'il 
les énonce d'après un cachet. Je m'y attends ; mais je me per- 
mettrai de lui dire que le graveur de ce cachet a faussé le ca- 
ractère primitif des armes parlantes des Vivier, que d'autres 
cachets du reste ont respecté, et qui représentent le cygne na- 
geant au milieu d'un bassin affectant la forme d'un vivier avec 
son rebord ; les 3 étoiles en chef sont dans l'intérieur du bassin. 

— La M. 



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— 166 — 

Parmi les inexactitudes relevées dans le dernier numéro de 
la Revue aux noms du Nobiliaire du Limousin (t. xviii, p. 92), 
citées par M. l'abbé Leclerc (Bulletin de la société des sciences, 
lettres et arts de la Corrèze, numéro de septembre) figure Gemo- 
zac (de Blois, sieur de Seudre, paroisse de) et non Gemonzat. 
Qu'il me soit permis de faire observer qqe Gemonzat est la forme 
saintongeaise de Gemozac, avec aspiration, bien entendu, de 
la première syllabe. Les administrations des chemins de fer 
de l'état et des chemins de fer départeriientaux se croyant, sans 
doute, obligées de chanfroiser^ ont inauguré une troisième 
forme que les raffinés du cru se sont empressés d'adopter : la 
station de Gémozac, avec accent aigu, De même, les employés 
du réseau de l'état prononcent maintenant Ponce le nom de la 
station du bon vieux Pons de nos ancêtres. Tout le monde con- 
naît le dicton saintongeais : « I va-t-à Pon-t-à pied-t-en bottes. » 

Piâre Marcut. 



NOTES D'ETAT CIVIL 



I. — DÉCÈS 

La société des Archives a une nouvelle perte à déplorer : 
Le 16 mars 1898, est décédé en son château de La Marquise 
au Thoronet ( Var) , âgé de 78 ans, ^ loxandre-Yicior Joly d' Aussy, 
ancien directeur des contributions indirectes du département du 
Var. Né le 18 octobre 1820 à Courcelles, près Saint-Jean d'An- 
gély, d'Alexandre-Guillaume-Hippotj/fe d'Aussy, il était frère 
de notre vice-président, Denys d'Aussy, décédé le 15 juin 1895, 
d'Hippolyte et d'Alfred. Nous avons donné, t. xv, p. 2^0, d'am- 
ples détails sur la famille saintongeaise des Joly, qui a formé 
trois branches : Joly de Sainte-Eugène, Joly de Ohadignac, Joly 
d'Aussy; qui a eu des alliances avec les Queux de Saint-Hilaire, 
Horry, Livenne, Beaupoil de Sainte-Aulaire, d'Aubigné (par le 
mariage de François Joly de Sainte-Eugène, conseiller au par- 
lement de Bordeaux, avec Jeanne d'Aubigné, tante d'Agrippa), 
d'Aunis du Vignaud, Pichon, Paillot de Beauregard, etc. Le 
premier Joly qu'on trouve en Saintonge est Jehan Jolly, sei- 
gneur de SaintDenys, greffier en l'élection de Saintonge, ville 
et gouvernement de La Rochelle, demeurant à Saint-Seurin 
d'Uzet, qui, le 26 septembre 1576, par devant Fourestier, notaire 
royal à Saintes, achète moyennant 4.000 livres, de Catherine 
Regnault, femme de Jean Delarue, avocat en la cour du parle- 
ment de Bordeaux, la terre de Chadignac, paroisse de Saint- 
Eutrope de Saintes, avec haute, moyenne et basse justice. Voir 
Etudes et documents sur la ville de Saintes, p. 262, et aussi 
Revue de Saintonge et d^Aunis, xv, 240, lettres confirmatives 
de noblesse (mars 1686), pour Charles Joly de Chadignac, capi- 
taine au régiment de Piémont, où est nommé Théophile Joly 



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— 167 — 

du Piblard, son oncle, capitaine de grenadiers au régiment de 
Bourbonnais, tué d'un coup de mousquet au siège de Luxem- 
bourg. 

Jean-Baptiste Joly d'Aussy, né à Soissons Tan 1693, se fixa en 
Saintongé par son mariage (1749) avec Jeanne-Esther Campet 
de Saujon d'Estrée, d'où alliance avec les Boufîlers-Rouverel. 
Il eut Gésar-Jean, chevalier de Saint-Louis, commissaire des 
guerres, époux de Julie du Bois des Landes, qui eut Hippolyle, 
auditeur au conseil d'état, sous-préfet de La Rochelle, auteur 
de plusieurs ouvrages. 

Alexandre d'Aussy fit ses études à l'institution diocésaine de 
Pons où il eut pour condisciples Ms^ Valleau, MM. de Bremond 
d'Ars, le général d'Abzac.Tl entra dans l'administration des con- 
tributions indirectes ; son frère, Denys d'Aussy, avait été quelque 
temps dans l'administration de l'enregistrement. Il fut successi- 
vement contrôleur à Rouen et à La Rochelle, sous-inspecteur à 
Dax, inspecteur à La Rochelle pour le département de la Cha- 
rente-Inférieure, où il resta de longues années. Sous-directeur 
de première classe chargé de réorganiser le service à Narbonne, 
il fut nommé directeur départemental dans le Var où il se fixa. 

Alexandre Joly d'Aussy avait épousé à Saint- Jean d'Angély, 
le 24 septembre 1867, Jeanne-Marie-Amélie de Beauvais, née le 
21 novembre 1841 à Saint-Pierre d'OIeron, d'Alexandre de 
Beauvais (mort à Saint-Pierre d'OIeron le 24 janvier 1850, fils 
de Claude de Beauvais) et de Rosalie-Emilie Galland, décédée 
à Aix le 14 novembre 1892, fille de Cosme-Désiré-Quantin Gal- 
land, mort à Saint-Jean d'Angély le 17 août 1853, qui avait fait 
comme médecin militaire toute la campagne d'Egypte et se 
disait parent de l'auteur des Mille et une nuits. Ces Beauvais 
sont originaires du Bourbonnais où on les trouve conseillers du 
roi en l'élection de Gannat. M. Arsène de Beauvais, ancien tré- 
sorier de la société des Archives, né en l'île d'OIeron, appartient 
à cette famille. De son union avec M"* de Beauvais, le défunt a 
eu, le 13 juillet 1870, un fils, Marie-Eutrope-Alexandre Joly 
d'Aussy, avocat, habitant La Marquise au Thoronet, près de 
Liorgues, dans le Var. 



L'acteur Lafontaine, qui est mort à Versailles, âgé de 72 ans, 
le 22 février dernier, s'appelait Louis-Marie-Henri Thomas ; il 
appartenait, dit-on, à la famille de Thomas, l'auteur des Elo^ 
ges académiques. Il était né à Bordeaux en 1824 ; sa mère était 
une Guérin, d'une famille d'armateurs depuis longtemps éta- 
blie à Royan et très connue pour ses sentiments catholiques. 
Destiné à l'état ecclésiastique, il fut placé au séminaire juscpi'à 
16 ans. Mais la vocation ne venant pas, il s'embarque comme 
mousse sur un vaisseau en partance pour Bordeaux, exerce di- 
vers métiers, commis, colporteur; enlin, après avoir fait à pied, 
n'ayant pas d'argent, le chemin de Bordeaux à Paris, il parvint 
à s'engager dans un théâtre de la banlieue. On sait le reste et 



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— 168 — 

la brillante carrière de Thomas, devenu Lafontaine, presque 
Royannais. 

Le 28 mars, est décédé à La Rochelle, âgé de 82 ans, Alexandre- 
Aimé Doinet, chanoine prcbendé de la cathédrale. Ne à La Ro- 
chelle le 8 mars 1816, lorrain d'origine, fils dhonorables com- 
merçants qui habitaient à deux pas de la cathédrale, dans une 
maison où il est mort, il fut élève de Saint-Jean d'Angély, puis 
de Pons, puis du grand séminaire de La Rochelle. Professeur 
à Pons, il fut ordonné prêtre par Villecourt le 13 juin 1840 et 
nommé vicaire à Jonzac ; vicaire-curé de Lagord en 1844, curé 
de Saint-Ciers du Taillon le 30 juin 1846 jusqu'en février 1851, 
où, par scrupule de conscience, il demanda h èlre déchargé du 
ministère paroissial et fut nommé prôtre sacriste et chanoine 
honoraire. Pendant plus de 30 ans il a rempli ces fonctions en 
même temps qu'il donnait des leçons de latin aux enfants de la 
maîtrise. C'était un ascète, un moine dans le monde, dont il ne 
connaissait ni les hommes ni les choses, ne sachant guère que 
le chemin de la cathédrale, de l'école des frères et du cime- 
tière, au point qu'un jour, raconte M. l'abbé Savineau dans le 
Bulletin religieux du 2 avril, ayant à conduire un mort de la ca- 
thédrale à la gare, il aperçut devant lui un bronze inconnu : 
a Quel est ce monsieur? demanda-t-il tout bas. — C'est l'amiral 
Duperré, qui est là depuis plus de dix ans. — Ah! je n'en savais 
rien. » 



Le 28 mars, est décédé subitement, dans un wagon du che- 
min de fer entre Pons et Saintes, revenant du conseil de revi- 
sion à Royan, Adolphe-Prosper-Marie Veyre, chevalier de la 
légion d'honneur, de l'ordre de Saint-Grégoire le Grand, dé- 
coré de la médaille militaire et titulaire de la médaille coloniale, 
lieutenant-colonel du 6" de ligne où il avait succédé il y a 
quelques mois au lieutenant-colonel Marmet. Avant le départ 
du train qui devait emporter le défunt pour l'inhumation à 
Chambéry, à la gare où l'avait accompagné toute la population 
de Saintes, M. le colonel Mercier a rappelé sa vie. 

Entré à Saint-Cyr l'an 1862, après ses études à Lorient, sa ville 
natale, Veyre en sortait en 1864 avec l'un des premiers numéros 
et le droit de choisir son régiment; il opta pour les chasseurs 
à pied et fut nommé sous-lieutenant au 6* bataillon le 1" octobre 
1864. 11 fit, en 1?<65, la campagne de Rome et se distingua par- 
ticulièrement à la bataille de^Mentana. En 1870, il appartenait 
comme lieutenant à l'armée de Metz; capitaine en 1872 au 6* de 
ligne alors en garnison à Rochefort, il y resta peu de temps et 
retourna dans son corps de prédilection (les chasseurs à pied, 
15* bataillon) avec lequel il lit en 1879 la campagne d'Aurès et 
où il demeura jusqu'en 1887. Nommé, le l*^*" octobre, chef de 
bataillon au 41« de li^nc à Lorient, il quitta, deux ans plus tard, 
ce régiment pour le 99* stationné à Chambéry où l'attiraient des 



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— 169 — 

raisons personnelles. C'est là qu'il était lorsqu'il fut nommé à 
Saintes lieutenant-colonel. Il laisse une femme et une fille. 



A la fin de mars, est décédé à Paris et a été inhumé à Médis, 
canton de Saujon, Christophe-Edouard de Bouet du Portai, an- 
cien inspecteur de l'enregistrement, fils de Jean-Baptiste de 
Bouet du Portai et de Marie-Charlotte-Polymnie Noôl de La 
Grange, frère de Louis-Edmond qui habite La Rigaudière, com- 
mune de Médis, et de feue Marie-Thérèse-Anne, directrice des 
postes. De sa femme, Jeanne Laurent, il a eu un fils décédé et 
une fille. 

Les journaux de Paris, notamment lo Journal du 18 avril, ont 
annoncé la mort à la maison Dubois, à l'âge de 82 ans, etlesob- 
sëques en réalise Saint-Laurent, le 19, du célèbre mime Charles- 
Dominique Martin, qui, sous le nom de Paul Legrand, nom de 
sa mère Marie Legrand, s'était fait une grande réputation. Né lo 
4 janvier 1816, à Saintes, sur la paroisse Saint- Vivien, dit-on, et 
présenté par Marie Ducour, sage-femme, à l'officier de l'état ci- 
vil, Thomas Boycr, adjoint au maire, il reçut de lui le prénom 
de Charles-Dominique et le nom de Martin. « Jeune homme, il 
voulut se faire comédien et, entré aux Funambules, il fit la con- 
naissance de Debureau, qui lui donna des leçonsct dontil devint 
rhérilier artistique. lia joué et mimé Pierrot sous toutes ses 
faces et dans tous ses attributs, dans de nombreuses pièces dont 
il fut souvent l'auteur. Il y a trois ou quatre ans, il dirigeait 
avec feu Bouvret le théâtre d'enfants de la galerie Viviennc. 
Retiré de la scène, dans ces derniers temps, il vivait dans la re- 
traite, assisté par son fils adoplif, lejeune comédien Legrand. » 



II. — MARIAGES 



Le 3 mars, à Nantes, a eu lieu le mariage de M. le docteur 
G. Carrière, professeur agrégé à la faculté de médecine de 
Lille, fils de M. Paul Carrière, pharmacien à Saint-Pierre d'Ole- 
ron, ave M"* Renée Burgelin. 



Le 11 avril, a été bénit dans la cathédrale de Saint-Pierre de 
Saintes, par M. l'archiprêtre Carteau,le mariage de M. André- 
Charles-Lucien Ricaume, docteur en droit, avocat-conseil de la 
légation de France à Lisbonne, né à Poitiers le 4 novembre 
1871, de Lucien-Charles-Ludovic-Philéas-Ernest-Paut-Emi/e 
Ricaume, docteur en droit, avocat, demeurant au château de 
Boisbraud, par Champagné-Saint-Hilaire (Vienne), et de Marie- 
Marguerite-Radégonde-Stéphanie Touchard, avec M"* Jeanne- 
Marguerite-Thérèse-Amélie-Marie-Louise Gaillard, née à Sain- 
tes le 29 décembre 1869, de Marie-Henri Gaillard, receveur 



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— 170 — 

centralisateur du chemin de fer de l'état en retraite, et de Marie- 
Antoinelte-Clotildc Jeantet. Les témoins étaient, pour la mariée, 
ses oncles, MM. Louis Gaillard, propriétaire à La Rochelle, et 
Paul Jeanlet, greffier du tribunal civil, à Dax ; pour le marié, 
son cousin, Henri Brejon, contrôleur des contributions indirectes 
à la direction de la Seine, et son frère, Charles Ricaume, élève de 
l'école centrale. 

Le 14 avril, a été bénit à Saint-Vivien de Saintes le mariage 
de M. Charles Parât, lieutenant au 21*' d'artillerie à Angoulème, 
né à Lussac-les-Châteaux (Vienne), le 26 juin 1863, de Pierre Pa- 
rât, propriétaire à Lussac-les-Châteaux, et de Marie Dagonard, 
avec M"' Jeanne- Anatolie Massiou, née le 21 juillet 1871 à Sain- 
tes, d'Achille-Eutrope Massiou, ancien épicier, propriétaire à 
Saintes, et de Mélanie Puet. Les témoins étaient, pour la mariée, 
son cousin, M. Jules Massiou, notaire à Saujon, et M. Paul Cha- 
roppin, pharmacien à Saujon; pour l'époux, MM. Edmond Gen- 
dard, capitaine au 21<* d'artillerie, et Alexandre Hus, imprimeur 
à Saintes. 

Le 18 avril, a été bénit en l'église Saint- Vivien à Saintes, avec 
musique et chants, le mariage de M. Léon-Marie-Joseph Salle, 
lieutenant au 107* de ligne en garnison à Angoulôme, né à Sain- 
tes le 19 juin 1866, fils de feu Louis Salle, ancien huissier à 
Saintes, décédé à Saint-Boni face, province de Manitoba (Ca- 
nada), le 23 août 1890, et de Marie-Honorine Favre, âgée de 54 
ans, demeurant à Tesson, avec M"** Noémi-Berthe Prévost, née à 
Saintes le 18 octobre 1870, fille de feu Jean-Baptiste Prévost, 
conseiller municipal de Saintes, décédé à Royan le 5 octobre 
1895, et de Catherine-Elisabeth-Zoé Baquey, âgée de 43 ans, de- 
meurant à Saintes. Les témoins pour le marié étaient son frère, 
M. le docteur Charles Salle, médecin à Vure (Loire-Inférieure), 
et M. Ferdinand Babinot, notaire à Saintes ; pour la mariée, 
MM. Ulysse Goupil, son subrogé tuteur, propriétaire à Loubès 
(Gironde), et Jean-Auguste Roux, notaire à Beurlay. 

Le 19 avril, a été célébré en l'église de Châtelaillon le ma- 
riage de M. Camille Arnault, fils de M. Henri Arnault, ^, capi- 
taine de frégate en retraite, demeurant aux Rullands, commune 
de Pessines, avec M"* Marguerite de Sartre, demeurant avec 
ses parents aux Trois-Canons, près Fouras. 



A TRAVERS LES PERIODIQUES 



L'Annuaire du conseil héraldique de France (11® année, 
1898; in-18, 467 pages; Paris, rue des Acacias, 45), sous Tha- 
bile direction de notre confrère, M, le vicomte Oscar de Poli, 



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— 171 — 

continue la série de ses succès. La liste des membres s'aug- 
mente chaque année ; nous y voyons MM. Audiat, Alfred d'Aussy, 
Tabbé Blanchet, Anatole de Bremond d'Ars, l)aron de Brezets, 
comtesse de Callière, de Boisville, comte de Dienne, marquis 
de Granges de Surgères, Maurice de Jarnac de Garde-Epée, 
René Kerviller, René de La Bastide, Anatole Laverny, Maures 
de Malartic, comte de Saint-Saud, baron Fernand de Roume- 
fort, Tamizey de Larroque. 

Puis viennent l'obituaire, la chronique pleine d'une foule de 
faits intéressants, même des poésies signées marquis de Sur- 
gères, Achille Millien, Oscar de Poli, Victor Margueritte; des 
notes sur la famille Zola, de Cirano, les alliances des Le Cornu 
avec la famille de Jeanne d'Arc, les croisés de France par M. 
de Poli, une épisode de la famille Cazenove par M. Tamizey de 
Larroque, etc. 

Des mémoires d'une grande valeur occupent la majeure par- 
tie de ce volume : Les héros de Péronne (1356), par M. de Poli, 
riche de savantes recherches ; Réception chevaleresque à Gre- 
noble^ ewilkkf par le comte Couret, les armoiries des femmes 
d'après les sceaux par L. Bouly de Lesdain, etc. 

La Reoue des livres signale les ouvrages de M. Dast Le Va- 
cher de Boisville : Liste des membres du parlement de Bor- 
deaux, Documents relatifs à l'arrestation des Girondins^ Si- 
mon Millanges ; Granges de Surgères : Notes sur les imprimeurs 
nantais; Kerviler : Répertoire, bio-bibliographie bretonne: G. de 
Poli : Contes pour tous, Jean Poigne-d' Acier, Pro Deo, Pro 
rege ; Tamizey de Larroc^ue : Lettres de Belzunce, Marguerite de 
Valois; Précis généalogique de lamaison d'Arlot, par le comte 
de Saint-Saud ; Deux victimes des septembriseurs. P,-L, de La 
Rochefoucauld, évêque de Saintes,.. « œuvre magistrale du sa- 
vant écrivain qui préside avec tant d'autorité à l'importante so- 
ciété des Archives historiques de Saintonge...; elle abonde en 
faits intéressants, notes instructives et documents inédits... » ; 
Le vieux châtaignier, le volume xxvi des Archives, etc. 

Très artistique le Versailles illustré qui paraît tous les mois, 
sous la direction de M. Albert Terrade, par brochure in-4* or- 
née de fort beaux dessins, et contient tout le Versailles ancien 
et tout le Versailles moderne et contemporain. Le numéro de 
février donne : Va, rue de Provence, Les Parisiens à Ver- 
sailles {M. et M*^^ Lafontaine); La grande pièce d'eau de Nep- 
tune, et une mélodie. Ses yeux. L'abonnement est de 12 francs 
pour les départements. 

a Sub tegminç fagi. Notre collaborateur, M. Ph. Tamizey de 
Larroque, lit-on dans le Polybiblion de février, page 181, nous 
a fait parvenir une luxueuse plaquette in-4® qui porte sur la cou- 
verture : Le vieux châtaignier, et sur le titre : Au pavillon Pei- 
resc (14 p. imp. à Saint-Étienne par Ch.Boy). M. Ph. Tamizey de 



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— 172 — 

Larroque, dans ravertissement, explique ce qu'était ce vieux 
châtaignier « dont l'épais ombrage abrite sa vie j>.De splendides 
photogravures représentant le Maître et les derniers rameaux 
du vieux hêtre! pardon (du vieux châtaignier) qui s'échappent 
de son superbe tronc. C'est un autre de nos collaborateurs, M. 
le chanoine Allain, qui nous introduit dans le pavillon Peiresc. 
Ce Normand parle d'une façon exquise des choses de Gascogne. 
MM. Louis Audiat et A. de Gagnaud ont mis en vers français et 
languedociens, et D. Granier en musique, la chanson des 
feuilles et des fruits... » 

L'Annuaire du conseil héraldique, de son côté, dit du Vieux 
châtaignier : (i Œuvre collective et toute charmante de notre très 
honoré président d'honneur et de ses amis les meilleurs, entre 
autres nos chers et bons collègues, MM. Louis Audiat et Léon 
de Berluc-Perussis (A. de Gagnaud), c'est l'oraison funèbre, 
pourrait-on dire d'un grand châtaignier qu'admiraient tous les 
visiteurs du pavillon Peiresc et qu'ont mis à mal de cruels ou- 
ragans. Et voilà ce grand moribond immortalisé par cette 
luxueuse publication, par la belle prose de son seigneur, parles 
vers exquis de Louis Audiat, superbement traduits en vers pro- 
vençaux par A. de Gagnaud et heureusement mis en musique 
par Désiré Granier. Ah ! si les arbres parlaient ailleurs que 
chez les fabulistes, quel savant inappréciable, captivant, admira- 
ble, admiré, serait le vieux châtaignier du pavillon Peiresc! Il 
n'aurait qu'à redire ce qu'il entendit. » 

Un pendant au châtaignier serait le prunier du grand oncle 
de M. Tamizey de Larroque, prunier étonnant, qui, disait le 
propriétaire, lui rapportait, chaque année, quinze cents livres, 
à lui tout seul, en Gascogne. (Voir Un petit neveu de Chateau- 
briand, Edouard de Blossac) 

Notre confrère, M. Théodore Duret, étudie Louis-Philippe 
dans la livraison du 15 avril de la Revue blanche au point de 
vue extérieur et il n'hésite pas à le proclamer « un politique 
supérieur ». Il a amené la France à un rang qu'elle devait perdre 
après lui. Il lui a procuré des agrandissements dans la Méditer- 
ranée et un remaniement de territoire sur sa frontière du nord 
dont elle jouit encore. Et, après une suite de considérations très 
personnelles et originales, il conclut : « Louis-Philippe a été un 
précurseur. Il a été méconnu comme tous les hommes qui vont 
en avant. On ne peut manquer de reconnaître qu'il a été un 
grand politique et un grand patriote. » 

M. Camille Jullian a publié dans le tome 57 (1897) des Mè^ 
moires de la société nationale des antiquaires de France et tiré 
à part in-8* (26 pages avec figures. Nogent-le-Rotrou, imprime- 
rie Daupeley-Gouverneur) La question des piles et les fouilles 
de Changnon en Saintonge. 



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— 173 — 

M. André Deschamps, censeur honoraire, racontant ses Sou- 
venirs universitaires dans le volume ix, 9* série, 1897, des Mé- 
moires de Vacadémie des sciences, inscriptions et belles let- 
tres de Toulouse, parle de la querelle des classiques, en 1852, 
et consacre plusieurs pages à l'abbé Landriot, vicaire général 
d'Autun, puis évêque de La Rochelle. Dans le même volume 
lire : Les armées françaises avant la révolution et les cahiers 
de 1189, par M. Duméril, et Ce que mangeaient les Romains, 
par M. Antoine, etc. 

Dans le dernier Bulletin du comité de Madagascar, M. Oh. 
Duportal, ingénieur en chef des ponts et chaussées, étudie le 
voyage d*Etienne de Flacourt, directeur général de la compa- 
gnie française de Lorient et commandant pour sa majesté 
Louis XIV sur la grande ile de Madagascar et îles adjacentes, 
qui, parti de La Rochelle le 19 mai 1648, à bord du Saint-Lau- 
vent avec 80 hommes, resta six ans dans Tîle ; il fut un des plus 
énergiques pionniers de la France et mérite certainement d'a- 
voir son buste à l'extrémité du promontoire du Fort-Dauphin. 



M. le commandant Silvestre a publié, dans les Annales de l'é- 
cole des sciences politiques (i896-\S91), La politique française en 
IndO'Chine, 



Dans le Gaulois, notre confrère, M. Tamiral Dupont, étudiant 
la catastrophe du Afaine, conclut qu'imputer l'explosion à l'Es- 
pagne est inepte et dénote une telle ignorance des choses de la 
marine qu'il n'y a pas déplace pour une discussion sérieuse. 



Dans la Revue des sciences du Correspondant du 10 mars, 
M. de Parville signale un phénomène assez étrange : des grai- 
nes mises dans un plat changeaient de place et sautaient de 
temps en temps à plus d'un centimètre de hauteur. Quelle est 
la cause de cet automobilisme de ces graines? Elles ont été étu- 
diées à Paris par M. Lucas et par M. Edmond Bordage, notre 
confrère. Ces graines ou plutôt ces coques viennent d'une eu- 
phorbiacée du Mexique. Soumises à une température conve- 
nable, 15 à 25 degrés, elles se meuvent d'une manière imper- 
ceptible d'abord, puis brusquement par saccades; enfin, si l'ac- 
tion de la chaleur persiste, elles ne tardent pas à exécuter de 
petits sauts de 7 à 8 millimètres. C'est une petite chenille ou 
larve de lépidoptère, complètement dissimulée dans la coque, 
qui sous l'action de la chaleur donne ainsi signe de vie. 



La Gazette des bains de mer de Royan du 27 mars et VEcho 
charentais du 3 avril ont reproduit une très curieuse circulaire, 



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— 174 — 

20 mars 1848, du docteur Rigaud, de Pons, candidat aux élec- 
tions pour rassemblée nationale. 

Le tome xxxii* (1897) des Archives historiques de la Gironde 
contient des pièces de plusieurs de nos collègues, MM. Dast de 
Boisville, Emile Maufras, comte de Saint-Saud. Nous y signa- 
lons une lettre de Louis XIII (6 août 1627) écrite pendant le sièee 
de Saint-Martin de Ré, une chanson satyrique à Toccasion du 
discours de Du Paty, l'un des avocats généraux du parlement 
de Bordeaux, le jour de la réintégration du parlement; enfin de 
très nombreux documents sur Cordouan, Saint-Pallais, Royan, 
par M. Gustave Labat. 



Le Conservateur de Marennes — il est presque le seul des 
périodiques de la Charente-Inférieure qui fasse assez réguliè- 
rement une place à l'histoire locale — reproduit dans son nu- 
méro du 20 mars, sous ce titre : Cent s^ns après, Tarticle qui 
parut dans V Année littéraire (1757) de Fréron (tome vu, page 3, 
in-lG), sur VHistoire de Rochefort, du P. Théodore de Blois 
(1733). Le critique, un peu en retard (24 ans), débute ainsi : 
« La descente des Anglois dans l'isle Daix, voisine de Roche- 
fort, a réveillé une édition d'un volume in-4**, composée par un 
capucin (le père Théodore de Blois) et imprimée chez Briasson, 
rue Saint-Jacques, à Paris... » Il s'agit du poème ironique 
VAixiadc, en 24 chants, d'un vers chacun, du P. Bonaventure 
Giraudeau ^Voir Revue de Saintonge^ m, 275, et ix, 128), et des 
Anglais à Tile d'Aix en 1757, ix, page 1 15, article de MM. de La 
Morinerie, Delavault, Louis Audiat, etc. 

Le même journal reproduit la notice sur Saint-Just que M. 
l'abbé Letard, ancien curé de cette paroisse, vient de publier. 

Le drapeau du 6' de ligne. — Sous ce titre. Le drapeau du 6* 
de ligne à Inhermann, V Intermédiaire des chercheurs du 20 
mars raconte comment le porte-drapeau du 6®, le sous-lieute- 
nant Ratté, fut frappé mortellement d'une balle au cœur ; com- 
ment le lieutenant-colonel Goze s'en saisit et fut atteint d'une 
balle au bras droit au moment où il l'agitait sur sa tête en 
criant : « Enfants, au drapeau ! » 

Un autre collaborateur du journal, M. le capitaine Paimblant 
du Rouil, donne une autre version : Ratté mort, le drapeau est 
pris par un chasseur d'Ockhotsk. Le colonel Filhol de Camas 
crie : « Au drapeau, mes enfants », et se précipite au milieu des 
Russes ; mais un coup de feu à la poitrine l'arrête dans sa course ; 
le lieutenant-colonel Goze et un chef de bataillon qui vont re- 
prendre le drapeau tombent aussi ; enfin, un lieutenant l'arrache 
aux ravisseurs. Suivent des détails sur la vie et la mort héroïque 
de Camas. 

On consultera à ce sujet, page 100, VHistorique du 6* régi- 



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— 175 — 

ment d*infanterie, par M. Méjécaze, capitaine adjudant major 
(Paris, Charles-Lavauzelle, 1891). Il y a des variantes dans le 
récit. 

On se rappelle qu'à la bataille de Loigny un fait sembl 
blc eut lieu : le marquis de Bouille qui portait le drapeau d 
zouaves de Gharette tombe mort; son fils, le comte de Bouill 
relève l'étendard ; une balle l'étend roide ; le gendre, Edoua 
de Cazenove, mort récemment, députe de la Loire-Inférieur 
le prend sur le cadavre de son beau-frère ; à son tour il a le p< 
gnet droit brisé par une balle prussienne. 



LIVRES ET REVUES 



Le Carmen sœculare de Léon XIII.— Qu*est devenu le tem 
où Augustin Rainguet publiait en Saintonge VApis roman 
recueil mensuel en vers latins presque tout entier? et le tem 
encore plus lointain où le roi Louis XVIII collaborait à l'He 
mes romanus de Barbier- Vémars ? Il n'y a plus que Léon XI 
qui occupe quelques rares loisirs à s'exprimer dans la langi 
d'Horace et de Virgile. On lira donc avec intérêt et grand plaig 
les deux fort belles plaquettes in-8® que la maison Desclée (ri 
duMetz, à Lille. Prix de chacune : 1 franc; papier de luxe, ricl 
encadrement, couverture de parchemin) vient d'éditer, Léon 
XIII carminis novissima et Carmen sœculare, en mémoire c 
XIV* centenaire du baptême des Francs. La traduction — fc 
élégante comme la plaquette, mais un peu libre, par le R. ] 
Delaporte — est en regard du texte. Que j'aimerais avoir aus 
bien imprimée la traduction du même morceau, qu'a publi( 
un jour notre confrère, M. Félix Mousset, et qui a obtenu le pr 
au concours ouvert par le directeur des Annales de Vœuvre d 
séminaires du diocèse de La Rochelle et Saintes ! Elle a pai 
dans le numéro d'avril 1897; en voici la première strophe : 

Dieu, des peuples du monde arbitre souverain. 
Des plus humbles parfois exalte la faiblesse. 
Etend sur les puissants sa fureur vengeresse, 
Et guide Tunivers d'un geste de sa main. 

Elle traduit ce quatrain : 

Gentium custos Deus est. Repente 
Stemit insignes humilesque promit : 
Exitus rerum tenet, atque metu 
Tempérât aequo. 

Le P. Delaporte a dit : 

Les peuples ici-bas s'agitent. Dieu les mène ; 
La puissance est à lui, qui la donne ou reprend ; 
Il élève, il abat toute grandeur humaine, 
Comme il lui plaît. Dieu seul est grand. 



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— 176 - 

Dans le volume de poésies Pro Deo qu'un autre de nos con- 
frères, M. le vicomte Oscar de IPoli, vient de publier, acte de 
chrétien et œuvre d'artiste, est aussi une traduction de la même 
ode : 

Maître des nations, au gré de sa justice 

Dieu gouverne rhumanité ; 
Lorsqu'il veut, les plus grands roulent au précipice 

Et le plus humble est exalté. 

Texte et traduction ont aussi été tirés à part. 



II 

L'ÉGLISE DE PARIS PENDANT LA RÉVOLUTION. 1789-1801 (1) 

Nous avons ici même (t. xvi, 137), en rendant compte du 
premier volume de VHistoire de Icglise à Paris pendant la 
révolution, par M. l'abbé Delarc, signalé l'importance de cet 
ouvrage. Les deux derniers volumes justifient notre apprécia- 
tion. La révolution, qui commence à être connue pour les dé- 
partements, grâce à un nombre considérable de monographies 
locales, devait avoir son centre à Paris, siège du gouverne- 
ment, des assemblées et aussi de la lie des provinces; elle 
offre donc un intérêt particulier. C'est de là que partent les or- 
dres et les lois, là que sévit la persécution; de là que se répand, 
dans le reste de la France, l'exemple qu'on se plaît à suivre 
partout; là régnent la convention, le club des jacobins qui lui 
dicte ses lois, le tribunal révolutionnaire où envoient leurs vic- 
times toutes les villes qui n'osent pas les exécuter chez elles; 
là aussi viennent se cacher les prêtres réfractaires qui espèrent 
trouver le désert au milieu de la foule, et aussi toutes les brebis 
galeuses que l'indignation publique a flétries et qui comptent se 
trouver en meilleure et plus nombreuse compagnie. Le danger 
était de faire une histoire générale de la révolution à Paris, à 
propos de l'histoire de l'église ; et il était bien difficile d'isoler 
le clergé des événements. Pouvait-on ne pas raconter les mas- 
sacres de septembre prémédités, préparés, exécutés par la 
commune et la convention, par les pouvoirs publics et où péri- 
rent surtout des ecclésiastiques ? On trouvera donc dans ce li- 
vre plusieurs des relations de ces abominables boucheries avec 
la liste des victimes, parisiennes ou autres. Plusieurs prêtres du 
diocèse de Paris — deux à ma connaissance — subirent les tor- 
tures des pontons de Rochefort, et même un d'eux, échappé à la 
mort, Marie-Bon-Philippe Bottin, en a fait une relation émou- 
vante. L'auteur a cru devoir la reproduire, encore qu'elle fut 
bien connue et publiée plusieurs fois. Nous ne l'en blâmons pas 
trop : c'est bien de rappeler Ihéroïsme des martyrs en face de 
la férocité des bourreaux et les cruautés des équipages des Deux- 

(1) Par l'abbé Delarc. Paris, Descléeetde Brouwcr, grand in-8«», 1897, 3 vol 
de 500 pages, ornés de 24 gravures hors texte. Prix : 20 francs. 



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— 177 — 

Associés et du Washington^ en même temps que les sentiments 
de commisération de Saintes (voirLesponfonsdeI?oche/brf. Paris, 
1875) : « Vertueux habitants de Saintes, peuple compatissant et 
généreux, vous avez vu les prêtres de votre religion éprouvant 
les besoins de tout genre et vous les avez soulagés ; vous les avez 
vus réduits à une nudité presque entière et vous les avez vêtus; 
vous les avez vus tourmentés de la faim et vous les avez nourris... 
Une émulation général^ animait tous les habitants à nous faire 
du bien, et les plus pauvres môme étaient jaloux de concourir à 
la sainte prodigalité qui nous concernait. Un journalier de la 
ville vint à notre maison de réclusion, s'adressa à M. du Pavil- 
lon, vicaire général du diocèse, et lui dit : « Monsieur, mon 
» travail me met en état d'acheter tous les jours deux bouteilles 
» de vin pour mon usage et celui de ma femme et de mes enfants. 
» Permettez que je dispose d'une en faveur d'un déporté. » L'offre 
de cet excellent homme fut accueillie comme elle méritait de 
l'être. Pour sentir tout le prix du dévouement universel dont 
nous étions l'objet, il faut savoir que les vivres étaient alors 
très rares et très chers à Saintes ; mais les généreux habitants 
faisaient tous les sacrifices nécessaires pour nous en procurer 
abondamment. » J'aurais bien voulu que M. Delarc nommât 
au moins l'abbé de Féletz, futur membre de l'académie fran- 
çaise et rédacteur des Débats^ l'auteur des remerciements 
affichés sur les murs de Saintes au nom des déportés : « Jouis- 
sez, respectables citoyens, jouissez de la douce satisfaction de 
nous avoir comblés de biens. Nous allons nous répandre dans 
toute la France et faire connaître en tous lieux la générosité 
chrétienne dont nous avons été l'objet. Nos amis et nos parents 
attendris, en nous recevant dans leur sein, s'uniront à nous 
pour bénir la ville de Saintes qui nous a conservés à leurs plus 
ardeats désirs. » (Saint^Pierre de Saintes^ page 42.) 

Un des chapitres les plus nouveaux est celui que M. Delarc 
consacre aux prêtres constitutionnels. On voit comment d'étape 
en étape et avec quelle rapidité ils tombaient dans l'abjection. 
Voici le curé de Saint-Laurent, Charles-Alexandre de Moy,qui, 
député à la législative, publie, sans que Tautorité ecclésiasti(jue 
intervienne, un livre : Accord de la religion et des cultes, ou il 
nie l'efficacité des sacrements, prétendant que tous les cultes 
étaient égaux, qu'il ne fallait plus de processions, qu'il y avait 
trop de fêtes et aussi trop de dimanches, que les enterrements 
devaient être purement civils. Plus tard il fit un autre ouvrage : 
Les fêtes, pour prouver que. Dieu et nature n'étant qu'un seul 
et môme être, il fallait en supprimer un, Dieu; la nature est le 
seul Dieu véritable. 

L'abbé de Cournand, professeur au collège royal, dès le 24 
septembre, se présente à la municipalité avec sa femme et ses 
deux enfants. Il avait pris les devants. François Bernet de Bois- 
Lorette, aumônier dans l'armée parisienne, a épousé une an- 
glaise veuve et protestante ; il demande à l'assemblée nationale 
« deux ou trois arpents de terre en propriété », et 350 livres qu'il 

12 



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— 178 — 

a dépensées pour orner Téglise des Annonciades de Popincourt. 
a Si ce n'est notre dépouillement, avec quel plaisir nous dépo- 
serions cette somme sur Tautel de la guerre. « Si moi zavez the 
les fortounes, m'a souvent répété ma dame dans sa traduction, 
avec gritte plaisir moi envoyer the les guinées contre les French 
rebelles ! Mais moi trop malhourouse ! » 

Aubert, vicaire de Sainte-Marguerite, voulut, lui, faire bénir 
son mariage. Le curé, jureur cependant, s'y oppose et fait dé- 
fense par huissier à tous les prêtres de la paroisse. Aubert persiste; 
il veut épouser la demoiselle Cosson, fille d'un ébéniste de la 
paroisse. L'abbé Bernard y consent, et le couple s'installe dans 
le presbytère. Même, le 12 mai, Aubert, avec la fille Cosson, son 
beau-père et toute la famille, se présente à la barre de l'assem- 
blée nationale — elle a certainement du temps à perdre — et écoute 
la harangue du prêtre-époux : « Il est temps que les ministres 
du culte romain se rapprochent de leur sainte religion; il est 
temps qu'ils rentrent dans la classe des citoyens ; H est temps 
enfin qu'ils réparent, par l'exemple des vertus chrétiennes et 
sociales, tous les scandales et tous les maux que le célibat des 
prêtres a causés, et c'est pour y parvenir que je me suis asso- 
cié une compagne honnête et vertueuse... » Les citoyens du 
faubourg Saint-Antoine, qui ont pris la Bastille, l'approuvent ; 
mais il y a des dissidents; à l'église même, pendant sa messe, 
Aubert a failli être mis en pièces. Puis le temps marche. Le jour 
de l'ascension 1793, Aubert, nommé par le corps électoral curé 
de Saint-Augustin, est conduit par Tévêque Gobel lui-même 
dans une stalle d'honneur, à côté du siège épiscopal, à Notre- 
Dame, pendant que Denoux, ci-devant curé de la Madeleine et 
premier vicaire épiscopal, installe M'"^ Aubert dans une autre 
stalle d'honneur, vis-à-vis de son mari. Quatre des curés de 
Paris protestent contre cette intrusion sacrilège et dévpilent 
aux autres évoques de France la conduite coupable de Gobel. 
Le diocèse est dans l'anarchie. Fauchet fait un mandement 
contre le mariage des prêtres. Torné y invite et prêche d'exem- 
ple. Puis viennent les apostasies. 

Les prêtres réfractaires pendant ce temps sont persécutés, 
bannis, déportés, massacrés, guillotinés. Ce sont eux qui sont 
les fanatiques. Quel admirable spectacle que les seize carméli- 
tes de Compiègne s'en allant à l'échafaud en chantant des can- 
tiques ! M. Delarc a raconté leur supplice d'après les archives 
du tribunal révolutionnaire (29 messidor an II, 17 juillet 1794), 
et surtout d'aprèsl'/f isfoire des re/i^fieusescarméiiies de Compiè- 
gne, écrite par Villecourt, vicaire général de Sens et supérieur 
des carmélites de cette ville, depuis évêque de La Rochelle et 
cardinal. Voir aussi les Carmélites de Coinpiègne mortes pour la 
foi, par M. Odon, curé de Tilloloy (Lille-Paris, Desclée, 1897, 
in-18, 95 pages) (1). Avec elles était un poète, Mulot de La Mé- 

(1) Je note un lapsus que Tauteur a reproduit, p. 361, t. m : f Après les 
plaidoiries, le jury entra dans la salle des délibérations dont il sortit bientôt 



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- ii^- 

nardière, marie, dont Fouquier-Tinville fît un prêtre réfractaire, 
bien qu'il eut aussi emprisonné la femme. 

Puis défilent devant le tribunal de sang tous les prêtres, 
même ceux qui avaient cru devoir, par faiblesse, par ambition, 
faire tous les serments et toutes les apostasies, Gobel et Fau- 
chet. 

Je ne reprocherai pas à M. Delarc de nous avoir rappelé tous 
ces souvenirs. Son ouvrage, un peu touffu peut-être, aurait ga- 
gné à la suppression de certaines pièces très connues : testa- 
ment de Louis XVI, par exemple, discours de Robespierre sur 
Tètre suprême, récit de la déportation qu'il eut suffi d'analyser, 
un chapitre entier de discussions sur la validité du serment 
liberté-égalité. 

Des fautes étaient inévitables ; j'en relève quelques-unes 
au hasard. C'est Gossec, et non Gessec, qui fit la musique des 
paroles de l'hymne à la déesse Raison, de Marie-Joseph Chénier; 
Jean Roux, né à Pranzac, était prêtre du diocèse d'Angoulême, 
non de Saintes; Auzuret était curé, non de Saintes, mais dans 
le diocèse de Saintes; Fouché, duc d'Otrante, ne fut pas préfre, 
mais simplement membre de l'oratoire. 

Quelques mots d'identification n'auraient pas été inutiles; par 
exemple, t. m, p. 187, je vois passer en jugement, le 28 floréal 
an II (17 mai 1794), Claude Rougane, et non Rougagnc, né à Escu- 
rolles en 1744, ancien curé de Saint-Eutrope à Clermont-Ferrand, 
âgé de 77 ans; on pouvait expliquer que, démissionnaire pour ne 
point prêter serment, il s'était retiré chez les ermites du mont 
Valérien et qu'après la dissolution de la communauté il avait 
vaillamment défendu par la plume l'orthodoxie; que le curé de 
Saint-Gervais, François-Xavier Veytard, député du clergé de 
Paris aux états généraux, qui fut rédacteur des doléances du 
clergé, qui accompagna Louis XVI à son retour de Versailles à 
Paris, était né à Gannat (Allier), diocèse de Clermont, et était mort 
en émigration à Madrid. 

III 

ÉTAT DE LA FRANCE EN 1614 

a Les longs ouvrages me font peur » ; aussi la librairie Didot 
compatissante est-elle venue en aide à ma faiblesse. On est un 
peu effrayé en effet devant l'énorme in-8* qui forme le 1®' volume 
de ÏHistoire de Richelieu, par M. Gabriel Hanotaux. Et puis le 
prix arrête encore l'intrépidité. Or, si avec un modeste in-12 de 
406 pages au prix de 3 fr. 50 on pouvait avoir non pas l'ouvrage 
entier, mais une partie importante, un chapitre formant un 
tout qui donnât une idée exacte de l'état de la France au mo- 
rnent où Richelieu entre en scène, est-ce que ce ne serait pas un 

avec un verdict affirmatif contre trente des accusés. » Voir Wallon, v, 40. Les 
jurés opinaient à haute voix et publiquement; c'était pour leur ôter la liberté 
d^acquitler. Puis, d'après le décret du 22 prairial, on jugeait sans témoins. 



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— 180 — 

service rendu à toute une classe de lecteurs, à la jeunesse stu- 
dieuse, mais peu riche, au public des écoles ? De là ce volume 
qui s'appelle Tableau de la France en iôVi^ La France et la 
royauté avant Richelieu, 11 y a quatre parties : 1* les provinces, 
Paris en 1614 ; le Louvre, la cour, le roi ; 2* les institutions : 
armée, justice, administration, finances ; les libertés générales 
et particulières, états généraux, états provinciaux, libertés muni- 
cipales ; 3* les classes : noblesse, bourgeoisie, peuple des villes, 
paysans ; 4* les questions rr.ligieuses: réforme, guerres de reli- 
gion, le parti catholique, la ligue, organisation ecclésiastique. 

Ce volume est particulièrement intéressant ; il contient sous 
une forme attrayante, dans une narration vive et rapide, une 
foule de traités techniques qu'on ne lit guère. Qui sait autre- 
ment que par la banalité — et souvent les erreurs et l'igno- 
rance — des manuels, l'état des classes, l'administration du 
pays avant la révolution, — je ne dis pas au commencement du 
XVII* siècle, à un moment où la nation, après la féodalité, passe 
au régime moderne ? Ce livre nous apprend tout cela et bien 
d'autres choses encore. Dans l'abondance de détails, je recom- 
mande en particulier cette très originale et pittoresque étude 
des diverses provinces de la France. Voici les pages qui concer- 
nent notre région : « A travers l'Angoumois et le Périgord, le 
pays gardait à peu près le même aspect jusqu'aux portes de 
Bordeaux. Angoulême avait beaucoup souffert des guerres de 
religion. La peste s'y était installée presque à l'état endémi- 
que. Sur la fin du xvi® siècle, Etienne Pasquier, se rendant à 
Cognac, traversa l'Angoumois et passa, dit-il, «par tel grand 
» bourg dans lequel il n'y avait que quatre ou cinq pauvres mé- 
» nages, et dans lequel on ne trouvait pas de quoi manger ». En 
1613, la ville était poursuivie pour dettes, et des huissiers s'é- 
taient installés aux portes, qui saisissaient les habitants et les 
mettaient en prison, faute du payement d'une somme de deux 
mille cinq cents livres due par la communauté. On n'avait pas 
l'argent nécessaire pour acheter un tombereau à enlever les 
ordures. 

> Les bourgeois de la ville n'en étaient pas moins « fiers, gens 
» de bon esprit, tenant quelque compte de leur réputation, assez 
» hauts à la main, se vantans volontiers, se plaisans peu au tra- 
» fie, la plupart vivans de leurs revenus et faisans les gentils- 
» hommes. Ils aiment les lettres, sont hospitaliers et courtois et 
» se plaisent à choses nouvelles ». Quant aux gens du plat 
pays, a ils sont grossiers et rudes, se ressentant de la lourderie 
» de leurs voisins, adonnés au travail, opiniâtres et têtus, au 
» reste propres aux armes, de grand courage et fort hardis ». 

» Le Périgord, quoique pierreux et rocailleux, était un peu 
meilleur. On citait « ses forges à fer et à acier », ses fabriques 
d'armes et de couteaux, ses moulins à eau. Rien que la Couze, 
qui n'a qu'un© lieue de cours, « fait néanmoins moudre six- 
» vingts moulins, tant à blé qu'à papier... » 

» Au-delà duPoitouetdu Périgord, joignant l'Océan, venait le 



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— 181 - 

pays de Saintonge, le comté d'Aunis et La Rochelle. C'était le 
centre du protestantisme français. Installé sur le bord de la 
mer, en relation constante avec l'Angleterre et la Hollande, il 
s'implantait, avec une gravité tenace, dans ces pays bas de la 
France. Ce n'était pas le protestantisme cavalier et à lasoldade 
de la Gascogne, rêvant les grands coups d'épée, le pillage des 
églises et la confiscation des biens du clergé ; c'était un protes- 
tantisme noir, austère et de figure très longue ; un protestan- 
tisme de ministres et de marchands. 

» Il y avait quelque chose de fier dans l'établissement de cette 
république municipale de La Rochelle, qui aurait voulu éten- 
dre sur la France, divisée en états confédérés, son esprit indé- 
pendant et sectaire. Elle vantait sa richesse, la hardiesse de ses 
marins, l'activité de ses commerçants. Elle obéissait orgueilleu- 
sement à son maire, « qui ne marchait jamais qu'entouré d'une 
garde ». La Rochelle entretenait soigneusement ses murailles, 
ses fossés, ses bastions, auxquels travaillaient les ingénieurs 
hollandais et que Ton citait comme le modèle de la défense des 
places. On assurait que la ville était imprenable et elle portait, 
en avant de son havre d*étroite embouchure, les deux grosses 
tours de la Chaîne et de Saint-Nicolas, veillant, comme deux 
sentinelles, sur le repos de la cité. » 

Nous ne saurions mieux faire du reste que de reproduire l^ap- 
préciation d'un excellent juge, M. le vicomte de Vogué, dans le 
spirituel et éloquent discours de réception en réponse à M. Ga- 
briel Ilanotaux : 

« Votre magistrale introduction nous montre tous ces aspects 
de la terre que Richelieu va pétrir ; les portraits principaux des 
acteurs sont burinés d'une pointe ferme et sobre, dans la ma- 
nière des graveurs qui nous ont conservé les maigres profils 
de ces cavaliers et de ces prélats. Nul distance entre les cita- 
tions que vous faites et la narration où elles s'encadrent. On re- 
connaît à cet accord la bonne qualité de votre langue, sa par- 
faite convenance avec l'époque et le sujet... Votre science a évoqué 
la figure vivante de la France à l'aube du xvii® siècle, tableaux 
pittoresques de Paris et de la province, situations respectives des 
différents ordres dans la nation, travail séculaire de la royauté 
pour absorber tous leurs droits, troubles laissés dans les con- 
sciences par tant de luttes religieuses et politiques. » 



IV 

SAINT BENOIT, SON ACTION RELIGIEUSE ET SOCIALE (1) 

Ne serait-ce que par les 50 magnifiques gravures qui l'ornent, 
il faudrait voir ce fort beau volume. Photographies représen- 



(1) Lille, rue de Metz, 41, chez Desclée ; petit in-i" de 305 pages, 6 francs ; 
relié, 8 fr. 50. 



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— 182 — 

tant les lieux et les édifices actuels, reproduction de tableaux 
anciens, iconographie complète du saint, inscriptions antiques 
et monuments romains, tout est là. Le mont Cassin s'y montre 
entier, depuis le temple dédié à Apollon, celui de Jupiter,la co- 
lonne d'Apollon et la muraille cyclopéenne jusqu'à la construc- 
tion de l'abbaye d'après une fresque de Lucas Spinelli, le fac- 
similé d'une page de la Chronique du mont Cassin et une pho- 
tographie du monastère. 

Le texte est de dom Louis Tosti, bénédictin du mont Cassin, 
dont le nom est bien connu par ses travaux sur Boniface VTII 
et autres. Il ne faudrait pourtant pas chercher dans ce livre des 
faits inédits ; la vie du patriarche des moines d'Occident a été 
fouillée par les érudits et étudiée aux sources. Aussi la biogra- 
phie, dépouillée de l'appareil scientifique et un peu effrayant, 
se lit-elle avec grand plaisir dans la traduction qu'en a faite 
M. le chanoine Labis. 

Ce n'est pas dans une revue de société savante qu'il faut rap- 
peler tout ce que la civilisation et les lettres doivent aux béné- 
dictins. Saint Benoit, en effet, dit son biographe, « christianisa 
la Germanie idolâtre; il la civilisa en l'arrachant à la barbarie; 
il la peupla de cités, d'églises, de cathédrales ; .il l'enrichit en 
fécondant ses campagnes, en remplissant ses bibliothèques de 
trésors, et le prenant par la main il lui servit de guide dans la 
voie du progrès ; il lui indiqua les sommets de la science où ses 
enfants siégèrent ensuite en souverains, avec les maîtres de la 
pensée et de l'érudition historique ». 

Il faut lire aussi le chapitre vu** qui raconte l'envoi en France 
du disciple chéri de saint Benoit, saint Maur, patron d'une an- 
cienne église de Saintes dont une rue conserve encore le nom. 
Maur créa en Anjou la célèbre abbaye de Glanfeuil, où il mou- 
rut en 581: «Lorsque, dans les siècles suivants, lagrande famille 
bénédictine se divisa en plusieurs congrégations autonomes, on 
vit surgir au xvii® siècle (1621) la congrégation de Saint-Maur 
approuvée par les papes Grégoire XV et Urbain VIII. Elle était 
divisée en six provinces ayant pour chef un abbé général qui 
résidait à Paris, dans l'abbaye de Saint-Germain des Prés. Les 
moines de Saint-Maur acquirent une telle renommée d'érudition 
et de piété que, pour les savants, leur nom est devenu synonyme 
d'homme consacré à Dieu et au culte de l'histoire. Ils furent, 
en quelque sorte, dans l'ordre de Saint-Benoît, les émules de 
leurs aînés qui, dans des temps plus obscurs, s'appliquèrent à 
transcrire les produits de la sagesse antique et nous la transmi- 
rent avec les documents de 1 histoire. Ceux-là étaient des chro- 
niqueurs et des copistes ; ceux-ci, passés maîtres dans l'art de 
la critique, raffermirent les fondements de l'histoire par la 
science des diplômes et de la chronologie. Leur travail se fai- 
sait en société, sous la direction des abbés qui traitaient ces 
questions dans leurs chapitres généraux, comme celles qui con- 
cernaient les intérêts spirituels. Dans leurs voyages et par le 



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— 183 — 

dépouillement des vieilles archives, ils remirent à jour tout le 
moyen âge et réunirent les trésors de son histoire dans leurs 
monastères, qui étaient des oflîcines d'érudition et de critique ; 
c*est de là que sortirent les grandes collections des Pères de 
Téglise, des Actes des martyrs, de la Gai/ia christiana,, de la 
littérature française, dont ils furent les plus illustres représen- 
tants. On ne trouve pas d'exemple d'hommes qui aient aussi 
bien mérité de l'église et de la société civile. Ces descendants 
de la colonie du mont Cassin, conduite par saint Maur à Glan- 
feuil, furent les plus précieux joyaux de la couronne que décerna 
à saint Benoit la reconnaissance des amis de la science histo- 
rique. » 

Et voilà pourquoi les fils de saint Benoît et de saint Maur, 
les bénédictins à Solesmes, les compagnons et collaborateurs 
de dom Guéranger, de dom Piolin, chassés depuis dix ans de 
leur monastère qu'occupent mélancoliquement deux gendar- 
mes, sont en Tan de liberté 1898 forcés de loger ça et là chez 
l'habitant dans le village et ne peuvent continuer les travaux 
commencés, ni prier dans leur église sur la tombe de leur fon- 
dateur mis sous scellés, se demandant peut-être quel mal ils 
feraient s'ils cultivaient leur jardin où poussent vigoureuse- 
ment les orties et s'ils travaillaient dans la bibliothèque de leur 
maison. 



L'ESPAGNE et la FRANCE EN 1724 (1) 

« Le grand changement qui s'est fait dans ma vie et qui du 
monde et de l'université m'a conduit à l'oratoire a retardé de 
plusieurs années la publication de ce volume. Peut-être quelques 
personnes estimeront-elles qu'il eût mieux valu y renoncer 
tout-à-fait et que le prêtre se doit à d'autres questions qu'au 
problème de l'histoire diplomatique des siècles passés. Sans 
trop de peine, je souscrirais à leur avis; j'ai cru pourtant, et 
d'autres ont pensé comme moi, qu'il y avait une espèce de 
devoir à ne pas laisser cet ouvrage inachevé... » Ainsi s'exprime 
l'auteur dans l'introduction de ce 3® volume de Philippe V, Et 
après avoir lu ce volume — et les deux précédents — tout le 
inonde lui donnera raison. C'eût été grand dommage que tant 
d'études, tant de recherches, tant de découvertes utiles dans 
les différents dépôts d'archives en France et en Espagne, tant 
d'années de travail eussent été perdues. Tant d'autres ouvrages, 
heureusement commencés, restent en suspens ou ne seront 



(1) Philippe V el la cour de France, 17£4-17i9, par Alfred Baudrillart, prêtre 
de Toratoire, professeur d'histoire à Tinstitut caitiolique de Paris. Grand in-8o, 
622 pages. Prix : 16 francs. 



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— 184 — 

mais terminés! Celui-ci sera donc achevé et dans quelques 
ois paraîtra le 4* et dernier volume. 

Le 3* volume, Philippe V, le duc de Bourbon et le cardinal 
! Fleury, contient l'histoire de 1724 à 1729; il commence au 
ndemain de la mort du régent et de l'abdication de Philippe V, 
c années pendant lesquelles la France s'efforce de consener 
lliance de l'Espagne et même la haute main dans ses affaires. 
* maréchal de Tessé s'évertue à réorganiser le gouvernement 
pagnol livré à l'anarchie, il échoue ; mais il a le bonheur, après 
mort du jeune roi Louis P% de déterminer Philippe V à re- 
onter sur le trône, et sa femme, Elisabeth Farncse, habile et 
lîbitieusc, à suivre une politique plus ferme, à demcurerla mai- 
3sse. Puis vient la chute du duc de Bourbon, l'avènementau mi- 
atère du cardinal de Fleury, qui s'appuie, par amour de la paix, 
r l'alliance anglaise, préférable, selon lui, à l'alliance espagnole. 
« Gouvernée par un prince de l'église romaine, la France, 
mme au temps de Richelieu et de Mazarin, fait une fois de 
us cause commune avec l'Europe protestante. Elle n'a pas 
core sonné l'heure du rapprochement entre les deux grandes 
aisons dont la rivalité a si longtemps déchiré la chrétienté.» 
Hélas ! les limites de notre Revue ne nous permettent pas 
nsister et d'analyser autrement ce beau volume. Que de pages 
y aurait à citer! que de portraits à tracer d'après l'auteur, si 
téressants, si curieux à étudier ! M. Baudrillart excelle à 
indre d'un mot Philippe V et ses folles manies; Elisabeth et 
folle ambition ; le timide et sauvage prince des Asturies 
venu le roi Louis I", avec sa femme-enfant, une fille du régent 
iriée à 12 ans, grossière et scandaleuse, aussi dépravée déjà 
c ses sœurs ; le vieux maréchal de Tessé, toujours dévoué, 
ijours léger, qui remplit ses dépêches, plus que grivoises, des 
opos et des actes indécents de cette reine; le baron de Rip- 
rda, « le plus étrange des aventuriers, le plus impudent des 
înteurs », qui ose dire « l'empereur et moi ». Il faudrait citer 
xi entier le passage où il dépeint d'un trait tous les person- 
ges qui vont et viennent, qui parlent et qui agissent. Le P. 
fred Baudrillart n'a pas fait seulement l'histoire de l'Espagne 
ns ce livre, c'est aussi l'histoire de France ; il a écrit sur cette 
oque un ouvrage définitif, un vrai monument. 



VARIETES 

1 

LE CHANSONNIER DE PUS 



Puisque la vieille chanson, dont nos pères égayaient la table 
mmune, a disparu presque de nos repas pour se réfugier 
ns les séances académiques, puisqu'on imprime les refrains 



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— 185 — 

au lieu de les répéter en chœur, et qu'on disserte discrètement 
sur les gauloiseries au lieu de les entonner à toute voix, suivons 
un peu Ta mode et imitons tout le monde. On a parlé Tautrc 
jour de Piis, qu'on a fait saintongeais et qui l'était bien un peu. 
Ce nous sera l'occasion de rectifier quelques erreurs et de citer 
de lui deux chansons inédites. 

Dans sa conférence si charmante du 5 mars à la société des 
Archives, notre confrère, M. Félix Mousset, a nommé Piis et 
lui a attribué la chanson populaire : « Va-t-en voir s'ils vien- 
nent, Jean; va-t-en voir s'ils viennent.» Les journaux qui avaient 
mal entendu l'ont appelé Depise, chansonnier aussi inconnu en 
Saintonge qu'en France. 

On peut voir, dans le Bulletin des Archives, m, 245, une let- 
tre (16 février 1830) du comte Pierre de Bremond d'Ars, et viii, 
p. 352, un curieux article de M. le baron de La Morinerie, De- 
laitre, maître de danse à Saintes, où Piis célèbre Delaitre et 
raconte quelques aventures du Port-Tublier : 

Entre Sainte et Chaniers, 
Cidalise plus sage 
N'agréa mon hommage 
Que sous ses peupliers... 

Pierre-Augustin-Antoine de Piis, l'un des fondateurs du Vau- 
deville, secrétaire du comte d'Artois, secrétaire général de la 
préfecture de police, membre de la légion d'honneur, mort à 
Paris le 22 mai 1832, avait longtemps habité la Saintonge. 

Il y avait des liens de parenté — un peu irrégulière peut-être, 
mais très proche — entre Piis et les Bremond. Voici une chan- 
son inédite, La montagne de Villevaleix, dédiée « à mon cousin 
Pierre-Charles-Auguste de Bremond d'Ars », que notre confrère, 
M. Anatole de Bremond, tire pour nous de ses archives de fa- 
mille (l): 



J'ai du Jura gravi le faîle. 
J'ai vu les coteaux du Valais : 
Je n ai qu'une montagne en iôte, 
C'est celle de Villevaleix. 

Montagne aimable et sans audace, 
Tu dois peu craindre les glaçons; 
Tu n'es qu'un modeste Parnasse 
Fait poui* inspirer des chansons. 

Que si d'Albos y fit des siennes (2) 
Presqu'en entier le gai recueil, 
A te célébrer dans les miennes 
J'ai du plaisir et de l'orgueil. 



Ton calme n'est point monotone ; 
Je l'ai goûté quelques instants ; 
C'était par un beau jour d'automne, 
Et je me croyais au printemps. 

Du Masgelier dont la terrasse 
Tout vis-à-vis de toi s'étend, 
J'admirais, sans changer de place. 
Le chcâteau, le bois et l'étang. 

Mais, quoi ! n'est-ce donc pas Colonge 
Que l'on découvre encor d'ici ? 
Je t'en ronds grâce : car je songe 
Que dans ces lieux on m'aime aussi. 



(1) La montagne de Villevaleix est tout près d'un des domaines du Masge- 
lier. 

^2) Le chevalier d'Albos était un ami de la famille et, paralt-il, fort origi- 
nal. 



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— 186 — 



Laisse reposer sur ta mousse 
Du Masgelier les doux pigeons ; 
Mais contre les buzards rebrousse 
Tous les piquants do tes ajoncs. 

Si ta fougère est peu touffue, 
Ton silence est propre aux amants : 
Ils peuvent, à porte de vue. 
Faire des vœux et des serments. 

Ah ! que ta roche soit discrète, 
Et que le garde, sans danger, 
Y vienne écouter la musette 
De Lèobon, le beau berger! 



Si le ciel entend ma supplique, 
Tu re verras un jour Piis 
Auprès de Charles, d'Angélique, 
De Gustave et d'Athénaïs. 

Alors, au lever de l'aurore. 
J'irais cueillir ton serpolet, 
Et, le soir, sur ta cime encore 
Retentirait mon flageolet. 

Jules, dont à bon droit l'on cite 
Le crayon mâle et séducteur, 
Ne dessinerait pas ton site 
Mieux qu'il n'est gravé dans mon cœur! 



Fait le jour de la Toussaint, sur le lieu même, 1811. 

Le « cousin » auquel Piis a dédié sa chanson est Pierre- 
Charles-Auguste de Bremond d'Ars, chevalier, vicomte de Bre- 
mond, seigneur du Brandet, du Gua, du Fouilloux en Arvert, 
marquis du Masgelier en Limousin, du chef de sa femme, lieu- 
tenant au régiment de Guyenne-infanterie, membre du conseil 
général de la Creuse sous la restauration, qui, après avoir été 
enfermé à Brouage en 1794, avec sa femme et sa sœur la com- 
tesse Sophie, habita le château du Masgelier, où il est mort le 
26 avril 1816. 11 avait épousé, le 14 septembre 1788, sa cousine 
germaine, Angélique de La Loue, dont il a eu Gustave-René- 
Antoine et Athénaîs, nommés dans un des couplets. 

Le Jules qui figure dans le dernier était Jules-Alexis de Bre- 
mond, fils de Pierre-René-Auguste, neveu, par conséquent, de 
Pierre-Charles- Auguste. 

C'est par les La Loue que le chevalier était parent des Bre- 
mond. Les La Loue, seigneurs du Masgelier et de La Villatte 
dans la paroisse du Grandbourg de Salagnac en Limousin, arron- 
dissement de Guéret, dont Nadaud {Nobiliaire du Limousin, 
III, 30, 414 et 700) a donné un essai de généalogie, étaient une 
famille originaire des confins de la Touraine et du Berry, qui 
s'établit au Masgelier par le mariage (1579) de Louis de La Loue, 
seigneur de La Boussaye, avec Madeleine du Genest, dame du 
Masgelier. Elle descendait de Théritière d'une ancienne famille 
de ce nom. Un Guillaume du Masgelier, chevalier, seigneur du- 
dit lieu, se croisa en 1248, et, avant de partir pour la Terre- 
Sainte, fit une importante donation à l'église Saint-Etienne de 
Limoges. (Voir la préface de la nouvelle édition de la Vie de 
A/''^ de La Tour-Neuvillars, du P. du Sault.) C'est d'eux que 
descendait Marc-Antoine de La Loue, qui de Jeanne-Renée du 
Pougct de Nadaillac, mariée au Masgelier le 29 décembre 1717, 
eut sept enfants parmi lesquels Marie-Catherine épousa, le 6 no- 
vembre 1758, Pierre de Bremond d'Ars, commissaire de la no- 
blesse de Saintonge en 1758, décédé à Saintes en 1779 et inhumé 
à Orlac, dont vinrent trois enfants. Elle mourut à Saintes le 30 
janvier 1781 et fut transférée dans l'église d'Orlac. 

C'est d'une sœur de madame de Bremond, Marie-Geneviève 
de La Loue, qu'est né le chevalier de Piis, fils unique et na- 



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— 187 — 



turel de Pierre-Joseph, baron de Piis, chevalier de Saint-Louis, 
capitaine des mousquetaires, lieutenant-colonel d'infanterie, 
commandant au Cap(ile de Saint-Domingue), en qui s'éteignitla 
branche des seigneurs de Varennes. (Annusiire de la noblesse, 
p. 205, 1859.) Marie-Geneviève de La Loue avait épousé, le 12 
mars 1739, Jean de La Marche, mousquetaire noir, seigneur de 
Puy-Guillon en la paroisse de Fresselines, issu des anciens 
comtes de La Marche et mort jeune sans enfant (le château 
de Puy-Guillon appartient aujourd'hui à M. le comte de La 
Celle) ; elle est morte à Saintes le 9 mai 1781, veuve du comte 
de La Marche, âgée de 62 ans, et fut inhumée à Orlac. Le comte 
Antoine de La Marche, son petit neveu, a eu d'Antoinette de 
Loubens un fils, le comte Attale de La Marche, qui obtint en 
1858 du tribunal civil de Guéret un jugement lui assurant la 
propriété des ruines gigantesques du château de Crozant. 

On fait naître Piis à Paris en 1755. Malgré les plus actives 
recherches, M. Barré des Chcizes, qui nous a obligeamment 
fourni plusieurs détails, n'a pu rien trouver sur lui ni dans les 
registres paroissiaux du Grand-Bourg, dont dépendait le châ- 
teau du Masgelier, ni dans ceux des trois paroisses voisines. 
Saint- Vaury, Gartempe et Montaigut, et pourtant il a parcouru 
une période de dix ans autour de l'année 1755. L'acte de bap- 
tême n'y est pas. Il faut donc en croire la tradition de la famille 
pour Paris. On aurait pu penser qu'il était né au Masgelier, 
pays de sa mère, qu'il a si bien chanté dans ces couplets sur 
l'air : Jons un curé patriote, intitulé : Quelques-uns de mes 
rêves du Masgelier : 



Depuis fort longtemps en ville, 
Hélas ! je ne révais plus ; 
Mais, dans ces lieux, à la filo 
Cent rêves me sont venus. 

Ma foi, c'est du Masgelier 
Un bienfait particulier : 
Car, depuis 
Que j'y suis, 
J'ai rôvé toutes les nuits, 
Toutes les nuits, 
Toutes les nuits. 

Qui cause ce trouble étrange? 
Serait-ce ce que je vois, 
Serait-ce ce que je mange, 
Serait-ce ce mie ic bois? 
Ma foi, c'est au ftlasgelier, etc. 

L'air vif et pur des montagnes 
S'empresse de m'y bercer ; 
Los sylphes de ces campagnes 
Veulent bien me caresser. 
Ma foi, c'est du Masgelier, etc. 



Quelquefois avec des ailes 
J'y crois planer dans les airs ; 
Après vingt courses nouvelles, 
Sous vingt plumages divers. 
Je rabats au colombier 
Du château du Masgelier : 
Car, depuis 
Que j'y suis, etc. 

D'autre fois, le sort m'appelle 
A remplir un évêché ; 
Mais par Calamo la belle 
J'en suis bien vite empêché. 
Je ne me fais pas prier 
Pour bénir le Masgelier, 
Ou, depuis 
Que j'y suis, etc. 

Je voyage dans mes songes 
A Villepraux, à Naillac, 
A Saint-Priest, à Colonges (I), 
Au Grand Bourg de Salagnac. 



(l'i Villepraux, en la paroisse de Montaigut le Blanc, séparé du Masgelier 
par ia Gartampe. — Naillac, paroisse du canton de Dun, arrondissement de 
Guéret, voisine de Puyguillon. — Saint-Priest Le Plaine, petite commune à 
4 kilomètres de Grancibourg. — Colonges est un petit castel près du bourg 



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— 188 — 

en quittant Tf^trier, Mais vous devinez sans doute 

iens au Masgelier ( 1 ) : Que c'est h mon prompt retour. 

Car, depuis Non, je ne peux t oublier. 

Que j'y suis, etc. Cher et tant doux Masjçclier, 

is (coûte que coûte), ^"' ^?P"^^ , 

s rêver nuit et jour; Que j y suis, etc. 

donnons à Piis ces deux pièces de vers — inédites (2) — 
he nous demandons ha permission de lui enlever la 
'a-Ven voir s'ils viennent, Jean, qui ne figure pas 
Euvres. Tl y a une chanson, Le premier ballon de 
i, pac:e 114 du tome iv de ses Œuvres choisies. (Pa- 
eur, r8i0.) 

De voler publiquement 

Dans une gondole, 
Sais-tu, Pierre, qu un savant 

A donné parole ? 

refrain est : 

Va- t'en voir s'il vole, 

Jean, 
Va-t'en voir s'il vole. 

te est indique : a Air : Va-Ven voir s'ils viennent, 

Louis Audiat. 
II 

LE DINER DE LA CAGOUILLE 

de novembre dernier, sur l'initiative de quelques-uns 
npatriotes, dans une réunion tout intime tenue au 
ire, le principe a été arrêté d'un diner mensuel où se 
t les Charentais de la Charente-Inférieure apparte- 
rofessions libérales ou au haut commerce, 
iep dîner a eu lieu le 18 décembre. Vingt-trois inem- 
teurs y assistaient; six avaient donné leur adhésion 
ce qui se déciderait. C'étaient MM. Gabriel Audiat, 



appartenait autrefois à la famille Johet ou de Jouhet ayant des 
c les La Loue du Masgelier. V. Nobiliaire de Nadaud, n, 562. 
elier passa des La Loue aux Brcmond d'Ars, branche de la Creuse. 
!s années, Louis de Brcmond d'Ars le vendit au général du Solier; 
erre fut achetée par le général de La Bastide, dont la veuve et les 
nt pendant la belle saison. 

onne encore au Grand Bourg de Salagnac des couplets de Piis sur 
>rs, où le refrain est en l'honneur de saint Léobon, patron de U 

Notre maire est un bon luron 
Qui gouverne bien sa paroisse, 
Mariant filles et garçons ; 
Tous les cœurs sont à l'unisson. 
Bon, bon, saint Léobon 

Que tout croisse. 
Bon, bon, saint Léobon, 
Sois toujours bon. 



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^ 189 — 

professeur de rhétorique au collège Stanislas ; Paul Beau, secré- 
taire d'ambassade; Arthur Bonnet, ingénieur des ponts et chaus- 
sées à la compagnie de l'ouest ; Botton, avocat à la cour d'appel ; 
Bouchemousse, sous-inspecteur de l'enregistrement; Edouard 
Chapsal, négociant; Fernand Chapsal, auditeur de l""® classe au 
conseil d'état; Chotard, auditeur à la cour des comptes; Delau- 
nay, docteur-médecin; Dubois, docteur-médecin; Dumontet, 
substitut du procureur général à Amiens; Ferrier, médecin 
major de 2® classe, agrégé au Val-de-Grâce ; Gautret, maire des 
Sables-d'Olonne ; Jeudi de Grissac. docteur-médecin à Argen- 
teuil; Laurent, ingénieur des mines à la compagnie du midi; 
André Lemoyne, bibliothécaire des arts décoratifs; Letard, 
docteur-médecin à Chelles; Massiou, agent à la compagnie de 
Touest; Morin, docteur-médecin; Natier, docteur-médecin; Ar- 
mand Nicolle, avocat à la cour d'appel; Renaud, capitaine d'ar- 
tillerie, élève de l'école supérieure de guerre ; Rondeau, doc- 
teur en droit, étudiant en médecine ; Salis, docteur en médecine ; 
Saraz, ancien élève de Técole polytechnique, professeur de ma- 
thématiques; Pierre Sebileau, professeur agrégé à la faculté de 
médecine, chirurgien des hôpitux de Paris ; Tesseron, sous- chef 
de bureau au ministère des colonies; Vergniol, professeur d'his- 
toire, agrégé de l'université: Wells, avocat à la cour d'appel. 

La réunion, écartant tout ce qui pouvait lui ôter son caractère 
amical et intime, a, sans faire de statuts, posé simplement les 
règles suivantes : 

Le dîner aura lieu le dernier samedi de chaque mois. On lui 
a donné le nom de « la Cagouille ». La cagouilie est un mot du 
lexique roman qui signifie escargot. Le colimaçon, lui, n'est pas 
ce qu'un vain peuple en pense, un gros escargot jaune-sale 
qu'on nourrit dans les vignes de la Bourgogne, hélice vigne- 
ronne, et qui se vend à Paris vulgairement. Les Romains du 
reste le connaissaient déjà; ils l'avaient apporté en Poitou où le 
R. P. Camille de La Croix l'a retrouvé à Sauzay, et à Sauzay 
seulement où ces escargots là vivent philosophiquement à tra- 
vers toutes les révolutions, sans se mêler aux cagouilles au- 
tochtones. La cagouilie est un petit colimaçon de couleur brune 
qui se terre dans les vieux murs, dans les racines des arbres, 
dans les haies jusqu'au moment où les enfants et les chemi- 
neaux la viennent arracher à son hivernal sommeil, ou bien 
jusqu'à ce que la saison printanière lui dise : « Escargot, escar- 
got, montre-mei tes cornes », comme chantent les gamins. 

Le mot cagouilie, que Littré attribue au patois de l'Angoumois. 
dérive de cagoule, cucullus, parce que ce colimaçon rentre sa 
tète dans sa coquille comme un moine dans son capuchon. Ce 
que le moine ou l'état monachal a fourni de mots à la langue 
usuelle est étonnant : le moineau d'abord, la mogette ensuite. 
Un quartier de Cognac s'appelle encore Cagouiilet. Pourquoi le 
diner des Charcutais ne s'appellerait-il pas la Cagoui/Ze? J'aurai 
peut-être préféré la Piballe. 

Il n'y aura ni président du groupe, ni bureau. Seulement un 



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— 190 — 

ëtaire-trésorier, qui est M. le docteur Natier, rue de l'Uni- 
ité, 69, sera chargé des convocations et des souscriptions, 
laque diner on désignera un président par acclamation. 
5 diner de décembre a été présidé par M. le docteur Morin, 
3n; les diners de janvier et mars, par notre confrère le poète 
ré Lemoyne ; celui de février, par M. Arthur Bonnet, ingé- 
r. 

a réunion est fermée. Nul n'y sera désormais admis que sur 
résentation de deux membres, et après élection, pour la- 
lle il faut avoir les suffrages des deux tiers des adhérents, 
cnts ou non au vote : trois bulletins non suflisent à faire 
mer la réception. 

est ainsi qu'ont été élus : MM. Morice et Rodier, docteurs- 
ecins; Sebileau, licencié en droit, négociant; Doignon, in- 
eur-constructeur; Paul Baudouin, ingénieur au Creuset; 
eur Bourcy, de Saint-Jean d'Angély, médecin des hôpitaux 
*aris, 36, rue Matignon ; Christian de Vallée, de Jonzac, se- 
aire général de la compagnie des eaux, 17, rue Faraday; 
is Dubois, de Saujon, artiste photographe, 12, pi ace d'Anvers; 
t, de Tesson, interne des hôpitaux de Paris, 4, rue des 
rtreux; Prévost, de Sainte-Gemme, pharmacien, 53, rue de 
)iac; docteur Garnier, de Chérac, médecin en chef de Tinfir- 
îe spéciale des maladies nerveuses et mentales, 16, boule- 
l Montmartre; Armand Moreau, de Saint-Fort sur Gironde, 
)ciant, 124, rue d'Assas ; René Emond, de Jonzac, adminis- 
îur délégué des chemins de fer de Beyrouth à Damas, 88, 
Saint-Lazare; Georges Goizet, de Loulay, inspecteur adjoint 
forêts, 41, rue Saint-Ferdinand. Le dîner compte déjà 
lembres participants. 

xceptionnellement les Saintongcais de passage à Paris pour- 
; être invités. 

u dîner de janvier, les cagouilles, apportées de Saujon par 
e docteur Dubois, délicieusement accommodées o à la Sau- 
Jse », arrosées d'un excellent « pineau », offert par un com- 
çant de Saint-Fort, et assaisonnées de contes en patois sur 
;agouilles par M. le docteur de Grissac, ont consacré le suc- 
du diner, tandis que le vieux maître André Lemoyne, en 
tant ses jolies pièces Vieux moulins et Saint-Georges sur 
\ a fait surgir au dessert la poésie des souvenirs du pays 
il. 

hacun depuis y va de son écot. Tel apporte des huîtres, tel 
a merveilles », pâtisserie inconnue à Paris, tel autre de la 
Champagne. 

n mars, par une lettre de convocation fort joliment illustrée 
in paysan saintongcais en terrassier et une « cagouille » 
[lie devant un train qui passe — M. Arthur Bonnet, ingé- 
ir chargé de la construction de la ligne de Passy aux Inva- 
s, invitait les membres de la « Cagouille » à visiter les tra- 
X très curieux qu'il a dû faire pour percer un souterrain 
3 le quartier de Passy. La visite a eu lieu le 13, très intéres- 



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- 191 - 

santé, très gaie, avec promenade en chemin de fer, photogra- 
phies au magnésium, etc. 

Enfin, c'est encore la création de la « Cagouille » qui a in- 
spiré l'idée à notre confrère, M. Gabriel Audiat, de consacrer au 
vieux poète saintongeais oindre Lemoyne une étude de 30 pages, 
parue dans la revue la Quinzaine du 15 mars et tirée amicis à 
un tout petit nombre d'exemplaires. 

Est-ce que cela n'est pas tentant ? Pas de politique, pas de 
discussions ; un dîner par mois, gai, plein d'entrain entre com- 
patriotes, où l'on entend de beaux vers, d'alertes chansons, où 
1 on cause, où l'on rit. Qui veut être cagouillard ? 

L.A. 



III 

FAYE, SOUBIZE ET MORTAIGNE 

Extrait de Vlnvenlaire de Reys, grand in-folio sur papier, 81 folios, 
aux archives de M. le duc de La Trémoille. 

Paye (1) et La Romade. Fol. 1 1 (2). Jtem, inventaire des lettres et 
pièces autrefois mises et produites en la court de parlement par 
feu monsieur que Dieu pardoint, et le procureur du roy, de- 
mandeur en cas d'excès, contre maistre Guillaume de Mont- 
gaillard et Jehan Chevrier, défendeurs audit cas. 

Item, Autre inventaire des lettl'es et tiltres et autres pièces 
produites par feu mondit sieur par devant messieurs maistres 
Berthélemy Claustre et Jehan des Feugeraiz, commissaires de 
par la court, demandeur sur reprise de procès, à l'encontre de 
maistre Arnault Queu et Guillaume Bernart, tuteurs et cura- 
teurs donnez par justice aux enfants mineurs d'ans dudit de 
Montgaillard et de Jehanne de Prahec, sa femme. 

Item, Reprise du procès contre maistre Jehan de Mongaillard, 
fils aîné desdits de Montgaillard et de feu Jehanne de Prahec. 

Folios LV à Lix. Sur ces folios sont inscrites les analyses de 
nombreux actes relatifs aux démêlés et procès d'Olivier de Coé- 
tivy avec Guillaume de Montgaillard et Jehan Chevrier 

Inventaire des lettres et pièces retenues par deçà, autresfoiz 
mises et produites par la court de parlement par feu monsei- 
gneur messire Olivier de Coétivy, en son vivant chevalier, sei- 

(1) Pour Faye, jadis paroisse de Pessines, aujourd'hui commune de Saintes, 
on consultera divei*8es pièces déjà publiées par les Archives et qui expliquent 
la cause du procès dont il s'agit. Voir notamment: t. I^i*, p. 75, le contrat de 
mariage de Jeanne de Beaulieu, dame de Faye, fille d'Olivier de Bcaulieu, avec 
Pierre Chevrier ; p. 77, Ténumération (H61) des ustensiles, meubles, linge, 
armes, provisions qui garnissaient Thùlel de Fave, appartenant à Olivier de 
Coétivy, et dont Guillaume de Montgaillard et Pierre Chevrier s'étaient em- 
parés par force. Voir surtout, tome XIII, pages 17-68, l'étude de Denys d'Aussy, 
raye en Saintonge, i£IS-1368y avec quinze chartes communiquées par M. le duc 
de' La Trémoille. 

(2) La Romade, aujourd'hui Les Romades, en la commune de Varzay, 
canton de Saintes. 



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— 192 — 

gneur de Taillebourg, et le procureur général du roy notre sire, 
demandeur en cas d'excès, à rencontre de maistre Guillaume 
de Montgaillard et Jehan Chevrier, défendeurs audit cas d'excès, 
et défaillans et adjournez pour veoir adjuger le prof fit de qua- 
tre defTauix selon les conclusions contenues au premier d'icculx 
quatre défaulx touchant la terre de Faye et de Romade. 

Et premièrement produisirent iceulx de Coétivy et procureur 
du roy unes lettres données le vir jour de may Tan mil ccclxii, 
obtenu par ledit de Coétivy, par lesquelles il est mandé, et 
par information il appert du contenu èsdites lettres prandre au 
corps le plus coulpables des excès contenus èsdites lettres, se 
non les adjourner à comparoir en personne en ladite court, sur 
peine de bannissement, avecques la relacion de Adam Garbot, 
sergent royal, exécuteur desdites lettres attachées à icelles. Par 
laquelle il appert pour ce qu'il a trouvé coulpables des excès, 
crimes et délitz lesdits maistre Guillaume de Montgaillard et 
Jehan Chevrier, et qu'il ne les a peu prendre au corps, il les a 
adjournez à comparoir en personnes en ladite court au vii'jour 
de juillet mil iiii<^ lxii, cottées lesdites lettres par A. 

Fol. LVH. Aultre inventaire des lettres, tiltres et munimensque 
a baillé et produit par devant messieurs maistres Berthélemy 
Claustre et Jehan des Feugeraiz, conseillers du roy en sa court 
de parlement, commissaires en cette partie, messire Olivier de 
Coétivy, chevalier, seigneur de Taillebourg, demandeur sur re- 
prinse de procès d'une part, à rencontre de maistre Arnault 
Queu, et Guillaume Bernart, tuteurs et curateurs donnés par 
justice à Petit, Jehan, Liète et Marguerite de Montgaillard, 
enfans mineurs d'ans de maistre Guillaume de Montgaillard et 
de feue Jehanne de Prahec, sa femme, adjournez sur ladite re- 
prinse de procès, et tendant à fin de non procéder d'autre part, 
en ensuivant l'appoinctement de mesdits sieurs les commissai- 
res, sur ce. Faict le nu* jour de mars Tan mil cccc lxxiiiï. 

Et premièrement pour monstrer que ledit maistre Guillaume 
de Montgaillard ont esté condamnez par arrest de ladite court 
prononcé le xxiiii* jour de mars mil iin^ lxvi envers le deman- 
deur en plusieurs fraiz, estimez à la somme de viii<^ un" 1. t., et 
pareillement es dommages et intérestz dudit demandeur estimez 
aussi à la somme de il'" 1. t. auquel arrest sont attachées les 
criées faites des héritages dudit feu de Montgaillard à la re- 
queste dudit de Coétivy. Auxquelles criées ladite feue Jehanne 
de Prahec, femme dudit de Montgaillard, s'opposa pour son 
droit de douaire, et fut adjournée en ladite court sur ladite oppo- 
sition, et ce pendant est allée de vie à trespas. 

Autre inventaire des lettres, actes, appoinctemens que a mis 
et produit par devers messieurs maistres Guillaume de Vittoy 
et Girard Seguier, consuiller du roy nostre sire en sa court de 
parlement et commissaires en cette partie, feu messire Olivier 
de Coétivy, en son vivant chevalier, seigneur dudit lieu et de 
Taillebourg, demandeurs sur reprinse de procès contre mais- 
tre Jehan de Montgaillart, fils aagé de maistre Guillaume de 



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— 193 — 

Montgaillard et de feue Jehannc de Prahec, défendeur audit 
cas. 

Premièrement, et pour monstrer que ledit maistre Guillaume 
de Montgaillard a esté entre autres choses condamné par arrest 
de ladite court prononcé le xxiiii* jour de mars mil ini° lxvi 
envers ledit demandeur es sommes d'argent qui ensuivent, c'est 
assavoir : en la somme de troys cens livres parisis pour amende 
honorable, et à restituer les fruiz par luy receuz des terres et 
seigneuries de Faye et de La Romade estimés à la somme de 
vuic iiii" 1. t. et pareillement es dommages et intérestz dudit 
demandeur estimez aussi à la somme de ii" 1. t. Et que pour 
avoir payement desdites sommes en défault de biens meubles, 
aient esté mis certains héritaiges appartenans à icellui de Mont- 
gaillart en criées et subhastations, èsquelles ladite Jehanne 
de Prahec s'opposa ; et que aussi ladite Jehanne de Prahec a 
esté adjournée à comparoir en ladite court au xx® jour de juillet 
mil 1111° Lxvii, pour apporter lettres ettiltres, et dire ses causes 
d'opposition, et pour vérifier le contenu en son advertissement, 
a produit ledit demandeur le dictum dudit arrest, la commis- 
sion de monsieur maistre Berthélemy Claustre, conseiller de 
ladite court et commissaire ordonné de par icelle pour exécuter 
ledit arrest, ensemble les relations de Symon Dateur et Pierre 
Griffon, sergents royaulx, et l'annexe de maistre Jehan lie- 
gnault, accesseur du lieutenant du sénéschal de Xaintonge au 
siège de Xainte, le tout attaché ensemble et cotté au dos. 

SouBizE. Fol. XXIX, v°. — Guyon l'Arcevesque, sieur du Parc, 
approuve et ratifie une donation faite par feu messire Jehan 
TArcevesque, son frère, à M™® Louise d'Anduise, sa femme, 
mère du sieur de Trignac. Il produit une lettre d'appointement 
datée du 8 décembre 1425. 

Item. Messire Jehan l'Arcevesque vendit 50 livres de rente 
généralle à messire Jehan de Maumont, sieur de Tonnay- 
Voultonne, et Aymery de Couldun, chevaliers, pour le pris de 
1.050 livres. 

Fol. XXXI. Item, Et pour monstrer que messire Jehan de Mau- 
mont a retraict et recouvré de dame Katherine de Baroye, 
vefve de feu messire Aymery de Couldun, 50 livres de rente 
qu'il avolt sur les biens de feu messire Jehan l'Arcevesque, 
sieur de Soubize, lesquelles ledit de Maumont avoit vendu à 
ladite veuve sur ladite terre, ont esté retournés unes lettres 
faictes et passées soubz les seaulx estably à Melle pour le roy 
nostre sire et de l'official dudit lieu, daté du 28° jour de décem- 
bre l'an 1435. 

Item. Et pour monstrer de l'acquisition faite par mon- 
sieur de Taunay-Voultonne et messire Aymery de Couldun de 
150 livres de rente sur tous et chacuns les biens de monsieur 
de Soubize, pour le prix et somme de 1.500 livres qu'ilz payè- 
rent audit de Soubize, pour payer sa rançon aux Angloys, a esté 
retenu par deçà» une vidimus des lettres de ladite acquisition 
daté du 14 février 1442. 

13 



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— 194 — 

MoRTAiGNE. Fol. XXXVII, verso. — Item. Pour monstrer que René 
de Montberon a baillé la moitié de ladite principaulté de Mor- 
taigne, et le droit, action et poursuite qu'il avoit sur l'autre moi- 
tié qui avoit esté adjugée à feuz messieurs messires Alain de 
Coétivy, cardinal d'Avignon, Olivier de Coétivy, chevalier, oncle 
et père de mondit sieur, par arrest de parlement, pour 270 1. de 
rente annuelle et perpétuelle à Guillaume Gua, esculer, sieur 
de Beautrueil et de La Touche, ont été retenues par deçà les 
lettres du contrat de ce faisant mencion, ung duplicata d'icelluy 
attaché ensemble, daté du 23 avril 1479, signé Faure, et Dugasl, 
cotté B. 

Item, Et pour monstrer que par transaction faicte entre mon- 
dit seigneur le comte de Taillebourg et Guillaume Gua d'une 
part, et ledit messire Eustache de Montberon, chevalier, viconte 
d'Aunay, et Christofle... (en marge est écrit uacai.)... 

Fol. XXXVIII. — Item, Et pour monstrer des grans procédeures 
qui furent faictes par devant le séneschal de Xaintonge, au 
siège de Saint-Jehan d'Angély, et aussi par devant Tofficial de 
Xaintes contre ledit messire Jacques de Montberon, demandeur 
en matières de retraict, d'une part, et messire Olivier de Coétivy, 
chevalier, et Guillaume Gua, sieur de La Touche, et aussi Yvon 
Faure, notaire royal, ont esté retenues par deçà la copie de la 
procuration, exploiz et autres procédeures faites pardevantles- 
dits séneschal et oflicial, cousuz ensemble et cotté au dos D. 

Item, Et pour monstrer que, par transaction faicte entre mon- 
dit seigneur le conte de Taillebourg et Guillaume Gua, d'une 
part, et ledit messire Eustache de Montberon, chevalier, viconte 
d'Aunay, et Christofle de Montberon, son ûlz aisné, iceulx de 
Montberon cédèrent et transportèrent et délaissèrent à jamais 
perpétuellement les deux pars de ladite moitié contencieuse en- 
tre ledit René de Montberon, d'une part, et lesdits père et Olz 
d'autre, et la vi* partie de ladite moitié ausdits seigneurs de 
Taillebourg et de Beautrueil, pour le prix et somme de viii" 
livres tournoys d'une part, et aussi pour la somme de xyu^ 1. en 
laquelle ledit messire Eustache avoit esté condamné par arrest 
de la cour de parlement envers ledit messire Olivier de Coétivy, 
et aussy pour la terre et seigneurie de Mathas, lors apparte- 
nant à mondit seigneur de Coétivy, ont esté retenues par deçà 
pour valoir ondit procès contre ledit Adrien de Montberon les 
lettres de ladite transaction, datées du cinquième jour de février 
mil cccc un" et ung, signées : J. Bouée, J. Michel et P. Mai- 
gnen, cottées au dos G. 

Item. Et sont retenues par deçà troys procurations, les deux 
pour mondit sieur le conte de Taillebourg et la tierce de Guillau- 
me Gua, sieur de La Touche, par eulx faictes pour passer ladite 
transaction. La première datée du jour d'octobre mil iiii*^ iiii" 
ung, signé Faure ; la ii® datée du tiers jour de février l'an que 
dessus, signée H. de Valée ; la m'' datée du xxiii* jour de jan- 
vier l'an que dessus, signée Davidon, attachées ensemble et cot- 
tées au dos H. 



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- 195 — 

Fol. XLii. — Autre inventaire de pièces fournies contre Loys 
TArcevesque et Jchanne de Montberon, sa femme. 

Et premièrement pour monstrer que maistrc Olivier Le Merle 
et Henry de Valée, procureurs de mondit seigneur, et Guillaume 
Gua, escuier, sieur de La Touche, remonstrèrent par plusieurs 
et diverses foys et par plusieurs raisons et moyens a mondit 
sieur Poignant que l'arrest obtenu par ledit TAccevesque et sa 
femme à l'encontre de messire Eustace de Montberon, vicontc 
d'Aunay, nestoit exécutoire ne se devoit exécuter sur la terre 
et seigneurie de Mortaigne, et qu'il lui pleust désister et dépor- 
ter de faire ladite exécution sur ladite terre et seigneurie de 
Mortaigne ; et que ce néantmoins ledit Poignant fest le contraire. 
Par quoy lesdits procureurs appellèrent de luy en la court de 
parlement à Paris, ont esté retenues par deçà troys lettres tes- 
timoniales ou instrumcns desdites remontrances ou appella- 
tions, dont la première est datée du xxv° jour d'octobre mil iiii<^ 
iiiiM et deux, soubz les seaulx establiz aux contractz en la ville 
et cité de Xaintes, et en la baronnie et chastellenie de Mortai- 
gne sur Gironde, signé P. Telis et Loys Gracien ; la ii* dattée 
du xxvn® jour d'octobre ondit an mil iiiic iiiixx et deux, soubz 
lesdits seaulx establiz auditz contratz de Xaintes et de Mortai- 
gne, signée Benoist Nadau et Jehan Mallet ; et la m*, donnée le 
mercredi v* jour du moys de février mil iiiic iiii^x et deux soubz 
le scel estabiy aux contractz dans la ville de Saint-Jehan d'An- 
gély, signée I3ouée, attachées ensemble et cottées au dos A. 
Pour copie conforme : 

S. DE La NlCOLLlèRE-TEIJEIRO. 



ARCHEOLOGIE 

Les réparations au clocher de Tabbaye de Sainte-Marie, à 
Saintes, vont être prochainement achevées. Il était, en effet, 
urgent d'aviser ; il y avait danger que cet élégant monument 
fort dégradé par le temps et les hommes s'écroulât sur la tète 
des soldats du 6* de ligne. Le ministre de l'instruction publique 
a alloué 3.000 francs et le ministre de la guerre 5.000 francs. Il 
est fâcheux qu'on ait été obligé de remplir les ouvertures des 
fenêtres; c'est la solidité aux dépens de l'élégance. 



A l'angle de la route de Marennes au Lindron, dans le village 
de ce nom. j'ai examiné un puits à margelle antique, formée 
par un fût de colonne perforé, à l'intérieur, pour livrer passage 
aux seaux. Ce débris provient sans aucun doute d'une colonne 
dorique de 6" 56 à 7 mètres de hauteur ; il mesure 0™ 82 centi- 
mètres de diamètre, 0" 54 centimètres de hauteur ; la canneltri'e 
est en demi-cercle de 0" 10 centimètres de diamètre. Vient-il 
d'un temple antique détruit au Lindron ou dans les environs de 



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— 196 - 

Marenncs? Les ouvriers maçons de cette contrée pourraient 

peut-ôtre témoigner. ,^ ^ 

*^ DupLAis DES Touches. 

MONNAIES DES SANTONS 

Dans un article, Monnsiies gsLuloiseSj catalogue descriptif et 
raisonné du musée de Troyes, publié par la société d'agricul- 
ture, sciences, arts et belles lettres du département de l'Aube 
(Mémoires^ t. lx, 1896), M. Louis Le Clert attribue aux Petro- 
corii, « peuple de l'Aquitaine, habitant entre les Santons, les 
Lemovices, les Cadurci, les Nitiobrijes, dont le territoire a 
formé l'ancien Périgord, aujourd'hui département de la Dor- 
dogne, les contovtos (tète nue, adroite, de Marc Antoine ; au 
revers: loup marchant à droite, la patte droite sur un bucrane; 
derrière, un arbre); il ajoute : a Cette monnaie est attribuée aux 
Pictons par M. Ch. Robert. M. A. de Barthélémy et M. A. Chan- 
garnier la laissent aux Santons, parce qu'elle est abondante à 
Saintes et dans les environs, et qu'il est très probable qu'elle 
appartient à un chef santon. » L'auteur attribue aussi aux 
Petrocorii les monnaies atectori (tète nue à droite ; revers : 
taureau à droite ; au-dessous, cercle centré, en grénetis ; 
au-dessus, fleuron et grénetis dans le champ). Ces deux monnaies 
appartiennent certainement aujc Santons. Voir le numéro de la 
Revue, septembre 1897, t. xvii, p. 340. 

11 y a un chapitre SdintoneSy « peuplade de l'Aquitaine, au 
sud des Pictones, entre les Lemovices et les Petrocorii, d'un 
côté, la Garonne et l'Océan de l'autre », qui avait pour chef-lieu 
Santones, appelé d'abord Mediolanum Santonum (aujourd'hui 
Saintes), au centre du pays sur la Carantonus (la Charente)... 
Le territoire qu'ils occupaient prit le nom d'Aunis, de Saintonge 
et d'Angoumois ; il forme aujourd'hui les départements de la 
Charente et de la Charente-Inférieure. L'auteur cite Arrivos 
(tête casquée à gauche, et au revers Santono[s], cheval bridé et 
sanglé, galopant à droite ; dessous, cercle centré, en grénetis). 
Il ajoute : « M. Anatole de Barthélémy veut bien nous faire 
remarquer qu'Arrives n'est probablement pas santon : car on 
ne rencontre aucune de ses monnaies en Saintonge. » De plus, 
après avoir décrit une autre monnaie [Sant?]nos (tête nue à 
gauche, cheveux courts ; revers : cheval libre galopant à droite) 
trouvée dans les environs de Troyes, M. Le Clert se demande : 
Ce bronze est-il bien à la légende Santonos et peut-il être at- 
tribué aux Santons? Nous noterons en passant que la chevelure 
rare indique une date postérieure à la conquête romaine. » 

Enfin, sous la rubrique Eduens, on trouve Diasulos, où 
Saulcy veut lire Divisacos ou Ivisacos, nom de Divitiacus, le 
gaulois romanisé, ami de César et de Cicéron, et [DvJbno, 
Dviinorex, qui est Dubnorix, frère de Divitiacus, mais ennemi 
des Romains, qui s'allia à l'helvétien Orgétorix dont il épousa 
la sœur et qui avait formé avec lui le projet d'aller s'établir 
chez les Santons. 



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— 197 — 

Il faut rapprocher ces noms d'autres à peu près semblables, 
que nous livrent plusieurs inscriptions du musée de Saintes; 
COGIDUBNUS, coNGONNETODunNUS, dans la composition desquels 
entrent les syllabes dubn. Dans une trouvaille de 15.000 mon- 
naies gauloises en argent, faite en 1866 à La Villeneuve-au-Roi 
(Haute-Marne), étaient 1.174 pièces du type Anorbos Dubnori; 
d'autres, Dubno[cov], Dubnorex. 

M. Anatole de Barthélémy pensait que Anorbos était le beau- 
père ou le beau-frère de Dubnorix, et Saulcy se demandait si 
Dubnocus, dont les Romains auraient fait Dumnacus, ne serait 
pas le père de Divitiacus et de Dubnorix. A notre tour, deman- 
dons-nous si ces co{3fiDUBNUS et ces congonnefODUBNUs n'auraient 
pas des liens de parenté avec les DUBnocus et les DUBnorix. 
M. Dangibeaud, conservateur du musée de Saintes, pourrait 
peut-être nous répondre en nous donnant le catalogue des mon- 
naies gauloises des Santones. 

11 y a dans Touvrage de Chaudruc de Crazannes, Antiquités 
de la ville de Saintes et du département de la Charente-Infé- 
rieure (Paris, 1820, in-4*, avec planches), un chapitre, p. 114, 
Médailles celtiques ou gauloises et autres appartenant aux 
Santones ou trouvées sur leur territoire, et sous le titre : 
Autres médailles gauloises qui ne sont pas particulières aux 
Santons, mais qui ont été découvertes sur leur territoire, une 
dissertation sur atectori, « tête jeune, sans barbe, tournée à 
droite ; revers : un animal paissant (chèvre ou boeuf), marchant 
à droite sur une terrasse; dans Taire, une rose ou un astre; à 
Texergue, une espèce de fleuron grec, métal et module du 
petit bronze romain (planche vi, 6) », etc. 

L'antiquaire saintongeais, puisqu'il était né à Crazannes, 
s'était occupé de la question avant la publication de son ouvrage. 
Une lettre (Paris, 10 février 1819) au comte Pierre de Bremond 
d*Ars parle de cette médaille d'Atectorix. On y trouve aussi 
quelques détails archéologiques qui ont leur importance pour le 
temps. Nous en devons la communication à notre zélé confrère, 
M. le comte Anatole de Bremond d'Ars, marquis de Migré. 

« Monsieur et cher compatriote... J'ai vu M. Millin (1) pour no- 
tre médaille cetiique. portant pour légende atectori, qui est à la 
bibliothèque du roi, et non connue, ainsi que le conovici que 
Millin croit être un chef gaulois. Vous avez fort bien décrit 
cette pièce. J'ai vu M. Raulin, au Palais royal; jai acquis pour 
vous son catalogue, et j'en ai aussi pris un exemplaire pour 
moi: car je le regarde comme indispensable. Je lui ai remis une 
note des médailles en argent des premiers Césars dont vous 

(1) Aubin- Louis Millin, antiquaire, né en 1759 à Paris, où il est mort en 
1818. auteur des Eléments d'histoire naturelle, qu'il composa sous les verroux 
pendant la (erreur, chef de division au ministère de Tinstruction publique, 
professeur d'histoire aux écoles centrales, conservateur du musëe des antiques 
et des médailles à la bibliothèque nationale après Barthélémy, fondateur du 
Magasin encyclopédique, membre de Tinstitut, auteur d'un grand nombre 
d'ouvrages. 



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— 198 — 

m'avez donné la liste : il nous les donnera, à ce qu'il m'a paru, 
aux prix que vous m'indiquez, et qui sont ceux de Beauvais; il 
lui manquait un Câligula et un Claude, ou, du moins, ils sont 
frustes dans sa collection : je l'ai prié de se les procurer; j'ai 
marchandé ici des médailles impériales de Beusc, assez com- 
munes dans les trois modules. Je les trouve fort chères; ce 
n'est pas chez Vantale, mais chez les marchands d'antiquailles 
du voisinage du collège Mazarin, et autres répandus dans 
divers quartiers : cela dégoûte de compléter ses suites, lors- 
qu'on raisonne son goût pour la numismatique. Une femme de 
la rue de l'Abbaye-aux-Bois (qui, sans doute, est la pourvoyeuse 
en titre du docte abbé de Tressan qui habite cette abbayei [I), 
m'a fait 15 sols pièce, l'une portant l'autre, les médailles de ce 
métal ; il y en avait de bien conservées et d'assez belles. 

» D'après le désir que m'en a exprimé M. Millin et à la suite 
de conversations avec lui, j'ai rédigé une Notice sur les anti- 
quités découvertes à Sainfes en 1815 et 1816^ ainsi divisée : § 1, 
édifices, monumens; §2, fragmens de sculptures; Jj 3, vases, 
bijoux, ustensiles; § 4, médailles; §5, inscriptions. Elle paraîtra 
dans le numéro de février des Annales encyclopédiques, vol. 
in-8o, faisant suite au Magasin encyclopédique, interrompu 
en 1816 (2). Mon mémoire aura d'une feuille et demie à deux 
feuilles d'impression. J'en ferai tirer à part, et vous serez servi 
le premier. Si Moreau m'avait envoyé ses dessins, je les aurais 
fait graver à la suite, par le procédé lithographique. Le sieur 
Lasteyrie, propriétaire des pierres lithographiques et qui se 
charge de la gravure, m'a demandé des échantillons de nos 
belles pierres de Saintonge, dont le grain est si fin et si uni, 
pour en faire ses planches : voilà une nouvelle branche ouverte 
au commerce de la pierre On pourrait, badinage à part, y faire sa 
fortune. Les pierres arriveraient de Saintes à Rouen, et de Rouen 
à Paris, par la Charente, la mer et la Seine, sans toucher terre. 

» Le sieur Raynouard, imprimeur-libraire, l'imitateur des Ai- 
des (3) , a entre ses mains, à vendre, tous les manuscrits et la cor- 
respondance de Bourignon ; entre autres un gros recueil d'in- 
scriptions, un traité des médailles, qu'on m'a dit être volumi- 
neux. Ainsi, on a offert tout cela pour un morceau de pain à Mil- 
lin, qui n'en a pas voulu. Engagez le maire à les faire acheter 
pour la ville, et à les déposera la bibliothèque du doyenné ou 
au muséum santonicum. 

» J'ai vu, il y a quelque temps, ici, votre jeune militaire, 



(1) L'abbé de Tressan, né en Amérique Ion 1749, fils de Louis-Elisabeth de 
Lavcrjçne, comte de Trestan, émi^ra en Angleterre et mourut en 1809. 

(2) Annales encyclopédiques J2 volumes) du !«•• juin 1817 à fin novembre 
1818, époque du décès de Millin, avaient succédé au Magasin encyclopédiaue, 
au Journal des sciences, des artf et des lellres, rédii^c par Millin, Noël et 
Wai*ens, ensuite par Millin seul, de 17 5 au mois d'avril 1816 (22 volumes). 

(3) Antoine-Auî^ustc Henounrd, bibliofçranhe et imprimeur, né à Paris en 
176^, mort en 1853, renommé par la beauté de ses éditions; il a^t auteur d'un 
assez Krand nombre d'ouvrajr.s. 



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— 199 — 

enchanté d'être chef d'escadron et aide de camp du général 
Donnadieu qu'il allait trouver (I). J'avais chargé M. de Saint- 
Germain de vous offrir mes devoirs et de vous dire combien 
j'avais été sensible à votre aimable souvenir. J'ai le projet 
d'aller passer mon carême à La Rochelle, chez mes parents, et 
de me rendre ensuite à Saintes, près de mes lares paternels et 
de mes divinités domestiques et champêtres : j'irai, sous leur 
auspice, visiter vos dieux hospitaliers à La Chapelle-des-Pots : 
ces petits dieux locaux ou topiques doivent être, chez vous, de 
terre cuite ; ceux de Philémon, dont je vous souhaite le grand âge, 
et même la fin (car j'aime les peupliers), étaient aussi d'argile!! 

» Daignez, monsieur et cher compatriote, agréer l'assurance 
des bien respectueux et sincères attachements de votre dévoué 
serviteur et disciple. ^ 

» Chaudruc de Crazannes. 

» Du 10 février, rue Vivienne, n** 3. » 

Que sont devenus les manuscrits à Bourignon ? Comme on les 
consulterait avec plaisir ! 

Louis Audiat. 



QUESTIONS ET REPONSES 



I. — QUESTIONS. 

N° 658. — On lit : « Durand, président de La Rochelle », sur 
une vignette armoriée dont la description suivante m'a été don- 
née : « De gueules au soleil d'or raiyonnant d'azur, sommé 
d'une couronne de comte supportée par deux hérauts armés de 
leur massue ; une croix de saint Louis suspendue à Técu ; le 
tout sur champ de damier. » Quel était ce Durand ? Cette vi- 
gnette est-elle un ex-libris ? . ^^ 

N* 659. — Dans sa note sur le théâtre en Aunis et en Sain- 
tonge (Revue^ xviii, 110), M. Henri Clouzot parle de l'académie 
de musique de La Rochelle. J'ai entendu dire que cette société 
avait fait frapper un jeton d'argent. Pourrait-on en donner la 
description? 

N* 660. Un architecte saintongeais. — Tout le monde con- 
nait à Bordeaux la célèbre tour de léglise Saint-Michel et sur- 
tout l'ossuaire qui s'y trouve, montrant aux visiteurs avides 
d'émotions des squelettes horriblement desséchés. Les construc- 
teurs de cet élégant édifice, je parle de la tour, commencé le 
29 février 1492, furent Nicolas Lebas et Jehan, son fils, maîtres 

(1) Théophile-Charles de Bremond d'Ars, décédé [à Saintes le 12 mars 1875, 
âgé de 88 ans, général de brigade, ancien inspecteur de cavalerie, chevalier de 
Saint-Louis, commandeur de la légion d'honneur. Le général vicomte Donna- 
dieu commandait alors la 7* division militaire à Grenoble. 



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— 200 — 

d œuvres de maçonnerie et de charpente. Un fort érudit archi- 
viste, M. Brutails, a découvert qu'ils étaient de Saintes, ou du 
moins y avaient leur famille. A-t-on quelques renseignements 
sur ces deux architectes ? 

N*^ 661. Chauvin et le chauvinisme. — Le Dictionnaire de ia 
conversation et de la lecture (1853), la Grande encyclopèdieAe 
Grand dictionnaire universel de Larousse font remonter le 
motc/iauuin et par dérivatif le mot chauvinisme aux souvenirs 
laissés par un vieux soldat de Napoléon, Nicolas Chauvin, né 
à Rochefort. Ce Nicolas Chauvin aurait été d'une bravoure 
extraordinaire; il aurait reçu 17 blessures, toutes par devant, 
et se serait fait remarquer ensuite par Texaltation de ses senti- 
ments patriotiques et son admiration pour Napoléon. (Voir aussi 
Revue de Saintonge, xv, 408, qui cite en outre la pièce des 
frères Coignet, La cocarde tricolore (1830), qui a popularisé le 
héros. 

Les recherches les plus minutieuses, faites dans les archives 
de l'état civil à Rochefort, ont prouvé qu'il n'y était jamais né 
de Nicolas Chauvin. Ce Nicolas Chauvin serait donc un être 
imaginaire, légendaire ou mythique. 

Aurait-on cependant conservé dans la Charente-Inférieure le 
souvenir d'un Nicolas Chauvin ou de tout autre Chauvin avec 
un autre prénom, né ailleurs qu'à Rochefort, qui aurait été en 
réalité soldat ou ofTicier sous Napoléon, et qui aurait bien réel- 
lement afTiché les sentiments d'un patriotisme exalté? Le nom 
de Chauvin est commun dans la Charente-Inférieure. H est 
même des communes, comme Chaniers, où des familles nom- 
breuses portent ce nom. Peut-être un Chauvin, ancien soldat, 
est-il sorli d'une de ces souches, et son souvenir pourrait être 
resté assez vivant, pour que quel([u'un donnât encore, sur lui, 
des renseignements précis ? 

Th. D. 

N*» 662. — L'abbé Cochois, docteur en Sorbonne et curé de 
Montboyerde 1663 à 1679, fut un des grands prédicateurs de 
l'époque et eut une part considérable à la conversion des pro- 
testants de Montboyer et des environs. Il se retira, dit-on, à 
Chancelade en Périgord. Aurait-on à nous signaler quelques 
faits étrangers à son ministère à Montboyer, ou se rapportant 
aux dernières années de son existence dans la vieille abbaye de 
son choix ? Connaît-on la date de son décès ? 

Papillaud. 

N° 663. — Où est situé le iiof de Avalhaco, dont Raymond de 
Montboyer, chanoine de Sain 'es. fait hommage en 1308 ? 

J'ai relevé dans les archives départementales de la Gironde, 
série G, 108, l'hommage suivant: 

« Au nom du Seigneur. Amen. Par le présent acte publie. 



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— 201 — 

que tous sachent manifestement que, cette année 1308, indic- 
tion VIII, II*' année du pontificat de notre très saint père et sei- 
gneur, Clément V, par la miséricorde divine, pnpc; le 6 novem- 
bre, en présence de nous, notaire personnellement constitué, et 
du témoin soussigné, maître Raymond de Montbouyer, chanoine 
de Saintes, a fait hommage simple pour lui et ses frères, et leurs 
copropriétaires, à notre révérend père en Jésus-Christ, mon- 
seigneur Arnaud, ici présent, par la divine Providence arche- 
vêque de Bourdeaux, pour le fief de Avalhaco, et pour toits les 
autres que ses frères et lui ont et possèdent dans le diocèse de 
Périgueux et de Saintes, terres que ses frères et lui tenaient et 
devaient tenir, et que leurs ancêtres avaient tenues en fief de 
Farchevèque et de Téglise de Bourdeaux pour lesquels... » 

Quelque confrère bien documenté, de la contrée de Péri- 
gueux ou de Saintes, pourrait-il me fournir, sur la famille de 
ce Raymond, seigneur de Montboyer et chanoine de Saintes, des 
données satisfaisantes, ainsi que sur les différents fiefs qu'elle 
possédait alors dans les régions ci-dessus indiquées? 

Le nom de Avalhaco qui semble indiquer une terre assise 
dans la paroisse de Montboyer, n'a pas la moindre ressemblance 
avec ceux des trois seigneuries qui s'y trouvaient alors iMage- 
zir, Château- Jollet et La Boisse. Pourrait-on trouver son équi- 
valent sur quelque autre point? Autrement, il faudrait admettre, 
à quelque date assez rapprochée, un changement de noms dans 
Tune de nos seigneuries. On voit en effet, dès 1363, le baron 
de Magnadet faire hommage au roi d'Angleterre de son châ- 
teau de Magezir, et, bien avant 1357, Boson le jeune, fils d'un 
Talleyrand de Chalais, disputée son frère aîné la possession de 
La Boisse et du Chàteau-Jollet. 

Un Raymond de Montboyer figure comme témoin au testa- 
ment de Guy de Lusignan en 1*288. [Bulletin de la Charente, 
années 1856-57-58, tome ii, 2" partie, page 329.) Serait-ce le 
chanoine de Saintes ? 

D'autre part, je trouve, xxvi* volume des Archives historiques 
de la Saintonge, un Guillaume Repnoul dit Château-Jollet, 
assistant à Saint-Jean d'Angély aux mésées de 1399, 14o5 
et autres. S'agirait-il là d'un descendant de nos anciens sei- 
gneurs du Chateau-Jollet? ou ce « Repnoul, pannetier, pair ou 
échovin de Saint-Jean d'Angély », ne devrait-il ce surnom qu'à 
quelque résidence antérieure dans notre chàtellenie ? 

Papillaud. 



II. — RÉPONSES. 

N* 475 : t. XI, 212, 392 ; xii, 45. Les Pelletan d'Archiac et le 
cœur de Louis XVIL 

ha nouvelle pièce que M. Victorien Sardou a fait représenter 
au Vaudeville le 11 février dernier, Paméla, a de nouveau ap- 
pelé l'attention sur le problème des faux dauphins. Dix ans 



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— 202 — 

après la mort du fils de Louis XVI, ils surgirent en foule: on 
en a compté 26. Les plus connus sont Pierre Hervagault, tail- 
leur de Saint-Malo, qui prétendit qu'il avait été tiré du Temple 
dans un chariot de linge, par des gendarmes émus de ses souf- 
frances. Arrêté à Rennes, relâché, il partit pour Paris aûn de 
se faire reconnaître et réclamer le trône. Fouché voulait le faire 
fusiller. Napoléon l'interna à Bicêtre où il mourut en 1813. 

Duchesne, le 18 février 1818, pénétra aux Tuileries jusqu'à 
la salle à manger de Louis XVÏII, et là, réclama l'héritage dont 
le roi l'avait dépouillé. Sa famille le fit transférer à Charenton. 

Mathurin Bruneau, fils d'un sabotier, né en 1784, près de 
Cholet, soldat, déserteur, matelot à Norfolk, domestique à New- 
York, boulanger à Philadelphie, condamné le 10 février 1819 
pour escroqueries à 5 ans d'emprisonnement, 3.000 francs d'a- 
mende. 

Croyez-moi, prince de Navarre, 
Prince, faites-nous des sabots, 

chantait Déranger. 

Louis XVII s'est-il évadé du Temple ? On sait qu'un des 
médecins chargés de faire l'autopsie de l'enfant mort au Temple 
était Philippe-Jean Pelletan, que la tradition rattache aux Pel- 
letan d'Archiac. Philippe-Jean Pelletan, le célèbre chirurgien de 
l'Hôtel-Dieu, qui visita le fîls de Louis XVI dans ses derniers 
jours, n'a jamais douté un instant qu'il n'ait fait l'autopsie du 
dauphin. C'est pendant cette opération qu'avec grand péril il 
parvint à dérober le cœur de l'enfant. Le Gaulois du 15 février 
raconte l'histoire de cette relique. Pelletan mit le cœur dans 
un bocal rempli d'alcool qu'il tint caché pendant douze ans 
dans sa bibliothèque. Le cœur complètement desséché, il le 
mit dans un tiroir. A la rentrée des Bourbons, Pelletan l'offrit 
à la duchesse d'Angouléme. On hésita. La révolution de 1830 
survint. Pelletan mourut ; son fîls hérita de la relique et en 
mourant (1879) la légua à son légataire universel, Prosper Des- 
champs, son cousin, d'où elle passa à son beau-fils, M. Edouard 
Dumont, de Neuilly-sur-Seine, qui en a fait présent, en 1895, à 
don Carlos. 

Deux lettres adressées, l'une au rédacteur en chef du Gaulois^ 
le 20 février dernier, par M. « Maurice Pascal, licencié en droit, 
76, rue de la Victoire, Paris », et l'autre, le 16 mars suivant, au 
rédacteur en chef de la Paix, et qu'on peut lire dans \ Intermé- 
diaire des chercheurs du 30 mars, donnent les détails les plus 
précis sur Pelletan qui a toujours été très affîrmatif et qui a 
écrit que, sur les quatre médecins de l'autopsie, trois avaient 
connu Louis XVII avant son entrée au Temple, sur la remise du 
cœur au duc de Madrid le l*"" juillet 1895 et concluent à l'impos- 
sibilité de l'évasion sur laquelle M. Sardou a bâti sa pièce. En 
outre, dans le même numéro, M. Ernest Daudet a republié l'acte 
de décès et d'inhumation du petit roi Louis XVII, extrait des 



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— 203 — 

registres de l'état civil de la section du Temple, dressé en pré- 
sence des représentants du peuple, membres du comité de sûreté 
générale, des commissaires civils de la section du Temple, des 
commissaires de garde au Temple, etc., pièce irréfutable où six 
témoins constatent l'identité du mort. 

Quant aux Naundorf, le tribunal civil en 1851 et la cour d'appel 
de Paris en 1874 (22 audiences) ont refusé, malgré les élo- 
quentes plaidoiries de Jules Favre, qui durèrent 8 jours, d'an- 
nuler l'acte de décès de Louis XVII. 

Le cœur de Louis XVII a été remis par M. Dumont au repré- 
sentant de don Carlos, le comte Urbain de Maillé La Tour-Lan- 
dry ; il repose actuellement dans la chapelle du château de 
Frohsdorf. 

Nous avons raconté (xii, 45) qu'au moment des débats de 
Taffaire Naundorf devant la cour de Paris, le fils de Pelletan 
avait déclaré à l'avocat général : « Mon père m'a toujours dit 
qu'il était absolument sûr que l'enfant dont il avait fait l'autop- 
sie au Temple était bien Louis XVII. » 

Il n'est pas admissible qu'en 1898 on ne puisse pas savoir 
quels furent les héritiers de Pelletan fils, mort en 1879 et ce 
que sont devenus les papiers de famille. Le chirurgien de T Hô- 
tel-Dieu était-il originaire d'Archiac ? Remarquons qu'il y a eu 
des médecins de ce nom en Saintonge; il y en a eu un à Cognac 
au XVII® siècle. Dans les examens des chirurgiens de Cognac 
(minutes de M" Callandreau, notaire), figure ce Pelletan. Le père 
du chirurgien de Paris n'était-il pas aussi médecin? Il y a là un 
argument. 

N^ 482: XI, 277, 341 ; xvi, 144, 228, 440; xviii, 110. Le théâtre 
en Saintonge- Aunis aux XVIP et XVIII'' siècles. 

M. Louis de Richemond, archiviste de la Charente-Inférieure, 
a trouvé dans les archives du présidial de Saintes pour l'année 
1763 et communiqué au Recueil de la commission des arts, 
t. xiii, page 432, la pièce suivante : 

Par Permission 
de Messieurs les Magistrats de cette Ville 
Les comédîeDS François et Italiens donneront, aujourd'hui dimanche 
14 août 1763, 

RATON ET ROZETTE 

Parodie de TITON et V AURORE, par M"" Favard 

Suivie de 

LA SERVANTE JUSTIFIÉE 

Opéra comique de Vadé 

Mademoiselle de Bellement, âgée de huit ans, remplira le relie de 
Rozette dans la première pièce, et celui de Lison dans la seconde. 

Le spectacle sera terminé par un grand ballet de Jardinier, orné de 
cerceaux et de guirlandes, de la composition du sieur de Bellement, 
ancien maître de Ballet de l'Opéra-Comique. 

On prendra au Parquet 24 sols, au Parterre 12 sols, et aux Filets 6 



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— 204 — 

»ols. On commencera à cinq heures et demie précises. C'est au Jeu de 
^aume, et pour la commodité du public, il y aura des bancs au second 
parquet. 

A la séance du 9 février 1898 de la société archéologique de la 
Charente, le président, M. Paul de Fleury, a communiqué un 
contrat (6 février 1G97) d'association entre les membres d'une 
Toupe de comédiens du roi de passage à Angoulême : Lebiet, 
L)elabarre, Dclanoue^de Bclleroche, Marie Chartron, son épouse; 
^iarie-Anne Lescossais, veuve de Lefèvre; Antoinette Lefèvre, 
ja iille, etc., « pour représenter la commédye, partager ensem- 
3les tout ce qui en proviendra, faire tous les frais qu'il faudra 
'aire... » 

N«649: XVII, 60, 139. La guillotine dans la Charente-Infé- 
rieure. — Vers 18'i0, à la préfecture maritime de Rochefort, un 
monsieur dansa un quadrille avec une jeune fille sans lui dire 
in seul mot. Mais en la reconduisant il lui demanda : « Made- 
noisellc, avez-vous vu guillotiner? 

J. P. 

N* 653 : tome xviii, 136. La chapelle des pénitents à Saintes. 
— Le 12 mars 1812, devant maître Huvet, notaire à Saintes, 
Clément Brung, boucher, héritier de feu Pierre Brung, aussi 
t)oucher, son père, et Marie Veillon, veuve dudit Pierre Brung 
it mère dudit Clément, vendent à Jean-Jérémie Leblond, mar- 
chand, demeurant au faubourg Saint- Pallais, une maison située 
lu même faubourg, consistant au rez-de-chaussée en une bou- 
ique, arrière-boutique, une chambre à la auite..., cave..., le 
out confrontant du levant à la chapelle dite des Pénitents, ap- 
partenant à la veuve Neau, du couchant à la maison du mineur 
^^orcet, représentant le sieur Garreau. 

D'après cet acte, il est facile de déterminer l'emplacement 
le la chapelle. La maison de Brung le boucher appartient 
maintenant à M. Lerable, boucher, rue Arc-de-Triomphe, 72. 
1 ne reste de cette chapelle qu'un souvenir. 

B. 

N** 655 : tome xviii, p. 137. — Je ne connais pas la date de la 
laissance d'Edme-Louis Billardon de Sauvigny le littérateur; 
'ai trouvé seulement, à Cognac, dans les archives de l'hôtel 
le ville, la mention du baptême d'Edme-Louis Billardon de 
^auvigny le prêtre^ frère puîné et filleul du littérateur, et aussi 
le deux autres frères dont la naissance se place entre celles 
les deux Edme-Louis. 

6 septembre 1737. Baptême de Louis-Gaspard, fils de Louis 
Billardon de Sauvigny et de Marie-Anne Bonneau. 

20 août 1739. Baptême de Jean-Marie-Louis, fils des mêmes. 

Voici l'acte de baptême du second Edme-Louis : « Le 2'2* de 
uillet audit an (1745), a été baptisé Edme-Louis, né d'aujour- 



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— 20 

d'hui, fils légitime de Louis Billardon, sieur de Sauvigny, re- 
ceveur des aides de cette ville, et de Marie-Anne Bonneau. Ont 
été parrain et marraine : Gaspard Billardon, comme représen- 
tant Edme Billardon, son frère, et Jeanne Martin, représentant 
Louise Billardon, par moy, en présence de Jean Cruon et de 
Louis Rolland, qui, avec le père et le représentant, ont signé, 
la représentante ayant déclaré ne savoir signer, de ce requise. 
BiLiARDON (sic), Cruon. L. Rolland. Sauvigny. Bernard, curé 
de Cognac, » 

Edme Sauvigny, le prêtre, fut un zélé partisan du culte con- 
stitutionnel ; c'est ce qui lui valut la faveur de Dominique 
Lacombe, évéque d'Angoulême. Ce prélat le reçut d'abord dans 
sa maison, puis le fit curé de Jarnac. Edme-Louis Billardon de 
Sauvigny mourut dans sa paroisse le G août 1809, et, le 8 août, 
son corps fut inhumé à Jarnac. 

J.-P.-G. Blanchet. 



BIBLIOGRAPHIE 



Jubilé du pèlerinage national à Lourdes, 1813-1891, Paris, 
maison de la bonne presse, rue François I", 8; 1897, in-8*,x-182 
pages. 

Le pèlerinage national de Notre-Dame du Salut à Lourdes a 
fêté cette année (22 août 1897) le 25* anniversaire de sa fonda- 
tion. Il a eu un tel éclat qu*un de nos compatriotes, le R. P. 
Eutrope Chardavoine en a voulu conserver le souvenir. L'opus- 
cule est à sa 4* édition et son 16* mille. Il mérite ce succès, 
par l'intérêt du sujet, par la façon dont il a été traité, par 
les gravures. Tout a été dit sur Lourdes depuis le livre de Las- 
serre, traduit dans toutes les langues, jusqu'à l'immonde 
et fastidieux pamphlet de Zola. Et pourtant il y a toujours 
à dire. Ceux qui ne connaissent pas Lourdes sont avides 
de détails ; ceux qui Tont vu aiment à se rappeler les scènes 
inoubliables dont ils ont été les témoins attendris. Cette bro- 
chure est un véritable mémento où, grâce aux nombreuses gra- 
vures de toute sorte, on revit son Lourdes ; on y sent passer ce 
souffle ardent qui fait battre tant de poitrines là-bas sur les 
bords du Gave. C'est la ville du miracle; on a beau être indiffé- 
rent, sceptique; on ne peut pas ne pas sentir qu'il y a là quelque 
chose d'exceptionnel, de surnaturel. Qui donc rue ces foules 
immenses au rocher de Massabielle ? Un coup d'œil rapide sur 
les événements antérieurs nous met au point. Quelle différence ! 
Le premier pèlerinage organisé à Paris en 1872 par le P. Picard 
fut reçu à coups de pierres. Les gens du chemin de fer riaient ; 
ils croyaient transporter une bande d'aliénés. Et en 1873 trois 
millions de pèlerins parcouraient la France. Et le nombre ne 
diminue pas. 



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— 206 — 

lNELl (J.). Le vénérable LouiS'MarieBaudouin, Petit in-16, 
paecs avec gravures. Tours, Cattier 1897. 

- Les amis des enfants. Tours, imp. Deslis frères, lib. Cat- 
, 1897, grand in-8*, 351 pages, avec gravures. 

lA L.\NDE d'Olce. Notes sur la famille de La Lande d'Olce, 
ilyse des principaux titres et documents relatifs à notre fa- 
le. La Rochelle, imprimerie nouvelle Noël Texier, 1897, in-8^, 
pages. 

iiÈVRE (A.-F.), bibliothécaire de la ville de Poitiers. Pire- 
ge et la quesion des piles. Caen, imp. Delesques (1896),in-8*, 
)ages, avec figures. (Extrait du Compterendu du soixante el 
Icrne congres archéologique de France.) 

- Le lieu de la rencontre des Francs et des Wisigoths sur 
bords du Clain, en 507. Nogent-le-Rotrou, imp. Daupeley- 
iverneur; Paris, 1898, in-8<», 15 pages. (Extrait du numéro 
janvier de la Revue historique.) 

la bataille de Vouillé ne s'est pas livrée à Vouillé, ni à Von- 
n, malgré ce qu'on enseigne dans tous les livres à l'usage de 
eunesse, et malgré le mot Vocladum dont les étymologistes 
fait Vouillé. La bataille de 507 s'est livrée près du Clain, à 
u 11 milles de Poitiers, sur la route de Paris, dans un endroit 
elé alors Vocladum qui a depuis perdu son nom, remplacé, 
ime une foule de localités, par un nom de saint et qui serait 
it-Cyroù l'on a trouvé un cimetière mérovingien. Telle est 
onclusion fort nette et décisive de M. Lièvre, fondée sur des 
es, sur l'étude des lieux et la stratégie des belligérants. 

- Austrapius et les Taifales du Poitou. Examen de l'opinion 
^I. Richard sur la Theiphalia et le Sellense castrum. Poi- 
8, imp. Biais, 1897, in-8*, 20 pages. (Extrait du Bulletin de 
ociété des antiquaires de l'ouest, 2Urimestre de 1897.) 

e titre indique le sujet de la brochure et de la discussion, 
itrapius, duc d'Aquitaine, se fait clerc; il est sacré cvêque dans 

château de Sellense castrum, voisin des Taifales. Où était 
astrum ? où étaient les Taifales? Le problème est posé en- 
deux érudits qui en cherchent la solution; la polémique est 
rtoise, entre deux savants fort distingués. Pour M. Lièvre 

Sellense castrum » est Celle sur la Vonne, qui, à la mort 
ustrapius passa dans le domaine des évoques de Poitiers et 
pas cessé d'en faire partie jusqu'à la révolution. Celle l'E- 
3ault, canton de Lusignan, et les Taifales sont à Poitiers, 
nieux aux portes de Poitiers. 

OTi (Pierre). Figures et choses qui passent, l^aris, Lévy, 
^, in-18,333 pages. Prix : 3 fr. 50. 

- Matelot. Paris, Lévy, 14 avril 1898, in-18. Prix : 3 fr. 50. 



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— 207 — 

Lucas (C), architecte, membre de la société française d'ar- 
chéologie. François Dlondel à Saintes, à Rochefort et aux An- 
h/tes (1665-1667). Caen imp. Delesques, 1896, in-8% 18 pages. 

(Extrait du Compte rendu du 61* congrès archéologique de 
France.) 

LuGUET (Marcel). Cœurs naïfs. Tours, Marne, 1897, collection 
des romans honnêtes. La scène se passe dans Tile d'Oleron, à 
Nice, à Paris : c'est l'histoire d'une grande famille poitevine. 

La Marsonnière (De). La société des antiquaires de Vouest, 
discours prononcé à la séance publique de la société des anti- 
quaires de Touest, le 10 janvier 1897. Poitiers, imp. Biais et 
Roy, in-8S 1897, 27 pages. 

(Extrait des Mémoires de la société des antiquaires de l'ouest, 
t. XXX (1896). 

La Morinerie (L. de). Une charte-partie de l'année 1666. La 
Rochelle, imp. nouvelle Noël Texier, 1896, in-8**, 5 pages. (Tiré à 
25 exemplaires de la Revue de Saintonge et d'Aunis de no- 
vembre 1899, XVII, 425.) 

Ledain (Bélisaire). Notice sur l'enceinte romaine de Saintes. 
Caen, imp. Delesques, in-8*, 1896, 20 pages. 

(Extrait du Compte rendu du soixante et unième congrès ar- 
chéologique de France.) 

Le Gendre (A.). Les glanes d'or de Lourdes, ha Rochelle, 
imp. nouvelle Noël Texier, 1897, in-32, 95 pages. Prix : 20 cen- 
times. 

Ce « livre de propagande catholique à la gloire de la sainte 
Vierge » contient trois chapitres dont les titres : « Bernadette et 
les apparitions, lutte et défaite des sectaires, les miracles », di- 
sent très clairement toute l'économie. Sous un petit format Fau- 
teur a résumé tout ce que l'ont sait sur Lourde^, jusqu'à M. 
Zola. On y trouvera une très jolie anecdote sur Landriot, évêque 
de La Rochelle, alors archevêque de Reims, qui ne voulait pas 
voir Bernadette parce qu'il n'y croyait pas, et qui, après unelon- 
gue inquisition, fut forcé de s'avouer vaincu et convaincu. 



Lbmotnb (André). Poésies d'André Lemoyne (1890-1896) l. 
Fleurs du soir ; II. Chansons des nids et des berceaux. Paris, 
Lemerre, 5 janvier 1897. Petit in-12, 217 pages. Prix : 6 francs. 

Titre rouge et noir. Papier vélin. Il a été tiré 15 exemplaires 
numérotés, dont 10 sur papier de Hollande et 5 sur papier de 
Chine. Petite bibliothèque littéraire. 



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— 208 — 

La Quinzaine (Paris, 45, rue Vaneau, directeur: M. George Fonse- 
grive) contient dans son numéro du i6 mars : 

Le Pape et TEmpereur, par Henri Welschinger. — Vers la clarté, 
par Claude Jouffroy. — L'Exposition de 1900, par Henry Lapauze. — 
Gabriel d'Annunzio, poète chrétien ? par François Descostes. — La petite 
Revue, par Dick May. — L'Afrique du Nord. H, L'Algérie en 1897, par 
Paul Thirion. — Poésie : Au Pays des Carillons, par Paul-Au^ste Massy. 

— Statuettes et Statues : André Lemoyne, par Gabriel Audiat. — Chro- 
nique politique, par S. — Nouvelles scientifiques et littéraires ; Biblio- 
graphie ; Revue des revues. 

Dans le numéro du 16 avril : Une correspondance inédite, par Monta- 
lerabert. — Journal philosophique d'un maire de village, par Charles 
Loiseau. — La plus grande faute du siècle, par Armand Fresneau, séna- 
teur du Morbihan. — Sommes-nous colonisateurs et pouvons-nous le 
devenir ? par André Mévil. — Léon Ollé-Laprune (avec portrait), par 
George Fonsegrive. — Poésie : cantiques, par Jules-Philippe Heuzey. 

— Lettres à ma cousine : Pianos à vendre, par Gabriel Aubray. 
Abonnement : France, un an, 24 fr.; six mois, 14 fr.; trois mois, 8 fr. 

Études publiées par des Pères de la Compagnie de Jésus, 15, me 
Monsieur, Paris (sommaire de la livraison du 20 mars 1898) : 

La Chine et l'Europe. A propos d'un article de la Revue des Deux- 
MondeSj par le P. L. Gaillard, — Bourdaloue inconnu (troisième article), 
par le P. H. Chérot. — Les Desiderata de la Mystique, par le P. A. Pou- 
lain. — « Enquête sur les responsabilités de la Presse >» (deuxième arti- 
cle), par le P. C. de Beaupuy. — La Réception du comte de Mun à l'Aca- 
démie française, par le F. H. Chérot. — Bulletin littéraire : Vers et 
poésie, par le P. V. Delaporte ; Compte rendu très élogieux des ouvrages 
de M. le vicomte Oscar de Poli : Au bord du Tibre^ Pro Deo, Pro liège. 

— Livres : Baron J. Angot des Rotours, Aube de siècle ; Charles Laroche, 
La Crète ancienne et moderne; R. Monlaur, La Duchesse de Montmorency 
(4600-4666); R. P. Massé, Le R. P. Royer, — Evénements de la quin- 
zaine. — Table du tome 74. — Le Rourdaloue inconnu est bien intéressant, 

La livraison du 20 avril contient : L'association libre dans l'agriculture, 
par le P. J. Burnichon. — L'idée de la trahison en-France au XI* siècle, 

f)ar le P. V. Delaporte. — Réception de M. Hanotaux îi 4'Académie, par 
e P. Chérot. — Etc. 

La Revue du monde catholique du 1*'' avril (Paris, rue des 
Saints-Pères, 76 ; 25 fr. par an ; mensuel) contient : 

Origines de l'insurrection vendéenne, par dom Chamard.— Robespierre 
dictateur, Bonnal de Ganges. — La franc-maçonnerie en actions, Jules 
Aper. — Histoire intime des apparitions de Lourdes, Estrade. — Poé- 
sies. — Revue des livres. — Autour du monde, Arthur Savaète, etc. 

Vient de paraître (société de Saint-Augustin, 41, rue du Metz, Lille): 
Méditations pour radolesoence et la jeunesse, in-18 allongé, 
14x8 centimètres, orné de filets rouges, en 4 volumes. Prix : 1 franc le 
volume. 

Le présent ouvrage a pour but d'initier à la pratique de la méditation 
chrétienne toute une catégorie de jeunes âmes qui ne sont pas encore 
assez mûres pour faire usage des recueils déjà existants. Entre l'âffe de 
discrétion, ou du moins l'époque de la première communion, et 1 ado- 
lescence proprement dite, les enfants commencent à être capables de 
s'adresser à Dieu autrement que par des prières purement vocales. 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D^AUNIS 

BULLETIN DE LA SOaÉTÉ DES ARCHIVES 



SOMMAIRE DU NUMÉRO DE JUILLET 1898 

Rbvub db la PRB88B : OpinioD des journaux sur les publications de la so- 
ciété ; sur Texcursion du 22 mai. 

Avis bt nouybllbs : Distinctions honorifiques ; Nouvelles littéraires ; Louis 
Péricaud ; Le château de Vénérand, le château d'Ars; Nos artistes au salon ; 
Conférences ; Erratum, 

AcTBS D*BTAT CIVIL. — Décès .* Boifficr, Chapleau, Frouin, Ganivet, Moreau, 
Tamizey de Larroque. — Mariaaes : Formey de Saint-Louvent et Mar^erite 
de Fontaines; Furaud et Gabrielle Vanderquand; Legardeur de Tilly et Fer- 
nande Avon ; Rivaille et Blanche Landolphe. 

A TRAVERS LES REvuîiS i Pallu du Parc ; Ernest Bersot ; Paillou ; Marillac Le 
Franc ; Contrat de mariage de Constant d'Aubigné ; La bibliothèque de Jean 
d^Orléans à Cognac ; Vernet et le port de La Rochelle ; Un anachronisme de 
Hocht ; Le marquis de Lan^allerie. 

VARiàrés: Cartes de visite sainlongeaises ; Balzac à Angoulêmc; Le monu- 
ment de Samuel de Champlain à Québec. 

Livres et péRiODiQUBS : Bourg-sur-Gironde ; Le pouillé d*Angoulème ; Voyage 
dans les Charentes ; Un prélat ministre des armes ; Un capitaine d'artil- 
lerie ascète ; Un Wxvt sur la rime. 

QuBSTioi«s ET réponses : Etymologie des mots sainse, estarls, mongette ; 
Tourville et Luxembourjg; Texier de La Pégerie; Beaupoil-Saint-Aulaire ; Un 
chroniqueur saintongeais .du xiii« siècle ; Taiilefer de Léon ; Defieux de Marcil- 
lac ; Romans dont la scène se passe en Sainton^e-Aunis ; Les augustins dans la 
Charente-Inférieure ; Pichot, lithographe à Poitiers ; Durand, président de La 
Rochelle ; Un architecte saintongeais A Bordeaux. 

Bibliographie : M A-OR. 



REVUE DE LA PRESSE 



Ont reproduit le sommaire du numéro de mai : 
Le Bulletin religieux du 14, le Progrès, le Conservateur et 
VEcho de Jonzac du 15, l'Echo rochelais, la Charente-Infé- 
rieure du 18, YUnion conservatrice du 29, la Croix de Sain- 
longe du 5 juin et le Catholique de juin. 



Les Tablettes de Rochefort du 12 mai, le Progrès et le 
Courrier de La Rochelle du 15, remarquent dans notre der- 
nier numéro «un curieux article de M. Louis Audiat sur le 



XVIII, 4- UTraisoB. - Juillet 1806. 14 



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— 210 — 

chansonnier de Piis, Tun des fondateurs du vaudeville, mort à 
Paris en 1832, après avoir longtemps habité la Saintonge. » 

Les procès-verbaux des séances (1897) de la société archéolo- 
gique du Limousin mentionnent les notes de notre Revue sur 
Bernard Guidonis, les Barbou, les origines chrétiennes de la 
Gaule, sur le trésor de Cherves, sur madame de Mirabeau, sur 
le bref de Léon XIII relatif à Saint-Front de Périgueux, etc , et 
dans la séance du 3 février dernier a été cité le passage d'un 
article de notre numéro de janvier sur Cyrano de Bergerac. 

La Revue du Bas-Poitou de janvier 1898 cite l'article de 
notre Revue de mars (xviii, 96) sur VImprimerie à Poitiers. 

Le Conservateur et la Seudre de Marennes, du 15 mai, ont du 
Bulletin des Archives^ « toujours aussi riche en choses curieuses 
et intéressantes », reproduit la note de M. Duplais des Touches 
sur le puits du Lindron et celle sur l'acteur Lafontaine. 

L'Echo rochelais du 14 répète la note relative au port de La 
Pallice. 

La Croix du 17 mai (supplément) a reproduit notre article sur 
le Jubilé du pèlerinage national. 

La Gazette des bains de mer, Mémorial de Saintes, etc., du 
12 juin, a reproduit de notre dernier numéro, Le dîner de la 
<c cagouille », sans indiquer la source. 

La Revue de Vart chrétien (mai 1898) rappelle notre article 
de mai 1897, Bernard Palissy a Sedan. 

Le Bulletin de la société historique du Périgord (mars-avril 
1898) signale de notre numéro du 1" janvier la note relative à 
Cyrano et à « une petite bourgade du nom de Bergerac en Sain- 
tonge », comme écrit un journaliste parisien. Bergerac, «petite 
bourgade de Saintonge ! » 

Les Annales du midi d'avril 1898 notent dans nos livrai- 
sons de 1897 : « Le séminaire de Saintes ; les armes de la fa- 
mille de Jacques Fontaine ; Bernard Palissy à Sedan ; protesta- 
tion contre Tabolition des titres de noblesse ; inscription chré- 
tienne de l'an 374 (reproduction et lecture) ; le fanum et les ta- 
blettes de Chagnon ; notes sur les enseignes, le commerce et 
l'industrie en Saintonge-Aunis (article humoristique qui se ter- 
mine par les publications de textes curieux du xvii^ siècle) ; une 



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— 211 — 

charte-partie ; la famille Oualle ; la baronnie de Marthon ; étude 
historique sur la baronnie de l'île de Ré. » 

Le Bulletin de la société des antiquaires de Vouest (4® tri- 
mestre 1897) relève dans nos livraisons du xyii® volume : les 
notices sur Le général Savin de Larclause ; la découverte de 
(ombeaitx et épitaphes de Van 374 ; la tradition en Poitou et en 
Charente. 

Le Bibliophile Hmousin d'avril 1898, qui contient un article 
de M. Alfred Leroux sur la Bibliothèque départementale de la 
Haute-Vienne, fondation, accroissement, catalogue de la bi- 
bliothèque administrative de la préfecture aux archives dépar- 
tementales, et Balzac à Limoges (voir plus bas, page 248), si- 
gnale dans les derniers numéros de la Revue diverses notes 
sur la bibliothèque communale de Limoges, sur le mot sieur, 
etc., et reproduit le compte rendu du Polyhiblion par M. Maxime 
de La Rocheterie sur Pierre- Louis de La Rochefoucauld, der- 
nier évêque de Saintes : « Un de nos érudits les plus connus et 
les plus estimés de province, M. Louis Audiat, vient àe consa- 
crer au dernier évêque de Saintes, un beau volume... » 

Ont rendu compte de l'excursion à Saint-Emilion ; la Petite 
Gironde du 28 mai, la Gironde du 29 : 

« La société des Archives historiques de la Saintonge et de 
VAunis, sous la direction de son distingué président, M. Au- 
diat, a visité, dans la matinée du mardi 24 courant, à Bordeaux, 
notre beau musée des antiques dont le conservateur, M. de 
Mensignac, lui a fait les honneurs. Elle s'est rendue ensuite à 
Saint-Emilion, où elle a été reçue par la société des Archives 
historiques de la Gironde. M. Emilien Pieaneau, qui mieux 
que personne connaît l'histoire et TarchéoTogie de la curieuse 
et charmante cité, a servi de cicérone à nos voisins de la Sain- 
tonge, qui sont partis très satisfaits de cette journée passée en 
Gironde. » 

Le Moniteur de la Saintonge du 30 : 

« Cette visite a procuré aux excursionnistes le double avantage 
de leur faire connaître une des plus pittoresques et des plus cu- 
rieuses localités du sud-ouest et de fraterniser en même temps 
avec les membres de la société des Archives historiques de la Gi- 
ronde, dont le plus chaleureux accueil ne s'est pas un seul instant 
démenti durant cette trop courte journée. A l'arrivée à Bordeaux, 
après l'échange des poignées de mains qui ont accompagné les 
présentations des excursionnistes parles présidents des deux so- 
ciétés, MM. Audiat et Habasque, conseiller à la cour de Bordeaux, 
intéressante visite, bien que forcément sommaire, au musée ar- 
chéologique de la ville dont le conservateur, M. de Mensignac, 
a fait les honneurs avec le plus courtois empressement... 



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— 212 — 

À Saint-Emilion, de fraternelles agapes à Thôtel Dussaux res- 
tauraient les estomacs des voyageurs, tout en scellant par des 
toasts marqués au coin de la cordialité la plus franche la mutuelle 
sympathie des deux sociétés. Sous Tintelligente direction de M. 
PiganeaUfTinfatigable et savant chercheur pour qui Thistoirede 
Saint-Emilion n'a plus de secrets, commençait Texamen des 
curiosités si pleines d'intérêt et de réelles surprises que ménage 
cette petite localité, tant elle offre de vestiges d'un passé aussi 
mouvementé que glorieux. Ainsi ont été admirés tour à tour: les 
restes des murs d'enceinte ; ceux du donjon ; la porte Bou- 
queyre ; Téglise monolithe ; Téglise collégiale souvent visitée 
par Louis XIll ; le cloître des Cordeliers qui inspira, dit-on, le 
décor de l'acte des nonnes de « Robert le Diable », et dont le 
propriétaire, M. de Meynot, a eu la gracieuseté d'offrir aux ex- 
cursionnistes un vin d'honneur de sa fabrication, Champagne 
estimé et obtenu avec les produits même des vignobles saint- 
émilionnais ; les ruines de la chapelle du couvent des jacobins 
actuellement occupées par une importante fonderie de cloches ; 
et tous ces vestiges, réunis en un espace relativement restreint 
et qui font de Saint-Emilion une ville étrançe, témoignent par 
les traces des biscaîens et autres projectiles dont ils sont criblés 
des sièges nombreux qu'elle a eu à soutenir... 

Sans nul doute, le Bulletin des Archives de Saintonge expo- 
sera dans tous leurs détails ces curiosités archéologiques ; et très 
certainement ceux qui en prendront connaissance et qui ignorent 
de visu Saint-Emilion éprouveront le juste désir d'explorer cette 
petite ville, si pleine d'attraits surtout pour les fouilleurs dans les 
champs du passé. Ils peuvent être assurés d'avance d'emporter 
de cette visite la meilleure impression. Telle a été celle des excur- 
sionnistes saintongeais, tout heureux en môme temps d'avoir la 
promesse de leurs confrères de Bordeaux de venir à leur tour 
visiter les curiosités de Saintes. » 

Nota. — Le récit de l'excursion aue nous devons à l'obligeance 
de notre aimable cicérone, M. Emifien Piganeau, paraîtra dans le 
numéro de septembre, avec les dessins des principaux monu- 
ments de la ville. 



AVIS ET NOUVELLES 



Par décret du 14 mars dernier, notre confrère, M. Alcide- 
Charles-Jean Dessalines d'Orbigny, armateur, maire de la ville 
de La Rochelle, est autorisé à porter la décoration de l'ordre des 
saints Maurice et Lazare. 

A la séance de la société des Ingénieurs civils réunie à Paris 
le 13 juin pour fêter son centenaire, M. le président de la répu- 
blique a remis les palmes académiques à notre confrère, M. le 
marquis Louis de Chasseloup-Laubat, trésorier de la société. 



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— 213 — 

A été nommé aussi ofïïcier d'académie un autre de nos con- 
frères, M. Edmond Bordage, directeur du muséum d'histoire 
naturelle et du jardin botanique de Tile de La Réunion. 

L'académie française, dans sa séance du 19 mai dernier, a 
décerné un prix de 500 francs à M. Louis Audiat, pour son 
ouvrage Deux victimes des septembriseurs : Pierre-Louis de La 
Rochefoucauld t dernier évêque de Saintes, et son frère, Fran^ 
çois-Josep/i, évêque de Beauuais. Paris, 1897, grand in-8*, où 
sont racontés tous les événements des commencements de la 
révolution en Saintonge. M. Audiat avait eu déjà une couronne 
de l'académie française pour son Etude sur Bernard Palissy. 

Le 25 mai, M. Pierre Ghasseriau, avocat à Rochefort, a sou- 
tenu devant la faculté de droit de Paris sa thèse de doctorat. De 
la responsabilité des syndicats d*émissions d*actions, et a 
obtenu la mention bien. 

Au dernier concours de l'école des beaux arts, sur environ 
400 candidats, M. Louis Musset, fils de notre confrère M. Musset, 
blibliothécaire à La Rochelle, a été admis avec le numéro 2. 
Son frère Jean avait été admis l'année dernière. 



Dans sa séance du 17 juin le conseil municipal de La Rochelle 
a accordé à M. Morguet, candidat à l'école des beaux arts (ar- 
chitecture), la bourse de 500 francs attribuée depuis plusieurs 
années à M. Pierre Laurent, sculpteur, qui a terminé ses études. 

La société d'histoire de France a décidé la publication des 
Mémoires de Richelieu. Ces Mémoires avaient été déjà édités, 
il y a une soixantaine d'années, notamment dans la collection 
Michaud et Poujoulat et la collection Guizot, mais d'une façon 
incomplète. On les reproduira cette fois en s'aidant des archives 
du ministère des affaires étrangères et des documents dont s'est 
enrichi depuis la science historique. C'est notre confrère, M. le 
comte Horric de Beaucaire, secrétaire d'ambassade, qui a eu 
cette idée et que la société a chargé de cette grande entreprise, 
qui* formera au moins vingt volumes. M. de Beaucaire, par ses 
fonctions aux affaires étrangères, par son amitié avec M. Hano- 
taux, son chef, par ses études antérieures (voir notamment dans 
notre t. xviii des Archives, page 368, Les machines du Plessis- 
Besançon au siège de La Rochelle en 1628; et, t. xiii, Eléonore 
Desmier dVlbrèuse, duchesse de BrunsM;ick-Zell), était tout 
naturellement désigné pour cette œuvre où il aura, nous le 
savons, une aimable collaboration domestique. 

Le Afémoriai de Saintes, Gazette des bains de mer de Royan 



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— 214 — 

!•' mai, sous ce titre, Les écrivains de la région : Gabriel 
diat et Max, Tiple, reproduit une remarquable étude publiée 
I jours derniers sous la signature d'un excellent critique, 
H.-J. Poudensan, « sur deux écrivains saintongeais de tempé- 
nent différent », notre collaborateur, M. Max. Tiple, directeur 
cole à Royan, et M. Gabriel Audiat. « Ce dernier, sous le pseu- 
lyme de Gabriel Aubray , commence à faire sa trouée à travers 
îohue des gens de plume » ; il vient de publier André Lemoyne^ 
nalyse très fmement écrite de Tœuvre de ce modeste », et les 
ttresama œusine.^.he premier, « un poète, celui-là », auteur 
ilsace-Lon^aine et dun recueil, De la famille à ta patrie, 
(L il dépeint les sentiments du premier âge, les pensées prin- 
lières de la jeunesse... » 

Lie même périodique, sous ce même titre : Les hommes de h 
;ion ; André Lemoyne, dans le numéro du 8 mai, dit : « Un 
rivain distingué, M. Gabriel Audiat, consacre à notre poète 
idré Lemoyne, dans la Quinzaine^ une superbe étude que 
us sommes heureux de reproduire..*. » 

Le Rappel charentaiSy « journal républicain » de Saintes, an- 
née, le 27 mai, que, par suite de liquidation judiciaire de 
n imprimeur, M. Ribéraud, il cesse sa publication; il était 
ns sa 22* année. Avec lui disparaît aussi le Républicain de 
nzac, qui n'était qu'une reproduction du Rappel. 
[\ reste encore à Saintes huit journaux politiques. 

Sous ce titre : Canada, Perche et Normandie, M. Tabbé 
Lutier a fondé à La Chapelle-Monli^peon (Orne) une revue his- 
'ique paraissant tous les trois mois (abonnement : 1 franc par 
) sur l'émigration percheronne et normande au Canada pen- 
nt le xvu* siècle, et donne les noms des émigrantsde la Nor- 
indie et du Perche. Pourquoi n'y pas joindre ceux de la Sain- 
âge et de l'Aunis? 

M. Edouard Piette a continué les fouilles entreprises par lui 
1894 dans le gisement de Brassempouy et il en a publié le 
sultat avec M. de La Porterie dans une brochure. La plus cu- 
îuse trouvaille est une statuette féminine en ivoire. 

Une circulaire, imprimée à Saujon par M. J. Vinsonneau fils, 
nonce la vente à l'amiable de « deux collections scientifiques : 
me de minéralogie, composée de plus de 1.000 échantillons 
ries et classés, provenant de diverses localités, et l'autre de 
iléontologie, 1.000 échantillons comprenant les périodes car- 
inifère, permienne, triasique, jurassique et crétacée », appar- 
nant à M. Chagnaud, à Saujon (Charente-Inférieure.) 



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— 215 — 

Les Archives de la société des collectionneurs d'ex-libris et 
de reliures historiques d'avril 1898, donnent, signé de M.Jules 
Pellisson, un article sur Vex-libris de Paul Mercier, ancien ma- 
gistrat à Cognac, avec sa reproduction hors texte. 

La même publication dans un numéro précédent a donné, pa- 
rait-il, un article sur Vex-libris de M. Philippe Delamain, de 
Jamac. 

Le Monde théâtral illustré, 8* année, programme spécial du 
théâtre de la porte Saint-Martin, accompagne son compte rendu 
du Cyrano de Bergerac de M. Rostand des portraits des princi- 
paux artistes, qui interprètent la pièce. Celui de M. Louis Péri- 
caud, premier cadet, est suivi de cette notice : « Né à LaRochelle. 
Se préparait pour Saint-Cyr, lorsque la passion du théâtre le fit 
débuter à Bobino en 1853 ; joue en province pendant quinze ans, 
rentre à Paris où il est engagé aux Folies dramatiques, puis au 
Vaudeville, à Cluny, à la porte Saint-Martin, à 1 Ami3igu, au 
Château-d'Eau, dont il devient le directeur pendant quelque 
temps. Il retourne aux Folies dramatiques, à l'Ambigu, enfin à 
la porte Saint-Martin comme artiste et régisseur général. Ac- 
teur de talent, a remporté de grands succès et comme artiste et 
comme auteur. » 

Dans la Revue de Vart chrétien, n* de mai 1898, Mgr Barbier 
de Montault étudie La généalogie du crucifix du trésor de 
Cherves, appartenant à M. le comte de Roflignac, en le compa- 
rant avec celui de M. Biais, d'Angoulême, celui du musée de 
Cluny et celui du trésor de Trêves. 

M. Meschinet de Richemond, archiviste à La Rochelle, a 
communiqué au comité des travaux historiques du ministère 
de l'instruction publique un travail, La Rochelaise à travers les 
siècleSy qui, sur le rapport de M. Langlois, a été déposé aux ar- 
chives. 

Le 24 mai, a été vendu par le ministère de M* Bertrand des 
Brunais, notaire à Saintes, et moyennant le prix de 39.020 fr. à 
M. Albert Mitonneau, propriétaire à Vénérand, le premier lot 
de la terre de Vénérand, comprenant le château et la réserve, 
parc, bois, prés (Voir Moniteur de la Saintonge des 28 avril 
et l**" mai) appartenant aux héritiers de Bremond d'Ars. 

Vénérand, paroisse dudit lieu, sénéchaussée de Saintonge, 
avec haute, moyenne et basse justice, relevait de la seigneurie 
de Taillebourg. Voici la liste chronologique des divers posses- 
seurs du château qu'a dressée notre confrère, M. le comte Anatole 
de Bremond d'Ars : 

Roland d'Authon, seigneur de Chezchevrier et de Vénérand 
en 1370. Sa nièce, Jeanne de Sallebruche, dame de Vénérand, 
porte cette terre en 1380 à son mari, Achard de Polignac. 



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— 216 — 

En 1428, Vénérand appartenait à Achard de Polignac, 2* du 
nom, seigneur d'Escoyeux. Sa postérité le conserva jusqu'en 
1600, époque à laquelle Viviane de Polignac, dame de Vénérand, 
épousa Geoffroy de Sainte-Maure, seigneur de Mosnac. Le petit- 
fils de ce dernier, Léon de Sainte-Maure, comte de Jonzac, 
était seigneur de Vénérand, seigneurie qui échut à son fils 
Alexis de Sainte-Maure, lequel n'ayant eu que des lîlles, l'une 
d'elles, Judith-Huberte de Sainte-Maure, hérita de cette terre 
de Vénérand qu'elle porta à son mari, Jean-Louis de Bremond, 
marquis d'Ars. (Partage de l'an 1698.) 

Jean André, secrétaire du roi, achète des précédents la terre 
de Vénérand, par acte du 23 novembre 1719. Joseph Priquet, 
seigneur de La Bussière, intéressé dans les affaires du roi, do- 
micilié à Paris, acquiert Vénérand par adjudication des biens 
de Jean André, du 19 août 1729. 

Louis-Ignace de Karres, colonel d'un régiment suisse de son 
nom, et sa femme, Anne-Louise de Réals, achètent de Joseph 
Priquet « la terre, fief et seigneurie de Vénérand », par acte du 
21 décembre 1741. 

Jacques-Honoré-François de Sartre achète Vénérand de 
MM. de Karres (sans doute fils du précédent) par acte de 1777. 
Marie-Eutrope-Mélanie de Sartre, veuve de Joseph-Louis Gai- 
gneron de Morin (dont un fils, Ludovic Gaigneron, époux de 
Thérèse de Sainte-Marie, dont vinrent : Maxime et Suzanne, com- 
tesse de Maillé La Tour-Landry), puis épouse de Jules-Alexis de 
Bremond d'Ars, décédé en 1838, laisse en mourant, le 28 no- 
vembre 1872, Vénérand à ses enfants : elle avait eu cette terre 
en partage en 1833 : 1** Charles de Bremond d'Ars, décédé, qui 
a épousé (1870) Louise de Goullard d'Arsay ; 2** Marie-Louise- 
Béatrix, morte sans alliance; 3** Théophile-Jean-Louis, décédé; 
4'*Marie-lsaure, décédée en 1879, veuve (1870) de Louis de Goul- 
lard d'Arsay; 5° Eusèbe, décédé, laissant de Berthe de Mongis: 
a) Guy; b) Berthe, épouse de Henri Le Carruyer de Bauvais; 
c) Jean, sous-lieutenant de dragons ; d) Madeleine, mariée en 
1895 à Alain Le Chartier, marquis de Sédouy, officier de cui- 
rassiers; 6° Marie-Mélanie-Julie, épouse Jacques de Saint- Légier 
de La Sauzaye, décédés. 

Le château d'Ars, sa réserve, borderie, prairies, etc., situé 
commune d'Ars, canton de Cognac, a été vendu le 23 mai parle 
ministère de M* Hériard, notaire à Cognac, le tout dépendant de la 
communauté de Sartre et de Gaigneron de Morin, de la commu- 
nauté de Sartre et Jules de Bremond d'Ars, de la communauté de 
Marie-Mélanie-Julie de Bremond et Jacques de Saint-Légier de 
La Sauzaye, de la succession de Marie-Eutrope-Mélanie de Sar- 
tre, veuve de Jules-Alexis de Bremond d'Ars ; de la communauté 
de Charles de Bremond d'Ars et de Louise de Goullard d'Arsay, 
et de la succession de Charles de Bremond d'Ars. 

NOS ARTISTES AU SALON 

Peinture : Louis- Augustin Auguin, né à Rochefort: Les grands 



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— 217 — 

bois ; La plage. — William Bouguereau, né à La Rochelle : 
VasssLUt; L'inspiration, — Henri-Eugène Callot, né à La Ro- 
chelle : Légende (tirée de François Coppée). — Emile Delaille, 
né à Matha : Le moulin d'AlfoH, — Emma Fanty-Lescure, née 
à La Rochelle : Rose et boule de neige. — Jean Geoffroy, né à 
Marennes : Ecole maternelle; La veille des prix. — Hélène de 
La Jallet, née à Saint-Jean d'Angély : Roses. — Charles-Amable 
Lenoir, né à Châtelaillon : Au guet ; Charmeuse. — Félix-Hip- 
polyte Lucas, né à Rochefort : Portrait du jeune Mano ; 
Portrait de M"* Dédette. — Gabriel-Emile Nicolet, né à Pons : 
Portrait de M'^ Oppenheim. — Gaston Roullet, néà Ars (île de 
Ré), Un village de Dony-Ba ; Faubourg de Hué (Annam). 

Dbssins et aquarelles : Callot, ci-dessus nommé : Effet du 
soir k Saint-Maurice, près La Rochelle (pastel).— Emile Demé, 
né à La Rochelle, résidant à Tarbes : Platins marins environs 
de La Rocheife (pastel). 

Sculpture : Pierre Laurent, né à Montluçon, pensionnaire de 
la ville de La Rochelle : Portrait de MM. Lansiaux (buste en 
plâtre). — Fernand Raphaël, né à Saintes : Portrait (médaillon). 

Art décoratif : Louis Lessieux, né à Rochefort : Rose et 
chardon (aquarelle décorative). 

Gravure : William Barbotin, né à Ars en Ré : La barque de 
Dante (d'après Delacroix, gravure au burin). — Pierre-Frédéric 
Barré, né à Archiac : Portrait de Léon Bourgeois, ancien mi^ 
nistre ; Trois portraits (gravure au burin). — Henri Sicard, né 
à Rochefort, gravure sur bois, d'après Maignan. 



Conférences. — A La Rochelle, le 14 mai, Cyrano de Berge- 
rac, par M. Bedeau; le 25, A travers le Canada, par M. Henri 
Lorin, professeur de géographie coloniale à l'université de Bor- 
deaux. Voir compte rendu dans le Courrier de La Rochelle du 
29 mai et la Charente-Inférieure du !•' juin ; le 4 juin, La situa- 
tion de l'œuvre des cercles catholiques dans le mouvement 
social contemporain, son action, sa doctrine, par M. le baron 
Amédée Oudet ; compte rendu dans VEcho rochelais du 7 ; le 
11, L'Alsace et la Lorraine, par M. Th. Ruyssen ; le 18, Le nou- 
veau domaine de la science électrique, par M. A. Turpain, de 
La Rochelle, professeur de physique a la faculté des sciences de 
Bordeaux ; compte rendu dans la Charente-Inférieure du 22 et le 
Courrier de La Rochelle du 23. — Le 20, à Nantes, Les œu- 
vres de mer et la maison du marin à Nantes, par M. Gabriel 
Audiat; compte rendu dans V Espérance du peuple et le Nou- 
velliste de Vouest du 22; voir aussi le Moniteur de la Sain' 
tonge de Saintes ; le 2 juin, au temple de Nantes, à l'occasion du 
3* centenaire de l'édit. Ledit de Nantes au point de vue histo- 
rique, par M. Weiss, qui a longuement cité l'ouvrage de notre 
collaborateur, M. le marquis de Granges de Surgères, relatif à 
l'état civil des églises réformées de la Loire-Inférieure, et a 



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— 218 — 

affirmé, une fois de plus, Fintérét très puissant des publications 
de ce genre. 



Erratum. — Revue, xviii, p. 170, § 3, article Salle, ligne?, 
lire : né à Saintes le 18 octobre 1817 et non 1870; p. 195, §2: 
a II est fâcheux qu'on ait été obligé de remplir les ouvertures des 
fenêtres du clocher de l'abbaye. » Ces fenêtres n'ont été bou- 
chées que provisoirement pour opérer les réparations. 



NOTES D'ETAT CIVIL 



I. — DÉCÈS 

La société des Archives a une perte de plus à déplorer. 

Le 26 mai, après une très courte maladie, à Larroque, pavil- 
lon Peiresc, commune de Saint-Pierre de Nogaret, près Gontaud 
(Lot-et-Garonne), est décédé Jacques-Philippe Tamizey de 
Larroque, *, A. Q, correspondant de l'institut, membre du 
comité de publication de la société des Archives, un de nos 
plus grands savants de la province et fécond écrivain, dont 
l'amabilité égalait le savoir. 

Il était né a Gontaud, le 30 décembre 1828, d'Alexandre Ta- 
mizey de Larroque et de Marie-Elisabeth-PauKne Delmas de 
Grammont. Il eut pour parrain son oncle, officier de cavalerie, 
depuis général de division et député, Jacques-Philippe Delmas 
de Grammont, grand-officier de la légion d'honneur, auteur de 
la loi qui porte son nom, né (1796) et mort (1862) à Miramont en 
Agenais où, le 3 octobre dernier, le filleul inaugurait son buste. 
(Voir Revue, xvii, p. 394.) 

Il appartenait à Tune de ces vieilles familles vivant noblement, 
classe intermédiaire entre la noblesse, avec laquelle elles 
frayaient et s'al]iaient,etentrelapetite bourgeoisie, propriétaires, 
marchands, où elles se recrutaient pour arriver progressivement 
à la noblesse. A Téchevinage, au présidial elle avait presque ac- 
caparé les places et se les transmettait héréditairement, sachant 
se faire pardonner cette espèce de monopole par ses services 
continuels, son intelligence, sa bonne renommée. Pendant trois 
siècles, les Tamizey ont fourni à la petite ville de Gontaud plus de 
vingt maires, premiers consuls, jurats, échevins, lieutenants du 
roi, collecteurs, syndics de l'hôpital, de la fabrique; et grâce à ces 
dévouements l'hôtel de ville de Gontaud ne faisait pas trop mau- 
vaise figure à côté du vieux château des Biron. Aussi quand notre 
confrère faisait l'histoire de Gontaud, c'était un peu l'histoire 
des siens qu'il racontait. La famille, dans le même temps, don- 
nait des officiers à l'ancienne armée française, cinq dans la se- 
conde moitié du xviu* siècle, un au régiment de la reine, un qui 
passa au service du roi d'Espagne et trois qui servirent dans les 



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— 219 — 

gendarmes du roi, ce corps d'élite dont Duruy a dit qu'il ne le 
cédait en réputation qu'aux mousquetaires. 

Le personnage le plus marquant fut le trisaïeul de notre con- 
frère, Jean Tamizey (1660-1750), fils et petit-fils de consul, qui 
pendant sa longue vie exerça les charges les plus hautes de la 
petite cité. D'abord avocat, chargé des intérêts du duc d'Ai- 
guillon vers 1692, il était lieutenant du roi en novembre 1702 
lorsqu'il passa contrat de mariage avec Suzanne du Pouy de 
Bonnegarde, fille d'André du Pouy, seigneur de Bonnegarde, 
et de Marguerite de Malvin. Les du Pouy de Bonnegarde sont 
d'origine chevaleresque, et par les Malvin, les Tamizey touchent 
à la noblesse de France. C'est ainsi que notre grand érudit 
cousinait avec un autre de nos confrères, le marquis Elie de 
Dampierre, décédé en 1896, son compatriote. Lorsque le vieux 
conseiller du roi, ancien maire, mourut chargé d'ans et d'hon- 
neurs, il eut la consolation de laisser sept enfants dont Antoine 
Tamizey, sieur de Larroque, était l'aîné. C'est lui qui a continué 
la descendance. 

Né en 1703, Antoine se fit recevoir avocat au parlement de 
Bordeaux, revint faire un stage au barreau de sa ville natale, 
pour obtenir la place de procureur du roi, alors vacante au siège ; 
mais cette charge qu'il géra de 1728 à 1734 lui fut enlevée par 
un rival, qui parvint à faire revenir le fils du duc d'Aiguillon, 
engagiste du duché d'Agenais, et par lui le roi, sur cette nomi- 
nation « sous prétexte qu'il était peu ordinaire de voir deux sur 
trois des postes importants de la juridiction occupés parle père 
et le fils. Antoine, dégoûté des honneurs par le long procès où 
il n'avait pu faire triompher son bon droit, refusa, à la mort de 
son père, ce titre de lieutenant du roi et de juge, pour lequel 
il avait cependant versé une assez grosse somme. 

Le bisaïeul du défunt fut souvent appelé à la première charge 
consulaire par la confiance du corps de la jurade, et il est sur 
la liste des magistrats municipaux, celui qui, à travers 200 ans, 
a le plus longtemps occupé cette fonction; il y fut souvent 
même maintenu deux et quelquefois trois ans, malgré l'usage 
qui voulait que cette dignité fût simplement annuelle à Gon- 
taud. Marié en 1750 avec Anne de Massoneau, fille de bour- 
geois vivant noblement, et dont la gentilhommière nommée La 
Carrère, dans la commune de Fauguerolles, était une des deux 
propriétés du défunt, il eut plusieurs enfants; l'aîné, Jean-Pierre 
Tamizey de Larroque, embrassa d'abord la carrière militaire, et 
après avoir reçu un certificat de noblesse délivré par quatre 
gentilshommes agenais et contresigné par le gouverneur de la 
province, il alla rejoindre ses cousins eermains les Tamizey de 
Lamothe dans le corps d'élite des gendarmes de la maison du 
roi. Il entra dans la 2* compagnie, dite gendarmes anglais, et 
tint garnison à Versailles et à Lunéville ; il était sous les ordres 
du lieutenant général marquis d'Autichamp, frère du héros 
vendéen, et les archives de la famille contiennent des lettres 
charmantes écrites par cet aimable chef « A monsieur Jean- 



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— 220 — 

Pierre de Tamizey, gendarme anglois, chez madame sa mère. » 
Ayant pris sa retraite encore jeune pour se marier avec de- 
moiselle Anne-Germaine T. de Montardit, descendante d'une 
vieille famille, et dont la mère était une Laville-Monbazon, Tan- 
cien ofTicier de cavalerie, devenu beau-frère du chevalier de 
Cours, se consacra entièrement à Tamélioration de la terre pa- 
trimoniale de Larroque et à Tadministration de la juridiction de 
Gontaud, conformément aux traditions de la famille. Louis XVI 
le nomma premier consul en 1786. On voit aux archives dépar- 
tementales de la Gironde sa démission en 1789 : elle ne fut pas 
acceptée ; il conserva cette charge un an de plus. Pendant la 
révolution il était très surveillé : parent d'émigrés^ neveu de 
Xavier de Massoneau, prêtre déporté, descendant ou allié de 
nombreuses familles nobles (1) — son cousin germain, Joseph T. 
de Lamothe, avait été décrété d'accusation par le comité révo- 
lutionnaire de Saintes (2) — pour lui tout était à craindre. Pour- 
tant il ne cessa jamais d'assister à des messes dites en cachette 
par des prêtres insermentés. Il fut maintenu comme notable sur 
les listes du corps municipal qui avait remplacé l'antique jurade, 
et obligé même à un moment d'accepter, comme ancien oflîcier, 
les fonctions de commandant en second de la garde nationale ; 
il empêcha beaucoup de mal et parvint même avec quelques 
hommes de cœur à débarrasser le pays du citoyen Feille, curé 
constitutionnel et procureur de la commune, qui alla rejoindre 
dans les cachots de Bordeaux les malheureux que ses dénon- 
ciations y avaient envoyés. Au rétablissement du culte (1804), 
révêque d'Agen Jacoupy récompensa Jean-Pierre Tamizey de 
Larroque de sa foi et de son dévouement en le nommant con- 
seiller de fabrique. Il mourut en 1827. Quelques semaines plus 
tard, il aurait eu le bonheur de voir entrer sous le toit de sa 
vieille maison de Gontaud, la plus charmante, la plus spirituelle 
et la meilleure des femmes, Elisabeth-PauKne Delmas de Gram- 
mont (1802-1883) qui devait illuminer pendant soixante ans cette 
petite ville par sa bonté et sa charité (3). 

Le père du défunt, Alexandre Tamizey de Larroque, né en 
1786, avait servi la messe dans les granges où se réfugiait la 

(1) Alliances avant 1789 : De Fages, du Pouy de Bonneg^arde, de Massoneau, 
de Montardit, d*Ariscon, de Duchoissy, de Séovaud de Lourmade, de Galz 
de Malvirade, de Pichon, etc. 

Dans Tascendance on trouve les Laville-Monbazon, les Malvin de Mon- 
tazet, les du Faur, les Montpezat, les du Puy de Longuetille et cent autres 
familles. 

(2) C'est de ce Joseph Tamizey de Lamothe, mort fçarde du corps, qu'il est 

Question dans la notice : Un pelit-nevea de ChRleaubriand^ Edouard de 
lossàc. (Agen. imp. Lamy, 1877, in-8"', 35 pages.) D'un robuste appétit il lui 
fallait un supplément de ration. « Bon garçon et gascon, on Taimail fort. C'est 
son père qui avait, disait-il, un prunier qui lui rapportait quinze cents livres 
A lui tout seul. » 

(3) Elle était fille du colonel de Grammont, le héros de Wisserobourg, et 
de demoiselle de Vivie du Vivier d'Agnac. « Fils d'un héros et d'une sainte », a 
pu dire sans exagération son fils, en biographiant le frère de Pauline, le 
général législateur J. -Philippe Delmas de Grauimont. 



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— 2?1 — 

nuit le culte proscrit, et il avait conservé des horreurs de ce 
temps un souvenir tel qu'à la première nouvelle de la révolution 
de 1848, il donna sa démission de maire et, craignant un retour 
de 93, passa prudemment en revue et fourbit les nombreuses 
armes que lui avait laissées son père. Lieutenant de la garde 
nationale sous la restauration, adjoint en 1830, puis maire de 
1840 à 1848, il se montra administrateur zélé et déploya dans 
plusieurs circonstances difïïciles un vrai courage civique. Un 
jour, dans une émeute causée par le prix exagéré du blé, il 
sauva, au péril de la sienne, la vie d'un homme que la rumeur 
populaire accusait faussement d'accaparement, et qu'on allait 
jeter à l'eau. Déjà octogénaire, il fut conseiller municipal sous 
la mairie de son fils, et quand à 90 ans il mourut en janvier 1876, 
il avait eu la joie de voir le nom de ce fils consacré par la 
renommée et ses succès reconnus officiellement. 

Ce n'était pas sans quelque répugnance qu'il avait vu son 
fils se donner à la littérature, « cette carrière où l'on meurt de 
faim ». Habile agriculteur, homme d'ordre et d'économie, il re- 
grettait qu'il ne suivît pas sa propre voie. Vivre sur son domaine 
en le cultivant, au milieu de compatriotes à qui on rend service, 
exercer ce patronat antique que la démocratie révolutionnaire 
ne connaît presque plus, échange héréditaire de bienfaits, de 
protection d'une part, de respect et de cordialité de l'autre, 
quoi de plus beau, quoi de plus digne ! Il n'ouvrit les yeux que 
lorsque l'institut de France eut admis ce fils, qui n'est pas agri- 
culteur-propriétaire, et il comprit alors qu'il y avait encore une 
manière d'être utile à ses concitoyens et de servir sa patrie; il 
s'endormit content, trois semaines après. 

Elève de l'école primaire de sa ville natale, Philippe Tamizey 
apprit le latin du curé de Gontaud, Alexandre d'Escures, ancien 
émigré, parent et ami de la famille. A onze ans, il fut mis au 
collège voisin de Marmande, où il se fit remarquer par sa vive 
intelligence ; déjà il s'occupait d'archéologie comme il le rappelle 
dans la préface de la Notice sur Mauvezin, par M. l'abbé 
Allis. Après 3 ou 4 ans, Marmande n'avait plus rien à lui ap- 
prendre. Il fallut chercher ailleurs. Le supérieur du collège 
ecclésiastique de Bazas, fort fréquenté des familles du sud-ouest, 
voulut avoir un élève si brillant. Mais le père, cet ardent roya- 
liste, qui avait servi la messe pendant la terreur, était un de ces 
libéraux, à la façon du Montlosier de la restauration, unissant 
dans un même amour le trône et l'autel, dans une même crainte 
la congrégation et le parti prêtre. Il avait conservé de son pas- 
sage dans une institution laïque d'Agen des préjugés singuliers 
contre l'éducation cléricale. Il résista à toutes sollicitations ; 
son fils fut mis au lycée de Cahors, très florissant alors. Il 
passa quelques années sur les bancs où M. de Freycinct l'avait 
précédé, où allait le suivre Léon Gambetta. Son séjour à Ca- 
hors a fait époque dans les annales de l'établissement. En de- 
hors de ses devoirs journaliers il traduisait en vers français 
Virgile et même Lucrèce, qu'il présenta à son professeur étonné. 



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— 222 — 

Aussi le maître consulte-t-il parfois l'élève, et s'il lui arrive d'al- 
térer un peu le sens d'une phrase, il est sûr que la faute ne pas- 
sera pas sans protestation. Le jeune latiniste alla même un jour 
jusqu'à écrire au ministre de l'instruction publique (c'était 
Salvandy, 1840-48) pour lui reprocher d'avoir estropié un texte 
dans son discours à la Sorbonne et d'avoir commis une erreur 
historique» Sa vocation critique se dessinait de bonne heure. 
Grand tapage dans l'administration universitaire. La lettre était 
signée « un élève de rhétorique du lycée de Cahors b. L'écriture 
avait trahi l'anonymat. Le recteur irrité tança vertement l'au- 
dacieux. Plus tard, le grand-maître de l'université et l'ex-élève 
de Cahors se rencontrant et ayant ensemble les meilleures rela- 
tions, riaient beaucoup de la colère du recteur et s'amusaient 
fort de ce zèle intempestif. 

Les études terminées, T. de L., sous l'impulsion d'un profes- 
seur, était fouriériste et tentait de s'enrôler parmi les phalansté- 
riens, dont peu de temps après, avec son rare bon sens, il écri- 
vait : « Tas de charlatans ! » Mais il n'étaitpoint bachelier. D'abord, 
à cette époque, on ne se présentait que rarement à l'exameB ; il 
a fallu la loi du volontariat pour que tous les cancres voulussent 
être bacheliers afin d'éviter deux ans de service militaire. Ajoutez 
que l'horreur profonde de la mathématique qu'il poussait à 
l'extrême ne lui permit pas d'acquérir le parchemin officiel, ce 
qui ne Ta pas empêché d'être de l'institut, disait-il, c mais qui 
ne lui eût pas permis d'être pion ou commis de l'université à 
I42OO francs, s'il eut eu absolument besoin de cela pour vivre. » 

Il fallait choisir un état. Il fut sur le point, conseillé par ses 
oncles Delmas de Grammont,dç s'engager dans l'arméed'Afrique; 
mais son extrême myopie, les supplications de sa mère l'en dé- 
tournèrent. Il passa quelques années à chercher sa voie, étu- 
diant, notant sans but, au hasard, lisant tout livre d'histoire qui 
lui tombait sous la main. 11 eut bien vite épuisé la bibliothèque 
paternelle, où Ton ne voyait guère qu'Anquetil, l'inévitable Vol- 
taire et quelques romans, Tom Jones, auxquels s'adjoigniibientôt 
la sentimentale Case de ToncieTom (1852) qui nous a fait verser 
tant de larmes; puis, et c'était là une bonne fortune, quelques 
classiques, grecs et latins, fonds d'un grand oncle, Régis da 
Tamizey, vieux garçon, grand humaniste, féru de Virgile et 
surtout d'Horace. Ces vénérables bouquins avaient eux aussi 
souiTert de la révolution ; ils en conservaient le stigmate ; le 
de avait été religieusement gratté. En môme temps, l'apprenti 
paléographe visitait les coffres des paysans et y découvrait 
d'affreux grimoires, qu'il déchiffrait à sa grande joie et tradui- 
sait à la stupéfaction des bonnes gens. 

Cependant l'histoire qu'il étudiait dans les parchemins et les 
imprimés se faisait sous ses yeux. L'année de la grande peur se re* 
nouvelait presque ; 1848 semait l'effroi partout : on voyait déjà la 
guillotine en permanence, les assignats forcés et les prêtres per- 
sécutés, déportés, massacrés. « Entre un père royaliste qui venait 
de démissionner et une mère qui poussait la religion jusqu'à la 



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— 223 — 

sainteté », le jeune homme, alors imbu d'idées libérales, était 
un peu gêné. Plus tard il citera Ce mot de Batbie : « Je com- 
prends celui qui est républicain à 20 ans ; je plains celui qui 
Test encore à 40. » A ce moment, il se contente de voir passer 
les événements, et ils étaient intéressants ; l'imberbe observa- 
teur les suivait sans s'y mêler, s'y intéressant surtout à cause de 
son oncle qui y joua un rôle et comme soldat et comme législa- 
teur. Arrive « l'opération de police un peu rude » ; le général de 
Grammont, député de la droite, refuse d'y participer; si, comme 
plusieurs autres, Montalembert par exemple, il accepta de faire 
partie de la commission consultative, il ne tarda pas à se 
tenir à Técart, refusant le bâton de maréchal qui lui fut ofTert. 
Il tomba, comme les autres généraux africains, dans la dis- 
grâce de l'empereur qui ne l'admit pas à faire les campagnes de 
Crimée et d'Italie, où il aurait pu déployer ses rares talents mi- 
litaires. Le neveu, bien entendu, reflétait les opinions de son 
oncle pour lequel il avait une profonde vénération ; et si en 1860 
il accepta d'être maire de Gontaud, ce qui fut cause que plus 
tard on lui fit attendre plusieurs années la croix de la légion 
d'honneur, il le fit pour servir sa commune et ses concitoyens, et 
non par dévouement au gouvernement impérial. 

En attendant, en désirant autre chose, il continuait à tra- 
vailler dans les livres, dans les paperasses des particuliers, 
dans les archives des villes voisines, Agen, Bordeaux. Mais, 
comme toutes les jeunes imaginations, il rêvait de la capitale. 
Paris l'attirait, le fascinait. Là il pourrait se livrer librement à 
ses recherches, à ses études favorites; il y avait archives et bi- 
bliothèques, une société d'esprits cultivés ; on pouvait y échanger 
ses idées plus aisément qu'à Gontaud ou à Marmande, causer 
avec Villemain, qui n'était pas commode tous les jours, avec 
Sainte-Beuve, voir Lamartine dans sa double auréole de poète 
et d'orateur populaire, apercevoir Olympio, frayer avec ces 
. jeunes dont les journaux chantaient les succès. 

Enfin, le père céda devant la constance de son fils malgré 
ses craintes, et consentit à laisser l'étudiant s'embarquer sur la 
mer orageuse de Paris et de la littérature. Mais, en homme 
prudent, en père prévoyant, il limita la durée du voyage au 
budget. Quatre cents francs devaient suffire pour quelques se- 
maines de séjour ; le temps de s'assurer que Paris n'était 
pas un mythe. Quatre cents francs ! Les dépenses du voyage 
payées, que devait-il rester à l'adolescent pour vivre? Le père 
rigide avait mal calculé et compté sans l'énergie de son fils, 
peut-être sans sa sagesse et son économie. Il devait rester à 
Paris quelques semaines à peine ; il y passa plusieurs mois. 

Comment fit-il ? Il fallait bien se loger quelque part et 
manger quelquefois. Lui enfant de bonne famille, très bien 
élevé, il ne pouvait coucher sous les ponts, dans les carriè- 
res à plâtre, ou même sur les marches plus littéraires de l'O- 
déon. Pour 15 francs par mois, il avait un cabinet noir sous les 



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— 224 — 

combles ; 1 mètre 80 de long, lui en avait 1 mètre 84 ; sa tète 
touchait au plafond, il ne pouvait s'y promener que courbé. 

Dans un grenier qu'on est bien à vingt ans I 

Voilà le couvert, voici le vivre : à midi, 2 sous de pain et 
2 sous de groseilles, grignotés, hélas ! dévorés sur un banc du 
Luxembourg, le tout arrosé de Teau gratuite de la fontaine de 
Médicis; heureusement il était abstème; et toute la journée pio- 
chant, copiant, étudiant, amassant des matériaux. Le soir, il 
mangeait à une pension de 1 franc 10 centimes. 

Qui aurait pu tenir à un régime pareil ? Heureusement deux 
ou trois fois par semaine des parents Tinvitaient à dîner. 811 y 
faisait honneur ! Son appétit naturel — il nous disait lui-même, au 
banquet du 25 septembre 1886, « qu'il était une bonne}fourchette • 
— s'était aiguisé de la privation. Il effrayait ses convives. Son 
oncle le général, bien que gros mangeur, le plaisantait, sans lui 
faire perdre un coup de dent. C'était plaisir de l'entendre, plus 
tard, avec sa verve gasconne, raconter les incidents de ces 
repas de Pantagruel et les anecdotes amusantes. Il mimait sur- 
tout le désespoir muet, mais indigné, d'une vieille tante, fort 
avare, qui voyait disparaître en un clin d'oeil tout ce qu'elle 
avait largement pourtant préparé, et cette insatiable voracité qui 
la dispensait « d'accommoder les restes ». 

A la fin tout s'épuise, même les 400 francs des largesses pater- 
nelles, même la bourse d'un étudiant qui se réduit à ne dépenser 
que 1 franc 80 par jour. Celui-ci, en spéculant sur son estomac, 
en se réduisant à la portion à peine congrue, avait résolu le 
problème : niourir.de faim pour vivre plus longtemps à Paris. 11 
revint au logis, a traînant 1 aile et tirant le pié », mais empor- 
tant des amas de notes, des provisions de voyage et de plus une 
caisse de livres. Et certainement seul son père eut pu dire qu'il 
avait fait des folies en achetant des bouquins sur ses économies. 

Docile aux volontés paternelles, respectueux jusqu'à la crainte, 
le provincial se résigna à s'occuper des propriétés. Le domaine 
s'était accru et les forces du chef de famille sexagénaire ne suffi- 
saient plus. Nécessité de surveiller les métayers, régler les 
comptes, contrôler les travaux, ordonner les labours et la taille 
de la vigne, préparer les vendanges. Ce grand jeune homme, 
myope et distrait, plus occupé de la pensée intérieure que des 
vendangeuses qui grappillaient, n'inspirait qu'un respect très 
modéré, et sa bonté poussée jusqu'à la faiblesse ne rehaussait 
pas son autorité. Soliveau de la fable, dirait un lettré; babouin, 
exclameraient les Saintongeais, épouvantail des moineaux qui, 
au bout de quelques minutes, rient à la barbe du fantôme. 

La corvée qui lui était le plus pénible était d'aller tous les 
matins, dès le point du jour, dans une métairie à trois ou qua- 
tre kilomètres, panser les pigeons. On tenait aux pigeons parce 
qu'il y avait un colombier, dernier vestige féodal. Ces volatiles 
n'entraient point en partage avec les co]ons, qui ne les nour- 
rissaient pas ; mal soignés, ils désertaient ; et si le métayer était 



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— 225 — 

chargé de leur donner à manger, peut-être songerait-il d*abord 
à ses poules. Ne faut-il pas que tout le monde vive?« Moussu Phi- 
lippe » partait donc mélancoliquement monté sur un grand che- 
val jaune, et accomplissait sans enthousiasme son pèlerinage 
quotidien. Mais dès que grains et garouil avaient été libéralement 
distribués, il s^asseyait sous un arbre et déjeunait à son tour de 
quelques pages d'Horace ou de Virgile. 

A son premier voyage il avait éprouvé que l'érudition ne nour- 
rit pas son homme à Paris ; il s'orienta du côté de la littérature 
pure ; et quand il eut obtenu de son père la permissionde re- 
tourner à Paris, il partit avec les poches garnies, non plus 
d'espèces sonnantes, mais de ressources au moins équivalentes : 
un grand roman, dix nouvelles, un drame en prose, une tragé- 
die en vers, quelques poèmes, des satires, trésors qui, mon- 
nayés, devaient lui assurer une longue existence. La Revue des 
deux mondes renvoya le roman, mais avec des éloges ; elle 
n'imprimait que les romans des hommes célèbres ; faites-vous 
connaître d'abord. Le Théâtre-Français refusa la tragédie, et le 
drame se traîna indéfmiment dans tous les cabinets des direc- 
teurs ; les autres œuvres n'eurent pas meilleur destin. Seules 
quelques poésies parurent et une parodie d'Hemani ; le suc- 
cès toutefois ne se traduisit pas par des pièces de cent sous. Il 
revint à ses premières amours, et continua ses privations pour 
prolonger son séjour à Paris. 

C'est vers cette époque (1855) qu'il se maria. Il y avait de par 
le monde une cousine germaine, fille du chevalier de Boéry 
et de Marguerite-Henriefie Delmas de Grammont, un ange de 
douceur et de bonté. Au commencement de janvier 1856 il 
épousa M"' Marie-iVa^/iahe de Boéry. Ce fut le bonheur parfait. 
Il dura peu. Au bout d'un an la jeune femme mourut en mettant 
au jour un fils qui ne vécut que quelques heures et fut inhumé 
dans le cercueil de sa mère. Sentant sa fin, elle voulut par tes- 
tament donner tout à son mari. Lui refusa d'envoyer chercher le 
notaire, et poussant plus loin le désintéressement il restitua la 
dot jusqu'au dernier sou, n'acceptant même pas de son beau- 
frère une indemnité de 18,000 francs que celui-ci lui offrait 
pour rembourser la corbeille de noces, une année de séjour, les 
voyages et frais divers ; il n'accepta que les volumes superbe- 
ment reliés de la Biographie Michaucf et encore parce qu'ils lui 
furent envoyés anonymement. 

Sa douleur fut extrême et le désespoir l'assaillit. Mais conçus- 
sus surgo : ce rude coup le ramena à Dieu. Il était croyant, il 
devint pieux. La foi de sa jeunesse, la foi de sa mère, se réveilla 
avec force ; un moment il voulut se faire prêtre. Un saint ecclé- 
siastique lui fit tourner cette résolution, et le décida à attendre 
trois ans avant de quitter le monde. C'est à ce chagrin, c'est à 
cette ferveur qu'est due la traduction de Vlmitation de Jésus- 
Christ, restée inédite, malgré les encouragements reçus de 
hauts personnages :* N. de Wailly, le P. Lacordaire, Louis 
Veuillot, et autres. Ce travail l'amena à étudier la question si 

15 



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— 22G — 

controversée de Tauteur de Touvrage, et son premier livre fut 
Preuves que Thomas A Kempis n'a pas composé l'Im.itation de 
N. -S. Jésus-Christ (1862), extrait des Annales de philosophie 
chrétienne. Il était entré bravement dans la lutte contre les 
Allemands ; Tun d'eux alla môme jusqu'à le traiter plus tard 
d' « insigne polisson ». L'épithète que lui traduisit M. Gaston 
Paris, provoqua un accès de rire dont il faillit étouffer, o Jamais 
je n'ai vu homme outragé rire de si bon cœur, » disait Téminent 
philologue. 

Cependant il était dans ses 32 ans. Son père désirait ardemment 
voir son nom se perpétuer; il insistait, menaçait. Lui s*obstinait ; 
il n'y avait que trois ans que la mort avait frappé. Sa mère, qui 
l'avait accompagné dans son 4* voyagea Paris, le priait; enlin, le 
10 juillet 1860, après une dernière crise de larmes et de regrets, 
il se résigna; quelques heures après, il était marié. Il épousait 
une autre de ses cousines germaines, O/ima-Marie-Henriette 
Delmas de Grammont, fille d'Urbain Delmas de Grammont, 
ancien garde du corps de Charles X, receveur des finances à 
Paris, et de Marie-^ /exandr ine de James. De ce mariage sont 
issus cinq enfants, trois morts en bas âge; une HUe non mariée 
et François-Phiiippe-JJenri, né le 9 octobre 1865, seul repré- 
sentant masculin du nom, qui vivait avec son père, près duquel 
aimaient à le voir respectueux, attentif, empressé, tous ceux 
Qu'attirait au pavillon Peiresc l'amitié du défunt, édifiés de ce 
dévouement sans faste, et de cette admiration si constante. 

Fixé à Gontaud, Tamizey,par respect pour les traditions de 
famille, se laissa nommer maire sans ambition, sans enthou- 
siasme, mais avec le désir sincère de faire le bien ; il porta dix 
ans Técharpe (1860-1870). Ce que fut son administration, nous 
n'avons pas à le raconter ; il sut faire profiter sa commune de ses 
nombreuses relations et mit ses amitiés littéraires au service de 
la voirie urbaine. Il assainit la ville, fit des trottoirs, créa un 
réseau de chemins, un bureau de poste, réforma l'hospice et le 
bureau de bienfaisance, fonda une société de secours mutuels. 

Son premier devoir avait été de visiter les archives de Gon- 
taud. Il trouva « ces vénérables paperasses éparses dans les 
greniers du petit hôtel de ville, exposées aux dangers de l'eau 
des gouttières rt de la dent des souris. » Il les rangea avec soin 
dans un placard dont l'achat fut sa première dépense d'adminis- 
trateur; il sauva ainsi les antiques Coutumes de Gontaud qui 
gisaient honteusement dans la poussière, à peine protégées par 
un parchemin en partie lacéré, et il les imprima dans le t. viii 
des Archives historiques de la Gironde. Grâce à la bienveil- 
lance de deux préfets, protecteurs des recherches historiques, 
Alphonse Paillart, ancien élève de l'école des chartes, et Paul 
Féart, il avait obtenu la communication des (ibssiers des ar- 
chives départementales, et après Gontaud il songeait à l'histoire 
des diverses communes de TAgenais. D'autres occupations sur- 
vinrent, et l'incendie de 1895 anéantit à jamais tous ses projets 
de monographies locales. 



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— 227 — 

Ne pouvant plus obtenir une gare à Gontaud qu'un précédent 
maire avait, lors du tracé de la ligne ferrée de Bordeaux à Tou- 
louse, repoussé parce que la fumée des locomotives incendie- 
rait les récoltes! ! il avait rêvé de rendre à sa Ville natale, jadis 
ville royale, chef-lieu de juridiction avec tribunal, barreau, par- 
quet, casernes, une partie de son ancienne importance en la fai- 
sant chef-lieu de canton au moyen de quelques communes limi- 
trophes. Il avait la promesse formelle du ministre de l'intérieur, 
ami personne], dès que la population aurait atteint lé chiffre de 
1,500; il y manquait quelques dizaines, quand il «[uitta la mairie. 
Aujourd'hui Gontaud n'a pas plus de 1,180 habitants. Un second 
projet était d'acheter l'ancien château, style Louis XII, des 
Verdun et des Montferrand, pour en faire Thôtel de ville 
avec jardin public. (Voir deux photogravures du château dans 
Le maréchal deBiron et la prise de Gontaud (1897). Il fallait 
encore deux ans de mairie. Mais au 4 septembre, Tamizey dé- 
missionna comme son père en 1848, et son grand'père en 1789. 
Eloigné des affaires, il n'en continua pas moins son concours 
à sa ville. Président de la fabrique de 1870 à 1892, dont il fut 
ensuite président honoraire jusqu'à sa mort, il s'occupa de la 
restauration de la vieille église romane, une des plus vastes de 
l'Agenais. Il y eut des difficultés : le curé voulait un peu trop 
détruire; le conseil municipal, par esprit de système, ne vou- 
lait pas qu'on touchât à une pierre. Pendant que Tamizey, qui 
ne jouissait que d'une modeste aisance, avec quelques autres 
fabriciens répondait sur sa fortune personnelle des 80.000 fr. 
de travaux non régulièrement autorisés, — beau trait de désin- 
téressement, qui n'est pas le seul, — le conseil municipal qui 
venait de laïciser l'école des filles, refusait une somme de 
12.000 francs offerte par Tétat. Cette fois la bêtise était trop 
forte. Les électeurs protestèrent en venant chercher dans sa re- 
traite studieuse le citoyen généreux et intelligent qu'on avait 
eu la sottise et l'ingratitude de laisser de côté. En mai 1884, ils 
l'amenèrent triomphalement à l'hôtel de ville ; au premier tour 
de scrutin ils Télurent seul de son opinion et, au second tour, 
ils lui adjoignirent quatre autres de ses coreligionnaires, et 
cela sur ^on appel direct, unique acte de politique locale qu'on 
obtenait de lui depuis quatorze ans, Il se crut obligé par recon- 
naissance de suivre assidûment, tout en s'y ennuyant beaucoup, 
les séances du conseil, y disputant pied à pied le terrain con- 
servateur, conduite qui déplut en haut lieu et qu'on lui fit payer 
plus tard. Mais Gontaud a un fort beau monument. J'ai pu ad- 
mirer, l'an dernier, le chœur roman restauré, où un grand éru- 
dit du midi, M. l'abbé Dubarat, nous disait la messe ; la splen- 
dide façade du xiii« siècle conservée et l'immense nef entièrement 
reconstruite. Voilà qui restera de son passage à l'administration 
des affaires communales de Gontaud. 

Ses œuvres littéraires ou érudites ont une plus grande impor- 
tance et lui ont valu une réputation hors ligne. C'est en lo56- 
1861 que parurent ses premiers articles signés de revue, dans 



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— 228 — 

la Correspondance littéraire de Ludovic Lalannc, qui vient de 
mourir peu de temps avant son vieil ami, et dans les Annales 
de philosophie chrétienne de Bonnetty. Le plus remarqué fut 
celui qui signalait « quelques erreurs de ï Histoire de France 
de M. Henri Martin »; et quand en 18C9 l'institut accorda un 
prix de 20.000 francs à cette Histoire trop surfaite, le futur 
correspondant de Tinstitut fît cette jolie épigramme : 

Notre institut toujours étonnera le monde. 
Vingt mille francs, Martin I certes la somme est ronde ; 
Mais si Ton compte bien, Ton voit avec terreur 
Que ce n'est même pas quatre sous par erreur. 

Depuis son premier livre Thomas A Kempis (1862), les notes, 
les volumes, les brochures se succédèrent avec une régularité pour 
ainsi dire astronomique. Ce fut avec M. Léopold Delisle, son 
ami, un des plus puissants travailleurs de notre temps. Le nom- 
bre de ses productions en tous genres est considérable. An- 
drieu, dans sa Bio- Bibliographie de VAgenais (1887), en cite 
une partie, qu'un supplément en 1891 ne complétait pas; le 
chiffre s'en est accru depuis. Il ne se passait guère de mois 
sans qu'il parût quelque chose de lui, simple note ou étude dé- 
veloppée. Les recueils de sociétés savantes lui étaient largement 
ouverts; et comme son érudition était un peu encyclopédique, il 
avait des articles locaux pour toutes les provinces. Comme son 
cher Peiresc avait eu des correspondants dans toutes les ré- 
gions, ce lui était une occasion de révéler à chaque départe- 
ment une illustration ignorée. Le chiffre des Correspondants de 
Peiresc imprimés s'élève à 21 ; il doit y en avoir 30; le tout, y 
compris les dix volumes des Lettres de Peiresc, devait former 
un total de cinq à six mille documents précieux. 

« Son œuvre est surprenante par sa masse et plus encore par 
les dessous extraordinaires qu'elle suppose. Il vivait dans une 
familiarité douce avec les hommes du xvi* et du xvii* siècle. • 
Il a abordé tous les sujets, ne dédaignant pas les plus minimes 
dès qu'ils pouvaient révéler un trait de mœurs, ou mettre à la 
lumière un fait ignoré, un document inédit relatif à %a chère 
province. De l'emplacement d'Uzellodunum, La bibliothèque 
et le Vignoble de M"* Gonin ; Les terrines de Nérac ; Invert' 
taire du château de Nérac en 1598; Notice sur la ville de Mar- 
mande, sur la commune des Hautesvignes, sur Bayonne, Dax; 
Sonnets d'Olivier de Magny ; Mazarinades inconnues. Les per- 
sonnages célèbres y ont leur place : Mascaron, évèque d'Agen; 
Salluste du Bartas; Bertrand d'Echaus, évèque de Bayonne; 
Arnaud de Pontac, évèque de Bazas; François de Noailles, 
évoque de Dax ; Jean de Monluc, évèque de Valence ; Louis de 
Rechignevoisin de Guron, évèque de Tulle ; Florimond de Ray- 
mond; Guillaume du Vair; Belzunce, évèque de Marseille; 
Voltaire et Lpuis Racine ; le cardinal d'Ossat ; le cardinal d'Ar- 
magnac ; Marca, archevêque de Toulouse et de Paris ; Christo- 



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— 229 — 

phe et François de Poix-Candale, évèques d'Aire ; les bénédic- 
tins Martianay, du Laura, Bernard de Montfaucon, Brial, Pa- 
cotte, Lobineau, Estiennot, Devic, Germain, sans compter le 
Reliquise benediciinse ; vies des poètes bordelais, périgourdins, 
gascons de Guillaume Colletet ; Joseph Scaliger, etc. 

Et à côté de ces grands noms, les plus humbles: ce « notaire 
d'autrefois, maître Baboulène » (1893), qui n'était pas seulement 
un homme d'une probité parfaite, mais dont « la physionomie 
s'illuminait des reflets de cette flamme sublime que l'on appelle 
dévouement » ; la famille de Fontainemarie (1889); celle de Du- 
drot de Capdebosc (1891), du Muet de Laincel (1895), « gentils- 
hommes campagnards, honnêtes bourgeois, curés de village, 
voire simples paysans », ou de ce a héros ignoré », Le soldat 
La Pierre d'Unet, près de Tonneins, qui pour porter des dé- 
pêches de Toiras à La Rochelle traversa à la nage cinq kilo- 
mètres et demi, du fort Laprée en l'île de Ré à la pointe Saint- 
Marc. Il aurait voulu dresser une pierre au moins au hardi 
nageur, et il avait déjà une promesse de souscription de cent 
francs de l'amiral Jurien de La Gravière. Ses amis n'étaient pas 
oubliés ; outre que sa probité littéraire lui prescrivait de 
toujours citer, et avec éloges, ceux qui lui donnaient un fait, 
une date, un rien, il avait une joie à louer ceux avec qui il avait 
entretenu quelques relations. Voir ses brochures nécrologiques 
sur la comtesse Marie de Raymond (1886), Paulin Paris (1881), 
Jules Delpit, Adolphe Magen, Cazenove de Pradines. 

Notons ceux de ses ouvrages se rapportant plus particulière- 
ment à notre région ; Douze lettres inédites de Jean Guez de 
Balzac (1863) ; Quelques notes sur Jean Guiton, le maire de La 
Rochelle (1863); Observations sur l'histoire d'Eléonore de 
Guyenne (1864) ; Louis de Foix et la tour de Cordouan (1864) ; 
Mémoires des choses passées en Guyenne (1621-1622), rédigés 
par Bertrand de Vignolles (1869); Lettres inédites de Jean-Louis 
Guez de Balzac (1873), extrait du t. i'% nouvelle série, des Më- 
lariges historiques dans la collection des Documents inédits sur 
l'histoire de France ; Note sur mademoiselle de Maures (1874) ; 
Lettres inédites de Benjamin Priolo (1877), extrait du t. iv des 
Archives de Saintonge ; Lettres du comte de Comminges, am- 
bassadeur extraordinaire de France en Portugal {\88b), extrait 
du t. XIII des Archives de Saintonge; Lettres inédites de Phi- 
lippe Fortin de Lalloguette (1888), extrait du t. xvi des Archives 
de Saintonge ; L'amiral Joubert de Barraud et les pirates de 
La Rochelle {mi). 

Président d'honneur du conseil héraldique de France, vice- 
président de la société d'histoire littéraire de la France, des so- 
ciétés des antiquaires de France et de l'histoire de France, majo- 
rai du félibrige, membre associé ou correspondant de soixante- 
dix sociétés savantes au moins de France, d'Italie, de Belgique : 
académies de Bordeaux, Agen, Dijon, Reims, Toulouse, Pise, 
Padoue, Turin, il a collabore à tous les grands périodiques, de- 
puis le Dictionnaire universel d'histoire et géographie de Bouil- 



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— 230 — 

let qui l'a remercié dans la préface de la 20* édition (1864); Revue 
critique, Correspondance littéraire, Bulletin critiquey Revue 
des questions historiques, Polybiblion^ Intermédiaire des cu- 
rieux où il avait une foule de pseudonymes et insérait un grand 
nombre de petits articles fort goûtés, écrits avec beaucoup 
de science et beaucoup d'humour; Cabinet historique, Bulletin 
des bibliophiles. Revue des bibliophiles, }usqu aux recueils pro- 
vinciaux : Revue d'Aquitaine, Revue de Gascogne, Revue de 
l'Agenais, Le Sud-Ouest, Annales du midi, Revue catholique 
de Bordeaux, Echo de Gascogne, Revue de Marseille, Annales 
des Basses-Pyrénées^ Archives historiques de Gascogne, Archi- 
ves historiques de la Gironde, auxquelles il a fourni plus de 
3,000 documents inédits. Si chacune des sociétés qui ont pro- 
fité de la collaboration de Tamizey dressait le catalogue de ses 
communications diverses, quel beau supplément à la Bibliogra- 
phie Tamizeyenne de Jules Andrieu ! 

Ses amis y avaient songé ; ils comptaient lui oiTrir ce catalo- 
gue pour fêter le 70" anniversaire de sa naissance (30 décembre 
1898), ou le 25** anniversaire de son élection à Tinstitut (14 dé- 
cembre 1875). Le nombre de ses œuvres allait dans quelques 
mois atteindre le chiffre de 200 : deux ou trois sont sous presse ; 
cinq à six autres sont en partie préparées ; un de ses amis se 
chargera de continuer les Lettres de Peiresc, encore trois 
volumes ; et son fils hérite de la pieuse obligation de continuer 
ce qui regarde l'histoire locale, surtout les notices généalogi- 
ques. Ces 200 numéros auxquels s'était limité le grand poly- 
graphe ne sont pourtant qu'une infime partie de son labeur; il 
y faudrait ajouter ces innombrables articles semés partout avec 
la prodigalité d'un millionnaire qui ne sait pas compter. J'ai 
dit qu'il avait horreur des chiffres. 

L'actif et consciencieux érudit avait été nommé membre cor- 
respondant de l'institut de France, académie des inscriptions et 
belles-lettres le 14 décembre 1875. Il fut fait chevalier delà 
légion d'honneur le 19 avril 1879 et je me souviens avec quelle 
joie fut accueillie cette nomination au congrès des sociétés sa- 
vantes à la Sorbonne. Il était membre non résidant du comité 
des travaux historiques et scientifiques au ministère de l'in- 
struction publique, pour lequel il avait publié: Lettres inédites 
de Jean-Louis Guez de Balzac, collection des Documents iné- 
dits sur ihistoire de France (in-4**, 1873, 458 pages), et les LeMrcs 
de Jean Chapelain, 1632-1612 [i volumes in-4« 1880-1883), dans 
la même collection, préludant a son oeuvre capitale, Lettres de 
Peiresc 1602-1631 (6 vol. in-4'* ; le vu® est sous presse). 

On pourrait s'étonner que doué, comme ill'était, d'une puis- 
sance de travail prodigieuse, d'une mémoire étonnante et d'un 
esprit aussi vif, aussi pénétrant, Tamizey se soit dépensé en 
plaquettes, au lieu de concentrer toutes ses forces sur un sujet 
unique, sur un point d'histoire qu'il eut traité magistralement, 
un Charles VII du marquis de Beaucourt par exemple, un Phi- 



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— 231 — 

lippe V d'Alfred Baudrillart, Du Guesclin de Siméon Luce^ 
sans parler de Thiers et des autres. 

Son héros à lui, c'était Claude Fabri de Peiresc, conseiller au 
parlement d'Aix, savant universel et correspondant infatigable, 
esprit ouvert sur tous les sujets, avec lequel du reste, il avait 
lui-même tant de ressemblance. Il s'était reconnu en lui. Quand 
il rèut découvert à Carpentras, dans la riche bibliothèque d'In- 
guimbert, autre de ses découvertes, il n'eut aucune cesse ; on 
lui devait de mettre au jour ce prodigieux polygraphe et les tré- 
sors que contiennent ses manuscrits; il se mit à copier, à copier 
tout, et à mesure son admiration croissait et son enthousiasme. 
Tout lui devenait cher; la moindre bribe était religieusement 
recueillie; il enchâssait cette pierre, un diamant; la phrase la 
plus simple était une révélation, une lettre s'éclairait par l'au- 
tre, et la matière s'agrandissait; il fallait bien expliquer ce 
mot, révéler au public cette nébuleuse, faire connaître cet obs- 
cur savant du xvii* siècle en province, où il y en avait tant, glo- 
rifier ce personnage qui avait eu l'insigne honneur d'être nom- 
mé par Peiresc. 

Quand le comité des travaux historiques aperçut ce colossal 
amas de transcriptions qui auraient complété un wagon, il fut 
effrayé ; encore n'avait-on pas les dix mille lettres que la nièce 
du collectionneur avait employées à allumer son feu ou à faire 
des couches devers à soie. Ah! les coupures, ah! les sacrifices! 
Amputer Peiresc ! y pense-t-on ? Abraham avait pu consentir à 
immoler Isaac; ce n'était que son fils. Mais Peiresc ! Pourtant 
il fallait bien se résigner. On lui donnera dix volumes in-4'* de 
mille pages dans la collection des Documents inédits sur Ihis- 
toire de France. Peiresc paraîtra donc; mais il paraîtra seul, 
isolé, sans ce long cortège d'amis, d'admirateurs, de correspon- 
dants qui étaient une partie de sa gloire. 

Battu mais non content, Tamizey se tourna d'un autre côté. 
Les amis de Peiresc étaient devenus ses amis, et Dieu sait s'il 
aimait ses amis. Il les sauvera de l'oubli : il leur donnera cette 
auréole qu'ils avaient en vain espérée de leur vivant. J'en ai 
compté 21 ; une douzaine d'autres devant paraître avant 1900 
et former ainsi la couronne posthume de l'illustre Peiresc : 
César Nostradamus, Claude de Saumaise, Gabriel de l'Aubes- 

Î)ine, évêque d'Orléans; le cardinal Bichi, évêque de Carpentras ; 
e rabin Salomon Azubi, Gabriel Naudé, Samuel Petit, Tristan 
de Saint-Amant, le P. Mersenne; j'en passe et ce ne sont pas 
les plus connus. 

Son premier voyage à Carpentras date de 1877, c'était pour 
reconnaître le terrain, préparer les voies, explorer un peu les 
innombrables registres de la collection Peiresc. Il y revint en 
1880, 1881, 1882 et en 1894. La besogne commençait dès les 
premières lueurs de l'aurore et ne finissait pas avec les der- 
niers feux du jour. Le vieux marquis de Seguins, dont il avait 
fait la connaissance à la bibliothèque, s'effrayant de cette acti- 
vité, venait parfois l'arrachera ses transcriptions et l'emmenait 



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— 232 — 

^e promener dans la ville et dans la campagne. Il l*en a remercié 
dans sa 195* et avant-dernière brochure Cohorn, où il fait un si 
vif éloge de Carpentras : « Je déclare que peu de villes sont 
d'un séjour aussi agréable, aussi charmant. » 

La bibliothèque Méjanes, à Aix, Tabrita aussi de longs mois, 
et Marseille et Montpellier. Il y trouva aussi des manuscrits. Or 
qu'avait-on fait pour un si grand homme? Quoi ! pas de monu- 
ment, pas de statue à Peiresc, quand tant de célébrités douteuses, 
tant de médiocrités inconnues, et, faut-il le dire, tantd^llustra- 
tions honteuses étalent bruyamment leur éclatante nullité sur 
nos places publiques, quand on vèt de bronze ou de marbre 
un tas de personnages dont on apprend le nom le jour de l'inau- 
guration ! 

Et Peiresc, Nicolas-Claude Fabri, la gloire la plus pure delà 
ville d'Aix, n'a pas un monument dans cette Athènes de la Pro- 
vence! Rien, rien qu'un cénotaphe dans une chapelle de la ca- 
thédrale, indigne d'un si vaste génie. Quoi! il ne s'est donc pas 
trouvé un politicien, aucun artiste désireux d'obtenir la croix 
ou une commande, en fêtant Peiresc qui s'y prêtait peu du reste! 
Sur ses pressantes instances, un comité fut constitué et une 
circulaire répandue le 9 juin 1894. Outre l'initiateur, j'y vois 
Michel Jaffard, premier président delacourd'Aix, Naquet, pro- 
cureur général, l'archevêque Gouthe-Soulard, le député, le rec« 
teur, le préfet, le doyen et des professeurs de la faculté. « Ho- 
norer le souvenir de cet homme de bien, de savoir et de progrès, 
qui protégea Gassendi, défendit Galilée et consola les malheurs 
de Campanella, est une œuvre qui se recommande d'elle- 
même... » Tamizey se fit quêteur; il prie, implore; il fait appel 
à tout le monde : Pour Peiresc, s'il vous plaît (1893) : astro- 
nomes, archéologues, bibliophiles, botanistes, géographes, 
numismates, paléographes, il a été votre confrère et votre 
précurseur ; mathématiciens, il a protégé Galilée ; peintres, il 
entretenait de fraternelles relations avec Mellan, avec Rubens, 
avec tous les grands artistes de son temps. Vous qui aimez les 
beaux fruits et les fleurs, souvenez-vous de l'homme d'initiative 
qui introduisit chez nous tant d'espèces d'arbres et de plantes, et 
qui créa notre premier jardin d'acclimatation. S'il ne l'avait 
été, son amour pour Peiresc l'aurait rendu ingénieux. A l'un il 
rappelle qu'on lui doit l'introduction de la tubéreuse ; à l'autre, 
de l'angora. Il recueille religieusement 2 francs, salaire de son 
jardinier, et il publiera une plaquette pour conserver le nom de 
l'humble journalier Justin Chirol; il inspire au comte de Marsy 
la brochurette Peiresc et les chats (1893) où une chatte plaide 
si spirituellement en faveur du protecteur des minets. 

Mais le promoteur n'était pas là. Il soufflait bien sa flamme 
au cœur de ses amis, de loin. Ah! s'il eût été là. Il partit donc, 
au mois de mai 1894. Le 9, un grand banquet lui est offert en 
sa qualité de majorai du félibrige d'Aquitaine par ses confrères 
les félibres de l'école d'Aix, sous la présidence de leur capiscol 
M. François Vidal, assisté des majoraux Léon de Berlue- Perus- 



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— 233 — 

sis, président d'honneur de l'école, et Léopold Constans, pro- 
fesseur de littérature romane à la faculté des lettres d'Aix. Son 
toast en provençal enleva Tassistance. Le surlendemain il pré- 
side la séance d'inauguration du comité pour Térection du mo- 
nument et y prononce une chaleureuse exhortation. Et pendant 
deux mois ce fut une ovation continuelle, un voyage triomphal. 
Banquets, toasts, farandoles, tambourinaires. Quand le Midi se 
lève, il est bien debout. 11 y fut aussi fêté que son héros, plus 
peut-être, acclamé partout et charmant tout le monde. Son suc- 
cès personnel fut complet. 

Il paraît que des applaudissements se donnent plus facile- 
ment que des pièces blanches et que, selon Texpression d'un 
félibre de là-bas, on tire plus aisément des sons de la lyre que 
des sous de la tire-lire. Le monument ne put avoir les propor- 
tions grandioses que l'ami de Peiresc avait rêvées. On put cepen- 
dant mettre un buste sur une colonne, et l'on restaura avec goût 
la chapelle des Fabri, Fabritiorvm ivmvlvs (I) qu'on venait de 
découvrir dans l'église paroissiale de Sainte-Madeleine d'Aix (2). 

En novembre 1895, eut lieu Tinauguration. Tamizey n'y assista 
pas, écrasé de douleur par la perte de sa bibliothèque. Mais il 
pouvait recevoir une récompense qu'on avait exprès différée 
jusqu'à cette époque et qui eût été un baume sur sa blessure 
récente. On s'y attendait. Il était chevalier de la légion d'hon- 
neur depuis dix-sept ans. M. Gaston Paris, qui allait présider 
comme délégué du ministre de l'instruction publique les fêtes 
provençales, devait lui porter la rosette ; la coïncidence avait 
été délicatement choisie. Trois jours avant, un télégramme arriva 
à Paris : « Réactionnaire militant ; nomination ferait le plus 
mauvais effet. » Et docile aux dénonciations de caboulot, le 
gouvernement s'inclina. La promotion eût été saluée d'un 
applaudissement unanime; la Provence eût tressailli d'aise, et 
tout ce qu'il y a d'intelligent en France eût battu des mains ; mais 
on ne devait pas choquer quelques jaloux, blesse!* quelques ratés 
des lettres, désespérer quelques clubistes envieux. 

Averti à temps, Tamizey pouvait parer le coup. Appuyé par 
les corps savants qui demandaient depuis plusieurs années cette 
promotion, ami intime de plusieurs députés et sénateurs républi- 
cains, en relations cordiales avec deux ministres, lié avec une foule 
d'hommes éminents du monde officiel qui savent reconnaître le 
mérite où il se trouve, et se mettre au-dessus des passions 
mesquines et de coteries de bourgade, les Wallon, les Rozières, 
Viette, Louis Passy, Robert de Lasteyrie, il n'avait qu'un mot à 
dire; il ne le dit pas; lui qui avait tant obtenu- pour les autres, 

(1) fl Tombeau des fabriciens t , traduisait le sacristain à Tamizey de Larro- 
que, qui naii beaucoup. 
!Î) Voici rinscripiion commémorative placée dans la chapelle funéraire : 

« Vxy MDGGGXCIV AVBC LBS FONDS PROVENANT d'uN DON DB M*»" GoUTHB- 
SofLARD, ARCHEVÊQUE d'AiX, ET d'uNE SOUSCRIPTION RECUEILLIE PAR l'iNITIATIVB 

DE M. Tamizey de Larroqub, cette chapelle contenant la tombe de Pbirbsc 
A àré rbconstruite », etc. 



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— 234 — 

ne voulut faire aucune démarche pour lui-même. Quand, quel- 
ques jours après, le préfet reconnut qu'il avait été trompé et que 
le mot « militant » au moins était de trop, Theure était passée 
et le train manqué; Tamizey refusa de s'associer à de nouvelles 
démarches. Sept de ses amis de l'académie des inscriptions, et 
des plus influents, lui firent, pour le venger, offrir une place de 
membre libre; il répondit qu'il préférait rester simplement 
doyen d'élection des correspondants. 

Ses amis, il en avait partout. Dès qu'on l'avait vu une heure, 
on lui était attaché à jamais. D*un esprit très large, tolérant, 
il comprenait tout, excusait tout. Sainte-Beuve le consultait; 
Louis Veuillot, Adolphe Granier de Cassagnac avaient voulu l'at- 
tacher à leurs journaux comme critique hebdomadaire ; mais il ne 
consentit pas à aliéner sa liberté. 1 1 avait un culte pour M. Léopold 
Delisle, « son maître et son ami », l'érudit impeccable et ency- 
clopédique qui l'appréciait à sa valeur. « Je n'ai jamais connu 
personne s'oubliant soi-même avec une aussi parfaite abné- 
gation, a dit M. Brissaud, et se mettant avec une aussi naturelle 
aisance — comme si cela ne souffrait pas d'obstacle et d'hésita- 
tion — au service des autres. Sa bibliothèque, ses manuscrits, 
son inépuisable savoir étaient mis à la disposition des tra- 
vailleurs avec tant de bonne grâce qu'on ne se doutait presque 
plus qu'on avait reçu un service de lui ; on avait au contraire 
presque l'illusion qu'on le lui avait rendu à lui-même ». Sa haute 
taille, ses cheveux en brosse, sa moustache et sa barbiche lui 
donnaient un aspect militaire et assez austère. Au bout de cinq 
minutes on jouait avec le bon géant ; sa bonté vous avait mis à 
l'aise; sa loyauté, sa verve intarissable vous gagnaient. On 
avait commencé par une visite, quelquefois par un simple 
échange de vues, on se quittait liés a jamais. 

Dans cette maison de Gontaud, dont on ne voit plus que 

3uatre murs, dans cette ferme de Larroque, qu'il avait décorée 
u nom de Pavillon Peiresc en l'honneur de son héros dont il 
enviait l'existence studieuse, et tout plein de lui, portraits, auto- 
graphe, souvenirs divers, venaient, malgré les difficultés d'accès, 
des gens de tous les côtés et de toutes les conditions : hommes 
de lettres en quête d'un conseil ou d'une recommandation, par- 
fois d'une aumône, ce qu'on ne savait jamais; écrivains qui 
cherchaient une direction, un sujet de travail, des indications 
de sources ; amis qui avaient besoin de se réchauffer à son 
ardeur, de s'encourager à son zèle, et de se fortifier à ses paroles 
affectueuses. Qui ne s'est assis à cette table toujours hospita- 
lière? Qui n'a causé sous le vieux châtaignier où se passaient à 
peu près ses journées d'été : M. Larroumet, directeur des beaux 
arts, M, Dupuy, inspecteur général de l'université, M. Monmeja, 
ce critique d'art si fin, l'abbé Carsaladc do Pont, Paul Bonnefond, 
bibliothécaire de l'arsenal, Max Lanusse, Henri Berr, F. Franck, 
Favre, et ses amis d'Agen, Magen, Tholin, Jean Carrère, le dis- 
tingué Philippe Lauzun, le docte A. Lavergne, l'aimable comte 



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— 235 — 

de Dîenne, M. Champval de Vyers, Térudit paléographe de 
Figeac, le maire si spirituellement socialiste de Castelnau, 
M. et M"*« Boyer d'Agen ; 

Qui n'a, Gascon, Français, même étranger, 
Pris une feuille et souvent branche entière 
A ce généreux châtaignier? 

Nature franche et loyale, caractère chevaleresque, il donnait 
à tous, trésors de science et biens matériels. Les éloges, il les 
prodiguait. Sa critique, qui ne laissaitrien passer, était toujours 
courtoise et aimable dans ses plus légitimes sévérités; il lui en 
coûtait de blâmer; je m'indignais parfois d'une indulgence ex- 
cessive; il avait toujours peur de faire de la peine, et cette bonté, 
qui n'était pas exempte de faiblesse, nuisait un peu à son in- 
fluence. Il bénissait trop. Une seule fois, je crois, il fut amer et 
irrité. Un pasteur protestant n'avait-il pas fait un livre, Uintolé- 
rance de Féneion. L'intolérance de Fénelon,« ce modèle de toutes 
les vertus et de tous les talents », de Fénelon, ce doux apôtre des 
missions de Saintonge, « noble et touchante figure, a dit Henri 
Martin, l'une des plus pures et des plus aimées qui soient restées 
gravées dans le cœur de la France. « Il malmena fort M. Douen 
dans la Revue des questions historiques^ et puis... il s'excusa de 
« la vivacité » de ses paroles ; « il est si difficile de rester calme 
devant l'injustifiable condamnation de quelqu'un que l'on admire 
et pour qui sympathie et admiration redoublent à mesure qu'il 
est plus méconnu et plus insulté. » 

Il fut aussi très justement dur, en 1869, contre M. Asselineau 

Îui avait fait un éloge outré de Baudelaire, le chantre de la, 
harogne, et contre un certain docteur Gilles de La Tourette, à 
propos de Théophraste Renaudot (vers 1888). Le docteur crut 
même devoir lui envoyer des témoins à la rédaction de la Revue 
critique^ seul duel que le plus pacifique des hommes ait failli 
avoir dans sa vie. Il fallut ces graves occasions pour le faire sor- 
tir de sa mansuétude. 

Le 9 juillet 1895, sa maison de Gontaud brûlait, et avec elle 
une bibliotfaèque des plus importantes, non pas tant par le nom- 
bre, 6.500 volumes, mais par la richesse. Un vrai chercheur, un 
fouilleur heureux, un amateur passionné d'histoire, avait réuni 
là des trésors, des livres de choix ; on devine ce que peut être 
une collection de 6.500 volumes faite avec soin, rassemblés avec 
amour pendant de longues années en vue d'études spéciales. Et 
parmi ces imprimés rares, précieux, introuvables, d'innombra- 
bles manuscrits amassés là de partout, autographes de person- 
nages illustres, correspondance avec les hommes les plus éru- 
dits, copies de pièces et documents originaux, des notes accu- 
mulées pendant quarante ans, provisions pour la veillesse, où 
il n'y avait qu'à puiser à pleines mains pour les travaux futurs. 
Tout le fruit de ses recherches dans les bibliothèques de 
Paris et de la province, toutes les pages écrites pour des pro- 
jets d'études, toutes les transcriptions faites dans les voyages 



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- 236 — 

éraires de chaque année, s'en allaient en fumée, et, ironie 
sort, le vent lui porta jusqu'au pavillon Peiresc, à plusieurs 
^mètres de là, des feuilles à demi brûlées où il reconnut des 
;es détachées de l'histoire de son cher Gontaud. Ainsi péri- 
t en quelques heures près de cinquante années de labeurs 
représentent des frais énormes, dépenses de voyages, prix 
cquisitions, privations héroïques et fatigues prodigieuses, 
and averti par les cloches voisines, qui sonnaient le tocsin, 
i fils accourut, il trouva quatre murs et ne put sauver 
5 trois ou quatre volumes. La perte fut immense et le dé- 
poir profond. Que devenir ? A son âge on ne recommence pas 
vie. Et noluit consolari quia, non sunt. Le malheur Ta 
ppé au cœur. Le vieux chêne, si robuste pourtant, si 
oureux, est atteint. 11 s'absorbe dans la douleur. Une visite 
)uis longtemps projetée lui est annoncée ; il me répond : 
e venez pas. » C'était une délicatesse de ce grand cœur : il 
voulait pas affliger ses amis du spectacle de sa tristesse, 
ison de plus pour faire le voyage décidé. Nous passâmes deux 
trois jours ensemble. D'autres vinrent aussi, et ces causeries 
mis furent un adoucissement à sa blessure. 
)e toutes parts, à la nouvelle de ce désastre, arrivèrent des li- 
s. Les sociétés savantes dont il faisait partie lui envoyèrent 
collections de leurs mémoires; des amis connus et inconnus, 
chés de ce malheur, émus de compassion, cherchèrent à 
arer Tirréparable. La société des Archives fut une des pre- 
jres à faire appel en sa faveur et à lui offrir ses volumes 
XV, p. 400). Reconforté par ces témoignages universels de 
apathie, il se remit au travail. Il était philosophe et chrétien, 
e murmura pas ; et dans nos causeries les plus intimes je 
i pas surpris le moindre mot d'amertume. Il souffrit, mais 
c calme et résignation. Avec quelques épaves, avec ce qu'il 
lit amassé au pavillon Peiresc pendant les six dernières an- 
!S, il se remit au travail ; et on ne s'aperçut des pertes qu'à 
i : il ne pouvait donner aussi libéralement pièces, notes, 
seignements. L'indigence d'un seul devenait la pauvreté de 
s. Toutefois, sous ce calme je ne suis pas bien sûr que la 
ie fût si complètement cicatrisée et que les chagrins n'aient 
contribué à abréger une vieillesse si vigoureuse et hâter une 
qui fut si prompte. 

Ion labeur était effrayant. Chaque jour la poste lui apportait 
rnaux, livres, revues, lettres. Il lisait tout, ou plutôt dévo- 
t. Comme tous les hommes fort occupés, il répondait le jour 
me. Un de ses voisins, ancien sous-préfet, M.Maurice Campa- 
î, maire de Saint-Pierre de Nogaret, dans loraison funèbre 
il avait préparée, a dit (Journal du LoUet-Gatonne du 4 
i) : a... J'ai assez connu M. Tamizey de Larroque pour com- 
ndre le respect dont son nom était entouré, la confiance 
inspiraient ses travaux, l'autorité qui s'attachait à sa parole 
i ses écrits. J'ai vu les innombrables lettres qui lui arrivaient 
ique jour signées le plus souvent par des hommes illustres 



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- 237 - 

dans toutes les branches de l'activité intellectuelle, historiens, 
hommes politiques, académiciens, paléographes, archéologues, 
poètes même. Tous le recherchaient, Tassaillaientde questions, 
le feuilletaient comme une immense encyclopédie. J'espère que 
sa correspondance sera un jour publiée : car ceux à qui il écri- 
vait auront conservé ses lettres. Il répondait toujours, et, dans 
le style épistolaire, s'abandonnait volontiers : la phrase, fine, 
délicate, souvent malicieuse, marquée au coin du meilleur es- 
prit gaulois, avec une allure joyeuse et enlevante, qui contras- 
tait avec Taustérité ordinaire de ses travaux. C'était un savant 
aimable, ce qui est moins rare que ne le pense le vulgaire. » 

Et dans le Corrézien du 2 juin un article signé des initiales 
G. C.-S., évidemment M. Clément-Simon, un de ses plus appré- 
ciés correspondants et travailleur émérite, ajoutait : « C'était 
un savant de province: il ne voulait être que cela, un décentra- 
lisateur par excellence. Et c'est merveille qu'un travailleur qui 
prenait si peu de souci de la capitale, qui avait consacré toutes 
ses recherches au passé des provinces, à leur histoire, à leur 
littérature, eût réussi à se faire une grande notoriété, à être 
reçu comme un de leurs pairs, parmi les maîtres qui habitent les 
hautes sphères. Dans notre patrie la science est centralisée 
comme tout le reste. Les savants d'arrondissement manquent 
à la fois d'instrument et d'auditoire. Leurs élucubrations même 
les plus soignées laissent voir forcément quelques imperfec- 
tions, quelques lacunes. Leurs ouvrages sont un peu comme 
leurs habits, en retard sur le goût et le confort. Cela n'était pas 
vrai pour M. de Larroque. A Taide de je ne sais quel secret, 
dans toutes les questions qu'il traitait, il s'arrangeait pour que 
son enquête fût complète et qu'il n'y eût rien à ajouter ni à re- 
trancher après lui. 11 ne disait que ce qu'il fallait, mais il avait 
tout dit. Sa critique ne fut pas prise une seule fois en défaut...» 

Cependant, sa vue, non son ardeur, faiblissait ; il ne pouvait 
supporter la lumière factice. Quel supplice que ces soirées d'hi- 
ver qui commencent à 4 heures 1/2 et ne finissent qu'à 8 heurae 
du matin ! Que de temps perdu ! Il se résolut enûn à subir plu- 
sieurs opérations qui le firent horriblement souffrir sans résul- 
tat. Dans son livre de raison, où il marquait les incidents de 
chaque jour, occupations, visites, lectures, et qu'il faudra pu- 
blier pourconnaitre tout son esprit et tout son cœur, il écrivait 
mélancoliquement le 30 décembre 1897: a J'entre aujourd'hui 
dans ma 70* année, et j'y entre fort tristement. Je suis fort souf- 
frant depuis plusieurs semaines, et mes yeux surtout gravement 
malades. Je me demande avec la plus cruelle anxiété si je pourrai 
continuer à travailler. Si cette consolation m'était enlevée, ce 
serait pour moi la mort anticipée... Que Dieu me fasse la grâce 
de me rendre la vue ou de me retirer du monde... » La vue ou 
la mort! Dieul'écouta. 

Les tièdes journées d'avril lui rendirent ses forces et sagaîté. 
L'ardeur de ses vingt ans revint; il reprit son entrain ordinaire. 
Deux fois seulement il quitta sa a librairie » où les heures cou- 



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— 238 — 

laient si douces, et où il essayait de rattraper le temps perdu. 
II alla faire ses pâques à sa paroisse et le 8 mai alla voter à sa 
commune, et aussi rendre visite à un ami mourant, remplissant 
jusqu'à la fin ses devoirs envers Dieu, envers son pays, et ses 
amis, seuls motifs qui pussent Tarracher à son labeur obstiné. 
Quelques jours après, un mal subit le prit dans la nuit du 12 au 
13 mai. Après quelques jours le mal s'aggrava, et le 26 il expirait. 

Sa fin a été chrétienne. Sa courte maladie le trouva prêt ; il 
vit venir la mort presque en souriant; et comme Tesprit ne perd 
jamais ses droits, à son épitaphe depuis longtemps préparée : 
V Ci-gît un travailleur», il recommanda d'ajouter «et maintenant 
il fait grève. » Son agonie fut tranquille et résignée, regrettant 
seulement de laisser sa tâche inachevée, inquiet aussi de la 
douleur de son fils qui ne Tavait point quitté et qui était sa con- 
solation suprême. Et pendant qu^il expirait pieusement, je sais 
deux religieuses au souvenir desquelles il aimait à se rappeler,* 
une Clarisse et une fille de charité, qui, averties du péril par ces 
mots : « Orate pro Tamizey morituro», priaient et faisaient prier 
le Dieu miséricordieux d'avoir pitié de celui qui avait été doux et 
bon pour tout le monde, charitable envers les déshérités, ser- 
viable pour les humbles, indulgent même pour les faiseurs d'er- 
reurs historiques. 

Ses funérailles ont eu lieu avec la plus complète simplicité. Il 
avait interdit toute pompe, tout discours. Le temps était affreux: 
la pluie, lesvents>.. le tonnerre. Mort sur le territoire de la pa- 
roisse de Saint-Pierre de Nogaret, il avait demandé desobsèques 
dans l'église de Notre-Dame de Grontaud, restaurée, réparée 
par ses soins et ses libéralités. Et après la cérémonie funèbre 
où se trouva toute la population, il est remonté sur ce haut ma- 
melon d'où il ne descendra plus, pour y dormir sous ses arbres 
son sommeil de travailleur fatigué, mais non lassé. 

Ses amis n'ont pas manqué de saluer d'un hommage cet 
homme de bien au cœur si chaud. M. le chanoine Allain, curé 
de Saint-Ferdinand de Bordeaux, un des hôtes du Pavillon Pei- 
resc, et qui était si heureux de lui ouvrir les pages de la Revue 
catholique de Bordeaujc, dans V Univers du 2 juin, reproduit par 
l'Express du midi du 13, a voulu, o intimement lié depuis près 
de vingt ans avec ce travailleur héroïque et ce chrétien excel- 
lent », rendre « un pieux hommage à sa mémoire qui restera 
chère à tous ceux qui, l'ayant connu de près, ont pu apprécier 
l'étendue et la vivacité de sa belle intelligence, son immense 
savoir et l'exquise bonté de son âme ». M. Xavier de Lasalle 
dans le Journal du Lot-et-Garonne a salué a Tun des érudits 
de France les plus marquants, l'un des hommes qui par leurs 
mérites de premier ordre ont fait le plus d'honneur au dépar- 
tement dont il restera une grande illustration » ; M. G. Clément- 
Simon dans le Corrézien du 2 juin, M. Brissaud, professeur à la 
faculté de droit,dans le Messager de Touiouse du 29 mai, M. l'abbé 
Dubarat dans les Etudes historiques du diocèse de Bayonne^ 
n" de juin : « Je n'ai jamais connu d'homme plus sympathique, 



...c, i 



— 239 — 

ni de plus bienveillant critique... J'avais vu ces vacances 
M. Tamizey de Larroque en compagnie d'un de ses plus vieux 
amis M. Louis Audiat, encor^ un travailleur hors ligne. Quelle 
journée délicieuse nous passâmes et comme je me promettais 
de revenir sous le grand châtaignier de Gontaud... » M. Léonce 
Couture prépare une notice pour la jRerue de Gascogne et 
M. Tholin, un autre pour la Revue d'Agenals. 

Les témoignages de sympathie n'ont pas manqué à son fils. 
Lettres et télégrammes sont parvenus de tous côtés, depuis 
celle très touchante en sa simplicité d'un pauvre sabotier se sou- 
venant d'un service rendu jusqu'à celles de savants illustres, 
membres de l'institut, devançant les billets de faire part, de- 
puis M. Léopold Delisle, E. Picot, Deloche, Longnon, Wallon, 
puis comte de Saint-Saud, l'abbé Bertrand, Jullian, Dezeimeris, 
Barkausen, puis des P. Sommervogel et Chérot, directeurs si 
compétents des Etudes^ ses amis de Bordeaux, de Paris, de 
Provence, de partout, délibérations des sociétés savantes, aca- 
démie des inscriptions et belles lettres, académie de Bordeaux, 
société des bibliophiles de Guyenne, société archéologique du 
Tarn-et-Garonne, société de l'histoire de France. La société 
des sciences et arts d'Agen a dans une récente séance décidé 
d'imprimer dans la Revue de VAgenais et de faire tirer à part 
à ses frais les splendides pages lues par l'éminent L. Delisle, 
au comité des travaux historiques sur le défunt ainsi que l'im- 
portante notice biographique consacrée par MM. Tholin et Ser- 
rât, à celui qui fut la plus grande gloire de leur association. La 
société a en outre décidé, a l'unanimité, d'y lui dédier son pro- 
chain volume de « Mémoires » et de placer son portrait, etc. 

Pour nous, nous avons écrit à la hâte ces quelques pages bien 
incomplètes, pour rendrehommage à un si excellent homme qui 
voulait bien nous accorder un peu de son exquise bonté ; le 
coeur ulcéré d'une perte si pénible, si prompte, si imprévue, je 
revois avec tristesse ceux que j'ai eu la douleur de voir partir 
depuis la fête de 1886, où il leur avait dit si gaiement au revoir, 
le marquis de Queux de Saint-Hilaire, ce parisien-saintongeais 
qui avait tant d'esprit; Théophile de Bremond d'Ars, qui 
m'appelait à son lit de mort et dont je n'ai pu serrer la main, 
l'érudit que l'horreur de la réclame condamnait au silence ; Hip- 
polyle de Tilly, ce gentilhomme campagnard si dévoué à tout le 
monde ; André Lételié, qui avait séduit Tamizey par sa modes- 
tie, comme il avait étonné M. de La Morinerie par son savoir; 
Denys d'Aussy, qui avait renouvelé par ses profondes recherches 
l'histoire saintongeaise, tous hommes dont les qualités morales 
valaient les talents et dont le cher défunt se plaisait à répéter 
les noms avec moi ; et devant tant de tombes, sans compter les 
Elle de Dampierre, ou les Anatole Lemercier, je me prends à 
répéter avec découragement le vers du poète : 

De quels deuils le Seigneur veut-il donc nous vêtir? 

Louis Audiat, 



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— 240 — 

Le 28 avril, est décédé à Meursac où il vivait depuis quatre 
s comme prêtre habitué aprèsy avoir exercé le ministère pen- 
nt 25 ans, Jean-Baptiste Moreau, dans la 83* année de son âge 
la 57* de prêtrise. Il avait été successivement professeur à 
mtlieu, vicaire de Matha, curé de Fontaine-Chalendray. Toute 
population de Meursac assistait à ses funérailles, et M. le doyen 
Gemozac a fait ressortir dans une allocution les qualités et 
; vertus du défunt. Voir Bulletin religieux du 7 mai. 

Le 5 mai, au faubourg de Tasdon où il s'était retiré depuis 
nnée dernière, est décédé Jean-Baptiste Ganivet, keé de 75 
s après 42 ans de prêtrise, ancien curé de Forges. Né a Angou- 
ne, le 23 septembre 1822, il vint à La Rochelle où sa sœur 
lée était directrice d'une maison d*éducation. A 25 ans, il se 
ntit une vocation pour la vie ecclésiastique; éclairé parles con- 
ils de Thibaud, curé de la cathédrale, il entra au petit sémi- 
ire de Pons et en peu de temps par son opiniâtreté au travail 
rvint à regagner les années perdues ; à 30 ans il entrait au 
and séminaire de La Rochelle, puis après quelques années 
Bsées comme maître d'études à Pons, il était faitprétre le 17 mai 
^6. Vicaire à Saint-Jean d'Angély, le 4 janvier 1857, curé de 
Lutillé, le 28 septembre suivant,deBourgneuflel*' octobre 1859, 
fut appelé à Forges le 16 juin 1865 où il devait passer 33 ans. 
\ même temps il était aumônier des ursulines de Chavagnes à 
lydrouard, transférées depuis 10 ansà Surgères. En juillet der- 
jr, il abandonna son presbytère pour se retirer à Tasdon. Mais 
i voulu reposer dans le cimetière de Forges, près de sa mère, 
milieu de ses paroissiens, à Tombre de cette église où il avait 
pensé plus de 20,000 francs, et que son talent de sculpteur 
ait ornée d'un beau rétable, d'un confessionnal, etc. Voir Bui- 
in religieux du 14 mai. 

Le 5 mai, est décédé à Jonzac, où il s'était retiré depuis quel- 
es années, Jean Frouin, ancien curé de Pérignac, dans la 57* 
née de son âge et la 29« de sa prêtrise. Il avait été 14 ans curé 
Pérignac. 

Le 14 juin, est décédé à Saintes, âgé de 75 ans, Jean-Joseph 
(iffîer, professeur honoraire de l'université, G Q. Il était néà 
intes, le 18 mars 1823, de Mathieu BoifBer, ancien militaire 
îraité, et de Marie Fallot, et s'y était marié le 29 août 1865 
ec M"' Marie-Victoire Heurgon, fille de Pierre- Augustin Heur- 
n, instituteur et maitre de pension à Saintes, et de Célestine 
rtrand, de La Jard, dont une fille. Après ses études classiques 
X collèges de Pons et de Saintes, il se destina à la médecine 
entra, comme élève, à l'école de médecine de Rochefort. 
)ligé, pour raison de santé, d'abandonner cette carrière, il dé- 
ta dans l'enseignement, avec une nomination rectorale du 7 
cembre 1844 dans un établissement secondaire de Rochefort. 



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— 241 — 

Il fut ensuite nommé maître répétiteur au lycée impérial d'An- 
goulème par arrêté ministériel du 14 décembre 1854. Le provi- 
seur Bourzac lui ofYrit la surveillance générale du lycée pour 
devenir ensuite censeur ; mais il refusa et demanda à venir au 
collège de Saintes pour se rapprocher de sa famille. Il fut nommé 
professeur de V le 21 juillet 1863; de 5% le 9 octobre 1872 ; de 
4% le 27 octobre 1873; de 3® et d'un cours d'allemand le 17 no- 
vembre 1873. Il avait songé à entrer dans l'administration et il 
fut nommé principal du collège de Mézin le 26 novembre 1880; 
mais, sur sa demande, il fut maintenu à Saintes par arrêté du 7 
décembre 1880. Il avait été nommé officier d'académie le 4 août 
1876 et officier de Tinstruction publique le 14 juillet 1885. 
En 1891, il fut admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à 
la retraite et fut nommé professeur honoraire au mois d'octobre 
1891. 11 avait 47 ans de services dans l'enseignement, dont 28 
au collège de Saintes. 

A l'église M. l'abbé Knell a rappelé que la mort venait à l'heure 
où on ne l'attendait pas, et que Dieu avait des trésors de clé- 
mence pour ceux qui avaient été bons et doux. Au cimetière, 
M. Xambeu, ancien professeur à Saintes, ancien principal, a ra- 
conté la vie de son collègue et vanté ses qualités, sa bonté, sa 
douceur dans sa profession, son attachement à ses élèves: <c II 
n'est plus, le cher ami. Le souvenir reste avec la bonne renom- 
mée, et si jamais à cette place est posée une pierre tombale, on 
pourra sûrement y graver l'inscription : Hic jacet vir probus. » 
M. Eusèbe Genêt, maire de Saintes, a, comme président des an- 
ciens élèves du collège de Saintes, très dignement loué le vieux 
professeur, modeste et laborieux, le Saintais toujours attaché à 
sa ville natale. Voir son discours dans VIndépendant du 18 
juin: « Nous qui l'avons connu, qui nous sommes assis sur les 
bancs de sa classe, nous n'oublierons pas les soins éclairés et 
afTectueux dont il entourait ses élèves, le dévouement sans bor- 
nes qu'il apportait dans l'accomplissement de sa tâche si diffi- 
cile et si délicate du professeur; s'inspirant et de son propre 
caractère et de cette tradition qui s'est perpétuée dans la vail- 
lante phalange des professeurs du collège de Saintes, il voulait 
être non pas seulement le maître, mais en même temps l'ami 
de ceux appelés à recevoir ses leçons... » 



Au dernier moment nous apprenons la mort d'un autre con- 
frère de la société, M. Joseph-i4do/p/ie Chapleau, C. * et de 
Tordre de Saint-Grégoire, lieutenant-gouverneur de la province 
de Québec. Né le 9 novembre 1840 à Sainte-Thérèse, comté de 
Perrebonne, il était d'origine saintongeaise et s'en souvenait. 
Avocat, homme politique, il fut plusieurs fois ministre de la 
législature provinciale. C'était un des orateurs les plus éloquents 
du Canada. 



i« 



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— 242 — 

II. — MARIAGES 

Le 31 mai, a été bénit en l'église Saint-Vivien de Saintes le 
mariage de M. Charles-François-Ludouic Furaud, avocat àAn- 
goulême, né à Ruffecle 15 janvier 1862, de Charles Furaud, pro- 
priétaire à RufTec, et de Marie-EIisabeth-Délie-Céleste Boize, 
avec M"" Louise-Gabrielle Vanderquand, née à Saintes le 18 mai 
1876, de Jean-Eugène Vanderquand, docteur-médecin, ancien 
conseiller municipal, médecin de Thospice, et de Lucie-Rose 
Cochot. Les témoins étaient pour Tépouse: MM. Léon Triou, 
propriétaire aux Gonds, son demi-frère, et Fernand Délace, 
pharmacien à Marthon, son beau-frère ; pour Fépoux : MM. André 
Vivien, sous-chef de bureau au ministère de la marine à Paris, 
son beau-frère, et Ernest Thomas, docteur-médecin à Paris. La 
mariée est petite-fille de Beaurepaire Vanderquand et de 
M"* de Blanvillain qui est décédée à 84 ans en 1887 chez son 
gendre M. Ludmir Baron, juge de paix à Saujon. Elle a deux 
sœurs, M"» Delage à Marthon et M°»* Pradignat à Montberon. 

Le 31 mai, a été bénit en l'église Notre-Dame de La Rochelle le 
mariage de M. Alcide Rivaille, fils de M. A. Rivaille, avec M"* 
Blanche Landolphe, fille de M. Landolphe, ancien inspecteur 
principal de l'exploitation des chemins de fer de l'état, com- 
mandeur de l'ordre royal d'Isabelle la catholique. 

Le 7 juin 1898, a été célébré, en l'église Notre-Dame à Ver- 
sailles, le mariage de M. Marie-Jean-Henry Formey- Saint- Lou- 
vent, propriétaire, demeurant à Cognac, fils de feu Georges- 
Marie Formey-Saint-Louvent et de Marie-Louise Renault,demeu- 
rant à Cognac, avec demoiselle Marie-Cécile-Afarguerife de 
Fontaines, demeurant à Versailles, fille de Xavier-Marie-René 
de Fontaines, ^, inspecteur principal à la compagnie des che- 
mins de fer de l'ouest, et de dame Cécile-Marie-Fanny de La- 
lande, demeurant à Versailles. 

Le 18 juin, a eu lieu à la mairie, et le 20 a été bénit en l'église 
de Saint-André de Lille par M. le chanoine Richard, curé doyen 
qui a prononcé un fort beau discours, le mariage de M. le 
vicomte Charles-Edmond-Eutrope-Marie-Jean Le Gardeur de 
Tilly, lieutenant au 19* chasseurs à Lille, ancien élève de Saint- 
Cyr, né à Saintes le 27 avril 1869, fils du comte Gristave-Théo- 
dule Legardeur de Tilly, et de Marie-Amélie Girard du Demaine, 
mariés à Saintes le 1" mai 1867, avec M"« Marie-Fernande 
Avon, née à Sèvres le 24 décembre 1873, fille du général Michel 
Avon, commandant une brigade d'infanterie à Lille, comman- 
deur de la légion d'honneur, et de Charlotte Mathellasse. 

Les témoins étaient pour le marié : MM. le lieutenant-colonel 
Girard du Demaine, son oncle, et le colonel Ferré, du 19* chas- 
seurs; pour la mariée: le général Chanoine, grand-officier de la 
légion d'honneur, commandant la première division d'infanterie 
de Lille, et M. Léonard Danel. 



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— 243 — 

Les Legardeur, maison normande, anoblie par lettres pa- 
tentes de mai 1510, vérifiées à la cour des comptes de Paris le 
2 août 1511, en la personne de Jean Legardeur, seigneur de 
Croysilles, a formé deux branches : l'aînée, celle des seigneurs 
de Croysilles, finit en quenouille ; la dernière fille a épousé le 
vicomte Arthur de Richemont. La seconde branche, qui a eu 
pour chef Boniface, écuyer, seigneur de Tilly, fils de Jean, sei- 
gneur de Croysilles, s'établit au Canada en la personne du petit- 
fils de Boniface, Charles Legardeur, écuyer, seigneur de Tilly, 
conseiller du roi en son conseil souverain de Montréal, père de 
onze enfants, dont l'un, Jean-Baptiste, seigneur de LaMothe de 
Tilly, chevalier de Saint-Louis, lieutenant de vaisseau, né à 
Québec en juin 1669, vint à Rochefort et fut chef du rameau 
établi en Saintonge. Voir Annuaire de la noblesse de Borel 
d'IIauterive, année 1863, p. 117, et 1869, p. 391. De ses deux fils, 
Tun, le chevalier Legardeur de Tilly, fut tué dans un combat 
naval, le 22 août 1778, contre la frégate anglaise La Minerve ; 
l'autre, Armand, comte de Tilly, chevalier de Saint-Louis et de 
Cincinnatus, contre-amiral, chef d'escadre, fut un des plus bra- 
ves marins de cette époque. Voir Biographie saintongeaise. 
Cette maison n'est plus représentée que par la famille du 
marié. Armes : De gueules au lion d'argent lampassé d'or^ 
tenant les deux pattes de devant sur une croix pattée^ haussée 
et posée en pal de même. Devise : crvx crvcis cvstodis cvstos, 
allusion au nom de Legardeur, qui garde la croix. Voir Epigra- 
phe santone, page 177. 



A TRAVERS LES REVUES 



La Croix du centre (Blois, 14 mai), sous le titrede Blois pen- 
dant la commune, reproduit quelques fragments du Joumai de 
Tévéque Fallu du Parc, ancien vicaire général de La Rochelle. 

Ernest Bersot, de l'institut, directeur de l'école normale su- 
périeure, né à Surgères, eut à ses débuts comme professeur de 
philosophie à Bordeaux des difficultés à cause de son enseigne- 
ment et par Suite de son intervention dans une polémique 
contre le P. Lacordaire , qui prêchait à la cathédrale. On 
lira à ce sujet, dans les Mémoires de la société des sciences mo- 
rales, des lettres et des arts de Seine-et-Oise (tome xxi®, 1897), 
Lettres inédites de Victor Cousin et d'Ernest Bersot, 18^2-1865, 
publiées par MM. E. Delerot et A. Tophanel. 

La Revue du Bas-Poitou, si habilement dirigée et rédigée 
par M. René Vallette, a commencé dans sa livraison de décem- 
bre, les notes si précieuses laissées par l'abbé Pondevie sur le 
clergé du diocèse de Luçon pendant la révolution et mises en 
ordre par M. Edgard Bourloton. Dans la première livraison de 
1898, on trouvera la biographie de Gabriel-Laurent Paillou, 



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— 244 - 

évêque de La Rochelle, le 15 décembre 1804, en rempla- 
de Mandolx, appelé à révéché d'Amiens, et décédé le 14 
re 182G. 

énie livraison contient Eugène Fromentin ^ analyse par 
n Philouze d'une conférence faite par M. René Bazin à 
tRudy, sur l'auteur de Dominique et des Maîtres d'au- 



louard Forestié, de Montauban, a retrouvé dans les ar- 
le M. le marquis Joseph de Gardaillac, au château de 
le (Lot), le texte du contrat de mariage passé à Bordeaux 
cembre 1627, entre Constant d'Aubigné, fils de l'histo- 
rippa, et Jeanne de Gardaillac, fille du lieutenant de la 
n de Château-Trompette où Constant était détenu. C'est 
) union contractée entre le prisonnier et la fille de son 
que naquit Françoise d'Aubigné, madane Scarron, puis 
se de Maintenon. Ce contrat, qui n'a rien d'extraordinaire, 
;s conditions du mariage, et est publié page 89 dans le 
^ historique et philolog ique du comité des travaux his- 
3, t. 1" de 1897. 

illetin de la, société de géographie deRochefort (numéro 
ier-mars 1898) continue 1 étude des communes du can- 
La Rochefoucauld (Charente) par la monographie de Ma- 
i-Franc, Une paroisse autrefois [et même aujourd'hui] 
oumois, dont M. Ernest Vincent nous donne la première 
Le secrétaire général s'est félicité que la société « ait 
plus en plus un terme à ces grandes envolées d'autrefois 
régions lointaines » et songeât enfin qu'il fallait « com- 
par étudier notre foyer avant d'aller à l'autre bout du 
). 

lent ensuite Bataille deMuradal (15 juillet 1212), « page 
les guerres de l'Espagne qui décida de l'expulsion des 
», par M. le commandant Cofïinières de Nordeck; La 
du salariat et l'histoire des salaires au x/A*sièc/e, par 
;ineau, etc. 

terminé de feu l'abbé Granet dans le t. xlvi du jBu/- 
! la société archéologique et historique du Limousin 
i si instructive étude sur cette famille des Mirabeau en 
in, qui aurait pu contenir un plus grand nombre des lé- 
lu pays, et même des faits déjà connus par la publica- 
Loménie. Nous en avons parlé dans notre volume de 
tvii, p. 247. Ce beau volume, bien rempli, contient encore 
e saint Eloi, né en 588 à Chaptelat, bourg à deux lieues 
oges, extraite de saint Ouen, son ami intime, arche- 
e Rouen, par M. le chanoine Arbellot; L'abbé Legros et 
uillot^ par M. l'abbé Leclerc (François Buillot, vicaire de 
ierre du Quéryoix à Limoges, déporté en Espagne, curé 
t-Junien, puis de Saint-André à Niort pendant huit ans, 



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— 245 — 

chanoine de Tulle, résidant à Poitiers où il mourut le 8 août 
1836); Monographie du canton d'Erjmoutiers, par M. Dubois 
(on y voit parmi les hommes célèbres le récollet Léonard du 
Léris, né à Eymoutiers en 1588, décédé à La Rochelle le 30 sep- 
tembre 1656, mathématicien); L'inventaire des châteaux appar- 
tenant aux Peyrusse des Cars, par Mgr Barbier de Montault, 
parmi lesquels le château de Pranzac (1759); Etat du clergé et 
du diocèse de Limoges (1702), par Gilles Le Duc, espèce de 
pouillé très important,et une foule de notessurdes inscriptions, les 
peintures etlacryptede la cathédrale, émaux limousins, Nexon, 
la vierge ouvrante de Boubon, etc. M. Ducourtieux a bien fait 
de publier avec sa compétence le catalogue de la bibliothèque 
Tandeau de Marsac, si riche, aujourd'hui dispersée, mais dont 
on devait conserver le souvenir dans un ouvrage limousin. Les 
12 à 13.000 volumes ont dépassé 215.000 francs; un manuscrit 
a atteint le chiffre de 13.900 francs. 

Bibliothèque a Cognac de Jean d'Orléans.* — En 1862, Séne- 
maud, mort archiviste départemental des Ardennes, a publié, 
dans le Bulletin de la société archéologique de la Charente, la 
Bibliothèque de Charles d'Angoulême au château de Cognac. 
C'est ce sujet que vient de reprendre avec des dévelo'ppements 
considérables M. Dupont-Ferrier, Jean d'Orléans, comte d'An- 
goulêm,e, d'après sa bibliothèque, dans la Bibliothèque de la 
faculté des lettres de Vuniversité de Paris, troisième fascicule, 
Mélanges d'histoire du moyen âge. Jean d'Orléans n'était pas 
seulement un collectionneur; il étudiait ses manuscrits; il en a 
copié plusieurs de sa main, il les annotait. D'après l'inventaire, 
la bibliothèque se composait de 167 numéros dont 45 ont été 
retrouvés et sont ici minutieusement décrits. 

Joseph Vernet et le port de La Rochelle. — Un très court 
article. Les trois Vernet, de M. Maurice Guillemot dans la Revue 
encyclopédique du 7 mai, n** 244, reproduit plusieurs tableaux 
des trois peintres, entre autres Le port de La Rochelle de Jo- 
seph Vernet, sur lequel M. Emile Garnault donne quelques dé- 
tails dans la 4* partie de son grand ouvrage Le commerce roche- 
lais au xvuf siècle. Le 7 juillet 1761, Joseph Vernet arrivait à 
La Rochelle pour achever sa belle collection des ports de France, 
dont sur douze il restait àfaire Dieppe, La Rochelle et Rochefort. 
II passa une année à La Rochelle pour y faire les deux derniers 
et quelques autres tableaux. Une copie de la Vue du port de La 
Rochelle prise de lapetite rive en il 62 par Edouard Pinet, existe 
au musée de La Rochelle. C'est la représentation fidèle du port 
et de toute la ligne des quais dont la physionomie a bien changé 
depuis. A ce propos, Vernet, dans une lettre à Francheteau, 
peintre amateur de Beauvoir-sur-mer, raconte que l'intendant, 
choqué de voir deux matelots se battre dans un coin de son 
esquisse, lui fît effacer « ce scandale » : car « ce serait faire penser 
que, sous mon gouvernement, il n'y ait nulle police ». Le peintre 



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— 246 — 

remplaça ce croquis par le portrait d'un traineur connu, Pique- 
Nique, avec son maigre cheval traînant des marchandises des 
chais des négociants aux navires du port. 

Un anachronisme de Hoche, — a Avant la révolution, dit le 
héros dans la pièce de Hoche, de notre confrère M. Paul Dérou- 
lède, un homme sorti du peuple n'aurait pas pu signer une vic- 
toire de son nom; il ne l'aurait signée que de son sang. » Et le 
public a applaudi. N'en déplaise à notre éminent confrère, il y 
a là un anachronisme ; Hoche était de son temps et savait ce qui 
se passait : ce n'est qu'à notre époque d'ignorance systémati- 
que qu'on peut croire à ces phrases ronflantes. Comme le fait 
justement remarquer M. Oscar de Poli, dans VAnnuaire du 
conseil héraldiquey p. 387, Louis-Hector de Villars, maréchal 
de France, sienade son nom les victoires deFriedlingen(1702), 
Hoschstaedt(1703), Denain (1712). Ce fils de Pierre de Villars 
descendait de Pierre de Villars, marchand de Lyon en 1450. 
Le maréchal Catinat était de souche bourgeoise ; le maréchal 
Fabert, de môme ; l'illustre Chevert était fils d'un bedeau et il 
n'est pas bien sûr que de nos jours on ne l'eût pas dénoncé comme 
clérical. « Pour être admis aux grades moyens, dit un journa- 
liste à propos de Hoche, il faut quatre quartiers de noblesse. » 
Alors, que signifie l'édit de Louis XV portant anoblissement 
des non nobles admis au grade de général? 

Le marquis de Langalerie. — M. de Boislisle a terminé dans 
la Revue historique de mars-avril les Aventures du marquis 
de Langalerie (voir xviii, p. 96). En 1711, il fait une abjuration 
solennelle du catholicisme à Francfort-sur-l'Oder, entraîné par 
sa nouvelle épouse, prépare une expédition contre le pape, donne 
dans le mysticisme le plus fou, se fait ange et prophète, entre- 
tenu par sa femme de l'argent du vieux landgrave de Hesse- 
Cassel dont elle était (1713) la maîtresse en titre, s'associe à 
Amsterdam avec un aventurier qui se faisait appeler le land- 
grave de Linange et qui n'était autre que René-Godefroy-Louis- 
Ernest Joumard (des Achard-Joumard et Tizon d'Argence en 
Angoumois, en Saintonge et Périgord), pour tirer de l'argent 
des anglicans, luthériens et calvinistes, sous prétexte delà déli- 
vrance prochaine de l'église militante », des juifs avec promesse 
de les faire rentrer à Jérusalem ; fonde la Théocratie du Verbe 
incarné par un traité entre « Philippe Le Gentil, marquis de 
Langalerie, seigneur deLaMothe-Charente, de Biron, de la ba- 
ronnîe de Tonnay-Boutonne, premier baron et lieutenant de roi 
de la province de Saintonge... » et « René-Godefroy-Louis-Er- 
nest-Joseph Le Hachard, par la grâce de Dieu, landgrave de 
Linange, prince de l'Empire romain et de Chabanais, duc d'An- 
gelpont, de Madagascar... marquis de Lusignan, d'Oleron, de 
BalanzaCjde Pizaniet de Rusé, comte de La Mothe-Hachard, de 
Saujon... », offre ses services à la Turquie pour détrôner le pape 
Clément XI et conclut avec Osman-aga, agent du sultan Ah- 



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'I 



— 247 — 

med III, un véritable traité diplomatique relatif à Mada- 
gascar. 

Enfin, arrêté parles Ilambourgeois, livré à l'empereur d'Au- 
triche, condamné à une détention perpétuelle, il se laissa mou- 
rir de faim le 18 septembre 1717. 8a femmelui survécut jusqu'en 
1736 et mourut à Lausanne en Suisse. Le fils aîné, François-Phi- 
lippe, né en 1710, épousa une Constant de Rebecque, fille d'un 
Saussure, dont vinrent deux fils qui entrèrent au service de Louis 
XV. Le cadet eut un fils qui servit aussi dans la garde suisse 
jusqu'à la révolution de 1830, se fit admettre dans la légion 
étrangère et mourut en 1873, dernier des nom et titre. La descen- 
dance n'est plus représentée que par les petits-enfants de ses 
deux sœurs mariées en Allemagne et par une de ses tantes, la 
baronne Pelletier. 

Cette biographie est te complément de la note que M. de 
Boislisle a mise dans le tome xiu des Mémoires de Saint-Simon, 
p. 334, à propos d'un passage du chroniqueur : « Langalerie 
passa aussi au service de l'Empereur... » Voir aussi ce qui est 
dit de lui dans la Revue de Saintongey t. x, p. 424. Il y a quel- 
ques détails particuliers. 

VARIÉTÉS 
I 

LES CARTES DE VISITE SAINTONGEAISES 
(Tomes xvii, 126, et xtiii, 129.) 

Un prospectus de Jean Baille, € cartier » à Saintes. 

La pièce est malheureusement déchirée par le milieu ; je n'en 
possède que la fraction d'en bas. C'est un dessin fort grossier, 
probablement taillé dans le bois, et tiré en noir par simple ap- 
plication de la main sur le papier. Mon fragment représente les 
armes de la ville de Saintes dans un cartouche : le pont, la base 
de ses piliers, ses arches et le fleuve. A gauche est un écusson, 
entre deux branches de laurier, portant un chevron, accompa- 
gné, d'un côté, de la lettre J, et, de l'autre, de la lettre B (initiales 
du Cartier); à droite, comme pendant de l'écusson auc hevron, 
apparaît un arbre, palmier ou pin, et les deux lettres J et J5 de 
chaque côté. Sous le cartouche aux armes de la ville est une 
tablette encadrée d'arabesques, sur laquelle on lit en quatre li- 
gnes : 

CARTE • TRES • FINES FAITE • PAR 

lEAN • BAILLE • CARTIER • OR • 

DINAIRE • DE • LA • VILLE DE AÀA 

SAINTE • AVEC • PRE • VILEGE 

A quelle époque vivait le cartier Jean Baille ? Le graveur de 
ce dessin s'est inspiré du xvi* siècle. 

La m. 



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248 — 



Au sujet des cartes de visite excentriques dont notre confrère 
M. Jules Pellisson entretient les lecteurs de la Revue (t. xviif, 
p. 129-136), je pourrais rappeler celles qu'un garde mobile, alors 
en convalescence au dépôt à La Rochelle, après une courte ma- 
ladie résultant des fatigues de la campagne, envoya à ses amis 
pour le premier de Tan 1871. Il avait coupé en cinq tronçons 
d'égale longueur une douzaine de faux cols de papier, sur cha- 
cun desquels il inscrivit son nom à la plume. Les plus drôles 
ient celles formées des deux extrémités et du milieu à cause 
j boutonnières. 

^ propos des cartes à jouer utilisées par nos pères pour faire 
rs cartes de visite, on met au compte de Calino, un petit- 
isin de notre célèbre Jean-le-Sot, devenu laquais de bonne 
ison, l'anecdote suivante: Madame la comtesse de X... qui 
^ait pris à son service, ayant, un jour, de nombreuses visites 
lire, lui dit: « Calino, vous prendrez des cartes. — Bien, ma- 
ne. » Chaque fois que la personne que sa maîtresse venait 
r était absente, Calino, suivant Tordre qui lui était donné, 
ssait une carte, puis reprenait sa place auprès du cocher, 
it enfin un moment où, à l'injonction de sa maîtresse, notre 
bin répondit : « Je dois avertir madame la comtesse que les 
tes sont épuisées. — Comment, se récrie celle-ci, épuisées? 
mbien en avez-vous donc pris? — Eh! madame, répond le 
icieux Niquedouille, un jeu complet, pardienne ! » Il avait 
isciencieusement distribué les trente-deux cartes d'un jeu de 

"^ * Piâre Marcut. 

II 

BALZAC A ANGOULEME 

1 a été ici question, t. xvii, p. 416, du séjour d'Honoré de 
zac à Angoulême, et M. Jules Pellisson y a raconté ses essais 
candidature électorale. A propos de la démolition prochaine 

l'hôtel Nivet, à Limoges, M. Fray-Fournier, dans la h- 
ison d'avril du Bibliophile limoxisin, nous raconte Balzac 
imoges, La sœur du grand romancier, Laure de Balzac, de- 
s M"® de Surville, avait eu pour amies d'enfance les sœurs 
irangin, dont Tune, Zulma, épousa Carraud, qui fut directeur 
i études à l'école de Saint-Cyr, puis directeur de la poudrerie 
.ngoulême, et l'autre, Lucile, épousa Philippe Nivet, négo- 
nt à Limoges. Balzac fut surtout lié avec Zulma Carraud, ce 

explique ses fréquents séjours à la poudrerie d' Angoulême, 
ind la meute de ses créanciers le forçait à fuir Paris. C'est à 
goulème qu'il écrivit et data plusieurs de ses ouvrages, entre 
res Le médecin de campagne. Limoges n'était pas trèséloi- 
l d' Angoulême. La voiture partait à midi et arrivait le lende- 
in matin à 6 heures, quelquefois un peu plus tard. Ilyaquel- 
îs années, avant les chemins de fer, le trajet ne durait plus 
i toute la nuit. On n'était pas si douillet alors, et Balzac par- 



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— 249 — 

tait pour Limoges. Il y écrivit Le curé de village, dont les scènes 
se passent à Limoges et dans les vastes plaines qui s'étendent au- 
delà de Saint-Léonard. Il y trouva aussi une admiratrice passion- 
née que Fauteur nous fait connaître, Caroline-Julie-Sophie Péti- 
niaud, née le 19 juillet 1803 à Paris où ses parents résidaient 
momentanément, fille de François Pétiniaud, d'une vieille fa- 
mille limousine, plus tard conseiller à la cour de Limoges, et 
de SophieOlive-Joséphine de La Coste. Elle avait épousé Jac- 
ques Marbouty, greffier en chef du tribunal civil de Limoges, 
tt Costumée en pages, sous le nom de Marcel, M"® Marbouty 
accompagna Balzac dans un voyage que celui-ci fit en Italie au 
mois d'août 1836. Le maître écrivain la produisit dans la haute 
société où elle intrigua tout le monde, y compris les diplomates. 
Admiratrice de Georges Sand pour son aisance à porter le cos- 
tume masculin, très flattée d'avoir été prise, au cours de son 
voyage, pour l'auteur d'Jndiana, M"** Marbouty en vint à envier 
sa gloire littéraire. » Elle écrivit plusieurs ouvrages, vers et 
prose. Puis elle s'isola du monde, vécut de ses souvenirs de 
Balzac, reprit les modes de 1840, mourut à Paris le 16 février 
1890, écrasée par un omnibus. 

Heureuses les vieilles maisons qui ont des historiens comme 
M. Fray-Fournier pour les raconter ! 



III 

MONUMENT DE CHAMPLAIN A QUÉBEC 

On se rappelle que la ville de Québec a décidé, en 1893, d'éle- 
ver un monument à la gloire de son illustre fondateur, Samuel 
de Champlain, le Saintongeais. C'est à cette occasion que, pour 
renouer les liens d'afi'ection et de parenté qui unissent les Ca- 
nadiens au Français, en particulier aux Saintongeais, la société 
des Archives historiques de la Saintonge et de l'Àunis prit 
l'initiative d'une fcte en l'honneur d'un des plus hardis pionniers 
de l'ancienne France. Elle rendait hommage aussi à l'un de ses 
plus illustres enfants de la province, à Samuel de Champlain, 
de Brouage, et contribuait à l'érection du grandiose monument 
de Québec. Elle payait en même temps une dette de reconnais- 
sance, se souvenant que seuls les Canadiens étaient venus com- 
battre à nos côtés comme volontaires en 1870 et qu'à la nouvelle 
de l'incendie de la bibliothèque de Saintes, l'année suivante, le 
Canada s'était empressé d'envoyer une foule d'ouvrages, fonds 
de la nouvelle bibliothèque. Et le souvenir n'est pas perdu de 
la visite des Canadiens à Saintes, à Rochefort, à La Rochelle, 
des fêtes charmantes ([ui leur furent données à Saintes, de leur 
séjour chez le très excellent Lemercier, au Ramet, dont déjà 
M"* et M. de Crozo faisaient si bien les honneurs. Journée 
inoubliable où tout le monde apporta son entrain, où l'éloquence, 
la poésie, la sculpture et la musique rivalisèrent pour nos hô- 
tes, où l'on revit pendant quelques heures les jours lointains de 



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— 250 — 

Champlain et des navigateurs saintongeais, ravivant les regrets 
de la Nouvelle-France perdue et se donnant fraternellement la 
main. Une somme de mille francs recueillie par la société des 
archives fut l'obole expédiée à Québec pour le monument de 
Champlain. Nous renvoyons nos lecteurs à ce qui a été dit alors 
dans la Revue, t. xiii, à l'ouvrage SamueJ Champtain, par M. 
Louis Audiat, et à la brochure, Les fêtes de Samuel Champlain 
à Saintes, Rochefort et La Rochelle, 1893, in-8'. L'emplacement 
choisi est le point culminant de la ville, à côté de l'hôtel Fron- 
tenac, d'où l'on domine Lévis, le port et le magnifique fleuve du 
Saint-Laurent. Un comité s'est formé sous la présidence de M. 
Alexandre Chauveau, juge des sessions à Québec, et les sous- 
criptions recueillies dans toutes les provinces du Canada se sont 
élevées à plus de 150.000 francs. 

Le sujet a été mis au concours ; plus de vingt projets éma- 
nant d'artistes franco-canadiens (1), anglais, américains et ita- 
liens, furent envoyés au comité. Un seul était français : il fut 
retenu à l'unanimité comme le meilleur. Les auteurs étaient 
deux jeunes Parisiens, MM. Le Cardonnel, architecte, et Chevré, 
sculpteur (2). 

Le monument a près de quinze mètres de hauteur : la statue 
est une figure de caractère qui a été fort admirée au salon de 
1898, dont VEvénement de Québec du 5 février 1898 disait : 
a La statue de Champlain a un grand caractère artistique. Cham- 
plain n'a pas l'aspect d'un conquérant ; il salue cette terre du 
Canada, sur laquelle il met le pied pour la première fois, comme 
si elle lui appartenait déjà par droit de naissance : il parait être 
chez lui. Pas de pose théâtrale, pas de geste à effet. Sur son vi- 
sage aux traits accentués et énergiques, vieilli avant l'âge par 
la fatigue et les dangers, apparaît la satisfaction d'avoir travaillé 
à la gloire de son pays. En voyant cette statue, les esthètes 
pourront croire qu'il n'y a pas eu grand effort et que l'artiste le 
plus ordinaire en aurait fait autant. Ne croyez-vous pas, au con- 
traire, que ce soit là une preuve de la perfection de l'œuvre ? 
Mais il faut s'attendre à ce qu'elle soit discutée, critiquée com- 
me toute œuvre de mérite, peut-être même à cause de sa grande 
simplicité et de la sobriété des détails, » Cette statue en bronze 
a 4 mètres 50 de hauteur et ne pèse pas moins de 3.142 kilos. 
Elle repose sur un piédestal en pierre, d'une belle architecture, 
dans le goût de la renaissance, et que décore un haut relief en 
bronze d'une composition magistrale : une femme, superbe d'al- 
lure, la ville de Québec, inscrit en lettres d'or sur le livre de 



(1) Le projet classé n<» 2 avait pour auteur un sculpteur franco-canadien de 
grand talent, M. Philippe Hébert, de Montréal, d'origine acadienne, c'esl-Â-dire 
saintongeaise. 

(2) Depuis lors, ces deux artistes ont fait parler d eux : M. Le Cardonnel 
a obtenu, au concours, la construction de l'hôtel de la « New-York » à Paris, 
à Tangle de la rue Le Peletier et du boulevard des Italiens ; M. Chevré a ex- 
posé au salon de 1897, un « Réveil de Flore », œuvre très remarquée qui lui 
a valu une bourse de voyage. 



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i 



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— 251 — 

ses annales le nom de son illustre fondateur ; à sa droite, un 
enfant, le génie de la navigation, rappelle que Champlain fut un 
navigateur avant d'être gouverneur de la Nouvelle-France; dans 
le haut une Renommée aux ailes déployées, trompette à la bou- 
che, publie la gloire de cet immortel Français. Dans le loint 
apparaît la silhouette de la cathédrale de Québec surmontée 
sa croix, sous la protection de laquelle il mit dès le débu1 
patriotique entreprise. 

Divers cartouches avec les armes du Canada, de Québe( 
de Brouage complètent la décoration du monument. Voici 1 
scription : 

SAMUEL DE CHAMPLAIN 

NÉ A BROUAGE, EN SAINTONGE, VERS 1567*, 

SERVIT A l'armée SOUS HENRI IV, 

EN QUALITÉ DE MARÉCHAL DES LOGIS ; 

EXPLORA LES INDES OCCIDENTALES DE 1599 A 1601 ; 

l'acadie DE 1604 A 1608; 

FONDA QUÉBEC EN 1608; 

DÉCOUVRIT LE PAYS DES GRANDS LACS ; 

COMMANDA PLUSIEURS EXPÉDITIONS CONTRE LES IROQUOIS 

DE 1609 A 1615; 

FUT SUCCESSIVEMENT LIEUTENANT-GOUVERNEUR ET GOUVERNEUl 
DE LA NOUVELLE-FRANCE, 
ET MOURUT A QUÉBEC LE 25 DÉCEMBRE 1635. 

Sur le livre que tient la ville de Québec se trouvent gna 
ces mots mémorables, écrits par Champlain lui-même quelq 
jours après avoir jeté les premiers fondements de Québi 
a Dieu, par sa grâce, fasse prospérer cette entreprise à i 
honneur, à sa gloire, à la conversion de ces pauvres aveug 
et au bien et honneur de la France. » 

Ce monument est absolument français et par sa conceptioi 
par les matériaux qui le composent. L'emmarchement est 
granit des Vosges ; le piédestal en pierre de Château-Lanc 
(Seine-et-Marne), qui est celle de l'église du Sacré-Cœur 
Montmartre et de 1 arc-de-triomphe de l'Etoile. La taille et 
sculpture ont été faites dans les ateliers de MM. Vienne, à C 
sobre (Nord). Les bronzes ont été exécutés par la société < 
établissements métallurgiques de A. Durenne, dans son usine 
Sommevoire (Haute-Marne). En outre, tous ces matériaux s< 
arrivés à quai à Québec, sous pavillon français. 

Nous devons ajouter que notre confrère et compatriote, M. . 
thur Bonnet, le très distingué ingénieur des ponts et chaussées, ( 
a construit la nouvelle ligne de Paris à Mantes et qui travai 
en ce moment même à l'intéressante ligne de Passy aux In 
lides, a bien voulu se charger de la haute direction de l'exéc 
tion de ce monument, heureux de fournir ainsi sa contribut 
à l'œuvre destinée à perpétuer le souvenir de l'illustre Saint 
geais. Notre confrère doit, croyons-nous, assister à l'inaugui 
tion fixée au 6 septembre et à laquelle le gouvernement franc 



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— 252 — 

a été oflîciellement invité. Nous lui demanderons à son retour 
de nous communiquer pour nos lecteurs les détails des fêtes 
vraiment nationales qui auront lieu à cette occasion et attireront 
à Québec une foule innombrable de Franco-Canadiens de tous 
les points du Canada et des Etats-Unis. Il y représentera la 
société des Archives et la Saintonge, lui qui assistait à nos fêtes 
de 1893 et rappellera là-bas qu'ici on se souvient encore et que 
nos cœurs n'oublieront jamais a ces Alsaciens-Lorrains d'outre- 
mer ». 

A. 

LIVRES ET PÉRIODIQUES 



I 

UNE HISTOIRE DE BOURG SUR GIRONDE (1) 

Si j'ai un regret, c'est que cette brochure de près de 300 pages 
sur une petite ville ne soit pas plus volumineuse. Et n'au- 
rait-elle pas pu l'être? Je crois qu'elle aurait pu avoir le dou- 
ble sans que le lecteur s'en doutât. En effet, le xxviii' cha- 
pitre — et dernier — va de la mort de Louis XIV à l'avènement 
de Louis XVI, près d'un siècle. L'historien saintongeais Massiou 
arrêtait aussi son v* volume à la mort du grand roi et sautait 
d'un élan jusqu'à 1789. Tout le xviii® siècle passé sous silence! 
il n'avait rien trouvé d'intéressant, disait-il. M. Maufras n'en 
pourrait pas dire autant de son histoire de Bourg. Je soupçonne 
qu'il a eu peur d'allonger son volume et d'ennuyer le lecteur; 
en quoi il s'est complètement trompé. En tous cas, rien ne 
l'empêchait de mener les événements jusqu'à nos jours. Depuis 
Victor Duruy, l'histoire contemporaine est inscrite au pro- 
gramme des classes, et s'il y a parfois quelques inconvénients, 
par exemple que le manuel qui servait en l869 doit être rem- 
placé parce qu'il y a eu quelques changements et qu'on ne peut 
plus enseigner aux enfants que l'expédition du Mexique est la 
plus grande pensée du règne, M. Maufras avait assez de savoir 
et de prudence pour dire la vérité sans froisser les fils ou petits- 
fils des acteurs de la période révolutionnaire. C'est donc un 
complément à ajouter. 

Ce qu'on cherche de nos jours dans les annales de nos villes, 
ce n'est plus seulement les faits de guerre, campagnes, sièges, 
batailles, vastes tueries, on veut savoir les coutumes et les 
institutions. Comment s'administraient nos aïeux? comment 
vivaient-ils ? Il y a bien quelques lettrés de l'école primaire 
ou de l'enseignement moderne qui, d'après les manuels ridicu- 
les, croient que nos grands-pères s'achetaient et se vendaient ré- 

(1) Emile Maufras. Histoire de Bourg sur Gironde depuis s» fondaUoR 
jusqu*en 1789. Bordeaux^ imp. nouvelle Demachy, 1898, in-8«, 291 pages. (Ex- 
trait de la Revue catholique de Bordeaux.) 



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— 253 — 

ciproquement au marché comme des têtes de bétail et se repais- 
saient d^herbes et de racines de fougères — nourriture assez 
peu substantielle. Ceux qui raisonnent et veulent se rendre 
compte demandent plus à Thistorien ; ils veulent savoir com- 
ment on se conduisait, sous quel régime on vivait, ne serait-ce 
que pour comparer et voir si nous avons fait beaucoup de pro- 
grès en fait de liberté. 

Bourg était en commune avant 1273. Le maire, les jurats, les 
bourgeois veulent bien jurer fidélité au roi d'Angleterre lors- 
qu'il vient pour la première fois en Guyenne, mais à la condi- 
tion que le roi prêtera serment de respecter les franchises et 
privilèges de la ville. La propriété est absolument libre; le pro- 
priétaire, le marchand pouvait charger ses vins sur des bateaux 
ou les vendre en taverne, moyennant deux deniers au roi. 
L'étranger qui ne sera pas bourgeois devra un denier par ton- 
neau. 

La ville indépendante traite avec sa voisine Bordeaux sans 
trop s'occuper de « messire leur roy ». La monarchie nationale 
n'eut garde de porter atteinte à ces franchises. Chaque année, 
le 8 août, jour de saint Monmolin, dans l'église paroissiale, on 
procède à l'élection pour 4 ans de deux nouveaux jurats pour 
remplacer les deux qui ont achevé le temps de leur exercice ; 
les deux anciens, les deux nouveaux et le maire nomment deux 
bourgeois de ladite ville, « des plus apparens et capables qu'ils 
peuvent recognoistre et pour être maire pendant deux ans,» Le 
grand sénéchal de Guyenne choisit l'un des deux pour maire. 
Sous Louis XIII parait la candidature ofTicielle. Le roi écrit au 
corps de ville pour lui recommander tel ou tel. Si le candidat 
réunit les conditions, on ne se fait pas trop prier ; mais dans le 
cas contraire on résiste, on proteste, on prend même les armes 
Ce n'est qu'à la fin du règne de Louis XIV que la mairie cessa 
d'être élective et que les villes, qui ne purent racheter leurs pri- 
vilèges, perdirent leur droit à la liberté de l'échevinage. 

La jurade avait la haute, basse et moyenne justice avec appel 
au parlement de Bordeaux, et Bourg est peut-être la seule des 
villes qui conserva ce droit jusqu'en 1789. Lisons, p. 215, le 
récit d'une exécution capitale, amende honorable, traînée sur 
une claie par tous les carrefours, pendaison sur la place publi- 
que et exposition aux fourches patibulaires au dehors de la 
ville, à l'endroit qui s'appelle encore Les'jvLStices. Les jurats 
avaient le droit de police ; ils visitaient les bouchers, boulan- 
gers, saisissaient le pain pas assez cuit ou n'ayant pas le poids, 
la viande mauvaise ou vendue au-dessus du prix; ils réglemen- 
taient les cabarets et d'une façon sévère. En retour de leurs 
peines et soins pour le bien de la ville, ils recevaient quelques 
petits cadeaux. Chaque boulanger admis à la maîtrise devait 
donner à chaque magistrat 12 livres de a sucre honorifique », et 
tous les ans, à la fête des rois, « un gasteau bienséant, conve- 
nable et digne d'être présenté à des magistrats. » 

Que de remarques utiles à faire sur cette Histoire de Bourg ! 



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— 254 - 



M. Maufras a scrupuleusement étudié le passé de la ville, non 

seulement dans les livres, mais surtout dans les archives. 

st là que se trouvent la vraie vie de nos pères, leurs mœurs, 

PS usages, et c'est là surtout que nous pouvons puiser quel- 

s enseignements. 

L. A. 



II 

UN PO LILLE DU DIOCÈSE D'ANGOULÊME (1) 

iC tome second de cet important monument historique égale 
remier en recherches et en intérêt; il comprend les paroisses 

17 archiprôtrés de l'ancien diocèse d'Angoulême, les cha- 
lênies, les couvents d'hommes et de femmes, les séminaires 
îollèges, les aumôneries, hôpitaux et maladreries. Le plan 
: une courte notice, suivie de la liste de tous les titulaires 
on a pu retrouver. On juge par là de l'immensité des recher- 
s. Que de faits contenus dans ces notes historiques, néces- 
•ement sommaires! que de noms d'individus! Il y aurait de 
ieuses remarques à faire sur l'origine de ces bénéfices, sur 
rs revenus, sur les possesseurs. On voit des prêtres arriver 
le tous les diocèses et passer de l'un à l'autre. Echange per- 
uel. Cela se comprend, quand on réfléchit que le titulaire 
n bénéfice en était le propriétaire et le résignait à qui bon 
semblait, neveu, parent, ami, d'où qu'il vînt. 
>n voit la générosité s'exercer pour toutes les bonnes œuvres, 
ises, paroisses, collèges, écoles, hôpitaux. Nul ne songe à 
xi: on sent le besoin d'une église, on la bâtit: d'une paroisse, 
[a constitue par des fondations pour assurer Texistence du 
é et l'exercice du culte ; d'un maître d'école, on le paie, 
is le principe les revenus venaient du sol ; chacun donnait 
lopin de terre, un arpent de forêt, un étang; de là l'inégalité 
s les ressources: ici un prieur fort riche, à côté un curé à 
►ortion congrue. De là aussi la pauvreté par suite ladégéné- 
cence des maisons religieuses qui n'eurent plus que des re- 
us insignifiants, la valeur de l'argent ayant diminué d'année 
année. Croyez-vous que les 900 francs du desservant actuel 
3nt les 900 francs de 1804 ? Si à l'époque du concordat on 
it voulu assurer l'existence non pas luxueuse, mais conve- 
le du curé, en même temps que sa dignité, au lieu d'inscrire 

somme au budget qui fatalement perd chaque jour de sa 
îur, quand on ne la raccourcit pas systématiquement par des 
anchements qui iront jusqu'à la suppression, n'aurait-on 
dû constituer une propriété territoriale ? 
l'article séminaires^ collègeSj est une petite histoire de l'in- 

L'abbé J. Nanolard, vicaire général, membre de la société archéologique 
et Charente et de la société des Archives historiques de la Saintongt. 
lié historique du diocèse d'Angoulême, tome second. Angouléme, imp. 
c et Despujols, 1897, in-S**, 588 pages. 



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- 255 — 

struction secondaire locale. On y voit le désir, surtout depuis 
François !•% de répandre les lettres ; le nombre de collèges est 
notable, petits collèges peu luxueux, peu dispendieux, ou quel- 
ques professeurs donnaient l'éducation à des élèves d*élite et 
qui suffisaient aux carrières libérales sans encombrement; An- 
gouléme, Blanzac, La Rochefoucauld, Montbron, Saint-Claud, 
Vindelle. C'est une opinion généralement répandue que la ré- 
forme développa l'instruction par l'esprit de libre examen. On 
n'a pas montré les coups terribles qu'elle lui porta en ruinant 
les établissements catholiques. Lisez ces pages dans M. Nan- 
glard : Le 16 mai 1562, les huguenots envahissent Angoulême ; 
ils n'épargnent pas plus les collèges que les églises. Après leur 
départ on répare ; mais six ans après ils reviennent, détruisent 
ce qu'on a réédifié, chassent maîtres et écoliers. Après ces deux 
invasions désastreuses, les revenus sont diminués ; le collège a 
toutes les peines du monde à se relever. Les jésuites y sont 
appelés en 1622 par la municipalité, autorisés par l'évèque An- 
toine de La Rochefoucauld, approuvés par le brevet royal signé 
au camp de Royan le 10 mai. L'établissement prospère ; mais 
l'arrêt du parlement (1762) le ruine à peu près. Il faut remplacer 
ces religieux. Bref le nombre des élèves qui était de 140 en 1765 
est descendu à 44 en 1777 ; il s'est relevé à 62 en 1781 pour re- 
tomber à 20 en 1789. La révolution réduit encore ce chiffre; il 
est de 15 en 1790 et de 7 en novembre 1791. 

Après avoir vivement félicité l'auteur de cet important labeur, 
je veux pourtant faire des critiques : Les titres sont mal dis- 
posés; ainsi le titre général collèges est en petite italique; le 
sous-titre collège d'angouléme est en grandes capitales. 

De plus, les abréviations sont obscures ; je sais bien que lie, 
th. et 6. ph. signifient « licencié en théologie » et « bachelier en 
philosophie » ; mais Constantien, Viennen^ Grassen^ Fleropoli- 
sert!! suis-je bien sûr que cela veut dire : du diocèse de Coutan- 
ces, Vienne, Grasse ? Je demande en tête d'un prochain volume 
une traduction de ces termes et de ces abrévations. 

L. A. 

III 

UN VOYAGE DANS LES CHARENTES(l) 

Un fort aimable voyageur parcourt la France, visitant les 
villes et les monuments, examinant les campagnes, notant les 
sites et les paysages et nous racontant ses impressions. Les vo- 
lumes succèdent aux volumes : le pays est vaste et les observa- 
tions diverses. C^est un état de la France en Tan de grâce 1898 
et il offre un point de comparaison avec les Voyages d'Arthur 



(1^ Ardouin-Dumazbt, Voyage en France, 15« série. Charente et plaine poi- 
tevine. Paris, Berger- Levrauli, 1898, in -18, 381 pages, 26 caries ou croquis. 
Prix : 3 fr. 50. 



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— 256 — 

Yong, en 1788. Nous voici à la 1 5® série, Les Charentes et un peu le 
Poitou. L'auteur, M. Ardouin-Dumazet, écrit ses pages en route 
et les envoie à un journal. Encore que ce journal soit sérieux et 
s'adresse à des lecteurs graves, le ton doit rester celui d'un arti- 
cle de journal : effleurer tout, ne jamais traiter des sujets trop 
techniques, ce qui n'exclut pas des chapitres sur tel point parti- 
culier, au hasard de la rencontre : les protestants du Poitou, 
par exemple, les vignes et les laiteries de l'Aunis, les mulets 
de Melle et Técole militaire de Saint-Maixent. Il fait bon dire 
son mot sur les institutions, les établissements, ou les produits 
du sol que l'homme et la nature ont semés sur les pas des tou- 
ristes. Pourriez-vous passer à Esnandes sans voir les bouchots, 
à Cognac sans visiter les chais, à Ruelle sans examiner la fon- 
derie de canons, Rochefort son arsenal. Saintes ses monuments 
romains ? L'auteur note tout, mais sans pédanterie, du ton d'un 
homme du monde qui sait beaucoup et dit bien. Il suit un peu 
le cours de la Charente ; c'est avec elle qu'il entre dans le dépar- 
tement. Le premier château est Verteuil, «jadis résidence favo- 
rite, sorte de Versailles des ducs de La Rochefoucauld », et dont 
le propriétaire actuel, M. le comte Aimery de La Rochefoucauld, 
a fait une sorte de musée ; puis La Rochefoucauld, un des plus 
remarquables édifices de la renaissance, inhabité, désert, inha- 
bitable ; Angoulême, planté là-haut, avec ses industries dans 
la plaine, les papeteries, la poudrerie, avec ses deux Balzac, 
et la fonderie de Ruelle, Châteauneuf, Barbezieux et ses pâtés, 
ses chapons, ses poulardes. Cognac, ses eaux-de-vie, le cham- 
pignon des murs de Cognac déterminé par M. Baudouin, le vi- 
gnoble, la fabrication des cognacs, les chais, la reconstitution 
des vignobles, Jarnac et ses vieilles maisons de commerce, dont 
la maison Dclamain est une des plus anciennes de la région, 
Sigogne avec ses souvenirs dramatiques du tableau de la dime; 
et les etc. sont nombreux. 

Je ne résiste pas au plaisir de citer quelques passages d'abord 
sur Saintes, page 237 : « Il faut s'approcher de la Charente pour 
trouver dans le faubourg des Dames deux des anciens édifices 
de cette antique et glorieuse cité, l'église Saint-Palais et l'église 
Notre-Dame, une des plus merveilleuses églises romanes de ce 
sud-ouest, si riche en monuments des xi® et xii" siècles. L'exté- 
rieur a été respecté ; sa façade et son clocher restent avec toute 
la splendeur de leur ornementation et de leurs proportions. Mais 
l'intérieur a été déshonoré par le vandalisme du génie militaire : 
Notre-Dame fait partie d'une caserne. 

» Ce n'est pas la seule faute commise par la ville de Saintes. 
Elle avait un vieux pont aux substructions romaines, au milieu 
duquel se dressait un arc de triomphe dédié à Germanicus et à 
Tibère ; des architectes du moyen âge ont remplacé le pont 
romain par des arches ogivales; en ce siècle un autre architecte 
a bâti un nouveau pont — est-ce bien sûr? — pour la construc- 
tion duquel on avait noyé en partie le monument primitif dans 
la maçonnerie. Puis ce pont a été condamné parce qu'il était 



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J 



— 257 — 

incommode. On a démoli pierre par pierre Tare de triomphe et 
on est allé le mettre sur le quai, où il produit un effet bizarre, 
puisqu'il ne sert pas au passage d'une voie. Il aurait, au moins, 
fallu le placer dans l'axe du pont : il devenait une admirable 
entrée de ville. » 

a Sauf ces deux longues artères (cours National et cours Re- 
verseaux), Saintes est un dédale de rues étroites et tortueuses. 
Deux vastes édifices religieux, Saint-Pierre et Saint-Eutrope, 
ont été remaniés d'une façon détestable ; ils méritent cepen- 
dant une visite au même titre que les débris grandioses et 
pittoresques des arènes, l'amphitéâtre romain le plus considé- 
rable de la Gaule (après Nîmes, toutefois), construit dans un 
ravin. La végétation s'est emparée de ces belles ruines. 

» Par sa situation au cœur du département, sur un fleuve na- 
vigable lui amenant de petits navires de mer, grâce à la marée. 
Saintes est donc restée une ville considérable destinée à s'ac- 
croître encore. Pour les Saintongeais, elle reste la capitale, 
comme au temps de leur autonomie provinciale; même à côté 
de La Rochelle, cité savante et artiste, elle a su garder une 
place honorable parmi les villes où les choses de l'esprit ne 
sont point oubliées ; ses sociétés savantes sont nombreuses (?) 
et actives ; en un mot. Saintes a su maintenir à la Saintonge un 
peu de ce particularisme qui tend par trop à s'effacer aujour- 
d'hui. Comme la Bretagne, la petite province a conservé son 
Satois pittoresque et les costumes curieux de ses femmes, 
[algré le voisinage de Bordeaux et de la ville moderne de Ro- 
chefort, ce petit pays possède encore toute sa saveur de terroir... » 
Puis sur La Rochelle, p. 255 : «A chaque pas, le passé se dresse 
devant nous. Le siège de La Rochelle, un glorieux épisode de 
notre histoire, grâce à l'héroïsme des deux partis, bien qu'il fût 
le fait de la guerre civile, se rappelle à tout instant. Cette forte- 
resse, dont les lourdes murailles sont ajourées, relevées et 
comme animées par les festons de pierre qui la couronnent, 
c'est l'hôtel de ville, où Jean Guiton résista si longtemps aux 
bourgeois poussés par la famine et demandant la reddition. 
Une inscription, placée sur la maison (?), nous apprend que là 
vécut le fameux adversaire du cardinal. 

» Les façades des tours, les murailles des églises encore cou- 
vertes de traces de balles sont, elles aussi, des pages où se lit 
le belliqueux passé de l'héroïque ville. Aujourd'hui, La Ro- 
chelle vit moins dans ces glorieux souvenirs. Si elle se souvient 
du passé de ces hardis navigateurs rochelais qui allaient par 
les mers inconnues à la recherche des terres nouvelles, aucune 
cité maritime ne se transforme plus rapidement. Son vieux port 
d'échouage, le port des corsaires et des hardis commerçants 
qui firent la ville riche et puissante, est livré à la petite navi- 
gation. Deux bassins ont été ouverts, mais ils sont devenus in- 
suffisants, et l'on a creusé à l'ouest, loin de la ville, en vue de 
l'île de Ré, un vaste bassin à flot, dit de La Pallice, où les plus 
grands navires peuvent aborder. De Saint-Nazaire à Lisbonne, 

17 



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— 258 — 

c'est Tabri le plus sûr pour ces vapeurs colossaux qui ne 
it trouver dans la plupart des havres de l'Europe la pro- 
ir nécessaire. La Rochelle a entrepris cette œuvre avec 
dmirable confiance dans Tavenir; elle s'est annexé les 
ires qui la séparaient de son nouveau port; elle a troué 
eilles murailles par d'immenses voies conduisant à La 
3 et sur lesquelles on rêve de voir bientôt des construc- 
s'élever en nombre, accroissant la ville par des rues 
;s de plus d'une lieue. Le vieux génie entreprenant des 
lais s'est réveillé, et, chose bien rare dans nos villes de 
ce, cette transformation n'efîare personne ici. La Rochelle, 
une grande ville au moyen âge, doit redevenir une grande 
n attend cela, c'est écrit... » 



ci, par là, mais rarement, on pourrait signaler quelques 
s ; il est étonnant qu'il n'y en ait pas un plus grand nom- 
ans cette multitude de faits, de noms, de légendes, où 
ger est souvent forcé de croire ce qu'on lui dit sans aller 
linsi, à propos du bourg de Bouteville, « le plus beau, le 
îr d'aspect, blotti au pied des ruines superbes du château 
Montmorency, François de Bouteville, décapité à Tou- 
par ordre de Richelieu, pour crime de trahison », 
louin-Dumazet a confondu Henri, duc de Montmorency, 
le Gaston d'Orléans et de Cinq-Mars, vaincu à Castel- 
•y en 1632 et décapité à Toulouse, avec François de Mont- 
3y, célèbre duelliste, qui, forcé de se réfugier à Bruxelles 
ivoir tué son adversaire, s'était de nouveau battu en plein 
i milieu de la place Royale à Paris, et fut aussi condamné 
; et décapité en 1627. 

Louis Audiat. 

IV 

UN PRÉLAT COMMANDANT d' ARMES 

; une page d'histoire, mais d'histoire contemporaine, que 
le Frédéric-François-Xavier de Mérode^ ministre et au- 
• de Pie IX, archevêque de Mélitène, par Mgr Besson, 
de Nîmes, Uzès et Alais (Lille, 1898, Desclée ; grand 
j 298 pages et 20 gravures ; prix : 2 fr. 50). Les années 
t si vite, les événements se succèdent avec une telle ra- 
que l'histoire d'hier est déjà de l'histoire ancienne. J'ai 
la sœur du héros de Mgr Besson, et la femme du géné- 
La Moricière, son ami intime et son collaborateur. Et 
it que de détails me rappelle — ou m'apprend — le bio- 
! N'est-ce pas qu'il est bon de rafraîchir sa mémoire? En 
rant ces pages, on revit l'époque de l'empire, de Pie IX, 
lutte contre les Piémontais et la révolution ; Castelfi- 
Ancône, la diplomatie — duplicité — impériale, Men- 



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— 259 — 

tana. Nous assistons aux événements qui ont passionné vingt 
années de notre existence et en même temps nous en connais- 
sons mieux les détails, par cette vie du jeune sous-lieutenant 
beige, créé chevalier de la légion d'honneur pour sa belle con- 
duite en Afrique, devenant prêtre, camérier secret de Pie IX, 
ministre des armes à Rome, organisant au milieu de difïîcul- 
tés épouvantables la lutte, réformant tout à la fois, troublant les 
habitudes, dénigré, mais tenace et fidèle, suscitant La Mori- 
cière. L'auteur a une vive admiration pour son héros, dont il ne 
tait pas les défauts ; il vante cette foi vive, cette unité de vie, son 
dévouement absolu à l'église, ses charités immenses, avec une 
foule d'anecdotes allègrement contées. 

V 

UN CAPITAINE DE GÉNIE ASCÈTE 

C'est d'un autre soldat, lui aussi devenu pieux, même ascète, 
que s'occupe le P. Lejeune, rédemptoriste, dans la Vie du capi- 
taine Belletable (Lille, Desclée, 1898, grand in-8*, 260 pages, 
y gravures; prix: 1 fr. 50). Hollandais comme Mérode était Belge, 
prolétaire comme Mérode était d'une illustre famille, Henri- 
Hubert Belletable, né en 1813, fils d'un droguiste de Venlo, à 
15 ans s'engage au service des Pays-Bas, devient fourrier en 
1828, adjudant sous-oflicier en 1833, sous-lieutenant en 1837, 
capitaine du génie en 1852 avec un traitement de 3.330 francs 

Ï)our élever sa nombreuse famille, et fonde à Liège, en 1844, 
'œuvre de la Sainte-Famille qui compte aujourd'hui 400.000 
membres appartenant à toutes les nationalités. H mourut à Huy 
le 5 décembre 1855, âgé de 42 ans. On lui a élevé un monument 
inauguré en 1882. Le P. Lejeune lui en élève un autre dans ce 
livre qui fait connaître le personnage intime et son œuvre si 
précieuse. 

VI 

UN LIVRE SUR LA RIME (1) 

n en est du vers comme de la musique. Pour lé bien sentir, il 
faut le connaître un peu. Un sonnet, c'est une sonate ; vous pou- 
vez prendre plaisir à l'une et à l'autre. Combien votre jouis- 
sance sera plus vive, si vous en connaissez le mécanisme, si vous 
pouvez en apprécier les délicatesses ! Un chef-d'œuvre de pein- 
ture ne vous laissera pas indifférent et vous frappera certaine- 
ment; mais quelle satisfaction vous éprouverez, si vous pouvez 
juger des efforts de l'artiste et des difficultés vaincues! On faisait 
autrefois des vers latins dans les classes, et l'on avait raison; 

(1) De U rimefrajiçaise. Ses origines, son histoire, sa nature, ses lois, ses 
caprices, par le P. Victor Delaporte, S. J. (Lille, Desclée, 1898, in-8o, 240 pa- 
ges. Prix : 2 Arancs.) 



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— 260 — 

une manière d'apprendre k goûter V Enéide; on nes'oc- 
)as de la métrique française, sans doute par crainte qu on 

occupât au détriment du grec; et pourtant on aurait pu 
Racine comme Virgile. 

est pas un traité de prosodie qu'a composé le P. Dela- 
la rime lui suffisait pour un volume; il est vrai qu'en dé- 
novateurs et malgré des essais malheureux, la rime est 
e principale et carractéristique du vers français. Il l'étu- 
is toutes ses formes : rimes masculines et féminines; 
iches et rimes pauvres; rimes plates et rimes mêlées, 
ouronnées et rimes batelées; rimes normandes et rimes 
ines; rime goret, même les rimes pour Tœil, une bêtise 
is les traités, que tous les annotateurs d'éditions classi- 

manquent pas de répéter, comme si la rime, qui est un 
avait se faire entendre de Toeil. L'auteur connaît tout ce 
:é dit sur la rime et tous ceux qui en ont parlé, même je 
li ont rimé. Quand un poète hospitalisé par Isl Revue des 
londes^ M. Henri de Régnier, publie ce quatrain : 

Sa eaité qui rit d'elle-même 
Et du reste en passant se moque, 
Pourtant veut bien dire : Tandem I 
Et vaticine le grand choc, 

elle que le juif errant avait déjà inventé les rimes 
06 et de choc : 

J'ai vu dedans TEurope 
Ainsi que dans TAsie 
Des batailles, des chocs. 
Qui coûtaient bien des vies. 

)n veut continuer, on comparera la complainte d'Isaac 
em : 

Entrez dans cette auberge. 

Vénérable vieillard, 

D'un pot de bière fraîche 

Vous prendrez votre part, 

couplets de ladite Revue : 

On a jeté les clefs au fond de la citerne ; 
Sois maudite à jamais si la peur te referme; 
Sois béni, noir portrait, qu'entrant nous saluâmes. 
Les coffres durs pesaient à Téchine des ânes. 

îrrant au moins se comprenait : 

La rime n'est pas riche, et le style en est vieux, 
Mais ne voyez-vous pas crue cela vaut bien mieux 
Que ces colifichets dont le bon sens murmure ? 

rtine a bien fait rimera/gue et uague, cèdres et(^nè6res, 
tait par négligence et dans la C/iufe dun ange; Victor 
:>rt et butorty mais c'était pour que la rime fût plus riche, 
jadis excita des cris d'indignation en mettant à la fin de 



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— 261 — 

deux vers furibond et jambon. Que n'avait-il Tidée d'ajouter un 
d à jambond ! 

Ce livre est fort savant sous une apparence mondaine. L'au- 
teur a de l'esprit à revendre ; 

Il en a mis partout. 

Poète lui-même et fort élégant poète, il sait tous les arcanes 
de la versification et il les dévoile avec une humour de bon ton 
qui égaie d'un bout à l'autre. La rime et la raison, recommandait 
Boileau; le P. Delaporte, qui admire encore ce vieux maître, 
sait unir le bon sens à la gaité dans un livre où Ton apprend 
beaucoup en se jouant. 



Il a joint l'exemple au précepte dans un joli petit volume, 
Drames et mystères (Lille, Desclée, in-12 de 140 pages: prix : 
1 fr. 50), qui contient un proverbe Fais ce que dois, scène épi- 
que de l'année terrible en 1 acte, représenté pour la première 
fois le 28 décembre 1886, à Canterbury (Saint-Mary*s Collège), 
devant le comte de Paris ; Un martyr, scène dramatique en 
deux tableaux sur les dernières heures du P. Olivaint, un des 
otages de la commune ; Une vocation, drame historique en 
1 acte : c'est la renonciation au monde de saint Louis de Gon- 
zague; enfin, Sainf-JVico/as, mystère en 1 acte, d'après la naïve 
complainte : 

Il était trois petits enfants 

Qui s'en allaient glaner aux champs... 

et la suite : 

Le premier dit : J'ai bien dormi... 

Grande variété de sujets, on le voit; mais unité de beaux sen- 
timents, de pensées délicates et élevées, d'idées généreuses, 
héroïques, mises en vers d'une rare habileté de facture. Je se- 
rais tout étonné si ces petits drames n avaient pas grand succès 
dans les institutions où Ton habitue les élèves à parler et à se 
tenir en public. 

L. A. 



QUESTIONS ET REPONSES 



I. — QUESTIONS 

N* 664. — On a déjà, à plusieurs reprises, dans la Revue, de- 
mandé l'étymologie de certains mots saintongeais : Abigot, abi- 
gouaie, abourdaché, acapouti, acri, agat, apegnoté, arami 
(voir tome v, p. 60), achée, achet, aiguë, aiguail, etc. (voir vi, 
339). On voudrait bien savoir d'où viennent les mots sainse et 
essart, Les Essards, 



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— 262 — 

65. — Parmi des titres, des lettres, des papiers divers da- 
1 milieu du xvii« siècle, j'ai trouvé les huit vers qui suivent 
ixembourg et Tourville; en connaît-on l'auteur? 

Qu'on chante à la cour, à la ville: 
Vive Luxembourg et Tourville I 
Qu'on chante à la ville, à la cour : 
Vive Tourville et Luxembourg I 

Luxembourg, plus vaillant qu'Achille, 
DéGt nos ennemis par mille, 
Et le fler Tourville à son tour. 
Sur les eaux, fait le Luxembourg. 

E. Maufras. 

66. — Je voudrais connaître les armoiries de : 1* Paul-Domi- 
Texier, qualifié en 1784 écuyer, seigneur de La Pégerie,pa- 
de Touzac, et autres lieux; 2** de sa femme Jeanne-Luce 
de Crasse, fille de Roche de Crasse, commissaire de la 
e à Bordeaux. Je désirerais aussi savoir où et quand mourut 
Dominique Texier, et par qui il est représenté. 11 eut trois 
et un fils dont les descendants, m'a-t-on dit, sont allés 
r la commune de Ohevanceaux. N'avait-il pas été officier 
nment de La Sarre ? 

J. P. 

>67. — Comment peut-on rattacher à la noble famille des 
>oil de Saint-Aulaire, de la sénéchaussée de Saintonge, 
-Olivier Beaupoil-Saint-Aulaire, né le 10 frimaire an x, de 
Eutrope et de Céleste-Claire Desvignères? Ce Beaupoil, 
é comme suspect à la municipalité de Saint-Laurent de 
ée, était maréchal ferrant à Rochefort. (13 janvier 1822, 
Ion de lettre du maire Proteau.) 

A. DuPLAis DES Touches. 



II. — RÉPONSES 

i: t. I, p. 28, 45, 78, 103, 212,288. Origfinedumofmongette. 
mogette ou mongette, nom saintongeais du haricot, dont 
ne monacale a été rappelée dans le dernier numéro delà 
3, p. 189, à Toccasion du dîner de la Cagouille, est déjà une 
i connaissance pour les lecteurs du bulletin. Plusieurs 
•tations lui ont été en effet consacrées dans le l*'volumedu 
tin-Revue, où, contre Tavis émis que ce mot, surtout la 
I mogette^ pourrait bien dériver de modius^ muid, la me- 
îtant prise pour le contenu, notre président a établi d'une 
péremptoire, avec toute l'autorité de son érudition, qu'il 
t tout simplement du vieux mot français monge, en latin 
:hus d'oiimon[a]c/ie, monge, qui signifiait moine et nonne: 
t que le haricot fut particulièrement lanourriture desmoi- 
t des nonnains, condamnés par la règle religieuse à Tab- 



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— 263 — 

stinence, ou plutôt que la couleur de ce légume ressemble à 
celle d'un moine blanc, noir ou gris. » Ne pourrait-on pas ajou- 
ter que la forme même de la gousse du haricot offre encore 
auelque analogie avec le costume du moine, comme la gousse 
de la fève dont elle est un diminutif et qui, lorsqu'elle est servie 
verte sur la table familiale, procure aux enfants le jouet du père 
capucin, décrit dans un des derniers numéros de la Revue (tome 
xviii% p. 62)? 

La forme mongette, qui ne laisse aucun doute sur le rapport 
de ce mot avec sa racine monge, paraît être la plus usitée par 
les campagnards, alors que les citadins semblent affectionner 
plus particulièrement mogette. Burgaud des Marets commence 
une de ses saynettes en patois par ce vers : 

Beurjoê, Beurjoe! 

— Qu'at-Ô? 

— Lé mongette sont kieule. 

Anatole Boucherie, philologue français (1831-1883), né à Chal- 
lignac (Charente), fondateur de la iîeuue des langues romanes, 
cité par Paul Guérin (Dictionnaire des dictionnaires), dit : « Ce 
légume a dû être pendant longtemps la nourriture principale 
des moines et des nonnes pendant le carême. Peut-être faut-il 
voir une allusion à ce fait dans Temploi du mot mongette. 
Mongette, usité avec la désinence méridionale dans le sud de 
la France, est inconnu au Berry et au Poitou. Autrefois on ap- 
pelait monges les moines et les nonnes. » 

Aujourd'hui, le haricot a passé du monastère à la flotte: car 
ce légume azoté par excellence constitue sous le nom de fayol 
ou fayot le fond de la nourriture du matelot. Serait-ce parce 
que ce nom, altération de faséole, phaseolus ou phaselus, signi- 
fie barque en grec, (pà<rr|Xoç ? 

Des observateurs plutôt facétieux prétendent bien aussi qu'il 
a tenté de s'introduire à l'orchestre sous le nom déjà populaire 
de miLsicien, ou sous celui, mieux accrédité auprès de la bonne 
société, de flageolet, espèce aristocratique, « d'un goût plus fin 
que les autres », suivant le Dictionnaire de l'académie, 7* édi- 
tion, 1878. Cependant, Littré dit « qu'il serait raisonnable d'aban- 
donner ce barbarisme et de dire fageolet qui est un diminutif 
de fageol, du latin phaseolics», terme d'ailleurs usité en certaines 
provinces : Genève, fajole, fajule; Lyon, flageole; Cambrai, fa- 
geôle; Faucigny, f ajoute, fajole. 

Quant à son nom usuel de haricot, Genin, cité par Littré, as- 
sure « qu'il n'a été usité dans ce sens qu'au xvii* siècle (On di- 
sait fève jusque-là et encore aujourd'hui en Normandie) et pense 
qu'il vient de /laricof de mouf on, le haricot légume ayant été 
comparé aux morceaux de mouton qui figurent dans le ha- 
ricot de mouton. « On peut dire plutôt, reprend Littré, que 
cette fève a été nommée fève de haricot parce que le plat 
qu'elle fournissait fut comparé, à cause de ses grosses qua- 
lités, à un haricot de mouton, ou parce qu'elle s'unissait très bien 



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— 264 — 

avec le mouton en haricot ou autrement. » Qui n'a savouré du 
gigot aux haricots? Paul Guérin, déjà cité, ajoute quant àForigine 
même du mot haricot, o au'on rattache ordinairement ce mot 
au vieux français haligot, naligote,harigoty harigote^ morceau, 
lambeau, déchirure, aiguillette, parce que, dans Tespèce, il 
s'agissait de viande de mouton coupée en petits morceaux ». 

Les paysans saintongeais, à l'esprit moins subtil et à l'estomac 
moins délicat, ne vont pas chercher si loin. Le ragoût de hari- 
cots est d'ailleurs un plat de monsieu; ils préfèrent la potée de 
mpngettes piates, mets simple et aussi d'une préparation plus 
économique : des haricots blancs, cuits tout simplement à l'eau 
dans un pot de terre en faisant tous les frais : car ils prétendeut 
que la mongette porte avec elle son assaisonnement, et rare- 
ment, aux grands jours, ils sepermettent le luxe d'y ajouter une 
cuillerée d'huile. C'était probablement ainsi que les moines, en 
raison de leur règle austère d'abstinence, préparaient ce légume, 
et ils nous en auraient transmis ainsi, non seulement le nom, 
mais encore la recette culinaire. 

Piàre Marcut. 



N* 421 : t. IX, p. 69. Un chroniqueur saintongeais du xiif 
siècle^ — Il a été demandé quel est le nom de l'auteur d'une 
chronique composée vers 1250 par un Saintongeais en dialecte 
saintongeais à l'aide de la chronique latine Gesta Francorum 
interprétée par lui, et autres chroniques. On consultera à ce 
sujet le livre de M. Bourdillon, Tote listoire de France et les 
commentaires. Malheureusement l'éditeur de cette Chronique 
saintongeaise n'a pu découvrir le nom de l'auteur. 

N** 551 : t. xiv, 65, 157, 232; xv, 64. Romans dont la scène se 
passe en Saintonge-Aunis.^ Cœurs naïfs de M. Marcel Luguet : 
c'est l'histoire d'une famille poitevine, et la scène se passe dans 
l'île d'Oleron, patrie de l'auteur, et à Nice. 

Le nouveau roman de M. Edouard Rod, Le ménage du pas- 
teurNaudié dans la Revue des deux mondes des 15 avril, !•', 15 
mai et 1" juin dernier, se passe à La Rochelle, et dès le début 
décrit la gare du chemin de fer de l'état « incommode, trop pe- 
tite, toujours noire ». 

N*» 627 : t. XVII, 135, 221. Taillefer de Léon et la Chronique 
ise, — « Cette petite chronique en dialecte sainton- 
XIII'' siècle a été publiée par l'auteur lui-même de la 
1 sur Taillefer de Léon^ M. F.-W. Bourdillon, dans 
: ouvrage Toie listoire de France, dont nous parlerons 
lent. Et ÏAppendix I, Taillefer de Léon, n'est que la 
)n de l'article du Folklore. M. Antoine Thomas avait 
ugc, p. 221, quand il affirmait, sans connaître la dis- 
1 Folklore ni Tote listoire, que ce Taillefer de Léon 



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— 265 — 

était bien celui qui figure dans la traduction interpolée de Tur- 
pin et le héros d'une épopée dont, dès le xi* siècle, Adhémar de 
Chabannes atteste Texistence. C'est Guillaume Taillefer, sur- 
nommé de Léon, on ne sait pourquoi. Est-ce parce que, en Bre- 
tagne, il bâtit un château Léon, et un autre en Poitou, Mauléon ? 
Ou bien est-ce lui qui donna son nom à ces deux châteaux ? Or, 
sans examiner si « Taillefer de Léon, fils de Raoul, roi de Bour- 
gogne, qu'on appelait Taillefer à cause de son oncle qui alla en 
Espagne avec Charlemagne », était un personnage réel, l'éditeur 
des Carlulaires de Saintonge, l'abbé Théodore Grasilier, n'a pas 
hésité à écrire dans V Introduction au cartulaire de l'abbaye de 
Saint-Etienne de Vaux : « Les chevaliers de Taillefer de Léon 
entrèrent en jouissance de tous les revenus des églises d'Ole- 
ron qu'ils avaient reconquises sur les Normands. Ce fait nous 
fournit en second lieu un exemple de la dévotion de ces cheva- 
liers du XI* siècle par la reconstruction des monastères et de l'es- 
time qu'on faisait alors du service des moines. » Qui donc main- 
tenant ne croirait pas à ce Taillefer de Léon, fondateur d'égli- 
ses et de monastères ? 

L. A. 

N* 641 : t. XVII, p. 454; xviii, 68. Defieux de Cognac, incarcéré 
en 1793, et les Defieux de Marcillac. — Le 2 mai 1747, le jeune 
Defieux de Marcillac, écuyer, seigneur de Marcillac, La Borie 
et autres lieux, demeurant paroisse de Saint-Martial d'An- 
goulème, accompagné de M° Jacques Joubert,procureur au pré- 
sidial de la môme ville, son curateur à conseil à cause de son 
émancipation par justice, épousa, en Téglise Saint-Léger de 
Cognac, demoiselle Marie-Anne Vitet, mineure, accompagnée 
de Jean-Gabriel Vitet, son oncle et tuteur réel, et de plu- 
sieurs parents et amis. Marie-Anne Vitet était fille de Ga- 
briel Vitet, bourgeois de Cognac, sieur de l'Echassier, et de 
Marie-Anne Bourguignon, décédés avant 1744 et enterrés dans 
l'église Saint-Léger de ladite vilIe.Cette famille Defieux de Mar- 
cillac devait anciennement habiter le Périgord,sur les confins 
de l'Angoumois. 

Il y a cinq noms de lieux appelés Marcillac dans la Charente; 
il n'y en a pas dans la Dordogne, mais par contre il y a 22 loca- 
lités appelées La Borie. 

Du mariage de Jean Defieux de Marcillac et Marie-Anne Vitet 
de l'Echassier naquirent à Cosnac : 1* Le 5 janvier 1752, Jean 
Defieux de Marcillac; 2° le 11 octobre 1753, Martin-Honoré ; 
3^ le 20 octobre 1756, Jeanne-Marie ; 4» le 3 octobre 1757, Jean- 
Baptiste-Georges, mort à l'âge de trois ans et enterré dans l'église 
Saint-Léger ; 5" le 19 novembre 1758, Jeanne-Henriette ; C"îe 19 
août 1760, Jean-Henri. Le 14 février 1777, mourut Marie-Anne 
Vitet, âgée de 52 ans. En secondes noces Jean Defieux épousa 
une demoiselle de Bonnegens. 

Jean Defieux de Marcillac, l'ainé, embrassa la carrière des 
armes. En 1781, il était lieutenant en second dans le régiment de 



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— 266 — 

Beaujolais en résidence à Schlestadt. Cette même année il épousa 
à Toulouse demoiselle Claire-Françoise-Elisabeth-Félicité de 
Lacoste, nièce de Dominique Pérignon, sous-lieutenant au corps 
des grenadiers de Guienne, devenu en 1804 maréchal de France. 
En 1783, le régiment d'infanterie de Beaujolais tenait garnison 
à Sedan ; M. de Marcillac était alors lieutenant en premier. 
L'année suivante, le régiment était à Paray-le-Monial, en Bour- 
gogne. En 1785, il était capitaine en second dans le même régi- 
ment et il devint capitaine en premier. 

Le 26 février 1787, eut lieu à Saint-Léger de Cognac le baptême 
d'une fille de Jean Gougnon, métayer a TEchassier ; le parrain 
fut messire Jean-François de Marcillac, soldat au régiment de 
Beaujolais (âgé de trois ans, enfant de troupe, né du mariage du 
lieutenant ae Marcillac et de Félicité de Lacoste) ; la marraine 
fut mademoiselle Marie-Jeanne Defieux de Marcillac, née en 
1756, tante du parrain ,c|ui se maria en l'église Saint-Léger de 
Cognac, le 19 juin 1787, à messire Bernard Dexmier d'Ol- 
breuse, chevalier, lieutenant de marine au service de l'Espagne. 
A ce mariage assistaient : Defieux de Marcillac, capitaine au 
régiment de Beaujolais, et son épouse née de Lacoste. 

Le 1" février 1788, mourut à Cognac le jeune de Marcillac, 
soldat au régiment de son père, âgé de quatre ans. 

Le 23 mars 1789, naquit, à Cognac, François-Emmanuel-Ho- 
noré, fils du capitaine au régiment de Beaujolais et de Félicité 
de Lacoste; il eut pour parrain messire Martin-Honoré Defieux 
de Marcillac, chevalier, représenté, et pour marraine demoi- 
selle Victoire de Maulevrier, de Saint-Brice. 

Honoré de Marcillac, né en 1753, frère cadet du capitaine, 
était allé chercher fortune à Saint-Domingue; il s'est marié, le 
16 mars 1801, avec dame Marie-Louise Bourdet, fille de Joseph 
Bourdet et de dame Marie de La Gk)ntraye, veuve en premières 
noces de messire François Pluncket, chevalier, en son vivant 
habitant de Saint-Domingue. Lors de la révolte des noirs et du 
massacre des blancs, Honoré de Marcillac et sa famille se réfu- 
gièrent à la Jamaïque, sur une habitation nommée Peter-Hill, 
près de Kingston. C'est là qu'il est mort le 10 février 1811. 

Après 1790, le capitaine Defieux de Marcillac donna sa démis- 
sion d'ofiîcier et rentra dans la vie privée. Il prit sa demeure en 
son domaine de L'Echassier, village de la commune de Saint- 
Martin. Trois ans après, il fut emprisonné ainsi que sa femme, 
comme suspects de royalisme. Le 17 thermidor an U (5 août 
1794), il écrivit aux officiers municipaux de Cognac la lettre que 
nous avons publiée pour les prier de lui donner des « nouvelles 
journalières de sa femme et de ses enTants et surtout de son fils, 
malade depuis plus d'une décade. » 11 était encore détenu le 
13 frimaire an III, comme le montre une lettre du député Darli- 
goeyte à la convention, recommandant au comité de la sûreté 
générale « le citoyen Defieux, qui est détenu illégalement parle 
comité révolutionnaire de Cognac. » (t. xvii, p. 454.) Il obtint sa 
liberté peu de temps après : car, le 6 mai 1795 (17 prairial an III), 



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— 267 — 

nous le voyons assister, comme témoin, à Cognac, au mariage 
de Jean Genat, cultivateur, avec une domestique de Guillet-Du- 
plessis, originaire de l'Artibonnite, paroisse Saint-Gérôme de 
la Petite-Rivière, île et côte de Saint-Domingue. Il déclare se 
nommer Jean Defîeux fils, être agriculteur et âgé de 43 ans. 

Son fils, Honoré de Marcillac, entra à seize ans à Técole mili- 
taire; il parcourut rapidement les premiers grades, et en 1812, 
à l'époque de la campagne de Russie, il était capitaine de gre- 
nadiers. A la bataille de la Moscowa, comme il a été raconté, il 
eut la jambe fracassée par un boulet. Pendant qu'on l'emportait 
à l'ambulance sur un brancard, survint un second boulet qui 
lui enleva la tête. Alors les soldats qui le portaient le renver- 
sèrent dans un fossé et retournèrent au feu. 

M"* Defieux de Marcillac fut inconsolable de la perte de 
son fils, et ne voulut, dit-on, jamais croire à sa terrible mort. 
M. de Marcillac fut aussi très éprouvé par ce malheur. Il parait 
que c'était le seul enfant qui leur restait. 

A la fin de 1812, le préfet de la Charente nomma M. de Mar- 
cillac maire de la commune de Saint-Martin de Cognac. On 
trouve des actes signés de lui du 1" janvier 1813 au 22 octobre 
1815. Il se dit ancien capitaine d'infanterie; il est mort à l'Echas- 
sier, en son domicile, le 22 février 1818, âgé de 68 ans. Sa veuve 
est retournée aux environs de Toulouse; la même année, elle 
perdit son oncle, le maréchal Pérignon. 

P. L. 

N*» 648 : t. XVIII, p. 60, 138. Les augustins dans la Charente- 
Inférieure — En même temps qu'un de nos correspondants 
s'occupait des religieux de l'ordre de Saint-Augustin qui avaient 
existé dans la Charente-Inférieure, paraissait à la librairie 
Desclée (Lille, 1898; in-8*», 183 pages; prix: 2 francs) une Vie de 
saint Augustin, par le P. Antonin Tonna-Barthet, G. 8. A. 
(Nantes, 3U novembre 1897), dédiée au R. P. Tomas Rodriguez, 
vicaire général de Tordre des ermites de Saint-Augustin. Sous 
un petit format l'auteur a raconté l'histoire d'un des plus puis- 
sants apôtres dont s'honore l'église. Il n'y a aucun fait nouveau, 
et il ne pouvait y en avoir; mais son récit rapide et concis, qui 
emprunte beaucoup aux Confessions, donne une idée bien nette 
du génie et apprécie fort justement le rôle, l'influence du grand 
évêque d'Hippone. Le volume fort élégant est orné de 29 gra- 
vures d'après les maîtres anciens, et c'est un charme de plus 
que ces tableaux d'une si touchante naïveté. A la fin est le ta- 
bleau des couvents de l'ordre des ermites de Saint-Augustin 
actuellement existant. Ils sont nombreux en Belgique, dans les 
états pontificaux, en Hollande, dans TEspagne et les colonies 
espagnoles. Il n'est pas fait mention de la Charente-Inférieure ; 
et pour la France, on n'indique qu'un noviciat, à Nantes. 



N« 657 : t. xviii, p. 140 et 38. Charles Pichot. — Charles- 



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- 268 — 

Julien-Léon Pichot était le plus jeune fils de Louis Pichot et 
de Jeanne Compte; il est né à Poitiers le !•' février 1823. Il 
se destina d*abord à renseignement et fut maitre d'études, 

puis professeur au petit collège de [?) Il abandonna bientôt 

cette carrière pour acheter la librairie ae Bources, située rue 
Saint-FrançoiSi à Poitiers; ce fut en 1844 ou 18i5. Son nom et 
son adresse figurent sur plusieurs publications. Voici celles que 
Vai relevées : Annuaire au département de laVienne pour 1845; 
Tableau des émigrés du Poitou..., par H. Beauchet-Filleau, 
1845; Recueil des arrêts de la Cour royale de Poitiers..., par 
plusieurs magistrats et jurisconsultes, 1845-1848, 2 volumes 
in-8*; Essais poétiques, par Alexandre Augey, 1846. 

Entre temps, il avait fait son droit et s'était fait recevoir avo- 
cat. En 1851, il vendit son fonds de librairie à Ardillaux et alla 
exercer sa nouvelle profession à Saint-Jean d'Angély. ha Revue 
a raconté sa carrière dans cette ville, puis à Saintes, enfin à 
Poitiers où il revint se fixer définitivement. 

Charles Pichot n'a jamais été lithographe. C'est son frère aîné, 
Jean-Alphonse Pichot, né à Montoire (Loir-et-Cher) le 17 août 
1809, décédé à Paris le 19 décembre 1889, qui a exercé cette 
profession. Son nom est au bas des planches de V Album poite- 
vin (1837), du Poitou pittoresque notamment, et de celles de la 
société des antiquaires de l'ouest. Celui-ci était une des figures 
les plus connues et les plus originales de Poitiers. Artiste de 
talent, doué d'une imagination ardente, passionné pour le bien 
public et toujours oublieux de ses intérêts personnels, il remuait 
les idées à la pelle et rêvait constamment d'inventions et de projets 
nouveaux. Il avait souvent des idées heureuses, mais qui n'é- 
taient pas toujours pratiques. C'est à lui notamment qu'on doit 
le système de fermeture des sacs dont la poste se sert pour le 
transport des correspondances; il est juste de dire que cette 
administration lui a... subtilisé son invention sans lui donner la 
moindre indemnité. A ce métier, Alphonse Pichot ne s'enrichit 
guère. 

Un autre frère de Charles était Jules Pichot, né à Poitiers 
en 1820. Celui-ci, entré aussi dans l'enseignement, est devenu 
professeur au lycée de Versailles, à Louis-le-Grand, puis cen- 
seur au lycée Condorcet, à Paris. Il a écrit plusieurs ouvrages 
classiques sur les mathématiques, la physique et la cosmogra- 
phie élémentaires, ouvrages qui ont été édités par la maison 
Hachette. 

Voilà tout ce que j'ai pu recueillir sur Charles Pichot et sa 
famille; c'est bien incomplet, mais ce n'est pas la première fois 
que je m'aperçois qu'il est presque aussi difficile de faire de 
1 histoire contemporaine que de l'histoire ancienne. 

A. DE La Bouralière. 

— Jean-i4 /p/ionse Pichot, frère aîné de Charles Pichot, bâton- 
nier des avocats à Poitiers, procureur impérial à Saintes, a eu 
un fils, le grand lithographe parisien universellement connu, 



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— 269 — 

président du syndicat formé par sa corporation, chevalier de 
la légion d'honneur. 

Alphonse Pichot soumit après la guerre au gouvernement, 
qui mit l'idée en pratique, un projet de timbres de quittances, 
impôt momentané qui devait seulement servir à acquitter les 
charges de la guerre; or, on sait ce qu'il advint. Pichot a aussi 
inventé le sac a dépêches dont se sert l'administration des postes. 
Dans ses dernières années, il élaborait un projet grandiose, 
mais peu réalisable. Il voulait assurer la liste civile du saint- 
siège par l'entremise des fabriques, moyennant le prélèvement 
d*un droit déterminé : il comptait évidemment sans la législa- 
tion et un grand nombre d'autres dilBcultés plus graves encore. 
Il s'intéressait vivement aux embellissements de sa ville natale 
et lorque fut ouvert à Poitiers le boulevard de la Préfecture, il 
songea à créer un magnifique jardin public en terrasse, avec 
façade sur la vallée de la gare. Il rédigea une pétition qui fut 
signée par toutes les notabilités locales, mais que des intérêts 
personnels empêchèrent d'aboutir. 

F. M. 

N* 058 : t. xviii, p. 199. Durand, président de La Rochelle. — 
Ce Durand doit être de la famille des Durand de Lavaux-Mar- 
tin : car les armoiries décrites sont bien celles des Lavaux-Martin , 
dont le dernier représentant, Edouard de Lavaux-Martin, qui 
avait épousé Valérie de Laage, est mort à Libourne le 10 octo- 
bre 1892. La Revue, xii, 402, a publié sur lui une note où il est 
fait mention de Louis Durand, seigneur de Lavaux-Martin, pré- 
sident au présidial de La Rochelle, peut-être le « président » en 

^"^«*^^"' A. DE L. 

— René-Louis Durand, chevalier, seigneur de La Vaux-Mar- 
tin, conseiller du roi, président au siège présidial de La Ro- 
chelle, chevalier de Saint-Louis, ci-devant capitaine au régi- 
ment de la marine-infanterie. Il avait été nommé président au 
présidial par ordonnance du 30 décembre 1663. Il reçut en juil- 
let 1671 des lettres confirmatives d'anoblissement datées de 
Saint-Germain. Il épousa à Paris, le 15 mars 1678, Suzanne 
Franchard, veuve de Jean Garlesc, seigneur de Chantel. M. et 
M"* de La Vaux-Martin ont fait enregistrer leurs armoiries à Tar- 
morial général, élection de La Rochelle: De gueules au soleil 
d'or accompagné de 3 étoiles de même, 2 en chef et 1 en pointe; 
accolé: d'argent au chêne arraché de sinople. M. de La Vaux- 
Martin décéda le 29 août 1729. 

La M. 

N' 660: t. xviii, ]pA90.Un architecte saintongeaisk Bordeaux. 
— Il y a bien vers l'époque indiquée (1492) à Saintes un Jehan 
Lebas, qui nous est révélé par l'inscription de l'ancienne église 
des jacobins. Elle est autour de la belle fenêtre ogivale en 



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~ 270 — 

•es gothiques sculptées à jour. M. Louis Audiat Ta déchif- 
et publiée dans VEpigraphie san/one, page 180: 

L'an mil quatre cent quarante six, 
I. Lebas à son bon sens assis, 
Du sien propre à ce couvent 
A donné... 

ce bien le Lebas qui a construit Saint-Michel ? Mais alors 
rquoi cette fondation inscrite autour de la fenêtre ? Ce né- 
pas le premier venu qui avait eu l'idée de graver à cette 
e son nom. Avait-il contribué à Tédification du monumentou 
aoins de cette hardie et si délicate fenêtre ? 



^ BIBLIOGRAPHIE 



/kFFRE DE Baugé (Achille). Molière et le régionalisme. Dis- 
s prononcé au nom de la maintenance de Languedoc à La 
ige-des-Prés, le 9 août 1897. Nouvelle édition avec une lettre 
rédéric Mistral. Paris, A. Pedone; imprimerie nouvelle de 
Texier à La Rochelle; 1897, in-18, 24 pages. 

lUFRAS (Emile). Histoire de Bourg -sur-Gironde. Voir plus 
, page 252. 

)UCLiER (Le docteur). Roumazières. Bayonne, imp. Cuzeau, 
, in-8", 1 1 pages. 

^mazières est une commune du canton d'Aunay (Charente- 
ieure), jadis en Poitou, diocèse de La Rochelle, intendance 
oitiers, élection de Niort, paroisse de 250 habitants en 1726, 
m 1836, 180 en 1896. La monographie de cette petite com- 
e n*est qu'un recueil de quelques notes prises au hasard 
dessein de faire un tout. On le voit de suite. Ainsi la liste 
seigneurs de Fontaines et de Ghalendray ne commence 
1 1604 avec Louis de Montberon, chevalier de Tordre du roi, 
Ihomme de sa chambre. Or, ce Louis, époux (1580) d'Hé- 
de Vivonne, mort en 1621, avait pour arrière-grand-père 
3 de Montberon, troisième fils de François et de Louise de 
nont, qui fut seigneur de Fontaines et de Ghalendray en 
i de la donation à lui faite par son père François, baron de 
beron. L'auteur ajoute : a Un demi-siècle plus tard Charles 
jntbron lui succéda. » C'est celui qui fut enterré dans l'église 
-Léger de Cognac. (Y oir Archives, xxiii, 263.) « Une descen- 
î de ce dernier, Marie-Françoise de Salignac » — erreur: 
tait fille d'une sœur de ce dernier, Catherine de Montberon, 
Je d'Antoine de Salignac, marquis de Fénelon — veuve de 
e de Laval, épousa un frère de l'archevôque de Cambrai. — 
•André de Laval eut trois enfants. » — Ù Histoire généalo- 
î, t. IX, 2* partie, p. 189, lui en donne quatre : — « le cardinal 



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— 271 — 

de Laval qui mourut pendant la révolution » — lisez en 1808. — 
a Ce ne fut qu'après la révolution que les Laval unirent leur 
nom à celui de Montmorency. » C'était fait depuis 1464 où 
Pierre de Laval, devenu l'aîné de cette branche, prit les armes 
pleines des Montmorency-Laval. L'erreur rappelle la jolie bou- 
lette de Massiou (voir Histoire de Saintonge, v, 514), rectifiant 
Fénelon qui dit dans une de ses lettres avoir été reçu à La Ro- 
chelle par M. de Montmorency, évéque de cette ville. « C'est une 
erreur, dit-il ; il n'y a jamais eu à La Rochelle d'évêque de ce 
nom. C'était Henri de Laval de Bois-Dauphin » Montmorency. 
Les seigneurs de Laval-Bois-Dauphin étaient la 28® branche de 
la famille de Montmorency. On voit que dans une page M. le 
docteur Mouclier a assez de fautes ; et pour les éviter il n'avait 
qu'à consulter VHistoire du P. Anselme. Et d'ailleurs pourquoi 
à propos de Romazières faire l'histoire des seigneurs de Fon- 
taines? J'aurais mieux aimé celle des seigneurs de Romazières. 

— Notice historique sur Villiers-Couture. Poitiers, typo- 
graphie Oudin, 1898, in-8**, 12 pages. 

Il faut garder les proportions. Villiers-Couture, commune de 
254 habitants — elle en avait 405 en 1831 — ne pouvait fournir 
de grands développements; les 10 pages que lui a consacrées 
M. Te docteur Mouclier peuvent, à part la liste des maires, curés 
et instituteurs, se résumer en une; il est vrai que pour dire que 
Villiers-Couture était du diocèse et de la généralité de Poitiers, 
de l'élection de Niort, de la subdélégation de Chef-Boutonne, 
l'auteur emploie un chapitre qu'il intitule : Historique abrégé 
de la province du Poitou. 

MoussET (Félix). Les pionniers du marais gât, Poitiers, imp. 
Oudin, in-8°, 144 pages et gravures. 

Nanglard (J.). Fouillé historique du diocèse d'Angoulême, 
t. II. Voir plus haut, page 254. 

Nicolas (B.), docteur en médecine, vétérinaire en deuxième 
au 6' hussards, et Fromaget (C), ancien chef de clinique ophtal- 
mologique à la faculté de médecine de Bordeaux. Précis d'oph- 
talmoscopie vétérinaire. Ouvrage accompagné de 9 planches 
chromolithographiées et 25 figures intercalées dans le texte. 
Paris, J.-B. Baillière et fils, 1898, in-16, viii-120 pages. 

Nicolas (Georges). Les naufrages de La Rochelle^ vers. La 
Rochelle, imp. et lib. Foucher, 1897, in-8°, 6 pages. 

Ordonneau (Maurice). L'auberge du tohu-bohu, vaudeville- 
opérette en trois actes. Musique de M. Victor Roger. Paris, li- 
brairie théâtrale, 1897, in-18, 126 pages. 

Représenté à Paris, au théâtre des Folies dramatiques, le 10 
février 1897. 



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— 272 — 

La librairie Desclée, à Lille (société de SaiDt-Augustin), met en vente: 
Cœur à cœur avec Jésui, par M. Guigaud (iD-32, orné de filets rouges; 
prix : i fr. 25), « série de considérations, courtes, neuves, substantielles 
et surtout pratiques » sur le Sacré-Cœur; Uange conducteur de* âmet 
scrupuleuses qui ont peur de Dieu^ par M. le chanoine Didiot (in-32,87pa- 

§es, 75 centimes), contre la maladie du scrupule, avec une lettre préface 
e Mgr Baunard, recteur des facultés catholiques de Lille ; Petites re- 
traites ou recueil de retraites du mois et de retraites annuelles (in-12, 
414 pages, 2 fr. 50), proposées par un religieux de Tordredes frères prê- 
cheurs, ouvrage qui s'adresse surtout aux ecclésiastiaues, aux personnes 
pieuses, et dont la mention <c 3* édition » dit Tutilité pratique ; Vâme 
pieuse à Vécole du sacré-cœur (in- 12 de 32S pages, i fr. 50) ; ce sont ces 
méditations faites réellement avant d'avoir été imprimées et conservant 
de leur première forme la grâce de l'improvisation, de Tabandon, de la 
familiarité, avec une grande foi et un amour profond du sacré-cœur; 
Le sanctuaire du mont Carmely par le P. Albert de Saint-Sauveur (2* édi- 
tion, grand in*octavo, 240 pages^ 2 fr. 50) : monographie très complète 
avec une foule de détails, même des vers sur le suiet et des gravures, 
écrite avec élégance ; Conseils d*une marraine à sa filleule aux approches 
de la première communion (in-32, 80 pages, 30 centimes), excellents con- 
seils que la marraine — on l'est à tout fige — donne maternellement à 
sa filleule, et dont elle-même tirera profit. 

Ce dont on tirera aussi grand proût, c'est le petit livre Les éléments 
de latin de Véglise^ traduits et adoptés par Adolphe Sevin (in-12, 124 pa- 

§es ; prix : 1 franc). Qui n'a regretté cent fois de ne pas savoir un mot 
e ce latin qui parle à Dieu de nous, et de ne pouvoir comprendre ces 
prières liturgiques si belles ? Cet opuscule très bien conçu mettra en peu 
de temps une personne intelligente è même de goûter la saveur des 
hymnes, des évangiles, de l'imitation. Avantage inappréciable. 

La Quinzaine (Paris, 45, rue Yaneau), directeur : M. George Fonse- 

§rive, a publié dans son numéro du l*** juin : Une correspondance iné- 
ite, par Jean-François Millet ; Au pied du mât (première partie), par 
Georges de Pejrrebrune ; Les cent vingt-trois, par G. de Wailly ; A pro- 
pos de stratégie électorale, par Charles Loiseau ; Les deux salons de 
1898 (dernière partie), par Louis Flandrin ; L'attitude du catholique de- 
vant la science (fin), par George Fonsegrive ; Chronique musicale, par ■ 
Arthur Coquard ; Chronique politique ; Nouvelles scientifiques et litté- £ 
raires ; Revue des revues ; Notes bibliographiques. ^ 

A lire, dans la livraison du 16 juin, de Gabriel Aubray, « Lettres à ma i 
cousine, « Mère Pernot » ou la femme sociale, » c'est-à-dire un émou- | 
vant appel en faveur de la maison du marin à Nantes, Rochefort, etc. j 

Abonnement : un an, 24 francs ; 6 mois, 14 francs ; 3 mois, 8 francs. c 

i. 

Etudes publiées par les Pères de la compagnie de Jésus. — Som- » 
maire de la livraison du 5 juin 1898 : I. Les retraites spirituelles chez les H 
protestants, par le P. H. Watrigant ; 11. Les diamants du Cap, par le 
P. J. de Joannis ; III. Manuscrits de Bossuel aux archives communales 
de Lille : II, Quatorze lettres, par le P. E. Grisolle ; IV. Les altérations 
de la personnalité (fie), par le P. L. Roure ; V. L'Alaska. Observations 
d'un missionnaire, par le P. J.-B. René ; VI. Anniversaire d'une canoni- 
sation : Saint Pierre Fourier, par le P. H. Chérot ; VII. Bulletin cano- 
nique, par le P. J. Besson ; Vill. Livres ; IX. Evénements de la quin- 
zaine. • 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D'AUNIS 

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES 



SOMMAIRE DU NUMÉRO DE SEPTEMBRE 1898 

Chronique de la Sociâxé : Revue de la presse. 

Avis ET nouvelles: Distinclions honorifiques; Menus faits littéraires; Pu- 
blications nouvelles; Visite de la société archéolojjique de Montauban; 
Edouard Noël; Jean de Saint-Gelais; Liste des société» savantes des Cha- 
renles ; — des médecins et pharmaciens de la Chai'ente-Inférieure ; Théâtre 
en plein air; Distribution des prix; Vente du château d'Ars; Exposition de 
viticulture rétrospective; Programme du congrès de 1899; Le centenaire de 
Jasmin. 

Actes d'état civil. - Décès: M"»* d'André (Méloé de Cumont), Xi™© Beth- 
mont (de Beauséjour), Billonneau, Lucile Bouguereau,Cazaugade, Couat, Du 
Cheyron du Pavillon, Durand, Guillou, Alexandre de Laage, Lacroix, Masson, 
Monnereau, Mortreuil, M™» Pelletier (Marie Sarramia), Richard, Fr. de Rutz 
de Lavison. Verdier. - A/a r/a^e* : Boudou et Thérèse Prévost ; Courcoural et 
Marguerite Pointière; Ponty et Eugénie Bourru. 

A TRAVBUS LES REVUES! l*ays Doitcvin et Mercure poitevin; Questions héral- 
diques; Lemouzi: Sainte Eustelle, patronne desfélibres; Hector de Callières ; 
S.-P. de Lacoré ; La Rhéade^ poème ; Galliot de Genouillac ; Le maréchal Jour- 
dan ; Nobiliaire du Limousin ; Un conventionnel préfet de la ,Charenle-Infé- 
ricure et Victor de Lanneau ; Montesquiou, assassin de Gondé ; Marie-Eustelle 
Harpain ; Queux de Saint-Hilaire. 

Livres bt périodiques: Une chronique saintongeaise du xiii« siècle ; Royan 
et la tour de (^rdouan ; Muron ; Racan à Saint-Jean d'Angély et à La Ro- 
chelle; Souvenirs d'un maire; Clausier; Véga, Légendes el chansons. 

Variétés: Erreurs des cartes françaises sur l'embouchure de la Charente; 
Les derniers conventionnels. 

Archéologie: Le camp de La Pillctte en Moragne ; La question des piles 
gallo-romaines ; Excursion archéologique ik Saint-Emilion. 

Questions bt réponses : Pierre-André Giraud ; de Bonnegens ; d'Aux de 
Lescoux ; Les augustins dans la Charente-Inférieure ; Etymologie des mots 
sinse et essarl ; Romans dont la scène est en Saintonge-Aunis. 

Bibliographie : PE-Rl. 



CHRONIQUE DE LA SOCIIJTE 



Séance du 21 juin 1898 (bureau et conseil d'administration). 

Le président fait part de la perle que vient de faire la Société 
par le décès de M. Tamizey de Larroque, membre du comité de 
publication. (Voir Bulletin de juillet, p. 218 et suivantes.) 

Admission de nouveaux membres. 

Une lettre du président de la société des Archives historiques 

Tome XYIII, 5« UTraiioo. — Septembre 1898. 18 



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— 274 — 

onde annonce que cette société, en souvenir de l'ex- 
ommune du 24 mai à Saint-Emilion, a inscrit la nôtre 
re de ses membres correspondants et lui offre, à ce 
publications. Des remerciements lui seront adressés 
nêmes offres gracieuses. 

orier propose le transfert des fonds de la Société de 
; de France de Bordeaux au crédit lyonnais de Sain- 
\ avoir exposé les avantages qui en résulteraient. Sur 
ieux membres du conseil d'administration considérant 
3surée à bref délai l'installation à Saintes d'une suc- 
e la Banque de France, on décide que le statu quo 
itenu jusqu'à nouvel ordre. 



Séance du 15 juillet (bureau), 

; des procès-verbaux des séances des 29 avril et 27 
)résident annonce le décès de M"* Bethmont, membre 
iété. 

lion d'un nouveau membre. 

iété, ayant été invitée à se faire représenter aux fêles 
t lieu à Agen les 6 et 7 août, pour célébrer la nais- 
poète Jasmin, délègue deux de ses membres à celte 
: M. le baron Arthur de Brezets et M. le comte de 

nimité M. le baron Eschasseriaux est élu membre du 
; publication, en remplacement de Tamizey de Lar- 
cédé. 

Séance du 22 août (bureau), 
ident annonce le décès d'un de nos confrères, M. Désiré 

le M. le baron Eschasseriaux, remerciant de sonélec- 

le membre du comité de publication. 

ion de nouveaux membres. 

ar le ministre de l'instruction publique du programme 

!S des sociétés savantes à Toulouse en 1899. (Voir plus 

285.) 

le M. le comte de Dienne, qui a représenté la Société 

de Jasmin à Agen. (Voir plus bas, page 287.) 

3n à assister à l'inauguration du monument de Cham- 

uébec, le 15 septembre prochain. La Société délègue 

eur Edouard Audiat, médecin de la marine sur le 

ligault de Geiiouilly, qui a été envoyé par le gouver- 

ançais à Québec pour assister à ces fêtes. 

îté archéologique et historique de Tarn-et-Garonne, 

ion, visitera Saintes les 29 et 30 août. Mesures prises 

cevoir. 



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— 275 — 
REVUE DE LA PRESSE 



Ont reproduit le sommaire de la livraison du 1" juillet: Le 
Progrès de la, Charente-Inférieure et le Phare des Charentes 
du 10, VEcho rochelais et la Charente-Inférieure du 13, VEre 
7iouvelle du 14, le Conservateur de Marennes du 17 et le Bul^ 
letin religieux du 23. 

Le Polybiblion de juin a reproduit les sommaires des 2® et 3* 
livraisons de la Revue. 

Le Bulletin de la presse du 21 juillet dit : « Recueil de petits 
articles (un a 21 pages) sur des sujets historiques dans le genre 
de ï Intermédiaire des chercheurs. Citons : Cartes de visite 
saintongeaises ; Balzac à Angoulême ; le monument de Samuel 
Champlain à Québec, etc. » 

L'Union conservatrice j le Moniteur de la Saintonge et le 
Conservateur de Marennes du 7 juillet, la Croix de Saintonge 
du 10 reproduisent notre article sur le monument de Champlain. 

Le Courrier de La Rochelle du 7 reproduit notre article 
Joseph Vernet et le port de La Rochelle^ et remarque l'article 
sur Champlain avec une « belle lithographie d'un monument 
élevé par la ville de Québec au célèbre navigateur ». 

LtEcho rochelais du 10 répète plusieurs de nos notes surTac- 
teur Louis Péricaud, M. de Richemond, le Ménage du pasteur 
Naudié, la statue de Samuel de Champlain. La Charente-Infé- 
rieure du 9, le Courrier de La Rochelle du 10 contiennent aussi 
la note sur Péricaud. 

La Gazette des bains de mer. Mémorial de Saintes, etc., du 10 
reproduit, sans indication de source toujours, notre article Bal- 
zac à Angoulême. 

Le Bulletin religierix du 16 juillet reproduit aussi le début de 
Tarticle Samuel de Champlain et le complète par une note ridi- 
cule de Bourricaud où se lit cette phrase monumentale : a On 
prétend que Champlain est né à Brouage ; c'est une erreur. 
Assurément il n'y a pas vu le jour. » Bourricaud en savait plus 
que Champlain lui-même, qui se dit « de Brouage ». 

Les Tablettes des deux Charentes du 7 juillet publient une 
note sur la statue de Samuel de Champlain à Québec et ajou- 
tent: « Avec une superbe héliogravure du monument de Québec, 
le dernier numéro de la Revue de Saintonge contient un article 
nécrologique de 20 pages sur M. Tamizey de Larroque, par 



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— 276 — 
lis Audial, qui rend un éloquent hommage à son regretté 



le. 



i/io rochelàisdn 16 a, sous ce titre : Un travailleur, repro- 
le partie de la notice nécrologique sur Tamizey de Lar- 



hdletin de la société ai^chéologique du Périgord (3* li- 
1 de 1898, p. 152) dit : « M. Audiat veut bien nous signa- 
sceau inédit du couvent des cordeliers de Bergerac. Le 
recueil contient, p. 129, un second et spirituel article sur 
'tes de visite saintongeaises, par M. Jules Pellisson.» 

'azette du centre (Limoges), 26 juin, rendant compte de 
ce du 31 mai de la société archéologique du Limousin, 
La Revue d'Aunis et Saintonge, par la plume de M. Au- 
cune un compte rendu partiel du congrès des sociétés 
îs en 1898, et faisant allusion à la résolution prise par le 
d'organiser désormais les séances de ces congrès alter- 
nent dans une ville de province et à Paris, exprime des 
sur la réussite de cette tentative. La capitale n'est-elie 
centre commun offrant des avantages et des ressources 
n ne saurait trouver ailleurs et ces congrès provinciaux 
nt-ils pas double emploi avec les assises annuelles de la 
française et celles de la société pour l'avancement des 
s, etc.? » Et plus bas, ajoute: « M. Louis Audiat, prési- 
j la société des Archives, si apprécié parmi nous, a ob- 
3 l'académie française un prix de 500 francs pour un de 
rages, Deux victimes des septembriseurs. » 

Ubliophile limousin, si attentif à glaner partout les 
es faits qui intéressent sa province, a (numéro de juillet, 
lit de notre 3® livraison de 1897 l'étude sur le chanson- 
Piis, et analysé ce que nous avons dit des choses limou- 
sins la 4* : Balzac a Limoges, etc. 

ulletin de la société historique du Périgord [A'' livraison 
I reproduit de notre fascicule de mai : l'extrait relatif au 
d et le passage sur les monnaies gauloises des Pelro- 
c même numéro combat la théorie de M. Lièvre sur les 
maines. Voir sur les piles, plus bas, page 322. 

evue historique de juillet-août 1898 rappelle quelques 
publiés dans nos numéros de 1898 : Les Pénétreau de 
[îé; Un marin saintongeais, Anatole de Bonsonge; Une 
le d'objets gallo-romains ; Tombes de la famille Agrippa 
né ; Audiat, Monnaies des Santons. 

dletin de la société des antiquaires de Vouest men- 
!«' trimestre de 1898), de notre livraison de janvier, le 



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— 277 — 

compte rendu de M. le colonel Babinet, Episode de la S'^guerre 
civile en PoitoUy et de la livraison de mars : Cyrano de Ber- 
gerac et Notice sur* la famille du Paty de Clam. « A signaler : 
Une table des matières très utile. » 



Après avoir donné un mot de regret aux membres de la so- 
ciété de l'histoire de France décédés dans Tannée, parmi les- 
quels le comte Anatole Lemercier, qui « avait passé sa vie à 
faire le bien, très préoccupé de toutes les questions d'économie 
charitable, avait conservé un goût très vif pour les lettres et 
l'histoire », le président pendant l'exercice 1897-1898, M. le 
comte Baguenault de Puchesse,a eu l'idée peu banale de rappe- 
ler « ce que nos sociétés des départements ont fait depuis un 
demi-siècle pour la grande histoire nationale et particulièrement 
pour la mise au jour des pièces originales, correspondances po- 
litiques, dépêches diplomatiques, conservées dans les bibliothè- 
ques des villes ou les archives locales, qui auraient risqué sans 
elles de devenir longtemps inconnues. » Il nomme entre autres 
\es Archives historiques du département de la Gironde, les Ar- 
chives historiques de la Gascogne, le Bulletin de la société his- 
torique du Périgord et Archives historiques du Poitou; voici ce 
qu'ilécrit, p. 98, dansr.47i?iuaire-Bu//efi7i de /asociéf^der/iis/oire 
de France, année 1898 : « Les Archives historiques de la Sain- 
tongeet de VAunis contiennent tout un recueil de lettres (tome 
ix) provenant de la famille de Pons dont un des représentants, 
seigneur de Plassac, très huguenot, combattait à côté du roi de 
Navarre à Coutras. Il s'y rencontre naturellement beaucoup de 
billets de Henri IV et aussi d'autres pièces inédites des années 
1576 à 167"2. Dans un volume précédent (tome iv) se trouve une 
lettre intéressante, adressée à Mazarin et à Colbert, au sujet de 
son histoire de France après la mort de Louis XÏII jusqu'à 1669 
par Benjamin Priolo »; et page 101 : « Elles contiennent encore 
toute une série de lettres inédites de Henri ÏV, du prince de 
Condé, du maréchal d'Albret, de Turenne, du duc de Bouillon, 
de M™^ de Maintenon, de Ninon de Lenclos (1576-1672), tirées 
d'un portefeuille de Pons et publiées par M. Louis Audiat (t. ix, 
1881'. Dans la même collection, notre infatigable collègue, M. 
Tamizey de Larroque, a donné des lettres du comte de Cominges, 
ambassadeur extraordinaire de France en Portugal de 1657 à 
1659. Ce diplomate avait la mission délicate de concilier les Hol- 
landais et les Portugais sur le point d'en venir aux armes ; et 
ses lettres étaient adressées au baron de Meslai, président au 
parlement de Paris, lequel avait été envoyé par le roi en Hol- 
lande en même temps que Cominges à Lisbonne et dans ce 
même but. Cette correspondance, qui complète les dépèches 
otlicielles des archives des affaires étrangères, présente un véri- 
table intérêt venant d'un homme qui, selon le mot de Saint-Si- 
mon, fut « important toute sa vie ». 



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— 278 — 

r...i, savant, très savant, dans « une revue savante, très 
!»), ayant vu, dans notre numéro du 1*'juillet, un erra/um, 
ite pour, un mois après, nous reprocher notre erreur. Le 
5 est commode, et le travail facile : à peu de frais, on est 
savant, très savant ». Oh l'innocent plaisir que de signa- 
fautes qui ont été déjà corrigées ! Chacun fait ce qu'il 
[eureux encore ceux qui savent mesurer la besogne à 
►rces ! 

AVIS ET NOUVELLES 

sa séance du 10 août, le conseil d'arrondissement de 
j, sur la proposition du sous-préfet, a émis le vœu que 
eil général accorde comme précédemment une subven- 
a société des Archives. 

pression du xxvii® volume des Archives, cartulaire de 
e de La Grâce-Dieu, est terminée. On fait la table. 

décret du président de la république du 12 juillet, notre 
e, M. Pierre-Marie-Benjamin Girard, commissaire adjoint 
larine en retraite, consul de Grèce à La Rochelle, officier 
struction publique en 1889, commandeur et officier de 
irs ordres étrangers, a été promu au grade d'officier de 
)n d'honneur au titre de la réserve de Tarmée de mer à 
e il appartient depuis 1886 ; 40 années de services effectifs 
1 à la mer et aux colonies, et 14 campagnes dont 10 en 
. Publications nombreuses. 

iécret du 25 juillet, notre confrère, M. le docteur Nor- 
du Fié, propriétaire aux Eglises d'Argenteuil, a été 
oflicier du mérite agricole. 

arrêté ministériel du 31 juillet, notre confrère M. Gabriel 
, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au collège 
as à Paris, a été nommé officier d'académie. 

3 la liste des récompenses honorifiques accordées aux 
res honoraires et participants des sociétés de secours mu- 
publiée par le Journal officiel du 15 août, nous lisons le 
e nos confrères, M. Marie-Emile-^7*mand Dières-Monplai- 
ésident de la société de secours mutuels de La Trem- 
médaille d'argent, et M. Pierre-Hippolyte-A!/"red Thèze, 
er de la société de secours mutuels des médecins de 
idissement de Rochefort, médaille de bronze. 

lenri Ribéraud, de Saintes, a été reçu docteur en mtde- 
ar la faculté de Paris. 

niral Jaçob, nç à Tonnay-Charente le 11 novembre 1768, 



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— 279 — 

mort à Paris le 16 mars 1854, qui fut ministre de la marine, pair 
de France, grand'croix de la légion d'honneur, était inhumé 
avec sa femme dans leur propriété de l'abbaye de Livry. Leurs 
restes viennent d'être transférés dans la nouvelle mairie, rue 
de Paris, 56. A cette occasion le maire, M. Mourgain, a rappelé 
la vie' de Tamiral. 

Le prix d'histoire en rhétorique offert au collège de Saintes 
par la société des Archives, a été décerné, cette année, à l'élève 
François Pinasseau, de Saintes. 

Le portrait, grandeur naturelle, de Jean-Baptiste-Joachim 
Clémot, président du conseil de santé de la marine, une des 
gloires de la chirurgie navale, peinture à l'huile signée du 
peintre A. Guesdon, janvier 1830, a été offert au musée de la 
ville de Rochefort par M"* Rambur, fille de Téminent chirurgien. 

Le 29 et le 30 août, une quinzaine de membres de la société 
archéorogique et historique de Tarn-et-Garonne ont visité les 
monuments de Saintes. Reçus à la gare par le bureau et des 
membres de la société des Archives^ ils ont été conduits à l'ab- 
baye, à Saint-Eutrope, aux arènes, en passant par TArc-de- 
Triomphe et la maison du Coteau, et le lendemain ont visité la 
cathédrale, les musées, etc. Un dîner fraternel a réuni les 
excursionnistes et les Saintongeais à l'hôtel des Messageries. 
On y remarquait MM. Gabriel de Gastebois, *, le baron Ysarn 
de Capdevielle, les chanoines Ulysse Chevalier, *, et Fourment, 
curé de Léojac-Montauban, Coutensou, maître de chapelle, 
Dumas de Rouly, archiviste; Delmas-Debia, Maurou, architecte 
de la ville, etc., sous la direction de l'actif président de la So- 
ciété, M. le chanoine Fernand Pottier. Toasts chaleureux. 

Ils sont partis par Angers, Le Mans, Rennes, Dol, Le Mont 
Saint-Michel, Saint-Malo, Dinan, Saint-Brieuc, Morlaix, Brest, 
Quimper, Auray, Carnac. Nantes, Clisson; ils arriveront à La 
Rochelle le 14 septembre, à Royan le 15, le 16 à Bordeaux et 
à Montauban. 

Comme complément à son article La petite propriété avant 
la révolution (n*» du 19 juin 1898), le Conservateur deMarennes 
(n** du 26) cite ce passage d'une délibération du conseil muni- 
cipal de La Rochelle, extrait de la Revue de Saintonge^ t. iv, 
p. 254 : a En Aunis les grandes possessions ont été divisées à 
l'infini entre les habitants de la ville et de la campagne, et si 
l'activité du sol trompe son espérance, au moins n'est-il pas de 
laboureur qui ne soit propriétaire. » 

Dans le numéro 250 de \aRevue encyclopédique, 18 juin 1898, 
notre confrère, M. Gustave Regelsperger, raconte la Traversée 
de l'Afrique équatoriale ^ar Edouard Foa, avec figures, vues 
photographiques, types d'indigènes du pays de Moassi, etc. 



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— 280 — 

s la Quiyizaine bourbonnaise des 15 et 30 août, a paru 
nsen iSOS-O^i, par M. Louis Audiat. 

^ho charenlais de Barbez'icwx, 17 et 31 juillet, 7, 14,21, 
t et suivant, a reproduit Tarticle a très finement écrit » que 
briel Audiat, l'auteur des Lettres à ma cousine^ a publié 
a Quhizaine sur notre confrère, André Lemoyne. 

s\a. Croix de Saintonge du 31 juillet, « un Saintongeais 
nt la Bretagne depuis de longues années, mais conservant 
ncnt le souvenir de sa province natale », voudrait qu'une 
iption érigeât dans l'église du Sacré-Cœur de Montmar- 
e statue à saint Eutrope, premier évèque de Saintes, 
c on l'a fait pour d'autres saints patrons de nos provinces. 
)ré en France et à l'étranger, dans un grand nombre de 
ces et localités, son nom rappelle à lui seul l'antique foi 
uples santons. » Cette généreuse idée de notre confrère, 
îomte Anatole dcBremond d'Ars, mérite qu'on la réalise. 

levHC des autographes d'Eugène Charavay (août 1898) 
ce (prix : 20 francs) de Jean de Saint-Gelais, seigneur de 
eu, capitaine et historien, auteur d'une Chronique suvk 
de Louis Xïï, une quittance de 40 liv. t. au trésorier des 
s Noël Le Barge « pour nostre estât de quarante lances 
arrière-ban dont nous avons eu la charge en l'armée du 
stre dit seigneur on pays de Roussillon ». Jean 11 d'Ara- 
ait engagé cette province aux mains de Louis Xï, qui la 
va jusqu'en 1473. 

t à M. Edouard Noël que vient d'être dévolue, parunedéci- 
1 comité de la Comédie-Française, la situation de «lecteur» 
je vacante parle décès de M. Edouard Cadol. M. Edouard 
\m a donné une Déidamia à l'Opéra, un Prologue à Bé- 

à la Comédie-Française, un David Téniers à l'Odéon, et 
es pièces dans la plupart des théâtres de Paris, a rédigé 
igé pendant vingt ans, avec son confrère M. Edmond 
ig, la plus imporTante et la plus sérieuse de nos publica- 
héâtrales, les Anyiales du théâtre et de la miisiqne. L)eux 
jréat de l'institut, il a vu un de ses ouvrages, Lesccnl 

couronné par l'académie française. Poète, romancier, 
le, il a abordé tous les genres avec un égal bonheur, 
soël est originaire de Cognac. 

iste des sociétés savantes publiée par le ministère de 
Liction publique en 1898 indique pour la Charente : à 
ilême, Société d'agriculture, sciences, arts..., fondée en 




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— 281 — 

pour la Charente-Inférieure ; à La Rochelle, Académie des belles 
lettres, etc., fondée en 1832 ; Société d'agriculture, fondée le 15 fé- 
vrier 1762; des amis des arts, fondée le 18 juin 1841, autorisée le 
14 mai 18'i5 ; de géographie, fondée et autorisée les 25 mars et 8 
avril 1880; d'horticulture et de viticulture, fondée et autorisée 
les 5 et 22 mars 18G5 ; Société littéraire, fondée et autorisée les 
12 février et 5 juillet 1853; de médecine et de chirurgie, fondée 
et autorisée les 18 janvier et 11 avril 1840 ; Commission dépar- 
tementale de météorologie, fondée et autorisée le 9 décembre 
187i ; Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, 
fondée le 22 novembre 1835, autorisée le 29 avril 183G, reconnue 
comme établissement d'utilité publique le 4 septembre 1852; 
k Rochefort : Société de géographie et d'agriculture, lettres, 
sciences et arts, fondée le l"" janvier 1895 ; à Royan : Académie 
des muses santones, fondée à Saint-Jean d'Angély et autorisée 
en 1876; à Saintes: Société des amis des arts, fondée et au- 
torisée en 1886 ; d'archéologie de Saintes et commission des 
arts et monuments historiques de la Charente-Inférieure, fondée 
en 1815 (?), autorisée le 1" mars 1860 ; Société des archives his- 
toriques de la Saintonge et de l'Aunis, fondée et autorisée en 
1874, reconnue comme établissement d'utilité publique le 20 
juin 1886; de médecine vétérinaire de la Charente -Inférieure, 
fondée le 2 mars 1879, autorisée la même aniiée. 



D'après la « liste nominative du personnel médical et pharma- 
ceutique i),dressée parla préfecture de la Charente-Inférieure, l'ar- 
rondissement de La Rochelle compte: 37 docteurs en médecine, 

1 officier de santé, 2 chirurgiens dentistes, 12 pharmaciens de 
i*"® classe, 7 pharmaciens de 2*" classe, 4 sages-femmes d(» \^^ 
classe et 53 sages-femmes de 2® classe. Il y a clans cet arrondis- 
sement 83.056 habitants. 

L'arrondissementde Rochefort : 22 docteurs, 1 officier de santé, 
3 chirurgiens dentistes, 10 pharmaciens de l""*" classe, 7 do 2*" 
classe, 3 sages-femmes de 1^" classe et 36 de 2^ classe. — 70.706 
habitants. 

L'arrondissement de Saintes : 41 docteurs, 3 olïiciers de santé, 

2 chirurgiens dentistes, 13 pharmaciens de l""' classe, 17 de 2® 
classe, 7 sages-femmes de l'"'^ classe et 30 de 2® classe. — 102.277 
habitants. 

L'arrondissement de Marennes: 25 docteurs, 3 officiers de san- 
té, 1 1 pharmaciens de i""* classe, 10 de 2* classe, 5 sages-femmes 
de l"** classe et 23 de 2* classe. — 58.044 habitants. 

L'arrondissement de Saint-Jean d'Angély : 27 docteurs, 6 phar- 
maciens de !'■'' classe, 1 1 de 2*^ classe, 5 sages- femmes de l'"*' classe 
et 20 de 2« classe. — 69.491 habitants. 

L'arrondissement de Jonzac : 23 docteurs, 2 officiers de santé, 
6 pharmaciens de l""® classe, 13 de 2^ classe, 4 sages-femmes de 
V" classe et 9 de 2*^ classe. — 69.881 habitants. 

Soit pour le département : 175 docteurs en médecine, 18 ofïî- 



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— 282 — 

I de santé, 7 chirurgiens dentistes, 58 pharmaciens de I'* 

je, 65 pharmaciens de 2*^ classe, 20 sages-femmes de I" 

îe et 171 sages-femmes de 2® classe. 

î doyen des médecins de la Charente-Inférieure est M. Jo- 

i, de Saint-Romain de Benêt, reçu docteur en 1833 ; M"' 

)otin, de Saint-Martin de Ré, reçue en 18i4, est la doyenne 

sages-femmes. 

; 20 août, le théâtre de la République, à Paris, a donné la 
lière représentation d'une pièce en 5 actes, La fille 8lux 
, de M. Louis Péricaud, de La Rochelle, 
le tentative d'une singulière audace aura lieu à LaMothe 
t-lleray (Deux-Sèvres), le dimanche 11 septembre au soir: 
ésentation d'une tragédie en 3 actes, Evinna prêtresse 
\sus, théâtre en plein vent. « Il s'agit de réformer l'éduca- 
esthétique du peuple et de prouver qu'aussi bien que l'élite, 
t capable de comprendre et de goûter de nobles sentiments, 
ement exprimés », ce qui a été déjà démontré par les repré- 
Eitions gratuites de Corneille et de Racine. L'auteur du 
ne de La Mothe est M. P. Corneille, médecin à La Mothe, 
lU déjà par quelques œuvres littéraires ; la musique des 
urs est de M. Louis Giraudias, de LaMothe ; les 40 acteurs 
de La Mothe ; en face d'un décor naturel un immense amphi- 
tre pour 1.500 à 2.000 spectateurs est construit à La Mothe 
la municipalité de La Mothe. M. Tolbecque, l'artiste en 
3rie rétrospective, a reconstitué pour la circonstance une 
e galloise. Et cela à l'occasion de la fête annuelle du cou- 
ement des rosières. Nous avons déjà parlé de ces fêtes où 
a sa large part. La manifestation littéraire de cette année, 
que nouvelle et hardie, réussira comme les précédentes : 
le président de la commission est M. Eugène Giraudias, 
e de La Mothe, notre confrère. 

STRiBUTiON DES Prix. — Lcs distributions de prix dans les 
lissemcnts d'éducation secondaire ont eu lieu : Le 23 juillet, 
istitution Saint-Jean d'Angély ; le 26, au petit séminaire de 
Llieu, sous la présidence de M. le docteur Anatole Geneuil, 
3n président de l'association amicale, qui a vanté les bien- 
de l'éducation chrétienne ; à l'école Fénélon de La Rochelle, 
la présidence de M le chanoine Berthelot, doyen du cha- 
, et à l'institution diocésaine de Pons, sous la présidence 
. Fabien, vicaire général, qui a prononcé un discours sur 
^espect; le 30 , au collège de Saintes, sous la présidence 
. Bellanger, inspecteur d'académie; M. Maillard, professeur 
emand, a fait un plaidoyer en faveur de l'enseignement mo- 
e (les deux discours ont paru dans V Indépendant de là 
^ente-Inférieure du 4 août); à l'institution Montfort de Jon- 
sous la présidence de l'archiprêtre de Jonzac, M. Trébu- 
qui a parlé du dévouement ; au collège de Cognac, sous 



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— 283 — 

la présidence de M. Buart, sous-préfet ; le discours de M. Pin- 
gaud, professeur de rhétorique, L'intégrité de la langue fran- 
çaise, a été publié, ainsi que l'allocution du président, dans VEre 
nouvelle, le 4 août ; au lycée de Rochefort, sous la présidence 
de M. Paillé, président du tribunal civil, qui a fait entendre une 
charmante allocution, « très attique et très goûtée »; le discours 
d'usage a été prononcé par M. Kœppelin, professeur d'histoire, 
qui a traité Du rôle de la géographie dans l'éducation ; au lycée 
de La Rochelle, sous la présidence du général (iaschet, qui a 
prononcé une vibrante allocution patriotique ; M. Riemer, pro- 
fesseur d'allemand, a fait fort spirituellement VEloge de la pro- 
vince. Voir la Charente-1 7i férieure du 30 et le Courrier de La 
Rochelle du 31. 

A la distribution des prix de l'école libre Saint-Joseph, à 
Saintes, dirigée par les frères des écoles chrétiennes, notre 
confrère, M. l'abbé Plumeau, aumônier de la Providence, a, 
en des accents émus et dans un style très élégant, écrit le 
Moniteur de la Saintonge du 1 1 août, prononcé un remarqua- 
ble discours, dont il a donné un résugié. 

A l'occasion des distributions de prix, le Gaulois du 29 juillet, 
reproduit par le Moniteur de la Saintonge du 4 août et VIndé- 
pendant du 13, rappelle l'invitation aux prix de l'école centrale 
de Saintes il y a cent ans : 

« Citoyens, tandis que le cours périodique des saisons nous 
amène la récolte des fruits qui récréent notre existence, la Patrie 
vous appelle à voir moissonner ceux de l'Instruction dans les 
écoles publiques, en cet heureux champ ouvert à tous les ci- 
toyens parla Bienfaisance nationale. 

» Vos fils, vos frères, vos parents ou vos amis n'ont travaillé 
avec ardeur, pendant tout le cours de l'année scolaire, que 
pour offrir à vos regards satisfaits les produitsdeleur généreuse 
émulation. C'est pour cela qu'ils ont défriché avec courage les 
terrains difficiles et épineux pour y jeter avidement les semen- 
ces fécondes des talents et de la vertu. Le temps de la moisson 
est arrivé. Tls ont cultivé pour vous ; ils veulent cueillir sous 
vos yeux. Venez sanctionner par vos suffrages le jugement qui 
décerne une récompense à leurs travaux, et applaudira lamain 
qui doit les couronner...» 

h'Union conservatrice de Saint-Jean d'Angély a publié le 24 
juillet son dernier numéro, le 59^ de la 25® année ; elle est rem- 
placée le 25, sous la direction de M. C. Villeneau, par VUnion 
nationale, dont le premier numéro (n** 60 de la 25*^ année) a 
paru le 25, avec ce programme : liberté honnête et réalisation 
de la république nationale. Saint-Jean d'Angély, imprimerie de 
Ch. Renoux, directeur-gérant; un an, 11 francs; six mois, 6 
francs. L'épithète seule est changée. 



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— 284 — 

Le journal Le i^rai poiiplcy fondé par Eutrope Dupon il y a 

4 nnfi r)our remplacer Le peuple qu'il avait créé en 1887 et dont 

élogeait, est devenu (21 août) Le pauvre peuple^ hebdo- 

re au lieu de bi-hebdomadairc. Imprimeur : M. Henri 

Tiaud; prix : 5 centimes. Le programme est le même. 

june de Fouras, après avoir publié son numéro 150, daté 
juin 1898, s'est éclipsée. Pour la remplacer, M. P.deLan- 
;. Pawloski) et l'imprimeur Chiron, de Niort, ont fondé 
ar/es charent aises, journal formé de la Lune deFourasei 
•/io de Châtelaillon, organe des intérêts des stations bal- 
s de la Charente-Inférieure, sous la direction de M. Pas- 
La nnoy. 

Travailleur, journal socialiste et réformateur », bi-heb- 
laire, de Saintes (6® année), a suspendu (27 août) sa publi- 
, pendant la maladie de son directeur, M. Seuillet. 

?5 juillet, en l'étude et par le ministère de M* Hériard, 
3 à Cotrnac, on a vendu par licitation sur baisse de 
prix : T** Le château d'Ars, sa réserve, borderie, prai- 
tc, situés commune d'Ars, canton de Cognac, mise à prix 
e à 70.000 francs ; 2** la métairie de Chez-Godet, mise à 
lissée à 22.000 francs, etc. (voir l'Ere nouvelle du 7 juil- 
t le 20, en l'étude de M*' Desbrunais, notaire à Saintes, 
par licitation sur baisse de mise à prix en quatre lots. 
3rés, terres, château de Vénérand (voir Moniteur de la 
rtije du 7 juilletj, à la requête de M'"'' Henriette-Gabrielle- 
Suzanne-Tliércze Gaigneron de Morin, épouse de M. Ir- 
rmand, comte de Maillé, contre : 1*" M™*' Marie-Mclanie- 
ine-Jeanne-Herthede Bremond d'Ars, épouse de M.Marie- 
ian-IIenry-Jules Le Carruyer de Beauvais ; 2^ M. Marie- 
i-Henri-Edme-,/ea?i de Bremond d'Ars, sous-lieutenant 
régiment de dragons, à Nancy ; 3** M"® Marie-Josèphe- 
-Ernesline-.Uadereme de Bremond d'Ars, épouse de 
in Le Chartler, marquis de Sedouy, lieutenant au IPré- 
t de cuirassiers, à Lunéville ; 4*" Marie-Paul-Philippe- 
le, vicomte de Gaigneron; 5^ Louis-Alfred-Onésime La- 
, notaire à Niort, représentant Marie-Eutrope-Henri- 
s-Jean-Gwî/ de Bremond d'Ars, aliéné ; 6** Louise de 
•d d'Arsay, veuve de C/iar/es-Uené-Marie, comte de Bre- 
d'Ars. 

omité d'admission de la classe 36 à l'exposition univer- 
e 1900 a décidé qu'à côté du matériel et des procédés de 
mlture contemporaine, doit être une exposition rétrospec- 
: tout ce qui concerne en France l'histoire de la vilicui- 
: de la vinification : vieilles chartes, tableaux, estampes, 
lents de toute nature, instruments et appareils autrefois 



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— 285 — 

en usage. Voici du reste le programme : 1° Edits royaux con- 
cernant la culture de la vigne ; arrêtés municipaux ; régime 
fiscal ; bans de vendanges ; documents concernant les usages 
locaux. — 2** Documents statistiques ; importance des vignobles 
anciens ; nomenclature des crus anciennement renommés ; prix 
des vins à diverses époques ; valeur des terres plantées en 
vignes ; taux des fermages et taux des salaires. — 3** Matériel, 
outils et ustensiles employés aux travaux de culture et de vini- 
fication ; vieilles mesures de capacité. — 4° Les premiers appa- 
reils de distillerie, leurs modifications. — 5° Anciens traités de 
viticulture et de vinification ; documents relatifs aux maladies 
de la vigne anciennement connues et aux remèdes employés. — 
6** Tableaux, estampes, miniatures représentant des scènes de 
vendanges ou les divers travaux des vignerons. 

Adresser la correspondance à M. H. Saint-René Taillandier, 
secrétaire rapporteur de la commission rétrospective de la viti- 
culture, 4, rue de Commaille. à Paris. 



CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES EN 1899 

Une circulaire du ministre de l'instruction publi<jue, M. Léon 
Bourgeois (5 août), informe que la réunion annuelle des sociétés 
savantes (37'' session) aura lieu, en 1899, à Toulouse, durant la 
semaine de pâques. Les dates et Tordre des séances seront 
ultérieurement indiqués. Toute lecture au congrès sera, comme 
de coutume, subordonnée à l'envoi préalable des mémoires et 
à leur approbation par le comité. Le texte des mJ^moires et des 
analyses devra être parvenu, avant le 20 janvier prochain, au 
5*^ bureau de la direction de l'enseignement supérieur. Il ne 
pourra être tenu aucun compte des envois adressés, passé ce 
délai. 

Nous tenons des exemplaires du programme à la disposition 
des membres de la société des Archives, 

Voici un extrait du programme. Nous indiquons sommaire- 
ment les articles qui figurent déjà aux programmes précédents. 
Voir page 315, tome xvii de la Revue: 

Section d'histoire et de philologie. — 1^ Systèmes suivis 
dans les différentes provinces pour le changement du millé- 
sime de l'année de l'ère chrétienne; — 2** signaler les actes 
apocryphes conservés dans les archives publiques et particu- 
lières ; — 3* indiquer les manuscrits exécutés au moyen âge 
dans un établissement ou dans un groupe d'établissements du 
sud-ouest de la France ; — 4^ chronologie des fonctionnaires 
ou dignitaires civils ou ecclésiastiques ; — 5° pièces manu- 
scrites ou imprimés rares qui contiennent des textes inédits 
ou peu connus de chartes de communes ou de coutumes ; — 
G" étudier l'administration communale sous l'ancien régime, k 
l'aide des registres de délibérations et des comptes commu- 
naux ; — 7* collections particulières renfermant des correspon- 



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— 286 — 

dances ou des documents relatifs à l'histoire de la France; — 
8° minutes notariales ; — 9° idiomes vulgaires substitués au 
latin ; — 10** noms de baptême ; — 11** travaux faits sur les re- 
gistres paroissiaux ; — 12® anciennes lettres d'anoblissement; 
— 13** origines des anciens ateliers typographiques ; — 14* do- 
'^"ments relatifs à l'histoire des anciennes bibliothèques; — 
instruction publique; — 16® action des humanistes dans 
provinces du sud-ouest de la France au xv" et au xvii'siè- 
; — 17° état du théâtre et vie des comédiens en province; 
18® transmission des nouvelles politiques; — 19* indiquer 
L»l a été le sort des archives de l'ancienne intendance de Lan- 
edoc et de celle de Montauban ; — 20® recherches sur les 
jemblées municipales établies conformément à ledit de juin 
H; — 21® municipalités rurales pendant la révolution; — 
le fonctionnement du gouvernement révolutionnaire insti- 
» par la loi du 14 frimaire an II ; — 23® quelle fut la contribu- 
n des départements et des communes du midi pyrénéen à la 
Pense nationale pendant la révolution. 

Section d'archéologie. — Préromaine : 1® Relevé des sépul- 
•es préromaincs ; — 2® monnaies gauloises; — 3® étudier les 
mnaies dites à /a O'OÎJC (imitations deRhoda); dresser le relevé 
i trouvailles qui en ont été faites, etc.; — 4® monnaies d'or 
Liloises dans la région comprise entre les Cévennes, lesPyré- 
îs et rOcéan ; — 5® monnaies ibériques qu'on trouve au nord 
3 Pyrénées et dans la Narbonnaise. — Romaiine : 6® divi- 
és pyrénéennes d'après les monuments figurés et les monu- 
nts épigraphiques ; — 7® mosaïques antiques ou du moyen 
3 ; — 8® fabrication de la céramique dans la Gaule et dans 
frique ancienne ; — 9® Pierres gravées inédites qui se trou- 
it en France; — 10® fouilles ou découvertes récentes dans 
région du sud-ouest ; — Moyen âge: 1 1® sources ou fontaines 
jets de dévotion ; — 12° monnaies féodales du sud-ouest; — 

poids des villes du midi de la France au moyen âge ; — 14® je- 
is frappés pour les états du Languedoc ; — 15® édifices chré- 
iis et monuments sculptés réputés antérieurs à la période ro- 
ine ; — 16® caractères qui distinguent les diverses écoles d'ar- 
itecture religieuse à l'époque romane ; — 17® monuments de 
rchitecture militaire ; — 18® centres de fabrication de l'orfévre- 

; — 19® documents intéressant l'histoire du costume; — '20* 
'relages de terre vernissée, documents relatifs à leur fabri- 
ion; — Orientale et hébraïque: 21® épitaphes, inscriptions 
synagogues, graflitesen langue et en écriture hébraïques; — 

objets et monuments orientaux, égyptiens, assyriens, etc. 

3ans la section des sciences économiques et sociales : de la 
ssification des phénomènes sociaux, des effets sociaux du 
ccalauréat ; le régime dotal, les impôts, les successions; lus- 
re d'une école centrale, d'un lycée ou d'un collège commu- 
I ; d'une exploitation minière dans l'ancienne France, etc. 
ivent la section des sciences et celle de la géographie histori- 



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— 287 — 

que et descriptive, et enfin les sujets de communications proposés 
par des sociétés savantes de Toulouse et de la région. 



LES FÊTES DU CENTENAIRE DE JASMIN 

Deux de nos confrères, MM. de Brezetz et de Dienne, ont été 
délégués pour représenter la société des Archives aux fêtes du 
centenaire de Jasmin, à Agen. Là « tous ceux qui vivent frater- 
nellement dans les hautes régions de l'esprit », selon une heu- 
reuse expression de M. Georges Leygues, étaient encore sous 
l'impression causée par la mort du grand travailleur, Ph. Tami- 
zey de Larroque, une des personnalités les plus marquantes de 
notre compagnie. 

Presque toutes les sociétés littéraires du midi avaient répondu 
à l'invitation du comité des fêtes, présidé par M. Ch. Katier. 
Leurs représentants se réunirent à la gare dans la soirée du 
samedi 6 août pour y recevoir les cadets de Gascogne et les 
félibres. C'est à ce moment que commencèrent réellement les 
fêtes, bien que les Agenais, dès le matin de ce jour, les aient 
inaugurées par une pieuse manifestation au tombeau de Jasmin 
où ils déposèrent une couronne, et que les membres de la société 
La Prune aient célébré le poète en famille, dans un banquet où 
se succédèrent discours et poésies. 

Le cortège, précédé d'une brillante retraite aux flambeaux, 
passe sous un arc de triomphe décoré d'un transparent portant 
l'inscription : a Vive la Gascogne ! » Deux personnages de gran- 
deur naturelle, un troubadour et un cadet en costume Louis XIII, 
ornaient les côtés de l'arc. Traversant ensuite les boulevards 
pavoises et illuminés, au son delà musique, au milieu du brou- 
haha d'une foule compacte, hôtes et invités arrivèrent au palais 
municipal où un vin d'honneur avait été préparé. M. Chaumié, 
maire d'Agen, souhaite la bienvenue. Arnavielle, petit, brun, 
nerveux, énergique, lui répond en languedocien. 

Le lendemain, dimanche, un service religieux, présidé par 
l'évêque, eut lieu dans la cathédrale où des places avaient été 
réservées aux invités, aux premiers rangs; devant eux, fut atta- 
chée à la grille du chœur la bannière des félibres de Béziers. 
Outre des morceaux sacrés, la délicieuse romance de Me cal 
mouri est jouée par le grand orgue. M. l'abbé Durengues, bien 
connu par ses publications historiques, entre autres par le 
Pouillé du diocèse d'Agen, rappelle en chaire les sentiments 
profondément chrétiens du poète. 

A neuf heures, on se réunit au musée. Le directeur des beaux 
arts, M. Roujon, remet à la municipalité l'œuvre du sculpteur 
Denis Puech,La musegasconne glorifiant Jasmin. 11 est le pre- 
mier à exprimer, et dans les termes les plus éloquents, cette 
pensée que la revendication de toutes les richesses des provinces 
du midi ne procédait, en aucune façon, de tendances séparatistes : 
tt C'est la muse gasconne, sans doute, mais en la voyant si belle, 
si fraîche, si vigoureuse, je me dis que la muse gasconne... c'est, 



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— 288 — 

en somme, la muse française ! » M. Larroumel, dans son beau 
discours, lu au pied de la statue de Jasmin par Mounet-Sully, 
réminent sociétaire de la Comédie-Française, alïîrme encore que 
« Jasmin ne songeait pas à séparer ses œuvres de l'œuvre com- 
mune, celle <|ue toutes les provinces de France poursuivent, au 
profit de la grande patrie ». M. G. Leygues, tout en buvant à la 
Gascogne, boit également «à la France et à Paris, qui résument 
dans leur épanouissement l'esprit et la fleur de toutes les pro- 
vinces». M. Houjon entre, à sa suite, nettement dans la question 
qui, on le sent, préoccupe les esprits et à laquelle il avait fait 
seulement allusion le matin. Il expose l'objection :a Les fêtes ne 
cacheraient-elles pas quelque orgueil séparatiste?» Et il ré- 
pond : a Eteignons ces llammeches... éteignons sous nos pieds 
ces fumerons », et, après avoir déclaré que les provinces du midi 
n'étaient pas captives, il fait de toutes ensemble « l'épouse la- 
tine, aimante et fidèle, se reposant fièrement sur le sein du vieux 
guerrier gaulois ! » 

A notre avis, et dussions-nous y avoir perdu de beaux mor- 
ceaux d'éloquence, nous croyons que ces déclarations, provenant 
d'un sentiment patriotique auquel nous rendons hommage. sont 
au moins prématurées. Faire prendre parti à Jasmin dans une 
querelle, inconnue de son temps et encore mal définie du notre, 
est de plus un véritable anachronisme. Pourquoi traiter, à pro- 
pos du centenaire, un sujet délicat et où les malentendus abon- 
dent? Pour notre part, nous n'avons vu autour de nous que des 
patriotes, justement fiers de la terre natale, de ses usages, de 
son parler, de toutes ses gloires, des patriotes dont les reclier- 
ches, les poésies, les discours et les enthousiasmes ne peuvent 
qu'être très précieux, dans notre époque d'énervementetdescep- 
ticisine, au relèvement de la patrie française. Dans cette féted'un 
poète, nous aimons surtout à célébrer la poésie, qui, comme l'a 
très bien dit M. Chaumié, est « la bienfaisante et secourable 
pacificatrice de toutes les discordes ». 

Tout est bien qui finit bien. Si, à la suite des paroles enflam- 
mées de Jean Carrère, un interrupteur, qui ne les avait peut- 
être pas bien comprises, envoya cette boutade : «Je demande 
l'annexion de Paris à la Gascogne ! », rien ne rappela la guerre 
des Albigeois dans la sortie de l'hôtel Donneville où avait eu 
lieu le banquet et dans la prise d'assaut de la préfecture dont 
les merveilleux jardins étaient déjà occupés par la foule, circu- 
lant autour des musi(iues militaires et des baraques. La séance 
des jeux floraux eut lieu dans la salle des mosaïques, sous la 
présidence de la reine du félibrige, M"^ Gasquet, qui a rccom- 
\ les poètes et dit elle-même de beaux vers. Pendant 
)mptes rendus, que les lauréats ont plus d'intérêt à écouter 
leur ensemble, (quelques auditeurs allèrent voir la faran- 
iansée par cinquante jeunes filles. On rentre pour entendre 
prêter par M"*" Reyssac A/e cal mouri et Farihôlo p^s- 
I, admirablement chantés, et on écoute avec une grande 
tion un discours de M. de Tréveret, plein de souvenirs 



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— 289 — 

personnels d'un ami de Jasmin, faisant revivre le poète dans sa 
vie intime. 

La soirée de gala au bénéfice des pauvres réunit dans la salle 
du théâtre tous ceux qui ne craignaient pas trop la chaleur. Elle 
fut très brillante. Pouvait-il en être autrement quand les artistes 
qui avaient bien voulu prêter leur gracieux. concours étaient 
M""*» lléglon et Ackté, de l'Opéra, Mounet-Sully et Paul Mou- 
net, de la Comédie française, Moulierat et M"® Sirbain, de 
rOpéra-Comique, etc.? 

Pendant ce temps, une grande fôte populaire gratuite se don- 
nait sur cette magnifique promenade du Gravier qui borde la 
Garonne et était entièrement illuminée. Deux musiques, celle du 
9* de ligne et la Saint-Hubert agenaise, jouèrent tour à tour 
jusqu'à minuit. Alors commença le bal champêtre qui clôtura les 
fêtes, à propos desquelles nous rappellerons que sainte Eustelle, 
la patronne du félibrige, est la jeune vierge dont on raconte, 
dans les arènes de Saintes, la pieuse et touchante légende. 

C»° DE D. 

NOTES D'ETAT CIVIL 



I. — DÉCÈS 

La Société a deux nouvelles pertes à déplorer : 

I. — Le 9 juillet, est décédée à Paris, à l'âge de 60 ans. M"* Paul 
Bethmont, fille d'Antoine Boureau de Beauséjour, officier du gé- 
nie militaire en 1796, député de 1819 à 1820 et de 1831 à 1834, 
né à Saint-Saturnin (Aveyron) le 14 avril 1771 et mort à La 
Turpinière le 31 août 1855; mère de M. Daniel Bethmont, con- 
seiller à la cour des comptes. Elle avait épousé le fils d'Eugène 
Bethmont, député et ministre, Pauf-Louis-Gabriel Bethmont, 
qui fut député de Rochefort en 1865 et 1869, puis en 1871, 1876, 
1877, premier président à la cour des comptes en 1880, dont 
elle était veuve il y a quelques années. Sa fille, Jeanne-Marie- 
Elisabeth-Clarisse Bethmont, a épousé en 1897 André-Antoine- 
René Cassou de Saint-Mathurin, fils de Pierre-André-Léon et 
de Marie Norman, décédés. 

II. — Le 13 août, est décédé à Saintes dans sa 75* année et a 
été inhumé à Rochefort Louis-D^sirë-Dieudonné Mortreuil. Né 
à Rochefort le 1®' janvier 1824, il était fils de Jacques-Nicolas 
Mortreuil, garde-magasin de la marine au port de Rochefort, et 
de Marie-Louise-Honorine-Angélique de Boussard, morte le 
22 mai 1857, veuve en premières noces de François-Nicolas 
Burle. *, capitaine d'état-major, et par sa mère apparenté avec 
une grande partie de la noblesse de Saintonge. 

Entré à 14 ans chez Théophile Guérin, banquier, ancien 
maire de Rochefort, Mortreuil devint rapidement un excellent 
employé. Sous la direction de son patron, il apprit non seule- 

19 



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— 290 — 

ment la comptabilité et la tenue des livres de commerce, mais 
o,.oo: lû droit commercial qu'il possédait d'une manière remar- 
. D'un caractère calme et très réservé, d'un jugement 
tait un travailleur assidu. Il fut très souvent chargé par 
mal de commerce de Saintes et par le tribunal civil 
tiser des comptes nombreux et importants. Expert ou 
, il avait une véritable autorité et une compétence réelle 
8 règlements d'affaires fort délicates qui lui furent con- 
près avoir habité Rochefort, il obtint pour sa femme un 
de libraire à Saintes, le 21 septembre 1861, à la place de 
ot. Nous avons raconté (xviii,p. 99) qu'il avait obtenu, le 14 
)8, un brevet d'imprimeur en lettres pour la ville de Co- 
rèté serment le 2 juin, formé avec Amable de La Tour une 
établi son imprimerie rue de l'île-d'Or, fondé avec Léandre 
ue l'Ère nouvelle des Charenies, et enfin cédé imprime- 
)urnal en août 1870 à Gustave Bérauld qui est mort le 
ier 1898. Mortreuil revint à Saintes et entra comme comp- 
ins la maison Amédée Niox où il a mis tout son dévoué- 
toute sa science des afïaires. 11 en devint promptement le 
le pouvoirs et resta là jusqu'à sa mort. Très exact lec- 
nos publications, très attaché à la société des Archives, 
anquait jamais de nous apporter presque à chaque nu- 
e la Revue quelque note complétive ou rectificative. Il 
•t en excellent chrétien, ayant reçu, en pleine intelligence, 
•ements de l'église, et bénissant tous ses enfants et petits- 
réunis autour de son lit. 11 avait épousé Adélaide-Zora 
r, dont trois enfants : 1° le docteur Alfred Mortreuil, Sfi 
n de la marine de première classe ; 2" Lucy ; 3° Georgelte, 
de M.Roger Danvin, ingénieur à Paris, qui a cinq enfants 
î trois derniers jumeaux : Louis, Madeleine, Francisque, 
Suzanne. 

juin, au Château d'Oleron, est décédée M"* Marie-Fran- 
hérèse Sarramia, née le 29 octobre 1804 à Landau (Ba- 
ille de François-Marie Sarramia, *jS*, capitaine adjuaant 
ît de dameThérèse-Rose Barillaud, veuve de Barthélemy- 
s-Antoine Pelletier, *jS*, médecin major de l""* classe; elle 
rois enfants : 1** Paul Pelletier, lieutenant-colonel de 

territoriale, 0. *(}*; 2" Ernest Pelletier, ancien notaire,et 
a comtesse de Franqueville, au Château d'Oleron. 

juillet, est décédé à Bordeaux, âgé de 67 ans, Paul- 
lexandre de Laage, négociant, conseiller municipal de 
IX. Il était petit-fils de Marie- Alexandre de Laage, né 
ns, neveu de Léonard de Laage, doyen du chapitre de 
aveclequel il émigra en Espagne, et de Gabrielle Rabil- 
5hâteau-Gaillard.(La bénédiction nuptialeavait été donnée 
idre de Laage et à Gabrielle Rabillard en 1799 par l'abbé 
1 dans une salle basse, aujourd'hui salle à manger de 
^a Sauzaye, rue de l'Hôtel-de-Ville, à Saintes.) Par son 



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— 291 ^ 

grand-père, le défunt se rattachait aux de Laage de Meux dont 
une branche était transplantée à Orléans, où elle a fait souche, 
et par sa grand'mère à la famille de Mânes fixée en Saintonge 
depuis le xvi* siècle. Il était fils de Paul de Laage et de Ca- 
therine- V'a/c^rie d'Harader de La Salle, cousin germain de 
M. Alexis de Laage, de Mongaugé, commune de Chérac, et 
de M. l'abbé de Laage, supérieur du séminaire de Montlieu. 
Chrétien admirable, royaliste ardent, il consacrait aux œu- 
vres de charité les rares loisirs que lui laissaient ses affaires. 
Il avait été élu conseiller municipal de Bordeaux en mai 
1896, et il avait su s'attirer dès l'abord le respect de tous 
ses collègues, même de ceux qui ne partageaient pas ses con- 
victions. Le deuil était conduit par les fils du défunt : MM. le ca- 
pitaine de Laage, officier d'ordonnance de M. le général Jac- 
quemin, et Raymond de Laage. Avant l'absoute, M. le chanoine 
lanse, curé de la paroisse de Saint-Louis, a fait l'éloge de cet 
excellent maître, de ce bon père, de ce bon citoyen, de ce grand 
chrétien. Sous le porche de l'église, le maire, M. Camille Cous- 
teau, a parlé du conseiller municipal intelligent et dévoué. M. le 
comte de Lur-Saluces a vanté surtout le chrétien fervent et le 
royaliste fidèle ; enfin, le président de la société ce la famille ou- 
vrière » a dit un dernier adieu au bienfaiteur généreux, à l'ami 
dévoué. (Voir ces discours dans le Nouvelliste du 7.) Le corps a 
été transporté à Libourne pour y être inhumé dans un caveau 
de famille. Marié à Marie Vallet de Payraud, il a eu d'elle : 
Paul, veuf de Marguerite de Montardy; Raymond; Alexandre, 
décédé; Charlotte; Valérie et Marie-Claire, religieuse du Sacré- 
Cœur. 

Le 8 juillet, est décédé subitement à Barbezieux, âgé de 51 
ans, le docteur Pierre-i4rfhur Monnereau, né le 7 juillet 1847 à 
Barbezieux dans la maison où il est mort. Sa famille habitait 
Guimps, où son père était percepteur. Elève du collège de Pons, 
il suivit les cours de la faculté de Bordeaux et ceux de Paris, 
où il eut pour maitre préféré le professeur Potain. Epris de 
littérature, il devint bibliophile, recherchant les belles reliures, 
les belles impressions, suivant les théâtres, lisant surtout les 
romantiques et les modernes. Enfin, docteur en médecine, après 
quelque hésitation il revint (1885) près de sa mère veuve et 
ayant perdu un fils dans la guerre de 1870. Sur sa tombe deux 
de ses confrères, M. le docteur Meslier, maire de Barbezieux, 
et M. le docteur Léonide Guichard ont vanté le loyal confrère, 
chercheur, savant, amateur de livres, médecin d'un dévoue- 
ment sans bornes, aimant sa profession. Voir ces deux discours 
dans le Barbezilien du 14 juillet. 

Le 9 juillet, est décédé à Rochefort, âgé de 30 ans, Edmond 
Lacroix, époux de Jeanne Lombart, capitaine d infanterie de 
marine et fils de M. le docteur Lacroix, le doyen du corps mé- 
dical de Rochefort. Très estimé de ses chefs, très aimé de ses 



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— 292 — 

ides, Lacroix était en outre un artiste dont les composi- 
msicales étaient fort reciierchées. L'archiprêtre, M. Bou- 
loué le soldat et le chrétien toujours prêt à mettre au 
des œuvres de la charité et ses talents et son influence, 
letière, M. le lieutenant-colonel Riou, du 3* régiment d'in- 
B de marine, a retracé la vie du défunt, et après lui le 
ne d'infanterie de marine du 7* régiment, M. Régnier, a 
qualités précieuses et le commerce agréable de son ca- 
3 Lacroix, sorti de Saint-Cyr en même temps que lui. 

3 juillet, est décédé à Saint-Pierre d'Oleron, dans sa 82' 
A. Masson, ancien pasteur à File d'Oleron. Consacré à 
les en 1845, il avait commencé son ministère dans les 
lèvres, à Fressines, puis il avait quitté le Poitou pour la 
ige ; il a accompli un ministère d'environ un demi-siècle 
ile d'Oleron, où il a été très aimé et très estimé. 

léme jour, est décédé à La Rochelle, âgé de 35 ans, Clé- 
laurice Guillou, capitaine d'artillerie, fort estimé à La 
Ile où il était né. 

6 juillet, est décédé àRoyan, âgé de 71 ans, Alexandre 
d, *, conseiller municipal de cette ville, trésorier de la 
1 des travailleurs-unis, secrétaire du cercle royannais, 
capitaine d'infanterie. Il était né le 12 septembre 1827 à 
rs, près de Bressuire, 6* enfant d'une nombreuse famille 
'^endée. Elève du petit séminaire de Montmorillon, bâche- 
-lettres, puis professeur^répétiteur pendant plusieurs 
!, il renonça à l'état ecclésiastique, et la conscription ve- 
'engageait (1847) en devançant l'appel. Sous-lieutenant 
[), il est blessé à Magenta le 4 juin et fait chevalier de la 
d'honneur sur le champ de bataille par le maréchal de 
ahon. En 1870 il est capitaine; fait prisonnier à Sedan, 
t une dure captivité à Magdebourg. Rentré en France, il 
ssé deux fois en combattant contre la commune. H se 
et, l'heure de la retraite ayant sonné en 1876, il s'établit a 
. Puis, l'inactivité lui pesant, il subit les épreuves du con- 
tour le commissariat des chemins de fer, est reçu le pre- 
t désigné pour Angoulême. Quelques mois plus tard il est 
é à Royan (1882) et occupa ce poste jusqu'à sa retraite en 
^ux élections municipales de 1878 il fut nommé sous le 
âge du comité républicain et fut toujours réélu depuis, 
tombe, M. Barthe, adjoint au maire, a fait son éloge, pu* 
ir le Mémorial de Saintes du 24 juillet, d'où nous tirons 
tails biographiques. 

juillet, est décédé, dans son château de Castelnau de 

(Gironde), le vicomte Joseph du Cheyron du Pavillon. 

ier de Pie IX, ancien zouave pontifical, issu d'une vieille 



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— 293 — 

famille de Salntonge. Pendant la guerre franco-allemande, il 
avait commandé comme capitaine adjudant major les mobiles 
de la Charente-Inférieure. Il était le troisième des sept enfants 
de Marie-Déodat du Pavillon, ancien officier de la marine royale, 
et d'Antoinette-Cécile de Lestrange. Il s'était dxé en Médoc par 
son mariage avec M"® Bonnet. (Voir iîewue, xi, 17, 354; xii, 69, 
403; XIV, 343, et Nobiliaire de Guienne, i, 156.) 

Mentionnons deux autres deuils récents dans cette famille : 
Le 6 juin dernier, est décédée, âgée de 77 ans, à Sainte-Croix 
de Mareuil (Dordogne), Marie-Anne du Cheyron du Pavillon 
(M"* de La Bardonnie) laissant : Gaston, marié à M"® de Bonne- 
gens ; Marc, marié en Languedoc à M"*^ de Juillac; René, marié 
à M"* Delaunoy, et N., veuve de M. Arthur du Pin de Saint-Cyr. 
Le 12 juin suivant, âgé de 74 ans, est mort à Périgueux, où il 
habitait depuis sa mise à la retraite, Pierre-Alphonse du Chey- 
ron du Pavillon, *, officier supérieur d'infanterie, qui avait 
fait les campagnes de Crimée et d'Italie. De son mariage avec 
M"* Grant de Luxollière de Bellussière, il laisse Marie et 
Geneviève. 

Le 21 juillet, est décédé à Bordeaux, âgé de 52 ans, et a été, 
le 24, inhumé à La Rochelle d'où était sa famille, Auguste 
Couat, 0. *jS*, O. O) recteur de l'académie de Bordeaux. Couat, 
né à Toulouse le 30 novembre 1846, élève brillant du lycée de 
La Rochelle, de Técole normale supérieure de 1860 à 1869, pro- 
fesseur de rhétorique aux lycées de Montauban, deTournon, de 
Grenoble, de Bordeaux; professeur de littérature grecque à la 
faculté de Bordeaux en 1878, où il remplaçait Burnouf ; doyen 
de cette faculté le 12 mai 1881, membre du conseil supérieur 
de l'instruction publique en 1884, conseiller municipal de Bor- 
deaux et adjoint au maire pendant plusieurs années, recteur à 
Douai en 1887, à Bordeaux en 1890; il était un de nos premiers 
hellénistes; il laisse entre autres : La poésie alexandrine de 
32k à 222 avant Jésus-Christ, des éditions d'Homère et d'Aris- 
tophane. A Bordeaux, M. Stapfer, doyen de la faculté des let- 
tres, a fait l'éloge du défunt et, par une fâcheuse allusion à l'af- 
faire Dreyfus, a provoqué les protestations des professeurs des 
diverses facultés auprès du général Varaigne, commandant du 
18* corps. 

Le 21 juillet, est décédé à Grézac et a été, le 23, inhumé à 
Celles Alexandre Billonneau, curé de Grézac, dans la 49® an- 
née de son âge et la 19* de sa prêtrise. Né à Celles, canton 
d'Archiac, en 1850, il fut distingué par le curé de Lonzac, M. 
Tabbé Carteau, aujourd'hui archiprètre de Saintes, et entra en 
1866 à Pons, puis en 1874 au grand séminaire de La Rochelle. 
Prêtre le 28 septembre 1879, il fut professeur à Pons et à Saint- 
Jean d'Angély, vicaire à Cozes pendant trois ans, professeur de 
rhétorique à Saint-Jean d'Angély, et en 1895 curé de Grézac. 
Frappé le 9 mars dernier d'une hémiplégie, il a été emporté 



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— 294 — 

quelques mois après par une congestion cérébrale. Vingt prêtres 
et toute la population assistaient à ses obsèques. Le doyen de 
Cozes a fait l'éloge du défunt, vanté sa patience et sa résigna- 
tion et rendu hommage à l'abnégation des religieuses gardes- 
malades établies à Grézac par la générosité de la famille Du- 
faure. (Voir le Bulletin religieux du 30 juillet.) 

Le 22 juillet, est décédé à l'âge de 69 ans, Julien Durand, 
curé de Saint-Clément des Baleines, dans sa 45* année de prê- 
trise. 

Le 2 août, est décédée à La Rochelle, âgée de 82 ans, Lucile- 
Adélaïde Bouguereau, ancienne directrice de pension, née le 
16 décembre 1815 à La Rochelle, où elle a exercé pendant 54 
ans. A peine âgée de 17 ans, elle avait débuté à Saint-Pierre 
d'Oleron, et le reste de sa vie s'est passé à La Rochelle où, fai- 
sant de l'éducation un véritable apostolat, elle s'était attiré la 
vénération de tous. Sous la direction de l'abbé Augustin Petit, 
elle entra dans l'association des filles de Saint-Bernard fondée 
par le pieux curé de Saint-Nicolas, et en fut la supérieure géné- 
rale pendant un demi-siècle. Elle était la sœur de l'ancien curé 
de Rochefort et la tante de notre confrère, l'illustre peintre ro- 
chelais, M. William Bouguereau, qui l'a toujours entourée des 
plus délicates attentions, disent le Bulletin religieux et l'Echo 
rochelais du 6. 

Le 3 août, est décédé à La Rochelle, âgé de 40 ans, François- 
Jacques-Marie-Dieudonné-Conrad de Rutz de Lavison, veuf 
Lamy et époux Lécart, greiïier-notaire au tribunal de Soctrang 
en Cochinchine. 

Le 4 août, est décédée à Saintes, âgée de 75 ans, Mé/oë-Marie- 
Félicité-Angélique de Cumont, veuve d'Hector d'André et 
fille de Josep/i-Marc-Antoine-Timothée, marquis de Cumont, 
ancien ofiicier de marine, et d'Isaure de La Taste. Elle était 
sœur d'Hélène, mariée en 1841 à Louis-Victor de Bretinauld 
de Méré, décédé, et d'Isaure, épouse de M. le comte de Saint- 
Germain, ancien oificier de cavalerie. 

Le 1 1 août, est décédé à 74 ans, Jean-Baptiste Cazaugade, 
curé de Colombiers et de Saint-Léger son annexe depuis 1890, 
né en 1825, prêtre en 1862. Cazaugade s'occupait un peu de 
sciences et de littérature. U a fourni au Recueil de la commission 
des arts des notes qui ne brillaient pas toujours par l'esprit 
critique et aussi des articles au Dictionnaire des dictionnaires 
de Ms'Guérin. 

Le 22 août, est décédé à Paris à l'âge de 63 ans, et suivant 



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— 295 — 

sa volonté a été incinéré, Arthur Verdier, né à La Rochelle, ar- 
mateur, ancien capitaine au long cours, conseiller municipal 
de cette ville, conseiller d'arrondissement, directeur de la so- 
ciété africaine de Kong, ancien résident à Grand-Bassam, où il 
fit preuve d'énergie ; il a été longtemps président du comité ré- 
publicain. Les journaux de La Rochelle, La Charente-Inférieure 
du 24 et le Courrier des 25 et 28, font l'éloge de celui qui « eut dans 
sa vie deux grandes passions qui peuvent se confondre en une 
seule, Tamour de la patrie, le dévouement à la république ». 



II. — MARIAGES 

Le 30 juillet, a été bénit, à Bordeaux, le mariage de M. le doc- 
teur Jules Ponty, médecin de deuxième classe de la marine, 
fils de M. le docteur A. Ponty, 0. *, médecin principal de la 
marine en retraite, vice-président du conseil d'arrondissement, 
avec M"' Eugénie Bourru, fille de M. le docteur Henri Bourru, 
G. *, directeur du service de santé, à Bordeaux, et de Marie- 
Caroline-Zoé Loyauté. Voir tome xii, 257. 

Le 9 août, a été célébré, en Téglise Notre-Dame de Rochefort, 
le mariage de M. Paul Courcoural, rédacteur aux Tablettes des 
deux Charentes^ avec M"* Marguerite Pointière. La messe a été 
dite par M. l'abbé Fournier, vicaire de Saint-Louis, accompagnée 
de chants et d'orgue. M. l'abbé Roques, avant de donner la 
bénédiction nuptiale, a prononcé une poétique et élégante allo- 
cution. Le souverain pontife avait envoyé la bénédiction aux 
jeunes époux. Les témoins étaient : pour le marié, MM. le docteur 
Alfred Thèze et Georges Gourdon; pour la mariée, MM. N. et J. 
Rouillon, ses oncles. 

Le 11 août, a eu lieu en l'église Saint- Vivien, à Saintes, le 
mariage de M. Pierre-Antoine-Claude Boudou, médecin de la 
marine à Rochefort, fils de Jean et de Victoria Héning, petit- 
fils de M. Boyer, de Saint-Flour, avec Mlle Henriette-Thërèse 
Prévost, fille de feu Jean-Baptiste-Henry Prévost et de Cathe- 
rine-Elisabeth Baquey. 



A TRAVERS LES REVUES 



Le pays poitevin, revue mensuelle illustrée, sous la direc- 
tion de MM. Gustave Boucher et Constant Roy, rédacteurs, rue 
du Moulin-à-vent, 12, Poitiers ; administration et imprimerie à 
Ligugé (Vienne), a paru en juillet. (Abonnement annuel pour la 
province, 5 fr.; Paris, 6 fr.; le numéro, 50 cent., par livraison 
in-4*.)Le premier numéro contient Les villes poitevines : Niort, 
avec une vue phototypographiée de Saint-André prise au-delà 
du pont : extrait de M. Ardouin-Dumazet ; le folk-lore, par M. 



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— 296 -- 

Constant Roy ; les coiffes poitevines, photographies de M. Geor- 
ges Clouzot, par M. Gélin ; légendes, superstitions, Mélusine ; 
Ligugé, musée de Saint-Martin ; de la beauté de sainte Radé- 
gonde; chansons poitevines, noëls avec la musique, etc.; notons 
aussi un répertoire bibliographique qui est une heureuse inno- 
vation, Musée du Poitou chrétien^ avec de nombreuses gra- 
vures. Nous applaudissons de grand cœur à cette création qui 
est la conséquence et le complément de l'exposition ethnogra- 
phique si curieuse de Niort en 1896; elle nous promet des pages 
intéressantes sur la contrée poitevine et aussi sur les Charentes. 
Il nous a paru pourtant qu'il y avait un peu trop de notes déjà 
vues ailleurs et trop de petites choses qui auraient gagné à être 
réunies; on pourrait aussi peut-être éviter les paginations mul- 
tiples. Remarque : j'avais toujours cru que l'épithète ventres 
rouges s'appliquait exclusivement aux Saintongeais. — La 
couverture verdâtre aux feuilles de fenouil signée Hoy est assez 
décorative. 



Le Mercure poitevin (littérature, art, histoire), revue men- 
suelle, imprimée à Niort par L. Clouzot ; directeur, M. P. Cor- 
neille ; gérant, M. G. Martin, a publié son premier numéro le 
l*»" juillet 1898 (petit 10-8^* de 64 pages; prix pour un an: 12 fr.). 
C'est un nouvel organe de décentralisation. Cette fois, une vive 
préface de M. Gaston Deschamps place la décentralisation 
intellectuelle sur son véritable terrain: la décentralisation admi- 
nistrative. Et l'on ne voit pas trop jusqu'ici quelle différence 
il y a entre les intendants de Richelieu ou de Louis XIV 
et les préfets de Napoléon P"" ou ceux de la république, et 
en quoi les révolutions accomplies depuis plus de cent ans 
ont amené d'autres réformes libérajes qu'un changement de 
personnel. Viennent ensuite des vers, beaucoup de vers, des 
nouvelles, des comptes rendus de livres publiés à Paris et de 
pièces jouées sur les théâtres de Paris. Signalons un discours 
prononcé à Niort, Les chemineaux de la foi, par M. Gustave 
Boucher, et Le théâtre révolutionnaire à Parthenay, de M. 
Henri Clouzot ; le ministre de Tintérieur, François de Neuf- 
château, interdit, en l'an VII, à une troupe d'amateurs de jouer 
Zaïre, de Voltaire, où l'on parle « de la religion chrétienne avec 
la chaleur des plus ardents missionnaires», et où « il y a beau- 
coup de passages où Ton se sert des mots de roi », encore que 
les acteurs affirment que «le mot de roi n'est prononcé que du 
bout des lèvres » et que, a si l'on pouvait les voir, on verrait au- 
tour de leur cœur, gravés en gros caractères : Républicains 
français ». 

Le numéro d'août contient : Alfred de Vigny, par M. Cons- 
tant Roy; Criminelle vertu (roman), par M. P. Corneille; le 
Miracle des blés, légende poitevine, par M. H. Clouzot; des 
poèmes, des chroniques littéraire, théâtrale, musicale, etc. 



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— 297 — 

La Revue des questions héraldiques, archéologiques et his- 
toriques [Prus, rue Casimir-Périer, n^ 11, mensuelle, 20 fr. par 
an, 16 pour les membres du conseil héraldique de France) a 
publié son premier numéro le 25 juillet. Elle compte parmi ses 
collaborateurs : MM. Lionel d'Albiouse, d'Anselme de Puisaye, 
Louis Audiat, Barbier de Montault, Caix de Saint-Aymour, P. 
de Chasteigner, A. de Bremond d'Ars, comte de Dienne. mar- 
quis de Granges de Surgères, Dupin de La Guérivière, etc. Le 
directeur est M. le vicomte Oscar de Poli, qui n'épargne pas sa 
peine : il a dans ce numéro une intéressante pièce de vers, La 
revue héraldique et des recherches sur les origines des Cirano 
des Mauvièreset de Bergerac^oix Ton apprend encore de nouvelles 
choses sur un sujet si débattu ; notons encore Les Zola, par M. 
Desplants, la réception solennelle d'un roi de Portugal en 1476 
à Orléans. Tout se mêle dans cette Revue, articles de fantaisie 
et causerie, documents originaux, travaux graves et sérieux. 

Lemouzi (juin 1898), outre une chronique limousine compre- 
nant tout ce qui se rapporte au Limousin, hommes et choses, 
contient plusieurs études d'une certaine étendue, La décentra- 
lisation universitaire et le Limousin^ par M. Louis de Nussac, 
qui expose de bonnes idées, mais qui, comme tous les articles 
de ce genre, a le tort de croire à la décentralisation inlellcc- 
tuelle, sans la décentralisation administrative ; puis Les Limou- 
sins dans les œuvres félibréennes provençales. Félix Gras, par 
M. Jules Dutrech et des Lettres d'Antoine de La Tour à 
M. Tabbé Joseph Roux. Il y est beaucoup question « de la sainte 
d'Obazine », c'est-à-dire de Saint-Yrieix, Mme Fleurât deDou- 
mailhac, née Chenu des Touches, fondatrice d'un orphelinat 
de filles dans l'abbaye de Saint-Etienne, qui, après avoir dépensé 
toute sa fortune en bonnes œuvres, a passé sa vie ta quêter 
pour les pauvres. En 1880, Charles Tenant de Latour, de 
Saint-Yrieix comme elle, puis son frère, Antoine de Latour, 
Térudit, le poète, qui fut précepteur du duc de Montpensier, 
puis secrétaire de ses commandements, ont écrit chacun une 
notice sur leur admirable compatriote. M Joseph Roux, l'heu- 
reux félibre limousin, auteur si original des Pensées, lui a 
consacré sa Cansou limozina. Voir aussi une brochure de 
M. l'abbé Lansade, ancien vicaire général. Vie de M*"' Fran- 
çoise-Thècle-Zoé Fleurât de Doumailhac. Aubasine, Lansade, 
1890, in- 18, 116 pages. 

Après avoir parlé (Saint Eutrope, premier évêque de Saintes, 
dans i histoire, la légende et l'archéologie) de sainte Eustelle, 
la jeune martyre, fille spirituelle de saint Eutrope, de son 
culte, etc.. l'auteur ajoute qu' « en 1885, une grande association 
littéraire du midi, les félibres, ont choisi pour patronne sainte 
Eustelle, qu'ils appellent Estelle et qu'ils symbolisent par une 
étoile à sept rayons à cause des sept fondateurs de l'association 
créée le 21 mai, jour de la fête do sainte Eustelle ». 



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— 298 — 

Un article de M. Sernin Santy, Le symbolisme du félibrige, 
adressé à la Chronique littéraire de Bordeaux, et que nous lisons 
dans Lemouzi (mai 1898), a organe mensuel de la fédération pro- 
vinciale des écoles félibréennes du Limousin », donne quelques 
détails sur ce point : Le choix de la jeune vierge fut bien le 
résultat du seul hasard... providentiel, cette fois, il est vrai. Le 
21 mai 1854, quelques jeunes poètes des environs d'Avignon 
s'étaient réunis chez l'un d'eux, Paul Giéra, propriétaire du 
vieux castel de Fontségugne. Le serment fut prêté d'entreprendre 
la renaissance provençale. Ils étaient sept, comme les fonda- 
teurs des jeux floraux de Toulouse. Mistral proposa le nom de 
fôlibre, docteur, savant, emprunté à un vieux cantique proven- 
çal. Six ans plus tard, l'un des nouveaux adeptes, William-Bo- 
naparte Wyse, découvre sur un calendrier que le 21 mai, date 
de la réunion de 1854, était le jour de la fête de sainte Eustelle, 
qu'ils lurent ou firent semblant de lire Estelle. L'auteur ajoute : 
« Une châsse en vieil émail limousin, renfermant quelques-uns 
de ses restes, est constamment exposée dans la chapelle du châ- 
teau des comtes de Noailles, voisin de Brive-la-Gaillarde. N'est- 
elle pas à noter cette coïncidence de l'existence d'une relique de 
la patronne des modernes troubadours dans le pays où vécurent 
leurs ancêtres, où naquit la douce langue qu'ils sauvent de 
l'oubli ? » 

Ceux que la discussion entre deux forts savants hommes du 
Poitou, M. Lièvre et M. Richard, sur le comte-évêque Austrapius 
et le Sellense castrum intéresse, liront avec fruit, dans le 
Bulletin de la société archéologique de Nantes (t. xx.\vii, 1897, 
paçe 69), Château -Ceaux, Austrapius, Sellense castrum et les 
Taifolif mémoire de M. G. Durville. 



Le Bulletin religieux du 27 août publie des fragments d un 
journal (1696-1745) de Réveillaud, procureur à l'olFicialité de 
Saintes, relatifs aux processions faites pour obtenir la pluie par 
l'intercession de saint Eutrope. 

Dans le même numéro est la bénédiction des cloches d'Arvert 
dont il est question plus bas, page 341. 

Dans sa livraison du 15 juillet (8* année, l""* livraison), la 
Revue catholique de Normandie a commencé de M. l'abbé 
Maxime Godefroy un travail, Le chevalier de Caillières, gouver- 
neur du Canada (WiS-nOSj, Hector, baptisé àTorignile 12 no- 
vembre 1648, a fils de M. de Caillières, écuyer de madame de 
Matignon ». L'auteur s'est servi des documents publiés en France 
et au Canada et annonce qu' « un secrétaire d'ambassade prépare 
une Vie de François de Caillières ». Ne serait-ce pas le volume 
en préparation pour la société des Archives, contenant la corres- 
pondance diplomatique de François de Caillières, un des trois 



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-- 299 — 

plénipotentiaires de la France au traité de Ryswick ? Dans la 
même livraison est un article sur les Sainte-Marthe du Poitou. 



M. le vicomte Paul de Chabot publie, dans la Revue his- 
torique de Vouestf les « Preuves de noblesse des demoiselles 
du Poitou, reçues dans la maison royale de Saint-Louis à 
Saint-Cyr de 1686 à 1793, extraites des manuscrits conservés 
à la bibliothèque nationale de Paris ». La livraison de janvier 
contient d'Aubigné de La Jousselinière, Aymer de La Chevale- 
rie ; celle de février : Baraudin de Mauvières et Barbarin du 
Chambon et du Monteil; dans la livraison de mai: Beaupoil de 
Saint-Aulaire de La Dixmerie : Françoise-Etienne-Adélaïde, née 
à Jonzac le 21 avril 1664 (cinq degrés); Beaupoil de La Lumi- 
nade, Marie-Adélaïde, née à Saint Yrieix le 12 juillet 1767 (cinq 
degrés); dans celles de juin-juillet: Marie-Félicité de Béchillon, 
néeàSaint-Hilaire de Jardres,le 23 mars 1752, de Jacques-Charles 
de Béchillon, écuyer, seigneur de Pressac, et de Sylvie du Ry 
(cinq degrés); Françoise-Agathe de Béjarry (1774); Maria-Ma- 
deleine-Etiennette du Bellay (1684), etc. 

Un discours de réception de M. Roger de Lurion à l'académie 
des sciences, belles lettres et arts de Besançon, en 1897, raconte 
la vie d'un intendant de la Franche-Comté(1761-1784),qui, o dans 
un temps et dans une province où son emploi était détesté, sut 
conquérir l'amour de ses administrés et s'est fait regretter uni- 
versellement après 23 ans de séjour parmi nous». Il s'agit de 
Charles-André de Lacoré,né le 24 août 1720 de Charles-Etienne 
de Lacoré, maréchal des logis, seigneur de Saint-Ouen, et de 
Jeanne-Thérèze Bonneau. L'auteur remarque que « le nom de 
du Plessis-La Coré donné à M. de La Coré par le marquis de 
Sourches (t. ix,p. 75) n'était porté ni par l'auditeur des comptes 
ni par l'intendant, C'était celui d'un évéque de Saintes au xviii® 
siècle. Nous ignorons s'il était de la même famille. » 

Simon-Pierre de Lacoré, né à Paris le 2 juin 1691. fils 
de Charles de Lacoré, auditeur de la chambre des comptes à 
Paris, et de Marie Bruan, était certainement de cette famille. 
D'abord, il en portait les armes : De gueu/es au chevron d'or ac- 
compagné de deux coqs d'argent en chef et un lion de même en 
pointe. Et comme le père de l'intendant avait un frère «auditeur 
des comptes à Paris », il suitque Simon-Pierre de Lacoré, abbé 
de Masdion, chanoine puis doyen du chapitre de Saintes, vicaire 
général de Léon de Beaumont, nommé évèque de Saintes le 5 
février 1745, décédé d'apoplexie en son château du Douhet le 
5 septembre 1762, était le neveu de l'intendant de Franche- 
Comté. 

Dans le supplément de la Croix du 16 juillet, notre compatriote 
M. Ch. d'Avone lait, dans Un livre par semaine, un très vif 



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— 300 — 

éloge d'un autre quasi compatriote, M.François Coppée, pourson 
beau livre La bonne souffrance (Paris, Lemerre; prix: 3 fr. 50), 
dont le Correspondant du 25 juin a publié la préface. 

La Revue d'Anjou, t. xxxvi, dans ses 4 premières livraisons 
de 1898, a commencé la traduction en français par notre confrère 
M. le docteur Atgier, deTacadémiedes sciences et belles lettres 
d'Angers, médecin major du 151* régiment d'infanterie à Ver- 
dun, d'un poème latin, La Rhéade, en troischants,par le P.Jean 
de Bussières, de la société de Jésus, De Rhea liberatay publié 
en 1G75 dans un volume, Johannis de Bussières e socielsite 
Jesu miscellanea poetica. Nous espérons bien que l'œuvre sera 
continué et que l'auteur à côté de sa traduction en prose nous 
donnera le texte des vers eux-mêmes. 

Le chapitre xv des Estais de Guyon de Malleville, chroni- 
queur cadurcien du xvii* siècle, que publie le Bulletin de la so- 
ciété des études du Lot (t. xxiii, 1" fascicule de 1898), Liste de 
quelques seigneurs et autres personnes du diocèse de Caors 
qui ont vescu despuis ian ibkO, dignes de mémoire, nommç^ 
« Jacques de Ginouillac dict Galiot, seigneur d'Assier, grand 
escuyer et grand maistre de l'artillerie, capitaine de cent hom- 
mes d'armes, séneschal de Quercy et d'Armagnac ». H s'agit du 
célèbre grand maitre de l'artillerie de François 1", Jacques 
Ricard de Gourdon de Ginouillac dit Galiot, seigneur d'Assier, 
fondateur de la belle église de Lonzac en Saintonge, et de son 
fils François qui eut aussi la sénéchaussée de Quercy et mou- 
rut à Cérisoles. Sa descendance s'éteignit au xvn* siècle dans la 
famille d'Uzès; mais en même temps la famille Ricard de Gour- 
don de Ginouillac se continuait à Vaillac par les Ricard de 
(iourdon, barons puis comtes de Vaillac. Une note reproduit 
en langue vulgaire l'entrée à Cahors de François, sénéchal de 
Quercy : « L'an mila cinq cens trenta et doais et lo desnovemc 
jorn sel mes de julhet, le noble et poyssant senhor » 

La ville de Saintes a une avenue Jourdan. Ceux que cela peut 
intéresser liront dans le Bulletin héraldique de février 1898, 
paru en août, une notice sur Jean-Baptiste Jourdan, comte de la 
restauration, né le 29 avril 1762 à Limoges où s'élève sa statue. 
Soldat au dépôt de Tile de Ré le 2 avril 1778, incorporé dans le 
régiment d'Auxerrois le 10 décembre 1778, alors en garnison 
dans l'île de Ré, il fit la campagne d'Amérique, puis rentré à 
Limoges, il fut placé dans une maison de commerce, fut mercier, 
devint général de brigade en 1793, etc. Fils du chirurgien Jour- 
dan, originaire des environs d'Aix en Provence, établi à Limo- 
ges, il épouse dans cette ville,*le 22 janvier 1788, Jeanne Nicolas, 
belle-sœur d'Aventurier, chef de la maison de commerce où il 
était employé ; il eut d'elle cinq filles : l'aînée se maria à Ferri- 
Pisani, dont vinrent deux fils et une fille; la seconde, au prince 



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— sol- 
de Luperano, dont deux Olles ; la troisième, Catherine-Victoire- 
Sophie, à Jean-Baptiste-Nicolas Lemercier, dont un fils, Anatole 
Lemercier, né le 25 juin 1820, mort à Paris le 26 décemhre 1897 
(\o\r Revue, xvin, 25); la quatrième, à Pougeard-Dulimbert, 
mort à Limoges, général de brigade, dont deux fils et deux 
filles; la cinquième, au rtiarquis Saporetti, et mourut sans en- 
fants. 

Le Nobiliaire du Limousin*. — M. Tabbé Leclerc continue, dans 
le Bulletin de la société des lettres, sciences de Isl Corrèze 
(4* livraison de 1897), la publication du Nobiliaiire de la géné- 
ralité de Limoges, qui est à peu de chose près la reproduction 
des notices du Nobiliaire du dioci)se de Limoges, de Nadaud et 
Tabbé Leclerc : Gelinard, sieur de Malaville ; Beauchamp de 
Bussac, de Grandfief ; Beaumont de Gibaud; de liage d'Asnières 
et de Bonlieu ; Luchet de La Mothe et de La Rivière, paroisse 
de Médis (non pas Médiel); Mareuil de Segonzat; de Meaux, 
sieur de Lisle, paroisse d'Arvert ; Laporte de Puyferrat; Po- 
quaire de La Tasnière, paroisse de Saint-Sever ; Poussard d*An- 
guitard ; Ransannes, sieur du Charbon-Blanc ; de Rippes, sieur 
de Sable, paroisse de Germignac; Rasteau, sieur des Arnaus; 
Estève de Langon ; Villedon de Magezy ; Rabaine ; Vigier de 
La Cour; a du Vignaud, sieur de..., paroisse d'Oleron », Joa- 
noulaud du Vignaud qui, le 26 octobre 1524, épousa Catherine 
de Soleix dont vint Bertrand, qui eut David, marié à Marguerite 
de Bordes le 12 mars 1660; Pierre du Vignaud se marie le 
23 février 1642 à Marie Penigaud, veuve ; Duclos. sieur de 
Boismorant, paroisse d'Orioles; a Saint-Mathieu, sieur de Birat, 
paroisse du Gua » ; Valée de Monsanson ; Monfermy, sieur de 
La Barre, paroisse de Saint-André de Lidon ; Beaumont des 
Béchaudières ; de Siran, sieur du Port-Limousin, paroisse de 
Saint-Thomas de Cosnac; Guinanson de Boisgaillard, paroisse 
d'Agudelle ; de Chièvres ; Nourrigier, de Jousseran ; Busson ; 
Mercier d'Hautefaye ; Caillères, sieur de Clérac ; Villemur, 
sieur de Mauvesin, paroisse de Pons ; Le Hardy, sieur de La Ro- 
che, à Pons; Truchon, sieur de Saint-Georges, paroisse dudit 
lieu : Jean Truchon, époux de Marie Buteraud, eut Jacques, 
marié le 7 juin 1547 à Jacquette Morin, et François, qui transi- 
gent sur la succession de Jean, leur père, le 12 mars 1557; autre 
Jean Truchon, marchand à Bordeaux, mari de Marguerite Res- 
nier (le 24 avril 1580), eut Jean et Catherine, qui transigent entre 
eux le 25 janvier 1625 sur sa succession; ce Jean obtint, le 18 juil- 
let 1629, des lettres de réhabilitation sur la dérogeance dudit 
Jean, son père, enregistrées au parlement de Bordeaux le G mai 
1630. Le même épousa, le 24 avril 1623, Jeanne Gaillard, dont le 
fils, Jacques Truchon, se maria, le 5 mai 1658, à Elisabeth Chatai- 
gncr ; Francfort, sieur de La Vergne, paroisse de Soulignonnes ; 
liilairet, sieur du Cailleau, paroisse de Montlieu ; et Daulnix, 
sieur de La Bourouille, paroisse de Saint-Palays. Beaucoup de 
noms propres sont écorchés. 



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— 302 — 

ans la 2* livraison de 1898 : Badiffe, sieur du Maine; Bar- 
in, sieur deVessac, paroisse de Rignat ; Gillet, sieurdeFief- 
let et de Tezat, paroisse de Tezatet de Dessines (lireThezac 
^essines); Le Voyer, sieur de Paulmy et de Dorée ; Le Bre- 
1, sieur d'Aumont, paroisse de Grézac ; Berthelot, sieur de 
Baronnie et du Couret ; Barbezières. sieur de Villesion; 
yer, sieur de Nenclas, paroisse de Jarnac-Charente ; Ches- 
sieur du Château-Chesnel, etc. 

N CONVENTIONNEL, PRÉFET DE LA ChARENTE-ÎNFÉHIEURE. — 

is l'étude, Jean-Louis Gouttes, évêque constitutionnel du 
artement de Saône-et' Loire et le culte catholique à Autun, 
publient les Mémoires de la, société édueyine, t. xxv (1897), 
Vnatole de Charmasse reproduit, p. 177, une lettre (10 ther- 
or an II) de Guillemardet, représentant du peuple, depuis 
et de la Charente-Inférieure, a à ses amis les sans-culottes 
Litun»... «Ecoutez et frémissez d'indignation. Robespierre, 
thon et Saint-Just, les Catilinas de leurs pays, les trium- 
, ont tenté d'asseoir leur empire sur les ruines delà liberté; 
s les scélérats, ils ont compté dans le peuple français autant 
3rutus que de citoyens. » A côté de cette missive, destinée à 
B passer Robespierre pour l'auteur d'un complot contre- 
)lutionnaire, est encore, page 250, une autre adresse du 
lie, devenu membre du conseil des cinq-cents, où il célé- 
le coup d'état du 18 fructidor contre la représentation na- 
ale, qui devait engendrer le 18 brumaire: «De perfides hipo- 
îs, fidels au mandat de leur vrai commettant, le prétendant 
îiakenbourg (Louis XVllï), exécutaient chaque jour le projet 
linel qu'ils avaient conçu de lacérer la constitution pièce à 
e. » 

y a aussi de bien curieuses pages sur le fondateur futur de 
ite-Barbe, Victor de Laneau, religieux marié, vicaire épis- 
il et dénonciateur de Gouttes, terroriste à son tour pour- 
i. 

ONTESQuiou, ASSASSIN DE CoNDÉ. — La C/iromque des aWs du 
vril parle de trois tapisseries historiques du musée de Cluny 
t deux, les numéros 6328 et 6334 sont soustraites aux regards 
>ublic. Elles ont appartenu à Michel d'Astarac, vicomte de 
trailles, gouverneur de Lectoure,dont elles montrent les ar- 
, et représentent la première la bataille de Saint-Denis et 
ieux autres la bataille de Jarnac. Une légende placée sous 
:ène de la mort de Condé porte: « Montesquiou tue ledict 
ce. » Mot caractéristique qui tranche la question controver- 
Qui a tué Condé ? (voir la Revue des questions historiques, 
vril 1891, t. XII, p. 573, L'assassin du prince de Condé i 
lac, par Denys d'Aussy), puis que Fontrailles, qui fitfaireces 
sseries, eut lui-même une jambe emportée à Jarnac, qu'il 
: ami du prince de Condé et allié du baron de Montesquiou. 



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— 303 — 

Marie-Eustelle Harpain. — C'est d' « une des gloires de la 
ville de Saintes, gloire bien modeste, bien humble et bien ca- 
chée, assez négligée dans sa propre ville, fort connue, fort ap- 
préciée au dehors, que s'occupe M. S. Halleydans le n° 284 des 
Contemporains (20 mars 1898). Marie-Eustelle Harpain, petite 
ouvrière, née au faubourg Saint-Pallais, le 20 avril 1814, le 
19, selon le registre de l'état civil, baptisée le 24, fille de René 
Harpain, couvreur, et de Marie Picotain, et morte le 29 juin 1842, 
au premier étage de la maison qui fait l'angle de la rue Arc-de- 
Triomphe et de la rue Pont-Amillon. Rien n'a marqué particuliè- 
rement l'existence de cette pauvre lingère, qui gagnait pénible- 
ment son pain quotidien, un peu celui des autres, souffrante, 
malade; mais c'est l'histoire d'une âme, racontée avec émotion, 
d'une humble, d'une illettrée, qui, grâce à sa foi, a laissé deux 
volumes de lettres qui font l'admiration des connaisseurs par 
l'élévation des pensées et la beauté du style. 

Auguste Nicolas, dans ses Etudes sur le christianisme, a dit 
de ses lettres que « par la simplicité, la précision, la correction, 
l'élévation, le sublime môme des pensées et des sentiments, ces 
écrits rappellent ceux de Fénelon et atteignent quelquefois à 
Bossuet ». Le cardinal Villecourt, évoque de La Rochelle, a 
réuni ses lettres au nombre de 178 (La Rochelle, 1843) qui ont 
été traduites en italien, en allemand, en anglais. Voir aussi 
Recueil des écrits de Marie-Eustelle (Psiris, RulTet, 1866, 2* édi- 
tion) et L'ange de Veucharistie ou vie etesprit de Marie-Eustelle 
(2 vol.) par Claudius-Marie Mayet, prêtre mariste. 

Quand elle mourut, il n'y eut à Saintes qu'une voix : c'est une 
sainte ! On se disputa les objets qui lui avaient appartenu, rosaire, 
livres; on lui faisait toucher médailles et chapelets. Quand, en 
1858, on changea les tombes, l'administration respecta la sienne; 
et un pieux forgeron de Saint-Pallais, chantre à l'église, Félix 
Faure, surnommé le bon Jacques, un homme dune popu- 
larité immense, d'une loyauté qui le rendait l'arbitre des ou- 
vriers et des patrons, fit une quête et en un jour réunit de quoi 
acheter le terrain. L'abbé Briand,missionnaireapostolique, con- 
fesseur de la jeune fille, lui avait dit, comme il le raconte dans 
son Histoire de l'église santone: « Eustelle, promettez-moi deux 
choses : la conversion d'un général de 80 ans qui n'avait pas 
fait sa première communion ; comme preuve vous serez en pa- 
radis. » Et trois jours après la mortd'Eustelle,le général faisait 
demander l'abbé Briand pour se confesser. En second lieu :« Je 
suis convaincu que le corps de saint Eutrope n'a pas été brûlé 
par les calvinistes comme on le dit partout, mais qu'ilexiste en- 
core dans l'église basse; faites-le moi retrouver. » Eustelle ré- 
pondit: «Je vous le promets : vous le saurez». Et moins d'un an 
après sa mort, le tombeau d'Eutrope était découvert par l'abbé 
Briand, au grand désespoir de l'abbé Lacurie qui a toujours 
cru que c'était lui l'inventeur. Voir les débats et les querelles 
à ce sujet, p. 416, chapitre xxii. Saint Eutrope dans l histoire, 
la légende et Varchéologie. Cette biographie de la vierge de 



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— 304 — 

Saint-Pallais est orné du portrait de Marie-Eustelle et de deux 
vues, Tune de Saint-Pierre, l'autre de Saint-Pallais, à Saintes. 
L'auteur ne nous dit rien du commencement d'enquête fait en 
1869 pour la béatification, Cause de la, béatification et de la 
canonisation de la servante de Dieu, Marie-Eustelle Harpain 
(Cognac, imp. Mortreuil). 



Queux de Saint-Iïilaire. — M. Eugène Miintz, de Tinstitut, 
parlant, dans la Revue encyclopédique (n® 238, 26 mars 1898); 
article Le musée des beaux arts à Paris, des nouvelles acquisi- 
tions, n'oublie pas notre regretté confrère le marquis de Saint- 
Hilaire : a La collection de dessins a dû un accroissement pré- 
cieux à la libéralité du marquis de Queux de Saint-Hilaire 
(mort en 1889). Cette physionomie parisienne, que la dispersion 
de ses études a seule empêchée de marquer au premier rang, 
est trop connue pour que j'en trace ici un nouveau croquis. M. 
Michel Bréal, dans le journal le Temps; M. Bikélas, dans la 
Revue des études grecques de 1890, ont rendu un hommage 
ému au parfait galant homme, à l'esprit si distingué, au der- 
nier héritier d'une race de preux, dont on pouvait suivre la 
trace jusqu'au xii* siècle. Ils nous l'ont montré accumulant, 
quarante années durant, documents sur documents, dans son 
appartement de la rue Soufflot, dont il avait fait un musée, a Des 
livres, nous dit M. Bikélas, il y en avait partout, même après 
les envois nombreux qui ont servi à l'installation de sa belle 
bibliothèque dans le château de Saint-Hilaire, où Tespace ne 
lui manquait pas. Des tableaux et des objets d'art, il aurait été 
difïicile de trouver où en placer encore. Et puis, dans les coins, 
sous les meubles, dans les tiroirs, des gravures, des autogra- 
phes, des médailles, des manuscrits. Outre une bibliothèque 
musicale très riche, il possédait de beaux instruments, parmi les- 
quels un violon de Stradivarius, ainsi que des archets de grand 
prix... » Ces séries, formées avec tant d'amour, n'ont du moins 
pas été toutes dispersées au feu des enchères ; la ville de Ro- 
chefort a hérité de la bibliothèque du château de Saint-IIilaire, 
l'école des beaux arts, de la collection de dessins ». Ajoutons : 
la bibliothèque du conservatoire de musique, de sa collection 
d'autographes de musiciens, etc. Voir^. de Queux de Saint- 
Hilaire, notice par D. A. et L. A; Saintes, Mortreuil, 1890, 
in-8^ 15 pages. 

a Le plus précieux de ces dessins est une incomparable san- 
guine du Sodoma, le grand peintre mi-lombard, mi-siennois, 
dont nos musées français ne possèdent malheureusement pas la 
moindre toile. Cet illustre disciple de Léonard de Vinci, ce col- 
laborateur de Raphaël dans les stances du Vatican, cet émule 
du Corrcge par la suavité de son coloris et la morbides.>e de 
ses types, est représenté dans la collection du marquis de Queux 
de Saint-Hilaire par une tête d'Eve, pensée première de la 
fresque de l'académie de Sienne, où la mère du genre humain 



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— 305 — 

se montre sortant des limbes, à la fois pudique et éblouissante 
de beauté. La sanguine de l'école se distingue de la peinture 
par une indéfinissable expression de langueur... » 



LIVRES ET PERIODIQUES 



UNE CHRONIQUE SAINTONGEAISE DU XIII* SIÈCLE 

On la connaissait, cette chronique saintongeaise — on, cela 
signifie cinq ou six érudits — c'est vous dire qu'elle était absolu- 
ment ignorée sauf quelques extraits qu'en a donnés M. Gaston 
Paris dans son Histoire poétique de Charlemsigne et un frag- 
ment inséré par Peigné-Delacourt dans un livre où l'on ne la 
chercherait certainement pas, Les Normans dans le Noyonnais ; 
j'en avais une copie prise à la bibliothèque nationale et j'atten- 
dais le moment de m'en servir. M. F.-W.Bourdillon, professeur 
au collège Worcester, à Oxford, a eu la bonne idée et le cou- 
rage de la publier, excité un peu par l'achat qu'il fit, en 1888, 
à Londres, d'un second exemplaire. Il a donc imprimé les deux 
textes en regard, qui offrent quelques variantes. Il les a fait pré- 
céder et suivre d'introduction, de notes, d'appendices, qui 
éclairent singulièrement la question d'origine, de sources, 
d'interpolations ; nous en devons la traduction à notre obligeant 
confrère, M. Lequien. {Tote listoire de France, publiée pour 
la première fois d'après les deux mss. connus, avec introduction, 
notes et appendices (en anglais) par M. F.-W. Bourdillon, M. -A. 
David Nutt, 270-271, Londres, juillet 1897; in-4% 224 p. Prix : 
12 fr 50.) 

Une préface deM. Gaston Paris, de l'institut, fait l'éloge del'édi- 
teur qui, par ses recherches aussi consciencieuses que pénibles, 
par « ses notes excellentes d'une érudition très solide », par « son 
travail personnel », a beaucoup accru la valeur des textes édités. 

Cette /«(oirede France, écrite en Saintonge au xiii® siècle, est 
une production vraiment singulière. Si elle n'est pas la pre- 
mière histoire en langue vulgaire qui ait été composée, l'auteur 
n'a certainement connu aucun de ses prédécesseurs ou de ses 
contemporains. Elle a été écrite certainement pour une femme, 
une religieuse, qui n'entendait pas le latin et qui cependant 
voulait connaître ce que les clercs lisaient dans les manuscrits. 
Elle s'adressa au chapelain de son abbaye qui probablement 
trouva parmi les livres de Saint-Eutrope un de ces abrégés his- 
toriques que conservaient les monastères, augmentés de notices 
locales. C'était pour une femme: car le compilateur a retranché 
d'une histoire de Berthe aux grands pieds des détails fort sca- 
breux, p. 53; elle a été écrite en Saintonge, comme le prouve la 
langue, flottante entre les formes méridionales et les formes de 
la langue d'oil, qui était alors celle de la Saintonge, « et qui nous 
apparaît déjà francisée une première fois moins, une seconde fois 
plus, dans nos deux manuscrits ». Les détails topiques, notam- 

ao 



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— 306 — 

ment sur saint Eutrope, sur la translation des reliques, sur l'en- 
sevelissement des saints à l'approche des Normands, prouvent 
qu'il était au courant des faits locaux. Son ignorance d'ailleurs 
était prodigieuse autant que sa prétention d'écrire « tôle l'his- 
toire de France », au moins jusqu'au commencement du ix* siè- 
cle! Il ne sait pas le latin : urceus, petit vase, devient un certain 
Urceus qu'un soldat de l'armée de Clovis a frappé (ô vase de 
Soissons!), page 6. Charl^magne fut trahi à Pavie psxv Pirénéi 
et ses Gascons; il s'agit de la défaite de Roncevaux et des 
Pyrénées entre la France et l'Espagne. 

Ce qui fait l'intérêt de cette chronique, ce sont les contes po- 
pulaires qu'on y retrouve et des fragments de chansons de ges- 
tes. Exemple des premiers : le miracle de Charlemagne en fa- 
veur du pape Léon, auquel on avait arraché les yeux. Charles 
alla à Rome ; son cuisinier trouva les yeux du bonhomme dans 
un brochet et les porta à Charles. Charles, par la vertu de Dieu,, 
les lui remit en la tête, et il vit tout aussi bien qu'il avait vu 
auparavant, mais il avait à droite celui de gauche. 

Exemple des seconds : c'est l'épopée de Taillefer de Léon, 
comte d'Angoulême. Il fait les guerres de Charlemagne contre 
les Sarrazins en France et en Espagne, puis, longtemps après 
Charlemagne, combat les Normands en France et les Hongrois en 
Allemagne. Avec vingt mille Romains il chasse les Normands de 
Paris, puis de l'île d'Oleron après leur avoir livré une sanglante 
bataille à Champdolent (commune du canton de Saint-Savi- 
nien, arrondissement de Saint-Jean d'Angély. 

La première partie de l'histoire est une traduction littérale, 
parfois abrégée, du Liber historiœ Francorum, ou Gestare- 
gum Francorum ; puis viennent des extraits du livre Miracula 
sancti Benedicti, d'Eginhard; Vita Caroli, d'Adémar de Cha- 
bannes; etc. Et avec cela des interpolations nombreuses qui sont 
peut-être de l'auteur latin primitif, peut-être du traducteur en 
langue vulgaire, en tous cas saintongeais. Le saintongeais se 
trahit par les nombreuses mentions d'églises et de monastères 
de Saintonge, et des particularités toutes locales. Par exemple 
quel auteur, autre qu'un Saintongeais, aurait songé à donner 
l'étymologie du mot Aunis, qu'il écrit ounis et qu'il fait venir de 
onis^ honni, déshonoré parles Goths. Ainsi : Pépin vint à Sain- 
tes. La reine Berthe veilla à Saint a Eytrope », et Charlemagne, 
son fils, donna de grands biens à Saint-Eutrope. Comme Tur- 
pin il connaît les églises de Saintes : Saint-Macou, Saint-Saloine, 
Saint-Bebian (Vivien), Saint-Léofaire (sans doute Léodegaire, 
Léger), l'église a dau glorior martyr san Eytrope ». P. 78 on lit: 
« Pépin, roi d'Aquitaine, fonda le moustier de Saint-Jean d'An- 
gérie et lui donna toute la terre qui est entre la Sèvre et la Cha- 
rente, et l'église de Saint-Sever de Chauveau, qui fut jadis 
abbaye, toutes les églises qui sont entre ces fleuves : Téglise 
d'Oleron, de Châtelalllon, de Saint-Martin de Ré; il (it aussi le 
moutier de Brantôme, celui de Saint-Cyprien de Poitiers. » 

La partie la plus curieuse est assurément le passage publié 



Èi^.: 



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— 307 — 

par Peigné-Delacourt, avec l'identificalion des lieux les plus 
fantaisistes que puisse faire un saintongeais facétieux. Je ne veux 
pas nommer Lacurie à qui l'auteur peu localisé s'en était rap- 
porté pourTannotationgéographique: par exemple «Saint-Cybart, 
canton et arrondissement de Saintes. Ancienne abbaye fondée 
en 581 », et qui se trouvait aux portes d'Angoulême. 

Notons quelques faits de la chronique : A Saint-IIilaire Je 
Poitiers furent ensevelis tous les trésors des églises des environs 
de Poitiers, près du corps de saint Hilaire, et ni à Saint-lIilaire, 
ni à Sainte-Radégonde, on ne fit aucun mal. Les trésors de 
toute la province de Saint-Maixent furent mis à l'autel de Saint- 
Légier. A Sainte-Marie des Portes, on mit le trésor et les orne- 
ments de l'église à l'autel Saint- Vincent. A Saint-Seurin — Saint- 
Séverin — près de Saint-Jean d'Angély, fut déposé le trésor de 
l'église sous l'autel Saint-Seurin avec les riches reliques de 
saint Seurin. A Châtelaillon, furent ensevelis tous les trésors de 
l'église et de la province, dans la chapelle du château, sous 
Tautel. A Muron, fut enterré au milieu de l'église « li cors Ma- 
bile (1) ») et autres saintes reliques. En Oleron, tous les trésors 
furent mis à Sainte-Marie en l'île. 

En l'église Sainte-Marie d'Arvert, qui est environnée d'eau, on 
mit en la nef du moutier le corps de saint Symphorien et maintes 
autres reliques, et les Normands n'y purent faire de mal. En 
l'église de Vaux, le trésor fut mis à l'autel Sainte-Marie vers le 
cloitre. C'est Turpin qui le consacra. En l'église Sainte-Sore (2), le 
trésor fut misprès de l'autel. En réglisedeTalemont,qui estprès 
de la Gironde, fut enseveli un bras de sainte Radégonde et son 
anneau et maintes autres reliques, devant l'autel, à l'endroit où 
le prêtre met ses pieds quand il dit la messe. En l'église de 
Saintes, Dieu fît un grand miracle : car jamais les Normands ne 
vinrent à l'église ni au cimetière, et ne purent y mal faire, et le 
trésor fut enseveli au chapitre près de l'église. En l'église Saint- 
Macou, le trésor fut mis sous l'autel et les Normands n'y firent 
mal (3). En l'église Saint-Vivien, le trésor fut mis en un puits qui 
est au sépulcre de saint Vivien. En l'église de saint Saloine, on 
mit son corps en terre très profondément. En l'église Saint- 
Martin-d'Aubrac les Normands ne purent entrer et le corps est 
au milieu de l'église. En l'église de saint Aignan, qui fut 
évêque d'Orléans et que saint Trojan ensevelit avec ses deux 
archidiacres... puis vient Saint-Sever de Chauveau. A l'abbaye 
Saint-Jabunt (4) furent portés les chefs de saint Jabunt et de saint 

(1) Sainte Mabile, morte à Apt. Le patron de Muron est saint Sixte. 

(2) Sainte Sore « SancUi Sore ». Il y a saint Sour, Sorus, du vi« siècle, dont 
la fête est le l®"" février; il est honoré à Tcrrasson (l)ordogne). L'annotateur 
du livre de Peigné-Delacourt n'hésite pas à dire : « Saint-Sornin, canton de 
Château-Ponsac. arrondissement de La Hochelle ; Charente-Inférieure », sans 
se douter que Château-Ponsat est dans la Ilautc-Vienne. 

(3) L'annotateur écrit: « l'église de Saint-Macloux, canton d'Archiac, arrondisse- 
ment de 3 onz^c. Sa ne ta s Maculfus. • Saint-Macoux, ancienne église de Saintes. 

(4) Saint Abonde, martyr, un des patrons de l'abbaye de Merpins, près de 
Cognac. 



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— 308 — 

Rémi ; le bras de saint Macou, au château de Merpins qui est sur 
te; sous l'autel de Saint-Martin de Chastres furent mises 
ses de martyrs ; à Saint-Martin de Saujon, le trésor fut 

le puits qui est au milieu du moustier et sept corps 

est saint Martin et saint Arlodis;puis viennent l'église 
: (Thaims), l'église Saint-Martin de Mortagne, saint 
lint Gilles, « li prince daus Romanz », a saint Po », 

1 de Bouteville. 

très sommairement indiqué, ce qu'on trouve dans le 
A, Bourdillon. Cette Chronique saintongeaiise est le 
ionument écritde notre— j'allais dire littérature, hélas! 
; littéraire. Mais ce n'est pas même un chroniqueur et la 
ie sdLintongeaise ne s'enrichira pas d'un nom nouveau, 
)n ne sait pas son nom. Soyons toutefois fiers de cette 
squ'il faut bien être fier de quelque chose. 

Louis AUDIAT. 

II 

ROYAN ET LA TOUR DE CORDOUAN (1) 

ave Labat ne se lasse pas ; il s'est attaché à Cordouan 
ttera plus ce merveilleux phare qu'il n'en ait su l'his- 
\ tous ses détails. A peine a-t-il terminé ses recherches 

qu'il entreprend une exploration de l'autre. Les 
;e suivent, apportant toujours quelques documents 
. Cette fois, c'est l'administration des ponts et chaus- 
ni a fourni presque toutes ses pièces. Elles sont inté- 
et, outre l'œuvre de Louis de Foix, concernent Royan 
^allais. 

mme de quatre sous par tonneau sur les navires 
ïï Gironde ou en sortant devait être employée à la 
on de la tour de Cordouan (1582) ; mais les malheurs 
re civile ne permettaient pas de recouvrer les sommes 
îs, comme on le voit par une lettre de Louis de Foix 

'29 juin 1590) au maréchal de Matignon, lieutenant 
our le roi en Guienne, et aussi par la sommation 
bre I5'i3) de Marie du Chalard, au nom de son frère, 
inçois du Chalard, gouverneur de la tour, à trois 

de Bordeaux, d'avoir à remettre les fonds perçus 
retien de la tour; car le gardien. François du Cod, 
: une année entière sur le rocher, a été forcé d'aban- 
1 poste faute de vivres, et le fanal demeure sans feu, 
naufrages. Begon, l'intendant de la généralité de La 
chargea Buisson, ingénieur à Rochefort, de voir si 

nts sur la ville de Royan et Li tour de Cordouan (1582-1803), re- 
lustave Labal, de lacadémie de Bordeaux, vice-prési Jent de la 
rchives historiques de la Gironde, correspondant du ministère de 
publique. Quatrième recueil. Bordeaux, imp. Gounouilhou, 1897, 

;es. 



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— 309 — 

l'on ne pourrait pas diminuer les frais d'entretien qui s'élevaient, 
avant 1G9G, à 3.950 livres par an, et décida Dudouet, qui en était 
chargé depuis trente ans, à faire une réduction de 1.450 livres, 
et en 1709 une nouvelle adjudication réduisit encore l'entretien 
à 2.140 livres. Il se percevait alors un droit de 12 sols, ou 
12 sols 6 deniers, sur tous vaisseaux français et étrangers 
qui naviguaient dans la Garonne, et pareil droit pour l'entretien 
des feux de Chassiron. 

En 1786, l'ingénieur Teulère propose des réparations à Cor- 
douan ; des devis et plans sont faits pour le surhaussement de 
la tour, et l'entreprise fut heureusement terminée par l'habileté 
de Teulère. En 1793, le même obtient qu'on augmente le dia- 
mètre des mèches pour rendre la lumière plus brillante. On 
trouve de Teulère, Dusser et Truguet, entrepreneurs, Pléville 
Le Pelay, Maurice de Talleyrand-Périgord, ministre (^es rela- 
tions extérieures, Toufaire, Gibouin, Auguste Bergevin, com- 
missaire principal de la marine à Rochefort, Forfait, ministre 
de la marine et des colonies, une foule de lettres, de rapports 
jusqu'en 1803 concernant Cordouan et la côte, Soulac, Le Ver- 
don, Royan, Saint-Pallais, balises à mettre à l'entrée de la Gi- 
ronde, entretien des réverbères, établissements de nouvelles 
lampes, expériences des mortiers faits à l'eau de mer et à l'eau 
douce, etc. 

Il n'est pas besoin d'insister pour montrer la valeur de ce 
nouveau recueil de M. Labat ; espérons que ce ne sera pas le 
dernier. 

L. A. 

III 

UNE MONOGRAPHIE DE COMMUNE : MURON (1) 

C'est le tort des sociétés qui réclament, imposent, acceptent 
et impriment des monographies de communes : elles ne tracent 
pas de plan, n'indiquent pas de programme, ne fixent pas de 
cadre (2), Chacun fait à sa guise et suivant son inspiration. C'est 
une œuvre d'art, je le sais, et l'artiste ne travaille pas sur ordre. 
Pourtant que d'oublis on peut commettre, qu'une indication ferait 
éviter ! Je suis sûr, par exemple, que le Muron de M. Frédéric 
Arnaud eût été bien plus complet, s'il eut su par exemple qu'il 
devait indiquer la liste des possesseurs de chaque fief, des curés 
et des vicaires avec des dates, des maires qui ont administré 
là, quelques mots sur la faune et la flore, etc. Rien de ce qui 
touche la commune ne doit être négligé ; les événements ne 

^1) Ahpcaud (Frédéric), commis des postes à Rochefort. Monographie. Muron 
el ses environs. Rochefort, société anonyme de rimprimerie Ch. Thèze, 1898, 
in-8o, 31 pages. (Extrait du Bulletin de la société de géographie de Roche- 
fort, n« 4 de Tannée 1897.) 

i2) Je signale dans le Bulletin de la Diana (janvier-mars 1898) un Question- 
naire historiquCf archéologique et statistique qui pourrait servir de modèle. 



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— 310 — 

généralement pas tellement nombreux ou importants qui! 

laisser de côté les moindres faits, les plus petits rensei- 
ents. Et cependant que de choses il y a dans les 30 pages 
Monographie de Mitron! L'auteur a raison : « Il n'est pas 
urs facile de reconstituer Thistoire d'une petite localité; 
été des anciens titres, les nombreuses lacunes qu'ils con- 
înt, rendent ce travail bien ingrat. » Mais comme un cher- 
' habile et persévérant sait trouver ! Les traditions, l'examen 
eux, l'étude des mœurs, des usages, les fouilles dans le 
ans les registres paroissiaux, dans les minutes des no- 
I, les papiers des familles, les recherches dans les livres 
issent une ample moisson de faits, d'observations, qui ne 
! pas d'être considérable à la longue. 
' a une autre source où l'on doit surtout puiser : les docu- 
s inédits. Je sais qu'un travailleur en province n'a pas à 
sposition les archives nationales, les manuscrits de la 
)tho(|ue nationale ou des ministères. Mais dans les autres 
)thèques, aux archives départementales on peut dénicher 
•e beaucoup de renseignements. M. Arnaud cite le cartu- 
dc l'abbaye de Saint-.Iean d'Angély ; que de pièces il y 
t pu prendre ! « Guillaume, duc d'Aquitaine, pour que Dieu, 
rnier jour, lui accorde le pardon de ses fautes, pour le salut 
»n âme, celui de ses père et mère, de son épouse Emma, 
n fils Guillaume, donne au monastère de Saint-Jean d'An- 
à charge d'une mes^e quotidienne, « villa quœ nuncupatur 
nis », avec église, terres, puits, marais appelé Muronia, 
s « in pago Alniensi, in vicaria ipsius pagi »; Gosselin donne 
nno abbate Hainaldo presidenti loco », un mas de terre ara- 
ui est « in pago Alniensi et receptos in villa quje vocatur 
nis ». Plus loin est une charte sur Genouillé, l'ile d'Able, 
ulam qurc vocatur Abla », avec ses confrontations: « ha- 
)ra}dicta insula bas laterationes : ex omni parte circum- 

:* maritima palude «; puis « carta Villelmi Heliie de 

nnia quam faciebat in broliis de Muronis »; puis une autre 
:e de Mainard et sa femme Riccende, son fils Gombaud, sa 
^mma, sur l'île « de insula quae vocatur Tresuc » ; et ail- 

« villa vel insula quse vocatur Tresuc ; et habet has latc- 
nes, ex una parte terrani de villa quae nuncupatur Muroni ; 
ia parte torrens média cum piscatoribus, cum pratiset terra 
île » ; la charte sur le moulin de Tréseu, « carta de molen- 

Trescu ». La pièce la plus curieuse est « consuetudines de 
me », où se trouvent toutes les redevances des habitants à 
aye de Saint-Jean : « Massus Seguini portât ad monaste- 

viginti quatuor sextarios de blato, et habet duos boves et 
tam ad gerbas portandas de Ablo in area praeparata in 
m Ablo ; et ad vendemiam portandam de vineis Murone, 
bit similiter duos boves et caretam ; et in corveyra faciet 
ornales : ad nativitatem Domini, très minas reddet deavena 
X denarios et duas galinas cum duobus panibus... » 

note en outre dans les archives de rarchevèché de IJor- 



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— 311 — 

deaux (série G, page 501) l'union du prieuré de Saint-Sixte de 
Muron à Tabbaye de Saint-Jean d'Angély (1612-1G14), pièce qui 
constate la ruine du monastère par les protestants et l'usurpa- 
tion des prieurés et bénéfices en dépendant par les protestants 
de La Rochelle. 

La brochure de M. Arnaud a dix-huit chapitres : quelques-uns 
fort courts — le viii®, Le cimetière, a douze lignes ; quelques- 
uns plus longs — le xviii®, Environs du bourg ^ a trois pages ; 
il en aurait pu avoir dix ; le vii% Eglise, est une histoire au 
point de vue archéologique. Voici la disposition du livre : 
Description physique, productions naturelles; ère celtique, ère 
gallo-romaine, ère féodale ; calamités publiques ; anciens che- 
mins ; église, analyse des registres paroissiaux ; protestantis- 
me ; statistique, instruction publique, administration ancienne, 
liste des maires ; biographies ; mœurs, usages, fêtes, croyan- 
ces, langage ; voies de communication; marais; port et canal 
du Gué-Charreau ; dessèchement du marais de Saint-Louis ; 
environs du bourg. Sous chaque rubrique il y a une foule de 
renseignements qu'on sera bien aise de voir. L'auteur a cher- 
ché partout; ses efforts ont été couronnés de succès. Il faut ren- 
dre justice à sa persévérance ; il a vaincu la grande difficulté 
qu'il signalait : faire quelque chose de rien. 

Louis AUDIAT. 



IV 

RACAN A SAINT-JEAN d'aNGÉLY ET A LA ROCHELLE (1) 

M. Arnould, professeur de littérature française à la faculté 
des lettres de Poitiers, vient de consacrer au poète angevin- 
tourangeau Racan un magnifique volume de 800 pages avec 
pièces justificatives, index, répertoires et gravures, où est re- 
constituée d'après des documents édits ou inédits la vie d'une 
grande famille provinciale au xvi® siècle. C'est le modèle de ce 
qu'on peut faire avec une monographie. 

On y trouvera beaucoup de détails sur les Bueil dont était 
Racan, et qui avaient dans leur domaine le comté ou la baronnie 
de Marans et l'île de Ré ; sur madame des Loges, mariée à un 
Rochelais, gentilhomme de la chambre du roi, qui eut à Paris 
un salon littéraire protestant où fréquentait Racan, et dont la 
maison à La Rochelle était dite le Penf-Lout;re,surGombaud, 
le poète saintongeais, protestant comme elle et favori de son 
salon, etc. 

Le père de Racan, Louis de Bueil, avait en 1569 pris part à la 
bataille de Jarnac et au siège de Saint-Jean d'Ajigély ; Racan 
à son tour fit ses premières armes au siège de Saint-Jean en 
1621, lorsque la ville, où s'était enfermé Soubise, capitula après 

(1) Louis Arnould. Racan {1579-1690). Histoire anecdotique et critique de sa 
vie et de ses œuvres. Thèse pour le doctorat. Paris, Armand Colin. 



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— 312 ^ 

le résistance et vit démolir ses fortifications. 11 prit 
uide La Rochelle en 1627, se maria pendant l'hiver, 
3 le roi allait passer quelque temps à Paris, mais rallia 
en avril 1 G28. Il y accompagna à La Jarne, où se trouvait 
les sceaux Marillac, et au château d'Aitré, qui était le 
oi, son vieil ami Malherbe venant demander des pour- 
itre les meurtriers de son fils. 

i une anecdote inédite qui ne manque pas de piquant : 
; Malherbe étaient un jour à l'ouest, en regard du bastion 
gile. Malherbe se mita considérer les soldats du camp 
:euxde la ville qui paraissaient sur ce bastion, et ildit à 
à quelques autres qui étaient avec lui, d'un ton et d'un 
; à fait brusques, selon sa coutume : « A qui diable en 
s gens-là de tâcher tous les jours à s'égorger les unsles 
core qu'ils n'aient rien à démêler ensemble ? Voyez-vous 
e-là, disait-il en montrant la sentinelle la plus avancée 
1 ; il souffre la faim et mille autres incommodités, et 
i tous moments à perdre la vie, parce qu'il veut com- 
)us les deux espèces, et les autres l'en veulent empê- 
st-ce pas un beau sujet pour troubler toute la 
Curieuse boutade, ajoute M. Arnould, qui forme le 
téressant de l'ode hyperbolique sur le siège de La 



Prends ta foudre, Louis, et va, comme un lioo, 
Donner le dernier coup à la dernière tête 
De la rébellion. 

Fais choir en sacriGce au démon de la France 
Les fronts trop élevés de ces âmes d'enfer ; 
Et n'épargne contre eux pour notre délivrance 
Ni le feu ni le fer. 

\ssez de leurs complots Tinfidèle malice 
\ nourri le désordre et la sédition. 
Quitte le nom de Juste ou fais voir ta justice 
En leur punition. 

Par qui sont aujourd'hui tant de villes désertes ? 

Tant de grands bâtiments en masures changés ? 

Et de tant de chardons les campagnes couvertes, 

Que par ces enragés? 

le, dit-il encore, ce n'était pas seulement une guerre 
que Richelieu faisait aux protestants, mais aussi une 
litique à cause de leur prétention d'indépendance, ^^ 
î sorte de guerre patriotique, puisqu'ils avaient coin- 
r s'entendre avec les Anglais... « Me promenant i^^^^* 
mois de novembre 1894 entre La Rochelle et 1^.^ 
t ayant fait causer du « siège » un paysan qui bê^b^i 
p, j'ai eu le plaisir de constater qu'il était bien in^^?^ 
s souvenirs de la guerre religieuse que de la déf^*^^ 
is, qu'il me raconta avec les détails les plus préci^-" 
i son tour, dans son ode à Richelieu et dans son ^ 



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—,313 — 

au marquis d'Effiat, grand-maitre de Tartillerie, puis maréchal 
de France, à qui il devait le commandement de sa compagnie 
pendant trois campagnes successives, ode très heureusement 
remise en lumière par M. Arnould, exalte le grand fait de la 
prise de La Rochelle et se fait gloire d'y avoir pris part : 

Ces rebelles à leur patrie, 
Que jamais l'absolu pouvoir 
N'avait su mettre à leur devoir, 
Sont vaincus par ton industrie ; 
Et ces remparts audacieux 
Qui faisaient à ces factieux 
Tout oser et tout entreprendre, 
Enfin devenus leurs tombeaux, 
A peine les ont pu défendre 
Contre les loups et les corbeaux ! 

Tu me fis part de cette gloire, etc. 

Félicitons-nous de ce que ce très beau livre touche par plus 
d'une page à l'histoire de la Saintonge et de TAunis. 

G. A. 



SOUVENIRS D UN MAIRE 

Qui se rappelle, souvenir déjà lointain, un chapitre bien amu- 
sant des Jeudis de madame Charbonneau, ce livre si humouris- 
tique,où Armand dePontmartina peint les malechances, les mé- 
saventures du maire de Gigondas ? Oh ! les Jeudis de madame 
Charbonneau de 1862 ; nous avons vécu depuis. Ils n*ont peut- 
être pas l'allure aussi suggestive — le mot n'était pas inventé 
— que les Souvenirs d'un maire de village de M. Leroux-Ces- 
bron (Paris, Pion, 1898, in-18, 295 pages; prix : 3 fr. 50) ; mais 
ils étaient bien gais tout de même, et non sans une philosophie 
profonde. Ces Souvenirs d'un maire de village sont d'une autre 
époque, et tous les problèmes sérieux actuels y sont à peu près 
indiqués, traités sommairement, exposés. L'auteur, à propos de 
tous les incidents de la vie administrative d'une commune ru- 
rale, trouve le moyen dédire sa pensée : police rurale, les che- 
mineaux, musique municipale; élections, service médical, ti- 
rage au sort, dépopulation, le mirage de l'existence à la ville; 
et souvent avec des scènes de bonne comédie. Il a vécu avec 
les paysans; il est parvenu à les connaître, ce qui n'est pas 
toujours facile, et il nous livre ses impressions. Ces pages d'une 
allure vive font penser; avec l'attrait du roman, elles ont le 
charme d'un traité de mœurs. 

VI 

EDOUARD CLAUSIER 

C'est la courte existence d'un jeune homme de grande pro- 
messe, nature d'élite, qui à huit ans savait par cœur les plus 



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— 314 - 

lies de Corneille et de Racine, et qui à neuf débi- 
lons de Bossuet et de Bourdaloue, Edouard Clau- 
lence en 1852, mort à Avignon en 1877, après deux 
iat à Saint-Pierre de Lisieux. A l'aide de lettres, 
, de fragments d'ouvrages inédits, M. l'abbé H. 
re général de Paris, a fait une émouvante histoire 
Lille, Desclée, 1898, grand in-8° de 240 pages, Il 
ix : 2 fr.) 

VII 
rive de Royan, cet élégant volume que Véga (ne 
une charmante jeune femme aussi aimable que sa 
titulé Légendes et chansons (Paris, Lemerre, 1898, 
enirs païens: Daphné^La mort d'Hippolyte^Anti- 
nirs chrétiens : Les catacombes, La légende de 
, La statue; puis des notes personnelles: Fleurs 
neige, Pluie d'automne, il y a de tout dans ce 
us les rhythmes. Heureux ceux qui liront ces quel- 
ils voudront lire tout. 



VARIETES 



URS DES CARTES FRANÇAISES SUR L'EMBOUCHURE 
DE LA CHARENTE 

marquer que toutes les cartes du ministère de lin- 
> la marine sont erronées pour les communes de 
Saint-Laurent de La Prée. 

r le cours de la Charente, depuis Rochefort jusqu'à 
, n° 163, levé en 1824-1831 sous les ordres de Beau- 
)ré, ingénieur en chef de la marine, presque toutes 
les plages, des falaises et des terrains sont erronées, 
rques pour le n« 160, 1832-1882. 
L plus grave, sur la rive droite, c'est-à-dire du côté 
5t la confusion du moulin de La Roche avec celui 
irent. Cette erreur donne un écart de perspective 
<res. C'est considérable; car il est impossible de 
In do Saint-Laurent dans l'alignement de la tour 
/ec les moulins de Pivigneux, près Marseille de 

e, bien faite en apparence, du ministère de Tinte- 
par Erhard en 1885, sous la direction de M. Anthoine, 
Soumard occupe la place du moulin de l'Espérance, 
de La Roche celui de Balloge. Cette dernière tou- 
e à 2 kilomètres 500 mètres du point indiqué (0,02'51. 
e du ministère de la guerre, les moulins de Balloge, 
ce et de La Roche ne sont même pas nommés. H est 



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J 



— 315 — 

juste de dire que les deux premiers sont prrvés de leurs ailes ; 
mais la maçonnerie du moulin avec fermes et toitures existe ; 
c'était donc des bâtiments à noter sur le rivage fourasin. 

Je note ces erreurs : car il est essentiel d'avoir des documents 
exacts et positifs au service de l'état ! Un grand croiseur est bien 
vite jeté sur les vases ou les brisants ! 

Antoine Duplais des Touches. 



II 
les perniers conventionnels 

(Voir Revue du lo* novembre 1897, t. xvii, p. 404) 

Un jour, à Cognac, je causais avec EmileAlbert des derniers 
survivants de la convention; il me dit: «Ils étaient encore trois 
en 1848 : Dumont (l),Thibaudeau (2) et Pontécoulant (3). » 11 
avait connu personnellement Dumont, qui venait à pied du Cal- 
vados à Cognac voir son parent Patard, receveur des finances. 
Cet homme de fer, qui avait appartenu au parti modéré de la 
convention, était aussi un homme du monde dont la conversa- 
tion étaittrèsagréable.L'énumération d'Albert était-elle bien com- 
plète? Un conventionnel de la Charente, Augustin-Jean-Rol- 
land-André-Faustin Chedaneau,de RufTec,né en 1757, serait mort 
à Chaumont (Charente) en 1850, à 93 ans. C est un point à vérifier. 

Richard, député de la Sarthe, qui fut préfet de la Charente- 
Inférieure (4), était très lettré. Un soir, pendant un grand dîner 
qu'il donnait à la préfecture, la conversation tomba sur Virgile, 
et les convives firent assaut de citations. L'un d'eux cita le fa- 
meux vers : 

Monstrum horrendum, informe, ingens... 

et s'arrêta court en songeantque le préfet était borgne. Richard 
reprit en mettant le doigt sur son mauvais œil : « Ajoutez donc : 

Gui lumen ademptum. » 

Je tiens cette anecdote de Daudin, avocat à Barbezieux, qui 
faisait alors ses études au collège de Saintes. 

(1) Louis-Philippe Dumont, député à la convention et aux cinq-cents, ne 
à Bernièpesie Patry (Calvados) en 1765, mort à Garcel, même département, le 
11 juin 1853. 

(2) Antoine Clair, comte Thibaudeau, membre de la convention, du con- 
seil des cinq-cents, pair aux cent jours, sénateur du second empire, né à Poi- 
tiers en 1765, mort à Paris en 1854. 

(3) Louis-Gustave Doulcet, comte de Pontécoulant, député â la convention, 
aux cinq-cents, sénateur, pair de France de 1814 à 1848, né à Caen en 1764, 
mort à Paris le 3 avril 1853. 

(4) Joseph-Etienne, baron Richard (9 mars 1810), député en 1791, membre de 
la convention, né à La Flèche en 1761, mort à Saintes le 17 août 1834, conseiller 
municipal de cette ville après avoir été préfet de la Charente-Inférieure de 
1806 à 1814 et en 1816. Il recevait du roi une pension de 6.000 francs. Voir 
Etudes el documents sur la ville de Saintes, p. 111. 



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— 316 — 

ouvé dans cette ville, chez un poélier du faubourg des 
un petit carré de cuivre jaune portant de chaque côté 
îles P. R. frappées en creux, séparées par un annelet. 
je cherchais ce que cela pouvait bien être, la femme du 
iTie dit: « Ce que vous voyez là, c'est un jeton du baron 
1, préfet de Saintes sous l'empire. Mon père tenait un 
de tabac où M. Richard envoyait son domestique cher- 
ur deux sous de tabac à priser ; il donnait chaque fois 
îs jetons qui servaient à régler le compte. » Mœurs du 
mps. 

nd Loze, mort à Barbezieux en 1894 (voir xv, 24), avait 
3s premières années à Tarbes, sa ville natale. Il m'a 
qu'il allait tous les jours porter le Siècle à un vieux 
ionnel, abonné avec son père. Un jour, le vieillard prit 
me dans sa bibliothè(iue et, après y avoir écrit un ex- 
i fît présenta son jeune voisin qui le conserva avec soin, 
teur était Bertrand Barère (1), et le livre offert au futur 
Réjouit n était, il faut l'avouer, assez mal choisi. C'était 
iplaire de Colardeau. 

Ténéen m'a dit qu'un gentilhomme du pays allait quel- 
voir Barère avec qui il aimait à s'entretenir de la révo- 
Pendant une de leurs conversations, Barère lui dit: 
L une chose que je regretterai toute ma vie. — Quoi 
éprit son interlocuteur, qui s'attendait à l'entendre mani- 
n regret sur son vote dans le procès de Louis XVI. — 
je regretterai toute ma vie, c'est d'avoir contribué au 
idor. » 

îlons que dans cette mémorable journée, le député Lou- 
ayant le premier proposé l'arrestation de Robespierre, 
)n fut appuyée par Lozeau,de la Charente-Inférieure (3), 
lans la soirée, après la reprise de la séance, le fauteuil 
ésidence fut occupé un moment par un autre sainton- 
Iréard (4). 

es plusieurs dictionnaires, notamment la Biographie 
e (Paris, Eymery, 1815, in-8°), le conventionnel Borie- 



rand Barère de Vicuzac, né en 1755 à Tarbes où il est mort en 1841, 
^puté du ticrsen 1789, membre de la convention. Condamné à Cayenne 
)t d'Herbois et Billaud-Varennes et transféré à Rocheforl, iléchappaà 
ition. 

is Louchet, né à Longpré (Somme) en 1753, mort fou en janvier 1815. 
re-Augustin Lozcau, né à Soubizc en 1758, négociant à Marenncs, 
la convention, au conseil des cinq-cents, mort à Marennes le 14 
798, laissant une fille, épouse deThibaud, capitaine de vaisseau. 
-Jacques Bréard, né à Québec, était conseiller en l'élection de Ma- 
fut nommé maire de cette ville, devint député pour la Charente-In- 
Tassemblée législative, à la convention, au conseil des cinq-cents, 
législatif. 11 est mort à Paris le 2 janvier 1840 à l'âge de 90 ans chez un 
du second lit, Paul-Damas de Bréard, lieutenant de cavalerie en re- 
n fils du premier lit, Jean -Marie-Léon de Bréard, lieutenant-colonel 
nentdc dragons, est mort à Saintes le 19 octobre 1858, laissant plu- 
es. 



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— 317 — 

Cambort (1), de laCorrèze, qui a laissé une mémoire si odieuse, 
devint après le 18 brumaire juge au tribunal de Cognac et mou- 
rut à Sarlat vers 1805. Y a-t il identité entre le convention- 
nel et le juge? J'ai conçu autrefois des doutes sur ce point 
et mes souvenirs sont trop confus pour que je puisse en donner 
le motif. Le meilleur moyen de trancher la question serait de 
se procurer une signature du député et de la comparer à celle 
du juge que j'ai vue au grelTe de Cognac. 

Voici une anecdote bien caractéristique sur la terreur qu'in- 
spiraient les conventionnels en mission : Le petit-fils d'un député 
de la Charente à l'assemblée législative m'a dit que son grand- 
père, non réélu à la convention, s'était retiré dans ses terres. 
Un soir, comme il prenait le frais avec sa femme et ses enfants, 
on entendit le pas d'un cheval qui entrait dans la cour. Le cava- 
lier mit pied à terre; c'était le conventionnel Homme (2). L'an- 
cien député dit à sa famille : « Voici Romme ; que personne ne 
bouge. » 

Les conventionnels en mission dans la Charente furent, et je 
ne crois pas en omettre : Romme, Bordas (3), Harmand (4), 
Penières (5) et Houx-Fazillac (6). J'ai publié une lettre 
de ce dernier dans la Revue des bibliophiles (Sauveterre de 
Guyenne, Cholet, 2" année, 1880, page 213). L'original esta la 
bibliothèque de Cognac, manuscrits Albert, t. L, p. 253. Comme 
souvenirs se rattachant à la mission de Romme, je puis citer 
deux pièces de ma bibliothèque, de 4 pages in-4°, imprimées à 



(1) Etienne-Marie Boric-Cambort, député A la convention, au conseil des cinq- 
cents, né à Sarlat (Dordogne) le l»"* juillet 1737, de Léonard Borie-Cambort et 
de Marguerite Vacquier. Le 26 janvier 1798 (7 pluviôse an VI), Etienne Borie- 
Cambort, c homme de loi, demeurant à Paris, rue du Bac, n» 141 i, épousa à 
Cognac Scholastiquc-Geneviève Dabescat, veuve de Pierre Deleslrc, fille de 
feu Jean-Charles Dabescat, maître perruquier, et d'Elisabeth Beaurivier, née 
à Cognac le 9 mars 1734 L'époux avait 61 ans ; l'épouse, 64. Elle avait épousé, 
en réglise Saint-Léger de Cognac, le 26 juin 1774, Pierre Delestre, du diocèse 
de Langres en Champagne, directeur des postes de Cognac, qui mourut âgé 
de 51 ans, le 6 mai 1783, et fut inhumé par Dabescat, curé de Cognac, archi- 
prétre de Boute\-ille. Deux ans après son mariage, Borie Cambort fut, le 11 
prairial an VIII (31 mars 1800), nommé juge au tribunal civil de Cognac; il y 
est mort le 18 juillet 1804 (29 messidor an XII;, d'après les renseignements 
fournis par M. Paul de Lacroix. 

(2) Charles-Gilbert Romme, né à Riom en 1750, condamné à mort à Paris 
le 17 juin 1795, membre de la convention, vota la mort du roi sans appel et 
sans sursis, et fut envoyé en mission dans la Dordogne et la Charente. 

(3) Pardoux Bordas, président du district de Saint- Vrieix, fut élu à l'assem- 
blée législative, à la convention, au conseil des cinq-cents par la Haute- 
Vienne. 

(4) Jean-Baptiste Harmand, né à Seuillv (Meuse» en 1751, mort à Paris en 
1816, député a la convention, au conseil des cinq-cents, etc. 

(5) Jean-Augustin Penières, né à Saint-Julien au Bois (Corrèze) en 1767, 
mort à Saint-Àugustin (Floride) en 1821, garde du corps, avocat, maire de 
Saint-Julien, député à l'assemblée législative, à la convention, au tribunat. 

(6) Pierre Roux-Fazillac, né à Excideuil (Dordogne) en 1746, mort à Nanterre 
le 21 février 1833, capitaine dans les armées du roi, chevalier de Saint-Louis, 
vola la mort sans appel ni sursis, se fit remarquer par ses basses adulations 
envers Napoléon. 



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— 318 — 

chez Michel Vinsac, avec vignettes représentant 
uronne de chêne un bonnet phrygien et au-dessous : 
ouMOURin; elles sont intitulées : aUyjnne surlm- 
i l'dme, par G. L..., imprimé par ordre du représen- 
)le G. Romme, pour être distribué et ciianté le jour 
'Eternel ; Hymne sur l'existence de lêlre suprême, 
, imprimé par ordre du représentant du peuple 
pour être distribué et chanté le jour de la fêle à 

[très documents, qui sont à la bibliothèque de Ck)- 

[l'abord une lettre dont la signature seule parait 

On lit en marge : « Fonderie, grosse artillerie en 

iété populaire de Cognac. » 

jeux, le 12 de prairial l'an II de la république une et 

Egalité, fraternité, liberté. 
e, représentant du peuple, envoyé dans le départe- 
[)ordogne et autres circonvoisins, 

té populaire et montagnarde de Cognac : 

vous avez bien interprété mes sentiments surGuil- 

vez certifié son patriotisme et j*y crois d'après vous; 

3nc eu raison de le regarder comme remplacé et 

destitué. 

fraternité. 

G. ROMME.» 

elon toute apparence, de Charles-Sylvain Guillain, 

lac le 10 brumaire an IV et qualifié bibliothécaire 

Le de décès. 

autre pièce : 

10 fructidor, 2^ année de la république une et indivi- 

! populaire de Cognac au représentant du peuple 
în séance à Exideuil. 
en représentant, 

îr des arts, le plus utile comme le plus honnorable, 
riculture, va languir dans notre district. Les prin- 
s propres à la culture des terres vont tout à Iheure 
IX mains laborieuses des intéressants habitans de 
nés. Les magasins de fert sont ici tellement dégar- 
nécessaire aux socs de charue, leur pénurie pour 
de charette ; on n'y trouve plus n'y pelle, nibèclies, 
i marrette, etc.; en deux mots les boutiques sont dé- 
tout le fert propre à l'exploitation des fermes. 
3 républicaine instruite de cette disette qui l'afllige 
[le te faire parvenir ses vives solicitudes à cet égard. 
is sa voix avec l'intérêt qu'exige un objet aussi im- 
on zèle connu pour le salut de la patrie nous répond 



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J 



— 319 — 

des mesures que tu vas prendre pour faire cesser nos inquié- 
tudes. 

Salut et fraternité. Marquet, président. Mahchand, secrétaire. 
Noël, secré/ai7'e. 

Renvoyé à l'exécution des mesures prises, le 27 fructidor. 

G. Homme.» 

Le dernier survivant de la convention fut Thibaudeau, de la 
Vienne, mort en 1854. J'ai lu quelque part que, par une singu- 
lière coïncidence, il siégea dans le sénat du second empire, lui, 
le dernier des régicides, à côté du dernier des émigrés. Quel 
était cet émigré ? 

J. P. 



ARCHEOLOGIE 



I 

LE CAMP DE LA PILETTE, COMMUNE DE MORAGNE 

La voie romaine de Saintes à Muron, encore en usage sous le 
nom d'ancien chemirij part de Saintes, suit la rive gauche de la 
Charente et débouche à Saint-James, d'où un embranchement 
conduit à Taillebourg. Continuant par le nord-ouest, elle passe 
à Port d'Envaux, gagne Crazannes, où l'on voit des restes d'une 
redoute en pierrailles, probablement destinée à la protéger. De 
là, elle se prolonge à l'ouest de Geay et atteint le village des 
Roches de La Vallée. Après avoir dépassé le dolmen de cette 
commune, elle se dirige en droite ligne vers le pont de la Cep. 
Traversant alors le territoire de Tonnay-Charente, elle aboutit 
à l'ancien fort de laPilette, au bord du marais de Saint-Louis, 
qui était jadis un golfe remontant jusqu'auprès de Tonnay- 
Boutonne. 

Après avoir traversé ce golfe, le voyageur abordait à Naulon, 
nom caractéristique, sur le territoire de Genouillé, pour arriver 
à Muron, station romaine. Arrêtons-nous aux retranchements 
de La Pilette, sur lesquels il n'y a pas de données historiques, 
mais dont le plan très reconnaissable et les vestiges assez bien 
conservés ne manquent pas d'intérêt. 

Ce camp est orienté ; sa forme est rectangulaire. Annexes 
comprises, il a deux cent quarante mètres de front, au sud, sur 
trois cents de longueur dans la direction du nord. On peut y re- 
lever cinq parties distinctes : 

1* Le corps principal, un parallélogramme, qui, de l'ouest à 
Test, a 150 mètres sur 120 de largeur. Il est entouré d'un fossé 
dont la profondeur est encore, à certains endroits, de 10 mètres 
sur 13 de largeur au faîte. L'escarpement est rapide autant qu'on 
pouvait en donner à un amoncellement de mocllong et de terre 
formant talus. Les parapets ont six mètres de largeur, avec 
épaulement de deux mètres. La porte prétorienne ouvrait au 



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— 320 — 

, sur un vaste terrain plane où la garnison pouvait ample- 
manœuvrer et combattre. Quelques maisons modernes 
té construites sur le plan de cette partie du fort, traversée 
ais par la route vicinale qui relie le chemin Charles au 
îr de Moragne, le point le plus élevé, dit-on, du déparle- 
, et où Ton voit encore quelques débris d'un vieux château 
oyen âge, vendu récemment par M. de Villedon. 
^ur le flanc est, en retrait de 50 mètres sur Tangle princi- 
le trouve l'annexe de garde où les Romains avaient l'habi- 
de poster quelques tentes abritant environ deux cents hom- 
Le terrain a la forme d'un quadrilatère de GO mètres en 
sens. Les fossés n*ont guère que trois mètres de largeur sur 
de profondeur. Le parapet intérieur, construit en pier- 
èches mêlées à la terre, a environ deux mètres de dia- 

3ur le flanc ouest, il est diflîcile de retrouver, au juste, la 
3 de l'ouvrage de défense placé entre la voie romaine et le 
! principal du camp. Tout ce que l'on peut constater, c'est 
avançait jusqu'au front des fortifications. Peut-être for- 
■il une sorte de bastion sur ce point plus exposé, comme 
d'arrivée de la voie. 

Ku nord du corps principal et des annexes, et dans toute 
argeur, les retranchements se prolongent, mais avec des 
3 moins creux, jusqu'au chemin dit de la Bonde, qui les 
ait du port. Cette partie est baignée, au milieu, par un 
d'eau formé par le confluent de deux petits ruisseaux pro- 
it, l'un de la source Sainte-Lucie, fontaine intarissable, 
jtre des sources de Passe-Borde. Le poste militaire avait 
à sa disposition des eaux saines et abondantes qui, de plus, 
ivant les fossés, formaient douve autour de l'enceinte prin- 

^arallèlement au chemin de la Bonde, large de six mètres, 
ssé, pavé, se dessine le haut parapet du quai. Inutile de 
[uc ce quai n'est pas en pierre, mais en forme de digue en 

de dix mètres de diamètre et d'une hauteur primitive de 
, huit mètres. Cette digue était coupée par une vanne qui 
it passer les eaux dont nous venons déparier et qui s'écou- 

dans le port aujourd'hui comblé, mais dont le bassin de- 
tre spacieux. Par une réminiscence inconsciente les villa- 
l'appellent encore : le pré de l'Etang. 11 est bordé, à 
it, par un chenal pavé en grès. Quand le marais est cou- 
)ar les eaux, celles-ci se répandent encore sur l'ancien 
et montent jusqu'au corps principal des fortifications. De 
façon la vanne devait servir également à leur former le 

st même possible qu'il y eut, dans la quatrième division 
etranchements, un bassin supérieur et formant un port 
. Dans cette hypothèse, le pré de l'Etang n'aurait été qu'un 
-port ou port ouvert. Et alors, l'étendue du fort que nous 
décrit reviendrait à des proportions normales, puisqii«î 



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— 321 — 

les fossés qui le relient à la digue n'auraient servi qu'à préser- 
ver le bassin supérieur ou port fermé. 

Enfin, deux chemins absolument défoncés, mais pavés, comme 
il appert particulièrement de deux vestiges bien conservés, et 
d'environ 250 mètres, suivent parallèlement la ligne des fossés 
qui délimitaient rétablissement militaire et le port, jusqu*à la 
mer. L'un prenait à la rue traversière du corps principal, à Test; 
Tautre était la voie romaine se prolongeant jusqu'au village ac- 
tuel de La Lotière, au bord de la falaise. 

Qu'on nous permette une conjecture : quelques auteurs ont 
voulu que la bataille livrée par Messala Corvinus aux cohortes 
santones, et que Tibulle a racontée sans en préciser le théâtre, 
Oceani littorai santonici, ait eu lieu aux Combots, près Saint- 
Augustin. Mais rien n'est moins établi ; et ce point très resserré, 
excentrique, perdu alors au milieu de la mer, ne comportait 
guère les évolutions de deux armées. Si la bataille s'était livrée 
au vaste plateau qui domine La Pilette — et pourquoi non? — 
nous tiendrions la clé de l'énigme, et le fort aurait été établi à 
cette époque et à cette occasion, sous Auguste, pour maintenir 
les populations ardentes à la revanche. 

Le nom même du camp, si l'on en croit la tradition, vient de 
ce qu'il y avait une pile, à cet endroit de la voie. Il n'est pas 
certain qu'un massif de maçonnerie dont on voit encore les res- 
tes, et qui sert de revêtement à l'escarpement intérieur du fossé, 
au sud, soit un débris de cette pile. 

Reste à savoir l'origine de ces fortiQcations antiques. Jus- 
qu'ici, les recherches que nous avons pratiquées n'ont fait 
trouver aucun débris qui puisse caractériser Tépoque de leur 
construction. 

Bien que rien ne prouve absolument que ce camp ne remonte 
pas plus haut qu'aux Romains, et que certains détails aient 
quelque affinité avec les restes d'ouvrages gaulois — par exem- 
ple celui de Meursac, décrit par MM. de Tilly et Eschasseriaux, 
— il paraît plus probable que c'est un camp romain. M. Audiat 
et M. le contre-amiral Dupont, qui l'ont visité, abondent en ce 
sens. Celui-ci l'inscrirait à la première période romaine ; sans 
doute parce que la forme rectangulaire est conforme à l'an- 
cienne castramétation qui rappelle, en particulier, le camp de 
Galba, lieutenant de César, situé dans le Valais, et que Steuve- 
chiusa fait graver dans ses commentaires sur Végèce. Celui-là 
croit qu'il faut le rapporter à la seconde période, vers le troi- 
sième siècle. D'autant que, si la forme était généralement car- 
rée : castrorum forma efficitur quadrata^ dit Polybe, les Ro- 
mains l'accommodaient à l'inégalité des terrains : pro necessitate 
loci, vel quadrata, vel trigona... 

A noter aussi que ces fortifications sont sur un terrain bas, à 
l'ouverture d'une anse, tandis que les Romains avaient habitude 
de les établir sur les hauteurs : 

Postquam castra duces pugnœ jara mente propinqui 
Imposuere jugis^ Lucain, vi. 

'2\ 



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— 322 — 

c toujours à portée d'observer l'ennemi ou de fondre sur 
iiproviste et comme une avalanche. C'est ce que Tite- 
us rapporte, et ce qu'on peut voir en feuilletant les plans 
jadis parCaylus. Mais la proximité du terrier de Mora- 
ù Ton voit jusqu'à Fouras, Angoulins, et bien loin sur 
il de l'Aunis, suppléait à cette lacune, 
ic les Romains ont établi, dans ce bas-fond, le fort de la 
ce devait être d'abord pour protéger leur voie et les 
lications avec leur station de Muron ; ce devait être un 
m, csistrunij destiné à couvrir les convois arrivant par 
oncentrer les détachements qu'il fallait envoyer sur un 
autre de la frontière santone, à arrêter Tincursion des 
jui infestaient le golfe Aquitanique, à tenir en respect 
lations rebelles de notre contrée. 
h la fontaine Sainte-Lucie, qui se trouve àTintérieurdu 
le parait, dit Lesson, de construction ancienne et avait 
; une certaine célébrité ; ses eaux passaient pour pos- 
vcrtude guérir certaines maladies des yeux, et on y 
e très loin. Luo, chez les Celtes, signifiait eau, eteor- 
iit au lustrum des Romains. Le christianisme en aurait 
tc-Lucie, et ce serait alors une réminiscence gauloise 
ne ». 

nons en faisant remarquer que ce camp, après l'ère 
, dut être utilisé soit contre les Normands, soit par eux, 
la longue période de leurs déprédations sur les côtes 
in. On sait qu'ils descendaient d'ordinaire dans la baie 
lins ; qu'ils s'étaient même établis à Aytré ; qu'ils li~ 
)ataille, à Charras, aux troupes cantonnées à Fouras ; 
lèrent, plus tard, Angeriacum. Et nous les retrouve- 
ur débarquement au Maréchap (Maris caput), vis-à-vis 
le Cabariot. 

L'abbé Médéric Brodut. 



II 

LES PILES GALLO-ROMAINES 

cute depuis des années (1), et l'on discutera encore long- 
iT les monuments gallo-romains du sud-ouest de la 
u'on nommait piles ou fanaux tout simplement, que les 



ouvera sur ce sujet, traité d'abord sous forme de question et r^- 
68, dans le Bulletin-Revue de la société des Archives, tome m, pa- 
37 i, Firelonge et Ebéon; puis viii, 375, 388, Les piles romaines, 
du de la brochure de M. Lièvre, Les fana ou vernemeis (1887) avec 
de la pile de Saint-Mard dans l'Indre-et-Loire et celle de Pirelonge 
nfëricure); tome ix, page 242, noie sur le fa de Barzan ; tome xiv, 
jr les fouilles de Pirclonge ; dans le tome xvii, à pix>pos des fouil- 
ouvailles de Chagnon, pages 46, 156, 253 et 339, télé de femme, 1"3, 
lablettes magiques, pages 173 et 254. 



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— 323 — 

savants viennent de baptiser ncmets, d'un mot gaulois latinisé 
nemeturrij vememetum, trouvé par M. Lièvre dans Fortunat, à 
propos d'une église à saint Vincent, remplaçant un fanum. Voir 
Les fana ou vememets (1888). 

M. Lièvre fait de ces énigmatiques monuments des simu/acra 
constructa, des ido/ia, des fana, espèce de temples rustiques, 
objets de culte en eux-mêmes avec ou sans la statue de la divi- 
nité, ce qui explique l'animadversion des chrétiens et leur des- 
truction systématique des piles ; sujets de pratiques idolâtriques, 
ils dérivent des menhirs, suivant l'idée émise par Cenac-Mon- 
caut et Barry [Revue, m, 378), soutenue par M. Lièvre [viii, 390); 
ce sont des menhirs construits. Or, les menhirs sont des monu- 
ments funéraires. 

Nous avons déjà parlé, t. xvii, p. 338, des recherches d'un 
habile archéologue bordelais,- M. Alexandre Nicolaï, secrétaire 
général de la société archéologique de Bordeaux. Le 4* fascicule 
du t. XXI de cette société nous apporte de lui une iVo(e (10 pages) 
sur les piles gallo-romaines ou vememets et un Second mé- 
moire de quatre pages sur ce môme sujet. La première donne le 
dessin de trois piles du département du Gers : les piles de Biran, 
de Saint-Lary et de Roquebrune, qui toutes trois ont des niches 
à 5 ou 7 mètres du sol, et La Tourasse, près Aiguillon (Lot-et-Ga- 
ronne). Cette dernière était à mi-chemin d'Aiguillon et de Saint- 
Côme, comme La Peyrelongue de Saint-Pierre de Buzet, à égale 
distance de Damazan et de Buzet, celle-ci sur les hauteurs, 
l'autre en plaine. Il y avait une correspondance bien facile entre 
elles, par signaux optiques, fumée diurne ou feu nocturne. De 
plus, il y a sur le bord de la Garonne, entre La Tourasse et La 
Peyrelongue, une métairie appelée aussi Peyrelongue — qui tire 
probablement son nom du voisinage de la pile — et M. Nicolaï 
se demande s'il n'y aurait pas eu là une pile disparue qui aurait 
indiqué le gué de la rivière. Ainsi les piles, outre leur destina- 
tion religieuse, auraient marqué une limite de territoire, ou 
même pour quelques-unes d'entre elles une espèce de réseau 
télégraphique. 

Dans le second mémoire, l'auteur constate, d'après M. Lièvre 
(congrès de la société française d'archéologie à Saintes en 1894), 
que la pile d'Ebéon est placée sur le bord de l'ancienne voie de 
Poitiers à Saintes, à moitié distance (8 lieues gauloises) de 
Saintes etd'Aunay ; que la pile de Villepouge était sur la même 
voie, du même côté ; que la pile de Sireuil en Angoumois, si 
elle n'est pas sur une voie romaine, est à cent pas de la Charente, 
à moitié chemin d'Angoulême et du confluent de la Charente et 
de TAigurande, cette dernière ayant séparé les Cambolectri 
Agesinates et les Santons ; que la pile du Fa à Barzan s'élevait 
sur une motte circulaire à côté de la voie romaine venant de 
Saintes, un peu avant d'arriver à Talmont; que la pile de Pire- 
longe, commune de Saint-Romain de Benêt, est aussi surle bord 
d'une voie romaine de Saintes à Novioregum (15 lieues gauloises) 
et à égale distance de la ville des Santons et de la côte ; qu'ainsi^ 



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— 824 — 

q piles charentaises deux se trouvant sur le bord 
romaine et trois à moitié distance de deux lieux, ou 
et d'une frontière, conclut, de cette comparaison 
îles du Lot-et-Garonne, que les piles n'ont pas été 
des monuments religieux, objets du culte des popu- 
e, placées auprès ou au milieu de cimetières, comme 
t entre autres les tablettes magiques de Chagnon, et 
liches où l'on voit encore des traces de fumées, elles 
enir nos lanternes des morts. 

arques et ces idées sont à noter. A force de tâtonner, 
ar trouver. Pour cela, il faut fouiller et fouiller beau- 
trouvailles faites à Chagnon et à Pirelonge sont de 
icourager. 



ôté, M. Georges Musset, dans le Bulletin archéologi- 
iiité des travaux historiques et scientifiques du mi- 
l'instruction publique (1" fascicule de 1897), a publié 
e : Fouilles de Chagnon-Villepouge, p. 79-83. Il y ra- 
milles faites et les trouvailles. « Les premières tran- 
mis à jour un soubassement carré de 10 mètres 40 
imposé en outre d'un blocage cimenté remontant à 
allo-romaine. Le tout reposait sur le sol naturel à 
deur d'environ 50 centimètres du sol actuel. Le sol 
it intact, ne présentant la trace d'aucun affaissement, 
3ut conclure, de la façon la plus positive, que la pile 
; au-dessus d'aucune sépulture, d'aucun ossuaire. » 
ssibilité de voir dans ces piles une sorte de mauso- 
rouver une cella destinée à recevoir des urnes ou des 
►ur étant massive. Autour de la pile centrale il y avait 
il Pirelonge, un couloir, sorte de delubrum, et une 
3 26 mètres sur chaque face placée à 7 mètres de la 
des faces est parallèle et presque limitrophe à la 
ne. Aux angles de cette façade existent des sortes de 
;nts formant saillie qui démontreraient peut-être que 
soutiennent une construction un peu plus élevée que 
môme. Dans les fondations de la pile un grand nom- 
;ments de pierres sculptées, chapiteaux corinthiens, 
ures diverses, qui prouvent qu'on avait pour la con- 
e la pile utilisé les débris d'un monument antérieur, 
du mur d'enceinte, quelques restes de sépultures par 
1, sans traces de cercueils. Dans l'enceinte, presque 
sol, a été trouvée une curieuse tète de statue fémi- 
îentimètres de hauteur, que nous avons publiée, xvii, 
jt en pierre du pays, provenant soit de la carrière de 
près de Varaize, soit de celle des Molors, près de Fon- 
' a aussi trouvé les tablettes magiques (p. 256), puis 
lonnaies romaines de la colonie de Nîmes, d'Antonin 
la Liberalitas, de Marc-Aurèle ; une petite cupule en 
' laquelle on peut lire : livia, vaniia ou vaniif, une 



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— 325 — 

plaque triangulaire de bronze montrant une feuille de lierre. 
Dans le voisinage se rencontrent de nombreuses substructions 
gallo-romaines et des stations de l'époque préhistorique. De 
plus, à quelques mètres de Villepouge, sont les limites de trois 
grandes seigneuries de la Saintonge, le comté de Taillebourg, 
celui d'Aunay et celui de Matha. « De cela on pourrait conclure 
à la rigueur que la pile de Villepouge était un lieu traditionnel 
et célèbre, qui avait conservé jusqu'au temps de la féodalité 
l'importance qu'il avait eue à l'époque païenne. » 

Rien n'aura manqué à la gloire de Chagnon ou d'Ebéon. Van- 
tées, décrites, discutées par les savants et les archéologues, 
nos piles énigmatiques sont chantées par les poètes et des 
poètes saintongeais. Voici ce que l'on lit dans le numéro du 
!•' juin d'un spirituel journal. Le piaisit des Chérente, un « sou- 
net » Le fana d'Ebion^ adressé « à mousieu L. Audiat, per'sident 
dez Archives histouérique de la Saintonge et de VAuni, par 
Lexis Chaboëssâ : 

Au mitant d'un ffaret, pianté, m'in champignon, 
A Fadret chin S mina, Le Pin et La Châgnasse, 
Qu'et-ou thieu molument que non a mit en piace 
Et qu'lè ghent de lendret aplant lïanâ d'Ebion ? 

Et-ou fet esqueprès peur fér pour au z-agheasse ? 
N'en défit à zou vouer in^magnèr' de bourgnon ; 
Thiélés thyi zou savant dizez me-zou vouéyon, 
m'fera-t-in grand piaisit pac'que thieu m'embarrasse... 

L.A. 

* 

M. Camille Jullian, professeur à l'université de Bordeaux, a 
communiqué à la société des antiquaires de France, séances 
des 14 avril et 26 mai 1897, deux mémoires, qui sont publiés 
dans le tome lvii des Mémoires de cette société, sur la question 
des piles et les fouilles de Chagnon, en Saintonge. Nos lecteurs 
savent déjà que c'est grâce à la patience et à la sagacité du 
savant antiquaire bordelais que les tablettes magiques trouvées 
dans ces fouilles ont pu être lues et commentées. Son opinion 
sur des monuments jusqu'ici si énigmatiques est trop autorisée 
pour ne pas la faire connaître avec quelques détails. L'analyse 
de ses deux mémoires, qui sont très documentés, fournira en 
même temps un résumé exact de cette question importante. 

On appelle piles^ dans le sud-ouest, des tours pleines, qua- 
drangulaires, composées d'un épais blocage avec un simple 
parement en appareil ou en briques. Toutes sont de construc- 
tion gallo-romaine. L'ancienne province aquitanique en compte 
.une vingtaine sur son territoire ou sur ses frontières. Les deux 
plus intactes sont la tour de Pirelongue, près de Saujon, en 
Saintonge, et celle de Saint-Mard, en Touraine. 

Quelles étaient la destination et la nature de ces monuments? 
Leur nom de pile n'a aucune importance et ne peut fournir au- 
cune solution. Au moyen âge, on a appelé pile ou pilier bien 



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— 326 — 

des choses. M. Lièvre, bibliothécaire de la ville de Poitiers, 
leur a trouvé un nom plus ancien, celui de fana, fa ou faniaulx, 
dérivé de fanum, temple païen, et a développé dans d'assez 
nombreux mémoires, avec beaucoup de textes et une très grande 
force de raisonnement, la théorie que les piles étaient les restes 
d'édifices destinés au culte des idoles. D'autres érudits ont vi^ 
et voient dans les piles des constructions d'origine militaire, 
frappés qu'ils sont de leur situation au bord des grandes voies 
romaines. Mais M. Jullian a toujours pensé, après et avec d'au- 
tres, notamment avec notre Bourignon, que les piles étaient des 
monuments funéraires, et il apparaît que les dernières fouilles 
faites au pied des piles ont fortement confirmé cette opinion. 

M. Lièvre a eu le très grand mérite de provoquer des fouilles 
au pied des piles, tant par ses travaux que par les appels pres- 
sants qu'il a faits auprès des sociétés savantes. C'est en Sain- 
tonge, et plus particulièrement à Saintes, qu'il a trouvé de 
l'écho. En 1894, M. Cantaloube, commandant de vaisseau en 
retraite, dirigea au pied de la tour de Pi relongue, des recher- 
ches qui permirent de reconnaître l'existence de constructions 
annexes et en particulier d'un mur de clôture, qui se remarque, 
du reste, dans la plupart des piles conservées. A la session du 
congrès archéologique de France, qui eut lieu à Saintes en 

1896, il fut pas mal question des piles à l'occasion de ces fouil- 
les, et M. Lièvre fit voter par la société française d'archéologie 
une petite somme, afin de permettre à M. Cantaloube de les 
continuer ou d'en amorcer de nouvelles. Ce dernier s'entendit 
avec M. le docteur Guillaud pour opérer des tranchées sur 
l'emplacement d'une ancienne pile disparue, située tout à côté 
de la halte de Chagnon, commune de Villepouge, canton de 
Saint-Hilaire de Villefranche, sur la ligne de Saint-Jean d'An- 
gély à Matha, au point exact où cette ligne coupe la route de 
Saintes à Aunay, ancienne voie romaine de Saintes à Poitiers. 
Les fouilles durèrent plusieurs mois, pendant tout l'hiver 1896- 

1897, avec une petite équipe d'ouvriers, et grâce aux sacrifices 
de temps et d'argent de personnes généreuses de la localité, 
notamment MM. Louis-Alcide Caillaud, négociant, et Eugène 
Bernard, propriétaire. Ce sont ces fouilles qui ont donné des 
résultats inattendus. 

Cette pile n'est pas sans histoire. Dans un titre sans date pré- 
cise, mais qui par le langage paraît avoir été dressé vers 1350, 
et dont copie a été délivrée le 25 mai 1730 par la chambre des 
comptes du roi, comme extraite de la liasse courante des titres 
d'Angoumois, cote ix, clxv, titre relatif aux confrontations 
de la chastellenie de Mastaz, cette pile est dénommée fanstu de 
Perssac. Au xvii* siècle, Claude Chastillon, dans sa Topogra- 
' * française^ en a donné un dessin, ainsi que d'une autre pile 
)isinage encore debout, celle d'Ebéon, sous la rubrique: 
aulx ruines antiques de Varèze au pais d'Angouviois, 
n que M. Jullian rej)roduit dans son premier mémoire, et 
es l'original. Au début de ce siècle, la pile était un amas 



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— 327 — 

de pierre, un gros chiron. Le sol en fut déblayé, vers 1840, par 
le père du propriétaire actuel. 

Pendant son existence, cette pile a eu, comme on* voit, dif- 
férents noms, qu'elle a emportés dans l'oubli en disparaissant. 
Depuis que ses restes ont été remis à jour, il a fallu à nouveau 
la baptiser, et ce ne sont pas les parrains qui paraissent lui man- 
quer. Tous les archéologues autorisés ont eu la libre disposition 
des trouvailles faites, sans réserve comme sans privilège, et 
chacun d'eux a pu les voir, les étudier, apprécier et mesurer 
sur place les fondements ; bref, en disserter comme des cho- 
ses d'un musée public. De là des variantes bien naturelles dans 
la désignation actuelle de cette pile. Les diverses publications 
de M. JuUian l'ont surtout fait connaitre du monde savant sous 
le nom de pile de Chagnon, qui est le nom de la halte de che- 
min de fer qui est située au pied même. Ajoutons, si l'on veut, 
pile de Chagnon, commune de Villepouge (Charente-Inférieure), 
pour satisfaire la géographie la plus exigeante, ou même pile 
de Chagnorij commune de Villepouge, près Varaize (Charente- 
Inférieure), pour satisfaire aussi l'histoire ancienne, et le bap- 
tême sera complet et définitif, étant donné surtout le court re- 
nouveau que cette pile doit avoir : car on va bientôt la remettre 
en terre. 

M. Jullian figure dans son premier mémoire sur les fouilles 
de Chagnon (iig. 2 et 3) des morceaux sculptés qui indiquent 
que le monument avait un riche revêtement en pierre de taille 
et qu'il était de la meilleure époque. Ce sont: un fragment de 
corniche et une palmette, qui ne parait pas avoir fait partie 
d'une coiffure de divinité, comme on a pu le croire. Il figure 
aussi (iïg. 4) la tête colossale que M. Lièvre, à cause des boucles 
ondulées et tombantes de la coiffure, de la ressemblance singu- 
lière avec un bronze du cabinet des antiques (n® 639 du catalo- 
gue Babelon et Blanchet), et de la possibilité d'adapter un orne- 
ment au sommet de la tête, suppose être une Isis. Cela est fort 
possible; mais Diane et Hécate auraient pu être représentées de 
la même manière, sans en exclure une simple mortelle. Il figure, 
en outre, un petit triangle de bronze {fig. 5), portant en frappe 
légère sur une de ses faces une feuille qu'il considère comme 
un trèfle d'assez grossier dessin, mais qui est plutôt une feuille 
de lierre, et une bague en cuivre, sur le chaton de laquelle il lit, 
en creux, le monogramme : C{aius) Publ(ius) (fîg. 6). Enfin, le 
morceau capital de ces fouilles a été un diptyque en plomb, ren- 
fermant une longue exécration magique, en caractères cursifs 
du 11* siècle. Voyez notre Revue du 1" juillet 1897, tome xvii, 
page 254. 

a Si nous ne nous trompons, conclut M. Jullian, ces fouilles 
résolvent, au moins pour la pile de Chagnon, la question de 
l'origine. C'est un tombeau, élevé sous les Antonins, en l'hon- 
neur de quelque propriétaire gallo-romain. Les cendres, les 
ossements, la tablette magique ne laissent aucun doute à ce su- 
jet. Les execrationes de ce genre étaient toutes placées dans 



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— 328 — 

îpultures et destinées aux dieux infernaux, que Ton char- 
d'exécuter la sentence prononcée par le sorcier. 
V moins que des preuves contraires ne soient apportées 
es fouilles ultérieures, je n'hésite pas à voir dans toutes 
les autant de tombeaux. 

je mur extérieur qui enveloppe le terrain sur lequel elles 
bâties est la clôture, maceria, ordinaire à toutes les con- 
3ns funéraires. Le corridor que ce mur protège et qui cn- 
le tombeau est cette galerie, ambitns, que Ton retrouve 
ir des monuments sépulcraux, en particulier à Pompei. 
euilles imbriquées qui semblent couronner la pile de Pire- 
le sont choses consacrées dans l'ornementation funérai- 
. Comme tous les tombeaux, les piles sont placées sur les 
les voies. Aussi bien, ne difTèrent-elles des mausolées 
tés, comme celui d'igel, que par leur apparence plus gros- 
et leurs formes plus massives. 

►1. Lièvre a vu en elles les héritières immédiates des 
lira. Si nous acceptons les menhirs comme des monuments 
aires, il a raison. La pile est un menhir en blocage; le 
ûr est une pile d'un seul bloc. 

Ust-ce à dire que nous repoussons entièrement la thèse de 
ièvre, qui voit dans les piles autant de fana ou de temples 
18? Nullement. Les textes qui donnent ce nom aux piles 
trop nombreux et trop formels pour ne pas en tenir le plus 
l compte. Mais on peut tout concilier. 
)epuis la conversion du monde romain au christianisme, 
igue latine a appelé fana tous les sanctuaires des idoles, 
îe qui était l'objet d'un culte païen, et sans doute le tom- 
comme le temple ; et si tous les fana n'étaient pas des 
eaux, toutes les tombes païennes ont pu être, pour un 
ien, des fana, rendez- vous de mystères démoniaques. 
)n peut même accepter plus des théories de M. Lièvre, 
serait pas impossible que, du m* au v® siècle, le carac- 
unéraire de nos monuments ait été peu à peu oublié. On 
sait moins aux morts qu'ils renfermaient qu'aux dieux infer- 
auxquels ils donnaient accès. Les dernières pratiques du 
tîisme expirant — culte de Diane et d'Hécate, les déesses 
lales, magie et sorcellerie — ont pu se réfugier autour des 
eaux, qui étaient leur asile préféré au second siècle. La 
e de Chagnon, où l'on déposait, sous Marc-Aurèle, une 
tte magique à destination de Pluton et de Proserpine, a 
3ien pu devenir, sous les derniers Flaviens ou sous les 
DS, un lieu de réunions de sorciers. Au pied de ces vieilles 
es des siècles païens, les derniers adorateurs ruraux de 
3 et des dieux d'en bas ont continué leurs pratiques, 
^oilà ce qui nous expliquerait bien des choses : pourquoi la 

: Les mausolées d'Igcl cl de Saint-Rëmy sont terminées par des imbri- 
5. Les tombeaux monumentaux de Bordeaux semblent 1 avoir été égâ- 

t. » 



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— 329 — 

plupart des fana rustiques sont des piles tombales ; pourquoi 
saint Martin et les convertisseurs de la Gaule se sont acharnés 
contre ces piles, et pourquoi la sorcellerie de la Diane souter- 
raine et infernale a été le dernier mystère du culte païen. De 
toutes les formes et de toutes les divinités de la religion, les 
plus vivaces sont les dieux des sépulcres et les puissances mira- 
culeuses des tombeaux. » 



Dans un second mémoire, M. Camille Juliian s'attache à réfu- 
ter la thèse contraire à la sienne, à savoir que les piles seraient, 
ainsi que le pense M. Lièvre, des monuments religieux, thèse 
qui a été soutenue à nouveau au congrès des sociétés savantes 
à Paris, en avril 1897, avec des arguments tirés justement du ré- 
sultat des fouilles faites à Chagnon, ce qui paraît assez étonnant. 

Selon les uns, la tète colossale qui y aété découverte peut 
être considérée comme une tête de statue, de déesse sans 
doute, et par suite les piles seraient autant de piédestaux de 
statues, divinités ou personnages historiques. 11 suffît de re- 
marquer, pour faire justice de cette opinion, que les piles qui 
sont toutes fort allongées, fort hautes par rapport à leur base, 
ne ressemblent à rien moins qu'à des socles : telles sont la pile 
de Saint-Mard et la pile de Pirelongue, qui ont encore du reste 
leur couronnement en forme de cône ou de tourelles, ce qui 
exclut complètement la présence d'une statue. 

On doit admettre à plus juste titre que la tète de Chagnon a 
fait partie du tombeau même, comme dans le mausolée simi- 
laire d'Igel, près de Trêves, dont la structure et le squelette ne 
diffèrent point de nos piles saintongeaises, et dont le fronton de 
la face orientale a pour principal motif une tète de Diane, 
haute de deux pieds environ et assez semblable comme forme 
et dimensions à celle qui nous occupe, tandis que le fronton 
septentrional présente une tète d'Apollon du même style. Quant 
au trou que Ton constate au sommet de cette tête, il a pu ser- 
vir à fixer un croissant, qui est fréquemment employé dans 
lornementation funéraire. Ajoutons, pour notre part, que ce 
trou, assez profond et quadrangulaire, sans trace d'un ciment 
quelconque qui l'aurait jamais rempli, ressemble tout à fait à 
un trou de gouge ordinaire, que possédait le bloc de pierre 
avant son utilisation. Ce trou se trouve même au centre d'un 
léger méplat qui peut provenir aussi de la face primitive de la 
pierre de taille, et non de l'assiette d'un ornement quelconque. 

Selon d'autres, la pile de Chagnon se trouvant à la limite de 
trois grandes seigneuries de Saintonge, les comtés de Taille- 
bourg, d'Aunay et de Matha, on pourrait en conclure que cette 
pile était un lieu traditionnel et célèbre, qui avait conservé 
jusqu'aux temps de la féodalité l'importance qu'il avait eue à 
l'époque païenne, et même que les piles en général, qui sont du 
reste placées sur les bords des voies romaines, ont pu servir de 
limites avant d'avoir été vouées à telle ou telle divinité. 



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— 330 — 

Ces particularités de situation, loin d'aller à rencontre, sont 
des preuves nouvelles que les piles sont des tombeaux. Les 
hommes du moyen âge, en effet, utilisaient les mausolées an- 
ciens comme bornes ou moyens de délimitations ; et il y a, à ce 
sujet, un trxte très significatif, se rapportant au xi" siècle, 
dans le cartulaire de Saint- Victor. 11 en était déjà ainsi dans 
Tantiquité, et il sufïit de mentionner les mausolées des Horaces, 
à la limite des territoires d'Albe et de Rome, et les tombes des 
Philènes, qui séparaient en Afrique les domaines de Cyrène et 
de Leptis. A l'époque classique de Rome, le tombeau quel qu'il 
soit est regardé par les arpenteurs comme un excellent moyen 
de délimitation ; aussi les Romains l'ont-ils volontiers accepté 
comme signe et terme de finage. Dans le recueil des arpenteurs 
romains, il est dit que les mausolées, loin de toute habitation, 
le long des routes, déterminent par leur forme et leur orienta- 
tion le croisement de plusieurs lignes, c'est-à-dire la limite de 
plusieurs champs. Cet emploi de tombeaux dans la délimitation 
des terres est donc fort ancien, et il n'y aurait rien d'étonnant à 
ce que la pile de Chagnon ait servi, le cas échéant, à marquer 
des limites auxv® siècle ou antérieurement. 

Nous ferons remarquer que ce n'est que par un lointain à- 
peu-près, en donnant un certain accroc à la topographie locale, 
qu'on place notre pile à la limite commune de trois comtés, 
voire à quelques mètres de là. Elle était, au contraire, en plein 
champ, au bord de la route romaine et 5 à 600 mètres au sud 
et en contre-bas dun carrefour où confinaient, en effet, les chà- 
tellenies ou comtés de Taillebourg, d'Aunay et de Matha. Les 
aveux et dénombrements que Ton a des deux premiers ne 
mentionnent aucunement ce carrefour, pas plus que la pile voi- 
sine Ce n'est que dans un état des confrontations de la terre de 
Mastas, qui paraît remonter au milieu du xiv* siècle, comme 
nous l'avons rappelé plus haut, qu'on trouve mentionnés en ces 
termes les lieux dont il s'agit : «... lesquelles confrontations 
de ladite chastellenie et apartenances audit chastel commen- 
cent ainsi que s'ensuit : premièrement dès le carrefour qui est 
assis au-dessus du fanau qui est appelé le fanau de Perssac, 
et qui départ la terre d'Aulnay, celle de Taillebourg et celle de 
Mastaz, lequel carrefour est assis au grand chemin par lequel 
Ton vait de Mastaz à Saint-Jean d'Angély et le chemin que l'on 
vait de Varèze à Xaintes, etc. » (Archives départementales de 
la Charente-Inférieure.) 

11 est beaucoup plus naturel et plus vraisemblable d'admettre 
que les limites des châtellenies ont été déterminées ici parles 
limites des paroisses et par le croisement de deux anciens che- 
mins, le long desquels elles se poursuivent, du reste, et que la 
pile n'y est pour rien. Si elle y était pour quelque chose, c'est 
au pied môme que ces limites s'entre-croiseraient. Elle n'inter- 
vient que pour qualifier un carrefour qui l'avoisine, mais dont 
elle est distante d'un demi-kilomètre environ. Ce n'est donc 
pas en battant les buissons des alentours qu'on fera jaillir la 



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— 331 — 

lumière sur cette question, mais en interprétant avec compé- 
tence et sagacité les trouvailles faites sur l'emplacement môme. 
En résumé, les fouilles que les circonstances nous ont conduit 
à entreprendre et à suivre de près ont été très fructueuses, et 
si elles n'ont pas résolu d'une façon péremptoire la question 
des piles, elles lui ont du moins fait faire un grand pas : c'est 
là notre principale satisfaction. 

D" J.-A. GUILLAUD. 



III 

EXCURSION DES SOCIÉTÉS DES ARCHIVES DE LA SAINTONGB 

ET DES ARCHIVES HISTORIQUES 

DE LA GIRONDE A SAINT-EMILION (22 MAI 1898) 

Dans le but d'élargir le cercle de ses études, la société des 
Archives historiques de VAunis et de la Saintonge avait pro- 
jeté une excursion dans la Gironde, prenant pour objectif la cu- 
rieuse petite ville de Saint-Emilion. Le 22 mai, malgré l'incer- 
titude du temps, et les premiers rayons du soleil paraissant pré- 
sager une belle journée, plusieurs membres de cette distinguée 
société et en tête leur vénéré président M. Louis Audiat,descen- 
daient à Bordeaux où saluaient leur arrivée MM. Francisque 
Habasque, conseillera la cour d'appel, président de- la société 
des Archives historiques de la Gironde, Emile Maufras, de 
Bourg (1), Dast de Boisville, secrétaire général, Garreau, archi- 
tecte, Pierre Robert de Beauchamp et Emilien Piganeau, mem- 
bres de ladite société. Entre confrères liés par un même genre 
d'études, la connaissance est bientôt faite, et après les premiè- 
res présentations on se dirigeait dans le cœur de la grande ville 
pour visiter rapidement le musée des antiques dont le conser- 
vateur, M. Camille de Mensignac, allait faire les honneurs, 
accompagné de M. Céleste, bibliothécaire municipal. 

Les nombreux débris de divers monuments de l'ancienne Bur- 
digala, cippes, stèles, statues, chapiteaux et curieux échantil- 
lons de l'épigraphie gallo-romaine, réunis à d'autres non moins 
nombreux, spécimens des époques romane, moyen âge et renais- 
sance, après être restés de longues années entassés sous des 
abris provisoires, ont été enfin groupés par les soins de la muni- 
cipalité bordelaise et par le zèle éclairé de notre ami M. de Men- 
signac, dans le cloître de l'ancienne maison des dominicains, où 
le savant peut venir les étudier à l'aise et se faire quelque idée 
de la magnificence de la cité chantée par Ausone, devenue 
ensuite la capitale de l'Aquitaine. Trop pressés par l'heure, nos 
nouveaux amis de Saintonge n'ont pu qu'à la hâte admirer cette 
riche collection et sa disposition dans ce vaste local dont ils 

(1) M. Maufras, retenu par des affaires de famille, n'a pu à son grand reçret 
se joindre à l'excursion. 



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— 332 — 

voudraient trouver un jour l'analogue pour y loger les richesses 
que leur a fournies l'antique Mediolanum Santonum. Dans les 
étages supérieurs se trouve, placée là assez récemment, la belle 
bibliothèque de Bordeaux, que son aimable conservateur, M. 
Céleste se proposait aussi d'exposer aux yeux des visiteurs. 
L'heure inexorable ne Ta point permis: il a fallu en toute hâte se 
transporter à la gare d'Orléans où nous rejoignait M. Ducaunnès- 
Duval, archiviste de la ville, et d'où le train de 11 h. 5 nous 
emportait vers Libourne et Saint-Emilion. Il eût été intéressant 
de traverser Libourne, sans contredit une des plus jolies petites 
villes de France, à cause de son plan régulier de bastide et par 
sa position au confluent de l'Isle et de la Dordogne. C'était l'an- 
cien Condàtes portus d'Ausone ; aux xiii® et xiv* siècles les rois 
d'Angleterre possédaient à proximité un château magnifique, 
château de Condat et Barbanne; enfin, de la promenade dite allées 
ou quai Souchet, le promeneur peut jouir d'un des plus beaux 
panoramas que l'on puisse rêver. Les méandres ombragés des 
deux rivières et l'imposante masse du tertre de Fronsac que 
Charlemagne couronna d'une forteresse, renversée totalement 
en 1628, remplacée par une élégante maison de plaisance du 
maréchal duc de Richelieu, disparue à son tour, tout forme là 
un délicieux point de vue digne du plus habile pinceau. 

Le train reprend sa marche et bientôt nous voilà à la gare de 
Saint-Emilion. Ici de nouveaux excursionnistes, M. le comte de 
Ferrand, M. de La Bouralière, M. le curé d'Aubie, arrivés par 
des voies différentes, viennent grossir la phalange, et avec l'en- 
train qui nous anime, la distance de la gare à la ville est bien- 
tôt franchie. La moitié de la journée a déjà passé ; pour des 
voyageurs en route dès l'heure matinale, il est prudent, comme 
nécessaire, de se réconforter pour accomplir dignement le pèle- 
rinage. Aussi, au centre même de la ville, l'hôtel Garé-Dussaut 
avait-il pris sa gaie physionomie des dimanches, et il va sans 
dire qu'autour d'une table délicatement et copieusement servie, 
les quinze ou seize convives ont savouré les mets, tous produits 
du pays, préparés par les soins de l'intelligente maîtresse du 
logis. 



Etaient présents : Pour la société de Saintonge : MM. Louis 

Audiat, président; Jules Gandaubert,trésorier ; Anatole Laverny, 

secrétaire adjoint ; Pierre Bouhard, de Chérac ; Justin Coutan- 

seaux,de Saintes ; Edmond Duret, de Saint-Germain deMaren- 

cennes ; Jules Guillet, de Saintes ; de La Bouralière, de Poitiers; 

nmir In société dc la Giroudc : MM. Francisque Habasque, pré- 

de Boisville, secrétaire général; Ducaunnès-Duval, 

ite municipal ; comte de Ferrand ; Garreau, architecte, 

^on; l'abbé Lewden ; Robert de Beauchamp et Emilien 

lU. 

îssert, M. Audiat se lève et, dans une charmante im- 
tion, remercie la société des Archives de la Gironde de 



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— 333 — 

Taccueil fraternel fait à celle de Saintonge. Il s'exprime à 
peu près ainsi : a Quand saint Emilion, breton de Vannes, se 
rendait, dit-on, en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, il 
s'arrêta dans un monastère de Saintonge, situé à Saujon,et il y 
fut si bien reçu, « bénigne susceptus est», qu'ily passa dix ans. 
Mais, quand il fut arrivé à Saint-Emilion, il y resta et y termina 
ses jours. A travers les siècles les traditions se conservent, vous 
le saveZjSurtoutdans les associations qui ont le culte de lavieille 
France, qui l'aiment dans ses gloires et dans ses malheurs et 
qui, aux temps où il est de mode de la dénigrer, s'attachent en- 
core plus à elle parce qu'ils la connaissent mieux. Dans ce pèle- 
rinage historique et archéologique, nous avons un peu suivi le 
chemin qu'avait suivi votre saint, qui est un peu le nôtre ; nous 
avons longé la voie romaine de Saintes à Blaye, le Blavia mili- 
taris, comme on disait alors ; nous avons passé pas bien loin de 
Saujon qu'il habita, messieurs, et tout près de cette voûte d'A- 
quitaine où il se serait sûrement abrité s'il eut vécu quelques siè- 
cles plus tard. Et voilà que nous recevons ici, dans sa ville, l'ac- 
cueil tout gracieux qu'il trouva en Saintonge ; nous aussi, nous 
avons été reçus avec cordialité, « bénigne susceptus est. » Il y 
a là une certitude, s'il existe d'ailleurs des obscurités. La cri- 
tique a discuté tous ces points de la vie du saint; on est même 
allé jusqu'à mettre en doute la personnalité du héros. Ne nous 
étonnons pas. Ne sommes-nous pas ici voisins de la ville où un de 
nos prédécesseurs archivistes, Jean-Baptiste Pérez, bibliothé- 
caire d'Agen, a publié l'opuscule, Comme quoi Nsipoléon n'a ja- 
mais existé? Et si je consultais l'historien de Saint-Emilion, qui 
sait de la ville tout ce qu'on en peut savoir, le passé, le présent, 
voire l'avenir, il n'aurait pas de peine à me prouver que notre 
saint n'allait pas en Galice visiter le corps de saint Jacques qui ne 
fut découvert que trois siècles plus tard. Malgré tout, je crois à 
ce saint ; oui, il a creusé ces grottes, devenues ces magnifiques 
etincommensurables chais où tonneaux et bouteilles vieillissent 
si doucement; oui, il a fait jaillir cette fontaine : car depuis le dé- 
luge c'est toujours l'eau qui nous fait boire du vin, et savourant 
ces crus à Saint-Emilion, je crois à saint Emilion : Cogito, ergo 
sum.(2) Je crois aussi àAusonedont vous avez eu la villa. Hélas ! 
nous n'avons pas encore pu retrouver la sienne en Sain- 



(1) Saint Emilion, sous le nom de saint Million, avait une chapelle, dans un 
hameau de la paroisse d'Ecoyeux« sur les ruines de constructions romaines. 
Cette chapelle, dont il ne reste plus qu'une grosse pierre percée, est, entre 
autres titres, mentionnée dans une baillette du 8 mars 1489, consentie par 
Pierre de Polignac à Jean Moreau, de Saint- Million. Le censif de la seigneurie 
d'Ecoyeux, aux articles 466 et 469, donne des confrontations « à la chapelle ». 
En 1850, raconte P.-B. Barraud, remplacement de cette chapelle était encore 
le but de la procession de saint Marc. On se rendait à Saint-Million, et là on 
faisait halte ; chacun s'asseyait sur Therbe et faisait un léger déjeuner aux 
œufs durs, que les habitants du village avaient le privilège de fournir. Avant 
de partir, pour se préserver du mal de tète ou de la migraine, chaque fidèle, 
après le célébrant, se passait le chef dans le trou de la grosse pierre, où « Ton 
entendait couler le sang de saint Marc ». [Note de la rédaction.) 



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— 334 — 

tonge, ce Pagus noverus qu'un poète de vos compatriotes ve- 
nait chercher il y a quelques mois à Saintes; il a dû se conten- 
ter de traduire Ausone en bons vers français ; puisque je parle 
des célébrités qui nous sont communes, je n'oublie pas qu'un 
des doyens de votre collégiale a été un évêque de Saintes, 
Louis de Bassompierre, l'ami de M™" de Sévigné, que l'on a 
compté parmi les plus illustres prélats du xvii® siècle, le siècle 
des Bossuet et des Fénelon. Tous ces souvenirs, tous les mo- 
numents de cette ville unique où chaque maison est un édifice 
antique et où l'on peut faire un cours complet d'architecture 
religieuse et militaire, nous attiraient depuis fort longtemps. 
Mais le jour où nous avons su que la société des ^4 revives histo- 
riques de la Gironde voulait bien se joindre à nous pour nous 
guider, nous n'avons plus hésité : nous voici. Nous sommes 
venus saluer notre aînée. C'est la société de la Gironde qui a 
donné l'exemple des publications archiviques ; elle a compris 
que le seul moyen de préserver les manuscrits, c'était de les 
imprimer. Idée excellente. Poitiers s'est aussitôt misa l'œuvre; 
puis Saintes, puis Auch, puis Limoges, sans compter des publi- 
cations particulières ici et là. Jules Del pit avait consacré à cette 
cause son expérience, sa science, son activité ; lui mort, on avait 
pu concevoir quelque crainte ; mais le vaisseau girondin est 
comme la barque des marchands d'eau de Lutèce, fluctuatnec 
mergitur. Quand saint Emilion n'a plus été là, on a continué, 
on continue à boire du Saint-Emilion. Uno avulso non déficit 
aller. M. Habasque est venu, et ce n'est pas pour lui certaine- 
ment que je supprimerais l'épithète du poète, aureus. Par son 
zèle, il a donné une nouvelle vie à la société des^rc/iiues de là 
Gironde, bien secondé par des secrétaires dont la société des 
Archives de Saintonge a bien aussi à se glorifier, MM. Dast de 
Boisville et Emile Maufras. Nous voulions donc venir apporter 
notre hommage à une aînée, voir de près des savants dont nous 
admirions de loin les travaux, serrer la main à des hommes 
dont nous savions la courtoisie, l'esprit et la cordialité. N'est- 
ce pas, messieurs les Saintongeais, que nous avons eu raison ? 
vous le voyez par expérience. Je vous remercie donc, messieurs, 
de votre charmant accueil. Hier, nous étions des collègues; 
aujourd'hui, je me permettrai de changer le mot; je bois à nos 
confrères de la société des Archioes de la Gironde. » 

M. Fr. Habasque remercie M. Audiat des paroles si gracieu- 
ses et si amicales qu'il vient d'adresser à la société des Archi' 
ves historiques de la Gironde et à son président. La société gi- 
rondine conservera précieusement dans ses annales le souvenir 
de la réunion d'aujourd'hui. Elle offre d'une part un petit côté 
historique qui, pour des fervents de l'histoire, n'.est pas 
sans quelque saveur ; c'est, en effet, la première fois que deux 
sociétés d'archives, sortant de leur centre de travail, viennent 
ainsi l'une au-devant de lautre et la main dans la main, se 
réunissent pour étudier sur place une ville charmante et des 
plus riches en chroniques, en souvenirs et en monuments. 



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— 335 — 

Mais, avant tout, les membres des archives de la Gironde ont 
été heureux de faire la connaissance personnelle de leurs collè- 
gues de la Saintonge. Depuis longtemps ils suivaient et appré- 
ciaient hautement leurs travaux ; depuis longtemps ils admi- 
raient et enviaient la forte organisation qu'ils doivent à la mé- 
thodique activité de leur président et à leur esprit d'énergique 
initiative. Maintenant ils feront plus : ils demanderont aux éru- 
dits estimés la permission de voir en eux de véritables amis. 
Désormais ce sont des liens tout fraternels qui uniront les deux 
sociétés, et celle de Bordeaux ne laissera pas écouler un long 
temps sans aller elle-même les resserrer à Saintes. 

M. Fr. Habasque lève son verre en Thonneur de la société 
des Archives historiques de la Saintonge et de son très distin- 
gue président, M. Louis Audiat. 

Des toasts chaleureux sont portés de part et d'autre, arrosés 
par un fin cognac de 1810 gracieusement offert par M. Amédée 
Niox, de Saintes, qui, à son grand regret n'ayant pu venir, 
s'était fait ainsi représenter, et par M. Jules Guillet, ici pré- 
sent. On savoure la fine liqueur, pendant que M. Piganeau, 
conseiller municipal de Saint-Emilion, lit la pièce de vers sui- 
vante en souvenir de la visite à Saint-Emilion de la Société des 
Archives historiques de la Saintonge : 



De Saint-Emilion, dont fameuse est Thistoire, 

Que fallait- il encor pour augmenter la gloire ? 

Des monuments nombreux témoins des temps passés, 

Des remparts entourés par de larges fossés, 

Un donjon des plus forts de la vieille Aquitaine, 

La colléfi^iale et Téglise souterraine^ 

Où, saisi de respect, on demeure surpris. 

Un clocher aérien dominant le pays. 

Des cloUres que la ronce étreint de ses spirales, 

Des rocs, ffouffres béants, cavernes sépulcrales. 

Logis où chaque pierre évoque un souvenir. 

De nobles parchemins, tout s'y vient réunir 

Dans ce lieu disposé comme par fantaisie 

Où frayent les pmceaux avec la poésie. 

Où glanent à l'envi Thistorien, le savant. 

Où le charme enchanteur nous attire souvent. 

Et de plus, un terroir, source de ses richesses. 

Où le ciel a semé d'abondantes largesses, 

Ces produits renommés, ces vins délicieux I 

Dès longtemps comparés au fin nectar des dieux, 

De ses gais habitants l'urbanité courtoise. 

L'amour du sol natal, Tâme toute gauloise. 

Dans l'avenir prospère avançant à pas sûrs. 

Filleule de Bordeaux, fière de ses vieux murs. 

Que pourrait-elle donc envier dans ce monde. 

Cette antique cité, Torgueil de la Gironde ? 

Ses macarons, ses vins tant chéris des gourmets. 

Partout on les connaît, on les exalte ; mais 



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— 336 — 

fallait un nouveau fleuron à sa couronne, 
t voilà que ce jour de fcte le lui donne, 
uand pour la visiter, de Saintonge venus, 
ous lui faites, savants, comme un charme de plus. 

vous je porte un toast, société d'élite; 
oyez les bien venus, et de votre visite 

oaint-Emilion longtemps on parlera 
omme chacun de vous d'elle se souviendra 



lairie se trouvant à deux pas de l'hôtel Dussaut, la pre- 
isite des deux sociétés devait être pour les archives corn- 
îs, que M. E. Pieaneau, grâce à son titre de conseiller 
pal, s'est mis en devoir, depuis de longues années, d'étu- 
analyser, de transcrire, de coordonner et de restaurer 
mieux pour en prolonger la conservation. On y trouve une 
on importante de parchemins, manuscrits, lettres, vieux 
1 de toutes les époques, cahiers baptistères remontant à 
ant même l'ordonnance royale de Villers-Cotterets, et de 
3UX registres de jurade ou livres consulaires depuis 1458, 
nent l'histoire de notre vieille cité, jadis centre d'une juri- 
très étendue. Le plus ancien parcheminest une transaction 
é de paix rédigé en langue gasconne, daté de 1241 et passé 
L commune de Saint-Emilion et le puissant et turbulent 
îde Fronsac, son voisin. Outre un document constatant 
3n en commune par Jean sans Terre en 1199 de la villede 
one(vidimusde 1340) on a pu conserver nombre de chartes 
Duard, temps de prospérité commerciale pour le pays, le 
e capitulation de 1451, parchemin signé des générauxde 
5 VII, plusieurs chartes de confirmation de privilèges 
^s tant par les rois de France que par ceux d'Angleterre, 
ibreux documents de l'époque des guerres de religion, 
►ute une série d'actes relatifs à cette autre époque d'agi- 
sociales où la ville de Saint-Emilion prit un instant le 
3milion-la-Montagne. Ces vieux papiers longtemps enfouis 
èle dans un certain désordre constituent une vraie mine 
itient chercheur voit se dérouler tour à tour tout le passé 
;ique cité, ses vicissitudes politiques, les mœurs, les cou- 
de ses habitants, en un mot l'histoire assez complète et 
yante de tout le pays, histoire dont M. Piganeau s'atta- 
;si à reproduire par le pinceau et le crayon les principaux 
lents. 



nous dirigeons ensuite vers le nord-ouest de la ville, à 

rée, où se dressait jadis la Porfa feorguesa, porte bour- 

celle par laquelle les hauts personnages, rois, ducs, 

seigneurs, faisaient leur entrée oiricielle. Les registres 

paux relatent minutieusement les solennités de l'entrée de 

on, après le siège de Saint-Jean d'Angély, 9 juillet 1621. 



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RtviM d« Sâlntonge et (TAunit. JuUM 1899. 



thêtint dû M. E 
Cl.MÎTKK DK l/E<W.ISE Col.LKOIALK. 



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Rwut d« Salntongê «t (TAunii. JullM 1999. 




('(U VKNT DKS CoRDKLIERS. 



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LittUigr. Mm»». Bordtaux. ÛMêl/ii de W. £. PttWMV 

Palais Cardinal. 



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/?«ytfa dt Salntongê et (TÂunit. JuflM 1898. 




Chapkmjî dk la Madelkink. 



Deulm d« M. £. FlgMtau 



Uthogr. ù. Dêlmê; Boràwu*. - ^^ Dutlm d« M. £. Pl^ntêu. 

hGUSK CoLLÉCilALK. 



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Llthogr. Q. IMmêt, Bordûêux. . " . " Dtuint de U. E. Mgên9êu. 

Kglikk Soutrrraink. 



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Rtvue de Samtonge et d'Aunlt. Juillet 1898. 



. Dealns de M E. PlgHneeu. 

ANGIJ.: DKS rORTIFK \T10NS AI N<»RI»-KST. 



Llthùgr. Q. Delmêe. Bordeaux Peteins de U. £. Plgêneêu 

PoRTK BrI'NKT. 



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— 337 — 

Saint-Emilion avait six portes dont les principales présentaient 
un gros massif carré protégé au-delà d'un pont par deux tours 
rondes parallèles plongeant dans les fossés. La porte Bour- 
geoise fut démolie en 1788. Tout à côté se dresse un énorme 
pan de mur percé de deux hautos fenêtres ogivales. On Tappelle 
ajuste raison Les grandes murailles. C'est là tout ce qui reste 
de Téglise et du premier monastère des frères prêcheurs, Pre- 
dfcadors, établis en dehors des murs de la ville dans le courant 
du XIII* siècle. Les guerres séculaires des xiii*' et xiv*" siècles le 
ruinèrent presque entièrement et, à la (in du xiv', un acte de 
1378 le constate, les religieux transportèrent leur maison dans 
l'enceinte urbaine. La ville de Saint-Emilion présente cette par- 
ticularité, rare de nos jours, c'est, lorsque la plupart des autres 
villes fortiûéesles ont converties en boulevards et promenades 
publiques, d'avoir conservé la presque totalité de ses anciens 
fossés; aussi, le cicérone, M. E. Piganeau, engage-t-il les visi- 
teurs à en faire d'abord le tour, 1.500 mètres environ, ce qui 
montre complètement ce qu'était autrefois une ville forte. La 
compagnie y adhère volontiers, et là commence sa promenade 
circulaire. 

A gauche de la porte Bourgeoise, un monument curieux attire 
le regard. Au-delà du large fossé converti en jardins potagers, 
et greffé sur le roc, s'élève un mur soutenu par des contreforts 
plats et percé à l'étage supérieur de quatre élégantes croisées 
géminées, à plein cintre (en 1820 il y en avait encore six), déno- 
tant une remarquable habitation duxi® ou xii** siècle. Le nom 
de ce monument, Pa/ais Car(iina/,rappelleraitpeut-être une rési- 
dence du cardinal de Sainte-Luce, Gaillard de Lamothe, neveu 
du pape Clément V et premier doyen de Saint-Emilion. Cepen- 
dant des croisées semblables, aujourd'hui bouchées, mais recon- 
naissables, se voient aux murs d'enceinte du côté de l'ouest. 

Un peu plus loin, vis-à-vis le faubourg dit de Ville-Maurine, 
le cicérone fait remarquer l'angle nord-est des fortifications, 
magnifique sujet pour un peintre. Au-dessous, et près d'un pont- 
levis modernisé, on aperçoit dans la coupure à pic du rocher 
des excavations aujourd'hui murées, en forme d'entonnoir, où 
M. Piganeau n'hésite pas à reconnaître d'anciens silos, lesquels 
avec ceux qu'il a examinés en dilTérents points de la ville, lui 
font dire que ce- lieu de Saint-Emilion, déjà fortifié par la 
nature, dut être un oppidum gaulois avant de devenir la forte 
eité communale du moyen âge. A une lieue environ sud-ouest, 
et sur les bords de la Dordogne est un énorme menhir spatu- 
liforme de 5 mètres de hauteur au-dessus du sol et 3 mètres de 
large ; le lieu se nomme Pierrefite, Petrafixa dans les anciens 
titres. En suivant les fossés et la ligne murale de l'orient, le 
décor change à chaque pas et au-dessus des murs ébréchés l'œil 
plonge dans la ville. Ici c'est l'abside de la collégiale, la tour 
carrée des jacobins, le clocher, la commanderie, enfin l'épais 
massif du couvent des cordeliers tapissé de lierres, le tout 
encadré par une végétation luxuriante. Nous voici maintenant 

22 



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— 338 — 

une ancienne porte, la porte Brunet, Branefdanslesan- 
itres, la seule conservée. On peut monter à son faîte par 
Eilier réparé par les soins de la commission des monu- 
historiques qui a fait d'ailleurs classer toute l'enceinte. 
les lambeaux de boiserie et de grosses ferrures indiquent 
îeur et la force de sa fermeture. Cette porte était pré- 
l'un pont dont on peut voir l'arcade bouchée, et de deux 
•ondes parallèles. De leur base, qui existe encore, et à 
3 d'un gros arbre touffu, le visiteur jouit d'un splendide 
e vue sur l'horizon qui se déroule au loin. De ce côté, 
montoire couvert de vignes était jadis le tertre de la jus- 
3ndant les guerres de religion, vers la fin du xvi' siècle, 
Jtruisit une espèce de citadelle en avant de la porte, parla- 
peu de temps auparavant, en 1580, un parti huguenot avait 
î par surprise dans la ville. Cette citadelle, ou plutôt les 
'armes que le parlement y maintenait, gênait fort les 
its ; les registres de la jurade nous relatent les contesta- 
i récriminations des Saint-Emilionnais àson sujet (1592.) 
inuons notre promenade au sud-est; ici nous descendons 
; pente escarpée jusqu'à l'endroit dit Porte-Bouqueyre ou 
ère. Celle-ci n'existe plus depuis 1750, année où M. de 
, intendant de Guicnne, en autorisa la démolition. Cette 
émoin de l'attaque (20 février 15G8), néfaste violation du 
;s gens par les catholiques, était précédée d'une large bar- 
dont l'emplacement était et est encore occupé par un 
narché aux bestiaux, bokeriai (Du Cange) ; de cette bar- 
il reste une curieuse guérite, abri pour la sentinelle 
ait sa ronde sur le parapet de la muraille. Noussommes 
la basse ville ; la configuration de notre cité présente à 
s la forme d'un fer à cheval dont la courbe est occupée 
hauteurs, la haute ville comme on l'appelle encore, et 
îur par la ville basse. Au-dessus du forail complanté 
3 à l'épaisse frondaison, surplombent le rocher, les 
maisons du Puy- Sainte- Marie et les arrachements d'une 
)rtede ce nom, porte Sainie-Marie, à cause de sa direction 
plateau sur lequel s'élève une petite chapelle assez en- 
3 quoique enlevée au culte, désignée sous le nom de 
3 de La Madeleine, jadis rendez-vous dune frairie 
3t substituée à une chapelle primitive, Sainte-Marie de 
ac, corruption peut-être de Lucaniac, chapelle dontquel- 
ses de colonnes au milieu des rochers font reconnaître 
. Si le temps l'eût permis, le cicérone aurait conduit 
pagnons chez son ami et collègue au conseil, M. E. Du- 
li se serait certainement fait un plaisir de montrer son 
maine, Château-Ausone, magnifique habitation moderne 
î de riches vignobles, élevée sur l'emplacement présumé 
jre Lucaniacum ; on eût exploré le charnier situé juste 
DUS de La Madeleine, crypte dont les parois rocheuses 
ouvertes de peintures murales du xiii® siècle (le juge- 
rnier). Tout autour, dans le rocher extérieur, sontcreu- 



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— 33^ — 

sées des tombes rappelant les Campos Santos d'Italie et d'Es- 
pagne. Sous le plateau môme de La Madeleine une immense 
carrière fait pénétrer aux abords de la ville, près du forail de 
la porte Bouqueyre. Un acte de 1584 cite l'autorisation accordée 
par les jurats de l'ouvrir à Texploitation. Ajoutons que ce pla- 
teau sur lequel était un fanal ou lanterne des morts servait de 
cimetière dont un coin était réservé aux protestants. 



Nous reprenons notre pérégrination, maintenant à l'ouest, 
en longeant les larges fossés dominés d'un côté par les restes 
déchiquetés de l'enceinte murale, qui laissent plonger le regard 
dans la ville, sur ses maisons étagées, éclairées par un soleil 
bienfaisant, contraste charmant avec les jardins verdoyants qui 
les entourent, de l'autre par les sinuosités du coteau sous les- 
quelles s'ouvrent les orifices béants de profondes carrières. 
Quelques unes de ces carrières sont livrées à l'industrie cham- 
pignonnière ; l'une d'elles sous le chemin occidental est une 
curiosité vraiment extraordinaire par ses trois étages super- 
posés, ce qui représente une profondeur vertigineuse. Dans ces 
immenses souterrains des éboulements se produisent parfois ; 
M. Piganeau fait remarquer, au milieu d'un chemin rural per- 
pendiculaire aux fossés, les trous encore béants d'un accident 
de ce genre survenu il y a deux ans à peine. 

Au-delà de l'enceinte, dans la ville, et perché sur un cube de 
rocher, se dresse le donjon quadrilatère dit Château du roi. Ce 
monument, plus petit que le donjon de Pons, en a tout le carac- 
tère extérieur. Il parait appartenir à la fm du xii® ou au commen- 
cement du XIII** siècle et contemporain des fortifications. Il 
dépendait d'un château aujourd'hui détruit qui servit d'hôtel de 
ville jusqu'au milieu du xviii® siècle. 11 est dommage que l'heure 
avancée ne nous ait pas permis de le visiter en détail. Un peu 
plus loin nous voyons l'entrée de ville qui fut jadis la porte 
Saint-Martin, précédée d'un reste de barbacane encore bien 
reconnaissable. Son nom lui vient de sa direction vers le village 
de Saint-Martin de Mazerat, Tune des sept anciennes paroisses 
de la juridiction, dont l'église romane est assez remarquable. 
C'est autour de cette église qu'est aujourd'hui le cimetière com- 
munal. Quelques pas encore, et une large place moderne inter- 
ceptant malencontreusement la ligne des fossés, et où se trou- 
vait une sixième porte, la porte du Chapitre, nous conduit à 
Téglise collégiale devenue paroissiale depuis la suppression du 
culte à l'église souterraine. Décrire les curiosités de ce beau et 
vaste monument religieux des xii®, xiii® et xiv* siècles donnerait 
matière à un mémoire complet. Pressés par l'heure, nous ne 
pouvons qu'admirer à la hâte ses proportions grandioses, les 
deux coupoles byzantines encore existantes, les restes des pein- 
tures murales dont le temple était tout décoré, entre autres une 
sancta-maria (1 mètre de hauteur) que Léo Drouyn, l'attribuant 



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— 340 — 

au XII' siècle, appelle une solennelle figure, puis les boiseries, 
stalles et panneaux délicatement sculptés de la fin du xv^ siècle, 
leureusement mutilés par un mauvais goût moderne, en- 
les verrières, don de Louis XII (sauf la verrière centrale, 
erne), et une petite porte de tabernacle, miniature enalbâ- 
[•eprésentant la crucifixion. Un grand tableau, sans être un 
d'oeuvre, mérite cependant un regard. Il représente la pente- 
(flammes descendant sur des personnages). Son principal 
te est sans doute d'être un don du cardinal François de 
dis, archevêque de Bordeaux et doyen de Saint-Emilion ; 
yit ses armoiries dans un coin de la toile. De Téglisenous 
3ns au cloître qui en occupe le côté méridional, et formé 
uatre galeries de 29 à 30 mètres de longueur sur 4à5 
es de largeur, encadrant un préau dont elles sont séparées 
les arcades ogivales supportées par de doubles colonnettes. 
loitre du xiv® et du xv* siècle en a remplacé un roman 
on aperçoit encore quelques arcatures appuyées contre le 
de l'ancienne salle capitulaire. Le mur de la galerie orien- 
est tout tapissé d'enfeux sépulcraux de différentes époques, 
semble de ce cloître d'aspect vraiment monumental a seni 
otif de décoration pour l'opéra de Robert le Diable, 
aversant un petit couloir, on arrive à la place du Clocher. 
BS Créneaux. Le clocher de Saint-Emilion, celui de Saint- 
el de Bordeaux et la tour Pey-Berland près de la cathédrale 
t-André sont les trois seuls tj'pes de clochers isolés dans 
ipartementde la Gironde. Celui-ci, bâti juste au-dessus de 
isè souterraine dont il dépendait primitivement, enfoncé de 
ques mètres dans le sol de la place, offre un rez-de-chaussée 
i premier étage de Tépoque romane, le second et le troi- 
e étage sont du xiii* siècle; le xv* siècle lui a donné sa 
le et la tourelle de l'escalier. Un épais contrefort empâte sa 
au sud-est depuis Tan 1626; les archives possèdent le contrat 
é alors avec le maître maçon Pierre Battut. Ce clocher, 
oi communal, orgueil de la cité, toujours l'objet de la solli- 
ie municipale, subit à différentes reprises d'importantes 
rations (1617, 1626, 1778, 1820 et plus récemment encore^, 
j haut de sa galerie, l'œil du visiteur plane sur un horizon 
ense, panorama indescriptible — plus de la moitié du dé- 
ement de la Gironde, écrit L. Drouyn dans son savant 
ie à Saiint'Emilion, 



î suivant la rue qui va delà place du Clocher à la ^ 
[aujourd'hui rue Guadet) on passe devant Técole des frères 
i doctrine chrétienne. Ici une halte est indispensable. ^^^^ 
î religieux se font un plaisir de montrer la grotte des Giron- 
. On se rappelle que sept des proscrits, à la suite des orages 
►lutionnaires de 1793, étaient venus à Saint-Emilion, pa^^j^ 
un d'eux, Guadet, pour échapper à la haine du parti dit de 
ontagne. Une parente de Guadet, M"* Bouquey, accourut 



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— 341 — 

de Paris et leur offrit pour retraite le sous-sol, les grottes qui 
s'étendaient sous sa maison et dans laquelle les infortunés pé- 
nétraient par un puits situé à Tançle nord du jardin. On a depuis 
pratiqué dans une allée de ce jardin un escalier permettant une 
descente plus aisée dans ce souterrain historique. Les proscrits 
y demeurèrent quelques mois malgré les actives recherches de 
leurs persécuteurs. Ils se séparèrent enfin pour mettre ternie à 
leurs angoisses ; Guadet emmena Salles dans sa maison pater- 
nelle (celle qu'on voit hors ville en face des Grandes-Murailles), 
ils y furent surpris et périrent à Bordeaux sur Téchafaud. Les 
autres, sauf Louvet retourné à Paris, terminèrent aussi tragi- 
quement leur misérable existence. {Voir Histoire des Girondins») 

Mais hàtons-nous, nous sommes attendus aux Cordeliers, et 
là, nouvelle merveille. Les frères mineurs (frays menuts en 
langue gasconne) étaient d'abord, comme les frères prêcheurs, 
établis en dehors de Tenceinte. Tandis que ceux-ci avaient leur 
couvent au nord-ouest (Grandes-Murailles), ceux-là occupaient 
un grand emplacement au nord-est. Les guerres anglo-fran- 
çaises ayant ruiné l'un et l'autre monastère, les religieux des 
deux ordres durent se transporter dans l'intérieur de la ville. 
De la nouvelle maison des prêcheurs, dominicains, puis jacobins 
il reste la chapelle. Tombée en ruines, elle a été acquise et uti- 
lisée pour une fonderie de cloches, dont M. Vauthier fils, renom- 
mé pour son industrie, nous a fait courtoisement examiner les 
procédés; il nous montre une cloche destinée à la paroisse 
d'Arvert. Aux chants pieux des cordeliers a succédé une autre 
industrie, la fabrication de vins de Champagne. M. de Meynot, 
propriétaire de l'enclos et de l'établissement, se met gracieuse- 
ment à la disposition des visiteurs. Après nous avoir fait pro- 
mener dans ces immenses souterrains , si propices à leur 
destination nouvelle, promenade tout à fait fantastique, après 
nous avoir fait admirer et le cloître, vrai décor féerique, ruines 
encadrées de ronces et de lierres, ombragées d'arbres gigan- 
tesques, et la chapelle, veuve de sa toiture, presque semblable 
à une forêt vierge, M. de Meynot ne veut pas nous laisser quitter 
son domaine enchanteur sans avoir vidé quelques bouteilles de 
son Ssiint-Emilion champagnisé, à sa santé, à celle de ses nobles 
hôtes et à la prospérité du pays. 

Tout n'est pas fini, et l'église souterraine ! Pourrait-on venir 
à Saint-Emilion sans voir ou plutôt admirer cette crypte majes- 
tueuse dans laquelle, selon l'expression de Drouyn, la pre- 
mière impression qu'on éprouve est un sentiment de profond 
étonnement et de religieuse terreur? C'est un vaste parallélo- 
gramme long de 38 mètres, large de 20, composé de trois nefs 
dont les voûtes paraboliques reposent sur les parois latérales et 
sur dix piliers carrés irréguiiers et irrégulièrement alignés. 
Les nefs présentent elles-mêmes deux parties inégales. Six croi- 
sées donnent dans le sanctuaire : trois romanes dans le haut, 
trois autres du xv® siècle éclairent les basses nefs. Au fond de 
la nef centrale est un grand bas-relief d'exécution grossière, un 



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— 342 — 

ange jouant de la viole et un personnage repoussant un monstre 

marin, sujet diversement interprété. A la voûte, deux grandes 

figures affrontées d*anges tétraptères; au-dessus, quelques signes 

du zodiaque; sur un pilier, une inscription dédicatoirc en partie 

effacée et sujette à discussion (l'église souterraine se nommait 

église Saint-Pierre); la galerie occidentale bordée de tombeaux, 

♦«„* p«:f ^Q cet étrange monument une des plus grandes curiosi- 

antiquaire puisse étudier dans nos régions avec celui 

3 d'Aubeterre (Charente) qui offre à peu près les mêmes 

ns et le même caractère. Ces deux cryptes doivent 

împoraines. 

côté et au-dessous de la charmante chapelle de la 
ropriété privée), se trouve la grotte où, selon la légende. 
eu le saint anachorète, patron de la ville, baptistère du 
, selon Drouyn. Du rocher, sourd une source claire et 
e, objet d'une superstition locale (les jeunes gens à 
vont jeter des épingles). 

>ns sur la place : c'est ici le lieu de contempler l'aspect 
î qu'offre l'ensemble de cette place publique dite du 
3hamp funèbre autrefois. C'est là un point de vue peut- 
ue en France : à gauche, la chapelle de la Trinité, mo- 
u xiii* siècle que Jouannet compare à un temple grec. 
30ur de l'ermitage et le charnier, autre crypte ronde 
Dcher abrupt surmonté d'une haute muraille garnie 
ontreforts, la porte ogivale et les basses fenêtres de 
>uterraine percées dans trois avant-corps demicircu- 
llés à pic dans le roc; au-dessus, les autres croisées du 
lu-dessus encore, la muraille autrefois crénelée qui 
a place du Clocher, le clocher lui-même élançant vers 
flèche aérienne; à droite, une rue escarpée, un fouillis 
s fantastiques mariant leurs tons éclatants aux tonali- 
ses de la pierre et aux teintes grises de la roche; au 
î la place, un arbre, vrai colosse végétal, tout fait de 
îe, centre de la ville, un délicieux tableau magique que 
eut se lasser d'admirer. L'hôtel de ville actuel: qu^ 
tte place, est une construction plus que modeste du 
'nier; ses salles s'élèvent au-dessus de l'ancienne halle. 
encore voir là une élégante porte du commencement 
ècle, dans une cour que recouvrait autrefois la tour de 
une cheminée fort dégradée de 1494, un cachot des 
3 geôles, de vieilles croisées ; le plus grand attrait est 
ion d'archives dont nous avons déjà parlé, 
ommes revenus près de notre hôtel dans cette curieuse 
Cadene à laquelle l'arceau ogival de la Commanderie 
eille maison garnie de losanges en bois donnent un 
itoresque. 

choses il resterait encore à voir dans cette petite ville 
iimilion,complet musée archéologique, album de pie^'''^' 
au dire de feu M. Drouyn, le savant antiquaire boj- 
t plus longue à visiter que beaucoup de chefs-lieu^^^ 



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— 343 — 

départements, et dont on pourrait dire aussi qu'il faudrait pour 
Tétudier, non des heures, non seulement quelques jours, mais 
des années, et qu on se plaît toujours à revoir! 

Favorisés par une belle journée, les visiteurs, tout pleins de 
ces souvenirs, songent à la retraite ; on revient à Thôtel repren- 
dre ses bagages, non sans s'être approvisionné de ces excellents 
macarons si renommés que l'on a pu apprécier au banquet, et 
des voitures nous transportent à la gare, pour, de là, par le 
train de 6 h. 34, rentrera Bordeaux. Ici se termine notre excur- 
sion scientifique. Après mille échanges réciproques des plus 
ailables sentiments de confraternité, les deux sociétés girondine 
et saintongeaise devenues des amies, se séparent en se disant au 
revoir et dans la vieille capitale de la Guyenne, le splendide 
Bordeaux d'aujourd'hui, et dans l'antique cité des Santons. 

EmiLIEN PlGANEAU. 

A cette description si exacte nous joignons quelques dessins 
que l'auteur nous a autorisé à extraire de son Album-guide à 
Saint'Emilion. 

M. Piganeau a voulu être obligeant jusqu'au bout : il a 
comblé ses nouveaux confrères ; ce que c'est que d'être poète, 
artiste, historien et homme aimable en même temps ! 

A. 



QUESTIONS ET REPONSES 



I. — QUESTIONS 

N® 668. — Où pourrait-on se procurer des renseignements, 
quels qu'ils soient, sur Pierre-André Giraud, sieur du Poyet, 
chevalier de Crézol, né en 1711 à la Martinique (Antilles fran- 
çaises) et qui, vers 1740, étaitoilîcierdansla compagnie des ca- 
dets, à Rochefort? 

At. 

N*669. — Quelles sont les origines de la famille saîntongeoise, 
des € de Bonnegens », éteinte, en tant que représentants directs, 
depuis le milieu du siècle dernier ? 

At. 

II. — RÉPONSES 

N* 514 : tome xii, 297, 378 ; xv, 453. Les d'Aux de Lescoux, — 
A la fin de novembre 1897, est décédée en son château de Talbat 
(Gironde) et a été inhumée dans un caveau de famille à Saint- 
Julien en Médocla marquise d'Aux de Lescoux, Zoé de Bouille, 
fille de François-Claude-Amour-René-Albert de Bouille du 
Chariot et de Rosalie-Pierrette de Forestier ; elle avait épousé, 
le 4 mai 1863, Armand-Gérard, comte puis marquis d'Aux de 



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— 344 — 

é le 9 novembre 1884, dont trois enfante : IMe 
2** Raymond-Roger-Marie-Jacques-Gérard, olïi- 
e ; 3^ Marie-Thérèse, mariée le 30 juillet au 
e Vassal-Sineuil, fils. de Joseph et de Louise 
ac de Travcrsay. La maison d'Aux, originaire 
îst connue depuis le xi* siècle. La branche aînée, 
!, hérita par substitution de la pairie et du titre 
jally-Tolendal par Henri-Raymond d'Aux, son 
madame de Vassal-Sineuil. 

65, 157, 232 ; xv, 64 ; xviii, 264. Romans dont 
e en Saintonge-Aunis. — A la suite de cette 
mande dont la première édition fut si origina- 
)ar M. Antoine Duplais des Touches, notre char- 
tongeais, André Lemoyne, a, outre les Pensées 
inséré une nouvelle attendrissante : Lemonlin 
la scène se passe au début dans le canton de 
V^illefranche, puis à Royan-Pontaillac. L'auteur 
)ile description de ce Moulin des prés où est 
rennes et où règne Thérèse Desmarcnnes, type 
it les sentiments élevés égalent la beauté et la 
ivres d'André Lemoyne (Paris, Lemerrc, 1886. 
pages) qui contiennent encore une troisième 
VEvron, A. 

tion: « Avez-vous les Francs Taupins ?^ est 
uvent aux libraires de Barbezieux. Ce roman 
Lcob, dont la scène se passe à Barbezieux ou 
s, a été très lu autrefois, et on voudrait le relire ; 
facile à trouver, 
î notice à faire sur une femme qui fut sous la 

des classiques du jeune âge, madame Jul^s 
r. Elle paraît bien oubliée et n'a pas d'article 
Dlle a publié à la librairie Eymery, à Paris, rue 
re de petits livres ornés de figures curieuses 
Il costume, comme la Bibliothèque dArthurou 
) pour le premier âge. Elle écrivait encore en 
mal des demoiselles. J'ai entendu dire que son 
cin et originaire du canton de Brossac, peut- 

Lafaye ou Delafaye des Rabiers, procureur- 
ict de Barbezieux, député de la Charente a 
slative en 1792, et des Delafaye du Bourgoin- 
fier ce point et dire si madame Delafaye-Brehi^^ 
is la scène de quelqu'un de ses récits ? 
on enfance un roman dont la scène se passe a 
'ai oublié le titre ; il m'avait beaucoup intéresse. 

d'un vieillard qui raconte souvent les niê^nes 
èce, par exemple la réponse d'un roi grec h"" 
lemandait comment il voulait être rasé: « ^*" 
uis souvenu de cette anecdote en apprenant Q^^' 



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— 345 — 

vers 1845, à Nanteuil-en- Vallée, arrondissement de RufTec, un 
barbier inspiré par un latiniste écrivit au-dessus d'un plat à 
barbe peint sur son enseigne de tôle : Rado et sileo. 

N*» 648: tome xviii, pages 60, 138, 267. Les Augustins dans la 
Charente-Inférieure. 

On répond, page 267, par le livre du P. Tonna-Barthet sur la 
Vie de saint Augustin, qui donna, en appendice, la liste des 
couvents des Ermites de Saint-Augustin, actuellement existants. 
Cette nomenclature est connue, de même que celle des Cha- 
noines réguliers de Saint-Augustin ou des autres branches rele- 
vant de l'ordre augustinien. Ce n'est pas ce qu'on demandait. 
On désirait savoir s'il y avait eu, avant la révolution, des Au- 
gustins en Saintonge et Aunis. N'y a-t-il pas à La Hochelle une 
rue des Augustins? Y en a-t-il ailleurs? Que sont devenus les 
églises et couvents de ces religieux ?Etaient-ce des Grands Au- 
gustins ou des Petits Pères, comme le nom en est resté à Paris? 

— Il me semble qu'on a donné déjà cette satisfaction à M. Ch. 
d'A. : car à la page 138, sont cités les augustins de La Rochelle 
et ceux de Saint-Savinien, même les noms de quelques prieurés 
de Tordre de Saint-Augustin. A. 

N** 664 : t. xviii, p. 261 . — Les mots saintongeais sainse, sincc, 
cssart. Les Essards. 

o Since, sinse; linge à essuyer, laie d'oreiller. De sin, don, 
sdin (satin), grand tissu », dit Jonain dans son Dictionnaire du 
patois saintongeais. « Sinse, torchon qui sert à essuyer le four 
avant de mettre I a fournée ï>,ditFavre, G/ossaire du Po/fou.Chains 
ou chainse, vêtement de dessous du xi** et du xii' siècle ; tissu 
de fine laine ou de crêpe, de soie ou de (il, qui est devenu la 
chemise, d'après Quicherat, Histoire du costume, p. 138, 163. 
« La chainse se transforma en chemise ; la chemise, au sens où 
nous l'entendons, est la pièce fondamentale en toile defil », por- 
tée sur la peau. Idem, p. 181. 

Voir aussi de nombreux exemples dans Godefroy, Glossaire, 
aux mots « chainsse, chainse, chainze, cainse, toile de lin ou 
chanvre, puis vêtements, chemises, jupe, voile et objets divers 
faits de cette étoffe. » 

— Sartus, essart, bois défriché, sartorum villa, Sartrouville 
(Hugo, France pittoresque, m, 153); ce senties défrichements de 
terres. Essarter vient du latin barbare essartare ou exartare, 
qui signifie défricher une terre, un bois, essart. De là Les essarts, 
ouessards, essarteaux, certeauxou serteaux, Essertey,essertine, 
Désertines, commune du département de l'Allier ; échartiqua, 
défricher ; échartie, terre défrichée, écharde, etc. A. 

— Il y a un certain nombre de mots dans tous les patois et 
quelques uns même en français dont on doit renoncer à chercher 



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lOA t-kOT«rk/:i 



- 346 — 

Tétymologic, sous peine de se perdre dans la pure fantaisie. 
Cette observation est d'ailleurs applicable àdes mots de l'usage 
le plus ancien dont on pourrait faire remonter l'origine aussi 
bien au celtique qu'au latin, et qui, bannis de la langue fran- 
ge que les auteurs ofïîciels du dictionnaire n'ont pu 
îr le sens d'après les méthodes généralement usitées 
ont trouvé un refuge dans les patois qui les ont 
et perpétués jus([u'à nos jours. Tel est le mot S3L\nce^ 
loyer l'orthographe proposée, nom que nos ménagères 
un linge grossier et usé, dont elles se servent pour 
eau ou un liquide quelconque d'un parquet ou de toute 
ace plane. A défaut d'étymologie, j'aurai du moins le 
présenter aux lecteurs de la jReuue un vieux texte du 
, extrait de la Chi^estomaithie de l'ancien français par 
;sch (deuxième édition ; Leipzig, F.-C.-W. Vogel, 
!St un passage de la vie de saint Alexis reproduite 
dition critique préparée par M. Gaston Pari5(strophes 
nne 23, vers 7-11) : 

Chambre, dist ele, jamais n'estras parede, 
Ne ia ledice n'iert en tei demenede ; 
Si 1 at destruite com s'hom Toust predede, 
Sas i fait pendre e cincea deramedes. 

r qui est allemand traduit dans son glossaire cince 
t français tapis et par le mot allemand wandteppich, 
ire proprement tapis de muraille ou tenture. En tout 
oilà fixés sur l'orthographe du mot qui prend ainsi 
3nomie rien moins que latine (1|. D'après Pierre La- 
rand dictionnaire universel au X7X® siècle : cince 
t) signifie ceinture. Littré, Bescherelle aine, Larousse 
3 mot cincenelle qui paraît dérivé du précédent et 
►rdage pour haler les bateaux sur les rivières, pour 
er un bac d'une rive à l'autre ; Littré, cincenelle ou 
7e, nom qu'on donne dans l'artillerie aux longs cor- 
on y emploie. Larousse a aussi cincelier, dais et cous- 
er ; cincerelley petite mouche : vieux mots. 
Dre la bonne fortune de trouver dans l'ouvrage de Karl 
) mot essari, traduit par essartement et en allemand 
êtes Land, pays ou terre défrichée, avec un texte du 
à l'appui, tiré du Roman de Renart, colonne 20d, 

Ysengrin... 
De jeûner estoit estens, 
Que molt avoit eu mal tens. 
Lors s'en iorna en un essart 
Droit devant le chastel Renart 
Et vit la cuisine fumer... 

Larque aussi dans le texte cité le mot der&mede qui est «"ssi 
1 sous la (orme deramé, deramée, et signifie usé. Bartschic traauii 



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— 347 — 

Littré, Dictionnaire^ donne deux définitions du moi essart, 
qui se complètent Tune l'autre : 1° champ qui était en friche 
et couvert de bois et qui est défriché et prôt à être mis en cul- 
ture ; 2** s'est dit aussi de remuements de terre : Toutes les levées, 
essarts, écluses, palissades, pêcheries, moulins et autres ou- 
vrages faits de nouveau... dans la rivière de Charente... (Règle- 
ment, 30 août 1662.) Dans l'ancienne langue, essart, par une 
extension facile à comprendre, avait aussi le sens de lieu désert 
et, par suite de destruction, dégât. Les Essards auraient donc 
été originairement des lieux déserts ou embroussaillés qu'on 
aurait défrichés pour les soumettre à la culture. Etymologie, 
d'après le même auteur, du verbe essarter^ arracher le bois, les 
épines d'une terre pour la défricher, ou éclaircir le bois en 
arrachant les sous-bois et les épines : bas latin exartare, du 
verbe fictif exsarritare, de ex et sarrire, sarcler. Le diction- 
naire de l'académie ne donne que le substantif essartement^ 
action d'essarter, et le verbe, signification comme dans Littré. 

Piàre Marcut. 



BIBLIOGRAPHIE 



Pellisson (Jules). Balzac, Thiers et Alfred de Vigny devant 
les électeurs charentais. La Rochelle, imprimerie nouvelle Nodl 
Tcxier, 1897, in-8^ 10 pages. Extrait de la Revue de Saintonge 
et d'Aunis de novembre 1897, t. xvii, 416-425 pages. 



[Peneau (Edmond)]. Carthejhime de la jeunesse thiveutse 
marié, avec l'esp'yique de la manière de fréquenté, de piaire, 
douné des bizements, faire sa déquiarâcion et conqu'yure ma- 
riajhe, par Ecarisse des Pibias. Mis en émolé en Saintes, chin 
monsieu Hus, 13, rue Saint-Michâ, 1897, in-18, 48 pages. se 
vend dix bons sous; pre la poste o couterat 12 sous. 

Très amusante pochade pour ceux qui comprennent encore le 
patois saintongeais. 

Pesch (Tilmann), de la compagnie de Jésus. Le kantisme et 
ses erreurs, traduit de l'allemand par M. Lequien. Paris, Le- 
thielleux, 1897, in-18, 336 pages. Prix: 3 fr. 50. 

Cet ouvrage, comme le précédent Kanf et la science moderne 
du même auteur, fait partie de la Bibliothèque philosophique. 
M. Lequien, le très distingué professeur de philosophie au col- 
lège de Saintes, s'est donné la tâche de faire connaître en France 
ces ouvrages et rend ainsi un grand service aux études philo- 
sophiques. 

Phelippot (Théodore). Notice historique sur la baronnie de 



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- 348 - 

é, 16W'1806, Réponse aux observations de M. le doc- 
imerer et de M, le docteur Atgier, La Rochelle, im- 
nouvelle Noël Texier, 1897, in-8^ 24 pages. Extrait de 
de Saintonge et d'Aunis^ t. xvii, pages 432-454. 

AU (Emilien) artiste peintre, membre de plusieurs 
ayantes, conseiller municipal de Saint-Emilion.Album- 
iaint-Emilion. liordeaux, imprimerie Delmas, in-32, 
avec de nombreux dessins. 

t de l'excursion du 22 mai (voir plus haut, page 331), 
^né de quinze dessins, fait très bien connaître tout 
►ntient de remarquable Tintércssante ville de Saint- 
II y manque, hélas ! la verve, Tentniin, les digres- 
usantes dont M. Piganeau orne ses explications. Ah! 
eussiez entendu lui-même ! 



)scar de). Poésies. Pro Deo. Paris, Delhommeet Bri- 
7, in-18, viii-191 pages, avec une préface de M.Achille 

sies. Pro Rege, Idem, xiv-239 pages, 
ux recueils sont formés de pièces de vers inspirées par 
ments récents, surtout depuis 1859; et ces vers, cris 
ou cris d'indignation, hymnes ou satires, ne sont pas de 
clamationSjdes amplifications de rhétorique, des stances 
ranquillement au coin de son feuou sous les fraisombra- 
êtres. Ces vers sont sortis de son cœur, et les sentiments 
t inspirés, l'auteur les a eus et montrés. Fils d'un vaillant 
ui paya de sa vie en 1848 son dévouement à la cause de 
; de la société, né à Rochefort, M. Oscar de Poli, à 20 
ôlait dans les zouaves pontificaux. Trois fois blessé à 
ardo par les balles piémontaises, prisonnier, à peine a- 
vré la santé et la liberté qu'il revient à Rome se mettre 
Dsition du roi des Deux-Siciles, François II de Bour- 
roîque vaincu de Gaëte. Deux ans il parcourt les 
, Naples,lesAbruzzes,risquantchaquejoursa vie etpre- 
aux combats de la Vendée napolitaine. Rentré en France 
vecla plume. En 1870, il prend des premiers part à la 
^uis il est sous-préfet, préfet. C'est là une vie bien rem- 
, racontée en quelques mots de préface M. le baron 
^ambert. Le poète est à la hauteur de Ihomme. Ses 
ueils abondent en fort belles pièces, avec une grande 
ie sujets et de rhythmes, fables et sonnets, hymnes et 
nés ou satires. Tous les héros du jour ont leur nomin- 
arette et Pimodan, même les anciens pourvu qu'ils aient 
;u, le roi, la patrie : Vercingétorix et Jeanne d'Arc, 
aux vers, et quel cœur! (Voir sur ces deux volumes un 
rticle d'un poète, le R. P. Delaporte, dans les Etudes reli- 
lu 20 mars 1898.) 



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— 349 — 

— Aux bords du Tibre. Delhomme et Briguet, 1897, in-18, 
331 pages. 

Ce sont de petits récits dont lascènepour la plupart se passe en 
Italie, autour du Tibre. Il y a de tout, des anecdotes, des événe- 
ments, des faits de guerre, des impressionsde voyage. L'auteur a 
beaucoup vu et bien vu, et il raconte fort bien. Comme il a manié 
le fusil, il a une foule de faits d'armes à raconter et des épisodes 
fort amusants. C'est plaisir de voir ses camarades, les zouaves 
pontifîcaux, ces soldats du pape si braves, si chevaleresques et 
si gais. 

— Jean Poigne d'i4cier. Limoges, Marc Barbou, [1897], in-18, 
252 pages. 

Il y a un sous-titre qui indique le sujet du livre : Récits d'un 
vieux chouan. Ces récits, vifs, animés, plus d'un souffle guer- 
rier, on les a lus il y a longtemps. « CÉuvre de la vingtième 
année, c'est le fruit de mes premières lectures, la première 
note de mes sympathies publiques, écrit Fauteur. Les héros 
d'Homère m'avaient persécuté sur les bancs du collège et puis 
ils me semblaient trop loin de nous. Je me passionnai pour ces 
paysans épiques, Vendéens et Bretons, héros de la guerre de 
géants, champions volontaires et sublimes de cette vieille trinité 
française : Dieu, le roi, la patrie. » Le livre quand il parut fut 
très bien accueilli. Attale du Cournau, en guise de préface, y 
mit une étude historique sur les Vendéens et les Chouans. 
Henry de Riancey le recommanda ; Paul de Cassagnac le loua. 
Il a depuis reçu les éloges d'Amédée de Ponthieu, de Paul Fé- 
val. Et voici la cinquième édition. M. de Poli a bien fait de 
rééditer ces récits émouvants. Il n'a pas eu à les retoucher. 
Du premier coup son style avait atteint la perfection du genre : 
de l'esprit, du cœur surtout. Il nous fait aimer ses personnages, 
héros en sabots qui se dévouent tout simplement, s'exposant à 
la mort sans se croire dignes d'éloges et mourant pour Dieu et le 
roi, obscurément. Quel beau livre écrit à leur gloire ! 

Ravail (Pierre-Julien), avocat à la cour d'appel de Poitiers, 
secrétaire de la conférence des avocats stagiaires. La femme et 
le barreau. Etude sur le droit romain, l'ancien droit français 
et le droit actuel. Discours prononcé à la séance solennelle de 
réouverture de la conférence des avocats stagiaires, le 15 jan- 
vier 1898. Poitiers, imp. Biais et Roy, 1898, in-8', 55 pages. 

Ce discours est une étude historique sur la question de la 
femme avocate et un plaidoyer pour quelque demoiselle Chau- 
vin. Dans l'antiquité, à Athènes et à Rome, la femme, à quelques 
exceptions près, n'a jamais plaidé pour les autres, mais a tou- 
jours pu se défendre dans sa propre cause. Il n'en a pas été de 
même en France où, malgré l'égalité proclamée par le Christ, mal- 
gré l'esprit chevaleresque, les mœurs, la loi ensuite ont toujours 
refusé à la femme le droit de plaider pour autrui. Et pourtant qui 
peut Ten empêcher juridiquement? La loi reconnaît à la femme 



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— 350 — 

^mes droits qu'à rhomme ; elle vient de la faire électrice. 
[uoi pas avocate ? Rien dans la loi ne s'y oppose. Lesargu- 
tirés de son sexe ne tiennent pas debout: faiblesse? tra- 
-t-elle plus que la paysanne sarclant, bêchant, labourant 
[ajournée, tirant même la charrue attelée avec un animal? 
nité? mais les employées des postes et télégraphes, des 
3ins, ont le droit d'être mères ; le costume et la mode, la 
posée sur une coiffure ? raisons données gravement par la 
le Turin ; la séduction possible sur les juges ? est-ce que 
^fendrait à la femme d'avoir des procès, quand elle serait 
•u capable d'émouvoir des juges? Ce n'est que dans l'an- 
îque Phryné put gagner une fort mauvaise cause en faisant 
r ses vêtements devant l'aréopage; il n'y a pas à craindre 
lie X ou Z enlevcàt en plein prétoire tout ce qui estau- 
js de sa robe d'avocat. M. Ravail conclut donc à laisser, 
é les inconvénients, la femme devenir avocate comme 
it devenue commise, employée, fonctionnaire; etenfinis- 
adjure ses auditrices de rester au foyer domestique; il y 
3 de gloire, plus de satisfaction réelle, plus de devoir 
pli à dire : « Cet orateur éloquent est mon fils », qu'à pro- 
r des harangues. 

discours a été imprimé aux frais de l'ordre par décision 
nseil, ce qui prouve sa valeur aux yeux des membres 
confrérie. Pourtant je veux signaler une petite erreur 
ureusemcnt fort répandue : où l'auteur a t-il vu que tles 
2S, réunis en 581 au concile de Maçon, se sont demandé, 
e graves discussions, si la femme a une âme et si elle fait 
de l'humanité, an mulier sit homo? » J'ai lu le texte du 
3 de Mâcon en 581, et même ceux de 585 et de 627: il 
>as un mot de cela, ni dans le concile de Màcon, ni dans 
concile. C'est une facétie de mauvais plaisant à laquelle 
Martin a donné quelque autorité en la mettant dans son 
re de France, 

eut au concile de Màcon, raconte saint Grégoire de Tours 
ria Francorum^ lib. viii, cap. xx), une simple question 
jar un membre de l'assemblée, à savoir si le mot homo 
lus applicable à la femme que le mot vir; voilà tout. Il y 
le là à de « graves discussions », et surtout à la décision par 
icile que la femme n'avait point d'âme, ou qu'elle était en 
I de l'humanité. En effet, ce n'est pas de nos jours qu'est 
ulte de Marie, et que l'église a proclamé la dignité de la 
:, malgré lesdéclamations des prédicateurs sur ses défauts 
vices. Ce n'est pas d'aujourd'hui que la règle de Fonte- 
met tous les couvents de femmes et d'hommes, l'ordre 
itier, sous une abbesse. Voilà un argument que les fémi- 
n'ont pas encore employé, des communautés d'hommes 
int à une femme. Ecce fïliiis tuuSy ecce mater tua. H ^^t 
le la révolution a faitdcFontevrault une maison de déten- 
i les gardiens sont des hommes: chacun son tour, 
^commande à ceux que la question traitée par M. Ravail 



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— 351 — 

intéresse, un article de la revue La quinzainedu 15 janvierder- 
nier, La faute de mademoiselle Chauvin. 



Richard (Alfred), archiviste de la Vienne. La bataille de 
Vouillé en 507. Réponse au mémoire de M. Lièvre. Poitiers, 
imp. Biais, 1898, in-8^ 49 pages. (Extrait du Bulletin delasociété 
des antiquaires de Vouest, du 1" trimestre de 1898.) 

Vocladense bellum. La guerre de Vouillé! Elle recommence 
en 1898, la fameuse campagne de 507 où Clovis tua Alaric et ses 
Visigoths, et amena le triomphe de l'orthodoxie franque contre 
rhérésie arienne. A vrai dire, elle se continue un peu, puisqu'il 
y a 24 ans une polémique s'était déjà engagée. Est-ce Voulon ? est- 
ceVouillé? Nous avons résumé rapidement(t. xviii, page 206) le 
mémoire de M. Lièvre qui conclut en faveur de Saint-Cyr. Notre 
confrère, M. Alfred Richard, combat les textes de M. Lièvre ; il 
lui reproche d'avoir admis a priori, parce qu'il l'a trouvée dans 
Ilincmar, l'expression de « près du Clain », qu'il a intercalée ainsi 
dans le passage de Grégoire de Tours. C'est là le point important 
du débat. Grégoire de Tours a raconté la bataille et si vous ne 
retrouvez pas chez lui le nom du combat c'est que vous l'y avez 
supprimé: «Avec le texte seul de Grégoire vous arrivez à Vouillé; 
en vous séparant de lui vous ne faites querrer. » Il faut donc 
reprendre à nouveau l'étude des textes et apprécier la valeur 
des chroniqueurs. Nous assistons aune lutte corps à corps, pied 
à pied. M. Richard a de belles preuves à l'appui de la tradition. 
M. Lièvre, amoureux d'idées nouvelles,avide dereviser des pro- 
cès, et désireux de ne s'en rapporter qu'à lui seul, a des argu- 
ments de valeur. On assiste avec intérêt à cette joute savante. 
Le récit de la campagne tout entière est traité de main d'his- 
torien, et la stratégie de Clovis est dévoilée ; on le suit sur la 
carte. Le malheur est que M. Lièvre pour les besoins de sa cause 
a inventé une voie romaine ou fragment de voie romaine. De 
cette discussion très serrée il résulte, d'après le résumé de M. 
Richard lui-même, que Clovis, ayant résolu de faire la guerre 
aux Visigoths, se dirigea sur Poitiers. Il ne parait pas avoir 
éprouvé de difBcultés pour passer la Loire ; mais seulement la 
Vienne se trouva grossie par les pluies ; de là il se dirigea sur 
Poitiers. Les fourrageurs battaient le pays et une bande se porta 
jusqu'au monastère habité par saint Maixent. Alaric, de son 
côté, pressé par ses soldats, se décida à attaquer Clovis avant 
rarrivée de ses alliés. La bataille se livra à Vouillé, à 10 milles 
de Poitiers, et se termina par la déroute des Visigoths et la mort 
d'Alaric. On peut croire que, pourgagnerle lieu ou il étaitcampé, 
Clovis avait suivi le chemin qui va de Port-Boulet sur la voie 
de Tours à Angers, se dirige sur Poitiers et vient tomber à 
Vouillé sur la voie de Poitiers à Nantes. Et voilà pourquoi la 
bataille de Vouillé doit rester la bataille de Vouillé. 



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— 352 — 

Quinzfidne (Paris, 45, rue Vaneau; directeur : M. George FoDse- 
a publié dans son numéro du 1*'' août 1898 : 
Catholicisme social, par Max Turmann. — Au pied du mât, par 
îs de Peyrebrune. — L'Heure et le Méridien de Greenwich en 
?, par Pieri*e Courbet. — IHienne Dolet, un prétendu martyr de 
une au xvi° siècle, démolition d'une statue, par L. Duval-Arnould. 
question du latin, par George Fonsegrive, réponse victorieuse à 
^emaitre. -• Lettres à ma cousine : L'idole, par Gabriel Aubray.- 
iaue politique, S. — Nouvelles scientifiques et littéraires. — 
aes revues. — Notes bibliographiques. — Un an,24fr.; 6mois, Ufr. 

des publiées par les Pères de la compagnie de Jésus. Numéro du 
1898 : 

enseignement secondaire des jeunes filles: lycées, collèges et cou- 
par le P. J. Burnichon. — II. Un procès à reviser: la conspiration 
udres, inventée, favorisée par Cecil, premier ministre, par le P. J. 
i. — III. L'élasticité des formules de foi: ses causes et ses limites, 
P.L.deGrandmaison.— IV. L'Alatka,par leP. J.-B. René.-V.Un 
le réhabilitation de Hegel, parle P. G. de Beaupuy. — VI. Revue, 
ons d'histoire, par le P. H. Ghérot.— VII. Livres. — VIII. Evéne- 
de la quinzaine. 

ment de paraître à la librairie Desclée les ouvrages suivants : 
►on chanoine Schmidt de notre enfance revit au-delà des monls, 
) nom du P. Louis Colonna, dont les Récils espagnols sont en 
; faveur chez nos voisins. Aussi une seconde série de dix nouvel- 
apruntées à l'histoire, à la légende, à la fiction (1 vol. in-8" de 
ges; prix, 1 fr. Lille, Desclée, 1898), viennent-elles d'être traduites 
l'abbé A. Le Seigneur. De forme et de dimensions différentes, et 
l la tristesse à la gaieté, elles sont assurées d'un pareil succès. 

*. J. Coppin, rédemploriste, sous ce titre : Vivons heureux, petit 
Dopulaire (Lille, Desclée, 1898, in-12 de 460 pa^es ; prix : 2fr.), 
lonne le secret du bonheur, dans un style clair, simple, semé 
dotes et d'exemples. Quels sages conseils, et comme la question 
J serait vite résolue si l'on suivait la méthode de ce petit ouvrajçe! 

jre une anthologie. Les morceaux choisis de nos grands écrivains 
înt, y compris Zola. Ce volume-ci est composé à un point de vue 
1. Les grands écrivains français, les classiques et les modernes 
nt y rendre témoignage en faveur de la foi chrétienne. L^ 
i écrivains classiques et modernes, apologistes de la foi chrétienne 
Desclée, 1898, grand in-8'> : 400 pages ; prix, 4 fr.). Guizot elSchérer 
tants à côté de Pascal et de Bossuet, Musset et Vigny à côté de 
le et de Lamartine. Le choix a été fait par M. Mazuel, agrégé de 
rsité, professeur honoraire de philosophie. 

ée est ingénieuse, La Jeune fille à Vécole de Jeanne d^Arc (Lille, 
e, 1898, in-8<», 366 pages ; prix: 4 fr.). La jeune fille n'est pas 
Se assurément à avoir la destméedela pucelle d'Orléans; mais, dans 
verses circonstances de la vie, elle trouvera des exemples de 
ippropriés aux circonstances, même quand viendra la question du 
fe. L'auteur est une femme vouée à 1 éducation dans un cloître? 
«• Petit, archevêque de Besançon, qui sait la valeur des 
î, a loué « le zèle éclairé qui a accumulé dans ces pages le fruil 
longue expérience ». 



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REVUE 

DE SAINTONGE & D^AUNIS 

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES ARCHIVES 



SOMMAIRE DU NUMERO DE NOVEMBRE 1898 

Chronique de la société : Nouvelles; Liste des admissions : L6 vent' roughe ; 
Auloffraphe de Dufaure ; M. Filhon, de Barbezieux ; Le meunier de bronze ; 
Conférences ; Errata m. 

Actes d'état civil. — Décès : Barbin ; Bossus ; Brajon ; Cantaloube ; 
Delmas ; Faillofais ; Guitard de Riberolles ; Guyon ; Lièvre ; Mauny : 
Métivier; Paillou ; Prépoin. — Mariages: Chastang et Caroline Alliez; Curé 
et Marguerite Coutanseau ; Delamain et Germaine Boutelleau; Labeille et 
Marie Amoux; Landry et Marguerite Yvon; R. de Margucrye et Marie Perrin 
de Boussac ; Palmé et Laure Lafaille ; A. de Pichon de Longueville et Jeanne 
du Halgouet. 

Variétés : Une rivière de Sainton^e, l'Antenne ; La Saintonge en 1789 ; Les 
Sainlongeaises à l'audience ; Deux victimes de la révocation de Tédit de Nan- 
tes ; Le sculpteur Michel Bourdin à Saintes ; Théâtre populaire (4 gravures) ; 
Un explorateur saintongeais^ Liotard. 

A TRAVERS LES REVUES : Cirano de Bergerac ; La baronnie de Mareuil ; Le 
dernier abbé de Tonnay-Charentc ; Le conventionnel Richard ; Eugène Fro- 
mentin ; Une chanson saintongcaise ; L'entrevue de Philippe le Bel et de 
Bertrand de Got ; La bataille de Vouillé ; Dom Fonteneau. 

Samuel Champlain : Fêtes de Saintes ; de Honfleur ; de Québec. 

BiBLiooHAPHiB i SAINT-YAN, 



CHRONIQUE ET NOUVELLES 



Séance du 27 août (Bureau) 

Quelques membres, en dehors du bureau, assistaient à cette 
réunion. 

Lecture des procès-verbaux des 15 juillet et 22 août. 

Admission d'un nouveau membre. 

Les dispositions relatives à la réception de la société archéo- 
logique de Montauban et à Tordre dans lequel seront visités les 
monuments de Saintes, dans la soirée du 29 et la matinée du 30, 
sont définitivement arrêtées. 



Séance du 20 octobre (Bureau) 

Lecture du procès-verbal du 27 août. 

Admission de nouveaux membres. 

Est accepté l'échange de la Revue avec la Revue bénédictine 

Tome XVIII, 0* UTraifon. — NoTembre 1896. 33 



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- 354 — 

yede Maredsous (Belgique), et d'un ouvrage de M. Ber- 
Broussillon contre les trois volumes des Archives. 
nent de divers détails. 



a dernière séance, la société des Archixies historiques 
ntonge et de VAunis a admis comme membres : 
ibbé Edmond Arnaud, curé de Saint-Vivien-La Jarrie, 
par M. l'abbé Brodut et M. Tabbé Gelézeau. 
5 Ovide Bauré, directeur de l'institution Saint-Pierre 
j, présenté par M. l'abbé Plumeau et M. Louis Audiat. 
î Alfred Couturaud, curé de Thenac, présenté par M. 
Eschasseriaux et M. Louis Audiat. 
1 Dumas, ^, architecte, rue des Fontaines, 4, àLo- 
ssenté par MM. Audiat et RuUier. 
! Georges-Séraphin Dupeux, vicaire de Saint-Vivien de 
présenté par M. Louis Audiat et M. l'abbé Knell. 
ore Duret, homme de lettres, rue Vignon, 4, à Paris, 
par MM. Louis Audiat et le baron de La Morinerie. 
irelaud, rue de la Bertonnière, 43, à Saintes, présenté par 
idaubert et Audiat. 

[ériard, négociant à Cognac, présenté par M. Louis 
t M. Maurice de Jarnac. 

Ménard, banquier à Saintes, présenté par M. Pierre de 
A. Audiat. 

îe Niox, négociant à Saintes, présenté par M. Louis 
t M. Gandaubert. 

sque Habasque, *, conseiller en la cour de Bordeaux, 
t de la société des Archives historiques de laGironde, 
par M. Dast de Boisville et M. Louis Audiat. 
Hochetolay, à Bordeaux, rue de Pessac, 142, présenté 
Audiat et Laverny. 

id Sardou, A. O, à Pons, présenté par MM. Emile Mau- 
ouis Audiat. 

n Piganeau, A. O, professeur à Técole des beaux arts 
LUX, cours d'Albret, 37, présenté par MM. Audiat et Dast 
ille. 

louvier, *, négociant à Surgères, membre du conseil 
président du comité des viticulteurs de France, présenté 
Audiat et le docteur Guillaud. 

Accil Renaud, notaire à Tesson, présenté par MM. 
t Babinot. 

roche, rédacteur en chef du Progrès de la Charente- 
•e, à Saintes, rue du Bois- d'Amour, présenté par 
s Guillet et Louis Audiat. 

produit le sommaire de notre dernière livraison: L'Ecno 

et la Charente-Inférieure du 7 septembre, le Ç^^^' 

a Rochelle du 8, le Progrès de U Charente-Inféne^^ 



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— 355 — 

du 9. l'Echo de Jonzac du 11, VEre nouvelle de Cognac, le 
Bulletin de la presse du 15, VEcho charentais et l'Union natio- 
nale du 18, le Phare des Charentes du 21, le Bulletin religieux 
du 24, le Pays poitevin de septembre. 

Le Courrier de La Rochelle du 8 septembre reproduit l'ar- 
ticle JRacan à Saint-Jean d'Angély et a La Rochelle^ et la Ga- 
zette des bains de mer du 30 octobre l'article sur Royan et Cor- 
doîxan, sans indiquer la source, ut solet. 

Le Bulletin religieux du diocèse de La Rochelle du 10 sept- 
tembre, le Progrès de la Charente-Inférieure du 23 et l'édition 
du dimanche 25, le Moniteur de laSaintonge du 16 octobre, ont 
reproduit la note Marie-Eustelle Harpain. 

La Croix de Saintonge du il septembre a reproduit le som- 
maire de la livraison de juillet, et, le 30 octobre, celui de sep- 
tembre. 

Le Conservateur de Marennes et la Seudre du 23 octobre 
contiennent un long compte rendu de la livraison de septem- 
bre et signalent ce qui s'y trouve intéressant plus spécialement 
la contrée : Bréard, Royan et Cordouan. 

Les Tablettes des deux Charentes, n^ du 8 septembre, s'ex- 
priment ainsi : « Le dernier numéro de la Revue de Saintonge 
et d'Aunis contient une notice de M. l'abbé Brodut sur le camp 
romain de la Fillette; une «excursion archéologique à Saint-Emi- 
lion par M. Piganeau, avec dessins de l'auteur ; une notice 
de M. Gabriel Audiat sur le poète Racan. Dans le même numéro 
M. Louis Audiat mentionne avec éloge, comme naguère les 
Tablettes, la monographie consacrée à Ta commune de Muron...» 

Le Poiybibiion de septembre note dans notre dernier numéro: 
Erreur des cartes françaises, les derniers conventionnels, le 
camp de la Pillette, et la question des piles gallo-romaines, et 
dans la livraison d'octobre, résumant la notice « très complète » 
de Tamizey de Larroque, termine ainsi : « Tout est retracé de 
main de maître avec une vigueur de touche et une délicatesse 
de sentiments très considérables. » 

La Nuova Sicilia de Palerme (25^ année)dit : « M. Audiat ha 
fatto opéra meritoria nel publicare la biografia del compianto 
Philippe Tamizey de Larroque. Egli tesse splendidamente la 
vita e l'elogio del l'illustre uomo, dalla sua modesta giovinezza 
alla gloriosa vecchiaia. Il grande studioso Peiresc ha trovato 
neir Audiat un biografo amorevole e coscenzioso. » 

ha Revue du Bas-Poitou de septembre, p. 395, signale dans 
notre numéro de juillet la note sur les Vernet et demande des 
renseignements sur le peintre amateur de Beauvoir-sur-Mer, 
Francheteau, qui y est cité. 

A la séance du 30 août de la société archéologique du Limou- 



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— 356 — 

sin, d'après la GsLzette du centre du 20 octobre, le président a 
signalé a une notice biographique de M. Louis Audiat concer- 
nant M. Philippe Tamizey de Larroque, décédé au mois de mai 
dernier, qui a été un des érudits les plus laborieux et les plus 
justement estimés de notre temps ». Même mention, le 4 août, 
à la Société historique du Périgord, d'après le Bulletin, p. 274, 
5« livraison de 1898. 

La Revue des questiohs historiques de juillet parle ainsi du 
XXVI' volume des Archives: « Notre regretté collaborateur Denys 
Joly d'Aussy avait commencé la publication, dans les Archives 
historiques de la Saintonge, des Registres de Véchevinsige de 
Saint-Jean d'Angély. La mort Ta saisi au cours de l'impres- 
sion de ce travail. Le tome ir, que nous avons sous les veux, 
s'étend de 1396 à 1412. Il a été publié par les soins de M. Claude 
Saudau. M. Henri Joyer y a ajouté une table onomastique, très 
bien faite, où se trouve la liste alphabétique des maires, éche- 
vins, conseillers et pairs de Saint-Jean d'Angély pour cette 
période. M. Anatole Laverny a donné, à la fin du volume, la 
table chronologique des documents publiés dans les tomes xxi 
à XXV des Archives historiques. Cette table montre une fois de 
plus quels services la société des Archives rend à l'histoire et 

atteste sa constante activité. » ^ 

L. C 

Le conseil général dans sa dernière session a alloué des sub- 
ventions de 500 francs à MM. Vallet, élève peintre, et Laurent, 
élève sculpteur, de l'école des beaux arts; Morpain, élève du 
conservatoire, et Belland, élève de l'école des arts décoratifs. 

L'académie des sciences morales et politiques a décerné un 
prix de t. 000 francs à M. le général Niox pour son livre La 
1870. 

ptembre, il a été fondé, à Saintes, par plusieurs poètes 
Burs charentais, la société Lé vent' roughe, « pour 
Ire la renaissance du dialecte saintongeais ». Prési- 
)raires, MM. M. Pellisson et J. Chapelot; présidente, 
rnier, professeur au lycée d'Angoulème ; vice-prési- 
le docteur E. Boutironet A. -L.Brion, plâtrier à Saint- 
Llexis Chaboëssa du P/aisit des C/iarenies]; secrétaire 
mile Bodin, instituteur; secrétaires adjoints, Ulysse 
stituteur, et Ch. Gaboriaud, comptable ; trésorier, A. 
rchiviste, Léon Coicquaud, comptable; questeur, A. 
nployé à la préfecture. 

>bre, a eu lieu à Nancras, sous la présidence de M^ 
avec un sermon de M. l'abbé Knell, curé de Saint- 
ïaintes, l'inauguration solennelle d'une statue de la 
XII® siècle. Au lieu d'un compliment banal, M. Tabbé 
é de Nancras, a adressé à Tévéque un discours Iiisto- 



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— 357 — 

rique, où il a très heureusement rappelé les souvenirs qui se 
rattachent à Nancras. Bon exemple à suivre. Voir ce morceau 
dans le Bulletin religieux du 15 octobre. 

A Tune des dernières séances de Tacadémie des sciences, 
M. E. Rodocanachi a signalé un ensemble de documents rela- 
tifs au siège de La Rochelle (1628), qui se trouvent dans les ar- 
chives du Vatican. 11 y existe aussi un poème en quinze chants 
sur La Rochelle. 

Le 2 octobre, a été publié à Marennes, imprimerie Florentin- 
Blanchard, le 1" numéro du journal hebdomadaire a^ Le Patriote 
saint ongais, organe des républicains indépendants de Tarron- 
dissement de Marennes » (5 francs par an ; 5 centimes le nu- 
méro). Marennes possède déjà: le Journal de Marennes, le 
Conservateur, la Seudre, le Bulletin ostréicole. 



La Revue des autographes de septembre (Paris, Charavay) 
annonce la vente à 15 francs d'une lettre de « Jules Dufaure, cé- 
lèbre homme d'état, de l'académie française, né à Saujon 
(Charente-Inférieure) en 1798, mort en 1881. » 

« Cozes, le 21 août lb67. M. Pasquet ne lui a pas demandé 
sur le suffrage universel le travail qu'il paraît avoir sollicité 
près de Mflrie ou de Jules Favre. Il croyait que M. Pasquet ou- 
vrait un concours pour demander aux écrivains de dire à quelles 
conditions le suffrage universel pouvait être l'expression libre 
et sincère de la pensée du pays. A cette question se rattache 
l'étude des circonstances électorales, de la confection des lis- 
tes, des candidatures officielles, du droit de se réunir, de parler 
et d'écrire appliqué aux élections, du contrôle des opérations 
électorales. « On semble vouloir demander maintenant aux can- 
didats un cours de droit public tout entier, en remontant même 
à des principes philosophiques. » Ce serait aller contre le but 
proposé, puisqu'il peut tout résumer en deux feuilles d'impres- 
sion. » 

La cour d'assises de Genève, qui jugera Luccheni, l'assassin 
de l'impératrice d'Autriche, sera présidée par M. Alfred Burgy, 
ancien procureur général de la république genevoise, qui a 
épousé une Française, M*'® Pierquin de Gembloux, fille de l'in- 
specteur général de l'université de France et belle-fille de feu 
M. Filhon, président de chambre à la cour de Paris, que sa 
mère avait épousé en secondes noces. Avant d'entrer dans la 
magistrature, Filhon était avocat à Barbezieux. Bien que catho- 
lique, M. Alfred Burgy jouit de beaucoup de considération et de 
crédit à Genève, où pourtant l'on n'aime guère les catholiques. 



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~ 358 — 

Conférences. — Le 2 octobre, à Bordeaux, à la 8' fête an- 
nuelle donnée par le syndicat girondin des institutions de pré- 
voyance, concert, banquet, bal, une conférence a été faite par 
M. le docteur Cornet, médecin à Marennes, sur l'utilité des 
congrès mutualistes, régionaux et internationaux; au Port- 
d'Envaux, conférence sur La mutualité^ par M. le baron Amédée 
Oudet. 

Erratum. — Revue, xviii, 344, Julie au lieu de Jules Dela- 
faye-Brehier. 

NOTES D ETAT CIVIL 



I. — DÉCÈS 

La Société des Archives a quatre nouvelles pertes à déplorer. 
I. — Le 9 août, est décédé à Paris, 64, rue Bellechasse, âgé de 
46 ans, après une courte maladie, François-Albert de Guitard, 
baron de Ribérolle, qui habitait le château de RibéroUe, com- 
mune de Rivière, près de La Rochefoucauld. Il était né en lb52, 
au château des Granges, par Sully-la-Tour (Nièvre), fils de Fran- 
çois-Léon et de Marie Dureau de Lamalle, fille du général 
vicomte de Lamalle, colonel de la garde royale, et petit-fils de 
Louis-Amédéede Guitard etdeFrançoise-LéonideNicard,établis 
en Nivernais, Il fut quelque temps conseiller de préfecture et 
démissionna en 1881. En octobre 1884, il avait épousé made- 
moiselle Yvonne Normand, fille du baron Normand, directeur 
général au ministère de l'intérieur sous le maréchal de Mac- 
Mahon, dont une fille, Suzanne. Depuis 1885, époque à laquelle 
il était venu se fixer dans la Charente, il s'était complètement 
consacré à l'agriculture. Il y avait remporté quelques succès. 

Il était le dernier de sa race. On voit encore dans l'église ca- 
thédrale de Saint-Pierre, à Saintes, l'inscription funéraire de 
Charles Guitard, sénéchal de Saintonge, doyen du chapitre (voir 
Epigraphie santone, p. 277). La famille de Guitard, dontNa- 
daud. Nobiliaire du diocèse de Limoges, a donné, t. ii, p. 247 
et 401, la généalogie, a formé deux branches principales: celle 
de La Borie de Rioux, dont la dernière, Marie-Anne-Claire, fille 
d'Armand de Guitard de La Borie de Rioux et d'Anne-Julie-Ju- 
dith Paillot de Beauregard, mariée au général Théophile-Char- 
les de Bremond d'Ars, est décédée à Saintes le 26 février 1875, 
âgée de 76 ans ; et celle de Ribérolle, séparée de la première par 
riage de François, écuycr, seigneur de La Borie, premier 
aine des compagnies entretenues pour le service du roi en 
lie d'Angouléme, avec la (ille de François de Raymond, 
;r, seigneur de Ribérolle, dont descendait Louis-Armand, 
'autre Louis-Armand de Ribérolle et de Françoise-Pauline 
eau de Marsac, qui en mourant laissa Ribérolle à son cou- 
lotre confrère défunt. 



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— 359 — 

II. — Le 29 septembre, est décédé à Marennes, âgé de 66 ans, 
Jean-André-Alphonse Faillofais, chanoine honoraire de La 
Rochelle et de Saint-Brieuc, archiprétro de Marennes depuis 
1890. Né en 1832 à La Rochelle, fils d'un conducteur des ponts et 
chaussées, frère d'un ecclésiastique, d'un capitaine de vaisseau, 
d'une sœur qui épousa un haut fonctionnaire des postes, il fit 
ses études à Pons et au grand séminaire de La Rochelle, où il 
connut nos futurs évêques de Quimper et de Saint-Brieuc, 
NN.SS. Valleau et Fallières. Prêtre en 1850, il fut vicaire à Saint- 
Pierre d'Oleron , à Saint-Jean d'Angély, à Saint-Louis de 
Rochefort, curé de Saint-Mard, curé-doyen de Burie; il donna 
sa démission pour être curé dé Saint- Vivien de Saintes, avec le 
litre de doyen de Saint- Eutrope, succédant à Simonet. Il orga- 
nisa dans son église des fêtes religieuses et nationales et com- 
mença aussi des peintures décoratives en harmonie avec le style 
néo-grec de l'église. En octobre 1890, il fut appelé àrarchiprôtré 
de Marennes en remplacement de M. Tabbé Fabien, nommé 
vicaire général, qui avait, un an auparavant, succédé à M. Bon- 
nin. Frappé d'apoplexie il y a trois ans, le 14 octobre, à Saintes, 
il eut pour coadjuteur, d abord M. Tabbé Niox, appartenant à 
Tune des familles les plus estimées de notre Sainionge ; puis, 
M. Tabbé Billard, qui s'est heureusement fait connaître aux 
catholiques de Marennes. Il était parent de notre confrère 
M. Théophile Léaud, avocat à Niort. 

« M. Faillofais, écrit le Conservateur de Marennes du 2 octobre, 
était une des personnalités les plus marquantes de notre diocèse : 
son éducation parfaite, son savoir, la dignité un peu froide de 
sa tenue et de son langage attiraient et retenaient l'attention ; 
mais qui pouvait pénétrer dans son intimité apprenait vite à 
connaître un cœur ouvert et très dévoué. » On se rappelle avec 
quelle courtoisie il accueillit la société des Archives dans son 
excursion à Marennes en 1890. Le dimanche 2 octobre, au 
prône de la messe, dans l'église Saint-Eutrope,lecuré, M. l'abbé 
Camille Bourde, chanoine honoraire, a fait l'éloge « de son loyal 
ami qu'il avait aimé jusqu'à la fin. Lui avait été fidèle à Saint- 
Eutrope, tandis que d'autres...* 

III. — Le 19 octobre, est décédé d'une attaque d'apoplexie, à 
sa villa Mulhouse, près La Rochelle, âgé de 64 ans, Charles- 
Emile Delmas, décoré de la médaille militaire, ancien armateur, 
vice-président du conseil général de la Charente-Inférieure, 
ancien maire de La Rochelle, ancien députJ de la Charente- 
Inférieure, conseiller général d'Ars en Ré. Né à La Rochelle le 
27 mars 1834, fils de Louis Delmas, ministre protestant, et d'Eli- 
sabeth-Louise-Gabrielle-Sophie Chapron, frère de Gustave Del- 
mas, pasteur à Bordeaux, etc., il avait épousé à Mulhouse, en 
1860, M"' Irma Thierry, nièce de M. André Kœchlin, grand in- 
dustriel, dont il devint l'associé, et sœur de M. le commandant 
Thierry, chef du génie à Rochefort. Il laisse deux fils, Hugues, 
marié à M"* Richard Waddington, fille du sénateur de la Beine- 



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— 360 — 

Inférieure, etMareel,àM"®Ledoux, de La Rochelle. (Voirpoursa 
biographie notre Revue, vi, p. 23.) Sa veuve et ses fils, à l'occa- 
sion de sa mort, ont offert '20.000 fr. aux pauvres de La Rochelle. 

Elève du lycée de La Rochelle, de Técole de droit de Paris, 
Delmas, vers 1858, entra à la préfecture de la Seine et, en 18G0, 
par son mariage, devint un grand industriel alsacien. En 1870, 
il partit comme chef des ambulances qu'il contribua puissam- 
ment à organiser, puis, par de longues et fatigantes étapes (voir 
son livre De FrescliMnller à Paris), parvint à gagner Paris, où il 
s'enferma. Sa belle conduite lui valut la médaille militaire. Pour 
rester français, il abandonna sa position à Mulhouse et fonda, 
avec ses deux frères, à La Rochelle, une importante maison de 
commerce. En 1878, il fut élu conseiller municipal, et toujours 
réélu depuis; en 1877, il avait été nommé conseiller général par 
le canton d'Ars qu'il représentait encore. En 188'i, il fut porté a la 
mairie de La Rochelle : il s'y distingua par une initiative heu- 
reuse, des efforts constants, et sut mener à bien la grande en- 
treprise du port de La Pallice. Aux élections du 3 octobre 1885, 
sous le régime du scrutin de liste, il figura sur la liste républi- 
caine, et au second tour fut élu par plus de 62.000 voix, seul a?ec 
M. Duchâtel. Au renouvellement du 22 septembre 1889, sans 
résultat, il fut, au second tour, 6 octobre, élu par 10.400 voix. 
Au parlement, il travailla beaucoup dans les commissions et 
employa toute son activité pour la prospérité de sa chère Ro- 
chelle. 11 fut vice-président du groupe de la gauche progressiste, 
dont le président était M. Siegfried. Il eût été ministre comme 
tant d'autres et mieux que beaucoup. Mais, le 20 août 1893, il 
fut battu par M. Charruyer. Il donna sa démission de maire. 
Puis il partit pour l'Orient, les Indes et Java, d'où il rapporta 
deux volumes : L'Egypte et la Palestine (1895); Jara, Ceyian, 
les Indes (1897), mettant à profit pour son instruction et le plaisir 
de ses amis les loisirs de la politique. Il se représenta de nous 
veau aux élections dernières; mais il n'avait pu encore, malgré 
ses services, t remonter le courant d'impopularité qui le tenaij 
éloigné de la Chambre depuis 18930.11 succomba. Tout le monde 
a rendu hommage à ses rares qualités. 

M. Ossian Pic, qui l'a combattu comme politique et qui. dans sa 
Biographie des quarante conseillers généraux, en 1879, avait 
dit de lui : « C'est le type du protestant correct, froid et persé- 
vérant ; il suit sa voie sans broncher, et, en plaine roulant, il 
pourrait arriver à ses fins », a écrit loyalement dans rEc/ioroc/ic- 
lais du 22 : « M. Delmas fut toujours énergiquement combattu 
par les adversaires du régime actuel ; mais tous s'accordaient 
à reconnaître qu'il avait les éminentes qualités d'un grand chef 
de parti et qu'en aucun cas il n'eût été inférieur à la plus haute 
fortune politique. Au point de vue rochelais, la mort de M. Del- 
mas devait exciter des regrets unanimes ; il aimait sa ville avec 
passion. Il avait pour elle la tendresse ardente, le dévouement 
sans bornes que La Rochelle met au cœur de ses fils ; à cet égard 
il prendra place dans notre histoire locale parmi les grands 



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— 361 — 

citoyens... » Voir aussi : La Charente-Inférieure du22, le Cour- 
rier de La Rochelle du 23, etc. 

Le conseil municipal (séance du 20 octobre) a décidé, à l'una- 
nimité, de lui faire des obsèques aux frais de la ville. Sur sa 
tombe, dans le cimetière de La Rossignolette, M. Combes, séna- 
teur, a retracé sa vie politique; M. d'Orbigny, maire, sa vie mu- 
nicipale (voir le Courrier de La, Rochelle du 27), et M. Hélitas, 
préfet, a rappelé qu'il a été le porte-drapeau du parti républi- 
cain. Très discuté comme tous les gens de valeur et les politi- 
ques, Delmas était un homme d'une grande activité et d'une 
belle intelligence, très dévoué à ses amis, à sa ville natale, etc. 
L'heure de la justice pour lui a déjà sonné. 

IV. — Le 20, est décédé subitement, à Saintes, Aloys-C/iar/es 
Cantaloube, O *, capitaine de frégate en retraite, président de 
la société du Souvenir français, vice-président de la Croix 
rouge^ etc. Né le 19 juillet 1839 à Saint-Girons (Ariège), d'une 
famille alliée à M"* Campan et au maréchal Ney, fils d'Er- 
nest Gantaloube et de Clémence Fraignaud, il entra à l'école 
navale en 1855; il fut nommé lieutenant de vaisseau en 1866, 
et capitaine de frégate en 1882; il donna sa démission en 
J88G, et, retiré à Saintes dans la vieille maison familiale, il se 
consacra à la famille qu'il venait de fonder, à Tétude, aux œu^ 
vres militaires, à la bienfaisance, admirablement secondé dans 
ses charités par sa femme. Il avait organisé et présidé la 
conférence faite à Saintes, le 7 avril 1897, par M. Gabriel Audiat 
pour les œuvres de mer. Il a publié Etudes sur la aéographie de 
Ptolémée. L'échelle des cartes, (Saintes, Hus, 1892, in-8**, 16 
pages.) Chevalier de la légion d'honneur le 30 décembre 1868, 
il fut fait officier le 9 mars 1897 ; 31 ans de services dont 25 à la 
mer. Il laisse de Léonie Mathis, de Calais, une fille et deux fils 
en bas âge. M. Jules Gandaubert, pharmacien en chef de la ma- 
rine en retraite, vice-président du Souvenir français, a sur sa 
tombe prononcé un beau discours, plein de tact et de cœur où 
il a apprécié surtout le marin dévoué aux œuvres de la marine. 
M. Xambeuafait l'éloge du savant, du lettré, de l'archéologue, 
de l'écrivain, de l'historien. Ces deux discours ont paru dans le 
Moniteur de la Saintonge du 27. 

Le 12 juillet, est décédé àLaPichonnerie, commune de Sain- 
tes, âgé de 74 ans, Jean-Baptiste-Nicolas Prépoin, célibataire, 
né à Ecurat, fils d'André-Nicolas Prépoin et de Mariette-Magde- 
leine Fraignaud. Il a légué à l'hospice civil de Saintes 5.000 
francs ; aux Petites-Sœurs des pauvres de cette ville 5.000 francs, 
son linee et ses effets d'habillement ; à la fabrique de l'église 
Saint- Vivien 2.000 francs ; à la commune ses propriétés de La 
Pichonnerie et du Fourneau, à la charge d'y établir une école 
d'agriculture d'ordre au moins primaire et d'entretenir à perpé- 
tuité la sépulture du testateur. 



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— 362 — 

26 août, est décédé, dans sa propriété de La Goronnerie, 
Baptiste Mauny, ancien curé de Cravans, né le 2 décembre 
à Floirac, de Jean-Baptiste Mauny et de Virginie Gabo- 
ève du petit séminaire de Montiieu, professeur à l'insti- 
Saint-Fierre, à Saintes, Mauny devint successivement 
e à Saint-Martin de Ré, curé de Breuillet, de Cravansoù 
vaitle 4 avril 1850, en remplacement de Lambert, nommé 
le Mortagne. D'humeur gaie, Tabbé Mauny conquit vite 
le de ses paroissiens. Sa connaissance approfondie de la 
des simples lui permit de rendre quelques services à ses 
oyens. Poursuivi pourexercice illégal delà médecine, il fut 
mné à 3.000 francs d'amende qui furent entièrement payés 
les personnes qu'il avait guéries. Retiré depuis 15 ans 
îa propriété de La Goronnerie, il y est mort après avoir 
ndant 48 ans sans interruption curé de Cravans. Toute la 
ation s'était fait un devoir d'assister à ses obsèques. M. 
lin, curé-doyon de Gemozac, a fait l'éloge du défunt, et, 
la cérémonie, M. Ardoin, maire de Cravans, a dit, en ter- 
mus, en son nom et au nom de ses administrés, un dernier 
au vénéré pasteur disparu. L'inhumation a eu lieu à Mor- 
-sur-Gironde, dans un caveau de famille. Le défunt était 
'e de M. Mauny, docteur-médecin à Mortagne, et l'oncle 
;re confrère M. le docteur Mauny, de Saintes. 

Id août, est décédé à Gemozac, âgé de 69 ans, Louis Pail- 
lédecin-vétérinaire, vice-président de la société de secours 
îls et de la société des médecins-vétérinaires de la Cha- 
Inférieure, dont il fut un des fondateurs. Diplômé en 1861 
ses études à l'école vétérinaire de Toulouse, il était venu 
ir à Gemozac, sa ville natale, et par son activité il sut s'y 
une position enviée. Il avait été fait chevalier du mérite 
lie il y a un mois. Sur sa tombe des discours ont été pro- 
s par MM. Albert Lys, président de la société de secours 
îls; Camille Nicolle, conseiller général ; Paul Carrière, 
ir en médecine à Gemozac; Gallidy, médecin-vétérinaire 
*as de Saintes, au nom des médecins- vétérinaires du dé- 
nent. 

1*^ septembre, est décédé à Tonnay-Charente, âgé de 75 
[es suites d'une pleurésie qui l'avait obligé à laisser le 
il général au début de la session, Narcisse Guyon, méde- 
ttérinaire, conseiller général du canton et ancien maire 
•nnay-Charente. Né à Tonnay-Charente en 1823, il fu'i 
tour, conseiller municipal, puis adjoint et maire du chef- 
le canton pendant 9 ans; il élait conseiller d'arrondisse- 
lepuis dix ans, lorsqu'il succéda en i878 à Alfred Renaud, 
iller général. C'était un homme universellement aimé et 
es électeurs, à travers tous les changements, ont toujours 
vêlé le mandat. Depuis un demi-siècle sur la brèche pour 



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- 363 -^ 

la défense des principes sociaux, Guyon a rendu des services 
importants à la population rurale qui conserve de lui un pieux 
souvenir. 

Ses obsèques ont eu lieu à Tonnay-Charenle,au milieu d'une 
afTluence considérable venue de Rochefortet des communes envi- 
ronnantes. Avec presque tous les maires du canton se trouvaient : 
MM. l'amiral Rieunier, député; le contre-amiral Dupont, Duret, 
sous-préfet de Rochefort; de Laage, conseiller général de Saint- 
Savinien ; Berlhus de Langlade, conseiller d'arrondissement ; 
Georges Bugeau, avocat, etc. Les coins du poêle étaient tenus 
par MM. Gogu'et, maire de Charente ; Godin, conseiller général 
de La Jarrie ; Delage de Luget, conseiller d'arrondissement, et 
Strauss. Le deuil était conduit par MM. Bouchoir, médecin 
major au 28® d'artillerie; Poupard, maire de Rojhefort, et 
Michaud, architecte, cousins du défunt. Apres l'absoute donnée 
par M. Tabbé Clanet, curé de Muron, M. Tabbé Brodut, curé- 
doyen de Charente, a paraphrasé ce texte Ecce fidelis scrvus 
et prudens, en l'honneur du défunt, toujours fidèle à ses convic- 
tions politiques, fidèle à son Dieu, sage et prudent, toujours prêt 
à rendre service. Au cimetière M. Bignoneau, au nom de la so- 
ciété des médecins vétérinaires que présidait Guyon, a rendu à 
son confrère un hommage plein de cœur et de délicatesse, et 
M. Delage de Luget a prononcé un discours que publient les 
Tablettes du 6 : « Etre alTable pour tous, rendre service sans se 
préoccuper de la reconnaissance de celui qu'on oblige et jamais 
ne faire payer à autrui une opinion contraire à la sienne, ce sont 
là des qualités bien rares ; l'homme que nous pleurons les pos- 
sédait... Il ne cherchait point à se prévaloir du bien qu'il fai- 
sait aux pauvres ; il les soulageait discrètement, et c'est un 
défenseur convaincu que la religion perd en lui. Dieu lui don- 
nera une place auprès de la compagne chérie dont la perte l'avait 
si profondément affligé. • Le journal ajoute qu'à Tissue de la 
cérémonie plusieurs maires et électeurs du canton sont allés 
offrir la candidature au conseil général à M. Delage de Luget, 
gendre d'Alfred Renault, qu'avait remplacé Guyon à l'assemblée 
départementale. Le défunt a légué aux pauvres de Tonnay-Cha- 
rente la somme de 6.000 francs, dont les revenus seront distri- 
bués par le bureau de bienfaisance. 

Le 24 septembre, est décédé, dans la 37® année de son âge et 
la 13® de sa prêtrise, Joseph Brajon,curéde Guitinières depuis 
1890, frère de M. le curé de Grézac et de la supérieure des do- 
minicaines de Corme-Ecluse. 

Le 30 septembre, est décédé à Paris, âgé de 54 ans, l'abbé II. 
Barbin, vicaire de Sainte-Marie des Batignolles. Né à Périgny 
près La Rochelle en 18^i4, élève du petit séminaire de Montlieu 
et du grand séminaire de La Rochelle, ordonné prêtre en 1867, 
il avait été successivement vicaire de Saint-Nicolas à La Ro- 



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— 364 — 

chelle, curé de Vandré, d'Aumagne, aumônier du collège de 
Rochefort. Appelé à Paris comme professeur dans un collège 
de jésuites, il fut vicaire à Sainte-Elisabeth et depuis dix ans 
vicaire des BatignoUes à Paris ; il s'était fait une place distin- 
guée parmi les prédicateurs de la capitale. Sa charité et son 
zèle apostolique égalaient son éloquence et son savoir. 

Le 9 octobre, est décédé à Rochefort, âgé de 54 ans, Paul- 
Léon Bossus, O. *, chef de bataillon de l'infanterie de marine 
en retraite, époux de Marie-Anne Lomont. Après une carrière 
bien remplie, il avait été nommé commissaire du gouvernement 
près le premier conseil de guerre maritime de Rochefort, où il 
s'acquittait avec zèle de ses fonctions. 

Le 14 octobre, est décédé subitement à Paris, chez son gendre 
M. Albert Dez, professeur au lycée BufTon, Auguste-François 
Lièvre, *, I. Oi conservateur de la bibliothèque de Poitiers, 
ancien pasteur. Né en 1828 à Bazoges en Pareds (Vendée), il flt 
ses études théologiques à la faculté protestante de Strasbourg, 
où il soutint, dit le Temps du 16 octobre, « une thèse souvent 
reprise depuis, en particulier par Lanfrey dans L'église et les 
philosophes au XVIII^ siècle, et Franck Puaux, dans la Revue 
historique, sur le rôle que le clergé catholique a joué dans la 
révocation de Tédit de Nantes » (lo53). Il eut aussi quelques dé- 
mêlés avec M. Pédezert, doyen de la faculté protestante deMon- 
tauban. Pasteur à Couhé (Vienne), il composa une Histoire des 
protestants duPoitou et des églises rë/brmëes (1856-1860, 3 vol. 
in-8°) œuvre de jeunesse qu'il eût faite autrement plus tard. Pas- 
teur à Angoulème, il se livra à l'étude de l'histoire et de Tarchéo- 
logie locales et devint président de la société archéologique et 
historique de la Charente, dans les mémoires de laquelle il a 
inséré plusieurs travaux importants, notamment ExplorSition 
archéologique dans la Charente (1" vol. ,1894, in-8*); il a publié 
aussi AngoulêmCf histoire, institutions et monuments (1885, 
in-12), etc. Il fut nommé, en 1884, conservateur de la bibliothè- 
que municipale de Poitiers, et bientôt il fut chargé, avec M. Al- 
fred Richard, archiviste de la Vienne, d'un cours d'archéologie 
et d'histoire poitevines à la faculté des lettres de Poitiers, fon- 
dé par le conseil municipal. Son ardeur se porta alors sur le 
Poitou, objet de ses premières études, et il a publié sur divers 
sujets des brochures qui ne passèrent point inaperçues. Nous 
avons rendu compte de chacune. Lièvre avait pour beau-père 
Mauflastre, qui fut magistrat à La Rochelle et père de M. Alexis 
Mauflastre, président de chambre à la cour d'appel de Douai. 
Il a un fils, M. Daniel Lièvre, sous-commissaire de la marine à 
Rochefort. 

Le 19, est décédé, dans la 78® année de son âge et la 54® année 



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— 365 — 

de sa préirise, Paul Métivier, curé d'Aytré. C'était le type du 
pasteur qui a consacré sa vie au bien des âmes. Vivant dans 
une extrême pauvreté, il était l'ami des pauvres. 



II. — MARIAGES 

Le 10 août, enTéglise de Tréganteur près Josselin (Morbihan], 
a été bénit, par M. le chanoine Dubois de La Villerabel, secré- 
taire général de Tévêché de Saint- Brieuc et cousin du marié, le 
mariage de M. le baron Albert de Pichon de Longueville, fils 
de M. de Pichon de Longueville, au château de Longueville, 
par Pauillac (Gironde), avec M"* Jeanne du Ilalgouet, petite- 
fille de M°** de La Pervanchère, fille de M. le vicomte du Hal- 
gouet, ancien officier de hussards, et de la vicomtesse née de La 
Pervanchère. Les témoins étaient pour l'époux: son frère, le 
lieutenant Pichon de Longueville, et son beau-frère, le vicomte 
de Vassal-Sineuil; pour l'épouse: ses oncles, le colonel vicomte 
du Halgouet, le vaillant député royaliste de Redon, et le comte 
Louis Cornulier, conseiller général de la Vendée. 



Le 19 septembre, à La Rochelle, M. Emi/e-Magloire- Joseph 
Palmé, libraire éditeur, fils de M. Victor Palmé, éditeur du Gai- 
liàyduRecueildeshistonensAeVHistoirelittérairedelsLFraince, 
etc., a épousé M"* Laure-Thérèse-Dominique Lafaille. 



Le 20 septembre, la bénédiction nuptiale a été donnée dans le 
temple de Barbezieux à M. Jacques-Henry- Auguste Delamain, 
né le 10 décembre 1874 de P/ii/ippe-Henry-Albert Delamain et 
d'Elisabeth-^drienne Hine, et a Anna-Germame Boutelleau, 
née le 6 janvier 1876 de Georges Boutelleau et d'Anne Haviland, 
de Limoges. Les témoins étaient pour le marié : ses oncles pa- 
ternel et maternel, MM. Henry Dike Gautier et Edouard-Etienne 
Hine; et pour la mariée : ses oncles paternel et maternel, 
MM. Gustave Boutelleau et Albert Haviland. 

L'époux appartient à l'une des plus anciennes familles protes- 
tantes de l'Angoumois, qui, ayant embrassé cette religion lors 
du séjour de Calvin dans la Charente en 1534, émigra en Angle- 
terre l'an 1625 (voir Bujeaud, Chronique protestante de T^n- 
goumois)^ en la personne de son chef, Nicholas Delamain, et 
revint en France l'an 1759 en la personne de Jacques Delamain, 
chef de la branche aînée, fils de William Delamain et de Han- 
nah O'Schaugnessy. En voici la généalogie depuis le retour en 
Fronce : Jacques Delamain, fils deWilliam, né à Dublin (Irlande) 
le 21 mai 1736, épousa, le 24 novembre 1762, Marie Ranson, née 
à Jarnac le 29 mai 1744, fille d'Isaac Ranson, de Jarnac, et de 
Marie Thomas. Témoins du marié : Frédéric-Paul Roullet, de 
Jarnac, et Patrice-Pierre Murray, de Dublin; de la mariée : 
Jean-Benjamin Ranson, son oncle, et EtienneJean-Charles 



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— 366 — 

Lecoq, chevalier, seigneur de Bois-Baudran, son cousin. Ils eu- 
rent: Jean-Isaac Delamain, aine, né le 10 février 1764, marié,le 
9 juillet 1787, à Elisabeth Augier, fille de Daniel Augier, de 
Cognac, et de Marie Broussard, ayant pour témoins : Jean- 
Benjamin Ranson, grand-oncle du marié, et Samuel Turner, 
son cousin germain, et pour la mariée : ses oncles, Philippe 
Augier et Etienne Augier, qui fut député du tiers état aux états 
généraux, puis à la convention. 

Le fils aîné des précédents, Anne-Philippe-Henry Delamain, 
né le 1" décembre 1791, épousa, le 22 avril 1818, Clarisse-Isaure 
Levallois, née le 10 novembre 1796, fille de Charles Levallois 
et de Marie Charrier; ils eurent pour témoins : Charles-Henry 
Gaboriau et François-Charles Ballet, d'une part, et Alexandre 
Charrier, d'Anville, et Charles-Louis Gaboriau, oncle et cousin 
de l'épouse. De cette union vint, le 20 mars 1819, Ferdinand- 
Henry qui, marié, le 9 décembre 1846, à Sophie Admyrauld, 
de La Rochelle, née le 25 juillet 1826, fille de Louis, colonel 
d'artillerie, député de la Charente-Inférieure, et de Sophie- 
Louise Chevallier, de Puylboreau, — témoins du marié : ses 
oncles, Charles-Henry Gaboriau et Roméo Levallois, rece- 
veur particulier à Saintes ; et de la mariée : ses oncles, Ernest 
Admyrauld et Thomas Hine, — eut, le 7 août 1847, Philippe- 
Henry-Albert Delamain, marié, le 15 février 1873, à Elisabeth- 
Adrienne Hine, née le 14 septembre 1850, fille d'Auguste Hine, 
de Jarnac, et de Gabrielle-Sophie Dupuy. Témoins du marié: 
Gabriel-Louis Admyrauld, son oncle maternel, et Pierre Plante- 
vigne-Lastier, son cousin, et de la mariée : ses oncles Georges 
et Thomas Hine. Armes des Delamain, enregistrées au Collège 
of Heralds à Londres : D'or à trois croix de gueules, 2 et i. 

Les Boutelleau sont aussi une vieille famille protestante de 
l'Angoumois. La mariée a pour grands-pères Edmond Boutel- 
leau, époux de Louise Marchand, de Montandre, tante de notre 
confrère, M. Maurice Marchand, maire de Montandre, et M. David 
Haviland. 

Le 22 septembre, en l'église de Saint-Julien de TEscap, M. 
l'abbé du Poërier de Portbail, curé de la paroisse, a béni le ma- 
riage de M'** Marguerite Coutanseau avec le commandant 
Amédée Curé, attaché à l'état-majorde l'armée. La messe a été 
dite par M. l'abbé Gilbert, ancien curé de Saint-Julienet amide 
la famille Coutanseau. Les témoins étaient pour le marié: MM. 
le général de division Robillard et le général Paivre, son oncle; 
et pour la mariée : MM. Charles Cousinéry, son beau-frère, et 
Pierre Texier, son grand-oncle. 

Le 28 septembre, en l'église Saint-Louis de Rochefort, M. 
l'abbé Bouquin, curé-archiprêtre, après une allocution oùiU 
salué la grande figure de M. l'abbé Chastang, oncle du marié, 
ancien aumônier de la flotte et confident intime du vénérable 



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— 367 — 

Rémy Roui, et fait allusion à la vie de péril et de dévouement 
choisie par le marié, médecin de la goëlette Saini-Pau/, des oeu- 
vres de mer, a donné la bénédiction nuptiale à M. le docteur 
Joseph Chastang, médecin de première classe de la marine, fils 
de M. le docteur Joseph Chastang, médecin en chef de la marine 
en retraite, et à M"* Caroline Alliez, fille de M. Alliez, commis- 
saire adjoint de la marine en retraite. Les témoins du marié 
étaient MM. Alexandre Chastang, pharmacien universitaire de 
première classe, son frère, et Yves Lenarec, censeur au lycée 
de Brest; ceux de la mariée: MM. le docteur Boucheron, ancien 
médecin de la marine, et Victor Chailan, sous-commissaire de 
la marine. 

Le 11 octobre, a eu lieu, dans l'église de Salles d'Angles, le 
mariage de Jean-François-Maurice Landry, avocat à Barbe- 
zieux, fils de Louis-Alfred Landry, avocat à Barbezieux, et de 
dame Marie-Elisabeth Landry, avec M"*^ Marguerite Yvon, 
fille de Lucien Yvon, demeurant à Treillis, commune de Salles 
d'Angles, et de défunte Céline Longuet. Le mariage a été cé- 
lébré par M. Lutard, neveu du curé de Salles d'Angles, empê- 
ché par la maladie, qui a adressé aux jeunes époux une allo- 
cution où l'élévation des pensées était rendue encore plus sen- 
sible par le charme et la pureté du style. 



Le 12, M. Tabbé Paul Sagot du Vauroux, ancien vicaire gé- 
néral de Rouen, chanoine titulaire de La Rochelle, a, en pré- 
sence de M. l'archiprêtre de Saint-Louis de Rochefort, donné la 
bénédiction et adressé une allocution pleine de piété et de dis- 
tinction àM.iîoberf-Marie-Gabriel-AlfreddeMarguerye,*, lieu- 
tenant de vaisseau, attaché à l'état major général de la marine, 
neveu de M»' de Marguerye, évêque d'Autun, etàM"** Camille- 
Thé rèse-Jeanne-Mane Perrin de Boussac. Les témoins pour 
l'époux étaient : son oncle, M. Emile Fessart, *, ancien capi- 
taine de cavalerie, et M. le capitaine de vaisseau Besson, 0. * ; 
ceux de la mariée : MM. Ernest Leps, négociant, membre de la 
chambre de commerce, son grand-père, et II.-L.-J. Perrin de 
Boussac, propriétaire à Cognac, son oncle. 

Le 19 octobre, en l'église Saint-Louis de Rochefort, la bénédic- 
tion nuptiale a été donnée à M. Paul Labeille, ingénieur des ponts 
et chaussées à Rochefort, et à M"® Marie Arnoux, fille de M. le 
capitaine de frégate Paul Arnoux, petite-fille de M. le capitaine 
de frégate Arnoux, qui a commandé la division des équipages 
de la flotte à Rochefort, et du côté maternel arrière -petite-fille 
de M. Montois, préfet de l'empire, et petite-fille de M. le capi- 
taine de vaisseau François Roux, qui fut directeur des mouve- 
ments du port de Rochefort. Témoins du marié : MM. Ernest 
Polony, directeur des travaux hydrauliques au port de Roche- 



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— 368 — 

fort, et Edmond Modelski, ingénieur en chef des ponts et chaus- 
sées à La Rochelle ; de la mariée : MM. le capitaine de frégate 
Lucien Arnoux, commandant la défense mobile à Rochefort, et 
le lieutenant de vaisseau Gaston Douet, ses oncles. 



VARIÉTÉS 



UNE RIVIÈRE DE SAINTOVGE: L'ANTENNE PHOTOGRAPHIÉE PARP.STLTAIIT, 
1886-87. - LE PARC FRANÇOIS I» A COGNAC, 1885 

Le littoral de la France a été décrit par V. Vattier d'Ambroyse 
(Ch. F. Aubert) en 1887; les grands fleuves de France, la Seine, 
la Loire, la Garonne, le Rhône avec Louis Barron, les plages 
avec Bertall et Scott, les ports du monde entier avecM. Gau- 
thiot, ont trouvé des auteurs, des artistes pour conserver leurs 
aspects variés à travers les âges. La Sèvre elle-même, cette 
petite rivière du Poitou, a eu son cours, de Niort à La Rochelle, 
illustré par Fraipont, Antoine Duplais des Touches, Sauzeau, 
etc., dans un volume de luxe édité par L. Clouzot en 1889. 
Seule, la Charente, le fleuve militaire, la voie maritime de la 
Saintonge, attend son monument littéraire et artistique. Certes, 
les auteurs et les peintres ne manquent point, mais l'éditeur 
d'un pareil livre est à trouver: on devine pourquoi. 

En attendant que le public lettré encourage véritablement ces 
travaux patriotiques, artistiques, indispensables à l'histoire et 
à la géographie d'une région, il convient de parler, dans cette 
Revue, d'une œuvre très étudiée d'un enfant de Cognac: c'est 
un album magnifiquement relié, tiré à un très petit nombre 
d'exemplaires et comprenant un total de 52 vues des bords de 
l'Antenne. 

Cette petite rivière, afïluent de la rive droite de la Charente, 
coule sinueuse et claire, pendant 50 kilomètres, du nord au sud, 
de Fontaine-Chalendray, où elle prend sa source, à Merpins. 
Là, elle se jette dans le fleuve, à 4 kilomètres de Cognac, après 
avoir baigné le Gicq, les Touches de Périgny, Bagnizeau, Matha 
et les environs de l'ancien château, Prignac, Château-Bardon, 
Château-Couvert, le Seure, Mesnac, Saint-Sulpice, Château- 
Chesnel, château de Richement et Javrezac. 

Ainsi l'Antenne m'apparaît transparente, bordée de grands 
peupliers, d'ormeaux, d'aulnes et de chênes; par ci par la quel- 
ques voûtes de ponts, quelque toiture de moulins, un empellp- 
ment d'écluse. A dire vrai, il y a peu d'architecture. Voici d'ail- 
leurs la table de cette intéressante collection de paysages cha- 
rcutais, 1886; le photographe a pris soin de noter les différen- 
tes heures du jour, les mois et les positions : amont, aval, rive 
droite ou gauche, face, occupées par l'appareil. C'est un travail 
de vrai paysagiste ! 



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— 369 — 

1. A rentrée de Château-Couvert. Av., F. Juillet. 

2. Devant la vanne de Château-Couvert. Av., Rg. Juillet. 

3. Au pont du Seurre. Am., Rg. Juillet. 

4. Sur le pont de Mesnac. Am., F. Juillet. 

5. Sur le pont de Saint-Sulpice. Am., F. Juillet. 

6. Au moulin de Bricoîne. Am., F. Juin. 

7. Entre Bricoîne et Boussac. Am., Rg. Juin. 

8. En bas de la chaussée de Boussac. Av., Rg. (midi) Juin. 

9. Le moulin de Boussac. Av., F. (le matin) Juillet. 

10. ^^ous Chanteloup. Am., Rg. Août. 

11. Abreuvoir en bas de Chanteloup. Am., Rg. Août. 

12. Entrée de la chaussée à Richemont. Av., Rg. Février. 

13. Sur le premier ponceau de Richemont. Av., F. Février. 

14. Derrière la chaussée de Richemont. Am., Rg. Février. 

15. Fontaine de La Chaume, à Richemont. Am., Rg. Avril. 
10. En bas du 3* ponceau de Richemont. Av., F. Juin. 

17. Au moulin de Richemont. Am., F. Juin. 

18. Derrière Tempellement de Richemont. Am., F. Juin. 

19. Dans une île à Richemont. Am., F. (le soir) Février. 

20. La Fosse à La Buriîiude, à Richemont. Av., F. Février. 

21. Au-dessus des Anglades. Am., Rg. Avril. 

22. Dans une île sous les Anglades. Am., Rg. Avril. 

23. En bas des Anglades. Am., Rg. Mai. 

24. Grand bassin de La Billarderie. Av., Rg. Mai. 

25. Bras d'eau sous La Billarderie. Av., Rg. Mai. 

26. Sur le premier pont d'Angeliers. Am., F. Avril. 

27. Au moulin d'Angeliers. Am., F. Avril. 

28. Dans une île de La Billarderie. Am., F. Mai. 

29. Vue descendante, à La Billarderie. Av., Rd. Mai. 

30. Devant la chaussée d'Angeliers. Av., Rd. Août. 

31. Derrière le moulin d'Angeliers. Am., Rd. Avril. 

32. En bas du 3* pont d'Angeliers. Av-., F. Avril. 

33. Derrière l'empellement d'Angeliers. Am., Rg. Avril. 

34. Dans la prairie, en bas d'Angeliers. Av., Rg. Avril. 

35. Un lavoir à Javrezac. Av., F. Juillet. 

36. Sur le pont de Javrezac. Am., F. Juillet. 

37. Au-dessus du pont de Crouin. Am., Rg. Août. 

38. Au-dessus du pont de Crouin. Av., Rg. Août. 

39. Devant le pont de Crouin. Av., Rd. Août. 

40. Passerelle à l'embouchure de l'Antenne. Av., Rd. Août. 

Supplément. 

A. En bas du pont du Seurre ; aval, rive gauche, Juillet. 

B. Sur le pont de Mesnac ; aval, face. Juillet. 

G. En bas du moulin de Bricoîne; aval, rive eauche, Juin. 

D. En bas de Bricoîne, deuxième vue; aval, rive gauche. 
Juin. 

E. Sous la chaussée de Richemont ; amont, rive gauche, 
Août. 

24 



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- 370 — 

P. Petit bras d'eau sous le moulin de Richemont ; amont, face, 

Juin. 
G. Bas-fonds marécageux sous Richemont ; amont, face, Juin. 
H. Vue à Tintérieur de La Billarderie ; amont, rive droite, 

Juin. 
I. Au premier ponccau d'Angeliers ; amont, face, Juillet. 
J. Dans la prairie, en bas d'Angeliers ; aval, rive gauche, Mai. 
K. Derrière le coursier du moulin de Richemont ; travers, rive 

droite, Juin. 
L. Près de l'embouchure de l'Antenne ; amont, rive gauche, 

i4oii(. 

Il n'est pas étonnant de trouver une pareille science d'obser- 
vation chez P. Sylvain; aujourd'hui, mon devoir est de lever le 
voile : ce pseudonyme cachait Marc Marchadier fils, décédé à 
Cognac le 29 janvier 1893, l'auteur de nouvelles charmantes 
publiées dans la Vie moderne^ la Revue bleue, le Temps, etc. 
(Voir notice nécrologique dans la Revue de Saintonge et d'Aunis, 
1893, page 229.) 

Contemplateur des bords ombreux et ensoleillés de l'Antenne, 
Marc Marchadier, qui ne savait pas dessiner, résolut, en 1886, de 
fixer sur le papier les impressions de ses charmantes prome- 
nades de valétudinaire. Tl fallait se hâter, comme il le dit lui- 
même dans une courte préface, lentement sans doute, mais se 
hâter de prendre cette rivière avant qu'elle eût perdu ses grâces 
naïves : car chaque jour ses beaux arbres tombaient sous la 
hache des propriétaires industriels. 

En septembre 1881, à Fouras, nous avions appris la photogra- 
phie d'après les émulsions du docteur Monckhoven. Pendant 
que je faisais mes croquis, c'était pour lui une jouissance de 
prendre; les mêmes sites et de revenir avec des paysages, peut- 
être plus exacts que mes dessins, mais certainement trop pous- 
sés au noir, à l'impression. Peintre, je critiquais l'oubli de cer- 
taines valeurs des verts feuillus par la gélatine au bromure 
d'argent; mais je reconnaissais la supériorité du procédé méca- 
nique de l'objectif photographique sur le pinceau, au point de 
vue des silhouettes et de la rapidité. Aujourd'hui, l'usage des 
petits appareils instantanés de voyage s'impose aux touristes et 
aux dessinateurs d'actualités. 

Marc perfectionna les formules de développem*ent au faim^ 
sulfate de fer (on ne connaissait pas l'acide pyrogallique,ledia- 
midophénol, etc.) et obtint en 1886, après cinq années de recher- 
ches à Angers et à Cognac, d'excellents résultats avec ses vues 
de l'Antenne. 

Pour Marchadier, observateur très méticuleux, c'était la meil- 
leure façon de réunir des documents sur nature ; il l'a fait avec 
habileté, et c'est avec une religieuse émotion que je parcours 
ces planches que le père, l'érudit Pierre Lagarenne, a eu 'a 
délicate attention de m'envoyer après le décès de notre cher 
penseur. C'est tout un travail raisonné, une série d'études, capa- 



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— 371 — 

blés de fournir aux dessinateurs des indications utiles, aux ad- 
mirateurs de la belle nature des souvenirs précis ! 

Marchadier n'a pas seulement photographié TAntenne. Son 
troisième album du Parc François /*"■ à Coc/nac (1885) comprend 
une vingtaine de bons clichés donnant la perspective de la 
montée des Arabes, des allées de la Sablière, de Chatcnay, du 
Chêne-Géminé, de Tallée Basse, de l'allée Pinet, de la Courtine, 
de Tallée des Renards, de la Font d'Enfer, du carrefour de la 
Combe, etc. 

L'artiste, car il aimait vraiment le beau, avait formé le projet 
de faire avec moi la Boutonne, la Charente, etc.; une mort fou- 
droyante est venue surprendre ce travailleur. C'est une perte, 
non seulement pour la littérature, mais encore pour le pays 
dont il a conservé l'aspect pittoresque avec son appareil, a col- 
laborateur du soleil ». Son souvenir doit s'unir aux bords de 
TAntenne si souvent parcourus ! 

A. DuPLAis DES Touches. 



II 

LA SAINTONGE EN 1789 

Soua ce titre : Un épisode du schisme constitutionnel en 
province^ c'est-à-dire en Saintonge, la revue La Quinzaine du 
1" octobre publie un article dont nous extrayons quelques pa- 
ges, à propos du livre de M. Louis Audiat : Deux victimes des 
septembriseurs. Pierre-Louiê de La Rochefoucauld, dernier 
évêque de Saintes (Paris, Descléo et Picard; Saintes, Prévost, 
Mortreuil et Larmat ; grand in-8® ; prix, 5 francs), couronné par 
Tacadémie française : 

« ... La Saintonge occupe le long de l'océan une bande de ter- 
rain qui va de Kochefort, dit sur mer, puisqu'il en est à douze 
kilomètres, jusqu'à Parcoul, qui fait aujourd'hui partie du dé- 
parlement de la Dordogne. Ëile avait ses traditions, ses mœurs, 
son histoire ; on lui a uni le petit paysd'Aunis qui a son carac- 
tère propre, et do ces deux provinces, très différentes entre elles, 
on a formé le département de la Charente-Inférieure, unité fac- 
tice, comme toutes ces créations sur le papier, faites a priori 
avec un compas, comme les cantons et les arrondissements, 
sans tenir compte môme des intérêts matériels. Ces mariages 
de raison ne se maintiennent que par la force, et il n'y a pas 
de loi de divorce. Trois villes principales : Saintes, la ville gallo- 
romaine, La Rochelle, la cite du moyen âge avec ses hardis 
marins et ses marchands enrichis, Rochcfort, port de guerre 
fonde par Louis XÏV et Colbert, s'y disputent la prééminence, 
sans compter Saint-Jean d'Angély qui réclame une place dans 
rhistoire. Il n'y a guère qu'une trentaine d'années que Saintes 
a cessé de revendiquer contre La Rochelle le siège do la pré- 
fecture, qui lui avait été attribué par l'assemblée consliluane 
comme point central, et qu'un caprice de despote lui ôla en 1810. 



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— 372 - 

Avant le décret qui réunissait sous le nom de Charente-Infé- 
rieure deux provinces aux intérêts opposés, Louis XIV avait 
formé avec elles la généralité de La Rochelle, mais en laissant 
à chacune ses usages particuliers; unité alors n'était pas uni- 
formité. L'Aunis continua à ressortir au parlement de Paris, la 
Saintonge au parlement de Bordeaux ; chaque ville eut son 
échevinagc et ses privilèges. Le dernier intendant de La Ro- 
chelle, Gueau de Reverscau, qui paya de sa léte les immenses 
services rendus au pays, résidait la plupart du temps à Saintes. 
Placée dans une zone tempérée, la Saintonge entre le midi 
et l'ouest n'avait ni Texubérance de Bordeaux et de la Gasco- 
gne, ni la lenteur extérieure des populations plus septentrio- 
nales. Les passions qui avaient excité les guerres du xvi*^ siècle 
s'y étaient apaisées. La lutte avait été vive, ardente, sanglante. 
En face de La Rochelle huguenote, Saintes et Saint-Jean d'An- 
gély étaient demeurés papistes. Si, sur les côtes, les paroisses 
comptaient une moitié presque de calvinistes, le reste était ca- 
tholique. Mais, après les discussions théologiques du xvi* et du 
xvii^ siècle, la paix s^était faite. Il a fallu que, dans ces der- 
nières années, quelques prôtres apostats, comme au temps de 
Luther, vinssent, pour donner des gages de leur conversion 
sincère, semer de nouveau la discorde, réveiller les haines, 
troubler les familles en organisant, sous prétexte de prêche, 
des réunions publiques où Ton se répand en déclamations vio- 
lentes contre l'église catholique, ses dogmes, ses enseigne- 
ments, ses ministres, avec les grands mots d'édit de Nantes, 
de dragonnades et d'inquisition, paroles imprudentes qui ont 
amené des protestations, qui pourraient dégénérer ici ou là en 
luttes réelles. 

Le jansénisme, qui a plus d'un rapport avec le calvinisme, 
avait encore semé ses gormes.de discorde. Le chapitre de Sain- 
tes refusait, par 13 voix sur 24, d'admettre deux très recomman- 
dables ecclésiastiques, parce qu'ils avaient appartenu à la so- 
ciété de Loyola, « dont le lien est réprouvé par les arrêts des 
cours souveraines ». Les iVouue{/es ecclésiastiques, organe du 
parti, ne manquaient aucune occasion de signaler les empiéte- 
ments, les méfaits, l'intolérance du jésuitisme. Saintes est dé- 
noncée comme la citadelle des jésuites. En eiïet, trois sont cha- 
noines de la cathédrale, un autre vicaire général et grand chan- 
tre, une douzaine de curés dans le diocèse sur près de six cents 
ecclésiastiques séculiers. « On voit aisément en quel état doit 
être la religion dans un diocèse où les jésuitesbnt tant d'in- 
fluence. > Protestantisme et jansénisme avaient donc fait leur 
œuvre. Ainsi s'explique le nombre assez considérable de jureurs 
que compta le diocèse de Saintes. Le département de la Charente- 
Inférieure fut une barrière entre le midi royaliste et la Vendée 
catholique. Que serait-il arrivé si Bordeaux avait pu donner la 
main à Nantes ? si Rochefort avait répondu à Toulon ? 

L'esprit en Saintonge était très libéral; mais il sommeillait 
doucement. Il y avait bien le souvenir des vieilles luttes pour 



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— 373 — 

les franchises municipales, quand," p^r exemple, le gouverneur 
de la citadelle, sous couleur de défendre la ville, voulait s'em- 
parer des clefs des portes et enlever ainsi au maire, colonel des 
milices urbaines, et aux bourgeois, gardiens de leurs murailles, 
le plus beau de leurs privilèges, être maître chez soi. La cen- 
tralisation avait énervé les courages, et on acceptait très bien 
que l'intendant écrivit, à rapproche du 13 janvier, fête de saint 
Hilaire et jour de Télection du maire, que sa majesté verrait 
avec plaisir que Ton choisît M. Gaudriaud, ou bien, comme à 
Cognac, que, Téchevinage étant devenu vénal, par besoin d'ar- 
gent, mal chronique do l'ancienne monarchie, le duc de La Vau- 
guyon vendît à beaux deniers les charges de conseillers muni- 
cipaux. Le feu couvait sous la cendre. Saintes avait son cercle ; 
on y recevait les gazettes. Même on voulut avoir son journal, 
les Affiches de Saintorifje et d'Angoumois (1784), qui suffisait à 
deux provinces. Aujourd'hui la seule ville de Saintes compte 
21 périodiques dont plus de la moitié sont des feuilles politi- 
ques. En 1787, l'édit do Versailles créait des assemblées pro- 
vinoiales dans toutes les provinces qui n'avaient point d^eCats 
provinciaux, avec l'égalité du tiers et le vote par tète, innova- 
tion qui n'a pas été assez remarquée ; puis l'arrêté du conseil 
d'état (27 juillet 1787) formait l'assemblée provinciale de la 
Saintonge de sept ecclésiastiques, sept gentilshommes et qua- 
torze bourgeois, sous la présidence du duc de La Rochefou- 
cauld, prince de Marcillac, marquis de Barbezieux, membre 
de l'académie de La Rochelle. Mais les rivalités locales firent 
avorter ces beaux projets. L'Aunis, fier de ses anciens souve- 
nirs d'indépendance, de sa petite démocratie glorieuse, de sa 
résistance à la royauté et à Richelieu, réclamait une autonomie 
complète. Saintes ne voulait pas déchoir do son rang de capi- 
tale. Ce particularisme empêcha tout. 

Puis, un beau jour, fatigués de ces lenteurs, ennuyés de ces 
dissensions mesquines, voyant Thostilité de l'intendant et crai- 
gnant que la province ne fût absorbée par la Guienne, un ecclé- 
siastique et un gentilhomme, de leur propre mouvement, con- 
voquent à rhôtcl de ville les principaux habitants de la ville. 
L'échevinage, corps officiel, organe légal du tiers, a beau, dans 
une délibération typique, déclarer que tout est pour le mieux, que 
le pays est calme, les populations dociles, qu'il n'y a pas lieu de 
s'occuper des demandes faites par les villes de Nantes, Nimes, 
Orléans, Béziers, Oarcassonne, etc., que le tiers ait aux états 
généraux un nombre de députes égal à ceux de la noblesse et 
du clergé, les promoteurs appellent toutes les paroisses à en- 
voyer des délégués à une assemblée générale. Là, après des in- 
cidents, bien des discussions qui sont à lire (l), les trois ordres 



(1) Voir Les élnis provinciaux de Sainlonge^ étude et documents inédits par 
M. Louis Audiat (1870, in-S»), qui a eu la chance de découvrir le registre ori- 
ginal des délibérations, inconnu de tous les historiens, même de Léonce de 
Lavergnc, qui a publié un important ouvrage sur ce sujet. 



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^ 



— 374 — 

décident que Ton demandera au roi l'érection de la Saintonge 
en pays d'état ; les deux premiers ordres renoncent à tous leurs 
privilèges pécuniaires, acceptent Tégale représentation du tiers 
et s'en remettent au roi du vote par individu. C'était la Duitdu 
4 août en Saintonge; la révolution était faite dans les esprits. 
La joie est universelle; on se félicite, on pleure, on s'embrasse: 
<c Quel beau jour, ô nos concitoyens ! Nous voilà donc amis et 
frères. » Et le peuple couronne de lauriers les portes du palais 
où se tient rassemblée, et donne des sérénades aux commis- 
saires des trois ordres, et toute la ville s'illumine, et Ton chante 
un Te Deum à la cathédrale. Quatre ans après, les principaux 
acteurs de ce grand acte étaient persécutés, incarcérés, dépor- 
tés« massacrés. 

L'évéque de Saintes avait favorisé de tout son pouvoir ce gé- 
nère ux mouvement, sans pourtant, à cause de sa position, y 
prendre une part active. 

La révolte, après avoir terriPié les grandes villes, se dressa me- 
naçante dans les campagnes de la paisible Saintonge. A Roche- 
fort, deux boulangers, dénoncés comme accapareurs parcequ'ilfl 
avaient acheté quelques sacs de farine, faillirent ôtre brûlés 
dans leur four. A Saint-Thomas de Cosnac, près de Jonzac, 
après le prône violent d'un vicaire, Jacques Roux, depuis mem- 
bre de la commune de Paris, qui accompagna Louis XVI à 
l'échafaud, la foule brise les bancs de l'église, saccage léiude 
du notaire qui veut Tapaiser, Martin, un ancêtre du sénateur 
Eugène Pelletan, puis, s'ctendant sur cinq paroissep, brûle les 
châteaux de Boisrocho et de Saint-Georges des Agouts au mar- 
quis Paty de Bellegarde, fait ripaille, et par amusement rôlit 
les chiens de chasse. Ailleurs, le maire do Varaize, Latierce, 
âgé de 60 ans, est lâchement égorgé par trois mille furieux. La 
constitution civile du clergé acheva de mettre le désordre dans 
les esprits et aboutit bientôt à la violence... > 



III 

LES SAINTONGEAISES A l' AUDIENCE 

Vers 1861 , alors que je faisais mon droit à Poitiers, j'entrai un 
jour à l'audience de la première chambre de la cour où un gran^ 
avocat du barreau de Paris, M« Desmarest, plaidait une affaire 
importante. Il fut amené à parler incidemment d'une femme qui 
avait plaidé sa cause devant le tribunal de la Seine avec une 
telle vigueur d'argumentation que tous les avocats présents 
comparaient son talent à celui de Billault, le ministre deTinté* 
rieur. Ce souvenir de jeunesse m'est revenu à la mémoire a 
propos de l'arrêt de la cour de Paris qui a refusé d'admettre 
M"** Chauvin au serment d'avocat, et de la brochure de M* Ravail, 
avocat à la cour d'appel de Poitiers, La femme et le 6arreau, 
mentionnée dans \ix Revue de septembre 1898, page 349. H ^^ 
sauraitétre question ici de prendre part à la célèbre controverse 



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- 375 - 

qui a tant passionné les féministes ; je veux seulement mention- 
ner quelques petits faits divers delà vie judiciaire en Saintonge 
se rapportant au sujet. 

Je ne connais qu'une Saintongeaise qui ait usé de la faculté 
accordée aux parties par l'article 85 du code de procédure civile 
de se défendre elles-mêmes avec l'assistance de leurs avoués. 
Le fait s'est produit devant le tribunal civil de Barbezieux, il 
y a six ou sept ans. La plaideuse était une jeune fille de 
Barbezieux pourvue du brevet supérieur d'institutrice ; et, chose 
remarquable, elle avait pour adversaire son locataire, un avocat 
qui plaidait lui aussi pro domo sua. 

Voilà pour la plaidoirie proprement dite ; mais il y a aussi 
les observations plus ou moins développées produites journel- 
lement par les plaideurs des deux sexes devant nos justices de 
paix où la procédure se fait sans ministère d'avoué. Devant cette 
modeste juridiction le brevet supérieurd'insolenceest extrême- 
ment répandu, et c'est dans ce genre qu'on peut dire avec le 
poète : 

Audetque viris concurrere virgo. 

A Cognac, pendant la période révolutionnaire, lejuge de paix 
eut à régler un compte entre une femme tenant auberge et un 
voyageur. Il dit à la femme : « 11 vous revient tant; acceptez- 
vous ? » — a Non, il m'est dû davantage. » Le juge se fit remettre 
par le voyageur une liasse d'assignats et dit à la plaideuse : « Voici 
votre compte, retirez-vous. » La mégère jeta les assignats sur 
le plancher en s'écriant :« Je me f... de ces f... papiers comme de 
la f... justice qui vient de m'être rendue.! 

Ce sont des scènes comme celle-là qui faisaient dire à un juge 
de paix de Segonzac: « Je n'aime pas les plaideurs en cotillon, 
avec eux on ne peut jamais régler une affaire. » J'ai vu, toujours 
en Saintonge, unjuge de paix, impuissant à imposer silence à une 
femme, dire au public : « Vous verrez que je ne parviendrai pas 
à faire taire cette femme. «Comme elle continuait de plus belle, 
il dit : « Attendu que l'attitude de cette femme est souverainement 
inconvenante, le tribunal la condamne à trois jours de prison. » 
Cette sentence fut suivie d'un silence glacial et le juge dit à son 
greffier: «N'écrivez pas ce jugement : je suis parvenu à faire 
taire cette femme. » 

Une paysanne avait joué pendant son enfance dans les rues de 
son village avec un petit garçon qui devint avoué. Un jour qu'il 
plaidait contre elle à la justice de paix, elle lui lança cette in- 
terruption : « Eh ! taise donc ta goule, mon pauvre X.; tu ne sais 
f... pas ce que tu dis. » 

n ne faut pas croire qu'il n'y ait à la justice de paix que des 
scènes de violences et d'injures; on y entend parfois la note 
naïve et touchante. J'ai été témoin à Barbezieux d'une scène à 
trois personnages que je recommande au dessinateur de la Ga- 
zette des bains de mer de Roijan. 

« Que demandez-vous, femme ? 



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1 



— 376 — 

— M'sieu le juge de paix, je n'avis, en vous respectant, 
qu*ine maihureuseoueillepeur me distraire ; mon fii me Tat en- 
levée ; je demande qu'i me recompense de moun oueille.» 

J.P. 

IV 

DEUX VICTIMES DE LA RÉVOCATION DE l'kDIT DE NANTES, 
M. DES PALUS ET MICHEL TOURNEUR 

On est aux mauvais jours de la persécution religieuse. Déjà, 
aux approches de la révocation de l'édit de Nantes, nombre de 
religionnaires fervents ont quitté le royaume. Après l'édit d'oc- 
tobre 1685 les départs vont s'accentuer davantage. Le gouver- 
nement a cru favoriser les conversions en recourant à des me- 
sures de rigueur ; c'est l'émigration qu'il a favorisée. Pour garder 
sa foi, tout souiïrir! laisser là son pays, sa maison, ses biens 
plutôt que de consentir à une abjuration ! Voilà un acte de con- 
science, d'honneur et de courage devant lequel on s'incline 
volontiers. Je ne crois pas cependant que tous les émigrants 
aient obéi à ce sentiment honorable : je me demande si certains 
d'entre eux, gens très pratiques, très avisés, n'auraient point. 
sous le voile de la religion, pris la fuite pour ne pas payer 
leurs dettes? Je puis à ce sujet tirer de mon sac d'archives un 
document que je livre sans commentaire, laissant à chacun sa 
liberté d'appréciation : Le héros de la petite histoire fut-il un 
malhonnête homme ou un martyr? 

Déménager à la cloche de bois, suivant l'expression populaire 
très parisienne, offre un moyen commode de se tirer d'embar- 
ras, vis-à-vis créancier ou propriétaire. La cloche de bois ne 
rend aucun son ; elle ne prévient et ne réveille personne. Le 
débiteur opère la nuit, en silence, fait ses paquets, et ni vu ni 
connu, il disparait. Moralité : le propriétaire ou le créancier a 
été joué. . . et les rieurs généralement ne sont pas de ce côté-là. 

Ce préambule m'est suggéré par une mésaventure que nous 
révèle, en l'an de grâce 1689, ^Barthélémy Couyer, sieur des 
Palus, un gros propriétaire du pays de Marennes, l'un desper- 
sonnagoa les plus importants de la contrée. M. des Palus a 
abjuré, et sa femme, Jeanne Chasseloup de Laubat, a [ait 
comme lui, et pareillement ses trois sœurs : l'ainée, Judith, 
veuve de Jacques Michel, receveur du taillon de Saintonge (H- 
la seconde, Marie, femme de Jean Escottière, baron de Chassl- 
ron; la troisième, Marguerite, veuve de Paul de La Cosle, ca- 
pitaine au régiment de Belsunce, et remariée à Isaac Richierde 
La Rochelonchamp, lieutenant-colonel du régiment de Talmont, 
le fils du pasteur Vandelincourt : c'est toute une famille dç 
nouveaux convertis. Or, M. des Palus avait vendu, en avril 

(l) Voir Associations saintongeaises du dessèchement des marais de Bl^y^ 
et de Dlanquefort, Jacques Michel^ dans le Bulletin de la société, xii« volume. 
1892, pages 89 à 95. 



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— 377 — 

1680, le quart d'une barque de pêche nommée la Jehanne de 
A/arennes, avec jouissance des trois autres quarts, à Michel 
Tourneur, maître pilote de Boursefranc. Aux termes de son 
contrat, Tourneur devait s'acquitter dans le délai d'une année. 
L'année écoulée, d'autres années suivent et se ressemblent : 
Tourneur n'a pas rempli ses engagements. Un beau jour — 
beau jour pour lui — on ne le voit plus. Qu'est-il devenu? A-t- 
il, pour se dispenser de payer le prix du bateau, profité des 
troubles occasionnés par l'édit de révocation de 1685? Il est 
monté dans la Jehanne avec sa femme et ses enfants ; il a levé 
Tancre — synonyme de lever le pied — et, vogue la galère, il a 
a pris le large ; il a mis TOcéan entre lui et son créancier. 
J'ignore où il a débarqué. 

M. des Palus, mécontent — cela se comprend — crie au vo- 
leur! et expose ses griefs contre Tourneur à l'intendant Michel 
Begon. II demande que, par application de ledit de janvier 1688 
portant réunion au domaine des biens des réfugiés, l'état le 
rembourse sur les biens délaissés par son débiteur. 

Tout comme moi, l'intendant a pris connaissance de la requête 
et de l'acte de vente. Mes deux copies, sur papier au timbre do 
la généralité de Bordeaux, sont de la belle et solide écriture de 
M. des Palus. 

Voici d'abord l'acte de vente : 

a Aujourdhuy neufviesme du mois de may mil six cent qua- 
tre-vingt, après midy, pardcvant le notaire royal en Xaintonge 
soubs signé et les tesmoins bas nommés, ont esté présents et 
personnellement establis en droit, Barthélémy Couyer, sieur 
des Palus, demeurant à Marennes, d'une part, et Michel Tour- 
neur, pilolte, demeurant au vilage de Bourccfran, paroisse du- 
dit Marennes, d'autre part ; lequel ledit sieur Couyer, de son 
bon gré et volonté, a par ses présentes fait vente parée et abso- 
lue audit Tourneur stipulant et aceptant : c'est à savoir du 
quart ou quatriesme partie en la barque nommée la Janne de 
Marennes du port de vingt-cinq thonneaux ou environ aparte- 
nant audit sieur des Palus avec pareille cotitté du quart de tous 
ses utancilles et appareaux, tant dedans que dehors, sans au- 
cune réserve, les autres trois quarts demeurant audit sieur des 
Palus, pour par ledit Tourneur en jouir pour sondit quart con- 
joinctement avec ledit sieur dos Palus qui a promis de luy en 
porter bon et loyal gari niant en tous ports et havres de son fait 
et coulpe sullcment. Et a esté faicte laditte vente pour et moye- 
nant le prix et somme de trois cent soixante-quinze livres que 
ledit Tourneur a promis, ainsy qu'il sera tenu, bailler et payer 
avec les intérests audit sieur des Palus ou aux siens, en sa mai- 
son audit Marennes, d'aujourdhuy, datte des présentes en un 
an prochain pour tout terme et délay, à peine de tous despans, 
dhommages et intérests; à quoy faire il a obligé tous et checuns 
ses biens mubles et inmublcs, présents et futcurs, et par spé- 
cial laditte quatriesme partie de barque, utancilles et appa- 



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— 378 — 

reaux, sans que la généraliltc et spcciallité se préjudicient, 
qu'il a le tout soùbmis à toutes cours et juredictions royalles 
qu'il apartiendra, promis et juré de n'y contrevenir; et renonce 
à toutes choses y contraires, dont, du consentement et volonté 
des parties, elles ont esté jugées et condemnées par moy dit 
notaire. Passé à Marennes en la maison dudit sieur des Palus, 
en présence de tesmoins à ce requis et appelles : Arnaud Par- 
quot et Ellie Bounouvrier, clerqs, y demurant, les jour et an 
que dessus. Ainsi signé au registre : Couyer, M* Tourneur et 
Bounouvrier et Parquot ; aveq moydit notaire. Signé : J. Dubois, 
notaire royal. 

» Par coppie : Couyer des Palus, pour auoir ta grosse du 
susdit contrat. » 

Maintenant voici la requête originale de M. des Palus et le 
donné acte délivré par Henry Dufaur de Chastellars, le subdé- 
légué de l'élection de Marennes : 

a L'an mil six cent quatre-vingt-neuf, et le quatorziesme avril, 
pardevant nous Michel Begon, conseiller du roy. intandant 
général de la marine du Ponant, justice, police et finances et 
fortifïîcations du pays d'Aunis, ville et gouvernement de La 
Rochelle, ille de Ré, Brouage, OUeron et costes adjasantes, a 
comparu en sa personne Barthélémy Couyer, sieur des Palus, 
qui nous a dit et remontré qu'il est créancier de Michel Tour- 
neur, m* pilôtte du vilage de Boursefranc, de la somme de 
trois cent soixante-quinze livres, pour le prix de la quatriesme 
partie d'une barque que ledit sieur des Palus luy auroit vendu 
et dont il n'a peu se faire payer, parce que ledit sieur Tourneur, 
sa femme et enfans, ce sont apsantés du royaume et (ont) en- 
mené laditte barque avec eux, soubs prétecte de religion: pour 
laquelle somme ledit sieur des Palus forme son opposition et 
requit qu'il plaise à sa majesté en conséquence de son esdit du 
mois de jenvier mil six cent quatre-vingt-huict, registre et pu- 
blié à Xaintes au présidial, le premier de mars dernier, ordon- 
ner que ledit sieur des Palus sera payé de ladite somme de trois 
cent soixante-quinze livres en principal et intérest, sur les 
biens mubles et inmubles délaissés par ledit Tourneur et sa 
femme, et encore de la somme de unze cent vingt-cinq livres, 
pour le prix des trois autres quars de laditte barque, atandu le 
vol qui luy en a esté fait par ledit Tourneur; laditte vente dattée 
du neufviesme may mil six cent quatre-vingt, signée Dubois, 
notaire royal. De laquelle desclaration et représentation de 
pièce et opposition avons donné acte, et de ce qu'il nous a rerais 
coppie dudit contract énoncé sy dessus, et de luy signé par 
coppie pour en avoir la grosse originalle en bonne forme. Fait 
à Marennes, le jour et an que dessus. 

» Dufaur - Chastellars , subdélégué de M. LintendsLUt. 
Couyer, Bonnyn, procureur dud. s^ des Palus. » 

Quelle solution fut donnée à la requête de M. des Palus? Je 
doute que celui-ci ait obtenu satisfaction. Les Tourneur réfu- 



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— 379 — 

giés ne figurent sur les états des comptables du domaine tjue 
pour des sommes insignifiantes ; aucune ne se rapporte à notre 

? ilote. Après tout je connais seulement les états postérieurs à 
700. (Archives nationales, TT, 242.) 

La Morinerie. 



LE SCULPTEUR MICHEL BOURDIN A SAINTES 

A la mort du président Carnot, on se rappelle avec quel em- 
pressement les imprésarios exhibèrent partout la scène de l'as- 
sassinat, ou même le portrait de la victime en cire, et les pho- 
nographes reproduisirent son dernier discours à Lyon. Un fait 
semblable, sans phonographe toutefois, se passa à la mort de 
Henri IV. 

Michel Bourdin, d'Orléans, sculpteur à Paris, avait exécuté 
une effigie du roi en cire. Elle ne lui avait pas été commandée 
et ne lui fut pas sans doute achetée officiellement, dit la Chro- 
nique des arts du 15 octobre. Et M. Paul Vitry, qui s'est déjà 
occupé de l'artiste [Gazette des beaux arts, 2° période, t. xvn, 
p. 897), publie deux documents où il est question du personnage 
et de son œuvre, extraits le premier des minutes de Samson, 
notaire à Saintes, et le second de Marescha), aussi notaire, tous 
deux en l'étude de M* Julien-Laferrière. Le 9 septembre 1611, 
Jehan Mousset, procureur au présidial de Saintes, ayant charge 
de M* François de Bechefer, secrétaire du prince de Conti, 
étant lors « au lo^is où pend pour enseigne le souleil, et auquel 
logis ledit Bourdin a esleu son domicile, parlant à honneste 
fille Jehanne Seuillet, fille de Françoys Seuillet, hoste dudit 
logis, aux mains desquelles ledict pourtraict a été délaissé en 
l'absence dudict Bourdin », fait sommation à Michel Bourdin, 
sculpteur, demeurant à Paris, de « prendre et recevoir le pour- 
traict et effigie du roy defTunct dernier décédé, avec les choses 
mentionnées au contract d'entre lesdits Bechefer et Bourdin, 
suivant Tarrest de la cour du l"" d'aougt dernier. » 

La réponse de Bourdin est du 15 septembre. 11 s'est rendu à 
Saintes ; il a vu et visité le portrait litigieux ; mais il n'est point 
« en Testât et qualité qu'il estoit l'hors qu'il l'auroit mis es mains 
dudit Bechefer ». Le pauvre roi a un doigt de la main gauche 
rompu et perdu ; « d'ailleurs, il manque de ses ornemens d'ung 
ciel et ung doucier, le tout de velours bien chamarré de gallon 
d'or faux. » Donc Bourdin ne peut accepter son œuvre telle 
quelle ; il la lui faut intacte et avec ses ornements ; il somme donc 
Bechefer, par son procureur Mousset, de lui payer la somme 
dontil estredevable, 750 livres, à raison de 150 livres par mois, 
c'est-à-dire cinq mois pendant lesquels Bechefer a eu la statue; 
de lui restituer la statue en l'état où il la lui a livrée, sans pré- 
judice, bien entendu, des dommages à réclamer pour le retard 
mis à lui rendre son œuvre, et aussi pour ses frais de déplacement 



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— 380 — 

et 9e séjour à l'auberge du Soleil. La suite... au prochain nu- 
méro. M. Paul Vitry nous la promet s'il parvient à la savoir. 
Mais déjà on entrevoit le débat. L'artiste, par un contrat qui nous 
dirait le fin mot de l'affaire, ou bien a chargé Becheferde trans- 
porter son œuvre, ou plutôt de la promener de ville en ville et de 
la montrer moyennant finance pour satisfaire la curiosité des po- 
pulations. L'imprésario, par suite de circonstances, rompt son 
contrat : il ne fait pas ses frais ; il est malade et ne peut continuer 
son exhibition ; il somme donc Bourdin de reprendre sa statue de 
cire. Bourdin la reprendra à condition de réparations et de dom- 
mages-intérêts. Il y adéjà un arrêt de la cour ; on plaidera encore. 
« Yoilà un incident au moins pittoresque dans la carrière de 
Michel Bourdin et un voyage assez inattendu. Cela nous fait 
entrer d'une façon assez curieuse dans l'intimité de sa vie et de 
ses combinaisons financières. » Bourdin est certainement un des 
prédécesseurs de nos modernes forains, qui viennent de temps en 
temps sur nos places publiques, dans nos foires, nous montrer 
des musées où les célébrités de la politique et du crime sont exhi- 
bées en cire avec des costumes appropriés. C'est mieux qu'une 
photographie. ^ Louis Audiat. 

VI 

UN THEATRE POPULAIRE EN PLEIN AIR 

Tous les journaux ont constaté le succès des magnifiques fêles 
de La Mothe Saint-IIéraye; nous n'en dirons qu'un mot. 

La fête des rosières a lieu tous les ans depuis 1826; elles n'a de 
solennité que depuis dix ans, du jour où un homme d'initiative 
et d'énergie les a organisées et fait connaître, enjoignant au ma- 
riage des trois rosières quelque divertissement. Cette année, 
on avait un poète sous la main ; on a tiré de lui un beau drame, 
et la représentation a suivi. Une tragédie en trois actes, en vers 
et en plein air, voilà qui n'est pas banal. C'est un épisode de la 
lutte de l'indépendance gauloise contre César. Erinna43rêtresse 
d'ilésus, qui vient de défaire l'armée romaine, est vaincue elle- 
même par le général, dont elle s'est subitement éprise. César à son 
tour, frappé du même sentiment, vient lui offrir la paix en échange 
de sa main. Dans le cœur d'Erinna luttent l'amour et le patrio- 
tisme ; le patriotisme l'emporte, et plutôt que de tomber vivante 
aux mains de César qui l'aime et la veut enlever, elle se poi- 
gnarde. L'action est simple et les sentiments sont nobles et élevés. 

C'est un fait vraiment singulierque dans une petite ville de 2.900 
âmes on ait pu trouver tout ce qu'il fallait pour une représenta- 
tion pareille. Le site est le penchant d'un coteau dépendant du 
parc des seigneurs de La Mothe, les Baudéan-Parabère, trans- 
formé depuis peu en jardin public ; un terre-plein sert de scène: 
au fond une grotte d'où sort la prêtresse ; de chaque côté des 
sentiers par où arrivent les acteurs et la longue et blanche théo- 
rie des druides et druidesses; à gauche un dolmen authentique 



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— 381 - 

transporté là et un chêne où pend le gui sacré que la prêtresse 
va couper aux chants dti chœur ^u (lui Van neuf; un amphithé- 
âtre où deux mille personnes prennent place dans Tohscuritéet 
entendent fort bien, grâce au silence de la nuit,âl écho que ren- 
voie la colline, admirable acoustique ; le gaz acétylène forme la 
rampe qui éclaire seuls lespersonnages et un peu les arbres de la 



forêt; l'aspect est féerique; on se croirait devant un décor habi- 
lement peint; puis les acteurs; ce sont des amateurs de La Mothe. 
Erinna, c'est M"*^ Eugénie Cheminant qui jouait pour la pre- 
mière fois en public, et qui avait le principal rôle; le grand-prê- 
tre, c'est M. Elle ; César, c'est M. Emile Giraudias ; le barde qui 
chante avec tant de délicatesse, c'est M. Louis Giraudias, son 
frère, en même temps l'auteur de la musique des chœurs qu'il 
dirige ; les costumes, ce sont les dames de La Mothe qui les 
ont fabriqués ; la pièce, c'est un médecin de La Mothe qui Ta 
composée, M. Pierre Corneille,. qui se recommande d'un frère de 
l'auteur du Cid et de Pobjeucle; les druides et les druidesses 
sont des habitants de La Mothe. La représentation a été une 
ovation pour le poète ; les acteurs ont été fort applaudis et rap- 
pelés, le barde a été bissé; et, détail qui a son importance, 
les frais de toutes les fêtes ont été couverts et au-delà puisqu'on 
a eu un boni de 885 francs. Le surlendemain il a fallu donner 
une iJeconde représentation qui a été aussi goûtée que la pre- 
mière. Puis on a dansé toute la nuit, même au bruit d'un épou- 
vantable orage. 

A neuf heures, le lundi, les rosières partent pour la mairie, 
puis pour l'église, en grand cortège, précédées par la musique. 
M. André Lebon, ancien député de Parthenay et ancien minis- 
tre, conduit la première; M. Tardy, juge de paix, la seconde ; 



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— 382 — 

l'adjoint, M. Rougier, la troisième. Le maire donne le bras àla 
présidente du comité des rosières, M°*® Rossard. La foule est 
considérable. A midi le banquet sous la halle ; la halle se prête 
à tout: hier, c'était la kermesse ; cette nuit, et la nuit suivante, 
le bal. 



Le maire, M. Eugène Giraudias, toaste au président de la 
fètc, M. André Lebon; au sénateur, M. Garran de Balzan; à 
M. Louis Audiat, président de la société des Archives histo- 



riques de la Sdiintonge, son ancien professeur, qui a été aussi 
le professeur de son fils aine ; il adresse quelques mots de re- 
merciements bien tournés et spirituels à tous ceux qui ont 



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- 383 — 

contribué à Téclat de ces fêtes. M. Lebon donne quelques 
conseils aux jeunes mariées. M. Garran de Balzan, célibataire, 
comme le fondateur des rosières, n'apprécie pas moins l'insti- 
tution et souhaite tout le bonheur aux époux. M. Audiat loue la 
délicate attention du maire qui a donné une des places d'hon- 
neur à son ancien maître et rappelle le temps où ils traduisaient 
ensemble le Tityre de Virgile sans se douter qu'un jour ils 
auraient à célébrer et les fromages de La Mothe et les belles 
Mothaises. 

Castaneee molles et pressi copia lactis. 

« Heureuse, a-t-il dit (d'après le Mémorial de Niort du 
17 septembre), les villes qui ont des maires aussi intelligents, 
aussi habiles à grouper autour d'eux des collaborateurs aussi 
dévoués, aussi audacieux à entreprendre qu'actifs à faire réussir ; 
villes où les notaires, avec des baux de fermage ou des contrats 
de mariage, grossoyent des poésres; où leurs clercs mettent en 
musique des chœurs de tragédie et chantent les stances en 
s'accompagnant de la lyre; ou les collecteurs d'impôts, sur les 
feuilles d'imposition ou d'envoi de garnisaires, alignent des rimes 
folâtres et de joyeux couplets ; où les médecins, pour endormir 
la souffrance, vous susurent à l'oreille dç douces mélodies 
poétiques et de nobles sentiments ; où l'on trouve des acteurs 
pour interpréter des héros, un public pour les comprendre et les 
applaudir; où l'on a un spectacle aussi original, et où, sans 
parler de la décentralisation, on la pratique et avec quel succès...» 

M. Pierre Corneille remercie les représentants de la presse de 
leur bienveillance à son égard. M. de Lannoy lui répond, regret- 
tant l'absence des plus distingués reporters occupés aux grandes 
manœuvres, où ils ont à endurer tant de fatigues. Pour terminer, 
M. Caillon, trésorier, après quelques mots très humoristiques, 
remet à chacune des rosières les 700 francs de la fondation 
Chameau. 

A la kermesse, les boutiques étaient tenues par des Mothaises, 
portant les divers costumes du Poitou. Sur un théâtre, des 
amateurs représentaient en tableaux vivants les principales 
scènes de la vie champêtre en Poitou : labourage, repas, noces, 
y compris V Angélus, de Milet; une pantomime du cru égayait 
les spectateurs ; il y avait même la complainte Horrible drame, 
trois victimes, dont M. Caillon avait rimé spirituellement les 
couplets, imprimés à La Mothe par M. Guittet ; le tableau en 
cinq actes avait été brossé par M. André, l'un des trois fils Gi- 
raudias. On s'est fort amusé, mais entre soi, avec les applau- 
dissements des habitants et des étrangers accourus à l'appel 
des organisateurs. Chacun y avait contribué, suivant ses moyens, 
sous la direction de M. Giraudias. Distractions populaires, jeux 
champêtres, fêtes de l'esprit, noces et banquet, tout était de La 
Mothe. Il n'y avait ni chevaux de bois ni orgue de Barbarie. 

La Revue encyclopédique du 15 octobre, avec un compte 
rendu fort élogieuxpar M. Alcide Bonneau, a donné le portrait de 



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— 384 — 

M. Pierre Corneille, né à Coulonges-sur-l'Autise (Deux-Sèvres) 
le 15 juillet 1862, et quatre photographies des principales scènes 
iVErinna : la cueillette du gui sacré; le chant du barde; l'ar- 
restation d'Erinna ; sa mort. La direction de la Revue a bien 
voulu nous autoriser à les reproduire. L'auteur y constate 
le plein succès de la fête et cite quelques-uns des plus beaux 
passages de la tragédie. 



Le théâtre populaire est à la mode, grâce à la société d'ethno- 
graphie, et les représentations se multiplient en Poitou. On 
avait déjà, le 19 juin 1897, mis sur la scène du château de Sal- 
bart, à 7 kilomètres de Niort, la légende de la fée MélusMie et à 
La Mothe même, l'an dernier, La dame de Chambrille, A Ligugé, 
près de Poitiers, les 14, 24 et 31 juillet dernier, on a donné au 
public la vie de saint Martin à Ligugé, par dom Paul Chauvin. 
Ailleurs, à Bussang (Vosges), M. Maurice Pottecher a créé le 
a théâtre du peuple », dont il écrit les pièces. A Plougean, près 
de Morlaix, le 14 août dernier, on a mis sur la scène le vieux 
mystère de saint Guenolé. D'un autre côté on a joué au théâtre 
romain dOrangel'CEc/iperoide Sophocle, et dans Tamphithéàtre 
de Béziers la Déjanire de Saint-Saëns. A quand le o jeu de 
saint Eutrope » qui dut être joué à Tours en 1452, ou bien Sainle- 
Eustelle aux arènes de Saintes ? 

VII 

UN EXPLORATEUR SAINTONGEAIS 

Le 2 octobre, arrivait à Bordeaux un explorateur dont la 
France doit inscrire le nom parmi ceux des plus hardis pion- 
niers de la civilisation et des plus énergiques patriotes, M. Lio- 
tard, gouverneur du Ilaut-Oubanghi. La société de géogra- 



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— 385 — 

phie avait prié M. de Brazza de vouloir bien se rendre à Pauil- 
lac pour y saluer au nom de tous le vaillant et le modeste au 
moment où il touchait la terre de France après quatre années 
d'absence. C'est à M. Liotard que le Congo français est en par- 
tie redevable de son expansion scientifique vers l'est ; et nul 
mieux que M. de Brazza n'était qualifie pour l'en féliciter en ter- 
mes appropriés qui affirment la légitimité de nos prétentions 
sur le Haut-Nil. 

Une réception non moins chaleureuse attendait M. Liotard à 
Paris: le prince Roland Bonaparte, président de la société de 
géographie, accompagné de M. de Brazza et de nombreux 
membres de la société, l'accueillait à la gare Montparnasse par 
ces paroles que nous ne résistons pas au plaisir de citer : 

a Oui, nous avons suivi, depuis sept années, avec l'attention la 

Ï)lus soutenue et souvent avec une patriotique angoisse, le déve- 
oppement méthodique du planque vous vous étiez tracé. 

» Des rives du M'Bomou, nous vous avons vu avancer dans le 
bassin de Bahr-el-Ghazal, puis diriger à Test les explorations 
françaises, vers ces régions enviées et demeurées sans maître où 
le commandant Marchand vient de planter notre drapeau, 

» Honneur à vous, monsieur, qui avez su agir, organiser, pré- 
server et prévoir. Honneur à ceux qui ont été vos témoins et vos 
auxiliaires, et dont plusieurs sont morts à la peine. » 

Tous ceux qui suivent avec intérêt les efforts faits par nos of- 
ficiers et fonctionnaires coloniaux pour l'expansion nécessaire 
de la France en Afrique, le maintien de son prestige et de ses 
droits, applaudiront aux paroles de M. de Brazza et du prince 
Roland Bonaparte . 

Pour nous Saintongeais, cet hommage si magnifiquement ex- 
primé par de tels hommes nous est d'autant plus sensible qu'il 
est adressé à un concitoyen, sinon d'origine, du moins d'adop- 
tion. Sait-on, en effet, que le héros du jour avec le commandant 
Marchand est presque un saintongeais ? M. Victor-Théophile 
Liotard, né le 17 juillet 1858 à Pondichéry, est venu tout jeune 
en France, après avoir perdu ses parents, et c'est à Pont-Labbé, 
dans la famille de M. le docteur Gilbert, que s'est écoulée son 
enfance. 

Elève du collège de Saintes, — si nos souvenirs ne nous trom- 
pent pas, — puis du collège de Rochefort, ses études terminées, 
il entra à l'école de médecine navale de Rochefort, en 1878, 
comme étudiant en pharmacie. Voici brièvement résumé l'état 
de ses services dans la marine : Nommé aide pharmacien en 
1882, il fut envoyé à la Guadeloupe qu'il dut quitter au bout 
d'un an de séjour pour raison de santé. Promptement rétabli 
par le climat de la France, Liotard utilisa ses congés pour pas- 
ser successivement ses examens universitaires de pharmacien 
de première classe à Bordeaux ;rcçu, après concours, pharma- 
cien de deuxième classe de la marine, il demanda et obtint 
d*être envoyé en mission au Sénégal, où, de concert avec le 
capitaine d'artillerie de marine Fortin, il fît la campagne du 

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— 386 — 

Haut-Sénégal, et, grâce à ses connaissances variées, grâce à 
son tact, put remplir les fonctions les plus diverses, tour à tour 
médecin et diplomate, et disons-le, avec un égal bonheur. 

Deux ans de séjour dans ces contrées, en pleine brousse, 
achevèrent de développer en Liotard la passion des explorations. 
Le Sénégal déjà lui paraissait un pays trop connu ; il rêvait de 
voyages que personne n'aurait effectués avant lui. 

Aussi, dès la formation du corps de santé des colonies, de- 
manda-t-il à en faire partie; c'est alors que, nommé pharmacien 
de 1''* classe des colonies, il se mit à la disposition de M. de 
Brazza et commença les expéditions dans l'Afrique centrale qui 
ne durèrent pas moins de sept ans divisés par une période de 
repos de quelques mois en France. 

Tout d'abord commissaire général du Haut-Oubanghi, M. Lio- 
tard fut nommé ensuite lieutenant-gouverneur, puis gouverneur 
de 4* classe hors cadres, et tout récemment enfln (8 octobre 1898), 
gouverneur de 3° classe. 

Sa première campagne dans ces régions lui avait valu la 
croix de chevalier de la légion d'honneur; quelques jours avant 
sa rentrée en France, VOfficiel enregistrait sa promotion au 
grade d'oiFicier. 

Voilà une carrière bien remplie et des récompenses bien mé- 
ritées. Nous ne pouvons mieux terminer qu'en répétant avec 
M. de Brazza : o II est bon qu'on félicite et qu'on glorifie les 
hommes qui, au nom de la France, se sont dévoués à la juste 
cause de la civilisation. C'est en votre personne que je rends 
hommage à cette phalange sublime d'ouvriers du progrès, de la 
science et de l'humanité, dont le dévouement fait la grandeur 
de la patrie. » 

M. le docteur Gilbert et sa famille doivent être bien Oers des 
honneurs et éloges décernés à leur enfant d'adoption ; en bons 
saintongeais, nous nous associons à leur joie bien légitime. 

J.G. 



A TRAVERS LES REVUES 



Dans le numéro du 25 septembre de la Revue des questions 
héraldiques et archéologiques, M. le vicomte Oscar de Poli 
achève l'étude très sérieuse sur les Cirano, et conclut que Savinien 
de Cirano de Bergerac n'était ni gentilhomme ni gascon. Le 
nom de Bergerac donné à Sans-Forêt vient d'une famille bour- 
geoise de Paris, Bergerac ou Bergerat (ac eta( final étant iden- 
tiques : tabac = tabal). Le même numéro contient en outre: Les 
femmes dans l'ordre de la Jarretière, par M. Emile Travers; 
Les gardes de la manche du roi ; une Causerie fort spirituelle, 
des questions et réponses, etc. 

Les Notes d'histoire sur la baronnie de Afareuil, que M. 



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— 387 — 

Joseph Durieux a insérées dans le Bulletin de la, société Sirchéo- 
logique du Périgord (4* livraison de 1898, p. 227-248), contien- 
nent une foule de noms et de faits qui ont de l'importance : le 
troubadour Arnaud de Mareuil, Hugues de Mareuil et de Ville- 
bois, Raymond de Mareuil, mari de Joyde de Montchaude, qui 
lui porta la terre de Vibrac, dont vint GeofTroi, seigneur de Vil- 
lebois, Angeac et Vibrac, sénéchal de Saintonge; Jean, fils de 
ce Geoffroi, épousa Philippie de Montberon,dont naquirent Jean, 
évêque de Bayonne, et Guy, sénéchal d'Angoumois, époux en 
secondes noces (1513) de Catherine de Clermont, dame de Pran- 
zac, qui mourut centenaire, aussi belle qu'à 50 ans; elle avait 
subrepticement uni sa fille Gabrielle, aussi belle qu'elle, à 
Nicolas d'Anjou, âgé de 15 ans, fiancé à Charlotte de La Tré- 
moille ; d*où procès. Gabrielle eut cinq enfants dont Renée 
seule survécut, épouse de François de Bourbon, prince dauphin 
d'Auvergne. Dès 1594 la baronnie de Mareuil fut, moyennant 
40.000 écus d'or, cédée à François, comte d'Escars. Les terres 
de Villebois, Angeac et Vibrac furent acquises peu après par 
Jean-Louis de Nogaret, marquis de La Valette, duc d'Epernon. 



Le numéro 308 des Contemporains (6 septembre 1898) étudie 
Etienne-Antoine Boulogne, né à Avignon le 26 décembre 1747, 
mort à Paris le 13 mai 1825, célèbre orateur, évêque de Troyes, 
« essentiellement homme de combat. Il combattit comme polé- 
miste, comme critique, comme journaliste, comme évêque, en- 
fin comme pair de France. » 11 fut le dernier abbé de Ton- 
nay-Charente. Cette biographie est le résumé de la vie détaillée 
de M^ de Boulogne par l'abbé Delacroix, mort en 1892. 

Comme complément à l'étude de M. Jules Pellisson, Les der* 
niers conventionnels (n"** de novembre 1897 et septembre 
1898, t. XVII, 404, et xviii, 315), on lira dans la Revue historique 
de septembre-octobre 1898, page 35, un compte rendu d'un tra- 
vail de M. Léonce Pingaud portant le même titre. On y 
cite Garnier de Saintes, chevalier de l'empire, et le baron Ri- 
chard. « Quant au régicide Richard, ancien préfet de la Haute- 
Garonne et de la Charente-Inférieure, non seulement il échappa 
à la proscription, mais le gouvernement du roi le replaça à 
son ancienne préfecture de La Rochelle. Lui et le duc d'O- 
trante sont les seuls régicides dont la seconde restauration ait 
utilisé les services. Pourquoi ceux de Richard? C'est que, con- 
naissant bien la Charente-Inférieure, il s'était offert et avait été 
accepté pour surveiller Napoléon qui se dirigeait alors sur Ro- 
chefortetTempêcher de tenter un nouveau retour de l'île d'Elbe. 
Richard était un des mécontents que l'empereur avait faits, parce 
qu'il n'avait pas accepté ses services pendant les cent jours. » 

Eugène Fromentin. A propos d'une conférence, est un article 



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— 388 — 

de VEcho rochelais des 31 août, 3 et 7 septembre, reproduisant 
l'analyse, faite par M. Léon Philouze dans la Revue duBâS- 
Poitou, d'une conférence dont il a été question ici. (Voirn* de 
juillet, t. XVIII, 244). 

Dans le Pays poitevin d'août 1898, p. 15, notre confrère M. 
Félix Mousset reproduit avec la notation la berceuse inédite qu'il 
nous a chantée, on se rappelle avec quel talent, à notre soirée 
du 5 mars dernier : 

Ma mère allait au champ et mon père h la vigne ; 
Et moi rallais au bois pour cueillir la nouzille. 
Buvons et ne mettons pas d'ève, disons 
Que le vin pur est bon ! 

« Elle me fut apprise, dit l'auteur, par ma vénérée grand'mère, 
M™* CoifTé, à Thorigné (Deux-Sèvres). Je peux dire que cette 
mélodie m'a bercé... C'est donc pure reconnaissance de ma 
part que de lui donner la publicité qu'elle mérite. J'ai pu consta- 
ter son origine saintongeaise quand je la produisis à Saintes 
même, au cours d'une conférence sur la chanson poitevine; 
plusieurs membres d'une société chorale, qui prêtaient leurcon- 
cours à la soirée la connaissaient et m'offrirent de me donner 
des variantes. C'est une chanson à tout faire, du reste: chan- 
son à boire et berceuse, chanson éclose en un pays de vin géné- 
reux et de gaie imagination. » 

Dans le Mercure poitevin d'octobre est la fin d'un roman, 
Criminelle vertu, de M. Pierre Corneille, et d'Erinna, tragé- 
die du même, représentée avec grand succès à La Mothe-Saint- 
lléraye, puis une «étude» sur Pierre Dupont de M. Henry Mériot 
(Rochefort, IG mai 1895), où l'on lit: 

« Quand des cataclysmes auront changé la face de ce mondeoù 
nous nous étiolons faute de bon vouloir; quand notre race déjà 
si vieille, qui court follement vers les pires naufrages, ainsi que 
les amazones vaincues qui se réfugiaient dans la mort par 
haine du vainqueur ; quand cette race se sera régénérée et se 
sentira revivifiée par l'intrusion d'un sang plus pur, plus 
généreux, moins névrosé ; quand ce sang ne roulera plus dans 
les veines latines, l'ichor consumant les civilisations finies, et 
l'heure est peut-ôtre moins lointaine qu'on le pourrait croire, 
les hommes s'apercevront qu'avant eux étaient nés des précur- 
seurs, rares sans doute, mais assurés de l'utilité de leur œuvre 
et confiants dans les justices futures ; alors le nom de Pierre 
Dupont rayonnera parmi les plus purs. » — Tant mieux. 



Dans la Revue encyclopédique du 8 octobre (n** 266), notre 
confrère M. Regelsperger fait la Revue géographique de U' 
frique et examine les derniers événements : le Soudan, le bas- 



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— 389 — 

sin du Niger et la côte de Guinée, 8 pages de texte avec une 
foule de gravures, parmi lesquelles les portraits de nos hardis 
explorateurs, des cartes et des vues diverses du pays. La Revue 
de géographie de septembre contient du même Les chemins de 
fer chinois. 

Le Bulletin de la société de géographie de Rochefort (avril- 
juin publie de notre confrère, M. Biteau, Les scieries méca- 
niques de Rochefort, leurs progrès et letèr décroissance, seul 
travail qui, dans ce numéro, ait trait à Rochefort, et la seconde 
partie — ce n'est pas la dernière — d'une étude bien complète sur 
Marillac le Franc, par M. Ernest Vincent. Notons quelque lapsus 
de lérudit auteur : il place l'abbaye de Fontdouce en Angoumois; 
et cela lui est une occasion de raconter la fameuse entrevue, 
inventée par Villani, de Philippe le Bel et de Bertrand de Got, 
où le futur pape et le roi trafiquent du « sang » et de « la tiare » : 

« L'histoire de l'ordre des Templiers offre un certain intérêt 
dans ce pays, parce que c'est à l'abbaye de Font-Douce (Angou- 
mois), que se décida sa perte, entre Philippe IV le Bel et Ber- 
trand de Got, élu pape, plus tard, sous le nom de Clément V. 
Dans cette entrevue il fut décidé que la tiare serait le prix du 
sang, et, dès que l'arrêt de destruction fut prononcé par le pape, 
la haine du peuple ne connut plus de bornes ; la foule se préci- 
pita dans les abbayes et les détruisit; en certains endroits, 
comme à Mallérant, l'église seule fut épargnée. » Je laisse de 
côté la foule se ruant sur les abbayes (?) pour les démolir; ce sont 
les protestants qui les ruinèrent; et le roi, qui avait besoin d'ar- 
gent, n'eut pas permis ces dévastations qui le lésaient. Mais 
cette entrevue, que Marvaud place arbitrairement à Font- 
douce et Ilippolyte d'Aussy à La Fayolle, n'a eu lieu ni à La 
Fayolle dans la forêt d'Essouvert, ni à Fontdouce près de Burie. 
Il est étonnant qu'après les travaux graves, multiples, après les 
documents produits sur ce sujet (voir /îeuue deSaintonge^t, iv, 
p. 164; V, 230, et vi, 240), on vienne encore, etdans un ouvrage 
local, rééditer une vieille fable. 

La bataille de Vouillé en 507, est un nouvel article sur l'en- 
droit où Clovis a vaincu Alaric. C'est une riposte de la Revue 
des questions historiques (juillet 1898, p. 172) au travail de la 
(Revue historique) voir notre Revue, xviii, 206 et 351. M. Lièvre 
y avait attaqué M. Godefroid Kurth, professeur à l'université 
de Liège Celui-ci répond assez vivement; il a étudié toutes les 
sources et consulté toutes les monographies : « Je n'ai pu m'en 
tenir là, et j'ai fait exprès le voyage de Liège à Poitiers, où, 
pendant quelques jours, je 'me suis familiarisé avec la topogra- 
phie des environs, et j'ai achevé de m'éclairer en causant avec 
des hommes spéciaux. Une excursion à Vouillé, où, mes notes en 
main, j'ai vérifié les résultats auxquels j'étais arrivé, a couronné 
cette partie de mon voyage. M. Lièvre, n'ignore pas cela puis- 



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— 390 — 

que j'ai eu l'honneur de le rencontrer à la bibliothèque de Poi- 
tiers, et de l'entendre m'exposer, de vive voix, la thèse qu'il dé- 
fend et à laquelle il n'a pu me convertir. 11 est donc mal venu 
de se gausser de mon intuition, et l'ironie se retourne contre 
lui-même. L'excessive sévérité dont M. Lièvre fait preuve envers 
moi me donne le droit, je pense, de rechercher s'il a toute l'au- 
torité nécessaire pour se permettre de le prendre de si haut. A 
première vue, on pourrait le croire : car ayant, comme il le dit 
lui-même, étudié pendant quarante ans les chemins du Poitou 
et médité pendant vingt-cina ans sur l'emplacement du champ 
de bataille de Vocladum, il aevrait pouvoir rendre des points à 
tout le monde sans avoir trop à s'enorgueillir. » Conclusion con- 
forme à celle de M. Richard : Vouillé est bien Vouillé. 



M. J. Perrier dans la Science sociale de septembre a publié : 
Une grande ville de commerce; Le type rochelaiis; Le com- 
merce des produits naturels de lAunis. 



La Petite Gironde du 17 octobre, signature G. B., s'amuse. 
Le meunier de bronze, aux dépens de M. Francisque Sarcey, 
à parler d'une statue en bronze de grandeur naturelle, « repré- 
sentant un meunier en veston, qui désigne du geste quelque 
chose de vague. L'œuvre « très remarquable d'ailleurs », avait 
été commandée « à notre excellent professeur à l'école des 
beaux arts, M. Gaston Leroux », par le personnage lui-même. 
Au sortir des vitrines de l'exposition, la statue a été placée par 
son propriétaire sur le socle préparé à cet effet dans un do- 
maine privé, puis photographié. Ce que le journal ne dit pas, 
c'est que « le meunier de bronze » représente M. Pierre Vérat, 
minotier à Mortagne-sur-Gironde, qui en effet a eu l'heureuse 
idée de faire couler ses traits en bronze pour la postérité, soup- 
çonnant, peut-être à tort, que la postérité ne songerait pas a 
lui rendre ce bon ofTice. 



SAMUEL CHAMPLAIN, DE BROUAGE 
ET LES FÊTES DE QUÉBEC 

I 
CHAMPLAIN A SAINTES 

VÉvénement de Québec qu'avait fondé en 1867 et dirigé 
jusqu'en 1882 M. Hector F'abre, aujourd'hui commissaire généra' 
du Canada à Paris, et le Paris-Canada, du l" octobre, repro; 
duit par le Mémorial de Saintes du 16 octobre, ont publiai* 
propos des honneurs rendus par la ville de Québec àsonfonda- 



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— 301 — 

teur, un article dans lequel M. Hector Fabre s'est souvenu des 
féies de Saintes où il avait si bien représenté la nouvelle 
France : 

« Les fêtes organisées, il y a cinq ans, en Saintonge, sous les 
auspices du regretté comte Lemercier, par les soins de M. Au- 
diat et de la société des Archives historiques de la Ssiintonge 
ont été la première et imposante manifestation de l'intérêt que 
portait le public français à Tœuvre patriotique organisée à Qué- 
bec. Ces fêtes sont restées inoubliables pour ceux qui y ont as- 
sisté. Un de mes regrets sera toujours que Chapleau n'ait pu y 
prendre part. 11 s'y était préparé, il se faisait une joie du rôle 
patriotique qu'il allait remplir dans une vieille province fran- 
çaise, et nous, une joie plus grande encore du triomphe qui 
Tattendait, lorsqu'au dernier moment il lui fallut, par ordon- 
nance rigoureuse du médecin, renoncer à un voyage qui s'an- 
nonçait si bien. 

» C'était là une occasion unique pour Chapleau de prendre 
contact, non seulement avec des auditoires élégants et choisis, 
mais avec le peuple, en plein cœur de la vieille France. 11 ren- 
trait à pleines voiles dans son élément. Une fois devant la foule, 
qu'aurait-il dit? Il ne le savait pas d'avance au juste, certaine- 
ment; mais qui peut douter qu'il n'eût dit des choses très élo- 
quentes et qui eussent fait profonde impression? Il était l'homme 
des rencontres heureuses, des grands mouvements oratoires 
imprévus. Tenant la population saintongeoise sous sa parole et 
sous son geste, il l'aurait maniée à son gré. Le comte Lemer- 
cier, qui avait vu passer tant d'orateurs, depuis ceux de l'em- 
pire jusqu'à ceux de la république, avait de suite pressenti, 
dans le brillant de la conversation, quel orateur c'était que 
Chapleau. « Quel tribun il doit être, me disait-il en sortant d'un 
» entretien avec lui ! il va mettre la Saintonge en feu ; nousn'au- 
» rons plus d'attention que pour lui; Champlain va être relégué 
» au second plan : heureusement qu'il pourra toujours remonter 
» sur son piédestal ! » 

» Personne n'était mieux fait que le comte Lemercier pour pré- 
senter Chapleau à la Saintonge, pour faire naître l'occasion de 
nouvelles harangues, pour tendre la parole à un orateur. C'était 
un type accompli d'homme du monde, plein de tact et de bonté, 
et aussi un ami sincère et très aimé du peuple, qui reconnaissait 
en lui comme un père. II parlait fort bien, avec bonhomie, 
abondance etinfiniment d'esprit et d'à propos. Le rapprochement 
qu'il fit au vin d'honneur donné à l'hôtel de ville, entre Jacques 
Bonhomme et Jean Baptiste restera comme l'inspiration la plus 
heureuse qui se soit trouvée dans la bouche d'un orateur pour 
caractériser par une double image les relations entre la vieille 
et la nouvelle France. 

« Le comte Lemercier, dit le compte rendu d'un journal local, 
» a porté un toast; il l'a fait dans un langage simple, familier, 
» plein de rondeur, de finesse. Il a rappelé avec une spirituelle 
» bonhomie les liens indestructibles qui unissent à Jacques 



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— 392 — 

* Bonhomme le frère aîné, son frère cadet Jean-Baptiste, qui est 
» allé chercher la fortune si longtemps contraire ; il a pourtant 
» réalisé dans une large mesure le vœu de Champlain; il a 
» fondé une nouvelle France qui peut sous plus d'un rapport 
» servir de modèle à l'ancienne. » 

Saintes, Rochefort, La Rochelle rivalisèrent d'enthousiasme 
et d'élan, M»"* Bonnefoy, évéque de Saintes et La Rochelle, M. 
Delmas, député de La Rochelle, M. d'Orbigny, président delà 
chambre de commerce de La Rochelle, M. Audiat, plus d'un 
autre encore, parlèrent du Canada, de Québec, de Champlain, 
en termes qu'on ne saurait oublier. 

Ce n'est porter ombrage à personne que de reporter l'honneur 
de cette série de fêtes à la mémoire du comte Lemercier, qui 
restera chère au Canada comme à la Saintonge. » 



II 

CHAMPLAIN A HONFLEUR 

Ce n'est pas seulement au Canada que le saintongeais Samuel 
Champlain de Brouage est acclamé. L'érection de sa statue à 
Québec avait été précédée en France d'une démonstration en 
son honneur, et les fêtes des 1*' et 2 juillet à Saintes en 1893 ont 
eu leur répétition en Normandie, le 14 août dernier. 

VEcho honfleurais du 17 août et le Paris-Canada du I" sept- 
embre ont rendu compte de ce que Ronfleur a fait à son tour 
pour les représentants du Canada, l'honorable M. Turgeon, 
ministre de la colonisation à Québec, délégué du comité dumo- 
nument Champlain à M. Hector Fabre, commissaire géné- 
ral du Canada à Paris et autres. Comme à Saintes la société des 
Archives, le groupe dit du Vieux-Honfleur, qui s'est donné 
pour but « de relier le passé au présent dans le culte des an- 
cêtres », avait organisé la fête. Réception enthousiaste de la po- 
pulation, discours olTiciels, chants canadiens, banquets, toasts et 
visite dans la ville et aux environs. M. Turgeon a rappelé les sou- 
venirs franco-canadiens :« C'est ici que Champlain s'est embar- 
qué, plus d'une fois pour le Nouveau Monde. » M. Paul Dûment 
premier adjoint a dit : « Les sympathies de la France pour le 
Canada sont particulièrement vivaces parmi les habitants de 
notre vieille cité, dont les ancêtres ont contribué avec Chani" 
plain à la fondation de Québec. » Au banquet dont la salle était 
ornée de drapeaux français et canadiens, d'écussons aux armes 
d'IIonfleur et de Québec, et où l'on a chanté la Canadienne et 
la Claire fontaine , le vice-président de la société V ieux-Hot^' 
fleur, M. A. Boudin, a parlé de la statue de Champlain, «notre 
vaillant soldat qui, parti de llonlleur, alla, il y a près de 200»"^' 
conquérir ce pays qui pendîtnt un siècle s'appela la Nouvelle- 
France. Veut-on savoir jusqu'à quel point la France est chère 
aux habitants de Québec V Non seulement ils ont voulu dresser 



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— 393 — 

sur leur plus belle place une statue à Champlain, leur fondateur ; 
mais ils ont tenu à ce que cette statue fût française par l'art qui 
Tenfanta, par Tartiste qui la réalisa (je salue en passant cet ar- 
tiste M. Chevré, qui veut bien être des nôtres ce soir). Ils ont de- 
mandé qu'elle fût transportée sur un navire français, sous pavil- 
lon français, et ce sont des ouvriers français qui en ce moment 
rélèvent à l'endroit où elle sera inaugurée dans quelques se- 
maines...» M. Turgeon a répondu : « La fête que Québec se 
prépare à célébrer dans quelques jours est véritablement franco- 
canadienne : elle est vôtre, puisque Champlain venait des rives 
de France ; elle est vôtre, puisque le vaillant marin a été le fon- 
dateur du Canada et que ses cendres reposent près de notre 
grand fleuve. Oui, nous lui élèverons dans quelques jours, sur le 
rocher de Québec en face du majestueux Saint-Laurent, un mo- 
nument digne de sa mémoire. Il est dû au ciseau d'un artiste 
français, et, pour bien en indiquer le caractère, le granit qui lui 
sert de base comme les matériaux qui ont servi à Tédifîer sont 
de provenance française. » 

Ce discours est à lire en entier; c'est un magnifique éloge de 
Champlain ; nous y retrouvons avec plaisir l'écho de l'éloquente 
conférence de M. Imbart de La Tour, à notre soirée à Saintes 
du 2 juillet 1893. Voir Pevue de Saintonge du l" septembre. 
« Quelle est l'idée qui a présidé à l'œuvre de Champlain? Con- 
vertir à la foi les tribus indiennes de l'Amérique du Nord et ré- 
pandre Tinfluence civilisatrice de la France. D'autres peuples 
sont allés à la recherche de continents nouveaux, ont bravé les 
périls de mers inconnues, mais n'ont laissé au cœur des peupla- 
des sauvages que le souvenir de leurs barbares atrocités. Com- 
parez les conquêtes de l'Espagne et du Portugal aux conquêtes 
de la France en Amérique. Et puis, voyez : les premières n'ont 
eu qu'un objet de lucre, de tirer des pays conquis tout l'or qu'ils 
recelaient, en foulant aux pieds les indigènes ; celles-ci n'étaient 
inspirées que par l'humanité, par le sentiment des devoirs su- 
périeurs de l'homme envers son semblable. (Applaudissements). 
» C'est ce sentiment que nous retrouvons dans le langage de 
Champlain, dans ses écrits, dans ses actes. Il a fait son succès 
et il consacre sa gloire. Pendant ce temps, les pèlerins de Ply- 
mouth laissaient les rives tyranniques de l'Angleterre et venaient 
chercher sur les bords de l'Hudson, dans les forêts vierges de 
l'Amérique, la liberté du culte et la tolérance religieuse. Ils de- 
vançaient leur temps en proclamant les droits inaliénables de 
la conscience que notre siècle seul a pleinement reconnus. Civi- 
lisation chrétienne, liberté de conscience, voilà le substratum 
des deux colonies que la France et l'Angleterre fondaient simul- 
tanément. Faut-il s'étonner si l'Amérique du Nord a marché à 
pas de géant, si son présent est aussi serein et aussi radieuses 
ses promesses d'avenir! (Bravos.) 

»La carrière de Champlain enseigne une autre leçon. Pendant 
longtemps, il a été de bon ton d'alïirmer — et je ne puis dire 
qu'on y a complètement renoncé — que la France était inhabile 



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— 394 — 

aux œuvres de colonisation. Les adversaires de Champlain à la 
cour ne tenaient pas un autre langage. Il leur répondit par le 
seul argument que Ton ne réfute pas : le succès. Du coup, il 
gagna sa cause devant Golbert et devant l'opinion. Il n'est pas 
inutile de rappeler cet enseignement à une époque où la France 
cherche à reconstituer son empire colonial quela politique mal- 
heureuse du siècle dernier lui a fait perdre. Allez en avant, mes- 
sieurs ! Continuez la tradition française. Laissez les autres peu- 
ples se précipiter en trafiquants sur les plages lointaines; vous 
avez une autre mission, celle de les instruire. (Applaudisse- 
ments.) 

«Champlain n'y a pas failli ; elle n*y faillira pas non plus, «la 
» grande et douce nation où il fait bon de vivre et qui, quoi qu'en 
» disent ses ennemis, ressemblera toujours à ces grands arbres 
» où les oiseaux du ciel viennent s'abriter (1). » 

M. Hector Fabre et son fils, secrétaire du commissariat géné- 
ral et directeur du journal Paris-Canada, étaient aussi à Hon- 
fleur, comme nous avons eu le plaisir de les voir avec M"* 
Fabre à Saintes. Là aussi il a fait entendre sa parole si patrio- 
tique. 

La poésie n'a pas manqué : M. Gaston de Raime a célébré les 
héros de sa ville natale : 

Cartier, Dupont-Gravé, Champlain, illustres noms. 
Honneur des lys brodés sur le lin des pennons. 
Hardis explorateurs d'une terre inconnue 
Où rhostile nature accueillit leur venue... 

Salut Champlain, salut Troïlus de La Roche ! 
Marins que n'effaraient les glaces ni la roche. 
Ni sur la solitude immense de la mer, 
La neige tournoyant, livide, au ciel d'hiver... 

Et Ton s'est donné rendez-vous pour Tannée prochaine à 1 ex- 
position Normande-Canadienne, sous les auspices de la société 
d'ethnographie. 

M. Charles Bréard, président de la société d'ethnograpnie 
normande, a offert aux visiteurs son ouvrage, LeVieiix-Honfl^^^ 

et ses marinSj comme souvenir. 

* 

* * 
M. Armand Silvestre a consacré dans le Petit Marseill^^^^ 
article à Champlain, dont « la pacifique conquête attacha po^^ 
jamais tout un grand pays au souvenir impérissable du nôtre*: 
M. Hanotaux, ancien ministre des affaires étrangères, a »^^®^ 
publié dans le Figaro du 31 août Samuel Champlain. 

Le Courrier du livre, organe officiel de la société littéraire 
et historique de Québec, a publié un numéro spécial (aoute 

(1) Phrase de M. Imbart de La Tour dans sa conférence. Voir page ^J'i 
féUt de Samuel Champlain à Saintes^ Rochefort et U Rochelle, f" ««' ^^° 
let i89S. 



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— 395 — 

septembre) consacré aux fêtes de Ohamplain ; on y remarque 
avec 7 gravures: Champlain, abrégé de sa vie, et La colonie 
française k la, mort de C/iamp/ain, par notre confrère M. N.-E. 
Dionne ; Le fort Saint-Louis et i emplacement du monument 
Champ/ain, par M. ErnestGagnon ; Samuel Champlain^ poésie 
par M. Caouette ; Champlain, ses amis et ses historiens, essai 
bibliographique, et Les fêtes de Champlain à Saintes (juillet 
1893), par M. Raoul Renault. 

III 

CHAMPLAIN A QUl^BEC 

Les journaux du Canada sont dans l'enthousiasme; ils ne ta- 
rissent pas d'éloges sur l'imposante manifestation du 21 sep- 
tembre en l'honneur du saintongeais Samuel de Champlain. 
h'Evénementy «journal populaire», le Courrier^ «journal des 
intérêts canadiens ». le Soleil, «organe du parti libéral » du 22 
publient avec une joie profonde des comptes rendus complets de 
ces fêtes magnifiques. Le Soleil leur a consacré 12 pages du 
format du Gaulois, du Temps et des Débats français, avec tous 
les discours, des vues du monument au moment de l'inaugu- 
ration, les portraits des 13 membres du comité, y compris notre 
confrère M. le docteur Eutrope Dionne, puis des principaux per- 
sonnages, depuis legouverneurgénéral lord Aberdeen jusqu'aux 
artistes du monument, y compris M. Félix Faure. Le Courrier 
a reproduit des vues de Québec, la basilique, l'église Saint-Jean- 
Baptiste, le palais archiépiscopal, le parlement, Ihôtel-Dieu, 
l'université Laval, la porte Saint- Louis, la chute Montmorency, 
le château de Frontenac, etc. C'est M. L.-N. Carrir, notaire en- 
registrateur à Lévis, et Âf . Dionne, bibliothécaire du parlement, 
qui ont eu la délicate attention de nous adresser ces divers do- 
cuments. 

« Heureux ceux qui ont assisté à la grande célébration d'hier, 
en l'honneur de Champlain, écrit le Courrier, Ils en conserve- 
ront l'im des meilleurs souvenirs de leur vie. La procession de 
la société Saint- Jean-Baptiste a très bien réussi. Elle était con- 
sidérable et bien ordonnée. La messea été belle. La vaste église 
Saint-Jean-Baptiste était admirablement décorée. La musique 
était excellente. Et le sermon de circonstance prononcé par M. 
l'abbé Corbeil a ravi tous les suffrages. C'est une magnifique 
page oratoire. Que dire maintenant de l'inoubliable spectacle 
de l'après-midi? L'inauguration du monument Champlain a été 
l'une de ces fêtes grandioses et émouvantes qui font époque 
dans l'histoire d'une ville et d'un peuple. Quelle scène et quel 
décor ! » 

«Jamais, ajoute le SoJeii, jamais depuis le jour mémorable 
où Ton élevait sur les plaines d'Abraham le monument qui de- 
vait consacrer la mémoire des braves tombés sous les murs de 
Québec lors de la conquête du Canada, jamais la vieille villen'a 
été témoin d'un spectacle plus grandiose par ses contrastes que 



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— 390 — 

celui auquel il nous a été donné d'assister hier. » Et il inscrit 
en manchettes : a Une nouvelle page ajoutée à l'histoire du 
Canada, 21 septembre 1898. Une colonie anglaise honore le fon- 
dateur français de cette môme colonie. La reine d'Angleterre et 
le président de la république française officiellement représentés. 
Salut royal à notre explorateur français. Les deux races unies 
sous un même drapeau ! » 



Une procession, composée de toutes les associations patrio- 
tiques et religieuses, corporations ouvrières, sociétés de bienfai- 
sance, unies dans un même sentiment, leur président entête, 
avec leurs insignes, leurs drapeaux et leurs bannières, a pu défiler 
par les principales rues décorées des couleurs papales, anglaises, 
françaises, américaines, sans que le maire, au nom de la liberté, 
ait interdit cette manifestation religieuse dans une ville où la 
majorité est catholique, mais où il y a un évêque anglican. On 
y remarquait le char portant le petit personnage représen- 
tant saint Jean-Baptiste enfant, escorté de la garde de Cham- 
plain; le drapeau fleurdelysé de Carillon porté par les zouaves 
pontificaux; un personnage représentant le héros du jour; l'union 
des typographes, sept corps de musique et fanfare, les person- 
nages odiciels, le maire et les membres du conseil de ville, 
le président général et le chapelain de la société de Saint- 
Jean-Baptiste, une nombreuse délégation de Montréal, etc. 
« L'immense procession des patriotes aux cent cinquante sec- 
tions », sans cris, sans tumulte, se déroule ainsi au milieu de 
cinquante mille personnes au moins, respectueuses et char- 
mées ; pas un Anglais ne songe à s'offenser de l'exhibition des 
drapeaux tricolores; pas un protestant ne pense à s'émouvoir 
de la présence des soldats du pape en uniforme ou à se choquer 
de voir tous les Français saluer avec respect le vieux drapeau 
de la France avec ses fleurs de lys. Il se voit bien qu'on est dans 
la Nouvelle-France. On se rend à l'hôtel de ville. L'honorable 
juge Routhier, président de la société de Saint- Je an-Baptiste, 
donne lecture d'une adresse a à son honneur M. S.-N. Parent, 
commissaire des terres de la couronne, maire de Québec », etc., 
qui répond avec une bonhomie charmante. 

« Aujourd'hui, comme dans toutes nos fêtes, vous avez su faire 
briller le patriotisme des Canadiens-Français et leur attachement 
à leur nationalité, sans froisser les susceptibilités de ceux qui 
nous entourent ; tous sont d'accord à applaudir à votre superbe 
et grandiose démonstration... Le culte des ancêtres, comme le 
respect des auteurs de nos jours, honore les enfants d'un pays 
comme les membres d'une famille, et vous faites noblement la 
part des Canadiens-F'rançais dans ce jour consacré à la mémoire 
de Samuel de Champlain, fondateur de Québec et père de la 
Nouvelle-France. Au nom des citoyens de Québec, je vous féli- 
cite et je vous remercie... Je voudrais avoir l'éloquence de votre 
honorable président pour vous remercier, au nom de M"* Parent, 



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— 397 — 

de vos aimables souhaits pour son bonheur. Je sais que dans 
votre fête une des notes dominantes est celle qui chante les 
charmes et les vertus de la Canadienne, et je suis prêt à faire 
chorus. » 

Du palais municipal on se rend au palais archiépiscopal. 
M. Routhier dit t à M»"" Marois, protonotaire apostolique, vicaire 
général et administrateur de l'archidiocèse de Québec, représen- 
tant sa grâce M»' Bégin », en ce moment malade : 

« ...Nous célébrons à la fois la fête de notre patron et l'inaugu- 
ration d'un monument à notre premier ancêtre, père de notre 
nationalité. Or, vous le savez, monseigneur, nous avons dès 
longtemps pris l'habitude d'associer la religion à toutes nos 
fêtes patriotiques, et c'est vers l'église que nous nous rendons 
en procession pour demander à Dieu de bénir nos associations 
et nos œuvres. C'est le même sentiment religieux qui nous fait 
stationner à la porte de votre palais. » Le prélat a répondu : 
«Champlain vers qui se tourne en ce momenttous les regards, 
l'immortel Champlain mérite toute notre admiration. Je vois 
en lui la personnification vivante des plus nobles sentiments 
qui puissent agiter le cœur de l'homme, Tamour de Dieu et 
l'amour de la patrie. Oui, le fondateur de Québec a su unir en 
son cœur ces deux amours si bien faits pour s'allier l'un à l'autre. 
Il a aimé la France, l'ancienne et la nouvelle ; il a mis au ser- 
vice de son pays, avec tout l'empressement dun fils dévoué, 
toutes les ressources de son génie militaire et de son immense 
talent d'organisation et de gouvernement. Il a porté au-delà des 
mers la gloire du nom français, et assuré sur cette terre d'Amé- 
rique le règne impérissable d'une race qui compte parmi ses 
rois Charlemagne et saint Louis. En vrai chrétien, en patriote 
éclairé, Champlain ne séparait pas de son culte pour la France, 
de son amour pour le Canada, le culte et l'amour que tout en- 
fant bien né de l'église catholique doit à sa mère. Il plaçait 
même cet autre culte, il élevait ce second amour au-dessus du 
premier : car il comprenait que nous appartenons à Dieu avant 
d'appartenir aux royautés, aux pouvoirs périssables de ce monde. » 



La théorie patriotique arrive à l'église Saint-Jean-Baptiste ; 
l'église est splendidement décorée ; les lumières et les fleurs y 
abondent avec des médaillons et des inscriptions commémora- 
tives ; les chants, la musique instrumentale, les autorités reli- 
gieuses et civiles, « tout contribue à rehausser l'éclat de la fête 
nationale des descendants de Champlain, de Montcalm et de 
Lévis. » A droite du maître autel flotte l'étendard des zouaves 
pontificaux de Québec ; à gauche, le drapeau de Carillon. Plus 
de cent ecclésiastiques sont dans le chœur ; sur des sièges réser- 
vés sont placés les dignitaires de la société de Saint-Jean- 
Baptiste, puis tout le monde officiel, anglais et canadiens, 
catholiques et huguenots : le gouverneur général du Canada, sir 



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— 398 — 

John Camphell Hamilton Gordon, comte d'Aberdeen et lady 
Aberdeen ; lady Marjorie Gordon; lady Champson ; le repré- 
sentant ofïîciel de la France, M. Kleczkowski, consul général; le 
général William Seymour; le contre-amiral anglais sir J. Fisher 
et son honneur le lieutenant-gouverneur Jette; sir Wilfrid Lau- 
rier, premier ministre du Canada ; sir G. -A. -P. Pelletier, pré- 
sident du sénat; sir L.-N. Casault et lady Casault; sir L.-H. 
Davies; Thonorable M. Syndney Fisher et l'honorable M. Fitz Pa- 
trick ; l'honorable M. Marchand, Thonorable M. Flynn et M"* 
Flynn ; M. G. Fréchette, consul d'Espagne ; Thonorable M. J. 
Tessier, orateur de l'assemblée législative ; l'honorable M. Bou- 
cher de La Bruère ; MM. N. Garneau, P.-P.-A. Robitaille, N.-B. 
Dionne, bibliothécaire de l'assemblée législative, G.-A. Lan- 
glais, G. Tessier, G.-A. Cannon, assistant le procureur général, 
tous les ofliciers de la société Saint-Jean-Baptiste et les délégués 
des autres sociétés. 

Le programme musical comprenait la messe du sacre de 
Charles V. Les musiciens, dirigés par M. Gustave Gagnon, ont 
su en faire ressortir toutes les beautés. « Il y a certaines parties 
surtout qui pénètrent jusqu'au fond de l'âme et la ravissent» Le 
succès a été complet. 

Le sermon a été prononcé par le révérend M. Corbeil, curé de 
Sainte-Thérèse, qui, « se faisant entendre pour la première fois à 
Québec, a conquis du coup la réputation d'un des grands orateurs 
sacrés de la province. « Le prédicateur, dit le Courrier, a fait 
passer sous nos yeux, dans un style clair et vigoureux, la mis- 
sion religieuse que Samuel de Champlain a remplie dans la co- 
lonie en la peuplant d'hommes croyants, et en la dotant de cou- 
rageux missionnaires tels qu'étaient et sont encore les disciples 
de saint Ignace de Loyola et les enfants de saint François d'As- 
sise. Samuel de Champlain a fait passer la religion avant toute 
autre chose ; c'est l'exemple que doivent suivre nos hommes 
d'état.» Le morceau est vraiment éloquent d'un bout à l'autre: 
a Samuel de Champlain grandit à Brouage en Saintonge sur le 
bord de la mer Atlantique. Dès son âge tendre il contempla la 
mer, aujourd'hui calme, douce, caressante ou empourprée des 
feux du levant, ou voilée d'une brume dorée, belle enfin comme 
le sourire de Dieu au juste ; demain, sombre, tempétueuse, dé- 
chaînée, montant à l'assaut des falaises, sinistre enGn commele 
regard courroucé du Très-Haut sur le pécheur. Enfant, adoles- 
cent, Champlain contemplait ces spectacles variés de l'Océan, 
et l'esprit de Dieu qui planait sur les grandes eaux, en étalant 
tour à tour les grâces et les horreurs de l'abîme, éveilla, déve- 
loppa au plus intime de ce cœur chrétien le sens de l'adoration. 
Les labeurs de camps sous les maréchaux d'Aumont,de Saint-Luc 
de Brissac en Bretagne, supportés pendant quelquesannées, trem- 
pèrent les forces de ce prédestiné d'une énergie capable d'hé- 
roïsme et d'invincible persévérance. Enfin, un vertueux amour 
pour l'église et la patrie l'anime quand Theure a sonné pour lui 
a accomplir ses destinées. « Quant à moy, proteste-t-il dans la 



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— 399 — 

» préface de son troisième livre publié en 1619, i'ay faict eslec-- 
» tion du plus fascheux et pénible chemin qui est la périlleuse 
» navigation des mers à dessein toutesfois non d'y acquérir tant 
» de biens que d'honneur et gloire de Dieu pour le service de 
» mon roy et de ma patrie. » Il avait déjà témoigné à la reine 
régente de son fervent désir « de faire fleurir dans la Nouvelle- 
France le lys avec Tunique religion catholique, apostolique et 
romaine ». Ce grand chrétien fut donc l'homme élu de Dieu pour 
établir en cette terre du Canada le berceau du peuple canadien- 
français. » 

Lisons encore cette fin : a Champlain a rempli sa nyssion ; il 
n'a plus qu'à mourir. « Après avoir donné à sa chère colonie 
de nombreux témoignages d'un dévouement sans borne et les 
exemples d'une piété aussi ardente qu'éclairée, Champlain prit 
une nouvelle naissance au ciel le jour même delà naissance de 
notre Sauveur en terre ; il mourut le jour de noël, 25 décembre 
1635. » Plus heureux que Moïse qui expire en présence seule- 
ment de la Terre de Promission, Samuel de Champlain meurt 
dans la terre promise de ses rêves. Je cherche son tombeau ; je 
cherche ses os, sa poussière dernière ; ces restes mêmes d'ou- 
tre-tombe qu'on entoure de respect sont anéantis, et voici qu'a- 
près deux siècles et plus Champlain, que le sépulcre a dévoré, se 
lève sous les yeux d'une génération qui le révère. Il nous appa- 
raît sur un piédestal superbe, sous une forme incorruptible, 
victorieuse des temps, et son regard embrasse la ville qu'il a 
fondée, élargie, embellie, riche de souvenirs patriotiques et 
d'espoirs éternels. Le vaillant est tombé sur le champ de ses 
magnanimes labeurs. Comme Roland, d'épique souvenir, Sa- 
muel de Champlain meurt hors du sol de douce France; mais, 
plus fortuné que le héros des champs de bataille de l'époque 
carlovingienne, qui ne laisse qu'un nom que les poètes couron- 
nent de gloire, mais d'une gloire toute de fiction, Samuel de 
Champlain laisse une postérité, un peuple qui publiera avec 
amour son nom ; et quand le preux féodal n'est plus qu'une 
légende, Samuel de Champlain voit par delà deux siècles un 
peuple entier se ramasser autour de son monument, acclamer 
son souvenir et la grandeur de son œuvre. » 



A deux heures a lieu le « dévoilement » de la statue. Cent mille 
personnes sont là, émues, frémissantes, applaudissant les ora- 
teurs. Les marins arrivent escortés de fanfares et se placent, 
les Anglais à gauche du monument, les Américains à droite, et 
les Français... Le bâtiment L'amiral Rigault de Genouilly, qui 
avait été désigné pour représenter la France, avait, au dernier 
moment, reçu contre-ordre. A l'heure précise se présentent son 
excellence lord et lady Aberdeen, l'amiral sir John Fisher, le 
général lord Seymour, le lieutenant gouverneur Jette et M"' 
Jette, sir Wilfrid Laurier et lady Laurier, etc. Un capitaine de 



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— 400 — 

vaisseau n'eut pas fait mal dans ce groupe. Et puis il y a 
M. Kleczkoski, consul général de France, représentant M. Félix 
Faure — nous aurions mieux aimé un délégué spécial avec un 
nom sonnant moins l'étranger — M. Duchatel , gérant du consulat, 
M»** Marois, MM. Pelletier, président du sénat, Frechette, consul 
d'Espagne, M^"" Gagnon, M»"" Laflamme, M. Turgeon, M. Dupré, 
président de la chambre de commerce de Québec ; Marchand, 
premier ministre de la province de Québec, le maire Parent, 
les députés fédéraux et provinciaux. Les deux auteurs du monu- 
ment, MM. Le Cardonnel et Chevré, occupaient des places d'hon- 
neur. 

M. Chauveau lit l'adresse à son excellence le gouverneur gé- 
néral du Canada : « Cet homme, dont l'arrivée sur le rivage de 
Québec, le trois juillet 1608, ne fut salué que par les regards 
étonnés des aborigènes, et parle murmure de la brise à travers 
la forôt de noyers séculaires qui couvrait ces lieux de son épais 
manteau, cet homme toute une nation l'acclame aujourd'hui; 
son nom est sur toutes les lèvres, et vous l'avez sans doute pro- 
noncé avant moi, excellence; c'était Samuel de Champlain. 

» Samuel de Champlain a été soldat, marin, géographe, décou- 
vreur ; mais il a été plus que tout cela, il a été fondateur. Il a appar- 
tenu à cet élite auguste des hommes aux longs regards et à la 
volonté forte qui ne se limitent pas aux sollicitudes présentes, 
mais qui créent pour les siècles futurs. Il a créé une ville, il a 
créé un peuple, il a créé une civilisation chrétienne et française 
dans les solitudes de l'Amérique septentrionale, et il a commu- 
niqué à son œuvre un souille dévie, puisque, après trois siècles, 
cette ville, ce peuple et cette civilisation manifestent leur éton- 
nante extension et démontrent leur vitalité prodigieuse dans 
une fètemagnilique consacrée àglorifier sa mémoire. Sans doute 
Toeuvre de Champlain a subi bien des vicissitudes. C'était une 
nouvelle France qu'il avait fondée sur les rives du Saint-Laurent; 
c'était le drapeau de la vieille monarchie salique qu'il avait 
planté sur le promontoire de Québec. Et la Nouvelle France est 
disparue, il y a plus d'un siècle, comme entité politique ; et le 
drapeau aux fleurs de lys est tombé ici de nos bastions déman- 
telés, avant d'être déchiré là-bas dans la tourmente où s'est effon- 
drée l'antique royauté française. Aujourd'hui l'étendard d'An- 
glerre flotte au-dessus de nos têtes. L'œuvre de Champlain n'est 
pas morte : elle a traversé toutes les fluctuations des âges ; elle 
a échappé à tous les désastres ; elle s'est adaptée à tous les régi- 
mes ; et aujourd'hui elle apparait à nos regards pleine de vie et 
débordante de sève. 

» C'est donc avec une bien légitime fierté que la ville de Québec 
voit se réaliser un projet qu'elle caressait depuis longtemps, 
celui d'élever un monument à son illustre fondateur. La Provi- 
dence a voulu qu'après deux cent quatre-vingt-dix années d'exis- 
tence, notre chère cité eut le spectacle solennel de notre dernier 
gouverneur anglais dans l'ordre chronologique, venant dévoiler 
la statue de notre premier gouverneur français. Quoi de plus 



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— 401 — 

émouvant pour nous que cette union du passé et du présent, que 
cet hommage généreux rendu par les grandeurs d'aujourd'hui 
aux gloires d'autrefois ; que le double concours du représentant 
de la couronne anglaise et de l'envoyé ofïiciel du chef de la noble 
nation française, venus ensemble apporter Thommage des deux 
grands peuples dont nous nous réclamons, au monument de 
celui à qui nos historiens ont décerné le beau titre de père de la 
patrie! Ah! l'ombre de Champlain doit planer en ce moment 
sur cette ville de Québec, qui est la fille de son courage et de sa 
foi, et qui est restée si française d'aspect et de traditions, tout en 
professant une loyauté inébranlable — elle l'a bien prouvée jadis 
— au sceptre et au drapeau de l'Angleterre. Et la grande âme 
du fondateur doit éprouver une joie profonde en contemplant la 
scène inoubliable de ce jour.» 

Et M. Chauveau remet à son excellence une copie de son dis- 
cours richement enluminée aux fleurs de lys, aux encadrements 
variés, un vrai chef-d'œuvre. 



Lord Aberdeen enlève le voile qui couvrait la statue. Une 
immense acclamation sort de cent mille poitrines, et les applau- 
dissements éclatent, capables de faire « tressaillir non seule- 
ment Champlain, mais tous les autres, Jacques Cartier, Fronte- 
nac, Montcalm, Lévis, Vaudreuil ». Les canons de la citadelle 
Frontenac tonnent ; tous les vaisseaux de guerre dans le port leur 
répondent. Pendant un quart d'heure l'air est ébranlé des salves 
d'artillerie. L'enthousiasme est indescriptible, le spectacle gran- 
diose; tous les cœurs battent à ce moment solennel. Nos deux 
artistes ont dû éprouver une vive émotion . Après un quart d'heure 
le bruit cesse. Des chants harmonieux s'élèvent ; c'est un chœur 
de deux cents élèves du séminaire qui entonnent une cantate 
toute vibrante de patriotisme en l'honneur du héros. Ils ont 
profondément impressionné la foule. 

Lord Aberdeen adresse ses félicitations à tout le monde et ses 
éloges aux organisateurs de la fête, aux artistes, aux chanteurs, 
et il termine ainsi : a Oui, il n'y a qu'une voix aujourd'hui. De 
tous côtés nous venons, inspirés par le seul désir de glorifier le 
nom du bien-aimé Champlain. Combien digne est ce grand 
homme de toutes les louanges que nous pouvons lui offrir! Ce 
n'est pas simplement le prince de ces pionniers courageux et 
déterminés qui ont fondé des nouveaux pays que nous célébrons ; 
non seulement il fut un pionnier ; mais il se montra homme 
d'état plein de sagesse et de prévoyance, et de plus il nous a 
légué l'héritage impérissable d'une belle vie et d'un exemple 
plein de vertu, de pureté et de zèle indomptable. Tel fut l'homme 
qui fonda notre cher vieux Québec. Nous avons ici aujourd'hui 
raison de remercier le bon Dieu, et pour ce qu'a été et pour ce 
qu'a fait le grand homme que nous honorons. Et quand nous 
pensons à son dévouement, h son affection pour son pays 
adoptif, à la confiance qu'il avait dans l'avenir de ce pays, ne 



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— 402 — 

devrions-nous pas nous sentir stimulés à un attachement plus 
fort encore pour notre Canada?... » 

C'est le tour du représentant officiel de la France, M. Klecz- 
kowzki. Toutes les fanfares jouent la Afarsei/iaise. Il « nous 
avait, dit le Courrier^ déjà habitués aux séductions de sa parole. 
Mais hier il s'est surpassé. C'était une harmonie parfaite de 

Î)ensée, de style et de diction. Ciselé et vibrant à la fois, mé- 
odieux et pathétique, émouvant et suave, ce discours, où 
éclatait fièrement la note chrétienne, a provoqué l'universelle 
admiration et remué tous les cœurs. » Nous ne pouvons que 
transcrire quelques passages : 

« Tout le génie de la France, a dit Chateaubriand, estdansla 
» double milice de ses camps et de ses autels. » Parole remar- 
quable, et qui a trouvé dans votre patrie une application litté- 
rale ! Des camps, pour le service du Canada dans son ado- 
lescence, sont sortis des soldats intrépides dont les noms sont 
encore à présent sur toutes les lèvres. Les autels ont donné, 
sans compter, des apôtres, des martyrs et des saints. Par un 
enchaînement admirable des choses, quand un jour il arriva 
que la milice des camps dut disparaître, la milice des autels est 
restée debout. Comme si la destinée avait voulu montrer 
qu'ayant apporté à la terre canadienne le culte du Christ Jésus, 
la France, en se retirant, y laissait, pour marquer son passage, 
un parfum d'idéalisme, dans une promesse d'éternité ! 

» Canadiens, vous êtes les témoins vivants et irrécusables de 
ces temps mémorables, de ces temps évanouis. Au jour de la 
séparation, vos pères, dans leurs bras épuisés, avaient recueilli, 
comme un dépôt sacré, un chapitre émouvant de l'histoire de 
la France. Ils ont été, et vous êtes, à leur exemple, des déposi- 
taires vigilants et incorruptibles. Sous leur garde, non plus que 
dans vos mains, le dépôt reçu n'a point périclité, et la vivacité 
de vos souvenirs s'ingénie pour ajouter, d'années en années, 
quelque chose à son prix. 

» Dans cette vieille cité de Québec notamment, dans cette ville 
d'une originalité exquise, autour de laquelle flotte un charme 
héroïque d'épopée et de rêve, chaque pierre raconte, au voya- 
geur qui passe, les grandes choses d'autrefois. Ceux qui en 
ignorent le détail n'échappent pas à l'obligation d'apprendre à 
le connaître, dès qu'ils entrent en contact avec les plus instruits 
d'entre vous. Ainsi, tout un passé, qui ne fut pas sans beauté et 
que nous vénérons, ne peut plus être et ne sera jamais oublié. 

» C'est un service inappréciable, et pour lequel la France ne 
vous remerciera jamais assez. Jamais elle ne dira trop haut sa 
reconnaissance pour le soin jaloux avec lequel vous avez su 
défendre d'abord, conserver ensuite, en même temps que des 
traditions toujours chères à son cœur, la langue qui, depuis des 
siècles, est celle de tous ses enfants. Aimez-la, parlez-la toujours, 
cette bonne langue française. Faites en sorte de vous en appro- 

Erier, de plus en plus, toute la savoureuse substance. Elle est 
armonieuse et forte, elle est claire, elle est tendre. Elle est par 



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— 403 — 

essence un instrument incomparable pour exprimer avec me- 
sure, avec précision, avec élégance, toutes les formes et 
jusqu'aux moindres nuances de la pensée. 

» Rappelez-vous aussi qu'en des temps moins heureux elle a 
été, la bonne langue française, un des remparts les plus sûrs 
de votre individualité nationale. Qu'elle reste, aux jours bénis 
de la réconciliation dans la liberté, la joie de vos foyers domes- 
tiques, la parure et la grâce de votre vie sociale ! Que le Saint- 
Laurent majestueux, en poursuivant sa course indifférente, ne 
se lasse pas de laisser glisser sur ses eaux comme autant de 
messagers de Tancienne patrie, des mots de sonorité française! 
Que, de même, la statue d'airain, où se fixe, pour la postérité, 
la figure austère de Champlain, ne cesse pas d'entendre chanter, 
autour de son piédestal, la cadence du « doux parler de France », 
et qu'ainsi soient attestées, de génération en génération, la noble 
durée de son œuvre et l'immortalité de son nom !... 

a Tout à l'heure, quand, libre de ses liens, le voile qui masquait 
le groupe monumental s'est comme dissipé dans l'espace, mon 
regard est allé tout droit au génie ailé qui embouche la trom- 
pette de gloire. Dans un éclair d'imagination ma pensée s'est 
envolée vers la France ! Je me suis revu au centre d'un de nos 
régiments. La note allègre et fière des clairons de cuivre 
sonnant t Au drapeau » a frappé mon oreille. Au souffle ardent 
de leurs vibrations éclatantes, le long des plis de l'étendard 
bien-aimé, j'ai senti courir comme un frisson nouveau !... 

» Quelque chose de ce frisson secoue mon être, au moment que 
j'achève ce discours. Avec une voix moins retentissante, mais 
avec toute l'énergie d'un sentiment sincère et profond, au nom 
du gouvernement, au nom du président de la république dont 
les pensées, à cette minute, sont si proches des nôtres, j'adresse, 
dans un élan de foi, de reconnaissance et d'amour, un salut cordial 
à la nation canadienne, fille de la France, et à son avenir ! » 



Son honneur le lieutenant gouverneur Jette, le successeur du 
regretté Chapleau, a aussi rendu hommage à Champlain : 
€... Quelle plus noble figure à présenter à notre admiration? 
Constance, fermeté, courage, zèle, bonté et désintéressement : 
que de nobles et fécondes vertus ! 

» Et cependant, messieurs, comment, malgré toute notre mo- 
destie, ne pas reconnaître dans quelques-unes de ces qualités 
du fondateur de la Nouvelle-France, les traits caractéristiques 
de cette race franco-canadienne, dont la douceur de mœurs est 
proverbiale, dont le courage et le désintéressement n'ont jamais 
été contestés, et qui a donné la plus grande preuve de sa con- 
stance dans les entreprises par la lidélité merveilleuse avec 
laquelle elle a gardé le dépôt sacré de sa foi et de sa nationalité ! 

» Aussi un de nos historiens afTirme-t-il que, grâce à ses 
grandes qualités personnelles, Champlain avait en quelque sorte 
façonné la colonie à son image. Nous ajouterons que c'est celui 



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— 404 — 

qui y a laissé la plus forte empreinte. « Champlain, dit encore 
» Charlevoix, était véritablement chrétien, plein de candeur et 
» de religion. » Le peuple qu'il a fondé a reçu aussi cette puissante 
formation chrétienne et l'a fidèlement gardée. Et c'est elle, ne 
l'oublions pas, qui a préservé et maintenu notre race dans la 
voie calme et sereine du devoir social, lui assurant ainsi un dé- 
veloppement exceptionnel, une multiplication qui tient du pro- 
dige, force et merveille du passé, espérance et garantie de 
l'avenir...» 

Quel dommage qu'on ne puisse reproduire tout l'éloquent dis- 
cours du premier ministre du Canada,sirWilfrid Laurier! C'est Té- 
loge enthousiaste de Champîain et du pays de Champlain. Il a été 
fort applaudi «... Champlain choisit ce pays en connaissance de 
cause, et nous qui sommes ses descendants, nous qui sommes 
ici pour célébrer tout ce que nous lui devons de reconnaissance, 
notre fierté se loue de sa sagacité. Heureux sans doute les pays 
baignés par le soleil ! La nature, non seulement généreuse, mais 
prodigue, y donne tout à l'homme, sans travail; mais plus heu- 
reuses encore ces froides régions du nord où la nature généreuse 
ne prodigue rien, mais donne abondamment à l'homme en ré- 
compense de son travail opiniâtre : car ici plus qu'ailleurs doit 
s'exercer celte loi dure, mais salutaire, du travail imposée à 
l'homme par le créateur, comme un châtiment, mais dans la- 
quelle la bonté du créateur a placé la récompense en même 
temps que le châtiment. (Applaudissements.) Voltaire est le 
premier qui ait parlé avec dédain des « neiges du Canada ». 
Bien d'autres avant lui et bien d'autres après lui en ont parlé 
avec terreur, et je ne sais pas si, même à cette heure, on est 
revenu, en Europe, de l'impression fâcheuse que les premiers 
voyageurs, surpris par l'état de choses qu'ils trouvèrent ici, 
créèrent en faisant des récits où la fantaisie se mêlait à l'exa- 
gération. Mais, nous le proclamons, nous, les descendants de 
Champlain, et je le répète encore une fois, notre fierté s'honore 
du pays qu'il a choisi. Car l'hiver canadien, ce charme du Ca- 
nada — on ne le sait pas peut-être en Europe — notre hiver a 
une beauté originale et une utilité que nous seuls connaissons. 
Quand la neige et le froid ont durci les marais, uni la plaine et 
changé les rivières en grandes routes, alors se fait facilement la 
moisson du bois de commerce, et je suis convaincu d'une chose, 
c'est que les étrangers qui sont aujourd'hui parmi nous, les ar- 
tistes éminents auxquels nous devons ce chef-d'œuvre, ne 
ent pas leur admiration à cette grande nature qui s'étale 
)S yeux. Mais, s'ils veulent voir le pays tel qull est, dans 
a beauté originale, qu'ils demeurent parmi nous jusqu'à 
)n d'hiver, qu'ils prolongent leur séjour jusqu'au mois de 
3re, jusqu'à la nuit de noël, et alors nous nous ferons 
sir de les conduire dans une de nos belles paroisses voi- 
;oit à Beauport ou à Charlesbourg, à Lorette ou à Sillery 
'auront qu'à choisir parmi ces noms si français — et là 
iront tout ce qu'il y a de beau, de vivifiant et de force 



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— 405 — 

exhilarante dans le froid piquant de l'hiver. Ils sentiront ce qu'il 
y a de beauté et de grandeur majestueuse dans la plaine blan- 
chie, couverte de neige à perte de vue, et dans l'azur profond 
du firmament où brillent un million d'étoiles dont l'Europe n*a 
jamais connu l'éclat. (Applaudissements.) Et lorsque, rendus à 
l'église, ils entendront les cloches dans l'air vibrant de la nuit, 
lorsqu'ils entreront dans le temple modeste, baigné de lumière, 
avec une foule joyeuse et pieuse en môme temps, lorsqu'ils en- 
tendront les vieux airs, les vieux noëls apportés de France par 
Champlain et les compagnons de Champlain, alors ils compren- 
dront tout ce qu'il y a de fierté dans notre cœur pour notre pays. 
(Applaudissements.) Oh! le Canada, notre pays... Aimer son 
pays, mais il n'y a aucun mérite à cela. On aime son pays com- 
me on aime sa mère. Mais ce n'est pas seulement de TafFection 
que nous avons pour notre pays, nous en avons la fierté. Nous 
en sommes fiers, parce qu'il ne ressemble à aucun autre, parce 
qu'il est lui, par le caractère de son climat, par le caractère de 
son peuple, par le caractère de ses institutions publiques et 
sociales... » 

Le premier ministre de la province de Québec, l'honorable 
M. Marchand, a aussi vanté l'œuvre de Champlain et expliqué 
ridée du monument : 

« Il est impossible, en écoutant le récit des exploits de Cham- 
plain, de ne pas se sentir épris d'une profonde admiration pour 
ce sublime aventurier qui, à la poursuite d'une pensée civilisa- 
trice, s'élançait sur de frêles embarcations à travers les mers 
et les tempêtes, vers l'immense inconnu. Autant la mission qu'il 
s'était imposée était grande, autant étaient nobles les sentiments 
qui Pavaient inspiré, autant étaient énergiques, persévérants, 
généreux, les moyens qu'il employa pour l'accomplir. Une idée 
lixe le dominait : pénétrer les vastes solitudes du continent nou- 
veau, fertiliser ses immenses plaines et planter dans ce sol 
vierge l'étendard du Dieu des nations et les premiers jalons de 
la civilisation chrétienne. Cette entreprise était énorme... il 
triompha ; et, après vingt-cinq années de travail patient et de 
luttes héroïques, il mourut à l'endroit même où s'élève ce su- 
perbe monument, léguant à sa patrie une colonie immense et 
féconde... 

» C'est cette œuvre que vous avez voulu commémorer par l'é- 
rection, sur le site de ses premiers travaux, d'un monument digne 
de lui. Ce monument a une autre signification. Les circonstan- 
ces toutes spéciales qui accompagnent aujourd'hui son inaugu- 
ration lui donnent un cachet d'originalité sublime caractérisant 
parfaitement les rapports harmonieux qui existent entre nous 
tous, citoyens du Canada. Il est, non seulement l'emblème com- 
mémoratif du grand Français qui fonda Québec; mais, après 
cette touchante et grandiose démonstration, où les Canadiens 
de toutes origines se réunissent pour célébrer en un généreux 
accord les gloires de ce modeste héros, son monument devient, 
et il demeurera le symbole de l'alliance cordiale des deux élé- 



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— 406 — 

ments de population qui, après avoir appris, dans maintes ba- 
tailles, à se respecter mutuellement, ne connaissent plus entre 
eux qu'une seule rivalité, celle qui naît de Tambition de se sur- 
passer dans leurs efforts pour promouvoir les progrès de la 
grandeur de la patrie commune... » 



C'est encore une belle page d'éloquence que le discours de 
M. le juge Uoulhier, président de la société de Saint-Jean-Bap- 
tiste, a On attendait avec intérêt ce beau parleur, ce lettré, cet 
orateur de toutes nos grandes manifestations religieuses et pa- 
triotiques. Il se maintint à la hauteur de sa grande réputation. 
Beaucoup sont d'avis qu'il la dépassa. » Donnons quelques 
extraits : 

» Ne nous étonnons pas des proportions exceptionnelles de cette 
manifestation. Elle a un caractère quasi surnaturel, et elle repro- 
duitl'un des phénomènes les plus merveilleux de la vie des peuples. 
» Sans doute nous sommes tous de ceux qui croient que l'homme 
ne meurt pas tout entier, et que la résurrection et l'immortalité 
sont promises à tous. Mais il est des hommes délite auxquels 
l'humanité décerne une autre immortalité, même sur cette terre, 
et qu'elle ressuscite pour les combler d'honneurs. C'est une ré- 
surrection, la résurrection de notre grand ancêtre, père de notre 
nationalité! C'est sa victoire définitive sur la mort. C'est la 
glorification de son œuvre. C'est l'apothéose d'un homme per- 
sonnifiant toute une race, et recevant de sa patrie la couronne 
de l'immortalité! 

» Messieurs, la vie et la gloire humaines sont deux manifesta- 
tions de Dieu sur la terre.TElles sont les deux grandes visiteuses 
qui en font sans cesse le tour, et dont les appels font sortir les 
uns du néant et les autres de l'oubli... Et maintenant c'est lui 
qui nous apparaît ressuscité sur ce rocher témoin de ses tra- 
vaux et de ses épreuves, à l'endroit même où il bâtit le premier 
Int-Louis, symbole de la puissance française en Améri- 
iT cotte montagne où il a peiné vingt-cinq ans, où il a 
t, où il est mort, qui a été son calvaire, et qui devient 
Ihui son Thabor ! Ne le reconnaissez-vous pas dansl'atti- 
ue l'artiste lui a donnée? Uegardez-le : Ce n'est pas 
le qui se repose, c'est l'homme qui marche en avant ; il 
Jidement son pied droit sur le rocher dont il prend pos- 
et qui sera le siège de sa vice-royauté. Il ne regarde 
bas, ni auprès de lui; il regarde au loin, la tête perdue 
!S étoiles, et comme jadis il voit l'avenir quand la plupart 
nmes qui l'entouraient ne voyaient que le présent. D'up 
la fois large et modeste, il se découvre et salue. Mais a 
ic s'adresse ce salut? Ce n'est pas à la vieille France tant 
: car il lui a dit un éternel adieu. C'est à la terre dont il 
possession et qu'il regarde comme une terre promise, 
la Nouvelle-France dont il aperçoit déjà les grandeurs 
beautés futures dans l'étendue de ses vastes horizons. 



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- 407 — 

C'est à la postérité, c'est à nous tous, messieurs, que ce noble 
salut s'adresse. Et si ce bronze prenait la parole en ce moment, 
il s'écrierait sans doute : « Québec ! ma fîlle, que je retrouve 
» si grande et si belle, je te salue et je te remercie : car c'est toi 
» qui fais ma gloire ; c'est l'éclat de la ifîlle qui rejaillit sur le père ! 
» O postérité! O mon peuple, c'est à toi de me juger; me voici 
» devant ton tribunal et je me découvre en attendant ton juge- 
» ment. Dis si j'ai bien mérité de la patrie et si je suis digne des 
» honneurs qu'on me décerne. » 

» Le xvii® siècle commençait. Henri IV le Grand régnait, et le 
Roi-Soleil allait bientôt paraître. Corneille était né ; Bossuet, 
Pascal, Racine, Molière allaient bientôt faire entendre des pa- 
roles que le monde ne se lasserait pas d'applaudir, et qui fe- 
raient de la langue française le verbe du monde civilisé ! L'heure 
était venue pour la France d'obéir à la force d'expansion de son 
génie et de porter en Amérique le flambeau de la civilisation ; 
et c'est S. de Champlain qu'elle appela définitivement à rem- 
plir cette mission... Un foyer, une église, une forteresse, sont 
les grains de sénevé qui produisent les patries, et ce fut lui qui 
les sema au bord de notre grand fleuve. Voilà le fondement de 
sa grandeur; et elle a reçu son complément obligé dans les 
épreuves qui ont assailli sa vie, un homme n'étant pas vraiment 
grand sans avoir souffert. 

» Champlain a connu, en effet, tous les genres d'épreuves : 
les contradictions dans ses projets, le dénùment et les priva- 
tions, les dénigrements de l'envie, les amertumes de la défaite 
et de l'abandon, l'immense douleur de voir sa fondation pen- 
dant deux années au pouvoir de l'étranger, et enfin la suprême 
affliction de mourir sans pouvoir compléter son œuvre et en 
assurer l'avenir. Voilà surtout le glaive qui dut percer son cœur 
à ses derniers moments. 

» On était arrivé aux derniersjours de décembre 1635, les jours 
les plus courts de l'année. Sur le promontoire alors couvert de 
neige, le soleil se montrait à peine, rasant l'horizon et ne jetant 
qu'une lueur pâle et fugitive aux fenêtres de la pauvre habita- 
tion où le fondateur de Québec agonisait. Hélas ! sur l'ombre 
grandissante des soirs d'hiver, l'ombre éternelle descendait len- 
tement. Champlain vit venir la mort, et ce fut le grand déchi- 
rement de son cœur de rompre tous les liens qui l'attachaient à 
la terre, et de dire adieu à la vie et à ceux qui lui étaient chers, 
à la vieille France qu'il ne reverrait plus, et surtout à sa chère 
Nouvelle-France dont les futures destinées lui causaient tant 
d'anxiété. Mais il était un grand chrétien ; et le joyeux carillon 
des cloches de noël annonçant la venue du messie lui apporta 
de douces consolations. C'était le jour où le ciel promet la paix 
aux hommes de bonne volonté, et toute sa vie n'avait-elle pas 
prouvé sa bonne volonté ? C'était le jour où son Dieu, qu'il avait 
aimé et servi fidèlement, descendait sur terre : ne venait-il pas 
recevoir son œuvre comme un patron reçoit l'ouvrage de son 
ouvrier et lui payer son salaire?... 



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— 408 — 

» fondateur de Québec, sois fier de ton œuvre et contem- 
ple ta ville avec admiration. Elle est la plus belle du continent 
américain! Elle est la bien-aimée, la glorieuse, l'inoubliable! 
Et lorsque, saluant l'étranger du haut de ton piédestal, tu lui 
crieras : « Vive Québec! », la vieille cité te répondra : « Vive 
» Champlain ! » Impassible désormais sous le manteau de bronze 
que l'art français a jeté sur tes épaules, affranchi des morsures 
du temps et de la mort, tu vivras aussi longtemps que cette 
terre, contemplant, dans les jours de soleil et Tes nuits étoilées, 
le merveilleux paysage que tu aimais tant jadis et regardant 
circuler à tes pieds les nombreuses générations qui t'appelle- 
ront leur père. Ici, dans les grands jours de fête nationale, les 
foules viendront déployer leurs bannières et pousser vers toi 
cette universelle acclamation : « Gloire à Samuel de Cham- 
» plain ! » Quant à nous, messieurs, restons fidèles à la mémoire 
des ancêtres et attachons-nous toujours davantage à ce sol 
sacré qui a été le berceau de nos vertus primitives et de nos 
gloires, qui a été arrosé du sang de nos héros et de nos mar- 
tyrs, et dans les plis duquel dorment tant d'illustres aïeux... » 

Au nom des Anglais-Canadiens l'honorable M. Duffy, ministre 
des travaux publics au gouvernement de Québec, a pris la parole 
et tenu sa partie dans ce concert de louanges : 

a Intimement lié avec le patriotisme, il existe un sentiment 
qui nous engage à glorifier les exploits de nos ancêtres, et qui 
fait battre nos cœurs avec chaleur pour ceux de notre race. Il 
m'est donc facile de comprendre l'orgueil légitime et naturel avec 
lequel nos compatriotes Canadiens-Français acclament le nom 
du grand explorateur français et de l'homme d'état qui est venu 
établir leur race dans l'Amérique du nord. Mais la mémoire de 
Champlain n'appartient pas à la France ou aux Canadiens-Fran- 
çais seulement. Elle appartient à l'humanité ; elle appartient à 
toutes les nations et à tous les siècles ; et les Canadiens, sans 
distinction, sont fiers de s'unir pour honorer sa mémoire et per- 
pétuer sa renommée... Chez nous, nous voyons la paix et l'indus- 
trie marcher la main dans la main sous le règne des lois, de 
l'ordre et de la religion. Bien d'autres scènes que celles-là avaient 
frappé le regard de Champlain, lorsqu'il y a bientôt trois cents 
ans, il arriva pour la première fois sur ces bords. Il ne vit alors 
ni cités, ni villes, ni villages, ni champs, ni hameaux, ni églises, 
ni religion, ni lois, ni ordre. De tous côtés, ce n'était que forêt 
sans limites, ténébreuse, mystérieuse et sublime, remplie d'ani- 
maux sauvages. Telle était la région où l'esprit de Cham- 
plain l'avait conduit. A la découverte de l'Amérique, les nations 
d'Europe envoyèrent plusieurs capitaines à l'âme héroïque; 
mais nul ne le fut plus que Champlain. Il étaitdoué d'une habileté 
extraordinaire, mais son caractère était encore plus grand que 
cette habileté. Champlain ne s'avançait pas seulement comme 
un explorateur à la poursuite d'une gloire ou d'un intérêt person- 
nels. Il était poussé par des principes: un désir enthousiaste de 
promouvoir la gloire de la France et de son roi, de promouvoir 



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— 409 — 

et d'étendre la religion chrétienne. Toutes ses actions, toutes 
ses pensées étaient subordonnées à ce désir... » 



On a déposé, suivant la coutume, dans le socle du monument: 
la liste des souscripteurs et des membres du comité, une copie 
de l'adresse au gouverneur général, un exemplaire de chaque 
journal publié à Québec le veille et le jour de l'inauguration, 
des pièces de monnaie et des billets de banque du Dominion, 
Talmanach des adresses et un plan de la ville de Québec. 

L'ordre le plus parfait n'a cessé de régner pendant toute 
la fête, à la procession et à l'inauguration ; aucun accident 
à signaler, au grand regret des reporters. M. Chauveau avait 
prévu jusqu'aux moindres détails. 

Le soir, une illumination générale a ravi toute la foule. La stîi- 
tue de Champlain avec ses 400 lumières incandescentes, le 
palais de justice, le château Frontenac, l'université Laval, les 
frégates dans la rade, les puissants réflecteurs du Renown 
offraient un coupd'œil féerique. «C'est la plus belle fête de nuit 
à laquelle il nous ait été donné d'assister. » La musique militaire 
et un orchestre choisi faisaient retentir l'air de leurs plus bril- 
lants morceaux. Pendant ce temps «un bal civique» donné par la 
ville de Québec réunissait au palais municipal, resplendissant 
de lumières et de fleurs, toute la haute société québecquoise 
et tous les hauts dignitaires accourus pour la fête du jour, y 
comprisles officiers des vaisseaux anglais et américains. Comme 
nos jeunes officiers de marine se fussent trémoussés là ! Le qua- 
drille d'honneur était ainsi composé : 

Lord évèque de Québec et M"** Dingley, son excellence lord 
Aberdeen et M"* Jette, lord KSeymour et M*"° Fairbanks, sir Louis 
Davis et M"** Chauveau, sirW. Laurier et M'"® Dunn, bon. Fair- 
banks et lady Louis Davis, le lieutenant gouverneur Jette et M"® 
Foster, le maire Parent et lady Aberdeen, lord Ilerschell et 
lady Laurier, vice-amiral Fisher et M"** Dobell. 

La liste des invités à ce bal civique, outre les dignitaires 
ecclésiastiques anglicans, le lord évoque de Québec, sa femme 
et ses ûlles, etc., comprenait encore parmi le clergé catholique 
l'archevêque Mt?»" Bégin, Mb*" Marois, vicaire général, Mp»" La- 
flamme, recteur de l'université Laval, les curés de Québec, etc. 
Le journal qui les nomme ne montre dansant les quadrilles que 
le lord évêque au bras de M"' Dingley. 

Pour être complet, n'oublions pas le banquet ofTert par le gou- 
verneur général, mais sans la liste des invités, et ajoutons que 
par décret du président de la république du 5 septembre, à 
l'occasion de l'inauguration du monument Champlain, ont été 
nommés dans la légion d'honneur : Commandeur, son honneur 
le lieutenant gouverneur Jette ; officier, l'honorable F. -G. Mar- 
chand, premier ministre de la province de Québec ; chevaliers, 
fhonorable juge Chauveau, président du comité Champlain ; 
« Mgr Laflamme, recteur de l'université Laval, l'une des gloires 



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— 410 — 

de notre clergé, et le savant le plus en vue du Canada » ; l'ho- 
norable juge Pagnuela, président du comité du monument de 
Maisonneuve, et M. le docteur Lachapelle, de Montréal. 



Telle a été cette inauguration. La société de Saint-Jean- 
Baptiste avait remis à ce jour, pour lui donner plus d'éclat, la 
célébration de sa fête annuelle, la fête nationale du Canada. 
Champlain, notre compatriote, y a été glorifié sur tous les tons 
et par toutes les bouches, depuis le représentant de la républi- 
que française jusqu'au représentant de sa très gracieuse ma- 
jesté la reine Victoria. Nous avons tenu à reproduire quelques 
passages des discours prononcés, ne pouvant, malgré l'intérêt, 
imprimer le tout ; nos lecteurs noteront certainement l'accent 
particulier de chacun et saisiront le sentiment individuel de 
chaque panégyriste. Mais tous admireront cet enthousiasme 
pour le héros du jour et la façon généreuse dont tous les ora- 
teurs ont parlé de sa vie et de son œuvre, encore qu'il dût 
être plus spécialement cher aux Canadiens de race française. 
Tous ont loué son zèle religieux, sa foi vive qui avait voulu 
assurer l'unité des croyances afin d'assurer l'unité de la 
nation ; tous sont allés à l'église, même les dissidents, et ont 
assisté à la messe ; tous dans leurs harangues ont prié le Dieu 
qui donne aux nations la paix et la prospérité, même le délégué 
de la république française ; on était au Canada, h des miUiers 
de lieues des journaux, et à l'étranger où l'athéisme n'est pas arti- 
cle d'exportation. Tous les citoyens libres, dans un pays libre, 
ont pu chanter des hymnes et des cantates, arborer toutes les ban- 
nières, même celles qui auraient pu déplaire aux gouvernements 
qui ne s'en inquiètent guère, se promener dans toutes les rues en 
une procession de plusieurs kilomètres sans craindre d'inter- 
rompre la circulation, ayant eux aussi le droit d'y paraître, et 
pousser des vivats que la police ailleurs réprimerait comme 
inconstitutionnels. Quel admirable peuple! comme il sait prati- 
quer la tolérance qui n'est point l'indilTérence, et comme il aime 
la liberté qu'il a eu tant de peine à conquérir ! Qui veut en France 
essayer pour Jeanne d'Arc ce qu'au Canada, terre anglaise, on 
a fait pour Samuel de Champlain ? 

Louis Audiat. 



BIBLIOGRAPHIE 



Saint-Saud (Le comte de). Recherches sur le Périgord et ses 
familles^ m. Généalogies périgourdines. Imprimé pourl'auteur, 
à Bergerac, par Castanet, 1898, in-4°, vi-307 pages. 

Cet élégant volume contient: les familles de La Croix, de 
Beaudet, de Malleret, de Barraud, de Coustin de Boursolles, 
d'Arlot, d'Aurout, de Brons, de FayoUes, de Puyredon, deTho- 



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— 411 — 

masson. Nous avons parlé, x\ii,460,de la première des généalo- 
gies qui composent ce livre ; les autres ne sont pas traitées avec 
moins de soin. Il faut s'être occupé de travaux semblables pour 
savoir tout ce qu'on doit avoir de patience, de sagacité, de re- 
cherches et de science pour mener à bien une pareifle entreprise. 
M. le comte de Saint-Saud ne manque d'aucune des qualités d'un 
bon généalogiste. Il y a pour lui un attrait de plus : ce sont pres- 
que des domestica facta. On y parle tout le temps de son cher 
Périgord ; des familles qui en ont fait la gloire. C'est un acte de 
reconnaissance et de piété filiales. Ces 1 1 généalogies ne sont 
qu'un commencement Quand on a pris goût à ces recherches, 
quand on a étudié une famille, on est forcément engagé à étudier 
les autres. Elles s'enchevêtrent, elles se mêlent par les alliances, 
par les fiefs. Et puis que de questions historiques et géographi- 
ques s'y rattachent! Ces gens-là sont allés à la guerre, quelque- 
fois à la croisade ; ils ont fondé des monastères et des églises ; 
ils ont occupé des emplois dans l'administration ou la magistra- 
ture. Ils ont possédé, vendu, échangé des terres. On voit d'ici 
comment une liste de noms, bien faite, se trouve être en même 
temps un chapitre d'histoire locale. Aussi pouvons-nous crier 
à l'auteur : « Ehia euge ; macte animo, generose puer. » 
Voir, p. 155 du Bulletin de la société historique du Périgord 
(1898), un fort bol éloge de cet ouvrage par M. le marquis de 
Fayolle. 

Société de Saint- Vincent de Paul Conférence de Cognac, 
Assemblée générale du 12 décembre 1807. Cognac, imp. veuve 
G. Bérauld, 1898, in-8% 21 pages. 

SouLiÉ (Le capitaine J.-L.). 123*^ régiment d'infanterie. Con- 
férence sur VlndO'Chine française. Février 1898, La Rochelle, 
imp. nouv. Noël Texier, 1898, in-8**, 26 pages. 

« En résumé, le Tonkin est une belle colonie qui s'améliore 
sans cesse au point de vue sanitaire et au point de vue de l'in- 
stallation et du confort pour les Européens... Tout fait donc es- 
pérer que la France trouvera dans ses nouvelles Indes-Orien- 
tales un champ d'action rémunérateur pour sajeunesse... » 

SouLOUMiAC (Le docteur). Une pincée de vers. Paris, société 
d'éditions littéraires, 1898, in-12, 106 pages. Prix: 2 francs. 

Vers aimables, rimes faciles parfois trop, sentiments distin- 
gués, et par ci par là quelques vertes satires des mœurs con- 
temporaines, des verges cinglantes aux politiciens, aux candi- 
dats effrontés, coups de patte aux médecins; et de-ci de-là 
quelques fautes : « fixent le soleil » ; ou « lièvres et ortolans », 
Petit peuple géant, Gis de Léonidas, 
Rejetons des trois cents tombés aux Thermopyles, 
Salut et gloire à toi... 

ou d'un autre ton : 



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— 412 — 

Electeurs, pour sortir un peu de Tordinaire, 
Empêcher le pays de marcher de travers, 
Nommez-moi conseiller. Devant tout l'univers 
Vous aurez de l'esprit comme défunt Voltaire. 



Tamizey de Larroque (F^hilippe). Peiresc orateur. Discours 
inédit publié par Ph. Tamizey de Larroque. Carpentras, imp. 
Joseph Seguin, 1897, in-12, 12 pages. (Extrait à 60 exemplaires 
du Journal du Comtat, n"" du 15 août). 

Nous avions Peiresc bibliophile, Peiresc historien, Peiresc 
naturaliste, botaniste, horticulteur, Peiresc numismate et an- 
tiquaire, Peiresc inventeur de l'angora et de la tubéreuse. Ta- 
mizey de Larroque n'a pas voulu laisser sous silence les quali- 
tés oratoires de son cher Peiresc, et il publie le discours pro- 
noncé par Claude-Nicolas Fabri de Peiresc en l'hôtel de ville 
d'Aix, le 30 septembre 1628, à l'assemblée convoquée pour l'élec- 
tion des consuls. Ce petit discours contre la brigue (déjà!) est 
intéressant à plus d'un point de vue ; il parle de « rameur de la 
patrie p (on en avait donc l'idée!) et conseille en portant ses6a(- 
loites (d'où vient ballottage) de se « dépouiller de ses passions, 
jalousies, affections ou considérations personnelles ». Et les 
notes au bas des pages sont substantielles, comme toujours. 

— Une lettre inédite de Th. de Cohorn à Peiresc, publiée 

?ar Ph. Tamizey de Larroque. Carpentras, imp. Joseph Seguin, 
897, in-12, 12 pages. 
'Vif éloge de Carpentras: « Peu de villes sont d'un séjour 
aussi agréable, aussi charmant. » L'auteur y a trouvé de bons 
amis dont il parle avec sa courtoisie ordinaire, et aussi les ma- 
nuscrits de Peiresc, y compris une lettre de Thomas de Cohorn. 

— Une page inédite de l'histoire anecdotique de Provence, 
page écrite par le futur premier présideyit baron d'Oppède en 
août 1618. Toulouse, Ed. Privât, 1898, in-8°, 8 pages. (Extrait 
des Annales du midi.) 

Il y a une lettre de Peiresc recommandant son parent Vincent- 
Anne de Forbin-Maynier, baron d'Oppède, troisième président 
du parlement d'Aix, et une lettre de celui-ci, très amusante, ou 
il raconte un différend avec l'archevêque pour une préséance : 
les gens du parlement s'obstinant à occuper une place au chœur, 
l'archevêque refusa de chanter vêpres. Lassés d'attendre, ils se 
retirèrent, et l'archevêque commençait les vêpres à 9 heures du 
soir. 

— Une curiosité bibliographique. Note adressée parM.f^* 
pold Delisle à l'éditeur des Lettres de Peiresc, au sujet dune 
plaquette du P. Merserine kpeu près inconnue. Paris,Chani- 
pion. 1897, in-8*, 8 pages. (Extrait de la Correspondance histo- 
rique et archéologique, 1897.) 

Ce n'est pas la moins intéressante des plaquettes Peyreiscien- 
nés que celte « curiosité bibliographique » de Téminent admi- 



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— 413 — 

nistrateur de la bibliothèque nationale. Qu'il y a de détails, et 
qu'on apprend de choses dans ces quelques pages ! 

— Un écossais ami de Peiresc. Lettre inédite du comte de 
Bnchan à Faiiris de Sain^-Vincens. Toulouse, Privât, 1897, 
in-8°, IG pages. (Extrait à cent exemplaires des Annales du 
midi d'octobre 1897.) 

C'est à une phrase sur Peiresc, dont il avait reçu le buste, 
que JuleS'François-Paul Fauris de Saint-Vincens doit devoir 
publier cette lettre du 15 avril 1802, où il est question de tout 
et de quelque chose encore. Les notes Téclàirent un peu et 
les appendices aussi. 

— Lettres et billets inédits de Mff^ de Belsunce^ évêque de 
Marseille, publiés par Philippe Tamizey de Larroque. Paris, Pi- 
card, 1897, in-8% 36 pages. (Extrait à cent exemplaires de la 
Revue catholique de Bordeaux, imp. Demachy, rue Cabirol, 16.) 

C'est le nom de Henri de Belsunce qui surtout recommande ces 
pagineltes ; mais ce sont aussi des causeries très charmantes, 
pleines de simplicité et de cordialité. Ces lettres familières sont 
adressées de 1712 à 1748 à Tabbé Paul-Kobert Boudon de Saint- 
Amans, curé de Saint-Hilai.re d'Agen. On y lira la lettre du 
19 décembre 1720 si émouvante sur la peste de Marseille. « On 
a tort de dire que la mort est le plus grand des maux. C'est en 
vérité la peste, je puis vous en assurer après l'expérience qu'il 
a plu à Dieu de nous en donner. J'ay vu périr dans cette ville 
au moins cinquante mille âmes, plus de dix mille dans le terroir, 
deu)è mille à mon pauvre Aubagne. Mon clergé est quasi au 
néant... Mes chers curés ont fait des prodiges et j'avais oublié 
de vous dire, portant tout le long du jour le saint sacrement aux 
malades jusqu'à ce que les rues fussent si pleines de cadavres 
que nous avions peine à y passer... » Des notes abondantes com- 
mentent ces lettres. Les unes et les autres intéresseront nos lec- 
teurs saintongeais. Les Belsunce. en effet, et en particulier le 
héros de Marseille qui avait reçu les ordres sacrés à Saintes, ont 
eu des rapports avec notre pays. Voir Revue, xi, 38i,et surtout, 
X, 299, La fille de M'^d'Epinay à Gemozac et les Belsunce en 
Saintonge, 

— Au pavillon Peiresc, Le vieux châtaignier, Saint-Etienne, 
Charles Boy, septembre 1897, in-4®, 12 pages. 

C'est une splendide plaquette qui n'a été tirée qu'à 120 exem- 
plaires ; il n'y en aura pas pour tous les amis de l'auteur, seule- 
ment pour les amis de cœur, <c les bons amis ». Un Avertisse- 
ment, signé • Philippe Tamizey de Larroque. Pavillon Peiresc, 
2 août 1897 », explique cette publication et se termine ainsi : 
« Je prie le bon Dieu de bénir mes six collaborateurs, mes six 
consolateurs, et de leur donner une vie qui ressemble autant 
que possible à la longue vie de mon châtaignier. » Un ami de 
Térudit, en visite au pavillon Peiresc, compose quelques stances 
sous et sur le séculaire châtaignier qui abrite penaant le jour 
les hôtes de l'hospitalière demeure (M. Louis Audiat). Un autre 



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traduit en gascon (A. de Gagnaud, c'est-à-dire M. Léon 
Berluc-Pérussis), Souto lou castanié; un autre les présente 

public dans un récit fort spirituel de voyage au pavillon 
iresc (M. le chanoine Ernest Allain) ; un quatrième les met en 
sique [M. Désiré Granier, conseillera la cour d'appel d'Aix); 
ui-ci les illustre (M. Jean de Boéry, avocat à la cour d'appel 
.gen); celui-là imprime le tout en caractères dignes des 
:évier et des Didot (M. Charles Boy, imprimeur à Saint- 
enne). Qui les chantera? 

Taudière (Henry). Traité de la puissance paternelle, ouvrage 
ironné par Tacadémie des sciences morales et politiques 
ix Bordin, 1897). Paris, A. Pedone ; La Rochelle, imprime- 
nouvelle Noël Texier, 1898, in-8% 550 pages. 

TcHERNOw (J.). Code de commerce russe, traduit et annoté sur 
liiion oflicielle de 1893. Paris, A. Pedone ; La Rochelle, impri- 
rie nouvelle Noël Texier, 1898, in-8**, 199 pages. 

TiPLE (Maximilien). De la famille à la patrie. Avec une pré- 
e de M. Gabriel Compayré. Paris, société française d'impri- 
rie, 1897, in-18, 107 pages. 

^e recteur de l'académie de Lyon, jadis de Poitiers, M. Ga- 
el Compayré, s'est chargé de présenter au public ce livre de 
îsies. a M. Max. Tiple, dit-il, dirige avec zèle et autorité une 
itc école de campagne, une école mixte, à Saint- Vaize, un 
r.cau de 300 habitants, près de Saintes — aujourd'hui institu- 
ràlloyan. — Les éloges, dont la presse parisiennea comblé, dès 
J9, ses premiers essais poétiques, auraient pu l'enivrer de leur 
:ens, lui souffler quelques bouiïées d'orgueil et d'ambition, 
is non, satisfait de son sort, il poursuit tranquillementsa tâche 
»laire... il ne songe pas à médire des lois sur les traitements; 
le demande même pas d'avancement ; il se contente— il est 
ti que sa part est belle — d'être un bon instituteur tous les 
irs et un bon poète de temps en temps.» Sous cinq titr®^ 
peu arbitraires : Au foyer, aux champs, la société, !a pitH] 
patrie, se rangent une cinquantaine de petites pièces qui 
nt « de la famille à la patrie ». Le lien qui les unit, c'est l'en- 
it qui naît, gazouille et sourit à sa mère, travaille à l'école, 
is à l'atelier, puis devient soldat : de là une foule de senti- 
mts délicats, de préceptes moraux, d'élans patriotiques. Il y 
le fort agréables pièces. M. Compayré a déjà dit de l'auteur 
'il était a un bon poète de temps en temps » ; la plupart se- 
enl parfaites avec un peu plus de sévérité dans le style. 

Université de France. Académie de Poitiers. Collège ^ 
intes. Distribution solennelle des prix, sous la présidencede 



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— 415 — 

Af . Bellanger, inspecteur d'académie. 30 juillet 1898, Sair 
imprimerie A. Gay, 1898, in-8®, 58 pages. 



Ville de Roy an. La question des casinos. Une idée, par 
Royan ; Marennos, imprimerie Florentin-Blanchard. 

Préconise Tentente entre les administrateurs des deux c 
nos : Au casino de Foncillon, l'opéra, la comédie, des repréi 
tations luxueuses et coûteuses dont la renommée a depui 
longtemps contribué à Téclat du nom de Royan ; au casino 
niojpal, une troupe d'opérette bien choisie, avec un orchc 
ad hoc, des spectacles variés^ etc. 



Yan Saint-Acère [Le docteur Jean]. Rouffiat!... ine mil 
darrêt!,,, Buffez, Compyiment (en achet de laSaintonge) 1 
pV in pézant de Tendret et lisut au repas à la sarviette 1 
cheu monsieu Thiu, en Thouneur de Inauguration de Testa 
de RoufTiat. Mis en émolé à Sainte, cheu monsieu Robart, 1 
in-18, 15 pages. 

Cette longue suite de quatrains a eu un grand succès au 1 
quetdu 17 juillet, et ils le méritaient par leur verve gauloise, 
leur franche gaitc; et puis il y avait des éloges pour tou 
monde. Citons quelques vers qui feront apprécier Tesprit 
primésautier de Fauteur, M. le docteur Jean : 

01 est aneut qu'o se baptise 
La grande estation de Rouffiat ! 
Voélà peurquoi la nappe é mise ; 
On manghe la daube, à pien plat. 

Lés parent et lés queneussance, 
Tous lés voésin, tous lés amit 
Venant ithyi feire bombance ; 
Boévez d'bon cot, ol é parmit. 

Quand ola de grand persounaghe, 
(Ole le cas de thieû moument). 
Dans nout' endret, ol é Tusaghe 
De dire in mot de compyiment. 

N'ai yère oyut grandman d'école ; 
Mai quand jhe saque en mon calâ 
Conte, devinoére, o ne choie; 
Vous açartaine, qu'ol é b'ià! 

O faurait voér allé ma eoule ! 
Tout coum' le traquet d'in moulin ; 
A feurm' pas mé qu'in thiu de poule, 
A vat son branF jhusqu'à la fin. 

Avec in' moque de sasnnique, 
Toute in' jhomé, jhe fris aé var ; 
Fazez n'en boére à vout' bourrique, 
O s' rat l'animau l' pu divar I 



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— 416 — 

La Quinzaine (Paris, 45, rue Vaaeau ; prix : 24 fr.), cootient dans sesS 
numéros d'octobre : Théodore Jouffroy^ par OUé-Laprune ; Cœur de chré- 
tienne, Charles de Rouvre ; Deux curés de campagne, Joseph Saint-Marc; 
Livius AndronicuSy H. de La Ville de Mirmont; ^organisateur des che- 
mins de fer en France, G. Guillaumot; Un épisode du schisme conslUu- 
tionnel en Saintonge, A. d'Auty ; La décomposition de l* Autriche-Hongrie, 
XXX; Le regain, Jean Rolland; Au village, Paul Harel ; Le catholicisme 
social, Max Turmann ; Lettres à ma cousine. Mariage de devoir, Gabriel 
Aubray(\^oir, 15 septembre, Mariage de raison, et i^'^ août, L^idole)', Chro- 
nique politique ; Nouvelles scientifiques et littéraires^ etc. 

Nous donnons la liste des dernières publications de la librairie Des- 
clée, à Lille, rue du Metz: 

Notre-Dame d'Ay. C'est encore une vierge noire qu'on vénère et 
qui est le but d'un pèlerinage, dans la commune de Saint-Romain d'Ay, 
au milîièu des montagnes de l'Ardèche, près de La Louvesc et du tom- 
beau de saint François Régis. Elle date, comme presque toutes les au- 
tres, des croisades. Le père J.-B. Dumaifiè, S. J., en a fait la monographie 
complète dans un petit volume, Notre-Dame d^Ay, orné de 10 gravures 
(1898, in-12, 191 pages; prix : 1 fr.). 

Henri Beck. Ceux qui voudraient avoir queloue idée sur les missions 
du Congo liront, du R. P. Paul Peeters, S. J., 1 histoire touchante d'un 
jeune missionnaire belge né à Courtrai le i"" mars 1874, décédé à Las Pal- 
mas le 30 décembre 1897. Henri Beck, de la compagnie de Jésus, mission- 
naire au Congo belge (petit in-8*>, 212 p. et 10 phototypies; prix:2fr.). 

Le 5<> volume des Acla de Léon XIII, Sanotissimi Domini NoBtri 
Leonis Papse XIII, allocutiones, epistolas, constitutiones, aliaque 
acta pra^cipua (1891-1894, 1 vol. in-8° de 350 pages; prix ; 2 fr. 50). 
Comprend les|conslilutions, lettres et allocutions publiées ou prononcées 
par Sa Sainteté depuis le 19 septembre 1891 jusqu'au 30 novembre 1894, 
c'est-à-dire 37 documents, plusieurs qui complètent et précisent les 
Directions politiques données aux catholiques de France, ceux qui revien- 
nent sur certains points mal interprétés de l'encyclique De conditions 
opificum^ etc. 

Corbeille de Fleurs, ou recueil de faits admirables de la puissance 
et de la bonté de saint Joseph, par le R. P. Bischoff, rédemporisle. 
(1 vol. in-12 de 132 pages; prix : 40 cent.) Le titre indique suffisam- 
ment le sujet de cet opuscule excellent à répandre en temps démission. 

Petit Paroissien de la Jeunesse, contenant les tableaux de la 
messe et du chemin de la croix, en ^M«ira/i/e riches chromolithographies 
augmenté de prières et de cantiques. (1 vol. in-48de 96 p. : 80 cent.) 

Manuel pieux ou Vade mecum des membres de Tassociation unive^ 
selle des familles chrétiennes consacrées h la sainte famille de Nazarelb, 
par l'abbé Omer Coppin. (1 vol. in-16 de 264 pages, prix : 1 fr. 50.) 

Le Ciel ou le Bonheur dans TEternité, par le P. J. Coppii*- 
(1 vol. in-12 de 64 pages ; prix: 25 cent.) 

Le Livre de la Veuve, par le chanoine G. Rouquette, curédeMont- 
clar, au diocèse de Toulouse. (1 vol. in-12 de 324 pages ; prix : 2 fr. 50). 

Manuel et Directoire du Rosaire, à l'usage des directeurs de la 
confrérie et de tous les prêtres dans le ministère, par l'abbé J.-M. ". 
(Grand in-18 de 320 pages; prix' : 1 fr. 25.) 

Manuel et pieux Exercices du Rosaire, par le même. (In-l^d^ 
440 pages ; prix : 1 fr. 75.) 



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TABLE DES MATIERES 

Par m. Henri Joybr. 



Actes concernant la société des Archives : Admission de membres, 
2, 354; budget de i897, 83 ; compte rendu des séances, 1, 2, Si, 152, 
273, 274, 353; élections, 82; excursion de la société, 153; subvention 
à la société, 152. 

Arghéologib. — Epoque gallo-romaine : Le camp de La Pilette, 319; 
découverte d'objets gallo-romains à Saintes, 46 ; les piles gallo-romaines, 
94, 322 ; fût de colonne antique au Lindron, 195. 

Epoque romane : Réparations au clocher de Tabbaye Sainte-Marie à 
Saintes, 48, 195. 

Epoque moderne : Découverte à La Rochelle des fondations d'un an- 
cien château et des restes de Tancienne église de Saint- Yon, 48; — près 
Saint-Georges de Didonne, d'une épée, 48 ; inhumations en Vendée de 
personnages aunisiens, 15. 

Epigraphie : Tombes de la famille d'Agrippa d'Aubigné, près du châ- 
teau de Mursay, 48. 

Numismatique : Découverte de pièces â l'effigie de Henri II, près Saint- 
Georges de Didonne, 48 ; monnaies des Santons, 196. 

Sigillographie : Sceau du couvent des frères mineurs de Bergerac, 115. 

Beaux arts: Nos artistes au salon, 216 ; le monument de Champlain 
à Québec, 249 ; peintures anciennes à Landes, 48 ; portrait de Clémot, 
279 ; la statue de Montyon, 155; allocations à des élèves de Técoledes 
beaux arts, 155, 213. 

Avis et nouvelles. — Distinctions honorifiques : Anfrun, 8 ; Audiat 
(Gabriel), 278 ; Audiat (Louis), 213 ; Bernard, 90; Bordaee, 213 ; A. de 
Bremond d'Ars, 8 ; Burot, 8 ; Carrière, 8 ; Chabert, 88 ; de Chasseloup- 
Laubat, 212 ; Chasseriau, 213 ; Chavanon, 8 ; Dast Le Vacher de Bois- 
ville, 8; Delavault, 154; Dessalines d'Orbigny, 212; Dières-Montplaisir, 
278; Fabre, 152; Emile Garnault, 9; Girard, 9, 278 ; Jeandeau, 153; 
Labbé, 88 ; Lusson, 90 ; Merlet, 9 ; Meyer, 90 ; Jfean et Louis Mus- 
set, 213 ; général Niox, 356 ; Noël, 280 ; Normand du Fié, 278; Pellis- 
son (A.), 9, 88 ; Pellisson (J.), 88 ; Pinasseau, 279 ; Ribéraud, 278 ; Roche. 
88 ; Sabourin, 88 ; Thédenat, 155 ; Thèze, 278; Vincent, 8. 

Errata: 12, 165,218. 

Nouvelles diverses : Congrès des sociétés savantes, 7 ; conférence à 
la société des i4/*c/itt?es, 87 ; réunion de la société des Archives^ 6; 
messe de la Saint-Hubert à Nieu],9 ; application de la machine à la fabri- 
cation du verre^ 89; discours de distribution de prix, 282,283 ; distribution 
duxxvic volumedesi4r€/ii»e«,7; fouilles dans legisementde Brassempouy, 
214; la viticulture et la vinification à l'exposition de 1900,284; inauguration 
à Nancras d'une statue de la Vierge du xii» siècle, 356 ; personnel mé- 
dical et pharmaceutique de la Charente-Inférieure, 281 ; loi conférant 



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— 418 — 

réieclorat aux femmes pour Téleclion au tribunal de commerce, 90 
'oratorio à Saint- Vivien de Saintes, iO ; représentants de la société des ir- 
c/iit'e« au congrès de la Sorbonne, 87 ; représentation à Paris d'une pièce 
de M. Péricaud ; — d'un drame, Erinnay à La Mothe Saint-Héraye, 282; 
translation des restes de Tamiral Jacob, 278 ; — de J. Lintilhac, ancien 
curé de Chermignac, 10 ; vente d'autographes, 12, 156, 280, 357 ;— de col- 
lections scientiûques à Saujon, 214 ; — du château d'Ars, 216, 284; - 
de la terre et du château de Vénérand, 215 ; — de la métairie de Chez- 
Godet, 284 ; visite à Saintes de la société historique du Tarn-et-Garonne, 
279 ; vœu du conseil d'arrondissement en faveur de la société des Archi- 
ves, 278 ; vote d'une pension à la veuve d'Edouard Beltremieux, 90; — 
du conseil général du Finistère pour le cinquantenaire de Chateau- 
briand, 153. 

Bibliographie. — I. Ardouin; Atgier, 72; Audiat (Gabriel); Ausone,73. 

Babinet, 74 ; Berchon ; Biais (E.),75 ; Birot ; Bordage, 76 ; Bourseaud; 
Boutinet; Bremond d'Ars (A. de), 77. 

Campet de Saujon, 77 ; Capitant, 78. 

Dangibeaud (Ch.) ; Dast Le Vacher de Boisville, 78 ; Delmas; Depar- 
dieu, 79 ; Descendier, 70 ; Dubois, 79. 

Eschasseriaux, 140. 

Fabre, 140 ; Faneau, 141. 

Garnault ; Gautier (B.); Gelézeau; Gelineau, 142; Geoffroy; Giraudias 
(E.) ; Granges de Surgères ; Grasilier ; Guérin de Sossiondo, 143, 

Hovyn de Tranchère, 73. 

Knell, 206. 

La Lande d'Olce ; Lièvre ; Loti, 206 ; Lucas ; Luguet ; La Marsonnière 
(De); La Morinerie (De) ; Ledain; Legendre ; Lemoyne, 207. 

Maffre de Baugé; Maufras ; Mouclier, 270 ; Mousset, 271. 

Nanglard ; Nicolas (E.) ; Nicolas (G.), 271. 

Ordonneau, 271. 

Pellisson (Jules) ; Peneau ; Pesch; Phelippot, 347 ; Piganeau; PoH 
(Oscar de). 348. 

Ravail, 349 ; Richard, 351. 

Saint-Saud (Comte de), 410; Soulié; Souloumiac, 411. 

Tamizey de Larroque, 412 ; Taudière ; Tchernow ; Tiple, 414. 

Yan Saint-Acère, 415. 

II. Ouvrages anonymes : Académie nationale des sciences, belles lettres 
et arts de Bord eaux y 70 ; Carte de la boucle du Ni(/er, Index alphabéti- 
que ; Les deux casinos de Roy an, 78 ; Compte rendu des travaux de l^ 
chambre de commerce de Cognac pendant l'année 1896, 78; Jubilé à^ 
pèlerinage nationale Lourdes, 205; Société de Saint-Vincent de P^o^- 
Conférence de Cognac, 411 ; Distribution solennelle des prix au collège 
de Saintes, 414; Ville de Roy an. La question des deux casinos, iii^- 

III. Journaux : La Lune de Fowra«, 284; Le Patriote Saintonge^^^ 
357; Le pauvre Peuple, 284; Les Plages charentaises, 284; Le Prot^' 
tant de Marennes, 11 ; Le Rappel charentais, 214; Le X'''^»a«//««"'»^i 
L'Union conservatrice de Saint-Jean d'Angély ; L'Union nationale, 283; 
L'Union républicaine, 154 ; Le vrai Peuple, 284. 

Histoire. — Un anachronisme de Hoche, 246 ; Balzac à AngouléïJ^' 
248; La bataille de Vouillé, 389 ; Les derniers conventionnels, 315; Un 
conventionnel préfet de la Charente-Inférieure, 302; Savinien Cyrano df 
Bergerac, 113 ; Defieux de Cognac incarcéré en 1793, et les Defieux ^^ 
Marcillac, 66, 265 ; Descendance de Jean-Pierre-Louis, marquis de l^' 
chet, 67 ; Le drapeau du 6» de ligne, 174; Les Du Paty de Clam jï'^* 
étrangers dans l'armée française, 116 ; Faye, Soubise et Mortagne, l^^ î 



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— 419 — 

L'imprimerie à Poitiers, 96 ; Un marin saintongeais. Anatole de Bon- 
songe, 20 ; Le marquis de Langalerie, 96, 246 ; Montesquiou assassin de* 
Condé, 302 ; Le Paty et le château de Clam, i56 ; Les Pelletan d'Archiac 
et le cœur de Louis XVII, 201 ; Les Pénétreau de Hle de Ré, 18 ; Ange 
Pitou, 98 ; La Saintonge en i789; Un seigneur de Montandre blessé à la 
bataille de Poitiers, 140 ; Taillefer de l^on et la chronique saintongeaise, 
264 ; Vénérand, 215 ; Joseph Vernel et le port de La Rochelle, 245 ; Deux 
victimes de la révocation dePédit de Nantes, 376 ; Famille Vivier de La 
Rochelle, 120. 

Livres et pénioniQUEs. — I. Livres : Un capitaine de génie ascète^ 259 ; 
Carmen seculare de Léon XIII, 175 ; Edouard Clausier, 313 ; Une chroni- 
que saintongeaise du XIII* siècle, 305 ; Chronographia regum Franco rum, 
93; U Espagne et la France en 1724, 183; Histoire de Bourg-sur-Gi- 
ronde, 252 ; Histoire de Véglise de Paris pendant la r^olution, 176 ; His- 
toire de Richelieu, 179 ; Un général de l'an lien Vendée, 57 ; Légendes et 
chansons, 314; Lettres à ma cousine, 51 ; Un livre sur la rime, 259 'Mé- 
moires de Richelieu, 213; Une monographie de Muron, 309 ; Fouillé du 
diocèse d'Angouléme, 254 ; Un prélat commandant d'armes, 258 ; Racan à 
Saint' Jean dWngély et à La Rochelle, 311; Roy an et la lourde Cordouan, 
308; Saint Benoît, son action religieuse et sociale, 181 ; Souvenirs de la 
princesse de Tarente, 54 ; Souvenirs d'un maire, 313 ; Deux victimes des 
septembriseurs, 90 ; Un voyage dans les Charentes, 255. 

11. Périodiques : Annales du Midi, 6, 210; Annuaire du conseil héral- 
dique de France, 146, 147, 170, 172; Archives des collectionneurs d*ex 
Ubris, 215 ; — historiques de la Gironde, 174 ;•— de la Saintonge et de 
l'Aunis, 72 ; Association des anciens élèves de V école de Pons. Annuaire de 
t897, 70 ; Bibliophile limousin, 4, 85, 87, 211, 245, 276 ; Bulletin de la 
société archéologique de la Charente, 245 ; — de la Tou raine, 13; — et 
historiaue du Limousin^ 244 ; — de la société de géographie de Roche^ 
fort, l4, 244, 389 ; — des archives historiques de la Saintonge, 77 ; — des 
études du Lot, 300 ; - de la société des lettres de la Corrèze, 92, 301 ; — 
de la société historique du Périgord, 4, 86, 146, 210, 276, 386, 387; — 
des antiquaires de VOuest, 276 ; — de Vassociation de secours mutuels des 
chevaliers pontificaux, 16 ; — héraldique de France, 16, 300; — historique 
et philologique du comité des travaux historiques, 244 ; — religieux, 275, 
298; Canada, Perche et Normandie, 214; Centre médical, 17; Cercle 
algérien. Ligue de l'enseignement, 78 ; Charente-Inférieure, 6 ; Conserva- 
teur de Marennes, 5, 148, 174 ; Les contemporains, 14, 387 ; Courrier de 
La Rochelle, 86, 275 ; — </e /a Vienne, 147 ; Croix de Saintonge, 86, 280 ; 
L'Echo charentais, 94, 280 ; — rochelais, 84, 147, 275, 276, 388; Le Gau- 
lois, 156 ; Gazette du Centre, 86, 276, 356 ; La Gironde, 211 ; Indépendant 
de la CharentC'Inférieure, 84, 151 ; Journal de la Dordogne, 86 ; — des 
Voyages, 153; Lemo2iV297, 298; Mémoires de V académie des sciences et 
belles lettres d'Angers, 94 ; Mémorial de Saintes, 213, 214 ; Mercure poi- 
tevin, 296, 388 ; Le Monde moderne, 13 ; — théâtral illustré, 215; Moni- 
teur de la Saintonge, 148, 211 ; Nouvelliste de Bordeaux, 147; Nuova Si- 
cilia, 355; Le Pays poitevin, 295, 388; Petite Gironde, 211, 390; Phare 
des Charenies, 84 ; Le Polybiblion, 4, 171, 355 ; La Revue, 155 ; — claire, 
156; — catholique de Normandie, 298; — d Anjou, 300; — de VArt 
chrétien, 4, 215 ; — des Autographes, 156 ; — des questions historiques, 
356, 386 ; — héraldiques, archéologiques et historiques, 297 ; — du Bas- 
Poitou, 243, 355 ; — du Nivernais, 16 ; — encyclopédique, 388 ; — épigra- 
phique du Midi, 4 ; — historique, 85, 276, 387 ; — de VOuest, 6, 297 ; La 
Seudre, 148 ; Le .So/ei7, 15 • Tablettes des deux Charentes, 3, 84, 146, 275, 
355 ; Tout Bordeaux, 5; Verfailles illustré, 171. 

NoTiis DE l'état CIVIL. — I. Mariagcs : ArnauU et Marguerite de Sartre, 



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— 420 — 

i70; Bardon et Marie Huvet, 45; Balcave et Marie Legeay, 107; De 
Beaupoil de Saint-Aulaire et Béatriz de Lamée de Soulages, 45 ; Ber- 
jçeral et Sarah Taillasson, 109; Boudou et Thérèse Prévost, 295; De 
Bremoad d'Ars et Jeanne de Saisy, 108 ; Carrière et Renée Burgelio, 
169; Champfrault et Jeanne Petit, 109; Chastang et Caroline Alliez, 366; 
Courcoural et Marguerite Pointière, 295 ; Curé et Marguerite Coutan- 
seau, 366 ; Delamain et Germaine Boutelleau, 365 ; Destre et Adrienne 
Lagrange, 46; Du Parc et Edith de Caminade de Châtenet, 105; For- 
mey-Saint-Louvent et Marque ri te de Fontaines, 242; Furaud et Gabrielle 
Vanderquand, 242 ; Labeilïe et Marie Amoux, 367 ; Lacrouts et Jeanne 
Gentet, 46 ; Landry et Marguerite Yvon, 367 ; Lecoq de Boisbaudran et 
Jeanne Nadault de Valette, 106; Le Gardeur de Tilly et Fernande Avon, 
242 ; De Marguerye et Marie Perrin de Boussac, 367 ; Maubaillarcq et 
Anne Dubois, 109 ; Meaume et Marthe Godet, 45 ; Palmé et Laure La- 
faille, 365 ; Parât et Jeanne Massiou, 170 ; De Pichon de Longueville et 
Jeanne du Halgouet, 365 ; Ponty et Eugénie Bourru, 295 ; Hicaume et 
Marie- Louise Gaillard, 169 ; Rivaille et Blanche Landolphe, 242 ; Roby 
et Elise Candé, 109 ; Salle et Noémi Prévost, 170 ; De Salvert de Mont- 
rognon et Louise Nadault de Nouhère, 107. 

IL Décès : De Baderon-Thézan de Saint-Geniès, 29 ; Barbier, 363 ; Bel- 
tremieux, 44; Bérault, 99; Bertifort, 23; Besse, 39; Bethmont (M"« 
Paul), 289; Billonneau, 293; Birot, 40; Boiffier, 240; Bonniot, 103; 
Bossus, 364 ; De Bouet de Portai, 169; Bouscasse, 43 ; Bouguereau (Lu- 
cile), 294; Bouyer, 42; Brajon, 363 ; Calaret (Veuve), née Gay, 39 ; Can- 
taloube, 361 ; Capdeville(Félicie), 102; Cazaugade, 294; Chapleau, 241; 
Chotard, 38; Cortet, 104; Courtin, 30; Couat, 293; De Cumont (Méloë), 
294; Dampierre (Anna de), 45 ; Delmas, 359; Détroyat, 103; Doinet, 
168; Du Cheyron du Pavillon, 292; Durand, 294; Faillofais, 359 ; Fon- 
taine, 101 ; Frouin, 240 ; Gallot, 31 ; Ganivet, 240; Gautret, 30; Ger- 
main, 102 ; Gravouille, 39 ; Guillou, 292 ; De Guitard, 358 ; Guyon, 362 ; 
Ilennessy (née Durand de Mareuil), 38; Joly d^Aussy, 166; De Laage, 
290 ; Lacroix, 291 ; Leraercier, 25 ; Lièvre, 364 ; Marchadier, 103 ; Mar- 
tin, 169 ; Masson, 292 ; Mauny, 362 ; Métivier, 365 ; Micheau, 31 ; Mon- 
nereau, 291 ; Monnier, 42 ; Moreau (A.), 24; Moreau (J.-B.), 240; Mor- 
treuil, 289; Mounié, 101 ; Normand d'Authon, 30; Paillou, 362; Piche- 
rit, 31 ; Pichot, 38 ; Poitiers, 32 ; Prépoin, 361 ; Richard, 292 ; Roy de 
Loulay (M™«), 31 ; De Rutz de Lavison, 294; Sarramia (Marie), 290;' Ta- 
mizey de Larroque, 218 ; Tauzin, 24 ; Thisse, 24 ; Thomas, 167 ; Verdier, 
295 ; Veyre, 168. 

Questions et réponses : Un architecte saintongeais à Bordeaux, Lebas, 
199, 269 ; Armoiries de la famille de La Casse de Saint-Julien, 61 ; — deTe- 
xier, seigneur de La Pégerie, 262 ; Les augustins dans la Charente-Infé- 
rieure, 60, 138,267,345; Auteur de huit vers sur Luxembourg et Trouville, 
262; Les d'Aux deLescoux, 136,343; Louis-Olivier Beaupoil Saint- Aulaire, 
262 ; Billardonet Sauvigny, littérateurs, 137, 204; Chants populaires où il 
est question de Tarchevêque-amiral Henri de Sourdis,60; La chapelle des 
pénitents à Saintes, 136,204; Chauvin et le chauvinisme, 200; Un chroni- 
queur saintongeais du XIII* siècle, 264 ; Constantini, acteur, 60 ; CroaielUs 
(signification du mot), 59, 137 ; Durand, président de La Rochelle, 199, 
269 ; Le fief de Avalhaco, 200 ; Foire des Santons à Marseille, origine 
du mot Sâ/i/oAis, 137; Pierre-André Giraud, sieur du Poyet, 343; La 
guillotine dans la Charente-Inférieure pendant la révolution, 60, 139, 
204; Jeton de l'académie de musique de La Rochelle, 199; Nicolas Le- 
bas, architecte saintongeais, 269 ; Nom du seigneur de Montandre blessé 
et fait prisonnier à la bataille de Poitiers, 61; Opuscule intitulé: Cahiers 
de la noblesse saintongeaise, 61 ; Origine de la famille saintongeaise de 



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— 421 — 

Bonnegens, 343 ; — du mot mongetle, 262 ; — des mots sainse ou since^ 
essarl et Les Essarls, 261, 345 ; Pichot, lithographe, 140; Romans dont 
la scène se passe en Saintonge, 264, 344 ; Les Veillées charentaises et Le 
Camus de Iséville, seigneur de Bourg-Charente, 59. 

Sociétés savantes et Conpéhbncbs. — L Sociétés savantes : Académie 
des sciences de Berlin, 94 ; Congrèsde la Sorbonne en 1898, 159; Congrès 
des sociétés savantes en 1899, 285 ; Société Lé vent* roughe^ 356; Liste 
des sociétés savantes pour la Charente-Inférieure, 280. 

n. Conférences: h Bordeaux, 358; à Bourcefranc, 12; à Bussac, 12; à 
Chaniers, 12; à Cognac, 91, 164 ; au Douhet, 12 ; àEcurat, 12; àEpernay, 
164; à Fontcouverte, 12; à La Rochelle, 12» 91, 164,217; à Marans, 12; 
à Nantes, 217 ; à Niort, 92; au Portd'Envaux, 358 ; àRochefort, 12, 164; 
à Royan, 12, 164 ; à Saintes, 91 ; à Saint-Fort sur Gironde, 12 ; à Saint- 
Georges des Coteaux, 12 ; à Saint- Vaize, 12 ; à Taillebourg, 91 ; à Véné- 
rand, 12. 

Variétés : Armoiries de la famille Vivier à La Rochelle, 165 ; Les 
cartes de visite saintongeaises, 129, 247; Samuel Champlain de Brouage 
et les fêtes de Québec, 390 ; Le chansonnier de Piis, 184 ; Le diner de la 
cagouille, 188; Le doyen des chênes de France, 50; Les erreurs des 
cartes françaises sur l'embouchure de la Charente, 314; Excursion des 
sociétés des archives de la Saintonge et des archives historiques de la 
Gironde h Saint-Emilion, 331 ; Un explorateur saintongeais, Liotard, 
384 ; Les fêtes du centenaire de Jasmin, 287 ; Les anciennes foires, 95 ; 
Marie-Eustelle Harpain, 303 ; Charles Pichot, 267 ; Queux de Saint- 
Hilaire, 304; Une rivière de Saintonge, TAntenne photographiée, 75, 368; 
Les saintongeaises à l'audience, 374 ; Le sculpteur Michel Bourdin à 
Saintes, 379; Signification du mot sieur, 17; Situation du port de La 
Pallice, 88 ; Soirée de la société àes Archives, 157 ; Un théâtre populaire 
en plein air, 380 ; Le théâtre en Saintonge-Aunis aux xvii* et xviii» 
siècles, 110, 137, 203 ; Usages anciens, coutumes, superstitions en Sain- 
tonge-Aunis, 62. 



TABLE DES GRAVURES 



Objets gallo-romains trouvés rue Saint-Macoux à Saintes ... 48 

Monument de Champlain à Québec 250 

Carte de la ville de Saint-Emilion 337 

Cloître de l'église collégiale de Saint-Emilion 337 

Arceau de La Cadène 337 

Couvent des Cordeliers . . . . , 337 

Cloître des Cordeliers 337 

Grandes murailles ; . . . • 337 

Palais cardinal 337 

Chapelle de La Madeleine 337 

Eglise collégiale 337 

Menhir de Pierrefitte 337 

Château du roi 337 

Place du marché 337 

Eglise souterraine 337 

Angle des fortifications 337 

Porte Brunet 337 

Scènes d'une tragédie représentée à La Mothe Saint-Héraye . 381-384 



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TABLE ONOMASTIQUE 



Par M. HBifRi Jotbr. 



Lord), gouverneur géné- 
inada, 395, 398, 399, 40i, 

lint), 307. 
général, 107. 
imard, 246. 
), de l'opéra, 289. 
îanne), 92. 

, lieutenant-colonel d'ar- 
28; — (Ernest); — (Ga- 
(Louis), colonel, 300 ; — 
; — (Louise-Gabrielle), 
Sophie), 366. 
el-Garonne), 287. 
:;om. du cant. de Jonzac, 

nl),évèqued'Orléans,307. 

;ant.do Port-Sainle-Maric, 

en, 323. 

:. d'), o2. 

in t. et arr. de Rochefort 

174. 
lilc), 315. 

Florence, \ 17. 
Lionel d'), 207. 
chevalier d'), 185. 
anne d'), 4 ; — ^Le maré- 
, 277. 

avocat, 132. 
, lithographe, 134. 
\lcantara (Le comte d'), 

),i5r>. 

liette) ; — juge de paix, 109. 

Hre, 172, 238, 414. 

1. 

stituteur, 68. 



Allègre, notaire, 46. 

Alliez, commissaire de la marine ; — 
(Caroline), 367. 

AUis, prêtre, 221. 

Amaudry, 36; — (Louis), épicier; 
— (Paul), marchand de bas, 35. 

Ambérac, com. de Jussas, 92. 

Ambleville (D'), 96. 

Ambleville^ cant. de Segonzac, arr. 
de Cognac, 140. 

Amouroux (Edouard), 2. 

Amyol (E.), 52. 

Ancelin, lithographe, 135. 

Ancre (Le maréchal d'), 117. 

André, 383 ; — curé de Naucras, 
356; — fJean), secrétaire du roi, 
216; — (Hector d), 294. 

Anduise (Louise d'), 193. 

Anfrun, docteur-médecin, 8. 

AngesLC, fief des Mareuil, 387. 

Angeliers^ com. de Javerzac,369, 370. 

Angelponty2i6. 

Anqoulins, com. du cant. de La Ro- 
chelle, 16, 322. 

Anjou (Nicolasd'); — (Renée d'), 387. 

Anorbos, 197. 

Ansault de Chevanceaux (Marie), 45. 

Anthoine, 314. 

Anville, cant. de Rouillac, arr. d'An- 
goulême, 366. 

Arbellot (L'abbé), écrivain, 5, 17, 
95,146,244. 

Archambaud, curé de Chermignac, 
11. 

Archiac (D') ; — (Jacques d') ; — 
(Marie d'), 87. 

Archiac y chef-lieu de cant., arr. de 
Jonzac, 5, 6, 29, 87, 203, 217, 293, 
307. 



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— 423 — 



Ardillaux, libraire, 268. 

Ardin, évêque de La Rochelle, 31, 

41. 
Ardoin, maire de Cravans, 362. 
Ardouin, docteur-médecin, 23 ; — 

(Pierre), poète, 72. 
ArdouiD-Dumazet, écrivain, 255,256, 

258, 295. 
Ariscon (D'), 220. 
Arlot (D') de Saint-Saud, 410. 
Armagnac (D'), cardinal, 228. 
Armailhac (L. de), inspecteur de 

Tenregistrement, 33. 
Armon (Paul d'), 52, 53. 
Arnaud, 11 ; — cure de Curac, 91 ; 

— de La Jarrie, 354 ; — banquier, 

34,35 ; — commis des postes, 309- 

311 ; — (Elisabeth) ; -- (Lionel), 

108; —(Camille);— (Henri), ca- 
pitaine de frégate, 170. 
Arnavielle, 287. 
Arnold, sculpteur, 35. 
Amould, professeur de faculté, 311- 

313. 
Arnoux (Marie) ; — (Paul), capitaine 

de frégate, 367 ; — (Lucien), ca- 
pitaine de frégate, 368. 
Arrivos, 196. 
ArSy com. du cant. de Cognac, 92, 

216, 284. 
Ans en /?ë, chef lieu de cant., arr. de 

La Rochelle, 20, 217, 359. 
Arsonval (D'), artiste, 110-112. 
Ar ligues (Gers), 94. 
Arvert, cant. de La Tremblade, arr. 

de Marennes, 5, 139, 298, 301, 307, 

341. 
Asfeld (Le chevalier d'), maréchal 

de France, 118. 
Assclineau, 235. 
Assier^ cant. de Liverson, arr. de Fi- 

geac, 200. 
AsUrac (Michel d'), 302. 
Alectori, 197. 
Atgier (E.), médecin-major, 2, 3, 

18, 72, 73,85, 95,300. 
Aiibagne, chef-lieu de cant., arr. de 

Marseille, 413. 
Aubert, prêtre constitutionnel, 178. 
Aubeterre (Le maréchal d'), 29. 
Aubeterre, chef- lieu de cant., arr. de 

Barbezieux, 16, 342. 
Aubie, cant. de Saint-André de Cub- 

zac, arr. de Bordeaux, 332. 
Aubigné (Agrippa d*), 48-50, 166, 

244, 276; — (Constant d') ; — 
(Françoise d'), 244 ; — (Jeanne d' , 



266 ; — (Louise d'), 49 ; — de La 
Jousselinière (D'), 299. 

Auboyneau (Louis), 122 ; — (Marie), 
122, 124. 

Aubray. Voir Audiat. 

Aubry, major général des gardes- 
côtes, 20. 

Audiat (Edouard), médecin de la ma- 
rine, 274; — (Gabriel), (Gabriel 
Aubray), professeur, 51, 54, 73, 
153, 164, 188, 191, 214, 217, 278, 
280, 355, 361 ; — (Louis), 3, 42, 
33, 74, 81-86,88-90, 146-148, 152, 
153, 157-159, l(i4, 171, 172, 174, 
199, 209, 211, 213, 239, 250, 258, 
270, 276, 277,280, 297, 308, 311, 
321,325, 331,332, 334, 355,356, 
371, 373, 380, 382, 383, 391,392, 
410,413. 

Audic (Charles), 52. 

Audidier (Clotilde), 32. 

Auger, industriel, 109. 

Auget de Montyon, intendant, 155. 

Augey (Alexandre), 268. 

Augier (Daniel) ; — (Elisabeth) ; — 
(Etienne) ; —(Philippe), 366. 

Auguin, artiste peintre, 216. 

Aumagne, cant. de Saint-Hilaire, 
arr. de Saint-Jean d'Angély, 364. 

Aumont (D'), maréchal de France, 
398. 

Aumont, com. de Grézac, 302. 

Aunay (Seine), com. de Châtenay, 
cant. de Sceaux, 82. 

Aunay, chef-lieu de cant., arr. de 
Saint-Jean d'Angély, 42, 139, 194, 
195, 270, 313. 325, 326, 329, 330. 

Aunis, curé de Chermignac, 11. 

Aunis du Viffnaud,166.Voir Daulnix. 

Auray, chef-lieu de cant., arr. de 
Lorient, 279. 

Auront (D'), 410. 

Aussy (Alfred d'), 171 ; — (Denysd'), 
7, 166, 167, 191, 302, 356 ; — (Hip- 
polyted'), 166, 389. 

Austrapius (Le comte-évêque), 206, 
298. 

Authon (Roland d'), 215. 

Authon, cant. de Saint-Hilaire, arr. 
de Saint-Jean d'Angély, 3, 43. 

Autichamp (Le marquis d'), 219. 

Aux (Henri-Raymond d'), 344 ; — de 
Lescout (D*) ; — (Armand-Gérard 
d'), 343, 444; — (Raymond d') ; - 
(Marie-Thérèse d ). 344. 

Auzuret, (prêtre, 179. 

Avalhaco, com. de Montboyer, cant. 



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— 424 — 



de Chalais, arr. de Barbezieux, 

200,201. 
ATenturier, 300. 

Avon, général ; — (Fernande), 242. 
Avone(Ch. d'), i5, 86, 299. 
Aymar (Catherine), 68. 
Aymer de La Chevalerie, 299. 
Aymerie (Antoinette), 92. 
Aytréf com. du cant. de La Rochelle, 

312, 322, 365. 
Aze (Madame), 46. 
Azubi (Salomon), rabbin, 231. 

B 

Babinel, colonel, 74, 75, 277. 
Babinot (F.), notaire, 83, 170. 
Baboulêne, notaire, 229. 
Bachelerie, curé de La Jarrie-Au- 

douin, 32. 
Bacot (Louis); — (Caroline), 127. 
Baderon-Thézan (Bérengère de), 30 ; 

— (Marie-Stanislas-Gratien de) ; 

— (Félix de), — Saint-Geniez, 
(Joseph-Laurent de), 29. 

BadifTe, sieur du Maine, 302. 
BagnizeaUj cant. de Matha, arr. de 

Saint-Jean d'Angély, 368. 
DainSy (lef desCaminade, 105. 
Baille (Jean), cartier, 247. 
Baladiez, 154. 

BalanzaCj cant. de Saujon, arr. de 
. Saintes, 246. 
Ballet (François), 366. 
Balloge, moulin, com. de Saint-Lau- 
rent de La Prée, 314. 
Balue, architecte, 10. 
Balzac (Honoré de), romancier, 3, 4, 

85,248,249,275 ; — (Laurede), 2^8. 
Baquey (Catherine), i70, 295. 
Barante (Le baron de), 5. 
Barathon (Françoise), 107. 
Baraudin de Mauvières, 299. 
BarbannCy château près de Libourne, 

332. 
Barbarin, sieur de Vessac, 302. 
Barbarin de Chambon, 299. 
Barbaud, archiviste, 15. 
Barbedelte, i 10 ; — adjoint au maire 

de La Rochelle, 44. 
Barbezières (Jeanne de), 92 ; — sieur 

de Villesion, 302. 
Barbier, ferblantier, 35. 
Barbier de Montault (X. ), 68, 21 5,245, 

297. 
Barbin, prêtre, 363. 
Barbot, pharmacien, 35. 



Barbotin, sage-femme^ 282 ; — (Wil- 
liam), 217. 

Barbou, imprimeur, 210. 

Bard (Antoine), représentant du peu- 
ple ; — conseillera la cour de cas- 
sation, 57, 58 ; — (Lazare), 57. 

Bardon, curé de Taillebourg, 45. 

Barère de Vieuzac (B.), député à la 
convention, 316. 

Bargignac, 35, 37. 

Barillaud, 23 ; — (Thérèse), 290. 

Baron, Barron, médecin, 36 ; —juge 
de paix, 242 ; — (Louis), 368 ; — 
du Clos, 25. 

Barraud (De), 410. 

Barraud, Barreau, pharmacien, 40; 

— capitaine des sapeurs-pom- 
piers, 2 ; — notaire, 69 ; — (P.-B.), 
99, 333. 

Barré (Pierre-Frédéric), 217. 

Barré des Chezes, 187. 

Barrr, 323. 

BarlhCt officier municipal, 292. 

Barthélémy (A. de), 82, 159, 196, 197. 

Barzan, cant. de Cozes, arr. de Sain- 
tes, 322, 323. 

Bassompierre (Louis de), évêque de 
Saintes, 334. 

Baston, violoniste, 46. 

Batcave, sous-préfet du Blanc, 107. 

Bateur, sergent royal, 193. 

Battu, maître maçon, 340. 

Baud, seigneur de La Bouchardicre ; 

— (Anne), 121. 

Baudéan-Parabcre, 379. 

Baudelaire (Ch. de), écrivain, 235. 

Baudouin, 256 ; — (A.), 103 ; - in- 
génieur au Creusot, 190. 

Baudrillart (Alfred), 231 ; — prêtre 

de Foratoire, 483, 184. 
Baudrit (François- Pierre) ; — (Rose), 

12; — (Pierre), 54. 
Baudry, 37. 

Bauffremont (La princesse de), i54. 
Bauré, directeur de Finstilulion 

Saint-Pierre de Saintes, 354. 
Bausire, bourreau, 60. 
J5aw/rwW/, fief des Gua, 194. 
Bayard de La Vinglrie (Adèle), 11". 
Bazin (René), 244. 
BazogesenPareds, cant. de La Châ- 

taigneraye, arr. de Fontenay-le- 

Comte, 364. 
Beau(P.),secré taire d'ambassade,189. 

Beauchamps, chef vendéen, 163 , — 
(Henriette-Julie de), 137 ; - (Ma- 
rie de), 137 ; — de Bussac, 301. 



iâ^*C;i^'^ 



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425 



Beaucourt (Le marquis de), 230. 

Beaudet(De), 410. 

Beaulieu (Jeanne de) ; — (Olivier âe\ 
191. 

Beaumont (Elie de], H7 ; — (Léon 
de), évoque de Saintes, 299 ; — de 
Gihaud, 301 ; — de Béchaudières, 
301. 

Beaupoil de La Luminade, 299; — 
de Saint-Aulaire (Jean); — (Louis), 
262;— de Saint-Aulaire, 166,262; 
— (Joseph de); — (Paul de) ; — 
(Louise de) ; — (Marie de) ; — (Mar- 
guerite de), 45 ; — de la Dizmerie 
(Françoise E.-A.de), 299. 

Beaupré, acteur, 110, 113. 

BeaupréauXy chef -lieu de cant., arr. 
deCholet, 14. 

Beauregard^ fief dos Caminade, 106. 

Beaurivier (Elisabeth), 317. 

Beauséjour. Voir Boureau. 

Beauvais (Jeanne de) ; — (Alexandre 
de) ; — (Arsène de) ; — (Candide 
de), 167. 

Beauvais-sur-Malha, cant. de Matha, 
arr. de Saint-Jean d'Angcly, 32. 

BeaMi'o/r-«//r-mer, chef-lieu de cant., 
arr. des Sables d'Olonne, 74, 245, 
355. 

Becdelièvre (De), colonel, 15. 

Bechefer (François de), 379, 380. 

Béchillon (Marie-Félicité de); — (Jac- 
ques-Charles de), 299. 

Bedeau, 217. 

Beffroy (Le chevalier de), 16. 

Bégin, archevêque de Québec, 397, 

m. 

Begon, intendant de La Rochelle, 
308, 377, 378. 

Béjarry (Françoise de), 299. 

Belabre (L.-F. de), vice-consul, 2. 

Bel-Air, com. de Rioux, 30. 

Bellairc (Jeanne), 87. 

Belland, élève de Técole des arts 
décoratifs, 356. 

Bellanger, inspecteur d'académie, 
282. 

Bellanger (Espérance de), 15, 114. 

Bellecour, actrice, 112, 113. 

Bellelable, capitaine, 259. 

Bellement, actrice ; — maître de bal- 
let, 203. 

Bellemont, acteur, 113. 

Belleroche (De), comédien, 204. 

Belliard, curédeNieul-le-Virouilh,2. 

Bellony, 36. 



Bellotière^ fief des Cordon, en Poi-^ 
tou, 68. 

Belluire, cant. de Pons, arr. de Sain- 
tes, 36. 

Beltrémieux, vice-président du con- 
seil de préfecture de La Rochelle, 
44, 86, 90, 127. 

Belzunce, évêque de Marseille, 228, 
413. 

Benoît (Saint), 181-183. 

BenoTij cant. de Courçon, arr. de La 
Rochelle, 93, 139. 

Béranger, chansonnier, 147, 151. 

Béraud, Bérauld, publiciste, 81, 99 ; 

— (Angèle),99;— (Gustave), 290; 

— (Alexandre) ; — (Benjamin); — 
(Gabriel) ; — (Georges); — (Mau- 
rice); — (Marthe), 99. 

Berchon, docteur médecin, 75. 
Bergerac j terre, près du Mesnil , com. 

d'Ambleville, cant. de Magny, arr. 

de Mantes, 113. 
Bergerac (Dordogne), 4, 15, 113, 114, 

115. 
Bergerac, en Saintonge, 210. 
Ber(/eracouSoi/«-fbre7,com.deSaint- 

Forget, cant. de Chevreuse, arr. 

de Rambouillet, 15, 114, 146, 386. 
Bergerat, principal clerc d'avoué ; — 

(Edouard), 109. 
Bergevin, commissaire principal de 

la marine, 309. 
Berluc-Perussis(L. de), 232, 233, 414. 
Bernadotte, 118. 
Bernard, curé de Cognac, 205 ; — 

prêtre, 178 ; — propriétaire, 326 ; 

— (Georges), 90; — (Guillaume), 
191,192. 

Bernet de Bois-Lorelte, prêtre con- 
stitutionnel, 177. 

Bernières LePafry, cant. de Vassy, 
arr. de Vire, 315. 

Bernon (Suzanne), 121. 

Berr (Henri), 234. 

Berry (Le duc de), 93. 

Bersot (E.), de Tinstitut, 2'*3. 

Berthelot, prêtre, 282; — sieur de 
La Baronnie, 302. 

Berthier, 3. 

Berthus de Langlade, conseiller d'ar- 
rondissement, 363. 

Bertier (Léonie), 128. 

Bertifort (Félix), maire de Pons; — 
(Stanislas), pharmacien ; — (Char- 
les), propriétaire, 23. 

Berton, général, 163 ; — imprimeur, 
5 ; — (Amélie), 46. 



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426 — 



Bertrand (Célestine), 240; — capi- 
taine de navire, 124. 

Berwick (Le maréchal de) ; — duc de 
Fitz-James, maréchal de France, 
118. 

Bessay^ fief des Châteaubodeau, en 
Bourbonnais, 25. 

Besse, docteur-médecin ; — (Jean- 
Jacques), 39. 

Bessé (Le sieur de), 13. 

Bessède, tailleur, 35. 

Besson, maire de Saint-Thomas de 
Cosnac, 2 ; — évêque de Nîmes, 
258. 

Bethmont (Madame), 274, 289 ; — 
(Paul), 36, 289; — (Daniel), con- 
seiller à la cour des comptes ; — 
(Jeanne);— (Eugène), député, 289. 

Beurlay, cant. de Saint-Porchaire, 
arr. de Saintes, 103, 170. 

Biais (Emile), 69, 75, 159, 161. 

Bichi, cardinal, 231. 

Bidermann (Marie), 117. 

Bignonneau, médecin -vétérinaire, 
363. 

Bikélas, écrivain, 30i. 

Billard, prêtre, 359. 

Billardon de Sauvigny, littérateur ; 

— (Louis) ; — (Jean) ; — (Edme- 
Louis), 137, 204, 205. 

Billaud (Victor), 72. 

Billaud-Varenne, 316. 

Billault, ministre de Tintéricur, 374. 

Billonneau, curé de Grézac, 293. 

Binge (Christiane), 67. 

Bion (Jeanne), 121. 

Bionville. Voir Boilevin. 

Birariy cant. de Jegun, arr. d'Auch, 
94, 323. 

Biralf com. du Gua, 301. 

Biron (Le duc de), 57. 

Biron, com. du cant. de Pons, 246. 

Birot, prêtre, 40, 76 ; — contrôleur 
des contributions directes, 40. 

Biteau, maître principal des cons- 
tructions navales, 2, 83, 383. 

Blanc, curé de Chermignac, 1 f, 

Blanchard, charcutier, 132. 

Blanchet, curé de Barbezieux, 31, 
171,205. 

Blanvillain (De), 242. 

Blanzacy chef-lieude cant., arr. d'An- 
goulêmc, 255. 

Blesimare (Marie de), 12, 26. 

Blois (De), sieur de Seudre, 92, 93; 

— (Louise de),93 ; — (Le P. Théo- 
dore de), 174. 



Blossac (De), 33-35. 

Bodin, instituteur, 356. 

Boëry (Le chevalier de) ; — (Nathalie 
de), 225 ; — (Jean de), avocat, 
414. 

Bofûnton, préfet de la Charente- 
Inférieure, 34. 

Boiffier, professeur; — (Mathieu), 
240. 

Boileau des Préaux, 17. 

Boilevin (Bionville), étudiant en mé- 
decine, 156 ; — (E.), négociant, 83. 

Bois y cant. de Saint-Genis, arr. de 
Jonzac, 92 

Bois-Baudran, fief des Lecoq, 366. 

Boisbraud, par Champagné-Saiot- 
Ililaire (Vienne), 169. 

Boisgaillardy com. d'Agudelle, 301. 

Boisgelin (Alexandre-Marie, comte 
de), 38. 

Boisi/ibaudj com. de Savigny en 
Septain, 107. 

Boisgiraudj com. de Gemozac, 3. 

Boislisle (De), 246. 

Boismoraniy com. d'Orioles, 301. 

Boisselier, 36. 

Boisville (De). Voir Dast Le Vacher. 

Boiteau, médecin, 36. 

Boize (Marie), 242. 

Bonaparte (Roland), 385. 

Bonissent (L abbé de), conseiller au 
parlement, 132. 

Bonnamv (Angélique), 25. 

Bonnassies, 110. 

BonnotdeCondillac (Etienne); —^^ 
Mably (Etienne), 17. 

BonnaudjBonneau, prêtre, 35 ; — (A.)^ 
71 ; — (Alcide), 383 ; — (Anne;, 
204,205; —(Jeanne-Thérèse), 299. 

Bonnefond, biblk>thécaire de l'arse- 
nal, 234. 

Bonnefoy, évêque de La Rochelle, 
31,44,71,356, 392. 

Bonnegarde, fief des Du Pouy,en 
Agenais, 219. 

Bonnegens (De), 265, 293, 343. 

Bonnemie, com. de Saint-Pierred*^* 
leron, 25. 

Bonnet, 393 ; — curé de Saint-Pierre 
de Saintes, 41 ; — (A.), ingénieur, 
189, 190,251. 

Bonnet- Dorion (Juliette), 127. 

Bonnevin, sieur de Jussas, 92. 

Bonnin, Bonin, prêtre, 13, 378. 

Bonniot (Paul) ; — (Paul-Arthur). 
103. 

Bonnouvrier, clerc, 378. 



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— 427 - 



Bonpain (G.), instituteur, 91, 92. 
Bonsonge (De), propriétaire, 34, 35 ; 

— (A. ae), capitaine de frégate, 
84, 86, 276. Voir Martin. 

Bordage (Edmond), 76, 173, 213. 

Bordas (Pardoux), conventionnel. 
317. 

Bordeaux (Gironde), 199. 

Bordes (Marguerite), 301. 

Borie-Cambort, conventionnel, 316, 
317 ; — (Léonard), 317. 

Bosc (Henri), 129. 

Boson, le jeune, 201 . 

Bosredon (Philippe de), 115. 

Bossus, chef de bataillon, 364. 

Bottin (Marie-Bon), prêtre, 176. 

Botton, avocat, 189. 

Boube, fief des Campet, com. de 
Saint-Georges de Didonne, 92. 

Boubon, com. de Cussac, cant. d'Ora- 
dour-sur-Vayres (n*«-Vienne\ 245. 

Bouchard d'Esparbès d'Aubeterre 
(Françoise), 17 ; — de Lussan (Jo- 
seph), maréchal de France, 16. 

Bouché, Boucher, Bouchet, capitaine 
de navire, 123 ; — (Claude), verrier, 
89,90 ; —(Guillaume),! 38 ; — (Gus- 
tave), 295, 296. 

Boucher de La Bruère, 398. 

Bouchemousse, sous-inspecleur de 
Tenregistrement, 189. 

Boucherie, philologue, 263. 

Boucheron, docteur-médecin, 367. 

Bouchoir, médecin-major, 363. 

Boucicaut (Aristide), commerçant, 
156. 

Boudeaud (Marie-Adèle), 108. 

Boudin (A.), 392. 

Boudinet, prêtre, 40. 

Boudon de Saint-Amans, curé d'A- 
gen, 413. 

Boudou, médecin de la marine ; — 
(Jean), 295. 

Bouée (J.), 194, 195. 

Bouet du Portai, inspecteur de l'en- 
registrement ; — (Jean-Baptiste), 
169. 

Boufflers-Rouverel, 167. 

Bouge, curé de Saint-Germain de 
Marencennes, 107. 

Bouguereau, directrice de pension; 

— prêtre, 294; - (W.), artiste 
peintre, 14, 217, 29i. 

Bouhart (Pierre), 332. 

Bouhet notaire, 79. 

Bouhier (Marie), 120. 

Bouille (Marquis de) ; ~ (Comte de), 



175 ; — du Chariot (François de) ; 

— (Zoé de), 343. 
Bouillon (Le duc de), 277. 
Boulanger, général, 119. 
Boulé, imprimeur, 134. 
Boulestin, 104. 

Boulineau, capitaine de navire, 124. 
Boulogne, évêque de Troyes, 387. 
Bouly de Lesdain, 171. 
Bouquet, instituteur, 140. 
Bouquet de La Grye, ingénieur, 156. 
Bouquey (Madame), 340. 
Bouquin, archiprctre de Rochefort, 

46, 109, 292, 366 ; — (Jean), 52. 
Bourbaki, général, 118. 
Bourbon (Le duc de), 93, 184 ; — 

(François de), 387. 
Bourcefranc, com. de Marennes, 12, 

31, 377, 378. 
Bources, libraire, 268. 
Bourcy, docteur-médecin, 190 ; — 

(Madame), 106. 
Bourde, curé de Saint-Eutrope de 

Saintes, 359. 
Bourdeau (Ach.),avocat,91 ; — (Char- 
lotte). 18. 
Bourdeille (De), 5, 6, 29 ; — (André 

de), 87 ; — (Marie-Anne de) ; — 

(Henri-Joseph, marquis de) ; — 

(Ilenri-Joseph-Claude de), 29. 
Bourdet (Joseph) ; — (Marie-Louise), 

266. 
Bourdillon, professeur, 264, 305, 308. 
Bourdin (Michel), sculpteur, 379, 

380. 
Boureau de Beauséjour, officier du 

génie, député, 289. 
Bourg-Charente, cant. de Segonzac, 

arr. de Cognac, 59. 
Bourgeois, ministre de Tinstruclion 

publique, 285. 
Bourgneuf, cant. de La Jarrie, arr. 

de La Rochelle, 2t0. 
Bowr5r-«ur-Gfro/if/e,chef-lieudecant., 

arr. de Blaye, 33, 252-254. 
Bourguignon (Marie- Anne), 265. 
Bourguin, méaecin, 36. 
Bourignon, 199. 
Bourloton (Edgar), 9, 243. 
Boumet, général, 58. 
Bourotte (Mélanie), 33. 
Bourricaud, 275. 

Bourru, directeur du service de san- 
té ; — (Eugénie), 295. 
Bourseaud, curé d'Ecurat, 77. 
BoursoUes (De), 410. 
Bourzac, proviseur du lycée, 241. 



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— 428 — 



Bouscasse (Albert) ; — (Edouard) ; 

— Jacques ; — (Jules), 43. 
BoussaCj coin, de Richemont, cant. 

de Cognac), 369. 
Boussard (Marie de), 289. 
Boutelleau (Edmond), 366 ; — (Gcor- 

fes) ; — (Germaine) ; — (Gustave), 
65. 

Boutenac^ cant. de Cozes, arr. de 
Saintes, 12. 

Bouteville (François de), 258. 

Doutevillp, cant. de Châteauneuf, arr. 
de Cognac, 258, 308, 317. 

Bouthillier, maire de Saint-Martin 
de Ré. 102. 

Boutin (L.), 70. 

Boutinet (Henri), 77. 

Boutiron (E.), 356. 

Bouvier (Thomas), 35. 

Bouvret, directeur de théâtre, 169. 

Bouyer, chef du secrétariat de la 
mairie de Saintes ; — (Jacques), 
42 ; — propriétaire, 36 ; — sieur 
de Nanclas, 302. 

Boy, imprimeur, 414. 

Boyardville, com. de Saint-Georges 
d'Oleron, cant. de Saint-Pierre, 
arr. do Marennes, 21. 

Boyer, 235, 295 ; — officier d'éUt 
civil, 169. 

Boystène (Catherine de), 25. 

Brajon, curé de Guitinières ; — curé 
de Grézac, 363. 

Brancaccio, de Naples, 118. 

Brancas, marquis de Céreste, maré- 
chal de France, 118. 

Brard. 36. 

Brasiempouy, cant. d'Amou, arr. de 
Saint-Sever, 214. 

Braud, curé de Mortagne-sur-Giron- 
de, 105. 

Brazza(De), explorateur, 385, 386. 

Bréal (Michel), 304. 

Bréard, député à la convention ; — 
(Paul-Damas de), lieutenant de ca- 
valerie; — (Jean-Marie-Léon de), 
lieutenant-colonel de dragons, 
316, 355; — (Charles), 394. 

Brejon, contrôleur des contributions 
indirectes, 170. 

Brejon de La Martin ière (Anne-Ur- 
sule), 26. 

Brelay, 36. 

Bremond (De), 34 ; — (Jules- Alexis 
de); — (Pierre-René-Auguste dey, 
186 ; — sieur d'Ars, 92; — (Jean- 
Louis), marquis d'Ars, 216 ; — 



d'Ars(De), 167, 188, 215 ; — (Le 
marquis de), chef d'escadron, 30 ; 

— (Comte Anatole de), 8, 30, 77, 
108, 153, 171, 185, 197, 215, 280, 
297 ; — (Athénaïs de), 186 ; — 
(Berthe de), 216 ; — (Charles de), 
216, 284; — (Eusèbe de), 216; — 
(Gaston-Josias de), colonel, 30 ; — 
(Gustave-René-Antoine de), 186 ; 

— (Guy de), 216; — (Joseph, 
comte de), 30, 108 ; — (Jean de), 
216 ; — (Josias de), 36 ; — (Jules- 
Alexis de), 216 ; — (Louis de), 
188; - (Madeleine de),21 6; — (Ma- 
rie-Eutrope de). 284 ; — (Marie- 
Isaure de), 216;— (Marie-Louise 
de), 216 ; — (Marie-Joseph de) ; — 
(Marie-Josèphe de) ; — (Marie-Mé- 
lanie-Catherinede), 284; - (Mane- 
Mélanie-Juliede),216; — (Marie- 
Renée de), 30 ; — (Comte Pierre 
de), 30, 185, 186, 197 ; — (Pierre- 
Charles-Auguste de), 186 ; — (So- 
phie de), 185 ; — (Théophile de), 
239 ; — (Théophile-Charles de), 
général, 30, 36, 108, 199, 358; - 
(Théophile-Jean-Louis de), 216. 

Brémontier, ingénieur, 156. 
Breteché, cordonnier, 35. 
Bretinauld de Méré (Louis-Victor). 

294 ; — (Alexandrine), 20. 
Breton-Carrières(Jules), artiste pein- 
tre, 9. 
Brezets (Baron de), 171, 274. 
Brial, bénédictin, 229. 
Briand, prêtre, 303. 
Bricoine, com. de Cherves, arr. de 

Cognac, 369. 
Brie-souS'Archiac, cant. d'Archiac, 

arr. deJonzac, 31. 
Briest (Caroline de), 119. 
Brieux, 36. 

Brillouin, capitaine de navire, 123. 
Brimont (André de), 38. 
Brion (A.-L.), plâtrier, 356. 
Brissaud, professeur de droit, 234, 

238. 
Brizambourg, cant. de Saint-Hilaire, 

arr. de Saint-Jean d'Angély, 3. 
Briiard, acteur, 112. 
Brodut, curé-doyen de Tonnay-Cha- 

rente, 322, 355. 
Broglie (De), maréchal de France, 

118. 
Brons (De), 410. 
Brossa (Bertrand de), 97. 



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— 429 — 



BrossaCy chef-lieu de cant., arr. de 
Barbezieux, 344. 

Brossard, cordonnier, 35. 

Brouage^com, d'Hiers-Brouage, cant. 
deMarennes,75, 125,186,249,25!, 
275, 378, 390, 392, 398. 

Broucy com. de Saint-Sornin, cant. 
de Marennes, 83, 93. 

Broussard (Marie), 366. 

Bruan (Marie), 299. 

Bruia (Georges), Braunius, 77. 

Brun, censeur au lycée de Roche- 
fort, H3-115. 

Bruneau (Mathurin), sabotier, 202. 

Brunet, cafetier, 35. 

BruDg, boucher, 204. 

Bruno de Bois^elin (Le comte), 38. 
Voir Boisgelin. 

Brutails, archiviste, 200. 

Bruynooghe, 39. 

Buart, sous-préfet de Cognac, 283. 

Buchariy fief des Stuart, 117. 

Bueil; — {Louis de), 311. 

Bugeau, Bugeaud, avocat, 363 ; — 
(V.), 14., 

Buillot, prêtre déporté, 244. 

Buisson, ingénieur, 308. 

Burgaud des Marets, poète, 263. 

Burgelin (Renée), 169. 

Burgy, procureur général de la ré- 
publique genevoise, 357. 

BuriCy chef-lieu de cant., arr. de 
Saintes, 26, 36, 38, 42, 359, 389. 

Bu rie, capitaine d*état major, 289. 

Burlé (Marthe de), 93. 

Burnouf, professeur, 293. 

Burot, médecin principal de la mari- 
ne, 8. 

Bussac, com. du cant. de Saintes, 
12, 116. 

Bussanq (Vosges), cant. du Thillot, 
arr. de Remiremont, 384. 

Busserolles, cant. de Bussière-Badil, 
arr. de Nontron, 136. 

Bussière (Le P. Jean de), jésuite, 300. 

Busson, 301. 

Buteraud (Marie), 301. 

Buzety cant. de Damazan, arr de Né- 
rac, 323. 



Cabanis, sénateur; — (Annette), 117. j 
Cabariot, com. de Saint-Clément, 
cant. de Tonnay- Charente, arr. de 
Rochefort, 322. 1 

Cadet (Rosalie), 85. > 



Cadol (Edouard), 280. 

Caillaud, Cailleau, curé de Rioux, 30 ; 
— négociant, 326 ; — (Margue- 
rite), 30. 

Caillères, sieur de Clérac, 301. 

Caillet (Pierre), journaliste, 37. 

Caillou, 383. 

Caix de Saint-Amour, 297. 

Calaret (Maria Gay), 39. 

Calas, pasteur, 91. 

Callanareau, notaire, 203. 

Callen, prêtre, 60. 

Caillères (Comtesse de), 171; — (Hec- 
tor de) ; — (François de), 298. 

Callot (H.-E.), artiste peintre, 217. 

Calmels (Rose), 101. 

Caminade (Les) ; — de Castres ; — 
de Chastenet, 105, 106. 

Campan (Madame), 361. 

Campet de Sauion, 77, 92 ; — d'Es- 
trée (Jeanne-Esther), 167. 

Canano (J.-B), anatomiste, 17. 

Candé (Elise) ; — (François), lieute- 
nant de vaisseau, 109. 

Cannon (G.-A.), 398. 

Cantaloube, capitaine de frégate, 326, 
361;— (Ernest), 361. 

Caouette, 395. 

Capdeville (Dominica), sœur de la 
charité, 102. 

Capitant, professeur de droit, 78. 

Caraccioli, maréchal de France, 1 17. 

Caraney, fief des Quelen, 106. 

Carcely com. de Bernières-le-Patry, 
cant. de Vassy (Calvados), 315. * 

Cardaillac (Joseph de), 244. 

Carlaly cant. de Vic-sur-Cère, arr. 
d'Aurillac, 4. 

Carnacy cant. de Quiberon, arr. de 
Lorient, 279. 

Carnot, président de la république, 
379. 

Caron de Beaumarchais, 17. 

Carraud, directeur de la poudrerie 
d'Angoulême, 248. 

Carré de Sainte-Gemme (Louise-Eli- 
sabeth), 116. 

Carrère (Jean), 234, 288. 

Carrier, notaire enregistrateur, 395. 

Carrière, docteur-médecin, 8, 169, 
362; — pharmacien, 169. 

Carsalade de Pont, prêtre, 234. 

Carteau, archiprêlre de Saintes, 293. 

Cartier, explorateur, 394, 401. 

Casimir, médecin ; — (Sophie), 127. 

Cassagnao (Paul de), 349. 



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— 430 



Cassou de Sainl-Malhurin (André) ; 

— (Pierre), 289. 
Castajçnary (Jules), 36, 37. 
Castat^ne (Emmanuel), iOl. 
Casiel, nolaire, 23. 

Caslelnau de Mécloc^ chef-lieu de 
cant., arr. de Bordeaux, 292. 

Castéra-Verduzan (Gers), cant. de 
Valence, arr. de Condom, 94. 

Castéra, château, 15. 

Catinat, maréchal de France, 246. 

Cavelier de Guvervillc, député, 27. 

Caylus (Madame de), 49. 

Cazaugade, curé de Colombiers, 294. 

Cazenove, 171 ; — (Edouard de), 175; 

— de Pradines, 229. 
Cazotte, 56. 

Céleste, bibliothécaire, 331, 332. 

Celle (Comte de), 187. 

Cellefrouin, cant. de Mansle, arr. de 
Ruffec, 14. 

Celle VEt'cscaul, Celle sur laVonne, 
cant. de Lusignan (Vienne), 206. 

Celles j cant. d'Ai*chiac, arr. de Jon- 
zac, 293. 

Ccnac-Moncaut, 323. 

Cerisaies y en Piémont, 300. 

Ceyraty com. du cant. de Clermont- 
Ferrand, 108. 

Chabanais, chef-lieu de cant., arr. 
de Confolens, 246. 

Chabannes (Adhémar de), 5, 265, 306. 

Chabert, adjoint au maire de Saintes, 
88 

Chabot (Vicomte Paul de), 299. 

Chndignac, com. de Saintes, i66. 

Chagnaud, propriétaire, 214. 

Chagnon, com. d'Aumagne, cant. de 
Saint-IIilaire, arr. de Saint-Jean 
d'Angély, 210, 322, 324-329. 

Chailan, sous-commissaire de la ma- 
rine, 367. 

Chaillé, notaire, i21. 

Chailleveite, cant. de La Tremblade, 
arr. de Marennes, 87. 

Chaillolaud, entrepreneur, 29 ; — né- 
gociant, 36. 

Chalaisy chef -lieu de cant., arr. de 
Barbezieux, 91. 

Chalendray, cant. d'Aunay, arr. de 
Saint-Jean d'Angély, 270. 

Châles (P.), 78. 

Challignacy com. du cant. de Barbe- 
zieux, 263. 

Chalopin (Marie-Anne), 106. 



Chambon, cant. d'Aigrefeuille. arr. 
de Rochefort-sur-mer, 155. 

Chameau, 383. 

Champagné'Saint'Hilair€y cant. de 
Gençay, arr. de Civray, 169. 

Champdolenty com. de Saint-Sari- 
nien, 306. 

Chamfrault, négociant ; — ingénieur 
civil, 109. 

Champileury, 149. 

Champlain (Samuel de), 158, 249- 
252, 274, 275, 390-410. 

Champson (Lady), 398. 

Champval de Vyers, 235. 

Chancelade^ com. du cant. de Péri- 
gueux, 200. 

Chançamier (A.), 196. 

ChanierSy com. du cant. de Saintes, 
12, 121, 185,200. 

Chanoine, général, 242. 

Chantel, ûef des Garlex, 269. 

Chanleloupy com. de Cherves (Cha- 
rente), 369. 

Chapelot (J.), 356. 

Chapleau, lieutenant- gouverneur de 
Québec, 241, 391, 402. 

Chappare (Henri), 35. 

Chaproi^ (Elisabeth), 359. 

Chapsal (E.), négociant ; — (F.),au- 
diteur au conseil d*état, 189. 

Chaplelat, cant. de Nieul, arr. de 
Limoges, 244. 

Charavay (Eugène), 12, 280. 

Charenioiiy chef-lieu de cant., arr. 
de Sceaux, 31. 

Charetle, 175. 

Charles j com. de Moragne, 320. 

Charles de Castille, dit Charles d'Es- 
pagne, 117. 

Charmasse (Anatole de), écrivain, 
302. 

Chameau (F.), comptable, 2. 

Charon, Charron, 79 ; — curé de 
Chermignac, 10, 11. 

Charras, com. de Saint-Laurent de 
La Prée, arr. de Rochefort-sur- 
mer, 322. 

Charrette, chef vendéen, 59. 

Charrier, juge de paix, 35; —(A» 
musicien, 49; — (Alexandre);" 
(Marie), 366 ; — (Rosalie), 19. 

Charroppin, pharmacien, 170. 

Charruyer, député, 360. 

Chartron (Marie), comédienne, 20*- 

Charuaudy fief des Grolleau, 121. 

Chasseloup-Laubat, général. ^î" 
(Marquis de), 6, 20, 212 ; -Chas- 



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- 431 — 



seloup de Laubal (Jeanne) ; — (Ju- 
dith); — (Marie); — (Marguerite), 
376. 

Chasseriau (P.), avocat, 213 ; — im- 
primeur, 284 ; — propriétaire, 36. 

Chassiron, com. de Sa in t> Georges 
d'Oleron, cant. de Saint-Pierre, 
arr. de Marennes, 309. 

Chastang, médecin de \^* classe de 
la marine ; — médecin en chef de 
la marine ; — pharmacien uuiver- 
siUire, 367 ; — prêtre, 366. 

Chasteigner (P. de), 297. 

Chastillon (Claude), 326. 

ChastreSy com. de Saint-Brice, cant. 
de Cognac, 308. 

ChaUigner (Elisabeth), 301. 

Château- Ausone^ 338. 

ChâieaU'Bardon , à Saint- Emilion, 
268. 

Chateaubodeau (Jean-Jacques de),25. 

Chateaubriand, 153. 

Château-Chesnely com. de Cherves, 
cant. de Cognac, 368. 

Château-Couvert y com. de Migron, 
cant. de Burie, arr. de Saintes^ 
368, 369. 

ChâteaU'Jollet, com. de Montboyer, 
arr. de Barbezieux, 201. 

Château-Landon^ chef-lieu de cant., 
arr. de Fontainebleau, 251. 

Châteauneuf [Agnès), 23 ; — (Marie- 
Anne de), i9. 

Châteauneuf-sur-Charente, chef-lieu 
de cant., arr. de Cognac, 119, 156, 
256. 

Château- Ponaac y chef-lieu de cant., 
arr. de Bellac, 307. 

Château- Trompette, à Bordeaux, 
244. 

Chnielaillony commune de Tarr. de 
La Rochelle, 170, 217, 306, 307. 

Chatenay, curé de Loulay, 32. 

Châtenay, com. du cant. de Sceaux, 
(Seine), 82. 

Chatonet (Harry), 43, 44. 

Châtillon (Laure de), 55. 

Chaudruc de Crazannes, 197, 199; — 
(Le baron G.-C.-A. de), 18. 

Chaumié, maire d'Agen, 287, 288. 

Chaumont (Charente), 315. 

Chauveau, juge des sessions à Qué- 
bec, 250, 400,401, 409. 

Chauvin (Jean), 36;— (Nicolas), 200 ; 
— (Dom Paul), 384; — (M'*»), 
374. 

Chavanon, docteur-médecin, 8. 



Chavoix, magistrat, 31. 

Chazelles, cant. de La Rochefou- 
cauld, arr. d'Augoulême, 146. 

Chedeneau, conventionnel, 315. 

Chef -Boutonne y chef-lieu de cant., 
arr. de Melle, 271. 

ChelleSy cant. d'Attichy, arr. de 
Compiègne, 189. 

Cheminant (Eugénie), 381. 

Chemit, menuisier, 35. 

Chenac, cant. de Cozes, arr. de 
Saintes, 54. 

Chéneau, avocat, 12, 78. 

Chénier (Marie-Joseph), 179. 

Chenu des Touches, 297. 

ChéraCj cant. de Burie, arr. de 
Saintes, 190, 291, 332. 

Chérion, prêtre, maître de chapelle, 
79. 

ChermignaCy com. du cant. de Sain- 
tes, 3, 10, 14, 28. 

Chérot(Le P. Henri), 52, 53. 

Chervegf com. du cant. de Cognac, 
48. 210. 

Chesnel, sieur du Château-Chesnel, 
302. 

Chevalier (L\), chanoine, 279; — 
(Sophie), 366. 

Chevert, 246. 

Chevré, sculpteur, 250, 393, 400. 

Chevreuse, chef-lieu de cant., arr. 
de Rambouillet, 113, 114. 

Chevreux, ancien magistrat, 36. 

Chevrier (Jehan), 191, 192; — (Pier- 
re), 191. 

Chevrou, banquier, 71. 

C/iez-C/ieua/ter, com. de Reslaud, 1 40. 

Chez-Chevriez, fief des Au thon ,215. 

Chieriy en Piémont, 118. 

Chièvres (De), 301. 

Chirol (Justin), 232. 

Chollet (Victorine), 103. 

Chomette, propriétaire, 109. 

Chotard (Charles); — (Léon), ban- 
quier, 38, 101 ; — auditeur à la 
cour des comptes, 189. 

Cinq-Mars, 258. 

Cinq-Mars pour Saint-Mard, cant. 
de Langeais, arr. deChinon, 13. 

Claniy cant. de Saint-Genis, arr. de 
Jonzac, 116,117, 146, 156. 

Clamcarthy, 118. 

Clanet, curé de Muron, 363. 

Clarke, général, 118. 

Claudin, éditeur. 5, 97. 

Clausier (Edouard), prêtre, 313, 314. 

Claustre (Barthélémy), 191, 193. 



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— 432 — 



Clemenceau, curé deChermignac,11. 

Clément (Saint), 146. 

Clément-Simon, 237, 238. 

Clémot, chirurgien, 279. 

Clérac^ cant. de Monlguyon, arr. de 
Jonzac, 301. 

Clercq (Berthe de), 38. 

Clermont (Catherine de), 387 ; — 
(Louise de), 270. 

Clervaux (Le comte de), 33, 37. 

CVion, cant. de Saint-Genis, arr. de 
Jonzac^ 116, 156. 

Clisson, chef-lieu de cant., arr. de 
Nantes, 279. 

Clouzot (Georçes), 296; — (Henri), 
m, 199, 296; — (L.), imprimeur, 
296. 

Clovis, 389, 390. 

Cochois, curé de Montboycr, 200. 

Cochot (Lucie-Rose), 242. 

Coëtivy (Alain de), 194; — (Olivier 
de), 191, 192, 194. 

Coûin de Frédouville (Elisabeth), 70. 

Coffinières de Nordeck, comman- 
dant, 244; — général; — (Jeanne 
de), 22. 

Cogidubnus, 197. 

Cognac (Charente), 89. 

Cohorn (Thomas de), 412. 

Coicquaud, comptable, 356 ; — cor- 
donnier, 35. 

Coiffé (M»'), 388. 

Coignet, 200. 

Coindet, capitaine de navire, 122. 

Colberl, 277. 

CoUenot d'Angremont, 61. 

Collet, capitaine de navire, 123. 

Collot, lieutenant, explorateur, 88. 

Collot d'Herbois, 316. 

Colmery, cant. de Donzy, arr. de 
Cosne, 104. 

Colomb (De), général, 101. 

Colombiers, com. du cant. de Sain- 
tes, 36, 294. 

Colon, 35. 

Colonges, près du bourg de Loge, 
arr. de Guéret, 185, 187. 

(tombes, sénateur, 361. 

Commandon (Ader), 101. 

Commarieu (De), 85. 

Commentry, chef-lieu de cant., arr. 
de Montluçon, 17, 140, 152. 

Comminges (Comte de), 277. 

Compagne, maire de Saint-Pierre de 
Nogent, 236. 

Compayré, recteur de l'académie de 
Poitiers, puis de Lyon, 414. 



Comte (Louis), publiciste, 164. 
Concini, dit maréchal d*Acre, 117. 
Condaly château, au confluent de Tlsle 

et de la Dordogne, 332. 
Condé (U prince de), 118,277, 302. 
Condillac. Voir Bonnat. 
Conflans, près Paris, 117. 
Congonnelobdunus, 197. 
Conêobre (Nord), 251. 
Constans (L.), professeur, 233. 
Constant de Rebecque. 247. 
Constantini, acteur, 60. 
Conzay (Jean de), 97. 
Coppée (François), poète, 12, 54, 

217, 300; — employé au ministère 

de la guerre, 12. 
Coquelin, acteur, 15. 
Cor (Gabriel), 9. 
Corbeil, curé de Sainte-Thérèse à 

Québec, 395, 398. 
Cordon (Vincent de), 68, 69. 
Cordouariy tour (Gironde^ 174, 308, 

355. 
Corme- Ecluse, cant. de Saujon, arr. 

de Saintes, 363. 
Corme^Royaly cant. de Saujoo, arr. 

de Saintes, 42, 43. 
Corneille (De), 20. 
Corneille (Pierre), docteur-médecin, 

282, 296, 381, 383, 384, 388. 
Cornet, docteur-médecin, 12, 358. 
Cornouaille (François de), 18. 
Cornulier, conseiller général, 365. 
Corso (Alphonse), dit maréchal d'Or- 

nano, 117. 
Cortet, évèque de Troyes, 104. 
Corvey (Jean de), 154. 
Corvinus (Messala), 321. 
Cosmao-Dumanoir, 128. 
Cosson, ébéniste, 178. 
Cotard (Jean), pharmacien, 23. 
Couat, recteur de l'académie de Bor- 
deaux, 293. 
Coudin, 11. 

Coudrean (Henri), explorateur, 78. 
Coudray-MontceauXy com. du cant. 

de Corbeil, 25. 
Couesdon (M"«), 65. 
Couhé, chef-lieu de canton , arr. de 

Civray, 364. 
Couldan (Aymery de), 193. 
Coulonges-sur-l Autize, chef-lieu de 

cant., arr. de Niort, 384. 
Courcelle (Marie); — (Pierre), 32. 
Courcoural, journaliste, 295. 
(]ouret (Comte), 171. 



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— 433 — 



Cournand (De), prêtre constitution- 
nel, 177. 

Courtin, colonel, 30. 

Cousinéry (Charles], 366. 

Cousserolle, tapissier, 35. 

Cousteau (Camille), 291. 

Coustin (De), 410. 

Coutanseaux (Gabrielle) ; — (Michel), 
101 ; — CJustin), 101, 332;- (Mar- 
guerite), 366. 

Coutenson, maître de chapelle, 279. 

Cou thon, conventionnel, 302. 

CoutièreSy cant. de Ménigoute, arr. 
de Parthenay, 68. 

Couturaud, curé de Thenac, 354. 

Couture (Léonie), 239. 

Couyer (Barthélémy), sieur des Pa- 
lus, 376, 377, 378. 

Cozes, chef-lieu de cant., arr. de 
Saintes, 48, 293,294, 357. 

Crassous, notaire, 122. 

CravanSy cant. de Gemozac, arr. de 
Saintes, 362. 

CrazanneSy cant. de Saint-Porchaire, 
arr. de Saintes, 18, 197, 319. 

Creagh (Richard], 122. 

Crespin de La Cnabosselaye, 92. 

Crézol, fief des Giraud, 343. 

Criteuil, com. du cant. de Segonzac, 
69. 

Crouirif cdm. du cant.. de Cognac, 
369. 

Crouielles, com. du cant. de Poi- 
tiers, 59, 138. 

CrouUes, com. de Charly, arr. de 
Château-Thierry, 12. 

Croysilles, fief des Legardeur, en 
Normandie, 2i3. 

Crozanty cant. de Dun-le-Palleteau, 
arr. de Guéret, 187. 

Croze (De), 249; — (Pierre de), 28; 

— (Charles de), 26 ; — Jules- 
Alexandre, baron de); — (Pierre- 
Marie-Jules de), 26. 

Cruon (Jean), 205. 
Crussol (La duchesse de}, 55. 
Crut, fief des Laverny, 19. 
Cugnac (Bertrand de), 157. 
Cumont (Méloé de) ; — (Joseph de); 

— Hélène de), 294. 

Curac, cant. de Chalais, arr. de Bar- 

bezieux, 91. 
Curé, commandant, 366. 
Curzay (Joachim de), 93. 
Cyrano de Bergerac (Abel de), 15, 

113, 114;— (Saviniende), 113-115, 

210, 386. 



D 



Dabert, évêque de Périgueux, 104. 
Dabcscat, maître perruquier ; — 

(Scholastique); — curé de Cognac, 

317. 
Daglarif cant. de Domme, arr. de 

Sarlat, 2. 
Dagonard (Marie), 170. 
Daillon (Benjamin de), 14. 
Damazan, chef-lieu de cant., arr. de 

Nérac, 323. 
Dampierre (Le comte de), 107;— (Le 

marquis Elle de), 45, 219, 239; — 

(Anna de), 45. 
Dampierre, cant. d'Aunay, arr. de 

Saint^Jean d'Angély, 65, 113. 
Danel (Léonard), 242. 
Dangibeaud (Charles), 30, 78, 81, 

88, 159, 197. 
Darras (Charlotte), 117. 
Dartigoeyle, député à la convention, 

266. 
Dast Le Vacher de Boisville, 8, 78, 

79, 159, 160, 171, 174, 331, 332, 

334. 
Daudet (Ernest), 202. 
Daudin, avocat, 315. 
Daudin-Clavaud, 71. 
Daulnix, sieur de La Bourouille, 301. 

Voir Aunis du Vignaud. 
Dauvin, ingénieur ; — (Francisque); 

— (Louis)* — (Madeleine) ; — 

(Paul); — (Suzanne), 290. 
Dauzat, coutelier, 35. 
Daviaud de Piolant, sous-préfet, 38. 
David (Louis-Auguste), 122. 
Davidon, 194. 
Davis (Louis), 409. 
Davoine, curé d'Angoulins, 16. 
Davril, 11 ; — propriétaire, 48. 
Dazincourt, acteur, 113. 
Decappet, pasteur, 106. 
Dedé, lithographe, 134. 
Defieux, de Cognac, 66, 67 ; — de 

Marcillac, 67 ; — (La famille), 67, 

265, 266. 
Deforge, 102. 

Deibler, bouri-eau, 61, 136 ; — (Ma- 
rie-Henriette), 61. 
Delaage (Hippolyte), 34, 36. 
Delabarre, comédien, 204. 
Delacroix, prêtre, 387, 
Delafaye-Brehier (Jules), 344, 358. 
Delafaye du Bourgoin, 344. Voir 

Lafaye. 
Delage, pharmacien, 242. 



28 



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— 434 



Delage de Luget, conseiller d'ar- 
rondissement, 363. 

Delaille, artiste peintre, 217. 

Delainval, acteur, 112. 

Delamain (Anne-Philippe), 366 ; — 
(Ferdinand), 366 ; — (Jacques); — 
(Nicolas) ; — (William), 365 ; — 
(Philippe), 415, 215, 365, 366. 

Delange, lOi. 

Delanoue, comédien, 204. 

Delaporte (Le R. P.), 259-261, 348. 

Delarbre, docteur en médecine, 
curé de Clermont, 130. 

Delarc, prêtre, historien, 176, 177, 
178, 179. 

Delarive, acteur, 113. 

Delarue (Jean), avocat, 166. 

Delaunay, docteur-médecin, 189. 

Delaunoy, 293. 

Delavault, 174; — (Louis), 154. 

Deleaune (Hortense); — propriétaire, 
109. 

Delestre (Pierre), 317. 

Delisle (Léopold), 5, 159, 228, 234, 
239. 

Delmas (Emile), ancien député, 79, 
359; — (Louis), pasteur; — (Gus- 
tave), pasteur ; — (Hugues), 359 ; 

— (Marcel), 360. 
Delmas-Debia, 279. 

Delmas de Grammont, 222; — (Hen- 
riette), 225 ; — (Jacques), géné- 
ral, 218; — (J.-Philippe), 220 ; — 
(Pauline), 218, 220 ; — (Olivier) ; 

— (Urbain), 226. 
Deloche, 239. 

Delon ; — Dubois, 67. 

Delpit (Jules), écrivain, 130, 229, 

334. 
Delusset, capitaine d'infanterie, 2. 
Demé, dessinateur, 217. 
Demeyrant (M""), artiste, 112. 
Denis (Gabriel); — (J.), négociant, 

101 ; — menuisier, 35. 
Denoux, prêtre constitutionnel, 178. 
Depardieu (Félix), 79. 
Depiis, chansonnier saintongeais, 

149. 
Depin, puisatier, 46. 
Dergny (Michel), 121. 
Déroulède (Paul), poète, 54, 1 50, 151 , 

246. 
Déruas (Michel), 36. 
Desaivre (Léo), 138. 
Désaugiers, chansonnier, 151. 
Desbrunais, notaire, 215, 284. 
Deschamps, directeur de théâtre. 



111 ; — censeur honoraire, 173; 
— (Gaston), 296; — (Prosper), 
202. 

Descouleurs de Rouveillé (Anne- 
Marie), 96. 

Deseilligny, 104. 

Des Essarls, acteur, 112, 113. 

Les Feugeraiz, Des Feuge rats (Jean), 
191, 192. 

Desfontaines, ferblantier, 35. 

Désiré, peintre, 155. 

Des Loges(M°»«), 311. 

Desmarest, avocat, 374. 

Des Mesnards, docteur-médecin, 40, 
107; — (Etienne), lieutenant de 
chasseurs, 107. 

Desmontils, 36. 

Des Palus, 376. Voir Couyer. 

Desplants, 297. 

Dessalines d'Orbigny, maire de La 
Rochelle, 212. 

Dessalles (Henri), juge, 33, .35. 

Destre, capitaine d'infanterie de ma- 
rine, 46. 

Desvier, capitaine de navire, 123. 

Des vigne (Adéline), 71. 

Desvignères (Céleste), 262. 

Détaille (Ed.), artiste peintre, 9. 

Detandebaratz (Anne), 43. 

Délroyat (Léonce), 103; — officier 
de marine, 36. • 

Devic, bénédictin, 229. 

Dexmier de Saint-Simon, 87 ; — 
(Jean Louis), 5;— d'01breuse( Ber- 
nard), 266. 

Dez (Albert), professeur, 364. 

Diconchcy com. de Saintes, 121. 

Bidonne^ com. de Saint-Georges de 
Didonne, cant. de Saujon, arr. de 

Dienne (Comte de), 171, 235, 274, 

297. 
Dières, curé de Saint-Martin de Ré, 

31 ; — (A.), négociant, 2. 
Dières -Monplaisir (Armand), 278. 
Dieulidon, com. de Benon, cant. de 

Courçon» arr. de La Rochelle, 139. 
Dike-Gautier (Henry), 365. 
Dingley (M"»*), 409. 
Dionis du Séjour (Marie-Sophie) , 

105. 
Dionne (N.-E.), écrivain, 395. 
Divitiacus, chef gaulois, 196. 
Dizant (Saint), 308. 
Dobell (M°»«), 409. 
Doignon, ingénieur - constructeur, 

190. 



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— 435 



Doinct, prêtre, 168. 

Doligny, actrice, 112. , 

DoluSy com. du Château d'Oleron, 
arr. de Marennes, 192. 

Dompierre-sur-Mer, com. du cant. 
de La Rochelle, 36, 103. 

Donnadieu, général, 198. 

Dor, 127; — adjoint au maire de La 
Rochelle, 44. 

Doré, 11. 

Dorée, ûef des Le Voyer, 302. 

Douen, 235. 

Douet, lieutenant de vaisseau, 368. 

Douglas (Lord James-Edouard), 38. 

Douglas, fief des Stuart, 117. 

Doulcet, comte de Pontécoulant, 
conventionnel, 315. 

Doumic (René), écrivain, 52. 

Doussin, curé de Gemozac, 362. 

Douteau, serrurier, 35. 

Drahonnet (Françoise), 32. 

Dreyfus, capitaine, 116, 146. 

Drilhon (Henri), avocat, 34, 46 ; — 
(Mathieu), notaire ; — (Paul), no- 
taire ; — (Paul), avoué, 35. 

Drouet, banquier, 104 ; — pharma- 
cien, 36. 

Drouin, Drouyn, actrice, 112; — 
(Léo), antiquaire, 339-3^2. 

Droz (Gustave), écrivain, 53. 

Dubarat, prêtre, 227, 238. 

Du Barlas (Salluste), 228. 

Du Bellay (Maria), 299. 

Dubnorix, chef gaulois, 197. 

Dubois, Du Bois, 136,245 ; — (Anne), 
109 ; — (Antoine), 16 ; — (E.), 
338 ; — (J.), notaire, 378 ; — 
(Jean-Baptiste), 36 ; — (L.), ar- 
tiste photographe, 190 ; — (Louis), 
prêtre, 79 ; — docteur-médecin, 
189; — Delon, 67. 

Dubois de La Villerabel, prêtre, 365. 

Du Bois de Luché, 68 ; — (J.-B.-J.), 
67 ; — (Jean-Louis-Pierre, 67, 70 ; 
— des Landes (Julie), 167. 

Duboulet, charron, 35. 

Du Bourdet, 86. 

Dubourg, capitaine, 126. 

Dubret, mégissier, 35. 

Dubreuil (Madeleine), 99. 

Ducaunès-Duval, archiviste, 332. 

Du Chalard [Marie) ; — (Pierre- 
François), 308. 

Du Chasteau (Isaac), 68, 69. 

Duchatel, 360 ; — gérant du consu- 
lat au Canada, 400. 

Duchesne,faux dauphin,202; — direc- 



teur de récole française d'archéo- 
logie de Rome, 146. 
Du Cheyron du Pavillon (Vicomte 
Joseph); 292 ; — [Geneviève) ; — 
(Marie) ; — (Marie-Déodat) ; — 

— (Marie-Anne) ; — (Pierre), 293. 
Du Chilleau ; — (Aymar) ; — (Jac- 
ques) ; — (Charles), 68, 69. 

Duchoissy (De), 220. 

Duclos, sieur de Boismorant, 301, 

Du Cod (François), 308. 

Ducour (Marie), sage-femme, 169. 

Du Cournau (Attale), 349. 

Ducourtieux, imprimeur, 5, 245. 

Dudouet, 309. 

Du Dresnay (Le marquis), 30, 108. 

Dudrot de Capdebosc, 229. 

Du Faur, 220. 

Dufaur de Chastellars (Henri), 378. 

Dufaure, 294 ; — (Jules), académi- 
cien, 33, 36, 357. 

Du Fay (Suzanne), 68. 

DufTy, ministre des travaux publics 
à Québec, 408. 

Dufour, instituteur public, 12 ; — 
(Ursule), 28. 

Dufourcq, médecin de la marine,109. 

Dufrénoy, musicien, 155. 

Dugast, 194. 

Du Genest (Madeleine), 186. 

Du Gravier, sieur de La Barde, 92. 

Du Guesclin (Bertrand), 93. 

Du Halgouet, officier de hussards ; 

— colonel ; — (Jeanne), 365. 
Dujarric-Descombes, 114. 
Dujon, sieur du Saulois, 92. 

Du Laura, bénédictin, 229. 

Du Laz (La comtesse), 108. 

DuLéris (L.), récollet, 245. 

Du Lieu de L'Aubespin (Le comte), 

107. 
Dumas, architecte, 354. 
Dumas de Rauly, archiviste, 279. 
Du Masgelier (Guillaume), 186. 
Duméril, 173. 
Dumesnil, actrice, 112. 
Dumesny, directeur de* spectacles, 

112. 
Dumeteau, curé de Sainte-Souline, 

91. 
Dumey, maître d'hôtel, 35. 
Dumont, capitaine de navire, 124; — 

conventionnel, 315; — (Edouard), 

202, 203 ; — (Paul), 392. 
Du Monteil, 299. 
Dumonlet, substitut du procureur 

général, 189. 



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436 — 



Dumoustier de Frédilly, 426. 

Du Muet de Lincel, 229. 

Durif chef-lieu de canton, arr. de 

Guéret, 187. 
Du Parc (Maurice), enseigne devais- 
seau ; — (Marie-Altale, comte), 4 05. 
Dupa tel de La Croix (Louise), 106. 
Du Paty, général ; — commandant, 
156, 157 ; — avocat général du 
parlement de Bordeaux, 174 ; — 
de Clam (Les), 116, 117 ; —(Fer- 
dinand), colonel, 146 ; — (L -M.- 
A.-J.-B.), président de chambre à 
la cour de cassation ; — (Antoine- 
Amédée), général, 146. 
Du Pavillon, prêtre, 177. Voir Du 

Cheyron. 
Duperré, amiral, 168. 
Dupeux (Georges), prêtre, 354. 
Dupin de La Guéri vière, 16, 297. 
Du Pin de Saint-Cyr (A.), 293. 
Duplais des Touches (A.), 88, 104, 
142, 154, 195, 210, 262, 315, 344, 
368, 370. 
Du Plessis de Grénedan, 108. 
Du Plessis-La Coré, 299. 
Duplouy, directeur du service de 

santé, à Rochefort, 41. 
Du Poërier de Portbail, curé de 

Saint-Julien de L'Escap, 366. 
Dupon, Dupont,- chansonnier, 147, 
151 ; — contre-amiral, 2, 173, 321, 
363 ; —lithographe, 132 ; — (E.), 
publiciste, 284 ; — (Pierre), 388. 
Dupont-Ferrier, 245. 
Dupont-Gravé, explorateur, 394. 
Duport (Adolphe), 28. 
Duportal (Ch.), ingénieur, 173. 
Du Pouget de Nadaillac (Jeanne- 

Renée), 186. 
Du Pouy de Bonnegarde, 219, 220; 

— (Suzanne), 219. 
Duprat, professeur, 161. 
^ ' ident de la chambre de 

i de Québec, 400. 
ierthe), 45. 

ècteur général de Tuni- 
U ; — (Gabrielle), 366 ; 
101. 

:.onguetille, 220. 
é de Saint-Clément des 
294; — juge de paix, 
ésident de La Rochelle, 
— de Lavaux-Martin ; — 
; — (Louis) ; — (René- 
9. 
iareuil (Sophie), 38. 



Dureau de La Malle (Marie), 358. 

Durcngues, prêtre, 287. 

Durenne (A.), 251. 

Du Repaire, 35 ; — garde du corps, 
55. 

Durel, sous-préfet, 363 ; — (Ad.), 
99; — (Edouard), 332; — (Théo- 
dore), 36, 172 ; — homme de let- 
tres, 354. 

Durieux (Joseph), 387. 

Duruy (Victor), historien, 252. 

Durville (G ), 298. 

Du Ry (Sylvie), 299. 

Dusault, notaire, 79. 

Du Solier, général, 188. 

Dussaux, maUre d'hôtel, 212 ; — 
négociant, 36. 

Dusser, entrepreneur, 309. 

Dutard, avocat, 35. 

Dutrech (Jules), 297. 

Du Vair (Guillaume), 228. 

Du Val (Mari^), 40. 

Du Vignaud (Pierre), 301. 

E 

Ebéoriy cant. de Saint-Hilaire, arr. 

de Saint-Jean d'Angély, 322, 323, 

325, 326. 
Ecaquelon (D.), conseiller au parle- 
ment, 132. 
Echaus (Bertrand d'), évêque de 

Bayonne, 228. 
Eckard, dessinateur et musicien, 

155. 
£:co« (Eure), 71. 
Ecoyeux, canton de Burie, arr. de 

Saintes, 154, 216, 333. 
Ecuraiy com. du cant. de Saintes, 

12, 77, 361. 
EfCat (Le marquis d'), 313. 
Elie, 381. 
Emilion (Saint), ou saint Million, 

333. 
Emond (René), administrateur des 

chemins de fer, 190. 
Erhard, graveur, 314. 
Eschasseriaux (Le baron), 23, 37, 

440, 274, 32i. 
Escottière (J.), baron de Chassiron, 

376. 
Escures (A. d\ curé de Gontaud, 

221. 
Escurolles, chef-lieu de cant., arr. 

de Gannat, 179. 
Esnandes, com. du cant. de La Ro- 
chelle, 25, 256. 



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— 437 — 



Esparbès de Lussan d'Aubeterre 
(Louise-Marguerite d\ 29. 

Espérandieu (E.), capitaine, 4. 

Essouveriy forêt, arr. de Saint-Jean 
d'Angély, 389. 

Esterhazy, colonel, 118 ; — com- 
mandant, 116. 

Estève de Langon^ 301. 

Estiennot, bénédictin, 229. 
. Estrée (Paul d^), 154. 

Eustelle (Sainte), 289, 297. 

Eutrope (Saint), 96, 146, 280, 297, 
298. 

Evaux, chef-lieu de cant., arr. d'Au- 
busson, 108. 

Excideuil, chef-lieu de cant., arr. de 
Périgueux, 317, 318. 

Eymai5 (L.-P.), prêtre, 13. 

Eymouiiers, chef-lieu de cant., arr. 
de Limoges, 245. 

Eynard, pasteur, 91. 

Eyssautier, supérieur du séminaire 
de Pons, 23. 



Fabert, maréchal de France, 246. 

Fabien (Saint), 48. 

Fabien, vicaire général de La Ro- 
chelle, 282, 359. 

Fabre (Hector), commissaire géné- 
ral du Canada, 390, 391, 392, 394 ; 
— (Paul), docleur médecin, 17, 
140, 141, 152. 

Fabri de Peiresc (Claude), conseiller 
au parlement d'Aix, 231, 232, 233, 
234. 

Fages (De), 220. 

Faillofais, arcliiprêtre de Marennes, 
359. 

Fairbanks (M"®), 409. 

Faivre, général, 366. 

Fallières, évêque de Saint-Brieuc, 
359. 

Fallot (Marie), 240. 

Faneau, prêtre, écrivain, 141. 

Fanier, actrice, 112. 

Fanty-Lescure (Emma), artiste pein- 
tre, 217. 

Farnèse (Elisabeth), 184. 

Faro (Saint), évêcjue de Meaux, 149. 

Faucher de La Ligerie, 35. 

Fauchet, 178. 

Fauguerolles^ com. du cant. de Mar- 
mande, 219. 

Faure (Félix), président de la répu- 
blique, 400 ; — capitaine, 46 ; — 



chantre, 303 ; — mercier, 56 ; — 

notaire, 194. 
Fauris de Saint-Vincent (J.-F.-P.), 

413. 
Favart, 203 ; — chansonnier, 151. 
Favraud, curé de Sonnac, 134. 
Favre, 11, 234; — (Honorine), 170; 

— (Jules), 203. 

Paye, com. de Saintes, 191-193. 
Fayolle (Le marquis de), 410, 411. 
Féart(P.), préfet, 226. 
Féletz (De), prêtre, 177. 
Fénelon^ fief des Salignac, 270. 
FeniouXy cant. de Saint-Savinien, 

arr. de Saint-Jean d'Angély, 10. 
Fermond (J.), 14. 
Ferrand (Comte de), 332. 
Ferré, colonel, 242 ; — (Elisabeth), 

122. 
Ferrier, médecin major, 189. 
Fessart, capitaine de cavalerie, 367. 
Fétillt/, com. de Saint-Maurice, cant. 

de La Rochelle, 24. 
Fialin de Persigny, ministre, 27. 
Fief'Gallely com. de Pessines, 302. 
Filhol de Camas, colonel, 174. 
Filhon, président de chambre à la 

cour de Paris, 357. 
Fisher (J.), contre-amiral anglais, 

398, 399, 409 ; — (Syndney), 398. 
Fitz-Gerald, 118. 
Fitz-Henri, 118. 
Flacourt (Etienne de), 173. 
Flamand, explorateur, 88. 
Fleurât de Doumailhac (Madame), 

297. 
Fleuriau, 6, 85 ; — de Bellevue (L.- 

B.), 133. 
Fleury, 139 ; — acteur, 1 13 ; — (De), 

cardinal, 29, 184 ; — (Paul de), 

67, 204; — (René de), 68, 69; — 

(Antoinette de) ; — (Françoise de) ; 

— (Jacques de); — (Geoffroy de), 
68 ; — (Philippe de), 67. 

FloiraCy cant. de Cozes, arr. de Sain- 
tes, 362. 

Florence, acteur, 113. 

Flynn, 398. 

Foa (Edouard), 279. 

Foix rLouis de), 308. 

Foix-Candale (Christophe de) ; — 
(François de), évêque d'Aire, 229. 

Folin (De), prêtre, 290. 

Fonrémis (Paul de), 30. 

Fontaine (Jacques), 210 ; — colonel 
du génie, 101 ; — (Xavier de) ; — 
(Marguerite de), 242. 



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- 438 — 



Fonlaine-Chalendray j cant. d'Aunay, 
arr. de Saint-Jean d'Angély, 240, 
270, 271,368. 

Fontaineroarie (De), 229. 

FontaineSj fief des Polignac, 92. Voir 
Fontaine-Chalendray . 

Fonlan, bibliothécaire-archiviste de 
la marine, 12 ; — architecte, 14. 

Fon/afiière», cant. d'Evreux, arr. d'Au- 
busson, 108. • 

Fonfcouverte, com. du cant. de Sain- 
tes, 12. 

Fontdouc€f abbaye, com. de Saint- 
Bris des Bois, cant. de Burie, 389. 

Fontenaud, prêtre, 134. 

Fonienef, com. du cant. de Saint-Jean 
d'Angély, 324. 

Fontperron, 68. 

Fonlrailles, fief des Astarac, 302. 

Fonlségugnpy château près d'Avi- 
gnon, 298. 

Forant, amiral, 21. 

Forbin-Maynier (Vincent-Aimé de), 
412. 

Forest, 204. 

Forcst de La Coinche (Marie), 106. 

Forestier, maire de Rioux, 30 ; — 
(Edouard), 244. 

Forf/eSj cant. d'Aigrefcuille, arr. de 
Rochefort-sur-mer, 240. 

Formey-Saint-Louvent (Henri), pro- 
priétaire ; — (Georges), 242. 

Fortin, capitaine d'artillerie, 385. 

Fortin de La Hoguettc (Philippe), 59. 

Fortunat, poète, 86. 

Foster (M'"''), 409. 

Fouché, 202. 

Fouché, duc d'Otrante, 179. 

Fouquier-Tinville, accusateur public, 
179. 

Fouras^ com. du cant. deRochefort, 
88, 145, 156, 170, 314, 322, 371. 

Foureau, explorateur, 88. 

Fourcstier, notaire, 166. 

Fourment, curé de Léojac- Mon tau- 
ban, 279. 

Fournat, 33, 37. 

Fournier, 160. 

Fournier des Ormeaux, maire de 
Saint-Martin de Ré, 3. 

Foussat (Charlotte), 38. 

Fradin (M"»» de), 136. 

Fradin de Bessé de Belabre (L.), 62. 

Fraignaud (Clémence) ; — (Mariette), 
361. 

Fraipont (G.), 154. 

Francfort, sieur de La Vergne, 301. 



Franchard (Suzanne), 269. 
Francheteau, peintre amateur, 245, 

355. 
Franck (F.), 234. 
Franqueville (Comtesse de), 290. 
Fray-Fournier, 248, 249. 
Fréchette, consul d'Espagne, 398, 

400. 
Fresneau de La Galaudièrc (Anne), 

20. 
Fressines, cant. de Celles, arr. de 

Melle, 292. 
Fréteau de Pény et de Saint-Just 

(Marie), 116. 
Freycinet (De), 221. 
Froger de L'Eguille, employé des 

postes, 35. 
Fromaget, docteur-médecin, 271. 
Fromentin (Eugène), 88. 
Fromy-Rogée (Eugène), 32. 
Fronsac^ chef-lieu de cant., arr. de 

Liboume, 336. 
Front (Saint), 86, 146, 210. 
Frontenac, 401. 
Frouin, prêtre, 240. 
Fruchon (Victoire), 32. 
Fruit, journaliste, i2. 
Fryson, secrétaire de la mairie de 

Saintes, 34, 42. 
Furaud, avocat ; — (Charles), pro- 
priétaire, 242. 

G 

Gaboriau (Charles! ; — (Charles- 
Louis), 366 ; — comptable, 356. 

Gaborit (Virginie), 362. 

Gagnaud (A. de), 172, 414. 

Gagnon, 400; — (Ernest), 395;- 
(Gustave), 398. 

Gaidoz (Henri), 95. 

Gaigneron (Marie- Paul, vicomte de); 

— de Morin (Henriette), 284; - 
(Joseph) ; — (Ludovic) ; — (Maxi- 
me); — (Suzanne), 216. 

Gaillard, receveur du chemin de fer; 

— (Marie-Louise) ; — (Louis , 
169; — curé de Fenioux, 10; — 
(Henri), 40; — (Jeanne), 301;- 
(Jeannelte), 46. 

Gaillard de Lamothc, cardinal de 

Sainte-Luce, 337. 
Galanchaty carrière, près Varaixe, 

324. 
Galba, lieutenant de César, 321. 
Galland (Rosalie); — (Cosme), 167. 
Gallet, sieur de Fiefgallet, 302. 



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j 



^ 439 — 



Gallidy, médecin vétérinaire, 362. 

Gallol, prêtre, 31. 

Gallut, avocat, 41. 

Galz de Malvirade (De), 220. 

Gambetta (Léon), 221. 

Gandaubert, pharmacien en chef de 
la marine, 82, 157, 332, 361. 

Ganivet, prêtre, 240. 

Garcie (Pierre), dit Ferrande, 160. 

Garé-Dussaut, maître d'hôtel, 332. 

Garesché, 6. 

Garlesc (Jean), 269. 

Gamault (Emile), 9, 88, 142, 245. 

Garneau (N.), 398. 

Garnier, conventionnel, 387 ; — doc- 
teur-médecin, 190 ; — employé à la 
préfecture, 356 ; — (M°»« M.), 356. 

Garran de Balzan, sénateur, 382, 383. 

Garreau, 204; — architecte, 331, 
332; — maire de La Rochelle,! 25. 

Gar tempe, cant. de Saint-Vaury, 
arr. de Guère t, 187. 

Gasq (Louise de), 25. 

Gasquet (Mme), 288. 

Gastebois (Gabriel de), 279. 

Gaston d'Orléans, 258. 

Gaudin, 36 ; — (Marguerite), 39; — 
(Phédora), avocat, 33, 35, 36. 

Gaudriaud, 373. 

Gautier, 11; — (Benjamin), carica- 
turiste, 142; — prêtre, 214. 

Gautret, maire des Sables d'Olonne, 
189; —(IL), notaire, 30. 

Gay (Alphonse), imprimeur; — (Cé- 
sar), fondeur, 39; — (Maria), 33, 
39; — (Delphine), 103. 

Gazeau (Marie), 20. 

Geatj^ cant. de Saint-Porchaire, arr. 
de Saintes, 319. 

Geay-Besse, adjoint au maire, pré- 
sident au tribunal de commerce, 
27, 33. 

Gelézeau, prêtre, écrivain, 24, 81, 
88, 142. 

Gélin, 296. 

Gelinard, sieur de Malaville, 30!. 

Gelineau, docteur-médecin, 142. 

GemozaCf chef-lieu de cant., arr. de 
Saintes, 3, 92, 166, 240, 362. 

Genat, cultivateur, 267. 

Gendard, capitaine d'artillerie, 170. 

Gendrot (François), 68. 

Genêt, maire de Saintes, 29, 40, 241. 

Geneuil, docteur-médecin, 282. 

Genevière, 103. 

Genouillé^ cant. de Tonnay-Cha- 
rente, arr.de Rochefort, 310, 319. 



Gentet (Jeanne); — (Jean), négo- 
ciant, 46. 
Gentil, Gentils (Yrieix ou Yriex de); 

— (Henri-François de); — (Phi- 
lippe de); — (Suzanne de), 96; — 
de Lajonchapt (Philippe), marquis 
de Langalerie ; — ^Hélie), 96. 

Geoffroy, artiste peintre, 217; — 
(Emm.), pharmacien des colonies, 
143; — sieur du Couldret, 17. 

Gérard, mécanicien, 35. 

Géraud (Anne) ; — (Thomas), 96. 

Germain (Henri), négociant, 88, 
102; — bénédictin, 229. 

Germignac, cant. d'Archiac, arr. de 
Jonzac, 301. 

Gèvre (Marianne), 103. 

Gibouin, 309. 

Giéra (Paul), 298. 

Gigaux de Grandpré (Ambroise), 
procureur; — (Andréj ; — (Jean- 
Casimir) ; — (Jean-Simon) ; — 
(Joséphine); — (Ch.- François- 
Etienne), 19. 

Gigot d'Elbée, 163. 

Gilbert, docteur-médecin, 385, 386 ; 

— prêtre, 366. 
Gilles (Saint), 308. 

Ginouillac (Jacques de), dit Galiot, 
300. Voir Gourdon. 

Girard, commissaire de la marine, 
9, 278. 

Girard de Villars (Charles), méde- 
cin, 16. 

Girard du Demaine, lieutenant- 
colonel ; — (Marie), 242. 

Girardin (Emile de), 103. 

Giraud, 5; — sieur du Poyet, 343. 

Giraudeau (Le P. Bonavenlure), 174. 

Giraudias (Emile), 33, 381 ; — (Eu- 
gène), maire de La Mothe, 282, 
382 ; — (Louis), 282, 381. 

Glanfeuilj abbaye en Anjou, 182, 183. ^ 

Gobel, évoque constitutionnel^ 178. 

Godefroy (M.), prêtre, 298. 

Godet (Albert); — (Marthe), 45. 

Godet du Brois (Madeleine), 20. 

Godin, avocat, 44; — conseiller gé- 
néral, 363, 

Goguet, maire de Tonnay-Charente, 
363. 

Goizel, inspecteur adjoint des forêts, 
190. 

Gombaud, poète saintongeais, 311. 

Gondi (Albert de), 117. 

Gontaud, com. du cant. de Marman_ 
de, 83, 218-223, 226, 227, 234-239. 



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— 440 — 



Gordon (Lady Mayorie), 398. 

Gossec, 179. 

Got (Bertrand dej, 95, 389. 

Goug^non, métayer, 266. 

Goulard (De), 137; — d'Arsay 

(Louis de), 216; — (Louise de), 

216, 284. 
Gouniot-Damedor, professeur, 39. 
Goupil, propriétaire, 170. 
Gourdon (Georges), 15, 71, 72, 293. 
Gourdon de Ginouillac (Ricard de), 

dit Galiot; — (François de), 300. 
Gourgues, prêtre assermenté, 10. 
Gourgues (Le vicomte de), 113. 
Gourville, 161. 
Goût, médecin, 36. 
Gouthe-Sdulard, arche vcque d'Aix, 

232, 233. 
Gouttes, évoque constitutionnel, 

302. 
Gouyonde Pontouraude(Charles de), 

médecin de la marine, 109. 
Goze, lieutenant-colonel, 174. 
Gracien (Louis), 195. 
Grammont (De), colonel, 220; — 

général, 223. Voir Delmas. 
Grammont, ferme-école, 43. 
Grandbounj de Salaijnac, chef-lieu 

de cant., arr. de Guéret, 186. 
Grand-Carteret(John^, 133, 135. 
Grand-Fief, fief des Beauchamp, 

301. 
Grand-Jouan, com. de Nozay, arr. 

de Chûteaubriant, 43. 
Grand-Velours, Gef des Fleury, 68. 
Granet, prêtre, 244. 
Grange, greffier, 35. 
Granges de Surgères (Le marquis 

de), 16, 143, 154, 169, 161, 171, 

217, 297. 
Granier, conseiller à la-cour d'appel 

d'Aix, 414; — (Désiré), 172. 
tGranier de Cassagnac (Adolphe), 

234. 
Grant de Luxollière de Bcllussière, 

293. 
Gras (Jeanne-Eugénie), 109. 
Grasilier, prêtre, 33, 265 ; — Léon- 
ce), 143. 
Grasset, ingénieur; — (Sophie), 126. 
Grateau, curé de SaintSavinien, 10. 
Gravouille, capitaine au long cours, 

39. 
Gray (Marcel), 101. 
Grégoire (Léon), 52. 
Grelaud (Léon), 354. 
Grenon, propriétaire, 36. 



GrézaCy cant. de Cozes, arr. de 
Saintes, 293, 294, 302, 363. 

Griffon, sergent royal, 193. 

Grissac (De), docteur-médecin, 190. 

Grivel, amiral, 22. 

GroUeau , seigneur de Chaniaud , 
121. • 

Grouchy (Charlotte de), 117. 

Gua (Guillaume), 194, 195. 

Guadet, girondin, 340, 341. 

Guéau de Reverseaux, intendant de 
La Rochelle, 372. 

Guédon, Guesdon (Camille), avoué; 

— (Jules), avocat, 35 ; — (Louise), 
128; — peintre, 279. 

Guéranger (Dom), bénédictin, 183. 

Guérin, 167; — (Maria), 45; - 

(Marie), 42; — (Paul), 263, 264; 

— (Th.), banquier, 289. 

Guérin de Sossiondo, docteur-mé- 
decin, 143. 

Guez de Balzac, 161. 

Guibal, dessinateur, 156. 

Guichard, docteur-médecin, 291. 

Guidonis (Bernard), 2!0. 

Guignard (Catherine), 19. 

Guillain, bibliothécaire, 318. 

Guillaud, docteur-médecin, 78, 326, 
331. 

Guillaume d'Aquitaine, 310. 

Guillaume d'Orange, 118. 

Guillemardet, représentant du peu- 
ple, 302. 

Guillemot (Maurice), 245. 

Guillet (Jules), négociant, 83, 332, 
335 ; — (Th.), maire de Nieul, iO. 

Guillet-Duplessis, domestique, 267. 

Guillon, directeur de la station vili- 
cole de Cognac, 91. 

Guillot (Joséphine), 109. 

Guillotin, docteur-médecin, 60, 61. 

Guillou, capitaine d'artillerie, 2Ô2. 

Guimps, com. du cant.de Barbezicux, 
291. 

Guinanson de Boisgaillard, 301. 

Guitard (Fr.-Albert de) ; — (Fr.- 
Léon de) ; — (Charles), sénécbil 
de Saintonge ; — (Louis-Ainé- 
dée de) ; — de La Borie de 
Rioux (Armand de) ; — (Marie- 
Anne-Claire de); — de Ribé- 
rolle, 358. 

Guiiinières, com. du cant. de Jonxac, 
363. 

Gui ton, maire de La Rochelle, 120, 
257. 

Guittet, imprimeur, 383. 



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441 



Guizot, 213. 

Guttierez de Moga (Elisabeth), 105. 
Guyeau de Boissiran (Marie), 121. 
Guyon, médecin vétérinaire, 362. 
Guyot, inspecteur des enfants assis- 
tés, 109. 

H 

Habasque, conseiller à la cour de 
Bordeaux, 211, 331-335, 354. 

Hanotaux, ministre des afTaires étran- 
gères, 179, 181,213,394. 

Harader de La Salle (Valérie d'). 
291. 

Hardy (Adrien) ; — (Cécile), 32. 

Ilarmand, conventionnel, 317. 

Ilarpain, couvreur ; — (Marie-Eus- 
telle), 303. 

Harvey (Guillaume), 17. 

Ilaultin, imprimeurs, 97. 

Havard (Henry), 59. 

Haveland (Anne) ; — (Albert), 365 ; 

— (Maurice), 366. 
Hébert (Philippe), 250. 

Héglon fM™«), artiste de l'opéra, 
289. 

Hélitas, préfet de la Charente-Infé- 
rieure, 44, 107, 361. 

Héning (Victoria), 295. 

Hennequin (Simon), 97. 

Henri IV, roi de France, 277. 

Hennessy (Jean) ; — (Alice) ; — 
(Marthe); — (Ilcnrietle) ; — (Mau- 
rice) ; — (James); — (P.-Jean) ; 

— (Augustine- Elisabeth) ; — (Ri- 
chard] ; — (Sophie-Justine), 38. 

Héraud, menuisier, 35. 

Hériard, notaire, 216, 284; — né- 
gociant, 354. 

Héron de Villefosse, archéologue, 
155. 

Herpin, notaire, 13. 

Herschell (Lord), 409. 

Hertault de Beaufort (Amédée, 
comte d'), 106, 107. 

Hervagault (P.), tailleur, 202. 

Hervé (Alida), 87. 

Heurgon (Marie) ; — (Pierre), insti- 
tuteur, 240. 

Hilairet, sieur du Cailleau, 301. 

Hine (Adrienne) ; — (Edouard- 
Etienne), 365 ; — (Thomas) ; — 
(Auguste) ; — (Georges), 366. 

Hipman (Charles), 93. 

Hirschfeld (Otto), archéologue, 94. 

Hirvoix, notaire, 124. 



Hoche, général, 59, 246. 

Horric de Beaucaire (Comte), secré- 
taire d'ambassade, 213. 

Horry, 166. 

Hovyn de Tranchère, 73, 74. 

Hude (L'abbé), professeur, 40. 

Hugelé, secrétaire de la mairie de 
Saintes, 42. 

Humières (Le comte d'), 30 ; — 
(Anna, comtesse d') ; — (Jean- 
Louis-Eugène, comte d') ; — (Ay- 
mericd'); — (Elie d') ; — (Jeand'); 
— (Fernand d') ; — (Henri d'), 45. 

Hus (Alexandre), imprimeur, 148, 
149, 151, 152, 158, 170, 356. 

Huvet (Gabriel) ; — (Marie), 45 ; — 
négociant, 29, 46 ; — notaire, 
204. 



I 



lanse, curé de Saint-Louis à Bor- 
deaux, 291. 

Igel, près Trêves, 328, 329. 

Imbart de La Tour, professeur, 393, 
394. 



Jabunt (Saint), pour saint Abonde, 

307. 
Jacob, amiral, 278. 
Jacoupy, évoque d'Agen, 220. 
Jacquemin, général, 201. 
JafFard, premier président de la 

cour d'Aix, 232. 
Jambon (Marcel), artiste peinti*e, 95. 
James (Alexandrine de), 226. 
Jardry (Julien), 136. 
Jarnac (Le comte de), 6 ; — de 

Garde-Epée (Maurice de), 171. 
JarnaCy chef-lieu de cant., arr. de 

Cognac, 161, 205, 215, 302, 365, 

366. 
Jasmin, poète, 274, 287-289. 
Jaubert (De), 35. 
Jaulin, avoué, 31. 
Javrezac, com. du cant. de Cognac, 

368, 369. 
Jean, docteur-médecin (Yan Saint- 

Acère), 415. 
Jean d'Aragon, 280. 
Jeandeau, prêtre, professeur, 153. 
Jean d'Orléans, 161, 245. 
Jeanne d'Arc, 171. 
Jeantet (Marie), 170 ; — (Paul), gref- 
fier, 40, 170.. 



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442 — 



Jehanneau (Marie), 121. 

Jellé, lieutenant-gouverneur au Ca- 
nada, 398, 399, 403, 409. 

Jeudi de Grissac, docteur-médecin, 
189; — (Madeleine), 108. 

Joanolaud du Vignaud ; — (Ber- 
trand) ; — (David), 301. 

Johet, ou de Jouhct, 188. 

Joly, actrice, 113 ; — (Etienne) ; — 
(Marie), 126. 

Joly, JoUy (Jehan), seigneur de 
Saint-Denys, 166 ; — d'Aussy 
(Alexandre), 166; — (Eutrope) ; — 
(Jean-Baptiste) ; — (César-Jean) ; 

— (Hippolyte), 167 ; — de Chadi- 
gnac ; — (Charles), 166 ; — de 
Sainte-Eugène ; — (François), 
166 ; — du Piblard (Théophile), 
167. 

Jonain (Pierre), écrivain, 33. 

Josseliriy chef-lieu de cant., arr. de 
Ploërmel, 365. 

Joubert (Anne), 106 ; — (J.), pro- 
cureur, 265. 

Jouin (Henri), 161. 

Joulin, 102. 

Joumard (René-G -L.-E.), 246. 

Jourdan, maréchal de France, 25, 
140, 300 ; -- (Catherine), 26, 301 ; 

— chirurgien, 300. 

Jourdain (B.) ; — (G.), seigneur de 

Monlandre, liO. 
Jouslain (Adolphe), 71. 
Jousseran (De), 301. 
Jousset, percepteur, 2. 
Jouvion, procureur de la république, 

39. 
Jouy (Jules), chansonnier, 147, 151. 
Joyer (Henri), sous-commissaire de 

la marine, 16, 356. 
Jozansi, docteur-médecin, 282. 
Juillac (De), 293. 
Juin, amiral, 15. 
Julien (Ph.), instituteur, 91. 
Julien-Laferrière, évoque de Con- 

stanline, 70 ; — (Joseph) ; — 

fJean), 46; — notaire, 45, 379. 
Jullian (Camille), professeur, 172, 

325, 326, 327-329. 
Jullien, délégué du comité du salut 

f)ublic, 58. 
lion, curé du Château, 71. 
Jurançon, com. du cant. de Pau, 46. 
Jurien de La Gravière, amiral, 229. 
Jussas, cant. de Montandre, arr. de 
Jonzac, 92. 



K 

Karres (L.-L. de), colonel, 216. 

Keefe (Jeanne), 19. 

Relier, député, 27. 

Kemmerer, docteur-médecin, 18, 72, 

85, 86. 
Kermel (René-Marie), 160. 
Kerviller (René), ingénieur,écrivain, 

171. 
Kleczkowski, consul général de 

France au Canada, 398, 400, 402. 
Klopstein (Le baron de), 38. 
Knell, curé de Saint-Vivien de 

Saintes, 45, 206, 241, 356. 
Kœchlin, industriel, 359. 
Kœppelin, professeur, 283. 
Kulmann (Joséphine), 106. 
Kurth, professeur, 389. 
Kutt. prêtre, 105. 



Laage (De), conseiller général, 363; 

— (Alexandre de), 290 ; — (Alexis 
de), 291 ; — (Charlotte de), 291 ; 

— (Léonard de), 290 ; — (Marie- 
Alexandre de), 290 ; — (Marie- 
Claire de), 291 ; — (Raymond de), 
201 ; — (Valérie de), 269, 291 ; - 
(De) capitaine, 291 ; — de Meui 
(De), 291. 

La Barde j com. de Bois, 92. 

La Bardonnie (De); — (Gaston de); 

— (Marc de) ; — (René de) ; — (N. 
de), 293. 

LaBaronnie, fief des Berthelot, 302. 

La barre, pasteur, 159. 

La Barre (François de) ; — (Pierre 

de), 67; — (Jean de); — (Louis 

de) ; — (Louis-Olivier, marquis 

de), 68. 
La Barre^ com. de Saint-André de 

Lidon, 301. 
La BarrCy fief des La Barre, en 

Poitou, 68. 
La Barrière (Madeleine de), 93. 
La Bastide (René de), 171. 
Labat (GusUve), 70, 174, 308. 
La Baume Le Blanc de La Vallière 

(Adrienne), 55. 
Labbé (Léon), notaire, 88. 
Labeille, ingénieur, 367. 
La BerlanderiCy 10. 
La Besne, fief des Sauxay, com. de 

Chaniers, cant. de Saintes, 121. 
Labeyrie, prêtre, 46. 



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443 — 



Labiche, sous-préfet de Saintes, 40. 

La BiUarderiey corn, de Richeraont 
(Charente), 369, 370. 

Laoîs, chanoine, 182. 

La Baisse, com. de Montboyer (Cha- 
rente), 201. 

La fio/iJe, chemin, com. de Moragne, 
320. 

La BoriCj Oef des Gui tard. 358. 

La Borie, fief des Defieux (Charente), 
265. 

La Bouchardière, fief des Baud et 
des Vivier, 121, 122. 

La Bouralière (De), 97, 332. 

La Bourouille, com.de Saint- Palays, 
301. 

La Boussaye, fief des La Loue, en 
Limousin, 186. 

La Bitssière, fief des Priquet, 216. 

La Carrèrej com. de Fauguerolles, 
219. 

Lacarrière, évoque delà Guadeloupe, 
40. 

La Casse de Saint-Julien (De), 61. 

La Celle^ canl. de Marcillat, arr. de 
Montluçon, 25. 

La Chapelle (Le docteur), de Mont- 
réal, 410. 

La Chapelle des Pois, com. du cant. 
de Saintes, 198. 

La Chapelle-Monliffeon, com. du cant. 
de Mortagne, 214. 

La Charilé-sur^Loire, arr. de Cosne 
(Nièvre\ 104. 

La Chassaigne (De), actrice, 113 ; — 
(Jacques de), 137. 

La Chaume, fontaine, com. de Riche- 
mont (Charente), 369. 

La Chenaye des Bois, généalogiste, 
17. 

La Clochelterie, com. de Thenac,10. 

Lacombe, évêque d'Angoulême, 205. 

Lacordaire (Le P.), 225, 243. 

Lacoré (Charles de) ; — (Charles-An- 
dré de) ; — (Charles-Etienne de) ; 
— (Simon-Pierre de), 299. 

La Coste (Claire de), 266 ; — (P. de), 
capitaine, 376 ; —(Sophie de), 249. 

La Coudraye, fief des Bailly de La 
Falaise, 38. 

Lacouture, capitaine, 67. 

Lacroix, capitaine ; — docteur-mé- 
decin, 291 ; — prêtre, 89. 

La Croix (De), 410 ; — (Le R. P. Ca- 
mille de), 189 ; — (Paul de), 317. 

La Cropte- Beau vais (Uranie de), 96. 

Lacrouts, lieutenant ; — (Pierre), 46. 



Lacurie (A.), prêtre, 51, 303, 307. 
Ladislas, comte de Bercheny, maré- 
chal de France, 118. 
La Dixmerie, com. de Jonzac, 92. 
La Douée, com. de Saint-Aubin les 

Forges, cant. de La Charité, arr. de 

Cosne, 126. 
La Douespe (Marie de), 16. 
La Brouille, fief des La Chassaigne, 

137. 
Lafaille (Laure), 365. 
Lafaye ou Delafaye des Rabiers, 

344. 
La Faye (De), sieur d'Ambérac; — 

(François de) ; — (Jeanne de), 

92. 
La Fayette (De), 6, 55, 56. 
La Fayolle, com. de Saint-Denis du 

Pin, cant. de Saint-Jean d'Angély, 

389. 
Laferrière, négociant, 27, 34-, 36. 
La Perrière (Cliarente-Inférieure), 

160. 
Laflamme, recteur de l'université 

de Laval, 400, 409. 
Lafond, com. de Cognehors, cant. 

de La Rochelle, 127. 
Lafontaine, acteur, 167, 210. Voir 

Thomas. 
La Forêt, com. de Corme -Royal, 

42. 
La Forge (Charente-Inférieure), 160. 
La Fosse à la Buriaude, com. de Ri- 

chemont (Charente), 369. 
La Garde, com. de La Celle en 

Bourbonnais, 25. 
Lagarenne (Pierre), 370. 
Lage d'Asniêres et de Bonlieu (De), 

301. 
La Gontraye (Marie de), 266. 
Lagord, com. du cant. de La Ro- 
chelle, 127, 168. 
La Goronnerie, com. de Cravans, 

cant. de Gemozac, 362. 
La Grâce-Dieu, près Benon,cant. de 

Courçon, arr. de La Rochelle, 

278. 
Lagrange, négociant ; — (Adrienne); 

— (Victor), rentier, 46. 
La Grange des Prés, com. de Péze- 

nas, arr. de Béziers, 270. 
La Grève^ fief des La Mothe-Fouqué, 

près Tonnay -Boutonne, 119. 
La Guiarderie, 10, 11. 
La Hoguetle (De), 138. 
La Hoguetle, com. de Chamouillac, 

arr. de Jonzac, 59. 



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444 — 



Laignelot, représentant du peuple, 
139. 

Lair (Joseph), 36. 

La Jailet (Hélène de)^ artiste peintre, 
217. 

La Jardy com. du canl. de Saintes, 
240. 

La, Jarne, cant. de La Jarrie, arr. de 
La Rochelle, 312. 

La Jarrie, chef-lieu de cant., arr. de 
La Rochelle, 354, 363. 

La Jarrie-Audouin, cant. de Loulay, 
arr. de Saint-Jean d'Angély, 32. 

Lajonchapty fief des Gentils, 96. 

La JonchèrCy 16. 

Laius (Henry), 99. 

Lalande (Cécile de), 2^2. 

La Lande d'Olce, 206. 

La Ligerie, H. 

Lally-ToUendal (Marquis de), 118, 
344. 

La Lotière, com. de Moragne, 320. 

La Loue (Angélique de) ; — (Louis 
de) ; (Marc-Antoine de) ; — (Marie- 
Catherine de), 186 ; — (Marie-Ge- 
neviève de), 186, 187 ; — du Mas- 
golier, 188. 

La Malle (Vicomte de), général, 
358. 

La Marche (Attalede) ; — (Le comte 
de) ; — (Antoine de) ; — (Jean de), 
187. 

La Marquise au Thoronet (Var), 
166, 167. 

Lamarre, notaire, 284. 

La Marsonnière (De), 207. 

Lamazère, com. du cant. de Miran- 
de, 94. 

Lambert, 11 ; — notaire, 27 ; — prê- 
tre, 41 ; — maître de chapelle, 
150; — (Baron Tristan), 348. 

Lamée de Soulages (Béatrix de) ; — 
(Odon de), 45. 

La Michelière, com. de Nieul-lès- 
Saintes, 92. 

Lamirault (Anne), 105. 

La Moricière (De), général, 258, 259. 

La Morinerie (De), 4, 62, 70, 82, 85, 
145, 174, 207, 239, 378 ; — (Marie- 
Adélaïde-Sophie de) ; — (Etienne- 
Michel de), 70. 

La Mothe-Charente^ com. desTrois- 
Palis (Charente), 96, 246. 

La Mothe de Tilly, fief des Legar- 
deur, en Normandie, 243. 

La Mothe-Fouqué ; — (Charles, ba- 
ron de) ; — (Henri-Auguste, baron 



de); — (Frédéric de), 119; - 

(Judith de) ; — (Elisabeth de), 96. 
La Mothe II achard, chef- lieu de 

cant., arr. des Sables d'Olonne, 

246. 
La Mothe Saint-IIéraye, chef-lieu 

de cant., arr. de Melle, 86, 143, 

282, 380-384,388. 
Lamy, 29 i. 
Lanata, procureur de la république, 

31. 
Lancastre 'Henri de), comte de Der- 
by, 93. 
Landes, com. du cant. de Saint-Jean 

d'Angély, 48. 
Landolphe ; -- (Blanche), 242. 
Landreau, épicier, 46. 
Landriot, évêque de La Rochelle, 

31, 40, 104, 173. 
Landry, avocat, 31 ; — (Jean); — 

(Louis), avocats, 367 ; — (Marie), 

67, 367. 
Laneau (Victor de), vicaire épisco- 

pal, 302. 
Lanfrey, historien, 364. 
Langalerie (Le marquis de), 96, 246, 

247. Voir Gentils de Lajonchapt. 
Langalerie, fief des Gentils de Lajon- 
chapt et des Le Gentil, 96, 246. 
Lange, actrice, 98. 
Langevin, peintre, 35. 
Langlois (G.-A.), 398. 
Langlois, 215. 
Languet (Céline), 367. 
La Nicollière-Teijero (S. de), 195. 
Lannoy (P. de), (Palowski), 284, 

383. 
Lanoaille, poêlier, 35. 
Lansade, prêtre, 297. 
Lanusse (Max), 234. 
La Pallice, port de La Rochelle, 88, 

145, 156, 210, 257, 312^ 
La Pervanchère (De), 365. 
La Peyrelongue de Saint-Pierre de 

Buzet, 323. 
La Pichonnerie, com. de Saintes, 

361. 
La Pierre, soldat, 229. 
La Pilette, com. de Moragne, 319- 

322, 355. 
Laporte de Puyferrat, 301. 
La Porterie (De), 214. 
La Prée, fort de Hle de Ré, 229. 
La Bafinière, fief des Fleury, en Poi- 
tou, 67. 
L'Archevesque (Guyon) ; — (Jean), 

193 ; — (Louis de), 195. 



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- 4i5 



Largeault (A.), prêtre, 49, 138. 
La jRigaudière^ com. de Médis, 169. 
La RivièrCy com. de Médis, 301 . 
Laroche, chaisier, 35. 
La Roche (Troïlus de), 394. 
La Roche, com. de Pons, 301. 
La Roche f com. de Fouras, 314. 
La Roche- Andry (Bertrand de), 156. 
La Rochefoucauld (De), 16, 61, 140, 
256,373 ; — (La comtesse A. de), 2 ; 
— (Aymeri de), 256 ; — (Guy de), 
140; — (P.-L. de), évêque de 
Saintes, 90, 91. 

La Roche foucauld,cheî-\\eu de cant., 
arr.d'Angoulême, 14, 244, 255, 358. 

La Rochejacquelein (Henri de), 163. 

La Rochelle (Charente-Inférieure), 
48, 54, 121, 124, 128, 138, 181 ; — 
Monuments : Eglise Saint- Yon, 48 ; 
tour de la Chaîne, tour Saint-Ni- 
colas, 181; — Paroisses: Saint- 
Barthélémy, 124 ; — Saint-Sau- 
veur, 121 ; — Rues, places, etc.: 
Rue Dompierre ; rue Bazoges, 124; 
rue Saint-Léonard, 128; rue des 
Augustins, 138 ; rue du Chariot d'or, 
rue Chef de ville, 121 ; rue des 
Augustins, 48 ; — place d'Armes, 
48 ; — cimetière Saml-Maurice, 54. 

La Rocheterie (Maxime de), 211. 

La Rochetolay (De), 354. 

Larocque (Léandre), négociant, 99, 
290. 

La Romade ou Les Romades, com. de 
Varzay, 191-193. 

Lar roque, com. de Saint-Pierre de 
Nogaret, cant. de Marmande, 218, 
219, 234. 

Larroumet, directeur desbeaux arts, 
234, 288. 

Lasalle (Xavier de), 238. 

La Sauzaye (De), 290. 

Laser re (Gers), 94. 

Lassabatie, médecin de la marine, 
109. 

Lasserre, écrivain, 205. 

Lasteyrie (De), 198, 233. 

La Suze, fief des Du Paly, 116. 

La Taille (De), 107. 

La Tjaillée, com. de Chaniers, 121. 

La Tasnière, com. de Sain t-Se ver, 
cant. de Pons, 301 . 

La Taste (Isaure de), 294. 

Latierce, maire de Yaraize, 374. 

La Touche, fief des Gua, 194, 195. 

LaTouche-Trévine(De),amiral,7,84. 

La Tour de Geay (Amable de), 99, 



290 ; — (Antoine de), écrivain ; — 
(Tenant de), 297. 

La Tour, paroisse de Saint-Sornin, 
com. du Port-d'Envaux, 92. 

La Tourasse,coTa. de Bourran,cant. 
de Port-Sainte-Marie, arr. d'Acren, 
323. ^ ' 

La Tourette (Gilles de), docteur-mé- 
decin, 235. 

La Trayne, com. de Pinsac, cant.de 
Souillac, arr. de Gourdon, 244. 

La Tremblade, chef-lieu de cant., 
arr. de Marennes, 2, 120, 278. 

La Tremoille (Le duc de), 73, 191 ; 

— (Louis, duc de), 55 ; — (Char- 
lotte de), 387. 

La Treuille, 11. 

L'Aubespine (Gabriel de), évêque 

d'Orléans, 231. 
Laugerie (Xavier de), 117. 
Lauraine, avocat-député, 12. 
Laurenceau, 107 ; — ' (Louise) ; — 

— (Jacques-Richard), 108. 
Laurent, acteur, 113 ; — banquier, 3 ; 

— élève sculpteur, 356 ; — sculp- 
teur, 213, 217; — professeur, 29, 
157 ; — (Jeanne), 169. 

Laurent (Saint), 48. 

Laurier, premier ministre du Canada, 
398, 399, 404. 

Lauriston (Le maréchal de), 118. 

Lauzun (Philippe), 234. 

Laval, cardinal ; — (Gui-André de) ; 
(Pierre de), 270, 271. 

Laval de BoisDauphin (Henri de), évê- 
que de La Rochelle, 271. 

La Valetle, fief des Nogaret, 387. 

La Vauf/uyon, fief des Quélen, 106. 

Lavault (Furcy de), 3. 

LavauX'Marlin, fief des Durand, 269. 

Lavergne (A.), 94, 234; — (Léonce 
de), historien, 373 ; — (Louis-Eli- 
sabeth de), comte deTressan, 198. 

La Vergne, com. de Soulignonnes, 
cant. de Saint-Porchaire, 301. 

Laverny (Anatole), 20, 82, 332, 356 ; 

— (Gaston), 33 ; — (Jean), avocats; 

— (Marguerite), 19. 

La Villale, com. de Grandbourg de 
Salagnac, arr. de Guéret, 186. 

Laville (Julie de), 106. 

Laville-Monbazon, 220.- 

La Villeneuve-au-Roi, cant. de Ju- 
zennecourt,arr. de Chaumont, 197. 

La Villéon (BouUut de), 36. 

Law, financier, 118. 

Le Baillyde La Falaise (Gabriel), 38. 



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— 446 — 



Le Barge, trésorier des guerres, 280. 
Lebas(Jean;, architecte saintoDgeais, 

199, 269, 270 ; - (Nicolas), 499, 
Le Berton (Louis-Auguste) ; — (Marc- 
Auguste), 25. 
Leblanc (Marie-Louise) ; — (Gus- 

Uve;, 109. 
Leblet, comédien, 204. 
Leblond, marchand, 204. 
Le Bois de Luché, com. de Rom, 67, 

68. 
Lebon(A),anciendéputé,381, 382,383. 
Lebourg, proviseur, 4^-. 
Le Brandely fief des Bremond, 186. 
Le Brethon, sieur d'Aumont, 302. 
Lebrun (M«e), 129. 
Le CailleaUy com. de Montlieu, 30i. 
Le Camus de Néville, intendant de 

la généralité de la Ciuienne, 59. 
LeCardonnel,400 ; — architecte, 250. 
Le Carruyer de Beauvais (Henri), 

216 ; — (Marie-Christian), 284. 
Lécart, 29'*. 
Le Cercler des Iloumeaux (Anne) ; 

— (Catherine) ; —(Marie), 2S. 
Le Chapus, com. de Marennes, 156. 
Le Charbon- Blanc ^ com. de Semous- 

sac, cant. de Mirambeau, arr. de 

Jonzac, 301. 
Le Chartier (Alain), 216, 284. 
L'Echassier, com. de Saint-Martin, 

265-267. 
Le Château-Chesnel, com. de Cher- 

ves, arr. de Cognac, 302. 
Le ChiUeau d'Olerony chef-lieu de 

cant., arr. de Marennes, 156, 290. 
Le Chtîienety com. de Saint-Martin, 

cant. de Cognac, 106. 
Léchelle, 58; — (Jean), 14. 
Le ChiUeaUy com. de \ asles, 68, 69. 
Leclerc, prêtre, 92, 166,244, 301 ; — 

(Henri), 19; — (Louis), 196. 
Lecoq (Etienne), seigneur de Bois- 

baudran, 366; — de Boisbaudran 

(Paul -Emile), propriétaire; — 

(Paul), négociant, 106. 
Lecor, chapelier, 35. 
Le Cornu, 171. 

Le Coudret, com. de Saintes, 17, 82. 
Le Couret, fief des Berthelot, 302. 
Ledain (Bélisaire), 207. 
Le DouhetyCom. du cant. de Saintes, 

12, 46. 
Ledoux, 360. 

Ledru (L'abbé), écrivain, 2. 
Le Duc (Gilles), 245. 
Le Fa, com. de Baraan, 323. 



Lefebvre ; — Lefèvre, (Antoinette), 
comédiens, 204 ; — capitaine de 
navire, 126. 

Le Forestier (Marie), 93. 

Le FouillouXyCom. d'Arverl, cant. de 
La Tremblade, arr. de Marennes, 
186. 

Le Fourneau, com. de Saintes, 361. 

Legalland, 39. 

Le Gardeur; — (Jean), seigneur de 
Croysilles, 243 ; — (J.-B.), sei- 
gneur de La Mothe de Tilly,243; 

— (Armand), comte de Tilly; — 
(Bonifaccj ; — (Charles), seigneurs 
de Tilly, 243; — de Tilly (Jean), 
lieutenant de chasseurs ; — ^Gus- 
tave), 242 ; — (le chevalier), 243. 

Legeay, inspecteur généial des 
finances ; — (Marie), 107. 

Le Gendre (A.), 207. 

Le Gentil (Philippe),marquis deLan- 
galerie, 246. 

Le Gicq, cant. d'Aunay, arr. de Saint- 
Jean d'Angély, 368. 

Legrand (Marie);— (Paul), 169. 

Le Grand Bourg de Salagnac, chef- 
lieu de cant., arr. de Guérel, 187, 
188. 

Legrand d'Aussy, 158. 

Legros, docteur-médecin, 8. 

Le Gua, com. du cant. de Marennes, 
186,301. 

Le Hachard, landgrave de Linange; 

— (François-Philippe), 246, 247. 
Le Hardy, sieur de La Roche, 301. 
Lejeune (Le P.), rédemptoriste, 259. 
Le Langon, chef-lieu de cant., arr. 

de Bazas, 332. 

Le Lindron, com. de Marennes, 195, 
210. 

Le Maine, fief des BadifTe, 302. 

Lemaitre (Jules), 52. 

Le Maréchapl, 322. 

Le Mas, fief des Gentils, 96. 

Lç Masgelier, com. de Grand-Bourg, 
arr. de Guéret, 185-187. 

Lemercier (Le comte A.), maire de 
Saintes, député, 7,25, 37, 84,239, 
249, 277, 301, 391 ; — (Augustin, 
comte), lieutenant-colonel, 2^ ; — 
(Jean-Baptiste-Nicolas), 25, 26 ; — 
(Louis-Nicolas), 25 ; — (Virginie), 
26. Voir Mercier. 

Le Merle (Oliviep), 195. 

Le Mesnil (Seine-et-Oise), 113. 

Le Mont Saint-Michel, cant. de Pon- 
torson, arr. d'Avranches, 279. 



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i 



— 447 — 



Lemousin, sieur de LaMichelière,92. 

Lemoyne (André), poète, 72, 189- 
191, 207,214, 344. 

Lenarec (Yves), 367. 

Lenepveu, 10. 

Leuoir, artiste peintre, 217. 

Le Nolleau, fief des Vivier, 123, 124. 

Léobon (Saint), 188. 

LâojaC'MontaubsLriy com. du cant. de 
Montauban, 279. 

Léon^ château en Bretagne, 265. 

Léonard, curé constitutionnel de Ma- 
rennes, 3, 85. 

Lepape, 36. 

Le Parc, Oef des L'Archevesque, 193. 

Le Patt/y com. de Mortiers, 156. 

Le Paly, com. de Clion, 116. 

Lepautre, 60. 

Le Pelay, 309. 

Le Port d^EnvauXf cant. de Saint- 
Porchaire, arr. de Saintes^ 319, 
358. 

Le Port des Barques^ com. de Sainl- 
Nazaire, cant. de Saint- Aignan, 
arr. de Marennes, 156. 

Le Portdu BléyPort-Tublé.près Sain- 
tes, 149. 

Le Port-Limousin y com. de Saint- 
Thomas de Cosnac, 301. 

Le Poujol, 29. 

Le Poyety fief des Giraud, 343. 

Le Pré del^Etany^ com. de Moragne, 
320. 

Leps (Ernest), négociant, 367. 

Le Puits de La Vallière, 23. 

Lequien, professeur, 305, 347. 

Lequinio, représentant du peuple, 
139. 

Lérable, boucher, 204. 

Le Ramet, com. de Saintes, 82, 249. 

Lériget, maire de Saintes, 139. 

Leroux, professeur à Técole des 
beaux arts, 390 ; — (Alfred), 211. 

Leroux-Cesbron, 313. 

Les Anr/lades, 369. 

Les Arènes, com, de Thenac, 17. 

Les ArnouSf fief des Rasteau, 301. 

Le Savoureux, consul de France à 
Singapoure ; — (Eugène), pasteur, 
87. 

Lescaut (Manon), 6. 

Les Combots, com. de Saint- Augus- 
tin, cant. de La Tremblade, arr. de 
Marennes, 321. 

Lescossais (Marie), comédienne, 204. 

Lescours (De), 137 ; — (Ch.-M.-H. 
de), 136 ; — (Jeanne-Lucie de). 



137; _ (Gabriel-Marie de), 137. 

Les Eglises d^Argenteuily com. du 
cant. de Saint-Jean d'Angély, 278. 

Le Seudre^ com. de Gemozac, 166. 

Le Seure, 368, 369. 

Les Gonds, com. du cant. de Sain- 
tes, 242. 

Les Granges, com. de SuUy-Latour, 
cant. de Pouilly-sur-Loire, arr. de 
Cosne, 358. 

Les Guillots, com. de Chermignac, 
cant. de Saintes, 10. 

Les Hautes- Vignes, com. du cant. de 
Marmande, 228. 

Les Jards (Charente-Inférieure), 45. 

Les Lourdines, com. de Thenac, 140. 

Les Mauds, com. de Thenac, 140. 

Les Motors, près Fontenet, 324. 

Le Souloir, com. de Saint-Just, 92. 

Let Palus, fief des Couyer, 376-378. 

L'Espérance, moulin, 314. 

Les Boches de La Vallée, 319. 

Les Bullauds, com. de Pessines, 170. 

Les Salles de Clam, 156. 

Lessieux, artiste peintre, 217. 

Lesson, 322. 

Lestang, 30. 

Les Touches de Périgny, cant. de 
Matha, arr. de Saint-Jean d'An- 
gély, 155, 368. 

Lestrange (Antoinette de), 293. 

Les Trois-Canons, près Fouras, 170. 

Letard, docteur-médecin ; — prê- 
tre, 11, 174. 

Letelié, 3,21, 85, 239. 

Le Treuil^aux-Filles, fief des Mer- 
cier, 116. 

Le Treuil-Char lier, com. de La Jar- 
rie, arr. de La Rochelle, 116. 

Levallois (Charles) ; — (Clarisse) ; 
— (Roméo), 366. 

Levasseur (Emile), de l'institut, 153. 

Le Verdon, com. deSoulac, cant. de 
Saint- Vivien, arr. de Lesparre, 98, 
309. 

Le Vert, fief d'Avoye Petiet, 68. 

Lévesque, 137. 

Le Vignot, Le Vignault, métairie, 
com. de Sainte-Souline, 68. 

Lé vis, 397, 401. 

Le Voyer, sieur de Paulmy, 302. 

Lewden, prêtre, 332. 

Leygues (Georges), 207, 288. 

Lezay (Suzanne de), 49. 

Lezay, chef-lieu de cant., arr. de 
Melle, 67. 

Libais, archiviste, 13. 



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— 448 



Liège (Suzanne), 126. 
Lièvre (Auguste-F.), conservateur 
delà bibliothèque de Poitiers, 206, 
276, 298, 322, 323, 326, 329, 364, 
389, 390 ; — sous-commissaire de 
la marine, 364. 
Ligugây corn, du canl. de Poitiers, 

417, 295,296, 384. 
Ê 'i/a iVjitie^ com. de Muron, canl. 
onnay-Charentc, aiT. de Ro- 
>rt, 310. 

?s (Haute-Vienne), 95. 
ac, curé de Chermignac, 10, 
1, gouverneur du Haut-Ou- 
:hi, 384-386. 
3om. d'Arvert, 301. 
u, com. de Touchimbert, 92. 

e, 166. 
abbaye, 279. 

au, bénédictin, 229. 

us (Paul), 12. 

>y, député, 58. 

188. 

r, cant. d'Orgères, arr. de Châ- 

dun, 15. 

irt (Jeanne), 291. 

it (Marie-Anne), 364. 

on, 239. 

eville (Gironde), 365. 

;, cant. d'Archiac, arr. de Jon- 

293, 300. 

i (Anatole), 70. 

î«, chef-lieu de cant., arr. de 

^uignan, 167. 

11.), professeur, 217. 

1, prêtre, 13. 

*ierre), (Viaud), académicien, 

206. 

ns (Antoinette de), 187. 

rt, 5. 

i (Gironde), 170. 

3t, député à la convention, 

[X ; — XI, 277 ; — XII, 280 ; 
III, 277, rois de France. 

f, chef-lieu de cant., arr. da 
t-Jean d'Angély, 32, 190. 

au (De), gouverneur du Séné- 

22. 

eSj chef-lieu de cant., arr. 

gelés, 205, 207. 

au de La Règle, 36. 

t. girondin, 341. 

dal (Le comte de), maréchal 

Tance, 118. 

Lé (Marie), 29b. 

(Urbain), 37. 



Loze (Armand), 316. 

Lozeau, député à la convention, 
316. 

Lubersac de La Brosse, 96. 

Lucas, 173; — (C). architecte, 206, 
207; — artiste peintre, 217. 

Luccheni, assassin, 357. 

Luce (Siméon), 231. 

Luchaire, professeur d'histoire, 152. 

Luchet (Le marquisde), 67 ; — (Ber- 
nard de); — (François- Bernard 
de), 69; — (Pierre de) ; — (Adé- 
laïde de), 70 ; — de La Mothe et 
de La Rivière, 301. Voir Dubois. 

Luchet^ coB^ de Crileuil, 69. 

Lucipia, conseiller municipal de Pa- 
ris, 12. 

Luçon, chef-lieu de cant., arr. de 
Fontenay-le-Comte, 58, 75, 105, 
243. 

Luguet (Marcel), écrivain, 207, 264. 

Lumière (Henri), 98. 

Luperano (Le prince de), 300. 

Lurel, en Saintonge, arr.de Roche- 
fort-sur-mer, 74. 

Lurion (Roger de), 299. 

Lur-Saluces (Comte de), 291. 

Lusignaiiy chef- lieu de cant., arr. de 
Poitiers, 93, 206, 246. 

Lussac^ com. du cant. de Jonzac, 
116, 156. 

LusaaC' les 'Châteaux, chef-lieu de 
cant., arr. de Montmorillon, 170. 

Lussan, cant. de Tonnay-Charenle, 
16. 

Lusson (F.), pix)fesseur, 44, 90. 

Lutard, prêtre, 367. 

Luxembourg, 262. 

Luynes (Le duc de), 117. 

Lys (Albert), 362. 

M 

Mabile (Sainte), 307. 

Mably, 17. Voir Bonnot, 

Macarty, capitaine de navire, 123. 

Mac-Garthy (Le comte de), 118. 

Macdonald, duc de Tarente, maré- 
chal de France, 118. 

Mac-Mahon, maréchal de France, 
118,292. 

MadamCy île, com. de Saint-Naxaire, 
cant. de Saint-Aignan, 314. 

MafTre de Baugé, 270. 

Mage de Fiefmelin (Marie) ; — (Jac- 
ques), 121. 

Magen (Adolphe), 229, 234. 



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— 449 — 



Magezir^ com. de Montboyer (Cha- 
rente), 201. 

Magislel, 11. 

Magnadet (Le baron de), 201. 

Magnan, directeur de l'enregistre- 
ment, 44. 

Magny (Olivier de), 228. 

Maignen (P.), 194. 

Mailhetard, docteur-médecin, 40. 

Maillard, professeur, 282. 

Maillé (Urbain, comte de), 284, 

Maillé La Tour- Landry (Urbain de), 
203; — (comtesse de), 216. 

Maillet, capitaine de navire, 123. 

Mailly-Nesle (De), 2. 

Mainard, de Muron ; — (Gombaud), 
310. 

Maintenon ^Madame de), 96^ 244, 
277. 

Maixent (Saint), 351. 

Malaville, cant. de Châteauneuf, 
arr. de Cognac, 301. 

Malherbe, poète, 312. 

Mallérani, com. d'Yvrac-et- Malley- 
rand, cant. de La Rochefoucauld 
(Charente), 389. 

Malleret(De), 410. 

Mallel (Jean), 195. 

Mallet- Vacherie (Marie), 42. 

Malvin (Marguerite de), 219. 

Malvin de Montazet, 220. 

Mandeville (Marguerite), 30. 

Mandolx, évêque d'Amiens, 244. 

Mânes (De), 291. 

Manny (E.), 164. 

Manseau, curé doyen de Saint-Mar- 
lin de Ré, 102. 

Mansle, chef-lieu de cant , arr. de 
Ruffec, 14. 

MaranSy chef-lieu de cant., arr. de 
La Rochelle, 12, 19, 74, 311. 

Marbouty, greffier, 249. 

Marceau, général, 58. 

Marchadier (Marc), 103, 370, 371 ;— 
(Jehan), 156. 

Marchand, 319; — capitaine de na- 
vire, 123 ; — premier ministre de 
la province de Québec, 398, 405, 
409 ; — (Louise) ;— (Maurice),366; 

— (Laurence), 103. 

Marcillac (Jean- François de) ; — 

(Honoré de), 266. Voir Defieux. 
Marcillac^ fief des Defieux, 67, 265 ; 

— fief des La Rochefoucauld, com. 
de Marcillac-Lanville, cant. de 
Rouillac (Charente), 373. 

Marconnay (Catherine de), 68. 



Marcut (Piâre), 151. Voir Marcel 

Pellisson. 
Mareschal, 11 ; — imprimeur, 127 ; 

— notaire, 379. 
Mareuil (La famille de), 

Segonzac, 301. 
Mareuil (Périgord), 386, 
Margry, conservateur d 

au ministère de la ma 
Marguerite d'Angoulêm 

de Valois, 74. 
Margueritte (Victor), 17 
Marguerye (De), lieutent 

seau ; — évêque d'Aut 
Marillac, garde des sceai 
Marillac-le-FranCy cant. 

chefoucauld, arr. d\ 

244. 
Marini (Nicolas), 9. 
Marmet, lieutenant-coloi 
Marois, protonolaire ap( 

Tarchidiocèse de Québ 

409. 
Marquel, 319. 
Marsais, maître d'hôtel, 
Martel (Gédéon), 96. 
Marlhoriy cant. de Moi 

d'Angoulême, 3, 4, 85 
Martial (Saint), 95,96. 
Martiany, bénédictin^ 22 
Martin (Saint), 329. 
Martin, juge de paix, 

taire, 69, 374; -- ( 

109 ; — (Charles), mir 

(G.), 296; --(II.), hisi 
• (Jeanne), 205. 
Martin de Bonsonge f^ 

commandant, 20-22 

les-Henry). garde de h 

(Pierre), capitaine de d 

— (Henry- And ré) ; - 
Auguste),20; — Charl 
20, 21 ; — (Jacques) ; - 
capitaine, 21. 

Martmeau, 244 ; — ce 

préfecture, 44; — né 
Marvaud, 389. 
Mascaron, évoque d'Age 
Masdion, com. de Virol 

Gemozac, arr. de Sain 
Maska (Gers), com. de C 

duzan, cant. de Vale 

Condom, 94. 
Massé, curé de LaRochel 
Masseau (Jeanne), 19, 20 

baron ae l'île de Ré ; 

20. 



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— 450 — 



Masséna, duc de Rivoli, 118. 

Massiou, agent à la compagnie de 
louest, 189; — historien, 252, 
271 ; — propriétaire; — (Jeanne); 
— (Jules), notaire, 170. 

Masson (Elisabeth), 119 ; — pasteur, 

292. 

Massonneau (De), 220; - (Annede), 

219; — (X de), prêtre, 220. 
Matha, chef-lieu de cant., arr. de 
Saint-Jean d'Angély, 29, 31, 134, 
194, 217, 240, 325, 326, 329, 330, 
368. 
Mathellasse (Charlotte), 242. 
Mathis (Léonie), 361. 
Matignon [De), maréchal de France, 

308 ; — (Madame de), 298. 
Maubaillarcq (Henri), 109. 
Maudet, acteur, 113. 
Mauduit de. Larive (Jean), tragé- 
dien, 156. 
Mauflastre ; — (Alexis), magistrats, 

364. 
Maufras (Emile), écrivain, 23, 70, 71, 

{74,252-254, 262, 270, 331, 334. 
Mauléon, château en Poitou, 265. 
Maulevrier (Victoire de), 266. 
Maumont (Jehan de), 193; — (Létice 

de), 140. 
Mauny, prêtre ; — (Jean-Baptiste) ; 

— docteur-médecin, 362. 
MaupertuiSj 140. 
Maur (Saint), 182, 183. 
Maures de Malartic, 171. 
Maurou, architecte, 279. 
Maussac, fief des Baderon-Thézan, 

29. 
Mauvesin, com. de Pons, 301. 
Mauvezin, cant de Seyches, arr. de 

Marmande, 221. 
Mauvières, com. de Saint- Forget, 

cant. de Chevreuse, 113, 114. 
Maximilien, empereur du Mexique, 

103. 
Mayet, prêtre mariste, 303. 
Mazarin (De), cardinal, 184, 277. 
Mazeray, com. du cant. de Saint- 
Jean d'Angély, 160. 
Mazerolles, cant. de Pons, arr. de 

Saintes, 36. 
Meaume (René), juge; — (Louis), 
conservateur des hypothèques, 45. 
Meaux (De), sieur de Lisle, 301. 
Médier, actrice, 111. 
Médis, com. du cant. de Saujon, 

169, 301. 
Méjécaze, capitaine d'infanterie, 175. 



Me//?, fief des Caraccioli, IH. 

Melle (Deux-Sèvres), 93. 

Mélusine, 296. 

Menai d, Mesnard, 46, 151 ; - avoué, 
78^ 464 . _ banquier, 354 ; — chef 
de musique, 158. 

Mensignac (De), conservateur du 
musée de Bordeaux, 211, 331. 

Mercier, Lemercier (Jean), lieute- 
nant général deTamirauté de Ma- 
rennes ; — (Jean-Elie), lieutenant 
criminel au présidial de Samtes, 
25 ; — colonel, 168. 

Mercier (Paul), ancien magistrat,70, 

Mercier dUautefaye, 301. 
Mercier du Paty de Clam (Les), 1 Ib, 
117; — Mercier-Dupaty (J .-».), 
magistrat, 12. * 
Méré, fief des Bretinauld, 17; — 

com. de Dolus, 92. 
Mériot (Henry), relieur et poète, 3»». 
Merlet, curé de Saint-Hilaire, 9. 
Mérode (La comtesse de), 29. 
Merpins, com. du cant. de Cognac, 

307, 308, 368. 
Mersenne(Le P.), 231. 
Mertian (Maurice); — (Bernard), 3». 
Meschinet (Suzanne), 121 ; -- de 

Richemond. VoirRichemond. 
Meslai (De), pi-ésidenl au parlement, 

277. 
Meslier, docteur-médecin, 291. 
Mesnac, com. du cant. de Cognac, 

367, 368. 
Messac, cant. de Montandre, 139. 
Mestreau (Abel), néçociant, 83; — 
(Frédéric), préfet de la Charente- 
Inférieure, 33, 36, 37. 
Métayer, négociant, 46. 
Métivier, curé d'Aytré, 365. 
Meursacy cant. de Gemozac, arr. de 

Saintes, 30, 240, 321. 
Meyer, 44 ; — (Eugène), 90. 
Meynot (De), 212, 341. 
Michaud, Micheau, 213; -archi- 
tecte, 363 ; — supérieur des pères 
I de Chavagnes, 31 . 
' Michel, receveur des UiUes, ^îo, 

j (Isaac), procureur du roi, 121 ; 

I — (J.), 194. . . . 

i Migné, com. du cant. de PoiUers, 5. 
I Miqré, cant. de Loulay. arr. de Samt- 
I Jean d^Angély, 8,30,108,197. 

Millanges (P.), ifP^I™^"''' l^' ^^ 

i Millien (A.), poète, 16,33, lil, 3«. 

Millin (A.-L.), antiquaire, 197, IW. 



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— 451 — 



Minaut, 11. 

Minlenois, artiste coiffeur, 133. 

Mirabeau (M"» de), 210. 

Mirambeau, chef-lieu de cant., arr. 
de Jonzac, 88, 94. 

Miramonty en Agenais, 218. 

Mirepoix (La duchesse de), 29. 

Mistral (Frédéric), 270. 

Mitonneau, propriétaire, 215. 

Modelski, ingénieur, 368. 

Moinet (Léon), 7, 84. 

Moitessier, 155. 

Mole, acteur, 112. 

Moléon, fief des Poitevin, com. de 
Rouffiac, cant. de Pons, 17. 

Molière, 159. 

Mollat (Guillaume), 16. 

Molle, docteur-médecin; — (Pierre), 
71. 

Monckhoven, docteur-médecin, 370. 

Mondon (L^abbé), 3, 85, 146. 

Monfermy, sieur de La Barre, 301. 

Mongaugéy com. de Chérac, 291. 

Mongis (Berthe de), 216. 

Monluc (Jean de), évêque de Va- 
lence, 228. 

Monmeja, critique d'art, 234. 

Monmolin (Saint), 253. 

Monnereau (Arthur); — percepteur, 
291. 

Monnier, juge de paix, 42. 

Monserant, fief des Du Château, 68. 

Montagnac de Chauvance (Louise), 
105. 

Montaigul-le-BlanCy cant. de Saint- 
Vaury, arr. de Guère t, 18f. 

Montalembert(Le marquis de), 4-6, 
85. 

Monlandre, chef-lieu de cant., arr. 
de Jonzac, 61, 139, 140, 366. 

Montardil, Monlardy (De), 220; — 
(Marguerite de), 291; —(Anne-Ger- 
maine), 220. 

Montaut (Rosine de) ; — (Raimond 
de), 140. 

Montberon ou Montbron (Adrien de), 
87, 194; — (Catherine de); — 
(Charles de), 270 ; — (Christophe 
de), 194; — (EusUche de), 194, 
195; — (François de), 270; — 
(Jacques de), 194;— (Jacquette de), 
6, 87 ; — (Jeanne de), 195 ; — 
(Louis de), 270; — (Philippine de), 
387; — (René de), 194. 

Montberon^ chef-lieu de cant., arr. 
d'Angoulôme, 242, 255. 



Montboyer (Raymond de), chanoine 

de Saintes, 200, 201. 
Montboyer, cant. de Chalais, arr. de 

Barbezieux, 200. 
Montcalm, 397,401. 
Montchaude (Joyde d 
Monlenar, fief des Ar 
Montesquiou (Le barc 
Montfaucon (B. de), b 
Montgaillara (Guilla 

(Jean de), 191-193 

— (Marguerite de), 
Moniguyon, chef-lieu 

de Jonzac, 91, 140. 
MoniignaCy fief de Je 

4. 
MontiU, cant. de Pom 

tes, 36. 
MonllieUy chef-lieu d< 

Jonzac, 24, 61, 71, 

291, 301, 362, 363. 
MontUgnorij cant. de 

arr. de Pontoise, 1 
Montmolin, pasteur, 
Montmorency (Les), i 

réchal de), 118;--( 

— (François de), 2 
Montmorly cant. d' 

arr. d'Autun, 57. 
MontoirCy chef-lieu de 

Vendôme, 268. 
Montois, préfet, 367. 
Montpensier (Le duc 
Montpezat, 220. 
MonlravaU, com. de 

de Saintes, 50, 51, f 
Monlrognon, com. d< 

de Clermont, 108. 
Monvel, acteur, 112. 
MoragnCy cant. de Ton 

arr. de Hochcfort, 
Moranville, historien, 
Moreau, 198; — gér 

102 ; — curé de Sa 

leron, 24 ; — prrtn 

gociant, 190; — (Jea 

du Panlov, 92. 
Mores, explorateur, fi 
Morguet, 213. 
Morice, docteur-méd 
Morin (Jacquette), 30 

médecin, 190 ; — 6 

Pallais-sur-mer, 92 
MornaCy cant. de Roy 

rennes, 106. 
Morpain , élève du 

356. 



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452 — 



Morlagne-sur-Girondey canl. de Co- 
— — . de Saintes, 10"», 139, 194, 
i, 3r.2, 290. 
com. du cant. de Jonzac, 

(Désiré), 99, 274,289; — 
s), garde-magasin de la 
, 289 ; — (Alfred), médecin 
arine ; — (Lucie); — (Geor- 
390. 

Marguerite de); — (Pétro- 
î), 156. 

;ant. de Saint-Genis, arr. 
:ac, 216. 

pSy cant. des Herbiers, 
La Roche- su r-Yon, 16. 

1, conseiller au parlement, 

, docteur- médecin, 270, 
; (T. de), 59. 

, de l'opéra comique, 289. 
De), capitaine hollandais, 

>ully, sociélaire de la co- 
rrançaise, 288, 289. 
VH.), négociant, 82, 101 ; 
iry) ; — (Louis-Henry) ; — 
) , — (Henriette); — (Mar- 
), 101. 

, maire de Tonnay-Cha- 
279. 

médecin principal de la 
, 109. 

F.)» avocat, 3, 82, 87, 92, 
i, 157, 158, 164, 175, 371, 

procureur au présidial de 
, 379. 

cant. de Moncoutant, arr. 
henay, 292. 

curé de Saint-Laurent,177. 
117. 

Mussidan'y chef-lieu de 
irr. de Ribérac, 140. 
, villa près La Rochelle, 

ï La Ménardière, prêtre, 

9. 

ant. de Tonnay-Charente, 

! Rochefort, 307, 309-311, 

2, 355, 363. 
»atrice), 365. 

com. d'Echiré, cant. de 

h8-no. 

klfred de), 54;— (Georges), 
itc- paléographe, 82, 159, 
}, 324;- (Louis); - (Jean), 



N 

Nadaud, Nadault, 46, 107, 301 ; — 
(Benoît), 195; — (Gustave), chan- 
sonnier, 108, 147, 151; — de Bel- 
lejoie, 108 ; — de Buffon, 107; — 
de La Robière, 107 ; — de Nou- 
hère (François), 108 ; — (Jean- 
Baptiste), 107, 108; — (Louise), 
107 ;— et de Neuillac, 108 ;— des 
Ecures (Biaise), 107; — de Valette 
(César), 106, 107; — (Charles), 
107 ; — (Jeanne), 106, 107 ; — 
(Pierre), 107. 

Naillac, cant. de Dun, arr. de Gué- 
ret, 187. 

N ancras, cant. de Saujon, arr. de 
Saintes, 356. 

Nanglard, vicaire général d'Angou- 
léme, écrivain, 254, 255, 271. 

Nanteuil-en-Vallée, com. du cant. de 
RufTec, 345. 

Xantillé^ cant. de Saint-Hilaire, arr. 
de Saint-Jean d*Angély, 240. 

Naquet, procureur général, 232. 

Natier, docteur-médecin, 189, 190. 

Nau, baron de Champlouis, 117. 

Naudé (Gabriel), 231. 

Naudet, prêtre, 51, 52. 

Naudo, archevêque d'Avignon, 104. 

Naulofîj com. de Genouillé, 319. 

Naundorf, 203. 

Nazelle, pasteur, 11. 

Neau, 204. 

Nenclas, com. de J a mac-Charente, 
302. . 

Néraud (Th.), instituteur, 91, 92. 

Neufchâteau (François de), 296. 

Neuiliy-le-Réalf chef-lieu de cant., 
arr. de Moulins, 109. 

Neukomm (Edmond), 154. 

Neveur, 101. 

Nexon, 245. 

Ney, maréchal de France, 361. 

Nicard (Françoise), 358. 

Nicolaï (Alexandre), 323. 

Nicolas (Auguste), 303; — (E.), doc- 
teur-médecin ; — (Georges), 271 ; 
(Jeanne), 300. 

Nicolet, artiste peintre, 217. 

NicoUe, conseiller général, 362 ; — 
avocat, 189. 

Nicolleau, curé de Chermignac, H. 

Nieul, fief des Caminade, 106. 

Nieul-lès-Sainles, com. du cant. de 
Saintes, 9, 92. 



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— 453 



Nieul'le- Virouil, cant. de Mirambcau, 

arr. de Jonzac, 2. 
Ninon de Lenclos, 277. 
Niox, fcénéral, 356 ; — négociant, 

200, 335, 354 ; — prêtre, 359. 
Nivet(Ph.), négociant, 2W. 
Noailles (De), 29, 298; — (François), 

évoque de Dax, 228. 
Noël, 319 ; — (Edouard), 280. 
Noël de La Grange (Marie) ; — (Louis- 
Edmond); — (Marie-Thérèse), 469. 
Nogaret (Jean-Louis de), 461, 387. 
Noier, bottier, 35. 
Noguès, prêtre, 65, 66. 
Norman (Marie), 289. 
Normand (Baron) ; — (Yvonne), 358. 
Normand d'Authon ((Îlaude-C.-A.), 

colonel d'artillerie ; — (Paul), 30 ; 

— (Ch.), 3 ; — du Fié (Antoinette), 

30 ; — docteur-médecin, 278. 
Nostradamus (César), 231. 
Notre-Dame de Dieulidon, prieuré, 

139. V. Dieulidon, 
Notre-Dame de Lagord, prieuré, 139. 

V. Lagord, 
Notre-Dame en l'île de Ré, prieuré, 

139. 
Nourrigier de Jousseran, 301. 
Noyon, ingénieur ; — (Eugénie), 128. 
Nuaillé, com, du cant. d'Aunay,139'. 
Nussac (Louis de), 297. 



O' Brien, maréchal de France, 118. 

O'Byra, 118. 

O'Connor, 118. 

Odelin (H), prêtre, 314. 

Odon, curé de Tilloloy, 178. 

O'Farell, 118. 

Oleron, île, arr. de Marennes, 5, 1G7, 
207, 246, 264, 292, 301, 306, 307, 
378. 

01ivaint(Le P.), 261. 

Olivier, maire de Marennes, 21. 

Olzi (Madame), 156. 

O' Mahony, 118. 

O'Neill, 118. 

Oppède, cant. de Bonnieux, arr. 
d'Apt, 412. 

Orbigny (D'), maire de La Rochelle, 
44, 102, 361, 302 ; — médecin mili- 
taire, 51. 

Ordonneau (M.), auteur dramatique, 
271. 

Orgétorix, 196. 

Orillard (Daniel), pasteur, 121. 



Orioles, cant. de Brossac, arr. de 
Barbczieux, 301. 

Or lac, com. de Dom pierre-sur-Cha- 
rente, cant. de Burie. arr. de Sain- 
tes, 186, 187. 

Ornano. V. Corso. 

O' Schaugnessy (Ilan 

Ossat (D'), cardinal, 

O' Tool, 118. 

Otrante (Le duc d'), 

Oiialle, de La RochcU 

Oudet (Le baron Am 
217, 356. 

Ouen (Saint), archevc 
2i4. 

Ouizille (Auguste), 3i 

Ouïmes, com. de Nué 

Oursin (J.-B.-M.), seî 
gny, 156. 

Ozillac, com. du ca 
156. 



Pacotte, bénédictin, 1 
Pagnuela, juge au Ci 
Paillart, pi-éfet, 226. 
Paillé, magistrat, 28^ 
Paillet (Marie) ; — (î 
Paillotde Beauregard 

Julie-Judith), 358. 
Paillon, évêque de La 

— médecin-vétérir 
Paimblant du Rouil, 
Palissy (Bernard), 33 
Pallu du Parc, évêqu 
Palmé (Emile) ;—(Vi 

éditeurs, 305. 
Panloy^ paroisse de S 
Pannetier (J.-B.), nép 

rie), 26 ; — organi 
Papillaud, 200, 201. 
Papillon, graveur, 13 
Parât, lieutenant d 

(Pierre), propriétai 
Paray-le-MoniaU che 

arr. de Charolles, 
Parcoul, cant. de Sai 

de Ribérac, 371. 
Parent, maire de Qi 

409. 
Parfait, 115. 
Paris (Gaston), écri' 

305 ; — (Paulin), 2 
Parquot (Arnaud), cl 
Parrain, pharmacien 
Parrot (Armand), 05. 



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— 454 — 



0. 

droit, 202. 

180. 
ieMoragiie, 320. 

s finances, 315. 
cent., arr. d'Or- 

290. 

e (Le marquis), 

issigny-le-Grand, 
02. 
). 

la faculté protes- 
)an, 364. 
J07. 
!28, 355,412, 413. 

e de); — (Fran- 

>énaleur, 36, 374; 
i), médecin, 202; 

*.)y médecin-ma- 

utenant-colonel ; 

3 ta ire, 290; — pré- 
Canada, 398, 400. 

re), conservateur 

ignac, 9, 88 ; — 

t, 6, 7, 82, 84, 85, 
276, 347, 387 ; — 

Marcut), 65, 166, 

6. 

347. 

e rîle de Ré, 18- 

jnnel, 317. 
301. 
}. 
19. 

re, 333. 

ur, 216, 275, 282. 
de Pons, arr. de 

lUS-lieutenant au 

iiers, 266. 

canl. de La Ro- 

)aud de), 4. 
de navire, 126. 
*omaine à Maska, 



Perrier (J.), 390. 

Perrin de Boussac (Marie) ; — pro- 

priétaii*e, 367. 
Perrin de Précy (Louise^;— (Le com- 
te), 107. 
Perrin-Thénard, actrice, 113. 

Perssac, fanal, 330. 

Perthuis de La Salle (Laure) ; — 
(Marie), 42. 

Pesch (Tilmann), jésuite, 347. 

Pessines, com. du cant. de Saintes, 
50, 51, 85, 470, 191, 302. 

Petiet (Avoye), dame du Vert, 68. 

Pétiniaud (Caroline) ; — (François), 
249. 

Petit, 44, 192; —actrice, 1 13 ; - (Au- 
gustin), prêtre, 294; — (Edouard), 
52 ; — interne des hôpitaux, 190; 
— négociant; — (Jeanne), 109; — 
(Samuel), 231 ; — vicaire général 
de La Rochelle, 31. 

Petitbon, 12. 

Petit de Cruzil, 107. 

Peyre, curé intrus de Thenac, 11. 

Peyremol, pharmacien en chef de la 
marine, 51, 85. 

Phelippot, 3, 18, 83, 85, 347. 

Philippe le Bel, 95, 389. 

Philouze (Léon), 244, 388. 

Piaud, capitaine de navire, 124. 

Pic (Ossian), journaliste, 360. 

Picard, 10; — (Le P.), religieux, 205. 

Picherit(Louis), avoué ; — (Gustave), 
31. 

Pichez, chirurgien, 39. 

Pichôn, 46, 166 ; — (De), 220; — de 
Longueville (Albert), 365. 

Pichot (Charles), avocat, 38 ; — pro- 
cureur impérial, 140 ; — (Charles- 
Julien-Léon), 267-269 ; — (Louis), 
268 ; — (Alphonse), lithographe, 
268, 269 ; — (Jules), propriéUire, 
268. 

Picot (E), 239. 

Picolain (Marie), 303. 

Piéron (Maximilien), 46. 

Pierquin de Gembloux, inspecleurgé- 
néral de l'université de France,357. 

Pierre, marchand papetier, 132. 

PierrefiUey com. de Saint-Sulpice de 
Faleyrens, cant. de Libourno, 337. 

Pictte (Edouard), 214. 

Piganeau (Emilien), professeur à 
l'école des beaux arts à Bordeaux, 
211, 212, 331, 332, 335-340, 348, 
354, 355. 

Pigneliriy com. de Varennes-lès- 



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— 455 — 



Nevers, cant. de Fougues, arr. de 
Nevers, 104. 

Piis (De), chansonnier, 184-188, 276; 
— (Marie-Anne de), 15 ; — (Pierre- 
Joseph, baron de), 187. 

Pillard, chanoine, de La Rochefou- 
cauld, 14. 

Pinasseau (François), 279. 

Pineau (Emm.), docteur-médecin, 
71 ; — (Madame), 32, 37. 

Pinet (Edouard), 245. 

Pingaud, professeur, 283, 387. 

Piolin (Dom), bénédictin, 183. 

Pirelonr/e^ com. de Saint-Romain de 
Benei, 322-325, 328, 329. 

Pirier, notaire, 13. 

Pisani, cant. de Saujon, arr. de Sain- 
tes, 246. 

Pitou (Ange), chansonnier, 98. 

Pivigneux, com. de Rocheforl-sur- 
mer, 314. 

Planât (Oscar), député, 99. 

Plantevigne-Lastier (Pierre), 366. 

Planty (Marino), avocat, 164. 

Plassac, cant. de Saint-Genis, arr. 
de Jonzac, 94, 277. 

Pléville, 309. 

Plougeariy com. ducant.de Morlaix, 
384. 

Plumeau, prêtre, 91, 283. 

Plunckel (François), 266. 

Pochebonne, notaire, 36. 

Podiébrad (Georges de), 93. 

Poignant, 195. 

Poilloiie de Saint-Mard, général, 149. 

Pointière (Marguerite), 295. 

Poirsin, directrice de théâtre, 110, 
112, 113. 

Poitevin, maire de Burie, 38 ; — no- 
taire, 23. 

Poitevin de Moléon, 17. 

Poitiers, avocat, juge de paix ; — 
(François), arquebusier; — (Guil- 
laume), 32. 

Poli (Oscar de), écrivain, 16, 170, 

171, 176, 246, 297, 348, 386. 
Polignac (Achard de) ; — (Vicomte 
de), 215, 216 ; — (Pierre de), 333 ; 

— d'Ecoyeux (Léon de), 89, 165 ; 

— sieur de Fontaine, 92. 
Polony, directeur des travaux hy- 
drauliques, 367. 

Pommeray (L), député, 3. 
Pondevie, prêtre, 243. 
PoniatONvski (Le prince de), maréchal 
de France, 118. 



Pons (De), 277 ; — (Jeanne de) ; — 

(Renaud de), 4. 
Pons, chef-lieu de cant., arr. de Sain- 
tes, 4, 10, 15,23,24,31,36, 40,71, 

92, 94, 97, 107, 108,115, 153,160, 

166.16S, 174, 217, 240, 277, 282, 

291, 293, 301, 339, 354 .'î?iO 
Pont (Estherde), 121, 12 

de), 121. 
Pontac (Arnaud de), évcqi 

228. 
Ponlaillacy com. de Roj 

Marcnnes, 39, 344. 
Pontécoulanty cant. de 

Noireau, arr. de Vire, 
Ponf'Labhéy cant. de 

chaire, arr. de Saintes 
Pontmartin (Armand de) 
Ponty (A.), docteur-méde( 

docteur-médecin, 295. 
Poquaire de La Tasnière, 
Port-Boulef, com de Ch 

de Bourgueil, arr. de C 
Potain, professeur, 291. 
Pottecher (Maurice), 384. 
PoUier (F.), chanoine, 27 
Poudensan(n..J.),214. 
Pougeard-Dulimbert, géi 
Poujoulat, 213. 
Poupard, maire de Rocl 
Poussard d'Anguitard, 30 
Pradel (Peyronne de), 93 
Pradignal, 242. 
Prahec (Jeanne de), 191, 
Pranzac, cant. de La Rocl 

arr. d'Angoulême, 17Î; 
Précy. Voir Perrin de Pr 
Preller (Marthe), 127. 
Prepoin (André) ; — (Jeai 
P ressac, fief des Béchilloi 
Préville, acteur, 1 12. 
Prévost, capitaine de navi 

pharmacien, 190; — (I 

(Thérèse), 295 ; — (N 

(Jean-Baptiste), 170; — 

Touchimbert, 92 ; — de 

Traversay (Louise), 344 

Prignac^ cant. de Mathi 

Saint-Jean d'Angély, 36 

Priolo (Benjamin), 277. 

Priquet(J.), seigneur de Lj 

216. 
Proleau, maire de Saint-I 

La Prée, 262. 
Prouteau, notaire, 25. 
Proux, violoncelliste, 46. 
Puaux (Franck), 364-. 



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— 456 — 



Puech (D.), sculpteur, 287. 

Puet (Mélanie), 170. 

Pùilhoreauy com. du cant. de La Ro- 
chelle, 43, 366. 

Pusigneux (Le comte de), 3. 

Puteaux (De), 107. 

Puyârouardy com. de Forges, cant. 
d'Aigrefeuille, arr. de Rochefort, 
240. 

Puy-Guillon, fief de La Marche, près 
de Naillac, 187. 

Puyréaux, cant de Mansle, arr. de 
Ruffec, 14. 

Puyredon (De), 410. 

Puysaye (Anselme de), 297. 

Q 

Québec, (Canada), 249, 252. 

Qaelen (Paul-François de), 106. 

Quentin, cafetier, 36. 

Quéré, avoué, 34, 35. 

Queu (Arnaud), 191 ; — (Arnault), 

192. 
Queux de Saint-Hilaire(Le marquise, 

166, 239, 304. 

R 

Rabaine, 301. 

Rabier, lieutenant-colonel, 46. 

Rabillard de Château-Gaillard (Ga- 
briellû), 290. 

Raby, maire de Taillebourg, 01. 

Racan, poète, 311-313. 

Racine (Louis), 228. 

Radcgonde (Sainte), 85. 

Raime (Gaston de), 394. 

Rainguet (A.), prêtre, i75. 

Rambaud, 35; — ministre de l'in- 
struction publique, 88, 161. 

Rambur (M™"), 279. 

Ransannes, sieur du Charbon-Blanc, 
301. 

Ranson (Isaac) ; — (Marie) ; — (Jean), 
365. 

Rantzau (Le comte de), maréchal de 
France, 118. 

Raphaël, sculpteur, 217. 

Rasteau, 122;— (Marie), 125; — 
sieur des Arnaus, 301. 

Ratier (Ch.), 287. 

Rattaud, 84, 91. 

Ratté, sous-lieutenant, 174. 

Raucourl (De), actrice, 113. 

Ravail, avocat, 349-351, 374. 

Raymond (François de), 358 ; — (Flo- 



rimond de), 228 ; — (Marie de), 229 ; 

— (Madeleine), 92. 

Béy île, arr. de La Rochelle, 3, 4, 
6, 18-20, 72, 73, 85, 86. 102, 139, 
229,276, 300, 311, 378. 

Réals (Anne-Louise de), 216. 

Rechignevoisin de Guron (Louis de), 
évêque de Tulle, 228. 

Redon (J.-C, marquis de), intendant 
de Rochefort, 156. 

Regelsperger ((justave), 88, 153, 154, 
279, 388. 

RegnauU (Catherine), 166 ; — (Jean), 
193. 

Régnier, capitaine^ 292; — (Cathe- 
rine), 106 ; — (Zora), 290 ; — 
(Henri de), poète, 260. 

Renan (Ary), 89. 

Renaud, Renault, notaire, 354 ; — 
capitaine d'artillerie, 189; — (Al- 
fred), 363 ; — (Marie-Louise), 242 ; 

— (Raoul), 395. 
Renaudot (Théophraste), 235. 
Renouard, lithographe, 198. 
Renoux, imprimeur, 165. 
Repnoul (Guillaume), dit Château- 

Jollet ; — pannetier, 201. 
Resnier (Marguerite), 301. 
Restaud, cant. de Gemozac, arr. de 

Saintes, 140. 
Belz, fief des Gondi, 117. 
Revssac (M'i«), 288. 
Ribérac (Dordogne), 4. 
Ribéraud, docteur-médecin, 278 ; — 

imprimeur, 21 4 ; — perruquier, 35. 
RibérollCy com. de Rivière, pK»s La 

Rochefoucauld, 358. 
Ricard de Gourdon de Genouillac. 

Voir Gourdon. 
RLcaume (André) ; — (Paul-Emile), 

docteurs en droit, avocats, 169 ; 

— (Charles), élève de Técole cen- 
trale, 169. 

Riccende, femme deMainard, 310. 
Richard, 206, 298, 390; — (Alfred), 
archiviste, 97, 108, 159, 351,364; 

— (Angélique), 99 ; — capitaine 
d'infanterie, 292; — curé de Saint- 
André de Lille, 242; — capitaine 
do milice, 124; — (J.-E., baron), 
conventionnel, 315, 316, 387. 

Richelieu, cardinal, 184, 258, 312. 

Richcmond (Arthur de), 2V3 ; — 
(Louis de), archiviste, 5, 127, 139, 
203,215. Voir Meschinet. 

Richemont, com. du cant. de Co- 
gnac, 101, 103, 368-370. 



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— 457 — 



Richeome(Le P.), 79. 

Richier (Marg^uerite), 21. 

Richierde La Rochelonchamp ( Isaac), 
lieutenant-colonel, 376. 

Riemer, professeur, 283. 

Rieunier (L'amiral), député, 363. 

Rigaud, docteur-médecin, 36, 174. 

Bitjnat, 302. 

Riou, lieutenant-colonel, 292. 

BiouXy cant. de Gemozac, arr. de 
Saintes, 30. 

Rippes (De), sieur de Sable, 301. 

Rivaille (A.) ; — (Alcide), 242. 

Robert (Ch.'i, 196; — publiciste, 
12. 

Robert de Beauchamp (Pierre), 331, 
332. 

Robespierre, 98, 179, 302, 316. 

Robiliard, général, 366 ; — (Suzanne 
de), 119. 

Robin (Armand) ; — (Jules), négo- 
ciants ; — (Julia),102;-- (Gervais), 
101 ; — (Edouard), 104. 

Robitaille (P.-P.-A.), 398. 

Robuchon, photographe, 91. 

Roby, médecin de la marine ; — 
(François), 109. 

Roccaute (Anne), 124 ; — négociant, 
122, 124; — (Françoise), 122. 

Roche (Frédéric), 88. 

Rochefort (De), sous-préfet de Sain- 
tes, 34. 

Rod (Edouard), écrivain, 264. 

Rodier, docteur-médecin, 190. 

Rodocanachi (E.), 357. 

Rodrigucz, augustin, 267. 

Roffignac (Le comte de), 215. 

Roger (Victor), compositeur, 271. 

Rohan (Charles de), l.*>6 ; — Chabot 
(Charles-Rosalie de), 161. 

Rolland (Louis), 205. 

Rollet (J.-J.), prévôt de la marine ; 

— (Marie-Anne) ; — (Joseph), né- 
gociant; — (J«an-Louis-!Simon) ; 

— (Marie-Anne), 25. 

Rom^ com. du cant. de Lezay, 67. 

Romagnafy cant. de Clermont-Fer- 
rand, 108. 

RomazièreSy com. du cant. d'Aunay, 
270, 271. 

Romme, conventionnel, 317, 318, 
319. 

Rondeau (Samuel), 120 ; — docteur- 
médecin, 189. 

Roquebrune^ cant. de Vic-Fezensac, 
arr. d'Auch, 323. 

Roques, prêtre, 295. 



Rosen, maréchal de France, 118. 
Rossard (Madame), 382. 
Rossi (Le comte), ^l 
Rossignol, commi 
Rostang, auteur d 

115, 146, 215. 
Rouf/iaCy cant.de 

tes, 41 îi. 
Rougane (Claude) 
Rougier, 382. ' 
Rouilla Cy chef-lie 

d'Angoulôme, 1 
Rouillon (N.) ; — 
Roujon, directeu 

287, 288. 
Roui (Estelle) ; - 

ciant, 28 ; — a 

chefort, 367. 
Roulhier, juffe, 4( 
Roullet( Frédéric- 
ton), artiste pei 
Roumefort (De), 3 

32, 171. 
Routhier, juge à C 
Rouvier, négociai) 
Roux, capitaine d( 

notaire, 170 ; — 

374; — (Jean),ï 

seph), prêtre ; - 

limousin, 297. 
Roux-Fazillac, dé 

tion, 317. 
Roy (Constant), 2C 

101 ; — (Marcel 
Roi/an, chef-lieu 

Marennes, 5, 1 

167, 168, 170, 1 

308, 309,314, 3 
Roy de Loulay ( 

puté,27; —(Me 

nateur, 31, 39. 
Rozières, 233. 
Rozmital (Léon), î 
Ruble (Le baron 

86. 
Rudel (Ilélie);— ( 
Ruelle, com. du cî 

256. 
Ruggiero (De), ca 
Rullier, architecte 
Ruséy fief des Le I 
Rutz de Lavison 

294. 
Ruyssen (Th.), pn 



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— 458 ~ 



Sable, cora. de Germignac, 301. 

Sabourin, docteur-médecin, 88. 

Saciergc (Pierre de), 07. 

Sap^ot du Vauroux (Paul), prêtre, 367. 

Saint-Amable(LeP.Bonavenlurede), 

95. 
Saint-Amant (Tristan de), 231. 
Saint-André de Lidon^ canl. de Ge- 

mozac, arr. de Saintes, 30^. 
SafVi/-^ls//er, chef-lieu de cant., arr. 

de Périgueux, 80. 
Saint- Aubin sur mer y cant. de Dou- 
vres, arr. de Caen, ^05. 
Sainl'Àuguslin sur mer, canl. de I.a 
Tremblade, arr. de Marcnnes, 139, 
321. 
Saint-Aulaire (De), 92. 
Saint'Aulaye, chef-lieu de cant, arr. 

de Ribérac, 61. 
Saint-BricCy com. du cant. de Co- 
gnac, 266. 
Samt-Ciers (Marguerite de), 92. 
Saint-Ciers du Taillon, cant. de Mi- 

rambeau, arr. de Jonzac, 168. 
Saint-(^laudy chef-lieu de cant., arr. 

de Confolens, 255. 
Saint-Clément des Baleines, cant. 
d'Ars en Ré, arr. de La Rochelle, 
204. 
Sainl'Côme, com. d'Aiguillon, cant. 
de Port-Sainte-Marie, arr. d'Agen, 
323. 
Saint-Cybard de Périgny, com. dePé- 
rigny, cant.de La Rochelle,i39,363. 
S aint-Cy bardeau, cant. de Rouillac, 

arr. d'Angouléme, 14. 
Saint-Cyr, cant. de Saint-Georges, 

arr. de Poitiers, 206. 
Saini-Denis d'^Oleron, canl, de Saint- 
Pierre, arr. de Marennes, 24. 
Saint-Denys, flef des Jolly, 166. 
Sainte-Beuve, 234. 
Sainte-Croix de Mareuil, cant. de 

Mareuil, arr. de Nontron, 293. 
Sainte-Gemme (De), 34, 35. 
Sainte-Gemme, cant. de Saint-Por- 
chaire, arr. de Saintes, 75, 92, 
190. 
Sainte-Lucie, fontaine, com. de Mo- 

ragne, 320, 322. 
Sainte-Marie (Thérèse de), 216. 
Sainle-Marie de Hé, cant. de Saint- 
Martin, arr. de La Rochelle, 18, 
19, 20. 



Sainte- Ma rie des Portes, 307. 

Sainte-Marthe, 299. 

Sainle-Maure (Alexis de), 216; — 
(Charles de), 161 ; — (Geoffroy 
de) ; — (Judith de) ; — (Léon de), 
216. 

Saint-Emilion, com. du cant. de 
Libourne, 152, 153, 211, 212, 27i, 
331-343, 348, 355. 

Saintes (Cliarente-lnférieure), 5, 37, 
46, 48, 139, 182, 195, 204, 256, 
257, 290, 300, 303, 307 ; — Eglises, 
abbayes, chapelles : Eglise Notre- 
Dame, 256 ; — Saint-Eulrope, 257 ; 

— Saint-Macoult, 307 ; — Saint- 
Maur , 1 82 ; - Saint-Palais, 256 ; — 
Saint- Pierre, 257 ; — Saint-Saloine; 

— Saint-Vivien, 307; — abbaye 
Sainle-Marie, 48, 195, 279 ; — cha- 
pelle des Pénitents, 204 ; — Monu- 
ments : Les arènes, 257, 279; — 
arc de triomphe de Germanicus, 
279. — Places, quais, rues, etc.: 
Place des Cordeliers, 139 ; — quai 
des Récollets; — delà République, 
37 ; — rue Arc-de-Triomphe ; — 
Pont-Amillon, 303; — Alsace-Lor- 
raine ; — Blanc-l'OEil ; — Eschas- 
scriaux ; — aux Herbes ; — du PitV 
ge ; — Porte- Aiguière ; — Sainte- 
Colombe ; — Urbain Loyer, 37 ; — 
Hôtel de ville, 37, 290 ; — Saint- 
Macoux, 46; — Saint-Maur, 182; 

— avenue Jourdan, 300 ; — cours 
national ; — Reverseaux, 257 ; — 
faubourg desDames, 256 ; — le Co- 
teau, 279. 

Sainte-Sore, 307. 

Sainte-Sou Une, cant. de Brossac, 

arr. de Barbezieux, 68, 91. 
Saint-Fal, Saint-Phal, acteur, 113. 
Saint-Félix de I^essac, com. de Mes- 

sac, cant. de Montandre, arr. de 

Jonzac, 139. 
Sainl-Forget, com. du cant. de Che- 

vreuse, 113, 114. 
Saint-Fort sur Gironde^ cant. de 

Saint Genis, arr. de Jonzac, 12, 

190. 
Saint-Gelais (Jean de), capitaine et 

historien, 280. 
Saint'Geniez Thézan (Le comte de), 

30; — auteur dramatique, 155. 
Saint-Genicz, fief des Baderon-Thé- 

zan, 29, 30. 
Saint-Georges, fief des Truchon, 301. 
Saint-Georges de CubillaCy cant. de 



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— 459 — 



Saint-Genis, arr. de Jonzac, 116, 

156. 
Saint-Georges de Didonney cent, de 

Saujon, arr. de Saintes, 48, 54, 

95. 
Saint - Georges de Longue - Pierre^ 

cant. d'Aunay, arr. de Saint-Jean 

d'Anjçély, 24. 
Sainl-Georges des Agouts, cant. de 

Mirambeau, arr. de Jonzac, 74. 
Saint-Georges des Coteaux, com. du 

cant. de Saintes, 12. 
Saint-Georges d^Oleron, cant. de 

Saint-Pierre, arr. de Marennes, 5. 
Saint-Germain (Comte de), 294. 
Saint'Germain de Lusignan, com. 

du cant. de Jonzac, 116. 
Saint-Germain de Marencennes, com. 

de Surgères, arr. de Rochefort, 

107, 332. 
Saint-Gratien, com. de Montmo- 
rency, arr. de Pontoise, 109. 
Saint - Ililaire y com. de Soubise, 

cant. do Saint-Aignan, arr. de Ma- 
rennes, 304. 
Sain t'IIila ire de Ja rdres ,com.ducant. 

deSaint-Julien Lars (Vienne), 299. 
Saint-Hilaire de Ville franche, chef- 
lieu de cant., arr. de Saint-Jean 

d'Angély, 9, 154, 326, 344. 
Saint-Jabunt, abbaye près Cognac, 

307. 
Saint-Jacques de Composfelle, 339. 
Saint'James, com. du Port d'Envaux, 

319. 
Saint- Jean de /-m3, chef-lieu de cant., 

arr. de Rayonne, 163. 
Saint-Joseph de Pont Saint-Maxence, 

16. 
Saint-Julien, com. de Saint-Julien- 

Reychevelle, cant. de Pauillac, 

arr. de Lesparre, 343. 
Saint-Julien au Bois, cant. de Ser- 

vières, arr. de Tulle, 317. | 

Saint-Julien de VEscnp, com. du I 

cant. de Saint-Jean d'Angély, 366. ' 
Saint-Just, conventionnel, 302. 
Saint 'Just, com. du cant. de Ma- 
rennes, 92, 174. 
Sainl-Lary (Lucie), 23. 
Snint-Lary^ cant. de Jegun, arr. 

d'Auch, 9i, 323. 
Saint- Laurent, terre près du Mesnil, 

113. 
Saint-Laurent, archiprètré de Mon- 

tandre, 139. 
Saint-Laurent, 177. 



Saint-Laurent de La Prée, com. du 
cant. de Rochefort, 562, 314. 

Saint-Léger, cant. de Pons, arr. de 
Saintes, 294. 

Saint-LégerouLégier (Guillaume de); 

— (Olivier de), 92 ; — (Jacques de); 

— René de); — (Claude de), 93 ; — 
de Reau regard et de 

Saint-Légier (De), 35; - 

zaye (Jacques de), 21 
Saint-Léonard, chef-1 

arr. de Limoges, 24Î 
Saint-Louis, marais, c 

chefort-sur-Mer, 311 
Saint-Luc (De), maréch 

398. 
Saint- Maixent , chef-lie 

arr. de Niort, 4, 256 
Sa m /- 3/a rf/ ( I nd re-e t- L( 

Langeais, arr. de Chi 
Saint-Mardy cant. de * 

de Rochefort, 359. 
Saint-Martin (Jeanne d 
Saint-Martin dWubrac 
Saint-Martin dWry, c( 

de Montguyon, 92. 
Saint- Martin de Cogn> 

cant. de Cognac, 100 
Saint-Martin de Hé, chel 

arr. de La Rochelle, \ 

31, 88, 174,282,306, 
Saint-Mathieu, sieur d< 
Saint-Ouen, fief des La 
Saint-Ouen, cant. de M 
Saint-Palais (Cher), ca 

Martin d'Auxigny, a 

ges, 109. 
Saint-Palays, 301. 
Saint - P allais sur me 

Royan, arr. de Maren 

309. 
Saint-Pierre de Balon, 
Saint-Pierre de L^Isle, < 

lav, arr. de Saint-Jc 

32*^. 
Saint-Pierre de Nogar 

cant. de Marmande, i 
Saint-Pierre d'Oleron, 

cant., arr. deMarenni 

169, 292, 294, 359. 
Saint-Priest (De), inten 

guedoc, 1 H . 
Saint-Priest la P/ainp,C8 

Rourg, arr. de Guère 
Saint-Prix, acteur, 113, 
Saint-Quentin de CapU 

Sainte-Foy, arr. de 1 



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— 460 - 



Ràmijy 328. 

René Taillandier (II.), 285. 

Hor/alieriy cant. de La Jarrie, 

de La Hochelle, 36. 

Honiain de Benêt, cant. de Sau- 

arr. de Saintes, 282, 323. 

Saëns (De), 384. 

Stifurniriy cant. de Compagnac, 

de Millau, 289. 

Saud (Comte de), 1 7^ , i 74, 239, 

411. 

'^auvan, cant. de Burie, arr. 
taintes, 36. 
iavinien, chef-lieu de cant., 

de Saint-Jean d'Angély, iO, 

306, 345. 

SVmW/i d'Uzet, cant. de Gozes, 
de Saintes, 17, il9, 166. 
!>eyer, Saint-Sever deChnuveau, 
. de Pons, arr. de Saintes, 

306. 

Savarin, Saint -Seuriny cant. 
may, arr. de Saint-Jean d'An- 
, 307. 

Simeux, cant. de Châteauneuf, 
de Cognac, 419. 
Sornin ou Saint-Saturnin de 
aux, com. du Port d'Envaux, 
, de Saint-Porchaire, arr. de 
tes, 92. 

Sornin de Marennes, com. du 
. de Marennes, 129. 
Sulpice, 368, 369. 
^urln.Voir Saint-Seurind^Uzet. 
'^ymphorien de Chatenet, cant. 
lontguyon, 139. 
Thomas de Cosnac, cant. de 
imbeau, arr. de Jonzac, 2, 301, 

Vaize, com. du cant. de Sain- 

12, 414. 

Vaury, chef-lieu de cant., arr. 

iuéret, 187. 

Xandre, com. du cant. de La 

lelle, 24, 36. 

V'ves, 160. 

Jeanne de) ; — ( Paul de), dé- 

; — (Hervé de), sénateur, 

lac, Salignac, 96. 
/, château près Niort, 384. 
ac (Marie-Françoise de); — 
oine de), 270. 
docteur-médecin, 189. 
218; — lieutenant de ligne ; 
^ouis), huissier; — (Charles), 
ecin, 170. 



Sallebruche (Jeanne de), 215. 

Salles, girondin, 341. 

Salles dWnifle, cant. de Segonzac, 

arr. de Cognac, 367. 
Salvandy, ministre de Tinstruction 

publique, 222. 
Salvat, 44. 
Salvert (Le comte de); — Montro- 

gnon (Marie-Ephrem, comte de), 

107. 
Salvert, com. de Fontanières, 108. 
Samson, notaire, 379. 
Sand (G'^orge), 118, 249. 
Sans-Forèl. V^oir Saint-Forget, 386. 
Sanson, bourreau, 60. 
Santerre, chansonnierhuguenot, 150. 
Santy (Sernin), 298. 
Sanzay, [Sanctonum, cant. d'Argen- 

ton, arr. de Bressuire, 89, 94. 
Sanzay, et non Sauzay, cant. de Lu- 

signan (Vienne), 189. 
Saporetti (Le marquis), 301. 
Saraz, professeur, 189. 
Sarcey (Francisque), 390. 
Sardou, 202 ; — (Fernand), 354. 
Sarramia (Marie) ; — (François), ca- 
pitaine, 290. 
Sarrazin, curé assermenté de Cha- 

lais, 91. 
Sartre (Jacques-H.-F. de) ; — (Marie 

de), 216 ; — (Marguerite de), 170. 
Saudau, 1, 356. 
Saujon, chef-lieu de cant., arr. de 

Saintes, 36, 92, 169, 170, 190, 214, 

242, 246, 308, 325, 333, 357. 
Saulcy, 197. 
Saulnier, conseiller à la cour d'appel 

de Rennes, 114. 
Saumaise (Claude de), 231 . 
Sauzay (Josué), 121. 
Sauzeau, 368. 
Saveille, com. de Payzay-Naudouin, 

cant. de Villefagnan, arr. de Ruf- 

fec, 29. 
Savigny en Septain, cant. de Baugy, 

arr. de Bourges, 106, 107. 
Savineau, prêtre, 42, 70, 138, 168. 
Savoie (Ilonorat de), marquis de 

Villars, 117. 
Saxe (Aurore de), 118. 
Scarron, 244. 

Schaaf (Nicolas Vos), 123, 125, 
Schlegel, maréchal de la cour de 

Dessau, 119. 
Schmesca, basse, 155. 
Schneider (Louis), 15. 
Schomberg (Gaspard de) ; — (Henri, 



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461 — 



comte de), maréchaux de France ; 

— (Georges de), li8. 
Sébastien (Saint), 48. 

Sebileaii, Sebillaud, professeur à la 
faculté de médecine de Paris, 189 ; 

— négociant, 490; — notaire^ 36; 

— avocat, 42. 

Sédoui/, fief des Le Chartier, 216. 

SrgonzaCy chef-lieu decant.,arr. de 
Cognac, 69, 375. 

Seguier ((jérard), 192. 

Seguin, 310. 

Sémur du Lieu (Diane de), 107. 

Sénemaud, archiviste, 245. 

Séovaud de Lourmade (De), 220. 

Sermet, lithographe, 134. 

Serres, marchand ; — cordonnier, 
35. 

Seudre^ paroisse de Gemozac, 92. 

Seuillet, publiciste, 284 ; — (Fran- 
çoise ; — (Jehanne), 379. 

SeuiUy (Meuse), 317. 

Sévigné (Madame de), 334. 

Seymour (William), général, 398, 
399, 409. 

Sicard ^Ilenri), 217. 

Siegfried, 360. 

Silvestre (Armand), écrivain, 394; 

— commandant, 173. 
Simonet, prêtre, 359 ; — (Edme),27. 
Siran (De), sieur du Port-Limousin, 

301. 
Sirbain (Mademoiselle), de Topera 

comique, 289. 
Sireuilj cant. d'Hiersac, arr. d'An- 

goulême, 323. 
Sixte (Saint), 48. 
Sodoma, artiste peintre, 304. 
Soleix (Catherine de), 301. 
Solesmes, cant. de Sablé, arr. de La 

Flèche, 183. 
Soligmjj fief des Oursins, 156. 
Sombreuil, 56. 
SommevoirCy cant. de Montiérender, 

arr. de Vassy, 251. 
Sonnac, cant. de Matha, arr. de 

Saint-Jean d'Angély, 134. 
Sorin-Dessources, magistrat, 39. 
Soubise, cant. de Saint -Aignan, arr. 

de Marennes, 156, 193, 316. 
Souchard (Marie-F.-E.) ; — (Jean- 

Denis), notaire, 18, 19. 
SoulaCy cant. de Saint-Vivien, arr. 

de Lesparre, 309. 
Soulard (E.), procureur au présidial 

de Saintes; — (Jehanne), 120; — 

notaire, 121-123. 



Soulié (J.-L.), capitaine, 411. 
SoulignonncSf cant. de Saint-Por- 

chaire, arr. de Saintes, 301. 
Souloumiac, docteur-médecin, 411. 
Soumardy moulin, cant 

fort, 314. 
Sourches (Le marquis ( 
Sourdis ^Ilenri de), an 

amiral, 60; — (Fr. < 

que de Bordeaux, 34( 
Soury, mécanicien, 36. 
SoiiS'Foirets ou Sous- F( 

Saint-Forget, cant. c 

(Seine-et-Oise), 113. 
Spinelli (Lucas), 182. 
Stapfer, doyen de la fa 

très de Bordeaux, 29 
Stofflet, 163. 
Sloullig (Edmond), 280 
Strauss, 363. 
Strozzi (Pierre), maréch 

117. 
Stuart (Jean), 117. 
Sully-LatouTy cant. de 

Loire, arr. de Cosne, 
Surault (Calixte), 33. 
Surgères, chef-lieu de 

Rochefort, 93, 243, 3 
Surin, actrice, 113. 
Surville (De), 248. 
Sylvain (P.), 370. 



Tabourin, Chez-Taboui 

Sainte-Marie, cant. d< 
Taillasson, négociant ; 

109. 
Taillebourg, cant. de Sa 

arr. de Saint-Jean c 

91, 108, 150, 158, 1! 

329, 330. 
Taillefer (Guillaume) ; 

265 ; — de Léon, 264 
Tain, chef-lieu de ca 

Valence, 26. 
Talbaty com. de Sainl 

chevelle, cant. de I 

de Lesparre, 343. 
Talleyrand de Chalais, 
Talleyrand-Périgord (B 

309. 
Talmont sur Gironde, 

zes, arr.de Saintes, 3 
Talon, président, 155. 
Tamizey (Pierre de), 22< 

de), 222 ; — (Jean), S 



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— 462 — 



toine), sieur de Larroque ; — de 
La Molhe, 219; — (Joseph), 220; 
— de Larroque (Alexandre), 218, 
220; — (Henri), 226; —(Jean- 
Pierre), 220; — (Jacques- Philippe), 
59, 83, 171, 172, 218-239, 273, 
277, 287, 355,356, 412,413. 

Tandeau de Marsac, 245, 358. 

Tapon, 11. 

Tardy, juee de paix, 381. 

Tarente (La princesse de), 54-57. 

Targra,pourEléonore de Charges,89, 
185. 

Tasdorij com. de La Rochelle, 41. 

Tatin, coutelier, 35. 

Tauzin, employé à la direction de 
Tenregistremeni, 24. 

Tchernow (J.), 414. 

Telis (P.), 195. 

Tenant de Latour (Charles); — (An- 
toine), 297. 

Tenaud, 48. 

Termonia, docteur-médecin, 82, 157. 

Terrade (Albert), 171. 

Tessé (Le maréchal de), 184. 

Tesseron, sous-chef de bureau, 189. 

Tessier, orateur de rassemblée lé- 
gislative du Canada, 398. 

Tesson, cant. de Gemozac, arr. de 
Saintes, 170, 190, 354. 

Teulère, ingénieur, 309. 

Texier (Pierre), 366. 

Thaims, cant. de Gemozac, arr. de 
Saintes, 308. 

Thédenat, prêtre de Toratoire, 155. 

Thenac, com. du cant. de Saintes, 

10, 11, 140, 354. 
ThézaCy canton de Saigon, arr. de 
Saintes, 302. 

Thézan (Marie-Claire de); — (Pierre 
de), 29. 

Thézan-Poujol (Le vicomte de), 29. 
Thézan, en Languedoc^ 29. 

Thèze (Charles), 21 ; — docteur-mé- 
decin, 278, 295. 

Thial,cani.du Dorat,arr.dc Bellac,87. 

Thibaud, capitaine de vaisseau, 316; 
— prêtre, 40, 240 ; — sieur de 
Méré, 92. 

Thibaudeau (Antoine-Clair, comte), 
conventionnel, 316, 319: 

Thierry (Irma); — commandant, 359. 

Thiers, 3, 4, 85. 

Thissc, professeur, 24. 

Tholin, 234, 239. 

Thomas, cardinal, 10; — évoque de 
La Rochelle, 41, 104, 105 ; - doc- 



teur-médecin, 242; — (Antoine), 
264; — (A.), professeur à la Sor- 
bonne, 158; — (Louis-M.-H.), ac- 
teur, dit Lafontaine, 167 ; — (Ma- 
rie), 365. 

Thomas de Boisgiraud (Maurice), 3. 

Thomasson (De), 410, 411. 

Thori(/né, canton de Celles, arr. de 
Melie, 388. 

Thouron, armateur, 122. 

Tilloloy, 178. 

Tilly, chef de musique,. 158. 

TiUy (Hippolyte de), 33, 50, 239, 242, 
321. Voir LeGardeur. 

TiUy, fief des Le Gardeur, 243. 

Tiple, instituteur, 12, 214, 414. 

Tizon d'Argence, 246. 

Toiras, com. de Vemet-la-Varenne, 
cant. de Sauxillanges, arr. dls- 
soire, 229. 

Tolbecque, artiste musicien, 282. 

Tonna- Barthet (LeP.),augustin,267, 
345. 

Tonnay-BoulonnCy chef-lieu de cant., 
arr. de Saint-Jean d'Angély, 119, 
193, 246, 319. 

Tonnay -Charente, chef-lieu de cant., 
arr. de Rochefort, 2, 16, 75, 278, 
319, 362, 363, 387. 

Torné, 178. 

Tosti (Dom L.), bénédictin, 182. 

Touchard (Marie), 169. 

TouchimberlyCom, de Salles deVille- 
fagnan, cant. de Villefagnan, 
arr. de Ruffec, 92. 

Toufaire, ingénieur, 309. 

Toulon-sur- A rroux,che{'\ieu de cant. 
arr. de Charolles, 57, 59. 

Tourangin (Zulma); — (Lucile), 248. 

Tourneur (Michel), maître pilote, 376, 
377, 378. 

Tourny (De), intendant de Guienne, 
338. 

Tourtoulon (Baron C), 67. 

Tourville, 262. 

Tourzel (Pauline de), 56. 

Travers (Emile). 386. 

Trébuchet, archiprêtre de Jonzac, 
24, 38, 282. 

Tréganteur, près Josselin, 365. 

Treillis, com. de Salles d'Angle, 367. 

Tresleboys, en Tile d'Arvert, 5. 

Tressan, fief des Lavergne, 198. 

Tresue, Treseu, com. de Muron,310. 

Tréveret (De), 288. 

Trêves, 215. 

Trigault, instituteur, 356. 



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— 463 



Trignac (Le sieur de), 193. 

Triou (L.), propriétaire, 242. 

Trivulce, maréchal de France, 117. 

Troche (Paul), publiciste, 52, 354. 

Trolliel (E.), 52. 

Tnichon, sieur de Saint-Georges; — 

(Jacques) ; — (Jean) ; — (François) ; 

— (Catherine), 301. 
Truquet, entrepreneur, 309. 
TiJSLr^ cant. d'Auzances, ^08. 
Tublier, juge de paix, 37. 
Turenne, 277, 
Turgeon, ministre de la colonisation 

à Québec, 392, 400. 
Turner (Samuel), 366. 
Turpain (A.), professeur, 217. 
Turreau, général, 58. 

u 

Unet^ com. de Tonneins, 229. 
Ursel (Comtesse d'), 117. 
Uzès (D'), 300. 



Vacherie, conseiller général, 34. 

Vacquier (Marguerite), 317. 

Vadé, auteur comique, 203. 

Vaillac^ cant. de La Bastide-Murat, 
arr. de Gourdon, 300. 

Valainville, com. de Châteaudun, 98. 

Valieau, évêque deQuimper, 167, 359. 

Vallée (Henri de), 194, 195; — (Chris- 
tian de), 190; — deMonsanson,301. 

Vallée, capitaine de navire, 123. 

Vallein, maire de Chermignac, 3, 10, 
28 ; — (Victor), 36. 

Vallet, élève peintre, 356. 

Vallet de Payraud (Marie), 291. 

Vallette (René), directeur de la revue 
du Bas-Poitou, 16, 243. 

Valois ( Benjamin de) ; — (Marie-Fran- 
çoise de); — (Philippe de), lieute- 
nant général ; — (Louise-Hippolyte 
de) ; — (Théodore-Louis de) ; — 
(Marie-Françoise de) ; — (Marthe- 
Marguerite de) ; — (Louise-Fran- 
çoise de) ; — (Elisabeth- Antoinette 
de), 49; — (Marie-Bérénice de), 49, 
50. 

Vandel incourt, pasteur, 376. 

Vanderquand, docteur-médecin, 40, 
2t2 ; — (Louise) ; — (Beaurepaire), 
242. 

Vandréy cant. de Surgères, arr. de 
Rochefort, 364. 



Varaigne, général, 293. 

Kara/se, com. du cant. de Saint-Jeau 

d'Angély, 324, 327, 330, 374. 
Varenne, ch.-l. de cant. (Meuse), 55. 
Varin (Pierre-Adolphe), dessinateur, 

13. 
Varzay^ com. du < 

191. 
Vaslcs^ cant. de M 

Parthenay, 69. 
Vassal-Sineuil (Vie 

(Joseph de) ; — ( 
Vattier d'Ambroys< 
Vaucorbeil dit Fei 

(Louis); — (Emr 

teur, 110. 
Vaudreuil (Lamarq 
Vaughan (De), 118 
Vaugouin, près Lî 

123. 
Vauthier, fondeur < 
Vaulion, fief des Li 
VauXy cant. de Rc 

rennes, 307. 
Veillon (Marie), 20^ 
Vénérand, com. du 

12, 215, 216, 284. 
Vérat (P.), minotie 
Verdier, armateur, 
Vermont (Juliette), 
Verneilh (Le baron 
Vernet, 355 ; — (Je 
Verneuil, propriéta 
Verleuilf com. du 

103, 140, 2.56. 
Verthamon (Henri 

M.-E. de);-(Arl 

dat de), 15. 
VessaCy com. de Ri 
Veuillot (Louis), 22 
Veyny d'Arbouze (I 
Veyre, lieutenant-c 
Veytard (F.-X.), ci 

vais à Paris, 179. 
Viaud, historien de 
Viault, capitaine de 
VibraCy cant. de ( 

de Cognac, 387. 
Vidal (François), 2Î 
Vienne, 251 ; — (D 
Viette, 233. 
Vigier ; — (Marie-J 

toinette), 92 ; — 
Vignaud-Reynaud,< 

126. 
Vigny (Alfred de), 
Villani, historien, \ 



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464 



chai 
mar- 

Val- 

ï La 

ezy, 

1. 

îire, 
323- 

gut- 

înt., 

02. 



do- 
185. 
onel 

H9. 

arr. 

244, 
ma- 



•iel), 



Vitloy (Guillaume de), 492. 
Vivien, sous-chef de bureau, 242. 
Vivier (La famille), de La Rochelle, 

120-129, 165; — (Alphonse), 

103. 
Vivonne (Héliette de), 2"0. 
Vogué (Le vicomte de), 181. 
Voufflon (Vienne), 206. 
Vouillé^ chef-lieu de canl , arr. de 

Poitiers, 206, 351,389,390. 
Vure (Loire-Inférieure), 170. 

w 

Waddington (Richard), 359. 

Wagner, pasleur, 103. 

Wailly (N. de), 225. 

Wallon, 233, 239. 

Weiss, 13, 217. 

W^ekerlin, compositeur, 158. 

Wells, avocat, 189. 

Wyse (William-Bonaparte), 298. 



Xaintons (Marguerite de); — (Jac- 
ques de); — (Foucaud de), 92, 93. 
Xambeu, professeur, 69, 241, 361. 
Xardel, ingénieur, 128. 



Yan Saint-Acère. Voir Jean. 

Yong (Arthur), 256. 

Yrieix (Saint), 86. 

Ysarn de Capde ville (Baron), 279. 

Yvon (Lucien) ; — (Marguerite), 367. 



Zérembert (Marie); — (Jean), 20. 
Zola, romancier, 146, 149, 171, 205, 
207. 



trimcrio Nouvelle Noi'l Texicr. 



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